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 L'Europe, maillon faible de l'impérialisme

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Xuan
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   Posté le 27-08-2017 à 23:25:19   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Notes :
Le Parisien :

Depuis l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, les entreprises françaises font de plus en plus appel aux travailleurs détachés, particulièrement dans le bâtiment et l’industrie.

Selon le dernier rapport en date de la Commission européenne, la France est le troisième émetteur de travailleurs détachés, derrière la Pologne et l'Allemagne. La Pologne est le pays qui profite le plus de cette directive et est farouchement hostile à toute réforme. En 2015, 233 210 Polonais sont employés par des entreprises polonaises dans d'autres pays membres de l'UE.

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marquetalia
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   Posté le 22-11-2017 à 00:18:58   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

http://www.mlkp.info/index.php?lang=4

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marquetalia
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   Posté le 22-11-2017 à 00:28:38   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

http://marxiste.fr/doc-inter/turquie/histokpml.html

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Xuan
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   Posté le 22-11-2017 à 23:30:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

tu vas arrêter de supputer ?
Quand on parle de maillon faible il s'agit d'abord de la chaîne impérialiste, des contradictions fondamentales internes à ces pays et à celles qui les opposent à d'autres pays. On s'appuie sur la réalité économique et sur la lutte des classes.

Chaque fois que inventes un "maillon faible" ça reste des hypothèses vides du moindre élément d'analyse. Tu ne dis rien des contradictions entre les USA et la Turquie et tu suppose une subversion.

Tu imagines que cette subversion qu in'existe pas encore "aboutirait à la victoire des forces de la gauche radicale en Anatolie" on se demande bien pourquoi, et parce que tu as vu un site du MLKP, forcément ça va être la révolution...en plus ton lien http://marxiste.fr/doc-inter/turquie/histokpml.html ne marche pas !

Sors de ta chambre, va prendre l'air et rencontre des gens qui bossent, ça te fera du bien.

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   Posté le 23-11-2017 à 08:59:46   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

"Sors de ta chambre,va prendre l air et rencontre des gens qui bossent,ca te fera du bien." effectivement,tu as raison.


Edité le 24-11-2017 à 19:37:46 par marquetalia




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Finimore
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Finimore
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   Posté le 24-11-2017 à 16:40:40   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

marquetalia a écrit :

"Sors de ta chambre,va prendre l air et recontre des gens qui bossent,ca te fera du bien." effectivement,tu as raison.


Ben alors aux actes !!! Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire.

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Xuan
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   Posté le 25-11-2017 à 09:22:30   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour revenir au sujet.

Il faudrait se poser des questions sur la vente d’Alstom énergie à GE sous Hollande, puis de sa fusion avec Siemens sous Macron, en parallèle avec STX (quoique des engagements avaient déjà été pris).
Je pense qu’on assiste à un changement de stratégie dans les rapports concurrentiels entre pays impérialistes, où la bourgeoisie française veut assumer un autre rôle.

D’après la presse économique et syndicale le premier marché se traduit par une liquidation.
Je cite quelques liens :

http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/bouygues-grand-gagnant-du-mariage-alstom-siemens-1265523.html

http://fr.sputniknews.com/international/201709271033237303-alstom-siemens/ (Jacques Myard aile droite de LR)

http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2017/09/28/31007-20170928ARTFIG00240-fusion-alstomsiemens-la-france-ne-peut-rester-une-grande-puissance-sans-une-industrie-competitive.php

http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/09/27/repartition-du-capital-emploi-les-questions-que-pose-la-fusion-alstom-siemens_5192294_1656968.html

http://www.challenges.fr/entreprise/alstom-siemens-a-la-fin-c-est-toujours-l-allemagne-qui-gagne_502536

http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/030619310791-lopposition-tire-a-boulets-rouges-sur-la-fusion-alstom-siemens-2117291.php


Il faudrait suivre avec attention ces dossiers ainsi que les nouvelles concentrations à l’échelle européenne.

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Xuan
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   Posté le 01-06-2018 à 00:10:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le chaos de l'Italie reflète la paralysie des systèmes politiques occidentaux


Par Liu Lulu Source: Global Times Publié: 2018/5/30 23:18:40

http://www.globaltimes.cn/content/1104888.shtml


Des paysages à couper le souffle, un patrimoine culturel et des cuisines uniques ... Voilà ce qui nous vient à l'esprit en pensant à l'Italie. Mais maintenant, le pays est plongé dans les médias pour son chaos politique.

Le président italien Sergio Mattarella a récemment empêché l'alliance populiste du Mouvement des cinq étoiles et de la Ligue de former un gouvernement anti-européen après avoir rejeté leur choix d'un ministre de l'économie euro-sceptique. Le président a ensuite demandé à Carlo Cottarelli, ancien directeur principal du Fonds monétaire international, de diriger un gouvernement technocrate. Cela signifie que le pays se dirige vers une nouvelle élection. Cependant, l'alliance populiste envisage de destituer le président.

Le chaos politique a mis en péril non seulement l'unité de l'Europe mais aussi la stabilité économique mondiale. En tant que membre fondateur de l'UE et quatrième économie du bloc, le chaos politique en Italie, si les partis populistes obtiennent une plus grande part de voix à la deuxième élection, répandra le sentiment anti-UE dans toute l'Europe, menaçant l'unité européenne. Pire encore, les incertitudes politiques sont souvent suivies de bouleversements économiques et la valeur de l'euro a sombré. La gouvernance politique occidentale est devenue une menace majeure pour la stabilité du développement mondial.

Du BrexitÀ la tourmente politique de l'Italie, à la gouvernance controversée de Donald Trump, les systèmes démocratiques occidentaux connaissent une crise majeure. Les inconvénients des systèmes politiques occidentaux sont devenus plus importants, entraînant des troubles fonctionnels et paralysant les capacités des gouvernements. Les pays occidentaux ont été perplexes face aux crises économiques, creusant les écarts de richesse, l'inégalité et la discrimination raciale au cours des dernières années.

Les politiciens occidentaux se préoccupent plus de leurs gains politiques que des moyens de subsistance des populations et du développement des pays. Les partis politiques recourent à tous les moyens imaginables - attaques verbales et calomnies contre l'opposition, collusion avec des consortiums et même conspirations politiques - pour obtenir un statut dominant quel que soit le bien-être des citoyens.

Selon le World Inequality Report 2018, l'inégalité des revenus a rapidement augmenté dans l'Ouest depuis 1980, avec 37% du revenu national total reçu par les 10% les mieux rémunérés en Europe. L'énorme fossé a constitué une menace pour la politique démocratique occidentale. Marginalisés dans la vie politique, les citoyens ordinaires sont de plus en plus mécontents et déçus par le système politique actuel et ont progressivement perdu confiance dans la soi-disant politique d'élite. Cela a mis en péril la stabilité du système politique occidental et est la principale raison de la montée des forces populistes en Europe.

Beaucoup d'observateurs croient que la base des systèmes politiques occidentaux est ébranlée. Ironiquement, alors que les gouvernements occidentaux ont pris peu d'actions efficaces pour résoudre leurs propres crises, ils ont été habitués à pointer du doigt le système politique chinois, qui a conduit le pays à la prospérité et au développement.

