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Xuan
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   Posté le 16-08-2012 à 23:21:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ahmadinejad à la Conférence de l'OCI à La Mecque :
"Nous sommes tombés dans le piège de nos ennemis"!!

L’équipe du site

Au cours d'une allocution, à la Conférence de l'OCI, à la Mecque, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a brossé un tableau pessimiste sur la situation régionale, allant jusqu'à vilipender certains rois arabes qui jouent le jeu des ennemis en Syrie alors que leur peuple les refuse!

" J'ai un amer constat à faire : malheureusement, nous, les Musulmans, nous sommes tombés dans le piège que nos ennemis nous ont tendus! Nous entrons de plein pied dans une guerre totale, dévastatrice et vaine, une guerre à caractère fratricide, ethnique et tribale, qui pourrait durer des dizaines d'années. Malheureusement, certains pays jouent le jeu des ennemis a déclaré le président iranien" ! ...
Et de poursuivre: "Ceux qui étaient arrivés au pouvoir, pour changer la politique hégémonique des Etats Unis envers notre région, ont tourné leur veste et ils veulent changer notre région, ils nous menacent de guerre...je vous renvoie à l'Afghanistan, à l'Irak, la Libye, la Syrie, à Bahrein, au Yémen ....dans ces pays qui tire sur qui ? "....
"Si nous acceptons que la justice et l'égalité sont le droit de tout un chacun, alors, nous allons accepter que nous sommes tous dans le même bateau, nos destins sont liés. Nous devons nous serrer les coudes, nous entre-aider, pour faire face à l'ennemi commun; nous devons faire front commun face à nos ennemis
", a encore affirmé Ahmadinejad.

"L'OTAN rêve de s'emparer de notre région et nous, au lieu d'affronter ce danger, sur la foi de faux arguments, inventés ou imaginaires, ethniques ou tribaux nous sommes devenus ennemis, sans savoir que ces hostilités gratuites offrent la meilleure occasion à nos vrais ennemis, pour nous envahir a regretté le président iranien".
Concernant le Jour Internationale d'al-Qods, le président Ahmadinejad mercredi soir, a insisté sur la nécessité de célebrer ce jour de manière plus forte, plus large et plus intelligente, à la lumière des développements dans la région et la tentative effrénée pour sauver l'entité israélienne.
" Le Jour d'al-Qods est celui de la perpetuité et de la viabilité des objectifs nobles de la population " a-t-il ajouté.
Il a expliqué que "dans ce jour, nous devons travailler à construire une société humaine qui s'inhile des valeurs divines de la beauté spirituelle, de la liberté, de la justice et de la paix".

Lors de sa rencontre avec son homologue turc, en marge du sommet, le chef de la République islamique d'Iran s'est dit surpris par les agissements de certains roi arabes envers la Syrie, alors que leurs peuples ne veulent pas d'eux.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a souligné la profondeur des relations particulières entre l'Iran et la Turquie, ajoutant "que les faits changent mais nous restons là et nous devons travailler et vivre ensemble" .
Et de noter que "les peuples du monde se réjouissent de la justice et de la liberté ", estimant que "personne au monde ne peut gagner par la force et que les gouvernements qui se heurte à un mur ne peuvent pas maintenir leur indépendance."
Le président iranien a souligné que "la meilleure façon de réaliser des réformes ne passe pas par la violence, l'assassinat et de la destruction", se disant étonné par "le comportement de certains rois envers la Syrie alors que la majorité de leurs peuples les rejettent"!
"L'Iran va faire ce qu'il peut pour consolider la sécurité et la stabilité en Syrie, afin d'éviter davantage de pertes dans ce pays
"a-t-il noté.
De son côté, le président turc Abdullah Gül a ffirmé que " Nous sommes des amis de l'Iran, l'Iran travaille à établir la justice, nous cherchons à consolider les valeurs de l'humanité et nous n'avons pas accéder au pouvoir pour l'amour du pouvoir, nous travaillons ensemble pour consolider la sécurité et la stabilité".


Source Al Manar

Ahmadinejad a été particulièrement isolé à cette conférence puisque l'Algérie ne s'est pas opposée à l'exclusion de la Syrie

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Xuan
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   Posté le 16-08-2012 à 23:25:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Al Manar relate l'actualité de la guerre en Syrie, dont la libération des journalistes ainsi que les opérations d'aujourd'hui selon les sources de l'armée syrienne et de l'AFP-OSDH.

Dans cette vidéo, le Journal de la Syrie (édition française de la télévision syrienne) du 16 août.



Une tentative d'attentat terroriste à l'hôtel Dedeman d’Alep a été déjouée.


Edité le 17-08-2012 à 00:33:06 par Xuan




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   Posté le 18-08-2012 à 17:15:06   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pierre Piccini avait pris position contre le régime d'Assad après avoir été arrêté.

Il publie cet article dans le Soir :

Carnets : les rebelles pris en tenaille à Alep


Rédaction en ligne
vendredi 17 août 2012, 21:33
L’historien belge Pierre Piccinin est à nouveau du côté d’Alep. Avec les rebelles. Son témoignage le prouve, la situation se dégrade pour la rébellion.

AP

Alep - 17 août 2012
Hier, nous avons dû quitter Alep, à peine y étais-je entré, accompagné de Domenico Quirico, reporter à La Stampa,et Eduardo Ramos Chalen, un ami photographe.
Le quartier de Tarik al-Bab, où j’avais établi ma base en juillet,est désormais bombardé par l’armée régulière, qui a repris sa contre-offensive visant à enrayer le front ouvert par les rebelles à Alep depuis le 20 juillet. Elle investit progressivement par l’ouest les zones insurgées qui couvraient la moitié sud-est de la ville. Privée d’aide militaire par les démocraties occidentales qui ont jusqu’ici empêché les rebelles de s’approvisionner en arme, la révolution ne peut pas arrêter la machine de guerre du régimeal-Assad, soutenu par la Russie.

La stratégie de l’armée gouvernementale est de compartimenter les quartiers tenus par l’Armée syrienne libre (ASL) en occupant les artères principales qui les délimitent, sans se risquer à systématiquement combattre dans les rues secondaires. De cette manière, les quartiers isolés ne peuvent plus recevoir de renforts, ni en hommes, ni en matériel. Ils font alors l’objet de pilonnages nourris de l’artillerie et de l’aviation, qui précèdent les assauts des chars et de l’infanterie massivement mobilisés à Alep depuis le 4 août.

Cette stratégie porte ses fruits et la situation se dégrade de jour en jour pour les rebelles. Le quartier symbolique de Salaheddine, qui setrouvait en première ligne, au sud-ouest, a ainsi cédé, suivi du quartier de Saïf al-Daoula. Depuis deux jours, l’armée a dès lors lancé des attaques contre les quartiers de l’est, dans le but de prendre la rébellion dans un mouvement en tenaille. C’est dans cet objectif que le quartier de Tarik al-Bab, le plus oriental, a fait l’objet de nombreux tirs d’artillerie, alors que, fin juillet, il était encore relativement épargné ; l’hôpital Dar al-Shifaa, qui m’avait hébergé, a été ciblé : un hélicoptère l’a frappé de plusieurs tirs de roquettes qui ont rendu inutilisables les troisième, quatrième et cinquième étages.

Hier soir, alors que nous pensions y passer la nuit, le bombardementest devenu si intense que les médecins nous ont enjoints de quitter l’endroit tant que la route demeurait ouverte.

Les rebelles, en effet, depuis le début de la contre-offensive, contrôlent un couloir qui permet d’entrer et de sortir de la ville par le nord-est et de gagner Tarik al-Bab. Or, le plan de l’arméerégulière prévoit aussi d’achever l’encerclement d’Alep, encoupant cette voie d’accès. Les hélicoptères tournent dès lors en permanence au-dessus de la campagne et il devient de plus en plus compliqué de passer, même en empruntant les chemins à travers champs.

Nous en avons eu un exemple hier, lorsque nous regagnions la villa danslaquelle s’est installé le Conseil militaire de l’ASL d’Alep, dans un village situé à quelques kilomètres au nord de la ville : alors que les deux automobiles qui formaient notre escorte quittaient Alep, nous avons été pris en chasse par un hélicoptère. Il n’était à vrai dire pas prudent de rouler ainsi en convoi.

La tension était extrême. De la part de nos chauffeurs, pourtant tous deux soldats de l’ASL, elle était proche de l’état de panique, et nous nous préparions à sauter hors de la voiture en cas de tirs. Je me souviens des corps déchiquetés par les shrapnels des tirs de roquettes que j’avais vu défiler à l’hôpital en juillet. Mais nous avons eu beaucoup de chance : les véhicules se sont séparés à un embranchement et l’hélicoptère a rebroussé chemin, se retournant sur Alep.

Nous avons donc passé la soirée et la nuit en compagnie de l’équipe du Conseil militaire d’Alep.

Une vingtaine d’hommes ont transformé la villa en caserne.
Mais on y vit dans la convivialité. Chacun dort là où il trouve un matelas :« il n’y a pas de règle ; le premier couché est celui qui dormira ». Le soir venu, une grande table est dressée sur la terrasse dujardin ; tous s’y assoient et nous partageons avec eux les plats qui y sont apportés.

« Il y a de plus en plus de djihadistes mais nous n’en voulons pas »
J’aisaisi l’opportunité de m’entretenir longuement avec un des responsables du Conseil : leur chef, le colonel Abdel Jabbaral-Okaidi, que j’avais rencontré en juillet, étant absent, je me suis tourné vers le commandant Abderaouf Kraym, politologue, dans lecivil, et directeur financier du Conseil ; l’occasion d’essayer d’en savoir un peu plus sur l’organisation de l’ASBL et quelques sujets sensibles.

J’ai commencé par lui demander de m’expliquer la structure du Conseil militaire d’Alep…

- Au début de la révolution, il n’y avait que des manifestations pacifiques. C’est quand le régime a voulu y mettre fin par la violence que des groupes ont commencé à s’organiser dans les quartiers et les villages, pour se défendre. D’abord avec des bâtons et des armes blanches. Ensuite, en cherchant des armes à feu. Ces groupes d’activistes ont récolté de l’argent, pour acheter du matériel, pour faire connaître leurs revendications. Ils se sont de mieux en mieux organisés.
D’autre part, ils se sont de mieux en mieux armés, en prenant des armes à l’armée régulière. Ils se sont choisi des chefs ; certains se sont rencontrés et coordonnés. Et ils ont contacté l’ASL, composée de déserteurs, qui commençait à se développer, sous l’autorité du colonel Riadal-Asaad, son fondateur. On a aussi appelé des militaires à nous rejoindre. Certains l’ont fait.

C’est à ce moment-là qu’il est devenu nécessaire de créer un Conseil militaire pour la région d’Alep. Il est constitué de quatre commissions: la commission financière, celle de l’armement, lacommission des relations extérieures, qui représente le Conseil dans les conférences internationales, comme celle des « Amis de la Syrie », et la commission politique, qui rédige des rapports sur les réactions internationales à la révolution, pourinformer le Conseil, et rédige aussi des articles pour informer l’étranger de nos actions. Les trois premières sont composées uniquement de militaires, élus par les militaires. La commission politique est élue uniquement par des civils, qui ont intégré les groupes de combattants. Le Conseil militaire a élu un chef ; à Alep, c’est le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi.

