| | | | | Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 11-05-2019 à 06:54:47
| Une artiste et des Gilets jaunes http://editions-proletariennes.fr/ http://editions-proletariennes.fr/IMAGES/artistegiletjaune.htm
Edité le 11-05-2019 à 06:57:42 par Finimore
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 01-06-2019 à 07:59:07
| Gilets Jaunes, une répression d'Etat ! Documentaire de Street Press https://www.youtube.com/watch?v=3MjuoDpKLfI
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| marquetalia | Grand classique (ou très bavard) | 11005 messages postés |
| Posté le 04-06-2019 à 22:40:47
| Les gilets jaunes éditent un journal où ils exposent leurs analyses-je voulais l acheter aujourd'hui mais je n avais pas assez de sous,j ai du me payer le numéro de Manière de voir sur les liens entre la France et l Afrique,d autant plus qu au bureau de presse c était le dernier exemplaire.
Edité le 04-06-2019 à 22:41:48 par marquetalia
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| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 05-06-2019 à 07:18:40
| Lu sur Médiapart Gilets jaunes: pourquoi ils sont loin d'avoir tous voté RN 1 JUIN 2019 PAR LUCIE DELAPORTE Le Rassemblement national a-t-il su capter la fronde des gilets jaunes aux élections européennes, comme le disent certaines enquêtes ? Le sociologue Yann Le Lann, qui coordonne une étude de terrain sur le mouvement, relativise ces résultats. « Suivre l’agenda de la démocratie représentative pour saisir les gilets jaunes est une faute », dit-il. Six mois après le début du mouvement des gilets jaunes, les résultats des élections européennes semblent avoir montré que le Rassemblement national a capté une bonne partie des voix de ceux qui soutiennent cette mobilisation inédite. Selon une enquête Ipsos réalisée à la veille du scrutin sur un échantillon de 5 433 personnes, 44 % des électeurs se déclarant « très proches » des gilets jaunes affirmaient qu’ils allaient voter pour la liste conduite par Jordan Bardella. Pour le sociologue Yann Le Lann, qui coordonne une enquête sur les gilets jaunes depuis le début du mouvement au sein du collectif de chercheurs Quantité critique, ces chiffres doivent être mis en perspective. « Suivre l’agenda de la démocratie représentative pour saisir le mouvement est une faute », explique-t-il. Yann Le Lann. © capture d'écran d'un débat à Mediapart Yann Le Lann. © capture d'écran d'un débat à Mediapart Depuis les résultats des élections européennes, il a beaucoup été dit – en s’appuyant notamment sur l’enquête Ipsos – que le parti d’extrême droite avait été le principal bénéficiaire du mouvement. Est-ce une surprise pour vous ? Qu’un certain nombre de gilets jaunes aient voté pour la liste du RN n’est pas une surprise. Depuis le début, nos chiffres nous montrent l’importance des parcours de vote issus du RN dans ce mouvement. Une fois qu’on a dit cela, il faut aussi rappeler la très forte abstention et le fait qu’un gilet jaune sur deux n’est, selon cette enquête, pas allé voter. On parle donc bien de 44 % des 50 % de gilets jaunes qui ont voté pour le RN. Il est donc difficile de laisser entendre que le mouvement aurait substantiellement nourri le vote RN. Les chiffres auxquels vous faites référence montrent aussi la présence d’un vote très éparpillé sur les autres listes, en particulier à gauche, quand le RN parvient, lui, à rassembler son camp. L’organisation du débat public pour ces élections, totalement polarisé, avec un président de la République qui a choisi d’ériger le RN comme son seul adversaire, a sans doute permis des ralliements à cette liste chez les gilets jaunes sur des bases plus stratégiques qu’idéologiques. Mais nous avons aussi constaté, à travers les forums de gilets jaunes, qu’une partie du mouvement luttait contre l’idée que le RN soit le débouché naturel de ce mouvement. Vous êtes très réservé sur ce que ce type d’enquête nationale – des sondages réalisés sur un échantillon représentatif de la population française et en isolant la partie de la population qui s’en dit « très proche » – peut montrer du mouvement. Pourquoi ? Avec ces chiffres, qui constituent un peu une vue d’avion du mouvement ou de ceux qui s’y reconnaissent, on ne peut tirer aucune conclusion sur ce que cette mobilisation fait à ceux qui y participent. Il y a un présupposé très fort dans le fait d’écraser gilets jaunes actifs et soutien dans l’opinion, c’est de croire que ce mouvement n’a rien fait aux gilets jaunes qui y ont participé. Cela va à l’encontre de tous les travaux sur les carrières militantes. Nous essayons, nous, de voir le processus de politisation à l’intérieur du mouvement, ce qu’une analyse « en bloc » ne permet pas de voir. Que se passe-t-il au cœur du mouvement ? Pour cela il faut, comme nous essayons de le faire, repartir