| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 25-11-2018 à 09:32:39
| Qui sont et que veulent les “gilets jaunes” ?Entretien avec Benoît Coquard, sociologue 25 NOV http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/11/25/qui-sont-et-que-veulent-les-gilets-jaunes-entretien-avec-benoit-coquard-sociologue/?fbclid=IwAR0456eGIfUq4dVt6NDgcA8n782h71eAvFsi8zDjFJIfIw8gtG5rZ8SBjFc Ugo Palheta Se fondant sur ses recherches antérieures et sur une enquête en cours, Benoît Coquard se propose dans cet entretien de décrire et d’interpréter sociologiquement le mouvement des « gilets jaunes », dont le prochain temps fort aura lieu demain 24 novembre. Il donne en particulier à voir l’ancrage du mouvement dans les classes et les sociabilités populaires, les raisons d’agir et les logiques d’action des participant·e·s, et plus généralement le caractère éminemment politique de la contestation en cours, non dans un sens restreint – c’est-à-dire partisan – du mot, mais au sens où elle exprime publiquement – à partir de la question des taxes sur le carburant – une fronde généralisée contre la dégradation des conditions de travail et d’existence de la majorité de la population. Sociologue, Benoît Coquard travaille depuis plusieurs années sur les milieux ruraux, et est membre du CESAER (INRA, Dijon). Tu es sociologue, spécialiste des classes populaires rurales, et tu étais sur un barrage le 17 novembre dans le cadre de la mobilisation des « gilets jaunes ». Peux-tu nous dire d’abord quelques mots sur les raisons et les conditions de cette observation mais également sur le contexte territorial que tu connais bien pour y avoir consacré ta thèse ? J’ai passé ma journée de samedi à parler à des gens sur des barrages dans des cantons ruraux plutôt en perte de vitesse qui perdent des habitants, ont été désindustrialisés, privés des services de proximité. C’est là que se concentrent les classes populaires et que l’utilisation de la voiture est impératif afin d’avoir un travail et une vie sociale. Par la suite, je vais suivre le mouvement dans la durée pour avoir un peu de recul sur ce qui est à mon sens une mobilisation exceptionnelle, surtout dans ce type d’endroit. Commençons par la sociologie du mouvement : qui était présent sur le barrage en termes de propriétés de classe, de genre, ethno-raciales et d’âge ? Je vais prendre des pincettes sur ce sujet parce que je me base seulement sur mes observations, forcément partielles. Ce qu’on peut dire assurément, c’est qu’il y a beaucoup de monde, alors même que l’on se trouve dans des milieux ruraux peu peuplés et peu enclins à se mobiliser en temps normal. Les participants eux-mêmes sont surpris devant l’ampleur et la multiplicité des points de blocages dans des zones où l’on dit entre habitants qu’il ne « se passe jamais rien ». Aussi, je n’ai pas repéré, comme disent les journalistes, de « portrait robot » du « gilet jaune ». Là où je me risquerais un peu plus, c’est sur les milieux sociaux les plus représentés parmi les mobilisés, c’est à dire ceux qui ont passé une grande partie de leur journée sur un barrage (tandis que d’autres ont simplement posé le gilet jaune sur le tableau de bord ou liké les pages Facebook). En utilisant un indicateur forcément trop aléatoire, j’ai demandé la profession d’environ 80 personnes. Dans une région déjà très ouvrière, à 9 exceptions près (professions intermédiaires du privé, artisans, agriculteurs), celles et ceux que j’ai rencontrés appartiennent sans surprise aux classes populaires. Typiquement, il s’agissait de femmes employées et d’hommes ouvriers. Puisqu’on était samedi, c’était surtout des gens qui travaillent dans les grandes boites et qui étaient en weekend, il y avait aussi des chômeurs. D’autres salariés des petites entreprises les ont rejoints dans l’après-midi après le travail. À plus grande échelle, on parle d’un mouvement interclassiste, ce qui le discrédite aux yeux de certains à gauche qui y voit un éparpillement. Mais sociologiquement, il y a une cohérence globale dans les profils rencontrés, car les « gilets jaunes » sont centrés dans la zone « en bas à droite » de l’espace social si l’on prend une grille de lecture bourdieusienne, c’est-à-dire des classes populaires aux classes intermédiaires plutôt peu diplômées et exerçant des métiers manuels. Ce sont des personnes qui ont des goûts proches, qui se côtoient au quotidien, sont en accord dans leurs visions du monde. Les proximités sociales ne sont pas réductibles aux classes « sur le papier » (pour parler comme Bourdieu), mais plutôt à des positionnements proches dans l’espace des styles de vie. Il y avait plusieurs générations, notamment des retraités, ce qui a ravi les jeunes mobilisés. Parfois en milieu rural les relations entre générations se sont tendues, on dit des jeunes qu’ils « traînent » dans le village, mais là tout le monde était réuni et saluait cette cohésion intergénérationnelle. Sur la question de l’ethno-racial, évidemment, dans des régions rurales où il y a eu peu d’immigration, ce sont surtout des blancs qui portent un « gilet jaune », mais il ne faudrait pas gommer la présence de quelques personnes non-blanches, qui sont elles-mêmes collègues de travail ou amis d’autres « gilets jaunes ». Là où je suis allé, on ne peut pas dire qu’elles sont sous-représentées dans le mouvement au regard de la population générale. On sait bien que les non-blancs, en France, appartiennent essentiellement aux classes populaires, donc ils peuvent se sentir concernés par les revendications de ce mouvement autour du pouvoir d’achat, de l’utilisation de la voiture, de la contestation contre le gouvernement et contre les « privilèges des riches ». Ils peuvent aussi avoir dans leur entourage des amis qui participent au mouvement et les embarquent avec eux. Lorsqu’on parle du milieu rural aujourd’hui, on insiste souvent sur le racisme ambiant et on ne saurait nier qu’il en existe. Reste que les groupes d’amis réunissent souvent des non-blancs et des blancs, même lorsque parfois ces derniers se disent favorables à l’extrême droite… C’est l’une des contradictions apparentes entre les opinions politiques et les sociabilités concrètes où l’on trouve de l’entraide. Sur le genre, un fait remarquable à mon sens : il y avait presque autant de femmes que d’hommes alors même que, d’habitude, dans les activités publiques, ce sont les hommes qui sont placés sur le devant de la scène, particulièrement en milieu rural. Je dirais même que les femmes ont été à l’initiative de beaucoup de rassemblements, avec notamment le profil de la mère de famille divorcée et précaire que j’ai retrouvé à plusieurs reprises, ou la jeune femme célibataire. http://youtu.be/G-7bbOJL4ichttps://youtu.be/G-7bbOJL4ic Baumes-les-Dames (Doubs) As-tu des éléments sur la manière dont s’est diffusé l’information sur la mobilisation (réseaux sociaux, cercles de sociabilité, contacts professionnels…) ? Tout le monde sait que le mouvement s’est diffusé par Facebook. Mais il s’est aussi appuyé sur les réseaux amicaux pour conduire jusqu’à la mobilisation concrète. Sur Facebook, en milieu rural, on est ami avec celles et ceux que l’on connaît, cela renforce l’interconnaissance. De cette manière, on suit les pages « gilets jaunes » et quand des amis affichent leur soutien, on sent que cela va être populaire dans son entourage. Ensuite, on va souvent se rendre à plusieurs sur les barrages, parfois on voit des groupes d’amis arriver. Ça participe, je pense, de la réussite du mouvement, parce qu’ils mettent l’ambiance et s’entraident en cas de problème. Le fait d’être entouré de ses pairs permet de donner une légitimité à la mobilisation et plus largement de se rattacher à une appartenance collective valorisante. C’est très important pour des gens qui d’habitude interviennent peu dans le débat politique, qui ne manifestent pas, ne sont pas syndiqués, sont souvent abstentionnistes. J’insiste sur l’importance des liens qui vont se tisser au fil des jours entre « gilets jaunes » car il me semble que ledit « peuple » est souvent critiqué pour son prétendu « individualisme », et ce par des personnes qui sont de fait très éloignées des classes populaires, à la fois spatialement et socialement. Contre ce préjugé (souvent formulé par des gens de gauche) j’ai pu constater dans mes recherches que, dans un contexte de précarité grandissante des conditions de vie des classes populaires, il est important d’avoir une « bonne réputation » à l’échelle locale, et cela passe nécessairement par une inscription dans des collectifs, notamment les collectifs amicaux parce que les autres types d’encadrement (syndicaux, associatifs, etc.) tendent à péricliter. Être une personne respectable, c’est donc aussi être « un vrai pote sur qui compter », et si vous êtes « gilets jaunes », c’est respecter sa parole lorsqu’on s’est engagé à venir pendant quelques heures « aider les copains » sur un point de blocage. Y avait-il des élus, des militants (syndicaux ou politiques) ou des sympathisants d’organisations ? Je n’ai pas vu d’élus locaux. Peut-être étaient-ils présent ailleurs, mais il faut rappeler que les élus ruraux sont surtout recrutés parmi les cadres supérieurs et les professions libérales, alors que cette population est très peu représentative de la population des campagnes, puisqu’on y retrouve une surreprésentation des ouvriers (32% de la population active) et d’autres catégories populaires et intermédiaires. On peut supposer que la plupart des élus ne sont pas les premiers concernés par l’augmentation du prix du carburant. Pour ce qui est des « gilets jaunes », je ne peux pas trop me prononcer sur leur appartenance politique parce que les uns et les autres hésitent souvent à dire pour qui ils votent, déjà parce qu’on sait que, sur un même point de blocage, tout le monde n’est certainement pas