Tous les Conseils militaires en Syrie fonctionnent à peu près sur le même schéma.

-Pour être bien clair, quelle est la place d’un Conseil militaire dans l’organigramme de l’ASL ? Et quels rapports entretenez-vous avec le colonel Riad al-Asaad, aujourd’hui basé en Turquie ?

-Le colonel al-Asaad ne représente rien. Il a fondé l’ASL. Soit. Mais il n’est pas crédible. On peut dire qu’il est désormais hors jeu. Le Conseil militaire est souverain pour sa région. Il n’y a rien au-dessus ; mais l’idée qui est actuellement débattue est de créer un Conseil supérieur qui réunirait les chefs de tous les Conseils. Pour le moment, les différents Conseils coordonnent leurs actions lors d’une réunion hebdomadaire, par Skype.

-Et les rapports avec le Haut Conseil militaire, que les généraux déserteurs de l’armée syrienne ont constitué dans le camp d’Apaydin, en Turquie, où ils sont réfugiés ? Son chef, le général Mustapha Ahmed al-Cheick, m’avait expliqué que leur but était de coordonner les différents groupes de combattants de la révolution…

-Pareil ! Ils veulent s’octroyer des titres et des honneurs militaires sans faire eux-mêmes de sacrifices. Les gens n’en veulent pas. Les gens n’ont confiance qu’en ceux qu’ils connaissent, et qui se battent avec eux sur le terrain. Toute notre organisation fonctionne sur des rapports de confiance.

-Le général al-Cheick m’avait pourtant assuré que près de 60%des groupes de combattants, sur le terrain, avaient accepté de se coordonner sous l’autorité du Haut Conseil…

-C’est comme s’il vous avait dit : « je représente l’opposition ». Cela n’est pas vrai.

-Serait-il indiscret de vous demander si vous recevez des aides financières de l’étranger ? Si non, comment faites-vous pour financer la lutte armée ?

-Nous recevons des dons de l’intérieur, puis aussi de la diaspora syrienne, d’opposants en exil. Et nous avons aussi des bailleurs de fonds arabes et étrangers.

-Vous accepteriez de m’en dire plus concernant les fonds arabes et étrangers ? Le Qatar ? L’Arabie Saoudite ? La France ?

-Non. Cela, c’est secret.

-La Belgique ?

-Non, pas la Belgique.

-La France ?

-De cela, je ne peux pas vous en parler. Mais c’est complexe…

-Sur combien de combattants le Conseil militaire d’Alep peut-ilcompter ? Et qui sont-ils ? Tous des militaires déserteurs ?

-Dans la région d’Alep, nous représentons plus de quinze mille hommes. Pour 90%, ce sont des civils qui ont pris les armes.

-Sur le terrain des combats, comment se coordonnent-ils ? Vous avez des moyens de communication efficaces ? Si je peux poser la question, à quoi sert la dizaine de PC que j’ai pu voir dans le poste de commandement installé dans le sous-sol ?

-Le Conseil militaire organise les combattants en unités opérationnelles et leur assigne leurs missions. Chaque unité regroupe des personnes issues de quartiers différents, pour assurer la mixité et éviter les réflexes communautaires. Les ordinateurs servent surtout à communiquer avec l’extérieur.

-Mise à part l’ASL, quelles sont les forces qui combattent à Alep ?

-Il existe encore un certain nombre de groupes, dans les quartiers, qui ne font pas partie du Conseil militaire ; ils ne l’ont pas rejoint. Mais nous sommes en pourparlers actifs pour les réunir tous.

-Il y a aussi une organisation puissante, Jabhet al-Nosra (« les vainqueurs de la première ligne » dont j’ai rencontré un des commandants : ils n’ont pas un avis très favorable sur l’ASL, dont ils accusent les officiers d’être d’anciens profiteurs du régime…

-Jabhet al-Nosra, ce sont des groupes radicaux, qui veulent un État islamique, et nous ne sommes pas d’accord avec cela. Même si, pour le moment, nous avons un ennemi commun, et s’il faut rester unis. Mais, en réalité, il y a parmi eux beaucoup de jeunes libéraux, qui ne sont pas non plus d’accord avec ce projet. Le problème, c’est que les jeunes vont vers les groupes qui ont des armes pour se battre. Or, comme l’Occident refuse de nous aider, nous n’avons pas les moyens de garder nos jeunes…

-On parle aussi de djihadistes, d’al-Qaïda…

-Il y en a de plus en plus. Mais nous n’en voulons pas. Ils s’infiltrent en Syrie pour servir l’agenda d’autres pays. Ici,à Alep, par exemple, un Saoudien est arrivé ; il s’appelleal-Arour. C’est lui qui finance les groupes radicaux. C’est un problème pour nous. Et la population a peur de ces groupes fanatiques ; ils sont dangereux. C’est pour cela qu’il faut nous aider ; pour que nous soyons assez forts pour créer un État de droit, laïc et démocratique. C’est cela que veulent les Syriens : si vous regardez les Syriens, vous constaterez qu’ils vivent comme en Europe ; ils sont finalement assez proches de l’Occident. À Alep, en particulier, la révolution a été commencée par des gens de la bourgeoisie, des avocats, des professeurs, des hommes d’affaires, qui n’ont rien à voir avecles islamistes. Vous l’avez vu vous-mêmes : tous les jeunes qui se battent n’ont aucun rapport avec les islamistes. Mais l’Occident ne nous aide pas et, plus le temps passe, plus ces islamistes s’infiltrent et gagnent du terrain. C’est l’Occidentqui, par son absence, a laissé ces groupes islamistes s’installer dans notre pays.

-Mais pourquoi, selon vous, l’Occident ne vous aide-t-il pas ?

-Je constate d’abord que les peuples d’Occident ne sont pas solidaires avec notre révolution : ils ne sortent pas manifester pour pousser leurs gouvernements à nous aider. Mais, surtout, l’Occident voudrait imposer ses conditions à la révolution, ce que nous n’acceptons pas. L’Occident reste bloqué sur l’agenda de Condoleezza Rice, sur cette idée d’un nouvel ordre mondial, dans lequel les pays arabes n’ont pas le droitd’être réellement indépendants. Donc, il préfère des États arabes sous la dictature à des États arabes démocratiques. Les dictatures sont plus malléables ; cela fait des années queBachar el-Assad s’aligne progressivement sur l’agenda occidental. Et puis, il y a des accords entre les États-Unis et Bachar el-Assadconcernant la sécurité d’Israël. C’est pour toutes ces raisons que l’Occident nous interdit de nous procurer des armes antichars et anti-aériennes.

-Plus précisément, quels pays s’y opposent-ils ? De quelle façon ?

-Trois pays principalement : les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Peut-être aussi l’Allemagne, mais nous n’en sommes pas sûrs. Nous avions décidé d’acheter des armes, à des pays du Golfe qui nous supportent, mais ces trois États occidentaux ont fait pression sur la Turquie et la Jordanie pour qu’elles empêchent les armes d’entrer en Syrie par leurs frontières. Nous n’avons pu obtenir que quelques caisses de roquettes antichars et des fusils ; c’est tout. Ces pays entretiennent des rapports positifs avecBachar el-Assad ; c’est pour cela qu’ils ne supportent pasla révolution. Les États-Unis nous avaient fait des promesses delaisser entrer des armes lourdes ; mais rien de concret n’asuivi.

J’ai rencontré Kofi Annan ; je lui ai dit que, si l’Occident n’impose pas des « free zones » dans certaines régions de la Syrie, il contribuerait aux crimes du régime. En refusant denous laisser acheter des armes, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne contribuent déjà aux crimes du régime.

[#800000]Une situation ingérable sur le terrain


Lecommandant Kraym m’a donné quelques nouvelles du jeune commandantde Jabhet al-Nosra que j’avais rencontré en juillet àSalaheddine, Abou Bakri : il a été blessé à l’épaule et à la main, mais est sauf et a déjà repris le combat… La conversation s’est achevée fort tard dans la nuit, tandis que destirs très proches inquiétaient nos hôtes qui, d’abord plutôt désinvoltes, se sont l’un après l’autre saisi de leur kalachnikov. Étonné d’entendre tirer en rafales si près du QG, alors que la région était parfaitement calme lors de mon passage, au début du mois encore, je les ai interrogés. La réponse fut bienvague et fort peu convaincante…

Cematin, nous sommes bien décidés à retourner dans Alep, même si nous apprenons que l’hôpital Dar al-Shifaa a encore été ciblécette nuit et a été touché par une roquette.

Alors que nous attendons qu’un transport parte pour Tarik al-Bab, un commandant de groupe se présente au QG : il vient de Salaheddine. Une conversation très animée s’engage avec lesmembres du Conseil militaire, et nous sommes autorisés à assister à la réunion ; le commandant Kraym paraît très préoccupé : la situation devient de plus en plus ingérable sur le terrain. Les hommes du commandant n’ont plus de munitions, alors que l’arméerégulière est en pleine offensive. Il est venu demander au Conseil militaire de lui en procurer. Mais les réserves sont épuisées.C’est sans solution. La discussion est très vive aussi, à proposde Jabhet al-Nosra ; selon le commandant, les combattants deJabhet al-Nosra ne collaborent pas avec l’ASL autant qu’ils le devraient. Les mines sont graves.

J’interroge le commandant ; il s’appelle Hossam Sabbagh : pour prendre Salaheddine, l’armée régulière a utilisé des bombes thermiques ; il ne reste pas un immeuble intact ; tout est détruit. L’ASL a donc dû reculer et l’armée gouvernementale a pris la position. Moins de 20% du quartier sont encore tenus par des groupes de l’ASL, isolés dans les ruines.

Le commandant me confirme que l’armée régulière avance maintenant dans le quartier voisin de Saïf al-Daoula : l’ASL n’entient plus que 25% et recule là aussi ; les combats s’y poursuivent, sans relâche. L’ASL essaie d’y établir un « mur de résistance »,qui devrait stopper l’avance des troupes d’Assad ; mais ce mur devrait supporter un front de deux kilomètres : l’ASL n’a pas assez d’effectifs et comptait sur les combattants de Jabhetal-Nosra. Or, ces derniers auraient décidé de se replier. L’ASL fait donc face seule et ne pourra probablement pas tenir le coup.

-Nous, nous ne faisons pas de politique ; nous n’avons qu’un seul objectif, ajoute le commandant Sabbagh : renverser Assad. Après, on fera des élections, et le peuple décidera. Mais, eux…

Le commandant ne veut pas trop en dire, mais il semblerait, selon un des hommes, que des accrochages seraient survenus entre des combattants de l’ASL et ceux de Jabhet al-Nosra, qui auraient échangé des tirs…

Quelques heures plus tard, c’est le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi lui-même qui fait une courte apparition à la villa, accompagné d’unedizaine d’hommes. L’atmosphère est devenue plus sombre encore.Après avoir devisé avec son état-major, il accepte de me direquelques mots : la bataille d’Alep est mal engagée ; et il me confirme que les armes font cruellement défaut ; l’ASL subit quotidiennement de lourdes pertes.

