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 L'Europe, maillon faible de l'impérialisme

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marquetalia
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   Posté le 04-07-2019 à 18:48:00   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

L Europe a beau être le maillon faible de l impérialisme,il n y a pas de parti d avant garde pour renverser la bourgeoisie sur le Vieux Continent,comme en Russie en 1917.je verrais d un bon œil une défaite de l impérialisme Francais en Afrique, ainsi qu au Proche Orient,qui affaiblirait le pouvoir en place,et laisserait plus de marge aux gilets jaunes,qui pourraient obtenir la démission de Macron.un parallèle avec les évènements de 1905 en Russie lors de la défaite militaire face au Japon,un prélude à la révolution socialiste en France.la défaite de l impérialisme Francais se précise,le retrait américain de Syrie va entraîner celui de la France,de plus,les formations chiites vont réclamer le départ des Français d Irak et du Liban,.enfin,en Afrique,les Russes et les Chinois commencent à évincer la soldatesque cocorico.


Edité le 24-08-2019 à 14:39:30 par marquetalia




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marquetalia
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   Posté le 04-07-2019 à 20:13:46   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

C est notre tâche de constituer un parti d avant garde pour renverser la bourgeoisie en France et établir la dictature du prolétariat.il faudrait établir une alliance des différents partis marxistes léninistes au préalable.


Edité le 04-07-2019 à 20:46:31 par marquetalia




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Xuan
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   Posté le 07-07-2019 à 15:34:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

la reconstitution du parti marxiste léniniste est indispensable à la destruction du capitalisme en France et fait l'objet de plusieurs sujets ouverts sur le forum.
Dans le cadre européen l'unité des partis communistes est aussi la condition de l'unité des peuples d'Europe.

Ce fil concerne les contradictions entre puissances impérialistes européennes, et entre ces puissances et l'hégémonisme US.

Les contradictions relevées depuis l'origine du fil sont en pleine transformation aujourd'hui et on en mesure pleinement la réalité.
Par exemple les sanctions économiques américaines ont remis en cause l'attitude des gouvernements bourgeois en l'espace de quelques mois seulement.

je signale cet article de Manlio Dinucci sur Voltaire net, qui relevait au mois de mars la dépendance idéologique du Parlement européen au lobbyin US.
Depuis cette date plusieurs gouvernements ont révisé leurs positions et se tournent avec circonspection vers la Russie ou la Chine.
Ces revirements traduisent aussi les profonds conflits d'intérêt au sein de l'Europe, par exemple entre l'Italie ou l'Allemagne et les pays baltes et la Pologne.


Le « parti américain » dans les institutions de l’Union européenne

par Manlio Dinucci

Le Parlement européen vient d’adopter une résolution pour que l’Union cesse de considérer la Russie comme un partenaire stratégique, mais plutôt comme une ennemie de l’humanité. Au même moment, la Commission met en garde contre la menace chinoise. Tout se passe comme si les États-Unis manœuvraient l’Union pour la faire entrer dans leur propre stratégie suprémaciste.

https://www.voltairenet.org/article205698.html - 19 MARS 2019


Ancienne ministre des Affaires étrangères lettonne et ancienne commissaire européenne à l’Agriculture, Sandra Kalniete œuvre depuis l’indépendance de son pays contre l’Union soviétique. Elle est une des auteures de la Déclaration de Prague (2008) condamnant les crimes du communisme. Elle assimile le nazisme au communisme à travers le Reconciliation of European Histories Group. Et aujourd’hui poursuit son travail contre la Russie.

« La Russie ne peut plus être considérée comme un partenaire stratégique et l’Union européenne doit être prête à lui imposer d’ultérieures sanctions si elle continue à violer le droit international » : c’est ce qu’établit la résolution approuvée par le Parlement européen le 12 mars avec 402 voix pour, 163 contre et 89 abstentions [1]. La résolution, présentée par la parlementaire lettone Sandra Kalniete, nie avant tout la légitimité des élections présidentielles en Russie, en les qualifiant de « non-démocratiques » , et en présentant ainsi le président Poutine comme un usurpateur.

Elle accuse la Russie non seulement de « violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de la Géorgie » , mais de l’ « intervention en Syrie et de l’interférence dans des pays comme la Libye » , et, en Europe, d’ « interférence visant à influencer les élections et à attiser les tensions » . Elle accuse la Russie de « violation des accords de contrôle des armements » , en lui attribuant la responsabilité d’avoir fossoyé le Traité FNI. Elle l’accuse en outre d’ « importantes violations des droits de l’homme en Russie, y compris tortures et exécutions extra-judiciaires » , et d’ « assassinats perpétrés par des agents de renseignement russes au moyen d’armes chimiques sur le sol européen » .

Au terme de ces accusations et d’autres, le Parlement européen déclare que le Nord Stream 2 —le gazoduc destiné à doubler la fourniture de gaz russe à l’Allemagne à travers la mer Baltique— « accroît la dépendance européenne vis-à-vis de l’approvisionnement en gaz russe, menace le marché intérieur européen et ses intérêts stratégiques […] et qu’il doit donc y être mis fin » .

La résolution du Parlement européen répète fidèlement, non seulement dans ses contenus mais dans ses paroles mêmes, les accusations que les USA et l’Otan adressent à la Russie. Et chose plus importante, il répète fidèlement la demande de bloquer le Nord Stream 2 : objectif de la stratégie de Washington visant à réduire les fournitures énergétiques russes à l’Union européenne pour les remplacer par celles provenant des États-Unis ou en tous cas de compagnies états-uniennes.

Dans ce même cadre entre la communication de la Commission européenne aux pays membres [2], dont l’Italie, ayant l’intention d’adhérer à l’initiative chinoise de la Nouvelle Route de la Soie : la Commission les prévient que la Chine est un partenaire mais aussi un concurrent économique et, chose de la plus haute importance, « un rival systémique qui promeut des modèles alternatifs de gouvernance » , en d’autres termes des modèles alternatifs à la gouvernance jusque là dominée par les puissances occidentales.

La Commission avertit qu’il faut avant tout « sauvegarder les infrastructures digitales critiques de menaces potentiellement sérieuses contre la sécurité » , dérivant de réseaux 5G fournis par des sociétés chinoises comme Huawei mise au ban par les États-Unis. La Commission européenne répète fidèlement l’avertissement des États-Unis aux alliés. Le Commandant Suprême Allié en Europe, le général états-unien Scaparrotti, a averti que les réseaux mobiles ultra-rapides de cinquième génération joueront un rôle de plus en plus important dans les capacités guerrières de l’Otan : de ce fait ne sont pas admises de « légèretés » de la part des alliés.

Tout cela confirme quelle influence exerce le « parti américain » , puissant camp transversal qui oriente les politiques de l’Union le long des lignes stratégiques des USA et de l’Otan.

En construisant la fausse image d’une Russie et d’une Chine menaçantes, les institutions de l’Union européenne préparent l’opinion publique à accepter ce que les États-Unis sont en train de préparer pour « défendre » l’Europe : les États-Unis —a déclaré à CNN un porte-parole du Pentagone— se préparent à tester des missiles balistiques avec base à terre (interdits par le Traité FNI enterré par Washington), c’est-à-dire de nouveaux euromissiles qui feront à nouveau de l’Europe la base et en même temps la cible d’une guerre nucléaire.


[1] « Résolution du Parlement européen du 12 mars 2019 sur l’état des relations politiques entre l’Union européenne et la Russie » (2018/2158(INI) ), Réseau Voltaire, 12 mars 2019.

[2] “EU-China – A strategic outlook”, Voltaire Network, 12 March 2019.


Manlio Dinucci
Traduction
Marie-Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)


Edité le 07-07-2019 à 16:06:41 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 07-07-2019 à 15:40:20   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Je signale cet article de Manlio Dinucci publié sur http://www.collectif-communiste-polex.org/strategie/aniv_otan_04_2019.php
Egalement sur http://www.collectif-communiste-polex.org/strategie/aniv_otan_04_2019.php

CONTRE-CÉLÉBRATION À FLORENCE DU 70ÈME ANNIVERSAIRE DE L’OTAN


MANLIO DINUCCI
publié le 13 avril 2019

Les dirigeants politiques de l’OTAN se sont réunis pour en célébrer l’anniversaire, en l’absence du président Trump. Au même moment, celui-ci, contre l’avis de l’Alliance, proposait à la Chine et à la Russie un désarmement nucléaire partiel. De leur côté quelques militants de la paix appelaient à la sortie de l’OTAN ; une position paradoxalement proche de celle de Donald Trump.

Le 70ème anniversaire de l’OTAN a été célébré par les 29 ministres des Affaires étrangères réunis non pas au quartier-général de l’OTAN à Bruxelles, mais dans celui du Département d’État à Washington. Maître de cérémonie : le Secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, qui s’est limité à annoncer le discours d’ouverture prononcé par le secrétaire d’État Michael Pompeo.

L’OTAN — explique le Département d’État — est importante parce que, grâce à elle, « les États-Unis peuvent mieux faire face, militairement et politiquement, aux menaces globales contre leurs intérêts : l’OTAN reste fondamentale pour les opérations militaires des USA dans la région transatlantique (c’est-à-dire en Europe) et dans d’autres régions stratégiquement critiques, comme le Moyen-Orient et l’Asie Méridionale ». C’est donc le Département d’État lui-même qui nous dit clairement que l’OTAN est un instrument des États-Unis. Aucune réaction politique en Italie.

LES 70 ANS DE L’OTAN : DE GUERRE EN GUERRE

La seule réponse est venue du Colloque qui, organisé par le Comitato No Guerra No Nato et par Global Research, centre de recherche dirigé par Michel Chossudovsky (Montréal), a réuni au cinéma-théâtre Odeon de Florence le 7 avril environ 600 participants.

Ses conclusions sont exposées dans la :

DÉCLARATION DE FLORENCE, POUR UN FRONT INTERNATIONAL POUR LA SORTIE DE L’OTAN


Le risque d’une vaste guerre qui, avec l’emploi des armes nucléaires, pourrait signer la fin de l’Humanité, est réel et croissant, même s’il n’est pas perçu par l’opinion publique tenue dans l’ignorance du danger imminent.

S’engager fortement à sortir du système de guerre est d’une importance vitale. Cela pose la question de l’appartenance de l’Italie et d’autres pays européens à l’Otan.

L’Otan n’est pas une Alliance. C’est une organisation sous commandement du Pentagone, dont l’objectif est le contrôle militaire de l’Europe Occidentale et Orientale.

Les bases US dans les pays membres de l’Otan servent à les occuper, en y conservant une présence militaire permanente qui permet à Washington d’influencer et de contrôler leur politique et d’empêcher de réels choix démocratiques.

L’Otan est une machine de guerre qui opère pour les intérêts des États-Unis, avec la complicité des plus grands groupes européens de pouvoir, en se rendant coupable de crimes contre l’humanité, comme advenu dans les guerres contre la Yougoslavie, l’Afghanistan, la Libye et autres.

La guerre d’agression conduite par l’Otan en 1999 contre la Yougoslavie a ouvert la voie à la mondialisation des interventions militaires, avec les guerres contre l’Afghanistan, la Libye, la Syrie et d’autres pays, en violation complète du droit international.

Ces guerres sont financées par les pays membres, dont les budgets militaires sont en augmentation continue au détriment des dépenses sociales, pour soutenir des programmes militaires colossaux comme celui du nucléaire états-unien de 1 200 milliards de dollars.

Les USA, violant le Traité de non-prolifération, déploient des armes nucléaires dans 5 États non-nucléaires de l’Otan, sous le faux prétexte de la « menace russe ». Ils mettent ainsi en jeu la sécurité de l’Europe.

Pour sortir du système de guerre qui cause de plus en plus de dégâts et nous expose au risque imminent d’une vaste guerre, il faut sortir de l’Otan, en affirmant le droit d’être des États souverains et neutres.

Il est de cette façon possible de contribuer au démantèlement de l’Otan et de toute autre alliance militaire, à la reconfiguration des structures de toute la région européenne, à la formation d’un monde multipolaire dans lequel se réalisent les aspirations des peuples à la liberté et à la justice sociale.

