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 la révolte des gilets jaunes est juste !

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marquetalia
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   Posté le 11-01-2019 à 19:49:17   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

l appel des gens du voyage à manifester.à ce que je sache,les autorités francaises n ont tenu aucun discours raciste à leur égard.

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Xuan
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   Posté le 11-01-2019 à 19:49:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Il y a un appel à manifester à cause de la condamnation du boxeur Christophe Dettinger qui est gitan :

vidéo

«Macron je vais te dire quelque chose : les gitans c’est comme les braises, quand t’as une braise qui est bouillante et que tu souffles dessus, ça ravive une flamme […]
Tu as attisé le feu […] Comme tu as attisé la haine, tu vas attiser tout le peuple gitan, et quand [il] va vraiment se réveiller, ça va être autre chose que ce qui se passe en ce moment, là on va te faire du dégât, là on va te faire du grabuge»
.
...

Macron, je peux te dire que maintenant on va les essouffler les CRS, on va tellement vous en faire baver que vous allez descendre de votre piédestal.


Edité le 05-04-2019 à 09:47:29 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 11-01-2019 à 20:23:14   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

On sait devant qui il s’agenouille


BHL n’a pas de souci de fin de mois comme les gilets jaunes :
dans L’Obs (5 juillet 2017):
“J’ai trop de maisons dans le monde”: “Trop d’argent, pas assez de temps .
Bernard-Henri Lévy a confié à Bloomberg dans un article publié ce lundi qu’il était contraint de vendre une de ses villas au Maroc, à Tanger, faute de pouvoir en profiter suffisamment:
“Je partage mon temps entre Paris, New York et Marrakech. J’ai trop de maisons dans le monde et hélas, l’année ne dure que 52 semaines” .
Prix de la demeure sacrifiée: 6 millions d’euros, en vente sur le site de Christie’s International Real Estate, pour 600 mètres carrés situés “au sommet d’une falaise, face à Gibraltar, au point précis où se côtoient l’Atlantique et la Méditerranée” [M. Onfray]
Voilà de quoi récompenser celui qui a appelé à bombarder le Libye, à massacrer son peuple au nom de l’ingérence humanitaire, ouvrant sur les décombres de ce crime de guerre la boite de Pandore de l’Etat islamique.

Rien d’étonnant dans se propos insultants : “Poujadisme des Gilets jaunes. Échec d’un mouvement qu’on nous annonçait massif. Irresponsabilité des chaînes d’info qui attisent et dramatisent. Soutien à Macron, à son combat contre les populismes et à la fiscalité écolo” (17 novembre 2018).

Mais loin d’échouer le combat des gilets jaunes continue parce que rien n’est résolu. Au contraire le mépris et les miettes de la bourgeoisie déchaînent la colère populaire et la détestation des représentants du capital.
BHL a bien compris ce qui est en cause : les institutions elles-mêmes, la démocratie du capital et l’Etat bourgeois. Aujourd’hui il récidive dans les Echos :

« La génuflexion devant les gilets jaunes finit par devenir grotesque »

Il déclare « c'est un vrai mouvement social. Mais animé par des passions tristes, mortifères, nihilistes » . Il s’agit bien de nier l’ancienne société, c’est triste et mortifère pour BHL.

Un pot-pourri d’extraits qui n’ont pas besoin de commentaire :

les « gilets jaunes » ont été entendus.
Macron leur a dit : « Je vous ai compris, j'ouvre le dialogue ».
Et c'est peut-être même une nouvelle forme de délibération qui est en train de s'inventer, malgré ses difficultés à se mettre en place, avec le fameux « grand débat ».
Mais les « gilets jaunes » répondent quoi ? « Eh bien, non ! Ce n'est pas ça, finalement, que nous voulions ! Ce n'était pas des nouveaux droits, des nouvelles libertés, de nouvelles formes de justice ! C'était la tête du roi, c'était bloquer les ronds-points, c'était n'importe quoi sauf l'amélioration du sort des plus humbles. »

je suis plutôt frappé, au contraire, par la volonté d'écoute de ceux que vous appelez « les élites ». Ecoute tardive, si vous voulez. Maladroite, tant que vous voudrez. Mais écoute quand même. Volonté, jusqu'à nouvel ordre, de chercher des solutions. Et je crois même que c'est la première fois que, dans l'histoire récente des luttes de classes en France, on voit autant de dirigeants, de responsables de l'appareil d'Etat, etc., dont le principal souci semble être, non de réprimer, mais de comprendre et, peut-être, de réparer.

Il [Emmanuel Macron]a tenu ses promesses. Il l'a fait avec hardiesse et sincérité. Sans doute y a-t-il eu des fautes de communication. Mais est-ce qu'on censure un régime, est-ce qu'on sort d'une République, est-ce qu'on destitue un souverain parce qu'il a une mauvaise « com » ?

…il y a cette nouvelle sacralisation du peuple, qui est une autre maladie de la démocratie. Jamais un Constant, un Tocqueville, même un Rousseau, même un révolutionnaire de 89, même un Robespierre, n'aurait dit : « La démocratie, c'est la souveraineté du peuple. » C'est, en partie, ça, bien sûr. Mais à la condition que ce souverain-ci, comme n'importe quel autre souverain, consente à limiter ses pouvoirs, à se plier à des lois fondamentales, à respecter les minorités, etc.


Qui sont ces minorités dont BHL exige le respect, ce respect qui est la loi fondamentale à laquelle le peuple doit se plier ? Ce sont les exploiteurs qui siphonnent les milliards créés par le peuple et lui imposent la dictature de la minorité sur l’immense majorité. Ce sont aussi les larbins grassement payés comme BHL, qui ne s’agenouillent pas devant le peuple mais se couchent comme des carpettes devant leurs maîtres.


Edité le 05-04-2019 à 09:50:39 par Xuan




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marquetalia
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   Posté le 11-01-2019 à 22:57:06   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

Le programme des nouveaux invités à la manifestation des gilets jaunes :tout casser, histoire de faire le buzz,rien de constructif comme les évènements en Inde-au passage,les gens du voyage provienne des populations du Nord de l Inde.donc,si je soutiens le peuple d Inde,je ne peux être hostile aux Gitans.

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pzorba75
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   Posté le 12-01-2019 à 05:43:09   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

marquetalia a écrit :

Le programme des nouveaux invités à la manifestation des gilets jaunes :tout casser, histoire de faire le buzz,rien de constructif comme les évènements en Inde-au passage,les gens du voyage provienne des populations du Nord de l Inde.donc,si je soutiens le peuple d Inde,je ne peux être hostile aux Gitans.

Tu t'égares avec tes histoires de gitans du nord de l'Inde.
Quel est le rapport avec l'origine géographique des gitans et leur position dans le conflit actuel? Comprendre les causes de la réaction des gitans, peu habitués au "buzz" médiatique, ce sera pour un autre cours d'histoire - géographie.

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marquetalia
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   Posté le 12-01-2019 à 07:15:05   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

c est du communautarisme,point à la ligne!si le boxeur inculpé aurait été polonais,la communauté polonaise aurait elle appellé à manifester à Paris?

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Xuan
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   Posté le 12-01-2019 à 20:29:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Si tu cherches un prétexte pour rejoindre la curée, c'est un peu gros.
Il ne s'agit pas de communautarisme mais de soutien ou pas au geste du boxeur. La question qui a divisé le pays est celle-là et pas une autre.
Les médias et le personnel politique se sont déchaînés avec une violence verbale rarement atteinte, et n'ont montré qu'une partie des incidents, ni l'agression violente des flics, ni la femme matraquée au sol, ni le gazage du boxeur en particulier jusqu'à ce qu'il pète les plombs.
C'est la raison pour laquelle ses amis l'ont soutenu, et ont cotisé pour lui, qu'ils soient gitans ou pas d'ailleurs, parce qu'ils estiment qu'il avait raison. Et comme ils ne sont pas fortunés ça fait du monde à s'être cotisés surtout si l'appel aux dons est bloqué.

