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 la révolte des gilets jaunes est juste !

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pzorba75
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   Posté le 11-03-2019 à 14:46:03   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

C'est trop de promotion pour ce larbin!

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Xuan
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   Posté le 11-03-2019 à 23:05:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

En même temps ça reste en famille...

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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   Posté le 13-03-2019 à 07:28:55   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Berger n'est en aucun point opposant à Macron, bien au contraire. Il est dans la droite ligne de ce qu'est devenu la CFDT depuis de nombreuses années.

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Xuan
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   Posté le 13-03-2019 à 08:52:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

C'est cela : le Monde fait passer les petites disputes familiales pour la guerre du siècle, ça en dit long sur ce canard.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 16-03-2019 à 11:27:06   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

petite vidéo sur la mobilisation du 16 mars https://www.facebook.com/275987516419880/videos/319109805629810/

4e appel des Gilets Jaunes de Commercy https://youtu.be/IEDS_DkFtss


Edité le 16-03-2019 à 13:17:11 par Xuan




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   Posté le 17-03-2019 à 11:18:34   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Gilets jaunes acte 18

https://www.youtube.com/watch?v=3cLkvJ-yni4

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   Posté le 17-03-2019 à 11:43:44   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Le maintien de l'ordre : ultra-violence institutionnelle, ce qu'ils ne disent pas
https://www.youtube.com/watch?v=VEptMjPoM6c

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   Posté le 17-03-2019 à 15:59:32   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Texte intéressant lu sur internet

*** LETTRE AUX GENTILS DE LA REPUBLIQUE ***

C'est fait : le 16 mars restera gravé dans les dates importantes du mouvement social des Gilets Jaunes.

Face à la violence des réactions politiques, médiatiques et économiques, il convient de se dire les choses clairement, sans hypocrisie.

Commençons par du factuel : c'est vrai, de nombreux GJ sont venus à Paris pour cet acte 18 dans l'optique de déborder le système et de mettre à mal la gestion de "l’ordre public". Ils n'étaient peut-être pas majoritaires mais ils étaient assez nombreux et déterminés pour parvenir à des résultats. Ces milliers de GJ n'avaient pas tous une tactique de black bloc. Il y avait de nombreux GJ de la première heure, munis simplement de leur gilet, de masque et de lunettes de protection. Il y avait également quelques manifestants en bloc, qu'ils soient en kway noir et/ou en gilet jaune.

Surtout, tous les manifestants étaient totalement partie prenante de la manif du jour. Aucune scission n'est jamais apparue entre groupes de "gentils GJ" et "méchants casseurs". La très grande majorité des manifestants présents soutenait ou, a minima, acceptait les actions offensives, sans forcément vouloir faire pareil.

Plusieurs vidéos montrent qu'au niveau de la place de l’Étoile, en milieu de matinée, l'arrivée d'un bloc d'une trentaine de manifestants a été accueillie par une haie d'honneur et des applaudissements.

Alors oui, cela vous choque et vous dérange peut-être. Mais c'est la réalité de la France de 2019 : des dizaines de milliers de citoyens acceptent aujourd'hui que la lutte se fasse de façon offensive. Vous pouvez leur jeter le discrédit, les traiter de casseurs, de complices, de beaufs ou de racistes. Vous pouvez tenter de leur ôter toute humanité.

Mais la réalité est tout autre : ce n'est pas par plaisir que ces personnes acceptent (et/ou encouragent) les actions violentes. C'est par nécessité. Ce n'est pas pour la violence en elle-même mais pour ses conséquences dans la lutte sociale. Des conséquences, forcément incertaines et parfois dangereuses, mais qui constituent un horizon plus positif que le statut quo social actuel.

Sincèrement, au fond de vous-même, ne voyez-vous pas que c'est en raison de ces débordements l'acte 18 a eu un retentissement très important dans le monde politique et médiatique ? Que le même nombre de manifestants dans un cortège déclaré où il ne se serait "rien passé" aurait été totalement nié et méprisé par ces mêmes politiques et médias ?

Ce ne sont pas les GJ qui ne comprennent que la langue de la violence et du rapport de force, c'est tout le système actuel. Dans cette société où il faut être le plus féroce et le plus puissant possible, comment pourrait-on espérer changer la donne en restant faible et docile ?

Les médias de masse ne s’intéressent au mouvement que lorsqu'il leur offre des images "sensationnelles" pour faire de l'audimat. Deux jours avant l'acte 18, se tenait à la bourse du travail une rencontre entre des figures du mouvement et des intellectuels. La Bourse était pleine à craquer et des centaines de personnes sont restées à l'extérieur. Pourquoi ne pas avoir parlé de cette initiative constructive et apaisée ? Pourquoi, depuis plusieurs semaines, des milliers de GJ se rassemblent-ils dans les villes sans que cela n’intéresse plus les médias ? Parce qu'il n'y a plus rien à "vendre" aux téléspectateurs.

Du côté des politiques, en 17 semaines, la seule période où le pouvoir a semblé faire des concessions fut lors des actes les plus violents de fin novembre et début décembre. Là, comme par hasard, après presque deux mois pendant lesquels le pouvoir a totalement méprisé la question sociale et les Gilets Jaunes, Macron écourte ses vacances pour reprendre les choses en main. Nous savons qu'il ne prendra pas les questions sociales à bras le corps et qu'il abordera la question des GJ par son seul prisme de la violence. Mais au moins, la question revient sur la table.

Soyons lucides : le pouvoir politique se contrefout des raisons profondes de la colère de son peuple. Ce qui l’intéresse, c'est de calmer cette colère, pour sa propre tranquillité et celle de tous les puissants.

Macron affirme que les personnes présentes hier sur les Champs veulent "détruire la République". Parce que la République, c'est le Fouquet's ? Cartier ? Les Banques ?

Ce gouvernement, tout comme les précédents, dénigra des millions de citoyens, les laisse tomber dans une précarité de plus en plus insupportable, alors même que les milliardaires continuent de devenir de plus en plus riches. Depuis 4 mois que les Gilets Jaunes se battent, combien de personnes ont été mises au chômage pour que leur entreprise fasse plus de profits ? Combien de retraités sont tombés encore plus dans la précarité ? Combien de malades n'ont pas pu bénéficier des soins nécessaires faute de moyens ?

Combien de morts cette politique libérale a-t-elle engendrés en quatre mois de lutte ? Le chiffre est impossible à connaitre mais il est évident qu'il est colossal.

L'ultra-libéralisme tue, blesse, détruit des vies et des familles. Il ne s'agit pas de "grandes paroles" pour faire de la poudre de perlimpinpin. C'est totalement factuel. Et de nombreux gilets jaunes de campagne ou de banlieue le savent très bien puisqu'ils le vivent quotidiennement.

Alors, si vous estimez que les citoyens qui détruisent une banque ou construisent une barricade sont des ennemis de la République, mais que ceux qui licencient et s'enrichissent sur la misère de ces même citoyens sont les amis de la République, voire leurs protecteurs, nous avons en effet une vision totalement différente de ce que doit être la République.

Si la violence d'une boutique de luxe ravagée vous dérange bien plus que des personnes qui meurent ou qui sombrent dans la misère, alors oui, nous ne parlons pas le même langage.

Votre morale à œillères n'est pas celle qui nous habite. Car être moral de façon sélective, c'est être immoral. Vous êtes immoraux. Et vous pourrez traiter les GJ d'ennemis de la République, ils resteront bien plus moraux et bien plus proches des valeurs de la République que vous.

Arrêtez de vous offusquer de la violence d'un mouvement social lorsque vous le niez et l'ignorez totalement, sauf en cas de violence.

A ce moment-là seulement, nous pourrons discuter de moralité.