du mouvement à la base, à travers le terrain et dans une démarche plus qualitative. Beaucoup d’indices nous montrent, et c’est ce que nous allons continuer à étudier, que les participants ont une proposition idéologique qui change à l’intérieur du mouvement. Est-il dans le fond pertinent de s’interroger sur le mouvement des gilets jaunes à partir des élections européennes ? On a parfois eu l’impression que cette réduction médiatique des gilets jaunes au vote RN, depuis le 26 mai, trahissait un certain empressement à clore cette séquence en expliquant que le mouvement avait, d’une certaine manière, dit ce qu’il avait à dire à travers ce scrutin. Il y a effectivement une forme d’illusion à penser qu’on puisse obtenir des réponses sur le sens de ce mouvement à partir du vote aux élections européennes. Suivre l’agenda de la démocratie représentative pour saisir les gilets jaunes est une faute. D’abord parce que les abstentionnistes sont très présents dans ce mouvement, comme on l’a vu, mais aussi parce qu’il s’est construit sur un rejet du paysage politique partisan. Les gilets jaunes posent des questions extérieures et non synchrones avec l’agenda politico-médiatique. Et sur le fond, cette façon d’installer un schéma binaire, démocratie représentative versus populisme, se fait contre la pensée de la complexité de ce mouvement. Politiquement, Macron a eu un usage du mouvement social – à travers son discours sur le nécessaire retour à l’ordre – qui lui a assuré le soutien des ex-votants de Fillon. Est-ce qu’il faut désormais s’intéresser aux dynamiques locales que produisent les gilets jaunes ? Nous pensons qu’il est intéressant de saisir cette mobilisation par des entrées territoriales. Comment il s’exprime dans les différentes localités en essayant de comprendre les profils qui continuent à participer. Mais cela ne veut pas dire que cela doive se faire dans la perspective des municipales, comme certains commencent déjà à le faire. Nous pensons qu’il faut encore comprendre au niveau national ce que porte ce mouvement, comment il a cristallisé la question de l’injustice sociale notamment.
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| marquetalia | Grand classique (ou très bavard) | 11005 messages postés |
| Posté le 07-06-2019 à 20:51:54
| Le récent pillage d un temple maçonnique dans les Pyrénées, probablement par des royalistes qui ont noyaute les Gilets Jaunes,va semer la zizanie au sein du mouvement protestataire à la composante hétérogène,le plus influent des dirigeants politiques dans cette insurrection étant Jean Luc Mélenchon,qui est lui-même issu de la Franc-maçonnerie.ce qui écarte la modernisation de la société qui serait la laïcisation de l Alsace Moselle et de la Guyane prônée par le leader de la France Insoumise.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 08-06-2019 à 10:03:15
| marquetalia a écrit :
Le récent pillage d un temple maçonnique dans les Pyrénées, probablement par des royalistes qui ont noyaute les Gilets Jaunes,va semer la zizanie au sein du mouvement protestataire à la composante hétérogène,le plus influent des dirigeants politiques dans cette insurrection étant Jean Luc Mélenchon,qui est lui-même issu de la Franc-maçonnerie.ce qui écarte la modernisation de la société qui serait la laïcisation de l Alsace Moselle et de la Guyane prônée par le leader de la France Insoumise. |
Le sujet est passé assez inaperçu chez les GJ, pour commencer. Deux, Mélenchon n'est pas "le dirigeant politique le plus influent" d'un mouvement hétérogène. Le problème principal des GJ c'est une perspective politique révolutionnaire. On a vu que l'obstacle immédiat est la répression violente de l'Etat.
Edité le 08-06-2019 à 10:04:34 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| DUROC | Militant de valeur | 367 messages postés |
| Posté le 08-06-2019 à 19:12:15
| "la répression violente de l'Etat" bourgeois capitaliste monopoliste aurait pu être une fenêtre, mais pas la seule, pour ouvrir une perspective révolutionnaire au GJ. Encore aurait-il fallu que les communistes participent massivement et sans arrière pensée récupératrice dans ce mouvement populaire. Personnellement, je n'ai vu nulle part cette volonté et cette activité concrète chez les communistes, quelle que soit leur étiquette. Il va falloir s'interroger.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 08-06-2019 à 20:01:16
| Tu es comme le père Noël, partout à la fois. Maintenant pour participer "massivement" il faut être massif et ce n'est pas le cas.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | DUROC | Militant de valeur | 367 messages postés |
| Posté le 09-06-2019 à 09:11:01
| Quand je dis massivement, le terme n'est pas exact, effectivement. Cela veut dire TOUS les militants communistes ou qui s'autoproclament tels. Et là, je réaffirme que je n'en ai pas vu beaucoup s'impliquer! (quand je dis "pas vu beaucoup" je suis encore comme le père noël... )
