Sujet :

Le marxisme léninisme est-il condané à rester dogm

Plaristes
   Posté le 26-02-2020 à 13:03:16   

Le marxisme léninisme est-il condamné à rester dogmatique? ou peut-il atteindre le niveau de dialectique de Lénine dans ses cahiers philosophiques :

https://pbs.twimg.com/media/EJqPevyWwAEvtMB?format=jpg&name=4096x4096


Lénine le disait Clouscard aussi, il est impératif de Lire Hegel et Rousseau !

https://web.archive.org/web/20180901052510/http://clouscard-alerte.org/index.php/2016/12/03/612/

https://web.archive.org/web/20180813133531/http://clouscard-alerte.org/


https://web.archive.org/web/20180813133531/http://clouscard-alerte.org/index.php/2017/02/28/apres-le-marxisme-leninisme-la-lutte-des-classes-michel-clouscard/
Xuan
   Posté le 04-06-2020 à 00:22:23   

Clousclard est-il condamné au révisionnisme ?


Clousclard remet en cause le rôle dirigeant de la classe ouvrière. On lit :

Michel Clouscard expose ses conceptions et on peut analyser très clairement comment il se démarque du marxisme-léninisme à partir de son concept d’évolution du dispositif de classes, avec l’émergence des nouvelles couches moyennes et la “nouvelle lutte des classes” qu’il a contribué à théoriser : “loin d’être abolie, cette lutte des classes : s’est généralisée, s’est métamorphosée, ce qui peut empêcher de la reconnaître. [le dispositif de classe du libéralisme libertaire ] met en scène, pour la première fois dans l’histoire, les enjeux philosophiques les plus décisifs ” ( Les métamorphoses de la lutte des classes, 1995 )

Au lieu de penser l’affrontement entre la seule classe ouvrière et la bourgeoisie, la généralisation du salariat et les nouvelles formes d’exploitations objectives et de conditionnements culturels doivent conduire à faire émerger une nouvelle conscience de classe : celle du Travailleur Collectif.



Clousclard reproduit ici la thèse de la classe ouvrière « du manœuvre à l’ingénieur » , en affirmant que cette macédoine aurait une nouvelle « conscience de classe » .
Ce que la réalité d'entreprise dément chaque jour.
Loin de créer une nouvelle "conscience de classe", la paupérisation et la prolétarisation des catégories intermédiaires, les rapprochent dans une certaine mesure du sentiment de classe ouvrier. C'est peut-être pour elles une "nouvelle conscience de classe" mais elle n'a rien de nouveau pour le prolétariat.
Ceci ne vaut pas pour les cadres chargés de la surveillance et de la répression évidemment.
Au fond Clousclard vise à travers le "travailleur collectif" à déposséder la classe ouvrière de son rôle dirigeant pour le confier aux éléments les moins déterminés dans la lutte de classe et les plus enclins au compromis. Ce que Lénine dénonçait chez les aristocrates ouvriers, larbins de l'impérialisme.

__________


D'autre part et sous prétexte de rappeler les mérites de la dialectique de Hegel et de s’opposer au dogmatisme, Clousclard essaie de remplacer le marxisme-léninisme par de l’eau tiède, et la dictature du prolétariat par « l’intersubjectivité révolutionnaire et morale » .

Est-ce trop offensant pour la superbe et l’infaillibilité de l’idéologie originelle des pères fondateurs de la “dictature du prolétariat” d’envisager plus prudemment de viser une intersubjectivité révolutionnaire et morale face à l’impossibilité désastreuse du monde du recel de l’accumumulation primitive et du “calcul égoïste”? Cela selon de nouvelles alliances productives et sociologiques

On imagine à quel point « l’intersubjectivité révolutionnaire » est à même d’empêcher les contre-révolutions. Le but de Clousclard et de son disciple Plaristes, on le voit est surtout de ne pas effrayer le bourgeois avec le concept de dictature.
Or il est une nécessité historique que le prolétariat en prenant le pouvoir renverse la dictature existante et l'applique à la bourgeoisie, afin d'établir son propre pouvoir.

Quant à la prise du pouvoir elle-même Clousclard la déguise en "alternative progressiste" afin de maquiller le caractère de classe de la révolution :

Est-ce un “péché d’humilité” de la part de Clouscard d’écrire un “manifeste” pour une “alternative progressiste”? Faut-il immédiatement sortir sans revolver face à un recul dialectique nécessaire?

Pas la peine de sortir un revolver. On se contentera de remettre Clousclard à sa place dans la corbeille à papier.
Finimore
   Posté le 04-06-2020 à 06:24:35   

Le slogan "gauche du travail, droite des valeurs" de Sorel est très clouscarien.

