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 Le marxisme léninisme est-il condané à rester dogm

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pzorba75
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   Posté le 12-06-2020 à 19:38:33   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Les textes de Plaristes sont de véritables punitions pour le lecteur, autant par ses idées confuses, ses incohérences, son côté prétentieux mal stabilisé que par la mise en forme sur des lignes inutilement longues comme trois fois la largeur d'un écran normal...
Un peu de repos lui fera du bien et le lecteur assidu appréciera.

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Plaristes
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   Posté le 12-06-2020 à 20:53:00   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Ceci dit, il y a un véritable problème avec les 3 grande crittique de Kant et le diamat, ce qui fait qu'en pratique beaucoup de prolétaire et d’intellectuel d’oppositions sérieux, effrayés par le diamat, choisissent un néopositivisme zététiques et une adulation pour un keyénsianisme à Papa (c'est à dire capitalisme de la libération) plutôt que le MDH et la promotion d'une solution socialiste.

https://youtu.be/jSxpFPyqxRg

Dans la catégorie passe sur les plateaux télés on pourrait citer Emmanuel Todd.

Pourquoi s'accrocher au diamat, quand le MDH lui passe les critères des 3 grandes critiques de Kant? Il n'y a rien à perdre à passer au MDH et abandonné le Diamat !


Les entretiens des Nouvelles Libres – Loïc Chaigneau, président de l’Institut de l’Homme Total

Dans ce livre, j’entends produire la critique de la première de ces approches en montrant ses apports mais surtout ses limites et en réhabilitant le MDH (matérialisme dialectique et historique) comme approche scientifique la plus adéquate pour penser la vie sociale. Pour l’autre versant, je rédige actuellement un livre qui devrait s’intituler Marxisme et Intersectionnalité mais dont la rédaction a dû être interrompue ces derniers mois.


Edité le 12-06-2020 à 20:55:36 par Plaristes




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Xuan
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   Posté le 12-06-2020 à 20:58:28   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour la nième fois il s'agit de ton affirmation mensongère sur la "formation massive des militants à Hegel" dans les écoles du PCF, qui n'a jamais existé et que tu n'as pas démontrée cette fois non plus en nous apprenant qu'un intellectuel pseudo marxiste s'est intéressé à Hegel.

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"nous sommes d'accord que Staline a en définitif échoué" ???

Dire qu'il a "en définitive échoué" est faux. Autant dire que Marx ou Lénine ont "en définitive échoué".

Je te rappelle ce qui t'a déjà été dit.

Staline, outre son rôle essentiel dans la révolution bolchévique, a développé l'édification du socialisme en URSS, apporté de grandes contributions sur la question nationale. Il a vaincu plusieurs tentative de restauration, liquidé la classe des koulaks, la clique des trotskistes et des boukhariniens, élaboré la première constitution de l'URSS, et j'en passe.
C'est sous la direction du PCUS et de Staline qu'au lieu de s'effondrer face au nazisme l'URSS s'est relevée et a constitué le premier camp socialiste.
Ça fait beaucoup de victoires à son actif, en définitive.

Le bilan de Staline s'établit en fonction de la justesse de ses textes fondamentaux et de ses directives, des réussites et des échecs.
Regarde les liens que Finimore t'a signalés pour te faire au moins une idée de l'histoire du socialisme soviétique, sinon on en restera à l'opinion de Pierre Paul ou Jacques et personne n'avancera.


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> On ne "passe pas" par Hegel pour apprendre le marxisme mais pour comprendre ce qu'il faut éviter dans la dialectique. Relis la citation de Mao plus haut ou plutôt lis-la avec attention.

> Les 3 critiques de Kant ne font pas partie des critères critiques marxistes et ne s’appliquent pas au marxisme, parce qu'ils sont en deçà du marxisme et de la théorie du prolétariat.
La connaissance pour les marxistes est collective, relève de la pratique et suit un process dialectique dans l'abstraction et le retour à la pratique.
Le bien et le mal sont déterminés par des critères de classe et l'intérêt supérieur du peuple, tant que subsistent les classes.
Quant à la faculté de juger elle résulte fondamentalement des deux précédents.
Marx disait que Kant était « la théorie allemande de la révolution française » , c'est un penseur de la classe bourgeoise au même titre que Hegel. C’est-à-dire qu’ils sont datés historiquement, politiquement et philosophiquement. La pensée de l'humanité ne revient pas en arrière, la révolution copernicienne ne permet pas de juger la physique relativiste et ni Kant ni Hegel ne permettent de juger le marxisme.

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"l'hégéliano-marxisme" n'est pas davantage acceptable dans le domaine culturel. Un film n'est pas plus esthétiquement réussi s'il répand l'idéalisme et politiquement c'est un recul. Le prolétariat n'établit aucune hégémonie culturelle en faisant sienne une théorie de la bourgeoisie.
Quant à "l'assimilation critique" de Hegel ce n'est pas de "l'hégéliano-marxisme" mais du marxisme simplement .

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Utilise un langage clair et pas des abréviations comme à l'armée. On parle de matérialisme-dialectique et de matérialisme historique. Les deux vont ensemble.
J'ai cité le premier pour ne pas alourdir et parce qu'il s'agissait de l'opposition entre matérialisme et idéalisme et de l'opposition entre dialectique et métaphysique.
Staline a écrit dans le Chapitre IV-2 de l'Histoire du Parti Communiste (bolchévik) de l'URSS :
Matérialisme dialectique
et matérialisme historique


Le matérialisme historique est lié au matérialisme-dialectique. Staline écrit que le matérialisme historique "résout le problème des rapports entre l'être social et la conscience sociale, entre les conditions du développement de la vie matérielle et le développement de la vie spirituelle de la société" .
Il est intimement lié à la lutte entre les classes, c'est-à-dire qu'il obéit aussi aux lois du matérialisme et de la dialectique. Et lorsque les classes disparaissent, il obéit aux nouvelles contradictions apparues ou qui persistent dans le communisme, comme celle entre l'homme et la nature, entre le vrai et le faux, entre ville et campagne, etc.


Edité le 12-06-2020 à 21:14:29 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Plaristes
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   Posté le 12-06-2020 à 21:14:59   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Kroutchev et le reste de la nomenklatura a pris le dessus.
Et si la mémoire du peuple russe reste difficile à tromper. La restauration capitaliste a eu lieu il y a donc besoin d'auto-crittique.

"> Les 3 critiques de Kant ne font pas partie des critères critiques marxistes et ne s’appliquent pas au marxisme, parce qu'ils sont en deçà du marxisme et de la théorie du prolétariat. "


C'est parce-que le marxisme est au delà de ça qu'il devrait le passer haut la main, le MDH les passe haut la main.

Si le diamat ne les passe pas, c'est qu'il est bien endeça du marxisme !


"La connaissance pour les marxistes est collective, relève de la pratique et suit un process dialectique dans l'abstraction et le retour à la pratique. "

D'où l’intérêt de l'hégéliano-marxisme, et la théorie du reflet, et de l'intersubjectivité hégélienne.

"Le bien et le mal sont déterminés par des critères de classe et l'intérêt supérieur du peuple, tant que subsistent les classes."

Ils sont déterminés par le signe et de sens de chaque chose par rapport au communisme, Marx note bien que le prolétariat et sa catégorie Lumpen n'est pas angélique !

"Marx disait que Kant était « la théorie allemande de la révolution française » , c'est un penseur de la classe bourgeoise au même titre que Hegel. C’est-à-dire qu’ils sont datés historiquement, politiquement et philosophiquement. La pensée de l'humanité ne revient pas en arrière, la révolution copernicienne ne permet pas de juger la physique relativiste et ni Kant ni Hegel ne permettent de juger le marxisme. "


Je le sais déjà.

Un film n'est pas plus esthétiquement réussi s'il répand l'idéalisme et politiquement c'est un recul.

L'hégéliano-marxiste utilise juste Hegel comme reflet abstrait du concret. Il n'est pas idéaliste !


Concernant le matérialisme dialectique et le matérialisme historique (ou Diamat)
Je l'oppose au Matérialisme Dialectique ET historique. (MDH)

Car c'est une seul et même chose ! Et non deux comme l'affirme Staline.


Edité le 12-06-2020 à 21:17:43 par Plaristes




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Xuan
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   Posté le 13-06-2020 à 00:22:30   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique sont bien deux choses différentes si on ne veut pas les mélanger et créer encore une fois de la confusion.
Mais elles sont liées comme le décrit Staline, puisque le matérialisme historique est aussi dialectique, tandis que la dialectique matérialiste se déroule dans le temps.
Il ne faut pas réinventer l’eau chaude avec des oppositions fictives entre matérialisme dialectique et matérialisme historique d'une part, et un « matérialisme dialectique historique » de l'autre.

"L'hégéliano-marxiste utilise juste Hegel comme reflet abstrait du concret. Il n'est pas idéaliste !"
Les marxistes n’ont plus besoin d’Hegel pour passer au reflet abstrait du concret, par contre cet abstrait doit se transformer en actes, reflétant alors l’abstraction de la pensée dans ses réalisations pratiques.

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Sur la restauration du capitalisme en effet il y a des choses à dire, des critiques et des autocritiques à faire, et pour ce qui nous concerne tirer des leçons pour notre pays de l’expérience des autres.
La première critique concerne les thèses de Khrouctchev et le révisionnisme moderne.
Il faut étudier ce qui le distingue de Lénine et de Staline.
Je dirais que la question première est celle de la dictature du prolétariat. Elle garantit que le prolétariat conserve le pouvoir sur les anciennes classes dirigeantes, que le prolétariat s’est transformé en son contraire, de classe dominée en classe dirigeante.
Et que la question suivante absolument liée à la première est la poursuite de la lutte des classes sous le socialisme.

Au XXIIe congrès du PCUS, selon Khrouchtchev « la dictature du prolétariat n’était plus nécessaire en Union Soviétique, où l’Etat serait devenu un '"Etat du peuple tout entier" et le parti communiste un "parti du peuple tout entier''. Il proclamait alors l'entrée de l'Union soviétique dans la phase de l'édification en grand de la société communiste. "...nous construirons la société communiste pour l'essentiel en 20 ans". [Rapport sur le programme présenté par Khrouchtchev au XXIIe Congrès du PCUS]. Dans ce cas l’Etat aurait cessé de constituer un instrument de domination d’une classe sur une autre et aurait perdu sa raison d’être. De toute évidence la contre-révolution khrouchtchévienne et la restauration du capitalisme qui s’en est suivie en URSS prouve que l’observation de Lénine et de Staline était fondée. Lors des 8 èmes rencontres internationalistes 2017 de Vénissieux, Tatiana Desiatova représentante du KPFR, critiqua dans ses réponses aux questions du public l’abandon par Khrouchtchev de la dictature du prolétariat et la négation de la lutte des classes.
« Quand on oublie des concepts comme la dictature du prolétariat dans l’histoire de mon pays malheureusement cela a joué un rôle destructeur après la mort de Staline. Khrouchtchev a commencé à renoncer à la dictature du prolétariat, à nier le concept de lutte des classes » .
[25’45 de l’enregistrement]
[‘Contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit’ – p 171 – 172

Staline eut aussi des positions diverses sur cette question en fonction des périodes et des situations.
Voir d’abord page 171 son texte de 1929 sur « l’aggravation des rapports de classe en URSS et dans les pays capitalistes » .
Puis, après la liquidation des débris boukhariniens et trotskistes et l’élection des députés au suffrage universel, en 1939, dans ‘les questions du léninisme’ Staline estime qu’il n’y a plus dans la société socialiste de classes antagoniques, ennemies… "La fonction de répression a fait place à la fonction de protection de la propriété socialiste contre les voleurs et les dilapidateurs du bien public. La fonction de défense militaire du pays contre l'agression du dehors s'est conservée intégralement".
[Voir page 174]

Contradiction antagonique ou non, principale ou non
Par contre se pose une question sur le caractère antagonique ou non de la lutte des classes dans la société socialiste, ou bien sur son caractère principal ou secondaire.
Lors de la révolution culturelle, le 14 juillet 1964, le Renmin Ribao et le Hongqi publient un texte critique sur la restauration du capitalisme par Khrouchtchev, qui comprenait aussi des appréciations critiques sur Staline à propos de la lutte des classes sous le socialisme :
« Du fait que l'Union soviétique était le premier pays, et à l'époque le seul, à édifier le socialisme et qu'elle ne disposait d'aucune expérience étrangère à laquelle se référer, du fait également que Staline s'était éloigné de la dialectique du marxisme-léninisme par son interprétation des lois de la lutte de classe dans la société socialiste, il proclama prématurément, après la réalisation essentielle de la collectivisation de l'agriculture, qu'en Union soviétique, "il n'existe plus de classes antagonistes" » [ idem p 174]
Mais on sait aussi que la révolution culturelle eut de graves conséquences et mit le pays à feu et à sang, en créant des antagonismes imaginaires.
Aujourd’hui le PCC maintient qu’il existe une lutte de classe mais pas à grande échelle, qu’elle peut rester non antagonique si elle est bien résolue, et quelle ne constitue pas la contradiction principale dans les mêmes conditions.
Voir p 176 l’intervention de Youping Cui lors des 8èmes rencontres internationalistes de Vénissieux, [15’50 de l’enregistrement]

Voilà donc les leçons tirées jusqu'ici dans l'expérience de la dictature du prolétariat et de la lutte des classes dans la société capitaliste.
A nous d'adapter à notre pays cette expérience, afin de ne pas renouveler la défaite de la Commune de Paris, ou les illusions sur les acquis du CNR, et de réhabiliter la nécessité de la dictature démocratique du prolétariat.