d’accord, et aussi parce que le mouvement s’inscrit dans une dynamique de rejet de la politique institutionnelle. D’ailleurs, là où j’étais, j’ai surtout entendu celles et ceux qui se disent abstentionnistes, puisqu’ils peuvent être dans une plus grande cohérence avec le mouvement. Ensuite, même dans des régions rurales marquées par un survote à l’extrême droite, il faut rappeler que le FN n’est pas dans l’ensemble un parti de militants de terrain, donc on ne voit pas d’encartés FN, ou alors ils se font discrets. Il y avait par ailleurs quelques ouvriers syndiqués qui ce jour-là n’avaient pas leur badge (les syndicats ont été critiqués pour leur compromission avec le pouvoir). De manière générale, pour tout ce qui concerne l’étude du mouvement, il faudra du temps de recherche pour avancer les premières conclusions et aller au-delà des discours journalistiques et des récupérations politiques. En ce qui concerne les thématiques politiques débattues sur place, c’est la question des taxes et du pouvoir d’achat qui est fédératrice à la base. Mais on entend surtout des dénonciations récurrentes des inégalités entre riches et pauvres, entre « ceux qui se gavent » et « ceux qui bossent ». La suppression de l’ISF est revenue à plusieurs reprises pour justifier « d’être là », j’ai entendu des revendications sur les bas salaires aussi, l’injustice que les ouvriers fassent des métiers difficiles et soient moins payés, ainsi que des critiques contre les camionneurs d’Europe de l’Est. On peut supposer qu’à mesure que le mouvement va se poursuivre, il y aura des divisions qui vont faire ressurgir certains clivages politiques, mais pour l’instant on est sur une entente « contre » le gouvernement et différentes inégalités fiscales ou simplement entre riches et pauvre. Lors de cette première journée de mobilisation, la mise de côté des affiliations politique a permis à mon sens de faire émerger des raisons communes de se mobiliser en tant que l’on appartient plus ou moins à des catégories proches socialement, notamment en termes de conditions matérielles d’existence et de visions du monde. Quand on est employé·e ou ouvrier·ère en milieu rural, de droite mais aussi parfois de gauche, ou souvent ni l’un ni l’autre, on peut toujours s’accorder sur les difficultés de la vie quotidienne, le rapport au travail et au territoire, etc. Qu’est-ce qui se disait sur le barrage ? En particulier, dirais-tu que la colère excédait la question des taxes et, si oui, comment s’exprimait-elle ? As-tu vu ou entendu des choses révélatrices sur leurs raisons d’être là, d’agir et de se mobiliser collectivement ? En lien avec ce que je viens de dire, ça ne parlait pas beaucoup politique au sens restreint du terme. Par contre, il y avait beaucoup de discussions logistiques (savoir comment faire, comment réagir, .). Tout cela s’apprend sur le tas dans un tel mouvement spontané et laisse l’initiative à celles et ceux qui paraissent les plus motivés et les plus charismatiques. Certains qui étaient organisateurs des pages Facebook se retrouvaient un peu en retrait, tandis que d’autres moins actifs sur Internet l’étaient plus sur le terrain. Ça rigolait beaucoup, c’était assez festif sur certains barrages, on passait de la musique, de Renaud ou Zebda pour le côté contestataire, jusqu’à Vegedream pour célébrer la victoire des Bleus. La Marseillaise était également dans la playlist, l’hymne était repris en chœur et relançait le côté « Gaulois réfractaire » qu’on peut voire écrit sur certains gilets. La figure du « Français » n’étant pas mise avant contre l’étranger, à la manière de l’extrême droite, mais plutôt en référence à un esprit contestataire : on pouvait entendre crier « révolution ! » après la Marseillaise… La plupart des échanges étaient des conversations cordiales entre celles et ceux qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps, cela permet de recréer des liens alors que tout se morcelle par ailleurs en milieu rural. Ensuite, on entendait beaucoup de critiques ciblées contre « les taxes », plus que contre « les impôts » d’ailleurs qui n’étaient guère évoqués. Evidemment, il y a les blagues et insultes contre Macron, notamment sur les banderoles, moins contre les personnalités du gouvernement parce qu’on ne les connaît pas ou peu. Et, plus largement, il y a un consensus, qui s’exprime différemment de la résignation jusqu’à la colère parfois violente, contre les « privilèges des riches » ou simplement contre les groupes qui semblent mépriser le mouvement, les critiques contre « les bobos qui comprennent rien » vont dans ce sens. Il y aussi, mais plus rarement dans ce que j’ai observé, des propos contre les « assistés » que constitueraient les populations les plus démunies. Enfin, je n’ai pas observé de propos racistes, alors que c’est assez fréquent sur d’autres scènes de vie collective en milieu rural et que l’on peut supposer que des incidents racistes émailleront par endroits un mouvement qui s’étend sur toute la France. La mobilisation des « gilets jaunes », en étant ciblé contre les taxes et la répartition des richesses, met un peu en suspens les thématiques de l’extrême droite, et le déroulement des blocages renforce l’idée que l’on fait partie des mêmes catégories sociales. Une petite scène vue sur un barrage : un automobiliste fait mine de ralentir et force soudainement le passage. Il percute une dame sans la blesser, mais tout le monde l’a vu et au départ reste interloqué, car l’ambiance générale est très calme et les rapports sont jusqu’alors chaleureux et solidaires avec la grande majorité des automobilistes bloqués. Une partie des gilets jaunes poursuivent alors la voiture à pieds, tandis que les gendarmes s’interposent pour protéger le chauffard immatriculé en région parisienne. Un quinquagénaire à l’ethos bourgeois ouvre la portière, il est vêtu d’un costume (chemise et pantalon) alors que les « gilets jaunes » ont surtout des habits de travail, de sport, ou des tenues de chasse. Le conducteur sort sans s’adresser aux manifestants à qui il lance un regard dédaigneux. Réactions : « c’est un riche, il s’en fout de nous », « avec le bide qu’il a, il doit bien manger », « pour lui on est de la merde », « les flics feront rien, ils sont au dessus des lois ces gens-là ». Avec ce genre de petits évènements qui soude les personnes présentes, la mobilisation peut entretenir une conscience commune contre certains symboles, comme celui du « riche » qui ne subit pas l’augmentation des taxes. Les manifestants pouvaient en fin de journée identifier des profils types de conducteurs plus ou moins « sympas » et solidaires du mouvement, entre « les routiers », « les gars du bâtiment » et « les infirmières » qui encouragent vivement les « gilets jaunes », et les rares « têtes de cons » qui « font les pressés », « baissent même pas la vitre ». Un petit groupe décrivait ainsi le mouvement comme soutenu par « tout le monde », sauf « les gros riches » et « les cas soc’ qui ont pas de voiture », dans une vision du monde typique de ce qu’Olivier Schwartz a nommer la conscience triangulaire des classes populaires (mise à distance des plus riches et des plus précaires). Une opposition s’exprime aussi clairement entre ceux « qui comprennent » et ceux qui méprisent. Cette dernière attitude est associée de leur point de vue à un éloignement social. Ce qui est assez juste je crois, car les prises de position méprisantes à l’égard des gilets jaunes émanent de personnes appartenant aux classes dominantes ou, du moins, qui sont très peu en contact avec les milieux sociaux auxquels les « gilets jaunes » appartiennent. On sait que la colère sociale trouve bien souvent des occasions inattendues de s’exprimer et qu’à ce titre elle surprend généralement les organisations. Ici ce sont les taxes sur le carburant mais on sait que la limitation de vitesse à 80 km/h avait déjà été beaucoup discutée et critiquée dans ce segment des classes populaires. Comment analyser cela sociologiquement, c’est-à-dire à partir de la transformation en milieu populaire des conditions de travail, de l’habitat, des formes de sociabilité, etc. ? Les populations rurales doivent parcourir de plus en plus de kilomètres. Si on pense à la journée typique d’une mère de famille par exemple qui va déposer un enfant à la crèche à 10 kilomètres, un autre à l’école primaire à 15 kilomètres, qui ensuite va travailler dans un call-center ou un hôpital situé à 25 kilomètres, puis qui fait les courses dans le supermarché situé à 20 kilomètres… À cela s’ajoute que les amis et la famille n’habitent pas toujours le même canton, donc on parcourt encore des kilomètres pour se voir. Tout ça s’accumule, et quand on est pressé par différentes tâches domestiques et contraintes au travail, difficile de se tenir aux 80km/h, surtout sur des routes droites et dans une voiture récente pour laquelle on s’est endetté. Les radars automatiques (ils sont d’ailleurs recouverts d’un gilet jaune à certains endroits) incarnaient déjà ce sentiment de « racket » organisé « par l’État », alors que le rapport à la voiture est contraint. Ensuite les 80km/h sont venus s’ajouter à la fronde contre la pénalisation des déplacements routiers, avec aussi la récurrence des contrôles de la gendarmerie en milieu rural. D’un côté, ce sont des milieux qui valorisent de pouvoir être autonome dans les déplacements, et d’un autre côté d’être propriétaire et de construire sa maison. Pour cela ils sont prêts à s’éloigner des centres économiques, mais ensuite, ils se retrouvent dépendants de la voiture et voient parfois exploser leurs prévisions budgétaires, avec des dettes souvent. Tout ça pour dire que ce n’est pas nouveau de se politiser autour de la voiture et de penser que c’est un « vrai sujet » de débat politique. Simplement jusqu’à maintenant, les colères restaient peu visibles pour un