| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 18-10-2022 à 22:56:39
| Derrière la guerre, les affaires L’Ukraine et ses faux amis Référendum dans les régions occupées, menace de nucléarisation, mobilisation partielle : la Russie a choisi l’escalade face aux contre-offensives ukrainiennes menées avec des armes occidentales. Cobelligérants de fait, certains États de l’Union européenne concrétisent un vieux projet : ancrer l’Ukraine à l’Ouest et en faire un laboratoire pour les délocalisations de voisinage. par Pierre Rimbert Le Monde Diplomatique octobre 2022 https://www.monde-diplomatique.fr/2022/10/RIMBERT/65197 À l’image du mal de dos et de la météo, la « fin de la mondialisation » compte au nombre de ces « marronniers » qui refleurissent régulièrement dans la presse. Essayistes et journalistes ont cloué le cercueil de la libéralisation planétaire après les attentats du 11 septembre 2001, puis lors de la crise financière de 2008, puis encore lors de la crise de l’euro au mitan des années 2010. Avec le chaos mondial des chaînes d’approvisionnement dû aux politiques anti-Covid, à la montée des tensions sino-américaines, à la guerre en Ukraine et à la crise de l’énergie, l’heure d’un nouveau rapport d’autopsie a sonné. En 2022, le légiste en chef se nomme M. Larry Fink, président-directeur général du fonds d’investissement BlackRock. « L’invasion russe a mis fin à la mondialisation que nous avons connue depuis trois décennies », écrit-il le 24 mars dernier dans sa lettre annuelle aux actionnaires. Il n’en fallait pas davantage pour provoquer une cascade internationale d’articles sur la « démondialisation », les relocalisations, le « démultilatéralisme », le retour du protectionnisme, etc., laquelle doucherait à froid les congressistes du Forum économique mondial réunis fin mai à Davos. Comment cette fois ressusciter le sphinx et l’acclimater à un contexte géopolitique inflammable ? La mondialisation des années 2000 se voulait inclusive : ses architectes admettaient au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) la Chine (2001) et même la Russie (2012), convaincus que l’interdépendance économique civiliserait ces partenaires idéologiquement mal dégrossis. « Deux pays qui hébergent chacun un McDonald’s ne se sont jamais fait la guerre » , soutenait en 1996 l’essayiste Thomas Friedman (1). Bien tenté, mais c’est raté. On se montrera donc plus sélectif. Les délocalisations, oui, mais entre amis. Une idée aussi brillante ne pouvait s’énoncer qu’en anglais : le friendshoring, par opposition à l’offshoring, qui désigne les délocalisations classiques. Identifié par un rapport de la Maison Blanche de juin 2021 comme un remède aux convulsions du commerce international (2), le friendshoring dispose d’influentes évangélistes. « Approfondissons l’intégration économique » , a plaidé, le 13 avril 2022, la ministre des finances américaine Janet Yellen, « mais faisons-le avec les pays sur lesquels nous savons pouvoir compter » . La Russie, a-t-elle expliqué lors d’un déplacement en Corée du Sud le 19 juillet dernier, « a instrumentalisé l’intégration économique avec efficacité » ; il faut dès lors l’isoler. En outre, « nous ne pouvons pas permettre à des pays comme la Chine d’utiliser leur position sur le marché des matières premières, des technologies ou de produits-clés pour perturber notre économie ou exercer une influence géopolitique indésirable » . Il convient donc de « moderniser notre approche de l’intégration commerciale en tenant compte de ces nuisances (…) au lieu de se concentrer exclusivement sur les coûts » . La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Mme Christine Lagarde, s’y montre elle aussi très favorable. L’interdépendance, admettait-elle lors d’une conférence à Washington, « peut rapidement devenir une vulnérabilité lorsque la géopolitique change et que des pays ayant des objectifs stratégiques différents des nôtres deviennent des partenaires commerciaux plus risqués (3) » . Conjurer ce spectre implique, selon Mme Lagarde, de privilégier une approche plus régionalisée. Mais, vue sous cet angle, la percée conceptuelle du friendshoring apparaît plus limitée : en Europe, aux Amériques ou en Asie, les zones de libre-échange régionales pullulent depuis des décennies (4). La Communauté économique européenne n’a-t-elle pas pour fondement une union douanière en expansion perpétuelle ? Depuis une quinzaine d’années, Bruxelles vante les mérites de la délocalisation de voisinage à un grand pays situé à ses frontières, pourvu d’une main-d’œuvre qualifiée et peu onéreuse, mais gangrené par la corruption et lesté d’une architecture juridique arriérée au regard des normes européennes : l’Ukraine. Le friendshoring prend ici la forme d’un accord d’association politique et d’intégration économique (5) conclu par Bruxelles et Kiev en 2014, au terme de négociations entamées à la fin des années 2000. L’épisode a joué un rôle crucial dans la généalogie du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Fin 2013, les deux parties s’apprêtent à signer le texte, lorsque le président ukrainien Viktor Ianoukovitch y renonce inopinément sous la pression de Moscou. Ce refus déclenche les émeutes de la place Maïdan puis, quelques semaines plus tard, la chute du gouvernement et son remplacement en février 2014 par une équipe proeuropéenne qui, finalement, signera l’accord. S’ensuivent l’annexion de la Crimée par la Russie (février-mars) et la proclamation des « Républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk (avril-mai). À première vue, un accord d’association n’a rien d’inédit. Au cours des deux dernières décennies, l’Union européenne en a conclu avec de nombreux États dont ceux de l’ex-Yougoslavie, candidats à l’intégration européenne — contrairement à l’Ukraine à la fin des années 2000. Mais le document paraphé en juin 2014 par le président ukrainien d’alors, M. Petro Porochenko, est d’un type nouveau. Il s’inscrit dans le cadre du partenariat oriental, une politique d’influence européenne impulsée par la Pologne pour intensifier la coopération avec des pays de l’ex-bloc soviétique et les ancrer plus fermement au môle occidental : Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, Moldavie et Ukraine. Seuls les trois derniers engageront les pourparlers avec détermination et concluront en 2014 un accord d’association. Parmi eux, l’Ukraine représente assurément le gros morceau. Sa politique extérieure et son économie reposent sur un équilibre instable entre Russie et Europe (6). UN TRAITÉ D’ANNEXION VOLONTAIRE Dès le lancement de ce partenariat oriental en 2009, dans un contexte de tensions gazières avec Moscou et un an après le conflit russo-géorgien, la Pologne escomptait qu’il déboucherait sur une adhésion de Kiev à l’Union : la volonté d’arracher ce pays à l’influence russe guide depuis des décennies la politique de Varsovie (7). Au point qu’avant même sa propre intégration à l’Union européenne en 2004 la Pologne plaidait déjà en faveur de celle de l’Ukraine. A contrario, Paris et Berlin se montraient plus prudents. Accompagné d’un programme d’appui s’élevant à 11 milliards d’euros entre 2014 et 2020, l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union entre finalement en vigueur le 1er septembre 2017. Combien d’Européens ont lu ses 2 135 pages ou — à l’impossible nul n’étant tenu — franchi les ponts aux ânes introductifs sur la paix, le développement durable, la transparence, la société civile et le « dialogue interculturel » ? Gratter cette gangue, c’est découvrir ce qu’il faut bien appeler un traité d’annexion volontaire. Il se compose en premier lieu d’un « accord de libre-échange approfondi et complet » calqué sur l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994. De manière fort classique, les chapitres consacrés au commerce somment l’Ukraine de supprimer la plupart des dispositifs qui faussent la libre concurrence (subventions, normes, etc.). Mais l’essentiel est ailleurs : afin d’instaurer des « relations fondées sur les principes de l’économie de marché libre » (article 3), l’Ukraine « met tout en œuvre (…) pour rapprocher progressivement ses politiques de celles de l’Union européenne, conformément aux principes directeurs de stabilité macroéconomique, de situation saine des finances publiques et de viabilité de la balance des paiements » (art. 343). En somme, la seule option autorisée sera l’austérité. Kiev « procède aux réformes administratives et institutionnelles nécessaires à la mise en œuvre du présent accord » et « met en place l’appareil administratif efficace et transparent nécessaire » (art. 56). De l’étiquetage en magasin à la congélation des légumes en passant par la libéralisation des services publics, la libre circulation des capitaux, la protection du roquefort, etc., les fonctionnaires bruxellois dictent à leur « partenaire » le cadre juridique européen — jusqu’à l’obligation de légaliser le « lobbying » : « Les parties conviennent de la nécessité de consulter en temps opportun et régulièrement les représentants du monde des affaires sur les propositions législatives » , énonce l’article 77b. En clair, tout l’édifice législatif ukrainien sera remodelé, alors même que la candidature de l’Ukraine à l’Union ne figure pas encore à l’ordre du jour. Inutile d’être fin stratège pour discerner l’intention géopolitique du texte : évoquer la « convergence progressive dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité, y compris la politique de sécurité et de défense commune » (art. 7), encourager la « coopération dans le domaine de l’énergie, y compris le nucléaire » , recommander de « diversifier les sources, les fournisseurs, les voies d’acheminement et les méthodes de transport de l’énergie » (art. 337) à un pays largement dépendant de la Russie sonne comme un défi lancé à Moscou. D’autres articles se montrent plus offensifs encore : « L’Ukraine transpose progressivement le corpus de normes européennes (EN) en tant que normes nationales. (…) Parallèlement à cette transposition, l’Ukraine révoque toute norme nationale contraire et cesse notamment d’appliquer sur son territoire les normes inter-États (GOST) élaborées avant 1992 » (art. 56-8), soit l’ensemble des normes héritées du bloc de l’Est. Dit autrement, Bruxelles met Kiev en demeure de « dérussiser » son économie. Le gouvernement Ianoukovitch (2010-2014), qui négocia l’accord, entendait jeter un grappin vers l’Occident pour équilibrer la dépendance à la Russie, mais sans fâcher cette dernière et encore moins rompre avec elle. Peine perdue : Moscou s’oppose vigoureusement au « partenariat occidental » et, fin 2013, oblige l’Ukraine à y renoncer pour rejoindre sa propre union douanière avec les pays d’Asie centrale, la Communauté économique eurasiatique (2000-2015). Parce qu’ils reposent sur des fondements opposés (économie de marché concurrentielle d’un côté, capitalisme oligarchique de l’autre) et supposent des normes différentes, ces deux modèles de friendshoring étaient incompatibles. Géographiquement située à l’intersection de l’Union européenne et de l’espace eurasiatique, l’Ukraine, tiraillée par les intérêts contradictoires de ses puissants voisins, ne pouvait maintenir l’équilibre. L’ultimatum de Moscou et le putsch contre le gouvernement Ianoukovitch consécutif aux manifestations de la place Maïdan trancheront le nœud gordien : l’Ukraine ira à l’Ouest. Si les conséquences géopolitiques et militaires de ce choix n’échappent à personne, le coût social de l’accord d’association reste un sujet tabou. S’y dessine pourtant le concentré des décennies de désindustrialisation subies par la classe ouvrière européenne dans les années 1980 et 1990 : « Modernisation et restructuration de l’industrie » (art. 379), « restructuration du secteur du charbon » (art. 339) — crucial pour l’économie du Donbass —, « restructuration et modernisation du secteur ukrainien des transports » (art. 368), suppression des aides d’État « qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence » (art. 262)… Que pesaient les négociateurs ukrainiens face aux armées de juristes bruxellois surexcités à l’idée de « garantir une protection adéquate et efficace des investisseurs » (art. 383) ? Entre une entité de vingt-sept États capitalistes avancés et une nation « considérée comme un pays en développement » (art. 43), la balance était d’emblée truquée. À la lecture des quarante-quatre annexes qui détaillent les renonciations de l’Ukraine à sa souveraineté économique, les cris d’amour européens lancés depuis l’invasion russe à ce « pays frère » qui « défend nos valeurs » apparaissent soudain un peu hypocrites. « Ces accords d’association reflètent en quelque sorte un esprit colonial », avait reconnu en 2013 un diplomate occidental en poste à Kiev (8). De même que les nations d’Europe centrale intégrées à l’Union européenne en 2004 (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie…) avaient fourni une armée de réserve industrielle au Moloch manufacturier allemand dont les sous-traitants essaimaient dans ces pays (9), les nouveaux chômeurs ukrainiens iront s’embaucher dans les usines champignons promises à l’éclosion sur les décombres des aciéries bombardées par les Russes. Depuis la chute du mur de Berlin, Bruxelles organise les délocalisations entre amis avec un objectif toujours identique : aménager une « petite Chine » à sa porte pour alimenter ses fleurons industriels en bras et en nouveaux marchés. Avis aux travailleurs de la Vieille Europe : « Les normes en matière de travail ne devraient pas être utilisées à des fins protectionnistes » (art. 291), avertit l’accord. En 2022, le salaire minimum mensuel ukrainien ne dépasse pas 180 euros… L’insistance de Bruxelles à légaliser le travail détaché au milieu des années 2000 se retrouve dans la minutie avec laquelle l’accord impose à Kiev la « libéralisation progressive de la fourniture transfrontalière de services entre les parties » (chapitre 6), services manuels bientôt fournis par des réfugiés ukrainiens dans les contrées communautaires à plus fort pouvoir d’achat cependant que l’Ukraine accueillera les grandes entreprises françaises, allemandes, polonaises avides d’opérer la distribution postale et les communications électroniques, les services financiers et d’assurance désormais ouverts à la concurrence. Un an après la signature, en mars 2015, les parties s’accordaient sur un calendrier de mise en œuvre. Dans la liste des priorités figure, à côté des réformes anticorruption, la « déréglementation » : « Réduire le fardeau réglementaire des sociétés et en particulier des petites et moyennes entreprises. » Lors de sa dernière réunion fin janvier 2020, le Conseil d’association, organe chargé de surveiller la concrétisation des engagements ukrainiens, s’est félicité des progrès réalisés — tout en pressant Kiev de hâter le pas. La guerre a précipité les choses : lors du Conseil européen des 23 et 24 juin derniers, l’Ukraine a obtenu le statut de candidat à l’intégration. Les vœux de la Pologne se réalisent enfin et l’avenir des délocalisations de voisinage s’annonce radieux. « Je suis favorable à l’élargissement de l’Union européenne, pour inclure les États des Balkans occidentaux, l’Ukraine, la Moldavie et, à terme, la Géorgie » , a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz le 29 août dernier. Douze jours auparavant, le président ukrainien ratifiait une loi autorisant les petites et moyennes entreprises (jusqu’à 250 salariés, c’est-à-dire celles qui emploient 70 % des travailleurs ukrainiens) à ne plus appliquer le code du travail ; seules prévaudront désormais les règles fixées par l’employeur dans le contrat de travail. De justesse, les syndicats ont obtenu la restauration du statu quo ante sitôt que serait levée la loi martiale. Mais le parti de M. Volodymyr Zelensky, « serviteur du peuple », qui tentait de « restructurer » la législation du travail depuis la fin de l’année 2020, ne compte pas s’en tenir là. « L’extrême “surréglementation” de l’emploi contredit les principes de l’autorégulation du marché [et] de la gestion moderne du personnel », a expliqué Mme Hanna Lichman, députée du parti au pouvoir (10). D’après OpenDemocracy, un média proeuropéen, un autre projet de loi « introduirait une journée de travail de douze heures maximum et permettrait aux employeurs de licencier des salariés sans justification » . Mme Halyna Tretiakova, présidente de la commission parlementaire sur la politique sociale, a fixé le cap : « Nous devons “réinitialiser” le code du travail et le modèle social, ce qui n’a pas été fait lors de la transition du pays du socialisme à l’économie de marché. » Député du parti présidentiel, M. Danylo Hetmantsev a justifié laconiquement ce programme : « Cela se passe ainsi dans un État libre, européen et de marché » (Telegram, 9 juillet). Le 29 août dernier, l’ovation des patrons à M. Zelensky, invité à prononcer en ligne le discours inaugural de la Rencontre des entrepreneurs de France, ne saluait pas uniquement sa combativité face à l’envahisseur russe… Pierre Rimbert (1) The New York Times, 8 décembre 1996. (2) « Building resilient supply chain, revitalizing american manufacturing, and fostering broad-based growth » (PDF), Maison Blanche, Washington, DC, juin 2021. Merci à Alexandre Leguen pour ses recherches sur le sujet. (3) Christine Lagarde, « A new global map : European resilience in a changing world », conférence à l’Institut Peterson d’économie internationale, Washington, DC, 22 avril 2022. (4) Shannon K. O’Neil, « The myth of the global. Why regional ties win the day », Foreign Affairs, New York, juillet-août 2022. (5) « Accord d’association entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et l’Ukraine, d’autre part », Journal officiel de l’Union européenne, L 161, Luxembourg, 29 mai 2014. (6) Cf. Dominic Fean, « Ianoukovitch et la politique étrangère ukrainienne : retour à l’équilibre ? », Politique étrangère, Paris, juin 2010. (7) Sarah Struk, « La diplomatie polonaise : de la doctrine “ULB” au partenariat oriental » et « Quelles suites du partenariat oriental vu de Varsovie ? », 23 et 29 août 2010. (8) Lire Sébastien Gobert, « L’Ukraine se dérobe à l’orbite européenne », Le Monde diplomatique, décembre 2013. (9) Lire « Le Saint Empire économique allemand », Le Monde diplomatique, février 2018. (10) Sources de ce paragraphe : Laurent Geslin, « L’Ukraine profite de la guerre pour accélérer les réformes ultralibérales », Mediapart, 3 juillet 2022 ; Thomas Rowley Serhiy Guz, « Ukraine uses Russian invasion to pass laws wrecking workers’ rights », OpenDemocracy.net, 20 juillet 2022 ; et « Ukraine’s anti-worker law comes into effect », OpenDemocracy.net, 25 août 2022. EN PERSPECTIVE https://www.monde-diplomatique.fr/2022/10/RIMBERT/65197
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| Posté le 26-10-2022 à 20:19:42
| Un exposé d'Annie-Lacroix Riz qui nous en apprend encore ... L'enjeu ukrainien à l'ère impérialiste
Edité le 26-10-2022 à 22:49:52 par Xuan
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| Posté le 27-10-2022 à 16:59:25
| La déroute idéologique des “progressistes” 27 OCTOBRE 2022 https://histoireetsociete.com/2022/10/27/la-deroute-ideologique-des-progressistes/ Dans un dernier développement, la triste déculottade des ‘Progressistes’ du parti démocrate US. Leur timide initiative pour appeler à la diplomatie n’aura donc duré moins que 72 heures… Et elle n’a d’équivalent que celle de la France insoumise qui se débrouille par la bouche de Ruffin d’appuyer l’envoi d’armes à l’Ukraine et par les parlementaires de la FI et Mélenchon qui reçoivent des “opposants” à Poutine, des petits protégés de la CIA. Plus intéressant est la mention du sondage de Data for Progress, qui montre que le soutien à la guerre s’amenuise dans le ventre de la bête elle-même. Un courant sur lequel les républicains sous la houlette de Trump vont tenter de surfer (voir la récente déclaration de Mc Murphy) sans bien sûr chercher à nuire en quoique ce soit au ‘soutien indéfectible’ à l’Ukraine et au président Zelensky’. L’opportunisme du courant “progressiste” en France est encore plus déconnecté du réel et témoigne de son incapacité à tenir compte du refus de la guerre encore plus majoritaire en France qu’aux USA. Au passage, nous dit Jean-luc Picker qui a traduit ce texte “on ne trouve pas dans les rangs des signataires de la lettre le nom de Bernie. Mais je pense que cela est dû au fait que le CPC semble se limiter à la chambre des représentants contrairement à ce que semble indiquer son titre ? J’ai un peu raccourci l’article pour le rendre plus lisible”. Le Caucus des Parlementaires Progressistes retire sa timide lettre d’appel à la négociation en Ukraine Adapté d’un article de Jake Johnson, publié le 25 octobre 2022 dans Common Dreams https://www.commondreams.org/news/2022/10/25/congressional-progressive-caucus-withdraws-letter-tepidly-called-diplomacy-ukraine Le Caucus des Parlementaires Progressistes (Congressional Progressive Caucus, CPC) a décidé mardi de retirer la lettre qu’il avait fait paraître lundi dans laquelle il soutenait timidement le retour à la diplomatie pour régler la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Les 30 signataires de la ‘gauche’ démocrate se sont trouvés confrontés à un déluge de critiques hystériques de leurs collègues démocrates, des dirigeants du parti et des faiseurs d’opinion sur les réseaux sociaux. La lettre, adressée au président Joe Biden, était signée de la présidente du CPC, Pramila Jayapal, et cosignée entre autres par Alexandria Ocasio Cortez, Ilhan Ohmar, Ro Khanna, Cori Bush et Barbara Lee. Jayapal a déclaré que la lettre, préparée depuis plusieurs mois, avait été inopinément publiée par son équipe, les désignant ainsi comme lampistes. « En tant que présidente du Caucus, j’en accepte la responsabilité » a-t-elle déclaré, ajoutant que « malheureusement, à cause d’un hasard de calendrier, elle est parue au même moment que la déclaration du dirigeant républicain McCarthy menaçant de couper l’aide à l’Ukraine si les républicains obtenaient la majorité (ndt lors des élections de mi-mandat le mois prochain) » . Cela « donnait l’apparence que les démocrates, qui sont solidement unis autour d’un soutien sans faille à l’Ukraine – et qui ont voté toutes les mesures, militaires, stratégiques, économiques pour aider l’Ukraine – étaient en quelque sorte en ligne avec les républicains qui cherchent à couper le robinet de l’aide états-unienne en soutien au président Zelensky et aux forces armées ukrainiennes ». Elle finit : « en conséquence, cette lettre peut porter à confusion à l’instant présent et nous la retirons ». Cette déclaration fait suite à de nombreuses attaques – dont celle d’un dirigeant démocrate à Politico qui veut garder son anonymat – accusant les signataires d’être – entre autres – des soutiens de Poutine. Un autre dirigeant à aussi déclaré à Politico, toujours sous le couvert de l’anonymat, que « Vladimir Poutine aurait signé la lettre si elle lui avait été soumise » . Reprenant des déclarations de Zelensky en mai, Jayapal rappelle que « toute guerre finit par la diplomatie » tout en défendant « la juste défense des Ukrainiens de leur souveraineté nationale ». Les signataires se sont empressés de rappeler qu’ils avaient voté pour toutes les aides militaires à l’Ukraine au cours des derniers mois. Toutefois, la lettre a reçu un soutien appuyé des groupements anti-guerre tels que Pour une politique étrangère juste, Gagner sans guerre, et le Comité des amis de la législation nationale (Just Foreign Policy, Win without war, Firends committee on National Legislation). Erik Sperling, le directeur exécutif de Just Foreign Policy explique : « La réponse hystérique à cette lettre pourtant plus que modérée montre que les bellicistes ont peur de débattre des différentes solutions permettant de mettre fin à l’escalade du conflit » « Comme nous l’avions déjà vu lors de la guerre d’Irak, les bellicistes… ont peur que les opinions pro-diplomatie gagnent les esprits des états-uniens moyens. Les sondages montrent déjà que l’opposition à l’intervention militaire en Ukraine grandit et les prises de position des progressistes ne peuvent que compliquer la tâche des bellicistes pour dépeindre les courant pro-diplomatie conventionnels comme des ‘extrémistes de droite’ ou des ‘pro-Poutine’ » . Dans un tweet publié lundi pour appuyer la lettre avant qu’elle ne soit retirée, Keane Bhatt, directeur politique de CPC avait fait allusion à un sondage réalisé en septembre par Data for Progress qui montre qu’ « une majorité (57%) aux Etats-Unis est en faveur de négociations au plus vite par les US pour finir la guerre en Ukraine, même si cela signifie que l’Ukraine fasse quelques concessions à la Russie » .