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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 13-06-2020 à 07:43:55   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Encore un mot sur le matérialisme historique, qui évidemment constitue une étude matérialiste et dialectique, c'est l'étude de l'histoire de la société et de ses idées, une étude fondée sur ses bases matérielles socio économiques.
Il n'est pas nécessaire de préciser matérialisme "dialectique" historique. Tous les théoriciens du marxisme l'entendent ainsi.

Quant au matérialisme dialectique, il s'applique non seulement à l'histoire de la société mais aussi à la physique, à la nature, à la chimie, à l'ensemble de la matière et à la lutte des idées.

Tous les théoriciens du marxisme ont utilisé l'un et l'autre, parfois ils ont fait une étude particulière pour les définir, ou pas.

Il n'est pas nécessaire d'ergoter sans fin sur ce sujet, ça s'appelle enculer les mouches.
Sinon on peut aussi s'interroger sur la question fondamentale : faut-il dormir avec la barbe sur le drap ou en dessous ?
Ou encore doit-on séparer l'histoire et la géographie, ou faire un cours histgéo ?
Doit-on parler d'histoire - géographie ou bien d'histoire et/ou géographie ?
Quoique la question puisse se poser d'intégrer la préhistoire, voire la post histoire.


Edité le 13-06-2020 à 08:52:59 par Xuan




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Xuan
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   Posté le 13-06-2020 à 09:04:47   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour revenir au sujet, j'ai montré plus haut que la dictature du prolétariat s'applique nécessairement dans la transition du capitalisme au communisme, pendant le socialisme.

Par contre ses modalité varient en fonction des conditions propres à chaque pays et du caractère plus ou moins aigu de la lutte de classe dans la socialisme. On a vu qu'en Chine et en URSS, selon ces circonstances historiques, la dictature du prolétariat est définie de façon différente, et que des erreurs peuvent se produire dans son appréciation.
Les partis communiste et le mouvement communiste international peuvent apprendre de ces erreurs et les corriger.

La révolution bourgeoise a établi la dictature de la bourgeoisie à travers des luttes violentes, qui se sont prolongées sur plusieurs dizaines d'années, presque cent ans, contre la classe des féodaux puis contre le prolétariat en 1871.
Aujourd'hui la lutte de classe entre bourgeoisie et féodaux n'est plus qu'un souvenir, et les velléités du comte de Paris à remonter sur un trône ont surtout fait rigoler.

Par conséquent le dictature du prolétariat constitue un principe qui s'adapte à la résistance des classe exploiteuses. C'est donc un dogme, une caractéristique intangible du socialisme, mais son application est relative. Par exemple elle peut aussi s'appliquer sans aucune violence lorsque les anciennes classes exploiteuses acceptent la société socialiste.

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Inversement lorsque Clousclard écrit :

Est-ce trop offensant pour la superbe et l’infaillibilité de l’idéologie originelle des pères fondateurs de la “dictature du prolétariat” d’envisager plus prudemment de viser une intersubjectivité révolutionnaire et morale face à l’impossibilité désastreuse du monde du recel de l’accumumulation primitive et du “calcul égoïste”?

Il ne tient aucun compte de la résistance des classes exploiteuses ni des menées subversives de l'impérialisme, et il préconise de renoncer à la dictature du prolétariat, c'est-à-dire à la possibilité de punir selon la loi socialiste les accapareurs, les agents ennemis infiltrés, les corrompus et les corrupteurs, les voleurs, les violeurs, les assassins et les terroristes, et de défendre le pays contre une agression étrangère.
Comme on peut bien s'en douter l'intersubjectivité révolutionnaire et morale n'a aucun pouvoir dans ces cas.
S'il fait allusion sans le savoir comme Monsieur Jourdain à la résolution des contradictions au sein du peuple, nous n'avons pas besoin des conseils de Clousclard, qui oublie les contradictions entre les ennemis et nous.

Mais il ne s'agit pas seulement d'un oubli. La dictature du prolétariat est la condition de l'exercice du pouvoir par le prolétariat. Nier sa nécessité c'est nier le renversement du capitalisme et l'instauration du socialisme.

Sa théorie revient en définitive à celle de Khrouchtchev, sur l'Etat du peuple tout entier . Elle est clairement révisionniste.
Clousclard professe autre un dogme qui est celui du renoncement à toute forme de violence voire de contrainte. Mais ce dogme-là ne souffre aucune restriction ni variation dans son application. C'est un dogme absolu et métaphysique.


Edité le 13-06-2020 à 12:49:26 par Xuan




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   Posté le 13-06-2020 à 12:27:55   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Justement l'étude de Hegel prouve l'existence d'une dialectique de l'histoire.
Et vous admettez que :
"Encore un mot sur le matérialisme historique, qui évidemment constitue une étude matérialiste et dialectique, c'est l'étude de l'histoire de la société et de ses idées, une étude fondée sur ses bases matérielles socio économiques."

Donc la séparation des deux ne fait aucun sens !

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La dictature du prolétariat est mise entre guillemet, tout simplement car dans la pratique ça donné la dictature des cadres du PC et de la nomenklatura !

Aymeric Monville écrit : Du Parti des fusillés au marxisme «  zombie  »

Je vous laisse lire sa préface de la lettre ouverte au communiste qui traite justement de la question. Car Clouscard sait très bien que la première dictature du prolétariat c'est mla commune de Paris.

A.Monville a écrit :

J’en ai tant vu qui s’en allèrent
Ils ne demandaient que du feu
Ils se contentaient de si peu
Ils avaient si peu de colère

J’entends leurs pas j’entends leurs voix
Qui disent des choses banales
Comme on en lit sur le journal
Comme on en dit le soir chez soi

Ce qu’on fait de vous hommes femmes
Ô pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m’arrache l’âme

Aragon

«  Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur  »

CETTE LETTRE, dite ouverte, ne fut en réalité jamais ouverte, jamais lue, jamais envoyée. On ne sait pourquoi, le manuscrit est resté chez Michel Clouscard, à Gaillac, dactylographié, amendé, prêt à l’envoi, portant l’adresse de l’expéditeur au dos. Lacan, que Clouscard n’appréciait guère, avait raison sur ce point : «  Tout message finit par parvenir à son destinataire.  » En effet, la lettre nous arrive aujourd’hui, quarante ans après, comme une bouteille à la mer. Trop tard ? Au contraire. Ce que voulait dire Clouscard eût été inaudible à l’époque où il l’écrivait. Avant de parler du PCF, il fallait d’abord s’adresser à la société française dans son ensemble, définir les nouveaux cadres de l’idéologie dominante, afin d’établir une stratégie révolutionnaire ou mettre en garde les militants devant les périls. Les contraintes qu’impose la «  ruse de la raison  » politique auront sans doute dissuadé Clouscard de s’adresser en priorité à ses camarades et l’auront détourné vers des ouvrages universels, transcendant les intérêts partisans : Le Capitalisme de la séduction, Critique du libéralisme libertaire, Néo-fascisme et idéologie du désir, Le Frivole et le Sérieux. La réputation de Clouscard comme auteur s’est depuis affirmée. Mais on oublie trop souvent qu’il avait une visée politique précise, laquelle éclaire l’œuvre. Et qu’il n’oubliait pas non plus que, pour accoucher d’une nouvelle société, il faut un accoucheur. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas pu découvrir ce texte sans amertume, tant il témoigne d’une époque charnière, la fin des années soixante-dix, où le communisme mondial était au sommet de sa puissance, mais où les succès lui faisaient parfois perdre la tête. Dans l’ère qui s’ouvre après 1975, les impérialistes ont déguerpi du Vietnam, le traité d’Helsinki accorde à l’URSS un répit de courte durée. Le PCF, encore sûr de lui et renforcé dans son rôle de libérateur du pays, est déjà concurrencé par un PS phagociteur, et croit bon de se payer le luxe d’un dangereux aggiornamento. On le sait aujourd’hui, on le pressentait hier, le ver était dans le fruit. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le PCF sera devancé à gauche par le PS dès les cantonales de 1976 puis aux législatives de 1978. Au lieu d’agiter bien haut l’étendard marxiste, il adoptera de plus en plus la posture social-démocrate de l’adversaire, jusqu’à la revendiquer parfois comme telle . En quelques années, et bien avant l’assassinat de l’URSS, il allait perdre de sa force et plus tard de sa légitimité. Sous cet aspect, Clouscard a perdu. Le pire scenario qu’il avait prévu — victoire de la social-démocratie libertaire puis fascisation rampante du pays à la faveur de la crise — s’est produit point par point. Mais du moins aura-t-il fourni des anticorps théoriques à ce cataclysme, et dès l’époque de ce présent texte. Car c’est là l’essentiel : Clouscard aura su exprimer pour les communistes — implicitement dans ses ouvrages ultérieurs et explicitement dans cette lettre ouverte — ce que les penseurs dialecticiens, habitués à travailler sans cesse sur les catégories du réel et du possible, et in primis les maîtres de Clouscard, Lucien Goldmann et Georg Lukács, appelaient le «  maximum de conscience possible   », ce dont un Parti, une classe, peut être capable sans en avoir forcément encore pris encore conscience. Car un révolutionnaire doit agir sur ce que la classe n’est pas encore, sur ce qu’elle porte en germe et pas seulement sur la façon dont elle se présente et se représente. Par exemple, Lénine avait prévu que l’attachement des paysans russes au tsar était moins décisif que la question, centrale, de la propriété de la terre, dont les bolcheviques se sont servis comme d’un levier avec le succès que l’on sait. C’est sans doute aussi pourquoi Clouscard fait figure aujourd’hui de penseur communiste idéal-typique, lui qui ne fut pas seulement un compagnon de route — nous avons souvenir qu’il détestait le terme — mais un sympathisant passionné dont on peut voir ici de quel souci le Parti de la classe ouvrière fait pour lui l’objet. Ajoutons, enfin, qu’avant d’être publié par «  le Parti  » à qui il allait devoir sa notoriété première, Clouscard n’avait pas alors le statut de «  star  » qu’il a à présent post mortem (il est décédé en 2009), et qu’il n’avait donc pas le loisir d’intervenir politiquement comme bon lui semblait. En effet la chouette de Minerve prendra son envol après la tombée de la nuit libérale. Après Le Frivole et le Sérieux, qui fit un épouvantable bide, sans doute mal défendu par un Jean-Edern Hallier (dans sa période gauchiste) pourtant enthousiaste. Il faudra donc attendre 1981 pour que Clouscard soit enfin publié aux Editions sociales (les éditions du PCF), et passe ainsi très prosaïquement de l’ombre à la lumière (Le Capitalisme de la séduction atteignit alors les 18 000 exemplaires). Mais cela au prix, sans doute, d’une critique moins directe de «  ce qui ne pouvait plus durer au PC  », pour reprendre la formule d’Althusser. La publication tardive de Clouscard par ses propres camarades sera due à diverses causes, qui ne tiennent pas qu’aux mérites de ses livres et où rentrent des considérations de personnes (le conflit Sève-Althusser sans doute) et certaines tactiques politiques obscures. Le fait est que cette mise en garde contre les méfaits de la contre-révolution libérale libertaire venait sans doute dix ans trop tard. Le triomphe théorique est souvent la contrepartie d’un premier échec politique, ou du moins d’une déception, en l’occurrence l’incapacité à orienter le PCF dans un « bloc historique », sous direction centrale ouvrière (principe de base du marxisme-léninisme), et non, comme c’est le cas actuellement, sous direction des classes moyennes, de leur utopisme niais et de leurs compromissions. Devant cet évident échec, on pense à Platon, Machiavel et tant d’autres qui ont su transformer leur désastre politique initial en victoire théorique. Mais Clouscard eût préféré, pour qualifier le fait qu’il s’impose aujourd’hui comme un classique, des métaphores plus simples et conformes à ses goûts d’athlète olympique : la victoire à l’arraché, la victoire au finish. C’est pourquoi nous ne sommes donc pas peu fier, au sein de la maison d’édition que Clouscard avait co-fondée et qui porte le nom de sa rue, de restituer ici, à la faveur de ce regain d’intérêt significatif, la pensée d’un penseur totus politicus dans toute sa plénitude et cohérence.