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 09-06-2019 à 20:17:49
| L’activité concrète existe bel et bien Duroc sous des formes diverses, en direction des GJ, des communistes sincères et des syndicalistes, et en fonction de nos moyens qui sont limités. Il ne s’agit pas de « récupérer » mais de tirer des leçons à partir des faits. La nécessité d’une révolution c’est la bourgeoisie qui l’enseigne au peuple. Mais la perspective révolutionnaire n’existe pas sans parti révolutionnaire, et les GJ refusent toute action partisane. Il y a plusieurs causes à cela. Les partis connus (et les syndicats) ont tous plus ou moins trempé dans les institutions, l’électoralisme, voire l’exercice du pouvoir bourgeois. Le mouvement des GJ regroupe plusieurs classes opposées aux monopoles capitalistes, et ces classes ont des idéologies différentes. C’est un front uni sans parti. La tentative du RN de noyauter ce mouvement a échoué, mais le nationalisme n’a pas disparu même si le côté chauvin s’est estompé. Les courants anarchistes et Insoumis ont renforcé le rejet de toute autorité, de toute direction, de tout parti, et encouragé la thèse du mouvement « gazeux » de Badiou. L’absence de parti révolutionnaire ne peut que favoriser tout cela. D’un point de vue, c’est un serpent qui se mord la queue. Je pense que la renaissance du parti communiste marxiste-léniniste viendra de l’intérieur et de l’extérieur du PCF, mais aussi des masses elles-mêmes. C’est une auto-éducation et un travail de persuasion de notre part, à la fois. Il faut expliquer que « pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire » et discréditer les conceptions « gazeuses » comme celles réformistes et institutionnalistes. La bourgeoisie possède un outil multiforme institutionnel, organisé et discipliné, y compris sous l’angle extra institutionnel comme les médias. D’où la nécessité d’une organisation fondée sur le centralisme démocratique. Il faut expliquer que le centralisme et la démocratie sont indispensables l’un à l’autre. Un autre aspect important c’est l’objectif révolutionnaire. La société nouvelle qui sera le socialisme, aux caractéristiques de notre pays et de notre histoire, est produite par la société actuelle, par ses contradictions. De ce point de vue les revendications avancées par les GJ (et d’autres) reflètent bien les besoins immédiats. Par contre le RIC reproduit des illusions réformistes sur la nature de l’Etat. Nous avons déjà soulevé le réformisme des thèses de Chouard, indépendamment de ses liens passés avec Soral. Nous en revenons au renversement de l’Etat bourgeois et à la constitution d’un Etat socialiste, à la nécessité d’un parti révolutionnaire encore une fois. Mais là il faut mettre le doigt sur la censure du socialisme, la thèse du « dépassement du capitalisme » pour on ne sait quoi. Il faut promouvoir le socialisme « à la française », tenant compte du développement des forces productives et des contradictions entre le peuple et le CAC 40, de la situation des classes intermédiaires et de la salarisation galopante, de la structure des entreprises, de la désindustrialisation, de la dégradation des services publics, … mais aussi des contradictions à l’échelle internationale et en particulier en Europe. Même si notre conception des choses se précise et que les transformations en cours, très rapides, dévoilent au fur et à mesure les intrications et la complexité des choses, seul un parti communiste peut élaborer un tel programme.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 11-06-2019 à 19:10:24
| Plateforme d'Enquêtes Militantes 23 h · Nouveau blocage du plus gros péage d'Europe à Saint-Arnoult !!! vidéo Depuis 16H30, près de 200 #GiletsJaunes venus des 4 coins de l'Île-de-France imposent la gratuité du péage de Saint-Arnoult ! En ce jour férié qui n'en est plus vraiment un, le symbole est double. D'abord, taper au portefeuille des grands groupes privés - principalement #Vinci et #Eiffage - qui se sont appropriés les infrastructures publiques de transport. Et qui divisent la route entre ceux qui peuvent payer pour être mobiles et les autres qui galèrent (mais qui bloquent ). Et puis, depuis 2004, le Lundi de Pentecôte n'est plus férié, suite à une décision du Gouvernement Raffarin. Un jour de volé sur notre temps libre, soit disant pour financer la "solidarité envers les personnes âgées". En réalité, une bonne partie des 3 milliards piqués aux salariés chaque année est directement versée aux départements, qui s'en servent pour combler la baisse des dotations de l'Etat. L'opération s'est terminée à 18H45. Plus de 2 heures d'attaque simultané de l'Etat, des grandes entreprises et des flux !