La mise en cause de la légitimité des forces de répression est le nœud de la question. Pour la bourgeoisie la police est "au service de la nation". Mais la nation est divisée par la lutte des classes et la police est au service de la bourgeoisie dès qu'elle intervient sur un conflit de classe.


Edité le 12-01-2019 à 20:35:07 par Xuan




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Xuan
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   Posté le 13-01-2019 à 00:01:36   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous un article de l'Humanité sur la structuration des gilets jaunes.
http://www.humanite.fr/node/666032?fbclid=IwAR2L-F1JMJAzj1MU9w5v77nrC6YcLQ07qa9oky-aC8NoNYkU9PcuYHAG9hw

Contrairement à d'autres cet article ne joue pas les censeurs, et n'avance pas non plus "une perspective politique arrimée à des contenus qui donnent à voir une véritable possibilité de transformation en profondeur de la société" , le genre de prose indigeste et vide de sens que débitent encore certains cadres révisionnistes.
Il est simplement factuel.
On notera que l'écho sinon favorable du moins pas hostile du PCF ne se retrouve pas dans les faits. A part des militants isolés le PCF est absent des manifestations.
Mais peut être que la conclusion "Les retombées de ce mouvement n’ont jamais été aussi incertaines" explique cette frilosité, la crainte que Le Pen sanctionne le départ de Macron par exemple.
Je cite un militant communiste :
"Quelques camarades à titre individuel, mais vraiment peu. C'est regrettable.
Quel est le 'calcul' des partis et syndicats de la 'vraie' gauche (s'il en existe encore ?!) ?
Se considèrent ils comme une aristocratie ouvrière répugnant de s'afficher avec le 'bas peuple' ?
Ou d'inavouables attitudes électoralistes racoleuses pour glaner un maximum de voix aux européennes...
Bref, c'est consternant. Les GJ ne sont pas benets. Ils notent bien nos atermoiements.
Je crains que tout ça nous reviendra, comme un boomerang, dans la figure..."


On y voit que ce mouvement rejette toujours toute forme de direction et s'organise horizontalement en coordinations, afin de définir des objectifs pratiques.
Il semble que le RIC largement encouragé par les médias et certains politiciens comme Le Pen, Mélenchon, voire Macron soit perçu comme une issue permettant de virer le président des patrons .
Mais un tel référendum, organisé par l'Etat, ne peut en aucun cas renverser la table. Et s'il était organisé en dehors des institutions celles-ci ne lui reconnaîtrait aucune valeur et "force resterait à la loi", c'est-à-dire au détachement armé qui protège la bourgeoisie.
Le renversement des institutions qu'envisagent certains GJ ne peut dépasser le cadre du projet actuellement.
Certains commentateurs de la bourgeoisie disent avec raison que Macron n'a aucune raison de s'en aller, et que dans le pire des cas il serait remplacé par un autre homme (ou femme) de paille du capital, par ceux-là même qui ont financé sa campagne.
C'est d'ailleurs cela même qui a suivi mai 68 au parlement puis lors d'un référendum sur la régionalisation.
Le Pen ayant renoncé au séparatisme pourrait devenir une carte de remplacement, Mélenchon aussi.

Notre point de vue est qu'un mouvement de masse doit avoir une avant-garde reconnue par lui pour le diriger dans la lutte contre la bourgeoisie, éviter de renouveler les erreurs du passé, démasquer les ruses des ennemis de classe et organiser le peuple. C'est une des leçons de la Commune de Paris qui a été payée par le sang des ouvriers.
Le lien entre cette direction et la démocratie directe n'est pas simple et varie selon les situations. A l'heure actuelle, le soutien prolongé de la ligne révisionniste envers la gauche libérale, mais aussi les campagnes anti-communistes de la social-démocratie ont discrédité le pcf dans le public.
Quant aux groupes ml, l'esprit de scission les a relégués dans l'underground de la politique.
Un renouveau du marxisme s'est fait jour et il progresse régulièrement. Les faits - c'est-à-dire les méfaits de la société capitaliste - démontrent que ce renouveau a un avenir partout dans le monde, mais il est encore faible dans notre pays.

Le mouvement des gilets jaunes apprend chaque jour sur le tas ce que des décennies de révisionnisme et d'anti-communisme ont gommé, en particulier la nature de classe de l'Etat, des institutions, du président de la République et de la démocratie parlementaire, le rôle des médias dans la société capitaliste, le rôle de la police et de la justice dans la lutte des classes.
Il faut souhaiter que la reconstruction du parti communiste bénéficie des retombées de cet apprentissage. Ce sont les masses qui font l'histoire et le parti communiste des temps d'orage en sera aussi une conséquence.


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POUR DURER, S’ORGANISER ET (RÉ)INVENTER LA DÉMOCRATIE DIRECTE

Jeudi, 10 Janvier, 2019
Diego Chauvet

Alors que le mouvement a connu un rebond pour le premier samedi de l’année, les gilets jaunes tentent un peu partout de se structurer sans pour autant renoncer à ce qui fait leur spécificité : l’absence de verticalité dans leur organisation.

Presque deux mois après son lancement, le 17 novembre 2018, le mouvement des gilets jaunes se poursuit. Et, surtout, il ne cesse d’évoluer. L’augmentation de la taxe sur les carburants en a été le détonateur. Il s’est, depuis, emparé de la question sociale, au sens large, et démocratique. Les revendications portent sur le pouvoir d’achat, les services publics, la précarité (notamment celle des femmes), mais aussi la volonté d’un renouvellement des institutions et des pratiques politiques du pays. Les gilets jaunes réclament le RIC (référendum d’initiative citoyenne), la démission du président de la République, et continuent de rejeter et de rester à distance de toute forme d’organisation ou de parti politique. Enfin, élément assez rare dans les mouvements sociaux, cette révolte ne s’est pas éteinte durant la période des fêtes… Si les manifestants sont moins nombreux que lors des deux premières semaines, leur détermination est intacte. En juger par la seule mobilisation parisienne serait trompeur…

Aux quatre coins de la France, des ronds-points sont quotidiennement occupés depuis huit semaines. Les gilets jaunes y tiennent des assemblées générales, décidant des actions à mener. Le 6 janvier, au lendemain de l’acte VIII, le mouvement a encore connu une nouveauté : une journée de manifestation des femmes gilets jaunes. Un événement loin d’être anecdotique ou de relever d’un coup de communication. Les enquêtes sociologiques sur le mouvement montrent toutes que les femmes y sont bien plus présentes que dans les autres mouvements sociaux. Elles sont en effet les premières touchées par la précarité.

Dans certaines villes, les gilets jaunes tentent de s’organiser, sans « trahir » l’esprit de départ du mouvement : conserver une forme de démocratie directe en évitant de déléguer tout pouvoir à des représentants sur lesquels ils auraient du mal à se mettre d’accord. Ce qui ne les empêche pas de trouver des formes d’organisation… C’est le cas à Saint-­Nazaire, en Loire-Atlantique, où est apparue, dès le début du mois de décembre, une « Maison du peuple » tenue par les gilets jaunes, dans d’anciens locaux de Pôle emploi.