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   Posté le 17-03-2019 à 16:48:01   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Gilets jaunes : 18e semaine de mobilisation cruciale pour le mouvement

https://www.youtube.com/watch?time_continue=4812&v=vJleS19oL_g

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Xuan
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   Posté le 17-03-2019 à 19:46:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Je cite le Monde en expurgeant les commentaires mensongers et sous entendus tendancieux de la rédaction, dont ce torchon est coutumier. On n'en conservera que le micro-trottoir et les réactions très significatives de manifestants, qui traduisent un changement d'attitude sur la question de la violence :

la majorité des « gilets jaunes » regardent faire, sans s’opposer aux black blocs
« Je suis contre la violence, mais la violence d’Etat me donne la rage » ,raconte une manifestante.
« Et puis, il n’y a que comme cela que les médias et Macron nous entendent »

Les premières semaines du mouvement, il y avait toujours des manifestants pour protester contre les pilleurs. Cette fois, rien. « Ça fait dix-huit semaines qu’ils ne nous écoutent pas !, explique John, un animateur de 28 ans qui a fait la route depuis Nancy. Les black blocs avant ils faisaient peur à tout le monde, maintenant on trouve que c’est un plus. C’est eux qui font avancer les choses, nous, on est trop pacifistes. »

Ils sont nombreux à dire la même chose. « On a pris conscience qu’il n’y a que quand ça casse qu’on est entendu… Et encore même quand on casse tout on ne nous entend pas » , assure Johnny, 37 ans, directeur de centre de loisirs dans les Ardennes :
« Il faut que Macron se rende compte que maintenant, il est cuit » .
Isabelle 60 ans, venue de l’Essonne, se tient un peu en retrait, mais elle avoue :
« Si j’étais plus jeune, j’irais à l’affrontement. C’est la violence d’Etat la première violence, celle qui donne la rage. »

Les vitrines de nombreux magasins ont volé en éclat : Boss, Etam, Al-Jazeera Parfums, Nike, Swarovski, Bulgari, Longchamp, SFR, la boutique du PSG, mais personne ne bronche.
« Jusqu’ici dans les manifestations, je m’interposais pour éviter la casse. Mais là maintenant je me dis “tant pis”, confie Jennifer, 39 ans, cariste venue de Rouen et mère de deux enfants. Quand j’ai vu casser le Fouquet’s, ce symbole de l’oligarchie, je ne dis pas que j’étais satisfaite mais je ne suis plus contre. »

A l’arrière, au milieu des bris de verre et à trois pas des barricades en feu, des « gilets jaunes » qui pique-niquent et chantent « Macron, on vient te chercher chez toi » .
On se prend en selfie devant le Fouquet’s, vandalisé une première fois et rebrûlé dans l’après-midi pour faire bonne mesure.
« Cette fois on ne pourra pas dire que le mouvement s’essouffle » , se félicite Martine, 60 ans, cadre de santé à l’hôpital venue de Toulon.
« A un moment donné il faut s’exprimer un peu plus fort, ça fait quatre mois qu’on a commencé et on est au même point » ,ajoute Robert, son mari.
« Ça fait quatre mois qu’on manifeste » , assurent les « gilets jaunes » de l’Indre. Jusque-là, ils s’étaient mobilisés à Châteauroux, Chatellerault, Bourges ou Issoudun. « Notre territoire est très touché par la désertification et la disparition des services publics. La maternité du Blanc a fermé, le train de Paris ne s’arrête plus à Argenton-sur-Creuse, explique la femme du groupe. Pour voir un ophtalmo à Châteauroux, il faut attendre un an, du coup on va à Limoges. » Cette fois, ils sont venus à Paris :
« Il fallait marquer le coup et cette fois, il est bien marqué. »


Edité le 17-03-2019 à 19:49:14 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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   Posté le 17-03-2019 à 19:54:21   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

https://www.youtube.com/watch?v=3cLkvJ-yni4

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   Posté le 23-03-2019 à 23:47:45   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous le jugement au moins dédaigneux et méprisant de Badiou sur le gilets jaunes, qu'il assimile à "la partie laborieuse, majoritairement provinciale, et aux revenus modérés, de la classe moyenne."
Ce qui est faux et trahit une ignorance de la réalité.
Les GJ constituent un front de la paupérisation qui comprend des petits bourgeois, des artisans, des commerçants et même de petits patrons, mais en majorité des chômeurs, des pauvres, des ouvriers, des retraités, et des précaires.

Mais partant de son préjugé sur des "classes moyennes" Badiou déballe tout son fonds de commerce de mandarin pontifiant et en conclut qu' "Ils ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservateurs; qui plus est, ils sont réactionnaires; ils demandent que l’histoire fasse machine arrière" .

Est-ce que se battre pour la hausse des salaires et des pensions, contre la suppression de l'ISF, pour faire payer les grands capitalistes sont des revendications réactionnaires ? Ou bien est-ce que Badiou n'a jamais été sur un rond-point ?

Il est remarquable que Badiou ne s'interroge pas un instant sur la nécessaire unité du peuple, sur le caractère sans parti de ce mouvement et de l'autocritique à en tirer du point de vue de la construction du parti. Mais il est vrai que Badiou se moque de ce dernier point comme d'une guigne.
Il ne se demande pas non plus ce que le marxisme léninisme pourrait apporter à la lutte en cours des GJ, alors qu'ils font l'expérience pratique de la nature de classe de l'Etat et de son corps répressif, et de l'action illégale et de la violence révolutionnaire de masse.
Il en conclut que le meilleur qui pourrait en sortir serait un "réseau d’écoles politiques rouges" . C'est-à-dire que pour lui l'expérience pratique des masses n'est rien à côté de la théorie (si on peut encore parler de théorie).
En voulant donner des leçons de marxisme, Badiou se montre ici à l'opposé du marxisme.


ALAIN BADIOU : LEÇONS DU MOUVEMENT DES « GILETS JAUNES »


https://www.lautrequotidien.fr/articles/2019/3/13/alain-badiou-leons-du-mouvement-des-gilets-jaunes-

Que faut-il penser, ce qui s’appelle penser, et non courir en aboyant, de la contradiction, violente, durable, entre le mouvement des gilets jaunes et les autorités de l’Etat, conduites par le petit président Macron ?

J’ai dit fermement, dès le tour final des élections présidentielles, que je ne me rallierai jamais ni bien entendu à Marine Le Pen, capitaine de l’extrême-droite parlementaire, ni à Macron, qui montait ce que j’ai appelé « un coup d’Etat démocratique », au service pseudo-réformateur du grand capital.

Aujourd’hui, je ne change évidemment rien à mon jugement sur Macron. Je le méprise sans aucune retenue. Mais que dire du mouvement des gilets jaunes ? Je dois avouer qu’en tout cas, dans ses débuts, l’année dernière, je n’y ai rien trouvé, que ce soit dans sa composition, ses affirmations ou ses pratiques, qui soit à mes yeux politiquement novateur, ou progressiste.

Que les raisons de cette révolte soient nombreuses, et qu’à ce titre on puisse considérer le mouvement comme légitime, je l’accorde sans hésiter. Je connais la désertification des zones rurales, le triste silence des rues abandonnées dans les villes petites, et même moyennes ; l’éloignement continu, pour des masses de gens, des services publics, du reste peu à peu privatisés : dispensaires, hôpitaux, écoles, bureaux de poste, gares de la SNCF, téléphone. Je sais qu’une paupérisation, d’abord rampante, puis accélérée, affecte des populations qui, il y a quarante ans encore, bénéficiaient d’un pouvoir d’achat en progression quasi continue. Il est certain que les formes nouvelles de la fiscalité, son aggravation, peuvent apparaître comme une des causes de cette paupérisation. Je n’ignore nullement que la vie matérielle de familles entières devient un casse-tête, notamment pour de nombreuses femmes, du reste très actives dans le mouvement des gilets jaunes.

En résumé : il y a en France un très fort mécontentement de ce qu’on peut nommer la partie laborieuse, majoritairement provinciale, et aux revenus modérés, de la classe moyenne. Le mouvement des gilets jaunes est une représentation significative, en forme de révolte active et virulente, de ce mécontentement.

Les raisons historico-économiques de cette levée sont, pour qui veut bien les entendre, parfaitement claires. Elles expliquent du reste pourquoi les gilets jaunes renvoient le début de leurs malheurs à il y a quarante ans : en gros, les années quatrevingt, début d’une longue contre-révolution capitalo-oligarchique, appelée à tort « néo-libérale » alors qu’elle était libérale tout court. Ce qui veut dire : retour à la sauvagerie du capitalisme du XIXe siècle. Cette contre-révolution venait en réaction aux dix « années rouges » -- grosso modo de 1965 à 1975 --, dont l’épicentre français fut Mai 68 et l’épicentre mondial la Révolution Culturelle en Chine. Mais elle fut considérablement accélérée par l’effondrement de l’entreprise planétaire du communisme, en URSS, puis en Chine : plus rien, à échelle mondiale, ne s’opposait à ce que le capitalisme et ses profiteurs, singulièrement l’oligarchie trans-nationale des milliardaires, exercent un pouvoir sans limites.

