Sujet : L'Europe, maillon faible de l'impérialisme | | Posté le 01-06-2010 à 00:22:02
| L’œil du cyclone Sévèrement étrillés par les soubresauts boursiers qui ont accompagné la crise en Grèce, certains medias de la bourgeoisie proches de l’Etat désignent nommément la mainmise des USA sur l’Union Européenne, par l’entremise des spéculations de la Goldman Sachs sur le déficit de la Grèce, puis du soutien financier du FMI désigné « tutelle partielle sur la politique économique de l’Union » . Jean-Michel Vernochet, ex journaliste au Figaro Magazine, développe cette hypothèse dans « €uro : l’hypothèse du pire ». J. Attali déballe son pessimisme chronique et reprend cette réflexion à son compte en appelant de ses vœux une plus grande unité européenne, dans une interview récente sur le thème « la crise ne fait que commencer ». Mais il n’est pas nécessaire de s’interroger sur la volonté US de couler ou pas l’euro ou de dominer l’Europe pour constater que l’impérialisme US a reporté sur les autres pays sa propre crise financière en profitant de la position dominante du dollar et de la menace qu’il faisait planer sur l’ensemble des économies. Dans le même temps, les pays émergents et la Chine en premier lieu ont été les premiers à se relever et à tirer le redressement de l’économie mondiale en créant de nouveaux débouchés pour les marchandises. L’Europe se trouve dans la situation de ne plus pouvoir s’opposer à l’émergence des pays du tiers monde et la visite de Sarkozy en Chine a entériné ce constat. Mais en même temps elle est toujours malmenée par l’impérialisme US et n’a pas la force de s’y opposer. Or la crise n’est pas résolue par la mise à disposition des capitalistes d’une immense masse monétaire qui ne correspond pas aux marchandises produites. Patron de la banque centrale américaine, Ben Bernanke a été sacré "homme de l'année" 2009 par le magazine Time. Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis, disait «Ben Bernanke a remis les marchés dans le bon sens » . Tout ce beau monde se gratte la tête aujourd’hui, et Artus écrit dans Capital de février « Nous sommes dans le scénario décrit par Karl Marx de suraccumulation du capital » et à propos de Bernanke « Les banques américaines détiennent 1200 milliards de dollars de liquidités auprès de la réserve fédérale, dont elle ne savent que faire. Le type qui a créé cette montagne de monnaie est plutôt un danger public » . Alors que les contradictions économiques s’aiguisent à l’échelle internationale et que l’équilibre mondial est en train de changer, les pays du second monde comme l’Europe se trouvent à l’épicentre des turbulences. Un nœud de contradictions On se rappelle que l’élargissement de l’Europe a été le fruit de l’opposition au social-impérialisme puis une conséquence du démantèlement de l’empire russe poursuivi par la superpuissance US. La résistance au social-impérialisme n’a plus d’objet aujourd’hui, d’autre part l’offensive des révolutions colorées en Europe de l’est a pris fin avec la débâcle de l’armée géorgienne. L’Europe n’a pas réalisé son unité politique, laquelle se résume actuellement à la loi du plus fort, c’est-à-dire de la France et de l’Allemagne sur les plus petits pays, lesquels se trouvent de fait asservis comme le démontre l’exemple de la Grèce. Mais cet état de fait n’est pas entériné par l’existence d’un exécutif politique franco-allemand, de sorte que l’Union Européenne est incapable de prendre rapidement une décision, ce qui accentue toutes ses difficultés lors d’une évolution soudaine de la situation. Jusqu’ici elle s’apparente à une bande de brigands indisciplinés conduite par deux fiers-à-bras, et se complaît dans un hypocrite semblant de démocratie. La domination franco-allemande est elle-même une rivalité inter-impérialiste, où l’unité n’existe que face à des difficultés communes. Remarquons à ce propos que le mot d’ordre lancé par le PRCF d’un renouveau patriotique français face à « l’hégémonisme de l’Europe supranationale» devient peu à peu la couverture de moins en moins déguisée des appétits impérialistes français, lesquels ne seraient plus que des « nouveaux collabos » complices des « mauvais coups que nous prépare le capital allemand ». « Les buts de guerre de Hitler et des nazis ont tous été réalisés par l’Allemagne sous la houlette étatsunienne, avec l’active complicité des gouvernements français qui se sont succédés de 1950 à aujoud’hui. L’Allemagne avec ses 82 millions d’habitants est devenue la puissance dominante en Europe. » [article de Dragan Mirianovic sous le titre « Deutschland über alles? Jamais plus! Résistons aux diktats »] http://www.initiative-communiste.fr/wordpress/?p=8005 Mais avant tout, l’Europe n’est pas portée par une aspiration populaire. Elle s’est construite dans l’hostilité des peuples. L’adhésion y a été contrainte et forcée, en bafouant les référendums. Les capitalistes européens se trouvent placés devant la nécessité urgente de se doter d’un exécutif politique. Et ce dernier ne pourra que refléter les rapports inégaux et les rivalités au sein de l’Europe, ce qui ne manquera pas de développer le chauvinisme entre la France et l’Allemagne, d’exacerber les tensions nationalistes dans les pays dominés, et d’accroître l’opposition populaire à l’Europe capitaliste. La crise a concentré le capital financier On se souvient qu’en août 2008 la zone Euro connaissait la première grande contraction de son histoire. Pour relancer l’économie, la bourgeoisie avait fait le choix de ne pas augmenter le pouvoir d’achat des masses, au prétexte que cet argent aurait favorisé les exportations chinoises. A l’inverse, ce sont les banques et les principales sociétés du Cac 40 qui bénéficièrent d’un sédatif de 1 700 milliards d’euros pour calmer la « folie » des marchés, et dont les profits ont fait un bond en 2009. l’Europe injecte un sédatif de 1 700 milliards d’euros pour calmer la « folie » des marchés...qui vont nettement mieux ce matin. En particulier la crise a renforcé la concentration du capital financier. Tandis qu’on assistait à la disparition de Lehman Brothers, Bear Streams, et à l’effondrement d’UBS, RBS Société Générale, la BNP réalisait des profits records en 2009 (+3,6 milliards d’€ avant impôt sur neuf mois dans les activités banque de financement et d’investissement). Ses revenus ont augmenté de 60 % depuis 2006 et elle est devenue en absorbant Fortis la première banque européenne avec 2308 milliards d’actifs, devant la Royal Bank of Scotland (1866 milliards), Barclays (1758), HSBC (1665), Deutsche Bank(1312), Crédit Agricole (1608), Unicrédit (1165), Santander (1146), Lloyds (1123) et la Société Générale (1113). La fusion du capital financier et industriel et la domination incontestée du premier apparaissent clairement si on observe que cinq des premiers dirigeants de la BNP siègent au conseil d’administration ou de surveillance de 12 sociétés du CAC 40. Cette banque peut ainsi se permettre d’exiger 1 à 3 % des emprunts obligataires émises par des groupes comme Air France, soit des dizaines de millions d’Euros sur l’investissement d’un airbus. On notera la vanité et l’hypocrisie de la revendication formulée par le parti révisionniste de favoriser les investissements industriels au détriment des investissements purement financiers. l’endettement public A présent il s’avère que l’endettement public des pays européens risque de provoquer une rechute de la crise économique non seulement en Europe mais dans le monde entier. En février de cette année, la spéculation de Goldman Sachs sur la dette grecque précipitait la crise financière : la Grèce, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie étaient pointées du doigt pour leur endettement. Mais la France n’échappe pas aux soupçons. En 2007 : Allemagne 65 % France 64,2 % Espagne 36,2 % Italie 104 % Portugal 63,6 % Grèce 94,5 % En 2009 : Allemagne 73,2 % France 77,6 % Espagne 53,2 % Italie 115,8 % Portugal 76,8 % Grèce 115,1 % Le 11 mai, le FMI indiquait dans un rapport que l'endettement public a atteint "la cote d'alerte dans la plupart des pays européens" . Cet endettement est simplement la conséquence immédiate des plans de refinancement des banques et des monopoles capitalistes. Le prix du refinancement des sociétés capitalistes La crise a été l’occasion pour les entreprises de multiplier leur productivité en supprimant des dizaines de milliers d’emplois, sous prétexte d’ajuster leur production à une situation de récession. Il s’en est suivi une hausse des profits, mais une décroissance du PIB (entre -2 et -7.5 %) et une hausse du chômage (lequel varie entre 7.5 et 19 %) dans tous les pays européens en 2009. Le rapport de la DGPTE de février 2010 sur la désindustrialisation signalait que les gains de productivité devaient s’accompagner d’une croissance de la demande dans le même secteur et d’une croissance des revenus. Mais en fait il n’en est rien et ces gains de productivité se soldent par 30 % de pertes d’emplois dans l’industrie. Le revenu des agriculteurs s’est effondré dans la plupart des pays d’Europe en 2009, suite à la chute des cours et aux prix d’achat de plus en plus bas (-10,9 %) de l’agroalimentaire et de la grande distribution : Italie – 25 % Allemagne – 21 % France -19,8 % Belgique – 3,5 % Portugal – 2,9 % Espagne -1,6 % Ce sont des moyennes, le revenu des céréaliers et des producteurs de lait français a dégringolé de 40 %. Là encore il s’agit d’une moyenne, qui dissimule les disparités énormes entre les exploitants, puisque les plus gros propriétaires ont la possibilité de toucher des subventions https://humaniterouge.alloforum.com/guerre-lait-declaree-t2882-1.html On mesure à ce sujet toute la démagogie des gros céréaliers et de la FNSEA, qui se sont servi des petits agriculteurs pour réclamer des aides européennes, dont ils étaient les seuls bénéficiaires. Malgré la réunion précipitée des chefs d’Etat, jetant 750 milliards d’Euros en pâture aux marchés boursiers, et malgré la promesse maintes fois répétée que les dettes se paieraient sur les dos des peuples, les actionnaires s’inquiètent désormais que les plans d’austérité ne se traduisent par une nouvelle récession et que les masses ne se laissent pas tondre impunément la laine sur le dos. A entendre le tapage gouvernemental fait par la bourgeoisie sur la réforme des retraite, au point d’appeler le clergé au secours, il est clair qu’elle appréhende l’hostilité, voire la révolte populaire que ni les dirigeants syndicaux corrompus ni les socialos ne pourraient endiguer. Le « retour » des classes sociales Cette inquiétude de la bourgeoisie est renforcée par l’observation désormais triviale de la « dérive » des classes moyennes. Le sociologue réformiste Louis Chauvel tire avec insistance la sonnette d’alarme sur la disparition de « l’ascenseur social » et le « retour des classes sociales ». Durant les trois à quatre dernières décennies le revenu de la classe moyenne française a reculé par rapport à la hausse des prix du logement, de l'eau potable, de l'électricité, du gaz naturel et des articles courants de la vie quotidienne. La part des dépenses obligatoires s'est beaucoup élevée, représentant en moyenne 21% des dépenses mensuelles des catégories intermédiaires en 1979, elle est passée à 38 % en 2009. Quant à la classe moyenne supérieure, la part de ses dépenses obligatoires a augmenté dans ce laps de temps de 20% à 32%. Pour les catégories dont le revenu mensuel est proche de 1500 €, après avoir payés les dépenses obligatoires, puis la nourriture, le déplacement, les soins médicaux et l'éducation, il reste seulement 300 € pour les distractions, l'habillement, etc. 48% d’entre eux ont dû renoncer aux voyages touristiques, 37% au cinéma et 34% n'ont pas de véhicule. D’autre part, le souhait caressé de voir leurs enfants accéder à une profession valorisante s’évanouit car la majorité des jeunes diplômés ne sont pas embauchés au niveau de leur qualification. Il est clair que les classes sociales n’ont jamais disparu. Par contre nous avions déjà parlé à plusieurs reprises de la paupérisation ou de la prolétarisation des catégories intermédiaires : Dans l’article baisse des salaires depuis 30 ans et dans notre débat sur le prolétariat. Cela signifie pour la classe ouvrière que les rangs de ses alliés grossissent, et pour la bourgeoisie que le « tampon social » que représentaient ces classes moyennes est en train de fondre. Mais de fait la lutte de classe s’aiguise de plus en plus. En 2009 et malgré le sabotage des directions syndicales, le secteur automobile particulièrement frappé par les licenciements a été le théâtre de durs combats. Le patronat agit lui de façon concertée et applique systématiquement les mêmes méthodes face aux grévistes. Ainsi des huissiers viennent relever les noms des grévistes lorsque les matières premières ou les produits finis sont bloqués. Le lock out réapparaît, sous le déguisement d’un chômage technique non rémunéré : « Pour la période du …, conformément à ce qui a été annoncé en CE le …, l’usine a été placée dans une situation contraignante imposant, à la fois pour des raisons de difficultés de fonctionnement et pour assurer la sécurité des biens et des personnes, la mise en arrêt des installations. En conséquence, n’étant plus en mesure de fournir du travail aux non-grévistes, notamment en raison de la disparition de l’activité de production du fait de la grève, la Direction a été contrainte de mettre au chômage technique (ce qui implique une suspension non rémunérée du contrat de travail) le personnel, dès lors qu’il était impossible de le faire travailler. » La classe ouvrière et ses nouvelles générations se battront comme par le passé, en opposant l’occupation des usines au lockout et en adoptant des formes de luttes plus radicales. Rien ne peut empêcher l’effondrement du système capitaliste. Les capitalistes eux-mêmes, leurs économistes les plus « experts », leurs orgueilleux « théoriciens » transpirent à grosses gouttes, ferment les yeux et espèrent en brûlant un cierge au Dieu Capital. Rien ne peut les sauver sinon l’absence d’un parti révolutionnaire de la classe ouvrière.
Edité le 02-06-2010 à 21:06:12 par Xuan |
| | Posté le 07-06-2010 à 22:29:31
| au fil des infos... et tandis que Barroso* s'inquiète de voir ses "pouvoirs" confisqués et que la dispute des impérialismes allemand et français transpire de jour en jour davantage, la BNP annonce au public averti et moyennant finances : " BNP Paribas recrée une équipe dédiée à la couverture des grands clients européens La banque française a officialisé vendredi la création d'une équipe de banquiers chargée de vendre toute la palette de produits de la banque aux grands clients européens et placée sous la houlette de Thierry Varène, responsable de la banque d'affaires au niveau mondial..." * José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne : « On ne renforcera pas le Pacte de stabilité - l'instrument de discipline budgétaire de l'Union -en diminuant la crédibilité des institutions communautaires et la méthode communautaire » En français : je suis un fantoche et le Parlement européen la cabane à Guignol.
Edité le 07-06-2010 à 22:55:29 par Xuan |
| | Posté le 07-06-2010 à 22:50:36
| Inégalités en chiffres : selon le site Bloomberg.com, les taux d’intérêts des obligations sont très différents selon les pays européens : pour un emprunt sur 10 ans l’Espagne devrait payer un taux d’intérêt de 4,528 % l’Irlande de 5,109 % le Portugal de 5,13 % la Grèce de 8,141 % l’Allemagne 2,584 % Ces chiffres indiquent que les disparités entre les pays européens sont accentués par la spéculation sur les déficits respectifs et les agences de notation. Dans le même temps cette réalité économique démontre la vacuité des bavardages sur la "gouvernance européenne", "l'Europe des 16", "l'Europe des 27" et autres fadaises. |
| | Posté le 18-09-2010 à 00:50:07
| Opérette à la française sur le dos des migrants Suite à la circulaire raciste d’Hortefeux visant à démanteler les camps des roms, un tollé s’est élevé dans les institutions internationales, y compris en Europe. Il n’échappe à personne malgré les dénégations et les sourires entendus que le torchon brûle entre les ténors européens. A l’évidence le gouvernement français a sali l’honneur des bourgeoisies européennes en piétinant ses propres idéaux d’humanité, de liberté et de fraternité. L’acquittement du policier qui avait assassiné un gitan menotté lorsqu’il tentait de s’enfuir en dit également long sur la chasse au faciès, l’impunité de la police, et l’osmose des pouvoirs d’Etat. Mais nous ne devons pas nous laisser leurrer par les propos « outranciers » assénés, ni par les déclamations de chanteur d’opérette tenant tête aux « affronts » de l’Europe supranationale pour reprendre l’expression du PRCF. Les déclarations enflammées des socialistes ne sont pas moins hypocrites évidemment. Concernant la misère et l’immigration des roms, il est clair que la domination exercée par les ténors de l’Europe envers les pays pauvres en est la cause principale. On peut en lire quelques mots dans The Independant, mais ce sujet est généralement tabou. D’autre part la comédie qu’ils nous jouent traduit en fait non pas des sentiments humains ou inhumains mais plus trivialement les rivalités qui opposent les pays du nord pour le leadership européen. La polémique sur le thème la France doit se plier aux règles communautaires n’a pas d’autre sens, et la Fronde cocardière de M. Sarkozy ne signifie pas autre chose que dicter la loi du plus fort sans entraves . |
| | Posté le 18-09-2010 à 01:17:56
| Nous avons eu la même discussion et les mêmes conclusions ou peu s'en faut ... |
| | Posté le 18-10-2010 à 00:44:00
| Le blog Alternatives économiques publie un article sur la dette de la Grèce intitulé : Derrière la Grèce, les banques (encore elles) http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2010/06/09/derriere-la-grece-les-banques-encore-elles/#more-72 Ce paragraphe qui en est extrait illustre les relations de domination exercées par la France envers la Grèce, par l’intermédiaire des investissements bancaires : Le sauvetage de la Grèce ressemble donc à de l’acharnement thérapeutique. Comment peut-il se justifier ? La raison première avancée est d’éviter la panique contagieuse qui s’emparerait immédiatement des marchés si un défaut de la Grèce était annoncé. Mais certains soupçonnent également que l’empressement des pays européens, notamment de la France, à financer l’Etat grec vient de ce que celui-ci est principalement endetté auprès des banques européennes, au premier rang desquels figurent les banques françaises en général et le Crédit Agricole en particulier. Une trentaine de milliards d’euros au minimum sont en jeu pour les banques françaises. En outre, la première mesure que prendrait l’Etat grec s’il était en faillite serait d’annuler les contrats d’armement qu’il a passés… notamment les frégates et hélicoptères français, jusqu’ici maintenus contre toute logique. L’intérêt de la France dans cette affaire est donc évident. [...] |
| | Posté le 25-10-2010 à 00:28:25
| Les institution européennes : un décor de théatre Fin 2009 Bruno Lemaire, ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, déclarait : « La question n'est plus de savoir si nos deux pays veulent travailler ensemble pour l'Europe, mais d'exercer ce leadership. Tout est sur la table » . Exemple récent du leadership franco-allemand sur l’Europe, la rencontre tripartite Sarkozy – Merkel – Medvedev les 18 et 19 octobre à Deauville avait pour objet les relations entre l’Europe et la Russie. Le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, ainsi que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ayant selon toute vraisemblance présenté un mot d’excuses de leurs parents, la France et l’Allemagne s’y sont donc posées tout naturellement comme les représentants de l’Europe. Accessoirement, Sarkozy et Merkel s'y sont fendus d'une déclaration commune assortie de recommandations sur la gouvernance européenne. (bizarrement la déclaration a disparu du site de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne et on ne la retrouve plus qu'en cache...) Ceci nous simplifiera grandement l'étude des institutions européennes, auxquelles il ne paraît donc pas nécessaire de consacrer un sujet plus conséquent.
Edité le 25-10-2010 à 08:18:26 par Xuan |
| | Posté le 05-03-2011 à 22:46:34
| La division de l’Europe s’accentue L’agence Xinhua relève le 5 mars que les pays de l’Union Européenne « ont tenu vendredi deux sommets distincts, illustrant le fossé entre les blocs nord et sud, qui s'agrandit sous l'effet de la crise des dettes souveraines. » Xinhua ajoute : « Ces sommets parallèles étaient destinés à préparer une réunion extraordinaire de l'UE, prévue le 11 mars prochain, et un sommet des leaders de l'UE, prévu le 25 mars, au cours desquels les décisions définitives devront être prises concernant le mécanisme de secours de la zone euro. La crise des dettes souveraines a frappé la Grèce au début de l'année 2010, avant de toucher l'Irlande puis de menacer le Portugal et l'Espagne. Il s'agit de la plus importante crise depuis la mise en circulation de la monnaie unique en 1999. Tandis qu'un grand "marchandage" semble inévitable, une division entre le nord et le sud a émergé. Le président estonien Toomas Hendrik Ilves a ainsi résumé cette cassure le mois dernier : "La récente crise économique a changé l'auto-identification géographique de l'économie européenne, les vieilles divisions entre l'est et l'ouest -- la pseudo 'nouvelle Europe' et 'ancienne Europe' -- disparaissent au profit de nouvelles lignes entre le nord et le sud de l'Europe" ». La tenue de ces deux réunions préparatoires confirme la division de l'Europe en états dominants et dominés.
Edité le 05-03-2011 à 23:27:22 par Xuan |
| | Posté le 13-07-2011 à 20:27:59
| La dette européenne et ses usuriers Président de Goldman Sachs Europe dans les années 2000, au moment où celle-ci aidait la Grèce à maquiller ses comptes publics, et à la veille de prendre la direction de la BCE, Mario Draghi le Gouverneur de la Banque d’Italie, appelle à davantage de rigueur et à une réduction drastique des dépenses publiques. Nul doute que cette nomination ne fera qu’exacerber la colère des peuples européens, en particulier ceux de l’Europe du Sud écrasés par les mesures antisociales. Cet article des Echos intitulé « Grâce à la crise, l'Allemagne se finance à très bon prix », et qui concerne également la France, donne un exemple des inégalités de la Communauté Européenne, déjà relevées plus haut. Cet exemple parmi beaucoup d’autre montre également que le fantôme de l’ « Europe supranationale » n’est qu’un cache-sexe destiné à dissimuler la domination antagoniste franco-allemande sur le reste de l’Europe. En particulier, la critique de l’ « Europe supranationale » au nom des intérêts français relève du chauvinisme de grande puissance. Le risque que représente la Grèce pour les banques françaises n’est autre que celui du débiteur pour son créancier. Là encore, la seule réponse qui convienne c’est l’unité de la classe ouvrière et des peuples des pays européens contre la classe capitaliste et ses chefs de file franco-allemands. |
| | Posté le 16-07-2011 à 22:18:06
| Unité de la classe ouvrière et des peuples d’Europe contre les monopoles européens. Depuis plusieurs mois les peuples d’Europe, particulièrement ceux de l’Europe du Sud, sont en butte aux plans d’austérité de leurs bourgeoisies respectives. On remarque à ce sujet que les partis de l’Internationale Socialiste au pouvoir font score égal avec les partis « de droite » en matière de mesures anti populaires. Avant même d’être élu François Hollande appelle à "Sauver l'euro maintenant" et prévient qu’il exigera du peuple de la sueur et des larmes : "Le candidat qui annonce qu'il n'y aura pas d'effort supplémentaire après 2012 sera un président qui se parjurera" . Chaque fois le scénario est le même : les déficits de l’Etat servent de prétexte à la suppression des droits et des protections sociaux, à la diminution des salaires et des pensions, aux suppressions de postes dans la fonction publique, etc. Mais l’inégalité des pays européens et la contradiction entre le nord et le sud se traduisent par une oppression encore plus dure pour les peuples des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne). Si on considère d’autre part les pays qui se disputent le leadership européen, leur situation n’est pas identique. L’impérialisme français, principal usurier des pays du sud. La première banque européenne, la BNP PARIBAS, est aussi la plus exposée directement à la dette grecque avec 15 milliards d’euros, et la plus exposée à la dette italienne avec 22 milliards d’euros. La Société Générale la suit de près avec 2,5 milliards en Grèce et indirectement à hauteur de 3,4 milliards par sa filiale Geniki. La filiale du Crédit Agricole Emporiki, 6e banque grecque, est engagée pour 21,1 milliards d’euros. En avril 2010, l’engagement des banques françaises en Grèce atteignait près de 50 milliards d’euros ce qui en faisait le pays le plus exposé du monde. En Italie la BNP PARIBAS et le Crédit Agricole sont les deux banques les étrangères les plus présentes. Selon Les Echos, l'exposition totale des banques françaises en l'Italie, secteur privé compris, dépasserait les 393 milliards de dollars. De son côté l'exposition des banques allemandes à l’ensemble des quatre Etats (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne) atteint, selon la Banque des règlements internationaux, quelque 520 milliards de dollars en février 2010, après avoir partiellement retiré leurs billes en Grèce. Selon le Journal des Finances, les banques françaises sont exposées en Grèce à hauteur de 60 milliards d’euros et les banques allemandes affichent des actifs évalués aux alentours de 30 milliards d’euros. La solvabilité des pays du Sud est si basse que les investisseurs exigent des taux d’intérêts de plus en plus élevés. Cette spéculation sur des obligations pourries finit comme lors de la crise des subprimes par menacer les prêteurs eux-mêmes, mais les principales victimes des plans de « redressement » et de « rigueur » sont les peuples de ces pays. Et le premier banquier à s’inquiéter pour ses coupons et peser sur l’oppression des masses c’est l’impérialisme français. La France est le pays le plus belliciste et le plus agressif. On note que l’impérialisme allemand s’est abstenu lors du vote du Conseil de Sécurité qui a autorisé une couverture aérienne ; tandis que la France a pris la tête de l’agression, a été le premier pays à reconnaître le CNT, a rapidement détourné la décision du Conseil de Sécurité de ses objectifs initiaux afin de supprimer physiquement Kadhafi et a pris l’initiative de parachuter des armes. L’Italie s’est engagée à reculons et son ministre des Affaires étrangères a réclamé mercredi "l'arrêt immédiat" des hostilités. En Angleterre des responsables militaires ont fait état de leurs doutes. La Norvège a annoncé le 13 juin qu'elle réduirait son engagement. De son côté l’impérialisme US s’est montré divisé sur la question. Congotribune.com relève le vote hostile au parachutage d’armes par la Chambre américaine des représentants le 7 juillet sur l’initiative du représentant républicain Tom Cole, et titre « la France s’isole en Libye » . La politique d’ingérence et d’agression ne relève pas d’un individu. Elle est largement partagée par l’UMP et le PS. Lors des troubles fomentés par le Dalaï Lama au Tibet, les parlementaires de droite comme de gauche sont entrés en compétition pour vilipender la Chine et saboter l’organisation des JO. En manipulant les aspirations du peuple français à la « démocratie », la France s’y est faite le champion de l’ingérence et de la division dans les pays émergents. Aujourd’hui encore des mairies de droite et de « gauche » arborent encore le drapeau des féodaux esclavagistes tibétains. Cette Union Sacrée contre les pays émergents n’a fait que se confirmer jusqu’à l’intervention armée contre la Libye, saluée alors par tout l’hémicycle. Le 12 juillet lors du vote pour la prolongation de l’intervention armée en Libye, le PS a appuyé cette intervention sans la moindre réserve. Bernard Cazeneuve : « Nous avons été les premiers sur ces bancs à demander la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne et une résolution des Nations unies permettant à la communauté internationale de matérialiser son opposition aux massacres qui se préparaient » . Le même a profité de l’occasion pour solliciter en termes à peine déguisés une intervention similaire en Syrie. Christian Jacob, ex président du CNJA et président du groupe UMP n’a pas déguisé les visées néocoloniales : « Le drapeau français flotte à Benghazi et c’est pour nous une source d’immense fierté. » Et Philippe Folliot (président du groupe Nouveau Centre) a craché le morceau quant aux objectifs de cette agression : « Du point de vue économique, nos entreprises avec leur formidable volonté d’innover ne peuvent être trop absentes ou en retard le moment venu de l’après-Kadhafi » . Cette politique d’agression néocoloniale n’a pas d’autre but et on en observe dès à présent les conséquences en Côte d’Ivoire : Xinhua relève le 16 juillet que « La France veut être le "partenaire de référence" de la Côte d'Ivoire (Fillon) » « La France reste le premier partenaire commercial de la côte d'Ivoire où sont implantées 140 filiales d'entreprises françaises. » Le France est donc clairement identifiée au plan international comme le principal promoteur de la guerre en Libye et peu de pays sont prêts à parier sur le succès d’une telle aventure. Du reste derrière les déclarations triomphantes les positions contradictoires de la bourgeoisie française laissent deviner un profond embarras pour se tirer de ce mauvais pas. Afrique en ligne, sous le titre « Libye-France: Le bourbier libyen de Sarkozy », porte un regard très lucide sur cette situation. Commentant les propos récents de Longuet, Courrier International titre : « Le jour où Sarkozy a perdu en Libye ». Unité de la classe ouvrière et des peuples d’Europe Les réunions des politiciens et des financiers se succèdent « au chevet de l’Euro », mais leur finalité n’est autre que d’écraser davantage les masses pour extorquer davantage de profits. L’oppression et l’exploitation capitaliste s’abattent de plus en plus durement sur les peuples d’Europe, mais elles provoquent inévitablement leur révolte. La crise que traversent les pays impérialistes européens les conduit à opprimer les pays du Tiers Monde et à déclencher des conflits en particulier avec les pays émergents. La France est le représentant le plus acharné de cette politique belliciste. Mais là encore c’est l’échec assuré. L’époque des guerres coloniales est révolue. Tout nous appelle donc à combattre notre impérialisme et à rejeter toute forme de chauvinisme. Le « renouveau français » ne peut être issu que de la révolution prolétarienne. De même la position attentiste consistant à mettre dans le même sac « tous les impérialismes » présents et à venir , ou à mépriser l’opposition non prolétarienne à l’impérialisme français aboutit à se tenir à l’écart de la révolution mondiale et à ménager notre bourgeoisie. Soutenons avec fermeté la classe ouvrière et les peuples d’Europe dans la crise du capitalisme. Soutenons les pays émergents contre l'impérialisme.
Edité le 16-07-2011 à 23:10:49 par Xuan |
| | Posté le 18-07-2011 à 00:04:00
| Le PRCF et le défilé du 14 juillet Le PRCF se manifeste à propos de la polémique sur le 14 juillet. La défense d’Eva Joly n’est pas l’objectif des marxistes-léninistes, y compris face à l’UMP, mais la déclaration du PRCF appelle plusieurs remarques. Force est de constater que le PRCF amalgame grossièrement le 14 juillet et le défilé militaire qui lui est associé, d’une part. D’autre part le PRCF amalgame également la révolution bourgeoise de 1789 et « celle qu’il faudra bien faire un jour pour établir dans notre pays un régime démocratique, populaire et patriotique contre les forces du capitalisme, contre les Bastilles des puissances d’argent qui exploitent le travail, qui vendent notre patrie et participent aux agressions impérialistes partout dans le monde » . On remarque à cet endroit que la nature prolétarienne voire socialiste de cette révolution n’est jamais mentionnée. Enfin le PRCF prétend démontrer au prix d’un savant exercice rhétorique que le défilé de l’armée impérialiste française serait « une expression de l’indépendance et de la souveraineté nationale » . Voici ce texte :
____________________________ Madame Joly, le 14 juillet, l’armée, la droite et nous. Madame Eva JOLY vient de faire une déclaration sur le défilé du 14 juillet, c’est son droit. Mais cette dirigeante d’Europe Ecologie/Les Verts ce parti attrape tout , dont l’anticommunisme est la maison commune et la destruction de la France en tant que nation le crédo dans le cadre de l’Europe supranationale et capitaliste chère au démagogue Cohn Bendit, est bien mal placée pour s’exprimer sur cette question. Sans aucune cohérence son attaque contre le défilé militaire du 14 juillet n’a d’autre sens que de démolir ce qui demeure une expression de l’indépendance et de la souveraineté nationale en dépit de tous les efforts de Sarkozy et de son clan pour le transformer en une démonstration de force contre les peuples et de guerre intérieure anti ouvrière et anti démocratique, au cas ou les travailleurs menaceraient trop le pouvoir du capital. Les fascistes du FN, la droite fascisante de l’UMP, la social-démocratie et ses satellites sont les forces principales de la liquidation de la République française. Eux qui, ensemble, ont refusé de respecter la volonté du peuple souverain exprimé en 2005 contre cette UE qu’ils promeuvent, défendent et renforcent au détriment des intérêts populaires et nationaux. Cette droite qui n’a d’autre patrie que le fric, cette fausse gauche qui est alignée sur les mêmes positions que la droite ne sont pas crédibles, n’ont aucune légitimité pour défendre la République et le 14 juillet. Le 14 juillet c’est la fête et la célébration de la Révolution . De celle de 1789 et de celle qu’il faudra bien faire un jour pour établir dans notre pays un régime démocratique, populaire et patriotique contre les forces du capitalisme, contre les Bastilles des puissances d’argent qui exploitent le travail, qui vendent notre patrie et participent aux agressions impérialistes partout dans le monde. Nous communistes héritiers des vainqueurs de Valmy, des Communards et des glorieux FTPF/FTP MOI de la Résistance nous voulons qu’un jour défilent le 14 juillet et pourquoi pas de la République à la Bastille, plutôt que sur les Champs Elysées les détachements de l’Armée de la République ,’une armée populaire c’est-à-dire le peuple en armes . Pas une une armée de mercenaires poussés à le devenir par le chômage et la misère, pas garde prétorienne,dressé contre son propre peuple et outil de l’impérialisme pour des guerres d’agression comme celles de Libye, d’Afghanistan ou de Côte d’Ivoire. Une armée populaire dont le seul objectif sera la défense de la patrie et des travailleurs et non la défense des intérêts du capitalisme, de ses marchands de canons et de mort. VIVE LE 14 JUILLET DES RÉVOLUTIONS PASSÉES ET A VENIR ! AM Affiché sous Actu politique, Edito Article publié par Dragan MIRIANOVIC, le 16 juillet 2011
_______________________________ Rappelons quelques faits : La manifestation militaire du 14 juillet a été instaurée sous le Directoire. Elle est rétablie en 1880 pour célébrer le redressement militaire de la France après la défaite de 1870, pour entretenir dans l'opinion publique l'esprit de mobilisation afin de récupérer l’Alsace et la Lorraine. En 1919, après la boucherie impérialiste, les maréchaux Joffre, Foch et Pétain défilent à cheval sur les Champs pour le « Défilé de la Victoire ». Indépendamment de la fête populaire du 14 juillet (qui célèbre la révolution bourgeoise de 1789 et non la Commune de Paris rappelons-le), le défilé militaire est une manifestation belliciste de l’impérialisme français et n’a strictement rien de révolutionnaire. Cette année-ci où l’armée française s’est criminellement illustrée en Libye, le défilé militaire avait une signification particulièrement réactionnaire, exactement à l’opposé de « l’indépendance et de la souveraineté nationale » dont parle le PRCF. Lorsque la France sera socialiste il en sera certainement autrement, et peut-être faudra-t-il songer à remplacer le 14 juillet par le 18 mars , ce qui serait parfaitement légitime du point de vue de la classe prolétarienne, afin de rendre justice aux victimes des massacreurs Versaillais. Mais aujourd’hui le défilé militaire organisé par la bourgeoisie a pour seule fonction de glorifier les méfaits de l’armée impérialiste française et de ses chefs . C’est la honte de notre pays et de notre peuple et les communistes n’ont pas à le défendre. Le numéro de funambule du PRCF, destiné à légitimer le défilé militaire impérialiste par des considérations hors d’âge sur une indépendance nationale nullement menacée, et par un habillage « révolutionnaire » de la République bourgeoise, dissimule à peine les difficultés croissantes du PRCF à expliquer en quoi le pays le plus belliciste et le premier créancier de l’Europe du Sud serait menacé dans son indépendance. Le PRCF devra renoncer à ses thèses chauvines ou sombrer dans le national-socialisme. |
| | Posté le 19-07-2011 à 07:55:19
| Un article du Petit Blanquiste sur le même thème : 17/07/2011 UNE ARMEE IMPERIALISTE La proposition d’Eva Joly de remplacer le défilé militaire du 14 juillet par un « défilé citoyen » ainsi que sa stigmatisation d’une « France guerrière » a suscité bien des commentaires. Le plus emblématique de ces commentaires est venu du Premier ministre alors qu’il se trouvait à Abidjan aux côtés du massacreur Ouattara, devenu président de la Côte d’Ivoire avec l’appui massif de l’armée française. Fillon a déclaré qu’avec le défilé militaire du 14 juillet « nous rendons hommage à une institution qui assure la défense des valeurs de la République française, de la liberté, de la fraternité, de l'égalité » . Parler de « liberté » depuis un pays auquel on vient d’imposer son dirigeant par la force, il fallait oser... Car, on aura beau dire et mentir, il restera que Ouattara est parvenu au pouvoir transporté « dans les fourgons de l’étranger » (comme on le disait des monarchistes à la Restauration). UNE UNANIMITE TOUCHANTE... La plupart de nos politiciens se sont élevés contre la proposition d’Eva Joly avec des arguments exaltant le défilé militaire : « l'armée est le synonyme de notre liberté » (Marine Le Pen) ; c’est un « hommage que la nation se rend à elle-même » (Guaino, conseiller spécial de Sarkozy) ; « c’est d’abord un hommage donné à la République donc à notre armée, qui se bat aujourd’hui sur beaucoup de terrains » (Martine Aubry) ; « l'armée française est une armée citoyenne » (Fabius). Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a considéré que « le défilé militaire rappelle à toute puissance étrangère ce qu’il lui en coûterait de s’en prendre à la France et à sa République ». Toutes ces déclarations font l’impasse sur un fait essentiel à savoir que cette République qu’on se plait à célébrer est - avant tout - un État de domination de classe, un Etat bourgeois, et que l'armée de cette République est actuellement plus une armée d'agression et de maintien de l'ordre impérialiste qu'une armée de défense nationale. C’est oublier aussi que, dans certaines circonstances, la République ne répugne pas à utiliser cette armée « citoyenne » contre son propre peuple. Le souvenir de la Commune de Paris - entre autres - est là pour nous le rappeler. 1947 : L'armée contre les mineurs en grève DES ORIGINES DOUTEUSES... Ce n’est pas un hasard que le défilé du 14 Juillet, tel que nous le connaissons aujourd'hui, ait été instauré en 1880. C’est l’époque où la République se lance dans la constitution d’un vaste empire colonial. Ses expéditions militaires de conquête se multiplient au Vietnam, en Afrique, à Madagascar... Pour que la population de la métropole adhère à cette politique impérialiste - dont le coût financier et humain n’est pas négligeable - la République s’emploiera, dès l'école, à faire de la possession des colonies un motif d’orgueil national. L’institution du défilé du 14 juillet exaltant l’armée française et ses régiments coloniaux (légionnaires, tirailleurs, goumiers, spahis...) s'inscrit tout naturellement dans cette propagande chauvine. Légion étrangère : Les mercenaires de la République L’ARMEE FRANCAISE REELEMENT EXISTANTE L’armée qui a défilé ce dernier 14 juillet est bien à l’image des armées coloniales de la « Belle Epoque » . Engagée dans des « opérations extérieures » en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye et déployée dans des bases en Afrique (Tchad, République centrafricaine, Gabon, Djibouti) et à Abu Dhabi (Emirats arabes unis) [1], elle n’est pas une armée de Défense nationale mais une armée de « projection » , de domination sur d’autres peuples. C’est une raison suffisante de ne pas souhaiter la voir paradée. EVA JOLY : DES CHARS EN... LIBYE Eva Joly s’insurge contre l’image d’une « France guerrière » mais pas au point de condamner les bombardements en Libye. Au contraire. « Je suis 100% pour cette intervention » a-t-elle déclaré. Elle a même plaidé pour une intervention terrestre : « Il est difficile de mener une guerre sans troupes au sol. On a mis des hélicoptères pour essayer d'augmenter la performance de ces interventions. Nous savions depuis le début que ça serait difficile, dans la mesure où le mandat est limité à l'espace aérien. Si cela se modifie, ça doit être sur décision de l'ONU » . ● Dans cette affaire, tant la glorification inconditionnelle de l’armée qu’un antimilitarisme abstrait font l’impasse sur l’essentiel : la nature impérialiste des missions de combat ou d’occupation confiées à l'armée française. Que ce soit en solo ou dans le cadre de l’OTAN. JPD [1] « Selon les clauses secrètes de l'accord renégocié entre Paris et Abu Dhabi, la France s'engage à utiliser tous les moyens militaires dont elle dispose pour défendre les Émirats arabes unis s'ils venaient à être agressés. Tous les moyens militaires, c'est-à-dire également l'arme nucléaire, s'il le faut ». (Le Figaro) |
| | Posté le 19-07-2011 à 14:10:17
| Eva Joly, comme ses amis écolos et bourgeois, est une représentante "mollassonne" de l'impérialisme. En aucune circonstance, elle s'appuie sur les principes émancipateurs de la lutte des classes ou de l'internationalisme prolétarien. C'est une juriste attaché à la défense des droits des possédants et rien d'autre. Elle peut distraire avec ses propositions de défilé incluant le peuple, mais le fond de sa pensée, c'est tout simplement : "Sarkozy et les armées de l'OTAN ont tout à fait raison de casser la gueule aux abrutis de lybiens qui soutiennent Kadhafi." Sans préciser que ce colonel, pas un tendre non plus, a installé l'école, le logement et la santé gratuit pour tous les lybiens et qu'il ne se pliera pas aux ordres des italiens ou du demi français qu'est Sarkozy, l'autre demi étant pro américaine. Eva Joly, comme ses alliés écolos, c'est la soumission aux ordres de l'impérialisme germano américain, ni plus, ni moins. Pro UE, pro OTAN, pro FMI (avec ou sans DSK) et à genoux devant Benoit 16 ou les pasteurs protestants qui soutenaient Hitler. Elle est un ennemi pour la classe ouvrière qui doit la combattre comme tous les représentants de l'ordre établi et de la propriété privée des moyens de production. |
| | Posté le 19-07-2011 à 20:06:26
| Bien entendu, mais les cocoricos du PRCF - et malgré toutes les précautions du genre "vive le 14 juillet des révolutions passées et à venir" - abondent dans la célébration impérialiste. Le bourrage de crâne télévisé sur l'hommage aux soldats tués en Afghanistan nous rappelle opportunément que l'armée est un pilier de l'Etat bourgeois. |
| | Posté le 18-02-2013 à 00:18:29
| La crise de surproduction menace de nouveau la zone euro vers une dévaluation ? Le flash Natixis n° 269 (11 avril 2012) préconisait « à effets équivalents » de dévaluer plutôt que de baisser les salaires, ce qui diminue la demande intérieure. Or la dévaluation diminue aussi la demande intérieure puisque les produits importés à bas pris sont inévitablement renchéris. La question devient plus urgente aujourd’hui alors que la crise de surproduction du capitalisme s’accentue en Europe et que la guerre des devises devient plus menaçante. Les Echos des 15 et 16 février consacrent plusieurs pages au dévissage des économies européennes, sous le titre : Les pays les plus riches de la zone euro décrochent On y lit que suivant Eurostat le PIB de la zone Euro a reculé de 0,5 % en 2012 et de 0,6 % au dernier trimestre. Les pays les plus riches encore notés AAA sont tombés en récession au 4e trimestre 2012 : les Pays-Bas (- 0,2 %), la Belgique (- 0,1 %), l'Autriche (-0,2 %), la Finlande (- 0,5 %) et surtout l'Allemagne (- 0,6 %). Quand à l’Italie elle dégringole à -0,9 %. Seuls les états baltes s’en tirent. Quelques extraits de cette série d’articles : L'Allemagne gagnée elle aussi par la dépression Durant les trois premiers trimestres de 2012, l'Allemagne avait systématiquement affiché une croissance, alors que ses voisins avaient déjà basculé dans la récession. Mais le rythme avait progressivement ralenti : 0,5 % sur les trois premiers mois de l'année, 0,3 % au deuxième et 0,2 % au troisième trimestre. Cette fois-ci, le coup est rude. « L'Allemagne a rejoint les pays en crise avec un déclin plus brutal que la moyenne, son secteur exportateur souffrant de la crise de l'euro et du ralentissement d'autres marchés importants comme la Chine » , selon Christian Schulz, économiste chez Berenberg Bank. …« Au dernier trimestre, les exportations de marchandises ont beaucoup plus reculé que les importations » , indique Destatis, qui donnera des données plus détaillées le 22 février. NB : les exportations allemandes sont principalement tournées vers la zone euro, par conséquent moins dépendantes de la baisse du dollar ou du yen, mais la baisse de la consommation dans la zone euro finit par atteindre l’économie allemande. La pire récession depuis trente ans au Portugal … Selon les données provisoires dévoilées hier par l'Institut national de la statistique (INE), l'économie portugaise s'est contractée de 3,2 % l'année dernière, plus que les 3 % prévus par le gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho. Sur les trois derniers mois de l'année, le PIB a reculé de 1,8 % en glissement trimestriel et de 3,8 % en glissement annuel. Le Portugal, sous perfusion financière internationale depuis mai 2011, signe là sa pire récession depuis une trentaine d'années. Une situation qui dure depuis 2011 (-1,6 %) et qui se prolongera cette année, avec un recul du PIB de 1,9 % selon la Banque du Portugal, bien plus pessimiste que l'exécutif, qui table, lui, sur une contraction de l %. Cette aggravation de la récession en 2012 est clairement imputable aux mesures d'austérité adoptées par le pays en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros : les hausses d'impôt, baisses de salaire et autres coupes budgétaires ont fortement impacté la demande intérieure. Mais elle est aussi due à une réduction de la demande extérieure. … Les exportations en berne Cette dernière donnée est inquiétante quand on sait que les exportations sont la seule planche de salut de l'économie portugaise. Pour autant, elle n'est pas étonnante pour un pays qui exporte plus de 60 % de ses biens et services vers la zone euro - dont le PIB a reculé de 0,6 % au quatrième trimestre selon Eurostat. Sachant que l'Espagne, premier partenaire commercial du Portugal, sera encore en récession en 2013, la demande extérieure aura du mal à jouer son rôle de contributeur positif à la croissance en 2013 face à une demande intérieure minée par l'assainissement des finances publiques et la hausse du chômage. La croissance italienne a plongé de 2,2% en 2012 … A dix jours des élections législatives, l'Istat a publié hier des chiffres relativement préoccupants sur la chute de la croissance italienne. Pour son sixième trimestre consécutif de baisse, le PIB italien a reculé de 2,7 % en rythme annuel (- 0,9 % sur le trimestre précédent), contre une prévision du consensus de - 2,3 %, soit le recul le plus important depuis le premier trimestre 2009. Selon l'Istat, ce chiffre, décevant du quatrième trimestre s'explique en grande partie par la chute de l'activité industrielle (-2,2 % par rapport au trimestre précédent), mais aussi une performance plus faible que prévu des services et du secteur agricole. « Nous pensons que la surprise négative vient probablement d'une activité moindre que prévu du secteur des services et l'investissement dans la construction », avance l'économiste d'UniCredit, Loredana Federico. Le ralentissement de la demande externe européenne semble également avoir pesé sur l'économie italienne. Pour ce qui concerne l'année en cours, l'Istat mise encore sur un recul de 1 % du PIB, conforme aux prévisions de la Banque d'Italie, tandis que certains économistes ont revu à la baisse leurs prévisions à la lumière de ces nouveaux chiffres. … L’accroissement du chômage En France les chiffres viennent d’être annoncés, c’est une croissance nulle pour 2013. Cela signifie que les licenciements vont s’accélérer. Tandis que certains groupes balancent des milliers de salariés à la rue, les petites et moyennes entreprises mettent la clef sous la porte, mais celles de taille moyenne s'y mettent aussi, et les auto-entrepreneurs jettent l’éponge. Premières victimes parce qu’ils constituent une variable d’ajustement , les intérimaires. Fin 2012 on a comptabilisé 66 800 destructions d’emplois dans le secteur marchand. Soit un rythme annuel de baisse de 0,4 %. On est certes loin des 190.000 destructions d'emploi de 2008 et des 260.000 destructions de 2009. Mais l'économie française se montre dans l'incapacité de revenir à son volume d'emplois d'avant la crise. L’intérim est en baisse de 13.800 postes selon l'Insee, qui se base sur les estimations réalisées par le ministère du Travail à partir des relevés mensuels de contrats de travail temporaire collectés par Pôle emploi. Le Prisme (patronat de l'intérim) confirme cette tendance à la baisse. Si la chute est trois fois moindre qu'au trimestre précédent, les données qu'il a publiées le 1er février montrent que l'année s'est achevée sur une dégradation, avec une diminution de 15,6 % de l'emploi intérimaire en décembre. … Du côté de l'industrie, on a assisté à une accélération des pertes d'emplois. Le temps où ce secteur renouait avec les créations d'emplois paraît déjà loin. La parenthèse n'avait, il est vrai, duré qu'un trimestre, le premier de 2011. Sur les trois derniers mois de 2012, l'industrie a perdu 13.100 postes, portant le total de la baisse sur un an à 31.700, soit la moitié de la baisse totale du secteur marchand. … La situation ne devrait pas s'arranger dans les prochains mois. Si l'on en croit la dernière note de conjoncture de l'Insee, l'économie française devrait détruire encore 75.000 emplois sur le seul premier trimestre 2013 et revenir en deçà du seuil symbolique des 16 millions. Les Echos poursuit sur les défaillances d’entreprises : 60.461 recensées par Coface, provoquant la destruction de 201 000 emplois, un total en hausse de 8,5 % et se rapprochant de manière «préoccupante » du pic de 2009 (219.000). Le coût financier s’élève à 4,4 milliards d’euros, soit 0,22 % du PIB (0,16 % en 2007). Principale cause : l'augmentation des faillites d'entreprises plus grosses, point le plus saillant de l'étude. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI, de 250 à 5.000 salariés) sont « tout particulièrement affectées » , souligne Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface. Le nombre de défaillances est resté stable (45, contre 46 en 2011) mais ce constat s'avère trompeur car « ce sont des ETI de plus en plus grosses qui font faillite » , s'inquiète-t-il, citant les exemples de Caddie, Marie Brizard ou Surcouf. Autre voyant au rouge : depuis fin 2010, le taux de défaillance des ETI (0,99 % en 2012) a dépassé celui des PME (0,8 %). Ce phénomène s'explique toutefois aussi par le recul des créations de PME, qui entraîne mécaniquement celui de leur taux de défaillance (les jeunes PME étant plus fragiles). … Coface craint que le phénomène ne s'accentue cette année, au point d'anticiper 62.000 défaillances d'entreprises et un recul du PIB de 0,2 %. « Nous passons d'une mécanique d'atonie à un cercle plus vicieux ou les défaillances d'entreprises et la contraction des dépenses des ménages s'alimentent », analyse Yves Zlotowski. … L’emploi des intérimaires a chuté de 8,7% sur l'ensemble de l'année 2012, annonce Pôle emploi lundi. Fin décembre 2012, le nombre d'intérimaires s'établissait à 569.400 en valeur corrigée des variations saisonnières, soit une baisse de 54.000 postes par rapport à décembre 2011. Toutes les tranches d'âges sont concernées par la baisse ainsi que toutes les catégories socioprofessionnelles. En ce qui concerne les créations d’entreprises, dopées aux abattements de cotisations et aux aides diverses et variées, il s’avère qu’elles ne franchissent pas toujours le seuil de trois ans et que l’argent volé aux salariés et au peuple est gaspillé en pure perte. A la demande du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) de l'Assemblée nationale, la Cour des comptes a rendu hier son rapport sur les dispositifs de soutien à la création d'entreprises. A première vue, la France est championne en la matière. Avec 549.805 entreprises créées en 2011, l'Hexagone est le numéro un européen en nombre de créations annuelles. De 2003 à 2008, les créations avaient déjà augmenté de 54 %, et elles ont bondi depuis 2009, sous l'effet du régime des auto-entrepreneurs. Mais, revers de la médaille - et paradoxe français -, la durée de vie de ces jeunes entreprises est courte. « Seulement 66 % des entreprises françaises créées en 2006 étaient toujours en activité en 2009, 52 % après cinq ans » . Dans ces conditions, les capitalistes français, davantage impactés que l’Allemagne par la baisse du dollar et du yen, ont commencé à parler dévaluation et l’Allemagne s’y est « farouchement opposée ». Mais pris toutes les économies européennes sont prises avec plus ou moins de violence dans les mâchoires de l’étau : la baisse des salaires et la hausse du chômage pèsent sur la consommation intérieure et les mesures d’austérité diminuent le pouvoir d’achat des masses. De surcroît les réductions d’effectifs destinées à accroître la productivité par ouvrier augmentent relativement la composition organique du capital et la baisse tendancielle du taux de profit. Aiguisement des contradictions au sein de l’Union Après avoir survécu à la crise de la dette souveraine et avancé au pas de course vers l’intégration, l’Europe se voit de nouveau menacée par la crise économique, qui accentue ses contradictions : le déséquilibre économique franco-allemand aiguise les ambitions des capitalistes et certains rêvent de nouveau à des conquêtes coloniales. La domination des pays riches sur les pays pauvres encouragent d'autres à se vendre en dehors de l’Union. Ainsi au grand dam des USA, la Grèce envisage de privatiser le conglomérat DEPA et l'opérateur du réseau de transport gazier DEFSA. Trois compagnies sont actuellement en lice pour le rachat des entreprises grecques: les groupes russes Gazprom et Sintez, ainsi que la compagnie publique azerbaïdjanaise SOCAR (State Oil Company of Azerbaijan Republic) .. Ria Novosti Vers une guerre des monnaies La crise du capitalisme en Europe doit résoudre un problème insoluble et tous les moyens seront bons pour y parvenir. Mais ils ne pourront que l’aggraver. Aussi la tentation de diminuer la valeur de la devise euro devient-elle de plus en plus grande, car les USA et le Japon ne s’en privent pas. La dernière réunion du G20 samedi 16 à Moscou a magistralement illustré cette tendance en excluant une « guerre des monnaies » et en s’engageant solennellement à ne pas procéder à des dévaluations compétitives des monnaies et à ne pas déterminer de cibles pour les taux de change. "Nous nous abstiendrons de procéder à des dévaluations compétitives" , peut-on lire samedi dans le communiqué. "Un changement de politique monétaire dans un pays a des conséquences sur les autres pays" , a dit le ministre russe des Finances, Anton Silouanov. Il doit y avoir compétition entre les économies, pas entre les monnaies, a-t-il poursuivi, "c'est ce que les gouvernements doivent faire, et non manipuler les marchés des changes." Jugeant exagéré d'évoquer une guerre des monnaies, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a salué "la bonne nouvelle" de voir le G20 répondre à la situation en empruntant la voie "de la coopération et non celle du conflit" . Fariboles, car ce communiqué ne dit pas un mot des principaux initiateurs du conflit, les USA et le Japon et constitue donc un vœu pieux nullement appliqué. Le ministre russe Anton Silouanov a reconnu que le G20 n'était pas parvenu à un accord sur les objectifs de déficit budgétaire à moyen terme. "Nous espérons que les pays membres auront progressé d'ici le mois d'avril (...) sur l'adoption de nouveaux indicateurs budgétaires, à la fois sur le déficit et le niveau de la dette gouvernementale" , a-t-il déclaré. Il a également mis en garde dans son discours devant ses homologues contre les "conséquences imprévisibles" des mesures de politique monétaire non conventionnelles. " Les banques centrales qui mènent de telles politiques d'assouplissement monétaire devraient surveiller de près les risques que cela fait peser, aussi bien sur le plan national qu'international " … Source : Le Point Les ministres du G20 se gardent dans leur communiqué final de critiquer la politique de relance du Japon, qui a fait chuter le yen de 20 % et suscité les protestations de ses rivaux commerciaux. © Grigoriy Sisoev / AFP
Edité le 18-02-2013 à 00:20:12 par Xuan |
| | Posté le 10-07-2014 à 23:43:08
| L'hégémonisme US et l'opposition des émergents divise l'Europe La division fondamentale des pays européens entre nord et sud se double de la contradiction entre la France et l'Allemagne pour le leadership et de la contradiction entre l'hégémonie US et le reste du monde. Cette dernière, tout en participant aux aventures militaires franco US, a pris parfois ses distances ou bien a manifesté son soutien de façon plus discrète. Ceci est à relier aux relations économiques avec la Russie mais aussi avec la Chine dans le cadre de la nouvelle route de la soie. Mais la domination sans partage des USA rencontre inévitablement une opposition y compris chez leurs alliés. L'écoute des communications de Merkel a creusé davantage le fossé entre l'Allemagne et les USA, tandis que la France poursuit sa politique de soumission. Un nouvel exemple de l'aiguisement de cette contradiction est l'éviction du chef des services secrets américains en Allemagne. Sur le Nouvel Observateur :
_______________ Berlin expulse le chef des services secrets américains en Allemagne Publié le 10-07-2014 Berlin (AFP) - Le gouvernement allemand a annoncé jeudi l'expulsion du chef des services secrets américains en Allemagne après la découverte de deux espions présumés opérant pour Washington, une mesure rarissime entre proches alliés au sein de l'Otan. "Il a été demandé au représentant des services secrets américains à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique de quitter l'Allemagne" , a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, dans un communiqué. L'expulsion intervient "en réaction à un manque de coopération (constaté ) depuis longtemps dans les efforts pour clarifier" l'activité d'agents de renseignement américains en Allemagne, a expliqué le député allemand Clemens Binninger, président de la commission de contrôle parlementaire sur les activités de renseignement, qui s'est réunie jeudi à Berlin. Cette mesure a peu de précédents comparables. Parmi les derniers en date, la France avait demandé en février 1995 le rappel aux Etats-Unis de plusieurs agents américains, pour espionnage sur son territoire. Le site internet de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel évoquait jeudi un "tremblement de terre diplomatique" . Et de souligner que de telles mesures étaient généralement réservées à des 'Etats parias' tels que la Corée du Nord. "Je crois justifié le fait que le gouvernement allemand a envoyé aujourd'hui un signal clair signifiant que ce type de rupture de confiance ne sera plus toléré et que nous devons oser un nouveau départ" dans les relations germano-américaines, a déclaré la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen. - "Coopération étroite" - La Maison Blanche a refusé de commenter l'expulsion de jeudi, mais l'ambassade des Etats-Unis à Berlin a souligné qu'il était "essentiel" de poursuivre la "coopération étroite" avec le gouvernement allemand " dans tous les domaines ". Après des révélations la semaine dernière sur un agent du renseignement allemand (BND) soupçonné d'aussi travailler pour la CIA (Agence américaine de renseignement), le parquet fédéral allemand avait annoncé mercredi enquêter sur un nouveau cas d'espionnage présumé. Les médias allemands ont évoqué un officier de la Bundeswehr (armée allemande) opérant pour Washington. Ces affaires ont détérioré davantage encore les relations entre les Etats-Unis et l'Allemagne déjà tendues par des révélations l'an dernier sur l'écoute du téléphone portable de la chancelière Angela Merkel par les Américains. Mise sous pression par son opinion publique qui souhaite une position plus ferme à l'égard de l'ancien occupant américain, elle n'a eu de cesse de réclamer des explications sans que Washington montre jusqu'ici beaucoup d'empressement à y répondre. - "Une bêtise à pleurer" - Faisant allusion aux crises internationales telles que l'Ukraine, le Proche-Orient et l'Afghanistan, Mme Merkel a souligné jeudi l'importance d'une relation de confiance. "Je crois que dans ces moments qui peuvent être très confus, il est décisif de pouvoir se faire confiance entre alliés" , a déclaré la chancelière, dans un point de presse, avant l'annonce de l'expulsion. "Plus de confiance peut impliquer plus de sécurité", a-t-elle ajouté. "Il est indispensable pour l'Allemagne, dans l'intérêt de la sécurité de ses citoyens et de ses soldats à l'étranger, de travailler étroitement et en pleine confiance avec ses alliés occidentaux, tout particulièrement avec les Etats-Unis" , a d'ailleurs souligné M. Seibert dans le communiqué annonçant l'expulsion. " Cela requiert une confiance et une franchise mutuelles. Le gouvernementallemand continue à être prêt à en faire preuve et attend la même attitude de son plus proche partenaire" , a-t-il poursuivi. Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a relevé le peu d'intérêt des informations récupérées par les Américains, selon les premiers éléments d'enquête, tout en fustigeant leurs pratiques. "Si l'on s'en tient à ce que l'on sait actuellement, les informations recueillies par l'espionnage sont insignifiantes" , a-t-il dit. "Mais le dommage politique qui en découle est grave et disproportionné" , a-t-il ajouté, avant d'annoncer un renforcement du contre-espionnage allemand. Dans une interview jeudi matin, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé que les Américains faisaient preuve d' "une bêtise à pleurer" dans cette affaire. "Que les Etats-Unis recrutent chez nous des gens de seconde zone, c'est tellement idiot. Et face à tant de bêtise, on ne peut que pleurer" , a déclaré le ministre sur la chaîne de télévision allemande Phoenix. "Et c'est pourquoi, cela n'amuse pas franchement la chancelière", a ajouté le ministre, connu pour son franc-parler. |
| | Posté le 14-07-2014 à 00:18:14
| il ne faut pas mettre sur un meme registre Eva Joly et le Prcf,il ne faut pas s aliener un courant marxiste léniniste,fusse il issu d une scission du p"c"f,on va se retrouver isolés pour reconstruire un parti communiste m-l. |
| | Posté le 14-07-2014 à 05:13:10
| "Il ne faut", "il ne faut pas", "on va" !!! (c'est saoulant à la fin !) Je remarque (remarquetalia ) que souvent tu donnes le titre de "marxiste-léniniste" un peu rapidement à des organisations. Tu ne prends aucun recule... et tu gobes, n'importe quelles déclarations d'intentions. Un jour tu soutiens le PCOF, puis le RCU, et c'est au tour du Front de Gauche, puis le PRCF.... En fait marquetalia, dis moi vraiment quel produit tu prends ? |
| | Posté le 15-07-2014 à 17:45:02
| le pcof est lié au Front de Gauche,idem pour le prcf;Regroupement Communiste Unifié est le premier produit idéologique que j ai consommé,avec leurs analyses pertinentes sur le role de l impérialisme allemand dans le dépecage de la Yougoslavie,ou "l épouvantail fascistes et les véritables menaces". |
| | Posté le 16-07-2014 à 05:53:36
| Concernant le PCOF, j'ai dans un message indiqué son évolution vers "la gauche" et l'opportunisme. Le PRCF, beaucoup d'intervenants ont donné sur le forum leurs opinions concernant ce groupe... Pour le RCU, il serait sûrement intéressant de se plonger dans son histoire, ses origines, son évolution... Il se trouve que j'ai été abonné au journal du RCU "Regroupement Communiste" de 1986 à 2002 (j'ai une soixantaine de numéros de RC) ainsi que "Le communiste des Bouches-du-Rhône" mensuel régional du RCU de 1987 à 1996 (58 n° 12 n° de "Tribune Communiste" (1986-1988) et "L'insurgé" mensuel départemental du RCU (1990-1991) 4 n°. Tu résumes les positions de ce groupe à l'analyse sur l'impérialisme allemand, et tu occultes complètement le reste... Ce qui serait bien c'est d'avoir le temps de numériser ou de mettre en ligne ce que disait ce groupe (qui entre parenthèse n'avait aucune existence politique organisée à l'époque dans la classe ouvrière). Je dois avoir quelques part les sommaires de quelques publications de ce groupe. |
| | Posté le 16-07-2014 à 11:09:27
| le RCU soutenait toutes les causes révolutionnaires d Amérique Latine,des maoistes du Sentier Lumineux aux anarchosyndicalistes de l Ezln,les indépendantistes basques,l Ira en Irlande du Nord,le Parti des Travailleurs du Kurdistan,la Russie dans son opposition à l OTAN,la Chine au Tibet,et,contrairement à votre forum,prenait parti pour l intervention vietnamienne au Cambodge contre les Khmers Rouges-evidemment,le RCU défendait les peuples palestinien,libanais et syrien contre Israel,critiquait le néo-colonialisme francais en Afrique et condamnait le Fis en Algérie-soutenu à l époque plus ou moins par la publication "Manière de voir" du Monde Diplomatique. |
| | Posté le 16-07-2014 à 11:16:04
| le RCU appuyait également la Libye du colonel Kadhafi,l Iraq de Saddam et la République Islamique d Iran,tout en ménageant l intervention soviétique en Afghanistan puis russe en Tchetchénie. |
| | Posté le 16-07-2014 à 15:33:50
| C'est vrai qu'ils avaient de bonnes analyses sur tous les sujets brûlants . Mais bizarrement ils perdaient leur aura marxiste-léniniste lorsqu'il s'agissait de Staline . Là ils reprenaient beaucoup de calomnies bourgeoises . Je n'ai jamais trop su ou les positionner politiquement ; d'ailleurs ils reconnaissaient eux-mêmes qu'ils étaient contre tous les "ismes " , stalinisme et trotskisme . Le RCU se revendiquait de Michèle Mestre , une trotskiste qui avait rejoint le PCF pour y incarner une ligne marxiste-léniniste . Le RCU a publié un ouvrage de Michèle Mestre : histoire critique de la philosophie marxiste . Dans cet ouvrage Staline est décrit comme le fondateur du dogmatisme . |
| | Posté le 16-07-2014 à 18:24:32
| il faudrait rendre un hommage posthume à Maurice Lionnet en reportant sur le forum certaines analyses du RCU,qui n analysait pas comme vous l u.r.s.s et les pays du Pacte de Varsovie d après la mort de Staline comme étant social-impérialiste.néanmoins,son absence des luttes syndicales empecha certaines thèses interessantes d avoir un aura sur la classe ouvrière. |
| | Posté le 16-07-2014 à 18:37:04
| vous dites que le RCU définissait Staline comme le fondateur du dogmatisme;qu en est il du Prcf, de l Urcf?n oubliez pas non plus que Vp-Partisan crache aussi sur le Petit Père des Peuples que les nazi-fascistes veulent tuer une seconde fois via leurs alliés trotskystes... |
| | Posté le 16-07-2014 à 18:52:30
| messages supprimés : aucun rapport avec le fil. Si tu veux faire des blagues très vaseuses il existe un espace détente, tu peux y faire un tour.
Edité le 19-07-2014 à 00:11:21 par Xuan |
| | Posté le 23-07-2014 à 20:43:47
| si mes souvenirs sont bons,le RCU prophétisait-un peu dans mon genre-la sécession des minorités allemandes de l Est-des balivernes,puisqu il ne reste plus grand chose des communautés germanophones d europe centrale et orientale-en 2011,il n y avait plus que 36.884 Saxons de Transylvanie-en Roumanie-et quelques milliers d Allemands dans les Pays Baltes.seule la Pologne sort du lot,avec ses 1 million de Silésiens. donc,le RCU était peut etre inspiré par un certain social-chauvinisme germanophobe,puisqu il accusait -à tort-dans le numéro d été de 1994 joscha fischer,le ministre allemand de la défense de l époque de vanter la "bravoure"-tapferkeit-de l aviation allemagne qui bombarderait Belgrade comme en 1941-ce qui s avera en partie vrai moins de cinq ans plus tard.
Edité le 14-11-2014 à 18:26:17 par marquetalia |
| | Posté le 06-08-2014 à 23:16:24
| Je reviens au sujet en illustrant les contradictions franco-allemandes avec cet article. On voit clairement qu'il n'y a aucun partenariat entre les bourgeoisies française et allemande. Chacune voit midi à sa porte et elles ne sont d'accord que lorsque leurs intérêts sont identiques. Sinon c'est chacun pour soi. N'étant pas en position de leader, l'Etat français peut toujours pleurer sur la solidarité. Il en résulte que l'Union européenne n'a d'Union que de nom : source Croissance: l'Allemagne se moque des recommandations françaises L'Allemagne ne voit "aucune raison" de modifier sa politique économique, a déclaré mercredi 6 août une porte-parole du gouvernement. Y. D .avec AFP Le 06/08/2014 à 12:55 Les appels français en faveur de plus de croissance n'ont pas reçu l'écho espéré en Allemagne . (johannes eisele-AFP) C'est avec une relative indifférence que Berlin a accueilli l'appel de François Hollande pour un soutien plus ferme de l'Allemagne à la croissance. Selon une porte-parole du gouvernement allemand, ce mercredi 6 août, il n'y a en effet "aucune raison" de modifier la politique économique menée outre-Rhin. "Les déclarations très générales en provenance de Paris ne fournissent aucune raison pour de quelconques corrections dans la politique économique" du gouvernement allemand, a déclaré Christiane Wirtz, interrogée lors d'une conférence de presse régulière sur les propos tenus par François Hollande au quotidien français Le Monde. "L'Allemagne est déjà une locomotive importante, la plus importante même pour la conjoncture de la zone euro" , a-t-elle affirmé. Hollande veut plus d'investissements de la part de l'Allemagne Le président français avait déclaré attendre de l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance" dans une interview publiée lundi. "Ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe" , avait-t-il argumenté. Sur fond de crise en zone euro, l'Allemagne s'est souvent vu reprocher de ne pas en faire assez pour stimuler la croissance chez elle, et par ricochet chez ses partenaires, alors qu'elle les soumettait à de rudes exigences de discipline financière. |
| | Posté le 14-09-2014 à 18:39:30
| Pour marquer les spécificités de la position française dans les visées impérialistes européennes, j'apporte ici quelques éléments d'information A y regarder de plus près, il ressort que la destruction de la Libye est à mettre en lien avec le contenu du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de juin 2008… qui nous saute aussitôt au visage tant son contenu et les circonstances de son élaboration apparaissent comme très inquiétants. Il est dû au travail d’une Commission désignée par le décret n° 2007-1144 du 30 juillet 2007 pris sous la signature du président de la république en fonction, Nicolas Sarkozy , et contresigné par son premier ministre, François Fillon . Le tout début de ce décret nous apprend que cette Commission est constituée de deux catégories de personnes : celles qui sont présentes sur titre (18) et celles qui le sont pour leur compétence personnelle (18). Sur ce total de trente-six membres, il y a quatre parlementaires (Assemblée nationale : 2 ; Sénat : 2), c’est-à-dire quatre personnes issues du suffrage universel, qui ne vaut donc que pour un peu plus de 10 %, dans une affaire – la guerre – qui n’est tout de même pas peu de chose… Mais c’est encore trop sans doute. En effet, le 7 avril 2008 madame Patricia Adam , députée socialiste, et monsieur Didier Boulaud , sénateur socialiste se fâchent tout rouge et donnent leur démission au motif que : « En sept mois de travaux, nous avons constaté que cette commission ne servait que de chambre d’enregistrement des décisions du président de la République . » Il y a pire… C'est ce que je m'efforce de développer dans : http://www.micheljcunysitegeneral.sitew.fr
Edité le 26-09-2014 à 20:07:20 par Michel J. Cuny |
| | Posté le 26-09-2014 à 20:41:14
| Hormis nos quatre parlementaires, qui y avait-il donc dans la Commission chargée, par Sarkozy , de rédiger le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale de 2008 ? Trente deux personnes divisées en deux catégories : Dix-huit sont choisies pour leur compétence, par... le président de la république . Les quatorze autres le sont sur titre, un titre de hauts fonctionnaires civils ou militaires qui, pour leur quasi-totalité, dérive d'une nomination décidée par... le président de la république encore. De ces hauts fonctionnaires, en voici quelques-uns : un conseiller d'Etat, le secrétaire général de la défense nationale , le directeur général de la police nationale , le directeur général de la gendarmerie nationale , le directeur général des affaires politiques et de sécurité , le directeur général du trésor et de la politique économique, le directeur de la stratégie à la direction générale de la recherche et de l'innovation, le chef d'état-major des armées , le délégué général pour l' armement , le secrétaire général pour l'administration, le directeur général de la sécurité extérieure , le directeur chargé des affaires stratégiques , etc... Nous voici donc sous l' Empire ... Qui pourrait croire que cela ait changé depuis deux siècles ?... Mais que sont donc les charges de l' Empire ? J'y reviendrai. N.B. Mon travail sur ces questions et sur quelques autres se poursuit en particulier à cette adresse déjà donnée précédemment (mais activée, cette fois-ci) : http://www.micheljcunysitegeneral.sitew.fr |
| | Posté le 17-10-2014 à 23:32:02
| L'Europe assise entre les USA et les BRICS Il est notoire que l'Europe est une création des USA. L'OTAN assure sa suzeraineté encore aujourd'hui. Toutefois les intérêts des capitalistes européens sont mis à mal par ceux des USA et l'union affichée est vouée à se désagréger un jour ou l'autre. La crise US de 2008 a plongé les économies européennes dans une crise économique et financière sans précédent et la superpuissance US cherche toujours à faire supporter ses difficultés à ses amis européens. La Chine poursuit sa politique d'encerclement de l'hégémonisme US en développant les liens non seulement au sein du Tiers Monde et des BRICS, mais également en direction de l'Europe. La route de la soie en est un exemple. Le sommet de l'ASEM marque aussi la ligne de conduite chinoise visant à isoler la superpuissance US du reste du monde y compris de ses alliés européens du second monde .
________________ Le sommet de l'ASEM souligne l'interdépendance entre l'Asie et l'Europe ( Source: Xinhua ) 17.10.2014 Le 10e sommet Asie-Europe (ASEM) s'est ouvert jeudi à Milan (Italie) sur le thème "Un partenariat responsable pour la croissance et la sécurité." Fondé en 1996, l'ASEM est une plate-forme intergouvernementale de dialogues et de coopération de haut niveau et à grande échelle entre les deux continents. Le sommet de Milan, qui se tient les 16 et 17 octobre, est axé sur le renforcement de la coopération financière et économique entre l'Asie et l'Europe, car le commerce et les investissements sont essentiels pour la croissance et l'emploi. En outre, le sommet discutera des questions d'intérêt mondial telles que le changement climatique, les catastrophes naturelles, la santé, les épidémies, la criminalité internationale et le terrorisme, des questions qui touchent tous les pays et nécessitent des efforts nationaux et une vaste coopération internationale. Le sommet décidera également de la prochaine orientation de l'ASEM en vue du 20e anniversaire de l'ASEM en 2016. Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture que l'Asie et l'Europe avaient besoin l'une de l'autre à la fois économiquement et politiquement, que leur sécurité était également liée, et qu'on pourrait même "les considérer comme un seul continent eurasien uni" . "Au XXIe siècle, aucun pays ne peut rester dans l'isolement. Nous devons relier efficacement nos régions sur le plan physique, numérique, institutionnel et humain pour rendre notre partenariat véritablement bénéfique" , a-t-il déclaré. Les pays de l'ASEM représentent plus de 60% de la population mondiale, la moitié du produit intérieur brut mondial et 60% du commerce mondial, selon M. Van Rompuy. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture que la richesse, la compétitivité et la créativité dépendaient toutes de l'ouverture à l'autre, et que l'Europe et l'Asie devaient être prêtes à s'adapter, à se connecter et à s'ouvrir aux opportunités mondiales. "L'intégration régionale et la coopération peuvent être les principaux moteurs de stabilité et de prospérité partagées. Et c'est aussi pourquoi nous, Européens et Asiatiques, devons mieux connecter nos deux continents afin de mieux refléter cette interdépendance croissante" , a-t-il noté. Il a également souligné que "toute économie ouverte dépend non seulement de l'ouverture du marché, mais aussi d'une gouvernance mondiale adéquate" , et c'est pourquoi l'Europe et l'Asie devraient jouer selon les règles d'un ordre mondial multilatéral, dans un cadre international juste et fondé sur des règles. MM. Van Rompuy et Barroso se sont félicités de l'adhésion du Kazakhstan et de la Croatie à l'ASEM, portant le nombre de membres du forum à 53. Les deux responsables européens ont également indiqué que l'ASEM continuerait à s'agrandir et à attirer de nouveaux membres.