Blocage sur le pont de Saint-Nazaire

Le 5 janvier, pour le huitième samedi de mobilisation du mouvement, un « petit rebond » après les fêtes de fin d’année était sensible. « Nous étions entre 300 et 400 » dès le matin, explique Ludo, responsable médias de la Maison du peuple. « Nous voulions faire une chaîne humaine sur le pont de Saint-Nazaire, mais la police nous en a empêchés. Du coup, ça s’est transformé en blocage. » Le projet d’investir ce lieu a permis de maintenir une forte mobilisation depuis le début du mouvement, le 17 novembre. Mais l’idée d’une « structuration » reste délicate quant à sa forme. « On va continuer en avançant, improviser jour après jour » , résume Ludo. « Nous sommes déjà d’accord pour aller vers trois directions. D’abord, travailler à nouer des liens avec d’autres groupes de gilets jaunes. Nous sommes d’accord avec l’appel de Commercy (lire page 8 – NDLR) pour créer une coordination nationale, et nous nous y rendrons à la fin du mois. Ensuite, nous voulons continuer à aller à la rencontre de la population. Nous nous sommes rendus à l’hôpital de Saint-Nazaire, par exemple, pour soutenir les personnels. Nous faisons un travail de réseautage parce que nous sommes une entité capable de discuter et de collaborer avec les autres. Enfin, et surtout, nous allons continuer à faire vivre le mouvement tel qu’il existe depuis le départ. »

Assemblées générales !

Les gilets jaunes de Saint-Nazaire, comme sur tous les ronds-points et les autres lieux qu’ils occupent, restent très attachés à la forme de démocratie directe de leur mouvement. À la Maison du peuple, « toutes les décisions sont prises en assemblée générale et chacun donne son avis » . Selon Ludo, « il y a pas mal de réticences à l’égard de ceux qui voudraient un mouvement plus vertical. Comme ils sont réticents à l’égard des autres mouvements politiques ou syndicaux avec des directions et des représentations nationales. Lorsqu’une organisation est vraiment démocratique, les gens y tiennent, parce qu’ils ont le pouvoir de décider et de contrôler » . Et, malgré le travail de réseautage, « il n’y a pas beaucoup d’autres organisations avec qui nous avons des relations construites. Ça ne s’est pas présenté, en fait » , explique Ludo.

Ces tentatives de structuration du mouvement témoignent de son inscription dans la durée. Ses conséquences, après huit semaines de mobilisation, sont dans tous les cas profondes. Outre le gouvernement, cible de la colère sociale, les partis politiques sont dépassés par ce mouvement qui les rejette. Beaucoup tentent pourtant de capitaliser électoralement sur les gilets jaunes, alors que les élections européennes approchent. La campagne, si le mouvement dure encore, se déroulera sur ce fond…

Certaines tentatives de récupération sont assez grossières : c’est le cas de Florian Philippot, qui a déposé la marque « Les gilets jaunes » à l’Inpi. Marine Le Pen, présidente du RN qui vient d’introniser sa tête de liste aux élections européennes, s’est fendue sur Twitter d’un drapeau européen inversé : des étoiles bleues sur fond jaune. La plupart des revendications du mouvement, en premier lieu l’augmentation du Smic, sont pourtant en contradiction avec le programme du parti d’extrême droite.

L’ex-candidat de la France insoumise à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a fait sensation en se déclarant « fasciné » par l’une des figures du mouvement, Éric Drouet. Et de souligner que 70 % des revendications des gilets jaunes figurent dans le programme de la France insoumise, tout comme « l’auto-organisation » du mouvement revendiquée comme méthode de militantisme. À LR, on se fait plus discret depuis que les revendications se sont révélées là aussi assez peu compatibles avec le programme ultralibéral de Laurent ­Wauquiez... D’autres se contentent d’ouvrir leurs listes aux élections européennes à des candidats gilets jaunes, comme le PCF.

Il sera pourtant très difficile aux partis politiques de maîtriser quoi que ce soit. Les gilets jaunes cherchent à se structurer, mais n’avancent quasiment jamais leurs préférences politiques, quand ils en ont… À la Maison du peuple de Saint-Nazaire, Ludo nous résume ainsi l’effet des déclarations des responsables politiques en leur faveur: « On ne s’y intéresse pas trop. On n’en parle pas dans les AG. Il se passe tellement de choses entre nous, depuis le début du mouvement, qu’ils ne font au final que juste partie du décor. Alors que nous, on a l’impression d’être hyper connectés avec la population. » Les retombées de ce mouvement n’ont jamais été aussi incertaines.


Edité le 13-01-2019 à 00:21:01 par Xuan




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   Posté le 14-01-2019 à 07:19:26   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Repris sur la page facebook de Danielle Bleitrach :


" La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l'explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce .

Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement - sans cette participation , la lutte de masse n'est pas possible , aucune révolution n'est possible - et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs.

Mais, objectivement, ils s'attaqueront au capital, et l'avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité objective d'une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l'unir et l'orienter, conquérir le pouvoir, s'emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes !) et réaliser d'autres mesures dictatoriales dont l'ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie et la victoire du socialisme , laquelle ne "s'épurera" pas d'emblée, tant s'en faut, des scories petites-bourgeoises. "


LÉNINE

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Le gilet jaune blessé à Bordeaux placé en coma artificiel

La vidéo :

http://youtu.be/nIUrWjkk_oU

source
http://www.liberation.fr/checknews/2019/01/13/un-gilet-jaune-a-t-il-vraiment-ete-pris-pour-cible-a-bordeaux-alors-qu-il-s-enfuyait_1702648?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2QHfH-tJy2iPtJEUjzejo5HF6MAFKxV29Lw8TnhcGoGuFSdFKkM7EZjw0#Echobox=1547389675

Lire aussi :
http://www.sudouest.fr/2019/01/14/gilets-jaunes-a-bordeaux-un-homme-place-en-coma-artificiel-les-medecins-sont-rassurants-5730767-2780.php

"Olivier Beziade, 47 ans, père de trois enfants, a été blessé samedi lors de la manifestation à Bordeaux à l’angle de l’Apple Store rue Saint-Catherine. Sa femme témoigne. Le préfet a saisi ce lundi la police des polices.
Samedi, c’était la deuxième fois qu’il venait manifester à Bordeaux. Olivier Beziade, 47 ans, père de trois enfants et sapeur-pompier volontaire à Bazas (sud-Gironde) depuis 20 ans, a été blessé lors de l’acte IX des gilets jaunes.

Les faits se sont produits à l’angle de la rue Sainte-Catherine et de la rue de la Maison Daurade près de l’Apple Store. Des images amateurs montrent un policier faire usage de son lanceur de balles de défense (LBD) et un autre lancer un objet, qui pourrait être une grenade de désencerclement. Puis, quelques secondes plus tard, la vidéo s’arrête sur un homme à terre, sur le ventre, visage face au sol. Olivier Beziade se relève, il saigne au niveau de la tête et est pris en charge par des secouristes..."


Edité le 05-04-2019 à 09:46:54 par Xuan




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   Posté le 14-01-2019 à 23:51:08   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un gilet jaune âgé matraqué :
http://twitter.com/twitter/statuses/1084478478861434881
http://twitter.com/twitter/statuses/1084256969949626368

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Sur le média tv
https://www.youtube.com/channel/UCT67YOMntJxfRnO_9bXDpvw

Vidéo de 47 minutes : Gilets jaunes : Des violences policières jamais vues
-David Dufresne-

https://www.youtube.com/watch?v=lp1LoauFhds

GILETS JAUNES : "CE GOUVERNEMENT N'A PLUS AUCUNE LÉGITIMITÉ"
Non répertoriée
vidéo 8,21mn
https://www.youtube.com/watch?v=Ysg4Z1h5E-U

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Xuan
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   Posté le 15-01-2019 à 19:13:57   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Qui sont les Gilets Jaunes ? Une enquête pionnière d’un collectif de chercheurs


17 DÉC 2018



Collectif d’universitaires, nous avons lancé, dès la fin du mois de novembre, une enquête de terrain pour comprendre le mouvement des « gilets jaunes ». Nous sommes allés les rencontrer dans différentes régions de France, dans les manifestations et sur les ronds-points. Nous livrons ici les premiers résultats sur les profils et les motivations qui apparaissent derrière les « gilets jaunes ».