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| Posté le 27-10-2022 à 17:08:36
| Vu de Chine : le retrait des progressistes dans le cadre d’une campagne électorale… 27 OCTOBRE 2022 https://histoireetsociete.com/2022/10/27/vu-de-chine-le-retrait-des-progressistes-dans-le-cadre-dune-campagne-electorale/ La Chine note une fois de plus que la conception de la démocratie à l’américaine, celle qu’elle prétend imposer au reste du monde conduit à se conformer au pire des consensus. Certes la population américaine, comme le reste du monde souffre de plus en plus de cette politique belliciste et autodestructrice mais les manipulations électorales vouent à l’échec tout choix alternatif. “Tant que le politiquement correct anti-russe et pro-ukrainien continuera de dominer la politique américaine, et tant que les politiciens américains continueront à considérer la naïveté politique comme une liberté politique, les États-Unis n’auront pas un état d’esprit pragmatique pour les négociations diplomatiques. Lorsque les voix du pragmatisme et de la rationalité sont étouffées, il est impossible pour les États-Unis de jouer un rôle équitable dans la question russo-ukrainienne et d’assumer les responsabilités qu’ils devraient avoir.” Conclusion : les USA n’ont aucune légitimité à prétendre diriger le monde… On ne peut qu’approuver cette analyse et le positionnement chinois est incontestablement le plus soucieux de l’avenir de l’humanité et il marque la nécessité d’un nouvel ordre international. Là aussi la “diabolisation” du parti communiste chinois n’est qu’une manière d’adhérer à des politiques à courte-vue et d’un extrême-danger qui n’ont rien de “démocratique”. Surtout ignorer ce que disent les “stigmatisés” en faire d’une manière xénophobe et raciste l’origine de tous les maux. (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete) OPINION / OBSERVATEURLa campagne électorale des politiciens américains conduit à la rétractation de la « lettre ukrainienne » adressée à BidenPar Global TimesPublié: Oct 26, 2022 10: 27 PM Illustration : Liu Rui/GT Une lettre signée par 30 membres du caucus progressiste de la Chambre des représentants des États-Unis et envoyée lundi à la Maison Blanche, qui exhortait le président Joe Biden à engager des pourparlers directs avec la Russie pour mettre fin à la crise ukrainienne, a été annulée seulement un jour plus tard. La lettre a déclenché une vive opposition de la part de nombreux démocrates ainsi que des républicains qui croient que c’est une idée irréaliste. La lettre appelait Biden à associer le soutien économique et militaire que les États-Unis fournissent à l’Ukraine avec une « poussée diplomatique proactive, redoublant d’efforts pour rechercher un cadre réaliste pour un cessez-le-feu », ce qui implique des pourparlers directs avec la Russie. Selon le Washington Post, c’était la première fois que des membres éminents du propre parti de Biden le poussaient à changer son approche de l’Ukraine. Résoudre le conflit russo-ukrainien par des moyens diplomatiques est une suggestion pragmatique. Alors que le conflit dure depuis plus de huit mois, les prix des denrées alimentaires, de l’énergie et d’autres produits en vrac ont grimpé en flèche, entraînant une inflation dans le monde entier. L’inflation aux États-Unis a même atteint son plus haut niveau en 40 ans. C’est une question intérieure épineuse à laquelle Biden doit s’attaquer de toute urgence, sur laquelle ses rivaux républicains l’ont durement attaqué. Par conséquent, l’amélioration de la situation en Ukraine par la diplomatie au lieu de moyens militaires cruels pour éviter que les ressources américaines ne soient davantage consommées sert les intérêts du Parti démocrate et des États-Unis. Diao Daming, professeur agrégé à l’Université Renmin de Chine à Pékin, a déclaré au Global Times qu’au début, les progressistes au sein du Parti démocrate n’avaient pas exprimé de forte opposition au soutien de Biden à l’Ukraine, que ce soit par des soi-disant valeurs partagées, hostilité envers la Russie ou obligations envers les alliés. Mais alors que le conflit se poursuit, l’impact négatif sur l’économie américaine les a poussés à suggérer à Biden de changer de cap. Xu Liang, professeur agrégé à l’École des relations internationales de l’Université des études internationales de Pékin, estime que la lettre signée par certains progressistes reflète le fait qu’à l’intérieur des États-Unis, il y a des gens qui ne veulent pas que les États-Unis soient traînés longtemps dans la boue de la guerre. Cependant, les critiques que la lettre avait suscitées et sa rétractation montrent qu’aux États-Unis, le « politiquement correct » domine. Pour les États-Unis, il est politiquement correct de soutenir l’Ukraine et de sanctionner la Russie. Il n’y a pas de place pour le compromis. Depuis la crise ukrainienne, les États-Unis n’ont cessé d’inciter d’autres pays à renforcer les sanctions contre la Russie et à étendre leur assistance militaire à l’Ukraine, ce qui montre que les États-Unis n’ont aucune volonté de jouer un rôle constructif dans le conflit russo-ukrainien. En conséquence, les voix qui appelaient à une poussée diplomatique proactive ont été immédiatement étouffées. De toute évidence, au sein du Parti démocrate ou des États-Unis, il n’existe pas de « démocratie » – ils parlent tous d’une seule voix. Les élections de mi-mandat se profilent à l’horizon. Comme les gens ont une opinion négative de Biden lui-même et de la performance de son Parti démocrate, les démocrates traditionnels peuvent penser que la publication de la lettre ne fait aucun bien au Parti démocrate parce qu’elle va à l’encontre du politiquement correct des États-Unis sur la question ukrainienne. « Les démocrates traditionnels placent les intérêts des élections au-dessus de l’importance de résoudre correctement la crise ukrainienne », a déclaré Zhang Tengjun, directeur adjoint du Département des études Asie-Pacifique de l’Institut chinois d’Études internationales. Tant que le politiquement correct anti-russe et pro-ukrainien continuera de dominer la politique américaine, et tant que les politiciens américains continueront à considérer la naïveté politique comme une liberté politique, les États-Unis n’auront pas un état d’esprit pragmatique pour les négociations diplomatiques. Lorsque les voix du pragmatisme et de la rationalité sont étouffées, il est impossible pour les États-Unis de jouer un rôle équitable dans la question russo-ukrainienne et d’assumer les responsabilités qu’ils devraient avoir. Cela signifie que le conflit russo-ukrainien sera plus difficile à résoudre, car il ne s’agit pas seulement d’un conflit que la Russie a avec l’Ukraine, mais d’une flambée concentrée de conflits géopolitiques que la Russie a avec l’OTAN dirigée par les États-Unis. Les États-Unis, initiateurs du conflit, doivent faire preuve d’une certaine sincérité et faire avancer certaines mesures substantielles. S’ils ne saisissent pas l’occasion, il est difficile de prédire comment la crise se déroulera à l’avenir.
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| Posté le 27-10-2022 à 21:32:27
| L’Europe naïve de croire qu’il pourrait y avoir un front uni avec Washington Par Global Times Publié: Oct 27, 2022 09:44 PM https://www.globaltimes.cn/page/202210/1278154.shtml Un rapport du Washington Post publié mercredi, intitulé « Les alliés européens craignent que les États-Unis ne réduisent leur soutien à l’Ukraine », a déclaré que les alliés des États-Unis en Europe sont de plus en plus préoccupés par le fait que le « front uni » de l’Occident contre les opérations militaires de la Russie en Ukraine pourrait « s’effondrer rapidement si les républicains sont victorieux aux élections de mi-mandat du mois prochain ». Selon un sondage de Morning Consult publié lundi, seulement 29% des répondants républicains disent qu’ils pensent que Washington a la responsabilité d’aider Kiev. Le chef du GOP à la Chambre, Kevin McCarthy, a averti le 18 octobre que les républicains ne signeraient pas un « chèque en blanc » pour l’Ukraine s’ils regagnaient la majorité à la Chambre. À en juger par la situation actuelle, les démocrates perdront la majorité de la Chambre des représentants, a déclaré Lü Xiang, expert en relations internationales à l’Académie chinoise des sciences sociales, au Global Times. Lü a déclaré que si les républicains remportaient la majorité à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat du 8 novembre, il y aurait un ajustement évident de la politique de Washington envers l’Ukraine. Et après les élections de mi-mandat, l’aide américaine à l’Ukraine diminuera ou sera fortement réduite. Le changement fréquent de la politique étrangère américaine est de plus en plus évident pour la communauté internationale. La raison fondamentale réside dans les contradictions structurelles du système politique américain. Les deux partis représentent des groupes d’intérêts différents, et chaque élection est essentiellement un changement dans le groupe d’intérêt dominant, a noté Lü. Un tel système politique peut parfois fonctionner comme un mécanisme de correction. Cependant, avec le déclin relatif des États-Unis, des contradictions profondément enracinées dans des domaines tels que l’économie, la politique et l’identité culturelle ont été exposées, et il est difficile pour les États-Unis de consacrer suffisamment de ressources pour soutenir leur hégémonie mondiale, ce qui rend difficile pour les États-Unis de maintenir une politique étrangère cohérente. Dans le contexte des problèmes actuels, l’incertitude et les changements fréquents de la politique étrangère américaine ont entraîné d’énormes risques politiques pour tous les pays européens, car la plupart d’entre eux ont tendance à dépendre des États-Unis pour leur sécurité. Alors que la crise ukrainienne a un impact remarquable sur le cadre de sécurité de l’Europe, il est normal de voir les pays européens exprimer leur inquiétude quant à la décision potentielle des États-Unis de réduire leur soutien à l’Ukraine. La crise ukrainienne provoquée par les États-Unis a fortement miné les pays européens, le taux d’inflation de la zone euro atteignant un niveau record et la crise énergétique s’aggravant. Alors que l’hiver approche à grands pas, de nombreux pays européens s’inquiètent maintenant du chauffage. Si les États-Unis réduisent remarquablement leur aide à l’Ukraine, l’Europe devra sans aucun doute supporter davantage. Les États-Unis ont piégé leurs alliés ou leur ont fait subir de lourdes pertes, en particulier européennes, à plusieurs reprises. Le fossé entre les États-Unis et l’Europe et les crises de confiance américaines entre les pays européens ont déjà existé. Les divisions et les différends entre les États-Unis et l’Europe deviendront de plus en plus apparents en raison de l’incohérence de la politique américaine. Après les élections de mi-mandat, si les États-Unis réduisent considérablement leur soutien à l’Ukraine, on pense que le fossé se creusera encore et que la crise de confiance s’aggravera davantage. L’Europe a encore besoin de maintenir son indépendance et son autonomie, et ne peut pas trop compter sur les États-Unis. Une forte dépendance politique à l’égard des États-Unis signifie un désastre pour l’Europe, et l’indépendance apportera la possibilité d’un avenir bénin pour l’Europe.
Edité le 27-10-2022 à 21:35:15 par Xuan
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| Posté le 28-10-2022 à 20:55:36
| La bourgeoisie nationale russe s'aligne sur les positions internationales chinoises concernant l'hégémonisme et un monde multipolaire. On notera que les médias occidentaux ont soigneusement censuré une grande partie de son intervention Poutine a donné la solution de la principale contradiction de l'époque https://ria.ru/20221028/putin-1827389409.html © RIA Novosti / Sergey Guneev Accéder à la médiathèque Le président russe Vladimir Poutine à la 19e réunion annuelle du Club de discussion international Valdai Petr Akopov Dans le discours d'hier de Vladimir Poutine au forum Valdai, beaucoup ont considéré son principal avertissement selon lequel " nous nous trouvons à un tournant historique, devant probablement la décennie la plus dangereuse, imprévisible et en même temps importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale" . Mais la prédiction des tests à venir n'est pas du tout nouvelle, et elle n'était pas valable en soi pour Poutine - le contexte dans lequel elle a été dite est important ici : "La période historique de la domination sans partage de l'Occident dans les affaires mondiales touche à sa fin, le monde unipolaire devient une chose du passé... L'Occident n'est pas capable de gouverner à lui seul l'humanité, mais il essaie désespérément de le faire, et la plupart des peuples du monde ne veulent plus s'en accommoder. C'est la principale contradiction actuelle. Selon les termes des classiques, la situation est dans une certaine mesure révolutionnaire : les classes supérieures ne peuvent pas diriger, et les classes inférieures n’ont plus envie de vivre comme ça » . Le discours de Poutine était précisément consacré aux discussions sur l'avenir de l'humanité - et il a non seulement parlé de l'impasse et de la crise du plan de mondialisation occidental, mais a également esquissé une alternative à celui-ci, décrivant les contours du monde que la Russie se propose de construire. Des offres à tout le monde - y compris même à l'Occident, qui de toute façon "devra entamer une conversation égale sur l'avenir commun pour nous, et le plus tôt sera le mieux, bien sûr" . Mais pour l'instant, l'Occident persiste dans ses tentatives de maintenir son hégémonie condamnée et insaisissable. Cela en soi est très dangereux - et Poutine a même averti que "chaque fois, l'Occident devra payer et payer de plus en plus pour essayer de maintenir son hégémonie" . Maintenant, l'Occident, comme d'habitude, joue pour l'escalade, a noté Poutine, mais les enjeux pour lui sont aussi élevés que possible : "Le pouvoir sur le monde est exactement ce que le soi-disant Occident a misé dans son jeu. Mais ce jeu est certainement dangereux, sanglant et, je dirais, sale. Il nie la souveraineté des pays et des peuples, leur originalité et leur unicité, ne prend pas en compte les intérêts des autres États " L'ordre mondial libéral à l'américaine non seulement multiplie le chaos chaque jour, il devient de plus en plus intolérant même envers les pays occidentaux eux-mêmes, envers leurs tentatives de montrer une quelconque indépendance, a déclaré Poutine. Mais le monde est intrinsèquement divers, et les tentatives de l'Occident de conduire tout le monde sous un même modèle sont objectivement vouées à l'échec, rien n'en sortira, a déclaré le président, d'autant plus qu' "ils n'ont aucune idée de la création et du développement positif, ils n'ont tout simplement rien offrir au monde, sauf pour maintenir leur domination ». Cependant, les forces pour maintenir cette domination ne sont plus là - et chaque année la situation de l'Occident deviendra de plus en plus difficile. Le sommet ne peut vraiment pas - et la seule question est de savoir quand le bas, c'est-à-dire le monde non occidental, pourra coordonner ses actions pour la transformation pacifique de l'ordre mondial. Précisément pacifique, c'est-à-dire ne pas donner à l'Occident la possibilité d'étendre sa domination en provoquant des conflits et des guerres. Poutine est absolument sûr que le monde non occidental n'est pas d'accord avec la poursuite de la domination occidentale, car l'Occident revendique non seulement le leadership mondial, mais l'assujettissement de tout le monde et de tout. De plus, cette subordination dans la mise en œuvre du plan anglo-saxon de mondialisation conduirait simplement à la destruction de toute la complexité florissante des civilisations mondiales, à la réduction de toute la population de la terre au type d'un consommateur universel sans visage : « C'est sur l'unification, sur l'accaparement financier et technologique, sur l'effacement de toutes et de toutes sortes de différences, que s'est construit le modèle occidental de mondialisation, néocolonial dans son essence, avec les ressources financières, intellectuelles, humaines et économiques de la planète entière, pour le faire sous la sauce de la soi-disant nouvelle interdépendance mondiale. » À cet égard, Poutine a rappelé les paroles d'Alexandre Zinoviev - que pour la survie de la civilisation occidentale au niveau qu'elle a atteint, "la planète entière est nécessaire en tant qu'environnement pour l'existence, toutes les ressources de l'humanité sont nécessaires" . Le président dans son discours a également cité Dostoïevski, Soljenitsyne, Danilevski, retenant du dernier mot qu'aucune civilisation ne peut s'enorgueillir de représenter le point culminant du développement, et que le progrès ne consiste pas à aller dans le même sens pour tout le monde, mais à "produire tout le champ, qui constitue le champ de l'activité historique de l'humanité, dans toutes les directions." Autrement dit, la diversité des civilisations humaines et des modes de vie est ce sur quoi parie la Russie - sur la base de ses intérêts nationaux et des objectifs de construction d'un nouvel ordre mondial. Poutine propose sa vision des principes sur lesquels la résistance à l'Occident (non seulement idéologiquement, mais aussi spirituellement infructueuse), le projet occidental de dépersonnalisation et d'unification de l'humanité devrait se construire : "Je suis convaincu que la dictature ne peut être contrée que par la liberté de développement des pays et des peuples, la dégradation de l'individu - amour pour une personne en tant que créateur, simplification primitive et interdits - la complexité florissante des cultures et des traditions" Et il décrit comment il voit le futur ordre mondial : "Le sens du moment historique d'aujourd'hui réside précisément dans le fait que toutes les civilisations, tous les États et leurs associations d'intégration ouvrent réellement des opportunités pour leur propre voie démocratique et originale de développement. Et par-dessus tout, nous pensons que le nouvel ordre mondial doit être fondé sur la loi et la loi, être libre, indépendante et juste" Dans le même temps, le développement original ne signifie en aucun cas l'isolement, l'autarcie, a souligné Poutine - au contraire, ils impliquent une coopération active et mutuellement bénéfique sur des principes justes et égaux. « Si la mondialisation libérale est la dépersonnalisation, l'imposition du modèle occidental au monde entier, alors l'intégration, au contraire, est la libération du potentiel de chaque civilisation dans l'intérêt de l'ensemble, le mondialisme est imposé pour le bien commun, tout se résume à cela finalement, alors l'intégration est l'élaboration en commun de stratégies communes bénéfiques à tous » . Les principaux bâtisseurs du nouvel ordre mondial seront les "centres de pouvoir" - les puissances-civilisations et les grandes associations régionales : "La Russie considère qu'il est important de lancer plus activement des mécanismes de création de grands espaces construits sur l'interaction des pays voisins, dont l'économie, le système social, la base de ressources, les infrastructures se complètent. De tels grands espaces, en fait, sont à la base d'un monde multipolaire ordre - la base économique De ces dialogues et une véritable unité de l'humanité est née, beaucoup plus complexe, originale et multidimensionnelle que dans les idées simplifiées de certains idéologues occidentaux. Dans le même temps, l'Eurasie joue un rôle particulier, que Poutine a qualifié de "complexe autosuffisant avec des ressources gigantesques de toutes sortes et d'énormes opportunités ". Cette fois, Poutine n'a pas parlé d'affrontement géopolitique, mais la façon dont il a décrit l'Eurasie est directement liée aux principaux postulats de la géopolitique : la lutte entre la terre et la mer, l'Eurasie et l'Atlantique. Les Atlantistes (c'est-à-dire les puissances insulaires américaines et britanniques) ne peuvent pas contrôler le monde à moins qu'ils ne contrôlent l'Eurasie (ou du moins ne peuvent pas jouer à diviser pour régner là-bas). Et maintenant tout se dirige vers le fait que les atlantistes ne garderont le contrôle que sur l' Europe, que Poutine a qualifiée de " pointe occidentale de l'Eurasie ", soulignant qu'elle pourrait être sa partie naturelle : " Mais beaucoup de ses dirigeants sont gênés par la conviction que les Européens sont meilleurs que les autres, qu'il n'est pas approprié qu'ils participent à certaines entreprises sur un pied d'égalité avec les autres. Derrière une telle arrogance, ils ne s'aperçoivent en quelque sorte pas qu'eux-mêmes sont déjà devenus la périphérie de quelqu'un d'autre, se sont, en fait, tournés vers des vassaux - souvent et sans droit de vote. Mais le discours de Poutine ne s'adressait pas aux Européens - il ne croit plus en leur capacité à se battre pour leurs intérêts, et à court terme ils n'ont tout simplement aucune chance de sortir du contrôle anglo-saxon. Si Poutine leur a rappelé que « la multipolarité est la seule chance pour l'Europe de restaurer sa subjectivité politique et économique » , il s'est adressé en premier lieu à l'ensemble du monde non occidental, les exhortant à construire un ordre mondial post-occidental véritablement démocratique : "Je suis convaincu qu'une véritable démocratie dans un monde multipolaire, implique avant tout la possibilité pour tout peuple - je tiens à le souligner - de toute société, de toute civilisation de choisir sa propre voie, son propre système socio-politique." Poutine a noté le manque d'unité en Occident Dans le même temps, le dialogue des civilisations pour la construction d'un nouvel ordre mondial se fondera sur leurs valeurs spirituelles et morales, traditionnelles - qui, contrairement aux valeurs dites néolibérales, sont uniques et ne peuvent être imposées à personne, Poutine a noté : "C'est notre compréhension des valeurs traditionnelles, et cette approche est partagée et acceptée par la majorité de l'humanité. C'est naturel, car ce sont les sociétés traditionnelles d'Orient, d'Amérique latine, d'Afrique, d'Eurasie qui forment la base de la civilisation mondiale. " Et Poutine avertit l'Occident encore et encore du caractère inévitable de la transition du diktat au dialogue - et cela, après tout, est dans l'intérêt de l'Occident lui-même. Si, bien sûr, ils pensent à leur avenir là-bas : "Le respect des particularités des peuples et des civilisations est dans l'intérêt de tous. En fait, c'est aussi dans l'intérêt du soi-disant Occident. Perdant sa supériorité, il se transforme rapidement en minorité sur la scène mondiale. Et, bien sûr, le droit de cette minorité occidentale à sa propre identité culturelle, bien sûr, je veux le souligner, il faut le garantir, il faut le traiter, bien sûr, avec respect, mais, je le souligne, sur un pied d'égalité avec les droits de tous les autres. L'Irak réagit à l'appel de Poutine pour un changement dans la structure de l'ONU Si les élites occidentales pensent qu'elles peuvent injecter dans l'esprit de leur peuple, de leurs sociétés, des tendances étranges, à mon avis, comme des dizaines de genres et des défilés de la fierté gay, alors qu'il en soit ainsi. Laissez-les faire ce qu'ils veulent ! Mais ce qu'ils n'ont certainement pas le droit de faire, c'est d'exiger des autres qu'ils suivent la même direction." Le discours de Poutine est devenu une sorte de manifeste pour le futur nouvel ordre mondial post-occidental - basé non pas sur des "règles" anglo-saxonnes astucieuses, mais sur le dialogue et la coordination des intérêts entre les diverses civilisations mondiales. Poutine offre une véritable alternative au projet atlantique de mondialisation, avec son post-humanisme et sa haine de toute tradition. Le monde entier comprend que le projet atlantique a échoué - et la Russie se rapproche de son effondrement, ou plutôt, la tentative occidentale d'annuler notre pays accélère l'effondrement de leur projet mondial. Mais la Russie ne travaille pas seulement au déclin du monde à la manière américaine - elle appelle tout le monde à accélérer les travaux sur un nouvel ordre mondial. Dans lequel nous ne prétendons pas être un nouvel hégémon - Poutine a spécifiquement noté que nous ne parlons pas de remplacer une domination par une autre, de remplacer l'Ouest par l'Est. Non, nous proposons une approche fondamentalement différente et juste pour construire ce que Poutine a appelé « une symphonie de la civilisation humaine » . Et c'est ce que fera tout le monde non occidental dans la prochaine décennie, qui sera en effet non seulement la plus dangereuse, mais aussi la plus importante de toute la période après 1945.