______________ Li Keqiang plaide pour un renforcement des relations sino-européennes à Milan ( Source: le Quotidien du Peuple en ligne ) 17.10.2014 Le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé jeudi les dirigeants asiatiques et européens à redoubler d'efforts pour améliorer la coopération et la connectivité économique, afin de donner des bases plus solides aux échanges entre les deux continents. « La porte de la Chine est toujours ouverte, et elle ne s'ouvrira que plus largement encore au monde » , a-t-il déclaré à plus de 40 chefs de gouvernement asiatiques et européens au cours de la réunion Asie-Europe qui a lieu en Italie, à Milan. Le Premier ministre chinois a dit que la Chine s'est engagée dans la promotion d'une économie mondiale ouverte et d'un marché mondial intégré, et qu'elle s'oppose à toute forme de protectionnisme, ajoutant qu'il y a un énorme potentiel de coopération entre l'Asie et l'Europe. « La Chine est prête à se joindre à la construction d'infrastructures avec d'autres pays asiatiques et européens pour améliorer le réseau reliant les deux continents » , a-t-il ajouté. L'ASEM (Dialogue Asie-Europe), fondé en 1996, est une plateforme intergouvernementale de haut niveau et à grande échelle pour le dialogue et la coopération entre les deux continents. Le sommet de deux jours qui a lieu à Milan accueillera officiellement le Kazakhstan et la Croatie en tant que nouveaux membres, ce qui fera de l'ASEM un forum de 53 membres avec une influence accrue. Les dirigeants ont discuté de la façon de promouvoir l'interconnectivité entre les deux continents, notamment par l'entremise de liaisons aériennes, maritimes et terrestres mais aussi de la connectivité en matière de circulation des biens, des services, des investissements et des personnes. Les experts ont souligné que la Chine espère que l'Asie et l'Europe encourageront l'interconnectivité, renforceront la confiance mutuelle et parviendront à conclure des accords sur le changement climatique, le terrorisme, les épidémies et autres problèmes d'importance mondiale. « Le sommet de l'ASEM offre une bonne occasion de promouvoir les concepts de ceinture économique de la Route de la Soie et de Route de la Soie Maritime du 21e siècle pour la coopération entre l'Asie et l'Europe » , a déclaré Cui Hongjian, directeur du Département d'études européennes à l'Institut chinois des études internationales. Giovanni Andornino, professeur-assistant de relations internationales avec l'Asie de l'Est à l'Université de Turin, estime pour sa part que des rassemblements comme l'ASEM sont utiles, car ils sont le lieu de séances plénières multilatérales entre hauts dirigeants, et en ce sens la réunion de Milan est « très précieuse » . « Beaucoup de dialogues au niveau technique peuvent se faire dans ce cadre, et l'Europe doit saisir cette occasion pour montrer pourquoi il est important que les pays asiatiques aient des relations avec l'Europe » , at-il dit. Selon M. Andornino, les deux continents ont un grand potentiel de renforcement des connexions entre eux. Mais l'un des principaux défis de la réunion est la friction entre les membres, plusieurs pays ayant en effet des relations bilatérales complexes. M. Andornino a également souligné qu'à moins que l'Europe ne soit déterminée à donner un avenir à l'ASEM et à poursuivre des politiques ambitieuses, cette plateforme n'aura aucune signification. « Mais il y a la possibilité de créer de la valeur, ce qui est important pour tous les acteurs concernés, et c'est toujours une bonne stratégie » , a-t-il ajouté. Avant d'assister au sommet, Li Keqiang a rencontré mercredi le Président du Conseil Européen Herman van Rompuy et celui de la Commission Européenne, José Manuel Barroso. Les deux parties se sont engagées à accélérer leurs négociations de traités d'investissement, afin d'améliorer les liens économiques bilatéraux et de trouver une solution aux frictions commerciales. Pour sa part, Andornino a souligné attendre l'année prochaine avec impatience, car elle marquera le 30e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l'UE
Edité le 17-10-2014 à 23:38:23 par Xuan |
| | Posté le 14-11-2014 à 18:32:34
| mon grand père,qui était mineur de fond,m avait dit que les puits de charbon,fermés en Moselle depuis des lustres,seraient un jour rachetés par des Américains ou des Chinois,et réouvriraient ainsi.il est fort possible que ce soit le cas,la Chine Populaire,qui pénètre économiquement l Europe depuis le port de Pirée en Grèce,exercera bientot son influence à l est de la France-ce sera la cas avec par exemple Terra Lorraine-. |
| | Posté le 15-11-2014 à 06:23:46
| marquetalia a écrit :
vous dites que le RCU définissait Staline comme le fondateur du dogmatisme;qu en est il du Prcf, de l Urcf?n oubliez pas non plus que Vp-Partisan crache aussi sur le Petit Père des Peuples que les nazi-fascistes veulent tuer une seconde fois via leurs alliés trotskystes... |
En quelques lignes tu parts dans tous les sens, tu questionnes, tu affirmes, tu caricatures.... Si tu veux savoir ce que le PRCF ou l'URCF pensent de Staline tu vois ça avec eux ! VP sur la base de certaines critiques de Mao, fait une analyse de la "période stalinienne" comme étant responsable de la dégénérescence révisionniste. Je ne partage pas l'analyse de VP sur ce point. Pour ce qui est des trotskystes, inscris toi au forum des marxistes révolutionnaires ou à celui de LO et discute en avec eux. Crois moi, c'est un excellent exercice.... |
| | Posté le 07-06-2015 à 22:51:33
| La Hongrie va participer à la nouvelle "Route la soie" chinoise Publié le 07-06-2015 à 07h02 PEKIN, 7 juin (Reuters) - La Hongrie est devenu le premier pays européen à signer un accord de coopération avec la Chine dans le cadre d'un projet commercial de grande ampleur développé par Pékin, une nouvelle "route de la soie" terrestre et maritime vers les marchés du Moyen-Orient et de l'Europe, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères chinois. Fin mars, le président chinois Xi Jinping a dit avoir bon espoir de voir les échanges commerciaux avec les pays impliqués dans le projet dépasser les 2.500 milliards de dollars par d'ici dix ans. La Hongrie espère travailler en étroite coopération avec laChine, notamment pour le développement d'une ligne de chemin de fer entre la Hongrie et la Serbie, a dit le président serbe Janos Ader, cité par le ministère des Affaires étrangères chinois. (Ben Blanchard et Paul Carsten, Benoît Van Overstraeten pour le service français) |
| | Posté le 30-06-2015 à 22:44:09
| Les rapports inégaux européens, la colère du peuple grec, le nouvel équilibre mondial Le 2 novembre 2011 Sarkozy et Merkel convoquaient Papandréou à Cannes, lui intimant l’ordre de renoncer à son référendum, ce qu’il fit dès le lendemain, avant de démissionner une semaine plus tard. Cet épisode éclaire significativement les événements actuels et les contradictions qui les animent : > La lutte des classes en Grèce > L’oppression des nations européennes sous le joug impérialiste, > L’ingérence dans les affaires intérieures et le déni de démocratie, > L’inanité de l’habillage institutionnel de l’Europe et la réalité de la domination franco-allemande, > La rivalité pour le leadership européen entre ces deux derniers Sur le plan international : La crise des dettes souveraines se traduisait par de nouvelles recapitalisations des banques. La guerre d’agression occidentale Harmattan / Ellamy touchait alors à sa fin, avec la destruction de la Libye et l’exécution de Kadhafi. Aujourd’hui le scenario semble identique, les ingérences dans les affaires grecques encore plus odieuses. Les créanciers allemands réclament 56,5 milliards d'euros et ceux français 42,4 milliards, mais sur le plan international le rapport des forces a été profondément bouleversé. Le diktat financier peut aussi plonger la Grèce dans le chaos, provoquer des émeutes que la classe dirigeante grecque ne peut pas envisager. Que les peuples d’Europe s'opposent collectivement aux rapports inégaux et aux monopoles impérialistes. Nous devons nous opposer aux ingérences et à la rapacité de la finance impérialiste de notre pays. Ci-dessous plusieurs articles collectés par Gilbert Remond
Edité le 30-06-2015 à 23:15:38 par Xuan |
| | Posté le 30-06-2015 à 22:45:07
| "Ce qui se passe en Grèce est à surveiller de près. C'est la raison pour laquelle il faut la soutenir dans ce moment délicat. La Grèce est pour l'instant en Europe, sa paix est en principe assuré, mais ne nous y fions pas une histoire récente nous prouve que lorsqu'un pays européen met en œuvre une politique qui déplait au capital, celui-ci ne met pas longtemps avant de lui trouver des motifs pour venir le déstabiliser. Heureusement les préjugés qui avaient été installés contre Milosévic dans la conscience de la majorité des français n'existent pas contre Tsypras. Ils n'existent pas pour l'instant. Mais rien n'est acquis dans ce domaine. Une fois passé la période ou l'euro groupe espère pouvoir encore influencer la Grèce et son gouvernement aux fins de les ramener dans l'orthodoxie libérale, le climat risque de changer très vite, surtout si ces derniers s'obstinent dans leur résistance. La Grèce et son peuple auront alors pleinement besoin de tout notre soutient. Dans son discoure à la télévision adressé au peuple grec, Alexis Tsipras disait: "Nous sommes aujourd’hui porteurs d’une responsabilité historique à l’égard des luttes menées et des sacrifices consentis par le peuple grec pour la protection de la démocratie et de notre souveraineté nationale ; c’est notre responsabilité envers l’avenir de notre pays" . Par ces mot il veux redonner à celui de démocratie son sens rehausser le ton de ses valeurs. De fait il engage les Grecs à retrouver leur destin historique, mais Il révèle surtout par contre coup à l'opinion internationale une chose que nous dénonçons depuis longtemps. Il révèle la dimension réelle de ce que sont la communauté européenne et son euro groupe, a savoir qu'elles sont des assemblées tyranniques au service du grand capital dont il ne faut attendre aucune compréhension. La CEE n'est pas réformable! Les peuples qui depuis quelques années s'abstiennent en masse lors des consultations qu'elle engage, en comprennent inconsciemment quelques chose . Il leur faut cependant faire plus, il leur faut prendre conscience que leur destin est ailleurs, qu'il leur faut entreprendre autre chose: la sortie du capitalisme c'est-a dire une révolution socialiste. Avant d'arriver à cette étape il est nécessaire de faire un véritable état des lieux de la situation et par exemple prendre conscience de ce qu'écrit une des personnalité que je publie dans ce recueil d'article, a savoir qu " il y a continuité de projet si ce n'est d'action entre la décision de ne pas respecter un vote celui des électeurs français mais aussi néerlandais et le coup de force inouïe de l'exclusion de la Grèce de l'euro groupe" . Cette décision qui se révèle être un véritable coup de force de sa part est d'une extrême gravité. Jacques Sapir ne se trompe pas lorsqu'il écrit que "c'est la question de l'union européenne et de la tyrannie de la commission et du conseil qui est posé" . Les institutions européennes qui avec leur constitution voulaient graver dans le marbre qu'elles étaient les garantes de la démocratie tombent le masque. Elles se découvrent et nous montrent brutalement qu'il n'y a pas d’échappatoire à l'austérité qu'elles exigent à tout propos. Cette épisode hallucinant montre qu' au contraire elles agissent pour s'opposer aux acquis démocratiques des peuples En effet la décision prise la semaine dernière par l'euro groupe place de fait les enjeux non pas au niveau de la dette comme elles le claironnent intempestivement mais de la démocratie et de la souveraineté. Mieux cette décision fait symptôme. Elle révèle le caractère profondément anti démocratique de ces institutions. En déniant au peuple le droit d'être consulté elles montrent leurs vrai visage et expriment contre toute leurs déclarations de principe la terreur que leur inspire la démocratie. Ce qui se passe en Grèce n'est pas seulement ce qui se passe dans le pays d'à côté, dans un pays qui aurait trop longtemps vécu au dessus de ses moyens et qui doit revenir à plus de modestie dans ses dépenses publiques ainsi que ne cessent de nous expliquer nos dirigeants. Les décisions qui la concerne impliquent à terme tous les pays de la communauté européenne . Elles engagent à leur corps défendant le processus de la fin de cette dernière." Gilbert Rémond
Edité le 30-06-2015 à 23:12:12 par Xuan |
| | Posté le 30-06-2015 à 22:51:24
| Tyrannie européenne ? par Jacques Sapir - Ça n'empêche pas Nicolas RussEurop Alexis Tsipras avait décidé de convoquer un référendum le 5 juillet, demandant au peuple souverain de trancher dans le différent qui l’oppose aux créanciers de la Grèce. Il avait pris cette décision devant les menaces, les pressions, et les ultimatums auxquels il avait été confronté durant les derniers jours de la négociation avec ce que l’on appelle la « Troïka », soit la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fond Monétaire International. Ce faisant, et dans un geste que l’on peut qualifier de « gaullien », il avait délibérément renvoyé au domaine politique une négociation que les partenaires de la « Troïka » voulaient maintenir dans le domaine technique et comptable. Ce geste à provoqué une réaction de l’Eurogroupe d’une extrême gravité. Nous sommes en présence d’un véritable abus de pouvoir qui a été commis ce 27 juin dans l’après-midi, quand l’Eurogroupe a décidé de tenir une réunion sans la Grèce. Ce qui se joue désormais n’est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C’est la question de l’Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée. La déclaration d’Alexis Tsipras Le texte de la déclaration faite par Alexis Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision d’état grecque (ERT), est de ce point de vue extrêmement clair : « Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité. (…) Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J’ai proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette proposition a été adoptée à l’unanimité » [1]. Ce texte court, empli de gravité et de détermination, entrera vraisemblablement dans l’Histoire. Ce texte est prononcé par un homme jeune, qui a été confronté à la mauvaise fois, aux manipulations, à ce qu’il faut bien appeler toutes les bassesses de la politique, depuis 5 mois. Il dit aussi sa colère, froide et déterminée. Et c’est peut-être là l’échec principal de l’Eurogroupe et des institutions européennes : avoir transformé un partisan de l’Europe en un adversaire résolu des institutions européennes. Tsipras n’était pas il y a cinq mois de cela un opposant à l’idée européenne. Mais, la multiplication des humiliations, des tentatives de coup de force, l’ont obligé à réviser nombre de ses positions, qui pour certaines d’entre-elles relevaient de l’illusion. Tsipras et Varoufakis sont aujourd’hui sur une trajectoire de collision avec l’Eurogroupe et l’UE non pas de leur fait, mais de celui des « institutions européennes ». Ceci est d’une immense importance pour la suite. Les leçons de la déclaration de Tsipras On peut découvrir dans cette courte déclaration trois points importants. Le premier est que le désaccord entre le gouvernement grec et ses partenaires a été d’emblée politique. La BCE et la Commission Européenne n’ont eu de cesse que de rechercher une capitulation du gouvernement grec, ce que Tsipras appelle «l’humiliation de tout un peuple » . Ce qu’a cherché l’Union européenne, par le biais de l’Eurogroupe, c’est à cautériser le précédent ouvert par l’élection de janvier 2015 en Grèce. Il s’agit de faire la démonstration non seulement en Grèce, mais ce qui est en fait bien plus important en Espagne, en Italie et en France, qu’on ne peut « sortir du cadre de l’austérité » tel qu’il a été organisé par les traités. Il faut ici se souvenir de la déclaration de Jean-Claude Juncker pour qui il ne peut y avoir de choix démocratique allant contre les traités. Le deuxième point important de cette déclaration est que, pour la première fois un dirigeant légalement élu et en fonction déclare que les institutions européennes font des propositions qui, dans leur fond comme dans leur forme «violent absolument les acquis européens » . C’est une accusation très grave. Elle revient à dire que les institutions européennes qui sont censées être des garants de la démocratie agissent au contraire de celle-ci. Elle revient aussi à dire que ces mêmes institutions, dont la légitimité n’existe que par délégation de la légitimité des États membres ont des comportements qui violent la légitimité et la souveraineté de l’un des dits États membres. Cela revient donc à dire que les institutions de l’Union européennes se sont constituées en Tyrannus ab exercitio soit en un pouvoir qui, quoi qu’issu de procédures légitimes, se conduit néanmoins en Tyran. Cela revient à contester radicalement toute légitimité aux instances de l’Union européenne. Le troisième point se déduit des deux premiers. Il est contenu dans la partie du texte qui dit : «Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec » . Il place désormais les enjeux non plus au niveau de la dette mais à celui des principes, de la démocratie comme de la souveraineté nationale. Et c’est en cela que l’on peut parler d’un véritable « moment gaullien » chez Alexis Tsipras. Si l’on veut pousser l’analogie historique jusqu’à son terme, alors que Paul Raynaud en 1940 ne soumet pas au Conseil des Ministres la question de faut-il continuer la guerre, Alexis Tsipras a osé poser la question de l’austérité et du référendum, et a reçu un soutien unanime, y compris des membres de l’ANEL, le petit parti souverainiste allié à SYRIZA. Il s’est ainsi réellement hissé à la stature d’un dirigeant historique de son pays. La réaction de l’Eurogroupe, qui avait qualifié de nouvelle « triste » (sad) ce référendum[2], confirme bien les options antidémocratiques qui ont cours aujourd’hui au sein de l’Union européenne. Mais, cette réaction a elle-même était dépassée par une décision d’une importance réellement dramatique. Le coup de force de l’Eurogroupe et la Tyrannie européenne La réaction de l’Eurogroupe, qui se réunissait ce samedi à Bruxelles, a en effet consisté en un acte qui conjugue l’illégalité la plus criante avec la volonté d’imposer ses vues à un État souverain. En décidant de tenir une réunion en l’absence d’un représentant de l’Etat grec l’Eurogroupe vient de décider d’exclure de fait la Grèce de l’Euro. Ceci constitue à l’évidence un abus de pouvoir. Et il faut ici rappeler plusieurs points qui ne sont pas sans conséquences tant juridiquement que politiquement. 1. Aucune procédure permettant d’exclure un pays de l’Union Économique et Monétaire (non réel de la « zone Euro » n’existe actuellement. S’il peut y avoir une séparation, elle ne peut avoir lieu que d’un commun accord et à l’amiable. 2. L’Eurogroupe n’a pas d’existence légale. Ce n’est qu’un « club » qui opère sous couvert de la Commission Européenne et du Conseil européen. Cela signifie que si l’Eurogroupe a commis un acte illégal – et il semble bien qu’il en soit ainsi – la responsabilité en incombe à ces deux institutions. Le gouvernement grec serait donc fondé d’attaquer la Commission et le Conseil à la fois devant la Cour Européenne de Justice mais aussi devant la Cour Internationale siégeant à La Haye. En effet, l’Union européenne est à la base une organisation internationale. On le constate par exemple dans le statut, et les exemptions fiscales, des fonctionnaires européens. Or, la règle dans toute organisation internationale est celle de l’unanimité. Le traité de Lisbonne a bien prévu des mécanismes de majorité qualifiée, mais ces mécanismes ne s’appliquent pas à l’Euro ni aux questions des relations fondamentales entre les États. 3. Le coup de force, car il faut l’appeler par son nom, que vient de faire l’Eurogroupe ne concerne pas seulement la Grèce. D’autres pays membres de l’Union européenne, et l’on pense au Royaume-Uni ou à l’Autriche, pourraient eux-aussi attaquer devant la justice tant européenne qu’internationale la décision de fait prise par l’Eurogroupe. En effet, l’Union européenne repose sur des règles de droit qui s’appliquent à tous. Toute décision de violer ces règles contre un pays particulier constitue une menace pour l’ensemble des membres de l’Union européenne. 4. Il faut donc ici être clair. La décision prise par l’Eurogroupe pourrait bien signifier, à terme, la mort de l’Union européenne. Soit les dirigeants européens, mesurant l’abus de pouvoir qui vient d’être commis, se décident à l’annuler soit, s’ils persévèrent dans cette direction ils doivent s’attendre à une insurrection des peuples mais aussi des gouvernants de certains Etats contre l’Union européenne. On voit ainsi mal comment des Etats qui ont juste recouvré leur souveraineté, comme la Hongrie, la République Tchèque ou la Slovaquie, vont accepter de telles pratiques. Il est alors symptomatique que la crise induite par un pays ne représentant pas plus de 2% du PIB de l’UE ait pris cette tournure. En fait, cela révèle au grand jour la nature fondamentalement antidémocratique des institutions de l’UE et le fait que cette dernière soit en train de se constituer en Tyrannie. Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles On ne peut, et on ne doit, préjuger du résultat de ce référendum. Il est même possible que, devenu sans objet, il ne se tienne pas. Mais on doit souligner qu’il représente le retour de la démocratie dans un espace européen dont elle était absente. De ce point de vue, l’initiative prise par Alexis Tsipras représentait la dernière chance d’introduire de la démocratie dans le système européen. Il est aussi probable que les partis d’opposition, que ce soit Nouvelle Démocratie ainsi que le Parti de centre-gauche La Rivière (To Potami) protestent et cherchent à empêcher par divers recours légaux ce référendum d’avoir lieu. On ne peut plus exclure le fait que ces partis, avec l’aide des nervis fascistes d’Aube Dorée, ne tentent de déstabiliser le gouvernement grec. Ces réactions sont exemplaires des comportements antidémocratiques qui s’épanouissent aujourd’hui en Europe. Ils apportent de l’eau au moulin d’Alexis Tsipras. On sent comment les acteurs européistes de ce drame sont aujourd’hui terrorisés par le spectre de la démocratie. En France même, on ressent très distinctement le malaise que provoque l’initiative d’Alexis Tsipras. Que ce soit au Parti Socialistes ou chez les « Républicains », on ne peut ouvertement s’opposer à une telle décision sans contredire immédiatement et brutalement tous les discours qui ont été tenu sur la démocratie. Mais, en réalité, le référendum grec fait planer le spectre d’un autre référendum, celui de 2005 sur le projet de traité constitutionnel en Europe. La manière dont la classe politique française, dans sa large majorité, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, de l’UMP au PS, avait été désavouée par la victoire du « Non », mais avait fait passer en contrebande à peu de choses près le même texte lors du Traité de Lisbonne qui fut ratifié par le Congrès à Versailles, est l’un des épisodes les plus honteux et les plus infamants de la vie politique française. Les acteurs de cette tragique mascarade sont toujours parmi nous. Il y a une continuité de projet, si ce n’est une continuité d’action, entre la décision de ne pas respecter un vote, celui des électeurs français mais aussi néerlandais, et le coup de force inouï de l’exclusion de la Grèce de l’Eurogroupe. Tsipras ne doit ainsi pas s’attendre à un quelconque soutien de la part de François Hollande, renvoyé sans ménagement à sa propre médiocrité et à ses basses compromissions, ni de celle d’Angela Merkel dont la politique est la véritable cause de cette crise. Mais il peut s’attendre au soutien de tous ceux qui, en Europe, se battent pour la démocratie et la souveraineté. NOTES : [1] Traduction de Vassiliki Papadaki, sur le site de SYRIZA-France, http://syriza-fr.org/2015/06/27/allocution-du-premier-ministre-a-tsipras-au-peuple-grec-la-choix-au-peuple-souverain-referendum/ [2] Déclaration du Président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, samedi 27 juin, http://www.france24.com/en/20150627-eurogroup-says-sad-greece-referendum-closes-door-talks?ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_source=twitter&ns_mchannel=social&ns_linkname=editorial&aef_campaign_ref=partage_aef&aef_campaign_date=2015-06-27&dlvrit=667 |
| | Posté le 30-06-2015 à 22:58:50
| GRÈCE - le parti communiste (KKE) dit : NON à la poursuite de la faillite pour le peuple ! - Commun COMMUNE [El Diablo] Michel El Diablo Le KKE (Parti Communiste Grec) a organisé des manifestations de masse le 26 Juin 2015 dans les grandes villes de la Grèce contre les nouvelles mesures antipopulaires et les accords avec les prêteurs, qui sont en cours de préparation par le gouvernement SYRIZA-ANEL. D. Koutsoumpas, Secrétaire Général du Comité Central du KKE, a déclaré, entre autres choses, au cours de son discours sur la place centrale d'Athènes : « Le peuple grec doit dire un grand NON à l'accord, NON à leur propre faillite continue, NON aux partis de l'UE à sens unique et de la puissance capitaliste. Il doit tracer une voie afin qu'il puisse vraiment prendre les rênes du pouvoir. Les gens doivent se battre aux côtés du KKE, ils doivent empêcher les mesures antipopulaires, dans les rues, sur les lieux de travail. SYRIZA est parvenu au gouvernement en détournant les revendications des travailleurs et du peuple. Il tente maintenant de tromper le peuple une fois de plus, en tordant et interprétant les votes des gens en fonction de ses intérêts. Cinq mois après les élections, le gouvernement se prépare à envoyer au peuple la facture avec les mesures du nouvel accord qui sont vraiment un nœud coulant autour du cou des familles issus des couches populaires qui ont saigné et continueront à saigner pour la dette, pour l'UE, pour la rentabilité des monopoles, si elles ne commencent pas une contre-attaque sur la voie de la rupture et de conflit avec l'UE et les monopoles. Le peuple grec doit rejeter la fois les propositions des prêteurs - “trois institutions” ainsi que les propositions du gouvernement Tsipras (de 47 + 8 pages), Les unes et les autres sont barbares, une guillotine pour le peuple. Le gouvernement SYRIZA-ANEL avec ses partenaires européens et le FMI, avec l'intervention des Etats-Unis, n'ont pas renoncé à leurs efforts pour sauver la Grèce capitaliste à l'intérieur du cadre de l'UE capitaliste. » Dans les premières heures de la matinée du 27 Juin 2015, le Premier ministre Alexis Tsipras a annoncé un référendum, dont la question sera de savoir si les gens acceptent la proposition des prêteurs ou non. Dans une intervention au cours du programme de la station de télévision Mega, peu de temps après l'adresse du Premier ministre, Yiannis Gkiokas, membre du CC du KKE et responsable de son service de presse, a souligné que : « La position du KKE est claire. Le NON du peuple grec doit être dirigé vers les deux propositions: la proposition des prêteurs et également la proposition de 47 pages du gouvernement qui a été augmentée pendant toute cette période. Les deux propositions contiennent des mesures sauvages au détriment du peuple. Le référendum a les caractéristiques d'un chantage contre le peuple et vise à le rendre complice des plans antipopulaires, en faisant appel à eux pour choisir entre deux maux. Le gouvernement doit cesser de raconter des contes à propos de soi-disant respecter la volonté du peuple. Les gens ont lutté dans les années précédentes et saignés contre les memoranda et lois d'applications. Et au cours de ces cinq mois, le gouvernement n'a pas aboli une loi, a maintenu intact le cadre précédent et est aussi en train de proposer de nouvelles mesures pour les prêteurs. Le gouvernement dit que la proposition des prêteurs est en dehors du mandat du peuple. Est-ce que sa propre proposition est à l'intérieur des limites du mandat de la population ? Le gouvernement a menti au peuple grec. Il lui a promis qu'il pourrait être libéré des memoranda et de l'austérité à l'intérieur de l'UE et du mode de production capitaliste et maintenant il essaie de gérer l'effondrement de ce conte pré-électoral. Le peuple doit dire non aux deux de toutes les manières et par tous les moyens disponibles. Il doit rejeter le plan des créanciers et aussi le plan du gouvernement. Il doit se lever et se battre pour la seule solution réaliste pour leurs propres intérêts, qui est la rupture avec l'UE et avec le mode de production actuel. » Traduit en français depuis la version anglaise du communiqué du KKE par Carnet prolétaire.marianne.net |
| | Posté le 30-06-2015 à 23:11:14
| Grèce : la victoire à la Pyrrhus de Wolfgang Schäuble En choisissant de ne pas laisser les Grecs voter, l'Eurogroupe a choisi la voie tracée par le ministre allemand des Finances. Une voie qui n'exclut pas le Grexit. Mais l'euro en sortira-t-il renforcé ? Dans son discours prononcé dans la nuit de vendredi à samedi, le premier ministre grec avait affirmé que les « institutions » (Eurogroupe, FMI et BCE) cherchaient à « humilier tout un peuple. » Il semble que l'Eurogroupe l'ait pris au mot et ait voulu rendre plus éclatante encore ce samedi 27 juin cette humiliation. Après avoir ignoré la demande de prolongation du programme de 2012 pour permettre aux électeurs grecs de se prononcer sur leurs propres propositions, les ministres des Finances de la zone euro ont demandé à Yanis Varoufakis, leur collègue grec, de signer ces mêmes propositions. Sur son refus, ils lui ont signifié la fin du programme à la date prévue, le 30 juin. Exclusion de la Grèce A ce moment s'est produit un fait inouï jusqu'ici en zone euro : l'Eurogroupe a de facto exclu la Grèce. Le président de cette instance, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a pris la responsabilité de publier un communiqué de l'Eurogroupe approuvé par seulement 18 des 19 ministres des Finances. Mieux encore, il a demandé à Yanis Varoufakis de quitter la séance qui a repris sans donc le représentant de la Grèce afin « d'examiner les conséquences de la situation . » Un véritable coup de force dont la légalité reste incertaine. Jeroen Dijsselbloem a prétendu que l'Eurogroupe étant un « organe informel », il n'avait pas besoin d'unanimité en son sein. Victoire de Wolfgang Schäuble Au-delà des arguties légalistes, cette décision revient à tenter d'organiser l'exclusion de la zone euro de la Grèce, le fameux Grexit, en mettant en scène son exclusion de l'Eurogroupe. La ligne de Wolfgang Schäuble qui, vendredi encore, a répété que la « crédibilité de la zone euro » était plus importante que son « intégrité », l'a emporté. Sans surprise, il est vrai, tant cette ligne est dominante au sein des ministres des Finances. Nul n'aura au sein des 17 autres pays, tenté de s'opposer à cette création de facto d'une procédure d'exclusion d'un pays de la zone euro, procédure absolument absente des traités. La France, par la voix de Michel Sapin, prétend vouloir garder la Grèce dans la zone euro, mais de tels propos ne sont pas cohérents avec l'humiliation subie à nouveau par l'Hellade ce soir. La BCE fera-t-elle la « sale besogne » de l'Eurogroupe ? C'est la BCE qui va devoir désormais se charger de la basse besogne commandée par l'Eurogroupe. Constatant l'impossibilité d'un accord, la BCE ne pourra que cesser d'une façon ou d'une autre, de fournir des liquidités d'urgence aux banques grecques. Elle qui a tenté depuis des mois d'agir de façon détournée sur les négociations en évitant toute rupture, va donc réaliser concrètement le Grexit. Ce samedi soir, elle a publié un court communiqué annonçant une réunion dimanche. Mais désormais sa position est intenable : continuer à fournir le programme ELA aux banques grecques serait contraire aux traités, le cesser mettrait fin à la promesse de sauver l'euro « quoi qu'il en coûte » (whatever it takes) de Mario Draghi, prononcé en juillet 2012 et qui avait apaisé la crise de la dette. Ce serait ouvrir la boîte de Pandore des exclusions dans une zone monétaire qui n'est unifiée par aucune unité politique réelle. La responsabilité d'Angela Merkel La responsabilité de cette situation revient principalement à Angela Merkel. En refusant de prendre la responsabilité d'un accord politique avec la Grèce parce qu'elle ne voulait pas accepter de restructurer la dette grecque, elle a laissé les discussions dans l'impasse de l'Eurogroupe. Refusant de déjuger son ministre des Finances, elle a laissé la voie libre à son propre plan : la concentration de la zone euro autour des « bons élèves. » Encore une fois l'électeur allemand a eu un poids décisif dans l'avenir de la zone euro. Rappelons que dans le choc entre Athènes et Berlin, le gouvernement grec était allé jusqu'au point où il avait accepté, par sa proposition du lundi 22 juin, de renoncer à l'essentiel des promesses de janvier. Il avait alors, pour complaire à l'électeur allemand, oublié en grande partie le désir des électeurs de son propre pays. Mais l'humiliation du refus de cette proposition par un FMI prenant acte de la position de l'Allemagne de ne pas réviser la dette, a conduit Alexis Tsipras à vouloir renouveler son mandat populaire. Pourquoi l'Eurogroupe a-t-il alors refusé le référendum grec ? En théorie, un « oui » aux propositions des créanciers était possible, surtout si l'opposition en faisait une condition du maintien dans la zone euro. C'eût alors été une bonne nouvelle pour l'Eurogroupe : Alexis Tsipras aurait été discrédité par son échec et les « réformes » auraient été mises en place. Mais Jeroen Dijsselbloem a prétendu qu'il refusait de mettre en place ces « réformes » avec un gouvernement ayant appelé à voter « non. » Etrange justification, car en cas de « oui », le gouvernement Tsipras était dans une position intenable et la Grèce aurait dû trouver une autre formule politique plus « pro-européenne. » Les Européens, auteurs de coups de force en Grèce et en Italie en 2011, savent parfaitement gérer ces situations. Pourquoi l'Eurogroupe n'a pas voulu d'un référendum La réalité est différente. D'abord, l'Eurogroupe n'a pas voulu prendre le risque d'un refus par le peuple grec de ses propositions. Il a refusé que ces dernières, qui sont les seules « rationnelles » à ses yeux, soient soumises aux « passions » d'un peuple que l'on ne respecte guère à Bruxelles. Puisque ces propositions sont bonnes par natures pour l'Eurogroupe, elles n'ont pas à être soumises au peuple, elles doivent simplement être acceptées. D'où la « surprise désagréable » de Jeroen Dijsselbloem ce samedi. Ensuite, l'Eurogroupe veut se débarrasser une bonne fois pour toutes du gouvernement Tsipras qui est un corps étranger en son sein. En le mettant en position d'être exclu de la zone euro alors même que la majorité des Grecs veulent rester dans l'euro, ils tentent de le pousser à la démission. Et pour l'obtenir, ils sont prêts à sacrifier la Grèce et à l'exclure de la zone euro. Quelle réponse d'Athènes ? Que va-t-il se passer à présent ? Le projet de référendum semble très compromis. La question ne peut plus être celle de propositions des créanciers qui n'existeront plus le 1er juillet. Par ailleurs, le leader de l'opposition conservatrice, Antonis Samaras, qui avait rencontré mercredi les responsables européens, a sans doute décidé de déposer une motion de confiance contre le gouvernement, repoussant la possibilité pour le parlement de convoquer un référendum le 5 juillet. Officiellement, la Grèce maintient pourtant le référendum. Mais Alexis Tsipras doit désormais trouver une parade. Et ses options sont peu nombreuses. Il peut encore, et jusqu'au 30 juin, capituler et accepter, sans en appeler au peuple, les conditions des créanciers. Il n'y résistera certainement pas politiquement. Il peut prendre l'Eurogroupe au mot et préparer la sortie de l'euro, mettant Angela Merkel devant une responsabilité historique. C'est un risque à prendre, mais, clairement, on ne peut désormais plus exclure que Berlin laisse partir Athènes. Dès lors, la situation politique d'Alexis Tsipras sera délicate. Le choix est donc cornélien. Il semble, pour le moment, avoir choisi la seconde option par une passivité qui place les Européens face au risque de Grexit. Une zone euro plus forte ? Reste une question : ce soir, la zone euro a changé de nature. Elle est clairement devenu une « zone euro à deux vitesses » comme le craignait Alexis Tsipras. Un pays faible ne peut, en son sein, disposer d'aucune autonomie politique. Le contribuable et électeur de ce pays aura toujours tort face à son homologue allemand. Le refus du principe du référendum qui a provoqué des cris d'orfraies à Bruxelles ajoute encore à son caractère peu démocratique. Un caractère qui est une aubaine pour les mouvements eurosceptiques de tous bords qui vont pouvoir tirer à boulets rouges désormais sur la tyrannie de ces institutions. La logique de Wolfgang Schäuble affaiblit la zone euro en l'exposant à ces critiques. Si le Grexit a lieu, les opposants à l'euro y verront un précédent qu'ils utiliseront. Si la situation se dégrade en Grèce, ils dénonceront l'inhumanité de la zone euro, si elle s'améliore, ils y verront la preuve qu'il faut sortir de l'euro. Surtout, désormais, nul ne pourra leur opposer un argument légal pour contester cette sortie, alors même que la BCE et l'Eurogroupe auront participé à l'exclusion de la Grèce. La zone euro n'est plus ce soir la « monnaie » de l'UE, comme l'indiquent les traités. Elle n'est plus le fruit d'une volonté politique. Elle est une zone de changes fixes dont on peut sortir à volonté. Ceci convient parfaitement à Wolfgang Schäuble qui a pour but de faire de l'euro une monnaie forte. Mais la force d'une monnaie ne tient pas qu'à sa valeur et cette force nouvelle de la zone euro comme la conçoit Wolfgang Schäuble sera vite mise à l'épreuve. La zone euro va devoir désormais tester ses « pare-feu » pour contenir toute contagion. Seront-ils suffisants ? Oui si la contagion est limitée au Portugal. Non, si l'Italie, l'Espagne ou la France sont attaqués. Faudra-t-il alors expulser à la fin aussi ces pays ? Ce soir, l'euro est plus faible qu'hier politiquement et structurellement. Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne le sait puisque ce samedi soir il s'est empressé de rappeler que la "Grèce est encore membre de la zone euro." Oui, mais la rupture est évidente. communcommune.com |
| | Posté le 30-06-2015 à 23:55:45
| Pour information ce texte paru sur le blog les crises : Un coup d’État financier contre Athènes, par Vicky Skoumbi (+ Entraide) par Vicky Skoumbi (+ Entraide) Article du 29/06 de cette invitée grecque des économistes atterrés Un plan de déstabilisation financière et politique de la Grèce est en cours depuis quelques semaines. À vrai dire, c’est bien avant l’élection de Syriza que le processus a été mis en route, mais son accélération intensive ces derniers jours jette une lumière vive sur celui-ci. Il ne s’agirait de rien moins qu’une tentative de renverser le gouvernement Syriza, pour que celui-ci soit enfin remplacé par une coalition à la convenance des créanciers. Le chantage odieux exercé sur le gouvernement grec, par le biais d’une incitation ouverte à un bank run, ne laisse aucun doute sur la volonté des créanciers d’en finir une fois pour toutes avec un gouvernement qui ose contester leurs diktats et refuse de faire boire au peuple grec jusqu’à la lie la potion létale que Bruxelles, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont savamment concoctée pour lui. Doit-on rappeler ici que les programmes de « sauvetage », qui n’ont sauvé personne à l’exception notoire de banques européennes, grecques comprises, n’ont pas manqué de produire une telle chute du PIB, une telle baisse du niveau de vie que même une guerre menée par des moyens militaires n’aurait su les produire. La nouveauté aujourd’hui consiste au fait que le trio infernal de la Troïka a décidé de mettre délibérément en danger le système bancaire grec afin de faire tomber un gouvernement qui, malgré des pressions terrifiantes, a osé lui tenir tête pendant cinq mois. Après tout, il n’est pas interdit de mettre en danger quelques petites banques périphériques si c’est pour rafler la mise sur le plan politique et économique. Ces affirmations qui pourraient, aux yeux de certains, paraître exagérées, voire gratuites, s’appuient sur des faits. Déstabilisation économique Le lendemain de l’Eurogroupe du 18 juin, Donald Tusk a su trouver la bonne formule pour résumer la situation : la Grèce aura à choisir entre, ou bien le projet que proposent les créanciers, ou bien la faillite, a-t-il déclaré. Mais ces messieurs, qui sont censés veiller sur la sauvegarde des intérêts des peuples européens, ne se sont pas contentés de placer un gouvernement élu devant ce choix forcé. La faillite, ils ne se bornent pas à l’évoquer, ils l’organisent sournoisement et méthodiquement par des rumeurs, de vraies fausses annonces aux médias, des fuites savamment orchestrées, qui toutes laissent planer depuis plusieurs jours la menace d’un scénario à la chypriote. Par un jeu calculé de déclarations alarmantes, ils préviennent de l’imminence d’un « capital control » en Grèce et poussent délibérément les épargnants grecs à faire des retraits massifs, qui n’ont pas manqué de conduire les banques au bord du gouffre. Dresser ici un inventaire exhaustif des faits et gestes incitant à la panique bancaire n’est pas possible ; je vous renvoie à l’excellent compte rendu qu’en fait Romaric Godin dans La Tribune, ainsi qu’à l’analyse de Martine Orange dans Mediapart. Je mentionne juste deux exemples : le refus de la Commission de démentir l’article du Süddeutsche Zeitung qui évoquait la possibilité d’un contrôle des capitaux et la vraie fausse rumeur lancée par les soins de Benoît Cœuré, selon laquelle les banques grecques ne devaient pas ouvrir lundi dernier. Une fois cette prévision catastrophique démentie par les faits, le spectre de la fermeture bancaire s’est savamment déplacé vers… mardi ! Que faudrait-il de plus pour que les épargnants se ruent vers les agences les plus proches ? La très honorable institution qui se doit d’assurer la stabilité du système financier européen n’accorde chaque jour qu’une somme « insuffisamment suffisante », pour maintenir les banques grecques tout juste à flot, mais toujours au bord du gouffre. Bref, les responsables européens, avec l’aide de leurs amis du FMI, recourent ici au bon vieux schéma de la prophétie apocalyptique, qui, en semant la panique, finit par s’accomplir, du fait de sa seule énonciation publique. Le but de l’opération étant d’obliger le gouvernement Tsipras à décider ses prochains mouvements, sous la menace imminente d’un « accident » bancaire. Ce qui pourrait expliquer les concessions supplémentaires que le gouvernement grec a faites en acceptant une hausse de la TVA et une augmentation des cotisations des retraités au système de santé. Pour compléter le tableau, juste avant la réunion du 24 juin, un dignitaire européen a jugé bon de rappeler à notre mémoire le scénario à la chypriote, dont la répétition pourrait intervenir à tout moment. Mais cela n’a pas suffi, la preuve, la nouvelle proposition des trois institutions, qui en fait ne diffère que très peu de la précédente, exige de nouvelles baisses des retraites et des salaires, dans le but évident mais non avoué d’enfoncer encore plus la Grèce dans une misère économique et sociale la plus totale. Prenons juste un exemple parmi les mesures préconisées : le taux d’imposition des agriculteurs passe de 13 % à 26 %, voire à 33 %, et la réduction des taxes sur le pétrole destiné aux travaux agricoles est diminuée de moitié. Pareilles mesures, si elles venaient à s’appliquer à une agriculture à l’agonie, pousseraient la grande majorité des cultivateurs à renoncer à leur métier et à brader leurs champs pour moins que rien. Sous prétexte de multiplier les recettes de l’État, ce qui n’est tout simplement pas envisageable car on ne peut rien tirer de gens ruinés, la terre arable grecque changerait de mains. J’ajoute que, selon Wolfgang Münchau, l’avant-dernière proposition de ceux qui prétendent parler au nom de l’Europe, et qui diffère très peu de celle actuellement sur la table, produirait certainement un effet récessif de 12,6 % sur quatre ans, et que la dette risquerait d’atteindre 200 % du PIB en 2019. Avoir mis sous tutelle un pays dont la dette s’élevait à 120 % en 2009 pour le sauver de la faillite, et le conduire grâce aux conditionnalités de l’ « aide » accordée, à 200 %, c’est un brillant exercice de destruction massive, qui pourrait servir d’exemple à tous ceux et celles en Europe qui trouvent que l’austérité est un remède qui tue. À ce propos, on aimerait bien savoir sur quelle logique Pierre Moscovici s’appuie pour affirmer qu’un paquet de 11 milliards d’économies étalées sur 18 mois, imposé à un pays en dépression, ne constitue point un plan d’austérité. Des acolytes bien commodes Il est à noter que les déclarations catastrophistes les plus redoutables venaient de l’intérieur même du pays. Le bal fut ouvert par Dóra Bakoyánni, qui, dès le 24 mai déjà, avait affirmé l’imminence d’un capital control qui pourrait intervenir dans le long week-end de la Pentecôte. Adonis Georgiadis, transfuge de l’extrême droite au sein du gouvernement précédent et vendeur de pamphlets antisémites, n’a pas manqué d’apporter sa propre touche à l’édifice. Cependant, celui qui a vraiment donné le coup de grâce fut le directeur de la Banque de Grèce, Ioánnis Stournáras. Celui-ci, en outrepassant abusivement les limites de sa fonction en tant que garant de la stabilité financière grecque, a jugé bon de publier, la veille de l’Eurogroupe du 18 juin, un rapport qui prévoyait des catastrophes cataclysmiques, si jamais un accord avec les créanciers n’était pas signé tout de suite. Terrorisme financier Mais la BCE n’en est pas à son premier coup. En matière de chantage aux liquidités et d’ultimatums, Jean-Claude Trichet s’était avéré un maître à la tête de la BCE. Les Irlandais en ont goûté la saveur, lorsqu’en novembre 2010 et sous la menace du tarissement de liquidités, ils furent forcés de signer un mémorandum qu’ils s’obstinaient jusqu’alors à rejeter. On peut également évoquer l’éviction de Geórgios Papandréou de son poste de Premier ministre, une fois qu’il avait eu la très mauvaise idée de proposer en novembre 2011 un référendum. Quant au « bail in » chypriote, on aurait tort d’oublier le chantage ouvert qu’a exercé encore une fois la BCE, en menaçant de couper les liquidités aux banques chypriotes. Cet exercice de haut vol de terrorisme financier a prouvé encore une fois en Chypre son efficacité : il a obligé le parlement chypriote à revenir sur sa décision initiale et à accepter le 22 mars 2013 le même bail in qu’il avait rejeté trois jours avant. Cependant, l’exemple le plus instructif reste celui qui concerne la fuite de capitaux « téléguidée », pendant la période entre les élections de mai et celles de juin 2012 en Grèce. Une étude du Peterson Institute, datée de mai 2012, sous le titre parlant « Comment un bank run peut faire partie de la solution » décrit en détail de quelle manière une panique bancaire en période électorale pourrait s’avérer fort opportune pour pousser les électeurs à se détourner de Syriza. Son auteur, Jacob Funk Kirkegaard, ne mâche pas ses mots : « Un bank run accéléré en Grèce pourrait offrir quelques opportunités. Nous ne devons donc nous attendre à aucun répit sur le front des menaces de la part des dirigeants de l’Eurozone. En effet, ces dirigeants peuvent encourager secrètement la panique bancaire, une stratégie qui révèlerait aux yeux de tous le caractère fallacieux et trompeur du programme électoral de Syriza. Si les déposants des banques grecques ne peuvent pas faire confiance aux promesses d’Alexis Tsipras concernant leur argent propre, pourquoi voteraient-ils pour lui ? » Et l’excellent homme pousse son raisonnement jusqu’à dire : « tout un chacun qui veut maintenir la Grèce dans l’Eurozone se doit de retirer de l’argent des banques » . On ne peut pas être plus clair, je crois. Il ne faut surtout pas imaginer que ce scénario-là était resté lettre morte à l’époque. Entre mai et juin 2012, résonnaient sans cesse à nos oreilles les paroles des dignitaires européens du plus haut rang, qui n’avaient de cesse de nous prévenir des catastrophes apocalyptiques qui se produiraient si jamais Syriza gagnait les élections (voir ici un article relatif à cet épisode et l’appel que, à l’époque, Etienne Balibar, Michel Vakaloulis et moi-même avions lancé). Tout au long de cette période électorale, on a pu constater une fuite considérable de capitaux vers l’étranger, dont une grande partie fut rapatriée juste après la formation du gouvernement Samaras. Une véritable campagne d’intimidation avait été lancée en interne et en externe, afin de terroriser les électeurs par la perspective de la perte de leur épargne et d’une fermeture imminente des grandes entreprises, si, par malheur, Syriza l’emportait. Une grande banque systémique grecque, Eurobank, pour ne pas la nommer, avait même donné la consigne à ses employés de bien prévenir la clientèle de la fermeture certaine de la banque, si Syriza l’emportait, après quoi leurs économies seraient parties en fumée. Mais nul besoin de remonter si loin pour trouver des précédents. Début février 2015, la BCE avait annoncé la suppression de lignes de financement des banques grecques, qu’elle acceptait depuis 2010. « Les responsables de la banque centrale ont annoncé que l’institut monétaire mettait un terme à partir du 28 février – dans les faits, la mesure devrait prendre effet dès le 11 février pour des raisons techniques – à la clause qui lui permettait d’accepter les titres grecs, classés aujourd’hui en « junk bonds », que les banques grecques placent en dépôt de garantie pour obtenir un refinancement bancaire. Pour les banques grecques, privées de tout accès aux financements interbancaires, ce dispositif est essentiel pour assurer leur financement » , écrivait Martine Orange. Après avoir accepté pendant plusieurs années d’acheter des titres qui étaient classés très bas dans l’échelle d’évaluation, subitement la BCE a commencé à se poser des questions sur la qualité de ces titres, en se souvenant tout d’un coup que son règlement lui interdit d’acheter des titres qui ne sont pas dotés du fameux AAA. Il va de soi que le moment ne fut pas choisi au hasard : Syriza venait de remporter les élections du 25 janvier et les négociations avec les créanciers venaient juste de commencer. Toutefois, la sortie systématique de la BCE de ses prérogatives ne s’arrête pas là. L’honorable institution refuse de rendre à la Grèce les gains qu’elle a faits sur les obligations grecques achetées dans le cadre du programme SMP (Securities Market Program, un programme d’achat des obligations les plus attaquées sur les marchés, afin de faire baisser les taux d’intérêt). Ces gains, pour la seule année 2014, s’élèvent à 1,9 milliard. Bref, la BCE, au même titre que n’importe quel spéculateur, profite allègrement de taux d’intérêt très élevés de cette catégorie de titres, et, en ce moment critique où l’économie grecque est à l’asphyxie, elle refuse de payer à la Grèce son dû, si celle-ci ne cède pas aux exigences extravagantes de ses créanciers. Car, à partir du 1er janvier 2013, les intérêts perçus sur ces titres doivent obligatoirement être rétrocédés aux banques centrales nationales, qui elles-mêmes les mettront à la disposition du pays émetteur du titre. Mais l’« exception » grecque autorise quelques écarts par rapport aux accords que les institutions ont signés avec la Grèce. Non pas que cela ne se fasse pas également au détriment d’autres pays comme le Portugal. Quoi qu’il en soit, dans le cas de la Grèce, ce type de pratiques constitue plutôt la règle que l’exception. Un scénario assez semblable au bank run de mai 2012 est en cours aujourd’hui, sauf que, maintenant, l’implication des institutions européennes se fait ouvertement et non plus à mots couverts. Comme l’a révélé Martine Orange dans son article « Grèce : les créanciers instaurent la stratégie de la terreur » , une étude de la très honorable Goldman Sachs avait déjà tout prévu depuis le mois de décembre : « Cette volonté de semer l’inquiétude ressemble tant au scénario de Goldman Sachs, établi dès décembre, où s’enchaînaient panique bancaire, fermeture des banques, contrôle des capitaux, capitulation politique, mise sous tutelle économique et nouvelles élections, que cela en devient troublant. » Pour sa part,Romaric Godin remarquait : « Tout au long de la semaine, les créanciers et la BCE ont tout fait pour déstabiliser les déposants grecs. Et placer le gouvernement grec devant un choix impossible. » Faudrait-il rappeler ici que M. Mario Draghi fut pendant de longues années le représentant attitré de Goldman Sachs en Europe ? Déstabilisation politique Mais Goldman Sachs n’en était pas à son dernier coup. Le site économique grec capital.gr relate que la très honorable maison prévoit un défaut imminent de la Grèce dans l’euro, accompagné d’un capital control. Goldman Sachs précise que la période chaotique qui pourrait suivre comporte tout de même « le risque d’une sortie de l’euro au lieu de conduire au changement politique qui permettrait d’arriver à un accord » (c’est moi qui souligne). Au cas où nous n’aurions pas compris quel est le changement politique que l’honorable maison appelle de ses vœux, elle en dresse les contours d’une façon on ne peut plus claire. Le capital controlruinerait la confiance des électeurs dans le gouvernement, de sorte que la voie vers « un nouvel équilibre politique interne » serait enfin ouverte. Par « nouvel équilibre politique », il faut entendre une nouvelle configuration de la carte politique grecque entre les partis, qui permettrait d’arriver finalement à la conclusion d’un accord. Cette recomposition de la scène politique grecque, qui serait atteinte grâce aux turbulences d’une période trouble de transition, implique nécessairement de nouvelles élections ainsi que la formation de coalitions inédites, nous verrons lesquelles par la suite. Le tout rendra possible le maintien de la Grèce dans la zone euro sous un gouvernement suffisamment docile envers les diktats des créanciers. Si ce qui vient d’être décrit n’est pas un scénario de déstabilisation méthodiquement planifiée d’un gouvernement élu, qu’est-ce que c’est ? En provoquant un bank run, en ouvrant la voie vers lecapital control qui dressera la population contre le gouvernement actuel, certains espèrent avoir raison de Syriza. Qui plus est, un accord en contrepied du programme électoral de Syriza, que les créanciers veulent imposer manu militari, constituerait l’occasion rêvée pour que la coalition de gauche radicale qu’est Syriza vole en éclats. Une scission au sein de Syriza permettrait d’isoler le bon grain de l’ivraie et ouvrirait la voie à un autre gouvernement de coalition. Remarquons que la dernière mouture de la proposition des créanciers comporte une coupe de 400 millions dans le budget de la défense. Pareille baisse dans le budget de la défense aurait pu être la bienvenue, si elle ne comportait pas une certaine arrière-pensée. ANEL, la droite souverainiste qui est l’alliée actuelle de Syriza, est particulièrement attachée au maintien d’un budget militaire considérable. Certes, dans les programmes précédents, il y a eu quelques coupes dans le budget de la défense, mais, que je sache du moins, jamais de cette ampleur. Alors on ne peut que s’étonner de voir comment ceux qui, au début du programme de « sauvetage », avaient exigé que la Grèce honore les contrats signés pour l’achat d’armements au grand profit de la France et de l’Allemagne, tout d’un coup, par une illumination divine, exigent non seulement des coupes, mais des baisses d’effectifs, c’est-à-dire des licenciements de militaires professionnels. Scission donc de Syriza, éclatement de la coalition avec ANEL, voici quelques éléments ouvrant une voie royale vers un autre gouvernement plus commode. Stavros Théodorakis, un présentateur télévisuel, qui se trouve actuellement à la tête de Potami, réputé pour ses accointances avec le cercle des créanciers, est appelé à jouer un rôle clef dans ce processus. Précisons qu’il prône ouvertement la nécessité de coupes budgétaires avec baisse des retraites, et s’oppose à toute idée de restructuration de la dette, ainsi qu’à toute augmentation d’impôts des couches supérieures de la société. Ce dirigeant d’une formation qui n’a pas fait plus de 6 % aux dernières élections est, dans le contexte actuel, l’interlocuteur privilégié de Bruxelles. Il multiplie les rencontres avec M.M. Juncker, Sapin, Moscovici et Schulz, ce dernier ne manquant pas une occasion d’affirmer que c’est bien avec Potami que Syriza aurait dû former un gouvernement de coalition. Stavros Théodorakis participe même à des dîners avec des chefs d’État ! Comble de l’affaire, ce chantre des intérêts des créanciers se présente en Grèce comme un porte-parole officieux de Bruxelles, faisant part aux Grecs du mécontentement de M. Juncker devant l’« intransigeance » supposée du Premier ministre grec. Si par malheur ces manœuvres ne réussissent pas à le faire plier, on peut compter sur l’usure qui pourrait saper la popularité de Tsipras auprès d’une population qui, jusqu’à maintenant, continue contre vents et marées à lui accorder son soutien. Cette usure sera assurée si Tsipras est amené à appliquer des mesures d’austérité, imposées par les créanciers. La chose pourrait être facilitée par un coup de main opportun et un bank run organisé ferait bien l’affaire. Les créanciers seraient même disposés à conduire la Grèce au défaut, tout en faisant porter la responsabilité de celui-ci à Syriza. Il s’ensuivrait nécessairement une première période confuse sinon chaotique, particulièrement propice à des manifestations dites « de casseroles », dans la veine de celles organisées au Chili d’Allende, qui contribueraient à faire tomber le gouvernement. Je dois ajouter ici que chaque fois que les négociations se trouvent à un point crucial, des groupes qui se disent anarchistes créent des incidents violents aux alentours de l’École polytechnique, en brûlant des voitures, cassant des vitrines, etc. Il se peut qu’il s’agisse effectivement d’anarchistes, mais la coïncidence avec les réunions de l’Eurogroupe aussi bien que l’attitude tolérante de la police à leur égard laissent songeur. Pour ceux qui pourraient voir l’analyse qui précède comme une énième théorie du complot, je propose de prêter l’oreille à un économiste peu suspect de verser dans le complotisme, à savoirRomaric Godin : « L’Europe doit donc de toute urgence abandonner ses buts politiques et accepter enfin le résultat de l’élection du 25 janvier. Elle doit aussi respecter sa propre parole, celle qui, le 20 février, affirmait que la Grèce devait décider de ses propres réformes dans le cadre du programme. » (souligné par moi). Des amis qui vous veulent du bien J’en viens aux faits et gestes politiques qui permettent d’affirmer qu’un plan de renversement du gouvernement Tsipras est lancé par Bruxelles. Stavros Théodorakis, encore lui, fut invité par la Commission et reçu par M. Juncker le jour même où le Premier ministre était convoqué à Bruxelles. Notons qu’il ne fut pas le seul à se rendre à Bruxelles le mercredi 24 juin, mais s’y sont précipités tous ceux qui vont être appelés à former un gouvernement obéissant, une fois Tsipras évincé. On y a vu Antónis Samarás, dont les déclarations étaient plus qu’explicites : il propose un gouvernement d’unité nationale sans Alexis Tsipras, en faisant quand même la concession de s’abstenir de toute participation personnelle au schéma proposé. En même temps, le nom de Konstantínos Karamanlís commence à circuler ; celui-ci pourrait en effet se présenter comme un recours possible, dans la mesure où il n’a occupé aucun poste gouvernemental depuis septembre 2009 ; il est moins usé que ceux qui se sont compromis dans la gestion des memoranda. Quant à Stavros Théodorakis, toujours lui, du haut de ses 6 % de voix et de sa science économique, il vient de donner une interview au Financial Times, où il précise qu’il est à la disposition de qui veut l’entendre pour un remaniement gouvernemental. Mais, le 24 juin, a également été reçue à Bruxelles Fofi Gennimata, qui vient de succéder à Evangelos Venizelos à la tête du Pasok, forte des 289 482 voix que celui-ci avait récoltées aux dernières élections. J’invite le lecteur à réfléchir un instant pour se poser la question suivante : que pouvait faire tout ce beau monde à Bruxelles, au moment où les négociations avec les créanciers se trouvaient à leur point critique, sinon se présenter comme une alternative « sérieuse » au gouvernement actuel, qui ne serait composée que « de personnes responsables et d’adultes » (dixit Mme Lagarde) ? Coup d’État financier Deux scénarios se dessinent : ou bien il faut obliger le gouvernement Tsipras à la capitulation totale en lui faisant accepter des mesures exceptionnellement dures, auxquelles il faudrait éventuellement ajouter l’arme majeure du capital control, ce qui le discréditerait aux yeux de l’opinion, ou bien il faudrait provoquer une scission opportune au sein de Syriza pour introniser ensuite un gouvernement de coalition avec la soi-disant bonne partie de Syriza, où M. Théodorakis jouerait un rôle de premier ordre. Une combinaison des deux scénarios reste bien entendu possible. Le tout dans une perspective de défaut. Pour éviter les malentendus, je précise que j’appelle de mes vœux une cessation de paiement, même si cela se traduit par un défaut, à la condition qu’il soit soigneusement préparé et encadré. Sans cela, il pourrait déclencher un enchaînement d’événements incontrôlables qui mèneraient à la chute du gouvernement. Ce qui vient d’être décrit ici porte un nom, ce n’est rien d’autre qu’un coup d’État financier où, à la place des tanks, on fait appel aux banks ! Un coup d’État fomenté par les institutions européennes, voilà le visage de l’Europe que les dirigeants européens souhaitent donner à voir à leurs peuples. Je ne saurais dire si ceux-ci tolèreront ces agissements. Les trois de l’ex-Troïka, malgré leurs dissensions internes, font tout pour dresser les citoyens européens contre les Grecs en leur faisant croire qu’ils ont payé et continueront à payer pour le sauvetage de la Grèce. Ce que l’on oublie de dire, c’est que le programme qui fut présenté en 2010 comme un plan d’ « aide » à la Grèce, n’était en réalité qu’un généreux plan de sauvetage de banques européennes exposées à la dette grecque. Tous les économistes qui se respectent s’accordent aujourd’hui sur ce point : à l’époque, il aurait fallu faire une restructuration importante de la dette grecque qui l’aurait rendue viable, avant d’entreprendre n’importe quelle mesure pour la suite. Or, une telle restructuration aurait pu faire perdre 30 milliards à peu près aux banques européennes, au premier rang desquelles se trouvaient BNP Paribas, la Société générale et la Deutsche Bank. Et, pour que celles-ci n’accusent pas une perte qui aurait nécessité leur recapitalisation aux frais du contribuable, un sauvetage qui l’a ruinée a été imposé à la Grèce. Bref, ce qui fut présenté comme un plan d’aide à la Grèce n’a été qu’une recapitalisation indirecte des banques, qui ont eu toutes leurs aises pour se débarrasser à temps des obligations grecques avant la restructuration de 2012 ; ainsi, la patate chaude est passée du secteur privé aux États. Le fait est confirmé par la toute récente déposition de Panayotis Rouméliotis à la Commission parlementaire « Vérité sur la dette ». Rouméliotis, qui représentait à l’époque la Grèce au sein du FMI, a révélé que des représentants de grandes banques européennes furent reçus à plusieurs reprises par l’équipe du FMI à Athènes afin d’éviter une restructuration qui les prendrait de court. Force est de constater que l’appel « Sauvons le peuple grec de ses sauveurs » que nous avions lancé en février 2012 n’a malheureusement rien perdu de sa pertinence. Négociations ? J’espère que cette stratégie des créanciers qui met en danger, non seulement la Grèce mais l’Europe dans son ensemble, soulèvera un vent de protestations sans précédent partout dans le monde. Car, si les créanciers arrivent à leurs fins, si ce coup d’État financier monté par les institutions européennes et le FMI réussit, il ne restera plus rien de l’idée européenne. Des cendres calcinées de celle-ci émergera non pas le visage « complaisant » du chef de Potami, mais celui, odieux, de l’Aube Dorée. À qui d’autre pourrait profiter le sentiment d’une impuissance totale et enragée qui résultera inévitablement devant le spectacle des manœuvres qui ne vous laissent aucune prise sur votre propre destin ? Faire preuve de tant d’aveuglement au moment où partout en Europe des partis d’extrême droite et des formations ultranationalistes ouvertement racistes prennent le pas, c’est dire jusqu’où les dirigeants européens sont disposés à aller pour imposer le dogme néolibéral. Ou bien il ne s’agit point d’aveuglement, mais d’un choix délibéré ? Certes, il y en a quelques-uns parmi le cénacle de dirigeants qui, face à ce danger, optent pour un scénario plus soft, celui non pas de l’éviction immédiate, mais de la prolongation de six mois du programme sans restructuration de la dette, six mois pendant lesquels Syriza sera sommé d’appliquer les contre-réformes préconisées partout en Europe comme un remède miracle à la crise. Un tel scénario présente l’avantage de compromettre les chances de Podemos et d’autres formations affines. Mais il n’empêchera point la montée en force de l’Aube Dorée, qui serait en droit dans ce cas d’affirmer que les politiciens sont tous « les mêmes ». À qui d’autre pourrait profiter la conviction que les politiques sont « tous vendus », qui ne manquera pas de s’imposer alors à l’opinion ? Le dernier rebondissement, avec le durcissement maximal des créanciers qui se sont réglés sur les positions libérales à outrance de Mme Lagarde, ne fait que confirmer l’hypothèse d’une stratégie de déstabilisation. Il est à noter que cette nouvelle provocation intervient juste deux jours après que les représentants des trois institutions aient accepté comme une bonne base de discussion les positions grecques, tandis que, deux jours plus tard, le texte présenté par les créanciers tordait le cou à l’esprit initial du texte grec, qui, de son côté, consistait à faire porter le maximum de charges aux entreprises bien portantes et non pas uniquement aux plus faibles, très fragilisées par les coupes successives de revenus. En somme, les propositions du FMI adoptées par les créanciers dans leur ensemble sont si extrêmes qu’elles ne sauraient qu’être rejetées. Si par bonheur Tsipras, sous la menace de la faillite, signait un accord plus dur que celui proposé à Samaras, quelle aubaine ! Les peuples européens comprendraient une bonne fois pour toutes que celui qui sort du droit chemin paie le prix fort. Les institutions européennes se sont avérées de véritables maîtres ès manipulation et vraies fausses négociations. Un mécanisme médiatique s’est mis au service de cette stratégie. De faux bonds en retournements de veste, de déclarations qui étaient faites pour s’annuler un jour après, d’engagements pris et cyniquement et ouvertement non tenus, depuis cinq mois, ils n’avaient que fait semblant de négocier, afin de repousser la chose jusqu’au mois de juin, à la fin duquel la Grèce, sans prolongation du programme, ne touchera pas la dernière tranche d’aide. Pour que ces ajournements incessants passent auprès de l’opinion, les créanciers ont sans cesse dénoncé l’« intransigeance » irresponsable du gouvernement grec. Et ils l’ont fait au moment où ils l’obligeaient, par le tarissement des liquidités, à reculer considérablement par rapport à ses positions initiales. Tout avait bien commencé par un coup tordu : comme l’a révélé Paul Mason, journaliste au Channel 4, Varoufakis était arrivé à l’Eurogroupe du 16 février avec une des propositions de Moscovici en mains, pour découvrir que ce n’était point sur celle-ci que portait la discussion, mais sur un texte beaucoup plus dur que Dijsselbloem allait sortir pendant la réunion. En faisant circuler des contre-vérités, en traitant comme nulle et non avenue la proposition de 47 pages déposée par Syriza début juin. Ce texte ne reprenait point les positions propres du gouvernement grec, mais bel et bien celles issues de quatre mois de pourparlers inutiles. Ainsi, les institutions européennes ont réussi à repousser les vraies négociations vers une période critique où le gouvernement grec est obligé d’effectuer plusieurs remboursements. Mais les dignitaires de Bruxelles ont voulu y voir un document irrecevable, puisque non conforme à leurs diktats. Fin juin, ils croyaient réussir à coller Tsipras dos au mur et escomptaient rafler ainsi la mise. C’est à ce moment que, pour gagner encore du terrain sur l’adversaire, ils ont sorti le bazooka du bank run orchestré, comme arme de destruction massive. Mais Tsipras, tant bien que mal, continue à résister. Certes, il a fait des concessions, dont plusieurs sont inacceptables, comme les privatisations, mais il continue à ne pas accepter une capitulation totale et sans conditions. Et sur ce point, même si l’on n’est pas d’accord sur sa stratégie, il faudrait lui rendre un hommage appuyé ; tenir bon lorsqu’on est seul dans la fosse aux lions demande un certain courage, voire un courage certain. Devant tant de mauvaise foi, tant d’arrogance, tant de perfidie liées à une stratégie de déstabilisation d’un gouvernement qui dérange, j’aimerais inviter le Premier ministre grec à suspendre les paiements des créanciers jusqu’à ce que la croissance revienne en Grèce. Il serait utile de rappeler ici que, selon le rapport provisoire de l’audit de la dette grecque, celle-ci a explosé entre 1980 et 2010, non pas à cause de dépenses licencieuses, mais par l’effet conjugué de taux d’intérêt très élevés et de la course aux armements. Tous égaux devant la loi ? Mme Merkel ne cesse de demander plus d’efforts aux Grecs. On ne saurait que lui donner raison. C’est vrai qu’une hausse de 45 % de mortalité infantile, de 42 % du taux de suicides, accompagnées d’une baisse de trois ans de l’espérance de vie ne lui donnent pas entière satisfaction. De même, le taux de retraités qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (44,6 %) est sans doute scandaleusement bas. Encore un effort doit donc être fait par ce ramassis de « privilégiés », qui passent leur temps à bronzer au soleil, pour atteindre un chiffre qui témoignerait de leur volonté de se mettre enfin au travail. Ce qui voudrait dire, pour les plus vulnérables parmi eux, qu’ils se décident enfin à apporter leur contribution à la réussite des programmes d’« aide », en ayant la politesse de se laisser mourir. Si l’on ajoute à cela que le plus grand hôpital du pays, Evangélismos, n’a de quoi continuer à fonctionner que jusqu’à la fin juillet, il devient on ne peut plus clair que l’effort qui est demandé aux Grecs n’est autre qu’une accélération intensive du travail de la mort. Force est de constater que l’Europe, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, s’avère être un mécanisme redoutable de thanatopolitique, tant à l’endroit des migrants à qui elle offre une place dans les fonds marins, qu’à l’endroit des populations vulnérables, considérées comme superflues, qui sont invitées à presser le pas vers la paix éternelle. Pour ceux qui pourraient trouver que ces affirmations sont gratuites, je voudrais rappeler la réponse du commissaire aux affaires économiques et monétaires de l’époque, à une question d’eurodéputés de Syriza qui, en en septembre dernier, dénonçaient la violation systématique des droits sociaux, économiques et humains de la population grecque pendant les quatre dernières années, en s’appuyant sur un rapport relatif aux droits humains des Nations unies présenté par Cephas Lumina. L’excellent M. Jyrki Kataïnen n’a pas hésité un instant à dire que « la validité de la Charte des droits fondamentaux de l’UE est suspendue en Grèce mais aussi dans tous les pays sous programme » , dans la mesure où les memoranda n’ont pas à être soumis au droit communautaire. Une bévue d’un ultra ? Voyons ce qu’en décembre dernier, son successeur, le très socialiste M. Moscovici, avait répondu à une question d’eurodéputés de Syriza sur le non-respect du droit de travail en Grèce. Selon lui, les memoranda ne sont que des accords intergouvernementaux et en tant que tels se soustraient au droit communautaire. Bref, ce qui est affirmé sans ambages ici est le fait que le principe fondateur de la démocratie depuis Solon, à savoir l’isonomie, n’est plus valable, ni pour les Grecs, ni pour les autre pays sous la tutelle de la Troïka. En somme, ce dont il s’agit, c’est de l’instauration de véritables zones de non-droit au sein de l’Europe, qui fonctionneront comme hauts lieux d’une exploitation extensive, d’autant plus que, du droit du travail, il ne reste presque rien. Un presque rien que les créanciers trouvent encore excessif et s’efforcent de rendre équivalent à zéro. Cette création des zones économiques spécialisées, régies par la seule loi du plus fort, ne sert pas uniquement la maximisation de profits sur place, mais l’intimidation de ceux qui ailleurs en Europe se mettront à résister à l’offensive néolibérale. Si jamais vous vous mettez en tête que c’est à vous de changer quoi que ce soit, voilà quel sort vous attend. Il est largement temps de se poser la question : quel est le régime où les droits fondamentaux d’un texte fondateur de l’UE sont valables – même si ce n’est qu’en théorie – pour les uns, et non pas pour les autres, en fonction de leur pays de résidence et de leur appartenance ethnique ? Je laisse au lecteur le soin d’en tirer les conclusions qui s’imposent. De nos responsabilités De tout ce qui précède, on peut conclure que l’Europe de M.M. Juncker, Schulz, Moscovici et Dijsselbloem n’est qu’une structure de pouvoir techno-financier dont la seule raison d’être est le sauvetage à tout prix des banques, quitte à en sacrifier quelques-unes de la périphérie pourvu que le résultat politique soit là. Car cette technostructure européenne, dotée d’un mécanisme qui peut semer la terreur sur les marchés, et pourvue d’un dispositif thanatopolitique, a pour but de « neutraliser la démocratie », lorsque celle-ci comporte un risque de rupture. Et tout moyen est bon, même la faillite du système bancaire grec, si c’est pour arriver à ses fins, c’est-à-dire faire tomber un gouvernement élu, non point révolutionnaire, mais qui se bat tant bien que mal pour défendre les droits du peuple dont il est le représentant. Devant cette attaque sans précédent de la notion d’isonomie, devant cette mise à mort de la démocratie dans le pays même qui l’a vue naître, pourrions-nous rester muets ? Plusieurs d’entre vous ont déjà entrepris des initiatives, des textes, des actions de solidarité avec les Grecs, ce dont je les remercie de tout cœur. Mais, aujourd’hui, un seuil a été franchi. Il ne s’agit plus ni du sort des Grecs ni de celui de l’Europe. Ce qui est en danger est cette infime marge de démocratie que nos dirigeants daignent bien nous laisser encore. Un coup d’État est en train d’avoir lieu sous nos yeux, et il n’est pas possible de se taire. Faisons entendre nos voix partout dans le monde. Il y va de notre responsabilité. Athènes, le 25 juin 2015 Annexe Du paquet Juncker pour la Grèce, du respect de règles européennes, et d’autres histoires à dormir débout Les dirigeants européens rivalisent à qui mieux mieux en double langage et contre-vérités ; le prétendu « ami » des Grecs au sein des institutions européennes qui faisait jusqu’à récemment étalage d’amabilités à l’endroit de Tsipras, M. Juncker pour ne pas le nommer, veut nous faire croire qu’il offre à la Grèce un généreux paquet de 35 milliards, étalé sur cinq ans et destiné aux investissements. Certains se sont empressés de le nommer « paquet Juncker ». Mais des journalistes qui honorent leur profession sont allés voir de plus près quel est ce paquet que le président de la Commission offrirait en cadeau à la Grèce. Or, il ne s’agit de rien d’autre que des fonds structurels faisant partie d’un « repackaging » de fonds non utilisés. La Grèce, en tant que membre à part entière de l’UE, y a droit au même titre que les autres pays membres, indépendamment de toute conditionnalité et certainement pas en fonction de l’issue des négociations. Cependant, M. Juncker ne se contente pas de présenter comme un « plan pour la Grèce » ces fonds, que l’UE doit à la Grèce par la redistribution proportionnelle parmi les pays membres de fonds qui sont restés dans les tiroirs, mais, en pleine contradiction avec ses prérogatives, il met une conditionnalité politique à son versement. Bref un chantage on ne peut plus cynique, où la Commission se croit en droit de retenir une somme due à un pays en état de nécessité et fait dépendre son versement de l’issue de discussions. « Il est assez étonnant de penser que la Grèce, membre jusqu’à nouvel ordre à part entière de l’Union européenne, serait « moins bien servie » dans le cadre de la répartition des fonds européens si elle ne parvenait pas à s’entendre avec les créanciers. La Commission a donc commencé à mettre en place cette « zone euro à deux vitesses » qu’Alexis Tsipras évoquait ? » , écrit Romaric Godin. Mais il y a plus. Selon des informations provenant des étudiants italiens, la Commission aurait suspendu pour des raisons de procédure le programme Erasmus pour la Grèce ! Si cette exclusion, contraire non seulement aux règlements mais à la notion même de l’isonomie, s’avère fondée, elle serait la preuve supplémentaire que ceux qui s’échinent à exiger de la Grèce le respect des règlements sont disposés à les violer sans hésitation, lorsqu’il s’agit d’exercer un chantage politico-économique à un gouvernement réfractaire. En d’autres termes, la Commission traite d’ores et déjà la Grèce comme un non-membre de l’UE, en suspendant les aides auxquelles elle a droit, jusqu’à ce qu’à ce que la Grèce cède sur tous les fronts. Comme quoi il n’y pas à s’étonner que M. Juncker ait été Premier ministre du Luxembourg pendant la glorieuse période qui a transformé celui-ci en un paradis fiscal. Il serait intéressant de savoir à combien de manque à gagner pour les autres pays européens s’est traduite cette politique. Combien de manque à gagner pour la Grèce, qui aujourd’hui manque des fonds suffisants pour couvrir les besoins les plus élémentaires d’un système de santé en ruines ? Selon Eva Joly, il se peut que le montant s’élève à plusieurs milliards. M. Juncker ne manque pas de dénoncer à qui veut l’entendre le mépris des règles européennes dont ferait preuve Tsipras. Le président de la Commission, si attaché au respect des règles, saurait-il nous dire quelle règle européenne permet à l’Allemagne de dépasser pendant cinq années consécutives le 6 % réglementaire d’excédents commerciaux, sans être le moindre du monde inquiétée par aucune instance européenne ? Si j’y fais mention, c’est parce que, comme le dit Ambrose Evans-Pritchard dans le Daily Telegraph, un excédent de l’ordre de 7,9 % comme celui qu’affiche actuellement l’Allemagne, a comme effet moins de croissance et plus de chômage pour les autres pays européens. Bref, l’Allemagne n’exporte pas que ses produits, mais a trouvé moyen d’exporter du chômage à ses partenaires européens, sans qu’aucun d’entre eux ne trouve à y redire. Enfin, last but not least, jusqu’à quand les économistes de la BCE continueront-ils à cacher sous le tapis l’état pas franchement rassurant de la Deutsche Bank ? La situation délicate de ce géant aux pieds d’argile, embourbé dans une série de scandales et soupçonné de blanchiment d’argent, représente un danger considérable non seulement pour l’Europe mais pour l’économie mondiale. La Deutsche Bank vient d’écoper d’une amende de 2 milliards pour falsification du Libor, et est actuellement « aux prises avec quelque 6 000 litiges » juridiques ! À la mi-mars, ses filiales américaines ont été les seules, avec celles de Stantander, à ne pas passer les Stress Tests de la Fed. Mais le plus inquiétant est que le géant allemand, poursuivi outre-Atlantique pour évasion fiscale, détiendrait dans son portefeuille une bombe de plusieurs gigatonnes. Rien de moins que quelques trillions de produits à très haut risque, voire toxiques. Sur leur montant exact, les chiffres les plus fous circulent. Il y en a qui parlent de 3 à 4 trillions, d’autres de quelques dizaines. Peut-être que le très pointilleux M. Draghi daignerait nous informer de ce qu’il en est au juste. Car lorsque cette bulle-là éclatera, le krach qui suivra, fera paraître celui de 1929 comme une partie de plaisir. C’est bien commode de présenter la Grèce, dont la dette ne représente même pas 2 % du PIB de la zone euro, comme le danger qui menacerait l’économie européenne, mais en tant que citoyens européens, nous avons tout de même le droit d’en savoir un peu plus long sur les pratiques plus que douteuses et surtout sur l’état de santé de la DB. Certes, le niveau de la TVA sur les pâtes à Athènes est un sujet d’importance cruciale, qui suscite à juste titre un intérêt mondial. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait s’agir là d’une manœuvre de diversion bien commode, destinée à détourner l’attention de ce qui pose vraiment problème. Texte proposé par Vicky Skoumbi, invitée des atterrés, rédactrice en chef de la revue grecque de philosophie “aletheia” , 29/06/2015 |
| | Posté le 01-07-2015 à 00:07:13
| A noter l'article de BHL dans le Point : "Bernard-Henri Lévy - Tchao, Tsipras" |
| | Posté le 01-07-2015 à 00:23:04
| Le FMI out La Grèce ne rembourse pas le FMI de 1,6 milliards. Ceci ne clôt pas le sujet mais indique à quel point la crise grecque est un révélateur des contradictions à l'échelle mondiale. C'est un lien entre l'Europe et les USA qui vient d'être brisé. Le site européiste et opposé à l'hégémonisme US, GEAB signalait cette éventualité et désignait le FMI comme "une épine dans le pied européen" dans un récent article Otan, FMI, tensions, divisions, Grexit… Horizon 2020 : le retour des guerres européennes ? Naturellement ce site ne prend pas en compte les rapports de domination impérialistes en Europe même.