L’ampleur du mouvement et la rapidité avec laquelle il s’est constitué, en dehors des organisations syndicales et des partis, tout comme ses modes d’action et ses mots d’ordre interpellent.
Qui sont les « gilets jaunes » ? Que souhaitent-ils ? Assiste-t-on à un renouvellement profond des modalités de la protestation et de la politique ? Faut-il y voir un retour de formes traditionnelles de révoltes populaires ? Comment un tel mouvement est-il susceptible d’évoluer dans le temps et comment comprendre sa portée ?
S’il n’y a pas de portrait type des manifestants, puisqu’une des caractéristiques du mouvement est sa diversité, les « gilets jaunes « sont d’abord des personnes, hommes et femmes, qui travaillent (ou, étant retraités, ont travaillé), âgées de 45 ans en moyenne, appartenant aux classes populaires ou à la « petite » classe moyenne.
Les résultats, encore très provisoires, présentés ici s’appuient sur l’analyse de 166 questionnaires distribués auprès des participants aux actions sur les ronds-points et aux péages, ou lors des manifestations ayant eu lieu les 24 et 1er décembre, par une équipe d’une dizaine de chercheurs et d’étudiants. Le questionnaire a été élaboré de manière à recueillir des informations détaillées et précises sur les participants.

Une surreprésentation des employés et une sous-représentation des cadres



Certaines catégories apparaissent comme particulièrement surreprésentées au sein des « gilets jaunes » qui nous ont répondu.
C’est le cas des employés, qui constituent 33 % des participants (soit 45 % des actifs présents, contre 27 % de la population active française). Ils sont plus de deux fois plus nombreux que les ouvriers, qui représentent 14 % des participants. Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont également particulièrement nombreux : 10,5 % des participants (14 % des actifs présents, contre 6,5 % de la population active française).

A l’inverse, les professions intermédiaires et les cadres sont peu représentés : les premiers comptent pour 10 % des participants (13 % des actifs présents, contre 26 % de la population active française); les seconds sont à peine 5 % des participants (7 % des actifs présents, contre 18 % de la population active française) dans les cortèges et blocages qui ont eu lieu entre le 24 novembre et le 1er décembre. Un quart des participants au mouvement des « gilets jaunes « appartiennent à la catégorie « inactifs »; pour la majeure partie, il s’agit de retraités.

Des manifestants « d’âge moyen »

Les « gilets jaunes » participant à l’enquête ont en moyenne 45 ans, un peu plus que l’âge moyen de la population française, qui s’élève à 41,4 ans. Les classes d’âge les plus mobilisées sont les 35-49 ans (27,2 %), puis les 50-64 ans (26,6 %) et les 25-34 ans. Les 18-24 ans représentent 6,2 % des participants; les plus de 65 ans, 17,3 %.

Un mouvement mixte

Les hommes (54 %) sont un peu plus nombreux que les femmes (45 %). Cependant, la forte proportion de femmes, appartenant souvent aux classes populaires, une catégorie sociale traditionnellement peu mobilisée politiquement, est un fait notable. On y lit une propension de femmes à manifester identique à celle que nous avons observée dans les cortèges des 24 novembre et 1er décembre. Un écart comparable (55 % d’hommes, 44 % de femmes parmi les répondants) était observé dans le questionnaire administré dans la Manif pour tous du 16 octobre 2016.

Les femmes ont toujours manifesté, comme le montrent de nombreux travaux historiques. Elles sont en revanche ici plus visibles. A cela plusieurs raisons : sans porte-parole officiel, représentants syndicaux et politiques, qui sont habituellement des hommes, et en absence de structures, les médias sont contraints de tourner le regard vers les participantes et participants « ordinaires ». La forte dimension sociale du conflit et la centralité des revendications sur les conditions matérielles d’existence dans le mouvement social participent à la visibilité des femmes.

Une surreprésentation des bacheliers et des titulaires de CAP et BEP

Quelque 20 % des personnes interrogées sont diplômées du supérieur (contre 27 % de la population générale, données Insee 2014); 5 % des participants ont un bac + 4 et au-delà, tandis que les deux niveaux de diplôme les plus représentés sont les détenteurs de BEP et CAP, qui sont 35 % (contre 24 % dans la population générale), et les bacheliers (29,3 % des répondants, contre 16,5 % de la population générale). Seuls 15,4 % des participants ont un diplôme inférieur au brevet (31,4 % de la population générale). Toutefois, le 8 décembre, nous avons reçu davantage de réponses de la part de personnes ayant un diplôme de master ou équivalent. Se dessine ainsi une population de participants ayant des niveaux de qualification intermédiaires.

Des mobilisés aux revenus modestes

Quelque 55 % des répondants nous déclarent être imposables (une proportion presque identique à la population générale) et 85 % indiquent posséder une voiture. Le revenu médian du foyer déclaré représente 1 700 euros par mois, soit environ 30 % de moins que le revenu médian moyen déclaré de l’ensemble des ménages ( enquête « Revenus fiscaux et sociaux » 2015 de l’Insee ). Les participants aux actions des « gilets jaunes » sont donc pour la majorité d’entre eux des individus aux revenus modestes. Ils n’appartiennent pas aux catégories les plus précarisées économiquement : 10 % d’entre eux déclarent avoir un revenu inférieur à 800 euros par mois (contre 519 euros pour les 10 % des ménages français les plus pauvres).

Des primo-manifestants en nombre et des modes d’action variés

Pour presque la moitié des répondants (47 %), le mouvement des « gilets jaunes » constitue leur première mobilisation. Seuls 44 % ont déjà participé à une grève. Il s’agit donc de participants peu rompus à l’action collective. Aux questions posées sur les formes d’action collective que la personne serait prête à accomplir ou à laquelle elle a déjà participé, la manifestation est le mode d’action le plus plébiscité (81 %), suivi par la pétition (69,4 % d’entre eux déclarent en avoir déjà signé une).
Presque 9 participants sur 10 rejettent les modes d’action impliquant des violences aux biens, mais 58,8 % d’entre eux se déclarent par exemple prêts à occuper un bâtiment administratif. La moitié exclut également l’idée d’aller manifester à Paris, les répondants évoquant des raisons économiques, la violence et la nécessité de rester visible en province pour justifier ce choix. Sur le consentement à l’impôt, seuls 5 % des participants déclarent avoir déjà refusé de payer l’impôt, tandis que 58,4 % l’excluent complètement comme moyen d’action. Des analyses séparées ont d’ailleurs relevé très peu de différences entre les réponses des hommes et des femmes.

Un rejet des organisations représentatives traditionnelles et des orientations politiques atypiques



Notre enquête confirme également le large rejet des organisations représentatives traditionnelles : 64 % considèrent que les syndicats n’ont pas leur place dans le mouvement, 81 % pensent de même pour tous les partis politiques.
Ce rapport de distance ou de méfiance à l’égard du système de représentation institué se retrouve lorsque les répondants sont invités à se situer sur l’échelle gauche-droite. La réponse dominante consiste à se déclarer comme apolitique, ou « ni de droite ni de gauche » (33 %). En revanche, parmi ceux qui se positionnent, 15 % se situent à l’extrême gauche, contre 5,4 % à l’extrême droite; 42,6 % se situent à gauche, 12,7 % à droite et, surtout, seulement 6 % au centre. En comparaison, un sondage conduit par Ipsos en avril montrait que 22 % des Français rejettent le clivage gauche-droite, quand 32 % se situent à gauche et 39 % à droite. Cette grande diversité du rapport au politique est un élément majeur de la singularité du mouvement.

Les motivations : pour le pouvoir d’achat et contre une politique favorable aux riches

Pour les répondants, il s’agit moins d’une révolte contre une taxe en particulier, ou pour la défense de l’usage de la voiture, qu’une révolte contre un système fiscal et de redistribution jugé inique. Une révolte contre les inégalités, mais aussi contre une parole politique qui les méprise et les infériorise symboliquement. Il s’agit à la fois de défendre leur pouvoir d’achat et leur accès à un standard de vie (notamment les loisirs, de plus en plus inaccessibles) et d’une exigence de respect à leur égard et de reconnaissance de leur dignité de la part du personnel politique (gouvernement et président de la République).

