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 Halte à la fascisation !

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Xuan
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   Posté le 17-04-2021 à 16:16:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Il s'agit du double jeu de Macron sur le RN, Pleynel y dénonce une attitude consistant à attaquer le RN tout en reprenant les mêmes positions.
Je relève "Le 5 mai il prétendait faire barrage au FN ...il lui fait la courte échelle...
Ce n’est pas un choix et nous vivons déjà à l’heure d’une politique de droite extrême"

Ce qui est entièrement juste.
Pour le reste le laïus de Pleynel sur la république nous importe peu, on ne joue pas dans la même cour évidemment.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
pzorba75
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   Posté le 17-04-2021 à 19:33:17   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :

...
Ce qui est entièrement juste.
Pour le reste le laïus de Pleynel sur la république nous importe peu, on ne joue pas dans la même cour évidemment.

Les diagnostics des militants passés par les organisations trotskistes sont assez souvent assez justes, mais c'est après dans l'action que tout déraille et qu'ils sombrent et finissent avec les pires tenants de l'impérialisme. L'exemple des trotskistes qui grenouillent au parti socialiste, à FO ou à la Fédération de la Libre Pensée est assez éclairant pour se méfier de leurs discours et de ne pas s'associer à leur propagande qui vire très souvent à l'anticommunisme (soviétique ou chinois) en oubliant commodément le combat anti-impérialiste.

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Finimore
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   Posté le 18-04-2021 à 07:12:45   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Xuan a écrit :

Fascisme et fascisation - un texte de Saïd Bouamama

Le texte de S. Bouamama expose de façon très claire la différence et le lien entre fascisme et fascisation.
On comprend dès lors que les politiciens au pouvoir ne sont absolument pas un rempart contre le fascisme.

Comprendre et combattre le fascisme et la fascisation

Publié le 11 avril 2021 par Saïd Bouamama -
https://bouamamas.wordpress.com/2021/04/11/comprendre-et-combattre-le-fascisme-et-la-fascisation/


En effet ce texte est à faire connaitre largement, il montre bien que le discours au sujet de l'islamo-gauchisme est bien inscrit dans le processus de fascisation.

Dans son analyse, Saïd Bouamama cite Samuel Huntington et son livre Le choc des civilisations. Précisons au sujet de Samuel Huntington qu'il fut très impliqué dans La Trilatérale. Maurice Goldring dans son livre de 1978 paru aux éditions sociales sous le titre 'Démocratie croissance zéro' en parle car Samuel Huntington était un des principaux dirigeant de cette Trilatérale. Dans le livre de Goldring il y a la liste des membres de cette commission en août 1975 (Trilatérale) en pages 19-20. Dans cette liste on trouve par exemple : J. Paul Austin de la firme Coca Cola, Alden W. Clausen (Bank of America, des membres de firmes Exxon, Texas Instruments, HP, Giovanni Agnelli (Fiat), Raymond Barre (futur premier ministre, EDF, Banque Lambert, Edmond de Rothschild etc.

Toujours dans l'article de Saïd Bouamama, il fait référence au communiste anglais Palme Dutt qui a écrit des textes intéressants sur le fascisme, notamment en 1934. En 1981 l'ouvrage fut réédité par –lignes de démarcation- Montréal-, sous le titre : La lutte contre le fascisme - Les écrits de R. Palme Dutt. Cet ouvrage est très difficile à trouver (à un prix correct).

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Finimore
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   Posté le 18-04-2021 à 14:16:23   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Une autre précision, dans le livre de Goldring il est également fit mention de Zbigniew Brzezinski "la commission trilatérale a semble-t-il servi de tremplin vers les plus hautes carrièresgouvernementales, qu'il suffise de rappeler que Carter est présent, Brzezinski est présent, Raymond Barre es présent" (page 21)

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Xuan
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   Posté le 27-04-2021 à 11:11:15   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

LE PEN DIVISE LES SALARIES


Au micro de France info ce matin, Le Pen enfonce les portes ouvertes de la débandade sanitaire et trouve des « solutions » au chômage en se déchaînant sur les immigrés.
Elle n’apporte aucune solution dans les ghettos des quartiers pauvres où il explose, mais veut réduire le permis de séjour de 10 à 5 ans.
Conséquence : la précarisation accentuée des immigrés ne réduit pas le chômage. Elle aboutit à baisser leurs salaires et accentuer la concurrence entre tous les salariés, voire accentuer le chômage des non immigrés.
C’est une mesure de division du salariat au seul profit de la classe bourgeoise.

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Grecfrites
Jeune Communiste
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   Posté le 27-04-2021 à 20:18:08   Voir le profil de Grecfrites (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Grecfrites   

La lettre des militaires et ex-généraux vient rappeler que certaines institutions de l'État sont menacées et gangrenées par des réactionnaires voir des fascistes.

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Xuan
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   Posté le 27-04-2021 à 21:02:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Exact
https://www.francetvinfo.fr/politique/front-national/tribune-de-militaires-dans-valeurs-actuelles-des-generaux-a-la-retraite-proches-de-l-extreme-droite-et-de-milieux-conspirationnistes_4387105.html

Ils sont sur la ligne de Zemmour et du RN qui les soutient ouvertement "Je souscris à vos analyses et partage votre affliction"
Marine Le Pen avait invité les militaires à «se joindre» à elle. Une position qu'elle a maintenu ce 27 avril, renouvelant son soutien aux militaires en dépit de la polémique. «Ces militaires, ils savent très bien comment ça se passe quand les politiques ne font pas leur travail, ne font pas respecter la Constitution. A un moment donné, la situation est si grave qu’on en appelle à l'armée»...«Ils viennent dire qu'il faut faire appliquer les lois [...], que la situation du pays est terriblement inquiétante».
Avec un appel à la subversion clair et net "nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation" et "il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers" . voir la réaction d'Eric Boquet face à Eléonore Bez

Le clan au pouvoir est ulcéré et cette fracture fait un peu penser à celle des trumpistes et des néocons.
Bien que le quarteron de généraux en retraite comme disait De Gaulle ne soit qu'un petit nombre de signataires, l'armée est coufie de fascistes comme la police, et ils jouissent aussi de sympathie dans la population.

Ci-dessous leur lettre dans Valeurs Actuelles :


« Pour un retour de l’honneur de nos gouvernants » : 20 généraux appellent Macron à défendre le patriotisme

À l'initiative de Jean-Pierre Fabre-Bernadac, officier de carrière et responsable du site Place Armes, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts-gradés et plus d'un millier d'autres militaires ont signé un appel pour un retour de l'honneur et du devoir au sein de la classe politique. Valeurs actuelles diffuse avec leur autorisation la lettre empreinte de conviction et d'engagement de ces hommes attachés à leur pays.
Par Jean-Pierre Fabre-Bernadac
Publié le 21 avril 2021 à 7h00 Mis à jour le 22 avril 2021 à 12h25

________________


Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs du gouvernement,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,

L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

Nos drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « Honneur et Patrie ». Or, notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie.

– Délitement qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés. Aujourd’hui, certains parlent de racialisme, d’indigénisme et de théories décoloniales, mais à travers ces termes c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

– Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. Or, chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la République ne s’appliquent pas.

– Délitement, car la haine prend le pas sur la fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant, ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

Les périls montent, la violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or, nous, serviteurs de la Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements des spectateurs passifs.

