Sujet :

la révolte des gilets jaunes est juste !

Xuan
   Posté le 11-11-2018 à 20:14:44   

Je modifie le titre de ce fil, initialement "dégradation des conditions de vie des masses" .
La révolte des gilets jaunes, conséquence directe de la situation analysée alors, et de l'arrogance de la grande bourgeoisie, nous met dans une situation nouvelle, où les inégalités sociales et les revendications économiques deviennent un premier pas dans le rejet de la société capitaliste, de la violence sociale faite aux masses et de la dictature bourgeoise à peine dissimulée par le vernis craquelé d'une démocratie au bout du rouleau.

L' apolitisme revendiqué par les gilets jaunes apparaît clairement comme le rejet de décennies de promesses trahies, notamment par la social-démocratie dégonflée comme une baudruche, et dont le symbole le plus évident n'est autre que l'ectoplasme Hollande revenant hanter un théâtre vide de tout public, à l'exception de quelques journalistes qui repartent bredouilles parce que son discours est creux.

La démagogie fasciste divise le peuple, mais c'est plutôt - et sur l'injonction de la grande bourgeoisie - la fascisation de l'Etat impuissant à répondre aux besoins et à la colère du peuple, qui menace un mouvement dépourvu de direction révolutionnaire.

Nous devrions nous attacher à saisir dans cette occasion toutes les initiatives populaires anticipant la forme d'une société socialiste future. C'est le peuple qui fait l'histoire.




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Certains sociologues ont déjà signalé l'accentuation de la contradiction entre ville et campagne. Le géographe Guilluy a écrit plusieurs ouvrages sur la dégradation de la "France périphérique", ce qui constitue une réalité.

Le récent conflit sur le chemin de fer a mis en relief le choix de Pepy et Cie de privilégier le tout TGV tout en détruisant le réseau local.
Ainsi la suppression de la péréquation entre les lignes "rentables" et celles moins fréquentées aboutit à la suppression des dernières :
fermeture des gares, suppression des lignes et remplacement par des cars.

Parallèlement les centres de perception disparaissent et sont remplacés par des répondeurs automatiques. Les bureaux de poste disparaissent aussi. les maternités également. etc.
Le numérique est imposé mais le réseau présente de graves dysfonctionnements.

En province l'état du réseau RTE mais surtout téléphonique est dans un tel état de délabrement qu'on se croirait dans un pays du Tiers Monde. L'image ci-dessous est significative mais les routes de campagne sont aussi jalonnées de poteaux téléphoniques cassés, remplacés par des planches, maintenus par des bouts de ficelle, tandis que les câbles traînent par terre ou s'emberlificotent dans les branches.

L'article propose des cataplasmes individuels pour se dépatouiller mais il ressort que rien sur le fond ne change vraiment et que la course aux profits l'emporte sur toute autre considération. En fait le remplacement du réseau aérien par le réseau câblé entraîne dans les campagnes les mêmes conséquences que le TGV : l'accentuation des contradictions entre ville et campagne.
Tandis que le réseau aérien obsolète est laissé à l'abandon, le réseau câblé ne peut pas être déployé au-delà des artères principales dans les villages, et concerne avant tout les industries locales.
D'autre part les "avertissements" de l'ARCEP sont de pure forme, non suivis d'effets et encore moins de sanctions.
La situation ne peut que se dégrader.


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Sur 60 millions de consommateurs. Mais l'info est aussi sortie sur d'autres sites depuis la "mise en demeure" de l'ARCEP et les opérateurs concurrents en ont profité pour se défausser sur Orange.


Orange n’entretient plus le réseau
Réseau téléphonique : la vétusté pénalise les consommateurs


Le réseau téléphonique a vieilli. Conséquence, les pannes augmentent et les délais de réparation s’allongent. Orange est-il aux abonnés absents ?

Fotolia
En ce samedi de fin mars, Jérôme n’a plus de téléphone ni d’Internet. Ce Marseillais comprend vite pourquoi : dehors, dans la rue, le câble du téléphone a été arraché. Ayant besoin de sa connexion, il espère être dépanné rapidement.

Las : « C’est le week-end de Pâques, il n’y a pas de technicien, s’entend-il répondre, à sa grande surprise, à la hotline d’Orange. Et nous n’avons pas de procédure d’urgence. » Jérôme n’a pas fini d’être agacé : la ligne ne sera remise en service finalement que dix-sept jours plus tard !

Les critiques contre Orange se multiplient
Ce raté de la part de l’opérateur – en principe, il assure les dépannages sept jours sur sept, en fonction des priorités – n’est pas un cas isolé. Depuis quelques années, les critiques contre Orange se multiplient : l’opérateur est accusé de délaisser le réseau téléphonique traditionnel, dont il a la charge au titre du service universel.

La mission, qui consiste à fournir « un service téléphonique de qualité à un tarif abordable » , lui a été confiée par le gouvernement pour une durée de trois ans s'achevant le 9 novembre 2016.

À la grogne de certains consommateurs, confrontés comme Jérôme à des délais de réparation ou de branchement à rallonge, s’ajoutent l’agacement de nombreux élus locaux et les remontrances du régulateur, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).

Sans réseau de qualité, pas de connexion Internet
Très occupé à développer le réseau de demain (la fibre optique), Orange néglige-t-il celui d’aujourd’hui ? C’est la crainte qui prend forme, alors qu'Orange devrait, sauf énorme surprise, être reconduit dans sa mission pour une nouvelle durée de trois ans (la procédure, qui a pris du retard, pourrait aboutir début 2017). Or, sans réseau téléphonique de qualité, pas de connexion ADSL. Cette technologie d'accès à Internet est utilisée par plus de 22 des 27 millions d'abonnements en service en France.

La liaison transite, au moins pour le dernier maillon, par le réseau traditionnel d’Orange, en cuivre, même lorsque l’abonné a souscrit chez un autre opérateur. Il en sera ainsi pour longtemps encore, car la fibre n’est pas près d’être généralisée.

Le numéro un français des télécoms réfute avec véhémence les soupçons de délaissement : « Nous investissons tous les ans non seulement dans l’entretien du réseau en cuivre, mais aussi dans sa modernisation, là où la fibre ne sera pas disponible à court terme. »

Les zones rurales se sentent délaissées
Sur le terrain, certains peinent à croire les promesses. Notamment dans les zones rurales. Câble rafistolé avec du scotch, poteau penché à 45°, ligne enroulée autour d’un arbre... Les quelques photos figurant dans le rapport du député André Chassaigne, prises dans les campagnes du Livradois-Forez en Auvergne, sont éloquentes : « Au moindre aléa, la fragilité du réseau entraîne des coupures, de plus en plus répétées » , écrit le parlementaire en avril 2015, témoignant du sentiment d’abandon des « habitants des campagnes, des montagnes et du littoral » .

À l’époque, il défend une proposition de loi pour mieux encadrer l’entretien du réseau. Elle a finalement été intégrée dans la loi pour une République numérique, récemment adoptée par le Parlement (article 85 de la loi du 7 octobre 2016).

Le texte clarifie notamment un point crucial : la responsabilité d'Orange dans l'élagage des arbres qui menacent les lignes téléphoniques aériennes. Depuis la libéralisation, il y a vingt ans, plus personne ne s’en souciait, laissant un peu partout en France les connexions Internet de tout un lotissement ou tout un village à la merci de la chute d’une branche…

L’enquête de l'Arcep n’a donné lieu à aucune sanction
Avec la dégradation du réseau, tous les indicateurs de délais d’intervention ont fini par passer au rouge. En mai 2014, l’Arcep, chargée du contrôle de la qualité du service universel, a ouvert une enquête à l’encontre d’Orange. L’opérateur doit alors multiplier les engagements : renforcement des moyens financiers, augmentation des recrutements, plan pour traiter les points sensibles en zone rurale…

Aujourd’hui, l’effet commence (enfin !) à se faire sentir : le taux de pannes qu’Orange parvient à réparer en moins de quarante-huit heures, tombé à 77 % en 2014, est remonté à 86 %. Le régulateur préconise un durcissement du cahier des charges du service universel, afin d’éviter toute nouvelle dégradation… Mais il a clos son enquête, sans prononcer de sanction, le 25 avril dernier.

Le cœur du problème : la vétusté du réseau
Malgré cela, les représentants du personnel d’Orange ne minimisent pas les difficultés d’entretien : « Nous faisons les réparations. Mais pour limiter les pannes, il faudrait remplacer des éléments du réseau de façon proactive. Économiquement parlant, au regard des obligations réglementaires, ce n’est pas possible » , explique Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC de l’opérateur historique.

Le syndicaliste pointe le cœur du problème : la vétusté du réseau, déployé massivement dans les années 1970. « Le nombre d’équipements qui tombent en panne ne peut qu’augmenter. Structurellement, la maintenance du cuivre va être de plus en plus difficile à assurer. Parfois, les pièces de remplacement ne sont même plus disponibles chez les équipementiers » , explique-t-il.

Le vieillissement des installations explique aussi les quelques témoignages surprenants parvenus, ces derniers temps, à la rédaction de 60 Millions : certains abonnés doivent patienter pour l’ouverture d’une nouvelle ligne de téléphone fixe ou d’Internet.

Aujourd’hui, il faut parfois patienter pour obtenir une ligne
« Il n’y a plus de place sur le réseau » , s’entendent-ils répondre. Dans ces situations, c’est le commutateur – cet équipement qui sert à relier les abonnés au réseau – qui est saturé. « Faudrait-il installer un nouveau commutateur ? D’abord, il n’y a pas toujours la place physique pour le faire. Surtout, cela coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros. Si c’est pour quelques abonnés, on est obligé d’attendre que d’autres clients “libèrent” la place en basculant vers la fibre optique… » , explique Sébastien Crozier.

On n’en est pas à redouter le retour des files d’attente, qu’ont connues nos grands-parents, pour s’abonner au téléphone. Mais tout de même…

Faites respecter vos droits
Nous avons épluché celles du leader du marché, Orange. Si vous êtes chez un autre opérateur, reportez-vous à votre contrat.
• Délais de réparation ou de branchement à rallonge ? Si l’opérateur traîne trop, vous avez peut-être droit à une indemnisation. Tout dépend de ce que prévoient les conditions générales du contrat.
Pour un abonnement à la téléphonie fixe, Orange prévoit un délai de rétablissement de deux jours après le signalement d’une panne. Le délai pour l’ouverture d’une ligne, lui, est de huit jours, sauf cas particulier nécessitant des travaux. Si Orange dépasse ces durées, l’abonné peut obtenir une indemnité égale au prix de deux mois d’abonnement.
• Pour un abonnement Internet ADSL, les conditions prévues par Orange sont bien moins généreuses : délais fixés par le contrat à douze jours maximum pour le dépannage et à quinze jours pour l’ouverture de la ligne. En cas de dépassement, la compensation est très limitée – une fraction de la mensualité, au prorata de la période d’indisponibilité – pour une semaine de retard, vous vous verrez offrir environ un quart du coût de votre forfait mensuel.



Edité le 01-12-2018 à 22:34:03 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-11-2018 à 17:56:58   

17 novembre 2018
La révolte de la France pavillonnaire attaquée dans son existence même



Sur le Grand Soir - http://www.legrandsoir.info/la-revolte-de-la-france-pavillonnaire-attaquee-dans-son-existence-meme.html?fbclid=IwAR2e9Fl8duy2U4F2z4s9splA2BJmRQruAVr4VX9G583AlhDXUIi24NWdU4Y




Les politiques, sociologues, énarques ont fait l’impasse depuis des décennies sur l’existence et la réalité de la France pavillonnaire en niant sa spécificité, noyée dans le terme générique de banlieues peripheriques, résultat une population massive marginalisée ,atomisée, ignorée,sans voix ni représentation.

Le vide urbain de cette réalisation promue et développée, par tous les pouvoirs, loin des centres symboliques ou ça se passe,a construit l’abstention massive et l’indifférence à la politique d’une masse énorme d’habitants ignorés.

Les discours des « sachants »,se heurte aujourd’ hui à l’émergence encore confuse d’une identité collective spécifique de classes moyennes en faillite que l’augmentation du carburant met en péril.

Il a suffit de quelques portes paroles issus de cette périphérie pavillonnaire, s’emparant des réseaux sociaux centré sur l’automobile, pour déclencher la cristallisation et la mobilisation de ces millions de citoyens de seconde zone ; démunis de tout ce qui symbolise la modernité et la réussite d’un mode de vie urbain capitaliste.

Pas de transports en commun supportables, pas de réseaux éducatifs ni sanitaires de proximité, pas de loisirs ni de lieux de rencontres, uniquement tout à des distances telles que l’automobile reste le seul moyen obligé d’accès et le gouffre permanent.

L’impasse du tout pavillonnaire qui fut la solution de décennies de paix sociale vu les factures rendant impossible toute révolte de longue durée,se retourne contre ses promoteurs vu la hantise du moment général ou plus personne ne peut plus régler les échéances.

Le non dit de cette situation que les echanges spontanés sur les parkings des supermarchés et les rond-points,seuls lieux de rencontre de masse,ou depuis un mois, se dévoilent à tous, révèle l’ampleur des solitudes et des isolements en train de s’effriter, il reste à ces populations (x millions..), à trouver ses moyens d’auto organisation pour lancer le débat gènéral en vue de la gréve générale.

L’émergence d’une dimension commune au niveau international, montre qu’un compromis proche n’est plus possible, la communauté de destins à l’échelle de l’Europe, submerge tous les clivages anciens et oblige tous ceux qui larguent les amarres car tous largués, à trouver les voies d’une libération collective internationale.

La Bulgarie a lancée le mouvement en début de semaine qui atteint la Belgique :

Belgique : Les « Gilets Jaunes » bloquent plusieurs dépôts de carburant.
16 novembre 2018 -13h10

http://actu17.fr/belgique-les-gilets-jaunes-bloquent-plusieurs-depots-de-carburant/

Le mouvement se transforme en mouvement européen visiblement.

http://twitter.com/Tof_GU/status/1063508158486851585

Un site d’information en continu et en temps réel :

http://twitter.com/Novembre2018
Xuan
   Posté le 18-11-2018 à 13:24:23   

Comment on fait le lit du fascisme



L’UD CGT de la Drôme publie un tract justifiant son refus de participer au mouvement des gilets jaunes :


Pourquoi, dans la Drôme, la CGT n’appelle pas à participer à la journée du 17 Novembre…

Les soutiens douteux de ce mouvement (RN et droite réactionnaire) témoignent d’une démarche aux antipodes de celle de la CGT.
En effet, ce mouvement a pour simple visée la suppression d’un impôt injuste sans aucun autre objectif.
Ce processus s’inscrit dans l’idéologie individualiste classique de la droite et de l’extrême droite : » Du moment que je ne paye pas d’impôts, les autres peuvent crever ! » , et corollaire : « Les services publics sont remplis de tas d’inutiles ! »

La CGT, fidèle à ses valeurs, rappelle deux évidences :

> Les services publics seront toujours moins chers que le privé car ils sont « vendus » à prix coûtant, c’est-à-dire sans marge et sans rémunération des actionnaires.
> L’impôt doit permettre à chacun de contribuer selon ses moyens et de recevoir selon ses besoins. Je paye un peu et j’ai beaucoup : l’école gratuite (les professeurs gratuits dans le privé), des services de santé gratuits, l’accès gratuit à la justice, à la police, aux infrastructures, aux administrations…etc.

C’est sur ces évidences que la CGT construit ses revendications :

> Des services publics partout et accessibles à tous pour lutter contre la désertification et permettre un accès rapide aux services de base à proximité de chez soi.
> Des augmentations générales de salaires qui permettent à chacun de vivre décemment et de faire face à la hausse des carburants (massivement due à la hausse du pétrole et non de la TIPP) dans un pays qui est le 3ème contributeur mondial en matière de dividendes.
> Une meilleure répartition des richesses et une taxation juste prélevée, notamment, sur les revenus financiers et dividendes des grands groupes.
> Et effectivement, ensuite, la réduction des impôts injustes (TVA, TIPP et, essentiellement, toutes les taxes qui ne tiennent aucun compte des revenus des personnes) au profit des impôts justes (impôt sur le revenu, ISF, imposition des dividendes, etc.) à la condition expresse que les plus riches ne bénéficient plus de passe-droits inacceptables sur ces derniers.

Pour toutes ces raisons, la CGT n’appellera pas à manifester le 17 Novembre et invite plutôt chaque salarié à construire ses revendications dans l’entreprise, seul lieu où les droits peuvent être conquis.


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« ce mouvement a pour simple visée la suppression d’un impôt injuste sans aucun autre objectif. »

  • C’est faux, l’augmentation du prix de l’essence n’est pas un impôt mais une taxe qui frappe en priorité les plus démunis.
  • S’il frappe une mesure injuste comme le reconnaît le tract, il faut le soutenir et non lui reprocher ses insuffisances.

    «Les soutiens douteux de ce mouvement (RN et droite réactionnaire) témoignent d’une démarche aux antipodes de celle de la CGT. »

  • Le soutien de Wauquiez et Cie reflète leur démagogie aux antipodes des intérêts du plus grand nombre et non la nocivité des gilets jaunes. Les fascistes sont capables de défendre n’importe quel slogan populaire en paroles et de faire exactement l’inverse en actes. Ne confondons pas la colère populaire et les mensonges de Wauquiez & Cie.

    Le peuple a raison de se révolter contre la hausse des prix quand les salaires sont bloqués et que les pensions gagnent deux ou trois euros. Dans le même temps les monopoles comme Total mettent leurs profits à l’abri. Nous devons partir des intérêts matériels et sociaux du plus grand nombre et des plus démunis en particulier au lieu de nous donner des allures « de gauche ». La gauche c’est la priorité aux besoins des masses.

    Des retraités disent qu’ils gagnent 1000 € et qu’on leur pique la CSG : ce sont des fascistes ?
    Des manifestants crient « paie ton ISF ! » : ce sont des fascistes ?

    « L’État comprime et la Loi triche,
    L’impôt saigne le malheureux ;
    Nul devoir ne s’impose au riche ;
    Le droit du pauvre est un mot creux »
    dit l’Internationale : c’est du fascisme ?

    Pour soulever un seau il faut d’abord se baisser et le prendre au niveau du sol disait Mao Tsé-toung.
    Pour élaborer de justes revendications il faut d’abord écouter les plaintes des plus pauvres, qui sont justifiées, et non se dresser devant eux en les sermonnant.
    Notre place est parmi eux pour les convaincre de lutter pour l’augmentation des salaires et des pensions, et non contre eux, en les laissant dans les bras des démagogues, au prétexte de ne pas se salir les mains.

    Le résultat c’est qu’on fait ainsi le lit du fascisme. Wauquiez doit s’en frotter les mains et l’UD CGT de la Drôme mériterait qu’il lui envoie une bouteille de Champomy pour ce service gratuit.
  • Xuan
       Posté le 18-11-2018 à 20:51:05   

    Xuan
       Posté le 18-11-2018 à 20:55:54   

    "Gilets jaunes" : Philippe Martinez réclame une augmentation du Smic

    10h36, le 17 novembre 2018

    http://www.europe1.fr/societe/gilets-jaunes-philippe-martinez-reclame-une-augmentation-du-smic-3802139

    Au micro d'Europe 1, le leader de la CGT, Philippe Martinez, a réclamé que le gouvernement augmente le Smic pour calmer la grogne "légitime" des "gilets jaunes".
    Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a réclamé samedi au gouvernement une hausse du Smic pour calmer la grogne "légitime" des gilets jaunes, réitérant son opposition à participer à la mobilisation du jour à cause de la présence de l'extrême droite.

    "On ne peut pas vivre" avec un Smic. "Pourquoi on ne parlerait pas augmentation des salaires? En cette fin d'année, le gouvernement va revoir la question du Smic. Pourquoi en termes de mesures pour aider le pouvoir d'achat on n'annoncerait pas une augmentation de ce salaire minimum?" , a-t-il suggéré sur Europe 1. Le Smic se situe actuellement à 9,88 euros brut, soit 1.498,47 euros par mois: "on ne peut pas vivre avec ça" , a dit le numéro un de la CGT, qui réclame depuis des années un Smic à 1.800 euros brut mensuel.


    "Le reflet de la colère des Français" . Concernant le mouvement des gilets jaunes, Philippe Martinez a de nouveau souligné que ce dernier était "légitime" et "le reflet de la colère des Français". "Par contre certains, une minorité, essaient de le récupérer, avec de mauvaises intentions" , a-t-il une fois de plus regretté, en référence à l'extrême droite. Des militants CGT manifesteront tout de même ce samedi, pour réclamer une amélioration du pouvoir d'achat, malgré l'opposition de la confédération, mais il n'y aura pas de sanctions, a expliqué le leader syndical, car "chacun a le droit de s'exprimer" .
    Grecfrites
       Posté le 19-11-2018 à 10:53:03   

    La gauche dans son ensemble, se tire une balle dans le pied à ignorer voir mépriser ce mouvement. Cela nourrit de plus en plus l'idée qu'il n'y a que les bobos de centre ville qui votent à gauche.
    Sur les points de bloquage, notre présence est plus légitime que celle d'élus du RN.
    Même si une partie du mouvement est petite-bourgeoise et réactionnaire, nous ne devons pas les laisser prendre place dedans, ce serait une faute politique. C'est à nous d'y investir en masse ces événements avec nos mots d'ordre basés sur la lutte des classes et l'émancipation des travailleurs.
    Ça me fait penser aux gauchistes qui boycottent les manifs pro-palestinienne sous prétexte qu'il y aurait des soraliens et des antisémites.
    pzorba75
       Posté le 19-11-2018 à 11:23:35   

    Grecfrites a écrit :

    La gauche dans son ensemble, se tire une balle dans le pied à ignorer voir mépriser ce mouvement. Cela nourrit de plus en plus l'idée qu'il n'y a que les bobos de centre ville qui votent à gauche.

    Il ne faut pas oublier que la "gauche" a fait voter Macron en 2017 et que les dirigeants des partis qui se réclament de la "gauche" ont en ligne de mire leurs scores électoraux qui génèrent leurs revenus, soit par leurs élus très grassement payés ou par leurs comptes de voix aux législatives garantissant 5 ans de financement public.
    Il n'en demeure pas moins que ne pas soutenir les actions "Gilets jaunes" place les dirigeants et militants syndicalistes dans le camp de Macron - BHL et Cohn-Bendit, c'est-à-dire celui de la grande bourgeoisie pro européiste et alignée sur l'impérialisme américain.
    Ce qui n'est pas vraiment nouveau mais tend à se répéter très régulièrement.
    Xuan
       Posté le 19-11-2018 à 12:14:43   

    Il est nécessaire de combattre ce courant au sein du syndicat, expliquer sans cesse qu'il fait le lit du fascisme et que le syndicat doit représenter les plus exploités en priorité et non les cadres territoriaux réformistes.

    Les altercations qu'on observe et les échanges venimeux sur le net montrent que le peuple est divisé et nous devons tous travailler à son unité contre les monopoles capitalistes.

    J'ai l'impression que les gilets jaunes sont plus actifs en province qu'en ville, à confirmer.
    En tous cas dans les campagnes les blocages sont toujours aussi durs.
    Ceci confirmerait les observations du géographe Guilluy sur la "France périphérique", et c'est un peu le même phénomène qui s'est produit aux USA.


    Edité le 19-11-2018 à 12:18:47 par Xuan


    Xuan
       Posté le 19-11-2018 à 18:07:20   

    Une petite vidéo " les gilets jaunes expliqués aux parisiens"

    http://www.facebook.com/osonscauser/videos/330697764380571/
    Xuan
       Posté le 20-11-2018 à 00:11:50   

    Indépendamment des tentatives de récupération de Dupont-Aignan, Wauquiez & Co, et indépendamment aussi de leurs bases sociales et de leurs idéologies différentes, le mouvement "citoyen" des gilets jaunes a de commun avec celui des "nuits debout" le refus de toute organisation politique (et même syndicale), de toute forme de parti dirigeant.
    D'une certaine façon aussi ces mouvements reflètent la mentalité "ni gauche ni droite" mise en avant par LREM.

    C'est une conséquence de toute la période antérieure de cohabitation ou de fausse querelle gauche-droite, mais véritable consensus anti-social concrétisé dans les mesures successives contre les retraites, les fonctionnaires, les salaires, etc. des gouvernements successifs. Conséquence aussi du matraquage totalitaire des médias de la bourgeoisie. On notera que le mot de Trump "fake news" raillé par les démocrates et la gauche radicale française répond précisément à ce matraquage, correspond au sentiment des petits blancs US et a servi l'élection de Trump.

    Le pcf n'échappe pas à cette quarantaine.
    D'une part son soutien sans faille au révisionnisme en URSS, suivi d'un rejet tout aussi profond du socialisme, ont accrédité la propagande anti communiste mise en oeuvre par la social-démocratie dans tous les médias et jusque dans les écoles primaires.
    D'autre part le rejet du duo gauche-droite le concerne aussi, à la mesure de son soutien jusqu'au-boutiste à Hollande.

    Etant donné que les gilets jaunes n'ont pas de projet politique à opposer à la bourgeoisie qui soit indépendant des partis bourgeois, le mouvement ne pourrait aboutir qu'à des compensations économiques partielles, aussi minuscules que possible.
    Egalement la présence d'artisans, commerçants et petits patrons dans leurs rangs, notamment parmi certains meneurs, et en l'absence d'une direction prolétarienne reconnue, renforce son aliénation politique et interdit toute orientation révolutionnaire.
    Ce sont probablement les raisons pour lesquelles les médias de la bourgeoisie ne manifestent pas de haine de classe comme lors des manifestations et des grèves de la CGT contre la loi El Khomry, tandis que la police ne réprime pas brutalement les gilets jaunes jusqu'ici.

    Ceci n'est pas une raison de mépriser ce mouvement qui part de besoins indispensables du peuple et reflète fondamentalement l'écrasement des salaires par le Capital, la domination des monopoles sur les PME, la paupérisation des catégories intermédiaires.
    La contradiction sous-jacente entre l'extrême minorité que représente le grand capital et l'immense majorité du peuple pèse également sur le discours des médias qui doivent marcher sur des œufs.

    D'un côté les masses apprennent à s'organiser, d'autre part ces expériences sont nécessaires au progrès des idées, à la mesure de la nécessité d'un parti, parce que le plus grand absent de cette période est un parti révolutionnaire se donnant pour tâche de remplacer le capitalisme par une société socialiste.

    La notion même de socialisme - même lorsqu'elle est admise - est extrêmement floue et ne sort pas des grands principes et des généralités sur les nationalisations.
    Le principe de dictature du prolétariat est partagé par un tout petit nombre de gens.
    La révolution en Chine est présentée par les communistes chinois eux-mêmes comme spécifique à leur pays, pouvant servir à d'autres pays émergents, mais certainement pas à des pays déjà développés.
    On mesure ici tout le chemin qu'il nous faut parcourir, sans même parler du processus révolutionnaire. C'est tout le travail de réflexion d'un parti communiste et sa mise en oeuvre qui font défaut.

    Cependant il existe un rapport dialectique entre le parti révolutionnaire et les masses, qui transforme les idées dans la lutte des classes, et fait progresser à la fois le parti et les masses.
    On devine qu'une grève générale pour la hausse du SMIC bouleverserait la donne dans la situation actuelle, mais d'ores et déjà la seule expression des prolétaires et la révélation publique de la paupérisation des masses renversent le discours cynique de la social-démocratie sur les winners dans les années 80, précisément les années où sont nés les gilets jaunes. Ceci amène également à la réflexion les jeunes urbains aisés, qui n'échapperont pas non plus au rouleau compresseur des monopoles et commencent parfois à déchanter.

    Le tract cité plus haut reflète aussi la contradiction entre un syndicalisme de classe et un syndicalisme "gauchiste" en apparence mais foncièrement réformiste sur le fond.
    Le mouvement des gilets jaunes fréquemment soutenu par des retraités CGT met à jour cette contradiction. Il est temps qu'un syndicalisme de classe se préoccupe des plus bas salaires et non des sinécures de certains ronds de cuir vissés dans leurs certitudes "de gauche"et leurs discours lénifiants sur le juste partage des richesses .

    Un parti communiste des temps d'orage doit se forger dans les luttes de classes, partir des besoins matériels et sociaux des masses, en être l'émanation. "Servir le peuple" continuent de dire les communistes chinois. C'est une condition indispensable de son caractère révolutionnaire et de sa fidélité au marxisme-léninisme.
    Xuan
       Posté le 20-11-2018 à 18:23:30   

    Ci-dessous la réaction de Gérard Filoche :

    G Filoche : " Ce n'est pas un mouvement "pour le diesel", hé non les habitants du monde rural-rurbain ne sniffent pas du diesel ! C'est une levée en masse contre la fiscalité injuste par définition qu'est la fiscalité indirecte !
    Ce n'est pas une lame de fond poujadiste ou M5S. Oui les fachos sont dedans. Mais ce qui se passe, c'est une déferlante de prolétaires peu ou pas syndiqués et de petits-bourgeois paupérisés. Faut arrêter de les peindre en bruns.
    Rester l'arme au pied pour le mouvement syndical est suicidaire : c'est protéger Macron et livrer ces masses à l'extrême-droite et au poujadisme.
    Cette journée de lundi est édifiante puisque la plupart des coordonnateurs de barrages évitent, comme les directions syndicales se bouchant le nez, de prononcer le mot "grève", soit parce qu'il n'est pas (encore) dans leur culture, soit parce qu'il s'agit de militants réacs ayant préemptés ces réseaux.
    Sauf que vous faites comment les gars pour bloquer la France pendant une semaine sans grève ? La rumeur vous a galvanisés que les routiers allaient arriver. Mais comment voulez-vous qu'ils rappliquent en masse sans grève ?
    Il s'agit de lutte de classe !
    Si ce gouvernement ne veut pas céder sur les impôts indirects c'est parce qu'il a peur ensuite de ne plus arriver à passer contre les retraites et contre le statut de la fonction publique !
    Il s'agit de lutte de classe !
    Plus que jamais les gilets jaunes ont besoin des rouges ! Protéger Macron fait je jeu du RN and co. La grève générale peut battre et défaire Macron tout en remettant à sa place le RN and co. VP

    en fait ce sont des gens qui n'ont pas vu ce qu’étaient Macron-Ghosn avant mais qui voient maintenant cruellement, c'est BIEN ! réjouissons nous, participons, soutenons, orientons je suis favorable a "mettre le feu" contre Macron-Ghosn, pas d’hésitation, je défends les gilets jaunes, question de survie, question de défense des millions de salariés de notre pays, question de sauver le modèle social de la France contre ce forcené parachuté à l'Elysée qui se croit investi d'une mission divine pour le détruire, il faut augmenter massivement les salaires et baisser massivement les dividendes, le contraire de ce qu'il fait ! oui, c'est comme avant la révolution française sur le prix des grains, il y avait des gens du bas clergé ! ou du temps des canuts, c'était beaucoup de désordre dis donc ! et aujourd'hui au Puy ou a Pau, c'est plutôt nous qui encadrons. et après l'appel de Nantes, l'appel de Toulouse initié par la CGT avec 13 organisations de gauche dont GDS est remarquable ! plus il y a de gilets jaunes moins il y a d'extrême-droite !"
    pzorba75
       Posté le 20-11-2018 à 19:27:23   

    Filoche est un vieux roublard du trotskisme recuisiné au parti socialiste. Ses observations, même bien faites, ne mènent nulle part, comme tous les mouvements où ce genre de personnes est au première loge.
    Xuan
       Posté le 21-11-2018 à 07:34:45   

    Ci-dessous la déclaration plutôt frileuse de la CGT :


    Déclaration de la Commission exécutive confédérale CGT



    PUBLIÉ LE 20 NOV 2018

    http://www.cgt.fr/actualites/interprofessionnel/pouvoir-dachat-salaires/declaration-de-la-commission-executive?fbclid=IwAR3AG1JA0HlqgavDw5CW6Q-mj1VMUQVljAMNXRV-f8stacL8VxlJiqB21tA

    Des salariés actifs et retraités, des citoyens expriment une colère légitime pour avoir les moyens de vivre dignement, pour plus de justice sociale. Cette colère, la CGT la comprend et la porte au quotidien depuis plusieurs mois et au travers de nombreuses journées d’action et de grèves.

    Alors que la France est en 2017 le 5e pays producteur de richesses dans le monde, le chômage, le travail précaire s’accroissent et plongent dans le désarroi de plus en plus de familles, de citoyens. La préoccupation d’une partie grandissante de la population est de boucler les fins de mois. Ça ne peut plus durer. Une société qui n’offre pas de perspectives à ceux qui produisent les richesses par leur travail, ni à la jeunesse pas plus qu’aux retraités, est une société sans avenir.

    Le gouvernement joue avec le feu en banalisant les revendications, en ignorant les organisations syndicales. Pire, le président de la république, ses ministres sont régulièrement méprisants vis-à-vis des citoyens au travers de « petites phrases ». Cette politique lui revient en boomerang en plein visage. La responsabilité du gouvernement est énorme. Le surnom de président des riches est bien justifié. À force de tirer sur la ficelle, les premiers de cordée seront bien seuls au sommet.

    Il y a donc urgence à répondre aux attentes sociales comme :

    l’augmentation du SMIC à 1800 euros avec répercussion sur l’ensemble des grilles de salaires mais aussi des pensions et des minima sociaux ; la prise en charge des transports par les employeurs ; une TVA à 5,5% pour les produits de première nécessité, notamment le gaz et l’électricité ; une fiscalité juste, tenant compte des revenus, avec en premier lieu le rétablissement de l’impôt sur la fortune.
    Ces revendications sont urgentes et légitimes.

    Le gouvernement instrumentalise les enjeux environnementaux, alors que rien ne se fera si on ne prend pas en compte le lien unissant cause sociale et cause écologique. Nous refusons cette nouvelle division orchestrée par l’Élysée entre les citoyens qui seraient responsables en matière environnementale et les autres. Nous refusons de mêler nos voix avec ceux, comme le Patronat, qui font volontairement l’amalgame entre taxes et cotisations sociales.

    Dans cette période de clair-obscur où peuvent surgir les monstres, la CGT appelle les citoyens à ne pas laisser dévoyer leur colère par ceux distillant des idées xénophobes, racistes, homophobes. C’est bien tous ensemble que nous pourrons infléchir la politique du Président des riches. Par ses initiatives, sa volonté de rassemblement et d’unité, la CGT est au service des salariés, des citoyens pour un monde de progrès et de justice sociale. Elle prendra toutes les initiatives dans la période pour permettre à ceux qui luttent de s’organiser afin de gagner sur leurs justes revendications.

    Le 1er décembre, la CGT appelle tous les citoyens, les salariés actifs et retraités à se joindre aux manifestations des privés d’emploi pour exiger des réponses immédiates et précises de la part du gouvernement et du patronat
    DUROC
       Posté le 21-11-2018 à 09:40:33   

    "frileuse" ? C'est peu dire !
    "cette colère, la CGT la comprend"... On croirait entendre Macron ou Philippe !
    La CGT "comprend", mais elle reste à l'écart. Elle appelle "les citoyens" "à ne pas laisser dévoyer leur colère", mais sans y participer. Ce faisant, elle livre les gilets jaunes aux manoeuvres de ceux qui cherchent à instrumentaliser la révolte.
    Xuan
       Posté le 21-11-2018 à 19:41:36   

    Oui, l'aspect principal dans cette position c'est la mise en garde contre la démagogie fasciste.
    Ceci ne convaincra pas les manifestants qui votent Le Pen et pour les autres c'est les prendre pour des enfants. Même discours que celui de l'équipe Macron.
    Et dans les actes, ce sont les militants de base qui soutiennent les blocages et non leur syndicat, voir le texte du 17 :
    Des militants CGT manifesteront tout de même ce samedi, pour réclamer une amélioration du pouvoir d'achat, malgré l'opposition de la confédération, mais il n'y aura pas de sanctions, a expliqué le leader syndical, car "chacun a le droit de s'exprimer" .

    Pas de sanction ! c'est le comble !


    Edité le 21-11-2018 à 19:42:50 par Xuan


    DUROC
       Posté le 21-11-2018 à 20:17:05   

    Oui, les bonzes syndicaux, CGT comprise, ne peuvent pas être dans le coup. Ils sont liés par mille fils au système politique bourgeois. Ils respectent trop l'état bourgeois qui les maintient sous perfusion financière. Donc, ils acceptent les agendas électoraux "républicains", en espérant garder quelques sinécures.
    Crier sur des barrages "MACRON DEMISSION", c'est pas dans leur idéologie réformiste couchée. ILS ONT PEUR, comme les représentants de la bourgeoisie, au pouvoir.
    en 1968, ils ont pris la train en marche parce que spontanément la classe ouvrière s'est portée à la tête des luttes étudiantes, spontanément. Ensuite, ils ont trahi le mouvement.
    Ici, ils font tout pour que les travailleurs ne rejoignent pas le mouvement des gilets jaunes. Ils le trahissent dès le départ.
    Ils auront un jour des comptes à rendre au peuple de ce pays.

    duroc
    Xuan
       Posté le 21-11-2018 à 22:43:30   

    La déclaration des gilets jaunes de la zone portuaire de St Nazaire :


    http://www.facebook.com/PerspicaceInfo/videos/903646903358479/
    pzorba75
       Posté le 22-11-2018 à 05:55:45   

    DUROC a écrit :


    en 1968, ils ont pris la train en marche parce que spontanément la classe ouvrière s'est portée à la tête des luttes étudiantes, spontanément. Ensuite, ils ont trahi le mouvement.
    Ici, ils font tout pour que les travailleurs ne rejoignent pas le mouvement des gilets jaunes. Ils le trahissent dès le départ.
    Ils auront un jour des comptes à rendre au peuple de ce pays.

    duroc

    Pour avoir vécu de près et en détail les fameux événements de 1968, et dès mars 1968 plus précisément, je pense que la direction de la CGT a très tôt mesuré le caractère bourgeois des meneurs desdits événements qui collaient aux intérêts des étudiants issus de la bourgeoisie des villes plus qu'aux revendications des ouvriers que la CGT était sensée défendre ou représenter. Les "leaders" (mots introduits à cette époque) étaient pour l'essentiel des anticommunistes, soit des trotskistes, soit des anarchistes et une belle brochette de prochinois, et pour trouver plus anticommunistes que ces derniers le chemin était long.
    Les vieux "staliniens" de la CGT sur le modèle Frachon - Krasuki avaient bien vu que la bataille serait rude et perdue, aussi ils ont refilé le dossier au joufflu Séguy qui en pris plein la figure à Billancourt, où la CGT avait perdu tout son rôle, la conjonction gauchiste - Sartre - Cohn-Bendit avait mis à bas les derniers militants pratiquant la lutte des classes. Première défaite comparable aux échecs des grèves de 1947 avec les mêmes conséquences la droite plus forte et les socialistes en relais prêts pour 1981.
    Assurément, sur ce forum, les positions anticommunistes des prochinois de cette époque ne sont pas analysées de la même façon, l'histoire étant toujours écrite par les vainqueurs. Les vaincus de 1968 furent les communistes et les derniers adhérents au modèle stalinien de lutte de classes. Ils ne s'en sont jamais relevés.


    Edité le 22-11-2018 à 05:56:09 par pzorba75


    Xuan
       Posté le 22-11-2018 à 07:13:37   

    pzorba75 a écrit :


    ...Assurément, sur ce forum, les positions anticommunistes des prochinois de cette époque ne sont pas analysées de la même façon, l'histoire étant toujours écrite par les vainqueurs. Les vaincus de 1968 furent les communistes et les derniers adhérents au modèle stalinien de lutte de classes. Ils ne s'en sont jamais relevés.


    Tempère tes expressions, le PCMLF a été fondé par des membres exclus du pcf parce qu'ils défendaient la lettre en 25 points contre la ligne de Khrouchtchev.
    A cette époque tout débat a été interdit sur les positions des communistes chinois.

    Qui étaient les anti communistes sur ce point sinon ceux qui avaient balancé Staline et toute idée de révolution prolétarienne ?
    Si on veut se poser des questions sur cette époque il faut considérer à la fois les erreurs commises par les marxistes-léninistes et la ligne révisionniste suivie jusqu'à ce jour par la direction du pcf, et dont on voit le résultat.

    Si on veut prendre comme référence la ligne Marchais alors il faut approuver tous ses abandons sur les principes et l'Union de la Gauche. Le résultat c'est la liquidation.
    Grecfrites
       Posté le 22-11-2018 à 10:39:38   

    Sur le weekend du 1er Novembre on risque d'avoir 3 mobilisations nettement distinctes, celle du collectif antiraciste Rosa Parks, celle de la CGT et probablement celle des gilets jaunes.
    Cela témoigne des divisions, c'est triste.
    pzorba75
       Posté le 22-11-2018 à 10:46:51   

    Je ne suis pas historien et n'ai donc pas d'accès aux archives pour retrouver les preuves des positions respectives des communistes français, déjà révisionnistes et des prochinois.
    Un jour viendra où ce travail sera fait de façon scientifique, non militante et les faits reprendont le dessus sur la propagande et les positions plus ou moins sectaires des différentes parties en lutte.
    La querelle entres ces groupes ou groupuscules a été perdue par les orthodoxes du PCF et , mai 1968 est la première phase victorieuse des avant gardes maoistes et prochinoises indirectement alignées sur les mêmes positions que l'impérialisme occidental dans ses combats contre l'URSS et ceux qui la soutenaient.


    Edité le 22-11-2018 à 10:51:10 par pzorba75


    Xuan
       Posté le 22-11-2018 à 23:57:32   

    Je te rappelle que l'URSS de Brejnev avait massé 1 million de soldats face à la Chine. Alors pour le PCC, USA ou URSS ...

    Mais pour revenir au sujet l'appel de l'UL CGT de Valence donne ceci. Les gilets jaunes ne sont pas cités directement. C'est quand même un ton différent du tract de l'UD qui les traitait pratiquement de manipulés, mais attendre dix jours ça n'est pas vraiment pousser à la mobilisation :

    Des salariés actifs et retraités, des citoyens expriment une colère légitime pour avoir les moyens de vivre dignement, pour plus de justice sociale.

    Cette colère, la CGT la comprend et la porte au quotidien depuis plusieurs mois et au travers de nombreuses journées d’actions et de grèves.

    Alors que la France est en 2017 le 5ème producteur de richesses au monde, le chômage, le travail précaire s’accroissent et plongent dans le désarroi de plus en plus de familles, de citoyens. La préoccupation d’une partie grandissante de la population est de boucler les fins de mois : ça ne peut plus durer...

    Une société qui n’offre pas de perspectives à ceux qui produisent les richesses par leur travail, ni à la jeunesse pas plus qu’aux retraités, est une société sans avenir.

    Le gouvernement joue avec le feu en banalisant les revendications, en ignorant les organisations syndicales. Pire, le président de la république, ses ministres sont régulièrement méprisants vis-à-vis des citoyens au travers de « petites phrases ».

    Cette politique lui revient en boomerang en plein visage. La responsabilité du gouvernement est énorme. Le surnom de président des riches est bien justifié. A force de tirer sur la ficelle, les premiers de cordée seront bien seuls au sommet
    ____________________


    IL Y A DONC URGENCE à REPONDRE AUX ATTENTES SOCIALES :

    - L’AUGMENTATION DU SMIC à 1800 € avec répercussion sur l’ensemble des grilles de salaire mais aussi des pensions et des minima sociaux.
    - LA PRISE EN CHARGE des transports par les employeurs.
    - UNE TVA à 5,5% pour les produits de première nécessité, notamment le gaz et l’électricité.
    - UNE FISCALITE JUSTE, tenant compte des revenus, avec en premier lieu le rétablissement de l’impôt sur la fortune.
    - LE DEVELOPPEMENT des transports en commun et LA RECONQUETE du Rail.

    CES REVENDICATIONS SONT URGENTES ET LEGITIMES.


    Le gouvernement instrumentalise les enjeux environnementaux, alors que rien ne se fera si on ne prend pas en compte le lien unissant cause SOCIALE et cause ECOLOGIQUE.

    Nous refusons cette nouvelle division orchestrée par l’Elysée entre citoyens qui seraient responsables en matière environnementales et les autres.

    Nous refusons de mêler nos voix avec ceux, comme le Patronat, qui font volontairement l’amalgame entre TAXES et COTISATIONS SOCIALES.

    Dans cette période de clair-obscur où peuvent surgir les monstres, la CGT appelle les citoyens à ne pas laisser dévoyer leur colère par ceux distillant des idées xénophobes, racistes, homophobes.

    C’EST BIEN TOUS ENSEMBLE QUE NOUS POURRONS INFLECHIR LA POLITIQUE du Président des riches.

    Par ses initiatives, sa volonté de rassemblement et d’unité, LA CGT est au service des salariés, des citoyens pour un monde de progrès et de justice sociale.

    Elle prendra toutes les initiatives dans la période pour permettre à ceux qui luttent de S’ORGANISER afin de GAGNER sur leurs JUSTES REVENDICATIONS.

    Dans le cadre de l’appel à manifester des privés d’emplois, LA CGT APPELLE TOUS LES CITOYENS, les SALARIES ACTIFS et RETRAITES A LA MANIFESTATION du 1er décembre POUR EXIGER DES REPONSES IMMEDIATES ET PRECISES DE LA PART DU GOUVERNEMENT et DU PATRONAT.




    Edité le 23-11-2018 à 08:27:38 par Xuan


    Xuan
       Posté le 23-11-2018 à 08:39:37   

    Grève dans les raffineries :http://www.francetvinfo.fr/economie/transports/penurie-de-carburants/la-cgt-annonce-une-greve-dans-six-des-sept-raffineries-francaises_3047107.html

    L'UIMM des Landes commence à tirer la langue :
    http://www.sudouest.fr/2018/11/22/gilets-jaunes-le-syndicat-patronal-uimm-gironde-landes-reclame-une-cellule-de-crise-5588679-2780.php
    Xuan
       Posté le 23-11-2018 à 13:32:00   

    Ci-dessous l'article de "oùvalacgt" sur certaines dérives racistes dans les gilets jaunes.
    Il est nécessaire de rappeler qu'il ne faut pas diviser le peuple et que la cause et la cible matérielle de la colère populaire sont les monopoles capitalistes et l'Etat bourgeois.
    :

    Vendredi 23 novembre 2018

    La CGT Douanes, les migrants, les gilets jaunes



    Nous publions ci-dessous le communiqué de la CGT Douanes suite au scandale survenu à Flixécourt dans la Somme, alors que des "gilets jaunes" ont fouillé des camions, trouvé des migrants clandestins et les ont remis à la gendarmerie.

    Ce communiqué fait honneur à la CGT, il est clair, net et sans bavures.

    Quelle que soit la sympathie que l'on puisse avoir avec un mouvement qui exprime au fond la colère contre Macron, le président des riches, contre la misère et l'austérité, la pression fiscale alors que l'éducation et la santé sont en débandade, contre la précarité, le chômage et la souffrance au travail, il n'est pas possible d'être dans le soutien inconditionnel, ni même de rester silencieux, seulement vaguement gênés par les dérapages racistes, sexistes et homophobes. D'ailleurs, après un temps de silence, François Ruffin, député insoumis de Flixécourt a admis qu'il y avait des choses dont "on n'était pas fiers". C'est un minimum !!!

    Nous devons délimiter nettement notre camp, nous séparer de la réaction, des fachos et identitaires qui cherchent à détourner la colère vers des impasses racistes et nationalistes. La CGT doit reprendre le combat contre le gouvernement (elle est carrément aux abonnés absents, d'où d'ailleurs la rancœur des gilets jaunes), mais en rejetant sans concessions tous les dérapages et tentations nationalistes.

    Dans de nombreux endroits (Tourcoing, Pyrénées atlantique, Bouches du Rhône et bien d'autres endroits...) la CGT a participé aux mouvements de blocage et de protestations. C'est une bonne chose. Maintenant, il faut également prendre position et délimiter les camps, on ne peut rien construire dans la confusion.

    C'est pour cela qu'il faut saluer la position de la CGT Douanes, la faire connaître et provoquer partout le débat parmi les gilets jaunes comme à l'intérieur de notre syndicat.




    Edité le 23-11-2018 à 13:35:25 par Xuan


    Xuan
       Posté le 23-11-2018 à 14:52:36   

    Gilets jaunes : 150 membres de la CGT rejoignent le blocage de la Mède


    http://www.laprovence.com/actu/en-direct/5254027/gilets-jaunes-150-membres-de-la-cgt-rejoignent-le-blocage-de-la-mede.html




    ________________________


    Les gilets rouges passent à l'action

    Le Havre. 22 novembre 2018. A l'appel des UL CGT du Havre et d'Harfleur, un barrage filtrant était organisé ce matin à l'entrée du Havre

    http://www.facebook.com/pascal.cole/media_set?set=a.10215729004529498&type=3
    Xuan
       Posté le 25-11-2018 à 09:32:39   

    Qui sont et que veulent les “gilets jaunes” ?Entretien avec Benoît Coquard, sociologue

    25
    NOV

    http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/11/25/qui-sont-et-que-veulent-les-gilets-jaunes-entretien-avec-benoit-coquard-sociologue/?fbclid=IwAR0456eGIfUq4dVt6NDgcA8n782h71eAvFsi8zDjFJIfIw8gtG5rZ8SBjFc



    Ugo Palheta


    Se fondant sur ses recherches antérieures et sur une enquête en cours, Benoît Coquard se propose dans cet entretien de décrire et d’interpréter sociologiquement le mouvement des « gilets jaunes », dont le prochain temps fort aura lieu demain 24 novembre.

    Il donne en particulier à voir l’ancrage du mouvement dans les classes et les sociabilités populaires, les raisons d’agir et les logiques d’action des participant·e·s, et plus généralement le caractère éminemment politique de la contestation en cours, non dans un sens restreint – c’est-à-dire partisan – du mot, mais au sens où elle exprime publiquement – à partir de la question des taxes sur le carburant – une fronde généralisée contre la dégradation des conditions de travail et d’existence de la majorité de la population.

    Sociologue, Benoît Coquard travaille depuis plusieurs années sur les milieux ruraux, et est membre du CESAER (INRA, Dijon).


    Tu es sociologue, spécialiste des classes populaires rurales, et tu étais sur un barrage le 17 novembre dans le cadre de la mobilisation des « gilets jaunes ». Peux-tu nous dire d’abord quelques mots sur les raisons et les conditions de cette observation mais également sur le contexte territorial que tu connais bien pour y avoir consacré ta thèse ?

    J’ai passé ma journée de samedi à parler à des gens sur des barrages dans des cantons ruraux plutôt en perte de vitesse qui perdent des habitants, ont été désindustrialisés, privés des services de proximité. C’est là que se concentrent les classes populaires et que l’utilisation de la voiture est impératif afin d’avoir un travail et une vie sociale. Par la suite, je vais suivre le mouvement dans la durée pour avoir un peu de recul sur ce qui est à mon sens une mobilisation exceptionnelle, surtout dans ce type d’endroit.

    Commençons par la sociologie du mouvement : qui était présent sur le barrage en termes de propriétés de classe, de genre, ethno-raciales et d’âge ?

    Je vais prendre des pincettes sur ce sujet parce que je me base seulement sur mes observations,



    forcément partielles. Ce qu’on peut dire assurément, c’est qu’il y a beaucoup de monde, alors même que l’on se trouve dans des milieux ruraux peu peuplés et peu enclins à se mobiliser en temps normal. Les participants eux-mêmes sont surpris devant l’ampleur et la multiplicité des points de blocages dans des zones où l’on dit entre habitants qu’il ne « se passe jamais rien ». Aussi, je n’ai pas repéré, comme disent les journalistes, de « portrait robot » du « gilet jaune ».

    Là où je me risquerais un peu plus, c’est sur les milieux sociaux les plus représentés parmi les mobilisés, c’est à dire ceux qui ont passé une grande partie de leur journée sur un barrage (tandis que d’autres ont simplement posé le gilet jaune sur le tableau de bord ou liké les pages Facebook). En utilisant un indicateur forcément trop aléatoire, j’ai demandé la profession d’environ 80 personnes. Dans une région déjà très ouvrière, à 9 exceptions près (professions intermédiaires du privé, artisans, agriculteurs), celles et ceux que j’ai rencontrés appartiennent sans surprise aux classes populaires. Typiquement, il s’agissait de femmes employées et d’hommes ouvriers. Puisqu’on était samedi, c’était surtout des gens qui travaillent dans les grandes boites et qui étaient en weekend, il y avait aussi des chômeurs. D’autres salariés des petites entreprises les ont rejoints dans l’après-midi après le travail.

    À plus grande échelle, on parle d’un mouvement interclassiste, ce qui le discrédite aux yeux de certains à gauche qui y voit un éparpillement. Mais sociologiquement, il y a une cohérence globale dans les profils rencontrés, car les « gilets jaunes » sont centrés dans la zone « en bas à droite » de l’espace social si l’on prend une grille de lecture bourdieusienne, c’est-à-dire des classes populaires aux classes intermédiaires plutôt peu diplômées et exerçant des métiers manuels. Ce sont des personnes qui ont des goûts proches, qui se côtoient au quotidien, sont en accord dans leurs visions du monde. Les proximités sociales ne sont pas réductibles aux classes « sur le papier » (pour parler comme Bourdieu), mais plutôt à des positionnements proches dans l’espace des styles de vie.

    Il y avait plusieurs générations, notamment des retraités, ce qui a ravi les jeunes mobilisés. Parfois en milieu rural les relations entre générations se sont tendues, on dit des jeunes qu’ils « traînent » dans le village, mais là tout le monde était réuni et saluait cette cohésion intergénérationnelle.

    Sur la question de l’ethno-racial, évidemment, dans des régions rurales où il y a eu peu d’immigration, ce sont surtout des blancs qui portent un « gilet jaune », mais il ne faudrait pas gommer la présence de quelques personnes non-blanches, qui sont elles-mêmes collègues de travail ou amis d’autres « gilets jaunes ». Là où je suis allé, on ne peut pas dire qu’elles sont sous-représentées dans le mouvement au regard de la population générale.

    On sait bien que les non-blancs, en France, appartiennent essentiellement aux classes populaires, donc ils peuvent se sentir concernés par les revendications de ce mouvement autour du pouvoir d’achat, de l’utilisation de la voiture, de la contestation contre le gouvernement et contre les « privilèges des riches ». Ils peuvent aussi avoir dans leur entourage des amis qui participent au mouvement et les embarquent avec eux.

    Lorsqu’on parle du milieu rural aujourd’hui, on insiste souvent sur le racisme ambiant et on ne saurait nier qu’il en existe. Reste que les groupes d’amis réunissent souvent des non-blancs et des blancs, même lorsque parfois ces derniers se disent favorables à l’extrême droite… C’est l’une des contradictions apparentes entre les opinions politiques et les sociabilités concrètes où l’on trouve de l’entraide.

    Sur le genre, un fait remarquable à mon sens : il y avait presque autant de femmes que d’hommes alors même que, d’habitude, dans les activités publiques, ce sont les hommes qui sont placés sur le devant de la scène, particulièrement en milieu rural. Je dirais même que les femmes ont été à l’initiative de beaucoup de rassemblements, avec notamment le profil de la mère de famille divorcée et précaire que j’ai retrouvé à plusieurs reprises, ou la jeune femme célibataire.

    http://youtu.be/G-7bbOJL4ichttps://youtu.be/G-7bbOJL4ic
    Baumes-les-Dames (Doubs)

    As-tu des éléments sur la manière dont s’est diffusé l’information sur la mobilisation (réseaux sociaux, cercles de sociabilité, contacts professionnels…) ?

    Tout le monde sait que le mouvement s’est diffusé par Facebook. Mais il s’est aussi appuyé sur les réseaux amicaux pour conduire jusqu’à la mobilisation concrète. Sur Facebook, en milieu rural, on est ami avec celles et ceux que l’on connaît, cela renforce l’interconnaissance. De cette manière, on suit les pages « gilets jaunes » et quand des amis affichent leur soutien, on sent que cela va être populaire dans son entourage.

    Ensuite, on va souvent se rendre à plusieurs sur les barrages, parfois on voit des groupes d’amis arriver. Ça participe, je pense, de la réussite du mouvement, parce qu’ils mettent l’ambiance et s’entraident en cas de problème. Le fait d’être entouré de ses pairs permet de donner une légitimité à la mobilisation et plus largement de se rattacher à une appartenance collective valorisante. C’est très important pour des gens qui d’habitude interviennent peu dans le débat politique, qui ne manifestent pas, ne sont pas syndiqués, sont souvent abstentionnistes.

    J’insiste sur l’importance des liens qui vont se tisser au fil des jours entre « gilets jaunes » car il me semble que ledit « peuple » est souvent critiqué pour son prétendu « individualisme », et ce par des personnes qui sont de fait très éloignées des classes populaires, à la fois spatialement et socialement. Contre ce préjugé (souvent formulé par des gens de gauche) j’ai pu constater dans mes recherches que, dans un contexte de précarité grandissante des conditions de vie des classes populaires, il est important d’avoir une « bonne réputation » à l’échelle locale, et cela passe nécessairement par une inscription dans des collectifs, notamment les collectifs amicaux parce que les autres types d’encadrement (syndicaux, associatifs, etc.) tendent à péricliter.

    Être une personne respectable, c’est donc aussi être « un vrai pote sur qui compter », et si vous êtes « gilets jaunes », c’est respecter sa parole lorsqu’on s’est engagé à venir pendant quelques heures « aider les copains » sur un point de blocage.

    Y avait-il des élus, des militants (syndicaux ou politiques) ou des sympathisants d’organisations ?

    Je n’ai pas vu d’élus locaux. Peut-être étaient-ils présent ailleurs, mais il faut rappeler que les élus ruraux sont surtout recrutés parmi les cadres supérieurs et les professions libérales, alors que cette population est très peu représentative de la population des campagnes, puisqu’on y retrouve une surreprésentation des ouvriers (32% de la population active) et d’autres catégories populaires et intermédiaires. On peut supposer que la plupart des élus ne sont pas les premiers concernés par l’augmentation du prix du carburant.

    Pour ce qui est des « gilets jaunes », je ne peux pas trop me prononcer sur leur appartenance politique parce que les uns et les autres hésitent souvent à dire pour qui ils votent, déjà parce qu’on sait que, sur un même point de blocage, tout le monde n’est certainement pas d’accord, et aussi parce que le mouvement s’inscrit dans une dynamique de rejet de la politique institutionnelle. D’ailleurs, là où j’étais, j’ai surtout entendu celles et ceux qui se disent abstentionnistes, puisqu’ils peuvent être dans une plus grande cohérence avec le mouvement.

    Ensuite, même dans des régions rurales marquées par un survote à l’extrême droite, il faut rappeler que le FN n’est pas dans l’ensemble un parti de militants de terrain, donc on ne voit pas d’encartés FN, ou alors ils se font discrets. Il y avait par ailleurs quelques ouvriers syndiqués qui ce jour-là n’avaient pas leur badge (les syndicats ont été critiqués pour leur compromission avec le pouvoir).

    De manière générale, pour tout ce qui concerne l’étude du mouvement, il faudra du temps de recherche pour avancer les premières conclusions et aller au-delà des discours journalistiques et des récupérations politiques. En ce qui concerne les thématiques politiques débattues sur place, c’est la question des taxes et du pouvoir d’achat qui est fédératrice à la base. Mais on entend surtout des dénonciations récurrentes des inégalités entre riches et pauvres, entre « ceux qui se gavent » et « ceux qui bossent ». La suppression de l’ISF est revenue à plusieurs reprises pour justifier « d’être là », j’ai entendu des revendications sur les bas salaires aussi, l’injustice que les ouvriers fassent des métiers difficiles et soient moins payés, ainsi que des critiques contre les camionneurs d’Europe de l’Est.

    On peut supposer qu’à mesure que le mouvement va se poursuivre, il y aura des divisions qui vont faire ressurgir certains clivages politiques, mais pour l’instant on est sur une entente « contre » le gouvernement et différentes inégalités fiscales ou simplement entre riches et pauvre. Lors de cette première journée de mobilisation, la mise de côté des affiliations politique a permis à mon sens de faire émerger des raisons communes de se mobiliser en tant que l’on appartient plus ou moins à des catégories proches socialement, notamment en termes de conditions matérielles d’existence et de visions du monde. Quand on est employé·e ou ouvrier·ère en milieu rural, de droite mais aussi parfois de gauche, ou souvent ni l’un ni l’autre, on peut toujours s’accorder sur les difficultés de la vie quotidienne, le rapport au travail et au territoire, etc.



    Qu’est-ce qui se disait sur le barrage ? En particulier, dirais-tu que la colère excédait la question des taxes et, si oui, comment s’exprimait-elle ? As-tu vu ou entendu des choses révélatrices sur leurs raisons d’être là, d’agir et de se mobiliser collectivement ?

    En lien avec ce que je viens de dire, ça ne parlait pas beaucoup politique au sens restreint du terme. Par contre, il y avait beaucoup de discussions logistiques (savoir comment faire, comment réagir, .). Tout cela s’apprend sur le tas dans un tel mouvement spontané et laisse l’initiative à celles et ceux qui paraissent les plus motivés et les plus charismatiques.

    Certains qui étaient organisateurs des pages Facebook se retrouvaient un peu en retrait, tandis que d’autres moins actifs sur Internet l’étaient plus sur le terrain. Ça rigolait beaucoup, c’était assez festif sur certains barrages, on passait de la musique, de Renaud ou Zebda pour le côté contestataire, jusqu’à Vegedream pour célébrer la victoire des Bleus. La Marseillaise était également dans la playlist, l’hymne était repris en chœur et relançait le côté « Gaulois réfractaire » qu’on peut voire écrit sur certains gilets. La figure du « Français » n’étant pas mise avant contre l’étranger, à la manière de l’extrême droite, mais plutôt en référence à un esprit contestataire : on pouvait entendre crier « révolution ! » après la Marseillaise…

    La plupart des échanges étaient des conversations cordiales entre celles et ceux qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps, cela permet de recréer des liens alors que tout se morcelle par ailleurs en milieu rural. Ensuite, on entendait beaucoup de critiques ciblées contre « les taxes », plus que contre « les impôts » d’ailleurs qui n’étaient guère évoqués.

    Evidemment, il y a les blagues et insultes contre Macron, notamment sur les banderoles, moins contre les personnalités du gouvernement parce qu’on ne les connaît pas ou peu. Et, plus largement, il y a un consensus, qui s’exprime différemment de la résignation jusqu’à la colère parfois violente, contre les « privilèges des riches » ou simplement contre les groupes qui semblent mépriser le mouvement, les critiques contre « les bobos qui comprennent rien » vont dans ce sens.

    Il y aussi, mais plus rarement dans ce que j’ai observé, des propos contre les « assistés » que constitueraient les populations les plus démunies. Enfin, je n’ai pas observé de propos racistes, alors que c’est assez fréquent sur d’autres scènes de vie collective en milieu rural et que l’on peut supposer que des incidents racistes émailleront par endroits un mouvement qui s’étend sur toute la France. La mobilisation des « gilets jaunes », en étant ciblé contre les taxes et la répartition des richesses, met un peu en suspens les thématiques de l’extrême droite, et le déroulement des blocages renforce l’idée que l’on fait partie des mêmes catégories sociales.

    Une petite scène vue sur un barrage : un automobiliste fait mine de ralentir et force soudainement le passage. Il percute une dame sans la blesser, mais tout le monde l’a vu et au départ reste interloqué, car l’ambiance générale est très calme et les rapports sont jusqu’alors chaleureux et solidaires avec la grande majorité des automobilistes bloqués. Une partie des gilets jaunes poursuivent alors la voiture à pieds, tandis que les gendarmes s’interposent pour protéger le chauffard immatriculé en région parisienne. Un quinquagénaire à l’ethos bourgeois ouvre la portière, il est vêtu d’un costume (chemise et pantalon) alors que les « gilets jaunes » ont surtout des habits de travail, de sport, ou des tenues de chasse. Le conducteur sort sans s’adresser aux manifestants à qui il lance un regard dédaigneux. Réactions : « c’est un riche, il s’en fout de nous », « avec le bide qu’il a, il doit bien manger », « pour lui on est de la merde », « les flics feront rien, ils sont au dessus des lois ces gens-là ».

    Avec ce genre de petits évènements qui soude les personnes présentes, la mobilisation peut entretenir une conscience commune contre certains symboles, comme celui du « riche » qui ne subit pas l’augmentation des taxes. Les manifestants pouvaient en fin de journée identifier des profils types de conducteurs plus ou moins « sympas » et solidaires du mouvement, entre « les routiers », « les gars du bâtiment » et « les infirmières » qui encouragent vivement les « gilets jaunes », et les rares « têtes de cons » qui « font les pressés », « baissent même pas la vitre ».

    Un petit groupe décrivait ainsi le mouvement comme soutenu par « tout le monde », sauf « les gros riches » et « les cas soc’ qui ont pas de voiture », dans une vision du monde typique de ce qu’Olivier Schwartz a nommer la conscience triangulaire des classes populaires (mise à distance des plus riches et des plus précaires).

    Une opposition s’exprime aussi clairement entre ceux « qui comprennent » et ceux qui méprisent. Cette dernière attitude est associée de leur point de vue à un éloignement social. Ce qui est assez juste je crois, car les prises de position méprisantes à l’égard des gilets jaunes émanent de personnes appartenant aux classes dominantes ou, du moins, qui sont très peu en contact avec les milieux sociaux auxquels les « gilets jaunes » appartiennent.



    On sait que la colère sociale trouve bien souvent des occasions inattendues de s’exprimer et qu’à ce titre elle surprend généralement les organisations. Ici ce sont les taxes sur le carburant mais on sait que la limitation de vitesse à 80 km/h avait déjà été beaucoup discutée et critiquée dans ce segment des classes populaires. Comment analyser cela sociologiquement, c’est-à-dire à partir de la transformation en milieu populaire des conditions de travail, de l’habitat, des formes de sociabilité, etc. ?

    Les populations rurales doivent parcourir de plus en plus de kilomètres. Si on pense à la journée typique d’une mère de famille par exemple qui va déposer un enfant à la crèche à 10 kilomètres, un autre à l’école primaire à 15 kilomètres, qui ensuite va travailler dans un call-center ou un hôpital situé à 25 kilomètres, puis qui fait les courses dans le supermarché situé à 20 kilomètres… À cela s’ajoute que les amis et la famille n’habitent pas toujours le même canton, donc on parcourt encore des kilomètres pour se voir.

    Tout ça s’accumule, et quand on est pressé par différentes tâches domestiques et contraintes au travail, difficile de se tenir aux 80km/h, surtout sur des routes droites et dans une voiture récente pour laquelle on s’est endetté. Les radars automatiques (ils sont d’ailleurs recouverts d’un gilet jaune à certains endroits) incarnaient déjà ce sentiment de « racket » organisé « par l’État », alors que le rapport à la voiture est contraint.

    Ensuite les 80km/h sont venus s’ajouter à la fronde contre la pénalisation des déplacements routiers, avec aussi la récurrence des contrôles de la gendarmerie en milieu rural. D’un côté, ce sont des milieux qui valorisent de pouvoir être autonome dans les déplacements, et d’un autre côté d’être propriétaire et de construire sa maison. Pour cela ils sont prêts à s’éloigner des centres économiques, mais ensuite, ils se retrouvent dépendants de la voiture et voient parfois exploser leurs prévisions budgétaires, avec des dettes souvent.

    Tout ça pour dire que ce n’est pas nouveau de se politiser autour de la voiture et de penser que c’est un « vrai sujet » de débat politique. Simplement jusqu’à maintenant, les colères restaient peu visibles pour un personnel politique qui n’est pas du tout composé de gens issus des classes populaires rurales. Si on pense par exemple aux groupes Facebook qui signalent où sont les gendarmes, autrement dit la version numérique des appels de phares, c’est déjà une forme d’entraide contre les amendes routières, de même que la vernalisation récurrente des radars automatique. Le prix de l’essence vient alimenter cette opposition jusqu’alors restée peu visible. Certains sur les blocages ont aussi rappelé le fait que l’État abandonne le territoire en fermant les services, les lignes de bus et les TER, donc contraint à toujours prendre la voiture tout en taxant son utilisation.

    Cet aménagement du territoire et plus largement la répartition des emplois (et donc des milieux sociaux) contribuent à renforcer l’opposition des styles de vie entre urbain/rural, Paris/Province. Du point de vue des « gilets jaunes », cela alimente l’idée d’une coupure entre d’un côté « ceux qui bossent », les « vrais gens », et de l’autre la classe politique ainsi que les populations privilégiées des centres urbains ou même des espaces ruraux.

    Sur un barrage, un automobiliste reproche ainsi à un « gilet jaune » d’être « contre les riches », ce à quoi le jeune ouvrier répond qu’il n’est pas normal à ses yeux qu’un « maçon soit payé le SMIC » alors que l’automobiliste (se disant cadre commercial) affirme « très bien gagner sa vie ». Il y a quand même des scènes qui rappellent les gens à leur condition au-delà d’une sensibilité politique ou d’une appartenance territoriale, et ce alors même qu’en milieu rural, les frontières de classes sont parfois floues du fait de l’entremêlement des fonctions au travail entre patron et salarié, ou qu’il n’est pas rare de se retrouver le weekend dans le même club de football ou la même société de chasse que son patron…



    Initialement, beaucoup ont vu et présenté ce mouvement comme intrinsèquement lié à l’extrême droite. Qu’en penses-tu à partir de tes observations (d’autant plus importantes qu’elles portent sur des zones rurales où le FN est électoralement très puissant) ? Est-ce que tu as pu constater un déplacement des discours d’un plan social (la vie chère, les bas salaires, etc.) vers des thématiques nationalistes, xénophobes ou racistes ? Et cette question de l’instrumentalisation par l’extrême droite a-t-elle été discutée là où tu étais présent ?

    On peut prendre le problème par l’autre bout, en se demandant d’abord pourquoi le mouvement a été assimilé à l’extrême droite. Si c’est simplement du fait qu’une partie des « gilets jaunes » vont déclarer avoir voté ou être favorable à Le Pen, il faut rappeler qu’il s’agit d’un mouvement de grande ampleur et que l’extrême droite et les idées qu’elle porte se sont implantées depuis longtemps dans la population générale, pas seulement dans l’électorat d’extrême droite.

    C’est d’autant plus vrai qu’il y a des effets de lieux : dans les régions rurales anciennement industrielles, cela va bien au-delà des seuls électeurs de Marine Le Pen : se dire pro-extrême droite n’est plus un tabou, on le voit même chez des abstentionnistes ou des électeurs de la droite classique. Pour une partie des habitants, c’est même devenu une forme d’affirmation d’une respectabilité minimale, une manière d’attester que l’on est un « vrai Français », que l’on n’est pas un « cas social », et que l’on se rattache à une forme de pensée aujourd’hui devenue « normale » sur la place publique, souvent incarnée localement par une petite bourgeoisie de commerçants et d’artisans, de personnes « à leur compte » dont on valorise le courage au travail et qui ont un peu de pouvoir à leur échelle.

    Pour autant, ce n’est pas le FN (ni un quelconque parti) qui a organisé ou récupéré le mouvement. Comme le montrent les travaux de Pierru et Vignon, en milieu rural, le FN n’est guère présent sur le terrain au regard de ses scores électoraux, peu de personnes osent prendre leur carte et militer. De fait, les « gilets jaunes » peuvent sincèrement se revendiquer indépendants, c’est un mouvement spontané, éclaté, avec forcément, dans la masse des gens mobilisés, une part certainement importante d’électeurs FN, mais qui, à partir de ce que j’ai pu voir, ne se présentent pas comme tel et n’ont pas apporté dans le mouvement des revendications spécifiques à l’extrême droite.

    Par contre, des vidéos faisant la promo de l’extrême droite par différents moyens sont très diffusées sur Facebook et ce depuis plusieurs années : on voit notamment émerger des figures d’extrême droite qui sont spécialistes de cet exercice qui consiste à analyser la société et donner son point de vue d’une manière apparemment spontanée, avec un format de vidéo qui marche, des manières de parler qui accrochent. Vu l’importance des groupes d’extrême droite, il est donc logique que ces vidéos se retrouvent sur les groupes des « gilets jaunes », ça fait partie de l’offre disponible et accessible. Même si l’on cherche à éviter la récupération politique, il n’est pas facile de se repérer au milieu des différentes vidéos « coup de gueule » aux apparences spontanées qui ont initié le mouvement.

    On note aussi que des vidéos étiquetées de gauche (comme « Osons Causer » ont été partagées sur plusieurs pages, donc quand une vidéo critique de gauche est disponible et accessible, elle peut être reçue. On a aussi vu passer sur Facebook des messages contre le racisme, au motif que tout le monde serait dans le même bateau face aux taxes. Enfin, il faut rappeler que sur les pages Facebook et dans les rassemblements, les organisateurs appellent à ne pas afficher une appartenance politique, ni même syndicale. On voit des drapeaux français, des pancartes contre Macron, la précarité, la vie chère.

    Plus largement, à mesure que le mouvement se développe, on voit beaucoup de montages photos ou des vidéos circuler autour des inégalités salariales et même contre les violences policières qui peuvent à certains endroits être exercées à l’encontre de « gilets jaunes ». Par la force des choses, dans un mouvement, les thématiques se rejoignent ou se heurtent. Mais devant la prolifération de pages internet, je crois qu’il faut surtout sortir de son bureau et regarder ce qui se passe sur le terrain pour comprendre en quoi consiste le mouvement.

    Ce qui se dit du mouvement, par une multiplication des analyses hors-sol, reflète d’ailleurs les fortes polarisations du monde social, entre classes dominantes et classes dominées mais aussi entre pôle culturel et pôle économique. Même en milieu rural, les clivages autour du mouvement font ressortir ces oppositions structurelles souvent euphémisées par l’interconnaissance.

    Le mouvement « gilets jaunes » est ainsi discrédité par ceux qui, notamment dans la petite ou moyenne bourgeoisie de gauche, n’y voient pas une cause noble car elle serait trop liée à des intérêts individuels, et aussi parce que nombre des « gilets jaunes », si on les interroge, vont pour une bonne part d’entre eux être contre les grèves dans la fonction publique, contre l’immigration, etc. Pour autant, ce qui les a fait se mobiliser ici, ce sont des revendications liées au pouvoir d’achat et donc à la répartition des richesses.

    La thématique de la voiture et des « taxes » est liée à celle des salaires, et donc du travail (entre précarisation économique et dispersion géographique de l’emploi en milieu rural). Il est compliqué de séparer la fronde contre les taxes et les revendications pour des conditions de vie décentes. On peut choisir de simplement déplorer la vision du monde qui est aujourd’hui celles de ces classes populaires « gilets jaunes » qui ne lisent pas la presse critique et sont parfois imprégnées d’un discours d’extrême droite largement diffusé dans les médias, mais il faut aussi avoir en tête que leur mobilisation inattendue est le signe de la persistance d’intérêts communs contre la dégradation de leurs conditions d’existence, au travail et en dehors.



    Au rond-point de Penn ar Chleuz, à l’entrée nord de Brest (Finistère)

    Dans quelle mesure ces observations prolongent-elles les acquis de tes recherches antérieures sur les classes populaires rurales, les effets de la précarisation et de la montée des concurrences sur le marché du travail, leur quête d’une « bonne réputation », etc. ?

    C’est un peu tôt pour faire le lien, il faut mener des recherches au long cours, pas seulement une brève observation d’une mobilisation nouvelle. Je dirais simplement que ça renforce l’idée que les choses de la vie quotidienne sont politisées. Ceux qui parlent d’« apolitisme » ou d’ « individualisme » ne portent pas les bonnes lunettes, ils restent dans une définition légitimiste de la politique centrée sur l’engagement partisan, le vote.

    Ça rappelle aussi une chose importante qui est, je crois, la persistance d’une vision conflictuelle du monde social au sein de ces populations. Les concurrences pour l’emploi par exemple, sont vécues au quotidien, souvent contre des proches que l’on connaît depuis longtemps. L’idée qu’il y a des intérêts antagonistes dans la société est une évidence dans ces milieux sociaux, le mouvement ressasse cette conviction à plus grande échelle, même si le lexique utilisé pour nommer les choses n’est pas celui de la lutte des classes.

    Enfin, c’est vrai qu’à mesure que le mouvement gagne en popularité, le fait d’y participer dans des territoires où, comme on dit, « tout le monde se connaît », peut permettre de montrer que l’on existe et que l’on est concerné par des revendications perçues comme légitimes, liées au fait d’avoir une voiture et se rendre au travail. S’investir en temps dans le mouvement est alors valorisé dans l’entourage. Déjà le premier jour, on pouvait entendre beaucoup de remarques autour du mérite de ceux et celles qui étaient là depuis le petit matin, tandis que l’on anticipait déjà une forme de ralliement opportuniste chez les automobilistes qui mettent un gilet sur le tableau de bord pour qu’on les laisse passer plus vite le barrage.



    Puttelange-lès-Thioville, Moselle

    Comment peut évoluer cette mobilisation selon toi, d’après tes observations ? En d’autres termes : que disaient les personnes présentes sur les suites possibles ? Est-ce qu’on faisait un lien sur les barrages, pour celles et ceux qui ont un emploi, avec ce qui se joue dans les entreprises, la question des salaires notamment ?

    On va essayer de ne pas faire dans la voyance, d’autant que c’est un mouvement attrape-tout, dont l’avenir va grandement dépendre de la réaction de Macron et de son gouvernement, ainsi que du traitement médiatique qui en est fait parce qu’une part importante des « gilets jaunes » m’a paru très sensible et craintive par rapport à l’image donnée par « TF1 » et « BFM ». Les plus pessimistes passent pour le moment pour les plus lucides, mais je crois que ce n’est pas spécifique au mouvement des « gilets jaunes ».

    De ce que j’ai vu, le premier jour de barrages, les gens ne savaient pas ce que ça allait donner. On se disait alors qu’il était bon de se réunir, de « faire au moins quelque chose ». C’est un moyen de garder la face, d’ailleurs l’utilisation du terme « gaulois », que beaucoup d’observateurs associent d’amblée à l’extrême droite, est aussi une manière de montrer que l’on ne se laisse pas faire, qu’on a sa fierté et son honneur. Tout ça est attisé par l’image de Macron, les remarques autour d’un président qui n’en aurait « rien à foutre de nous » sont revenues sans arrêt, à tous les endroits. Les « gilets jaunes » voient en lui le représentant d’une élite méprisante et sûre d’elle-même.

    Ensuite, les manifestants (et moi-aussi) pensent que les chiffres de la mobilisation donnés dans un premier temps par le gouvernement sont très sous-estimés et cela les a encore plus agacés au soir de la première journée et motivés pour continuer… Passer douze heures dans le froid à tenir un barrage, alors même que l’on n’est pas habitué des manifestations, et se rendre compte que le gouvernement fait comme si le mouvement était anecdotique, forcément ça énerve.

    Aussi, il y a une logique plus profonde qui pourrait favoriser le prolongement du mouvement. En milieu rural, les barrages permettent aux gens de se rencontrer ou de revoir des vielles connaissances. Ils reçoivent aussi beaucoup d’encouragements d’automobilistes, les cas d’embrouilles sont très rares. Dans les zones rurales en déclin où les lieux de vie comme les bistrots ont massivement fermé, où l’emploi s’individualise et les associations disparaissent, c’est donc un moyen de recréer du lien et d’avoir le sentiment de se rattacher à une histoire plus vaste aussi.

    J’ai trouvé que les « gilets jaunes » mobilisés étaient très satisfaits de cet aspect humain et pour cela, je pense qu’ils seront prêts à recommencer pendant un bon moment, tant qu’il y aura des copains de mobilisés. Il y a aussi celles et ceux qui n’ont pas osé y aller le premier jour et qui ont sorti le gilet sur le tableau de bord en voyant l’ampleur des barrages, et qui maintenant suivent le mouvement de plus près, jusqu’à peut-être s’engager concrètement sur un point de blocage.

    Ensuite, je n’ai rien entendu à propos des liens avec d’autres mouvements, parce que c’est trop tôt et que l’idée d’un mouvement qui se dit indépendant a bien fonctionné. On parle plutôt du soutien éventuel des routiers, des agriculteurs. Ce que je peux dire, c’est que les personnes mobilisées insistent sur leur ras-le-bol de tout, pas seulement d’une taxe sur le carburant. On critique « toutes les taxes » puis « tout ce qui augmente ». Il y a un discours du type « nous sommes des vaches à lait », ou alors un pas « assez pauvres pour les allocations » et pas « assez riches pour tricher », qui est plutôt l’argument des fractions stables des classes populaires ou même des classes intermédiaires.

    Mais il y a aussi les paroles de celles et ceux qui disent tout simplement ne plus s’en sortir, mettre l’essence par tranches de 15 ou 20 euros. Il y a une privation tout au long de l’année, malgré l’emploi. J’ai pu entendre pas mal de remarques sur le travail, tant au sujet des chauffeurs routiers polonais que sur le management dans l’entreprise, les pressions de la hiérarchie pour pousser les salariés à démissionner, la diminution des primes, l’impossibilité de s’unir contre le patron en raison des risques pour son emploi ou simplement pour ne pas perdre une journée de salaire. C’est intéressant car le mouvement ne porte pas sur le travail a priori. Mais ce que l’on ne peut plus ou que l’on n’ose plus faire dans le secteur du travail, on le fait un peu par l’intermédiaire du mouvement des « gilets jaunes ».

    Certains observateurs discréditent le mouvement du fait non seulement qu’il ignorerait l’écologie mais aussi parce qu’il mélangerait trop de personnes politiquement divergentes et avancerait des revendications trop diverses, voire contradictoires. Mais tout est lié quand on voit leur quotidien. La voiture permet d’aller au travail. C’est par rapport au prix de l’essence et des dépenses incompressibles qu’on peut évaluer son salaire. Aussi, le mouvement permet des revendications territoriales, comme c’était déjà le cas avec les 80 km/h. On peut pointer les fermetures de services publics, etc., qui augmentent les distances à parcourir en voiture.

    Les « gilets jaunes » sont mobilisés dans leurs lieux de vie et mettent en avant des problématiques locales qui concernent tout leur mode de vie. Cela renforce l’idée que ce qui se dit dans le champ politique est abstrait et « déconnecté » de la réalité, tandis que les revendications du mouvement portent sur des choses de la « vraie vie ».



    Toutou protestataire en Moselle-Est


    Merci à Contretemps
    Source: http://www.contretemps.eu/sociologie-gilets-jaunes/?fbclid=IwAR0szhksUzIFhlH_pRIKT6Bwu96NvcfrZrncscD2lwcgrhUVrkJG9MH0iK4
    Date de parution de l’article original: 23/11/2018

    URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=24743
    Xuan
       Posté le 25-11-2018 à 09:58:06   

    http://www.legrandsoir.info/lettre-d-un-camarade-a-ses-camarades-cgt-a-propos-de-la-lutte-des-gilets-jaunes.html?fbclid=IwAR1AaHVJD5mr5oRiKF0jkrH8A6td4ig3bWst2PmSKP0mf135jJRM6A3IiVs

    Lettre d’un camarade à ses camarades CGT à propos de la lutte des "Gilets Jaunes"


    Roland Diagne
    Depuis le 17 novembre 2018, les travailleurs et citoyens "gilets jaunes" sont dans l’action contre cette énième agression contre nos intérêts de classe qu’est l’augmentation du prix du carburant par le biais d’une nouvelle taxe. Ce mouvement dans un contexte colonial prend la forme d’un quasi-insurrection populaire à l’Île de la Réunion.

    Nous savons tous que le prétexte "écologique" à ce nouvel renchérissement de la vie des travailleurs et nos familles, est un faux et usage de faux permanent comme l’ont été tous les prétextes pour justifier la "loi travail", "les réformes Macron" que nous avons combattu avec courage de toutes nos forces sans les stopper.

    Deux faits récents démontrent à suffisance le mensonge attrape-nigaud Macronien de "taxe pour l’écologie" : L’écolo-libéral de service qu’est N. Hulot, après avoir ravalé ses promesses non tenues, a jeté l’éponge sans aucune dignité et la longue grève de nos camarades cheminots contre une libéralisation-privatisation anti-écologique de la SNCF.

    Nous savons aussi d’expérience qu’à chaque lutte que nous menons, l’intoxication et la manipulation gouvernementale, patronale et médiatique sont systématiques pour dénaturer, isoler notre combat voire dresser le reste de la population contre nous. Ces procédés montrent que le mensonge fait partie des méthodes de manipulation des exploiteurs capitalistes et de leurs commis gestionnaires de l’appareil d’Etat dans leur lutte de classe contre le monde du travail.

    Rejetons le mensonge de "fascistes" pour caractériser la lutte des "gilets jaunes"

    Dès l’annonce de leurs actions de blocage, les média-mensonges ont été utilisés le mot "taxe" pour dénoncer le "poujadisme". Ensuite a été mise en avant le fait que "c’est un mouvement pas organisé et sans leader" pour suggérer "la récupération par l’extrême droite". Pour jeter l’opprobe sur ces actions combatives de la colère populaire, la propagande bourgeoise et gouvernementale jusqu’ici férocement anti-syndicale, en particulier anti-CGT, a connu brusquement une mue pour vanter les "syndicats qui, au moins, déclarent leurs parcours, sont organisés et sont des interlocuteurs responsables" (sic !).

    Contre cette révolte spontanée de masse (300.000 selon la police et 1 million 400.000 selon la presse étrangère), le gouvernement loue les services des "corps constitués" syndicaux présentés comme des démembrements républicains du système qui ne tolère le droit constitutionnel de manifester tant que çà ne bloque pas l’économie. C’est exactement par ce même procédé que limite la démocratie JC Juncker de la Commission Européenne quand il dit que : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ».

    La caractérisation de "fascisme" des "gilets jaunes" est un sous produit de la caractérisation de "populiste" que l’on balance à tout propos dès qu’on fait référence au peuple. L’élite bourgeoise et ses thuriféraires ne supportent pas que la "populasse", les "prolos", les artisans, les auto-entrepreneurs, des Ubérisés, les petits commerçants ou patrons des PME et PMI, bref que le peuple se mêle des affaires de la cité, des affaires du pays et disent STOP à l’engraissement sans fin des Actionnaires du CAC40, des firmes monopolistes au détriment de tous.

    QUI donc veut coûte que coûte nous faire croire que la colère populaire est "populiste"et "fasciste" ? Il suffit de voir les revendications qu’expriment le ras le bol de la vie chère et contre QUI (gouvernement et patronat) sont-elles avancées pour comprendre que la propagande de Macron taxant de "fasciste" et celle de l’extrême droite fasciste déclamant son "soutien" veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Macron cherche tout simplement à fabriquer l’adversaire dont-il a besoin. Le faux duel "droite/gauche" est démasqué, il s’agit maintenant de le remplacer par un autre faux duel "républicain/populiste", "européiste/nationaliste", "démocrate/fasciste".

    REFUSONS D’ETRE LES IDIOTS UTILES QUI CONFONDENT LE DOIGT ET LA CHOSE QU’IL DESIGNE. C’est ce que nous devenons de fait si nous nous laissons prendre à ce piège qui nous met ainsi dans le camp du président ultralibéral Macron et des Multinationales de l’essence et du diesel. Refusons d’être des BRISEURS DE LUTTES contre des travailleurs en lutte au nom de la formule confusionniste et hypocrite selon laquelle "la CGT ne manifeste pas avec l’extrême droite", ce qui est une façon de dire que les "gilets jaunes sont fascistes".
    Ce que nous devons retenir c’est la justesse et la légitimité des revendications que nous partageons et à partir de là faire en sorte que, comme dans les grèves que nous organisons, tous les travailleurs soient unis dans le combat sur la base de leurs intérêts de classe au delà de leur croyance, leur religion ou pas, leur choix politique personnel .

    Les fascistes ne peuvent dévoyer que si nous faisons la politique de la chaise vide dans le mouvement social, que si nous leurs laissons par stupidité et trahison syndicale le terrain du combat social pour la satisfaction des revendications des masses contre la vie chère qui est synonyme de refus de la hausse des prix et donc de la baisse par ce moyen des salaires. La nature a horreur du vide.

    Syndicalisme de classe et de masse

    A peine 8% de syndiqués dont près des 4% sont CGT. Nous sommes loin de faire le plein du syndicalisme de masse et de classe. Nous savons tous que les taxes (tipp, csg, tva, etc) et la nouvelle taxe sur le diesel servent à FAIRE PAYER LA CRISE DU CAPITALISME, ses déficits, ses dettes, PAR LES TRAVAILLEURS.

    Depuis 40 ans l’offensive libérale a pour objectif : LA BAISSE DES SALAIRES. Les principaux moyens pour réaliser cela sont la hausse des prix, le blocage des salaires, l’embauche de précaires dans le privé (intérim, cdd, saisonniers, journaliers, etc) et dans le public (vacataires, contractuels, cdd, cdi, etc). Tous les travailleurs du secteur privé et du secteur public sont de plus en plus frappés.

    C’est se tirer une balle dans le pied pour le syndicalisme et en particulier pour la CGT que de se positionner en spectateur du combat des "gilets jaunes" au nom du fait que "ceux et celles qui sont dans l’action étaient absents du combat contre la loi travail et les contre-réformes Macron" ou encore parce " la hausse des salaires n’est pas clairement revendiquée", etc.
    Être hors de cette expression massive du ras le bol par la mobilisation des "gilets jaunes" pour de tels prétextes, c’est se tromper de colère, c’est dévoyer sa colère contre d’autres travailleurs et non le patronat et son gouvernement, c’est donner un coup de sabre à la nécessaire unité des travailleurs, c’est marquer un but contre son propre camp au profit des patrons et de son gouvernement avant de se lamenter demain que les travailleurs ne répondent pas à notre appel.

    Être avec eux et elles dans l’action, c’est justement faire grandir la conscience de la nécessité d’un cahier revendicatif mieux élaboré, de l’unité de classe et des masses pour stopper et vaincre les agressions anti-sociales du grand patronat et du pouvoir politique libéral à son service.

    A y regarder de plus près, ce mouvement des "gilets jaunes" peut et doit être considéré comme l’entrée dans le combat social des "abstentionnistes" jusqu’ici très souvent non grévistes dans les combats que nous avons mené contre la destruction des conquis sociaux gagnés de haute lutte par nos anciens. Ils et elles sont aussi très souvent "abstentionnistes" dans les urnes lors des élections pour savoir qui parmi les politiciens au service de la bourgeoisie va régner pendant 5 ans.

    Les "gilets jaunes" annoncent donc l’entrée en scène de la partie passive du monde du travail, celle qui avait confiance au système bourgeois, celle qui patientait jusqu’ici, celle qui acceptait de serrer la ceinture en attendant le "ruissellement promis".

    Mais les "gilets jaunes" sont aussi ceux et celles qui commencent justement à comprendre qu’ils ont été les dindons de la farce du "ruissellement promis" alors que les fraudes fiscales et les dividendes (plus-value) en milliards d’euros des grands patrons du CAC40 s’étalent au grand jour.

    Opportunité et tournant pour le syndicalisme CGT

    Les luttes de ces dernières années après la lourde défaite sur la retraite de 2010 ont été marquées par une poussée combative de la CGT qui a montré à la fois le frein du réformisme opportuniste encore pesant à la tête et les limites de nos forces organisées de la base. De la loi travail, aux ordonnances Macron jusqu’à la dernière lutte des cheminots, la base CGT suivies de Solidaires, nous avons mené un combat qui, même si il n’a pas permis d’arrêter l’attaque patronale et gouvernementale, nous mettait sur le chemin de victoires à venir. Il y a énormément de luttes défensives et partiellement offensives dans les taules qui se soldent par des victoires partielles et locales.

    NOTRE POINT FAIBLE EST LE MANQUE D’UN CALENDRIER DE LUTTES INTERPROFESSIONNELLES CONFÉDÉRALES, L’EXPRESSION CONFÉDÉRALE DE LA COLÈRE QUI SOURD DANS LES LIEUX DE TRAVAIL ET DANS LES FOYERS, LE REFUS DU PRETENDU "DIALOGUE SOCIAL" ATTRAPE-NIGAUD QUI CRÉENT UN CERTAIN MANQUE DE CONFIANCE DANS LE SYNDICAT DE LA PART DES TRAVAILLEURS SYNDIQUES OU NON SYNDIQUES MAJORITAIRES. N’oublions pas les scandales que l’adversaire de classe s’empresse de diffuser en confondant délibérément l’ivraie et la bonne graine syndicale.
    L’intégration du syndicalisme dans le système de la République bourgeoise pour en faire un élément des "corps constitués" est à terme la mort du syndicalisme de classe et de masse radicalement défenseur des intérêts du monde du travail contre les intérêts du capital. Le mouvement des "gilets jaunes" hors du syndicalisme est une punition des dérives réformistes, carriéristes et de l’opportunisme du syndicalisme opportuniste trop perçu pas toujours à tort comme une caste aristocratique et bureaucratique légaliste qui n’organise plus la colère et la combativité revendicative des masses laborieuses exploitées. Ce syndicalisme là est bien entendu des composantes CFDT, FO, UNSA du "syndicalisme rassemblé" et qui par ce biais malheureusement déteint sur la tête de notre CGT.

    Le mouvement des "gilets jaunes" fusionne salariés, retraités, chômeurs, précaires, artisans, paysans, petits commerçants, petits patrons de PME/PMI, etc. contre la vie chère. Il y a parmi eux des gens du peuple qui sont de droite, socialistes, anti-libéraux de gauche, communistes, anarchistes, sans étiquette politique pour la majorité et même d’extrême-droite. Ce qu’ils, qu’elles ont en commun, c’est le REFUS DE LA VIE CHÈRE DONT ILS, ELLES SONT VICTIMES. C’est là où réside la RAISON FONDAMENTALE DE NOTRE ENGAGEMENT AVEC EUX ET ELLES POUR STOPPER LA BROYEUSE SOCIALE QUI APPAUVRIT LE PEUPLE, LIQUIDE NOS CONQUÊTES DÉMOCRATIQUES ET DÉTRUIT NOS CONQUIS SOCIAUX.

    Ce texte est un appel aux UL, UD, UP , CCN pour qu’à l’instar du NON AU TCE, LA CGT PRENNE TOUTE SA PLACE ET SOIT AVEC LES "GILETS JAUNES" POUR QUE VIVE LE SYNDICALISME DE CLASSE ET DE MASSE QUI A PERMIS DE GAGNER TANT DE CONQUIS SOCIAUX ET DÉMOCRATIQUES EN 36, 45, 68.