[ g]«  Une époque où on a tout perdu  »[/g]

De quand date précisément ce texte ? La chose est aisée à démontrer et présente par ailleurs des aspects ironiques. On peut, en effet, voir Clouscard batailler presque désespérément pour demander si l’abandon de la dictature du prolétariat (décidée au XXIIe congrès, du 4 au 8 février 1976) est bien compatible avec le marxisme-léninisme, lequel sera jeté par-dessus bord… au congrès suivant (1979), prélude à une longue litanie de reculs théoriques et politiques. Ajoutons qu’au moment où écrit Clouscard nous sommes forcément avant l’abandon du programme commun (1978) puisqu’il parle de ce dernier comme d’une réalité tangible. C’est enfin en 1976 que sera prônée la ligne «  eurocommuniste  », même si c’est finalement aujourd’hui que cette stratégie s’impose pleinement, sous des noms différents, avec le Parti de la gauche européenne qui achève de lier aux institutions anti-démocratiques de l’Union européenne le parti qui s’était pourtant courageusement opposé à Maastricht . On connaît la suite, les couleuvres à avaler deviendront des boas : la fin du centralisme démocratique, la fin de la référence au marxisme tout court, dans les années quatre-vingt-dix. Tout était perdu fors l’honneur et l’internationalisme prolétarien : il y aura donc le bombardement de la Yougoslavie. Puis l’on boira le calice jusqu’à la lie : «  Bouge l’Europe  » (sic et resic), la capitulation devant l’histoire néo-maccarthyste, les privatisations du gouvernement Jospin, etc. Mais ne tombons pas dans l’anachronisme. En 1976, le recul théorique et doctrinal que constituait l’abandon de la dictature du prolétariat ne présageait rien de bon mais tout n’était pas joué à ce moment-là. Le concept de chien n’aboyant pas, l’abandon d’un terme ne signifiait pas automatiquement le complet dépérissement du Parti. D’aucuns pouvaient arguer, par ailleurs, que le principe de la «  dictature du prolétariat  », qui est certes au cœur du marxisme, pouvait être polémiquement assimilé à la violence d’une «  minorité agissante  » et qu’il fallait couper l’herbe sous le pied à la droite, laquelle avait beau jeu de dire que le PCF était le seul parti qui demandait l’instauration d’une dictature . Il eût été sans doute plus simple de rétorquer que la bourgeoisie exerce elle-même une dictature permanente, par l’intermédiaire du travail salarié exploité, et qu’il valait mieux creuser les termes marxistes que d’y appliquer des réformes cosmétiques. Quoi qu’il en soit, le drame de l’époque est que la défense des principes marxistes fut portée surtout par une minorité sectaire. Althusser pouvait notamment se payer le luxe de critiquer le Parti de l’extérieur, dans Le Monde, et défendre la dictature du prolétariat du haut de sa chaire à l’ENS. Clouscard n’eut pas cette chance. Sans doute parce que fidèle sympathisant, et parce qu’issu du prolétariat quoi qu’il en dît (il se présente dans cette lettre par honnêteté comme un petit-bourgeois, du fait de son accès tardif au professorat), il n’eût pas accepté de déroger aux règles implicites du centralisme démocratique. On est d’ailleurs frappé par sa modestie, surtout si l’on compare à ce que sera le brûlot althussérien contre Georges Marchais, lequel ne méritait certainement pas tant d’indignité. Ce qui ne peut plus durer dans le Parti communiste commence en effet par des invectives ad hominem et la dénonciation vire au règlement de compte. A contrario les précautions infinies que prend Clouscard vis-à-vis du Parti peuvent surprendre, et même désorienter. Mais jamais Clouscard n’aurait parlé comme Althusser rudoyant le dirigeant ouvrier Marchais comme un mauvais élève. Jamais il n’eût, comme Althusser, parlé de l’organisation comme d’une «  machine à dominer  » (titre d’une partie du livre), dans le style d’époque très «  feu sur le quartier général  » et qui est aux antipodes du Lénine pour qui «  la classe ouvrière n’a qu’une force, son organisation  » . Quant au fond du débat, Michel Clouscard voit alors, à l’occasion de ce virage théorique, non pas une querelle scolastique, une querelle de mots, mais préfère pointer ce qui était pour lui fondamental : une véritable crise morale, l’emprise sur le mouvement ouvrier du «  libéralisme libertaire  », dont il a forgé très tôt le concept. C’est d’ailleurs pourquoi nous joignons à ce texte une annexe, qui faisait partie du manuscrit, mais écrite ultérieurement, sans doute après Le Capitalisme de la séduction : «  Le PCF et la contre-révolution libérale  ». Ce n’est pas ici le lieu de revenir sur l’impact du néo-libéralisme français sur la société française. Il suffit de se reporter à de nombreux ouvrages de Clouscard. Ce qui nous intéresse ici, c’est sa déclinaison sur la conscience du grand parti ouvrier et sur sa perception du marxisme. Si l’on peut difficilement agir sur la situation générale (dont Clouscard rappelle à l’époque qu’elle était déterminée par la «  coexistence pacifique  », avec ses avantages et inconvénients, ses opportunités et ses scléroses), pour le penseur marxiste, le problème n’est pas tant celui de la situation internationale que celui de la perméabilité des camarades aux thèses petites-bourgeoises. Lue aujourd’hui, cette contribution de Clouscard est décisive, non en ce qu’elle donnerait une clef d’explication exhaustive du déclin du grand parti ouvrier (sub judice lis est), mais en ce qu’elle met l’accent sur ce que beaucoup d’approches trop exclusivement sociologiques ne pouvaient voir : la décadence idéologique, non pas seulement l’abandon du marxisme ou du marxisme-léninisme, mais aussi la perte de sa compréhension profonde et exhaustive. Pour utiliser dans un sens moins exclusif un terme actuel, emprunté au domaine de la démographie contemporaine et à propos des populations anciennement catholiques , on peut en effet parler dès cette époque dans le PCF d’une forme très atténuée de marxisme : un marxisme «  zombie  ». On pourrait définir ce dernier comme une manière de recevoir marxisme comme une référence culturelle et non comme exigence quotidienne, et ce dans un climat délétère qui emportait à l’époque tout sur son passage et transcendait les choix individuels. Et qui explique que les mêmes hommes qui ont pu s’avérer des héros pendant la guerre aient pu si facilement «  baisser les bras devant le plus vulgaire des opportunismes  », comme divers témoins lucides, tels Jeannette Thorez-Vermeersch, ont pu le relever. En réalité, les années soixante-dix resteront le symbole d’une époque où l’on n’a jamais autant parlé de marxisme, mais où l’on a commencé à se débarrasser cauteleusement de lui. Ou, pour être plus précis, une époque où l’usage universitaire du marxisme faisait oublier quelles exigences morales impératives il portait en lui.


Le «  freudo-marxisme  », idéologie des nouvelles couches moyennes arrivistes


Cet assaut contre le marxisme, Clouscard en voit une source majeure dans l’idéologie alors à la mode : ledit, et avec des guillemets, «  freudo-marxisme  ». Lacan, Althusser, autant de symboles d’une chatoyante idéologie qui irrigue l’intelligentsia et même le PCF. Ce freudo-marxisme ou plutôt ce lacano-althussérisme était en réalité le triste symbole d’un désarmement, d’un confort moral, l’abandon des problématiques éthiques liées à l’engagement, le passage du marxisme comme vision du monde à celui d’outil d’analyse parmi d’autres. Le freudo-marxisme — et surtout l’usage, mondain, langagier qui va avec — va correspondre à l’idéologie de gauche des nouvelles couches moyennes intellectuelles, qui ne se caractérisaient plus par la possession de petits moyens de production (poujadisme) mais par l’accès au salariat de masse et la nécessité de se distinguer du peuple par ce que Clouscard appelait «  la consommation transgressive, libidinale, ludique, marginale  ». Le «  freudo-marxisme  », loin de rendre à Freud et Marx l’hommage qui leur est dû, allait devenir un outil de promotion sociale. Le marxisme rentre ainsi à l’université et sort du monde ouvrier. Mais à l’université, on note aussi une déshégélianisation très forte, qui dénote l’incapacité à assumer le tragique de l’histoire et le repli sur la sphère privée de ce que le maître de Berlin appelait «  l’ombre ineffective  », à savoir l’individu bourgeois. Car, on l’a oublié depuis, la déshégélianisation fut dans la France de cette époque encore plus profonde que la démarxisation, et aura consisté au final à éliminer sans doute, à gauche, les catégories anthropologiques non moins cruciales de l’engagement humaniste, du progrès et de l’espoir. Clouscard refuse la formalisation althussérienne du marxisme (réduction fonctionnaliste et structuraliste), pour ne pas laisser la psyché faire l’objet des manipulations de l’ordre de classe repris par la psychanalyse . Il refuse la séparation positiviste de la praxis et de la psyché, soit le partage des rôles Lacan / Althusser, qui garantissait en réalité l’interdiction du marxisme en territoire freudien. Et au final le barrage de l’économique dans le sexuel, le sexuel fantasmé comme hors communauté, propriété du seul sujet . Althusser n’avait-il pas dit que Freud avait découvert le «  continent inconscient  », comme si Marx n’avait pas déterminé les inconscients de classe, ceux précisément que la psychanalyse ne saurait voir ? Censée faire se rejoindre deux théories explicatives du monde, comme la «  glande pinéale  » de Descartes était réputée lier l’âme au corps, cette mode du freudo-marxisme témoignait en réalité de l’emprise structuraliste sur la société française depuis la fin de la guerre d’Algérie. En effet, le structuralisme (non génétique) — car le marxisme peut être qualifié à bon droit de «  structuralisme génétique  » (Lucien Goldmann), dialectique, où les structures sont soumises au devenir — correspond à un déclin de la chose politique de la France, à une apathie croissante et à l’essor de la technocratie. Le structuralisme ne devient un phénomène de société que bien après les premiers écrits de Lévi-Strauss , en tout cas après le conflit en Algérie, fin du conflit qui signera aussi la fin des interrogations morales et de la conscience éthique de grand style. Au moins à l’époque de Sartre préférait-on, les mains sales au kantisme «  qui a les mains pures parce qu’il n’a pas de mains  », pour reprendre la formule du Péguy. Au nécessaire engagement sartrien, vécu — et c’est le grand défaut de Sartre — sur le seul mode individuel, va succéder le hiératisme de la structure de «  l’anti-humanisme théorique  », c’est-à-dire l’emprise de la technocratie sur les sciences humaines, marxisme compris. Car enfin, il est tout de même étonnant qu’un parti encore révolutionnaire ait pensé acclimater en son sein le corpus althussérien dont l’essentiel est de nier le sujet historique et d’éliminer le devenir… Ce n’est pas le moindre des paradoxes de cette époque . Aujourd’hui, alors que les thèses d’Althusser sur la «  coupure épistémologique  » et le délestage prétendument nécessaire de l’appareil hégélien dans le marxisme sont aujourd’hui complètement battues en brèche, ne serait-ce que par la diffusion croissante des Grundrisse, on constate au contraire un regain d’intérêt pour Clouscard. Etrange qu’Althusser reste avant tout, pour les communistes dits «  orthodoxes  », dont beaucoup de mes amis, le défenseur sans peur et sans reproche de la «  dictature du prolétariat  ». Il est cocasse d’attribuer ce rôle à un philosophe dont la carrière aura consisté en un complet effeuillage du marxisme, qui se termine par l’abandon de la dialectique, de l’humanisme (le vrai, pas celui de «  l’humain d’abord  »), de l’histoire (sous couvert de lutte contre l’historicisme), l’aplatissement devant l’intimidation mondaine de l’adversaire, sous couvert d’«  antistalinisme  », et au final le meurtre de son épouse, communiste et résistante. Car si nous ne souhaitons pas faire de ce drame une lecture «  symptomale  », nous refusons néanmoins de faire, comme beaucoup de disciples, comme si ce meurtre n’avait aucune signification. Ajoutons enfin le retour althussérien à Spinoza qui permettait d’insister sur la libération individuelle par rapport aux tabous religieux (et a autorisé au passage toute une génération de soixante-huitards à se sentir plus «  libérés  » par rapport à la statue du commandeur que représentait la génération de la Résistance). Libération individuelle donc, et non la libération collective qui passe, elle, sans doute par Hegel et, en ce qui concerne la religion, par une nécessaire herméneutique, de type feuerbachien, et que ne propose pas Spinoza. A l’époque actuelle, on peut toujours observer les ravages de ce marxisme margarine, canada dry, mais passant bien la rampe, car délesté de tout, et avant tout du socialisme. Ce fut par exemple la «  visée communiste  » de Lucien Sève, qui proposait de sauter à pieds joints dans le communisme sans passer par le socialisme. Plus récemment, Alain Badiou et son communisme sur coussin d’air, «  hypothétique  », a offert aujourd’hui l’expression la mieux incarnée de cette intervention de la bourgeoisie universitaire dans le marxisme, sa répétition en farce.