Aussi, ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos silences coupables.

Comme le disait le cardinal Mercier, primat de Belgique : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation.

Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

On le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers.

Les généraux signataires :

Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère), général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie), général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille, général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie), général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine), général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie), général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train), général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air), général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air), général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie), général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie), général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions), général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie), général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie), général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement), général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT), général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT), médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées), contre-amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale).



Edité le 27-04-2021 à 23:52:07 par Xuan




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Xuan
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   Posté le 27-04-2021 à 23:21:57   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Quand je dis qu'ils jouissent de sympathie dans la population ça veut dire que la bourgeoisie libérale est incapable de contenir le racisme, parce qu'elle même accable le peuple. On notera que le Figaro ne soutient pas les militaires, mais que le Point écrit dans son chapeau "En invitant les signataires du texte à la rejoindre, la candidate du RN a déclenché une salve de réactions politiques, et imposé son agenda" .

Les bouleversements en cours à l'échelle internationale jouent un rôle important dans la situation de chaque pays.
Nous avons constaté à de multiples occasions les division profondes qui se font jour en Europe, comme une coquille de noix prise en étau. L'étau ce sont les USA d'une part, et de l'autre les pays émergents comme la Chine mais aussi l'Afrique.
Il faut signaler que la population de ce continent atteint bientôt 1,4 milliards comme la Chine, soit 17 % de la population mondiale.
Lors de la pandémie les 10 pays les plus riches se sont accaparé les 3/4 des doses.
La misère et le sous développement, entretenus pas les appétits colonialistes et exacerbés par la subversion terroriste, les conflits internes, les interventions militaires impérialistes et la destruction des états émergents, occasionnent depuis plusieurs années des migrations massives, en priorité vers la Turquie mais aussi vers l'Europe, et la tentation de fermer ses frontières est entretenue par les milieux xénophobes.

Quoi qu'il se produise et avec ou sans frontières, l'oppression et l'exploitation impérialistes doivent disparaître et l'équilibre se rétablir entre les continents. Même à distance le travail des peuples d'Afrique, au même titre que celui des peuples d'Asie, fera concurrence à celui des peuples d'Europe et cela ne pourra que briser l'échafaudage capitaliste. La lutte de classe est liée au développement du Tiers Monde.

Pour ce qui nous concerne il s'agit de l'effondrement de la société française sur le plan économique, social, moral, institutionnel et politique.
Ses contradictions propres opposent la bourgeoisie et la classe ouvrière, le grand capital monopoliste et financier et l'ensemble du peuple, la propriété privée des moyens de production et la socialisation de la production, la délocalisation et le développement des forces productives, la spéculation immobilière et la crise du logement, le petit commerce et la grande distribution, les producteurs agricoles et l'industrie alimentaire, les grandes entreprises et la sous traitance, etc.
La crise sanitaire porte ces contradictions à un degré jamais atteint et la colère est en train de bouillir derrière les masques anticovid.


Edité le 28-04-2021 à 00:08:13 par Xuan




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   Posté le 28-04-2021 à 14:50:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'arrestation des brigadistes réfugiés en France depuis 30 ans, dont Marine Petrella, et à la demande de Salvini, montre le double aspect fascisme/fascisation dont on a déjà parlé.

Les avocats se sont indignés :
Me Terrel «c'est la France qui leur a donné l'asile, les autorités, droite et gauche confondues, et non pas François Mitterrand»... «Depuis les années 1980, ces gens-là sont sous la protection de la France, ils ont refait leur vie ici depuis 30 ans, sont installés au vu et au su de tous, avec leurs enfants, leurs petits-enfants... et au petit matin, on vient les chercher, 40 ans après les faits ?»...«C'est innommable et irrecevable en droit»
Me Jean-Louis Chalanset «L'État s'était engagé à ce qu'il n'y ait pas d'extradition malgré les demandes répétées des Italiens, alors pourquoi ce revirement, 40 ans après les faits ? C'est un reniement de la parole d'État»

Visiblement Macron veut aplanir les différends entre l'Europe et l'Italie, et pour ce faire la justice, la loi et toutes les paroles données par l'Etat français ne pèsent pas lourd.
Mais la simultanéité de cette action avec la lettre des 20 généraux fascistes indique aussi que l'Etat veut arrondir les angles avec la droite et l'extrême droite, qui éructent en permanence contre les gauchistes, gauchiasses, islamo-gauchistes , etc. ce qui comprend à peu près tout ce qui est à gauche des radis roses, et qui se sont empressés d'assimiler le terrorisme des brigades rouges et celui des islamistes.
Le concept d' islamo-gauchiste a d'ailleurs pour objectif de désigner tout ce qui est de gauche comme terroriste ou complice du terrorisme islamique, de le même façon que le totalitarisme assimile le socialisme et le fascisme.

Initialement les BR s'étaient orientés vers la lutte armée par analogie avec la résistance et par crainte d'un coup d'Etat fasciste comme en Grèce.
Dans le climat des années de plomb où le terrorisme fasciste avait déjà frappé indistinctement la population, ils visaient policiers et magistrats et notamment l'ancien chef du gouvernement italien Aldo Moro, qui fut exécuté.
Ces actes gauchistes ont échoué car ils ne visaient pas l'organisation des masses et prétendaient suppléer à l'absence de liaison avec elles. Mais on ne peut pas comparer avec le terrorisme aveugle des islamiste.

On voit à travers cet exemple que Macron est otage de la droite et de l'extrême droite, et que la proximité des élections serre un peu plus la corde à son cou chaque jour.

Mais dans le même temps, la nécessité de poursuivre les affaires en Afrique et au Maghreb le contraignent a certaines contorsions historiques. Le développement du tiers monde et son autonomie par rapport au colonialisme français obligent l'impérialisme de notre pays à faire certaines concessions, de sorte qu'on voit ponctuellement quelques repentirs s'afficher, au regard des méfaits abominables commis dans le passé.
Là aussi, le développement du fascisme et du racisme en France est contraint par la résistance des anciennes colonies et le développement de l'Afrique en général.


Edité le 28-04-2021 à 14:56:24 par Xuan




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   Posté le 30-04-2021 à 10:19:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une parenthèse sur le "droit au logement" ?. On se souvient de la campagne médiatique qui a entouré l'occupation illégale du logement d'un couple de retraité, insistant sur le préjudice causé, les vieux "à la rue", les ordures accumulées et les dégradations causées.
La finalité n'est pas uniquement la punition des squatters, c'est-à-dire des pauvres, mais également de tout bâtiment également industriel, c'est-à-dire dans le cadre d'une occupation d'usine.


La loi "sécurité globale" stipule que l'occupation par des sans logis d'un local vacant professionnel, commercial, agricole ou industriel sera soumis aux mêmes sanctions que celles, jusque là, uniquement prévues pour les occupations de domicile d'autrui(1).
Selon l'Association Droit au logement ces dispositions pourraient s'appliquer à "l'occupation de leur lieu de travail par les salariés, des amphithéâtres par les étudiants, des écoles par des parents et des enseignants ainsi qu'à des occupations ponctuelles à caractères militants" .