Nous avons invité les participants à s’exprimer sur leurs motivations à travers une question ouverte en début du questionnaire ( « Pourquoi manifestez-vous aujourd’hui ? » ). Un pouvoir d’achat trop faible est le premier motif évoqué (plus de la moitié des répondants). Plusieurs personnes se plaignent de ne plus pouvoir s’offrir le moindre plaisir ( « J’ai la vingtaine et j’ai pas une thune. Si je veux sortir, je dois me mettre à découvert » ). Des mères de famille nous font part de leurs fins de mois difficiles ( « J’aimerais bien que mes enfants puissent avoir à manger dans leurs assiettes, et pas que des patates les deux dernières semaines du mois » ), qui entraînent parfois des difficultés de logement, dont ont témoigné aussi bien des jeunes étudiants ( « Je n’ai pas les moyens de me loger, je vis dans la dépendance d’une amie » ) que cette mère de famille ( « Nous étions obligés de descendre dans le Sud pour vivre chez ma belle-mère » ).



Suit, dans la liste des motivations, le fardeau fiscal trop important (69 répondants, dont 18 qui pointent explicitement le prix élevé du carburant). Près d’un sur cinq déclare être là pour protester contre le gouvernement actuel et demande la démission d’Emmanuel Macron, évoquant l’ « arrogance » de l’exécutif. Les termes de « monarchie » , d’ « oligarchie » ou de « dictature » reviennent pour souligner son caractère illégitime. On voit poindre le 24 novembre, puis se confirmer le 1er décembre, la demande de réformes institutionnelles. Un dixième des enquêtés demandent des réformes institutionnelles. Cette tendance semble accentuée chez les participantes et participants aux cortèges du 8 décembre.

Une deuxième question ouverte portait sur les mesures que le gouvernement devrait prendre pour répondre aux revendications des « gilets jaunes ». La réponse la plus fréquente est sans surprise une baisse des taxes et impôts, évoquée spontanément par un tiers des répondants. Pour 48 enquêtés, des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat sont également nécessaires. Parmi eux, 28 personnes demandent une augmentation du Smic, voire des salaires en général, 14 une augmentation générale du pouvoir d’achat, 8 une augmentation des retraites. Des demandes de redistribution des richesses reviennent dans les réponses de 36 participants : 19 demandent spontanément la réintroduction de l’ISF, 5 une répartition plus juste des impôts.

La présence de revendications institutionnelles, en plus des revendications sociales

Plus d’un cinquième des répondants demandent d’ailleurs tout simplement que le gouvernement écoute les citoyens, « qu’il se mette à leur place » . Il s’agit ainsi d’une des préoccupations principales des personnes rencontrées. Enfin, une des spécificités de ce mouvement est la présence de revendications institutionnelles, en plus des revendications sociales. Ainsi, 26 personnes ont déclaré que des réformes institutionnelles importantes seront nécessaires pour qu’elles puissent considérer que le mouvement est un succès : 18 en demandant des changements parfois fondamentaux (par exemple, en réclamant une « réforme totale de l’État », « un autre système politique » ), 8 en demandant la fin des privilèges des parlementaires et 4 en se disant convaincus de la nécessité d’une VIe République.

Il est à noter que seulement 2 des 166 personnes interrogées ont mentionné la gestion de l’immigration dans leurs réponses aux deux questions présentées. Cela invite à reconsidérer les analyses qui font du mouvement une émanation de l’extrême droite.

Une plus grande justice sociale et la demande d’écoute de la part du pouvoir

Les deux principales motivations des personnes mobilisées apparaissent donc comme étant une plus grande justice sociale (qu’il s’agisse d’un système fiscal faisant davantage participer les plus aisés, d’une meilleure redistribution des richesses ou encore du maintien des services publics) et la demande d’écoute de la part du pouvoir. Au contraire, les revendications nationalistes, liées notamment à l’identité ou à l’immigration, sont très marginales, démentant l’idée d’un mouvement qui serait noyauté par les électeurs ou les militants du Rassemblement national. Comme le souligne le sociologue Alexis Spire, auteur de Résistances à l’impôt, attachement à l’Etat (Seuil, 2018), c’est avant tout le sentiment d’injustice fiscale, plus prégnant chez les classes populaires, qui explique cette mobilisation.

En résumé, cette révolte est bien celle du « peuple » – comme se revendiquent nombre de personnes interrogées – au sens des classes populaires et des « petites » classes moyennes, celle des revenus modestes. Dès lors, plusieurs éléments font des « gilets jaunes » une contestation singulière par rapport aux mouvements sociaux des dernières décennies. Outre son ampleur, la forte présence des employés, des personnes peu diplômées, des primo-manifestants et, surtout, la diversité des rapports au politique et des préférences partisanes déclarées font des ronds-points et des péages des lieux de rencontre d’une France peu habituée à prendre les places publiques et la parole, mais aussi des lieux d’échange et de construction de collectifs aux formes rarement vues dans les mobilisations.


Pour le collectif de chercheurs :
Camille Bedock, Centre Emile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux, CNRS
Antoine Bernard de Raymond, Irisso, université Paris-Dauphine, INRA
Magali Della Sudda, Centre Emile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux, CNRS
Théo Grémion, diplômé d’un master de géopolitique de l’université de Genève et d’une maîtrise d’urbanisme de l’université Paris-X
Emmanuelle Reungoat, Centre d’études politiques de l’Europe latine, université de Montpellier
Tinette Schnatterer, centre Emile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux, CNRS

Contact : Magali Della Sudda – m.dellasudda@sciencespobordeaux.fr
Retrouver cette tribune sur le site Internet du Monde

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 15-01-2019 à 19:23:14   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les associations solidaires constatent que la lettre de Macron ignore complètement les plus pauvres


Lettre aux Français : les associations déçues car "il n'y a rien sur la pauvreté, les sans-abri, le mal-logement"


http://mobile.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/lettre-aux-francais-les-associations-decues-car-il-n-y-a-rien-sur-la-pauvrete-les-sans-abri-le-mal-logement_3144183.html?fbclid=IwAR2BHpZBVGiFFeZn3gKBigUj2LmTJj6TnN_aVPBlVM2mIe0ZF7XcCB-fqWQ#
Par franceinfo – Radio France
Mis à jour le 14/01/2019

Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, témoigne lundi sur franceinfo de sa déception après la publication de la lettre aux Français qu'Emmanuel Macron a adressé aux citoyens dimanche et qui n'intègre pas suffisament la question sociale.

blob:http://www.dailymotion.com/9517eade-e333-404c-9e65-d9e51ca91134

"Les Français les plus pauvres sont aujourd'hui les perdants de ce débat national", a déclaré lundi sur franceinfo, Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FNARS) qui rassemble 850 associations et organismes de lutte contre l'exclusion. Le président de la République publie dans la presse et sur Internet sa "lettre aux Français", pour les appeler notamment à participer au grand débat national. "Il y a une déception sur le contenu de cette lettre, sur l'absence de la question sociale, du pouvoir d'achat des personnes les plus pauvres, déplore Florent Gueguen, il n'y a rien sur la pauvreté, rien sur les sans-abri, le mal-logement" .

franceinfo : Les associations entendent-elles être au cœur de ce grand débat national ?

Florent Gueguen. Nous allons y participer activement, même s'il y a une déception sur le contenu de cette lettre, sur l'absence de la question sociale, du pouvoir d'achat des personnes les plus pauvres. Il n'y a rien sur la pauvreté, rien sur les sans-abri, le mal-logemen. Nous avions indiqué après les propositions du président de la République le 10 décembre qu'il y avait un certain nombre de mesures positives, pour les salariés modestes mais que pour les plus pauvres, les chômeurs de longue durée, les allocataires du RSA, il n'y a pas eu d'annonces jusqu'à présent concernant l'amélioration des conditions de vie et du pouvoir d'achat.