Nous espérons que l'Occident pourra se concentrer davantage sur ses problèmes intérieurs et abandonner les stéréotypes contre la Chine pour un développement commun.

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pzorba75
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   Posté le 01-06-2018 à 11:38:45   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :

Le chaos de l'Italie reflète la paralysie des systèmes politiques occidentaux


Beaucoup d'observateurs croient que la base des systèmes politiques occidentaux est ébranlée. Ironiquement, alors que les gouvernements occidentaux ont pris peu d'actions efficaces pour résoudre leurs propres crises, ils ont été habitués à pointer du doigt le système politique chinois, qui a conduit le pays à la prospérité et au développement.

Nous espérons que l'Occident pourra se concentrer davantage sur ses problèmes intérieurs et abandonner les stéréotypes contre la Chine pour un développement commun.


La conclusion est biaisée.
Les impérialistes occidentaux sont les premiers partenaires économiques de la Chine et les échanges sont "mutuellement" avantageux. Ce qui explique le statut quo entre les gouvernements occidentaux et chinois.
La politique de l'enfant unique imposée au peuple chinois permet actuellement de traiter la grande pauvreté et de sortir de la pauvreté des millions de chinois chaque année, pour en faire des ouvriers d'usines dans des villes géantes. Le vieillissement de la population chinoise va rapidement bousculer l'équilibre actuel; à court terme au sens démographique (20 à 30 ans), la Chine sera un pays de vieillards urbains en nombre croissant à la charge d'une population active en diminution régulière et probablement empêtrée dans des conflits sociaux intérieurs majeurs.
Cette situation est préfigurée par celle des pays dominants en Europe, Allemagne, Italie, Espagne et dans un degré moindre la France avec un vieillissement accéléré des populations et l'apparition de nouveaux pauvres en nombre croissant, autant chez les jeunes que chez les plus âgés.

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Xuan
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   Posté le 01-06-2018 à 17:38:10   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'article est du Global Times, je ne vois pas en quoi la conclusion est biaisée.

Que les échanges économiques soient "mutuellement avantageux" n'empêche pas la propagande occidentale de se déverser contre la Chine et les pays émergents, pour promouvoir le parlementarisme bourgeoise dit "démocratique", tandis que tous les autres systèmes y compris électifs dans ces pays sont dits "totalitaires".

D'autre part il est faux d'affirmer que la démographie soit la cause du déclin de l'impérialisme. La raison principale est l'essor du Tiers Monde et la perte des territoires dominés.

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pzorba75
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   Posté le 01-06-2018 à 20:03:34   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Chaque système développe sa propagande et se présente avec ses atouts. L'impérialisme américain utilise ses moyens de communication et ses armées, encore redoutables et redoutées, il parvient à se maintenir dans les territoires dominés qu'il pille allègrement (Moyen Orient, Sud Asie et Océanie, Amérique centrale et Amérique du Sud. Il bénéfice encore d'une démographie dynamique, probablement aidée par l'influence des religions très influentes dans ces états. Dynamique qui se retrouve dans les milieux de la recherche et de l'innovation.
Pour les impérialismes européens, on ne peut pas dire que le pillage du tiers monde a cessé, il régresse lentement et souvent au profit de l'impérialisme américain, l'influence chinoise en Afrique n'étant pas encore impérialiste. Mais les pays européens vieillissant et en perte de vitesse démographique n'ont plus les moyens militaires pour dominer leurs anciennes colonies, qui n'ont pas pour autant bénéficié d'un réel essor économique. Il suffit de voir quelques reportages sur les pays d'Afrique francophone où la production agricole reste faible et la production industrielle aux mains des entreprises européennes.
Le tiers monde a lutté pour l'indépendance avec l'aide directe (Vietnam par exemple) ou indirecte des soviétiques (Congo, Algérie par exemple), cette assistance a cessé avant l'effondrement de l'URSS et la relève est faible, les prédateurs américains et ou chinois souvent embuscade.
Est-ce le signal de l'essor du tiers monde? Je n'en suis pas encore vraiment convaincu.
Mais ce ne sont jamais les pays de vieux qui changent le monde, ils disparaissent en premier, c'est une sorte de loi dans le monde vivant.

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   Posté le 01-06-2018 à 20:58:58   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour revenir sur le "maillon faible", cet article d'Halimi dans le Diplo de juin :
http://www.monde-diplomatique.fr/2018/06/HALIMI/58731

Paillassons de Washington

par Serge Halimi

Les suppliques et les marques d’affection de trois dirigeants européens — M. Emmanuel Macron, Mme Angela Merkel et M. Boris Johnson — venus cajoler M. Donald Trump n’auront servi à rien : le président des États-Unis a riposté en les humiliant. Il les menace de représailles commerciales et financières s’ils ne violent pas l’accord qu’ils ont eux-mêmes conclu il y a trois ans avec l’Iran. Les États-Unis ayant radicalement changé de position sur le sujet, leurs alliés n’ont plus qu’à s’aligner. Aux yeux de M. Trump, Paris, Berlin et Londres ne pèsent pas lourd, beaucoup moins en tout cas que Riyad ou Tel-Aviv.

« Un homme qui se condamne lui-même, on a toujours envie de taper dessus (…) pour briser en mille morceaux le peu de dignité qui lui reste » , écrivait Jean-Paul Sartre dans Les Chemins de la liberté. Son observation vaut aussi pour les États. Ceux de l’Union européenne, par exemple. M. Macron proclame son refus de parler « avec un fusil sur la tempe » , et Mme Merkel regrette que Washington rende les choses « encore plus difficiles » au Proche-Orient. Mais ni l’un ni l’autre ne semblent prêts à répliquer autrement que par des lamentations. Et les grandes entreprises européennes ont compris à qui elles devaient obéir, dès lors que même l’envoi d’un courriel transitant par un serveur américain ou le recours au dollar dans une transaction avec l’Iran les expose à des amendes extravagantes (lire l’article d’Ibrahim Warde, « Le diktat iranien de Donald Trump » ).

Sitôt annoncé l’ultimatum de M. Trump, Total — anciennement Compagnie française des pétroles — a annulé ses projets d’investissement en Iran. Le président Macron cherchait pourtant au même moment à préserver l’accord conclu avec ce pays. Mais il précisait : « Je le dis très clairement : on ne va pas sanctionner ou contre-sanctionner des entreprises américaines. (…) Et nous n’allons pas contraindre les entreprises [françaises] à rester [en Iran] ; ça, c’est la réalité de la vie des affaires. Le président de la République française n’est pas le président-directeur général de Total (1). » Lequel obéit par conséquent aux ordres de la Maison Blanche…

Nos sempiternels moulins à prières ont conclu de cet épisode qu’il faudrait davantage d’Europe (2). Mais plus celle-ci s’élargit et s’institutionnalise, moins elle résiste aux injonctions américaines. En 1980, les neuf membres de la Communauté économique européenne prenaient position sur le Proche-Orient en faisant droit aux aspirations nationales du peuple palestinien ; le 14 mai dernier, en revanche, quatre États de l’Union (Autriche, Hongrie, République tchèque et Roumanie) étaient représentés à l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem au moment précis où les forces armées israéliennes exécutaient des dizaines de civils gazaouis. Mieux — si l’on ose dire — : parmi les vingt-huit membres actuels de l’Union, quinze ont envahi l’Irak aux côtés des troupes américaines.