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 13-06-2019 à 07:25:01
| marquetalia a écrit :
Le discours des "Gilets Jaunes"va bientôt faire apparaître un malaise en cas d alliance avec les banlieues, où ils vont se faire agresser par les lumpen noyautes par les islamistes qui profitent du chômage pour proliférer, islamistes qui,rappelons le,ne portent pas dans leur cœur les marxistes(léninistes),comme on peut le voir au Soudan. déjà, à la base,le terme de banlieues renvoie à du communautarisme,il faut employer celui de quartiers populaires,dans "les banlieues",on y ecoute du dont Laik de Médine,pas du Jean Ferrat ou du Katyusha. |
Encore tes prophéties qui reposent sur du vent. Va dans les banlieues, tu verras que la réalité ne se résume pas aux manchettes des journaux. A propos des banlieues cette vidéo de Jérôme Rodrigues «Je connais la violence du chômage dans les banlieues. Il était important aujourd’hui de se montrer dans les banlieues et de montrer que nous sommes avec eux»
Edité le 13-06-2019 à 07:25:23 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 13-06-2019 à 20:51:19
| « Ce qui se passe ici, cette entraide, je n’avais jamais vu ça » : reportage à la maison du peuple de Saint-Nazaire https://www.bastamag.net/Ce-qui-se-passe-ici-cette-entraide-je-n-avais-jamais-vu-ca-reportage-a-la?utm_source=Base+de+donn%C3%A9es+Basta+%21&%3Butm_campaign=256e952619-EMAIL_CAMPAIGN_2019_03_14_01_18_COPY_01&%3Butm_medium=email&%3Butm_term=0_d3aba6cc82-256e952619-69712651&fbclid=IwAR15EnSdB5mgxz1oTW8bmX2pKN9bPDjwvieHiAsP2-ngVlIQXwFtTKW4hK0 PAR NOLWENN WEILER 14 FÉVRIER 2019 A Saint-Nazaire, les gilets jaunes ont leur quartier général : la « maison du peuple », un ancien bâtiment du Pôle emploi qu’ils occupent depuis la fin novembre. Dans le bouillonnement des discussions, des débats et des actions, travailleuses précaires, retraités, chômeuses ou SDF s’y politisent à grande vitesse. Dans ce territoire marqué par une forte culture ouvrière, leur action s’articule avec celle des syndicats, dont ils reçoivent le soutien. Après bientôt trois mois d’une mobilisation nourrie par cette force collective, tout retour en arrière leur semble impossible : « Le mépris et la violence n’ont fait qu’accroître notre détermination. » Reportage. L’après-midi touche à sa fin à la « maison du peuple » de Saint-Nazaire. Ce bâtiment de 900 m2 est occupé depuis deux mois par des gilets jaunes. Les manifestants, qui battent le pavé depuis le petit matin, ce 5 février, jour de « grève générale » , arrivent au compte-goutte. Certains repartent illico rejoindre leurs « collègues », qui improvisent des soirées festives sur les ronds points occupés. Pour la première fois depuis le début du mouvement, la CGT avait appelé à rejoindre les gilets jaunes pour cette journée de mobilisation. Chacun fait part de son expérience : est-ce qu’il y avait du monde ? Comment cela s’est-il passé avec les syndicats ? Y avait-il beaucoup de policiers ? Les vannes fusent. Tout le monde rit. « C’est tellement agréable, après une journée de manif dans le froid de revenir à la maison du peuple. Il fait bon, il y a du café, et tous les gens » , se réjouit Céline, qui a rejoint le mouvement courant décembre. « Chaque fois que l’huissier se pointe pour que l’on dégage, les dockers menacent de se mettre en grève » Héritière des bourses du travail et des usines occupées, espace d’élaboration politique et d’organisation d’actions, la maison du peuple (MDP) de Saint-Nazaire a éclos le 24 novembre. Ce jour-là, les manifestants se dirigent vers la sous-préfecture locale pour y tenir une assemblée citoyenne, comme dans bien d’autres endroits en France [1]. Ils trouvent porte close et décident alors de se diriger vers l’ancien bâtiment du Pôle emploi, inoccupé depuis des années. « Nous avons décidé d’y aller pour tenir notre assemblée. Et nous y sommes restés. C’est devenu un lieu d’organisation du mouvement, dit Philippe, habitué des luttes sociales et encore étonné de cette action très spontanée. Ce n’était pas du tout prévu. Peu de gens, parmi nous, avaient déjà occupé des lieux. » Si fin novembre, beaucoup de gilets jaunes battent le pavé pour la première fois, plusieurs sont aussi syndiqués depuis longtemps. « Nous sommes dans un bassin ouvrier important. Avec une forte tradition syndicale » , remarque Philippe. Plus de deux mois après le lancement du mouvement, les rangs se tiennent bien serrés. Deux des ronds points occupés dans la zone portuaire ont encore des cabanes. Et personne n’a l’intention de les laisser être détruites. « C’est grâce au soutien des dockers et des travailleurs portuaires que l’on tient depuis si longtemps, assure Philippe. Chaque fois que l’huissier se pointe pour que l’on dégage, ils menacent de se mettre en grève et la direction renvoie l’huissier chez lui. » Début décembre, le maire de Donges, commune limitrophe de Saint-Nazaire, avait également refusé de détruire les cabanes situées dans la ville, ce que le préfet lui avait demandé. « Des mères au foyers, des chômeurs, des intérimaires font partie des piliers de la maison du peuple » Les liens noués entre gilets jaunes et syndicats se sont faits plus formels depuis peu. Le rassemblement du 5 février est la première action conjointe officielle. Avant cela, « on a organisé des rencontres ici, à la maison du peuple. Chacun a fait part de sa méfiance et de ses attentes » , se