| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 02-07-2010 à 18:04:07
| Komintern a écrit :
je ne suis pas sûr qu'une classe qui ne jure que par la possession de sa petite propriété voit son intérêt dans le socialisme, c'est à dire l'Etat prolétarien possédant tous les moyens de production. |
Je parle de leur intérêt objectif et pas de leurs sentiments personnels, de ce qu’ils voient ou ne voient pas, de ce qu’ils racontent au bistrot ou de leur façon de voter. Je ne dis pas qu’on n’en a rien à cirer mais une analyse de classe se fonde sur les situations matérielles et les rapports de production. Ensuite, l’Etat prolétarien ne va pas nationaliser toute forme de propriété ou de moyen de production au premier jour de son existence, sinon il n’ira pas loin.
Komintern a écrit :
Par ailleurs son attitude à l'égard de la révolution n'est pas si essentielle que ça. Parce que c'est une classe en voie de disparition aussi bien en système capitaliste que sous le socialisme. Parce que les communistes ne fondent pas leur action sur une classe en voie d'extinction. |
La bourgeoisie est aussi une classe en voie d’extinction, mais elle est encore là. Dans le monde agricole, il y avait 192 000 exploitations individuelles et 134 000 exploitations sous formes sociétaires en 2007. On doit tenir compte de la situation existante, sinon il faudra attendre que le capitalisme ait détruit les petits paysans, les artisans, les petits commerçants, les entreprises familiales…
Komintern a écrit :
Parce que l'unité de la classe ouvrière ne peut être remise en cause même pour des questions de tactique... Tactique qui dans le cas présent reviendrait à faire des concessions aux vestiges de cette classe, concessions qui se feraient au détriment des intérêts objectifs du prolétariat agricole. |
C’est la classe ouvrière, y compris le prolétariat agricole, qui doit entraîner l’ensemble du peuple contre la bourgeoisie. Il n’y a pas lieu de sacrifier les salaires des ouvriers agricoles pour résoudre les contradictions entre les petits-paysans et le Crédit Agricole, les trusts de l’agroalimentaire, les coopératives, etc. Je te rappelle que c'est l'Etat bourgeois qui a proposé comme réponse aux mouvements paysans de leur faire cadeau des charges sur les saisonniers (c'est-à-dire voler leur salaire différé, leur sécu, leurs retraites !). Ça veut dire que les marxistes-léninistes ne doivent pas se tenir à l'écart de ce type de conflits, qui ne peuvent que s'accentuer.
Komintern a écrit :
C'est un débat qui me rappelle un peu la polémique entre les marxistes et les populistes russes au début du XXè siècle sur la question classe ouvrière et paysannerie.. . |
Komintern, j’essaie de comprendre la situation actuelle avec des exemples concrets – ceux que je connais déjà - et les chiffres qui sont à notre disposition. Evidemment on est loin du compte et il est certain qu’un parti organisé à l’échelle nationale pourra définir les alliances révolutionnaires et la tactique à adopter. Mais dans l’immédiat on n’avancera pas si on s’en tient à des déclarations de principes, des généralités sur la petite-bourgeoisie, voire la paysannerie d’avant et d’ailleurs. On n’est pas en Russie ni au début du XXe siècle. Si on parle de la paysannerie, parlons-en avec des exemples concrets puisés dans notre société et aujourd’hui. Il existe plusieurs rubriques sur l’analyse des classes et les alliés de la classe ouvrière, et elles sont très très sommaires. Si tu as de vraies infos, sur les saisonniers, les ouvriers agricoles, les métayers, les fermiers, les paysans pauvres et les petits-paysans, les éleveurs intégrés, les arboriculteurs, les paysans moyens, les paysans riches, les propriétaires fonciers, les sociétés agricoles (EARL, GAEC, sociétés civiles, commerciales ou coopératives, etc.) ne te prive pas d’apporter tes lumières. Je ne dis pas ça pour te chambrer, mais on ne fera pas la révolution dans une société qu’on ne connaît pas, en se contentant d’avoir un point de vue de classe.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| | Posté le 02-07-2010 à 19:03:28
| Xuan a écrit :
Non seulement ils ne sont pas libres dans le système capitaliste, car leur seule liberté consiste à s’endetter, mais c’est capitalisme qui détruit leur pouvoir d’achat. L’enquête récente du Credoc montre de manière nuancée que les « classes moyennes » ont en quelque sorte mangé leur pain blanc. Evidemment cette enquête ne différencie pas des catégories très éloignées non seulement sur le plan du revenu mais surtout dans les rapports de production. On relève quand même que pour les revenus situé entre 1.120 et 1.750 €, la part des « dépenses obligatoires » en charge chaque mois (remboursement mensuel des prêts, paiement des taxes et impôts, de l'assurance, du loyer, de l'eau courante, de l'électricité, du gaz naturel, et autres dépenses irréductibles) s'est beaucoup élevée, passant de 21 % en 1979 à 38 % trente ans plus tard. En 2008, la valeur intermédiaire du revenu disponible après impôt de la population française était de 1.467 euros. Pour cette catégorie, après avoir payés les « dépenses obligatoires » et puis la nourriture, le déplacement, les soins médicaux et l'éducation, il reste trois cent euros pour les loisirs, l'habillement, etc. La moitié d’entre eux n’a pas Internet à domicile, 40 % n’épargnent pas, 48% ne sont pas partis en vacances, 37% ont dû éviter le cinéma et 34% n'ont pas de voiture personnelle. |