Edité le 28-10-2022 à 21:18:15 par Xuan
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| Posté le 31-10-2022 à 20:15:11
| Après l’intervention de Poutine (video complète) la Russie pose les conditions d’ un éventuel dialogue entre les présidents Poutine et Biden 31 OCTOBRE 2022 https://histoireetsociete.com/2022/10/31/apres-lintervention-de-poutine-video-complete-la-russie-pose-les-conditions-d-un-eventuel-dialogue-entre-les-presidents-poutine-et-biden/ Peskov a déclaré: « Les dirigeants russes, dirigés par le président Vladimir Poutine, sont toujours prêts à tenir des négociations sur l’Ukraine. » Publié le 30 octobre 2022 Après l’important discours du président Russe, Vladimir Poutine en video complète ci-dessous (1), le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la partie américaine devrait écouter les propositions faites avant le début du conflit en Ukraine en particulier le refus de l’extension de l’OTAN et de l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN. Le président Poutine n’a cessé de le répéter: sur ces bases là nous sommes prêts à négocier comme nous l’avons toujours été, ce n’est pas une position de faiblesse c’est une position de force et l’occident devrait le reconnaitre pour qu’intervienne la paix (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete). (1) Voici la video complète de cette réunion du club Valdaî. Entre nous, entre nous j’ignore si Vladimir Poutine est atteint d’un ou de multiples cancers comme le répètent nos amuseurs-experts de plateaux mais c’est une belle performance pour un agonisant puisque la video dure 3h43 minutes. Bonne écoute Discours de Vladimir Poutine lors du Club de discussion Valdaï le 27.10.2022 Le porte parole du Kremlin a posé les termes d’une éventuelle conversation entre les présidents Vladimir Poutine et les Etats-Unis en la personne de Jo Biden. Nul de ceux qui veulent oeuvrer pour la paix ne peut ignorer ces conditions qui ont été posées avant l’intervention et qui sont restées les mêmes. Le gouvernement russe a conditionné dimanche une éventuelle conversation entre les présidents Vladimir Poutine et les États-Unis, Joe Biden, à une analyse claire sur la situation autour du conflit en Ukraine Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que si les États-Unis prenaient en considération les préoccupations de sécurité de la Russie, cela pourrait constituer une plate-forme de négociations entre les présidents. Peskov a déclaré que les États-Unis devraient écouter les préoccupations de la partie russe et discuter des projets de documents soumis à Washington et à Bruxelles avant le début du conflit en Ukraine. « Je fais référence aux projets de documents qui ont été présentés à Bruxelles et à Washington » , a déclaré Peskov dans une interview accordée à l’émission de télévision « Moscou. Le Kremlin. Poutine » de la chaîne de télévision Rossiya1 (VGTRK). « (Je parle de) la volonté américaine de revenir à décembre-janvier et de soulever la question: ce que les Russes offrent, peut-être que tout ne nous convient pas, mais peut-être devrions-nous nous asseoir avec eux à la table des négociations après tout » , a-t-il déclaré. Les propositions de sécurité que Moscou a présentées à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN et États-Unis) en décembre 2021 comprenaient la non-expansion de l’Alliance atlantique vers l’est, y compris le refus de l’intégration de l’Ukraine, entre autres. « Le président dit constamment qu’il est ouvert au processus de négociation (…) Il l’a confirmé une fois de plus et l’a réaffirmé encore recemment . Qu’ils soient prêts ou non à négocier les Etats occidentaux devraient le savoir » , a déclaré le porte-parole. Selon le porte-parole présidentiel, il est toujours préférable de réaliser des intérêts par le dialogue et malgré le fait qu’en Occident « ils voient la situation de facto » , la volonté russe de négocier n’est pas une faiblesse, mais une force. « Précisément pour tendre la main à la paix et aux négociations, seule une personne forte peut se le permettre » , a-t-il déclaré.
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| Posté le 21-11-2022 à 06:38:41
| Iouri Afonine sur Russie 1 : notre pays doit devenir le leader du mouvement anti-impérialiste mondial 21 NOVEMBRE 2022 https://kprf.ru/party-live/cknews/214714.html https://histoireetsociete.com/2022/11/21/iouri-afonine-sur-russie-1-notre-pays-doit-devenir-le-leader-du-mouvement-anti-imperialiste-mondial/ Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine a participé à l’émission “60 minutes” sur la chaîne de télévision Russia-1. Toujours à partir du G 20, le représentant du parti communiste conforte l’analyse que nous avons développée ici à savoir que plus s’élargissait l’opinion planétaire, plus le G7 apparaissait pour un club des Etats-Unis et de ses vassaux. Non seulement ces derniers n’ont pas obtenu l’unanimité dans la condamnation de la Russie, mais la seule unanimité celle de l’appel à la paix va d’abord a contrario des politiques du dit G7. Et surtout celle de leur créature, le régime de Zelensky et ses pareils qui serait un “chien” qui aboie plus que ses maitres et que l’on a du mal à faire rentrer à la niche comme le prouve leur dernier exploit du tir sur la centrale nucléaire. On peut ne pas être d’accord avec la position de nos camarades communistes russes mais on se demande pourquoi l’Humanité et le secteur international organisent la plus impitoyable des censures, celle voulue par l’OTAN face à ces propos. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop) Le sujet de discussion était les résultats du sommet du G20 en Indonésie. Youri Afonine a souligné que le G20 n’est pas un rassemblement occidental comme le G7. Il est donc normal qu’une condamnation unanime de la Russie n’ait pu être glissée dans le communiqué final du sommet. L’Occident a dû s’accommoder du fait que le document indiquait que les États membres du G20 avaient des points de vue différents sur les actions de la Russie en Ukraine. Quant à la phrase du communiqué – “l’époque actuelle ne doit pas devenir une époque de guerre” – elle constitue un appel à toutes les nations du monde. Cette phrase devrait être entendue en premier lieu par l’Occident collectif, qui a déclenché la plupart des guerres sur la planète. Elle devrait également être entendue par les autorités de Kiev, car c’est sur leurs ordres que la guerre au Donbass a été menée pendant huit ans, et ce sont elles qui résistent aujourd’hui à la résolution pacifique du conflit. Ainsi, la tentative de donner au sommet du G20 une orientation anti-russe a échoué. Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a commenté le discours à distance du président ukrainien Zelensky au sommet. Il a sapé de manière flagrante toute tentative de règlement. En fait, M. Zelensky a exigé que la Russie ne renonce à rien de moins que six régions dont l’admission dans notre État est stipulée par la Constitution, dont la République de Crimée et Sébastopol. Il est clair que de telles exigences ne pourront jamais être acceptées. Kiev devient le principal obstacle à la paix. À cet égard, Afonine a rappelé les paroles de l’homme politique français de la première moitié du 20e siècle, Edouard Herriot, qui a dit d’Hitler qu’il était “un chien qui a araché sa chaîne et a mordu ses maîtres”. Herriot faisait référence aux pays occidentaux – Grande-Bretagne, France, États-Unis – qui ont longtemps cultivé l’Allemagne hitlérienne pour la dresser contre l’URSS, mais qui ont fini par être confrontés à son agression contre eux-mêmes. Le régime nazi de Kiev est en train de devenir le genre de “chien” agressif qui n’obéit plus tout à fait à ses maîtres. En particulier, Kiev bloque les tentatives de négociations avec la Russie, sur lesquelles l’Occident a commencé à insister explicitement, et “aboie” sur tous les hommes politiques occidentaux qui prônent la paix. Bien sûr, ce n’est pas un gros “chien” comme le Reich nazi, mais l’Occident doit “tendre la laisse” afin de le maîtriser. Il est impossible que l’Ukraine puisse exister sans les tranches financières et les fournitures d’armes occidentales. Si le flux d’argent et d’armes est réduit, Kiev sera obligé de négocier. La seule question est de savoir si l’Occident est prêt à le faire. Le premier vice-président du comité central du parti communiste a également évoqué le vote de l’Assemblée générale des Nations unies sur les “réparations” de la Russie en faveur de l’Ukraine. 94 des 193 États membres de l’ONU ont voté pour cette résolution. Youri Viatcheslavovitch a déclaré qu’en substance, le vote sur cette résolution s’est avéré être un échec des forces anti-russes. Parmi toutes les résolutions anti-russes qui ont été adoptées depuis février 2022, cette résolution a reçu le moins de voix – moins de la moitié des membres de l’ONU. Mais le tableau devient encore plus clair si l’on compte la population totale des pays qui n’ont pas soutenu la résolution sous une forme ou une autre : qui ont voté contre, se sont abstenus ou n’ont pas participé au vote. Dans ces pays habitent environ 5 milliards 800 millions de personnes, soit environ 72% de la population mondiale. Et ces 94 pays qui ont voté pour la résolution représentent moins de 30% de la population mondiale. C’est-à-dire que, malgré l’énorme pression de l’Occident, la majorité de l’humanité ne soutient pas sa position anti-russe. Youri Afonine a déclaré : il est très significatif que la Chine, qui s’abstenait auparavant lors de tels votes, ait cette fois voté contre la résolution, c’est-à-dire qu’elle soit passée à un soutien plus explicite de la Russie. Il a noté que la plupart des représentants de ce que l’on appelle le “sud global” étaient vraiment indignés par la résolution. Ce sont des pays qui ont souffert pendant des siècles des guerres déclenchées par l’Occident, du pillage colonial occidental. Rien qu’au cours des dernières décennies, l’impérialisme occidental a déclenché une série de guerres qui ont causé d’énormes dégâts qui n’ont jamais été remboursés. C’est pourquoi l’Occident est plutôt le premier qui devrait payer des réparations. En conclusion, le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a déclaré : La Russie doit aujourd’hui communiquer fermement sa position à la planète entière. Y compris aux pays occidentaux qui sont nos adversaires. Et aussi et surtout au reste de l’humanité, qui a subi de nombreuses tragédies en raison des actions de l’impérialisme occidental. La Russie se trouve maintenant à la pointe de la lutte anti-impérialiste et peut en devenir le leader. Et l’avenir du monde dépendra du succès de cette lutte.
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| Posté le 04-12-2022 à 23:42:19
| Achèvement du projet clé du gazoduc Chine-Russie sur la route Est Par Global Times Publié : 04 décembre 2022 19:01 Mis à jour: 04 décembre 2022 18:57 https://www.globaltimes.cn/page/202212/1281057.shtml Un projet clé de construction du gazoduc Chine-Russie sur la route est a été achevé samedi. Il permettra au gaz russe de traverser le fleuve Yangtze pour atteindre Shanghai, jetant ainsi les bases de l'achèvement complet du projet historique de coopération énergétique sino-russe. Le tunnel sous-fluvial sur le fleuve Yangtze, un projet de contrôle clé du pipeline, a été achevé après 28 mois de construction, selon PipeChina. Le tunnel a une longueur de 10,226 kilomètres et est conçu avec trois gazoducs d'un diamètre de 1 422 millimètres chacun, selon les médias. En adoptant des mesures de protection de l'environnement telles qu'un bouclier équilibré boue-eau et une expédition scellée des déchets, les constructeurs du projet ont tout mis en œuvre pour protéger la zone humide le long des berges et l'écologie du fleuve Yangtze. L'achèvement du projet se rapproche de la pleine exploitation du gazoduc de la route Est Chine-Russie et est propice à la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de la Chine dans un contexte de hausse des prix mondiaux, a déclaré Lin Boqiang, directeur du Centre chinois de recherche sur l'économie de l'énergie à Xiamen. Université, a déclaré dimanche au Global Times. L'ensemble du pipeline devrait fournir à la Chine 38 milliards de mètres cubes de gaz naturel russe par an à partir de 2024 dans le cadre d'un contrat de 30 ans d'une valeur de 400 milliards de dollars dans le cadre d'un accord signé entre la China National Petroleum Corp et le géant gazier russe Gazprom en mai 2014, selon l'agence de presse Xinhua. Le tunnel du Yangtsé est la clé du gazoduc de la route est, qui devrait être achevé et mis en service en 2025, ont indiqué les médias. Le pipeline complet s'étend sur plus de 8 000 kilomètres, avec une section de 3 000 kilomètres en Russie et une section de 5 111 kilomètres en Chine. La section nord de Heihe, dans la province du Heilongjiang (nord-est de la Chine), à Changling dans la province du Jilin (nord-est de la Chine) a été mise en service en 2019. La section médiane de Changling à Yongqing dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, est devenu opérationnel en 2020. « Le projet offre un exemple réussi de bénéfice mutuel et de coopération internationale gagnant-gagnant, et il combine les avantages des ressources abondantes de la Russie avec le vaste marché chinois », a déclaré M. Lin. Lin a noté que dans le contexte de la crise ukrainienne et des efforts de la Chine pour optimiser la structure de consommation d'énergie du pays, il devrait y avoir de plus grandes opportunités pour la coopération sino-russe à l'avenir. Le vice-Premier ministre chinois Han Zheng a appelé mardi à une coopération énergétique sino-russe plus approfondie lors de la cérémonie d'ouverture du quatrième Forum des affaires énergétiques Chine-Russie. La Chine et la Russie doivent forger un partenariat de coopération énergétique plus étroit et contribuer davantage à l'amélioration du bien-être des deux peuples et à la promotion de la sécurité énergétique mondiale et du développement durable, a déclaré M. Han.Le 1er novembre 2022, des membres du personnel de PipeChina effectuent une inspection quotidienne du gazoduc de la route Est Chine-Russie à Qinhuangdao, dans la province du Hebei (nord de la Chine), dans le but de renforcer les inspections de la route et d'assurer la consommation quotidienne de gaz pour les ménages dans le Région Pékin-Hebei-Tianjin du nord de la Chine. Photo: VCGLe 1er novembre 2022, des membres du personnel de PipeChina effectuent une inspection quotidienne du gazoduc de la route Est Chine-Russie à Qinhuangdao, dans la province du Hebei (nord de la Chine), dans le but de renforcer les inspections de la route et d'assurer la consommation quotidienne de gaz pour les ménages dans le Région Pékin-Hebei-Tianjin du nord de la Chine
__________________ GT enquête : Comment les États-Unis profitent de l'UE avec une énergie à prix élevé et la loi sur la réduction de l'inflation, dans le conflit Russie-Ukraine https://www.globaltimes.cn/page/202212/1281088.shtml Par les journalistes de Global Times Publié : déc 04, 2022 09:51 PM Mis à jour : Dec 04, 2022 09:40 PM Après avoir été entraînés dans les conflits prolongés et intenses entre la Russie et l'Ukraine, avoir subi l'inflation et la montée en flèche des coûts énergétiques... Neuf mois après le déclenchement du conflit entre la Russie et l'Ukraine en février, de plus en plus de personnes dans l'UE - des politiciens aux chefs d'entreprise - ont réalisé à quel point elles ont été prises au piège des États-Unis, ces derniers utilisant la crise de l'UE comme une occasion de s'enrichir aux dépens de l'UE. De hauts responsables européens sont furieux contre l'administration de Joe Biden et ont accusé les États-Unis de tirer le plus grand profit de la crise ukrainienne en vendant du gaz à des prix élevés et en déchargeant davantage d'armements, rapporte Politico, notant que ces commentaires explosifs ont été soutenus en public et en privé par des responsables, des diplomates et des ministres d'autres pays. Henry Kissinger, diplomate américain chevronné, a dit en plaisantant qu'"il peut être dangereux d'être l'ennemi de l'Amérique, mais être l'ami de l'Amérique est fatal". Selon les analystes, il est possible que de nombreuses personnes dans l'UE pensent fréquemment à cette déclaration, car c'est l'UE qui a le plus souffert du fait que les États-Unis tentent de maintenir leur hégémonie et intimident les autres, y compris leurs alliés, par des politiques unilatérales. Un hiver plus froid sans gaz russe Comment passer cet hiver est devenu une question pour les résidents européens mais aussi pour les politiciens, car la Russie a fortement réduit ses livraisons de gaz aux États de l'UE en réponse aux sanctions de cette dernière, ce qui a fait grimper en flèche les prix du gaz en Europe. "Le temps est de plus en plus froid, mais nous n'avons pas les moyens de nous chauffer. Beaucoup de gens ont été obligés d'éteindre la climatisation et le chauffage, et même certaines personnes sont mortes de froid", a déclaré Hayley, une programmeuse travaillant en France, lorsqu'on lui a demandé quels étaient les plus gros problèmes de la vie quotidienne. Elle a expliqué au Global Times que son entreprise a lutté contre la pandémie mondiale de COVID-19, et qu'elle est maintenant obligée de faire face à une nouvelle crise, et que "cela fait vraiment pitié". Haley n'est pas la seule à être inquiète. Une femme au foyer polonaise qui s'est confiée au Global Times sous couvert d'anonymat a déclaré que l'usine de son mari a réduit les heures de travail pour réduire la consommation d'énergie et que son salaire a également été affecté. "Les prix de l'énergie ont augmenté, ce qui rend la vie plus difficile pour une famille moyenne qui travaille", a déclaré la femme au foyer, notant que pour passer cet hiver difficile, elle et quelques amis ont apporté des couvertures électriques de Yiwu, en Chine. Baisser les climatiseurs, faire des réserves de bois, acheter des couvertures électriques ou d'autres appareils de chauffage à Yiwu (Chine), enfiler des pulls à col roulé... les habitants des pays européens font tout leur possible pour rester au chaud en hiver. Alors que de nombreux pays européens se creusent les méninges pour tenter d'atténuer l'impact de la hausse des prix de l'énergie sur les ménages et les entreprises, par exemple en accordant une prime à l'énergie ou une prime de cherté de vie aux travailleurs, le mécontentement de la population ne cesse de croître, comme en témoignent les manifestations qui ont éclaté dans des villes de France, d'Allemagne et d'autres États de l'UE. Par rapport à son amertume, l'allié de l'UE - les États-Unis - a tiré une grande fortune de la crise ukrainienne, l'UE payant l'essentiel du prix, selon les analystes. Alors que les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) de la Russie s'effondrent, l'Europe achète davantage de gaz aux États-Unis malgré des prix plus élevés, ce qui permet aux fournisseurs de gaz américains de réaliser des bénéfices sans précédent, chaque transporteur de GNL vers l'Europe réalisant en moyenne plus de 200 millions de dollars de bénéfices, selon les médias. Selon les données des sites Web industriels, il y a eu de grandes différences de prix du gaz naturel entre les marchés européen et américain, ce qui a permis aux fournisseurs américains d'engranger des bénéfices sans précédent et de stimuler l'intérêt des entreprises à investir dans le GNL. Par exemple, en Europe continentale, le prix du gaz à l'avant-mois de la facilité de transfert de titres (TTF) a clôturé à environ 39 dollars par million d'unités thermiques britanniques (MMBtu) le 23 novembre, tandis qu'aux États-Unis, le prix spot du gaz à l'avant-mois du Henry Hub était supérieur à 7 dollars/MMBtu le même jour. En recherchant les données de l'Administration américaine d'information sur l'énergie, le Global Times a constaté que le pétrole et le gaz naturel que les États-Unis expédient vers l'UE ont continué à augmenter l'offre cette année. Reuters a également indiqué qu'en septembre, 87 cargaisons au total ont quitté les ports américains, transportant 6,3 millions de tonnes (mt) de GNL, dont près de 70 %, soit 4,37 mt, étaient destinés à l'Europe. Les données montrent qu'en exportant de l'énergie, les États-Unis ont considérablement réduit le risque de récession économique au troisième trimestre et que l'UE a fait des sacrifices pour aider à la reprise économique des États-Unis, ont déclaré les analystes. La vente d'énergie à prix élevé par les États-Unis à l'UE a suscité un mécontentement croissant. Ainsi, en octobre, lors d'une conférence de presse organisée à Bruxelles à l'issue d'une réunion avec d'autres dirigeants européens, le président français Emmanuel Macron a reproché aux États-Unis de créer "deux poids, deux mesures" en vendant du gaz naturel à l'Europe "à des prix records". En réponse aux critiques de l'Europe, les États-Unis rejettent la responsabilité sur la Russie. Dans un rapport du Financial Times de novembre, Brad Crabtree, secrétaire adjoint au ministère américain de l'énergie, est cité comme ayant déclaré que ce sont les acheteurs européens qui profitent de l'arbitrage entre les prix américains et européens, et non les producteurs américains. Alors que l'Europe s'interroge sur la manière de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, elle risque de payer un prix plus élevé sur sa compétitivité mondiale, ont déclaré les observateurs, notant que les prix élevés ont déjà entraîné des fermetures dans les industries énergivores et que si la crise énergétique se poursuit, le déficit énergétique de l'Europe se creusera, nécessitant des réductions de consommation encore plus importantes. Les principales économies pourraient également subir une baisse du PIB. Et rebelote avec la loi sur la réduction de l'inflation Alors que l'Europe n'est pas satisfaite de la vente d'énergie à prix élevé par les États-Unis, elle a reçu un autre coup de ces derniers - la loi sur la réduction de l'inflation, qui a été approuvée par les législateurs américains en août et qui comprend un montant record de 369 milliards de dollars de dépenses pour les politiques climatiques et énergétiques. Un tel paquet comprend des crédits d'impôt pour les voitures électriques fabriquées en Amérique du Nord et soutient la chaîne d'approvisionnement américaine en batteries, ce qui a suscité des inquiétudes dans l'UE. Ce protectionnisme modifie véritablement le climat économique de l'UE au profit des États-Unis plutôt que de l'Europe, et il affectera la migration des industries et des investissements de l'UE vers les États-Unis, a déclaré au Global Times Cui Hongjian, directeur du département des études européennes à l'Institut chinois d'études internationales. Contrairement à l'UE, qui devra faire face à la hausse des prix de l'énergie pendant longtemps, les États-Unis disposent d'une énergie plus stable et moins chère, ce qui les rend plus attrayants pour les entreprises européennes. En outre, si les États-Unis et l'UE augmentent les taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation, l'UE a moins de marge de manœuvre pour poursuivre cette pratique que les États-Unis. Si le taux de change de l'euro baisse, les coûts d'exportation des entreprises augmenteront, ce qui incitera davantage d'entreprises européennes à se délocaliser aux États-Unis, a déclaré M. Cui. Le Financial Times a également déclaré dans un rapport publié en novembre que la crise énergétique donne aux États-Unis une chance de "courtiser les grandes entreprises européennes". Les États-Unis se servent d'un tel acte pour inciter les entreprises industrielles à revenir aux États-Unis, ce qui risque de vider l'UE de sa substance. M. Cui a déclaré que, compte tenu de leurs politiques économiques et énergétiques actuelles, les États-Unis ont modifié le concept essentiel d'allié de l'UE et considèrent l'Europe comme un marché où ils peuvent obtenir davantage d'intérêts tant sur le plan politique qu'économique. Et si les différends ne sont pas correctement résolus, l'alliance entre les États-Unis et l'UE subira un nouveau coup dur. L'égoïsme des États-Unis a été pleinement mis en évidence, l'Europe ayant ressenti l'inégalité des relations bilatérales. En représentant la France et l'UE, le président français Marcon a également espéré négocier avec les États-Unis lors de sa récente visite aux États-Unis, mais malheureusement, les États-Unis ont peu de chances d'ajuster leurs politiques, ont déclaré les experts. Au milieu du conflit entre la Russie et l'Ukraine, les Etats-Unis ont fait une grande fortune en fournissant de l'énergie à l'UE, réalisant ainsi leur objectif de contenir la Russie et augmentant l'influence des Etats-Unis dans l'UE et les subventions américaines peuvent miner davantage la compétitivité de l'Europe, ont déclaré les observateurs, avertissant qu'il y aura plus de troubles dans l'UE si la crise ukrainienne continue avec le mécontentement croissant du public envers les gouvernements locaux et l'intensification des conflits entre les pays européens. Alors que des voix rationnelles s'élèvent au sein de l'UE pour demander que le bloc maintienne son indépendance stratégique et promeuve des politiques pour ses propres intérêts, par exemple pour maintenir des relations bilatérales avec la Chine, les analystes ont également noté que les gouvernements des pays liés devraient prendre des mesures concrètes pour protéger leur propre population et leurs intérêts nationaux plutôt que de servir uniquement les intérêts géopolitiques des États-Unis. Lire aussi https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/etats-unis-ursula-von-der-leyen-appelle-l-ue-a-reagir-face-aux-distorsions-de-concurrence-causees-par-le-plan-d-investissement-sur-le-climat-et-la-sante_5522628.html
__________________ Le "plafonnement du prix du pétrole" ou cracher contre le vent : une hausse de l'énergie encore plus dramatique pour les peuples européens La Russie rejette le plafonnement des prix du pétrole en