Nous proposons la création d’un front international NATO EXIT dans tous les pays européens de l’Otan, en construisant un réseau organisationnel à un niveau de base capable de soutenir la très dure lutte pour arriver à cet objectif vital pour notre avenir.


Edité le 07-07-2019 à 16:05:54 par Xuan




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   Posté le 09-07-2019 à 19:03:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Remplacement de l'homme de paille des "Institutions Européennes" en Grèce


On appréciera tout particulièrement l'article de l"Humanité Dimanche, où la clique de Pierre Laurent a encore frappé, en essayant de défendre le bilan anti-social de Tspiras :


La Une de L'Humanité Dimanche du 4 juillet 2019 !

GRÈCE : TSIPRAS, jusqu’au bout au service de l'Union Européenne...


Alexis Tsipras a parachevé son œuvre. Après avoir été porté au pouvoir par le peuple grec pour s'opposer à la politique de l'UE et de la Troïka, après avoir appliqué une politique contraire à la volonté populaire et aux engagements qu'il avait pris devant les grecs, après avoir été le serviteur discipliné de l'oligarchie internationale et du capital, il remet aujourd'hui les clés dans les mains du parti conservateur "Nouvelle Démocratie" de Kyriakos Mitsotakis, grand vainqueur des législatives qui voient Syriza perdre des dizaines de sièges. Cela appelle deux remarques qui nous concernent directement :

1/ Lorsque les représentants de "gauche" ou "gauche radicale" une fois portés au pouvoir appliquent la politique austéritaire qu'ils condamnent officiellement et qu'ils sont censés combattre, ils préparent le pire... Ils ne sont pas victimes mais responsables de la catastrophe qui s'ensuit.

2/ Alors que Geoffrey Pyatt, ambassadeur des USA en Grèce, félicitait Tsipras "pour l'excellent travail effectué par Syriza qui sera poursuivi par la Nouvelle Démocratie" , voilà une partie de la "gauche" française -le PCF en tête- qui a soutenu Tsipras sans faillir, jusqu'à cette couverture de l'Humanité dimanche indiquant "Syriza rempart face à la droite » ?

Quel rempart !
Servilité vis à vis de l'UE, respect des institutions européennes, de l'Euro et des diktats qui nient la souveraineté des peuples, tout un programme dont on voit en Grèce où il mène.


Jacques Cotta sur Facebook

http://www.communcommune.com/2019/07/grece-le-parti-communiste-kke-luttera-contre-le-nouveau-gouvernement-antipopulaire-et-exprimera-les-interets-populaires.html


________________________



Tsipras a donc été très légitimement lâché par le peuple.
Mais le nouveau venu n'a pas encore pris ses fonctions qu'il porte déjà les fers aux pieds.
A peine élu les dirigeants européens lui rappellent qu'il s'est fait élire sur des mensonges, au cas où il l'aurait oublié.
Et dans son style pudibond le Monde nous démontre que la bourgeoisie française est au premier rang des oppresseurs de la Grèce.

La bourgeoisie grecque est à genoux devant les financiers français et allemands et c’est une des nombreuses illustrations des rapports de domination européens.



La zone euro enterre les promesses de campagne de M. Mitsotakis


Les grands argentiers ont déjà fait savoir qu’ils refuseraient de renégocier avec la Grèce l’objectif d’excédent primaire de 3,5 %.

Par Sophie Petitjean Publié aujourd’hui à 02h20, mis à jour à 06h33
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/09/la-zone-euro-enterre-les-promesses-de-campagne-de-m-mitsotakis_5487052_3234.html

Le nouveau premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis sur le perron de la Villa Máximos à Athènes, le 8 juillet. THANASSIS STAVRAKIS / AP


Après les félicitations, les mises en garde. Au lendemain de l’élection de Kyriakos Mitsotakis, les Européens ont douché les espoirs du nouveau premier ministre grec de renégocier la trajectoire budgétaire de son pays, comme il l’avait pourtant laissé entendre pendant sa campagne.

« Les engagements sont les engagements » , a déclaré, lundi 8 juillet, Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe – la réunion des ministres des finances de la zone euro. « Si on ne les tient pas, la crédibilité est la première chose qui s’effondrera. Cela amènera moins de confiance, moins d’investissement et à terme, moins de croissance » , a-t-il poursuivi.

Lire aussi En Grèce, les privatisations inachevées, cadeau empoisonné pour le prochain gouvernement

Même avis du côté français, où l’on estime que le nouveau pouvoir conservateur ne pourra pas revenir sur les engagements pris par la Grèce, sous peine d’une impasse pour le pays ou de difficultés pour l’union monétaire. « Tout retour à des tensions serait d’ailleurs rapidement sanctionné par le marché » , a confirmé un haut responsable.

Des progrès limités
Les ministres des finances de la zone euro étaient réunis, lundi, à Bruxelles pour examiner la situation économique, fiscale et financière de la Grèce ainsi que le respect de ses engagements post-programme.
Car le pays a beau être sorti de sa mise sous tutelle en juin 2018, il n’en reste pas moins soumis à la surveillance de ses créanciers de l’union monétaire (dix-neuf Etats membres de l’Union européenne, UE). Un « cadre de surveillance renforcée », qui permet notamment de conditionner les restructurations de dette préalablement actées au respect des réformes agréées ces dernières années.

Or le dernier rapport soumis ce lundi aux ministres européens fait état d’un ralentissement des progrès en Grèce, dont la dette s’élevait en 2018 à 180 % de son produit intérieur brut (PIB). Il note que les baisses d’impôts et les aides aux retraités annoncées en mai remettent en question la réalisation des objectifs budgétaires fixés avec ses créanciers de la zone euro.
« Le rythme de la mise en œuvre des réformes s’est ralenti ces derniers mois et des mesures ne correspondent pas aux engagements pris auprès des partenaires européens » , indique le document, qui note que sur la quinzaine de mesures annoncées, plusieurs ont pris du retard.

On ne touche pas aux fondamentaux
Mais les institutions européennes s’inquiètent tout particulièrement des promesses de campagne du tout nouveau premier ministre grec. Avant l’élection, le candidat de Nouvelle démocratie (droite) avait, à plusieurs reprises, exprimé son intention de renégocier l’objectif d’excédent primaire convenu de 3,5 % du PIB jusqu’en 2022. L’excédent primaire, c’est la différence entre les recettes et les dépenses sans tenir compte du service de la dette, des intérêts que l’Etat doit évidemment honorer.
« Si nous arrivons à Bruxelles avec un plan de réformes raisonnables qui soutient la croissance, je pense que la discussion d’abaisser les objectifs d’excédent budgétaire demandés à la Grèce pourra être possible. Si nous présentons un plan qui assure que la croissance grecque sera supérieure à 3 %, nos partenaires européens devraient voir cela d’un bon œil » , avait-il assuré dans nos colonnes.

Lire aussi l’entretien avec Kyriakos Mitsotakis : « Il faut un gouvernement grec fort pour faire avancer les réformes »

A l’époque, les Européens s’étaient bien gardés de commenter. Mais au lendemain des élections, les félicitations passées, l’heure est à la fermeté : « L’objectif de 3,5 % est une pierre angulaire du programme d’aide depuis le début. C’est une condition sine qua non à des mesures supplémentaires d’allègement de la dette » , a ainsi précisé Klaus Regling, le directeur du Mécanisme européen de stabilité, annonçant une première visite à Athènes la semaine prochaine.

Et d’insister sur le fait que son institution est un « partenaire de long terme » de la Grèce, dans la mesure où les 200 milliards d’euros de prêts octroyés courent sur plus de quarante ans, et qu’elle suivra donc attentivement la situation.

En Grèce, il risque donc d’y avoir plus d’une promesse de campagne qui ne sera pas tenue.

Sophie Petitjean (Bruxelles, bureau européen)

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Xuan
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   Posté le 10-07-2019 à 13:42:17   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   


La chute d'un titan: des millers de licenciements à la Deutsche Bank, quel impact sur l'économie mondiale?


10.07.2019
© AFP 2019 Vasily Maximov
https://fr.sputniknews.com/economie/201907101041631754-la-chute-dun-titan-des-millers-de-licenciements-a-la-deutsche-bank-quel-impact-sur-leconomie

«La Deutsche Bank telle que vous la connaissez n'existe plus» , a déclaré dimanche son directeur général Christian Sewing.

La plus grande banque d'Allemagne ne fera plus de commerce d'actions, a renoncé à la plupart des opérations d'investissement et a réduit son personnel de 92.000 à 74.000 personnes. Tout cela s'inscrit dans un vaste plan de restructuration appelé à redresser le chiffre d'affaires de la banque. Pourquoi la plus grande institution financière du pays traverse-t-elle une crise et y a-t-il une issue?

Une transformation radicale

Depuis fin juin, on entendait parler d'une importante suppression d'emplois à la Deutsche Bank en difficulté. Le quotidien américain Le Wall Street Journal affirmait qu'entre 15.000 et 20.000 collaborateurs seraient limogés. Cette information a finalement été confirmée: la banque a annoncé le lancement d'une vaste restructuration impliquant la suppression de 18.000 emplois d'ici 2022.

«La Deutsche Bank transforme radicalement son modèle d'activité pour devenir plus rentable, accroître le rendement des actionnaires et stimuler une croissance durable» , stipule le communiqué officiel de l'établissement bancaire.

Il est prévu de réduire significativement le service des investissements et de fermer le département asiatique. La banque cesse de vendre des actions et des obligations, mais elle maintiendra son activité sur les marchés du capital social. Selon l'idée de la direction, cela permettra de se focaliser sur les actifs spécialisés comme les services bancaires aux entreprises et aux particuliers, ainsi que les opérations monétaires.

Comme le précise Business Insider, des suppressions de postes ont déjà commencé au siège de Londres, comme l'a confirmé l'un des collaborateurs de la banque qui a quitté le bureau «avec un sac à dos, des dossiers et un fourre-tout». D'autres ont témoigné que littéralement quelques heures après l'annonce des suppressions de postes par la direction, ils avaient reçu la consigne de récupérer leurs affaires avant 11 heures du matin car leurs badges cesseraient de fonctionner.
Avec près de 8.000 collaborateurs à la City de Londres, la Deutsche Bank est l'un des plus grands employeurs de cette place financière mondiale.

«Je regrette que pour le rétablissement de notre banque nous devions engager des suppressions massives» , a noté le directeur exécutif de la banque Christian Sewing. Mais, d'après lui, «cela servira les intérêts à long terme de la banque» , c'est pourquoi il fallait agir résolument.

La restructuration devrait régler le problème principal: des dépenses trop élevées pour peu de profit. D'ici 2022, il est prévu de réduire les dépenses d'un quart, soit de 6 milliards d'euros par an.
Dans le même temps, la banque a reconnu que suite à la restructuration, au deuxième trimestre les pertes nettes atteindraient presque 3 milliards d'euros, pour un total de 7,4 milliards d'euros d'ici 2022.

Une période difficile

Comme l'a rappelé le président du conseil de supervision de la Deutsche Bank Paul Achleitner, la banque a traversé une «période difficile».
Les problèmes sont survenus après la crise financière mondiale, quand avait été découvert un «trou» de 12 milliards d'euros. Le gérant de la banque à l'époque, Josef Ackermann, avait falsifié le bilan pour persuader les actionnaires que les fonds étaient suffisants. Le gouvernement allemand avait également contribuer à entretenir son image d'établissement financier fiable et sûr. Mais le trou a grandi et la direction prenait des mesures de plus en plus risquées pour redresser la situation.

En particulier, elle s'est impliquée dans des machinations avec le taux Libor (avec la participation d'autres grands acteurs comme les britanniques Barclays et la Royal Bank of Scotland, la suisse UBS et la Société Générale). Quand le problème a fait surface, la Deutsche Bank a été sanctionnée à hauteur de 2,5 milliards de dollars, et l'agence S&P a abaissé sa note de crédit, alors au plus haut niveau, de trois crans jusqu'à BBB+.
D'autres épisodes de fraudes et d'abus ont été découverts, notamment avec des titres hypothécaires vendus par la banque avant la crise de 2008, et la banque a également été visée par des accusations de blanchiment d'argent. Les sommes des plaintes et les frais de procès ont grandi par effet boule de neige, et avec elles les pertes.