L’Union européenne ne cesse de durcir ses critères de convergence. Mais elle en oublie toujours un, que M. Trump vient de lui rappeler : la nécessité pour ses adhérents d’être indépendants et souverains.

Serge Halimi

(1) Conférence de presse, Sofia, 17 mai 2018.

(2) Un credo que le commentateur de France Inter Bernard Guetta ressasse chaque matin depuis plus de vingt ans, quel que soit le sujet de sa chronique.

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Xuan
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   Posté le 01-06-2018 à 21:09:36   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un article de Global Times (trad. Google):

http://www.globaltimes.cn/content/1105086.shtml

Il est temps que l'UE se lève contre le péril tarifaire américain


Source: Global Times Publié: 2018/6/1 3:26:03


Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a annoncé jeudi que la Maison Blanche va de l'avant avec une hausse de 25% des importations d'acier et une hausse de 10% des importations d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne (UE). certains des meilleurs alliés européens de l'Amérique. Peu de temps après l'annonce des tarifs de Washington, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a promis que des "mesures de contre-balancement" suivraient.

Il serait difficile pour l'UE d'exercer des représailles contre les pratiques commerciales agressives qui caractérisent l'actuelle administration de la Maison Blanche. Bien que la commission commerciale de l'UE ait déjà annoncé qu'elle imposerait des droits sur 2,8 milliards d'euros de produits américains, leur détermination à poursuivre est restée floue. Depuis que l'administration Trump a annoncé des hausses tarifaires de métaux et d'aluminium en février, l'UE espérait une exemption.

Aujourd'hui, de nombreux pays membres de l'UE se noient encore dans le chagrin du fait que les États-Unis ne les ont pas traités comme des alliés en leur fournissant des soins spéciaux. Un tel comportement reflète un manque de volonté dans la défense d'un système commercial multilatéral tout en résistant à l'agression américaine.

Les politiques commerciales populistes de Trump auraient des conséquences désastreuses pour les pays de l'UE. Les tarifs des métaux américains ne sont qu'un début, Trump ayant montré un fort intérêt pour les exportations automobiles européennes paralysantes vers les États-Unis. La Maison Blanche pourrait aller plus loin en demandant à l'UE d'augmenter son engagement de l'OTAN en matière de financement et exiger que l'Allemagne arrête la construction de ses projets de gazoducs avec la Russie.

L'Allemagne subirait les pertes les plus lourdes dans une guerre commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne. Les industries manufacturières d'Allemagne ont toujours été de puissants concurrents américains, ce que Trump n'aime pas. Les membres de l'équipe de Trump peuvent partager le même avis qu'il est temps d'enseigner aux géants de la fabrication allemands une leçon quand il s'agit de rivaliser avec les États-Unis.

Il n'y aura pas de solution facile pour l'Europe, et surtout pour l'Allemagne. L'UE doit tenir tête aux États-Unis en agitant son grand bâton, en élevant le leur. Assurer la paix et l'équité est une tâche impossible si la volonté de combattre n'est pas fermement établie. Les nations de l'UE qui souhaitent simplement la gentillesse se retrouvent massacrées par les forces américaines.

Il est évident qu'il existe une différence entre la relation entre les États-Unis et l'UE par rapport aux relations sino-américaines. Les implications politiques d'une guerre commerciale potentielle avec la Chine sont différentes. Par conséquent, peu de Chinois croient que l'UE se joindra à la Chine pour affronter les Etats-Unis. Il convient de noter que l'UE a approuvé les efforts protectionnistes antérieurs de Washington en exerçant des pressions sur la Chine en matière de droits de propriété intellectuelle et d'accès au marché. La Chine, les États-Unis et l'UE ont leurs intérêts nationaux à considérer. La situation fait qu'il est difficile pour les deux parties de devenir des alliés les uns avec les autres.

L'administration Trump n'a montré aucun respect pour les règles établies par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L'Europe et la Chine s'opposent toutes deux à l'intimidation américaine et à son comportement protectionniste. Si les grandes économies n'interviennent pas, personne ne sera épargné, et Trump deviendra tristement un «Gengis Khan» moderne

Bien que la Chine et l'UE ne puissent pas travailler ensemble sur les questions commerciales américaines, les deux puissances devraient adopter une position ferme face aux Etats-Unis. La Chine et l'UE devraient toutes deux appliquer des concessions déraisonnables envers les États-Unis, car Trump refuse de coopérer avec le monde et préférerait utiliser des tactiques de siège liées au commerce pour conquérir des nations étrangères.

Si chacun des tarifs unilatéraux de Washington se heurtait à de vigoureuses contre-attaques, tout cela rendrait l'agenda protectionniste de DC plus difficile. Un tel comportement irresponsable représenterait de lourdes pertes pour l'Américain moyen et favoriserait un environnement domestique instable.

La Chine a fourni des réponses fermes aux contre-mesures de Trump et les utilisera comme monnaie d'échange avec Washington.

Peu de temps après que les États-Unis ont abandonné l'accord nucléaire iranien, ils ont demandé aux entreprises européennes de quitter le pays. De nombreuses entreprises européennes ont suivi une trajectoire similaire à celle de la société chinoise de fabrication de smartphones ZTE. Si l'Europe continue à reculer, elle se retrouvera à jouer le rôle d'une marionnette sans vie contrôlée par une marionnette impulsive.

L'UE est composée de plusieurs nations européennes et, au contraire, c'est vraiment une union politique lâche. Si le système commercial multilatéral actuel se désintègre au fur et à mesure que les réglementations sont balayées, le bien-être de chaque État membre de l'UE sera en péril. Dans cette optique, l'UE devrait abandonner l'idée d'acquérir un statut d'exemption sur les tarifs américains et commencer à se préparer à une guerre commerciale imminente.

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   Posté le 09-06-2018 à 23:22:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Blâmer la Chine ne guérira pas les ennuis internes du G7



Un article de http://www.globaltimes.cn/content/1106085.shtml
Par Ai Jun Source: Global Times Publié le: 2018/6/7 23:18:41


Le sommet du G7, vendredi et samedi, devrait être témoin d'étincelles.

Des indices peuvent être trouvés lors de la réunion des ministres des Finances du G7 qui vient de s'achever, remplie de colère et d'accusations. Étant pris dans le différend tarifaire, les nations européennes ont fustigé à Washington. Certains n'ont pas oublié de mentionner la Chine. "Le G7 devrait collectivement dire à la Chine de suivre les règles mondiales" , a déclaré le ministre des Finances japonais Taro Aso.

Jetez un coup d'œil sur le chaos dans les Etats membres du G7: Cela a-t-il quelque chose à voir avec la Chine?