Edité le 01-07-2015 à 15:44:20 par Xuan |
| | Posté le 01-07-2015 à 15:30:05
| petite histoire du défaut de paiement en Europe sur Capital, ci-dessous. L'article ne dit pas qu'un accord signé en 1953 avait permis à la RFA d'annuler plus de 60% de sa dette contractée avant et après-guerre. La Grèce était alors un des 21 créanciers de la RFA (sur Le Figaro) et en 1990 (sur Nouvel Obs). En PDF l'accord sur les dettes extérieures allemandes du 21 février 1953
_________________ Espagne, France, Allemagne... les champions européens du défaut de paiement Les faillites d’Etat sont bien plus courantes qu’on ne le pense. En quelques siècles, presque tous les pays européens ont fait défaut sur leur dette, y compris la France. La Grèce détient tout de même le record du temps passé en faillite. Les Etats ne peuvent faire faillite ? Si l’on remonte l’histoire, les défauts de paiement sont en fait loin d’être rares. Presque toutes les nations du monde ont déjà fait faillite, et à de multiples reprises, en raison des nombreuses guerres et crises économiques. Dans leur ouvrage « Cette fois, c'est différent : Huit siècles de folie financière » paru en 2010, les économistes Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff estimaient déjà que les défauts en série étaient « la norme » et le paiement des échéances prévues une « exception ». Le défaut de paiement n’est donc pas nouveau pour les Etats, en particulier européens. C’est même l’Espagne qui détient le record mondial du nombre de défauts : le pays n’a pas remboursé sa dette à 14 reprises entre le 16ème et le 19ème siècle. Sur la même période, la France a fait faillite près de 10 fois, et le dernier incident remonte à 1812, selon les chiffres amassés par les deux économistes américains. A l'époque, pour effacer l’ardoise, les rois français avaient simplement « pris l’habitude de mettre à mort les créanciers », relatent Reinhart et Rogoff. Avec 7 défauts au compteur (en incluant le dernier au FMI), la Grèce est un autre très mauvais élève. Surtout, le pays est celui qui a passé le plus de temps en situation de défaut (ou de rééchelonnement de dette), durant la moitié de son existence depuis son indépendance en 1830. Autre pays du sud de l’Europe en difficulté, le Portugal a également connu 7 défauts, le premier datant de 1560. Ironie de l’histoire, l’Allemagne est loin d'être en reste, avec 8 faillites, dont 4 entre 1807 et 1814 et la dernière en 1939. Sans oublier que, quand elles étaient remboursées, les dettes étaient acquittées avec une monnaie fortement dévaluée. En effet, les souverains n’hésitaient pas à rogner les pièces d'or et plus tard à utiliser la fameuse planche à billets pour imprimer autant d’argent que nécessaire, faisant grimper l’inflation à des niveaux délirants pour la population. Si de nouvelles faillites ont été évitées ces dernières années, notamment « grâce à l'intervention du Fonds monétaire international et la Banque mondiale», d’après Reinhart et Rogoff - lui même ancien directeur des études du FMI - les défauts n’ont pas disparu. Sur les 35 dernières années, on a ainsi constaté 70 défauts, soit 2 défauts par an en moyenne , notamment de la part de pays africains et d’Amérique du Sud. La petite île de Porto Rico vient d’ailleurs d’annoncer qu’elle ne pourra pas payer la prochaine échéance de sa dette
Edité le 01-07-2015 à 15:33:40 par Xuan |
| | Posté le 02-07-2015 à 23:28:29
| L'intégralité des propositions grecques à la commission européenne.
Edité le 02-07-2015 à 23:28:41 par Xuan |
| | Posté le 02-07-2015 à 23:52:59
| Sur Mondialisation : Syriza, le pillage et l’effondrement : Quand la « gauche dure » épouse les politiques de la droite dure Par Prof. James Petras Mondialisation.ca, 24 juin 2015 La Grèce a fait les manchettes de la presse financière internationale durant les cinq derniers mois, alors qu’un parti de gauche nouvellement élu, « Syriza », s’oppose ostensiblement aux soi-disant « mesures d’austérité » en confrontant la troïka (le Fonds monétaire international, la Commission européenne et la Banque centrale européenne). Dès le début, les dirigeants de Syriza, mené par Alexis Tsipras, ont adopté plusieurs positions stratégiques aux conséquences fatales relativement à la mise en œuvre de leurs promesses électorales d’élever le niveau de vie, de mettre fin à la vassalité envers la « troïka » et de se doter d’une politique étrangère indépendante. Nous allons procéder en décrivant les échecs systémiques initiaux de Syriza et les concessions ultérieures érodant davantage le niveau de vie grec, tout en accentuant le rôle de la Grèce comme collaborateur actif de l’impérialisme étasunien et israélien. Gagner les élections et céder le pouvoir La gauche européenne et nord-américaine a célébré la victoire électorale de Syriza comme une rupture avec les programmes d’austérité néolibérale et le lancement d’une alternative radicale, laquelle mettrait en place des initiatives populaires en faveur de changements sociaux fondamentaux. Ces initiatives comprendraient des mesures pour créer des emplois, restaurer les pensions, annuler les privatisations et réorganiser les priorités du gouvernement en favorisant le paiement des salariés avant le remboursement des banques étrangères. La « preuve » de l’existence du programme de réforme radicale se trouvait dans le « Manifeste de Thessalonique », lequel, promettait Syriza, serait le programme guidant ses nouveaux élus. Toutefois, avant d’avoir été élu et immédiatement après, les dirigeants de Syriza ont pris trois décisions fondamentales empêchant toute modification profonde. En effet, ces décisions ont établi un parcours réactionnaire. En premier lieu, Syriza a accepté la dette extérieure de plus de 350 milliards de dollars comme légitime, bien qu’elle ait été approuvée par les kleptocrates du gouvernement précédent, des banques corrompues et des intérêts commerciaux, immobiliers et financiers. Pratiquement aucune partie de cette dette n’a été utilisée pour financer des activités productives ou des services cruciaux qui renforceraient l’économie et la future capacité de la Grèce à rembourser les prêts. Des centaines de milliards d’euros ont été planqués dans des comptes bancaires et des biens immobiliers à l’étranger ou investis dans des actions et des obligations à l’étranger. Après avoir d’abord affirmé la « légitimité » de la dette illicite, Syriza a ensuite déclaré sa « volonté » de payer cette dette. La « troïka » a immédiatement compris que le nouveau gouvernement Syriza serait un otage volontaire se soumettant à plus de coercition, de chantage et de paiements de la dette. Deuxièmement, en lien avec ce qui précède, Syriza a déclaré sa détermination à demeurer au sein de l’Union européenne et de la zone euro, renonçant ainsi à sa souveraineté et à sa capacité d’élaborer une politique indépendante. Le parti a exprimé sa volonté de se soumettre aux exigences de la troïka. Une fois sous l’emprise de celle-ci, la seule politique de Syriza consisterait à « négocier », « renégocier » et faire de nouvelles concessions aux banques étrangères de l’UE dans un processus totalement unilatéral. La soumission rapide de Syriza à la troïka était la deuxième trahison stratégique de son programme électoral, mais pas la dernière. Une fois que Syriza eut démontré à la troïka sa volonté de trahir son programme populaire, cette dernière s’est montrée plus exigeante et plus intransigeante. Bruxelles a considéré la rhétorique gauchiste de Syriza et ses gestes théâtraux radicaux comme de la poudre aux yeux de l’électorat grec. Les banquiers européens savaient que lorsqu’il serait temps de négocier de nouveaux accords de prêt, les dirigeants de Syriza capituleraient. Pendant ce temps, la gauche euro-étasunienne a complètement avalé la rhétorique radicale de Syriza sans regarder ses pratiques. Troisièmement, dès son entrée en fonction, Syriza a négocié une coalition avec les Grecs indépendants, un parti d’extrême-droite, pro-OTAN, xénophobe et anti-immigration, garantissant que la Grèce continuerait à soutenir les politiques militaires de l’OTAN au Moyen-Orient, la campagne brutale de l’Ukraine et Israël contre la Palestine. Quatrièmement, la majeure partie du Cabinet nommée par le premier ministre Tsipras n’avait aucune expérience dans la lutte des classes. Pire encore, la plupart étaient des universitaires et d’anciens conseillers du PASOK, sans aucune capacité ou volonté de rompre avec les diktats de la troïka. Leur « pratique » académique était constituée en grande partie de « combats » théoriques mal adaptés à de réelles confrontations avec des puissances impériales agressives. De l’égratignure à la gangrène En capitulant devant l’UE dès le début, en acceptant, entre autres, de payer la dette illégitime, en s’alliant à l’extrême droite et en se soumettant aux diktats de la troïka, la table était mise pour que SYRIZA trahisse toutes ses promesses et alourdisse le fardeau économique de ses partisans. Les pires trahisons comprennent : (1) ne pas avoir rétabli le paiement des pensions (2) ne pas avoir réinstauré le salaire minimum; (3) ne pas avoir annulé les privatisations; (4) ne pas avoir mis fin aux programmes d’austérité; et (5) ne pas avoir augmenté les fonds pour l’éducation, la santé, le logement et le développement local. La troïka et ses publicistes de la presse financière exigent que Syriza fasse davantage de compression dans le régime de retraite grec, appauvrissant ainsi plus de 1,5 million de travailleurs retraités. Contrairement aux « exemples » bidons des médias sur les pensions généreuses dont jouissent moins de 5 % des retraités, les Grecs ont subi les plus importantes réductions de fonds de retraite en Europe au cours du dernier siècle. La troïka a réduit les pensions grecques huit fois au cours des quatre dernières années seulement. La grande majorité des pensions ont été réduites de près de 50 % depuis 2010. La pension moyenne est de 700 euros par mois, mais 45% des retraités grecs reçoivent moins de 665 euros par mois, un revenu se situant sous le seuil de pauvreté. Toutefois, la troïka exige des réductions encore plus importantes. Celles-ci comprennent la fin des subventions budgétaires pour les retraités vivant dans l’extrême pauvreté, une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans, l’abolition des dispositions des plans de retraite liées aux travaux dangereux et favorisant les mères au travail. Les mesures régressives antérieures, imposées par la Troïka et mises en œuvre par le régime de coalition d’extrême droite précédent, ont sérieusement épuisé la caisse de retraite grecque. En 2012, le programme de « restructuration de la dette » de la troïka a mené à la perte de 25 milliards d’euros en réserves détenues par le gouvernement grec dans des obligations gouvernementales. Les politiques d’austérité de la troïka ont veillé à ce que les réserves de la caisse de retraite ne soient pas renouvelées. Les contributions ont chuté lorsque le chômage a grimpé à près de 30 % (Financial Times, 05-06-15, p4). Malgré l’assaut frontal de la troïka sur le régime de retraite grec, l’« équipe économique » de Syriza a exprimé sa volonté d’augmenter l’âge de la retraite, de réduire les pensions de 5 % et de négocier pour trahir à nouveau les retraités qui font face à la misère. Syriza a non seulement manqué à sa promesse de campagne consistant à annuler les politiques régressives précédentes, mais s’est aussi engagé dans ses propres traîtrises « pragmatiques » avec la troïka. Pire encore, Syriza a intensifié les politiques de ses prédécesseurs réactionnaires. Syriza (1) a promis de geler les privatisations, mais le parti s’engage maintenant à les accroître de 3,2 milliards d’euros et de privatiser d’autres secteurs publics; (2) a accepté de transférer des ressources publiques limitées à l’armée, dont un investissement de 500 millions d’euros pour mettre à jour l’Armée de l’Air grecque; (3) a pillé la caisse nationale de retraite et les trésoreries municipales pour plus d’un milliard d’euros afin de payer la dette à la troïka; (4) a réduit les investissements publics pour la création d’emplois dans des projets d’infrastructure afin de respecter les délais de la troïka; (5) a accepté un excédent budgétaire de 0,6 % au moment où la Grèce a un déficit de 0,7 % cette année, ce qui signifie davantage de réductions plus tard cette année; (6) a promis de réduire la TVA sur les éléments essentiels comme la nourriture, mais accepte aujourd’hui un taux de taxation de 23 %. La politique étrangère de Syriza imite celle de ses prédécesseurs. Le ministre de la Défense de Syriza, Panos Kammenos, issu de l’extrême droite, était un fervent partisan des sanctions étasuniennes et européennes contre la Russie. Malgré la vague habituelle de fausse « dissidence » face aux politiques de l’OTAN, Syriza a totalement capitulé par la suite, afin de maintenir une bonne réputation au sein de l’OTAN. Le régime de Syriza a permis à tous les kleptocrates et fraudeurs fiscaux bien connus de conserver leur richesse illicite et d’augmenter leurs avoirs à l’étranger grâce au transfert massif de leurs «économies » à l’extérieur du pays. À la fin mai 2015, le Premier ministre et le ministre des Finances, Tsipras Varofakis, ont vidé le trésor public pour effectuer des paiements sur la dette, augmentant ainsi les perspectives que les retraités et les travailleurs du secteur public ne reçoivent pas leurs prestations. Après avoir vidé le Trésor grec, Syriza va maintenant imposer la « solution de la troïka » à la masse grecque appauvrie : ou vous acceptez un nouveau plan d’« austérité », réduisant les pensions, augmentant l’âge de la retraite, éliminant les lois du travail protégeant la sécurité d’emploi et les droits de négociation des travailleurs ou les caisses de l’État seront vides, vous n’aurez pas de pensions, le chômage augmentera et la crise économique s’aggravera. Syriza a délibérément vidé le trésor public, pillé les fonds de pension et les fonds municipaux pour faire du chantage à la population et la pousser à accepter comme un « fait accompli » les politiques régressives de banquiers intransigeants de l’UE, les soi-disant « programmes d’austérité ». Dès le tout début, Syriza s’est plié aux diktats de la troïka, même lorsqu’il simulait leur « résistance de principe ». Ils ont d’abord menti à l’opinion publique grecque, qualifiant la troïka de « partenaires internationaux ». Ensuite, ils ont menti à nouveau en qualifiant le mémorandum de la troïka pour une plus grande austérité de « document de négociation ». Les tromperies de Syriza étaient destinées à dissimuler le fait qu’il maintenait le « cadre » très impopulaire imposé par le précédent régime discrédité de la droite dure. Alors qu’il pillait les ressources du pays pour payer les banquiers, Syriza s’est davantage soumis aux puissances étrangères. Son ministre de la Défense a offert de nouvelles bases militaires pour l’OTAN, dont une base aérienne-maritime sur l’île grecque de Karpathos. Le parti a accru l’appui politique et militaire de la Grèce à l’intervention militaire des États-Unis et de l’UE au Moyen-Orient, ainsi que son soutien aux « terroriste modérés », invoquant le prétexte ridicule de « protéger les chrétiens ». Syriza, s’attirant les bonne grâces des sionistes européens et étasuniens, a renforcé ses liens avec Israël, évoquant une « alliance stratégique » avec l’État terroriste pratiquant l’apartheid. Dès les premiers jours de son mandat, Kammenos, le ministre de la Défense de la droite dure, a proposé la création d’un « espace de défense commun » incluant Chypre et Israël, appuyant ainsi le blocus aérien et maritime de Gaza par l’État hébreu. Conclusion La décision politique de Syriza d’« intégrer » à tout prix l’UE et la zone euro, signale que la Grèce continuera d’être un État vassal, trahissant son programme et adoptant des politiques profondément réactionnaires, tout en claironnant sa fausse rhétorique gauchiste et en feignant de « résister » à la troïka. Bien que Syriza ait pillé la caisse de retraite nationale et les trésoreries locales, de nombreux gauchistes égarés en Europe et aux États-Unis continuent d’accepter et de rationaliser les décisions du parti qu’ils choisissent de qualifier de « compromis réalistes et pragmatiques ». Syriza aurait pu confisquer et utiliser 32 milliards de dollars d’actifs immobiliers détenus par les Forces armées grecques afin de mettre en œuvre un plan d’investissement et de développement différent, soit louer ces propriétés à des ports maritimes commerciaux, des aéroports et des installations touristiques. Syriza a enfoncé la Grèce encore plus profondément dans la hiérarchie dominée par la finance allemande en abandonnant son pouvoir souverain d’imposer un moratoire sur la dette, de quitter la zone euro, gérer les ressources financières, rétablir une monnaie nationale, d’imposer des contrôles de capitaux, de confisquer des milliards d’euros dans les comptes illicites à l’étranger, mobiliser des fonds locaux pour financer la reprise économique et réactiver le secteur public et privé. À plusieurs reprises, le faux « secteur gauche » au sein de Syriza a formulé d’impuissantes « objections », pendant que la mascarade Tsipras -Varofakis procédait à la capitulation ultime. En fin de compte, Syriza a aggravé la pauvreté et le chômage, augmenté le contrôle étranger sur l’économie, érodé davantage le secteur public, facilité le licenciement des travailleurs et réduit les indemnités de départ, tout en augmentant le rôle de l’armée grecque en resserrant ses liens avec l’OTAN et Israël. Autre fait tout aussi important, Syriza a totalement vidé la phraséologie gauchiste de toute signification cognitive : pour ses membres, la souveraineté nationale se traduit par la vassalité aux puissances étrangères, et l’anti-austérité consiste à capituler de façon pragmatique devant une nouvelle forme d’austérité. Lorsque l’accord Tsipras-troïka sera finalement signé et que l’opinion publique grecque prendra conscience des ravages que fera l’austérité dans les prochaines décennies, nous espérons que les trahisons susciteront une répulsion massive. Peut-être qu Syriza se divisera et que la « gauche » abandonnera enfin ses postes ministériels tranquilles pour aller rejoindre les millions de mécontents afin de former un autre parti. James Petras Article original en anglais: Syriza: Plunder, Pillage and Prostration: How the ‘Hard Left’ Embraces the Policies of the Hard Right, publié le 15 juin 2015. Traduction: Julie Lévesque pour Mondialisation.ca
___________ Sur le même thème mais du point de vue des actionnaires, l'éditorial de Vittori dans les Echos : Encore une minute monsieur le bourreau
Edité le 02-07-2015 à 23:59:50 par Xuan |
| | Posté le 04-07-2015 à 13:32:32
| La marche forcé vers l'euro puis plus tard sa réalisation n'en finissent pas d'aggraver le climat social. Les mécanismes qu'il engendre représentent une véritable torture pour les couches populaires pourtant l'austérité qu'il leur impose n'est pas seule conséquence de sa mise en place, s'ajoute à elle un véritable pourrissement des institutions démocratiques, l'union européenne se saisissant de la fenêtre qui lui était ouverte, pour réduire autant que possible le cercle du discutable. Ainsi devient ennemie celui qui demande à rediscuter ce qui a été décidé indiscutable. C'est par exemple le cas de Junker le président de la commission qui ne s’embarrassant pas de clauses de style, déclare sur de son fait et de sa fonction qu' « il n'y a pas de choix démocratique contre le traité européen ». Allez circuler il n'y a rien a dire. Pourtant nous le voyons bien ce référendum fait ressortir le spectre du traité constitutionnel de 2005 car comme l'écrit Lordon dans le texte ci-dessous « c'est tout un lourd passé qui se retrouve relié dans le mot référendum, le sale petit secret de toute une construction institutionnelle qui ne se sent pas d'autre devoir vis a vis de la démocratie que celui du simple oblat verbal de la célébration de mot et en réalité n'a pas d'autre projet la concernant que d'extinction méthodique » La guerre idéologique est donc déclaré. Derrière la question de la dette se trouve en fait celle de la souveraineté des pays membre de la Communauté européenne, de leur liberté de parole et d'action face aux décision de la troïka. La Grèce n'est pas seule en cause et la leçon vaudra pour les autres. Derrière arrive L'Espagne et le Portugal. Il faut faire entendre a leur peuple que rien ne doit jamais bouger qu'il ne peuvent conduire au pouvoir des aventurier qui s'en prendraient aux sacro-sainte loi de l'économie libre et de sa concurrence non faussée. Derrière tout cela se sont aussi les intérêts des banques allemandes et françaises qui sont touchés, dont nos gouvernants sont les fondés de pouvoir comme la montré récemment la crise des subprimes et les milliards qu'il fallu leur accorder à fond perdu., C'est donc celui de nos propres capitalistes et non pas ceux d'une entité économique vaguement supra national cachée derrière des acronymes opaques. D'ailleurs le responsable de la sociale démocratie allemande martin Schulz président de surcroît du groupe siégeant au parlement européen n'y va pas par quatre chemins ; il annonce sur de son fait et sans s’embarrasser de savoir s'il s'ingère dans les affaires intérieurs d'un pays souverain « de nouvelles élections seraient impératives si le peuple grec vote pour le programme de réforme et donc en faveur du maintient dans la zone euro et que Tsipras de façon logique démissionne » loin de se rappeler de l'époque ou son pays resté débiteur de l'argent emprunté de force par les nazis se voyait bénéficier d'une annulation de dette, il enfonce le clou en prophétisant une nouvelle chance pour la Grèce qui serait alors débarrassé de Syrisa. Ainsi tout est dit de la passion anti démocratique européenne qui découvre une haine égale a celle qu'engendrait jadis les haines religieuses, tout est dit à ceux qui refuseraient l'allégeance au nouveau dieu. Comme le dévoile Todd devant un aréopage de plumitifs ébahits puis très vite scandalisés dans son « qui est Charlie? », l'euro est devenu le nouveau veau d'or et ses adorateurs en ont fait la source d'une haine porté par des institutions politiques qui se nomment commission de Bruxelles, BCE euro groupe etc. Enfin la CES elle aussi se met dans la partie. Elle soutient dans un communiqué officiel paru le 1 juillet son syndicat grec qui demande l'annulation du référendum tout en affirmant que l'orientation européenne de son pays n'était pas négociable et en apportant son soutient à la monnaie unique et à une Europe fédérale Pour autant tout n'est pas si simple. Syrisa certes est dans le collimateur, mais Syrisa représente en même temps une perspective qui recherche un compromis impossible pour sauvegarder une chimère à laquelle le PGE s'accroche toujours celle d'une Europe sociale qu'une volonté politique pourrait un jour établir. Or il n'est pas de réorientation possible de cette construction politique. Elle n'a pas été prévue pour cela et l'actuel bras de fer qu'elle engage aujourd'hui en est la démonstration. C'est la raison pour laquelle le KKE à choisit un positionnement différent qu'il expose et explicite dans un communiqué que je publie ci dessous. Pour lui la chose est claire. La coalition au pouvoir veut avec cette initiative faire approuver ce qui résulte de la faillite de ses engagements, c'est a dire un mémorandum ou les concessions faites à la Troïka conduiraient à des sacrifices supplémentaires pour les catégories populaires. Pour le KKE le référendum conduirait dans tous les cas à poursuivre les mesures anti-populaires contre lesquelles les grecs avaient voté puisqu'en refusant le plan de l'euro groupe il donnerait leur accord pour celui dont était porteur la délégation gouvernementale.Pour le KKE il faut refuser cette fausse alternative qui conduit de Charybe en Cylla celui qui s'y prête.Il appelle par contre le peuple à exprimer sa volonté de sortir de l'UE, de demander l'annulation de la dette, d'exiger le pouvoir aux travailleurs et la socialisation des grands monopoles. Ces positions qui découlent d'une stratégie claire ont le mérite de replacer le débat politique dans un cadre qui est celui de la bataille de classe à laquelle les oligarchies capitalistes convoquent les peuples. Elle procède aussi d'une cohérence qui vise à se donner les moyens d'une autre politique. Celle ci nécessite de s'attaquer a la propriété capitaliste et a s'émanciper des institutions politiques qui lui permettent de se reproduire et d'asservir les peuples. Aussi est-il étonnant pour ne pas dire choquant de lire ici et là les jugements à l'emporte pièce et les formules lapidaires employés par certains qui se disent camarades mais se posent en experts, sûr de leur concepts, sans s’être frotté au contradictions du terrains ni aux réalité du pays. Cependant je terminerai en leur répondant par la reprise de la conclusion que donne Lordon à son texte que je fais mienne a mon tour : « En réalité l’événement offre peut être la meilleurs occasion de découvrir et pour certain de redécouvrir tout court, que l'internationalisme réel consiste moins dans le dépassement imaginaire des nations que dans la solidarité internationales des luttes nationales. Et dans leur induction mutuelles. Les grecs sont sur le point de défier l'ordre néolibéral en son institution principale : la monnaie unique européenne. Pour nous qui souffrons des pouvoirs entièrement vendus a cet ordre, être à la hauteur de l'éclaireur grec ne réclame pas moins que de nous retourner contre nos gouvernements » D'une certaine manière c'est ce a quoi nous engage le texte de rouge midi qui lance un appel pour une nouvelle consultation de notre peuple sur la poursuite du processus de l'intégration européenne et le maintient dans l'euro, en développant cette exigence par des luttes sociales et politiques. Gilbert Remond |
| | Posté le 04-07-2015 à 13:36:15
| Article transmis par G. Remond Grèce : Le référendum du 5 Juillet et la position du KKE Comme c’est bien connu, le gouvernement de la « gauche » et, en substance, le parti social-démocrate SYRIZA et de la "de droite" nationaliste du parti ANEL, dans une tentative pour gérer la faillite complète de ses engagements pré-électoraux, a annoncé un référendum pour le 5 Juillet 2015, avec la seule question de savoir si les citoyens sont d’accord ou pas avec le projet d’accord, qui avait été présentée par l’UE, le FMI et la BCE et concerne la poursuite des mesures anti-populaires comme moyen de sortir de la crise capitaliste, la Grèce restant dans la zone euro. Les officiels du gouvernement de coalition appellent les citoyens à dire « non » et présentent clairement ce « non » au référendum sera interprété par le gouvernement grec comme l’approbation de son propre projet d’accord avec l’UE, le FMI, la BCE, qui, dans ses 47 + 8 pages, contient également des mesures anti-populaires sévères, dans le but d’accroître la rentabilité du capital, la « croissance » capitaliste et le pays restant dans la zone euro. Comme le gouvernement SYRIZA-ANEL l’admet, continuant de prôner l’UE, « notre maison commune européenne », la « réussite européenne ». Leur proposition est à 90% identique à la proposition de l’UE, du FMI, de la BCE et a très peu relation avec ce que SYRIZA avait promis avant les élections. Les fascistes d’Aube dorée, avec les partis de la coalition gouvernementale (SYRIZA-ANEL), ont pris position en faveur du « non » et ont également soutenu ouvertement le retour à une monnaie nationale. De l’autre côté, l’opposition de droite ND, le PASOK social-démocrate qui a gouverné jusqu’en Janvier 2015, ensembla avec Potami (un parti du centre, par essence, un parti réactionnaire) ont pris position en faveur du « oui » aux mesures barbares de la Troïka, dont ils affirment qu’il serait interprété comme un consentement à « rester dans l’UE à tout prix ». En réalité, les deux réponses mènent à un oui à l’Union Européenne et la barbarie capitaliste. Lors de la session du parlement du 27/6, la majorité gouvernementale de SYRIZA-ANEL a rejeté la proposition du KKE que les questions suivantes soient placés avant le jugement du peuple grec au référendum : NON AUX PROPOSITIONS D’ACCORD DE L’UE-BCE-FMI et du GOVERNMENT GREC DÉSENGAGEMENT DE L’U.E. ABOLITION DES PROTOCOLES ET DE TOUTES LES LOIS D’APPLICATION Avec cette position, le gouvernement a démontré qu’il veut faire chanter les gens pour approuver sa proposition à la troïka, proposition qui est l’autre face de la même pièce de monnaie. Cela revient à dire : il est demandé au peuple grec de consentir à ces plans anti-populaires et de leur imposer ses nouveaux choix anti-populaires, soit via un accord prétendument "amélioré" avec les organisations impérialistes, ou via une sortie de l’euro et un retour à une monnaie nationale, ce que les gens seront appelés à payer de nouveau. Dans ces conditions, le KKE appelle le peuple à utiliser le référendum comme une occasion de renforcer son opposition à l’UE, afin de renforcer la lutte pour la seule sortie réaliste de la barbarie capitaliste d’aujourd’hui. Le contenu de cette sortie est : RUPTURE-DESENGAGEMENT DE L’UE, ANNULATION UNILATERALE DE LA DETTE, SOCIALISATION DES MONOPOLES, POUVOIR DES TRAVAILLEURS. Les gens, par leur activité et leur choix lors du référendum, doivent répondre à la déception de la fausse question posée par le gouvernement et rejeter la proposition de l’UE-FMI-BCE tout comme la proposition du gouvernement SYRIZA-ANEL. Les deux contiennent des mesures anti-populaires barbares, qui seront ajoutées aux memorandums, et aux lois d’’application des gouvernements ND-PASOK précédents. Tous deux servent les intérêts du capital et les profits capitalistes. Le KKE souligne que les gens ne doivent pas choisir entre Charybde et Scylla, mais doivent exprimer, par tous les moyens disponibles et dans tous les sens, leur opposition à l’UE et ses memorandums dans le référendum. Ils doivent "annuler" ce dilemme en choisissant la proposition du KKE comme leur vote dans l’urne. NON À LA PROPOSITION DE LA UE-FMI-BCE NON À LA PROPOSITION DU GOUVERNEMENT DÉSENGAGEMENT DE L’UE, POUVOIR AU PEUPLE |
| | Posté le 04-07-2015 à 13:38:57
| Article transmis par G. Remond Et nous ? Quand est-ce qu’on nous consulte sur l’Euro et l’Union Européenne ? vendredi 3 juillet 2015 Une déclaration de Rouge Vif Ile de France à lire et à diffuser Depuis son élection, le gouvernement SYRIZA/ANEL d’A.Tsipras n’a eu de cesse d’affirmer vouloir rester dans les contraintes de l’Union Européenne. Il a cherché coûte que coûte à satisfaire les exigences de la Troïka (FMI, BCE, Commission Européenne), prolongeant ainsi les politiques régressives menées par ses prédécesseurs. Cela a perpétué et aggravé une situation dramatique pour le Peuple et les travailleurs grecs. Pour les institutions de l’UE et le FMI, bras armé du capitalisme mondialisé, cela ne suffit toujours pas. Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, l’avènement de SYRIZA a suscité un espoir bien au-delà des frontières de la Grèce. Celui d’un changement des rapports de force au sein de l’UE, celui de voir un gouvernement se dresser face aux diktats de la finance et servir d’exemple à d’autres pays. Pourtant, depuis 5 mois, A.Tsipras et son équipe ne sont pas revenus sur les précédents mémorandums et ont même donné des gages aux forces de l’OTAN en envisageant de nouvelles bases américaines sur le sol grec. La multiplication des déclarations du gouvernement grec voulant rassurer les maîtres européens sur la non-remise en cause de l’euro n’a fait qu’encourager les exigences de la Troïka. Lors de la campagne de 2005 à l’occasion du référendum sur le projet de constitution européenne, Rouges Vifs IDF, avec d’autres, avait mis en évidence la nature de classe de l’intégration européenne, sa prétention à vouloir rendre hégémonique la domination du Capital et avait conclu à l’impossibilité de tout changement de société dans ce cadre. Le temps long du débat avait permis à notre peuple de s’approprier progressivement les enjeux et de prononcer un NON franc et massif, en toute connaissance de cause. Ce délai, A.Tsipras ne l’a pas laissé à son peuple et donne ainsi le sentiment qu’il recherche un plébiscite… pour mieux reprendre les « négociations » dans le cadre contraint, constitutif de l’UE. Si le peuple grec n’a rien à gagner dans ce genre de « petits arrangements entre amis », un NON des grecs pourrait prendre une dimension émancipatrice, affirmant une volonté de reconquérir leur souveraineté, c’est à dire leur souveraineté monétaire, nationale et populaire. Cela pourrait ouvrir des perspectives nouvelles, un autre possible pour tous les peuples d’Europe hors de ce carcan mortifère, une nouvelle donne pour des coopérations mutuellement avantageuses. Tel est le sens de notre totale solidarité envers le peuple grec. Nous sommes résolument du côté de tous ceux qui combattent et refusent toutes les politiques d’austérité. Notre confiance leur est acquise pour déjouer tous les pièges. Le véritable visage des institutions européennes apparaît au grand jour. La complicité française de cette volonté d’humiliation du peuple grec, des Hollande, Valls, Moscovici ou Sapin, doit nous faire réagir. Ils ont des comptes à rendre aux Français. Cela remet aussi en lumière l’acte de forfaiture qu’a constitué l’adoption du traité de 2005, à peine retouché, par la droite et le PS complice. Nous ne devons pas l’oublier. Nous n’avons plus été consultés depuis sur le mandat donné aux gouvernements français qui alternent au pouvoir. Alors oui, il est temps pour notre peuple d’être à nouveau consulté sur la poursuite ou non du processus mortifère d’intégration européenne et sur le maintien de la France dans l’euro. Avec nos luttes sociales et politiques, développer cette exigence serait un acte véritable de solidarité internationale avec le peuple grec et pourrait contribuer à la perspective d’un changement de société. Une société où le Travail, seul créateur de richesses, assumerait en tant que tel son rôle révolutionnaire et sa place politique. Paris, le 2 juillet 2015
Edité le 04-07-2015 à 13:41:11 par Xuan |
| | Posté le 04-07-2015 à 13:40:46
| Article transmis par G. Remond les-crises.fr L ’euro, ou la haine de la démocratie, par Frédéric Lordon Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la « modernité » à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle. Mais c’est une némésis et personne n’y pourra rien : il vient toujours un moment où la politique chassée par la porte revient par la fenêtre. Plus elle a été chassée obstinément d’ailleurs, et plus ses retours sont fracassants. Le référendum, ou le retour du refoulé Et c’est vraiment le retour du refoulé sous tous les rapports : celui de la mauvaise conscience notamment. C’est qu’on peut difficilement porter la démocratie en bandoulière, en faire des chartes à enluminures ou des hymnes à la joie, un modèle offert au monde (éventuellement à coup de frappes aériennes), et la bafouer à ce point à domicile. Prononcer le mot « référendum », c’est en effet immanquablement faire resurgir le spectre du Traité constitutionnel de 2005, celui de l’acharnement jusqu’à ce que ça dise oui, ou du contournement si ça persiste à dire non. Celui du putsch également, à l’image du débarquement en 2011 de Georges Papandréou, ordinaire socialiste de droite qui n’avait rien de bien méchant, mais avait fini par s’apercevoir qu’on approchait des seuils où férule macroéconomique et tyrannie politique deviennent dangereusement indistinctes, et éprouvé le besoin d’un mandat légitime en soumettant le mémorandum à son peuple… par référendum. Appliquant une doctrine en fait formée de longue date puisqu’elle est intrinsèque à l’Union monétaire même, mais dont la formulation pleinement explicite attendra 2015 et l’inénarrable Juncker – « il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » … –, il avait suffi aux institutions européennes de quelques pressions de coulisses pour obtenir le renversement de l’imprudent, et nommer directement le banquier central Papademos premier ministre ! – c’est tellement plus simple –, qui plus est à la tête d’une coalition faisant, pour la première fois depuis les colonels, entrer au gouvernement un parti ouvertement d’extrême-droite (Laos), particularité qui n’avait pas davantage ému le journalisme d’accompagnement à l’époque (il n’a pas manqué depuis de pousser des cris de putois quand Syriza a fait alliance avec la droite souverainiste d’Anel). C’est tout ce lourd passé, et même ce lourd passif, qui se trouve replié dans le mot « référendum », le sale petit secret de toute une construction institutionnelle qui ne se sent pas d’autre devoir vis-à-vis de la démocratie que celui du simple oblat verbal, de la célébration en mots, et en réalité n’a pas d’autre projet la concernant que d’extinction méthodique. Comme on trouve encore des gens suffisamment acharnés pour contester que les Traités donnent à l’Europe le caractère d’une entité néolibérale, on en trouve de suffisamment bêtes pour nier qu’ils entraînent la moindre perte de souveraineté – expérience récemment faite au contact, tout à fait fortuit, d’un député socialiste dont, par charité chrétienne on ne dira pas le nom. Comme la chose est inhérente aux traités mêmes dont, rappelons-le, la caractéristique première tient au fait (monstrueux) d’avoir constitutionnalisé des contenus substantiels de politique économique, comme la chose est inhérente aux traités, donc, et qu’ils ne l’ont pas vue, ils ne doivent pas avoir davantage connaissance de la manière dont se déroulent les négociations depuis 2011, et particulièrement celles de ces dernières semaines. Car la Troïka ne se contente pas d’imposer un cadrage macroéconomique délirant, elle entend également en imposer le détail – et décider elle-même, dans le menu, des augmentations d’impôt et des baisses de dépenses, c’est-à-dire prendre en mains directement l’intégralité des commandes. Que le gouvernement Syriza, à l’encontre de ses propres engagements électoraux, ait accepté de se couler dans la logique du mémorandum et de jouer le jeu de l’ajustement budgétaire n’était pas encore assez : car la Troïka ne demande pas qu’un objectif global, mais aussi la manière. Il n’est pas suffisant que la Grèce s’impose une restriction supplémentaire de 1,7 point de PIB, il faut qu’elle la compose comme il faut . Par exemple l’augmentation du taux d’imposition sur les sociétés de 26% à 29%, ainsi que la taxe exceptionnelle de 12% sur les profits supérieurs à 500 000 euros ont été refusées par la Troïka au motif qu’elles étaient… de nature à tuer la croissance ! – ou quand l’étrangleur déconseille à ses victimes le port du foulard. En revanche la Troïka tient beaucoup à ce qu’on en finisse avec la petite allocation de solidarité servie sur les retraites les plus pauvres – le décile inférieur a perdu jusqu’à 86 % de revenu disponible de 2008 à 2012 [1] … c’est donc qu’il reste 14 bons pourcents : du gras ! Elle refuse la proposition grecque de taxer les jeux en ligne, mais demande la fin du subventionnement du diesel pour les agriculteurs – des nantis. Et tout à l’avenant. Les institutions de la haine politique On pourrait se perdre à l’infini dans ces détails qui disent tous le délire idéologique additionné d’instincts sociaux meurtriers – au sens presque littéral du terme, car rompre avec le fléau du gouvernement par abstractions macroéconomiques demande de prendre connaissance du tableau des conditions concrètes d’existence de la population grecque à l’époque de l’austérité, entre baisse de l’espérance de vie, explosion du taux de suicide, effondrement de la qualité des soins, etc [2]. On pourrait dire tout ça, donc, mais on n’aurait pas dit l’essentiel, qui tient à une forme de haine politique, comme il y avait jadis des haines religieuses, mais, fait inédit, une haine politique institutionnelle, une haine portée par des institutions. Depuis le premier jour, les institutions européennes n’ont pas eu d’autre projet que de faire mordre la poussière au gouvernement Syriza, d’en faire, par un châtiment exemplaire, une leçon à méditer par tous les autres pays qui pourraient avoir à l’idée eux aussi de ne pas plier, comme s’il fallait annuler l’événement de la première authentique alternance politique en Europe depuis des décennies. Chaque régime politique, même celui qui a de la démocratie plein la bouche, a ses points d’impensable, ses interdictions formelles et ses exclusions catégoriques. La dite « démocratie parlementaire », qui fait vœu de débattre de tout, s’est en fait constituée comme le régime politique de défense de la propriété privée du capital (et de toutes les prérogatives qui y sont attachées), c’est pourquoi elle accepte qu’on débatte de tout sauf de la propriété privée du capital (et de toutes les prérogatives qui y sont attachées) [3] – et l’histoire a suffisamment montré de quoi la « démocratie » était capable quand le peuple des manants avait l’idée de s’en prendre au règne du capital. Pour autant, dans ce périmètre-là, il restait un peu de marge à explorer. C’était encore trop pour une construction néolibérale comme l’Union européenne qui a saisi la fenêtre d’une époque pour réduire autant qu’elle le pouvait le cercle du discutable : les formes de la concurrence intérieure, le statut de la banque centrale, la nature et les cibles de la politique monétaire, les orientations de la politique budgétaire, le rapport aux marchés financiers : toutes ces choses ont été irrévocablement tranchées par inscription constitutionnelle dans les traités, à la fin expresse qu’à leur sujet le débat soit clos. Comment s’étonner qu’une construction aussi congénitalement libérale se soit donné des institutions qui suintent à ce point la haine de tout ce qui est progressiste ? Syriza ne pouvait pas être un partenaire : elle a été d’emblée, et en fait très logiquement, considérée comme un ennemi. L’ennemi ici, c’est celui qui veut vous forcer à rediscuter de ce que vous avez décrété soustrait à toute discussion. Aussi bien le référendum (à supposer qu’il ne devienne pas sans objet d’ici dimanche) que l’imminente sortie de l’euro sont des affirmations du droit de rediscuter – des affirmations du principe démocratique. Le droit de rediscuter se paye cher en Union européenne. Dans un mouvement misérable qui ajoute à la considération qu’on peut lui porter, l’Eurogroupe, entité informelle à la consistance juridique d’ailleurs incertaine, met tous ses efforts à ce qu’il soit le plus coûteux possible. Mais en réalité c’est toute la construction institutionnelle qui porte la responsabilité de ce qui est en train de se passer : car, à la fin des fins, c’est bien la Banque centrale européenne (BCE) qui donnera le coup de grâce en interrompant le refinancement des banques grecques. Faut-il qu’elle soit grande la détestation de la souveraineté populaire pour ne pas même accorder l’extension du plan d’aide à l’échéance du référendum… Tout est dit d’une passion anti-démocratique européenne devenue si écumante qu’elle ne parvient même pas à se tenir à son propre ordre légal : c’est que le refinancement des banques, grecques ou autres, est une mission de la BCE, assignée par les traités, et dont l’accomplissement est sans rapport avec les vicissitudes latérales de tel ou tel ordre, fussent-elles celles d’un plan de sauvetage. Que la terminaison du plan de sauvetage mardi 30 juin s’accompagne, comme il en est lourdement question, de la fermeture du guichet ELA ( Emergency Liquidity Assistance ), où la totalité du système bancaire grec est vitalement suspendu, est une connexion dont la légalité est plus que douteuse eu égard à l’autonomie des missions de refinancement de la BCE. [Il faut vraiment convoquer les aruspices pour avoir le fin mot du communiqué publié dimanche 28 juin par la BCE, car l’annonce du maintien du programme ELA pour les banques grecques n’est accompagnée d’aucune mention d’échéance… de sorte qu’il peut bien se trouver interrompu à tout moment. Cependant, contre la menace lourdement sous-entendue de fermer l’ELA en conséquence de l’arrêt du plan de sauvetage le 30 juin, il pourrait être politiquement rationnel pour la BCE de ne pas aller jusqu’à se faire l’exécuteur anticipé des basses œuvres, et de maintenir son guichet ouvert jusqu’à l’échéance du référendum : c’est qu’on doit beaucoup compter dans les institutions européennes sur le fait que le contrôle des capitaux mis en place lundi 29 juin est un repoussoir électoral, et que la restriction de l’accès des déposants à leurs encaisses monétaires est le plus sûr moyen d’aiguillonner le vote « oui ».] En tout cas, on le sait bien, le simple fait d’avoir exclu les banques grecques des procédures ordinaires de refinancement pour les cantonner au guichet d’urgence de l’ELA n’avait d’autre propos que de leur faire sentir leur état de dépendance extrême, et de leur faire connaître le pouvoir discrétionnaire auprès duquel leur survie se renégocie quasi-quotidiennement – c’est-à-dire la possibilité qu’à tout moment le pouce s’abaisse. Comme toujours, c’est aux limites, et dans les situations de crise extrême, que les ordres institutionnels révèlent leur vérité. Ici toute la sophistication juridique de la construction européenne se ramène à un pouce levé ou bien baissé. Et la comédie du droit laisse voir à nu les rapports de force qu’elle cache ordinairement. Le moment du chaos Techniquement parlant en tout cas, il est bien certain que la fermeture du refinancement auprès de la BCE, qu’elle survienne mardi 30 ou plus tard, effondrera le système bancaire grec dans la journée, et forcera, de fait, au réarmement de la Banque centrale grecque comme prêteur en dernier ressort, c’est-à-dire émetteur d’une liquidité qui ne sera pas reconnue par le SEBC (Système européen de banques centrales). On l’appellera de la drachme. Effectuée dans une pareille urgence, la sortie grecque de l’euro ne pourra pas éviter le moment du chaos, et pour des raisons dont Syriza porte une part. Il est à craindre que le refus d’envisager dès le début la sortie de la monnaie unique, et d’en faire une menace crédibilisant d’ailleurs la position grecque dans le rapport de force, laisse aujourd’hui le gouvernement dans un état de totale impréparation. Le sens stratégique possible de l’accord de prolongation passé avec l’Eurogroupe le 21 février dernier aurait dû être de mettre à profit les quatre mois gagnés pour préparer logistiquement et politiquement la sortie. Celle-ci est vouée à présent à s’opérer dans les plus mauvaises conditions. Il est même impossible que se fassent aussi vite l’ajustement technique du système des paiements et la conversion des espèces monétaires. Si bien qu’il y aura vraisemblablement un moment bizarre de double circulation monétaire pendant lequel des espèces émises par le système bancaire grec auront toutes les apparences de l’euro mais n’en seront pas moins des drachmes… qui en principe ne seront pas reconnues comme euros à l’extérieur alors même qu’elles leur ressembleront comme deux gouttes d’eau ! Rien de tout ça ne sera fait pour décourager le run bancaire, en fait déjà bien entamé puisqu’on évalue à 130 milliards d’euros les retraits opérés depuis janvier. Que les gens retirent des espèces si ça peut les tranquilliser, ça n’est pas le problème, en tout cas pour le système bancaire [4] : dès que la situation se stabilisera, ces fonds effectueront le mouvement inverse, et entre temps c’est la Banque de Grèce qui prendra le relais de la BCE pour maintenir les banques dans la liquidité. C’est que cet argent prenne le large qui est un problème. Aussi un drastique contrôle des capitaux, avec contingentement des retraits, sera la mesure à prendre dès les toutes premières heures (elle est déjà prise au moment où ce texte est publié). Avec la dévaluation carabinée de la drachme qui suivra sa réintroduction, les Grecs y perdront du pouvoir d’achat international ? Oui, et ça sera comme ça. Par définition, la conversion est une opération purement nominale qui laisse invariant le pouvoir d’achat interne … à l’inflation importée près. Or vu la dégringolade anticipée de la drachme, celle-ci sera conséquente. La couronne islandaise qui a initialement perdu près des trois quarts de sa valeur contre euro a laissé derrière elle une inflation de 18 % en 2008. Mais les premières fluctuations sont toujours d’une ampleur extravagante, et vouées à s’ajuster plus raisonnablement à moyen terme : la couronne a été rapidement stabilisée 40 % en dessous de sa valeur de 2008, l’inflation est d’ailleurs redescendue en dessous des 5 % dès la mi-2009, elle est désormais proche de 0. Il en ira vraisemblablement de même avec la drachme. Dans l’intervalle il faudra peut-être ajouter au contrôle des capitaux un dispositif de protectionnisme ciblé dans les marchés de biens et services. C’est que la balance courante grecque à très court terme va devenir déficitaire. Or l’interruption de tout flux financier entrant interdira de la financer par la partie « compte de capital » de la balance globale, et la position extérieure nette de la Grèce va se détériorer. Il faudra donc réduire la flambée des importations, alors que l’effet de renchérissement de leur prix devrait d’abord l’emporter sur celui de contraction des volumes. Evidemment il est vital que les entreprises continuent d’avoir librement accès aux biens étrangers d’équipement ou de consommation intermédiaire. Le dispositif protectionniste devra donc être ciblé sur les (certains) biens de consommation (hors énergie notamment), et ceci jusqu’à ce que les exportations « réagissent » à la dévaluation de la drachme – en général dans un délai de 12 à 18 mois (de ce point de vue, la sortie de l’euro se passe au plus mauvais moment possible de l’année puisqu’il est trop tard pour que le tourisme, qui est le secteur le plus dynamique du commerce international grec, en enregistre l’effet, et qu’il faudra attendre la saison prochaine pour en recueillir les bénéfices). L’énorme incertitude achèvera de mettre en carafe le peu d’investissement qui restait (le taux d’investissement est tombé à 12 % en 2014 [5]…). Tous ces effets ajoutés à la désorganisation initiale promettent à la croissance grecque de plonger. Il faut avoir le courage de le dire : le début va être une épreuve. Cette épreuve n’a de sens, économiquement parlant, que parce qu’elle ouvre par ailleurs de nouvelles opportunités et restaure de nombreux degrés de liberté absolument fermés dans le cadre des institutions de l’euro. En premier lieu elle permet d’en finir avec l’austérité, dont les nouvelles mesures ne relâchaient rien : la Grèce se trouvait enjointe de dégager un excédent primaire de 1 point de PIB cette année même, puis de 2 en 2016, puis de 3 en 2017, puis de 3,5 en 2018 ! Elle se trouve également soulagée des 26 milliards d’euros dus d’ici la fin 2015 à ses créanciers de toute sorte qu’elle va envoyer élégamment se faire foutre – 26 milliards d’euros [6], ça n’est pas loin de… 15 points de PIB ! Voilà à quoi la Grèce se saigne depuis tant d’années : à payer une dette que tout le monde sait insoutenable en dépit de tous ses rééchelonnements et, plus encore, dont elle ne porte pas la responsabilité ! Car les 80 points de PIB de dette pris depuis 2008 ne sont pas, comme le répète l’éditorialisme en pilotage automatique, « la dette de la Grèce » : c’est la dette de l’impéritie européenne, la dette de la plus gigantesque erreur de politique économique de l’histoire du capitalisme, la dette de l’acharnement idéologique, dit plus brièvement : la dette de la zone euro – et par conséquent la dette dont il n’est que justice que la zone euro se la carre dans le train. Le vrai visage des « amis de l’Europe » En écrivant en janvier que l’alternative de Syriza était de passer sous la table ou de la renverser[7] et qu’il n’y aurait pas de tiers terme, en particulier que l’idée d’obtenir quoi que ce soit des institutions européennes, ou pire encore d’engager leur transformation de l’intérieur, était un rêve de singe, il faut bien avouer qu’on n’était pas prêt à parier grand-chose sur l’hypothèse du renversement. Hic Rhodus hic salta [8] comme dit l’adage latin. Et c’est là qu’on voit les vrais hommes politiques. Pour toutes les erreurs stratégiques qu’il a commises jusqu’ici, il se pourrait bien que Tsipras en soit un. C’est qu’il faut une sacrée consistance pour faire face à ce mélange de périls et de chances qui s’offre à lui aujourd’hui – qui s’offre à lui ? non, qu’il a fait advenir en se tenant au plus près de l’essence de la politique : la proposition faite au peuple de décider souverainement. Comme Roosevelt se déclarait fier en 1936 d’être devenu objet de haine de l’oligarchie capitaliste qu’il avait décidé de défier carrément, Tsipras peut s’enorgueillir des tombereaux d’injures que lui réserve une oligarchie d’un autre type, le ramassis des supplétifs d’une époque finissante, et qui connaitront le même destin qu’elle, la honte de l’histoire. La première chose que Jean Quatremer a cru bon de tweeter consiste en photos de queues devant les distributeurs à billets. Et d’annoncer avec une joie mauvaise : « La Grèce sera donc en faillite mardi à minuit. Accrochez-vous ! » . On voudrait que quelque archiviste de talent, conscient de ce qui se joue d’historique ces jours-ci, s’attache à collecter tout ce qui va se dire et qui méritera de rester, tout ce que pense et dit l’oligarchie quand, à l’épreuve d’un moment critique, elle jette enfin le masque – car cette fois-ci le masque est bel et bien jeté. « La Grèce, c’est fini » titre le JDD du 28 juin, dirigé par Denis Olivennes, l’un des Gracques à qui l’on doit cette tribune à valeur de document quasi-psychiatrique publiée dans Les Echos, où l’on apprenait qu’il était urgent de « ne [pas laisser] Monsieur Tsipras braquer les banques » [9], textuellement, alors que le refus de restructurer la dette grecque jusqu’en 2012 n’a pas eu d’autres finalités que de sauver les banques allemandes, françaises, etc., ces banques où, précisément, prolifère la racaille Gracque, en effet la vraie racaille dans la société française – pas celle de Sarkozy –, ces « anciens hauts fonctionnaires socialistes » comme ils aiment à se présenter eux-mêmes, et qui en disent assez long sur l’état réel du « socialisme » français – pour ceux qui ne s’en seraient pas encore aperçus. Bloomberg fait déjà des gorges chaudes de ce qu’on puisse envisager « sur les documents hautement techniques » de la Troïka de demander leur avis « aux mamies grecques » [10]. Mais c’est vrai, quelle idée ! La vraie démocratie est bien celle qui se contente de l’avis des économistes et des journalistes spécialisés de Bloomberg. Ou de Libération. Comme toujours les événements historiques, la sortie grecque sera un test de Rorschach en vraie grandeur, un bain photographique surpuissant. On peut le dire dès maintenant puisque la grande vidange est déjà à l’œuvre : l’oligarchie dégondée va montrer son vrai visage, et parler son vrai langage. Jean-Louis Bourlanges sur France Culture traite Tsipras de « terroriste révolutionnaire » [11] (sic), Quatremer relaie, écumant, les errances de Kathimerini, quotidien de droite qui qualifie le référendum de « coup d’Etat de bolcheviks », formidable moment de vérité où l’on va voir sans fard qui est qui et qui dit quoi. Oui, on voudrait vraiment que tout ceci soit méticuleusement consigné, pour qu’on sache ce qu’il en aura été de la « démocratie » en Europe à l’époque de la monnaie unique. Et pour que cette belle accumulation produise l’effet qu’elle est vouée à produire : celui du ridicule mêlé d’ignominie. Et nous ? Par un paradoxe qui doit tout aux coups de fouet de l’adversité, il se pourrait que cette avalanche de haine, car il n’y a désormais plus d’autre mot, soit le meilleur ciment des gauches européennes, et leur plus puissant moteur. Car la guerre idéologique est déclarée. Et il faudra bien cet état de mobilisation et de colère pour supporter ce qu’il va falloir supporter. Il ne faut pas s’y tromper : sauf à ce que tout l’euro parte en morceaux à son tour, hypothèse qui n’est certainement pas à exclure mais qui n’est pas non plus la plus probable, les yeux injectés de sang d’aujourd’hui laisseront bientôt la place à l’écœurant rire triomphateur des Versaillais quand la Grèce passera par le fond du trou. Car elle y passera. Elle y passera au pire moment d’ailleurs, quand Espagnols et Portugais, sur le point de voter, se verront offrir le spectacle du « désastre grec » comme figure de leur propre destin s’ils osaient à leur tour contester l’ordre de la monnaie unique. Ce sera un moment transitoire mais terrible, où, sauf capacité à embrasser un horizon de moyen terme, les données économiques de la situation n’offriront nul secours, et où l’on ne pourra plus compter que sur la colère et l’indignation pour dominer toutes les promesses de malheur. En attendant que se manifestent les bénéfices économiques, et plus encore politiques, du geste souverain. Que faire entre temps pour échapper à la rage impuissante lorsqu’on n’est pas grec ? Depuis février, on a vu fleurir des initiatives de solidarité où le réconfortant le dispute au dérisoire : c’est que la version KissKiss BankBank des Brigades internationales a surtout pour effet de dire quelque chose de l’époque… En réalité l’événement offre peut-être la meilleure occasion de redécouvrir, et pour certains de découvrir tout court, que l’internationalisme réel consiste moins dans le dépassement imaginaire des nations que dans la solidarité internationale des luttes nationales. Et dans leurs inductions mutuelles. Les Grecs sont sur le point de défier l’ordre néolibéral en son institution principale : la monnaie unique européenne. Pour nous qui souffrons des pouvoirs entièrement vendus à cet ordre, être à la hauteur de l’éclaireur grec ne réclame pas moins que de nous retourner contre nos gouvernements. Notes [1] Philippe Légé, « Ne laissons pas l’Europe écrire sa tragédie grecque », Note des Economistes Atterrés, 30 avril 2015. [2] Sanjay Basu et David Stuckler, « Quand l’austérité tue », Le Monde diplomatique , octobre 2014. [3] Inutile d’arguer des épisodes de « nationalisation » qui ont toujours été très partiels et n’ont jamais remis en cause l’essentiel, à savoir les rapports sociaux de production, inchangés même dans les enclaves de capitalisme d’Etat. [4] C’est un problème si cet argent retiré de la circulation monétaire cesse d’animer les échanges marchands. [5] Il était à 26 % en 2008… [6] Dont un accord avec l’Eurogroupe n’aurait couvert que 15 milliards d’euros, et encore sans compter le déblocage fractionné, par tranches de 7,5 milliards, bien fait pour activer à chaque fois une clause de revoyure. [7] « L’alternative de Syriza : passer sous la table ou la renverser », 19 janvier 2015. [8] « C’est ici qu’il faut sauter » . [9] Les Gracques, « Grèce : ne laissons pas Monsieur Tsipras braquer les banques », Les Echos, 15 juin 2015. [10] « Tsipras Asking Grandma to Figure Out if Debt Deal is Fair », Bloomberg, 28 juin 2015. [11] « L’esprit public », France Culture, 28 juin 2015. Source : Frédéric Lordon, pour son blog La Pompe à phynances, le 29 juin 2015.
Edité le 04-07-2015 à 14:08:27 par Xuan |
| | Posté le 04-07-2015 à 14:27:31
| Article transmis par G. Remond acrimed.org Dix ans après le référendum sur le TCE, des médias toujours en campagne ? - Acrimed Sarah Lenfant Comme nous avons eu l’occasion de le rappeler le 29 mai dernier, jour du dixième anniversaire de la victoire du « non » au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE), le traitement médiatique de la campagne référendaire fut un modèle du genre : parti-pris éditorial pour le « oui », absence de pluralisme, éditorialistes s’érigeant comme les promoteurs de la vérité et de la raison face à un peuple infantile et infantilisé, le tout appuyé sur des sondages souvent contradictoires mais toujours commentés dans une logique à sens unique. Le référendum passé, il n’y eut aucune réelle remise en question, au sein du champ médiatique, de ce traitement schématique de la campagne, et ce malgré les critiques. Au contraire, on a pu assister à d’étonnantes séances d’auto-justification, comme sur France Culture, France Inter ou dans Le Figaro, durant lesquelles la mauvaise foi confinait à l’aveuglement. 10 ans après, plusieurs « grands médias » ont consacré des articles, voire des dossiers, au référendum. L’occasion de revenir sur leur propre rôle et de tirer, enfin, un bilan critique ? Pas vraiment. On serait même tenté de dire que c’est le contraire qui s’est produit, comme on va le voir avec les articles parus le 29 mai 2015 dans trois « grands » quotidiens : Libération , Le Monde et Le Figaro , qui ont tous les trois consacré leur « une » (et plusieurs pages intérieures) à ce dixième anniversaire. Absence de bilan critique confirmé par le traitement, ces derniers jours, de la situation grecque, sur laquelle nous aurons rapidement l’occasion de revenir. Dix ans après, des journalistes victimes d’amnésie Les articles consacrés au référendum sont unanimes : les dirigeants politiques européens et français se sont efforcés de ne pas voir et écouter le camp du non, pourtant bien implanté dans la population. L’éditorial de Libération écrit par Laurent Joffrin illustre cette idée : « Mais c’est oublier la responsabilité centrale des dirigeants de l’Union. Le non était majoritaire : ils ont fait comme s’il n’existait pas » . Pas un mot toutefois, de la part de l’éditorialiste, sur le traitement médiatique caricatural de la campagne et sur son ignorance, ou son mépris, pour les partisans du « non », ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on se souvient que Laurent Joffrin ne fut pas le dernier, à l’époque, à contribuer à ce traitement biaisé… L’éditorial du Figaro va dans le même sens et insiste sur l’aveuglement des responsables politiques de l’époque qui n’ont pas vu arriver la victoire du non. Ainsi, le journal s’interroge : « Les gouvernants de l’UE vont-ils se décider à prêter l’oreille aux aspirations des citoyens ? » . Bizarrement, l’auteur ne semble pas trouver judicieux de poser cette même question à ses confrères journalistes, ceux-là même qui s’étaient évertués à ne pas donner la parole au camp du non, ou qui s’étaient bornés à caricaturer leurs arguments. Plus loin, on lit que la victoire du « non » fut « un camouflet pour la droite comme pour la gauche » . Et pour leurs relais médiatiques ? Même son de cloche du côté du Monde, qui consacre sa « une », ses pages 2 et 3 et une page « Débats » au dixième anniversaire du référendum. Pas un mot sur le traitement médiatique de l’époque, mais soulignons que d’après le quotidien du soir, « pas plus qu’à Paris, ce non français à la Constitution européenne, les fonctionnaires européens ne l’avaient vu venir » . Et Le Monde, qui s’était entre autres illustré par sa campagne pro-oui grâce à des pseudos-sondages en ligne, des faux scoops et des éditoriaux malhonnêtes, avait-il « vu venir » la victoire du « non » ? Fait notable, Libération revient brièvement sur le « débat » en son sein, et notamment sur le violent éditorial de Serge July paru au lendemain du référendum. Celui-ci avait suscité de vives réactions chez nombre de lecteurs et avait été très contesté, y compris en interne [1]. Serge July voyait en effet dans la victoire du non l’expression d’un « désastre général » et d’une « épidémie de populisme ». Selon l’article du 29 mai 2015, cet éditorial et les réactions qu’il a suscitées ont en réalité révélé des désaccords pré-existants au sein de la rédaction de Libération : « Au journal, tandis que le non grimpe dans les sondages, les discussions de conférence de rédaction - et celles de couloirs aussi - deviennent tendues. Serge July, et avec lui l’essentiel de la rédaction en chef, défend le oui. Dans la rédaction, c’est loin d’être aussi net » . Mais s’agit-il réellement d’un retour critique sur le traitement de la campagne référendaire par Libération ? Au premier abord, on pourrait en effet penser que le journal cherche à faire un examen rétrospectif des travers qui avaient caractérisé sa couverture médiatique. Toutefois, on s’aperçoit rapidement que l’article, loin d’être une critique étayée, n’est qu’une critique de façade, destinée à mettre en valeur le travail du quotidien. En effet, l’article permet non seulement de dédouaner une partie de la rédaction en rappelant qu’elle était en désaccord avec l’éditorial du 30 mai 2005, mais aussi de faire un éloge du traitement médiatique réalisé par le journal durant la campagne : « Au début, tout allait bien. Pendant le mois qui précède le vote sur le traité constitutionnel européen, Libération publie d’instructifs articles thématisés , lestés d’encadrés avec les arguments du oui et du non. Modèle d’équilibre mis en scène dans nos pages » . Libération réalise ainsi un joli tour de passe-passe : en faisant mine de revenir sur sa couverture médiatique douteuse de 2005, on en minimise en fait les défauts. En concentrant le tir sur un éditorial de Serge July, on met en valeur le reste des productions. À Libération, au Monde et au Figaro, si on se désolidarise des responsables politiques (avec qui on avait pourtant mené campagne en 2005), et si on pointe du doigt leur aveuglement, c’est pour mieux éviter toute réelle introspection. Une introspection qui n’aurait pas été inutile quand on voit comment, 10 ans plus tard, les mêmes « erreurs » sont reproduites lorsqu’il s’agit de revenir sur les enjeux européens. Approximations, amalgames et simplifications sur le camp du « Non » Pour Le Figaro, l’ensemble des électeurs ayant voté non au référendum en 2005 sont ainsi regroupés uniformément sous le vocable « euroscepticisme ». Le problème est que ce terme est pour le moins nébuleux. Il renvoie à des degrés différents de doute envers la construction européenne. Cette dénomination peut donc favoriser des amalgames quant aux différentes raisons ayant amené à voter non… Cette simplification établie, on peut relever des « contradictions » qui n’en sont pas, en se basant sur les réponses à un sondage commandé par le journal [2]. Par exemple, on s’étonne que le non au projet de Constitution (si on votait de nouveau aujourd’hui) ait augmenté, à hauteur de 62% des Français, et qu’en même temps, 62% des Français jugent que « l’appartenance de leur pays à l’UE est une bonne chose » . Avec ce commentaire tout en finesse, dans l’éditorial déjà cité : « Cela montre qu’au-delà de leur frustration, les électeurs ont le sens des réalités » . Même celles et ceux qui ont voté non seraient donc des citoyens doués de raison ? C’est trop aimable. Un rejet de la Constitution européenne n’est en effet pas forcément synonyme de hantise de l’Europe, il peut simplement être l’expression d’une opposition à l’Europe telle qu’elle se construit, et de la volonté de la changer. Mais avec le terme fourre-tout « euroscepticisme » et la vision manichéenne qu’il induit, une telle position n’est pas possible : on parle ainsi de « clivage entre les partisans de l’Europe et ses opposants » , éludant la possibilité que des personnes ayant voté non soient simplement favorables à une Europe différente de celle que l’on connaît aujourd’hui. À se demander si, au Figaro, on a « le sens des réalités ». La vision du camp du non offerte par Libération n’est guère plus subtile. Certes, on reconnaît que le camp du non « a été très disparate » et qu’il existait un non de gauche et un non de droite. Ce qui n’empêche pas l’auteur de l’article « "Non" de 2005 : les répliques d’un séisme », de nous proposer une division particulièrement schématique, selon son propre aveu : « Pour faire (très) schématique : une France du haut (diplômée, urbaine, issue de la classe moyenne et supérieure) contre une France du bas (populaire, sans diplôme et périurbaine). L’une revendiquant une société ouverte sur le monde, l’autre l’idée de frontières protectrices » [3]. En résumé, le « oui » signifiait l’ouverture, et le « non » la fermeture. Vous avez dit schématique ? Enfin, pour parfaire le discrédit du camp du non, Libération a fait appel à l’image. Le choix de sa photo de couverture ne semble en effet pas anodin. À gauche, des partisans du non en gros plan, poings levés ou applaudissant. À droite, des électeurs favorables au oui vus de loin, formant une chaîne humaine et brandissant des drapeaux de l’UE. Ceux de gauche semblent agités, ceux de droite calmes et disciplinés. On ne sait pas si ce choix est intentionnel, mais nul doute qu’il fait son petit effet, a fortiori au vu titre-jeu-de-mots choisi : « On paie encore la fracture ». La victoire du non aurait-elle coûté si cher ? Mettre en avant l’échec du camp du « Non » pour légitimer la prise de position pour le « Oui » ? Dans leurs éditions du 29 mai 2015, Libération et Le Monde mettent en avant l’échec des forces partisanes du non à fédérer sur le long terme. Libération consacre en effet un article à une partie du camp du « non », au titre sans appel : « Dix ans de gâchis pour la gauche radicale ». Le journal insiste donc sur l’incapacité d’une partie des forces partisanes du non à s’inscrire dans la durée. Étonnamment, le journal n’a cependant pas consacré d’article dressant le bilan des actions menées par les partis politiques favorables au oui (PS et UMP en tête). Les deux quotidiens mettent également en exergue les conséquences néfastes qui ont fait suite au rejet du traité. Libération nous apprend ainsi que « la victoire du non a marqué la fin du rôle moteur de la France dans la construction européenne » ou encore que « Les nonistes de gauche voulaient "une autre Europe", plus sociale. Le rejet du traité a eu pour effet de donner un coup d’arrêt à la construction d’une Union plus intégrée, à même d’imposer des règles sociales et une harmonisation fiscale » ; en d’autres termes, si l’Europe n’est pas davantage sociale aujourd’hui, c’est à cause de ceux qui prétendaient voter pour une Europe plus sociale. Curieuse logique… Le Monde ajoute que la victoire du non a entraîné « une vraie rupture de la confiance avec les Allemands, qui ne comprenaient pas qu’on puisse rejeter le marché unique et la concurrence » . Heureusement, Le Monde est là pour convaincre ses lecteurs, 10 ans plus tard, des bienfaits du marché unique et de la concurrence (comme il le fait à longueur d’année, entre autres et notamment par une surreprésentation de la parole des économistes europhiles), en donnant la parole à Yves Bertoncini, « directeur de l’Institut Notre-Europe » [4] qui prend soin de nous rappeler les vertus des politiques d’austérité menées par Bruxelles. Ainsi, « la crise et la politique de la "troïka" ont donné l’image désastreuse d’une Europe-FMI qui fait du mal. Mais cela a permis des avancées inimaginables et qui correspondent aux idées françaises » . Ah bon ? Et ce n’est pas tout : « De la politique volontariste de Mario Draghi, qui demande en contrepartie d’approfondir encore la zone euro, au renflouement des Etats en faillite, en passant par le soutien aux investissements (…), ces avancées sont en contradiction avec un certain nombre de dogmes économiques allemands » . Comprendre : les politiques conduites ces dernières années par l’UE sont le signe d’une inflexion de l’Allemagne dogmatique ; or le « non » avait été mal accueilli par les Allemands en raison de leurs dogmes ; donc les politiques de l’UE correspondent aux aspirations des « nonistes », qui n’avaient pas compris que ce qu’ils voulaient, c’était plus d’austérité. CQFD. *** Ainsi, l’angle choisi pour parler du non, qui insiste sur ses incohérences supposées et sur ses conséquences néfastes, permet aux trois « grands » quotidiens de revenir sur leur couverture du référendum en évitant soigneusement de revenir sur leurs manquements déontologiques à l’époque. Qui plus est, en insistant, comme le fait Le Monde, sur les bienfaits de la construction européenne, on tente de légitimer, certes peu subtilement, le fait que l’on ait fait campagne pour le oui. En résumé : malgré les conséquences catastrophiques de la victoire du « non », la déesse Union européenne a su faire face. Rideau. Dix ans après le référendum, dans le petit monde des grands médias eurobéats, rien ne semble avoir changé. Sarah Lenfant (avec Julien Salingue) Post-Scriptum : Notre ouvrage Médias en Campagne : retours sur le référendum de 2005, est toujours disponible dans notre boutique.
Edité le 04-07-2015 à 14:53:30 par Xuan |
| | Posté le 04-07-2015 à 14:49:27
| Grèce : positions syndicales très éclairantes à divers titres samedi 4 juillet 2015 par Charles Hoareau Rouge Midi Voilà encore des positions que les médias ne publient guère et qui pourtant montrent chacune à leur façon les enjeux du référendum grec. En particulier nous n’avons trouvé nulle part sur le Net le comparatif pourtant éclairant qu’a publié le PAME (Front syndical grec affilié à la FSM) et que nous reproduisons par une quasi exclusivité dont nous nous serions volontiers passés…mais peut-être avons-nous mal cherché ?! Le camp du capital partout, y compris au-delà de l’Europe mobilise pour le OUI, c’est-à-dire pour l’acceptation des mesures préconisées par l’UE, la BCE et le FMI : ça c’est logique. En face le camp progressiste mobilise pour le NON et le soutien au gouvernement de Syriza...et donc le soutien à ses propositions. A priori cela parait logique également. Quoique… la question est plus complexe qu’il n’y parait et nous verrons pourquoi. Mais que disent les syndicats grecs ? Les positions sont loin d’être uniformes ce qui n’étonnera pas celles et ceux qui avaint lu en son temps l’article que Rouge Midi avait publié sur le syndicalisme en Grèce. Il y a d’abord la position de la GSEE , soutenue par la CES (confédération européenne des syndicats, branche européenne de la CSI, confédération syndicale internationale) et dont nous publions ci-dessous le communiqué intégral qui a suscité des remous. [1] LA CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SYNDICATS SOUTIENT SON SYNDICAT GREC QUI APPELLE A L’ANNULATION DU REFERENDUM La Confédération européenne des syndicats (CES) soutient la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) qui appelle au retrait du référendum. Lors d’une réunion plénière de la Confédération générale des travailleurs grecs qui s’est tenue mercredi 1er juillet 2015, le syndicat grec déclare : La Confédération générale des travailleurs grecs considère que la tenue d’un référendum est un droit constitutionnel inaliénable des citoyens grecs dans le contexte des traditions européennes. Cependant, le processus lui-même du référendum actuel, ses délais, sa légalité et son contenu ont été banalisés dans un cadre de faux dilemmes et d’une trop grande vitesse, qui pourrait conduire à des situations incontrôlables et diviser la société grecque. La Confédération, de manière non négociable, s’oppose à tous les types de mémorandums et à toutes leurs implications qui se font aux frais du monde du travail et du peuple grec, que ces mémorandums viennent des créditeurs ou du gouvernement. Notre position est également non négociable en faveur de l’orientation européenne de notre pays, et la place de la Grèce dans l’Europe et l’eurozone. La question posée au référendum est infondée et réduit imprudemment les choix en semant la discorde alimentée par des forces extrémistes à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce, conduisant notre pays vers des aventures tragiques. Nous demandons ici et maintenant le retrait du référendum. En tant que principal syndicat des travailleurs du secteur privé, nous envoyons un message clair dans toutes les directions : - L’orientation européenne de notre pays n’est pas négociable. - Nous disons oui à l’Europe des peuples et de la solidarité ! - Nous disons oui à la monnaie unique et à une Europe fédérale ! 1er juillet 2015 Sans commentaire... Le PAME (affiliée à la FSM) publie lui le comparatif suivant des propositions de la Troïka (UE, BCE, FMI) et du gouvernement Tsipras. En rouge et en gras les points d’accord entre le gouvernement grec et la Troïka en noir les points où subsistent quelques différences…que chacun appréciera. Pas étonnant que dans ces conditions le PAME (texte intégral ici) conclue : Le NON au référendum sera interprété comme un OUI pour le mémorandum de SYRIZA Nous rejetons les deux options La classe ouvrière doit porter ses propres revendications Allons voter avec nos propres revendications et non avec les « cartes truquées » des forces politiques pro-européennes. Forces dans lesquelles il situe évidemment le gouvernement d’alliance Syriza-ANEL (droite nationaliste) Dernier point. Si vous êtes de ceux qui vous dites mais alors que peut faire le gouvernement de Tsipras pour non seulement s’opposer au diktat du capitalisme international mais aussi (et surtout !) proposer une politique de réel progrès social pour le peuple de Grèce ? Rien Rien dans le cadre des règles actuelles de l’UE et les négociations en cours depuis son arrivée au pouvoir, ainsi que les abandons successifs le montrent bien. La seule solution c’est de refuser de payer, sortir de l’euro et permettre ainsi au peuple de retrouver sa souveraineté. *Merci à Véronique pour la traduction En médaillon une manifestation à l’appel du PAME le 26 juin dernier... [1] Entre autres, le M’PEP lance sur son site pour signature un appel en direction des syndicats français afin qu’ils protestent contre cette position de la CES. |
| | Posté le 04-07-2015 à 15:28:52
| Un éclair de lucidité au milieu du Tsipras bashing Pendant que nos medias rivalisent d’imagination pour décrédibiliser la moindre résistance au diktat financier franco-allemand, des européens convaincus s’interrogent sur les conséquences de l’acharnement à presser le citron. Pour Jacques Delors, la Grèce demeurera un "problème européen" Sur Challenges Dans une tribune publiée dans Le Monde et co-signée par Pascal Lamy et Antonio Vitorino, Jacques Delors estime que la Grèce demeurera "un problème" pour l'Europe quelle que soit l'issue du referendum. Pour les trois dirigeants de l'Institut Jacques Delors, "ne considérer la crise grecque que sous l'angle des conséquences économiques et financières d'une sortie de la Grèce de l'union monétaire serait une erreur" . Pour eux, il conviendrait de ne pas considérer la Grèce avec "les seules lunettes" du Fonds monétaire international mais aussi avec celles de l'Organisation des nations unies. "C'est-à-dire comme un pays appartenant à des Balkans dont l'instabilité n'a guère besoin d'être encouragée en ces temps de guerre en Ukraine et en Syrie et de défi terroriste, sans oublier la crise migratoire." ajoutent-ils. …/… En effet les contradictions financières en Europe ne sont pas isolées des conflits à l’échelle mondiale, et la Grèce soumise au chantage à l’ouest pourrait trouver ailleurs des ressources qui ne s’accompagnent pas d’ingérence. Voir à ce sujet La Grèce n'exclut pas un soutien de la Chine et la Russie - Le Figaro du 11 février.