Occident et envisage la suspension de l’offre Par les journalistes du personnel de Global Times Publié: déc 04, 2022 23:47 https://www.globaltimes.cn/page/202212/1281100.shtml Moscou a exprimé son opposition à un plafonnement des prix du pétrole russe et a déclaré que les pays européens qui défendent le plafonnement des prix pourraient faire face à une suspension de l’approvisionnement en pétrole, ont rapporté les médias locaux ce week-end. La position intransigeante du Kremlin fait suite à l’annonce faite vendredi par les pays du Groupe des Sept (G7) et l’Australie de se joindre à l’UE pour fixer un plafond de 60 dollars le baril sur le pétrole brut russe transporté par mer. Le plafond des prix est révélateur des plans de l’Europe pour transformer la pratique non marchande en propagande pour montrer son politiquement correct, ont déclaré des experts, argumentant contre le battage médiatique de l’Occident autour du plafonnement censé servir de stabilisateur aux approvisionnements énergétiques mondiaux avec du pétrole russe à prix réduit. Un scénario meurtrier à la suite du plafonnement des prix pourrait être une hausse possible des prix du pétrole qui finirait par avoir un effet boomerang sur l’UE et ajouterait aux souffrances économiques du bloc, ont-ils noté. Lutte à l’huile La Russie n’a guère cédé sur l’écart de prix, bien que le mouvement orchestré vise de manière flagrante les finances de la Russie. Vendredi, le G7 et l’Australie, en tant que membres actuels de la Coalition sur le plafonnement des prix, se sont mis d’accord sur la limite des prix, conformément à une décision unanime des États membres de l’UE, selon l’annonce. Le plafonnement des prix devrait entrer en vigueur lundi ou très peu après. La Russie donnera certainement des contre-mesures résolues au niveau diplomatique car la Russie ne veut pas perdre le pouvoir de fixation des prix des exportations d’énergie, et le pouvoir de fixation des prix est l’un des contenus essentiels de la souveraineté économique, Zhang Hong, chercheur associé à l’Institut d’études russes, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale de l’Académie chinoise des sciences sociales (CASS), a déclaré le Global Times dimanche. « Nous évaluons la situation. Certains préparatifs pour un tel plafond ont été faits. Nous n’accepterons pas le plafonnement des prix et nous vous informerons de la manière dont le travail sera organisé une fois l’évaluation terminée », a rapporté samedi l’agence de presse russe TASS, citant le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Samedi également, le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, a écrit sur Telegram que « Moscou a déjà clairement indiqué qu’il ne fournirait pas de pétrole aux pays qui soutiennent un plafonnement des prix anti-marché ». « À partir de cette année, l’Europe vivra sans pétrole russe », a-t-il affirmé, selon TASS. Il est intéressant de noter qu’une photo qui aurait été publiée par le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, circule sur les médias sociaux sur les chaînes Telegram, avertissant sarcastiquement l’Europe des implications glaciales du plafonnement des prix, ont rapporté les médias. Le mème est tiré du film d’horreur historique de Stanley Kubrik, The Shining, qui met en vedette le protagoniste gelé, et est accompagné d’une phrase ironique qui suggère que la décision sur le plafonnement des prix du pétrole en Russie a finalement été prise. Le plafonnement des prix du pétrole brut fait partie des sanctions visant à réduire les revenus énergétiques de la Russie afin de rendre l’économie russe et ses opérations militaires actuelles insoutenables, ont déclaré des experts. L’impact de la limite des prix sur le commerce direct de pétrole entre la Russie et l’UE est presque négligeable. En effet, le commerce direct entre les deux parties a presque été suspendu et l’Occident visait principalement à affecter les exportations de pétrole de la Russie et les négociations sur les prix avec des tiers, a indiqué M. Zhang. Considérant cette décision comme une tentative de mettre en valeur le politiquement correct de l’Occident, l’expert a souligné que si le prix tombait encore aux 30 dollars précédemment demandés par certains pays de la région, la Russie pourrait réduire sa production, ce qui entraînerait une hausse des prix mondiaux du pétrole brut. Répercussions des ecchymoses Même avec la limite actuelle des prix, ce que l’accord pourrait finalement finir est considéré comme loin de, sinon totalement contraire, à son rôle souhaité de stabilisateur sur les marchés mondiaux de l’énergie qui ressentent déjà les sanctions sur le pétrole russe, ont déclaré des observateurs. « Le plafonnement des prix encouragera le flux de pétrole russe à prix réduit sur les marchés mondiaux et est conçu pour aider à protéger les consommateurs et les entreprises contre les perturbations de l’approvisionnement mondial », a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, dans un communiqué publié vendredi à la suite de l’annonce du plafonnement des prix. L’objectif fondamental du plafonnement des prix est de limiter la capacité de la Russie à exporter du pétrole et donc son accès aux revenus d’exportation d’énergie. Cependant, il y a une prémisse selon laquelle la Russie ne peut compter que sur les marchés européens de l’énergie, a déclaré lundi au Global Times Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d’études russes de l’Université normale de Chine orientale. L’Europe est susceptible de souffrir beaucoup plus que la Russie car cette dernière peut rechercher des marchés alternatifs en dehors de l’Europe, a noté l’expert, ajoutant que cela ajouterait à l’inflation déjà élevée de l’Europe. L’Europe est déjà divisée sur l’énergie, et plusieurs pays ont demandé des exemptions à l’interdiction d’importer du pétrole russe. Dans l’ensemble, le plafonnement des prix est sans aucun doute une situation perdant-perdant pour la Russie et l’Europe, et la déseuropéanisation des exportations d’énergie de la Russie est également une certitude, a fait remarquer Cui. La Russie, bien que sous la pression des retombées de l’accord sur son économie, ne cédera probablement pas au prix réduit du mandat dans un avenir prévisible, a déclaré dimanche au Global Times Lin Boqiang, directeur du Centre chinois de recherche sur l’économie de l’énergie à l’Université de Xiamen. Compte tenu du manque d’infrastructure de pipeline pour acheminer le pétrole brut, la Russie pourrait avoir du mal à identifier des acheteurs en dehors des juridictions de la limite de prix mais suffisamment accessibles au pétrole brut russe, a poursuivi Lin, notant que l’Europe est confrontée à un dilemme similaire. Sans des canaux de transport de pétrole facilement disponibles, l’UE serait mise au défi d’augmenter les importations de pétrole en provenance des États-Unis et d’autres sources, a-t-il ajouté, estimant que le continent est presque destiné à être paralysé par une flambée des prix du pétrole à court terme. Le prix mondial du pétrole dépassera probablement 100 dollars dans le cadre de la limite des prix, a rapporté TASS dans un rapport séparé samedi, citant Kirill Melnikov, chef du Centre russe de développement énergétique. « Le niveau de plafond n’est pas pertinent en soi, car les entreprises russes ne vendront pas de pétrole en dessous de toute façon. En conséquence, les livraisons de pétrole russe via les compagnies maritimes et d’assurance européennes seront interrompues, ce qui pourrait réduire les exportations russes de 1 à 1,5 million de barils par jour en décembre et janvier. Cela conduira probablement à une hausse des prix au-dessus de 100 dollars le baril », a-t-il déclaré. Alors qu’une hausse attendue des prix du pétrole ajouterait inévitablement aux malheurs d’une aggravation du paysage de l’inflation à travers le monde, l’UE, hantée par des niveaux de prix record depuis des décennies, sera la plus touchée, ont déclaré les analystes. Selon Lin, au lieu d’envisager un impact apaisant sur les prix de l’énergie, le continent devrait se préparer à des factures d’énergie encore plus coûteuses et, par conséquent, à un frein insupportable sur son économie dans le contexte du cycle continu de hausses de taux aux États-Unis. Dans le même temps, les experts ont également prédit une autre possibilité: l’alliance OPEP + dirigée par l’Arabie saoudite et la Russie pourrait parvenir à un consensus sur des réductions modérées de la production pour maintenir la stabilité des prix internationaux du pétrole. Une telle positivité fera directement en sorte que l’accord de limitation des prix de l’Occident n’ait pas l’effet souhaité, ce ne sera qu’une propagande diplomatique, a fait remarquer Zhang à la CASS
Edité le 05-12-2022 à 00:22:56 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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| Posté le 06-12-2022 à 18:58:25
| Les plafonds occidentaux sur les prix du pétrole russe feraient rire l'Asie plutôt que de la contrarier https://svpressa.ru/economy/article/354451/?utm_source=finobzor.ru 5 décembre 19:27 Vous pouvez mettre fin à l'Allemagne - elle-même s'est suicidée, ayant une chance de devenir le chef de l'Europe Youri Yentsov Les plafonds occidentaux sur les prix du pétrole russe feraient rire l'Asie plutôt que de la contrarier Photo : Petr Kovalev / TASS Le 5 décembre, l'interdiction de l'UE sur le prix du marché du pétrole russe lorsqu'il est transporté par des pétroliers est entrée en vigueur. Traditionnellement, la Russie a été le principal fournisseur de pétrole de l'Europe, couvrant environ vingt pour cent des besoins du continent en matières premières. Mais en réponse au NWO en Ukraine, les pays occidentaux ont commencé à proposer des restrictions visant, entre autres, à réduire les revenus de notre pays provenant des exportations de pétrole. En particulier, cet été, l'UE a adopté le sixième paquet de sanctions, selon lequel elle s'est mise d'accord sur l'introduction progressive d'un embargo sur les approvisionnements maritimes en pétrole brut en provenance de Russie. Pour les produits pétroliers, la période de transition durera plus longtemps, l'interdiction viendra le 5 février, écrit RIA Novosti . Mais le vice-Premier ministre Alexander Novak a déjà annoncé le développement de mécanismes pour interdire l'introduction d'un plafond sur les prix du pétrole. Selon l'expert principal du Fonds national de sécurité énergétique, Igor Iouchkov , la Russie ignorera le plafond des prix : - Dans le cadre des travaux préparatoires pour contrer l'embargo occidental, la Russie a déjà tenté de collecter des pétroliers, les immatriculant soit dans sa propre juridiction, soit dans la juridiction de pays amis, soit de certaines sociétés offshore. Nous devons recruter le plus de pétroliers possible, car les sanctions sont appliquées précisément au stade du transport. Il n'est pas interdit d'acheter du pétrole russe lui-même - il n'y a pas d'amendes ou de sanctions secondaires pour son achat. Les Américains ont même prescrit séparément ces conditions, toutes les restrictions uniquement et exclusivement sur le transport. Il est interdit de transporter du pétrole russe par voie maritime si sa valeur est supérieure au prix plafond indiqué. Et il est également interdit d'assurer un tel transport si le prix du pétrole dépasse le prix plafond spécifié. Par conséquent, la Russie, pour exporter son pétrole, doit trouver une flotte suffisante capable de transporter tout ce que nous exportions auparavant par voie maritime, et en même temps ne pas signaler aux États-Unis ou au régulateur européen le coût du pétrole qui est chargés dans des camions-citernes. La pratique consistant à assurer les navires par des sociétés russes s'est déjà développée. De gros volumes de pétrole à destination de l'Inde étaient assurés par des compagnies russes. Donc, à cet égard, la Russie a effectué quelques préparatifs, mais personne ne sait quelle quantité de la flotte de pétroliers nous avons pu collecter. "SP": - Suffit-il de sortir tout ce qui est nécessaire pour le transport par mer et à quoi faut-il s'attendre du tout? — Il y aura une certaine période transitoire d'adaptation à ces sanctions. Il est nécessaire de changer la logistique du mouvement des pétroliers existants, d'en rechercher et d'en construire de nouveaux, supplémentaires. Il pourrait y avoir une réduction des exportations dans les mois à venir jusqu'à ce que les exportations normales et, en général, le transport dans le cadre des nouvelles règles soient établis. De plus, les consommateurs de notre pétrole demanderont très probablement une remise supplémentaire sur chaque baril de pétrole russe. Cela s'est déjà produit au printemps, lors de la première vague de sanctions sur l'achat de pétrole russe par les États-Unis. Les Européens ont volontairement réduit leurs achats de pétrole russe. Cela a conduit au fait que la Russie a réduit ses exportations de pétrole, mais en même temps son prix a augmenté, de sorte que notre pays a gagné à peu près le même montant en termes monétaires. Maintenant, nous pouvons nous attendre au même scénario, mais les consommateurs asiatiques demanderont une remise plus importante. Au printemps, il y avait une remise allant jusqu'à 30 $ le baril. Ensuite, il est descendu à 20 $. Il est tout à fait possible que maintenant la remise augmente à nouveau à trente dollars le baril - pendant quelques mois ... Désormais, l'Occident, représenté par l'Allemagne, compte sur l'Inde pour soutenir l'introduction d'un prix plafond sur les approvisionnements russes en pétrole brut. C'est ce qu'a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Burbok à The Hindu à la veille de sa visite à New Delhi. Elle a exhorté les Indiens - tout comme les "blancs" l'ont fait - à imposer des sanctions contre la Russie. Dites, les Allemands sont conscients que de nombreux États ont diverses restrictions économiques. Mais il est très important pour l'Est et l'Ouest que "les démocraties travaillent ensemble", réduisant leur dépendance économique vis-à-vis des "régimes autoritaires". L'Europe, disent-ils, cherche à limiter les conséquences de ses sanctions pour les pays tiers. Par conséquent, la limitation du prix des approvisionnements en pétrole russe vise à éviter les pénuries d'approvisionnement et les augmentations de prix pour les États dépendant du pétrole russe. L'Ouest et l'Est peuvent se soutenir sans se conformer formellement à l'embargo pétrolier : en achetant du pétrole même en dessous de la limite établie, a déclaré Burbock, répondant à une question sur l'augmentation des achats de pétrole de l'Inde à la Russie. Annalena espère beaucoup que l'Inde contribuera aux sanctions occidentales contre la Russie et s'en tiendra au prix plafond fixé à 60 dollars le baril pour les exportations offshore russes. Et il vaut mieux que l'Inde abandonne complètement son amitié avec la Russie. Timofey Borisov, spécialiste de l'Allemagne , estime que la prochaine visite du ministre allemand des Affaires étrangères en Inde ne servira à rien : - Eh bien, et si le ministre allemand de l'Économie, Robert Habek, se rendait récemment au Qatar ? Le résultat a été la conclusion d'un "contrat à long terme de quinze ans". Cela semble fort, mais en réalité ce ne sont que deux millions de tonnes de gaz, et même alors pas immédiatement, mais à partir de 2026. Est-ce une offre sérieuse ? Est-ce le résultat de "négociations sérieuses et d'un voyage bien ficelé" ? Bien sûr que non! De telles choses doivent être élaborées à l'avance à un niveau plus sérieux. "SP": - Quoi, dans les ministères allemands - et au ministère de l'Économie de Habek, et au ministère des Affaires étrangères de Burbock - il n'y a pas de tels spécialistes qui s'occuperaient de la préparation de cette visite? - La visite est très hâtive. Il est clair que le moment est venu précisément de s'entendre sur un prix plafond du pétrole russe au niveau de 60 dollars le baril. Et l'accord sur cette question en Europe n'était absolument pas évident. Et tout de suite, dans quelques jours, annoncer que le chef du ministère allemand des Affaires étrangères s'envole pour décider quelque chose avec l'Inde n'est tout simplement pas sérieux. Bien qu'extérieurement, cela puisse être organisé exactement de la même manière que le voyage de Habek au Qatar - ils annonceront en fanfare que "conclu" et "réalisé". Tout le monde commence à s'embrasser et à sourire. En fait, la visite n'est absolument rien. Jusqu'à présent, l'Europe n'a pas d'alternative au pétrole et au gaz russes. Mais on ne peut pas leur interdire de voyager à travers le monde. "SP": - Mais peut-être que les Allemands passeront par l'Inde pour que ce pays, s'il n'abandonne pas complètement le pétrole russe, l'achète encore moins cher que l'Europe. Après le ministre des Affaires étrangères Burbock, le chancelier allemand Olaf Scholz devrait arriver en Inde début 2023 . Il tentera aussi de faire pression sur les Indiens. Pourquoi est-ce l'Inde ? Oui, ce pays ne semble pas nous soutenir dans l'opération spéciale - il adhère, bien que faiblement, mais toujours à la neutralité. Mais l'Inde ne prend pas le parti de l'Europe et des États-Unis. Elle a ses propres intérêts. Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'un pays européen, mais d'un pays de l'Est. Tout cela est calculé par les indologues. Mais il est calculé par des spécialistes, et ce n'est absolument pas un fait que cela a été calculé au ministère allemand des Affaires étrangères. Maintenant, dans le gouvernement allemand, il y a des gens qui ne savent rien calculer. Ils n'ont aucune éducation. Vous comprenez, si une personne à l'école était un perdant et a grandi, alors rien ne sortira de lui de toute façon. Je ne connais aucun exemple pour tirer quelque chose de valable d'un perdant. Il n'y a plus de gens du format de Helmut Schmidt et Willy Brandt en Allemagne. La thèse d'Annalena Burbock est plagiée à 50 %. Après tout, elle a étudié à la London School of Economics (LSE), au British Institute of International and Comparative Law (BIICL) et en même temps non seulement ne parle pas anglais, mais parle aussi l'allemand avec difficulté. Que voulez-vous de telles personnes ! Vous pouvez mettre fin à l'Allemagne. Ce pays était au sommet de son triomphe en février. Quatre chaînes du gazoduc s'étendaient jusqu'à lui, chacune avec 27 milliards de mètres cubes. L'Allemagne pourrait devenir une plaque tournante mondiale - il suffit d'ouvrir le robinet et cela pourrait dicter les prix du gaz. Elle acquerrait une puissance économique incroyable. Et au lieu de cela, ils ont eux-mêmes tout pris et l'ont détruit. L'Allemagne ne s'est pas simplement « tiré une balle dans le pied », elle s'est tiré une balle dans la tête, elle s'est tiré une balle dans la tête. Puis ils ont fait sauter trois filets des Nord Streams. Mais avant cela, l'Allemagne les a fait exploser dans sa tête. Et ce n'est qu'alors que les Anglo-Saxons les ont détruits en réalité, après avoir calculé qu'une explosion physique des gazoducs n'entraînerait aucune réaction de la part des Allemands. Les Anglo-Saxons les ont "fabriqués", comme toute l'Europe. La visite d' Emmanuel Macron en Algérie est devenue une honte. La visite de Burbock en Inde sera la même. Elle montera sur des éléphants et dira une autre portion de bêtises en allemand. Riez d'elle et c'est tout. "SP": - L'Inde ne va pas se suicider, comme l'a fait l'Allemagne ? « En Inde, les gens intelligents sont au pouvoir. Pas pro-russe, mais intelligent... En préparation de sa visite en Inde, Annalena a malheureusement laissé échapper le rôle de l'ONU dans le règlement du différend entre l'Inde et le Pakistan sur le Jammu-et-Cachemire. Sa déclaration a suscité de vives critiques de la part du ministère indien des Affaires étrangères. L'alliance OPEP+ maintient les quotas de production de pétrole existants pour maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé. Moscou, si nécessaire, est prête à réduire la production afin de répondre d'une manière ou d'une autre à la stratégie à long terme de l'Occident visant à affaiblir la Russie, et après elle l'économie du monde entier. Les États-Unis et l'Europe veulent l'aggravation de la vie de ceux qui ne sont pas inclus dans le "milliard doré".
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 07-12-2022 à 17:33:07
| La Russie promet de répondre au plafonnement des prix du pétrole et supporterait des pertes « limitées » Les mesures les plus dures ne font que diviser l’Ouest, paralyser les propres principes du marché: experts Par les journalistes du personnel de GT Publié: Dec 06, 2022 11:38 PM Mis à jour: Dec 06, 2022 11:25 https://www.globaltimes.cn/page/202212/1281283.shtml Alors que la Russie a averti lundi de répondre à un plafonnement occidental des prix de son pétrole brut - une initiative menée par les États-Unis et approuvée par le Groupe des Sept et ses alliés visant à réduire les revenus de la Russie, les experts chinois ont souligné que le plafonnement des prix entraînerait des pertes pour la Russie, mais que l’ampleur serait relativement limitée. car la Russie a plusieurs plans de secours. En fin de compte, le prix serait toujours payé par l’Europe, élargissant encore le fossé de ses propres divisions et paralysant les principes de marché sur lesquels l’Occident s’est construit, ont-ils noté. La Russie, deuxième producteur mondial de pétrole brut, a déclaré lundi qu’un plafonnement occidental des prix de son pétrole déstabiliserait les marchés mondiaux de l’énergie, mais n’affecterait pas sa capacité à soutenir son opération militaire spéciale en Ukraine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Sergueïevitch Peskov, a noté qu’il était « évident et incontestable que l’adoption de ces décisions est un pas vers la déstabilisation des marchés mondiaux de l’énergie », a rapporté Reuters. L’Europe et les États-Unis sont sur le point d’appliquer deux des mesures les plus sévères visant les exportations de pétrole russe. Le premier est un plafonnement des prix auquel se sont joints les États-Unis, les pays du Groupe des Sept, l’Australie et l’UE qui fixe un prix maximal de 60 dollars le baril pour le brut russe entrant en vigueur lundi, tandis que l’autre est un embargo qui interdit aux pays de l’UE d’acheter la plupart du brut russe. Lorsqu’on lui a demandé si la Chine envisageait de rejoindre l’accord, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré lundi lors de la conférence de presse de routine que la coopération énergétique entre la Chine et la Russie était toujours menée dans un esprit de respect mutuel et de bénéfice mutuel, et qu’assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique mondial était d’une importance vitale. Les craintes que le nouveau plafonnement des prix puisse perturber l’offre mondiale dans les mois à venir se sont déjà reflétées dans une hausse des prix du pétrole. Le brut de référence mondial Brent était en hausse de 1,95% à 87,24 dollars le baril lundi, selon le rapport de Reuters. « Moscou ressentirait un pincement car cela limiterait la capacité de la Russie à exporter du pétrole vers l’Occident, mais ce ne serait pas un impact majeur », a déclaré mardi au Global Times Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d’études russes de l’Université normale de Chine orientale. « Elle peut trouver des acheteurs tels que la Chine et l’Inde pour combler le vide, ou elle peut le contourner en exportant du pétrole d’abord vers les pays du Moyen-Orient, puis vers l’Europe. La Russie peut également persuader davantage de pays européens de demander des exemptions pour la nouvelle interdiction », a déclaré l’expert. En fin de compte, le prix devra être payé par l’Europe elle-même, a noté Cui, car ils devront trouver des substituts pour le brut russe et payer des prix plus élevés pour acheter du gaz liquéfié GNL au Royaume-Uni et aux États-Unis. Fixer un prix élevé pour le pétrole brut est une violation grave des principes du marché de l’industrie mature, et une telle intervention sapera la crédibilité du gouvernement et pèsera sur son économie en difficulté, a déclaré mardi Wang Yiwei, directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine, au Global Times. Alors que certains pays européens craignent que le plafonnement des prix ne « fasse des ravages » sur les marchés de l’énergie, leurs alliés, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège, devraient tirer profit de l’interdiction. Les différences d’intérêts à cet égard ont créé de plus grandes divergences au sein du système occidental, ont noté les observateurs, ce qui vaut pour l’Inde. L’Inde a « vigoureusement défendu » lundi ses importations de pétrole brut en provenance de Russie alors que l’Allemagne tentait de la pousser à rejoindre l’accord, affirmant que l’Europe « ne peut pas faire de choix pour prioriser ses besoins énergétiques tout en demandant à New Delhi de faire autre chose », affirmant que ses achats ne représentaient qu’un sixième du total des achats européens au cours des neuf derniers mois. NDTV a rapporté. L’Occident ne prend pas en compte les besoins de développement de l’Inde, mais veut la forcer à prendre parti par « politiquement correct », a noté Cui. Il est naturel pour l’Inde de rejeter cette exigence lorsqu’aucun autre plan de rémunération ne lui est offert en échange. Alors que les mesures anti-russes entrent en vigueur, une décision distincte de 23 grands pays producteurs de pétrole connus sous le nom d’OPEP + a accepté de maintenir le cap sur sa politique de production, s’en tenant à réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par jour, plutôt que d’envisager de nouvelles réductions de production soutenant les prix, comme certains en Occident l’avaient cru. Cela a montré que la voix de l’OPEP + grandit sur la scène internationale et que l’organisation devient de plus en plus indépendante dans l’élaboration de ses politiques, qui est plus libre des pressions des États-Unis qu’auparavant, ont déclaré des analystes.