Prenez l'Italie. Le nouveau gouvernement populiste a proposé une feuille de route ambitieuse pour stimuler l'économie stagnante du pays, mais Bruxelles le considère comme un plan d'horreur. Les observateurs estiment que la mise en œuvre du programme entraînera d'énormes dépenses budgétaires, menacerait la stabilité financière de la zone euro et déclencherait une nouvelle série de crises de la dette, compte tenu de la récession économique de l'Italie qui atteint 132% de son PIB. .

L'Italie est-elle attentive? Rome voulait de toute façon quitter l'UE il y a longtemps. Quitter le bloc ne va pas aider à résoudre les problèmes tels que le chômage croissant, le ralentissement économique et la montée du populisme. Ceux-ci ont été créés par la baisse de la compétitivité et de la capacité de gouvernance de la nation, un problème qui affecte non seulement l'Italie mais aussi quelques pays occidentaux.

Les frictions progressent entre Washington et Bruxelles. Le plus ennuyeux pour l'UE a été le retrait américain de l'accord nucléaire iranien et son ultimatum à ses alliés européens pour qu'ils cessent leurs affaires avec Téhéran. Grâce aux tarifs américains d'importation de métaux, le G7 sera divisé. "Ce sera un G6 plus un" , a déclaré le ministre des Finances français Bruno Le Maire.

Les contradictions entre les États-Unis et le Japon ne sont pas meilleures. Après que la Maison-Blanche ait annoncé en mars des tarifs mondiaux sur l'acier et l'aluminium, elle a offert des exemptions temporaires à certaines économies comme l'UE, le Canada et la Corée du Sud. Le Japon n'était pas inclus.

Le G7, le club des pays riches qui est censé mieux promouvoir le développement des économies occidentales, est maintenant un panier de crabes ( tout chien-mangeur de chien ).

Pourquoi? La Grande Désorganisation: la Nature Humaine et la Reconstitution de l'Ordre Social par Francis Fukuyama peuvent fournir une réponse. Le livre suggère que les pays occidentaux souffrent d'une pénurie de capital social, ce qui signifie «un ensemble de valeurs ou de normes informelles partagées entre les membres d'un groupe qui permet la coopération entre eux» .

Ce sont ces normes partagées qui facilitent la confiance que l'autre agira de manière fiable et honnête. Ceci est lié à la question de la gouvernance en Occident.

Dans le monde occidental d'aujourd'hui, l'individualisme a triomphé de la communauté. Face aux crises et aux divergences, les gens et les nations ont tendance à ne se soucier que de leurs propres intérêts.

Le journal Yomiuri Shinbun a récemment publié un article suggérant que le monde est entré dans une compétition entre le "système libre et démocratique" et le "nouveau système chinois" , appelant le Japon, les Etats-Unis et l'UE à s'unir à Pékin. Les défis n'ont pas été créés par la Chine, mais tout ce qu'ils ont tendance à faire, c'est détourner leur attention vers Pékin.

Mais les démocraties occidentales devraient d'abord résoudre leurs propres problèmes, au lieu de parler de la concurrence avec la Chine.

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   Posté le 24-06-2018 à 11:20:15   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Nouveau pas dans l'accentuation de la contradiction entre l'hégémonisme US et le second monde impérialiste :

Pas d'autre choix que la riposte si Trump taxe les autos importées, selon la CE



PARIS (Reuters) - Les Européens n’auront pas d’autre choix que de réagir si Donald Trump met à exécution sa menace de relever les droits de douane sur les importations automobiles européennes, prévient le vice-président de la Commission européenne (CE) Jyrki Katainen dans un entretien publié samedi dans Le Monde.

Le président des Etats-Unis a menacé vendredi d’instaurer des droits de douane de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis, un mois après l’ouverture d’une enquête censée déterminer si ces importations menacent la sécurité nationale.

“S’ils décident de relever leurs droits de douane, nous n’aurons, à nouveau, pas d’autre choix que de réagir” , prévient le vice-président de la CE pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, qui ne précise cependant pas quelles pourraient être les mesures de rétorsion.

“On ne voit pas comment les voitures peuvent être une menace à leur sécurité nationale” , poursuit-il en soulignant qu’” il faut arrêter l’escalade” .
Selon lui, l’Europe “ne veut pas se battre sur Twitter ni via le grand public” .

L’Union européenne applique depuis vendredi des droits de douane de 25% sur une série de produits américains, en réplique à la décision américaine d’imposer depuis le 1er juin des droits de douanes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium à l’Union européenne, au Canada et au Mexique, qui avaient dans un premier temps été exemptés.

Myriam Rivet, édité par Jean-Philippe Lefief

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   Posté le 25-06-2018 à 04:37:49   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :

Nouveau pas dans l'accentuation de la contradiction entre l'hégémonisme US et le second monde impérialiste :

Pas d'autre choix que la riposte si Trump taxe les autos importées, selon la CE



PARIS (Reuters) - Les Européens n’auront pas d’autre choix que de réagir si Donald Trump met à exécution sa menace de relever les droits de douane sur les importations automobiles européennes, prévient le vice-président de la Commission européenne (CE) Jyrki Katainen dans un entretien publié samedi dans Le Monde.

Le président des Etats-Unis a menacé vendredi d’instaurer des droits de douane de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis, un mois après l’ouverture d’une enquête censée déterminer si ces importations menacent la sécurité nationale.

“S’ils décident de relever leurs droits de douane, nous n’aurons, à nouveau, pas d’autre choix que de réagir” , prévient le vice-président de la CE pour l’emploi, la croissance, l’investissement et la compétitivité, qui ne précise cependant pas quelles pourraient être les mesures de rétorsion.

“On ne voit pas comment les voitures peuvent être une menace à leur sécurité nationale” , poursuit-il en soulignant qu’” il faut arrêter l’escalade” .
Selon lui, l’Europe “ne veut pas se battre sur Twitter ni via le grand public” .

L’Union européenne applique depuis vendredi des droits de douane de 25% sur une série de produits américains, en réplique à la décision américaine d’imposer depuis le 1er juin des droits de douanes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium à l’Union européenne, au Canada et au Mexique, qui avaient dans un premier temps été exemptés.

Myriam Rivet, édité par Jean-Philippe Lefief

Trump taxe l'acier et l'aluminium, les européistes taxent les cigares, le whisky et les Harley-Davidson. Pas sur que les américains s'en rendent compte, mis à pas les ouvriers de l'usine Harley Davidson à Milwaukee Wisconsin.

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Xuan
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   Posté le 26-06-2018 à 07:17:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Chine avait appelé les autres pays à une "action collective" http://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/0301828959048-trump-impose-25-de-droits-de-douane-sur-les-importations-chinoises-2184478.php
La RPC utilise les contradictions entre les USA et le second monde, que l'hégémonisme US a lui-même exacerbées.
La réaction européenne est évidemment timide et plusieurs entreprises françaises avaient déjà levé le drapeau blanc.