La démonstation est formidable xuan, ya juste un léger hic... C'est que cette analyse, et notamment les chiffres que tu donnes, ne concerne pas "les classes moyennes" dans leur ensemble, mais les personnes qui ont un revenu median. Or ils font une distinction entre "les classes moyennes inferieures", et les "classes moyennes superieures" et on peut remarquer que les autres resultats sont largement différents entre les 2 catégories. Sur l'analyse plus précise de ces chiffres, prenons plusieurs exemples: - 37% ne sont pas allés au cinéma en 2008; parce qu'ils n'avaient pas les moyens d'y aller??? Mes parents (classes moyennes inf.) sont allés au cinéma la dernière fois (et ils ont 60 ans pas 90) pour voir "Le Dîner de cons" (je leur ai demandé), et ce n'est pas pour des raisons d'argent, ils préfèrent simplement regarder des films à la tv; 15% des "hauts revenus" ne vont jamais au cinema... pb d'argent? Et la différence de 22% c'est pas aussi une question culturelle? - 48% ne sont pas partis en vacances (toujours en 2008); combien y-a-t-il de retraités dans cette catégorie? Et notamment des retraités de la FP ou assimilée? Bien sûr ces gens-là partent aussi en vacances de temps en temps, mais pas tous les ans. Certains aussi ont une résidence secondaire... D'autres "revenu médian" sont aussi cadres en début de carrière, ou intérimaire, et ne prennent pas de vacances; d'autres font construire et passent l'été dans leur nouvelle maison pour faire des travaux; bien sûr tu fais le total t'arrives pas à 48%, mais le chiffre de ceux qui ne partent parce qu'ils n'ont pas les moyens est largement inférieur. Sérieusement à qui on va faire croire sur ce forum que qqun avec un revenu de 1.467 €/mois après impôt (2.900 pour un couple) n'a pas les moyens de partir en vacances? Perso je suis à 1.330 € avant impôts (primes annuelles incluses), environ 500 € de loyer avec les charges, et je pars en vacances tous les ans (au moins une fois en Grèce), je vais au cinema... File-moi 300/400 € en plus, je prends un crédit pour acheter un studio! Je ne nie pas que certains aient du mal à s'en sortir mais dans des cas particuliers (parent isolé avec plusieurs enfants, soins médicaux etc...) Oui le pouvoir d'achat des classes moyennes a diminué, mais surtout pour les "inférieures"; mais pendant que le % des dépenses obligatoires passait pour eux de 21 à 38% (seulement 32% pour les supérieures), pour les pauvres il passait de 24 à 48%!!! Sachant qu'en 1979 (quasiment la date de l'âge d'or pour les classes moyennes) ces "dépenses contraintes" représentaient donc environ 300 € actuels (au lieu de 557 € ajd) Autre chose, quand on parle de revenu median, on est un peu à la limite du revenu souhaitable (entre autres conditions) pour pouvoir devenir propriétaire. Sachant que 58% des Français sont propriétaires, une grande majorité de ceux qui sont au-dessus de ce revenu sont proprios; bien évidemment beaucoup doivent payer leur crédit, mais on ne peut pas mettre au même niveau un revenu médian locataire sans économies de côté, et un proprio, même endetté, quand bien même ils consacreraient le même budget à leur logement chaque mois...! Bref même si cette étude est intéressante, il faut la prendre avec des pincettes et l'analyser en détail car les différents mélanges (entre "avant impôt" et "après impôts", % négatifs et positifs - "n'ont pas" pour les classes moyennes "ont" pour les riches, "revenu médian" et "classes moyennes" ) en font pour moi une étude PAR des classes moyennes et POUR des classes moyennes. Par ailleurs sur le sentiment de se priver, de ne pas s'en sortir financièrement etc... ça m'arrive fréquemment de recevoir à la suite une précaire avec un contrat de 500 € mensuel, et un cadre avec un revenu de 4.000 €... Les 2 vont me tenir à peu de choses près le même discours! Et ceux qui se plaignent le plus ne sont pas les plus précaires, mais essentiellement les classes moyennes, souvent d'autres fonctionnaires (c'est là que je me marre, quand ils me sortent invariablement "vous savez ce que c'est, on est logé à la même enseigne" et que je leur sors qu'ils gagnent 3 fois plus que la personne qu'ils viennent de croiser en entrant), et c'est quasi systématique pour les profs...