Tout cela n'était-il pas dans l'annonce du plan-pauvreté du gouvernement ?

Ce plan pauvreté qui comportait un certain nombre de bonnes mesures passait aussi à côté de la question des plus pauvres, des grands exclus, des personnes qui vivent avec 500 ou 600 euros par mois et qui subissent les augmentations de la vie, les dépenses concernant l'énergie. Ces personnes subissent aussi les baisses d'allocations, celle des APL, la désindexation d'un certain nombre de prestations sociales. Ce sont plusieurs millions de Françaises et de Français les plus pauvres qui sont aujourd'hui les perdants de ce débat national, en tout cas en termes de pouvoir d'achat. Malgré tout, nous allons nous emparer de ce thème. Pour nous, la priorité, c'est que ces personnes les plus pauvres que nous accompagnons puissent participer à ce débat. Ces personnes sont souvent exclues des formes de débat public et médiatique. Nous allons organiser des groupes de parole, des forums, des réunions pour accompagner et porter la parole des plus pauvres dans les cahiers de doléances sur la plateforme nationale, sur celles qui sont mises en ligne par les collectivités locales. Nous allons inciter les personnes qui ne prennent jamais la parole et qui n'ont pas été entendues par l'exécutif jusqu'à ce jour et porter leurs propositions. Notre priorité sera de donner une expression à ceux qui n'ont jamais la chance de s'exprimer.

Emmanuel Macron ferme la porte à un retour de l'ISF dans cette lettre. Mais selon vous, sa suppression pénalise les associations avec une baisse importante des dons défiscalisés. Sur ce point vous comptez ne pas lâcher ?

Depuis le début de l'année 2019, toutes les grandes associations nationales qui font appel à la générosité du public ont vu leurs dons diminuer parfois très fortement à cause notamment de la suppression de l'ISF. Nous considérons qu'il faut des outils de redistribution. La question fiscale reste posée dans la lettre aux Françaises et aux Français. Nous allons aussi formuler des propositions pour faire en sorte qu'on puisse réduire les inégalités, financer la protection sociale. La création notamment d'impôts pour les plus riches permet de financer les politiques sociales et indirectement les associations, c'est ce que montre la suppression de l'ISF avec des baisses de dons de plusieurs dizaines voire de centaines de millions d'euros en moins pour les associations de solidarité.

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   Posté le 15-01-2019 à 20:47:10   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur les Inrocks

Christophe Castaner estime qu' “aucun policier n'a attaqué des gilets jaunes”

Les policiers n'obéiraient plus aux ordres de leur ministre de tutelle ?

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   Posté le 16-01-2019 à 00:17:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Chouard, le RIC, et la dure réalité du bidule



Dans cette vidéo de Michel Midi avec Michel Collon, Chouard s’explique sur les gilets jaunes, le RIC, la Constituante, Soral dont il s’est écarté avec regret…

Chouard se félicite du RIC dont il ne prétend pas être l’initiateur, et reprend sa théorie sur l’élaboration d’une Constitution par les « citoyens ». L’une et l’autre (qui sont deux choses différentes) seraient la clé du succès.

Dans l’imaginaire de Chouard cette Constitution ou ce RIC, de par leur légitimité , aurait force de loi et s’imposerait nécessairement, permettant de répartir les revenus, confisquer les empires de presse, etc.
Cette légitimité au pouvoir surnaturel éclipse la question du pouvoir lui-même, comme si la bourgeoisie allait s’incliner respectueusement devant elle.


Il évoque avec Collon la campagne pour le non lors du référendum de 2005 sur la constitution européenne, qui l’a emporté malgré le matraquage médiatique, mais qui démontre justement l’inverse de sa théorie : la légitimité du référendum n’a aucune valeur pour les monopoles capitalistes.
Et une constitution parallèle, serait-elle contresignée par 60 millions de citoyens, ne serait qu'un torche-cul pour les capitalistes.


Chouard signale que le référendum d’initiative citoyenne n’est pas son invention mais celle de Condorcet. Ce dernier écrivait :

.."J’ai soutenu le droit du peuple de ratifier expressément au moins les lois constitutionnelles et la possibilité qu’il l’exerçât, la nécessité du mode de révision régulier et paisible de réformer ces mêmes lois; enfin l’unité entière du corps législatif.
Vérités qui, alors peu répandues, avaient encore besoin d’être développées"
.
Condorcet, Fragments, 1794, Œuvres, t. 1, p. 608.

Ceci a le mérite de nous instruire, mais on pouvait tout aussi bien citer le gouvernement de la Commune de Paris, corps « législatif et exécutif à la fois » , qui va bien au-delà du RIC.

Chouard se souvient de Condorcet mais il oublie l’histoire la révolution bourgeoise, car la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen date du 26 août 1789 et la Première constitution écrite de France du 3 septembre 1791. Elles n’ont jamais précédé la révolution. En d’autres termes, le peuple doit d'abord prendre le pouvoir, prendre les mesures pratiques immédiates, et ensuite s'emparer des médias, écrire la constitution, faire des référendums, etc.


La légitimité procède de la prise du pouvoir et celle-ci n'a pas à prouver sa légitimité à la bourgeoisie, pas plus qu'à déclarer les manifestations en préfecture, en quoi les GJ vont bien au-delà de Chouard.

Ils ont marché sur Paris comme le peuple souverain soutenu par près de 90 % de la population. Et là, cruelle désillusion. La bourgeoisie a d'abord interdit puis sanctionné et réprimé tout acte "illégal" visant la République ou les nœuds commerciaux de la grande distribution.
Puis les GJ ont été autorisés à marcher dans le calme, et même dans ce cas, provoqués, gazés et matraqués.
Dernier acte les GJ sont interdits de gilet jaune à Grand Bourtheroulde et taxés de 135 €.

Tout ceci démontre manifestement que la légitimité populaire ne vaut rien tant que le peuple n'a pas le pouvoir. Après le tapage fait par les médias sur le RIC, après la lettre de Macron, et après l'utilisation de son bébé à des fins évidemment réactionnaires, Chouard va-t-il enfin comprendre ou bien faudra-il que le dernier des blaireaux vienne lui faire un dessin ?

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   Posté le 16-01-2019 à 09:47:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

"Le mouvement des 'gilets jaunes' reflète la crise aiguë que traverse la démocratie française"



PARIS, 15 janvier (Xinhua) -- Dans un récent entretien avec Xinhua, le politologue français du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) Luc Rouban explique que le mouvement des "gilets jaunes" qui perturbe la France depuis près de deux mois n'est pas seulement social mais d'une nature politique. "Il reflète la crise aiguë que traverse la démocratie française" , souligne ce directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

"Le mouvement des 'gilets jaunes' est d'abord un mouvement qui s'inscrit dans la durée. Mais surtout, ce n'est pas une crise sociale habituelle aux dimensions corporatistes catégorielles avec des revendications ciblées", relève le politologue. "Aux enjeux de justice sociale et de justice fiscale s'ajoutent de nombreux enjeux politiques complexes" , poursuit-t-il.

"La révolte des 'gilets jaunes' a fait l'objet de nombreux commentaires mettant en évidence la fracture territoriale qui opposerait les centres urbains aux espaces ruraux désertés par les services publics. Mais les 'gilets jaunes' expriment également dans leurs revendications une demande de démocratie horizontale et une défiance profonde à l'égard des institutions républicaines comme de la démocratie représentative" , souligne M. Rouban.