Edité le 07-12-2022 à 17:36:36 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 09-12-2022 à 18:02:09
| Quelques rappels historiques pour comprendre ce qui se joue à travers la guerre en Ukraine : le rôle de l’Allemagne 9 DÉCEMBRE 2022 Voir les illustrations sur site https://histoireetsociete.com/2022/12/09/quelques-rapppels-historiques-pour-comprendre-ce-qui-se-joue-a-travers-la-guerre-en-ukraine-le-role-de-lallemagne/ L’essentiel est bien sûr aujourd’hui d’avoir conscience du rôle joué dans la guerre en Ukraine de l’avancée de l’OTAN et la manière dont les USA, l’UE et l’OTAN ont fait de l’Ukraine un bastion chauvin et russophobe, en espérant encore aujourd’hui poursuivre le démantèlement de la fédération de Russie, entamée en 1991 sur l’URSS. Et sur ce point, en dehors de quelques libéraux qui comme Navalny ont déjà témoigné de leur liens étroits avec l’Occident, l’Allemagne en particulier qui partout a acheté, fait agir ses fondations, la totalité des forces politiques russes au premier rang desquels les communistes dénoncent cette volonté de l’OTAN. Le débat porte sur la manière dont la résistance nécessaire a mal été préparée. Les communistes accusent le parti du président Poutine et lui (relativement ménagé néanmoins) d’avoir perdu du temps, d’avoir cru dans l’application des accords de Minsk et de s’être fait berner par l’Allemagne, la France qui en étaient les garants et qui n’ont cherché qu’à donner du temps pour que l’OTAN forme l’armée ukrainienne, devenue armée de fait de l’OTAN. Poutine vient d’ailleurs de reprendre cette analyse et madame Merkel ancienne chancelière allemande, qui a officié entre 2005 et 2021, s’est exprimée dans le journal die Zeit concernant la guerre entre les deux pays voisins avant d’expliquer l’utilité des accords de Minsk qui selon son propre aveu ont laissé le temps nécessaire à l’Ukraine pour être formée par l’OTAN avec donc la complicité française. Les communistes russes affirment que seul le retour à l’URSS pourra protéger le pays. En fait, les références historiques sont au cœur des débats et nous allons tenter de les éclairer (1). image de carte et texte Il faut aussi percevoir comment se joue la mémoire historique de l’empire tsariste à l’URSS. Et il faudrait y inclure la manière dont Lénine a conçu la question nationale au sein de l’URSS (2). Sur ce plan, il faut également consulter Staline qui a produit les textes de référence. Nous avons vu dans un texte précédent le rôle joué par le dialogue russo-allemand dans le traité de Gènes et la manière dont l’URSS qui a dû faire face à la guerre civile, menée par les Russes blancs et une partie des cosaque ukrainiens, alors que l’autre se rallie au pouvoir soviétique, mais aussi toutes les puissances européennes, les vaincus allemands et austro-hongrois, mais les vainqueurs, 14 nations dont la France (de Gaulle, adjoint de Pétain est chargé de mener l’assaut depuis la Pologne) sont aux côtés des Russes blancs. Par sa diplomatie, l’URSS arrive à signer une paix séparée avec les Allemands, puis à diviser les Anglais et les Français qui avec leur occupation de la Ruhr sont les dindons de la farce. Nous allons voir sur plusieurs jours, diverses épisodes concernant la seule URSS en sachant que les peuples de la fédération de Russie sont tout à fait familiers avec ces épisodes, l’histoire continuant aujourd’hui à jouir dans l’enseignement, dans la recherche, dans la presse d’un grand intérêt sans équivalent malheureusement chez nous en France. L’Allemagne ne renonce jamais à envahir les terres slaves sous différentes formes mais elle a aussi un dialogue singulier avec l’URSS, c’est un peu ce qu’a joué Merkel au profit de l’OTAN mais surtout des intérêts allemands, avec des contradictions secondaires entre Allemagne et USA. La bourgeoisie française après des velléités de souveraineté s’aligne, mais il a existé à partir de 1918 alors un parti communiste qui relève le drapeau de la nation sur la base de la paix et de la justice sociale, il existe des Jacques Duclos, Marcel Cachin, Ambroise Croizat et Gabriel Péri, avec enfin Maurice Thorez, ce qui manque aujourd’hui cruellement, bien qu’il y ait au plan interne des tentatives de renouer avec les couches populaires, la classe ouvrière, il reste beaucoup de séquelles, tant dans la “désorganisation” des communistes, leur absence de formation que ce qui va avec leur connaissance de l’histoire et du monde tel qu’il est en train de se transformer, et aucune autre force n’a pu le remplacer dans ces rôles. (3). La question de savoir qui a tronqué nos mémoires se pose plus que jamais, puisqu’aujourd’hui on voit un président croate, digne héritiers des fascistes pro-allemands qui ont conduit la Croatie à toutes les collaborations comparer toute négociations de l’Europe avec la Russie aux complaisances de l’Europe avec les nazis. le livre que vient de publier Delga sur David Glantz nous donne quelques clés de cette appropriation de la deuxième guerre mondiale par une armée allemande qui n’a jamais dénazifié malgré ses proclamations. La paix de Brest-Litovsk avec les Allemands et les austro-hongrois le 3 mars 1918 Nous avons du mal à percevoir sur quelle épaisseur historique, les peuples pensent une situation. L’affaire ukrainienne a de multiples résonances dans la mémoire russe. Commençons par la paix de Brest-Litovsk signée séparément par le pouvoir soviétique avec les alliés allemands et austro-hongrois (3 mars 1918). C’est à elle que Poutine fait aussi référence quand il dit que c’est Lénine qui a accepté la création artificielle de l’Ukraine et il ajoute il ne pouvait pas faire autrement. Ce qui est la stricte vérité.(3) Aux yeux de Lénine il était impossible d’assurer le gouvernement soviétique tant que la guerre ne serait pas terminée. Les soldats n’en voulaient plus, ils abandonnaient le front et rentraient chez eux. Il propose donc qu’on ouvre les négociations. Les Alliés ne répondent pas, Clemenceau se contente de dire qu’il ne reconnait pas le pouvoir ni des soviets, ni des commissaires des peuples. Le 26 novembre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie acceptent l’ouverture des négociations qui sont menées par Trotski, commissaire aux affaires étrangères. Les soviétiques tentent d’y inclure les alliés en vain, la France est particulièrement hostile. Le 15 décembre, l’armistice est conclue pour un mois à Brest-Litovsk et les négociations commencent le 20. les Bulgares et les Turcs sont également présents. Les bolcheviques veulent négocier une paix sans annexions ni indemnités. Les Austro-hongrois en acceptent le principe mais mettent “sous leur protection la partie de la Pologne qui faisait partie de l’empire des tsars (la Courlande et la Lituanie). Les pourparlers traînent en longueur à partir du 7 janvier pour deux raisons : 1) une crise grave divise les Bolchéviques 2) les Allemands ont les yeux tournés vers l’Ukraine 1) la crise qui divise les Bolchéviques : Trois thèses s’affrontent. a) Lénine se prononce pour la paix: l’essentiel est de sauvegarder et de renforcer le gouvernement soviétique. “Il faut avoir les mains libres pour vaincre la bourgeoisie de son propre pays”. On ne peut pas jouer la révolution russe sur l’espoir d’une révolution allemande survenant dans le courant de quelques semaines. b) Boukharine et les communistes dits de gauche se prononcent pour la guerre révolutionnaire. c) Trotsky que soutiennent les socialistes-révolutionnaires de gauche adopte une position intermédiaire : ni la guerre, ni la paix et on démobilise l’armée. Ce sera un des conflits graves qui l’opposeront à Lénine avec la NEP et “le rôle des syndicats”. A la suite de cette négociation ratée, il doit abandonner le poste de commissaire aux affaires étrangères mais lui est confiée la réorganisation de l’armée avec d’autres. 2) Le problème ukrainien Dès juin 1917, une rada (assemblée nationale ukrainienne) s’est tenue à Kiev. Composée de mencheviks et de SR, elle refuse de reconnaitre le gouvernement soviétique et fonde une république indépendante. Elle a le soutien des alliés comme des Allemands et Austro-hongrois. Mais elle n’a pas l’adhésion de l’ensemble des Ukrainiens, en particulier, un gouvernement s’est formé à Kharkov à l’est, deuxième ville du pays qui se rallie aux bolchéviks et fait appel aux troupes rouges, lesquelles pénètrent en Ukraine. Les Allemands et Austro-Hongrois signent le 9 février un traité avec la rada et lui abandonnent l’ouest, le pays de Cholm, en Pologne occupée. L’Ukraine accepte de les ravitailler. Le document n’a aucune efficacité puisque le jour même où il est signé les bolcheviks entraient dans Kiev. C’est une phase nouvelle des négociations puisque comme Lénine l’avait prévu, les Allemands adressent un ultimatum à la délégation. Trotski le repousse et aussitôt ils attaquent les troupes bolcheviques dès le 18 février. Aucune résistance ne semble possible, la vieille armée tsariste est totalement désorganisée et la nouvelle armée n’est pas encore constituée. La crise s’aggrave entre Lénine, Trotski et Boukharine. L’évolution des événements a donné raison à Lénine qui l’emporte au sein du Comité central, qui, à une voix de majorité, accepte d’envoyer un télégramme de paix immédiate. Les Allemands font attendre la réponse quatre jours terribles pendant lesquels les armées allemandes progressent, les Bolcheviks tentent en vain d’organiser la résistance, ils prennent contact avec la mission militaire française. Petrograd est menacée. Il y a un sursaut le 23 février (la date n’est pas indifférente- cet anniversaire sera célébré chaque année par la fête de l’armée rouge), les premiers détachements révolutionnaires arrêtent les Allemands autour de Narva et Pskov). Ce même jour, les Allemands font connaitre leurs conditions. Elles sont encore plus dures que celles que Trotski a repoussées. Lénine demande leur acceptation ou il démissionnera. La paix est signée à Brest-Litovsk le 3 mars 1918, les soviétiques abandonnent la Pologne, la Lituanie, la Courlande, la Livonie, l’Estonie. Leurs troupes doivent évacuer l’Ukraine et la Finlande. Le 7 mars 1918, le VIIe congrès du parti communiste (bolchevik) de Russie se rallie aux thèses de Lénine. Le traité est dur, humiliant, mais l’essentiel est sauvé qui est le pouvoir des soviets: “Apprenez l’Art militaire, dit Lénine, disciplinez-vous; rétablissez l’ordre dans les chemins de fer, il faut créer l’ordre, il faut créer l’énergie, la puissance qui formeront tout ce qu’il y a de meilleur dans la révolution”. Il annonce que des temps nouveaux seront alors possibles, et que “peut-être nous lancerons notre armée à la rencontre des troupes ennemies quand le redressement qui murit dans l’âme du peuple sera accompli”. Le 12 mars, le gouvernement, redoutant malgré la paix, un retour offensif des Allemands, s’installe à Moscou qui retrouve son prestige de ville capitale perdu au temps de Pierre le grand. C’est essentiellement pour obtenir un répit que le pouvoir des Soviets avait accepté, selon Lénine, la paix de Brest-Litovsk. Il fallait désormais et sans délai mettre la trêve à profit. (Pravda du 21 février 1918 et rapport du VII congrès du PCR) Le 29 avril, Lénine affirmera: “Nous les Bolcheviks, nous avons convaincu la Russie, nous l’avons conquise, maintenant il faut la gouverner”. (1) Les éditions Delga viennent de faire paraître un livre qui présente les travaux de David Glantz, un écrivain militaire, qui n’a jusqu’ici jamais été traduit en français et sur lequel nous reviendrons. On découvre que la quasi totalité des sources exploitées en occident on été seulement des sources allemandes, les sources militaires russes ont été systématiquement écartées. On voit que la présentation de ce qui se passe en Ukraine par nos pseudos spécialistes des plateaux de télévision relève d’une certaine tradition. Évidemment la tendance s’est aggravée avec le ralliement du PCF à ces mêmes thèses et sources. J’ai heureusement dans ma bibliothèque quelques titres et ouvrages anciens épuisés qui appartiennent au temps où le parti communiste, ses historiens avait encore quelque crédibilité en la matière. (2) Il faut en particulier relire la résolution sur la question nationale dans l’œuvre de Lénine (tome 24 P.305 édition française). C’est un texte fondamental et complexe, très court (2 pages) mais très dense. (3) voir article : L’histoire sert à se repérer dans le présent, réflexions sur l’opportunisme des milieux dirigeants de la classe ouvrière, par Danielle Bleitrach | Histoire et société (histoireetsociete.com) (3) Ce résumé dans ses grandes lignes est emprunté à l’excellente histoire de l’URSS de Jean Bruhat publiée dans la collection que sais-je en 1945.
Edité le 09-12-2022 à 18:12:58 par Xuan
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| Posté le 09-12-2022 à 18:14:20
| Ziouganov : “Nous sommes nés en URSS”. 9 DÉCEMBRE 2022 https://histoireetsociete.com/2022/12/09/ziouganov-nous-sommes-nes-en-urss/ Comme nous l’avons signalé ici à propos de l’intervention à la Douma, le parlement russe, du vice président du KPRF, un tel discours peut être tenu en Russie alors qu’en Ukraine le parti communiste est interdit avec 13 autres partis considérés comme pro-russes, que les militants communistes y sont emprisonnés, torturés, assassinés. Si cela peut avoir lieu dans la fédération de Russie et pas en Ukraine, ce n’est pas seulement parce que le pouvoir des oligarques est plus patriote, mais parce que les communistes dans la fédération de Russie sous la conduite de Ziouganov ont tenu bon et se sont organisés dans le peuple. Aujourd’hui ils livrent comme ils l’ont fait depuis des années des convois de nourriture et d’aide à la population du Donbass et ils y organisent le parti communiste intégré au leur. Et ils demandent que la création de l’URSS devienne une date nationale, en attendant ils l’organisent et invitent tout le monde à cette célébration. Il s’agit donc de la mémoire historique mais aussi du présent et de l’avenir. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop) https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/215093.html Le 8 décembre, avant la session plénière de la Douma d’État, le président du Comité central du KPRF s’est adressé aux journalistes. – l’Union des républiques socialistes soviétiques – notre patrie commune – a 100 ans ! Dans la grande série d’événements marquants que nous organisons à l’occasion du centenaire de la fondation de l’URSS, aujourd’hui est un jour particulier. Aujourd’hui, nous organisons une soirée de gala à Moscou, dans le Hall des Colonnes, la principale salle du pays, consacrée à cette date glorieuse. L’URSS était le pays le plus intelligent, le plus courageux, le plus cosmique et le plus victorieux. Je vous félicite tous pour ce glorieux jubilé ! Un millier d’invités viennent nous rendre visite. Parmi les personnes invitées au concert figurent les dirigeants du pays, le gouvernement et le Conseil de la Fédération. Les leaders des factions de la Douma ont été invités. De nombreux invités ont confirmé leur participation. Il y aura un magnifique programme de concerts. L’ensemble Alexandrov, qui s’est produit pour les soldats pendant la Grande Guerre patriotique, se produira sur scène. Toutes les républiques fraternelles seront représentées dans l’auditorium. Toutes les organisations de nos partis y seront représentées. Il y aura une diffusion en direct sur la chaîne Ligne Rouge TV. Les partis ouvriers et communistes internationaux participeront également à cette action. En juillet, nous avons organisé un grand festival de l’amitié au Tatarstan et en Tchouvachie. Il y avait environ 15 000 personnes venues de tout le pays. Un film consacré à cet événement est disponible sur nos sites web. Le Grand Octobre et la modernisation de Lénine-Staline ont sauvé la souveraineté de notre État. Ceux qui ne comprennent pas cela sont des ignorants. Le gouvernement tsariste a précipité l’empire russe dans le brasier de la première guerre mondiale. Il était inutile de s’impliquer dans cette boucherie pour l’argent des banquiers de Londres, Paris et New York. Quatre empires, dont l’empire russe, ont péri dans cette guerre. Lénine et Staline sont parvenus à réassembler le pays déchiré en 20 morceaux sous une nouvelle forme – celle de l’URSS. Elle n’était pas fondée sur des ambitions impériales, mais sur le travail, la justice, l’amitié entre les peuples, l’humanisme, l’éducation des classes et des acquis sociaux extraordinaires. Un effort inouï de création a été accompli, qui a porté notre pays vers les sommets de la victoire en mai 1945 et les routes de l’espace ouvertes par le Russe, l’officier soviétique Youri Alekseyevich Gagarine. Après le vol de Gagarine, les dirigeants américains ont reconnu l’URSS comme une superpuissance et ont été obligés de compter avec elle. Les Américains ne plient que devant l’intelligence et la force. Après cela, les Américains se sont assis avec nous à la table des négociations et ont accepté de réduire les armements nucléaires et les missiles. Nous soulignons les mérites humains de l’URSS. Pour la première fois, l’appel de Lénine à un monde sans annexions ni contributions a retenti. Avant Lénine, aucun dirigeant dans l’histoire de l’humanité n’avait jamais proposé une telle paix. Pour la première fois en URSS, chaque citoyen se voit garantir un enseignement gratuit, des soins médicaux, des congés payés, et les femmes se voient garantir un congé de maternité de trois ans avec la sécurité de l’emploi. Jamais les gens ordinaires n’ont eu de tels bénéfices et avantages. La démocratie soviétique était le véritable pouvoir de la majorité. Nous avons proposé que cette date historique soit officiellement reconnue au niveau de l’État et avons fait une déclaration à cet effet. Mais Russie Unie n’a même pas considéré notre demande. Je pense que c’est une grosse erreur stratégique. Le pouvoir exécutif appelle, sur fond de guerre qui nous est déclarée par les Anglo-Saxons, à l’unification de toute la nation. Mais ils ne comprennent pas que toute mobilisation et cohésion nécessite une base idéologique appropriée. Seule une idéologie de l’amitié et du patriotisme nous mènera à la victoire. Le gouvernement soviétique a proposé d’unir le monde russe, les idéaux soviétiques et le patriotisme socialiste, ce qui a donné notre victoire en mai 1945. Nous devons nous rappeler que l’ensemble des fondements économiques qui alimentent aujourd’hui le gouvernement Mishustin et soutiennent le président Poutine ont été posés aux quatre cinquièmes pendant l’ère soviétique. Logements, centrales électriques, usines, sciences et tout le reste. Notre parti perpétue la glorieuse tradition soviétique. Nous abordons cet anniversaire avec dignité. Nous avons un parti fort et une alliance gauche-patriotique. Nous remercions nos alliés, qui travaillent avec nous à la Douma. Onze mille députés à travers la Russie perpétuent la tradition soviétique. Nous remercions les organisations de base et nos alliés de l’Union des Partis communistes de l’Union soviétique (UPC-PCUS), qui servent fidèlement l’amitié des peuples et nous aident à combattre le fascisme et le nazisme au pouvoir en Ukraine. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la libérer de l’invasion anglo-saxonne. Nous ferons tout pour que les jeunes s’imprègnent des glorieuses traditions du Komsomol et des Pionniers. Ces dernières années, nous avons fait revivre ces organisations. Nous avons récemment généralisé l’expérience des entreprises populaires. Elles ont été les meilleures cette année aussi. Leur expérience sera montrée à la télévision et dans de grandes expositions aujourd’hui. Je me suis officiellement adressé au Président et au gouvernement en disant : “Vous pouvez avoir des attitudes différentes à l’égard des différentes étapes de l’histoire soviétique. Mais vous venez tous de l’URSS. Et vous devez honorer et respecter votre patrie. Tout comme on doit honorer sa mère. Nous n’avons pas d’autre patrie. Pour gagner à nouveau, nous devons nous rappeler que la victoire nécessite une base solide. Nous avons gagné en mai 1945, parce qu’avant la guerre, nous avons créé 9 000 entreprises, la meilleure science et le meilleur système éducatif. Ce n’est pas une coïncidence si ceux qui sont montés à l’assaut pendant la Grande Guerre patriotique ont dit : “Pour la patrie soviétique ! Pour Staline !”. C’était sincère de leur part. Tous mes parents, tous mes ancêtres ont combattu pour la grande patrie soviétique. Aujourd’hui, nous allons poursuivre ces glorieuses traditions soviétiques. Nous vous invitons à prendre part à cette magnifique célébration. Joyeuse fête à tous ! Joyeux 100e anniversaire de l’Union soviétique ! https://youtu.be/2cI0JXv8y58 https://youtu.be/-iNk6kRbXq0
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| Posté le 14-12-2022 à 18:10:35