Edité le 02-07-2010 à 19:06:00 par oppong |
| | Posté le 02-07-2010 à 19:41:48
| 2nde partie
Xuan a écrit :
Non seulement ils ne sont pas libres dans le système capitaliste, car leur seule liberté consiste à s’endetter, mais c’est capitalisme qui détruit leur pouvoir d’achat. Comme on se doute la crise des subprimes a accentué cette dégradation. En priorité chez les ouvriers, où la perte de salaire se conjugue avec le licenciement ou l'accélération du rythme de travail, mais aussi dans les autres catégories, soit dans la charrette des licenciements, de la baisse de salaire, soit par effet de domino parce qu'un ouvrier au chômage c'est un client de moins. Comme dit sti, le nombre d'élus diminue, oui mais du coup le nombre des condamnés augmente. Mon propos ici n’est pas de « défendre » la petite-bourgeoisie, mais de comprendre la situation matérielle des différentes classes et leur évolution pour définir qui sont les alliés naturels de la classe ouvrière, ceux qu’elle devra neutraliser et ses ennemis. En n’oubliant pas que l’idéologie dominante, c’est celle de la classe dominante. Pour le reste, c’est un peu de la fiction aujourd'hui. |
Déjà j'apporte une petite précision sur mon expérience professionnelle, certes il y a l'accueil, mais il y a aussi 7 ou 8 campagnes de saisies de déclarations (environ 3/4000 à chaque fois), avec à chaque fois une position dans la société, des revenus, un proprio ou un locataire, une évolution par rapport à l'année précédente etc... Bref une belle base de données même si ça reste de l'instantané, et une question de tendance plus que qqchose de scientifique. Le phénomène soulevé par sti est réel, mais reste à la marge, on ne change pas de classe aussi "facilement", et plus la position est élevée, plus elle est assurée en cas de pépin. A la limite le plus de "transferts" (là encore ça reste "à la louche" désolé xuan ) ce sont ces classes moyennes sup, qui ont vécu au-dessus de leurs moyens, se sont endettées, et se retrouvent au chômage du jour au lendemain sans avoir rien vu venir. Ils sont dégradés en classes moyennes inf, voire en modestes s'ils ne retrouvent pas de boulot à terme. On a tous le même objectif de mieux comprendre les représentants des différentes classes, sauf qu'en ce qui concerne la petite-bourgeoisie, j'ai quand même un petit avantage sur vous, j'y baigne dedans (enfin j'y patauge plus précisément ) depuis ma naissance. Donc je ne me fais plus aucune illusion sur ses membres. Qu'une partie de la petite-bourgeoisie ait intérêt à terme à un régime socialiste, je veux bien te l'accorder. Encore pour te la rallier faut-il que tu lui en fasses prendre conscience (bon courage!). Mais dans l'immédiat, et même à moyen terme pour une grande majorité, une révolution socialiste signifiera obligatoirement une perte du pouvoir d'achat, et pour certains de conditions de travail préférentielles. Parce que je veux bien qu'on redistribue les richesses, qu'on mette fin à l'exploitation, au profit des capitalistes, mais à un moment donné faut aussi prendre en compte dans le calcul la fin de l'exploitation des victimes de l'impérialisme français... Le capitalisme ne "détruit" pas leur pouvoir d'achat, c'est une érosion régulière depuis 20/25 ans. En revanche s'il y a révolution là oui ça peut être une destruction pour certains... Et encore une fois dans l'imaginaire de tous, jusque dans les partis d'"extrême gauche", révolution socialiste, dictature du prolétariat, sont synonymes de massacres, de camps, de famines, d'Etat policier etc... Se revendiquer de Staline ajd en France dans un milieu petit-bourgeois? Tu passes soit pour un facho, soit pour un provocateur... |
| Komintern | C'est la lutte finale | Grand classique (ou très bavard) | | 501 messages postés |
| Posté le 02-07-2010 à 21:22:08
| Xuan a écrit :
Je parle de leur intérêt objectif et pas de leurs sentiments personnels, de ce qu’ils voient ou ne voient pas, de ce qu’ils racontent au bistrot ou de leur façon de voter. Je ne dis pas qu’on n’en a rien à cirer mais une analyse de classe se fonde sur les situations matérielles et les rapports de production. Ensuite, l’Etat prolétarien ne va pas nationaliser toute forme de propriété ou de moyen de production au premier jour de son existence, sinon il n’ira pas loin. |
Désolé Xuan mais non leur intérêt objectif n'est pas forcément le socialisme. Tiens un exemple, certaines coopératives laitières en normandie n'emploient que des cdd payés au lance-pierre. Dans cette coopérative c'est que des "petits paysans" et je te jure que la guerre du lait ils l'ont pas ressenti. Parce qu'ils font peser tous le poids sur les ouvriers en jouant avec leur vie et un coup je t'embauche et après on te renouvelle pas le contrat puis 6 mois après c'est un autre "petit paysan" qui va l'embaucher dans sa ferme etc. Et c'est parfaitement légal... Alors le socialisme ça ne peut que réduire leur "pouvoir d'achat"... Pour ce qui est de la socialisation je t'accorde qu'on attendra un peu pour socialiser les supérettes de quartier ou le boulanger du coin... A part ça...