personnel politique qui n’est pas du tout composé de gens issus des classes populaires rurales. Si on pense par exemple aux groupes Facebook qui signalent où sont les gendarmes, autrement dit la version numérique des appels de phares, c’est déjà une forme d’entraide contre les amendes routières, de même que la vernalisation récurrente des radars automatique. Le prix de l’essence vient alimenter cette opposition jusqu’alors restée peu visible. Certains sur les blocages ont aussi rappelé le fait que l’État abandonne le territoire en fermant les services, les lignes de bus et les TER, donc contraint à toujours prendre la voiture tout en taxant son utilisation. Cet aménagement du territoire et plus largement la répartition des emplois (et donc des milieux sociaux) contribuent à renforcer l’opposition des styles de vie entre urbain/rural, Paris/Province. Du point de vue des « gilets jaunes », cela alimente l’idée d’une coupure entre d’un côté « ceux qui bossent », les « vrais gens », et de l’autre la classe politique ainsi que les populations privilégiées des centres urbains ou même des espaces ruraux. Sur un barrage, un automobiliste reproche ainsi à un « gilet jaune » d’être « contre les riches », ce à quoi le jeune ouvrier répond qu’il n’est pas normal à ses yeux qu’un « maçon soit payé le SMIC » alors que l’automobiliste (se disant cadre commercial) affirme « très bien gagner sa vie ». Il y a quand même des scènes qui rappellent les gens à leur condition au-delà d’une sensibilité politique ou d’une appartenance territoriale, et ce alors même qu’en milieu rural, les frontières de classes sont parfois floues du fait de l’entremêlement des fonctions au travail entre patron et salarié, ou qu’il n’est pas rare de se retrouver le weekend dans le même club de football ou la même société de chasse que son patron… Initialement, beaucoup ont vu et présenté ce mouvement comme intrinsèquement lié à l’extrême droite. Qu’en penses-tu à partir de tes observations (d’autant plus importantes qu’elles portent sur des zones rurales où le FN est électoralement très puissant) ? Est-ce que tu as pu constater un déplacement des discours d’un plan social (la vie chère, les bas salaires, etc.) vers des thématiques nationalistes, xénophobes ou racistes ? Et cette question de l’instrumentalisation par l’extrême droite a-t-elle été discutée là où tu étais présent ? On peut prendre le problème par l’autre bout, en se demandant d’abord pourquoi le mouvement a été assimilé à l’extrême droite. Si c’est simplement du fait qu’une partie des « gilets jaunes » vont déclarer avoir voté ou être favorable à Le Pen, il faut rappeler qu’il s’agit d’un mouvement de grande ampleur et que l’extrême droite et les idées qu’elle porte se sont implantées depuis longtemps dans la population générale, pas seulement dans l’électorat d’extrême droite. C’est d’autant plus vrai qu’il y a des effets de lieux : dans les régions rurales anciennement industrielles, cela va bien au-delà des seuls électeurs de Marine Le Pen : se dire pro-extrême droite n’est plus un tabou, on le voit même chez des abstentionnistes ou des électeurs de la droite classique. Pour une partie des habitants, c’est même devenu une forme d’affirmation d’une respectabilité minimale, une manière d’attester que l’on est un « vrai Français », que l’on n’est pas un « cas social », et que l’on se rattache à une forme de pensée aujourd’hui devenue « normale » sur la place publique, souvent incarnée localement par une petite bourgeoisie de commerçants et d’artisans, de personnes « à leur compte » dont on valorise le courage au travail et qui ont un peu de pouvoir à leur échelle. Pour autant, ce n’est pas le FN (ni un quelconque parti) qui a organisé ou récupéré le mouvement. Comme le montrent les travaux de Pierru et Vignon, en milieu rural, le FN n’est guère présent sur le terrain au regard de ses scores électoraux, peu de personnes osent prendre leur carte et militer. De fait, les « gilets jaunes » peuvent sincèrement se revendiquer indépendants, c’est un mouvement spontané, éclaté, avec forcément, dans la masse des gens mobilisés, une part certainement importante d’électeurs FN, mais qui, à partir de ce que j’ai pu voir, ne se présentent pas comme tel et n’ont pas apporté dans le mouvement des revendications spécifiques à l’extrême droite. Par contre, des vidéos faisant la promo de l’extrême droite par différents moyens sont très diffusées sur Facebook et ce depuis plusieurs années : on voit notamment émerger des figures d’extrême droite qui sont spécialistes de cet exercice qui consiste à analyser la société et donner son point de vue d’une manière apparemment spontanée, avec un format de vidéo qui marche, des manières de parler qui accrochent. Vu l’importance des groupes d’extrême droite, il est donc logique que ces vidéos se retrouvent sur les groupes des « gilets jaunes », ça fait partie de l’offre disponible et accessible. Même si l’on cherche à éviter la récupération politique, il n’est pas facile de se repérer au milieu des différentes vidéos « coup de gueule » aux apparences spontanées qui ont initié le mouvement. On note aussi que des vidéos étiquetées de gauche (comme « Osons Causer » ont été partagées sur plusieurs pages, donc quand une vidéo critique de gauche est disponible et accessible, elle peut être reçue. On a aussi vu passer sur Facebook des messages contre le racisme, au motif que tout le monde serait dans le même bateau face aux taxes. Enfin, il faut rappeler que sur les pages Facebook et dans les rassemblements, les organisateurs appellent à ne pas afficher une appartenance politique, ni même syndicale. On voit des drapeaux français, des pancartes contre Macron, la précarité, la vie chère. Plus largement, à mesure que le mouvement se développe, on voit beaucoup de montages photos ou des vidéos circuler autour des inégalités salariales et même contre les violences policières qui peuvent à certains endroits être exercées à l’encontre de « gilets jaunes ». Par la force des choses, dans un mouvement, les thématiques se rejoignent ou se heurtent. Mais devant la prolifération de pages internet, je crois qu’il faut surtout sortir de son bureau et regarder ce qui se passe sur le terrain pour comprendre en quoi consiste le mouvement. Ce qui se dit du mouvement, par une multiplication des analyses hors-sol, reflète d’ailleurs les fortes polarisations du monde social, entre classes dominantes et classes dominées mais aussi entre pôle culturel et pôle économique. Même en milieu rural, les clivages autour du mouvement font ressortir ces oppositions structurelles souvent euphémisées par l’interconnaissance. Le mouvement « gilets jaunes » est ainsi discrédité par ceux qui, notamment dans la petite ou moyenne bourgeoisie de gauche, n’y voient pas une cause noble car elle serait trop liée à des intérêts individuels, et aussi parce que nombre des « gilets jaunes », si on les interroge, vont pour une bonne part d’entre eux être contre les grèves dans la fonction publique, contre l’immigration, etc. Pour autant, ce qui les a fait se mobiliser ici, ce sont des revendications liées au pouvoir d’achat et donc à la répartition des richesses. La thématique de la voiture et des « taxes » est liée à celle des salaires, et donc du travail (entre précarisation économique et dispersion géographique de l’emploi en milieu rural). Il est compliqué de séparer la fronde contre les taxes et les revendications pour des conditions de vie décentes. On peut choisir de simplement déplorer la vision du monde qui est aujourd’hui celles de ces classes populaires « gilets jaunes » qui ne lisent pas la presse critique et sont parfois imprégnées d’un discours d’extrême droite largement diffusé dans les médias, mais il faut aussi avoir en tête que leur mobilisation inattendue est le signe de la persistance d’intérêts communs contre la dégradation de leurs conditions d’existence, au travail et en dehors. Au rond-point de Penn ar Chleuz, à l’entrée nord de Brest (Finistère) Dans quelle mesure ces observations prolongent-elles les acquis de tes recherches antérieures sur les classes populaires rurales, les effets de la précarisation et de la montée des concurrences sur le marché du travail, leur quête d’une « bonne réputation », etc. ? C’est un peu tôt pour faire le lien, il faut mener des recherches au long cours, pas seulement une brève observation d’une mobilisation nouvelle. Je dirais simplement que ça renforce l’idée que les choses de la vie quotidienne sont politisées. Ceux qui parlent d’« apolitisme » ou d’ « individualisme » ne portent pas les bonnes lunettes, ils restent dans une définition légitimiste de la politique centrée sur l’engagement partisan, le vote. Ça rappelle aussi une chose importante qui est, je crois, la persistance d’une vision conflictuelle du monde social au sein de ces populations. Les concurrences pour l’emploi par exemple, sont vécues au quotidien, souvent contre des proches que l’on connaît depuis longtemps. L’idée qu’il y a des intérêts antagonistes dans la société est une évidence dans ces milieux sociaux, le mouvement ressasse cette conviction à plus grande échelle, même si le lexique utilisé pour nommer les choses n’est pas celui de la lutte des classes. Enfin, c’est vrai qu’à mesure que le mouvement gagne en popularité, le fait d’y participer dans des territoires où, comme on dit, « tout le monde se connaît », peut permettre de montrer que l’on existe et que l’on est concerné par des revendications perçues comme légitimes, liées au fait d’avoir une voiture et se rendre au travail. S’investir en temps dans le mouvement est alors valorisé dans l’entourage. Déjà le premier jour, on pouvait entendre beaucoup de remarques autour du mérite de ceux et celles qui étaient là depuis le petit matin, tandis que l’on anticipait déjà une forme de ralliement