    NOUS DEVONS ÊTRE DIGNES DE NOS ANCIENS ET MÉDITER CET ENSEIGNEMENT DU GRAND RÉVOLUTIONNAIRE PROLÉTARIEN SOVIÉTIQUE LENINE : "Quiconque attend une révolution sociale ’pure’ ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une révolution. (...) La révolution...ne peut pas être autre chose que l’explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoise et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement : sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible. Et tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais objectivement, ils s’attaqueront au capital, et l’avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité d’une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l’unir et l’orienter, conquérir le pouvoir, s’emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes) et réaliser d’autres mesures... dont l’ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie et la victoire du socialisme".

    Alors tous avec les "gilets jaunes" pour dire à MACRON le président des milliardaires : "Les automobilistes, les travailleurs, les sans papiers/réfugiés/migrants ne sont pas des vaches à lait".

    21/11/2018

    Roland Diagne

    membre des Commissions Exécutives de la CGT Educ’Action Nord, de la FERC-CGT, de l’UD CGT Nord, de l’UL CGT Tourcoing.


    Edité le 03-12-2018 à 23:06:56 par Xuan


    DUROC
       Posté le 26-11-2018 à 18:32:16   

    "faire vivre le pcf" a publié une position sur le mouvement des gilets jaunes.
    Tu devrais la publier, xuan. Moi, je ne sais pas. Sinon, je le ferais, pour montrer l'escroquerie de ce courant que, si j'ai bien compris, tu encourages...
    En ce qui me concerne, j'ai fait connaître à Roland Diagne ( avec qui j'ai des désaccords par ailleurs ) mon soutien à sa lettre.

    duroc
    Xuan
       Posté le 27-11-2018 à 13:09:21   

    Le réseau faire vivre n'est pas un parti et les positions exprimées sont diverses, même si elles constituent une aile gauche dans le pcf.
    Pour exemple cet article et les commentaires qui le suivent :
    http://lepcf.fr/Les-gilets-jaunes-et-la-lutte-des-classes

    Tu as le lien de cet article ? Ou le titre ?


    Edité le 27-11-2018 à 13:18:27 par Xuan


    Xuan
       Posté le 27-11-2018 à 13:12:45   

    Un autre aspect de la révolte des gilets jaunes c'est l'émergence de la violence de masse. Dans la presse :


    Gilets jaunes : une partie d'entre eux se radicalisent et le disent sur Facebook

    http://www.lejdd.fr/Politique/gilets-jaunes-une-partie-dentre-eux-se-radicalisent-et-le-disent-sur-facebook-3808553
    17h30 , le 26 novembre 2018


    La manifestation des Gilets jaunes a dégénéré samedi à Paris sur les Champ-Elysées. Sur les pages Facebook du mouvement, les appels à la violence se multiplient depuis ce week-end.

    Des milliers de Gilets jaunes ont manifesté samedi à Paris. (Sipa)

    Depuis la manifestation de samedi largement émaillée par des incidents très violents à Paris, la question se pose. Le rassemblement - qui n'avait pas été autorisé sur les Champs-Elysées - a montré qu'une partie des Gilets jaunes était en train de se radicaliser. Si des casseurs d'extrême-droite et d'extrême-gauche se sont greffés à la manifestation, le profil des interpellés démontre que ce ne sont pas les seuls à avoir pris part aux affrontements. Comme l'explique RTL, la majorité des manifestants placés en garde à vue sont des hommes et des femmes venus des régions et sans antécédent judiciaire. A priori, d'authentiques Gilets jaunes qui auraient suivi l'exemple des habituels casseurs. "Plus des trois quart" des 103 personnes interpellées, "sont des personnes qui viennent de différentes villes de province de manière un peu isolée, ce ne sont pas des habitués du territoire parisien", a confirmé le préfet de police de Paris Michel Delpuech.

    Un autre signe de cette radicalisation se trouve sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Facebook. Sur les pages du mouvement, les appels à la violence ou les justifications des actions des casseurs se multiplient depuis samedi. On en trouve des dizaines et des dizaines. "Faut arrêter avec les bisounours. Y en a marre des fragiles qui ne veulent pas de violence. Un combat ne se gagne pas avec des bisous. Cocktail molotov c'est la base", écrit par exemple Julian. "A la base, je suis contre la casse et les casseurs mais malheureusement aucune révolution ne s’est faite sans casse....", renchérit Slimane. "Vous n'avez toujours pas compris que c’est par la violence que ça changera !!! Aucune révolution n’a abouti en marchant comme du bétail! Venez équipé. Percer les lignes de défense des portes de l’Élysée et allez chercher les vrais responsables. Ça ne marche pas le pacifisme !!!!", s'écrie Yohann.

    Deux références constantes : 1789 et mai 68
    Deux références constantes sont brandies par les protestataires sur les réseaux sociaux : 1789 et mai 1968. "En 1968 en en 1789, aucune casse? Réveillez-vous les mecs. Si on avance à 100 contre 1 sans reculer devant les CRS, que voulez-vous qu'ils fassent? Pavé et guillotine en 2018!!!", lance Jérôme. "Nous n’avons pas à avoir honte d’avoir avec nous des gens qui réagissent avec violence. Croyez vous qu’en 1968, les gens étaient gentils? Croyez vous qu’en 1789, le peuple de France a été pacifiste en coupant une tête?", estime Julien.

    Tous les propos diffusés sur les pages Facebook du mouvement ne reflètent pas forcément l'opinion de tous les Gilets jaunes mais elles sont un marqueur d'une évolution. Quelques rares internautes tentent bien de modérer les troupes. Mais leurs messages sont noyés par des propos appelant à des actions plus radicales.

    Autre signe inquiétant : la haine violente des médias qui ressort de ces pages Facebook. Eric Drouet, initiateur de la marche du 17 novembre, et désormais porte-parole des Gilets jaunes, a par exemple posté dimanche une affiche de BFMTV où il était écrit que la chaîne était la "1ere chaîne de propagande de France", que son slogan était "priorité à l'intox et au lavage de cerveaux" et qu'il s'agissait d'une "bande de lèches-boules au service de l'Elysée".

    Des propos violents contre les médias
    Sous sa publication, on retrouve plus de 600 commentaires. La très grande majorité de auteurs de ces messages insultent BFMTV, et même l'ensemble des médias. "Que des menteurs ces journalistes de merdes", a par exemple écrit Gilou. "Ces chaînes sont pourries comme le gouvernement", lance Didier. "[BFMTV], c'est comme Radio Paris [radio collaborationniste, NDLR] sous l'occupation nazie", affirme Guy. "Toutes les chaînes d infos sont à la solde de macrotte", écrit Pierre. "Je boycotte cette chaîne depuis l'élection du nain de jardin [le président de la République Emmanuel Macron, NDLR]!!!", explique Josiane.

    Or, les mots peuvent parfois mener aux actes. Cinq journalistes de CNEWS et BFMTV ont notamment porté plainte pour "violences aggravées", "menaces de mort", "tentative d'agression en réunion", relatant avoir, lors d'une manifestation des gilets jaunes place du Capitole à Toulouse samedi, reçu des coups de pied, des crachats, une bouteille d'eau en plein visage, et avoir été poursuivis dans les rues toulousaines. "Les manifestants criaient +BFM collabo, les journalistes, on va vous faire la peau", peut-on lire dans le rapport de police.

    "Le mouvement des Gilets jaunes est clairement en train de se scinder. [...] Certains souhaitent en découdre par la violence", a constaté Benjamin Cauchy, qui a représenté pendant quelques jours le mouvement des Gilets jaunes de Toulouse sur les plateaux de télévision. Lundi, il a donc déploré une "radicalisation" du mouvement, et a annoncé le lancement du mouvement "Citron". Pourquoi citron? "Parce qu'on en a marre d'être pressés, qu'on ne veut pas de pépins, et qu'on est jaunes". Depuis cette annonce, il se fait traiter de "collabo" et de "traître" sur Facebook par des dizaines de personnes.
    DUROC
       Posté le 27-11-2018 à 14:39:40   

    désolé, xuan et autres visiteurs du forum: je me suis trompé d'étiquette. Le rejet du mouvement des gilets jaunes vient d'une autre tendance du pcf que j'ai trouvée sur le site VIVE LE PCF qui exprime les positions de "pour un parti de la classe", ou quelque chose comme ça.

    Duroc
    Xuan
       Posté le 28-11-2018 à 08:54:55   

    C'est une tendance "trotskisante" semble-t-il, c'est ce qu'en dit le réseau faire vivre en tous cas.
    Xuan
       Posté le 01-12-2018 à 09:14:40   

    Les revendications économiques s'opposent directement à l'Etat bourgeois et non à une branche industrielle en particulier, de sorte qu'il s'agit d'une action politique de masse.
    D'autre part elle échappe à tous les partis qui ont servi les monopoles y compris au pcf que la ligne électoraliste a compromis des années durant avec les socialos.

    Des revendications politiques commencent à émerger qui sont directement liées à la forme de démocratie.
    L'échec de la tentative de "consultation" montre parfaitement le divorce entre les classes, entre le peuple et la grande bourgeoisie.
    Certains démagogues essaient d'utiliser une dissolution de l'assemblée pour s'y infiltrer mais ce n'est pas la volonté des masses. Changer la répartition des parts de camembert au parlement n'aurait aucun effet car le parlement bourgeois ne décide de rien.
    La suppression du sénat, aussi légitime soit-elle ne pourrait à elle seule résoudre la contradiction fondamentale de notre société, de même que la limitation des revenus des représentants de l'Etat. Ce sont des mesures incompatibles avec sa nature de classe et ses liens indissolubles avec les grands monopoles capitalistes.

    C'est pourquoi il faut reconstituer l'ensemble des institutions, pour édifier un état du peuple au service du peuple.
    Seule la prise du pouvoir et une représentation populaire légiférant et agissante à la fois, peut s'imposer aux classes dominantes.

    Il est remarquable que les forces de répression sont dans une situation très tendue. Elles-mêmes privées de moyens et "dernier rempart" de l'Etat, certains policiers en viennent au suicide pour échapper à cette contradiction. Sans elles dit un policier les manifestants seraient déjà dans l'Elysée.
    Seule l'armée pourrait intervenir comme l'avait préparé De Gaulle en 68.

    Pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire, mais aucun parti révolutionnaire ne peut conduire une telle révolution aujourd'hui. C'est en fait le principal obstacle qui s'oppose à elle.
    Soutenons l'unité du peuple contre la grande bourgeoisie, le mouvement des masses lui-même, aussi "apolitique" soit-il, fera émerger la nécessité d'un tel parti.


    Edité le 01-12-2018 à 09:15:09 par Xuan


    Xuan
       Posté le 01-12-2018 à 13:08:19   

    http://www.regards.fr/la-midinale/article/philippe-martinez-notre-responsabilite-c-est-de-mettre-tout-le-monde-en-greve?fbclid=IwAR2jFrXoKJ_OfdUA6TgES1ZoMq_JTpvs55MSW--nyjkBn497scza0r7O_Z0

    Philippe Martinez : « Notre responsabilité c’est de mettre tout le monde en grève. »


    À la veille de l’acte III des gilets jaunes, et alors que la CGT appelle aussi les citoyen-nes à manifester sur le thème de la précarité ce samedi 1er décembre, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, était l’invité de la Midinale.

    vidéo

    Sur la manifestation de la CGT du 1er décembre
    « Il est important de continuer à mobiliser autour des questions de précarité et de précarité de l’emploi. »
    « Le gouvernement accentue l’idée que les privés d’emplois étaient des privilégiés et qu’il fallait les obliger à retrouver du travail en traversant la rue. »


    Sur la mobilisation des gilets jaunes
    « Il y a des possibilités de faire des choses ensemble, évidemment s’ils sont d’accord parce qu’on n’est pas là pour récupérer leur mouvement. Mais il y a des choses possibles. »
    « Chaque barrage est un endroit particulier de la contestation et les messages ne sont pas les mêmes partout. »
    « Il y a des endroits où ça n’est pas possible parce qu’il y a des actes racistes, d’autres endroits où on n’est pas les bienvenus. »


    Sur le rôle du gouvernement
    « Le gouvernement joue avec le feu. »
    « Depuis qu’ils sont élus, ils considèrent que les syndicats ne servent à rien et qu’ils peuvent gérer le pays comme ils le veulent. »
    « Le gouvernement a enfanté les gilets jaunes et ça leur revient à la figure parce qu’il n’y a pas d’interlocuteur, il n’y a pas d’organisation, mais il y a des vrais problèmes et il va falloir les régler. »


    Sur la représentativité des syndicats
    « Il y a une crise de la représentativité. »
    « Le mot démocratie n’a pas la même définition quand on parle du politique et du social. »
    « Un député a été élu dimanche dernier avec 18% de taux de participation : ce monsieur a porté sur son nom 11% des inscrits. Moi personnellement, avec un tel score, je ne siégerais pas à l’Assemblée nationale. »
    « Il y a eu des élections à la SNCF, c’est 60% des inscrits et on ne serait pas légitimes ? »


    Sur la suite de la mobilisation et la grève
    « On a un plan de travail qui était déjà dans le paysage avant que les gilets jaunes ne soient sur les ronds points. On l’a un peu renforcé. »
    « On veut faire du 14 décembre, jour de la fameuse réunion de la commission nationale de la négociation collective, un temps fort de la mobilisation. »
    « Il y a, par profession, des grèves qui sont prévues, notamment dans l’énergie. »
    « La grève est indispensable sauf qu’il ne suffit pas que Martinez le dise devant une caméra pour que ça marche. »
    « Il faut une généralisation des grèves. »
    « C’est bien d’occuper les ronds-points mais pour être efficace, c’est bien d’occuper les usines et les services. C’est à ça qu’il faut travailler. »
    « Notre responsabilité, c’est de mettre tout le monde en grève malgré des statuts et des préoccupations immédiates ou lointaines qui ne sont pas tout à fait les mêmes. »
    « Le slogan magique n’existe pas même si l’on voit que l’on peut fédérer autour des questions de salaires. »


    Sur la généralisation de la mobilisation (les lycéens, les quartiers populaires, les syndicats)
    « On essaie pas de reprendre la main, on essaie de continuer ce qu’on a construit, dans un contexte différent. »
    « Je suis sûr que parmi les gilets jaunes, dans les 85% que j’imagine avoir de bonnes intentions, ils devaient nous critiquer lorsqu’on a bloqué des raffineries et des ronds-points pendant la loi El Khomri. »
    « La période est propice à la convergence des luttes. »
    « Notre souci, c’est de faire converger des revendications et des luttes qui peuvent sembler éloignées mais qui, sur le fond, posent des questions de comment on va vivre demain. »
    « En 68, le monde du travail était plus homogène et il y avait moins de syndicats. »


    Sur les élections professionnelles
    « Notre problème, contrairement à la démocratie politique, c’est qu’il n’y a pas d’élections générales pour les syndicats : on ne peut voter pour la CGT que quand la CGT est implantée dans une entreprise. »
    « Ces élections sont un moyen d’expression de nos revendications, ça n’est pas une compétition entre syndicats. »
    « Il nous faut renouer avec les services publics de proximité parce que c’est une des forces de notre pays. »


    Sur l’avenir du syndicalisme et de la CGT
    « La CGT doit évoluer parce que le monde actuel génère d’autres formes de travail, d’autres relations au travail et notre souci c’est de toujours s’occuper de ceux qui travaillent. »
    « Ce n’est pas parce qu’on est contre le travail du dimanche que l’on ne doit pas s’occuper de ceux qui travaillent le dimanche. »
    « Beaucoup de gilets jaunes n’ont jamais croisé un syndicaliste : comment peuvent-ils en parler hormis ce qu’ils entendent sur certaines chaines d’infos en continu où l’on nous appelle les "braillards", les "gueulards" ? Donc la CGT doit s’ouvrir. La CGT doit être présente partout où il y a des travailleurs, qu’ils aient du travail ou pas, qu’ils soient en activité ou à la retraite. »
    Xuan
       Posté le 01-12-2018 à 20:51:58   

    Une violence de classe


    Je reviens sur le tract pourri de la CGT de l'UD de la Drôme cité le 18-11-2018.
    Les bonzes de l'UD ne se sont même pas dérangés pour venir à la manifestation CGT valentinoise ! Alors que gilets jaunes et rouges y ont cohabité sans hostilité.
    Inutile de dire à quel point les militants de base ont été écœurés par cette attitude et ses conséquences gravissimes sur la mobilisation. Gravissime parce que la faiblesse de cette mobilisation ne peut que couper le syndicat des masses et favoriser la démagogie fasciste.

    Celle-ci est réelle comme l'hostilité de certains gilets jaunes, leur racisme ou leur anti communisme. Quelques individus crient "CGT enculés !" mais ils ne sont pas la majorité.
    Il s'agit avant tout d'une minorité de meneurs liés au petit patronat. La raison est qu'une hausse des bas salaires les effraie tout autant que la hausse des taxes.
    Mais dans leur majorité les gilets jaunes sont les plus démunis, des chômeurs, des vieux qui ne font qu'un repas par jour. Comment payer l'ehpad avec des retraites de misère ?
    Les faits montrent que lorsque les syndicalistes de classe rencontrent les gilets jaunes sur la base des intérêts matériels du peuple et leur apportent un soutien sans chercher la reconnaissance du ventre ils sont bien reçus.

    Les violences à Paris ont été initiées par certains groupes mais pour l'essentiel elles marquent la réponse violente d'une partie des masses à la violence de classe exercée contre elles.

    Une partie des gilets jaunes se refuse à toute action violente, mais les points de vue sont partagés.
    "Attaquer les pauvres c'est de la violence aussi" dit-on, et c'est la vérité.
    Cette violence a visé des voitures de luxe et défiguré les beaux quartiers et les commerces de luxe dont le peuple est exclu.
    Si les campagnes, les zones commerciales et les rond-points de province ne sont quasiment pas concernés par la violence de classe, la raison est simple, c'est que le luxe les a désertés depuis longtemps.
    Ceux qui sont violents et qui ont renversé les gilets jaunes en forçant les barrages ne sont pas des exploités.
    En dénigrant cette révolte et la violence de classe du peuple, au prétexte de la présence des fascistes, les bonzes syndicaux et les dirigeants révisionnistes sont en train de saboter l'unité du peuple contre les monopoles capitalistes et font le jeu du fascisme, lequel peut tout aussi bien provenir de l'Etat.

    Non content prendre le contre-pied de la révolte populaire en dénonçant sa violence, des dirigeants révisionnistes incapables d'indiquer une direction politique signent des tracts qui pourraient tout aussi bien venir de la CGT : aucune perspective politique, aucun but alors que c'est précisément ce qui fait défaut.
    Toujours dans l'autocensure du "socialisme" ils ne peuvent sortir du cadre de l'Etat bourgeois, des remaniements électoraux et des "concertations" pourtant rejetés ouvertement par les masses.

    Le comble est que ce sont les démagogues fascistes qui prennent l'initiative de slogans politiques. Evidemment la démission de Macron leur semble une occasion de réitérer l'expérience du Brexit ou des 5 étoile en Italie. Même une dissolution de l'Assemblée pour un repartage du parlement serait bon à prendre pour eux et pour d'autres revenants de la "gauche" alors que les masses ont depuis longtemps abandonné cette option.
    Signalons quand même dans l'Huma de samedi, sous le titre "Paris brûle-t-il ?" :
    "Ca sent la Révolution"...
    "Avec des fleurs au fusil on n'arrive pas à grand-chose", lâche David, la trentaine, travaillant dans les travaux publics en région Rhône-Alpes. Pour Romain, 39 ans, employé à l'Opéra de Paris, les dégradations sont aussi "un mal nécessaire", "une manière de s'exprimer". Même si, ajoute-t-il, "brûler les voitures de gens, c'est pas cool". "Il y a beaucoup plus de casseurs que la semaine dernière, c'est plus tendu", observe également le Francilien.


    Ni la démission de Macron ni la dissolution de l'Assemblée ne peuvent apporter une solution à la contradiction fondamentale de la société et les mesures à venir, tant pour ce qui concerne le prix de l'électricité et du gaz que le prélèvement à la source, seront encore plus révoltantes que la CSG sur les retraites ou la hausse des taxes.
    L'argent produit par les prolétaires est concentré dans les mains d'une extrême minorité de nuisibles. Non seulement le profit des entreprise ne ruisselle absolument pas dans la société mais il est siphonné par la classe dominante.
    Seule la démocratie populaire et le renversement de la dictature de classe, en l'exerçant sur les capitalistes, peut apporter une solution .


    Edité le 01-12-2018 à 23:47:07 par Xuan


    Xuan
       Posté le 01-12-2018 à 23:40:12   

    Propos de carnassier contre les sans dent à l'appui de celui qui méprise ceux qui ne sont rien . Le zombi Hollande vient de vomir sa haine de classe face à la révolte :

    "Les violences qui se sont produites à Paris aujourd’hui sont inadmissibles, intolérables, inqualifiables. Elles doivent être condamnées avec la plus grande fermeté. Elles ne peuvent trouver aucune justification, sauf celle d’altérer gravement l’image de notre pays"

    Cette réaction incite l'Etat à resserrer la fascisation contre les masses.
    Xuan
       Posté le 02-12-2018 à 07:45:26   

    La grande bourgeoisie est déterminée à ne rien céder mais à renforcer la fascisation en faisant appel à l'armée et en instaurant l'état d'urgence.
    La condamnation quasi unanime de la rage du peuple par les partis bourgeois, notamment Hollande, a servi de justificatif pour fasciser l'Etat.
    Evidemment ça n'atténuera pas la lutte des classes.

    On observe que ce ne sont pas les populistes mais l'Etat des monopoles qui tend au fascisme et à la dictature ouverte.
    Xuan
       Posté le 02-12-2018 à 09:17:39   

    " La colère ne se déclare pas en préfecture ! "
    Fabien Roussel - Secrétaire national du Pcf

    En Corse la CGT et les gilets jaunes devant la préfecture
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/gilets-jaunes-corse-cgt-s-est-ralliee-au-mouvement-1584685.html?fbclid=IwAR3YQ9N2NdfQAXy78xp7Zk7mhlL2tpY3fIIY2mcaJkshh3cnVuPciFhvefk

    Place de l’opéra jonction des gilets jaunes avec rassemblement de la CGT , du Snes...

    A Rennes http://www.20minutes.fr/societe/2385343-20181201-syndicats-gilets-jaunes-defilent-ensemble-rennes

    vidéo à Toulouse http://www.facebook.com/CGTanras/videos/294582007828620/

    En Ardèche confrontation entre gilets jaunes et police au Pouzin.

    A Toulouse violents affrontements.

    Témoignage de Danièle Bleitrach à Marseille
    http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/12/02/les-gilets-jaunes-a-marseille-et-les-manifestations/?fbclid=IwAR3op-QV7KLUYs1vvX4hrmAcI4xGEsJgBAxpMqfKlnHQ7peeDjaDcuojq1E


    Edité le 02-12-2018 à 09:25:15 par Xuan


    Xuan
       Posté le 02-12-2018 à 18:03:45   

    Il est intéressant de regarder la liste de revendications mise en ligne par des gilets jaunes, bien qu'on n'en connaisse pas exactement le représentativité.
    Certaines sont réformistes voire réactionnaires ou reflètent des illusions sur la démocratie bourgeoise, mais pour l'essentiel elles concentrent les besoins immédiats de l'immense majorité .

    > Zéro SDF : urgent.
    > Impôt sur le revenu davantage progressif (plus de tranches).
    > Smic à 1300 euros net.
    > Favoriser les petits commences des villages et centres-villes. (cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce) + de parkings gratuits dans les centres-villes.
    > Grand plan d'isolation des logements. (faire de l'écologie en faisant faire des économie aux ménages).
    > Que les gros (macdo, google, amazon, carrefour...) Payent gros et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit.
    > Même système de sécurité social pour tous (y compris artisans et auto-entrepreneurs). Fin du RSI.
    > Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. (Pas de retraite à point).
    > Fin de la hausse des taxes sur le carburant.
    > Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.
    > Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque vacances.
    > Les salaires de tous les français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l'inflation.
    > Protéger l'industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie c'est protéger notre savoir-faire et nos emplois.
    > Fin du travail détaché. Il est anormal qu'une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des mêmes droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu'un employeur français.
    > Pour la sécurité de l'emploi : limiter davantage le nombre de cdd pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI.
    > Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d'une industrie française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.)
    > Fin de la politique d'austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l'argent des pauvres et des moins pauvres mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale.
    > Que les causes des migrations forcées soient traitées.
    > Que les demandeurs d'asiles soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l'alimentation ainsi que l'éducation pour les mineurs. Travaillez avec l'onu pour que des camps d'accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l'attente du résultat de la demande d'asile.
    > Que les déboutés du droit d'asile soient reconduits dans leur pays d'origine.
    > Qu'une réelle politique d'intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d'histoire de la France et cours d'éducation civique avec une certification à la fin du parcours).
    > Salaire maximum fixé à 15 000 euros.
    > Que des emplois soient crées pour les chômeurs.
    > Augmentation des allocations handicapés.
    > Limitation des loyers. + de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires).
    > Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage aéroport…)
    > Moyens conséquents accordées à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.
    > L'intégralité de l'argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l'entretien des autoroutes et routes de france ainsi qu'à la sécurité routière.
    > Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu'il y a eu privatisation, nous voulons qu'ils redeviennent publiques et que les prix baissent de manière conséquente.
    > Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.
    > Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l'argent sur les personnes âgées. L'or gris, c'est fini. L'ère du bien-être gris commence.
    > Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale.
    > Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.
    > Le référendum populaire doit entrer dans la constitution. Création d'un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l'assemblée nationale qui aura l'obligation, (un an jour pour jour après l'obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l'intégralité des français.
    > Retour à un mandat de 7 ans pour le président de la république. ( l’élection des députés deux ans après l'élection du président de la république permettait d'envoyer un signal positif ou négatif au président de la république concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.)
    > Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillées dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans.
    > Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides pajemploi jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.
    > Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.
    > Pas de prélèvement à la source.
    > Fin des indemnités présidentielles à vie.
    > Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue. -taxe sur le fuel maritime et le kérosène.
    Xuan
       Posté le 03-12-2018 à 07:30:52   

    La bourgeoisie a passé tout le WE à asséner son bourrage de crâne sur les "casseurs", à passer en boucle les dégradations et à exiger leur condamnation par tous les politiciens.

    Il reste que les "extrémistes" n'ont pas constitué l'essentiel de la violence. La plupart de ceux qui y ont participé viennent de la province et ont exprimé leur haine de classe, excédés par l'oppression qu'ils subissent. Des "provinciaux en colère" reconnaissent les journalistes eux-mêmes.
    S'il ne s'agissait que de "casseurs professionnels" l'affaire serait entendue et se réduirait à des opérations de police et de justice, mais il s'avère que la violence a un caractère de masse, que la bourgeoisie est acculée et doit plier.
    pzorba75
       Posté le 03-12-2018 à 09:52:50   

    Xuan a écrit :

    La bourgeoisie a passé tout le WE à asséner son bourrage de crâne sur les "casseurs", à passer en boucle les dégradations et à exiger leur condamnation par tous les politiciens.
    ... il s'avère que la violence a un caractère de masse, que la bourgeoisie est acculée et doit plier.

    Je trouve ta conclusion un peu rapide. La bourgeoisie dispose de plusieurs cordes à ses arcs, elle peut se replier un moment mais reprendra sa marche en avant pour maintenir ses profits. Tous les coups politiques (élections) et économiques (hausse des salaire grignotés par l'inflation et fiscalité sont connus, ses représentants hésitent peut-être avant d'ajuster leur plan, d'où les concertations avec les politiques d'aujourd'hui.
    De plus, la bourgeoisie tient des remplaçants en réserve, prêts à faire le sale boulot comme le disait si finement le Premier ministre du sang contaminé; Macron ou un autre politicien moulé Sciences Politiques, ENA, X ou ENS obéiront aux injonctions de l'empire américain, et de son agence européenne, la Commision européenne. EN disant, à mots couverts, "There is no alternative".
    Sauf si ceux d'en-bas s'occupent des affaires de ceux d'en-haut , pas seulement en enflammant quelques bagnoles Avenue Kleber. Les rues adjacentes, bastions des riches et des très riches, sont restées bien au calme et il n'y a pas eu d'exode physique ou fiscal à Versailles ou à l'étranger.
    L'avenir dira si la situation est pré-révolutionnaire.
    Xuan
       Posté le 03-12-2018 à 11:28:50   

    Quand je dis plier je parle de concessions sur certaines revendications, non de céder la place, on en est loin bien sûr.
    D'ailleurs les revendications sont pour l'essentiel antagoniques aux intérêts des capitalistes et pour cela Macron et sa clique ne cessent de se défiler.
    Avant tout nous n'avons pas de parti révolutionnaire pour conduire une telle révolution, c'est l'enseignement majeur de la Commune de Paris.

    L'idée se fait jour d'une autre forme de démocratie, ce qui est naturel puisque la démocratie parlementaire est au bout du rouleau, elle a été annihilée par Macron lui-même à la demande de Gattaz (" supprimer les zigs et les zags ").
    Mais entre l'idée d'une nouvelle société et sa mise en oeuvre il y a une marge : entre la philosophie des Lumières et la Révolution bourgeoise plusieurs décennies se sont écoulées.
    Un parti révolutionnaire signifie aussi un parti reconnu comme le représentant de la classe ouvrière et de l'immense majorité. On mesure là ce qui nous sépare de l'issue et du socialisme. Mais il faut aller le plus loin possible maintenant, je suis convaincu que le mouvement spontané des masses contribue lui-même à la construction de ce parti.
    Par exemple la notion de peuple souverain revient sur le devant de la scène, les questions "sociétales" reprennent la place qui leur revient, c'est-à-dire secondaire.
    C'est un élément essentiel dans l'idéologie du parti révolutionnaire : il doit servir le peuple.
    Xuan
       Posté le 03-12-2018 à 13:13:27   

    Des lycéens rejoignent la lutte contre l'austérité. Les ambulanciers aussi luttent contre les mesures anti-sociales :

    http://www.humanite.fr/ambulanciers-pourquoi-ils-664522?fbclid=IwAR12zsA_LHM5nvDH7QChvzw-PZ5U7vpt5uThT9n8uaMS3jE-wNE-QCqgago


    AMBULANCIERS, LA RÉFORME DU FINANCEMENT DES TRANSPORTS ÇA CRAINT


    Lundi, 3 Décembre, 2018
    Daniel Roucous
    Après les gilets jaunes, les vestes bleues manifestent aujourd'hui 3 décembre pour protester contre la réforme du financement des transports de patients.

    vidéo http://youtu.be/fCy4359HT5I

    Voici la note du ministère de la santé qui met les ambulanciers dans la rue et risque de les mettre au chômage.

    On vous résume :

    Depuis le 1er octobre 2018 (en application de l'article 80 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 -voir note) le financement des transports des personnes malades ou accidentés inter ou intra établissements de santé ne sont plus assurés par l'assurance maladie mais par les hôpitaux et les cliniques eux mêmes.

    Conséquences : les ambulanciers concernés craignent que les hôpitaux et les cliniques privilégient les grosses sociétés qui auront remporté les appels d'offre à bas prix. En effet, selon la note ci-avant, le montant du transport sanitaire à la charge des établissements de santé va représenter avec cette mesure 15% des dépenses!

    Les ambulanciers demandent donc l'abrogation de l'article 80 mais aussi la détaxe du carburant (comme les gilets jaunes) et la réévaluation des tarifs inchangés depuis 2013.

    Côté patients, ce changement n'affecte pas, pour l'instant, les tarifs appliqués par les ambulancier et leur remboursement par la sécurité sociale.


    Edité le 03-12-2018 à 13:14:06 par Xuan


    Xuan
       Posté le 03-12-2018 à 20:45:03   

    Le Pen chez Bourdin :
    contre la hausse du SMIC et pour le vol des cotisations salariales

    http://www.revolutionpermanente.fr/Ce-lundi-Marine-le-Pen-se-reaffirme-contre-la-hausse-du-SMIC-une-des-principales-revendications-des

    _____________________


    Edouard Philippe entre les mains et les mots ... un comportement significatif de l'état de délabrement de l'Etat bourgeois.
    http://www.facebook.com/EdouardPhilippePM/videos/201773390747502/
    Xuan
       Posté le 03-12-2018 à 21:09:12   

    Soit dit en passant :

    La Chine empêchera les grands fraudeurs de quitter le pays



    Source: Global Times Publié le: 2018/12/3 22:48:40
    http://www.globaltimes.cn/content/1130167.shtml
    La Chine intensifiera ses efforts pour lutter contre les infractions fiscales majeures à partir de janvier 2019 en empêchant les personnes qui ne paient pas de payer les taxes accumulées de 100 000 yuans (14 526 dollars) de quitter le pays.
    Selon une circulaire publiée sur son site officiel, l'administration d'Etat des impôts a ramené de 1 million de yuans à 100 000 yuans le montant des affaires d'infractions fiscales malhonnêtes majeures.
    Les entreprises qui omettent de payer leurs impôts et refusent de contacter les autorités fiscales seront un nouveau centre de la campagne, selon le document officiel.
    Le nom, le sexe et le numéro de la carte d’identité de l’incapable figureront sur la liste noire.
    Si une entreprise fait défaut sur les taxes, son numéro d’enregistrement de contribuable, l’adresse et les informations personnelles de son représentant légal et de son responsable seront également publiées.
    Les défaillants seront empêchés de quitter le pays jusqu'à ce qu'ils aient réglé le montant et le montant de l'amende impayé.

    Global Times
    Xuan
       Posté le 04-12-2018 à 12:05:01   

    30 Novembre 2018 Publié par El Diablo
    Direction de la CGT : stratégie transparente contre colère colorée... -Par Mickaël Wamen


    http://www.communcommune.com/2018/11/direction-de-la-cgt-strategie-transparente-contre-colere-coloree.par-mickael-wamen.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail&fbclid=IwAR2ks_eKBhp1FGptgZB2D_PC2DaUllCnZeTwX0pQa9MGnzc33TywarIaduU

    ... Au sujet de l'appel à manifester le 1er décembre.

    Devant une « grogne », voire plus, venant de la base, la structure se sentant un peu mise à mal et bousculée s’est empressée d’annoncer que le 1er décembre elle « appelle les citoyennes et citoyens à une journée d’action !!! ».

    Dans le public, parmi les syndiqués aussi, ça ne passe pas très bien et pourquoi ?
    -D’abord nous n’avons aucune stratégie depuis des années. Nous n’avons jamais, depuis l’arrivée de Macron, appelé à une seule journée d’unité de toutes les corporations.

    -Ensuite la ligne a été de continuer comme depuis 2016 en saucissonnant tous les appels, chaque corporation dans son coin, et même, tour de force, deux manifs le même jour et pas au même endroit à Paris !


    Cela fait des années que nous sommes nombreux à dire qu’il faut revenir à la base de la lutte et stopper le paritarisme et le partenariat ...

    Mais plus que jamais cela est d’actualité et on signe même des lettres avec les syndicats réformistes en direction du patronat pour vanter « les mérites du dialogue social source de progrès ! ».

    En clair, PLUS RIEN NE VA …

    Les gens sont totalement paumés, ils ne font plus ou peu confiance à un appareil pour les amener à la convergence ...

    La crise est la même pour TOUS les appareils ...

    Pourtant sur le terrain des militants de base font un travail remarquable, loin des d’appareils qui mélangent les mauvais genres.
    Aucune feuille de résistance et reconquête n’est proposée par la direction de la CGT. Nous indiquons à chaque échec que nous ne pouvons plus gagner, décourageons le plus grand nombre qui dit que les manifs ballades ne servent strictement à rien et nous font passer en plus pour des cons !

    Et il faudrait croire que nous perdons tout parce que les gens ne veulent plus se battre ?
    C’est un mensonge total, facile par contre de dire cela quand on passe son temps à diviser au maximum comme le font les appareils et que l’on confond la lutte des classes avec celle des places !

    Alors, LA COLÈRE S’EXPRIME, car les gens veulent agir, réagir, se mobiliser et dire STOP à la politique qui détruit tout et nous vole tout ...nous sommes dans une situation de défiance vis à vis des appareils, à force de faire semblant tout en siégeant dans les organismes de collaboration… La crédibilité est en dessous de zéro ...

    Et quand ça part d’une base désorganisée mais très motivée, au début ça ricane, ensuite un peu moins, et on termine sur un appel qui ressemble aux nombreux autres !!!

    Bien évidemment, il y a des actions et propos totalement inadmissibles venant de la part d’abrutis, mais il y a aussi de nombreuses personnes qui sont dans la rue pour dire qu’ils n’en peuvent plus :

    N’en peuvent plus de crever
    N’en peuvent plus d’attendre
    N’en peuvent plus d’être méprisés

    Personne ne sait si ce mouvement sera celui qui nous réunira toutes et tous, mais il n’est pas là par hasard et n’a pas pour racine que le prix du carburant ....

    Ceux qui pensent cela n’ont absolument fait aucune analyse de la situation, de la vie réelle de millions des nôtres, et de l’état de défiance vis à vis des appareils !

    A force de ne pas écouter et entendre sa base, on finit par courir derrière les autres et cela n’est en rien constructif ….

    Ce qui affaiblit les syndicats est là, sous nos yeux, dans la direction même des syndicats…

    Mickaël Wamen
    Syndiqué CGT - CGT Goodyear
    Xuan
       Posté le 04-12-2018 à 21:06:47   

    A écouter : l'appel des gilets jaunes de Commercy à des assemblées populaires partout en France !


    http://www.youtube.com/watch?v=dfLIYpJHir4&feature=share&fbclid=IwAR1GI-PlRngPMLrGkjgqMVVLqZLlR41fNm4FBLBfGugoDUG5ypO18OT0EuM
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 00:09:38   

    A propos des désordres dans le 8e :

    http://www.frustrationlarevue.fr/le-8eme-la-ou-tout-ruisselle/?fbclid=IwAR0U7SBtF9rCJJp-s6eZgraihGTEjP31FFoEoHrYRALcQKtIoEKfo6vKCa8
    machintruc
       Posté le 05-12-2018 à 01:02:57   

    une bande de zombis qui cassent voilà le résumé de ton lien XUAN

    ces gens là sont des zombis mais comme d'habitude vous ne voyez rien

    Vous vous croyez communistes mais en ce qui me concerne comme je suis chrétien votre communisme ne vaut rien dans ses applications (il est juste applicable pour des zombis)

    ceci dit je veux bien croire que le gouvernement baissera son froc devant vous (sauf que comme il a rien dans le slip il vous baisera autrement)

    de toute façon Macron est un pd donc pour baisser son froc je ne pense pas que cela lui posera un problème
    Finimore
       Posté le 05-12-2018 à 06:03:05   

    Les messages d'insultes de machintruc n'ont aucun intérêt et n'ont rien à faire sur le forum.
    Je pense qu'on doit faire le ménage !!!
    pzorba75
       Posté le 05-12-2018 à 06:22:27   

    Finimore a écrit :

    Les messages d'insultes de machintruc n'ont aucun intérêt et n'ont rien à faire sur le forum.
    Je pense qu'on doit faire le ménage !!!

    Et d'urgence , ici on parle des faits en expliquant ses propres analyses pour changer l'ordre du monde par la lutte des classes et l'installation de la dictature (souveraine) du prolétariat.
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 09:07:51   

    machintruc est banni du forum.

    Il s'est présenté comme "communiste depuis 1978 et membre du pcf depuis 1998" mais ignorait le nom de son propre dirigeant.

    Suite à ses déclarations provocatrices "qu'est-ce qu'on en a à foutre que des gens ne terminent pas leurs mois en gagnant 1200 euros ?
    très franchement rien !"
    et "le combat des smicards pour gagner plus ne me concerne pas en dehors du fait que si Macron vous refuse de gagner plus c'est en rapport avec sa psychopathie" ,
    il s'avère qu'il s'agit d'un troll facho qui n'a pas sa place ici.

    Les posts qui suivent, mes réponses, ainsi que le fil de sa présentation sont supprimés.
    Le 6/12/18 Xuan



    Edité le 06-12-2018 à 23:28:04 par Xuan


    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 09:10:43   

    Qui confirme ce qui est dit plus haut sur les cotisations sociales :
    http://www.francebleu.fr/infos/economie-social/gilets-jaunes-le-medef-envisage-une-baisse-du-smic-et-reclame-un-moratoire-sur-les-augmentations-de-1543907225
    pzorba75
       Posté le 05-12-2018 à 10:06:51   


    Le MEDEF ne perd pas le sens de ses intérêts. Son objectif permanent est la baisse des salaires, toutes cotisations sociales comprises. Augmenter le salaire versé et supprimer les cotisations est une baisse du salaire total, c'est l'objectif du MEDEF, souvent atteint avec la complicité des dirigeants au pouvoir, de droite (classique) comme de la fausse gauche. Et Macron est tout à fait digne pour faire ce travail, sa formation et son passage chez Rothschild l'avaient préparé pour cette besogne. Pas sûr qu'il soit assez solide pour mener ce projet à terme. Si c'est le cas, le MEDEF lui trouvera un remplaçant plus présentable.
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 13:24:31   

    Bien sûr, le mouvement des gilets jaunes va se trouver à la croisée des chemins.

    D'une part Wauquiez réclame l'état d'urgence
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/12/05/97001-20181205FILWWW00076-gilets-jaunes-wauquiez-lr-reclame-l-etat-d-urgence.php
    pour contraindre le mouvement à se plier aux règles de la bourgeoisie, ce qui peut faire céder les moins déterminés, ceux de la petite bourgeoisie.

    D'autre part les PME et TPE, eux-mêmes touchés par le ralentissement économique, sont toujours enclins à se payer sur le dos des salariés et il leur sera difficile d'admettre qu'ils doivent accepter les augmentations de salaire et s'opposer au grand capital.

    Mais les masses populaires sont à bout et la contradiction de classe avec la grande bourgeoisie est devenue antagonique.
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 18:05:47   

    http://www.francebleu.fr/infos/economie-social/la-cgt-et-fo-appellent-les-transporteurs-routiers-a-la-greve-1543952202?fbclid=IwAR0RGSMrJlTnN6RU2l-Zey6qmpWXFHBkyJN6BTF09J6YqWC6AfwFGAbvCpo
    A signaler les coups de klaxon systématiques des routiers aux points tenus par les gilets jaunes.


    Un article sur France bleu :
    La CGT et FO appellent les transporteurs routiers à la grève à partir de dimanche soir


    Mardi 4 décembre 2018 à 20:43 -
    Par Viviane Le Guen, France Bleu

    Les routiers sont à leur tour appelés à se mobiliser à partir de dimanche soir, 22h, pour une durée indéterminée. Qualifiant de "miettes" les mesures annoncées par le Premier ministre ce mardi, la CGT et FO appellent les professionnels du secteur à se mettre en grève pour leur pouvoir d'achat.


    Manifestation de routiers à Clermont-Ferrand (Auvergne-Rhône-Alpes) en 2015 © Maxppp - Richard BRUNEL


    Les fédérations CGT et FO du secteur du transport routier ont appelé à la grève à partir de dimanche soir 22h et pour une durée indéterminée, rapporte l'AFP ce mardi.

    Qualifiant de "miettes" les mesures annoncées par le Premier ministre, les deux syndicats appellent à se mobiliser pour le pouvoir d'achat.

    Une décision du Conseil d'État sur les heures supplémentaires en cause
    FO et la CGT sont par ailleurs mécontents d'une récente décision du Conseil d'État qui a annulé les dispositions d'un décret de 2016 fixant des majorations de 25% et 50% aux heures supplémentaires des chauffeurs routiers. Les deux fédérations réclament "une réunion en urgence" au ministère des Transports.

    "Nous sommes persuadés que depuis la décision du Conseil d'Etat, le verrou des heures supplémentaires majorées a sauté pour le transport routier de marchandises" , ajoutent les syndicats. Le ministère des Transports a immédiatement réagi : "Les deux organisations syndicales concernées prennent un mauvais prétexte pour lancer un appel à une grève qui n'a aucune raison d'être" , affirme-t-il dans un communiqué, alors que le gouvernement est englué dans le conflit des gilets jaunes.

    Pour le ministère, le décision du Conseil d'État ne change rien
    La décision du Conseil d'Etat, ramenant à 10% les majorations des heures supplémentaires des routiers, leur ferait "perdre entre 300 et 1.200 euros par mois" , avait déclaré lundi à l'AFP Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports et Logistique. En début de semaine, le ministère avait affirmé à l'AFP que cette décision, datée du 28 novembre et annulant un décret du 17 novembre 2016, "n'aura aucune conséquence et ne change rien en pratique". "Elle était attendue pour des raisons juridiques et avait été parfaitement anticipée par le gouvernement" , selon le ministère. "Un article du projet de loi d'orientation des mobilités (article numéro 42), qui vient d'être présenté en Conseil des ministres, prévoit de sécuriser la primauté de l'accord de branche pour déterminer les taux de majoration des heures supplémentaires. Cela restera donc toujours l'accord de branche qui s'appliquera en la matière, aujourd'hui comme demain" , a expliqué le ministère. C'est ce qu'a confirmé la ministre dans un courrier aux organisations patronales et syndicales du secteur en date du 4 décembre.
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 18:14:23   

    La déclaration de la CGT transports. Il apparaît d'une part la contradiction entre patronat routier et salariés, et d'autre part la volonté de la base d'engager le syndicat dans la lutte du peuple contre les monopoles.


    http://www.transports.cgt.fr/index.php/2018/12/04/le-conseil-detat-met-sous-etat-durgence-les-conducteurs-routiers/


    Le Conseil d’État met sous état d’urgence les conducteurs routiers !

    Déc 4, 2018

    En ce lundi 3 décembre 2018, et après 3 semaines de revendications diverses et variées des gilets jaunes, certains de nos militants se sont posés la question de l’implication de la CGT dans ce mouvement.

    Certaines revendications ne sont pas recevables pour nous et d’autres recueillent toute notre attention, notamment celle portant sur le pouvoir d’achat.

    C’est sur celles-ci que nous avons eu la surprise d’avoir un cadeau de noël en avance de la part du patronat routier.
    Le 28 novembre 2018, une décision du Conseil d’État risque d’avoir des répercussions négatives sur notre pouvoir d’achat.
    Lors des manifestations contre la Loi travail, nous avions obtenu une sécurisation de la majoration des heures supplémentaires via une inscription dans le Code des transports. D’ailleurs, à l’époque, les organisations professionnelles (FNTR et TLF) en tête, avaient dit que cela ne servait à rien car les entreprises ne se permettraient pas de faire baisser ce taux de modulation.

    C’est pourtant eux, en catimini, qui ont déposé un recours au Conseil d’État.
    Quel en est le but, sinon pouvoir déroger aux 25 % et 50 % de majoration sur les heures supplémentaires dans la branche transports routiers ?
    Ils ont obtenu ce qu’ils étaient venus chercher ce 28 novembre : le retrait du R3312-47 du Code des transports qui sécurisait nos rémunérations.

    La FNST CGT rappelle aussi que l’accord du 4 octobre 2017, qui devait sécuriser les frais de route et les autres éléments de rémunération, n’est toujours pas transposé dans le marbre de la loi et laisse libre cours, comme sur les heures supplémentaires, à l’employeur de les moduler comme il l’entend…
    La FNST CGT alerte donc l’ensemble des composantes de sa branche route à organiser des mouvements de manifestations, de blocages, pour que les entreprises ne puissent déroger à cette disposition ….

    Faisons la convergence des luttes partout où c’est possible pour la défense de nos revendications.
    La CGT appelle d’ores et déjà à des journées d’actions à partir du 14 décembre 2018 sur l’ensemble du territoire pour une augmentation immédiate des salaires, des pensions et de la protection sociale ! Voici le lien vers le Conseil d’Etat qui annule les dispositions du décret n° 1550-2016 du 17 novembre 2016 : http://arianeinternet.conseil-etat.fr/arianeinternet/

    Montreuil, le 3 décembre 2018
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 21:05:30   

    La CGT PSA appelle à la grève le 14 décembre les CDI, intérimaires et sous traitants pour l'augmentation immédiate des salaires.

    http://www.facebook.com/photo.php?fbid=817194448618676&set=gm.1963559820614900&type=3&eid=ARA3JYaJkGH5l_xg_EhbLIdrgIAZT2jRiiRzttRfjdBlZaQt6BX991iaV4tteylNjfgnfoHN_QYXcHL9
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 21:11:44   

    COMMUNIQUE DE PRESSE


    Réforme des allocations logement : Macron dégoupille une nouvelle bombe sociale (Ian Brossat - PCF)

    Le Canard Enchaîné de ce matin révèle la nouvelle réforme des aides sociales au logement, prévue pour 2019. Elle impactera 1,2 million de Français, qui perdront chacun 1000€ en moyenne. C’est une nouvelle attaque d’une violence inouïe contre le pouvoir d’achat des classes moyennes et des familles modestes.

    En modifiant le mode de calcul des aides au logement, Emmanuel Macron compte récupérer 1,2 milliard d’euros dans les poches de ceux qui ont besoin des aides au logement pour vivre dignement. En effet, le montant des aides sera désormais calculé en fonction des revenus actuels des demandeurs, et non plus de leurs revenus antérieurs. Conséquences : les salarié-es les plus jeunes et les plus précaires, en contrats courts, seront les plus grands perdants. Un jeune de 24 ans vivant en foyer de jeune travailleur avec un salaire de 750€ perdrait ainsi plus de 1200€ par an.

    Cette baisse des aides s’ajoute à la baisse des APL qui frappe déjà les familles les plus en difficulté, dans un contexte de montée générale des colères et de mobilisation des gilets jaunes contre les mesures gouvernementales qui diminuent le pouvoir d’achat. Cette réforme est totalement irresponsable. Il s’agit d’une véritable bombe sociale que le gouvernement s’apprête à dégoupiller.

    Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes
    Paris, le 5 décembre 2018.
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 22:47:33   

    Fédération CGT des Services Publics


    http://www.cgtservicespublics.fr/les-luttes/actualites-des-luttes-2018/preavis-de-greve-2018/article/preavis-de-greve-preavis-de-greve-de-0-h-a-24-h-pour-les-journees-des-9-10-11?fbclid=IwAR0o04BK66LWdNbpBQfeixBgdEXHUoQXBXY-BfCU_dl5c9ux7lHliQuarys

    Préavis de grève de 0 h à 24 h du 9 au 31 décembre 2018

    Madame et Messieurs les Ministres,

    La situation actuelle démontre le profond rejet de la politique régressive de votre gouvernement.

    Dans ce contexte, et dans le cadre du processus de mobilisation engagé par la CGT pour faire de décembre un mois de lutte, la Fédération CGT des Services publics estime nécessaire d’agir.

    Depuis de trop longues années, nous avons dénoncé les conséquences des politiques des gouvernements successifs.

    La réforme des collectivités entamée par la loi du 16 décembre 2010 puis les lois HPST, MAPTAM et NOTRe de 2012, 2014 et 2016 n’ont eu de cesse de détruire les services publics de proximité : dans nos collectivités, dans les hôpitaux, dans les services de l’État…

    Parallèlement les services publics : transports en commun, eau, logement, services de santé, aides à la personne, aide sociale à l’enfance, services culturels, sports, nettoiement, etc. sont détruits ou privatisés. Ils disparaissent au détriment d’une grande partie de la population qui vit en périphérie des grands centres urbains et dans les zones rurales.

    Les salaires sont gelés depuis trop longtemps et la création de richesses est réservée aux « premiers de cordée ».

    Les conditions de travail et de vie ne cessent de se dégrader.

    Les projets gouvernementaux sur la Fonction publique et concernant notre système de retraite sont porteurs de reculs dramatiques. Nous rejetons en bloc les annonces du président de la République devant les maires visant à renforcer les pouvoirs de gestion des élus sur les personnels et à rompre avec l’unicité de la Fonction publique.
    Aussi pour toutes ces raisons, nous revendiquons :
    - Le dégel immédiat du point d’indice de la Fonction publique et l’augmentation des salaires du public et du privé sur la base du SMIC à 1 800 €, des pensions et des minimas sociaux ;
    - Le rétablissement de l’Impôt Sur la Fortune ;
    - Un moratoire sur l’augmentation des taxes ;
    - L’arrêt des suppressions de postes et fermetures des services publics, la réouverture de services publics et sociaux de proximité pour répondre aux besoins des populations dans une organisation équilibrée et écologiquement responsable des territoires, qui passe notamment par un développement du transport ferroviaire ;
    - Le recrutement massif d’emplois statutaires et l’ouverture de postes nécessaires, à l’opposé des régressions contenues dans le plan Action Publique 2022 ;
    - L’arrêt de toute augmentation du temps de travail et la réduction du temps de travail à 32h ;
    - La sauvegarde et le développement de notre système de protection sociale et de notre système de retraite, à l’inverse du système par points voulu par le gouvernement ;
    - Un aménagement équilibré du territoire qui passe par la lutte contre la concentration de l’activité sur les métropoles, véritables « territoires entreprises » au seul service des grands groupes donneurs d’ordres et de leurs actionnaires, par le maintien des départements et des compétences communales, et par le réengagement financier de l’État à hauteur des besoins exprimés.

    Afin de permettre aux personnels d’exprimer leurs revendications, la Fédération CGT des Services publics dépose des préavis de grève de 0 h à 24 h pour les journées des 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20 ,20 ,21 ,22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30 et 31 décembre 2018 pour l’ensemble des agents de la Fonction publique territoriale et les salariés relevant de la partie privée de notre champ fédéral (entreprises de l’eau et de l’assainissement, thanatologie, secteur privé du logement social).

    Notre organisation reste disponible pour toutes négociations sur les revendications du personnel, tant sur le plan national que local.

    Nous vous adressons, Madame et Messieurs les Ministres, nos sincères salutations.
    Pour la Fédération CGT des Services publics,
    Baptiste TALBOT
    Secrétaire général
    Xuan
       Posté le 05-12-2018 à 23:09:21   

    Le syndicat Vigi rejoint le mouvement des gilets jaunes en appelant à une grève illimitée à partir de samedi, jour de l'acte 4 de la mobilisation .

    http://www.bfmtv.com/police-justice/gilets-jaunes-un-syndicat-de-police-depose-un-preavis-de-greve-a-partir-de-samedi-1582326.html
    Xuan
       Posté le 06-12-2018 à 00:02:57   

    Il apparaît maintenant que des grèves prennent le relais des blocages routiers.
    Encore une fois ce sont les masses qui font l'histoire et nous avons de nombreuses leçons à en tirer.

    Les dirigeants syndicaux ont pris le train en marche.
    L'esprit " je ne marche pas avec le FN " ou " je ne manifeste pas à côté de mon patron " est à l'origine de cette attitude sectaire, favorisée par la démagogie de politiciens néofascistes dits "populistes", l'existence réelle de groupuscules fachos, de revendications patronales anti ouvrières et par le rejet des partis et syndicats par les gilets jaunes.
    Il aura fallu l'action obstinée de milliers d'opprimés, soutenus par la quasi totalité de la population, l'émergence de revendications légitimes et l'initiative des syndicalistes de la base pour briser cette ligne suicidaire.
    Ainsi la situation diffère fondamentalement de celle des bonnets rouges où Mélenchon et la direction CGT avaient brisé l'action des masses aux mêmes motifs.

    Les besoins des masses et l'exploitation capitaliste de plus en plus accentuée entraînent nécessairement la révolte du plus grand nombre contre le grand capital, et dessinent les contours de notre révolution, du Front Uni populaire qu'elle rassemblera. Il doit apparaître que le prolétariat est la seule classe capable de la conduire, en entraînant derrière lui les classes petites-bourgeoises ainsi qu'une fraction du petit patronat, s'il accepte de se placer sous cette direction.
    Le déclenchement de grèves ouvrières porte en lui une orientation nouvelle du mouvement en cours, qui renforce la revendication majoritaire d'augmentation du SMIC, des retraites et des aides sociales.

    Le mouvement des gilets jaunes a déjà montré que le peuple relève la tête après des décennies d'humiliation sous les quolibets de looser et d'assisté .
    A présent c'est le rôle dirigeant du prolétariat qui peut apparaître.
    Les jours qui viennent seront instructifs sous cet aspect.

    Sur la question de la violence de classe, de l'action illégale et de la dégradation des symboles de la République bourgeoise, le soutien réaffirmé du peuple malgré un intense bourrage de crâne a plongé le personnel politique bourgeois dans un immense désarroi, le contraignant à changer de ton ou à dévoiler sa véritable nature fascisante, comme Wauquiez ou Hollande. On ne peut pas anticiper la suite des événements ni la forme que prendra très probablement la violence de la bourgeoisie, mais la notion de la juste violence des masses contre ses oppresseurs est apparue en se dégageant des scories des minorités agissantes et des pillards.

    Enfin l'idée de la démocratie populaire a aussi émergé, et avec elle le principe de la révocabilité des élus. Pour l'heure le cadre institutionnel n'est pas remis en question, sauf partiellement comme pour le Sénat.
    Le caractère de classe de l'Etat n'est pas apparu au grand jour non plus puisque seul Macron est rendu responsable et qu'on demande sa démission, ce qui implique son remplacement et non celui de la machine d'Etat.
    pzorba75
       Posté le 06-12-2018 à 05:21:23   

    L'entrée en lice des syndicats compréhensifs, comme la CGT de Martinez, fait craindre pour la suite du conflit en cours. Les dirigeants des syndicats ont une telle habitude des coups tordus pour faire capoter les luttes, prôner le retour au calme et la reprise du travail sans rien obtenir de durable qu'il est prioritaire de les laisser à l'écart du mouvement Gilets Jaunes et attendre le recul complet de l'équipe au pouvoir, la Macronie étant maintenant complètement déconsidérée à gauche par sa position de classe et à droite par sa faiblesse et ses reculs devant la rue.
    D'accord avec les syndicalistes, drapeaux rouges et poings levés en tête des manifestations, rien à attendre des palabres des Martinez, Berger et autres virus patronaux pour gangrener ceux qui luttent et terminer avec un Noël réussi et des voeux pour une bonne année 2019.
    C'est vrai que c'est révolutionnaire de fêter Noël.
    Xuan
       Posté le 06-12-2018 à 17:06:02   

    Tous les forums doivent se plier à la netiquette, ce qui veut dire pas d'insulte, et ceci vaut pour chacun d'entre nous.

    Ensuite Macron serait homosexuel et se déhancherait en bas résilles sur le perron de l'Elysée, ça ne ferait ni chaud ni froid : il a été élu par une minorité d'électeurs et ne représente qu'une fraction infime de la population, la grande bourgeoisie.
    Quant à l'Elysée c'est le symbole d'une république que nous récusons et qui sera remplacée par une démocratie populaire.

    Sur la question des immigrés noirs ou de quelque origine que ce soit, l'immigration est une conséquence de l'impérialisme et la politique de Macron en matière d'accueil des réfugiés est particulièrement hypocrite puisqu'il stigmatise l'Italie mais refuse de laisser accoster le bateau qui les transporte.

    Que Macron ait invité des pseudos "militants" de l'oppression des LGBT noirs est grotesque parce que la grande bourgeoisie prétend défendre ce genre de cause, mais elle piétine le droit au travail de l'immense majorité, ceux que tu appelles des zombies semble-t-il. Et j'aimerais que tu en dises davantage sur les gilets jaunes parce que c'est le fil.

    Cependant une question, tu nous a signalé ce lien mais pas celui-ci :
    http://www.youtube.com/watch?v=-ePhSnHvAeA
    Quel est ton avis sur Virginie Franc et sur la cause qu'elle défend ?
    Xuan
       Posté le 06-12-2018 à 19:57:42   

    L'intervention de Xavier Mathieu le 5/12 explose le plateau de BFMTV :

    http://www.youtube.com/watch?v=CtraDxv4m8o&feature=share&fbclid=IwAR3zyuQsl4kFPiW99K7jerceUUn3sqtAfGFywdcutBKB3YETgKk9KXM2KhI
    Xuan
       Posté le 06-12-2018 à 20:09:38   

    Le Figaro ulcéré que Martinez n'appelle pas les gilets jaunes au calme

    http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2018/12/06/29002-20181206ARTFIG00161-gilets-jaunes-le-double-jeu-scandaleux-et-irresponsable-de-la-cgt.php
    Xuan
       Posté le 06-12-2018 à 22:52:39   

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/05/la-cgt-de-lafarge-rejoint-les-gilets-jaunes_5392860_3224.html?fbclid=IwAR0cmWebeiXNmLgtrhIdT_J9yF-mjebBGCFuJqxzGas3xLx2SqE6k04OG1o

    ... « Nous appelons à rejoindre les “gilets jaunes” dans toutes les manifestations prévues en France samedi 8 décembre » , a annoncé, mercredi 5 décembre, l’Union CGT Lafarge...
    Xuan
       Posté le 06-12-2018 à 22:56:07   

    Sur son blog, http://patrick-le-hyaric.fr/la-passion-de-legalite/?fbclid=IwAR3dCtdp1FFDOyH7Sqa1JNBIssXesL0sXS18d5cYQoOYRhIV6KMw_PZ4CEM Le Hyaric écrit :
    "La sortie de cette crise majeure ne peut être que sociale et démocratique. Les « gilets jaunes » et les syndicats doivent être enfin entendus. A moins de rechercher le chaos, le gouvernement n’a plus le choix." ...
    "Une conférence sociale déclinée dans chaque département et bassin d’emploi sur la fiscalité, les salaires et la transition environnementale devrait être convoquée avec les élus, les syndicats, les associations, des représentants organisés des « gilets jaunes » et déboucher sur des mesures concrètes pour revaloriser les salaires, les pensions et prestations sociales, mettre en débat notre système fiscal et dégager des pistes pour un nouveau modèle de développement social, démocratique et écologique. Les multinationales donneuses d’ordres aux PME comme les banques doivent y être mises au pied du mur. La situation appelle à faire preuve d’audace, à la hauteur de cette autre ambition qui inonde le mouvement : la maîtrise de son destin".

    Mettre les multinationales au pied du mur par une conférence sociale est d'une naïveté crasse et on ne peut pas être plus aveugle.

    vidéo de l'arrestation des lycéens à Mante-la-Jolie : http://www.facebook.com/zoneinsoumise/videos/534263573715297/

    Le Figaro annonce http://etudiant.lefigaro.fr/article/entre-200-et-300-lycees-bloques-aujourd-hui-dans-toute-la-france_489c5656-f971-11e8-b708-809203d3fe49/?fbclid=IwAR1yk7oIz2sLYKhghw5Bt7UlbDrRQz3TR47TUySqRtVyC9u5m93yti0fm8M plus de 700 arrestations de lycéens.

    La présence annoncée d'une douzaine de blindés samedi montre que la bourgeoisie n'est pas ébranlée malgré les pertes commerciales et les cafouillages de ses pantins.

    Cette situation est inédite. Mai 68 n'était pas parvenu à ce point d'antagonisme, qui dessine la porte de sortie choisie par le gouvernement : l'instauration d'un état de dictature ouverte pour faire plier le peuple.


    Edité le 06-12-2018 à 23:39:11 par Xuan


    Xuan
       Posté le 07-12-2018 à 09:02:19   

    «Gilets jaunes»: ces manifestants blessés ou mutilés par la riposte policière


    PAR KARL LASKE ARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 6 DÉCEMBRE 2018 - Mediapart

    Trois lycéens ont été grièvement blessés au visage, mardi et mercredi, par des tirs de flashball, lors de manifestations. Des plaintes doivent être déposées jeudi par les avocats des gilets jaunes blessés par des éclats de grenades assourdissantes GLI-F4, les 24 novembre et 1er décembre à Paris.

    Silencieusement, l’escalade a donc commencé. Débordé par la foule des « gilets jaunes » qui a déferlé, samedi 1er décembre, sur Paris, Bordeaux, Toulouse, Marseille et de nombreuses autres villes, le gouvernement se prépare à durcir la réponse des forces de sécurité sur le terrain.

    Les lycéens, qui ont multiplié les blocages depuis lundi, viennent d’en avoir un aperçu. Mardi, une lycéenne de 16 ans a été grièvement blessée au visage, touchée à la mâchoire par un tir de flashball lors d’une manifestation à Grenoble (38). Mercredi, deux autres lycéens ont été blessés par des tirs au visage lors de rassemblements devant leurs établissements, au lycée Simone-de-Beauvoir de Garges-lès-Gonesse (95) et au lycée de Saint-Jeande- Braye, près d’Orléans (45). Trois blessés graves pour les balbutiements d’une mobilisation. Ces tirs injustifiés sur des groupes d’élèves en disent long sur l’aveuglement et la nervosité des forces de l’ordre.

    Les 24 novembre et 1er décembre, en dépit du déluge de grenades lacrymogènes déversées sur les cortèges, de nombreux manifestants refusant la dispersion ont déjà été touchés par des plots de grenades de désencerclement, des éclats de grenades assourdissantes GLI-F4 et des tirs de flashball. Faute d’organisation centralisée, les gilets jaunes ne disposent d’aucun bilan global, mais leurs comptes Facebook et Twitter ou des blogs locaux indiquent que la répression a été dure, partout. Selon un message posté par les personnels médicaux parisiens, « plus de 162 personnes ont été prises en charge à l'AP-HP » le soir du 1er décembre. Des photos prises et postées avec l’accord des patients illustrent « les blessures que causent les armes des forces de l'ordre » (à suivre
    ici
    , attention images choquantes).

    Le ministère de l’intérieur a quant à lui répertorié 263 blessés au niveau national. Un groupe d’avocats, Mes Aïnoha Pascual, Chloé Chalot, William Bourdon, Raphaël Kempf et Arié Alimi, doit annoncer jeudi le dépôt simultané de plaintes de victimes blessées ou mutilées par des grenades lancées par les forces de l’ordre lors des manifestations des gilets jaunes. Vendredi, ils avaient déjà demandé par un courrier au ministre de l’intérieur de « renoncer à l’usage des grenades GLI-F4 » . Les avocats rappelaient que « la GLI-F4, grenade lacrymogène instantanée qui comporte une charge explosive de 25 grammes de TNT » , est « utilisée en France contre les foules » , et « ce malgré le risque de blessures mortelles » .

    La France est par ailleurs le seul pays d’Europe « à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l’ordre » , ont-ils précisé. Parmi les victimes qui s’apprêtent à déposer plainte, plusieurs gilets jaunes grièvement blessés à Paris. D’abord Gabriel, 21 ans, qui a eu la main arrachée le 24 novembre, avenue Franklin-Roosevelt.
    Sa mère, Dominique, a déjà rapporté à Mediapart dans quelles circonstances la grenade GLI-F4 avait été lancée aux pieds de ses deux fils et de son neveu, alors qu’elle se trouvait à proximité et qu’aucun affrontement n’était en cours.
    Autre manifestant blessé le 24 novembre, Antonio se trouvait lui aussi vers le bas des ChampsÉlysées, vers 17 heures, lorsqu’il a été touché par une grenade GLI-F4. « Les gendarmes ont lancé plein de grenades, explique Antonio à Mediapart. Une grenade est tombée à mon pied et je n’ai pas eu le temps de réagir. J’ai senti que mon pied me brûlait et ce sont les gens autour de moi qui m’ont dit que j’étais en train de saigner. J’avais la chaussure explosée, un gros trou dans le pied, et un morceau de grenade à l’intérieur. Je ne suis pas près de remarcher… » Antonio a 21 jours d’arrêt de travail. Samedi 1er décembre, plusieurs manifestants ont été blessés grièvement à Paris.
    C’est le cas de Philippe, 41 ans, venu avec un groupe d’une quarantaine de gilets jaunes de Roanne et grièvement blessé par un éclat de grenade, une demi-heure après son arrivée place de l’Étoile. « On s’était retrouvés au pied de l’Arc de triomphe vers 10 heures du matin, explique sa femme, Vanessa, à Mediapart. Et tout d’un coup, les policiers se sont mis à tirer des grenades lacrymogènes. On était noyés dans la fumée blanche, quand une grenade a explosé près de nous. J’ai vu Philippe revenir vers moi en se tenant le côté gauche du thorax. Et lorsqu’il a retiré sa main, elle était couverte de sang. Un ami lui a fait un point de compression et on l’a amené aux pompiers. Il avait reçu un éclat de cette grenade en plein thorax et ça lui avait sectionné une artère. Les médecins l’ont opéré dans la nuit de samedi. Ils ne savaient pas s’ils pourraient sauver son poumon. »
    Alors qu’il est toujours sous oxygène, Vanessa s’apprête elle aussi à déposer plainte. Ces tirs de grenades sur des manifestants, au début de la journée et alors qu’aucune barricade n’est encore apparue dans la capitale, montrent bien que les consignes des forces de l’ordre samedi 1er décembre visaient à empêcher tout rassemblement en dehors du périmètre contrôlé, que Christophe Castaner a défini comme une « fan zone », avenue des ChampsÉlysées. Même si des manifestants étaient prêts à en découdre, ces attaques sur les gilets jaunes sont largement responsables de l’embrasement qui a suivi. Dans la soirée, des unités de CRS et de compagnies de sécurisation et d’intervention (CSI) ont poursuivi indistinctement tout ce qui bougeait encore dans le quartier : manifestants, émeutiers et « casseurs » présumés.

    « Nous aurons besoin de personnes solides pour pouvoir évacuer rapidement les blessés »
    C’est ainsi que des images diffusées par Hors-Zone Press montrent des CRS investir un Burger King, avenue de Wagram, et matraquer au sol, gratuitement, des manifestants gilets jaunes qui s’étaient réfugiés à l’intérieur. Sur d’autres images, filmées rue de Berri, l’on voit un groupe de policiers d’une CSI poursuivre, puis frapper au sol à de multiples reprises un individu qui tente de leur échapper.

    Dans le même quartier, un jeune qui suivait en curieux les événements, Mehdi, a subi un traitement similaire et a déposé plainte, mercredi, au parquet de Paris pour violences. « Mon client indique qu’il a été roué de coups lors de son interpellation, explique son avocat, Me Yassine Bouzrou. Il a été sévèrement touché à l’oeil et déjà opéré, mais il doit être réopéré, et les médecins ne savent pas si son oeil pourra refonctionner. Il a également la mâchoire déboitée. »
    Mais la violence ne s’est pas limitée à Paris, loin de là. À Toulouse, non loin de la gare Matabiau, le 1er décembre vers 15 heures, Benoît, un manifestant, s’est écroulé lors d’une charge policière, vraisemblablement victime d’un tir de flashball. Il a été mis à l’abri dans un commerce puis exfiltré, avant de perdre connaissance. « Il était encore conscient quand je l’ai vu et il avait l’oeil tuméfié, explique Hugo, un jeune journaliste arrivé sur place, et qui filme une courte séquence. On ne l’a pas remarqué tout de suite, mais il avait du sang qui coulait de son oreille. » Benoît est hospitalisé en neurochirurgie.
    « Son état s'est aggravé dimanche de façon critique » , a fait savoir la préfecture de Haute-Garonne, mais se serait stabilisé depuis, selon une information communiquée par sa famille mardi.
    À Bordeaux, où plus de deux mille gilets jaunes ont manifesté, les forces de l’ordre sont intervenues à proximité de l’hôtel de ville. Un manifestant a eu la main arrachée par une grenade GLI-F4, tandis qu’un autre a eu la joue déchirée par un tir de flashball.
    Un blog de soutien a été ouvert pour aider Guy, 60 ans, touché au visage, à couvrir ses soins médicaux et juridiques. Selon sa belle-fille, « il a obtempéré à l'ordre des CRS de quitter les lieux, mais en se retournant à mi-chemin, il a reçu un tir de flashball dans la joue » .

    Dans la ville, la violence des affrontements du 1er décembre provoque une mobilisation chez les personnels de santé proches des gilets jaunes dans la perspective de samedi prochain. Un réseau de « street medics » s’est mis en place. Mercredi, le groupe compte déjà six infirmiers aides-soignants, sept pompiers, dix ambulanciers, dix-sept secouristes du travail et trente-six secouristes inscrits. « Nous aurons besoin de tout le monde, des personnes solides pour pouvoir évacuer rapidement les blessés, a détaillé une animatrice du réseau, des secouristes et membres hospitaliers évidemment, ainsi que des personnes pour surveiller l’environnement lors des interventions et éviter que des curieux n’entravent le bon déroulement des soins. Encore une fois, nous rappelons que la manifestation sera certainement dangereuse et préférons avertir les gens qui n'ont pas d’expérience que les violences sur place peuvent choquer. »

    Parmi les nombreux commentaires et échanges d’expérience, une infirmière en pédopsychiatrie explique que samedi dernier était sa « première expérience dans un environnement violent » : « Même si ça m'a pas mal secouée, je serai présente pour aider. » Un secouriste explique qu’il n’a « pas peur de la foule et des situations comme samedi dernier » : « Je peux faire un bandage d'urgence, un point de compression, des palpations pour vérifier d'éventuels saignements, les premiers gestes d'urgence : je suis assez costaud pour évacuer ou protéger d'éventuelles victimes. Bref, je suis là pour vous aider et je ferai ce qui vous semble utile. »

    À Tours, la violence policière a été également extrême. Selon le site collaboratif local, La Rotative, le bilan établi par les « street medics » fait état dans l’après-midi d’une trentaine de blessés côté manifestants. Parmi eux, on compte encore une personne qui a eu la main arrachée par une grenade, une femme qui a eu l’oreille déchirée par un tir de flashball, ainsi qu’un adolescent grièvement blessé à la mâchoire.
    Deux manifestants ont aussi été blessés aux testicules. « La brasserie du Palais transformée en centre de soins pour que les pompiers débordés prennent en charge les victimes de la police. Des tirs de flashball qui blessent des adolescents au visage. Une main arrachée. Des déflagrations de grenades entendues jusqu’à Saint-Pierre-des-Corps […]. La violence d’État monte d’un cran » , résume La Rotative. Le site Lundi matin a aussi relayé d’autres récits et témoignages de la journée du 1er décembre et des affrontements à Tours et dans d’autres villes de province.
    À Marseille, une dame de 80 ans, Zineb Redouane, grièvement blessée au visage par une grenade lacrymogène lancée par des policiers dans son appartement, est décédée dimanche à l’hôpital, ainsi que Mediapart l’a
    rapporté. Le procureur de Marseille a reconnu que « des plots de grenades » avaient été « retrouvés chez elle », mais il a prétendu qu’« à ce stade », on ne pouvait « pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès » .


    Lire aussi Une répression massive, à coups de flashball, provoque des blessés graves chez les lycéens -( Bastamag


    Edité le 07-12-2018 à 13:57:01 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 07-12-2018 à 09:16:15   

    L'an dernier Macron a mis le général P. de Villiers en réserve. Ce dernier, payé par le Boston Consulting Group, est actuellement sur de nombreux médias et explique comment l'autorité doit être exercée, en rappelant son expérience de 40 années au service de la France.
    Ce personnage est un danger pour le peuple, comme le le furent et le demeurent tous les sauveurs passés par les écoles militaires, l'histoire de France des deux derniers siècles est riche d'exemples.
    Seul le peuple peut mettre un terme à ses illusions de solutions, que Macron ou n'importe quel autre président peut proposer comme issue à la crise actuelle.
    Les dernières solutions militaires en France avec De Gaulle en 1944 et en 1958 n'avaient pas résolu la crise, seulement fait taire ceux qui résistaient et permis la restauration complète de l'ordre antérieur, la conduite des affaires du pays par ceux d'en haut pour les profits de ceux d'en haut.
    Les Gilets Jaunes et ceux qui s'y rallient par opportunisme feraient bien de s'en souvenir.
    Xuan
       Posté le 07-12-2018 à 13:41:20   

    Tu as raison de soulever le sujet, mais "en Réserve" c’est beaucoup dire, au placard plutôt.
    A part une poignée de gilets jaunes de la fachosphère et le site officiel de la Chambre de commerce France-Israël, on ne peut pas dire que De Villiers soit porté par le peuple. Sa pseudo candidature a aussi été agitée comme un épouvantail.
    Or ‘C’est à vous’ l’a invité hier pour l’entendre désavouer les ultras. Il l’a fait bien évidemment, en soulignant qu’il était un militaire et pas un politique et que ce n’était pas son métier, tout en continuant d’envoyer quelques piques discretos au père Macron.

    Photo du 24 novembre


    Du point de vue du rapport des forces, je ne crois pas que les gilets jaunes l’emportent parce que l’armée est toujours un recours et que le peuple n’est pas armé.
    On sait que tous les projets de démission, d’assemblée constituante ou de référendum, voire simplement de « conférence sociale » ne peuvent pas voir le jour dans de telles conditions. De plus CGT et FO renoncent à la grève des routiers car des garanties ont été apportées sur les heures supplémentaires.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/07/la-cgt-et-fo-levent-leur-appel-a-la-greve-des-routiers_5394091_3234.html
    L’absence de grève à l’échelle nationale condamne tout espoir de relever les bas salaires et les pensions.

    Ceci ne nous empêche pas de débattre d’une société future ni de faire progresser l’idée de la dictature du prolétariat, mais aucun politicien, aucun parti n’est en mesure d’entraîner les masses, désavoué d'avance par les gilets jaunes qui se refusent à suivre parti ou syndicat.

    C’est un pas en avant par rapport aux illusions électoralistes et à la social-démocratie, mais un obstacle à la direction prolétarienne de la révolution, qui n’a elle-même aucun parti reconnu.

    Les gilets jaunes sont donc politiquement divisés et par conséquent la grande bourgeoisie ne se séparera pas de Macron, y compris pour installer un souverainiste ce qui n’est pas son objectif.
    Par contre la colère des masses n'est nullement apaisée, Macron et Cie vont devoir ramer d'ici les européennes. Je crois que si le résultat ne répondait pas à leurs attentes ils sont capables de fouler les élections au pied, d'ailleurs ils l'ont déjà fait.


    Edité le 07-12-2018 à 13:53:24 par Xuan


    Xuan
       Posté le 07-12-2018 à 13:54:47   

    Tous ensemble pour faire reculer Macron et son gouvernement
    Communiqué de presse de la section PCF Vénissieux


    http://levenissian.fr/Communique-de-presse-du-PCF-Venissieux

    Le moratoire sur les hausses de prix de l’énergie, devenu une annulation dans la plus grande confusion entre Elysée et Matignon, ne suffira pas à calmer la colère, ni à faire oublier le mépris de ce pouvoir envers les salariés, les retraités, les sans emplois, les étudiants et lycéens, ni à faire oublier la priorité qu’il accorde aux plus riches pendant qu’il refuse d’entendre l’exigence d’une augmentation du pouvoir d’achat, ni à faire oublier son incapacité à répondre au besoin d’avenir exprimé par les jeunes qui remettent en cause la réforme des lycées ou parcoursup.

    Depuis de long mois une multitude de luttes se développe en France, c’est en faisant converger celles-ci que nous arriverons à faire reculer véritablement ce gouvernement. C’est possible. Nous appelons à cette convergence.

    Mais les violences, même quand elles sont l’expression d’une colère qui déborde, sont un piège qui permet au pouvoir de jouer le pourrissement, la division, puis l’isolement de ceux qui luttent mais se retrouvent associés aux casseurs et aux désordres.

    C’est pourquoi nous lançons un appel pressant à tous ceux qui luttent, notamment aux lycéens que tant de dirigeants voudraient présenter comme des casseurs de banlieue et qui découvrent l’action collective, pour refuser le piège de la violence et des affrontements avec la police.

    Nous comprenons la colère et l’exaspération de ceux qui dans l’action, découvrent avec étonnement le dédain et le mépris dont sont capables ces gouvernements.

    Mais nous les appelons à réfléchir et à prendre le temps de la discussion avec tous ceux qui luttent pour décider de formes d’action qui rassemblent, qui ne donnent pas prise aux provocations et aux récupérations, tout faire pour élargir et renforcer les mouvements et ne jamais diviser ni opposer.

    Tous ensemble pour faire reculer Macron et son gouvernement, c’est notre responsabilité collective !

    lire en ligne « Tous ensemble pour faire reculer Macron et son gouvernement »
    pzorba75
       Posté le 07-12-2018 à 14:05:19   

    Compte tenu du personnage P. De Villiers, je ne fais pas de différence entre placard et réserve. Surtout la réserve des militaires passés par St-Cyr qui honorent chaque 2 décembre aux Invalides la victoire d'Austerlitz et les putschs qui vont avec. Toute honte bue.
    Macron n'aura pas son avis à donner si ceux qui le manipulent décident de le remplacer, et ils ont intérêt à y réfléchir rapidement, tant le camp macronien est divisé et finalement faible en ayant reculé devant des escarmouches qui n'ont quand même pas ébranlé le pouvoir d'Etat et aucunement celui des patrons.
    Il sera très difficile pour Macron d'être le vecteur de l'idéal européiste, des droits de l'homme et de tout le bla-bla droits de l'hommiste, en ce sens les gilets jaunes ont tiré un trait sur sa carrière jusqu'ici de premier de la classe auquel tout a réussi.
    Il sera la risée des grands dirigeants du monde, qui poliment lui rappelleront qu'il a mieux à faire dans son territoire que de s'occuper des affaires partout ailleurs pour le compte des impérialistes français ou pourront lui donner un coup de main pour rétablir l'ordre intérieur si les désordres continuent, ce qui n'est pas exclu à priori.
    Les années restantes de son quinquennat ne vont pas être celles annoncées l'an dernier. Tant mieux.
    Xuan
       Posté le 07-12-2018 à 16:00:49   

    Peut-être mais ce n'est pas un homme politique, il n'a pas d'équipe derrière lui, pas de soutien populaire, pas d'entregent parmi les grands capitalistes, pas de programme non plus sinon quelques réserves sur celle de Macron.

    Celui-ci avait paraît-il passé son séjour au ministère - transformé en cabinet de campagne - à rencontrer tous ceux qui devaient le porter au pouvoir. Par contre son mouvement est inexpérimenté, sans idéologie unifiée et se conduit comme des jeunes chiens fous.
    S'il n'arrivait pas à rétablir l'ordre, Wauquiez pourrait le remplacer. Sauf que celui-là n'a guère plus de popularité et qu'il ne rassemble pas non plus les Républicains.
    Alors quitte à imposer il suffit de garder le même.

    Note que la presse de la grande bourgeoisie ne mène aucune campagne pour le virer.

    > Voir le Figaro
    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/12/07/25001-20181207ARTFIG00028-emmanuel-macron-s-exprimera-debut-de-semaine-prochaine-annonce-richard-ferrand.php
    Le gilet jaune Eric Drouet est incapable de dire quelle peut être la suite d'une incursion à l'Elysée et se fait clouer le bec comme un enfant par Bruce Toussaint.
    Le débat est très instructif des différents avis au sein de la bourgeoisie.

    > L'Obs "il faut sauver le soldat Macron"
    http://www.nouvelobs.com/politique/20181207.OBS6746/il-faut-sauver-le-soldat-macron.html
    Sauf Mélenchon qu ijoue encore une fois les Tartarin de Tarascon, il n'y a aucun parti qui appelle à prendre le pouvoir et les critiques bourgeoises qui s'adressent à Macron reprochent en fait le manque de fermeté samedi dernier. D'où la présence de près de 90 000 policiers accompagnés de blindés.


    Edité le 07-12-2018 à 16:48:27 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 07-12-2018 à 16:56:46   

    L'Obs, du jus radical socialiste européiste, juste bon à traiter les problèmes sociétaux, certainement pas le social ni la justice. Un renfort foireux pour Macron, Bayrou ou autres Hamon - Jadot.
    Xuan
       Posté le 07-12-2018 à 18:44:40   

    L'Obs n'est pas intéressant en soi-même mais comme expression de la frange social-démocrate de la bourgeoisie. La veille il publiait un article plus critique.
    Côté macronie pure et dure le soutien a flanché un instant à cause des hésitations mais les troupes ont été remobilisées avec l'abandon de l'augmentation de la taxe.
    C'est-à-dire que la grande bourgeoisie continue de le soutenir et n'envisage pas de le remplacer à moins d'un grave faux pas maintenant dans la répression du peuple.

    Il est important de voir l'état de délabrement de la bourgeoisie, lire tous les commentaires comme Collard "le quinquenat est terminé" , Zemmour "Macron c'est fini pour lui !" , Domenach "il va devoir mettre un genou à terre" , les appels à entrer dans l'Elysée, etc. et d'autres encore, mais mesurer aussi ses capacités réelles de rebond en partant des faits.

    Seule une grève de masse d'ampleur nationale pourrait permettre d'arracher des augmentations de salaire.
    Xuan
       Posté le 07-12-2018 à 20:48:06   

    Une info sur le blog de Danièle Bleitrach :

    "AGRESSION Le lycée Saint-Exupéry, dans les quartiers Nord de Marseille, a été fermé ce jeudi. Mercredi, en fin de matinée, des trafiquants d’une cité voisine ont tiré sur les élèves avec des lanceurs de paintball… depuis longtemps les trafiquants de drogue sont les alliés du pouvoir dans les quartiers nord de Marseille. Les liens entre le banditisme et des élus qui ont dès le départ soutenu Macron dans son ascension y compris au milieu des querelles intestines au sein des partis socialistes et de droite, sont bien connus. La contestation sociale, les revendications les gènent dans leur trafic et ils l’ont fait savoir aux lycéens et professeurs du plus grand lycée des quartiers nord, des lycéens qui eux se battaient contre la stigmatisation des études dans leur lycée et sa traductfion dans parcourssup. (note de danielle Bleitrach)

    Jean Saint-Marc"
    Xuan
       Posté le 07-12-2018 à 23:22:27   

    L'article de oùvalacgt :

    Vendredi 7 décembre 2018

    Gilets Jaunes : la CGT divisée, la Confédération à reculons...




    Voilà un mois que ça brasse partout, que le mouvement prend de l’ampleur. Sur les blocages, lors des manifestations des samedis, se développe un véritable « mouvement populaire » avec toutes ses confusions, toutes ses contradictions.

    Depuis l’origine nous, militants CGT, sommes traversés d’interrogations, de doutes et néanmoins de volonté d’être présents. Il faut dire que la mobilisation dans ce mouvement de tout ce que l’extrême-droite fait de fachos et de nazillons fait réfléchir – c’est bien le moins.

    Nos militants ont été traversés de plusieurs courants :

    > Celles et ceux qui ne voient que la spontanéité du mouvement et qui veulent rester aveugles au dérapages racistes, sexistes, homophobes. Ceux pour qui « le mouvement est tout », le but n’est rien.
    > Et à l’inverse, celles et ceux qui refusent absolument de s’investir dans un mouvement brut, pas clair, et où on risque de côtoyer l’extrême-droite. C’est Martinez qui refuse de manifester le 17 novembre sous ce prétexte.
    > Rares étaient les militant(e)s investis sur le terrain, tout en maintenant la lutte politique contre tous les dérapages identitaires et fascisants.


    Les semaines passées ont éclairci un peu la situation.

    Tout d’abord, la confusion a fait émerger quelques revendications de base, partagées par tous :

    > Hausse du SMIC et des retraites
    > Annulation des taxes
    > Retour de l’ISF
    > Défense des Services Publics dans les régions
    > Macron démission.

    Les revendications identitaires, racistes et anti-migrants (voir « La CGT Douanes, les migrants, les Gilets Jaunes ») sont assez marginalisées – quoique persistantes autour du pseudo Pacte de Marrakech, et ce sont les revendications matérielles et sociales qui prennent le dessus (« Ca peut plus durer ! » ) terrain sur lequel l’extrême droite n’est pas à la manœuvre (Le Pen s’est déclarée contre la hausse du SMIC, à rappeler encore et encore).



    Et par voie de conséquence, on a vu de plus en plus de camarades de la CGT, de structures, s’investir dans les blocages et tenter la convergence avec les Gilets Jaunes, parfois difficile tellement les méfiances sont grandes à l’égard des organisations institutionnelles et officielles. De Tourcoing à Toulouse, de Brest à Chambéry et Montélimar et bien ailleurs, les camarades les plus combatifs sont sur le terrain, et c’est cela qu’il faut faire. Maintenant, des fédérations s’engagent de plus en plus nettement pour construire cette convergence (Chimie, Services Publics par exemple).

    On ne méprise pas le peuple en colère, quelles que soient ses contradictions et ses confusions, on participe pour éclaircir les enjeux et dégager les fachos. Voilà notre objectif.



    Au niveau confédéral, c’est autre chose.

    Depuis le début, Martinez est silencieux. Oh, certes il reconnaît la légitimité de la colère qui s’exprime dans ce mouvement, mais il reste en retrait. Et là, en 48 heures, les choses viennent de se décanter d’un coup.

    D’une part, on voit apparaître la signature de la CGT sur un communiqué intersyndical (ci-dessus) absolument scandaleux, qui ose dire que « le gouvernement a ouvert la porte du dialogue », et par ailleurs « dénonce toute formes de violence dans l’expression des revendications ». Tout en ne donnant aucune perspective de participation au mouvement. Et bé avec ça, elle est pas gagnée la convergence !!! Quelle honte. Alors que le gouvernement massacre les manifestants et les lycéens, tir tendus de flash-ball et les mutilations qui vont avec, gazages, massacre au Burger King, humiliation des lycéens à Mantes la Jolie, mort d’une vieille dame à Marseille (tuée par les gaz au quatrième étage de son immeuble !!!), un jeune dans le coma à Toulouse, c’est une violence jamais vue qui s’abat sur les protestataires. Ce n’est pas un hasard si on se rappelle la mort de Malik Oussekine tué par les voltigeurs de la police le 6 décembre 1986, triste anniversaire. La violence, ce n'est pas celle des revendications, c'est celle du capitalisme et de l'État de classe qui le représente, c'est quand même le B.A. BA du syndicalisme...





    Cette signature de la CGT a provoqué une réaction immédiate dans nos rangs, et nous nous en félicitons. L’UD de la Haute Garonne a dénoncé immédiatement, de même que la FNIC (voir ci-dessus) et de multiples structures prennent position peu à peu (UL de Harfleur, UL Bordeaux Nord, Energie Paris etc.). Cette réaction immédiate est inédite, d’autant que les structures ne font pas dans la langue de bois : la CGT doit retirer sa signature.



    Le problème, c’est que ce n’est pas un bug.

    Nous publions ci-dessus l’interview complète que Martinez a donnée au journal Le Monde ce matin, et dont les militants n’ont retenu que le titre « Touchez pas à nos enfants ». Le reste de l’interview est on ne peut plus clair : pas de convergence avec les Gilets Jaunes, pas de participation aux manifestations. Tout au plus il admet du bout des lèvres qu’il y a quelques initiatives locales, mais sans aucune directive pour les développer, bien au contraire on sent bien qu’il n’est pas d’accord.

    Martinez, comme l’intersyndicale, est dans la logique ultra-réformiste de l’interlocuteur représentatif et nécessaire. Les élections de la fonction publique sont passées, plus besoin de faire semblant, maintenant il faut que le gouvernement reprenne les discussions avec les « organisations intermédiaires ». La colère du peuple sur le terrain, on s’en tape.

    Ainsi, il n’y a pas de « double jeu » de la CGT comme l’imagine le Figaro, il y a une seule posture, la même que depuis toujours, pour se poser en interlocuteur responsable. Revenir à l'époque de Thibault du temps de Sarkozy (voir « Sarko/Thibault, le pacte de reconnaissance tacite »). Et d’un autre côté, on tient quelques phrases ronflantes pour satisfaire la base énervée… Vieux classique quand même, non ?



    Du coup, on comprend mieux le communiqué interfédéral du 5 décembre (que l'on trouvera ICI), publié par les fédérations de l’Agro, de la Chimie, des Ports et Docks, du Commerce, des Cheminots, de l’Energie et des Transports. Au début, on l’a compris comme une petite manœuvre, dans le cadre de la préparation du Congrès de l’an prochain, de la part de fédérations plus ou moins proches de la FSM. D’autant qu’il n’y a absolument rien dans ce texte vraiment contradictoire avec l’orientation confédérale, même pas d’appel à la convergence avec les Gilets Jaunes.

    Bien sûr, la manœuvre existe, personne n’est dupe. Mais très probablement, les fédérations signataires sentaient le vent venir de la manœuvre avec l’intersyndicale (avec probablement de ce côté là la Métallurgie en pointe, la FD la plus droitière de la CGT en ce moment) et ont décidé de tenter de la torpiller. Dommage que ce n’ait pas été plus explicite, assez difficile à suivre et obscur pour les non initiés !!! Manœuvres de bureaucrates entre eux ? Bien sûr. Mais sur fond de lutte de classes.



    Les enjeux se sont éclaircis.

    Il faut participer au mouvement. Défendre les revendications des Gilets Jaunes qui rejoignent pour l’essentiel les revendications CGT. Combattre sans hésitation toutes les dérives racistes, sexistes et homophobes, dégager l’extrême-droite en embuscade.

    Organiser la convergence gilets rouges et gilets jaunes, avec toutes les entreprises en lutte, avec les lycéens et étudiants.

    Participer aux blocages, aux manifestations, protéger les jeunes, affirmer notre identité et notre combattivité de classe.

    C’est le capitalisme qu’il faut abattre, et ce combat on y participe !


    Edité le 07-12-2018 à 23:24:16 par Xuan


    Xuan
       Posté le 08-12-2018 à 12:47:02   

    Il y a une contradiction entre affirmer l'indépendance des gilets jaunes et appeler au calme, surtout après avoir déclaré que la colère ne se déclare pas en préfecture.
    Déjà le lieu de rendez-vous au siège d'un syndicat jaune avait quelque chose de puant.

    D'autre part l'action syndicale a été portée au 14 décembre quand elle pouvait tout aussi bien se dérouler beaucoup plus tôt, trahissant la volonté de se tenir aussi loin que possible de tout mouvement des gilets jaunes, en espérant peut-être qu'il se soit éteint avant.
    Si c'est le cas la direction CGT risque tout simplement de faire un four ce jour-là.
    Xuan
       Posté le 08-12-2018 à 13:15:09   

    le communiqué de presse de la Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT :

    :

    http://www.fnic-cgt.fr/wp-content/uploads/2018/11/Comm-presse-action-commune-avec-les-gilets-jaunes-29112018.pdf :


    Communiqué de presse - La FNIC CGT communique - Montreuil, le 29 novembre 2018

    POUR DES REVENDICATIONS ET UNE ACTION COMMUNES AVEC LES GILETS JAUNES


    Depuis près de trois semaines, une colère légitime s’exprime en France, contre l’austérité économique que subissent les travailleurs, les retraités, les privés d’emplois, les étudiants, alors qu’une infime minorité de la population tire les profits de cette austérité.