Xuan a écrit :
La bourgeoisie est aussi une classe en voie d’extinction, mais elle est encore là. Dans le monde agricole, il y avait 192 000 exploitations individuelles et 134 000 exploitations sous formes sociétaires en 2007. On doit tenir compte de la situation existante, sinon il faudra attendre que le capitalisme ait détruit les petits paysans, les artisans, les petits commerçants, les entreprises familiales… |
Il y a quand même de grosse différence entre la bourgeoisie et la "petite paysannerie"... Et tes chiffres confirment ce que je disais, sauf à virer à l'idéalisme, même avec une stratégie, une tactique et une ligne parfaite tu ne les ralliera pas tous. Et c'est déjà pas beaucoup moins de 330 000. Alors dans le cas des contradictions avec le prolétariat agricole, tu vas faire quoi? Aller voir les ouvriers des "camarades" petits paysans qui les exploitent pour leur dire qu'il ne faut pas engager la lutte contre leurs exploiteurs parce que même s'ils ne s'en rendent pas compte leur intérêt est le socialisme? Donc pour moi c'est clair, toute exploitation ou il y a ne serait ce qu'un ouvrier agricole c'est socialisation! On verra ce qu'il restera après.
Xuan a écrit :
C’est la classe ouvrière, y compris le prolétariat agricole, qui doit entraîner l’ensemble du peuple contre la bourgeoisie. Il n’y a pas lieu de sacrifier les salaires des ouvriers agricoles pour résoudre les contradictions entre les petits-paysans et le Crédit Agricole, les trusts de l’agroalimentaire, les coopératives, etc. Je te rappelle que c'est l'Etat bourgeois qui a proposé comme réponse aux mouvements paysans de leur faire cadeau des charges sur les saisonniers (c'est-à-dire voler leur salaire différé, leur sécu, leurs retraites !). Ça veut dire que les marxistes-léninistes ne doivent pas se tenir à l'écart de ce type de conflits, qui ne peuvent que s'accentuer. |
Tu confirmes ce que je dis juste au dessus et loin de se tenir à l'écart de ce genre de conflit les communistes doivent soutenir résolument les ouvriers agricole parce que c'est eux qui ont objectivement intérêt au socialisme pas ceux à qui l'Etat bourgeois accorde le droit de les exploiter encore plus! Quand à ton dernier paragraphe, je précise puisque ça n'a pas semblé clair que la plémique à laquelle je faisais référence était celle qui a tranché quelle classe devait être le moteur de la révolution, la paysannerie (classe la plus nombreuse à l'époque), ou la classe ouvrière. Je ne l'ai mentionné que parce que certains aspects de notre débat m'y faisait penser pas pour le "culte du livre"
Blaki a écrit :
Sinon, l'intérêt de la petite-bourgeoisie au socialisme... Et ben objectivement il est évident, quand tu vois des mecs se lever le cul 70 heures par semaines pour gagner moins qu'un ouvrier, parce qu'ils sont prisonniers d'un système qui repose sur des gagnants... et des perdants. Mais SUBJECTIVEMENT ils n'en sont pas conscients, il est là le problème... Ils préfèrent raller sur les impôts, "Bruxelles", "la bureaucratie", "la racaille", "les assistés" et "les juifs (qu'on voit qu'eux à la télé)". |