opportuniste chez les automobilistes qui mettent un gilet sur le tableau de bord pour qu’on les laisse passer plus vite le barrage. Puttelange-lès-Thioville, Moselle Comment peut évoluer cette mobilisation selon toi, d’après tes observations ? En d’autres termes : que disaient les personnes présentes sur les suites possibles ? Est-ce qu’on faisait un lien sur les barrages, pour celles et ceux qui ont un emploi, avec ce qui se joue dans les entreprises, la question des salaires notamment ? On va essayer de ne pas faire dans la voyance, d’autant que c’est un mouvement attrape-tout, dont l’avenir va grandement dépendre de la réaction de Macron et de son gouvernement, ainsi que du traitement médiatique qui en est fait parce qu’une part importante des « gilets jaunes » m’a paru très sensible et craintive par rapport à l’image donnée par « TF1 » et « BFM ». Les plus pessimistes passent pour le moment pour les plus lucides, mais je crois que ce n’est pas spécifique au mouvement des « gilets jaunes ». De ce que j’ai vu, le premier jour de barrages, les gens ne savaient pas ce que ça allait donner. On se disait alors qu’il était bon de se réunir, de « faire au moins quelque chose ». C’est un moyen de garder la face, d’ailleurs l’utilisation du terme « gaulois », que beaucoup d’observateurs associent d’amblée à l’extrême droite, est aussi une manière de montrer que l’on ne se laisse pas faire, qu’on a sa fierté et son honneur. Tout ça est attisé par l’image de Macron, les remarques autour d’un président qui n’en aurait « rien à foutre de nous » sont revenues sans arrêt, à tous les endroits. Les « gilets jaunes » voient en lui le représentant d’une élite méprisante et sûre d’elle-même. Ensuite, les manifestants (et moi-aussi) pensent que les chiffres de la mobilisation donnés dans un premier temps par le gouvernement sont très sous-estimés et cela les a encore plus agacés au soir de la première journée et motivés pour continuer… Passer douze heures dans le froid à tenir un barrage, alors même que l’on n’est pas habitué des manifestations, et se rendre compte que le gouvernement fait comme si le mouvement était anecdotique, forcément ça énerve. Aussi, il y a une logique plus profonde qui pourrait favoriser le prolongement du mouvement. En milieu rural, les barrages permettent aux gens de se rencontrer ou de revoir des vielles connaissances. Ils reçoivent aussi beaucoup d’encouragements d’automobilistes, les cas d’embrouilles sont très rares. Dans les zones rurales en déclin où les lieux de vie comme les bistrots ont massivement fermé, où l’emploi s’individualise et les associations disparaissent, c’est donc un moyen de recréer du lien et d’avoir le sentiment de se rattacher à une histoire plus vaste aussi. J’ai trouvé que les « gilets jaunes » mobilisés étaient très satisfaits de cet aspect humain et pour cela, je pense qu’ils seront prêts à recommencer pendant un bon moment, tant qu’il y aura des copains de mobilisés. Il y a aussi celles et ceux qui n’ont pas osé y aller le premier jour et qui ont sorti le gilet sur le tableau de bord en voyant l’ampleur des barrages, et qui maintenant suivent le mouvement de plus près, jusqu’à peut-être s’engager concrètement sur un point de blocage. Ensuite, je n’ai rien entendu à propos des liens avec d’autres mouvements, parce que c’est trop tôt et que l’idée d’un mouvement qui se dit indépendant a bien fonctionné. On parle plutôt du soutien éventuel des routiers, des agriculteurs. Ce que je peux dire, c’est que les personnes mobilisées insistent sur leur ras-le-bol de tout, pas seulement d’une taxe sur le carburant. On critique « toutes les taxes » puis « tout ce qui augmente ». Il y a un discours du type « nous sommes des vaches à lait », ou alors un pas « assez pauvres pour les allocations » et pas « assez riches pour tricher », qui est plutôt l’argument des fractions stables des classes populaires ou même des classes intermédiaires. Mais il y a aussi les paroles de celles et ceux qui disent tout simplement ne plus s’en sortir, mettre l’essence par tranches de 15 ou 20 euros. Il y a une privation tout au long de l’année, malgré l’emploi. J’ai pu entendre pas mal de remarques sur le travail, tant au sujet des chauffeurs routiers polonais que sur le management dans l’entreprise, les pressions de la hiérarchie pour pousser les salariés à démissionner, la diminution des primes, l’impossibilité de s’unir contre le patron en raison des risques pour son emploi ou simplement pour ne pas perdre une journée de salaire. C’est intéressant car le mouvement ne porte pas sur le travail a priori. Mais ce que l’on ne peut plus ou que l’on n’ose plus faire dans le secteur du travail, on le fait un peu par l’intermédiaire du mouvement des « gilets jaunes ». Certains observateurs discréditent le mouvement du fait non seulement qu’il ignorerait l’écologie mais aussi parce qu’il mélangerait trop de personnes politiquement divergentes et avancerait des revendications trop diverses, voire contradictoires. Mais tout est lié quand on voit leur quotidien. La voiture permet d’aller au travail. C’est par rapport au prix de l’essence et des dépenses incompressibles qu’on peut évaluer son salaire. Aussi, le mouvement permet des revendications territoriales, comme c’était déjà le cas avec les 80 km/h. On peut pointer les fermetures de services publics, etc., qui augmentent les distances à parcourir en voiture. Les « gilets jaunes » sont mobilisés dans leurs lieux de vie et mettent en avant des problématiques locales qui concernent tout leur mode de vie. Cela renforce l’idée que ce qui se dit dans le champ politique est abstrait et « déconnecté » de la réalité, tandis que les revendications du mouvement portent sur des choses de la « vraie vie ». Toutou protestataire en Moselle-Est Merci à Contretemps Source: http://www.contretemps.eu/sociologie-gilets-jaunes/?fbclid=IwAR0szhksUzIFhlH_pRIKT6Bwu96NvcfrZrncscD2lwcgrhUVrkJG9MH0iK4 Date de parution de l’article original: 23/11/2018 URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=24743
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 25-11-2018 à 09:58:06
| http://www.legrandsoir.info/lettre-d-un-camarade-a-ses-camarades-cgt-a-propos-de-la-lutte-des-gilets-jaunes.html?fbclid=IwAR1AaHVJD5mr5oRiKF0jkrH8A6td4ig3bWst2PmSKP0mf135jJRM6A3IiVs Lettre d’un camarade à ses camarades CGT à propos de la lutte des "Gilets Jaunes" Roland Diagne Depuis le 17 novembre 2018, les travailleurs et citoyens "gilets jaunes" sont dans l’action contre cette énième agression contre nos intérêts de classe qu’est l’augmentation du prix du carburant par le biais d’une nouvelle taxe. Ce mouvement dans un contexte colonial prend la forme d’un quasi-insurrection populaire à l’Île de la Réunion. Nous savons tous que le prétexte "écologique" à ce nouvel renchérissement de la vie des travailleurs et nos familles, est un faux et usage de faux permanent comme l’ont été tous les prétextes pour justifier la "loi travail", "les réformes Macron" que nous avons combattu avec courage de toutes nos forces sans les stopper. Deux faits récents démontrent à suffisance le mensonge attrape-nigaud Macronien de "taxe pour l’écologie" : L’écolo-libéral de service qu’est N. Hulot, après avoir ravalé ses promesses non tenues, a jeté l’éponge sans aucune dignité et la longue grève de nos camarades cheminots contre une libéralisation-privatisation anti-écologique de la SNCF. Nous savons aussi d’expérience qu’à chaque lutte que nous menons, l’intoxication et la manipulation gouvernementale, patronale et médiatique sont systématiques pour dénaturer, isoler notre combat voire dresser le reste de la population contre nous. Ces procédés montrent que le mensonge fait partie des méthodes de manipulation des exploiteurs capitalistes et de leurs commis gestionnaires de l’appareil d’Etat dans leur lutte de classe contre le monde du travail. Rejetons le mensonge de "fascistes" pour caractériser la lutte des "gilets jaunes" Dès l’annonce de leurs actions de blocage, les média-mensonges ont été utilisés le mot "taxe" pour dénoncer le "poujadisme". Ensuite a été mise en avant le fait que "c’est un mouvement pas organisé et sans leader" pour suggérer "la récupération par l’extrême droite". Pour jeter l’opprobe sur ces actions combatives de la colère populaire, la propagande bourgeoise et gouvernementale jusqu’ici férocement anti-syndicale, en particulier anti-CGT, a connu brusquement une mue pour vanter les "syndicats qui, au moins, déclarent leurs parcours, sont organisés et sont des interlocuteurs responsables" (sic !). Contre cette révolte spontanée de masse (300.000 selon la police et 1 million 400.000 selon la presse étrangère), le gouvernement loue les services des "corps constitués" syndicaux présentés comme des démembrements républicains du système qui ne tolère le droit constitutionnel de manifester tant que çà ne bloque pas l’économie. C’est exactement par ce même procédé que limite la démocratie JC Juncker de la Commission Européenne quand il dit que : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». La caractérisation de "fascisme" des "gilets jaunes" est un sous produit de la caractérisation de "populiste" que l’on balance à tout propos dès qu’on fait référence au peuple. L’élite bourgeoise et ses thuriféraires ne supportent pas que la "populasse", les "prolos", les artisans, les auto-entrepreneurs, des Ubérisés, les petits commerçants ou patrons des PME et PMI, bref que le peuple se mêle des affaires de la cité, des affaires du pays et disent STOP à l’engraissement sans fin des Actionnaires du CAC40, des firmes monopolistes au détriment de tous. QUI donc veut coûte que coûte nous faire croire que la colère populaire est "populiste"et "fasciste" ? Il suffit de voir les revendications qu’expriment le ras le bol de la vie chère et contre QUI (gouvernement