Une éventuelle faillite de la Deutsche Bank a été évoquée pour la première fois par les analystes en 2013, quand la banque avait reconnu avoir besoin de capitaux supplémentaires. On avait tenté de régler le problème en vendant 4,5 milliards d'euros d'actions. Ensuite, les investisseurs s'étaient vu proposer 8 milliards de titres supplémentaires, mais cette fois avec une remise de 30% par rapport à la valeur marchande, ce qui a suscité l'indignation légitime de ceux qui avaient acheté les actions plus tôt.

Deux ans plus tard, les tests de résistance ont révélé que la Deutsche Bank manquait toujours d'argent. Pour la première fois depuis la crise financière mondiale, fin 2016 la banque a annoncé des pertes nettes de presque 7 milliards d'euros.
En 2018, un nouveau coup dur a été porté par l'investigation Panama Papers sur le scandale des offshores. Il s'est avéré que la plus grande banque allemande aidait ses clients à contourner le fisc en envoyant l'argent dans les offshores. De plus, l'an dernier, la banque a perdu 750 millions de dollars sur la vente d'actions.

Une menace pour l'économie mondiale?

Le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu en 2018 la Deutsche Bank comme «la plus grande source de risque parmi les banques systémiques du monde» dans la mesure où le secteur bancaire allemand joue un rôle primordial dans l'économie mondiale.


Par conséquent, la Deutsche Bank pourrait tout à fait provoquer un effondrement global, comme l'avait fait en 2008 l'américaine Lehman Brothers. Selon les experts financiers, la principale menace émane de son portefeuille gigantesque de titres de valeur, estimé à 46.000 milliards d'euros, soit 14 fois le PIB de l'Allemagne.
La décision de cette réorganisation a fait suite à l'échec des négociations d'avril sur la fusion avec une autre banque en difficulté, Commerzbank. Cette transaction était perçue comme l'une des options permettant de sauver le géant allemand. Mais au final, les régulateurs allemands l'ont jugé inappropriée: la fusion laissait présager des risques et des dépenses supplémentaires pour la deuxième banque pilier de l'économie du pays.
«La fusion de deux banques-zombies n'aurait pas créé un «champion national», mais seulement un bien plus gros zombie» , écrivait alors l'agence de presse Bloomberg.

Plusieurs analystes ne pensent pas qu'une crise mondiale puisse être déclenchée par la Deutsche Bank: la banque redressera la situation, même si ce sera fait avec du retard. Cette banque qui a connu une grande expansion dans les années 1990-2000 n'a pas su réagir à temps à la crise financière et à réduire les affaires au profit de la stabilité. C'est ce qu'elle cherche à faire aujourd'hui.
Toutefois, les investisseurs avertissent que le plan de restructuration pourrait s'avérer non seulement trop radical, mais également excessivement optimiste. Si ce plan ne fonctionnait pas, les problèmes de la Deutsche Bank s'aggraveraient sérieusement sur la toile de fond du ralentissement de l'économie mondiale.

La politique monétaire de la BCE va-t-elle faire couler l’Europe?
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Edité le 10-07-2019 à 17:41:12 par Xuan




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   Posté le 17-07-2019 à 23:10:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Global Times publie un article sur les contradictions entre UE et USA

Les relations américano-européennes sont en conflit alors que la diplomatie unilatérale freine les progrès

Par Sun Chenghao Source: Global Times Publié le: 2019/7/17 21:45:57

http://www.globaltimes.cn/content/1158235.shtml

Les relations américano-européennes se sont encore aggravées. Kim Darroch a démissionné de ses fonctions d'ambassadeur du Royaume-Uni aux États-Unis le 10 juillet, en raison de la divulgation de documents dans lesquels il aurait déclaré que le président des États-Unis, Donald Trump, et son administration étaient "incompétents" et "incapables". Le même jour, Washington a annoncé l'ouverture d'une enquête en vertu de l'article 301 sur le service fiscal numérique français.

Depuis que Trump est entré en fonction, une fracture constante entre les États-Unis et l'Europe sur des questions spécifiques reste évidente, affectant la fondation de leur alliance. L’Europe craignait non seulement d’être abandonnée par les États-Unis mais également d’être entraînée dans des conflits qu’elle ne peut pas se permettre.

Dans le contexte des relations américano-européennes, un nouveau dilemme ne se limite pas à la crainte de l'Europe d'être impliquée dans des escarmouches dirigées par les États-Unis, mais se traduit par quatre paires de contradictions, à savoir les conflits entre "America First" et "intégration européenne". sentiment de basculement entre confiance en sécurité et indépendance stratégique, dilemme entre concurrents et partenaires économiques et rivalité entre unilatéralisme et multilatéralisme.

Contrairement à l'invasion de l'Irak de 2003, l'Europe s'inquiète non de voir les États-Unis abuser de l'hégémonie régionale, mais des contradictions qui découlent de leur égoïsme. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont préconisé l’intégration européenne.

Les États-Unis ont besoin d'une Europe stable, démocratique et prospère qui soit le point d'ancrage de l'ordre international dirigé par les États-Unis. Le soutien de Washington à l'intégration européenne garantit la stabilité transatlantique. Cependant, le consensus rencontre des défis des deux côtés.

Sans tenir compte des idées et de l'histoire de l'Europe, l'administration Trump conçoit l'intégration européenne simplement sous l'angle des avantages économiques. Il n'aime pas le faible rendement de l'UE et pense que l'UE a été formée pour battre les États-Unis en matière de commerce et constitue un véhicule pour l'Allemagne. Trump défend le Brexit et encourage indirectement les populistes européens, ce qui est en contradiction avec l'Europe qui reste liée au libre-échange et à la mondialisation.

Dans le domaine de la sécurité, l’OTAN est au cœur des relations transatlantiques et du maillon le plus important de l’alliance américano-européenne. L'Europe dépend de l'OTAN. Washington a accru ses investissements dans la sécurité européenne grâce à son soutien à l’Initiative européenne de dissuasion et à l’intensification de la coopération militaire avec les pays d’Europe centrale et orientale, comme la Pologne.

Cependant, l’administration Trump établit un lien entre la sécurité et l’économie, faisant pression sur les alliés européens pour accroître les dépenses militaires de l’OTAN. L’Europe a renforcé sa nécessité d’indépendance stratégique et pris des mesures telles que le lancement de la coopération structurée permanente et la création du Fonds européen de défense.

Cependant, il sera difficile pour l'Europe d'éviter une réaction excessive de la part des États-Unis et de maintenir des alliances.

Dans le domaine de l’économie et du commerce, les États-Unis ont eu recours à une diplomatie robuste pour obtenir des concessions de la part de l’Europe, en exerçant de manière répétée des pressions par le biais de nouveaux tarifs. Pendant ce temps, l’Europe hésite à nuire aux efforts de coopération avec la Chine et la Russie. Washington espère que l'Europe fera des efforts en matière de géopolitique en supprimant Pékin et Moscou, alors que l'Europe ne veut pas s'impliquer dans la compétition entre grandes puissances.

Avec la diplomatie multilatérale et la gouvernance mondiale, l'unilatéralisme des États-Unis et le multilatéralisme européen sont en opposition. Washington a ignoré les intérêts de l’Europe, déclarant renoncer à l’accord sur le nucléaire iranien et menaçant d’imposer des sanctions aux entreprises européennes qui commercent avec l’Iran.

L’Europe ne veut pas que l’accord nucléaire iranien s’effondre et elle n’a pas non plus l’intention de blâmer Washington. Le ressentiment silencieux décrit le mieux l’état des relations américano-européennes. En outre, l’Europe et les États-Unis ont une divergence remarquable sur des questions de gouvernance mondiale telles que le changement climatique.

Bien que l'Europe et les États-Unis croient toujours que les avantages de leur alliance l'emportent sur leurs inconvénients, la menace commune qui les réunissait n'existe plus, et leurs avantages et valeurs partagés ont changé depuis. Si l'Europe et les États-Unis ne parviennent pas à s'accorder, leurs relations pourraient se détériorer davantage.

L'auteur est chercheur adjoint à l'Institut d'études américaines des Instituts chinois de relations internationales contemporaines. opinion@globaltimes.com.cn


Edité le 17-07-2019 à 23:26:56 par Xuan




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Selon cet article le BNP est en train de bouffer la Deutsche Bank :

Les clients institutionnels retirent 1 milliard de dollars par jour de la Deutsche Bank


Dominique Dewitte 17 juillet 2019
https://fr.express.live/deutsche-bank-bank-run/?fbclid=IwAR3Xk3NGJgdfkRJ68aVt5Z-a6EP9iEFonZ2HDnG3x-aMS14T2fEgJTWhtvE

Renaissance Technologies (Ren Tec), l’un des hedge funds (‘fonds spéculatifs’) les plus performants au monde, a commencé à retirer ses liquidités de la Deutsche Bank il y a deux semaines. Cela s’est passé des jours avant que la banque annonce son plan de restructuration le plus récent et le plus ambitieux. Deux semaines plus tard, de nombreux clients semblent suivre Ren Tec. Selon l’agence de presse Bloomberg , nous assistons à un « bank run » (‘ruée bancaire’) institutionnel, les clients retirant 1 milliard de dollars par jour de la banque. Il s’agit généralement de hedge funds, rapportent les initié s.

Pour stopper l’hémorragie, Deutsche étudie la possibilité de transférer 200 milliards d’euros d’argent liés aux hedge funds à la banque française BNP Paribas. Des centaines d’employés de la division prime brokerage de Deutsche et de la technologie associée sont censés effectuer le changement, ont rapporté les deux banques dans un communiqué de presse conjoint le 7 juillet.

Un département de prime brokerage travaille principalement avec des hedge funds. Il le fait en fournissant de l’argent et des titres (actions, obligations, options et contrats à terme). En outre, la banque gère également leurs ordres d’achat et de vente.

Le fait qu’un milliard de dollars de fonds soient prélevés quotidiennement à la Deutsche Bank ne facilite pas les négociations entre Francfort et Paris, dit Bloomberg. Les clients préfèrent généralement choisir eux-mêmes à qui ils confient leur argent. L’objectif ultime des négociations reste la reprise par la BNP de la majorité des clients restants et de leurs fonds. Le total s’élèverait à un peu moins de 200 milliards de dollars.

Depuis le début de l’année, les montants détenus par les hedge funds de Deutsche n’ont cessé de diminuer. En particulier, lorsque des rumeurs concernant une restructuration de la division banque d’investissement ont commencé à se manifester. Mais jusqu’ici, ces transferts étaient bien inférieurs à 1 milliard de dollars par jour. Ce qui se passera si cette ruée bancaire institutionnelle se poursuit ne deviendra clair que dans les prochains jours.

Deutsche Bank et la ressemblance effrayante avec Lehman Brothers

La Deutsche Bank, en difficulté, a annoncé au début de ce mois qu’elle licencierait 18 000 de ses 91 500 employés et transférerait 74 milliards d’emprunts douteux à une « bad bank ». La banque est en difficulté depuis des années. Le fait que l’entreprise ait épuisé cinq PDG différents depuis 2012 en dit long. Outre ses résultats financiers décevants, la Deutsche Bank s’est surtout fait remarquer ces dernières années par les amendes fréquentes qui lui ont été infligées et les nombreux scandales dans lesquels elle a été impliquée….

Au cours de la dernière décennie, le cours des actions de la Deutsche Bank est passé de 90 à 7 euros. Si d’autres banques ont pu se redresser raisonnablement bien après la crise financière de 2008, cela n’a jamais été le cas à la Deutsche Bank. Le graphique ci-dessous montre également l’effrayante similitude des évolutions de cours entre la Deutsche Bank et la Lehman Brothers Bank. Cette dernière banque s’est effondrée en septembre 2008. Elle a ainsi marqué le coup d’envoi de la « Grande Récession », que les banques et les banquiers ont rapidement personnifiée.