(1) Sanctions passant de un à trois ans d'emprisonnement, de 15 000 à 45 000 euros d'amende

Voir LA LOI « SÉCURITÉ GLOBALE » CRIMINALISE LES PERSONNES SANS LOGEMENT ET LA PAUVRETÉ !

notes : Article 1er bis A de la loi de sécurité globale

– Au premier alinéa de l’article 226-4 du code pénal, les mots : « d’un an d’emprisonnement et de 15 000 » sont remplacés par les mots : « de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 » .
– En cas d’ introduction dans un local professionnel, commercial, agricole ou industriel , en violation flagrante de l’article 226-4 du code pénal, les agents de police municipale en rendent immédiatement compte à tout officier de police judiciaire de la police nationale ou de la gendarmerie nationale territorialement compétent, qui peut alors lui ordonner sans délai de lui présenter sur-le-champ l’auteur de l’infraction ou de retenir celui-ci pendant le temps nécessaire à son arrivée ou à celle d’un agent de police judiciaire agissant sous son contrôle.
Art. 226-4 du code pénal

L’introduction dans le domicile d’autrui à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, hors les cas où la loi le permet, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
Le maintien dans le domicile d’autrui à la suite de l’introduction mentionnée au premier alinéa, hors les cas où la loi le permet, est puni des mêmes peines.

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   Posté le 03-05-2021 à 11:06:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

A propos de l'agression fasciste contre le cortège CGT :

https://twitter.com/CGTUberDeli69/status/1388577411646820361/photo/1



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   Posté le 03-05-2021 à 14:49:50   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Cette agression fait écho à la lettre des généraux ci-dessus, et à la campagne contre "l'islamo-gauchisme" venant de l'extrême-droite. Cette lettre complétée par le soutien du RN à lui-même, a rencontré des échos positifs dans les réseaux sociaux, et ceci donne des ailes aux éléments les plus radicaux du fascisme, dont l'objectif prioritaire - en dépit de la démagogie vers les GJ - est de casser du prolo, casser du syndicaliste et de casser du coco comme dans les années 30 et "les raisins de la colère" .

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   Posté le 05-05-2021 à 13:07:08   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

France 2 et Bernard Vivier, l’"expert" de l’antisyndicalisme

Mardi 4 Mai 2021
Rosa Moussaoui
https://www.humanite.fr/france-2-et-bernard-vivier-l-expert-de-lantisyndicalisme-705787

Pour commenter les violences du 1er Mai contre la CGT, la chaîne publique a sollicité dimanche un intervenant marqué très à droite.

Voilà qui commence mal. Pour évoquer les violences du 1er Mai contre la CGT dans la manifestation parisienne, ce dimanche soir, le JT de France 2 ouvre son sujet sur le recul des effectifs de la centrale ces dernières décennies. On voit mal le rapport ; le phénomène touche toutes les organisations syndicales, il est étroitement lié à la désindustrialisation, à l’atomisation des collectifs de travail, à l’envolée du chômage et de la précarité, mais de cela on ne saura rien. Vient ensuite l’incontour­nable "expert".

Un certain Bernard Vivier, habitué des plateaux télé, directeur d’un brumeux "Institut supérieur du travail" (IST). Lequel insiste sur "la mauvaise réputation" de la CGT. L’homme n’a rien d’un observateur impartial. Ce catholique fondamentaliste, ancien dirigeant de la CFTC, qui siège au Conseil économique, social et environnemental, fut candidat suppléant apparenté Front national en 1978 dans le Puy-de-Dôme.

Quant à l’institut qu’il dirige, il a été fondé en 1969 par Guy Lemonnier, alias Claude Harmel, un collaborationniste proche de Marcel Déat, arrêté à la Libération, révoqué de l’enseignement, condamné en mai 1947 à quatre années de prison et à la dégradation nationale à vie, avant son amnistie en 1951.

Dans son livre les Valets de la guerre froide. Comment la République a recyclé les collabos, Frédéric Charpier reconstitue la genèse de cette "officine patronale " créée au lendemain de mai 1968 et du vote de la loi sur la reconnaissance des sections syndicales, à la demande de Pierre Jouven, le PDG de Pechiney, pour former les cadres à l’action antisyndicale. Au passage l’affaire est juteuse, avec l’argent de la formation professionnelle qui coule alors à flots. Parmi les clients de l’IST figureront les fleurons de l’industrie française, et de jeunes nervis d’Occident, comme Alain Madelin, s’y recycleront.

À défaut d’objectivité, France 2 serait bien inspirée de dire d’où parlent les "experts"dont elle sollicite l’avis.


Edité le 05-05-2021 à 13:07:38 par Xuan




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   Posté le 05-05-2021 à 13:51:18   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Vidéo de Benjamin Amar, porte-parole CGT
https://www.youtube.com/watch?v=W1VPiPXhCYg

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   Posté le 05-05-2021 à 13:53:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

1er mai à Lyon, manifestation syndicale unitaire (dont CNT)
http://www.cnt-f.org/fte/2021/05/02/1er-mai-2021-la-colere-reprend-la-rue-quand-tout-sera-prive-on-sera-prive-de-tout/

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Membre désinscrit
   Posté le 05-05-2021 à 14:16:38   

Xuan a écrit :

Vidéo de Benjamin Amar, porte-parole CGT
https://www.youtube.com/watch?v=W1VPiPXhCYg


Bizzare nous les anars nous traitent d'homophobes, de réacs et de fachos...

Je suppose que dans certaines régions le fascisme plus traditionnel reste fort et n'a aps été remplacé par ces gugus...

Ou bien Benalla & co et le reste de la REM suit la politique de castex.

Mais j’ai l’impression qu'il y a des chefaillons dans les orga anars qui dirigent leur orgas de manière postmoderne, comme un patrons d'entreprise postmoderne (invisibilisation de la hiérarchie).

Ces chefaillons à Nantes sont tellement vendus à la préfecture que les flics n'ont plus besoin d'infiltrer ces mouvements.
Xuan
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   Posté le 06-05-2021 à 00:06:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Qui parle d'anars ici ?
Dans son témoignage Benjamin Amar parle d'individus qu'il relie très clairement à l'extrême droite, mais jamais d'anars.

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Valeurs Actuelles publie la lettre d'un second contingent anonyme, "ouverte à la signature des citoyens" .

On relève
"nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité [...]vous les avez traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance" .

Puis
"cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un « pronunciamento militaire » mais d’une insurrection civile"[..]"si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement."

Le scenario est assez clair : l'insurrection civile ce sont les agressions contre la police, les noirs et les maghrébins, elle nécessite une intervention militaire pour faire régner l'ordre, prélude au gouvernement militaire puis lepéniste, étant donné que ce sont les mêmes.