et patronat) sont-elles avancées pour comprendre que la propagande de Macron taxant de "fasciste" et celle de l’extrême droite fasciste déclamant son "soutien" veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Macron cherche tout simplement à fabriquer l’adversaire dont-il a besoin. Le faux duel "droite/gauche" est démasqué, il s’agit maintenant de le remplacer par un autre faux duel "républicain/populiste", "européiste/nationaliste", "démocrate/fasciste". REFUSONS D’ETRE LES IDIOTS UTILES QUI CONFONDENT LE DOIGT ET LA CHOSE QU’IL DESIGNE. C’est ce que nous devenons de fait si nous nous laissons prendre à ce piège qui nous met ainsi dans le camp du président ultralibéral Macron et des Multinationales de l’essence et du diesel. Refusons d’être des BRISEURS DE LUTTES contre des travailleurs en lutte au nom de la formule confusionniste et hypocrite selon laquelle "la CGT ne manifeste pas avec l’extrême droite", ce qui est une façon de dire que les "gilets jaunes sont fascistes". Ce que nous devons retenir c’est la justesse et la légitimité des revendications que nous partageons et à partir de là faire en sorte que, comme dans les grèves que nous organisons, tous les travailleurs soient unis dans le combat sur la base de leurs intérêts de classe au delà de leur croyance, leur religion ou pas, leur choix politique personnel . Les fascistes ne peuvent dévoyer que si nous faisons la politique de la chaise vide dans le mouvement social, que si nous leurs laissons par stupidité et trahison syndicale le terrain du combat social pour la satisfaction des revendications des masses contre la vie chère qui est synonyme de refus de la hausse des prix et donc de la baisse par ce moyen des salaires. La nature a horreur du vide. Syndicalisme de classe et de masse A peine 8% de syndiqués dont près des 4% sont CGT. Nous sommes loin de faire le plein du syndicalisme de masse et de classe. Nous savons tous que les taxes (tipp, csg, tva, etc) et la nouvelle taxe sur le diesel servent à FAIRE PAYER LA CRISE DU CAPITALISME, ses déficits, ses dettes, PAR LES TRAVAILLEURS. Depuis 40 ans l’offensive libérale a pour objectif : LA BAISSE DES SALAIRES. Les principaux moyens pour réaliser cela sont la hausse des prix, le blocage des salaires, l’embauche de précaires dans le privé (intérim, cdd, saisonniers, journaliers, etc) et dans le public (vacataires, contractuels, cdd, cdi, etc). Tous les travailleurs du secteur privé et du secteur public sont de plus en plus frappés. C’est se tirer une balle dans le pied pour le syndicalisme et en particulier pour la CGT que de se positionner en spectateur du combat des "gilets jaunes" au nom du fait que "ceux et celles qui sont dans l’action étaient absents du combat contre la loi travail et les contre-réformes Macron" ou encore parce " la hausse des salaires n’est pas clairement revendiquée", etc. Être hors de cette expression massive du ras le bol par la mobilisation des "gilets jaunes" pour de tels prétextes, c’est se tromper de colère, c’est dévoyer sa colère contre d’autres travailleurs et non le patronat et son gouvernement, c’est donner un coup de sabre à la nécessaire unité des travailleurs, c’est marquer un but contre son propre camp au profit des patrons et de son gouvernement avant de se lamenter demain que les travailleurs ne répondent pas à notre appel. Être avec eux et elles dans l’action, c’est justement faire grandir la conscience de la nécessité d’un cahier revendicatif mieux élaboré, de l’unité de classe et des masses pour stopper et vaincre les agressions anti-sociales du grand patronat et du pouvoir politique libéral à son service. A y regarder de plus près, ce mouvement des "gilets jaunes" peut et doit être considéré comme l’entrée dans le combat social des "abstentionnistes" jusqu’ici très souvent non grévistes dans les combats que nous avons mené contre la destruction des conquis sociaux gagnés de haute lutte par nos anciens. Ils et elles sont aussi très souvent "abstentionnistes" dans les urnes lors des élections pour savoir qui parmi les politiciens au service de la bourgeoisie va régner pendant 5 ans. Les "gilets jaunes" annoncent donc l’entrée en scène de la partie passive du monde du travail, celle qui avait confiance au système bourgeois, celle qui patientait jusqu’ici, celle qui acceptait de serrer la ceinture en attendant le "ruissellement promis". Mais les "gilets jaunes" sont aussi ceux et celles qui commencent justement à comprendre qu’ils ont été les dindons de la farce du "ruissellement promis" alors que les fraudes fiscales et les dividendes (plus-value) en milliards d’euros des grands patrons du CAC40 s’étalent au grand jour. Opportunité et tournant pour le syndicalisme CGT Les luttes de ces dernières années après la lourde défaite sur la retraite de 2010 ont été marquées par une poussée combative de la CGT qui a montré à la fois le frein du réformisme opportuniste encore pesant à la tête et les limites de nos forces organisées de la base. De la loi travail, aux ordonnances Macron jusqu’à la dernière lutte des cheminots, la base CGT suivies de Solidaires, nous avons mené un combat qui, même si il n’a pas permis d’arrêter l’attaque patronale et gouvernementale, nous mettait sur le chemin de victoires à venir. Il y a énormément de luttes défensives et partiellement offensives dans les taules qui se soldent par des victoires partielles et locales. NOTRE POINT FAIBLE EST LE MANQUE D’UN CALENDRIER DE LUTTES INTERPROFESSIONNELLES CONFÉDÉRALES, L’EXPRESSION CONFÉDÉRALE DE LA COLÈRE QUI SOURD DANS LES LIEUX DE TRAVAIL ET DANS LES FOYERS, LE REFUS DU PRETENDU "DIALOGUE SOCIAL" ATTRAPE-NIGAUD QUI CRÉENT UN CERTAIN MANQUE DE CONFIANCE DANS LE SYNDICAT DE LA PART DES TRAVAILLEURS SYNDIQUES OU NON SYNDIQUES MAJORITAIRES. N’oublions pas les scandales que l’adversaire de classe s’empresse de diffuser en confondant délibérément l’ivraie et la bonne graine syndicale. L’intégration du syndicalisme dans le système de la République bourgeoise pour en faire un élément des "corps constitués" est à terme la mort du syndicalisme de classe et de masse radicalement défenseur des intérêts du monde du travail contre les intérêts du capital. Le mouvement des "gilets jaunes" hors du syndicalisme est une punition des dérives réformistes, carriéristes et de l’opportunisme du syndicalisme opportuniste trop perçu pas toujours à tort comme une caste aristocratique et bureaucratique légaliste qui n’organise plus la colère et la combativité revendicative des masses laborieuses exploitées. Ce syndicalisme là est bien entendu des composantes CFDT, FO, UNSA du "syndicalisme rassemblé" et qui par ce biais malheureusement déteint sur la tête de notre CGT. Le mouvement des "gilets jaunes" fusionne salariés, retraités, chômeurs, précaires, artisans, paysans, petits commerçants, petits patrons de PME/PMI, etc. contre la vie chère. Il y a parmi eux des gens du peuple qui sont de droite, socialistes, anti-libéraux de gauche, communistes, anarchistes, sans étiquette politique pour la majorité et même d’extrême-droite. Ce qu’ils, qu’elles ont en commun, c’est le REFUS DE LA VIE CHÈRE DONT ILS, ELLES SONT VICTIMES. C’est là où réside la RAISON FONDAMENTALE DE NOTRE ENGAGEMENT AVEC EUX ET ELLES POUR STOPPER LA BROYEUSE SOCIALE QUI APPAUVRIT LE PEUPLE, LIQUIDE NOS CONQUÊTES DÉMOCRATIQUES ET DÉTRUIT NOS CONQUIS SOCIAUX. Ce texte est un appel aux UL, UD, UP , CCN pour qu’à l’instar du NON AU TCE, LA CGT PRENNE TOUTE SA PLACE ET SOIT AVEC LES "GILETS JAUNES" POUR QUE VIVE LE SYNDICALISME DE CLASSE ET DE MASSE QUI A PERMIS DE GAGNER TANT DE CONQUIS SOCIAUX ET DÉMOCRATIQUES EN 36, 45, 68. NOUS DEVONS ÊTRE DIGNES DE NOS ANCIENS ET MÉDITER CET ENSEIGNEMENT DU GRAND RÉVOLUTIONNAIRE PROLÉTARIEN SOVIÉTIQUE LENINE : "Quiconque attend une révolution sociale ’pure’ ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une révolution. (...) La révolution...ne peut pas être autre chose que l’explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoise et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement : sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible. Et tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais objectivement, ils s’attaqueront au capital, et l’avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité d’une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l’unir et l’orienter, conquérir le pouvoir, s’emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes) et réaliser d’autres mesures... dont l’ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie et la victoire du socialisme". Alors tous avec les "gilets jaunes" pour dire à MACRON le président des milliardaires : "Les automobilistes, les travailleurs, les sans papiers/réfugiés/migrants ne sont pas des vaches à lait". 21/11/2018 Roland Diagne membre des Commissions Exécutives de la CGT Educ’Action Nord, de la FERC-CGT, de l’UD CGT Nord, de l’UL CGT Tourcoing.
Edité le 03-12-2018 à 23:06:56 par Xuan
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| DUROC | Militant de valeur | 367 messages postés |
| Posté le 26-11-2018 à 18:32:16
| "faire vivre le pcf" a publié une position sur le mouvement des gilets jaunes. Tu devrais la publier, xuan. Moi, je ne sais pas. Sinon, je le ferais, pour montrer l'escroquerie de ce courant que, si j'ai bien compris, tu encourages... En ce qui me concerne, j'ai fait connaître à Roland Diagne ( avec qui j'ai des désaccords par ailleurs ) mon soutien à sa lettre. duroc
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 27-11-2018 à 13:09:21
| Le réseau faire vivre n'est pas un parti et les positions exprimées sont diverses, même si elles constituent une aile gauche dans le pcf. Pour exemple cet article et les commentaires qui le suivent : http://lepcf.fr/Les-gilets-jaunes-et-la-lutte-des-classes Tu as le lien de cet article ? Ou le titre ?