Nous attendrons tout l’après-midi durant que la route se libère pour entrer dans Alep.
« Syrie,nous crions ton nom ! » ,scandent en chœur les enfants qui manifestent ce soir à Tarikal-Bab, en dépit des bombardements de plus en plus fréquents.

Ils chantent ainsi tous les soirs, dans le silence indifférent d’un monde qui ne les entend pas.

PierrePiccinin[/#]

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   Posté le 19-08-2012 à 20:55:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Collaboration militaire anglo-allemande en Syrie


Al Manar rapporte :

Des espions allemands en activité au large des côtes syriennes (presse)


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Des espions allemands sont stationnés au large des côtes syriennes et transmettent des informations en vue d'aider les rebelles syriens dans leur combat contre le président Bachar el-Assad, a rapporté un journal allemand dimanche.(*)

Des agents du Service fédéral de renseignement (BND) opèrent depuis des bateaux au large de la côte syrienne, grâce à une technologie permettant d'observer les mouvements des troupes jusqu'à 600 km au coeur du pays, a précisé l'hebdomadaire Bild am Sonntag.

Ils transmettent leurs renseignements à des officiers américains et britanniques qui fournissent ensuite l'information aux rebelles.

Selon un responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat "aucun service de renseignement occidental n'a d'aussi bonnes sources en Syrie" que le BND allemand, ajoute le journal.

Les agents allemands sont également actifs dans le conflit syrien depuis la base de l'Otan dans la ville turque d'Adana, selon le Bild.

"Nous pouvons être fiers de la contribution significative que nous apportons pour faire chuter le régime d'Assad" , a dit un responsable du BND au Bild.

Le BND n'était pas disponible pour un commentaire dans l'immédiat.

Dans le même contexte, les services secrets britanniques ont aidé les rebelles syriens à lancer plusieurs attaques réussies contre les forces du régime, a révélé l'hebdomadaire Sunday Times citant un responsable de l'opposition.

Selon l'hebdomadaire, c'est la première fois qu'est révélé le rôle caché des services secrets britanniques dans la révolte contre le régime syrien qui a éclaté en mars 2011.

Le journal cite un responsable affirmant que les autorités britanniques "sont au courant et approuvent à 100%" les informations secrètes qui sont transmises depuis leurs bases militaires chypriotes en passant par la Turquie
jusqu'aux troupes rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).

"Les services secrets britanniques observent attentivement ce qui se passe depuis Chypre. C'est très utile parce qu'ils trouvent beaucoup de choses" , a déclaré le responsable au journal. "Les Britanniques donnent des informations aux Turcs et aux Américains et nous les recueillons auprès des Turcs" , a-t-il précisé.

Selon ce responsable, l'information la plus précieuse jusqu'ici a concerné les mouvements des troupes loyales au président Bachar al-Assad en direction du centre commercial d'Alep, qui est en partie contrôlé par des rebelles.

Le Royaume-Uni a deux bases militaires souveraines à Chypre, l'une à Dhekelia et l'autre à Akrotiri.

(*) On retrouve cette info dans OTZ

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   Posté le 20-08-2012 à 19:52:11   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un opposant syrien accuse l’opposition d’inciter au meurtre et à la torture


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L’opposant syrien et le chef de l’organisation arabe des droits de l’homme Haytham Mannaa a accusé des factions de l’opposition syriennes d’inciter aux massacres et à la torture, et des Etat arabes et régionaux de s’aventurer en soutenant la présence des jihadistes en Syrie.
S’exprimant pour l’agence United Press International, (UPI), il a indiqué : « des organisations des droits de l’homme internationales s’attellent actuellement pour poursuivre en justice des opposants syriens à l’extérieur parce qu’ils incitent publiquement a la torture et au meurtre sous prétexte de rendre la pareil » , au régime.
« la catastrophe de l’opposition syrienne pro occidentale et soutenue par le Golfe est qu’elle est très choyée financièrement et médiatiquement, ce qui l’a rendue vaniteuse et l’a poussé à commettre des erreurs fatales en sorte que c’est toute l’opposition syrienne qui est accusée par les rapports des Nations Unies et des organisations de défense des droits de l’homme de commettre des crimes de guerre » , a –t-il déploré.


Plusieurs crimes et égorgements odieux ont été commis ces derniers temps par les miliciens et dont les images ont été diffusées sur Internet. Le dernier en date a été commis contre le notable la tribu des Khaffaji dans la région de Rakka.
Selon Mannaa, « la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar s’aventurent en soutenant la présence des djihadistes étrangers en Syrie dans le but de maitriser le cours des opérations militaires et soumettre les combattants syriens à leur autorité politique et militaire » . Et Mannaa d’estimer que cette politique est destructrice pour la Syrie et la région.

Il a également révélé que le Comité de coordination national est en train de préparer une conférence élargie en Syrie dans le but de mettre fin à la violence de résoudre la crise et de réaliser un changement démocratique radical. Mais cette proposition a été rejetée par le Conseil national syrien.

Les contacts israéliens


Le quotidien israélien Haaretz a assuré que l’entité sioniste effectue des contacts avec des cadres de l’opposition syrienne en Bulgarie. Ces rencontres sont effectuées par Moundi Safadi, un druze israélien originaire de Majdal Chams et directeur du bureau du secrétaire du ministre israélien du développement du Néguev et de la Galilée Ayyoub Karra. Safadi entretient aussi des liens étroits avec des membres de l’opposition syrienne à l’étranger. Selon le journal, ces contact sont effectués à l’écart du ministre des affaires étrangères Avigdor Liebermann ce qui a suscité des désaccords au sein du cabinet ministériel

La France projette d'éliminer, physiquement, Bachar al-Assad!!


C’est le quotidien palestinien "Al-Manar", (différent de la chaine de télévision et de son site qui est le nôtre) qui a révélé qu’une réunion récente entre les représentants des services secrets français et leurs homologues arabes a été entièrement consacrée à l'examen des différents aspects du projet de l'assassinat du président syrien.

Les Français souhaitent infiltrer le cercle rapproché du président et trouver "des élements capables d'aider à l'élimination physique d'Assad" , assure Al-Manar citant des sources franco-arabes qui reconnaissent l'échec des plans de déstabilisation contre le régime Assad.
"La réalité est que personne n'est irremplaçable, au sein de l'appareil Assad, et chaque responsable assassiné se fait, aussitôt, remplacer, et le régime va, ainsi, de crise en crise, sans que ses fondements ne soient ébranlés" , constatent ces sources. Lesquelles rapportent que "la France craint que cette résistance ne finisse par épuiser les milices en action, raison pour laquelle la France à examiner le projet d'assassinat d'Assad, qui est, toutefois, bien difficile à réaliser" .

Le 17 aout dernier, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius qui venait de visiter un camp des refugiés syriens en Turquie avait déclaré que « Bachar al-Assad ne mérite pas d’être sur la terre » !
Interrogé ce lundi par RTL, Fabius a signalé que France voudrait que des discussions soient menées avec la Russie pour étrangler financièrement le régime syrien de Bachar al-Assad.
"On essaie de le serrer au cou si je puis dire par tous les canaux possibles. En particulier, il y a un canal qui paraît parallèle mais qui n'est pas du tout parallèle, c'est le canal financier" , a dit le chef de la diplomatie Laurent Fabius à la radio RTL.
"Songez que la guerre lui (président Assad) coûte à peu près un milliard d'euros par mois, il a de moins en moins de réserves. On a compté qu'il n'en avait que pour quelques mois, sauf appui de la Russie et de l'Iran. C'est la raison pour laquelle il y a aussi des discussions qui doivent être menées, au moins avec la Russie" , a précisé Laurent Fabius.

Aides britanniques en renseignements

"Les services secrets britanniques observent attentivement ce qui se passe depuis Chypre" , a déclaré un responsable de l'armée syrienne libre (ASL), cité par le journal, en précisant que "les Britanniques donnent des informations aux Turcs et aux Américains".
"Les Britanniques suivent les mouvements de l'armée gouvernementale et nous avons été informés de l'approche des renforts vers la ville d'Alep, ce qui nous a permis de mener avec succès des attaques à Idlib et Saraqeb
(au sud-ouest d'Alep), a ajouté le responsable de l'ASL.
Selon le journal, les autorités britanniques "sont au courant et approuvent à 100%" les informations secrètes qui sont transmises depuis leurs bases militaires chypriotes en passant par la Turquie jusqu'aux troupes rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).
Auparavant, Londres a plusieurs fois déclaré qu'il estimait le soutien de l'opposition comme le moyen le plus efficace de lutter contre le régime de Bachar el-Assad, en l'absence de résolutions fermes de l'Onu. Dans le même temps, Londres exclut totalement la possibilité de livrer des armes en Syrie.


Aveux: Des sévices contre des femmes aussi

Une femme syrienne Sabah Othmane arrêtée par les forces gouvernementales dans la province de Damas a avoué avoir participé à l’interrogatoire et la torture de nombreuses femmes enlevées, avant d’être tuées et jetées dans les rues.
Interrogée par la télévision syrienne, la jeune femme âgée de 22 ans a déclaré avoir être entrée en contact avec la milice Régiment de l’Islam à Douma par le biais de son prétendant Ala’ Mahfouz. Elle a alors été chargée d’enquêter avec les femmes enlevées. « Il m’était permis de frapper les filles qui refusaient de répondre aux questions, de les insulter de faire pression sur elles. Après elles étaient emmenées par les hommes armés vers un endroit que nous ne connaissions pas où elles étaient tuées d’une façon odieuse. La plupart ont été égorgées et leur cadavres jetés dans un endroit proche de l’abattoir, parce que là-bas il y avait beaucoup de chiens » , a-t-elle ajouté.
Othamne a nommé les femmes auxquelles elle a fait subir les sévices : « Samira Assaf qui est une mère de quatre enfants qui a été égorgée et jetée aux chiens dans un abattoir, Dounia Omar qui a été tuée d’une balle dans la tête et dont le cadavre a été jeté dans les égouts à Chifoniyyé, Fadia Daher, originaire de Deir Ezzor et qui a été offerte à un chef de milice, après son interrogatoire , et qui fut violée et torturée par électrocution avant d’être tuée » , a avoué cette jeune femme.

Des tracts à Alep
L’AFP a signalé que les forces régulières ont samedi distribué des tracts, à Alep, où elles mettent en garde les éléments de l'ASL et les invitent à déposer leurs armes et demandent aux habitants de ne pas les accueillir.
Sur le terrain, des dizaines de miliciens ont été tués selon le site Shukumaku, dans les quartiers Seif ed-dawlé, et leurs armements ont été saisis. 3 engins explosifs y ont été désamorcés, et deux repaires des miliciens installés à proximité de l’école Karamé et de la mosquée Sukkar ont été perquisitionnés. La Caméra de la télévision arabophone Mayadine est entrée avec les soldats réguliers dans ce quartier.