Edité le 04-07-2015 à 15:55:25 par Xuan |
| | Posté le 04-07-2015 à 15:44:08
| Sur Les Crises Mis à jour le 2 juillet : après l’ambassadrice d’Argentine en France, Mme María del Carmen Squeff, le conseiller spécial de la présidente brésilienne Marco Aurélio Garcia dément les propos tenus lundi 29 juin 2015 sur France Inter par le ministre français des finances Michel Sapin. Lors de la matinale de Patrick Cohen, M. Sapin a été interrogé sur le rôle du Fonds monétaire international (FMI) dans la rupture des négociations entre la Grèce et ses interlocuteurs : « Et le FMI ? Tsipras dénonçait la “responsabilité criminelle” du FMI ; est-ce qu’il y a un problème FMI, comme beaucoup le pensent à Bruxelles ? » Le ministre reprend alors un argument régulièrement avancé par les créanciers d’Athènes. Leur inflexibilité ne découlerait pas d’un choix politique — celui de voir échouer Syriza. Elle s’expliquerait par les pressions exercées par d’autres pays, d’autant plus compréhensibles qu’elles émanent de nations ayant elles-mêmes subi des programmes d’ajustement structurel : « Le FMI ne répond pas devant des pays d’Europe, il répond de sa responsabilité devant l’ensemble des pays du monde, déclare M. Sapin. Et dans ces pays du monde, savez-vous ceux qui étaient les plus exigeants ? L’Argentine, le Brésil. Des pays qui avaient, par le passé, bénéficié de l’aide du FMI et qui posaient une question à la directrice générale [Christine Lagarde] : “Pourquoi êtes-vous plus flexible avec un pays européen que vous ne l’avez été avec nous ?” » Interrogée par Le Monde diplomatique, Mme del Carmen Squeff dément dans un courriel daté du 30 juin 2015 : « Cette information est totalement inexacte. L’Argentine s’est solidarisée avec la Grèce. D’ailleurs, (…) le ministre [Axel] Kicillof et le chef de cabinet de la présidente Cristina Fernández de Kirchner, M. Aníbal Fernández, ont publiquement soutenu le gouvernement et le peuple grecs, et ont dénoncé les politiques d’ajustement que l’ex-Troïka entend leur imposer. » Invité à réagir, le cabinet du ministre n’a pas souhaité donner suite à notre demande. Dans un courriel adressé à l’édition brésilienne du Monde diplomatiquele 1er juillet 2015, le Brésil dément également officiellement : « Je viens juste de parler au Professeur Marco Aurélie Garcia, qui se trouve aux Etats-Unis avec la présidente Rousseff [dont il est le conseiller spécial], nous écrit M. Bruno Gaspar, collaborateur de M. Garcia. Il me demande de vous transmettre le message qu’il dément officiellement l’information du ministre français des finances. » Dans les manuels de formation destinés aux négociateurs en herbe, la stratégie visant à justifier sa position par l’inflexibilité de ses partenaires constitue l’une des toutes premières leçons. On prévient en général les participants qu’essuyer un démenti les exposerait au ridicule. La préoccupation ne semble pas figurer au nombre des priorités des « partenaires » d’Athènes. Source : Renaud Lambert, pour Le Monde Diplomatique, le 1er juillet 2015.
Edité le 04-07-2015 à 15:53:35 par Xuan |
| | | | Posté le 04-07-2015 à 23:26:46
| Le discours de Tsipras appelant au référendum : Grecques et Grecs, Depuis 6 mois, le gouvernement hellénique se bat dans des conditions d’asphyxie financière inouïes pour mettre en œuvre le mandat que vous lui aviez confié à l’issue des élections du 25 janvier. Un mandat qui nous enjoint de négocier avec nos partenaires pour mettre fin à l’austérité et faire en sorte que notre pays renoue avec la prospérité et la justice sociale. Un mandat qui nous enjoint de parvenir à un accord viable, respectueux de la démocratie comme des règles de l’Union européenne, et qui permettra à la Grèce de sortir définitivement de la crise. Tout au long de cette période de négociations, on nous a demandé d’appliquer les mémorandums qu’avaient signés les gouvernements précédents, mémorandums que le peuple grec a pourtant catégoriquement rejetés lors des dernières élections. Mais nous n’avons pas un seul instant envisagé de céder. Autrement dit, de trahir votre confiance. Après 5 mois de dures négociations, nos partenaires ont malheureusement abouti, lors de l’Eurogroupe d’avant-hier, à une proposition en forme d’ultimatum, un ultimatum adressé à la démocratie grecque et au peuple hellénique. Un ultimatum qui va l’encontre des principes fondateurs et des valeurs fondamentales de l’Europe, de la construction européenne. La proposition présentée au gouvernement fait peser sur le peuple grec de nouvelles charges, intolérables, mine la société et sape tout espoir de reprise économique en perpétuant l’incertitude et en aggravant encore les inégalités. La proposition des Institutions [Union européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)] comprend des mesures conduisant - à une dérégulation accrue du marché du travail, - à des coupes dans les allocations de retraite, - à de nouvelles réductions de salaires dans le secteur public - ainsi qu’à une augmentation de la TVA sur les aliments, l’hôtellerie et le tourisme ; - les Institutions préconisent dans le même temps la suppression des exemptions fiscales pour les îles grecques. Ces propositions, qui portent directement atteinte aux acquis sociaux européens et aux droits fondamentaux – droit au travail, à l’égalité et à la dignité –, prouvent que certains de nos partenaires, que certaines de ces Institutions ne souhaitent pas parvenir à un accord viable, également profitable à toutes les parties, mais ont pour objectif d’humilier tout un peuple. Ces propositions démontrent l’insistance mise – en particulier par le Fonds monétaire international – sur une politique d’austérité extrême et punitive. Les puissances aujourd’hui à la tête de l’Europe doivent dès lors et plus que jamais, se hisser à la hauteur des circonstances et prendre des initiatives qui mettront fin à la crise de la dette publique grecque, une crise qui touche d’autres pays européens et menace le futur même de l’intégration européenne. Grecques et Grecs, Nous sommes aujourd’hui porteurs d’une responsabilité historique à l’égard des luttes menées et des sacrifices consentis par le peuple grec pour la protection de la démocratie et de notre souveraineté nationale ; c’est notre responsabilité envers l’avenir de notre pays. Cette responsabilité nous oblige à répondre à cet ultimatum en nous appuyant sur la volonté souveraine du peuple grec. Au Conseil des ministres qui vient de se tenir, j’ai solennellement proposé l’organisation d’un référendum afin que le peuple grec puisse se prononcer souverainement. Cette proposition a été adoptée à l’unanimité. Demain [samedi 27 juin], l’Assemblée nationale se réunira en séance plénière extraordinaire afin d’entériner la proposition du Conseil des ministres en vue de la tenue, ce dimanche 5 juillet, d’un référendum à la faveur duquel les citoyens seront appelés à dire s’ils acceptent ou refusent la proposition avancée par les Institutions. J’ai déjà informé de ma décision le président de la République hellénique, mais aussi, par téléphone, le président de la République française, la chancelière de la République d’Allemagne et le président de la Banque centrale européenne ; demain, j’adresserai un courrier officiel aux dirigeants de l’Union européenne et aux Institutions pour leur demander de prolonger le programme de quelques jours afin que le peuple grec puisse se prononcer librement, hors de toute pression et de tout chantage, conformément à la Constitution de notre pays et à la tradition démocratique européenne. Grecques, Grecs, Face à cette mise en demeure dont le but est de nous faire accepter une austérité extrême et humiliante, sans fin, sans perspective de redressement social et économique, je vous invite à vous prononcer souverainement, fièrement, comme l’histoire grecque vous y enjoint. Répondons à l’autoritarisme et à l’austérité extrême par la démocratie, avec sérénité et détermination. Que la Grèce, ce pays qui a vu naître la démocratie, adresse une réponse démocratique retentissante à la communauté européenne, à la communauté internationale. Je m’engage à respecter le résultat de votre choix démocratique, quel qu’il soit. Je suis absolument sûr que votre décision fera honneur à l’histoire de notre patrie et sera un message de dignité adressé au monde. En ces heures cruciales, nous devons tous nous rappeler que l’Europe est la maison commune de ses peuples. Que l’Europe n’est pas faite de « propriétaires » et d’« invités ». La Grèce est et demeurera une partie indissociable de l’Europe et l’Europe une partie indissociable de la Grèce. Mais une Europe sans démocratie sera une Europe sans identité et sans boussole. Je vous appelle tous et toutes, dans un même élan national, dans l’unité et la sérénité, à prendre les décisions que nous méritons. Pour nous, pour les générations à venir, pour l’histoire des Grecs. Pour la souveraineté et la dignité de notre peuple. Aléxis Tsípras |
| | Posté le 04-07-2015 à 23:51:08
| Le réseau Voltaire publie le 31 mai l'article du Monde "L’Europe à la croisée des chemins" signé par Tsipras. On remarquera que le ton diplomatique implique la dissimulation de l'oppression financière. "Un accord mutuellement bénéfique, qui fixera des objectifs réalistes par rapport aux excédents tout en réintroduisant l’agenda du développement et des investissements – une solution définitive pour l’affaire grecque – est actuellement plus nécessaire que jamais. Par ailleurs, un tel accord marquera la fin de la crise économique européenne qui a éclaté il y a sept ans, en mettant fin au cycle de l’incertitude pour la zone euro." Il ne peut exister d'accord mutuellement bénéfique entre le créancier et son débiteur, dès lors que l'appétit du créancier assèche le débiteur. Tsipras recense les mesures permettant de revenir à l'équilibre : "redistribution des charges à partir des citoyens à revenus moyens et faibles vers ceux qui ont des revenus élevés et qui, jusqu’à présent, s’abstenaient de payer leur part pour affronter la crise". "le nouveau gouvernement a montré ses intentions et sa résolution par l’introduction d’une mesure législative pour faire face à la fraude des transactions triangulaires en intensifiant les contrôles douaniers et fiscaux, afin de limiter la contrebande et l’évasion fiscale. Parallèlement, pour la première fois après de nombreuses années, les dettes des propriétaires des médias leur ont été imputées par l’Etat grec". "Il est également prouvé par le fait que les tribunaux accélèrent le traitement des dossiers pour que les jugements soient rendus dans des délais plus brefs lors d’affaires liées à l’évasion fiscale. Les oligarques qui étaient habitués à être protégés par le système politique ont toutes les raisons de perdre le sommeil." "réformes institutionnelles, telles que le renforcement de l’indépendance de l’Agence grecque de la statistique (Elstat), les interventions visant à accélérer l’administration de la justice, ainsi que les interventions dans les marchés de produits, afin d’éliminer les distorsions et les privilèges." A l'évidence la dette grecque est liée non seulement au pillage des puissances dominantes européennes, mais également à la gabegie de la bourgeoisie grecque. A cet égard la sortie de l'euro ne saurait constituer une solution miracle. Seul le socialisme peut abolir la misère et l'endettement en Grèce, et la révolution prolétarienne est inséparable de l'indépendance nationale de la Grèce.
Edité le 05-07-2015 à 00:03:10 par Xuan |
| | Posté le 07-07-2015 à 16:14:28
| Thierry Meyssan met en ligne un article sur la genèse de l'Europe. On connait ses positions gaullistes ou souverainistes. Les contradictions de classe en Grèce et les causes internes de la dette n'y figurent évidemment pas. Les contradictions au sein de l'Europe et entre Europe et USA sont sous estimées à notre avis. Cet article se rapproche de certaines thèses du PRCF, il contient aussi des informations intéressantes.
_________________ source Derrière la dette grecque par Thierry Meyssan Le débat actuel sur la dette grecque a donné lieu à toutes sortes de menaces, d’abord contre le gouvernement Tsípras, puis contre les électeurs grecs. S’abstenant d’entrer dans une discussion sur la partie odieuse de cette dette, Thierry Meyssan observe la campagne internationale contre la sortie de la Grèce de la zone euro. Il met en lumière le projet historique de l’Union et de l’euro, tel que formulé en 1946 par Churchill et Truman, pour conclure que la Grèce est aujourd’hui piégée par l’environnement géopolitique international et non pas par sa situation économique. Joseph Retinger, ex-fasciste polonais devenu agent britannique. Dans le cadre de ses fonctions au MI6, il fonda l’European League for Economic Cooperation dont il devint le secrétaire général. À ce titre, il est le père de l’euro. Par la suite, il anima le Mouvement européen et créa le Club de Bilderberg. Le référendum grec a donné lieu à de vifs débats dans l’Union européenne qui illustrent l’ignorance générale sur les règles du jeu. Les participants se sont déchirés pour savoir si les Grecs étaient ou non responsables de leur dette tout en veillant à ne jamais accuser leurs créanciers d’usure. Mais ils l’ont fait en ignorant l’histoire de l’euro et les motifs de sa création. L’euro : un projet anglo-saxon de la Guerre froide Depuis le Traité de Rome, il y a soixante-quatre ans, les instances administratives successives du « projet européen » (CECA, CEE, UE) ont dépensé des sommes colossales et sans équivalent pour financer leur propagande dans les médias. Quotidiennement des centaines d’articles, d’émissions de radio et de télévision, sont payées par Bruxelles pour nous raconter une version mensongère de son histoire et nous faire croire que le « projet européen » actuel est celui des Européens de l’entre-deux-guerres. Les archives sont pourtant désormais accessibles à tous. Elles montrent qu’en 1946, Winston Churchill et Harry Truman décidèrent de diviser le continent européen en deux : d’un côté, leurs vassaux, de l’autre l’URSS et les siens. Pour s’assurer qu’aucun État ne s’affranchirait de leur suzeraineté, ils décidèrent de manipuler les idéaux de leur époque. Ce que l’on appelait alors le « projet européen » ne consistait pas à défendre de prétendues valeurs communes, mais à fusionner l’exploitation des matières premières et des industries de Défense de la France et de l’Allemagne de manière à être certain que ces pays ne pourraient plus se faire la guerre (théorie de Louis Loucheur et du comte Richard de Coudenhove-Kalergi [1]). Il ne s’agissait pas de nier de profondes différences idéologiques, mais de s’assurer qu’elles ne se confronteraient plus par la force. Le MI6 britannique et la CIA états-unienne ont alors été chargés d’organiser le premier « Congrès de l’Europe », à La Haye en mai 1948, auquel participèrent 750 personnalités (dont François Mitterrand) de 16 pays. Il s’agissait, ni plus, ni moins, que de ressusciter le « projet d’Europe fédérale » (rédigé par Walter Hallstein —le futur président de la Commission européenne— pour le chancelier Adolf Hitler) en se basant sur la rhétorique de Coudenhove-Kalergi. Plusieurs idées fausses doivent être corrigées à propos de ce Congrès. - En premier lieu, il convient de le replacer dans son contexte. Les États-Unis et le Royaume-Uni venaient de déclarer la Guerre froide à l’URSS. Celle-ci répliqua en soutenant les communistes tchèques qui parvinrent légalement à s’emparer du pouvoir lors du « Coup de Prague » (« Février victorieux », selon l’historiographie soviétique). Washington et Londres organisèrent alors le Traité de Bruxelles qui préfigure la création de l’Otan. Tous les participants au Congrès de l’Europe étaient pro-Anglo-Saxons et anti-Soviétiques. - Deuxièmement, lorsque Winston Churchill prononça son discours, il employa le terme « Européen » pour désigner les habitants du continent européen (pas ceux du Royaume-Uni qui, selon lui, ne sont pas des Européens) qui se disaient anti-communistes. Il n’était pas question, à l’époque pour Churchill, que Londres adhère à l’Union européenne, mais uniquement qu’il la supervise. - Troisièmement, deux tendances se firent jour au sein du Congrès : les « unionistes » pour qui il s’agissait uniquement de mettre en commun des moyens pour résister à l’expansion du communisme, et les « fédéralistes » qui souhaitaient réaliser le projet nazi d’État fédéral placé sous l’autorité d’une administration non-élue. Walter Hallstein, haut fonctionnaire allemand, rédigea le projet hitlérien d’Europe fédérale. Il s’agissait de détruire les États européens et de fédérer les populations par ethnies autour du Reich aryen. L’ensemble aurait été soumis à la dictature d’une bureaucratie non-élue, contrôlée par Berlin. À la Libération, il mit en œuvre son projet avec l’aide des Anglo-Saxons et devint, en 1958, le premier président de la Commission européenne . Le Congrès précisa tout ce qui a été réalisé depuis sous les noms successifs de CECA, CEE et UE. Le Congrès adopta le principe d’une monnaie commune. Mais le MI6 et la CIA avaient déjà fondé l’Independent League for European Cooperation (ILEC) [2]—devenue European League for Economic Cooperation (ELEC)—. Son objectif était, une fois les institutions de l’Union créées, de passer de la monnaie commune (la future European Currency Unit – ECU) à une monnaie unique (l’euro), de sorte que les pays adhérents à l’Union ne puissent plus la quitter [3]. C’est ce projet que François Mitterrand réalisa, en 1992. Au regard de l’Histoire et de la participation de François Mitterrand au Congrès de La Haye, en 1948, il est absurde de prétendre aujourd’hui que l’euro ait eu un autre but. C’est pourquoi, en toute logique, les Traités actuels ne prévoient pas la sortie de l’euro, contraignant la Grèce, si elle le souhaite, à sortir d’abord de l’Union pour pouvoir sortir de l’euro. Le glissement du « projet européen » dans le système états-unien L’Union a connu deux tournants principaux : - À la fin des 60, le Royaume-Uni refusa de participer à la guerre du Vietnam et retira ses troupes du Golfe persique et d’Asie. Les Britanniques cessèrent alors de se penser en 51ème État des États-Unis et d’invoquer leur « special relationship » avec Washington. Ils décidèrent donc d’adhérer à l’Union (1973). - À la dissolution de l’URSS, les États-Unis restèrent seuls maîtres du jeu, le Royaume-Uni les assista, et les autres États leur obéirent. Par conséquent, l’Union n’a jamais délibéré de son élargissement à l’Est, mais uniquement validé une décision prise par Washington et annoncée par son secrétaire d’État James Baker. De même, elle a adopté aussi bien la stratégie militaire des États-Unis [4] que leur modèle économique et social caractérisé par de très fortes inégalités. Le référendum grec a fait apparaître une ligne de partage entre d’un côté des élites européennes qui trouvent la vie de plus en plus facile et soutiennent sans réserve le « projet européen » et, d’autre part, des classes laborieuses qui souffrent de ce système et le rejettent ; un phénomène qui s’était déjà exprimé, mais uniquement à l’échelle nationale, lors de la ratification du Traité de Maastricht et du projet de Constitution européenne par le Danemark et la France. Dans un premier temps, les dirigeants européens ont mis en cause la validité démocratique du référendum. Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland (l’homme qui a été viré du jury Nobel pour corruption [5]) a déclaré - que la durée de la campagne était trop courte (10 jours au lieu de 14) ; - qu’il ne pourrait pas être surveillé par des organisations internationales (trop longues à s’organiser), - et que la question posée n’était ni claire ni compréhensible (alors que la proposition de l’Union publiée au Journal officiel est bien plus courte et simple que les Traités européens qui furent soumis à référendum). Cependant, la polémique a fait long feu après que le Conseil d’État grec, saisi par des particuliers de ces trois points, a validé la légalité de cette consultation. La presse dominante a alors affirmé qu’en votant « non », l’économie grecque sauterait dans l’inconnu. Pourtant, le fait d’appartenir à la zone euro n’est pas une garantie de performance économique. Si l’on se réfère à la liste du FMI du Produit intérieur brut (PIB) en Parité de pouvoir d’achat (PPA), un seul État membre de l’Union se trouve parmi les 10 premiers dans le monde : le paradis fiscal du Luxembourg. La France ne figure qu’en 25ème position sur 193. La croissance de l’Union européenne était de 1,2 % en 2014, ce qui la classe au 173e rang mondial, c’est à dire un des plus mauvais résultats dans le monde (la moyenne mondiale est de 2,2 %). Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, est l’ancien vice-président Europe de la banque Goldman-Sachs. Il a masqué au Parlement européen son rôle dans les malversation opérées par la banque pour le compte du gouvernement grec, pourtant attesté par des documents de la banque. Force est de constater qu’appartenir à l’Union et utiliser l’euro ne sont pas des garanties de succès. Mais si les élites européennes soutiennent ce « projet », c’est qu’il leur est profitable. En effet, en créant un marché unique, puis une monnaie unique, les Unionistes ont brouillé les cartes. Désormais, les différences ne sont plus entre les États membres, mais entre des classes sociales qui se sont uniformisées à l’échelle européenne. C’est pourquoi les plus riches défendent l’Union, tandis que les plus pauvres aspirent au retour des États membres. Les contresens à propos de l’Union et de l’euro Voici des années que le débat est faussé par le vocabulaire officiel : les Européens ne seraient pas les porteurs de la culture européenne, mais uniquement les membres de l’Union. Depuis la Guerre froide, on affirme ainsi que les Russes ne seraient pas Européens, et désormais qu’en sortant de l’Union, la Grèce quitterait la culture européenne dont elle est le berceau. Or, « les chiens ne font pas des chats ». L’Union a été conçue par les Anglo-Saxons, avec d’anciens nazis, contre l’URSS. Elle soutient aujourd’hui le gouvernement ukrainien, nazis inclus, et a déclaré la guerre économique à la Russie en la parant du nom de « sanctions ». Comme son nom ne l’indique pas, l’Union n’a pas été créée pour unir le continent européen, mais pour le diviser, en écartant définitivement la Russie. C’est ce que Charles De Gaulle avait dénoncé en plaidant, lui, pour une Europe « de Brest à Vladivostock ». Les unionistes assurent que le « projet européen » a permis la paix en Europe depuis 65 ans. Mais parlent-ils de l’appartenance à l’Union ou de leur vassalité aux États-Unis ? En réalité, c’est celle-ci qui a garanti la paix entre les États ouest-européens, tout en maintenant leur rivalité hors de la zone Otan. Doit-on rappeler, par exemple, que les membres de l’Union européenne ont soutenu des camps différents en ex-Yougoslavie avant de s’unifier derrière l’Otan ? Et doit-on considérer que s’ils redevenaient souverains, les membres de l’Union recommenceraient nécessairement à se quereller ? Jean-Claude Juncker, s’est indigné du référendum grec qu’il a qualifié de « trahison ». M. Juncker a été contraint à la démission de ses fonctions de Premier ministre du Luxembourg, après que l’ont eut établi son appartenance au réseau d’espionnage Gladio de l’Alliance atlantique. Un an plus tard, il devenait président de la Commission européenne. Pour revenir au cas grec, les experts ont largement démontré que cette dette est imputable à des problèmes nationaux non-résolus depuis la fin de l’Empire ottoman tout autant qu’à une escroquerie de grandes banques privées et de dirigeants politiques. Au demeurant, cette dette est insolvable comme le sont également les dettes des principaux États développés [6]. Quoi qu’il en soit, Athènes pourrait facilement s’en sortir en refusant de payer la partie odieuse de sa dette [7], en quittant l’Union, et en faisant alliance avec la Russie qui est pour elle un partenaire historique et culturel bien plus sérieux que la bureaucratie bruxelloise. La volonté de Moscou et de Beijing d’investir en Grèce et d’y créer de nouvelles institutions internationales est un secret de polichinelle. Cependant, la situation de la Grèce est d’autant plus complexe qu’elle est également membre de l’Otan et que l’Alliance y avait organisé un coup d’État militaire, en 1967, pour l’empêcher de se rapprocher de l’URSS [8]. Thierry Meyssan Notes [1] « Histoire secrète de l’Union européenne », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 28 juin 2004. [2] La section française prend le nom de Ligue européenne de coopération économique (LECE). Elle est présidée par Edmond Giscard d’Estaing, père du futur président de la République et créateur de l’ECU. [3] MI6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Stephen Dorril, The Free Press, 2000. [4] « Stratégie européenne de sécurité », Réseau Voltaire, 12 décembre 2003. [5] « Thorbjørn Jagland destitué de ses fonctions de président du Nobel de la Paix », Réseau Voltaire, 5 mars 2015. [6] « Selon la BRI, la dette des États développés est insolvable », Réseau Voltaire, 13 avril 2010. [7] Cf. la théorie économique d’Alexander Sack. [8] « La guerre secrète en Grèce », par Daniele Ganser ; « Grèce, le facteur Otan », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 24 août 2013 et 7 avril 2015.
Edité le 07-07-2015 à 16:21:51 par Xuan |
| | Posté le 07-07-2015 à 20:34:11
| Le Parti communiste grec KKE est opposé au consensus antipopulaire des partis bourgeois. 07/07/2015 Traduction ML, depuis la version anglaise du site du KKE, pour Solidarité internationale PCF, 7 juillet 2015 Une réunion des dirigeants des partis politiques s’est tenue au palais présidentiel, le lendemain du référendum du 5 juillet, sous la présidence de P. Pavlopoulos, Président de la République. Y assistaient le premier ministre et président de SYRIZA, A. Tsipras, le président exécutif de ND, E. Meimarakis, le président de POTAMI, S. Theodorakis, le secrétaire général du Comité central du KKE, D. Koutsoumbas, le président d’ANEL, P. Kammenos et le président du PASOK, F. Gennimata. La rencontre a duré 7 heures. Lors de cette rencontre, les partis SYRIZA, ANEL, ND, POTAMI et PASOK sont arrivés à un accord et ont signé une déclaration commune, interprétant le résultat du référendum comme une adhésion de l’euro et de l’UE et pavant la voie à un nouvel accord antipopulaire. Le secrétaire général du CC du KKE, D. Koutsoumbas, a exprimé son désaccord total avec la déclaration commune. Le secrétaire général du CC du KKE, Dimitri Koutsoumbas, a fait la déclaration suivante à la suite de la réunion d’hier des dirigeants des partis politiques : « Nous avons écouté l’exposé du premier ministre, à la rencontre qui a eu lieu sous la présidence du Président de la République, sur l’état de la poursuite des négociations et des discussions après le référendum. Pour notre part, nous avons exprimé clairement, une fois de plus, les positions du KKE sur la signification du référendum, surtout en rapport avec les problèmes énormes vécus par le peuple grec au sein de l’alliance prédatrice qu’est l’UE. Cette dernière a une ligne politique qui aggrave continuellement les difficultés vécues par les gens, dans leur revenu, qui aggrave la situation du pays et la situation de notre peuple pris globalement. Il a été démontré, une fois de plus, qu’il ne peut y avoir aucune négociation qui se fasse dans l’intérêt du peuple et des travailleurs, à l’intérieur du carcan de l’UE, dans une voie capitaliste de développement. Le KKE est en désaccord avec l’ensemble de la déclaration commune adoptée par les autres dirigeants et partis politiques. Notre désaccord repose sur notre analyse du vote du peuple grec hier. Il porte en particulier sur l’état des négociations et sur les tactiques que propose le gouvernement pour les pour les poursuivre et que tous les autres partis acceptent, du moins dans le cadre et orientation généraux. Personne n’a donné mandat à qui que ce soit pour signer de nouveaux mémorandums, de nouvelles mesures douloureuses pour notre peuple. Et ces mesures seront terribles » . En réponse à une question d’un journaliste qui demandait s’il parlait d’une « solution par la sortie de l’euro », D. Koutsoumbas a insisté : « Non. Nous nous sommes exprimés clairement sur ce sujet. Cette ligne politique peut aller dans deux directions. Ou bien, comme cela semble le cas et bien prévu – nous le verrons dans les jours qui viennent – ils signent un nouvel accord douloureux, comprenant des mesures dures pour le peuple, un nouveau mémorandum, ou bien nous allons connaître une faillite d’Etat, avec un « Grexit », avec une sortie de l’euro ou l’établissement d’une double monnaie ou encore quelque chose d’autre. Nous entendons parler de cela principalement par nos « partenaires ». Les partis politiques ne l’ont pas évoqué à la réunion des dirigeants politiques. Mais les « partenaires » en parlent. Donc notre peuple doit se préparer. La position du KKE est que ces deux issues possibles, c’est-à-dire un accord avec un nouveau mémorandum et de dures mesures ou bien un grexit ou quelque chose comme ça se feront aux dépens du peuple grec. La rupture avec l’UE, avec le capital et leur pouvoir est la condition préalable à une stratégie totalement différente, avec un pouvoir véritablement aux travailleurs et au peuple, allant vers la socialisation des moyens de production, un détachement de l’UE et une dénonciation unilatérale de la dette. C’est la proposition globale, totalement différente, que porte le KKE. Elle n’a rien à voir avec différents points de vue conduisant à une nouvelle paupérisation de notre peuple. Et je veux parler des points de vue qui existent au sein d’autres partis, minoritairement pour l’instant (notamment le parti qui gouverne et pour cela), qui parlent de sortie uniquement de la monnaie unique » . 07/07/2015 |
| | Posté le 07-07-2015 à 21:26:38
| Yanis Varoufakis a démissionné pour ne pas cautionner la négociation du plan social. C'est une reculade de Tsipras indiquant sa volonté de négocier. Réponse de la BCE : "La banque centrale européenne (BCE) n’a laissé aucune chance au gouvernement de Syriza après la victoire du non au référendum du dimanche 5 juillet. Pressée de laver l’affront grec, l’institution monétaire a donné la réponse européenne. En fin de soirée, lundi, elle a annoncé qu’elle durcissait les conditions pour assurer la liquidité du système bancaire grec, acceptant le risque de provoquer un effondrement complet bancaire. Alors que les banques grecques demandaient que le plafond des fonds d’urgence de liquidité (emergency liquidity assistance, ELA) soit augmenté de trois milliards, la banque centrale a refusé de changer la limite qu’elle avait imposée il y a dix jours." Mediapart
_____________ La BCE étrangle la Grèce après le référendum : RPT-La BCE maintient la pression sur la Grèce avant mardi Reuters le 06/07/2015 à 21:16, mis à jour le 07/07/2015 à 06:301 (Répétition sans changement d'une dépêche transmise lundi soir) Boursorama par John O'Donnell et George Georgiopoulos FRANCFORT/ATHENES, 7 juillet (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu lundi un contrôle strict sur le financement de banques grecques qui pour l'instant restent portes closes, un élément que le Premier ministre grec Alexis Tsipras devra prendre en compte à la veille d'un sommet de la zone euro à Bruxelles. La BCE a annoncé qu'elle avait maintenu en l'état le mécanisme de fourniture de liquidité d'urgence (ELA) aux banques grecques, mais en ajustant les décotes sur certaines des garanties présentées par ces dernières pour pouvoir se refinancer auprès d'elle par l'intermédiaire de la banque centrale locale. Cet ajustement est largement symbolique et n'affecte en rien les capacités de refinancement des banques hellènes mais on peut aussi y voir un signe manifestant l'impatience de l'institut d'émission commun. "Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a décidé aujourd'hui de maintenir l'ELA pour les banques grecques au niveau décidé le 26 juin 2015 après avoir discuté d'une proposition de la Banque de Grèce" , dit la BCE dans un communiqué. Elle ajoute que le Conseil des gouverneurs est "résolu à employer tous les instruments disponibles dans le cadre de son mandat" . Selon une source bancaire grecque, la BCE a réclamé une hausse de l'ordre de 10% sur certaines garanties présentées par les banques grecques. "La hausse de la décote sur une partie de l'ensemble des garanties est de 10% environ... mais cela ne crée aucun problème pour quelque banque que ce soit", a expliqué la source. Dans un entretien à la chaîne publique autrichienne ORF, Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, évoque la possibilité d'un crédit-relais pour la Grèce pendant que se poursuivraient des négociations en vue d'un nouveau programme de renflouement. "Que ce soit possible, cela reste sujet à discussion" , a-t-il dit, ajoutant que la BCE ne pourrait fournir davantage de liquidités à la Grèce si celle-ci venait à faire défaut sur sa dette. La banque centrale grecque avait sollicité plus de soutien de la part de la BCE, selon une source bancaire, mais elle s'est vue opposer une fin de non recevoir après le "non" franc et massif des Grecs aux propositions des créanciers d'Athènes dimanche. Le statu quo ne laisse guère de temps aux banques grecques avant d'épuiser intégralement les quelque 89 milliards d'euros de financements disponibles et aussi ne leur laisse d'autre choix que de rester fermées dans les jours qui viennent. Le gouvernement s'était dans un premier temps engagé à ce qu'elles rouvrent mardi mais le patron de la fédération bancaire locale a dit qu'elles resteraient fermées mardi et mercredi, prolongeant ainsi leur absence de la semaine dernière. Les banques ont toutes les peines du monde à approvisionner leurs distributeurs automatiques pour pouvoir assurer un plafond de retrait quotidien établi à 60 euros, épuisant peu à peu la monnaie en circulation. (Wilfrid Exbrayat pour le service français) _____________ La première réaction du gouvernement français après le non a été celle de Michel Sapin sur Europe 1: C'est au "gouvernement grec de faire des propositions" , affirmant que tout serait soumis à une position commune entre la France et l'Allemagne. Sapin a insisté sur le fait que "c'est la Grèce qui est dans la difficulté" et "c'est au gouvernement de M. Tsipras de faire au plus vite des propositions à partir desquelles nous pourrons réouvrir des discussions" . [Challenges]
Edité le 07-07-2015 à 21:34:25 par Xuan |
| | Posté le 07-07-2015 à 23:11:21
| Sur le réseau Voltaire :
« L’ART DE LA GUERRE » Grèce, l’ombre de « Prométhée » par Manlio Dinucci L’avenir de la Grèce ne sera pas dicté par sa situation économique, mais par son choix de rester allié de Washington ou de basculer du côté de la Russie et de la Chine. Le géographe Manlio Dinucci rappelle ici les enjeux. Le « tête à tête » dans le référendum grec, dont les grands médias ont fait la propagande, s’est révélé un sonore coup de tête dans le mur pour les fauteurs internes et internationaux du « Oui ». Le peuple grec a dit « Non » pas seulement aux mesures d’ « austérité » imposées par l’UE, la BCE et le FMI, mais, de fait, à un système —celui du capitalisme— qui étouffe la réelle démocratie. Les implications du référendum vont au-delà de la sphère économique, en impliquant les intérêts politiques et stratégiques non seulement de Bruxelles, mais (chose dont on ne parle pas) ceux de Washington. Le président Obama a déclaré être « profondément impliqué » dans la crise grecque, que « nous prenons en sérieuse considération », en travaillant avec les partenaires européens afin d’ « être prêts à toute éventualité ». Pourquoi tant d’attention sur la Grèce ? Parce qu’elle est membre non seulement de l’UE, mais de l’Otan. Un « solide allié », comme la définit le secrétaire général Jens Stoltenberg, qui joue un rôle important dans les corps de déploiement rapide et donne le bon exemple dans la dépense militaire, à laquelle elle consacre plus de 2 % du PIB, objectif atteint en Europe seulement par la Grande-Bretagne et l’Estonie. Bien que Stoltenberg assure « l’engagement continu du gouvernement grec dans l’Alliance » , à Washington on craint que, en se rapprochant de la Russie et de fait de la Chine, la Grèce d’Aléxis Tsípras ne compromette son appartenance à l’Otan. Le Premier ministre a déclaré que « nous ne sommes pas d’accord avec les sanctions contre la Russie » et, au sommet UE, a soutenu que « la nouvelle architecture de la sécurité européenne doit inclure la Russie » . Dans la rencontre Tsípras-Poutine, en avril à Moscou, on a parlé de la possibilité que la Grèce devienne le nœud européen du nouveau gazoduc, remplaçant le South Stream bloqué par la Bulgarie sous la pression des USA ; nouveau gazoduc qui à travers la Turquie apportera le gaz russe au seuil de l’UE [1]. Il y a en outre la possibilité que la Grèce reçoive des financements de la Banque pour le développement créée par les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et de la Banque d’investissements pour les infrastructures asiatiques créée par la Chine, qui veut faire du Pirée un important nœud de son réseau commercial. « Une Grèce amie de Moscou pourrait paralyser la capacité de l’Otan à réagir à l’agression russe » [2], a prévenu Zbigniew Brzezinski (ancien conseiller stratégique de la Maison-Blanche), exprimant la position des conservateurs. Celle des progressistes s’exprime par la voix de James Galbraith, enseignant en Relations de gouvernement et business à l’Université du Texas, qui a travaillé pendant quelques années avec Yánis Varoufákis, devenu ministre des Finances grec (aujourd’hui démissionnaire), auquel il a fourni une « assistance informelle » ces derniers jours [3]. Galbraith soutient que, malgré le rôle joué par la CIA dans le putsch de 1967, qui porta au pouvoir en Grèce les colonels selon le plan « Prométhée » de l’Otan, « la gauche grecque a changé et ce gouvernement est pro-US et fermement membre de l’Otan » . Il propose donc : « Si l’Europe échoue, les États-Unis peuvent agir pour aider la Grèce, laquelle, étant un petit pays, peut être sauvée avec des mesures mineures, parmi lesquelles une garantie sur les prêts » [4]. Les deux positions sont dangereuses pour la Grèce. Si à Washington prévaut celle des conservateurs, se dessine un nouveau plan « Prométhée » de l’Otan, une « Place Syntagma » sur le modèle de la « Place Maïdan » en Ukraine. Si c’est celle des progressistes qui prévaut, c’est une opération d’empreinte néo-coloniale qui ferait tomber la Grèce de Charybde en Scylla. L’unique voie reste celle d’une dure lutte populaire pour la défense de la souveraineté nationale et de la démocratie. Manlio Dinucci Traduction Marie-Ange Patrizio Source Il Manifesto (Italie) Notes [1] “Möglicher Deal zwischen Athen und Moskau : Griechenland hofft auf russische Pipeline-Milliarden”, Von Giorgos Christides, Der Spiegel, 18. April 2015. « Poutine et Tsípras examinent le projet Turkish Stream », Anadolu Agency, 7 mai 2015. « Soutenu par Poutine, Tsípras signe un accord avec Gazprom », par Benjamin Quenelle, Les Échos, 22 juin 2015. [2] « La Grèce pourrait "paralyser" l’Otan, estime Brzezinski », AFP, 25 mars 2015. [3] Modeste proposition pour résoudre la crise de la zone euro, Yánis Varoufákis, James K. Galbraith et Stuart Holland (préface de Michel Rocard), Les Petits matins,‎ 2014 (ISBN 978-2363831248) [4] “US must rally to Greece”, James K. Galbraith, The Boston Globe, February 19, 2015.
Edité le 07-07-2015 à 23:12:09 par Xuan |
| | Posté le 08-07-2015 à 12:41:42
| les Etats Unis appuieront ils Aube Dorée en Grèce,tout comme ils ont porté au pouvoir les néo-nazis en Ukraine?ils peuvent toujours faire pression sur Athènes en armant la Turquie,qui reve de chasser les populations hellénophones de l ensemble de l ile de Chypre,avec la complicité des troupes angloaméricaines qui occupent l ancienne colonie britannique.
Edité le 08-07-2015 à 12:52:30 par marquetalia |
| | Posté le 09-07-2015 à 15:15:25
| Deux faits d’actualité : 1 > Le Monde fait observer Le revirement de Nicolas Sarkozy sur la Grèce : […] Dans Le Monde daté du 2 juillet, [Sarkozy] défendait une ligne très dure, en décrétant de manière prématurée que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro » . […] Samedi 4 juillet, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé ses convictions lors de la Fête de la violette, à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), en dénonçant la volonté de François Hollande de « chercher des compromis » à tout prix. Ainsi que sa supposée bienveillance à l’égard de M. Tsipras : « Qui a reçu le premier un gouvernement composé de membres d’extrême gauche et d’extrême droite ? François Hollande ! » ça lui va bien ces petites cornes ! […] Une semaine plus tard, le ton a totalement changé : M. Sarkozy se rallie à la position française, consistant à tout faire pour éviter un « Grexit », et va jusqu’à accorder un bon point à l’exécutif qu’il accablait hier. « Tout doit être fait pour trouver un compromis, je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et par Monsieur Valls » , a déclaré M. Sarkozy sur TF1, après que la Grèce a promis de présenter jeudi au plus tard des propositions de réformes de son économie pour obtenir une nouvelle aide de ses créanciers. […]
__________________ 2 > A propos du sommet des BRICS, qui s’ouvre en ce moment, le site Spoutnik publie une série d’articles dont BRICS: les échanges atteignent 300 milliards de dollars, où on peut lire : « Le 6 juin, Sergueï Katyrine, président de la Chambre de commerce et du Conseil d’affaires des BRICS a déclaré que la Grèce pourrait se joindre au groupe si elle devenait un pays à économie émergente. » Petit renvoi d’ascenseur pour Syriza, qui s’était opposé à de nouvelles sanctions européennes le 27 janvier, indiquant dans un communiqué que la Déclaration du Conseil de l’UE avait été décidée « sans la procédure prescrite pour obtenir le consentement par les Etats membres et en particulier sans l'obtention du consentement de la Grèce » .
__________________ Pourquoi ce revirement de Sarkozy ? Est-il lié à l’éviction symbolique de Varoufakis, signifiant la capitulation de Syriza tandis que la BCE étrangle le crédit des banques grecques ? Ou bien à la soudaine prise de conscience des enjeux géostratégiques actuels, bien différents de la situation de 2011, lorsque Sarkozy et Merkel avaient contraint Papandréou à renoncer à son référendum ? En tous cas pour le peuple grec le référendum n’était pas qu’un moyen de pression, c’était le rejet de l’austérité et du diktat franco-allemand. Quelle que soit l’issue immédiate, le fossé s’est profondément creusé entre les nations spoliatrices et celles opprimées. Toute l’Europe a été profondément divisée à cette occasion, et la solution retenue est admise par tous ces réactionnaires comme la « moins pire ». Il va sans dire que les capitalistes grecs seront de plus en plus sur la sellette et que la lutte des classes va s’aiguiser en Grèce. Dans notre pays les masses ne sont pas non plus disposées à payer une dette creusée dans les caisses de l’Etat par la BNP et la Société Générale notamment : qui aurait le culot de faire rembourser par la sécu ses ardoises au casino? Ces deux faits illustrent clairement les contradictions à l’échelle mondiale, européenne, et au sein de chaque pays capitaliste en Europe.
Edité le 09-07-2015 à 15:20:55 par Xuan |
| | Posté le 09-07-2015 à 15:21:39
| en meme temps,cette alliance à Athènes de Syriza à une formation national-populiste accroit les tentatives d amalgame entre extreme-gauche et extreme -droite,amalgame entretenu en France essentiellement par le nazbol Alain Soral. |
| | Posté le 09-07-2015 à 15:28:41
| Les marxistes s'intéressent au fait et pas aux amalgames de la bourgeoisie. Amalgames qui ne résistent pas au premier examen. En France aussi le FN défend la Grèce contre "la finance mondialisée", mais outre ses relents germanophobes cette propagande tait la part française de cette finance. |
| | Posté le 09-07-2015 à 17:38:42
| En France aussi le FN défend la Grèce contre "la finance mondialisée", mais outre ses relents germanophobes cette propagande tait la part française de cette finance.[/citation] c est pourquoi il faut prioritairement combattre l impérialisme Français,et particulièrement le retour en force des monopoles de l Hexagone en Algérie,Hollande espère que Paris redeviendra le premier partenaire commercial d Alger,dépassant la Chine Populaire,qui elle finance la construction de la mosquée Bouteflika,dont la construction sera finie en Novembre 2016.il est meme possible qu en cas de mort du dirigeant algérien,Hollande-ou Valls-intervienne militairement et directement à Alger pour y défendre les intérêts de l impérialisme Français.Sarkozy,qui voulait réhabiliter la colonisation francaise en Algérie, n est pas l homme de main des monopoles et des intérêts de la classe dirigeante francaise,qui sait qu il faut passer par la repentance totale pour reprendre pied en Afrique du Nord,et non pas en glorifiant "l Algérie Francaise" de grand-père,mais en placant Manuel Valls à la tete de l Etat,d autant plus que "notre"complexe militaro industriel a besoin de l Algérie,pour mener la guerre néo-coloniale contre les peuples sahélo-sahariens.une victoire de Sarko serait vécue par l oligarchie comme un désastre...
Edité le 09-07-2015 à 17:50:14 par marquetalia |
| | Posté le 09-07-2015 à 19:53:26
| Étonnant comme le ton de Sarkozy s’est radouci. Notre appréciation de Syriza se confirme et les accusations d’extrême gauche envers ce groupe apparaissent maintenant pour ce qu’elles étaient : des effets de manche d’avocat véreux, assorties de pressions médiatiques, d’étranglement financier et d’ingérences. Il faut souligner en Grèce la combinaison de la lutte pour l’indépendance et contre le capitalisme. La Grèce n’est pas un pays du Tiers Monde mais elle est quand même dominée en Europe. On peut même dire écrasée quand on voit la BCE fermer le robinet des banques grecques, les contraignant à fermer leurs portes, briser l’économie et mettre le peuple sur la paille (et les retraités effondrés sur le trottoir). Simultanément on devine que la sortie de l’Europe à elle seule ne réglerait pas les contradictions de classe criantes. On devine que les armateurs grecs on dû s’entendre comme larrons en foire avec nos capitalistes, lesquels viennent maintenant donner des leçons de bonne gestion patrimoniale. L’autre aspect ce sont les rapports internationaux. Il est clair que les rapports des forces ont basculé : l’Europe doit assumer ses propres contradictions face à la confrontation USA - BRICS. Et c’est là que les Athéniens s'atteignirent, que les Perses se percèrent, que les Satrapes s'attrapèrent, et que les Mèdes s'emmerdèrent... |
| | Posté le 09-07-2015 à 20:00:25
| [citation=Xuan] L’autre aspect ce sont les rapports internationaux. Il est clair que les rapports des forces ont basculé : l’Europe doit assumer ses propres contradictions face à la confrontation USA - BRICS. dans le cadre de la confrontation USA-BRICS,certains milieux nationalistes Français (la Nouvelle Revue d Histoire)penchent en faveur de l emergence d un bloc euro-russe,"seul en mesure de contester l hégémonie de la puissance dominante".par ailleurs,les BRICS sont,exceptée la Russie,des anciennes colonies des pays d Europe Occidentale(le Brésil,du Portugal,l Inde du Royaume-Uni,la Chine fut semi-colonisée,forcée à accepter le trafic d oipum,et écrasée à Pékin en 1900 lors de la révolte des Boxers,par les puissances coloniales européennes-Russie comprise-,plus les Etats Unis et le Japon.l Afrique du Sud va voir ses relations se dégrader avec les pays anglo-saxons et surtout les Pays Bas à mesure que le peuple noir revendiquera les terres accaparées par les Afrikaaners.et,en meme temps,l Occident-ou plutôt le Japon- pousse New Dehli à la confrontation avec la Chine Populaire.
Edité le 09-07-2015 à 20:09:39 par marquetalia |
| | Posté le 12-07-2015 à 15:40:58
| Les USA et le FMI s'inquiètent d'un Grexit : Sputnik USA et FMI favorables à une restructuration de la dette grecque La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, appellent à la résolution de la crise financière grecque et à l'allègement de sa dette colossale. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a affirmé mercredi qu'une restructuration de la dette de la Grèce était "nécessaire" et a assuré qu'elle restait "engagée" pour trouver une solution à la crise dans le pays. Mme Lagarde a mentionné que la Grèce faisait face à une " crise aigüe qui doit être réglée " et a recommandé au gouvernement grec un programme basé sur deux jambes. "La première jambe, c'est un mélange de réformes structurelles profondes pour redresser l'économie et de la consolidation budgétaire. La deuxième jambe, c'est une opération sur la dette, c'est à dire une restructuration de dette qui permette une soutenabilité à moyen terme pour le pays" , a indiqué la patronne du FMI. Selon le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, un accord sur la Grèce n'est possible que si des "décisions difficiles" sont prises par Athènes sur les réformes et par les Européens sur un allègement de dette. Parallèlement, le responsable américain a assuré qu'un "Grexit" éventuel pourrait déstabiliser l'Europe et créer des risques géopolitiques. Néanmoins, l'Allemagne, le principal créancier de la Grèce, refuse toujours d'envisager une renégociation de la dette grecque. La Grèce, qui réclame un allègement de sa dette, a formulé mercredi une demande non chiffrée pour un prêt sur trois ans auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES) et a promis de présenter un nouveau programme de réformes "crédibles", répondant à l'ultimatum lancé par les dirigeants européens. Le nouveau programme grec sera examiné vendredi par les créanciers de la Grèce puis soumis samedi aux ministres des Finances de la zone euro. Il devrait être présenté dimanche au chef d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne. En 2012, les détenteurs de titres grecs ont accepté de réduire de 53,5% leurs créances pour un montant de 107 milliards d'euros. La BCE et les autres banques centrales de la zone euro ont renoncé aux plus-values sur les obligations de la dette grecques qu'elles détenaient. Pourtant, Athènes doit rembourser 130 milliards d'euros au Fonds européen de stabilité financière (FESF) et encore 50 milliards à divers pays. La dette auprès de détenteurs de titres, émis après le défaut de 2012, est de 35 milliards d'euros. En outre, la balance négative de la banque centrale de Grèce vis-à-vis du reste de l'Eurosystème dépasserait aujourd'hui les 100 milliards d'euros. Il apparaît que la crise grecque s'inscrit aussi dans la confrontation entre l'hégémonisme US et les BRICS. Un Grexit (dette mise à part, mais les capitalistes peuvent toujours la faire payer par d'autres peuples) coûterait cher en terme d'équilibre géopolitique. La Grèce se trouve sur la route de la soie et s'est déjà opposée aux sanctions contre la Russie. Quitte à mettre la main à la poche, l'impérialisme US est prêt à tout pour conserver la Grèce dans l'Otan. |
| | | | Posté le 14-07-2015 à 17:22:02
| Bureau de presse du PAME, 13 juillet 2015, traduction Solidarité internationale PCF TOUS AUX RASSEMBLEMENTS organisés par le PAME Mercredi 15 juillet Tous dans la rue! Battons-nous maintenant! Le secrétariat exécutif du PAME dénonce l’accord tourné contre les travailleurs, le 3ème mémorandum décidé au sommet de la zone euro. Le parti social-démocrate SYRIZA, le parti d’extrême-droite ANEL, le parti conservateur ND et les autres partis politiques bourgeois ont immédiatement retourné les votes NON et OUI au référendum en une seule réponse : « accord avec l’UE à n’importe quel prix ». « Accord » égale « nouveau mémorandum » avec un nouveau cortège de mesures antipopulaires, des mesures qui s’additionneront aux lois contre les travailleurs issues des deux premiers mémorandums. Cet accord ordonne la destruction de tous les droits qui restent aux travailleurs, la destruction des allocations sociales, du droit du travail, des taxes plus lourdes sur les couches populaires. Le PAME appelle la classe ouvrière à rejeter le nouvel accord, en luttant pour dire NON au troisième mémorandum et sa barbarie, non aux nouvelles mesures et à leur brutalité. Nous avons le pouvoir de rejeter le mémorandum, les patrons et les directions syndicales vendues, d’exiger des mesures immédiates de soulagement de l’urgence sociale et de restitution de nos acquis perdus. |
| | Posté le 14-07-2015 à 20:29:03
| Sur le site les crises : Capitulation, par Jacques Sapir Au petit matin de ce lundi 13 juillet, le Premier-ministre grec, M. Alexis Tsipras, a fini par capituler. Il a capitulé sous les pressions insensées de l’Allemagne, mais aussi de la France, de la Commission européenne et de l’Eurogroupe. Il n’en reste pas moins qu’il a capitulé. Car, il n’y a pas d’autres mots pour désigner l’accord qui lui a été imposé par l’Eurogroupe, puis par les différents dirigeants européens, le revolver – ou plus précisément la menace d’une expulsion de la Grèce hors de la zone Euro – sur la tempe. Cette capitulation aura des conséquences dramatiques, en Grèce en premier lieu où l’austérité va continuer à se déployer, mais aussi au sein de l’Union européenne. Les conditions dans lesquelles cette capitulation a été arrachée font voler en éclat le mythe d’une Europe unie et pacifiée, d’une Europe de la solidarité et des compromis. On a vu l’Allemagne obtenir de la Grèce ce que les anciens appelaient une paix carthaginoise. On sait que telle était la position dès le départ de M. Dijsselbloem, le Président de l’Eurogroupe[1]. On a vu, avec tristesse mais aussi avec colère, la France finir par se plier à la plupart des exigences allemandes, quoi qu’en dise notre Président. Ce 13 juillet est et restera dans l’histoire un jour de deuil, à la fois pour la démocratie et pour l’Europe. Un accord détestable Cet accord est un accord détestable, et pour plusieurs raisons. Il l’est dans le domaine économique. Il saigne à nouveau l’économie grecque sans lui offrir la nécessaire et réelle bouffée d’oxygène dont elle avait besoin. L’accroissement de la pression fiscale sans contreparties, aura des conséquences désastreuses pour l’économie grecque. C’est la poursuite de l’austérité dans la plus pure logique d’un Pierre Laval en France, mais surtout d’un Brüning en Allemagne, ou d’un McDonald en Grande-Bretagne, ces figures tragiques des années trente qui ont aggravé par leurs politiques les conséquences de la crise de 1929. La hausse de la pression fiscale exigée, les nouvelles coupes dans les dépenses, ne s’accompagnent nullement du plan d’investissement massif qui aurait pu en compenser, au moins en partie, les effets. Notons ainsi que le gouvernement grec est contraint de s’engager à : « mener d’ambitieuses réformes des retraites et définir des politiques visant à compenser pleinement l’incidence budgétaire de l’arrêt de la cour constitutionnelle relatif à la réforme des pensions de 2012 et mettre en œuvre la clause de déficit zéro ou des mesures alternatives mutuellement acceptables d’ici octobre 2015 ». En d’autres termes on demande au gouvernement grec de compenser l’arrêt de la cour constitutionnelle qui avait cassé la réforme des retraites de 2012. Bref, la logique de l’austérité est ici proclamée plus importante que la constitution d’un état souverain[2]. Cet accord est aussi détestable dans le domaine financier aussi. Il engage donc le Mécanisme Européen de Stabilité, ou MES. Mais, cet engagement sera appelé à grandir régulièrement. L’économie grecque va, en effet, continuer à s’enfoncer dans la dépression. Les ressources fiscales vont au total stagner, voire diminuer et cela même si la pression fiscale augmente comme il est prévu dans l’accord. La dette va donc, en proportion de la richesse produite, devenir de plus en plus lourde. Sur cette dette, le reprofilage – mot barbare qui désigne un allongement des délais de paiement du principal et un report des intérêts – ne résout rien. On sait, le Fonds Monétaire International l’a dit, qu’il faut restructurer, c’est à dire annuler, une partie de la dette grecque. Mais, l’Allemagne s’y refuse toujours avec obstination. Il faudra d’ici peu trouver à nouveau de l’argent pour la Grèce. L’une des raisons pour lesquelles ce plan est détestable est qu’il ne règle rien, ni économiquement, ni financièrement. Un accord de type néo-colonial Enfin, ce plan est détestable pour une troisième raison. Politiquement, il aboutit à mettre la Grèce en tutelle, à l’assimiler dans les faits à une colonie privée de tout pouvoir réel. Le parlement grec non seulement est sommé de voter au plus vite certaines réformes, avec deux dates butoirs, du 15 et du 22 juillet[3], mais il devra soumettre désormais les différentes mesures à prendre au contrôle et au bon vouloir des institutions européennes. En particulier, un paragraphe de l’accord est très significatif. Il dit ceci : « Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement » [4]. C’est le rétablissement de ce que les grecs appellent le « régime de la Troïka » , régime qu’ils avaient répudié lors des élections du 25 janvier dernier. Et c’est là sans doute le résultat le plus inouï de cet accord. Il équivaut à annuler une élection libre et démocratique, à affirmer que les règles édictées à Bruxelles ont plus de poids que le jeu démocratique. Il faudra s’en souvenir car, de ce point de vue, cet accord ne concerne pas les seuls grecs ; il menace aussi tous les peuples de la Zone Euro. Il nous menace donc nous aussi, les français. Et c’est pourquoi le fait que notre Président, M. François Hollande, se soit prêté à ce crime, car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cet accord dans le domaine politique, doit nous emplir d’effroi. En acceptant de poser sa signature au bas de cet accord, en acceptant de la faire voter d’ici la fin de la semaine au Parlement français, François Hollande est dès lors connivent à cet étranglement de la démocratie en Grèce, mais aussi dans l’ensemble de la Zone Euro. Allant toujours plus loin, cet accord organise la spoliation de la population grecque dans le paragraphe léonin qui concerne les privatisations et qui date directement de ce que l’on appelait au XIXème siècle la « politique de la canonnière » . Ce paragraphe stipule en effet que le gouvernement grec doit : « élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d’autres moyens. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d’euros, dont 25 milliards d’euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d’autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c’est-à-dire 50 % de 25 milliards d’euros) serviront à diminuer le ratio d’endettement, les autres 50% étant utilisés pour des investissements » [5]. Cela revient à dire que la Grèce ne pourra utiliser que 50% de 25 milliards, soit 12,5 milliards issus des privatisations pour des investissements. Or, ces sommes ne seront pas disponibles – si tant est qu’elles le soient un jour – avant deux à trois ans. Quand on entend François Hollande affirmer dans la mâtinée de ce 13 juillet que la souveraineté de la Grèce a été préservée, on se dit que notre Président a un goût douteux pour la plaisanterie. C’est ajouter l’insulte à la blessure. Car la souveraineté de la Grèce a bel et bien été piétinée par l’Eurogroupe et par l’Allemagne, avec l’aide et avec l’assentiment de la France. C’est pour cela que ce 13 juillet sera désormais un jour de deuil pour tous ceux qui défendent la démocratie, la souveraineté et la liberté des peuples. La question de l’Euro François Hollande affirme que son action a sauvé l’Euro. Il est clair que si l’Allemagne avait imposé l’expulsion de la Grèce hors de la Zone Euro, cela aurait déclenché à relativement court terme le processus de dissolution de cette zone. Mais, le maintient de la Grèce dans la zone Euro ne sauve nullement l’Euro. D’une part parce que les problèmes économiques et financiers de la Grèce ne sont pas résolus. D’autre part, parce que d’autres pays sont aujourd’hui en grandes difficultés, et en particulier l’un de nos voisins, l’Italie. L’Euro est, on en a eu la preuve aujourd’hui, indissolublement lié à la politique d’austérité. La politique économique menée dans la Zone Euro consolidée par le rôle des divers traités, et en particulier du dernier le TSCG ratifié en septembre 2012, ne peuvent que mener à l’austérité. Si on ne l’avait pas encore compris c’est aujourd’hui parfaitement clair : l’Euro c’est l’austérité. Bien sur, il peut y avoir des politiques d’austérité sans l’Euro. Mais l’Euro implique en réalité la politique d’austérité et toute politique menée dans le cadre de l’Euro conduit à l’austérité. Il faut comprendre le sens profond de cette affirmation. Aujourd’hui, tant que l’on restera dans la zone Euro, il sera impossible de mener une autre politique économique que l’austérité. Pour ne pas avoir compris cela Alexis Tsipras s’est mis de lui-même la tête sur le billot. Cette constatation est appelée à devenir le véritable point de clivage de la politique française dans les mois et les années à venir. Ainsi, ce qu’a sauvé François Hollande, en réalité, c’est bel et bien l’austérité. On sait qu’il fit ce choix en 2012. Il n’en a pas changé. Il devra donc être jugé dessus aux prochaines élections. [1] VAROUFAKIS: POURQUOI L’Allemagne REFUSE D’ALLÉGER LA DETTE DE LA GRÈCE, http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/120715/varoufakis-pourquoi-lallemagne-refuse-dalleger-la-dette-de-la-grece [2] Déclaration du sommet de la zone euro , Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 3. [3] Le texte de l’accord précise que ce dernier ne sera valable que dans les conditions suivantes : « Ce n’est qu’après – et immédiatement après – que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l’objet d’une mise en oeuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l’Eurogroupe, qu’une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d’accord » . Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 2. [4] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 5. [5] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 4. Source : Jacques Sapir, pour son blog RussEurope, le 13 juillet 2015. |
| | Posté le 14-07-2015 à 23:15:32
| KKE, 10 juillet: Non au nouveau mémorandum de “gauche” Compte-rendu du KKE, 11 juillet 2015, traduction depuis la page en anglais du site du KKE, par MlN pour Solidarité internationale communiste PCF Le gouvernement du parti de « gauche » SYRIZA et du parti nationaliste ANEL place le fardeau insupportable de nouvelles mesures antipopulaires sur le dos de la classe ouvrière et des autres couches du peuple, avec le soutien du parti de droite ND, du parti social-démocrate PASOK (les deux gouvernaient ensemble jusqu’en janvier 2015) et du parti centriste POTAMI. Dans la nuit du 10 juillet, a été mise à l’ordre du jour de la séance plénière du Parlement la question d’autoriser ou non le gouvernement à négocier un nouveau mémorandum, le 3ème, comprenant une série de mesures antipopulaires. L’alternative a été posée de la façon suivante : ou bien la continuation de la ligne politique antipopulaire, ou bien la banqueroute du pays et une sortie de la zone euro. Le premier ministre, Alexis Tsipras a défendu son mémorandum, le « mémorandum-Tsipras », en expliquant en substance que les mesures antipopulaires devaient être prises pour regagner la confiance des investisseurs et des marchés. A 5 heures du matin, 251 députés ont voté pour la proposition du gouvernement. L’ensemble du groupe KKE a voté contre. Au final, il s’est trouvé 32 voix contre et 8 abstentions volontaires. 9 députés étaient absents. Ces développements, qui révèlent une fois de plus le vrai visage du gouvernement « patriotique de gauche » de SYRIZA/ANEL, montrent la position inacceptable tenue ces derniers mois par différentes forces à l’étranger, y compris par certains partis communistes et ouvriers, qui ont soutenu le gouvernement au nom de la « solidarité avec la Grèce » . Prenant la parole devant le Parlement pendant la discussion générale relative à « l’autorisation » au gouvernement d’approuver le nouveau, 3ème, mémorandum, le secrétaire général du Comité central du KKE, Dimitris Koutsoumbas, a insisté interpelant gouvernement : « Vous avez toujours pratiqué l’absence de morale en politique, l’opportunisme, ce qui veut simplement dire littéralement, sans approfondir théoriquement, être opportuniste et aventuriste. Il y a à peine 10 jours, ici même, pendant la discussion sur la proposition de référendum, le KKE a clairement expliqué devant vous que vous appeliez le peuple à voter sur un « oui » ou un « non » qui ne diffèrent que superficiellement, puisque tous les deux portaient l’acceptation d’un nouveau mémorandum, peut-être pire encore que les précédents. Vous avez transformé le « non » du peuple en un « oui » à un nouveau mémorandum. Cela s’est trouvé confirmé le lendemain même du référendum. Les autres partis politiques, aussi bien ceux qui soutenaient le «oui» que ceux qui soutenaient le «non», se sont mis d’accord sur un nouveau mémorandum qui sera encore plus dur. Nous étions certains depuis le départ qu’il allait en être ainsi. Non parce que nous sommes devins, mais parce que votre stratégie, votre programme, votre position sur l’UE, l’euro et les alliances capitalistes en général, votre position sur le mode de développement et le système qui vous servez, vous menaient inévitablement du côté de l’UE, de la BCE, du FMI, du grand capital, des groupes monopolistes. Avec eux, vous avez vu comment le butin serait partagé, comment vous alliez servir leurs rendements, comment, en fin de compte, vous alliez diminuer le revenu de la population, comment vous alliez économiquement réduire le prix de la force de travail, comment vous alliez sucer les gens jusqu’à l’os pour que les parasites du système puissent prospérer » . Le secrétaire général du CC du KKE, au sujet de l’alternative posée par le gouvernement, « accord antisocial, c’est-à-dire mémorandum, ou Grexit » , a souligné les points suivants : « Le 3ème mémorandum va se traduire par une véritable banqueroute pour le peuple. Evidemment suivant une voie qui, d’une certaine façon, est mieux ordonnée. Nous allons connaître des mesures antipopulaires barbares. Avec le Grexit, nous connaîtrions un appauvrissement rapide, la faillite des ménages conjuguée avec la faillite de l’Etat, sans aucune voie de sortie, toujours pris au piège, emprisonnés dans le carcan de l’UE, dans le même vieux mode de développement capitaliste. C’est pourquoi tous les autres partis portent une responsabilité historique, en particulier SYRIZA qui gouverne aujourd’hui et a bénéficié de la confiance du peuple. La véritable voie pour sortir de la crise, pour un développement profitable aux intérêts des travailleurs et de la population, passe par l’organisation du peuple lui-même, la mise au point de son intervention, un langage de vérité, des programmes et des positions clairs qui permettent au peuple lui-même de décider, de prendre le pouvoir et d’organiser l’économie et une nouvelle société, en dehors et bien loin des regroupements capitalistes, avec une planification centralisée, avec une propriété socialisée des richesses produites par la classe ouvrière et le peuple. Toutes les autres options se ramènent aux expériences d’échec de la gestion social-démocrate, des soi-disant gouvernements de gauche qui ont géré le système dans le cadre du capitalisme. Les espoirs fugitifs qu’ils ont répandus, les fausses attentes ont conduit le peuple à une grande désillusion, le mouvement des travailleurs à un recul. Ils ont renforcé les tendances conservatrices et même extrêmement réactionnaires » . A propos de l’enchevêtrement entre la « question grecque » et les contradictions interimpérialistes, D. Koutsoumbas a fait remarquer : « Vous présentez souvent le « cruel » Schaüble comme l’adversaire unique, ce Schaüble qui représente une part importante du capitalisme allemand, mais vous présentez aussi de temps en temps, comme des amis de la Grèce, les Etats-Unis et le FMI, maintenant la France, en concentrant l’attention sur la question de la restructuration de la dette publique. Pas plus le capital américain, le capital français ou le capital allemand ne sont les amis du peuple. Ils réclament tous aussi bien la mise à mort des droits et des revenus du peuple. La concurrence entre eux se déroule dans le contexte de la crise capitaliste et des profonds déséquilibres au sein du noyau dur de la zone euro. Les Etats-Unis et l’Allemagne sont en concurrence pour l’hégémonie en Europe, le FMI, la France et l’Allemagne pour l’avenir de la zone euro. Des sections du capital grec, industriels, banquiers, armateurs sont impliqués dans cette confrontation. Tant que nous serons pris dans ce dangereux tissus de contradictions, tous les choix possibles seront un cauchemar pour le peuple : autant un nouvel accord/mémorandum, qu’un défaut de paiement ou même l’éventualité d’une guerre dans la région » . Concernant les développements d’avenir, Le secrétaire général a souligné ceci : « Malgré les compromis temporaires, la tendance reste lourde à l’expulsion de certains pays. Cela ne concerne pas simplement que la Grèce mais tous les pays endettés, même ceux qui sont candidats à rejoindre l’euro. Le peuple ne doit pas avoir à choisir entre sa faillite avec l’euro ou sa faillite avec la drachme. Une solution décisive en faveur du peuple nécessite une vraie rupture qui n’a rien à voir avec la fausse rupture que certains courants dans SYRIZA invoquent quand ils défendent une sortie de la Grèce, uniquement, de la zone euro. Ceux qui prétendent – parmi eux, ces courants de SYRIZA, comme d’autres forces nationalistes et réactionnaires partant d’un autre point de vue – que la sortie de la Grèce de la zone euro, avec une monnaie dévaluée, donnerait un coup de fouet à la compétitivité et à la croissance et aurait de bonnes répercussions pour le peuple, sont en train, délibérément, de tromper le peuple. La perspective d’une Grèce, pays capitaliste doté d’une monnaie nationale, ne constitue pas une rupture en faveur du peuple. Ces forces politiques qui mettent en avant cet objectif comme une solution ou comme un objectif intermédiaire en vue de changements radicaux (comme la « plateforme de gauche » de SYRIZA, ANTARSYA, ou comme également des forces d’extrême-droite fascistes en Europe) jouent dans les faits le jeu de certaines sections du capital. Aussi nous ne choisirons pas si nous ferons faillite avec l’euro ou avec la drachme, sous l’effet d’une dévaluation interne ou externe. Pour cette raison, nous ne choisissons pas entre un mémorandum ou un Grexit. Parce qu’il y a une solution alternative si le peuple lutte pour une rupture avec l’UE, le capital et leur pouvoir. Par exemple, nous pouvons abolir les directives de l’UE qui ont causé la stagnation de la production nationale, de la production de sucre et de viande aux chantiers navals en passant par bien d’autres secteurs. Nous pouvons utiliser les contradictions entre les centres impérialistes et gagner des accords internationaux avantageux pour la Grèce et le pouvoir populaire, dégagés de l’UE et de l’OTAN. Nous pouvons préparer la voie à la satisfaction des besoins populaires en procédant à la socialisation des monopoles, des moyens de production avec une planification nationale scientifique de l’économie » . En conclusion, D. Koutsoumbas a rappelé que le KKE appelle les travailleurs à organiser leur riposte dans les rues et les lieux de travail contre les nouvelles mesures de destruction. Dans l’après-midi, ce même jour (vendredi 10 juillet), le PAME organisait un rassemblement de masse à Athènes et dans les principales villes du pays contre le 3ème mémorandum (« de gauche » regroupant des mesures antipopulaires. Les manifestations ont regroupé des syndicats, des comités populaires, des associations et groupes féminins, des organisations de masse, des comités de lutte de chômeurs, de travailleurs indépendants et d’artisans, comme d’étudiants, c’est-à-dire de tous ceux qui sont frappés par les mesures du gouvernement de coalition. Tous ont crié : « assez ! – Une autre voie existe dans l’intérêt du peuple” . D. Koutsoumbas, qui a participé au rassemblement de masse du PAME à Athènes a déclaré: "nous ne pouvons pas perdre plus de temps. Les travailleurs doivent organiser leur lutte, mettre en avant leurs revendications et organiser l'alliance populaire " . |
| | Posté le 14-07-2015 à 23:17:11
| La bal des faux derches, comme socialos en foire Sur Histoire et Société : The Guardian : Beaucoup de Grecs pensent maintenant que Tsipras est un traître. Mais il va survivre par David Patrikaros 14JUIL Alexis Tsipras avait beaucoup promis aux Grecs, mais il n’a pas pu éviter l’humiliation de ses créanciers de la zone euro. Tandis que ceux qui ont voté se sentent trahis, il n y a pas pas une alternative viable L’année dernière, alors que sa campagne électorale approchait de sa fin, le premier ministre grec Alexis Tsipras a visité la Crète en promettant aux gens. « Nous allons jouer du tambour et ils danseront. Et parce que nous sommes en Crète, nous jouerons le lyra et les marchés vont danser le pendozali, » a-t-il déclaré, se référant à une danse traditionnelle et locale sur l’île grecque. Six mois après et les marchés, si ce n’est danser, poussaient certainement un soupir de soulagement hier. Et si Tsipras joue sur toutes sortes de tambour, il doit les battre lentement et mélancoliquement. La Semaine dernière, après avoir promis à plusieurs reprises à son peuple qu’avec son gouvernement prendrait fin les mesures d’austérité paralysant Grèce, Tsipras a avancé une série de propositions qui apporteront encore plus d’austérité, plus d’impôts et une plus grande misère. Hier, les créanciers du pays ont accepté ces propositions ; Il y aura un accord. Pour aggraver les choses, cela est s’est passé une semaine à peine après que le pays ait voté globalement un référendum – auquel Tsipras avait appelé – de rejet de plus d’austérité. En possession d’un mandat pour dire non, Tsipras a dit oui. Le mouvement a déjà provoqué une faille importante, jusqu’à présent maîtrisable, au sein de la coalition au pouvoir de la Grèce. Le ministre de l’énergie Panayotis Lafazanis, membre de Syriza quitté l’équipe, il a déjà déclaré qu’il ne votere pour le projet lorsqu’il passera devant le Parlement mercredi pour devenir Loi. Mais, dit-il, il ne démissionnera pas. Pendant ce temps, Panos Kammenos, chef du parti des Grecs indépendants parti qui gouverne en coalition avec le Syriza, a également dit que son parti ne voterait pas non plus. Mais comme Lafazanis, il a montré aucun désir de renoncer à son poste de ministre de la défense ou de retirer son parti de la coalition. La Dissidence politique grecque a clairement ses limites. J’ai peu de doute que Tsipras va pousser l’affaire. Il a un soutien multi-partis pour lui et il n’y a simplement aucune alternative crédible à lui ou son parti dans la vie politique grecque. Dans les rues de la capitale de la Grèce, la situation est quelque peu différente. Beaucoup de Grecs ordinaires – qui ne sont pas tentés par les salaires ministérielles ou ont des retraites – ont été beaucoup plus clair dans leur dégoût face aux événements de la journée. Hier soir, après ce qui a été une semaine maniaque pour le pays, le Centre d’Athènes était rempli de gens discutant des événements de la journée de nourriture et de boisson dans les premières heures. Dans une petite rue à côté de place Exarchia, qui abrite des éléments plus bohèmes de la ville, j’ai rencontré un groupe de jeunes Athéniens assis sous un porche recouvert de graffitis. Ils ont bu de la bière et fumaient des cigarettes roulées. « Que pensez-vous de l’affaire? » J’ai demandé. Ils ont tous ri. Lefteris, ou Terry, car il préférait être appelé ainsi, a parlé le premier. Vêtus de noir T-shirt et Short, il avait les mots « Black-Eyed » tatoué sur son avant-bras. Il a été, dit-il, dégoûté par ce qui s’est passé. « Le pire, c’est qu’ils [Syriza] avait lancé un mouvement contre les politiques d’austérité de l’UE . Je pense que quelque chose s’est passé après le référendum – la pression peut-être des États-Unis – je ne peux pas comprendre. » « Dupés les 61 % de la population grecque qui ont voté « non », » poursuit-il. « Ils ont tourné un »non » pour un « oui ». Ils ont trahi le peuple grec – et qui est livré avec un coût politique. Ils ont trahi les classes les plus pauvres et pour le prochain cinq ans il y n’aura aucun solution. » « Cinq ans ? Tu veux dire cinquantes années , » , a répliqué son ami Evianna, qui avait gardé le silence, se contentant de fumer sa cigarette roulée. « Je pense vraiment que la solution est juste de quitter l’UE et recommencer encore une fois, » a ajouté Terry. La profondeur de sa déception était palpable. Pendant des décennies, deux partis – nouvelle démocratie et le Pasok – ont gouverné la Grèce. Quand Syriza a pris le pouvoir en janvier il brisé un duopole de la politique grecque qui existait depuis près d’un demi-siècle. « Syriza était plus qu’un parti, c’était un mouvement, » a répété Terry, comme s’il ne parvenait toujours pas à y croire tout à fait. « Nous nous attendions à vraiment faire une différence. Après que cinq mois de négociations, ils se sont rendus après 17 heures, juste comme ça. » Tsipras a pour guider la Grèce à travers les temps douloureux à venir et de reconquérir le soutien de ceux qui une fois confiance en lui. « Et maintenant il attend juste de nous que nous le suivions. Mais la plupart d’entre nous n’ont aucun argent pour poursuivre nos vies. Quand j’avais 16 ans j’ai eu un travail dans une cafétéria de l’école secondaire-j’ai gagné 800 € par mois. Depuis lors, j’ai eu rien. Je suis un pas loin de finir un diplôme d’histoire mais cela ne fait plus aucune différence, un diplôme est inutile aujourd’hui – surtout s’il n’est pas en mathématiques ou en informatique. » Evianna intervient « Tsipras a trahi sans aucun doute le peuple grec, » . « Il a appelé à l’organisation d’un référendum, il savait ce que nous voulions ; « mais en fin de compte notre opinion n’avait pas d’importance. » « Je veux ouvrir une boutique avec Iva, » dit-elle, désignant le troisième membre du groupe, une fille mince, blonde avec des lunettes et des tatouages sur le bras. « Nous sommes des graphistes. Mais impossible d’ouvrir une boutique parce que ont doit payer braucoup d’impôts. Peu importe si vous travaillez dur ou non. Je n’ai pas eu un travail durant les quatre dernières années, à l’exception de trois mois où j’ai travaillé dans un fast food – et ils ne m’ont même jamais payé. » « Je suis allé à tant d’entrevues pour essayer de trouver du travail », a-t-elle ajouté, « mais si vous avez plus de 25 ans – et j’ai 28 ans – ils ne vous donnent pas un emploi parce qu’ils doivent payer 100 € de plus selon la loi grecque. Donc, ils préfèrent prendre des gens plus jeunes. Dans ce pays si vous avez plus de 25 vous êtes vieux, » elle rit amèrement. « Tsipras a déclaré qu’il rendrait plus facile pour les jeunes la création d’entreprises mais vous avez besoin d’argent pour démarrer une entreprise et pour cela il faut un travail. Maintenant que Tsipras a signé cet accord il n’y a aucune raison pour moi de rester dans ce pays. Et je ne veux pas le quitter – c’est ma maison. » Des Millions-dans et hors de Grèce – partagent leur sentiment de déception et de colère. Partout la sympathie de l’Europe face aux mesures dures, beaucoup pensent que les créanciers ont imposé la Grèce et ils se déversent sur les médias sociaux, avec le hashtag « coup d’Etat » sur Twitter. Certain temps prennent parti pour les grecs, à gauche, cela ne sert qu’à souligner l’ampleur de l’ humiliation de Tsipras aux mains des créanciers de la Grèce, qui ont, en tout les cas, à plusieurs reprises fait allusion à leur méfiance envers lui et son parti. Mais il va survivre. Le problème, il doit faire face est désormais double : pour guider la Grèce à travers les temps douloureux à venir et de reconquérir le soutien de ceux qui une fois confiance en lui. Ce ne sera pas facile. Quand je l’ai quitté, Terry a insisté sur un dernier point. « Quand vous écrirez sur Tsipras, assurez-vous que vous dites qu’il est un traître. Tous les autres politiciens, ceux qui sont venus avant lui – nous savions à quoi ils ressemblaient. Nous pensions vraiment qu’il était différent. »
Edité le 14-07-2015 à 23:40:26 par Xuan |
| | | | Posté le 15-07-2015 à 11:59:56
| Reuters publie un article repris sur le site Les crises.Cette nouvelle n'est pas vraiment une surprise après la déclaration de Tsipras "nous avons gagné le référendum, moi je signe un accord auquel je ne crois pas". Reste une question subsidiaire : que justifie le pseudo "recouvrement" de cette dette abyssale, à part mettre au pas Syriza et imposer un statut néo colonial à la Grèce ? Hollande se vante d'avoir fait taire l’utilitarisme allemand et obligé Tsipras à trahir le vote de ses compatriotes, mais le costume est un peu trop grand pour lui. Hollande est l'homme de paille de l'hégémonisme US, qui ne peut pas accepter le renforcement des liens économiques entre la Grèce et la Russie et pour lequel la route de la soie est une épine dans le pied. Exclusif : la Grèce a besoin de l'allègement des dettes bien au-delà des plans de l’Union Européenne – le rapport de Secret du FMI Reuters 14/07/2015 La Grèce aura besoin d’un allégement des dettes beaucoup plus important que ce que les partenaires de la zone Euro se sont préparés à envisager jusqu’à présent, en raison de la dévastation de son économie et de ses banques durant les deux dernières semaines, celons une étude confidentielle menée par le Fonds monétaire international vue par des personnes de Reuters. L’analyse de la soutenabilité de la dette mise à jour (DSA) a été envoyée aux gouvernements de la zone Euro tard lundi, des heures après qu’Athènes et ses 18 partenaires aient trouvés un accord de principe pour ouvrir des négociations sur un troisième programme de sauvetage, en hausse de 86 milliards d’euros en échange des mesures de rigueur plus dures et des réformes structurelles. “La détérioration dramatique de la soutenabilité de la dette montre le besoin de l’allégement de celle-ci dans uen ampleur qui va bien au-delà de ce qui a été pris en considération jusqu’à présent – et qui a été proposé par le MES” , d’après le FMI se référant au mécanisme européen de stabilité. Les pays européens devraient accorder un délai de grâce de 30 ans à la Grèce pour sa dette européenne, y compris sur les nouveaux prêts, et une spectaculaire extension de maturité, ou alors faire des transferts fiscaux annuels conséquents au budget grec, ou encore accepter “des coupes profondément franches” sur leurs prêts à Athènes, selon le rapport. Il a été répandu par le Ministre Des Finances Allemand Wolfgang Schäuble que quelques membres du gouvernement de Berlin ont pensé que la Grèce aurait fait mieux de prendre “la sortie temporaire” de la zone Euro, plutôt que recevoir un autre sauvetage géant. La directrice générale du FMI Christine Lagarde, a assisté aux pourparlers de week-end entre les ministres des Finances de la zone Euro et les leaders gouvernementaux qui ont convenu d’une feuille de route pour un nouveau sauvetage. Une source de l’Union Européenne a dit que l’on a donné les nouveaux chiffres de soutenabilité des dettes aux différents ministres des Finances de la zone Euro, ils en ont pris connaissance samedi, avant qu’ils aient conclu lundi l’accord avec Athènes. L’étude du FMI indique que la fermeture des banques grecques et l’imposition de contrôles des capitaux le 29 juin “imposait un lourd tribu sur le système bancaire et l’économie, menant à une détérioration encore plus significative de la soutenabilité de la dette, par rapport à ce qui a été projeté dans le DSA récemment publié” . Les membres européens du comité de direction du FMI ont essayé en vain d’arrêter la publication de cette étude précédente du 2 juillet, juste trois jours avant le référendum grec qui a rejeté les termes du sauvetage précédent, d’après des sources proche des discussions qui l’ont dit à Reuters. Le Premier Ministre grec Alexis Tsipras et son ancien ministre des Finances, Yanis Varoufakis, ont saisi l’étude du FMI comme le faire valoir de leur argument sur le sauvetage proposé, qui était juste d’exiger de l’allégement des dettes. La dernière étude de FMI dit que la dette grecque atteindrait maintenant un niveau maximal de près de 200% du PIB dans les deux prochaines années, comparée la précédente prévision à hauteur de 177%. Même d’ici à 2022, la dette s’élèverait toujours à 170% du produit intérieur brut, comparé à une évaluation de 142% publié juste il y a deux semaines. Des besoins de financement bruts s’élèveraient au-dessus du seuil de 15% de PIB, considéré comme le coffre-fort et continueraient à monter à long terme, d’après l’étude du FMI mise à jour. De plus, les dernières projections “restent soumises au risque de sous évaluation considérable” signifiant que les pays de la zone Euro devraient probablement fournir des financement encore plus exceptionnels. Dans la langue technocratique laconique et bureaucratie du FMI, le rapport a noté que peu de pays n’avaient jamais réussi à supporter pendant plusieurs décennies l’excédent budgétaire principal de 3,5% du PIB demandé pour la Grèce. Bien qu’Athènes soit entrée dans un petit excédent primaire l’année dernière, le gouvernement a échoué à résister à la pression politique d’atténuer l’objectif, il est noté dans le rapport. L’étude du FMI semble aussi défier la supposition faite par quelques officiels européens que la Grèce pourra respecter certains de ses besoins de financement sur les marchés en 2018. “Emprunter à tout autre taux que AAA provoquera à court terme une dette dynamiquement non soutenable pendant plusieurs décennies supplémentaires” dit-il. Source : Reuters, 14/07/2015 – Traduction Dizalch pour le site www.les-crises.fr |
| | Posté le 16-07-2015 à 07:23:57
| « Les capitulations Ainsi, tout rentre dans l'ordre. La « logique économique » reprend ses droits. Telle une force immanente et aveugle, elle se chargerait de ramener dans le droit chemin les peuples, et leurs gouvernements, un instant tentés d'emprunter des routes de traverse. Car, finalement, quoi de plus classique que les mesures de « rigueur » — l’« austérité », c'est pour la droite — qui nous sont imposées aujourd'hui. (…) il n'y aurait donc d'autre choix que de consentir à une baisse généralisée du pouvoir d'achat et à une reprise de la croissance du chômage ? C'est en tout cas à cette conclusion que s'est rallié le gouvernement. On nous dit que ce plan est temporaire, qu'il ne s'agit en quelque sorte que d'une parenthèse destinée à stabiliser la situation en vue d'un nouveau bond en avant. Comment le croire ? En faisant allégeance à un ordre dont les règles sont fixées ailleurs, le gouvernement de gauche se condamne à l'alignement permanent sur les fluctuations d'une économie mondiale, engagée dans une crise structurelle dont personne ne prédit plus la fin - tant elle est inhérente au stade de développement atteint par le capitalisme. » (extraits de l’éditorial « Les capitulations » de « Résister Revue de débat syndical » n°11 de…. Mai 1983 !!!) Hé oui ces passages datent de mai 1983 et déjà à l’époque : capitulation, soumission, trahison, austérité, rigueur et réalisme économique était le discours (et la pratique) dominant à gauche. Il est temps d’en finir avec cette vieille mystification selon laquelle on aurait une ‘‘droite’’ représentant le capitalisme et une ‘‘gauche’’ opposée au capitalisme, cette farce opportuniste sous la forme de la « gauche de la gauche », « gauche radicale » etc… vole en éclat aujourd’hui avec ce qui s’est passé en Grèce avec le soutien à Siryza (rassemblement de forces social-démocrates et réformistes). Tsipras n’a pas trahi, car dés son élection il s’est mis lui-même la muselière en acceptant les règles du carcan de l’Union européenne et la « renégociation de la dette). Mitterrand en 1981 avait fait de même dans les conditions de l’époque (acceptation des règles économiques du capitalisme, des institutions de la Ve République, plan de rigueur-austérité…). L’épisode Grec montre très clairement que les courants « gauche de la gauche » en France et en Grèce ont constamment développés les pires illusions sur la construction européenne. En France, c’est plus de 20 ans d’escroquerie politique du courant « pour une autre Europe », « une autre Europe est possible », le refus des positions anticapitalistes qui implique le rejet de toute illusion sur " l'Europe sociale ", véritable tarte à la crème réformiste. L’union des peuples et des prolétariats européens ne se fera clairement qu’en s’opposant à l’Union européenne (carcan contre les peuples et instrument du capital financier). Oui il y avait des divergences, principalement entres l’impérialisme allemand et l’impérialisme français, mais c’est ce dernier (avec le sieur Hollande) qui a été déterminant dans la façon d’embobiner, de rouler dans la farine Alexis Tsipras pour mieux imposer les conditions de l’UE au peuple Grec. Finalement dans cette situation, c’est le KKE –Parti Communiste Grec- qui est resté constant dans ses justes analyses et positions. En choisissant l’UE contre le chaos, Tsipras aura l’UE et le chaos. Le peuple grec comme le peuple français ne fera pas l’économie d’une révolution, n’en déplaise aux réformistes de tous poils. |
| | Posté le 22-07-2015 à 22:44:29
| « Un se divise en deux » Le JDD publiait dimanche une lettre de Hollande à la gloire de Delors, sous le titre : "Pour UN gouvernement de la zone euro avec UN budget et UN Parlement" (je souligne UN ). L’hommage à Delors n’est pas fortuit, à part son anniversaire qui n’est qu’un prétexte, nous avions noté que c’est précisément Delors qui le 4 juillet rappelait la position stratégique de la Grèce dans une tribune publiée dans Le Monde et co-signée par Pascal Lamy et Antonio Vitorino « Jacques Delors appelle à poursuivre l’odyssée avec Athènes » . [article reproduit à la suite] Challenges rapportait que pour les trois dirigeants de l'Institut Jacques Delors, "ne considérer la crise grecque que sous l'angle des conséquences économiques et financières d'une sortie de la Grèce de l'union monétaire serait une erreur" . Pour eux, il conviendrait de ne pas considérer la Grèce avec "les seules lunettes" du Fonds monétaire international mais aussi avec celles de l'Organisation des nations unies. En d’autres termes, entre l’intérêt étroit des capitalistes allemands et l’intérêt supérieur de l’hégémonisme US il faut choisir, quitte à écraser le peuple grec en pure perte et faire une croix sur quelques milliards. On ne peut pas être plus clair. Mais dans la lettre du JDD ce n’est pas le règlement de la crise grecque qui intéresse Hollande, ce sont les conséquences qu’il faut en tirer. Chacun a pu constater que la démocratie a été bafouée et avec elle la nation grecque et ses institutions. L’Europe est ainsi apparue sous son vrai visage : une dictature des monopoles capitalistes et financiers, et tout particulièrement ceux franco-allemands. Une machine d’oppression des peuples par les capitalistes, et d’oppression de certaines nations par d’autres. De façon informelle la domination franco-allemande avait marqué la crise des dettes souveraines en 2011 avec l’abandon du référendum et l’expulsion de Papandréou. Plus sournoisement par un coup d’état bancaire franco-français en Italie et l’éjection de Berlusconi quatre jours plus tard. Le projet annoncé par Hollande formalise et institutionnalise ce despotisme. L’Union Européenne est une dictature On relèvera en particulier : « L'Europe a laissé ses institutions s'affaiblir et les 28 gouvernements peinent à s'accorder pour aller de l'avant. Les Parlements restent trop loin des décisions. Et les peuples se détournent à force d'être contournés. » « Ce qui nous menace, ce n'est pas l'excès d'Europe mais son insuffisance. Car face à la globalisation et aux puissances émergentes, comme devant les risques liés aux instabilités à nos frontières, aux coups de force, aux guerres, au terrorisme, … être capable d'être une puissance au service de l'équilibre du monde. » « La qualité de la relation franco-allemande y a été pour beaucoup. L'esprit européen a prévalu. Mais nous ne pouvons en rester là . J'ai proposé de reprendre l'idée de Jacques Delors du gouvernement de la zone euro et d'y ajouter un budget spécifique ainsi qu' un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique. » On croyait qu’existaient des institutions européennes et un parlement élu démocratiquement…mais non. Hollande reprend l’idée précédemment avancée lors de l’interview télévisée du 14-Juillet, sur un scénario de Jacques Delors, une première et une deuxième version de Sarkozy en 2008 et 2011, et un document commun Hollande / Merkel en mai 2015. Le serpent de mer du « gouvernement de la zone euro » refait surface juste après la crise grecque. « Partager une monnaie, c'est bien plus que vouloir une convergence. C'est un choix que 19 pays ont fait parce que c'était leur intérêt. Nul gouvernement d'ailleurs depuis quinze ans n'a pris la responsabilité d'en sortir. Ce choix appelle une organisation renforcée et avec les pays qui en décideront, une avant-garde .» Selon Manuel Valls cette "avant-garde" assurant le contrôle démocratique (ben tiens !) serait constituée des six pays fondateurs France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg. Compte tenu de la mise hors jeu de l’Italie lors de la guerre en Libye, du poids mineur des Pays Bas et de la Belgique *, le cercle du contrôle démocratique se resserre davantage pour se réduire au duo franco-allemand. [*PIB 2014 en Mds $ : Allemagne 3853 - France 2829 – Italie 2144 – Pays-Bas 870 – Belgique 533 – Luxembourg 60] Ainsi est escamoté le décorum des institutions européennes, de leur représentation « démocratique » affichée et dont le lobbying des monopoles s’est trop embarrassé, pour faire place à la dictature sans fard des banquiers franco-allemands. Deux catégories de nations Cette organisation renforcée grave dans le marbre la division entre nations dominatrice et asservies, celles qui n’ont plus voix au chapitre et qui doivent s’en remettre officiellement aux décisions de « l’avant-garde ». Les 28 états membres de l’Union Européenne ou les 19 de la zone euro se divisent alors en deux catégories. Démocratie à la mode de la Grèce antique, celle dont Delors rappelle opportunément l’Odyssée : démocratie pour les citoyens propriétaires des terres, dictature pour les hilotes serfs des premiers. C’est notre devoir de communistes de dénoncer ces rapports de nature coloniale, et la propagande bourgeoise rejetant la cause de l’exploitation et de l’oppression sur d’autres pays, sur la « dictature de Bruxelles », les « technocrates européens » et autres fadaise xénophobes, comme les campagnes germanophobes visant à blanchir le CAC 40, et dont les dirigeants révisionnistes et Mélenchon se font l’écho. Notre principal ennemi est l’impérialisme français. L’Europe sociale à la trappe D’emblée s’envole aussi sans rémission le rêve illusoire d’une Europe sociale, où les appétits capitalistes seraient adoucis par la voie de l’expression électorale « démocratique ». Un rêve d’ailleurs nullement partagé par les peuples européens qui rejettent massivement cette mascarade. De ce point de vue, ceux qui regrettent le manque de conscience politique des électeurs qui s’abstiennent systématiquement, ne sont pas à l’avant-garde de la conscience populaire. Au contraire en dissimulant la farce des élections européennes ils sont un boulet pour les masses et laissent un boulevard à la propagande populiste rouge-brun et fasciste. En appelant ouvertement au rejet de cette tartufferie les communistes iraient au-devant du légitime sentiment populaire et pourraient faire progresser la conscience des masses sur la nature réactionnaire et dictatoriale de l’UE. Entre les gouvernements bourgeois et les peuples, un se divise en deux. Le partage du gâteau Après que les journalistes et les politiciens bourgeois aient éreinté l’intransigeance de Merkel pendant des semaines, Hollande salue « La qualité de la relation franco-allemande » . Si cette relation présente bien une qualité particulière c’est sa nature contradictoire. Le grexit a cristallisé des intérêts divergents tant dans le domaine des chasses gardées respectives que du rapport à l’hégémonisme US. Le développement capitaliste inégal pousse le CAC 40 et ses représentants à jouer des coudes pour s’assurer la domination de l’Europe du sud et la protection bienveillante des USA, tandis que l’Allemagne a déjà constitué son vivier de main d’œuvre en Europe Centrale et développé des relations commerciales vers l’est y compris vers les BRICS. Dans son inimitable style de faux derche, Hollande remercie ici l’Allemagne d’avoir cédé, moyennant quelques tours de vis supplémentaires en Grèce. C’est la rivalité franco-allemande qui domine ces relations avec en jeu le partage du gâteau. Nous devrions prêter attention au développement de cette contradiction en ne perdant pas de vue la nature impérialiste de notre pays, et en luttant pour l’unité des peuples d’Europe contre les monopoles franco-allemands. Deux classes L’oppression du capital européen s’abat en priorité sur la classe ouvrière. La course au profit maximum dans ce cadre concurrentiel vise avant tout l’accroissement de la productivité, la baisse des salaires, la précarisation et la destruction des réglementations du travail. Lors des restructurations, des « plans sociaux » et des concentrations d’entreprises, même dans le cas de départs volontaires, et y compris si les départs sont partagés entre ouvriers, techniciens et cadres, ce sont principalement les postes de fabrication qui sont supprimés. Mais des catégories intermédiaires sont aussi touchées par la paupérisation voire la prolétarisation. Le déni de démocratie soulève la colère d’indignés . Les paysans sont écrasés par l’industrie agroalimentaire et la grande distribution, les professions libérales sont poussées vers la salarisation, etc. Il en résulte des réactions parfois violentes contre la dictature capitaliste et contre l’Europe des monopoles. Des théoriciens petit-bourgeois rêvent d’un « retour » à une France idéale citoyenne, républicaine, démocratique, restaurant précisément les idéaux bourgeois qui ont accompagné le capitalisme de son essor à sa déliquescence. Ces idéologues comme Etienne Chouard ou Eric Fiorile promoteur du mouvement du 14 juillet, rejettent la révolution prolétarienne et le socialisme, penchent souvent vers les courants souverainistes et rouge-brun et entrainent de jeunes étudiants naïfs ou des réactionnaires notoires. La petite-bourgeoisie et les catégories intermédiaires ne vivent pas l’exploitation capitaliste à travers l’extorsion de la plus value, l’exploitation n’est pas la cause de leur indignation et leurs programmes « citoyens » s’en ressentent. A l’inverse d’autres croient sauver leur peau en s’accrochant au manche et à la défense d’une laïcité et d’une liberté d’expression improbables, jetant l’anathème sur les quartiers les plus pauvres et méprisant le prolétariat source du totalitarisme et de tous les « populismes ». Dans la société capitaliste la contradiction fondamentale oppose la classe ouvrière et le capital. Les « catégories intermédiaires » penchent d’un côté ou de l’autre mais ne sont pas en mesure de marcher en tête de la révolution prolétarienne et du socialisme. La composition sociale du parti communiste, sa nature de classe est liée à son objectif révolutionnaire. Il nous faut revenir sur la place de la classe ouvrière dans le parti communiste, en particulier sur sa fraction la plus exploitée dans les entreprises sous-traitantes, et sur son rôle idéologique dirigeant à l’égard des autres catégories opprimées.