    Dans leur immense majorité, les gilets jaunes sont les travailleurs, les retraités pressurés entre la faiblesse de leurs revenus et le niveau des dépenses, pour l’essentiel incompressibles.
    Le mouvement des gilets jaunes s’est organisé en dehors de la CGT : et alors ??


    Dans la plupart des cas, il s’agit de personnes qui travaillent ou vivent dans des lieux où nous sommes absents, ou insuffisamment présents. Leurs exigences sont légitimes, elles sont identiques à celles qui sont portées par la CGT dans les entreprises où nous sommes présents.

    L’action massive et continue des gilets jaunes doit nous interpeler : les militants CGT ne doivent pas rester spectateurs ! Beaucoup sont déjà présents sur les barrages routiers. La CGT doit agir en convergence avec tous les mouvements de contestation, gilets jaunes, rouges sans gilet ou blouses blanches , tout en faisant la clarté sur nos revendications qui ne sont en aucun cas celles d’extrême droite :

    > Baisse drastique des taxes indirectes (TVA, TICPE..) jusqu’à leur suppression,
    > Suppression de la CSG et son remplacement par une cotisation sociale,
    > Rétablissement immédiat de l’ISF, impôt sur la fortune,
    > Augmentation générale des SALAIRES, des PENSIONS et du SMIC. Cela veut donc dire qu’il faut baisser les profits et les marges des entreprises,
    > Les 32 heures maintenant , avec embauches correspondantes,
    > Abrogation des ordonnances Travail et des lois de destruction sociale.

    COMMENÇONS PAR OBTENIR ÇA, LE RESTE SUIVRA !

    Les syndicats du Pétrole sont déjà dans la lutte sur les salaires et les garanties collectives, malgré le blackout médiatique. Des problèmes d’approvisionnement en carburants sont réels dans certaines régions de France. De nombreuses luttes existent dans tous les secteurs.

    Nos camarades énergéticiens vont entrer en grève dès le 3 décembre, en même temps que les portuaires et dockers .

    LE 14 DÉCEMBRE SERA UNE JOURNÉE INTERPROFESSIONNELLE DE GRÈVE CGT


    Les secteurs des transports risquent d’entrer dans la danse. Les salariés du commerce sont aussi appelés à l’action tous les samedis. Des grèves reconductibles sont envisagées, voire déjà programmées. Une réunion CGT des grands secteurs structurants est programmée lundi 3 décembre avec l’objectif de mettre enfin un plan de luttes en route au niveau national.

    Ça bouge ! Dans ce contexte, la FNIC-CGT appelle tous les syndicats à entrer dans cette bataille, à être attentifs aux appels que nous serons susceptibles de lancer par voie de circulaire ou sur les réseaux sociaux.

    Les gilets jaunes BLOQUENT les ronds-points ?
    Très bien. Les salariés avec leur syndicat CGT doivent BLOQUER l’économie par la grève. NOUS DEVONS NOUS MOBILISER RAPIDEMENT POUR FAIRE RENDRE GORGE À CEUX QUI, DANS LES ENTREPRISES COMME AU GOUVERNEMENT, NOUS PIÉTINENT DEPUIS TROP LONGTEMPS.


    http://www.fnic-cgt.fr/
    contact@fnic-cgt.fr Montreuil, le 29 novembre 2018
    Xuan
       Posté le 08-12-2018 à 17:39:40   

    Le courage des gilets jaunes face aux forces de police, à la surveillance par hélicoptères et aux blindés est remarquable. Malgré les arrestations leur détermination ne se dément pas. Et les appels au calme largement relayés ne peuvent pas refroidir leur colère.
    En province le blocage des grandes surfaces se poursuit assorti d'échauffourées avec la police.
    Les arrestations ne cessent d'augmenter. S'agissant d'un conflit fondé sur les conditions matérielles et sociales ces arrestations ne pourront que décupler la haine de classe.
    Il faut bien noter que malgré les commentaires évasifs sur les revendications, la volonté d'augmenter les salaires, les indemnités de chômage et les pensions ressort unanimement. Ceci va exactement à l'encontre des objectifs de la fachosphère.
    pzorba75
       Posté le 08-12-2018 à 20:34:21   

    Le système politique de Macron est en marche vers ce qu'un dirigeant chinois qualifiait sans rire de "démocrature".

    Le gouvernement français a étalé ses troupes de gendarmes armés jusqu'aux dents, montés à cheval ou dans des véhicules blindés et fait quadriller Paris et de nombreuses villes de nombreux flics en civil qui ont mené de nombreuses arrestations dignes des régimes totalitaires. Ces méthodes policières ne peuvent pas être une solution aux problèmes posés par tous les manifestants, y compris les plus déterminés à résister à l'ordre policier au service des riches et des très riches que les gouvernements successifs représentent en France et au sein de l'Union européenne.

    Les manifestants n'oublieront pas de sitôt que Macron et son gouvernement ont reculé piteusement et repoussé l'application des taxes sur les carburants qu'après les violences du weekend dernier. Aujourd'hui, un calme apparent règne, mais les braises ne sont pas éteintes, les CRS peuvent défiler au pas de légionnaire sur les Champs Elysées vides de badauds mais les magasins sont restés vides et le blocage a été total.
    De ce point de vue, la manifestation a été réussie, les caisses sont restées vides.

    Il y a fort à parier que tout se rallumera dès que Macron ou ses ministres remettront en vigueur leurs mesures, inévitables pour respecter les règles imposées par l'Union européenne. La période ne se prête pas aux mobilisations à répétition, mais dès le printemps, le feu menacera de se rallumer.
    Xuan
       Posté le 08-12-2018 à 22:54:51   

    Exactement, contrairement à ce qui a été martelé toute la journée, c'est un échec pour nos trois pieds nickelés, en particulier sur le plan économique.
    Non seulement des magasins de luxe ont été fermés à 15 jours de Noël dans les quartiers les plus rupins de la capitale, mais des banques l'ont été aussi dans de grandes villes comme Lyon.

    A Valence les GJ et les Verts ont manifesté ensemble, comme à Lyon. Vidéo du Dauphiné sur un étrange face-à-face :
    http://www.facebook.com/ledauphinevalence/videos/346930252552133/

    "Heurts sévères" à Lyon, Toulouse, Marseille et Bordeaux.
    Egalement Parc Mistral à Grenoble après l'arrestation de Julien Terrier, artisan meneur .

    A privas en Ardèche devant le palais de Justice "Macron en prison!" .

    Plusieurs autoroutes bloquées.

    A Brest manifestation "tous ensemble !" des gilets jaunes et de la CGT (en bas de page) :
    http://www.letelegramme.fr/bretagne/en-images-le-tour-des-manifestations-des-gilets-jaunes-en-bretagne-08-12-2018-12155927.php?fbclid=IwAR30ztwQLbtZtIugRSNpJ-5QdGzTTuxWGZW0dgiLcepZbTh9qpve_rO6E04

    A Marseille la vidéo montre clairement qu'il ne s'agit nullement d'un mouvement manipulé par la fachosphère.




    Edité le 08-12-2018 à 23:09:24 par Xuan


    Xuan
       Posté le 09-12-2018 à 13:12:05   

    La CGT appelle à la grève à la SNCF et la RATP le 14 décembre
    http://www.20minutes.fr/societe/2390639-20181208-cgt-appelle-greve-sncf-ratp-14-decembre?fbclid=IwAR3Ekq2juaz_EIzLFRvnByvDOqvA-XGqzLo1OaMvKB8hfachnEjsKhzq17k

    L'augmentation des salaires, des pensions, des indemnités de chômage doit être payée par le grand capital et non par des impôts ou des artifices comptables.

    Simultanément Marine Le Pen et Geoffroy Roux de Bézieux font le même tour de passe passe.
    Elle s'oppose à la hausse du SMIC et prétend augmenter le salaire net en tapant dans le salaire total.

    le patron du Medef :
    « que ce ne soit pas les entreprises qui payent. Le Smic va augmenter autour de 1,7% ou 1,8% au premier janvier prochain. C'est déjà un alourdissement du coût du travail. Si on va au-delà et que cela se fait sous forme de baisse des cotisations, très bien ! »
    Xuan
       Posté le 09-12-2018 à 18:57:51   

    En Bretagne, l'arroseur arrosé :
    http://www.facebook.com/699715746887850/videos/339420680184588/
    Xuan
       Posté le 09-12-2018 à 19:05:35   

    Danièle Bleitrach met en ligne le commentaire d'un communiste russe. Bien qu'il reste dans les grandes lignes il est très instructif :

    Pavel Orekhov: les leçons du mouvement social en France : une vision d’un communiste russe


    09
    DÉC

    09-12-2018, l’auteur de l’article un peu rude, il faut bien l’avouer n’est pas une voix officielle du parti communiste de la fédération de Russie mais un auteur très intéressé par les mouvements sociaux et pas seulement en France. Marianne me signale que tous les commentaires manifestent leur contentement devant l’attitude des Français, et l’un des commentaires souligne que dans le fond les reproches que l’article adresse au parti communiste français pourraient être adressés au parti communiste russe actuel (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)



    http://kprf.ru/party-live/opinion/180994.html

    En soi, les mouvements sociaux en France ne sont pas rares. Dans le cadre du mouvement des « Gilets jaunes », cette action n’est pas non plus la première. Cependant, elle se distingue par un certain nombre de caractéristiques qui la mettent bien au-dessus de toutes les précédentes.

    Les exigences politiques sont venues remplacer les exigences économiques. Les manifestants ont déjà réussi à geler les prix du carburant, mais en réponse aux concessions du gouvernement, ils ont déclaré qu’il fallait renvoyer ce gouvernement et le président avec, améliorer le niveau de vie des travailleurs et restituer les garanties sociales qui leur ont été retirées ces dernières années. Les gens réclament la justice sociale.

    La manifestation a dépassé le stade étroit des premières revendications et a acquis un caractère de classe. Le mouvement des «gilets jaunes» a été rejoint par de larges couches de masses exploitées. Des lycéens et étudiants, des médecins, des agriculteurs et enfin la police elle-même ont exprimé leur mécontentement. Des musiciens de rue ont joué des chansons révolutionnaires, appelant les manifestants à prendre des mesures décisives. Des chauffeurs de taxi ont conduit des manifestants aux points de rassemblement. La manifestation a suscité sympathie et soutien tacite de la part des masses à travers le pays.

    L’action n’était plus une démonstration de force et ne visait pas à attirer l’attention sur des questions d’intérêt public. Des « gilets jaunes » ont voulu délibérément renverser le président et le gouvernement.

    En même temps, nos ouvriers russes n’ont rien à apprendre de leurs camarades français, si ce n’est la combativité. La manifestation était initialement vouée à l’échec.

    Premièrement, les plans des participants à l’action étaient connus à l’avance, le jour du spectacle était déterminé, ce qui permettait aux autorités de bien se préparer.

    Deuxièmement, les « gilets jaunes » eux-mêmes n’étaient pas prêts à atteindre leur objectif. La présence d’équipements spéciaux et de véhicules blindés a permis à la police de vaincre relativement facilement une foule désarmée.

    Troisièmement, les masses n’ont pas montré la capacité de s’organiser. Les actions des manifestants sur les lieux ne se coordonnaient en aucune manière, étaient chaotiques et entraînaient inévitablement des pogroms. Il n’y a même pas eu l’apparence de soviets, formés spontanément en Russie dans de telles situations.

    Enfin, quatrièmement et surtout, il n’existait aucune force dirigeante, l’avant-garde des masses protestataires, qui pourrait idéalement armer et diriger la protestation dans la bonne direction. Et ce reproche doit être tourné du côté des communistes français, confus, effrayés par la détermination des masses, et qui n’ont pas réussi à gagner de l’autorité parmi les travailleurs.

    Dans le même temps, les troubles populaires en France ont montré une fois de plus que toutes les inventions sur la société de classes, sur l’obsolescence inéluctable des idées du marxisme – n’étaient rien de plus que des contes de fées bourgeois, de la méthode Coué. La manifestation des «gilets jaunes», qui a réveillé de larges couches de travailleurs en France, pourrait bien devenir un catalyseur de l’intensification de la lutte de classe dans d’autres pays. L’avantage est que les conditions préalables pour cela ne manquent pas.

    Traduction MD pour H&S
    Xuan
       Posté le 10-12-2018 à 09:14:04   

    http://WWW.HUMANITE.FR/IL-Y-LA-VOLONTE-QUE-LES-COLLEGUES-SE-LACHENT-664783?FBCLID=IWAR2GNBXQY3I-4WSDUGFOGY_E3JEO-J9-ZETPSPQ0LLGQVH3T-BEK5ICIPUK


    POLICE. «IL Y A LA VOLONTÉ QUE LES COLLÈGUES SE LÂCHENT»


    Vendredi, 7 Décembre, 2018
    Aya Lafargue
    Le mouvement des gilets jaunes ébranle les forces de police. Certains fonctionnaires, comme Martin, CRS, ont décidé de se mettre en arrêt maladie pour ne plus se sentir du mauvais côté de la barricade.

    Martin (1) est CRS depuis de nombreuses années. Des manifestations et des interventions parfois violentes, il en a connu un nombre incalculable. Malgré des conditions de travail difficiles et des doutes occasionnels, il a toujours appliqué les directives avec discipline et obéissance, comme le veut la profession. Mais la réponse policière aux manifestations de ces dernières semaines ordonnée par le ministère de l’Intérieur l’a tellement écœuré qu’il a préféré se mettre en arrêt maladie pour ne plus cautionner cette répression aveugle. «Je ne me voyais pas taper sur des gens qui n’ont rien fait. L’usage de la force est censé être proportionné. Même si ce terme est subjectif, ça veut dire qu’on n’a pas le droit de tout faire. Or, quand on nous dit de gazer sans sommation des lycéens qui manifestent pacifiquement, c’est un ordre illégal. Dans le mouvement des gilets jaunes, ce ne sont plus des groupes de casseurs bien identifiés qu’on a en face de nous, c’est le peuple: des gens qui ont un réel combat ou même qui se retrouvent en situation de légitime défense face à la police» , s’insurge-t-il.

    «On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale...»

    D’après lui, il y a une réelle volonté politique de jeter de l’huile sur le feu.
    «Quand on voit dans les comptes rendus opérationnels le nombre de lacrymos ou de Flash-Ball utilisés, on est à des niveaux exceptionnels, alors qu’on a vécu des manifestations beaucoup plus dangereuses pour nous où on avait interdiction d’utiliser les lanceurs de balles de défense (nom officiel du Flash-Ball – NDLR)» , affirme-t-il. «Et ça, ce sont des décisions qui viennent du ministère de l’Intérieur» , souligne-t-il. En parallèle, «aucune consigne de mesure n’est donnée aux CRS, contrairement à d’autres manifestations où on nous met la pression. Là, il y a une volonté que les collègues se lâchent» , estime-t-il. D’autant que l’état physique des fonctionnaires de police n’arrange pas vraiment les choses. « Quand on doit se lever à 2 heures du matin pour rejoindre sa compagnie à 3 heures et être sur les Champs-Élysées de 7 heures du matin à 22 heures, c’est sûr qu’on est épuisé et qu’on n’a plus le même discernement ni le même self-control» , rappelle-t-il.

    Et ce n’est pas la prime promise par Emmanuel Macron qui suffira à apaiser les tensions. «Tous les collègues auxquels j’en ai parlé se sont sentis insultés. On l’a ressenti comme si c’était un susucre qu’on nous donnait pour qu’on ferme notre gueule et qu’on aille faire le sale boulot;» , lâche-t-il. D’après lui, le mouvement des gilets jaunes a fait naître des débats inédits dans sa compagnie. «Certains taperaient sur père et mère si on leur en donnait l’ordre. Mais il y a une vraie crise existentielle pour d’autres. On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale en termes de salaire, et on est doublement victimes de l’autoritarisme de l’État parce qu’en plus c’est notre patron et qu’on est muselés» , souligne le fonctionnaire, qui a observé plusieurs arrêts maladie dans sa compagnie ces derniers jours. «Il ne manque pas grand-chose pour que les flics refusent de retourner en manif la prochaine fois» , estime-t-il.

    Concernant le revirement annoncé dans la stratégie de maintien de l’ordre mise en place par la préfecture de police de Paris – d’un dispositif plus statique samedi dernier à celui prévu comme plus mobile et offensif pour ce samedi –, Martin estime qu’il s’agit là d’une «décision politique habituelle». «C’est ce qui a été fait lors des dernières manifestations contre la loi travail ou le 1er Mai : on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire, et la fois d’après on y va fort parce que l’opinion publique attend une réaction de répression policière.»

    (1) Le prénom a été modifié.
    Aya Lafargue


    Edité le 10-12-2018 à 09:18:46 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 10-12-2018 à 10:13:13   

    Il n'y a vraiment que l'Humanité pour reprendre à son compte des propos de CRS et se joindre à la presse pro Macron qui dénigre tous les actes des Gilets Jaunes.
    Relier les manœuvres de la police lors des derniers weekends aux incidents consécutifs aux promenades CGT lors de la loi EL Khomry est un peu court, l'enjeu de la répression était faible au printemps dernier, ce qui n'est plus le cas depuis les deux derniers weekends.
    La violence des symboles attaqués est insupportable pour ceux qui tiennent le pouvoir, ils n'ont pas besoin d'auxiliaires, ni de partenaires (politiciens ou syndicalistes compréhensifs) pour espérer s'en sortir intacts.
    Xuan
       Posté le 10-12-2018 à 13:01:38   

    Je ne vois pas les choses de la même façon, il apparaît dans ce texte que certains CRS sont violents et veulent casser des manifestants. Il y a même une influence fasciste dans ce milieu et dans l'armée.
    Mais d'autres éléments ne veulent pas se trouver entre le marteau et l'enclume, et un syndicat de police a appelé à se mettre en grève samedi dernier.

    Du point de vue de la lutte des classes et du rapport des forces, il est naturel et on l'observe dans tous les conflits que des catégories intermédiaires hésitent entre la bourgeoisie et le prolétariat, ici entre la grande bourgeoisie et le peuple. Qu'il s'agisse du peuple et non de la classe ouvrière accentue le poids social du mouvement et son influence puisque les sondages sont favorables à plus de 70 % malgré la violence anti-flic les vitrine brisées et les pillages.

    Sur le fond la police et l'armée font partie de la bourgeoisie parce qu'elles appartiennent à l'appareil répressif de l'Etat et doivent obéir aux ordres.
    Par contre les CRS se trouvent aussi dans la catégorie des petits salariés, avec des conditions de travail difficiles.
    Ainsi leur situation concentre les contradictions de la société au point que les suicides se sont développés dans la police.

    Que cette hésitation progresse jusque dans les corps répressifs de l'Etat est aussi une nécessité du point de vue de la révolution, où il faudra que ces corps répressifs soient en grande partie neutralisés.
    Ce n'est d'ailleurs pas une nouveauté si on se souvient de la révolte des vignerons du midi et des mutins du XVIIe crosses en l'air.
    La chanson de Montheus dit "salut à vous braves soldats du 17e...vous auriez en tirant sur nous assassiné l'âme française" mais aussi "la patrie c'est d'abord sa mère, celle qui vous adonné le sein, et vaut mieux même aller aux galères que d'accepter d'être son assassin" .
    En effet nombre d'entre eux étaient fils de vignerons eux-mêmes, et on ne peut pas manquer de faire le rapprochement avec la situation matérielle des policiers, faisant dire à plusieurs d'entre eux qu'ils pourraient porter eux-mêmes des gilets jaunes.

    Ceci ne règle pas la question de la violence et de la légitime autodéfense des masses évidemment, mais il faut tenir compte de tous les aspects du rapport des forces entre le peuple et la grande bourgeoisie.
    Xuan
       Posté le 10-12-2018 à 19:23:31   

    Concernant la question des bas salaires et les déclarations de Pénicaud et autres réactionnaires sur l'impossibilité d'augmenter le SMIC à cause de la concurrence, il est nécessaire de rappeler quelques extraits d'un texte fondamental de K. Marx "salaire, prix et profit"

    _______________________


    Valeur et travail


    Comme les valeurs d'échange des marchandises ne sont que les fonctions sociales de ces objets et n'ont rien de commun avec leurs qualités naturelles , il faut tout d'abord nous demander: Quelle est la substance sociale commune à toutes les marchandises ? C'est le travail .
    Pour produire une marchandise, il faut y appliquer, y faire entrer une quantité déterminée de travail. Et je ne dis pas seulement de travail , mais de travail social .
    Un homme qui produit un objet pour son usage personnel immédiat, en vue de le consommer lui-même, crée un produit, mais non une marchandise. En tant que producteur subvenant à lui-même, il n'a rien de commun avec la société.
    Mais pour produire une marchandise , il faut que cet homme produise non seulement un article qui satisfasse à quelque besoin social , mais il faut encore que son travail soit un élément ou une fraction de la somme totale du travail utilisé par la société. Il faut que son travail soit subordonné à la division du travail qui existe au sein de la société . Il n'est rien sans les autres subdivisions du travail et à son tour il est nécessaire pour les compléter .

    Lorsque nous considérons les marchandises en tant que valeurs , nous les regardons exclusivement sous le seul aspect de travail social réalisé, fixé ou, si vous voulez, cristallisé en elles. Sous ce rapport, elles ne peuvent se distinguer les unes des autres que par le fait qu'elles représentent des quantités plus ou moins grandes de travail: par exemple, on emploie une plus grande quantité de travail pour un mouchoir de soie que pour une brique.

    Mais comment mesure-t-on la quantité de travail ? D'après le temps que dure le travail , en mesurant le travail à l'heure, à la journée, etc. Naturellement, pour se servir de cette mesure, on ramène tous les genres de travail au travail moyen, ou travail simple considéré comme leur unité.

    Nous arrivons donc à cette conclusion: une marchandise a une valeur parce qu'elle est une cristallisation de travail social .

    Vous devez pourtant savoir que la rémunération du travail et la quantité de travail sont deux choses tout à fait distinctes.

    La quantité de travail nécessaire à la production d'une marchandise varie constamment avec la modification de la force productive du travail employé. Plus la force productive du travail est grande, plus on produit dans un temps de travail déterminé; moins la force productive est grande, et moins on produit dans le même temps. Si, par exemple, par suite de l'accroissement de la population, il devenait nécessaire de cultiver un sol moins fertile, la même quantité de production ne pourrait être obtenue que par l'emploi d'une quantité plus grande de travail, et la valeur des produits agricoles s'élèverait en conséquence. D'autre part, si avec les moyens modernes de production, un seul fileur transforme en filé, dans une journée de travail, mille et mille fois plus de coton qu'il ne pouvait le faire auparavant dans le même temps avec le rouet, il est clair que chaque livre de coton absorbera mille et mille fois moins de travail qu'auparavant et que, par conséquent, la valeur ajoutée par le filage à chaque livre de coton sera mille et mille fois moindre qu'auparavant. La valeur du filé tombera d'autant.

    Les valeurs des marchandises sont directement proportionnelles au temps de travail employé à leur production et inversement proportionnelles à la force productive du travail employé.

    Quel est donc le rapport entre la valeur et le prix du marché , entre le prix naturel et le prix du marché ?
    Vous savez tous que le prix du marché est le même pour toutes les marchandises de même sorte, aussi différentes que puissent être les conditions de production des producteurs pris individuellement.
    Le prix du marché n'exprime que la quantité moyenne de travail social nécessaire, dans les conditions moyennes de production, pour approvisionner le marché d'une certaine quantité d'un article déterminé. Il est calculé d'après la quantité totale d'une marchandise d'une sorte déterminée.

    C'est à ce point de vue que le prix du marché d'une marchandise coïncide avec sa valeur.

    D'autre part, les fluctuations des prix du marché qui tantôt dépassent la valeur ou le prix naturel, tantôt tombent au-dessous, dépendent des fluctuations de l'offre et de la demande. Les écarts entre le prix du marché et la valeur sont continuels, mais comme le dit Adam Smith :
    Le prix naturel est... le prix central autour duquel les prix de toutes les marchandises ne cessent de graviter. Diverses circonstances peuvent parfois les tenir suspendus fort au-dessus de ce point et parfois les précipiter un peu au-dessous. Mais quels que soient les obstacles qui les empêchent de se fixer dans ce centre de repos et d'immuabilité, ils y tendent constamment.

    Si donc, en gros et pour de longues périodes, toutes les sortes de marchandises sont vendues à leurs valeurs respectives, il est absurde de supposer que le profit, non point le profit réalisé dans des cas particuliers, mais le profit constant et ordinaire des diverses industries provient d'une majoration du prix des marchandises, c'est-à-dire du fait qu'elles sont vendues à un prix dépassant considérablement leur valeur . L'absurdité de cette façon de voir apparaît clairement lorsqu'on la généralise. Ce qu'un homme gagnerait constamment comme vendeur, il lui faudrait le perdre constamment comme acheteur. Il ne servirait à rien de dire qu'il y a des gens qui sont acheteurs sans être vendeurs, ou consommateurs sans être producteurs. Ce que ces gens paient au producteur, il faudrait tout d'abord qu'ils l'aient reçu de lui pour rien. Si un homme commence par vous prendre votre argent et vous le rend ensuite en vous achetant vos marchandises, vous ne vous enrichirez jamais, même en les lui vendant trop cher. Cette sorte d'affaire peut bien limiter une perte, mais elle ne peut jamais contribuer à réaliser un profit. …

    Par conséquent, pour expliquer la nature générale du profit , il faut partir du principe qu'en moyenne les marchandises sont vendues à leur valeur réelle et que les profits proviennent du fait qu'on vend les marchandises à leur valeur, c'est-à-dire proportionnellement à la quantité de travail qui y est incorporée.
    Si vous ne pouvez expliquer le profit sur cette base, vous ne pouvez pas l'expliquer du tout. Cela paraît paradoxal et en contradiction avec vos observations journalières. Il est paradoxal aussi de dire que la terre tourne autour du soleil et que l'eau se compose de deux gaz très inflammables. Les vérités scientifiques sont toujours paradoxales lorsqu'on les soumet au contrôle de l'expérience de tous les jours qui ne saisit que l'apparence trompeuse des choses.

    …La force de travail…


    Ce que l'ouvrier vend, ce n'est pas directement son travail , mais sa f orce de travail dont il cède au capitaliste la disposition momentanée. Cela est si vrai que la loi - je ne sais si c'est le cas en Angleterre, mais c'est une chose certaine dans plusieurs pays du continent - fixe le maximum du temps pendant lequel un homme a le droit de vendre sa force de travail. S'il lui était permis de le faire pour un temps indéfini, l'esclavage serait du même coup rétabli. Si, par exemple, une vente de ce genre était conclue pour la vie entière de l'ouvrier, elle ferait instantanément de celui-ci l'esclave à vie de son patron.


    Qu'est-ce donc que la valeur de la force de travail ?
    Exactement comme celle de toute autre marchandise, sa valeur est déterminée par la quantité de travail nécessaire à sa production. La force de travail d'un homme ne consiste que dans son individualité vivante. Pour pouvoir se développer et entretenir sa vie, il faut qu'il consomme une quantité déterminée de moyens de subsistance. Mais l'individu, comme la machine, s'use, et il faut le remplacer par un autre. Outre la quantité d'objets de nécessité courante dont il a besoin pour sa propre subsistance, il lui faut une autre quantité de ces mêmes denrées de première nécessité pour élever un certain nombre d'enfants qui puissent le remplacer sur le marché du travail et y perpétuer la race des travailleurs. De plus, pour le développement de sa force de travail et l'acquisition d'une certaine habileté, il faut qu'il dépense encore une nouvelle somme de valeurs.



    La revendication de l'égalité des salaires repose par conséquent sur une erreur, sur un désir insensé qui ne sera jamais satisfait. Elle a sa source dans ce radicalisme faux et superficiel qui accepte les prémisses et cherche à se dérober aux conclusions. Sous le régime du salariat, la valeur de la force de travail se détermine comme celle de toute autre marchandise. Et comme les différentes sortes de travail ont des valeurs différentes, c'est-à-dire nécessitent pour leur production des quantités de travail différentes, elles doivent nécessairement avoir des prix différents sur le marché du travail.
    Réclamer une rémunération égale ou même équitable sous le régime du salariat équivaut à réclamer la liberté sous le régime de l'esclavage.
    Ce que vous considérez comme juste et équitable n'entre donc pas en ligne de compte. La question qui se pose est la suivante: Qu'est-ce qui est nécessaire et inévitable au sein d'un système de production donné ? Après ce que nous avons dit, on voit que la valeur de la force de travail est déterminée par la valeur des objets de première nécessité , indispensables pour produire, développer, conserver et perpétuer la force de travail.

    … La production de la plus-value…


    En achetant la force de travail de l'ouvrier et en la payant à sa valeur, le capitaliste, comme tout autre acheteur, a acquis le droit de consommer la marchandise qu'il a achetée ou d'en user. On consomme la force de travail d'un homme ou on l'utilise en le faisant travailler, tout comme on consomme une machine ou on l'utilise en la faisant fonctionner. Par l'achat de la valeur journalière ou hebdomadaire de la force de travail de l'ouvrier, le capitaliste a donc acquis le droit de se servir de cette force, de la faire travailler pendant toute la journée ou toute la semaine .



    La valeur de la force de travail est déterminée par la quantité de travail nécessaire à son entretien ou à sa reproduction, mais l'usage de cette force de travail n'est limité que par l'énergie agissante et la force physique de l'ouvrier.
    La valeur journalière ou hebdomadaire de la force de travail est tout à fait différente de l'exercice journalier ou hebdomadaire de cette force, tout comme la nourriture dont un cheval a besoin et le temps qu'il peut porter son cavalier sont deux choses tout à fait distinctes. La quantité de travail qui limite la valeur de la force de travail de l'ouvrier ne constitue en aucun cas la limite de la quantité de travail que peut exécuter sa force de travail.



    Le taux de la plus-value , toutes circonstances égales d'ailleurs, dépendra du rapport entre la partie de la journée de travail, qui est nécessaire pour renouveler la valeur de la force de travail, et le surtravail ou temps employé en plus pour le capitaliste. Il dépendra, par conséquent, de la proportion dans laquelle la journée de travail est prolongée au-delà du temps pendant lequel l'ouvrier, en travaillant, ne ferait que reproduire la valeur de sa force de travail, c'est-à-dire fournir l'équivalent de son salaire.

    …La valeur du travail…


    > Premièrement. La valeur ou le prix de la force de travail prend l'apparence extérieure du prix ou de la valeur du travail lui-même , bien que, rigoureusement parlant, le terme de valeur ou de prix du travail n'ait aucun sens.

    > Deuxièmement. Quoiqu'une partie seulement du travail journalier de l'ouvrier soit payée , tandis que l'autre partie reste impayée , et bien que ce soit précisément cette partie non payée ou surtravail qui constitue le fonds d'où se forme la plus-value ou profit , il semble que le travail tout entier soit du travail payé.

    …le rapport général entre les profits, les salaires et les prix…


    Si de la valeur d'une marchandise nous retranchons la valeur qui restitue celle des matières premières et des autres moyens de production consommés, c'est-à-dire si nous retranchons la valeur qui représente le travail passé qu'elle contient, la valeur restante sera réduite à la quantité de travail qu'y a ajoutée l'ouvrier occupé en dernier lieu .



    Si cet ouvrier travaille 12 heures par jour et si 12 heures de travail moyen se cristallisent en une somme d'argent de 6 shillings, cette valeur additionnelle de 6 shillings est la seule valeur que son travail aura créée. Cette valeur donnée, déterminée par le temps de son travail, est le seul fonds d'où l'ouvrier ainsi que le capitaliste puiseront respectivement leurs parts ou dividendes, la seule valeur qui soit répartie en salaire et en profit. Il est clair que cette valeur elle-même n'est pas modifiée par le rapport variable suivant lequel elle peut être partagée entre les deux parties. Il n'y aura rien de changé non plus si au lieu d'un ouvrier nous mettons toute la population travailleuse et si au lieu d'une journée de travail nous en mettons 12 millions, par exemple.

    Le capitaliste et l'ouvrier n'ayant à partager que cette valeur limitée, c'est-à-dire la valeur mesurée d'après le travail total de l'ouvrier, plus l'un recevra, moins recevra l'autre, et inversement. Pour une quantité donnée, la part de l'un augmentera dans la proportion où celle de l'autre diminuera.
    Si les salaires changent, les profits changeront en sens contraire.
    Si les salaires baissent, les profits monteront, et si les salaires montent, les profits baisseront.
    Si l'ouvrier, comme nous l'avons supposé précédemment, reçoit 3 shillings, c'est-à-dire la moitié de la valeur qu'il crée, ou si sa journée entière de travail se compose pour moitié de travail payé et pour moitié de travail non payé, le taux du profit s'élèvera à 100 pour cent, car le capitaliste recevra également 3 shillings.
    Si l'ouvrier ne reçoit que 2 shillings, c'est-à-dire s'il ne travaille que le tiers de la journée pour lui-même, le capitaliste recevra 4 shillings, et le taux du profit sera donc de 200 pour cent.
    Si l'ouvrier reçoit 4 shillings, le capitaliste n'en recevra que 2, et le taux du profit tombera alors à 50 pour cent.
    Mais toutes ces variations sont sans influence sur la valeur de la marchandise.
    Une hausse générale des salaires entraînerait par conséquent une baisse du taux général du profit, mais resterait sans effet sur la valeur.

    Extraits de salaire prix et profit
    Xuan
       Posté le 11-12-2018 à 08:26:42   

    Gros bâton et bouts de carotte !


    Non content de menacer Macron essaie de duper les salariés en faisant payer une augmentation ridicule de la prime d'activité par le contribuable, pour éviter de toucher aux profits.
    Cette pseudo augmentation n'est même pas comptabilisée dans les retraites, lesquelles ne bougent pas.
    Les gilets jaunes n'ont en rien été satisfaits.

    ____________________________


    Voir http://www.leparisien.fr/economie/smic-prime-csg-les-cinq-mesures-chocs-d-emmanuel-macron-au-crible-10-12-2018-7965393.php?fbclid=IwAR1bwkfJJD07bz2YYNTIXMiii8uZSzPtlJ8R0xQ1GJGF5b1TbLz7Hl2QdtI#xtor=AD-1481423552

    "Que se cache-t-il vraiment derrière ce montant de 100 € ? D’abord, il ne s’agit pas d’un coup de pouce au smic comme le réclament les Gilets jaunes. Au 1er janvier 2019, le salaire minimum - actuellement de 1 184,93 € nets et touché par 1,655 million de salariés - sera revalorisé d’environ 1,8 % comme confirmé ces derniers jours par l’exécutif. Ce qui correspondrait à une augmentation d’une vingtaine d’euros.
    Par ailleurs, selon l’Elysée, s’ajouteront à cela 20 euros de baisse de charges salariales."
    [en somme les salariés se paient à eux-mêmes l'augmentation]
    "D’où sortent alors les 60 € restant ? En fait, le président ajoute à son calcul le coup de pouce de 50 % de la prime d’activité pour les 3,2 millions de travailleurs qui touchent le smic ou un peu plus, auquel il s’était engagé pendant la campagne. Mais au lieu de procéder comme prévu à une augmentation par vagues successives de 20 € par an étalée sur tout le quinquennat, décision a été prise d’accorder en une fois, au 1er janvier 2019, ce coup de pouce ...
    ... Tous les salariés rémunérés au niveau du smic ne bénéficieront pas forcément de ce coup de pouce intégral à la prime d’activité. En effet, cette aide est calculée en fonction de la situation familiale et des revenus pour les personnes qui gagnent jusqu’à 1,2 smic, donc jusqu’à 1379 € nets mensuels.
    Mais il y a une subtilité : ce bonus décroît pour ceux qui gagnent entre un smic et 1,2 smic. Et il disparaît pour ceux en dessous d’un demi-smic.… Sauf que ce sont les plus pauvres, ceux qui gagnent la moitié d’un smic, soit 300 000 ménages, qui sortent perdants de ces ajustements."

    ______________________________


    « Nous voilà ensemble » …commence Macron, mais dans les actes la guerre de classe continue contre le peuple. Le même soir les sénateurs ont voté l’allègement de « l’exit tax » à la demande du gouvernement.

    Cette taxe porte sur les "plus-values latentes" de chefs d'entreprise qui décident de transférer leur domiciliation fiscale à l'étranger, en cas de cession effective de leur patrimoine en France dans les quinze années suivant leur départ.
    Pratiquement, les plus fortunés qui partent à l'étranger doivent attendre quinze ans avant de vendre leurs actions, sinon ils payent cet "exit tax" de 30% sur les plus-values qu'ils réalisent à l'étranger. Avec la mesure voulue par le gouvernement et votée par le Sénat lundi, les exilés fiscaux devront attendre entre deux et cinq ans, et non plus quinze, pour ne pas être taxés sur les plus-values réalisées à l'étranger.


    Edité le 11-12-2018 à 13:19:27 par Xuan


    Xuan
       Posté le 11-12-2018 à 17:45:09   

    Les éditorialistes entre condescendance et mépris


    http://www.acrimed.org/Face-aux-gilets-jaunes-les-editorialistes-entre?fbclid=IwAR0-vibwGft7xyCtjHLhEq3vRJbCgkcw_yxjLY7do9K7WS3aZ_5j3uFIiPI
    Xuan
       Posté le 11-12-2018 à 18:25:17   

    Je reviens sur le gros bâton.
    Outre l'arrestation "préventive" de Julien Coupat en possession dans sa voiture d'un masque de chantier, d'un gilet jaune et de bombes de peinture, de très nombreux manifestants - près de 2000 - ont été arrêtés de façon purement arbitraire.
    L'Humanité signale "deux parents et leur enfant de 21 ans qui venaient d'Alsace ; ils ont été arrêtés à la sortie de leur véhicule, dans le 8e arrondissement de Paris. Ils ont été fouillés, ils n'avaient rien sur eux. On leur a demandé d'ouvrir le coffre de la voiture où il n'y avait que des casques de vélo en plastique, qui ne dissimulent pas le visage." : garde à vue.

    A Béziers les magistrats ont manifesté à l'occasion de la journée internationale et du 70 e anniversaire de la déclaration des Droits de l'homme. "On n'a jamais vu ça. Il suffisait que vous ayez quelque chose dans votre voiture pour être tout de suite suspecté d'être un casseur et d'avoir de mauvaises intentions. Cela me paraît un peu limite comme comportement.
    A priori, quand on arrête quelqu'un c'est qu'il a commis une infraction. Là c'était manifestement "préventif", moi je pense que cela pourrait être considéré comme un délit de faciès (...)"
    , s'insurge Eric Guilhabert, bâtonnier de l'Ordre des avocats de Béziers.

    Le motif est désormais la "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations" , dispositif mis en place par Sarkozy en mars 2010 et visant à sanctionner non les actes mais les "intentions".

    Je signale par exemple l'arrestation totalement arbitraire de de Maria Briand dans la Drôme :
    Drôme. Elle illustre parfaitement les propos menaçants de Macron dans son allocution :

    Liberté immédiate pour Maria et ses 3 co-détenus. La décision abusive du procureur doit être annulée !
    Rassemblement mercredi 12 décembre à 17 h 30 devant la préfecture de Valence.


    Maria est une jeune adhérente et militante du Pcf de la Drôme. Elle vit à Die où elle exerce une profession de boulangère. Samedi 8 elle s’est retrouvée avec de nombreux autres militants et gilets jaunes sur le rond-point du plateau des Couleures à l’entrée Nord de Valence où est installée une vaste zone commerciale. Avec des camarades elle participait à un barrage filtrant. Cela a visiblement déplu au Préfet. Ordre a été donné aux forces de police de charger en fin de matinée pour faire sauter le barrage.

    Et c’est avec une grande violence que cette intervention a eu lieu occasionnant deux blessés parmi les manifestants conduits dans un mauvais état pour un d’entre eux au moins, à l’hôpital. Face à cette situation les manifestants ont opéré un repli vers les magasins de la zone commerciale, levant donc en totalité le barrage. Et c’est à cet instant que les forces de l’ordre ont redoublé de violence poursuivant les manifestants jusqu’aux magasins, une grande surface ayant d’ailleurs ouvert ses portes pour accueillir les manifestants pris entre les coups de matraques et les bombes lacrymogènes. En même temps des policiers en civil s’en prenaient physiquement à un petit groupe de manifestants. Maria fut une de leur cible. Elle s’est défendue et a ensuite quitté les lieux.

    Ce n’est que vers 16 heures alors qu’elle était au centre-ville de Valence que 4 policiers sont venus l’interpeller sans ménagement et l’ont conduite au poste où elle fut placée en garde à vue, trois autres manifestants du matin ayant subi le même sort.

    Comparaissant ce lundi à 14 heures devant le tribunal de Valence, le procureur malgré de réelles difficultés à caractériser et à prouver les faits reprochés à Maria, demanda et obtint que celle-ci soit condamnée à de la détention provisoire aux motifs qu’elle pouvait récidiver et qu’elle n’offrait pas les garanties suffisantes alors qu’elle réside depuis plusieurs années à Die, lieu qu’elle n’envisage pas de quitter sine die y exerçant en tant que boulangère connue et reconnue de tous. En fait tout cela n’est que prétexte et arguments fallacieux pour justifier un coup monté sur fond de violence organisée.
    Il faut préciser que Maria n’a jamais eu maille à partir avec la justice jusqu’à ce jour. Elle nie tout acte violent de sa part qui plus est, ayant mis en cause l’intégrité physique du Directeur Départemental de la Police et de son chauffeur. A cet instant elle n’apparait d’ailleurs pas sur les vidéos utilisées comme éléments de preuve. Les ordres venus de plus haut étaient-ils si pressants pour qu’un procureur de la République se livre à un tel numéro ?

    Pour le Parti communiste de la Drôme, comme pour tout le parti communiste cette situation est intolérable et inadmissible. Maria n’a rien cassé, n’a pas été trouvée en possession d’un quelconque objet ayant pu présenter un caractère de dangerosité pour les policiers, ne s’est livrée à aucune agression physique contre le Directeur de la police et son chauffeur.
    La seule chose qu’elle a faite c’est de tenter d’échapper à la souricière tendue. Preuve que la justice était très sure d’elle, il nous a été interdit d’assister à l’audience sur ordre du procureur alors que cette audience était une audience publique, d’autres dossiers y étant traités.
    Enfin, cerise sur le gâteau de la provocation, M. Le procureur convoque à nouveau Maria et les trois autres manifestants incarcérés devant le tribunal le mercredi 26 à 14 heures… Pour toutes ces raisons Maria doit être libérée immédiatement. Nous ne lâcherons pas ! Toutes et tous devant la préfecture de Valence pour la libération de nos quatre camarades.

    Fédération du Pcf Drôme.



    ___________________


    Le discours de Macron lundi indique clairement que l'arbitraire policier et la justice expéditive ne sont pas des bavures mais une volonté délibérée au prétexte des violences et des dégradations :
    « …C’est donc désormais le calme et l’ordre républicain qui doivent régner. Nous y mettrons tous les moyens, car rien ne se construira de durable tant que nous aurons de craintes pour la paix civile. J’ai donné en ce sens au gouvernement les instructions les plus rigoureuses »…

    Les craintes dont il fait état ne sont pas celles du peuple mais de la grande bourgeoisie. La répression est à la mesure du trouillomètre.
    L'objectif est clair : écarter les éléments les plus modérés de la révolte et museler les autres.
    Les protestations au nom de la France pays des Droits de l'Homme ne pèseront rien face à la fascisation.
    Xuan
       Posté le 12-12-2018 à 11:54:38   

    L'attentat qui vient de se produire à Strasbourg arrive à point nommé pour justifier un état d'urgence "attentat" élargi à tout le territoire, il semble que ce terroriste soit comme le père Noël doué d'ubiquité.
    Etat d'urgence sur lequel le gouvernement n'était pas parvenu à réaliser l'unité initialement.

    Mais on ne peut pas dire que cet attentat a été commandité, on ne peut pas le dire.
    Je dirais même plus, on ne peut pas le dire, et ceci afin d'ôter toute ambiguïté bien naturellement.
    D'ailleurs cette affaire est bien compliquée et il faudra bien trois ou quatre jours pour retrouver l'assassin, peut-être même jusqu'à samedi soir.

    Simultanément, et en profitant du manque de cohésion et de l'hésitation des gilets jaunes après l'enfumage de lundi, la gendarmerie intervient pour faire dégager les ronds-ponts dans toutes les régions.
    Au cas où on n'aurait pas compris qu'il n'est plus l'heure de manifester, Olivier Faure : "Dans ces moments-là tout s’arrête. Nous sommes un peuple. Nous sommes une nation. Nous sommes ensemble la République face aux assassins."


    Edité le 12-12-2018 à 12:55:55 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 12-12-2018 à 19:46:39   

    Xuan a écrit :


    Au cas où on n'aurait pas compris qu'il n'est plus l'heure de manifester, Olivier Faure : "Dans ces moments-là tout s’arrête. Nous sommes un peuple. Nous sommes une nation. Nous sommes ensemble la République face aux assassins."

    Rien de bien nouveau, on naît socialiste et on meurt socialiste. Faure comme les dirigeants socialistes sont plus à leur place pour étouffer les luttes que pour encourager ceux qui se battent contre le gouvernement, le MEDEF ou l'union des deux telle que Macron l'exerce en ce moment.
    On peut penser que, comme les communistes véreux à la Brossat - Roussel, le socialistes seront laminés après cette crise Gilets Jaunes. Les élus seront peu nombreux et il faudra se remettre à militer sur le terrain pour survivre et obtenir quelques strapontins du pouvoir.
    Xuan
       Posté le 13-12-2018 à 09:05:11   

    Selon un gilet jaune strasbourgeois : "C'est un coup monté. On avait prévu de bloquer le Parlement européen (...) et comme par hasard ça a pété mardi soir".
    http://www.laprovence.com/article/france-monde/5284334/apres-lattaque-de-strasbourg-la-determination-intacte-de-gilets-jaunes.html

    Parallèlement la répression et les détentions arbitraires s'accentuent.


    Sur le blog de Danièle Bleitrach
    http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/12/13/objet-cn-appel-a-soutien-pour-la-liberation-immediate-de-maria-camarade-de-drome-abusivement-incarceree/?fbclid=IwAR3eF84AWcnVD14qyoPYqcDlosGYMZq0kjNtXaJBZTrzKp7Lh2UxDxlJ_D8



    Cher·e camarade,

    Comme tu le sais peut-être déjà, suite à un rassemblement le 8 décembre, une camarade de la Drôme, Maria Briand, ainsi que trois autres manifestants du plateau des Couleures ont été incarcérés et placés en détention préventive.

    Tu trouveras ci-dessous une dépêche AFP et ci-joint un article du Dauphiné Libéré faisant suite à la conférence de presse initiée par Jean-Marc Durand, secrétaire départemental de la Drôme.

    Les communistes du département sont, bien évidemment, toutes et tous très mobilisé·e·s pour s’élever contre ces décisions de justice abusives et pour exiger la libération de Maria et des trois autres détenus.

    Localement, un rassemblement devant la préfecture est organisé pour ce mercredi après-midi.

    A distance, nous pouvons aussi agir et je t’invite donc à relayer un appel en soutien à la libération immédiate de Maria, à transmettre à la préfecture de la Drôme prefecture@drome.gouv.fr et au Tribunal de Valence tgi-valence@justice.fr

    Sachant pouvoir compter sur l’expression de ta solidarité,

    Bien fraternellement,

    Yann Henzel


    ———————————————–


    Le PCF a dénoncé mardi dans la Drôme le placement en détention d’une de ses militantes suspectée d’avoir agressé le directeur départemental de la police alors qu’il intervenait samedi sur un blocage de gilets jaunes.

    L’agression du responsable policier a eu lieu samedi à la mi-journée dans une zone commerciale bloquée au nord de Valence. « Ordre a été donné de dégager les ronds-points et après les sommations, des gilets jaunes ont commencé à s’équiper pour l’affrontement » , raconte une source policière.

    Après des échanges de projectiles, le DDSP présent sur l’opération, en civil « mais avec un brassard de policier, comme son chauffeur » , a ceinturé l’un des manifestants qui prenait la fuite et « une dizaine de gilets jaunes lui sont alors tombés dessus, des coups de pied et des coups de poing le faisant chuter au sol » , ajoute cette source, précisant que la scène a été filmée par des caméras de vidéosurveillance.

    Deux suspects ont été arrêtés dans un premier temps, puis deux autres – dont la militante – lors d’une marche pour le climat organisée dans la ville, à laquelle se sont mêlés des gilets jaunes. Ces trois hommes et une femme ont été déférés lundi au parquet de Valence en vue d’une comparution immédiate, finalement repoussée au 26 décembre. Dans l’attente de leur jugement pour des faits de violences volontaires, tous les quatre ont été placés en détention.

    « Nous n’avons pas l’habitude de laisser incarcérer nos militants, d’autant plus que d’après les éléments en notre possession, les faits qui lui sont reprochés sont loin d’être avérés » , a déclaré mardi le secrétaire départemental du PCF Jean-Marc Durand dans une vidéo diffusée par le quotidien Le Dauphiné Libéré. « Elle se défend d’avoir eu quelque acte violent vis-à-vis de quiconque, notamment le DDSP (…) Il nous semble que cette opération relève un petit peu du coup monté » , a-t-il ajouté en réclamant sa libération.

    La police, de son côté, affirme que ce n’est pas une arrestation « arbitraire ». « Elle a été formellement vue en train de porter des coups » , insiste-t-on.


    _____________________________



    Appel à la libération de Maria BRIAND, Militante du Pcf de la Drôme.


    à,

    Monsieur le Procureur de la République de Valence,
    Monsieur le Juge des Libertés du Tribunal de Valence,
    Monsieur le Préfet de la Drôme,




    Maria Briand, militante Pcf de la Drôme a été mise en détention provisoire suite à une audience en date du 10 décembre 2018. Elle est depuis incarcérée à la prison de Corbas (69).

    D’après les éléments d’information en notre possession Maria a été arrêtée sans ménagement samedi après-midi en plein centre-ville de Valence alors qu’elle s’y promenait paisiblement pour des faits du matin liés à l’occupation du rond-point des Couleures de Valence dans le cadre des actions des « Gilets jaunes ». Il lui est reproché d’avoir attenté à l’intégrité physique du Directeur départemental de la sécurité et de son chauffeur.

    A l’heure où ces lignes sont écrites aucune preuve formelle n’a été apportée à propos de tels actes de la part de Maria Briand qui par ailleurs a devant le juge, nié totalement être impliquée dans un quelconque acte de violence vis-à-vis de quiconque. Cette personne n’a d’ailleurs aucun antécédent judiciaire, elle n’était munie d’aucun objet présentant un danger pour l’intégrité corporelle d’autrui. Il ressort ainsi du dossier de Maria que le traitement dont elle est la victime serait en quelque sorte pour l’exemple. Enfin nous vous voulons rappeler la violence de l’intervention policière de samedi matin au plateau des couleurs qui s’est soldée par l’hospitalisation de plusieurs manifestants dont certains dans un état grave.

    La mise en détention préventive de Maria pour 15 jours donne par ailleurs à penser que celle-ci devrait être condamnée au moins à 15 jours de prison. Cela fait beaucoup si les faits reprochés s’avèrent au final ne pas mériter une telle sanction.

    Pour le parti communiste Français, le traitement de Maria et de sa situation est intolérable dans un Etat de droit. Il ne laissera pas ses militants traités ainsi. Rappelons par ailleurs que l’accès de la salle d’audience a été refusé à tout représentant de notre parti alors que cette audience était publique.

    Voilà pourquoi nous demandons la mise en libération immédiate de Maria Briand.

    Désignation : ………………………………………………………………………………..


    Signature : ………………………………………………………………………………………



    _________________



    Ci-dessous l'appel de la fédération de la Drôme pour la manifestation de mercredi, présentant quelques précisions sur les faits :


    ....."Maria est une jeune adhérente et militante du Pcf de la Drôme. Elle vit à Die où elle exerce une profession de boulangère. Samedi 8 elle s’est retrouvée avec de nombreux autres militants et gilets jaunes sur le rond-point du plateau des Couleures à l’entrée Nord de Valence où est installée une vaste zone commerciale. Avec des camarades elle participait à un barrage filtrant. Cela a visiblement déplu au Préfet. Ordre a été donné aux forces de police de charger en fin de matinée pour faire sauter le barrage. Et c’est avec une grande violence que cette intervention a eu lieu occasionnant deux blessés parmi les manifestants conduits dans un mauvais état pour un d’entre eux au moins, à l’hôpital. Face à cette situation les manifestants ont opéré un repli vers les magasins de la zone commerciale, levant donc en totalité le barrage. Et c’est à cet instant que les forces de l’ordre ont redoublé de violence poursuivant les manifestants jusqu’aux magasins, une grande surface ayant d’ailleurs ouvert ses portes pour accueillir les manifestants pris entre les coups de matraques et les bombes lacrymogènes. En même temps des policiers en civil s’en prenaient physiquement à un petit groupe de manifestants. Maria fut une de leur cible. Elle s’est défendue et a ensuite quitté les lieux.

    Ce n’est que vers 16 heures alors qu’elle était au centre-ville de Valence que 4 policiers sont venus l’interpeller sans ménagement et l’ont conduite au poste où elle fut placée en garde à vue, trois autres manifestants du matin ayant subi le même sort.

    Comparaissant ce lundi à 14 heures devant le tribunal de Valence, le procureur malgré de réelles difficultés à caractériser et à prouver les faits reprochés à Maria, demanda et obtint que celle-ci soit condamnée à de la détention provisoire aux motifs qu’elle pouvait récidiver et qu’elle n’offrait pas les garanties suffisantes alors qu’elle réside depuis plusieurs années à Die, lieu qu’elle n’envisage pas de quitter sine die y exerçant en tant que boulangère connue et reconnue de tous. En fait tout cela n’est que prétexte et arguments fallacieux pour justifier un coup monté sur fond de violence organisée. Il faut préciser que Maria n’a jamais eu maille à partir avec la justice jusqu’à ce jour. Elle nie tout acte violent de sa part qui plus est, ayant mis en cause l’intégrité physique du Directeur Départemental de la Police et de son chauffeur. A cet instant elle n’apparait d’ailleurs pas sur les vidéos utilisées comme éléments de preuve. Les ordres venus de plus haut étaient-ils si pressants pour qu’un procureur de la République se livre à un tel numéro ?

    Pour le Parti communiste de la Drôme, comme pour tout le parti communiste cette situation est intolérable et inadmissible. Maria n’a rien cassé, n’a pas été trouvée en possession d’un quelconque objet ayant pu présenter un caractère de dangerosité pour les policiers, ne s’est livrée à aucune agression physique contre le Directeur de la police et son chauffeur. La seule chose qu’elle a faite c’est de tenter d’échapper à la souricière tendue. Preuve que la justice était très sure d’elle, il nous a été interdit d’assister à l’audience sur ordre du procureur alors que cette audience était une audience publique, d’autres dossiers y étant traités. Enfin, cerise sur le gâteau de la provocation, M. Le procureur convoque à nouveau Maria et les trois autres manifestants incarcérés devant le tribunal le mercredi 26 à 14 heures… Pour toutes ces raisons Maria doit être libérée immédiatement. Nous ne lâcherons pas ! Toutes et tous devant la préfecture de Valence pour la libération de nos quatre camarades.

    Fédération du Pcf Drôme."



    Edité le 13-12-2018 à 09:07:36 par Xuan


    Xuan
       Posté le 13-12-2018 à 09:21:20   

    Une intéressante infographie du Monde :

    pzorba75
       Posté le 13-12-2018 à 10:15:35   

    Xuan a écrit :

    Une intéressante infographie du Monde :

    Pas vraiment lisible cette image.
    Xuan
       Posté le 13-12-2018 à 11:09:03   

    C'est vrai mais au départ c'était un timbre-poste.
    On peut encore l'agrandir avec la fonction zoom du navigateur :

    En haut et à droite sur Google, trois petits points verticalement te donnent accès à un menu.
    Ensuite tu sélectionnes + ou - pour agrandir ou réduire.
    Les caractères sont un peu flous mais on arrive à deviner.

    Largement en tête des revendications l'augmentation du pouvoir d'achat puis la réduction des impôts et des taxes.

    Sur les catégories socio-professionnelles [rappel part dans la population] :

    > agriculteurs et exploitants 1,3 % [1,6%]
    > artisans commerçants chefs d'entreprise 10,5 % [6,5%]
    > employés 33,3 % [27,2%]
    > ouvriers 14,4 % [20,8%]
    > intermédiaires (*) 9,8 % [25,7%]
    > cadres 5,2 % [1,%]
    > inactifs 25,5 % (chômeurs, femmes au foyers, retraités)


    Edité le 13-12-2018 à 11:12:23 par Xuan


    Xuan
       Posté le 13-12-2018 à 11:14:09   

    Sur la notion de "profession intermédiaire" toujours le même flou artistique de l'INSEE. Elle peut comprendre des salariés voire des ouvriers si leur statut ne rentre pas dans le moule, comme les auto entrepreneurs et autres ubérisés :

    Catégorie socioprofessionnelle agrégée 4 : Professions Intermédiaires
    L'appellation "professions intermédiaires" est une création de la nouvelle nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles. Deux tiers des membres du groupe occupe effectivement une position intermédiaire entre les cadres et les agents d'exécution, ouvriers ou employés.

    Les autres sont intermédiaires dans un sens plus figuré. Ils travaillent dans l'enseignement, la santé et le travail social; parmi eux, les instituteurs, les infirmières, les assistantes sociales.

    Plus de la moitié des membres du groupe ont désormais au moins le baccalauréat. Leur féminisation, assez variable, reste en particulier très limitée dans les professions techniques.
    Xuan
       Posté le 13-12-2018 à 13:20:37   

    Sur le mot d’ordre de « démission ».


    Ce mot d’ordre est apparu principalement dans les rangs de l’extrême droite mais rencontre l’assentiment des masses à cause du rejet total du gouvernement.

    Dans le cadre actuel des institutions ce mot d’ordre entre en conflit avec la position « apolitique » puisqu’il implique le remplacement de Macron par un autre, et on devine que toutes les ambitions politiciennes se réveillent, de Wauquiez et son vrai/faux gilet jaune, à Mélenchon qui prie Mitterrand tous les matins, en passant par Le Pen officiellement hostile à l’augmentation du SMIC, les zombies du PS, etc.
    On passe rapidement sur la dissolution de l’Assemblée, qui dans le meilleur des cas aboutit à une cohabitation. Mais actuellement la division de l’opposition ne modifierait rien, y compris avec la candidature de gilets jaunes, dont la représentation politique n’est pas définie.

    Par contre le slogan « démission » n’est pas fondamentalement différent du « 10 ans ça suffit » en mai 68. Et il est évident que l’éviction de Manu l'embrouille est un préalable à tout changement.

    Le « référendum populaire » ou « d’initiative citoyenne » de Chouard, voire « révocatoire d’initiative citoyenne » des Insoumis ne constitue qu’un additif à la Constitution, comme l’indique le simple changement d’indice prévu par Mélenchon. Mais le cadre étatique et les institutions ne sont pas modifiées. L’exemple de la Suisse montre que ces référendums ne remettent pas en cause la dictature de la bourgeoisie dans les rapports de classe.
    Dans cette situation aucune autorité supérieure n’impose la volonté du peuple au grand capital, c’est donc lui qui définit le cahier des charges de l’Etat et de son personnel, et ceci quelle que soit la figure qui l’incarne, quel que soit le représentant désigné par un vote, ou autoproclamé (ce qui est pratiquement le cas puisque 90 % de la population l’a désavoué).

    Il vient que la « démission » a pour corollaire - ou plutôt pour condition préalable - l’émergence d’une démocratie populaire dans l’action des masses, d’objectifs immédiats et à plus long terme, d’un pouvoir en formation issu du peuple et capable de remplacer immédiatement celui de la bourgeoisie.
    Un tel pouvoir fondé sur le mouvement des masses, de l’immense majorité du peuple, ne pourrait s’imposer que par la force. Une force organisée, destinée non pas à briser des vitres mais le pouvoir d’Etat bourgeois, et le remplacer.

    NB : on lira à propos du "référendum d'initiative citoyenne" et de la publicité qui est faite autour de lui (au point d'escamoter l'augmentation des salaires) le fil de Chouard à Soral


    Edité le 15-12-2018 à 19:21:35 par Xuan


    Xuan
       Posté le 15-12-2018 à 10:31:52   

    Le site oùvalacgt publie plusieurs études sur le mouvement des gilets jaunes.
    Je poste ce sujet ici pour info.

    _______________________



    Pour encourager la réflexion sur les Gilets Jaunes dans la CGT



    On le sait, la question de la convergence, ou pas, avec les Gilets Jaunes fait débat dans notre syndicat.

    Aussi, après un article sur les contradictions qui traversent la CGT (« Gilets Jaunes : la CGT divisée, la Confédération à reculons »), nous proposons dans ce deuxième article des éléments de réflexion pour les camarades qui souhaitent mieux comprendre ce qui se passe.


    Loin de nous l’idée de proposer « L’Analyse » définitive du phénomène ! Nous sommes un peu comme tout le monde, intrigués, suspicieux, intéressés, le tout en même temps. Avec en plus la difficulté pour savoir comment intervenir dans un mouvement éclaté, volontairement désorganisé et rempli de fortes contradictions.

    Mais il faut s’atteler à la tâche, d’autant que les choses décantent avec le temps et qu’on commence à en mesurer la complexité.

    Voici donc les articles qui ont inspiré les militants de Voie Prolétarienne qui animent ce blog. Au-delà de certaines critiques secondaires, tous ces articles ont un intérêt, et c’est pour cette raison que nous les faisons connaître.

    Sur la réalité des Gilets Jaunes

    Un article tout récent, publié dans le Monde et en accès libre sur le site d’un sociologue bien connu. Fort intéressant, car il s’agit d’une enquête de terrain, sur les piquets, dans les manifestations, avec des « vraies » personnes. Enquête encore limitée à 166 personnes et sans distinction régionale (ce qui aurait un intérêt). Un peu surprenant quand même sur la faiblesse de la place des revendications réactionnaires et de l’extrême-droite. « Qui sont les Gilets Jaunes – une enquête pionnière d’un collectif de chercheurs »

    Un autre article du site Slate qui a fait beaucoup parler, car il donne une description exactement opposée du mouvement. Ce n’est pas une enquête de terrain, mais un sondage et à prendre avec des pincettes. Car ce sondage interroge « ceux qui se disent Gilets Jaunes » dans la population générale. C’est-à-dire que c’est extrêmement flou, et qu’il prête donc à toutes les interprétations. Néanmoins, à lire pour se forger un avis. « Ce que révèlent les sondages sur l’identité des Gilets Jaunes »
    Un article qui confirme ce que développe l’enquête sociologique ci-dessus, à savoir le manque d’éducation politique des Gilets Jaunes, et qui montre comment la mobilisation contribue à la formation de nouvelles générations de militants. « A Gaillon, les Gilets Jaunes s’éveillent à la politique »
    Enfin, un dernier article également tout récent, qui recense les actions des Gilets Jaunes contre les multinationales. Un volet rarement souligné, et c’est bien dommage. « Les Gilets Jaunes multiplient les actions contre les multinationales »


    Les analyses politiques et sociales qui méritent qu’on s’y arrête

    L’analyse faite par les camarades de Voie Prolétarienne, qui tente une analyse de classe dialectique et propose dès le 23 novembre une orientation dans le mouvement. « Que penser du mouvement des Gilets Jaunes »
    Une première analyse, encore antérieure, qui situe les Gilets Jaunes dans l’accentuation des contradictions sociales, ce qui est juste – et impose de s’intéresser à ce qui se passe. La limite de l’analyse est l’absence des contradictions secondaires et le silence sur la présence de l’extrême-droite. Par ailleurs, l’auteur étant militant actif de Front Social, on retrouve ce spontanéisme de la grève générale et de l’insurrection assez unilatéral. « Les Gilets Jaunes annoncent les Gilets Rouges à venir »
    Une autre analyse, d’un journaliste de Mediapart, repris sur un site CGT. A l’inverse du précédent, l’article s’attache à montrer les limites du mouvement et s’interroge sur la sympathie médiatique envers un mouvement confus, voire suspect. « Gilets Jaunes : pourquoi les trouve-t-on si gentils ? »
    De même, un article issu de l’Autonomie insiste sur le fond d’extrême-droite du mouvement, tout en soulignant les potentialités d’y intervenir sur une base de classe. « Classes d’encadrement et prolétaires dans le mouvement des Gilets Jaunes »

    Ces quatre analyses datent du début du mouvement. Elles mériteraient une actualisation un mois après son début, en particulier pour mieux saisir la dialectique qui le traverse, entre aspects positifs de résistance anticapitaliste, et tentations réactionnaires.

    Les contradictions du mouvement, fascisme, racisme, homophobie

    On ne va pas se cacher derrière son petit doigt. Il y a la présence du FN et de toutes les variantes des nazillons et identitaires dans le mouvement, on a beaucoup vu Dieudonné par exemple. Donc beaucoup de méfiance dans nos rangs – à juste titre. Et l’épisode de Flixécourt dans la Somme, en tout début des blocages a accentué cette méfiance (« La CGT Douanes, les migrants, les Gilets Jaunes »)
    Cela dit, c’est également le cas dans nos entreprises, voire dans nos syndicats (voir notre dernier article sur les élections au CTP à Hénin-Beaumont, affligeant…)

    La question c’est de mener le combat, et de ne pas l’abandonner.

    Dès le 27 novembre, le Comité Adama rejoint les Gilets Jaunes, en abordant la question du racisme, et de la place des quartiers. Une participation confirmée dans les manifestations, les assemblées, les rassemblements. « Le Comité Adama rejoint les Gilets Jaunes »
    Sur l’homophobie, c’est Edouard Louis qui publie un texte puissant montrant comment on doit se positionner dans ce mouvement. « Chaque personne qui insultait un gilet jaune insultait mon père »

    Il faut rester vigilant. Les revendications réactionnaires anti-immigrés restent forte dans le mouvement, on l’a vu avec la polémique complotiste autour du Pacte de Marrakech, et l’extrême-droite est à la manœuvre. D’ailleurs peut-être plus dans les manifestations que sur les ronds-points, mais bel et bien là.
    Et lors de son intervention à la télévision Lundi, le ton de Macron autour d’une formule plus que vague a fait frémir : « Il faut que nous abordions la question de l’immigration. Il nous faut l’affronter » .
    L’enjeu de l’immigration, des migrants et des sans-papiers est bien au cœur de la lutte sociale. Parmi les Gilets Jaunes, dans les entreprises, dans les lycées – et il ne faut rien laisser passer !



    Nota : les éditions Syllepse viennent également de publier une compilation de textes (disponible gratuitement en ligne « Gilets Jaunes : des clés pour comprendre » et sauvegardée ICI) sur le mouvement des Gilets Jaunes (certains repris ici). Peut être utile pour compléter la documentation, mais ce qu’on peut reprocher c’est une tonalité assez unilatérale « mouvementiste », où les contradictions du mouvement sont un peu escamotées. Cela dit, malgré tout une contribution à la réflexion.


    Edité le 15-12-2018 à 10:44:11 par Xuan


    Xuan
       Posté le 15-12-2018 à 11:14:46   

    J'ajoute l'article de Paul Street sur Counterpunch traduit et mis en ligne par Danièle Bleitrach :

    http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/12/15/comment-les-medias-du-capital-au-etats-unis-font-silence-sur-la-revolte-des-gilets-jaunes-par-paul-street/



    regard radical étranger sur les gilets jaunes, il établit un lien entre la lutte de classes en France et aux Etats Unis.


    Edité le 15-12-2018 à 11:15:41 par Xuan


    Xuan
       Posté le 15-12-2018 à 11:17:36   

    Violences policières : un élu raconte


    http://www.revue-ballast.fr/violences-policieres-un-elu-raconte/?fbclid=IwAR0GfDWq2kcAzu1qcyRMZ0-REhA_1dYIYSr5J1dt35gPo0co8nX215r5e34
    Xuan
       Posté le 15-12-2018 à 11:20:01   

    L'appel de l'UD CGT 13

    "Nous appelons, dès aujourd’hui, l’ensemble de nos unions locales CGT à rentrer en contact, partout où c’est possible, avec les gilets jaunes !"

    UD CGT 13

    http://www.facebook.com/492740370895521/videos/1030039423873512/

    Je veux saluer ici ceux qui avec leurs gilets jaunes, depuis des semaines, font tourner le gouvernement en bourrique !
    Nous appelons, dès aujourd’hui, l’ensemble de nos unions locales CGT à rentrer en contact, partout où c’est possible, avec les gilets jaunes !

    APRÈS LES 13 ET 14 DÉCEMBRE CONTINUONS LES 15, 18, 20 ET 22 DÉCEMBRE !
    TOUS MOBILISÉS, TOUS EN GRÈVE !
    Xuan
       Posté le 15-12-2018 à 18:08:03   

    Lu sur un rond-point:

    "ON NE VEUT PAS DES MIETTES
    ON VEUT LA BOULANGERIE !"



    Edité le 15-12-2018 à 18:12:02 par Xuan


    Xuan
       Posté le 16-12-2018 à 09:00:29   

    Le "référendum d'initiative citoyenne" sort du bois


    Les commentateurs bourgeois font une promotion indécente du "référendum d'initiative citoyenne" d'Etienne Chouard.
    Sur ce sujet lire de Chouard à Soral

    Il est évident que ce référendum ne sort pas du cadre institutionnel et ne peut remettre en cause la dictature de la classe dominante, laquelle possède toujours le pouvoir d'Etat.
    Pour cette raison cette pseudo revendication peut être acceptée par elle sous certaines conditions. En particulier la suppression des zigs et des zags parlementaires indique que les monopoles ne sont pas disposés à changer de politiciens ou de Constitution comme de chemise. En aucun cas un tel référendum ne servira à renverser le pouvoir de la bourgeoisie.

    La lutte des gilets jaunes a identifié le CAC 40 comme l'ennemi principal du peuple et désigné le gouvernement comme son représentant, mais déposer le gouvernement ne saurait en aucun cas résoudre la contradiction principale, ce que les alternances successives ont amplement démontré pendant plus de 40 ans.
    Xuan
       Posté le 17-12-2018 à 07:04:46   

    Quelle forme prendra le référendum d'initiative citoyenne ?




    pzorba75
       Posté le 17-12-2018 à 09:40:15   

    J'ai vu que certains Gilets Jaunes demandaient un RICARD, quand j'étais plus jeune, dans les bistrots, on demandait tout simplement un "jaune".
    RICARD pour Référendum Initiative Citoyenne Apolitique Républicaine (ou Royaliste) et Démocratique.
    1 volume de jaune et 4 volumes d'eau...
    Toutes ces idées n'amènent pas bien loin, et conduisent souvent dans les bureaux des maîtres, patrons ou hommes politiques.
    Xuan
       Posté le 19-12-2018 à 00:10:48   

    Chouard n'est pas le seul à en avoir fait la promotion, Montebourg, Le Pen aussi semble-t-il.
    C'est la tarte à la crème qui sort en même temps que les engins de nettoyage des ronds-points. D'un côté le bâton, de l'autre une prétendue "concertation" qui n'a pas existé lors du mouvement et qui existera encore moins après.
    pzorba75
       Posté le 19-12-2018 à 06:12:13   

    Chouard était un excellent professeur d'économie (et du blaèbla qui va avec), ses premiers pas dans l'utilisation du tableur Excel étaient de qualité. En politique, il est trop théoricien et finit dans le consensuel pour plaire au plus grand nombre. Ses références à la religion catholique le rendent suspect si l'on pense en terme de lutte des classes.
    Xuan
       Posté le 19-12-2018 à 09:42:26   

    Je ne sais pas si ses rapports avec Soral relèvent de la naïveté ou de la duplicité mais je ne vois pas qu'il s'en soit écarté.
    Quoi qu'il en soit son bavardage sur les "citoyens" n'a qu'une issue c'est noyer le poisson pour épargner les capitalistes.
    Xuan
       Posté le 22-12-2018 à 00:08:58   

    Mis à part Chouard et ses sympathies nauséabondes, il faut observer que le RIC ne figure absolument pas dans la longue liste de revendications signalée sur la page 2 de ce fil le 2/12.
    Il est apparu essentiellement lors de la dernière manifestation parisienne, mis en exergue par un petit nombre de gens, et aussitôt la presse et les TV s'en sont emparées pour en faire la revendication unanime des gilets jaunes.
    Dans la foulée le gouvernement a sauté sur l'opportunité, en affirmant que le RIC était à l'étude.
    Tout cela participe de l'enfumage généralisé au même titre que la pseudo augmentation du SMIG et autres miettes payées par le peuple et non par la bourgeoisie.

    Les partis bourgeois étalent ouvertement leur nature de charognards en essayant de tirer la couverture à eux, alors que l'apolitisme du mouvement répondait précisément à leurs mensonges répétés.
    Le gouvernement espère même qu'une expression politique "gilets jaunes" lui éviterait la cohabitation avec le RN.
    Mais la revendication la plus populaire d'augmentation du SMIC a été rejetée par Marine Le Pen, de sorte que ce mouvement ne lui appartient nullement.

    En fait un parti "gilets jaunes" est irréalisable à froid, et se perdrait dans une infinité de groupes, alors que le mouvement n'a pas pu se donner une direction ni même se structurer dans l'action.
    La volonté de rejeter toute direction entre en opposition non seulement avec l'action concertée et avec l'organisation, mais aboutit à l'émergence d'une kyrielle de têtes autonomes, représentant des intérêts opposés et parfois manipulées par la fachosphère ou plus généralement par les éléments les plus timorés.

    Il faut en retirer quelques conclusions. En particulier la thèse de la révolution des masses sans direction révolutionnaire ne peut aboutir. Sans une telle direction des têtes d'affiches modérées sont promues par les médias au rang de porte-parole, et leur message atténue et divise le mouvement.
    Puis le renversement du président - s'il pouvait se réaliser - n'a pas plus de conséquence que le mot d'ordre de "dépassement du capitalisme", car il ne contient jusqu'ici aucun projet de remplacement instaurant un état de type nouveau, socialiste.
    Au contraire toutes les combinaisons qui traînent dans les cartons n'envisagent que des changements à la marge, comme l'indice de la République, des aménagements parlementaires, le RIC, etc. mais en aucun cas le renversement de l'Etat et son remplacement par une démocratie populaire, exerçant sa dictature contre les capitalistes du CAC 40, interdisant leur lobbying dans l'Etat, punissant sévèrement l'évasion et la fraude fiscale et nationalisant sans contrepartie.


    La volonté apolitique n'a pas la même signification que l' apolitisme des années 70, clairement réactionnaire. Elle s'oppose aux partis politiques bourgeois qui ont tous servi l'exploitation et l'oppression des masses.
    Mais elle ne nie pas l'action politique des masses elles-mêmes, qui a visé explicitement le gouvernement. En fait il s'agit d'une action politique indépendante des partis bourgeois.
    Seul un parti révolutionnaire peut en prendre la tête.

    La question des divisions internes du mouvement, qui reposent sur des contradictions réelles dans les rapports sociaux de production, n'a pas d'autre solution qu'un front uni du peuple dirigé contre le capitalisme monopoliste, comprenant le capitalisme industriel-dont agroalimentaire-, bancaire et assuranciel, de la grande distribution, etc.

    Un tel front uni ne peut exister au détriment des classes populaires, par exemple en s'opposant à la hausse des salaires au détriment des profits, les TPE et PME spoliées par les donneurs d'ordre doivent se tourner contre les monopoles et non contre leurs salariés, ou bien rester sur la touche.
    La revendication "Que les gros (macdo, google, amazon, carrefour...) Payent gros et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit." en donne une illustration.
    Xuan
       Posté le 27-12-2018 à 21:00:58   

    Durand Jean-Marc
    20 h
    Procès de Maria et de ses trois autres co-accusés : un verdict pour l’exemple !


    Trois mois de prison ferme pour Maria, puis respectivement quatre mois, six mois et un an pour les trois autres co-accusés, le tout assorti pour chacun d’eux de trois ans d’interdiction de manifester et du versement de dommages et intérêts, voilà le verdict prononcé par le tribunal de Valence à leur encontre. Ils étaient accusés de violence en réunion contre le directeur départemental de la sécurité et son chauffeur lors d’échauffourées en date du 8 décembre au plateau des «Couleures» de Valence au cours d’un rassemblement de gilets jaunes. Ce jugement d’une grande sévérité appelle quatre remarques.

    A l’évidence, la logique qui avait prévalu pour mettre en détention préventive ces quatre manifestants, à savoir faire un exemple, a continué à être la ligne suivie par le Procureur de la République. La dureté de ses réquisitions dont le jugement final est fortement empreint en atteste. Si l’objectif poursuivi est d’endiguer la mobilisation sociale face aux politiques actuelles et de dissuader de manifestations futures, il risque de ne pas être atteint. D’une part, ce n’est jamais par plaisir que les gens manifestent leur mécontentement dans la rue mais par nécessité quand toutes les autres voies de négociations sont bloquées. De l’autre, l’utilisation de la force n’a jamais supprimé la misère et les mauvaises conditions de vie. Elle étouffe momentanément le mécontentement jusqu’à ce qu’il ressurgisse plus fort.

    Les preuves des coups portés contre les policiers par les quatre condamnés si elles semblent évidentes pour le parquet, ne le sont néanmoins pas totalement pour le commun des mortels. Par exemple pour Maria, rien sur la vidéo ne permet d’affirmer qu’elle a frappé un des policiers, elle a d’ailleurs toujours démenti ses accusations. C’est donc une question d’interprétation, les images ne permettant pas d’élucider ce point. Son seul fait est d’avoir tiré le bonnet du policier dans un geste de désarroi face à ce dernier entrain de dégainer. Trois mois de prison ferme pour ce geste alors qu’elle n’a jamais eu affaire à la justice, alors que régnait sur place une grande confusion et qu’autour des policiers était présente une quinzaine d’autres manifestants en rien inquiétés, qui auraient aussi pu porter des coups… Cela fait beaucoup d’éléments de contexte à décharge auxquels il faut ajouter qu’un des deux policiers reconnait ne pouvoir affirmer que Maria a frappé son collègue !

    Sur le terrain de la violence, pourquoi ne parle-t-on pas également des conditions d’arrestation de Maria -là aussi il y a une vidéo- interpellée par quatre policiers, gazée, alors qu’elle disait bonjour à une autre personne et jetée à terre. S’il n’est pas question de justifier la violence contre les policiers l’inverse n’est pas plus tolérable ! Aujourd’hui, les policiers gagneraient à réfléchir aux conditions d’exercice de leurs missions face à un pouvoir les transformant en boucs-émissaires d’une situation politique et sociale très dégradée.

    Enfin quel est le but poursuivi par l’interdiction de manifester pendant trois ans ? Maria avait déjà manifesté, par exemple à l’appel de la CGT quelques jours avant l’épisode des «Couleures». Elle n’y a eu aucune attitude violente. Ce qui s’est passé le 8 décembre relève d’un contexte particulier où un climat de violence rôdait, le pouvoir médiatico-politique n’ayant cessé pendant une semaine de faire monter la pression. On peut deviner pourquoi ! Comment dès lors ne pas interpréter la décision du Tribunal de Valence comme la volonté de porter atteinte au droit de manifester ? De Vigipirate en Vigipirate bis, les libertés individuelles et collectives sont mises en cause. Un nouveau pallier s’apprêterait-t-il à être franchi ?
    Fédération du Pcf Drôme
    Xuan
       Posté le 05-01-2019 à 17:59:03   

    Gilets jaunes : voile médiatique sur les violences policières


    Acrimed

    par Frédéric Lemaire, Vendredi 28 Décembre 2018

    Lundi 17 décembre, Amnesty International publiait une enquête dénonçant « le recours excessif à la force par des policiers » pendant les manifestations des gilets jaunes, comprenant de nombreux témoignages de victimes et de secouristes, mais aussi de photographes et journalistes. L’ONG s’inquiète du nombre de blessés très élevé (1 407 manifestants, dont 46 grièvement selon les chiffres officiels), et de l’absence de toute réaction ou de remise en cause de la part des autorités face à un tel bilan. Cette enquête a fait l’objet d’une couverture médiatique quasi-nulle, qui témoigne du désintérêt des grands médias vis-à-vis des violences en manifestation… lorsqu’elles sont commises par la police.

    C’est peu dire que l’enquête d’Amnesty International sur les violences policières a eu mauvaise presse. Publiée lundi 17 décembre, elle a fait l’objet de trois brèves le jour même (sur les sites de Libération, de RT France et de Reporterre) et trois le lendemain (sur les sites de LCI, Franceinfo et de Linfo.re). Et c’est tout, à l’heure où nous écrivons cet article.

    Mention spéciale pour LCI, qui accompagne l’articulet dédié à l’enquête d’Amnesty d’un extrait vidéo plein d’à-propos... intitulé « comment la police a gagné en efficacité » :






    Comme son titre l’indique, ce sujet (tiré du JT de 20h du samedi 8 décembre) détaille et justifie le dispositif répressif mis en place le jour même, et qui a conduit à plus de mille interpellations et plus de 200 blessés (soit un sixième du total des blessés sur l’ensemble du mouvement). Par volonté, peut-être, de « rééquilibrer » les informations de l’enquête d’Amnesty ?


    « Mutisme » de la presse sur les violences policières ?

    Un article de la rubrique Checknews sur le site de Libération revient sur l’absence de couverture médiatique de l’enquête d’Amnesty International. L’auteur commence par botter en touche pour ce qui concerne les autres médias (« Nous ne pouvons répondre à la question du choix éditorial pour l’ensemble des rédactions »). S’agissant de Libération, l’auteur fait valoir que le quotidien a déjà « largement » écrit sur les violences policières (deux articles dans le journal papier, un sur le site, et quatre dans la rubrique Checknews). En tout, cinq articles sur des vidéos de violences policières ; un article avec des témoignages de trois victimes ; et un dernier sur un appel d’avocats pour interdire les grenades lacrymogènes instantanées (GLI).

    Une couverture médiatique qui n’est certes pas nulle [1]. Mais est-elle vraiment suffisante pour justifier de passer à la trappe l’alerte d’Amnesty International ? Est-elle à la hauteur de l’ampleur nouvelle de la brutalité de la répression policière, dénoncée par cet article de Bastamag, à l’origine d’un décès, d’un coma et de nombreuses mutilations ? Cela se discute…

    Quoi qu’il en soit, la couverture des violences policières par Libération reste largement plus fournie que celle du Parisien, qui préfère à son habitude jouer la partition de la préfecture. Elle est également plus consistante que celle du Monde, comme en témoigne le grand vide de la rubrique « violences policières » du site du quotidien. Dans le « live » du Monde dédié à la manifestation du 8 décembre, un lecteur interroge le journal sur son « mutisme » s’agissant des violences policières. Le journaliste s’en défend et avance une sélection de… trois contenus : la vidéo de l’interpellation des lycéens de Mantes-la-Jolie (republiée sur le site) ; un article évoquant l’appel des avocats sur les grenades GLI ; et un article intitulé « gilets jaunes, un casse-tête pour le maintien de l’ordre » où il n’est question nulle part de violences policières. À noter cependant que deux articles ont été consacrés, depuis, aux plaintes des gilets jaunes et de photographes et journalistes suite à la manifestation du 8 décembre.

    En tout donc, pas plus de quatre ou cinq contenus sont dédiés à la question des violences policières depuis le début du mouvement des gilets jaunes sur le site du Monde. Un bilan plus que famélique… Et pourtant, ce n’est pas le matériau qui manque. Le journaliste David Dufresne s’est attaché à répertorier et à vérifier les signalements de dérives et de violences policières depuis le début du mouvement. Il en compte plus de 200 fin décembre.


    Journalisme de préfecture sur les chaînes d’info en continu

    Sur les chaînes d’information en continu, c’est encore une autre affaire. Nous avons déjà documenté la manière dont les chaînes d’information en continu traitaient de la question des violences, à travers plusieurs exemples. Nous sommes revenus sur la mobilisation des éditocrates et des experts qui ont quadrillé les plateaux télévisés pour livrer un discours policier, rejeter la responsabilité des violences sur les manifestants, voire appeler à plus de répression. Nous avons évoqué, en particulier, la manière dont les humiliations et violences policières à l’égard des lycéens de Mantes-la-Jolie avaient été relativisées, voire justifiées sur certains plateaux télévisés. Nous sommes également revenus sur les démonstrations de journalisme « aux ordres », à la veille des grandes manifestations, sur BFM-TV et CNews.

    Un article de Checknews relate un autre épisode représentatif de la manière dont les chaînes d’information en continu traitent les violences policières. Le dimanche 9 décembre sur BFM-TV, un gilet jaune interpellait l’animateur Bruce Toussaint sur l’absence de couverture médiatique des violences policières par les chaînes d’info en continu. L’animateur le coupe pour s’en expliquer. Il y aurait, selon lui, des règles qui interdiraient de montrer à la télévision « des personnes menottées » ou encore « des violences physiques sur une personne. » Ce qui est faux, s’agissant de la diffusion d’images de violences physiques, comme le rappelle l’article de Checknews.

    L’article rapporte également les directives données par la directrice de la rédaction de BFM-TV à ses équipes, leur demandant d’éviter de diffuser en direct des images de violences contre les personnes (de la part de manifestants comme de la police) afin « de ne pas être accusé d’indécence ou de complaisance ». Hors direct, ce choix éditorial n’avait pourtant pas empêché cependant, par le passé, de diffuser des images de violences policières, comme le note l’article... « L’excuse » de Bruce Toussaint ne tient donc pas. On peut donc proposer d’autres hypothèses pour expliquer le quasi-mutisme de BFM-TV s’agissant des violences policières. Comme celle, par exemple, d’un choix éditorial délibéré et perceptible dans de nombreuses émissions, et qui consiste à adopter systématiquement un point de vue policier sans recul par rapport à la communication gouvernementale [2]…

    Notons cependant que tous les journalistes de télévision ne partagent heureusement pas les scrupules de Bruce Toussaint s’agissant des violences policières. Le 13 décembre, France 2 a diffusé un numéro d’Envoyé spécial à propos de la surenchère de la violence qui revient notamment particulièrement sur les violences policières, avec des témoignages édifiants de manifestants blessés lors de précédentes manifestations.


    ***


    Au vu de ce rapide tour d’horizon du traitement des violences policières dans les médias, on comprend que le faible retentissement du rapport d’Amnesty International sur les violences policières n’est pas vraiment une surprise. Le précédent rapport, publié l’année dernière, avait d’ailleurs déjà fait l’objet d’une couverture discutable, comme nous l’avions alors souligné. Tout se passe comme si l’ampleur croissante des violences policières était inversement proportionnelle à l’intérêt qu’elles suscitent dans les grands médias ; alors même que les violences des manifestants y sont scrutées, commentées, dénoncées à longueur de journées. Cette couverture à géométrie variable des violences témoigne une fois de plus d’une tendance médiatique lourde que nous avons pu observer pendant les mobilisations sociales de décembre : celle de l’emprise des réflexes et des mécanismes du journalisme de préfecture, dans la presse comme dans les chaînes d’info en continu, ou encore dans les péroraisons des éditocrates.


    Frédéric Lemaire
    Xuan
       Posté le 07-01-2019 à 11:10:19   

    http://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/essence/gilets-jaunes-tract-commun-avec-la-cgt_3132029.html?fbclid=IwAR2_i4V3WaxJgnbtyenfVAN9e7F-xzsXnUc3Co0uJ8xqk0LhUm6SJit2Q3U

    "Gilets jaunes" : tract commun avec la CGT

    À Martigues (Bouches-du-Rhône), il s’agissait d’une première. "Gilets jaunes" et "gilets rouges" de la CGT ont défilé ensemble et signé un tract commun.


    France 3
    France Télévisions

    publié le 06/01/2019


    À Martigues (Bouches-du-Rhône), ils voulaient montrer qu’ensemble, "c’est possible". "Gilets jaunes" et "gilets rouges" ont manifesté main dans la main, affichant la même colère. Deux hommes qui se connaissent depuis l’enfance, un syndicaliste, l’autre non, partageaient la même opinion ce samedi 5 janvier.
    "Quand vous pensez qu’une personne âgée est obligée de faire plusieurs kilomètres pour aller à la Sécurité sociale, c’est un scandale" , dit Marc Tomatis, militant CGT. "Que ce soit au point de vue retraite, de la Sécurité sociale, dans tous les domaines, il est en train de nous ruiner" , tance, lui, José Bergonoz, le "gilet jaune".

    voir la vidéo sur le site

    Plateforme commune

    Il y a quelques semaines, les "gilets jaunes" critiquaient les syndicats. Aujourd’hui, certains ont un peu changé d’avis. "Je pense qu’on aura peut-être plus d’impact avec les syndicats que nous tout seuls. On sera peut-être plus structurés. Ce n’est pas parce qu’il y a les syndicats que l’on va faire de la politique" , explique une femme. Pour la première fois aussi, ils ont signé un tract en commun autour de sept revendications principales. Une plateforme commune sur laquelle n’apparait pas cependant, la demande de referendum d’initiative citoyenne.
    pzorba75
       Posté le 07-01-2019 à 11:46:02   

    Les GJ ont quand même intérêt à se méfier des syndicalistes, seraient-ils CGTistes. Souvent les militants sont actifs au début des luttes, puis ils tombent dans la compromission au nom de l'union avec les syndicalistes compréhensifs genre CFDT, CGC devenue CFE ou même FO.
    L'action doit primer sur l'union, c'est à la fin de la lutte qu'il faut faire le bilan, et si possible partager les fruits récoltés. Dans l'action, on peut observer que les états majors syndicaux sont plus que discrets.
    Xuan
       Posté le 07-01-2019 à 22:56:16   

    Il existe une contradiction entre les uns et les autres c'est que les syndicats n'ont pas revendication politique par définition, sinon réformiste la plupart du temps, et de soutien à un gouvernement de gauche. Sauf que pour le moment le sujet est un peu sous le tapis.

    D'où la disparition du RIC (qui n'est pas moins réformiste du reste).
    D'autre part la CGT craint toujours une récupération par le RN.
    Par contre le rapprochement gilets jaunes - syndicats renforce le caractère social et salarial du mouvement au détriment des slogans chauvins du RN justement, et fait peser davantage les salariés par rapport aux patrons de PME et TPE.
    Cela dit l'action syndicale est jusqu'ici très limitée, celle annoncée par les routiers a capoté assez pitoyablement.
    Ce n'est pas la première fois que Martinez annonce que la responsabilité de la grève incombe au syndicat, mais de grève point. En cause particulièrement la frilosité initiale (mais qui perdure encore) surtout chez certains cadres syndicaux dont l'horizon de pensée se limite à gauche , droite et facho .

    Il est remarquable que ce mouvement se poursuive malgré toutes les campagnes de dénigrement et les menaces, c'est qu'il repose sur la paupérisation des masses et que la cause ne disparaîtra pas avec des annonces cosmétiques. Malgré l'impuissance des partis d'opposition l'isolement du gouvernement est visible comme sa fragilité.
    L'expédition chez le porte-parole de LREM montre que le caractère de classe des symboles de la République est à nu, et bien que la population soit partagée sur les violences, elles n'ont rien à voir avec les tentatives de putsch des croix de feu des années trente. Au contraire c'est le caractère putschiste du gouvernement Macron qui ressort, et ses bavards se sont fait tacler plusieurs fois sur sa représentativité réelle, ses soutiens issus de la grande bourgeoisie capitaliste comme son financement.
    Le lien entre le gouvernement, l'Etat et le grand capital est visible par tous.

    Par contre aucun parti ne fait le pas d'envisager l'avenir et la transformation de la société. Le PCF demande de taxer les grandes sociétés à la source. Ce n'est pas une position d'avant-garde, pas plus que le RIC car tous ces projets laissent l'initiative au gouvernement et laissent l'opposition dans l'opposition.
    Cette attitude incroyablement respectueuse tranche avec la détermination des gilets jaunes, alors qu'ils n'ont pourtant pas de perspective politique.
    pzorba75
       Posté le 08-01-2019 à 06:12:59   

    Xuan a écrit :

    Il existe une contradiction entre les uns et les autres c'est que les syndicats n'ont pas revendication politique par définition, sinon réformiste la plupart du temps, et de soutien à un gouvernement de gauche.

    La difficulté pour les dirigeants syndicaux, et ceux de la CGT n'y échappent pas, reste leur attachement à l'union de la gauche, craignant par dessus tout que les gilets jaunes viennent leur rappeler qu'ils ont appelé à voter Macron et souvent soutenu, pour éviter de dire toujours, des candidats socialistes aujourd'hui piliers du gouvernement Macron - Philippe.
    De la crise des Gilets Jaunes, les syndicats faussement combatifs vont ressortir marginalisés, comme cela semble le cas à chaque fois qu'un dirigeant CGT ou FO s'exprime dans les médias. La seule exception, reste l'ultra jaune Berger, plus compréhensif et européiste est une chance pour briser à jamais toute union syndicale et faire prévaloir la lutte à la base, en se passant de directions syndicales, comme le font le Gilets Jaunes.
    Xuan
       Posté le 08-01-2019 à 08:49:31   

    Simultanément la lutte des classes pèse sur la compréhension des choses.
    Ribouldingue annonce que ceux qui ne respectent pas les institutions "n'auront pas le dernier mot" .
    La bourgeoisie emprisonne et frappe à la caisse ceux qui n'ont rien.
    Il s'avère qu'il n'y a pas de démocratie entre les loups et les agneaux, surtout si les loups ont les clefs de la bergerie.
    Il faut commencer par prendre les clés, c'est la démocratie du peuple, puis dresser les loups et les domestiquer, c'est la dictature du prolétariat.
    Xuan
       Posté le 08-01-2019 à 12:53:33   

    "Venue de l'Essonne, Brigitte manifestait samedi à Paris pour la première fois de sa vie, outrée par la répression et par solidarité avec les Gilets Jaunes. Elle donne ici sa vision de la désormais célèbre scène où Christophe Dettinger a boxé un CRS, vidéo à l'appui.