Dimanche, la milice « Épées des martyrs » de l’ASL a annoncé avoir kidnappé le maire du quartier Sukkari Abdel Fattah Toutanji et assuré vouloir exécuter sur lui la législation de Dieu, ce qui laisse croire qu’il sera liquidé.

Version AFP

(( De nouveaux combats ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi à Damas, à l'issue de la première journée de l'Aïd el-Fitr qui célèbre la fin du ramadan, marquée par des violences ayant fait au moins 84 morts, a annoncé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les combats entre les forces du régime et les rebelles ont débuté peu après minuit dans les quartiers de Assali et de Qadam, dans le sud de la capitale, où de lourdes explosions ont retenti, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins à travers la Syrie.
Lundi matin, les Comités locaux de coordination (LCC), qui regroupent des militants sur le terrain, ont également fait état d'affrontements dans le quartier de Jobar, toujours dans le sud de Damas.
Les autorités syriennes avaient annoncé il y a plus d'un mois avoir repris le contrôle de Damas, mais des combats ont encore eu lieu toute la semaine dernière, en particulier dans les quartiers sud et ouest de la capitale.
Dimanche, les célébrations de l'Aïd n'ont pas empêché les violences, dont le bilan à travers le pays s'est élevé à au moins 84 morts --28 civils, 22 rebelles et 34 soldats-- selon l'OSDH.
De plus, 16 cadavres ont été découverts dans le village d'Al-Tall, dans la province de Damas, où les forces du régime avaient pénétré la semaine dernière après plusieurs jours de bombardements, a ajouté l'OSDH, qui a signalé ces derniers jours une multiplication de ces découvertes macabres.))

source : Al Manar

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   Posté le 20-08-2012 à 23:17:36   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Cet article signé Chems Eddine Chitour, et qui date déjà de mi-juillet, apporte des éléments essentiels sur les enjeux énergétiques, pour la compréhension de la guerre en Syrie.

Source : mondialisation.ca

Refondation énergétique du Moyen-Orient
La plaque tectonique syrienne


«Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.»
Jean-Paul Sartre (Extrait du livre Le Diable et le Bon Dieu)

Un conflit qui dure depuis seize mois et qui aurait fait des milliers de morts selon une comptabilité tenue soigneusement par les médias des pays occidentaux qui attribuent insidieusement les morts uniquement au régime de Damas et non aussi aux insurgés armés lourdement par les Occidentaux avec l'argent des roitelets du Golfe.
Les chrétiens ont peur de servir de variables d'ajustement d'un conflit qui les dépasse.
Ce conflit, un siècle après les accords de Sykes-Picot, met en jeu les mêmes acteurs avec en plus, les États-Unis, la Russie et la Chine et...Israël.
Les dépouilles sont toujours les mêmes, les dirigeants arabes faibles, lâches qui continuent à s'étriper pour le plus grand bien de l'Empire et de ses vassaux. Avec cette fois-ci, un coup d'arrêt à la tentation d'Empire, de la part de puissances asiatiques qui s'affirment.

Que se passe t-il réellement, et pourquoi Assad ne tombe pas malgré les communiqués triomphalistes présentant des personnalités qui ont lâché le pouvoir, le général Tlass, l'ambassadeur de Syrie en Irak qui s'enfuit au Qatar...
Un autre round de négociations sur le règlement pacifique en Syrie s'est tenu dernièrement à Moscou. Cette fois, le ministère des Affaires étrangères de Russie a invité le président du Conseil national syrien (CNS) Abdel Basset Sayda. Mais il n'y a pas eu de rapprochement de positions. D'autre part, l'émissaire international Kofi Annan, qui poursuit sa tournée en Iran, a rencontré Bachar el-Assad en Syrie pour tenter de trouver une issue au conflit dans le pays. Il a annoncé lundi 9 juillet 2012 être tombé d'accord avec le président Bachar el-Assad sur une «approche» qu'il soumettra aux rebelles syriens.

La diabolisation des médias occidentaux


Et si la version matraquée tous les jours par les médias français n'était pas la bonne? C'est en tout cas l'avis du politologue Gérard Chalian, sur le plateau de «C dans l'air» du 14 juin 2012, sur France 5:
ce qu'il dit c'est que ce n'est pas uniquement un méchant contre des gentils et que la volonté d'intervention et les hésitations des Occidentaux ne sont pas forcément liées à des sentiments purement humanistes. Il dit qu'une intervention impliquerait beaucoup de conséquences géopolitiques. Pour lui, ce qui se passe en Syrie est avant tout une affaire politique et non humanitaire.

C'est en fait, l'exacerbation du conflit artificiel sunnite/chiite avec d'un côté pour les sunnites l'Arabie Saoudite, le Qatar, l'Union européenne, les États-Unis et Israël et de l'autre, les chiites, c'est-à-dire les Alaouites aidés par l'Iran. Le but de la manipulation est de casser l'Iran et de réduire le Hezbollah.

Nous verrons qu'il existe aussi l'argument énergétique. Le témoignage d'une Française, épouse d'un Franco-Syrien, qui a séjourné en Syrie du 19 mai au 12 juin 2012, est édifiant: «Alors que ce pays offrait une totale sécurité, les «Amis de la Syrie» y ont semé la violence. À Alep, des bandes armées ont fait leur apparition dans le 2ème semestre 2011 : enlèvements, demandes de rançons... Une mafia très lucrative.
Nous avons eu connaissance de nombreux récits d'enlèvements à toute heure et à tout endroit à Alep à un rythme quasi quotidien. Les enfants ont pris l'habitude de téléphoner à leurs parents dès leur arrivée et départ de l'école.

Les militaires et policiers sont les cibles privilégiées pour ceux qui sont payés pour tuer. Ainsi, un commandant de 35 ans a été abattu de 2 balles dans la tête un matin à 8h 30 alors qu'il achetait du pain.
Les commerçants ferment sur ordre d'hommes armés qui menacent de brûler leur boutique. Ainsi, le 2 juin, à la Médine (anciens souks) tout était fermé. Les médias français parlent alors de grève générale anti-régime.
Lors de manifestations pro Bachar, des hommes armés s'infiltrent et se mettent à tirer dès que la foule est dense. Ceci est filmé et envoyé aux chaînes de télévision.
Le pouvoir conseille de ne pas faire de manifestations de soutien pour éviter ces tueries.
La population, qui est confrontée aux enlèvements, bombes, asphyxie des commerces, connaît des difficultés d'approvisionnement en fuel, essence et gaz. Il n'y a pas pénurie en Syrie, mais les véhicules de transport sont attaqués et brûlés sur les routes.» (1)

«Pour ceux qui à l'étranger souhaitent apporter leur aide, il est impossible de virer de l'argent et impossible d'en retirer sur place (d'un compte en France par exemple). À Damas, tout semble comme avant, vie diurne et nocturne, malgré la menace des bombes. Cependant, beaucoup d'hôtels ont fermé, le tourisme est inexistant. À Homs, un seul quartier reste occupé par les rebelles. Les habitants se sont réfugiés dans les villages alentour chez la famille ou des amis.
Sur les grands axes routiers, l'ASL effectue des contrôles et abat sur le champ un militaire présent. (...) Il n'y a pas de guerre civile en Syrie, les communautés continuent de vivre en harmonie.
Il y a des actes de barbarie et de violence de la part de mercenaires et de l'ASL contre des minorités pour provoquer une guerre civile. (...)
Monsieur Sarkozy a en son temps exprimé au patriarche maronite venu le rencontrer que les chrétiens d'Orient devaient laisser leur pays aux musulmans et que leur avenir était en Europe.
L'Occident applique en Syrie le même scénario qu'en Irak et en Libye. (...)

L'opposition en Syrie participe de façon légale au changement. Les gens sont écœurés par le manque d'objectivité des médias français. La seule source, l'Osdh, basée à Londres, est animée par un Frère musulman, payé par les services secrets britanniques.»
(1)

L'argument énergétique


Le professeur Imad Fawzi Shueibi analyse les causes et les conséquences de la récente position de la Russie au Conseil de Sécurité de l'ONU.
Le soutien de Moscou à Damas n'est pas une posture héritée de la Guerre froide, mais le résultat d'une analyse en profondeur de l'évolution des rapports de force mondiaux.
La crise actuelle va cristalliser une nouvelle configuration internationale, qui d'un modèle unipolaire issu de la chute de l'Union Soviétique, va évoluer progressivement vers un autre type de système qui reste à définir.

Inévitablement, cette transition va plonger le monde dans une période de turbulences géopolitiques. L'attaque médiatique et militaire à l'encontre de la Syrie est directement liée à la compétition mondiale pour l'énergie, ainsi que l'explique le professeur Imad Shuebi: la Syrie, centre de la guerre du gaz au Proche-Orient[…].
C'est ainsi que Imad Fawzi Shueibi analyse la situation actuelle:(2)

«Avec la chute de l'Union soviétique, les Russes ont réalisé que la course à l'armement les avait épuisés, surtout en l'absence des approvisionnements d'énergie nécessaires à tout pays industrialisé. Au contraire, les é-U avaient pu se développer et décider de la politique internationale sans trop de difficultés grâce à leur présence dans les zones pétrolières depuis des décennies.

C'est la raison pour laquelle les Russes décidèrent à leur tour de se positionner sur les sources d'énergie, aussi bien pétrole que gaz. (...) Moscou misa sur le gaz, sa production, son transport et sa commercialisation à grande échelle.
Le coup d'envoi fut donné en 1995, lorsque Vladimir Poutine mis en place la stratégie de Gazprom. (...) Il est certain que les projets Nord Stream et South Stream témoigneront devant l'Histoire du mérite et des efforts de Vladimir Poutine pour ramener la Russie dans l'arène internationale et peser sur l'économie européenne puisqu'elle dépendra, durant des décennies à venir, du gaz comme alternative ou complément du pétrole, avec cependant, une nette priorité pour le gaz.

À partir de là, il devenait urgent pour Washington de créer le projet concurrent Nabucco, pour rivaliser avec les projets russes et espérer jouer un rôle dans ce qui va déterminer la stratégie et la politique pour les cent prochaines années. Le fait est que le gaz sera la principale source d'énergie du XXIe siècle, à la fois comme alternative à la baisse des réserves mondiales de pétrole, et comme source d'énergie propre.(...)
Moscou s'est hâté de travailler sur deux axes stratégiques: le premier est la mise en place d'un projet sino-russe à long terme s'appuyant sur la croissance économique du Bloc de Shanghai; le deuxième visant à contrôler les ressources de gaz.
C'est ainsi que furent jetées les bases des projets South Stream et Nord Stream, faisant face au projet états-unien Nabucco, soutenu par l'Union européenne, qui visait le gaz de la mer Noire et de l'Azerbaïdjan. S'ensuivit entre ces deux initiatives une course stratégique pour le contrôle de l'Europe et des ressources en gaz.