___________________


Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les ministres, parlementaires, officiers généraux, en vos grades et qualités,
On ne chante plus le septième couplet de la Marseillaise, dit « couplet des enfants ». Il est pourtant riche d’enseignements. Laissons-lui le soin de nous les prodiguer :
« Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus. Nous y trouverons leur poussière, et la trace de leurs vertus. Bien moins jaloux de leur survivre que de partager leur cercueil, nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre »
Nos aînés, ce sont des combattants qui ont mérité qu’on les respecte. Ce sont par exemple les vieux soldats dont vous avez piétiné l’honneur ces dernières semaines. Ce sont ces milliers de serviteurs de la France, signataires d’une tribune de simple bon sens, des soldats qui ont donné leurs plus belles années pour défendre notre liberté, obéissant à vos ordres, pour faire vos guerres ou mettre en œuvre vos restrictions budgétaires, que vous avez salis alors que le peuple de France les soutenait.
Ces gens qui ont lutté contre tous les ennemis de la France, vous les avez traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance.
Dans ces conditions, c’est à nous, qui sommes récemment entrés dans la carrière, d’entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité.
Nous sommes de ce que les journaux ont nommé « la génération du feu ». Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire. Et si nous ne pouvons pas, réglementairement, nous exprimer à visage découvert, il nous est tout aussi impossible de nous taire.
Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol.
Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien -rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine.
Nous avons défilé le 14 juillet. Et cette foule bienveillante et diverse, qui nous acclamait parce que nous en sommes l’émanation, on nous a demandé de nous en méfier pendant des mois, en nous interdisant de circuler en uniforme, en faisant de nous des victimes en puissance, sur un sol que nous sommes pourtant capables de défendre.
Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme.
Ce n’est peut-être pas à des militaires de dire cela, arguerez-vous. Bien au contraire : parce que nous sommes apolitiques dans nos appréciations de situation, c’est un constat professionnel que nous livrons. Car cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un « pronunciamento militaire » mais d’une insurrection civile.
Pour ergoter sur la forme de la tribune de nos aînés au lieu de reconnaître l’évidence de leurs constats, il faut être bien lâche. Pour invoquer un devoir de réserve mal interprété dans le but de faire taire des citoyens français, il faut être bien fourbe. Pour encourager les cadres dirigeants de l’armée à prendre position et à s’exposer, avant de les sanctionner rageusement dès qu’ils écrivent autre chose que des récits de batailles, il faut être bien pervers.
Lâcheté, fourberie, perversion : telle n’est pas notre vision de la hiérarchie.
L’armée est au contraire, par excellence, le lieu où l’on se parle vrai parce que l’on engage sa vie. C’est cette confiance en l’institution militaire que nous appelons de nos vœux.
Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement.
Le cri d’alarme de nos Anciens renvoie enfin à de plus lointains échos. Nos aînés, ce sont les résistants de 1940, que, bien souvent, des gens comme vous traitaient de factieux, et qui ont continué le combat pendant que les légalistes, transis de peur, misaient déjà sur les concessions avec le mal pour limiter les dégâts ; ce sont les poilus de 14, qui mouraient pour quelques mètres de terre, alors que vous abandonnez, sans réagir, des quartiers entiers de notre pays à la loi du plus fort; ce sont tous les morts, célèbres ou anonymes, tombés au front ou après une vie de service.
Tous nos aînés, ceux qui ont fait de notre pays ce qu’il est, qui ont dessiné son territoire, défendu sa culture, donné ou reçu des ordres dans sa langue, ont-ils combattu pour que vous laissiez la France devenir un Etat failli, qui remplace son impuissance régalienne de plus en plus patente par une tyrannie brutale contre ceux de ses serviteurs qui veulent encore l’avertir ?
Agissez, Mesdames et Messieurs. Il ne s’agit pas, cette fois, d’émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s’agit pas de prolonger vos mandats ou d’en conquérir d’autres. Il s’agit de la survie de notre pays, de votre pays.


___________________


Il s'agit là d'une opération pilotée par le RN, visant à déstabiliser la droite.
Pendant ce temps la télé fait la promotion du 10 mai 81. Autant dire que le gouvernement se flagelle lui-même.



Edité le 10-05-2021 à 11:41:50 par Xuan




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Inadmissible interdiction de la manifestation du Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens par le préfet Lallemand et à la demande de Darmanin.

Arrestation injustifiée du président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) Bertrand Heilbronn.


Ces actes s'inscrivent à la fois dans la soumission à l'hégémonisme US et dans la fascisation de l'Etat

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Un article très pertinent de S. Bouamama sur les banlieues, sur les lettres des factieux militaires et sur le lien avec la grande bourgeoisie


Tribunes militaires et policières et hégémonie culturelle

Publié le 14 mai 2021 par bouamamas


La montée de l’extrême-droite aux élections municipale de 1900 avait suscité à Georges Clémenceau la déclaration suivante : « En ce moment, c’est la dictature du sabre et du goupillon qui est à l’ordre du jour ». Il soulignait ainsi les deux assises de l’offensive des droites nationalistes de la séquence historique : l’idéologie cléricale appelant à lutter contre la décadence et la dépravation et le pouvoir militaire s’exprimant pour un retour autoritaire à l’ordre. L’entre-deux-guerres et ses ligues sont également caractérisés par le double discours de la décadence et du péril civilisationnel comme diagnostic et d’appel à un retour viril à l’ordre comme solution. Ces deux séquences historiques sont par ailleurs inscrites dans un contexte de crise sociale et économique, de colères sociales massives et de crise de légitimité du pouvoir. Une série de tribunes et déclarations collectives récentes de militaires et de policiers d’une part et les contours de notre contexte contemporains [avec des ingrédients de même nature que ceux des deux séquences évoquées ci-dessus] d’autre part, réinterrogent l’articulation actuelle de ces deux assises du pouvoir [la contrainte violente et l’idéologie].



Du discours de la décadence à celui du délitement

En quelques semaines nous avons vu la succession d’une tribune de militaires de réserve, une autre de militaires dits d’active et une lettre ouverte au président de la République du syndicat Police-France, sans compter, bien entendu, les multiples déclarations de droites et du Rassemblement National affirmant « comprendre le malaise » qui s’exprime. Dans l’ensemble de ces textes et déclarations le cœur de l’analyse est identique et est exprimé comme suit dans la tribune signée par « une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un milliers d’autres militaire » de réserve selon l’hebdomadaire Valeurs actuelles qui lui offre ses colonnes :

[i] Or, notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie : – Délitement qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés. […] – Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. […] – Délitement, car la haine prend le pas sur la fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs. […] Les périls montent, la violence s’accroît de jour en jour[ii]
.

La répétition du terme délitement désigne le mal et pose un diagnostic appelant logiquement un remède précis. Ce mot renvoie à un champs lexical résumé comme suit par différents dictionnaires : désagréger, fragmenter, dissoudre, se décomposer, exploser, imploser, etc. En outre le terme renvoie également à l’idée d’un processus inscrit dans la durée marqué par une aggravation progressive pouvant aboutir à un point de non-retour. La « patrie » serait ainsi devant un péril imminent conduisant à terme à sa disparition. Comme nous l’avons souligné en introduction ce n’est pas la première fois dans l’histoire du capitalisme en général et du capitalisme français en particulier qu’apparaissent ces images rhétoriques d’un déclin mortel nécessitant une réaction d’exception urgente. Toutes les séquences de fascisme réel que nous avons connues sur la planète se sont légitimées à partir de ces images nommées déclin et décadence hier et délitement aujourd’hui. Si les causes avancées peuvent être différentes [Les juifs, les francs-maçons, les communistes et le parlementarisme hier, les musulmans, les « séparatistes » et les islamo-gauchistes aujourd’hui] le diagnostic reste identique. Toutes ces séquences ont également été caractérisées par l’idée d’une mission exceptionnelle pour enrayer le déclin à confier aux institutions détentrices du « monopole de la violence physique légitime[iii] » selon l’expression du sociologue Max Weber c’est-à-dire à l’armée et la police. La lettre ouverte du syndicat Police-France précise les contours de cette mission exceptionnelle : « Dans le cadre de l’état d’urgence, il faut procéder au bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des checkpoints sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens[iv]. » Certes il faut toujours se méfier des parallèles historiques et les différences de contexte doivent toujours être prises en compte mais l’écho avec le discours des ligues fascistes dès leur première apparition à la fin du dix-neuvième siècle est indéniable. Voici comment l’historien Serge Berstein résume le discours de celles-ci, le diagnostic qu’elles posent et le remède qu’elles préconisent :