Mais en effet les mesures protectionnistes US se retournent contre eux, les promesses faites par Trump aux ouvriers se traduisent par des licenciements, exactement comme la Chine l'avait annoncé, il s'avère que la voie du protectionnisme est sans issue.
http://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/tarifs-douaniers-trump-surpris-qu-harley-davidson-delocalise-sa-production-5846678

C'est une question qui n'intéresse pas que les USA. En France plusieurs partis ou groupes y compris de gauche ont préconisé le protectionnisme comme solution à la désindustrialisation bien réelle. Une France socialiste devrait nécessairement résoudre la question de l'industrialisation et d'une économie ouverte, comme les rapports entre l'indépendance au sein de l'Europe et la poursuite des échanges commerciaux.
La solution paraît épineuse, mais il est possible que le capitalisme lui-même apporte la réponse en accentuant les conflits et les tendances au repli au sein-même de l'Europe. C'est déjà ce qu'on peut observer sur la bataille de chiffonniers autour de l'accueil des réfugiés.


Edité le 26-06-2018 à 07:32:12 par Xuan




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   Posté le 26-06-2018 à 22:29:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La crise migratoire qui déchire l'Europe dérive directement des rapports inégaux au sein de l'Europe. Qui sont eux-mêmes des conséquences de l'impérialisme et du capitalisme. Cette crise ne peut qu'accentuer les contradictions au sein de l'Europe.


UE : la difficile entente sur la gestion des réfugiés (SYNTHESE)



PARIS, 26 juin (Xinhua) -- Fortement secouée ces derniers temps par une vive polémique sur la gestion des réfugiés -tant ceux qui sont secourus en mer par les ONG que ceux qui sont déjà sur le territoire européen- l'Union européenne, qui a tenu un mini-sommet dimanche à Bruxelles, peine à trouver une solution commune face à ce défi migratoire.

Le refus du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini (issu de l'extrême droite) d'accueillir le navire humanitaire Aquarius transportant 630 migrants et les menaces de son homologue allemand Horst Seehofer, patron des sociaux-chrétiens bavarois (CSU) qui exige d'Angela Merkel un durcissement de la politique migratoire, ont relancé depuis peu le débat sur la gestion des migrants en Europe.

Le mini-sommet organisé d'urgence dimanche par la Commission européenne pour aplanir les positions n'a pas permis de régler la question migratoire. Les participants sont certes tombés d'accord sur certains points comme le renforcement de l'agence Frontex (contrôle aux frontières extérieures de l'Europe) et l'amélioration du travail avec les pays tiers et de transit pour plus d'efficacité. Mais il n'y a en revanche pas eu d'accord sur la prise en charge des migrants.

Ce scénario avait été envisagé à l'avance par plusieurs spécialistes, notamment à cause de l'absence des principaux acteurs de la crise. "Il ne fallait pas attendre un résultat européen à ce mini-sommet, avec des pays qui ont boudé cette réunion (l'Europe centrale et orientale) parce qu'ils sont sur des positions très dures sur la thématique des réfugiés et du partage du fardeau entre les différents pays européens" , a expliqué sur la chaîne CNews Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS.

Sur cette liste des grands absents figuraient également MM. Salvini et Seehofer dont les récentes prises de position ont relancé la polémique. "Il y a un blocage et on ne peut pas le débloquer quand les acteurs principaux de la crise sont exclus de la table de négociation. On ne veut pas entendre parler des ministres de l'Intérieur de l'Allemagne et de l'Italie. Or cette crise n'est plus migratoire, elle est de politique interne. Exclure ces deux acteurs, c'est s'interdire de régler la crise" , a analysé sur LCI Benjamin Morel, docteur en science politique à l'Ecole normale supérieure.

En effet, deux camps s'opposent ouvertement au sein de l'UE sur la crise migratoire : d'un côté de grands pays européens comme la France, l'Allemagne et l'Espagne qui portent le flambeau d'une politique de respect des valeurs européennes comme le droit d'asile et de l'autre, le camp composé majoritairement de pays d'Europe centrale et orientale, ainsi que l'Italie qui prônent la fermeture des frontières et le tout sécuritaire face à la crise migratoire.

Mme Wihtol de Wenden explique cette remise en cause des valeurs de solidarité qui sont des valeurs fondatrices de l'UE par la montée de l'extrême droite en Europe. "Aujourd'hui, dans beaucoup de pays européens y compris l'Italie, l'extrême droite a fini par imposer un prêt à penser sur les thématiques de migrations et de réfugiés" , note-t-elle.

Le président français Emmanuel Macron et ses alliés, notamment l'Allemagne, pourront-ils inverser cette dynamique extrémiste au sein de l'UE? Pour le président du Mouvement européen-France, Yves Bertoncini, face à cette situation, l'alliance franco-allemande est plus nécessaire que jamais, mais sera insuffisante.

"C'est deux grands pays dans une Europe à 28 qui a été fracturée d'abord par la crise de la zone euro, puis par la crise des réfugiés. Donc c'est bien que les Français et les Allemands aient pu se mettre d'accord sur une feuille de route, mais ils n'arriveront pas au Conseil européen la semaine prochaine en terrain conquis. Ils auront des oppositions multiples aussi bien sur le sujet zone euro que sur celui des réfugiés" , a-t-il averti sur CNews.

La posture d'Emmanuel Macron qui se voit comme le fer de lance de l'Europe contre le populisme ne favorise pas une sortie de la crise, estime M. Morel. "Macron est dans une lutte qui est beaucoup plus politique. Il est déjà dans la campagne européenne où il se voit comme le fer de lance de l'Europe contre le populisme. Et le discours offensif qu'il tient l'empêche de dialoguer et d'avoir des solutions" , juge-t-il.

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   Posté le 30-06-2018 à 19:07:17   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La "crise des réfugiés" révélatrice de l'impérialisme européen au Moyen Orient, de la profonde division et de la profonde inégalité en Europe


L'encre de l'accord signé à la dernière minute n'est pas encore sèche que la polémique se poursuit entre la France et l'Italie.
Autre acteur notable de cette situation inhumaine : l'Allemagne.
Un article du KPD


PC allemand (DKP) sur la crise gouvernementale en Allemagne et la question des réfugiés


La direction du PC allemand (DKP) a publié un communiqué de presse le 19 juin sur la crise gouvernementale entre la CDU au pouvoir et son partenaire bavarois CSU sur la question des réfugiés.

ICP, 21 juin 2018

Malgré le conflit apparent entre le ministère de l'Intérieur Seehofer (CSU) et la chancelière Merkel (CDU) sur la question des réfugiés, le DKP interprète la situation différemment, car les deux acteurs "jouent ensemble", car ils ont la même intention. Selon le DKP, la Merkel-Allemagne se sert du débat sur les réfugiés pour intervenir sur la souveraineté nationale d'autres États de l'UE, et Seehofer menace ces États de fermer les portes aux réfugiés qui se sont adressés à d'autres pays à moins qu'ils ne se conforment aux directives de l'UE.

Le DKP prend les deux lignes comme réactionnaires, car l'une ou l'autre façon de poser sont des positions arbitraires et illégales qui repoussent d'autres États de l'UE. Ni l'une ni l'autre ne peut être considérée comme plus humaine pour les réfugiés. Une solution humaine impliquerait la levée des sanctions imposées à la Syrie par l'UE, exigeant des États partenaires de l'OTAN qu'ils se retirent du Proche-Orient et qu'ils mettent fin à l'occupation de terres étrangères par l'Allemagne.