Edité le 27-11-2018 à 13:18:27 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 27-11-2018 à 13:12:45
| Un autre aspect de la révolte des gilets jaunes c'est l'émergence de la violence de masse. Dans la presse : Gilets jaunes : une partie d'entre eux se radicalisent et le disent sur Facebook http://www.lejdd.fr/Politique/gilets-jaunes-une-partie-dentre-eux-se-radicalisent-et-le-disent-sur-facebook-3808553 17h30 , le 26 novembre 2018 La manifestation des Gilets jaunes a dégénéré samedi à Paris sur les Champ-Elysées. Sur les pages Facebook du mouvement, les appels à la violence se multiplient depuis ce week-end. Des milliers de Gilets jaunes ont manifesté samedi à Paris. (Sipa) Depuis la manifestation de samedi largement émaillée par des incidents très violents à Paris, la question se pose. Le rassemblement - qui n'avait pas été autorisé sur les Champs-Elysées - a montré qu'une partie des Gilets jaunes était en train de se radicaliser. Si des casseurs d'extrême-droite et d'extrême-gauche se sont greffés à la manifestation, le profil des interpellés démontre que ce ne sont pas les seuls à avoir pris part aux affrontements. Comme l'explique RTL, la majorité des manifestants placés en garde à vue sont des hommes et des femmes venus des régions et sans antécédent judiciaire. A priori, d'authentiques Gilets jaunes qui auraient suivi l'exemple des habituels casseurs. "Plus des trois quart" des 103 personnes interpellées, "sont des personnes qui viennent de différentes villes de province de manière un peu isolée, ce ne sont pas des habitués du territoire parisien", a confirmé le préfet de police de Paris Michel Delpuech. Un autre signe de cette radicalisation se trouve sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Facebook. Sur les pages du mouvement, les appels à la violence ou les justifications des actions des casseurs se multiplient depuis samedi. On en trouve des dizaines et des dizaines. "Faut arrêter avec les bisounours. Y en a marre des fragiles qui ne veulent pas de violence. Un combat ne se gagne pas avec des bisous. Cocktail molotov c'est la base", écrit par exemple Julian. "A la base, je suis contre la casse et les casseurs mais malheureusement aucune révolution ne s’est faite sans casse....", renchérit Slimane. "Vous n'avez toujours pas compris que c’est par la violence que ça changera !!! Aucune révolution n’a abouti en marchant comme du bétail! Venez équipé. Percer les lignes de défense des portes de l’Élysée et allez chercher les vrais responsables. Ça ne marche pas le pacifisme !!!!", s'écrie Yohann. Deux références constantes : 1789 et mai 68 Deux références constantes sont brandies par les protestataires sur les réseaux sociaux : 1789 et mai 1968. "En 1968 en en 1789, aucune casse? Réveillez-vous les mecs. Si on avance à 100 contre 1 sans reculer devant les CRS, que voulez-vous qu'ils fassent? Pavé et guillotine en 2018!!!", lance Jérôme. "Nous n’avons pas à avoir honte d’avoir avec nous des gens qui réagissent avec violence. Croyez vous qu’en 1968, les gens étaient gentils? Croyez vous qu’en 1789, le peuple de France a été pacifiste en coupant une tête?", estime Julien. Tous les propos diffusés sur les pages Facebook du mouvement ne reflètent pas forcément l'opinion de tous les Gilets jaunes mais elles sont un marqueur d'une évolution. Quelques rares internautes tentent bien de modérer les troupes. Mais leurs messages sont noyés par des propos appelant à des actions plus radicales. Autre signe inquiétant : la haine violente des médias qui ressort de ces pages Facebook. Eric Drouet, initiateur de la marche du 17 novembre, et désormais porte-parole des Gilets jaunes, a par exemple posté dimanche une affiche de BFMTV où il était écrit que la chaîne était la "1ere chaîne de propagande de France", que son slogan était "priorité à l'intox et au lavage de cerveaux" et qu'il s'agissait d'une "bande de lèches-boules au service de l'Elysée". Des propos violents contre les médias Sous sa publication, on retrouve plus de 600 commentaires. La très grande majorité de auteurs de ces messages insultent BFMTV, et même l'ensemble des médias. "Que des menteurs ces journalistes de merdes", a par exemple écrit Gilou. "Ces chaînes sont pourries comme le gouvernement", lance Didier. "[BFMTV], c'est comme Radio Paris [radio collaborationniste, NDLR] sous l'occupation nazie", affirme Guy. "Toutes les chaînes d infos sont à la solde de macrotte", écrit Pierre. "Je boycotte cette chaîne depuis l'élection du nain de jardin [le président de la République Emmanuel Macron, NDLR]!!!", explique Josiane. Or, les mots peuvent parfois mener aux actes. Cinq journalistes de CNEWS et BFMTV ont notamment porté plainte pour "violences aggravées", "menaces de mort", "tentative d'agression en réunion", relatant avoir, lors d'une manifestation des gilets jaunes place du Capitole à Toulouse samedi, reçu des coups de pied, des crachats, une bouteille d'eau en plein visage, et avoir été poursuivis dans les rues toulousaines. "Les manifestants criaient +BFM collabo, les journalistes, on va vous faire la peau", peut-on lire dans le rapport de police. "Le mouvement des Gilets jaunes est clairement en train de se scinder. [...] Certains souhaitent en découdre par la violence", a constaté Benjamin Cauchy, qui a représenté pendant quelques jours le mouvement des Gilets jaunes de Toulouse sur les plateaux de télévision. Lundi, il a donc déploré une "radicalisation" du mouvement, et a annoncé le lancement du mouvement "Citron". Pourquoi citron? "Parce qu'on en a marre d'être pressés, qu'on ne veut pas de pépins, et qu'on est jaunes". Depuis cette annonce, il se fait traiter de "collabo" et de "traître" sur Facebook par des dizaines de personnes.
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| DUROC | Militant de valeur | 367 messages postés |
| Posté le 27-11-2018 à 14:39:40
| désolé, xuan et autres visiteurs du forum: je me suis trompé d'étiquette. Le rejet du mouvement des gilets jaunes vient d'une autre tendance du pcf que j'ai trouvée sur le site VIVE LE PCF qui exprime les positions de "pour un parti de la classe", ou quelque chose comme ça. Duroc
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 28-11-2018 à 08:54:55
| C'est une tendance "trotskisante" semble-t-il, c'est ce qu'en dit le réseau faire vivre en tous cas.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 01-12-2018 à 09:14:40
| Les revendications économiques s'opposent directement à l'Etat bourgeois et non à une branche industrielle en particulier, de sorte qu'il s'agit d'une action politique de masse. D'autre part elle échappe à tous les partis qui ont servi les monopoles y compris au pcf que la ligne électoraliste a compromis des années durant avec les socialos. Des revendications politiques commencent à émerger qui sont directement liées à la forme de démocratie. L'échec de la tentative de "consultation" montre parfaitement le divorce entre les classes, entre le peuple et la grande bourgeoisie. Certains démagogues essaient d'utiliser une dissolution de l'assemblée pour s'y infiltrer mais ce n'est pas la volonté des masses. Changer la répartition des parts de camembert au parlement n'aurait aucun effet car le parlement bourgeois ne décide de rien. La suppression du sénat, aussi légitime soit-elle ne pourrait à elle seule résoudre la contradiction fondamentale de notre société, de même que la limitation des revenus des représentants de l'Etat. Ce sont des mesures incompatibles avec sa nature de classe et ses liens indissolubles avec les grands monopoles capitalistes. C'est pourquoi il faut reconstituer l'ensemble des institutions, pour édifier un état du peuple au service du peuple. Seule la prise du pouvoir et une représentation populaire légiférant et agissante à la fois, peut s'imposer aux classes dominantes. Il est remarquable que les forces de répression sont dans une situation très tendue. Elles-mêmes privées de moyens et "dernier rempart" de l'Etat, certains policiers en viennent au suicide pour échapper à cette contradiction. Sans elles dit un policier les manifestants seraient déjà dans l'Elysée. Seule l'armée pourrait intervenir comme l'avait préparé De Gaulle en 68. Pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire, mais aucun parti révolutionnaire ne peut conduire une telle révolution aujourd'hui. C'est en fait le principal obstacle qui s'oppose à elle. Soutenons l'unité du peuple contre la grande bourgeoisie, le mouvement des masses lui-même, aussi "apolitique" soit-il, fera émerger la nécessité d'un tel parti.
Edité le 01-12-2018 à 09:15:09 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 01-12-2018 à 13:08:19
| http://www.regards.fr/la-midinale/article/philippe-martinez-notre-responsabilite-c-est-de-mettre-tout-le-monde-en-greve?fbclid=IwAR2jFrXoKJ_OfdUA6TgES1ZoMq_JTpvs55MSW--nyjkBn497scza0r7O_Z0 Philippe Martinez : « Notre responsabilité c’est de mettre tout le monde en grève. » À la veille de l’acte III des gilets jaunes, et alors que la CGT appelle aussi les citoyen-nes à manifester sur le thème de la précarité ce samedi 1er décembre, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, était l’invité de la Midinale. vidéo Sur la manifestation de la CGT du 1er décembre « Il est important de continuer à mobiliser autour des questions de précarité et de précarité de l’emploi. » « Le gouvernement accentue l’idée que les privés d’emplois étaient des privilégiés et qu’il fallait les obliger à retrouver du travail en traversant la rue. » Sur la mobilisation des gilets jaunes « Il y a des possibilités de faire des choses ensemble, évidemment s’ils sont d’accord parce qu’on n’est pas là pour récupérer leur mouvement. Mais il y a des choses possibles. » « Chaque barrage est un endroit particulier de la contestation et les messages ne sont pas les mêmes partout. » « Il y a des endroits où ça n’est pas possible parce qu’il y a des actes racistes, d’autres endroits où on n’est pas les bienvenus. » Sur le rôle du gouvernement « Le gouvernement joue avec le feu. » « Depuis qu’ils sont élus, ils considèrent que les syndicats ne servent à rien et qu’ils peuvent gérer le pays comme ils le veulent. » « Le gouvernement a enfanté les gilets jaunes et ça leur revient à la figure parce qu’il n’y a pas d’interlocuteur, il n’y a pas d’organisation, mais il y a des vrais problèmes et il va falloir les régler. » Sur la représentativité des syndicats « Il y a une crise de la représentativité. » « Le mot démocratie n’a pas la même définition quand on parle du politique et du social. » « Un député a été élu dimanche dernier avec 18% de taux de participation : ce monsieur a porté sur son nom 11% des inscrits. Moi personnellement, avec un tel score, je ne siégerais pas à l’Assemblée nationale. » « Il y a eu des élections à la SNCF, c’est 60% des inscrits et on ne serait pas légitimes ? » Sur la suite de la mobilisation et la grève « On a un plan de travail qui était déjà dans le paysage avant que les gilets jaunes ne soient sur les ronds points. On l’a un peu renforcé. » « On veut faire du 14 décembre, jour de la fameuse réunion de la commission nationale de la négociation collective, un temps fort de la mobilisation. » « Il y a, par profession, des grèves qui sont prévues, notamment dans l’énergie. » « La grève est indispensable sauf qu’il ne suffit pas que Martinez le dise devant une caméra pour que ça marche. » « Il faut une généralisation des grèves. » « C’est bien d’occuper les ronds-points mais pour être efficace, c’est bien d’occuper les usines et les services. C’est à ça qu’il faut travailler. » « Notre responsabilité, c’est de mettre tout le monde en grève malgré des statuts et des préoccupations immédiates ou lointaines qui ne sont pas tout à fait les mêmes. » « Le slogan magique n’existe pas même si l’on voit que l’on peut fédérer autour des questions de salaires. » Sur la généralisation de la mobilisation (les lycéens, les quartiers populaires, les syndicats) « On essaie pas de reprendre la main, on essaie de continuer ce qu’on a construit, dans un contexte différent. » « Je suis sûr que parmi les gilets jaunes, dans les 85% que j’imagine avoir de bonnes intentions, ils devaient nous critiquer lorsqu’on a bloqué des raffineries et des ronds-points pendant la loi El Khomri. » « La période est propice à la convergence des luttes. » « Notre souci, c’est de faire converger des revendications et des luttes qui peuvent sembler éloignées mais qui, sur le fond, posent des questions de comment on va vivre demain. » « En 68, le monde du travail était plus homogène et il y avait moins de syndicats. » Sur les élections professionnelles « Notre problème, contrairement à la démocratie politique, c’est qu’il n’y a pas d’élections générales pour les syndicats : on ne peut voter pour la CGT que quand la CGT est implantée dans une entreprise. » « Ces élections sont un moyen d’expression de nos revendications, ça n’est pas une compétition entre syndicats. » « Il nous faut renouer avec les services publics de proximité parce que c’est une des forces de notre pays. » Sur l’avenir du syndicalisme et de la CGT « La CGT doit évoluer parce que le monde actuel génère d’autres formes de travail, d’autres relations au travail et notre souci c’est de toujours s’occuper de ceux qui travaillent. » « Ce n’est pas parce qu’on est contre le travail du dimanche que l’on ne doit pas s’occuper de ceux qui travaillent le dimanche. » « Beaucoup de gilets jaunes n’ont jamais croisé un syndicaliste : comment peuvent-ils en parler hormis ce qu’ils entendent sur certaines chaines d’infos en continu où l’on nous appelle les "braillards", les "gueulards" ? Donc la CGT doit s’ouvrir. La CGT doit être présente partout où il y a des travailleurs, qu’ils aient du travail ou pas, qu’ils soient en activité ou à la retraite. »