    "Honte à eux ! J’y étais et ce "boxeur" ainsi que d’autres citoyens GJ m’ont protégée car ils ont eu peur pour moi ! J’étais isolée entre les CRS et la BAC déchaînée ! ON a laissé partir les CRS ! Ils étaient encerclés et ils auraient pu être lynchés par les citoyens en colère mais justement ON leur a dit de dégager, d’évacuer... Quand je dis ON, ce sont les Messieurs qui m’entouraient, pas que lui... Je suis contre la violence et je me serais interposée pour éviter un lynchage ! Même si aujourd’hui j’ai perdu tout respect pour les forces de répression après ce que j’ai vu de mes propres yeux, entendu et subi alors que je suis pacifique et non armée bien sûr ! […]

    C’était ma première manifestation par solidarité pour les retraités, les handicapés, les mères isolées... Je n’ai pas de casier judiciaire contrairement à nos politiques, je suis respectueuse des lois mais j’ai le droit de m’exprimer et de circuler, je n’ai jamais nui à autrui sciemment, je hais la violence, je suis profondément pacifique mais je comprends que des personnes pètent les plombs devant tant de répression démesurée face à des citoyens non armés qui sont gazés, mutilés, chargés, matraqués... Et pour couronner le tout des médias achetés qui désinforment ! Ce que j’ai vécu lors de cette première manifestation de ma vie (et pas la dernière) et bien ce que j’en ai vu à travers les images relayées par BFMerde et cie, ce n’est PAS DU TOUT ce que j’ai vécu !

    Sur la vidéo ci-dessous, peu diffusée, où l’on voit Christophe Dettinger faire signe aux CRS de partir, Brigitte apparaît à la seconde 0:18 :
    http://www.facebook.com/LesGiletsjaunesFrance/videos/975272952661767/

    et ici : http://youtu.be/-NTwurUqUwo

    La seule cagnotte officielle, mise en place par un ancien collègue de Christophe Dettinger pour financer les frais de Justice, et relayée par sa famille, est celle-ci.

    Pour nous transmettre vos témoignages concernant la répression des Gilets Jaunes, ou pour nous faire part des mobilisations ayant lieu dans votre région, nous transmettre récits, photos et vidéos, écrivez-nous par mail à siterevolutionpermanente@gmail.com.


    http://www.revolutionpermanente.fr/Brigitte-temoigne-Ce-boxeur-et-d-autres-GJ-m-ont-protegee-puis-on-a-laisse-partir-les-CRS?fbclid=IwAR1s5nL473BH56Bro8hdndHnCtd4_7B1DgazxUmPFthKmIjxE7qU97fFW_w


    Edité le 08-01-2019 à 13:07:13 par Xuan


    Xuan
       Posté le 10-01-2019 à 15:55:47   

    sur mediapart : http://blogs.mediapart.fr/liligaby/blog/050119/mais-ou-sont-donc-passes-les-syndicats?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66&fbclid=IwAR2oFIX3B0P58R6L1OnaS7KZmnPc2BcFOovEP2GgG_a0wAOaeMJmmwBykY4

    MAIS OU SONT DONC PASSES LES SYNDICATS ?


    5 JANV. 2019 PAR LILIGABY BLOG : LE BLOG DE LILIGABY

    Un mouvement social d'une ampleur et d'une vigueur inédite retient le souffle de tous, s'impose à la Une des médias depuis maintenant deux mois, estomaque la presse internationale, et met aux abois Macron et ses fidèles. Et pendant tout ce temps (quelques 8 semaines), rien , toujours rien à l'horizon syndical !!


    Un mouvement social d'une ampleur et d'une vigueur inédite retient le souffle de tous, s'impose à la Une des médias depuis maintenant deux mois, estomaque la presse internationale, et met aux abois Macron et ses fidèles. Et pendant tout ce temps (quelques 8 semaines), rien , toujours rien à l'horizon syndical !!

    Il n'y a pas de syndicat . On ne les voit pas. On ne les entend pas.

    En préambule , je ne veux bien évidemment pas parler de la CFDT, syndicat historiquement réputé pour ses petits arrangements et ses lâches compromis avec le patronat ou les représentants de l'état, qui tous dépouillent gravement les salariés et détricotent tous leurs acquis.

    Mais où sont donc passés les syndicats , enfin ceux qui défendent les droits des salariés ?

    C'est tout simplement ahurissant , voire extrêmement inquiétant.

    Si ce n'était tout juste effrayant, cet assourdissant silence ne pourrait-il pas s'apparenter à une forme passive de complicité avec les gouvernants?

    Personnellement, si j'ai dans un premier temps, observé avec une certaine méfiance pour le mouvement naissant des Gilets Jaunes, car en effet le seul discours anti-taxes ne pouvait pas me rallier à sa cause, ensuite, l'évolution des revendications a retenu mon attention jusqu'à avoir finalement envie de soutenir la colère sociale qui s'exprime, et enfin aller rejoindre les manifestants du samedi depuis l'acte VI car il n'était plus question pour moi de me laisser dérober cette contestation et être dans le camp des passifs, à regarder, observer, attendre sans bouger le petit doigt.

    Ayant depuis toujours soutenu tous les combats portés par la CGT, ayant participé à tous les mouvements, de 1995 à 2003 puis 2010 et 2016, j'imaginais et j'attendais qu'un syndicat de luttes tel que la CGT fasse sa part du job dans ce contexte de colère sociale aussi forte, aussi large, aussi soutenue par l'opinion publique.

    J'attendais, j'attends toujours.

    Il paraît que début décembre ce n'était pas le moment, car beaucoup plus important : les élections professionnelles !

    Puis on a vu un timide préavis de grève reconductible posé par la fédération des services publics de la CGT courant du 10 au 31 décembre 2018 et diffusé sur le site , puis reconduit du 7 au 31 janvier 19 et c'est tout. Pas de relai sur le terrain, nada, silence .

    Une interview de M. Martinez à la radio relayant certaines revendications et invitant à participer à la journée nationale d'action interpro du 14 décembre 2018. On a d'ailleurs vu quel flop total c'était.

    Et je ne parle même pas non plus des syndicats enseignants. Totalement absents, au point que voilà "les stylos rouges" qui font leur apparition sur FB.

    Et après ???

    Mais concrètement, sur le terrain , quoi?

    Mais pourquoi? Que se passe t-il? Pourquoi les syndicats ne bougent pas ? au lieu de profiter de ce magnifique élan populaire pour faire caisse de résonance et reprendre aussi les revendications qui sont justes, pertinentes, cohérente, pour donner aux salariés la réelle possibilité de se joindre à la contestation , partout, dans toutes les entreprises , collectivités, établissements publics et privés?

    Pourquoi ne pas oser la grève générale, là , maintenant, tout de suite ?

    Il ne s'agit pas forcément de manifester avec les Gilets jaunes , mais de premettre aussi aux salariés l'expression de leur ras-le-bol contre les réformes de Macron .

    RIEN , comme si finalement les syndicats se tenaient en embuscade, à l'instar de Macron et consort , à leur tour attendant que ce mouvement de GJ s'éteigne naturellement.

    Ensuite s'imaginent-ils que nous reprendrons tranquillement nos 3 ou 4 journées d'action annuelles, avec manif déclarée et parcours fléché, entre camions colorés, chants endiablés et sono à tout rompre vaccinant contre toute velléité d'entonner des slogans ?

    Comment pensent-ils alors la lutte contre les réformes imminentes sur la retraite, le chômage, la sécu etc etc?

    Comment peuvent-ils penser un seul instant que l'attentisme qu'ils ont adopté ne sera pas l'ultime preuve de leur faillite , de leur renoncement et pire de leur trahison?
    Xuan
       Posté le 10-01-2019 à 23:14:34   

    Le "grand débat national" commence mal. Après les craintes de Chantal Jouano de passer pour la corrompue de service (14.700 euros de salaire mensuel pour présider une autorité administrative "indépendante"), l'Etat a trouvé une incorruptible ...et pour cause :




    Edité le 10-01-2019 à 23:26:03 par Xuan


    marquetalia
       Posté le 11-01-2019 à 18:58:36   

    le problème est que,désormais une problématique communautariste va se meler à la manifestation des gilets jaunes.


    Edité le 11-01-2019 à 18:59:21 par marquetalia


    Xuan
       Posté le 11-01-2019 à 19:03:26   

    marquetalia a écrit :

    le problème est que,désormais une problématique communautariste va se meler à la manifestation des gilets jaunes.

    Où as-tu été pêcher ça ? De quelle "communauté" parles-tu ?
    marquetalia
       Posté le 11-01-2019 à 19:49:17   

    l appel des gens du voyage à manifester.à ce que je sache,les autorités francaises n ont tenu aucun discours raciste à leur égard.
    Xuan
       Posté le 11-01-2019 à 19:49:32   

    Il y a un appel à manifester à cause de la condamnation du boxeur Christophe Dettinger qui est gitan :

    vidéo

    «Macron je vais te dire quelque chose : les gitans c’est comme les braises, quand t’as une braise qui est bouillante et que tu souffles dessus, ça ravive une flamme […]
    Tu as attisé le feu […] Comme tu as attisé la haine, tu vas attiser tout le peuple gitan, et quand [il] va vraiment se réveiller, ça va être autre chose que ce qui se passe en ce moment, là on va te faire du dégât, là on va te faire du grabuge»
    .
    ...

    Macron, je peux te dire que maintenant on va les essouffler les CRS, on va tellement vous en faire baver que vous allez descendre de votre piédestal.


    Edité le 05-04-2019 à 09:47:29 par Xuan


    Xuan
       Posté le 11-01-2019 à 20:23:14   

    On sait devant qui il s’agenouille


    BHL n’a pas de souci de fin de mois comme les gilets jaunes :
    dans L’Obs (5 juillet 2017):
    “J’ai trop de maisons dans le monde”: “Trop d’argent, pas assez de temps .
    Bernard-Henri Lévy a confié à Bloomberg dans un article publié ce lundi qu’il était contraint de vendre une de ses villas au Maroc, à Tanger, faute de pouvoir en profiter suffisamment:
    “Je partage mon temps entre Paris, New York et Marrakech. J’ai trop de maisons dans le monde et hélas, l’année ne dure que 52 semaines” .
    Prix de la demeure sacrifiée: 6 millions d’euros, en vente sur le site de Christie’s International Real Estate, pour 600 mètres carrés situés “au sommet d’une falaise, face à Gibraltar, au point précis où se côtoient l’Atlantique et la Méditerranée” [M. Onfray]
    Voilà de quoi récompenser celui qui a appelé à bombarder le Libye, à massacrer son peuple au nom de l’ingérence humanitaire, ouvrant sur les décombres de ce crime de guerre la boite de Pandore de l’Etat islamique.

    Rien d’étonnant dans se propos insultants : “Poujadisme des Gilets jaunes. Échec d’un mouvement qu’on nous annonçait massif. Irresponsabilité des chaînes d’info qui attisent et dramatisent. Soutien à Macron, à son combat contre les populismes et à la fiscalité écolo” (17 novembre 2018).

    Mais loin d’échouer le combat des gilets jaunes continue parce que rien n’est résolu. Au contraire le mépris et les miettes de la bourgeoisie déchaînent la colère populaire et la détestation des représentants du capital.
    BHL a bien compris ce qui est en cause : les institutions elles-mêmes, la démocratie du capital et l’Etat bourgeois. Aujourd’hui il récidive dans les Echos :

    « La génuflexion devant les gilets jaunes finit par devenir grotesque »

    Il déclare « c'est un vrai mouvement social. Mais animé par des passions tristes, mortifères, nihilistes » . Il s’agit bien de nier l’ancienne société, c’est triste et mortifère pour BHL.

    Un pot-pourri d’extraits qui n’ont pas besoin de commentaire :

    les « gilets jaunes » ont été entendus.
    Macron leur a dit : « Je vous ai compris, j'ouvre le dialogue ».
    Et c'est peut-être même une nouvelle forme de délibération qui est en train de s'inventer, malgré ses difficultés à se mettre en place, avec le fameux « grand débat ».
    Mais les « gilets jaunes » répondent quoi ? « Eh bien, non ! Ce n'est pas ça, finalement, que nous voulions ! Ce n'était pas des nouveaux droits, des nouvelles libertés, de nouvelles formes de justice ! C'était la tête du roi, c'était bloquer les ronds-points, c'était n'importe quoi sauf l'amélioration du sort des plus humbles. »

    je suis plutôt frappé, au contraire, par la volonté d'écoute de ceux que vous appelez « les élites ». Ecoute tardive, si vous voulez. Maladroite, tant que vous voudrez. Mais écoute quand même. Volonté, jusqu'à nouvel ordre, de chercher des solutions. Et je crois même que c'est la première fois que, dans l'histoire récente des luttes de classes en France, on voit autant de dirigeants, de responsables de l'appareil d'Etat, etc., dont le principal souci semble être, non de réprimer, mais de comprendre et, peut-être, de réparer.

    Il [Emmanuel Macron]a tenu ses promesses. Il l'a fait avec hardiesse et sincérité. Sans doute y a-t-il eu des fautes de communication. Mais est-ce qu'on censure un régime, est-ce qu'on sort d'une République, est-ce qu'on destitue un souverain parce qu'il a une mauvaise « com » ?

    …il y a cette nouvelle sacralisation du peuple, qui est une autre maladie de la démocratie. Jamais un Constant, un Tocqueville, même un Rousseau, même un révolutionnaire de 89, même un Robespierre, n'aurait dit : « La démocratie, c'est la souveraineté du peuple. » C'est, en partie, ça, bien sûr. Mais à la condition que ce souverain-ci, comme n'importe quel autre souverain, consente à limiter ses pouvoirs, à se plier à des lois fondamentales, à respecter les minorités, etc.


    Qui sont ces minorités dont BHL exige le respect, ce respect qui est la loi fondamentale à laquelle le peuple doit se plier ? Ce sont les exploiteurs qui siphonnent les milliards créés par le peuple et lui imposent la dictature de la minorité sur l’immense majorité. Ce sont aussi les larbins grassement payés comme BHL, qui ne s’agenouillent pas devant le peuple mais se couchent comme des carpettes devant leurs maîtres.


    Edité le 05-04-2019 à 09:50:39 par Xuan


    marquetalia
       Posté le 11-01-2019 à 22:57:06   

    Le programme des nouveaux invités à la manifestation des gilets jaunes :tout casser, histoire de faire le buzz,rien de constructif comme les évènements en Inde-au passage,les gens du voyage provienne des populations du Nord de l Inde.donc,si je soutiens le peuple d Inde,je ne peux être hostile aux Gitans.
    pzorba75
       Posté le 12-01-2019 à 05:43:09   

    marquetalia a écrit :

    Le programme des nouveaux invités à la manifestation des gilets jaunes :tout casser, histoire de faire le buzz,rien de constructif comme les évènements en Inde-au passage,les gens du voyage provienne des populations du Nord de l Inde.donc,si je soutiens le peuple d Inde,je ne peux être hostile aux Gitans.

    Tu t'égares avec tes histoires de gitans du nord de l'Inde.
    Quel est le rapport avec l'origine géographique des gitans et leur position dans le conflit actuel? Comprendre les causes de la réaction des gitans, peu habitués au "buzz" médiatique, ce sera pour un autre cours d'histoire - géographie.
    marquetalia
       Posté le 12-01-2019 à 07:15:05   

    c est du communautarisme,point à la ligne!si le boxeur inculpé aurait été polonais,la communauté polonaise aurait elle appellé à manifester à Paris?
    Xuan
       Posté le 12-01-2019 à 20:29:41   

    Si tu cherches un prétexte pour rejoindre la curée, c'est un peu gros.
    Il ne s'agit pas de communautarisme mais de soutien ou pas au geste du boxeur. La question qui a divisé le pays est celle-là et pas une autre.
    Les médias et le personnel politique se sont déchaînés avec une violence verbale rarement atteinte, et n'ont montré qu'une partie des incidents, ni l'agression violente des flics, ni la femme matraquée au sol, ni le gazage du boxeur en particulier jusqu'à ce qu'il pète les plombs.
    C'est la raison pour laquelle ses amis l'ont soutenu, et ont cotisé pour lui, qu'ils soient gitans ou pas d'ailleurs, parce qu'ils estiment qu'il avait raison. Et comme ils ne sont pas fortunés ça fait du monde à s'être cotisés surtout si l'appel aux dons est bloqué.

    La mise en cause de la légitimité des forces de répression est le nœud de la question. Pour la bourgeoisie la police est "au service de la nation". Mais la nation est divisée par la lutte des classes et la police est au service de la bourgeoisie dès qu'elle intervient sur un conflit de classe.


    Edité le 12-01-2019 à 20:35:07 par Xuan


    Xuan
       Posté le 13-01-2019 à 00:01:36   

    Ci-dessous un article de l'Humanité sur la structuration des gilets jaunes.
    http://www.humanite.fr/node/666032?fbclid=IwAR2L-F1JMJAzj1MU9w5v77nrC6YcLQ07qa9oky-aC8NoNYkU9PcuYHAG9hw

    Contrairement à d'autres cet article ne joue pas les censeurs, et n'avance pas non plus "une perspective politique arrimée à des contenus qui donnent à voir une véritable possibilité de transformation en profondeur de la société" , le genre de prose indigeste et vide de sens que débitent encore certains cadres révisionnistes.
    Il est simplement factuel.
    On notera que l'écho sinon favorable du moins pas hostile du PCF ne se retrouve pas dans les faits. A part des militants isolés le PCF est absent des manifestations.
    Mais peut être que la conclusion "Les retombées de ce mouvement n’ont jamais été aussi incertaines" explique cette frilosité, la crainte que Le Pen sanctionne le départ de Macron par exemple.
    Je cite un militant communiste :
    "Quelques camarades à titre individuel, mais vraiment peu. C'est regrettable.
    Quel est le 'calcul' des partis et syndicats de la 'vraie' gauche (s'il en existe encore ?!) ?
    Se considèrent ils comme une aristocratie ouvrière répugnant de s'afficher avec le 'bas peuple' ?
    Ou d'inavouables attitudes électoralistes racoleuses pour glaner un maximum de voix aux européennes...
    Bref, c'est consternant. Les GJ ne sont pas benets. Ils notent bien nos atermoiements.
    Je crains que tout ça nous reviendra, comme un boomerang, dans la figure..."


    On y voit que ce mouvement rejette toujours toute forme de direction et s'organise horizontalement en coordinations, afin de définir des objectifs pratiques.
    Il semble que le RIC largement encouragé par les médias et certains politiciens comme Le Pen, Mélenchon, voire Macron soit perçu comme une issue permettant de virer le président des patrons .
    Mais un tel référendum, organisé par l'Etat, ne peut en aucun cas renverser la table. Et s'il était organisé en dehors des institutions celles-ci ne lui reconnaîtrait aucune valeur et "force resterait à la loi", c'est-à-dire au détachement armé qui protège la bourgeoisie.
    Le renversement des institutions qu'envisagent certains GJ ne peut dépasser le cadre du projet actuellement.
    Certains commentateurs de la bourgeoisie disent avec raison que Macron n'a aucune raison de s'en aller, et que dans le pire des cas il serait remplacé par un autre homme (ou femme) de paille du capital, par ceux-là même qui ont financé sa campagne.
    C'est d'ailleurs cela même qui a suivi mai 68 au parlement puis lors d'un référendum sur la régionalisation.
    Le Pen ayant renoncé au séparatisme pourrait devenir une carte de remplacement, Mélenchon aussi.

    Notre point de vue est qu'un mouvement de masse doit avoir une avant-garde reconnue par lui pour le diriger dans la lutte contre la bourgeoisie, éviter de renouveler les erreurs du passé, démasquer les ruses des ennemis de classe et organiser le peuple. C'est une des leçons de la Commune de Paris qui a été payée par le sang des ouvriers.
    Le lien entre cette direction et la démocratie directe n'est pas simple et varie selon les situations. A l'heure actuelle, le soutien prolongé de la ligne révisionniste envers la gauche libérale, mais aussi les campagnes anti-communistes de la social-démocratie ont discrédité le pcf dans le public.
    Quant aux groupes ml, l'esprit de scission les a relégués dans l'underground de la politique.
    Un renouveau du marxisme s'est fait jour et il progresse régulièrement. Les faits - c'est-à-dire les méfaits de la société capitaliste - démontrent que ce renouveau a un avenir partout dans le monde, mais il est encore faible dans notre pays.

    Le mouvement des gilets jaunes apprend chaque jour sur le tas ce que des décennies de révisionnisme et d'anti-communisme ont gommé, en particulier la nature de classe de l'Etat, des institutions, du président de la République et de la démocratie parlementaire, le rôle des médias dans la société capitaliste, le rôle de la police et de la justice dans la lutte des classes.
    Il faut souhaiter que la reconstruction du parti communiste bénéficie des retombées de cet apprentissage. Ce sont les masses qui font l'histoire et le parti communiste des temps d'orage en sera aussi une conséquence.


    _________________________________


    POUR DURER, S’ORGANISER ET (RÉ)INVENTER LA DÉMOCRATIE DIRECTE

    Jeudi, 10 Janvier, 2019
    Diego Chauvet

    Alors que le mouvement a connu un rebond pour le premier samedi de l’année, les gilets jaunes tentent un peu partout de se structurer sans pour autant renoncer à ce qui fait leur spécificité : l’absence de verticalité dans leur organisation.

    Presque deux mois après son lancement, le 17 novembre 2018, le mouvement des gilets jaunes se poursuit. Et, surtout, il ne cesse d’évoluer. L’augmentation de la taxe sur les carburants en a été le détonateur. Il s’est, depuis, emparé de la question sociale, au sens large, et démocratique. Les revendications portent sur le pouvoir d’achat, les services publics, la précarité (notamment celle des femmes), mais aussi la volonté d’un renouvellement des institutions et des pratiques politiques du pays. Les gilets jaunes réclament le RIC (référendum d’initiative citoyenne), la démission du président de la République, et continuent de rejeter et de rester à distance de toute forme d’organisation ou de parti politique. Enfin, élément assez rare dans les mouvements sociaux, cette révolte ne s’est pas éteinte durant la période des fêtes… Si les manifestants sont moins nombreux que lors des deux premières semaines, leur détermination est intacte. En juger par la seule mobilisation parisienne serait trompeur…

    Aux quatre coins de la France, des ronds-points sont quotidiennement occupés depuis huit semaines. Les gilets jaunes y tiennent des assemblées générales, décidant des actions à mener. Le 6 janvier, au lendemain de l’acte VIII, le mouvement a encore connu une nouveauté : une journée de manifestation des femmes gilets jaunes. Un événement loin d’être anecdotique ou de relever d’un coup de communication. Les enquêtes sociologiques sur le mouvement montrent toutes que les femmes y sont bien plus présentes que dans les autres mouvements sociaux. Elles sont en effet les premières touchées par la précarité.

    Dans certaines villes, les gilets jaunes tentent de s’organiser, sans « trahir » l’esprit de départ du mouvement : conserver une forme de démocratie directe en évitant de déléguer tout pouvoir à des représentants sur lesquels ils auraient du mal à se mettre d’accord. Ce qui ne les empêche pas de trouver des formes d’organisation… C’est le cas à Saint-­Nazaire, en Loire-Atlantique, où est apparue, dès le début du mois de décembre, une « Maison du peuple » tenue par les gilets jaunes, dans d’anciens locaux de Pôle emploi.

    Blocage sur le pont de Saint-Nazaire

    Le 5 janvier, pour le huitième samedi de mobilisation du mouvement, un « petit rebond » après les fêtes de fin d’année était sensible. « Nous étions entre 300 et 400 » dès le matin, explique Ludo, responsable médias de la Maison du peuple. « Nous voulions faire une chaîne humaine sur le pont de Saint-Nazaire, mais la police nous en a empêchés. Du coup, ça s’est transformé en blocage. » Le projet d’investir ce lieu a permis de maintenir une forte mobilisation depuis le début du mouvement, le 17 novembre. Mais l’idée d’une « structuration » reste délicate quant à sa forme. « On va continuer en avançant, improviser jour après jour » , résume Ludo. « Nous sommes déjà d’accord pour aller vers trois directions. D’abord, travailler à nouer des liens avec d’autres groupes de gilets jaunes. Nous sommes d’accord avec l’appel de Commercy (lire page 8 – NDLR) pour créer une coordination nationale, et nous nous y rendrons à la fin du mois. Ensuite, nous voulons continuer à aller à la rencontre de la population. Nous nous sommes rendus à l’hôpital de Saint-Nazaire, par exemple, pour soutenir les personnels. Nous faisons un travail de réseautage parce que nous sommes une entité capable de discuter et de collaborer avec les autres. Enfin, et surtout, nous allons continuer à faire vivre le mouvement tel qu’il existe depuis le départ. »

    Assemblées générales !

    Les gilets jaunes de Saint-Nazaire, comme sur tous les ronds-points et les autres lieux qu’ils occupent, restent très attachés à la forme de démocratie directe de leur mouvement. À la Maison du peuple, « toutes les décisions sont prises en assemblée générale et chacun donne son avis » . Selon Ludo, « il y a pas mal de réticences à l’égard de ceux qui voudraient un mouvement plus vertical. Comme ils sont réticents à l’égard des autres mouvements politiques ou syndicaux avec des directions et des représentations nationales. Lorsqu’une organisation est vraiment démocratique, les gens y tiennent, parce qu’ils ont le pouvoir de décider et de contrôler » . Et, malgré le travail de réseautage, « il n’y a pas beaucoup d’autres organisations avec qui nous avons des relations construites. Ça ne s’est pas présenté, en fait » , explique Ludo.

    Ces tentatives de structuration du mouvement témoignent de son inscription dans la durée. Ses conséquences, après huit semaines de mobilisation, sont dans tous les cas profondes. Outre le gouvernement, cible de la colère sociale, les partis politiques sont dépassés par ce mouvement qui les rejette. Beaucoup tentent pourtant de capitaliser électoralement sur les gilets jaunes, alors que les élections européennes approchent. La campagne, si le mouvement dure encore, se déroulera sur ce fond…

    Certaines tentatives de récupération sont assez grossières : c’est le cas de Florian Philippot, qui a déposé la marque « Les gilets jaunes » à l’Inpi. Marine Le Pen, présidente du RN qui vient d’introniser sa tête de liste aux élections européennes, s’est fendue sur Twitter d’un drapeau européen inversé : des étoiles bleues sur fond jaune. La plupart des revendications du mouvement, en premier lieu l’augmentation du Smic, sont pourtant en contradiction avec le programme du parti d’extrême droite.

    L’ex-candidat de la France insoumise à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a fait sensation en se déclarant « fasciné » par l’une des figures du mouvement, Éric Drouet. Et de souligner que 70 % des revendications des gilets jaunes figurent dans le programme de la France insoumise, tout comme « l’auto-organisation » du mouvement revendiquée comme méthode de militantisme. À LR, on se fait plus discret depuis que les revendications se sont révélées là aussi assez peu compatibles avec le programme ultralibéral de Laurent ­Wauquiez... D’autres se contentent d’ouvrir leurs listes aux élections européennes à des candidats gilets jaunes, comme le PCF.

    Il sera pourtant très difficile aux partis politiques de maîtriser quoi que ce soit. Les gilets jaunes cherchent à se structurer, mais n’avancent quasiment jamais leurs préférences politiques, quand ils en ont… À la Maison du peuple de Saint-Nazaire, Ludo nous résume ainsi l’effet des déclarations des responsables politiques en leur faveur: « On ne s’y intéresse pas trop. On n’en parle pas dans les AG. Il se passe tellement de choses entre nous, depuis le début du mouvement, qu’ils ne font au final que juste partie du décor. Alors que nous, on a l’impression d’être hyper connectés avec la population. » Les retombées de ce mouvement n’ont jamais été aussi incertaines.


    Edité le 13-01-2019 à 00:21:01 par Xuan


    Xuan
       Posté le 14-01-2019 à 07:19:26   

    Repris sur la page facebook de Danielle Bleitrach :


    " La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l'explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce .

    Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement - sans cette participation , la lutte de masse n'est pas possible , aucune révolution n'est possible - et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs.

    Mais, objectivement, ils s'attaqueront au capital, et l'avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité objective d'une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l'unir et l'orienter, conquérir le pouvoir, s'emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes !) et réaliser d'autres mesures dictatoriales dont l'ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie et la victoire du socialisme , laquelle ne "s'épurera" pas d'emblée, tant s'en faut, des scories petites-bourgeoises. "


    LÉNINE
    Xuan
       Posté le 14-01-2019 à 23:22:12   

    Le gilet jaune blessé à Bordeaux placé en coma artificiel

    La vidéo :

    http://youtu.be/nIUrWjkk_oU

    source
    http://www.liberation.fr/checknews/2019/01/13/un-gilet-jaune-a-t-il-vraiment-ete-pris-pour-cible-a-bordeaux-alors-qu-il-s-enfuyait_1702648?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2QHfH-tJy2iPtJEUjzejo5HF6MAFKxV29Lw8TnhcGoGuFSdFKkM7EZjw0#Echobox=1547389675

    Lire aussi :
    http://www.sudouest.fr/2019/01/14/gilets-jaunes-a-bordeaux-un-homme-place-en-coma-artificiel-les-medecins-sont-rassurants-5730767-2780.php

    "Olivier Beziade, 47 ans, père de trois enfants, a été blessé samedi lors de la manifestation à Bordeaux à l’angle de l’Apple Store rue Saint-Catherine. Sa femme témoigne. Le préfet a saisi ce lundi la police des polices.
    Samedi, c’était la deuxième fois qu’il venait manifester à Bordeaux. Olivier Beziade, 47 ans, père de trois enfants et sapeur-pompier volontaire à Bazas (sud-Gironde) depuis 20 ans, a été blessé lors de l’acte IX des gilets jaunes.

    Les faits se sont produits à l’angle de la rue Sainte-Catherine et de la rue de la Maison Daurade près de l’Apple Store. Des images amateurs montrent un policier faire usage de son lanceur de balles de défense (LBD) et un autre lancer un objet, qui pourrait être une grenade de désencerclement. Puis, quelques secondes plus tard, la vidéo s’arrête sur un homme à terre, sur le ventre, visage face au sol. Olivier Beziade se relève, il saigne au niveau de la tête et est pris en charge par des secouristes..."


    Edité le 05-04-2019 à 09:46:54 par Xuan


    Xuan
       Posté le 14-01-2019 à 23:51:08   

    Un gilet jaune âgé matraqué :
    http://twitter.com/twitter/statuses/1084478478861434881
    http://twitter.com/twitter/statuses/1084256969949626368
    Finimore
       Posté le 15-01-2019 à 06:19:09   

    Sur le média tv
    https://www.youtube.com/channel/UCT67YOMntJxfRnO_9bXDpvw

    Vidéo de 47 minutes : Gilets jaunes : Des violences policières jamais vues
    -David Dufresne-

    https://www.youtube.com/watch?v=lp1LoauFhds

    GILETS JAUNES : "CE GOUVERNEMENT N'A PLUS AUCUNE LÉGITIMITÉ"
    Non répertoriée
    vidéo 8,21mn
    https://www.youtube.com/watch?v=Ysg4Z1h5E-U
    Xuan
       Posté le 15-01-2019 à 19:13:57   

    Qui sont les Gilets Jaunes ? Une enquête pionnière d’un collectif de chercheurs


    17 DÉC 2018



    Collectif d’universitaires, nous avons lancé, dès la fin du mois de novembre, une enquête de terrain pour comprendre le mouvement des « gilets jaunes ». Nous sommes allés les rencontrer dans différentes régions de France, dans les manifestations et sur les ronds-points. Nous livrons ici les premiers résultats sur les profils et les motivations qui apparaissent derrière les « gilets jaunes ».

    L’ampleur du mouvement et la rapidité avec laquelle il s’est constitué, en dehors des organisations syndicales et des partis, tout comme ses modes d’action et ses mots d’ordre interpellent.
    Qui sont les « gilets jaunes » ? Que souhaitent-ils ? Assiste-t-on à un renouvellement profond des modalités de la protestation et de la politique ? Faut-il y voir un retour de formes traditionnelles de révoltes populaires ? Comment un tel mouvement est-il susceptible d’évoluer dans le temps et comment comprendre sa portée ?
    S’il n’y a pas de portrait type des manifestants, puisqu’une des caractéristiques du mouvement est sa diversité, les « gilets jaunes « sont d’abord des personnes, hommes et femmes, qui travaillent (ou, étant retraités, ont travaillé), âgées de 45 ans en moyenne, appartenant aux classes populaires ou à la « petite » classe moyenne.
    Les résultats, encore très provisoires, présentés ici s’appuient sur l’analyse de 166 questionnaires distribués auprès des participants aux actions sur les ronds-points et aux péages, ou lors des manifestations ayant eu lieu les 24 et 1er décembre, par une équipe d’une dizaine de chercheurs et d’étudiants. Le questionnaire a été élaboré de manière à recueillir des informations détaillées et précises sur les participants.

    Une surreprésentation des employés et une sous-représentation des cadres



    Certaines catégories apparaissent comme particulièrement surreprésentées au sein des « gilets jaunes » qui nous ont répondu.
    C’est le cas des employés, qui constituent 33 % des participants (soit 45 % des actifs présents, contre 27 % de la population active française). Ils sont plus de deux fois plus nombreux que les ouvriers, qui représentent 14 % des participants. Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont également particulièrement nombreux : 10,5 % des participants (14 % des actifs présents, contre 6,5 % de la population active française).

    A l’inverse, les professions intermédiaires et les cadres sont peu représentés : les premiers comptent pour 10 % des participants (13 % des actifs présents, contre 26 % de la population active française); les seconds sont à peine 5 % des participants (7 % des actifs présents, contre 18 % de la population active française) dans les cortèges et blocages qui ont eu lieu entre le 24 novembre et le 1er décembre. Un quart des participants au mouvement des « gilets jaunes « appartiennent à la catégorie « inactifs »; pour la majeure partie, il s’agit de retraités.

    Des manifestants « d’âge moyen »

    Les « gilets jaunes » participant à l’enquête ont en moyenne 45 ans, un peu plus que l’âge moyen de la population française, qui s’élève à 41,4 ans. Les classes d’âge les plus mobilisées sont les 35-49 ans (27,2 %), puis les 50-64 ans (26,6 %) et les 25-34 ans. Les 18-24 ans représentent 6,2 % des participants; les plus de 65 ans, 17,3 %.

    Un mouvement mixte

    Les hommes (54 %) sont un peu plus nombreux que les femmes (45 %). Cependant, la forte proportion de femmes, appartenant souvent aux classes populaires, une catégorie sociale traditionnellement peu mobilisée politiquement, est un fait notable. On y lit une propension de femmes à manifester identique à celle que nous avons observée dans les cortèges des 24 novembre et 1er décembre. Un écart comparable (55 % d’hommes, 44 % de femmes parmi les répondants) était observé dans le questionnaire administré dans la Manif pour tous du 16 octobre 2016.

    Les femmes ont toujours manifesté, comme le montrent de nombreux travaux historiques. Elles sont en revanche ici plus visibles. A cela plusieurs raisons : sans porte-parole officiel, représentants syndicaux et politiques, qui sont habituellement des hommes, et en absence de structures, les médias sont contraints de tourner le regard vers les participantes et participants « ordinaires ». La forte dimension sociale du conflit et la centralité des revendications sur les conditions matérielles d’existence dans le mouvement social participent à la visibilité des femmes.

    Une surreprésentation des bacheliers et des titulaires de CAP et BEP

    Quelque 20 % des personnes interrogées sont diplômées du supérieur (contre 27 % de la population générale, données Insee 2014); 5 % des participants ont un bac + 4 et au-delà, tandis que les deux niveaux de diplôme les plus représentés sont les détenteurs de BEP et CAP, qui sont 35 % (contre 24 % dans la population générale), et les bacheliers (29,3 % des répondants, contre 16,5 % de la population générale). Seuls 15,4 % des participants ont un diplôme inférieur au brevet (31,4 % de la population générale). Toutefois, le 8 décembre, nous avons reçu davantage de réponses de la part de personnes ayant un diplôme de master ou équivalent. Se dessine ainsi une population de participants ayant des niveaux de qualification intermédiaires.

    Des mobilisés aux revenus modestes

    Quelque 55 % des répondants nous déclarent être imposables (une proportion presque identique à la population générale) et 85 % indiquent posséder une voiture. Le revenu médian du foyer déclaré représente 1 700 euros par mois, soit environ 30 % de moins que le revenu médian moyen déclaré de l’ensemble des ménages ( enquête « Revenus fiscaux et sociaux » 2015 de l’Insee ). Les participants aux actions des « gilets jaunes » sont donc pour la majorité d’entre eux des individus aux revenus modestes. Ils n’appartiennent pas aux catégories les plus précarisées économiquement : 10 % d’entre eux déclarent avoir un revenu inférieur à 800 euros par mois (contre 519 euros pour les 10 % des ménages français les plus pauvres).

    Des primo-manifestants en nombre et des modes d’action variés

    Pour presque la moitié des répondants (47 %), le mouvement des « gilets jaunes » constitue leur première mobilisation. Seuls 44 % ont déjà participé à une grève. Il s’agit donc de participants peu rompus à l’action collective. Aux questions posées sur les formes d’action collective que la personne serait prête à accomplir ou à laquelle elle a déjà participé, la manifestation est le mode d’action le plus plébiscité (81 %), suivi par la pétition (69,4 % d’entre eux déclarent en avoir déjà signé une).
    Presque 9 participants sur 10 rejettent les modes d’action impliquant des violences aux biens, mais 58,8 % d’entre eux se déclarent par exemple prêts à occuper un bâtiment administratif. La moitié exclut également l’idée d’aller manifester à Paris, les répondants évoquant des raisons économiques, la violence et la nécessité de rester visible en province pour justifier ce choix. Sur le consentement à l’impôt, seuls 5 % des participants déclarent avoir déjà refusé de payer l’impôt, tandis que 58,4 % l’excluent complètement comme moyen d’action. Des analyses séparées ont d’ailleurs relevé très peu de différences entre les réponses des hommes et des femmes.

    Un rejet des organisations représentatives traditionnelles et des orientations politiques atypiques



    Notre enquête confirme également le large rejet des organisations représentatives traditionnelles : 64 % considèrent que les syndicats n’ont pas leur place dans le mouvement, 81 % pensent de même pour tous les partis politiques.
    Ce rapport de distance ou de méfiance à l’égard du système de représentation institué se retrouve lorsque les répondants sont invités à se situer sur l’échelle gauche-droite. La réponse dominante consiste à se déclarer comme apolitique, ou « ni de droite ni de gauche » (33 %). En revanche, parmi ceux qui se positionnent, 15 % se situent à l’extrême gauche, contre 5,4 % à l’extrême droite; 42,6 % se situent à gauche, 12,7 % à droite et, surtout, seulement 6 % au centre. En comparaison, un sondage conduit par Ipsos en avril montrait que 22 % des Français rejettent le clivage gauche-droite, quand 32 % se situent à gauche et 39 % à droite. Cette grande diversité du rapport au politique est un élément majeur de la singularité du mouvement.

    Les motivations : pour le pouvoir d’achat et contre une politique favorable aux riches

    Pour les répondants, il s’agit moins d’une révolte contre une taxe en particulier, ou pour la défense de l’usage de la voiture, qu’une révolte contre un système fiscal et de redistribution jugé inique. Une révolte contre les inégalités, mais aussi contre une parole politique qui les méprise et les infériorise symboliquement. Il s’agit à la fois de défendre leur pouvoir d’achat et leur accès à un standard de vie (notamment les loisirs, de plus en plus inaccessibles) et d’une exigence de respect à leur égard et de reconnaissance de leur dignité de la part du personnel politique (gouvernement et président de la République).

    Nous avons invité les participants à s’exprimer sur leurs motivations à travers une question ouverte en début du questionnaire ( « Pourquoi manifestez-vous aujourd’hui ? » ). Un pouvoir d’achat trop faible est le premier motif évoqué (plus de la moitié des répondants). Plusieurs personnes se plaignent de ne plus pouvoir s’offrir le moindre plaisir ( « J’ai la vingtaine et j’ai pas une thune. Si je veux sortir, je dois me mettre à découvert » ). Des mères de famille nous font part de leurs fins de mois difficiles ( « J’aimerais bien que mes enfants puissent avoir à manger dans leurs assiettes, et pas que des patates les deux dernières semaines du mois » ), qui entraînent parfois des difficultés de logement, dont ont témoigné aussi bien des jeunes étudiants ( « Je n’ai pas les moyens de me loger, je vis dans la dépendance d’une amie » ) que cette mère de famille ( « Nous étions obligés de descendre dans le Sud pour vivre chez ma belle-mère » ).



    Suit, dans la liste des motivations, le fardeau fiscal trop important (69 répondants, dont 18 qui pointent explicitement le prix élevé du carburant). Près d’un sur cinq déclare être là pour protester contre le gouvernement actuel et demande la démission d’Emmanuel Macron, évoquant l’ « arrogance » de l’exécutif. Les termes de « monarchie » , d’ « oligarchie » ou de « dictature » reviennent pour souligner son caractère illégitime. On voit poindre le 24 novembre, puis se confirmer le 1er décembre, la demande de réformes institutionnelles. Un dixième des enquêtés demandent des réformes institutionnelles. Cette tendance semble accentuée chez les participantes et participants aux cortèges du 8 décembre.

    Une deuxième question ouverte portait sur les mesures que le gouvernement devrait prendre pour répondre aux revendications des « gilets jaunes ». La réponse la plus fréquente est sans surprise une baisse des taxes et impôts, évoquée spontanément par un tiers des répondants. Pour 48 enquêtés, des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat sont également nécessaires. Parmi eux, 28 personnes demandent une augmentation du Smic, voire des salaires en général, 14 une augmentation générale du pouvoir d’achat, 8 une augmentation des retraites. Des demandes de redistribution des richesses reviennent dans les réponses de 36 participants : 19 demandent spontanément la réintroduction de l’ISF, 5 une répartition plus juste des impôts.

    La présence de revendications institutionnelles, en plus des revendications sociales

    Plus d’un cinquième des répondants demandent d’ailleurs tout simplement que le gouvernement écoute les citoyens, « qu’il se mette à leur place » . Il s’agit ainsi d’une des préoccupations principales des personnes rencontrées. Enfin, une des spécificités de ce mouvement est la présence de revendications institutionnelles, en plus des revendications sociales. Ainsi, 26 personnes ont déclaré que des réformes institutionnelles importantes seront nécessaires pour qu’elles puissent considérer que le mouvement est un succès : 18 en demandant des changements parfois fondamentaux (par exemple, en réclamant une « réforme totale de l’État », « un autre système politique » ), 8 en demandant la fin des privilèges des parlementaires et 4 en se disant convaincus de la nécessité d’une VIe République.

    Il est à noter que seulement 2 des 166 personnes interrogées ont mentionné la gestion de l’immigration dans leurs réponses aux deux questions présentées. Cela invite à reconsidérer les analyses qui font du mouvement une émanation de l’extrême droite.

    Une plus grande justice sociale et la demande d’écoute de la part du pouvoir

    Les deux principales motivations des personnes mobilisées apparaissent donc comme étant une plus grande justice sociale (qu’il s’agisse d’un système fiscal faisant davantage participer les plus aisés, d’une meilleure redistribution des richesses ou encore du maintien des services publics) et la demande d’écoute de la part du pouvoir. Au contraire, les revendications nationalistes, liées notamment à l’identité ou à l’immigration, sont très marginales, démentant l’idée d’un mouvement qui serait noyauté par les électeurs ou les militants du Rassemblement national. Comme le souligne le sociologue Alexis Spire, auteur de Résistances à l’impôt, attachement à l’Etat (Seuil, 2018), c’est avant tout le sentiment d’injustice fiscale, plus prégnant chez les classes populaires, qui explique cette mobilisation.

    En résumé, cette révolte est bien celle du « peuple » – comme se revendiquent nombre de personnes interrogées – au sens des classes populaires et des « petites » classes moyennes, celle des revenus modestes. Dès lors, plusieurs éléments font des « gilets jaunes » une contestation singulière par rapport aux mouvements sociaux des dernières décennies. Outre son ampleur, la forte présence des employés, des personnes peu diplômées, des primo-manifestants et, surtout, la diversité des rapports au politique et des préférences partisanes déclarées font des ronds-points et des péages des lieux de rencontre d’une France peu habituée à prendre les places publiques et la parole, mais aussi des lieux d’échange et de construction de collectifs aux formes rarement vues dans les mobilisations.


    Pour le collectif de chercheurs :
    Camille Bedock, Centre Emile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux, CNRS
    Antoine Bernard de Raymond, Irisso, université Paris-Dauphine, INRA
    Magali Della Sudda, Centre Emile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux, CNRS
    Théo Grémion, diplômé d’un master de géopolitique de l’université de Genève et d’une maîtrise d’urbanisme de l’université Paris-X
    Emmanuelle Reungoat, Centre d’études politiques de l’Europe latine, université de Montpellier
    Tinette Schnatterer, centre Emile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux, CNRS

    Contact : Magali Della Sudda – m.dellasudda@sciencespobordeaux.fr
    Retrouver cette tribune sur le site Internet du Monde
    Xuan
       Posté le 15-01-2019 à 19:23:14   

    Les associations solidaires constatent que la lettre de Macron ignore complètement les plus pauvres


    Lettre aux Français : les associations déçues car "il n'y a rien sur la pauvreté, les sans-abri, le mal-logement"


    http://mobile.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/lettre-aux-francais-les-associations-decues-car-il-n-y-a-rien-sur-la-pauvrete-les-sans-abri-le-mal-logement_3144183.html?fbclid=IwAR2BHpZBVGiFFeZn3gKBigUj2LmTJj6TnN_aVPBlVM2mIe0ZF7XcCB-fqWQ#
    Par franceinfo – Radio France
    Mis à jour le 14/01/2019

    Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, témoigne lundi sur franceinfo de sa déception après la publication de la lettre aux Français qu'Emmanuel Macron a adressé aux citoyens dimanche et qui n'intègre pas suffisament la question sociale.

    [url]blob:http://www.dailymotion.com/9517eade-e333-404c-9e65-d9e51ca91134[/url]

    "Les Français les plus pauvres sont aujourd'hui les perdants de ce débat national", a déclaré lundi sur franceinfo, Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FNARS) qui rassemble 850 associations et organismes de lutte contre l'exclusion. Le président de la République publie dans la presse et sur Internet sa "lettre aux Français", pour les appeler notamment à participer au grand débat national. "Il y a une déception sur le contenu de cette lettre, sur l'absence de la question sociale, du pouvoir d'achat des personnes les plus pauvres, déplore Florent Gueguen, il n'y a rien sur la pauvreté, rien sur les sans-abri, le mal-logement" .

    franceinfo : Les associations entendent-elles être au cœur de ce grand débat national ?

    Florent Gueguen. Nous allons y participer activement, même s'il y a une déception sur le contenu de cette lettre, sur l'absence de la question sociale, du pouvoir d'achat des personnes les plus pauvres. Il n'y a rien sur la pauvreté, rien sur les sans-abri, le mal-logemen. Nous avions indiqué après les propositions du président de la République le 10 décembre qu'il y avait un certain nombre de mesures positives, pour les salariés modestes mais que pour les plus pauvres, les chômeurs de longue durée, les allocataires du RSA, il n'y a pas eu d'annonces jusqu'à présent concernant l'amélioration des conditions de vie et du pouvoir d'achat.

    Tout cela n'était-il pas dans l'annonce du plan-pauvreté du gouvernement ?

    Ce plan pauvreté qui comportait un certain nombre de bonnes mesures passait aussi à côté de la question des plus pauvres, des grands exclus, des personnes qui vivent avec 500 ou 600 euros par mois et qui subissent les augmentations de la vie, les dépenses concernant l'énergie. Ces personnes subissent aussi les baisses d'allocations, celle des APL, la désindexation d'un certain nombre de prestations sociales. Ce sont plusieurs millions de Françaises et de Français les plus pauvres qui sont aujourd'hui les perdants de ce débat national, en tout cas en termes de pouvoir d'achat. Malgré tout, nous allons nous emparer de ce thème. Pour nous, la priorité, c'est que ces personnes les plus pauvres que nous accompagnons puissent participer à ce débat. Ces personnes sont souvent exclues des formes de débat public et médiatique. Nous allons organiser des groupes de parole, des forums, des réunions pour accompagner et porter la parole des plus pauvres dans les cahiers de doléances sur la plateforme nationale, sur celles qui sont mises en ligne par les collectivités locales. Nous allons inciter les personnes qui ne prennent jamais la parole et qui n'ont pas été entendues par l'exécutif jusqu'à ce jour et porter leurs propositions. Notre priorité sera de donner une expression à ceux qui n'ont jamais la chance de s'exprimer.

    Emmanuel Macron ferme la porte à un retour de l'ISF dans cette lettre. Mais selon vous, sa suppression pénalise les associations avec une baisse importante des dons défiscalisés. Sur ce point vous comptez ne pas lâcher ?

    Depuis le début de l'année 2019, toutes les grandes associations nationales qui font appel à la générosité du public ont vu leurs dons diminuer parfois très fortement à cause notamment de la suppression de l'ISF. Nous considérons qu'il faut des outils de redistribution. La question fiscale reste posée dans la lettre aux Françaises et aux Français. Nous allons aussi formuler des propositions pour faire en sorte qu'on puisse réduire les inégalités, financer la protection sociale. La création notamment d'impôts pour les plus riches permet de financer les politiques sociales et indirectement les associations, c'est ce que montre la suppression de l'ISF avec des baisses de dons de plusieurs dizaines voire de centaines de millions d'euros en moins pour les associations de solidarité.
    Xuan
       Posté le 15-01-2019 à 20:47:10   

    Sur les Inrocks

    Christophe Castaner estime qu' “aucun policier n'a attaqué des gilets jaunes”

    Les policiers n'obéiraient plus aux ordres de leur ministre de tutelle ?
    Xuan
       Posté le 16-01-2019 à 00:17:41   

    Chouard, le RIC, et la dure réalité du bidule



    Dans cette vidéo de Michel Midi avec Michel Collon, Chouard s’explique sur les gilets jaunes, le RIC, la Constituante, Soral dont il s’est écarté avec regret…

    Chouard se félicite du RIC dont il ne prétend pas être l’initiateur, et reprend sa théorie sur l’élaboration d’une Constitution par les « citoyens ». L’une et l’autre (qui sont deux choses différentes) seraient la clé du succès.

    Dans l’imaginaire de Chouard cette Constitution ou ce RIC, de par leur légitimité , aurait force de loi et s’imposerait nécessairement, permettant de répartir les revenus, confisquer les empires de presse, etc.
    Cette légitimité au pouvoir surnaturel éclipse la question du pouvoir lui-même, comme si la bourgeoisie allait s’incliner respectueusement devant elle.


    Il évoque avec Collon la campagne pour le non lors du référendum de 2005 sur la constitution européenne, qui l’a emporté malgré le matraquage médiatique, mais qui démontre justement l’inverse de sa théorie : la légitimité du référendum n’a aucune valeur pour les monopoles capitalistes.
    Et une constitution parallèle, serait-elle contresignée par 60 millions de citoyens, ne serait qu'un torche-cul pour les capitalistes.


    Chouard signale que le référendum d’initiative citoyenne n’est pas son invention mais celle de Condorcet. Ce dernier écrivait :

    .."J’ai soutenu le droit du peuple de ratifier expressément au moins les lois constitutionnelles et la possibilité qu’il l’exerçât, la nécessité du mode de révision régulier et paisible de réformer ces mêmes lois; enfin l’unité entière du corps législatif.
    Vérités qui, alors peu répandues, avaient encore besoin d’être développées"
    .
    Condorcet, Fragments, 1794, Œuvres, t. 1, p. 608.

    Ceci a le mérite de nous instruire, mais on pouvait tout aussi bien citer le gouvernement de la Commune de Paris, corps « législatif et exécutif à la fois » , qui va bien au-delà du RIC.

    Chouard se souvient de Condorcet mais il oublie l’histoire la révolution bourgeoise, car la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen date du 26 août 1789 et la Première constitution écrite de France du 3 septembre 1791. Elles n’ont jamais précédé la révolution. En d’autres termes, le peuple doit d'abord prendre le pouvoir, prendre les mesures pratiques immédiates, et ensuite s'emparer des médias, écrire la constitution, faire des référendums, etc.


    La légitimité procède de la prise du pouvoir et celle-ci n'a pas à prouver sa légitimité à la bourgeoisie, pas plus qu'à déclarer les manifestations en préfecture, en quoi les GJ vont bien au-delà de Chouard.

    Ils ont marché sur Paris comme le peuple souverain soutenu par près de 90 % de la population. Et là, cruelle désillusion. La bourgeoisie a d'abord interdit puis sanctionné et réprimé tout acte "illégal" visant la République ou les nœuds commerciaux de la grande distribution.
    Puis les GJ ont été autorisés à marcher dans le calme, et même dans ce cas, provoqués, gazés et matraqués.
    Dernier acte les GJ sont interdits de gilet jaune à Grand Bourtheroulde et taxés de 135 €.

    Tout ceci démontre manifestement que la légitimité populaire ne vaut rien tant que le peuple n'a pas le pouvoir. Après le tapage fait par les médias sur le RIC, après la lettre de Macron, et après l'utilisation de son bébé à des fins évidemment réactionnaires, Chouard va-t-il enfin comprendre ou bien faudra-il que le dernier des blaireaux vienne lui faire un dessin ?
    Xuan
       Posté le 16-01-2019 à 09:47:49   

    "Le mouvement des 'gilets jaunes' reflète la crise aiguë que traverse la démocratie française"



    PARIS, 15 janvier (Xinhua) -- Dans un récent entretien avec Xinhua, le politologue français du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) Luc Rouban explique que le mouvement des "gilets jaunes" qui perturbe la France depuis près de deux mois n'est pas seulement social mais d'une nature politique. "Il reflète la crise aiguë que traverse la démocratie française" , souligne ce directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

    "Le mouvement des 'gilets jaunes' est d'abord un mouvement qui s'inscrit dans la durée. Mais surtout, ce n'est pas une crise sociale habituelle aux dimensions corporatistes catégorielles avec des revendications ciblées", relève le politologue. "Aux enjeux de justice sociale et de justice fiscale s'ajoutent de nombreux enjeux politiques complexes" , poursuit-t-il.

    "La révolte des 'gilets jaunes' a fait l'objet de nombreux commentaires mettant en évidence la fracture territoriale qui opposerait les centres urbains aux espaces ruraux désertés par les services publics. Mais les 'gilets jaunes' expriment également dans leurs revendications une demande de démocratie horizontale et une défiance profonde à l'égard des institutions républicaines comme de la démocratie représentative" , souligne M. Rouban.

    Selon lui, le malaise démocratique a franchi une étape supplémentaire. "Le mouvement des 'gilets jaunes' reflète la crise aiguë que traverse la démocratie française" , estime-t-il. "Il exprime des critiques de fond à l'égard de la démocratie participative, de son opacité, de son inefficacité, de son manque de mobilité... dans un contexte où le populisme a progressé considérablement dans l'espace politique français" , ajoute-t-il.

    Les résultats du baromètre annuel de la confiance du Cevipof publié vendredi dernier en témoignent, argumente M. Rouban.

    D'après ce baromètre, seuls 9% des sondés déclarent avoir confiance dans la classe politique. La méfiance (37%) et le dégoût (32%) sont les deux premiers sentiments que leur inspireraient leurs élus. Seuls 2% d'entre eux expriment du respect à l'égard des politiques.

    D'autre part, quelque 70% des sondés considèrent que la démocratie ne fonctionne pas très bien ou pas bien du tout, alors qu'ils étaient moins de la moitié (48%) à le penser en décembre 2009 lors du lancement de cette étude du Cevipof.

    "Le mouvement met en cause directement non seulement le régime en tant que tel de la Ve République, mais aussi la personne même du président, qui est un peu considéré comme le responsable de tous les problèmes du pays" , souligne le politologue. "Depuis les revendications initiales sur le pouvoir d'achat, on note une évolution d'un type quelque peu révolutionnaire qui rappelle de grands moments de l'histoire de la France" , ajoute-t-il.

    "Comme en 1789, la révolte contre les élites a un très fort ancrage local. D'autre part, comme lors des émeutes ouvrières de juin 1848, s'exprime une forme de lutte des classes" , considère M. Rouban.

    "Le soutien aux 'gilets jaunes' est d'ailleurs très fracturé : très fort au sein des classes populaires et d'une majeure partie des classes moyennes alors qu'il suscite l'hostilité des élites" , relève-t-il.

    Interrogé sur le "grand débat national" lancé par le président Emmanuel Macron pour répondre à la crise des 'gilets jaunes', M. Rouban se déclare sceptique. "D'une part, cette consultation est très encadrée par le gouvernement. On sait d'ores et déjà très bien qu'un certain nombre de points abordés n'entraîneront aucun changement dans la politique du gouvernement, qui ne va pas céder sur réformes libérales. Le gouvernement ne veut pas refondre complètement le système fiscal" , juge-t-il.

    "Le grand débat national va sans doute réactualiser en partie des engagements pris par Emmanuel Macron en 2017, comme la réduction du nombre de parlementaires, et introduire un peu de démocratie directe. Mais le recours au référendum dont on parle beaucoup ne sera pas celui dont rêvent les 'gilets jaunes' car il impliquerait une réforme très profonde de la Constitution et risquerait de déstabiliser les institutions" , pronostique le politologue.

    "Les prochaines semaines s'annoncent très confuses. Je pense que le mouvement va continuer de manière moins violente avec le lancement de la consultation, et parce que les 'gilets jaunes' ont commencé à s'organiser face aux casseurs" , ajoute-t-il.

    "Le gouvernement a beaucoup investi dans ce grand débat. Or, avant même d'avoir commencé, il a rencontré des échos négatifs dans les rangs des élus locaux qui ne veulent pas être pris entre l'enclume et le marteau, comme chez une partie des 'gilets jaunes' qui le récusent. S'il débouche sur un retour à des mesures déjà prévues, il sera considéré comme un débat pseudo-démocratique" , conclut M. Rouban.
    Xuan
       Posté le 16-01-2019 à 15:11:16   

    16 Janvier 2019 Publié par El Diablo
    La CONFÉDÉRATION PAYSANNE appelle à rejoindre les GILETS JAUNES


    source http://www.communcommune.com/2019/01/la-confederation-paysanne-appelle-a-rejoindre-les-gilets-jaunes.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail&fbclid=IwAR3LuEwBKYPWWBWxWD7ASBME1npBduKvA6wQsPvfmXHy6o6pHpFbLvz62Vo



    Dans une lettre ouverte, que nous publions ci-dessous, la Confédération paysanne appelle à la convergence des agriculteurs et des Gilets jaunes.

    Lettre ouverte à nos concitoyen-ne-s,
    avec ou sans gilet jaune

    Nous paysannes et paysans de la Confédération paysanne défendons, dans le respect profond de la diversité de nos territoires et productions, l’urgence d’une justice sociale et environnementale au travers du projet d’agriculture paysanne. Et ce, au-delà des réflexes corporatistes. Certaines des revendications portées par le mouvement social des gilets jaunes trouvent un écho particulier pour les ruraux et les citoyens que nous sommes.

    Nous partageons pleinement les revendications sur le pouvoir d’achat et une juste répartition des richesses qui s’expriment partout dans le pays. Au quotidien, nous subissons l’inégal partage de la valeur produite dans les filières, confisquée par l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution. Le revenu des paysans reste donc dramatiquement bas et les écarts se creusent encore. La Confédération paysanne combat depuis toujours la mise en concurrence effrénée portée par les différents accords de libre-échange qui ruinent les solidarités collectives, entravent la transformation de notre modèle agricole et environnemental et empêchent le déploiement d’une alimentation de qualité accessible à toutes et tous.

    Précarisation des petites communes rurales

    L’accès à une alimentation de qualité n’est pas le seul sujet de convergence avec les préoccupations exprimées dans la rue depuis trois semaines. Les paysannes et paysans que nous sommes, vivons aussi, au quotidien, la désertification rurale et le désengagement orchestré des services publics : maternités, écoles, transports en commun, hôpitaux, agences postales... Désengagements qui rendent dépendant du « tout voiture ». La précarisation des petites communes rurales où nous vivons va à rebours des nécessités environnementales que le gouvernement prétend porter en signant des accords internationaux, qu’il s’empresse ensuite de mettre sous le tapis. La COP 24 en est le triste reflet ! Ce double discours, les paysannes et paysans qui s’engagent ou souhaitent s’engager dans la transition de leur système de production en sont aussi victimes.

    Urgence sociale et climatique

    Aujourd’hui, le mépris du gouvernement génère de la violence et le rejet des acteurs de la démocratie représentative. Cela nous inquiète. Nous avons toujours défendu des politiques publiques fortes, pour accompagner la transition agricole et environnementale qu’exige l’urgence sociale et climatique. Jamais nous n’avons cru aux mesures coercitives qui stigmatisent, sans aucune assise structurante.

    Depuis sa création, la Confédération paysanne s’inscrit résolument dans la société. Pour nous, il ne peut donc y avoir de solutions dans le repli sur soi mais dans la solidarité. Des Confédérations paysannes départementales ont rejoint ou vont rejoindre le mouvement des gilets jaunes. Ces points de convergence ne demandent qu’à grandir, au gré des rencontres et des débats sur nos territoires.

    Le Secrétariat national de la Confédération paysanne
    Xuan
       Posté le 16-01-2019 à 15:50:35   

    Cet article aurait pu trouver sa place dans la rubrique d'actualités chinoise. Compte tenu de la suppression de l'ISF en France, il paraît intéressant de comparer :


    Plus d'impôts pour les super riches de Chine réduiront l'écart de revenu


    http://www.globaltimes.cn/content/1136002.shtml

    L'industrie de la confiance dans le monde deviendra-t-elle un bénéficiaire important du régime fiscal récemment réformé de la Chine, alors que les super riches du pays s'interrogent sur les moyens de se soustraire à l'impôt?

    La réponse est probablement non. Alors que les réductions d'impôt ciblent la classe moyenne chinoise, les personnes à revenu élevé sont les plus susceptibles d'être touchées par une augmentation des impôts. De nouvelles méthodes peuvent être développées et mises en pratique par les groupes à revenu élevé pour se soustraire à l'impôt, mais les échappatoires seront bientôt comblées.

    Bloomberg a annoncé mercredi que quatre magnats chinois avaient transféré plus de 17 milliards de dollars de leur patrimoine dans des fiducies familiales à la fin de l'année dernière. "Les fiducies offshore ne vont peut-être pas entièrement éviter les impôts, mais elles pourraient aussi gagner un peu plus d'espace de report d'impôt pour les milliardaires", indique le rapport.

    La Chine a récemment réformé son système d’imposition du revenu des particuliers afin de réduire le fardeau de la société de la classe moyenne. Bien que le gouvernement soit censé réduire le fardeau fiscal global du pays, il peut exister des augmentations d'impôts sur les hauts revenus. Les 17 milliards de dollars peuvent facilement être considérés par le public comme un effort des super riches pour échapper à l'impôt, malgré l'absence de preuves à l'appui.

    Il est possible que la Chine subisse une pression de sortie de capitaux si le pays augmente la taxation des milliardaires. Même si cela devient une réalité, les réformes fiscales en cours ne devraient pas être abandonnées.

    Beaucoup de gens se plaignent que le fardeau fiscal des milliardaires chinois est parmi les plus bas au monde. Les revenus fiscaux de la classe moyenne constituent depuis longtemps une composante majeure de la croissance des recettes fiscales de la Chine, mais un lourd fardeau fiscal sur la classe moyenne freine la consommation. La Chine va dans la bonne direction pour réduire les impôts des travailleurs de la classe moyenne et ces réformes devraient se poursuivre.

    La prochaine étape consiste à faire en sorte que les personnes à revenu élevé contribuent davantage à la croissance des recettes fiscales de la Chine. De telles mesures aideront à réduire l’écart entre riches et pauvres.

    Peu importe que les magnats chinois veuillent utiliser des fiducies offshore pour se soustraire à l'impôt, le gouvernement doit combler les lacunes lorsqu'il fait avancer les réformes fiscales.

    Si les réformes futures peuvent garantir que les personnes à revenu élevé remplissent leurs obligations de payer des impôts, les empêchant d'utiliser les circuits offshore pour se soustraire à l'impôt, la pression sur les sorties de capitaux sera également atténuée.

    L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn
    Xuan
       Posté le 17-01-2019 à 00:14:04   

    POUR FAIRE LA REVOLUTION IL FAUT UN PARTI REVOLUTIONNAIRE


    La "France en colère" dit "site officiel du mouvement des gilets jaunes" défend le RIC dans son communiqué adressé à Macron (voir ci-dessous).

    Nous avons indiqué plus haut en quoi le RIC ne peut en aucun cas renverser la domination de la grande bourgeoisie sur le peuple.
    D'une part sa mise en place requiert le bon vouloir du président que les GJ veulent destituer.
    D'autre part ses différentes attributions nécessitent l'aval et l'organisation de l'Etat.
    Et dans ces conditions il ne peut jamais être appliqué autrement qu'à la façon du Référendum d'Initiative Partagée ou de ses frères jumeaux en Suisse, en Islande ou en Italie. Les faits montrent qu'aucun d'entre eux n'a renversé la table.
    Les faits récents comme les mensonges de Castaner sur les violences policières et les rebondissements du feuilleton Benalla démontrent que l'Etat bourgeois est scélérat. Mais il est aussi en mesure d'imposer la loi de la bourgeoisie et de n'en rien modifier qui ne soit à la marge. Comme le montre la tournée du cirque Macron pour amuser des maires bienveillants : au prétexte de mettre en place une concertation, les cahiers de doléance, les revendications, les questions et requêtes formulées par les GJ ont été balayés d'emblée à part des sujets secondaires comme le 80 km/h. Elles ont été caricaturées et édulcorées. Il n'en reste rien.

    Les médias ont commenté longuement la phrase de Macron disant qu'il fallait "responsabiliser les gens en difficulté" car "il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent" . Tout en singeant la dégaine, les grimaces et la vulgarité de Sarkozy, Macron continue de mépriser et de bâcher les masses. Mais on n'a pas commenté ce qu'il dit juste avant :
    "Une partie du traitement de la pauvreté….Elle est pas dans le face-à-face entre ceux qui profiteraient d’un côté et ceux qui seraient toujours les vaches à lait de l’autre comme je l’entends parfois"...
    Or l'exploitation capitaliste et l'accaparement des richesses par les actionnaires du CAC 40 sont justement à l'origine de la paupérisation. Il est indispensable de rappeler ce face-à-face qui n'est autre que la lutte des classes, engendrée par la bourgeoisie elle-même.

    Créé en dehors et en opposition aux partis bourgeois, le mouvement des GJ a refusé pour cette raison toute direction, y compris tout lien avec les syndicats ce qui n'a fait qu'aiguiser et justifier la défiances des bonzes syndicaux. Cependant il se dote lui-même d'une ou de plusieurs directions correspondant à l'idéologie qui anime ses participants. S'il n'apparaît pas un noyau dirigeant il en apparaît plusieurs, GJ "libres", "France en colère", etc. et chacun élabore sa démocratie, ses objectifs, ses méthodes et son fonctionnement à sa manière. Jusqu'ici les groupes ainsi constitués - et tout en réclamant la démission de Macron - ont renoncé à prendre le pouvoir et ont opté pour des solutions réformistes comme la candidature aux élections européennes ou le RIC.

    La thèse selon laquelle le mouvement des masses peut s'orienter tout seul spontanément et renverser la bourgeoisie est donc démentie par les faits.
    S'il n'est pas dirigé par une idéologie prolétarienne, il devient aisément victime des illusions semées par les idéologues bourgeois.
    L'orientation réformiste qui ressort du mot d'ordre de RIC montre que si le mouvement des masses doit refuser la direction des partis bourgeois, il doit aussi se doter lui-même d'une direction unique, indépendante des partis bourgeois, révolutionnaire et aguerrie, qui tire parti des expériences passées fruit du sang de la classe ouvrière. Sinon il court à la division et à l'échec.






    Edité le 17-01-2019 à 00:15:08 par Xuan


    Xuan
       Posté le 17-01-2019 à 09:13:24   

    Les nervis de la BAC
    Une bande fasciste organisée par l'Etat



    Les violences anti populaires de la BAC sont devenues monnaie courante et visible de tous, dénoncées régulièrement par les journalistes et les photographes qu'ils ciblent également.
    De nombreuses vidéos les montrent tirer au flashball sur des personnes désarmée, qui écartent les bras pour montrer leur volonté pacifique, viser la tête, occasionner de graves blessures, se cacher après leur forfait en escamotant les douilles, et crier "dans ta gueule", "fils de pute", etc.

    Un récent exemple où on les voit s'acharner sur des jeunes et balancer leurs affaires à l'eau.
    http://www.facebook.com/GroupeAntifascisteLyon/videos/2297136743900223/

    Il ne sont rien d'autre qu'une bande de nervis au service de la bourgeoisie.
    L'Etat n'a pas besoin de Le Pen pour instaurer la violence des bandes fascistes, elle existe déjà, organisée et officielle, et porte les brassards de la police.


    Edité le 17-01-2019 à 09:15:35 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 17-01-2019 à 11:13:57   

    La police et l'armée : aussi bien utilisées par les gouvernements de droite, dits "fascistes" que ceux de la gauche radicale et socialiste depuis que la république existe constitutionnellement.
    Toujours contre le peuple, les révoltés et toujours au service des "Zélites" de la grande bourgeoisie, celle qui ne fait pas de politique.
    Xuan
       Posté le 17-01-2019 à 13:59:03   



    Fiorina : "Je me sens encore plus gilet jaune ! Je ne peux pas imaginer que toutes ces personnes soient blessées pour rien…"
    Xuan
       Posté le 17-01-2019 à 14:13:13   

    Et depuis un hélicoptère ...

    http://www.facebook.com/manuela.macedo.946517/videos/188290478795470/
    Finimore
       Posté le 17-01-2019 à 17:08:23   

    Une vidéo de 1h21 concernant :
    ACHARNEMENT - UN SIÈCLE DE RÉPRESSION CONTRE SYNDICALISTES ET MILITANTS
    https://www.youtube.com/watch?v=7OH4GqUzF6g
    Xuan
       Posté le 17-01-2019 à 18:25:56   

    AGENDA
    Le 19, tou.tes dans la rue !
    Le 21, prenons Versailles
    !


    Cher.e camarade,

    Comme tous les samedis depuis quelques semaines, les "Gilets jaunes" se mobilisent.

    Leurs revendications sont très souvent celles que nous portons dans nos entreprises, dans nos branches et au niveau national.

    Les Gilets jaunes sont parfois nos camarades, parfois des camarades de lutte qui n'ont pas trouvé la CGT dans leur entreprise ou son utilité pour gagner des avancées salariales et sociales.

    Pour que l'avenir de chacun.e évolue dans le bon sens, vers le progrès social, Info'Com-CGT et d'autres syndicats ou structures de notre confédération appellent à créer la convergence entre les Gilets jaunes et les Gilets rouges.

    Pour la région parisienne, le rendez-vous est :

    Samedi 19 janvier à 11 heures
    Parvis de l'Hôtel de Ville à Paris

    Dernière provocation de Macron : il invite 150 patrons de multinationales et grandes entreprises à Versailles pour vanter sa politique libérale faite uniquement pour le grand patronat… le jour anniversaire de l'exécution de Louis XVI !

    L'Union régionale CGT appelle à se rassembler pour faire entendre pour plus de justice sociale et fiscale :

    Lundi 21 janvier à 10 heures
    Gare de Versailles Chantiers (RER C)

    Tou.tes ensemble, nous pouvons changer l'avenir. Mobilisons-nous !


    "Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on n’ose pas le faire mais parce qu’on n’ose pas le faire que c’est difficile"

    Sénèque
    Xuan
       Posté le 17-01-2019 à 21:13:55   

    QUAND LES GILETS JAUNES VIRENT DES ANTISÉMITES


    http://www.facebook.com/benjamin.belaidi/videos/10214147158697857/
    http://www.facebook.com/LaBasSiJySuis/videos/2299125090098582/

    Il est 18h, ce samedi 12 janvier 2019, place de l'Étoile à Paris. Depuis plusieurs heures, journalistes et manifestants présents sur place sont « nassés » par la police. Une poignée de fascistes crient « Dieudonné président », ou encore « Juifs criminels ». En quelques secondes, la foule expulse les fachos de la manif.

    Notre reporter Taha Bouhafs était au coeur de la mêlée avec Benjamin Belaidi, l'un des porte-parole des Gilets Jaunes de Compiègne. [Là-bas si j'y suis]


    Edité le 17-01-2019 à 21:14:22 par Xuan


    Xuan
       Posté le 17-01-2019 à 22:32:05   

    http://francais.rt.com/france/58072-gouvernement-exclut-idee-dabandonner-usage-lbd-manifestations

    Le gouvernement exclut l'idée d'abandonner l'usage des LBD dans les manifestations


    extrait :

    "Répondant au nom du gouvernement, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, est revenu sur le contexte des manifestations des Gilets jaunes, caractérisé par des manifestations «non déclarées» et «non encadrées». Sur l'attitude des manifestants, le secrétaire d'Etat a évoqué des personnes qui «pas parfois, mais très souvent, s'en prennent de manière extrêmement violente et agressive aux policiers» en leur jetant des projectiles.

    «Et beaucoup [de policiers] nous disent qu'ils ont le sentiment plutôt qu'on cherche à les tuer», a expliqué plus tard le secrétaire d'Etat avant de souligner que l'usage des armes pour «la riposte» se faisait de manière «proportionnée» par des forces de l'ordre présentes pour «protéger» les manifestants. Quant aux LBD, ils ne sont utilisés, selon Laurent Nunez, que lorsque les policiers sont «vraiment acculés» et dans «des conditions très strictes» .

    «Et je peux vous dire que si les policiers [...] ne faisant pas usages de ces moyens de défense, peut-être que certains d'entre eux auraient été lynchés», a conclu le secrétaire d'Etat pour balayer l'hypothèse d'une interdiction des LBD. "


    De Castaner à Nunez, le déni et le mensonge d'Etat sont généralisés.
    Finimore
       Posté le 18-01-2019 à 16:38:59   

    David Dufresne répond sur france Culture -45 mn-
    https://www.youtube.com/watch?v=whqTOS-IVz4

    Violences policières: interview de David Dufresne -1h58-
    https://www.youtube.com/watch?v=iHtUJzwMpXc


    Edité le 18-01-2019 à 17:09:33 par Finimore


    Xuan
       Posté le 18-01-2019 à 20:56:16   

    12 morts
    3000 blessés dont 400 grièvement
    10yeux crevés
    5 mains arrachées
    5600 arrestations
    1700 gardés à vue
    292 arrestations
    20 000 suites pénales
    marquetalia
       Posté le 19-01-2019 à 18:35:36   

    le collectif"on ne lache rien" appelle désormais les gilets jaunes à se joindre à eux pour l organisation d un référendum d initiative afin d abroger la loi Taubira.au final,les manifestations de "gilets jaunes" vont faire passer au second plan celles des intégristes de tout poil,et la loi sur la Pma prévue cet été passera comme une lettre à la poste-ce qui ne doit pas nous conduire non plus à encenser Macron...


    Edité le 19-01-2019 à 18:43:01 par marquetalia


    Xuan
       Posté le 20-01-2019 à 22:23:59   

    Xinhua publie l'interview d'une gilet jaune :

    http://french.xinhuanet.com/2019-01/19/c_137758030.htm

    "Je ne suis ni une gueuse, ni envieuse, ni haineuse" : Nadine, 48 ans, "gilet jaune"
    (PORTRAIT)

    French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-19 à 22:01
    PARIS, 19 janvier (Xinhua) -- Nadine, 48 ans, séparée, deux enfants, connaît un quotidien difficile. Cette travailleuse précaire, sans engagement politique ni syndical, s'est récemment confié à Xinhua, expliquant les raisons qui l'ont poussée à rejoindre le mouvement des "gilets jaunes" afin de "reconquérir ses droits de citoyenne" .

    "A 30 ans, je vivais mieux qu'aujourd'hui. Je payais des impôts. J'avais confiance dans l'avenir. Que j'aimerais être imposable de nouveau (...)" , avoue-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix. "Je ne suis ni une gueuse, ni envieuse, ni haineuse" , lâche-t-elle.

    "Désormais, j'ai le sentiment de faire moins bien que mes parents et je m'inquiète pour le futur de mes enfants. Au sentiment de déclassement social s'ajoute le manque de reconnaissance professionnelle" , confie cette Savoyarde qui dit gagner 700 euros net par mois.

    Face à la hausse des factures de gaz, d'électricité, d'eau, d'alimentation, d'assurances, d'automobile, de complémentaires santé, elle se sent "prise à la gorge. Je dois compter pour tout. Si je n'étais pas propriétaire de mon logement, je ne sais pas comment j'y arriverais" , avoue cette mère de famille.

    "Les indicateurs macroéconomiques qui affirment que la situation s'est améliorée, je ne sais pas comment ils sont calculés, mais ils ne correspondent pas à la réalité que j'observe tous les jours" , lâche Nadine, un brin désabusée.

    Titulaire d'une maîtrise d'anglais, cette native de Haute-Savoie a réussi le concours d'assistante de conservation en 2003, avant d'avoir deux enfants aujourd'hui âgés de 16 et 15 ans.

    "J'étais pleine d'enthousiasme, j'aimais mon métier. J'ai travaillé comme bibliothécaire adjointe au patrimoine jusqu'en 2015, même quand mes enfants étaient en bas-âge. Comme j'étais à temps partiel en raison de mes contraintes familiales et que les dotations de l'Etat dans la fonction publique territoriale ont diminué, je n'ai jamais pu bénéficier d'un statut sécurisant. J'ai fini par décider de me reconvertir" , explique-t-elle.

    Devenue avec succès conseillère funéraire, des problèmes de santé l'ont contrainte à travailler désormais à temps partiel en tant qu'aide à domicile. "Face à une vie de plus en plus chère, un salaire de misère" , résume Nadine. "La hausse des carburants, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, mais la grogne est beaucoup plus profonde. Je fais partie de cette majorité silencieuse et invisible qui réclame haut et fort d'être entendue, reconnue et respectée" , dit-elle avec calme.

    "Depuis le 17 novembre, sur les ronds-points, j'ai rencontré des Français de tous horizons : des artisans, des agents de la fonction publique, des retraités, des professeurs des écoles et du secondaire (...) Grâce aux contacts humains, nous essayons de refaire société. Nous sommes tous des porte-paroles" , explique Nadine qui se méfie des figures médiatiques des "gilets jaunes" qu'elle ne juge pas représentatifs.

    Pour cette fille de gendarme, le mouvement des "gilets jaunes" est avant tout "une prise de conscience collective et une révolte contre l'injustice sociale" . Partisane d'une VIe République, elle assure avoir toujours voté, "mais jamais pour l'extrême droite" , en réponse à ceux qui craignent une récupération du mouvement par le Rassemblement national de Marine Le Pen.

    Interrogée sur l'avenir de cette mobilisation inédite et protéiforme née sur les réseaux sociaux, elle note que les "gilets jaunes" n'ont pas de chef et n'en veulent pas. "C'est à la fois la force et la faiblesse du mouvement qui, politiquement, doit trouver sa voix" , admet Nadine.

    Quant au débat national lancé par le président Emmanuel Macron, elle n'en attend "pas grand chose". "La Macronie est la quintessence de l'oligarchie et de l'entre-soi. Faire de la pédagogie pour nous faire croire au bien-fondé d'une politique ultra-libérale qui crée de la richesse pour tous : foutaises!" , conclut-elle.
    Xuan
       Posté le 20-01-2019 à 23:06:52   

    Rémi...tu kifferais !


    Lyon Place Antonin Poncet, les CRS sont coincés par un embouteillage dans la trémie (près du pont de la Guillottière, sous un gros bouquet de fleurs artificielles), et enveloppés dans leurs propres nuages de lacrymos ...commentaires goguenards des gilets jaunes qui les filment :

    "On vit un truc exemplaire, ils se sont coincés tous seuls les cons...et ils se sont mis au milieu des gaz eux-mêmes"
    "Libérez Dettinger ! Libérez Dettinger ! Libérez Dettinger"
    "putain Rémi tu serais là, je sais pas si tu as l'occase de regarder, tu kifferais !"





    Edité le 20-01-2019 à 23:07:54 par Xuan


    Finimore
       Posté le 21-01-2019 à 07:21:37   

    A lire sur le site de Nicolas Bourgoin l'article ci-dessous.

    Pour infos nous avions été très critique en 2015 sur le FML vis-à-vis de Nicolas Bourgoin qui à l'époque avait été proche des soraliens (il semble que depuis il n'est plus sur cette ligne) dont à acte.
    De plus il a écrit des livres clairement positionnés du point de vue de la lutte des classes :
    "La révolution sécuritaire (1976-2012)" aux Éditions Champ Social (2013), "La République contre les libertés. Le virage autoritaire de la gauche libérale" (Paris, L'Harmattan, 2015), "Le suicide en prison" (Paris, L’Harmattan, 1994) et "Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social" (Paris, L’Harmattan, 2008).
    Pour ma part je veux bien admettre que Nicolas Bourgoin aujourd'hui n'est pas un rouge-brun comme je le pensais à l'époque.

    ----

    Gilets jaunes : pourquoi autant de violences policières ?
    https://bourgoinblog.wordpress.com/2019/01/20/gilets-jaunes-pourquoi-autant-de-violences-policieres/
    Les violences policières contre des manifestants majoritairement pacifiques ont atteint un niveau inédit en France. Le nombre de blessés graves, dont certains sont rendus handicapés à vie, borgnes ou défigurés, dépasse la centaine, sans compter les innombrables « arrestations préventives » ni les incarcérations à la chaîne de personnes dont le tort principal était d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Cette répression sanglante rappelle, en plus violente, celle qui s’était abattue sur les manifestants contre la loi travail en 2016. Elle marque la volonté du gouvernement de résoudre les contradictions sociales par l’usage de la force étatique, policière voire militaire.
    Pourquoi cette montée de la violence policière lors des manifestations ? En cause, selon l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), un récent changement de doctrine de maintien de l’ordre. On est passé en quelques années d’une gestion de mise à distance des manifestants (éviter de tuer et le plus possible de blesser) à une politique d’affrontement direct : là où les forces de l’ordre tentaient de repousser les manifestants, elles visent et attaquent désormais la foule avec des armes à « létalité réduite » comme les grenades GLI-F4 ou les lanceurs de balles de défense (officiellement classés comme matériel de guerre). D’une portée cinq fois supérieure au Flash-Ball classique et équipée d’une lunette de visée, le LBD 40 (dont l’usage en France n’est théoriquement possible «qu’en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée» ) a provoqué à lui seul des dizaines de blessés graves parmi les Gilets Jaunes. Rappelons que les policiers dotés de LBD doivent viser exclusivement le torse et les membres inférieurs ou supérieurs or parmi les 94 blessés graves recensés, 77 ont été atteints à la tête et 15 ont perdu un oeil… Mais ni ces dérapages manifestes, ni ce sinistre bilan, ni les appels du Défenseur des droits à suspendre l’usage des balles de défense ne dissuadent le gouvernement de poursuivre cette escalade ultra-répressive. En décembre dernier, le Ministère de l’intérieur français lançait un appel d’offres pour acquérir 1280 nouveaux LBD.
    Il s’agit désormais pour l’exécutif de traiter les manifestants comme des ennemis de l’intérieur et de leur appliquer les méthodes de répression contre-insurectionnelle utilisée à l’origine contre la résistance algérienne et plus près de nous contre les palestiniens. L’usage massif de grenades explosives, l’humiliation infligée à des élèves lycéens forcés de se tenir à genoux devant des policiers ou les violences exercées contre des gilets jaunes copieusement gazés et matraqués après avoir été placés dans cette même position relève du registre néocolonial. L’objectif est avant tout de mater la contestation sociale pour défendre « l’ordre républicain ».
    On peut s’attendre à une augmentation des violences policières au cours des prochaines années, à l’heure où le gouvernement arme toujours plus lourdement les forces de l’ordre : outre des fusils d’assaut réservés aux agents de la BAC, des armes intermédiaires comme le Taser ou le flashball dont la dangerosité avérée a pourtant fait l’objet d’un récent rapport. Supposées non-létales, elles occasionnent en réalité de nombreux décès ou infirmités et ça ne devrait sans doute pas s’arranger avec la nouvelle réglementation française qui étend les zones corporelles et n’impose plus de distance minimale de tir, à rebours des recommandations formulées par le Défenseur des Droits. L’assouplissement des conditions dans lesquelles les policiers pourront faire usage de leur arme à feu (limité pour l’heure au cas de légitime défense) prévu par l’article 20 du projet de loi sur la réforme de la procédure pénale, devrait aussi entraîner une hausse des bavures.
    C’est dans ces moments de crise sociale où sa légitimité est mise à mal que le pouvoir dévoile sa nature de classe : une force politique totalement acquise aux intérêts de la bourgeoisie et qui n’hésite pas à faire usage de la répression la plus brutale contre tous ceux qui tentent de résister aux attaques contre leurs conditions de vie.
    sources : https://bourgoinblog.wordpress.com/2019/01/20/gilets-jaunes-pourquoi-autant-de-violences-policieres/
    Finimore
       Posté le 21-01-2019 à 07:27:42   

    sur
    https://fr.yahoo.com/news/terriens-dimanche-gilet-jaune-perdu-152100697.html
    Dans Les Terriens du Dimanche, un gilet jaune qui a perdu son œil dit sa "haine"
    Le HuffPost Rédaction du HuffPost,Le HuffPost

    TÉLÉVISION - La séquence, qui sera diffusée ce dimanche 20 janvier dans "Les Terriens du dimanche!" sur C8 (18h30), risque de marquer les esprits (à voir plus bas).

    Sur le plateau de Thierry Ardisson, un gilet jaune témoigne après avoir perdu son œil droit lors d'une manifestation, par le tir d'un lanceur de balle de défense (LBD) d'un policier. Cet horticulteur explique qu'il ne peut désormais plus travailler, car au contact de la terre, la moindre poussière peut aller se loger dans son œil.

    L'homme enlève alors brièvement son pansement pour laisser apparaître son œil complètement ravagé par le tir, d'une puissance de "220 joules, (soit) à-peu-près 320 km/h". Pour ce gilet jaune, le policier qui a fait ça est "un fils de p***". "Je suis désolé de parler comme ça, mais j'ai tellement la haine que je ne peux pas le dire autrement", dit-il la voix chevrotante, ajoutant qu'"on donne des outils à des gens qui ne sont pas en capacité de les utiliser". "Ce n'est pas normal de faire ça à un peuple", conclut-il.
    Nicoco
       Posté le 21-01-2019 à 13:17:04   

    Finimore a écrit :

    A lire sur le site de Nicolas Bourgoin l'article ci-dessous.

    Pour infos nous avions été très critique en 2015 sur le FML vis-à-vis de Nicolas Bourgoin qui à l'époque avait été proche des soraliens (il semble que depuis il n'est plus sur cette ligne) dont à acte.
    De plus il a écrit des livres clairement positionnés du point de vue de la lutte des classes :
    "La révolution sécuritaire (1976-2012)" aux Éditions Champ Social (2013), "La République contre les libertés. Le virage autoritaire de la gauche libérale" (Paris, L'Harmattan, 2015), "Le suicide en prison" (Paris, L’Harmattan, 1994) et "Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social" (Paris, L’Harmattan, 2008).
    Pour ma part je veux bien admettre que Nicolas Bourgoin aujourd'hui n'est pas un rouge-brun comme je le pensais à l'époque.

    ----

    Gilets jaunes : pourquoi autant de violences policières ?
    https://bourgoinblog.wordpress.com/2019/01/20/gilets-jaunes-pourquoi-autant-de-violences-policieres/
    Les violences policières contre des manifestants majoritairement pacifiques ont atteint un niveau inédit en France. Le nombre de blessés graves, dont certains sont rendus handicapés à vie, borgnes ou défigurés, dépasse la centaine, sans compter les innombrables « arrestations préventives » ni les incarcérations à la chaîne de personnes dont le tort principal était d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Cette répression sanglante rappelle, en plus violente, celle qui s’était abattue sur les manifestants contre la loi travail en 2016. Elle marque la volonté du gouvernement de résoudre les contradictions sociales par l’usage de la force étatique, policière voire militaire.
    Pourquoi cette montée de la violence policière lors des manifestations ? En cause, selon l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), un récent changement de doctrine de maintien de l’ordre. On est passé en quelques années d’une gestion de mise à distance des manifestants (éviter de tuer et le plus possible de blesser) à une politique d’affrontement direct : là où les forces de l’ordre tentaient de repousser les manifestants, elles visent et attaquent désormais la foule avec des armes à « létalité réduite » comme les grenades GLI-F4 ou les lanceurs de balles de défense (officiellement classés comme matériel de guerre). D’une portée cinq fois supérieure au Flash-Ball classique et équipée d’une lunette de visée, le LBD 40 (dont l’usage en France n’est théoriquement possible «qu’en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée» ) a provoqué à lui seul des dizaines de blessés graves parmi les Gilets Jaunes. Rappelons que les policiers dotés de LBD doivent viser exclusivement le torse et les membres inférieurs ou supérieurs or parmi les 94 blessés graves recensés, 77 ont été atteints à la tête et 15 ont perdu un oeil… Mais ni ces dérapages manifestes, ni ce sinistre bilan, ni les appels du Défenseur des droits à suspendre l’usage des balles de défense ne dissuadent le gouvernement de poursuivre cette escalade ultra-répressive. En décembre dernier, le Ministère de l’intérieur français lançait un appel d’offres pour acquérir 1280 nouveaux LBD.
    Il s’agit désormais pour l’exécutif de traiter les manifestants comme des ennemis de l’intérieur et de leur appliquer les méthodes de répression contre-insurectionnelle utilisée à l’origine contre la résistance algérienne et plus près de nous contre les palestiniens. L’usage massif de grenades explosives, l’humiliation infligée à des élèves lycéens forcés de se tenir à genoux devant des policiers ou les violences exercées contre des gilets jaunes copieusement gazés et matraqués après avoir été placés dans cette même position relève du registre néocolonial. L’objectif est avant tout de mater la contestation sociale pour défendre « l’ordre républicain ».
    On peut s’attendre à une augmentation des violences policières au cours des prochaines années, à l’heure où le gouvernement arme toujours plus lourdement les forces de l’ordre : outre des fusils d’assaut réservés aux agents de la BAC, des armes intermédiaires comme le Taser ou le flashball dont la dangerosité avérée a pourtant fait l’objet d’un récent rapport. Supposées non-létales, elles occasionnent en réalité de nombreux décès ou infirmités et ça ne devrait sans doute pas s’arranger avec la nouvelle réglementation française qui étend les zones corporelles et n’impose plus de distance minimale de tir, à rebours des recommandations formulées par le Défenseur des Droits. L’assouplissement des conditions dans lesquelles les policiers pourront faire usage de leur arme à feu (limité pour l’heure au cas de légitime défense) prévu par l’article 20 du projet de loi sur la réforme de la procédure pénale, devrait aussi entraîner une hausse des bavures.
    C’est dans ces moments de crise sociale où sa légitimité est mise à mal que le pouvoir dévoile sa nature de classe : une force politique totalement acquise aux intérêts de la bourgeoisie et qui n’hésite pas à faire usage de la répression la plus brutale contre tous ceux qui tentent de résister aux attaques contre leurs conditions de vie.
    sources : https://bourgoinblog.wordpress.com/2019/01/20/gilets-jaunes-pourquoi-autant-de-violences-policieres/
    Nicoco
       Posté le 21-01-2019 à 13:20:00   

    bonjour, depuis le début de mes travaux sur le contrôle social je suis une ligne antisécuritaire. Le dernier livre (en date) sur cette question est celui-ci : https://bourgoinblog.wordpress.com/2017/11/10/surveiller-et-prevenir-lere-de-la-penalite-predictive/
    Finimore
       Posté le 23-01-2019 à 07:19:36   

    Sur "ouvrez les guillemets" (médiapart),
    https://www.mediapart.fr/studio/videos/emissions/ouvrez-les-guillemets
    Usul :
    Peut-on poser la question de la violence ?"
    https://www.youtube.com/watch?v=5El0YuMha4A&list=PL0H7ONNEUnnt59niYAZ07dFTi99u2L2n_
    Xuan
       Posté le 27-01-2019 à 20:43:19   

    Nicoco a écrit :

    bonjour, depuis le début de mes travaux sur le contrôle social je suis une ligne antisécuritaire. Le dernier livre (en date) sur cette question est celui-ci : https://bourgoinblog.wordpress.com/2017/11/10/surveiller-et-prevenir-lere-de-la-penalite-predictive/


    bienvenue dans nos débats Nicoco.
    Finimore
       Posté le 28-01-2019 à 06:32:29   

    marquetalia a écrit :

    Antisecuritaire?ça fait plus anar que marxiste.ou l autre paumé de Poutou qui parla,lors de la dernière campagne présidentielle,de désarmer les policiers....juste après un attentat perpétré par l Ei.il ne faut pas non plus souhaiter dans notre pays ce qui arriva à l Algérie dans les années 90,la guerre civile est le pire scénario pour une nation.


    Tu racontes encore une énième fois des conneries !!!
    Nicoco
       Posté le 28-01-2019 à 11:51:46   

    ma ligne est à la fois antisécuritaire et marxiste, ne pas oublier que les politiques sécuritaires sont avant tout des politiques de classe et que l'Etat est un appareil répressif au service de la classe dominante ! le b-a ba du marxisme...
    Xuan
       Posté le 28-01-2019 à 12:17:07   

    Quand bien même Nicoco serait anar, ça ne lui retirerait en rien le droit à la parole, du moment qu'il respecte les règles de la netiquette et n'insulte personne.

    marquetalia je t'invite à relire les objectifs du forum concernant son utilisation.