Le DKP introduit plutôt l'alternative pour le peuple allemand : L'avancement du mouvement pour la paix. Comme l'a accepté le 22e Congrès du Parti en mars, le DKP déclare que la devise "Désarmer, ne plus armer" devrait être soutenue par un plus grand nombre de personnes, afin de surmonter les délits sociaux et politiques des parties réactionnaires du capital allemand et de leurs collaborateurs politiques. La solidarité des travailleurs européens, indépendamment de leur nationalité, de leur religion et de leur couleur, devrait devenir une force commune contre la guerre, la militarisation, le désengagement social et le pouvoir du capital national et international.

Le DKP organisera une conférence de paix à Potsdam le 7 juillet, dans le but de discuter de la politique dite du "front oriental" de l'Allemagne, de la militarisation accrue et des relations avec la Russie.

source :http://icp.sol.org.tr/europe/dkp-government-crisis-germany-and-refugee-question
http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2018/06/communique-du-pc-allemand-dkp-sur-la-crise-gouvernementale-en-allemagne-et-la-question-des-refugies.html

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   Posté le 03-07-2018 à 20:49:13   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Jacques Sapir publie dans http://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-ue-le-debut-de-la-fin-par-jacques-sapir/ : UE, le début de la fin ?

Sapir prend sans doute ses désirs pour des réalités, néanmoins il note à propos de l'accord du 28 juin :

"Le texte qui est finalement issu de ce sommet laisse planer un flou sur l’organisation adoptée par les pays de l’UE, mais garantit en fait à l’Italie qu’elle pourra continuer sa politique actuelle. Derrière le paravent des mesures « volontaires », cet accord signe aussi la fin de l’accord de Dublin et donne raison aux pays d’Europe centrale qui étaient arrivés à ce sommet vent debout contre l’idée de « quota » imposés par Bruxelles. Cet accord entérine aussi les décisions de groupes de pays au détriment de décisions prises par les 27. Il signe donc, en réalité, le début du démantèlement de la mécanique européenne. C’est en cela que ce sommet mérite d’être retenu.
[...]
cette crise politique de l’UE dépasse de loin la question des « migrants ». C’est le cœur même du processus de constitution de l’UE qui est atteint. L’échec des tentatives françaises de parvenir à des avancées significatives sur la gestion de la zone Euro le démontre. La France et l’Allemagne avaient abouti à un accord avec la « déclaration de Merseberg ». Mais, il s’agissait d’un accord à minima. Cette déclaration était très en retrait par rapport aux demandes de la France. Cette « déclaration » en effet prévoyait que le mécanisme européen de stabilité (MES) soit renforcés, changeant même de nom et devenant un véritable Fonds monétaire européen (FME). Tant que l’état du patient ne serait pas considéré comme « sérieux », il serait confié aux soins « attentionnés » de la Commission, mais si la situation se détériorait, il irait alors en soins intensifs, c’est-à-dire le FEM. En quoi cela consisterait-il? Le document dit explicitement: “Rappelez-vous que toute décision de fournir le soutien de la stabilité du Fonds à un État membre doit inclure l’analyse DSA (Debt Sustainability Analysis)“.
Il y a là un message dépourvu de toute ambiguïté. Si la dette publique d’un pays en difficulté est déclarée “insoutenable” par le Fonds, il n’y aura pas d’accès à l’aide tant qu’une restructuration de la dette ne sera pas effectuée, conformément aux principes du FMI. Autrement dit, le traitement d’un pays en difficulté se ferait dans les règles internationales c’est-à-dire comme si l’Union Economique et Monétaire (la zone Euro) n’existait pas. On retrouve ici la logique qui substitue le « volontariat » à un accord réellement contraignant et engageant l’ensemble des pays partenaires.


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   Posté le 03-07-2018 à 22:35:15   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous un texte publié sur le blog de Danielle Bleitrach, destiné initialement à contribuer au débat "pour une base commune" des opposants au sein du PCF.
Il y est question de la politique internationale du PCF en Europe sous un angle neuf : l'émigration au sein de l'Europe vu côté Europe centrale.
Ces observations illustrent l'accusation de "colonialiste" lancée par un dirigeant polonais à Macron (cf article en début de page).
En même temps le personnage du "plombier polonais", désigné pour démontrer la nocivité du travail détaché côté français, apparaît très réducteur et chauvin si on ignore la fuite des connaissances et des énergies côté Europe centrale.

Cet aspect confirme sous un autre angle l'article précédent de Sapir et une contradiction au sein de l'Europe que nous avons déjà soulignée, entre pays dominants comme la France et l'Allemagne et pays dominés.
Cette contradiction bien réelle tord le cou aux thèses souverainistes et chauvines - de Le Pen à Mélenchon - selon lesquelles la France serait une victime de la domination européenne et spécifiquement allemande.


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opinion d’une camarade hongroise sur le manifeste communiste du XXI e siècle
(partie internationale)
01
JUIL
http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/07/01/opinion-dune-camarade-hongroise-sur-le-manifeste-communiste-du-xxi-e-siecle-partie-internationale/


Un groupe de migrants qui vient de pénétrer en Hongrie remontent une ligne de chemin de fer.

Judit Morva, une camarade hongroise après lecture de notre base commune sur le manifeste communiste du XXI siècle, nous adresse ces quelques remarques sur les problèmes internationaux, en espérant un véritable dialogue sur une vision de l’Europe qui prendra mieux en compte les expériences, les problèmes et les analyses des ex-pays socialistes et des communistes de ces pays (note de Danielle Bleitrach)

Actuellement pour le monde du travail, c’est après la précarité le fait « migration” qui pose le plus de questions et qui a des répercussions politique les plus menaçantes. Alors, que c’est un problème ancien puisque déjà dans les années 1960, on faisait venir des travailleurs en masse. Pourtant cette exigence du capital crée des problèmes aussi bien dans les pays d’accueil que dans ceux de départ.

Pour les pays de départ, c’est le signe d’un manque d’industrialisation et un manque d’emplois sur place. Pour les travailleurs les plus qualifiés (médecins, ingénieurs, soignants) leur exode contribue au sous-développement chronique de leur pays d’origine. Tandis que pour les pays d’accueil l’arrivée des travailleurs en masse fait pression sur les salaires et elle empêche de sortir de la phase extensive du développement. Pourtant, il est temps que l’on réfléchisse à la rémunération, aux horaires et autres conditions du travail des tâches indispensables mais non-voulues sur une base volontaire et libre.

La valorisation/dévalorisation, le partage de ces tâches pénibles, difficiles, monotones ou insalubres devient une question pour notre futur, car elle se repose á chaque nouvelle génération qui veut à son tour accéder aux emplois valorisants. Il est évident que les migrants sont malheureux, surexploités, subissant un choc culturel, alors même que dans les pays d’accueil on ne résout pas le problème mais on le reporte sur les plus faibles. Il ne faut pas se placer au seul niveau immédiat, mais aller au fond du problème du travail contraint. On ne doit pas imposer aux gens de travailler à 1000 km de là où il sont nés.