«  Que sont mes amis devenus ?  »


Revenons au PCF. On a beaucoup écrit sur son déclin, qui posait un problème d’ordre historique car en réalité bien antérieur à la chute du mur de protection antifasciste en 1989, ce que d’aucuns ont tendance à oublier. Dès 1978, donc deux ans plus tard, deux ans trop tard, beaucoup de livres de mises en garde paraîtront. La direction laisse alors du champ aux différentes oppositions et resserre l’appareil. Stratégie bien connue sous le nom maoïste et poétique de «  que cent fleurs s’épanouissent !  » ou, plus prosaïquement comme «  cause toujours   », d’autant que l’appareil est fermement maintenu … Laissons parler Jeannette Thorez-Vermeersch :

Avec Georges Marchais, on vit naître une pratique hypocrite et irresponsable qui consista à laisser les débats s’étaler hors des instances du Parti, se déverser sur la place publique, cependant que les militants se réunissaient en “courants”, “affinités” et autres fractions… Le but de cette pratique n’était pas, en vérité, une meilleure démocratie, mais de diviser pour mieux régner, de laisser les militants bavarder à perte de vue afin qu’ils en oublient qu’entre-temps la direction du Parti prenait ses “décisions” dans le suivisme du clan le plus influent. Le résultat fut ce qu’il devait être : l’impression pour beaucoup d’être floués, le renforcement des oppositions et des fractions, la perte de l’unité et de la cohésion et, finalement, une faiblesse croissante face aux adversaires .

Après cette première salve de critiques venues de tous horizons (Daix, Elleinstein, Goldring, Althusser, Vargas et Molina, Thorez-Vermeersch), beaucoup de livres parus récemment ont renouvelé l’exercice, armés du recul histoire et d’outils sociologiques limités mais éprouvés. Néanmoins, il nous semble, que contrairement au texte de Clouscard, tous ces ouvrages, malgré leurs mérites, manquent la question de la pénétration idéologique dans le marxisme, le désossage du marxisme-léninisme. Deux livres emblématiques méritent un commentaire : l’un de Marco Di Maggio, malgré son titre et les informations qu’il fournit, parle assez peu des «  intellectuels  » et réduit les débats de ceux-ci aux manœuvres d’appareil. Et de présenter le déclin du PCF comme cause de son repli « patriotique » et non de sa tentation eurocommuniste, ce que les résultats catastrophiques actuels contredisent complètement. Quant au livre de Julian Mischi , et qui a fait grand bruit, il surestime sans doute les facteurs sociologiques (l’effacement de la classe ouvrière) au détriment du facteur idéologique. Souligner la défection des éléments ouvriers c’est sans doute confondre quelque peu les causes et les conséquences. C’est l’absence de léninisme qui fait fuir les ouvriers, et non l’absence d’ouvriers qui fait décroître le léninisme. C’est aussi oublier le fait que la solidité de la conscience ouvrière fait les bonnes social-démocraties (voir la RFA), et non le syndicalisme revendicatif à la française. Quoi qu’il en soit, il est symptomatique que malgré leurs mérites, la plupart des commentateurs aient fait souvent l’impasse sur la crise morale qui touche le PCF et sur le débat de 1976 à propos de l’immoralisme . «  La vraie morale se moque de la morale  » Le débat sur l’immoralisme, dans le cadre du XXIIe congrès, a un caractère symptomatique. Il signe l’incompréhension entre les larges masses qui comprennent cet enjeu immédiatement et des intellectuels qui n’y voient que répression archaïque. En effet, la «  question morale  » avait été perçue par les commentateurs de l’époque comme une diversion pour faire entériner les changements doctrinaux importants du congrès, hypothèse qui n’a rien d’irrecevable mais manque l’enjeu théorique. On le voit dans le présent texte, Clouscard partira précisément de là. D’où sortira l’une des œuvres les plus originales de la fin du XXe siècle, en promouvant une anthropologie historique, une phénoménologie des catégories de pensée et une caractérologie à la La Bruyère, étayée par la matrice marxiste. On le voit d’ailleurs à cette époque évoquer la rédaction d’une Ethique prolétarienne (il s’agit sans doute du brouillon de son livre Le Frivole et le Sérieux). Certes, Marx s’est toujours élevé contre le moralisme, contre l’utopisme niais. On peut donc se demander pourquoi recourir à un argumentaire mal défini scientifiquement, «  l’immoralisme  ». Remettons les choses à l’endroit : pourquoi exclure la question morale des problèmes traités par le marxisme ? Croire possible la séparation des jugements de faits et des jugements de valeur, et a fortiori croire en l’existence même de jugements de faits stricto sensu ce n’est pas du marxisme, c’est du positivisme. En refusant de séparer praxis et psyché , cheval de bataille de Clouscard, ce dernier ne fait que rétablir le marxisme dans toute sa plénitude dialectique : souci de la totalité, des interactions en son sein, méthode à la fois critique et explicative. Le travail que va entreprendre Clouscard ressortit à celui des moralistes français dans leur aspect éminemment rationnel et subversif, à la comédie de Molière qui «  châtie les mœurs en riant  » (castigat ridendo mores) et bien sûr à tout l’appareil moderne des sciences humaines qui seraient peu de chose sans l’apport de Marx. Clouscard poursuivait le meilleur de notre tradition nationale, le génie des lettres. Non un refus de la morale, non l’amoralisme gidien non plus la «  moraline  » des curés, mais au contraire l’affirmation suivante : «  La grande tradition des moralistes français s’est éteinte ; elle peut se restaurer — selon sa propre tradition — à condition de s’interroger sur… les libertés, les besoins et… la morale.  » En effet c’est aussi — et surtout — parce que Le Capitalisme de la séduction est un grand livre qu’il a pu marquer les esprits. Peut-être faut-il préciser qu’il ne s’agit pas d’une morale de l’impératif catégorique mais d’une réflexion globale, comme l’éthique de Spinoza. On le voit tout au long de cette «  lettre ouverte  », le marxisme-léninisme est complété par l’interrogation philosophique, constamment éprouvé au tamis philosophique et réactivé par le souci rousseauien de la psyché. Si on ne conçoit pas son engagement comme impliquant toute sa personnalité, on ne peut prétendre être un révolutionnaire. Car enfin, comment le marxisme avait-il pu littéralement déplacer les montagnes au XXe siècle si ce n’est la capacité de ses militants à se sentir entraînés par une force morale invincible ? Cette force qui faisait dire avec Lénine qu’il était bon de rêver, mais qu’il fallait aller «  jusqu’au bout de son rêve  ». Bien entendu, les tentatives réitérées de criminalisation du communisme ont eu tôt fait de transformer dans les esprits le passé communiste en lieu privilégié de la tyrannie et non en celui du sacrifice, ce qui est exactement l’inverse, car dans le pari pascalien que constitue l’engagement révolutionnaire «  l’obéissance à la loi qu’on s’ait prescrite est liberté  ». Ce que le libéralisme ne sait pas concevoir car il ne connaît de liberté que l’esclavage de «  l’impulsion du seul appétit  ». C’est ainsi que dès l’époque dont nous parlons, les dirigeants n’ayant pas vécu la période douloureuse de la guerre dans toute sa dimension tragique furent alors frappés par un prurit d’excellence morale, sans pour autant que leur vertu au combat eût été éprouvée. Comme les chiffonniers de Baudelaire, singeant l’épopée napoléonienne, ils s’attribuèrent du monde issu d’Octobre les mérites sans en assumer les exigences, en «  s’enivrant des splendeurs de leur propre vertu  ». La trivialité de l’interrogation morale ne pouvait amener qu’une déchéance théorique et une incapacité d’organisation, qui signe le passage d’une morale hégélienne (la Sittlichkeit) à une morale kantienne à usage personnel (la Moralität), fondée sur le devoir-être. On comprend donc que Clouscard va rechercher une morale de la production, ancrée dans la réalité des rapports sociaux, à rebours, par exemple, d’une association qui, aujourd’hui, se revendique cocassement de lui tout en prétendant le faire au nom d’une prétendue «  droite des valeurs  » (les valeurs boursières ?), au prix d’un malentendu sciemment distillé. S’il fallait répondre sur le fond à ce qui est d’abord une provocation (ne l’oublions pas), nous dirons ceci : aller chercher la morale en dehors des faits, et des mœurs, une morale qui ne soit pas articulée sur la production, dans le passé mythique qui n’est ni de droite ni de gauche mais tout simplement féodal, c’est le propre du moralisme chrétien le plus trivial. Il faut refuser d’opposer des valeurs idéales à une société, mais se demander quelles sont les forces internes dynamiques de transformation de cette société.


Rouges-bleus contre blancs-bruns

Revenons tout de même une bonne fois pour toutes sur ces provocations qui n’ont que trop duré. Je n’ai pas l’habitude de commenter les faits et gestes de ladite association «  Egalité et Réconciliation  », laquelle croit parfois bon d’embrigader Clouscard, contre son gré, et dans un éclectisme insipide. Relever une provocation c’est l’amplifier. Du reste, il n’est pas nécessaire de rendre compte d’un phénomène politique qui n’a rien de nouveau. C’est un objet volant — bien bas — et identifié depuis longtemps : alliant la fibre pseudo-sociale, corporativiste, des nationalistes au «  socialisme des imbéciles  » qu’est devenu, au XIXe siècle, l’antisémitisme prenant la suite de l’antijudaïsme chrétien. La jonction s’est faite au moins depuis le boulangisme. Au fond, il s’agit toujours du dévoiement ad nauseam de deux idées nées et ancrées dans la gauche révolutionnaire, la nation et le socialisme, «  privatisées  » par telle ou telle communauté contre une autre : au choix ou en même temps les fameux «  quatre Etats confédérés  » chers à Charles Maurras : protestants, juifs, «  métèques  » et francs-maçons. La division en communautés permettant ainsi de perpétuer la division en classes et le statu quo social. Le fédéralisme anti-jacobin faisant office d’ultima ratio à ce dépeçage de la République. Ce que la droite extrême a toujours appelé «  la gueuse  » sert ainsi, avec les Lumières, de repoussoir systématique ; enfin la nation est toujours utilisée contre une autre, ce qui constitue précisément un déni de nation, à rebours de l’inter-nationalisme prolétarien. Tout ce dispositif de ceux qui préfèrent le nationalisme à la France (comme Clouscard le dit ici, en reprenant un mot célèbre, à propos de Maurice Barrès) assure en fin de compte la continuité contre-révolutionnaire de ces courants et fait la jonction entre la droite ultra venue du fin fond de l’Ancien Régime et les appétits insatiables de la bourgeoisie du «  stade suprême du capitalisme  ». A l’époque récente, une collusion entre un certain catholicisme intégriste et les milieux négationnistes réactive l’évidence d’une communauté de pensées entre les blancs et les bruns. Alliance face à laquelle, le chromatisme politique bien compris impose l’union des rouges et des bleus, de Rousseau et de Marx, de Lénine et de Robespierre. Rappelons que le sinistre idéologue du nazisme, Rosenberg, était venu à l’Assemblée nationale, en pleine Occupation, pour décréter la «  fin de la Révolution française  ». Et que c’est à Georges Politzer qu’est revenu le mérite immortel d’y avoir opposé les textes théoriques les plus puissants de la Résistance rouge. Dans ce glorieux sillage, si Clouscard pense à un terme transcendant le PC et le marxisme-léninisme, l’englobant, c’est à l’humanisme feuerbachien (hégélien de gauche), le jacobinisme républicain, la philosophie des Lumières. Ceux qui ont donc pensé, à la faveur de la confusion ambiante, se servir de Clouscard pour l’enrôler dans un vaste «  populisme  » transcendant les «  clivages politiques traditionnels  » (vieille lune que la Nouvelle Droite tente d’appliquer aux communistes depuis vingt-cinq ans, sans grand succès ) en seront pour leurs frais. Si besoin était, on verra à quel point ce Clouscard totus politicus contredit tout ce qu’on a voulu faire pour le «  doriotiser  » contre son gré. Mais pourtant, il suffisait de lire le reste de l’œuvre et il n’avait pas fallu attendre son célèbre «  Le Pen est aux antipodes de ma pensée  », publié par L’Humanité quelque temps avant sa mort, pour se rendre compte que Clouscard n’est pas seulement le pourfendeur du libéralisme libertaire mais aussi celui du néofascisme, ultime conséquence du premier. Sous la formule lapidaire «  sous les pavés Le Pen  », en 1988, vingt ans après Mai 68, Clouscard avait magistralement bouclé la boucle. C’est pour cela que sa pensée est toujours vivante. Il a refusé, dès Mai 1968, la sinistre alternative spéculaire entre les « bobos » et les « fachos » dans laquelle les médias dominants veulent nous enfermer à longueur de temps : c’est-à-dire l’opposition factice entre une gauche représentée par la seule bourgeoisie et un peuple uniquement symbolisé par ses éléments les plus poujadisés. Retrouver le sens de l’éthique prolétarienne comme l’a fait Clouscard, c’était remettre le marxisme dans un universel concret. Comme le PCF avait su prolonger la Révolution française, proposé de mener la République jusqu’au bout, par l’exigence du socialisme, qui seule peut mettre un terme aux périls que le libéralisme fait peser sur l’unité nationale et le pacte républicain. Le drame actuel de la gauche — à l’exception de forces d’avant-garde — est d’être aujourd’hui privée de l’élément-clef qui avait longtemps permis une synthèse harmonieuse entre la réalité républicaine et l’exigence de socialisme, à savoir un parti communiste digne de ce nom. Nous sommes, au contraire, condamnés à des penseurs dépourvus de toute vision historique comme Alain Badiou, lequel est allé récemment jusqu’au ridicule d’opposer le drapeau rouge et le drapeau tricolore, pourtant apparus presque au même moment et dans le même pays. On ne pouvait faire plus plaisir à la bourgeoisie libérale. Clouscard n’a pas seulement vu la fascisation rampante qui allait succéder à la social-démocratie libertaire. Il a vu également un antidote dans l’alliance de la République et du socialisme. Qui n’est pas simplement une question d’héritage mais un enjeu de pensée. Le passage, dans le présent texte, sur l’alliance entre Rousseau et Lénine, tous deux immenses penseurs de la psyché et de la praxis, sans laquelle on ne peut prétendre changer le monde, «  changer la vie  », est à ce titre lumineux :