    Je signale cet article de Télé7 sur l'émission ONPC, qui publie les réactions révoltées des téléspectateurs devant la haine de classe de BHL, Christine Angot, Berléand, et le silence de l'animateur Ruquier :

    "A l'issue de la diffusion de ce dernier numéro sur France 2, le public a réagi en masse sur les réseaux sociaux, choqués par les propos tenus par Bernard-Henri Lévy à propos des Gilets Jaunes. Les internautes reprochent également à Laurent Ruquier, Michèle Laroque ou encore François Berléand de ne pas avoir contredit l'invité, voire même d'avoir parfois approuvé son discours. "

    http://www.programme-television.org/news-tv/VIDEO-ONPC-France-2-et-Bernard-Henri-Levy-contre-les-Gilets-Jaunes-les-internautes-choques-4628158
    Finimore
       Posté le 29-01-2019 à 06:36:00   

    Nicoco a écrit :

    ma ligne est à la fois antisécuritaire et marxiste, ne pas oublier que les politiques sécuritaires sont avant tout des politiques de classe et que l'Etat est un appareil répressif au service de la classe dominante ! le b-a ba du marxisme...


    Exact, ce qui est bien montrer dans tes livres sur le sujet et d'ailleurs éclairent bien ce qui se passe au niveau répressif depuis quelques années.
    Xuan
       Posté le 30-01-2019 à 07:36:32   

    GILETS JAUNES :
    APPEL DE LA PREMIÈRE ASSEMBLÉE DES ASSEMBLÉES
    Commercy - 27 janvier 2019
    http://www.youtube.com/watch?v=gJI5_us3RJI

    Gilets Jaunes Commercy
    Ajoutée le 27 janv. 2019
    Infos : http://www.facebook.com/assembleedesassemblees/

    Nous, Gilets Jaunes des ronds-points, des parkings, des places, des assemblées, des manifs, nous sommes réunis ces 26 et 27 janvier 2019 en « Assemblée des assemblées », réunissant une centaine de délégations, répondant à l’appel des Gilets Jaunes de Commercy (http://www.youtube.com/watch?v=GB1-Sg4jt7Y.).

    Depuis le 17 novembre, du plus petit village, du monde rural à la plus grande ville, nous nous sommes soulevés contre cette société profondément violente, injuste et insupportable.
    Nous ne nous laisserons plus faire ! Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère. Nous voulons, pour nos proches, nos familles et nos enfants, vivre dans la dignité. 26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l’humanité, c’est inacceptable.
    Partageons la richesse et pas la misère ! Finissons-en avec les inégalités sociales ! Nous exigeons l’augmentation immédiate des salaires, des minimas sociaux, des allocations et des pensions, le droit inconditionnel au logement et à la santé, à l’éducation, des services publics gratuits et pour tous.

    C’est pour tous ces droits que nous occupons quotidiennement des ronds-points, que nous organisons des actions, des manifestations et que nous débattons partout. Avec nos gilets jaunes, nous reprenons la parole, nous qui ne l’avons jamais.

    Et quelle est la réponse du gouvernement ? La répression, le mépris, le dénigrement. Des morts et des milliers de blessés, l’utilisation massive d’armes par tirs tendus qui mutilent, éborgnent, blessent et traumatisent. Plus de 1000 personnes ont été arbitrairement condamnées et emprisonnées. Et maintenant la nouvelle loi dite « anti-casseur » vise tout simplement à nous empêcher de manifester. Nous condamnons toutes les violences contre les manifestants qu’elles viennent des forces de l’ordre ou des groupuscules violents. Rien de tout cela ne nous arrêtera ! Manifester est un droit fondamental. Fin de l’impunité pour les forces de l’ordre ! Amnistie pour toutes les victimes de la répression !

    Et quelle entourloupe que ce grand débat national qui est en fait une campagne de communication du gouvernement, qui instrumentalise nos volontés de débattre et décider !
    La vraie démocratie, nous la pratiquons dans nos assemblées, sur nos ronds-points, elle n’est ni sur les plateaux télé ni dans les pseudos tables rondes organisées par Macron.

    Après nous avoir insultés et traités de moins que rien, voilà maintenant qu’il nous présente comme une foule haineuse fascisante et xénophobe. Mais nous, nous sommes tout le contraire : ni raciste, ni sexiste, ni homophobe, nous sommes fiers d’être ensemble avec nos différences pour construire une société solidaire.

    Nous sommes forts de la diversité de nos discussions, en ce moment même des centaines d’assemblées élaborent et proposent leurs propres revendications. Elles touchent à la démocratie réelle, à la justice sociale et fiscale, aux conditions de travail, à la justice écologique et climatique, à la fin des discriminations. Parmi les revendications et propositions stratégiques les plus débattues, nous trouvons : l’éradication de la misère sous toutes ses formes, la transformation des institutions (RIC, constituante, fin des privilèges des élus…), la transition écologique (précarité énergétique, pollutions industrielles…), l’égalité et la prise en compte de toutes et tous quelle que soit sa nationalité (personnes en situation de handicap, égalité hommes-femmes, fin de l’abandon des quartiers populaires, du monde rural et des outres-mers…).

    Nous, Gilets Jaunes, invitons chacun avec ses moyens, à sa mesure, à nous rejoindre. Nous appelons à poursuivre les actes (acte 12 contre les violences policières devant les commissariats, actes 13, 14...), à continuer les occupations des ronds-points et le blocage de l’économie, à construire une grève massive et reconductible à partir du 5 février. Nous appelons à former des comités sur les lieux de travail, d’études et partout ailleurs pour que cette grève puisse être construite à la base par les grévistes eux-mêmes. Prenons nos affaires en main ! Ne restez pas seuls, rejoignez-nous !

    Organisons-nous de façon démocratique, autonome et indépendante ! Cette assemblée des assemblées est une étape importante qui nous permet de discuter de nos revendications et de nos moyens d’actions. Fédérons-nous pour transformer la société !

    Nous proposons à l’ensemble des Gilets Jaunes de faire circuler cet appel. Si, en tant que groupe gilets jaunes, il vous convient, envoyez votre signature à Commercy (assembleedesassemblees@gmail.com). N’hésitez pas à discuter et formuler des propositions pour les prochaines « Assemblées des assemblées », que nous préparons d’ores et déjà.

    Macron Démission ! Vive le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple.

    Appel proposé par l’Assemblée des assemblées à Commercy.
    Il sera ensuite proposé pour adoption dans chacune des assemblées locales.


    Edité le 30-01-2019 à 08:48:48 par Xuan


    Xuan
       Posté le 30-01-2019 à 10:01:58   

    La hausse des prix de première nécessité n'est rien d'autre qu'un entente monopoliste de la grande distribution, légalisée par l'Etat.

    http://www.leparisien.fr/economie/consommation/hausse-de-prix-dans-l-alimentation-les-francais-les-plus-modestes-vont-payer-30-01-2019-7999917.php
    pzorba75
       Posté le 30-01-2019 à 11:05:02   

    Xuan a écrit :

    La hausse des prix de première nécessité n'est rien d'autre qu'un entente monopoliste de la grande distribution, légalisée par l'Etat.

    Tant que le prix des gilets jaunes n'augmente pas, tout va bien! Les augmentations annoncées vont cristalliser les mécontentements.
    Xuan
       Posté le 31-01-2019 à 13:55:03   

    Je crois que l'équipe au pouvoir n'a pas d'autre choix que de gratter encore plus pour les monopoles capitalistes, d'élargir le mécontentement et de radicaliser la colère populaire.
    Xuan
       Posté le 01-02-2019 à 11:07:08   

    Dans le Diplo de février :

    http://WWW.MONDE-DIPLOMATIQUE.FR/2019/02/HALIMI/59568
    RECOMPOSITION POLITIQUE ET SOCIALE


    Lutte de classes en France


    Au mouvement des « gilets jaunes » le chef de l’État français a répondu en lançant un « grand débat national ». Ce genre d’exercice postule que les conflits sociaux s’expliquent par des problèmes de communication entre le pouvoir et ses opposants, plutôt que par des antagonismes fondamentaux. Une hypothèse hasardeuse…
    PAR SERGE HALIMI & PIERRE RIMBERT


    LA peur. Pas celle de perdre un scrutin, d’échouer à « réformer » ou de voir fondre ses actifs en Bourse. Plutôt celle de l’insurrection, de la révolte, de la destitution. Depuis un demi-siècle, les élites françaises n’avaient plus éprouvé pareil sentiment. Samedi 1er décembre 2018, il a soudain glacé certaines consciences. « L’urgent, c’est que les gens rentrent chez eux » , s’affole la journaliste-vedette de BFM TV Ruth Elkrief. Sur les écrans de sa chaîne défilent les images de « gilets jaunes » bien déterminés à arracher une vie meilleure.

    Quelques jours plus tard, la journaliste d’un quotidien proche du patronat, L’Opinion, révèle sur un plateau de télévision à quel point la bourrasque a soufflé fort : « Tous les grands groupes vont distribuer des primes, parce qu’ils ont vraiment eu peur à un moment d’avoir leurs têtes sur des piques. Ah oui, les grandes entreprises, quand il y avait le samedi terrible, là, avec toutes les dégradations, ils avaient appelé le patron du Medef [Mouvement des entreprises de France], Geoffroy Roux de Bézieux, en lui disant : “Tu lâches tout ! Tu lâches tout, parce que sinon…” Ils se sentaient menacés, physiquement. »

    Assis à côté de la journaliste, le directeur d’un institut de sondage évoque à son tour « des grands patrons effectivement très inquiets » ,une atmosphère « qui ressemble à ce que j’ai lu sur 1936 ou 1968. Il y a un moment où on se dit : “Il faut savoir lâcher des grosses sommes, plutôt que de perdre l’essentiel” (1) ». Lors du Front populaire, le dirigeant de la Confédération générale du travail (CGT) Benoît Frachon rappelait en effet qu’au cours des négociations de Matignon, consécutives à une flambée de grèves imprévues avec occupation d’usines, les patrons avaient même « cédé sur tous les points » .

    Ce genre de décomposition de la classe possédante est rare, mais il a pour corollaire une leçon qui a traversé l’histoire : ceux qui ont eu peur ne pardonnent ni à ceux qui leur ont fait peur ni à ceux qui ont été témoins de leur peur (2). Le mouvement des « gilets jaunes » — durable, insaisissable, sans leader, parlant une langue inconnue des institutions, tenace malgré la répression, populaire malgré la médiatisation malveillante des déprédations — a donc provoqué une réaction riche de précédents. Dans les instants de cristallisation sociale, de lutte de classes sans fard, chacun doit choisir son camp. Le centre disparaît, le marais s’assèche. Et alors, même les plus libéraux, les plus cultivés, les plus distingués oublient les simagrées du vivre-ensemble.

    Saisis d’effroi, ils perdent leur sang-froid, tel Alexis de Tocqueville quand il évoque dans ses Souvenirs les journées de juin 1848. Les ouvriers parisiens réduits à la misère furent alors massacrés par la troupe que la bourgeoisie au pouvoir, persuadée que « le canon seul peut régler les questions [du] siècle (3) » , avait dépêchée contre eux.

    Décrivant le dirigeant socialiste Auguste Blanqui, Tocqueville en oublie alors ses bonnes manières : « L’air malade, méchant, immonde, une pâleur sale, l’aspect d’un corps moisi (…). Il semblait avoir vécu dans un égout et en sortir. Il me faisait l’effet d’un serpent auquel on pince la queue. »
    Une même métamorphose de la civilité en fureur s’opère au moment de la Commune de Paris. Et elle saisit cette fois de nombreux intellectuels et artistes, progressistes parfois — mais de préférence par temps calme. Le poète Leconte de Lisle s’emporte contre « cette ligue de tous les déclassés, de tous les incapables, de tous les envieux, de tous les assassins, de tous les voleurs » . Pour Gustave Flaubert, « le premier remède serait d’en finir avec le suffrage universel, la honte de l’esprit humain » . Rasséréné par le châtiment (vingt mille morts et près de quarante mille arrestations), Émile Zola en tirera les leçons pour le peuple de Paris : « Le bain de sang qu’il vient de prendre était peut-être d’une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres (4). »

    Autant dire que le 7 janvier dernier, M. Luc Ferry
  • , agrégé de philosophie et de science politique, mais aussi ancien ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, pouvait avoir en tête les outrances de personnages au moins aussi galonnés que lui lorsque la répression des « gilets jaunes » (lire
    «Des violences policières aux violences judiciaires »), trop indolente à ses yeux, lui arracha — sur Radio Classique… — cette injonction aux gardiens de la paix : « Qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois » contre « ces espèces de nervis, ces espèces de salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche ou des quartiers qui viennent taper du policier » .Puis M. Ferry songea à son déjeuner.

    D’ordinaire, le champ du pouvoir se déploie en composantes distinctes et parfois concurrentes : hauts fonctionnaires français ou européens, intellectuels, patrons, journalistes, droite conservatrice, gauche modérée. C’est dans ce cadre aimable que s’opère une alternance calibrée, avec ses rituels démocratiques (élections puis hibernation). Le 26 novembre 1900 à Lille, le dirigeant socialiste français Jules Guesde disséquait déjà ce petit manège auquel la « classe capitaliste » devait sa longévité au pouvoir : « On s’est divisé en bourgeoisie progressiste et en bourgeoisie républicaine, en bourgeoisie cléricale et en bourgeoisie libre-penseuse, de façon à ce qu’une fraction vaincue pût toujours être remplacée au pouvoir par une autre fraction de la même classe également ennemie. C’est le navire à cloisons étanches qui peut faire eau d’un côté et qui n’en demeure pas moins insubmersible. » Il arrive cependant que la mer s’agite et que la stabilité du vaisseau soit menacée. Dans un tel cas, les querelles doivent s’effacer devant l’urgence d’un front commun.

    Face aux « gilets jaunes » , la bourgeoisie a effectué un mouvement de ce type. Ses porte-parole habituels, qui, par temps calme, veillent à entretenir l’apparence d’un pluralisme d’opinions, ont associé d’une même voix les contestataires à une meute de possédés racistes, antisémites, homophobes, factieux, complotistes. Mais surtout ignares. « “Gilets jaunes” : la bêtise va-t-elle gagner ? » , interroge Sébastien Le Fol dans Le Point (10 janvier). « Les vrais “gilets jaunes”, confirme l’éditorialiste Bruno Jeudy, se battent sans réfléchir, sans penser » (BFM TV, 8 décembre). « Les bas instincts s’imposent au mépris de la civilité la plus élémentaire » , s’alarme à son tour le roturier Vincent Trémolet de Villers (Le Figaro,4 décembre).


    Car ce « mouvement de beaufs poujadistes et factieux » (Jean Quatremer), conduit par une « minorité haineuse » (Denis Olivennes), est volontiers assimilé à un « déferlement de rage et de haine » (éditorial du Monde) où des « hordes de minus, de pillards » « rongés par leurs ressentiments comme par des puces » (Franz-Olivier Giesbert) donnent libre cours à leurs « pulsions malsaines » (Hervé Gattegno). « Combien de morts ces nouveaux beaufs auront-ils sur la conscience ? » , s’alarme Jacques Julliard.

    Inquiet lui aussi des « détestations nues et aveugles à leur propre volonté » , Bernard-Henri Lévy condescend cependant à signer dans… Le Parisien une pétition, agrémentée des noms de Cyril Hanouna, Jérôme Clément et Thierry Lhermitte, pour inviter les « gilets jaunes » à « transformer la colère en débat » . Sans succès… Mais, Dieu soit loué, soupire Pascal Bruckner, « la police, avec sang-froid, a sauvé la République » contre les « barbares » et la « racaille cagoulée » (5).

    D’Europe Écologie - Les Verts (EELV) aux débris du Parti socialiste, de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) aux deux animateurs de la matinale de France Inter (un « partenariat de l’intelligence » , au dire de la directrice de la station), tout un univers social s’est retrouvé pour pilonner les personnalités politiques bienveillantes envers le mouvement. Leur tort ? Attenter à la démocratie en ne se montrant pas solidaires de la minorité apeurée. Comment contrer de tels gêneurs ? User d’une vieille ficelle : rechercher tout ce qui pourrait associer un porte-parole des « gilets jaunes » à un point de vue que l’extrême droite aurait un jour défendu ou repris. Mais, à ce compte-là, devrait-on aussi encourager les violences contre des journalistes au motif que Mme Marine Le Pen, dans ses vœux à la presse, voit en elles « la négation même de la démocratie et du respect de l’autre sans lequel il n’est pas d’échange constructif, pas de vie démocratique, pas de vie sociale » (17 janvier) ?

    Jamais le sursaut du bloc bourgeois qui forme le socle électoral de M. Emmanuel Macron (6) ne s’est dévoilé aussi crûment que le jour où Le Monde a publié le portrait, empathique, d’une famille de « gilets jaunes », « Arnaud et Jessica, la vie à l’euro près » (16 décembre). Un millier de commentaires enragés ont aussitôt déferlé sur le site du journal. « Couple pas très futé… La vraie misère ne serait-elle pas, dans certains cas, plus culturelle que financière ? » ,estimait un lecteur. « Le problème pathologique des pauvres : leur capacité à vivre au-dessus de leurs moyens » , renchérissait un second. « N’imaginez pas en faire des chercheurs, des ingénieurs ou des créateurs. Ces quatre enfants seront comme leurs parents : une charge pour la société » , tranchait un troisième. « Mais qu’attendent-ils du président de la République ?, s’insurgeait un autre. Qu’il se rende chaque jour à Sens pour veiller à ce que Jessica prenne bien sa pilule ?! » La journaliste auteure du portrait chancela devant ce « déluge d’attaques » aux « accents paternalistes » (7). « Paternalistes » ? Il ne s’agissait pas, pourtant, d’une dispute de famille : les lecteurs d’un quotidien réputé pour sa modération sonnaient plutôt le tocsin d’une guerre de classes.

    Clarification sociologique

    Le mouvement des « gilets jaunes » marque en effet le fiasco d’un projet né à la fin des années 1980 et porté depuis par les évangélistes du social-libéralisme : celui d’une « République du centre » qui en aurait fini avec les convulsions idéologiques en expulsant les classes populaires du débat public comme des institutions politiques (8). Encore majoritaires, mais trop remuantes, elles devaient céder la place — toute la place — à la bourgeoisie cultivée.
    Le « tournant de la rigueur » en France (1983), la contre-révolution libérale impulsée en Nouvelle-Zélande par le Parti travailliste (1984) puis, à la fin des années 1990, la « troisième voie » de MM. Anthony Blair, William Clinton et Gerhard Schröder, ont paru réaliser ce dessein. À mesure que la social-démocratie se lovait dans l’appareil d’État, prenait ses aises dans les médias et squattait les conseils d’administration des grandes entreprises, elle reléguait aux marges du jeu politique son socle populaire d’autrefois. Aux États-Unis, on s’étonne à peine que, devant une assemblée de pourvoyeurs de fonds électoraux, Mme Hillary Clinton range dans le « panier des gens pitoyables » les soutiens populaires de son adversaire.

    Mais la situation française est à peine meilleure. Dans un livre de stratégie politique, M. Dominique Strauss-Kahn, un socialiste qui a formé nombre de proches du président français actuel, expliquait il y a déjà dix-sept ans que la gauche devait dorénavant reposer sur « les membres du groupe intermédiaire, constitué en immense partie de salariés, avisés, informés et éduqués, qui forment l’armature de notre société. Ils en assurent la stabilité, en raison (…) de leur attachement à l’“économie de marché” » . Quant aux autres — moins « avisés » —, leur sort était scellé : « Du groupe le plus défavorisé, on ne peut malheureusement pas toujours attendre une participation sereine à une démocratie parlementaire. Non pas qu’il se désintéresse de l’histoire, mais ses irruptions s’y manifestent parfois dans la violence » (9).
    On ne se préoccuperait donc plus de ces populations qu’une fois tous les cinq ans, en général pour leur reprocher les scores de l’extrême droite. Après quoi, elles retourneraient au néant et à l’invisibilité — la sécurité routière n’exigeant pas encore de tous les automobilistes la possession d’un gilet jaune.

    La stratégie a fonctionné. Les classes populaires se trouvent exclues de la représentation politique. Déjà faible, la part des députés ouvriers ou employés a été divisée par trois depuis cinquante ans. Exclues également du cœur des métropoles : avec 4 % de nouveaux propriétaires ouvriers ou employés chaque année, le Paris de 2019 ressemble au Versailles de 1789. Exclues, enfin, des écrans de télévision : 60 % des personnes qui apparaissent dans les émissions d’information appartiennent aux 9 % d’actifs les plus diplômés (10). Et, aux yeux du chef de l’État, ces classes populaires n’existent pas, l’Europe n’étant pour lui qu’un « vieux continent de petits-bourgeois se sentant à l’abri dans le confort matériel (11) » .

    Seulement voilà : ce monde social oblitéré, décrété rétif à l’effort scolaire, à la formation, et donc responsable de son sort, a resurgi sous l’Arc de triomphe et sur les Champs-Élysées (voir « Une carte qui dérange »). Confondu et consterné, le conseiller d’État et constitutionnaliste Jean-Éric Schoettl n’eut plus qu’à diagnostiquer sur le site Internet du Figaro (11 janvier 2019) une « rechute dans une forme primitive de lutte des classes » .

    Brouillage idéologique

    Si le projet d’escamoter du champ politique la majorité de la population tourne à la bérézina, un autre chapitre du programme des classes dirigeantes, celui qui visait à brouiller les repères entre droite et gauche, connaît en revanche une fortune inespérée. L’idée initiale, devenue dominante après la chute du mur de Berlin, en 1989, consistait à repousser aux marges discréditées des extrêmes toute position mettant en cause le « cercle de la raison » libérale — une expression de l’essayiste Alain Minc.
    La légitimité politique ne reposerait plus alors sur une manière de voir le monde, capitaliste ou socialiste, nationaliste ou internationaliste, conservatrice ou émancipatrice, autoritaire ou démocratique, mais sur la dichotomie entre raisonnables et radicaux, ouverts et fermés, progressistes et populistes. Le refus de distinguer droite et gauche, un refus que les professionnels de la représentation reprochent aux « gilets jaunes » , reproduit en somme au sein des classes populaires la politique de brouillage poursuivie depuis des décennies par le bloc bourgeois.

    Cet hiver, les revendications de justice fiscale, d’amélioration du niveau de vie et de refus de l’autoritarisme du pouvoir occupent bien le devant de la scène, mais la lutte contre l’exploitation salariale et la mise en accusation de la propriété privée des moyens de production en sont largement absentes. Or ni le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune, ni le retour aux 90 kilomètres à l’heure sur les routes secondaires, ni le contrôle plus strict des notes de frais des élus, ni même le référendum d’initiative citoyenne (lire « Qui a peur de l’initiative citoyenne ? ») ne remetttent en cause la subordination des salariés dans l’entreprise, la répartition fondamentale des revenus ou le caractère factice de la souveraineté populaire au sein de l’Union européenne et dans la mondialisation.

    Bien évidemment, les mouvements apprennent en marchant ; ils se fixent de nouveaux objectifs à mesure qu’ils perçoivent des obstacles imprévus et des occasions inespérées : au moment des états généraux, en 1789, les républicains n’étaient en France qu’une poignée. Marquer sa solidarité avec les « gilets jaunes » , c’est donc agir pour que l’approfondissement de leur action continue à se faire dans le sens de la justice et de l’émancipation. En sachant toutefois que d’autres œuvrent à une évolution inverse et escomptent que la colère sociale profitera à l’extrême droite dès les élections européennes de mai prochain.

    Un tel aboutissement serait favorisé par l’isolement politique des « gilets jaunes » , que le pouvoir et les médias s’emploient à rendre infréquentables en exagérant la portée de propos ou d’actes répréhensibles mais isolés. L’éventuelle réussite de cette entreprise de disqualification validerait la stratégie suivie depuis 2017 par M. Macron, qui consiste à résumer la vie politique à un affrontement entre libéraux et populistes (12). Une fois ce clivage imposé, le président de la République pourrait amalgamer dans un même opprobre ses opposants de droite et de gauche, puis associer toute contestation intérieure à l’action d’une « Internationale populiste » où, en compagnie du Hongrois Viktor Orbán et de l’Italien Matteo Salvini, se côtoieraient selon lui des conservateurs polonais et des socialistes britanniques, des Insoumis français et des nationalistes allemands.

    Le président français devra néanmoins résoudre un paradoxe. Appuyé sur une base sociale étroite, il ne pourra mettre en œuvre ses « réformes » de l’assurance-chômage, des retraites et de la fonction publique qu’au prix d’un autoritarisme politique renforcé, répression policière et « grand débat sur l’immigration » à l’appui. Après avoir sermonné les gouvernements « illibéraux » de la planète, M. Macron finirait ainsi par en plagier les recettes…

    SERGE HALIMI & PIERRE RIMBERT

    (1) « L’info du vrai » , Canal Plus, 13 décembre 2018.
    (2) Cf. Louis Bodin et Jean Touchard, Front populaire, 1936, Armand Colin, Paris, 1961.
    (3) Auguste Romieu, Le Spectre rouge de 1852, Ledoyen, Paris, 1851, cité dans Christophe Ippolito, « La fabrique du discours politique sur 1848 dans L’Éducation sentimentale » , Op. Cit., no 17, Pau, 2017.
    (4) Paul Lidsky, Les Écrivains contre la Commune, La Découverte, Paris, 1999 (1re éd. :1970).
    (5) Respectivement : Twitter, 29 décembre 2018 ; Marianne, Paris, 9 janvier 2019 et 4 décembre 2018 ; Le Point, Paris, 13 décembre 2018 et 10 janvier 2019 ; Le Journal du dimanche, Paris, 9 décembre 2018 ; Le Figaro, Paris, 7 janvier 2019 ; Le Point,13 décembre 2018 ; Le Parisien, 7 décembre 2018 ; Le Figaro, 10 décembre 2018.
    (6) Lire Bruno Amable, «Majorité sociale, minorité politique », Le Monde diplomatique, mars 2017, et, du même auteur, avec Stefano Palombarini, L’Illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français, Raisons d’agir, Paris, 2017.
    (7) Faustine Vincent, « Pourquoi le quotidien d’un couple de “gilets jaunes” dérange une partie de nos lecteurs », Le Monde, 20 décembre 2018.
    (8) Lire Laurent Bonelli, « Les architectes du social-libéralisme », Le Monde diplomatique, septembre 1998.
    (9) Dominique Strauss-Kahn, La Flamme et la Cendre, Grasset, Paris, 2002. Lire Serge Halimi, « Flamme bourgeoise, cendre prolétarienne » , Le Monde diplomatique,m5728502.
    (10) « Baromètre de la diversité de la société française. Vague 2017 » (PDF), Conseil supérieur de l’audiovisuel, Paris, décembre 2017.
    (11) « Emmanuel Macron - Alexandre Duval-Stalla - Michel Crépu, l’histoire redevient tragique (une rencontre) », La Nouvelle Revue française, no 630, Paris, mai 2018.
    (12) Lire « Libéraux contre populistes, un clivage trompeur », Le Monde diplomatique,septembre 2018.

  • à propos de Luc Ferry, le philosophe de comptoir qui appelait à tirer sur les manifestants, vient d'être recalé par l'Académie Française. On s'en fout un peu mais ça lui fait les pieds.



    Edité le 01-02-2019 à 11:31:06 par Xuan


  • Finimore
       Posté le 02-02-2019 à 07:05:28   

    Sur Le Média (émission : Vraiment politique) une vidéo et un débat d'1h43 sur :
    GILETS JAUNES : COMMENT FAIRE PLIER MACRON ?
    https://www.youtube.com/watch?v=myibWP-5KXQ

    Les sujets concernant le racisme, les syndicats, la grève générale sont abordés.
    Les positions d'une partie des gilets jaunes permettent de mieux comprendre les avancées et les limites de ce mouvement.
    Mais aussi il permet d'éclairer les positions des directions syndicales.
    Xuan
       Posté le 03-02-2019 à 13:52:29   

    Il ressort ceci : ces GJ sont en train d'imaginer une société future de démocratie directe de représentants élus et révocables, qui ne soient pas des professionnels de la politique.
    La Commune de Paris avait inventé une représentation législative et exécutive à la fois, dont les ministres étaient élus et révocables, et touchaient un salaire d'ouvrier.
    En Chine les députés continuent de travailler également.
    Ceci montre qu'une telle représentation peut exister y compris lorsque la corruption s'y insinue, puisque la corruption elle-même peut être combattue.

    Par contre le moyen d'accéder à une telle société n'est pas défini.
    Le RIC ne peut pas constituer un moyen, mais seulement une fin. Ce n'est qu'après avoir pris le pouvoir que la démocratie populaire peut exister. Donc il s'agit d'une révolution, qui est en train de commencer.

    Ensuite il existe une contradiction entre la perspective d'une organisation politique et le rejet de la "politique" ou plus exactement les martingales des partis bourgeois.
    L'émergence d'une organisation politique rencontre une autre difficulté qui est la nature de front uni des GJ.
    Notamment une confusion entre capitalisme libéral et capitalisme raisonnable. L'histoire montre que le capitalisme "libéral" où le capital financier l'a définitivement emporté, est le prolongement historique du capitalisme familial.
    Un parti ne peut pas représenter plusieurs classes dont les intérêts sont à la fois unis et opposés comme les ouvriers et les patrons de PME. Il ne peut être question que d'un front anti monopoliste dirigé contre la grande bourgeoisie, et non d'un parti représentant ces différents intérêts.

    Le capitalisme des PME doit donc être tenu en laisse par la classe ouvrière, même lorsqu'il participe au front uni. Ceci implique que la classe ouvrière, le prolétariat doit diriger le front uni anti monopoliste.

    Quel parti peut représenter les intérêts du plus grand nombre et entraîner le front uni anti monopoliste ?
    Un GJ dit " il n'y a pas besoin d'avoir des tas et des tas de partis politiques sauf pour se battre pour le peuple " ce qui va à l'encontre de la démocratie parlementaire.
    En effet un seul parti peut régler les contradictions au sein du peuple.
    Par contre un tel parti doit défendre les intérêts du plus grand nombre, et seul un parti prolétarien - celui d'une classe révolutionnaire - peut prendre la direction du front uni afin de mener la révolution jusqu'au bout.

    Un autre aspect est aussi "la grève avec les syndiqués et non les syndicats" , lesquels sont "en alliance avec le gouvernement" .
    Il est clair que la CGT a traîné la patte et a même critiqué les GJ en les assimilant à Le Pen. Inversement le rejet des syndicats par les GJ n'a pas favorisé l'unité non plus.
    Cependant la direction réformiste au sein des syndicats ne peut pas être détrônée de l'extérieur mais par les syndiqués eux-mêmes.
    Quant à reconstruire une autre forme de syndicalisme toute neuve, une telle entreprise ne peut pas émaner d'un front uni comprenant des patrons.

    Enfin le rôle des syndicats est la défense des intérêts économiques des salariés, pas de renverser le gouvernement, de sorte que la grève générale n'est pas la solution ultime mais seulement une contribution, qui n'élude ni la nécessité d'un parti communiste ni la grève politique de masse, ni l'insurrection.


    __________________________



    Des appels à la grève commencent à sortir :

    APRÈS LE NOUVEL AN,
    UNE NOUVELLE ÈRE,
    ELLE DÉMARRE LE 5 FÉVRIER
    LE MARDI 5 FEVRIER 2019 ON S’Y MET TOUS

    Pour répondre à l’urgence sociale, la CGT appelle à une journée de grève et de blocage de l’économie le mardi 5 février 2019 !
    Il n’est plus utile de préciser que le pays connaît une crise sociale majeure. Les multiples mouvements sociaux parlent d’eux-mêmes. Les causes en sont, les politiques menées par les gouvernements successifs, qui ont précédé le gouvernement actuel, ce gouvernement, pleinement décomplexé, affichant et assumant sans scrupules d’être au service des plus riches, du grand patronat.
    Pour 2019, ce sera sous diverses formes (exonérations de cotisations, CICE, baisse de la fiscalité…), 260 milliards d’euros d’argent public, nos impôts, qui seront octroyés aux entreprises, sachant que ce sont les plus grandes et les plus profitables qui en bénéficieront le plus.

    Ce même gouvernement, avec à sa tête un président arrogant, méprisant, insultant. Il n’y a que lui qui a raison, à l’entendre, on n’a rien compris, nous sommes des Gaulois réfractaires, on n’a qu’à « traverser la rue », il faut en finir avec « le pognon de dingue » attribué en aide sociale, il faut que les pauvres arrêtent de déconner, il faut que le peuple du pays fasse enfin les efforts qu’il n’a jamais faits.

    14 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté soit 9 millions de personnes dont 30 % ont un emploi. 6,2 millions de personnes sont privées d’emploi. 0,3 % d’augmentation des retraites, dans le même temps une inflation de 2 % et une augmentation de la CSG de 1,7. Cette augmentation appliquée aux revenus du travail en compensation d’une baisse des cotisations sociales, énième cadeau aux entreprises qui ont distribué 57 milliards de dividendes en 2018.

    On se remet difficilement de la crise de 2008 disent-ils : en 2007 la fortune personnelle du premier actionnaire L’Oréal était de 17 milliards, aujourd’hui elle est de près de 40 milliards ! De même pour le propriétaire de LVMH, 70 milliards de fortune personnelle, la liste pourrait être longue de ce 1 % du pays à qui le gouvernement a « rendu » 4,5 milliards en supprimant l’ISF….
    Et ils n’arrêteront pas, en réponse aux mouvements sociaux, on va faire un « grand débat », eh bien oui, on connaît bien cette méthode dans les entreprises et les branches professionnelles, ça s’appelle le « dialogue social », ça dure des heures, des jours, et se traduit par des régressions de nos droits et nos acquis.

    Le mouvement des Gilets jaunes a une assise territoriale et interprofessionnelle, à l’inverse des « randonnées pédestres » dans les villes (sur des parcours prévus à l’avance) que sont devenues les manifestations (intersyndicales ou pas), les Gilets jaunes occupent l’espace en permanence (ronds-points) et leurs mobilisations chaque samedi sont à l’image des violences du grand capital subies par le monde du travail : radicales et généralisées.

    MAIS BLOQUER L’ESPACE PUBLIC, C’EST NE VISER QU’UN INTERLOCUTEUR : LE GOUVERNEMENT !

    Il est certes responsable d’une partie des problèmes mais le réel commanditaire, le « donneur d’ordre » des lois Travail, de la pression sur les salaires, de la hausse de la CSG ou de la privatisation de la Sécu, c’est le grand capital !
    Le grand capital n’à que faire que les ronds-points soit occupé et que quelques vitrines volent en éclat chaque samedi!
    Pour le toucher au cœur, aucune autre méthode n’existe que bloquer l’économie, la machine à profits.

    IL NOUS FAUT AUGMENTER LE RAPPORT DE FORCES.
    POUR CE FAIRE, LA QUESTION DE LA GRÈVE EST INCONTOURNABLE !

    ALORS ALLONS-Y, TOUS ENSEMBLE, TRAVAILLEURS, PRIVÉS D’EMPLOI, RETRAITÉS, ÉTUDIANTS, GILETS JAUNES, STYLOS ROUGES, BLOUSES BLANCHES…

    NOS REVENDICATIONS, NOS SOUFFRANCES, NOTRE DROIT À VIVRE DIGNEMENT SONT LES MÊMES…



    Le syndicat CGT de Solvay/Rhodia Valence, suite à l’appel Nationale Interprofessionnel de la CGT, dépose un préavis de grève pour la journée complète du mardi 5 février 2019, soit 24H00, que l’on soit en postes ou en journées, les salariés peuvent partir en grève soit le poste ou la journée complète ou sur une durée défini par lui-même.

    Le mardi 5 février 2019, soyons massivement dans les rues et en grèves : Manifestation à Valence à 14h00 au Champs de Mars.
    Pour dire STOP a la souffrance humaine et à une meilleure répartition des richesses créent par le monde du salariat, dans les salaires socialisés.



    Edité le 03-02-2019 à 13:53:18 par Xuan


    Finimore
       Posté le 05-02-2019 à 08:07:59   

    Violences, antifas, blacks blocs, et extrêmes-droites…

    Le mouvement des Gilets jaunes a fait apparaître un peu plus au grand jour la question de la violence policière (qui elle-même est un aspect de ce que nous appelons la fascisation).
    Si la question de la violence en riposte face à la répression se pose, elle évolue aussi au fil des évènements.
    Ainsi le pouvoir a tout intérêt a essayé de justifier la violence policière par celle des « casseurs », car il est très facile de mettre un gilet jaune ou une tenue noire et faire de la provoc inutile. Il semblerait que depuis les derniers actes (notamment le XII) des gilets jaunes, le mouvement est directement dans les manifs confronté à des affrontements entre groupes dits d’extrême ou d’ultragauche et d’extrême-droite, raciste et ou nationalistes…
    C’est aussi le résultat de la réalité et de la diversité du mouvement des Gilets jaunes, car ce mouvement qui se veut démocratique, sans représentants et horizontale (tout en regroupant des petits patrons, des couches moyennes, des ouvriers, des retraités, des chômeurs…).

    Comme l’indique le site de France Soir : « Des vidéos montrant des hommes en noirs, parfois portant la fameuse chasuble, échanger des coups sur fond de drapeaux aux connotations ultranationalistes ou de slogans antifascistes ont été publiées sur les réseaux sociaux. »

    Acte 12 des gilets jaunes: affrontements entre antifas et ultra droite à Paris (vidéos)
    [url]http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/acte-12-des-gilets-jaunes-affrontements-entre-antifas-et-extreme-droite-paris[/url]

    Qui sont les Black blocs ?
    https://www.debunkersdehoax.org/blacks-blocs-antifas-fantasme-et-boucs-emissaires-de-la-fachosphere-par-a-devecchio/

    Des divisions internes au sein des Gilets jaunes apparaissent ouvertement et parfois aussi dans leurs différents soutiens.
    Ces divisions prennent parfois une tournure verbalement violente sur les réseaux sociaux.

    Les attaques récentes contre Annie Lacroix-Riz (voir liens ci-dessous) nous rappellent que depuis déjà plusieurs années des « groupes antifas » ou soi-disant antifas font une campagne contre Michel Collon et Annie Lacroix-Riz notamment. Plusieurs conférences ont même été annulées.
    Sur ce Forum Marxiste-Léniniste nous avons très souvent pris position sur ces questions (voir les liens ci-dessous) et notamment sur le sujet des rouges-bruns, de Soral, etc…
    Mais aussi sur le sujet de la liberté d’expression de Dieudonné…
    L’acte XII des Gilets Jaunes sur Toulouse a également montré un ancien proche de Soral (Vincent Lapierre) se faire agressé violemment par un groupe d’une dizaine de personnes habillés de noir.
    Maintenant, Vincent Lapierre (dont certaines vidéos montraient la violence policière) peut se présenter comme victime des antifas et dénoncer les milices d’extrême gauche.
    Moi je me pose sérieusement la question de savoir si certains antifas (encore faudrait-il savoir lesquels) ne joue pas le jeu du pouvoir et de Macron.
    Nous communistes marxistes-léninistes ne sommes pas contre la violence en tant que telle, mais en dernière analyse c’est la politique qui doit diriger cette question sinon on tombe dans les conceptions militaristes de la GP ou d’Action Directe.
    Voilà, j’ai mis différents liens (y compris ceux du Média pour tous de Vincent Lapierre).

    Acte XII des Gilets Jaunes à Toulouse : le « reporter » Vincent Lapierre frappé, un « observateur » blessé
    https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/acte-xii-gilets-jaunes-toulouse-reporter-vincent-lapierre-frappe-observateur-blesse_21252637.html

    Gilets Jaunes. Le reporter indépendant Vincent Lapierre sauvagement agressé à Toulouse [Vidéo]
    https://www.facebook.com/lengadocinfo/videos/282134325794367/


    AGRESSÉS PAR DES ANTIFAS CHEZ LES GILETS JAUNES ! – Lapierre, brut !
    https://www.youtube.com/watch?v=cDAwO2bXl2w

    attaque de la direction CGT vs Annie Lacroix-Riz
    https://humaniterouge.alloforum.com/ideologie-c628-1.html

    Indymedia Lille censure Annie Lacroix-Riz
    https://humaniterouge.alloforum.com/indymedia-lille-censure-annie-lacroix-t4153-1.html

    Les rouges-bruns
    https://humaniterouge.alloforum.com/rouges-bruns-t4547-1.html
    https://humaniterouge.alloforum.com/rouges-bruns-t4547-2.html

    les rouge-bruns : de la confusion à la réaction
    https://humaniterouge.alloforum.com/rouge-bruns-confusion-reaction-t5121-1.html

    Dieudonné / Soral : les habits "neufs" du fascisme
    https://humaniterouge.alloforum.com/dieudonne-soral-habits-neufs-fascisme-t2813-1.html
    https://humaniterouge.alloforum.com/dieudonne-soral-habits-neufs-fascisme-t2813-2.html

    de Chouard à Soral
    Chouard – Soral : de l’anarcho-réformisme au national-socialisme.
    https://humaniterouge.alloforum.com/chouard-soral-t5071-1.html

    Alain Soral et son discours ambigu
    https://humaniterouge.alloforum.com/alain-soral-discours-ambigu-t7077-1.html
    https://humaniterouge.alloforum.com/alain-soral-discours-ambigu-t7077-2.html

    Le Monde, decodex, France 5 et Michel Collon
    https://humaniterouge.alloforum.com/monde-decodex-france-michel-collon-t6594-1.html

    Pourquoi Fourest attaque-t-elle Michel Collon ?
    https://humaniterouge.alloforum.com/pourquoi-fourest-attaque-elle-michel-collon-t3958-1.html

    Collon, Bricmont réponse à Soral
    https://humaniterouge.alloforum.com/collon-bricmont-reponse-soral-t3295-1.html


    Edité le 05-02-2019 à 08:09:01 par Finimore


    Xuan
       Posté le 05-02-2019 à 09:01:49   

    ton lien vers france-soir :
    http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/acte-12-des-gilets-jaunes-affrontements-entre-antifas-et-extreme-droite-paris
    http://twitter.com/i/status/1091658007216377856
    http://twitter.com/i/status/1091652102273843205

    Un article de street press : http://www.streetpress.com/sujet/1544616719-manifs-de-gilets-jaunes-guerre-souterraine-antifas-fachos

    Nous ne sommes pas dans la situation des années 30 contrairement à ce qu'avait insinué Macron, alors que fascistes et royalistes défilaient dans Paris (dont Mitterrand comme on sait).
    La présence d'électeurs de Le Pen dans les GJ est mise en sourdine, d'autant que les revendications sont essentiellement à caractère social, représentant les intérêts du prolétariat.

    Je disais que des quartiers populaires sont restés à l'écart, à cause d'aspects racistes apparus de façon ponctuelle :
    http://indigenes-republique.fr/quartiers-populaires-et-gilets-jaunes-memes-galeres-meme-combat/
    http://www.la-zep.fr/textes/banlieusarde-je-ne-suis-pas-gilet-jaune/
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/gilets-jaunes-dans-les-quartiers-populaires-le-mouvement-commence-a-federer-1121528.html


    Edité le 05-02-2019 à 09:25:17 par Xuan


    Finimore
       Posté le 06-02-2019 à 16:45:17   

    sur le site :
    https://framasphere.org/tags/giletsjaunes

    Nous trouvons l'article ci-dessous ou il y des amalgames assez significatif notamment contre Michel Collon.
    Il semblerait qu'une partie de ces courants antifas soit très proche des attaques contre Collon et Annie Lacroix-riz (comme par hasard).

    l'article :
    Gilets jaunes et antifascime, on progresse !
    Alors que les petits nazillons se vantaient de dire que les blacks blocs avaient agressé Rodriguez et que les antifa étaient hués et exclus par les gilets jaunes, (ici meme sur framasphere d’ailleurs !!! Je n’ai plus le post en tete, dommage, je l’aurais balancé ici… mais les con-cernés se reconnaitront, ainsi que celles et ceux qui font la veille s’en souviendront, d’ailleurs c’etait appuyé par une video, comme quoi, meme une vidéo peut etre interprétable a souhait), ce qui s’est passé etait tout l’inverse.
    http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/jerome-rodrigues-agresse-par-les-blacks-blocs-le-gilet-jaune-dement-vid%C3%A9o

    Aussi, depuis quelques temps a paris, d’anciens mercenaires d’extreme-droite toujours prompts à la basse besogne, apres s’etre “éclaté” au Donbass lors de l’annexion de la Crimée par l’état Russe
    https://www.streetpress.com/sujet/1472465929-donetskleaks-implication-extreme-droite-francaise-ukraine
    (n’en déplaise aux anti-impérialistes primaires -faussement gauchisant, et les vrais droiteux-, l’état russe est tout autant mafieux et autoritaire que bien d’autres pays, dont la france) se sont retrouvé a faire le sévice d’ordre soit disant pour protéger les gilets jaunes.
    https://www.facebook.com/AFAPB/photos/a.160701904058151/1848279908633667/?type=3&theater
    Heureusement, ils ont été virés aussi.
    https://paris-luttes.info/gilets-jaunes-le-so-d-extreme-11601
    A bin tiens ! La meme excuse que la police…
    Mais, comme je répondrais au sujet de la police, qui nous protège d’eux alors ?

    Comme d’habitude, les nazillions aiment tordre la vérité et dénoncer les autres sur des choses qu’ils font très “bien” eux même.

    La encore, les zouaves, un groupe de nervis a attaqué un cortège ou des militants du NPA
    http://www.francesoir.fr/politique-france/zouaves-paris-la-resurgence-extreme-droite-radicale-violente-dans-la-capitale
    se trouvaient (je ne porte pas le NPA dans mon coeur, pour info). heureusement, des antifas les ont dégagé par la suite…
    https://paris-luttes.info/gilets-jaunes-quand-les-11600

    Maheureusement, ce que j’observe, c’est que le travail de sape et de manipulation, procédant a inverser les antifas et les fascistes a fonctionné, depuis des années, avec des sorals, des thierry messian, des michel collon et des chouards, cette idée finit par monter jusqu’a dans la gauche confuse (et parfois antisémite), ou j’ai vu ici même sur ce réseau social, des gens d’origine gauchisante et droitisante se mettre d’accord sur le fait que les antifa seraient une menace …
    C’est affligeant.

    Toujours plus à l’aise sur les réseaux sociaux avec leurs amis graphistes et chargés de com que dans la rue avec les gens.
    On la sent bien, la fibre prolo non ?

    Alors que pourtant, la menace des antisémites et des fascistes est toujours présente, comme a strasbourg avec des vomissures antisémites proférées.
    https://www.20minutes.fr/societe/2442827-20190203-gilets-jaunes-strasbourg-emotion-communaute-juive-apres-propos-antisemites
    A l’echelle du monde, il est évident que la montée de l’extreme-droite est assez étendue.

    Il ya aussi la facette electoraliste, dont le merdia le figaro n’hesite pas a participer a la confusion en laissant entendre qu’ils sont de vrais gilets jaunes alors qu’une très petite minorité du mouvement se reconnait dans la mascarade électorale !

    #zouaves #extreme-droite #réactionnaires #fascisme #racisme #milice #exclusion
    #antifascisme #antiracisme #autodéfense #autogestion #autonomie #solidarité
    #manifs #manifestations #blocages #mouvement #giletsjaunes
    #anarchisme #libertaire


    Edité le 06-02-2019 à 16:45:41 par Finimore


    Xuan
       Posté le 06-02-2019 à 21:01:07   

    Il y a une convergence entre ces anars "antifa" et la social-démocratie libérale pro US.
    Xuan
       Posté le 07-02-2019 à 00:24:32   

    5 Février 2019 : Intervention du Secrétaire Géneral UD CGT 13 lors du Meeting de lutte aprés l'énorme manif Marseillaise.


    http://www.facebook.com/492740370895521/videos/412269659518122/
    Grecfrites
       Posté le 08-02-2019 à 08:43:03   

    Xuan a écrit :

    Il y a une convergence entre ces anars "antifa" et la social-démocratie libérale pro US.


    Quels "anars antifa" ?
    Xuan
       Posté le 08-02-2019 à 18:09:03   

    Je fais allusion au post de finimore qui précède.
    Xuan
       Posté le 08-02-2019 à 18:10:18   

    Côté social-démocratie libérale la triplette Quatremer, Couturier Gorce
    http://www.acrimed.org/Dessine-moi-un-gilet-jaune-le-mepris-selon-Xavier
    Xuan
       Posté le 11-02-2019 à 23:40:55   

    UNITE POPULAIRE CONTRE LA GRANDE BOURGEOISIE



    Ci-dessous la position du PIR au 30 janvier, sur la révolte des GJ.

    L'unité du peuple contre le capitalisme est l'impérialisme est la principale condition de la victoire, la suspicion réciproque entre les GJ et la CGT n'a réussi qu'à retarder cette unité jusqu'à ce que les uns et les autres se rendent compte que l'aspect principal est l'unité.
    Mais la nécessité de l'unité populaire à la base a encore du mal à se frayer un chemin dans les esprits, aussi bien s'agissant de l'utilisation de la violence de masse que dans les "gages" de légitimité parfaitement illusoires du genre drapeau tricolore ou référendum, ou encore en mettant en avant la "spécificité" de tels ou tels.

    En ce qui concerne les quartiers il en est de même. L'oppression peut être pire qu'ailleurs, ceci ne change rien à la nécessité de l'unité populaire.

    Selon l'auteur "le mouvement social a du mal à comprendre ce positionnement. Enfermé dans ses cadres d’analyse à base de « classe sociales » et de marxisme orthodoxe, il est incapable de saisir cette « passivité » vis-à-vis des GJ, surtout lorsqu’il existe des intérêts communs" .

    Visiblement Wissam Xelka est enfermé dans la négation des classes au point de jeter au panier les intérêts communs.
    Mais si "trop de choses nous séparent" selon lui, on se demande ce qui sépare Wissam Xelka de la grande bourgeoisie, au point que les contradictions au sein du peuple passent avant toute autre.
    La grande bourgeoisie est seule bénéficiaire de la ligne développée par Wissam Xelka, et avec elle l'oppression et le racisme dont le capitalisme est à l'origine.
    Seule la lutte collective peut abattre le racisme et le fascisme, tandis que la défiance et l'expectative ne peuvent que les renforcer.


    _____________________________


    « Quartiers Populaires » et Gilets Jaunes : mêmes galères même combat ?

    Publié le 30 janvier 2019 par Wissam Xelka, membre du PIR

    http://indigenes-republique.fr/quartiers-populaires-et-gilets-jaunes-memes-galeres-meme-combat/

    Trop d’choses nous séparent, on n’a pas la même vie
    Dès le départ, on n’a pas la même vie
    Pourquoi tu m’compares, on n’a pas la même vie
    Ne me juge pas, on n’a pas la même vie

    Youssoupha



    Depuis deux mois, la France connaît une période d’effervescence sociale avec des pics de tensions chaque samedi et alors que l’exécutif espérait un essoufflement du mouvement, nous constatons plutôt qu’il gagne en détermination. Dans le même temps les écrits portant sur cet événement, d’ores et déjà historique, se multiplient, qu’ils soient journalistiques, militants ou bien universitaires. La raison principale à ce florilège d’articles est que le mouvement interroge tout le monde par sa forme innovante et insaisissable. Il est difficile de définir ce que sont les Gilets Jaunes (GJ), l’hétérogénéité des profils et des revendications étant accentuée par des différences entre les zones de mobilisations. Nous pouvons toutefois avancer que les Gilets Jaunes sont principalement des Gilets Blancs, autant dans leur composition sociale que dans leurs revendications ainsi que dans leurs modes d’expression et d’action. Si des non-Blancs ont pu endosser un gilet jaune (nous pouvons penser à Priscilla Ludosky ou à Abdelaziz Righi), ils sont loin de se mobiliser massivement. Les Indigènes, en tant que catégorie sociale de même que leurs revendications spécifiques sont absents.

    Cette absence interroge une partie des GJ ainsi que la gauche blanche qui souhaitent procéder une nouvelle fois à la « convergence des luttes ». Malgré ses échecs précédents, dont le dernier en date est Nuit Debout, le mouvement social entretient toujours cet esprit « convergiste » tout en adoptant un autre discours. Plutôt que d’en appeler à une « convergence des luttes» abstraite, ils encouragent directement une alliance entre les habitants des quartiers populaires et ceux de la « France périphérique » et du « monde rural », c’est-à-dire les GJ. Victimes de maux semblables, vivant les mêmes galères et dominés par les mêmes responsables politiques, ils auraient un combat commun à mener. Dans cet article, nous allons étudier plus en détail cette affirmation, ainsi que le rapport entre les Indigènes et les GJ à travers plusieurs angles [1].



    Les Gilets Jaunes et les quartiers populaires : des intérêts communs



    Si l’on en croit les discours politico-médiatiques, les GJ mobilisent la « France périphérique », celle du périurbain et du monde rural, c’est-à-dire les personnes vivant en dehors des grandes aires urbaines. Situés dans les classes populaires supérieures, ils se révoltent contre la précarisation de leurs conditions de vie. D’abord mobilisé suite à l’augmentation des prix des carburants, ce mouvement a rapidement multiplié ses griefs à l’encontre du gouvernement et s’en prend tout autant à certaines politiques néolibérales qu’à la classe politique dominante et à la crise de la représentation, défendant parfois des revendications contradictoires. La diversité des plaintes et exigences s’explique par la forme du mouvement et sa constitution sociale. Il est un mouvement fluctuant qui persiste à refuser tout porte-parole ou toute ingérence des partis politiques quels qu’ils soient. L’établissement d’une ligne idéologique claire reposant sur des demandes précises devient donc plus ardu. Une confusion politique est alimentée par un contexte qui l’est tout autant, marqué par une déstructuration des balises politiques classiques, l’éclatement du « bloc dominant » et l’affaiblissement du clivage gauche/droite (au profit de l’opposition européiste/souverainiste) [2].

    Toutefois il existe, entre toutes ces divergences et disparités, des pistes nous laissant entrevoir la possibilité d’une unification des GJ et la formation d’un bloc relativement homogène rassemblé derrière des expériences communes et des revendications majeures. Sur les questions économiques, quand bien même cela peut paraître contradictoire, les revendications de baisse des taxes et d’augmentation du SMIC rejoignent un même but aux yeux des GJ : stopper la dégradation de leur niveau de vie et rompre avec les fins de mois difficiles. Mais c’est davantage sur le thème de la (non) représentation et celui de la critique du personnel politique français que le mouvement parvient à se fédérer. Malgré toutes les critiques que l’on peut émettre sur le Référendum d’Initiative Citoyenne, force est de constater qu’il est devenu l’une des principales revendications des GJ autant qu’un symbole de leur colère. Le RIC est la traduction de ce sentiment, partagé par l’ensemble des manifestants, de la dépossession de leur pouvoir politique au profit d’une « élite » de plus en plus détachée des réalités du « peuple » ou aveugle à celles-ci. L’hostilité à l’égard du champ politique et de ses représentants, résumée avec mépris sous le terme de « populisme », est un élément essentiel à prendre en compte pour saisir ce mouvement. Il faut rappeler que les GJ sont composés en grande partie de membres des classes populaires relativement exclues du champ politique officiel, rarement engagées dans des partis/associations politiques ou syndicats, et ayant une forte tendance à l’abstention du fait de leur méfiance envers les représentants politiques.

    A partir de ces principaux traits caractéristiques dégagés, nous pouvons aisément considérer que les points de convergence avec les habitants des banlieues sont nombreux et qu’une alliance paraît tout aussi souhaitable que naturelle. Les difficultés vécues par les habitants de ces quartiers et partagées avec les GJ paraissent même plus importantes et graves. Concernant tout d’abord leur précarité économique, les habitants des quartiers se trouvent au plus bas de l’échelle sociale, occupant des emplois subalternes et mal payés. L’augmentation du SMIC est donc une revendication allant dans le sens de leurs intérêts, pour ceux qui sont épargnés par le chômage. En ce qui concerne la relation avec le champ politique, là encore nous pouvons remarquer des similitudes fortes. Les habitants des cités entretiennent la même hostilité envers le système politique et ses acteurs, et sont tout aussi distants puisque les taux d’abstention sont particulièrement élevés dans ces quartiers [3]. Par ailleurs, un autre facteur pouvant contribuer à une union entre les GJ et les banlieues a émergé durant les manifestations, à savoir le rapport à la police. Victimes d’une répression habituellement dirigée contre les Indigènes, la majorité des manifestants a découvert la violence que la police est capable d’exercer en toute impunité. La donne semble changer alors que jusqu’ici, face à la répression policière des protestations des habitants des quartiers, le mutisme voire le soutien était la règle.

    Cependant, en dépit de tous ces points et ces intérêts communs, l’engagement des habitants des banlieues au sein des GJ est relativement limité. Pour parvenir à expliquer ce fait, il faut d’abord rompre avec une vision mécaniciste et économiciste de la mobilisation collective. Les discours autour de la participation des banlieues sont centrés sur l’intérêt qu’elles auraient à participer aux GJ ; les individus sont considérés comme de vulgaires homo-économicus procédant à un calcul rationnel coût/profit. Or, nombreux sont les travaux mettant à mal cette vision de l’engagement. Surtout, la « passivité » des quartiers vis-à-vis des GJ ne peut être comprise tant que l’on éludera ou minorera un sujet pourtant majeur et que ces événements mettent en relief : la question raciale.



    Les divergences et le rapport quartiers populaires/France périphérique



    La question de la division raciale, mise de côté durant la révolte des GJ, est pourtant primordiale. La crise des GJ et les analyses médiatiques à son sujet ont dévoilé le caractère hégémonique de la thèse de la « France périphérique », théorisée et popularisée en particulier par Christophe Guilluy. Ce dernier a donné un crédit pseudo-scientifique aux discours réactionnaires et racistes sur les quartiers et l’immigration. Il affirme qu’une grande partie des classes populaires blanches, peu à peu oubliée par le personnel politique, a été repoussée à la périphérie des centres urbains par les populations immigrées, sombrant dans la précarité économique [4], et tout cela au profit d’une politique de la ville centrée sur les « Zones Urbaines Sensibles » (ZUS) et les Indigènes. Les petits-Blancs seraient ainsi perdants dans le processus de la mondialisation et voteraient en masse pour le Rassemblement National, seul parti à défendre leurs intérêts.

    Bon nombre de géographes se sont très vite opposés à ces thèses de Guilluy. Brisant le mythe d’une France coupée entre métropole et « monde rural » et soulignant l’imprécision de l’expression de « France périphérique », ils affirment que la fracture se situe plutôt à l’intérieur même des territoires urbanisés dans lesquels on peut observer les plus grandes inégalités. Les plus riches vivent en ville, mais c’est aussi le cas des plus pauvres. Pire encore, contrairement aux élucubrations réactionnaires de Guilluy, les deux tiers des pauvres vivent en zone urbaine et non périurbaine [5]. La pauvreté rurale des plus âgés existe effectivement, mais elle est moindre que celle des jeunes vivant dans les banlieues. S’il existe « des grands perdants de la mondialisation », ce sont donc les habitants pauvres des villes et des quartiers [6]. Pour autant, il faut souligner que le territoire n’est pas une variable explicative en tant que telle. En limitant le territoire à un contenant vide sur lesquels se contenteraient d’évoluer certains types de population (« la France des quartiers populaires »/« la France périphérique »), on en oublie que les contradictions raciales sont également produites spatialement. Mais si la visibilité de ces contradictions est exacerbée dans les quartiers populaires, celles-ci s’étendent bien à l’ensemble de la société. Parler en termes de « quartiers populaires » est une façon bien commode d’appréhender ces quartiers comme des lieux fermés sur eux-mêmes et non comme s’inscrivant dans une logique raciale plus étendue. Paradoxalement c’est peut-être la manière dont la problématique des « quartiers » est mobilisée qui invisibilise la question raciale alors que, justement, c’est dans ces quartiers qu’elle est la plus explicite.

    Du côté de Guilluy, et des adhérents à sa thèse, la division entre « la Métropole » et la « France périphérique » est surtout une division entre la France « multiculturelle », celle avec une forte présence de non-Blancs, et la « vraie » France, la France Blanche pure. La gauche, de son côté, minore l’aspect racial en se limitant à un vocabulaire centré sur le territoire, notamment en parlant simplement de « quartiers populaires ». Suivant cette conception, qu’on soit Noir, Arabe ou Blanc importe peu puisque c’est la zone d’habitation qui s’avère déterminante. Il arrive parfois à cette gauche de nuancer la variable territoriale en expliquant que ce sont les classes populaires les plus précaires qui sont parquées dans ces zones sensibles et, dans le meilleur des cas, en ajoutant qu’une partie d’entre elles y subissent des violences policières et du racisme. Mais, dans tous les cas, le racisme est relégué au second plan, considéré comme un dommage collatéral pour des populations qui, en plus de faire partie des classes populaires, appartiennent aux groupes raciaux discriminés. Il s’agit d’une approche problématique lorsque l’on sait, et Frantz Fanon l’a démontré dans Les Damnés de la Terre, que la fracture coloniale se transpose dans la configuration urbaine. C’est justement ce qui conduit Sadri Khiari à affirmer d’une part que les quartiers sont surtout la « traduction dans l’espace d’un rapport de force politique », d’autre part que le « quartiérisme », bien que conscient « de la distribution et de la hiérarchisation des populations au sein d’espaces résidentiels différenciés », reste aveugle à la « matérialisation dans le processus urbain de conflits socio-politiques dont la logique se construit en dehors des quartiers » [7].

    Nous comprenons alors pourquoi le mouvement social apparaît bien plus ouvert et entreprenant lorsqu’il adopte la problématique des « quartiers populaires » plutôt que celle de la « lutte des races sociales ». Cette problématique s’incorpore bien plus aisément dans sa propre dialectique tout en s’abstenant d’adopter les analyses de l’antiracisme politique auxquelles il reste, en effet, globalement réticent ou opposé. Ainsi, quand la gauche radicale exprime son désir de voir des Indigènes des quartiers populaires rejoindre les mobilisations des GJ, ce n’est pas pour y voir intégrer leurs revendications et agendas politiques, mais pour casser la possibilité d’une direction fasciste du mouvement. Nous resterons, à leurs yeux, des instruments, tant qu’ils n’accepteront pas notre existence politique et sociale.

    La première étape de cette acceptation serait de reconnaître la question raciale que le terme « quartiers populaires » sert trop souvent à masquer. Car chacun sait que lorsque l’on parle de banlieue, on parle, au fond, des Indigènes. Certes, des Blancs y vivent aussi, mais nombre d’entre eux ont été, d’après Sadri Khiari, « indigénisés » [8]. L’indigénisation des personnes blanches vivant dans les quartiers démontre bien que ce sont des espaces marqués racialement puisqu’ils sont avant tout les territoires des Indigènes. Comme le disait Abdelmalek Sayad, « la stigmatisation qui est, en apparence, le produit du territoire stigmatisé finit toujours, en réalité, par produire un territoire propre, un territoire revendiqué comme territoire stigmatisé et territoire de stigmatisés» [9]. Par conséquent, lorsque Guilluy et Cie parlent d’une fracture entre la Métropole et la « France Périphérique », ils parlent d’une certaine manière d’une fracture raciale ; de même, lorsque la gauche blanche désire une « convergence » avec les « quartiers », elle appelle, sans le dire, à une convergence entre Indigènes et Blancs. Or celle-ci ne peut s’établir en aucun cas ni sur des non-dits ni sur la base d’une représentation faussée et travestie de la réalité. Que les petits-Blancs vivent des situations précaires, nous ne l’avons jamais nié. Nous avons été les premiers à poser les bases d’une alliance entre les « Beaufs » et les « Barbares », dans le cadre d’un projet décolonial [10]. Néanmoins, tout effort vers une convergence sera forcément vain tant que seront ignorées la frontière raciale qui persiste entre les deux, ainsi que la surreprésentation des Indigènes dans les populations pauvres [11]. Cette réalité doit être reconnue et admise.

    Les Indigènes subissent des injustices socio-économiques et symboliques, vivent dans des conditions matérielles précaires tout en étant représentés comme des « parasites » vivant sur le dos de l’État et des honnêtes travailleurs (Blancs). Les banlieusards appartiennent bien aux classes populaires, mais ils sont sacrifiés au profit d’autres membres de ces mêmes classes populaires, en l’occurrence, les Blancs. Nous sommes donc bien devant un traitement racial. Les banlieues peuvent être complètement délaissées et stigmatisées tout simplement parce qu’elles sont habitées par les Indigènes. Leurs territoires ne sont pas considérés comme faisant pleinement partie de la Nation en tant que « zones de non-droit » ou « territoires perdus de la République ». La France, celle avec les vrais Français, se trouve là où habitent en grande majorité les Blancs. La campagne devient alors le symbole absolu de cette France « pure ». Les petits-Blancs peuvent connaître des situations similaires en termes de précarité économique ou de non-représentation, reste que leur blanchité leur accorde un immense privilège : leur appartenance à la Nation est assurée. De ce fait, il apparaît toujours plus illégitime et scandaleux d’être un Blanc pauvre qu’un Indigène pauvre en France. Comprenez : le Blanc est davantage chez lui que l’Indigène. Que l’Arabe ou le Noir soient pauvres ne dérange pas pour la simple raison qu’une certaine logique et qu’un certain ordre social sont respectés. Ils restent des « invités » et à ce titre doivent se contenter de ce qu’ils ont. Mais pour le Blanc c’est différent puisque c’est une hérésie que de le voir souffrir dans sa propre maison, alors même que des Indigènes profiteraient grassement des aides de l’État. On pourrait nous rétorquer que nous entrons dans une compétition victimaire contre-productive, et que nous oublions nos intérêts communs. Certainement pas, nous nous interrogeons seulement sur l’incapacité des Blancs à considérer la condition seule des colonisés de l’intérieur. Nous ne devons pas nous sentir obligés de faire des ponts avec la souffrance des petits-Blancs pour rendre légitime la cause Indigène, de même que nous refusons de taire la question raciale. Nous affirmons aussi qu’il existe une spécificité de la condition Indigène en France et qu’elle persiste même lorsque des Blancs semblent vivre dans des conditions matérielles similaires. Le traitement colonial et postcolonial des populations Indigènes a créé une scission entre les Indigènes et les Blancs, et il ne suffit pas d’avoir quelques intérêts communs pour la voir disparaître. Le mouvement actuel des GJ en est une illustration flagrante.



    Les Indigènes et les Blancs, des économies morales dissemblables



    Vis-à-vis des GJ, les Indigènes sont dans une forme de soutien distant ou dans l’indifférence et le mouvement social a du mal à comprendre ce positionnement. Enfermé dans ses cadres d’analyse à base de « classe sociales » et de marxisme orthodoxe, il est incapable de saisir cette « passivité » vis-à-vis des GJ, surtout lorsqu’il existe des intérêts communs. Il oublie toutefois de mentionner des divergences importantes entre les GJ et les Indigènes — comme le thème des migrants, le chauvinisme et le patriotisme, la dénonciation des « assistés » (généralement Rroms, Noirs et Arabes dans l’imaginaire collectif) etc. —, mais aussi l’absence des problématiques spécifiquement indigènes, dont l’antiracisme et l’anti-impérialisme. L’épisode des GJ ne peut pas non plus faire oublier aux Indigènes le climat raciste, et particulièrement islamophobe, qui sévit en France. D’un point de vue racial, ils ont donc des raisons évidentes de ne pas se mobiliser et s’ils le font, c’est seulement par sentiment d’appartenir au groupe des « pauvres ».

    L’événement des GJ démontre que, malgré des conditions matérielles plus ou moins proches, les Indigènes et les Petits-Blancs ne vivent pas dans le même espace-temps et sont habités par des intérêts différents. Comme l’a déjà souligné à plusieurs reprises Khiari, la clarté théorique et la conscience politique sont loin de suffire pour réaliser une « convergence ». Si à un certain niveau, les intérêts peuvent se confondre, à d’autres, ils s’opposent, c’est pour cette raison qu’il ne s’agit pas « d’articuler des champs de luttes “naturellement” complémentaires mais de cheminer dans leurs contradictions. On lutte avec, séparément et contre » [12]. Afin de rendre compréhensible ce propos que tient et défend le PIR avec constance et force depuis plus de dix ans, nous proposons de le retranscrire en recourant à un langage et à des références qui appartiennent à la gauche. Pour ce faire, nous nous appuierons sur le principe de « l’économie morale » développée par l’historien Edward Palmer Thompson.

    Étudiant les émeutes dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, E.P Thompson affirme que c’est une erreur de les réduire à une réaction mécanique à une dégradation des conditions matérielles, à « une réaction “au stimulus” de la faim » [13] — comme le font généralement certains marxistes en se limitant à une comparaison salaire/prix – car sinon comment comprendre qu’il n’y aurait pas davantage de mouvements de colère. Pour comprendre ces émeutes, il a développé le concept de « l’économie morale » qui lui permet de ne pas s’intéresser seulement aux conditions matérielles objectives, mais aussi au processus de subjectivation en analysant les expériences vécues, les émotions des individus face à leur quotidien et à la façon dont ils ressentent eux-mêmes leur place dans les rapports de production. Thompson montre ainsi que le système économique est aussi régulé par des principes normatifs, des valeurs et des obligations ; les individus établissent ainsi des règles de bonne conduite, de respect, de dignité, de justice, de reconnaissance. L’économie doit respecter une certaines « moralité » pour ne pas paraître trop déséquilibrée au risque de conduire à la révolte. Cette moralité dépendant du contexte socio-historique et du type de population, elle n’est pas la même pour un prolétaire au XIXe ou au XXIe siècle. Ce concept nous permet de mieux comprendre pourquoi des personnes vivant dans des situations très précaires ne se révoltent pas forcément de manière ouverte. Si les jugements de valeurs qui sont les leurs vis-à-vis du fonctionnement de la société ne leur apparaissent pas transgressés, elles n’ont pas de raison d’estimer que le système économique ou que leurs dirigeants ont outrepassé les normes et les principes moraux qui doivent régenter l’économie et/ou leurs engagements.

    L’économie morale est inscrite dans l’activité sociale des individus en étant le prolongement du social et du lien entre acteurs de la société. Elle entre ainsi en conflit avec l’économie politique et l’éthique capitaliste qui s’autonomise de l’espace social. Il y a alors conflit entre « l’éthique du capitalisme et l’éthos du pauvre ». Cet ethos n’est pas partagé par tous les pauvres, dépendant du groupe auquel ils se sentent appartenir. L’esprit communautaire est un élément important de l’économie morale et la révolte intervient seulement lorsque cette communauté pense que le lien qui la reliait avec ses dirigeants est brisé, quand ces derniers n’ont pas respecté le contrat, leurs devoirs et leurs obligations.

    L’économie morale nous donne un éclairage très intéressant sur la révolte des GJ. Bâti à partir de l’augmentation des prix des carburants, il s’est avéré que c’était moins ces taxes en elles-mêmes qui étaient visées que l’attitude de Macron depuis sa prise de pouvoir, ainsi que la politique néolibérale décomplexée menée avec un mépris sans limite. Samuel Hayat le décrit parfaitement dans son remarquable article sur l’économie morale des GJ lorsqu’il affirme que « leur mobile était bien économique, mais pas au sens habituel : ils n’étaient pas mus par des intérêts matériels au sens strict, mais par des revendications morales sur le fonctionnement de l’économie » [14]. Les GJ se mobilisent bien à partir de leur propre économie morale. Notre hypothèse est que celle-ci n’est pas universellement partagée par tous les Français, mais appartient plus spécifiquement aux classes populaires blanches. De leur côté, du fait de leur traitement différencié dans la société française et de leur position de subalternes dans la hiérarchie raciale en France, les Indigènes développent un type d’économie morale bien distinct vis-à-vis de l’Etat, dans laquelle la question raciale prime. Cette différence implique que les facteurs d’une révolte ou d’une participation à une manifestation ne sont pas identiques et que, dans les cas des Indigènes dans le contexte actuel, quand bien même leur situation socio-économique est précaire, les responsables n’ont pas, de leur point de vue et vis-à-vis d’eux, dépassé la ligne rouge au-delà de laquelle ils se révolteraient.

    Cette idée peut surprendre et laisser entendre que les Indigènes sont bien plus dociles en situation de domination. Ce serait une interprétation erronée et les situations montrant leurs capacités de résistances ne manquent pas. Le dernier grand exemple en date, ce sont les « émeutes de 2005 ». L’examen des raisons de ces « émeutes » renseigne sur des éléments de l’économie morale des Indigènes. Subissant quotidiennement les répressions policières, celles-ci sont devenues presque « normales » ; si elles conduisent à une hostilité envers les forces de l’ordre et le gouvernement en général, pour autant cette hostilité se manifeste rarement de manière ouverte, collective et violente. La mort tragique de Zyed et Bouna a été le crime policier de trop et donc l’élément déclencheur de la révolte. Le pacte moral déjà très instable entre les Indigènes et les pouvoirs publics a été rompu, faisant exploser la colère et la violence des habitants des quartiers. L’exaspération a ensuite été accentuée par d’autres outrages aux principes et valeurs Indigènes, comme la grenade lacrymogène lancée dans une mosquée de Clichy-Sous-Bois, alors que de nombreux fidèles y étaient rassemblés pendant le Ramadan. L’usage de l’économie morale proposée ici peut étonner car elle ne concerne pas directement le système économique en tant que tel, mais le concept de Thompson permet justement de ne pas se restreindre aux conditions matérielles et d’incorporer les normes et les valeurs du groupe pour appréhender ses mobilisations. Sans cet élargissement de l’analyse des révoltes, il est impossible pour le champ politique Blanc de saisir les révoltes propres aux Indigènes ainsi que ses causes profondes qui se trouvent d’avantage reliées à leur condition de race qu’à celle de classe.

    Les GJ se mobilisent principalement pour lutter contre la précarisation de plus en plus forte de leurs conditions de vie. Or, des conditions de vie précaires ne sont pas un phénomène nouveau pour les Indigènes, ils se sont habitués à être la « France d’en dessous la France d’en bas » ou pour le dire autrement, cette stratification sociale est entrée dans les normes et ils l’ont intégrée en tant que telle. Le sentiment d’un contrat rompu est alors absent. Il serait peut-être même possible d’affirmer que sur la problématique économique, les Indigènes ont développé une plus forte résilience. Toutefois, ce n’est pas seulement parce que ces conditions de vie précaires sont devenues la « norme » pour les Indigènes que le sentiment d’injustice ou de révolte se manifeste moins. Une autre raison cruciale explique que les Indigènes ont tendance à moins exprimer leur colère publiquement et se dirigent vers des formes de résistance plus diffuses : les non-Blancs sont perpétuellement renvoyés à leur statut d’Indigène et donc d’étranger à la Nation française, exclusion qu’ils ont assimilée.

    En effet, si les classes populaires Blanches se révoltent depuis plus deux mois c’est aussi parce qu’elles ont les moyens de le faire : non pas les moyens matériels, mais les moyens symboliques. Nous l’avons déjà dit, il est plus injuste et illégitime d’être un pauvre Blanc qu’un pauvre non-Blanc. Étant chez lui, le Blanc pauvre se verra attribuer une plus grande légitimité à contester son sort, et cela, y compris de manière violente. C’est ainsi qu’il faut comprendre les discours dans lesquels les Gilets Jaunes expliquent qu’ils sont « juste » des « Français normaux », « d’honnêtes travailleurs » ne parvenant plus à boucler leur fin de mois. La signification de ce type de propos est simple : ils méritent d’autant moins d’être pauvres qu’ils sont Français et travailleurs. Leur appartenance à la Nation n’est jamais remise en cause, et c’est parce qu’ils se sentent pleinement Français et sont considérés comme tels qu’ils pensent être légitimes à réclamer justice, à réclamer leur dû et à contester. Leur blanchité leur garantit également un large soutien dans la population, quand bien même ils ont recours à des actions violentes et qu’ils dégradent des lieux hautement symboliques comme l’Arc de Triomphe. L’Indigène, au contraire, porte encore le statut de l’invité. Depuis sa naissance, on lui fait comprendre qu’il n’est pas vraiment chez lui, qu’il reste un étranger — même l’enfant d’immigré né en France, l’immigré qui n’a immigré de nulle part, selon la formule de Sayad — et n’a donc pas la même légitimité à se plaindre. Les émeutes de 2005 ainsi que leur réception dans l’opinion française le lui ont rappelé.

    Finalement, la frontière raciale est toujours présente et persiste même lorsque des individus partagent des conditions matérielles communes. On ne peut espérer que cette frontière disparaisse en omettant de la nommer, ou en la limitant à quelques traitements spéciaux comme les violences policières. Le statut Indigène ne se limite ni au rapport avec la police, ni au territoire dans lequel il vit, mais formate toute sa vie. Il est le produit d’un traitement racial spécifique qui conditionne toute sa socialisation, et donc son identité. Les appels à une « convergence » ne peuvent effacer d’un seul coup cette frontière. Une « alliance » ne se proclame pas, pas plus qu’elle n’est le produit de quelques individus volontaires. Elle résulte d’un processus long, constitué d’actions concrètes, de dialogues, d’échanges et de compréhensions des intérêts objectifs et spécifiques de chaque groupe — avec leurs autonomies propres — mais aussi des conflictualités entre des intérêts divergents. La gauche Blanche ne peut espérer mobiliser les « quartiers » seulement lorsqu’elle le désire, et continuer le reste du temps à adopter une attitude au mieux passive, au pire hostile, envers toutes les luttes propres aux Indigènes et à l’anti-racisme politique. Si elle souhaite vraiment parvenir à la « convergence » dont elle rêve tant, le premier pas à faire est donc d’accepter et de respecter l’espace-temps Indigène, tout en apportant un soutien à ses combats spécifiques. Mais surtout, le pré-requis absolu à toute volonté « d’alliance » est la constitution d’une organisation Indigène forte, autonome, mobilisatrice et représentant les intérêts de l’immigration en France. Une organisation capable, le moment venu, de jouer le rôle d’interlocuteur lorsque l’occasion d’un front commun avec des organisations de gauche se présentera. Pour le moment, les Indigènes sont par rapport aux GJ tout autant « avec, séparément et contre » : avec les GJ et leur contestation d’un ordre social injuste ; « séparément » en ne se mobilisant pas massivement ; et « contre » les dangers de voir les GJ pencher vers l’extrême-droite.



    Wissam Xelka, membre du PIR



    [1] L’analyse se limite ici au cas des GJ en France métropolitaine, le cas des GJ dans des territoires comme la Réunion nécessite une autre analyse, menée par les acteurs locaux, car c’est un cas particulier de révolte sociale dans un cadre colonial.

    [2] Jean Bastien, « Entretien – L’illusion du bloc bourgeois, avec Bruno Amable et Stefano Palombarini », Nonfiction.fr, 12 avril 2017.

    [3] Cécile Braconnier et Jean-Yves Dormagen, « Ce que s’abstenir veut dire », Le Monde Diplomatique, Mai 2014.

    [4] Les travaux de Violaine Girard contredisent cette vision des classes populaires blanches repoussées contre leur gré dans le périurbain. Au contraire, cela représente, à leurs yeux, « une promotion sociale ». Violaine Girard et Anne Châteauneuf-Malclès, « Le vote FN au village. Trajectoires de ménages populaires du périurbain », ENS Lyon, 29 juin 2018.

    [5] 64 % des pauvres vivent en zones urbaines, 17 % dans les communes périurbaines, 13,4 % dans les petites et moyennes agglomérations et enfin, 5,4 % dans les communes rurales isolées. 57 % des pauvres vivent dans des communes de plus de 50 000 habitants et 21 % dans des communes rurales qui sont en grande partie des territoires périurbains très proches des grandes villes. « Où vivent les pauvres ? L’Insee infirme définitivement la thèse de la France périphérique », La Gazette.fr, 09 janvier 2015.

    [6] À titre d’exemple, si l’on se réfère au rapport 2018 de l’Observatoire Nationale de la Politique de la Ville, le revenu fiscal moyen par UC est de 11 431 euros dans les quartiers populaires, alors qu’il est deux fois plus levé dans le reste de la France Métropolitaine (23 440 euros). Les ZUS sont ainsi les territoires français les plus défavorisés très loin devant les autres, le taux de pauvreté y atteint en moyenne 42,6 % de la population, contre 14,5 % dans la France Métropolitaine.

    [7] Sadri Khiari, La contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy, éditions La fabrique, Paris, 2009. p 193-194

    [8] Sadri Khiari, « Les Blancs indigénisés des cités populaires », Parti des Indigènes de la République, 28 septembre 2013 : http://indigenes-republique.fr/les-blancs-indigenises-des-cites-populaires/

    [9] Sayad Abdelmalek, La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Editions du Seuil, Paris, 1999. p365

    [10] Houria Bouteldja, « Les Beaufs et les Barbares : sortir du dilemme », Parti des Indigènes de la République, 21 juin 2018

    [11] « Quel est le taux de pauvreté dans ma commune ? », Observatoire des inégalités, 13 avril 2018 et « Qui sont les pauvres en France ? », Observatoire des inégalités, 16 octobre 2017

    [12] Sadri Khiari, « L’Indigène discordant », Parti des Indigènes de la République, 10 mai 2005

    [13] Fassin Didier, « Les économies morales revisitées », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2009/6 (64e année), p. 1237-1266.

    [14] Samuel Hayat, « Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir », SamuelHayat, 05 décembre 2018


    Edité le 11-02-2019 à 23:57:54 par Xuan


    Xuan
       Posté le 13-02-2019 à 17:51:52   

    Un salut particulier à cette initiative :

    Gilets Jaunes de Rungis et Comité Adama
    :


    Sur facebook http://www.facebook.com/events/743772192673729/


    Les quartiers populaires reviennent constamment dans le débat autour des Gilets Jaunes. Les articles se succèdent dans différents journaux et autres sites pour insister sur l'absence des quartiers populaires. Il y a comme une volonté d'occulter la présence pourtant bien réelle d'habitants des quartiers concentrés dans les grands centres urbains.

    L'image médiatique du mouvement des Gilets Jaunes, est celle d'une France rurale, périphérique qui aurait surgit sur tout le territoire. Cette affirmation, en partie vraie, ne prend pas en compte la mobilisation importante dans les grandes villes de France comme Toulouse, Bordeaux ou Rouen.
    Il y a une sorte de soulagement de la part d'une élite qui utilise tous les moyens médiatiques pour ne pas voir une implication massive des quartiers dans les Gilets Jaunes.

    Comment imaginer qu'un tel mouvement puisse se faire sans les habitants des quartiers?? Nous sommes investis depuis plusieurs semaines dans le mouvement des Gilets Jaunes, nous habitons les quartiers d'Ile-de-France.
    Les Gilets Jaunes de Rungis et le Comité Adama manifestent chaque samedi ensemble.
    Nous avons jugé qu'il était important de se réapproprier la parole sur nos vies et sur les luttes que nous menons. D'exprimer, dans le cadre d'un meeting, notre engament et nos motivations dans le mouvement des Gilets Jaunes.

    Nous souhaitons réfléchir à la façon dont nous pouvons amplifier l'implication des habitants des quartiers populaires, qui vivent l'enclavement, la précarité, Le mal-logement, les violences policières et le racisme au quotidien.

    Ce qui est fait pour nous, sans nous, est fait contre nous!

    RDV dimanche 17 février à 15h00 Bourse du Travail 11 rue Génin 93200 Saint-Denis. Métro Porte de Paris ligne 13.
    Xuan
       Posté le 17-02-2019 à 10:35:59   

    Les gilets jaunes aux fenêtres des quartiers populaires :



    Xuan
       Posté le 17-02-2019 à 11:11:56   

    A Chalons pour la 14e :

    Xuan
       Posté le 18-02-2019 à 07:09:32   

    A propos des "insultes antisémites" contre Finkielkraut.

    A l'écoute de la vidéo il ressort que le terme de "juif" n'est pas utilisé mais qu'il est traité de sioniste.
    Les manifestants crient "Palestine" en montrant un foulard palestinien et en criant "on est chez nous" !


    "« Moi, j’ai trouvé les propos plus antisionistes qu’antisémites », lance Kevin à Yannick. En ce premier dimanche de mobilisation, la vidéo d’Alain Finkielkraut, pris à partie la veille, alimente les discussions de grappes de Gilets jaunes qui se réunissent en fin de matinée sur le haut des Champs-Elysées." [le Parisien]


    Clairement il s'agit d'une dénonciation de la politique colonialiste d'Israël dont Finkielkraut est un farouche défenseur.
    Il est hors de question de nous joindre au concert pro sioniste orchestré par l'Etat, et au dénigrement des jeunes de quartiers.

    Finkielkraut ment aussi effrontément en affirmant qu'il doit son salut aux CRS. Les manifestants lui ont crié de se casser mais à aucun moment il n'y a eu de violence physique et l'agression est seulement verbale.
    Nous assistons encore une fois à un véritable cinéma destiné à décridibiliser la colère des GJ.

    ________________________



    http://www.algeriepatriotique.com/2019/02/18/laffaire-finkielkraut-ou-comment-les-medias-dominants-manipulent-lopinion/

    L’affaire Finkielkraut ou comment les médias dominants manipulent l’opinion



    février 18, 2019 - 6:05 Salim Fethi 0- l'Algérie patriotique


    GJ Alain
    Alain Finkielkraut assailli par les médias après son «agression verbale». D. R
    De Paris, Mrizek Sahraoui – Un coup de génie, selon ceux qui connaissent le manège habituel. D’un acte isolé, une rencontre plus ou moins agitée entre lui et une poignée de Gilets jaunes en marge du quatorzième épisode de la révolution citoyenne en France, Alain Finkielkraut en a fait une affaire d’Etat. Mais la ficelle est trop grosse pour échapper et ne pas être décelée.

    Supposée relevant du délit d’antisémitisme, un sujet à traiter toutefois avec la plus grande prudence pour ne pas tomber sous le coup de la loi, l’arsenal juridique y afférent étant des plus dissuasifs, cette dernière affaire, la énième concernant Alain Finkielkraut, a fait réagir, fait inhabituel, l’ensemble de la classe politique française, de l’extrême droite à la gauche, et même à la gauche extrême, une classe politique dans son ensemble condamnée, malgré elle, à une repentance perpétuelle, un lourd legs hérité d’une histoire sombre, bien que les dettes morales – et surtout financières – aient été payées au comptant, faisant de la France – bien plus que l’Allemagne – le pays d’Europe qui n’en finit pas de s’autoflageller au grand bonheur des néo gardiens du temple de Salomon.

    Qualifiée d’une grossière manipulation, car peu croient vraiment au hasard de ce face à face entre non pas l’académicien mais la «Star Academy du sionisme français», dixit Eric Hazan, coauteur de l’ouvrage collectif Antisémitisme, l’intolérable chantage, et un petit groupe de Gilets jaunes, cette affaire, accusent d’aucuns, permet, à la fois, à Alain Finkielkraut de revenir au-devant de la scène, lui qui déteste l’ombre – dimanche, il a fait tous les plateaux des chaînes d’information qui sont revenues en boucle sur ce non-événement –, relance le discours alarmiste sur la recrudescence des agressions antisémites en France mais, surtout, dénonce-t-on, elle vise à faire des milliers de Gilets jaunes des antisémites invétérés, une tentative de diabolisation qui remonte au tout début de la protestation.

    Invité sur une chaîne d’information, Alain Finkielkraut, qui voit dans le Grand débat national «une source d’optimisme», a reconnu et a dit que «la majorité me vouait une haine majeure.» Un moment de lucidité inédit, a-t-il enfin compris que sa «philosophie» a peu d’adeptes ?


    Edité le 18-02-2019 à 08:24:54 par Xuan


    Xuan
       Posté le 18-02-2019 à 09:02:01   

    Je signale la position un peu ambiguë de France Palestine Solidarité qui rejette l'utilisation du terme "sioniste"comme injure, tout en dénonçant le sionisme.


    http://www.france-palestine.org/Non-a-la-haine-non-au-racisme-non-aux-amalgames?fbclid=IwAR3LTrOWanCKz21M_bhwXrVpmheWg1KD4JJNvMUni5SyzYgj37gClS2tzdo

    Non à la haine, non au racisme, non aux amalgames
    Un petit groupe de personnes s’en est pris personnellement à Alain Finkielkraut en marge d’une manifestation à Paris le samedi 16 février. Les vidéos mettent en évidence des propos racistes et d’une extrême violence qu’il appartiendra à la justice de qualifier.
    L’Association France Palestine Solidarité condamne ces faits inacceptables, comme elle condamne toute manifestation de haine ainsi que le racisme sous toutes ses formes, notamment l’antisémitisme et le racisme anti-arabe.
    Elle condamne également les provocations et amalgames et notamment ceux dont Alain Finkielkraut est coutumier.
    Tout en rappelant son opposition au sionisme en tant qu’idéologie dont les Palestiniens sont les premières victimes, l’AFPS réfute catégoriquement l’utilisation du terme "sioniste" associé à des propos injurieux visant des personnes.
    Elle réfute de la même manière tous les amalgames, notamment ceux qui sont portés par le gouvernement israélien et ses soutiens inconditionnels pour tenter de faire taire celles et ceux qui dénoncent ses crimes.
    Toute tentative d’instrumentalisation des derniers événements pour assimiler l’antisionisme, qui est une opinion politique, à l’antisémitisme qui est un délit, serait une grave atteinte à la liberté d’expression et irait à l’exact opposé d’une lutte sincère contre l’antisémitisme.
    Le combat que nous menons pour les droits du peuple palestinien, avec de nombreuses autres organisations de la société civile en France et dans le monde, n’a rien à voir avec ces discours de haine.
    C’est un combat qui a vocation à nous unir sur les valeurs communes que sont le droit, la justice, la reconnaissance de l’Autre et le refus de la loi du plus fort.


    Le Bureau national de l’AFPS
    17 février 2019
    Xuan
       Posté le 18-02-2019 à 09:04:42   



    Selon le Monde, alain Finkielkraut a déclaré hier
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/02/18/insultes-antisemites-contre-alain-finkielkraut-un-suspect-a-ete-identifie_5424797_1653578.html:

    « Je demande aujourd’hui à tous ceux qui sont mobilisés contre l’antisémitisme, juifs et non-juifs, de ne pas confondre les époques et de ne pas croire que nous vivons le retour des années 1930, a déclaré Alain Finkielkraut, dimanche. Le problème des juifs aujourd’hui, c’est qu’on les traite de racistes parce qu’ils ont un sentiment de solidarité avec Israël, même si [ce sentiment] s’accompagne de la critique des implantations et de la défense d’une solution à deux Etats, ce qui est mon cas. Nous sommes considérés comme solidaires d’un Etat criminel qui martyrise les Palestiniens. C’est cette rhétorique qui nourrit aujourd’hui l’antisémitisme. »


    Edité le 18-02-2019 à 13:15:38 par Xuan


    Xuan
       Posté le 20-02-2019 à 17:37:54   

    pzorba75
       Posté le 20-02-2019 à 17:55:55   

    Une raison de plus pour ne pas se joindre à ces manifestations d'union nationale. Une position politique claire affirmant le rejet de l'antisémitisme aurait été plus utile et évité aux militants de prendre des coups sans pouvoir se défendre.
    Finimore
       Posté le 22-02-2019 à 06:56:26   

    pzorba75 a écrit :

    Une raison de plus pour ne pas se joindre à ces manifestations d'union nationale. Une position politique claire affirmant le rejet de l'antisémitisme aurait été plus utile et évité aux militants de prendre des coups sans pouvoir se défendre.


    En effet nous n'avons pas à être (ni soutenir) ce genre de manifestation.
    Xuan
       Posté le 22-02-2019 à 07:40:58   

    La criminalisation de l’antisionisme répond aux vœux des israéliens colonialistes, lesquels pratiquent l’expansionnisme, l’apartheid et des mesures fascistes en Israël, et qui ont bafoué les demandes de l’ONU.
    J’ajoute que certains comme Danielle Bleitrach reprennent ce refrain au prétexte de l’utilisation de l’antisionisme à des fins antisémites.
    On pourrait en dire autant à propos de la lutte anti impérialiste en Syrie, en Libye, etc. lorsque la nébuleuse souverainiste et fasciste en avait fait son pain béni contre l’Empire, à des fins antisémites également.
    pzorba75
       Posté le 22-02-2019 à 09:54:24   

    Xuan a écrit :


    On pourrait en dire autant à propos de la lutte anti impérialiste en Syrie, en Libye, etc. lorsque la nébuleuse souverainiste et fasciste en avait fait son pain béni contre l’Empire, à des fins antisémites également.

    Là, je ne comprends pas la dernière remarque.
    Xuan
       Posté le 22-02-2019 à 18:57:34   

    Lors de ces conflits ce sont particulièrement les milieux souverainistes et fascistes qui se sont opposés à l'Empire , en s'appuyant sur le fait que l'expansionnisme d'Israël sert l'hégémonisme US, qui le lui rend bien.
    Ils ont aussi établi des liens privilégiés avec certains gouvernements opposés à l'hégémonisme, comme la Russie. Le Pen n'a pas trouvé à se financer sinon en Russie par exemple.
    Les antisémites ont accusé le "lobby juif" de diriger la politique étrangère US, et c'est le fond de la propagande de Soral / Dieudonné et consorts.
    Cette nébuleuse s'est d'ailleurs appuyée sur des orientations antisémites dans le conflit israélo-palestinien.


    A l'opposé bon nombre de progressistes historiquement anti impérialistes , et qui s'étaient opposés à l'impérialisme US dans les années 60 et 70, ont abondé dans l'humanitarisme bourgeois, sans considération pour la réalité des faits, ont gobé la propagande atlantiste justifiant les interventions impérialistes US et française, ont salué les bombardement contre les peuples comme une manifestation de la démocratie contre le totalitarisme, ou bien sont restés sur la touche pour ne pas se "mélanger" aux fascistes.


    En s'appuyant sur les faits et non sur ces arguties, les marxistes-léninistes ont défini la lutte contre l'hégémonisme et l'impérialisme comme l'aspect principal, sans reprendre la rhétorique souverainiste, ni verser dans l'antisémitisme évidemment.
    Nous continuons sur les mêmes bases à dénoncer le colonialisme sioniste, ses crimes envers le peuple palestinien, l'apartheid, les méthodes terroristes et dictatoriales y compris contre le peuple juif, qui sont pratiqués par le gouvernement sioniste.
    Et nous nous opposons au soutien que lui apporte la France.