Edité le 28-07-2015 à 23:32:29 par Xuan |
| | Posté le 22-07-2015 à 22:48:01
| l'appel de Delors, Lamy et Vitorino à défendre l'OTAN : Jacques Delors appelle à poursuivre l’odyssée avec Athènes LE MONDE - 04.07.2015 Par Jacques Delors, Pascal Lamy et Antonio Vitorino (respectivement président fondateur, président d’honneur et président de l’Institut Jacques-Delors). Les négociations entre la Grèce et l’Union européenne (UE) ont généré depuis des semestres tensions et défiance qui ont atteint un niveau critique depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza et à l’approche du référendum du 5 juillet. Ces négociations et ce référendum donnent lieu à des positionnements et à des jeux tactiques compréhensibles si l’on se place dans la logique des acteurs concernés, mais qu’il leur est désormais essentiel de dépasser pour se hisser à la hauteur des enjeux, aussi bien pour la Grèce que pour l’Europe. Chaussons les bonnes lunettes pour dresser le bon diagnostic. La Grèce est dans une situation dramatique, qui s’aggravera plus encore si elle était conduite à faire durablement défaut sur sa dette, voire à quitter la zone euro. A cet égard, sortir de la crise actuelle suppose qu’un changement de regard intervienne en Grèce : il requiert l’expression d’une volonté claire de rompre avec la Grèce des quarante dernières années, tout comme celle de résister à la tentation d’imputer l’essentiel des problèmes d’Athènes à des causes extérieures. Il requiert aussi que le gouvernement grec veuille bien considérer que la légitimité démocratique dont il est porteur ne saurait par nature s’imposer à celles qu’incarnent pareillement ses homologues européens. C’est à cette double condition que les autorités grecques seront davantage en capacité de prendre des engagements crédibles et suivis d’effets, selon un programme établi avec leurs partenaires. Nous comprenons l’impatience et les préoccupations de ces derniers, qui veulent rompre avec l’impression de déverser leur aide dans un tonneau des Danaïdes sans fond ni forme. Pas seulement un drame national Le drame grec n’est pas et ne sera pas seulement national : il a et il aura des effets sur l’ensemble de l’Europe, dont la Grèce fait partie intégrante par son histoire et sa géographie. Il ne s’agit donc pas de s’en tenir à mesurer les conséquences économiques et financières plus ou moins limitées d’une sortie d’Athènes de l’union monétaire : il s’agit d’appréhender l’évolution de la Grèce dans une perspective géopolitique, comme un problème européen, et qui le demeurera. Ce n’est pas seulement avec des microscopes du Fonds monétaire international (FMI) qu’il faut regarder la Grèce, mais avec des jumelles onusiennes, c’est-à-dire comme un Etat appartenant à des Balkans dont l’instabilité n’a guère besoin d’être encouragée, en ces temps de guerre en Ukraine et en Syrie et de défi terroriste – sans oublier la crise migratoire. Si l’on souhaite à tout prix s’en tenir à une vision financière, il est indispensable de souligner que la crise de liquidité actuelle de la Grèce est la conséquence d’une crise de solvabilité qui n’est elle-même que le symptôme de maux autrement plus profonds : ceux liés aux faiblesses d’une économie et d’un Etat qu’il s’agit de reconstruire sur la base de profondes réformes administratives, judiciaires, éducatives, fiscales, etc. Faire honneur à la coopération et la solidarité Il appartient à l’UE de prendre toute sa part dans cette reconstruction, en proposant à la Grèce un plan d’ensemble en trois volets. D’abord, une aide financière raisonnable pour permettre à la Grèce de restaurer sa solvabilité à court terme. Ensuite, une mobilisation des instruments de l’UE pour réanimer l’économie héllène et donc son retour à la croissance, qui allégera de lui-même le ratio dette/PIB de ce pays. Enfin, en mettant à l’ordre du jour sans tarder l’examen du poids de la dette grecque et des dettes des autres « pays sous-programme » dans un cadre européen, dès lors que les engagements de réformes pris sont tenus. Seul un tel plan global semble de nature à ouvrir des perspectives d’espoir et de mobilisation pour le peuple grec et ses autorités, et donc à les engager dans l’effort de reconstruction dont ce pays a besoin, et dont l’UE bénéficiera. C’est parce que Ulysse avait l’espoir de retrouver Ithaque et Pénélope qu’il a eu le courage et l’énergie d’endurer dix ans d’épreuves, après celles de la guerre de Troie. C’est aussi parce que Grecs et Européens pourront regarder ensemble vers un avenir nécessairement commun et pressenti meilleur qu’ils trouveront les voies d’un compromis faisant honneur aux principes de coopération et de solidarité qui fondent la construction européenne. |
| | Posté le 24-07-2015 à 17:26:45
| Sur le site Communistes La leçon de la crise grecque : un gouvernement de la zone Euro pour renforcer la domination du capital L’accord sur la Grèce suscite de nombreux commentaires et prises de position des forces politiques en France et en Europe. Il apparaît clairement à la lecture de ces commentaires que la crise est loin d'être terminée et qu'elle amène les forces du capital à rechercher des solutions plus stables leurs permettant de renforcer leur domination en Europe. Ainsi, la présidente de l'association patronale européenne « Business Europe », par ailleurs présidente du monopole pétrolier ENI, si elle se réjouit de l'accord obtenu elle réclame aussi de nouvelles réformes touchant aux retraites, aux salaires aux droits sociaux et au marché du travail. Elle place ces exigences dans le cadre plus général d'une baisse du « coût du travail » et d'une plus grande capacité pour le patronat de décider de l'utilisation des travailleurs. C'est ce qu'ils appellent la flexibilité renforcée. Ces mesures ne s'adressent pas qu'aux seuls Grecs mais à tous les travailleurs en Europe. C'est d'ailleurs cette politique que mènent tous les gouvernements du capital dans tous les pays d'Europe. Au delà, la représentante des monopoles en Europe exige plus de droits à diriger directement la politique économique, monétaire et financière. Ainsi, soutient-elle l'idée d'une zone Euro resserrée dirigée par un gouvernement non élu, En clair c'est une intégration encore plus poussée sous la houlette des intérêts du grand capital. C'est cette même idée que Hollande développe dans une interview au JDD de dimanche 19 juillet. " Il faut tirer les leçons [de la crise grecque] et aller beaucoup plus loin (...) il faut plus d'Europe" et il propose un gouvernement de la zone Euro. Cette idée n'est pas neuve, elle était déjà formulée en particulier par Piketty dans son livre : « Le capital au XXIe siècle ». Ce gouvernement de la zone Euro avait été aussi soutenu par Sarkozy en 2008 au moment du déclenchement de la crise. Si les Républicains critiquent Hollande, ce n'est pas sur le fond mais sur l'idée qu'il faudrait un accord plus profond entre les deux états capitalistes : la France et l'Allemagne. Le parti socialiste qui se réjouit de l'accord avec la Grèce dans lequel il voit la main éclairée de Hollande est évidemment sur une position similaire : il faut plus d'Europe et donc aller vers une fédération avec une intégration plus poussée du marché du travail et des politiques économiques et sociales. Au delà du caractère général de cette affirmation pointe évidemment l'idée que le capital doit avoir les mains libres pour mieux mener sa politique de rétablissement des taux de profit. De ce point de vue la référence à Delors chantre de l'Europe fédérale est assez forte pour souligner l'objectif que se fixe les forces du capital en France et en Europe. Du côté du Front de gauche, les déclarations de Laurent et Mélenchon essaient de nous faire croire que le gouvernement grec dirigé par Tsipras a sauvé l'essentiel à savoir le maintien de la Grèce dans la zone Euro. Plus loin, leur position sur une Europe sociale et démocratique rejoint de fait celle d'une construction fédéraliste. De son côté le FN, s'il affirme que l'Euro est un échec et qu'il faut en sortir se garde bien du moindre commentaire sur le caractère capitaliste de la construction européenne. Ce parti est contre un gouvernement de la zone Euro parce que cela coûterait cher aux contribuables mais ne dit pas un mot sur le sens de cette proposition. Parti du capital, il est en place pour absorber le mécontentement et le dévoyer au profit de ses sponsors capitalistes. On le voit, pour combattre les politiques d'austérité, il ne suffit pas de dire que l'on est contre. Il faut en premier lieu analyser les causes de la crise et de la nature impérialiste de la construction européenne. Ainsi, les outils nationaux et supranationaux que développe le capital deviennent plus clairs. Le Parti Révolutionnaire Communistes en mettant en exergue la lutte contre le capitalisme jusqu'à l'abattre et en affirmant l'objectif de la construction d'une société socialiste met-il clairement en perspective la lutte contre les instances supranationales de la domination impérialiste. |
| | Posté le 25-07-2015 à 15:58:58
| Un se divise en deux... La fracture au sein de l'Europe entre USA et BRICS traverse aussi la bourgeoisie française. Voir "la droite française est prorusse". |
| | Posté le 25-07-2015 à 20:35:45
| Nouvelle visite de parlementaires français en Crimée Confirmation de la division de la bourgeoisie française par rapport à la confrontation BRICS/ USA, et réactions ulcérées du PS à cette visite qui "viole le droit international" . On apprend encore que le "droit international" prévaut sur un référendum, mais l'air commence à être connu, il s'agit en fait du "droit international" des pays impérialistes : sur Le Point : La présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Élisabeth Guigou (PS) a qualifié samedi d' "équipée ridicule" le voyage en Crimée de dix parlementaires français, principalement issus du groupe Les Républicains. "Je trouve cette équipée ridicule" , a estimé Mme Guigou sur iTélé. "Ils prétendent qu'ils y vont à titre personnel (...) Évidemment qu'ils sont reçus là-bas par le régime russe et en Crimée par les autorités de fait en tant que parlementaires français." "C'est une sorte d'équipée sauvage qui viole le droit international" , a-t-elle ajouté. Vendredi, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, avait déjà estimé que c'était "une honte que ces dix parlementaires se rendent en Crimée sans avoir le moindre rapport avec les autorités ukrainiennes" . Bruno Le Roux figure parmi 89 personnalités européennes auxquelles la Russie a décidé d'interdire l'accès à son territoire en riposte aux sanctions européennes. Choc jusqu'au gouvernement Cette mesure avait entraîné l'annulation d'une visite de députés français prévue le 18 juin à Moscou par le président de l'Assemblée, Claude Bartolone. De son côté, le groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale "ne soutient pas" cette initiative, "mais juge très important de garder des relations équilibrées avec la Russie" . La petite dizaine de parlementaires participant à ce voyage très médiatisé en Russie s'est entretenue jeudi avec le président de la Douma (chambre basse), Sergueï Narychkine. Parmi eux, Jacques Myard, Claude Goasguen ou encore Thierry Mariani, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui a défendu jeudi l'annexion de la Crimée. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s'était dit "choqué" par le déplacement de ces parlementaires pro-russes en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie, en " violation du droit international ". Sputnik apporte cette précision utile : Les députés ayant visité la Crimée seront interdits d'entrée en Ukraine 25.07.2015 Les parlementaires français qui ont visité la Crimée seront interdits d'entrée en Ukraine, a annoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères demandera prochainement au Service de sécurité (SBU) d'interdire l'entrée du pays aux dix députés de l'Assemblée nationale et du Sénat français qui ont effectué cette semaine une visite de deux jours en Crimée, a déclaré samedi le chef de la diplomatie ukrainienne Pavel Klimkine. Interrogé par le quotidien Evropeïskaïa Pravda sur la question de savoir si le ministère des Affaires étrangères demandera d'interdire l'entrée de l'Ukraine aux parlementaires français, M. Klimkine a répondu par l'affirmative. "Oui, bien sûr. La tolérance est une chose importante et une valeur européenne, mais j'estime que ceux qui violent les lois ukrainiennes n'ont rien à faire dans notre pays" , a martelé le ministre. Selon le quotidien, une demande ad hoc sera soumise au Service de sécurité avant la fin de la journée de samedi. Cette semaine, une délégation de 10 parlementaires français a visité la Crimée — Yalta, Simferopol et Sébastopol — où elle a rencontré les représentants des autorités locales. Kiev a qualifié ce voyage de " marque d'irrespect envers la souveraineté nationale de l'Ukraine " et de " violation délibérée de la législation ukrainienne ". Le ministère français des Affaires étrangères a pour sa part indiqué que cette visite constituait une " violation du droit international ". Sur le même site : La réunification de la Crimée avec la Russie a sauvé la péninsule de la guerre, estiment les parlementaires français qui ont effectué cette semaine une visite de deux jours en Crimée. Un membre de la délégation de parlementaires français qui a visité la Crimée, Claude Goasguen, estime que les habitants de la péninsule avaient parfaitement le droit de tenir un référendum. Selon lui, ce référendum a sauvé la région de la guerre. "J'ai eu le sentiment que les habitants de la Crimée étaient soulagés de ne pas connaître la guerre" , a déclaré M. Goasguen lors d'une conférence de presse à Moscou. " Est-ce que ce soulagement doit être critiqué? Je ne crois pas ", a ajouté le parlementaire cité par l'AFP. Le sénateur Yves Pozzo di Borgo a pour sa part souhaité que "l'ensemble des parlements européens puissent envoyer des missions en Crimée pour voir en fait que la situation n'est pas celle que les médias européens reproduisent" . La Crimée a adhéré à la Russie suite au référendum qui s'est déroulé en mars 2014. La majorité écrasante des habitants de la péninsule a jugé illégal le coup d'Etat opéré en février 2014 à Kiev et a voté pour le rattachement à la Russie. Moscou souligne que la tenue du référendum était conforme aux normes du droit international et à la Charte de l'Onu. Un autre député ayant visité la Crimée, Thierry Mariani, estime pour sa part que dans sa politique extérieure, Paris obéit aux ordres de Washington. Selon M. Mariani, le gouvernement français est complétement impliqué dans un jeu où il évolue dans le sillage de Washington. Cet avis est partagé par Claude Goasguen persuadé que les Etats-Unis poursuivent leurs propres objectifs en imposant des sanctions antirusses à l'Europe. Evoquant le conflit dans le Donbass, le sénateur Pozzo di Borgo a déclaré que les hostilités pourraient prendre fin d'ici janvier prochain. Selon lui, un armistice contribuerait à normaliser les relations entre l'Union européenne et la Russie.
Edité le 25-07-2015 à 20:56:40 par Xuan |
| | Posté le 27-07-2015 à 07:24:15
| Le Quotidien du Peuple relève cette contradiction : France : polémique autour de la visite de parlementaires français en Crimée ( Source: Xinhua ) 27.07.2015 08h34 La visite d'une dizaine de parlementaires français, députés et sénateurs de droite et de gauche, en Crimée du 22 au 25 juillet fait polémique en France. La controverse porte sur l'opportunité de cette visite alors que la Crimée est considérée par l'Union européenne (UE) et la France comme territoire annexé en 2014 par la Russie, à l'issue d'un referendum jugé "illégal". Selon le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, cette visite de ses collègues parlementaires est une "honte" pour le Parlement français. " C'est une honte que ces dix parlementaires se rendent en Crimée sans avoir le moindre rapport avec les autorités ukrainiennes. C'est une soumission et une honte pour le Parlement français. Je regrette donc, que ces parlementaires, financés par une association russe, se soient rendus en Crimée ", a déclaré M. Le Roux, sur les ondes de la radio France Inter. Le député socialiste estime qu'un parlementaire ne doit pas aller à l'encontre du droit international qui ne reconnait pas le référendum de l'annexion de la Crimée. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius est également "choqué" par cette visite selon la presse française. Pour le chef de la diplomatie française qui s'est exprimé devant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, " il y a un risque d'instrumentalisation de ce déplacement par les médias russes et un risque de violation du droit international. Car rentrer en Crimée sans l'autorisation des autorités ukrainiennes, c'est reconnaitre les prétentions de Moscou ", ont rapporté les journaux français. Le groupe d'amitié France-Russie, présidé par la socialiste Chantal Guittet, craint aussi une possible "instrumentalisation" de cette visite par les autorités russes. " (...) Leur présence en Crimée est une forme de reconnaissance de l'annexion de cette dernière par la République de Russie. Et les autorités russes vont instrumentaliser leur venue pour pointer du doigt la division des Européens (...) Ce genre d'initiative est contraire aux traditions républicaines et nuisent à l'action de la diplomatie française" , a indiqué dans un communiqué, la présidente de ce groupe. Quant aux dix parlementaires, ils ont justifié leur déplacement par le besoin d'aller voir sur place ce qui se passe en Crimée et la nécessité de renouer le dialogue avec la Russie. Répondant aux critiques de M. Fabius, le Républicain, Jacques Myard, un des dix parlementaires qui a visité la Crimée, indique sur BFMTV : " Je lui (Fabius) ai fait remarquer en Commission des affaires étrangères que je sentais dans ces propos comme une sorte de jalousie parce qu'il sait très bien (...) qu'il s'est enfermé dans une impasse doctrinale, de suivisme avec les ultra-européens. Il faut que la politique étrangère française retrouve son indépendance " D'après M. Myard, il faut à un moment sortir du politiquement correct : " cesser de dire que la Crimée est une terre ukrainienne car il est bien évident que c'est une terre russe et qu'il n'y a rien de choquant dans le retour de la Crimée à la Russie. Et prétendre le contraire est un déni de réalité ". Son collègue Républicain, Thierry Mariani ajoute que la délégation des dix parlementaires ne parle pas au nom du gouvernement français en Crimée. " Nous avons des positions différentes avec le gouvernement, et en tant que parlementaire, je n'obéis à aucun gouvernement ", a déclaré M. Mariani également membre de la délégation. Ce n'est pas la première fois qu'une initiative de parlementaires français va à l'encontre de la position officielle de la France. En février dernier, la visite de parlementaires français (deux députés et deux sénateurs) rendue au président syrien Bachar Al-Assad avait fait polémique en France. Les autorités françaises qui ont rompu tout contact avec Damas depuis 2012, avaient également dénoncé cette visite. |
| | Posté le 29-07-2015 à 13:35:14
| Sur le site "faire vivre le PCF" Comment l’Allemagne veut s’enrichir sur le dos de la Grèce Enquête et révélations de la télévision allemande Dimanche 26 juillet 2015 Vive la crise qu’il disait il y a 30 ans... Mais comment certains ont pu croire qu’il s’agissait de "sauver la Grèce"... et à quand un exemple Français... Vinci peut-être pour les autoroutes ? Pam Parmi les biens publics que la Grèce doit vendre, il y a les 14 aéroports régionaux les plus rentables du pays qui doivent être vendus à une firme allemande, Fraport. Le maire de Corfou, Kostas Nikolouzos (120.000 habitants, 1 million de touristes par an, chiffre en augmentation) : « L’aéroport rapporte beaucoup d’argent, pourquoi devrait-on le céder ? Nous sommes en crise, n’est-ce pas ? Si on se prive des moyens de produire de la richesse dans ce pays pour relancer l’économie, comment fera-t-on ensuite ? ». Selon « l’accord » de colonisation européen, tout doit être bradé : la poste, les installations d’eau, les autoroutes, le réseau de gaz et d’électricité, les ports et les aéroports. Et donc, les 14 aéroports situés sur les îles les plus touristiques, Mykonos, Santorin, Kos, Corfou, etc. La firme allemande doit donner 1,23 milliard d’euros et une taxe annuelle de 22,9 millions pour récupérer les 14 aéroports. Le ministre des infrastructures grec, Christos Spirtzis : « l’État grec doit vendre les 14 aéroports qui rapportent et les 30 autres aéroports qui ne font aucun profit doivent rester à sa charge. C’est un modèle qui ressemble à l’état des choses dans une colonie, pas dans un état membre de l’Union européenne ». D’après les chiffres de l’administration grecque, le nombre de vols via les 14 aéroports l’an passé a augmenté de 13,8%, le nombre de passagers a connu une augmentation de 19%. Un expert de la Lufthansa qualifie la transaction de « économiquement lucrative » . Mais on garde le meilleur pour la fin. S’agît-il vraiment d’une privatisation ? La société anonyme Fraport est une firme allemande, mais surtout la majorité de ses parts est détenue par la ville de Francfort et la région de Hesse. Le Prof. Rudolf Hickel de l’Université de Brême : « Ce qui va se produire est un changement de propriétaire - ce qui était propriété de l’État grec va pour ainsi dire devenir propriété de l’État allemand. Et à la fin, ce qui compte, c’est que les profits qui seront réalisés dans ces 14 aéroports financeront les services publics allemands » . Et que deviendra le petit milliard récolté pour la vente ? Il servira à rembourser la dette. Voir en ligne : En VO sur la première chaîne allemande |
| | Posté le 20-08-2016 à 22:39:12
| Tandis que la Turquie infléchit sa politique à l'égard des impérialismes occidentaux (voir Renversement de situation en Turquie) et fragilise davantage l'édifice de l'OTAN en Europe, l'économie européenne elle-même ne sort pas la tête hors de l'eau. Ci-dessous un article de Xinhua : De multiples crises jettent une ombre sur les perspectives de l'économie européenne Publié le 2016-08-20 french.xinhuanet.com BRUXELLES, 20 août (Xinhua) -- Alors que l'Europe cherche avec peine à trouver des solutions à une croissance morose et un chômage à double chiffre, des problèmes qui hantent le Vieux continent depuis la crise de la dette souveraine, les incertitudes que le Brexit entraîne et une crise de réfugiés sans précédent vont sans doute exercer de nouvelles pressions. Certains experts pensent que les perspectives de l'économie européenne continueront de rester morose dans le proche avenir. DES DONNEES ECONOMIQUES INQUIETANTES Selon des données officielles, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro n'a augmenté que de 0,6% au premier trimestre 2016, tandis que sa performance économique a encore sombré au trimestre suivant avec une croissance de seulement de 0,3%. La Commission européenne, organe exécutif de l'Union européenne, a récemment revu à la baisse les perspectives économiques de l'Eurozone composée de 19 pays, prévoyant que la croissance de la zone de la monnaie unique ne dépasserait pas les 1,6% cette année, contre une prévision antérieure de 1,7%. L'inflation, un paramètre étroitement surveillé par la Banque centrale européenne (BCE), a légèrement grimpé, passant de 0,1% en juin à 0,2% en juillet, un signe positif alors que l'Eurozone est tombée plusieurs fois dans la déflation. La BCE a prévu que l'inflation se stabiliserait à 0,2% en 2016 et resterait toujours loin de l'objectif d'être "inférieure, mais proche de 2%" dans les trois années à venir. Une autre nuisance pour l'Europe est le taux de chômage élevé qui reste toujours à deux chiffres. Les dernières données de l'Eurostat, le service des statistiques de l'UE, ont montré un taux de chômage de 10,1% dans la zone euro en juillet, avec la Grèce et l'Espagne ayant enregistré le plus fort taux de chômage (20%). DE MULTIPLES DEFIS PERSISTANTS L'économie européenne est maintenant dans sa quatrième année de reprise, a ainsi noté la Commission, reconnaissant que l'Europe était confrontée à des difficultés sans précédent cette année. Tout d'abord, la crise des migrants continue de tirer l'Europe vers le bas, ayant une profonde influence sur l'économie et la société européennes. Les migrants ou les réfugiés, dont la plupart sont des jeunes, sont considérés comme un apport pour une force de travail de plus en plus âgée en Europe, bien que des problèmes d'intégration aient fait surface. L'Europe est divisée sur la façon de faire face à la crise des migrants et cette scission a aidé à stimuler la montée des partis politiques d'extrême droite, alimentant le conservatisme et le populisme à travers le continent et ayant eu des répercussions néfastes sur l'ouverture du bloc au commerce et à l'économie. Alors que les dirigeants européens discutent des moyens de lutter contre la crise des réfugiés la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, ils doivent désormais faire face à une autre question délicate, celle des Britanniques qui ont voté en faveur d'une sortie de l'UE en juin dernier. Des économistes ont averti que le Brexit saperait non seulement potentiellement le processus d'intégration européenne, mais pourrait également nuire à la croissance de l'Europe. L'UE et le Fonds monétaire international (FMI) ont baissé leurs prévisions de croissance en raison de l'incertitude du Brexit. La Commission a estimé que la zone euro était susceptible de voir sa croissance baisser entre 0,2 et 0,5 point de pourcentage en 2017 en raison du référendum. Le Royaume-Uni serait le plus durement touché, a estimé Bruxelles, précisant que l'impact négatif cumulé pour le PIB britannique devrait se situer entre environ 1% et 2,75% en 2017. Le FMI a baissé le mois dernier ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,6% cette année et à 1,4% en 2017, ajoutant que l'économie mondiale pour 2016 et 2017 devrait ralentir à 3,1% et 3,4% respectivement. En outre, les créances douteuses, en particulier en Italie et au Portugal, pourraient provoquer la prochaine crise bancaire dans une Europe mise à rude épreuve par le Brexit. Une douzaine de banques italiennes, irlandaises, espagnoles et autrichiennes ont le plus souffert lors des stress tests menés le mois dernier. Les autorités ont affirmé que les banques de l'UE s'étaient montré plus résilientes qu'il y a deux ans, mais ces affirmations ont été contestées par beaucoup de personnes selon qui le panel de banques testées ne reflétait pas l'ensemble du secteur. Face à ces multiples défis, l'Europe est à nouveau à la croisée des chemins. Que les gouvernements européens peuvent ou non réussir à s'en sortir constitue un grand point d'interrogation pour l'avenir économique du bloc. |
| | Posté le 21-08-2016 à 11:51:52
| Quelle est l analyse de Die Linke en Allemagne sur le rapprochement de la Turquie avec la Russie? |
| | Posté le 29-01-2017 à 00:06:24
| Je n'en sais rien tu peux te renseigner si tu veux. Le rapprochement de la Turquie vers la Russie résulte de l'exacerbation des contradictions en Turquie ainsi que du mépris et du diktat européens envers ce pays, notamment sur la question des réfugiés. |
| | Posté le 29-01-2017 à 00:09:32
| Une équipe qui perd se dispute La fin de la rébellion à Alep a donné le signal de la reconfiguration des alliances occidentales, suivant le principe une équipe qui perd se dispute , autrement dit la victoire du monde émergent sur les impérialismes occidentaux et sur l’hégémonisme US porte au vif les contradictions entre ces pays et en leur sein même. Déjà le Brexit avait donné le signal d’une certaine débandade. La crise des réfugiés a accentué les crispations. La Hongrie et d'autres pays se sont opposés à la politique européenne d’accueil des réfugiés, la France a réduit leur présence au minimum, la Turquie a changé de camp. Aux USA l’investiture de Trump a été marquée par d’inédites manifestations d’opposants. La division du peuple américain et des institutions est claire. Elle traduit la situation catastrophique de l’économie US, de la désindustrialisation et du chômage. Selon le rapport du Pew Research Center en Décembre qui a déclaré en 2015 : «le revenu des familles à revenu élevé ont représenté 49% du chiffre d'affaires total des États-Unis en 2014 contre 29 pour cent en 1970. Pour les ménages à revenu moyen en 2014 il a représenté à 43% des revenus, nettement inférieur à celui de 1970 à 62 % » . En France les candidats usuels du capitalisme se déchirent entre eux et sont écartés les uns après les autres, leurs partis sont divisés et rejetés par les classes populaires. Là aussi c’est une conséquence de la crise du capitalisme, de l’abandon du « modèle à la française » , du consensus social et de la concertation. C’est-à-dire que les classes moyennes sont prolétarisées et que le prolétariat subit des attaques violentes qui excluent tout dialogue social. Mais aussi les contradictions entre les USA et le second monde s’accentuent. Les USA se rapprochent de la Grande Bretagne et de la Russie, se tournent vers le protectionnisme et encouragent le nationalisme en Europe. De l’autre côté la France et l’Allemagne ont critiqué la fermeture des frontières aux réfugiés, le ministre des Affaires étrangères allemand rappelle que l'amour de son prochain relève des traditions chrétiennes de l'Amérique. Evidemment l’amour du prochain n’est une motivation ni pour les uns ni pour les autres. Jean-Marc Ayrault a dénoncé lui aussi l’abandon des « engagements internationaux » en ajoutant « il y a beaucoup d’autres sujets qui nous inquiètent » et "Nous prendrons contact avec notre collègue Rex Tillerson lorsqu'il sera nommé pour discuter point par point et avoir une relation claire." Hollande a été plus clair : "Lorsqu'il y a des déclarations qui viennent du président des Etats-Unis sur l'Europe et lorsqu'il parle du modèle du Brexit pour d'autres pays, je crois que nous devons lui répondre" , et « Quand il ajoute des mesures protectionnistes, qui pourraient déstabiliser les économies, pas simplement européennes mais les économies des principaux pays dans le monde, nous devons lui répondre » Ainsi la France et l’Allemagne voient leur ancien allié et chef de l’OTAN encourager l’explosion de l’Europe et déstabiliser leur commerce. La presse théorique du PCC signale dans un article sur la crise inhérente au capitalisme « Dans le passé, les pays capitalistes occidentaux développés avaient levé la banderole du libre-échange, pratiqué étourdiment le dumping des marchandises vers les pays en développement, en se servant des pays en développement comme principale source de matières premières et de marchés pour les produits de base. Et quand les pays en développement ont acquis une certaine compétitivité, le monde occidental a essayé de négocier une protection, ce qui étale ouvertement l'hypocrisie des valeurs capitalistes. » L’article montre que la crise est devenue systémique et institutionnelle, que les « valeurs universelles » de la bourgeoisie montrent leur vrai visage et que le populisme en est la conséquence. Cette tendance est irréversible parce que la course au profit se poursuit de façon toujours plus acharnée et avec d’autant plus de difficultés que le monde devient multipolaire. Le capitalisme ne peut pas revenir en arrière, atténuer ses contradictions, atténuer la polarisation de la société ou redistribuer les profits. Au contraire, il ne peut que les accentuer. La mondialisation et la fin de l’hégémonie US ne font qu’accentuer ce mouvement. Par exemple le retour au protectionnisme des USA ne peut que les desservir alors que la tendance à la mondialisation se poursuit entre d’autres pays et d’autres régions du monde. Pour nous cela signifie que la voie des solutions réformistes est définitivement barrée. La lutte de classe et la révolution, ou la guerre, deviennent la seule issue à la crise parce que les contradictions au sein des puissances impérialistes deviennent antagoniques. Sur ce dernier point, le renversement des alliances montre que la zone des conflits peut fort bien se déplacer dans des régions jusqu’ici pacifiques, car l’Europe est un nœud de contradictions. En ce qui concerne la révolution, les communistes doivent s’en réapproprier l’idée et renoncer aux schémas électoralistes, pacifistes et légalistes, ainsi qu’à tous les ponts vers un avenir meilleur dans le capitalisme , que la bourgeoisie est en train de faire sauter l’un après l’autre.
Edité le 29-01-2017 à 00:17:59 par Xuan |
| | Posté le 23-02-2017 à 23:32:55
| Les Etats Unis veulent faire éclater l Ue,ils accusent la construction européenne d être un ensemble dominé par l Allemagne.Trump voudra en finir avec l influence allemande en Europe Centrale,d autant que les Usa se servent depuis la chute du camp socialiste en Europe de l Est de la Pologne à la fois contre la Russie et la Rfa.comme la France Insoumise,Die Linke va retourner sa veste,par contre,l arrangement entre Trump et Poutine va pérenniser la mainmise communiste en Moldavie,en Biélorussie,dans le Donbass.les partis marxistes leninistes doivent en France se placer a l avant garde,il y a un gouffre a combler avec la trahison melenchoniste et l agonie de Lo/Npa |
| | Posté le 25-02-2017 à 00:24:48
| Les contradictions entre les USA et l'Europe, et au sein de l'Europe, se manifestent sur le terrain économique : La Chine devient le premier partenaire commercial de l'Allemagne en 2016 sur zonebourse 24/02/2017 Francfort (awp/afp) - La Chine est devenue pour la première fois en 2016 le principal partenaire commercial de l'Allemagne, devançant la France et les Etats-Unis, selon des chiffres de l'Office allemand de statistiques Destatis consultés vendredi par l'AFP. En valeur, le cumul des exportations et des importations entre la Chine et l'Allemagne a atteint l'an dernier près de 170 milliards d'euros, contre un peu plus de 163 milliards en 2015, montrent ces données transmises à l'AFP. Dans le détail, les exportations allemandes vers le marché chinois ont progressé en 2016 de près de 7% sur un an, à environ 76 milliards d'euros, et les importations chinoises en Allemagne ont gonflé de 2%, à presque 94 milliards. Ce résultat propulse la Chine, quatrième partenaire commercial de l'Allemagne en 2015, au rang de numéro un en 2016. Le pays a ainsi devancé l'an dernier la France, deuxième plus important partenaire de l'Allemagne en 2016 avec un montant total d'échanges de 167 milliards d'euros, et les Etats-Unis, troisièmes avec 165 milliards. Les Etats-Unis avaient pour la première fois conquis en 2015 le titre de premier partenaire commercial de l'Allemagne, avec un montant cumulé d'exportations et d'importations de 174 milliards d'euros. Auparavant, la France avait détenu ce titre sans discontinuité de 1975 à 2014. En 2016, le marché américain est toutefois resté le premier débouché pour les entreprises allemandes, qui y ont exporté pour près de 107 milliards d'euros, contre 101 milliards vers la France et 86 milliards vers le Royaume-Uni. Tout récemment, l'Allemagne s'est d'ailleurs attirée les foudres de la nouvelle administration américaine de Donald Trump, qui a accusé Berlin "d'exploiter" d'autres pays de l'Union européenne et les Etats-Unis avec un euro "grossièrement sous-évalué", rendant ses produits artificiellement plus compétitifs. Des critiques qu'a vigoureusement rejetées le gouvernement allemand. afp/al |
| | Posté le 25-02-2017 à 14:04:32
| L Allemagne ne peut en aucun cas être considéré comme le maillon faible de l impérialisme,qui serait à l avant garde de la révolution prolétarienne outre Rhin?Die Linke risque d opérer un virage à la Mélenchon,au prix d abandonner toute référence au marxisme au profit du libéralisme économique.il reste le Kpd,parti marxiste leniniste interdit pendant la guerre froide par les autorités d Allemagne de l Ouest;quel est son poids?
Edité le 25-02-2017 à 14:04:59 par marquetalia |
| | Posté le 25-02-2017 à 19:51:34
| Erick Honecker,pour rester fidèle à ses convictions,adhera au parti marxiste leniniste après la chute du mur de Berlin,en désaccord avec l ex parti unique est allemand qui evolua vers la social démocratie. |
| | Posté le 26-02-2017 à 22:57:40
| marquetalia a écrit :
L Allemagne ne peut en aucun cas être considéré comme le maillon faible de l impérialisme,qui serait à l avant garde de la révolution prolétarienne outre Rhin?Die Linke risque d opérer un virage à la Mélenchon,au prix d abandonner toute référence au marxisme au profit du libéralisme économique.il reste le Kpd,parti marxiste leniniste interdit pendant la guerre froide par les autorités d Allemagne de l Ouest;quel est son poids? |
L'existence d'un parti communiste ou son absence ne définit pas à elle seule qu'une région ou un pays soit un maillon faible ou non, loin de là. Relis le sujet et tu verras qu'il n'y est guère question des partis communistes. La quasi totalité des PC européens sont dirigés par des cliques révisionnistes et ne cherchent pas à faire une révolution. Ce sont essentiellement les contradictions internes de l'Europe ainsi que ses contradictions avec le reste du monde qui en font une zone fragile. Les déclarations de tel ou tel politicien bourgeois présentent un intérêt dans la mesure où elles révèlent ces contradictions et permettent de les comprendre. Alors avant de tirer des plans sur la comète en fonction des déclarations ou de l'audience de tel ou tel groupe, essaie d'utiliser le matérialisme dialectique. Sinon tu vas nous annoncer des maillons faibles à chaque discours un peu enflammé ici ou là. C'est ta méthode qui n'est pas bonne. |
| | Posté le 26-02-2017 à 23:14:48
| Le Kpd en Allemagne est loin d être révisionniste comme Die Linke,au contraire,il soutient la République populaire démocratique de Corée.il pourrait profiter de l affaiblissement de l influence allemande en Europe Centrale au profit des Usa pour être à l avant garde.en même temps,Berlin est en rivalité en Afrique dans les anciennes colonies allemandes pour restaurer la bourgeoisie compradore pro-allemandes contre celle pro-française,notamment au Togo.enfin,les Balkans sont de nouveau en pleine ébullition,l impérialisme allemand va vouloir chasser les Serbes de Bosnie,de Slavonie Orientale et de l enclave de Mitrovica,presque dix huit ans après l agression atlantiste contre la Fédération de Yougoslavie.si au Kosovo et en Bosnie,les intérêts us et allemands convergent,il n en est pas de même en Bosnie,où en 1995 Clinton brisa l élan de l impérialisme allemand en forçant les Croates d Herceg Bosna à s unir aux Musulmans Bosniaques au sein de la fédération croato-musulmane,lors des accords de Dayton;a l epoque,Helmut Kohl aurait préféré une Grande Croatie,qui aurait incorporé l Herceg Bosna.
Edité le 27-03-2017 à 20:46:52 par marquetalia |
| | Posté le 27-02-2017 à 09:35:12
| Si l Allemagne a toujours refusé que l Otan intègre l Ukraine et la Géorgie,pour garder de bons liens économiques avec la Russie,la reprise de la guerre au Kosovo va accroitre les contradictions germano-russes,le contingent allemand est le plus important au Kosovo au sein de l Otan,la Russie espérant le rattachement de Mitrovica à la Serbie.concernant les Serbes de Bosnie,ceux ci seront expulsés en cas de reprise des hostilités.
Edité le 27-02-2017 à 11:23:24 par marquetalia |
| | Posté le 27-02-2017 à 20:35:58
| marquetalia a écrit :
Si l Allemagne a toujours refusé que l Otan intègre l Ukraine et la Géorgie,pour garder de bons liens économiques avec la Russie,la reprise de la guerre au Kosovo va accroitre les contradictions germano-russes,le contingent allemand est le plus important au Kosovo au sein de l Otan,la Russie espérant le rattachement de Mitrovica à la Serbie.concernant les Serbes de Bosnie,ceux ci seront expulsés en cas de reprise des hostilités. |
C'est pour des raison économique que l'Allemagne veut garder des liens avec la Russie. Par conséquent la guerre au Kosovo peut aussi accroître les contradictions au sein de l'OTAN. D'autant plus que les USA veulent mettre leurs partenaires à contribution. |
| | Posté le 27-02-2017 à 23:34:28
| Il y a d autres contradictions au sein des puissances impérialistes elles mêmes,comme le séparatisme bavarois en Allemagne ou californien aux États-Unis. |
| | Posté le 07-03-2017 à 00:05:26
| sur le JDD, un article intéressant enregistre la fin de la communauté européenne, remplacée par un quatuor dirigeant, mais lui-même simple cache-sexe pour le couple franco-allemand. Dans ce quatuor, l'Espagne et l'Italie font office de figurants, mais leur poids économique sert à assurer la domination des deux ténors sur le reste de l'Europe. Le JDD conclut que l'Europe était devenue "ingérable". En fait ce sont les rapports de domination impérialiste qui ont brisé l'unité européenne et cette nouvelle direction a pour but de forcer les récalcitrants à marcher au pas.
___________________ Les Etats-Unis d’Europe sont enterrés Le sommet des quatre grands Européens qui se déroule lundi soir à Versailles, n’est qu’un des épisodes annonciateurs de la mort du projet fédéral qu’avaient imaginé les fondateurs de l'Union européenne. Au micro d'Europe 1, le rédacteur en chef international du JDD, François Clemenceau. Si l'on se met une seconde à la place des 23 autres pays de l’Union européenne, ceux qui n'ont pas été invités par François Hollande à Versailles, que voient-ils? La France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, c’est-à-dire un bloc qui correspond à la majorité de la population et du PIB européen, discuter entre elles d’un renforcement de leurs coopérations pour aller plus loin dans l’intégration européenne. Bien sûr que ces Quatre grands européens essaieront probablement plus tard de coaliser autour d’eux ceux qui souhaitent aller plus loin sur le plan de la défense, de la sécurité, de la fiscalité, des protections sociales ou de l’éducation. Mais il y a dans ce regroupement, la formation de ce qu’on avait appelé au moment de l’élargissement ou de la création de la zone euro, un noyau dur. L’idée n’est pas d’exclure ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas aller plus loin mais de montrer le chemin, de leur dire "quand vous serez prêts, vous pourrez nous rejoindre". Le contraire d'une Europe à la carte C’en est donc fini de l’idée de départ qui consistait à avancer tous ensemble vers toujours plus d’Europe pour devenir un jour des Etats-Unis d’Europe. C'est en fait le constat que l’élargissement de l’Europe au lendemain de la chute du communisme était un processus nécessaire sur le plan moral et politique mais qu’il a rendu l’Europe ingérable et de plus en plus incompréhensible à l’heure des crises financières et identitaires. C'est également et surtout l’idée que tous les pays qui sont en difficulté (notamment sur le plan économique) ou en proie aux doutes (notamment face aux options souverainistes) ne peuvent pas freiner ou empêcher les autres, ceux du noyau dur, d’aller plus loin pour être plus forts. C’est la naissance, on le vérifiera à la fin du mois pour le 60ème anniversaire du Traité de Rome, de la fameuse Europe à deux ou à plusieurs vitesses. S'agit-il pour autant d'une Europe à la carte, comme ce que souhaitaient les Britanniques avant le Brexit? Non, c’est même plutôt le contraire. Avant le Brexit, nous avions déjà une forme d’Europe à la carte, avec ceux qui étaient ou non dans la zone Euro, ceux qui étaient membres ou non de l’Espace Schengen. L’idée aujourd'hui n’est donc plus de dire "si vous n’êtes pas contents, vous partez" mais de proposer à tous ceux qui veulent plus de coopération ou d’intégration d’aller plus loin. Toute la difficulté du projet est de rester suffisamment souple pour ne pas créer le sentiment qu’il y aura dès lors plusieurs Europe, celle des bons et celle des cancres, celle des vrais européens et celle des bons à rien. Mais une chose est claire, si cette option-là, celle des "coopérations renforcées" pour ne pas dire "semi-fédérale" est rejetée au profit du statu quo, alors là oui, l’Europe telle qu'elle existe aujourd'hui continuera de régresser. François Clemenceau - Le Journal du Dimanche |
| | Posté le 27-07-2017 à 22:22:36
| La « politique communautaire » européenne et la loi du plus fort L’expérience nous a montré dans les années 80 comment les nationalisations prévues dans le programme commun de la gauche n’ont servi qu’à refinancer les entreprises par l’Etat avant de les re-privatiser. Les dirigeants révisionnistes n’ont tiré aucune leçon de l’échec de cette stratégie. Il suffit pour s’en convaincre de lire « Programme commun, la victoire à l’horizon » mis en ligne dans l’Humanité le 26 août 2016. Le gouvernement Macron nous donne une nouvelle version de nationalisation capitaliste dans l’affaire des chantiers STX. Cette fois la nationalisation a pour but de tenir cette entreprise à l’écart des capitaux chinois (voir dans les Echos : « Chantiers STX : pavillon italien et ombre chinoise » ) Au passage Macron piétine l’accord passé avec l’Italie dont le ministre ne cache pas son « amertume ». Il s’avère ainsi que le « marché libre européen » et ses accords obéissent en fait à la volonté des capitalistes des pays européens dominants. Voir sur Challenges "Paris prêt à nationaliser les chantiers STX si Rome ne cède pas" Ci-dessous la réaction de Pier Calrlo Padoan dans les Echos : Le ministre italien de l’Economie et des Finances traduit sans détour l’amertume mêlée de colère qui se fait jour dans son pays après la nationalisation temporaire des chantiers navals STX par l’Etat français.
Pier Carlo Padoan : "Ce manque de confiance envers les partenaires italiens est inacceptable" OLIVIER TOSSERI Le 27/07 à 19:45 INTERVIEW - Le ministre italien de l’Economie et des Finances traduit sans détour l’amertume mêlée de colère qui se fait jour dans son pays après la nationalisation temporaire des chantiers navals STX par l’Etat français. Le président Emmanuel Macron a pris soin d'appeler le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, un appel téléphonique « amical » en vue de discuter des chantiers navals STX, de la Libye et de l'immigration, ont annoncé ses services jeudi. C'est la moindre des choses, alors que le gouvernement français a décidé de nationaliser temporairement STX France . Les Italiens se sentent floués. Sous le quinquennat Hollande, les dirigeants de Fincantieri avaient fait, déjà, de nombreuses concessions : promesse de 100 millions d'investissements à Saint-Nazaire, préservation de l'emploi pendant cinq ans, maintien de la R&D en France, accès prioritaire de l'Etat français aux carènes pour ses besoins militaires. Pier Carlo Padoan, le ministre transalpin de l'Economie et des Finances, traduit sans détour l'amertume mêlée de colère qui se fait jour dans son pays. Quelle est votre réaction à la décision française de nationaliser STX France ? Je prends acte avec regret que les accords passés avec le gouvernement français précédent ont été répudiés par le nouveau. Fincantieri était prêt à réaliser un important investissement dans un domaine où la France et l'Italie peuvent poursuivre des intérêts communs. Le ministre Bruno Le Maire viendra à Rome mardi prochain, je le rencontrerai volontiers avec Carlo Calenda, ministre du Développement économique, et nous écouterons avec intérêt les propositions qu'il voudra bien nous faire. Qu'est-ce qui, selon vous, a fait capoter l'accord ? Faut-il regarder du côté de Fincantieri ? Il y avait déjà un accord et le management de Fincantieri n'est pas en question. Le gouvernement français a répudié cet accord. Franchement, nous ne comprenons pas pourquoi. Il n'y a aucune raison pour laquelle Fincantieri ne puisse disposer de 51 % de STX France. Il me semble que ce revirement ne peut s'expliquer que par un manque de confiance envers les partenaires italiens. Si c'est le cas, c'est inacceptable. L'Etat italien vole au secours de ses banques et le français à celui de son industrie. Est-ce un coup dur pour le libéralisme économique et la coopération européenne ? L'Italie ne sauve pas ses banques. Si elles ne sont pas en condition de rester sur le marché, elle les met en liquidation, sinon elle prend des mesures de précaution s'il n'y a pas de solution venant du marché. Dans le cas de STX France, en revanche, il y a une solution de marché et elle s'appelle Fincantieri. @OlivierTosseri
Edité le 27-07-2017 à 22:25:05 par Xuan |
| | Posté le 21-08-2017 à 13:27:42
| Sur Challenges : Pétrole: Total va racheter Maersk Oil pour 7,45 milliards de dollars Par Challenges.fr le 21.08.2017 à 09h13 MARTIN BUREAU / AFP Le groupe français Total a annoncé lundi 21 août le rachat de la société pétrolière Maersk Oil pour 7,45 milliards de dollars en actions et en dette auprès du danois A.P. Møller-Mærsk. "L'intégration des activités de Maersk Oil fera de Total le second opérateur en Mer du Nord , bénéficiant de positions majeures au Royaume-Uni, en Norvège et au Danemark" , a souligné dans un communiqué Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total. (avec AFP) La société Total passe également un méga contrat avec l'Iran sur le plus grand gisement du monde : (cf Les coulisses du mégacontrat gazier de Total en Iran) |
| | Posté le 25-08-2017 à 20:52:47
| Le travail détaché et le colonialisme français La tournée de Macron en Europe de l’est se présente comme une démarche « sociale » destinée à empêcher les salaires des ouvriers français de subir le « dumping social » du fameux "plombier polonais". "La directive telle qu'elle fonctionne est une trahison de l'esprit européen dans ses fondamentaux. Le marché unique et la libre circulation n'ont pas pour but de favoriser les pays qui font la promotion du moindre droit social" a déclaré Macron. On notera qu’il s’agit de favoriser non l’ensemble des salariés mais « les pays » où les salaires sont plus élevés, c’est-à-dire de protéger les entreprises françaises d’une concurrence « déloyale » l’express rapporte que : « Mercredi, le chef de l'État a assuré depuis l'Autriche être sur la voie d'un compromis avec les pays de l'est, afin d'obtenir une révision de la directive controversée sur les travailleurs détachés. Mais dès le lendemain, la Première ministre souverainiste Beata Szydlo, a affirmé que Varsovie refuserait "jusqu'au bout" une réforme de la directive, "dans l'intérêt des travailleurs polonais" . Réponse d'Emmanuel Macron ce vendredi: "Le peuple polonais mérite mieux que cela et la Première ministre aura beaucoup de mal à expliquer qu'il est bon de mal payer les Polonais" . "La Pologne n'est en rien ce qui définit le cap de l'Europe" , a-t-il aussi lancé. Pour le président français, "L'Europe s'est construite pour créer de la convergence, c'est le sens même des fonds structurels que touche la Pologne (...) L'Europe s'est construite sur des libertés publiques qu'enfreint aujourd'hui la Pologne". Il estime que cet État "a décidé de s'isoler". » On pourrait trancher rapidement la question en remarquant que la Pologne est gouvernée par une clique particulièrement réactionnaire, ouvertement anticommuniste et par conséquent plus acharnée à défendre les intérêts capitalistes contre ceux des ouvriers. Evidemment les ouvriers polonais sont davantage exploités et leurs salaires viennent concurrencer ceux des autres pays européens. Mais les contradictions apparues ne peuvent pas s’expliquer uniquement par là. Sur sputnik : la réforme du travail détaché, une "mesure coloniale" ? Pour Viorel Pana, aujourd'hui professeur, la réforme de l'Union européenne ne devrait pas reposer sur les questions relatives à la main-d'œuvre. "Nous sommes conscients que, conformément à cette directive, la main-d'œuvre doit se déplacer librement, c'est-à-dire que ce n'est pas à partir de cela que nous devrions construire la réforme de l'UE" , craignant par-là que la main d'œuvre qualifiée ne reste dans les pays ‘de l'Ouest', où les salaires sont plus attractifs. « La France exporte aussi des travailleurs détachés, il ne faut pas croire non plus qu'il n'y a que des travailleurs détachés qui viennent travailler en France. Ça marche dans l'autre sens » , rectifie Me Thierry Vallat, avocat spécialisé en droit du travail. Et c'est bien cet « avantage mutuel » qu'il faut préserver et respecter, selon l'économiste roumain Ilie Serbanescu, « Sinon, c'est une mesure coloniale sans aucune nuance, nous devons arrêter la démagogie et mettre une barrière et fermer l'accès. Ou bien nous sommes un marché mondial, ou bien nous ne le sommes pas " . Il apparaît ainsi que plusieurs contradictions sont en jeu. D’une part celles entre la classe ouvrière d’Europe et les capitalistes, d’autre part celles entre les monopoles français et allemands d’une part, et ceux d’Europe Centrale placés en situation de sous-traitants. Mais celle-ci se présente sous la forme de la domination des pays d’Europe Centrale par la France et l’Allemagne, ce qui explique les termes employés par les politiciens et les économistes roumains et polonais. Naturellement nous devons combattre la concurrence salariale, mais nous voyons que la lutte de classe pour les salaires est indissociable de l’unité des classes ouvrières d’Europe, et que sur les questions européennes il faut aussi nous opposer au chauvinisme de grande puissance et à l’impérialisme français. |
| | Posté le 27-08-2017 à 23:25:19
| Notes : Le Parisien : Depuis l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, les entreprises françaises font de plus en plus appel aux travailleurs détachés, particulièrement dans le bâtiment et l’industrie. Selon le dernier rapport en date de la Commission européenne, la France est le troisième émetteur de travailleurs détachés, derrière la Pologne et l'Allemagne. La Pologne est le pays qui profite le plus de cette directive et est farouchement hostile à toute réforme. En 2015, 233 210 Polonais sont employés par des entreprises polonaises dans d'autres pays membres de l'UE. |
| | Posté le 22-11-2017 à 00:18:58
| http://www.mlkp.info/index.php?lang=4 |
| | Posté le 22-11-2017 à 00:28:38
| http://marxiste.fr/doc-inter/turquie/histokpml.html |
| | Posté le 22-11-2017 à 23:30:32
| tu vas arrêter de supputer ? Quand on parle de maillon faible il s'agit d'abord de la chaîne impérialiste, des contradictions fondamentales internes à ces pays et à celles qui les opposent à d'autres pays. On s'appuie sur la réalité économique et sur la lutte des classes. Chaque fois que inventes un "maillon faible" ça reste des hypothèses vides du moindre élément d'analyse. Tu ne dis rien des contradictions entre les USA et la Turquie et tu suppose une subversion. Tu imagines que cette subversion qu in'existe pas encore "aboutirait à la victoire des forces de la gauche radicale en Anatolie" on se demande bien pourquoi, et parce que tu as vu un site du MLKP, forcément ça va être la révolution...en plus ton lien http://marxiste.fr/doc-inter/turquie/histokpml.html ne marche pas ! Sors de ta chambre, va prendre l'air et rencontre des gens qui bossent, ça te fera du bien. |
| | Posté le 23-11-2017 à 08:59:46
| "Sors de ta chambre,va prendre l air et rencontre des gens qui bossent,ca te fera du bien." effectivement,tu as raison.