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 01-12-2018 à 20:51:58
| Une violence de classe Je reviens sur le tract pourri de la CGT de l'UD de la Drôme cité le 18-11-2018. Les bonzes de l'UD ne se sont même pas dérangés pour venir à la manifestation CGT valentinoise ! Alors que gilets jaunes et rouges y ont cohabité sans hostilité. Inutile de dire à quel point les militants de base ont été écœurés par cette attitude et ses conséquences gravissimes sur la mobilisation. Gravissime parce que la faiblesse de cette mobilisation ne peut que couper le syndicat des masses et favoriser la démagogie fasciste. Celle-ci est réelle comme l'hostilité de certains gilets jaunes, leur racisme ou leur anti communisme. Quelques individus crient "CGT enculés !" mais ils ne sont pas la majorité. Il s'agit avant tout d'une minorité de meneurs liés au petit patronat. La raison est qu'une hausse des bas salaires les effraie tout autant que la hausse des taxes. Mais dans leur majorité les gilets jaunes sont les plus démunis, des chômeurs, des vieux qui ne font qu'un repas par jour. Comment payer l'ehpad avec des retraites de misère ? Les faits montrent que lorsque les syndicalistes de classe rencontrent les gilets jaunes sur la base des intérêts matériels du peuple et leur apportent un soutien sans chercher la reconnaissance du ventre ils sont bien reçus. Les violences à Paris ont été initiées par certains groupes mais pour l'essentiel elles marquent la réponse violente d'une partie des masses à la violence de classe exercée contre elles. Une partie des gilets jaunes se refuse à toute action violente, mais les points de vue sont partagés. "Attaquer les pauvres c'est de la violence aussi" dit-on, et c'est la vérité. Cette violence a visé des voitures de luxe et défiguré les beaux quartiers et les commerces de luxe dont le peuple est exclu. Si les campagnes, les zones commerciales et les rond-points de province ne sont quasiment pas concernés par la violence de classe, la raison est simple, c'est que le luxe les a désertés depuis longtemps. Ceux qui sont violents et qui ont renversé les gilets jaunes en forçant les barrages ne sont pas des exploités. En dénigrant cette révolte et la violence de classe du peuple, au prétexte de la présence des fascistes, les bonzes syndicaux et les dirigeants révisionnistes sont en train de saboter l'unité du peuple contre les monopoles capitalistes et font le jeu du fascisme, lequel peut tout aussi bien provenir de l'Etat. Non content prendre le contre-pied de la révolte populaire en dénonçant sa violence, des dirigeants révisionnistes incapables d'indiquer une direction politique signent des tracts qui pourraient tout aussi bien venir de la CGT : aucune perspective politique, aucun but alors que c'est précisément ce qui fait défaut. Toujours dans l'autocensure du "socialisme" ils ne peuvent sortir du cadre de l'Etat bourgeois, des remaniements électoraux et des "concertations" pourtant rejetés ouvertement par les masses. Le comble est que ce sont les démagogues fascistes qui prennent l'initiative de slogans politiques. Evidemment la démission de Macron leur semble une occasion de réitérer l'expérience du Brexit ou des 5 étoile en Italie. Même une dissolution de l'Assemblée pour un repartage du parlement serait bon à prendre pour eux et pour d'autres revenants de la "gauche" alors que les masses ont depuis longtemps abandonné cette option. Signalons quand même dans l'Huma de samedi, sous le titre "Paris brûle-t-il ?" : "Ca sent la Révolution"... "Avec des fleurs au fusil on n'arrive pas à grand-chose", lâche David, la trentaine, travaillant dans les travaux publics en région Rhône-Alpes. Pour Romain, 39 ans, employé à l'Opéra de Paris, les dégradations sont aussi "un mal nécessaire", "une manière de s'exprimer". Même si, ajoute-t-il, "brûler les voitures de gens, c'est pas cool". "Il y a beaucoup plus de casseurs que la semaine dernière, c'est plus tendu", observe également le Francilien. Ni la démission de Macron ni la dissolution de l'Assemblée ne peuvent apporter une solution à la contradiction fondamentale de la société et les mesures à venir, tant pour ce qui concerne le prix de l'électricité et du gaz que le prélèvement à la source, seront encore plus révoltantes que la CSG sur les retraites ou la hausse des taxes. L'argent produit par les prolétaires est concentré dans les mains d'une extrême minorité de nuisibles. Non seulement le profit des entreprise ne ruisselle absolument pas dans la société mais il est siphonné par la classe dominante. Seule la démocratie populaire et le renversement de la dictature de classe, en l'exerçant sur les capitalistes, peut apporter une solution .
Edité le 01-12-2018 à 23:47:07 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 01-12-2018 à 23:40:12
| Propos de carnassier contre les sans dent à l'appui de celui qui méprise ceux qui ne sont rien . Le zombi Hollande vient de vomir sa haine de classe face à la révolte : "Les violences qui se sont produites à Paris aujourd’hui sont inadmissibles, intolérables, inqualifiables. Elles doivent être condamnées avec la plus grande fermeté. Elles ne peuvent trouver aucune justification, sauf celle d’altérer gravement l’image de notre pays" Cette réaction incite l'Etat à resserrer la fascisation contre les masses.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 02-12-2018 à 07:45:26
| La grande bourgeoisie est déterminée à ne rien céder mais à renforcer la fascisation en faisant appel à l'armée et en instaurant l'état d'urgence. La condamnation quasi unanime de la rage du peuple par les partis bourgeois, notamment Hollande, a servi de justificatif pour fasciser l'Etat. Evidemment ça n'atténuera pas la lutte des classes. On observe que ce ne sont pas les populistes mais l'Etat des monopoles qui tend au fascisme et à la dictature ouverte.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 02-12-2018 à 18:03:45
| Il est intéressant de regarder la liste de revendications mise en ligne par des gilets jaunes, bien qu'on n'en connaisse pas exactement le représentativité. Certaines sont réformistes voire réactionnaires ou reflètent des illusions sur la démocratie bourgeoise, mais pour l'essentiel elles concentrent les besoins immédiats de l'immense majorité . > Zéro SDF : urgent. > Impôt sur le revenu davantage progressif (plus de tranches). > Smic à 1300 euros net. > Favoriser les petits commences des villages et centres-villes. (cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce) + de parkings gratuits dans les centres-villes. > Grand plan d'isolation des logements. (faire de l'écologie en faisant faire des économie aux ménages). > Que les gros (macdo, google, amazon, carrefour...) Payent gros et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit. > Même système de sécurité social pour tous (y compris artisans et auto-entrepreneurs). Fin du RSI. > Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. (Pas de retraite à point). > Fin de la hausse des taxes sur le carburant. > Pas de retraite en dessous de 1 200 euros. > Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque vacances. > Les salaires de tous les français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l'inflation. > Protéger l'industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie c'est protéger notre savoir-faire et nos emplois. > Fin du travail détaché. Il est anormal qu'une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des mêmes droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu'un employeur français. > Pour la sécurité de l'emploi : limiter davantage le nombre de cdd pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI. > Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d'une industrie française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.) > Fin de la politique d'austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l'argent des pauvres et des moins pauvres mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale. > Que les causes des migrations forcées soient traitées. > Que les demandeurs d'asiles soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l'alimentation ainsi que l'éducation pour les mineurs. Travaillez avec l'onu pour que des camps d'accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l'attente du résultat de la demande d'asile. > Que les déboutés du droit d'asile soient reconduits dans leur pays d'origine. > Qu'une réelle politique d'intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d'histoire de la France et cours d'éducation civique avec une certification à la fin du parcours). > Salaire maximum fixé à 15 000 euros. > Que des emplois soient crées pour les chômeurs. > Augmentation des allocations handicapés. > Limitation des loyers. + de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires). > Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage aéroport…) > Moyens conséquents accordées à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées. > L'intégralité de l'argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l'entretien des autoroutes et routes de france ainsi qu'à la sécurité routière. > Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu'il y a eu privatisation, nous voulons qu'ils redeviennent publiques et que les prix baissent de manière conséquente. > Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités. > Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l'argent sur les personnes âgées. L'or gris, c'est fini. L'ère du bien-être gris commence. > Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale. > Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie. > Le référendum populaire doit entrer dans la constitution. Création d'un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l'assemblée nationale qui aura l'obligation, (un an jour pour jour après l'obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l'intégralité des français. > Retour à un mandat de 7 ans pour le président de la république. ( l’élection des députés deux ans après l'élection du président de la république permettait d'envoyer un signal positif ou négatif au président de la république concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.) > Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillées dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans. > Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides pajemploi jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans. > Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée. > Pas de prélèvement à la source. > Fin des indemnités présidentielles à vie. > Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue. -taxe sur le fuel maritime et le kérosène.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 03-12-2018 à 07:30:52
| La bourgeoisie a passé tout le WE à asséner son bourrage de crâne sur les "casseurs", à passer en boucle les dégradations et à exiger leur condamnation par tous les politiciens. Il reste que les "extrémistes" n'ont pas constitué l'essentiel de la violence. La plupart de ceux qui y ont participé viennent de la province et ont exprimé leur haine de classe, excédés par l'oppression qu'ils subissent. Des "provinciaux en colère" reconnaissent les journalistes eux-mêmes. S'il ne s'agissait que de "casseurs professionnels" l'affaire serait entendue et se réduirait à des opérations de police et de justice, mais il s'avère que la violence a un caractère de masse, que la bourgeoisie est acculée et doit plier.