| signalé par Robert Kissous L'Allemagne et les mensonges de l'empire 13 décembre 2022 https://scheerpost.com/2022/12/13/patrick-lawrence-germany-the-lies-of-empire/?fbclid=IwAR1rHRJ8TbDBeR0N87ZDlDyHNb-7JZZDpU8_pzwo5QsLlVRJIunI2RwmHyU Avec les révélations d'Angela Merkel sur la duplicité de Berlin dans ses relations avec Moscou, la Seconde Guerre froide vient de se refroidir. Par Patrick Lawrence / Consortium News " L'Allemagne est Hamlet ", a écrit un jour Gordon Craig. Le grand historien de cette nation (1913-2005) était connu pour ses résumés lapidaires de ce genre, des aperçus qui jettent une lumière sur les recoins les plus secrets de la psyché allemande, sur ce qui fait tiquer son peuple. L'Allemagne est-elle tournée vers l'ouest, vers l'Atlantique, ou vers l'est, vers la masse continentale eurasienne ? De quelle tradition s'inspire-t-elle ? Où se trouve sa loyauté ? Ce sont des questions que la géographie, une culture riche et ancienne, et une histoire longue et compliquée ont léguées aux Allemands. Je ne pense pas que Craig ait voulu suggérer que cette condition était pesante. Non, il n'y avait rien à résoudre. Dans son état ambigu - à l'Ouest mais pas entièrement à l'Ouest, à l'Est mais pas entièrement à l'Est - l'Allemagne était vraiment elle-même. Les Allemands ont vécu ainsi, sans s'excuser, pendant longtemps. Ils pouvaient permettre aux États-Unis de stationner 200 000 soldats sur leur sol - le chiffre de la fin de la guerre froide - tout en poursuivant l'Ostpolitik de Willi Brandt, l'ouverture de la République fédérale à la République démocratique allemande et par extension à l'ensemble du bloc de l'Est. C'est l'Allemagne qui a investi avec Gazprom, le conglomérat énergétique russe, dans les gazoducs Nord Stream I et II, malgré la montée des tensions Est-Ouest. Sur la longue route qui mène à Moscou depuis l'aéroport international Domodedovo, les grandes artères sont bordées de concessionnaires automobiles allemands, de grues de construction allemandes et d'usines d'entreprises allemandes. Les entreprises allemandes, ainsi que de nombreux citoyens allemands, ont vivement critiqué le régime de sanctions que les États-Unis ont imposé à la Russie - et, en fait, à l'Europe - après que le coup d'État orchestré par les États-Unis à Kiev, il y a huit ans, a déclenché la crise actuelle en Ukraine. J'ai lu les deux interviews extraordinaires qu'Angela Merkel a accordées à Der Spiegel et Die Zeit la semaine dernière en regard de cette histoire, de ce bilan, de cet état d'ambiguïté ordonné. S'il est une vérité qui se détache de toutes les autres dans les révélations étonnantes de l'ancienne chancelière sur la duplicité de Berlin dans ses rapports avec Moscou, c'est que la République fédérale a abandonné son héritage - son état naturel, en fait - et donc les responsabilités considérables que le passé et la géographie lui conféraient. L'aliénation est-ouest Il serait difficile de surestimer l'importance de ce tournant pour nous tous. Le fossé mondial vient de s'élargir. La deuxième guerre froide est devenue plus froide. L'aliénation de l'Est et de l'Ouest est désormais considérée comme un état de fait plus ou moins permanent. Et le monde vient de perdre le seul pays capable d'atténuer ces terribles circonstances grâce à sa position spéciale, voire singulière, dans la communauté des nations. Il est étrange de considérer le point de vue du prince Heinrich XIII, l'aristocrate allemand qui vient d'être arrêté pour avoir dirigé un complot visant à renverser le gouvernement de Berlin (un ensemble d'allégations absurdes, je dois le mentionner tout de suite, que je ne prends pas une minute au sérieux en l'absence de preuves crédibles, et je ne pense pas que nous en verrons jamais). Il semble que le prince ait longtemps soutenu que l'Allemagne n'était pas devenue une nouvelle nation après la Seconde Guerre mondiale, mais une filiale à part entière des États-Unis. "Nous ne sommes pas des Allemands. Nous ne sommes pas dans un véritable État allemand", auraient déclaré ses prétendus partisans dans un article (très trompeur) du New York Times publié dimanche. "Nous ne sommes qu'une branche d'une GmBH", cette dernière signifiant une société à responsabilité limitée. Comme il est étrange de lire cela la semaine même où Mme Merkel a levé tout doute sur le fait que c'est précisément la condition allemande - sans doute depuis les premières années de l'après-guerre, certainement depuis que Washington s'est engagé, avec ses alliés, dans une campagne tous azimuts pour amener l'OTAN aux portes mêmes de la Russie et, finalement, pour renverser la Fédération de Russie. Et bien que je ne connaisse pas grand-chose à la politique du prince, il est intéressant d'entendre un citoyen allemand objecter, en fait, que la République fédérale s'est trahie et a trahi son héritage historique la semaine même où son ancien chancelier a déclaré au principal magazine d'information allemand et à l'un de ses principaux quotidiens que l'ambiguïté fructueuse du passé de la nation avait disparu au profit de la malhonnêteté manipulatrice et russophobe qui est au cœur de la guerre par procuration que les États-Unis mènent actuellement contre la Russie en Ukraine. Comme cela a été largement rapporté et excellemment analysé - sauf dans la grande presse américaine, où les remarques de Merkel la semaine dernière ne sont pas mentionnées - l'ancienne dirigeante allemande a décrit sa trahison cynique et perfide envers Moscou pendant les négociations des deux protocoles de Minsk, le premier signé en septembre 2014 et le second en février suivant. Berlin, Paris, le régime post-coup d'État de Kiev et Moscou étaient signataires de ces accords. Je me souviens très bien du sérieux avec lequel le président russe Vladimir Poutine s'est engagé dans les pourparlers. Nous étions nombreux à espérer que, Kiev ayant rapidement violé Minsk I, le deuxième accord produirait ce que le président russe recherchait : un règlement durable qui laisserait l'Ukraine unie et stabiliserait l'ordre de sécurité à la frontière sud-ouest de la Russie et sur le flanc est de l'Europe. Au début de l'année, Petro Porochenko, premier président ukrainien de l'après-coup d'État, a choqué tout le monde en déclarant publiquement que Kiev n'avait jamais eu l'intention d'honorer les engagements pris lors de la signature des protocoles de Minsk : Les pourparlers dans la capitale biélorusse et toutes les promesses n'avaient pour but que de gagner du temps pendant que l'Ukraine construisait des fortifications dans les régions orientales et entraînait et armait une armée suffisamment puissante pour mener une guerre d'agression en règle contre les régions de Donetsk et de Lougansk dominées par la Russie. La structure fédérale envisagée à Minsk II n'a jamais suscité le moindre intérêt. Il n'a jamais été question d'accorder aux régions séparatistes le degré d'autonomie que l'histoire de l'Ukraine et le mélange de ses langues, de ses cultures et de ses traditions exigeaient. S'engager à tout cela n'était qu'une ruse destinée à tromper Moscou et les républiques du Donbass, tandis que l'Ukraine réarmait et bombardait ces dernières en prévision de la guerre qui a éclaté en février. Choquant, O.K. Mais Porochenko était un magnat de la confiserie qui dirigeait le régime irresponsable et russophobe qui avait pris le pouvoir à Kiev. Donc : Choquant, mais aussi conforme à la conduite d'une bande d'incapables corrompus jusqu'à la moelle des sourcils, sans aucune notion ni aucun égard pour l'art de gouverner ou la gouvernance responsable. Il est tout autre, pour dire l'évidence, que Merkel tienne les mêmes propos. L'ancienne chancelière était censée mener la démarche diplomatique de l'Occident aux côtés de François Hollande, le président français de l'époque, et manifestement un partenaire junior de la personnalité politique la plus puissante d'Europe. De son propre aveu, elle utilisait la diplomatie tout comme Kiev, pour saborder l'accord qu'elle prétendait parrainer. Pour rappel, les États-Unis ne faisaient pas partie des pourparlers de Minsk. D'une part, ils étaient carrément opposés à tout accord avec la Russie ou les régions séparatistes. D'autre part, il était inutile d'inviter les États-Unis à Minsk, car leur position était évidente et leur présence serait contre-productive. Maintenant que Merkel a abordé ces questions, la position allemande semble avoir été que l'Occident avait besoin de l'accord que personne ne voulait en Occident si l'on voulait gagner du temps pour le réarmement de l'Ukraine. Les entretiens de Mme Merkel avec Der Spiegel et Die Zeit, que l'on peut lire ici https://www.spiegel.de/.../a-year-with-ex-chancellor... et ici https://archive.ph/OY5cG , ont pris la forme de rétrospectives tentaculaires au cours desquelles des correspondants amicaux ont lancé une série de balles molles à une chancelière habituée à regarder en arrière. Minsk et le conflit ukrainien étaient deux sujets parmi d'autres. Les documents donnent l'impression que Mme Merkel en a parlé avec désinvolture et sans retenue. Les passages accablants sont brefs mais très clairs. Der Spiegel : " Elle estime que... plus tard, lors des pourparlers de Minsk, elle a pu gagner le temps dont l'Ukraine avait besoin pour mieux repousser l'attaque russe. Elle dit que c'est maintenant un pays fort et bien fortifié. À l'époque, elle en est certaine, il aurait été envahi par les troupes de Poutine." Dans Die Zeit, la deuxième des deux interviews, Merkel a décrit les pourparlers de Minsk comme "une tentative de donner à l'Ukraine le temps... de devenir plus forte", exprimant ensuite sa satisfaction que cette stratégie - un abus pur et simple du processus diplomatique - ait réussi. Il existe plusieurs interprétations des remarques de Mme Merkel. Ils sont généralement pris pour argent comptant, comme un aveu désinvolte de sa duplicité - et par extension de celle de l'Occident - dans ses relations avec la Russie sur la question de l'Ukraine. Moon of Alabama, une publication allemande, lit les interviews comme une tentative de Merkel de protéger sa réputation politique alors que les cercles dirigeants allemands succombent au genre de russophobie courante aux États-Unis mais pas, jusqu'à présent, en République fédérale. Je trouve ces deux interprétations plausibles. Quoi qu'il en soit, le sujet important qui nous occupe aujourd'hui est celui des dégâts causés par Merkel en 2014 et 2015 et des conséquences de ses commentaires de la semaine dernière. Beaucoup a été écrit et dit sur le coup fatal que Merkel a porté à la confiance dans les affaires diplomatiques, et je pense que "fatal" est notre mot. Ray McGovern a été éloquent sur ce sujet, apportant l'expérience professionnelle de toute une vie sur la question, lors d'un long échange avec Glenn Diesen et Alexander Mercouris la semaine dernière. Une certaine confiance était essentielle entre Washington et Moscou, même lors des passages les plus périlleux de la guerre froide. Si la crise des missiles de Cuba a pu être résolue, c'est parce que le président américain John F. Kennedy et le premier ministre soviétique, Nikita Khrouchtchev, ont pu se faire suffisamment confiance. Cette confiance n'existe plus, comme l'ont clairement indiqué M. Poutine et d'autres responsables russes en réaction à la publication des deux interviews allemandes. Moscou et Pékin n'ont cessé de répéter, depuis l'entrée en fonction de Joe Biden il y a moins de deux ans, qu'il était impossible de faire confiance aux Américains. L'idée qui en découle est qu'il est inutile de négocier avec eux dans un contexte diplomatique. Pour divers responsables russes, de Poutine à la base, les révélations de Mme Merkel semblent avoir sinistrement confirmé ces conclusions. Le fait que Moscou inclue désormais les Européens, et surtout les Allemands, dans cette évaluation constitue un tournant majeur. L'Allemagne raconte maintenant les mensonges dont est fait l'empire américain - un sujet d'inquiétude et de tristesse à la fois. Si la diplomatie de la terre brûlée est un nom approprié pour ce que l'Occident a fait dans ses relations avec la Russie depuis 2014, comme je le pense, le pont allemand entre l'Ouest et l'Est a été brûlé. La gravité de ces conclusions, les implications alors que nous faisons face à l'avenir, sont immenses pour l'Occident et le non-Occident. Un monde rempli d'hostilités est un monde que nous connaissons tous. Un monde dépourvu de confiance et de dialogue est une autre affaire. Comme nous le voyons maintenant dans le contexte de l'Ukraine, il n'y a aucune possibilité de diplomatie, de négociation ou de dialogue d'aucune sorte sans confiance. Nous lisons quotidiennement le résultat dans les quelques publications qui rendent compte honnêtement de cette guerre.
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| Posté le 14-12-2022 à 18:32:02
| INTERVIEW DE MARIANNA VYCHEMIRSKAYA – IL N’Y A PAS EU DE FRAPPE AÉRIENNE À LA MATERNITÉ N°3 DE MARIOUPOL 03/12/2022 Voir la vidéo sur site et plusieurs liens : https://www.donbass-insider.com/fr/2022/12/03/interview-de-marianna-vychemirskaya-il-ny-a-pas-eu-de-frappe-aerienne-a-la-maternite-n3-de-marioupol/ Marianna Vychemirskaya, la fameuse jeune femme dont la photographie a été utilisée pour illustrer une prétendue frappe aérienne russe sur la maternité n°3 de Marioupol a donné une longue interview au journaliste Johnny Miller de Press TV. Avec son autorisation j’ai traduit en français cette interview, où Marianna explique ce qui s’est réellement passé le 9 mars 2022. Fin novembre 2022, Johnny Miller de Press TV a pu interviewer longuement Marianna Vychemirskaya, la fameuse jeune femme dont la photographie, prise par un journaliste d’Associated Press, a été utilisée pour illustrer une prétendue frappe aérienne russe sur la maternité n°3 de Marioupol le 9 mars 2022. Johnny Miller ayant mis à disposition les fichiers vidéos originaux de l’interview, et avec son aimable autorisation, j’ai traduit en français une portion plus importante de son entrevue avec Marianna, que celle qui a été publiée par Press TV : Cette interview est intéressante à plus d’un titre. Tout d’abord, Marianna confirme dans cette entrevue ce qu’elle a dit lors de la première interview qu’elle a accordée une fois arrivée à Donetsk, fin mars 2022, à savoir qu’il n’y a pas eu de frappe aérienne russe sur la maternité n°3 de Marioupol où elle se trouvait. Il y a eu une explosion à l’extérieur du bâtiment, qui a soufflé les vitres et les murs en placoplatre, mais aucun bruit d’avion ni avant, ni après. Elle confirme aussi que les soldats ukrainiens s’était installés dans l’hôpital où se trouvait la maternité, transformant de fait le bâtiment en cible militaire. Son témoignage est confirmé par deux autres témoignages, celui de Nikolaï, filmé après son évacuation de la ville, et une autre jeune femme, Viktoria, interviewée à Marioupol même (voir vidéo ci-dessous). Viktoria confirme que les soldats ukrainiens étaient dans la maternité, et que quelque chose (un obus) est tombé sur des bonbonnes qui ont explosé, ce qui expliquerait la taille du cratère. Ces trois témoignages invalident celui d’une femme interrogée par France Info, qui prétendait qu’il n’y avait pas de soldats ukrainiens dans l’hôpital et qu’il y avait bien eu une frappe aérienne. Or, au vu des méthodes utilisées par les journalistes occidentaux dans cette affaire, et qui sont décrites par Marianna dans son interview, on peut légitimement se poser des questions sur la véracité du témoignage de cette femme interrogée par France Info. Pour commencer, le journaliste d’Associated Press, Mstislav Tchernov, qui l’a photographiée le 9 mars 2022, alors qu’elle venait de sortir de la maternité après l’explosion, l’a fait sans son consentement ! Marianna a ouvertement dit qu’elle ne voulait pas être photographiée, souhait qui aurait dû être respecté ! Or le journaliste a fait croire qu’il ne la filmait plus tout en continuant. Rien que cela amène à se poser des questions sur la déontologie de ce journaliste. Et quand on voit qu’un autre journaliste de cette même agence a été renvoyé récemment pour avoir écrit un article accusant faussement la Russie d’avoir bombardé la Pologne, et ce qu’un troisième a fait de la première interview que Marianna a accordée le 10 mars 2022, on se dit que le problème ne se limite pas à un seul journaliste chez Associated Press. En effet, le lendemain de la fameuse explosion, Marianna a été interviewée à la sortie de son accouchement par césarienne, par un autre journaliste d’Associated Press accompagné d’Evgueny Maloletka, un photographe de l’agence. Elle y dit clairement qu’il n’y a pas eu de frappe aérienne, juste une explosion qui a fait sauter les fenêtres et les murs en placoplatre. Sauf qu’une fois publiée, l’interview ne contient pas la mention de l’absence de frappe aérienne. Marianna demandera plus tard des explications au journaliste, qui invente comme excuse que ce qu’elle disait n’était pas compréhensible, et qu’il l’a donc coupé. Marianna demande alors qu’il publie l’intégralité de l’interview, histoire de vérifier ce qu’il dit. Sans surprise, le journaliste d’Associated Press fera alors comme s’il n’avait pas vu sa demande. D’autres journalistes comme ceux du New York Times ont coupé tout contact après que Marianna ai répondu à plusieurs de leurs questions. Il semble que la jeune femme ne racontait pas ce que ces journalistes voulaient entendre… Le dernier point intéressant est le fait qu’elle a réussi à être contactée par de nombreux journalistes occidentaux auxquels elle a volontiers accordé une interview (y compris la BBC), mais que ceux de France Info prétendent ne pas avoir réussi à la joindre. Ce qui laissent deux hypothèses : soit ces journalistes sont nuls en matière de prise de contact au point d’être incapables de trouver un moyen de contacter une blogueuse qui a non seulement un compte Instagram, mais aussi une chaîne Telegram ouverte aux commentaires (!!!), et dans ce cas il faudrait qu’ils changent de métier, soit ce que disait Marianna ne leur convenait pas (comme aux journalistes du New York Times) et ils ont préféré faire croire qu’ils n’avaient pas pu la joindre, plutôt que de se déplacer pour filmer une interview qui ne collerait pas à leur narratif. Quoi qu’il en soit cette interview de Marianna éclaire grandement la manière dont les journalistes occidentaux ont couvert cette histoire de prétendue frappe aérienne sur la maternité n°3 de Marioupol, allant jusqu’à trafiquer une interview pour cacher le fait que la réalité ne collait pas à leur narratif. Christelle Néant
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
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| Posté le 29-12-2022 à 19:04:35
| https://histoireetsociete.com/2022/12/29/la-cia-et-les-criminels-de-guerre-nazis-genocide-nazisme-en-ukraine-tout-cela-prend-sens/ La CIA et les criminels de guerre nazis, génocide, nazisme en Ukraine tout cela prend sens… 29 DÉCEMBRE 2022 https://histoireetsociete.com/2022/12/29/la-cia-et-les-criminels-de-guerre-nazis-genocide-nazisme-en-ukraine-tout-cela-prend-sens/ Il est rare que j’ai été dans ma vie d’accord avec Arno Karsfeld, je n’ai jamais, chacun le sait soutenu la politique de l’Etat d’Israël, allons plus loin, si l’on pouvait refaire l’Histoire je ne voudrais pas de la création de cet Etat. Et aujourd’hui, je considère qu’il n’y a d’issue que dans deux Etats viables c’est-à-dire entre lesquels les formes de coopération soient favorisés sans mur, ni occupation de territoire et dans l’application des résolutions de l’ONU. Mais cela étant affirmé, et à cause de ces choix m’étant trouvée en rupture y compris avec ma propre famille, je n’ai jamais supporté le moindre antisémitisme et si je suis devenue communiste c’est pour une grande partie à cause du rôle de ces communistes face au nazisme et surtout le rôle de l’Union soviétique dans la lutte contre le nazisme. A tel point qu’aujourd’hui je m’estime trahie par une bonne partie des communistes français, en particulier leur presse et leur secteur international qui comme l’exprime ici Arno klarsfeld ont choisi de se ranger à côté de l’Ukraine nazie, cela pourquoi le nier entraîne de ma part une rupture qui ne cesse de s’aggraver puisque aucune correction n’intervient et que le Congrès semble éviter cet enjeu. Donc non seulement je dis mon plein accord avec Arno Karsfeld dans cette protestation, mais je publie ici les conditions du pacte qui s’est noué entre l’OTAN, l’UE et les nazis et qui est aujourd’hui pleinement à l’oeuvre dans le conflit russo-ukrainien, dans ce qu’il faut bien désigner comme la trahison de la gauche française et d’une partie des communistes français qui ont choisi leur camp celui de l’OTAN. (note et traduction de danielle Bleitrach histoireetsociete) L’intervention d’arno Klarsfeld à radio juive : « Génocide » en Ukraine ? : « Les mots ont du sens » Arno Klarsfeld Je vous ai déjà parlé du livre que viennent de sortir les éditions Delga, (David Glanz, la guerre germano soviétique) montrant que la quasi totalité des informations publiées en Occident concernant les actions militaires de la seconde guerre mondiale émanaient en fait des allemands. Ce qui avait en particulier contribué à blanchir la wechmacht des crimes nazis. Mais il y a eu pire encore puisque la CIA a directement mis à son service dans la lutte contre l’URSS les agents nazis en confiant ce travail au général Reinhard Gehlen, chef du renseignement de l’armée allemande pour le front de l’est. On comprend mieux ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine et dans les ex-pays de l’est comme en Allemagne si l’on tient compte de ces faits qui sont connus depuis 2005. La manière dont partout ces anciens nazis et leurs enfants sont encore aujourd’hui (comme en Ukraine, dans les ex-pays du pacte de Varsovie mais aussi au Canada) des dirigeants politiques promus par la CIA. Notez la présence de Helms (de la loi anti-cubaine Helms et Burton) comme “témoin de moralisation” de la CIA. L’auteur de ce texte insiste pour sa part sur le fait que