La défaite française résulte de la longue décadence que la démocratie a provoquée dans le pays. Aussi remet-il [Déroulède le principal dirigeant de la ligue des patriotes] en cause la philosophie des droits naturels, l’égalitarisme, les conceptions universalistes, le libéralisme. Le mal étant identifié, le remède s’impose de lui-même. Pour que la revanche soit possible et que les provinces perdues soient reconquises, il faut créer une France nouvelle, une société disciplinée, régie par un pouvoir autoritaire, organisée sur le modèle militaire avec le respect de la hiérarchie et le culte du sacrifice. Et cette mutation exige l’abandon du système parlementaire vu comme synonyme de bavardages, de faiblesse et d’impuissance[v].

La même logique de raisonnement se retrouve avec les ligues de l’entre-deux-guerres dans le contexte de la crise de 29, dans le discours pétainiste sur la Révolution Nationale, dans le discours nazi sur la dégénérescence de la race allemande, dans le discours mussolinien sur la « décadence des hiérarchies » qui signifierait « la décadence des Etats », etc. Sans conclure à la similitude totale des situations, les points communs avec notre contexte contemporain ne doivent pas être négligés alerte l’historien Michel Winock : « Plus que jamais le changement brutal que connaît le XXe siècle stimule le discours de la décadence, l’appel au sauveur et le refuge dans une pensée au sens propre réactionnaire[vi] »

Les nouvelles configurations de l’hégémonie culturelle comme consensus idéologique

Un autre point commun entre les trois séquences historiques évoquées ci-dessus [la fin du dix-neuvième et ses ligues « patriotiques », l’entre-deux-guerres et ses ligues nationalistes et aujourd’hui et sa fachosphère] est justement ce « changement brutal » qu’évoque Michel Winock. La première se caractérise par le paiement de l’impôt de guerre suite à l’accord de Francfort réglant la fin de la guerre franco-prussienne de 1870 d’une part et par ce que certains économistes ont appelés la « longue dépression » du fait qu’elle s’étale de 1873 à 1896 d’autre part. La seconde est inséparable de la crise de 29. La troisième enfin est indissociable de la nouvelle régulation du capitalisme du fait de ladite « mondialisation ». Dans les trois cas des effets comparables sont repérables : paupérisation rapide et massive des classes populaires, déclassement des dites « couches moyennes », explosion du chômage et montée en radicalisation des luttes sociales et des pratiques de « violences légitimes » visant à les contenir par la répression.

Ces trois contextes différents mais porteurs de quelques invariants structurants ont suscités à la fois des organisations politiques appelant à la prise du pouvoir fasciste, des mesures législatives gouvernementales des restrictions des droits et libertés d’une part et de pénalisation de la contestation d’autre part [ce que les antifascistes des années trente appelaient le processus de fascisation], l’appel à un « sauveur » s’appuyant sur les « forces de l’ordre » [armée et police] pour sauver le pays du déclin et des prises de parole policières et militaires allant dans ce sens et enfin une nouvelle configuration du discours idéologique dominant partagée à la fois par le pouvoir en place et par les groupes fascisant qui le contestent. Ce dernier aspect est, selon nous essentiel. Dans ces trois séquences historiques le désaccord sur les solutions entre groupes fascisants et pouvoir en place s’accompagne d’un accord sur le diagnostic de la situation. L’accord n’est certes pas total et le discours idéologique tenu varie sur la gravité de la crise, sur l’ampleur et l’imminence du danger, sur les solutions à apporter, sur la figure du danger désignée, etc. Cependant l’idée d’une « menace extérieure » portée par des groupes sociaux précis [les juifs et les bolcheviks hier, les musulmans ou les « islamistes » et les islamogauchistes aujourd’hui] introduisant un virus mortel pour la nation fait l’objet d’un consensus entre groupes fascistes et pouvoir en place dans ces trois séquences historiques.

Autrement dit le consensus idéologique repérable est celui portant sur les causes de la crise subie par les classes populaires c’est-à-dire sur le fait de les situer à l’extérieur du système social capitaliste et des choix économiques mis en œuvre par le pouvoir en place. Cette opération d’externalisation de l’explication des crises peut se dérouler, selon nous, selon deux modalités essentielles. La première est la construction d’un « ennemi extérieur » comme l’a été pendant des décennies l’URSS sous la forme du discours sur le « péril rouge ». La seconde est l’ethnicisation des questions sociales posant un groupe social « ethniquement » défini [ou religieusement, ou culturellement, etc.] comme la cause première du péril. Les deux modalités peuvent, bien entendu s’articuler aisément comme dans la version du péril judéo-bolchévik que nous avons connus dans l’entre-deux-guerres ou dans celle de l’alliance islamogauchiste que dénoncent les tribunes militaires et policières évoquées et avant elles le discours officiel du gouvernement.

Un tel discours idéologique ne peut avoir des chances d’être efficace qu’en suscitant une logique de panique, de peur, d’angoisse, etc. C’est la raison pour laquelle il se développe fortement par l’invention d’une différence « ethnique » beaucoup plus que par l’instrumentalisation d’une différence « objective ». Au moment où les « Juifs » hier et les musulmans aujourd’hui sont désignés comme cause de tous les maux de la société française en France comme ailleurs, ils sont déjà et depuis longtemps devenus français. Les discours sur l’impossible « assimilation » hier ou sur la « crise de l’intégration » [ou encore sur l’incompatibilité de l’Islam et des « valeurs de la République »] aujourd’hui, correspondent à une invention de la « différence » à des fins d’imposer un clivage entre deux composantes de la population française populaire en lieu et place du clivage de classes. L’ennemi extérieur est certes toujours présent mais sa dangerosité est accrue par l’existence d’un « ennemi intérieur » et par les alliances possibles entre eux. L’obligation de porter une étoile jaune portant la mention « juif » a pour objectif justement de rendre visible une « différence » qui ne l’était plus depuis longtemps. Le basculement du discours anti-immigré vers un discours antimusulman n’est pas sans lien avec cette logique de désignation d’un ennemi de l’intérieur d’autant plus dangereux qu’il est « intégré », d’autant plus périlleux qu’il est « invisible » ou qu’il se cache, d’autant plus pernicieux qu’il est présent dans nos syndicats, nos universités, nos associations, nos écoles, etc.

La seconde condition d’efficacité d’une telle logique de panique est de mettre en scène des scénarios catastrophes en visibilisant des résultats catastrophiques supposés du « laxisme » face aux dangers qui menacent. La seconde tribune militaire émanant cette fois de militaires d’actives alerte ainsi sur les dangers à venir :

Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme. Ce n’est peut-être pas à des militaires de dire cela, arguerez-vous. Bien au contraire : parce que nous sommes apolitiques dans nos appréciations de situation, c’est un constat professionnel que nous livrons. Car cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un “pronunciamento militaire” mais d’une insurrection civile[vii].