Edité le 24-11-2017 à 19:37:46 par marquetalia |
| | Posté le 24-11-2017 à 16:40:40
| marquetalia a écrit :
"Sors de ta chambre,va prendre l air et recontre des gens qui bossent,ca te fera du bien." effectivement,tu as raison. |
Ben alors aux actes !!! Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. |
| | | | Posté le 01-06-2018 à 00:10:02
| Le chaos de l'Italie reflète la paralysie des systèmes politiques occidentaux Par Liu Lulu Source: Global Times Publié: 2018/5/30 23:18:40 http://www.globaltimes.cn/content/1104888.shtml Des paysages à couper le souffle, un patrimoine culturel et des cuisines uniques ... Voilà ce qui nous vient à l'esprit en pensant à l'Italie. Mais maintenant, le pays est plongé dans les médias pour son chaos politique. Le président italien Sergio Mattarella a récemment empêché l'alliance populiste du Mouvement des cinq étoiles et de la Ligue de former un gouvernement anti-européen après avoir rejeté leur choix d'un ministre de l'économie euro-sceptique. Le président a ensuite demandé à Carlo Cottarelli, ancien directeur principal du Fonds monétaire international, de diriger un gouvernement technocrate. Cela signifie que le pays se dirige vers une nouvelle élection. Cependant, l'alliance populiste envisage de destituer le président. Le chaos politique a mis en péril non seulement l'unité de l'Europe mais aussi la stabilité économique mondiale. En tant que membre fondateur de l'UE et quatrième économie du bloc, le chaos politique en Italie, si les partis populistes obtiennent une plus grande part de voix à la deuxième élection, répandra le sentiment anti-UE dans toute l'Europe, menaçant l'unité européenne. Pire encore, les incertitudes politiques sont souvent suivies de bouleversements économiques et la valeur de l'euro a sombré. La gouvernance politique occidentale est devenue une menace majeure pour la stabilité du développement mondial. Du BrexitÀ la tourmente politique de l'Italie, à la gouvernance controversée de Donald Trump, les systèmes démocratiques occidentaux connaissent une crise majeure. Les inconvénients des systèmes politiques occidentaux sont devenus plus importants, entraînant des troubles fonctionnels et paralysant les capacités des gouvernements. Les pays occidentaux ont été perplexes face aux crises économiques, creusant les écarts de richesse, l'inégalité et la discrimination raciale au cours des dernières années. Les politiciens occidentaux se préoccupent plus de leurs gains politiques que des moyens de subsistance des populations et du développement des pays. Les partis politiques recourent à tous les moyens imaginables - attaques verbales et calomnies contre l'opposition, collusion avec des consortiums et même conspirations politiques - pour obtenir un statut dominant quel que soit le bien-être des citoyens. Selon le World Inequality Report 2018, l'inégalité des revenus a rapidement augmenté dans l'Ouest depuis 1980, avec 37% du revenu national total reçu par les 10% les mieux rémunérés en Europe. L'énorme fossé a constitué une menace pour la politique démocratique occidentale. Marginalisés dans la vie politique, les citoyens ordinaires sont de plus en plus mécontents et déçus par le système politique actuel et ont progressivement perdu confiance dans la soi-disant politique d'élite. Cela a mis en péril la stabilité du système politique occidental et est la principale raison de la montée des forces populistes en Europe. Beaucoup d'observateurs croient que la base des systèmes politiques occidentaux est ébranlée. Ironiquement, alors que les gouvernements occidentaux ont pris peu d'actions efficaces pour résoudre leurs propres crises, ils ont été habitués à pointer du doigt le système politique chinois, qui a conduit le pays à la prospérité et au développement. Nous espérons que l'Occident pourra se concentrer davantage sur ses problèmes intérieurs et abandonner les stéréotypes contre la Chine pour un développement commun. |
| | Posté le 01-06-2018 à 11:38:45
| Xuan a écrit :
Le chaos de l'Italie reflète la paralysie des systèmes politiques occidentaux Beaucoup d'observateurs croient que la base des systèmes politiques occidentaux est ébranlée. Ironiquement, alors que les gouvernements occidentaux ont pris peu d'actions efficaces pour résoudre leurs propres crises, ils ont été habitués à pointer du doigt le système politique chinois, qui a conduit le pays à la prospérité et au développement. Nous espérons que l'Occident pourra se concentrer davantage sur ses problèmes intérieurs et abandonner les stéréotypes contre la Chine pour un développement commun. |
La conclusion est biaisée. Les impérialistes occidentaux sont les premiers partenaires économiques de la Chine et les échanges sont "mutuellement" avantageux. Ce qui explique le statut quo entre les gouvernements occidentaux et chinois. La politique de l'enfant unique imposée au peuple chinois permet actuellement de traiter la grande pauvreté et de sortir de la pauvreté des millions de chinois chaque année, pour en faire des ouvriers d'usines dans des villes géantes. Le vieillissement de la population chinoise va rapidement bousculer l'équilibre actuel; à court terme au sens démographique (20 à 30 ans), la Chine sera un pays de vieillards urbains en nombre croissant à la charge d'une population active en diminution régulière et probablement empêtrée dans des conflits sociaux intérieurs majeurs. Cette situation est préfigurée par celle des pays dominants en Europe, Allemagne, Italie, Espagne et dans un degré moindre la France avec un vieillissement accéléré des populations et l'apparition de nouveaux pauvres en nombre croissant, autant chez les jeunes que chez les plus âgés. |
| | Posté le 01-06-2018 à 17:38:10
| L'article est du Global Times, je ne vois pas en quoi la conclusion est biaisée. Que les échanges économiques soient "mutuellement avantageux" n'empêche pas la propagande occidentale de se déverser contre la Chine et les pays émergents, pour promouvoir le parlementarisme bourgeoise dit "démocratique", tandis que tous les autres systèmes y compris électifs dans ces pays sont dits "totalitaires". D'autre part il est faux d'affirmer que la démographie soit la cause du déclin de l'impérialisme. La raison principale est l'essor du Tiers Monde et la perte des territoires dominés. |
| | Posté le 01-06-2018 à 20:03:34
| Chaque système développe sa propagande et se présente avec ses atouts. L'impérialisme américain utilise ses moyens de communication et ses armées, encore redoutables et redoutées, il parvient à se maintenir dans les territoires dominés qu'il pille allègrement (Moyen Orient, Sud Asie et Océanie, Amérique centrale et Amérique du Sud. Il bénéfice encore d'une démographie dynamique, probablement aidée par l'influence des religions très influentes dans ces états. Dynamique qui se retrouve dans les milieux de la recherche et de l'innovation. Pour les impérialismes européens, on ne peut pas dire que le pillage du tiers monde a cessé, il régresse lentement et souvent au profit de l'impérialisme américain, l'influence chinoise en Afrique n'étant pas encore impérialiste. Mais les pays européens vieillissant et en perte de vitesse démographique n'ont plus les moyens militaires pour dominer leurs anciennes colonies, qui n'ont pas pour autant bénéficié d'un réel essor économique. Il suffit de voir quelques reportages sur les pays d'Afrique francophone où la production agricole reste faible et la production industrielle aux mains des entreprises européennes. Le tiers monde a lutté pour l'indépendance avec l'aide directe (Vietnam par exemple) ou indirecte des soviétiques (Congo, Algérie par exemple), cette assistance a cessé avant l'effondrement de l'URSS et la relève est faible, les prédateurs américains et ou chinois souvent embuscade. Est-ce le signal de l'essor du tiers monde? Je n'en suis pas encore vraiment convaincu. Mais ce ne sont jamais les pays de vieux qui changent le monde, ils disparaissent en premier, c'est une sorte de loi dans le monde vivant. |
| | Posté le 01-06-2018 à 20:58:58
| Pour revenir sur le "maillon faible", cet article d'Halimi dans le Diplo de juin : http://www.monde-diplomatique.fr/2018/06/HALIMI/58731 Paillassons de Washington par Serge Halimi Les suppliques et les marques d’affection de trois dirigeants européens — M. Emmanuel Macron, Mme Angela Merkel et M. Boris Johnson — venus cajoler M. Donald Trump n’auront servi à rien : le président des États-Unis a riposté en les humiliant. Il les menace de représailles commerciales et financières s’ils ne violent pas l’accord qu’ils ont eux-mêmes conclu il y a trois ans avec l’Iran. Les États-Unis ayant radicalement changé de position sur le sujet, leurs alliés n’ont plus qu’à s’aligner. Aux yeux de M. Trump, Paris, Berlin et Londres ne pèsent pas lourd, beaucoup moins en tout cas que Riyad ou Tel-Aviv. « Un homme qui se condamne lui-même, on a toujours envie de taper dessus (…) pour briser en mille morceaux le peu de dignité qui lui reste » , écrivait Jean-Paul Sartre dans Les Chemins de la liberté. Son observation vaut aussi pour les États. Ceux de l’Union européenne, par exemple. M. Macron proclame son refus de parler « avec un fusil sur la tempe » , et Mme Merkel regrette que Washington rende les choses « encore plus difficiles » au Proche-Orient. Mais ni l’un ni l’autre ne semblent prêts à répliquer autrement que par des lamentations. Et les grandes entreprises européennes ont compris à qui elles devaient obéir, dès lors que même l’envoi d’un courriel transitant par un serveur américain ou le recours au dollar dans une transaction avec l’Iran les expose à des amendes extravagantes (lire l’article d’Ibrahim Warde, « Le diktat iranien de Donald Trump » ). Sitôt annoncé l’ultimatum de M. Trump, Total — anciennement Compagnie française des pétroles — a annulé ses projets d’investissement en Iran. Le président Macron cherchait pourtant au même moment à préserver l’accord conclu avec ce pays. Mais il précisait : « Je le dis très clairement : on ne va pas sanctionner ou contre-sanctionner des entreprises américaines. (…) Et nous n’allons pas contraindre les entreprises [françaises] à rester [en Iran] ; ça, c’est la réalité de la vie des affaires. Le président de la République française n’est pas le président-directeur général de Total (1). » Lequel obéit par conséquent aux ordres de la Maison Blanche… Nos sempiternels moulins à prières ont conclu de cet épisode qu’il faudrait davantage d’Europe (2). Mais plus celle-ci s’élargit et s’institutionnalise, moins elle résiste aux injonctions américaines. En 1980, les neuf membres de la Communauté économique européenne prenaient position sur le Proche-Orient en faisant droit aux aspirations nationales du peuple palestinien ; le 14 mai dernier, en revanche, quatre États de l’Union (Autriche, Hongrie, République tchèque et Roumanie) étaient représentés à l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem au moment précis où les forces armées israéliennes exécutaient des dizaines de civils gazaouis. Mieux — si l’on ose dire — : parmi les vingt-huit membres actuels de l’Union, quinze ont envahi l’Irak aux côtés des troupes américaines. L’Union européenne ne cesse de durcir ses critères de convergence. Mais elle en oublie toujours un, que M. Trump vient de lui rappeler : la nécessité pour ses adhérents d’être indépendants et souverains. Serge Halimi (1) Conférence de presse, Sofia, 17 mai 2018. (2) Un credo que le commentateur de France Inter Bernard Guetta ressasse chaque matin depuis plus de vingt ans, quel que soit le sujet de sa chronique. |
| | Posté le 01-06-2018 à 21:09:36
| Un article de Global Times (trad. Google): http://www.globaltimes.cn/content/1105086.shtml Il est temps que l'UE se lève contre le péril tarifaire américain Source: Global Times Publié: 2018/6/1 3:26:03 Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a annoncé jeudi que la Maison Blanche va de l'avant avec une hausse de 25% des importations d'acier et une hausse de 10% des importations d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne (UE). certains des meilleurs alliés européens de l'Amérique. Peu de temps après l'annonce des tarifs de Washington, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a promis que des "mesures de contre-balancement" suivraient. Il serait difficile pour l'UE d'exercer des représailles contre les pratiques commerciales agressives qui caractérisent l'actuelle administration de la Maison Blanche. Bien que la commission commerciale de l'UE ait déjà annoncé qu'elle imposerait des droits sur 2,8 milliards d'euros de produits américains, leur détermination à poursuivre est restée floue. Depuis que l'administration Trump a annoncé des hausses tarifaires de métaux et d'aluminium en février, l'UE espérait une exemption. Aujourd'hui, de nombreux pays membres de l'UE se noient encore dans le chagrin du fait que les États-Unis ne les ont pas traités comme des alliés en leur fournissant des soins spéciaux. Un tel comportement reflète un manque de volonté dans la défense d'un système commercial multilatéral tout en résistant à l'agression américaine. Les politiques commerciales populistes de Trump auraient des conséquences désastreuses pour les pays de l'UE. Les tarifs des métaux américains ne sont qu'un début, Trump ayant montré un fort intérêt pour les exportations automobiles européennes paralysantes vers les États-Unis. La Maison Blanche pourrait aller plus loin en demandant à l'UE d'augmenter son engagement de l'OTAN en matière de financement et exiger que l'Allemagne arrête la construction de ses projets de gazoducs avec la Russie. L'Allemagne subirait les pertes les plus lourdes dans une guerre commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne. Les industries manufacturières d'Allemagne ont toujours été de puissants concurrents américains, ce que Trump n'aime pas. Les membres de l'équipe de Trump peuvent partager le même avis qu'il est temps d'enseigner aux géants de la fabrication allemands une leçon quand il s'agit de rivaliser avec les États-Unis. Il n'y aura pas de solution facile pour l'Europe, et surtout pour l'Allemagne. L'UE doit tenir tête aux États-Unis en agitant son grand bâton, en élevant le leur. Assurer la paix et l'équité est une tâche impossible si la volonté de combattre n'est pas fermement établie. Les nations de l'UE qui souhaitent simplement la gentillesse se retrouvent massacrées par les forces américaines. Il est évident qu'il existe une différence entre la relation entre les États-Unis et l'UE par rapport aux relations sino-américaines. Les implications politiques d'une guerre commerciale potentielle avec la Chine sont différentes. Par conséquent, peu de Chinois croient que l'UE se joindra à la Chine pour affronter les Etats-Unis. Il convient de noter que l'UE a approuvé les efforts protectionnistes antérieurs de Washington en exerçant des pressions sur la Chine en matière de droits de propriété intellectuelle et d'accès au marché. La Chine, les États-Unis et l'UE ont leurs intérêts nationaux à considérer. La situation fait qu'il est difficile pour les deux parties de devenir des alliés les uns avec les autres. L'administration Trump n'a montré aucun respect pour les règles établies par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L'Europe et la Chine s'opposent toutes deux à l'intimidation américaine et à son comportement protectionniste. Si les grandes économies n'interviennent pas, personne ne sera épargné, et Trump deviendra tristement un «Gengis Khan» moderne Bien que la Chine et l'UE ne puissent pas travailler ensemble sur les questions commerciales américaines, les deux puissances devraient adopter une position ferme face aux Etats-Unis. La Chine et l'UE devraient toutes deux appliquer des concessions déraisonnables envers les États-Unis, car Trump refuse de coopérer avec le monde et préférerait utiliser des tactiques de siège liées au commerce pour conquérir des nations étrangères. Si chacun des tarifs unilatéraux de Washington se heurtait à de vigoureuses contre-attaques, tout cela rendrait l'agenda protectionniste de DC plus difficile. Un tel comportement irresponsable représenterait de lourdes pertes pour l'Américain moyen et favoriserait un environnement domestique instable. La Chine a fourni des réponses fermes aux contre-mesures de Trump et les utilisera comme monnaie d'échange avec Washington. Peu de temps après que les États-Unis ont abandonné l'accord nucléaire iranien, ils ont demandé aux entreprises européennes de quitter le pays. De nombreuses entreprises européennes ont suivi une trajectoire similaire à celle de la société chinoise de fabrication de smartphones ZTE. Si l'Europe continue à reculer, elle se retrouvera à jouer le rôle d'une marionnette sans vie contrôlée par une marionnette impulsive. L'UE est composée de plusieurs nations européennes et, au contraire, c'est vraiment une union politique lâche. Si le système commercial multilatéral actuel se désintègre au fur et à mesure que les réglementations sont balayées, le bien-être de chaque État membre de l'UE sera en péril. Dans cette optique, l'UE devrait abandonner l'idée d'acquérir un statut d'exemption sur les tarifs américains et commencer à se préparer à une guerre commerciale imminente. |
| | Posté le 09-06-2018 à 23:22:16
| Blâmer la Chine ne guérira pas les ennuis internes du G7 Un article de http://www.globaltimes.cn/content/1106085.shtml Par Ai Jun Source: Global Times Publié le: 2018/6/7 23:18:41 Le sommet du G7, vendredi et samedi, devrait être témoin d'étincelles. Des indices peuvent être trouvés lors de la réunion des ministres des Finances du G7 qui vient de s'achever, remplie de colère et d'accusations. Étant pris dans le différend tarifaire, les nations européennes ont fustigé à Washington. Certains n'ont pas oublié de mentionner la Chine. "Le G7 devrait collectivement dire à la Chine de suivre les règles mondiales" , a déclaré le ministre des Finances japonais Taro Aso. Jetez un coup d'œil sur le chaos dans les Etats membres du G7: Cela a-t-il quelque chose à voir avec la Chine? Prenez l'Italie. Le nouveau gouvernement populiste a proposé une feuille de route ambitieuse pour stimuler l'économie stagnante du pays, mais Bruxelles le considère comme un plan d'horreur. Les observateurs estiment que la mise en œuvre du programme entraînera d'énormes dépenses budgétaires, menacerait la stabilité financière de la zone euro et déclencherait une nouvelle série de crises de la dette, compte tenu de la récession économique de l'Italie qui atteint 132% de son PIB. . L'Italie est-elle attentive? Rome voulait de toute façon quitter l'UE il y a longtemps. Quitter le bloc ne va pas aider à résoudre les problèmes tels que le chômage croissant, le ralentissement économique et la montée du populisme. Ceux-ci ont été créés par la baisse de la compétitivité et de la capacité de gouvernance de la nation, un problème qui affecte non seulement l'Italie mais aussi quelques pays occidentaux. Les frictions progressent entre Washington et Bruxelles. Le plus ennuyeux pour l'UE a été le retrait américain de l'accord nucléaire iranien et son ultimatum à ses alliés européens pour qu'ils cessent leurs affaires avec Téhéran. Grâce aux tarifs américains d'importation de métaux, le G7 sera divisé. "Ce sera un G6 plus un" , a déclaré le ministre des Finances français Bruno Le Maire. Les contradictions entre les États-Unis et le Japon ne sont pas meilleures. Après que la Maison-Blanche ait annoncé en mars des tarifs mondiaux sur l'acier et l'aluminium, elle a offert des exemptions temporaires à certaines économies comme l'UE, le Canada et la Corée du Sud. Le Japon n'était pas inclus. Le G7, le club des pays riches qui est censé mieux promouvoir le développement des économies occidentales, est maintenant un panier de crabes ( tout chien-mangeur de chien ). Pourquoi? La Grande Désorganisation: la Nature Humaine et la Reconstitution de l'Ordre Social par Francis Fukuyama peuvent fournir une réponse. Le livre suggère que les pays occidentaux souffrent d'une pénurie de capital social, ce qui signifie «un ensemble de valeurs ou de normes informelles partagées entre les membres d'un groupe qui permet la coopération entre eux» . Ce sont ces normes partagées qui facilitent la confiance que l'autre agira de manière fiable et honnête. Ceci est lié à la question de la gouvernance en Occident. Dans le monde occidental d'aujourd'hui, l'individualisme a triomphé de la communauté. Face aux crises et aux divergences, les gens et les nations ont tendance à ne se soucier que de leurs propres intérêts. Le journal Yomiuri Shinbun a récemment publié un article suggérant que le monde est entré dans une compétition entre le "système libre et démocratique" et le "nouveau système chinois" , appelant le Japon, les Etats-Unis et l'UE à s'unir à Pékin. Les défis n'ont pas été créés par la Chine, mais tout ce qu'ils ont tendance à faire, c'est détourner leur attention vers Pékin. Mais les démocraties occidentales devraient d'abord résoudre leurs propres problèmes, au lieu de parler de la concurrence avec la Chine. |
| | Posté le 24-06-2018 à 11:20:15
| Nouveau pas dans l'accentuation de la contradiction entre l'hégémonisme US et le second monde impérialiste : Pas d'autre choix que la riposte si Trump taxe les autos importées, selon la CE PARIS (Reuters) - Les Européens n’auront pas d’autre choix que de réagir si Donald Trump met à exécution sa menace de relever les droits de douane sur les importations automobiles européennes, prévient le vice-président de la Commission européenne (CE) Jyrki Katainen dans un entretien publié samedi dans Le Monde. Le président des Etats-Unis a menacé vendredi d’instaurer des droits de douane de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis, un mois après l’ouverture d’une enquête censée déterminer si ces importations menacent la sécurité nationale. “S’ils décident de relever leurs droits de douane, nous n’aurons, à nouveau, pas d’autre choix que de réagir” , prévient le vice-président de la CE pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, qui ne précise cependant pas quelles pourraient être les mesures de rétorsion. “On ne voit pas comment les voitures peuvent être une menace à leur sécurité nationale” , poursuit-il en soulignant qu’” il faut arrêter l’escalade” . Selon lui, l’Europe “ne veut pas se battre sur Twitter ni via le grand public” . L’Union européenne applique depuis vendredi des droits de douane de 25% sur une série de produits américains, en réplique à la décision américaine d’imposer depuis le 1er juin des droits de douanes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium à l’Union européenne, au Canada et au Mexique, qui avaient dans un premier temps été exemptés. Myriam Rivet, édité par Jean-Philippe Lefief |
| | Posté le 25-06-2018 à 04:37:49
| Xuan a écrit :
Nouveau pas dans l'accentuation de la contradiction entre l'hégémonisme US et le second monde impérialiste : Pas d'autre choix que la riposte si Trump taxe les autos importées, selon la CE PARIS (Reuters) - Les Européens n’auront pas d’autre choix que de réagir si Donald Trump met à exécution sa menace de relever les droits de douane sur les importations automobiles européennes, prévient le vice-président de la Commission européenne (CE) Jyrki Katainen dans un entretien publié samedi dans Le Monde. Le président des Etats-Unis a menacé vendredi d’instaurer des droits de douane de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis, un mois après l’ouverture d’une enquête censée déterminer si ces importations menacent la sécurité nationale. “S’ils décident de relever leurs droits de douane, nous n’aurons, à nouveau, pas d’autre choix que de réagir” , prévient le vice-président de la CE pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, qui ne précise cependant pas quelles pourraient être les mesures de rétorsion. “On ne voit pas comment les voitures peuvent être une menace à leur sécurité nationale” , poursuit-il en soulignant qu’” il faut arrêter l’escalade” . Selon lui, l’Europe “ne veut pas se battre sur Twitter ni via le grand public” . L’Union européenne applique depuis vendredi des droits de douane de 25% sur une série de produits américains, en réplique à la décision américaine d’imposer depuis le 1er juin des droits de douanes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium à l’Union européenne, au Canada et au Mexique, qui avaient dans un premier temps été exemptés. Myriam Rivet, édité par Jean-Philippe Lefief |
Trump taxe l'acier et l'aluminium, les européistes taxent les cigares, le whisky et les Harley-Davidson. Pas sur que les américains s'en rendent compte, mis à pas les ouvriers de l'usine Harley Davidson à Milwaukee Wisconsin. |
| | Posté le 26-06-2018 à 07:17:03
| La Chine avait appelé les autres pays à une "action collective" http://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/0301828959048-trump-impose-25-de-droits-de-douane-sur-les-importations-chinoises-2184478.php La RPC utilise les contradictions entre les USA et le second monde, que l'hégémonisme US a lui-même exacerbées. La réaction européenne est évidemment timide et plusieurs entreprises françaises avaient déjà levé le drapeau blanc. Mais en effet les mesures protectionnistes US se retournent contre eux, les promesses faites par Trump aux ouvriers se traduisent par des licenciements, exactement comme la Chine l'avait annoncé, il s'avère que la voie du protectionnisme est sans issue. http://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/tarifs-douaniers-trump-surpris-qu-harley-davidson-delocalise-sa-production-5846678 C'est une question qui n'intéresse pas que les USA. En France plusieurs partis ou groupes y compris de gauche ont préconisé le protectionnisme comme solution à la désindustrialisation bien réelle. Une France socialiste devrait nécessairement résoudre la question de l'industrialisation et d'une économie ouverte, comme les rapports entre l'indépendance au sein de l'Europe et la poursuite des échanges commerciaux. La solution paraît épineuse, mais il est possible que le capitalisme lui-même apporte la réponse en accentuant les conflits et les tendances au repli au sein-même de l'Europe. C'est déjà ce qu'on peut observer sur la bataille de chiffonniers autour de l'accueil des réfugiés.
Edité le 26-06-2018 à 07:32:12 par Xuan |
| | Posté le 26-06-2018 à 22:29:32
| La crise migratoire qui déchire l'Europe dérive directement des rapports inégaux au sein de l'Europe. Qui sont eux-mêmes des conséquences de l'impérialisme et du capitalisme. Cette crise ne peut qu'accentuer les contradictions au sein de l'Europe. UE : la difficile entente sur la gestion des réfugiés (SYNTHESE) PARIS, 26 juin (Xinhua) -- Fortement secouée ces derniers temps par une vive polémique sur la gestion des réfugiés -tant ceux qui sont secourus en mer par les ONG que ceux qui sont déjà sur le territoire européen- l'Union européenne, qui a tenu un mini-sommet dimanche à Bruxelles, peine à trouver une solution commune face à ce défi migratoire. Le refus du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini (issu de l'extrême droite) d'accueillir le navire humanitaire Aquarius transportant 630 migrants et les menaces de son homologue allemand Horst Seehofer, patron des sociaux-chrétiens bavarois (CSU) qui exige d'Angela Merkel un durcissement de la politique migratoire, ont relancé depuis peu le débat sur la gestion des migrants en Europe. Le mini-sommet organisé d'urgence dimanche par la Commission européenne pour aplanir les positions n'a pas permis de régler la question migratoire. Les participants sont certes tombés d'accord sur certains points comme le renforcement de l'agence Frontex (contrôle aux frontières extérieures de l'Europe) et l'amélioration du travail avec les pays tiers et de transit pour plus d'efficacité. Mais il n'y a en revanche pas eu d'accord sur la prise en charge des migrants. Ce scénario avait été envisagé à l'avance par plusieurs spécialistes, notamment à cause de l'absence des principaux acteurs de la crise. "Il ne fallait pas attendre un résultat européen à ce mini-sommet, avec des pays qui ont boudé cette réunion (l'Europe centrale et orientale) parce qu'ils sont sur des positions très dures sur la thématique des réfugiés et du partage du fardeau entre les différents pays européens" , a expliqué sur la chaîne CNews Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS. Sur cette liste des grands absents figuraient également MM. Salvini et Seehofer dont les récentes prises de position ont relancé la polémique. "Il y a un blocage et on ne peut pas le débloquer quand les acteurs principaux de la crise sont exclus de la table de négociation. On ne veut pas entendre parler des ministres de l'Intérieur de l'Allemagne et de l'Italie. Or cette crise n'est plus migratoire, elle est de politique interne. Exclure ces deux acteurs, c'est s'interdire de régler la crise" , a analysé sur LCI Benjamin Morel, docteur en science politique à l'Ecole normale supérieure. En effet, deux camps s'opposent ouvertement au sein de l'UE sur la crise migratoire : d'un côté de grands pays européens comme la France, l'Allemagne et l'Espagne qui portent le flambeau d'une politique de respect des valeurs européennes comme le droit d'asile et de l'autre, le camp composé majoritairement de pays d'Europe centrale et orientale, ainsi que l'Italie qui prônent la fermeture des frontières et le tout sécuritaire face à la crise migratoire. Mme Wihtol de Wenden explique cette remise en cause des valeurs de solidarité qui sont des valeurs fondatrices de l'UE par la montée de l'extrême droite en Europe. "Aujourd'hui, dans beaucoup de pays européens y compris l'Italie, l'extrême droite a fini par imposer un prêt à penser sur les thématiques de migrations et de réfugiés" , note-t-elle. Le président français Emmanuel Macron et ses alliés, notamment l'Allemagne, pourront-ils inverser cette dynamique extrémiste au sein de l'UE? Pour le président du Mouvement européen-France, Yves Bertoncini, face à cette situation, l'alliance franco-allemande est plus nécessaire que jamais, mais sera insuffisante. "C'est deux grands pays dans une Europe à 28 qui a été fracturée d'abord par la crise de la zone euro, puis par la crise des réfugiés. Donc c'est bien que les Français et les Allemands aient pu se mettre d'accord sur une feuille de route, mais ils n'arriveront pas au Conseil européen la semaine prochaine en terrain conquis. Ils auront des oppositions multiples aussi bien sur le sujet zone euro que sur celui des réfugiés" , a-t-il averti sur CNews. La posture d'Emmanuel Macron qui se voit comme le fer de lance de l'Europe contre le populisme ne favorise pas une sortie de la crise, estime M. Morel. "Macron est dans une lutte qui est beaucoup plus politique. Il est déjà dans la campagne européenne où il se voit comme le fer de lance de l'Europe contre le populisme. Et le discours offensif qu'il tient l'empêche de dialoguer et d'avoir des solutions" , juge-t-il. |
| | Posté le 30-06-2018 à 19:07:17
| La "crise des réfugiés" révélatrice de l'impérialisme européen au Moyen Orient, de la profonde division et de la profonde inégalité en Europe L'encre de l'accord signé à la dernière minute n'est pas encore sèche que la polémique se poursuit entre la France et l'Italie. Autre acteur notable de cette situation inhumaine : l'Allemagne. Un article du KPD PC allemand (DKP) sur la crise gouvernementale en Allemagne et la question des réfugiés La direction du PC allemand (DKP) a publié un communiqué de presse le 19 juin sur la crise gouvernementale entre la CDU au pouvoir et son partenaire bavarois CSU sur la question des réfugiés. ICP, 21 juin 2018 Malgré le conflit apparent entre le ministère de l'Intérieur Seehofer (CSU) et la chancelière Merkel (CDU) sur la question des réfugiés, le DKP interprète la situation différemment, car les deux acteurs "jouent ensemble", car ils ont la même intention. Selon le DKP, la Merkel-Allemagne se sert du débat sur les réfugiés pour intervenir sur la souveraineté nationale d'autres États de l'UE, et Seehofer menace ces États de fermer les portes aux réfugiés qui se sont adressés à d'autres pays à moins qu'ils ne se conforment aux directives de l'UE. Le DKP prend les deux lignes comme réactionnaires, car l'une ou l'autre façon de poser sont des positions arbitraires et illégales qui repoussent d'autres États de l'UE. Ni l'une ni l'autre ne peut être considérée comme plus humaine pour les réfugiés. Une solution humaine impliquerait la levée des sanctions imposées à la Syrie par l'UE, exigeant des États partenaires de l'OTAN qu'ils se retirent du Proche-Orient et qu'ils mettent fin à l'occupation de terres étrangères par l'Allemagne. Le DKP introduit plutôt l'alternative pour le peuple allemand : L'avancement du mouvement pour la paix. Comme l'a accepté le 22e Congrès du Parti en mars, le DKP déclare que la devise "Désarmer, ne plus armer" devrait être soutenue par un plus grand nombre de personnes, afin de surmonter les délits sociaux et politiques des parties réactionnaires du capital allemand et de leurs collaborateurs politiques. La solidarité des travailleurs européens, indépendamment de leur nationalité, de leur religion et de leur couleur, devrait devenir une force commune contre la guerre, la militarisation, le désengagement social et le pouvoir du capital national et international. Le DKP organisera une conférence de paix à Potsdam le 7 juillet, dans le but de discuter de la politique dite du "front oriental" de l'Allemagne, de la militarisation accrue et des relations avec la Russie. source :http://icp.sol.org.tr/europe/dkp-government-crisis-germany-and-refugee-question http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2018/06/communique-du-pc-allemand-dkp-sur-la-crise-gouvernementale-en-allemagne-et-la-question-des-refugies.html |
| | Posté le 03-07-2018 à 20:49:13
| Jacques Sapir publie dans http://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-ue-le-debut-de-la-fin-par-jacques-sapir/ : UE, le début de la fin ? Sapir prend sans doute ses désirs pour des réalités, néanmoins il note à propos de l'accord du 28 juin : "Le texte qui est finalement issu de ce sommet laisse planer un flou sur l’organisation adoptée par les pays de l’UE, mais garantit en fait à l’Italie qu’elle pourra continuer sa politique actuelle. Derrière le paravent des mesures « volontaires », cet accord signe aussi la fin de l’accord de Dublin et donne raison aux pays d’Europe centrale qui étaient arrivés à ce sommet vent debout contre l’idée de « quota » imposés par Bruxelles. Cet accord entérine aussi les décisions de groupes de pays au détriment de décisions prises par les 27. Il signe donc, en réalité, le début du démantèlement de la mécanique européenne. C’est en cela que ce sommet mérite d’être retenu. [...] cette crise politique de l’UE dépasse de loin la question des « migrants ». C’est le cœur même du processus de constitution de l’UE qui est atteint. L’échec des tentatives françaises de parvenir à des avancées significatives sur la gestion de la zone Euro le démontre. La France et l’Allemagne avaient abouti à un accord avec la « déclaration de Merseberg ». Mais, il s’agissait d’un accord à minima. Cette déclaration était très en retrait par rapport aux demandes de la France. Cette « déclaration » en effet prévoyait que le mécanisme européen de stabilité (MES) soit renforcés, changeant même de nom et devenant un véritable Fonds monétaire européen (FME). Tant que l’état du patient ne serait pas considéré comme « sérieux », il serait confié aux soins « attentionnés » de la Commission, mais si la situation se détériorait, il irait alors en soins intensifs, c’est-à-dire le FEM. En quoi cela consisterait-il? Le document dit explicitement: “Rappelez-vous que toute décision de fournir le soutien de la stabilité du Fonds à un État membre doit inclure l’analyse DSA (Debt Sustainability Analysis)“. Il y a là un message dépourvu de toute ambiguïté. Si la dette publique d’un pays en difficulté est déclarée “insoutenable” par le Fonds, il n’y aura pas d’accès à l’aide tant qu’une restructuration de la dette ne sera pas effectuée, conformément aux principes du FMI. Autrement dit, le traitement d’un pays en difficulté se ferait dans les règles internationales c’est-à-dire comme si l’Union Economique et Monétaire (la zone Euro) n’existait pas. On retrouve ici la logique qui substitue le « volontariat » à un accord réellement contraignant et engageant l’ensemble des pays partenaires. |
| | Posté le 03-07-2018 à 22:35:15
| Ci-dessous un texte publié sur le blog de Danielle Bleitrach, destiné initialement à contribuer au débat "pour une base commune" des opposants au sein du PCF. Il y est question de la politique internationale du PCF en Europe sous un angle neuf : l'émigration au sein de l'Europe vu côté Europe centrale. Ces observations illustrent l'accusation de "colonialiste" lancée par un dirigeant polonais à Macron (cf article en début de page). En même temps le personnage du "plombier polonais", désigné pour démontrer la nocivité du travail détaché côté français, apparaît très réducteur et chauvin si on ignore la fuite des connaissances et des énergies côté Europe centrale. Cet aspect confirme sous un autre angle l'article précédent de Sapir et une contradiction au sein de l'Europe que nous avons déjà soulignée, entre pays dominants comme la France et l'Allemagne et pays dominés. Cette contradiction bien réelle tord le cou aux thèses souverainistes et chauvines - de Le Pen à Mélenchon - selon lesquelles la France serait une victime de la domination européenne et spécifiquement allemande. _______________________ opinion d’une camarade hongroise sur le manifeste communiste du XXI e siècle (partie internationale) 01 JUIL http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/07/01/opinion-dune-camarade-hongroise-sur-le-manifeste-communiste-du-xxi-e-siecle-partie-internationale/ Un groupe de migrants qui vient de pénétrer en Hongrie remontent une ligne de chemin de fer. Judit Morva, une camarade hongroise après lecture de notre base commune sur le manifeste communiste du XXI siècle, nous adresse ces quelques remarques sur les problèmes internationaux, en espérant un véritable dialogue sur une vision de l’Europe qui prendra mieux en compte les expériences, les problèmes et les analyses des ex-pays socialistes et des communistes de ces pays (note de Danielle Bleitrach) Actuellement pour le monde du travail, c’est après la précarité le fait « migration” qui pose le plus de questions et qui a des répercussions politique les plus menaçantes. Alors, que c’est un problème ancien puisque déjà dans les années 1960, on faisait venir des travailleurs en masse. Pourtant cette exigence du capital crée des problèmes aussi bien dans les pays d’accueil que dans ceux de départ. Pour les pays de départ, c’est le signe d’un manque d’industrialisation et un manque d’emplois sur place. Pour les travailleurs les plus qualifiés (médecins, ingénieurs, soignants) leur exode contribue au sous-développement chronique de leur pays d’origine. Tandis que pour les pays d’accueil l’arrivée des travailleurs en masse fait pression sur les salaires et elle empêche de sortir de la phase extensive du développement. Pourtant, il est temps que l’on réfléchisse à la rémunération, aux horaires et autres conditions du travail des tâches indispensables mais non-voulues sur une base volontaire et libre. La valorisation/dévalorisation, le partage de ces tâches pénibles, difficiles, monotones ou insalubres devient une question pour notre futur, car elle se repose á chaque nouvelle génération qui veut à son tour accéder aux emplois valorisants. Il est évident que les migrants sont malheureux, surexploités, subissant un choc culturel, alors même que dans les pays d’accueil on ne résout pas le problème mais on le reporte sur les plus faibles. Il ne faut pas se placer au seul niveau immédiat, mais aller au fond du problème du travail contraint. On ne doit pas imposer aux gens de travailler à 1000 km de là où il sont nés. C’est un problème que les pays de l’Est ont vécu douloureusement ces dernières années, alors qu’ils ont perdu au moins 10% de leur population, allant jusqu’á 35% pour l’Albanie, par rapport à 1989. C’est surtout des jeunes qui partent, c’est un véritable dépeuplement auquel nous assistons dans la partie orientale de l’Union Européenne. Le départ concerne des médecins, des ingénieurs, des informaticiens, et aussi des villages entiers dans certaines régions. Donc votre analyse internationale ne prend pas assez en compte ce problème à l’intérieur de l’Europe. En outre, je trouve que cette base internationale, très intéressante parce qu’elle permet enfin le dialogue, souffre d’un autre manque concernant la question de la propriété des moyens de production. Nos pays sont industriellement affaiblis depuis le changement de régime. Nos États ont été rendus impuissants et maintenant ils sont à la merci des grands monopoles étrangers. La réponse à cette dépendance ne peut être autre que la propriété collective des moyens de production, ce qui permettra de prendre en compte l’intérêt de la majorité de ces populations désormais exsangues. Il faut se rendre compte qu’actuellement la corruption de ces États est une nécessité pour des monopoles, y compris quand les dirigeants affirment un nationalisme caricatural comme Orbán. Ces dirigeants soit disant critiques de la politique de l’Union sont en fait des créatures du capitalisme occidental qui les maintient au pouvoir. Des phénomènes que l’on croyait réservés à l’Afrique et aux tiers monde colonisé, sont désormais, avec la fin de l’époque socialiste, à l’oeuvre en Europe même et sont à la base de la violence de l’extrême-droite comme des dangers de guerre. Judit Morva
Edité le 03-07-2018 à 22:44:39 par Xuan |
| | Posté le 10-07-2018 à 20:43:54
| L'offensive de l'hégémonisme US dirigée contre l'ensemble de ses concurrents est en train de transformer les contradictions à l'échelle mondiale. Ci-dessous il apparaît que le second monde ici l'Europe est en train de se fissurer par rapport à ses alliances traditionnelles, alors que la contradiction entre l'hégémonisme et le reste du monde devient principale à cette échelle. Beijing et Berlin conviennent de coopérer dans le commerce Par Yang Sheng Source: Global Times Publié le: 2018/7/10 22:33:41 http://www.globaltimes.cn/content/1110269.shtml La Chine forte dans le secteur manufacturier est plus complémentaire avec l'Allemagne La Chine et l'Allemagne sont convenues de s'opposer sans équivoque au protectionnisme et de préserver le système de libre-échange fondé sur des règles multilatérales afin de promouvoir une croissance économique mondiale forte, durable et équilibrée. Le Premier ministre chinois Li Keqiang et la chancelière allemande Angela Merkel ont co-présidé la cinquième série de consultations intergouvernementales et en ont fait l'annonce lundi à Berlin. Les dirigeants chinois et allemands ont convenu d'approfondir la coopération en matière de finances et d'économie, d'utiliser pleinement le dialogue financier de haut niveau et d'autres mécanismes, de renforcer la communication sur la politique macroéconomique et de créer des plateformes de financement bilatérales et tierces. "C'est un signal positif que l'Allemagne ne rejoindra pas la guerre commerciale américaine contre la Chine et n'exacerbera pas un conflit commercial mondial" , a déclaré Bai Ming, chercheur à l'Académie chinoise de commerce international et de coopération économique. L'Allemagne et l'UE ont encore de nombreuses divergences sur le commerce avec la Chine, telles que la propriété intellectuelle, mais au moins, elles n'ont pas lancé de guerre commerciale contre la Chine, a déclaré M. Bai. Ainsi, par rapport aux Etats-Unis, qui ont une forte hostilité envers le développement de la Chine, l'Allemagne a une meilleure chance de partager les bénéfices du marché et du développement de la Chine, selon Bai. Alors que l'Allemagne apprécie les nouvelles mesures de la Chine pour ouvrir son marché financier, la Chine soutient la construction du centre financier de Francfort et du marché offshore du renminbi, selon l'annonce faite conjointement par Li et Merkel. Les deux pays ont également convenu de promouvoir la coopération bilatérale dans les domaines de l'économie, du commerce et de l'investissement, de protéger conjointement le libre-échange et un marché international fondé sur des règles équitables et reconnues et un accès au marché assoupli. La Chine est prête à discuter avec la partie allemande pour explorer conjointement le marché des tierces parties, et l'Allemagne est prête à jouer pleinement ses atouts pour travailler avec la Chine dans l'industrie 4.0, lire l'annonce publiée lundi. Après la guerre commerciale contre le monde lancée par les Etats-Unis, la coopération sino-allemande devient de plus en plus motivée, selon Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine à Beijing. Dans le passé, l'Allemagne s'inquiétait de la concurrence avec la Chine et hésitait donc à s'engager dans une coopération technologique, mais les Etats-Unis ciblent désormais les stratégies futures des autres pays en matière d'innovation technologique, notamment "Industrie 4.0". et l'importance de la coopération avec la Chine, a déclaré Wang au Global Times mardi. Même sans l'impact de la guerre commerciale, la Chine préférerait coopérer avec l'Allemagne plutôt qu'avec les États-Unis. L'avantage de la Chine est la fabrication, et que la Chine et l'Allemagne sont plus complémentaires, |
| | Posté le 11-07-2018 à 20:56:18
| Y at-il une possibilité pour Trump de se retirer de l'OTAN? Source: Global Times Publié: 2018/7/11 22:33:40 http://www.globaltimes.cn/content/1110422.shtml Le sommet de l'OTAN se tient à Bruxelles mercredi et jeudi. Avant son départ, le président américain Donald Trump a tweeté que "les pays de l'OTAN doivent payer PLUS, les Etats-Unis doivent payer moins, c'est très injuste!" Trump exerce une pression maximale sur les alliés européens, les forçant à augmenter leurs budgets de défense. Dans certains pays européens, les gens parlent d'une OTAN sans les États-Unis. Ils craignent que, puisque Trump s'est retiré de nombreuses organisations internationales, l'OTAN pourrait être la prochaine. Est-il possible que Trump abandonne l'OTAN en raison d'affrontements budgétaires avec des alliés européens? Peut-être pas. Comparé à une guerre commerciale gagnante, Trump peut facilement l'emporter sur les autres membres de l'OTAN sur les différends budgétaires en matière de défense. Avec Washington prenant le leadership absolu dans l'OTAN, l'Europe compte complètement sur les États-Unis pour la défense. Bien que l'Europe soit à l'avant-garde de la ligne de défense américaine contre la Russie, Trump estime que l'Europe ne mérite aucune compensation de la part des États-Unis pour la surveillance, mais qu'elle doit payer des frais de protection. L'inclinaison globale de l'Europe vers les Etats-Unis lui donne très peu de monnaie d'échange contre Washington à cet égard. L'OTAN fixe le budget de la défense à 2% du PIB pour ses membres, mais de nombreux pays ne parviennent pas à respecter la disposition, avec seulement 1% du PIB. Ces pays ne pensent pas qu'il existe un risque raisonnable de guerre en Europe, sinon, ils répondraient aux exigences budgétaires sans la demande de Washington. Les membres européens acquièrent un sentiment de sécurité vis-à-vis de l'OTAN, mais aussi parce que la Russie ne pose pas la même menace à la sécurité que l'ancienne Union soviétique en Europe. Il est logique que l'Europe réduise ses dépenses de défense. Le mieux pour Washington serait de réduire son propre budget de défense pour atteindre un équilibre. Mais l'administration Trump est allée dans la direction opposée pour augmenter encore son budget militaire, qui a augmenté de 10% pour la nouvelle année fiscale, et demande à ses alliés européens de faire de même. Au lieu de la sécurité européenne, Washington utilisera son budget de défense accru pour renforcer son hégémonie mondiale, qui sera exploitée pour soutenir les différentes politiques de pression maximale de Washington, y compris l'imposition de tarifs plus élevés sur les produits européens. Washington reste ferme en demandant à l'Europe de payer davantage pour l'OTAN, et à travers l'OTAN, les États-Unis peuvent continuer à contrôler l'Europe. Pas seulement l'Europe, Trump veut vendre la position d '"allié des Etats-Unis" dans d'autres domaines. Le système d'alliance des États-Unis, le plus important au monde, constitue une base importante pour l'hégémonie américaine. Les alliés américains estiment que leur alliance avec Washington renforce leur sécurité. Pourtant, l'hégémonie américaine ne peut exister sans le système d'alliance. En ce sens, les États-Unis ont autant besoin de leurs alliés qu'ils ont besoin des États-Unis. Les pays européens sont susceptibles de faire des concessions sur les exigences strictes de Trump, mais cela va le gâter. En fait, ce sont les alliés américains qui ont dorloté Washington pour qu'il devienne si insolent aujourd'hui. Trump doit être traité comme il se doit par les alliés américains. Si les membres de l'OTAN refusent ensemble de changer leur part du budget de la défense, cela portera un dur coup à l'arrogance de Washington et permettra au monde de reprendre la paix. Trump n'ose pas se retirer de l'OTAN. Mais l'Europe ose-t-elle affronter les Etats-Unis? La perspective est sombre. |
| | Posté le 13-07-2018 à 20:51:34
| L'ambiance pourrie de la rencontre Trump / May fait suite à la démission des ministres les plus radicaux du brexit, mais la position de Trump devrait nous faire réfléchir sur la notion d'une Europe indéfectiblement inféodée aux USA et dont la Grande Bretagne serait l'avant-garde atlantiste . Les faits montrent que la situation se transforme en permanence et ne reste jamais identique parce qu'elle dépend des contradictions inter impérialistes. Dans le rapport entre unité et contradiction, l'unité est temporaire et la contradiction permanente. D'une part le brexit constitue fondamentalement une réaction des banques britanniques au pouvoir exclusif franco-allemand en Europe, mais il répond aussi à d'autres intérêts. Ici l'émergence des anciennes colonies et particulièrement de la Chine socialiste poussent les USA à écraser leurs alliés européens, à détruire tout ce qui pourrait constituer une opposition à leur hégémonisme, y compris l'Union économique européenne. Pour sauver leur propre économie les USA tendent à détruire tout ce qui peut lui échapper y compris les relations internes européennes. Jusqu'ici les capitalistes européens se plient à l'hégémonisme US dans la mesure où ils en dépendent. D'autre part ils protestent parce que ce diKtat leur devient de plus en plus insupportable. D'où la réaction de Le Drian "Trump veut déstabiliser l'Union européenne" : "Depuis qu'il est à la tête des Etats-Unis, il entreprend une forme de déconstruction de tous les outils multilatéraux, de tout ce qui fait l'organisation de la vie en commun de la planète, pour être seul de décider de sa relation avec tel ou tel pays" "Il remet en cause l'accord sur le climat, il remet en cause l'accord sur l'Iran, il remet en cause, y compris des modes de fonctionnement des Nations-Unies, et il ne supporte pas qu'il y ait un ensemble qui s'appelle l'Union européenne qui soit solidaire et déterminé, et il prend à l'égard de l'Europe des initiatives, notamment dans le domaine commercial, visant à la déstabiliser." http://www.bfmtv.com/politique/le-drian-trump-veut-destabiliser-l-union-europeenne-1488868.html Enfin les contradictions entre les capitalistes français se développent aussi à cause de ces pressions et des positions bourgeoises apparaissent qui s'opposent à l'hégémonisme comme De Villepin. L'attitude de la Chine montre que seul le pouvoir du prolétariat peut assurer l'indépendance nationale face aux rêves de domination impérialiste et hégémoniste. "J'ai dit à Theresa May comment faire, elle ne m'a pas écouté" : Donald Trump torpille le projet de Brexit dans la presse Le président américain a affirmé qu'un "soft Brexit" empêcherait probablement tout accord commercial avec les Etats-Unis. http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/en-visite-au-royaume-uni-donald-trump-torpille-le-projet-de-brexit-de-theresa-may_2848361.html franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 13/07/2018 | 07:56 Un revers cinglant. Le président américain Donald Trump a torpillé dans la nuit de jeudi à vendredi 13 juillet le projet de Theresa May de relations commerciales avec l'Union européenne après le Brexit. "S'ils font un tel accord, nous traiterions avec l'Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni", a lancé Donald Trump au tabloïd The Sun (en anglais). "Cela tuera probablement l'accord" avec les Etats-Unis, a ajouté Donald Trump, alors que la Première ministre britannique comptait profiter de la visite officielle de son homologue américain au Royaume-Uni pour faire avancer les discussions sur la conclusion d'un accord de libre-échange avec Washington, une fois que son pays aura quitté l'UE à la fin mars 2019. Donald Trump regrette par ailleurs que la Première ministre britannique ait ignoré son avis sur la façon de quitter l’Union européenne. "Je l’aurais fait très différemment, confie-t-il. J’ai dit à Theresa May comment faire, mais elle ne m’a pas écouté." Un futur plan contesté entre le Royaume-Uni et l'UE Le plan que Theresa May a proposé à Bruxelles prévoit de maintenir des liens étroits avec l'UE à 27 en matière de commerce de biens, en instaurant une nouvelle "zone de libre-échange" qui reposerait sur un ensemble de règles communes concernant les biens et le secteur agro-alimentaire. La nouvelle sortie de Donald Trump constitue une claque d'autant plus cinglante pour Theresa May que, jeudi soir, elle a vanté la force du lien transatlantique, y voyant une opportunité "sans précédent". Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne sont pas seulement "les plus proches alliés, mais aussi les amis les plus chers" , a-t-elle déclaré en accueillant le président américain.
Edité le 13-07-2018 à 22:44:09 par Xuan |
| | Posté le 15-07-2018 à 16:05:16
| le premier de cordée ...
Edité le 15-07-2018 à 16:06:18 par Xuan |
| | Posté le 15-07-2018 à 20:28:25
| sur Arrêt sur Images, des remarques fondées sur l'analyse des faits, un point de vue matérialiste sur la façon "douche écossaise" de Trump : http://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/de-la-trumpologie-et-de-la-recherche-de-bugs DE LA TRUMPOLOGIE ET DE LA RECHERCHE DE BUGS "A l'OTAN, Trump souffle le chaud et le froid" , annonce le journal matinal de France Inter. Rien de plus commode que ces clichés journalistiques, pour tenter de décrire des événements auxquels on ne comprend pas grand chose, ou dont l'explication exigerait davantage que les vingt secondes réglementaires. Pourquoi tant de haine de Trump à l'égard de l'Allemagne ? Pourquoi, à peine avait-il posé le pied à Bruxelles, expliquait-il que l'Allemagne était "complètement contrôlée par la Russie", à propos d'un projet de pipeline exportant vers l'Allemagne du gaz russe ? Pourquoi ces incompréhensibles provocations à l'égard des alliés de l'OTAN, exigeant d'eux une hausse du budget de la Défense à hauteur de 4%, alors qu'ils s'essoufflent déjà à atteindre les 2% exigés ? Site de bonne réputation, Politico passe en revue les raisons possibles. Les origines allemandes du promoteur-président ; sa misogynie ; l'inaptitude de Merkel à la flatterie (à l'inverse de Macron ou Abe), etc etc. En fait, on peut tenter de procéder dans la recherche des comportements trumpiens comme dans la recherche de causes d'un bug apparemment aléatoire : chercher le point commun caché. A lire de près les déclarations de Trump à l'OTAN, toutes peuvent avoir une explication commune : commerciale. Quand il exprime sa mauvaise humeur à l'égard du pipeline Nord Stream 2, qui doit acheminer vers l'Europe du gaz russe en évitant soigneusement l'Ukraine, ce n'est pas (seulement?) par tropisme pro-ukrainien. C'est parce que les USA sont dans une stratégie d'exportation vers l'Europe de leur propre gaz naturel. Quant à son exigence soudaine des 4%, est-il possible de la détacher des efforts américains pour vendre à l'Europe le F 35, l'avion le plus coûteux de tout le programme de l'aviation militaire ? Même si ces choses passent largement au-dessus de la tête des médias généralistes, qui traitent d'affaires footballistiques plus urgentes, la bataille commerciale autour du F 35 fait rage. On peut regarder ici un argumentaire anti F 35. Ou lire là une bonne synthèse des enjeux.
F 35 Comme dans le cas des sanctions iraniennes, ne vous demandez pas ce que pense Trump. Demandez vous ce qu'il a à vendre. Je ne dis pas que ce soit une clé universelle de la trumpologie. Certains bugs, et tous les développeurs qui me lisent me comprendront, restent désespérément incompréhensibles. Je dis seulement qu'elle semble cohérente. |
| | Posté le 15-07-2018 à 23:58:12
| L'UE en quête d'alliances contre Trump en Chine Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 15/07/2018 à 11:44 http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/07/15/97002-20180715FILWWW00027-l-ue-en-quete-d-alliances-contre-trump-en-chine.php Les dirigeants de l'Union européenne se rendent lundi et mardi à Pékin puis à Tokyo pour renforcer les relations commerciales avec ces deux pays afin de faire bloc si le président américain Donald Trump déclenche une guerre commerciale mondiale. La tournée asiatique des représentants de l'Union européenne s'inscrit dans une démarche d'alliances forgées par l'UE - 28 pays, 500 millions d'habitants, le plus grand marché unique du monde - face au protectionnisme de l'administration de Trump dont le slogan est "América First". Le président du Conseil européen Donald Tusk et le chef de la Commission Jean-Claude Juncker participeront lundi à Pékin au 20e sommet UE-Chine et s'entretiendront avec le président Xi Jinping le jour où Donald Trump rencontrera le président russe Vladimir Poutine à Helsinki. Le sommet devrait être l'occasion pour les dirigeants de la Chine et de l'Ue de réaffirmer leur engagement commun en faveur d'une modernisation de l'Organisation mondiale du commerce à laquelle le président américain s'oppose. Mais l'UE et la Chine devront aplanir les divergences sur les pratiques commerciales restrictives de Pékin, y compris le "dumping" des importations chinoises bon marché, en particulier de l'acier. Certaines de ces préoccupations sont partagées par Washington. L'UE a porté plainte à l'OMC contre la décision des USA d'imposer des droits de douane sur les exportations d'acier et d'aluminium et contre la Chine pour s'opposer "au transfert injuste de technologie" des entreprises européennes actives en Chine "Si les acteurs de ce monde ne respectent pas les règles, alors le système risque de s'effondrer" , avait expliqué la Commission européenne pour justifier ses plaintes. Donald Tusk et Jean-Claude Juncker se rendront ensuite mardi à Tokyo pour la signature d'un accord de libre-échange avec le Japon. La rencontre était initialement prévue la semaine dernière à Bruxelles mais le premier ministre japonais Shinzo Abe a été contraint d'annuler son voyage à cause des inondations mortelles au Japon. L'accord avec le Japon est "historique" et constitue "le plus important jamais négocié par l'Union européenne" , a soutenu le porte-parole de la Commission européenne Margaritis Schinas. "Cet accord créera une zone de libre-échange couvrant près d'un tiers du PIB mondial" , a-t-il expliqué. A Tokyo, les discussions porteront également sur la présentation d'un front uni contre les Etats-Unis au sujet de leurs tarifs douaniers, le gouvernement japonais les ayant qualifiés d' "extrêmement déplorables" . |
| | Posté le 18-07-2018 à 20:44:09
| Un nouvel épisode de la série "je t'aime, moi non plus" entre les USA et l'UE, qu'illustre bien l'opposition hésitante des monopoles européens à l'hégémonisme US, et démontre la justesse de la thèse des Trois Mondes plus de quarante ans après : Les Européens rejettent la demande américaine d’isoler l’Iran Les Vingt-Huit ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays contre les sanctions américaines. Le Monde.fr avec AFP 16.07.2018 http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/07/16/les-europeens-rejettent-la-demande-americaine-d-isoler-l-iran_5332309_3218.html N’en déplaise à Donald Trump, les Européens ont rejeté, lundi 16 juillet, la demande des Etats-Unis d’isoler économiquement l’Iran. Les Vingt-Huit ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays contre les sanctions américaines, a annoncé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. « Nous avons approuvé l’actualisation du statut de blocage et nous prenons toutes les mesures pour permettre à l’Iran de bénéficier des retombées économiques de la levée des sanctions » , a expliqué MmeMogherini à l’issue d’une réunion avec les ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE. La loi de blocage européenne entrera en application le 6 août, date du premier volet des sanctions américaines. Le second volet entrera en vigueur le 4 novembre, pendant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Ce règlement établi en 1996 doit permettre de contrer le fait que les sanctions américaines s’appliquent à toutes les entreprises et personnes physiques dans le monde, en vertu du principe de l’extraterritorialité du droit américain. Nombre de grandes entreprises européennes comme le groupe pétrolier Total ont décidé de se retirer d’Iran s’ils ne sont pas exemptés des sanctions américaines. Washington a refusé d’en dispenser les entreprises européennes après avoir dénoncé l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. « L’exercice est difficile » Federica Mogherini a reconnu que « l’exercice est difficile » car le poids des Etats-Unis dans l’économie mondiale « n’est pas négligeable » . Et d’avertir : « Je ne suis pas en mesure de dire si nos efforts vont suffire, mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran ne meure, car les conséquences seraient catastrophiques pour tous. » Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, a insisté pour sa part sur « la nécessité de permettre à l’Iran de continuer à vendre son pétrole » : « L’UE et les autres signataires de l’accord conclu avec Téhéran en 2015, la Chine et la Russie, cherchent un mécanisme financier permettant de garantir à l’Iran la capacité d’exporter son pétrole. » Le secteur de l’énergie a fourni 50 milliards de dollars (42 milliards d’euros) de recettes à l’Etat iranien en 2017, selon les données européennes. Les ressources proviennent essentiellement du pétrole, car les exportations de gaz sont très faibles – 10 milliards de mètres cubes en 2017. L’Iran exporte 3,8 millions de barils de pétrole par jour ; 20 % sont achetés par l’UE et 70 % par la Chine et d’autres pays d’Asie, d’après les chiffres de l’UE. Les services du commissaire européen à l’énergie, Miguel Arias Cañete, travaillent sur ce mécanisme et « des propositions sont attendues » , a-t-on dit de source diplomatique. L’euro et non plus le dollar devrait être la devise utilisée pour les transactions sur le pétrole iranien, réglées via des transferts entre les banques centrales européennes et la banque centrale iranienne. Des assurances seront en outre souscrites dans les Etats européens importateurs pour les cargaisons, comme cela se fait en Grèce, en France et en Italie.
______________________ La dialectique matérialiste nous apprend qu'une chose engendre son contraire : Ici l'euro remplace le dollar. Les paiements se font de banque centrale européenne à banque centrale iranienne. Idem pour les assurances. Ce processus prend le contre-pied des abandons successifs dus à la pression du dollar sur les entreprises. En définitive Trump est en train d'obliger l'UE a accroître son autonomie, ce qui va à l'encontre de l'hégémonisme US. |
| | Posté le 05-08-2018 à 23:31:08
| Global Times publie un article de Fabio Massimo Parenti de l'Institut Laurent de Médicis - collège mariste : http://ldminstitute.academia.edu/FabioMassimoParenti/CurriculumVitae Il analyse les rapports US / UE, les contradictions européennes, et appelle à soutenir le multilatéralisme et à renforcer la coopération avec la Chine Réorienter l'Europe dans un monde en mutation Par Fabio Massimo Parenti Source: Global Times Publié: 2018/8/5 L'article de Krastev dans le magazine FP "3 versions de l'Europe s'effondrent au même moment" mérite l'attention. Son analyse fait partie d'un large débat sur la fragilité européenne et occidentale au cours des 20 dernières années. Les problèmes européens, sous l’apparition de nouvelles forces politiques et de faiblesses de l’union monétaire, ont suscité des revendications de réforme de l’Union européenne ou d’abandon du bloc. Malgré la volonté officielle de maintenir en vie l'espace euro et l'expérience de l'UE, il est urgent de faire face sérieusement aux problèmes structurels prolongés, qui ont été largement débattus dans les articles et les livres ces dernières années. Cependant, l’élite politique et la bureaucratie européenne n’ont pas compris, défendant idéologiquement l’UE, indépendamment de la réalité. Beaucoup ont attribué les problèmes actuels de l'UE aux nouvelles politiques du président américain Donald Trump sur l'OTAN et les questions commerciales. Cependant, de nombreux problèmes sont apparus des années avant que Trump ne prenne le pouvoir. En nous concentrant sur les nouveaux tours dits culturels, nous risquons de perdre l’occasion d’améliorer l’expérience européenne en fonction de ses phases historiques mouvementées. Nous devons nous attaquer aux problèmes structurels européens. Un exemple: l’Italie, le père du rêve de l’intégration européenne, connaît la plus longue crise socioéconomique de l’histoire républicaine. Alberto Bagnai, sénateur de Lega, a clairement indiqué comment réorienter la voie européenne: "Les règles ne sont pas des totems mais des instruments pour s’adapter à l’époque. L’application rigide de règles souvent irrationnelles est incompatible avec la solidarité. comme alibi de la classe politique " , a conclu Bagnai. L'Occident perd son attractivité. Pas depuis que Trump est arrivé au pouvoir, mais depuis des années. L ' "impératif d'imitation" du modèle occidental s'est avéré erroné par rapport à la catastrophe économique et géopolitique d'un projet européen intégré dans une alliance militaire et économique consolidée avec les États-Unis. Un projet européen, tombé depuis les années 1980 dans le piège néolibéral, a déjà échoué dans de nombreuses régions du monde et dans les pays du cœur. Dans son article, Krastev suggère que l'UE doit forger sa propre puissance militaire. Cependant, Washington n'accepterait pas une Europe purement indépendante, militairement et stratégiquement. Les États-Unis veulent une Europe militairement inféodée à l’OTAN dirigée par les États-Unis, un marché économiquement fort, mais géopolitiquement faible. Surtout, pendant une période historique au cours de laquelle l'Europe recrée des ponts avec la Chine, les États-Unis ont peur de perdre leur influence. Les États-Unis ne veulent pas de la désintégration de l'UE, mais ils ne souhaitent pas non plus une UE forte, une entité géopolitiquement indépendante. Permettez-moi de rappeler une citation d’un article de 2005 de Robert Kaplan publié par The Atlantic et intitulé de manière significative "Comment nous combattrions la Chine" . Dans l’article, l’influence néo-néo-conservatrice exprimait la position structurelle des États-Unis vis-à-vis de l’Europe: «L’OTAN et une force de défense européenne autonome ne peuvent prospérer toutes les deux. , pas une responsabilité, comme nous le faisons face à la Chine. " Les frictions commerciales transatlantiques créent de graves tensions entre les deux côtés de l'océan, même si des signes d'amélioration sont apparus lors de la dernière réunion aux États-Unis. L'approche de Trump vis-à-vis de l'OTAN et de la Russie pourrait potentiellement repenser la posture impérialiste du système américano-américain. Par ailleurs, l’annonce récente par le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, de l’intention des États-Unis d’investir dans le développement de la région indo-pacifique est une forme plus faible de maintien de la concurrence face à la montée pacifique de la Chine. Je pense qu’il est historiquement impossible de dissocier les phases européennes de l’intégration avec l’expansionnisme américain, par le biais des entreprises et de la puissance militaire. Les médias traditionnels omettent souvent cette partie historique. Au sujet des fragilités européennes, des crises passées et actuelles, nous devons souligner les transformations internationales du monde entier au cours des dernières décennies, financièrement, commercialement, géopolitiquement. Par conséquent, les crises européennes ont émergé en raison d'une combinaison d'erreurs politiques et économiques internes et internationales, liées à un groupe de coresponsabilité. Par exemple, le déséquilibre structurel en Europe a à voir avec les erreurs internes: "La désarticulation de l’Union européenne a commencé lorsque le potentiel destructeur de l’architecture communautaire a émergé, centré sur un pays exportateur structurel comme l’Allemagne, de ce point de vue, la monnaie unique a accentué les écarts de compétitivité entre les pays », a déclaré Giacomo Gabellini, chercheur indépendant et auteur du livre Eurocrack, 2015. À l'échelle géographique mondiale, mener des guerres contre des États souverains, tels que la Serbie, la Libye ou la Syrie, pour n'en citer que quelques-uns, ne peut être interprété comme un facteur marginal des crises migratoires et des problèmes régionaux en Europe. En outre, soutenir le coup d'État en Ukraine, comme l'ont fait les États-Unis sous l'administration Obama, a signifié le soutien aux forces néo-nazies, un "gouvernement démocratique" légitimé par les États-Unis et leurs partenaires (absurdement en Europe). des forces d'inspiration nazie d'extrême droite. Ce point est complètement négligé par le discours général américain, qui a créé un brouhaha sur l'ouverture de Trump au président russe Vladimir Poutine, une approche coopérative, et des mensonges sur l'ingérence constante dans des pays souverains par des méthodes non démocratiques et violentes. L'UE se rend compte qu'elle peut se réformer en prenant au sérieux les critiques nombreuses et bien fondées, tout en repensant son rôle international. Soutenir le multilatéralisme, comme le prétend toujours l’UE, l’oblige à renforcer la coopération avec la Chine, qui offre une opportunité au monde entier grâce à une approche coopérative ouverte, clairement résumée par l’ initiative Belt and Road . L'auteur est professeur agrégé d'études internationales à l'Institut Lorenzo de 'Medici, Florence, membre du groupe de réflexion CCERRI, Zhengzhou, et membre d'EURISPES, Laboratorio BRICS, Rome. Son dernier livre est Geofinance and Geopolitics, Egea. opinion@globaltimes.com.cn |
| | Posté le 06-08-2018 à 22:36:52
| Nouvel épisode de la politique louvoyante de l'UE face à l'hégémonisme. Cette fois l'Europe sent que la Chine ou la Russie pourraient profiter de leur désengagement en Iran : http://francais.rt.com/economie/50766-iran-total-risque-perdre-acces-gisement-south-pars-profit-chine Tout bien pesé l'intérêt des monopoles européens est de maintenir l'accord sur le nucléaire iranien. Il apparaît ainsi que le développement des pays émergents et de leurs relations économiques aboutit à accentuer les contradictions entre premier et second monde, et déstabiliser l'alliance impérialiste occidentale. L'UE, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni maintiennent leurs relations économiques avec l'Iran malgré les sanctions américaines BRUXELLES, 6 août (Xinhua) -- Alors que les Etats-Unis s'apprêtent à rétablir les sanctions contre l'Iran dès lundi, l'Union Européenne (UE) et trois de ses poids lourds (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont fait savoir qu'ils maintiendraient leurs relations économiques avec Téhéran. La cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, actuellement en tournée officielle en Asie, a publié une déclaration commune avec les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne, dans laquelle ils se disent "déterminés à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des activités commerciales légitimes avec l'Iran" . Ces derniers affirment que l'accord sur le nucléaire iranien, également connu sous le nom de Plan d'Action Global Conjoint (PAGC), fonctionne et atteint ses objectifs. Ils ont souligné que l'accord était "un élément clé de l'architecture de non-prolifération nucléaire, crucial pour la sécurité de l'Europe, de la région et du monde entier" . "C'est pourquoi la loi de blocage mise à jour de l'Union Européenne entre en vigueur le 7 août afin de protéger les entreprises européennes sous contrats commerciaux légitimes avec l'Iran de l'impact des sanctions extra-territoriales américaines" , ont poursuivi les responsables. Selon eux, les parties restantes du PAGC maintiendront des canaux financiers avec l'Iran et continueront à acheter du pétrole et du gaz iraniens. "Préserver l'accord sur le nucléaire iranien revient à respecter les accords internationaux et à assurer la sécurité internationale" , ont-ils poursuivi. Depuis son retrait du PAGC en mai, Washington tente de rétablir des sanctions sur l'Iran dans le but de bloquer ses transactions financières internationales et de réduire ses exportations de pétrole à zéro. Dans le cadre du PAGC, l'Iran a accepté de limiter son programme nucléaire en échange du retrait des sanctions liées au nucléaire. Les premières sanctions américaines seront imposées le 6 août et viseront le secteur automobile iranien, son commerce de l'or et d'autres métaux. Les autres sanctions seront rétablies le 4 novembre, ciblant le secteur de l'énergie, les transactions pétrolières et les transactions avec la Banque Centrale Iranienne. Depuis que Donald Trump s'est retiré de l'accord sur le nucléaire, les pays européens se sont efforcés de faire en sorte que l'Iran obtienne assez de bénéfices économiques pour le convaincre de rester dans l'accord.
Edité le 06-08-2018 à 22:59:56 par Xuan |
| | Posté le 06-08-2018 à 22:59:12
| L'Union européenne active le «blocage» des sanctions américaines contre l'Iran http://francais.rt.com/economie/53209-union-europeenne-active-blocage-sanctions-americaines-contre-iran 6 août 2018, 15:06 - Avec AFP L'Union européenne «regrette profondément» la décision des Etats-Unis de rétablir des sanctions contre l'Iran, et a annoncé l'entrée en vigueur le 7 août d'une législation pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays. «Nous regrettons profondément la réimposition de sanctions par les Etats-Unis, en raison de leur retrait du Plan d'action global conjoint [JCPOA, le nom officiel de l'accord nucléaire iranien]» , ont déclaré le 6 août les ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, les trois pays de l'Union européenne (UE) impliqués dans la conclusion de l'accord conclu en 2015, dans un communiqué conjoint avec le chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini. Les signataires de la déclaration de l'UE ont ajouté : «Nous sommes déterminés à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des affaires légitimes avec l'Iran [...] C'est pourquoi le statut de blocage mis à jour par l'Union européenne entre en vigueur le 7 août» . «les conséquences seraient catastrophiques pour tous» La loi dite «de blocage» a été adoptée par l'Union en 1996 pour contourner les sanctions américaines contre Cuba, la Libye et l'Iran, mais n'avait jamais été utilisée. Son actualisation a été approuvée par les ministres des Affaires étrangères de l'UE le 16 juillet. Elle interdit aux entreprises européennes de se conformer aux effets extraterritoriaux des sanctions américaines, sous peine de pénalités fixées par chaque Etat membre. «Je ne suis pas en mesure de dire si nos efforts vont suffire, mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter que l'accord sur le nucléaire avec l'Iran ne meure car les conséquences seraient catastrophiques pour tous» , avait averti Federica Mogherini le 16 juillet. «L'exercice est difficile, car le poids des Etats-Unis dans l'économie mondiale n'est pas négligeable» , avait-elle reconnu. La Banque européenne d'investissements (BEI) a ainsi renoncé à soutenir les investissements européens en Iran car, comme toutes les banques de l'UE, elle doit lever des capitaux sur les marchés, selon son président Werner Hoyer. De même, la plupart des grands groupes européens vont se retirer d'Iran car «leurs financements et leur actionnariat sont en partie américains», ont expliqué les responsables européens. L'UE et «les autres parties au JCPOA [la Chine et la Russie] se sont engagées à travailler, entre autres, à la préservation et au maintien de canaux financiers efficaces avec l'Iran et à la poursuite des exportations iraniennes de pétrole et de gaz», ont précisé les Européens dans leur déclaration du 6 août. « Sur ces questions, comme sur d'autres sujets, notre travail se poursuit, y compris avec les pays tiers intéressés à soutenir le JCPOA et à maintenir des relations économiques avec l'Iran» , ont-ils ajouté. Une première vague de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran entrera en vigueur le 7 août. Elle comprendra des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des sanctions sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale. Le secteur de l'énergie sera touché par une seconde vague de sanctions américaines en novembre et la Commission européenne fera des propositions «fin septembre» pour permettre à l'UE de poursuivre ses achats de pétrole iranien, selon une source européenne proche du dossier citée par l'AFP. L'Iran exporte 3,8 millions de barils de pétrole par jour dont 20% sont achetés par l'UE et 70% par la Chine et d'autres pays d'Asie, d'après les chiffres de l'UE. L'euro, et non plus le dollar, devrait être la devise utilisée pour les transactions sur le pétrole iranien, réglées via des transferts entre les banques centrales européennes et la banque centrale iranienne. |
| | Posté le 09-08-2018 à 14:54:51
| Cet exemple montre les conséquences des contradictions entre les capitalistes européens et l'hégémonisme US. Il est clair qu'il n'y a aucune équivalence entre les divers impérialismes, que l'impérialisme US est une superpuissance hégémonique dictant sa loi au monde entier, et qu'il constitue toujours l'ennemi principal des peuples et des nations dans le monde. Face à lui les impérialismes d'Europe font toujours partie du second monde défini par Mao Tsétoung, et leur opposition irrésolue correspond à la fois à la défense de leurs intérêts nationaux et aux rapports de subordination. Les vaches de Normandie victimes des sanctions contre l'Iran par Julie Carriat http://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/les-vaches-de-normandie-victimes-des-sanctions-contre-l-iran-aa90cc2dcf50e0821cca97d7080b814c PARIS (Reuters) - L'exportation vers l'Iran d'un millier de vaches charolaises de Normandie, élément d'un ambitieux et fructueux contrat pour développer l'élevage bovin dans ce pays, est victime du rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran. La décision de Donald Trump, entrée en vigueur mardi, a déjà entraîné le retrait préventif de plusieurs grandes entreprises françaises, comme le transporteur maritime CMA-CGM, tandis que PSA a annoncé avoir commencé la suspension des activités de ses coentreprises sur place et que les raffineurs européens, dont Total, se préparent à arrêter leurs achats de pétrole à l'Iran. A une autre échelle, un accord qui s'était tissé en août 2016 entre un exportateur français et le groupe iranien Seamorgh, premier producteur d'oeufs frais du pays, en vue d'envoyer à terme quelque 20.000 vaches charolaises de Normandie vers Téhéran, voit ses livraisons suspendues. Pour la sénatrice UDI de l'Orne, Nathalie Goulet, l'une des instigatrices du projet, le blocage de ce contrat de "plusieurs millions d'euros" qui devait développer une filière bovine de qualité en Iran est la preuve concrète de l'absence de système de protection français ou européen face à l' "extraterritorialité américaine" . Inquiétudes des banques après les amendes records infligées à BNP Paribas ou au Crédit agricole en 2015 pour rupture d'embargo, réticence d'intermédiaires français soucieux de ne pas heurter des autorités américaines avec lesquelles ils commercent par ailleurs, les raisons du blocage sont doubles, explique-t-elle. PROMIS AU SUCCÈS En octobre 2017, 310 broutards charolais élevés en Normandie étaient pourtant partis vers l'Iran, un premier envoi test, inédit, qui devait vérifier leur acclimatation et leur engraissement dans les infrastructures locales. "Tout ça a été un succès et on était donc partis sur d'autres lots, à hauteur de 20.000 vaches par an" , explique de son côté le directeur général de l'agence de développement économique de Normandie, Alexandre Wahl, autre soutien du projet. Mais les transactions qui devaient se faire par le biais de lettres de crédit présentées par l'importateur, dans un premier temps acceptées par les banques françaises, sont désormais refusées, malgré la venue en juin de représentants de l'importateur iranien pour négocier auprès des institutions. Second obstacle, l'un des principaux fournisseurs de bovins du contrat, la coopérative Agrial, présente aux Etats-Unis, s'est retirée du projet dans le sillage des annonces de Donald Trump, rapporte en outre la sénatrice Nathalie Goulet, une mesure que le groupe, contacté, n'a pas souhaité commenter. Au total, trois livraisons représentant près de mille animaux qui devaient suivre l'essai réussi ont été suspendues, a confirmé Alexandre Wahl, qui n'exclut pas que des moyens de contournement puissent être trouvés à terme. "Toute action de la Commission européenne sera la bienvenue" , souligne-t-il. "UNE RIPOSTE À L'EXTRATERRITORIALITÉ" ? La Commission a activé mardi la "loi de blocage", dispositif de protection des entreprises européennes contre les sanctions que les Etats-Unis s'apprêtent à réinstaurer contre l'Iran. "La loi de blocage ouvre aux opérateurs de l'UE le droit d'être indemnisés, par les personnes qui en sont à l'origine, de tout dommage découlant des sanctions extraterritoriales imposées par les États-Unis et annule les effets dans l'Union européenne de toute décision de justice étrangère fondée sur ces sanctions" , précise la Commission. Pour la sénatrice Nathalie Goulet, cette loi peine cependant à dissiper les inquiétudes des petites et moyennes entreprises, comme des banques : "Est-ce que financièrement la Commission va couvrir les risques ? Il faut plus d'Europe et il surtout trouver une riposte à l'extraterritorialité américaine." D'autres groupes agroalimentaires normands pâtissent du retrait unilatéral des Etats-Unis, note-t-elle, notamment la filière lait infantile de la laiterie Isigny-Sainte-Mère. Quant à contourner les sanctions, "il n'est pas du tout impossible qu'on y arrive" , estime la sénatrice, "mais c'est loin d'être simple" . L'élue évoque la piste d'un pays tiers. Les exportations agricoles françaises vers l'Iran ont représenté l'an dernier 19,5 millions d'euros, soit 1,3% du total des exports de près de 1,5 milliard d'euros. La France est le 9e fournisseur de l'Iran à l'échelle mondiale et son deuxième partenaire commercial au sein de l'Union européenne, derrière l'Italie et devant l'Allemagne, selon les derniers chiffres de la direction générale du Trésor. (avec Valérie Parent et Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse) |
| | Posté le 27-08-2018 à 08:06:47
| Les relations entre la Russie et l'Allemagne sont d'abord économiques. Mais les sanctions US ont rapproché Merkel et Poutine. On se souvient que certains camarades avaient dénoncé une Europe dirigée par l'atlantiste Merkel. Les faits montrent que depuis de nombreuses années c'est la France qui se couche le plus souvent devant l'hégémonisme US et participe le plus activement à ses campagnes militaires. Macron n'a guère modifié la position pro US des socialos. Il est nécessaire de fonder notre point de vue sur les faits et non sur des a priori chauvins.