    Ce ne sont pas des faits nouveaux. Dans le passé les fascistes ont régulièrement "dénoncé" la finance cosmopolite et repris certains slogans communistes en les détournant de leur sens de classe, afin de diviser les peuples par l'antisémitisme et la xénophobie.
    Aujourd'hui la bourgeoisie insinue qu'évoquer le stage de Macron chez Rothschild serait de l'antisémitisme alors que pour la quasi totalité du peuple c'est un symbole de ses affinités avec le CAC 40 et le capitalisme financier, une symbiose qui va bien au-delà de la famille Rothschild, dénoncée à juste titre par la formule "président des super riches" .
    La haine de BHL déclarant que La violence et l'antisémitisme sont "au coeur" du mouvement des gilets jaunes , qu'on retrouve dans la presse social-démocrate comme l'Obs ou le Monde n'ont pour seul but que de protéger un gouvernement haï des masses. Mais les amalgames font long feu et n'aboutissent qu'à accroître la colère du peuple.


    Edité le 22-02-2019 à 19:00:33 par Xuan


    Xuan
       Posté le 24-02-2019 à 11:06:49   

    Gilets Jaunes - Acte XV

    Le pouvoir a provoqué la guerre à Clermont-fd ! Volontairement ?


    http://mai68.org/spip2/spip.php?article3108


    Bonjour à toutes et à tous,
    Alors qu'à Clermont-Ferrand, tous les actes des Gilets Jaunes des samedis précédents, sans aucune exception, s'étaient déroulés pacifiquement, celui-ci a été très violent. Pourquoi ?
    Les violences ont été provoquées par la flicaille qui se mit à tirer des grenades lacrymogènes dès que les manifestants se sont approchés du palais de justice. Lors des samedis précédents, ils s'étaient approchés aussi jusqu'aux grilles du palais sans qu'il y ait le moindre incident. Pourquoi cette fois-ci la police a-t-elle cherché à les en empêcher par la violence ?

    C'est ce qui a tout déclenché. Naturellement, les Gilets jaunes se sont défendus. Et, comme ils avaient été préalablement très énervés par diverses provocations du pouvoir, ce fut la guerre pendant quatre heures. Comment le pouvoir s'y est-il pris pour les énerver autant ?

    C'est ce que j'expliquais en commentant les infos de France 3 Auvergne du 22 février. Voir En post-scripum.

    Le 22 février, je supposais qu'il s'agissait seulement d'incompétence ; mais, au vu de ce qu'il s'est passé le 23 à Clermont-Ferrand, on peut sérieusement se demander si provoquer la guerre n'était pas délibéré de la part du pouvoir.

    Si c'était vraiment délibéré, c'est que le pouvoir joue un jeu très dangereux pour lui-même. En effet, cela signifie qu'il ne cèdera que si nous prenons la Bastille.

    Le pouvoir veut nous montrer que si nous lui faisons la guerre, nous ne la gagnerons pas. Et il pense que n'en ayant pas la capacité, et le voyant, nous abandonnerons la partie, et rentrerons dans les rangs en continuant à crever de faim. Mais nous crevons vraiment de faim ; aussi, peut-être trouverons-nous la force de gagner cette guerre ?
    Et si nous disions au pouvoir que puisqu'il le prend ainsi nous allons la prendre cette bastille ?!
    Des têtes se promèneront-elles bientôt sur nos piques ?

    Bien à vous,
    do
    Xuan
       Posté le 10-03-2019 à 20:25:16   

    Bizarrement


    Bizarrement les réponses au "grand débat" n'ont pas grand chose à voir avec les revendications des gilets jaunes.
    Soit ceux qui ont répondu se font de grosses illusions sur la démocratie, soit les résultats ont été soigneusement triés afin d'évacuer toutes les réponses inacceptables.
    Ce genre de procédé ne réglera rien.
    Xuan
       Posté le 11-03-2019 à 12:54:56   

    Comment le Monde essaie de ressusciter un zombie


    Un peu d'humour ne nuit pas, le Monde sous la signature de Françoise Fressoz publie un article sur le


    and the winner is ...
    vous ne voyez pas ?
    La réponse dans le post suivant !
    Xuan
       Posté le 11-03-2019 à 13:10:42   

    Laurent Berger !




    Celui qui défend la CSG, qui a passé son temps à signer les accordrs de trahison comme ses prédécesseurs, et dont le président du Medef (Geoffroy Roux - Combaluzier ou quelque choses comme ça) dit "j'ai pris rendez-vous avec Monsieur Laurent Berger et les syndicats" (sic).
    Le Monde continue de pleurnicher sur les déboires de la social-démocratie. Reste ce genre de débris, larbin du patronat que la bourgeoisie continue d'encenser dans les pages du Monde ou sur France Inter .



    ________________


    Comment Laurent Berger est devenu le premier opposant à Emmanuel Macron

    Depuis le début du quinquennat, le secrétaire général de la CFDT tente de s’inscrire dans une opposition constructive au chef de l’Etat pour rénover la social-démocratie .




    Ne dites pas à Laurent Berger qu’il fait de la politique, il vous répondra que « la CFDT assume ce qu’elle est : un syndicat de transformation sociale ». Ne lui rétorquez pas qu’il est en train de s’imposer comme l’opposant numéro un au chef de l’Etat dans le camp de la social-démocratie moribonde, il vous assurera la main sur le cœur qu’il n’est « ni dans le combat politique ni dans une opposition à Emmanuel Macron, mais dans une démarche constructive ». Et pourtant, à 50 ans, le secrétaire général de la CFDT est en train de changer de stature.

    Naguère discret, le syndicaliste occupe le devant de la scène politique, comme s’il était le dernier survivant de la famille sociale-démocrate mise en déroute par l’élection du candidat d’En marche ! Son dernier coup d’éclat ? La publication, mardi 5 mars, d’un « pacte social et écologique » soutenu par dix-neuf organisations, comportant soixante-six propositions concrètes, doublée d’un entretien croisé dans Le Monde avec l’ex-ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. L’emblématique défenseur de l’environnement avait dit oui à Emmanuel Macron en mai 2017, avant de quitter le gouvernement en août 2018, estimant n’avoir pas les moyens de son action.

    Ce que proposent aujourd’hui les deux hommes est un véritable manifeste politique centré sur la compatibilité entre l’écologie et le social avec des propositions qui sont autant de contestations de l’action en cours : plus grande progressivité de l’impôt, taxation des hauts patrimoines, fin des dérogations bénéficiant aux revenus du capital, etc. En plein grand débat national, le texte aurait dû être logiquement porté par la gauche réformiste, si celle-ci n’était sortie exsangue de l’élection présidentielle.



    La suite est payante
    pzorba75
       Posté le 11-03-2019 à 14:46:03   

    C'est trop de promotion pour ce larbin!
    Xuan
       Posté le 11-03-2019 à 23:05:44   

    En même temps ça reste en famille...
    Finimore
       Posté le 13-03-2019 à 07:28:55   

    Berger n'est en aucun point opposant à Macron, bien au contraire. Il est dans la droite ligne de ce qu'est devenu la CFDT depuis de nombreuses années.
    Xuan
       Posté le 13-03-2019 à 08:52:16   

    C'est cela : le Monde fait passer les petites disputes familiales pour la guerre du siècle, ça en dit long sur ce canard.
    Xuan
       Posté le 16-03-2019 à 11:27:06   

    petite vidéo sur la mobilisation du 16 mars https://www.facebook.com/275987516419880/videos/319109805629810/

    4e appel des Gilets Jaunes de Commercy https://youtu.be/IEDS_DkFtss


    Edité le 16-03-2019 à 13:17:11 par Xuan


    Finimore
       Posté le 17-03-2019 à 11:18:34   

    Gilets jaunes acte 18

    https://www.youtube.com/watch?v=3cLkvJ-yni4
    Finimore
       Posté le 17-03-2019 à 11:43:44   

    Le maintien de l'ordre : ultra-violence institutionnelle, ce qu'ils ne disent pas
    https://www.youtube.com/watch?v=VEptMjPoM6c
    Finimore
       Posté le 17-03-2019 à 15:59:32   

    Texte intéressant lu sur internet

    *** LETTRE AUX GENTILS DE LA REPUBLIQUE ***

    C'est fait : le 16 mars restera gravé dans les dates importantes du mouvement social des Gilets Jaunes.

    Face à la violence des réactions politiques, médiatiques et économiques, il convient de se dire les choses clairement, sans hypocrisie.

    Commençons par du factuel : c'est vrai, de nombreux GJ sont venus à Paris pour cet acte 18 dans l'optique de déborder le système et de mettre à mal la gestion de "l’ordre public". Ils n'étaient peut-être pas majoritaires mais ils étaient assez nombreux et déterminés pour parvenir à des résultats. Ces milliers de GJ n'avaient pas tous une tactique de black bloc. Il y avait de nombreux GJ de la première heure, munis simplement de leur gilet, de masque et de lunettes de protection. Il y avait également quelques manifestants en bloc, qu'ils soient en kway noir et/ou en gilet jaune.

    Surtout, tous les manifestants étaient totalement partie prenante de la manif du jour. Aucune scission n'est jamais apparue entre groupes de "gentils GJ" et "méchants casseurs". La très grande majorité des manifestants présents soutenait ou, a minima, acceptait les actions offensives, sans forcément vouloir faire pareil.

    Plusieurs vidéos montrent qu'au niveau de la place de l’Étoile, en milieu de matinée, l'arrivée d'un bloc d'une trentaine de manifestants a été accueillie par une haie d'honneur et des applaudissements.

    Alors oui, cela vous choque et vous dérange peut-être. Mais c'est la réalité de la France de 2019 : des dizaines de milliers de citoyens acceptent aujourd'hui que la lutte se fasse de façon offensive. Vous pouvez leur jeter le discrédit, les traiter de casseurs, de complices, de beaufs ou de racistes. Vous pouvez tenter de leur ôter toute humanité.

    Mais la réalité est tout autre : ce n'est pas par plaisir que ces personnes acceptent (et/ou encouragent) les actions violentes. C'est par nécessité. Ce n'est pas pour la violence en elle-même mais pour ses conséquences dans la lutte sociale. Des conséquences, forcément incertaines et parfois dangereuses, mais qui constituent un horizon plus positif que le statut quo social actuel.

    Sincèrement, au fond de vous-même, ne voyez-vous pas que c'est en raison de ces débordements l'acte 18 a eu un retentissement très important dans le monde politique et médiatique ? Que le même nombre de manifestants dans un cortège déclaré où il ne se serait "rien passé" aurait été totalement nié et méprisé par ces mêmes politiques et médias ?

    Ce ne sont pas les GJ qui ne comprennent que la langue de la violence et du rapport de force, c'est tout le système actuel. Dans cette société où il faut être le plus féroce et le plus puissant possible, comment pourrait-on espérer changer la donne en restant faible et docile ?

    Les médias de masse ne s’intéressent au mouvement que lorsqu'il leur offre des images "sensationnelles" pour faire de l'audimat. Deux jours avant l'acte 18, se tenait à la bourse du travail une rencontre entre des figures du mouvement et des intellectuels. La Bourse était pleine à craquer et des centaines de personnes sont restées à l'extérieur. Pourquoi ne pas avoir parlé de cette initiative constructive et apaisée ? Pourquoi, depuis plusieurs semaines, des milliers de GJ se rassemblent-ils dans les villes sans que cela n’intéresse plus les médias ? Parce qu'il n'y a plus rien à "vendre" aux téléspectateurs.

    Du côté des politiques, en 17 semaines, la seule période où le pouvoir a semblé faire des concessions fut lors des actes les plus violents de fin novembre et début décembre. Là, comme par hasard, après presque deux mois pendant lesquels le pouvoir a totalement méprisé la question sociale et les Gilets Jaunes, Macron écourte ses vacances pour reprendre les choses en main. Nous savons qu'il ne prendra pas les questions sociales à bras le corps et qu'il abordera la question des GJ par son seul prisme de la violence. Mais au moins, la question revient sur la table.

    Soyons lucides : le pouvoir politique se contrefout des raisons profondes de la colère de son peuple. Ce qui l’intéresse, c'est de calmer cette colère, pour sa propre tranquillité et celle de tous les puissants.

    Macron affirme que les personnes présentes hier sur les Champs veulent "détruire la République". Parce que la République, c'est le Fouquet's ? Cartier ? Les Banques ?

    Ce gouvernement, tout comme les précédents, dénigra des millions de citoyens, les laisse tomber dans une précarité de plus en plus insupportable, alors même que les milliardaires continuent de devenir de plus en plus riches. Depuis 4 mois que les Gilets Jaunes se battent, combien de personnes ont été mises au chômage pour que leur entreprise fasse plus de profits ? Combien de retraités sont tombés encore plus dans la précarité ? Combien de malades n'ont pas pu bénéficier des soins nécessaires faute de moyens ?

    Combien de morts cette politique libérale a-t-elle engendrés en quatre mois de lutte ? Le chiffre est impossible à connaitre mais il est évident qu'il est colossal.

    L'ultra-libéralisme tue, blesse, détruit des vies et des familles. Il ne s'agit pas de "grandes paroles" pour faire de la poudre de perlimpinpin. C'est totalement factuel. Et de nombreux gilets jaunes de campagne ou de banlieue le savent très bien puisqu'ils le vivent quotidiennement.

    Alors, si vous estimez que les citoyens qui détruisent une banque ou construisent une barricade sont des ennemis de la République, mais que ceux qui licencient et s'enrichissent sur la misère de ces même citoyens sont les amis de la République, voire leurs protecteurs, nous avons en effet une vision totalement différente de ce que doit être la République.

    Si la violence d'une boutique de luxe ravagée vous dérange bien plus que des personnes qui meurent ou qui sombrent dans la misère, alors oui, nous ne parlons pas le même langage.

    Votre morale à œillères n'est pas celle qui nous habite. Car être moral de façon sélective, c'est être immoral. Vous êtes immoraux. Et vous pourrez traiter les GJ d'ennemis de la République, ils resteront bien plus moraux et bien plus proches des valeurs de la République que vous.

    Arrêtez de vous offusquer de la violence d'un mouvement social lorsque vous le niez et l'ignorez totalement, sauf en cas de violence.

    A ce moment-là seulement, nous pourrons discuter de moralité.
    Finimore
       Posté le 17-03-2019 à 16:48:01   

    Gilets jaunes : 18e semaine de mobilisation cruciale pour le mouvement

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=4812&v=vJleS19oL_g
    Xuan
       Posté le 17-03-2019 à 19:46:54   

    Je cite le Monde en expurgeant les commentaires mensongers et sous entendus tendancieux de la rédaction, dont ce torchon est coutumier. On n'en conservera que le micro-trottoir et les réactions très significatives de manifestants, qui traduisent un changement d'attitude sur la question de la violence :

    la majorité des « gilets jaunes » regardent faire, sans s’opposer aux black blocs
    « Je suis contre la violence, mais la violence d’Etat me donne la rage » ,raconte une manifestante.
    « Et puis, il n’y a que comme cela que les médias et Macron nous entendent »

    Les premières semaines du mouvement, il y avait toujours des manifestants pour protester contre les pilleurs. Cette fois, rien. « Ça fait dix-huit semaines qu’ils ne nous écoutent pas !, explique John, un animateur de 28 ans qui a fait la route depuis Nancy. Les black blocs avant ils faisaient peur à tout le monde, maintenant on trouve que c’est un plus. C’est eux qui font avancer les choses, nous, on est trop pacifistes. »

    Ils sont nombreux à dire la même chose. « On a pris conscience qu’il n’y a que quand ça casse qu’on est entendu… Et encore même quand on casse tout on ne nous entend pas » , assure Johnny, 37 ans, directeur de centre de loisirs dans les Ardennes :
    « Il faut que Macron se rende compte que maintenant, il est cuit » .
    Isabelle 60 ans, venue de l’Essonne, se tient un peu en retrait, mais elle avoue :
    « Si j’étais plus jeune, j’irais à l’affrontement. C’est la violence d’Etat la première violence, celle qui donne la rage. »

    Les vitrines de nombreux magasins ont volé en éclat : Boss, Etam, Al-Jazeera Parfums, Nike, Swarovski, Bulgari, Longchamp, SFR, la boutique du PSG, mais personne ne bronche.
    « Jusqu’ici dans les manifestations, je m’interposais pour éviter la casse. Mais là maintenant je me dis “tant pis”, confie Jennifer, 39 ans, cariste venue de Rouen et mère de deux enfants. Quand j’ai vu casser le Fouquet’s, ce symbole de l’oligarchie, je ne dis pas que j’étais satisfaite mais je ne suis plus contre. »

    A l’arrière, au milieu des bris de verre et à trois pas des barricades en feu, des « gilets jaunes » qui pique-niquent et chantent « Macron, on vient te chercher chez toi » .
    On se prend en selfie devant le Fouquet’s, vandalisé une première fois et rebrûlé dans l’après-midi pour faire bonne mesure.
    « Cette fois on ne pourra pas dire que le mouvement s’essouffle » , se félicite Martine, 60 ans, cadre de santé à l’hôpital venue de Toulon.
    « A un moment donné il faut s’exprimer un peu plus fort, ça fait quatre mois qu’on a commencé et on est au même point » ,ajoute Robert, son mari.
    « Ça fait quatre mois qu’on manifeste » , assurent les « gilets jaunes » de l’Indre. Jusque-là, ils s’étaient mobilisés à Châteauroux, Chatellerault, Bourges ou Issoudun. « Notre territoire est très touché par la désertification et la disparition des services publics. La maternité du Blanc a fermé, le train de Paris ne s’arrête plus à Argenton-sur-Creuse, explique la femme du groupe. Pour voir un ophtalmo à Châteauroux, il faut attendre un an, du coup on va à Limoges. » Cette fois, ils sont venus à Paris :
    « Il fallait marquer le coup et cette fois, il est bien marqué. »


    Edité le 17-03-2019 à 19:49:14 par Xuan


    Xuan
       Posté le 17-03-2019 à 19:54:21   

    https://www.youtube.com/watch?v=3cLkvJ-yni4
    Xuan
       Posté le 23-03-2019 à 23:47:45   

    Ci-dessous le jugement au moins dédaigneux et méprisant de Badiou sur le gilets jaunes, qu'il assimile à "la partie laborieuse, majoritairement provinciale, et aux revenus modérés, de la classe moyenne."
    Ce qui est faux et trahit une ignorance de la réalité.
    Les GJ constituent un front de la paupérisation qui comprend des petits bourgeois, des artisans, des commerçants et même de petits patrons, mais en majorité des chômeurs, des pauvres, des ouvriers, des retraités, et des précaires.

    Mais partant de son préjugé sur des "classes moyennes" Badiou déballe tout son fonds de commerce de mandarin pontifiant et en conclut qu' "Ils ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservateurs; qui plus est, ils sont réactionnaires; ils demandent que l’histoire fasse machine arrière" .

    Est-ce que se battre pour la hausse des salaires et des pensions, contre la suppression de l'ISF, pour faire payer les grands capitalistes sont des revendications réactionnaires ? Ou bien est-ce que Badiou n'a jamais été sur un rond-point ?

    Il est remarquable que Badiou ne s'interroge pas un instant sur la nécessaire unité du peuple, sur le caractère sans parti de ce mouvement et de l'autocritique à en tirer du point de vue de la construction du parti. Mais il est vrai que Badiou se moque de ce dernier point comme d'une guigne.
    Il ne se demande pas non plus ce que le marxisme léninisme pourrait apporter à la lutte en cours des GJ, alors qu'ils font l'expérience pratique de la nature de classe de l'Etat et de son corps répressif, et de l'action illégale et de la violence révolutionnaire de masse.
    Il en conclut que le meilleur qui pourrait en sortir serait un "réseau d’écoles politiques rouges" . C'est-à-dire que pour lui l'expérience pratique des masses n'est rien à côté de la théorie (si on peut encore parler de théorie).
    En voulant donner des leçons de marxisme, Badiou se montre ici à l'opposé du marxisme.


    ALAIN BADIOU : LEÇONS DU MOUVEMENT DES « GILETS JAUNES »


    https://www.lautrequotidien.fr/articles/2019/3/13/alain-badiou-leons-du-mouvement-des-gilets-jaunes-

    Que faut-il penser, ce qui s’appelle penser, et non courir en aboyant, de la contradiction, violente, durable, entre le mouvement des gilets jaunes et les autorités de l’Etat, conduites par le petit président Macron ?

    J’ai dit fermement, dès le tour final des élections présidentielles, que je ne me rallierai jamais ni bien entendu à Marine Le Pen, capitaine de l’extrême-droite parlementaire, ni à Macron, qui montait ce que j’ai appelé « un coup d’Etat démocratique », au service pseudo-réformateur du grand capital.

    Aujourd’hui, je ne change évidemment rien à mon jugement sur Macron. Je le méprise sans aucune retenue. Mais que dire du mouvement des gilets jaunes ? Je dois avouer qu’en tout cas, dans ses débuts, l’année dernière, je n’y ai rien trouvé, que ce soit dans sa composition, ses affirmations ou ses pratiques, qui soit à mes yeux politiquement novateur, ou progressiste.

    Que les raisons de cette révolte soient nombreuses, et qu’à ce titre on puisse considérer le mouvement comme légitime, je l’accorde sans hésiter. Je connais la désertification des zones rurales, le triste silence des rues abandonnées dans les villes petites, et même moyennes ; l’éloignement continu, pour des masses de gens, des services publics, du reste peu à peu privatisés : dispensaires, hôpitaux, écoles, bureaux de poste, gares de la SNCF, téléphone. Je sais qu’une paupérisation, d’abord rampante, puis accélérée, affecte des populations qui, il y a quarante ans encore, bénéficiaient d’un pouvoir d’achat en progression quasi continue. Il est certain que les formes nouvelles de la fiscalité, son aggravation, peuvent apparaître comme une des causes de cette paupérisation. Je n’ignore nullement que la vie matérielle de familles entières devient un casse-tête, notamment pour de nombreuses femmes, du reste très actives dans le mouvement des gilets jaunes.

    En résumé : il y a en France un très fort mécontentement de ce qu’on peut nommer la partie laborieuse, majoritairement provinciale, et aux revenus modérés, de la classe moyenne. Le mouvement des gilets jaunes est une représentation significative, en forme de révolte active et virulente, de ce mécontentement.

    Les raisons historico-économiques de cette levée sont, pour qui veut bien les entendre, parfaitement claires. Elles expliquent du reste pourquoi les gilets jaunes renvoient le début de leurs malheurs à il y a quarante ans : en gros, les années quatrevingt, début d’une longue contre-révolution capitalo-oligarchique, appelée à tort « néo-libérale » alors qu’elle était libérale tout court. Ce qui veut dire : retour à la sauvagerie du capitalisme du XIXe siècle. Cette contre-révolution venait en réaction aux dix « années rouges » -- grosso modo de 1965 à 1975 --, dont l’épicentre français fut Mai 68 et l’épicentre mondial la Révolution Culturelle en Chine. Mais elle fut considérablement accélérée par l’effondrement de l’entreprise planétaire du communisme, en URSS, puis en Chine : plus rien, à échelle mondiale, ne s’opposait à ce que le capitalisme et ses profiteurs, singulièrement l’oligarchie trans-nationale des milliardaires, exercent un pouvoir sans limites.

    Bien entendu, la bourgeoisie française a suivi le mouvement contrerévolutionnaire. Elle en a même été une capitale intellectuelle et idéologique, avec les agissements des « nouveaux philosophes », qui ont veillé à ce que l’Idée communiste soit partout pourchassée, non seulement comme fausse, mais comme criminelle. De nombreux intellectuels, renégats de Mai 68 et du maoïsme, ont été de consciencieux chiens de garde, sous des vocables fétiches et inoffensifs, comme « liberté », « démocratie », ou « notre république », de la contre-révolution bourgeoise et libérale.

    Cependant, la situation de la France, peu à peu, des années quatre-vingt à aujourd’hui, s’est dégradée. Ce pays n’est plus ce qu’il a été pendant les « trente glorieuses » de la reconstruction d’après-guerre. La France n’est plus une puissance mondiale forte, un impérialisme conquérant. On la compare couramment, aujourd’hui, à l’Italie, voire à la Grèce. La concurrence la fait reculer partout, sa rente coloniale est au bout du rouleau et demande, pour être maintenue, d’innombrables opérations militaires en Afrique, coûteuses et incertaines. En outre, comme le prix de la force de travail ouvrière est bien plus bas ailleurs qu’en France, par exemple en Asie, les grandes usines sont toutes peu à peu délocalisées vers l’étranger. Cette désindustrialisation massive entraîne une sorte de ruine sociale qui s’étend de régions entières, comme la Lorraine et sa sidérurgie ou le Nord des usines textiles et des mines de charbon, jusqu’à la banlieue parisienne, du coup livrée à la spéculation immobilière sur les innombrables friches laissées par des industries en perdition.

    La conséquence de tout cela est que la bourgeoisie française -- son oligarchie dominante, les actionnaires du CAC 40 -- ne peut plus entretenir à son service, sur le même pied qu’avant, notamment avant la crise de 2008, une classe moyenne politiquement servile. Cette classe moyenne a été en effet le support historique à peu près constant de la prééminence électorale des diverses droites, prééminence dirigée contre les ouvriers organisés des grandes concentrations industrielles, lesquels étaient tentés par le communisme entre les années vingt, et, justement, les années 1980-1990. D’où la levée actuelle d’une part importante, et populaire, de cette classe moyenne, qui a le sentiment d’être abandonnée, contre Macron, qui est l’agent de la « modernisation » capitaliste locale, ce qui veut dire : serrer partout la vis, économiser, austériser, privatiser, sans les égards, qui existaient encore il y a trente ans, pour le confort des classes moyennes, en échange de leur consentement au système dominant.

    Les gilets jaunes, arguant de leur bien réelle paupérisation, veulent qu’on leur paie de nouveau ce consentement au prix fort. Mais c’est absurde, puisque précisément le macronisme est le résultat du fait que l’oligarchie, premièrement a moins besoin du soutien des classes moyennes, dont le financement était coûteux, depuis que le danger communiste a disparu ; et deuxièmement n’a plus les moyens de se payer une domesticité électorale de la même envergure qu’autrefois. Et que donc, il faut aller, sous couvert de « réformes indispensables » vers une politique autoritaire : une nouvelle forme du pouvoir d’Etat servira de support à une « austérité » juteuse, étendue du peuple des chômeurs et des ouvriers jusqu’aux couches inférieures de la classe moyenne. Et ce pour le profit des vrais maîtres de ce monde, à savoir les actionnaires principaux des grands groupes de l’industrie, du commerce, des matières premières, des transports et de la communication.

    Dans le Manifeste du Parti communiste, écrit en 1848, Marx examinait déjà ce type de conjoncture, et parlait, au fond, avec précision, de ce que sont aujourd’hui nos gilets jaunes. Il écrivait ceci : La classe moyenne, les petits fabricants, les détaillants, les artisans, les paysans combattent la Bourgeoisie, parce qu’elle compromet leur existence en tant que classe moyenne. Ils ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservateurs; qui plus est, ils sont réactionnaires; ils demandent que l’histoire fasse machine arrière.

    Ils le demandent aujourd’hui d’autant plus âprement que la bourgeoisie française n’est plus en état, vu le tour pris par le capitalisme mondialisé, de soutenir et encore moins d’augmenter leur pouvoir d’achat. Les gilets jaunes « combattent la Bourgeoisie », comme le dit Marx, c’est vrai. Mais ils le font pour restaurer un ordre ancien et périmé, et non pour inventer un nouvel ordre social et politique, dont les noms ont été, depuis le XIXe siècle, « socialisme », ou, surtout, « communisme ». Car pendant presque deux siècles, tout ce qui n’était pas peu ou prou défini selon une orientation révolutionnaire était très justement considéré comme relavant de la réaction capitaliste. Il n’y avait, en politique, que deux grandes voies. Nous devons absolument revenir vers cette conviction : deux voies, en politique, deux seulement, et jamais une poussière « démocratique » de pseudo tendances, sous la houlette d’une oligarchie qui se déclare « libérale ».

    Ces considérations générales nous permettent de revenir aux caractéristiques concrètes du mouvement des gilets jaunes. Ses caractéristiques en quelque sorte spontanées, celles qui ne sont pas dues à des interventions extérieures au courant principal de la levée, sont en réalité « réactionnaires », comme le dit Marx, mais en un sens plus moderne : on pourrait appeler la subjectivité de ce mouvement un individualisme populaire, rassemblant des colères personnelles liées aux formes neuves de la servitude aujourd’hui imposée à tous par la dictature du Capital.

    C’est la raison pour laquelle il est faux de dire, comme le font certains, que le mouvement des gilets jaunes est intrinsèquement fasciste. Non. Le fascisme organise de façon le plus souvent très disciplinée, voire militarisée, des motifs identitaires, nationaux ou racialistes. Il y a dans la présente levée inorganisée – comme l’est toujours la classe moyenne urbaine -- et de ce fait même individualiste, des gens de toutes sortes, de tous métiers, qui se pensent souvent, et sincèrement, comme démocrates, qui en appellent aux lois de la République – ce qui, aujourd’hui en France, ne mange pas de pain. A vrai dire, chez la grande majorité d’entre eux, les convictions proprement politiques sont flottantes. Mais à considérer le mouvement -encore une fois tel qu’il se donne dans sa « pureté » initiale – à partir de ses rares aspects collectifs, mots d’ordre, énoncés répétés, je n’y vois rien qui me parle, m’intéresse, me mobilise. Leurs proclamations, leur désorganisation périlleuse, leurs formes d’action, leur absence assumée de pensée générale et de vision stratégique, tout cela proscrit l’inventivité politique. Je ne suis certes pas conquis par leur hostilité à toute direction incarnée, leur crainte obsessionnelle de la centralisation, du collectif unifié, crainte qui confond, comme le font tous les réactionnaires contemporains, démocratie et individualisme. Rien de tout cela n’est de nature à opposer au très odieux et misérable Macron une force progressiste, novatrice et victorieuse au long cours.

    Je sais que les adversaires de droite du mouvement, notamment chez les intellectuels renégats, les ex-révolutionnaires devenus les chantres du pouvoir policier dès lors que l’oligarchie et l’Etat leur assurent des tribunes pour leur bavardage libéral – accusent le soulèvement « gilets jaunes » d’antisémitisme ou d’homophobie, ou encore de « danger pour notre République ». Je sais aussi que s’il existe des traces de tout cela, elles sont le résultat, non d’une conviction partagée, mais d’une présence, d’une infiltration active, de l’extrême-droite dans un mouvement désorganisé au point qu’il est vulnérable à toutes les manipulations imaginables. Mais enfin, ne nous voilons pas la face : Divers indices, notamment des traces évidentes de nationalisme à courte vue, d’hostilité latente aux intellectuels, de « démocratisme » démagogique dans le style crypto-fasciste de « le peuple contre les élites », et de confusion dans les discours, doivent inciter quiconque à être prudent dans toute appréciation trop globale de ce qui se passe aujourd’hui. Acceptons de voir que les ragots des « réseaux sociaux » tenant lieu, pour la majorité des gilets jaunes, d’information objective, la conséquence en est que circulent partout dans le mouvement des pulsions complotistes aberrantes.

    Un proverbe d’autrefois dit que « tout ce qui bouge n’est pas rouge ». Et pour le moment, du « rouge », dans le mouvement des gilets, qui certes « bouge », il n’est pas question : je ne vois, outre le jaune, que du tricolore, toujours un peu suspect à mes yeux.

    Bien sûr, les ultragauches, les anti-fafs, les dormeurs éveillés de nuit-debout, ceux qui sont toujours à l’affût d’un « mouvement » à se mettre sous la dent, les vantards de « l’insurrection qui vient », célèbrent les proclamations démocratiques (en fait, individualistes et à courte vue), introduisent le culte des assemblées décentralisées, s’imaginent refaire bientôt la prise de la Bastille. Mais ce sympathique carnaval ne peut m’impressionner : il a conduit partout, depuis dix ans et plus, à de terribles défaites, payées très chères par les peuples. En effet, les « mouvements » de la dernière séquence historique, de l’Egypte et du « printemps arabe » à Occupy Wall Street, de ce dernier à la Turquie des grandes places, de cette Turquie à la Grèce des émeutes, de la Grèce aux indignés de tous bords, des indignés à Nuit Debout, de Nuit Debout aux Gilets Jaunes, et bien d’autres encore, semblent très ignorants des lois réelles et implacables qui gouvernent aujourd’hui le monde. Passés les grisants mouvements et rassemblements, les occupations de toutes sortes, ils s’étonnent que la partie soit si dure, et que toujours on échoue, voire même qu’on a, chemin faisant, consolidé l’adversaire. Mais la vérité est qu’ils n’ont même pas constitué le début d’un antagonisme réel, d’une autre voie, à portée universelle, au regard du capitalisme contemporain.

    Rien n’est plus important, dans le moment actuel, que d’avoir présentes à l’esprit les leçons de cette séquence des « mouvements », gilets jaunes compris. On peut les résumer en une seule maxime : un mouvement dont l’unité est strictement négative, ou bien échouera, donnant le plus souvent une situation pire que celle qui sévissait à son origine, ou bien devra se diviser en deux, à partir du surgissement créateur, en son sein, d’une proposition politique affirmative qui soit réellement antagonique à l’ordre dominant, proposition soutenue par une organisation disciplinée.

    Tous les mouvements des dernières années, quelle que soit leur localisation et leur durée, ont suivi une trajectoire pratiquement similaire et en vérité catastrophique :

    -- unité initiale constituée strictement contre le gouvernement en place. C’est le moment qu’on peut dire « dégagiste », de « Moubarak dégage » à « Faire la fête à Macron »

    -- unité maintenue par un mot d’ordre complémentaire lui-même exclusivement négatif, après un temps de bagarres anarchiques, quand la durée commence à peser sur l’action de masse, mot d’ordre du genre « à bas la répression », « à bas les violences policières ». Le « mouvement », alors, faute de contenu politique réel, ne se réclame plus que de ses blessures ;

    -- unité défaite par la procédure électorale, quand une partie du mouvement décide d’y participer, une autre non, sans qu’aucun contenu politique véritable ne soutienne ni la réponse positive, ni la négative. Au moment où j’écris ces lignes, la prévision électorale ramène Macron à ses scores antérieurs au mouvement des gilets, le total de la droite et de l’extrême droite à plus de 60%, et le seul espoir de la gauche défunte, la France Insoumise, à 7%.

    -- D’où : venue au pouvoir, par les élections, de pire qu’avant. Soit que la coalition déjà en place les remporte, et ce de façon écrasante (ce fut le cas en Mai 68 en France) ; ou qu’une formule « nouvelle » en fait étrangère au mouvement et fort peu agréable soit victorieuse (en Egypte, les frères musulmans, puis l’armée avec Al Sissi ; Erdogan en Turquie) ; ou que les gauchistes en parole soient élus mais capitulent aussitôt sur le contenu (Syriza en Grèce) ; ou que l’extrême droite soit à elle seule victorieuse (le cas de Trump aux USA) ; ou qu’un groupe issu du mouvement s’acoquine avec l’extrême droite pour s’installer dans le fromage gouvernemental (le cas italien, avec l’alliance du mouvement cinq étoiles et des fascistoïdes de la ligue du nord). Remarquons que ce dernier cas a ses chances en France, si parvient à fonctionner une alliance d’une organisation prétendument venue des « gilets jaunes » et de la secte électorale de Marine Le Pen.

    Tout cela parce qu’une unité négative est hors d’état de proposer une politique, et sera donc en définitive écrasée dans le combat qu’elle engage. Mais pour proposer un au-delà de la négation, encore faut-il identifier l’ennemi, et savoir ce que signifie de faire réellement autre chose que lui, absolument autre chose. Ce qui implique a minima une connaissance effective du capitalisme contemporain à échelle mondiale, de la place décadente qu’y occupe la France, des solutions de type communiste concernant la propriété, la famille (l’héritage) et l’Etat, des mesures immédiates mettant en route ces solutions, comme aussi un accord, venu d’un bilan historique, des formes d’organisation appropriées à ces impératifs.

    Pour assumer tout cela, seul une organisation ressuscitée sur des bases nouvelles peut rallier, en quelque sorte au futur, une partie des classes moyennes en déroute. Il est alors possible, comme l’écrit Marx, que [la classe moyenne] agisse révolutionnairement, par crainte de tomber dans le Prolétariat: ils défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels; ils abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du prolétariat.

    Il y a là une indication précieuse, qui autorise une conclusion partiellement positive, mais sur un point essentiel : il existe sans doute une gauche potentielle du mouvement des gilets jaunes, une très intéressante minorité : celle que constituent ceux des activistes du mouvement qui, en fait, découvrent qu’il faut penser leur cause au futur et non au présent, et inventer, au nom de ce futur, leur ralliement à autre chose que leurs revendications statiques sur le pouvoir d’achat, les taxes, ou la réforme de la constitution parlementaire.

    On pourrait dire alors que cette minorité peut constituer une part du peuple réel, soit le peuple au sens où il porte une conviction politique stable, incarnant une voie réellement antagonique à la contre-révolution libérale.

    Bien sûr, sans incorporation massive des nouveaux prolétaires, les gilets jaunes ne peuvent représenter, tels quels, « le peuple ». Ce serait le réduire, ce peuple, à la nostalgie de la partie la plus démunie de la classe moyenne pour son statut social en perdition. Pour être, aujourd’hui, en politique, « le peuple », il faut que la foule mobilisée comporte un contingent fort et central du prolétariat nomade de nos banlieues, prolétariat venu d’Afrique, d’Asie, d’Europe de l’Est, d’Amérique latine; il faut qu’elle affiche des signes clairs de rupture avec l’ordre dominant. D’abord dans les signes visibles, comme le drapeau rouge à la place du tricolore. Ensuite dans ce qui est dit, comme des tracts et des banderoles porteurs de directives et d’affirmations antagoniques à cet ordre. Ensuite encore, dans les exigences minimales qu’il faut clamer, par exemple l’arrêt total des privatisations et l’annulation de toutes celles qui ont eu lieu depuis le milieu des années quatre-vingt. Il faut avoir comme idée maîtresse le contrôle collectif sur tous les moyens de production, tout l’appareil bancaire, et tous les services publics (santé, éducation, transports, communication). Bref, le peuple politique ne peut se contenter, pour exister, de rassembler quelques milliers de mécontents, fussent-ils, ce que je crois, cent mille, et de réclamer d’un Etat -- déclaré par ailleurs, à juste titre, détestable -- qu’il veuille bien vous « considérer », organiser pour vous des référendums (lesquels, par exemple ?), entretenir quelques services de proximité et remonter un peu votre pouvoir d’achat en diminuant vos impôts.

    Mais passées les exagérations, les rodomontades, le mouvement des gilets jaunes peut être très utile dans l’avenir, comme le dit Marx : du point de vue de son futur. Si en effet nous nous tournons vers cette minorité d’activistes du mouvement des gilets jaunes qui, à force de se réunir, d’agir, de parler, ont compris en quelque sorte de façon intuitive qu’il leur fallait acquérir une vision d’ensemble, à échelle mondiale comme française, de ce qui est la source véritable de leur malheur, à savoir la contrerévolution libérale ; et qui par conséquent sont prêts à participer aux étapes successives de la construction d’une force de type nouveau ; alors, ces gilets jaunes, pensant à partir de leur futur ; contribueront sans aucun doute à l’existence, ici, d’un peuple politique. C’est pourquoi nous devons leur parler, et s’ils y consentent, organiser avec eux des réunions où se constitueront les premiers principes de ce qu’on peut appeler, ce qu’on doit appeler pour être clair, même si le mot est devenu, ces trente dernières années, à la fois maudit et obscur, un communisme, oui, un communisme nouveau. Comme l’expérience l’a montré, le rejet de ce mot a aussi bien donné le signal d’une régression politique sans précédent, celle-là même contre se lèvent, sans trop le savoir, tous les « « mouvements » de la dernière période, y compris ce qu’il y a de meilleur dans les « gilets jaunes » : les militants qui espèrent un nouveau monde.

    Pour commencer, ces nouveaux militants soutiendront ce que je crois être indispensable : créer, partout où on le peut, des grandes banlieues aux petites villes désertées, des écoles où les lois du Capital et ce que veut dire les combattre au nom d’une orientation politique totalement différente, soient enseignées et discutées de façon claire. Si au-delà de l’épisode « gilets jaunes contre Macron blanc », mais porté par ce que cet épisode avait au futur de meilleur, un tel réseau d’écoles politiques rouges pouvait voir le jour, le mouvement, par son indirecte puissance d’éveil, s’avèrerait avoir eu une véritable importance.

    Alain Badiou, le 10 mars 2019


    Edité le 24-03-2019 à 11:11:25 par Xuan


    Finimore
       Posté le 24-03-2019 à 06:59:49   

    Hier à Villefranche des Gilets jaunes envahissent l'autoroute, les flics interviennent. Puis les GJ se retrouvent plus loin vers un parking (Decathlon) bloquent la circulation, de nouveau les flics arrivent et comme d'hab (gaz, grenades...).
    Xuan
       Posté le 24-03-2019 à 11:14:01   

    Et une septuagénaire est dans le coma.
    Quand on pense aux cris scandalisés poussés par les lèche-culs de la bourgeoisie, lorsque Dettinger a boxé un flic, ça donne à réfléchir.

    https://www.rtl.be/info/monde/france/gilets-jaunes-en-france-une-militante-de-73-ans-grievement-blessee-a-nice-sa-famille-porte-plainte-contre-la-police-1110616.aspx?utm_medium=email&utm_source=newsletter_rtlinfo&utm_campaign=behavioural&utm_content=test&_ope=eyJndWlkIjoiNjA5YTc4ZDdkNmUwOWI5MWIzYWZmZmI1ZDNhZGMxZmMifQ%3D%3D&fbclid=IwAR3t7dl_P6v58WZ3DSN0D8HeWa_84666TSaSgha9rP6NPkhXYxVbU2B8uf8


    Edité le 24-03-2019 à 19:02:00 par Xuan


    Xuan
       Posté le 24-03-2019 à 19:13:03   

    Hôpital public : un témoignage





    … SCANDALE SANS NOM …


    Dimanche 17.03.19 matin… Je pars en garde…
    Ma compagne... Elle... Rentre de garde.
    Depuis 13h00 hier samedi jusqu’à 08h30 ce matin dimanche elle aura soigné, apaisé, sauvé des gens…
    Du gilet jaune avec la tronche délabrée à vie par un tir de flashball, au trouble cardiaque
    décompensé en passant par la fracture du col du fémur de la personne âgée et le coma éthylique de l’ado…

    13h00 hier – 08 h30 ce matin…
    Sans fermer l’œil ne serait qu'une seule petite seconde.

    Imaginez le truc.
    La Pitié Salpétrière est un hôpital immense.
    De la taille d’un village.
    Il y a près de 1800 lits.
    Donc près de 1800 patients chaque nuit sur tous les services.
    Et 5000 patients qui passent par mois aux urgences.

    Ma compagne était donc de garde hier… Elle arrive à 13h00…
    Il y a déjà 2 heures d’attente… A 1h00 du matin… Je me couche je lui envoie un message de courage… Elle me dit qu’il y a entre 4h00 et 5h00 d’attente…

    Oui car donc le saviez vous ?

    La nuit à la Pitié Salpétrière… Et c’est malheureusement un truc de fou mais putain de partout pareil… Pour gérer toutes les urgences de toute la nuit… Il y a…4 médecins. 2 médecins seniors… Médecins qui ont fini leurs études et prennent la responsabilité médico-légale des décisions en leur nom. Et 2 médecins internes encore étudiants et en formation.
    Ces 4 médecins… Lorsqu’ils et elles arrivent en garde… Savent qu’ils ne dormiront pas 1 minute pendant leur garde… Ces médecins arrivent au travail et savent qu’ils vont se faire défoncer la gueule et le cerveau de fatigue pendant des heures des heures des heures à soigner des gens…

    Et vous ? Vous patients ? Vous faites la queue pendant des heures et des heures et des heures… Par manque de personnels et de moyens… Avec du coup de plus en plus d’accidents graves (récemment plusieurs décès dans des services d’urgence français)… Et quand vous arrivez à voir enfin le médecin, il faut que vous imaginiez qu’en face le/la type est défoncé.e de fatigue à bosser comme un.e chien.ne depuis des heures et des heures et des heures.

    Les gardes d’intra maintenant… Oui car sinon c’est pas drôle… A la Pitié Salpétrière il y a un service d’urgences pour gérer les urgences venant de l’extérieur et une garde intra hospitalière pour gérer les urgences dans les services pour les personnes hospitalisées.

    Et devinez chaque nuit…Combien il y a de médecin qui gère les urgences en intra pour les patientes hospitalisés ?… 1 !!!!!!
    1 SEUL.E !!!!!
    Oui par nuit… A la Pitié Salpétrière… Pour tout le village qu’il faudrait pouvoir traverser avec un caddy de golf tellement le truc est grand… La nuit… Il y a 1 médecin… Et 1 médecin interne/étudiant… Oui la nuit si vous avez besoin de soins urgents là-bas… Pour prendre des décisions qui engagent le pronostic vital et tout… Il y a 1 médecin pour tout l’hôpital… Et c’est un étudiant.
    La dernière garde que ma compagne y a faite… Elle a… Entre 100 trucs… Géré un infarctus du myocarde… Annoncé une maladie incurable à un patient et sa famille… Constaté un décès et fait l’annonce du décès à la famille… … Entre 100 trucs… Et tout ça… SEULE.
    Si elle a besoin d’un médecin senior… Il y a le réanimateur qui s’occupe seulement des patients gravissimes et réanimables… Et sinon les médecins des urgences qui croulent eux-mêmes sous le travail et donc ne déplacent… jamais.

    Et tout ça … Pour ??? Devinez le salaire… (On s’en fout du salaire… Ca n’est pas ça qui diminuera la souffrance morale de ces conditions de travail horribles… Ni les heures de sommeil perdues… Mais quand même… Devinez le salaire ???)
    119€ brut … Environ 100€ net.
    100€ pour 14 heures……7€ de l’heure.
    Pour rappel le SMIC horaire net est à environ 8€ de l’heure.
    Voilà… Ca c’est à la Pitié Salpétrière… Mais c’est partout comme ça en France…
    T’es médecin donc tu trouves normal de te faire défoncer la gueule… Et ça fait même partie de ta culture depuis le tendre début de tes études.
    Tu passes ton temps dès le début de tes études à prendre des décisions gravissimes et potentiellement émouvantes à la dure dans ton coin pour un salaire de merde…

    En mode « Si t’es pas content ou si t’as pas les épaules faut faire autre chose bah ouai on est tous des putains de cowboys surhumains »… Bah ouai et c’est du coup aussi une des professions où l’on se suicide le plus.

    Et alors pourquoi n y a-t-il pas des grèves en pagaille ? Des luttes sans fin pour enfin travailler dans des conditions décentes ? Et pourquoi d’ailleurs est-ce moi qui fait ce mot et pas ma compagne elle-même ?
    Et bien tout simplement parce que… Interne… Vous avez encore potentiellement pleeeeein d’années devant vous à l’hosto. Que vous avez besoin d’un poste… Que si vous voulez faire de la recherche et donc pouvoir travailler à l’hôpital et l’Université ou bien juste au moins avoir un poste d’assistant ou de chef de clinique (juste après l’internat et avant les postes de titulaires à l’hosto)… Et ben il faut surtout pas faire de vague… C’est trèèèèès mal vu de sortir du rang… Ca fait paaaaaas du tout partie de la culture de la médecine à Papa que de dire que c’est un putain de scandale. Parce que ça pourrait montrer vos faiblesses tsais… Alors que ça devrait juste devoir montrer qu’en plus d’être un bon médecin endurant.e et talentueux.se et ben que t’es impliqué.e dans la santé des gens qui pratiquent ta profession… Et puis la base en fait… Dans la protection de la population… Parce que quel Ministre de la Santé , Directeur d'Hôpital, Chef de Pôle, ou Chef de service fumeux peut laisser imaginer que les meilleures conditions sont réunies pour soigner la population?
    Nous médecins avons une obligation de moyens, pas de résultat...

    Et bien les moyens ne sont pas suffisants.
    Et les médecins et infirmiers et aides soignants en souffrent.
    Et les patients en meurent.

    Dans ces institutions il faut être juste un bon petit soldat qui fait au moins semblant d’aimer obéir aux ordres et fermer sa gueule…
    J’ai dit semblant… Car la culture change en médecine… Et passée la reproduction sociale bourgeoise des médecins fils.filles de médecins… Il y a quand même de plus en plus de gens qui sont là par vocation et qui aiment profondément ce métier… Et qui supportent de moins en moins de ne pas avoir les moyens de le faire bien.

    Et donc pourquoi c’est moi qui l’ouvre plutôt que tooooous les internes de la Pitié Salpétrière qui ne manqueront pas d’être d’accord ? Et ben tout connement parce que je suis médecin senior, que j ai passé ma thèse, que j ai un poste, et que je suis en CDI... Et que je ne risque au pire que des remontrances dont je n’ai proprement rien à carrer…

    Et ainsi... Comme partout ailleurs dans ce monde du travail dont nous ne voulons plus basé sur la hiérarchie et les logiques de pouvoir et de fric... et ben le système est basé sur la précarisation des intervenants et sur le fait que les précaires ne peuvent pas l’ouvrir sinon se font virer ou mettre au placard.

    Oui un sacré paquet de personnes de nos hierarchies sont des couards... Des pas plus intelligents que ça… Des tout juste bons à appliquer les ordres pour conserver leurs postes pathétiques pour rembourser les prêts qui structurent leurs petites vies accrochées à leurs petits bouts de rochers privatisés et dénués de sens…

    Et toute la machine est comme ça… Du plus haut jusqu’au plus bas de l’échelle.
    Le ministre fout la pression aux hauts fonctionnaires qui en bons soldats foutent la pression aux directeurs d’hôpitaux qui en bons soldats appliquent leurs calculs marchands de chefs d’entreprise de merde à tout le monde… Si le directeur n’est pas content ? Il saute ou se prend une appréciation pourrie genre « celui-là c’est un subversif » et donc sera tricard jusqu’à la retraite…
    Donc voilà comment comme partout pour une histoire de salaire et de pouvoir… Tout le monde se fait casser la tronche en raison de politiques juste absolument profondément injustes.
    Les directeurs ont pour objectifs de tenir les budgets et de faire du chiffre et de l’activité… Comme une entreprise de base… Avec les mêmes mots les mêmes calculs… la même culture… Le même culte du « bilan de l’année » et « des bons chiffres de de l’année »…..

    Et voilà…
    D’un côté il y a 100 milliards d’euros d’évasion fiscale par an...
    100 millards que les riches volent à la France et donc aux services publiques...
    Et de l’autre il y a le déficit de l’APHP... 200 pauvres millions…
    Et mais c'est bien aux soignants et aux patients qu'on brise menues les parties…

    Voilà
    Marcher sur la tête
    Pleurnicher gentiment parce que ça fait un peu mal
    Et mais continuer parce qu’après tout c’est comme ça
    Partout
    Et depuis un bail
    Oui mais voilà
    Fin de cycle
    Effondrement à l’œuvre
    Il est temps plus que temps que oui
    Tout s’arrête
    Que tout s’effondre
    Et que tout reprenne
    Autrement


    Edité le 05-04-2019 à 10:05:21 par Xuan


    Xuan
       Posté le 24-03-2019 à 22:52:49   

    Une correspondante écrit à propos de l'article sur Badiou repris dans un courrier :

    Bonjour à toutes et tous

    Merci ... pour ce mail
    Je suis gilet jaune depuis le 17 nov
    Il est vrai que je me retrouve parfois face à des réactionnaires
    Mais ces réactionnaires ont la démarche de sortir de chez eux pour se rassembler sur le rond point de lagnieu pour rencontrer échanger sortir de l'isolement et de la Honte d'être pauvre
    Quand on arrive sur le rond point on prend le temps de se saluer de se présenter quand on se voit pour la première fois et même de se faire de suite des bises
    Ce gilet jaune tout moche aura eu le mérite de nous ouvrir aux autres avec nos différences
    Hier après midi, une mamie lance dans la conversation : y a eu tricherie dans les élections c'était marine qui aurait dû être élue
    Une autre femme lance à sont tour Ben moi je n'ai aucune honte à dire que je vote marine
    C'est dans ces moments là que je me sens utile et à ma place sur un rond point
    Pour politiser la discussion et rappeler que MLP était contre L'augmentation du smic et que nous retrouvons sur un rond point parce que nos revenus de nous permettent pas de vivre dignement

    La mamie est la premiere a le reconnaître

    L'ouvriere enchaîne, faut alors voter Mélenchon...
    Et moi de répondre surtout de voter pour un programme qui augmentera les salaires les retraites les minimas sociaux ..... Et une démocratie renouvelée pour plus subir la politique mais en être les acteurs et les actrices ....

    Jusqu' a 18h30 on n'a plus entendu parler de MLP mais du système à changer
    Badiou me déçoit mais je ne vais pas trop m'attarder sur son mépris
    Je retourne cet après midi sur le rond point de lagnieu on va même partager un gâteau d'anniversaire

    Celui de kathy qui fête ses 33 ans aujourd'hui
    Jeune femme handicapée depuis 2013 et qui va bientôt se retrouver sans logement
    Mais nous sommes déterminé-es avec nos différences à pas accepter l'inacceptable car solidarité est un mot qui fait sens

    Ps : j'ai proposé la projection du film "j'veux du soleil" sur le rond point
    Tout monde est motivé cette semaine on se lance dans les démarches et si ça vous intéresse je vous tiens au courant

    Fraternellement
    ...
    Xuan
       Posté le 25-03-2019 à 23:36:45   

    L'interview de la mamie de Nice quelques instants avant son agression :

    https://twitter.com/i/status/1110146991693148161
    Xuan
       Posté le 26-03-2019 à 19:09:20   

    Valence : mobilisation de soignants et de gilets jaunes contre le plan d'économies de l'hôpital

    © Yaëlle Marie/ France 3 Rhône-Alpes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/drome/valence/valence-mobilisation-soignants-gilets-jaunes-contre-plan-economies-hopital-1645040.html


    En déficit de près de 8 millions d'euros, le centre hospitalier de Valence prévoit une cinquantaine de suppression de postes. 250 soignants ont manifesté ce mardi 26 mars au centre hospitalier de Valence où se tenait un conseil de surveillance de l'hopital.

    Par Myriam Figureau
    Publié le 26/03/2019 à 16:21

    Le conseil de surveillance du centre hospitalier de Valence, réuni ce mardi 26 mars, a du avoir un peu de mal à se concentrer. L'organisme de décision de l'hopital devait entériner un plan de retour à l'équilibre prévoyant une cinquantaine de suppression de postes à partir du 1er mai, en majorité des dépârts à la retraite non-remplacés et des postes de contractuels supprimés. Une réforme qui entrainerait une fusion de services comme la chirurgie et la médecine et même des fermetures de lits, selon l'intersyndicale SUD, FO et CGT.

    Les syndicats représentatifs du personnel soignant s'inquiètent d'une nouvelle dégradation des conditions de travail et de l'accueil des patients, déjà problématiques. Ils estiment actuellement à au moins 1 heure la 1ere prise en charge des patients adultes aux urgences et à 18 jours l'absence d'une équipe médicale au complet pour le mois de mars 2019.

    Une cinquantaines de salariés accompagnés de gilets jaunes ont envahi les bureaux de l'administration, demandant à être reçus par la direction.Comme l'a constaté Yaëlle Marie de France 3 Rhône-Alpes

    Vidéo intégrée https://twitter.com/i/status/1110544613750853633

    Yaelle
    @Yaellemarieftv
    Une cinquantaine de gilets jaunes ont envahi les bureaux de l’administration du CH de Valence pour défendre le service public hospitalier. L’hôpital est en plein « Plan de retour à l’équilibre ».

    Une grève illimitée des urgences est prévue à partir de 8h mercredi 27 mars.
    En décembre dernier la cour régionale des comptes avait épinglé la gestion du centre hospitalier. La direction avait multiplié par 2 son recours à l'intérim notamment pour des médecins, payés le plus souvent plus cher que les titulaires.
    Xuan
       Posté le 26-03-2019 à 20:25:18   

    L'opposition fait assaut d'indignation et d'hypocrisie face à la fascisation :


    http://french.people.com.cn/International/n3/2019/0323/c31356-9559685.html?fbclid=IwAR2rChqbRGBQjGYTPTxfA_pwa34-YIWxCJAsuApClTf-5wNTtuHm4Uo2LQA#0-fbook-1-48101-b182d7286068ff4101843e17368e4b10


    France : la mobilisation de militaires pour l'acte XIX des "gilets jaunes" continue de faire polémique

    Xinhua | 23.03.2019

    La décision des autorités de déployer les militaires de l'opération Sentinelle lors de l'acte XIX de la mobilisation des ''gilets jaunes'', prévu ce samedi, continue de faire polémique en France.

    Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait annoncé mercredi que le président Emmanuel Macron avait décidé une "mobilisation renforcée" du dispositif Sentinelle dans le cadre de l'acte XIX des "gilets jaunes". Une décision très vite décriée par l'opposition qui a estimé que la situation exige plus une réponse politique et sociale que sécuritaire, et que les militaires ne sont pas formés au rôle de maintien de l'ordre.

    Face au tir groupé de l'opposition, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a indiqué jeudi que la mission des militaires ne serait pas de maintenir l'ordre, mais d'effectuer des tâches de garde statique devant des bâtiments officiels. Mais les propos tenus vendredi par le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray sur cette mobilisation des militaires ont à nouveau ravivé la polémique.

    Les militaires de la force Sentinelle ''ont différents moyens d'action pour faire face (…) Si leur vie ou celle des personnes qu'ils défendent est menacée, ils peuvent aller jusqu'à l'ouverture du feu'' , a indiqué sur France Info le général Le Ray, tout en précisant que les soldats sont soumis au même cadre légal que les forces de sécurité intérieure.

    Une déclaration qui a fait réagir le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. ''De tels propos sont graves et nourrissent une escalade mortelle. Ils mettent la cohésion du pays et celle du lien entre l'armée et la Nation à la merci de n'importe quelle provocation'' , a-t-il indiqué.

    La gauche, la droite et l'extrême droite se sont aussi déclarés défavorables à une telle mobilisation des militaires. Le patron du Parti socialiste Oliver Faure a qualifié cette décision ''d'épouvantable''. ''Personne ne peut considérer que l'armée républicaine peut être dressée contre le peuple français'' , a-t-il dénoncé sur BFMTV.

    ''Incapable de maintenir l'ordre dans le pays, le gouvernement en est réduit à utiliser l'armée en renfort'' , a tweeté le député du Rassemblement national (extrême droite), Gilbert Collard. Le sénateur de "Les Républicains (droite)", Bruno Retailleau, s'est aussi dit ''absolument contre l'emploi de l'armée. C'est une lourde faute'' , a-t-il indiqué sur Twitter.

    Dans une interview au Parisien, la ministre des Armées Florence Parly a assuré pour sa part que les ''militaires ne seront pas face aux manifestants'' .
    Finimore
       Posté le 30-03-2019 à 06:56:03   

    GILETSJAUNES : ACTE 18 • PARIS 16/3/2019
    https://www.youtube.com/watch?v=I7OfCTlWg3c
    Xuan
       Posté le 30-03-2019 à 18:04:03   

    Je reprends cette excellente vidéo sur les blacks blocks et plus généralement sur la révolte et sur la question de la violence

    https://www.youtube.com/watch?v=x3HRvqC0IKc&fbclid=IwAR2pNXqiOOxz_1gyyS03Yxy3UnHih91UmilzytUsoWjQTlsYsfJm0rJ9ekY
    Xuan
       Posté le 01-04-2019 à 20:59:54   

    Dans cette émission où Maxime Nicols se retrouve quasiment seul face a un véritable tribunal, le sujet "Black Blocs : les casseurs ont-ils tué le mouvement des Gilets jaunes ?" est éclipsé par le débat sur la violence et sur l'action illégale.

    Nicols rappelle que la violence économique est la première violence.

    Quant à la légalité républicaine, n'oublions pas que c'est Macron himself qui a euthanasié la démocratie parlementaire déjà dans le coma depuis longtemps.
    Ce qui n'échappe à personne au vu du pourcentage d'abstention.
    Xuan
       Posté le 04-04-2019 à 07:07:04   

    Pas des bavures






    Paris
    Marion Dietrich, Infirmière et street medic rouée de coups

    "mis à terre et m'a donné plusieurs coups de pied dans le dos et le ventre, puis j'ai reçu un coup sur le visage ,puis j'ai ressenti une très vive douleur derrière le crâne qui m'a fait tomber à terre complètement sonnée. Le policier qui me frappait m'a donc attrapé par mon sac, et m'a traîné au sol, presque inconsciente et m'a jeté à terre en dehors du cordon de sécurité qu'avait formé ses collègues autour de nous...
    J'ai immédiatement été mise en sécurité par les gilets jaunes, et pris en charge par d'autres équipes de medic ( jen profite pour encore les remercier), on m'a emmener au Quick (qui avait accepté de servir de QG des street medic, merci à eux également ), je ressentais une vive douleur dans le dos, ma tête allait explosée, j'ai perdu connaissance quelques minutes, puis j ai été prise en charge par les pompiers qui m'ont emmené aux urgences.
    Au bilan, multiples contusions dans le dos et au ventre, fracture du nez, traumatisme crânien avec contusion cérébrale, plaie au crâne recousue. Plus de peur que de mal, mais un certains traumatisme d'avoir été tabassé de cette façon par des forces de l'ordre, alors que je n'avais absolument rien fait, que j'étais identifiée medic, et que j'étais au sol incapable de me défendre face à cet agent "

    Face à cet agent... et aux autres parfaitement solidaires du premier.
    Xuan
       Posté le 04-04-2019 à 20:32:05   

    « Caillasser » la CGT ? Réponse à Juan Branco

    Sur mediapart

    4 AVR. 2019 PAR GUILLAUME GOUTTE BLOG : VIVE LA SYNDICALE !


    Le 23 janvier 2019, dans l’émission « Là-bas si j’y suis », Daniel Mermet avait invité l’avocat Juan Branco et le député de La France insoumise Alexis Corbière. L’émission était enregistrée en public, dans le local du Lieu-Dit, rue du Sorbier. L'occasion, pour Juan Branco, de faire le procès de la CGT. Réponse.

    Je ne reviendrai pas sur l’émission dans sa globalité, mais m’arrêterai seulement sur un de ses extraits, mis en avant par le site de l’émission et largement partagé sur les réseaux sociaux. Cet extrait, c’est ce moment hallucinant où Juan Branco, candidat malheureux de La France insoumise en Seine-Saint-Denis lors des législatives de 2017, aujourd’hui avocat de Maxime Nicolle (figure pour le moins ambiguë des Gilets jaunes), exprime son envie de « caillasser la CGT ».

    Les motivations de cette pulsion violente à l’égard de la centrale de Montreuil ? Celle-ci serait coupable, selon cet avocat, de ne pas avoir appelé à une grève générale en décembre pour accompagner et donner une nouvelle impulsion au mouvement des Gilets jaunes. Rangée dans la case des « organisations qui trahissent » – en opposition à une France insoumise dont il loue la « sincérité » –, elle est pour lui « une cible ». Au même titre que le gouvernement, donc, et que la droite et l’extrême droite, « le parti de l’ordre ».

    Juan Branco est en plein show médiatique depuis plusieurs semaines, acteur du grand spectacle « politique », en représentation permanente, errant entre Là-bas si j’y suis et Touche pas à mon poste. Rien de surprenant, donc, à ce qu’il soit outrancier quand il expose certains de ses points de vue ; c’est l’une des règles phares de ce petit jeu auquel se prêtent volontiers les politiques. Il est peu probable qu’on le retrouve un soir rue de Paris à jeter des pavés en direction du bâtiment confédéral. Mais les mots ont leur importance et engagent ceux qui les prononcent, et la CGT a déjà été, par le passé, « la cible », justement, de ceux qui, sans même se poser des questions sur leurs propres (in)capacités à intervenir dans les mouvements de l’histoire, la rangent du côté des « organisations qui trahissent » – rappelons-nous, à ce titre, la nuit du 24 au 25 juin 2016.

    Mais inutile de s’attarder davantage sur cet appel à la violence, attaquons plutôt le fond du problème, à savoir cette critique, maintes fois prononcée à l’égard de la CGT, de ne pas lancer de grève générale.

    Le fantasme d’une CGT toute-puissante

    En n’appelant pas à la grève générale dans le sillage des actions des Gilets jaunes, la CGT aurait donc trahi. Trahi qui, trahi quoi ? On ne le sait pas vraiment… Ce reproche, qui a l’avantage de faire porter à d’autres la responsabilité des échecs et d’éviter de questionner ses propres stratégies d’intervention politique, repose à la fois sur un fantasme et sur une vision autoritaire, verticale, du changement social.

    Le fantasme est particulièrement prégnant dans l’intervention de Juan Branco. À peine a-t-il exprimé ses souhaits de caillassage qu’il balance cette énormité : « Je sais qu’ils [la CGT] ont un service d’ordre quasiment plus puissant que les forces de l’ordre. » C’est le fantasme d’une organisation toute-puissante, limite paramilitaire, qui s’exprime là et qu’on retrouve dans l’idée que la plus vieille confédération syndicale française pourrait déclencher une grève générale par un simple appel de sa direction. Le fameux bouton rouge, qui paralyserait l’activité économique du pays dès lors que le secrétaire général confédéral appuierait dessus.

    Mais la réalité, bien sûr, est tout autre. L’implantation de la CGT, et du syndicalisme en général, dans le monde du travail reste particulièrement inégale en France et elle n’a rien à voir, en 2019, avec celle d’il y a vingt, trente, quarante ans. Si des bastions demeurent (dockers, Livre, chimie, cheminots) – et, encore, ils font aussi l’objet de bien des fantasmes d’un bout à l’autre du spectre politique –, l’implantation syndicale aujourd’hui est une implantation éclatée, morcelée, très loin d’être homogène. L’écrasante majorité des militants syndicaux, élus ou non, sont isolés, exposés aux violences patronales, à la répression, et plus occupés à répondre aux besoins exprimés sur les lieux de travail et au renforcement des bases syndicales qu’à courir les plateaux télé pour appeler à une grève générale dont ils savent qu’ils seraient eux-mêmes incapables de la mettre en œuvre dans leur entreprise — et ne parlons même pas de leurs branches et des bassins d’activité.

    Si la grève générale doit être un horizon de la CGT, si elle doit rester dans son ADN comme stratégie centrale du processus d’une transformation sociale globale et ambitieuse, révolutionnaire, elle ne gagne rien à n’être qu’un vœu pieux, un appel incantatoire, désincarné. Une grève générale est opérante si elle repose sur des bases syndicales solides, capables d’incarner le mot d’ordre de mobilisation et de le déployer dans leurs périmètres, professionnels et géographiques, d’intervention. Sans ces bases, sans ces implantations, la grève générale n’est rien. Et une grève générale, ce n’est pas une grève de cheminots, de routiers ou de salariés des raffineries ; ça, c’est la grève par procuration, travers désormais courant des mouvements sociaux qui consiste à déléguer la grève à d’autres et qui, logiquement, peut conduire à l’émergence de réflexes corporatistes dans ces bastions syndicaux que l’on épuise en faisant peser sur eux seuls l’avenir de nos luttes.

    Une conception verticale du changement social

    Outre le fantasme d’une CGT toute-puissante, le discours de la trahison syndicale naît aussi d’une conception particulièrement autoritaire, du moins verticale, de la révolution. Une conception qui se mêle également à une ignorance, à une méconnaissance profonde de ce qu’est la CGT, de comment elle fonctionne. La CGT n’est pas, n’est plus, ce monolithe dont l’image s’impose dans l’imaginaire de celles et ceux qui ne la « connaissent » que de l’extérieur, observateurs et commentateurs de ce qu’elle dit et fait. Au cœur du fonctionnement de la CGT, il y a le fédéralisme, un fédéralisme que l’on pourrait dire « libertaire », en ce qu’il accorde une autonomie importante aux fondations de la maison, à savoir les syndicats. Syndicats et fédérations, unions locales et unions départementales donnent corps à la confédération, dont le principal organe de direction – avec pouvoir exécutif – est la Commission exécutive confédérale (CEC), dont les membres sont élus à chaque congrès national des syndicats CGT, lequel se tient tous les quatre ans.

    Autrement dit, en tant que secrétaire général confédéral, Philippe Martinez n’est pas en mesure d’organiser une grève générale nationale en claquant des doigts, et ce, même si on met de côté le fait que la réalité de notre implantation condamnerait cette grève à l’échec. Le bureau confédéral (BC), qui n’est qu’une sorte de commission de fonctionnement de la CEC, ne l’est pas davantage. Et quand bien même le pourrait-il, serait-ce vraiment souhaitable ? Avons-nous envie d’une organisation syndicale dans laquelle la décision des grèves, que seuls les syndicats sont en mesure de mettre en œuvre, appartiendrait au seul secrétaire général confédéral ou au bureau confédéral ? Avons-nous envie d’un syndicalisme du bouton rouge ? Non, bien sûr, à moins d’être partisans d’une transformation sociale par le haut, verticale, avec des généraux et des caporaux, qui nous mènerait dans le mur, car profondément coupée des réalités du terrain. Et quand bien même elle ne nous mènerait pas droit à l’échec, je n’ose pas imaginer la société nouvelle qui jaillirait d’une révolution aussi caporalisée.

    La CGT et les Gilets jaunes

    Face au mouvement des Gilets jaunes, oui, la direction confédérale de la CGT a tâtonné, à l’image des divergences qui régnaient entre et dans les syndicats, les fédérations et les unions interprofessionnelles. Mais elle a aussi su adapter et revoir son discours au fur et à mesure que ce mouvement évoluait, marginalisant la petite bourgeoisie et l’extrême droite, sans pour autant les éliminer complètement en son sein, elles ou leurs idées. La CGT a fait le choix de se concentrer sur les revendications sociales exprimées sur bien des ronds-points et a aussi tenté de leur donner des échos dans ce monde du travail que la révolte des Gilets jaunes, très sectaire aussi à ses débuts à l’égard des organisations syndicales, a déserté et qu’elle persiste à ne pas vouloir investir.

    La journée nationale de grèves du 14 décembre 2018 a été une première réponse, à laquelle sont venues s’ajouter celles du 5 février 2019, puis, dernière en date, du 19 mars. Si, ces jours-là, les mobilisations dans les rues ont été massives (bien davantage que celles des samedis !), les grèves, elles, ont été pour le moins timides. Pourtant, la confédération appelait à les construire ! De même qu’en 2016 le 51e congrès confédéral de la CGT avait appelé, sans succès, à porter l’idée de la grève reconductible dans les assemblées de salariés. Preuve qu’il ne suffit pas d’appeler pour faire.

    Aujourd’hui, l’œuvre des syndicalistes, qu’ils soient réformistes radicaux ou révolutionnaires, n’est pas de concourir à celui qui fera l’affiche ou le tract le plus radical, le plus grève-généraliste qui soit, mais bien de redonner corps aux valeurs et aux pratiques d’un syndicalisme de lutte de classe, en renforçant les implantations existantes et en en créant de nouvelles, partout où nous ne sommes pas. C’est d’être au côté des salariés puis avec eux en les amenant à se rencontrer, à se parler et à s’organiser dans les syndicats, espaces de lutte, de solidarité, mais aussi de sociabilités nouvelles, en rupture avec celles, mortifères, que nous propose le capitalisme. Un peu comme des ronds-points occupés, en quelque sorte.

    Guillaume Goutte
    pzorba75
       Posté le 05-04-2019 à 05:29:05   

    Le message de 20 heures 32 est illisible, la longueur de chacune des lignes dépasse la largeur de deux écrans 15 pouces en haute résolution, cette mise en page ne permet pas la lecture sans déplacer la page de droite à gauche à chaque ligne.
    Pour être lisible par un lecteur normal, une ligne de doit pas dépasser la largeur d'une feuille A4 avec une marge droite et une marge gauche d'au moins 2,5 cm, et de préférence sur deux colonnes comme les articles des magazines les plus lus.
    Dommage pour Juan Branco dont la réflexion est intéressante.
    Xuan
       Posté le 05-04-2019 à 10:12:43   

    Je n'ai pas trouvé de solution, problème posé sur le forum d'alloforum.com.
    Xuan
       Posté le 07-04-2019 à 22:14:50   

    Imposante manifestation de soutien à Macron :

    https://twitter.com/i/status/1114869959522443265
    Xuan
       Posté le 08-04-2019 à 22:51:59   

    Bilan du grand débat : grossière tentative de division


    Le résultat du "grand débat" et des "réponses" :
    Contrairement à ce qui est annoncé, l'exaspération fiscale n'est pas du tout le sujet n°1 des GJ.
    Par contre on voit le rejet des principales revendications des GJ comme l'augmentation du SMIC, et de prétendues propositions destinées avant toutes choses à diviser et refiler en douce les pires saloperies des députés LREM.

    Par exemple "Pour financer les dépenses sociales, 52% des participants estiment qu'il faut instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité, augmenter le temps de travail (24%) et reculer l'âge de départ à la retraite (22%)" .

    Jamais les GJ n'ont demandé des contreparties aux allocations, c'est du salariat au rabais !
    Entre ça et l'augmentation de l'EDF de 6,9 %, c'est de la provocation.

    Quant à la réduction du nombre de parlementaires, Macron a déjà transformé le parlement en garderie.

    Pour parler d'exaspération il suffit de regarder le désespoir de ce jeune :
    https://www.facebook.com/lyo.facedeboucq/videos/2385977384971043/


    Edité le 08-04-2019 à 23:04:41 par Xuan


    Xuan
       Posté le 08-04-2019 à 23:00:13   

    Sur la vidéo une enfant victime des lacrymos :

    https://www.facebook.com/marc.marcus27/videos/2106250592757480/

    Lire aussi : guérilla urbaine au Boulou
    https://www.lindependant.fr/2019/04/06/manif-de-gilets-jaunes-au-boulou-la-veritable-guerilla-urbaine-fait-plusieurs-blesses-dont-un-gendarme,8115104.php?fbclid=IwAR28F7xJzEzRV91xi2tmkwcErAKwNiVqKAc4VOeIlHnYM7AgV_pAxJt-xa0

    Et cerise sur le gâteau cette révélation de Mediapart :

    "Affaire Legay: la policière chargée de l’enquête est la compagne du policier en cause
    8 AVRIL 2019 PAR PASCALE PASCARIELLO
    Le procureur de la République de Nice a confié l’enquête préliminaire sur l’origine des blessures de Geneviève Legay, la militante d’Attac blessée par une charge de policiers à Nice samedi 23 mars, à la compagne du commissaire chargé des opérations policières"
    ....


    Edité le 08-04-2019 à 23:40:24 par Xuan


    Xuan
       Posté le 08-04-2019 à 23:56:38   

    Réunis en assemblée, des « gilets jaunes » rejettent toute consigne commune pour les européennes


    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/04/08/reunis-en-assemblee-des-gilets-jaunes-rejettent-toute-consigne-commune-pour-les-europeennes_5447536_823448.html

    Les 235 délégations rassemblées à Saint-Nazaire ce week-end ont publié lundi cinq appels communs évoquant revendications, actions et convergences.

    Par Aline Leclerc Publié aujourd’hui à 18h01, mis à jour à 18h01


    Discours introductif à la séance plénière lors du deuxième jour de la seconde assemblée générale des assemblées de « gilet jaunes » à la maison du peuple de Saint-Nazaire les 05, 06 et 07 avril 2019.THEOPHILE TROSSAT POUR "LE MONDE"

    A l’issue d’un rassemblement de trois jours à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ce week-end, 700 « gilets jaunes », représentant 235 groupes locaux de toute la France, ont publié plusieurs « appels » communs, lundi 8 avril. Le résultat de travaux menés collectivement depuis vendredi, et qui sera soumis au vote des groupes locaux.

    Le premier texte est un appel « général », à l’adresse du « peuple dans son ensemble ». Ces « gilets jaunes » évoquent leur combat « contre les politiques d’extrémisme libéral » et « pour la liberté, l’égalité et la fraternité ». Ils y dénoncent « l’escalade répressive du gouvernement » et déplorent que face « aux aspirations convergentes des “gilets jaunes” et autres mouvements de luttes, le gouvernement panique et oppose une dérive autoritaire ».

    Si les revendications sont toujours très nombreuses et diverses au sein du mouvement, l’appel en retient deux principales : « L’augmentation générale des salaires, des retraites et des minima sociaux » et « des services publics pour toutes et tous » . Disant s’inscrire dans la durée, les « gilets jaunes » réunis à Saint-Nazaire évoquent par ailleurs un combat contre « un système global » pour lequel « il faudra sortir du capitalisme » .

    Face à la baisse de mobilisation constatée dans les manifestations comme sur les ronds-points, ils appellent également à une « semaine jaune » d’actions à partir du 1er mai.

    Des institutions « antidémocratiques » et « ultralibérales »
    Quatre autres « appels » ont été publiés. Consacré aux élections européennes, l’un d’entre eux dénonce « le caractère antidémocratique et ultralibéral des institutions européennes » . « Le Parlement européen que nous élisons n’a même pas le pouvoir de proposer une loi ! La Commission européenne décide de tout sans aucun contrôle démocratique » , fustige ce texte.

    Alors que, depuis plusieurs semaines, sur les pages Facebook de certains « gilets jaunes », dont le médiatique Eric Drouet, monte l’idée de s’accorder sur un même vote pour contrer la liste La République en marche-MoDem, cette « assemblée des assemblées », qui « ne reconnaît aucun leader autoproclamé », fait le choix « de ne donner aucune consigne de vote ou même de participation à ces élections » et condamne « toutes les tentatives de constitution de liste politique au nom des “gilets jaunes” » . Mais elle suggère de faire de cette période électorale une grande période de sensibilisation contre les institutions européennes.

    Pour l’annulation des peines des « gilets jaunes » condamnés
    Persuadés de la convergence entre leur combat et les combats écologiques, ces « gilets jaunes » insistent dans un troisième texte sur « l’urgence environnementale, sociale et démocratique ». « La taxe carbone est l’exemple parfait de la fausse écologie punitive qui cible les gens qui ne sont pas responsables, estime le texte. Or, il y a des responsables et des pollueurs à qui s’attaquer directement par des actions coordonnées. » Il invite à créer un nouveau « mouvement social écologique populaire ».

    Les « gilets jaunes » réunis à Saint-Nazaire dénoncent, dans un quatrième appel, la « répression policière et judiciaire » du mouvement. « Ce que nous vivons aujourd’hui est le quotidien des quartiers populaires depuis des décennies. Maintenant, l’autoritarisme se généralise à toute la société », estiment-ils. Ils demandent « l’annulation des peines » des personnes condamnées depuis le début du mouvement – plus de 2 000 selon le ministère de la justice, qui précise que 40 % ont été condamnées à de la prison ferme.

    Ils invitent notamment à rejoindre l’appel à manifester contre la loi anticasseurs, lancé pour ce samedi 13 avril par plus de 50 organisations, dont la Ligue des droits de l’homme.

    Enfin, un dernier texte plaide pour la création, dans chaque commune de France, « d’une ou plusieurs assemblées citoyennes et populaires », dans l’idée d’une « réappropriation du pouvoir politique ». Une troisième « assemblée des assemblées » est d’ores et déjà annoncée pour le mois de juin.

    Aline Leclerc
    Xuan
       Posté le 09-04-2019 à 18:50:41   

    Gilets jaunes : l’Appel de Saint-Nazaire


    Réunie du 5 au 7 avril à Saint-Nazaire, l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes a adopté dimanche 7 un appel final. En voici le texte.

    Nous Gilets jaunes, constitués en assemblées locales, réunis à Saint-Nazaire, les 5, 6 et 7 avril 2019, nous adressons au peuple dans son ensemble. À la suite de la première assemblée de Commercy, environ 200 délégations présentes poursuivent leur combat contre l’extrémisme libéral, pour la liberté, l’égalité et la fraternité.

    Malgré l’escalade répressive du gouvernement, l’accumulation de lois qui aggravent pour tous les conditions de vie, qui détruisent les droits et libertés, la mobilisation s’enracine pour changer le système incarné par Macron. Pour seule réponse au mouvement incarné par les Gilets jaunes et autres mouvements de lutte, le gouvernement panique et oppose une dérive autoritaire. Depuis cinq mois partout en France, sur les ronds-points, les parkings, les places, les péages, dans les manifestations et au sein de nos assemblées, nous continuons à débattre et à nous battre, contre toutes les formes d’inégalité et d’injustice et pour la solidarité et la dignité.

    Nous revendiquons l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minima sociaux, ainsi que des services publics pour tous et toutes. Nos solidarités en lutte vont tout particulièrement aux neuf millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Conscients de l’urgence environnementale, nous affirmons, fin du monde, fin du mois, même logique, même combat.

    Face à la mascarade des grands débats, face à un gouvernement non représentatif au service d’une minorité privilégiée, nous mettons en place les nouvelles formes d’une démocratie directe.

    Concrètement, nous reconnaissons que l’assemblée des assemblées peut recevoir des propositions des assemblées locales, et émettre des orientations comme l’a fait la première assemblée des assemblées de Commercy. Ces orientations sont ensuite systématiquement soumises aux groupes locaux. L’Assemblée des assemblées réaffirme son indépendance vis-à-vis des partis politiques, des organisations syndicales et ne reconnaît aucun leader autoproclamé.

    Pendant trois jours, en assemblée plénière et par groupes thématiques, nous avons tous débattu et élaboré des propositions pour nos revendications, actions, moyens de communication et de coordination. Nous nous inscrivons dans la durée et décidons d’organiser une prochaine Assemblée des assemblées en juin.

    Afin de renforcer le pouvoir de forces, de mettre les citoyens en ordre de bataille contre ce système, l’Assemblée des assemblées appelle à des actions dont le calendrier sera prochainement diffusé par le biais d’une plateforme numérique.

    L’Assemblée des assemblées appelle à élargir et renforcer les assemblées citoyennes souveraines et de nouvelles. Nous appelons l’ensemble des Gilets jaunes à diffuser cet appel et les conclusions des travaux de notre assemblée. Les résultats des travaux réalisés en plénière vont alimenter les actions et les réflexions des assemblées.

    Nous lançons plusieurs appels, sur les européennes, les assemblées citoyennes populaires locales, contre la répression et pour l’annulation des peines des prisonniers et condamnés du mouvement. Il nous semble nécessaire de prendre un temps de trois semaines pour mobiliser l’ensemble des Gilets jaunes et convaincre celles et ceux qui ne le sont pas encore. Nous appelons à une semaine jaune d’action à partir du 1er mai.

    Nous invitions toutes les personnes voulant mettre fin à l’accaparement du vivant à assumer une conflictualité avec le système actuel, pour créer ensemble, par tous les moyens nécessaires un nouveau mouvement social, écologique, populaire. La multiplication des luttes actuelles nous appelle à rechercher l’unité d’action.

    Nous appelons à tous les échelons du territoire à combattre collectivement pour obtenir la satisfaction de nos revendications sociales, fiscales, écologiques et démocratiques. Conscients que nos avons à combattre un système global, nous considérons qu’il faudra sortir du capitalisme. Ainsi nous construirons collectivement le fameux « tous ensemble » que nous scandons et qui rend tout possible. Nous construisons tous ensemble à tous les niveaux du territoire. Ne nous regardez pas, rejoignez-nous. Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.
    Xuan
       Posté le 09-04-2019 à 18:54:28   

    Sur les violences policières encore une vidéo : https://youtu.be/mMVXSWJqJHY
    Xuan
       Posté le 10-04-2019 à 22:40:56   

    Il y a plusieurs éléments significatifs dans l’appel de St Nazaire.

    D’une part l’idéologie de l’extrême droite et de Le Pen a été écartée par L’AG des AG (mais par l’ensemble des GJ ?).

    D’autre part, c’est le refus de toute organisation et de toute direction. Badiou devrait s’en réjouir. Mais si le mouvement peut durer aussi longtemps que les revendications ne sont pas satisfaites, il porte en lui la contradiction des droites parallèles qui se rejoignent à l’infini, ou inversement il vise un objectif qu’il n’atteint jamais. Cet objectif qui porte ses propres chaînes dit : « Conscients que nos avons à combattre un système global, nous considérons qu’il faudra sortir du capitalisme. » De fait c’est le même que celui du PCF.

    C’est remarquable que le mouvement des masses ne puisse pas aller au-delà des objectifs définis par la ligne révisionniste dans le PCF, pour qui le socialisme est censuré, et qui répète ad nauseam « sortir du capitalisme » « dépasser le capitalisme » , sans jamais envisager ce qui viendra après.
    Et simultanément l’Humanité, qui appuie honnêtement le mouvement des GJ, n’apporte aucune perspective révolutionnaire à ce mouvement.

    Je pensais que la reconstruction du parti communiste viendrait aussi de la lutte des classes. Certainement le mouvement des GJ a éclairci beaucoup de choses sur la nature de l’Etat, sur les réformes, sur les partis bourgeois, sur le rôle de la violence et sur sa nature, sur l’appareil répressif de la bourgeoisie, etc.
    Notamment il ressort dans les faits la constitution d’un front populaire dirigé contre le CAC 40.

    Par contre la nécessité du socialisme, de la dictature du prolétariat, complément indispensable de la démocratie la plus large, est occultée.
    Il ressort pourtant des propres revendications des GJ la nécessité d’imposer des règles par la contrainte aux plus grandes entreprises capitalistes, voire de les nationaliser. Occasionnellement des représentants de la bourgeoisie ont été désignés à la vindicte populaire, menacés et insultés, et bien entendu toute leur classe a poussé des cris abominables.
    De même le principe « pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire » est ignoré voire rejeté.
    Il s’agit de deux leçons fondamentales, qui ont été tirées de l’expérience historique de la Commune de Paris, par Marx et par les grands théoriciens du marxisme, des leçons qui ont quand même été payées du prix du sang et qu’il serait criminel de rejeter au prétexte de l’évolution de la société.

    Nous devrions mettre l’accent sur ces deux principes, non seulement au sein des marxistes-léninistes, dans et hors du PCF, mais aussi auprès des GJ.
    Peut-être que le biais consisterait pratiquement à désigner des objectifs révolutionnaires, intermédiaires entre les revendications les plus avancées des GJ, leur expérience de la répression, et de nouveaux rapports de production, un nouvel Etat et de nouvelles institutions.


    Edité le 22-04-2019 à 23:47:48 par Xuan


    Xuan
       Posté le 22-04-2019 à 23:40:43   

    Ce dernier samedi a été marqué par les atteintes à la liberté de la presse :


    Le journaliste Gaspard Glanz enfin libre, mais empêché de travailler à Paris

    22 avril 2019 / Hervé Kempf (Reporterre)

    https://reporterre.net/Le-journaliste-Gaspard-Glanz-enfin-libre-mais-empeche-de-travailler-a-Paris


    Le journaliste Gaspard Glanz interpellé samedi 20 avril lors de la manifestation des Giles jaunes à Paris, a été retenu par la police et la justice plus de 48 h. Il est sorti lundi au soir, avec une interdiction de travailler à Paris les samedi et le 1e mai. Une atteinte à la liberté d’informer.

    > Lundi 22 avril 2019, 20h40 — Gaspard Glanz est sorti du tribunal vers 20h40. Demain matin, Reporterre publiera son témoignage.


    > 20h06 — Gaspard Glanz est interdit de paraître à Paris tous les samedis et le 1er mai. Cette décision revient à lui interdire de couvrir les manifestations des Gilets jaunes et d’autres ayant lieu ces jours-là. Autrement dit, d’exercer son travail de journaliste. C’est une atteinte à la liberté d’informer.

    Un de ses avocats, Me Raphaël Kempf a expliqué au sortir du tribunal la situation (transcription des propos captés par le journaliste Charles Baudry) :

    « Après avoir décidé de son placement en garde à vue pendant tout un week-end, l’empêchant ainsi de diffuser les images de son travail lors de cette manifestation, le procureur a requis l’interdiction à Gaspard Glanz de paraître à Paris d’ici son procès qui aura lieu le 18 octobre. Le juge des libertés et des détentions a décidé de faire droit à ces réquisitions en interdisant à Gaspard Glanz de se présenter à Paris tous les samedis et le 1e mai. Cette mesure l’empêche de travailler, nuit à la liberté d’informer, à la liberté d’expression, à la liberté de travailler, et pourrait aboutir pour Gaspard Glanz à une espèce de mort professionnelle. Nous contesterons par les voies de droit cette décision. Il lui est reproché uniquement une infraction d’outrage à des policiers, prévue par le Code de procédure pénale, au cours d’une manifestation, policiers avec lesquels il cherchait à discuter après avoir reçu dans le genou une grenade.

    Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, un grand nombre de manifestants étaient toutes les semaines interdits de se rendre à Paris, les empêchant d’exercer leur liberté fondamentale de manifester. Aujourd’hui, l’institution judiciaire veut en plus interdire à un journaliste de faire son travail.

    Ce n’est pas une peine, c’est un contrôle judiciaire. Ce qui le justifie, je ne sais pas, parce que cette décision n’est pas motivée. »


    > 18h19 —Gaspard Glanz est toujours retenu au Palais de justice. Il devrait être convoqué à une audience - un procès - en octobre prochain. Le procureur demanderait l’interdiction de paraître à Paris, ce qui équivaut à une interdiction d’exercer son travail de journaliste dans cette ville où se déroulent de nombreuses manifestations. Gaspard Glanz serait en ce moment même dans le bureau du juge d’application des peines.

    >16h40 — Durant l’après-midi, Gaspard Glanz a été emmené par la police vers le Palais de justice de Paris, porte de Clichy. Il devait s’y faire remettre une convocation pour une audience ultérieure, selon le Parquet de Paris.

    À partir de 10h, une cinquantaine de personnes étaient rassemblées devant le commissariat 80 avenue Daumesnil, à Paris, où le journaliste était incarcéré depuis samedi soir. Déployant une banderole, "Bon anniversaire, Gaspard" - M. Glanz est né le 22 avril 1987 -, ils criaient lorsque des policiers sortaient ou entraient dans le commissariat, "Libérez Gaspard !".


    Parmi les personnes rassemblées, on reconnaissait Thomas Porcher, Bruno Gaccio, le philosophe Geoffroy de Lagasnerie, la représentante du Syndicat national des journalistes, Dominique Pradalié, le comédien Yvan Le Bolloc’h, l’avocat Arié Alimi, etc.

    Un avocat de Gaspard Glanz, Raphaël Kempf, a déclaré : « La garde à vue est une mesure de contrainte et de privation de liberté qui doit être absolument nécessaire à la réalisation d’une enquête. Dans ce cas, cette mesure n’était pas absolument indispensable. Si l’on voulait entendre Gaspard Glanz, on pouvait le convoquer à une date ultérieure et on n’avait pas besoin de l’enfermer dans une cellule crasseuse pendant quasiment 48 heures » .

    Soulignant que « le procureur n’est pas un magistrat indépendant » , Me Kempf a déploré que « le procureur n’ait pas daigné prendre la parole pour s’expliquer sur cette mesure » .

    Une pétition demandant la libération du journaliste a recueilli plus de 16.000 signatures.

    Dans une note d’analyse juridique, l’avocat Vincent Ollivier démontre en se référant à l’article 62-2 du Code de procédure pénale que, même si le délit « d’outrage » était constitué, « il n’existait aucun motif justifiant le placement en garde à vue de l’auteur de l’irréparable outrage » .

    LE POUVOIR INCARCÈRE LE JOURNALISTE GASPARD GLANZ



    Lundi 22 avril, 9h44
    Depuis samedi après-midi 20 avril, le journaliste Gaspard Glanz est incarcéré en garde à vue.

    Que s’est-il passé ? Samedi 21 avril, Gaspard Glanz couvrait la manifestation des Gilets jaunes, qui avait été nassée - c’est-à-dire bloquée et empêchée de sortir - place de la République. Rappelons que cette méthode est interdite et a été condamnée par la justice.

    Durant l’après-midi, M. Glanz a indiqué au photographe NnoMan, qui était présent et rapporte à Reporterre ses propos, « qu’il avait été touché par une grenade et que son pantalon avait légèrement brûlé à l’endroit de l’impact ».

    Plus tard, M. Glanz a cherché à parler au commissaire pour se plaindre d’avoir été visé par une grenade. Comme le montre la vidéo ci-dessous, le journaliste ne peut pas parler au commissaire, il se fait violemment pousser par un policier, et dans un réflexe de colère, fait un doigt d’honneur. Des policiers se précipitent alors vers lui et l’emmènent.
    https://youtu.be/WPCI8efD1IA

    Gaspard Glanz est depuis samedi soir incarcéré au commissariat 80 avenue Daumesnil, dans le XIIe arrondissement de Paris, et sa garde à vue a dépassé 24 h. Il était toujours incarcéré lundi 22 avril à 9 h 40 au moment où nous écrivons.

    Selon le parquet de Paris, interrogé par Reporterre, M. Glanz a été placé en garde à vue « du chef de participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et d’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ».

    La « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations » est une qualification attentatoire à la liberté de la presse. Gaspard Glanz, directeur de l’agence Taranis News et qui a plusieurs fois collaboré à Reporterre, est un vidéo-reporter reconnu dans la profession journalistique. Il témoigne et informe de longue date sur les manifestations, les agissements de la police ou encore sur « la jungle de Calais ». Il a plusieurs fois été poursuivi par les autorités, la vraie raison de cet acharnement étant la qualité de ses informations, qui a beaucoup contribué à faire prendre conscience au public de la multiplication des violences policières.

    Un rassemblement de soutien est organisé lundi matin devant le commissariat. Reporterre y sera présent, et condamne cette atteinte à la liberté de la presse. Condamnation également exprimée par le SNJ (Syndicat national des journalistes), Reporters sans frontières et le Barreau de Paris, l’organisation professionnelle des avocats.

    Samedi 20 avril, le journaliste photographe Alexis Kraland a également été placé en garde à vue pendant huit heures. Par ailleurs, le même jour, le journaliste Tristan Goldbronn a été brutalisé par la police.