Hier comme aujourd’hui le discours sur la menace invisible se complète par un discours territorial dans lequel certaines zones géographiques sont construites comme symbole du danger qui menace l’ensemble de la nation. Les « hordes de banlieue » de la tribune dites des généraux ou les « 600 territoires perdus » à « boucler par des checkpoints sur le modèle israélien de séparation » ne sont rien d’autres que la version contemporaine de la territorialisation du danger. Une telle logique appelle inévitablement à des pratiques d’exception comme le propose ce syndicat de police.

La nouvelle configuration idéologique de l’hégémonie culturelle dominante à base de « guerre » contre le terrorisme, le communautarisme, le séparatisme d’une part et de territorialisation du danger sous la forme du discours sur les « territoires perdus de la République » d’autre part constitue bien un consensus idéologique entre le pouvoir en place et ses contestataires d’extrême-droite. La logique électorale conduit la droite à la reprise de ce consensus. Plus grave l’emprunt par de larges pans de la gauche d’ « éléments de discours », comme disent les libéraux, issus de cette nouvelle configuration de l’idéologie dominante, contribue objectivement à l’enracinement de celle-ci. Dans le combat pour l’hégémonie culturelle aucun emprunt à l’adversaire n’est possible sans le renforcer. L’illusion d’une reprise de certains thèmes dominants en les « adoucissant » conduit inévitablement à renforcer cette nouvelle configuration.

L’appel au sécuritaire comme accompagnement politico-médiatique

Bien entendu les « 600 territoires perdus » ne sont pas exempts de facteurs de dégradation. L’idéologie n’est que rarement entièrement hors sol. Elle s’appuie fréquemment sur des constats sociaux indéniables mais pour en proposer des attributions causales faisant écran à la perception des véritables causes sociales, économiques et politiques. Les fameux « 600 territoires perdus » se caractérisent tous par des taux de pauvreté hallucinants. Ils ne sont que la partie la plus visible de l’iceberg du déclassement social subit ces dernières décennies par l’ensemble des classes et quartiers populaires.

La réaction à ces changements brutaux et massifs ne sont pas univoques. La colère sociale prend des canaux divers d’expressions. Certains de ceux-ci orientent vers le collectif, la solidarité et la résistance. D’autres vers l’individualisme, la guerre de tous contre tous et l’adaptation au pire pour survivre. Les quartiers populaires en général et les « 600 territoires » en particulier ne sont ni les jungles humaines où la violence est constante que décrivent les médias sensationnalistes, ni des havres de paix et de solidarité que renvois en réaction certains militants. Ils sont les deux à la fois avec des variations selon les endroits, les moments, les structures collectives encore disponibles, etc. Ce qui est constant en revanche c’est la triple violence qu’ils subissent : la violence sociale de la précarité économique d’autant plus destructrice qu’elle n’est pas exercée par un acteur visible d’une part, la violence de la surveillance policière spécifique d’autre part et en particulier des contrôles au faciès humiliants et la violence du discours médiatiques les décrivant comme espaces de « sauvagerie ». C’est pourquoi nous parlions dans un article antérieur de « violences atmosphériques ».

C’est dans ce contexte global qu’il convient de restituer la dégradation des rapports avec la police depuis plusieurs décennies. Une socialisation précoce [quasi-enfantine] et négative à l’institution policière s’est installée du fait du type de présence des agents de cette institution [contrôle à répétition, interventions guerrières, type d’armements, etc.] dans de nombreux quartiers. Les interactions avec la police sont perçues comme porteuses de dangers, d’humiliations potentielles et de rapports de force. La présentation médiatique et politique d’agents des forces de l’ordre victimes de violences grandissantes déconnectée de ce contexte global est réductrice. Elle amplifie ces « agressions », masque les causes profondes et produit une demande grandissante de sécuritaire sur laquelle surfe l’extrême-droite et sur laquelle s’appuient les tribunes militaires pour appeler à un régime d’exception pour une partie précise de la population.

La colère sociale d’« en bas » que les « Gilets Jaunes » ont symbolisé et visibilisé est une conséquence de l’insécurité sociale. La pandémie et sa gestion ont encore accrue cette dernière faisant craindre aux classes dominantes de nouvelles expressions plus radicales de la contestation de l’ordre établi. La gestion libérale du financement du coût économique de la pandémie conduit de surcroît à de nouvelles mesures austéritaires qui ne peuvent qu’amplifier encore cette contestation. Transformer la colère contre l’insécurité sociale en révolte contre « l’insécurité » est la logique de nombreux discours politiques et médiatiques récents successifs : polémiques sur les islamogauchistes fleurissant sur le terreau du laxisme, discours sur les rixes entre bandes de jeunes qui seraient en explosion quantitatives, instrumentalisation de l’émotion suscitée par la mort d’agents de force de l’ordre en affirmant pour elles aussi une hausse vertigineuse, injonction à l’unanimisme excluant tout débat sur les causes à chaque attentat ou agression contre un agent des forces de l’ordre, etc.

Les réactions de certains médias vont dans la même direction de susciter une demande de sécuritaire globalement et d’appel à un homme providentiel pour certains. L’hebdomadaire Valeurs actuelles transforme une des tribunes des militaires en pétition publique et annonce le 10 mai qu’« ils sont déjà 784 000 à soutenir cet appel[viii] ». L’hebdomadaire Marianne feint de prendre de la distance en affirmant que la tribune des ex-généraux contient des « relents putschistes » mais pour mieux affirmer ensuite qu’elle « met le doigt là où ça fait mal[ix] ». LCI commande un sondage à la société Harris qui conclut que 58 % des personnes interrogées soutiennent cette tribune, que 86 % de ceux-ci considèrent que les lois de la République ne s’appliquent plus sur l’ensemble du territoire, que 84 % pensent que la violence augmente, que 74 % analysent l’antiracisme comme une des causes de la « dégradation » de la situation, que 73 % partagent l’affirmation de l’existence d’un « délitement » de la société et que 49 % se déclarent favorable à une intervention de l’armée « sans qu’on ne lui en donne l’ordre » pour garantir la sécurité. Bien sur les chroniqueurs médiatiques et pseudo experts sont s’en donné à cœur joie pour dénoncer, approuver ou nuancer les tribunes en question mais sur la base d’un constat partagé quasi-unanime sur le fameux pseudo « délitement » de notre société.

Nous ne partageons pas l’affirmation de l’existence d’un danger fasciste à court-terme. La classe dominante n’en a ni le besoin politique, ni le besoin idéologique, ni les moyens politiques immédiatement disponibles. Sur le plan des besoins politiques, elle dispose encore de ressources électorales lui permettant d’espérer sauvegarder une façade légale et démocratique tout en poursuivant ses politiques néolibérales et en faisant de nouveau payer la facture du COVID aux classes populaires. Sur celui des besoins idéologiques, elle a réussi à imposer son hégémonie sur un large pan du champ politique [Jusqu’au sein d’une partie du Parti Communiste, de la France Insoumise et de l’extrême-gauche] sur les questions de la « laïcité », des « valeurs de la République », de la lutte contre le pseudo « séparatisme », etc. En témoignent les faibles mobilisations et/ou les silences assourdissants à propos de la loi sur le séparatisme. En témoigne également le contraste entre les appels à se mobiliser contre la loi sur la « sécurité globale » et ceux contre la loi sur le séparatisme alors qu’elles sont fondamentalement des « lois jumelles ». Sur le plan des moyens politiques enfin l’assise sociale et organisationnelle d’un pouvoir fasciste n’est pas encore suffisamment large.