Excuse moi mais ton "gars" il fait quoi précisemment? Parce que là je ne vois pas... Par contre, à l'inverse et au sujet d'une partie de la petite bourgeoisie salariée... A la SNCF, il y a une "prime" (c'est son nom) tous les ans. Sur mon "établissement": Le montant total de cette prime pour les "encadrants" s'élève à 1million 300000euros (c'est 10% des agents). Pour les ouvriers (90% des agents), le montant total de cette prime c'est 272000 euros... Avec un camarade ouvrier on gueule sur le directeur d'établissement en lui faisant remarquer que donner 200 euros aux ouvriers quand on donne 20 fois plus à nos contremaitres c'est du mépris! Et voilà l'autre enfoiré qui nous sort que 3000 euros c'est rien... Maintenant explique moi comment le socialisme peut être l'intérêt objectif de cette petite bourgeoisie? Camarade oppong, tout mon respect Au fait je voulais te demander: Ils veulent bosser plus longtemps tes collègues des impôts? Vu que le délégué SNUI a volé au secours de son ministre... Tu dois avoir des grands moments de solitude... Courage mon camarade, surtout si tu dois leur expliquer que le socialisme est leur intérêt... (le prend pas mal Xuan c'est juste du chambrage gentil )
Edité le 02-07-2010 à 23:36:24 par Komintern
-------------------- Vive le drapeau victorieux de Marx, Engels, Lénine et Staline. Vive le communisme |
| | Posté le 02-07-2010 à 22:29:49
| Ah OK, petit bourgeois au sens large alors, c'est à dire classe moyenne, c'est à dire les cadres et AM, public ou privé. Moi je te parlais du petit entrepreneur individuel. Mais bon... Les cadres se sont bien fait emmancher ces derniers temps. Avec la systématisation du forfait jour, ils peuvent travailler en pratique 2500, 3000 heures par an (la norme : 1607 h) !!! et pour des salaires pas forcément mirobolants... d'autant plus qu'il y a une étrange prolifération de "cadres" en ce moment... des gens qui gagnent pas plus qu'un AM, n'ont pas plus de responsabilité, mais ils sont cadres... tu me suis ? Et puis le stress, la pression (qui se répercute sur les subordonnés : harcèlement moral) etc. etc. Donc oui, eux aussi AURAIENT intérêt à arrêter les frais et au socialisme... mais n'en sont pas conscients. Et c'est là encore "Bruxelles", le "libéralisme", le "nouvel ordre mondial" etc. etc. (ou les "assistés", "les charges", "les impôts" pour les cadres de droite du privé). |
| Komintern | C'est la lutte finale | Grand classique (ou très bavard) | | 501 messages postés |
| Posté le 03-07-2010 à 00:01:05
| Je suis désolé mais honnêtement, je ne vois pas en quoi une classe dont la principale fonction quand ce n'est pas la seule est de tout faire pour pressurer d'avantage la classe ouvrière et lui arracher plus de productivité, aurait un intérêt au socialisme. D'autant plus que le socialisme devant mettre fin à la division du travail et ces derniers disposant d'une place privilégiée dans cette même division du travail, il va entrer en confrontation directe avec leurs intérêts. A ça tu rajoutes leurs revenus confortables (comme le montre mon exemple précédent), revenus qui sont la contrepartie de leur rôle "d'officiers et de sous-officiers du capital" et tu as les plus fidèles soutients au système capitaliste et plus encore à l'impérialisme, leur augmentation numérique étant une conséquence de celui-ci. Enfin pour ceux dont tu parles, qui auraient le statut de cadre sans l'être, on ne se base de toute façon pas sur les appellations de la bourgeoisie pour définir les classes...