Edité le 20-07-2019 à 19:47:46 par Xuan




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   Posté le 25-07-2019 à 22:17:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

ALLEMAGNE : LA RÉCESSION S'INTENSIFIE DANS L'INDUSTRIE

https://www.capital.fr/entreprises-marches/allemagne-la-recession-sintensifie-dans-lindustrie-1345669

L'activité dans l'industrie est décidément mal orientée en Allemagne, où le secteur des services résiste encore, toutefois.
Gros coup de froid dans l'industrie allemande. Outre-Rhin, l'indice des directeurs d'achat (PMI) Composite, qui prend en compte les secteurs manufacturier et des services est ressorti 51,4 contre 52,6 en juin. Ce chiffre est au plus bas depuis mars et inférieur au consensus Reuters des économistes (qui était à 52,3), tout en restant au-dessus de la barre de 50 à partir de laquelle il rend compte d'une croissance. Surtout, l'indice PMI du secteur manufacturier a baissé à 43,1, au plus bas depuis juillet 2012, contre 45 en juin et un consensus de 45,2, alors que celui des services n'a que légèrement reflué, à 55,4 contre 55,8 et un consensus à 55,3.

"La santé de l'industrie allemande est allée de mal en pis en juillet" , commente Phil Smith, économiste principal chez IHS Markit, cité par Reuters. L'expert a noté une accélération de la baisse des commandes à l'export. "L'industrie automobile est le secteur qui subit les pressions les plus fortes" , ajoute Chris Williamson, économiste chez IHS Markit, en citant les tensions commerciales internationales, les incertitudes autour du Brexit et une moindre demande pour les voitures allemandes à l'étranger. Les résultats de l'enquête, s'ajoutant à d'autres données, pointent vers une légère contraction du produit intérieur brut au deuxième et au troisième trimestres, soit la définition d'une récession technique, ajoute-t-il.

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   Posté le 26-07-2019 à 16:28:24   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La contradiction entre l'UE et la GB prend un tour de plus en plus antagonique avec l'élection de Boris Johnson, et une première passe d'armes avec Lemaire sur un Brexit "à l'oeil".

Ci-dessous un article tiré de la presse russe sur cette question, avec un point de vue original, à voir dans le temps.

A la suite un article de Global Times montre la situation délicate de la GB vis-à-vis de l'hégémonisme US, sur la question de Huawei, et qui met en jeu la souveraineté de la GB à propos de la 5G.

Les contradictions internes à l'Europe et celles qui l'opposent aux USA ont été signalée depuis plusieurs années sur ce fil. Elles sont apparues au grand jour et maintenant font la une et deviennent un sujet d'inquiétude pour la grande bourgeoisie et tous les capitalistes européens.
La contradiction entre la France et l'Allemagne a commencé à apparaître. La situation des capitalistes industriels et financiers allemands s'est sérieusement aggravée, et l'Allemagne s'est opposée à plusieurs reprises à l'hégémonisme US, contredisant des années de considérations chauvines sur le "diktat allemand" en Europe, tandis que le diktat français passait sous le tapis.
Que disent désormais Marianne, Mélenchon et aussi le PRCF sur ce sujet, après avoir rabâché une analyse dépassée et ignoré la contradiction entre le premier et le second monde ?


La question centrale n'est pas l'existence ou l'explosion de l'UE, mais l'affaiblissement des impérialismes européens, favorisant l'essor des révolutions prolétariennes en Europe. La transformation des contradictions entre pays capitalistes ne présente d'intérêt que de ce point de vue.

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Johnson est capable de ruiner la Grande-Bretagne

25
JUIL

https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/07/25/johnson-est-capable-de-ruiner-la-grande-bretagne/
Comme souvent les Russes ont une vision originale des enjeux politiques sur le continent européen et il est rare que dans le flot d’analyse que nous subissons sur le brexit et ses difficultés de mise en oeuvre soit aussi clairement mis en évidence le chantage de l’UE à la grande Bretagne à travers la question irlandaise. C’est peut-être là pourtant une constante de l’UE: menacer les etats qui revendiquent leur souveraineté de contribuer à un éclatement régionaliste Cette analyse cynique montre à quel point toute tentative de sortie de l’union européenne qui ne s’accompagne pas d’une revendication à la fin du système capitaliste, la manière dont il continue à structurer les nations européennes, en particulier les jeux entre girondins et jacobins, les domination impérialistes en leur sein peuvent être utilisés contre toute souveraineté nationale. Nous sommes vraiment dans un déclin, la chute de l’empire capitaliste né en Europe et entré en phase terminale dans cette même Europe, en espérant que cette chute là ne durera pas mille an comme l’empire romain et le mode de production esclavagiste et féodal. (note et traduction de danielle Bleitrach)



24 juillet 2019, 08:16

Photo: Andrew Parsons / Zuma / Presse Global Look
Texte: Pyotr Akopov

Boris Johnson est devenu Premier ministre de la Grande-Bretagne à l’un des moments les plus dramatiques de son histoire. L’enjeu n’est pas seulement le retrait du pays de l’Union européenne, mais également l’unité du Royaume-Uni. Malgré la réputation créée par les médias Johnson, il n’est pas du tout un clown – nous avons affaire à l’un des hommes politiques les plus talentueux de toute l’histoire britannique de l’après-guerre.

Le Parti conservateur aurait dû élire Boris Johnson à la tête de ce parti. Mercredi, il deviendra le 77ème Premier ministre de Grande-Bretagne (plus de 300 ans d’existence de ce poste). En fait, Johnson était censé diriger le gouvernement britannique il y a trois ans, juste après que les citoyens aient voté de manière inattendue pour le Brexit.

Parce que c’était Johnson, qui était alors maire de Londres pour la huitième année, il était le seul politicien politique de premier plan (non seulement du Parti conservateur, mais en général) à avoir fait campagne pour le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Ensuite, Johnson n’a pas réussi, ou plutôt, il a correctement évalué l’alignement des forces dans la direction du parti et n’a pas proposé sa candidature. Theresa May l’a nommé ministre des Affaires étrangères chargé de négocier les conditions de sortie avec Bruxelles.

Mais deux ans plus tard, alors qu’il ne restait que quelques mois avant l’expiration des négociations avec l’UE, Johnson a démissionné en signe de désaccord avec May. Il l’a accusée d’avoir oeuvré de telle sorte que, grâce à une telle politique, la Grande-Bretagne obtiendrait un accord rendant le pays dépendant de l’UE. En conséquence, aucun accord n’a été signé et le Royaume-Uni ne s’est pas retiré de l’Union européenne en mars de cette année, et le délai a été prolongé jusqu’à la fin octobre. La politique May a échoué, il n’ya pratiquement aucune chance de négocier avec Bruxelles. Et dans ces conditions, Boris Johnson, insistant pour cesser d’accepter à tout prix, reçoit la plus haute autorité.

Sera-t-il capable de retirer le Royaume-Uni de l’Union européenne dans trois mois?

Il n’y a pas de réponse exacte à cette question. Bien que maintenant, Johnson se déclare prêt à quitter l’UE sans aucun accord. Mais la sortie sans accord touchera beaucoup plus le Royaume-Uni que l’UE. Par conséquent, cela ressemble beaucoup à une manoeuvre de la part de Johnson essayant simplement de le faire craindre l’Union européenne. C’est faire croire à l’Europe qu’il est prêt à tout et l’obliger à faire des concessions.

La question fondamentale est maintenant l’une d’entre elles: le statut de la frontière entre l’Irlande du Nord britannique et la République d’Irlande. L’Union européenne ne veut pas rétablir la frontière – la douane et le passeport – entre les deux parties de la péninsule. Il est supposé laisser l’Irlande du Nord dans la sphère des actions des douanes et autres lois de l’Union européenne. Mais Londres ne peut pas accepter, car dans ce cas, l’UE forcera la frontière entre ses deux parties, c’est-à-dire que Londres devra aller jusqu’à l’abandon de l’Irlande du Nord.

Au cours des négociations, il n’a été possible que d’accepter le report du règlement de la question de l’Irlande du Nord qu’à plus tard – nous signerons l’accord et, dans un an, nous déciderons de la façon dont deux Irlande continueront à vivre. Mais pendant ce temps, les lois de l’UE seront valables en Irlande du Nord. Et étant donné que l’accord existe entre Londres et Bruxelles, la possibilité de résoudre la question irlandaise peut continuer à être différée, il est clair que, même après avoir quitté l’UE, le Royaume-Uni alors restera durant ce temps sous la garde de l’Union européenne.

C’est exactement ce que les supporters du Brexit n’aiment pas. Ils prétendent raisonnablement que le pays ne quittera formellement que l’Union européenne, car l’espace économique unique continuera de fonctionner sur son territoire après le Brexit (jusqu’à ce que le problème irlandais soit résolu). C’est-à-dire que Londres perdra son statut de membre et son droit de vote dans l’Union européenne, mais sera obligée de respecter ses lois. Ou perdre l’Irlande du Nord. Pour quoi est-ce que dans ces conditions on s’est battu?

Boris Johnson ne pourra pas obtenir de concessions de la part de l’Union européenne sur la question irlandaise – c’est absolument crucial pour Bruxelles. Pourquoi faire des concessions si tous les atouts sont entre les mains de l’Union européenne? Il ne veut pas que la Grande-Bretagne s’en aille, alors il la tient par le talon d’Achille, réalisant que personne dans l’élite anglaise ne peut accepter la séparation effective de l’Irlande du Nord du royaume. Pour les trois mois qui restent jusqu’au 31 octobre, Johnson ne recevra rien de Bruxelles. Qu’attend-il alors?

Formellement, Johnson a trois options: il peut quitter l’UE le 31 octobre sans un accord, et se mettre d’accord sur un nouveau report (à Bruxelles, ils sont prêts) ou signer un accord qui ne profite pas à la Grande-Bretagne. La troisième option est pratiquement exclue – Johnson perdra la face, puis la position. La deuxième option est la plus probable, car elle fera perdre du temps, mais elle entraînera un affaiblissement de la position de Johnson dans le parti.

Et la première option, la plus difficile, fera de Johnson un héros de l’anglais de base qui sur le moment criera: bravo, il tient parole, il réalise la volonté du peuple. Le seul problème est que le parlement est contre une telle sortie. La plupart d’entre eux ne soutiendront pas la sortie sans accord. Et si Johnson ne reçoit pas le soutien du parlement, il n’y aura aucun moyen d’en sortir et Johnson lui-même recevra un vote de censure.

Par conséquent, Johnson s’appuiera sur le fait de forcer le sentiment anti-européen et de nouvelles élections anticipées. C’est-à-dire qu’il organisera une combinaison de trois options: il recevra un sursis de l’UE pour la tenue de nouvelles élections législatives. S’attendant à obtenir la majorité, cependant, pas pour certains conservateurs, mais pour leur alliance avec le Brexit Party (le successeur du Royaume-Uni Independence Party, Nigel Faraj).

Lors des élections au Parlement européen de mai, le parti avait obtenu 31% des voix, devant les conservateurs et le parti travailliste. Et bien que lors des élections internes dues au système majoritaire (manque du nombre nécessaire de candidats forts dans les districts), ils ne pourront pas obtenir autant de sièges à la Chambre des communes, une augmentation générale du sentiment en faveur du retrait pourrait aider Johnson. C’est un jeu très risqué. Et parce que parmi les députés du Parti conservateur, le nombre de ceux qui s’opposent au retrait sans accord augmente et que, dans la société britannique, deux tendances s’affrontent.

D’une part, le nombre de personnes insatisfaites de l’incapacité de l’élite à réaliser la volonté du peuple et à retirer le pays de l’Union européenne augmente. D’autre part, la partie pro-européenne de la population (en particulier à Londres et en Écosse) est de plus en plus encline à la nécessité d’annuler le Brexit par la tenue d’un nouveau référendum. La situation est dans l’impasse – mais c’est seulement en la dybamitant et en faisant un pari sur la radicalisation des sentiments anti-européens, Johnson peut gagner, c’est-à-dire obtenir le retrait du pays de l’Union européenne et en préservant son pouvoir.

Bien que ses opposants et la plupart des journalistes se moquent de Johnson , il est au contraire assez cohérent: ses opinions anti-européennes sont apparues dès les années 90, alors qu’il travaillait comme journaliste (il a débuté en tant que journaliste et a donné à la presse ses 14 premières années de carrière). en 2001, il était déjà un journaliste célèbre). Donc, il n’y a aucune raison de soupçonner Johnson d’être sournois – il veut vraiment libérer la Grande-Bretagne des entraves de l’Union européenne, afin de « redonner sa splendeur ».