En revanche les tribunes militaires et policières indiquent qu’une partie de la classe dominante est inquiète des radicalisations possibles des luttes sociales. C’est cette partie que visait déjà l’extrême-droite avec son collectif « Audace Jeunes actifs Patriotes » depuis 2014 s’adressant aux dirigeants des PME [Petites et Moyennes Entreprises]et des TPE [Très Petites Entreprises] et son cercle « Audace » également créé en 2014 pour des entreprises plus importantes. C’est également cette partie qui a investie dans la promotion de nouveaux titres comme « Valeurs actuelles ». L’actionnaire principal de ce titre est ainsi Iskandar Safa qui était la 92ème fortune de France en 2020[x]. Encore largement minoritaire cette fraction du patronat utilise sa presse comme ballon d’essai, comme mesure de l’opinion et de ses réactions aux différents thèmes de la bataille idéologique, comme outil d’analyse de son champ des possibles politique.

Dans un tel contexte les tribunes militaires et policières apparaissent comme un des résultats de la bataille pour l’hégémonie culturelle menée depuis plusieurs décennies sur les thèmes de l’immigration, du pseudo-communautarisme, du soi-disant danger « séparatiste », des prétendues « menaces sur la laïcité », etc. L’illusion de combattre idéologiquement les conséquences [les fameuses tribunes, l’implantation de l’extrême-droite dans les institutions militaire et policière, etc.] sans s’attaquer aux causes [la nouvelle idéologie culturelle à base de « civilisation menacée »] est le principal élément de la dynamique de droitisation de la société française.

_________________


[i] L’Aurore du 1er juin 1900,

[ii] « Pour un retour de l’honneur de nos gouvernants », Valeurs Actuelles du 21 avril 2021, consultable sur le site valeursactuelles.com.

[iii] Max Weber, Le savant et le politique, 10/18, Paris, 1959, pp. 100 – 101.

[iv] Lettre ouverte au président Macron du syndicat France Police du 6 mai 2021, consultable sur le site France-police.org.

[v] Serge Berstein, Les Ligues, Après-Demain, n° 43, 2017/3, pp. 31 -32.

[vi] Michel Winock, Nationalisme, Antisémitisme et Fascisme en France, Seuil, Paris, 2015

[vii] Lettre des officiers français, consultable sur le site valeursactuelles.com.

[viii] En réalité ce chiffre correspond au nombre de visites sur le site. Deux heures plus tard l’hebdomadaire rectifie et annonce 76 000 signatures.

[ix] Jack Dion, Malgré ses relents putschistes, la tribune des ex-généraux met le doigt là où ça fait mal, Marianne, 28 avril 2021, consultable sur le site marianne.net.

[x] Voir sur le financement de la presse d’extrême-droite l’excellent article de René Monzat, Qui soutient la presse d’extrême-droite ? Un voyage dans les droites radicales depuis 60 ans, Contretemps, 21 décembre 2020, consultable sur le site contretemps.eu.

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   Posté le 17-05-2021 à 21:05:36   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur FR3 régions :

Droite dure et extrême-droite : comment leurs mots et leurs idées progressent chez LREM
"Ni de droite, ni de gauche" : c'était la bannière d'En Marche lorsqu'Emmanuel Macron a été élu, en 2017. Quatre ans plus tard, alors que les échéances électorales s'enchaînent, la bienveillance a laissé place à un discours infusé par les idées de la droite, voire de l'extrême-droite.

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   Posté le 19-05-2021 à 23:09:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Quel est le sens de la participation de F. Roussel à la manif des flics ?

Cette manifestation en a fait rire ou se lamenter beaucoup. "être le porte-voix des élus locaux qui réclament plus de moyens, de sécurité et plus de sanctions" , ajouté à la présence de Darmanin et au noyautage du RN, ça fait beaucoup.

Cependant deux éléments doivent être pris en compte, d'une part l'existence du banditisme dans les quartiers pauvres, amplifiée à dessin par les médias mais réelle.
Et d'autre part le noyautage de la police comme de l'armée par le RN.

Il est naturel d'exiger que soit assurée la sécurité du peuple, c'est une exigence à imposer dans la république bourgeoise, comme on doit imposer la sécurité au travail dans les entreprises capitalistes.

De même, sans verser dans la querelle police vs justice attisée par la droite et les fascistes, il est juste de soutenir les policiers victimes de la mafia de la drogue. Ceci aussi bien du point de vue du droit du peuple à la sécurité que du rôle de la police dans ce cas.
J'ajouterai que pour réaliser une révolution, sachant que le service militaire n'existe pas, il est indispensable que la police et l'armée soient au moins neutralisées du point de vue idéologique, qu'elles pactisent avec le peuple, sinon c'est une boucherie.
Là dessus il ne faut pas être gauchiste mais partir des faits et des intérêts des masses.

Par contre ce qui distingue la ligne communiste du réformisme ordinaire, c'est notre objectif de remplacer le capitalisme par le socialisme.
Au fond la cause profonde du banditisme voire de la mafia qui s'installe dans les quartiers pauvres, c'est le chômage et la précarité. La police de proximité et les services sociaux ne pourront pas résoudre ces fléaux parce qu'ils ne maîtrisent le chômage. Peuvent-ils seulement maîtriser des mafieux armés de kalachnikovs ?
Si une inflation se développe, associée à une hausse des taux d'intérêts, c'est-à-dire une dette publique abyssale, que feront les flics de quartier ?

Il est indispensable de relier l'exigence de sécurité publique à la nécessité du socialisme, et pas seulement entre nous mais publiquement. C'est la raison pour laquelle il est faux de parler de police républicaine, c'est semer la confusion. La police est républicaine bourgeoise c'est inévitable. Nous voulons une police "républicaine populaire", une police du peuple, et elle n'existe que dans la société socialiste.

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   Posté le 20-05-2021 à 07:38:19   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :

Quel est le sens de la participation de F. Roussel à la manif des flics ?

... Nous voulons une police "républicaine populaire", une police du peuple, et elle n'existe que dans la société socialiste.


Affirmation imprudente : la police dans les états se réclamant du "socialisme" devra démonter qu'elle est une police du peuple, ce que l'histoire des pays dit "socialistes" n'a pas démontré clairement. À suivre pour ne pas retomber dans les systèmes répressifs.

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   Posté le 20-05-2021 à 09:02:23   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

pzorba75 a écrit :

...Affirmation imprudente : la police dans les états se réclamant du "socialisme" devra démonter qu'elle est une police du peuple, ce que l'histoire des pays dit "socialistes" n'a pas démontré clairement. À suivre pour ne pas retomber dans les systèmes répressifs.


Le socialisme n'est pas le communisme, un outil d'oppression et de répression existe toujours afin de réprimer les reliquats de la classe bourgeoise qui s'opposent aux intérêts du peuple, ainsi que des gangsters et des délinquants, qui n'ont pas disparu spontanément.