Edité le 03-07-2010 à 00:02:48 par Komintern
-------------------- Vive le drapeau victorieux de Marx, Engels, Lénine et Staline. Vive le communisme |
| sti | Grand classique (ou très bavard) | 826 messages postés |
| Posté le 03-07-2010 à 00:50:13
| oppong a écrit :
2nde partie Parce que je veux bien qu'on redistribue les richesses, qu'on mette fin à l'exploitation, au profit des capitalistes, mais à un moment donné faut aussi prendre en compte dans le calcul la fin de l'exploitation des victimes de l'impérialisme français ... Le capitalisme ne "détruit" pas leur pouvoir d'achat, c'est une érosion régulière depuis 20/25 ans. En revanche s'il y a révolution là oui ça peut être une destruction pour certains... |
Voilà qui est déjà sacrément plus sérieux ... La paysannerie est un débat intéressant quant à l'analyse générale des classes sociales en france mais peu être pas impérieux comparé aux grands chapitres de celle-ci. Plusieurs millions d'ouvrier et d'ouvrières, des centaines de milliers de travailleurs précaires ou très modestes en marge de la production mais vivant des situations sociales parfois pire que nous (ouvriers), voilà de quoi amener une armée vers le pouvoir. Le protocole de socialisation des forces productives dans la paysannerie francaise après une révolution dans une des nations impérialistes les plus industrialisé du monde sera pas forcément, à mon humble avis, la priorité des priorités. D'ailleurs on devrait trouver des camarades ouvriers agricoles voir des petits paysans honnêtes près à rallier le prolétariat (on a bien vu des bourgeois en Russie ... ) pour nous montrer le chemin pratique car comme dans toute les révolutions, les meneurs se déclarent partout, dans la petite production agricole comme dans l'artisanat. Les enjeux de la collectivisation des groupes impérialistes français et du sort de la plus value qu'on arrache aux millions d'ouvriers à l'étranger seront autrement plus sérieux. Il y aurait des mesures de justice prolétarienne à réfléchir et notre internationalisme serait mis à l'épreuve. Avec la petite bourgeoisie salariale, celle du bas, que je ne vise pas forcément dans mes propos, je pense pas qu'il y ait péril en la demeure. Même si on la retrouve bien représenté dans un trotskisme "dégénéré" qui ne fait pas école politique comme il y encore 20 ou 30 ans, les impasses des programmes de gauche ou de transitions, plus "radicale" devrait les jeter dans notre camp, au moins en pratique, à nous de jouer ... Je pense par contre que pour ces masses d'ingénieurs et de techniciens supérieurs, souvent imbus de leur rôle dans le travail pré-productif ou encore des cadres supérieurs que l'on compte aussi en nombre, ce sera bien plus compliquer. Puisque nous savons qu'il aura résistance et que la bourgeoisie internationale devra trouver des relais pratiques à cette résistance, il faudra avoir une grande méfiance. Pour ceux qui ont rater l'article sur Arthur, je résiste pas à l'envie de le mettre ici, pour lui, pour sa mémoire puisque l'on cause paysannerie ...
Ouvrier Communiste a écrit :
Avec « Rencontre Avec Un Paysan Français Révolutionnaire » , Suzanne transmet le même genre de vérité, mais par la bouche d’Arthur, paysan révolutionnaire ... Suzanne ressent parfaitement chaque idée, chaque silence même, de ses entretiens. Elle ressent surtout que tout commentaire "littéraire" serait d’un superflu bien présomptueux et intervient uniquement pour faire vivre le discours, par la description des attitudes d’Arthur et parfois aussi par l’évocation des sentiments les plus importants que cette rencontre suscite en elle. Arthur, dans ce livre, nous apparaît comme la fusion complète de l’ouvrier agricole d’avec la pensée révolutionnaire. Jamais professeur en philosophie ne pourra mieux exprimer qu’Arthur, l’idée que jusque là " Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde : il s’agit maintenant de le transformer.. .". Avec des mots simples, Arthur nous décrit la situation du paysan ouvrier, de l’ouvrier qui travaille pour rester paysan, du paysan qui lutte pour son droit à travailler la terre ... pour tous ! Toute la question de l’individu et de son rapport à la production des choses, la question de ce que nous sommes et de ce que nous devrons être ... Tout cela, Arthur nous le donne à réfléchir. Dans ce geste de transmission, Suzanne Bernard ouvre un passage à une véritable expression révolutionnaire. Arthur est un militant communiste convaincu et lucide qui ne reconnaît plus son Parti. La position plus qu’ambiguë sur la guerre d’Algérie, le quasi alignement politique aux thèses du XX em congrès du PCUS. La résistance des communistes, détournée ... La déception face à la collaboration au gouvernement de sortie de guerre, etc. Résistant convaincu, la victoire lui laisse un goût amère et il rappel que les communistes ne sont pas monter à la bataille pour la « patrie » mais pour le Socialisme. « Après, on s’est retrouvé avec une prise du pouvoir (gouvernement à participation du PCF, note de OC) ... des injustices ... Comme paysan je n’ai pas encore pu joindre les deux bouts, il fallu trimer aux usines encore, il a fallu trimer ... Enfin tout ça pour moi, aujourd’hui, vu ce qu’on sait maintenant, je fais une analyse : ce n’est pas la peine de combattre dans la Résistance si on perd de vue, après, ce qui va se passer. C’est bien là l’expérience à tirer. Bon, risquer sa vie, mais demeurer soucieux de l’avenir de la prise du pouvoir. » Puis cette anecdote, emblématique de l’ « ambiance » de toute une époque. On envoie Arthur aux obsèques de Maurice Thorez, il est chargé d’en faire un compte rendu pour ses camarades . Arthur, déjà en rupture, accepte la proposition. Mais Arthur a une conscience aiguisé de ce que doit être un dirigeant et l’enterrement du « super » dirigeant Thorez finit de le séparer du parti. « [...] On ne m’a pas vraiment exclu, mais on ne m’a plus rien dit. On a continué à faire les réunions sans moi. Voilà, c’est arrivé comme ça. » « Là, j’ai eu des moments difficiles. J’ai cherché pour mener à nouveau la lutte. J’ai cherché. Je ne savais plus exactement où m’orienter ... » [...] « Enfin en dernière analyse, ils m’ont dit : ‘’ Si tu allais à l’enterrement de Maurice Thorez, tu nous ferais un rapport.’’ J’ai dit : ‘’Pourquoi pas ?’’ et j’ai été à l’enterrement de Maurice Thorez à Paris. - [SB] Ils ont encore essayé, malgré tout de te récupérer ? - Oui. Vraiment en dernière analyse. Mais il se trouve que, justement, il y a eu des tracts de distribués pendant l’enterrement de Maurice Thorez. Ces tracts, ils venaient des premiers cercles Marxistes-léninistes qui s’étaient formés, et sur ces tracts, j’ai trouvé déjà des choses très justes. Bon, je m’en suis retourné, j’ai donné mon rapport. L’enterrement de Maurice Thorez, c’était des milliers de fleurs, enfin un enterrement formidable, il n’y a pas d’erreur. Mais j’avais trouvé ça fait d’une façon embourgeoisée, comment dire ... Il y avait aussi quelques réflexions de gars, là-bas, qui étaient montés des villages et qui étaient aux cellules. On disait : ‘’ C’est plutôt l’enterrement d’un grand bourgeois.’’. Alors j’ai fait la critique au sujet de l’enterrement de Maurice Thorez, j’ai donné mon explication, et c’est là que j’ai cassé avec les camarades du parti. Après, j’ai cherché où je pouvais trouver le journal des Marxistes-léninistes, enfin le vrai journal révolutionnaire. Et c’est là que j’ai trouvé le premier numéro de L’Humanité Nouvelle, - aujourd’hui L’Humanité Rouge – je ne l’ai pas raté. » L’extrait ci-dessous, nous montre combien Arthur a fait la synthèse parfaite du marxisme à son endroit de paysan. C’est une grande leçon qu’il nous donne là. « Il y a une quinzaine de jours, je discutais sur la place avec un ancien de la cellule du PC. Ce gars, il est parti de Sainte Cécile, il y a plusieurs années – il y était métayer – et il est arrivé au village, le poing en l’air. Il est arrivé là, il voulait tout transformer avec le communisme. Maintenant si on parle au même homme, maintenant il dit : ‘’Ah ! En France, nous sommes des petits propriétaires » (il est devenu lui-même propriétaire), il dit : ‘’ Maintenant la petite propriété, en France, quand même, quand même ! ... Si on m’enlevait mes terres ! ... ‘’ Il a même peur du communisme, que le communisme ne vienne lui enlever les terres. ‘’ Moi, j’y tiens, à cette propriété’’, il dit : ‘’j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux ... Tu comprends, j’ai peiné, j’ai sué, j’ai transpiré ... ‘’. Voilà le communiste qu’il est devenu : il veut conserver sa propriété. Même si c’est difficile, il tient à sa propriété. Moi je lui ai dit : ‘’ tu n’as plus rien de communiste. De toute façon, c’est impossible que tu puisses conserver ta propriété.’’ Il m’a dit : ‘’Pourquoi ?’’. Je lui ai dit : ’’ Quand tes fils vont arriver à l’âge, bon, toi tu ne sera pas toujours là, hein, il faudra faire le partage. Est-ce qu’ils ne seront pas obligés de la vendre à un riche, ta propriété ? Si ce n’est pas cette génération, ce sera l’autre. Et qui aura emporté la terre ? Ce ne sera pas le communisme, ni le socialisme, ce sera bien le capitalisme. Sûrement, pour ton petit train de maintenant, je lui ai dit, pour ton petit bien être de maintenant, tu ne regardes pas ce qui se passera, après ...’’