C’est un problème que les pays de l’Est ont vécu douloureusement ces dernières années, alors qu’ils ont perdu au moins 10% de leur population, allant jusqu’á 35% pour l’Albanie, par rapport à 1989. C’est surtout des jeunes qui partent, c’est un véritable dépeuplement auquel nous assistons dans la partie orientale de l’Union Européenne. Le départ concerne des médecins, des ingénieurs, des informaticiens, et aussi des villages entiers dans certaines régions. Donc votre analyse internationale ne prend pas assez en compte ce problème à l’intérieur de l’Europe.

En outre, je trouve que cette base internationale, très intéressante parce qu’elle permet enfin le dialogue, souffre d’un autre manque concernant la question de la propriété des moyens de production. Nos pays sont industriellement affaiblis depuis le changement de régime. Nos États ont été rendus impuissants et maintenant ils sont à la merci des grands monopoles étrangers. La réponse à cette dépendance ne peut être autre que la propriété collective des moyens de production, ce qui permettra de prendre en compte l’intérêt de la majorité de ces populations désormais exsangues. Il faut se rendre compte qu’actuellement la corruption de ces États est une nécessité pour des monopoles, y compris quand les dirigeants affirment un nationalisme caricatural comme Orbán. Ces dirigeants soit disant critiques de la politique de l’Union sont en fait des créatures du capitalisme occidental qui les maintient au pouvoir.

Des phénomènes que l’on croyait réservés à l’Afrique et aux tiers monde colonisé, sont désormais, avec la fin de l’époque socialiste, à l’oeuvre en Europe même et sont à la base de la violence de l’extrême-droite comme des dangers de guerre.

Judit Morva


Edité le 03-07-2018 à 22:44:39 par Xuan




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   Posté le 10-07-2018 à 20:43:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'offensive de l'hégémonisme US dirigée contre l'ensemble de ses concurrents est en train de transformer les contradictions à l'échelle mondiale. Ci-dessous il apparaît que le second monde ici l'Europe est en train de se fissurer par rapport à ses alliances traditionnelles, alors que la contradiction entre l'hégémonisme et le reste du monde devient principale à cette échelle.

Beijing et Berlin conviennent de coopérer dans le commerce

Par Yang Sheng Source: Global Times Publié le: 2018/7/10 22:33:41
http://www.globaltimes.cn/content/1110269.shtml

La Chine forte dans le secteur manufacturier est plus complémentaire avec l'Allemagne
La Chine et l'Allemagne sont convenues de s'opposer sans équivoque au protectionnisme et de préserver le système de libre-échange fondé sur des règles multilatérales afin de promouvoir une croissance économique mondiale forte, durable et équilibrée.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang et la chancelière allemande Angela Merkel ont co-présidé la cinquième série de consultations intergouvernementales et en ont fait l'annonce lundi à Berlin.

Les dirigeants chinois et allemands ont convenu d'approfondir la coopération en matière de finances et d'économie, d'utiliser pleinement le dialogue financier de haut niveau et d'autres mécanismes, de renforcer la communication sur la politique macroéconomique et de créer des plateformes de financement bilatérales et tierces.

"C'est un signal positif que l'Allemagne ne rejoindra pas la guerre commerciale américaine contre la Chine et n'exacerbera pas un conflit commercial mondial" , a déclaré Bai Ming, chercheur à l'Académie chinoise de commerce international et de coopération économique.

L'Allemagne et l'UE ont encore de nombreuses divergences sur le commerce avec la Chine, telles que la propriété intellectuelle, mais au moins, elles n'ont pas lancé de guerre commerciale contre la Chine, a déclaré M. Bai.
Ainsi, par rapport aux Etats-Unis, qui ont une forte hostilité envers le développement de la Chine, l'Allemagne a une meilleure chance de partager les bénéfices du marché et du développement de la Chine, selon Bai.
Alors que l'Allemagne apprécie les nouvelles mesures de la Chine pour ouvrir son marché financier, la Chine soutient la construction du centre financier de Francfort et du marché offshore du renminbi, selon l'annonce faite conjointement par Li et Merkel.

Les deux pays ont également convenu de promouvoir la coopération bilatérale dans les domaines de l'économie, du commerce et de l'investissement, de protéger conjointement le libre-échange et un marché international fondé sur des règles équitables et reconnues et un accès au marché assoupli.
La Chine est prête à discuter avec la partie allemande pour explorer conjointement le marché des tierces parties, et l'Allemagne est prête à jouer pleinement ses atouts pour travailler avec la Chine dans l'industrie 4.0, lire l'annonce publiée lundi.
Après la guerre commerciale contre le monde lancée par les Etats-Unis, la coopération sino-allemande devient de plus en plus motivée, selon Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine à Beijing.

Dans le passé, l'Allemagne s'inquiétait de la concurrence avec la Chine et hésitait donc à s'engager dans une coopération technologique, mais les Etats-Unis ciblent désormais les stratégies futures des autres pays en matière d'innovation technologique, notamment "Industrie 4.0". et l'importance de la coopération avec la Chine, a déclaré Wang au Global Times mardi.
Même sans l'impact de la guerre commerciale, la Chine préférerait coopérer avec l'Allemagne plutôt qu'avec les États-Unis. L'avantage de la Chine est la fabrication, et que la Chine et l'Allemagne sont plus complémentaires,

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   Posté le 11-07-2018 à 20:56:18   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Y at-il une possibilité pour Trump de se retirer de l'OTAN?


Source: Global Times Publié: 2018/7/11 22:33:40
http://www.globaltimes.cn/content/1110422.shtml

Le sommet de l'OTAN se tient à Bruxelles mercredi et jeudi. Avant son départ, le président américain Donald Trump a tweeté que "les pays de l'OTAN doivent payer PLUS, les Etats-Unis doivent payer moins, c'est très injuste!"

Trump exerce une pression maximale sur les alliés européens, les forçant à augmenter leurs budgets de défense. Dans certains pays européens, les gens parlent d'une OTAN sans les États-Unis. Ils craignent que, puisque Trump s'est retiré de nombreuses organisations internationales, l'OTAN pourrait être la prochaine. Est-il possible que Trump abandonne l'OTAN en raison d'affrontements budgétaires avec des alliés européens? Peut-être pas. Comparé à une guerre commerciale gagnante, Trump peut facilement l'emporter sur les autres membres de l'OTAN sur les différends budgétaires en matière de défense.

Avec Washington prenant le leadership absolu dans l'OTAN, l'Europe compte complètement sur les États-Unis pour la défense. Bien que l'Europe soit à l'avant-garde de la ligne de défense américaine contre la Russie, Trump estime que l'Europe ne mérite aucune compensation de la part des États-Unis pour la surveillance, mais qu'elle doit payer des frais de protection. L'inclinaison globale de l'Europe vers les Etats-Unis lui donne très peu de monnaie d'échange contre Washington à cet égard.