Selon lui, le malaise démocratique a franchi une étape supplémentaire. "Le mouvement des 'gilets jaunes' reflète la crise aiguë que traverse la démocratie française" , estime-t-il. "Il exprime des critiques de fond à l'égard de la démocratie participative, de son opacité, de son inefficacité, de son manque de mobilité... dans un contexte où le populisme a progressé considérablement dans l'espace politique français" , ajoute-t-il.

Les résultats du baromètre annuel de la confiance du Cevipof publié vendredi dernier en témoignent, argumente M. Rouban.

D'après ce baromètre, seuls 9% des sondés déclarent avoir confiance dans la classe politique. La méfiance (37%) et le dégoût (32%) sont les deux premiers sentiments que leur inspireraient leurs élus. Seuls 2% d'entre eux expriment du respect à l'égard des politiques.

D'autre part, quelque 70% des sondés considèrent que la démocratie ne fonctionne pas très bien ou pas bien du tout, alors qu'ils étaient moins de la moitié (48%) à le penser en décembre 2009 lors du lancement de cette étude du Cevipof.

"Le mouvement met en cause directement non seulement le régime en tant que tel de la Ve République, mais aussi la personne même du président, qui est un peu considéré comme le responsable de tous les problèmes du pays" , souligne le politologue. "Depuis les revendications initiales sur le pouvoir d'achat, on note une évolution d'un type quelque peu révolutionnaire qui rappelle de grands moments de l'histoire de la France" , ajoute-t-il.

"Comme en 1789, la révolte contre les élites a un très fort ancrage local. D'autre part, comme lors des émeutes ouvrières de juin 1848, s'exprime une forme de lutte des classes" , considère M. Rouban.

"Le soutien aux 'gilets jaunes' est d'ailleurs très fracturé : très fort au sein des classes populaires et d'une majeure partie des classes moyennes alors qu'il suscite l'hostilité des élites" , relève-t-il.

Interrogé sur le "grand débat national" lancé par le président Emmanuel Macron pour répondre à la crise des 'gilets jaunes', M. Rouban se déclare sceptique. "D'une part, cette consultation est très encadrée par le gouvernement. On sait d'ores et déjà très bien qu'un certain nombre de points abordés n'entraîneront aucun changement dans la politique du gouvernement, qui ne va pas céder sur réformes libérales. Le gouvernement ne veut pas refondre complètement le système fiscal" , juge-t-il.

"Le grand débat national va sans doute réactualiser en partie des engagements pris par Emmanuel Macron en 2017, comme la réduction du nombre de parlementaires, et introduire un peu de démocratie directe. Mais le recours au référendum dont on parle beaucoup ne sera pas celui dont rêvent les 'gilets jaunes' car il impliquerait une réforme très profonde de la Constitution et risquerait de déstabiliser les institutions" , pronostique le politologue.

"Les prochaines semaines s'annoncent très confuses. Je pense que le mouvement va continuer de manière moins violente avec le lancement de la consultation, et parce que les 'gilets jaunes' ont commencé à s'organiser face aux casseurs" , ajoute-t-il.

"Le gouvernement a beaucoup investi dans ce grand débat. Or, avant même d'avoir commencé, il a rencontré des échos négatifs dans les rangs des élus locaux qui ne veulent pas être pris entre l'enclume et le marteau, comme chez une partie des 'gilets jaunes' qui le récusent. S'il débouche sur un retour à des mesures déjà prévues, il sera considéré comme un débat pseudo-démocratique" , conclut M. Rouban.

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   Posté le 16-01-2019 à 15:11:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

16 Janvier 2019 Publié par El Diablo
La CONFÉDÉRATION PAYSANNE appelle à rejoindre les GILETS JAUNES


source http://www.communcommune.com/2019/01/la-confederation-paysanne-appelle-a-rejoindre-les-gilets-jaunes.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail&fbclid=IwAR3LuEwBKYPWWBWxWD7ASBME1npBduKvA6wQsPvfmXHy6o6pHpFbLvz62Vo



Dans une lettre ouverte, que nous publions ci-dessous, la Confédération paysanne appelle à la convergence des agriculteurs et des Gilets jaunes.

Lettre ouverte à nos concitoyen-ne-s,
avec ou sans gilet jaune

Nous paysannes et paysans de la Confédération paysanne défendons, dans le respect profond de la diversité de nos territoires et productions, l’urgence d’une justice sociale et environnementale au travers du projet d’agriculture paysanne. Et ce, au-delà des réflexes corporatistes. Certaines des revendications portées par le mouvement social des gilets jaunes trouvent un écho particulier pour les ruraux et les citoyens que nous sommes.

Nous partageons pleinement les revendications sur le pouvoir d’achat et une juste répartition des richesses qui s’expriment partout dans le pays. Au quotidien, nous subissons l’inégal partage de la valeur produite dans les filières, confisquée par l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution. Le revenu des paysans reste donc dramatiquement bas et les écarts se creusent encore. La Confédération paysanne combat depuis toujours la mise en concurrence effrénée portée par les différents accords de libre-échange qui ruinent les solidarités collectives, entravent la transformation de notre modèle agricole et environnemental et empêchent le déploiement d’une alimentation de qualité accessible à toutes et tous.

Précarisation des petites communes rurales

L’accès à une alimentation de qualité n’est pas le seul sujet de convergence avec les préoccupations exprimées dans la rue depuis trois semaines. Les paysannes et paysans que nous sommes, vivons aussi, au quotidien, la désertification rurale et le désengagement orchestré des services publics : maternités, écoles, transports en commun, hôpitaux, agences postales... Désengagements qui rendent dépendant du « tout voiture ». La précarisation des petites communes rurales où nous vivons va à rebours des nécessités environnementales que le gouvernement prétend porter en signant des accords internationaux, qu’il s’empresse ensuite de mettre sous le tapis. La COP 24 en est le triste reflet ! Ce double discours, les paysannes et paysans qui s’engagent ou souhaitent s’engager dans la transition de leur système de production en sont aussi victimes.

Urgence sociale et climatique

Aujourd’hui, le mépris du gouvernement génère de la violence et le rejet des acteurs de la démocratie représentative. Cela nous inquiète. Nous avons toujours défendu des politiques publiques fortes, pour accompagner la transition agricole et environnementale qu’exige l’urgence sociale et climatique. Jamais nous n’avons cru aux mesures coercitives qui stigmatisent, sans aucune assise structurante.

Depuis sa création, la Confédération paysanne s’inscrit résolument dans la société. Pour nous, il ne peut donc y avoir de solutions dans le repli sur soi mais dans la solidarité. Des Confédérations paysannes départementales ont rejoint ou vont rejoindre le mouvement des gilets jaunes. Ces points de convergence ne demandent qu’à grandir, au gré des rencontres et des débats sur nos territoires.

Le Secrétariat national de la Confédération paysanne

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   Posté le 16-01-2019 à 15:50:35   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Cet article aurait pu trouver sa place dans la rubrique d'actualités chinoise. Compte tenu de la suppression de l'ISF en France, il paraît intéressant de comparer :


Plus d'impôts pour les super riches de Chine réduiront l'écart de revenu


http://www.globaltimes.cn/content/1136002.shtml

L'industrie de la confiance dans le monde deviendra-t-elle un bénéficiaire important du régime fiscal récemment réformé de la Chine, alors que les super riches du pays s'interrogent sur les moyens de se soustraire à l'impôt?

La réponse est probablement non. Alors que les réductions d'impôt ciblent la classe moyenne chinoise, les personnes à revenu élevé sont les plus susceptibles d'être touchées par une augmentation des impôts. De nouvelles méthodes peuvent être développées et mises en pratique par les groupes à revenu élevé pour se soustraire à l'impôt, mais les échappatoires seront bientôt comblées.

Bloomberg a annoncé mercredi que quatre magnats chinois avaient transféré plus de 17 milliards de dollars de leur patrimoine dans des fiducies familiales à la fin de l'année dernière. "Les fiducies offshore ne vont peut-être pas entièrement éviter les impôts, mais elles pourraient aussi gagner un peu plus d'espace de report d'impôt pour les milliardaires", indique le rapport.