Le projet Nord Stream relie directement la Russie à l'Allemagne en passant à travers la mer Baltique jusqu'à Weinberg et Sassnitz, sans passer par la Biélorussie.
Le projet South Stream commence en Russie, passe à travers la mer Noire jusqu'à la Bulgarie et se divise entre la Grèce et le sud de l'Italie d'une part, et la Hongrie et l'Autriche d'autre part.»(2)



«Pour les États-Unis, poursuit le professeur Imad, le projet Nabucco part d'Asie centrale et des environs de la mer Noire, passe par la Turquie et devait à l'origine passer en Grèce, mais cette idée avait été abandonnée sous la pression turque. Ce projet, écrit le professeur Imad, bat de l'aile.

À partir de là, écrit-il, la bataille du gaz a tourné en faveur du projet russe.
En juillet 2011, l'Iran a signé divers accords concernant le transport de son gaz via l'Irak et la Syrie.
Par conséquent, c'est désormais la Syrie qui devient le principal centre de stockage et de production, en liaison avec les réserves du Liban.

C'est alors un tout nouvel espace géographique, stratégique et énergétique qui s'ouvre, comprenant l'Iran, l'Irak, la Syrie et le Liban.
Les entraves que ce projet subit depuis plus d'un an donnent un aperçu du niveau d'intensité de la lutte qui se joue pour le contrôle de la Syrie et du Liban.

Elles éclairent du même coup le rôle joué par la France, qui considère la Méditerranée orientale comme sa zone d'influence historique, devant éternellement servir ses intérêts, et où il lui faut rattraper son absence depuis la Seconde Guerre mondiale.
En d'autres termes, la France veut jouer un rôle dans le monde du gaz où elle a acquis en quelque sorte une «assurance maladie» en Libye et veut désormais une «assurance-vie» à travers la Syrie et le Liban. (...)

L'empressement de la coalition OTAN-états-Unis-France à mettre fin aux obstacles qui s'élevaient contre ses intérêts gaziers au Proche-Orient, en particulier en Syrie et au Liban, réside dans le fait qu'il est nécessaire de s'assurer la stabilité et la bienveillance de l'environnement lorsqu'il est question d'infrastructures et d'investissement gaziers.
La réponse syrienne fût de signer un contrat pour transférer vers son territoire le gaz iranien en passant par l'Irak. Ainsi, c'est bien sur le gaz syrien et libanais que se focalise la bataille[…].»(2)

«De plus, poursuit le professeur Imad, la coopération sino-russe dans le domaine énergétique est le moteur du partenariat stratégique entre les deux géants. Il s'agit, selon les experts, de la «base» de leur double veto réitéré en faveur de la Syrie.
Parallèlement, Moscou affiche sa souplesse concernant le prix du gaz, sous réserve d'être autorisé à accéder au très profitable marché intérieur chinois. (...)
En conséquence, les préoccupations des deux pays se croisent au moment où Washington relance sa stratégie en Asie centrale, c'est-à-dire, sur la Route de la soie. (...) Cet aperçu des mécanismes de la lutte internationale actuelle permet de se faire une idée du processus de formation du nouvel ordre international, fondé sur la lutte pour la suprématie militaire et dont la clé de voûte est l'énergie, et en premier lieu le gaz.

La «révolution syrienne» est un paravent médiatique masquant l'intervention militaire occidentale à la conquête du gaz.
Quand Israël a entrepris l'extraction de pétrole et de gaz à partir de 2009, il était clair que le Bassin méditerranéen était entré dans le jeu et que, soit la Syrie serait attaquée, soit toute la région pourrait bénéficier de la paix, puisque le XXIe siècle est supposé être celui de l'énergie propre.

Selon le Washington Institute for Near-East Policy (WINEP, lethink tank de l'AIPAC), le Bassin méditerranéen renferme les plus grandes réserves de gaz et c'est en Syrie qu'il y aurait les plus importantes. La révélation du secret du gaz syrien fait prendre conscience de l'énormité de l'enjeu à son sujet. Qui contrôle la Syrie pourrait contrôler le Proche-Orient.»
(2)

L'argument religieux: sunnite versus chiite


Un autre argument de basse intensité est le conflit artificiel sunnite-chiite. Le conflit en Syrie est devenu, écrit Bernard Haykel spécialiste du Moyen-Orient à l'université Princeton, une guerre par procuration entre Riyadh et Téhéran.

Pendant de longues années, le salafisme a été le vecteur d'influence de l'Arabie Saoudite. Mais cette doctrine a créé des monstres, notamment Al-Qaîda, qui se sont retournés contre le régime des Al Saoud.
Aujourd'hui, l'anti-chiisme et le discours contre l'Iran sont utilisés par la monarchie pour que les Saoudiens, à 90% sunnites, fassent bloc derrière le régime. Cela pourrait devenir aussi la nouvelle base des relations avec les États-Unis. Il a montré comment le régime saoudien tente de tirer son épingle du jeu dans le grand chambardement du printemps arabe.»(3)

«Mais c'est la Syrie qui est au centre de l'attention de l'Arabie Saoudite. Le roi s'est prononcé contre le régime de Bachar Al Assad. Il a rappelé son ambassadeur à Damas.
Les Saoudiens estiment que l'Iran est aujourd'hui une menace réelle pour leur pays. Ils jugent que si Bachar Al Assad est renversé, ce sera un revers important pour l'influence de l'Iran dans la région.
Il y a donc un flot d'argent saoudien qui vise à radicaliser les sunnites syriens, comme en 2006-2007 au Liban quand il s'agissait de radicaliser les sunnites locaux contre le Hezbollah.
Riyadh ne considère plus qu'un changement dans la région est mauvais. «Enfin, elle tente de promouvoir cette approche à Washington.» L'Arabie Saoudite est sous protection militaire des États-Unis», conclut Bernard Haykel.» «Ces deux pays entretiennent aussi des relations commerciales fortes, dominées par les hydrocarbures et les ventes d'armes.»
(3)

Le résultat de cette anomie


Quels sont les perdants et quels sont les gagnants?
Le grand perdant est d'abord et avant tout le peuple syrien qui paie le prix fort d'une guerre qui le dépasse.

Il devient clair que la clé de la réussite économique et de la domination politique réside principalement dans le contrôle de l'énergie du XXIe siècle: le gaz. C'est parce qu'elle se trouve au cœur de la plus colossale réserve de gaz de la planète que la Syrie est sur une plaque tectonique énergétique.
Une nouvelle ère commence, celle des guerres de l'énergie. Le grand gagnant dans tous les cas est Israël qui réussit - sans y participer - à affaiblir ses adversaires, l'Iran, les pays arabes qui ne comptent plus et le Hezbollah. On l'aura compris, la paix en Syrie n'est pas pour demain. Hélas!

Le 16 juillet 2012
Chems Eddine Chitour

Notes
1.http://www.afrique-asie.fr/
2.Imad Fawzi Shueibi http://www.voltairenet.org/La-Syrie-centre-de-la-guerre-du 8 mai 2012.
3. Bernard Haykel: Le conflit en Syrie est devenu une guerre par procuration entre Riyadh et Téhéran. Conférence École des Hautes études en sciences sociales, Paris, mardi 22 mai 2012

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   Posté le 21-08-2012 à 21:27:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Robert Fisk constate le caractère cosmopolite des "rebelles" et l'appui des alepins à l'armée syrienne


Info Syrie rapporte la teneur d’un article de Robert Fisk sur les militaires de l’armée syrienne, publié dans The Belfast Telegraph .
Je n’ai pas retrouvé cet article mais on peut le lire intégralement dans The Independant du 21 août, qui le signale comme un reportage de son envoyé spécial.

Le quotidien britannique (d’Ulster) The Belfast Telegraph a publié ce 21 août un reportage de son envoyé spécial Robert Fisk. Celui-ci, qui se trouve aux côtés des forces gouvernementales, a interviewé un des généraux menant la bataille d’Alep. Il ne donne pas son nom mais précise qu’il a 53 ans, dont 33 de carrière, est très grand et qu’il a reçu deux blessures par balles lors des récents combats de Damas. Des adjoints de ce général de division assistent à l’entretien et y participent. Le tout se passant dans une villa du quartier « chaud » de Seil al-Dawla.
Le général se fait fort de nettoyer toute la province d’Alep en vingt jours. Il est vrai qu’il ne témoigne pas une grande estime à ses ennemis : « Ils nous ciblent depuis leurs cachette et puis ils courent se cacher dans les égouts. Des étrangers, des Turcs, des Tchétchènes, des Afghans, des Libyens, des Soudanais« . Et les Syriens ? lui demande Fisk : « Oui des Syriens aussi, mais des trafiquants et des criminels » répond son interlocuteur.

Le reporter le questionne sur les armes et l’équipement des rebelles. Le général lui tend un appareil de liaison émetteur-récepteur pris voici deux jours sur le cadavre d’un activiste turc : il est en parfait état de marche, des combattants rebelles s’interpellant « en direct » sur la fréquence, ce qui déclenche des rires du général et des militaires présents ; le général montre à Fisk la carte d’identité du Turc : il s’appelait Remziye Idris Metin et était né le 1er juillet 1974 à Bingol en Turquie.

Fisk examine ensuite le nombreux matériel pris aux rebelles qui encombre la pièce : il remarque des bâtons d’explosifs d’origine suédoise mais griffés made in USA et produits en 1999 ; une arme automatique belge de marque Herstal ; des grenades d’origine indéterminée ; une lunette de fusil de fabrication russe ; un pistolet Star Echeverria (Espagne) ; un pistolet-mitrailleur soviétique de 1948 ; une grande quantité de lance-roquette russes avec leurs munitions ; et des boîtes de matériel sanitaire. Un officier présent explique à Fisk que chaque unité rebelle dispose d’une ambulance de campagne. Le reporter recense des sédatifs libanais, des bandages pakistanais, mais l’essentiel de ces « trousses de secours » viennent de Turquie.

Robert Fisk remarque encore dans le butin une carte visa tout récemment périmée au nom de Ahed Akrama, et une carte d’identité ayant appartenu à un certain Widad Othman, « enlevé par les terroristes » précise un officier.
Comment toutes ces armes parviennent-elles aux rebelles ? Le général reconnait que certaines peuvent avoir été prises sur des soldats tués, ou à des déserteurs. Il admet l’existence de ces derniers mais affirme qu’il s’agit le plus souvent de « ratés, de soldats ayant échoué aux tests de base, ou uniquement motivés par la solde » . C’est en tous cas ce qu’ils reconnaissent lors des interrogatoires, dit-il encore.

Les habitants avec l’armée

Et puis le reporter accompagne pendant une heure et demie une patrouille de l’armée : les rebelles ne se manifestent que par des tirs sporadiques de snipers, qui « ‘disparaissent avant que les soldats n’arrivent« . L’un d’entre eux vient d’être abattu : il tirait depuis le minaret de la mosquée El-Houda. L’officier qui accompagne Fisk dit que Salaheddine a été complètement libéré et que le quartier voisin de Seif al-Dawla l’est aussi, « à deux pâtés de maisons » près.

Une douzaine d’habitats sortent de leurs maisons au passage de la patrouille : des retraités septuagénaires, des entrepreneurs ou des commerçants et leurs familles. Ils se jettent au cou des soldats, et Fisk précise qu’ils ne savaient pas qu’un journaliste étranger était présent. L’un de ces civils raconte à Fisk que des activistes « étrangers » ont utilisé sa cour pour tirer sur les soldats. « Je parle turc, et beaucoup parlaient le Turc, mais certains avaient de longues barbes et des pantalons courts comme en portent les Séoudiens, et avaient d’étranges accents arabes » .