Edit : en fait j'ai écris Sorel, mais il s'agit de Soral (car Sorel c'est d'un autre niveau que Soral)


Edité le 11-06-2020 à 07:46:14 par Finimore


Plaristes
   Posté le 04-06-2020 à 08:30:22   

Finimore a écrit :

Le slogan "gauche du travail, droite des valeurs" de Sorel est très clouscarien.


C’est tout ignorer du bonhomme.

« Il n’y a pas d’idées à droite, il n’y a que la force des préjugés »
Pour clouscard, la monogamie exogamique, est un progrès, il suffit de voir ce qu'il en chez les Bororos, pour le constater.
Je rappellerait que Lénine, se démarquait en permanence de la gauche :

https://youtu.be/_5cxXMtFavI?list=PLenh-v2YpALab5RkPnOsITH4BqbkeZlH1
Bon si je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qui est dit (développant ainsi le concept de gauche et de goôôche.. Pour me démarquer de l'approche sorelienne qu'était celle de loïc à cette époque. En produisant un concept de gauche vivant et mouvant, en faisant de la gauche le parti du progrès, c'est à dire que des idées de gauche peuvent devenir des idées de droite.)

En effet le mouvement progressiste et d'émancipation du prolétariat se repose sur une héritage, des conquêtes et des acquis. Et n'a rien à voir avec le "progressisme" bourgeois qui depuis belle lurette n'a plus rien de progressiste, pure destruction de la civilisation et la société civile, au profit du marché du désir.

C'est ainsi que Marx attaque la prostitution pour le fléau qu'elle est, là où la bourgeoisie régressive détruit sentimentalité, la sentimentalité et l'amour fou (Monogamie exogamique) avec gleeden, et en poussant les jeunes adolescente à se faire mousser avec des photos d’elles nue sur fanonly.

Et que Lénine propose d’assimiler la culture bourgeoise dans ce qu’elle a de meilleur. Et n'a eu de cesse de s’attaquer au gauchisme, ça ne lui a pas empêché d'en finir avec les pogroms


En ce sens s'opposer au matriarchisme, au mouvement LGBTQ2AA, éloge de l'individualisme.
N'est pas réactionnaire, bien au contraire ! De même pour la défense du mariage d'amour. Il ne s'agit point là d'une traditionalisme de droite, bien que certains droitard peuvent apprécier l'idée. La défense de l'héritage universaliste, progressiste, et humaniste.

Je vous invite à aussi lire Marx sur la guerre civile américaine, pour voir ce qu'est une vraie analyse marxiste de l'émancipation. (D'où ma position face aux évènement américains...)
Marx note bien que l'émancipation des noirs aux états-unis va dans le sens de l'émancipation de classe ouvrière européenne, mais il précise bien que ces derniers noirs ont échangé les chaien de l'esclavage pour celles du salariat capitaliste. (Car il y a un salariat socialiste, si vous niez cela, vous faîte de l'URSS un capitalisme d'état bismarckien.)
Il est aussi intéressant de lire ses lettres au président Lincoln. (Je vous avoue que j'ai du mal à décrire ce que je veux décrire je n'en ai pas la mots..)

Pour en revenir à Clouscard :


Sorel a mené au PPF rouge-brun de doriot, en mettant la tradition avant l'héritage.
Clouscard, de son côté, n'a rien de social Chauvin.
Utiliser clouscard pour en faire un sous-michéa c'est une honte.
Chez clouscard l'héritage passe avant la tradition. Le rationnel avant la mystique traditionaliste !

Si Clouscard est aujourd’hui largement ignoré dans son camp, il est largement repris à droite et à l’extrême droite, notamment par le national-socialiste Alain Soral. Que vous inspirent ces récupérations ?

Aymeric Monville :

Vous en êtes à votre quatrième question sur Clouscard alors que notre catalogue compte tout de même une centaine de titres ! Mais oui, Clouscard est très lu, par toutes sortes de personnes, il est devenu une sorte de classique que tout le monde aimerait avoir lu − c’est la définition des « classiques » selon Hemingway… − mais sans pourtant se sentir obligé de le lire ou encore de le comprendre. « Repris à droite et à l’extrême droite » ou par des « nationaux-socialistes », là, permettez-moi de vous dire que vous délirez. Il est parfois cité à droite, mais très partiellement, comme témoin des stratégies libérales-libertaires, jamais pour la totalité marxiste-léniniste de son approche. Comme éditeur, je n’ai pas à distribuer des bons points à tel ou tel lecteur ; comme communiste, bien entendu, je n’ai qu’à penser à l’histoire du XXe siècle pour comprendre ce qui nous sépare de tout ce que vous évoquez. Mais si vous parlez d’extrême droite, je vous rappelle que notre gouvernement actuel a soutenu la junte néo-nazie de Kiev, comme Léon Blum avait laissé l’Espagne républicaine se faire massacrer par les fascistes. L’extrême droite est malheureusement très vaste aujourd’hui…

Mais ça ne durera pas, c’est certain. La raison pour laquelle Clouscard est lu partout est aussi due au fait que le sérieux théorique est du côté des marxistes, depuis très longtemps. Il n’y a pas d’idées à droite, il n’y a que la force des préjugés. Un jour ou l’autre, ça va craquer.