cela aurait fragilisé les services secrets européens en les soumettant à l’infiltration soviétique. Il est clair que les Russes, comme lors de la dernière intervention de Lavrov sur la préparation de l’assassinat supposé de Poutine, s’amusent à introduire le doute sur la possibilité d’agents doubles et le pedigree parfois connu de certains “démocrates” faisait la joie de certains de mes amis cubains, comme la “naiveté supposée de certains communistes français en matière d’infiltration dans les institutions européennes. (note et traduction de danielle Bleitrach histoireetsociete) 24/12/2022 vidéo https://youtu.be/azzRiKTSAr8 Les archives de la sécurité nationale publient l’histoire secrète de la CIA publiée en vertu de la loi sur la divulgation des crimes de guerre nazis Archives de la sécurité nationale Cahier d’information électronique n ° 146 Edité par Tamara Feinstein 4 février 2005 Washington D.C., le 4 février 2005 – Aujourd’hui, les Archives de la sécurité nationale ont publié l’histoire des documents secrets de la CIA sur les relations du gouvernement américain avec le général Reinhard Gehlen, chef du renseignement de l’armée allemande pour le front de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de la guerre, Gehlen a établi une relation étroite avec les États-Unis et a maintenu avec succès son réseau de renseignement (il est finalement devenu le BND ouest-allemand) dans lequel il a employé de nombreux anciens nazis et criminels de guerre connus. L’utilisation du groupe de Gehlen, selon l’histoire de la CIA, Forging an Intelligence Partnership: CIA and the Origins of the BND, 1945-49, était une « épée à double tranchant » qui « a stimulé les efforts de propagande du Pacte de Varsovie » et « a subi des pénétrations dévastatrices du KGB ». [Voir Tome 1 : Introduction, p. xxix] L’histoire déclassifiée en deux volumes « SECRET RelGER » a été compilée par l’historien de la CIA Kevin Ruffner et présentée en 1999 par le directeur adjoint des opérations de la CIA, Jack Downing, au service de renseignement allemand (Bundesnachrichtendienst) en souvenir des « liens nouveaux et étroits » formés pendant l’Allemagne d’après-guerre pour marquer le cinquantième anniversaire de la coopération entre la CIA et l’Allemagne de l’Ouest. Cette histoire a été déclassifiée en 2002 à la suite du travail du groupe de travail inter-agences (IWG) sur les crimes de guerre nazis et les archives du gouvernement impérial japonais et contient 97 documents clés de diverses agences. Cette publication fait suite à des griefs publics déposés par des membres de l’IWG selon lesquels la CIA ne s’est pas pleinement conformée au mandat de la loi nazie sur la divulgation des crimes de guerre et continue de retenir des centaines de milliers de pages de documentation liée à leur travail. (Remarque 1) Dans des interviews avec le New York Times, trois membres du public de l’IWG ont déclaré: « Je pense que la CIA a défié la loi et, ce faisant, a également banalisé l’Holocauste, fait un pied de nez aux survivants de l’Holocauste et aussi aux Américains qui ont donné leur vie dans l’effort de vaincre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. » – Elizabeth Holtzman, ancienne membre du Congrès « Je peux seulement dire que la position adoptée par la CIA diffère de toutes les autres agences qui ont été impliquées, et ce n’est pas une position que nous pouvons accepter. » – Richard Ben-Veniste, avocat de Washington « Trop de choses ont été secrètes pendant trop longtemps. La CIA ne s’est pas conformée à la loi. » – L’ancien procureur fédéral Thomas H. Baer Le GTI a été créé le 11 janvier 1999 et a supervisé la déclassification d’environ huit millions de pages de documents provenant de plusieurs organismes gouvernementaux. Son mandat expire à la fin du mois de mars 2005. La documentation mise au jour par l’IWG révèle des relations étroites entre d’anciens criminels de guerre nazis et les organisations de renseignement américaines, y compris la CIA. Par exemple, les archives actuelles montrent qu’au moins cinq associés du célèbre nazi Adolf Eichmann travaillaient pour la CIA, 23 autres nazis ont été approchés par la CIA pour le recrutement, et au moins 100 officiers au sein de l’organisation Gehlen étaient d’anciens officiers SD ou Gestapo. (Remarque 2) L’IWG a demandé l’aide de chercheurs universitaires clés pour les consulter au cours du processus de déclassification, et ces historiens ont publié leur propre interprétation du matériel déclassifié en mai dernier (2004) dans une publication intitulée US Intelligence and the Nazis. L’introduction de ce livre met l’accent sur le dilemme de l’utilisation des anciens nazis comme atgents : « L’idée qu’ils [la CIA, le Corps de contre-espionnage de l’armée, l’organisation Gehlen] n’ont employé que quelques pommes pourries ne résistera pas à la publication de ces nouveaux documents. Certains responsables du renseignement américain ne pouvaient pas ou ne voulaient pas voir combien de responsables du renseignement allemand, d’officiers SS, de policiers ou de collaborateurs non allemands des nazis étaient compromis ou incriminés par leur passé d’anciens nazis. Le recul nous permet de voir que l’utilisation américaine de criminels de guerre réels ou présumés a été une erreur à plusieurs égards… Il n’y avait aucune raison impérieuse de commencer l’après-guerre avec l’aide de certains de ceux qui étaient associés aux pires crimes de la guerre. Le manque d’attention à l’histoire – et, sur le plan personnel, au caractère et à la moralité – a créé un mauvais précédent, en particulier pour les nouvelles agences de renseignement. Il a également amené dans les organisations de renseignement des hommes et des femmes qui étaient incapables de faire la distinction entre leurs convictions politiques / idéologiques et la réalité. Par conséquent, ces personnes ne pouvaient pas et ne fournissaient pas de bons renseignements. Enfin, parce que leurs nouvelles « convictions démocratiques » étaient au mieux précaires et que leur passé pouvait être utilisé contre eux (certains pouvaient être soumis à un chantage), ces recrues représentaient un problème de sécurité potentiel. (Remarque 3) L’organisation Gehlen décrite dans l’histoire de la CIA récemment publiée représente l’un des exemples les plus révélateurs de ces pièges. Timothy Naftali, professeur à l’Université de Virginie et historien consultant auprès de l’IWG qui s’est fortement investi dans l’étude des documents déclassifiés de la CIA, a souligné les problèmes posés par notre relation avec Gehlen : « Reinhard Gehlen a pu utiliser des fonds américains pour créer une grande bureaucratie du renseignement qui non seulement a sapé la critique occidentale de l’Union soviétique en protégeant et en promouvant les criminels de guerre, mais était aussi sans doute la moins efficace et la moins sûre due l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Comme beaucoup de membres du renseignement américain à la fin des années 1940 l’avaient craint, l’Organisation Gehlen s’est avérée être la porte dérobée par laquelle les Soviétiques ont pénétré l’alliance occidentale. (Remarque 4) Les documents annexés à l’histoire de la CIA publiés aujourd’hui par les Archives font écho aux observations du professeur Naftali. Tout en blâmant en grande partie l’approche initiale du Corps de contre-espionnage de l’armée à l’égard de Gehlen, cette histoire souligne la réticence de la CIA à assumer la responsabilité de l’organisation de Gehlen, mais les documents montrent que la CIA a finalement adopté Gehlen. Certains des faits saillants de cette histoire des documents secrets de la CIA incluent: Un rapport du 1er mai 1952 détaillant comment Gehlen et son réseau ont été initialement approchés par les services de renseignement de l’armée américaine. (Document 6) Deux évaluations de l’opération Gehlen des 16 et 17 octobre 1946, déconseillant le transfert de l’organisation de Gehlen aux mains de la CIG et remettant en question la valeur de l’opération dans son ensemble. (Documents 21 et 22) Un mémorandum du 19 mars 1948 de Richard Helms, notant la pression de l’armée pour que la CIA assume le parrainage de l’organisation Gehlen, et l’inquiétude continue sur les problèmes de sécurité inhérents à l’opération. (Document 59) Un rapport du 17 décembre 1948 décrivant les problèmes avec l’organisation Gehlen, mais recommandant finalement la prise en charge du projet par la CIA. (Document 72) En réponse à la question « Que pouvons-nous apprendre de l’histoire? », les historiens-conseils de l’IWG ont noté : « La vraie question n’est pas de savoir si nous allons utiliser notre passé pour faire face au présent, mais plutôt dans quelle mesure nous allons le faire. Pour bien le faire, nous avons besoin de ces documents. » (Note 5) « Cette histoire secrète de la CIA est pleine de documents que nous n’aurions jamais vus en vertu de la Loi sur la liberté de l’information, parce que le Congrès en 1984 a accordé à la CIA une exemption pour ses fichiers « opérationnels », au motif que ces fichiers étaient trop sensibles pour être jamais divulgués », a commenté Thomas Blanton, directeur des Archives de la sécurité nationale. « La loi nazie sur la divulgation des crimes de guerre a prouvé que cette hypothèse était fausse. La publication de ces fichiers n’a causé aucun dommage à la sécurité nationale, a fourni des informations d’un intérêt public énorme et d’une importance historique, et bien que tardivement, a exigé de la responsabilisation en ce qui concerne les opérations gouvernementales trop en contradiction avec les valeurs américaines dominantes. Note: L’histoire suivante de la CIA a été divisée en fichiers PDF distincts pour chaque document ou introduction de volume, en raison de sa grande taille. Il comprend des documents pertinents de la CIA, du renseignement de l’armée et des organisations prédécesseurs de la CIA. Forging and Intelligence Partnership: CIA and the Origins of the BND, 1945-49. Edité par Kevin C. Ruffner pour CIA History Staff, Center for the Study of Intelligence, et European Division, Directorate of Operations. 1999. Publié en mai 2002. Volume 1 : Introduction Volume 1 : Partie I – Témoignages de première main DOCUMENT 1 : DÉCLARATION DE GERHARD WESSEL SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’ORGANISATION ALLEMANDE [NON DATÉ] DOCUMENT 2 : DÉCLARATION DU GÉNÉRAL WINDER SUR L’HISTOIRE DE L’ORGANISATION [NON DATÉ] DOCUMENT 3 : DÉCLARATION DE HANS HINRICHS SUR LES DÉBUTS DE L’ORGANISATION [NON DATÉ] DOCUMENT 4 : DÉCLARATION DE HEINZ DANKO HERRE. 8 AVRIL 1953. DOCUMENT 5 : DÉCLARATION DU GÉNÉRAL GEHLEN SUR L’HISTOIRE DE WALTER SCHELLENBERG (RÉSISTANCE APRÈS LA DÉFAITE) [NON DATÉ] DOCUMENT 6 : RAPPORT DES PREMIERS CONTACTS AVEC L’ORGANISATION DU GÉNÉRAL GEHLEN PAR JOHN R. BOKER, JR. 1ER MAI 1952. DOCUMENT 7 : DÉCLARATION DU LIEUTENANT-COLONEL GERALD DUIN SUR LES PREMIERS CONTACTS AVEC L’ORGANISATION GEHLEN [NON DATÉ] DOCUMENT 8 : RAPPORT D’ENTRETIEN AVEC LE GÉNÉRAL EDWIN L. SIBERT SUR L’ORGANISATION GEHLEN. 26 MARS 1970. DOCUMENT 9 : COMPTE RENDU D’ERIC WALDMAN SUR LA TUTELLE DE L’ORGANISATION GEHLEN PAR L’ARMÉE AMÉRICAINE PENDANT LES ANNÉES 1945-1949. 30 SEPTEMBRE 1969. Volume 1: Partie II – Stunde Null DOCUMENT 10 : CENTRE D’INTERROGATOIRE DE LA SEPTIÈME ARMÉE, « NOTES SUR L’ARMÉE ROUGE – RENSEIGNEMENT ET SÉCURITÉ ». 24 JUIN 1945. DOCUMENT 11 : QUARTIER GÉNÉRAL, CENTRE DE RENSEIGNEMENT DE LA TROISIÈME ARMÉE, RAPPORT D’INTERROGATOIRE PRÉLIMINAIRE, BAUN, HERMANN. 16 AOÛT 1945. DOCUMENT 12 : CAPITAINE OWEN C. CAMPBELL, SECTION DE L’ÉVALUATION, AU LIEUTENANT-COLONEL PARKER, CI-JOINT LES RAPPORTS D’INTERROGATOIRE NOS 5724 ET 5725. 29 AOÛT 1945. DOCUMENT 13 : CROSBY LEWIS, CHEF, MISSION ALLEMANDE. 25 OCTOBRE 1945. Volume 1 : Partie III – Le rapport Vandenberg DOCUMENT 14 : SAINT, AMZON À SAINT, WASHINGTON, « EXPERTS RUSSES DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT ALLEMANDS. » 8 JANVIER 1946. DOCUMENT 15 : QUARTIER GÉNÉRAL, US FORCES EUROPEAN THEATER (USFET), MILITARY INTELLIGENCE SERVICE CENTER (MISC, « OPERATION OF THE BLUE HOUSE PROJECT ». 11 MAI 1946. DOCUMENT 16 : QUARTIER GÉNÉRAL, USFET, MISC, CI CONSOLIDATED INTERROGATION REPORT (CI-CIR) NO. 16, « GERMAN METHODS OF COMBATING THE SOVIET INTELLIGENCE SERVICE ». 3 JUIN 1946. DOCUMENT 17 : QUARTIER GÉNÉRAL, USFET, MISC, LIEUTENANT-COLONEL JOHN R. DEANE, JR. AU CHEF D’ÉTAT-MAJOR ADJOINT, G-2, USFET, « PLAN FOR THE INCLUSION OF THE BOLERO GROUP IN OPERATION RUSTY ». 2 JUILLET 1946. DOCUMENT 18 : LEWIS AU CHEF, FOREIGN BRANCH M (FBM), « OPERATION KEYSTONE ». 9 SEPTEMBRE 1946, ENJOIGNANT LEWIS AU BRIGADIER GÉNÉRAL SIBERT, G-2, 6 SEPTEMBRE 1946. DOCUMENT 19 : MAJ. GEN. W.A. BURRESS, G-2, AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL HOYT S. VANDENBERG, DIRECTEUR DE LA CENTRAL INTELLIGENCE, « OPERATION RUSTY – USE OF THE EASTERN BRANCH OF THE FORMER GERMAN INTELLIGENCE SERVICE ». AVEC PIÈCES JOINTES. 1ER OCTOBRE 1946. DOCUMENT 20 : LEWIS À RICHARD HELMS, CHEF PAR INTÉRIM DE FBM, 8 OCTOBRE 1946, JOIGNANT LEWIS À DONALD H. GALLOWAY, DIRECTEUR ADJOINT DES OPÉRATIONS SPÉCIALES, 22 SEPTEMBRE 1946. DOCUMENT 21 : ÉBAUCHE À L’ADJOINT A, « OPÉRATION RUSTY ». 16 OCTOBRE 1946. DOCUMENT 22 : GALLOWAY À DCI, « OPERATION RUSTY », 17 OCTOBRE 1946, ENJOIGNANT LA BASE DE TERRAIN DE HEIDELBERG AU CHEF, IB, « AGENT NET OPERATING IN THE BAMBERG AREA », AVEC PIÈCE JOINTE, 17 SEPTEMBRE 1946. DOCUMENT 23 : DCI AU MAJOR-GÉNÉRAL STEPHEN J. CHAMBERLIN, DIRECTEUR DU RENSEIGNEMENT, MINISTÈRE DE LA GUERRE, « OPERATION RUSTY-USE OF THE EASTERN BRANCH OF THE FORMER GERMAN INTELLIGENCE SERVICE », 20 NOVEMBRE 1946, ENFERMANT BURRESS À VANDENBERG, « OPERATION RUSTY-USE OF THE EASTERN BRANCH OF THE FORMER GERMAN INTELLIGENCE SERVICE », 1ER OCTOBRE 1946. DOCUMENT 24 : LE COLONEL W.W. QUINN À GALLOWAY, « OPERATION RUSTY », 19 DÉCEMBRE 1946. DOCUMENT 25 : HELMS, MÉMORANDUM POUR MÉMOIRE, « OPÉRATION RUSTY ». 19 DÉCEMBRE 1946. Volume 1: Partie IV – Le rapport Bossard DOCUMENT 26 : CÂBLE, OPÉRATIONS SPÉCIALES À [EXCISÉ]. 31 JANVIER 1947. DOCUMENT 27 : CÂBLE, SO À [EXCISÉ]. 10 FÉVRIER 1947. DOCUMENT 28 : LE LIEUTENANT-COLONEL DEANE AU CHEF DE L’OPÉRATION ALLEMANDE RUSTY, « ATTRIBUTION DES RESPONSABILITÉS », 25 FÉVRIER 1947. DOCUMENT 29: CÂBLE, SO À FRANCFORT. 6 MARS 1947. DOCUMENT 30: CÂBLE, HEIDELBERG À SO. 11 MARS 1947. DOCUMENT 31 : RAPPORT INTITULÉ « OPÉRATION KEYSTONE ». 13 MARS 1947. DOCUMENT 32: CÂBLE, SO À HEIDELBERG. 14 MARS 1947. DOCUMENT 33 : SAMUEL BOSSARD À [GALLOWAY]. 17 MARS 1947. DOCUMENT 34 : MÉMORANDUM À HELMS, « AMERICAN INTELLIGENCE NETWORK », AVEC PIÈCE JOINTE. 18 MARS 1947. DOCUMENT 35 : BOSSARD AU CHEF DE LA MISSION ALLEMANDE. 20 MARS 1947. DOCUMENT 36 : CABLE, HEIDELBERG À SO, 21 MARS 1947. DOCUMENT 37 : RAPPORT, « LES RENSEIGNEMENTS AMÉRICAINS EN BAVIÈRE ». 29 MARS 1947. DOCUMENT 38 : SC, AMZON À FBM POUR SC, WASHINGTON, « KEYSTONE : LESHCINSKY ». 31 MARS 1947. DOCUMENT 39 : MÉMORANDUM À [GALLOWAY] ET BOSSARD, « EVALUATION OF RUSTY CI REPORTS », AVEC PIÈCES JOINTES. 1ER AVRIL 1947. DOCUMENT 40: CÂBLE, HEIDELBERG À SO. 8 AVRIL 1947. DOCUMENT 41 : [BOSSARD] À [GALLOWAY]. 5 MAI 1947. DOCUMENT 42 : BOSSARD À DCI, « OPÉRATION RUSTY ». 29 MAI 1947. DOCUMENT 43 : GALLOWAY À DCI, « OPERATION RUSTY », 3 JUIN 1947, ENFERMANT BOSSARD À DCI, « OPERATION RUSTY », AVEC ANNEXES, 29 MAI 1947. DOCUMENT 44 : MÉMORANDUM POUR [NON SPÉCIFIÉ], « OPERATION RUSTY », AVEC PIÈCE JOINTE, [NON DATÉ] DOCUMENT 45 : DCI TO SECRETARY OF STATE, ET AL, « OPERTATION RUSTY », [NON DATÉ], CONTENANT « MEMORANDUM ON OPERATION RUSTY », 6 JUIN 1947. DOCUMENT 46 : CABLE, CENTRAL INTELLIGENCE GROUP TO ACS, G-2, EUROPEAN COMMAND, 5 JUIN 1947. DOCUMENT 47 : CABLE, EUCOM À CIG, 6 JUIN 1947. DOCUMENT 48 : GALLOWAY, BOSSARD, MEMORANDUM FOR THE RECORD, 20 JUIN 1947. DOCUMENT 49 : BRIGADIER-GÉNÉRAL E.K. WRIGHT, MEMORANDUM FOR THE RECORD, 20 JUIN 1947. DOCUMENT 50 : GALLOWAY, BOSSARD, HELMS, « REPORT OF MEETING AT WAR DEPARTMENT 26 JUNE 1947 ». 26 JUIN 1947. DOCUMENT 51 : BOSSARD, « RECOMMANDATIONS ÉLABORÉES À LA DEMANDE DU GÉNÉRAL CHAMBERLIN À L’ATTENTION DU GÉNÉRAL WALSH ». 27 JUIN 1947. DOCUMENT 52 : CÂBLE, SO À HEIDELBERG, 27 JUIN 1947. DOCUMENT 53 : CÂBLE, SO À HEIDELBERG, 27 JUIN 1947. DOCUMENT 54 : CABLE, HEIDELBERG À SO, 25 JUILLET 1947. DOCUMENT 55 : CHEF DE STATION, HEIDELBERG À FBM, « RUSTY ». 1ER OCTOBRE 1947. DOCUMENT 56 : QUARTIER GÉNÉRAL, PREMIER DISTRICT MILITAIRE, ARMÉE AMÉRICAINE, ORDRES GÉNÉRAUX NUMÉRO 54, « ORGANISATION DU 7821ST COMPOSITE GROUP ». 1ER DÉCEMBRE 1947. Volume 2 : Introduction Volume 2 : Partie V – Le rapport Critchfield DOCUMENT 57 : CHEF DE STATION; HEIDELBERG AU CHEF, FBM, « RUSSIAN NEWSPAPER ATTACK ON AMERICAN INTELLIGENCE ACTIVITIES », AVEC PIÈCE JOINTE. 6 FÉVRIER 1948. DOCUMENT 58 : MÉMORANDUM À HELMS, « OPÉRATION RUSTY », 18 MARS 1948. DOCUMENT 59 : HELMS À ADSO, « RUSTY », 19 MARS 1948. DOCUMENT 60 : CHEF, FOREIGN BROADCAST INFORMATION BRANCH À L’ADSO, « PRAVDA REPORT OF US SPY GROUP IN USSR ZONE OF OCCUPIED GERMANY ». 30 MARS 1948. DOCUMENT 61 : CHEF, FBIB À ADSO, « PRAVDA REPORT OF US SPY GROUP IN USSR ZONE OF OCCUPIED GERMANY ». 31 MARS 1948. DOCUMENT 62 : DU CHEF DE LA BASE DES OPÉRATIONS DE MUNICH AU CHEF DE STATION PAR INTÉRIM, KARLSRUHE, « RUSTY ». 7 JUILLET 1948. DOCUMENT 63 : CHEF PAR INTÉRIM, BASE DES OPÉRATIONS DE KARLSRUHE AU CHEF, FBM, « RUSTY ». 19 AOÛT 1948. DOCUMENT 64 : DCI À CHAMBERLIN, 31 AOÛT 1948. DOCUMENT 65 : CHEF DE STATION, KARLSRUHE AU CHEF, FBM, « RUSTY ». 15 OCTOBRE 1948. DOCUMENT 66 : TÉLÉGRAMME, SO À KARLSRUHE, 27 OCTOBRE 1948. DOCUMENT 67 : [HELMS] À COS, KARLSRUHE, « RUSTY ». 2 NOVEMBRE 1948. DOCUMENT 68: [EXCISÉ] À COS, KARLSRUHE, « RUSTY. » 18 NOVEMBRE 1948. DOCUMENT 69 : CHIEF, MOB [CRITCHFIELD] TO CHIEF, FBM, « BI-WEEKLY LETTER » (EXTRAITS), 4 DÉCEMBRE 1948. DOCUMENT 70: CABLE, SO À KARLSRUHE, 14 DÉCEMBRE 1948. DOCUMENT 71 : CABLE, KARLSRUHE À SO, 17 DÉCEMBRE 1948. DOCUMENT 72 : CHIEF, MOB [CRITCHFIELD] TO CHIEF, OSO, « REPORT OF INVESTIGATION-RUSTY », AVEC ANNEXES, (EXTRAITS), 17 DÉCEMBRE 1948. DOCUMENT 73 : GALLOWAY À DCI, « RECOMMENDATIONS IN RE OPERATION RUSTY ». 21 DÉCEMBRE 1948. DOCUMENT 74: CÂBLE, SO À MUNICH, KARLSRUHE. 22 DÉCEMBRE 1948. DOCUMENT 75 : CHEF, FBM AU COS, KARLSRUHE, « OPERATION RUSTY ». 24 DÉCEMBRE 1948. DOCUMENT 76 : CHIEF, FBM TO COS, KARLSRUHE, « OPERATION RUSTY », 28 DÉCEMBRE 1948, ENJOIGNANT DCI AU MAJOR-GÉNÉRAL WILLIAM E. HALL, USAF, « OPERATION RUSTY ». 22 DÉCEMBRE 1948. Volume 2 : Partie VI – Une année de décisions DOCUMENT 77 : LE MAJOR-GÉNÉRAL S. LEROY IRWIN AU DCI, « OPERATION ‘RUSTY’ ». 19 JANVIER 1949. DOCUMENT 78 : HELMS, MÉMORANDUM POUR LES DOSSIERS, « OPERATION RUSTY ». 1ER FÉVRIER 1949. DOCUMENT 79 : CHEF, FBM À COS, KARLSRUHE, « [GEHLEN ORGANIZATION] », 2 FÉVRIER 1949. DOCUMENT 80: CÂBLE, SO À KARLSRUHE. 8 FÉVRIER 1949. DOCUMENT 81: CÂBLE, SO À KARLSRUHE. 9 FÉVRIER 1949. DOCUMENT 82 : CHEF, FBM À COS, KARLSRUHE, « [GEHLEN ORGANIZATION] », 9 FÉVRIER 1949. DOCUMENT 83 : CHIEF, FBM TO COS, KARLSRUHE, [SANS TITRE], 10 FÉVRIER 1949, ENJOIGNANT ALAN R MCCRACKEN, ADSO, À IRWIN, « OPERATION RUSTY ». 9 FÉVRIER 1949. DOCUMENT 84 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « LETTRE AU GÉNÉRAL HALL », AVEC PIÈCES JOINTES, 10 FÉVRIER 1949. DOCUMENT 85 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « [GEHLEN ORGANIZATION] : PROCEDURE FOR HANDLING FUNDS. 14 MARS 1949. DOCUMENT 86: CABLE, SO À KARLSRUHE, 16 MARS 1949. DOCUMENT 87 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « [GEHLEN ORGANIZATION]: CURRENT FINANCIAL SITUATION ». 21 MARS 1949. DOCUMENT 88 : DIRECTEUR EXÉCUTIF DU CHEF DES OPÉRATIONS ET CHEF DE LA FBM, « [GEHLEN ORGANIZATION] », 1ER AVRIL 1949. DOCUMENT 89 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « [GEHLEN ORGANIZATION]: CURRENT SITUATION ». 18 AVRIL 1949. DOCUMENT 90 : ROBERT A. SCHOW, ADSO AU DIRECTEUR, CIA, « EUCOM SUPPORT FOR THE 7821 COMPOSITE GROUP (OPERATION RUSTY) », 21 AVRIL 1949. DOCUMENT 91 : [CRITCHFIELD] AU COS, KARLSRUHE, « ORGANIZATION AND INDIVIDUAL SECURITY PROBLEMS [GEHLEN ORGANIZATION] STAFF », 4 MAI 1949. DOCUMENT 92 : QUARTIER GÉNÉRAL, EUCOM AU CHEF D’ÉTAT-MAJOR, DIRECTEUR DU RENSEIGNEMENT DE L’ARMÉE AMÉRICAINE, 6 JUIN 1949. DOCUMENT 93 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « BASIC AGREEMENT WITH [GEHLEN ORGANIZATION] », 13 JUIN 1949. DOCUMENT 94 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « [GEHLEN ORGANIZATION] GENERAL POLICY », AVEC PIÈCES JOINTES, 7 JUILLET 1949. DOCUMENT 95 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « BASIC CONSIDERATIONS IN REVIEW THE CONCEPT AND MISSION OF [GEHLEN ORGANIZATION] », 21 SEPTEMBRE 1949. DOCUMENT 96 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « [GEHLEN ORGANIZATION] – SCHNEIDER’S NEGOTIATIONS WITH THIRD PARTIES », 22 SEPTEMBRE 1949, JOINT [CRITCHFIELD] AU DR SCHNEIDER, « THE COORDINATION AND CONTROL OF NEGOTIATIONS WITH GERMAN POLITICAL AND ECONOMIC CIRCLES AND REPRESENTATIVES OF WESTERN EUROPEAN INTELLIGENCE SERVICES », 20 SEPTEMBRE 1949. DOCUMENT 97 : [CRITCHFIELD] AU CHEF, FBM, « DR. SCHNEIDER’S REPLY TO RECENT POLICY GUIDANCE LETTERS », AVEC PIÈCES JOINTES, 12 OCTOBRE 1949. Notes 1. Douglas Jehl, « CIA Said to Rebuff Congress on Nazi Files », New York Times, 30 janvier 2005. 2. Richard Breitman, Norman, Timothy Naftali et Robert Wolfe, U.S. Intelligence and the Nazis, Washington, DC : National Archive Trust Fund Board, 2004, p. 377. 3.Ibid., p. 8-9. 4. Ibid, p. 406. 5. Ibid, p. 8.