. Tout ça pour dire que le même homme, quand il ne possédait rien, il était communiste. Maintenant il dit toujours : ‘’Je suis communiste », parce que le parti communiste a dégénéré. » Le capitalisme c’est la concentration des capitaux. Il le dit à ce petit propriétaire : s’agrandir ou mourir. Et de toute façon, mourir pour la majorité. Le capitalisme, c’est la propriété privée. Il le dit à ce petit propriétaire : « tu tiens à « ta » terre, quel communiste tu es devenu ! ». Arthur, à son époque, en paysan authentiquement révolutionnaire, à avancé bien au-delà des mots d’ordre creux et stéréotypés de nombreux Marxistes-léninistes d’aujourd’hui, quelque soit l’« école » de pensé : ‘’La terre à celui qui la travail ». Revendication qui a value pour une période donné, dans une stratégie d’union d’avec la paysannerie, qui a valeur encore à certains endroits de la planète, mais certainement pas en France, ou les moyens de production agricole et d’élevage ont atteint un haut degré de concentration. Le vrai mot d’ordre communiste est et restera : « la terre à l’état socialiste ». Car de la même façon que l’usine « X » ne peut appartenir en propre à ses ouvriers, le champ « Y » ne devra plus, à terme, appartenir à « son » paysan. Percevoir cette vérité communiste, alors même que l’on éprouve un amour profond pour la terre, comme Arthur, en phase avec sa vie de paysan, tient d’une lucidité, d’une compréhension formidable du sens de l’histoire. Suzanne Bernard fera ensuite une longue carrière (pleine d’abnégations pour l’écriture, nous en reparlerons ...) avec des ouvrages qu’il nous reste encore à découvrir. Mais elle restera pour toujours, celle par qui, grâce à sa capacité de transmission, son écriture remarquable, la parole d’Arthur, Paysan et Ouvrier Révolutionnaire, parviendra à toutes les générations futures. Au moins tant qu’il y aura des communistes conséquents sur cette planète. |
Edité le 03-07-2010 à 00:55:51 par sti |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 03-07-2010 à 10:31:44
| Pour info, Ossip avait écrit une contribution sur les cadres dans le sujet "la classe ouvrière et ses alliés" (post du 14/09/2005) Sa contribution, appuyée sur son expérience personnelle, distinguait les cadres "techniques" et ceux à fonction d'encadrement.
Edité le 03-07-2010 à 13:29:15 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| | Posté le 03-07-2010 à 11:54:09
| Komintern a écrit :
Camarade oppong, tout mon respect Au fait je voulais te demander: Ils veulent bosser plus longtemps tes collègues des impôts? Vu que le délégué SNUI a volé au secours de son ministre... Tu dois avoir des grands moments de solitude... Courage mon camarade, surtout si tu dois leur expliquer que le socialisme est leur intérêt... (le prend pas mal Xuan c'est juste du chambrage gentil ) |
Le SNUI c'est un syndicat un peu bâtard dans la mesure où c'est l'un des rares SUD majoritaires (peut-être le seul même?). Comme ils sont bien à droite ils ont eu plusieurs fois des problèmes avec les instances centrales de Solidaires. Mais ces dernières années la dérive droitière de Solidaires a permis un rapprochement avec le SNUI qui lui est resté à sa place (vu qu'ils pouvaient difficilement aller plus loin ) Par ailleurs les délégués du SNUI sont souvent des agents très zélés, surtout quand il s'agit de défendre la législation bourgeoise face à des précaires (parce que dans l'autre sens ça les dérange moins de suivre une note interne en contradiction avec la loi) En ce qui concerne les medias et leur star Vincent Drezet permanent à vie, ils ont une place à défendre, quand un media a une question à poser ils s'adressent à lui (ou en local au représentant du SNUI). Non pas que les représentants CGT ou FO aient un autre discours, mais parce que le SNUI a acquis une légitimité au fil des ans. Et ça revient régulièrement dans le débat, les délégués du SNUI ne manquant pas de se prévaloir de cette place privilégiée auprès des medias qui est leur meilleure pub pour l'adhésion à leur syndicat. Edit du 5/07: CQFD - Article dans la Marseillaise, ils n'ont interrogé que le SNUI http://www.snui.fr/agt_adh/site_locaux/actu/2010/juillet/84_articles_050710.html
Edité le 05-07-2010 à 21:28:02 par oppong |
| sti | Grand classique (ou très bavard) | 826 messages postés |
| Posté le 03-07-2010 à 12:39:31
| Xuan, le lien sur la contribution d'Ossip ne fonctionne pas. D'ailleurs il manque ce camarade ... |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 03-07-2010 à 13:30:32
| C'est corrigé sti. Oui, c'est dommage.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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