Robert Fisk note que beaucoup d’Alépins lui ont parlé, « loin des oreilles des soldats » , de ces combattants étrangers, présent en grand nombre aux côtés de Syriens « de la campagne environnante« . Fisk dit que la majeure partie de la ville d’Alep vit sa vie habituelle, sous la menace de quelques tirs de mortier sporadiques, mais que des dizaines de milliers d’Alépin ayant fui les combats sont hébergés dans des dortoirs du campus universitaire.

Dans l’après-midi de lundi, le reporter britannique rencontre dans le centre-ville cinq soldats syriens, épuisés, « de la tension dans le regard« , accompagnés d’un civil du nom de Badriedin. Celui-ci a averti les soldats qu’il avait vu « dix terroristes » rue al-Hattaf ; plusieurs d’entre eux ont ensuite été abattus, et leurs camarades ont enlevé leurs corps sur des deux-roues, selon Badriedin ; les soldats quant à eux racontent fièrement comment, bien qu’inférieurs en nombre, ils ont affronté l’ennemi.

Robert Fisk indique que le commandant en chef des troupes d’Alep lui a parlé d’un « affrontement majeur » qui vient de commencer dans un quartier de la ville, autour d’une mosquée et d’une école chrétienne, où un grand nombre de terroristes sont encerclés. Le général lui précisant que l’armée syrienne ne tue pas les civils, mais au contraire les protège à leur demande : « Nous avons essayé de faire partir les habitants des endroits où nous devons combattre, en lançant de nombreux avertissements par hauts-parleurs« .

Bref, le journaliste britannique confirme qu’à Alep, les combattants étrangers sont nombreux, équipés d’un matériel important si hétéroclite, et que pour les Alépins qu’il a rencontrés, les libérateurs sont les soldats de l’armée régulière et non les barbus de l’insurrection.


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   Posté le 22-08-2012 à 23:53:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

French News publie :

L'alerte de "ligne rouge" d'Obama vise simplement à chercher de nouveaux prétextes pour une intervention en Syrie



BEIJING, 22 août (Xinhua) -- Une fois de plus, les puissances occidentales creusent en profondeur pour justifier une intervention militaire dans un autre pays du Moyen-Orient en plein conflit, alors que le président américain Barack Obama a averti lundi que l'utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien changerait ses "calculs".

Avec les discussions hypocrites sur l'élimination d'armes de destruction massive en Irak et la protection de civils en Libye résonnant encore dans les oreilles, ces menaces de "ligne rouge" semblent presque devenues un signal pour les Etats-Unis et certains de leurs alliés occidentaux pour affûter leurs armes avant d'exercer l'interventionnisme.

Le monde doit demeurer vigilant du fait que ces remarques irresponsables et dangereuses ne feraient qu'aggraver efficacement une situation déjà sanglante en Syrie, ternissant gravement les perspectives de règlement politique de la crise qui dure depuis 17 mois en Syrie.

Il est vrai que les efforts de médiation de l'ONU et de la Ligue arabe sur le terrain n'ont pas encore donné de résultats satisfaisants pour négocier un cessez-le-feu entre les troupes gouvernementales et les rebelles armés en Syrie.
Toutefois, alors que des attaques à la bombe répétées et alimentées par le radicalisme, de concert avec la pauvreté déchirante et le chaos, ont presque tué les espoirs de stabilité et de prospérité en Somalie, en Irak et en Libye, pays qui ont souffert d'interventions militaires menées par l'Occident, les croisades étrangères n'ont fait qu'intensifier la violence, l'hostilité et la haine en Syrie.

En plus d'être inefficaces dans l'instauration d'une paix véritable, les interventions militaires des Etats-Unis et leurs partenaires occidentaux sont toujours motivés par des intérêts personnels et sont très sélectifs.
Il n'est pas difficile de constater que, sous le couvert de l'humanitarianisme, les Etats-Unis ont toujours essayé de briser les gouvernements qu'ils considèrent comme une menace pour leurs soi-disant intérêts nationaux, en les remplaçant systématiquement par des dirigeants qui conviennent à Washington.

A l'heure actuelle, tandis que les conflits entre les troupes gouvernementales et les forces rebelles font rage en Syrie, les pays du monde doivent continuer à s'appuyer sur les progrès qui ont été réalisés par l'envoyé international sortant, Kofi Annan, et son équipe.

Toute tentative visant à abolir les chances de règlement politique et à tourner la Syrie dans le banc d'essai de la prochaine arme occidentale doit être bloquée et écartée.

La Chine, parfaitement consciente du préjudice des interventions étrangères, s'est toujours fermement opposée à ces dernières et s'est montrée favorable à la résolution politique de toutes les crises.

Ainsi, le gouvernement chinois veut continuer à travailler avec la communauté internationale à soutenir les négociations parrainées par l'ONU afin de restaurer une paix réelle et durable en Syrie.


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   Posté le 23-08-2012 à 15:05:17   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Russie qualifie d'hypocrite la position de l'occident sur la Syrie



Le ministère russe des Affaires étrangères a critiqué mercredi les pays occidentaux, les accusant de ne faire qu'attiser le conflit armé en Syrie.

"Nos partenaires occidentaux n'ont encore rien fait pour influencer l'opposition (syrienne) et l'encourager à dialoguer avec le gouvernement. Au lieu de ça, ils encouragent ouvertement ( l'opposition) à poursuivre la lutte armée" , a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une telle approche "hypocrite" ne facilitera pas la résolution par des moyens politiques, a insisté le ministère, ajoutant que la Russie est bien au courant de ce qu'il faut faire pour résoudre la crise.

"Oui, nous savons que faire, parce que dans le Communiqué de Genève du groupe d'action sur la Syrie, tous les membres ont accepté la responsabilité de travailler avec le gouvernement syrien et l'opposition pour lancer un processus de réconciliation nationale le plus rapidement possible" , a poursuivi le ministère.

La Russie travaille avec le gouvernement syrien et l'opposition pour mettre un terme aux violences, selon le ministère.

Par ailleurs, Moscou a critiqué l'occident pour sa réticence à appeler toutes les parties en Syrie à lancer un dialogue.

"Au lieu de cela, ils tentent de détourner l'essence des accords de Genève en les qualifiant d'obsolètes" , ajoute le communiqué.


Mis en ligne le 23 août dans Le Quotidien du Peuple en Ligne


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Cette déclaration, ajoutée à la précédente et aux mises en garde de la Russie, confirme que ces deux pays ne cèdent pas d'un pouce face à l'impérialisme occidental, mais ne se laissent pas emporter par leur délire verbal.
Ils répondent ainsi sèchement à la Fatwa du roquet Fabius ou aux fanfaronnades d'Obama.

Sur le terrain et au delà des communiqués quotidiens, « Volcan de Damas et séisme de la Syrie » a clairement fait flop.
L'OSDH prétend "Nous contrôlons désormais plus de 60% de la ville d'Alep", mais les "rebelles" se cachent dans les caves, pourchassés à Homs, Damas puis Alep. A présent les médias nous annoncent qu'ils "résistent".

On notera que le va-t-en guerre Laurent Joffrin se fait étriller par les internautes sur son propre site du Nouvel Obs.

Comme ils saignent le peuple grec aux quatre veines, les impérialistes feront encore couler le sang des peuples dans cette région, car la guerre en Syrie incarne avec une sauvagerie inouïe leurs efforts pour inverser le sens de l'histoire. Mais le rapport des forces économiques à l'échelle mondiale n'est plus le même.
La situation militaire et politique ne pourra à terme qu'entériner le nouvel équilibre mondial.


Edité le 23-08-2012 à 16:06:27 par Xuan




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   Posté le 23-08-2012 à 23:54:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le recul de l'ASL se confirme selon les compte-rendus de Al Manar et Info-Syrie.
Info Syrie fait également état des opérations de l'armée régulière vers la Turquie et l'Irak.
[NB : Info Syrie est dirigé par Louis Denghien, ex du GUD et anti communiste notoire]


Tandis que la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland a décliné toute proposition de dialogue "la création d'un nouveau gouvernement étant en cours" , Ali Haydar, ministre syrien chargé de la réconciliation nationale et membre de l'opposition intérieure appelle l'opposition à rendre les armes.
"Il est nécessaire d'élaborer un mécanisme de restitution des armes. Cette démarche permettra de stabiliser la situation et c'est sur cette base qu'on pourra résoudre les questions d'ordre politique" , a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse au siège de RIA Novosti.
[source :Ria Novosti]

En fait de "nouveau gouvernement" les impérialistes occidentaux auront l'embarras du choix, entre les intrigues des politiciens compradores et les chefs militaires d'Al Qaïda.


Nouvelle spéculation de l'impérialisme français


Devant l’échec militaire patent, le gouvernement français envisage maintenant d’intervenir directement afin de balkaniser la Syrie :
Le Drian : «L'hypothèse d' Hillary Clinton mérite d'être étudiée» .
Interrogé sur France 24, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, exclut d'office une «no fly zone globale». «Cela voudrait dire , a-t-il souligné, interdire tout vol sur le territoire syrien, ce qui veut dire clouer l'aviation syrienne au sol, ce qui veut dire, en fait, rentrer en guerre. Cela ne pourrait se faire que s'il y avait une coalition internationale capable de le faire. Pour l'instant, elle n'est pas réunie.»
En revanche, «l'hypothèse d'une zone particulière autour de laquelle il pourrait y avoir une espèce d'interdit, cette hypothèse émise (le 11 août, Ndlr) par Hillary Clinton mérite d'être étudiée» .
Le ministre relève que «c'est la première fois que les Etats-Unis tiennent ce discours» . Il s'agirait de la zone allant «de la frontière turque à Alep» .
Par ailleurs, Jean-Yves Le Drian juge plausible que 70% du territoire syrien soit aux mains de l'Armée syrienne libre (ASL) comme l'avait déclaré l'ex-Premier ministre syrien, Riad Hijab, le 14 août.

Source : Le Parisien


Edité le 24-08-2012 à 00:28:44 par Xuan




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   Posté le 24-08-2012 à 14:06:24   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous une analyse d'Alain Chouet parue sur le blog d'Olivier Berruyer les crises.
Cette analyse d'un ancien chef de la DGSE est celle d'un bourgeois libéral, mais elle présente un intérêt pour la compréhension de l'histoire de la Syrie et des conflits religieux dans la région.

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Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, livre ici une vision intéressante et décapante .

Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.

Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».

En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.

En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.

Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.
La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.

Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme – insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.

Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale.
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.

Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…

Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.

Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région.

Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles.

Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif.

Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d’Ali, le gendre du prophète – quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.

Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.

Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.

Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes – qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne – le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.

Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.

Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie – que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective.

Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.

Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.

Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane.

Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.

Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées.
Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à un statut d’infériorité par les Frères.
Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls.

Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose – pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.

Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.

Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.

Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.

Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de contestation démocratique.

Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.

Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manœuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas.