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| Posté le 29-12-2022 à 23:55:35
| La Russie ne pouvait pas laisser l’ennemi choisir le moment de l’offensive, par Igor Karaoulov 29 DÉCEMBRE 2022 https://histoireetsociete.com/2022/12/29/la-russie-ne-pouvait-pas-laisser-lennemi-choisir-le-moment-de-loffensive-par-igor-karaoulov/ Si peu de gens de gauche de bonne foi peuvent nier désormais le fait que depuis des années l’OTAN a préparé la guerre contre la Russie, a adopté une stratégie de démantèlement sur le modèle de l’URSS et accumulé à ses frontières un arsenal y compris nucléaire, la question de l’opportunité de l’intervention russe en Ukraine fait débat. Alors que l’on découvre que les Etats-Unis mènent une guerre par procuration dont l’Europe fait les frais et à quel point Hollande et Merkel ont accepté de jouer ce jeu-là, la manière dont ils ont abusé de la bonne foi russe dans l’application des accords de Minsk, continuer à dénoncer “l’agression” russe est une manière de continuer à renvoyer dos à dos l’OTAN et ses victimes, attitude dans laquelle les pires vendus à l’OTAN excellent. Voici donc les arguments russes face à de telles allégations (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete) https://vz.ru/opinions/2022/12/27/1192699.html Igor Karaoulov poète, essayiste 27 décembre 2022, 09:12 En 2022, nous nous trouvons dans une réalité entièrement nouvelle. Aujourd’hui, alors que l’année touche à sa fin, nous pouvons déjà apprécier à une certaine distance historique l’événement qui a défini cette réalité – le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine le 24 février. L’histoire, nous assure-t-on, ne s’écrit pas au conditionnel, mais nous voulons quand même tous comprendre : cette décision était-elle inévitable et sans alternative ? Était-il possible de ne rien faire et de vivre comme avant ? Si seulement c’eût été possible ! Des milliers de vies auraient été sauvées, des dizaines de milliers de personnes seraient restées dans le pays, les liens internationaux et entre les peuples ne se seraient pas effondrés… Pour répondre à cette question, il faut revenir un peu en arrière, à ces huit années qui, sous nos yeux, sont devenues neuf. Les événements de cette époque comportent un certain nombre de tournants, mais nous nous intéresserons avant tout à une journée – le 21 février 2014. Ce jour-là, un “accord sur le règlement de la crise politique en Ukraine” a été signé entre les dirigeants de l’Euromaïdan et le président Viktor Ianoukovitch, qui prévoyait notamment des élections présidentielles anticipées au plus tard à la fin de l’année. L’accord permettait de démêler pacifiquement le nœud du conflit civil, d’assurer un transfert de pouvoir sans heurts (très probablement au même Petro Porochenko), de développer tranquillement des mécanismes de protection des droits de la population et de maintenir la légitimité de l’État. Dans le même temps, la Crimée et le Donbass seraient restés, sans aucun doute, entre les mains de l’Ukraine. L’accord n’a duré que quelques heures. Le soir même, l’opposition a organisé un coup d’État, M. Ianoukovitch a pris la fuite et la Verkhovna Rada “révolutionnaire” a d’abord abrogé la loi sur la langue, qui accordait certains droits à la langue russe. Les garants de l’accord du 21 février étaient les ambassadeurs allemand et polonais et un haut représentant français. Après le coup d’État, les pays garants n’ont même pas essayé de faire respecter l’accord. Ils n’en avaient pas besoin. Pour une raison ou une autre, ils étaient intéressés par la manière la plus traumatisante de sortir du conflit, en brisant la légitimité. De plus, ils avaient un intérêt direct dans un conflit territorial entre la Russie et l’Ukraine. Ils voulaient à tout prix creuser un fossé entre les nations fraternelles. L’Ukraine a simultanément 1) perdu sa légitimité et 2) s’est déclarée comme étant une ethnocratie anti-russe. Dans ces conditions, les régions ukrainiennes qui se sentaient attirées vers la Russie, ne pouvaient que s’indigner et la Russie ne pouvait que réagir. Un échec dans la protection des Russes en Ukraine aurait inévitablement conduit à une chute de l’autorité du gouvernement russe, voire à la désintégration de l’État. La Russie se serait montrée non pas comme une puissance mais comme un “territoire” qui n’a aucune base interne pour son existence et qui ne survit donc que tant que certaines de ses terres ne sont pas nécessaires à la communauté occidentale dirigée par les États-Unis. La Russie devait agir, et force est de constater qu’en 2014, elle a agi dans la mesure minimale nécessaire à son auto-préservation. Nous avons vu ce que valaient les garanties des États occidentaux à l’époque, le 21 février 2014. Il y a eu le référendum de Crimée, qui a corrigé l’erreur de Khrouchtchev, et la guerre pour l’indépendance de la DNR et de la LNR, au cours de laquelle la conscience nationale des habitants du Donbass a radicalement changé en quelques mois : ancienne région ukrainienne, bien qu’ayant ses propres caractéristiques, le Donbass a non seulement lié son destin à la Russie, mais s’est également senti le cœur spirituel de la Russie. Puis il y a eu les accords de Minsk, dont la non-application chronique a été l’une des raisons du lancement de l’Opération spéciale [SVO selon le sigle russe, NdT]. Maintenant, après la révélation d’Angela Merkel que personne n’avait l’intention de mettre en œuvre les accords de Minsk et qu’ils n’étaient nécessaires que pour bourrer l’Ukraine d’armes et renforcer son armée, on comprend mieux le comportement des puissances européennes au moment du coup d’État à Kiev. L’objectif était clair : l’Ukraine devait devenir le pire ennemi de la Russie. Premièrement, afin d’entraîner tôt ou tard l’Ukraine dans l’OTAN, de placer les missiles de l’OTAN à quelques centaines de kilomètres de Moscou. Deuxièmement, pour combattre la Russie avec les Ukrainiens en cas de besoin : on n’allait pas sacrifier de précieuses vies européennes sur le nouveau front oriental. Pour les mêmes raisons, apparemment, l’Occident n’était pas intéressé par le développement de l’économie ukrainienne : une population pauvre est plus disposée à devenir de la chair à canon. La question est la suivante : les Russes n’ont-ils pas compris que les accords de Minsk étaient une fiction que l’autre partie n’allait pas appliquer ? Si, probablement, mais pendant huit longues années, ils ont retardé et préparé la nouvelle réalité dans laquelle nous vivons maintenant. Et même avant la SVO, l’Ukraine s’est vue offrir une porte de sortie pacifique et indolore. Premièrement, vous vous engagez à ne pas adhérer à l’OTAN et l’OTAN s’engage à ne pas vous accepter comme membre (bien que nous sachions très bien ce que valent vos engagements). Deuxièmement, vous commencez – au minimum – à mettre en œuvre les accords de Minsk. Mais nous pouvons constater que ces deux demandes les plus humbles s’opposaient précisément aux deux aspects du “plan occidental pour l’Ukraine” mentionnés ci-dessus. Si ce n’avait pas été le cas, le conflit de février 2022 aurait pu être résolu aussi facilement que celui de février 2014. L’Occident préparait l’Ukraine à un assaut militaire, et nous étions bien conscients que le statu quo ne serait pas maintenu éternellement. La deuxième guerre du Karabakh l’a très bien montré, qui a donné un tel encouragement aux autorités de Kiev qu’elles ont commencé à acheter intensivement des “Bayraktars” turcs. Un grand nombre d’autres équipements militaires étaient arrivés en Ukraine avant même le début de la guerre. Tôt ou tard, l’Ukraine devait envahir le Donbass, puis la Crimée. Cela aurait pu se produire un mois après le 24 février, un an plus tard, ou cinq ans plus tard. Il fallait que cela se produise au moment où l’Occident et le régime de Kiev y étaient le mieux préparés. C’est là le point essentiel : en maintenant le statu quo, la Russie aurait donné à l’ennemi la possibilité de choisir le moment de l’offensive. C’était un luxe que le pays ne pouvait pas se permettre. En reportant les mesures immédiates, le président de la Russie aurait mis les futurs dirigeants du pays dans une position beaucoup plus difficile. Vladimir Poutine a assumé la lourde responsabilité d’agir alors que l’économie russe avait acquis la marge de sécurité nécessaire et que ses forces armées avaient pris l’avantage dans toute une série d’armes, notamment stratégiques. Oui, la SVO a également révélé un certain nombre de lacunes, tant dans l’approvisionnement de l’armée que dans la gestion interne. Mais encore une fois, il est bon que ces lacunes aient été identifiées maintenant, lorsqu’il est possible de les corriger. L’année prochaine, nous serons certainement capables de nous rassembler, de nous concentrer et de gagner. Le pays n’a pas d’autre option.
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| | marquetalia | Grand classique (ou très bavard) | 11005 messages postés |
| Posté le 31-12-2022 à 07:10:51
| Macron veut désormais arrimer la Moldavie a l Otan....l armée moldave a commencé des manœuvres militaires avec la France et la Roumanie, pays qui lorgne sur la Moldavie, avec un grand risque de guerre avec les Russes, qui defendront la République du Dniestr,bec et ongles.
Edité le 01-01-2023 à 04:06:38 par marquetalia
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 01-01-2023 à 20:48:33
| L’ancien ordre mondial est mort, par Timofei Bordachev 1 JANVIER 2023 https://histoireetsociete.com/2023/01/01/lancien-ordre-mondial-est-mort-par-timofei-bordachev/?fbclid=IwAR2VP0dbAA2TFaG8rZKZ49Sb6fSw8mV8Pj41zGV9ympGc-NB96eT8Lf48Io En lisant ce texte qui dit bien ce que nous ressentons tous à savoir que l’ordre ancien, celui vécu au moins durant 200 ans est mort et qu’un nouveau commence à poindre, je ne puis m’empêcher de penser que cela coïncide avec cette période de l’année, celle du solstice d’hiver, le moment où la nature parait endormie et où les nuits sont les plus longues mais où la lumière va croître et chaque feu, chaque étincelle en est la promesse. Jadis, nous avions l’habitude avec mon compagnon d’aller dans la campagne faire un feu dans lequel nous brulions le malheur des jours anciens et appelions le jour et la lumière. Voici donc ce premier jour de 2023 dont nous avons souhaité pour tous qu’il dise ce qui va naître et auquel nous sommes invités à participer. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop) https://vz.ru/opinions/2022/12/29/1193164.html Timofei Bordachev Directeur de programme, Valdai Club 29 décembre 2022, 18:30 Une contradiction importante à laquelle la Russie a dû faire face sur la scène internationale en 2022 était la combinaison d’un contexte mondial qui nous était entièrement favorable et d’énormes obstacles à la réalisation d’objectifs spécifiques de politique étrangère. D’une part, l’année sortante a été la dernière année de plusieurs siècles de domination occidentale, qui maintenant ne mène plus que des combats défensifs. D’autre part, les adversaires de la Russie disposent d’énormes ressources pour se battre. Il ne fait aucun doute que la nécessité d’aborder ces sujets d’une manière ou d’une autre restera présente en 2023. Et mieux nous serons préparés à cela, plus la Russie aura de succès dans le nouvel ordre international qui se forme sous nos yeux. L’ancien ordre mondial est mort. Les dernières tentatives pour le faire revivre – les États-Unis organisant un soi-disant sommet des démocraties en 2021 – n’étaient pas seulement dénuées de sens, mais même dépourvues de l’effet informatif escompté. Ce n’est pas une coïncidence s’il n’a fait l’objet d’aucun suivi visible. L’ordre occidental est mort parce que ses dirigeants, les pays les plus avancés économiquement et les plus armés du monde, ont perdu la capacité de déterminer la vie des autres. Leurs énormes capacités de puissance se sont révélées inutiles pour prévenir les protestations et refus de suivre les directives de Washington et des capitales européennes. Le seul outil qui reste aux États-Unis et à l’Europe en 2022 est la coercition et l’intimidation. Convenons que c’est une base faible pour un engagement international, même relativement stable. Lorsque nous disons qu’un pays ou ses entreprises “se conforment aux sanctions contre la Russie” , cela signifie que ces chiffres font l’objet d’une menace directe et immédiate pour leur sécurité ou leur bien-être économique relatif. Dans ce mode, l’Occident peut se battre avec la Russie ou la Chine, mais il est impossible de créer quoi que ce soit de nouveau de cette manière – la réduction de la dépendance et la création de moyens de communication alternatifs deviennent monnaie courante. Le résultat des innombrables votes à l’Assemblée générale des Nations unies en est un parfait exemple. De plus en plus de pays dans le monde, même lorsqu’il existe des motifs formels de condamner les actions de la Russie, rechignent à le faire. Ils sont bien conscients qu’ils pourraient être les prochaines cibles de la pression. Mais surtout, la réduction de la dépendance à l’égard de l’Occident devient une condition de développement importante pour de nombreux États d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine. Les États-Unis et leurs alliés ne savent pas encore comment répondre à ce défi. C’est pourquoi ils choisissent la voie la plus facile, en convainquant leurs citoyens de leur propre infaillibilité, et en n’offrant que la violence aux autres. Aujourd’hui, les pays occidentaux – les États-Unis, l’Europe et leurs rares alliés – se transforment en un camp militaire et affrontent le reste de l’humanité. Ils avaient déjà cette expérience – les empires coloniaux européens n’ont été créés que par la coercition brute et la guerre. Mais le monde n’était pas alors un monde d’États souverains, dont la plupart avaient atteint un niveau de développement qui leur permettait de faire des choix indépendants. Il n’y avait pas de Chine capable d’offrir des ressources alternatives à l’époque, et la Russie faisait partie du monde impérial, elle n’était pas son adversaire. Par conséquent, la question de savoir si le camp militaire occidental est capable de regagner au moins une partie de sa position devient une question de foi, et non de savoir. Mais on ne peut nier qu’il existe encore de nombreux croyants en la toute-puissance occidentale, y compris en Russie. D’autant plus que les ressources des États-Unis et de l’Europe sont vraiment colossales. Jusqu’à présent, ils sont capables d’avoir un impact dévastateur sur l’infrastructure la plus importante du monde moderne – le commerce et les finances internationales. Le plus grand avantage de l’Occident est sa structure autoritaire et verticalement intégrée. Là où la communauté mondiale hésite à penser aux intérêts de ses citoyens et à leur sécurité, les gouvernements occidentaux ne s’inquiètent pas des conséquences pour les Américains ou les Européens ordinaires. D’autant plus lorsque les électeurs sont prêts à subir des épreuves, espérant retrouver une existence sereine aux dépens du reste du monde à la fin des hostilités. Cependant, l’histoire montre que les systèmes autoritaires ne peuvent réussir que tactiquement – stratégiquement, ils perdent toujours. Le camp militaire occidental a ses propres fantassins qui sont envoyés à l’abattoir. Il s’agit des populations de l’ancienne Ukraine, d’une partie des pays d’Europe de l’Est, y compris une Finlande devenue hargneuse en l’espace de quelques mois, peut-être Taïwan. Le cas de l’Ukraine est particulièrement dramatique jusqu’à présent. Une fois que tout le monde a été convaincu de l’incapacité de la population de ce territoire à créer un État également amical pour tous ses voisins, elle est devenue ni plus ni moins un instrument de guerre. D’autant plus que la culture de l’inimitié et de la violence y est ancrée. En 2022, le territoire de l’Ukraine a retrouvé son état historique de “champ sauvage” [dikoe pole, une réalité qui remonte au Moyen-Age, espèce de no man’s land parcouru par des bandes de pillards, NdT] à la frontière russo-européenne. Pour l’instant, la majeure partie de cette ressource demeure entre les mains des États-Unis et de l’Europe, et les événements militaires montrent que la lutte pour redresser les esprits en Ukraine se poursuivra pendant longtemps. À l’échelle mondiale, la Russie n’a pas besoin de se battre pour s’attirer la sympathie des peuples et des gouvernements des pays qui représentent 85 % de la population mondiale – c’est ainsi que de nombreux États n’ont pas imposé les soi-disant sanctions à notre encontre. Ces sympathies sont déjà du côté de la Russie. Elle est en partie due à nos mérites, mais surtout à l’intérêt personnel d’une multitude d’États indépendants. La raison en est le simple désir, déjà mentionné, de liberté pour déterminer comment se développer et ne pas chercher sa place dans la “chaîne alimentaire” dirigée par les États-Unis. C’est sur cette base qu’est apparu en 2022 le nouveau phénomène de la Majorité Mondiale – un ensemble de pays poursuivant leurs propres objectifs, mais cherchant à se débarrasser du contrôle total de l’Occident. La Majorité Mondiale est le facteur le plus important qui façonne le contexte du changement international favorable à la Russie. Mais le contexte seul ne peut pas résoudre les défis actuels de la politique étrangère. La sympathie et le soutien, la volonté de coopération et son contenu pratique ne signifient pas que les amis de la Russie subordonnent leurs intérêts à ceux de la Russie. Il serait illusoire d’imaginer que quiconque dans le monde se sacrifierait pour résoudre notre problème ukrainien. Changer l’ordre international est un processus long et coûteux pour tous, et chacun doit économiser son énergie. Jusqu’à présent, en Russie, beaucoup de gens ont du mal à comprendre et à accepter les motivations des autres. De nombreux observateurs ici sont habitués, comme l’Occident, à penser selon les catégories du passé. Mais nous avons de notre côté une reconnaissance fondamentale de l’autonomie de nos partenaires. Dans ces conditions, le plus important dans le comportement de la majorité mondiale n’est pas ce que ses pays font subjectivement pour la Russie, mais les conséquences de leur aspiration objective à leur propre indépendance vis-à-vis de nos adversaires. Bien que beaucoup de choses se fassent déjà. Un indicateur est le taux de croissance du commerce, y compris des produits de haute technologie importants pour la Russie, avec des pays comme la Chine, la Turquie et bien d’autres. Y compris nos voisins de l’ex-Union soviétique, auxquels nous adressons parfois des réprimandes malvenues. Il ne faut pas non plus oublier l’importance des valeurs – une grande partie du monde est aujourd’hui du côté de la Russie parce qu’elle est rebutée par le nationalisme et la destruction des valeurs traditionnelles promues par les États-Unis et l’Europe occidentale. En d’autres termes, l’événement le plus important de 2022 n’est même pas l’effondrement de l’ordre mondial précédent, mais le début de la formation d’un nouvel ordre. La base du pouvoir de cet ordre est la Majorité Mondiale. Chacun de ses membres évolue de manière autonome vers l’indépendance pour lui-même et, par conséquent, vers une plus grande liberté pour tous. La base du pouvoir de l’ordre ancien – le bloc militaro-économique de l’Occident – défend activement ses positions, faisant preuve de ténacité et de capacité à utiliser ses ressources. Dans cette configuration déterminante de 2023, la Russie est l’un des acteurs les plus importants dont les relations avec l’Occident ont franchi la ligne de la confrontation militaro-politique. Le fait que cela se soit produit est notre problème personnel, un produit des circonstances uniques entourant les conséquences de l’effondrement de l’URSS il y a 30 ans. Ce qui nous aide à résister à 2023 et à gagner à l’avenir, c’est notre position internationale très favorable et, plus important encore, notre propre résilience économique et le moral de la population.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 05-01-2023 à 21:39:21
| Kiev recevra des blindés français des années 1980 au lieu d’Abrams américains Si l’Occident approvisionne Kiev en obusiers et en systèmes de lance-roquettes multiples, il était jusqu’à présent réticent quant au transfert à l’Ukraine de chars. Cependant, mercredi 4 janvier, Emmanuel Macron a annoncé la livraison à Kiev de «chars de combat légers AMX-10 RC». «C'est la première fois que des chars de conception occidentale sont fournis aux forces armées ukrainiennes», s'est félicité l’Élysée sans préciser le nombre ni les délais de livraison. Il s’agit de véhicules utilisés dans l’Armée de Terre depuis les années 1980. Ils pèsent près de 25 tonnes et sont dotés de canons de 105 mm. Ils sont «très mobiles», «certes anciens, mais performants», assure un conseiller de la présidence française auprès de l’AFP. Dans le même temps, les États-Unis tardent à donner à Kiev des chars lourds Abrams. Le Washington Post laisse entendre que les forces ukrainiennes auront du mal à manier ces blindés, car ils pèsent 55 tonnes, utilisent un moteur à turbine qui consomme beaucoup de carburant et sont également «sujets à des pannes, nécessitant une grande expertise en matière de maintenance». Cependant, l’administration Biden pourrait inclure dans un nouveau paquet d’aide militaire des véhicules militaires blindés Bradley. D’après le quotidien, ces véhicules pèsent environ 28 tonnes et se déplacent sur des chenilles semblables à celles des chars. Ils sont capables de transporter un équipage de trois personnes et peuvent prendre à bord jusqu’à six soldats supplémentaires. Les États-Unis possèdent des milliers de véhicules, et l'envoi d'un nombre indéterminé en Ukraine ne réduirait pas les stocks américains, a précisé le Washington Post. Telegram@chroniques_conflit_ukraine
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