Ce nationalisme a des points communs avec l’anti-mondialiste Trump, qui soutient fermement celui que la presse a qualifié de contrepartie britannique. Si Johnson réussit à retirer le Royaume-Uni de l’Union européenne, il sera comparé à Churchill. Il a remporté une guerre presque perdue pour la Grande-Bretagne, bien qu’il ait été contraint de dissoudre l’empire britannique plus tard.

Cependant, même si Johnson réussit à briser la résistance de l’élite britannique (c’est-à-dire que sa partie cosmopolite est le principal adversaire du Brexit), il devra toujours conserver l’Écosse comme partie intégrante du pays: cette partie du Royaume-Uni est le prochain atout des intégrateurs européens dans le match à Londres. Le gouvernement écossais a déjà promis de commencer la procédure de sécession de l’alliance de trois cents ans avec l’Angleterre si, contrairement à la volonté du peuple écossais (et la plupart d’entre eux ont voté pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE), Londres romprait avec Bruxelles.

Si Boris Johnson réussit à retirer la Grande-Bretagne de l’Union européenne et à conserver l’Écosse au Royaume-Uni, illui sera éventuellement érigé une statue à Westminster, à côté du monument à Churchill. Car il deviendra alors le premier ministre britannique le plus distingué après Sir Winston.

Si Johnson échoue, il restera dans l’histoire – en tant que dernier Premier ministre du Royaume-Uni.

__________________________


Le Royaume-Uni ne devrait pas être pris en otage par les États-Unis sur le dossier Huawei


http://www.globaltimes.cn/content/1159257.shtml
Par Yu Jincui Source: Global Times Publié le 2019/7/25 21:33:40


Le politicien conservateur Boris Johnson assumant mercredi la fonction de Premier ministre britannique, il fait immédiatement face à une série de défis, notamment décider d'interdire, d'admettre partiellement ou d'autoriser la participation complète de la société de technologie chinoise Huawei dans le déploiement du réseau britannique 5G.

Johnson a déclaré que le Royaume-Uni ne devrait rien faire qui découragerait la coopération avec ses plus précieux partenaires du renseignement, les Five Eyes, lorsqu’il a été interrogé sur Huawei par Reuters lors d’un événement de la campagne organisé fin juin. Citant ces propos, certains médias américains ont affirmé que la possibilité que le Royaume-Uni exclue Huawei en tant que fournisseur 5G augmenterait après l'entrée en fonction de Johnson. Cependant, il est trop tôt pour le dire.

Le gouvernement britannique a pour ambition de faire du pays un leader mondial en 5G et il est essentiel de veiller à ce que les réseaux 5G puissent se déployer rapidement. Quelles sont les alternatives à Huawei en 5G au Royaume-Uni? Le fait est qu’il n’existe pas d’autres options aussi peu coûteuses, efficaces, efficaces et faciles à installer que les équipements Huawei. Si le Royaume-Uni retirait le kit de la société chinoise de ses réseaux 5G, cela retarderait le déploiement jusqu'à 18 mois, a prévenu l'opérateur de téléphonie mobile britannique Three en mars.

S'il devait y avoir des substituts, il est probable que le gouvernement britannique interdise la participation de Huawei à la 5G. Mais il semble n'y avoir aucune alternative. Les conservateurs sont généralement pragmatiques. Dans une interview accordée à Phoenix TV mardi, Johnson a déclaré que son gouvernement serait très "pro-chinois", promettant de maintenir la Grande-Bretagne comme "l'économie la plus ouverte d'Europe" pour les investissements chinois. Le nouveau gouvernement dirigé par Johnson est censé savoir ce qui est dans l'intérêt supérieur du Royaume-Uni dans le dossier Huawei.

Accusant Huawei d'être une menace à la sécurité, les États-Unis obligent leurs alliés, le Royaume-Uni en particulier, à exclure les équipements Huawei des réseaux 5G. Cependant, les États-Unis n'ont présenté aucune preuve convaincante pour appuyer leurs accusations. Il y a quelques jours à peine, le comité britannique de sélection scientifique et technologique a déclaré n'avoir trouvé aucune preuve suggérant que l'exclusion complète de Huawei des réseaux de télécommunication britanniques constituerait, d'un point de vue technique, une réponse proportionnée à la menace potentielle pour la sécurité. posées par des fournisseurs étrangers. "

Interdire ou non Huawei n'est en aucun cas une question de sécurité nationale mais un test de l'indépendance diplomatique du Royaume-Uni. Être influencé par Washington n'apportera aucun bénéfice à Londres. La décision britannique 5G ne devrait pas être prise en otage par la politique étrangère américaine. Être un allié des États-Unis ne signifie pas que le Royaume-Uni n'est pas capable, ni ne peut se permettre, d'agir contre la volonté des États-Unis.

Malgré les propos provocateurs du Royaume-Uni sur Hong Kong, les relations entre la Chine et le Royaume-Uni ont été généralement stables. Les deux pays se rendent compte que le maintien d'une relation saine est dans l'intérêt des deux pays. Une interdiction de Huawei marquera un tournant, mettant en péril les relations bilatérales. La Chine ne veut pas voir un tel scénario. On espère que le gouvernement britannique prendra une sage décision sur le dossier Huawei. Ne devrait-il pas insister pour choisir le meilleur pour lui-même plutôt que d'être kidnappé par la politique étrangère américaine?


Edité le 26-07-2019 à 16:49:05 par Xuan




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   Posté le 29-07-2019 à 09:42:56   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un brexit "dur" pourrait réintroduire une frontière physique entre les deux Irlande, et par voie de conséquence un renouveau des conflits.

Brexit : l’Irlande multiplie les mises en garde dans la perspective d’un « no deal »


Le pays, doté d’une frontière terrestre avec le Royaume-Uni et sa province d’Irlande du Nord, veut conserver la libre circulation après le Brexit.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/28/brexit-l-irlande-multiplie-les-mises-en-garde-dans-la-perspective-d-un-no-deal_5494363_3210.html

Dans la perspective d’un Brexit sans accord, que n’exclut pas le nouveau premier ministre britannique, Boris Johnson, l’Irlande multiplie les mises en garde. Le pays, doté d’une frontière terrestre avec le Royaume-Uni et sa province d’Irlande du Nord, veut conserver la libre circulation après le Brexit et craint des retombées négatives pour son économie en cas de retour à une frontière terrestre entre les deux parties de l’île.
Le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a été le premier à réagir au discours de Boris Johnson après sa prise de fonctions mercredi. Il a ainsi affirmé que son objectif déclaré de renégocier, d’ici au 31 octobre 2019, l’accord de Brexit conclu entre Theresa May et Bruxelles était « totalement déconnecté du monde réel » . Leo Varadkar a aussi estimé qu’un Brexit sans accord pourrait mener à une réunification de l’Irlande et mettre à mal le Royaume-Uni. « L’une des choses qui pourraient vraiment nuire [au Royaume-Uni], paradoxalement, c’est un Brexit dur, tant pour l’Irlande du Nord que pour l’Ecosse » , a-t-il déclaré.

Boris Johnson réclame de l’Europe un nouvel accord de divorce avec « l’abolition » du « filet de sécurité » irlandais, une demande jugée « inacceptable » par le négociateur de l’UE Michel Barnier. Ce « filet de sécurité » , auquel tient Leo Varadkar, vise à éviter, après le Brexit, le retour de contrôles à la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.
« Des gens que l’on pourrait qualifier de nationalistes modérés ou de catholiques modérés, qui se satisfaisaient plus ou moins du statu quo, regarderont davantage vers une Irlande unifiée » , dans l’espoir de rester dans l’UE, a-t-il mis en garde. « Et de plus en plus, vous verrez des protestants libéraux, des unionistes libéraux commencer à se demander où ils se sentent le plus chez eux, a encore dit Leo Varadkar. Est-ce dans un Royaume-Uni nationaliste qui discute de rétablir éventuellement la peine de mort et ce genre de choses ? Ou bien est-ce dans la maison commune européenne et l’Irlande ? »

En 1988, la signature de l’accord du Vendredi saint avait mis fin à trois décennies de « troubles » en Irlande du Nord, des violences opposant les républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et les loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique. L’Irlande redoute qu’en cas de sortie sans accord de l’UE la réapparition d’une frontière terrestre et de contrôles entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande provoque une résurgence des violences.


Edité le 29-07-2019 à 09:54:09 par Xuan




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marquetalia
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   Posté le 12-08-2019 à 14:19:24   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Qu en est il de la Norvège,dont le peuple refusa par référendum en 1994-95 d entrer dans l ex CEE?c est le seul pays scandinave à faire partie de l OTAN,et le seul à ne pas faire partie de l U.E.il faut dire aussi que c est un pas très américanise, où les Norvégiens ont ces derniers jours d autres chats à fouetter que la construction européenne-la montée du fascisme-.


Edité le 12-08-2019 à 15:10:29 par marquetalia




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marquetalia
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   Posté le 12-08-2019 à 14:54:39   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

En Italie,la crise prend une nouvelle ampleur,avec la fascisation,Matteo Salvini veut composer un nouveau gouvernement avec Berlusconi et Giorgia Meloni,la Marine Lepen italienne.


Edité le 12-08-2019 à 14:57:34 par marquetalia




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Xuan
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   Posté le 16-08-2019 à 20:16:00   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Je reviens sur la situation économique en Allemagne, le deuxième pilier de l'Europe.
J'ai déjà signalé ses problèmes bancaires.
Les Echos ont déjà fait souvent dans le catastrophisme après la crise de 2008. L'article d'Artus ne dit rien de la Route de la soie dont les trains circulent en Europe, et qui vise à compenser la guerre tarifaire US, mais cet article donne quand même des éléments d'analyse.
D'autres articles convergent. Il signalent que l'Allemagne est "pénalisée par le conflit commercial sino-US", pratiquement les USA ont sanctionné les exportations allemandes :


Patrick Artus : « L'Allemagne n'est pas face à un choc cyclique mais face à un immense défi structurel »


https://www.lesechos.fr/monde/europe/patrick-artus-on-nest-pas-face-a-un-choc-cyclique-mais-face-a-un-immense-defi-structurel-1124422?fbclid=IwAR02KcW9rNm1UsrsSrFvvuymU-lCcPApxzr4aDzeVj-EKWj10R8tL9tiYaA

L'économie allemande spécialisée dans l'industrie automobile et chimique est de moins en moins adaptée à la réalité de la croissance mondiale, explique l'économiste Patrick Artus. C'est pourquoi l'activité, qui s'est arrêtée au deuxième trimestre, n'est pas près de repartir.


Par
Catherine Chatignoux
Publié le 14/08 à 18h52

Comment expliquer le recul de la croissance allemande ?

Il y a certainement un petit effet de prudence des investisseurs lié à l'inquiétude générale provoquée par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis . Mais pour l'essentiel, les problèmes de l'Allemagne sont bien plus profonds et reposent sur l'obsolescence de son modèle économique dans un monde qui a changé. On se dirige vers une régionalisation des échanges commerciaux avec des produits fabriqués au plus près de la demande. On le voit au ralentissement du commerce mondial, 2,5 % cette année, alors qu'il progressait ces dernières décennies à une vitesse de 3 % à 4 % l'an. Et la Chine importe moins. Ses importations stagnent aujourd'hui après avoir augmenté de 10 % par an. Enfin l'activité dans le monde repose de plus en plus les services et de moins en moins sur l'industrie, dont la part dans la croissance mondiale se réduit. En Chine, les investissements dans l'industrie ont baissé de 5 % sur un an alors qu'ils croissaient de 20 % avant 2015.

L'Allemagne ne trouve plus sa place dans ce nouveau modèle ?

Elle exportait massivement des produits industriels en Chine. Elle est donc doublement affectée par cette évolution . Elle s'est spécialisée dans les voitures thermiques, l'industrie chimique et les biens d'équipement, trois secteurs qui ont vocation à se contracter, pour les raisons évoquées précédemment mais aussi pour leur impact environnemental. L'industrie allemande a aussi un problème de compétitivité-coûts. Elle est en train de perdre des parts de marché parce que sa productivité n'augmente plus et que les coûts salariaux augmentent. Pendant longtemps, elle pouvait se permettre de vendre des voitures ou des machines-outils à des prix élevés parce qu'elle était bien spécialisée. Ce n'est plus le cas.