Bien entendu, la bourgeoisie française a suivi le mouvement contrerévolutionnaire. Elle en a même été une capitale intellectuelle et idéologique, avec les agissements des « nouveaux philosophes », qui ont veillé à ce que l’Idée communiste soit partout pourchassée, non seulement comme fausse, mais comme criminelle. De nombreux intellectuels, renégats de Mai 68 et du maoïsme, ont été de consciencieux chiens de garde, sous des vocables fétiches et inoffensifs, comme « liberté », « démocratie », ou « notre république », de la contre-révolution bourgeoise et libérale.

Cependant, la situation de la France, peu à peu, des années quatre-vingt à aujourd’hui, s’est dégradée. Ce pays n’est plus ce qu’il a été pendant les « trente glorieuses » de la reconstruction d’après-guerre. La France n’est plus une puissance mondiale forte, un impérialisme conquérant. On la compare couramment, aujourd’hui, à l’Italie, voire à la Grèce. La concurrence la fait reculer partout, sa rente coloniale est au bout du rouleau et demande, pour être maintenue, d’innombrables opérations militaires en Afrique, coûteuses et incertaines. En outre, comme le prix de la force de travail ouvrière est bien plus bas ailleurs qu’en France, par exemple en Asie, les grandes usines sont toutes peu à peu délocalisées vers l’étranger. Cette désindustrialisation massive entraîne une sorte de ruine sociale qui s’étend de régions entières, comme la Lorraine et sa sidérurgie ou le Nord des usines textiles et des mines de charbon, jusqu’à la banlieue parisienne, du coup livrée à la spéculation immobilière sur les innombrables friches laissées par des industries en perdition.

La conséquence de tout cela est que la bourgeoisie française -- son oligarchie dominante, les actionnaires du CAC 40 -- ne peut plus entretenir à son service, sur le même pied qu’avant, notamment avant la crise de 2008, une classe moyenne politiquement servile. Cette classe moyenne a été en effet le support historique à peu près constant de la prééminence électorale des diverses droites, prééminence dirigée contre les ouvriers organisés des grandes concentrations industrielles, lesquels étaient tentés par le communisme entre les années vingt, et, justement, les années 1980-1990. D’où la levée actuelle d’une part importante, et populaire, de cette classe moyenne, qui a le sentiment d’être abandonnée, contre Macron, qui est l’agent de la « modernisation » capitaliste locale, ce qui veut dire : serrer partout la vis, économiser, austériser, privatiser, sans les égards, qui existaient encore il y a trente ans, pour le confort des classes moyennes, en échange de leur consentement au système dominant.

Les gilets jaunes, arguant de leur bien réelle paupérisation, veulent qu’on leur paie de nouveau ce consentement au prix fort. Mais c’est absurde, puisque précisément le macronisme est le résultat du fait que l’oligarchie, premièrement a moins besoin du soutien des classes moyennes, dont le financement était coûteux, depuis que le danger communiste a disparu ; et deuxièmement n’a plus les moyens de se payer une domesticité électorale de la même envergure qu’autrefois. Et que donc, il faut aller, sous couvert de « réformes indispensables » vers une politique autoritaire : une nouvelle forme du pouvoir d’Etat servira de support à une « austérité » juteuse, étendue du peuple des chômeurs et des ouvriers jusqu’aux couches inférieures de la classe moyenne. Et ce pour le profit des vrais maîtres de ce monde, à savoir les actionnaires principaux des grands groupes de l’industrie, du commerce, des matières premières, des transports et de la communication.

Dans le Manifeste du Parti communiste, écrit en 1848, Marx examinait déjà ce type de conjoncture, et parlait, au fond, avec précision, de ce que sont aujourd’hui nos gilets jaunes. Il écrivait ceci : La classe moyenne, les petits fabricants, les détaillants, les artisans, les paysans combattent la Bourgeoisie, parce qu’elle compromet leur existence en tant que classe moyenne. Ils ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservateurs; qui plus est, ils sont réactionnaires; ils demandent que l’histoire fasse machine arrière.

Ils le demandent aujourd’hui d’autant plus âprement que la bourgeoisie française n’est plus en état, vu le tour pris par le capitalisme mondialisé, de soutenir et encore moins d’augmenter leur pouvoir d’achat. Les gilets jaunes « combattent la Bourgeoisie », comme le dit Marx, c’est vrai. Mais ils le font pour restaurer un ordre ancien et périmé, et non pour inventer un nouvel ordre social et politique, dont les noms ont été, depuis le XIXe siècle, « socialisme », ou, surtout, « communisme ». Car pendant presque deux siècles, tout ce qui n’était pas peu ou prou défini selon une orientation révolutionnaire était très justement considéré comme relavant de la réaction capitaliste. Il n’y avait, en politique, que deux grandes voies. Nous devons absolument revenir vers cette conviction : deux voies, en politique, deux seulement, et jamais une poussière « démocratique » de pseudo tendances, sous la houlette d’une oligarchie qui se déclare « libérale ».

Ces considérations générales nous permettent de revenir aux caractéristiques concrètes du mouvement des gilets jaunes. Ses caractéristiques en quelque sorte spontanées, celles qui ne sont pas dues à des interventions extérieures au courant principal de la levée, sont en réalité « réactionnaires », comme le dit Marx, mais en un sens plus moderne : on pourrait appeler la subjectivité de ce mouvement un individualisme populaire, rassemblant des colères personnelles liées aux formes neuves de la servitude aujourd’hui imposée à tous par la dictature du Capital.

C’est la raison pour laquelle il est faux de dire, comme le font certains, que le mouvement des gilets jaunes est intrinsèquement fasciste. Non. Le fascisme organise de façon le plus souvent très disciplinée, voire militarisée, des motifs identitaires, nationaux ou racialistes. Il y a dans la présente levée inorganisée – comme l’est toujours la classe moyenne urbaine -- et de ce fait même individualiste, des gens de toutes sortes, de tous métiers, qui se pensent souvent, et sincèrement, comme démocrates, qui en appellent aux lois de la République – ce qui, aujourd’hui en France, ne mange pas de pain. A vrai dire, chez la grande majorité d’entre eux, les convictions proprement politiques sont flottantes. Mais à considérer le mouvement -encore une fois tel qu’il se donne dans sa « pureté » initiale – à partir de ses rares aspects collectifs, mots d’ordre, énoncés répétés, je n’y vois rien qui me parle, m’intéresse, me mobilise. Leurs proclamations, leur désorganisation périlleuse, leurs formes d’action, leur absence assumée de pensée générale et de vision stratégique, tout cela proscrit l’inventivité politique. Je ne suis certes pas conquis par leur hostilité à toute direction incarnée, leur crainte obsessionnelle de la centralisation, du collectif unifié, crainte qui confond, comme le font tous les réactionnaires contemporains, démocratie et individualisme. Rien de tout cela n’est de nature à opposer au très odieux et misérable Macron une force progressiste, novatrice et victorieuse au long cours.

Je sais que les adversaires de droite du mouvement, notamment chez les intellectuels renégats, les ex-révolutionnaires devenus les chantres du pouvoir policier dès lors que l’oligarchie et l’Etat leur assurent des tribunes pour leur bavardage libéral – accusent le soulèvement « gilets jaunes » d’antisémitisme ou d’homophobie, ou encore de « danger pour notre République ». Je sais aussi que s’il existe des traces de tout cela, elles sont le résultat, non d’une conviction partagée, mais d’une présence, d’une infiltration active, de l’extrême-droite dans un mouvement désorganisé au point qu’il est vulnérable à toutes les manipulations imaginables. Mais enfin, ne nous voilons pas la face : Divers indices, notamment des traces évidentes de nationalisme à courte vue, d’hostilité latente aux intellectuels, de « démocratisme » démagogique dans le style crypto-fasciste de « le peuple contre les élites », et de confusion dans les discours, doivent inciter quiconque à être prudent dans toute appréciation trop globale de ce qui se passe aujourd’hui. Acceptons de voir que les ragots des « réseaux sociaux » tenant lieu, pour la majorité des gilets jaunes, d’information objective, la conséquence en est que circulent partout dans le mouvement des pulsions complotistes aberrantes.