remémore Philippe. Les gilets jaunes craignaient d’être trahis et de voir la lutte centrée autour du travail, alors que leurs mobilisations parlent aussi du handicap, des services publics, des minima sociaux. « Des personnes éloignées du travail – mères au foyers, chômeurs, intérimaires… – font partie des piliers de la maison du peuple » , ajoute Philippe. Côté syndical, on se demandait où étaient les gens en 2016, lors des gros mouvements qui ont agité la France contre la loi Travail. Ils avaient aussi peur de la casse. Finalement, chacun a accepté les limites des autres. Et il a été décidé de profiter de cette situation pour inventer autre chose. « Les syndicats ont une implantation dans les entreprises que nous n’avons pas. Il y a parmi nous des travailleurs éloignés des syndicats qui peuvent, du coup, se rapprocher d’eux. Voire envisager de créer une section syndicale dans leur entreprise, parce qu’ils réalisent en discutant que c’est une façon de faire respecter leurs droits. » Les syndicats permettent de grossir les rangs des rassemblements qui se tiennent devant les tribunaux quand des gilets jaunes sont convoqués par la Justice, tandis que la maison du peuple offre à tout le monde une solide base arrière pour organiser des actions. « Le blocage du port, ce n’est pas une mince affaire. Il faut bloquer six entrées et cela demande pas mal de boulot. » Le 5 février, deux ronds points ont été bloqués sur le port. Défilant à proximité d’un gigantesque paquebot sur le point d’être mis à l’eau, les manifestants ont tâché de débaucher les travailleurs d’Arcelor Mittal. Ils ont pu entrer dans l’entreprise, le temps de glisser un mot aux travailleurs, et de montrer que non, ils n’avaient pas l’intention de tout casser. « C’était fort de rentrer comme ça sur les lieux de travail » , notent des retraités eux-aussi mobilisés ce 5 février. « Allez-y rentrez, c’est chez nous ! » , glissait un gilet jaune aux manifestants intimidés de passer la porte de l’entrepôt. « Ici il y a des gens qui bossent et qui dorment dans leur bagnole. On est dans le concret de la précarité » Au fil des soirées à refaire le monde et des actions menées sur les ronds points, les liens se resserrent. « Je n’avais jamais vu ça. Tellement de gens différents dans un mouvement, dit « Jojo », un habitué des luttes sociales qui a notamment passé du temps sur la zad de Notre-dame-des-Landes. Yann, chômeur mobilisé dès le début du mois de novembre, et présent aux premiers jours de la Maison du peuple, lui renvoie le compliment : « Je me retrouve avec des jeunes qui se sont battus sur la zad. Je n’ai jamais compris le sens de leur lutte là bas. Et je ne comprends toujours pas, d’ailleurs. Mais on est là, ensemble, on discute, on s’engueule, on s’embrasse. Ce qui se passe ici entre nous, cette entraide, je n’ai jamais vu ça. C’est incroyable. C’est devenu comme une drogue. » « C’est la première fois que je côtoie des SDF au quotidien, raconte Céline, qui est institutrice. Avant, tisser des liens avec eux aurait été impensable pour moi. » « Ici, il y a beaucoup de cabossés de la vie, ajoute Yann. Perso, je suis un enfant de la Dass, j’ai connu la violence. Quand j’écoute les anciens parler entre eux, ce que j’entends me fait mal. Il y en a qui ont eu des vies vraiment dures. » « Il y a beaucoup d’histoires personnelles de précarité, reprend Jojo. Un travailleur handicapé, qui fait 35h par semaine, nous a amené sa fiche de paie : 633 euros. Ça nous a fait bizarre. Il y a des gens qui bossent et qui dorment dans leur bagnole. On est vraiment dans le concret de la précarité. Ça pique. » Les vingt chambres de la maison du peuple sont occupées par des personnes en galère. Jojo habite l’une d’elles depuis le premier jour. « C’est mon premier logement, dit-il. En attendant que ma demande de logement social aboutisse. » « J’étais dans ma petite vie, vautré dans mon canapé en train de regarder BFM. Ici, mon cerveau s’est remis à fonctionner » « On fait beaucoup de social, reprend Yann. Les restos du cœur, le 115, les maraudes, ils viennent toquer chez nous. Mais on a dû clarifier les choses quand même, et dire que les gens étaient les bienvenus, y compris ceux qui avaient besoin de dormir au chaud, mais en précisant qu’ils étaient ici pour la lutte. On ne voulait pas que ce soit le bordel. » Très ordonnée, et bien tenue, la maison du peuple ne tolère ni drogue, ni alcool. Autant qu’une base arrière pour les actions, la maison du peuple est devenue un lieu de formation. L’endroit fourmille de discussions en tout genre, d’échanges plus ou moins informels, d’ateliers, de conférences et d’assemblées générales. Il y a aussi des pièces de théâtre, des soirées cinéma, des dîners collectifs. « Ici c’est vivant H24, décrit Jojo. On parle de politique à longueur de journée, alors qu’avant les gens s’en foutaient. » « J’étais dans ma petite vie, vautré dans mon canapé en train de regarder BFM, s’esclaffe Yann. Ici, mon cerveau s’est remis à fonctionner. » Ce qui soude les gens, politiquement, est une volonté farouche de voir les richesses mieux partagées, et un effarement total face aux milliards de l’évasion fiscale. « Ça fait douze semaines que ça dure. On dirait que les gens sont infatigables » « On ne se rendait pas compte, avant, qu’il y avait tant et tant d’argent public volé , explique Céline. Ce n’est pas possible pour nous d’être traités d’enfants gâtés