Pourtant, elle est au plein-emploi…

C'est une illusion. Le chômage n'a pas augmenté parce que les entreprises n'ont pas fait les ajustements de l'emploi qui s'imposaient. Or ce serait la seule façon d'absorber la stagnation de la productivité. Actuellement, les salaires augmentent de 5 % quand la production industrielle recule de 5 %. C'est intenable. L'Allemagne se retrouve à peu de chose près dans la situation de 2000, avant que les réformes Schröder viennent doper la compétitivité de l'économie. On n'est donc pas face à un choc cyclique mais face à un immense défi structurel. L'économie allemande va être en croissance quasi-nulle pendant un certain temps.

Ses partenaires européens pressent l'Allemagne d'investir plus. Ont-ils raison ?

L'Allemagne dégage un excédent d'épargne équivalent à 8 points de son PIB. Et elle utilise ces excédents pour financer le déficit public des Etats-Unis, dont elle est devenue le premier créditeur, devant la Chine. Se faisant, elle détruit de la croissance en Europe. Les investisseurs allemands auraient tout intérêt à réorienter cette épargne chez elle, pour préparer les industries d'avenir et vers les pays de l'Union européenne où la demande doit progresser.

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Les nuages noirs s’accumulent sur l’économie allemande

l’Opinion 08 juin 2019 à 12h31

https://www.lopinion.fr/edition/economie/nuages-noirs-s-accumulent-l-economie-allemande-189328

Berlin a revu sa croissance à la baisse à 0,6% en 2019. L’activité industrielle et les exportations ont enregistré leur plus forte chute depuis 2015, touchés par la conjoncture internationale
Photo d’illustration : une usine Volkswagen en Allemagne.Photo d’illustration : une usine Volkswagen en Allemagne. © Sipa Press
Souvent citée comme un exemple en France, l’Allemagne connaît elle aussi ses mauvais jours. La Bundesbank a fortement abaissé vendredi ses prévisions de croissance, tablant désormais sur une progression de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) allemand en 2019, soit bien en dessous de sa précédente prévision d’une croissance de 1,6% donnée en décembre et que les + 1,5% de 2018 (selon Eurostat).

« L’économie allemande connaît actuellement un ralentissement marqué » , a indiqué la banque centrale à l’occasion de l’actualisation biannuelle de ses projections. « C’est principalement dû à un ralentissement dans l’industrie, où la faible croissance des exportations se fait sentir » , ajoute la Bundesbank.

La production industrielle et les exportations de l’Allemagne ont reculé plus que prévu en avril, soulignant la vulnérabilité de la première économie de la zone euro face au contexte international. La production industrielle a reculé de 1,9% sur un mois, selon les données de l’Office fédéral de la statistique publiées vendredi. Il s’agit du plus fort repli observé depuis août 2015.

Tensions commerciales. Des données séparées ont par ailleurs indiqué que les exportations de l’Allemagne avaient reculé de 3,7% en avril. Elles enregistrent là aussi leur plus fort repli depuis août 2015. Le secteur manufacturier allemand connaît une récession cette année, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que l’Union européenne et les incertitudes élevées autour du Brexit pesant sur les exportations.

L’économie allemande ralentit aussi en raison de la faiblesse de la croissance économique au sein de la zone euro et des difficultés rencontrées par l’industrie automobile allemande dans l’adoption de nouveaux standards d’émissions polluantes. Elle reste néanmoins soutenue par la vigueur de la consommation privée, nourrie par un faible taux de chômage et des taux d’intérêt très bas. Cela a permis au secteur des services de résister et de compenser les difficultés de l’industrie.

Mais le marché de l’emploi allemand commence à souffrir, ce qui alimente les craintes que le secteur des services ne commence à ralentir à son tour. Le nombre de demandeurs d’emploi en Allemagne a augmenté en mai pour la première fois en près de deux ans.

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Pourquoi l’économie de l’Allemagne cale


https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/14/lestee-par-le-plongeon-de-son-industrie-l-economie-allemande-cale_5499292_3234.html

Pénalisé par les tensions commerciales sino-américaines et les difficultés du secteur automobile, le produit intérieur brut du pays s’est contracté de 0,1 % au deuxième trimestre.

Par Marie Charrel Publié le 14 août 2019 à 10h06, mis à jour hier à 06h27

Les tout derniers indicateurs conjoncturels laissaient craindre le pire. Celui-ci s’est confirmé : au deuxième trimestre, l’économie allemande s’est contractée de 0,1 %, après avoir progressé de 0,4 % sur les trois premiers mois de l’année, selon les données publiées mercredi 14 août par l’Office fédéral de la statistique (Destatis).

C’est nettement moins bien que le chiffre, pourtant déjà décevant, enregistré en France et dans l’ensemble de la zone euro (+ 0,2 % dans les deux cas).

Avec celle du troisième trimestre 2018 (– 0,1 %), il s’agit de la première baisse du produit intérieur but (PIB) enregistrée dans le pays depuis début 2015 (– 0,2 %). Surtout, elle confirme les difficultés dans lesquelles le moteur de la croissance européenne s’enlise depuis plusieurs mois, alors que les incertitudes internationales s’accumulent.

Ce repli tient en grande partie aux spécificités du modèle national, très dépendant des exportations

Cette contraction tient en grande partie aux spécificités du modèle allemand, très dépendant des exportations, qui pèsent près de la moitié du PIB. Lorsque le commerce mondial va bien, l’économie germanique fait des étincelles et surpasse la croissance moyenne de la zone euro. Mais lorsqu’il ralentit, elle souffre beaucoup plus que ses voisins tournés vers leur consommation intérieure, comme la France.


[...]

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L'Allemagne, un modèle économique menacé

ANALYSE - La stagnation de l'économie allemande marque l'entrée du pays dans une phase économique plus compliquée. Pour passer le cap du XXI e siècle, sa puissante industrie doit relever plusieurs défis qui passent aussi par la mobilisation de l'Etat.

Les cailloux qui s'accumulent sur la route de l'industrie automobile allemande constituent un concentré des défis auxquels le modèle économique allemand se trouve confronté.

Par
Ninon Renaud
Publié le 11/03 à 07h02

Mois après mois, les esprits s'y sont faits : le moteur économique allemand ne rugira plus, tout juste ronronnera-t-il. Cette année, les prévisions de croissance évoluent entre 0,7 % selon les dernières estimations de l'OCDE et 1,3 % selon le FMI. Mais les signaux économiques négatifs qui s'accumulent commencent à faire craindre que le coup de froid de l'automne passé , marqué par un soudain recul du produit intérieur brut, ne soit pas un simple refroidissement d'une économie en surchauffe. Il pourrait bien sonner l'entrée dans une phase économique plus compliquée pour l'Allemagne.

Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer les difficultés de l'industrie automobile, cheville ouvrière du modèle industriel exportateur allemand, représentant à elle seule un cinquième de l'industrie nationale et exportant plus des trois quarts de ses véhicules. Les cailloux qui s'accumulent sur sa route constituent un concentré des défis auxquels l'Allemagne se trouve confrontée.


Un défi géopolitique
Certes, le coup d'arrêt des ventes de véhicules au troisième trimestre était le fait de la mise en place de nouveaux standards antipollution pour les voitures en septembre. Mais l'effet de rattrapage attendu n'a pas eu lieu. Avec ou sans normes, les voitures allemandes se vendent en réalité moins, en particulier en Chine et aux Etats-Unis, leurs deux marchés principaux.

Pour la première fois en deux décennies, les Chinois ont en effet acheté moins de véhicules l'an dernier, et le ralentissement de la croissance chinoise conforte cette tendance : en janvier le nombre d'immatriculations nouvelles a encore reculé. Quant aux Etats-Unis, les négociations tarifaires en cours sont du plus mauvais augure pour l'Allemagne, dont les quelque 22 milliards d'excédents commerciaux liés aux ventes de voitures font tout particulièrement grincer les dents de Donald Trump.

Ce nouvel ordre géopolitique et économique, qui voit les pays se replier sur eux-mêmes et ériger des barrières douanières dans un contexte de croissance mondiale ralentie, est une vraie menace pour l'industrie allemande dans son ensemble. En témoignent les commandes au secteur qui ont déjà subi en janvier une baisse inattendue de 2,6 % sur un mois et de 3,9 % sur un an. Selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (Destatis), la demande intérieure a reculé de 1,2 % en janvier, mais celle de l'étranger a chuté de 3,6 %. La baisse atteint même 4,2 % pour les pays extérieurs à la zone euro.

Un défi technologique
A cette menace s'ajoute un défi technologique. Une fois encore, le secteur automobile est un bon exemple. Au pays du diesel roi et des puissantes berlines, les poids lourds du secteur ont rechigné à intégrer la révolution électrique. Les ménages allemands, marqués par le scandale du diesel et les interdictions de circuler dans les centres-villes pour ce type de véhicule, n'ont a contrario pas tardé à privilégier les solutions alternatives.

Les immatriculations de voitures électriques, hybrides ou au gaz ont augmenté de 54,2 % l'an dernier, alors que celles de voitures diesel ont chuté de 16,9 % outre-Rhin. Conséquence de ce décalage, parmi les 20 modèles électriques les plus vendus dans le monde, il n'en existe à ce jour aucun allemand. Les places sont occupées par des voitures américaines ou asiatiques, selon une étude du Centre de recherche sur l'énergie solaire et l'hydrogène du Bade-Wurtemberg (ZSW).

L'automobile ne fait pas exception : le classement établi en décembre pour la Fédération allemande de l'industrie (BDI) par le Fraunhofer Institut et le Centre de recherche économique européen (ZEW) révélait que l'Allemagne a beau rester dans le quartet de tête des pays les plus innovants avec Singapour, la Suisse et la Belgique, l'écart se creuse avec ce trio de tête, tout en se réduisant avec les poursuivants.

Des contraintes démographiques et structurelles
La solidité financière des champions industriels allemands leur permet de mettre les bouchées doubles, à l'instar de Volkswagen qui a annoncé un plan d'investissement de 11 milliards d'euros sur 5 ans, dont plus de 9 milliards pour la voiture électrique. Mais ils doivent en parallèle surmonter une pénurie de main-d'oeuvre qui limite leurs capacités de production. Face au vieillissement de la population, la fondation Bertelsmann estime que l'Allemagne aura besoin de 260.000 immigrés par an durant les quarante prochaines années.

L'Allemagne confirme l'atterrissage de son économie

Menace sur le miracle industriel allemand

Le gouvernement allemand a adopté en décembre un projet de loi assouplissant les conditions d'immigration pour les travailleurs qualifiés étrangers. Mais ce défi démographique se double d'un manque d'infrastructures criant. La chute du niveau du Rhin l'été dernier, sur lequel près de 10 % du transport total de marchandises s'effectue en Allemagne, a participé au recul du PIB germanique, révélant au grand jour la pauvreté des alternatives ferroviaires ou routières. Les infrastructures de télécommunications sont aussi un sujet de préoccupation : la qualité de couverture de la 4G est tellement disparate que le ministre de l'Economie, Peter Altmeier, l'a qualifiée il y a quelques semaines de « totalement embarrassante ».

Selon les experts de la banque publique allemande KfW, près de 159 milliards d'euros sont nécessaires pour restaurer les infrastructures. L'Allemagne a l'avantage d'être prospère : « Entre 2014 et 2019, les recettes fiscales du pays ont augmenté de 280 milliards. Mais seuls 25 milliards d'euros ont été utilisés pour plus d'investissements, faute de volonté politique » , souligne Clemens Fuest. Le directeur de l'Ifo évoque le peu de soutien d'une opinion publique réticente à remettre en cause ses acquis. Sans changement de braquet, c'est pourtant la pérennité de la prospérité allemande qui est menacée.

Ninon Renaud (Correspondante à Berlin)


Edité le 16-08-2019 à 20:30:27 par Xuan




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   Posté le 19-08-2019 à 12:50:24   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sans préjuger du Brexit, des intérêts qu'il recouvre et de ses conséquences, cette décision montre que les "lois" européennes , n'obligent que les états qui s'y astreignent.