    Xuan - Je reproduis l'appel au soutien de reporterre :


    Puisque vous êtes ici…

    … nous avons une petite faveur à vous demander. Dans une période où les questions environnementales sont sous-représentées dans les médias malgré leur importance, Reporterre contribue à faire émerger ces sujets auprès du grand public. Le journal, sans propriétaire ni actionnaire, est géré par une association à but non lucratif. Nous sommes ainsi totalement indépendants. Personne ne dicte notre opinion. Cela nous permet de couvrir des évènements et thèmes délaissés par les autres médias, de donner une voix à ceux qui ne sont pas audibles, et de questionner les puissants en les mettant face à leurs responsabilités.

    Il n’y a jamais eu autant de monde à lire Reporterre, mais nos revenus ne sont pourtant pas assurés. Contrairement à une majorité de médias, nous n’affichons aucune publicité, et nous laissons tous nos articles en libre accès. Vous comprenez sans doute pourquoi nous avons besoin de demander votre aide. Reporterre emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produit quotidiennement des informations, enquêtes et reportages. Nous le faisons car nous pensons que notre vision, celle de la préservation de l’environnement comme sujet majeur de société, compte — cette vision est peut-être aussi la vôtre. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci. soutenir reporterre
    Xuan
       Posté le 23-04-2019 à 00:02:18   

    Sur cette vidéo les violences policières relèvent d'agressions de type fasciste en bandes organisées

    https://www.facebook.com/cerveauxnondisponibles/videos/1087123681470967/


    et celle-ci :
    https://twitter.com/i/status/1119990869661233153
    Macron n'a nul besoin de Le Pen.


    Edité le 23-04-2019 à 10:29:01 par Xuan


    Xuan
       Posté le 25-04-2019 à 23:59:58   

    Que retenir du discours de Macron ?


    Le report de l'âge de la retraite.
    Xuan
       Posté le 26-04-2019 à 23:49:38   

    En marche vers le fascisme


    Extrait d'un courrier à lire ci-dessous : il ressort que l'Etat utilise des bandes de nervis fascistes semi légaux, suivant le profil de Benalla, en parallèle avec les CRS et d'autres forces de police.
    Ces individus issus du lumpen proletariat, sans foi ni loi et fanatisés, sont capables de frapper des manifestants pacifiques, vieux, femmes, enfants, handicapés, street medics, clients d'un café, etc. dans le but de terroriser.
    L'aboutissement est la dictature terroriste ouverte du grand capital.




    "...Nous voyons bien tous ce qu'il se passe dans toutes nos rues le samedi et ne comprenons pas bien ce qu'il nous arrive. Les BAC, BRI, CSI, Voltigeurs et BRAV maintenant s'emparent de la rue pour y faire régner l'ordre à leur façon, sans RIO, sans brassards pour la plupart, avec matraque, LBD, grenades de désencerclement, fouilles humiliantes, tentatives d'intimidation, tout est bon pour faire régner leur pouvoir, le tout en Off avec les autres services de police. Ces hommes ne coutent rien à l'état que leurs salaires et leur maigre casse croute du midi mangé debout dans le coffre d'une voiture le samedi dans une petite rue. Ils n'ont pour la plupart rien couté à l'état pour etre là, sans aucune formation du maintient de l'ordre, avec une lègère formation pour certains pour l'usage du LBD. Mais avec une grande détermination remplie de colère, de haine, d'abus et de vulgarité à l'encontre de tous les Gilets Jaunes de tout horizon. Ils chassent du "Gaucho" !! Quand ils sont dans les quartiers la semaine, ils chassent "toujours les memes" et quand ils sont dans la rue le samedi c'est les "gauchos", esprit très réducteur. Ainsi il n'est pas possible dans cet esprit de ne pas créer le chaos que nous voyons chaque samedi, ce qui laisse imaginer que cela pourrait etre différent. Ce n'est pas leurs armes qui sont dangereuses c'est leur mentalité !!..."
    Finimore
       Posté le 29-04-2019 à 07:06:53   

    1er mai 2019 gilets jaunes et bb

    le FB Black Bloc France
    https://www.facebook.com/pg/BlackBlocFrance/posts/

    Mercredi 1er mai 2019 : Acte ultime : Paris capitale de l'émeute
    Appel à la révolution Black Bloc et gilets jaunes

    https://www.facebook.com/pg/BlackBlocFrance/posts/




    Edité le 29-04-2019 à 07:13:14 par Finimore


    Xuan
       Posté le 29-04-2019 à 13:29:37   

    France : les "gilets jaunes" toujours mobilisés malgré les annonces d'Emmanuel Macron


    http://french.xinhuanet.com/2019-04/28/c_138018552.htm

    PARIS, 28 avril (Xinhua) -- Les "gilets jaunes" sont à nouveau mobilisés pour un 24e samedi consécutif en France, malgré les annonces du président français Emmanuel Macron, censées mettre un terme à la colère du mouvement.

    Selon le ministère de l'Intérieur, l'acte 24 de la mobilisation des "gilets jaunes" a rassemblé samedi 23.600 personnes en France, dont 2.600 à Paris. Des chiffres encore contestés par les organisateurs qui ont décompté 60.132 personnes dans tout le pays, contre 98.182 samedi dernier.

    Cette 24e journée de mobilisation intervient deux jours après les réponses d'Emmanuel Macron au grand débat national lancé pour apporter des solutions à la crise des "gilets jaunes".

    Les annonces présidentielles relatives à la baisse de l'impôt sur le revenu, la valorisation des pensions de retraite de moins de 2.000 euros ou encore le projet de décentralisation n'ont pu contenir la colère des "gilets jaunes", toujours mobilisés.

    A Paris des centaines de "gilets jaunes" ont effectué une marche devant le siège de plusieurs médias, pour dénoncer le traitement médiatique dont ils font l'objet. Le cortège a fini son parcours devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), où les manifestants ont réclamé "un droit de réponse médiatique" face "aux accusations" dont ils se disent victime de la part des médias.

    Un second défilé contre les "injustices sociales et fiscales", est parti de Montparnasse à la place d'Italie et, a regroupé les syndicats, les "gilets jaunes" et les partis politiques de gauche. Les manifestants lancent à travers ces retrouvailles (syndicats, gilets jaunes, politiques), l'idée d'une "riposte générale" face à la politique du gouvernement.

    "C'est un événement en soi (..), Je tenais à tout prix à être là. C'est la première fois qu'il y a un appel de cette nature", a déclaré le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon qui a participé au défilé parisien.

    Pour Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), l'objectif à travers ce regroupement syndicat-politiques-gilets jaunes, est de reconstruire un mouvement social. "Depuis le début, on pense qu'il faut qu'il y ait une unité", a-t-il indiqué.

    Une unité également souhaitée par les syndicats, notamment la CGT, initiatrice de cette seconde manifestation parisienne contre "l'injustice sociale et fiscale". "On ne veut pas la démission de Macron mais la mise en place d'une plateforme de revendication", a déclaré sur BFMTV, Emmanuel Lépine de la CGT.

    Les Champs-Elysées, le palais de l'Elysée, l'Assemblée nationale et Notre-Dame de Paris ont à nouveau été interdits aux manifestants. Selon la préfecture de police, à 18h30, les forces de l'ordre avaient procédé à 13.500 contrôles préventifs et à 14 interpellations à Paris.

    L'acte 24 a également mobilisé en province, notamment à Strasbourg où les "gilets jaunes" ont lancé un "appel international" à manifester. Des échauffourées ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants suite à la tentative de ces derniers d'accéder aux zones interdites, notamment le parvis de la gare et près des institutions européennes, rapportent les médias locaux.

    La préfecture du Bas-Rhin a déploré de nombreuses dégradations en marge de la manifestation "non déclarée de gilets jaunes", a fait état de 42 interpellations et dénombré 2.000 manifestants. Le gouvernement et la majorité se réuniront lundi lors d'un séminaire pour organiser les mesures fiscales et sociales annoncées jeudi dernier par Emmanuel Macron.

    Selon les enquêtes d'opinion, ces annonces du président français en vue de contenir la crise n'ont pas convaincu. C'est le cas d'un sondage Elabe publié vendredi, et qui révèle que 65% des Français n'ont pas jugé convaincant M. Macron. Seuls 35% ont été séduits par son discours, indique l'enquête.
    Xuan
       Posté le 29-04-2019 à 13:34:03   

    France: A Strasbourg, les gilets jaunes tentent d'internationaliser leur mouvement
    (REPORTAGE)

    French.xinhuanet.com
    http://french.xinhuanet.com/europe/2019-04/28/c_138016487.htm
    Par Claudine Girod-Boos

    STRASBOURG, 27 avril (Xinhua) -- Deux jours après les annonces du président français Emmanuel Macron destinées à marquer la fin du grand débat national et enclencher le début de l'Acte 2 de son quinquennat, les gilets jaunes ont manifesté à travers le pays ce samedi comme chaque samedi depuis fin novembre.

    A Strasbourg, paisible cité alsacienne, capitale européenne du Grand Est, quelque 3000 personnes ont défilé dans une ville sous haute sécurité, a constaté Xinhua. Selon un bilan de la préfecture, quarante-deux personnes ont été interpellées et sept personnes ont été blessées légèrement.

    La grande conférence de presse du chef de l'Etat français, jeudi, à l'Elysée, devant près de 350 journalistes, n'a pas suffi à éteindre le feu qui couve dans un pays déboussolé, confronté depuis 5 mois à une crise sociale et politique sans précédent.

    Ce samedi, comme chaque samedi depuis le 17 novembre dernier, les gilets jaunes sont une nouvelle fois descendus dans les rues de l'Hexagone. A Strasbourg, capitale du Grand Est, siège du Parlement européen et de nombreuses institutions européennes, les contestataires, qui revendiquent justice sociale et équité fiscale en cristallisant leur colère, ont cherché à internationaliser leur mouvement en lançant un appel régional et européen.
    De multiples arrêtés préfectoraux avaient été pris pour interdire les manifestations dans plusieurs quartiers, notamment les secteurs historiques de l'hyper centre et les zones de commerce. Un important dispositif policier et militaire a été déployé. Des hélicoptères de la gendarmerie du Haut-Rhin ont survolé la cité alsacienne dès la matinée, et tout l'après-midi, des sirènes ont retenti tandis que des voitures de police banalisées patrouillaient sans relâche.
    Le cortège s'est élancé aux environs de 14 heures depuis la place de l'Etoile ; le quartier de la gare ayant été interdit. On a pu noter la présence, dans la foule des gilets jaunes, du journaliste strasbourgeois Gaspard Glanz, interpellé et placé en garde à vue la semaine dernière à Paris. Le jeune homme, qui couvre les conflits sociaux et les manifestations publiques de manière régulière, est interdit de manifestation à Paris.

    A 14h30, la préfecture a fait savoir que la police avait saisi, de manière préventive, des casques et des masques et rappelé que la manifestation n'avait pas été déclarée contrairement aux exigences légales en vigueur.
    Aux environs de 15 heures, à la place de Bordeaux, non loin du Parlement européen, les forces de l'ordre ont barré la route des institutions européennes aux manifestants. Xinhua a pu constater que de nombreuses grenades lacrymogènes ont été lancées en réponse à des jets de projectiles (pavés, bouteilles) des manifestants.

    Un peu en retrait de cette scène chaotique pour éviter les fumées des grenades, Jean, Alsacien de 37 ans, technicien en eau potable, "gilet jaune depuis le début", a déclaré à Xinhua: "On en a tous marre... On n'en peut plus. Les gens sont écoeurés, ils demandent de la justice sociale. Aujourd'hui, près de 3000 personnes à Strasbourg, c'est important dans une ville où les gens n'ont pas la culture de la manifestation comme dans d'autres régions françaises" .
    Interrogé sur les annonces du président Macron, il a répondu : "Les hommes politiques français ne prennent pas leurs responsabilités" .

    Malgré la tension palpable à la place de Bordeaux, il n'y a pas eu d'affrontement direct entre gendarmes mobiles, CRS et les manifestants qui ont été contraints de reculer. L'un d'eux a été blessé à la tête et pris en charge par les street medics. A noter dans le cortège la présence de street medics allemands.

    Une heure plus tard, de nouvelles tensions ont éclaté, allée de la Robertsau, aux abords de l'Orangerie, quartier où sont hébergées les nombreuses représentations diplomatiques que compte la ville, ainsi que le Conseil de l'Europe, organisation paneuropéenne qui regroupe 47 Etats membres. Les compagnies de CRS déployées et les manifestants se sont fait face pendant plus d'une demi-heure dans un contexte tendu et une grande confusion.

    "Je ne comprends pas ce qui se passe en France. On dirait qu'Emmanuel Macron ne comprend pas son peuple" , a dit à Xinhua, Salina, une Allemande trentenaire venue à Strasbourg par "solidarité" avec son compatriote Stefan. "La police ne montre pas son meilleur visage; en Allemagne, de telles choses ne pourraient pas se produire" , a-t-il dit à Xinhua.

    Non loin de là, Maurizio, un Mexicain habitant le quartier de l'Orangerie, a livré son sentiment. "Je ne suis pas gilet jaune, mais on peut dire que je suis un sympathisant. Les Français ont raison de ne pas se laisser faire. Dans mon pays, les gens critiquent beaucoup mais n'agissent pas" , a-t-il dit.

    Frédéric, trentenaire strasbourgeois lui aussi du quartier de l'Orangerie, ne partageait pas son avis. "Il y a des limites à ne pas dépasser ; il faut les arrêter ces Gilets jaunes, sinon ils seraient capables d'aller brûler le Parlement européen" , a-t-il déclaré à Xinhua.

    Plusieurs autres heurts se sont produits en fin de journée entre les manifestants et les forces de l'ordre. Une partie du cortège s'est dirigé vers le campus universitaire de l'Esplanade. Bruno, retraité italien vivant en France à Sainte-Marie aux Mines, dans les Vosges, a confié à Xinhua son mécontentement de l'action du gouvernement tandis qu'une jeune femme, drapeau allemand sur les épaules, a expliqué que de "nombreux manifestants allemands ont été bloqués à la frontière et empêchés de venir rejoindre les contestataires" .

    Les forces de l'ordre ont ensuite repoussé les manifestants vers la presqu'île Malraux et le cortège s'est coupé en quatre cinq groupes au moins. Certains gilets jaunes ont réussi à pénétrer dans le quartier historique de la Grande-île et rejoindre la place Kléber. La manifestation s'est complètement dispersée vers 19h30.
    Selon un bilan de la préfecture, communiqué à 19h40, quarante-deux personnes ont été interpellées et sept personnes ont été blessées légèrement (trois policiers, trois manifestants et une riveraine).
    Xuan
       Posté le 29-04-2019 à 13:38:29   

    Entrée triomphale de Macron au stade de France :

    https://www.facebook.com/yassir.makki.33/videos/444278746334961/
    pzorba75
       Posté le 29-04-2019 à 18:07:04   

    Xuan a écrit :

    Entrée triomphale de Macron au stade de France :

    https://www.facebook.com/yassir.makki.33/videos/444278746334961/

    Il ne faut pas tirer trop de conclusions quand des supporteurs de l'Equipe de France sifflent et hurlent dans un stade.
    AU XIIeme siècle l'Eglise catholique construisait des cathédrales à tour de bras pour abrutir les "fidèles", les églises sont vides, mais les classes dirigeantes ont construit des stades gigantesques visant les mêmes objectifs de domination par l'abrutissement.
    La présence de Macron, comme tous ses prédécesseurs, s'inscrit dans le spectacle avec quelques risques comme ce fut le cas pour son épouse à Reims, ville royale s'il en est et pour lui à St-Denis la rouge.
    Les populations de Seine-St-Denis n'ont rien à attendre des supporteurs de l'Equipe de France, ni des dirigeants locaux ou nationaux...Macron le sait et les ignore aussitôt le matche terminé.


    Edité le 29-04-2019 à 18:12:48 par pzorba75


    Xuan
       Posté le 29-04-2019 à 23:57:08   

    Toujours aussi optimiste pzorba75

    Non, c'est une bonne vidéo. C'est normal d'aimer le foot même si c'est une pompe à fric, perso je préfère le rugby, mais je respecte les tifosi.
    Ce n'est pas nouveau que le stade serve d'exutoire à des slogans politiques, mais ici c'est la haine du chef de l'Etat bourgeois qui s'exprime, et pas des sifflets ou des hurlements.
    Tu me diras que le slogan "on t'encule" n'est pas très politique. C'est entièrement exact et en plus on ne sait pas vraiment comment Macro peut le prendre , mais je dis ça, je dis rien.

    Juste un reflet du sentiment général des masses. C'est comme le retraité qui va porter des pavés aux BB, dans le zapping de je ne sais plus quelle chaîne.
    Des anecdotes, des faits divers comme on dit, en fait l'expression de la colère des masses, profondément enracinée. Et cette colère pèse des dizaines de millions. A comparer aux commentaires des personnes autorisées qui s'autorisent à penser, qui pèsent un quarteron de bavards hors sol dans la société.

    Autre aspect qui apparaît depuis la lutte contre la loi travail, mais de plus en plus nettement, c'est la fierté du peuple, ce qu'on appelle en face le "populisme".
    Il faut se souvenir des années Thatcher - Mitterrand - Reagan et des décennies qui ont suivi, pendant lesquelles le peuple et les ouvriers en particulier ont été bâchés de façon méthodique, les loosers et les Deschiens de la société.
    Tous les médias leur sont tombés dessus, y compris les comiques qui avaient vanné les bourgeois auparavant. Coluche se foutait d'eux "misèèère, misèèère" , Charlie Hebdo représentait les syndicalistes et les flics sous les mêmes traits de beaufs poivrots.
    Et j'en passe. Pour les petits-bourgeois se moquer des prolos c'était une façon de ne pas se voir couler. Et c'est toujours le cas pour quelques urbains des couches moyennes ou les lumpen, qui se chauffent la tête en rêvant de tirer sur les "gauchos".
    Les chants révolutionnaires ont été ringardisés et remplacés par les bluettes inoffensives de Michel Berger. Les prolos étaient les repoussoirs de la société, et simultanément se déroulait une immense entreprise de propagande anti-communiste sur fond de désagrégation révisionniste de l'URSS. Au nom du pacifisme bourgeois Gold se déchaînait contre les "orgues de Staline", celles-là qui avaient anéanti les armées d'Hitler.
    La prétendue "fin de l'histoire" s'est accompagnée d'une vaste entreprise de décervelage dont un des aspect et non des moindres fut d'inculquer au peuple le mépris de lui-même, la honte d'aller au boulot en bleu, la nécessité de planquer son casse-croûte dans un cartable et d'apprendre un métier décent : commercial ou informaticien.

    Le gilet jaune ou rouge c'est le costume moche à souhait de tous ceux qui travaillent dehors, pas devant un ordi mais dans la rue, sur les chantiers.
    Et non seulement ils n'en ont pas honte mais ils le portent même le samedi, ça veut dire
    "quoi ma gueule ! qu'est-ce qu'elle a ma gueule !"
    Le rejet des élites c'est les mains blanches de Monthéus.
    Ce n'est pas un changement anodin. C'est un renversement idéologique, un bouleversement des mentalités. Il ne se fait pas sans bavures, sans dérapages réactionnaires, ni sans fake news, mais le populisme et le conspirationnisme qui font horreur aux médias et à toute l'intelligentsia bourgeois, c'est une conscience de classe en formation, et c'est la perception de la haine et du mépris de la classe bourgeoise.
    Après il revient aux communistes d'appeler les choses par leur nom.
    Xuan
       Posté le 02-05-2019 à 14:00:48   

    Premier mai d'unité contre le grand capital


    Sur la Salpétrière :

    Les mensonges de France Info https://www.liberation.fr/checknews/2019/05/02/pitie-salpetriere-france-info-a-t-il-illustre-l-intrusion-avec-une-photo-de-casseurs-attaquant-un-co_1724463

    Les CRS repoussés face au cortège de la CGT
    https://www.facebook.com/LEDOUAISIEN/videos/1338604196286641/

    Censure des journalistes
    https://mobile.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/tribune-nous-assistons-a-une-volonte-deliberee-de-nous-empecher-de-travailler-plus-de-300-journalistes-denoncent-les-violences-policieres_3416561.html?fbclid=IwAR0CiNe6QHY1i4Swq67UoHYgVdv8X2Mmu4zO4U1RMLOHrw7MDNxJxrw6oI4#xtref=https://www.google.fr/

    dictature fasciste en marche
    https://www.facebook.com/LEDOUAISIEN/videos/599376340473003/


    Edité le 02-05-2019 à 14:02:13 par Xuan


    Xuan
       Posté le 02-05-2019 à 17:27:33   

    Sur l'intrusion à la Pitié Salpétrière :

    https://youtu.be/h27wP80y9Dc
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/05/02/non-l-hopital-de-la-pitie-salpetriere-n-a-pas-ete-attaque-par-des-black-blocs-ni-degrade_1724493


    Edité le 02-05-2019 à 17:35:57 par Xuan


    Xuan
       Posté le 03-05-2019 à 18:28:16   



    commentaire de la photo : Manif Gj 1er Mai a Grenoble.
    Ev***** 63 ans ressortie avec 5 points, ils n ont plus aucunes limites n'en n'ayons plus non plus. STOP ça peut plus durer là.
    ACAB – très en colère.


    Edité le 09-05-2019 à 23:20:23 par Xuan


    Xuan
       Posté le 09-05-2019 à 23:03:55   

    Ci-dessous le témoignage d'un CRS https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/gilets-jaunes-on-atteint-point-rupture-temoigne-crs-toulouse-1666677.html

    Ce policier est clairement dans le déni lorsqu'il est question des violences policières. Sans les nommer il accuse d'autres corps de police. D'autre part les illustrations de l'article montrent uniquement des policiers blessés.
    Concernant les taux de suicides, on notera qu'il est trois fois plus élevé chez les employés et les ouvriers que chez les cadres. On relève deux suicides par jour chez les agriculteurs en 2018, et 24 depuis le début de l'année (sur trois mois) dans la police soit un tous les 3 à 4 jours.

    Mais cette interview est très instructive.
    D'une part lorsqu'il dit "Nous accuser d’agresser volontairement les gilets jaunes, c’est n’importe quoi. Les CRS n’interviennent que sur ordre de leur hiérarchie, il ne peut y avoir aucune initiative personnelle." , cela signifie que les agressions bien réelles sont la volonté de la hiérarchie.

    D'autre part il dit aussi : "en 20 ans de service, j’ai rarement vu autant de violences à l’encontre des forces de l’ordre. On ressent vraiment une haine anti-flic très profonde" . Ceci signifie que l'état d'esprit du peuple - et non d'un groupuscule - est hostile au rôle répressif de la police, lorsqu'elle sert à protéger les intérêts de la classe bourgeoise contre les intérêts du peuple.

    Enfin il dit : "Oui, en fait on se sent dépassé par la haine dirigée contre nous, on ne se sent pas en sécurité. On est en sous-effectif la plupart du temps. Une compagnie de CRS face à 5000 personnes qui veulent casser du flic cela ne suffit plus." , c'est-à-dire que les protections et les moyens techniques de la police n'équilibrent pas la supériorité numérique des masses.

    On notera qu'à Toulouse l'unité des GJ et de la CGT a été réalisée assez tôt.

    ____________________________


    Gilets Jaunes : “On a atteint le point de rupture”, témoigne un CRS de Toulouse


    En première ligne depuis plus de 6 mois pour assurer le maintien de l’ordre des manifestations, un CRS basé à Toulouse a accepté de témoigner anonymement de son quotidien. Malgré ses 20 ans d’expérience, ce policier expérimenté tire la sonnette d’alarme.

    Par Sophie Pointaire
    Publié le 09/05/2019 à 11:21

    Quel est votre état esprit aujourd’hui ?
    Une fatigue physique et psychologique liée à l’intensité de notre travail et surtout aux violences que l’on subi directement. Moi en 20 ans de service, j’ai rarement vu autant de violences à l’encontre des forces de l’ordre. On ressent vraiment une haine anti-flic très profonde.

    A quel moment avez-vous senti qu’un palier était franchi ?
    Le samedi 1er décembre, il y a vraiment eu une volonté de s’en prendre aux forces de l’ordre directement. Il y a une intention de blesser, d’attenter à la vie des policiers. Je n’avais jamais été confronté à ça. Ce 1er décembre j’étais engagé à Paris et j’ai été extrêmement surpris par la tournure des événements.
    Il y a des compagnies qui à 9 heures du matin n’avaient déjà plus de grenades. Elles ont été obligées de renouveler leur stock 3 fois dans la journée, c’est du jamais vu.
    Sur les radios des CRS, on entendait des commandants de compagnie qui appelaient à l’aide, demandaient des renforts parce qu’ils étaient débordés et leurs hommes en danger.
    On se sent dépassé par cette haine contre nous


    Est-ce que personnellement vous vous sentez en danger lors que vous êtes sur le terrain ?
    Oui, en fait on se sent dépassé par la haine dirigée contre nous, on ne se sent pas en sécurité. On est en sous-effectif la plupart du temps. Une compagnie de CRS face à 5000 personnes qui veulent casser du flic cela ne suffit plus.

    Comment réagissez-vous face aux images qui circulent accusant les forces de l’ordre de violence ?
    Très mal… C’est facile d’isoler par une image la réaction d’un fonctionnaire de police qui pendant des heures à pris des barrières et des pavés sur la tête… Quand on montre seulement l’interpellation d’une personne au sol, on ne montre pas tout ce qui s’est passé avant.

    Aux accusations de bavures policières, que répondez-vous ?
    Oui ça peut exister des fonctionnaires qui se conduisent de manière inadaptée, mais il faut savoir qu’en France la police est l’administration la plus contrôlée et la plus sanctionnée. Nous accuser d’agresser volontairement les gilets jaunes, c’est n’importe quoi. Les CRS n’interviennent que sur ordre de leur hiérarchie, il ne peut y avoir aucune initiative personnelle. On est là pour encadrer les manifestations par pour agresser les manifestants.
    Dire aux policiers « Suicidez-vous » c’est intolérable


    Il y a des mots qui vous touchent particulièrement ?
    Entendre des gens appeler au suicide des policiers quand on sait que la police est la corporation qui a le plus de suicides en France, c’est extrêmement violent. Violent pour nous, mais aussi pour nos familles. Quand vous entendez des phrases comme « CRS…SS », les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils disent. Ils ne voient que le côté répressif, alors que notre mission première est de protéger les gens, on a aucune reconnaissance du travail que l’on accompli au quotidien.
    Pour les LBD, la taille du projectile a changé. Aujourd’hui la balle est plus petite, du même diamètre qu’œil. Donc quand le projectile tape accidentellement au niveau du visage les dégâts sont plus importants.


    Que pensez-vous de la polémique autour des armes que vous utilisez, notamment les LBD, les Lanceurs de balle de défense ?
    Le maintien de l’ordre c’est notre cœur de métier, donc on est plus habitué à l’emploi de ces armes que d’autres collègues policiers parce qu’on a vraiment été entrainé pour ça. Pour les CRS, leur usage est très réglementé, uniquement sur ordre. Il a pu y avoir des tirs inappropriés, mais des fois vous vous sentez tellement acculés, tellement en danger physiquement que vous parez au plus urgent. Vous avez beau être très professionnel, c’est le seul recours pour protéger votre vie.
    Mais j’ai remarqué que pour les LBD, la taille du projectile a changé. Aujourd’hui la balle est plus petite, du même diamètre qu’œil. Donc quand le projectile tape accidentellement au niveau du visage les dégâts sont plus importants.
    Nos familles vivent très mal cette violence


    Vos conditions de travail se sont-elles détériorées ?
    Oui complètement, depuis les attentats de 2015, on est sur-employé. En plus des missions de sécurisation, se rajoute les gilets jaunes, on nous maintient en plus des périodes de formation au lieu de nous laisser des moments de repos. Les amplitudes horaires sont énormes. Le stress et l’impact psychologique ne sont pas du tout pris en compte par notre hiérarchie. Depuis le début de l’année, on a eu seulement 2 week-ends de libre avec nos familles.

    Comment votre famille vit ces événements ?
    Le 1er décembre quand ma famille a vu les images des violences à Paris, j’ai reçu plein de sms parce qu’ils étaient très inquiets pour moi. Vous imaginez pour les enfants qui voient et entendent tout ça à la télévision, j’essaye de les rassurer mais ce n’est pas toujours évident.


    Vous êtes inquiet pour la suite?
    Là chez nous on a atteint le point de rupture, il faut vraiment que cela s’arrête parce qu’on va tomber malade, il va y avoir des Burn Out, des situations familiales ingérables qui peuvent entrainer des suicides. Personnellement je veux arrêter, pas quitter la police, mais ne plus être CRS. Cela devient trop dur, les conditions ne nous permettent plus d’exercer ce métier correctement.

    Propos recueillis par Sophie Pointaire


    Edité le 09-05-2019 à 23:21:08 par Xuan


    pzorba75
       Posté le 10-05-2019 à 05:20:26   

    Quand on choisit le métier de flic ou de CRS, c'est pour exécuter des ordres donnés par les autorités du pays qui ont toujours protégé l'ordre en place et combattu ceux qui voulaient le changement ou la révolution.
    C'est un métier de mercenaire , bien payé avec une carrière courte et une protection en cas d'erreurs professionnelles.
    Circulez, il n'y a rien à voir du côté des révolutionnaires.


    Edité le 10-05-2019 à 05:21:09 par pzorba75


    Xuan
       Posté le 10-05-2019 à 14:40:41   

    Ce n'est l'objet de cette publication si tu lis bien mes commentaires qui précèdent.
    Il est indispensable d'étudier l'état d'esprit dans la police, en gardant en tête que certaines bandes fascistes type Benalla ont ouvertement pour but de "casser du gaucho".
    De même il faut observer les contradictions au sein de la bourgeoisie, non pour échafauder des "alliances" mais pour mesurer l'isolement de la clique au pouvoir.
    pzorba75
       Posté le 10-05-2019 à 15:24:31   

    Xuan a écrit :

    Ce n'est l'objet de cette publication si tu lis bien mes commentaires qui précèdent.
    Il est indispensable d'étudier l'état d'esprit dans la police, en gardant en tête que certaines bandes fascistes type Benalla ont ouvertement pour but de "casser du gaucho".
    De même il faut observer les contradictions au sein de la bourgeoisie, non pour échafauder des "alliances" mais pour mesurer l'isolement de la clique au pouvoir.

    1) Je n'ai jamais vu des flics ou des militaires choisir le camp des révolutionnaires, ni soutenir les groupes luttant pour la justice sociale ou la paix entre les peuples. On ne choisit pas le métier de flic ou de militaire par hasard, peut-être sans réfléchir et plutôt pour assouvir de bas instincts de domination, même réduit au rang d'exécuteur.
    2) Toutes les formes de pouvoir isolent, aussi bien le pouvoir dans le monde impérialiste que dans le monde "socialiste". Je ne vois pas vraiment de différence entre Trump, Poutine, Xi et le pape sans numéro. Les seules différences proviennent des peuples dirigés qui réagissent ou pas, depuis de nombreuses années le peuple américain ne réagit plus et tant que ceux d'en bas supportent ce que leur imposent ceux d'en haut, rien ne va changer.
    Le rôle de l'armée et de la police est d'assurer l'ordre, certainement pas d'aller au-delà.
    3) Le perméabilité de la police aux idées et bandes fascistes et réactionnaires est une constante dans notre république, Benalla n'est pas un phénomène nouveau, les mêmes guignols existaient sous Mitterrand (Rainbow Warrior) et sous De Gaulle juqu'à Giscard avec le SAC.
    Finimore
       Posté le 11-05-2019 à 06:54:47   

    Une artiste et des Gilets jaunes

    http://editions-proletariennes.fr/



    http://editions-proletariennes.fr/IMAGES/artistegiletjaune.htm


    Edité le 11-05-2019 à 06:57:42 par Finimore


    Xuan
       Posté le 11-05-2019 à 23:49:58   

    Fusils d'assaut à Nantes https://revolutionpermanente.fr/VIDEO-Pour-l-acte-26-les-CRS-ressortent-leur-fusil-d-assaut-a-Nantes
    Finimore
       Posté le 01-06-2019 à 07:59:07   

    Gilets Jaunes, une répression d'Etat !
    Documentaire de Street Press
    https://www.youtube.com/watch?v=3MjuoDpKLfI
    marquetalia
       Posté le 04-06-2019 à 22:40:47   

    Les gilets jaunes éditent un journal où ils exposent leurs analyses-je voulais l acheter aujourd'hui mais je n avais pas assez de sous,j ai du me payer le numéro de Manière de voir sur les liens entre la France et l Afrique,d autant plus qu au bureau de presse c était le dernier exemplaire.


    Edité le 04-06-2019 à 22:41:48 par marquetalia


    Finimore
       Posté le 05-06-2019 à 07:18:40   

    Lu sur Médiapart

    Gilets jaunes: pourquoi ils sont loin d'avoir tous voté RN
    1 JUIN 2019
    PAR LUCIE DELAPORTE

    Le Rassemblement national a-t-il su capter la fronde des gilets jaunes aux élections européennes, comme le disent certaines enquêtes ? Le sociologue Yann Le Lann, qui coordonne une étude de terrain sur le mouvement, relativise ces résultats. « Suivre l’agenda de la démocratie représentative pour saisir les gilets jaunes est une faute », dit-il.
    Six mois après le début du mouvement des gilets jaunes, les résultats des élections européennes semblent avoir montré que le Rassemblement national a capté une bonne partie des voix de ceux qui soutiennent cette mobilisation inédite. Selon une enquête Ipsos réalisée à la veille du scrutin sur un échantillon de 5 433 personnes, 44 % des électeurs se déclarant « très proches » des gilets jaunes affirmaient qu’ils allaient voter pour la liste conduite par Jordan Bardella.

    Pour le sociologue Yann Le Lann, qui coordonne une enquête sur les gilets jaunes depuis le début du mouvement au sein du collectif de chercheurs Quantité critique, ces chiffres doivent être mis en perspective. « Suivre l’agenda de la démocratie représentative pour saisir le mouvement est une faute », explique-t-il.

    Yann Le Lann. © capture d'écran d'un débat à Mediapart
    Yann Le Lann. © capture d'écran d'un débat à Mediapart
    Depuis les résultats des élections européennes, il a beaucoup été dit – en s’appuyant notamment sur l’enquête Ipsos – que le parti d’extrême droite avait été le principal bénéficiaire du mouvement. Est-ce une surprise pour vous ?

    Qu’un certain nombre de gilets jaunes aient voté pour la liste du RN n’est pas une surprise. Depuis le début, nos chiffres nous montrent l’importance des parcours de vote issus du RN dans ce mouvement. Une fois qu’on a dit cela, il faut aussi rappeler la très forte abstention et le fait qu’un gilet jaune sur deux n’est, selon cette enquête, pas allé voter. On parle donc bien de 44 % des 50 % de gilets jaunes qui ont voté pour le RN. Il est donc difficile de laisser entendre que le mouvement aurait substantiellement nourri le vote RN.

    Les chiffres auxquels vous faites référence montrent aussi la présence d’un vote très éparpillé sur les autres listes, en particulier à gauche, quand le RN parvient, lui, à rassembler son camp.

    L’organisation du débat public pour ces élections, totalement polarisé, avec un président de la République qui a choisi d’ériger le RN comme son seul adversaire, a sans doute permis des ralliements à cette liste chez les gilets jaunes sur des bases plus stratégiques qu’idéologiques. Mais nous avons aussi constaté, à travers les forums de gilets jaunes, qu’une partie du mouvement luttait contre l’idée que le RN soit le débouché naturel de ce mouvement.

    Vous êtes très réservé sur ce que ce type d’enquête nationale – des sondages réalisés sur un échantillon représentatif de la population française et en isolant la partie de la population qui s’en dit « très proche » – peut montrer du mouvement. Pourquoi ?

    Avec ces chiffres, qui constituent un peu une vue d’avion du mouvement ou de ceux qui s’y reconnaissent, on ne peut tirer aucune conclusion sur ce que cette mobilisation fait à ceux qui y participent.

    Il y a un présupposé très fort dans le fait d’écraser gilets jaunes actifs et soutien dans l’opinion, c’est de croire que ce mouvement n’a rien fait aux gilets jaunes qui y ont participé. Cela va à l’encontre de tous les travaux sur les carrières militantes. Nous essayons, nous, de voir le processus de politisation à l’intérieur du mouvement, ce qu’une analyse « en bloc » ne permet pas de voir.

    Que se passe-t-il au cœur du mouvement ? Pour cela il faut, comme nous essayons de le faire, repartir du mouvement à la base, à travers le terrain et dans une démarche plus qualitative. Beaucoup d’indices nous montrent, et c’est ce que nous allons continuer à étudier, que les participants ont une proposition idéologique qui change à l’intérieur du mouvement.

    Est-il dans le fond pertinent de s’interroger sur le mouvement des gilets jaunes à partir des élections européennes ? On a parfois eu l’impression que cette réduction médiatique des gilets jaunes au vote RN, depuis le 26 mai, trahissait un certain empressement à clore cette séquence en expliquant que le mouvement avait, d’une certaine manière, dit ce qu’il avait à dire à travers ce scrutin.

    Il y a effectivement une forme d’illusion à penser qu’on puisse obtenir des réponses sur le sens de ce mouvement à partir du vote aux élections européennes. Suivre l’agenda de la démocratie représentative pour saisir les gilets jaunes est une faute. D’abord parce que les abstentionnistes sont très présents dans ce mouvement, comme on l’a vu, mais aussi parce qu’il s’est construit sur un rejet du paysage politique partisan.
    Les gilets jaunes posent des questions extérieures et non synchrones avec l’agenda politico-médiatique. Et sur le fond, cette façon d’installer un schéma binaire, démocratie représentative versus populisme, se fait contre la pensée de la complexité de ce mouvement.
    Politiquement, Macron a eu un usage du mouvement social – à travers son discours sur le nécessaire retour à l’ordre – qui lui a assuré le soutien des ex-votants de Fillon.

    Est-ce qu’il faut désormais s’intéresser aux dynamiques locales que produisent les gilets jaunes ?

    Nous pensons qu’il est intéressant de saisir cette mobilisation par des entrées territoriales. Comment il s’exprime dans les différentes localités en essayant de comprendre les profils qui continuent à participer. Mais cela ne veut pas dire que cela doive se faire dans la perspective des municipales, comme certains commencent déjà à le faire.

    Nous pensons qu’il faut encore comprendre au niveau national ce que porte ce mouvement, comment il a cristallisé la question de l’injustice sociale notamment.
    marquetalia
       Posté le 07-06-2019 à 20:51:54   

    Le récent pillage d un temple maçonnique dans les Pyrénées, probablement par des royalistes qui ont noyaute les Gilets Jaunes,va semer la zizanie au sein du mouvement protestataire à la composante hétérogène,le plus influent des dirigeants politiques dans cette insurrection étant Jean Luc Mélenchon,qui est lui-même issu de la Franc-maçonnerie.ce qui écarte la modernisation de la société qui serait la laïcisation de l Alsace Moselle et de la Guyane prônée par le leader de la France Insoumise.
    Xuan
       Posté le 08-06-2019 à 10:03:15   

    marquetalia a écrit :

    Le récent pillage d un temple maçonnique dans les Pyrénées, probablement par des royalistes qui ont noyaute les Gilets Jaunes,va semer la zizanie au sein du mouvement protestataire à la composante hétérogène,le plus influent des dirigeants politiques dans cette insurrection étant Jean Luc Mélenchon,qui est lui-même issu de la Franc-maçonnerie.ce qui écarte la modernisation de la société qui serait la laïcisation de l Alsace Moselle et de la Guyane prônée par le leader de la France Insoumise.


    Le sujet est passé assez inaperçu chez les GJ, pour commencer.
    Deux, Mélenchon n'est pas "le dirigeant politique le plus influent" d'un mouvement hétérogène.
    Le problème principal des GJ c'est une perspective politique révolutionnaire.
    On a vu que l'obstacle immédiat est la répression violente de l'Etat.


    Edité le 08-06-2019 à 10:04:34 par Xuan


    DUROC
       Posté le 08-06-2019 à 19:12:15   

    "la répression violente de l'Etat" bourgeois capitaliste monopoliste aurait pu être une fenêtre, mais pas la seule, pour ouvrir une perspective révolutionnaire au GJ. Encore aurait-il fallu que les communistes participent massivement et sans arrière pensée récupératrice dans ce mouvement populaire. Personnellement, je n'ai vu nulle part cette volonté et cette activité concrète chez les communistes, quelle que soit leur étiquette.
    Il va falloir s'interroger.
    Xuan
       Posté le 08-06-2019 à 20:01:16   

    Tu es comme le père Noël, partout à la fois.
    Maintenant pour participer "massivement" il faut être massif et ce n'est pas le cas.
    Xuan
       Posté le 08-06-2019 à 23:03:31   

    Une personne âgée victime d'un tir de LBD à Montpellier ?


    Outre de très nombreux blessés :

    https://www.facebook.com/aksel.berber.33/posts/467960000633502

    Cette info reste à confirmer malgré le démenti du préfet. Mais Castaner était avec lui. Plusieurs témoignages. Le street medic fait état des déclarations des CRS. Lui-même porte un badge de Grenoble mais il n'y est pas recensé.

    Ci-dessous les déclarations de Gabin hier et aujourd'hui :

    https://www.facebook.com/Vecu.giletjaune/videos/349931852380729/?fref=mentions

    https://www.facebook.com/Vecu.giletjaune/videos/439609956839340/?__tn__=%2CdkC-R&eid=ARBtqyPI3TQLlv485-jcKgQ5PIFadsn3TVt5Ix_yDRx2KOSqY20IclKL647Fj8WKX2L18HX1-B6t9cet&hc_ref=ARRiQfwcDqO8TY5_JdLTpIK3HgzFhC-X-kUFSLRGDF62GIwlfAK_MFA-dxXnwdNQgvk


    Edité le 12-06-2019 à 00:01:24 par Xuan


    DUROC
       Posté le 09-06-2019 à 09:11:01   

    Quand je dis massivement, le terme n'est pas exact, effectivement. Cela veut dire TOUS les militants communistes ou qui s'autoproclament tels. Et là, je réaffirme que je n'en ai pas vu beaucoup s'impliquer! (quand je dis "pas vu beaucoup" je suis encore comme le père noël... )
    Xuan
       Posté le 09-06-2019 à 19:01:51   

    Un des aspects de l'acte 30, un lien tissé avec les banlieues :

    https://www.facebook.com/RTFrance/videos/2278146468944510/
    Xuan
       Posté le 09-06-2019 à 20:17:49   

    L’activité concrète existe bel et bien Duroc sous des formes diverses, en direction des GJ, des communistes sincères et des syndicalistes, et en fonction de nos moyens qui sont limités.

    Il ne s’agit pas de « récupérer » mais de tirer des leçons à partir des faits.

    La nécessité d’une révolution c’est la bourgeoisie qui l’enseigne au peuple. Mais la perspective révolutionnaire n’existe pas sans parti révolutionnaire, et les GJ refusent toute action partisane. Il y a plusieurs causes à cela.

  • Les partis connus (et les syndicats) ont tous plus ou moins trempé dans les institutions, l’électoralisme, voire l’exercice du pouvoir bourgeois.
  • Le mouvement des GJ regroupe plusieurs classes opposées aux monopoles capitalistes, et ces classes ont des idéologies différentes. C’est un front uni sans parti.
  • La tentative du RN de noyauter ce mouvement a échoué, mais le nationalisme n’a pas disparu même si le côté chauvin s’est estompé.
  • Les courants anarchistes et Insoumis ont renforcé le rejet de toute autorité, de toute direction, de tout parti, et encouragé la thèse du mouvement « gazeux » de Badiou.
  • L’absence de parti révolutionnaire ne peut que favoriser tout cela. D’un point de vue, c’est un serpent qui se mord la queue.

    Je pense que la renaissance du parti communiste marxiste-léniniste viendra de l’intérieur et de l’extérieur du PCF, mais aussi des masses elles-mêmes. C’est une auto-éducation et un travail de persuasion de notre part, à la fois. Il faut expliquer que « pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire » et discréditer les conceptions « gazeuses » comme celles réformistes et institutionnalistes.
    La bourgeoisie possède un outil multiforme institutionnel, organisé et discipliné, y compris sous l’angle extra institutionnel comme les médias.
    D’où la nécessité d’une organisation fondée sur le centralisme démocratique.
    Il faut expliquer que le centralisme et la démocratie sont indispensables l’un à l’autre.

    Un autre aspect important c’est l’objectif révolutionnaire. La société nouvelle qui sera le socialisme, aux caractéristiques de notre pays et de notre histoire, est produite par la société actuelle, par ses contradictions.
    De ce point de vue les revendications avancées par les GJ (et d’autres) reflètent bien les besoins immédiats.
    Par contre le RIC reproduit des illusions réformistes sur la nature de l’Etat.
    Nous avons déjà soulevé le réformisme des thèses de Chouard, indépendamment de ses liens passés avec Soral.
    Nous en revenons au renversement de l’Etat bourgeois et à la constitution d’un Etat socialiste, à la nécessité d’un parti révolutionnaire encore une fois.

    Mais là il faut mettre le doigt sur la censure du socialisme, la thèse du « dépassement du capitalisme » pour on ne sait quoi.
    Il faut promouvoir le socialisme « à la française », tenant compte du développement des forces productives et des contradictions entre le peuple et le CAC 40, de la situation des classes intermédiaires et de la salarisation galopante, de la structure des entreprises, de la désindustrialisation, de la dégradation des services publics, … mais aussi des contradictions à l’échelle internationale et en particulier en Europe.
    Même si notre conception des choses se précise et que les transformations en cours, très rapides, dévoilent au fur et à mesure les intrications et la complexité des choses, seul un parti communiste peut élaborer un tel programme.
  • Xuan
       Posté le 11-06-2019 à 19:10:24   

    Plateforme d'Enquêtes Militantes
    23 h ·
    Nouveau blocage du plus gros péage d'Europe à Saint-Arnoult !!!


    vidéo

    Depuis 16H30, près de 200 #GiletsJaunes venus des 4 coins de l'Île-de-France imposent la gratuité du péage de Saint-Arnoult !

    En ce jour férié qui n'en est plus vraiment un, le symbole est double. D'abord, taper au portefeuille des grands groupes privés - principalement #Vinci et #Eiffage - qui se sont appropriés les infrastructures publiques de transport. Et qui divisent la route entre ceux qui peuvent payer pour être mobiles et les autres qui galèrent (mais qui bloquent ).

    Et puis, depuis 2004, le Lundi de Pentecôte n'est plus férié, suite à une décision du Gouvernement Raffarin. Un jour de volé sur notre temps libre, soit disant pour financer la "solidarité envers les personnes âgées". En réalité, une bonne partie des 3 milliards piqués aux salariés chaque année est directement versée aux départements, qui s'en servent pour combler la baisse des dotations de l'Etat.

    L'opération s'est terminée à 18H45. Plus de 2 heures d'attaque simultané de l'Etat, des grandes entreprises et des flux !
    Xuan
       Posté le 11-06-2019 à 19:16:56   

    Une manifestation de soutien aux urgentistes à Lons-le Saunier :

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura/lons-saunier-soignants-emus-aux-larmes-manifestation-soutien-devant-urgences-1683328.html?fbclid=IwAR3qqFb8Ia9CkY4hlOiwGj4LjOzT03PFFRbImyGdISes7DnsHhBM_X7Z2Bw
    Xuan
       Posté le 13-06-2019 à 07:25:01   

    marquetalia a écrit :

    Le discours des "Gilets Jaunes"va bientôt faire apparaître un malaise en cas d alliance avec les banlieues, où ils vont se faire agresser par les lumpen noyautes par les islamistes qui profitent du chômage pour proliférer, islamistes qui,rappelons le,ne portent pas dans leur cœur les marxistes(léninistes),comme on peut le voir au Soudan. déjà, à la base,le terme de banlieues renvoie à du communautarisme,il faut employer celui de quartiers populaires,dans "les banlieues",on y ecoute du dont Laik de Médine,pas du Jean Ferrat ou du Katyusha.


    Encore tes prophéties qui reposent sur du vent. Va dans les banlieues, tu verras que la réalité ne se résume pas aux manchettes des journaux.

    A propos des banlieues cette vidéo de Jérôme Rodrigues

    «Je connais la violence du chômage dans les banlieues. Il était important aujourd’hui de se montrer dans les banlieues et de montrer que nous sommes avec eux»


    Edité le 13-06-2019 à 07:25:23 par Xuan


    Xuan
       Posté le 13-06-2019 à 20:51:19   

    « Ce qui se passe ici, cette entraide, je n’avais jamais vu ça » : reportage à la maison du peuple de Saint-Nazaire



    https://www.bastamag.net/Ce-qui-se-passe-ici-cette-entraide-je-n-avais-jamais-vu-ca-reportage-a-la?utm_source=Base+de+donn%C3%A9es+Basta+%21&amp%3Butm_campaign=256e952619-EMAIL_CAMPAIGN_2019_03_14_01_18_COPY_01&amp%3Butm_medium=email&amp%3Butm_term=0_d3aba6cc82-256e952619-69712651&fbclid=IwAR15EnSdB5mgxz1oTW8bmX2pKN9bPDjwvieHiAsP2-ngVlIQXwFtTKW4hK0
    PAR NOLWENN WEILER 14 FÉVRIER 2019



    A Saint-Nazaire, les gilets jaunes ont leur quartier général : la « maison du peuple », un ancien bâtiment du Pôle emploi qu’ils occupent depuis la fin novembre. Dans le bouillonnement des discussions, des débats et des actions, travailleuses précaires, retraités, chômeuses ou SDF s’y politisent à grande vitesse. Dans ce territoire marqué par une forte culture ouvrière, leur action s’articule avec celle des syndicats, dont ils reçoivent le soutien. Après bientôt trois mois d’une mobilisation nourrie par cette force collective, tout retour en arrière leur semble impossible : « Le mépris et la violence n’ont fait qu’accroître notre détermination. »
    Reportage.

    L’après-midi touche à sa fin à la « maison du peuple » de Saint-Nazaire. Ce bâtiment de 900 m2 est occupé depuis deux mois par des gilets jaunes. Les manifestants, qui battent le pavé depuis le petit matin, ce 5 février, jour de « grève générale » , arrivent au compte-goutte. Certains repartent illico rejoindre leurs « collègues », qui improvisent des soirées festives sur les ronds points occupés. Pour la première fois depuis le début du mouvement, la CGT avait appelé à rejoindre les gilets jaunes pour cette journée de mobilisation. Chacun fait part de son expérience : est-ce qu’il y avait du monde ? Comment cela s’est-il passé avec les syndicats ? Y avait-il beaucoup de policiers ? Les vannes fusent. Tout le monde rit. « C’est tellement agréable, après une journée de manif dans le froid de revenir à la maison du peuple. Il fait bon, il y a du café, et tous les gens » , se réjouit Céline, qui a rejoint le mouvement courant décembre.

    « Chaque fois que l’huissier se pointe pour que l’on dégage, les dockers menacent de se mettre en grève »

    Héritière des bourses du travail et des usines occupées, espace d’élaboration politique et d’organisation d’actions, la maison du peuple (MDP) de Saint-Nazaire a éclos le 24 novembre. Ce jour-là, les manifestants se dirigent vers la sous-préfecture locale pour y tenir une assemblée citoyenne, comme dans bien d’autres endroits en France [1]. Ils trouvent porte close et décident alors de se diriger vers l’ancien bâtiment du Pôle emploi, inoccupé depuis des années. « Nous avons décidé d’y aller pour tenir notre assemblée. Et nous y sommes restés. C’est devenu un lieu d’organisation du mouvement, dit Philippe, habitué des luttes sociales et encore étonné de cette action très spontanée. Ce n’était pas du tout prévu. Peu de gens, parmi nous, avaient déjà occupé des lieux. »


    Si fin novembre, beaucoup de gilets jaunes battent le pavé pour la première fois, plusieurs sont aussi syndiqués depuis longtemps. « Nous sommes dans un bassin ouvrier important. Avec une forte tradition syndicale » , remarque Philippe. Plus de deux mois après le lancement du mouvement, les rangs se tiennent bien serrés. Deux des ronds points occupés dans la zone portuaire ont encore des cabanes. Et personne n’a l’intention de les laisser être détruites. « C’est grâce au soutien des dockers et des travailleurs portuaires que l’on tient depuis si longtemps, assure Philippe. Chaque fois que l’huissier se pointe pour que l’on dégage, ils menacent de se mettre en grève et la direction renvoie l’huissier chez lui. » Début décembre, le maire de Donges, commune limitrophe de Saint-Nazaire, avait également refusé de détruire les cabanes situées dans la ville, ce que le préfet lui avait demandé.

    « Des mères au foyers, des chômeurs, des intérimaires font partie des piliers de la maison du peuple »

    Les liens noués entre gilets jaunes et syndicats se sont faits plus formels depuis peu. Le rassemblement du 5 février est la première action conjointe officielle. Avant cela, « on a organisé des rencontres ici, à la maison du peuple. Chacun a fait part de sa méfiance et de ses attentes » , se remémore Philippe. Les gilets jaunes craignaient d’être trahis et de voir la lutte centrée autour du travail, alors que leurs mobilisations parlent aussi du handicap, des services publics, des minima sociaux. « Des personnes éloignées du travail – mères au foyers, chômeurs, intérimaires… – font partie des piliers de la maison du peuple » , ajoute Philippe. Côté syndical, on se demandait où étaient les gens en 2016, lors des gros mouvements qui ont agité la France contre la loi Travail. Ils avaient aussi peur de la casse.

    Finalement, chacun a accepté les limites des autres. Et il a été décidé de profiter de cette situation pour inventer autre chose. « Les syndicats ont une implantation dans les entreprises que nous n’avons pas. Il y a parmi nous des travailleurs éloignés des syndicats qui peuvent, du coup, se rapprocher d’eux. Voire envisager de créer une section syndicale dans leur entreprise, parce qu’ils réalisent en discutant que c’est une façon de faire respecter leurs droits. » Les syndicats permettent de grossir les rangs des rassemblements qui se tiennent devant les tribunaux quand des gilets jaunes sont convoqués par la Justice, tandis que la maison du peuple offre à tout le monde une solide base arrière pour organiser des actions. « Le blocage du port, ce n’est pas une mince affaire. Il faut bloquer six entrées et cela demande pas mal de boulot. »



    Le 5 février, deux ronds points ont été bloqués sur le port. Défilant à proximité d’un gigantesque paquebot sur le point d’être mis à l’eau, les manifestants ont tâché de débaucher les travailleurs d’Arcelor Mittal. Ils ont pu entrer dans l’entreprise, le temps de glisser un mot aux travailleurs, et de montrer que non, ils n’avaient pas l’intention de tout casser. « C’était fort de rentrer comme ça sur les lieux de travail » , notent des retraités eux-aussi mobilisés ce 5 février. « Allez-y rentrez, c’est chez nous ! » , glissait un gilet jaune aux manifestants intimidés de passer la porte de l’entrepôt.

    « Ici il y a des gens qui bossent et qui dorment dans leur bagnole. On est dans le concret de la précarité »

    Au fil des soirées à refaire le monde et des actions menées sur les ronds points, les liens se resserrent. « Je n’avais jamais vu ça. Tellement de gens différents dans un mouvement, dit « Jojo », un habitué des luttes sociales qui a notamment passé du temps sur la zad de Notre-dame-des-Landes. Yann, chômeur mobilisé dès le début du mois de novembre, et présent aux premiers jours de la Maison du peuple, lui renvoie le compliment : « Je me retrouve avec des jeunes qui se sont battus sur la zad. Je n’ai jamais compris le sens de leur lutte là bas. Et je ne comprends toujours pas, d’ailleurs. Mais on est là, ensemble, on discute, on s’engueule, on s’embrasse. Ce qui se passe ici entre nous, cette entraide, je n’ai jamais vu ça. C’est incroyable. C’est devenu comme une drogue. » « C’est la première fois que je côtoie des SDF au quotidien, raconte Céline, qui est institutrice. Avant, tisser des liens avec eux aurait été impensable pour moi. »

    « Ici, il y a beaucoup de cabossés de la vie, ajoute Yann. Perso, je suis un enfant de la Dass, j’ai connu la violence. Quand j’écoute les anciens parler entre eux, ce que j’entends me fait mal. Il y en a qui ont eu des vies vraiment dures. » « Il y a beaucoup d’histoires personnelles de précarité, reprend Jojo. Un travailleur handicapé, qui fait 35h par semaine, nous a amené sa fiche de paie : 633 euros. Ça nous a fait bizarre. Il y a des gens qui bossent et qui dorment dans leur bagnole. On est vraiment dans le concret de la précarité. Ça pique. » Les vingt chambres de la maison du peuple sont occupées par des personnes en galère. Jojo habite l’une d’elles depuis le premier jour. « C’est mon premier logement, dit-il. En attendant que ma demande de logement social aboutisse. »

    « J’étais dans ma petite vie, vautré dans mon canapé en train de regarder BFM. Ici, mon cerveau s’est remis à fonctionner »

    « On fait beaucoup de social, reprend Yann. Les restos du cœur, le 115, les maraudes, ils viennent toquer chez nous. Mais on a dû clarifier les choses quand même, et dire que les gens étaient les bienvenus, y compris ceux qui avaient besoin de dormir au chaud, mais en précisant qu’ils étaient ici pour la lutte. On ne voulait pas que ce soit le bordel. » Très ordonnée, et bien tenue, la maison du peuple ne tolère ni drogue, ni alcool.

    Autant qu’une base arrière pour les actions, la maison du peuple est devenue un lieu de formation. L’endroit fourmille de discussions en tout genre, d’échanges plus ou moins informels, d’ateliers, de conférences et d’assemblées générales. Il y a aussi des pièces de théâtre, des soirées cinéma, des dîners collectifs. « Ici c’est vivant H24, décrit Jojo. On parle de politique à longueur de journée, alors qu’avant les gens s’en foutaient. » « J’étais dans ma petite vie, vautré dans mon canapé en train de regarder BFM, s’esclaffe Yann. Ici, mon cerveau s’est remis à fonctionner. » Ce qui soude les gens, politiquement, est une volonté farouche de voir les richesses mieux partagées, et un effarement total face aux milliards de l’évasion fiscale.

    « Ça fait douze semaines que ça dure. On dirait que les gens sont infatigables »

    « On ne se rendait pas compte, avant, qu’il y avait tant et tant d’argent public volé , explique Céline. Ce n’est pas possible pour nous d’être traités d’enfants gâtés alors que les plus riches se gavent. Dans le débat national, il nous est clairement demandé quel service public il faut supprimer. Ils n’ont vraiment rien compris à ce que l’on veut. On lutte pour le maintien de tous les services publics. » « Il y a largement de quoi financer tout ça, si on arrête de filer le pognon aux riches » , glisse Denis, ouvrier dans une entreprise d’insertion. Eric intervient et parle de « ces gros patrons qui négocient leurs primes de départ au moment où ils sont embauchés et avant même d’avoir prouvé quoi que ce soit » . Eric, Yann et Céline approuvent, évoquant aussi « les entreprises qui font des bénéfices et qui licencient quand même » .

    « D’habitude, on entend une info, ça nous écœure, et puis on retourne au boulot. On reprend le rythme. Maintenant, on est dans la lutte. On se dit que ce n’est vraiment pas possible, tempête Céline. Et plus on est informés, plus on trouve ça injuste et écœurant. » La motivation s’aiguise au fil de la formation politique informelle et collective que les uns et les autres reçoivent à la maison du peuple. « Les ouvriers et ouvrières qui viennent à la maison ou sur les ronds points avant ou après leurs journées de travail sont increvables, admire Jojo. Ça fait douze semaines que ça dure. On dirait que les gens sont infatigables. »



    Pour Céline, « le mépris et la violence n’ont fait qu’accroître notre détermination ». « Nous avons eu deux blessés graves ici », affirme Yann. Philippe est l’un d’eux : « Le 8 décembre, j’ai reçu un tir de LBD qui m’a provoqué une grave hémorragie interne. Je suis resté deux semaines à l’hôpital. » Le 29 décembre, un autre vent de panique a secoué le cortège des gilets jaunes. Le bruit a couru un instant qu’une personne de la maison du peuple était morte, frappée par un tir de LBD. « Tout le monde s’est tu. On a senti une grande angoisse, c’était terrible », se souvient « Kiki », un adolescent de 14 ans, le « bébé révolutionnaire » de la maison du peuple. Adrien, 22 ans, n’est pas mort ce jour là. Mais il a été salement amoché, avec plusieurs fractures au crâne [2]. « En janvier, quatre membres actifs de la maison du peuple ont été interpellés chez eux ou au travail. Trois d’entre eux passent au tribunal jeudi 14 février pour dégradations », ajoute encore Philippe.

    L’autre menace judiciaire, c’est le risque d’expulsion, réclamée par le promoteur qui possède les lieux. Une audience aura lieu à la fin du mois de février, après avoir été reportée deux fois. « Ce qui se vit ici est tellement fort que même si le mouvement est écrasé, il en restera quelque chose », relativise Jojo. « La maison du peuple n’est pas qu’un bâtiment, elle se déplace avec nous », affirment plusieurs habitants dans une vidéo publiée le 1er février, qui appelle tous les gilets jaunes à ouvrir des maisons du peuple partout en France, « pour s’organiser durablement face à un pouvoir de plus en plus répressif. »

    Côté action, la prochaine grande échéance, à Saint-Nazaire, est l’organisation de la seconde « assemblée des assemblées » au début du printemps [3], dans la droite ligne de la dynamique initiée, dans la Meuse, par les gilets jaunes de Commercy.

    Nolwenn Weiler


    Edité le 13-06-2019 à 20:52:08 par Xuan


    marquetalia
       Posté le 16-06-2019 à 19:33:02   

    Où en est l alliance entre gilets jaunes et quartiers populaires, sachant que dans les banlieues islamophobie rime avec prolophobie?
    Xuan
       Posté le 16-06-2019 à 19:38:59   

    marquetalia a écrit :

    Où en est l alliance entre gilets jaunes et quartiers populaires, sachant que dans les banlieues islamophobie rime avec prolophobie?

    Va y faire un tour et tu en sauras davantage.
    Finimore
       Posté le 04-08-2019 à 11:51:16   

    Suite au visionnage d'une vidéo qui tourne sur les réseaux fb des Gilets Jaunes, j'en ai fait une petite critique principalement sur 2 points. J'ai indiqué également des liens avec lesquels je peux (et j'ai) des divergences de fonds, mais c'est important de les indiquer.
    Voilà:

    POURQUOI JE SUIS GILETS JAUNE !
    https://www.youtube.com/watch?v=6FnffWmRSp0&feature=share

    Cette vidéo très intéressante, montre les avancées et les limites du mouvement des Gilets Jaunes qui a été touché par le syndrome du « vertige du succès ». Le fait d’avoir du monde sur les ronds-points, puis dans les manifs a totalement occulté la nécessaire réflexion politique et historique en terme de construction d’une force populaire face à l’Etat capitaliste, ses flics, ses médias…
    Etre nombreux c’est important, mais cela ne représente pas une force s’il n’y a pas la connaissance et la conscience, c’est-à-dire de s’inscrire dans un processus historique.
    Certes les références à la Révolution Française étaient et sont présentes chez les GJ, mais sur une base symbolique (la Marseillaise, le drapeau français). Et c’est là selon moi une des limites du mouvement et de sa confusion idéologique (amalgames etc.)
    Si la Révolution Française était et fut historiquement nécessaire, il n’en reste pas moins vrai que dans sa nature (révolution bourgeoise) elle n’a pas et ne pouvait pas débouchée sur le pouvoir du peuple.

    et la Commune de 1871 ?
    D’autres moments révolutionnaires (en France) sont occultés par les GJ notamment 1848 et surtout la Commune de Paris de 1871. Il ne s’agit pas de dire que l’ensemble du mouvement des Gilets Jaunes a volontairement écarté la référence à 1871, car c’est aussi le résultat de l’ignorance de cette partie de l’Histoire (volontairement écartée ou déformée par la classe des capitalistes notamment dans les livres d’Histoires –lire les excellents travaux d’Annie Lacroix-Riz sur le sujet et notamment : « L'histoire contemporaine toujours sous influence »-

    Un « oubli » fâcheux aux conséquences importantes pour aujourd’hui
    En occultant (volontairement pour certains ou involontairement pour d’autres) la référence à La Commune de Paris de 1871, les GJ font l’impasse sur la nature du combat de classe, sur la question du peuple en armes, sur la démocratie et le gouvernement ouvrier mis en place par la Commune, sur la répression sanglante du sinistre Adolphe Thiers et des Versaillais (30 000 communards furent assassinés par ceux que ). N’oublions pas que ce massacre s’est fait sous l’égide du drapeau Bleu-Blanc-Rouge le drapeau des Versaillais.

    Macron le Versaillais
    L’association des amies et amis de la Commune de Paris a relevé cette petite phrase de Macron : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée ».

    lire : cet article du 16 mai 2018 « Dehors Macron le versaillais! » sur https://blogs.mediapart.fr/edition/la-commune-pour-un-parti-des-travailleurs/article/160518/dehors-macron-le-versaillais

    Lire également : Macron, héritier des Versaillais
    12 Mai 2018 , Rédigé par Michel Servet
    http://www.vieuxsinge.fr/2018/05/macron-heritier-des-versaillais.html

    Thiers a "sauvé" la République en 1871, selon Macron !
    10 Mai 2018 par Jean Claude Meyer
    https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer-du-18/blog/100518/thiers-sauve-la-republique-en-1871-selon-macron

    « MACRON AIME VERSAILLES »
    https://lundi.am/Macron-aime-Versailles

    En plein mouvement des Gilets jaunes, Macron le versaillais reçoit les grands patrons au château de Versailles
    https://www.revolutionpermanente.fr/En-plein-mouvement-des-Gilets-jaunes-Macron-le-versaillais-recoit-les-grands-patrons-au-chateau

    Macron, un Président versaillais
    16 Mai 2018
    http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2018/05/macron-un-president-versaillais.html

    Le premier gouvernement ouvrier de l’histoire
    La Commune de Paris, fut le premier gouvernement ouvrier de l’Histoire, dans la préface de l’ouvrage de Karl Marx « La guerre civile en France » Engels écrira : " Regardez la Commune de Paris. C'était la dictature du prolétariat. ".
    https://www.marxists.org/francais/ait/1871/05/km18710530.htm

    La Commune brisa les organes de l’Etat bourgeois
    Le fonctionnement de la Commune de Paris est un exemple précis de réelle démocratie du peuple. En effet, ses élus, ses représentants étaient responsables et révocables à tout moment.
    La Commune brisa les organes de l’Etat bourgeois : la police, l’armée permanente, la haute administration :

    « La Commune fut composée des conseillers municipaux, élus au suffrage universel dans les divers arrondissements de la ville. Ils étaient responsables et révocables à tout moment. La majorité de ses membres était naturellement des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière. La Commune devait être non pas un organisme parlementaire, mais un corps agissant, exécutif et législatif à la fois1. Au lieu de continuer d'être l'instrument du gouvernement central, la police fut immédiatement dépouillée de ses attributs politiques et transformée en un instrument de la Commune, responsable et à tout instant révocable. Il en fut de même pour les fonctionnaires de toutes les autres branches de l'administration. Depuis les membres de la Commune jusqu'au bas de l'échelle, la fonction publique devait être assurée pour un salaire d'ouvrier. Les bénéfices d'usage et les indemnités de représentation des hauts dignitaires de l'État disparurent avec ces hauts dignitaires eux-mêmes. Les services publics cessèrent d'être la propriété privée des créatures du gouvernement central. Non seulement l'administration municipale, mais toute l'initiative jusqu'alors exercée par l'État fut remise aux mains de la Commune.
    Une fois abolies l'armée permanente et la police, instruments du pouvoir matériel de l'ancien gouvernement, la Commune se donna pour tâche de briser l'outil spirituel de l'oppression, le pouvoir des prêtres; elle décréta la dissolution et l'expropriation de toutes les Églises dans la mesure où elles constituaient des corps possédants. Les prêtres furent renvoyés à la calme retraite de la vie privée, pour y vivre des aumônes des fidèles, à l'instar de leurs prédécesseurs, les apôtres. La totalité des établissements d'instruction furent ouverts au peuple gratuitement, et, en même temps, débarrassés de toute ingérence de l'Église et de l'État. Ainsi, non seulement l'instruction était rendue accessible à tous, mais la science elle-même était libérée des fers dont les préjugés de classe et le pouvoir gouvernemental l'avaient chargée.
    »
    Karl Marx : La guerre civile en France -1871 (La Commune de Paris)
    https://www.marxists.org/francais/ait/1871/05/km18710530.htm

    En refusant de connaître, d’analyser, de réfléchir sur le lien des luttes d’aujourd’hui (des gilets jaunes) avec l’Histoire et notamment La Commune de Paris, le mouvement des GJ s’est retrouvé comme un oiseau sans ailes, incapable de comprendre le présent et d’agir sur l’avenir. Laissant la place à la glorification du drapeau bleu-blanc-rouge –des assassins des glorieux communards-, à la supercherie du RIC –Référendum d’Initiative Citoyenne- qui ne change rien à la nature de l’Etat et toute les illusions sur un soi-disant contrôle démocratique de l’Etat capitaliste sans renverser la classe dirigeante.

    Alors que faire ? les élections ? le RIC ? ou instaurer une autre société par la révolution.
    La vidéo dure 30 minutes et 20 secondes, et à 26:13 la question " Alors que faire ? " est posée. La réponse illustre brillamment les limites, les amalgames et les faiblesses du mouvement des GJ quand l’orateur annonce sérieusement : " Les gilets jaunes peuvent prendre le pouvoir légalement, sans putsch ! Comment ? Le principe du cheval de Troie, nous avons trois ans ont peu imaginer d'ici 2022, qu’un gilet jaune de la première heure ayant la confiance de l'ensemble de la famille des gilets jaunes, soit d'abord désigner par une assemblée générale des gilets jaunes obtiennent 500 signatures auprès des maires de France et se présente comme candidat aux élections présidentielles. Le but être notre cheval de Troie. Par la voie électorale en toute légalité il viendrait mettre en application toutes nos revendications et pourquoi pas celles de rendre immédiatement au peuple les clefs du pouvoir. Il modifierait la Constitution de manière à mettre en place le RIC et de manière à instaurer un fonctionnement de démocratie directe par le tirage au sort d’un tout nouveau parlement constitué de citoyens de toutes classes de tout horizons encadrés d’experts apolitiques et révocables. Cette option politique totalement recevable, légaliste de démocratie réelle et directe serait proposé aux français qui la choisirait ou la rejetterait. Le seul problème c’est que les médias manipulerons la population de toutes leurs forces afin de leurs rendre cette idée insupportable, on a l’habitude, la question est de savoir si la population est assez mature pour ne plus se laissez berner. ".
    Rendre le pouvoir au peuple en modifiant la constitution et mettre en place le RIC, voilà en quelques mots le summum de l’idéologie citoyenniste et du réformisme le plus plat. Avec ce genre de proposition, l’Etat bourgeois, le capitalisme, les classes dirigeantes peuvent dormir sur leurs 2 oreilles, nous sommes en effet bien loin de la nécessité d’une révolution (même si les références à la révolution française reste purement de l’ordre du folklore gentillet.)


    Edité le 04-08-2019 à 16:57:35 par Finimore


    marquetalia
       Posté le 04-08-2019 à 22:57:25   

    les gilets jaunes vont ils permettre le renouveau du Pcf,qui a son role à jouer pour contrer la bipolarité entre le Rn et la Rem,à l heure du déclin de la socialdémocratie et de la droite gaulliste,qui éparpillent leurs voix vers Macron ou Lepen?
    Xuan
       Posté le 04-08-2019 à 23:44:38   

    marquetalia a écrit :

    les gilets jaunes vont ils permettre le renouveau du Pcf,qui a son role à jouer pour contrer la bipolarité entre le Rn et la Rem,à l heure du déclin de la socialdémocratie et de la droite gaulliste,qui éparpillent leurs voix vers Macron ou Lepen?


    Pour ce qui concerne le PCF, il est probable que la lutte des masses joue un rôle positif à l'intérieur de ce parti, comme dans bien d'autres.
    Dans tous les cas elles contribuent à la reconstitution d'un parti communiste. Ce sont elles qui font l'histoire.
    Par exemple les brutalités policières remettent en question le légalisme et le pacifisme.
    En s'en prenant à des symboles de la République bourgeoise, en détruisant des permanences LREM, les GJ ouvrent la porte à une autre République et une autre démocratie.
    Le caractère sans-parti des GJ a des aspects positifs et négatifs. D'un côté il nie la nécessité d'un parti révolutionnaire ce qui est une erreur, de l'autre il remet en cause la classification selon les étiquettes "droite" "gauche", etc. alors que les clivages ont une origine de classe.
    marquetalia
       Posté le 05-08-2019 à 00:31:59   

    La notion de gauche est un instrument de collaboration de classes,de retournement de veste avec la social démocratie et la clique de la Rem.en tous les cas,le PCF va avoir un nouveau souffle,un afflux de sang neuf.


    Edité le 05-08-2019 à 00:48:55 par marquetalia


    pzorba75
       Posté le 05-08-2019 à 05:05:22   

    marquetalia a écrit :

    ...le PCF va avoir un nouveau souffle,un afflux de sang neuf.

    Conclusion hâtive d'un visionnaire optimiste.

    Le PCF est arc-bouté sur ses quelques sièges d'élus permettant à sa structure résiduelle de vivre confortablement, y compris dans l'espace Niemeyer Place du Colonel Fabien alors qu'un 4 pièces de 85 m2 pourrait suffire.

    Les prochaines élections municipales vont encore réduire la voilure, au moins à Paris et en région parisienne où les derniers "bastions historiques" sont menacés de disparition totale.
    Xuan
       Posté le 05-08-2019 à 08:28:30   

    On n'en sait rien de l'extérieur. A mon sens la seule issue est la scission.
    pzorba75
       Posté le 05-08-2019 à 09:07:39   

    Xuan a écrit :

    On n'en sait rien de l'extérieur. A mon sens la seule issue est la scission.

    Il y a un vieux dicton qui dit :" on a déjà coupé trois fois, et c'est encore trop court". Ce qui interroge, c'est ce qui reste à couper dans ce qu'enveloppe l'étiquette PCF.
    marquetalia
       Posté le 05-08-2019 à 10:18:05   

    Il y a des marxistes léninistes sincères à la gauche du PCF qui pourraient se rapprocher du Prcf.
    pzorba75
       Posté le 05-08-2019 à 11:32:30   

    marquetalia a écrit :

    Il y a des marxistes léninistes sincères à la gauche du PCF qui pourraient se rapprocher du Prcf.

    Vrai, très souvent aux cheveux blancs ou très éclaircis par les années, en tout cas pour ceux que je vois dans Paris et la région parisienne.
    Finimore
       Posté le 05-08-2019 à 11:33:09   

    marquetalia a écrit :

    Il y a des marxistes léninistes sincères à la gauche du PCF qui pourraient se rapprocher du Prcf.


    Sauf qu'on aurait tort de limiter les marxistes-léninistes au seul PRCF. Il y a aussi d'autres organisations qui méritent autant sinon plus l'étiquette de ML que le PRCF...
    Mais faut-il se limiter aux organisations ?
    marquetalia
       Posté le 05-08-2019 à 11:48:36   

    Finimore a écrit :

    [citation=marquetalia]Il y a des marxistes léninistes sincères à la gauche du PCF qui pourraient se rapprocher du Prcf.


    Sauf qu'on aurait tort de limiter les marxistes-léninistes au seul PRCF. Il y a aussi d'autres organisations qui méritent autant sinon plus l'étiquette de ML que le PRCF...
    Mais faut-il se limiter aux organisations ?[/citation]vous parlez du Pcof?
    marquetalia
       Posté le 05-08-2019 à 12:55:42   

    Et Du Pcrf?
    Finimore
       Posté le 17-08-2019 à 07:49:29   

    19 mai 2019 lu sur le site d'Unité Communiste Lyon

    Six mois de lutte et une élection.
    http://unitecommuniste.fr/france/six-mois-de-lutte-et-une-election/

    La mobilisation des Gilets Jaunes a défié tous les pronostics. Elle a tenu et tient encore. Depuis six mois, désormais, chaque samedi est marqué par les défilés, par les affrontements avec les forces de l’ordre, par les violences policières et par le mépris du gouvernement. Depuis 6 mois, une lame de fond a déferlé, secouant de fond en comble la société française.
    Cette lutte a jeté dans la rue des pans de la société. Elle a confronté les masses populaires et la jeunesse à l’expression même de la dictature de la bourgeoisie. Surdité face aux revendications, mépris politique, violences policières, maintien d’une politique rejeté par la très large majorité de la population…

    Il y a eu des luttes féroces les années précédentes, notamment la bataille autour du contrat de travail. Ces luttes ont été intenses et durement réprimées. Mais elles étaient restées, dans leur majorité, des luttes économiques, sur les conditions de travail, sur les normes de travail, sur le contrat, sur le salaire ou sur les services publics.

    Au cours de ces six mois, le mouvement que nous vivons actuellement, qui a commencé par un combat contre la cherté de la vie s’est mué en quelque chose d’autre. Ce quelque chose d’autre est un mouvement politique d’ampleur, radical et subversif, ciblant directement comme ennemi le régime et son caractère anti-démocratique.

    Ce choc a ébranlé tant la bourgeoisie que les forces habituelles de la lutte sociale. La CGT, par exemple, est, au cours du 52e congrès, qui se tient actuellement, en pleine ébullition. La direction de celle-ci paie le prix de son refus de s’engager en plein dans la bataille qui se joue, tandis que la base participe au mouvement des Gilets Jaunes.
    Les organisations politiques, particulièrement les organisations politiques progressistes ou révolutionnaires, ont été, elles aussi, transformées. Celles qui ont rejeté l’idée de participer à la lutte, elles aussi, périclitent. En ayant voulu ignorer l’existence du mouvement des Gilets Jaunes, elles se sont marginalisées elles-mêmes. Lorsqu’elles veulent, maintenant, s’intégrer dans le mouvement, c’est avec une grandiose difficulté, car elles ne partagent pas une somme d’expérience commune, un vécut de lutte particulier, ce qui leur donne un côté suranné, désuet…et arriviste.

    Pour les autres, c’est une fantastique somme d’expérience et une grande leçon de politique réelle qui leur a été donnée. Leurs militants et militantes en ressortiront grandis et aguerris.

    Les masses populaires aussi. Toute une génération sera marquée par la défiance envers les institutions, envers les forces de l’ordre, envers une justice de classe, inique et arbitraire.

    Macron et la classe bourgeoise, qu’il sert, a tenté de répondre, sans jamais céder sur son programme, à la crise de régime que constitue ce mouvement. D’un côté par la force brute, en autorisant la police à faire un usage massif des gaz, des matraques, des LBD…
    Elle a tenté aussi et tentera de semer le chaos et la division en montant des “affaires”, comme l’affaire Finkielkraut, dans le but de pouvoir opérer une contre-offensive idéologique. Elle ne reculera devant rien pour reconquérir le terrain perdu, dès que la mobilisation sera tue.

    De l’autre côté, elle a opéré en tentant d’utiliser la colère des Gilets Jaunes et des masses pour la mettre à son propre service. Le Grand débat à servi à cela : tenter de faire un effet levier pour appuyer sa politique réactionnaire. Mais la brutalité du régime n’a pas eu raison de la colère, tout comme les faux débats ne l’ont pas calmée.
    Restent alors deux armes : la première est le temps, le temps qui use, qui épuise, qui décourage… le temps qui amène aussi à la période de creux de l’été. Été que Macron saisira certainement pour lancer de nouvelles attaques, contre les droits sociaux, contre la retraite, contre les salaires… La liste est encore longue.
    La seconde est celle de la diversion. Et l’arme numéro 1 de la diversion est, à l’heure actuelle, la mise en œuvre d’une élection des plus inutiles : celles des Européennes.

    Le miroir aux alouettes des Européennes.

    Les élections européennes cristallisent, aujourd’hui, une part de l’attention de ceux et celles qui se mobilisent. Pour certains et certaines, elles incarnent une forme d’espoir.
    Un espoir de changement, en supposant qu’une liste qui s’approche des intérêts des Gilets Jaunes puisse s’imposer.
    Un espoir de sortir d’un hypothétique « carcan » de Bruxelles.
    Un espoir d’infliger une sanction à LREM et à ses alliés, dans le but d’infléchir la politique gouvernementale, voir d’en obtenir un changement.

    Nous comprenons ces espoirs, nous comprenons que beaucoup vont se diriger vers les urnes avec des états d’esprit complètement différents les uns des autres. Certains avec conviction, d’autres, à la manière d’un jeu de loto, car « on ne sait jamais », malgré la sombre impression que les votes ne changent, en définitive, pas grande chose.

    Nous, UCL, mais aussi l’Union Prolétarienne Marxiste Léniniste, avons fait le choix de ne pas donner de consigne de vote. Nous pensons que ce scrutin est avant tout une diversion, qui détourne de la lutte, pour entraîner vers les urnes. D’autant que l’impact de ce scrutin est infinitésimal.

    Premier point fondamental : qui domine qui ? L’Union européenne possède une nature particulière. Elle est une alliance entre les Etats impérialistes que sont l’Allemagne et la France – avec une forme de participation éloignée du Royaume-Uni. Cette alliance entre les impérialismes est le fruit d’une nécessité reconnue de longue date.

    Dans les faits, l’histoire de la fin du dix-neuvième siècle et du vingtième siècle européen est l’histoire de cette alliance. Mais, même si elle est reconnue par l’un comme l’autre comme le seul moyen de pouvoir faire face à la naissance de géants industriels, une question n’est pas résolue : qui dévorera qui ? Car, s’il existe des tendances à ce que les industries, les banques, les cartels fusionnent, il n’en demeure pas moins qu’ils sont également en concurrence. C’est ce qui explique les guerres, les occupations, les tentatives de forcer les choses. Mais même à l’heure actuelle, alors que des concentrations se font, alors que des accords se nouent, il reste toujours un certain nombre de choses qui ne se négocient pas. Ainsi, la Deutsche Bank, endettée, a vu son rachat par la BNP Paribas interdit.

    Aujourd’hui, la France est-elle dominée par l’UE ? Non. Elle est un élément moteur de celle-ci. De plus, son impérialisme est principalement orienté sur l’Afrique, avec des possessions sur les autres continents. Là-bas, là où réside le fond de ses intérêts, elle ne tolère aucune concurrence et n’hésite pas à lutter pied à pied pour se maintenir, contre la pression chinoise, russe, ou même américaine.
    Ce n’est pas l’UE qui dicte sa loi à la France (ou à l’Allemagne) mais ce sont ces Etats qui utilisent l’interface de l’Europe pour dicter la leur aux pays les moins puissants.
    Il y en a qui en bénéficient, ou plutôt des fractions de leurs bourgeoisies en bénéficient. D’autres, comme la Grèce, sont aux abois, tenus par leurs dettes aux ordres de la France – qui possède la majorité de celles-ci, contrairement à une idée répendue – et de l’Allemagne.


    La crise de l’UE, que nous constatons actuellement, est avant tout la répercussion de la crise des impérialismes qui la constituent. Ces crises soumettent cette alliance, temporaire par sa nature même, à une telle force de marée qu’elle menace de se disloquer.

    Le vote peut-il y changer quelque chose ?

    Dans l’Union européenne, le Parlement européen ne bénéficie que de prérogatives faibles. Il prend des résolutions, mais leur application est soumise entièrement à la discrétion des gouvernements nationaux. Dans les faits, certains de ces gouvernements sont écrasés par le poids des dettes, contractées non pas envers l’ « Europe », mais envers des établissements financiers privés (BNP Paribas, Crédit Agricole…) C’est cet étau financier qui les oblige à adopter ce que les cartels bancaires imposent également à l’Europe. Ca n’est pas l’UE en tant que tel.
    L’UE n’est pas unie, ni fédérale. Elle reste un des rares exemples de système confédéral, dans lequel la loi des pays prime sur celle de l’ensemble. Le vrai cœur du pouvoir est dans ce qu’on n’élit pas. Le Conseil des ministres européens est, en réalité, le centre de gravité des décisions.
    Le Parlement européen est, en dernière analyse, un cadeau fait aux organisations politiques pour s’assurer de leur fidélité au projet européen, pour leur offrir un nouveau moyen d’engranger de l’argent. Elle est une des « balles sucrée » qu’offre régulièrement la grande bourgeoisie.

    Les questions fondamentales ne sont pas soumises au vote, en Europe comme en France. Elles ne se négocient pas ainsi. Bien que ce concept revienne dans les argumentaires des réactionnaires, il est difficile de contester qu’il existe une forme « d’Etat profond. » Cet « Etat profond » correspond à des questions fondamentales liées à l’imbrication de la grande bourgeoisie monopoliste et de l’appareil d’Etat.
    Ainsi, l’impérialisme français, les interventions militaires, les ventes d’armes lourdes, les soutiens diplomatiques, l’activité des services secrets, en somme le « système végétatif » de la sphère économique et politique profonde des Etats impérialistes est hors de portée des bulletins de vote. Les enjeux sont trop essentiels pour qu’ils puissent faire l’objet d’un débat public.

    Au sein de l’UE, par extension, se reproduit ce même type de schéma. L’UE, comme les institutions « supranationales », est avant tout une arène dans laquelle les affrontements entre cartels monopolistiques -et les Etats qui y sont liés- sont arbitrés, dans l’idéal le plus pacifiquement possible. Une norme européenne, par exemple, qui va déterminer comment un bien doit être produit, correspond à la manière de produire d’un groupe monopoliste particulier, qui va l’imposer aux autres.
    Emmanuel Macron a lancé un appel à combattre le RN, en voulant ainsi engranger des voix supplémentaires et se poser en rempart de la démocratie et du progrès. Il essaie de rallier derrière lui les partisans de l’Union Européenne et de placer le curseur du débat politique entre partisans de la « Renaissance » et liquidateurs.
    Mais dans les faits, d’une part LREM a repris les éléments de programme des identitaires, notamment sur la « défense des frontières de l’Europe ». De l’autre, même si le RN était tout-puissant, il ne quitterait pas l’UE, ni aucun des candidats, quel qu’il soit. Même l’UPR, qui place comme leitmotiv son « article 50 », ne le fera pas non plus.
    L’expérience du Brexit montre qu’une séparation de l’UE, avec la rupture des accords qui l’accompagnent, est une rupture beaucoup plus économique que politique. Il s’agit, pour un grand nombre de cartels, d’un véritable déchirement, au sens physique du terme. La bourgeoisie s’y opposera donc de toutes ses forces.
    Cependant, l’UE peut s’effondrer. Elle peut s’effondrer, mais les résultats seraient un choc immense pour les marchés, mais également pour une grande partie du tissu industriel et bancaire de notre impérialisme. Il existe des signes de cet effondrement, mais il sera probablement cataclysmique.

    La question de l’UE, en dernière analyse est paradoxale. Il faut lutter contre l’UE pour ce qu’elle est, une coordination d’impérialismes, traînant à leur suite des impérialismes croupions et des laquais serviles.
    Il faut lutter contre ce que cette coordination fait subir à ceux qui sont sous son joug implacable, aux dégâts qu’elle cause, sur la nature, par rapport aux risques de guerre, sur la destruction des droits sociaux.
    Mais ce sont des luttes tactiques. La victoire stratégique est ailleurs. Elle est dans le renversement du système impérialiste-capitaliste.
    Et là, l’UE apparaît comme secondaire. La sortie de l’UE sera refusée par « l’Etat profond », par les forces économiques, les cartels et des conglomérats. Il n’existe pas de pouvoir démocratique assez fort, en régime bourgeois, pour l’obtenir. Et si les masses populaires avaient le pouvoir réel entre leurs mains, la question de l’UE ne se poserait plus, balayée qu’elle serait par la chute du capitalisme.
    Nous pensons que mettre en avant l’UE (comme l’OTAN) comme une étape ou un préalable, c’est mal analyser ce qu’est la nature profonde de ces institutions et les limites du pouvoir populaire en régime bourgeois.

    C’est pour cela que nous pensons que ceux qui insistent obstinément sur ces points, finalement, nient la question stratégique de la conquête du pouvoir par les masses populaires.

    Nous n’en sommes cependant pas même là.
    Aujourd’hui, quel mot d’ordre ? Boycott ? Abstention ?

    Nous pensons que le terme boycott ne recouvre pas forcément une réalité pratique. Un boycott suppose une campagne active qui viserait à perturber la bonne tenue du scrutin, à l’image de celui organisé en Inde par la guérilla. À l’heure actuelle, il ne semble pas que cela soit dans les projets de ceux qui tiennent cette position. Nous le comprenons, certes, mais il se limite à un acte, en réalité, passif. Il reste incantatoire s’il n’est pas accompagné d’une ligne pratique, concrète et immédiate pour les masses populaires.

    Aujourd’hui, nous pensons que rentrer dans un débat sans fin sur la question d’un vote aussi marginal, aussi peu essentiel, batailler là-dessus, revient à perdre une énergie colossale pour quelque chose qui ne nous intéresse pas. Cela revient à nourrir un point de focale qui ne nous intéresse, finalement, pas. Autant nous focaliser alors, sur ce qui est fondamental.

    Nous avions défendu le boycott lors des élections présidentielles, pour proposer comme issue la question de l’opposition extra-parlementaire dont l’objectif est de rassembler toutes les forces progressistes qui ne se retrouvent pas dans la politique bourgeoise.

    À nos yeux, cette opposition doit rassembler les forces politiques, syndicales, associatives, mais aussi les mouvements de lutte qui ne se retrouvent plus dans les cadres étroits et tronqués de la fausse démocratie électorale. Nous pensons que la légitimité n’est pas dans ces salons de discussion entre bourgeois bien-séants. Elle est à réclamer par les masses populaires, pour elles.


    Elle est le fait de réclamer que nous représentons une « fraction du pouvoir réel ».

    Nous pensons que l’expérience du mouvement des Gilets Jaunes, avec ses assemblées populaires et ses assemblées des assemblées (Commercy, Saint-Nazaire, plus tard Montceau-les-Mines) forment une incarnation embryonnaire de cette opposition. C’est, de fait, elle -avec les discussions de rond-point, plus que tout autre chose, qui a donné le ton lors des sept derniers mois de lutte.
    Nous pensons que c’est cela qu’il faut défendre, plus qu’un débat sur la question du vote, pour que cette expérience ne s’évapore pas, mais puisse être synthétisée et former une nouvelle base de départ pour d’autres luttes d’ampleur. Ce sont ces assemblées, éminemment politiques, qui ont formé le plus grand saut qualitatif au cours de la lutte des Gilets Jaunes, lui conférant son caractère politique de lutte la plus poussée de ces dernières décennies.


    Il reste un travail fantastique à faire.

    À la fois dans les luttes, pour qu’elles se rejoignent et se renforcent mutuellement, autour d’un centre constitué par les assemblées populaires et démocratiques. Elles continueront d’éclore tant que les attaques perdurerons. Et elles perdureront.
    Nous appelons également à ce que les organisations politiques révolutionnaires soient renforcées. Nous appelons à ce qu’elles travaillent conjointement, pour faire face à la gravité de la situation sociale et économique, mais également, car, jusqu’à présent, la présence communiste révolutionnaire est restée bien trop anecdotique, à l’exception de succès locaux, dans le mouvement des Gilets Jaunes. Non pas en tant que force visant à contraindre la lutte à adopter des mots d’ordre qui ne sont pas les siens, en lançant des incantations, mais bien en faisant le travail politique qui permette aux revendications de triompher.


    Comme le mentionnait le Manifeste : « Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers.

    Ils n’ont point d’intérêts qui les séparent de l’ensemble du prolétariat.

    Ils n’établissent pas de principes particuliers sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement ouvrier.

    Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité.

    Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien. »

    Nous devons le faire : la bourgeoisie a perdu du terrain. Elle a perdu de l’espace pour ses manigances, face à la résistance populaire, face aux luttes. Cet espace, elle n’accepte pas de le considérer comme perdu. Elle ourdi sa contre-offensive idéologique.

    Elle trace aussi ses plans pour l’avenir. Car lorsque les droits économiques sont touchés, le lendemain, ce sont les droits politiques. Nous devons garder à l’esprit que la plus grande épreuve de force est encore devant nous.
    Finimore
       Posté le 17-08-2019 à 07:57:45   

    Le mouvement des Gilets Jaunes : Nos tâches en tant que communistes – Partie 4
    20 décembre 2018

    http://unitecommuniste.fr/france/le-mouvement-des-gilets-jaunes-nos-tache-en-tant-que-communistes-partie-4/

    Nos tâches en tant que communiste.

    Partie 4

    Vertuis

    Politiser la lutte.

    « Les masses sont les véritables héros, alors que nous sommes souvent d’une naïveté ridicule. Faute de comprendre cela, il nous sera impossible d’acquérir les connaissances même les plus élémentaires. » La lutte menée par les Gilets Jaunes confirme ce que pouvait, alors, écrire Mao. La lutte sociale d’ampleur, menée sans relâche, a été un choc pour une grande bourgeoisie habituée à pouvoir imposer ses décisions et ne tenant plus compte des luttes. Cette lame de fond a balayé la poussière qui s’était déposée sur un milieu militant engoncé dans des habitudes et des schémas préétablis.

    Dans de nombreux pays, cette mobilisation est scrutée par les organisations politiques progressistes et révolutionnaires. Elle est imitée par les masses en colère. Elle est contagieuse partout où la crise économique mondiale a semé ses ravages.

    « Les masses sont les véritables héros », mais nous avons un rôle à jouer. Contrairement à ce que nous avons pu lire, la spontanéité existe. Le spontanéisme aussi de facto. Mais cela ne suffit pas. Les organisations politiques communistes -à défaut de Parti- ont des tâches à accomplir.Même seules, les masses populaires en mouvement sont capable de grandes choses. Elles sont capables de mettre en échec les exploiteurs, de lutter contre eux, de définir un cap. Mais tout n’est pas possible.

    La confrontation avec l’exploitation, avec la bourgeoisie, avec la répression et avec le mépris social forgent les consciences. Ces conflits les aiguisent. Ces vexations, ce rejet de la misère pousse à chercher des issues et à vouloir arpenter les voies qui permettent de les emprunter.

    Seulement, la bourgeoisie au pouvoir n’est pas dupe et les entrave, sème la confusion, le chaos, la dispersion, la haine -par le truchement de l’extrême-droite- au sein des masses en lutte. Les tâches des Partis Révolutionnaires sont d’apporter la ligne politique qui permet de triompher de ces obstacles, de les balayer et de permettre au mouvement de lutte de progresser et d’avancer toujours en direction de la victoire.