Ensuite ce n'est pas à la police de démontrer, c'est au parti communiste comme dirigeant de la société.
D'ailleurs la manifestation d'hier a révélé que la "séparation des pouvoirs" devient une contradiction entre les pouvoirs, contradiction accentuée par le capitalisme lui-même.
J'avais mis en ligne l'article du Diplo Une justice au bord de l’implosion
La manif des flics s'en est prise à la justice et Darmanin à lui-même.
En fait la question qui se pose à travers ces dérèglements absurdes n'est rien d'autre que l'inanité de la "séparation des pouvoirs". Loin de résoudre la séparation de l'Etat et du peuple, elle n'apporte aucune garantie de démocratie et ne sert qu'à ajouter des difficultés supplémentaires. Ce sont les institutions bourgeoises et leurs principes constitutifs qui sont obsolètes.

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   Posté le 20-05-2021 à 09:35:56   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous le point de vue de Laurent Brun sur le site de D. Bleitrach :

Dossier : repenser la question de la sécurité

DANIELLE BLEITRACH 20 MAI 2021ACTUALITÉ
https://histoireetsociete.com/2021/05/20/laurent-brun-repenser-la-question-de-la-securite/


Il en est de la sécurité comme bien des problèmes qui paraissent aujourd’hui insolubles tant ils sont posés dans des termes qui interdisent toute solution. Pour les aborder il faut changer la perspective politique. Il faut ne pas se limiter à un débat entre forces politiques et médiatiques qui se déplacent de plus en plus sur le terrain de l’extrême-droite – même celles qui pensent s’y opposer. Il faut, mais c’est plus facile à dire qu’à faire, penser et agir pour la résolution des problèmes en fonction de l’intérêt du monde du travail et des couches populaires. De ce point de vue, la position de Fabien Roussel devient audible et dans sa singularité. Je ne sais si vous avez écouté le débat dans C dans l’air sur la manifestation revendicative de la police et qui était présent. La différence que faisaient les participants entre le positionnement de Jadot qui se heurterait aux divisions entre les verts et celle des communistes qui correspond à une tradition disaient-ils, celles des nombreux maires et militants du monde ouvrier qui n’ont jamais eu de complaisance pour la délinquance. Ce texte de Laurent Brun dit très bien ce déplacement que les communistes doivent opérer.


Vidéos :
https://youtu.be/juf7JDrQANI
https://youtu.be/o1TdHvybmCA

L’ARTICLE DE LAURENT BRUN

Sur la question de la sécurité, la gauche doit elle intervenir ?

Certains mélangent la stratégie du gouvernement de restriction des libertés publique avec la stratégie de sécurité publique. Personnellement je ne mélange pas l’utilisation faite par le gouvernement des CRS, des BRAV et autres pendant les manifs, leur stratégie de conflit et de provocations, leur objectif de réduction par la force du mouvement social, avec la question des moyens de sécurité publique face aux crimes divers (agression, trafics, vols…).

Parmi les criminels, il y a beaucoup de gens brisés par le système économique, mais il y a aussi de vrais capitalistes, qui savent ce qu’ils font et qui l’assument.

Dans ma ville de banlieue lyonnaise, les caïds du trafic de drogue ont décidé de privatiser certains quartiers pour que leur business se fasse tranquillement. Ils emploient des nervis pour casser la tête aux livreurs, aux médecins ou aux pompiers qui viennent dans le quartier, ils font cramer les bagnoles des voisins… Ça s’est amplifié depuis un mois parce qu’ils sentent venir le déconfinement et qu’ils avaient été tranquilles pendant le confinement donc ils veulent conserver cette « tranquillité ».

Or en face, il y a très peu de moyens policiers, notamment la nuit (un seul équipage de 3 agents pour une ville de 60 000 habitants!).

Donc oui il faut de la prévention, du social, de la traque du blanchiment d’argent pour faire tomber les barons, etc… Les communistes ont des propositions là dessus. Oui les chouff ou les petits vendeurs n’ont pas d’autre perspectives sociales et donc avec une vraie politique juste ils rentreraient dans une activité légale (40% de chômage dans les quartiers concernés). Mais les caïds dont je parle sont les « cadres intermédiaires » du business. Ceux-la ils défendent leur activité et leur « poste ». Il y a un an, ils ont ordonné l’exécution en plein centre ville et en plein jour d’un vendeur (probablement un concurrent qui tentait de s’installer). Ça c’est du factuel, du vécu, pas de l’imaginaire romantique. Je n’ai pas la naïveté de penser que ces personnes-là rentreront dans le rang juste avec de la pédagogie. S’ils travaillaient en entreprise, ce seraient cette sorte de DRH qui est près à pousser un salarié au suicide pour atteindre ses objectifs.

Donc oui, pour ces cas-là, qui sont minoritaires mais qui sont au cœur de la structuration de l’organisation mafieuse (ils ne sont pas à sa tête mais ils la font tenir et ils en retirent un statut social très privilégié ) il faut un appareil répressif. Ça n’est pas une carte blanche à la police dont il faut par ailleurs extirper les éléments racistes ou factieux. Mais la question des moyens (Roussel propose 30 000 postes de policiers supplémentaires) et de l’Arsenal législatif est posée. Ce n’est pas une question d’extrême-droite, notamment parce que cette dernière ne pose que la répression, sans la question sociale ou la lutte contre les circuits de blanchiment (ce que fait Roussel). Il faut rappeler d’ailleurs que le RN s’est abstenu, ou a rejeté, la majorité des textes luttant contre la fraude fiscale, le blanchiment et l’optimisation des multinationales.

Donc le PCF, comme l’ensemble de la gauche, ne doit pas laisser cette question au RN. La gauche est légitime à proposer des solutions sur ce sujet. Parmi ces solutions il y a beaucoup de mesures sociales, beaucoup de mesures sur le contrôle des circuits financiers et aussi des moyens pour la police (et la justice).

Quand Roussel propose que les circonstances aggravantes soient étendues des policiers à l’ensemble des salariés ayant une autorité (pompiers, profs…) il veut justement montrer que le policier n’est pas le seul qui doit être défendu parce que la police n’est pas la seule réponse. Aujourd’hui la circonstance aggravante est systématique dans le cas d’un policier mais doit faire l’objet d’une analyse pour les autres professions des services publics. Donc nous avons besoin de débattre de ces sujets pour ne pas tomber dans les pièges de la droite et l’extrême-droite (la « sécurisation » sociale doit rester notre priorité, elle doit mobiliser l’essentiel de notre énergie) mais il n’est pas question de nous interdire de traiter le sujet, qui est un sujet de société. Et à l’occasion de la mort d’un agent de police, qui est inacceptable au même titre que la mort de tout salarié au travail, il est légitime d’aborder ces questions, il est légitime de rendre hommage et d’apporter son soutien à la famille.

Que des éléments politiques ou syndicaux d’extrême-droite tentent de s’emparer du sujet n’est pas une raison pour l’éluder. Il faut au contraire mener la bataille politique pour extirper cette question de l’instrumentalisation par les fachistes (on se rappelle d’ailleurs qu’un jeune cadre du FN a été condamné pour avoir incendié des voitures afin de mieux dénoncer l’insécurité).


Edité le 20-05-2021 à 09:39:18 par Xuan




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