Un proverbe d’autrefois dit que « tout ce qui bouge n’est pas rouge ». Et pour le moment, du « rouge », dans le mouvement des gilets, qui certes « bouge », il n’est pas question : je ne vois, outre le jaune, que du tricolore, toujours un peu suspect à mes yeux.

Bien sûr, les ultragauches, les anti-fafs, les dormeurs éveillés de nuit-debout, ceux qui sont toujours à l’affût d’un « mouvement » à se mettre sous la dent, les vantards de « l’insurrection qui vient », célèbrent les proclamations démocratiques (en fait, individualistes et à courte vue), introduisent le culte des assemblées décentralisées, s’imaginent refaire bientôt la prise de la Bastille. Mais ce sympathique carnaval ne peut m’impressionner : il a conduit partout, depuis dix ans et plus, à de terribles défaites, payées très chères par les peuples. En effet, les « mouvements » de la dernière séquence historique, de l’Egypte et du « printemps arabe » à Occupy Wall Street, de ce dernier à la Turquie des grandes places, de cette Turquie à la Grèce des émeutes, de la Grèce aux indignés de tous bords, des indignés à Nuit Debout, de Nuit Debout aux Gilets Jaunes, et bien d’autres encore, semblent très ignorants des lois réelles et implacables qui gouvernent aujourd’hui le monde. Passés les grisants mouvements et rassemblements, les occupations de toutes sortes, ils s’étonnent que la partie soit si dure, et que toujours on échoue, voire même qu’on a, chemin faisant, consolidé l’adversaire. Mais la vérité est qu’ils n’ont même pas constitué le début d’un antagonisme réel, d’une autre voie, à portée universelle, au regard du capitalisme contemporain.

Rien n’est plus important, dans le moment actuel, que d’avoir présentes à l’esprit les leçons de cette séquence des « mouvements », gilets jaunes compris. On peut les résumer en une seule maxime : un mouvement dont l’unité est strictement négative, ou bien échouera, donnant le plus souvent une situation pire que celle qui sévissait à son origine, ou bien devra se diviser en deux, à partir du surgissement créateur, en son sein, d’une proposition politique affirmative qui soit réellement antagonique à l’ordre dominant, proposition soutenue par une organisation disciplinée.

Tous les mouvements des dernières années, quelle que soit leur localisation et leur durée, ont suivi une trajectoire pratiquement similaire et en vérité catastrophique :

-- unité initiale constituée strictement contre le gouvernement en place. C’est le moment qu’on peut dire « dégagiste », de « Moubarak dégage » à « Faire la fête à Macron »

-- unité maintenue par un mot d’ordre complémentaire lui-même exclusivement négatif, après un temps de bagarres anarchiques, quand la durée commence à peser sur l’action de masse, mot d’ordre du genre « à bas la répression », « à bas les violences policières ». Le « mouvement », alors, faute de contenu politique réel, ne se réclame plus que de ses blessures ;

-- unité défaite par la procédure électorale, quand une partie du mouvement décide d’y participer, une autre non, sans qu’aucun contenu politique véritable ne soutienne ni la réponse positive, ni la négative. Au moment où j’écris ces lignes, la prévision électorale ramène Macron à ses scores antérieurs au mouvement des gilets, le total de la droite et de l’extrême droite à plus de 60%, et le seul espoir de la gauche défunte, la France Insoumise, à 7%.

-- D’où : venue au pouvoir, par les élections, de pire qu’avant. Soit que la coalition déjà en place les remporte, et ce de façon écrasante (ce fut le cas en Mai 68 en France) ; ou qu’une formule « nouvelle » en fait étrangère au mouvement et fort peu agréable soit victorieuse (en Egypte, les frères musulmans, puis l’armée avec Al Sissi ; Erdogan en Turquie) ; ou que les gauchistes en parole soient élus mais capitulent aussitôt sur le contenu (Syriza en Grèce) ; ou que l’extrême droite soit à elle seule victorieuse (le cas de Trump aux USA) ; ou qu’un groupe issu du mouvement s’acoquine avec l’extrême droite pour s’installer dans le fromage gouvernemental (le cas italien, avec l’alliance du mouvement cinq étoiles et des fascistoïdes de la ligue du nord). Remarquons que ce dernier cas a ses chances en France, si parvient à fonctionner une alliance d’une organisation prétendument venue des « gilets jaunes » et de la secte électorale de Marine Le Pen.

Tout cela parce qu’une unité négative est hors d’état de proposer une politique, et sera donc en définitive écrasée dans le combat qu’elle engage. Mais pour proposer un au-delà de la négation, encore faut-il identifier l’ennemi, et savoir ce que signifie de faire réellement autre chose que lui, absolument autre chose. Ce qui implique a minima une connaissance effective du capitalisme contemporain à échelle mondiale, de la place décadente qu’y occupe la France, des solutions de type communiste concernant la propriété, la famille (l’héritage) et l’Etat, des mesures immédiates mettant en route ces solutions, comme aussi un accord, venu d’un bilan historique, des formes d’organisation appropriées à ces impératifs.

Pour assumer tout cela, seul une organisation ressuscitée sur des bases nouvelles peut rallier, en quelque sorte au futur, une partie des classes moyennes en déroute. Il est alors possible, comme l’écrit Marx, que [la classe moyenne] agisse révolutionnairement, par crainte de tomber dans le Prolétariat: ils défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels; ils abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du prolétariat.

Il y a là une indication précieuse, qui autorise une conclusion partiellement positive, mais sur un point essentiel : il existe sans doute une gauche potentielle du mouvement des gilets jaunes, une très intéressante minorité : celle que constituent ceux des activistes du mouvement qui, en fait, découvrent qu’il faut penser leur cause au futur et non au présent, et inventer, au nom de ce futur, leur ralliement à autre chose que leurs revendications statiques sur le pouvoir d’achat, les taxes, ou la réforme de la constitution parlementaire.

On pourrait dire alors que cette minorité peut constituer une part du peuple réel, soit le peuple au sens où il porte une conviction politique stable, incarnant une voie réellement antagonique à la contre-révolution libérale.

Bien sûr, sans incorporation massive des nouveaux prolétaires, les gilets jaunes ne peuvent représenter, tels quels, « le peuple ». Ce serait le réduire, ce peuple, à la nostalgie de la partie la plus démunie de la classe moyenne pour son statut social en perdition. Pour être, aujourd’hui, en politique, « le peuple », il faut que la foule mobilisée comporte un contingent fort et central du prolétariat nomade de nos banlieues, prolétariat venu d’Afrique, d’Asie, d’Europe de l’Est, d’Amérique latine; il faut qu’elle affiche des signes clairs de rupture avec l’ordre dominant. D’abord dans les signes visibles, comme le drapeau rouge à la place du tricolore. Ensuite dans ce qui est dit, comme des tracts et des banderoles porteurs de directives et d’affirmations antagoniques à cet ordre. Ensuite encore, dans les exigences minimales qu’il faut clamer, par exemple l’arrêt total des privatisations et l’annulation de toutes celles qui ont eu lieu depuis le milieu des années quatre-vingt. Il faut avoir comme idée maîtresse le contrôle collectif sur tous les moyens de production, tout l’appareil bancaire, et tous les services publics (santé, éducation, transports, communication). Bref, le peuple politique ne peut se contenter, pour exister, de rassembler quelques milliers de mécontents, fussent-ils, ce que je crois, cent mille, et de réclamer d’un Etat -- déclaré par ailleurs, à juste titre, détestable -- qu’il veuille bien vous « considérer », organiser pour vous des référendums (lesquels, par exemple ?), entretenir quelques services de proximité et remonter un peu votre pouvoir d’achat en diminuant vos impôts.