Le ministre du Brexit signe un décret pour mettre fin à la loi européenne au Royaume-Uni


http://french.xinhuanet.com/2019-08/18/c_138318753.htm

LONDRES, 18 août (Xinhua) -- Le secrétaire d'Etat britannique à la Sortie de l'Union européenne (UE) Stephen Barclay a signé un décret mettant fin à toute loi de l'UE applicable au Royaume-Uni à compter du 31 octobre, a annoncé dimanche le gouvernement britannique.

M. Barclay a promulgué une loi visant à abroger l'acte du Parlement qui avait rendu définitive l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne (la CEE d'alors) en 1972, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
L'Acte de 1972 sur les communautés européennes est le moyen par lequel les réglementations européennes sont directement transposées dans la loi britannique par les organes législatifs de l'UE à Bruxelles.
Le décret abrogera l'acte de 1972 et mettra en œuvre la loi sur le retrait de l'Union européenne.
L'abrogation de l'acte de 1972 entrera en vigueur lorsque le Royaume-Uni quittera officiellement l'UE le 31 octobre prochain.

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   Posté le 19-08-2019 à 14:44:13   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :


L'abrogation de l'acte de 1972 entrera en vigueur lorsque le Royaume-Uni quittera officiellement l'UE le 31 octobre prochain.

Le "futur avec quittera l'UE le 31 octobre" prolonge l'espoir des européistes, la douche froide s'approche inexorablement. Jamais l'impérialisme anglais ne soumettra à un impérialisme continental, quelque soient les complicités entre les dirigeants au pouvoir selon les circonstances.

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   Posté le 19-08-2019 à 22:41:36   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Effectivement,l Europe est le maillon faible de l impérialisme,deux tendances s y opposent entre d une part la France et l Allemagne,partisanes d une alliance avec la Russie,et les pays d Europe Centrale et Orientale, principalement les pays Baltes et le Pologne,qui prônent l alliance avec les Etats Unis et la confrontation avec la Russie.Poutine fait allusion au projet de Degaulle d une Europe de Lisbonne à Vladivostok,ce qui irait contre les intérêts de l impérialisme américain qui veut continuer de vassaliser l Europe.ces contradictions propices à l insurrection de la classe ouvrière sous la direction de marxistes léninistes explique l acharnement en Europe contre les partis communistes, comme en Pologne,puisqu un spectre hante la bourgeoisie européennes,le communisme est toujours vivant.


Edité le 19-08-2019 à 22:42:32 par marquetalia




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marquetalia
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   Posté le 19-08-2019 à 22:44:46   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Le plus grand pays de l Ue qui était hostile à la Russie va bientôt faire son Brexit,la France et l Allemagne se rapprocheront elles de Moscou,donc des pays émergents ?


Edité le 19-08-2019 à 22:45:18 par marquetalia




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Xuan
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   Posté le 19-08-2019 à 23:54:01   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La visite de Poutine est très significative malgré les bavardages des médias sur les "désaccords" idéologiques et tout le saint saint-frusquin.

Si on lit bien le rapport de France info :
"Emmanuel Macron plaide pour "réinventer une architecture de sécurité et de confiance". Le chef de l'Etat a milité pour un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, appelant à retrouver la "confiance" dans un ordre international en "recomposition".

Cherchez le grand absent : Trump .

La visite en France de Poutine, exclu du G20, doit le faire fumer.
Outre le rapprochement entre l'UE et la Russie alors que les sanctions courent toujours, que signifie un ordre international "en recomposition" sinon la fin de l'hégémonisme US ?

Ce rapprochement est indispensable après les provocations anglo-US contre l'Iran.
Le fait est que les tweets de Trump font beaucoup de bruit mais qu'il ne peut pas aller plus loin dès que ses ennemis haussent le ton.
Depuis la confrontation avec la Corée du nord, ses menaces de déclencher l'enfer n'ont accouché que de tweets incendiaires.
Il vient encore de reporter ses décisions sur la 5G chinoise.
Macron et la bourgeoisie française ont donc senti le vent tourner. Il est clair pour eux que Trump n'est plus un allié sûr et que l'Europe doit reconsidérer ses alliances en dehors de lui.

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   Posté le 20-08-2019 à 05:09:18   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :

...
Macron et la bourgeoisie française ont donc senti le vent tourner. Il est clair pour eux que Trump n'est plus un allié sûr et que l'Europe doit reconsidérer ses alliances en dehors de lui.

La rencontre d'hier entre Poutine et Macron est dans l'ordre diplomatique des dirigeants français, des mots sans intérêt "l'Europe jusqu'à Vladivostok" et des cours de "morale" sur les droits de l'homme et la démocratie électorale. Je ne vois pas cete position remettre en cause l'alliance avec Trump et sa base allemande qu'est l'UE. Macron n'a pas soufflé mot, au moins en public, des projets de guerre des étoiles (satellites tueurs chers à F. Parly) ni des budgets militaires en hausse, ces sujets traduisent quand même l'alignement derrière les positions de Trump qui reste le vrai maître en Europe, le pape de la nouvelle Rome...

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Xuan
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   Posté le 20-08-2019 à 07:46:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les cours de morale ne sont là que pour la façade, Macron n'a pas plus à faire de l'opposition en Russie que des GJ estropiés, quant à la démocratie parlementaire... Laissons ce rideau de fumée aux chroniqueurs de la télé.

Derrière la diplomatie et les simagrées il faut observer ce qui change dans les rapports internationaux. Ce sont de petits changements quantitatifs qui se sont accumulés et qui annoncent une transformation.

Il n'y a pas d'alignement sur la question iranienne mais une position embarrassée qui correspond à des intérêts divergents. La France n'aurait certainement pas réagi de la même façon il y a dix ans parce que dans l'intervalle les monopoles et les banques ont subi les sanctions US, et la position politique est le reflet de ces intérêts.

Les budgets militaires en hausse ont aussi un sens dans la mesure où les contradictions s'accroissent dans le camp occidental et où un choix s'opère entre l'OTAN et une défense européenne. Je n'ai pas de chiffres mais il serait utile de voir comment évoluent les budgets entre ces deux postes.

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   Posté le 20-08-2019 à 11:41:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un article de RT assez long et détaillé mais sans apporter de conclusion. Un point de vue pro russe sur cette rencontre :

Vladimir Poutine à Brégançon : vers un retour de l’«alliée de revers» de la France ?

17 août 2019

https://francais.rt.com/opinions/65038-vladimir-poutine-bregancon-vers-retour-alliee-revers-france

Alors que le chef d'Etat français Emmanuel Macron doit recevoir le président russe Vladimir Poutine le 19 août au Fort de Brégançon, l'essayiste Guillaume Bigot analyse l'état de leurs relations ainsi que les enjeux de leur rencontre.

Guillaume Bigot, directeur général du groupe IPAG Business School, Paris-Nice-Abidjian-Kunming est politologue et essayiste. Son prochain livre La Populophobie sortira à l’automne aux éditions Plon.
Guillaumebigot.com

Dans l’invitation que le Président de la République française Emmanuel Macron a adressée à son homologue russe Vladimir Poutine, nous pourrions percevoir le retour d’une diplomatie gaullienne ouverte à la Russie, avec précaution, sans toutefois ignorer que les voies du dialogue franco-russe demeurent semées d’embûches. Le maître du Kremlin se rendra le 19 août à Brégançon, où le couple Macron estive, dans le but de «relancer la coopération sur les grands sujets de déstabilisation ou de conflit» , aux dires du président français.

Le cadre : Brégançon pour briser facilement la glace, en faisant venir Vladimir Poutine dans la zone de confort du président français. La symbolique est grande. La confiance accordée au Président russe, aussi. Mais, ce n’est pas (encore !) une sinécure.

Quels sont ces conflits et ces facteurs de déstabilisation évoqués par le Président français et dont la solution passerait par un rapprochement franco-russe ? Pourquoi une telle invitation à quelques jours du G7 à Biarritz ? Augure-t-elle la recomposition d’un éventuel G8 ? Une ébauche de mea culpa français à l’égard de la Russie ? L'expression d’un certain désespoir diplomatique français ou, au contraire, la consolidation d’une Europe enfin européenne qui ne saurait se passer de l’Orient orthodoxe qu’incarne la Russie de Poutine ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer, mais il existe des raisons de croire à un rapprochement franco-russe.

Fin juin, Emmanuel Macron avait annoncé au Japon, après un long entretien avec Vladimir Poutine, qu'il aurait dans les prochaines semaines une rencontre bilatérale avec son homologue russe. Initiative «indispensable» pour le président français. Le chef de l'Etat avait alors expliqué que, dans le cadre de la présidence du G7, il était indispensable d’explorer toutes les formes de coopération avec la Russie «sans naïveté, mais sans que la porte ne soit fermée ». Attitude circonspecte mais déterminée de la part d’Emmanuel Macron, après des années de froid diplomatique entre les deux pays, et de polarisation idéologique aiguë qui a partagé la France entre russophiles, plutôt eurosceptiques et souverainistes, et russophobes, européistes et atlantistes.

Cette polarisation n’est pas récente, mais elle a été réactivée par la crise ukrainienne en 2014. Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, annonçait en mars 2014 l’arrêt de la coopération militaire franco-russe. Six mois plus tard, la situation en Ukraine pousse le président de la République à suspendre la livraison de navires de classe Mistral, obtenus après le premier contrat d'armes franco-russe depuis la Seconde Guerre mondiale. Aux yeux de Paris, deux conditions devaient être satisfaites avant d’envisager la poursuite de cette coopération : un cessez-le-feu sur le terrain et le règlement de la crise ukrainienne. Selon Moscou, il ne pouvait s’agir que d’un chantage français et d’une immixtion de l’OTAN dans les relations diplomatiques entre les deux pays, d’où l’ire de la Russie.

Paris remboursa alors Moscou 784,6 millions d’euros. Et l’Union européenne adopta des sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie. La souveraineté de l’Ukraine et les enjeux sécuritaires de la Pologne, des Pays baltes et de la Géorgie constituaient alors des sujets de préoccupation déterminant la politique française, et européenne par extension, vis-à-vis de la Russie.

Paris, depuis sa réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN, participe activement, notamment via son aviation, aux manœuvres des alliés occidentaux en mer Baltique. Une gesticulation aéronavale et terrestre qui vise explicitement les forces russes. Il ne s’agit pas de préparer un affrontement, mais de montrer les muscles et de dessiner une ligne rouge pour dissuader Moscou d’avancer de manière trop audacieuse ses pions sur un échiquier que les Etats-Unis et l’UE considèrent comme leur chasse gardée.

Si Paris et ses alliés de l’Atlantique Nord cherchent à contenir Moscou au septentrion du vieux continent, la situation est bien plus complexe au Moyen-Orient, où une logique partenariale s’est davantage dessinée.

La Russie s’est affirmée comme l’acteur principal de la guerre syrienne, le négociateur qui précise les contours d'une résolution tant militaire que politique dans ce pays sinistré et meurtri par huit ans d’exactions contre le peuple syrien, tant de la part du régime que des islamistes de tous bords. C’est le pays qui se tient à équidistance, mais à une distance privilégiée d’Israël, de la Turquie, de l’Iran et de l’Arabie saoudite. Malgré son positionnement clair en faveur du président syrien si controversé, Bachar el Assad, Vladimir Poutine ne s’enlise pas dans les clivages du Moyen-Orient et s’avère être la clef de voûte pour les Européens, voire les Américains, en vue d'une sortie de crise en Syrie. Les Russes détiennent maintes clés stratégiques, dont la principale s’avère être celle du commerce du gaz. Voilà un autre sujet qui ne saurait être absent du menu des discussions au bord de la piscine de Bregancon. Y aura-t-il pour autant de l’eau dans le gaz ? Rien n’est moins sûr.