______________________ Rencontre avec Poutine: un journal polonais fustige l’«acte de trahison» de Merkel © Sputnik . Mikhael Klimentyev http://fr.sputniknews.com/international/201808171037707870-poutine-merkel-trahison-journal-pologne/ 17:29 17.08.2018 Les entrevues d'Angela Merkel avec le chef d'état-major des Forces armées russes, Valeri Guerassimov, en juillet puis avec Vladimir Poutine ce samedi donnent une image déplaisante de la chancelière, selon le journal polonais Gazeta Prawna, qui considère avec scepticisme les deux pays et craint que Varsovie ne fasse les frais de ces rencontres. Merkel: le sommet Allemagne-France-Russie-Turquie sur la Syrie peut avoir du sens Les récentes démarches du gouvernement allemand semblent décevoir la presse polonaise. Un sentiment de méfiance non seulement envers la Russie, mais aussi envers Angela Merkel, qui a décidé d'accueillir Valeri Guerassimov, chef d'état-major des Forces armées russes, en juillet et Vladimir Poutine en août, s'y fait sentir. C'est notamment le journaliste de Gazeta Prawna, Zbigniew Parafianowicz, qui ne voit pas de bons signes dans cette remise en cause de l'isolement de la Russie et s'inquiète du fait que les pays baltes, dont la Pologne, et l'Ukraine doivent supporter les possibles conséquences de cette «faiblesse» de l'Allemagne. Le premier reproche concerne l'accueil du chef d'état-major des Forces armées russes interdit d'entrée en Australie, au Canada, au Lichtenstein, en Suisse et dans l'Union européenne après les événements du printemps 2014 en Ukraine: le journaliste relève que la chancelière allemande, leader informel de l'UE, l'a accueilli fin juillet justifiant cette rencontre par les intérêts de son pays. C'est pourquoi la rencontre avec le Président Poutine fixée au 18 août ne pose pas non plus de problème à Berlin, déplore l'auteur de l'article. Bien que des hommes politiques allemands soient convaincus qu'il faut considérer la rencontre Merkel-Poutine dans un contexte global et y voir une opportunité de coopération pragmatique là où elle est possible, Gazeta Prawna refuse de prendre au sérieux leur point de vue. En guise de contre-argumentation, l'article souligne que Varsovie ne peut pas rester indifférent à ce sujet «se trouvant à une distance de 10 minutes de vol d'un missile Iskander-M, lancé depuis le territoire de la région de Kaliningrad». «Une fracture dans l'isolement de Guerassimov et les pourparlers avec Poutine, c'est une trahison diplomatique» , insiste le journaliste. «En pliant face au Kremlin, Berlin a affaibli la sécurité du flanc est de l'Otan» , ajoute-t-il. A plusieurs reprises, la Pologne a fait preuve d'une profonde méfiance à l'encontre de la Russie et a tenté de communiquer ce sentiment à d'autres pays membres de l'UE. En mai dernier, la Défense polonaise a publié un document proposant aux États-Unis de construire à ses frais une base militaire pour y installer en permanence une division blindée américaine. La proposition a été motivée traditionnellement par «la position ferme et dangereuse de la Russie, qui menace l'Europe» . Varsovie s'est dit prêt à débloquer à ces fins entre 1,5 et 2 milliards de dollars. Plus tôt dans la journée, Angela Merkel a donné des précisions sur le caractère des ses pourparlers avec le Président russe, soulignant qu'il s'agirait d'une rencontre de travail qui témoignerait de la détermination de la partie allemande à entretenir de bonnes relations avec la Russie. Selon elle, le nombre des problèmes communs — du dossier ukrainien au dossier syrien et à celui la coopération dans le domaine économique — justifie un dialogue permanent entre les deux pays. Le sujet du sommet Allemagne-France-Russie-Turquie sera également abordé, a-t-elle assuré. |
| | Posté le 14-01-2019 à 23:37:47
| Nouvel épisode du diktat US sur le second monde. Les USA accusent l'Allemagne d'être prisonnière de la Russie pour s'approvisionner chez elle, e la menacent de sanctions : Le gouvernement Trump menace désormais les entreprises allemandes associées au projet controversé de gazoduc Nord Stream 2 de «sanctions». http://www.liberation.fr/planete/2019/01/14/gazoduc-nord-stream-2-les-etats-unis-accentuent-la-pression-contre-l-allemagne_1702787 "Ce pipeline, dont la construction a déjà commencé, prévoit d’acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz russe par an vers l’Europe via la mer Baltique – c’est plus du double de ce qu’achemine déjà Nord Stream 1, inauguré en 2011. Nord Stream 2 devrait ainsi rendre l’Europe particulièrement dépendante de la Russie d’un point de vue énergétique. Le projet associe Gazprom à plusieurs entreprises européennes : Shell, OMV en Autriche, Wintershall et Uniper en Allemagne, et Engie en France. Allemagne «prisonnière» de la Russie De manière générale, Nord Stream 2 suscite bien des hostilités. Plusieurs pays d’Europe de l’Est y sont opposés, notamment la Pologne, privée de précieux droits de transit. Mais le plus virulent de ses contempteurs s’appelle Donald Trump. Le président américain critique le projet depuis des mois : en juillet, lors du sommet de l’Otan à Bruxelles, il accusait déjà, dans une hallucinante diatribe, l’Allemagne d’être «complètement contrôlée par la Russie» , utilisant même le terme de «prisonnière». L’Allemagne, estimait-il alors, « paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvisionnements en énergie et nous devons payer pour la protéger contre la Russie. Comment expliquer cela ? Ce n’est pas juste.» Depuis cet été, les pressions se sont intensifiées. Désormais, l’ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, le sulfureux «Trump boy» Richard Grenell, a pris le relais. Dans une lettre de deux pages datée du 3 janvier, le diplomate menace les entreprises allemandes associées au projet. «Comme vous le savez, les Etats-Unis s’opposent fortement à Nord Stream 2», attaque-t-il bille en tête, avant de conclure : «C’est pourquoi je demande, au nom de mon gouvernement, que votre entreprise prenne en considération le danger que ce projet représente pour la sécurité énergétique européenne, ainsi que les coûts en matière de réputation et les risques de sanctions qui pourraient y être associés.» Sanctions : le mot est lâché – et Grenell l’a répété dans une interview ultérieure, donnée au quotidien économique Handelsblatt..." |
| | Posté le 09-02-2019 à 08:48:50
| Xinhua relève la division au sein de l'Europe mais aussi en Italie même. Ce sont les contradictions internes qui sont la cause des transformations, de la même façon la lutte de classe en France peut modifier la politique étrangère de notre pays. On note que c'est 5 étoiles qui s'oppose à la reconnaissance de Guaido. Sans faire d'amalgame dans la mesure où il s'agit d'un mouvement organisé, il existe quelques correspondances avec certaines positions des GJ sur la démocratie directe et l'antipartisme . Ceci correspond à une tendance idéologique de fond. La division entre l'Italie et les grands pays de l'UE sur le Venezuela reflète aussi une division interne (ANALYSE) ROME, 8 février (Xinhua) -- L'Italie a bloqué cette semaine une proposition de l'Union européenne (UE) visant à reconnaître le principal dirigeant d'opposition, Juan Guaido, comme président par intérim, une décision que les analystes interprètent non seulement comme une divergence avec les autres États-membres mais aussi comme une division interne de l'Italie. Les États-membres de l'UE ont débattu plusieurs jours de la manière de régler la question du Venezuela avant de parvenir à cette proposition, et certains pays appelaient à soutenir l'opposition, tandis que d'autres étaient sceptiques sur le précédent que constituerait la reconnaissance d'un dirigeant autoproclamé. Une déclaration conjointe de l'UE reconnaissant M. Guaido comme président par intérim a finalement été contrée par le veto de l'Italie. "Le mouvement 5 étoiles et ce gouvernement ne reconnaîtront jamais des personnes qui se désignent elles-mêmes comme présidents" , a déclaré Alessandro Di Battista, député et figure emblématique du mouvement 5 étoiles. Ce développement plonge les responsables de l'UE dans l'incertitude sur la manière de procéder sans le soutien de l'un des membres fondateurs du bloc. Une première étape a consisté dans la publication par un groupe de pays européens, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, d'une déclaration informelle de soutien à M. Guaido. Le Venezuela a rejeté lundi cette déclaration, estimant que cette décision "est une violation flagrante des principes et des pratiques régissant les relations diplomatiques, ouvrant un précédent dangereux pour la coexistence entre les pays". Parallèlement, M. Guaido enverra à Rome une équipe de diplomates pour courtiser le soutien des dirigeants italiens. Ces diplomates doivent arriver lundi prochain. Le recours au "droit de veto" n'est pas une nouveauté au sein de l'UE, soulignent des experts, toutefois il est rare qu'il soit invoqué dans le cadre des relations internationales. "Il est parfaitement légal pour un pays de mettre son veto à une déclaration conjointe, et cela arrive parfois dans certains domaines. Toutefois, en matière de relations internationales, cela est très rare" , a souligné à Xinhua, Nicola Missaglia, chargée de recherche de l'Institut italien d'études de politique international, un cabinet de réflexion. De plus, des analystes italiens soulignent que cela illustre une division au sein des dirigeants italiens, ce qui pourrait avoir des conséquences graves pour le pays. En effet, le gouvernement n'est pas uni sur cette question, estiment-ils. La Ligue, parti nationaliste et partenaire minoritaire du gouvernement italien, a déclaré que M. Guaido devrait selon elle diriger le Venezuela. Quant au président italien, Sergio Mattarella, il a appelé les partenaires de coalition à "faire preuve de responsabilité en exprimant clairement une position commune" avec l'Union européenne.
Edité le 09-02-2019 à 09:06:56 par Xuan |
| | Posté le 28-02-2019 à 08:46:31
| l'approche des élections européennes nous invite à approfondir nos connaissances sur le sujet, d'autant que de nombreux éléments se sont ajoutés au dossier comme la crise des réfugiés, le Brexit et les tendances centrifuges dites "populistes" ou souverainistes. Les pressions dues au déclin des USA, leurs sanctions économiques et financières se sont accentuées. Ce qui n'est pas sans incidence sur les contradictions internes, de classe, au sein des pays européens, ou encore entre les deux puissances dominantes. Au chapitre des contradictions franco-allemandes, cet article de Xinhua : http://french.xinhuanet.com/2019-02/28/c_137855538.htm Entre Paris et Berlin, une difficile recherche de compromis nécessaires à la relance de l'UE PARIS, 27 février (Xinhua) - Au-delà de l'unité affichée, mercredi, à Paris, entre le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, de multiples sujets de désaccords, notamment sur les dossiers économiques, opposent Paris et Berlin. Des questions d'autant plus épineuses pour ces deux grands leaders, fragilisés dans leur pays respectif, alors que se profilent les élections européennes de mai. Lors d'une conférence de presse conjointe à l'Elysée, mercredi, le président français et la chancelière allemande ont, comme à l'accoutumée, présenté le visage de la concorde et de l'unité du "couple franco-allemand". Sur la question du Brexit, ils sont sur la même longueur d'onde, ont-ils clairement fait comprendre aux journalistes, au lendemain de l'annonce par la Première ministre britannique Theresa May d'un éventuel report du départ du Royaume-Uni de l'UE prévu le 29 mars à la fin juin. "L'accord de retrait ne peut être renégocié", a déclaré le président français. "Si les Britanniques ont besoin de davantage de temps, nous pourrons examiner une demande d'extension", a-t-il ajouté, en précisant: "Si elle est justifiée". Mais, au-delà de leur unité affichée, M. Macron, confronté à une crise sociale et politique sans précédent depuis plusieurs mois, et Mme Merkel, qui a renoncé à briguer un nouveau mandat, apparaissent tous deux fragilisés : dans une certaine mesure, ils sont otages des débats de politique intérieure et sous la pression de leur électorat respectif. Le président français, empêtré dans la crise des "gilets jaunes" et confronté aux violences qui ont émaillé les manifestations depuis mi-novembre dernier, a d'ailleurs une nouvelle fois été interrogé lors de la conférence de presse sur la politique du gouvernement face à cette contestation toujours vivace malgré le lancement du grand débat le 15 janvier dernier. "Je ne laisserai pas les forces de l'ordre sans aucun moyen de se défendre, face à des gens qui arrivent avec les pires intentions", a-t-il lancé en réponse à une question sur les lanceurs de balles de défense et leur dangerosité, au lendemain des vives critiques du Conseil de l'Europe qui a appelé Paris à suspendre leur utilisation. Face aux nombreux sujets de désaccords qui divisent Paris et Berlin, la chancelière allemande a de son côté souligné devant les journalistes les nécessaires "compromis" à trouver. Lors de leur déjeuner de travail, les deux leaders européens ont évoqué "les principaux sujets à l'ordre du jour du Conseil européen de mars (politique industrielle européenne, renforcement de la zone euro, lutte contre la désinformation), le Brexit, les relations transatlantiques et la situation internationale, ainsi que la relation de défense entre la France et l'Allemagne", a précisé l'Elysée. La mise en oeuvre du traité de coopération et d'intégration franco-allemand signé le janvier à Aix-la-Chapelle était également au menu. Macron et Mme Merkel ont d'ailleurs insisté devant la presse sur le moteur que représente pour l'Union européenne l'axe Paris-Berlin et plaidé en faveur du travail réalisé entre les deux pays depuis l'élection du président français en mai 2017. Mais, malgré la signature du traité d'Aix-la-Chapelle, censé revitaliser la coopération entre les deux pays, les divergences entre la France et l'Allemagne restent nombreuses, notamment sur les dossiers économiques et la question de la souveraineté européenne, comme nationale. M. Macron a d'ailleurs été interpellé sur la décision des Pays-Bas relative à la compagnie aérienne Air France KLM, pour le moins fraîchement accueillie par Paris. Il a rappelé que le ministre de l'Economie des Pays-Bas est attendu à Paris pour s'expliquer sur l'entrée de son pays au capital d'Air France KLM. "Le gouvernement français n'a pas été informé de cette décision. J'en prends note. Il appartient au gouvernement néerlandais de clarifier cette décision.", a-t-il dit. Parmi les gros dossiers qui cristallisent les divisions entre Paris et Berlin figurent en bonne place le refus de l'Allemagne de soutenir une taxe en Europe pour les géants du numérique ou encore la prise de distance de la France sur le projet du gazoduc Nord Stream 2. D'autre part, face aux menaces américaines sur les automobiles importées, l'Allemagne voudrait que Bruxelles engage rapidement des négociations avec Washington tandis que la France s'inquiète pour ses produits agricoles. En matière de politique industrielle, après le récent échec de l'union entre l'Allemand Siemens et le Français Alstom rejetée par la Commission européenne, Paris et Berlin plaident pour une modification du droit européen de la concurrence. Mais il va leur falloir convaincre les autres pays de l'UE et dépasser les égoïsmes nationaux. Dans le cadre d'une nouvelle politique industrielle destinée à aider les entreprises européennes à résister à la concurrence internationale, un premier projet soutenu par les deux pays concerne la production de batteries pour les véhicules électriques. La France et l'Allemagne ont par ailleurs avancé vers une position commune sur un budget de la zone euro qui vise à soutenir la croissance, la compétitivité et la convergence en son sein. Concernant les questions relatives à la politique de défense européenne, Paris et Berlin s'approcheraient également d'un accord technique sur la question très délicate des exportations d'armements. Le président français doit prononcer fin février-début mars un important discours sur l'Europe pour mobiliser les Européens en vue notamment des élections européennes de mai. Un discours d'autant plus attendu que pèsent sur le scrutin de multiples inconnues et que l'Union européenne, plus que jamais, cristallise les oppositions, notamment dans les rangs du mouvement des "gilets jaunes". |
| | Posté le 28-02-2019 à 13:54:24
| Finalement, les allemands et les français ne sont pas d'accord entre eux, mais d'accord avec leur maître américain ce qui est l'essentiel. Même bilan avec les hollandais alignés sur les américains et opposés aux français. Est-ce nouveau? Il me semble que c'est du réchauffé. Le maître américain trouvera bien une solution en désignant l'ennemi commun, la Russie, puisque l'URSS n'existe plus. |
| | Posté le 05-03-2019 à 18:00:01
| Nous devrions étudier la dernière déclaration de Macron, «Pour une renaissance européenne» (discours ci-dessous). Les éditorialistes bourgeois ont remarqué l' oubli du populisme, destiné à gommer les contradictions internes à l'Europe. Mais les discours ne changent pas les causes. En ce qui concerne les mesures pratiques : Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque État membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. Il s'agit de discipliner l'ensemble des pays européens afin de s'opposer aux tendances centrifuges et éviter la reproduction d'un Brexit. Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères. Ici c'est évidemment la censure des partis "populistes" comme le RN, mais là encore la tendance au séparatisme, le RN n'étant pas encore clairement identifié comme un parti européen. L'Europe est effectivement prise en sandwich entre les USA et les pays émergents, dont la Russie, ce ne sont pas des divergences d'opinion mais des intérêts économiques réels. Aucun discours ne peut résoudre de telles contradictions en particulier tant que les monopoles français seront soumis à l'hégémonisme US. Mais ces mesures signifient aussi une domination ouverte des puissances franco-allemandes sur l'ensemble des pays européens. Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité. Ici il s'agit très exactement de censurer tout ce qui s'oppose à la domination des monopoles capitalistes. Une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure: je crois, face aux migrations, à une Europe qui protège à la fois ses valeurs et ses frontières. Les contradictions internes à l'Europe entre les pays dominants et dominés se sont traduites par des conflits diplomatiques entre la France et l'Italie. Le conflit des GJ n'était qu'un prétexte, la crise des migrants pèse beaucoup plus. Mais il faut être prudent sur la différence apparente entre la politique migratoire française et celle de l'Italie (voir par exemple Contre la fourniture de bateaux à la Libye: une pétition Ici les mesures avancées ont pour objectif de resserrer les rangs avec l'Italie en interdisant toute forme de déplacement des réfugiés vers l'Europe. L'opposition au populisme , qu'elle soit déclarée ou dissimulée n'est qu'un prétexte. Le fond du sac n'est rien d'autre que le renforcement de la domination économique et politique des monopoles franco-allemands sur les peuples et les nations d'Europe. Il reste beaucoup à dire sur ce sujet, que mes commentaires sont loin d'épuiser. Bonne lecture.
_____________________ Citoyens d’Europe, Si je prends la liberté de m’adresser directement à vous, ce n’est pas seulement au nom de l’histoire et des valeurs qui nous rassemblent. C’est parce qu’il y a urgence. Dans quelques semaines, les élections européennes seront décisives pour l’avenir de notre continent. Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe n’a été aussi nécessaire. Et pourtant, jamais l’Europe n’a été autant en danger. Le Brexit en est le symbole. Symbole de la crise de l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain. Symbole, aussi, du piège européen. Le piège n’est pas l’appartenance à l’Union européenne ; ce sont le mensonge et l’irresponsabilité qui peuvent la détruire. Qui a dit aux Britanniques la vérité sur leur avenir après le Brexit? Qui leur a parlé de perdre l’accès au marché européen? Qui a évoqué les risques pour la paix en Irlande en revenant à la frontière du passé? Le repli nationaliste ne propose rien ; c’est un rejet sans projet. Et ce piège menace toute l’Europe: les exploiteurs de colère, soutenus par les fausses informations, promettent tout et son contraire. Face à ces manipulations, nous devons tenir debout. Fiers et lucides. Dire d’abord ce qu’est l’Europe. C’est un succès historique: la réconciliation d’un continent dévasté, dans un projet inédit de paix, de prospérité et de liberté. Ne l’oublions jamais. Et ce projet continue à nous protéger aujourd’hui: quel pays peut agir seul face aux stratégies agressives de grandes puissances? Qui peut prétendre être souverain, seul, face aux géants du numérique? Comment résisterions-nous aux crises du capitalisme financier sans l’euro, qui est une force pour toute l’Union? L’Europe, ce sont aussi ces milliers de projets du quotidien qui ont changé le visage de nos territoires, ce lycée rénové, cette route construite, l’accès rapide à Internet qui arrive, enfin. Ce combat est un engagement de chaque jour, car l’Europe comme la paix ne sont jamais acquises. Au nom de la France, je le mène sans relâche pour faire progresser l’Europe et défendre son modèle. Nous avons montré que ce qu’on nous disait inaccessible, la création d’une défense européenne ou la protection des droits sociaux, était possible. Mais il faut faire plus, plus vite. Car il y a l’autre piège, celui du statu quo et de la résignation. Face aux grands chocs du monde, les citoyens nous disent bien souvent: «Où est l’Europe? Que fait l’Europe?». Elle est devenue à leurs yeux un marché sans âme. Or l’Europe n’est pas qu’un marché, elle est un projet. Un marché est utile, mais il ne doit pas faire oublier la nécessité de frontières qui protègent et de valeurs qui unissent. Les nationalistes se trompent quand ils prétendent défendre notre identité dans le retrait de l’Europe ; car c’est la civilisation européenne qui nous réunit, nous libère et nous protège. Mais ceux qui ne voudraient rien changer se trompent aussi, car ils nient les peurs qui traversent nos peuples, les doutes qui minent nos démocraties. Nous sommes à un moment décisif pour notre continent ; un moment où, collectivement, nous devons réinventer politiquement, culturellement, les formes de notre civilisation dans un monde qui se transforme. C’est le moment de la Renaissance européenne. Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions: la liberté, la protection et le progrès. Défendre notre liberté Le modèle européen repose sur la liberté de l’homme, la diversité des opinions, de la création. Notre liberté première est la liberté démocratique, celle de choisir nos gouvernants là où, à chaque scrutin, des puissances étrangères cherchent à peser sur nos votes. Je propose que soit créée une Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque État membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères. Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité. Protéger notre continent Fondée sur la réconciliation interne, l’Union européenne a oublié de regarder les réalités du monde. Or aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège. La frontière, c’est la liberté en sécurité. Nous devons ainsi remettre à plat l’espace Schengen: tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus). Une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure: je crois, face aux migrations, à une Europe qui protège à la fois ses valeurs et ses frontières. Les mêmes exigences doivent s’appliquer à la défense. D’importants progrès ont été réalisés depuis deux ans, mais nous devons donner un cap clair: un traité de défense et de sécurité devra définir nos obligations indispensables, en lien avec l’OTAN et nos alliés européens: augmentation des dépenses militaires, clause de défense mutuelle rendue opérationnelle, Conseil de sécurité européen associant le Royaume-Uni pour préparer nos décisions collectives. Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence. Quelle puissance au monde accepte de poursuivre ses échanges avec ceux qui ne respectent aucune de ses règles? Nous ne pouvons pas subir sans rien dire. Nous devons réformer notre politique de concurrence, refonder notre politique commerciale: sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt ; et assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois. Retrouver l’esprit de progrès L’Europe n’est pas une puissance de second rang. L’Europe entière est une avant-garde: elle a toujours su définir les normes du progrès. Pour cela, elle doit porter un projet de convergence plus que de concurrence: l’Europe, où a été créée la sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement. Renouer avec le fil du progrès, c’est aussi prendre la tête du combat écologique. Regarderons-nous nos enfants en face, si nous ne résorbons pas aussi notre dette climatique? L’Union européenne doit fixer son ambition - 0 carbone en 2050, division par deux des pesticides en 2025 - et adapter ses politiques à cette exigence: Banque européenne du climat pour financer la transition écologique ; force sanitaire européenne pour renforcer les contrôles de nos aliments ; contre la menace des lobbies, évaluation scientifique indépendante des substances dangereuses pour l’environnement et la santé... Cet impératif doit guider toute notre action: de la Banque centrale à la Commission européenne, du budget européen au plan d’investissement pour l’Europe, toutes nos institutions doivent avoir le climat pour mandat. Le progrès et la liberté, c’est pouvoir vivre de son travail: pour créer des emplois, l’Europe doit anticiper. C’est pour cela qu’elle doit non seulement réguler les géants du numérique, en créant une supervision européenne des grandes plateformes (sanction accélérée des atteintes à la concurrence, transparence de leurs algorithmes…), mais aussi financer l’innovation en dotant le nouveau Conseil européen de l’innovation d’un budget comparable à celui des États-Unis, pour prendre la tête des nouvelles ruptures technologiques, comme l’intelligence artificielle. Une Europe qui se projette dans le monde doit être tournée vers l’Afrique, avec laquelle nous devons nouer un pacte d’avenir. En assumant un destin commun, en soutenant son développement de manière ambitieuse et non défensive: investissement, partenariats universitaires, éducation des jeunes filles… Liberté, protection, progrès. Nous devons bâtir sur ces piliers une Renaissance européenne. Nous ne pouvons pas laisser les nationalistes sans solution exploiter la colère des peuples. Nous ne pouvons pas être les somnambules d’une Europe amollie. Nous ne pouvons pas rester dans la routine et l’incantation. L’humanisme européen est une exigence d’action. Et partout les citoyens demandent à participer au changement. Alors d’ici la fin de l’année, avec les représentants des institutions européennes et des États, mettons en place une Conférence pour l’Europe afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités. Cette conférence devra associer des panels de citoyens, auditionner des universitaires, les partenaires sociaux, des représentants religieux et spirituels. Elle définira une feuille de route pour l’Union européenne traduisant en actions concrètes ces grandes priorités. Nous aurons des désaccords, mais vaut-il mieux une Europe figée ou une Europe qui progresse parfois à différents rythmes, en restant ouverte à tous? Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin ; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place. Citoyens d’Europe, l’impasse du Brexit est une leçon pour tous. Sortons de ce piège, donnons un sens aux élections à venir et à notre projet. A vous de décider si l’Europe, les valeurs de progrès qu’elle porte, doivent être davantage qu’une parenthèse dans l’histoire. C’est le choix que je vous propose, pour tracer ensemble le chemin d’une Renaissance européenne. Emmanuel Macron
Edité le 05-03-2019 à 19:50:12 par Xuan |
| | Posté le 05-03-2019 à 19:42:17
| Xuan a écrit :
«Pour une renaissance européenne» |
Du bla-bla européiste. Il a évité les origines chrétiennes et s'est limité à la "Renaissance", attitude rassurante pour sa clientèle essentiellement réactionnaire. Les jours à venir diront si ses propos permettront aux européistes de conserver la majorité et d'éviter une dislocation brutale ou en douceur de l'édifice branlant qu'est l'UE. |
| | Posté le 06-03-2019 à 22:52:03
| C'est toute la question. Paris Match fait encore dans le sensationnel sur le "large rassemblement" qui se prépare. Mais avec les guillemets ça frise l'ironie : Européenes: 50 personnalités écologistes proposent un "large rassemblement" avec LREM Paris Match Publié le 03/03/2019 à 16h14 La Rédaction avec AFP http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Europeenes-50-personnalites-ecologistes-proposent-un-large-rassemblement-avec-LREM-1610046?fbclid=IwAR2O9Wlr50jeYlq-6kqvxuRb0liHuIfzh-OhcRHCasAv2eESeBsG4a7APDs Une cinquantaine de personnalités écologistes appellent à un "large rassemblement des progressistes" pour les élections européennes, autour de la majorité présidentielle. Une cinquantaine de personnalités, emmenées par le parti écologiste de centre gauche UDE, ont appelé dimanche à un "large rassemblement des progressistes" pour les élections européennes, autour de la majorité présidentielle, dans une tribune parue dans le JDD. "Nous appelons à un large rassemblement des progressistes à l'occasion des élections européennes, au-delà des deux formations de la majorité parlementaire au sein d'une large coalition" , écrivent la cinquantaine de signataires, parmi lesquels les délégué général et secrétaire général de l'Union des démocrates et des écologistes, Mathieu Cuip et Christophe Madrolle, ainsi que l'adjointe au maire de Lyon Anne-Sophie Condemine (également UDE). "Face à l'inquiétante tournure que prend l'Europe, à l'heure du Brexit et de l'arrivée au pouvoir de gouvernements populistes anti-européens, l’avenir de l'Union ne peut être l'enjeu d’une seule formation politique et aucun parti, aucune femme ni aucun homme, ne peut prétendre y arriver seul, tels les défis sont immenses, tant elle oblige au changement de réflexes, et à tourner le dos aux attitudes d'hier" , écrivent encore les auteurs, dont le proche de François Hollande et soutien d'Emmanuel Macron en 2017 Dominique Vuillemot, le secrétaire général de Cap 21 Stéphane Gemmani ou la romancière Pauline Delpech. Parmi les thèmes qu'ils entendent porter au niveau européen, ils citent notamment "le soutien à l'économie circulaire, le développement massif des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, l'investissement dans les transports doux, la sécurité alimentaire, la sauvegarde de notre biodiversité, la qualité de l'air, la croissance verte, ou encore les nouvelles normes environnementales protégeant le marché européen" . L'UDE avait indiqué il y a quinze jours à l'AFP avoir "entamé une grosse réflexion pour participer à un rassemblement" , en s'interrogeant sur l'opportunité de participer à la "liste centrale" portée par La République en marche et le MoDem, et à laquelle doivent également s'arrimer le Mouvement radical et les juppéistes du parti Agir. |
| | Posté le 06-03-2019 à 23:03:12
| On notera qu'après tous ses discours contre l'antisémitisme, Macron ne prend aucune disposition contre ses manifestations chez nos plus proches voisins : http://www.haaretz.com/world-news/europe/belgian-mayor-defends-carnival-float-featuring-jews-with-money-and-a-rat-1.6998272?fbclid=IwAR1wvNuPuFozRLv4vOfJDAlo2tjEsDODOAia0LUqUerHMUh5ugBcwnxckwc Commentaire : Carnaval de Aalst, à l'ouest de Bruxelles... ce 3 mars 2019. Des juifs, nez crochus, l’argent, une petite musique... la racaille nazi s'affiche publiquement. "Lors de l’édition 2013 du festival d’Alost, un autre groupe avait créé un char qui ressemblait aux wagons nazis utilisés pour déporter les Juifs vers les camps de la mort. Ses créateurs, issus du groupe FTP, avaient défilé à côté du char en tenue d’officier nazi et de Juifs orthodoxes. Une affiche présente sur le wagon montrait des responsables politiques flamands vêtus en nazis et tenant des bonbonnes étiquetées « Zyklon B », le poison utilisé par les nazis pour exterminer les Juifs dans les chambres à gaz pendant la Shoah."
Edité le 06-03-2019 à 23:04:35 par Xuan |
| | Posté le 09-03-2019 à 21:02:01
| Un article de Ruptures sur les contradictions occidentales. NB la ligne éditoriale de Rupture Refroidissement climatique sur l’Atlantique (éditorial paru dans l’édition du 26/02/19) le 01 mars 2019 http://ruptures-presse.fr/actu/conference-securite-munich-pence-merkel/ Conférence de Munich sur la sécurité Février 2019, Munich. La 55ème édition de la Conférence annuelle sur la Sécurité a laissé beaucoup de participants occidentaux désemparés. Jamais les tensions entre alliés de part et d’autre de l’Atlantique n’avaient paru aussi fortes. Il y a d’abord la guerre commerciale que le président américain entend mener contre l’Europe, contre l’Allemagne en particulier. Ensuite, sur le plan diplomatico-militaire, les défenseurs d’une « autonomie stratégique » du « pilier européen » au sein de l’Alliance atlantique se sont une nouvelle fois confrontés aux partisans d’un monopole de l’OTAN. Autre empoignade : Washington voudrait contraindre Paris, Berlin et Londres à dénoncer l’accord nucléaire signé en 2015 avec Téhéran. Par ailleurs, le bras de fer se poursuit entre dirigeants américains et allemands sur le doublement du gazoduc Nord Stream qui fournit du gaz russe à l’économie d’outre-Rhin. Enfin, les Etats-Unis jettent aux orties le traité signé avec Moscou en 1987 interdisant les missiles à moyenne portée en Europe. Les dirigeants européens reprennent certes l’argument américain accusant la Russie de violer ledit accord, mais trouvent tout de même saumâtre d’être mis devant le fait accompli alors même qu’il s’agit de la sécurité du Vieux continent. A Munich, Angela Merkel a choisi un ton peu diplomatique pour mettre en cause la politique de la Maison-Blanche. Pour sa part, le vice-président Michael Pence a affiché une ostensible arrogance : « aujourd’hui, l’Amérique est plus forte qu’elle ne l’a jamais été, et est redevenue le leader mondial » . Le caractère de Donald Trump, provocateur et imprévisible, donne à ces contradictions une virulence inédite. Les responsables européens vivent dans la frayeur du prochain Tweet présidentiel. Qui plus est, les oppositions ne se situent pas seulement entre les deux rives de l’Atlantique, mais au sein même de chaque camp. Plusieurs pays orientaux de l’UE, par exemple, se rangent plus volontiers dans le camp de Washington que dans celui de Bruxelles. A l’inverse, Joseph Biden, le prédécesseur démocrate de M. Pence, également présent dans la capitale bavaroise, a rêvé d’organiser avec l’UE « le monde des cinquante prochaines années » . Entre les deux rives de l’Atlantique, il y n’y a pas de contradiction idéologique, mais bien choc des intérêts En réalité, entre Occidentaux, les contradictions ne sont pas idéologiques. Tous accusent Moscou d’être la cause des malheurs du monde (du reste, sans la Russie, comment pourrait-on justifier l’OTAN ?). Tous redoutent l’émergence de la Chine. Tous communient dans le culte du marché et de la gouvernance globale faisant fi des souverainetés des Etats. Tous s’inscrivent dans une logique de domination mondiale incluant le « droit d’ingérence » (aujourd’hui brandi contre Caracas). En revanche, il y a bel et bien choc des intérêts dans de nombreux domaines. Dans deux en particulier : les marchés d’armements, et l’énergie. Les marchands de canons européens veulent accroître leur part du gâteau sonnant et trébuchant face à leurs homologues américains peu enclins à laisser mettre en cause leur suprématie. C’est à cette aune qu’il faut comprendre les affrontements en matière d’« Europe de la Défense ». Les projets et marchés des systèmes d’armes du futur se chiffrent en milliers de milliards de dollars. Le secteur de l’énergie n’est pas moins considérable, d’autant qu’il joue un rôle crucial dans les dépendances de demain. Ce n’est peut-être pas un hasard si se trouvent aujourd’hui dans l’œil du cyclone l’Iran et le Venezuela, membres fondateurs de l’OPEP ; si le gazoduc Nord Stream II oppose si violemment Washington et Berlin ; si les dirigeants américains et européens s’écharpent à propos du combat contre le réchauffement climatique (une « bataille » pour laquelle les élites européennes mobilisent des milliers d’« idiots utiles » ) : alors que l’Oncle Sam a atteint l’autosuffisance pétrolo-gazière, c’est loin d’être le cas pour le Vieux continent dont les dirigeants souhaitent donc réduire leur dépendance aux hydrocarbures. En toile de fond, un dernier facteur torture les chefs de l’Union européenne et les médias qui leur sont fidèles : la « montée des populismes », terme convenu qui recouvre les insurrections populaires latentes ou tâtonnantes contre la régression sociale et la mise en cause toujours plus drastique des souverainetés (Brexit, Gilets jaunes, tsunami électoral italien…). De fait, si les dirigeants européens voient des rivaux à Washington, leurs véritables ennemis n’avaient pas été invités à Munich – mais étaient dans toutes les têtes. Les peuples. |
| | Posté le 10-03-2019 à 05:11:16
| Ruptures, Pierre Lévy, devrait expliciter qui sont les "idiots utiles". Pense-t-il aux écologistes, bobos européistes, aux sociaux démocrates et à leurs alliés décomposés, les communistes à la Brossat, sans oublier les gauchistes pro OTAN, pro USA à la sauce trotskiste? Finalement, ne font défaut que ceux qui brandissent le drapeau rouge. |
| | Posté le 10-03-2019 à 23:37:07
| Les idiots utiles sont probablement ceux que tu désignes en effet. Un autre élément à mettre en regard au discours de Macron plus haut : les positions divergentes de l'Allemagne commencent à émerger. Rejet du centralisme européen, d’une mutualisation des dettes, de systèmes sociaux européens et du salaire minimum. L’objectif est de favoriser la concurrence salariale en utilisant la main d’œuvre à bon marché d’Europe centrale. D’autre part l’endettement des pays en difficulté serait alourdi. L’Allemagne oppose aussi une représentation européenne au conseil de sécurité à la seule représentation française. Par contre les deux pays s’entendent sur le dos des réfugiés pour dresser des frontières infranchissables. Le commentaire "cap à droite" ne doit pas être pris au pied de la lettre, c'est le point de vue du Huffington post. La position française est tout aussi réactionnaire et il s'agit d'intérêts capitaliste concurrents. Par contre, cette contradiction - déjà signalée de façon abstraite dans les pages précédentes - prend tournure. Elle vient s'ajouter à celles qui ont engendré les désordres actuels avec l'élection de "populistes", le Brexit, etc. L'accentuation de la contradiction entre les USA et le reste du monde - surtout la Chine -accélère l'apparition d'antagonismes dans l'Union européenne. Il est possible que l'attitude envers les USA devienne dans le temps une sérieuse pomme de discorde. La probable successeure de Merkel met en garde Macron après sa tribune sur l'Europe http://www.huffingtonpost.fr/2019/03/10/la-probable-successeure-de-merkel-met-en-garde-macron-apres-sa-tribune-sur-leurope_a_23688820/ Annegret Kramp-Karrenbauer, la dauphine de la chancelière allemande, prend ses distances avec le président français. Annegret Kramp-Karrenbauer, dirigeante du parti conservateur allemand CDU et dauphine d'Angela Merkel, a présenté ce samedi 9 mars un plan pour l'Europe qui prend ses distances avec les propositions récentes du président français Emmanuel Macron en matière sociale, financière et diplomatique. "Notre Europe doit devenir plus forte" dans un monde miné par les replis protectionnistes et nationalistes, écrit Annegret Kramp-Karrenbauer dans ce texte intitulé "Bien faire l'Europe" et diffusé samedi par Welt am Sonntag. Dans l'optique des élections européennes fin mai, "le président français Emmanuel Macron a adressé un appel aux citoyens de l'Europe il y a quelques jours, disant qu'il y avait urgence à agir. Il a raison" , estime la dirigeante depuis décembre du plus grand parti d'Allemagne, l'Union chrétienne-démocrate. Celle qu'on surnomme "AKK" partage les idées du chef de l'Etat français notamment sur la politique migratoire européenne et la nécessité de mieux protéger les frontières ou de tendre vers une politique de l'asile commune. "Pour nous sentir en sécurité en Europe, nous avons besoin de frontières extérieures plus sûres" , écrit-elle en endossant l'idée d'une police des frontières commune. Pas de salaire minimum européen Mais la responsable, qui dans le camp conservateur allemand prend de plus en plus l'ascendant sur la chancelière Angela Merkel depuis son élection en décembre à la tête de la CDU et a de bonnes chances de lui succéder au pouvoir, marque sa différence sur plusieurs points. Elle rejette ainsi la proposition française d'un salaire minimum européen et met en garde contre l'idée d'une mutualisation des dettes honnie par l'Allemagne mais promue par Emmanuel Macron pour le financement de projets d'avenir. "Nous devons nous appuyer de manière conséquente sur un système de subsidiarité et de responsabilités propres" , a-t-elle estimé. "Le centralisme européen, l'étatisme européen, la mutualisation des dettes, l'européanisation des systèmes sociaux et du salaire minimum seraient la mauvaise voie" , a-t-elle jugé. Emmanuel Macron a lui proposé la création d'un "bouclier social" pour les Européens et évoqué dans ce contexte "une même rémunération sur le même lieu de travail et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays" . La responsable a aussi réclamé pour l'Europe un "siège permanent commun au conseil de sécurité" des Nations Unies, une revendication de longue date de l'Allemagne, alors que la France souhaite garder son siège. Cette proposition irrite au plus haut point Paris. Emmanuel Macron a lui proposé la mise en place d'un Conseil de sécurité européen pour préparer les "décisions collectives" de l'UE dans le domaine de la défense. Cap à droite Angela Merkel, qui a abandonné les rênes de la CDU mais entend rester chancelière en principe jusqu'en 2021, n'a pas réagi jusqu'ici à la tribune d'Emmanuel Macron, diffusée le 4 mars et intitulée "Pour une renaissance européenne" . Un "silence de Berlin" que le magazine Der Spiegel déplore dans un éditorial paru samedi, accusant le pouvoir d'éviter "une discussion sérieuse sur ce que doit devenir l'Europe" par peur des élections régionales à l'est cet automne que le parti d'extrême droite allemand AfD, anti-européen, pourraient remporter selon les sondages. L'hebdomadaire estime que l'Allemagne est en train de "laisser une passer une chance historique" pour l'Europe en raison de la faiblesse politique d'une chancelière en fin de mandat, et de celle en parallèle de son partenaire social-démocrate de coalition gouvernementale. "AKK", appelée à lui succéder, a déjà commencé à droitiser le discours du parti d'Angela Merkel dans l'espoir de reconquérir une partie de l'électorat conservateur parti à l'extrême droite en raison du cap centriste de la chancelière.
Edité le 10-03-2019 à 23:55:12 par Xuan |
| | Posté le 11-03-2019 à 23:27:51
| Pour reprendre la conclusion du post précédent : "L'accentuation de la contradiction entre les USA et le reste du monde - surtout la Chine -accélère l'apparition d'antagonismes dans l'Union européenne. Il est possible que l'attitude envers les USA devienne dans le temps une sérieuse pomme de discorde". L'attitude de l'Italie concernant les sanctions anti-russes est significative des contradictions US/Europe et de l'absence d'unité européenne. Levée des sanctions antirusses: le Premier ministre italien révèle où en est Rome © Sputnik . Aleksei Vitvitsky http://fr.sputniknews.com/economie/201903091040294771-levee-sanctions-antirusses-italie-giuseppe-conte/ 09:51 09.03.2019 Le Premier ministre italien a déclaré que son gouvernement poursuivait son objectif de lever les sanctions antirusses introduites par l’UE. Il a jugé «essentiel» de maintenir le dialogue avec Moscou. Le gouvernement italien poursuit son objectif de lever les sanctions de l'Union européenne contre la Russie, a annoncé vendredi le Premier ministre Giuseppe Conte lors d'une conférence à Gênes. «Nous sommes en train de travailler afin de lever les sanctions contre la Russie. Pas demain matin, mais nous travaillons pour cet objectif» , a-t-il précisé. Selon lui, cela permettrait d' «atténuer les tensions» et de «protéger les pays les plus exposés à l'influence russe» . Le Premier ministre italien a réitéré qu'il était «essentiel» de maintenir le dialogue avec la Russie, laquelle est un partenaire commercial important pour son pays. «Le maintien du dialogue avec la Russie est essentiel et cela est devenu aussi nécessaire pour nous puisque nous avons des échanges commerciaux intensifs et comme d'autres pays qui défendent leurs intérêts, nous avons besoin de défendre nos intérêts économiques liés à nos intérêts nationaux» , a-t-il ajouté. Après sa nomination au poste de chef du gouvernement italien le 31 mai, Giuseppe Conte a déclaré que Rome s'opposerait désormais aux sanctions antirusses. Cette position est soutenue par ses vices-Premiers ministres, Matteo Salvini et Luigi Di Maio.
Edité le 11-03-2019 à 23:28:39 par Xuan |
| | Posté le 12-03-2019 à 05:17:59
| En ajoutant "Pas demain matin", le gouvernement italien se donne du travail pour l'éternité. Une manoeuvre habile pour ne rien faire et rester dans les clous des décisions européennes et américaines. |
| | Posté le 13-03-2019 à 11:30:29
| Poursuite des valses hésitations européennes face à l'hégémonisme US : Angela Merkel rejette les menaces américaines liées à l'implication de Huawei dans son réseau 5G http://french.xinhuanet.com/2019-03/13/c_137889811.htm BERLIN, 12 mars (Xinhua) -- Après l'envoi d'une lettre d'avertissement par l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mardi qu'il "allait de soi" que le gouvernement allemand définirait ses propres normes de sécurité dans le cadre de l'expansion de son réseau 5G. Mme Merkel a ajouté que l'Allemagne considérait la sécurité comme un élément crucial dans l'expansion de son réseau mobile 5G, et que les normes de sécurité de ce réseau seraient discutées avec les partenaires de l'Allemagne en Europe et aux Etats-Unis. Dans une lettre adressée au ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier, l'ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, aurait en effet averti que la coopération en matière de renseignement entre les Etats-Unis et l'Allemagne ne pourrait être maintenue à son niveau actuel qu'à condition d'exclure les entreprises chinoises de la construction du réseau 5G. Plusieurs autres politiciens allemands ont également critiqué la lettre de M. Grenell. "Le gouvernement fédéral n'a besoin d'aucune exhortation ou information de la part de l'ambassadeur américain pour prendre des mesures sensées en termes de politique de sécurité" , a ainsi déclaré Michael Grosse-Broemer, qui dirige le groupe parlementaire de l'union conservatrice CDU/CSU, la coalition au pouvoir. "Un pays ne doit pas se servir de sa puissance politique pour nuire à une entreprise commerciale. Les Etats-Unis vont trop loin" , a déclaré au journal allemand Handelsblatt, Vincent Pang, responsable de la société chinoise de télécommunications Huawei pour l'Europe occidentale. L'Allemagne envisage actuellement de durcir les règles de sécurité relatives à son infrastructure de télécommunications et à l'implication de Huawei dans la construction du réseau 5G allemand. La mise aux enchères des licences d'expansion du nouveau réseau 5G allemand devrait débuter le 19 mars.
__________________________ L'autonomie de l'Europe testée dans l'affaire Huawei Source: Global Times Publié le 2019/3/12 20:33:40 http://www.globaltimes.cn/content/1141845.shtml Dans une lettre au ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, l'ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, a averti que si l'Allemagne autorisait Huawei ou d'autres fournisseurs d'équipement chinois à participer à son projet 5G, les États-Unis ne maintiendraient pas le même niveau de coopération avec les agences de sécurité allemandes. Les analystes ont souligné que l'Allemagne s'était fortement appuyée sur les renseignements américains dans ses opérations antiterroristes et que la menace de Washington semblait frapper l'Allemagne à son point faible. L'Allemagne devait organiser la vente aux enchères de licences de spectre 5G au plus tôt la semaine prochaine. Berlin a déclaré qu'il renforcerait les critères de sécurité pour tous les fournisseurs mais ne souhaite exclure aucune société. Huawei a également bien accueilli les nouveaux critères. Les États-Unis ont lancé une persécution politique contre Huawei sur des accusations injustifiées. Washington empêche également ses alliés d’utiliser les équipements Huawei dans leur construction 5G. Un débat sans précédent est en cours sur le progrès technologique d’un géant des télécommunications et la menace que celui-ci pourrait poser à la sécurité. Jusqu'à présent, les résultats du débat pourraient être irritants, car la plupart des opérateurs de télécommunication du monde entier estiment que Huawei est le seul fournisseur de réseau 5G mature et que sa technologie a au moins un an d'avance sur ses homologues occidentaux. Washington a contraint Berlin avec des menaces. Pour l'Allemagne, il est toujours important de maintenir la coopération en matière de sécurité avec les États-Unis. Bien que l’Allemagne et la France discutent de l’autonomie de la sécurité européenne, le continent n’a pas vraiment décidé de vivre sans l’abri de sécurité américain. Mais l'Allemagne a de sérieuses raisons de ne pas interdire Huawei. Premièrement, Huawei peut aider la construction allemande 5G avec un rendement élevé et des coûts bas. Deuxièmement, l'avertissement des États-Unis a manifestement porté atteinte à la souveraineté de l'Allemagne. Ce n'est pas la première fois que Grenell fait des gestes dictatoriaux envers Berlin. Depuis qu’il assume le rôle d’ambassadeur des États-Unis en Allemagne, il a mis Berlin mal à l'aise en mettant en garde contre le gazoduc russe et en exigeant que les entreprises allemandes cessent leurs activités en Iran. Si Berlin se plie aux exigences américaines cette fois-ci, cela signifie que Berlin donne son consentement au droit de Washington d'être autoritaire. Face à des Etats-Unis égoïstes et dominateurs, l'Allemagne et d'autres pays européens insisteront pour plus d'indépendance. Dans le cas de Huawei, les États-Unis ont directement ordonné aux pays européens de sacrifier leurs intérêts et l’Europe a réitéré sa réticence, bien qu'avec tact. Compte tenu du rôle de premier plan joué par l'Allemagne en Europe, la manière dont Berlin gère Huawei peut être considérée comme une pierre de touche de la manière dont l'Europe peut être indépendante face aux États-Unis. La lettre écrite par l'ambassadeur américain indique que les États-Unis ne peuvent recourir qu'à des menaces contre leurs alliés européens. Mais l'Europe doit être suffisamment expérimentée pour se rendre compte que le développement de relations amicales avec la Chine n'est pas un fardeau pour ses relations avec les États-Unis. Au contraire, la relation peut servir de levier stratégique avec lequel l'Europe peut changer l'attitude des États-Unis. Washington ne prend pas au sérieux une Europe complètement redevable. L'Europe doit avoir le courage de se démarquer des États-Unis tout en développant des liens avec la Chine et la Russie. Le monde change et les stratégies de l'Europe aussi. Le continent devrait chercher à maximiser ses intérêts au lieu d’adhérer à la doctrine America First.
_____________________ Lire aussi : Huawei : quand les Etats-Unis menacent l’Allemagne L'Allemagne affirme son indépendance après l'avertissement américain sur Huawei 5G : Angela Merkel promet de consulter Washington à propos de Huawei Les Etats-Unis sont derrière la Chine dans la commercialisation de la 5G, a déclaré l’ancien conseiller à la sécurité nationale de l’ère Obama
Edité le 13-03-2019 à 11:49:09 par Xuan |
| | Posté le 13-03-2019 à 13:06:39
| La « taxe Gafa » européenne suspendue... et jugée discriminatoire par les États-Unis 12/03/2019 à 19h32 https://www.01net.com/actualites/la-taxe-gafa-europeenne-suspendue-et-jugee-discriminatoire-par-les-etats-unis-1650808.html La « taxe Gafa » européenne suspendue... et jugée discriminatoire par les États-Unis Les 28 pays de l'UE ont formellement suspendu, mardi 12 mars 2019, le projet d'une taxe européenne dite « Gafa » sur les géants du numérique. Un impôt jugé « discriminatoire » par les États-Unis. Les 28 membres de l’Union Européenne (UE) ont rejeté le projet d’une taxe sur les géants du numérique, dite « Gafa » (Google, Amazon, Facebook et Apple) au niveau européen, à cause de l’opposition de quatre pays : l’Irlande, la Suède, le Danemark et la Finlande. L’initiative est désormais bloquée car en matière fiscale, l'unanimité est nécessaire. Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances européens ont renvoyé la balle à l'OCDE, où des discussions se poursuivent pour parvenir à un accord sur une taxe internationale sur les géants du numérique d'ici à 2020. « Dans le cas où d'ici la fin de 2020, il apparaîtrait que l'accord au niveau de l'OCDE prend plus de temps, le Conseil européen pourrait, le cas échéant, revenir à la discussion sur une approche européenne » , a dit le ministre roumain des Finances, Eugen Orlando Teodorovici, après une réunion avec ses 27 homologues. L'UE se divise et s'en remet donc à l'échelon supérieur. Cet échec était attendu et avait contraint la France à présenter le 6 mars dernier son propre projet de taxe sur les géants du numérique. « Je suis désolé que nous n'ayons pas pu nous entendre aujourd'hui. Je suis d'accord avec Bruno [Le Maire, ministre français des Finances], c'est une occasion manquée » , a déclaré le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, à l'issue de la réunion. Bien qu'il assure que « La commission européenne n'a pas l'intention de retirer son projet de la table, ce n'est pas la fin, il n'est pas mort », faute d'accord d'ici 2020. Pour les États-Unis, une taxe « discriminatoire » De leur côté, les États-Unis envisagent de saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) des taxes, à leurs yeux « discriminatoires », que la France et d'autres pays européens veulent imposer aux mastodontes de l'internet comme Facebook et Google, a indiqué mardi 12 mars, à Paris un responsable américain à l’AFP. « Au sein de notre gouvernement, certains étudient si cet impact discriminatoire nous donnerait le droit [de contester] en vertu des accords commerciaux et traités OMC » , a indiqué Chip Harter, responsable du Trésor et délégué américain pour les discussions fiscales internationales. « Nous pensons que toute la base théorique des taxes sur les services numériques est mal conçue et que le résultat est extrêmement discriminatoire à l'égard des multinationales basées aux Etats-Unis », a-t-il poursuivi. L'OCDE, une voie de garage pour l’UE ? L'OCDE récupère la patate chaude. L’organisation internationale devient le fer de lance d’un nouvel accord mondial sur la taxation des géants de la technologie et du numérique, qui déclarent souvent leurs revenus dans des pays à faible imposition. Mais cette refonte est attendue au plus tôt l'année prochaine, poussant la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Autriche et l'Italie à adopter leur propre version d'une « taxe Gafa » dès cette année. Et les projets nationaux divergent sur la forme. En France, elle serait appliquée rétroactivement à compter du 1er janvier 2019, alors que des mesures au Royaume-Uni et dans d'autres pays européens ne rentreraient pas en vigueur avant l'année prochaine. « Nous comprenons qu'il existe des pressions politiques dans le monde entier pour taxer plus lourdement diverses entreprises internationales et nous sommes convenus que cela était approprié » , a déclaré Chip Harter à l'AFP, avant de continuer : « Mais nous pensons que cela devrait être fait sur une base plus large que la sélection d'un secteur particulier ». Cette réaction s'inscrit dans la veine des déclarations de Steven Mnuchin, secrétaire du Trésor américain, lors de sa rencontre avec le ministres des Finances français, fin janvier à Paris pour évoquer ce « problème » de taxe pour le « régler ensemble d'ici la fin de l'année » . Un recours à l'OCDE qui repousse encore l'engagement européen face aux géants du numérique, majoritairement américains. Marion Simon-Rainaud avec AFP |
| | Posté le 14-03-2019 à 21:19:45
| Le Europe est le maillon faible de l impérialisme.d où les dérives fascisantes qui visent à interdire le communisme en Europe en l assimilant au fascisme,comme en Pologne, demain en Allemagne avec l Afd. |
| | Posté le 17-03-2019 à 23:02:09
| Un regroupement bancaire qui en dit long sur les rapports entre pays impérialistes. Les difficultés de la Deutsche Bank l'avaient menacée de faillite fin 2018.. Depuis plusieurs années les USA essaient de la couler avec de lourdes amendes (14 milliards de dollars réclamés en 2016, 205 millions de dollars en juin 2018). Les désaccords économiques entre l'Allemagne et l'hégémonie US se sont enflés à propos du gaz russe, et les amendes ont pris prétexte de tripatouillages financiers qui auraient fait moins de vagues en d'autres temps. Mais dans le cadre européen, et alors que le Brexit a écarté la City de ces conflits internes, un effondrement financier des banques allemandes donnerait aussitôt aux banques françaises déjà dominantes un pouvoir absolu. Même la fusion avec Commerzbank ne donnera à ce conglomérat que la seconde place.
________________________ Deutsche Bank officialise son projet de fusion avec Commerzbank SHARON WAJSBROTNINON RENAUD Le 17/03 Deutsche Bank et Commerzbank ont officialisé dimanche leurs discussions sur un projet de fusion . - Arne Dedert/AP/SIPA https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0600917410744-deutsche-bank-officialise-son-projet-de-fusion-avec-commerzbank-2252982.php Les deux champions de la finance allemande, en grande difficulté, engagent officiellement des discussions pour évaluer leurs options stratégiques. Le calendrier s'accélère outre-Rhin. Deutsche Bank et Commerzbank ont officialisé ce dimanche leurs discussions sur un projet de fusion. « Deutsche Bank évalue ses options stratégiques et confirme ses discussions avec Commerzbank » , indique la première banque allemande dans un communiqué laconique. Il y a eu un accord pour « entamer des discussions dont l'issue pourrait être une fusion » , précise encore Commerzbank dans un message à ses investisseurs. Dans une communication tout aussi brève, le ministère des Finances allemand a indiqué prendre « note » de cette décision et être en « contact régulier » avec les deux parties. Les conseils d'administration de Deutsche Bank et de Commerzbanks'étaient réunis séparément ce dimanche afin d'approuver l'ouverture de discussions et l'annoncer aux marchés. Le sujet devrait de nouveau être au menu des deux instances lors de leur réunion prévue jeudi prochain. Très faible rentabilité L'ouverture de discussions formelles marque un tournant après des mois de spéculations sur la fusion de ces deux géants bancaires en difficultés. Réunies, Commerzbank et Deutsche Bank afficheraient un total de bilan de près de près de 1.800 milliards d'euros, ce qui en ferait le deuxième prêteur en zone euro par ses actifs, après BNP Paribas. Avec 38 millions de clients particuliers et entreprises, il détiendrait 20 % de parts de marché en Allemagne. A ce stade, « il n'y a aucune certitude sur une éventuelle transaction » , précise Deutsche Bank. Dans un message aux salariés, dont a eu connaissance le « Frankfurter Allgemeine Zeitung » , son patronChristian Sewing , va plus loin : « nous ne poursuivrons que des options économiquement viables qui nous permettront de bâtir sur les progrès que nous avons réalisés en 2018. A l'heure actuelle, il n'est pas du tout certain qu'une transaction ait lieu. L'expérience montre qu'il peut y avoir de nombreuses raisons économiques et techniques qui pourraient faire obstacle à une telle démarche » . Le temps presse Un rapprochement entre les deux géants blessés de la finance allemande avait déjà été envisagé en 2016. Mais les deux banques avaient préféré se concentrer sur leurs redressements. Aujourd'hui encore, le syndicat Ver.di affiche son opposition à un mariage qui pourrait entraîner la suppression de dizaines de milliers d'emplois parmi les 140.000 que comptent les deux groupes. Mais le temps presse, notamment pour Deutsche Bank dont les coûts de refinancement pourraient encore augmenter sous la menace d'une dégradation de sa note par les agences de notation. Comme sa concurrente Commerzbank, l'ex-fleuron Deutsche Bank souffre d'une très faible rentabilité. Elle enchaîne les plans d'économies sans trouver de remède. En Bourse, le titre de Deutsche Bank a reculé de plus de 40 % l'an dernier et Commerzbank a été éjectée du Dax, l'indice vedette de Francfort. Le gouvernement allemand , qui détient 15 % du capital de Commerzbank, pousse donc pour qu'une solution soit trouvée rapidement, convaincu que pouvoir compter sur une banque nationale puissante est une question de « souveraineté nationale » . Sharon Wajsbrot et Ninon Renaud |
| | Posté le 26-03-2019 à 20:55:12
| Pour documentation, le traité d'Aix-la-Chapelle signé le 22/01/2019. On note ici que les deux puissances dominantes, qui demandent à la Chine de négocier avec l'Europe et non de passer des accords bilatéraux, prennent des décisions à deux pour l'Europe, sans demander l'avis de leurs partenaires. Lors de la venue de Xi à Paris, ce sont encore Macron et Merkel qui ont négocié avec Xi, tandis que Junker tenait la chandelle. Mais cette domination à deux est bien visible dans le texte lui-même. le renforcement de l’Alliance nord-atlantique est encore à l'ordre du jour. NB : je n'ai pas conservé les commentaires du site, qu'on peut retrouver aisément avec le lien. Traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération et l’intégration franco-allemandes https://www.les-crises.fr/urgent-texte-integral-et-analyse-du-traite-franco-allemand-daix-la-chapelle-qui-sera-signe-le-22-janvier/?fbclid=IwAR1eAa43Do1tLTcrW0PoE2j_47WNEAJFMbKbFNrF0zxmQl5TN4TT-h4xOZw La République française et la République fédérale d’Allemagne, Reconnaissant le succès historique de la réconciliation entre les peuples français et allemand à laquelle le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande a apporté une contribution exceptionnelle et dont est né un réseau sans précédent de relations bilatérales entre leurs sociétés civiles et leurs pouvoirs publics à tous les niveaux, Convaincues que le temps est venu d’élever leurs relations bilatérales à un niveau supérieur et de se préparer aux défis auxquels les deux États et l’Europe sont confrontés au XXIe siècle, et souhaitant faire converger leurs économies et leurs modèles sociaux, favoriser la diversité culturelle et rapprocher leurs sociétés et leurs citoyens, Convaincues que l’amitié étroite entre la France et l’Allemagne a été déterminante et demeure un élément indispensable d’une Union européenne unie, efficace, souveraine et forte, Attachées à approfondir leur coopération en matière de politique européenne afin de favoriser l’unité, l’efficacité et la cohésion de l’Europe, tout en maintenant cette coopération ouverte à tous les États membres de l’Union européenne, Attachées aux principes fondateurs, droits, libertés et valeurs de l’Union européenne, qui défendent l’État de droit partout dans l’Union européenne et le promeuvent à l’extérieur, Attachées à œuvrer en vue d’une convergence sociale et économique ascendante au sein de l’Union européenne, à renforcer la solidarité mutuelle et à favoriser l’amélioration constante des conditions de vie et de travail conformément aux principes du socle européen des droits sociaux, notamment en accordant une attention particulière à l’autonomisation des femmes et à l’égalité des sexes, Réaffirmant l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un marché mondial ouvert, équitable et fondé sur des règles, dont l’accès repose sur la réciprocité et la non discrimination et qui est régi par des normes environnementales et sociales élevées, Conscientes de leurs droits et obligations en vertu de la Charte des Nations Unies, Fermement attachées à un ordre international fondé sur des règles et sur le multilatéralisme, dont les Nations Unies constituent l’élément central, Convaincues que la prospérité et la sécurité ne pourront être assurées qu’en agissant d’urgence afin de protéger le climat et de préserver la biodiversité et les écosystèmes, Agissant conformément à leurs règles constitutionnelles et juridiques nationales respectives et dans le cadre juridique de l’Union européenne, Reconnaissant le rôle fondamental de la coopération décentralisée des communes, des départements, des régions, des Länder, du Sénat et du Bundesrat, ainsi que celui de la coopération entre le Plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne chargé des Affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande et les ministres français compétents, Reconnaissant le rôle essentiel de la coopération entre l’Assemblée nationale et le Deutscher Bundestag, en particulier dans le cadre de leur accord interparlementaire du 22 janvier 2019, qui constitue une dimension importante des liens étroits entre les deux pays, Sont convenues de ce qui suit : Chapitre premier : Affaires européennes Article 1er Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique européenne. Ils agissent en faveur d’une politique étrangère et de sécurité commune efficace et forte, et renforcent et approfondissent l’Union économique et monétaire. Ils s’efforcent de mener à bien l’achèvement du Marché unique et s’emploient à bâtir une Union compétitive, reposant sur une base industrielle forte, qui serve de base à la prospérité, promouvant la convergence économique, fiscale et sociale ainsi que la durabilité dans toutes ses dimensions. Article 2 Les deux États se consultent régulièrement à tous les niveaux avant les grandes échéances européennes, en cherchant à établir des positions communes et à convenir de prises de parole coordonnées de leurs ministres. Ils se coordonnent sur la transposition du droit européen dans leur droit national. Chapitre 2 : Paix, sécurité et développement Article 3 Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique étrangère, de défense, de sécurité extérieure et intérieure et de développement tout en s’efforçant de renforcer la capacité d’action autonome de l’Europe. Ils se consultent afin de définir des positions communes sur toute décision importante touchant leurs intérêts communs et d’agir conjointement dans tous les cas où ce sera possible. Article 4 (1) Du fait des engagements qui les lient en vertu de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord du 4 avril 1949 et de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne du 7 février 1992, modifié par le Traité de Lisbonne du 13 décembre 2007 modifiant le Traité sur l’Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne, les deux États, convaincus du caractère indissociable de leurs intérêts de sécurité, font converger de plus en plus leurs objectifs et politiques de sécurité et de défense, renforçant par là-même les systèmes de sécurité collective dont ils font partie. Ils se prêtent aide et assistance par tous les moyens dont ils disposent, y compris la force armée, en cas d’agression armée contre leurs territoires. Le champ d’application territorial de la deuxième phrase du présent paragraphe correspond à celui de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne. (2) Les deux États agissent conjointement dans tous les cas où ce sera possible, conformément à leurs règles nationales respectives, en vue de maintenir la paix et la sécurité. Ils continuent de développer l’efficacité, la cohérence et la crédibilité de l’Europe dans le domaine militaire. Ce faisant, ils s’engagent à renforcer la capacité d’action de l’Europe et à investir conjointement pour combler ses lacunes capacitaires, renforçant ainsi l’Union européenne et l’Alliance nord-atlantique. (3) Les deux États s’engagent à renforcer encore la coopération entre leurs forces armées en vue d’instaurer une culture commune et d’opérer des déploiements conjoints. Ils intensifient l’élaboration de programmes de défense communs et leur élargissement à des partenaires. Ce faisant, ils entendent favoriser la compétitivité et la consolidation de la base industrielle et technologique de défense européenne. Ils sont en faveur de la coopération la plus étroite possible entre leurs industries de défense, sur la base de leur confiance mutuelle. Les deux États élaboreront une approche commune en matière d’exportation d’armements en ce qui concerne les projets conjoints. (4) Les deux États instituent le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité comme organe politique de pilotage de ces engagements réciproques. Ce Conseil se réunira au plus haut niveau à intervalles réguliers. Article 5 Les deux États étendent la coopération entre leurs ministères des affaires étrangères, y compris leurs missions diplomatiques et consulaires. Ils procéderont à des échanges de personnels de haut rang. Ils établiront des échanges au sein de leurs représentations permanentes auprès des Nations Unies à New York, en particulier entre leurs équipes du Conseil de sécurité, leurs représentations permanentes auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et leurs représentations permanentes auprès de l’Union européenne, ainsi qu’entre les organismes des deux États chargés de coordonner l’action européenne. Article 6 Dans le domaine de la sécurité intérieure, les gouvernements des deux États renforcent encore leur coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, ainsi que leur coopération dans le domaine judiciaire et en matière de renseignement et de police. Ils mettent en œuvre des mesures communes de formation et de déploiement et créent une unité commune en vue d’opérations de stabilisation dans des pays tiers. Article 7 Les deux États s’engagent à établir un partenariat de plus en plus étroit entre l’Europe et l’Afrique en renforçant leur coopération en matière de développement du secteur privé, d’intégration régionale, d’enseignement et de formation professionnelle, d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, dans le but d’améliorer les perspectives socio-économiques, la viabilité, la bonne gouvernance ainsi que la prévention des conflits, la résolution des crises, notamment dans le cadre du maintien de la paix, et la gestion des situations d’après-conflit. Les deux États instituent un dialogue annuel au niveau politique en matière de politique internationale de développement afin d’intensifier la coordination de la planification et de la mise en œuvre de leurs politiques. Article 8 (1) Dans le cadre de la Charte des Nations Unies, les deux États coopéreront étroitement au sein de tous les organes de l’Organisation des Nations Unies. Ils coordonneront étroitement leurs positions, dans le cadre d’un effort plus large de concertation entre les États membres de l’Union européenne siégeant au Conseil de sécurité des Nations Unies et dans le respect des positions et des intérêts de l’Union européenne. Ils agiront de concert afin de promouvoir aux Nations Unies les positions et les engagements de l’Union européenne face aux défis et menaces de portée mondiale. Ils mettront tout en œuvre pour aboutir à une position unifiée de l’Union européenne au sein des organes appropriés des Nations Unies. (2) Les deux États s’engagent à poursuivre leurs efforts pour mener à terme des négociations intergouvernementales concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’admission de la République fédérale de l’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande. Chapitre 3 Culture, enseignement, recherche et mobilité Article 9 Les deux États reconnaissent le rôle décisif que jouent la culture et les médias dans le renforcement de l’amitié franco-allemande. En conséquence, ils sont résolus à créer pour leurs peuples un espace partagé de liberté et de possibilités, ainsi qu’un espace culturel et médiatique commun. Ils développent la mobilité et les programmes d’échanges entre leurs pays, en particulier à l’intention des jeunes dans le cadre de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, et définissent des objectifs chiffrés dans ces domaines. Afin de favoriser des liens toujours plus étroits dans tous les domaines de l’expression culturelle, notamment au moyen d’instituts culturels intégrés, ils mettent en place des programmes spécifiques et une plate-forme numérique destinés en particulier aux jeunes. Article 10 Les deux États rapprochent leurs systèmes éducatifs grâce au développement de l’apprentissage mutuel de la langue de l’autre, à l’adoption, conformément à leur organisation constitutionnelle, de stratégies visant à accroître le nombre d’élèves étudiant la langue du partenaire, à une action en faveur de la reconnaissance mutuelle des diplômes et à la mise en place d’outils d’excellence franco-allemands pour la recherche, la formation et l’enseignement professionnels, ainsi que de doubles programmes franco-allemands intégrés relevant de l’enseignement supérieur. Article 11 Les deux États favorisent la mise en réseau de leurs systèmes d’enseignement et de recherche ainsi que de leurs structures de financement. Ils poursuivent le développement de l’Université franco-allemande et encouragent les universités françaises et allemandes à participer à des réseaux d’universités européennes. Article 12 Les deux États instituent un Fonds citoyen commun destiné à encourager et à soutenir les initiatives de citoyens et les jumelages entre villes dans le but de rapprocher encore leurs deux peuples. Chapitre 4 Coopération régionale et transfrontalière Article 13 (1) Les deux États reconnaissent l’importance que revêt la coopération transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne pour resserrer les liens entre les citoyens et les entreprises de part et d’autre de la frontière, notamment le rôle essentiel des collectivités territoriales et autres acteurs locaux à cet égard. Ils entendent faciliter l’élimination des obstacles dans les territoires frontaliers afin de mettre en œuvre des projets transfrontaliers et de faciliter la vie quotidienne des habitants de ces territoires. (2) À cet effet, dans le respect des règles constitutionnelles respectives des deux États et dans les limites du droit de l’Union européenne, les deux États dotent les collectivités territoriales des territoires frontaliers et les entités transfrontalières comme les eurodistricts de compétences appropriées, de ressources dédiées et de procédures accélérées permettant de surmonter les obstacles à la réalisation de projets transfrontaliers, en particulier dans les domaines économique, social, environnemental, sanitaire, énergétique et des transports. Si aucun autre moyen ne leur permet de surmonter ces obstacles, des dispositions juridiques et administratives adaptées, notamment des dérogations, peuvent également être accordées. Dans ce cas, il revient aux deux États d’adopter la législation appropriée. (3) Les deux États demeurent attachés à la préservation de normes strictes dans les domaines du droit du travail, de la protection sociale, de la santé et de la sécurité, ainsi que de la protection de l’environnement. Article 14 Les deux États instituent un comité de coopération transfrontalière comprenant des parties prenantes telles que l’État et les collectivités territoriales, les parlements et les entités transfrontalières comme les euro-districts et, en cas de nécessité, les eurorégions intéressées. Ce comité est chargé de coordonner tous les aspects de l’observation territoriale transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne, de définir une stratégie commune de choix de projets prioritaires, d’assurer le suivi des difficultés rencontrées dans les territoires frontaliers et d’émettre des propositions en vue d’y remédier, ainsi que d’analyser l’incidence de la législation nouvelle sur les territoires frontaliers. Article 15 Les deux États sont attachés à l’objectif du bilinguisme dans les territoires frontaliers et accordent leur soutien aux collectivités frontalières afin d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies appropriées. Article 16 Les deux États faciliteront la mobilité transfrontalière en améliorant l’interconnexion des réseaux numériques et physiques entre elles, notamment les liaisons ferroviaires et routières. Ils agiront en étroite collaboration dans le domaine de la mobilité innovante, durable et accessible à tous afin d’élaborer des approches ou des normes communes aux deux États. Article 17 Les deux États encouragent la coopération décentralisée entre les collectivités des territoires non frontaliers. Ils s’engagent à soutenir les initiatives lancées par ces collectivités qui sont mises en œuvre dans ces territoires. Chapitre 5 Développement durable, climat, environnement et affaires économiques Article 18 Les deux États s’emploient à renforcer le processus de mise en œuvre des instruments multilatéraux relatifs au développement durable, à la santé mondiale et à la protection de l’environnement et du climat, en particulier l’Accord de Paris du 12 décembre 2015 et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. À cet effet, ils agissent en rapport étroit afin de formuler des approches et des politiques communes, notamment en mettant en place des dispositifs en vue de la transformation de leurs économies et en favorisant des actions ambitieuses de lutte contre les changements climatiques. Ils garantissent l’intégration de la protection du climat dans toutes les politiques, notamment par des échanges transversaux réguliers entre les gouvernements dans des secteurs clés. Article 19 Les deux États feront progresser la transition énergétique dans tous les secteurs appropriés et, à cet effet, développent leur coopération et renforcent le cadre institutionnel de financement, d’élaboration et de mise en œuvre de projets conjoints, en particulier dans les domaines des infrastructures, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Article 20 (1) Les deux États approfondissent l’intégration de leurs économies afin d’instituer une zone économique franco-allemande dotée de règles communes. Le Conseil économique et financier franco-allemand favorise l’harmonisation bilatérale de leurs législations, notamment dans le domaine du droit des affaires, et coordonne de façon régulière les politiques économiques entre la République française et la République fédérale d’Allemagne afin de favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies. (2) Les deux États instituent un « Conseil franco-allemand d’experts économiques » composé de dix experts indépendants afin de présenter aux deux gouvernements des recommandations sur leur action économique. Article 21 Les deux États intensifient leur coopération dans le domaine de la recherche et de la transformation numérique, notamment en matière d’intelligence artificielle et d’innovations de rupture. Ils promouvront à l’échelle internationale des directives sur l’éthique des technologies nouvelles. Ils mettent en place, afin de promouvoir l’innovation, des initiatives franco-allemandes qui sont ouvertes à la coopération au niveau européen. Les deux États mettront en place un processus de coordination et un financement commun afin de soutenir des programmes conjoints de recherche et d’innovation. Article 22 Les parties prenantes et les acteurs intéressés des deux États sont réunis au sein d’un Forum pour l’avenir franco-allemand afin de travailler sur les processus de transformation de leurs sociétés. Chapitre 6 Organisation Article 23 Des réunions entre les gouvernements des deux États ont lieu au moins une fois par an, alternativement en République française et en République fédérale d’Allemagne. Après l’entrée en vigueur du présent Traité, le Conseil des ministres franco-allemand adopte un programme pluriannuel de projets de coopération franco-allemande. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande chargés de préparer ces réunions assurent le suivi de la mise en œuvre de ce programme et en font rapport au Conseil des ministres. Article 24 Un membre du gouvernement d’un des deux États prend part, une fois par trimestre au moins et en alternance, au conseil des ministres de l’autre État. Article 25 Les conseils, structures et instruments de la coopération franco-allemande font l’objet d’un examen périodique et sont, en cas de nécessité, adaptés sans retard aux objectifs fixés d’un commun accord. Le premier de ces examens devrait avoir lieu dans les six mois suivant l’entrée en vigueur du présent Traité et proposer les adaptations nécessaires. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande évaluent régulièrement les progrès accomplis. Ils informent les parlements et le Conseil des ministres franco-allemand de l’état général d’avancement de la coopération franco-allemande. Article 26 Des représentants des régions et des Länder, ainsi que du comité de coopération transfrontalière, peuvent être invités à participer au Conseil des ministres franco-allemands. Chapitre 7 Dispositions finales Article 27 Le présent Traité complète le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande au sens du paragraphe 4 des Dispositions finales de ce Traité. Article 28 Les deux États s’informent mutuellement, par la voie diplomatique, de l’accomplissement des procédures nationales requises pour l’entrée en vigueur du présent Traité. Le présent Traité entre en vigueur à la date de réception de la dernière notification. Source : Scoop Contexte.com |
| | Posté le 26-03-2019 à 23:17:31
| Cet article de Reuters montre le caractère pusillanime de l'opposition de l'Europe aux USA. Cette faiblesse et ces hésitations sont le reflet des contradictions internes en Europe. Les législateurs européens divisés sur l'opportunité d'entamer des négociations commerciales avec les États-Unis Reuters https://www.reuters.com/article/us-usa-trade-eu-idUSKCN1QV1UM STRASBOURG (Reuters) - Les législateurs de l'Union européenne n'ont pas expliqué jeudi s'ils devaient ou non entamer des négociations avec les États-Unis sur la suppression des droits de douane sur les produits industriels, une initiative destinée à atténuer les tensions commerciales entre eux. Lors d'un vote confus, le Parlement européen a adopté à une faible majorité une série d'amendements contre le début des négociations, mais a ensuite rejeté sa propre résolution sur le sujet, ce qui signifie qu'il n'a en réalité pas été pris en compte. La résolution n'aurait pas été contraignante, mais le Parlement devra approuver tout accord conclu et les gouvernements de l'UE ont déclaré qu'ils souhaitaient connaître le point de vue des législateurs avant de prendre une décision. Le texte original, largement soutenu par les partis de centre-droit mais opposé par la gauche du centre, avait posé les conditions des négociations: inclure les voitures, exclure l'agriculture et être suspendu si Washington imposait de nouveaux droits de douane punitifs. L'acier et l'aluminium de l'UE sont déjà soumis à des droits de douane de protection américains. Les deux parties ont mis fin à une impasse en juillet dernier, lorsque le président américain, Donald Trump, avait décidé de retarder l'imposition de droits de douane sur les importations de voitures de l'UE, alors que les deux parties cherchaient à améliorer leurs relations commerciales. Depuis lors, les exportations de soja des États-Unis vers l'UE ont plus que doublé et les deux parties ont discuté de la manière dont elles pourraient s'accorder sur des normes de produits et stimuler les exportations d'énergie américaines vers l'Europe. La partie la plus délicate, cependant, est le souhait exprimé en juillet de supprimer les droits de douane sur les «produits industriels non automobiles». L'UE a déclaré que les voitures devraient être discutées. les États-Unis ont dressé une longue liste de souhaits, notamment en ce qui concerne les produits agricoles - une zone interdite pour l'Europe. Les critiques disent que l'UE ne devrait pas négocier alors qu'elle fait toujours face aux tarifs sur les métaux et à la menace de droits d'importation sur les voitures. Ils se plaignent également du fait que les derniers accords commerciaux de l'UE contiennent des dispositions sur le changement climatique, ce qui ne serait pas le cas. En fait, deux mandats de négociation sont proposés: l'un sur les tarifs, l'autre sur la facilitation pour les entreprises de tester et d'autoriser la vente de leurs produits outre-Atlantique. Les gouvernements de l'UE n'ont pas réussi à se mettre d'accord lors d'une réunion le mois dernier, l'Allemagne souhaitant aller de l'avant mais la France réticente. L'UE est consciente que la patience de Trump n'est pas infinie et qu'il pourrait imposer des droits de douane élevés aux voitures et aux pièces automobiles importées de l'UE dans les mois à venir. Rapport par Philip Blenkinsop Nos normes: Les principes de Thomson Reuters Trust. |
| | Posté le 02-04-2019 à 14:40:38
| Ce n'est pas une mauvaise chose si les économies européennes recommencent à adopter des politiques industrielles Par Ding Yifan Source: Global Times Publié le: 2019/4/1 21:33:40 http://www.globaltimes.cn/content/1144285.shtml De nombreux médias occidentaux ont récemment rapporté que l'UE adoptait de nouveau la politique industrielle, affirmant que l'UE était encline à accepter la proposition française de mener une politique industrielle européenne visant à revigorer son industrie et à renforcer les fondements de la reprise économique en Europe. En fait, l'introduction de mesures visant à favoriser le développement des entreprises industrielles nationales était courante en Europe au début de l'après-guerre. Cependant, avec la privatisation et la déréglementation depuis les années 1980, cette intervention a progressivement disparu. Sous l'impulsion de la théorie du "gaullisme" selon laquelle l'État intervient, le gouvernement français accorde des bonifications de taux d'intérêt sur les emprunts à des entreprises sélectionnées et des entreprises publiques afin d'encourager le développement technologique depuis les années 1960. Grâce à cette politique, la France développa avec succès de nouvelles technologies, notamment le train à grande vitesse, les centrales nucléaires civiles, l'aérospatiale et l'aviation, devenant rapidement un leader mondial dans de nombreux secteurs industriels, deux ou trois décennies seulement après la Seconde Guerre mondiale. Au Royaume-Uni, la politique industrielle a été mise en place pour protéger son industrie textile des produits externes. Après la glorieuse révolution, les Britanniques ont complètement cessé d'importer des textiles de laine de France et des Pays-Bas et, en 1699, ont adopté la loi sur la laine afin de protéger l'industrie textile nationale. En 1700, le Parlement britannique a adopté une loi interdisant l'importation de tissus de coton en provenance d'Inde. De nombreux historiens de l'économie britannique ont souligné que la politique industrielle de la Maison des Tudor était la clé de l'ascension de la Grande-Bretagne. Quant à la théorie de l'avantage comparatif préconisée par Adam Smith, l'initiateur de l'économie, elle ne constitue qu'un ensemble d'énoncés que les Britanniques ont "inventés" après avoir obtenu leur prédominance industrielle. Cette théorie a été utilisée pour persuader les autres pays européens de ne plus utiliser la politique industrielle pour encourager les entreprises industrielles nationales à concurrencer le Royaume-Uni. L'intervention active de la politique industrielle du gouvernement a également créé le miracle de la Confédération allemande. Afin de protéger son propre marché, la Prusse a pris l’initiative de mettre en place l’Union douanière allemande et de mettre en œuvre une politique tarifaire élevée visant à maintenir les produits industriels britanniques et français en dehors de la Confédération allemande. Elle créa des entreprises d'État et finança des entreprises privées, jetant ainsi les bases de la victoire de la Prusse dans la guerre franco-prussienne de 1871 et de la fondation de l'empire allemand. Pendant plus d'un siècle, des années 1820 aux années 1930, les États-Unis ont mis en œuvre des politiques tarifaires sans précédent. C'est sous la protection de droits de douane élevés que les États-Unis sont passés d'un pays agricole à la première puissance industrielle du monde. À la veille de la Première Guerre mondiale, les États-Unis affichaient la production industrielle la plus élevée au monde, avec 32% de la production mondiale. Après les années 1980, le néolibéralisme est devenu l’école de pensée dominante dans les pays occidentaux. Son "fondamentalisme de marché" s'opposait à l'interventionnisme économique et la politique industrielle fut balayée par les départements de l'économie et de la prise de décisions du gouvernement. Bien que ces "révolutions" théoriques aient été bénéfiques à la libéralisation financière, elles ont indirectement causé le tassement industriel et la polarisation sociale en Occident. Ces dernières années, l’importance de la politique industrielle dans la forte croissance économique des économies émergentes a attiré l’attention des pays développés en déclin. En conséquence, les pays occidentaux ont de plus en plus accusé les pays émergents membres de l’OMC d’interventionnisme et ont violé les principes du libre-échange avec leurs politiques industrielles. Ils doivent avoir oublié l'histoire de leur propre développement. Heureusement, ces premiers venus dans l’industrialisation ont enfin compris l’importance de la politique industrielle alors qu’ils luttaient pour sortir de leur "stagnation" actuelle. Ils ont commencé à repenser la mise en œuvre de la politique industrielle en tant qu'arme pour revitaliser leurs industries. En fait, les économies émergentes n’ont besoin que d’une concurrence loyale dans le cadre du développement économique et n’ont pas peur du retour des pays développés à leurs anciennes politiques industrielles. Si les pays développés pouvaient justifier la mise en œuvre de la politique industrielle, ce ne serait pas nécessairement une mauvaise chose pour les pays émergents qui comptent sur leur propre politique industrielle pour se développer rapidement. L'auteur est professeur de chaire Yiyang à l'Université des études étrangères de Beijing. bizopinion@globaltimes.com.cn |
| | Posté le 09-04-2019 à 18:14:03
| Nouvel épisode illustrant les contradictions du second monde : guerre économique dans l'aéronautique. Le prétexte serait l'aide financière de l'Europe à Airbus. Le même prétexte est adressé à la Chine par les pays occidentaux et on constate ici que les USA et l'UE pratiquent eux-mêmes ces aides quand il s'agit d'industries stratégiques. Enfin la menace intervient au moment où Boeing est dans de sales draps. Il s'agit donc pour Trump de récupérer les pertes.