    De même la direction émergent spontanément du mouvement, ses têtes visibles, sont bien souvent des éléments petits-bourgeois, radicaux, certes, mais présentant les travers typiques de la petite bourgeoisie. Voilà ce qu’en disait Lénine :

    « Ils entourent de tous côtés le prolétariat d’une ambiance petite-bourgeoise, ils l’en pénètrent, ils l’en corrompent, ils suscitent constamment au sein du prolétariat des récidives de défauts propres à la petite bourgeoisie : manque de caractère, dispersion, individualisme, passage de l’enthousiasme à l’abattement. »

    Lénine, pour apporter une réponse à ce problème, pose la question de l’organisation politique et de son rôle primordial pour mener les luttes jusqu’au bout tout comme pour la transformation de la société.

    « Pour y résister, pour permettre au prolétariat d’exercer comme il se doit, avec succès et victorieusement, son rôle d’organisateur (qui est son rôle principal), le parti politique du prolétariat doit faire régner dans son sein une centralisation et une discipline rigoureuse. »

    Nous n’en sommes pas là, ces tâches ne sont pas réalisables à l’heure actuelle par nos forces seules. Mais nous devons tendre vers elles, avancer dans la possibilité de rallier, dans le flux et surtout dans le reflux, les forces qui constitueront l’ossature et la musculature d’un futur parti révolutionnaire.

    À l’heure actuelle le mouvement communiste en France n’est pas parvenu à s’imposer où que ce soit dans le mouvement comme une force dirigeante. Il n’est pas parvenu à apparaître comme une composante importante du mouvement des Gilets Jaunes, comme une force capable d’impulser une ligne et une direction. Il existe un grand nombre de raisons à cela telle que la dispersion des forces, la faiblesse générale du mouvement… Mais il n’est pas possible de se retrancher derrière ces faits en les déclarant insurmontables. Surtout, leur nature « technique » ne peut pas camoufler leurs racines, qui elles sont politiques.

    Il existe une grande confusion dans les conceptions stratégiques défendues par les organisations communistes. Certaines -comme mentionné dans les premières parties de la brochure- tendent à penser même que les exploités ne les « méritent pas ». Que le peuple n’est pas digne de leur science et de leur savoir parfait. Nous ne pouvons pas nous placer à l’extérieur de celui-ci, prendre une attitude en surplomb, nous contentant de critiques et de conseils lancés au loin. « Il faut » que les masses les rejoignent, « il faut » qu’elles changent et qu’elles « grandissent ».

    Le désarroi idéologique est tel que fondamentalement ils et elles ont oublié à quoi servent les organisations politiques, les syndicats, les partis. A leurs yeux, l’appareil est tout, le mouvement de masse n’est rien. Leurs organisations ont « besoin » des masses uniquement dans le sens où elles sont une greffe artificielle qui désespère de prendre.

    Nous pensons quant à nous que notre organisation existe pour une seule et bonne raisons : Servir le peuple. Elle n’a pas « besoin » des masses. Elle répond à leurs besoins, à leur exigence de liberté contre l’oppression et contre l’exploitation. C’est sa raison d’être. C’est la raison d’être du Parti que nous voulons construire.

    Le constat d’insuffisance, à l’heure actuelle, est pour nous, comme pour tous les communistes sincères, insupportable. Seules des sectes n’ayant d’autres désirs que de rester des sectes peuvent se contenter de cela. C’est pour cela que la question du Parti est primordiale à nos yeux.

    C’est également pour cela que nous enjoignons ceux et celles qui ne veulent pas attendre que la révolution arrive, mais qui veulent en être les artisans à collaborer avec nous en France, dans ses colonies et néo-colonies comme à l’international. Il s’agit du sens principal de l’alliance révolutionnaire que nous serons amenés à proposer conjointement avec nos camarades de l’UPML.

    Dans l’intervalle, l’action que nous avons menée et que nous menons dans la lutte a été sur plusieurs plans.

    L’Unité Communiste de Lyon considère qu’une des clés de la possibilité d’avoir un rôle effectif est dans le fait de créer les instances de débat et de prises de décision démocratiques. À Lyon, l’Unité a travaillé à l’impulsion d’assemblées populaires. Ces espaces ont permis de rompre en partie la fragmentation du mouvement des Gilets Jaunes, localement, mais également d’abattre des cloisons vis-à-vis des autres luttes.Ceux et celles qui luttent dans les lycées, dans les universités ou dans les usines ont pu prendre la parole. Ces paroles communes ont permis d’initier un creuset dans lequel peut se fondre les luttes.

    Pour nous, ces instances sont autant des lieux qui peuvent permettre à la lutte de se doter d’une direction démocratiquement déterminée, mandatée et contrôlée, mais également nouer des ponts, des passerelles, des coordinations entre les assemblées des différents lieux.

    Certains et certaines ont redouté le fait que les discours et les prises de parole soient empreints d’idées réactionnaires, conspirationnistes, fascistes. Il s’agit d’une question que tout militant et toute militante communiste peut se poser. Mais dans les faits, les militants et militantes fascistes ne sont pas venus. Qu’auraient-ils eut à dire ? Rien qui ne puisse être battu. Quant aux idées et conceptions fausse, il y en a eu. Mais nous ne devons pas les redouter. Nous devons au contraire les écouter, comprendre d’où elles proviennent et y répondre. Mais nous de devons jamais redouter la parole des masses.

    Certains la redoutent tant qu’ils imposent un contrôle bureaucratique des assemblées et des mouvements, refusant toute présence d’autres forces politiques, refusant même que la parole des participants s’écarte un tant soi peu de la ligne définie par leur organisation. En avançant ainsi, ils n’ont suscité que la frustration, la colère et le rejet.

    D’autres se sont cachés. Ils se sont mués en sous-marins opportunistes, essayant de prendre des positions clé pour imposer par la suite leur propre ordre du jour, niant les propres règles démocratiques proposées par les assemblées.

    Nous mêmes, militants et militantes de l’Unité Communiste de Lyon, nous avons pris la parole. Car dans ces instances du débat démocratique se trouve un lieu central pour exposer notre ligne, exposer nos conceptions. S’appuyer sur ce que peuvent exprimer ceux et celles qui prennent la parole et apporter une synthèse politique.

    Nous considérons que nous devons appliquer une ligne de masse. Mao la définit ainsi :

    « Dans toute activité pratique de notre Parti, une direction juste doit se fonder sur le principe suivant : partir des masses pour retourner aux masses.

    Cela signifie qu’il faut recueillir les idées des masses (qui sont dispersées, non systématiques), les concentrer (en idées généralisées et systématisées, après étude), puis aller de nouveau dans les masses pour les diffuser et les expliquer, faire en sorte que les masses les assimilent, y adhèrent fermement et les traduisent en action, et vérifier dans l’action même des masses la justesse de ces idées.

    Puis, il faut encore une fois concentrer les idées des masses et leur retransmettre pour qu’elles soient mises résolument en pratique. Et le même processus se poursuivra indéfiniment, ces idées devenant toujours plus justes, plus vivantes et plus riches. »

    Cela nous démarque du suivisme, qui consiste à accepter en bloc toutes les conceptions au sein des masses, y compris les plus réactionnaires, et à renoncer à toute impulsion de direction. Nous ne nous cachons pas, ni ne cachons nos opinions.

    Cela nous démarque aussi de la conception autoritariste portée par certains, qui ont, par exemple, ouvert sans retenue le feu sur le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) pour le démolir. Mao écrivait à ce sujet :

    « Dans tout travail, l’autoritarisme est une erreur, car il dépasse le niveau de conscience des masses et viole le principe de libre adhésion ; c’est une manifestation de ce mal qu’on appelle précipitation.

    Nos camarades ne doivent pas croire que tout ce qu’ils comprennent, les larges masses le comprennent également. Seule une enquête effectuée parmi les masses permet de s’assurer si elles ont compris telle ou telle idée, si elles sont prêtes à passer à l’action. »

    L’exemple du RIC est typique. Le RIC quelque chose que nous, communistes, comprenons comme réformiste et insuffisant. Nous voyons toutes les entraves et les impasses que contient cette solution fausse. Pour beaucoup d’entre nous, il faut donc la dénoncer et la combattre. C’est stratégiquement vrai. Mais il ne suffit pas d’avoir stratégiquement raison pour gagner. Il faut avoir raison dans la tactique et raison dans l’opérationnel.

    Nous, au sens du mouvement communiste présent en France, raisonnons trop souvent téléologiquement. Nous voyons immédiatement l’aboutissement final auquel mène telle ou telle position. La moindre faille nous paraît dès lors intolérable et insupportable. Nous ne pouvons-nous empêcher de vouloir la colmater.

    Or parfois, cette bonne volonté devient contre-productive. Dans nombre de publications, nous avons vu une levée de bouclier se faire contre le RIC. Mais peu ont compris le sens éminemment positif qu’a cette revendication dans l’esprit des masses. De ce qu’il représente pour elles et non de son sens objectif. Clausewitz, dans sa grande sagesse, avait coutume d’écrire que le subjectif est parfois plus objectif que l’objectif, dans le sens où il intègre des paramètres qui ne sont pas quantifiables, tels que les facteurs moraux.

    Dans un sens, dans la situation actuelle, nous nous retrouvons face à cela. Le RIC en lui-même est une impasse, mais il soulève une question sous-jacente fondamentale. Ce n’est pas encore la question du pouvoir, mais déjà celle du régime politique dans lequel nous sommes : celui d’une fausse démocratie, réelle dictature des marchés et de la haute bourgeoisie.

    Le fait que la question du RIC devienne chaque fois davantage plus hégémonique illustre une nature bien trop mal comprise du mouvement des Gilets Jaunes : sa nature politique, nettement plus radicale et subversive que celle de la très grande majorité des mouvements de ces dernières décennies. Et pour cause, les grandes luttes sont restées sur le terrain de l’économisme, des revendications salariales, des revendications au sein des entreprises ou de l’Etat en tant qu’employeur. D’ailleurs plusieurs communiqués d’organisations politiques ont appelé -en somme- à les maintenir dans ces cadres. Les seules issues politiques proposées au cours de ces mouvements restaient implicitement dans les cadres bien établis de la démocratie représentative et bourgeoise.

    Nous considérons que, en tant que communistes, en tant que militants politiques, notre tâche est d’impulser le fait que cette lutte se politise. Non en défendant platement le RIC en tant que tel, mais en prenant appui sur le caractère juste de ce qu’il représente aux yeux des masses populaire, aux yeux des exploités, comme contestation de la légitimité du régime et, plus en amont, du pouvoir.
    Finimore
       Posté le 17-08-2019 à 07:59:33   

    Le mouvement des Gilets Jaunes : S’adresser à toutes et tous – Partie 5
    25 décembre 2018

    http://unitecommuniste.fr/france/le-mouvement-des-gilets-jaunes-sadresser-a-toutes-et-tous-partie-5/

    S’adresser à toutes et tous.

    Partie 5

    Vertuis

    Nous devons nous adresser à toutes et tous.

    Nous savons que beaucoup d’individus sont hostiles au communisme. C’est un fait logique. L’anticommunisme institutionnel nourrit les esprits de tout un bric-à-brac de thèses fausses, d’inventions, de récits horrifiants sur le communisme. Cela contribue à créer des associations dans l’esprit d’une large partie des masses.

    Nous devons lutter contre ces mensonges, lutter contre les thèses fausses, lutter contre le révisionnisme, et lutter contre des idéologies anti-communistes « de gauche », promues par la bourgeoisie comme des versions « acceptables » du léninisme.

    Nous devons le faire sur le fond. Nous ne devons jamais y renoncer.

    Mais nous ne pouvons pas faire de cette explication de fond un préalable à tout ralliement. Nous ne devons pas attendre d’un mouvement de masse qu’il marche parfaitement dans le sentier tracé par la synthèse de l’expérience du mouvement communiste. Reprocher aux gilets jaunes de ne pas porter des revendications communistes est un reproche stupide. Sans communistes, pas de mouvement communiste.

    Nous devons mener un travail de diffusion de nos idées, de nos conceptions, de notre science marxiste-léniniste. Mais nous devons fonder la base de notre ralliement sur notre ligne et nos mots d’ordre. Nous fondons le ralliement que nous opérons en premier lieu sur une base politique et non idéologique.

    Il ne faut pas cacher notre engagement, il ne faut pas cacher notre drapeau. Il ne faut pas couper dans le jeu d’une certaine défiance envers l’organisation. Il nous faut l’expliquer.

    Ce qui peut transformer une absence en un succès, c’est la capacité à pouvoir définir une ligne politique et des mots d’ordres qui sont adaptés. Or, des mots d’ordres intemporels, valable en tout temps et tout moments ne sont pas des bons mots d’ordres. Ce sont des maximes, des incantations, des fétiches. Aujourd’hui, le mot d’ordre de grève générale est un mot d’ordre faux. Il est lancé en l’air alors que les syndicats ne sont pas dans la lutte, alors que les directions ont freiné des quatre fers, alors -surtout- que ce mot d’ordre reste politiquement en deçà de ce qui émerge aujourd’hui dans le mouvement des Gilets Jaunes. Notamment, comme mentionné dans la partie précédente, autour de la question du RIC.

    Nous considérons que le mot d’ordre qui s’applique immédiatement et qui correspond à la phase actuelle du mouvement des Gilets Jaunes est celui de « créer des assemblées » et celui de « poser la question du régime ». Peut-être, après les fêtes de fin d’année, ce mot d’ordre ne sera plus à l’ordre du jour si le mouvement s’effondre, et reflue. Alors nous devrons élaborer un autre mot d’ordre, qui serait probablement « organisons-nous pour contrer le reflux ». Cette question du reflux est abordée plus en détail à la fin de cette brochure.

    Nous faisons le choix de nous adresser à tout le monde. A toutes les catégories sociales qui composent la société, y compris à celles qui nous sont hostiles. Nous nous inspirons en cela de la politique menée par le Parti Communiste dans les années 30.

    L’extrême-droite tente d’instiller son poison dans les esprits en se nourrissant de peurs réelles, du vécu de la population. La peur de la violence, la peur de l’insécurité, la peur du déclassement social. Cet effroi est réel car il correspond à des menaces réelles sur l’existence des individus. La colère, le rejet des institutions, du « système », est réel dans la population. Il fait partie d’un sentiment diffus d’avoir en face de soi un Etat monstrueux, omnipotent, sur lequel il n’existe aucune prise.

    Tout comme l’isolement des pèlerins dans l’hiver a mené aux procès de sorcellerie de Salem, les fascistes utilisent un argument de l’encerclement, de l’isolement. La propagande fasciste ne parle qu’à l’individu, qu’à l’atome, qu’à l’isolé, passif, devant son écran, en lui fournissant un sens à ce qu’il vit, à sa révolte. Un sens nourri par toutes les conceptions réactionnaires qui flottent dans la société.

    Nous nous adressons à toutes et tous en tant que membre d’une classe. En tant que composants et composantes d’une société. Et nos réponses visent à expliquer que la réaction n’a pour objectif qu’une permutation des valets des maîtres, des oppresseurs, des exploiteurs et exploiteuses. La solution n’est pas dans l’affermissement du pouvoir bourgeois, dans le renforcement de son ordre, mais au contraire, dans sa disparition.

    Bien sûr, nous nous adressons -bien que, en deux ans d’existence, notre expérience reste lacunaire- en priorité, dans nos tracts, dans nos discours, aux ouvriers et aux ouvriers agricoles, ainsi qu’a la jeunesse, particulièrement populaire. Ce n’est pas suffisant encore et il nous reste un travail immense à accomplir.

    Mais nous devons parler à tous.

    Thorez, en 1936, écrivait ceci dans son discours de la « main tendue ».

    « Nous avons œuvré à l’unité entre les travailleurs des villes et des champs, entre les travailleurs manuels et intellectuels. Nous sommes heureux d’avoir propagé l’idée du Front populaire du travail de la liberté et de la paix, et de collaborer loyalement à une action commune avec les radicaux, les républicains et les démocrates. Nous avons travaillé à l’union de la jeunesse de France.

    Et maintenant, nous travaillons à l’union de la nation française contre les 200 familles et leurs mercenaires. Nous travaillons à la véritable réconciliation du peuple de France.

    Nous te tendons la main, catholique, ouvrier, employé, artisan, paysan, nous qui sommes des laïques, parce que tu es notre frère et que tu es comme nous, accablé par les mêmes soucis.

    Nous te tendons la main, volontaire national, ancien combattant devenu Croix-de-Feu, parce que tu es un fils de notre peuple que tu souffres comme nous du désordre et de la corruption, parce que tu veux comme nous éviter que le pays ne glisse à la ruine et à la catastrophe.

    Nous sommes le grand Parti communiste, aux militants dévoués et pauvres, dont les noms n’ont jamais été mêlés à aucun scandale et que la corruption ne peut atteindre.

    Nous sommes les partisans du plus pur et du plus noble idéal que puissent se proposer les hommes. »

    Même si le PC puis le PCF ont commis un grand nombre d’erreurs de droite par la suite, jusqu’à franchir la ligne rouge qui sépare le révolutionnaire du réformiste, nous ne pouvons que considérer ce discours comme juste.

    Nous considérons que notre organisation ne doit pas être qu’une organisation de communistes parlant aux communistes, prêchant les convaincus. Elle doit travailler à être une organisation dont la ligne soit un point de référence pour les communistes et pour la très large masse de sans-partis.

    La présence de fractions de la petite-bourgeoisie au sein du mouvement des Gilets Jaunes ainsi, pose des questions. Cela a été utilisé à plusieurs reprises comme alibi pour justifier une non-participation. Dans l’esprit de ceux et ce celles qui ont employé cette justification, le mouvement devait être 100% prolétarien ou ne pas être.

    Autant dire que ceux et celles qui s’accrochent à cette thèse ne sont pas près de participer à quoique ce soit. Or, la petite bourgeoisie, bien que ne formant pas le nœud focal, est-elle à rallier ou est-elle à combattre ? Doit-on la laisser se jeter dans les mains de la réaction ?

    Lorsque la propagande bourgeoise met en avant les souffrances d’une partie de la petite-bourgeoisie, elle se base, elle aussi sur des faits et sur une certaine réalité. Oui, il existe une réalité des souffrances de la petite bourgeoisie, qu’elle soit intellectuelle, qu’elle soit commerçante ou industrielle par ailleurs.

    Les difficultés des enseignants et enseignantes sont bien connues, tout comme celles, en général, d’une petite bourgeoisie employée par l’Etat. Mais celle que peuvent connaître d’autres secteurs de cette couche sociale petite-bourgeoise le sont moins.

    Les horaires infernaux, les difficultés financières, l’étranglement par les dettes concourent à mettre la petite bourgeoisie en difficulté. La rhétorique avancée par les bourgeois est celle de dire que cela provient du coût du travail trop élevé, qu’il faut baisser les salaires.

    Dans cette ère de concentration massive du capital et des richesses en un très faible nombre de mains, la petite bourgeoisie elle-même est prise dans un étau. Et pour cause ! Le petit commerce, le petit patronat, le petit artisanat ne peut s’implanter que dans des espaces qui ne dégagent pas un taux de profit suffisant pour intéresser les grands capitalistes. Cette petite-bourgeoisie croit sincèrement être indépendante et libre, alors qu’elle n’est qu’en sursis constant. Si leur segment de marché devient invivable, dès la moindre crise, ses membres se retrouvent prisonniers des dettes envers les banques.

    Et si le segment de marché sur lequel elle travaille devient, au contraire, florissant, si les taux de profits décollent, des rapaces autrement plus grands et plus puissants s’empresseront de le prendre, notamment par la guerre commerciale.

    Elle se tourne alors vers la variable sur laquelle elle peut agir : le capital variable. Muriel Pénicaud, ministre du travail, s’était exprimée sur le sujet en indiquant que le SMIC et les charges sociales étaient trop élevé pour permettre aux petits patrons et aux petites patronnes d’embaucher. Si la mobilisation réactionnaire autour de cette question triomphe, elle ne réglera rien pour la petite bourgeoisie, au contraire.

    Elle favorisera encore davantage les taux de profit des plus grands capitalistes et leur permettra de rendre intéressants à leurs yeux des segments de marché détenus par la petite bourgeoisie.

    Les fascistes et une certaine partie de la gauche réformiste sont porteurs d’une thèse réactionnaire et rétrograde. Dans leurs explications, ce serait une déviation du capitalisme, désormais financier et non plus industriel. Pour les uns comme pour les autres, il faudrait « contrôler » le capitalisme, le « moraliser ». Les uns et les autres veulent bien concéder l’existence d’une oligarchie, supposée néfaste, mais sans jamais poser la question de classe.

    Chez les fascistes, cela passe par l’organisation dans des corporations, qui doivent subordonner les intérêts des capitalistes à un hypothétique et hypocrite « intérêt suprême de la nation ». Ils s’appuient en cela sur les « bons capitalistes », les « bons patrons », le patriotisme économique.

    Chez les réformistes, cela passerait par le fait de faire passer des lois et des règlements stricts que les capitalistes seraient enclins à suivre sans mot dire.

    Dans un cas comme dans l’autre, cela revient à bien mal connaître la nature du capitalisme. De comprendre sa génétique interne. De comprendre le fait que les capitalistes tendent vers la recherche de profits toujours plus grands, toujours plus importants. Croire que les profits de l’industrie puissent suffir aux capitalistes, alors que leur tendent les bras ceux de -encore plus énormes- de la spéculation, revient à ne pas comprendre le fonctionnement basique de l’économie capitaliste.

    Croire que la bourgeoisie ne cherchera pas à imposer son ordre -par tous les moyens- et à s’affranchir à tout prix des règlements et des entraves, revient à agir en naïf et à ne pas retenir les leçons de l’histoire. C’est croire que la bourgeoisie accepte de se laisser dicter sa loi, alors qu’elle ne reconnaît que celle du profit. C’est croire qu’elle renoncera à ses prétentions sur le marché international, à la possibilité de se goinfrer démesurément des richesses du monde. Qui plus est, et c’est intolérable à ses yeux, cela reviendrait à laisser la place aux autres bourgeoisies.

    Mais la bourgeoisie n’a d’autre choix : grandir ou être constamment sous la menace d’être broyée. Décapiter une « oligarchie », si tant est que cela soit possible sans révolution socialiste, cela ne signifierait qu’ouvrir la possibilité pour d’autres d’occuper la place au soleil.

    La petite bourgeoisie est entre le marteau et l’enclume. Et si elle veut ne plus être constamment menacée par la pauvreté, par les dettes, par le déclassement, son intérêt objectif est celui de la victoire du camp du peuple. Même si elle n’en a pas conscience,il s’agit là d’un fait. Elle ne forme pas un contingent fiable, par sa nature de classe, vacillante, mais il est très important de la neutraliser.

    Lénine écrivait : « Supprimer les classes, ce n’est pas seulement chasser les grands propriétaires fonciers et les capitalistes, – ce qui nous a été relativement facile, – c’est aussi supprimer les petits producteurs de marchandises ; or, ceux-ci on ne peut pas les chasser, on ne peut pas les écraser, il faut faire bon ménage avec eux. »

    Nous ne sommes pas encore dans une situation de construction du socialisme, où les résidus de la petite bourgeoisie, menacés dans leurs intérêts de classe, se dresse contre la transformation de la société. A l’heure actuelle, elle aussi subit des formes d’exploitation et s’exploite également elle-même.

    Notre conception n’est pas de brider la roue de l’histoire, ni de la faire tourner à l’envers. Ce n’est pas de revenir à la petite production, qui créé d’ailleurs les bases du capitalisme, mais au contraire de nous tourner vers le socialisme, qui implique la socialisation de la production mais également de la propriété réelle de ceux-ci. De dépasser le capitalisme en faisant mieux, en produisant mieux, en répondant mieux aux besoins des masses, non se réfugiant dans une petite production, inefficace et génératrice de gaspillage.

    Une grande partie du prolétariat est nourri à l’idée qu’il pourra également, un jour, devenir petit bourgeois. C’est une des victoires de l’idéologie bourgeoise. Nous devons être capables de répondre à cela.

    Nous devons être capables d’expliquer pourquoi les inquiétudes, les angoisses, les peurs qui touchent autant les prolétaires que la petite bourgeoisie trouvent leur résolution dans la victoire du socialisme. Nous devons être capables de répondre aux accusations des idéologues anti-communistes quant à notre programme, que ce soit au niveau de l’organisation économique de la société, de la politique fiscale, de la politique intérieure, de la démocratie ou de l’accès aux biens de consommation.

    Nous devons même être capable de nous adresser à nos ennemis, aux forces de répression, appuyer les sentiments qui peuvent exister chez eux de doute ou d’abattement. Non pas pour, comme certains syndicats, organiser leurs luttes pour plus de moyens de réprimer, comme l’a fait FO-Police. Notre objectif n’est pas de flatter le corporatisme des forces de répression, mais bien pour pousser ceux qui mettent en doute le bien fondé de leurs ordres à prendre leurs dispositions et à refuser de les mettre en action, d’entraver et de dénoncer leur application, mais également de quitter leurs fonctions.

    C’est un tâche complexe, d’autant plus dans un Etat impérialiste, qui tire des subsides immenses de l’assujettissement de colonies et de néo-colonies, mais qu’il nous faut être capable de faire.

    Nous ne pensons pas que nous puissions le faire seuls, que notre organisation ne suffit pas. Nous pensons qu’il nous faut travailler à un meilleur outil.
    Finimore
       Posté le 17-08-2019 à 08:01:16   

    Le mouvement des Gilets Jaunes : Construire les outils de la victoire – Partie 6
    28 décembre 2018

    http://unitecommuniste.fr/france/le-mouvement-des-gilets-jaunes-construire-les-outils-de-la-victoire-partie-6/

    Construire les outils de la victoire.

    Partie 6

    E.Vertuis

    Il faut être réaliste. A moins qu’il se produise un phénomène inattendu et imprévisible, le mouvement des Gilets Jaunes conduira immanquablement à un reflux, tôt ou tard. En tant que tel, il ne peut déboucher sur une révolution prolétarienne, sans que des préalables soient franchis en amont.

    L’usure, la fatigue, la répression de l’Etat bourgeois auront raison de la mobilisation. La bourgeoisie est gênée par ce mouvement, elle a été un peu écornée en surface. Mais elle n’a pas été menacée dans les fondements de son pouvoir, dans les racines de son ordre. Les affrontements ont pu déborder tactiquement les forces de l’ordre, la police, mais n’ont pas été une menace d’ordre stratégique, laquelle ne peut émerger que si elle a volonté à substituer un nouveau pouvoir à l’ancien dans les zones où les affrontements ont mis en péril la possibilité pour ce dernier de fonctionner correctement.

    Les assemblées qui émergent aujourd’hui posent les embryons de l’amorce de ces questions. Elles sont une première phase d’un questionnement qui présente une étape supérieure. Ces réunions de coordination et d’élaboration d’un calendrier posent la question du pouvoir au sens premier du terme, c’est-à-dire, au stricto sensu, le fait de « pouvoir ». Pouvoir prendre des décisions et pouvoir les faire appliquer. Mais cela ne suffit pas et demande, de plus, une certaine conception stratégique et une certaine conception organisationnelle. Or, cela fait partie de la tâche des organisations politiques communistes de les porter. Sans organisation communiste, pas de mouvement communiste.

    Le reflux se manifestera tôt ou tard. Nous devons l’anticiper pour que tout ne soit pas perdu. La mobilisation a jeté dans la rue toute une population qui n’avait jamais été mobilisée auparavant, qui n’avait pas été engagée, pas militante, peu idéologisée. Elle forme une expérience commune à un grand nombre d’individus tandis que toute une partie de la jeunesse, en particulier lycéenne, sera irrémédiablement marquée par les images terribles de la répression.

    Cela laissera forcément des traces, des séquelles, des souvenirs. Mais cela ne veut pas dire mécaniquement qu’une nouvelle génération d’engagés et d’engagées militants et militantes est née et qu’elle perdurera. Le fait de ne pas parvenir à une victoire stratégique, le fait de porter peut-être un soutien à des candidats aux élections qui trahiront leurs engagements, tout ceci peut, en dernière instance, renforcer le sentiment d’impuissance et la désespérance que la combativité. Plus qu’un statu quo ante bellum, l’expérience vécue peut être un frein à un nouvel engagement.

    Il n’est pas possible de contrer le reflux des mouvements de masse. Même en URSS ou en Chine, les mobilisations de masses, malgré la puissance des partis communistes, avaient leurs flux et leurs reflux. Mais il est possible de ressortir renforcé et en position de force par rapport à avant le mouvement.

    Cela ne peut être fait que par le fait d’organiser ceux et celles qui se sont mobilisés, dans nos organisations politiques ou dans les organisations de masse. Nous le savons mais nos ennemis le savent également.

    Les fascistes tout comme les électoralistes tentent une guerre de mouvement pour savoir qui ressortira gagnant politiquement de cette épreuve de force. Chacun avance ses positions. Nous devons avancer les nôtres également, sans toutefois nous livrer aux opérations cyniques des uns et des autres. Il faut mener une politique qui permette aux masses de pouvoir participer au processus de création du Parti Communiste révolutionnaire, que cette question ne soit pas l’apanage unique de militants dans un entre-soi.

    Nous devons le faire en faisant la démonstration de la nécessité de l’organisation politique comme outil de la victoire. Car, contrairement aux organisations fascistes qui existent pour servir la bourgeoisie, contrairement aux organisations électoralistes qui sont simplement des perspectives de carrière, nos organisations sont génétiquement différentes. Ou du moins doivent l’être.

    Pourquoi avons-nous besoin d’une organisation ?

    Avant tout pour gagner définitivement contre la bourgeoisie et son ordre d’exploitation.

    C’est pour cela que nous avons besoin de nous organiser. C’est pour cela que nous avons besoin d’une forme d’organisation qui puisse permettre de remporter cette victoire, c’est pour cela, encore, que nous avons besoin d’une politique d’unification qui permette de forger cet outil. Nous faisons le choix de fonctionner au centralisme démocratique, même si cela demande une rigueur à accroître, non pas parce qu’il s’agit d’un fétichisme malsain autour de l’ordre, mais parce que nous avons le devoir d’être efficace dans nos prises de décision et dans leur application par la suite.

    Replacer cela à sa juste place répond à un certain nombre de questions fondamentales sur les formes que doivent prendre notre organisation et sur le programme de développement que nous devons suivre pour parvenir à remplir nos objectifs.

    Pour revenir à ce que nous mentionnions plus en amont de cette brochure, il existe une ligne de démarcation entre notre conception et celle qui est défendue par d’autres courants idéologiques s’apparentant au communisme. Parce que nous n’attendons pas « le Grand Soir », parce que nous ne vivons pas dans l’espoir que la révolution n’« arrive » mais que nous voulons la mener, nous avons des exigences. Notre faiblesse, notre statut de groupe ne nous suffit pas. Nous ne saurions nous en contenter. Il nous est insupportable. Contrairement au « Collectif Athéné Nyctalope », contrairement à « A gauche » ou à un grand nombre d’autres organisations politiques, même d’importance nationale, nous ne pouvons rester ainsi.

    La bourgeoisie est organisée et structurée dans le but de pouvoir assurer sa domination sur les exploités et les exploitées. Si nous voulons non seulement nous soustraire à cela, y mettre fin, mais également empêcher que d’autres systèmes de domination ne soient mis en place, il nous est essentiel de pouvoir être à la hauteur de la tâche.

    Or pour se hisser à cette hauteur, les mouvements seuls, les comités, les collectifs, ne suffisent pas. Si Lénine a défini le Parti de type nouveau, ce n’est pas par fétichisme de l’autorité, mais bel et bien car il répond aux nécessités du combat révolutionnaire. Sa structure, sa discipline est faite pour remplir ces tâches, non pour faire plaisir et pour créer des espaces de contre-culture.

    Tout ramène, en bout de piste, à la question du Parti Communiste révolutionnaire. Nous avons besoin d’un parti pour être plus efficaces. Nous ne sommes pas les seuls à penser cela, heureusement. Mais nous ne sommes pas forcément en accord sur la définition des termes du sujet tout comme sur le diagnostic à poser. La question du PCF rejoint celle-là. Cela ne signifie pas qu’il faille considérer que tout ce qu’il contient est fait de poison. Certains, notamment les « opposants de gauche » au sein du PCF, s’adressent à nous pour que nous renforcions leur lutte interne. Si nous regardons une grande partie d’entre eux comme des militants sincères, nous ne pouvons être d’accord avec eux et elles, pour au minimum deux raisons fondamentales.

    La première est que cela ne marche pas. Depuis des décennies, ces oppositionnels n’ont pas gagné de terrain. Et pour cause le PCF est une structure qui a rompu avec le centralisme démocratique, avec le débat idéologique. Chaque congrès apporte son lot de réflexions amères sur le fonctionnement antidémocratique de l’organisation ex-communiste, mais sans que les décisions qui s’imposent ne soient appliqués.

    Ce qui amène directement à la seconde. Ceux et celles qui pensent cela sont satellisé autour du PCF, même s’ils ou elles n’en font pas partie. Ces militants et militantes sont en orbite autour d’une organisation anémique, sans parvenir à obtenir une « vitesse de libération » suffisante pour envisager autre chose.

    L’argument principal est celui de la masse de militants et de militantes qui restent au PCF, ainsi que de la structure. C’est là une faute idéologique. La masse de militants reste au PCF parce que les militants et militantes les plus avancées ne s’en détachent pas non plus pour proposer quelque chose qui puisse leur permettre de le quitter. De l’autre, la structure n’est pas primordiale. Elle est une déclinaison de la stratégie, elle est l’outil de celle-ci. Récupérer une structure de parti réformiste en croyant que cela en fera un parti révolutionnaire, cela revient à se tromper lourdement sur les raisons qui poussent à s’organiser.

    A un certain nombre de reprises dans l’histoire récente, des militants et des militantes ont proclamé la fondation du Parti révolutionnaire. Certains l’ont décrété, d’autres ont agi, en interne, comme si c’était le cas. Nous pensons qu’ils et qu’elles se trompent en faisant cela. Nous pensons que cette proclamation est prématurée. Il reste des étapes à franchir.

    Nous pensons que ce qui détermine un Parti est différent de ce qui détermine une organisation politique. Dans un texte de septembre 2018, inédit jusqu’à présent, nous nous exprimions ainsi :

    Comprendre la question du Parti demande tout d’abord de la replacer dans un certain cadre et de ne pas la traiter comme un fétiche. Le Parti n’est pas une fin en soi, il est un moyen. Il est le moyen par lequel les masses s’organisent, sont dirigés par leurs éléments les plus avancés, et peuvent faire la révolution puis procéder à la construction du socialisme dans sa phase inférieure puis supérieure. Le Parti est donc un moyen, un moyen essentiel, mais construit autour d’un certain pragmatisme. Son but est de fonctionner convenablement. Avoir stratégiquement raison ne suffit pas. Il faut également être capable d’être tactiquement dans le vrai, mais même de l’être aussi d’un point de vue de l’opératique, c’est-à-dire agir d’une manière qui permet de triompher des obstacles. Il est vrai que, idéalement, l’opératique, la tactique, devraient être étroitement subordonnés à la stratégie, mais dans les faits, dans la construction du parti, cela exige parfois d’accepter de temporiser sur sa volonté de démonstration et sur sa volonté de polémique pour pouvoir, d’une manière large, construire l’espace qui permettra après de traiter ces questions d’une manière réelle, influente, efficace et, surtout, décisive.

    Qu’est ce qui détermine le Parti par rapport à l’organisation ?

    Ce n’est pas forcément une barrière si aisée à définir. Il est possible de faire une analogie avec la vie. Qu’est ce qui détermine ce qui est vivant de ce qui ne l’est pas ? Deux aspects.

    Un métabolisme et un matériel génétique. Le matériel génétique est la théorie, l’idéologie. Le métabolisme est la possibilité d’avoir une action positive, affirmative, vis-à-vis de l’environnement, d’avoir un ordre du jour qui ait un impact, qui puisse être autre chose que simplement répondre à la bourgeoisie, mais bien pouvoir avoir un propre programme.

    Avoir un métabolisme sans théorie revient à faire régner l’opportunisme, mais disposer d’un matériel théorique sans métabolisme et se contenter de cela, c’est rester au stade viral de la vie, une vie parasitaire. C’est dépendre de la bourgeoisie ou d’autres organisations pour exister et cela revient également au fait de n’avoir qu’une action incantatoire dans la lutte des classes.

    Or, un parti pour exister, doit disposer des ramifications, de liens avec les masses, mais également de la possibilité d’agir de manière opérationnelle et indépendante de la bourgeoisie, de disposer de ses forces propres, de disposer de ses moyens propres, et d’avoir la capacité de pour mettre en œuvre un certain nombre de dispositifs. Un Parti se définit donc par son contenu idéologique, mais également par les dispositifs opérationnels qu’il peut mettre en place. »

    Ce qui nous ramène à ceux et celles qui ont proclamé la fin du processus de construction, la fin du travail de rassemblement et d’unification. Nous avons du respect pour leur travail, mais cela ne nous empêche pas de penser qu’il est prématuré. Nos expériences personnelles, bien avant la fondation de l’UCL, nous ont amené à rencontrer un grand nombre de cas de figure de ce type, dans lesquels, finalement, il est possible de retrouver un certain nombre de constantes.

    « Au sein de ces organisations qui fonctionnement comme des partis en miniature avec leurs bureaux, leurs secrétariats, la théorie et l’idéologie sont proclamées comme étant des vérités. C’est la foi qui règne, car elles n’ont pas la masse critique pour faire le travail de démonstration scientifique. L’adhésion est sur la base d’un corpus de textes et d’auteurs et de vérités indémontrables scientifiquement parlant. Leur relation aux masses n’est que par l’incantation.

    La compréhension de l’étape du parti est, au mieux, comptable, mais n’est pas le fruit d’un bond qualitatif. On ne saurait améliorer ce qui est parfait. Le bureau de ces organisations se vit en permanence comme étant dans un état de siège idéologique, comme voyant toute autre ligne comme une déviation révisionniste incorrigible.

    La progression dans la maîtrise idéologique, dans ces organisations, se fait selon la recette de la scolastique. Militants et militants acquièrent et répètent à l’infini les préceptes érigés par leur direction comme une vérité absolue et immuable. Cette connaissance universitaire ravale, de plus, le marxisme au rang de fétiche et non de guide pour l’action.

    Trois conséquences directes : d’une part, les autres organisations sont ignorées ou considérées comme hérétiques. L’unification ne peut se faire, de fait, car la foi parfaite ne peut trouver de terrain d’entente, ne peut évoluer, ne peut être débattue. Le un se divise en deux est ainsi employé comme excuse pour rejeter toute évolution de manière préemptive.

    Deuxième conséquence, elles ne peuvent organiser la classe ouvrière, du fait d’une exigence de connaissance universitaire de la théorie. Exigeant la perfection, elles se retranchent derrière sas après sas pour filtrer les entrées.

    La troisième conséquence est que les mots d’ordres ne correspondent par à la réalité sociale, à la situation politique ou au niveau de conscience des masses. Ces organisations s’adressent à la petite bourgeoisie radicale, mais ne peuvent parler aux prolétaires »

    Nous ne pensons pas que le processus soit terminé, nous pensons que ces organisations se trompent dans la « recette » du Parti, tout comme dans le fait de savoir ce qui sera le centre de celui-ci.

    Nous ne croyons pas que nous soyons le centre de gravité. Nous ne pensons par que c’est par accrétion autour de nous, par absorption-intégration, que nous grandirons. Nous pensons que c’est au contraire par le fait que cela ne peut se faire qu’autour d’une fusion qui liquidera les anciens cadres organisationnels pour en créer de nouveaux, communs et uniques.

    Notre participation récente à l’ICOR, tout comme le travail que nous faisons au niveau national découle de ces constats. Nous ne connaissons pas toutes les organisations participant à cette coordination internationale. Nous n’avons pas tout lu ni statué sur l’intégralité des prises de position qu’elles ont pu avoir au présent comme par le passé.

    Nous pouvons certainement trouver des désaccords à formuler. Cela ne représente aucune difficulté. Nous sommes certains que si nous voulons trouver des alibis au fait de rester en dehors de cette coordination, nous pourrions sans peine en trouver. Nous pourrions rester, ainsi, à couver notre vérité pure et parfaite sans jamais la confronter à d’autres, sans jamais tenter de la prouver, de la démontrer et de la défendre. Nous pourrions être satisfaits de notre grandeur et regarder avec condescendance toutes les forces politiques qui nous entourent, nationalement et internationalement.

    Ou nous pouvons partir du principe que nous ne faisons pas de procès d’intention aux organisations membres de cette coordination. Nous pouvons partir du principe de cesser cette politique de défiance et de méfiance et partir du principe que nous nous adressons avant tout à des camarades communistes qui cherchent à travailler à la même chose que nous. Nous pouvons partir du principe que les critiques que nous pouvons formuler ne sont pas là pour justifier un isolement et un désengagement, mais qu’elles sont des pierres à apporter à l’expérience commune d’organisations politiques qui cherchent à bâtir une unité internationale. Nous pouvons partir du principe que nous serons écrasés par un moule normatif ou que nous participons ensemble à construire un outil qui peut nous permettre de remporter des victoires et de disposer d’un espace de recherche et de débat prolétarien permettant d’affûter notre idéologie et ses applications concrètes.

    « Paradoxalement, la grande connaissance de l’histoire des partis communistes leur fait perdre de vue la véritable manière dont ils ont fonctionné. De cette histoire, on ne retient que les scissions, que les conflits internes, que les purges, mais pas les principes de fonctionnement du Parti. Surtout le fait que l’adhésion idéologique n’était pas la base, mais bien l’adhésion politique. Il existe, par ailleurs, une tendance à pratiquer un raisonnement téléologique chez les militants et militantes. Il s’agit de ce que nous avons analysé de notre propre pratique et de nos erreurs. Cette tendance pousse à surestimer constamment les difficultés et à fonctionner sur le mode de l’imputation et du procès d’intention.

    A nos yeux, la ligne la plus importante est celle qui constitue la dictature du prolétariat. Pourquoi ? Car elle contient en germe toutes les autres questions. La forme de l’organisation, pour l’instaurer, sa discipline, pour réussir, mais également la forme souhaitée du pouvoir une fois la victoire obtenue. Les adhérents, pour être admissibles, n’ont pas besoin même de formuler ce concept selon l’expression consacrée, mais simplement d’en comprendre les tenants et les aboutissants, pour ne pas rester sur un rejet sémantique.

    Exposer cette problématique n’est pas suffisant en soi, car cette tendance est omniprésente. Nous l’avons vécu dans les processus d’unification, qui ont tous été voués à l’échec. Il faut prendre des risques, oser avancer, oser s’unifier. Quitte à perdre ce que nous avons construit, car, sans cela, cette construction est vaine et sans objet.

    D’un point de vue pratique nous défendons le fait de proposer une rencontre de l’ensemble des organisations qui se revendiquent de la dictature du prolétariat pour qu’existe une reconnaissance mutuelle des organisations les unes vers les autres. D’autre part nous souhaitons développer des cadres de débat pour permettre d’avoir un travail de discussion politique qui soit transorganisationel. »

    Notre organisation proposera bientôt ces cadres. Elle proposera largement aux communistes de s’y associer dans le but d’avancer en commun dans la construction d’une organisation qui permette de répondre aux besoins de la classe ouvrière, des exploités, des opprimés.

    Nous savons que ce genre de processus est effrayant pour ceux qui s’arc boutent sur leur minuscule royaume. La peur d’être inaudible, la peur d’être entraîné dans quelque chose de médiocre. Peut-être notre « immense sagesse » ne sera t-elle pas reconnue au premier jour, peut-être nous faudra t-il faire la preuve de celle-ci. Devons-nous le redouter ? Tant que le cadre de débat reste ouvert et qu’il permet que les positions évoluent, s’affinent, se décantent, non. Peut-être découvrirons-nous que nous avons tort. Dans tout les cas, soit nos forces et nos organisations doivent être risquées dans un processus qui permette d’avancer idéologiquement et organisationnellement, soit elles n’ont strictement aucun intérêt. Autant les démanteler et renoncer. Nous ne finirions que comme ces « navigateurs en solitaire du léninisme », inorganisables, ingérables, inutiles à toute lutte et toute cause.

    En dernière instance, mieux vaut être dans un parti qui puisse courir le risque d’être, à un moment, tactiquement dans le faux que de rester seuls à végéter, contemplatif de la lutte des classes qui se déroule sans nous. Si nous ne franchissons pas ce pas, nous continuerons d’être des spectateurs. Même si nous échouons, nous en apprendrons plus pour mieux avancer que si nous ne faisons rien.

    Les Gilets Jaunes nous donnent une leçon de vie et une leçon de politique. Leur mouvement est une démonstration salutaire qui nous renvoie à nos manques. D’une part, vers les travers du milieu militant : le fait qu’il ait capitulé pour rester un entre-soi, le sectarisme et le mépris de classe…

    D’autre part vers les schémas préconçus et préétablis d’organisations routinières, incapables de saisir la réalité de la lutte des classes actuelle. Vers les croyances en un incontournable cursus honorum de la lutte, au travers des syndicats, des organisations politiques, des collectifs et des partis. Pourtant, c’est le réformisme, le clientélisme, la perte de combativité tactique et stratégique qui explique ce débordement.

    En dernière instance, cette mobilisation nous ramène à notre propre incapacité à avancer de manière sérieuse, rigoureuse, déterminée, vers le fait de construire l’outil l’arme du combat, l’outil de la révolution, le Parti Communiste Révolutionnaire.

    L’image que reflète le miroir de la lutte des Gilets Jaunes n’est pas particulièrement agréable à regarder. Mais il n’est d’aucune utilité de s’en prendre au reflet ou à le croire déformant. Il n’y en a qu’à grandir pour se hisser à la hauteur de la tâche qui nous incombe.
    Finimore
       Posté le 17-08-2019 à 08:13:34   

    Quelques articles de l'UCL sur les Gilets Jaunes

    http://unitecommuniste.fr/tag/gilets-jaunes/

    Interdiction de manifester à Lyon le 13 avril
    http://unitecommuniste.fr/lutte/interdiction-de-manifester-a-lyon-le-13-avril/

    L’appel de Saint-Nazaire
    http://unitecommuniste.fr/france/2742/

    Quelle situation pour le mouvement des Gilets Jaunes ?
    http://unitecommuniste.fr/france/quelle-situation-pour-le-mouvement-des-gilets-jaunes-%ef%bb%bf/

    Sur le mouvement des Gilets Jaunes en France – Le point de vue de l’International League of People Struggle. (ILPS)
    http://unitecommuniste.fr/france/sur-le-mouvement-des-gilets-jaunes-en-france-le-point-de-vue-de-linternational-league-of-people-struggle-ilps/

    Liste Gilet Jaune aux européennes : une arnaque !
    http://unitecommuniste.fr/france/liste-gilet-jaune-aux-europeennes-une-arnaque/

    Loi « anti-casseurs » une loi anti-populaire.
    http://unitecommuniste.fr/france/loi-anti-casseurs-une-loi-anti-populaire/

    Appel à la formation d’Assemblées populaires par les Gilets Jaunes de Commercy
    http://unitecommuniste.fr/france/appel-a-la-formation-dassemblees-populaires-par-les-gilets-jaunes-de-commercy/

    Solidarité internationale avec la lutte des Gilets Jaunes – Déclaration de l’ICOR
    http://unitecommuniste.fr/lutte/solidarite-internationale-avec-la-lutte-des-gilets-jaunes-declaration-de-licor/


    Edité le 17-08-2019 à 15:01:24 par Finimore


    Finimore
       Posté le 17-08-2019 à 08:15:21   

    Quelques articles du journal Partisan sur les Gilets Jaunes

    Gilets Jaunes : ce n’est qu’un début, continuons le combat !
    http://ocml-vp.org/article2006.html
    Des Gilets Jaunes à la Révolution, par où commencer ?
    http://ocml-vp.org/article2005.html
    Répression du mouvement des Gilets Jaunes, toujours plus !
    http://ocml-vp.org/article2004.html
    Finimore
       Posté le 10-10-2019 à 06:55:49   

    Voilà, j'aurai pu mettre ce message dans la rubrique Histoire ou bien Idéologie, ou autres...
    Il s'agit d'une vidéo à mon avis très intéressante sur le fond car elle concerne à la fois le mouvement des Gilets Jaunes et aussi l'ensemble du mouvement social et politique qui se réclame de la révolution ou du marxisme. C'est un débat présenté sur la chaine Quartier Général animée par Aude Laucelin et qui réunit Alain Badiou, philosophe, Geneviève Legay, Gilet jaune et militante d'Attac, et Youcef Brakni, du comité la vérité pour Adama. La vidéo présentée dans l'émission "Pas de quartier" s'intitule : « De quoi les Gilets jaunes sont-ils le nom ? »

    https://www.youtube.com/watch?v=A7VVHynmZ-I

    Des points très importants sont abordés (par exemple concernant la gauche, ou bien les conséquences de plus de 40 ans d'anticommunisme) Evidemment, j'ai comme de nombreux communistes marxistes-léninistes de gros désaccords avec Alain Badiou, mais l'intérêt de cette vidéo et ce débat et de poser des questions importantes.
    pzorba75
       Posté le 10-10-2019 à 10:54:34   

    Finimore a écrit :



    https://www.youtube.com/watch?v=A7VVHynmZ-I

    Des points très importants sont abordés (par exemple concernant la gauche, ou bien les conséquences de plus de 40 ans d'anticommunisme) Evidemment, j'ai comme de nombreux communistes marxistes-léninistes de gros désaccords avec Alain Badiou, mais l'intérêt de cette vidéo et ce débat et de poser des questions importantes.


    Il me semble que l'anticommunisme remonte à plus de 40 ans, vraiment actif depuis 1920 après le Congrès de Tours et la création de la SFIC, rattachée à l'Internationale communiste. Il s'est mis en sourdine de 1944 à 1949 victoire militaire des soviétiques et rôle des résistances populaires obligeant. Il a repris de la vigueur sans faiblir depuis lors, souvent nourri des divergences entre le parti communiste chinois à l'écart du stalinisme et le parti communiste de l'Union soviétique empêtré depuis la mort de Staline dans la déstalinisation et les trahisons internes au sommet de l'Etat soviétique.

    L'anticommunisme est une constante de la construction européenne et de tous les mouvements qui s'en défendent, libéraux, socialistes, écologistes et toute la mouvance anarchiste. Aujourd'hui, l'anticommunisme n'est plus nécessaire, les militants communistes forment des micro groupuscules aux réflexions philosophiques fumeuses sans aucun écho dans le monde des exploités et des jeunes qui ne rêvent que d'écologie et d'action humanitaire bénévole.
    La page "communiste" est tournée, elle reste à disposition des historiens et des philosophes pour faire quelques sous, A. Badiou se situant dans ce petit monde ayant de temps en temps accès aux médias.
    Finimore
       Posté le 10-10-2019 à 12:10:54   

    L'anticommunisme sous la forme actuelle mettant un signe égale entre stalinisme et nazisme à connu des évolutions. La période du milieu des années 70 est importante et c'est bien à ce moment là ou il y a convergence entre l'accélération de la crise économique et l'offensive idéologique contre le marxisme (voir notamment l'opération "nouveaux philosophes"). Ce qui est possible dans les années 75-90 était beaucoup moins facile dans les années 40-50.
    Finimore
       Posté le 25-10-2019 à 06:26:10   

    A l'occasion du tournage du film de Jean-Pierre Thorn L'âcre parfum des immortelles des images et des sons ont été enregistrés les 8 et 9 décembre 2018 sur le rond point de Montabon dans la Sarthe.
    Un groupe de techniciens, en accord avec la production, a pensé nécessaire de réunir et monter ces rushes (différents de ceux du film et qui le complètent) pour vous les offrir et manifester ainsi leur solidarité avec le mouvement des gilets jaunes.


    Gilets Jaunes sur un rond-point sarthois (court-métrage réalisé par Jean-Pierre Thorn sur ce mouvement).
    https://player.vimeo.com/video/350492762


    Edité le 25-10-2019 à 07:05:49 par Finimore


    Finimore
       Posté le 08-11-2019 à 11:50:26   

    Article lu sur Informations Ouvrières n°578 du 7,au 13 novembre 2019. hebdo du POI

    Les Gilets jaunes votent pour la convergence
    et appellent à la grève reconductible dès le 5 décembre


    Six cents délégués, représentant deux cents groupes de Gilets jaunes, se sont réunis à Montpellier du 1e r au 3 novembre dans le cadre de l'Assemblée des assemblées des Gilets jaunes (Ada 4), dans une ambiance fraternelle, mais avec une recherche passionnée d'une issue.
    La première chose qui était immédiatement perceptible pour les délégués : la profonde maturité politique du mouvement et sa détermination intacte, alors que les 16 et 17 novembre verront le premier anniversaire de la mobilisation. Si les manifestations sont moins spectaculaires, le nombre de ronds-points occupés est en hausse ces dernières semaines, et les groupes sont maintenant constitués, établis et clairement contrôlés par ceux qui y participent.
    Le fait marquant, qui a tendu l'attention de l'ensemble des délégués et a été relevé par la presse nationale, est le vote à l'écrasante majorité (une dizaine de contre) en faveur de la jonction avec les syndicalistes à travers la préparation de la grève du 5 décembre.

    « CETTE DATE, ON L'ATTEND
    DEPUIS LONGTEMPS »

    Si l'appel a été voté avec autant d'unanimité et avec une ferveur très prononcée (l'appel a reçu littéralement une ovation à sa lecture), c'est qu'il est maintenant dans toutes les têtes de celles et ceux qui se battent depuis un an en espérant être enfin entendus d'une manière ou d'une autre.
    Comme l'a indiqué l'une des déléguées rapporteuses de la commission mise en place : « Cette date, on l'attend depuis longtemps. »
    Cependant, la décision de se rallier à la grève « reconductible », « illimitée », « générale » - selon les termes employés, a soulevé l'enthousiasme, elle a été l'aboutissement d'une longue discussion qui a traversé toute l'Ada.
    En effet, avant son ouverture, de multiples tentations se sont fait jour de la part de certains organisateurs d'orienter l'assemblée dans une autre direction. En rupture avec toutes les Ada précédentes (Commercy, Saint-Nazaire, Montceau-les-Mines), celle-ci ne donnait plus la possibilité pour un délégué de s'adresser à l'ensemble des délégués
    dans le cadre de plénières démocratiques où les sujets peuvent être librement débattus, malgré les demandes répétées des délégués de pouvoir le faire. Dans le même sillon, il n'était prévu aucun appel, et seules les questions liées à la structuration d'une « Ada permanente » animée par les organisateurs devaient être soumises au vote. Ceci a été finalement annulé, devant le refus des délégués de toute direction autoproclamée échappant à tout contrôle.
    De même, la veille de l'ouverture, on a pu lire dans la presse locale, à la suite d'une des très nombreuses interviews accordées par le « responsable presse » :
    « Les gens ont compris qu'ils n'obtiendront rien par la rue» (Midi Libre, 1er novembre 2019) ; puis le lendemain, un seul article dans cette même presse, qui fera parler un participant anonyme : « Il faut reprendre le pays à la base, il y a bientôt les municipales.»

    «MAINTENANT,
    TOUT RESTE À FAIRE »

    Ces tentatives d'entraîner les Gilets jaunes sur un autre terrain que le leur et les pressions (assez éloignées de la fraternité maintenant installée dans le mouvement) pour éviter tout appel en direction du 5 décembre ont été balayées. Comme l'a dit un délégué : « On n'a pas fait un an de manifestations
    et de tenues de rond-point dans le froid ou sous le soleil pour maintenant nous dissoudre dans des
    listes aux municipales et autres projets citoyens alors que les pompiers, les infirmières, les urgences et les cheminots s'y mettent. »
    Également, clairvoyance dans les rapports au niveau des syndicats : le terme de « syndicalistes » marque ici la nette distinction entre ceux qui cherchent à résister, et les dirigeants au sommet qui sont clairement perçus comme étant ceux qui depuis un an ont tout fait pour qu'un 5 décembre ne puisse avoir lieu.
    De même, un appel à la solidarité internationale, ainsi qu'à préparer le premier anniversaire de la mobilisation les 16 et 17 novembre ont été également adoptés en séance plénière.
    Passé l'euphorie, les délégués sont restés profondément lucides, comme cette institutrice : « Maintenant, tout reste à faire, il faut convaincre, traduire cela par des actes et des faits, y compris sur nos lieux de travail, et préparer la grève partout, pas uniquement sur le papier. » Correspondant •
    pzorba75
       Posté le 08-11-2019 à 13:56:13   

    "Tout reste à faire", avec en priorité faire taire les syndicalistes compréhensifs et montrer que sans blocage général des transports la bataille contre Macron et les "réformistes" est perdue d'avance. Le Gilets Jaunes ont fait plier Macron après les manifestations Avenue Kléber et dans l'Arc de Triomphe, ils n'auraient rien obtenu dans la détermination des manifestants les plus déterminés dans la lutte contre le pouvoir des riches et les symboles de ce pouvoir.
    Pour le 5 décembre, soit la grève est totale et va durer, ce qui fera que Macron comme Juppé sous Chirac vont reculer temporairement, soit la grève échoue et la "répression" sera sanglante, réformisme oblige. Aux militants de ne pas se tromper de cible en faisant barrage aux compréhensifs en priorité.
    Xuan
       Posté le 08-11-2019 à 18:53:45   

    Déjà la pseudo polémique sur la clause grand-père montre que la propagande d'Etat a foiré et qu'ils en sont à lancer des annonces bidon pour briser l'unité populaire.
    Xuan
       Posté le 23-11-2019 à 23:12:51   

    les dégâts climatiques frappent plus durement les campagnes et s'ajoutent à la démolition des services publics, des lignes sncf locales et à la fermeture des maternités

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/23/dans-la-drome-apres-les-coupures-d-electricite-les-maires-en-plein-desarroi_6020284_3244.html

    Malgré le travail difficile des lignards la situation dans les campagnes a été très dure.
    Après 48 h il faut vider les congels
    Eclairage à la bougie ou à la lampe à pétrole
    Cuisine sur un butagaz
    Et pour ceux qui n'ont pas de cheminée 15 ° dans la maison
    Certains ont aussi été privés d'eau

    Avec le réseau téléphonique déjà en vrac à cause de l'absence d'entretien par orange, les réparations risquent de prendre un mois voire plus
    Poteaux dans tous les sens, fils au sol, coupés sur la route.
    Orange s'en fout c'était déjà comme ca avant et on peut supprimer des effectifs puisque c'est constructel qui sous traite
    Finimore
       Posté le 02-02-2020 à 15:24:41   

    Laurent Jeanpierre a écrit un livre sur les gilets jaunes intitulé "In Girum : les leçons politiques des ronds-points" -Editions La Découverte -29 août 2019-

    Aude Lancelin reçoit Laurent Jeanpierre sur le média "Quartier Général" dans l'émission Quartier libre.
    La vidéo est sur : https://www.youtube.com/watch?v=XlQIsDyMY68
    Finimore
       Posté le 06-02-2020 à 07:02:17   

    QUARTIERS ET GILETS JAUNES, QU'ONT-ILS À SE DIRE ?
    https://www.youtube.com/watch?v=q7LqiY8s9N8

    Entretien Libre avec Youcef Brakni, membre du comité vérité et justice pour Adama. Il nous explique pourquoi le comité Adama participe pleinement au mouvement des Gilets Jaunes et ce que Quartiers et Gilets Jaunes ont a apprendre les uns des autres.
    Xuan
       Posté le 07-02-2020 à 09:43:27   

    Youcef est bavard mais ses réflexions sont très justes. Une interview très intéressante
    Finimore
       Posté le 08-02-2020 à 15:55:38   

    François Boulo (avocat) est porte-paroles des Gilets Jaunes de Rouen. Il fait partie de ces Gilets Jaunes qui furent un peu médiatisé pendant un temps. Politiquement il se revendique du gaullisme. Le livre de Sylvain Boulouque (historien des radicalités politiques et des théories de l'anarchisme), précise dans son livre ' Mensonges en gilet jaune : Quand les réseaux sociaux et les bobards d'Etat font l'Histoire ' (Serge Safran éditeur - Octobre 2019)
    : " L'avocat François Boulo par exemple propose une grande alliance entre les "souverainistes" pour contrer les "mondialistes". (...) "Le même François Boulo participe régulièrement à des émissions sur les chaines de télévision d'extrême-droiteTV Liberté avant de partir immédiatement après participer à une émission sur le Média TV animé par Aude Lancelin. "

    Le Fil d'Actu
    GILETS JAUNES, 1 AN APRÈS - CONVERSATION AVEC FRANÇOIS BOULO
    Un an après les premiers rassemblements de Gilets jaunes, François Boulo dialogue sans filtre sur le mouvement et son impact sur la société française, avec Tatiana Ventose.
    Cette vidéo aborde la question de la grève générale. L'échange avec Tatiana Ventose est intéressant car il illustre aussi les limites politiques de certaines figures GJ comme François Boulo et sa mise en avant comme candidat GJ pour les prochaines présidentielles.
    https://www.youtube.com/watch?v=zf6_Fs1wlOE


    Edité le 08-02-2020 à 15:56:59 par Finimore


    pzorba75
       Posté le 08-02-2020 à 17:27:29   

    Pas vraiment le prototype du marxiste révolutionnaire, juste rigoureux dans l'analyse des faits et sans risque pour les classes dominantes.
    Xuan
       Posté le 15-02-2020 à 21:00:03   

    Ci-dessous l'extrait d'un article qu'on pourra retrouver intégralement ici.
    Je n'ai conservé que la partie concernant les GJ.

    La crise des sociétés occidentales se manifeste aussi dans d'infimes faits divers comme les grivoiseries de Grivaux et ses mésaventures, qui ne font pas reluire les manches des politiciens bourgeois. En particulier leur révolte unanime contre l'atteinte à la vie privée est d'une hypocrisie sans bornes. S'ils en avaient eu l'occasion les uns et les autres se seraient empressés d'instrumentaliser cette peau de banane pour avoir la peau de Griveaux ou d'un autre.
    La fin sans gloire de la "commission spéciale" sur les retraites est un autre marqueur de cette crise, où les institutions édemocratiques" sont balayées comme des escoubilles ou les derniers reliquats des feuillages tombés tout un hiver.



    Nils Andersson : Le système démocratique occidental en crise

    le Quotidien du Peuple en ligne - 15.02.2020 10h44
    Nils Andersson : Le système démocratique occidental en crise

    [...]


    « Gilet jaune » : les crises politiques, sociales et culturelles de la France

    Sur les mouvements des « gilets jaunes » qui ont duré plus d'un an en France, Andersson a gardé un œil distant. Selon lui, il s'agit de l'aggravation de la crise institutionnelle provoquée par la libération sociale dans le pays depuis 1968. « La politique néolibérale mise en œuvre par la France depuis les années 80 a désormais considérablement aggravé l'insécurité sociale » , a-t-il souligné. « Cela rend les pauvres encore plus pauvres, et la classe moyenne dans une instabilité extrême. La classe moyenne risquerait ainsi de devenir une couche sociale défavorisée, et ce genre de peur a conduit la France à des crises sociales » .

    Il a poursuivi : « la crise institutionnelle des démocraties occidentales se reflète également dans la crise des systèmes de représentation et des partis politiques. Le pouvoir est désormais entre les mains des oligarques financiers, tandis que les représentants élus du gouvernement n'ont plus le pouvoir de décision. Cela rend difficile le fonctionnement du système parlementaire et il est aussi peu probable pour le nouveau type de représentation des citoyens de trouver leur voix. » Enfin, « les deux types de crise - crise sociale et crise institutionnelle - sont finalement liés à la crise culturelle provoquée par la récession européenne », a conclu Andersson.

    (Rédacteurs : Yishuang Liu)


    Edité le 15-02-2020 à 22:57:51 par Xuan


    Finimore
       Posté le 23-02-2020 à 10:14:30   

    La tentation fasciste

    Les GJ sont le produit de l’Histoire, individuellement par leurs vies et leurs parcours et aussi collectivement par les succès et les échecs des luttes historiques, sociales et politiques dans le cadre d’un monde en crise.
    Donc ils reflètent le niveau de conscience de la société dans un moment précis. La découverte du collectif, du ‘faire ensemble’, de la solidarité sur les ronds-points a également produit au nom du refus des « divisions partisanes » et des « prises de têtes », une situation où pour des motifs différents de nombreux militants politiques de droite et de l’extrême-droite (raciste et fasciste) ont soutenu le mouvement. Dans le contexte de crises (politique, économique, idéologique) des groupes d’extrême-droite ont tenté dés le début (heureusement sans succès) d’instrumentaliser le mouvement des GJ pour en faire un mouvement raciste et de masse contre les migrants.

    Ce sujet est important, car il va me permettre d’éclaircir certains arguments assimilant l’ensemble des Gilets Jaunes au racisme ou au fascisme. Je dirais qu’il y a eu clairement une convergence (temporaire et peut-être involontaire) au lancement du mouvement, entre la droite, l’extrême-droite et les médias. Les discussions autour du Pacte mondial sur les migrations (PMM) ou Pacte de Marrakech en discutions depuis des mois sera adopté le 19 décembre 2018 par l’Assemblée générale des Nations unies. Derrière ce pacte (soutenu par Macron) il y a tout les phantasmes possibles et imaginables sur les questions migratoires, les migrants, les réfugiés etc…
    Dans le contexte, ce pacte est aussi un bon moyen pour l’extrême-droite de faire toutes sortes d’amalgames concernant l’Europe, l’islamisme et opposés entre eux des victimes du capitalisme et de l’impérialisme (y comprit Français).

    Dans la présentation du livre Tir à vue. La répression selon Macron son auteur Fiorina Lignier , indique les raisons qui l’ont amené à être sur les Champs-Elysées pour l’acte IV du mouvement des Gilets Jaunes :
    « si elle est venue d'Amiens pour manifester au côté de son fiancé, c'est tout autant pour défendre la dignité des travailleurs de la France "périphérique" que pour s'opposer au Pacte mondial sur les migrations des Nations unies qu'Emmanuel Macron s'apprêtait à signer à Marrakech. ».
    A la page 77 elle regrette que la sphère médiatique ait :
    « empêché qu’émerge au sein des Gilets Jaunes la question identitaire et celle de l’immigration, pourtant existantes au début du mouvement. » (…)
    « Certes ce n’était pas la revendication principale, mais la contestation du pacte de Marrakech sur les migrations était présente. » elle poursuit par « se rajoutent à cela quelques actions locales, comme celle qui a eu lie u (…) près d’Amiens, où des Gilets Jaunes qui tenaient un rond-point ont remis des clandestins aux gendarmes ‘Valeurs Actuelles du 23 novembre 2018’ (ils ont été poursuivis pour cette action légitime, c’est l’inversion accusatoire). Sans oublier l’action de Brionne, dans l’Eure, où des Gilets Jaunes ont bloqué pendant quelques heures les camions d’une société qui embauche des migrants. » (…)
    « Mais avec la diabolisation du mouvement par les élites, puis sa récupération par la gauche, il n’en a rapidement plus été question. »
    Ces extraits, sont particulièrement intéressants d’une part par son contenu et d’autres part par son (ses) auteur(s).

    En effet, Fiorina Lignier à été éborgnée lors de lors d’une manifestation de « gilets jaunes » le 8 décembre à Paris. Le site Révolution Permanente nous donnent quelques éléments sur cette personne :
    https://revolutionpermanente.fr/Dessin-Nazi-Fiorina-Lignier-se-retire-le-numero-3-de-La-Ligne-Claire-reprend-la-main

    Fiorina Lignier 20 ans est proche du mouvement d’extrême-droite Génération Identitaire. Dénoncer, critiquer, combattre les violences policières est une chose, mais adhérer ou soutenir les thèses d’une personne (certes blessée gravement) qui est clairement dans une démarche d’extrême-droite raciste (pour ne pas dire plus), c’est autre chose. Comme le rappelle un des articles du groupe « Désarmons-les » : « Sommes-nous prêts à soutenir tous les blessé-es ? Certainement pas. On peut être victime à un moment donné de la violence d'Etat et porter des idées qui la confortent. » l’article précise que « Fiorina Lignier, dont la blessure en a ému plus d'un, et qui a reçu plus de dons sur sa cagnotte que tous les autres blessés, parce que sa cagnotte a été impulsée par les réseaux du bloc identitaire. ».

    En effet, toutes les fractions de l’extrême-droite ont été au chevet de Fiorina Lignier, l’ont encadrée et mise en avant. La liste est impressionnante et significative : Gilbert Collard et Damien Rieu son assistant parlementaire FN/RN, Jean-Marie Le Pen, Génération Identitaire, Jean-Yves Le Gallou, TV-Libertés chaine web d’extrême-droite, Alain de Benoist, la revue Eléments, Le média pour tous de Vincent Lapierre…

    Petit couac, une photo de Fiorina Lignier en 2017 la montre à genoux sur une plage et priant devant une croix gammée dessinée sur le sable.
    Elle dira qu’il s’agit « d’une erreur de jeunesse ». Seulement pour les Elections européennes de 2019, elle fait partie (en 2ème position) de la liste « La ligne claire » menée par Renaud Camus (écrivain d’extrême-droite et théoricien du Grand Remplacement). Quand la photo sortira, Fiorina Lignier fut écartée de la liste. Dans son livre sorti fin octobre 2019, elle relate toutes les conséquences, les souffrances, les opérations liées au tir de LBD reçu au visage (perte de l’œil gauche, crane fracassée et pose de plaques de titane) seulement cela ne doit pas masquer, ce qu’elle écrit pages 167 à 178 chapitre « LES GILETS JAUNES, LA GAUCHE ET L'EXTREME GAUCHE » elle y dénonce « Les racailles de banlieue » l’extrême-gauche, les Blacks Bloc, les antifas et « La police politique, la stratégie d'intimidation de l'extrême gauche ».
    Finimore
       Posté le 03-03-2020 à 08:22:44   

    Gilets Jaunes Insurrection, Acte XIX : révolte ou révolution ?
    https://www.youtube.com/watch?v=OToX93ut8Is

    Cette vidéo de Loïc Chaigneau est particulièrement intéressante. Elle date de mars 2019 après l’Acte XIX des GJ et notamment la présence massive des BB sur les Champs Elysées. Loïc Chaigneau aborde les sujets de la révolution, de l’insurrection, de la violence, de la répression, pose la question du pouvoir, de l’organisation du parti d’avant-garde etc…
    Je partage beaucoup de choses sur les sujets abordés, d’autres un peu moins et certain pas du tout.
    Des amalgames et des simplifications sont énoncés par le président (Loïc Chaigneau) de l’IHT, mais je trouve que cette vidéo peut permettre de préciser certaines choses, tant au sujet des GJ, que sur celui des BB et sur les positions des communistes ML.
    Alors bon visionnage (une petite astuce c’est de télécharger la vidéo et de la transformé en mp3 et d’écouter ça tranquillement sur un lecteur mp3/mp4).
    Plaristes
       Posté le 03-03-2020 à 20:40:55   

    L'IHT est là pour faire de la vulgarisation. Les notions avancées sont développées dans le pack faucon II (payant...)

    La vulgarisation est une science des plus ardues et incertaine.

    Il développe ici des concepts élaborés (ou plutôt raffinés) par Dominique Pagani, dont je suis le cursus philosophique depuis des années.
    Finimore
       Posté le 04-03-2020 à 06:44:09   

    Sauf qu'affirmer des mensonges (évidemment tout ce qu'il dit n'est pas faux) ça ne prouve rien !
    Xuan
       Posté le 04-03-2020 à 07:32:03   

    La question c'est l'autoprotection des masses et non le rejet de la violence.
    Le problème des BB c'est la direction politique dans ce cas, c'est-à-dire la constitution d'un service d'ordre capable de répondre à la violence policière et pas un groupe incontrôlable qui s'en prend aux vitrines.
    Plaristes
       Posté le 04-03-2020 à 11:22:36   

    C'est pas toujours le cas, les BB ont tenté à Nantes des offensives contre la préfecture qui ont toutes finies en carnage, et s'il avaient pénétré dedans ça aurait été une vraie tragédie puisque l'armée seraient intervenue et nous on a pas d'arme.

    Il y a eu beaucoup de débats différents à l'IHT au sujet des BB, et il est clair que certains font exprès pour pourrir le mouvement.
    On en revient à ce que disait Marx dans le manifeste et à l'expérience d'un certain préfet parisien à Paris durant la commune :
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k616781/f304.image.texteImage


    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000a.htm


    Edité le 04-03-2020 à 11:23:02 par Plaristes


    Xuan
       Posté le 05-03-2020 à 17:22:26   

    C'est ce que j'appelle la direction politique. Elle devrait s'accompagner d'une direction militaire afin de centraliser les expériences, définir les tactiques et coordonner l'action, mais toujours sous une direction politique.
    On est loin de tout ça parce que les GJ comme les BB rejettent toute forme de direction.
    Plaristes
       Posté le 10-03-2020 à 10:53:43   

    Eh ça commence à prendre forme avec l'expérience sur le terrain.
    Xuan
       Posté le 10-03-2020 à 12:57:16   

    IL manque toujours la direction politique une direction voulue et reconnue
    Plaristes
       Posté le 12-03-2020 à 15:19:38   

    Mise en forme corrigée par Xuan ...


    1- Le constat : A qui appartient le pouvoir total
    2- Qui peut faire contrepoids ?
    3 - Pourquoi un syndicat
    4 - Quelles sont les priorites ? (nature, democratie, horizontalite, universalite...)
    5 - Quelles sont les exclusions ? (Les groupes constitues, les forces d'influences, les societes de reflexions, les dogmes religieux, les institutionnels...
    6 - Les axes que le syndicat se fixe et ses justifications.
    7 - Sa structure.
    *Conscient des souffrances, du desespoir, de la consternation, des citoyens delaisses, parfois sous-estimes, souvent meprises, et se nourrissant des revendications du mouvement du 17 novembre la Structure humaine et populaire sait qu'ils aspirent, non pas a prendre la place des dominants, mais a egaliser les conditions et a donner a chaque etre vivant la satisfaction qu’exigent ses besoins.
    *Convaincue que l'oubli et le mepris des droits naturels de l'homme sont les seules causes des malheurs du monde, afin que tous les citoyens pouvant comparer et controler sans cesse les actes du gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer, avilir par la tyrannie.
    *Considerant que la democratie est un regime politique, ou un systeme de gouvernement dans lequel le pouvoir est exerce par l'ensemble des citoyens, par le peuple et pour le peuple. Suivant ce principe, la souverainete appartient donc au peuple.
    *Des lors que le souverain, qui n’est qu’un etre collectif, ne peut etre represente que par lui-meme. « celui qui fait la loi sait mieux que personne comment elle doit etre executee et interpretee ».
    *Considérant que la souverainete est inalienable, elle est indivisible, et que si le peuple est souverain, il doit exercer lui-meme le maximum de souverainete.
    *La souverainete ne pouvant etre representee, pour la meme raison qu'elle ne peut etre alienee, elle consiste essentiellement dans la volonte generale, et la volonte ne se represente point. Elle est la meme, ou elle est autre, il n'y a point de milieu. Les deputes du peuple ne sont donc ni ne peuvent etre ses representants, ils ne sont que ses commissaires pour une période déterminée et ne peuvent donc rien conclure definitivement.
    *Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiee est nulle ; ce n'est point une loi. « La loi ne peut etre l'expression de la volonte generale lorsque le plus grand nombre de ceux pour qui elle est faite ne peuvent concourir, en aucune maniere, a sa formation. »
    *Etant donné que la democratie participative est un pleonasme, la representativité est un oxymore, probablement invente par ceux qui ne concoivent la democratie comme une absence de participation et ne pouvant etre que representee.
    *En interpellant la democratie representative, le mouvement des gilets jaunes et la Structure humaine et populaire n’attaquent pas la democratie en soi mais en interroge les dysfonctionnements.
    *Etant entendu qu'un peuple a toujours "le droit de revoir, de reformer et de changer sa constitution une generation ne peut assujettir a ses lois les generations futures sans leur consentement",
    *Considérant que les institutions de notre republique, en dehors de la Déclaration des Droits inspirée de 1793, ont beaucoup plus de part dans l'aggravation des inegalites sociales, et la destruction de notre environnement naturel, que les hommes eux-memes, que ces institutions, en conservant et accumulant les fautes des generations, font prisonniers les citoyens des erreurs voire des crimes de leurs predecesseurs il y a forte nécessité d’instaurer des instituions instituantes révisables.
    *Il y a oppression contre le corps social lorsqu'un seul de ses membres est opprime, il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprime.
    *Rien de bon pour la société et l’individu n’est possible lorsque ceux qui n'ont que la force de leur travail pour survivre subissent majoritairement les lois adoptees et appliquees par une minorite prétendue representative. Les citoyens doivent donc se structurer en un mouvement d'interet collectif.
    *L'emancipation de tout citoyens doit etre l'œuvre des citoyens eux-memes; que cette lutte devant etre permanente, n'a pas pour but d'etablir de nouveaux privileges ou des monopoles de classe, mais l'etablissement de droits et de devoirs egaux, et pour l'abolition de toute domination de classe; de tout pouvoir representatif.
    *Il n'y a "pas de devoirs sans droits, pas de droit sans devoirs".
    *Dans leur lutte contre le pouvoir uni des classes dominantes et possedantes, les citoyens delaisses ne peuvent agir qu'en se constituant eux-memes en Structures humaines et populaires distinctes et opposees a tous les anciens partis politiques ou syndicats crees ou absorbes par les classes possedantes.
    *Cette constitution du peuple en Structures humaines et populaires est indispensable pour assurer l'eclosion d'une revolution democratique, sociale et citoyenne: une democratie du peuple, pour et par le peuple.
    *L'assujettissement economique des citoyens aux detenteurs des moyens economiques étant la cause premiere de la servitude dans toutes ses formes, de la misere sociale, de l'avilissement intellectuel de la destruction de notre environnement naturel, et de la dependance politique, l'affranchissement economique, et democratique des citoyens est le grand oeuvre auquel tout mouvement politique doit etre subordonne en tant que moyen.
    *Etant donné que tous les efforts tendant a ce grand œuvre ont jusqu'ici echoue ou ont sombre dans l'indifference la plus totale faute de solidarite et de structuration et d'une union fraternelle entre les citoyens, tant il est vrai que les categories populaires, ouvriers et employees, demeurent, sous-representes dans nos actuelles institutions republicaines (4,6 % des deputes sont employes, aucun n’est ouvrier, alors que ces categories representent la moitie de la population active) il est urgent de faire changer cet état de chose.
    *Le mouvement qui vient de renaitre, tout en suscitant de nouvelles esperances, donne un solennel avertissement de ne pas retomber dans les vieilles erreurs et de fédérer le plus tot possible les efforts encore isoles et appelle tous les citoyens abandonnes, exploites, meprises, demeures jusqu’a ce jour ecarte des decisions politiques, à se reunir en assemblees, afin de faire converger et se coaliser, leur nombre et leurs energies au mouvement et à Structure humaine et populaire.
    *La coalition des forces, deja obtenue par la lutte economique, les actes de protection sociale et environnementale, doit servir de levier dans la lutte contre le pouvoir politique de ses exploiteurs, et autres profiteurs.
    *Les possedants utilisent toujours leurs privileges politiques pour defendre et perpetuer leurs monopoles economiques afin de soumettre le travail, subjuguer et dominer, institutions et les services publics. Tant que ceux qui n'ont pour survie que la liberte de vendre leurs forces de travail, ne se seront coalises en un mouvement citoyen democratique, uni, sans chef ni representant permanent, conscient des interets et des moyens d’en assurer, la reussite, il conviendra de structuer l’ensemble des luttes. Afin d’assurer l’etablissement de la democratie la plus digne de ce nom, en rendant la parole au peuple francais. Le mouvement fixe comme but ultime a l'emancipation citoyenne, la reconquete de la souverainete politique, confisquee par la representation nationale, par tout moyen legal. ( ? de de légitime rebellion)
    * La Structure humaine et populaire mettra tous ses efforts pour mettre fin aux derives de la monocratie, en dénonçant le caractère abusif des articles suivants de l’actuelle constitution ;
    -Article 3, 20{alineas 1 et 2}, l'article, 26{alineas 2} l'article 27 tout mandat devrait pouvoir etre imperatif, revocable et controlable, l'article 39, 49 l'initiative des lois appartient au peuple,
    Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'attribuer l'exercice la souverainete.
    -Article 47-1 la securite sociale doit imperativement retrouver son independance
    -Article, 52, 55 (aucun traite ne peut etre superieur aux lois fixees par le peuple, nul n'a le pouvoir d'exercer seul la souverainete du peuple)
    -Article71-1 {alinea 4}article 89.
    -une revision voir un abandon, du titre II et VII, il va de soi que ce sont ici des series d'articles non conforme à la vision democratique que le mouvement defini. Il organise le pouvoir de quelques hommes sur le destin de millions autres. Aucune democratie digne ne devrait prendre le risque de se confier entre les mains d'un etre, aussi vertueux, integre et probe serait-il.
    -Il s’agit de restituer au seul peuple sa souveraineté et d’etablir un droit de petition assorti pour les parlementaires du devoir de traitement l’obligation de recevoir et lire les petitions citoyennes, et d’y repondre.
    -A cette fin il faut legaliser les mandats imperatifs et revocatoires, rigoureusement controles afin de reunir democratiquement une Assemblée constituante capable de reformer nos institutions.
    La Structure humaine et populaire declare que certains principes universels de la Declaration de l'homme et du citoyen, ouvre aux citoyens la possibilite de s’affranchir de toute forme de despotisme, il s'etonne de la deformation des droits nes pour emanciper les citoyens, devenus, par l’interpretation abusive des moyens offerts aux plus puissants de s’opposer au bien commun, a l'interet general et a l’exercice de leurs droits et libertes notamment des plus humbles !
    Nul ne peut par l'accumulation de tous les moyens priver autrui de l'instruction necessaire pour son bonheur; l'instruction doit-etre commune.
    Le patrimoine historique de la protection sociale, acquis dans l’Histoire par de longues luttes insistantes, fermes, et par le sacrifice de vies humaines, de ceux qui n'ont jamais rien eu d'autre pour survivre que leur force de travail, ce patrimoine politique donc, issu de l'heritage du Conseil national de la Resistance, inscrit au programme et dans les manuels de l'Education nationale.

    Pour ces raisons, la Structure humaine et populaire a ete fondee dans le strict objectif de mener a terme une revolution democratique et sociale. En consequence, c'est dans cet esprit que les statuts suivants ont ete concus:
    -Le mouvement citoyen democratique (la Structure humaine et populaire) est ouvert a
    tous, femmes et hommes, actifs, prives d’emploi et retraites, handicapes, quels que
    soient leurs statuts sociaux et professionnels, leur nationalite, leurs opinions politiques,
    philosophiques et religieuses.
    -Il agit par tous les moyens legaux a l'instauration d'une democratie "directe", au service
    du peuple pour et par le peuple, chaque membre a la garantie qu’il peut, a l’interieur de
    cette organisation, defendre librement son point de vue sur toutes les questions
    interessant la vie et le developpement de l’organisation.
    -Le mouvement citoyen democratique, uni contribue a la construction d’une societe
    solidaire, democratique, de justice, d’egalite et de liberte qui reponde aux besoins et a
    l'emancipation individuelle et collective des hommes et des femmes.
    -Chaque membre s'engage a opposer son energie sa perseverance forgee par des decennies de privations et de soumission aux dogmes et pressions de la finance divinisee a la creation de reseaux de luttes, d'action de resistance, de diffusion de savoir et d'information;
    -Le mouvement, s’administre et decide de son action dans l’independance absolue a
    l’egard des puissances d’argent, des gouvernements, des partis politiques, des sectes
    philosophiques ou religieuses des influences etrangeres ou autres groupements
    exterieurs,
    -Le mouvement qui, par sa nature meme et sa composition, rassemble des citoyens
    d’opinions diverses doit faire preuve de l’esprit le plus large pour maintenir une unite sur
    des bases cependant inaliénables.
    La terre n'appartient a personnes, ses fruits sont a tous!

    Nous sommes du peuple, nous n'avons jamais ete que cela, nous ne voulons etre que cela, nous meprisons quiconque a la pretention d'etre quelque chose de plus.
    Et vous, legislateurs, souvenez-vous que vous n'etes point les representants d'une caste privilegiee, mais ceux du peuple francais, n'oubliez pas que la source de l'ordre c’est la justice, que le plus sur garant de la tranquillite publique c'est le bonheur des citoyens,
    Les longues convulsions qui dechirent les etats ne sont que le combat des prejuges contre les principes, de l'egoïsme contre l'interet general ; de l'orgueil et des passions des hommes puissants contre les droits et contre les besoins des faibles.


    Production d'un groupe de GJ


    Edité le 08-11-2020 à 09:01:15 par Xuan


    Finimore
       Posté le 12-03-2020 à 16:07:42   

    en jaune c'est illisible !!!
    Plaristes
       Posté le 12-03-2020 à 21:48:09   

    Suffit de surligner en sélectionnant.
    Xuan
       Posté le 12-03-2020 à 22:44:07   

    Non, fais un effort de présentation s'il-te-plaît.
    Et enlève tous les caractères inutiles dont le texte est farci.


    Edité le 12-03-2020 à 22:46:48 par Xuan


    Plaristes
       Posté le 13-03-2020 à 14:37:57   

    Le mieux serait d'uploader le doc pour que vous puissiez le télécharger.

    Comme ça :
    https://cdn.discordapp.com/attachments/597466759691239444/687316360984133711/DISCORD_lStructure_humaine_et_populaire.docx
    Xuan
       Posté le 13-03-2020 à 20:43:48   

    C'est encore bien idéaliste, une somme de grands principes destinée à justifier aux dominants une représentation populaire.

    Les masses n'ont pas à se justifier vis-à-vis de leurs exploiteurs.

    "la Structure humaine et populaire sait qu'ils aspirent, non pas à prendre la place des dominants, mais à égaliser les conditions et à donner à chaque être vivant la satisfaction qu’exigent ses besoins"
    C'est aussi une théorie idéaliste fondée sur la croyance selon laquelle on pourrait égaliser le pouvoir des exploiteurs et celui des exploités.
    Le pouvoir des exploiteurs repose sur la propriété privée des moyens de production, et se perpétue par l'exploitation de la classe ouvrière.
    Il est donc impossible d'égaliser quoi que ce soit tant que la propriété privée des moyens de production et l'exploitation capitaliste se perpétue.
    Ceci n'est possible qu'en prenant la place des exploiteurs.


    Edité le 13-03-2020 à 23:15:34 par Xuan


    Plaristes
       Posté le 13-03-2020 à 22:27:59   

    Travail en progression... Nous avons aujourd'hui commencé à rectifier beaucoup des points.

    Mais l'état de la psyché (volkgeist) actuelle impose le détour temporaire via des abstractions...
    Finimore
       Posté le 02-07-2020 à 08:07:22   

    PLEIN LE DOS : L'HONNEUR ET LA MÉMOIRE DES GILETS JAUNES
    https://www.youtube.com/watch?v=eRW6_tzIdFU

    PLEIN LE DOS
    pour une mémoire populaire, la rue contre le mépris
    https://pleinledos.org/apropos
    Xuan
       Posté le 02-07-2020 à 08:15:47   

    Plaristes a écrit :

    Suffit de surligner en sélectionnant.


    Suffit que TOI tu évites de choisir une police jaune. Essaie en blanc pour voir, ton propos sera encore plus clair.

    A part ça les caractères accentués de ta police ne sont pas reconnus. Si tu veux être lu tu prends la peine d'enlever les caractères numériques et divers dans ton texte.
    Perso c'est ce que je fais pour certaines publications.


    Edité le 02-07-2020 à 08:18:25 par Xuan


    Xuan
       Posté le 14-07-2020 à 23:11:29   

    La journée du 14 juillet assortie d'un discours de Macron a été un échec pour le gouvernement. Le discours a été remplacé par une interview où aucune décision importante n'a été annoncée à l'exception de promesses qui ne seront pas tenues.
    Et la mobilisation n'a pas faibli malgré le plan segur.




    Manifestation des soignants et des gilets jaunes pour le 14 juillet


    https://youtu.be/1ysumrSRZdk

    https://youtu.be/QM_yZ-vMsc8

    https://youtu.be/Z79_Gp0x68k

    Sur des Champs Elysées barricadés et interdit au public, pendant la Marseillaise, des ballons et une banderole se sont envolés depuis un immeuble. "L'économie nous coûte la vie" et "derrière les hommages Macron asphyxie l'hôpital" .
    vidéo
    Xuan
       Posté le 08-11-2020 à 09:07:20   

    Dérives des GJ


    Privé de direction révolutionnaire le mouvement des GJ part comme un bateau ivre au cul de tous les gourous.
    Chouard a cru un temps son heure arrivée avec le succès du Référendum d’Initiative Citoyenne tagué sur tous les ronds points, illustration du réformisme bien ancré dans les masses.
    D’autres ont pris le relais, Insoumis et anars mélangés, mais aussi souverainistes comme Asselineau et autres néos poujadistes.
    Finimore me signale :

    Il semblerait que depuis quelques mois certains facebook de groupes de Gilets Jaunes soient investis par des individus complotistes, négationnistes, illuminés d’extrême-droites. Le délire se manifeste même avec une vidéo (dont la teneur facho-extrême droite est évidente) d’un individu (Rémy Daillet-Wiedemann) annonce :

    Annonce du renversement du gouvernement français

    https://www.youtube.com/watch?v=VL6ZFUQ62Mw&feature=share&fbclid=IwAR2zEDCxbGs40nfMoysrRPTGcUR7W8ZwDJwc6E-XEkLJ4bpkFqETwVj71RE

    puis une nouvelle annonce :

    https://www.facebook.com/david.camille.758/videos/679302663006852/UzpfSTE3MTAxNDE0MzI6Vks6NzQ1MjE2NzkyNjk5NjYy/?multi_permalinks=602001507021192%2C600743250480351%2C600751887146154%2C602326896988653%2C602189313669078&notif_id=1585032255000678&notif_t=group_activity



    Edité le 08-11-2020 à 09:07:36 par Xuan


    marquetalia
       Posté le 08-11-2020 à 10:41:49   

    Cet individu a t il combattu aux côtés des Croates dans la première partie des années 90 ?cf"la Croatie,un pays pour lequel j ai tant donné pour la liberté"


    Edité le 08-11-2020 à 10:42:26 par marquetalia


    Xuan
       Posté le 08-11-2020 à 13:02:40   

    En 1991 il est parti combattre en Croatie avec son frère en tant que combattant volontaire.
    marquetalia
       Posté le 08-11-2020 à 19:10:30   

    Merci de cet éclaircissement.
    Finimore
       Posté le 09-11-2020 à 06:16:25   

    Quoi qu'il en soit, sur le fond l'annonce de cet individu est clairement celui d'une frange de l'extrême-droite. Il rencontre un écho favorable dans une frange du mouvement des Gilets Jaunes de plus en plus perméable au complotisme et autres variantes fascistes.
    Finimore
       Posté le 20-03-2021 à 07:55:39   

    Jean-Louis Siroux auteur du livre « Qu'ils se servent de leurs armes - le traitement médiatique des gilets jaunes, éditions du croquant, novembre 2020 »

    Dans l’émission ‘Interdit d’interdire’ sur RT France

    https://www.youtube.com/watch?v=vcMAVezUXvw

    « Qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois […]» : cette sortie dit quelque chose de la brutalité des réactions que le mouvement des Gilets jaunes a suscitées.

    Face à certains discours outranciers, il est tentant d’épouser le registre de la dénonciation morale. On gagne pourtant à faire tout le contraire et à analyser aussi précisément que possible les conceptions de la « démocratie », du « peuple », de la « violence » ou encore de la « vérité » qui ressortent de la couverture du mouvement des Gilets jaunes.

    Rédigé dans un langage clair et accessible, le livre décortique les ressorts du discours médiatique et invite le lecteur à exercer son esprit critique.

    Jean-Louis Siroux est sociologue et chargé de cours à l’Université libre de Bruxelles
    Xuan
       Posté le 04-06-2021 à 22:42:12   

    Incurie d'Orange
    et cirque électoral


    Le premier post de ce fil concerne le réseau de téléphonie :
    Orange n’entretient plus le réseau
    Réseau téléphonique : la vétusté pénalise les consommateurs


    C'est maintenant un fait bien connu et visible partout, qui vient d'aboutir au décès de cinq personnes dont un enfant, à cause de la panne des numéros d'urgence.
    Bien qu'on ne sache pas la cause exacte de cette panne majeure, elle est évidemment liée à l'incurie d'Orange et surtout au sous effectif.
    Des équipements d’Orange redondants sur six sites différents, censés prendre le relais entre eux en cas de défaillance, sont tombés en panne en même temps, a expliqué le e PDG d’Orange Stéphane Richard. «Cela n’est jamais arrivé, c’est un incident effectivement grave, rarissime. Cela a pu arriver dans le monde des télécoms de temps en temps, mais c’est très rare»

    C'est d'autant plus grave si des équipements redondants tombent en panne simultanément. Dans tous les cas la sécurité du fonctionnement repose non seulement sur des équipements de secours mais sur une entretien régulier et attentif.
    Sans cette surveillance, même des appareils censés ne subir aucune usure mécanique due aux intempéries, finissent par se dégrader.

    On a vu presque simultanément Darmanin et Macron se précipiter pour manifester leur indignation. Or ils sont bien informés l'un et l'autre d'une situation qui dure depuis des années. Ils n'ont rien fait et jouent maintenant les chevaliers blancs, uniquement parce que les élections sentent le roussi.
    pzorba75
       Posté le 05-06-2021 à 07:03:05   

    Le PDG, S. Richard, ancien socialiste, libéral et européiste, a présenté ses excuses. Sa démission aurait suffi et permis nommer un héritier plus jeune et plus présentable qui poursuivra la même politique, y compris avec les monopoles américains pour s'opposer aux matériels et logiciels chinois. Le prochain combat de titans où S. Richard devra faire preuve de ses talents, à ce jour les résultats se font attendre.