On est donc très loin du slogan rouge-brun de sorel repris par Soral !


Concernant la critique du Marxisme léninisme de clouscard, elle se place dans la ligné de Georg Hegel.

Si Lukács est clairement adepte de l’hégélianisme, il est cependant plus difficilement classable dans le marxisme-léninisme dont se revendiquent les éditions Delga…

Monville :

De La Pensée de Lénine, texte de jeunesse, à ses Mémoires, Lukács n’a cessé d’affirmer l’importance de Lénine. Il a même donné raison à ce dernier jusqu’à la fin de sa vie (voir la préface de 1967 à Histoire et conscience de classe) dans la querelle philosophique qui les avait opposés, au sein du Komintern, dans les années 1920. Bien sûr, Lukács a toujours lutté, et à bon droit, contre une dogmatisation du marxisme-léninisme, et il avait raison. Mais on aurait tort de négliger le progrès essentiel qu’a pu constituer l’apparition de cette codification du marxisme en doctrine de masse, qui a littéralement déplacé les montagnes, quelles qu’en soient ses limites. Aujourd’hui le marxisme universitaire (d’obédience trotskiste, le plus souvent) consiste à donner des mauvaises notes à toute expérience historique au nom d’une subtilité marxiste doctrinale. C’est un exercice très vain. Laissons cela aux médiocres.

Ce que critique Clouscard c'est CE léninisme là, devenu pur dogme.

Concernant sa métamorphose de la lutte des classe, clouscard a compris qu'on se dirigeait dans une société de cours, où la consommation ostentatoire, devenait la médiation vers le pouvoir politique, et que cette dernière amenait à un dressage anthropologique, et que donc les nouvelles couches moyennes se feraient hégémonique, nous imposant une extrême centre !


Il est conscient du problème de l'aristocratie ouvrière, mais comme Deng il est réaliste pas idéaliste. Son idée est de sauver les pots cassés, et d'espérer que par leur nombre, les ouvriers mèneront la danse. Son discour consiste à justement ne pas brosser les couches moyennes dans le sens du poil en les invitant à se subordonner au combat du mouvement ouvrier.

Clouscard interdit la dérive social-démocrate en direction de l’électorat des couches moyennes. Il ne rejette pas ces couches moyennes. Il leur dit, en gros : « le capitalisme vous fait miroiter un rêve et vous n’aurez plus que le fascisme pour vous accrocher aux miettes qu’aura bien voulu vous laisser le système. Rejoignez plutôt le mouvement d’émancipation des travailleurs. C’est la seule voie digne. » Il faut cesser, à gauche, de caresser les couches moyennes dans le sens du poil, dans leur utopisme niais et leurs compromissions.

Sa critique du libéralisme libertaire qui est assimilée à une réaction droitarde bête et méchante, est en faîte la critique de ce rêve capitalisme.


Concernant « l’intersubjectivité révolutionnaire et morale ».

Il a juste lu prolégomènes à l'ontologie de l'être social et ses 2 suites en entier.
Ces livres détaillent l’émergence de la conscience de classe ! De comment on passe du je au nous . (je crois que j'avais détaillé ça sur le topique Staline et Althusser...)

Il sait très bien ce qu'est la dictature du prolétariat ! Mais ne veut pas de la dictature des cadres du PC. Donc il fait le choix d'une stratégie de conscientisation de classe particulière.

Et vu le nombre de prolo ouvriers qui votent FN, son analyse est plus que pertinente dans les vieux pays capitalistes post-industriels, elle est décisive, et donc à ne pas jeter à la poubelle.

A rectifier et corriger comme le fait si bien l’internationale clouscardienne.

Quant à la prise du pouvoir elle-même Clousclard la déguise en "alternative progressiste" afin de maquiller le caractère de classe de la révolution :

Sur quoi fondez-vous cette accusation? L'alternative progressiste c'est le socialisme, car il a remarqué que dans l'économie politique, le socialisme était exclu au profit du libéralisme libertaire, et du fascisme !
Que le fascisme (troisième voie) devenait la deuxième voie, et le socialisme la 3°. Il propose juste de ce diriger vers cette troisième voie pour en faire de nouveau la seconde voie.