C’est en prenant au sérieux la psyché féodale, en rappelant les exigences qui avaient constitué le mode de production féodal que Rousseau peut montrer son inexorable déchéance et proposer un autre fondement — politique alors — du relationnel. Lui seul permet d’éviter les restaurations. Lui seul a su dire comment on peut s’arracher à la situation constitutive de l’idéologie petite-bourgeoise (actuellement le néo-kantisme et le freudo-marxisme). De par quelle critique. Par quelle ascèse, par quelles exigences. Situation en laquelle pourrissent les Reich et les Marcuse, ravalés au rang d’idéologues pour adolescents boutonneux et pour journalistes de la nouvelle presse à sensation, lorsqu’on confronte leur problématique de sexologues avertis au sublime Jean-Jacques. Au seul — avant et après Lénine — qui ait osé critiquer la libido constituée par les classes dominantes. Alors que les freudo-marxsites ne font que se soumettre au pouvoir sexuel de la nouvelle bourgeoisie. Pour avoir leur part . Envoi Voilà ce que je peux dire à propos du discours politique, enfin restitué dans toute sa plénitude, d’un homme que j’ai trop peu connu, à la fin de sa vie, et dont je n’ai jamais prétendu recueillir les confidences tant il mettait tout dans son œuvre, lui qui n’a jamais passé une journée sans écrire. Je laisse aux droitiers dans l’âme le goût des filiations, des héritages, des testaments. Mais ce que j’ai immédiatement compris chez lui, je crois — et la jeunesse se trompe rarement en la matière — c’est la dignité farouche et l’intelligence sourcilleuse qui suscitaient autour de lui fidélité et engagement.

Que le lecteur m’autorise donc à voir dans cette préface un double adieu et un double hommage à cet homme qui eût pu être mon grand-père, qui avait un demi-siècle de plus que moi, qui était en fait «  si loin si proche  ». Adieu à un homme mais également à l’époque où je suis né (1977), dans cette France que j’ai tétée au sein et que je regrette à me déchirer la peau, ce pays de cocagne où le bonheur avait été une idée neuve. Ce pays «  intelligent  », où le peuple vivait dans la dignité. Grâce au programme du CNR, les «  jours heureux  », la Sécurité sociale d’Ambroise Croizat, les nationalisations de Marcel Paul, le statut de la fonction publique de Maurice Thorez, cette France que les communistes avaient forgée de leurs mains car des dizaines de milliers d’entre eux avaient su, au moment décisif, emprunter le chemin de l’honneur, grâce à ce Parti qui avait su rendre à la classe ouvrière et paysanne, décimée inutilement à Verdun, «  les couleurs de la France  ». C’était cela, «  notre jeunesse  ». Mais l’heure n’est pas aux regrets. Face à l’abaissement spirituel et moral que représente aujourd’hui la fascisation tous azimuts, ce n’est désormais plus seulement le communisme qui est à sauver. C’est le mouvement entier des travailleurs, c’est aussi une certaine idée de la République. Et sans doute aussi, plus qu’une «  certaine idée  », une idée certaine, «  claire et distincte  », de notre douce France, de notre vieux pays.



Il y a mépris.

Clouscard c'est l'auteur du capitalisme de la séduction, et il a compris l'enjeu de la guerre froide culturelle, les agression capitalistes impérialistes ne sont pas forcément lié à la force brute et l'opression.

Le terrain de la guerre culturelle est donc crucial, car il ne peut il y avoir résistance armée face à l'agression impérialiste sans hégémonie culturelle.

Les cadres du PC ont été séduits par le capitalisme ! Clouscard l'a compris.


Edité le 13-06-2020 à 12:54:37 par Plaristes




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Xuan
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   Posté le 13-06-2020 à 19:40:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

"Donc la séparation des deux ne fait aucun sens !"

Tu inventes une séparation qui n'existe pas.
Dans tous les cas il s'agit d'appliquer le matérialisme dialectique, mais le matérialisme historique en est une application particulière.
La particularité du matérialisme historique est qu'il s'agit du matérialisme dialectique appliqué à l'histoire de l'humanité, l'histoire de la lutte des classes.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 13-06-2020 à 19:54:55   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour le reste le texte de Monville est intéressant.

On pourrait se demander par quel mystérieux cheminement on peut "voir Clousclard batailler presque désespérément pour demander si l’abandon de la dictature du prolétariat (décidée au XXIIe congrès, du 4 au 8 février 1976) est bien compatible avec le marxisme-léninisme"
Tandis que par ailleurs le même Clousclard écrit
"Est-ce trop offensant pour la superbe et l’infaillibilité de l’idéologie originelle des pères fondateurs de la “dictature du prolétariat” d’envisager plus prudemment de viser une intersubjectivité révolutionnaire et morale"
En fait Clousclard ne s'est jamais opposé aux dérives révisionnismes dans le PCF, et à force d'avaler des boas il a fini par adopter ce régime alimentaire et le cuisiner à sa façon.

Et au lieu de critiquer la ligne révisionniste il s'en est pris à son alter ego extérieur "l’emprise sur le mouvement ouvrier du «libéralisme libertaire», dont il a forgé très tôt le concept."
C'est toujours plus facile de s'en prendre aux autres que de balayer chez soi.
Or le libéralisme libertaire de la social-démocratie radicale n'a jamais eu d'emprise sur le mouvement ouvrier, mais dans la petite et moyenne bourgeoisie.
C'est le révisionnisme moderne qui a infecté d'abord la direction du PCF, les cadres et l'aristocratie ouvrière. La ligne d'Union de la Gauche a été portée à bout de bras par Waldeck Rochet et Georges Marchais, pas par Althusser. Et bien avant que les années 70 voient éclore le courant libéral-libertaire d'après 68, le ver était dans le fruit et le PCF avait commencé à dériver.

Depuis longtemps le PCF suivait avec aveuglement le "parti père" de l'URSS et cette boussole lui servait de cerveau. Le PCF n'appliquait pas le matérialisme-dialectique et le matérialisme historique à notre pays, mais s'en tenait à des "principes" c'est-à-dire à un dogme.
Lorsque l'URSS a envahi la Tchécoslovaquie il a commencé à vaciller tout en s'accrochant à ses principes, au soutien indéfectible à l'URSS.
La cabale des "physiciens" a poursuivi le travail de sape, l'offensive anti communiste venait de tous bords, mais ce n'était plus un pays socialiste que défendait le PCF.
Et quand le château de cartes s'est écroulé le PCF s'est trouvé désemparé. Plus de boussole, juste les souvenirs d'un passé glorieux.
Une fois le parti père déchu tous les marchands de rêve ont pu se précipiter dans le vide théorique qu'il avait laissé derrière lui, et finir de balayer les restes du marxisme-léninisme.

Le problème avec Eric Monville c'est qu'il s'en prend à Althusser mais ne cherche pas les racines de la dégénérescence du PCF, dont Althusser n'est en rien responsable.
La dégénérescence du PCF est due fondamentalement au révisionnisme moderne, qui n'a rien à voir avec le freudo marxisme et toute la clique des libéral libertaires.
Le révisionnisme moderne n'est pas né dans les années 70 mais dans la décennie précédente, au sein même du PCF et dans le sillage de Khrouchtchev.

Le problème c'est qu'il écrit "Quoi qu’il en soit, le drame de l’époque est que la défense des principes marxistes fut portée surtout par une minorité sectaire" , ce qui est mensonger.

Bien avant que Clousclard ne s'interroge sur les dérives de son parti et ne dérive lui-même, des communistes authentiques se sont opposés à la ligne révisionniste.
Ils ont été exclus du PCF. Ce n'étaient pas des intellectuels en vue ni des bobos gauchistes, et Monville aurait pu avoir l'honnêteté intellectuelle de les citer au lieu de noyer l'opposition au révisionnisme dans la soupe gauchiste du "maoïsme" et des "libertaires".


Je cite sur ce forum l'ouvrage de Jacques Jurquet A contre-courant
On y trouve le texte qu'il lut lors de son exclusion du PCF. Je signale que, contrairement à lui, le "dirigeant ouvrier" Georges Marchais ne fut pas résistant lui-même et ne s'évada jamais du STO :

« Camarades !
Qu'il me soit tout d'abord permis de dire ma stupéfaction de la procédure que vous avez acceptée pour prononcer mon exclusion des rangs de notre Parti communiste français.
Le vote que vous avez émis ne me parait pas en effet, dans son principe même, conforme aux statuts en vigueur. Car, en cas d'exclusion, il est formellement stipulé que l'intéressé aura la possibilité de se faire entendre et de présenter ses observations et sa défense.

Or voici que vous ne m'avez pas accordé ce droit, en votant avec une rapidité déconcertante une mesure contre laquelle je n'avais pas encore pu vous présenter mes arguments.
Je vous prie donc d'enregistrer ma protestation solennelle contre cette violation de la loi du Parti et je vous informe que je considère votre décision d'exclusion comme entachée d'irrégularité grave et donc nulle.
J'ai donné mon adhésion au Parti communiste français fin 1941, puis je l'ai confirmée, après une coupure, fin 1943. C'est un vieux cheminot, mort hélas depuis, membre du Parti depuis 1921, qui l'a reçue et qui m'a fait connaître qu'elle était acceptée. N'adhérait pas qui voulait en effet à cette époque à notre glorieux Parti. On avait exigé que je fasse la preuve de mon courage. C'est ainsi qu'à la barbe des Nazis il m'avait fallu arracher toutes les affiches hitlériennes d'une ville et c'est ce que j'avais réussi malgré le couvre-feu et bien que je ne dispose plus de papiers d'identité en ordre, m'étant évadé en sautant d'un train du Service du Travail Obligatoire. Il s'agissait de la fameuse affiche rouge contre la brigade des camarades étrangers du M.O.I.