Mais passées les exagérations, les rodomontades, le mouvement des gilets jaunes peut être très utile dans l’avenir, comme le dit Marx : du point de vue de son futur. Si en effet nous nous tournons vers cette minorité d’activistes du mouvement des gilets jaunes qui, à force de se réunir, d’agir, de parler, ont compris en quelque sorte de façon intuitive qu’il leur fallait acquérir une vision d’ensemble, à échelle mondiale comme française, de ce qui est la source véritable de leur malheur, à savoir la contrerévolution libérale ; et qui par conséquent sont prêts à participer aux étapes successives de la construction d’une force de type nouveau ; alors, ces gilets jaunes, pensant à partir de leur futur ; contribueront sans aucun doute à l’existence, ici, d’un peuple politique. C’est pourquoi nous devons leur parler, et s’ils y consentent, organiser avec eux des réunions où se constitueront les premiers principes de ce qu’on peut appeler, ce qu’on doit appeler pour être clair, même si le mot est devenu, ces trente dernières années, à la fois maudit et obscur, un communisme, oui, un communisme nouveau. Comme l’expérience l’a montré, le rejet de ce mot a aussi bien donné le signal d’une régression politique sans précédent, celle-là même contre se lèvent, sans trop le savoir, tous les « « mouvements » de la dernière période, y compris ce qu’il y a de meilleur dans les « gilets jaunes » : les militants qui espèrent un nouveau monde.

Pour commencer, ces nouveaux militants soutiendront ce que je crois être indispensable : créer, partout où on le peut, des grandes banlieues aux petites villes désertées, des écoles où les lois du Capital et ce que veut dire les combattre au nom d’une orientation politique totalement différente, soient enseignées et discutées de façon claire. Si au-delà de l’épisode « gilets jaunes contre Macron blanc », mais porté par ce que cet épisode avait au futur de meilleur, un tel réseau d’écoles politiques rouges pouvait voir le jour, le mouvement, par son indirecte puissance d’éveil, s’avèrerait avoir eu une véritable importance.

Alain Badiou, le 10 mars 2019


Edité le 24-03-2019 à 11:11:25 par Xuan




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Hier à Villefranche des Gilets jaunes envahissent l'autoroute, les flics interviennent. Puis les GJ se retrouvent plus loin vers un parking (Decathlon) bloquent la circulation, de nouveau les flics arrivent et comme d'hab (gaz, grenades...).

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Et une septuagénaire est dans le coma.
Quand on pense aux cris scandalisés poussés par les lèche-culs de la bourgeoisie, lorsque Dettinger a boxé un flic, ça donne à réfléchir.

https://www.rtl.be/info/monde/france/gilets-jaunes-en-france-une-militante-de-73-ans-grievement-blessee-a-nice-sa-famille-porte-plainte-contre-la-police-1110616.aspx?utm_medium=email&utm_source=newsletter_rtlinfo&utm_campaign=behavioural&utm_content=test&_ope=eyJndWlkIjoiNjA5YTc4ZDdkNmUwOWI5MWIzYWZmZmI1ZDNhZGMxZmMifQ%3D%3D&fbclid=IwAR3t7dl_P6v58WZ3DSN0D8HeWa_84666TSaSgha9rP6NPkhXYxVbU2B8uf8


Edité le 24-03-2019 à 19:02:00 par Xuan




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   Posté le 24-03-2019 à 19:13:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Hôpital public : un témoignage





… SCANDALE SANS NOM …


Dimanche 17.03.19 matin… Je pars en garde…
Ma compagne... Elle... Rentre de garde.
Depuis 13h00 hier samedi jusqu’à 08h30 ce matin dimanche elle aura soigné, apaisé, sauvé des gens…
Du gilet jaune avec la tronche délabrée à vie par un tir de flashball, au trouble cardiaque
décompensé en passant par la fracture du col du fémur de la personne âgée et le coma éthylique de l’ado…

13h00 hier – 08 h30 ce matin…
Sans fermer l’œil ne serait qu'une seule petite seconde.

Imaginez le truc.
La Pitié Salpétrière est un hôpital immense.
De la taille d’un village.
Il y a près de 1800 lits.
Donc près de 1800 patients chaque nuit sur tous les services.
Et 5000 patients qui passent par mois aux urgences.

Ma compagne était donc de garde hier… Elle arrive à 13h00…
Il y a déjà 2 heures d’attente… A 1h00 du matin… Je me couche je lui envoie un message de courage… Elle me dit qu’il y a entre 4h00 et 5h00 d’attente…

Oui car donc le saviez vous ?

La nuit à la Pitié Salpétrière… Et c’est malheureusement un truc de fou mais putain de partout pareil… Pour gérer toutes les urgences de toute la nuit… Il y a…4 médecins. 2 médecins seniors… Médecins qui ont fini leurs études et prennent la responsabilité médico-légale des décisions en leur nom. Et 2 médecins internes encore étudiants et en formation.
Ces 4 médecins… Lorsqu’ils et elles arrivent en garde… Savent qu’ils ne dormiront pas 1 minute pendant leur garde… Ces médecins arrivent au travail et savent qu’ils vont se faire défoncer la gueule et le cerveau de fatigue pendant des heures des heures des heures à soigner des gens…

Et vous ? Vous patients ? Vous faites la queue pendant des heures et des heures et des heures… Par manque de personnels et de moyens… Avec du coup de plus en plus d’accidents graves (récemment plusieurs décès dans des services d’urgence français)… Et quand vous arrivez à voir enfin le médecin, il faut que vous imaginiez qu’en face le/la type est défoncé.e de fatigue à bosser comme un.e chien.ne depuis des heures et des heures et des heures.

Les gardes d’intra maintenant… Oui car sinon c’est pas drôle… A la Pitié Salpétrière il y a un service d’urgences pour gérer les urgences venant de l’extérieur et une garde intra hospitalière pour gérer les urgences dans les services pour les personnes hospitalisées.

Et devinez chaque nuit…Combien il y a de médecin qui gère les urgences en intra pour les patientes hospitalisés ?… 1 !!!!!!
1 SEUL.E !!!!!
Oui par nuit… A la Pitié Salpétrière… Pour tout le village qu’il faudrait pouvoir traverser avec un caddy de golf tellement le truc est grand… La nuit… Il y a 1 médecin… Et 1 médecin interne/étudiant… Oui la nuit si vous avez besoin de soins urgents là-bas… Pour prendre des décisions qui engagent le pronostic vital et tout… Il y a 1 médecin pour tout l’hôpital… Et c’est un étudiant.
La dernière garde que ma compagne y a faite… Elle a… Entre 100 trucs… Géré un infarctus du myocarde… Annoncé une maladie incurable à un patient et sa famille… Constaté un décès et fait l’annonce du décès à la famille… … Entre 100 trucs… Et tout ça… SEULE.
Si elle a besoin d’un médecin senior… Il y a le réanimateur qui s’occupe seulement des patients gravissimes et réanimables… Et sinon les médecins des urgences qui croulent eux-mêmes sous le travail et donc ne déplacent… jamais.

Et tout ça … Pour ??? Devinez le salaire… (On s’en fout du salaire… Ca n’est pas ça qui diminuera la souffrance morale de ces conditions de travail horribles… Ni les heures de sommeil perdues… Mais quand même… Devinez le salaire ???)
119€ brut … Environ 100€ net.
100€ pour 14 heures……7€ de l’heure.
Pour rappel le SMIC horaire net est à environ 8€ de l’heure.
Voilà… Ca c’est à la Pitié Salpétrière… Mais c’est partout comme ça en France…
T’es médecin donc tu trouves normal de te faire défoncer la gueule… Et ça fait même partie de ta culture depuis le tendre début de tes études.
Tu passes ton temps dès le début de tes études à prendre des décisions gravissimes et potentiellement émouvantes à la dure dans ton coin pour un salaire de merde…

En mode « Si t’es pas content ou si t’as pas les épaules faut faire autre chose bah ouai on est tous des putains de cowboys surhumains »… Bah ouai et c’est du coup aussi une des professions où l’on se suicide le plus.

Et alors pourquoi n y a-t-il pas des grèves en pagaille ? Des luttes sans fin pour enfin travailler dans des conditions décentes ? Et pourquoi d’ailleurs est-ce moi qui fait ce mot et pas ma compagne elle-même ?
Et bien tout simplement parce que… Interne… Vous avez encore potentiellement pleeeeein d’années devant vous à l’hosto. Que vous avez besoin d’un poste… Que si vous voulez faire de la recherche et donc pouvoir travailler à l’hôpital et l’Université ou bien juste au moins avoir un poste d’assistant ou de chef de clinique (juste après l’internat et avant les postes de titulaires à l’hosto)… Et ben il faut surtout pas faire de vague… C’est trèèèèès mal vu de sortir du rang… Ca fait paaaaaas du tout partie de la culture de la médecine à Papa que de dire que c’est un putain de scandale. Parce que ça pourrait montrer vos faiblesses tsais… Alors que ça devrait juste devoir montrer qu’en plus d’être un bon médecin endurant.e et talentueux.se et ben que t’es impliqué.e dans la santé des gens qui pratiquent ta profession… Et puis la base en fait… Dans la protection de la population… Parce que quel Ministre de la Santé , Directeur d'Hôpital, Chef de Pôle, ou Chef de service fumeux peut laisser imaginer que les meilleures conditions sont réunies pour soigner la population?
Nous médecins avons une obligation de moyens, pas de résultat...