alors que les plus riches se gavent. Dans le débat national, il nous est clairement demandé quel service public il faut supprimer. Ils n’ont vraiment rien compris à ce que l’on veut. On lutte pour le maintien de tous les services publics. » « Il y a largement de quoi financer tout ça, si on arrête de filer le pognon aux riches » , glisse Denis, ouvrier dans une entreprise d’insertion. Eric intervient et parle de « ces gros patrons qui négocient leurs primes de départ au moment où ils sont embauchés et avant même d’avoir prouvé quoi que ce soit » . Eric, Yann et Céline approuvent, évoquant aussi « les entreprises qui font des bénéfices et qui licencient quand même » . « D’habitude, on entend une info, ça nous écœure, et puis on retourne au boulot. On reprend le rythme. Maintenant, on est dans la lutte. On se dit que ce n’est vraiment pas possible, tempête Céline. Et plus on est informés, plus on trouve ça injuste et écœurant. » La motivation s’aiguise au fil de la formation politique informelle et collective que les uns et les autres reçoivent à la maison du peuple. « Les ouvriers et ouvrières qui viennent à la maison ou sur les ronds points avant ou après leurs journées de travail sont increvables, admire Jojo. Ça fait douze semaines que ça dure. On dirait que les gens sont infatigables. » Pour Céline, « le mépris et la violence n’ont fait qu’accroître notre détermination ». « Nous avons eu deux blessés graves ici », affirme Yann. Philippe est l’un d’eux : « Le 8 décembre, j’ai reçu un tir de LBD qui m’a provoqué une grave hémorragie interne. Je suis resté deux semaines à l’hôpital. » Le 29 décembre, un autre vent de panique a secoué le cortège des gilets jaunes. Le bruit a couru un instant qu’une personne de la maison du peuple était morte, frappée par un tir de LBD. « Tout le monde s’est tu. On a senti une grande angoisse, c’était terrible », se souvient « Kiki », un adolescent de 14 ans, le « bébé révolutionnaire » de la maison du peuple. Adrien, 22 ans, n’est pas mort ce jour là. Mais il a été salement amoché, avec plusieurs fractures au crâne [2]. « En janvier, quatre membres actifs de la maison du peuple ont été interpellés chez eux ou au travail. Trois d’entre eux passent au tribunal jeudi 14 février pour dégradations », ajoute encore Philippe. L’autre menace judiciaire, c’est le risque d’expulsion, réclamée par le promoteur qui possède les lieux. Une audience aura lieu à la fin du mois de février, après avoir été reportée deux fois. « Ce qui se vit ici est tellement fort que même si le mouvement est écrasé, il en restera quelque chose », relativise Jojo. « La maison du peuple n’est pas qu’un bâtiment, elle se déplace avec nous », affirment plusieurs habitants dans une vidéo publiée le 1er février, qui appelle tous les gilets jaunes à ouvrir des maisons du peuple partout en France, « pour s’organiser durablement face à un pouvoir de plus en plus répressif. » Côté action, la prochaine grande échéance, à Saint-Nazaire, est l’organisation de la seconde « assemblée des assemblées » au début du printemps [3], dans la droite ligne de la dynamique initiée, dans la Meuse, par les gilets jaunes de Commercy. Nolwenn Weiler
Edité le 13-06-2019 à 20:52:08 par Xuan
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| marquetalia | Grand classique (ou très bavard) | 11005 messages postés |
| Posté le 16-06-2019 à 19:33:02
| Où en est l alliance entre gilets jaunes et quartiers populaires, sachant que dans les banlieues islamophobie rime avec prolophobie?
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 16-06-2019 à 19:38:59
| marquetalia a écrit :
Où en est l alliance entre gilets jaunes et quartiers populaires, sachant que dans les banlieues islamophobie rime avec prolophobie? |
Va y faire un tour et tu en sauras davantage.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 04-08-2019 à 11:51:16
| Suite au visionnage d'une vidéo qui tourne sur les réseaux fb des Gilets Jaunes, j'en ai fait une petite critique principalement sur 2 points. J'ai indiqué également des liens avec lesquels je peux (et j'ai) des divergences de fonds, mais c'est important de les indiquer. Voilà: POURQUOI JE SUIS GILETS JAUNE ! https://www.youtube.com/watch?v=6FnffWmRSp0&feature=share Cette vidéo très intéressante, montre les avancées et les limites du mouvement des Gilets Jaunes qui a été touché par le syndrome du « vertige du succès ». Le fait d’avoir du monde sur les ronds-points, puis dans les manifs a totalement occulté la nécessaire réflexion politique et historique en terme de construction d’une force populaire face à l’Etat capitaliste, ses flics, ses médias… Etre nombreux c’est important, mais cela ne représente pas une force s’il n’y a pas la connaissance et la conscience, c’est-à-dire de s’inscrire dans un processus historique. Certes les références à la Révolution Française étaient et sont présentes chez les GJ, mais sur une base symbolique (la Marseillaise, le drapeau français). Et c’est là selon moi une des limites du mouvement et de sa confusion idéologique (amalgames etc.) Si la Révolution Française était et fut historiquement nécessaire, il n’en reste pas moins vrai que dans sa nature (révolution bourgeoise) elle n’a pas et ne pouvait pas débouchée sur le pouvoir du peuple. et la Commune de 1871 ? D’autres moments révolutionnaires (en France) sont occultés par les GJ notamment 1848 et surtout la Commune