Si je vous raconte tout cela c'est parce que je pense indispensable que chacun d'entre vous soit placé effectivement devant ses responsabilités et sa conscience au moment de se prononcer sur l'exclusion d'un camarade dont il ne connaît nullement le passé.
Je n'alourdirai d'ailleurs pas de détails inutiles, vous comprenez bien que plus de vingt ans de vie militante ne peuvent se relater en quelques minutes.

.../... (suite de la biographie - ma période de Résistance)

C'est une époque où j'ai vu tout autour de moi la mort et la guerre et au cours de laquelle j'ai choisi pour ma vie entière de ne jamais me taire, de ne jamais m'agenouiller, de ne jamais accepter ce qui me paraîtrait faux ou pervers. Je me suis senti alors pleinement communiste, même si ma formation idéologique ou politique était encore bien modeste.
.../... (suite de la biographie)
E t puis, je suis venu à Marseille.
Camarades, c'est le fondateur de votre cellule que vous avez exclu. Oui, à l'époque nous n'étions que trois, parmi lesquels Rocchi, puis rapidement nous nous sommes développés et nous avons pu commencer à organiser notre petit travail.

.../... (suite biographie, conjugale ici, rupture)

Voilà.
C'est là en gros « ma vie ». Rien n'y figure que je doive cacher à qui que ce soit. Je n'en regrette rien même si je puis dire qu'elle n'a pas toujours été rose.
Je ne suis pas un petit-bourgeois. De façon naturelle, je vis sur un pied modeste. J'occupe la même pièce avec de vieux meubles pour manger, travailler et dormir.
Le mois d'août a marqué le point de départ de mon drame actuel qui s'identifie à un drame bien plus vaste, celui du monde communiste tout entier.

.../... (biographie « algérienne » )

Ce mois d'août 1963 a fait éclater publiquement les divergences sino-soviétiques. Je ne veux pas en parler sur le fond, je vous ai déjà fait suffisamment la démonstration matérielle que l'on emploie des procédés indignes de nous, des tronquages de textes ou des dénaturations de positions politiques. Finalement on tombe dans le plus vulgaire anticommunisme. « Les Chinois veulent la guerre pour édifier le communisme ! ».

Je dois dire que jamais dans l'histoire du mouvement communiste international nous ne nous étions trouvés en présence d'une situation pareille, jamais, au grand jamais ! Être communiste en France en 1964, cela ne peut pas être observer une minute de silence pour Kennedy et vociférer contre Mao Zedong.

Je pourrais vous dire « j'abandonne, je lâche la lutte que j'ai entreprise et je rentre dans le rang ». Tout cela, par exemple, au nom de la discipline. Le caractère de l'unité idéologique comme source de l'efficacité de l'action est la raison majeure qui me détermina à donner mon adhésion au Parti dont je parlais il y a un instant.
Où allons-nous ?

Pour ma part je déclare en pesant mes mots qu'entre une discipline formelle que l'on voudrait m'imposer pour que je me taise et la vérité sur le problème chinois, je choisis la vérité. Et je prétends de la sorte me conformer à la discipline suprême des communistes qui est de respecter les principes du marxisme-léninisme.

...Je tiens à vous assurer que vous me trouverez toujours à vos côtés si le Parti se trouve attaqué par l'ennemi, la bourgeoisie. Nous aurons peut être plus vite qu'on ne croit des journées difficiles en France...
Je continue à penser que de grandes forces révolutionnaires sont concentrées dans le Parti, je continue à penser que la mission historique du Parti demeure réalisable malgré les erreurs révisionnistes qui sont commises. Je vais plus loin : je ne condamne nullement en bloc tous nos dirigeants. A ce sujet je me permets de vous faire remarquer que vous n'avez jamais entendu sortir de ma bouche quelque épithète malsonnante contre l'un de nos camarades si haut placé soit-il. Je ne suis pas en particulier de ceux qui veulent la tête de Thorez à tout prix. Au contraire, je pense qu'un jour sera faite l'analyse d'ensemble de sa vie de militant et que, comme pour Staline, on en dégagera à la fois des aspects positifs et des aspects négatifs. Mais je suis résolument hostiles à ceux qui voudraient en faire le bouc émissaire de tout ce qui peut ne pas aller, et, Camarades, si je dis ces choses aujourd'hui, rappelez-vous en, dans pas longtemps, vous verrez l'offensive ultra-révisionniste.

Je veux en terminer. Vous aussi d'ailleurs, c'est un mauvais moment à passer, je vous comprends.

Vous avez voté pour la discipline, contre le fractionnisme.
Mais je vous dis que l'on interprétera votre vote comme une condamnation des camarades chinois et comme une approbation des positions soviétiques. Ce qui est une prise de position sur le fond. Mais c'est comme ça que les choses seront présentées, que vous le vouliez ou non,.

Par ailleurs, on vous a demandé la peine capitale, ma tête, quoi. Rien que ça, c'est-à-dire la sanction la plus grave, celle que l'on réserve habituellement aux traîtres ou aux voleurs ou aux flics qui s'en foutent pas mal d'ailleurs puisqu'ils ont fait leur boulot.

Je pose la question à chacun d'entre vous, individuellement, est-ce que je mérite cette peine capitale ?
J'ai dit et je répète que si le Parti nous avait donné les textes chinois, je n'aurais jamais adhéré aux Amitiés franco-chinoises, même si bien entendu sur la base de ces textes et de ceux des camarades soviétiques et français, vous aviez pris une position hostile aux thèses chinoises.

Est-ce que je mérite cette peine capitale ?

J'ai dit et je répète que je n'ai jamais rien caché au Parti, à vous-mêmes en particulier, mon voyage à Berne, ma participation au cercle, le fait que j'ai donné l'adresse de Briand pour qu'on lui expédie des documents. De la sorte je ne peux être accusé d'un travail de sape, c'est-à-dire clandestin.

Est-ce que je mérite cette peine capitale ?

...en particulier je n'ai pas tenu compte de mes positions dans mon activité syndicale parmi les adhérents de ma section syndicale. Si j'ai fait une intervention sur le Traité de Moscou au Comité général de l'Union des syndicats, je puis affirmer qu'elle a été nuancée et loin d'avoir la teneur complète des positions chinoises.

Est-ce que je mérite cette peine capitale ?

.../... (sur mon activité professionnelle)
Et je terminerai maintenant tout simplement en vous révélant simplement un secret. Bien que je sois meurtri d'être frappé par les révisionnistes, j'ai ma conscience en paix.

Sur le catafalque fictif de Staline, lors de sa mort, avec le secrétariat fédéral dont je faisais partie, j'ai prêté serment. J'ai la fierté d'être fidèle à mon serment. Je ne renie rien. Ni Staline, ni ses enseignements, ni mon Parti d'alors, ni moi-même. C'est pourquoi je ne cesserai pas de dire, personne ne pourra m'en empêcher :

Vive le Parti communiste français !
Vive le glorieux Parti communiste de Lénine et Staline, vive le Parti communiste d'Union soviétique !
Vive le Parti communiste chinois !
Vive le mouvement communiste international !
Vive l'unité indestructible des rangs des communistes du monde entier !
Vive le Communisme !

A vous de dire maintenant, en votre âme et conscience, si je mérite la peine capitale ? »



Edité le 13-06-2020 à 23:24:52 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Plaristes
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   Posté le 13-06-2020 à 22:30:53   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

La différence entre Clouscard et Kroutchev, c'est que quand Kroutchev annonce l'état de tout le peuple il se fout de la gueule du monde, Clouscard lui y croit et il est sincère.



"Dans tous les cas il s'agit d'appliquer le matérialisme dialectique, mais le matérialisme historique en est une application particulière."

La première leçon de la philosophie c'est connais-toi toi même, se connaître soi même ou connaitre un chose c'est connaitre ses déterminations historiques.


Clouscard est préféré car il ne s’arrête pas à la critique, il n'a pas les mains propres mais il a des mains.
En effet il a remarqué que dogme orthodoxe, pour tous les mérites qu'il a faisait l’économie du révisionnisme. Il y avait des problèmes dans le PCF qui n'étaient pas liés au révisionnisme, mais qui on contribué au pouvoir de séduction de ce dernier.

https://youtu.be/8havvo4S0Co

C'est abordé dans les questions réponses.. Faudrait que je retrouve le timing exacte.
Ha bah coup de bol 47:00 trouvé direct !

Il suffit de Lire Robert Michels, qui n'est pas un joyeux jojo pour voir que le camp adverse marque quelques points.


Edité le 13-06-2020 à 22:35:46 par Plaristes




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Xuan
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   Posté le 14-06-2020 à 00:24:15   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Tu n'as pas compris ce qui s'appelle une application particulière et on n'organise pas les concepts marxistes avec Socrate.

Que Clousclard soit un révisionniste sincère en fait sans doute une victime, mais jamais un héros.
Ceux qui ont tenté de reconstruire un parti communiste en 1967 on essayé ce que Clousclard n'a jamais fait. Ils se sont battus dans leurs cellules, en dehors du PCF où ils avaient milité des décennies durant, reconstitué un nouveau parti, que la social-démocratie alliée à l'esprit liquidateur de la petite-bourgeoisie ont détruit au moment où Mitterrand gravissait le perron de l'Elysée.

Puis le révisionnisme a détruit le premier état socialiste, réduit le PCF à invoquer "l'humain d'abord" comme si les exploiteurs étaient des martiens.
Le combat n'est pas terminé. Le PCMLF était peut-être prématuré mais le marxisme-léninisme ne meurt pas. Au contraire, les principes avancés par le PCC dans la lettre en 25 points montrent toute leur justesse à l'épreuve des faits.
Ce n'est pas opportun de se mettre en travers et de traiter ces principes de "dogmes".

Que nous propose Stéphanie Roza ? Rien. Sa critique du "dogmatisme" repose sur l'individualisme petit-bourgeois et n'égratigne nullement le révisionnisme.

Que signifie le " dogme orthodoxe, pour tous les mérites qu'il a faisait l’économie du révisionnisme"
Le marxisme-léninisme n'est pas un dogme et n'est pas "orthodoxe" non plus. Il s'appuie au contraire sur les contradictions sociales et leurs transformations, c'est-à-dire qu'il se transforme sans cesse pour parvenir à ses fins.
Le ml n'est pas pour la violence et contre le pacifisme. Il est fondamentalement pour le pacifisme mais il doit pouvoir envisager et utiliser la violence révolutionnaire selon les circonstances.
De même il n'est pas pour l'abstention et contre les élections. Il utilise les moyens électoraux ou non, la voie légale ou non, etc.
le dictature du prolétariat n'est pas violente par principe mais seulement par nécessité, lorsque la contre-révolution utilise la violence.

A l'inverse le révisionnisme s'accroche au dogme de l'électoralisme, de la République au dessus-des classes, de la police républicaine, de l'Etat arbitre au-dessus des classes, et finalement au dogme d'un communisme "déjà là" qui ne nécessite pas de renverser l'Etat et d'établir le socialisme. Le révisionnisme est dogmatique parce qu'il ne tient pas compte des faits matériels, de la réalité de la dictature bourgeoise, de la nature réactionnaire de la social-démocratie, de la violence d'Etat, etc.

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   Posté le 14-06-2020 à 01:27:53   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Cocncerant les tords dont Parle Stéphanie Rosa j'ai un ancien Militant du PCF qui pourra vous en parler.

Outre ça :


L'état, c'est nous disait Lénine.

La séparation entre état et appareil d'état est une avancé ontologique majeure ! Non un recul révisionniste.

"Le marxisme-léninisme n'est pas un dogme et n'est pas "orthodoxe" non plus."

Il est fait référence, non pas au léninisme au sens large, mais a sa massification et ses conséquences.
Et justement tu rappel les positions ml classique. Mais tu trouvera chez les plus dogmatiques et orthodoxes, des perversions de ces positions, de part une philosophie non dialectique, et purement mécanique.
Comme un anti-électoralisme dogmatique.

Ce n'est rien de plus qu'un guide pour l'action. Le dogmatisme n'est pas forcément révisionniste ou Trotskyste, il peut être seulement la théorie marxiste, ou marxiste léniniste, qui refuse de mettre à jouer ou de s'adapter au contexte.

Vous n'êtes pas dogmatique jusqu'au bout, pas jusqu'au stade ultime. Mais j'ai une grande méfiance envers les écoles qui traitent Hegel en chien battu, la théorie de l'aliénation de Marx vient du concept Hégelien de conscience de soi.

Si vous vous penchez sur la théorie de l'IHT et autre institut proche de mon courant de pensé.
Vous découvrirez que le Grand état c'est nous, et qu'il a tendance à se dissoudre dans le capitalisme pour se resserrer autour de l'état profond bourgeois et le gouvernement qui le représente.