Et bien les moyens ne sont pas suffisants.
Et les médecins et infirmiers et aides soignants en souffrent.
Et les patients en meurent.

Dans ces institutions il faut être juste un bon petit soldat qui fait au moins semblant d’aimer obéir aux ordres et fermer sa gueule…
J’ai dit semblant… Car la culture change en médecine… Et passée la reproduction sociale bourgeoise des médecins fils.filles de médecins… Il y a quand même de plus en plus de gens qui sont là par vocation et qui aiment profondément ce métier… Et qui supportent de moins en moins de ne pas avoir les moyens de le faire bien.

Et donc pourquoi c’est moi qui l’ouvre plutôt que tooooous les internes de la Pitié Salpétrière qui ne manqueront pas d’être d’accord ? Et ben tout connement parce que je suis médecin senior, que j ai passé ma thèse, que j ai un poste, et que je suis en CDI... Et que je ne risque au pire que des remontrances dont je n’ai proprement rien à carrer…

Et ainsi... Comme partout ailleurs dans ce monde du travail dont nous ne voulons plus basé sur la hiérarchie et les logiques de pouvoir et de fric... et ben le système est basé sur la précarisation des intervenants et sur le fait que les précaires ne peuvent pas l’ouvrir sinon se font virer ou mettre au placard.

Oui un sacré paquet de personnes de nos hierarchies sont des couards... Des pas plus intelligents que ça… Des tout juste bons à appliquer les ordres pour conserver leurs postes pathétiques pour rembourser les prêts qui structurent leurs petites vies accrochées à leurs petits bouts de rochers privatisés et dénués de sens…

Et toute la machine est comme ça… Du plus haut jusqu’au plus bas de l’échelle.
Le ministre fout la pression aux hauts fonctionnaires qui en bons soldats foutent la pression aux directeurs d’hôpitaux qui en bons soldats appliquent leurs calculs marchands de chefs d’entreprise de merde à tout le monde… Si le directeur n’est pas content ? Il saute ou se prend une appréciation pourrie genre « celui-là c’est un subversif » et donc sera tricard jusqu’à la retraite…
Donc voilà comment comme partout pour une histoire de salaire et de pouvoir… Tout le monde se fait casser la tronche en raison de politiques juste absolument profondément injustes.
Les directeurs ont pour objectifs de tenir les budgets et de faire du chiffre et de l’activité… Comme une entreprise de base… Avec les mêmes mots les mêmes calculs… la même culture… Le même culte du « bilan de l’année » et « des bons chiffres de de l’année »…..

Et voilà…
D’un côté il y a 100 milliards d’euros d’évasion fiscale par an...
100 millards que les riches volent à la France et donc aux services publiques...
Et de l’autre il y a le déficit de l’APHP... 200 pauvres millions…
Et mais c'est bien aux soignants et aux patients qu'on brise menues les parties…

Voilà
Marcher sur la tête
Pleurnicher gentiment parce que ça fait un peu mal
Et mais continuer parce qu’après tout c’est comme ça
Partout
Et depuis un bail
Oui mais voilà
Fin de cycle
Effondrement à l’œuvre
Il est temps plus que temps que oui
Tout s’arrête
Que tout s’effondre
Et que tout reprenne
Autrement


Edité le 05-04-2019 à 10:05:21 par Xuan




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   Posté le 24-03-2019 à 22:52:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une correspondante écrit à propos de l'article sur Badiou repris dans un courrier :

Bonjour à toutes et tous

Merci ... pour ce mail
Je suis gilet jaune depuis le 17 nov
Il est vrai que je me retrouve parfois face à des réactionnaires
Mais ces réactionnaires ont la démarche de sortir de chez eux pour se rassembler sur le rond point de lagnieu pour rencontrer échanger sortir de l'isolement et de la Honte d'être pauvre
Quand on arrive sur le rond point on prend le temps de se saluer de se présenter quand on se voit pour la première fois et même de se faire de suite des bises
Ce gilet jaune tout moche aura eu le mérite de nous ouvrir aux autres avec nos différences
Hier après midi, une mamie lance dans la conversation : y a eu tricherie dans les élections c'était marine qui aurait dû être élue
Une autre femme lance à sont tour Ben moi je n'ai aucune honte à dire que je vote marine
C'est dans ces moments là que je me sens utile et à ma place sur un rond point
Pour politiser la discussion et rappeler que MLP était contre L'augmentation du smic et que nous retrouvons sur un rond point parce que nos revenus de nous permettent pas de vivre dignement

La mamie est la premiere a le reconnaître

L'ouvriere enchaîne, faut alors voter Mélenchon...
Et moi de répondre surtout de voter pour un programme qui augmentera les salaires les retraites les minimas sociaux ..... Et une démocratie renouvelée pour plus subir la politique mais en être les acteurs et les actrices ....

Jusqu' a 18h30 on n'a plus entendu parler de MLP mais du système à changer
Badiou me déçoit mais je ne vais pas trop m'attarder sur son mépris
Je retourne cet après midi sur le rond point de lagnieu on va même partager un gâteau d'anniversaire

Celui de kathy qui fête ses 33 ans aujourd'hui
Jeune femme handicapée depuis 2013 et qui va bientôt se retrouver sans logement
Mais nous sommes déterminé-es avec nos différences à pas accepter l'inacceptable car solidarité est un mot qui fait sens

Ps : j'ai proposé la projection du film "j'veux du soleil" sur le rond point
Tout monde est motivé cette semaine on se lance dans les démarches et si ça vous intéresse je vous tiens au courant

Fraternellement
...


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   Posté le 25-03-2019 à 23:36:45   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'interview de la mamie de Nice quelques instants avant son agression :

https://twitter.com/i/status/1110146991693148161

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Valence : mobilisation de soignants et de gilets jaunes contre le plan d'économies de l'hôpital

© Yaëlle Marie/ France 3 Rhône-Alpes
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/drome/valence/valence-mobilisation-soignants-gilets-jaunes-contre-plan-economies-hopital-1645040.html


En déficit de près de 8 millions d'euros, le centre hospitalier de Valence prévoit une cinquantaine de suppression de postes. 250 soignants ont manifesté ce mardi 26 mars au centre hospitalier de Valence où se tenait un conseil de surveillance de l'hopital.

Par Myriam Figureau
Publié le 26/03/2019 à 16:21

Le conseil de surveillance du centre hospitalier de Valence, réuni ce mardi 26 mars, a du avoir un peu de mal à se concentrer. L'organisme de décision de l'hopital devait entériner un plan de retour à l'équilibre prévoyant une cinquantaine de suppression de postes à partir du 1er mai, en majorité des dépârts à la retraite non-remplacés et des postes de contractuels supprimés. Une réforme qui entrainerait une fusion de services comme la chirurgie et la médecine et même des fermetures de lits, selon l'intersyndicale SUD, FO et CGT.

Les syndicats représentatifs du personnel soignant s'inquiètent d'une nouvelle dégradation des conditions de travail et de l'accueil des patients, déjà problématiques. Ils estiment actuellement à au moins 1 heure la 1ere prise en charge des patients adultes aux urgences et à 18 jours l'absence d'une équipe médicale au complet pour le mois de mars 2019.

Une cinquantaines de salariés accompagnés de gilets jaunes ont envahi les bureaux de l'administration, demandant à être reçus par la direction.Comme l'a constaté Yaëlle Marie de France 3 Rhône-Alpes

Vidéo intégrée https://twitter.com/i/status/1110544613750853633

Yaelle
@Yaellemarieftv
Une cinquantaine de gilets jaunes ont envahi les bureaux de l’administration du CH de Valence pour défendre le service public hospitalier. L’hôpital est en plein « Plan de retour à l’équilibre ».