L'OTAN fixe le budget de la défense à 2% du PIB pour ses membres, mais de nombreux pays ne parviennent pas à respecter la disposition, avec seulement 1% du PIB. Ces pays ne pensent pas qu'il existe un risque raisonnable de guerre en Europe, sinon, ils répondraient aux exigences budgétaires sans la demande de Washington.

Les membres européens acquièrent un sentiment de sécurité vis-à-vis de l'OTAN, mais aussi parce que la Russie ne pose pas la même menace à la sécurité que l'ancienne Union soviétique en Europe. Il est logique que l'Europe réduise ses dépenses de défense. Le mieux pour Washington serait de réduire son propre budget de défense pour atteindre un équilibre. Mais l'administration Trump est allée dans la direction opposée pour augmenter encore son budget militaire, qui a augmenté de 10% pour la nouvelle année fiscale, et demande à ses alliés européens de faire de même.

Au lieu de la sécurité européenne, Washington utilisera son budget de défense accru pour renforcer son hégémonie mondiale, qui sera exploitée pour soutenir les différentes politiques de pression maximale de Washington, y compris l'imposition de tarifs plus élevés sur les produits européens.

Washington reste ferme en demandant à l'Europe de payer davantage pour l'OTAN, et à travers l'OTAN, les États-Unis peuvent continuer à contrôler l'Europe. Pas seulement l'Europe, Trump veut vendre la position d '"allié des Etats-Unis" dans d'autres domaines.

Le système d'alliance des États-Unis, le plus important au monde, constitue une base importante pour l'hégémonie américaine. Les alliés américains estiment que leur alliance avec Washington renforce leur sécurité. Pourtant, l'hégémonie américaine ne peut exister sans le système d'alliance. En ce sens, les États-Unis ont autant besoin de leurs alliés qu'ils ont besoin des États-Unis. Les pays européens sont susceptibles de faire des concessions sur les exigences strictes de Trump, mais cela va le gâter. En fait, ce sont les alliés américains qui ont dorloté Washington pour qu'il devienne si insolent aujourd'hui.

Trump doit être traité comme il se doit par les alliés américains. Si les membres de l'OTAN refusent ensemble de changer leur part du budget de la défense, cela portera un dur coup à l'arrogance de Washington et permettra au monde de reprendre la paix. Trump n'ose pas se retirer de l'OTAN. Mais l'Europe ose-t-elle affronter les Etats-Unis? La perspective est sombre.

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   Posté le 13-07-2018 à 20:51:34   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'ambiance pourrie de la rencontre Trump / May fait suite à la démission des ministres les plus radicaux du brexit, mais la position de Trump devrait nous faire réfléchir sur la notion d'une Europe indéfectiblement inféodée aux USA et dont la Grande Bretagne serait l'avant-garde atlantiste .
Les faits montrent que la situation se transforme en permanence et ne reste jamais identique parce qu'elle dépend des contradictions inter impérialistes. Dans le rapport entre unité et contradiction, l'unité est temporaire et la contradiction permanente.

D'une part le brexit constitue fondamentalement une réaction des banques britanniques au pouvoir exclusif franco-allemand en Europe, mais il répond aussi à d'autres intérêts.
Ici l'émergence des anciennes colonies et particulièrement de la Chine socialiste poussent les USA à écraser leurs alliés européens, à détruire tout ce qui pourrait constituer une opposition à leur hégémonisme, y compris l'Union économique européenne. Pour sauver leur propre économie les USA tendent à détruire tout ce qui peut lui échapper y compris les relations internes européennes.

Jusqu'ici les capitalistes européens se plient à l'hégémonisme US dans la mesure où ils en dépendent. D'autre part ils protestent parce que ce diKtat leur devient de plus en plus insupportable. D'où la réaction de Le Drian "Trump veut déstabiliser l'Union européenne" :
"Depuis qu'il est à la tête des Etats-Unis, il entreprend une forme de déconstruction de tous les outils multilatéraux, de tout ce qui fait l'organisation de la vie en commun de la planète, pour être seul de décider de sa relation avec tel ou tel pays"
"Il remet en cause l'accord sur le climat, il remet en cause l'accord sur l'Iran, il remet en cause, y compris des modes de fonctionnement des Nations-Unies, et il ne supporte pas qu'il y ait un ensemble qui s'appelle l'Union européenne qui soit solidaire et déterminé, et il prend à l'égard de l'Europe des initiatives, notamment dans le domaine commercial, visant à la déstabiliser."
http://www.bfmtv.com/politique/le-drian-trump-veut-destabiliser-l-union-europeenne-1488868.html

Enfin les contradictions entre les capitalistes français se développent aussi à cause de ces pressions et des positions bourgeoises apparaissent qui s'opposent à l'hégémonisme comme De Villepin.

L'attitude de la Chine montre que seul le pouvoir du prolétariat peut assurer l'indépendance nationale face aux rêves de domination impérialiste et hégémoniste.




"J'ai dit à Theresa May comment faire, elle ne m'a pas écouté" : Donald Trump torpille le projet de Brexit dans la presse
Le président américain a affirmé qu'un "soft Brexit" empêcherait probablement tout accord commercial avec les Etats-Unis.


http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/en-visite-au-royaume-uni-donald-trump-torpille-le-projet-de-brexit-de-theresa-may_2848361.html
franceinfo avec AFP
France Télévisions
Mis à jour le 13/07/2018 | 07:56


Un revers cinglant. Le président américain Donald Trump a torpillé dans la nuit de jeudi à vendredi 13 juillet le projet de Theresa May de relations commerciales avec l'Union européenne après le Brexit. "S'ils font un tel accord, nous traiterions avec l'Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni", a lancé Donald Trump au tabloïd The Sun (en anglais).

"Cela tuera probablement l'accord" avec les Etats-Unis, a ajouté Donald Trump, alors que la Première ministre britannique comptait profiter de la visite officielle de son homologue américain au Royaume-Uni pour faire avancer les discussions sur la conclusion d'un accord de libre-échange avec Washington, une fois que son pays aura quitté l'UE à la fin mars 2019. Donald Trump regrette par ailleurs que la Première ministre britannique ait ignoré son avis sur la façon de quitter l’Union européenne. "Je l’aurais fait très différemment, confie-t-il. J’ai dit à Theresa May comment faire, mais elle ne m’a pas écouté."

Un futur plan contesté entre le Royaume-Uni et l'UE
Le plan que Theresa May a proposé à Bruxelles prévoit de maintenir des liens étroits avec l'UE à 27 en matière de commerce de biens, en instaurant une nouvelle "zone de libre-échange" qui reposerait sur un ensemble de règles communes concernant les biens et le secteur agro-alimentaire.

La nouvelle sortie de Donald Trump constitue une claque d'autant plus cinglante pour Theresa May que, jeudi soir, elle a vanté la force du lien transatlantique, y voyant une opportunité "sans précédent". Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne sont pas seulement "les plus proches alliés, mais aussi les amis les plus chers" , a-t-elle déclaré en accueillant le président américain.


Edité le 13-07-2018 à 22:44:09 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 15-07-2018 à 16:05:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

le premier de cordée ...





Edité le 15-07-2018 à 16:06:18 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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