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| pzorba75 | Grand classique (ou très bavard) | 1226 messages postés |
| Posté le 03-12-2018 à 09:52:50
| Xuan a écrit :
La bourgeoisie a passé tout le WE à asséner son bourrage de crâne sur les "casseurs", à passer en boucle les dégradations et à exiger leur condamnation par tous les politiciens. ... il s'avère que la violence a un caractère de masse, que la bourgeoisie est acculée et doit plier. |
Je trouve ta conclusion un peu rapide. La bourgeoisie dispose de plusieurs cordes à ses arcs, elle peut se replier un moment mais reprendra sa marche en avant pour maintenir ses profits. Tous les coups politiques (élections) et économiques (hausse des salaire grignotés par l'inflation et fiscalité sont connus, ses représentants hésitent peut-être avant d'ajuster leur plan, d'où les concertations avec les politiques d'aujourd'hui. De plus, la bourgeoisie tient des remplaçants en réserve, prêts à faire le sale boulot comme le disait si finement le Premier ministre du sang contaminé; Macron ou un autre politicien moulé Sciences Politiques, ENA, X ou ENS obéiront aux injonctions de l'empire américain, et de son agence européenne, la Commision européenne. EN disant, à mots couverts, "There is no alternative". Sauf si ceux d'en-bas s'occupent des affaires de ceux d'en-haut , pas seulement en enflammant quelques bagnoles Avenue Kleber. Les rues adjacentes, bastions des riches et des très riches, sont restées bien au calme et il n'y a pas eu d'exode physique ou fiscal à Versailles ou à l'étranger. L'avenir dira si la situation est pré-révolutionnaire.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 03-12-2018 à 11:28:50
| Quand je dis plier je parle de concessions sur certaines revendications, non de céder la place, on en est loin bien sûr. D'ailleurs les revendications sont pour l'essentiel antagoniques aux intérêts des capitalistes et pour cela Macron et sa clique ne cessent de se défiler. Avant tout nous n'avons pas de parti révolutionnaire pour conduire une telle révolution, c'est l'enseignement majeur de la Commune de Paris. L'idée se fait jour d'une autre forme de démocratie, ce qui est naturel puisque la démocratie parlementaire est au bout du rouleau, elle a été annihilée par Macron lui-même à la demande de Gattaz (" supprimer les zigs et les zags "). Mais entre l'idée d'une nouvelle société et sa mise en oeuvre il y a une marge : entre la philosophie des Lumières et la Révolution bourgeoise plusieurs décennies se sont écoulées. Un parti révolutionnaire signifie aussi un parti reconnu comme le représentant de la classe ouvrière et de l'immense majorité. On mesure là ce qui nous sépare de l'issue et du socialisme. Mais il faut aller le plus loin possible maintenant, je suis convaincu que le mouvement spontané des masses contribue lui-même à la construction de ce parti. Par exemple la notion de peuple souverain revient sur le devant de la scène, les questions "sociétales" reprennent la place qui leur revient, c'est-à-dire secondaire. C'est un élément essentiel dans l'idéologie du parti révolutionnaire : il doit servir le peuple.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 03-12-2018 à 13:13:27
| Des lycéens rejoignent la lutte contre l'austérité. Les ambulanciers aussi luttent contre les mesures anti-sociales : http://www.humanite.fr/ambulanciers-pourquoi-ils-664522?fbclid=IwAR12zsA_LHM5nvDH7QChvzw-PZ5U7vpt5uThT9n8uaMS3jE-wNE-QCqgago AMBULANCIERS, LA RÉFORME DU FINANCEMENT DES TRANSPORTS ÇA CRAINT Lundi, 3 Décembre, 2018 Daniel Roucous Après les gilets jaunes, les vestes bleues manifestent aujourd'hui 3 décembre pour protester contre la réforme du financement des transports de patients. vidéo http://youtu.be/fCy4359HT5I Voici la note du ministère de la santé qui met les ambulanciers dans la rue et risque de les mettre au chômage. On vous résume : Depuis le 1er octobre 2018 (en application de l'article 80 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 -voir note) le financement des transports des personnes malades ou accidentés inter ou intra établissements de santé ne sont plus assurés par l'assurance maladie mais par les hôpitaux et les cliniques eux mêmes. Conséquences : les ambulanciers concernés craignent que les hôpitaux et les cliniques privilégient les grosses sociétés qui auront remporté les appels d'offre à bas prix. En effet, selon la note ci-avant, le montant du transport sanitaire à la charge des établissements de santé va représenter avec cette mesure 15% des dépenses! Les ambulanciers demandent donc l'abrogation de l'article 80 mais aussi la détaxe du carburant (comme les gilets jaunes) et la réévaluation des tarifs inchangés depuis 2013. Côté patients, ce changement n'affecte pas, pour l'instant, les tarifs appliqués par les ambulancier et leur remboursement par la sécurité sociale.
Edité le 03-12-2018 à 13:14:06 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
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| Posté le 04-12-2018 à 12:05:01
| 30 Novembre 2018 Publié par El Diablo Direction de la CGT : stratégie transparente contre colère colorée... -Par Mickaël Wamen http://www.communcommune.com/2018/11/direction-de-la-cgt-strategie-transparente-contre-colere-coloree.par-mickael-wamen.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail&fbclid=IwAR2ks_eKBhp1FGptgZB2D_PC2DaUllCnZeTwX0pQa9MGnzc33TywarIaduU ... Au sujet de l'appel à manifester le 1er décembre. Devant une « grogne », voire plus, venant de la base, la structure se sentant un peu mise à mal et bousculée s’est empressée d’annoncer que le 1er décembre elle « appelle les citoyennes et citoyens à une journée d’action !!! ». Dans le public, parmi les syndiqués aussi, ça ne passe pas très bien et pourquoi ? -D’abord nous n’avons aucune stratégie depuis des années. Nous n’avons jamais, depuis l’arrivée de Macron, appelé à une seule journée d’unité de toutes les corporations. -Ensuite la ligne a été de continuer comme depuis 2016 en saucissonnant tous les appels, chaque corporation dans son coin, et même, tour de force, deux manifs le même jour et pas au même endroit à Paris ! Cela fait des années que nous sommes nombreux à dire qu’il faut revenir à la base de la lutte et stopper le paritarisme et le partenariat ... Mais plus que jamais cela est d’actualité et on signe même des lettres avec les syndicats réformistes en direction du patronat pour vanter « les mérites du dialogue social source de progrès ! ». En clair, PLUS RIEN NE VA … Les gens sont totalement paumés, ils ne font plus ou peu confiance à un appareil pour les amener à la convergence ... La crise est la même pour TOUS les appareils ... Pourtant sur le terrain des militants de base font un travail remarquable, loin des d’appareils qui mélangent les mauvais genres. Aucune feuille de résistance et reconquête n’est proposée par la direction de la CGT. Nous indiquons à chaque échec que nous ne pouvons plus gagner, décourageons le plus grand nombre qui dit que les manifs ballades ne servent strictement à rien et nous font passer en plus pour des cons ! Et il faudrait croire que nous perdons tout parce que les gens ne veulent plus se battre ? C’est un mensonge total, facile par contre de dire cela quand on passe son temps à diviser au maximum comme le font les appareils et que l’on confond la lutte des classes avec celle des places ! Alors, LA COLÈRE S’EXPRIME, car les gens veulent agir, réagir, se mobiliser et dire STOP à la politique qui détruit tout et nous vole tout ...nous sommes dans une situation de défiance vis à vis des appareils, à force de faire semblant tout en siégeant dans les organismes de collaboration… La crédibilité est en dessous de zéro ... Et quand ça part d’une base désorganisée mais très motivée, au début ça ricane, ensuite un peu moins, et on termine sur un appel qui ressemble aux nombreux autres !!! Bien évidemment, il y a des actions et propos totalement inadmissibles venant de la part d’abrutis, mais il y a aussi de nombreuses personnes qui sont dans la rue pour dire qu’ils n’en peuvent plus : N’en peuvent plus de crever N’en peuvent plus d’attendre N’en peuvent plus d’être méprisés Personne ne sait si ce mouvement sera celui qui nous réunira toutes et tous, mais il n’est pas là par hasard et n’a pas pour racine que le prix du carburant .... Ceux qui pensent cela n’ont absolument fait aucune analyse de la situation, de la vie réelle de millions des nôtres, et de l’état de défiance vis à vis des appareils ! A force de ne pas écouter et entendre sa base, on finit par courir derrière les autres et cela n’est en rien constructif …. Ce qui affaiblit les syndicats est là, sous nos yeux, dans la direction même des syndicats… Mickaël Wamen Syndiqué CGT - CGT Goodyear
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | machintruc | vivre pour devenir une Mark V | Pionnier | 19 messages postés |
| Posté le 05-12-2018 à 01:02:57
| une bande de zombis qui cassent voilà le résumé de ton lien XUAN ces gens là sont des zombis mais comme d'habitude vous ne voyez rien Vous vous croyez communistes mais en ce qui me concerne comme je suis chrétien votre communisme ne vaut rien dans ses applications (il est juste applicable pour des zombis) ceci dit je veux bien croire que le gouvernement baissera son froc devant vous (sauf que comme il a rien dans le slip il vous baisera autrement) de toute façon Macron est un pd donc pour baisser son froc je ne pense pas que cela lui posera un problème
-------------------- S.Peckinpah est J.Lelong-Ferrand en mode terreur |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 05-12-2018 à 06:03:05
| Les messages d'insultes de machintruc n'ont aucun intérêt et n'ont rien à faire sur le forum. Je pense qu'on doit faire le ménage !!!
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
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