de Paris de 1871. Il ne s’agit pas de dire que l’ensemble du mouvement des Gilets Jaunes a volontairement écarté la référence à 1871, car c’est aussi le résultat de l’ignorance de cette partie de l’Histoire (volontairement écartée ou déformée par la classe des capitalistes notamment dans les livres d’Histoires –lire les excellents travaux d’Annie Lacroix-Riz sur le sujet et notamment : « L'histoire contemporaine toujours sous influence »- Un « oubli » fâcheux aux conséquences importantes pour aujourd’hui En occultant (volontairement pour certains ou involontairement pour d’autres) la référence à La Commune de Paris de 1871, les GJ font l’impasse sur la nature du combat de classe, sur la question du peuple en armes, sur la démocratie et le gouvernement ouvrier mis en place par la Commune, sur la répression sanglante du sinistre Adolphe Thiers et des Versaillais (30 000 communards furent assassinés par ceux que ). N’oublions pas que ce massacre s’est fait sous l’égide du drapeau Bleu-Blanc-Rouge le drapeau des Versaillais. Macron le Versaillais L’association des amies et amis de la Commune de Paris a relevé cette petite phrase de Macron : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée ». lire : cet article du 16 mai 2018 « Dehors Macron le versaillais! » sur https://blogs.mediapart.fr/edition/la-commune-pour-un-parti-des-travailleurs/article/160518/dehors-macron-le-versaillais Lire également : Macron, héritier des Versaillais 12 Mai 2018 , Rédigé par Michel Servet http://www.vieuxsinge.fr/2018/05/macron-heritier-des-versaillais.html Thiers a "sauvé" la République en 1871, selon Macron ! 10 Mai 2018 par Jean Claude Meyer https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer-du-18/blog/100518/thiers-sauve-la-republique-en-1871-selon-macron « MACRON AIME VERSAILLES » https://lundi.am/Macron-aime-Versailles En plein mouvement des Gilets jaunes, Macron le versaillais reçoit les grands patrons au château de Versailles https://www.revolutionpermanente.fr/En-plein-mouvement-des-Gilets-jaunes-Macron-le-versaillais-recoit-les-grands-patrons-au-chateau Macron, un Président versaillais 16 Mai 2018 http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2018/05/macron-un-president-versaillais.html Le premier gouvernement ouvrier de l’histoire La Commune de Paris, fut le premier gouvernement ouvrier de l’Histoire, dans la préface de l’ouvrage de Karl Marx « La guerre civile en France » Engels écrira : " Regardez la Commune de Paris. C'était la dictature du prolétariat. ". https://www.marxists.org/francais/ait/1871/05/km18710530.htm La Commune brisa les organes de l’Etat bourgeois Le fonctionnement de la Commune de Paris est un exemple précis de réelle démocratie du peuple. En effet, ses élus, ses représentants étaient responsables et révocables à tout moment. La Commune brisa les organes de l’Etat bourgeois : la police, l’armée permanente, la haute administration : « La Commune fut composée des conseillers municipaux, élus au suffrage universel dans les divers arrondissements de la ville. Ils étaient responsables et révocables à tout moment. La majorité de ses membres était naturellement des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière. La Commune devait être non pas un organisme parlementaire, mais un corps agissant, exécutif et législatif à la fois1. Au lieu de continuer d'être l'instrument du gouvernement central, la police fut immédiatement dépouillée de ses attributs politiques et transformée en un instrument de la Commune, responsable et à tout instant révocable. Il en fut de même pour les fonctionnaires de toutes les autres branches de l'administration. Depuis les membres de la Commune jusqu'au bas de l'échelle, la fonction publique devait être assurée pour un salaire d'ouvrier. Les bénéfices d'usage et les indemnités de représentation des hauts dignitaires de l'État disparurent avec ces hauts dignitaires eux-mêmes. Les services publics cessèrent d'être la propriété privée des créatures du gouvernement central. Non seulement l'administration municipale, mais toute l'initiative jusqu'alors exercée par l'État fut remise aux mains de la Commune. Une fois abolies l'armée permanente et la police, instruments du pouvoir matériel de l'ancien gouvernement, la Commune se donna pour tâche de briser l'outil spirituel de l'oppression, le pouvoir des prêtres; elle décréta la dissolution et l'expropriation de toutes les Églises dans la mesure où elles constituaient des corps possédants. Les prêtres furent renvoyés à la calme retraite de la vie privée, pour y vivre des aumônes des fidèles, à l'instar de leurs prédécesseurs, les apôtres. La totalité des établissements d'instruction furent ouverts au peuple gratuitement, et, en même temps, débarrassés de toute ingérence de l'Église et de l'État. Ainsi, non seulement l'instruction était rendue accessible à tous, mais la science elle-même était libérée des fers dont les préjugés de classe et le pouvoir gouvernemental l'avaient chargée. » Karl Marx : La guerre civile en France -1871 (La Commune de Paris) https://www.marxists.org/francais/ait/1871/05/km18710530.htm En refusant de connaître, d’analyser, de réfléchir sur le lien des luttes d’aujourd’hui (des gilets jaunes) avec l’Histoire et notamment La Commune de Paris, le mouvement des GJ s’est retrouvé comme un oiseau sans ailes, incapable de comprendre le présent et d’agir sur l’avenir. Laissant