De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.

À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.

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   Posté le 24-08-2012 à 14:13:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur french irib (Iran) une vidéo montre l’enthousiasme populaire saluant l’armée régulière.

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   Posté le 25-08-2012 à 13:15:35   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Infos de Syrie sur Al Manar :

Appels pour chasser les Alaouites de la Syrie


L’équipe du site
Les partisans de cheikh Adnane Aroure, religieux farouchement opposé au régime et figure de proue pour certaines factions rebelles ont annoncé sur leur page Face Book qu’ils voudraient déplacer la bataille au littoral syrien afin d’expulser les Alaouites de leurs régions.

« La nation islamique veut déplacer la bataille vers les quartiers et les régions nassirites (appellation désignant aussi les alaouites) pour déraciner les chabbihas (terme qui veut dire les voyous mais qui est employé pour designer tous ceux qui soutiennent le pouvoir) de leurs repères » , est-il écrit sur le site « Des millions pour soutenir cheikh Adnane Mohammad Aroure » .

Sur la page est de même détaillé le plan d’attaque des régions habitées par les Alaouites. « Nous devons chasser les Nassirites de toute la Syrie. Nous ne triompherons qu’en les expulsant de tout le littoral » , est-il également signalé, selon le site syrien Syria Politic.

Au chat et à la souris : et les habitants en pâtissent

Selon le site Arab Press, les habitants du quartier Tadamone à Damas commencent à exprimer leur exaspération des exactions commises par les miliciens de l’ASL qui investissent leurs rues et leurs maisons, tirent sur les forces gouvernementales, avant de « fuir comme des cafards » , à l’avènement des militaires réguliers, laissant les habitants subir les séquelles de la riposte.
Ces cris d’exaspération ont été exprimés sur le site du comité de coordination local du quartier en question par des internautes qui l’habitent. Jeudi, l’AFP avait rendu compte que les miliciens jouent au chat et à la souris avec les forces gouvernementales dans les quartiers de la capitale.
«...Ce n’est pas logique. Le prophète Mohammad n’admettait jamais de mettre en danger les femmes et les enfants. Il veillait à les protéger et a les assurer avant chaque conquête alors que vous prenez les gens comme boucliers humains et lorsque les avions viennent vous prenez la fuite. Où sont donc vos armes, si vous n’en n’avez pas, cessez de rentrer dans de nouveaux quartiers. Vous devez avoir honte, le sang des gens innocents est comme le vôtre.... » , est-il écrit sur le site.

Obliger les habitants à payer des redevances

Une femme ayant la cinquantaine exprime quant à elle sa déception de la déroute de la révolution : « nous sympathisions avec la révolution dans son ancienne version et non l’actuelle.... la révolution a éclaté contre l’oppression et l’injustice. mais ce qui se passe aujourd’hui n’a aucun lien avec nos rêves lorsque nous avons organisé les manifestations.. Est-il possible que les hommes armés obligent les gens du quartier Tadamone à leur payer des redevances » .
Cette dame raconte qu’un chef militaire de l’ASL a rassemblé les notables du quartier et leur a demandé de lui verser une grande somme d’argent sinon il va provoquer une grande bataille dans le quartier avec l’armée syrienne. « Au début, ils ont refusé, mais lorsque les miliciens se sont mis à piller les magasins, ils ont fini par céder » , révèle cette syrienne..

Des dizaines de miliciens tués à Homs

Les combats se sont le plus attisé dans la région de Homs ce vendredi. Les forces gouvernementales y ont effectué une opération de grande envergure pour briser le siège imposé à la localité Rablé, tuant un certain nombre de miliciens, selon Arabs-Press. 60 d’après le site Shukumaku. Le même chiffre est véhiculé par la chaine de télévision Al-Mayadine. Des accrochages ont eu lieu sur la route Rakka-Homs et plusieurs véhicules équipés de mitrailleuses ont été détruits. 80 miliciens y tués et de 16 véhicules détruits, indique Shukumaku.

Du côté de la frontière avec le Liban, les forces gouvernementales ont avorté une énième fois une tentative d’infiltration de miliciens via Talkalekh. Dans les périphéries de cette ville, un chef de milice, Walid Al-Omar a été tué. Trois autres miliciens ont eu un sort similaire et 12 ont été blessés dans des accrochages dans les régions Rasten et Tablisseh.

9000 militaires de plus à Alep

A Alep, quelque 9000 militaires ont été dépêchés pour continuer à nettoyer la ville. Par ailleurs, la chaine turque Torc a indiqué qu’un général turc a été arrêté à proximité d’Alep alors qu’il commandait une milice dans cette région et se trouverait actuellement à Damas. Le gouvernement turc a démenti l’information.

Et selon Syrian Documents, des accrochages ont eu lieu dans les périphéries du quartier Seif ed-Dawlé, alors que des opposants ont parlé d’un pilonnage aérien des deux quartiers Boustane et Kalassé et de la localite Kabtane alJabal.

Des Arméniens menacés, des Arméniens qui partent

Pour sa part, le journal syrien « Sham Times » a annoncé que le Conseil suprême de la Révolution syrienne (opposé au régime de Bachar al Assad) a menacé officiellement la communauté arménienne de Syrie de représailles en cas de chute du régime.
La source précise que ces menaces sont réelles puisque la Turquie, principal ennemi des Arméniens est l’allié de l’opposition syrienne. Le Conseil suprême de la Révolution syrienne accuse « certains Arméniens » de « travailler avec les forces d’Assad » et d’être « impliqués dans un certain nombre d’opérations au profit du régime syrien (...) à Alep, Lattaquié et Kessab» .

Selon le site aleppin Tahtel-mijhar, quelques 3000 arméniens ont quitté la Syrie depuis le début de la crise et se sont rendus en Arménie. Leur nombre total s’élève à près de 100 mille dans ce pays. Leur écrasante majorité vit dans la ville d’Alep.

Ailleurs

Dans le gouvernorat d’Idleb, 3 miliciens ont été tués dans la région d’Ariha, et 10 dans un pilonnage aérien contre un village de Jabal Zawiyé. De même un atelier de confection d’engins explosifs a explosé dans la région Nahliya (egalement d’Ariha), tuant et blessant leurs confectionneurs.

Le site Syrian documents rend également compte de plusieurs miliciens tués dans la localité Taybé de Hama, de 5 tués dans des tirs d’obus contre la localitéDael à Deraa, et d’un milicien tué dans des accrochages à Deir Ezzor.

Disparition de 3 journalistes

Le Washington Post et le groupe Mac Clatchy ont annoncé n’avoir plus aucune nouvelle de leur correspondant et photographe Austin Tice qui travaille pour leur compte en Syrie. Ancien marine ayant servi en Afghanistan et en Irak, il était entré en Syrie via la frontière turque le mois de mai dernier. Il s’était déplacé avec les miliciens à Alep avant de se rendre dans la capitale le mois d'aout dernier pour y couvrir les évènements. Ce fait une semaine qu’il a disparu. deux autres journalistes, un palestinien et un turc, travaillant pour la chaine américaine arabophone Al-Hurra ont également disparu depuis le 20 août dernier.

20 millions pour Hijab

L’ambassadeur syrien en Jordanie, Bahjat Sleimane, a révélé devant une délégation jordanienne venue le rencontrer pour exprimer son soutien à la Syrie que l’ancien Premier ministre syrien Riad Hijab a touché la coquette somme de 20 millions de dollars en échange de sa défection.

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   Posté le 28-08-2012 à 17:09:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur Al Manar, quelques infos sur la guerre en Lybie, notamment à Darayya.

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   Posté le 29-08-2012 à 11:24:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le site Voltaire donne quelques indications sur Lakhdar Brahimi, le nouveau négociateur de l'ONU et sur les intentions des puissances occidentales.


Le Plan Brahimi


par Thierry Meyssan

La presse occidentale salue la témérité de Lakhdar Brahimi qui relève le gant et accepte de remplacer Kofi Annan comme représentant spécial conjoint des secrétaires généraux de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie. En réalité, note Thierry Meyssan, sa mission est toute autre. À défaut de changer le régime de Damas, cet homme de confiance de l’OTAN est chargé de déclencher une guerre civile en Syrie.

RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | 28 AOÛT 2012


Lakhdar Brahimi et Ban Ki-moon

Suite au deuxième véto russo-chinois interdisant une intervention étrangère en Syrie (4 février), les Occidentaux ont feint de rechercher la paix tout en conduisant une vaste guerre secrète. Sur la scène diplomatique, ils mirent en avant le Plan Lavrov-Annan, tandis qu’en sous-main ils acheminaient des dizaines de milliers de mercenaires et que certains des observateurs des Nations Unies convoyaient les chefs de l’ASL, organisant leurs déplacements malgré les barrages. L’attentat qui décapita le commandement militaire syrien (18 juillet) devait ouvrir la porte de Damas aux Contras et permettre aux Occidentaux de « changer le régime » . Il n’en fut rien. Tirant les leçons de cet échec, et malgré le troisième véto russe et chinois, les Occidentaux ont choisi de franchir un pas : à défaut de « changer le régime » , semer le chaos. Pour cela, ils ont saboté le Plan Lavrov-Annan et annoncé leur intention d’assassiner le président Bachar el-Assad.

L’opération a débuté par des fuites organisées dans la presse. Reuters [1], NBC [2], Le Parisien [3], Le Canard enchaîné [4], The Sunday Times [5] et Bild am Sonntag [6] ont révélé que Barack Obama avait autorisé depuis des mois une ingérence militaire secrète ; que les États-Unis, la Turquie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne agissaient de concert ; et que cette guerre secrète était coordonnée depuis un quartier général installé sur la base de l’OTAN à Incirlik.

Dès la révélation de l’ordre présidentiel US, Kofi Annan présenta sa démission. Il était devenu vain d’exiger un cessez-le-feu au nom du Conseil de sécurité alors que des membres dudit Conseil revendiquaient être les fauteurs de guerre. L’envoyé spécial des secrétaires généraux de l’ONU et de la Ligue arabe précisa que, désormais, il serait impossible à quiconque de poursuivre sa mission, puisque cette mission elle-même était illusoire au vu des « désunions » du Conseil [7].

Malgré cela, les Occidentaux ont pu compter sur les secrétaires généraux de l’ONU et de la Ligue arabe pour donner une apparence de pacifisme et de légalité à leurs ambitions impériales. Ceux-ci ont donc désigné un nouveau représentant spécial conjoint, Lakhdar Brahimi. Selon le communiqué de nomination, Ban Ki-moon ne lui a pas donné comme mission de mettre en œuvre le Plan Lavrov-Annan approuvé par le Conseil de sécurité, mais d’user de « ses talents et [de] son expérience extraordinaires » pour conduire la Syrie vers « une transition politique, conformément aux aspirations légitimes du peuple syrien » [8].