Une grève illimitée des urgences est prévue à partir de 8h mercredi 27 mars.
En décembre dernier la cour régionale des comptes avait épinglé la gestion du centre hospitalier. La direction avait multiplié par 2 son recours à l'intérim notamment pour des médecins, payés le plus souvent plus cher que les titulaires.

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   Posté le 26-03-2019 à 20:25:18   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'opposition fait assaut d'indignation et d'hypocrisie face à la fascisation :


http://french.people.com.cn/International/n3/2019/0323/c31356-9559685.html?fbclid=IwAR2rChqbRGBQjGYTPTxfA_pwa34-YIWxCJAsuApClTf-5wNTtuHm4Uo2LQA#0-fbook-1-48101-b182d7286068ff4101843e17368e4b10


France : la mobilisation de militaires pour l'acte XIX des "gilets jaunes" continue de faire polémique

Xinhua | 23.03.2019

La décision des autorités de déployer les militaires de l'opération Sentinelle lors de l'acte XIX de la mobilisation des ''gilets jaunes'', prévu ce samedi, continue de faire polémique en France.

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait annoncé mercredi que le président Emmanuel Macron avait décidé une "mobilisation renforcée" du dispositif Sentinelle dans le cadre de l'acte XIX des "gilets jaunes". Une décision très vite décriée par l'opposition qui a estimé que la situation exige plus une réponse politique et sociale que sécuritaire, et que les militaires ne sont pas formés au rôle de maintien de l'ordre.

Face au tir groupé de l'opposition, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a indiqué jeudi que la mission des militaires ne serait pas de maintenir l'ordre, mais d'effectuer des tâches de garde statique devant des bâtiments officiels. Mais les propos tenus vendredi par le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray sur cette mobilisation des militaires ont à nouveau ravivé la polémique.

Les militaires de la force Sentinelle ''ont différents moyens d'action pour faire face (…) Si leur vie ou celle des personnes qu'ils défendent est menacée, ils peuvent aller jusqu'à l'ouverture du feu'' , a indiqué sur France Info le général Le Ray, tout en précisant que les soldats sont soumis au même cadre légal que les forces de sécurité intérieure.

Une déclaration qui a fait réagir le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. ''De tels propos sont graves et nourrissent une escalade mortelle. Ils mettent la cohésion du pays et celle du lien entre l'armée et la Nation à la merci de n'importe quelle provocation'' , a-t-il indiqué.

La gauche, la droite et l'extrême droite se sont aussi déclarés défavorables à une telle mobilisation des militaires. Le patron du Parti socialiste Oliver Faure a qualifié cette décision ''d'épouvantable''. ''Personne ne peut considérer que l'armée républicaine peut être dressée contre le peuple français'' , a-t-il dénoncé sur BFMTV.

''Incapable de maintenir l'ordre dans le pays, le gouvernement en est réduit à utiliser l'armée en renfort'' , a tweeté le député du Rassemblement national (extrême droite), Gilbert Collard. Le sénateur de "Les Républicains (droite)", Bruno Retailleau, s'est aussi dit ''absolument contre l'emploi de l'armée. C'est une lourde faute'' , a-t-il indiqué sur Twitter.

Dans une interview au Parisien, la ministre des Armées Florence Parly a assuré pour sa part que les ''militaires ne seront pas face aux manifestants'' .

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GILETSJAUNES : ACTE 18 • PARIS 16/3/2019
https://www.youtube.com/watch?v=I7OfCTlWg3c

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   Posté le 30-03-2019 à 18:04:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Je reprends cette excellente vidéo sur les blacks blocks et plus généralement sur la révolte et sur la question de la violence

https://www.youtube.com/watch?v=x3HRvqC0IKc&fbclid=IwAR2pNXqiOOxz_1gyyS03Yxy3UnHih91UmilzytUsoWjQTlsYsfJm0rJ9ekY

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   Posté le 01-04-2019 à 20:59:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Dans cette émission où Maxime Nicols se retrouve quasiment seul face a un véritable tribunal, le sujet "Black Blocs : les casseurs ont-ils tué le mouvement des Gilets jaunes ?" est éclipsé par le débat sur la violence et sur l'action illégale.

Nicols rappelle que la violence économique est la première violence.

Quant à la légalité républicaine, n'oublions pas que c'est Macron himself qui a euthanasié la démocratie parlementaire déjà dans le coma depuis longtemps.
Ce qui n'échappe à personne au vu du pourcentage d'abstention.

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   Posté le 04-04-2019 à 07:07:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pas des bavures






Paris
Marion Dietrich, Infirmière et street medic rouée de coups

"mis à terre et m'a donné plusieurs coups de pied dans le dos et le ventre, puis j'ai reçu un coup sur le visage ,puis j'ai ressenti une très vive douleur derrière le crâne qui m'a fait tomber à terre complètement sonnée. Le policier qui me frappait m'a donc attrapé par mon sac, et m'a traîné au sol, presque inconsciente et m'a jeté à terre en dehors du cordon de sécurité qu'avait formé ses collègues autour de nous...
J'ai immédiatement été mise en sécurité par les gilets jaunes, et pris en charge par d'autres équipes de medic ( jen profite pour encore les remercier), on m'a emmener au Quick (qui avait accepté de servir de QG des street medic, merci à eux également ), je ressentais une vive douleur dans le dos, ma tête allait explosée, j'ai perdu connaissance quelques minutes, puis j ai été prise en charge par les pompiers qui m'ont emmené aux urgences.
Au bilan, multiples contusions dans le dos et au ventre, fracture du nez, traumatisme crânien avec contusion cérébrale, plaie au crâne recousue. Plus de peur que de mal, mais un certains traumatisme d'avoir été tabassé de cette façon par des forces de l'ordre, alors que je n'avais absolument rien fait, que j'étais identifiée medic, et que j'étais au sol incapable de me défendre face à cet agent "

Face à cet agent... et aux autres parfaitement solidaires du premier.

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   Posté le 04-04-2019 à 20:32:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

« Caillasser » la CGT ? Réponse à Juan Branco

Sur mediapart

4 AVR. 2019 PAR GUILLAUME GOUTTE BLOG : VIVE LA SYNDICALE !


Le 23 janvier 2019, dans l’émission « Là-bas si j’y suis », Daniel Mermet avait invité l’avocat Juan Branco et le député de La France insoumise Alexis Corbière. L’émission était enregistrée en public, dans le local du Lieu-Dit, rue du Sorbier. L'occasion, pour Juan Branco, de faire le procès de la CGT. Réponse.

Je ne reviendrai pas sur l’émission dans sa globalité, mais m’arrêterai seulement sur un de ses extraits, mis en avant par le site de l’émission et largement partagé sur les réseaux sociaux. Cet extrait, c’est ce moment hallucinant où Juan Branco, candidat malheureux de La France insoumise en Seine-Saint-Denis lors des législatives de 2017, aujourd’hui avocat de Maxime Nicolle (figure pour le moins ambiguë des Gilets jaunes), exprime son envie de « caillasser la CGT ».

Les motivations de cette pulsion violente à l’égard de la centrale de Montreuil ? Celle-ci serait coupable, selon cet avocat, de ne pas avoir appelé à une grève générale en décembre pour accompagner et donner une nouvelle impulsion au mouvement des Gilets jaunes. Rangée dans la case des « organisations qui trahissent » – en opposition à une France insoumise dont il loue la « sincérité » –, elle est pour lui « une cible ». Au même titre que le gouvernement, donc, et que la droite et l’extrême droite, « le parti de l’ordre ».

Juan Branco est en plein show médiatique depuis plusieurs semaines, acteur du grand spectacle « politique », en représentation permanente, errant entre Là-bas si j’y suis et Touche pas à mon poste. Rien de surprenant, donc, à ce qu’il soit outrancier quand il expose certains de ses points de vue ; c’est l’une des règles phares de ce petit jeu auquel se prêtent volontiers les politiques. Il est peu probable qu’on le retrouve un soir rue de Paris à jeter des pavés en direction du bâtiment confédéral. Mais les mots ont leur importance et engagent ceux qui les prononcent, et la CGT a déjà été, par le passé, « la cible », justement, de ceux qui, sans même se poser des questions sur leurs propres (in)capacités à intervenir dans les mouvements de l’histoire, la rangent du côté des « organisations qui trahissent » – rappelons-nous, à ce titre, la nuit du 24 au 25 juin 2016.