La Chine a récemment réformé son système d’imposition du revenu des particuliers afin de réduire le fardeau de la société de la classe moyenne. Bien que le gouvernement soit censé réduire le fardeau fiscal global du pays, il peut exister des augmentations d'impôts sur les hauts revenus. Les 17 milliards de dollars peuvent facilement être considérés par le public comme un effort des super riches pour échapper à l'impôt, malgré l'absence de preuves à l'appui.

Il est possible que la Chine subisse une pression de sortie de capitaux si le pays augmente la taxation des milliardaires. Même si cela devient une réalité, les réformes fiscales en cours ne devraient pas être abandonnées.

Beaucoup de gens se plaignent que le fardeau fiscal des milliardaires chinois est parmi les plus bas au monde. Les revenus fiscaux de la classe moyenne constituent depuis longtemps une composante majeure de la croissance des recettes fiscales de la Chine, mais un lourd fardeau fiscal sur la classe moyenne freine la consommation. La Chine va dans la bonne direction pour réduire les impôts des travailleurs de la classe moyenne et ces réformes devraient se poursuivre.

La prochaine étape consiste à faire en sorte que les personnes à revenu élevé contribuent davantage à la croissance des recettes fiscales de la Chine. De telles mesures aideront à réduire l’écart entre riches et pauvres.

Peu importe que les magnats chinois veuillent utiliser des fiducies offshore pour se soustraire à l'impôt, le gouvernement doit combler les lacunes lorsqu'il fait avancer les réformes fiscales.

Si les réformes futures peuvent garantir que les personnes à revenu élevé remplissent leurs obligations de payer des impôts, les empêchant d'utiliser les circuits offshore pour se soustraire à l'impôt, la pression sur les sorties de capitaux sera également atténuée.

L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn

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Xuan
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   Posté le 17-01-2019 à 00:14:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

POUR FAIRE LA REVOLUTION IL FAUT UN PARTI REVOLUTIONNAIRE


La "France en colère" dit "site officiel du mouvement des gilets jaunes" défend le RIC dans son communiqué adressé à Macron (voir ci-dessous).

Nous avons indiqué plus haut en quoi le RIC ne peut en aucun cas renverser la domination de la grande bourgeoisie sur le peuple.
D'une part sa mise en place requiert le bon vouloir du président que les GJ veulent destituer.
D'autre part ses différentes attributions nécessitent l'aval et l'organisation de l'Etat.
Et dans ces conditions il ne peut jamais être appliqué autrement qu'à la façon du Référendum d'Initiative Partagée ou de ses frères jumeaux en Suisse, en Islande ou en Italie. Les faits montrent qu'aucun d'entre eux n'a renversé la table.
Les faits récents comme les mensonges de Castaner sur les violences policières et les rebondissements du feuilleton Benalla démontrent que l'Etat bourgeois est scélérat. Mais il est aussi en mesure d'imposer la loi de la bourgeoisie et de n'en rien modifier qui ne soit à la marge. Comme le montre la tournée du cirque Macron pour amuser des maires bienveillants : au prétexte de mettre en place une concertation, les cahiers de doléance, les revendications, les questions et requêtes formulées par les GJ ont été balayés d'emblée à part des sujets secondaires comme le 80 km/h. Elles ont été caricaturées et édulcorées. Il n'en reste rien.

Les médias ont commenté longuement la phrase de Macron disant qu'il fallait "responsabiliser les gens en difficulté" car "il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent" . Tout en singeant la dégaine, les grimaces et la vulgarité de Sarkozy, Macron continue de mépriser et de bâcher les masses. Mais on n'a pas commenté ce qu'il dit juste avant :
"Une partie du traitement de la pauvreté….Elle est pas dans le face-à-face entre ceux qui profiteraient d’un côté et ceux qui seraient toujours les vaches à lait de l’autre comme je l’entends parfois"...
Or l'exploitation capitaliste et l'accaparement des richesses par les actionnaires du CAC 40 sont justement à l'origine de la paupérisation. Il est indispensable de rappeler ce face-à-face qui n'est autre que la lutte des classes, engendrée par la bourgeoisie elle-même.

Créé en dehors et en opposition aux partis bourgeois, le mouvement des GJ a refusé pour cette raison toute direction, y compris tout lien avec les syndicats ce qui n'a fait qu'aiguiser et justifier la défiances des bonzes syndicaux. Cependant il se dote lui-même d'une ou de plusieurs directions correspondant à l'idéologie qui anime ses participants. S'il n'apparaît pas un noyau dirigeant il en apparaît plusieurs, GJ "libres", "France en colère", etc. et chacun élabore sa démocratie, ses objectifs, ses méthodes et son fonctionnement à sa manière. Jusqu'ici les groupes ainsi constitués - et tout en réclamant la démission de Macron - ont renoncé à prendre le pouvoir et ont opté pour des solutions réformistes comme la candidature aux élections européennes ou le RIC.

La thèse selon laquelle le mouvement des masses peut s'orienter tout seul spontanément et renverser la bourgeoisie est donc démentie par les faits.
S'il n'est pas dirigé par une idéologie prolétarienne, il devient aisément victime des illusions semées par les idéologues bourgeois.
L'orientation réformiste qui ressort du mot d'ordre de RIC montre que si le mouvement des masses doit refuser la direction des partis bourgeois, il doit aussi se doter lui-même d'une direction unique, indépendante des partis bourgeois, révolutionnaire et aguerrie, qui tire parti des expériences passées fruit du sang de la classe ouvrière. Sinon il court à la division et à l'échec.






Edité le 17-01-2019 à 00:15:08 par Xuan




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Xuan
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   Posté le 17-01-2019 à 09:13:24   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les nervis de la BAC
Une bande fasciste organisée par l'Etat



Les violences anti populaires de la BAC sont devenues monnaie courante et visible de tous, dénoncées régulièrement par les journalistes et les photographes qu'ils ciblent également.
De nombreuses vidéos les montrent tirer au flashball sur des personnes désarmée, qui écartent les bras pour montrer leur volonté pacifique, viser la tête, occasionner de graves blessures, se cacher après leur forfait en escamotant les douilles, et crier "dans ta gueule", "fils de pute", etc.

Un récent exemple où on les voit s'acharner sur des jeunes et balancer leurs affaires à l'eau.
http://www.facebook.com/GroupeAntifascisteLyon/videos/2297136743900223/

Il ne sont rien d'autre qu'une bande de nervis au service de la bourgeoisie.
L'Etat n'a pas besoin de Le Pen pour instaurer la violence des bandes fascistes, elle existe déjà, organisée et officielle, et porte les brassards de la police.


Edité le 17-01-2019 à 09:15:35 par Xuan




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pzorba75
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   Posté le 17-01-2019 à 11:13:57   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

La police et l'armée : aussi bien utilisées par les gouvernements de droite, dits "fascistes" que ceux de la gauche radicale et socialiste depuis que la république existe constitutionnellement.
Toujours contre le peuple, les révoltés et toujours au service des "Zélites" de la grande bourgeoisie, celle qui ne fait pas de politique.

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Xuan
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   Posté le 17-01-2019 à 13:59:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   



Fiorina : "Je me sens encore plus gilet jaune ! Je ne peux pas imaginer que toutes ces personnes soient blessées pour rien…"

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   Posté le 17-01-2019 à 14:13:13   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Et depuis un hélicoptère ...

http://www.facebook.com/manuela.macedo.946517/videos/188290478795470/

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   Posté le 17-01-2019 à 17:08:23   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Une vidéo de 1h21 concernant :
ACHARNEMENT - UN SIÈCLE DE RÉPRESSION CONTRE SYNDICALISTES ET MILITANTS
https://www.youtube.com/watch?v=7OH4GqUzF6g

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
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