Pour comprendre ce qui se prépare, il suffit de se souvenir ce que sont « les talents et l’expérience » de M. Brahimi. Fils d’un collaborateur de l’Occupation française —et non pas d’un héros de l’Indépendance algérienne comme il aime à le faire accroire en utilisant une homonymie—, Lakhdar Brahimi est un des thuriféraires de l’ « ingérence humanitaire » , expression politiquement correcte pour désigner le néo-colonialisme. Son nom reste attaché au rapport de la Commission qu’il présida sur les Opérations de maintien de la paix. Il ne s’interrogea pas sur la dérive qui a conduit l’ONU à créer des forces d’interposition pour imposer des solutions politiques contre l’avis de belligérants au lieu de veiller à l’application d’accords de paix conclus équitablement entre eux. Au contraire, il préconisa d’asseoir cette gouvernance mondiale sur une doctrine d’intervention et un service de renseignement supra-national [9]. Ainsi fut créé le service « d’appui à la décision » . Par la suite, et sans même en informer le Conseil de sécurité, Ban Ki-moon signa un protocole avec son homologue de l’OTAN (23 septembre 2008), qui lie ce service à l’Alliance atlantique [10]. Voilà pour les « talents » .

Quant à l’ « expérience » de M. Brahimi, elle l’a conduit à inventer le régime confessionnel libanais (Accord de Taëf) et à instituer le narco-régime afghan (Accord de Bonn). Il tenta aussi de participer au « remodelage » de l’Irak, c’est-à-dire à sa partition en trois États distincts, dont un sunnite où l’on eut rétabli la monarchie hachémite. Alliant l’utile à l’agréable, il maria sa fille Rym (alors journaliste à CNN) au prince Ali, de sorte que si celui-ci devenait roi, elle serait reine d’Irak. Cependant sa mégalomanie se heurta à la résistance farouche du Baath et Washington abandonna le projet.

Ce n’est pas tout. Ses biographies officielles omettent de rapporter que le grand « démocrate » Lakhdar Brahimi fut un des 10 membre du Haut Conseil de Sécurité qui perpétra à Alger le coup d’État de 1992, annulant les élections législatives, contraignant le président Bendjedid à la démission et installant les généraux janviéristes au pouvoir [11]. Il s’en suivit une guerre civile —modèle que Washington souhaite appliquer aujourd’hui à la Syrie— où les deux camps à la fois furent manipulés par les États-Unis. Durant cette période, le leader des islamistes, Abbassi Madani (aujourd’hui réfugié au Qatar) prit comme conseiller politique le pseudo-laïque Burhan Ghalioun (futur président du Conseil national syrien). La faction islamiste armée GSPC (renommé en 2007 Al-Qaida au Maghreb islamique) s’entraîna au maniement des armes avec le Groupe islamique combattant en Libye (renommé dès 1997 Al-Qaeda en Libye) ; la plupart des combattants des deux groupes sont aujourd’hui incorporés dans l’Armée « syrienne » libre.
C’est dans ce contexte que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a inspecté les bases arrières françaises installées dans les États frontaliers de la Syrie. De passage en Jordanie, il a déclaré : « Je suis conscient de la force de ce que je suis en train de dire : M. Bachar Al-Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre » [12]. Sans avoir à pointer le pouce vers le sol, Fabius Imperator est donc passé du « Bachar doit partir ! » au « Bachar doit mourir ! » .

Les Occidentaux ont un message pour Moscou et Pékin. Ils ne céderont pas. Ils iront jusqu’au bout par n’importe quels moyens.

Thierry Meyssan

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[1] « Exclusive : Secret Turkish nerve center leads aid to Syria rebels », par Regan Doherty et Amena Bakr ; «Exclusive : Obama authorizes secret U.S. support for Syrian rebels», par Mark Hosenball, Reuters, 27 juillet et 1er août 2012.
[2] « Syrian rebels acquire surface-to-air missiles : report », par Mark Hosenball et Tabassum Zakaria, Reuters, 31 juillet 2012.
[3] « L’option diplomatique est morte », entretien de Bruno Fanucchi avec Richard Labévière, Le Parisien, 6 août 2012.
[4] « Formation accélérée d’insurgés syriens », par Claude Angeli, Le Canard enchaîné, 8 août 2012.
[5] “ Syria rebels aided by UK intelligence ”, par David Leppard et John Follain, The Sunday Times (UK), 19 août 2012.
[6] « Deutsches Spionageschiff kreuzt vor Syrien », par Martin S. Lambeck et Kayhan Özgenc, Bild am Sonntag.
[7] « Press conference by Joint Special Envoy for Syria », par Kofi Annan, Kofi Annan Foundation, 2 août 2012.
[8] « Le secrétaire général nomme M. Lakhdar Brahimi, de l’Algérie, comme représentant spécial conjoint pour la Syrie », Nations Unies SG/SM/14471, 17 août 2012
[9] « Rapport du Groupe d’étude sur les opérations de paix de l’Organisation des Nations Unies », Nations Unies A/55/305, ou S/2000/809.
[10] « Déclaration commune sur la collaboration des Secrétariats des Nations Unies et de l’OTAN », Réseau Voltaire, 23 septembre 2008. « Moscou regrette de voir l’ONU et l’OTAN signer un accord sans consulter la Russie », RIA-Novosti, 9 octobre 2008.
[11] Islam and democracy : the failure of dialogue in Algeria par Frédéric Volpi, Pluto Press, 2003 (p. 55 et suivantes).
[12] Vidéo.

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   Posté le 29-08-2012 à 15:12:31   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

les islamistes de france soutiennent les insurgés syriens à la solde de l impérialisme http://www.ansar-alhaqq.net/forum/showthread.php?t=18705
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   Posté le 30-08-2012 à 13:46:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Robert Fisk dément la version occidentale sur Darayya.
Source : AlManar
L'article de Robert Fisk dans The Independant


Edité le 30-08-2012 à 13:59:01 par Xuan




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au meme moment,les usa instrumentalisent l islam sunnite pour balkaniser la russie et l évincer du nord du caucase,de tatarstan et de la volga. http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120828.REU4614/un-chef-spirituel-soufi-tue-au-dagestan-dans-un-attentat.html


Edité le 30-08-2012 à 17:07:54 par marquetalia




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une victoire des républicains aux présidentielles u.s aggraverait la politique américaine anti-russe http://fr.rian.ru/world/20120831/195838682.html

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   Posté le 31-08-2012 à 13:28:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La politique d'Obama est pro-russe ?

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   Posté le 31-08-2012 à 13:41:58   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le PADS (Parti Algérien de la Démocratie et du Socialisme) appelle à condamner les agissements impérialistes en Syrie

-Combattre les ingérences impérialistes
-Soutenir la mobilisation des forces patriotiques et progressistes contre la guerre déclenchée par les forces coalisées de l'impérialisme, de la réaction arabe et de l'obscurantisme…

L’intégralité de l’article à lire dans LE LIEN des ouvriers et des paysans - le 10 août 2012

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   Posté le 31-08-2012 à 15:23:14   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

marquetalia a écrit :

[citation=Xuan]La politique d'Obama est pro-russe ?


non,la politique u.s est anti russe,obama cherche à refouler au maximum l influence de moscou;toutefois,selon "novosti",une victoire des républicains aggraverait la politique de guerre américaine contre le kremlin.[/citation]

je ne suis pas fou à lier au point de penser qu obama soit prorusse!

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   Posté le 31-08-2012 à 20:53:25   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Démocrates ou Républicains sur ce sujet ça ne change rien de plus que le passage de relais Sarko - Hollande, c'est ce que je veux dire.

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   Posté le 01-09-2012 à 11:23:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur Al Manar les interventions de la Syrie, de la Russie et de la Chine au Conseil de Sécurité:

Jaafari: 107 miliciens étrangers tués à Alep, qui admet la loi des terroristes?



Le représentant syrien aux Nations Unis Bachar Jaafari a révélé que les forces gouvernementales ont tué pas moins de 107 miliciens étrangers à Alep ces derniers jours. Des Tunisiens, Saoudiens et des Jordaniens figurent parmi ces miliciens, a précisé Jaafari durant une séance du Conseil de sécurité dans la nuit de jeudi à vendredi, consacrée a l'aide humanitaire aux réfugiés syriens. Elle s’est réunie en présence des deux chefs de la diplomatie français et britannique seulement, et en l’absence de leur homologues russe, chinois et américain aussi.

" Y a-t-il un pays au monde qui accepte que des miliciens, des terroristes ou des mercenaires soutenus par l'étranger de controler les quartiers de ses villes? est-il possible que vos gouvernements renoncent au devoir de protéger leurs citoyens et les laissent soumis au joug impitoyable du terrorisme, de l'extrémisme et de la violence" , a-t-il interrogé.
Jaafari a fustigé les pays qui selon lui marchandent avec les souffrances du peuple syrien, et ne perçoivent l’aide humanitaire que dans le cadre de leurs agendas politiques d’ingérence. «Si ces séances étaient honnêtement consacrées à garantir l’aide humanitaire au peuple syrien, d’aucuns n’auraient pas insisté pour agir en dehors des Nations Unies, dans un violation flagrante du Droit international et du traité des Nations Unies» , a-t-il affirmé, signalant qu’il ne comprend pas que certains États participent à accorder une aide humanitaire , même symboliquement, alors qu’ils exercent en même temps des sanctions économiques injustes qui laissent des séquelles graves sur le peuple syrien.

Moscou: les sanctions contre la Syrie contraires au Droit international



Durant la rencontre, les représentants de Moscou et Pékin ont réclamé la suspension des sanctions unilatérales imposées à la Syrie, et l’amorcement d’une solution politique à la crise syrienne, au lieu de chercher à créer des zones d’exclusion ou de menacer de recourir à la force contre Damas.

Selon Vitali Tchourkine, les sanctions économiques unilatérales violent les droits de l’homme et compliquent la vie des Syriens. En appelant aussi bien le direction syrienne que l’opposition, dont celle armée à empêcher la détérioration, le représentant russe a salué les efforts du gouvernement syrien pour offrir l’aide à ceux qui en ont besoin.

Tchourkine a aussi insisté pour que les aides humanitaires soient acheminées via les Nations Unies et les organisations non gouvernementales en collaboration avec le gouvernement syrien et le Croissant rouge, regrettant que toutes les aides soient acheminées vers les réfugiés installés dans les pays voisins alors que ceux de l’intérieur manquent d’aides humanitaires.
Il a aussi condamné « les pays qui offrent leur aide aux groupes terroristes en Syrie » , rappelant que cette aide devrait se faire dans le cadre du Droit international.

Pékin : non à l’ingérence

Pour sa part, le représentant chinois Le Bao Dong a insisté pour dire que son pays soutient un règlement politique de la crise syrienne à travers un processus politique dirigé par le peuple syrien en fonction des principes des Nations Unies, de l’accord de Genève et des six points de Kofi Annan. « La Chine s’oppose à tout règlement imposé de l’extérieur, ou qui exige le changement du régime, et salue la mission de Lakhdar Ibrahimi » , a également signalé Bao Dong. Mettant l’accent sur la nécessité que l’aide humanitaire parvienne aux réfugiés et déplacés Syriens.

La suite de l'article concernant les derniers combats à lire ici

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   Posté le 02-09-2012 à 23:28:45   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

les terroristes armés de missiles! http://fr.rian.ru/world/20120901/195847115.html

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