la place à la glorification du drapeau bleu-blanc-rouge –des assassins des glorieux communards-, à la supercherie du RIC –Référendum d’Initiative Citoyenne- qui ne change rien à la nature de l’Etat et toute les illusions sur un soi-disant contrôle démocratique de l’Etat capitaliste sans renverser la classe dirigeante. Alors que faire ? les élections ? le RIC ? ou instaurer une autre société par la révolution. La vidéo dure 30 minutes et 20 secondes, et à 26:13 la question " Alors que faire ? " est posée. La réponse illustre brillamment les limites, les amalgames et les faiblesses du mouvement des GJ quand l’orateur annonce sérieusement : " Les gilets jaunes peuvent prendre le pouvoir légalement, sans putsch ! Comment ? Le principe du cheval de Troie, nous avons trois ans ont peu imaginer d'ici 2022, qu’un gilet jaune de la première heure ayant la confiance de l'ensemble de la famille des gilets jaunes, soit d'abord désigner par une assemblée générale des gilets jaunes obtiennent 500 signatures auprès des maires de France et se présente comme candidat aux élections présidentielles. Le but être notre cheval de Troie. Par la voie électorale en toute légalité il viendrait mettre en application toutes nos revendications et pourquoi pas celles de rendre immédiatement au peuple les clefs du pouvoir. Il modifierait la Constitution de manière à mettre en place le RIC et de manière à instaurer un fonctionnement de démocratie directe par le tirage au sort d’un tout nouveau parlement constitué de citoyens de toutes classes de tout horizons encadrés d’experts apolitiques et révocables. Cette option politique totalement recevable, légaliste de démocratie réelle et directe serait proposé aux français qui la choisirait ou la rejetterait. Le seul problème c’est que les médias manipulerons la population de toutes leurs forces afin de leurs rendre cette idée insupportable, on a l’habitude, la question est de savoir si la population est assez mature pour ne plus se laissez berner. ". Rendre le pouvoir au peuple en modifiant la constitution et mettre en place le RIC, voilà en quelques mots le summum de l’idéologie citoyenniste et du réformisme le plus plat. Avec ce genre de proposition, l’Etat bourgeois, le capitalisme, les classes dirigeantes peuvent dormir sur leurs 2 oreilles, nous sommes en effet bien loin de la nécessité d’une révolution (même si les références à la révolution française reste purement de l’ordre du folklore gentillet.)
Edité le 04-08-2019 à 16:57:35 par Finimore
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| marquetalia | Grand classique (ou très bavard) | 11005 messages postés |
| Posté le 04-08-2019 à 22:57:25
| les gilets jaunes vont ils permettre le renouveau du Pcf,qui a son role à jouer pour contrer la bipolarité entre le Rn et la Rem,à l heure du déclin de la socialdémocratie et de la droite gaulliste,qui éparpillent leurs voix vers Macron ou Lepen?
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 04-08-2019 à 23:44:38
| marquetalia a écrit :
les gilets jaunes vont ils permettre le renouveau du Pcf,qui a son role à jouer pour contrer la bipolarité entre le Rn et la Rem,à l heure du déclin de la socialdémocratie et de la droite gaulliste,qui éparpillent leurs voix vers Macron ou Lepen? |
Pour ce qui concerne le PCF, il est probable que la lutte des masses joue un rôle positif à l'intérieur de ce parti, comme dans bien d'autres. Dans tous les cas elles contribuent à la reconstitution d'un parti communiste. Ce sont elles qui font l'histoire. Par exemple les brutalités policières remettent en question le légalisme et le pacifisme. En s'en prenant à des symboles de la République bourgeoise, en détruisant des permanences LREM, les GJ ouvrent la porte à une autre République et une autre démocratie. Le caractère sans-parti des GJ a des aspects positifs et négatifs. D'un côté il nie la nécessité d'un parti révolutionnaire ce qui est une erreur, de l'autre il remet en cause la classification selon les étiquettes "droite" "gauche", etc. alors que les clivages ont une origine de classe.
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| marquetalia | Grand classique (ou très bavard) | 11005 messages postés |
| Posté le 05-08-2019 à 00:31:59
| La notion de gauche est un instrument de collaboration de classes,de retournement de veste avec la social démocratie et la clique de la Rem.en tous les cas,le PCF va avoir un nouveau souffle,un afflux de sang neuf.
Edité le 05-08-2019 à 00:48:55 par marquetalia
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| pzorba75 | Grand classique (ou très bavard) | 1226 messages postés |
| Posté le 05-08-2019 à 05:05:22
| marquetalia a écrit :
...le PCF va avoir un nouveau souffle,un afflux de sang neuf. |
Conclusion hâtive d'un visionnaire optimiste. Le PCF est arc-bouté sur ses quelques sièges d'élus permettant à sa structure résiduelle de vivre confortablement, y compris dans l'espace Niemeyer Place du Colonel Fabien alors qu'un 4 pièces de 85 m2 pourrait suffire. Les prochaines élections municipales vont encore réduire la voilure, au moins à Paris et en région parisienne où les derniers "bastions historiques" sont menacés de disparition totale.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 05-08-2019 à 08:28:30
| On n'en sait rien de l'extérieur. A mon sens la seule issue est la scission.
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