Les Russes s’avèrent d’excellents interlocuteurs pour les Occidentaux, et pour les Français en particulier, car capables d'assurer une médiation presque désespérée entre l’Europe – défendue actuellement par le président Macron seul à bord après l’affaiblissement d’Angela Merkel – et l’Iran qui ploie, depuis le retrait du président américain Donald Trump de l’accord de Vienne, sous le poids de sanctions économiques drastiques. Le président français ne lâche donc pas la proie pour l’ombre. Les derniers malaises qui ont secoué les relations franco-américaines – retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, tweets incendiaires de Washington contre Paris après les tentatives diplomatiques françaises visant à dissuader l’Iran de violer ses engagements nucléaires, les garanties françaises d’une quasi-stabilité économique passant par un contournement des sanctions américaines, etc. – donnent au président français des chances solides de réparer les liens disloqués entre ces deux nations historiquement liées.

Rappelons que la France est l’unique pays de l’accord de Vienne dont les dernières manœuvres diplomatiques se rapprochent de la position chinoise et russe concernant l’Iran. A l’ordre du jour, nous pourrions donc nous attendre à des échanges serrés sur le dossier ukrainien, à un dialogue sur l’avenir de la Syrie, à une recherche de compromis sur le gaz en Algérie et peut-être à un refus commun, larvé et discret, du monopole de la toute-puissance mondiale que s'arrogent les Etats-Unis de Donald Trump.

En exprimant sa volonté de débloquer 15 milliards d’euros pour contourner les sanctions américaines imposées à l’Iran, Emmanuel Macron ne pouvait que plaire aux Russes, qui se sont battus en Syrie, main dans la main avec les Pasdaran et les combattants du Hezbollah, branche libanaise des Gardiens de la révolution islamique. Stratégiquement, les deux pays se retrouvent autour d’un point commun : la nécessité de ménager les Mollahs pour éviter la donne antérieure à l’accord sur le nucléaire iranien en 2015. La politique du bras de fer et de l’escalade n'est vue d'un bon œil ni côté français, ni côté russe. Les démarches diplomatiques de Paris et de Moscou sont compréhensives avec le régime des Mollahs, d’aucun diraient iréniques. Et cette capacité nouvelle de l’Iran à relier de manière territoriale la Perse et la Méditerranée en passant par le Sud-Liban, l'Irak et la Syrie offre le fil d’Ariane qui peut démêler le lacis alambiqué d'un Proche-Orient complexe, mais aussi étrangler Israël et l’Arabie. Les Français, touchés en plein cœur par le terrorisme islamique à partir de 2015, ont payé le prix fort de l’irrédentisme djihadiste terroriste importé de Syrie, né dans des enclaves où des combattants de Daesh fomentaient les attaques du Bataclan. Les deux pays ont montré une grande résilience ainsi qu’une grande combativité face à ce fléau. La Russie a refoulé, au prix du sang, les vagues de l’islam radical en Tchétchénie et cherche à se défendre tant bien que mal en nouant une alliance stratégique, certes cynique, avec l’Iran chiite, contre l’intégrisme sunnite. Une piste d’entente prometteuse qui déboucherait sur un plan d’action commun en Syrie, privilégiant un retrait progressif de l’interventionnisme européen et français, comme c’était le cas pendant le mandat de François Hollande. Un échange de cadeaux politiques généreux : la réussite de Macron dans le sauvetage de l’accord de Vienne et son affirmation comme président fort présent sur la scène internationale d'un côté, et une liberté d’action accrue conférée à la Russie en Syrie de l'autre. En effet, Emmanuel Macron veut que Vladimir Poutine presse lui aussi l'Iran de renoncer à enfreindre ses obligations. A l’Elysée, nous pouvons entendre : «L'enjeu très immédiat est d'éviter que l'Iran se départisse d'un nombre supplémentaire de ses obligations» . En contrepartie des prérogatives que la France pourrait conférer à la Russie en Syrie, surtout une plus grande marge de manœuvre à Idleb, dernière enclave de «rebelles» où la France a toujours voulu que les bombardements du régime syrien soutenu par les Russes s’arrêtent, l’on pourrait s’attendre à une contribution russe au sauvetage du mécanisme INSTEX conçu par les Européens pour continuer à commercer avec l’Iran en dépit des sanctions.

De surcroît, et quoique l’on fustige une certaine soumission française au modèle américain et le libéralisme effréné adopté par Emmanuel Macron, les deux pays rejettent l’hégémonie américaine. Malgré la proximité entre Poutine et Trump d’une part, et la passion pour le libre-échange et le modèle de la «start-up nation» dont est friand Macron d’autre part, la France et la Russie demeurent deux pays qui cherchent à résister face au modèle anglo-saxon de la mondialisation. Projet de taxation des GAFA entrepris par le gouvernement français et pseudo-autarcie économique russe, certes fragile, résultant du vaste commerce gazier de la Russie… deux vecteurs économiques qui pourraient rapprocher l’homme fort du Kremlin et le locataire de l’Elysée. En outre, l’Algérie, ancienne colonie française, est indispensable dans le projet de cartel gazier de la Russie. La France, grâce à une présence encore forte dans ce pays, pourrait apporter de l’huile aux rouages de ce projet russe qui se traduirait par une alliance énergétique Moscou-Téhéran-Alger. Macron ne saurait déplaire aux ambitions de son homologue russe étant donné que le gaz de la France vient principalement de Russie. Nous estimons à 21% les importations françaises de gaz provenant de Russie. Et en 2016, les volumes de gaz russe importés par la France ont augmenté de 65% par rapport à 2015. La France ne gagnerait donc pas à mettre des bâtons dans les roues de la Russie en Algérie, son ancienne colonie et un pays où elle exerce encore une certaine influence. La France a, en outre, soutenu la réintégration de la Russie au Conseil de l’Europe, saluée par la presse russe comme une «victoire» de Moscou. Avant que Poutine n’arrive à Brégançon, Macron avait déjà déroulé le tapis rouge à son homologue.

Vers une nouvelle alliance stratégique franco-russe ?

Force est de constater, enfin, que ces deux dirigeants clivants, qui créent des polémiques au quotidien, ont tout à gagner à accorder leurs violons. En résumé, le seul champ véritablement miné où un accord sera difficile restera l’Ukraine. Macron est-il prêt, pour conquérir la confiance du tsar, à lâcher du lest sur l’un des dossiers européens qui invoque le plus une idée qui lui est chère, la très oxymorique souveraineté européenne du territoire ukrainien ? Le dossier ukrainien s’interposera-t-il entre ces deux pays, les empêchant de trouver un terrain d’entente ? Des questions dont on n’est pas sûrs d’avoir toutes les réponses le 19 août prochain. La facture humaine de ce conflit est lourde : 13.000 morts depuis 2014. La réunion entre les deux chefs d’Etat à Brégançon s’inscrit dans le sillon de la promesse de Volodomyr Zelensky de mettre fin à la crise ukrainienne. Un engagement qui semble encore stérile. Zelensky a offert de s'entretenir en tête-à-tête avec Vladimir Poutine et appelé à des discussions au format Normandie, qui réunit Ukraine, Russie, France et Allemagne.

Une chose est sûre, France et Russie franchissent un cap important. Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, s’en félicite et dans un entretien exclusif pour Le Figaro, en parle en termes très élogieux. Pour lui, c’est un retour à la politique du réel. «C’est une tentative très utile pour sortir la France et si possible l’Europe d’une impasse, d’une guerre de positions stérile engagée depuis des années, avec des torts partagés des deux côtés, notamment depuis le troisième mandat de Vladimir Poutine, et qui a abouti à une absurdité stratégique : nous avons des rapports plus mauvais avec la Russie d’aujourd’hui qu’avec l’URSS pendant les trois dernières décennies de son existence !»

Serons-nous les témoins d’une nouvelle alliance stratégique franco-russe ? Rien n’est sûr, mais tout est possible, y compris le meilleur. Les conditions sont en tous cas objectivement réunies pour inciter les deux chefs d’Etat à maximiser la puissance de leurs deux nations en minimisant leurs différends.

La Russie regagnerait alors son statut d’ «alliée de revers» , expression que nous empruntons à Hélène Carrère d’Encausse. La France et la Russie ont toujours eu des relations fragiles qui tiennent à un fil ténu, mais paradoxalement solide. Allié bien plus vital que Washington face à Hitler pendant la Deuxième Guerre mondiale, en apparence distante et hostile pendant la Guerre froide mais en réalité déjà complice, Moscou peut redevenir ce point d’appui contre une mondialisation anglo-saxonne de plus en plus privée de pilote.

Le président français, conscient de son isolement européen après l’affaiblissement de la chancelière allemande Angela Merkel et le nein à peine poli de Berlin aux offres de relance du couple franco-allemand formulées par Paris, devrait logiquement être tenté de renouer avec une politique gaullienne. En 1966, à l’époque du rideau de fer, le Général de Gaulle affirmait de Moscou : «Depuis les temps très lointains où naquirent nos deux nations, elles n’ont cessé d’éprouver l’une pour l’autre un intérêt et un attrait tout à fait particuliers (…), une considération et une cordialité réciproques que n’ont brisées, depuis des siècles, ni certains combats d’autrefois, ni des différences de régime, ni des oppositions suscitées par la division du monde.»

En 2019, Macron pourrait être acculé par la réalité à faire du de Gaulle malgré lui.

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Xuan
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   Posté le 21-08-2019 à 20:35:59   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur Sputnik :
Macron: «Il est pertinent qu'à terme la Russie puisse rejoindre le G8»

© Sputnik .

19:49 21.08.2019 https://fr.sputniknews.com/international/201908211041962707-macron-il-est-pertinent-qua-terme-la-russie-puisse-rejoindre-le-g8/

Intervenant au palais de l'Élysée lors d'une rencontre avec l'Association de la presse présidentielle, Emmanuel Macron a qualifié la possibilité de la réintégration de la Russie au G7 de «pertinente», mais non sans conditions.

Après que le Président Trump a considéré comme «appropriée» la réintégration de la Russie au G7, le chef d’État français s’est également prononcé en faveur d’une telle initiative.
«C'est pertinent qu'à terme la Russie puisse rejoindre le G7» , a affirmé Emmanuel Macron au cours d’une entrevue avec l'Association de la presse présidentielle à Paris.
Estimant la réintégration de Moscou sans conditions comme une «faiblesse du G7» et une «erreur stratégique» , M.Macron a nommé comme «condition préalable indispensable» une solution à la crise ukrainienne sur la base des accords de Minsk.

L'annonce du Président de la République survient après que la journaliste de CNN Kylie Atwood citant des sources officielles au sein de la Maison-Blanche a affirmé plus tot dans la journée que les Présidents français et américain ont convenu d’inviter la Russie à réintégrer le G7 et de participer au sommet de 2020 aux États-Unis.

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Sur l'Ukraine lire : https://fr.sputniknews.com/international/201907111041644382-negociations-a-six-sur-lukraine-poutine-reagit-a-la-proposition-de-zelensky/

Et la réaction de Trump le 20 août : https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/g7-trump-se-dit-favorable-a-un-retour-du-format-g8-avec-la-russie_3584139.html

On remarquera que la Russie fait déjà partie de plusieurs groupes internationaux, notamment l'Organisation de coopération de Shanghai, et que le G7 regroupe des pays sur le déclin.
Par conséquent Poutine ne va pas ramper pour réintégrer le G7 après s'en être fait jeter comme un malpropre, après les élections en Crimée et son rattachement à la Russie.
Du coup c'est la course à l’échalote entre les USA et la France pour être le premier à annoncer son retour. L'impérialisme occidental est dans une situation très compliquée.



Edité le 21-08-2019 à 21:19:30 par Xuan




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marquetalia
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   Posté le 24-08-2019 à 14:44:31   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

l analyse du seul parti marxiste léniniste à s etre présenté aux élections européennes-mais dont le vote etait ardu-sur les rapports entre les impérialismes européen et etats unien et la Russie sitecommunistes.org/index.php/monde/europe/585-poutine-macron-une-rencontre-au-sommet-de-puissances-imperialistes-d-europe


Edité le 24-08-2019 à 15:09:44 par marquetalia




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marquetalia
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   Posté le 24-08-2019 à 14:52:06   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

apparemment,ce parti marxiste léniniste ne va pas jusqu'à traiter la Révolution Bolivarienne de "capitaliste",comme le fait le Pcof,mais a des propos ambigus en ce qui concerne Hong Kong.

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