_________________ https://www.ladepeche.fr/2019/04/09/airbus-sous-la-menace-dune-hausse-des-droits-de-douane-aux-etats-unis,8119796.php Les Etats-Unis menacent d'imposer des hausses de taxes douanières à Airbus et à d'autres produits européens. Ils exigent que l'Europe mette un terme à des subventions dans le secteur aéronautique. Explications. Washington a haussé le ton face à l'Union européenne ce lundi en menaçant d'imposer des hausses de taxes douanières à Airbus et d'autres produits européens si Bruxelles ne met pas un terme à certaines subventions au constructeur aéronautique. Il s'agit là d'une nouvelle étape dans le conflit qui oppose depuis 14 ans Boeing et Airbus via leurs pays respectifs, qui s'accusent mutuellement devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de verser des aides illégales à leurs champions aéronautiques respectifs. Dans un communiqué, le représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer, estime que les subventions européennes à Airbus "pénalisent" les Etats-Unis à hauteur de 11 milliards de dollars d'échanges commerciaux chaque année et se dit prêt "à l'action" alors que l'OMC doit rendre prochainement un nouvel arbitrage sur ce conflit. "L'OMC a conclu plusieurs fois que les aides de l'Union européenne avaient causé des torts aux Etats-Unis" , écrivent les services de l'USTR, qui publie une liste préliminaire de produits européens qui pourraient faire l'objet de droits de douanes supplémentaires. Des sanctions dès cet été ? Washington, qui estime que l'Union européenne ne s'est pas conformée à la décision de l'OMC, se dit prêt à mettre en place ses sanctions "cet été", dès que l'organisation aura donné sa décision. Pour autant, "notre but ultime est de conclure un accord avec l'UE pour mettre un terme aux subventions aux gros porteurs civils, qui sont en contradiction avec (les conclusions) de l'OMC. Lorsque l'UE arrêtera ces aides néfastes, les taxes douanières imposées en représailles pourront être levées" , affirme le communiqué de M. Lighthizer. Selon le communiqué de l'USTR, les aides à Airbus ont contribué à faire perdre à Boeing "plus de 300" appareils et des parts de marché dans le monde entier. Sont visés notamment des produits du secteur aéronautique, dont des "appareils Airbus", précise le communiqué. La liste de 14 pages comprend notamment de nouveaux "hélicoptères" et "aéronefs civils de transport de marchandises ou de passagers d'un poids supérieur à 15 tonnes" et certaines pièces aéronautiques provenant de France, d'Allemagne, d'Espagne ou du Royaume-Uni. Conflit réciproque Elle comprend aussi des produits venant de toute l'UE, comme les steaks d'espadon, les filets de saumon, des fromages mais aussi des fruits, de l'huile d'olives, des vins ou encore des vêtements, des produits laitiers ou des motos... Depuis plus de 14 ans, Washington et Bruxelles s'accusent mutuellement de verser des aides indues à Boeing et Airbus. Ce conflit commercial, dont l'enjeu s'élève à des milliards d'euros ou de dollars, est le plus long et le plus compliqué traité par l'OMC. L'été dernier, l'Union européenne a obtenu la mise en place à l'OMC d'un nouveau panel d'experts pour arbitrer le conflit concernant les aides à Airbus contestées par les Etats-Unis. Ces derniers ont parallèlement demandé à l'OMC de déterminer le montant des sanctions qu'ils pourraient imposer à l'UE. Dans le dossier concernant les aides à Boeing cette fois, l'OMC a confirmé fin mars que les Etats-Unis ne s'étaient pas pleinement conformés à sa décision de 2012 visant à mettre fin aux aides illégales versées au groupe aéronautique notamment en en transformant certaines en allégements fiscaux. Bruno le Maire réagit L'Union européenne et les Etats-Unis ne peuvent "se permettre un conflit" dans l'aéronautique et doivent trouver un "accord à l'amiable", après les menaces de Washington de taxer Airbus, a estimé ce mardi le ministre français de l'Economie, Bruno le Maire. "Quand je vois la situation de la croissance mondiale, je ne pense pas que nous puissions nous permettre un conflit commercial, même sur la seule question de l'industrie aéronautique, entre les Etats-Unis et l'Europe", a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse à Bercy. Menacer pour négocier Ce communiqué intervient dans un climat de tensions commerciales récurrentes avec la Chine et l'Union européenne. L'administration de Donald Trump est devenue coutumière des droits de douane punitifs, dont elle brandit la menace pour négocier et dont elle a déjà imposé un certain nombre. L'UE et les Etats-Unis s'efforcent depuis des mois de concrétiser l'entente commerciale annoncée fin juillet par le président américain et le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, notamment en négociant un accord commercial limité aux biens industriels. Donald Trump menace dans ce cadre de taxer lourdement l'industrie automobile européenne. En outre, le communiqué de l'USTR intervient alors que Boeing est en pleine tourmente, en raison de la mise en cause de son avion vedette 737 MAX, dont la sécurité est en cause après deux accidents mortels. |
| | Posté le 13-04-2019 à 19:43:25
| Donald Trump vole au secours de Boeing et menace Airbus en pleine crise du 737 max Publié le 13/04/2019 à 07:40 , mis à jour à 10:13 https://www.ladepeche.fr/2019/04/13/menaces-contre-airbus-discussions-tendues-entre-bruno-le-maire-et-ladministration-trump,8129144.php Les réunions entre le ministre français des Finances Bruno Le Maire et l'administration Trump ce vendredi à Washington ont été "tendues" à propos des lourds tarifs douaniers qui pourraient être imposés à Airbus, alors que le Boeing traverse l'une des plus graves crises de son histoire. "C'était constructif, franc, mais difficile et tendu aussi", a expliqué à l'AFP cette source après la réunion entre M. Le Maire, le représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer et le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow, en marge des réunions de printemps du FMI. "Ces entretiens ont toutefois été utiles pour lever certains malentendus", a précisé la source, citant l'exemple de la taxe sur les géants du numérique que l'Assemblée nationale a approuvée cette semaine et qui doit faire de la France un des pays pionniers en la matière, au grand dam des Etats-Unis qui ont réagi avec force. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a d'ailleurs appelé Paris la semaine dernière à y renoncer. Malgré ces éclaircissements, les réunions n'ont pas permis d'écarter le risques de nouveaux tarifs douaniers contre l'Union européenne si celle-ci ne met pas fin aux subventions à Airbus. "Ce n'est pas gagné", a ajouté la source, évoquant une "situation compliquée". M. Le Maire avait auparavant rencontré son homologue américain Steven Mnuchin dans une ambiance plus détendue. En se rendant à Washington, le ministre avait annoncé son intention d'expliquer à l'administration américaine que l'Europe ne se laisserait pas faire sur Airbus. "Si nous devions à nouveau être touchés par des sanctions américaines injustifiées et injustifiables, l'Europe se tiendrait prête à riposter de manière unie et forte" , a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse avant ses rencontres avec M. Lighthizer et M. Kudlow. Hausse des droits de douanes ? Le président américain Donald Trump avait haussé le ton cette semaine en menaçant l'Union européenne de nouveaux tarifs douaniers à hauteur de 11 milliards de dollars (9,7 milliards d'euros) si elle ne mettait pas fin aux subventions à Airbus, au risque de raviver une fragile trêve commerciale. Il s'agit là d'une nouvelle étape dans un conflit vieux de 14 ans entre Boeing et Airbus, via les Etats-Unis et l'Europe, qui s'accusent mutuellement devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de verser des aides illégales à leurs champions aéronautiques respectifs. Vers des représailles européennes L'UE avait prévenu dans la foulée que "dans le différend parallèle concernant Boeing", elle comptait, elle aussi, "prendre rapidement des mesures" de représailles. Selon plusieurs sources européennes vendredi, elle rendra publique mercredi une liste de produits américains susceptibles d'être taxés à hauteur de 20 milliards d'euros. Mais il reviendra à un arbitre désigné par l'OMC de déterminer "le montant des droits de rétorsion", qui sera moins important que ces 20 milliards, ont-elles expliqué. "A l'origine, en 2012, à la fin de la phase initiale des différends, l'UE avait demandé à l'OMC d'autoriser 12 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros) en contre-mesures" , a expliqué une source à la Commission. "Tout cela serait mauvais pour la croissance et mauvais pour la prospérité américaine et européenne" , a prévenu M. Le Maire à Washington. "Nous devons éviter d'en venir là" , a-t-il insisté. "Sur la base des conclusions de l'OMC, il me semble que la voix de la sagesse, c'est de trouver un accord à l'amiable entre les Etats-Unis et l'Europe sur un règlement définitif du cas Airbus/Boeing" , a-t-il ajouté, relevant que le dossier durait depuis bien trop longtemps. M. Le Maire avait déjà plaidé mardi pour une solution à l'amiable avec les Etats-Unis. "S'engager dans une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe ne servira qu'un seul pays: la Chine et (le constructeur aéronautique chinois) Comac" , a prévenu le ministre, qui devait aussi rencontrer Jerome Powell, le président de la Fed. La position américaine est soutenue par Boeing, fragilisé par les problèmes de son avion vedette, le 737 MAX, cloué au sol pour une durée indéterminée après deux accidents mortels. |
| | Posté le 14-04-2019 à 06:07:43
| Le Maire a trahi son parti lors des primaires de la droite en 2016-2017, lâchant Fillon au profit de l'époux Trogneux. Il trahira bien une nouvelle fois les intérêts français au nom de l'"entente" européenne et, D-Day approchant, pour ne pas fragiliser l'éternelle amitié franco américaine. |
| | Posté le 14-04-2019 à 13:29:28
| Ce n'est pas une question d'amitiés mais de rapport de forces. On sait que la bourgeoisie ne s'oppose pas fermement à la domination, mais il n'y a aucune sympathie dans les rapports inter impérialistes, et les sourires diplomatiques dissimulent des intérêts opposés. Ce sont avant tout des requins mais certains sont plus gros que d'autres, et en voulant s'opposer à la fois aux USA et à la Chine, l'impérialisme français remplit toutes les conditions pour se plier aux conditions des USA. Contre l'hégémonisme US il n'y a pas de troisième voie . |
| | Posté le 10-05-2019 à 13:46:05
| Une contradiction majeure au niveau mondial oppose les intérêts capitalistes européens et US. Pompeo, le secrétaire d'État américain le plus insolent d'Europe Source: Global Times Publié le: 2019/5/10 12:47:39 http://www.globaltimes.cn/content/1149313.shtml Dans un discours prononcé lors d'une conférence à Londres, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a presque impérativement demandé à la Grande-Bretagne de changer d'attitude à l'égard de la Chine et de son fournisseur d'équipements de télécommunications, Huawei. Il veut que la Grande-Bretagne traite la Chine comme la menace soviétique contre l’Occident. Il a également cité l'exemple de l'ancienne Premier ministre Margaret Thatcher dans un discours dans lequel il s'est moqué de l'actuelle Premier ministre Theresa May sans la nommer. Il a déclaré: «La Dame de fer se tairait-elle lorsque la Chine violerait la souveraineté des nations par la corruption ou la coercition? Permettrait-elle à la Chine de contrôler l'internet du futur? Pompeo ne considère plus le minimum de respect pour l'allié spécial des États-Unis. Les Britanniques doivent avoir des sentiments mitigés face à l'arrogance affichée par Pompeo. Un commentaire dans The Guardian intitulé «Mike Pompeo: un garçon intimidateur appelle au No 10» écrit que Pompeo souhaite discuter de «priorités mondiales communes» avec Theresa May, mais que le problème c'est lui-même. L'attitude des États-Unis envers leurs alliés européens n'a jamais été aussi arrogante qu'aujourd'hui. Même pendant la guerre froide, au moment où l'Europe dépendait le plus de la sécurité des États-Unis, Washington accordait du crédit à ses alliés. Mais voyez comment l'ambassadeur américain à Berlin a exhorté l'Allemagne à ne pas permettre à Huawei de fournir une infrastructure 5G au pays. L'ambassadeur des États-Unis a également menacé les entreprises allemandes construisant le gazoduc Nord Stream 2 entre l'Allemagne et la Russie en les mettant en garde contre le risque de sanctions. Et maintenant, regardez ce que Pompeo a dit en Grande-Bretagne. De plus en plus, Washington ne considère pas l’Europe comme un partenaire nécessitant un traitement égal et un respect égal, mais comme un petit disciple qui devrait écouter son frère aîné. La Chine est fondamentalement différente de l'Union soviétique. Même la plupart des Américains ne voient pas la Chine comme " une autre Union soviétique ". De plus, il n'y a pas de pays européen avec des conflits géopolitiques évidents avec la Chine. Les pays européens, y compris la Grande-Bretagne, sont plus disposés à explorer activement leurs propres opportunités de développement face à la montée de la Chine. Ils attachent généralement une grande importance à l’extension de la coopération avec la Chine et la Grande-Bretagne a une vision réaliste de «l’âge d’or» dans les relations entre la Chine et la Grande-Bretagne. Parce que la Chine n’est en effet pas l’Union soviétique, il sera difficile pour Pompeo de colporter la même défense contre la Chine que contre l’Union soviétique. La première chose à convaincre les gens est de les convaincre avec raison. Washington veut pousser la "théorie de la menace chinoise" à l'extrême et ce qui lui manque le plus, c'est la raison. Amener les pays européens à aligner leurs politiques chinoises sur celles des États-Unis, ou les amener à s'aligner entièrement sur les États-Unis pour l'aider à contenir la Chine, n'est certainement pas une chose que Washington peut faire. Les nations européennes ont leurs propres intérêts. Ils ne sont pas en concurrence zéro avec la Chine. La coopération sans cesse croissante est le thème principal des relations entre la Chine et l’UE , qui ne peut être modifié par un État américain égoïste. La Chine n'a pas l'intention de creuser un fossé entre les Etats-Unis et l'Europe, mais les bases des relations Chine-UE ne peuvent pas être détruites par Washington. Si les États-Unis sont trop pressés pour obtenir leur propre chemin, ils finiront par se retourner contre eux. |
| | Posté le 16-05-2019 à 07:10:45
| Cette banque qui pourrait déclencher une nouvelle crise financière mondiale https://fr.sputniknews.com/economie/201905131041104369-deutsche-bank-crise-financiere-mondiale/ 19:32 13.05.2019 Le plus grand organisme de crédit de l'Union européenne (UE), la Deutsche Bank, pourrait se trouver à l'origine de la prochaine crise mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà reconnu cette banque allemande comme la plus grande menace pour le système financier mondial. La Deutsche Bank, ce pilier de l'économie européenne, pourrait-elle connaître le sort de Lehman Brothers et quel risque représenterait sa faillite? Un gouffre financier Les problèmes de la Deutsche Bank sont apparus il y a plusieurs années, quand un trou de 12 milliards d'euros a été découvert dans sa balance financière. Josef Ackermann, son président à l'époque, avait décidé de dissimuler cette réalité en falsifiant la comptabilité. Tout en présentant aux actionnaires de fausses informations, il affirmait que la banque disposait de fonds suffisants pour pallier toutes les difficultés. La publicité agressive déployée par la banque permettait également de maintenir l'image d'un établissement financier sûr et fiable, et, en grande partie, le soutien du gouvernement allemand. Mais le trou financier de la banque s'est creusé, et la direction a engagé des mesures de plus en plus risquées pour redresser la situation. Ainsi, la banque s'est lancée dans les machinations avec le taux de référence Libor (avec la participation d'autres grands acteurs tels que les britanniques Barclays et Royal Bank of Scotland, la suisse UBS et la Société générale française). Quand cette information a fait surface, la Deutsche Bank a reçu une amende de 2,5 milliards de dollars, alors que l'agence S&P a revu à la baisse sa note de crédit de trois marches d'un coup, jusqu'à BBB+. Après cela ont été révélés d'autres cas de fraude et d'abus, notamment avec les titres hypothécaires qui étaient vendus par la banque avant la crise de 2008, ainsi que des accusations de blanchiment d'argent. Par effet boule de neige, les montants des plaintes et les frais de justice ont grimpé, et, avec eux, les pertes. L'éventuelle faillite de la Deutsche Bank a été évoquée pour la première fois par les analystes en 2013, quand l'établissement a reconnu avoir besoin de capitaux supplémentaires. Les responsables ont d'abord tenté de régler le problème en vendant 4,5 milliards d'euros d'actions. Puis il a été proposé aux investisseurs 8 milliards d'actions, mais avec une remise de 30% par rapport à leur valeur marchande, ce qui a suscité l'indignation de ceux qui avaient acquis ces titres plus tôt. Deux ans plus tard, les tests de résistance ont mis en évidence que la Deutsche Bank manquait encore d'argent. Fin 2016, pour la première fois depuis la crise financière mondiale, la banque a rapporté des pertes nettes de presque 7 milliards d'euros. Les titres dérivés, une «arme de destruction massive» Au même moment, le FMI a qualifié la Deutsche Bank de «plus grande source de risque parmi les banques mondiales d'importance systémique». Depuis, on entend régulièrement des prévisions annonçant la faillite du plus grand établissement financier européen. C'est le portefeuille gigantesque de titres dérivés, estimé à 46.000 milliards d'euros — soit 14 fois le PIB de l'Allemagne — qui est considéré comme la menace principale. Par ailleurs, l'investisseur Warren Buffett a noté que les outils dérivés étaient «une arme de destruction massive qui se transforme, mute et se multiplie jusqu'à ce qu'un événement ne mette en évidence la toxicité de ces actifs». De plus, la banque gère plus de 550 milliards d'euros d'épargnes. Les analystes craignent qu'à un moment donné, après une nouvelle annonce concernant les problèmes financiers de ce plus grand établissement bancaire allemand, les épargnants puissent commencer à retirer leur argent de leurs comptes, provoquant d'abord une crise de liquidités au sein de la banque, puis, dans l'ensemble, au niveau du système financier européen. Les troubles ne se limiteront alors pas au Vieux Continent, car le secteur bancaire allemand joue un rôle central dans l'économie mondiale. Par conséquent, la Deutsche Bank pourrait engendrer un effondrement général, de la même manière que l'américaine Lehman Brothers en 2008. Et après? L'un des scénarios à l'étude prévoyait la possibilité d'une fusion avec la Commerzbank, qui connaît elle aussi des problèmes. Mais en fin de compte les régulateurs allemands ont jugé cette opération inopportune puisque la fusion promettait des risques et des frais supplémentaires pour la deuxième banque d'appui de l'économie allemande. «La fusion des deux banques-zombies ne créerait pas un «champion national», mais un zombie bien plus grand», a commenté l'agence de presse Bloomberg. Les analystes constatent que la Deutsche Bank continue de dégringoler. Ses revenus diminuent, ses dépenses augmentent, sa popularité chute, alors que le coût pour attirer l'argent ne cesse d'augmenter. Les immenses amendes ne font qu'empirer la situation: en dix ans, elles ont dépassé 17 milliards de dollars au total. En 2018, la réputation de la Deutsche Bank a subi un nouveau coup dur avec le scandale des Panama Papers, qui a découlé d'une investigation journalistique sur les possessions offshore des grands acteurs mondiaux. A tous ces problèmes s'ajoute la perte, l'an dernier, de 750 millions de dollars sur les ventes d'actions. «La crise de la Deutsche Bank, provoquée par les erreurs et les délits financiers de sa direction, pourrait déclencher une crise économique mondiale. En réalité, la principale banque allemande est la plus grande entreprise criminelle allemande», affirme l'économiste américain William Black. En même temps, ce dernier indique que la Deutsche Bank sera sauvée par tous les moyens: elle est trop importante pour faire faillite. «Ce qui pourrait provoquer une autre crise économique. Si la plus grande banque du pays ne fonctionne pas entièrement, la troisième économie mondiale entrera certainement dans une récession. Et la même chose arrivera à l'UE», avertit l'expert. |
| | Posté le 16-05-2019 à 09:23:34
| Finalement, on spécule sur l'état de la DB, rien de nouveau. Les requins sont-ils autour de leur prochaine proie? Si c'est le cas, quels requins? |
| | Posté le 16-05-2019 à 15:46:36
| La BNP mon camarade... |
| | Posté le 16-05-2019 à 17:38:56
| Xuan a écrit :
La BNP mon camarade... |
Sur la piste foireuse du Crédit Lyonnais des années 80? |
| | Posté le 16-05-2019 à 19:36:39
| On n'en sait rien, sauf que la BNP est la première banque européenne et que le Brexit va conforter cette situation. |
| | Posté le 24-05-2019 à 16:09:19
| Nouvel indice des contradictions entre USA et UE : Le Pentagone menace l’Europe à propos du projet d’une armée européenne 21 Mai 2019 ALEX LANTIER https://www.investigaction.net/fr/le-pentagone-menace-leurope-a-propos-du-projet-dune-armee-europeenne/ Le 1er mai, le département de la Défense des États-Unis a envoyé une lettre à l’Union européenne l’avertissant que la création d’une armée indépendante de l’UE pourrait entraîner l’effondrement de l’alliance de l’OTAN entre les États-Unis et les puissances de l’UE. La lettre, envoyée par les sous-secrétaires américains à la Défense, Ellen Lord et Andrea Thompson, à la cheffe de la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini, a été divulguée au quotidien espagnol El Pais. El Pais en a rendu compte le 13 mai, alors que le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, est arrivé sans avoir été invité à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles pour exiger le soutien de l’UE aux mesures américaines de guerre contre l’Iran. «Les États-Unis sont profondément préoccupés par l’approbation des règles relatives au Fonds européen de défense et des conditions générales de la Coopération structurée permanente (CSP)» , indique la lettre, faisant référence au nom technique de l’armée de l’UE. L’armée de l’Union européenne, a ajouté la lettre, entraîne «un recul spectaculaire de trois décennies d’intégration croissante du secteur de la défense transatlantique» . Elle met en garde contre le danger d’une «concurrence inutile entre l’OTAN et l’UE» . La lettre «très dure», a rapporté El Pais, «regorge de menaces plus ou moins voilées de possibles représailles politiques ou commerciales si Bruxelles maintient son intention de développer des projets d’armement européens sans consulter des pays extérieurs, comme les États-Unis» . La lettre du Pentagone s’oppose aux dispositions du Fonds européen de défense stipulant que les entreprises européennes doivent contrôler la technologie utilisée dans les systèmes d’armement européens et menace de prendre des mesures similaires pour exclure les entreprises européennes des contrats d’armement du Pentagone. Elle déclare: «Il est clair que nos partenaires et alliés européens n’approuveraient pas les mêmes restrictions imposées réciproquement par les États-Unis, et nous ne voudrions pas les envisager dans le futur.» Faisant référence aux conflits qui ont éclaté lorsque les puissances européennes dirigées par Berlin et Paris se sont opposées à l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis en 2003, la lettre indique que les projets actuels de l’UE «pourraient non seulement nuire aux relations constructives entre l’OTAN et l’UE, mais également relancer potentiellement les échanges tendus qui ont dominé nos relations il y a 15 ans sur les initiatives de défense de l’Europe» . Le sérieux avec lequel des menaces de rupture de l’alliance américano-européenne sont prises dans les cercles dirigeants en Europe a trouvé son écho dans la publication cette semaine d’une étude réalisée par le groupe de réflexion IISS (International Institute of Strategic Studies) à Londres. Le rapport, intitulé «Défendre l’Europe: les scénarios de capacités nécessaires pour les membres européens de l’OTAN» , évaluait les coûts supportés par l’Europe pour reconstruire la capacité militaire de l’OTAN si les États-Unis abandonnaient l’alliance. Le document appelait à un renforcement de capacité navale pour un coût de 110 milliards de dollars et à des dépenses de 357 milliards de dollars afin de préparer la guerre contre la Russie. La publication de ces documents montre l’état avancé d’effondrement des alliances et des arrangements qui régissent les relations internationales du capitalisme mondial depuis des décennies. Elle vient démentir les puissances impérialistes européennes qui prétendent que leurs plans d’augmentation importante de leurs dépenses et opérations militaires ne sont qu’un complément destiné à aider l’OTAN. Le Pentagone considère ces projets comme une menace visant à développer l’UE en tant que rivale de l’alliance de l’OTAN dirigée par les États-Unis, fondée en 1949 après deux guerres mondiales entre les États-Unis et l’Allemagne. Les objectifs stratégiques qui sous-tendent le déploiement de navires de guerre et de troupes américaines pour la guerre avec l’Iran, que Washington justifie par des allégations non fondées et non crédibles que l’Iran représente une menace militaire pour les États-Unis, vont bien au-delà de cette région riche en pétrole. Washington s’est engagé dans une campagne militaire féroce non seulement pour défendre son hégémonie militaire faiblissante au Moyen-Orient et en Eurasie. L’un de ses principaux objectifs est d’éliminer le risque d’un défi potentiel de la part des grandes puissances rivales, y compris de ses prétendus alliés européens. Le renforcement massif de la capacité militaire en cours en Europe, au fur et à mesure que les puissances européennes injectent des milliards d’euros dans leurs armées et mènent des guerres sanglantes de pillage telles que l’occupation franco-allemande du Mali, souligne le caractère de classe de ces conflits. Il s’agit de luttes acharnées entre les puissances impérialistes rivales pour le partage du butin de l’économie mondiale, sur fond de l’opposition montante de la classe ouvrière à la guerre et aux mesures d’austérité utilisées pour financer les dépenses militaires. Washington considérait comme une menace sérieuse l’alliance temporaire à l’ONU entre Berlin, Paris et Moscou qui était opposée à l’invasion illégale de l’Irak dirigée par les États-Unis en 2003, une invasion justifiée par des mensonges sur des armes de destruction massive irakiennes inexistantes. Maintenant que le Brexit a privé Londres de son droit de veto sur les projets d’une armée européenne pour le compte de Washington, ces conflits se sont considérablement intensifiés. Sous couvert d’un accord de toutes les puissances de l’OTAN visant à porter les dépenses militaires à 2 pour cent du produit intérieur brut, les rivalités stratégiques et commerciales ne cessent de grandir entre Washington et les puissances de l’UE. Le 13 mai, les sénateurs américains Ted Cruz et Jeanne Shaheen ont présenté une législation bipartite pour pénaliser les entreprises européennes et russes travaillant sur le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l’Allemagne. Utilisant des méthodes contre l’Europe qui étaient employées auparavant contre l’Iran et la Russie par Washington, le projet de loi interdirait les voyages et les transactions financières impliquant des employés et du matériel des entreprises construisant le pipeline que Trump avait dénoncées l’année dernière. Les entreprises visées pourraient impliquer BASF en Allemagne, British-Dutch Royal Dutch Shell, et ENGIE en France. Les tensions s’accentuent également au sujet des relations entre l’UE et la Chine, après que l’Italie eut officiellement signé en mars un mémorandum d’accord approuvant l’Initiative de la Ceinture et la Route de Pékin (BRI, la nouvelle route de la soie), un vaste plan d’infrastructure eurasien, malgré les objections des États-Unis. Depuis lors, Washington a menacé l’Allemagne et la Grande-Bretagne de suspendre la coopération en matière de renseignement pour avoir autorisé la société chinoise Huawei à participer à la construction de leur réseau de télécommunications. Un conflit acharné a été provoqué par la campagne américaine contre l’Iran depuis que le gouvernement Trump s’est retiré du traité sur le nucléaire de 2015 avec l’Iran, et a réimposé les sanctions américaines, une situation qui entrave les ententes commerciales conclues à hauteur de plusieurs milliards de dollars entre l’Iran et les entreprises pétrolières et industries européennes. La semaine dernière, après s’être rendu en Grande-Bretagne pour réclamer le soutien de Londres contre l’Iran, Pompeo a brusquement annulé une visite à Berlin, invoquant des «problèmes urgents», pour se rendre à Bagdad. Là-bas, il a promu des marchés pétroliers américains et a exigé que l’État fantoche irakien créé après la guerre de 2003 protège les intérêts américains des présumées menaces iraniennes. Le journal allemand Süddeutsche Zeitung a écrit sur le camouflet de Pompeo à l’égard de Berlin que «la majeure partie de ce que l’on a longtemps vanté comme l’amitié germano-américaine est désormais en miettes» . De même, le président français Emmanuel Macron s’est plaint du torpillage américain de l’accord nucléaire iranien. Lors d’un sommet de l’UE la semaine dernière en Roumanie, Macron a déclaré: «Premièrement, l’Iran ne s’est pas retiré de cet accord. Deuxièmement, si l’Iran se retire de cet accord, ce sera la responsabilité des États-Unis.» Et mercredi, l’Espagne a retiré sa frégate Méndez Núñez du groupe aéronaval dirigé par les États-Unis et mené par le porte-avions Abraham Lincoln, qui se rend dans le golfe Persique pour menacer l’Iran. La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a déclaré sans fard: «Si le gouvernement nord-américain a l’intention de faire en sorte que le porte-avions Abraham Lincoln se rende dans une zone donnée pour une mission dont il n’a jamais convenu avec l’Espagne, nous quittons provisoirement le groupement tactique.» En dépit d’une décision révélant la crainte que le groupement tactique naval déclenche une action militaire contre l’Iran, Madrid a par la suite agi pour minimiser l’importance de la décision et cacher son importance au public. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, a déclaré que Madrid n’a communiqué «aucune plainte officielle » à Washington à ce sujet, ajoutant que: «Ce n’est pas une chose pour laquelle il faut s’énerver.» |
| | Posté le 09-06-2019 à 08:03:27
| Trump, les voyages de Pompeo en Europe montrent un fossé grandissant entre l'Atlantique Source: Xinhua Publié le: 2019/6/7 21:36:03 http://www.globaltimes.cn/content/1153471.shtml Au cours de leurs voyages respectifs en Europe ces derniers jours, le président américain Donald Trump et le secrétaire d'État Mike Pompeo ont espéré persuader les alliés de suivre la politique américaine sur une série de questions internationales, mais on leur a dit que les Européens avaient des opinions très différentes de celles des États-Unis. de Washington. Du problème nucléaire iranien au réseau 5G, en passant par le commerce, les pays européens et le public sont critiques vis-à-vis de la position unilatérale des États-Unis et de leur pression pour pousser l'Europe à faire de même, ce qui a révélé un fossé transatlantique grandissant et que l'amitié traditionnelle est mise à l'épreuve. CONFRONTATION FACE À FACE La visite de Trump en Grande-Bretagne était une occasion de montrer les relations spéciales entre Washington et Londres, selon le briefing des responsables américains avant le voyage. Cependant, lors de la conférence de presse conjointe avec Trump, le Premier ministre britannique Theresa May a déclaré qu'en dépit de relations privilégiées, les deux parties avaient des divergences de vues sur le changement climatique, le problème nucléaire iranien et d'autres problèmes. Lors de la conférence de presse conjointe avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, Pompeo a déclaré qu'il était risqué de permettre au géant chinois des télécommunications Huawei de construire une infrastructure pour les réseaux 5G. Maas a déclaré que l'Allemagne appliquait des "normes de sécurité élevées". Toute entreprise jugée non conforme à ces normes serait exclue du projet de construction du réseau 5G allemand, a déclaré Maas sans nommer Huawei. Au cours de son débat sur le dossier nucléaire iranien, Pompeo a déclaré à la presse qu'il espérait que l'Allemagne en ferait davantage. Mais Maas a déclaré que l'Allemagne avait "les mêmes objectifs" mais "des approches différentes" de celles des États-Unis. Aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne, l’Allemagne tente de sauver l’accord nucléaire de l’Iran de 2015, tandis que Washington l’abandonne unilatéralement et met la pression sur Téhéran au moyen de sanctions économiques. Les différences ont également été exposées lors du voyage de Pompeo aux Pays-Bas. Il a déclaré que les États-Unis devaient introduire des augmentations de tarifs, comme dans le cas de la Chine, afin de garantir des conditions de concurrence équitables. Cependant, après la conférence de presse conjointe avec Pompeo, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stef Blok, a déclaré: "C'est un point sur lequel nous ne pouvons pas nous mettre d'accord", faisant référence à l'augmentation des tarifs douaniers supplémentaires. Blok a déclaré que les Pays-Bas croyaient absolument au libre-échange. En tant que grand pays commerçant, les Pays-Bas estimaient que les tarifs douaniers étaient en définitive néfastes pour l'emploi, pour tous les entrepreneurs d'ici. En ce qui concerne Huawei, Pompeo a espéré que ses alliés adopteraient la même politique que les États-Unis, tandis que Blok a déclaré que les Pays-Bas n'étaient pas si loin. RELATIONS CHILLY Les visites de Trump et Pompeo ont également été critiquées par les médias locaux et le public. L’apparat royal que la Grande-Bretagne a offert à Trump fait largement partie du rituel de la visite d’Etat, mais la rencontre de Trump avec la chancelière allemande Angela Merkel en marge du 75e anniversaire du jour J à Portsmouth a relaté une image réelle. La vidéo de la réunion a montré un début glacial. Même la poignée de main habituelle pour les photographes au début n'existait pas. Les deux dirigeants n'ont eu aucun contact physique. "Court et froid", a déploré le journal Sueddeutsche Zeitung, ajoutant que "la courte réunion a montré à nouveau qu'il n'y avait probablement plus d'amitié entre eux". Le journal allemand Bild a rapporté que l'amitié entre les deux pays était en difficulté. Voir la rencontre de Merkel avec Pompeo: Merkel a souligné que "les États-Unis sont et resteront le partenaire le plus proche de l'Allemagne" - "hors de l'Europe", tandis que Pompeo n'a formulé qu'une phrase: "L'Allemagne est un allié important des États-Unis". L'accent sur "un". La visite de Trump en Grande-Bretagne a déclenché une grande manifestation à Londres, à laquelle ont également participé le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn et d'autres responsables politiques. Les manifestants ont déployé une série de banderoles de 20 mètres de long en face de l'ambassade américaine et sur le pont de Vauxhall, au-dessus de la Tamise, avec des messages destinés à Trump. "Le président Donald Trump fait" des dégâts considérables "sur les plus importantes alliances de Washington", a déclaré le politologue Brian Klaas de l'University College London. L'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a déclaré jeudi à la télévision française que les États-Unis étaient l'allié de la France dans le passé, mais pas nécessairement à l'avenir. Les États-Unis ne sont plus l'allié de la France à l'heure actuelle. |
| | | | Posté le 16-06-2019 à 09:25:06
| Au registre des contradictions qui traversent l'Europe, l'Espagne rallie la 5G chinoise : Vodafone lance le premier réseau 5G en Espagne en coopération avec Huawei http://french.xinhuanet.com/2019-06/16/c_138146459.htm (Xinhua/Guo Qiuda) MADRID, 15 juin (Xinhua) -- En coopération avec Huawei, le géant chinois des télécoms, Vodafone Espana a lancé samedi les premiers services commerciaux de téléphonie mobile 5G en Espagne, le pays devenant ainsi l'un des premiers pays européens à être doté d'un réseau de téléphonie mobile ultra-rapide. Selon Vodafone Espana, le réseau mobile 5G couvre 15 grandes villes espagnoles, notamment Madrid, Barcelone, Valence et Séville. Environ la moitié des habitants de ces villes pourront bénéficier du réseau sophistiqué et extrêmement rapide de téléphonie mobile, qui ne cessera de s'étendre au fil des prochains mois. Avec des téléphones 5G, les clients espagnols de la 5G pourront bénéficier d'une vitesse de téléchargement qui atteindra 1 gigabit par seconde lors du lancement et 2 gigabits par seconde d'ici la fin de l'année. En d'autres termes, ils peuvent être dix fois plus rapides que les téléphones fonctionnant avec un réseau 4G, explique Vodafone. Vodafone est donc devenu le premier opérateur à mettre les services 5G à la disponibilité des clients espagnols. Vodafone Espana est également le réseau qui couvre le plus grand nombre de villes en Europe à ce jour. Selon Huawei Espagne, la société a beaucoup travaillé pour le lancement et a coopéré avec Vodafone, pour ce projet, en tant que principal fournisseur d'équipements. Les deux sociétés travaillent en étroite coopération depuis plus de dix ans.
___________________ Dans le même temps Macron ne parvient pas à constituer un groupe au Parlement européen. Non seulement Loiseau s'est complètement décrédibilisée par sa suffisance, mais Macron est accusé d'ingérence en Espagne Espagne: Macron menace Ciudadanos en cas d'alliance avec l'extrême droite Pour l'Élysée, le groupe libéral au Parlement européen ne peut se permettre "d’être accusé de faiblesse ou d’ambiguïtés” face aux populistes. https://www.huffingtonpost.fr/entry/espagne-macron-menace-ciudadanos-en-cas-dalliance-avec-lextreme-droite_fr_5d04ee6ee4b0dc17ef0a89bc Par Geoffroy Clavel POLITIQUE - La vie politique européenne n’a rien d’un long fleuve tranquille. Tandis que les Marcheurs négocient à Bruxelles avec leurs partenaires en vue de bâtir un nouveau groupe libéral censé jouer les faiseurs de roi, la France s’inquiète d’un éventuel rapprochement entre ses alliés espagnols et l’extrême droite hispanique. Les libéraux du parti espagnol Ciudadanos doivent justement siéger aux côtés de la liste Renaissance des partisans du président Emmanuel Macron, qui constitue la principale délégation au sein du groupe centriste “Renew Europe” créé sur les bases de l’ALDE (Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe) au Parlement européen. Nathalie Loiseau, contestée et critiquée notamment pour ses propos peu amènes à l’encontre de certains de ses alliés, a renoncé à en briguer la présidence. Dans le même temps, des tractations sont en cours entre partis en Espagne après les élections municipales et régionales du 26 mai et Ciudadanos a formé plusieurs alliances avec le Parti populaire conservateur, et le soutien du parti d’extrême droite Vox. Ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes de cohérence, Emmanuel Macron ayant désigné l’extrême droite nationaliste comme son principal adversaire en France comme en Europe. “Nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe au niveau national et local parce que cela n’est pas anecdotique” , a indiqué l’Élysée, confirmant des déclarations citées par la presse espagnole. Auprès de l’AFP, la présidence de la République se fait menaçante: “Une plateforme commune entre Ciudadanos et l’extrême droite remettrait en question la coopération politique pour construire un groupe centriste rénové au sein de l’Union européenne”, selon cette source. “Il faut une cohérence idéologique. Un groupe progressiste et libéral ne peut pas se permettre d’être accusé de faiblesse ou d’ambiguïtés” en se rapprochant de forces populistes, ajoute-t-elle. “Ingérence française” Ciudadanos a répliqué que “la collaboration avec le parti de Macron est étroite, et l’est encore plus depuis qu’ils se sont intégrés, grâce à Ciudadanos, au groupe libéral européen dans lequel Ciudadanos était déjà au dernier mandat.” Manière de renvoyer les élus macronistes à leur rang de petits nouveaux sur la scène européenne. De son côté, Vox a dénoncé une “ingérence française” et a exhorté le gouvernement espagnol à “préserver l’indépendance des Espagnols” et expliquer “les mesures qu’il va prendre” . “Ce n’est pas la première fois que M. Macron utilise ses fonctions comme président de la République française pour interférer dans des affaires intérieures de la politique espagnole, mais nous espérons que ce sera la dernière et que le gouvernement espagnol (…) posera des lignes rouges”, a déclaré vendredi à la presse le porte-parole du groupe parlementaire Vox, Ivan Espinosa. “Une telle intrusion dans la souveraineté d’un État membre n’a pas sa place dans l’Union européenne” , a-t-il affirmé. Le défi du groupe “central” au Parlement européen Cet épisode met en lumière les difficultés à faire émerger le groupe “central” souhaité par Emmanuel Macron au niveau européen pour perturber l’opposition classique entre les conservateurs et les sociaux-démocrates. “Renew Europe” devrait avoir un rôle charnière au Parlement européen, où il sera le troisième groupe derrière celui des conservateurs du Parti populaire européen (PPE, droite) et des sociaux-démocrates (S&D). Et ce d’autant plus que ces deux derniers groupes ont perdu lors des élections leur capacité historique à former une majorité à eux seuls. Cette semaine, les macronistes avaient enregistré une victoire symbolique en obtenant que le mot “libéral”, trop connoté en France, disparaisse dans la nouvelle dénomination du groupe centriste. Mais ce gage accordé par ses partenaires a été suivi d’un tollé en raison de déclarations incendiaires de la tête de liste macroniste Nathalie Loiseau, qui ont fuité dans la presse. Poussée par son propre parti, l’ex-ministre aux Affaires européennes a dû renoncer à briguer la présidence du groupe. |
| | Posté le 24-06-2019 à 14:15:09
| Réorientation des alliances : vers la fin de l'OTAN ? Rien ne dit actuellement que l'OTAN pourrait se désagréger en Europe. Mais le repli sur soi des USA, leurs provocations permanentes et les sanctions envers les alliés vont tous dans ce sens. Et les différends s'accumulent. L'article suivant provient de sputnik et présente des infos au conditionnel :
[size=20]Le Conseil de l’Europe s’apprêterait à lever ses sanctions contre la Russie [/size] © AFP 2019 FREDERICK FLORIN 15:25 22.06.2019 https://fr.sputniknews.com/international/201906221041496565-le-conseil-de-leurope-sappreterait-a-lever-ses-sanctions-contre-la-russie/ Lors de sa session d’été qui débutera le 24 juin, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) pourrait adopter un texte permettant à la délégation russe de revenir au sein de cette organisation, écrit Benoît Vitkine, journaliste pour Le Monde. Le processus décisionnel de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) concernant les pouvoirs des délégations et le vote sera au cœur des discussions d’une session qui aura lieu du 24 au 28 juin à Strasbourg. À l’approche de son ouverture, la commission du Règlement a dévoilé un rapport dans lequel elle propose de réexaminer les pouvoirs des délégations nationales et la suspension de leurs droits. Les auteurs du rapport proposent notamment d’introduire une précision au Règlement de l’Assemblée, stipulant que «les membres ne peuvent être privés du droit de vote, du droit de parole ni du droit d’être représenté à l’Assemblée et dans ses organes, et l’exercice de ces droits ne peut être suspendu, dans le contexte d’une contestation ou d’un réexamen des pouvoirs». Parmi ceux qui réclament l’adoption de ce texte figure Amélie de Montchalin, secrétaire d’État française chargée des Affaires européennes, rapporte Le Monde. «L’objectif est que le Conseil de l’Europe, la plus grande organisation multilatérale d’Europe, puisse à nouveau pleinement travailler, sans être l’otage de discussions géopolitiques. Nous ne sommes pas le Conseil de sécurité de l’Onu, ce n’est pas à nous de résoudre le conflit en Ukraine» , a-t-elle précisé. Auparavant, le président de la Douma d’État (chambre basse du Parlement russe) Viatcheslav Volodine avait déclaré que si le texte était adopté «sans amendements», la Russie pourrait participer à cette session de l’Assemblée. Le Monde affirme, en se référant à des responsables russes, que la délégation comprendra des élus de Crimée. Suite au rattachement en 2014 de la Crimée à la Russie, considéré comme une annexion par Kiev et ses alliés occidentaux, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a suspendu les droits de vote des parlementaires russes. Moscou a pour sa part gelé depuis 2017 son écot de 33 millions d'euros au budget annuel du Conseil et a menacé de quitter l'organisation si ses parlementaires ne pouvaient pas participer à l'élection du nouveau secrétaire général prévue en juin. Lire aussi Macron veut éviter le départ définitif de la Russie du Conseil de l'Europe
Edité le 25-06-2019 à 19:17:55 par Xuan |
| | Posté le 25-06-2019 à 19:17:35
| L’Allemagne salue la décision du Conseil de l’Europe d’avoir réintégré la Russie https://fr.sputniknews.com/international/201906251041517928-allemagne-apce-retour-russie/© AFP 2019 Koen van Weel 16:41 25.06.2019 Après que l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) ait voté en faveur du retour de la délégation russe, privée de ses droits depuis plusieurs années, le ministre allemand des Affaires étrangères a salué cette décision, soulignant que la Russie «fait partie du Conseil de l’Europe». L’Allemagne s’est félicitée de la position de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) qui a voté pour le retour de la Russie en son sein et qui a invité la délégation russe à participer à sa session d'été. «La Russie fait partie du Conseil de l’Europe en ce qui concerne tant les droits que les devoirs. Je suis heureux que l’APCE ait trouvé un compromis sur la participation russe. C’est également une bonne nouvelle pour la société civile russe» , a indiqué le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, cité par le service de presse de son ministère. Dans ce contexte, il a relevé la nécessité pour Moscou de payer de nouveau ses cotisations et de respecter les droits de l’Homme. «Nous continuerons de rappeler à la Russie ses engagements dans le cadre de sa présence au sein du Conseil de l’Europe» , a ajouté Heiko Maas. Ce mardi 25 juin, les participants à la session d’été ont contesté les pouvoirs de la délégation russe. Selon les règles de l’organisation, la commission du Règlement doit maintenant préparer un rapport qui sera voté le 26 juin. Toutefois, Liliane Maury Pasquier, présidente de l'APCE, a rappelé qu'une délégation dont les pouvoirs étaient contestés continuait de participer aux travaux de l'Assemblée, mais ne votait pas. Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est dit pour sa part «déçu» par la décision de l'APCE. «Je suis déçu par la décision de l'APCE d'approuver sans restriction la participation de la délégation russe» , a-t-il écrit sur Facebook, ajoutant avoir essayé de dissuader Angela Merkel et Emmanuel Macron de soutenir ce retour. Le Président français avait précédemment annoncé, lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, que la France souhaitait éviter le départ définitif de la Russie du Conseil de l'Europe, qui serait néfaste pour plusieurs parties. Les membres de l'APCE ont voté pour le retour de la Russie à l'Assemblée et ont invité la délégation russe à participer à la session d'été. 118 députés ont voté pour, 62 contre et dix autres se sont abstenus. Les députés russes pourraient revenir au sein de l'APCE dès mardi 25 juin, après cinq années d'absence. À la suite du rattachement en 2014 de la Crimée à la Russie, considéré comme une annexion par Kiev et ses alliés occidentaux, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait suspendu les droits de vote des parlementaires russes. En janvier 2015, l'APCE avait étendu les sanctions à l'encontre de la Russie. En signe de protestation, la délégation russe avait refusé de participer aux sessions de l'Assemblée. Deux ans plus tard, Moscou avait suspendu le versement de sa contribution au budget du Conseil de l'Europe. |
| | Posté le 25-06-2019 à 19:22:28
| Après le retour de la Russie, l'Ukraine souhaite suspendre sa participation au Conseil de l'Europe 25 juin 2019, 17:01 https://francais.rt.com/international/63319-apres-retour-russie-ukraine-souhaite-suspendre-participation-conseil-europe Frederick Florin Source: AFP Eu égard à la réintégration de la Russie, Kiev souhaite suspendre sa participation aux travaux de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, sauf si ceux-ci concernent «la suspension des droits de la délégation russe». Le président ukrainien a fait part le 25 juin de sa déception après la décision de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) d'autoriser le retour de la délégation russe en son sein – mettant fin à cinq ans de crise institutionnelle avec Moscou – et le chef de la délégation ukrainienne a annoncé l'intention de son pays d'y suspendre sa participation. « La décision de la délégation ukrainienne : arrêter sa participation aux travaux de l'APCE hormis pour les questions liées à la suspension des droits de la délégation russe» , a ainsi affirmé sur Facebook Volodymyr Ariev, le chef de la délégation ukrainienne. Il est dommage que nos partenaires européens ne nous aient pas écoutés et qu'ils aient agi différemment Kiev demande également que cette question soit abordée en urgence au Parlement ukrainien et que le chef de l'Etat ainsi que le ministère des Affaires étrangères «déterminent une position claire» sur le futur de la participation de l'Ukraine aux instances du Conseil de l'Europe, a ajouté le responsable. Zelensky regrette de n'avoir pas réussi à convaincre Macron et Merkel Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est dit pour sa part «déçu» par la décision d'autoriser un retour de la Russie à l'APCE, affirmant avoir essayé de dissuader la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron de le soutenir. «Il est dommage que nos partenaires européens ne nous aient pas écoutés et qu'ils aient agi différemment» , a-t-il commenté sur Facebook, tout en saluant la «délégation ukrainienne et ses alliées» , qui se sont «battues jusqu'au bout» contre cette décision. Après neuf heures de débat houleux et le vote de multiples amendements, les parlementaires des Etats membres du Conseil de l'Europe ont voté dans la nuit du 24 au 25 juin la possibilité pour la Russie de participer de nouveau à l'APCE, ce qui n'était plus le cas depuis le rattachement par référendum de la Crimée à la Russie en 2014. Sans pouvoir contraignant, l'APCE, l'un des organes du Conseil de l'Europ – basé à Strasbourg et indépendant de l'Union européenne – émet des recommandations ou demande des comptes aux gouvernements sur les droits de l'homme et la démocratie. La Russie, qui entretient une histoire houleuse avec l'organisation vieille de 70 ans, avait menacé de quitter purement et simplement le Conseil de l'Europe. Cela aurait été une première et aurait privé les citoyens russes de tout recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), son bras juridique. |
| | Posté le 25-06-2019 à 19:56:08
| Ces organisations font plus de la parlotte que le traitement des conflits d'intérêts entre les pays participants. Ce sont des stagiaires ou des retraités à recaser en attendant des missions plus importantes qui grenouillent à Strasbourg. Que Macron et Merkel aient accepté le retour de la Russie ne change pas grand chose dans les tensions entre l'UE-OTAN et le monde russe. A leurs yeux, l'Ukraine n'a plus grand chose à piller, l'industrie est en ruine, les diplômés ont quitté le pays et la natalité s'est effondrée. La décomposition de l'Ukraine a été plus rapide que celle vécue dans les républiques baltes et en Pologne où l'effondrement démographique confortera le déclin. Le monde russe ne semble pas trop concerné, autrement que par les aspects stratégiques, mais les guerres d'invasion ne se reproduisent jamais deux fois de la même façon et les pays réfléchiront peut être deux fois avant de se lancer vers l'est... Ça n'a pas souvent marché comme prévu. |
| | Posté le 26-06-2019 à 00:16:45
| Ce qui change concerne la livraison du gaz russe et ça ne s'arrêtera pas là. Les capitalistes sont guidés avant tout par le profit et le profit des capitalistes européens n'est plus aux USA. |
| | Posté le 02-07-2019 à 23:32:25
| Dans Capital le 02/07: GUERRE COMMERCIALE : APRÈS LA CHINE, DONALD TRUMP S’ATTAQUE À L’EUROPE ! "Fromages, whiskies, produits à base de porc… De nombreux produits européens se retrouvent dans le collimateur de Trump, qui ne semble toujours pas prêt à enterrer la hache de guerre sur le front commercial..."
Edité le 07-07-2019 à 15:20:29 par Xuan |
| | Posté le 03-07-2019 à 19:14:42
| L'info est reprises dans les Echos. https://investir.lesechos.fr/marches/morning-meeting/washington-menace-de-taxer-certains-produits-europeens-la-bourse-encaisse-1859200.php On remarque le litige sur "l'aéronautique" ce qui ne surprend pas compte tenu des magouilles et des déboires de Boeing sur la sécurité, et après deux graves accidents. Dans le même article, deux mots sur l'Italie, qui se trouve un peu dans la situation de la Grèce. Il n'échappe d'ailleurs à personne après les cafouillages sur la direction de l'Europe que la France et l'Allemagne se sont adjugées les postes-clés, de sorte que deux Etats imposent leurs diktat aux 26 autres. Washington menace de taxer certains produits européens Conscient de l’impact des tensions commerciales sur les marchés, Donald Trump a déclaré lundi soir que le nouveau round de discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine était déjà en cours, ajoutant qu’il avait pris en compte les craintes des entreprises technologiques dans le dossier Huawei. Cela n’a pas empêché les services du représentant au Commerce de publier une liste de produits importés de l’Union européenne représentant 4 milliards de dollars qui pourraient faire l’objet de taxes dans le cadre du litige entre Washington et Bruxelles sur les subventions aéronautiques. Cette dernière menace contre l’Europe fait craindre un élargissement du conflit commercial. Michael McCarthy, stratégiste chez CMC Markets, rappelle que « l’Europe, les Etats-Unis et la Chine comptent pour près d’un tiers du PIB mondial », ajoutant que « les perturbations en cours entre ces trois économies majeures, engagées pour des motifs de politique intérieure, pourraient saper la croissance mondiale ».
L'Italie tente d'échapper à une procédure de la part de l'UE Le marché surveillera par ailleurs l’éventuel lancement d’une procédure disciplinaire de l’Union européenne à l’encontre de l’Italie pour déficit excessif. Sentant le vent du boulet, Rome a abaissé son objectif de déficit budgétaire pour 2019 afin de tenter d’amadouer Bruxelles, en précisant que ses nouveaux objectifs s’inscrivaient largement dans les limites fixées par l’UE. Selon une source gouvernementale citée par Reuters, l’objectif de déficit pour cette année serait ainsi ramené à 2,04% du PIB, contre 2,4% annoncé en avril. |
| | Posté le 04-07-2019 à 16:15:14
| France: entrée chaotique des nouveaux eurodéputés au Parlement européen http://french.xinhuanet.com/2019-07/04/c_138196492.htm (Xinhua/Zhang Cheng) STRASBOURG, 3 juillet (Xinhua) -- Les 751 nouveaux eurodéputés font fait leur entrée au Parlement de Strasbourg, sur fond de tensions. C'est la fin du bipartisme au Parlement européen. Les conservateurs du Parti Populaire Européen (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D), ne détiennent plus la majorité absolue. Ils comptent respectivement 182 et 154 eurodéputés dans l'hémicycle de Strasbourg. Le groupe Renew Europe devient la troisième force en présence avec 108 élus, suivi par les écologistes qui comptent 75 eurodéputés. Ils sont talonnés de près par le groupe d'extrême-droite "Identité et Démocratie", avec 73 membres. Ces derniers, qui affichaient leur ambition de créer un grand groupe eurosceptique au Parlement, ne peuvent masquer leur échec. Les eurodéputés du PiS au pouvoir en Pologne ainsi que ceux du Brexit Party de Nigel Farage et du parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban, ont refusé de les rejoindre. La première session plénière de cette neuvième mandature du Parlement européen s'est ouverte mardi à Strasbourg sur fond de tensions qui animent l'Union européenne depuis plusieurs années déjà. Plusieurs milliers de Catalans se sont rassemblés hier devant l'institution pour protester contre l'impossibilité de Carles Puigdemont, Toni Comin et Oriol Junqueras d'occuper les mandats auxquels ils ont pourtant été élus le mois dernier. En cause, l'absence de ces derniers à la prestation de serment qui a eu lieu mi-juin en Espagne et obligatoire selon la loi espagnole pour devenir eurodéputé. Si Oriol Junqueras est en prison en Espagne, Carles Puigdemont et Toni Comin sont réfugiés en Belgique et ne souhaitent pas se rendre dans leur pays de peur d'êtres arrêtés. Pour rappel, ils sont accusés de sécession par le gouvernement espagnol après l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, jugé illégal et anticonstitutionnel par Madrid. Une vingtaine de députés britanniques pro-Brexit se sont fait remarquer lors de la session inaugurale du Parlement. Lors du l'exécution de l'hymne européen par un orchestre, ces derniers ont tourné le dos au président de séance en signe de protestation, malgré le rappel à l'ordre du président sortant du Parlement, Antonio Tajani. |
| | Posté le 04-07-2019 à 18:48:00
| L Europe a beau être le maillon faible de l impérialisme,il n y a pas de parti d avant garde pour renverser la bourgeoisie sur le Vieux Continent,comme en Russie en 1917.je verrais d un bon œil une défaite de l impérialisme Francais en Afrique, ainsi qu au Proche Orient,qui affaiblirait le pouvoir en place,et laisserait plus de marge aux gilets jaunes,qui pourraient obtenir la démission de Macron.un parallèle avec les évènements de 1905 en Russie lors de la défaite militaire face au Japon,un prélude à la révolution socialiste en France.la défaite de l impérialisme Francais se précise,le retrait américain de Syrie va entraîner celui de la France,de plus,les formations chiites vont réclamer le départ des Français d Irak et du Liban,.enfin,en Afrique,les Russes et les Chinois commencent à évincer la soldatesque cocorico.
Edité le 24-08-2019 à 14:39:30 par marquetalia |
| | Posté le 04-07-2019 à 20:13:46
| C est notre tâche de constituer un parti d avant garde pour renverser la bourgeoisie en France et établir la dictature du prolétariat.il faudrait établir une alliance des différents partis marxistes léninistes au préalable.
Edité le 04-07-2019 à 20:46:31 par marquetalia |
| | Posté le 07-07-2019 à 15:34:27
| la reconstitution du parti marxiste léniniste est indispensable à la destruction du capitalisme en France et fait l'objet de plusieurs sujets ouverts sur le forum. Dans le cadre européen l'unité des partis communistes est aussi la condition de l'unité des peuples d'Europe. Ce fil concerne les contradictions entre puissances impérialistes européennes, et entre ces puissances et l'hégémonisme US. Les contradictions relevées depuis l'origine du fil sont en pleine transformation aujourd'hui et on en mesure pleinement la réalité. Par exemple les sanctions économiques américaines ont remis en cause l'attitude des gouvernements bourgeois en l'espace de quelques mois seulement. je signale cet article de Manlio Dinucci sur Voltaire net, qui relevait au mois de mars la dépendance idéologique du Parlement européen au lobbyin US. Depuis cette date plusieurs gouvernements ont révisé leurs positions et se tournent avec circonspection vers la Russie ou la Chine. Ces revirements traduisent aussi les profonds conflits d'intérêt au sein de l'Europe, par exemple entre l'Italie ou l'Allemagne et les pays baltes et la Pologne. Le « parti américain » dans les institutions de l’Union européenne par Manlio Dinucci Le Parlement européen vient d’adopter une résolution pour que l’Union cesse de considérer la Russie comme un partenaire stratégique, mais plutôt comme une ennemie de l’humanité. Au même moment, la Commission met en garde contre la menace chinoise. Tout se passe comme si les États-Unis manœuvraient l’Union pour la faire entrer dans leur propre stratégie suprémaciste. https://www.voltairenet.org/article205698.html - 19 MARS 2019 Ancienne ministre des Affaires étrangères lettonne et ancienne commissaire européenne à l’Agriculture, Sandra Kalniete œuvre depuis l’indépendance de son pays contre l’Union soviétique. Elle est une des auteures de la Déclaration de Prague (2008) condamnant les crimes du communisme. Elle assimile le nazisme au communisme à travers le Reconciliation of European Histories Group. Et aujourd’hui poursuit son travail contre la Russie. « La Russie ne peut plus être considérée comme un partenaire stratégique et l’Union européenne doit être prête à lui imposer d’ultérieures sanctions si elle continue à violer le droit international » : c’est ce qu’établit la résolution approuvée par le Parlement européen le 12 mars avec 402 voix pour, 163 contre et 89 abstentions [1]. La résolution, présentée par la parlementaire lettone Sandra Kalniete, nie avant tout la légitimité des élections présidentielles en Russie, en les qualifiant de « non-démocratiques » , et en présentant ainsi le président Poutine comme un usurpateur. Elle accuse la Russie non seulement de « violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de la Géorgie » , mais de l’ « intervention en Syrie et de l’interférence dans des pays comme la Libye » , et, en Europe, d’ « interférence visant à influencer les élections et à attiser les tensions » . Elle accuse la Russie de « violation des accords de contrôle des armements » , en lui attribuant la responsabilité d’avoir fossoyé le Traité FNI. Elle l’accuse en outre d’ « importantes violations des droits de l’homme en Russie, y compris tortures et exécutions extra-judiciaires » , et d’ « assassinats perpétrés par des agents de renseignement russes au moyen d’armes chimiques sur le sol européen » . Au terme de ces accusations et d’autres, le Parlement européen déclare que le Nord Stream 2 —le gazoduc destiné à doubler la fourniture de gaz russe à l’Allemagne à travers la mer Baltique— « accroît la dépendance européenne vis-à-vis de l’approvisionnement en gaz russe, menace le marché intérieur européen et ses intérêts stratégiques […] et qu’il doit donc y être mis fin » . La résolution du Parlement européen répète fidèlement, non seulement dans ses contenus mais dans ses paroles mêmes, les accusations que les USA et l’Otan adressent à la Russie. Et chose plus importante, il répète fidèlement la demande de bloquer le Nord Stream 2 : objectif de la stratégie de Washington visant à réduire les fournitures énergétiques russes à l’Union européenne pour les remplacer par celles provenant des États-Unis ou en tous cas de compagnies états-uniennes. Dans ce même cadre entre la communication de la Commission européenne aux pays membres [2], dont l’Italie, ayant l’intention d’adhérer à l’initiative chinoise de la Nouvelle Route de la Soie : la Commission les prévient que la Chine est un partenaire mais aussi un concurrent économique et, chose de la plus haute importance, « un rival systémique qui promeut des modèles alternatifs de gouvernance » , en d’autres termes des modèles alternatifs à la gouvernance jusque là dominée par les puissances occidentales. La Commission avertit qu’il faut avant tout « sauvegarder les infrastructures digitales critiques de menaces potentiellement sérieuses contre la sécurité » , dérivant de réseaux 5G fournis par des sociétés chinoises comme Huawei mise au ban par les États-Unis. La Commission européenne répète fidèlement l’avertissement des États-Unis aux alliés. Le Commandant Suprême Allié en Europe, le général états-unien Scaparrotti, a averti que les réseaux mobiles ultra-rapides de cinquième génération joueront un rôle de plus en plus important dans les capacités guerrières de l’Otan : de ce fait ne sont pas admises de « légèretés » de la part des alliés. Tout cela confirme quelle influence exerce le « parti américain » , puissant camp transversal qui oriente les politiques de l’Union le long des lignes stratégiques des USA et de l’Otan. En construisant la fausse image d’une Russie et d’une Chine menaçantes, les institutions de l’Union européenne préparent l’opinion publique à accepter ce que les États-Unis sont en train de préparer pour « défendre » l’Europe : les États-Unis —a déclaré à CNN un porte-parole du Pentagone— se préparent à tester des missiles balistiques avec base à terre (interdits par le Traité FNI enterré par Washington), c’est-à-dire de nouveaux euromissiles qui feront à nouveau de l’Europe la base et en même temps la cible d’une guerre nucléaire. [1] « Résolution du Parlement européen du 12 mars 2019 sur l’état des relations politiques entre l’Union européenne et la Russie » (2018/2158(INI) ), Réseau Voltaire, 12 mars 2019. [2] “EU-China – A strategic outlook”, Voltaire Network, 12 March 2019. Manlio Dinucci Traduction Marie-Ange Patrizio Source Il Manifesto (Italie)
Edité le 07-07-2019 à 16:06:41 par Xuan |
| | Posté le 07-07-2019 à 15:40:20
| Je signale cet article de Manlio Dinucci publié sur http://www.collectif-communiste-polex.org/strategie/aniv_otan_04_2019.php Egalement sur http://www.collectif-communiste-polex.org/strategie/aniv_otan_04_2019.php CONTRE-CÉLÉBRATION À FLORENCE DU 70ÈME ANNIVERSAIRE DE L’OTAN MANLIO DINUCCI publié le 13 avril 2019 Les dirigeants politiques de l’OTAN se sont réunis pour en célébrer l’anniversaire, en l’absence du président Trump. Au même moment, celui-ci, contre l’avis de l’Alliance, proposait à la Chine et à la Russie un désarmement nucléaire partiel. De leur côté quelques militants de la paix appelaient à la sortie de l’OTAN ; une position paradoxalement proche de celle de Donald Trump. Le 70ème anniversaire de l’OTAN a été célébré par les 29 ministres des Affaires étrangères réunis non pas au quartier-général de l’OTAN à Bruxelles, mais dans celui du Département d’État à Washington. Maître de cérémonie : le Secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, qui s’est limité à annoncer le discours d’ouverture prononcé par le secrétaire d’État Michael Pompeo. L’OTAN — explique le Département d’État — est importante parce que, grâce à elle, « les États-Unis peuvent mieux faire face, militairement et politiquement, aux menaces globales contre leurs intérêts : l’OTAN reste fondamentale pour les opérations militaires des USA dans la région transatlantique (c’est-à-dire en Europe) et dans d’autres régions stratégiquement critiques, comme le Moyen-Orient et l’Asie Méridionale ». C’est donc le Département d’État lui-même qui nous dit clairement que l’OTAN est un instrument des États-Unis. Aucune réaction politique en Italie. LES 70 ANS DE L’OTAN : DE GUERRE EN GUERRE La seule réponse est venue du Colloque qui, organisé par le Comitato No Guerra No Nato et par Global Research, centre de recherche dirigé par Michel Chossudovsky (Montréal), a réuni au cinéma-théâtre Odeon de Florence le 7 avril environ 600 participants. Ses conclusions sont exposées dans la : DÉCLARATION DE FLORENCE, POUR UN FRONT INTERNATIONAL POUR LA SORTIE DE L’OTAN Le risque d’une vaste guerre qui, avec l’emploi des armes nucléaires, pourrait signer la fin de l’Humanité, est réel et croissant, même s’il n’est pas perçu par l’opinion publique tenue dans l’ignorance du danger imminent. S’engager fortement à sortir du système de guerre est d’une importance vitale. Cela pose la question de l’appartenance de l’Italie et d’autres pays européens à l’Otan. L’Otan n’est pas une Alliance. C’est une organisation sous commandement du Pentagone, dont l’objectif est le contrôle militaire de l’Europe Occidentale et Orientale. Les bases US dans les pays membres de l’Otan servent à les occuper, en y conservant une présence militaire permanente qui permet à Washington d’influencer et de contrôler leur politique et d’empêcher de réels choix démocratiques. L’Otan est une machine de guerre qui opère pour les intérêts des États-Unis, avec la complicité des plus grands groupes européens de pouvoir, en se rendant coupable de crimes contre l’humanité, comme advenu dans les guerres contre la Yougoslavie, l’Afghanistan, la Libye et autres. La guerre d’agression conduite par l’Otan en 1999 contre la Yougoslavie a ouvert la voie à la mondialisation des interventions militaires, avec les guerres contre l’Afghanistan, la Libye, la Syrie et d’autres pays, en violation complète du droit international. Ces guerres sont financées par les pays membres, dont les budgets militaires sont en augmentation continue au détriment des dépenses sociales, pour soutenir des programmes militaires colossaux comme celui du nucléaire états-unien de 1 200 milliards de dollars. Les USA, violant le Traité de non-prolifération, déploient des armes nucléaires dans 5 États non-nucléaires de l’Otan, sous le faux prétexte de la « menace russe ». Ils mettent ainsi en jeu la sécurité de l’Europe. Pour sortir du système de guerre qui cause de plus en plus de dégâts et nous expose au risque imminent d’une vaste guerre, il faut sortir de l’Otan, en affirmant le droit d’être des États souverains et neutres. Il est de cette façon possible de contribuer au démantèlement de l’Otan et de toute autre alliance militaire, à la reconfiguration des structures de toute la région européenne, à la formation d’un monde multipolaire dans lequel se réalisent les aspirations des peuples à la liberté et à la justice sociale. Nous proposons la création d’un front international NATO EXIT dans tous les pays européens de l’Otan, en construisant un réseau organisationnel à un niveau de base capable de soutenir la très dure lutte pour arriver à cet objectif vital pour notre avenir.
Edité le 07-07-2019 à 16:05:54 par Xuan |
| | Posté le 09-07-2019 à 19:03:02
| Remplacement de l'homme de paille des "Institutions Européennes" en Grèce On appréciera tout particulièrement l'article de l"Humanité Dimanche, où la clique de Pierre Laurent a encore frappé, en essayant de défendre le bilan anti-social de Tspiras : La Une de L'Humanité Dimanche du 4 juillet 2019 ! GRÈCE : TSIPRAS, jusqu’au bout au service de l'Union Européenne... Alexis Tsipras a parachevé son œuvre. Après avoir été porté au pouvoir par le peuple grec pour s'opposer à la politique de l'UE et de la Troïka, après avoir appliqué une politique contraire à la volonté populaire et aux engagements qu'il avait pris devant les grecs, après avoir été le serviteur discipliné de l'oligarchie internationale et du capital, il remet aujourd'hui les clés dans les mains du parti conservateur "Nouvelle Démocratie" de Kyriakos Mitsotakis, grand vainqueur des législatives qui voient Syriza perdre des dizaines de sièges. Cela appelle deux remarques qui nous concernent directement : 1/ Lorsque les représentants de "gauche" ou "gauche radicale" une fois portés au pouvoir appliquent la politique austéritaire qu'ils condamnent officiellement et qu'ils sont censés combattre, ils préparent le pire... Ils ne sont pas victimes mais responsables de la catastrophe qui s'ensuit. 2/ Alors que Geoffrey Pyatt, ambassadeur des USA en Grèce, félicitait Tsipras "pour l'excellent travail effectué par Syriza qui sera poursuivi par la Nouvelle Démocratie" , voilà une partie de la "gauche" française -le PCF en tête- qui a soutenu Tsipras sans faillir, jusqu'à cette couverture de l'Humanité dimanche indiquant "Syriza rempart face à la droite » ? Quel rempart ! Servilité vis à vis de l'UE, respect des institutions européennes, de l'Euro et des diktats qui nient la souveraineté des peuples, tout un programme dont on voit en Grèce où il mène. Jacques Cotta sur Facebook http://www.communcommune.com/2019/07/grece-le-parti-communiste-kke-luttera-contre-le-nouveau-gouvernement-antipopulaire-et-exprimera-les-interets-populaires.html
________________________ Tsipras a donc été très légitimement lâché par le peuple. Mais le nouveau venu n'a pas encore pris ses fonctions qu'il porte déjà les fers aux pieds. A peine élu les dirigeants européens lui rappellent qu'il s'est fait élire sur des mensonges, au cas où il l'aurait oublié. Et dans son style pudibond le Monde nous démontre que la bourgeoisie française est au premier rang des oppresseurs de la Grèce. La bourgeoisie grecque est à genoux devant les financiers français et allemands et c’est une des nombreuses illustrations des rapports de domination européens. La zone euro enterre les promesses de campagne de M. Mitsotakis Les grands argentiers ont déjà fait savoir qu’ils refuseraient de renégocier avec la Grèce l’objectif d’excédent primaire de 3,5 %. Par Sophie Petitjean Publié aujourd’hui à 02h20, mis à jour à 06h33 https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/09/la-zone-euro-enterre-les-promesses-de-campagne-de-m-mitsotakis_5487052_3234.html Le nouveau premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis sur le perron de la Villa Máximos à Athènes, le 8 juillet. THANASSIS STAVRAKIS / AP Après les félicitations, les mises en garde. Au lendemain de l’élection de Kyriakos Mitsotakis, les Européens ont douché les espoirs du nouveau premier ministre grec de renégocier la trajectoire budgétaire de son pays, comme il l’avait pourtant laissé entendre pendant sa campagne. « Les engagements sont les engagements » , a déclaré, lundi 8 juillet, Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe – la réunion des ministres des finances de la zone euro. « Si on ne les tient pas, la crédibilité est la première chose qui s’effondrera. Cela amènera moins de confiance, moins d’investissement et à terme, moins de croissance » , a-t-il poursuivi. Lire aussi En Grèce, les privatisations inachevées, cadeau empoisonné pour le prochain gouvernement Même avis du côté français, où l’on estime que le nouveau pouvoir conservateur ne pourra pas revenir sur les engagements pris par la Grèce, sous peine d’une impasse pour le pays ou de difficultés pour l’union monétaire. « Tout retour à des tensions serait d’ailleurs rapidement sanctionné par le marché » , a confirmé un haut responsable. Des progrès limités Les ministres des finances de la zone euro étaient réunis, lundi, à Bruxelles pour examiner la situation économique, fiscale et financière de la Grèce ainsi que le respect de ses engagements post-programme. Car le pays a beau être sorti de sa mise sous tutelle en juin 2018, il n’en reste pas moins soumis à la surveillance de ses créanciers de l’union monétaire (dix-neuf Etats membres de l’Union européenne, UE). Un « cadre de surveillance renforcée », qui permet notamment de conditionner les restructurations de dette préalablement actées au respect des réformes agréées ces dernières années. Or le dernier rapport soumis ce lundi aux ministres européens fait état d’un ralentissement des progrès en Grèce, dont la dette s’élevait en 2018 à 180 % de son produit intérieur brut (PIB). Il note que les baisses d’impôts et les aides aux retraités annoncées en mai remettent en question la réalisation des objectifs budgétaires fixés avec ses créanciers de la zone euro. « Le rythme de la mise en œuvre des réformes s’est ralenti ces derniers mois et des mesures ne correspondent pas aux engagements pris auprès des partenaires européens » , indique le document, qui note que sur la quinzaine de mesures annoncées, plusieurs ont pris du retard. On ne touche pas aux fondamentaux Mais les institutions européennes s’inquiètent tout particulièrement des promesses de campagne du tout nouveau premier ministre grec. Avant l’élection, le candidat de Nouvelle démocratie (droite) avait, à plusieurs reprises, exprimé son intention de renégocier l’objectif d’excédent primaire convenu de 3,5 % du PIB jusqu’en 2022. L’excédent primaire, c’est la différence entre les recettes et les dépenses sans tenir compte du service de la dette, des intérêts que l’Etat doit évidemment honorer. « Si nous arrivons à Bruxelles avec un plan de réformes raisonnables qui soutient la croissance, je pense que la discussion d’abaisser les objectifs d’excédent budgétaire demandés à la Grèce pourra être possible. Si nous présentons un plan qui assure que la croissance grecque sera supérieure à 3 %, nos partenaires européens devraient voir cela d’un bon œil » , avait-il assuré dans nos colonnes. Lire aussi l’entretien avec Kyriakos Mitsotakis : « Il faut un gouvernement grec fort pour faire avancer les réformes » A l’époque, les Européens s’étaient bien gard&
|
|
|
|