Mais inutile de s’attarder davantage sur cet appel à la violence, attaquons plutôt le fond du problème, à savoir cette critique, maintes fois prononcée à l’égard de la CGT, de ne pas lancer de grève générale.

Le fantasme d’une CGT toute-puissante

En n’appelant pas à la grève générale dans le sillage des actions des Gilets jaunes, la CGT aurait donc trahi. Trahi qui, trahi quoi ? On ne le sait pas vraiment… Ce reproche, qui a l’avantage de faire porter à d’autres la responsabilité des échecs et d’éviter de questionner ses propres stratégies d’intervention politique, repose à la fois sur un fantasme et sur une vision autoritaire, verticale, du changement social.

Le fantasme est particulièrement prégnant dans l’intervention de Juan Branco. À peine a-t-il exprimé ses souhaits de caillassage qu’il balance cette énormité : « Je sais qu’ils [la CGT] ont un service d’ordre quasiment plus puissant que les forces de l’ordre. » C’est le fantasme d’une organisation toute-puissante, limite paramilitaire, qui s’exprime là et qu’on retrouve dans l’idée que la plus vieille confédération syndicale française pourrait déclencher une grève générale par un simple appel de sa direction. Le fameux bouton rouge, qui paralyserait l’activité économique du pays dès lors que le secrétaire général confédéral appuierait dessus.

Mais la réalité, bien sûr, est tout autre. L’implantation de la CGT, et du syndicalisme en général, dans le monde du travail reste particulièrement inégale en France et elle n’a rien à voir, en 2019, avec celle d’il y a vingt, trente, quarante ans. Si des bastions demeurent (dockers, Livre, chimie, cheminots) – et, encore, ils font aussi l’objet de bien des fantasmes d’un bout à l’autre du spectre politique –, l’implantation syndicale aujourd’hui est une implantation éclatée, morcelée, très loin d’être homogène. L’écrasante majorité des militants syndicaux, élus ou non, sont isolés, exposés aux violences patronales, à la répression, et plus occupés à répondre aux besoins exprimés sur les lieux de travail et au renforcement des bases syndicales qu’à courir les plateaux télé pour appeler à une grève générale dont ils savent qu’ils seraient eux-mêmes incapables de la mettre en œuvre dans leur entreprise — et ne parlons même pas de leurs branches et des bassins d’activité.

Si la grève générale doit être un horizon de la CGT, si elle doit rester dans son ADN comme stratégie centrale du processus d’une transformation sociale globale et ambitieuse, révolutionnaire, elle ne gagne rien à n’être qu’un vœu pieux, un appel incantatoire, désincarné. Une grève générale est opérante si elle repose sur des bases syndicales solides, capables d’incarner le mot d’ordre de mobilisation et de le déployer dans leurs périmètres, professionnels et géographiques, d’intervention. Sans ces bases, sans ces implantations, la grève générale n’est rien. Et une grève générale, ce n’est pas une grève de cheminots, de routiers ou de salariés des raffineries ; ça, c’est la grève par procuration, travers désormais courant des mouvements sociaux qui consiste à déléguer la grève à d’autres et qui, logiquement, peut conduire à l’émergence de réflexes corporatistes dans ces bastions syndicaux que l’on épuise en faisant peser sur eux seuls l’avenir de nos luttes.

Une conception verticale du changement social

Outre le fantasme d’une CGT toute-puissante, le discours de la trahison syndicale naît aussi d’une conception particulièrement autoritaire, du moins verticale, de la révolution. Une conception qui se mêle également à une ignorance, à une méconnaissance profonde de ce qu’est la CGT, de comment elle fonctionne. La CGT n’est pas, n’est plus, ce monolithe dont l’image s’impose dans l’imaginaire de celles et ceux qui ne la « connaissent » que de l’extérieur, observateurs et commentateurs de ce qu’elle dit et fait. Au cœur du fonctionnement de la CGT, il y a le fédéralisme, un fédéralisme que l’on pourrait dire « libertaire », en ce qu’il accorde une autonomie importante aux fondations de la maison, à savoir les syndicats. Syndicats et fédérations, unions locales et unions départementales donnent corps à la confédération, dont le principal organe de direction – avec pouvoir exécutif – est la Commission exécutive confédérale (CEC), dont les membres sont élus à chaque congrès national des syndicats CGT, lequel se tient tous les quatre ans.

Autrement dit, en tant que secrétaire général confédéral, Philippe Martinez n’est pas en mesure d’organiser une grève générale nationale en claquant des doigts, et ce, même si on met de côté le fait que la réalité de notre implantation condamnerait cette grève à l’échec. Le bureau confédéral (BC), qui n’est qu’une sorte de commission de fonctionnement de la CEC, ne l’est pas davantage. Et quand bien même le pourrait-il, serait-ce vraiment souhaitable ? Avons-nous envie d’une organisation syndicale dans laquelle la décision des grèves, que seuls les syndicats sont en mesure de mettre en œuvre, appartiendrait au seul secrétaire général confédéral ou au bureau confédéral ? Avons-nous envie d’un syndicalisme du bouton rouge ? Non, bien sûr, à moins d’être partisans d’une transformation sociale par le haut, verticale, avec des généraux et des caporaux, qui nous mènerait dans le mur, car profondément coupée des réalités du terrain. Et quand bien même elle ne nous mènerait pas droit à l’échec, je n’ose pas imaginer la société nouvelle qui jaillirait d’une révolution aussi caporalisée.

La CGT et les Gilets jaunes

Face au mouvement des Gilets jaunes, oui, la direction confédérale de la CGT a tâtonné, à l’image des divergences qui régnaient entre et dans les syndicats, les fédérations et les unions interprofessionnelles. Mais elle a aussi su adapter et revoir son discours au fur et à mesure que ce mouvement évoluait, marginalisant la petite bourgeoisie et l’extrême droite, sans pour autant les éliminer complètement en son sein, elles ou leurs idées. La CGT a fait le choix de se concentrer sur les revendications sociales exprimées sur bien des ronds-points et a aussi tenté de leur donner des échos dans ce monde du travail que la révolte des Gilets jaunes, très sectaire aussi à ses débuts à l’égard des organisations syndicales, a déserté et qu’elle persiste à ne pas vouloir investir.

La journée nationale de grèves du 14 décembre 2018 a été une première réponse, à laquelle sont venues s’ajouter celles du 5 février 2019, puis, dernière en date, du 19 mars. Si, ces jours-là, les mobilisations dans les rues ont été massives (bien davantage que celles des samedis !), les grèves, elles, ont été pour le moins timides. Pourtant, la confédération appelait à les construire ! De même qu’en 2016 le 51e congrès confédéral de la CGT avait appelé, sans succès, à porter l’idée de la grève reconductible dans les assemblées de salariés. Preuve qu’il ne suffit pas d’appeler pour faire.

Aujourd’hui, l’œuvre des syndicalistes, qu’ils soient réformistes radicaux ou révolutionnaires, n’est pas de concourir à celui qui fera l’affiche ou le tract le plus radical, le plus grève-généraliste qui soit, mais bien de redonner corps aux valeurs et aux pratiques d’un syndicalisme de lutte de classe, en renforçant les implantations existantes et en en créant de nouvelles, partout où nous ne sommes pas. C’est d’être au côté des salariés puis avec eux en les amenant à se rencontrer, à se parler et à s’organiser dans les syndicats, espaces de lutte, de solidarité, mais aussi de sociabilités nouvelles, en rupture avec celles, mortifères, que nous propose le capitalisme. Un peu comme des ronds-points occupés, en quelque sorte.

Guillaume Goutte

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pzorba75
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   Posté le 05-04-2019 à 05:29:05   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Le message de 20 heures 32 est illisible, la longueur de chacune des lignes dépasse la largeur de deux écrans 15 pouces en haute résolution, cette mise en page ne permet pas la lecture sans déplacer la page de droite à gauche à chaque ligne.
Pour être lisible par un lecteur normal, une ligne de doit pas dépasser la largeur d'une feuille A4 avec une marge droite et une marge gauche d'au moins 2,5 cm, et de préférence sur deux colonnes comme les articles des magazines les plus lus.
Dommage pour Juan Branco dont la réflexion est intéressante.

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