Et que donc la théorie du déjà là n'empêche nullement la prise violente de l'état.
C'est avant tout une théorie de comment établir le rapport de force nécessaire à cette prise de l'état.

Concernant la république, je cherche le passage de Rousseau qui parle de république démocratie, volonté générale et réalisation du bien commun. Pour comprendre que c'est un sujet complexe et épineux.

https://media.discordapp.net/attachments/648996251794145292/719303213291012166/unknown.png

https://media.discordapp.net/attachments/648996251794145292/719303936258867310/unknown.png

Baba se revendique communiste. Vous conviendrez de la nécessité de défendre la république, pas la république bourgeoise bien sûr....

On ne pourra pas reprocher à Baba d'adhérer au dogme de la République au dessus-des classes.


Edité le 14-06-2020 à 17:46:26 par Plaristes




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Finimore
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   Posté le 14-06-2020 à 07:01:24   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

J'ai quand même l'impression Plaristes, que tu manques de pratique politique au sein des masses (c'est ce que je ressens à la lecture de tes posts). Coltine toi un peu avec le réel dans les syndicats, les grèves, les manifs, les ag, les débats... et tu descendras un peu de tes hauteurs. J'en ai malheureusement connu des intellos qui voulaient imposer leurs idées aux masses et qui ont vite sombré dans un rejet du travail de masse et dans l'anticommunisme.

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Xuan
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   Posté le 14-06-2020 à 07:28:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Plaristes tu réponds n'importe quoi maintenant.

C'est bien la peine de couper les cheveux en quatre sur le matérialisme historique, pour citer ensuite une phrase de Lénine en dehors de tout contexte historique.
Pour mémoire le 27 mars 1922 au XIe congrès du PC, donc bien après la révolution.

Relis "l'Etat et la révolution" au lieu d'inventer une "séparation entre état et appareil d'état".

L'essence réelle de l'Etat, puisque tu te gargarise d'"ontologie", est définie par Lénine comme un instrument de la classe dominante. Il est le résultat de la division de la société en classes antagoniques, il est l'expression de l'oppression d'une classe sur une autre. Son trait caractéristique est l'existence d'un "pouvoir public" constitué de détachements spéciaux d'hommes armés, de prisons et d'institutions répressives de toutes sortes, d'une bureaucratie étatique.

L'Etat bourgeois laisse manifester sans autorisation un quarteron de flics fascistes et leur donne une grande publicité d'un côté, et de l'autre il bloque une manifestation déclarée en préfecture. Va donc expliquer à ce faux cul de Castaner que "l'Etat c'est nous", si tu veux rééditer le pathétique numéro de crétinisme parlementaire de Mélenchon "la République c'est moi !"
Redescend sur terre au lieu de spéculer sur un Etat du peuple virtuel.


Pour le reste grand méli mélo d'où ta passion pour la dialectique est absente de A à Z.


Edité le 14-06-2020 à 12:50:33 par Xuan




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   Posté le 14-06-2020 à 12:46:48   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

https://dominiquepagani.fr/conferences/2-2020-seance-64/#tp3600

Marx étudiait les super structure, ce que je reproche justement au diamat c'est d'être au ras des pâquerette concernant l'étude des super structures.

"Relis "l'Etat et la révolution" au lieu d'inventer une "séparation entre état et appareil d'état"."

C'est ça que j'appelle orthodoxie, dans le nazisme, il y avait destruction de l'état.
Lisez Chaputot sur le sujet.





Pour moi ça c'est de la socialope Collabo ! Tout simplement car ces institution étatiques ne relevaient pas de l'état bourgeois.
C'était des conquêtes acquises aux prix de dure luttes, dont la résistance à l'occupant nazi, il y a eu des morts pour ça....
Ce n'était en rien l'état bismarckien !
C'était un déjà là socialiste. Attaqué et saboté par la bourgeoisie, rendant les démarche pour avoir droit à ces conquêtes (droits conquis) les plus humiliante qu'il soit.


Autrement dit les théories de Lénine ont été rendues obsolètes par ce fait. Cela ne retire en rien de la véracité des propos de Lénine sur l'état en tant qu'appareil d’État.


Moi je suis spécialisé dans l'étude des super structures, c'est là que ma dialectique est la plus affutée. Mais on aborde jamais le sujet donc bon,je suis comme un albatros à Terre !

Sinon j'ai trouvé une édition avec la préface de la deuxième édition du Das Kapital Livre I :
https://editionssociales.fr/index.php/2018/08/28/marx-karl-le-capital-livre-1-fac-simile-de-la-traduction-originale-francaise-coffret-toile/

120€ pas donné, vu que je suis à la dèche je m'abstiendrais de scanner la page pour vous.

Vous ne m'avez toujours pas répondu sur le sujet.


Edité le 14-06-2020 à 17:25:58 par Plaristes




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Xuan
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   Posté le 14-06-2020 à 13:40:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un albatros sur terre !!! "Ses ailes de géant l'empêchent de marcher "

Non c'est le mazout du révisionnisme qui t'empêche de réfléchir.



Le matérialisme dialectique explique la création des idées et leur mise en pratique.
Mais tu es bien au-dessus de tout ça, la seule chose qui compte pour toi c'est de te masturber le ciboulot en disant qu'est-ce que je suis intelligent et supérieur !
"Moi qui me suis dit ange ou mage, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !"
Mais tu n'étreins rien du tout et tes idées ne sont que du vent.
A part des "j'en connais un comme ci, j'en connais un comme ça" tu ne pars pas des faits, c'est trop trivial pour toi, trop bas, trop terre à terre.
Comme dit Finimore, tu es hors sol.


Maintenant il paraît que le nazisme a détruit l'Etat. L'Etat nazi correspond à la définition de Lénine sous une forme terroriste ouverte et n'a jamais disparu.
Les allocs et l'assurance maladie relèvent du tampon social destiné à éviter une révolte des miséreux, pas du socialisme.
Le 27 novembre 1946 l'Humanité avait précisé à l'attention de ses militants « Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste. »

Mais tu nous ressors la messe révisionniste avec deux fautes d'orthographe sur huit mots : "les théorie de Lénine ont été rendue obsolètes"

Relis-toi un peu c'est pathétique maintenant :
"le Grand état c'est nous, et qu'il a tendance à se dissoudre dans le capitalisme pour se resserrer autour de l'état profond bourgeois et le gouvernement qui le représente."

Je te conseille de te reposer et de relire les derniers posts de cette page, d'étudier les liens que je t'ai donnés. Relis l'Etat et la révolution et on repartira d'un meilleur pied.

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   Posté le 14-06-2020 à 17:36:51   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Je me permet d’insister un peu car là on touche au but.


"Le matérialisme dialectique explique la création des idées et leur mise en pratique."


Oui et il serait bien de l'exploiter car les super structures sont :
“formes sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit*, et le mènent jusqu’au bout”


Concernant l’appareil d'état :
Prenons, par exemple une forêt de Champignon. Domaine domanial, forêt de champignon, publique, c'est à toi, tu peux cueillir des champignons. L'état étend ta liberté.
Forêt de champignons, privée, la police c'est à dire l'appareil d'état, va défendre la propriété privative, pas de champi pour toi !

Voilà comme ça c'est on ne peut plus clair.
Donc les nazi c'est un appareil d'état.
Et les nazis en bon fascistes ne croient pas en l'état nation.
L'état nation n'est pas une réalité existante que le fasciste reconnaît, mais une réalité créé par le groupe de fasciste ou guide/dirigeant ayant le monopole de la force...
Ce qui veut dire dans la pratique que c'est la population qui devient extension de l’appareil d'état de part l'idéologie fasciste/nazi.

ce qui permet d'expliquer ça :








Ja ! A Gauche des frontière pas beau, et à droite, notre reich, notre jolie Das Neue Europa, sans ces horribles frontières !!!




Bon le III° reich est caput, mais pas grave le IV° est déjà là

Donc pourquoi appeler révisionniste une théorie qui arrive mieux à expliquer le réelle et en particulier cette contradiction, si ce n'est que par adhérence à une orthodoxie?


Les travaux d'Annie Lacroix riz confirme mes dires sur le sujet, faut-il la traiter de révisionniste?

https://www.youtube.com/watch?v=V9yXLoVuPe8&list=PL_QDU_D-exBL4BNYyqLKzzv1P1UPXcXaK&index=2&t=0s

Ce que dit pagani ici se teint tout à fait, non?


Comment expliquer-vous que Steve Bannons, les royalistes et l'extrême droite veulent détruire les états nations via l'eurorégionalisme?


Edité le 14-06-2020 à 18:04:12 par Plaristes




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   Posté le 14-06-2020 à 21:21:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Etudier les superstructures ça ne veut pas dire croire à tout ce qu'on te dit Plaristes.

Sur l'Etat
Pour commencer, dans la vraie vie c’est la gendarmerie qui s’occupe des vols de champignons pas la police.
Deuxièmement dans la vraie vie aussi la gendarmerie ne va pas surveiller tes champignons, c’est la raison pour laquelle des Roumains se font plomber dans les forêts ardéchoises.

La police et l’armée protègent essentiellement les intérêts de la grande bourgeoisie.
La raison est que l’Etat est le résultat de la division de la société en classes antagoniques, il est l'expression de l'oppression d'une classe sur une autre. Son trait caractéristique est l'existence d'un "pouvoir public" constitué de détachements spéciaux d'hommes armés, de prisons et d'institutions répressives de toutes sortes, d'une bureaucratie étatique.
Comme écrit plus haut.

Chaputot n’a jamais nié que le nazisme ait servi les intérêts du grand capital.
Le grand capital allemand avait donc à son service ces détachements spéciaux d'hommes armés, de prisons et d'institutions répressives de toutes sortes, d'une bureaucratie étatique.
On peut tourner le sujet dans tous les sens. Il s’agit toujours d’un Etat capitaliste appliquant une dictature terroriste ouverte et en premier lieu sur son propre peuple.


Sur la « fin des nations »
Le tract que tu affiches et dont tu aurais pu donner la traduction s’intitule « propagandaamt» . Pas besoin d’avoir fait Allemand deuxième langue pour comprendre que ce papier nous prend pour des jambons. Goebbels pouvait bien annoncer la fin des nations, les nazis se sont aussi prétendus anti capitalistes et « socialistes», ça ne mange pas de pain.

La fin des nations concernait les autres pas l’Allemagne : « Deutschland Über Alles » . La guerre a permis à L’Allemagne d’étendre son empire sur l’Europe, dont elle a pillé les ressources. Ce sont les faits. C’est une politique impérialiste, et la fin des frontières signifiait l’intégration des autres nations dans l’empire allemand, et non l’intégration de l’Allemagne dans une Europe « supranationale» qui l’aurait dépassée elle-même.

En ce qui concerne l’Europe d’après guerre, et avec tout le respect qu’on peut avoir pour le travail d’Annie Lacroix-Riz, l’Europe n’est pas Allemande mais Franco-Allemande.
Là aussi il s’agit d’une entreprise impérialiste dominant « pacifiquement» les pays du sud et d’Europe centrale.
D’autre part à l’échelle mondiale le cadre économique européen protège les monopoles des principales nations d’Europe contre l’hégémonisme US.

Le révisionnisme concerne la révision des principes marxistes-léninistes. Annie Lacroix Riz ne révise pas ces principes mais elle a tendance avec le PRCF à pratiquer le copier-coller. C’est un point de vue erroné. Le seul point commun à l’Europe d’après-guerre et celle sous la botte des nazis, c’est l’impérialisme. Mais cette fois c’est un duumvirat.

Sur la question nationale, l’extrême droite n’a qu’un principe c’est de se tenir du côté du manche. Donc pour le Frexit si le Frexit à du succès, pour l’Europe si le Frexit ne marche pas.
On a vu dans le passé que l’extrême droite française dans sa grande majorité est passée du nationalisme à la soumission nationale. Mitterrand a même fait l’aller-retour quand il a senti le vent tourner. L’extrême droite en définitive fait ce que veut la grande bourgeoisie.

Sur le révisionnisme
la lutte idéologique qui se déroule contre le révisionnisme dans et hors du PCF porte essentiellement sur les principes léninistes. Il ne s'agit pas d'une joute oratoire pour le fun. L'enjeu c'est que la classe ouvrière dispose d'un parti révolutionnaire.
Nous voyons tous que la situation se dégrade, que les contradictions de la société s'aggravent, que des conflits larvés entrent en éruption et que des changements vont nécessairement se produire.
Ce sera la fascisation et la réaction la plus noire ou la révolution. Sans parti révolutionnaire il n'y aura aucun changement positif, et même les réformes sociales sont condamnées. S'il n'y a pas de parti de la classe ouvrière elles disparaîtront, et tout le déjà là avec elles.
Donc la lutte idéologique contre le révisionnisme ou le soutien au révisionnisme ont des conséquences graves, au même titre que la lutte de classe ou la collaboration de classe dans les syndicats.


Edité le 14-06-2020 à 23:02:03 par Xuan




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   Posté le 14-06-2020 à 23:43:52   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

"Pour commencer, dans la vraie vie c’est la gendarmerie qui s’occupe des vols de champignons pas la police.
Deuxièmement dans la vraie vie aussi la gendarmerie ne va pas surveiller tes champignons, c’est la raison pour laquelle des Roumains se font plomber dans les forêts ardéchoises."


Oui et des policier comme Noam anouar seront d'accord avec ce sujet. Mais il fallait illustrer ce principe. Et puis on a tous ce que ce qui a été conquis via le CNR, la carte Vitale par example. C'est un état qui n'est pas l'appareil d'état. Et que les néolibéraux attaquent (et anarchistes aussi par ignorance... De toute façon je n'ai croisé aucun vrai anarchiste, ils veulent tous un peu d'état.)

Concernant Lénine, force a été de constaté que le socialisme n'a pas été la société sans classe, on ne peut dans le socialisme que faire disparaître les distinctions de classe et donc les antagonismes de classe.
Mais à partir de là il y aura toujours un État et ma réponse à Finimore dans le sujet Vive la Police à bas la milice, prouve que cette position dogmatique nous relègue au socialisme utopiste au mieux au pire à des positions anarcho trokysantes qui point du doigt le système carcéral de l'URSS et la police secrète pour justifier la thèse du capitalisme d'état.

https://humaniterouge.alloforum.com/halte-fascisation-t7556-1.html


"C’est un point de vue erroné. Le seul point commun à l’Europe d’après-guerre et celle sous la botte des nazis, c’est l’impérialisme. Mais cette fois c’est un duumvirat."
Pas si sûr l'existence du couple Franco-Allemand n'a pas été prouvé.

"Sur la question nationale, l’extrême droite n’a qu’un principe c’est de se tenir du côté du manche. Donc pour le Frexit si le Frexit à du succès, pour l’Europe si le Frexit ne marche pas."

Dans les deux cas l'€urorégionalisation aura lieu en cas de victoire de l'ED.



Concernant le révisionnisme tu dis juste des choses que je sais déjà. La question est de savoir où commence le révisionnisme et ou s’arrête la production de contenue théorique nouveau.

Et de savoir aussi où commence l'anti-révisionisme et où s’arrête l'orthodxie dogmatique.
Je pense que l'ont peut mettre à jour notre théorie en prenant appuie sur de contenu marxiste non orthodoxe.

Et que le marxisme Français a produit des choses intéressantes.

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   Posté le 15-06-2020 à 05:55:42   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Plus je lis ta prose Plaristes, plus je sens poindre les thèses du national-bolchévisme, c'est curieux (que ça soit sur l'immigration, les frontières, les nations...).

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
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   Posté le 15-06-2020 à 09:09:20   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La carte vitale dépend de l’administration étatique. Il s’agit d’un acquis social qui résulte de la rationalisation de la sécu, pas d’un Etat socialiste fantôme.
Les instances paritaires lorsqu’elles existent ne sont absolument pas des Etats dans l’Etat puis que l’Etat bourgeois tient les cordons de la bourse, comme le patronat dans les CE, DP et CHSCT. C’est ainsi que la sécu, outre le déremboursement de médicaments courants, a encadré les consultations médicales, conduisant à la disparition du médecin de famille, remplacé par des quasi fonctionnaires et le système « une consultation un sujet ».

Concernant la société socialiste je t’ai déjà expliqué que la lutte des classes s’y poursuit. Les classes disparaissent sous le communisme. Donc il n’y a pas « force est de constater » , ça découle du Manifeste.

Tu as mal interprété la réponse de finimore qui n’est pas anarchiste ni utopiste. Il est évident que les corps répressifs de la bourgeoisie ne peuvent pas être conservés en l’état et doivent être dissous et qu’une armée et une police du peuple doivent les remplacer.

Le couple Franco-Allemand est l’illustration d’une unité des contraires, unité pour dominer l’Europe et rivalité d’intérêts.
Des exemples flagrants lors de la crise de l’Euro et de la dette grecque, dont le règlement a été imposé successivement à Papandreou et Tsipras par les couples Sarkozy- Merkel puis Hollande-Merkel.

Le révisionnisme est la négation des principes ml , comme la nécessité de briser l’Etat bourgeois, d’instaurer un état socialiste, défendu par la dictature du prolétariat.
Quant à l’application pratique cela dépend notamment de la résistance des classes exploiteuses. Le caractère violent ou non de la révolution en dépend largement aussi.
S'il y a du dogmatisme ou de l'opportunisme dans leur application ce sont des erreurs.
Si le principe est abandonné c'est du révisionnisme. Plus clairement je ne sais pas faire, même avec un dessin.

Je ne sais pas ce qu’on appelle un « marxisme non orthodoxe » sinon du non marxisme.


Edité le 15-06-2020 à 13:06:11 par Xuan




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   Posté le 15-06-2020 à 12:30:46   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Finimore a écrit :

Plus je lis ta prose Plaristes, plus je sens poindre les thèses du national-bolchévisme, c'est curieux (que ça soit sur l'immigration, les frontières, les nations...).


On marche sur une ligne très fine. Mais on est pas rouge brun. D'ailleurs l'argument rouge-brun est repris d'anarcho trotskard gauchistes manipulés...
http://jrcf.over-blog.org/2019/05/sur-la-notion-de-rouge-brun.html

Allez voir sur le site de l'AL le propos est édifiant, basiquement selon cette définition, vous aussi êtes d'affreux rouges bruns.

Je pense qu'il est bon noter les différences, faire la traques aux mafias de passeurs, flatter la fierté nationale dans ce qu’elle a de plus noble sans tomber dans un chauvinisme dégueulasse soutenant l'impérialisme Français. Ce ne sont pas des position nazbols, généralement les nazbols rejoignent les solutions de l'ED concernant le problème migratoire, alors que nous pensons à la diplomatie.
Il ne faut pas nier le phénomène migratoires où les prolétaires des pays en voie de développement son une marchandise que les puissance impérialistes pille. Nous devons donc y apporter une solution rationnelle et humaniste à ce problème.

La conjecture a changé, nous devons nous y adapter.

Stratégie du chaos (6) : la nouvelle traite occidentale

Reconnaître ça n'empêche en rien un internationalisme prolétarien bien compris, car le prolétariat doit conquérir le pouvoir national. Comme expliqué par Marx dans le manifeste.



@Xuan
Je ferais remarquer qu'au départ la sécu était géré par les travailleurs eux-même.
Et que c'était l'idée initiale, préserver tout ça des mains de l'état bourgeois..

Concernant les accusations de révisionnisme, relisez Lénine sur les élections (dans son livre sur le gauchisme), c'est le même principe, pour emmener les masses vers une solution révolutionnaire il fat mener la lutte réformiste dans la rue, jusqu'à ce que l’impasse soit réalisé par ces dernières.

Il s'agit de faire tomber les masques de la bourgeoisie. Et c'est en ça que l'abstention est dangereuse..... (Sauf pour les européennes....)

Vous n'avez pas à croire dans le réformisme, juste jouer le jeu comme disait Clouscard.


Edité le 15-06-2020 à 12:32:46 par Plaristes




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Xuan
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   Posté le 15-06-2020 à 21:21:50   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

« On marche sur une ligne très fine. Mais on est pas rouge brun » .

Evite les abréviations et les sigles, on ne comprend pas et perso ça me rappelle l’armée.
Le masses n’apprécient pas les « lignes fines », elles préfèrent les lignes tranchées et les positions claires.
Quant l’extrême droite s’habille avec des drapeaux rouges ou brandit la figure de Marx, il est essentiel de ne pas en rajouter dans le flou mais au contraire de trancher le nœud gordien d’un coup d’épée.
Il est nécessaire de tracer une ligne de démarcation bien nette et pas de jouer les équilibristes.

______________


L’internationalisme prolétarien en France réside dans l’unité anticapitaliste de tout le peuple, y compris les immigrés. Et à l’étranger combattre les ambitions de l’impérialisme français en Afrique.

______________


Encore sur la sécu, les CE aussi ont été gérés par les salariés. C’est une concession et un cadeau empoisonné en même temps parce que la sécu comme la cantine d’entreprise fonctionnent dans un pays capitaliste, avec ses contradictions, ses gaspillages, ses profits, et des sinécures pour certains syndicalistes corrompus.
En fait rien ne peut être « préservé ».
Dans un pays centralisé comme la France il n’y a pas de base rouge.

______________


Non on ne va pas « relire Lénine ». Le combat syndical pour les revendications immédiates, comme la participation aux élections ne sont pas réformistes par nature.
Ce qui est réformiste c’est d’en faire une finalité.
L’action syndicale est indispensable mais sa finalité est d’organiser les masses pour la révolution. Et c’est le rôle du parti communiste.
Vois la grève politique de masse par Thorez.

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La participation aux élections n’est pas une question de principe. Les marxistes-léninistes ont déjà participé à des élections, le PCMLF et le PCRml avait même présenté des candidats sous une appellation légale.
L’abstention est une position de circonstance, déterminée par la situation actuelle où les candidats éligibles sont deux pantins de la bourgeoisie, et où les masses ne se font aucune illusion sur eux.
Ce qui signifie qu’elles sont plus clairvoyantes que certains politologues patentés.
On a même affaire à une pseudo opposition entre « démocratie et fascisme », quand le résultat est connu d’avance. Comme Duclos en son temps nous disons « bonnet blanc et blanc bonnet » .

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Par contre jouer le jeu c’est abuser les masses, faire croire que les élections organisées par la bourgeoisie peuvent constituer une issue au capitalisme.
C’est ce qu’a fait le PCF avec le Programme Commun et qui a échoué. C’est une stratégie électoraliste.
Nous avons eu droit à « soutenir Mitterrand comme la corde soutient le pendu » (La Ligue Communiste Révolutionnaire), « ne pas voter Mitterrand c’est faire le jeu de la droite » (le PCF), etc.
En fait c’est Mitterrand qui soutenait la corde et la droite c’était lui aussi.
Ensuite il a refait le coup du « jeu de la droite » avec Le Pen.

Les conséquences ont été très catastrophiques. La classe ouvrière et le peuple trompées par les socialos se sont détournés du PCF, et des socialistes. Le peuple s’est trouvé désorienté et sans perspective, prêt à se jeter dans n’importe quelle « opposition » y compris néo fasciste. Ce sont des décennies perdues et la leçon n'est pas encore tirée dans le PCF en tous cas pour ses dirigeants.

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   Posté le 15-06-2020 à 23:22:00   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

"Evite les abréviations et les sigles, on ne comprend pas et perso ça me rappelle l’armée.
Le masses n’apprécient pas les « lignes fines », elles préfèrent les lignes tranchées et les positions claires.
Quant l’extrême droite s’habille avec des drapeaux rouges ou brandit la figure de Marx, il est essentiel de ne pas en rajouter dans le flou mais au contraire de trancher le nœud gordien d’un coup d’épée.
Il est nécessaire de tracer une ligne de démarcation bien nette et pas de jouer les équilibristes."


Il se trouve que les masse en ce moment apprécie cette ligne fine car elle est radicale et tranchée sur pleins de problèmes concrets.

"L’internationalisme prolétarien en France réside dans l’unité anticapitaliste de tout le peuple, y compris les immigrés. Et à l’étranger combattre les ambitions de l’impérialisme français en Afrique. "

On soutien les gilets noirs, dans notre lutte contre le travail au noir justement.

"Ce qui est réformiste c’est d’en faire une finalité."

Nous avons toujours été pour l'utilisation de tous les outils à notre disposition.

Concernant la grève politique de masse et la révolution syndicale, le contexte ne s'y prête pas de manière immédiate...


Par contre jouer le jeu c’est abuser les masses, faire croire que les élections organisées par la bourgeoisie peuvent constituer une issue au capitalisme.

Il en s'agit pas de ça, dans le cas de friot il s'agit de faire le jeu de la réforme par la lutte syndicale.

Concernant l'abstention c'était une réponse à Michéa :

Une Gauche assise à al droite du peuple

https://www.metropolitiques.eu/+Une-gauche-assise-a-la-droite-du+.html

La question de l'abstention est abordé à 4:00.


Edité le 15-06-2020 à 23:27:32 par Plaristes




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