Car fascisme et libéralisme deviennent un couple infernal, d'auto-engendrement réciproque ! Avec le fascisme premièrement utilisé comme repoussoir justifiant le libéralisme comme la seule alternative au fascisme, jusqu'à ce que les dégâts de la mondialisation et la pratique libérale, tournent les gens vers la solution repoussoir présentée comme une impasse, et qui va donc se dédiaboliser et se transformer pour faire du libéralisme tel qu'il est présent dans le néo-capitalisme, l’impasse repoussoir !

Même Soral rouge brun, est le premier à dire que les arabes ne sont pas une classe sociale, reprenant la philosophie Clouscarienne, visant à dénoncer la supercherie de la lutte des races , qui n'est en faîte que la lutte des classes maquillées en lutte des races à la faveur des oppresseurs, et qu'il faut faire tomber le maquillage !

P.S : l'orthographe du dernier paragraphe était pourrie !


Edité le 04-06-2020 à 12:38:36 par Plaristes


Plaristes
   Posté le 04-06-2020 à 21:09:20   

P.S : Clouscard est plus Jacobin que Sorelien. Mais ce n'est pas un Jacobin, sinon Lénine est aussi Jacobin pour ses inspirations venant de la révolution Française.

C'est un rationaliste.
Finimore
   Posté le 05-06-2020 à 06:07:16   

Sauf que le nationalisme dans un pays impérialiste comme la France, devient de fait un soutien à cet impérialisme là.
Finimore
   Posté le 05-06-2020 à 06:12:52   

La lutte contre le "dogmatisme marxiste", c'est la porte d'entrée de tout les révisionnistes, c'est un prétexte contre enfoncer un coin dans le marxisme et y introduire le virus opportuniste et réviso et finir dans les bras des pires anticommunistes.
Le marxisme (comme le disait Lénine) n'est pas un dogme, mais un guide pour l'action !
Xuan
   Posté le 05-06-2020 à 07:15:06   

"Soral rouge brun, est le premier à dire que les arabes ne sont pas une classe sociale, reprenant la philosophie Clouscarienne, visant à dénoncer la supercherie de la lutte des races , qui n'est en faîte que la lutte des classes maquillées en lutte des races à la faveur des oppresseurs, et qu'il faut faire tomber le maquillage !"

Le racisme est le pendant du colonialisme et de l'impérialisme, ainsi que la ségrégation.
Dans les métropoles impérialistes les minorités immigrées sont traités comme des colonisés de l'intérieur.
Les travaux de Saïd Bouamama sont très pertinents sur le sujet.
Il vient que la lutte contre l'oppresseur comprend nécessairement l'égalité des droits.
Cette lutte légitime, dirigée contre la classe bourgeoise et non contre une autre race, doit être soutenue par les communistes parce qu'elle contribue à l'unité du peuple.
Plaristes
   Posté le 05-06-2020 à 13:30:05   

Merci Xuan, je pense que vu les écrit de clouscard c'était clair et plus que clair.


Sinon :
https://media.discordapp.net/attachments/632146230817849364/702807978633330688/20200423_120613.jpg
Un camarde m'a apssé ce texte.

Il semblerait que Xi, ne soit pas si dogamtique que certains, il a intégré la métamorphose de la lutte des classes.

Et que par conséquent son projet de bannir la bourgeoisie de la gestion de l’appareil d'état (chose louable, bien que les cadre du PC comme lui ne soit pas concernés) prend en compte la métamorphose de la lutte des classe pour définir ce qu'est la bourgeoisie, et arrive sur des conclusion similaire à clouscard.

Il parle de strates sociales là où Clouscard parle de couches sociale.

Finimore a écrit :

Sauf que le nationalisme dans un pays impérialiste comme la France, devient de fait un soutien à cet impérialisme là.


De manière systématique?



Le sentiment de la fierté nationale nous est-il étranger, à nous, prolétaires grands-russes conscients ? Evidemment non. Nous aimons notre langue et notre patrie ; ce à quoi nous travaillons le plus, c'est à élever ses masses laborieuses (c'est-à-dire les neuf dixièmes de sa population) à la vie consciente de démocrates et de socialistes. Le plus pénible pour nous, c'est de voir et sentir quelles violences, quelle oppression et quelles vexations les bourreaux tsaristes, les nobles et les capitalistes font subir à notre belle patrie. Nous sommes fiers que ces violences aient provoqué des résistances dans notre milieu, dans le milieu des Grands-Russes ; que ce milieu ait produit Radichtchev, les décembristes, les révolutionnaires-roturiers de 1870-1880 ; que la classe ouvrière grande-russe ait créé en 1905 un puissant parti révolutionnaire de masse ; que le moujik grand-russe ait commencé en même temps à devenir démocrate, qu'il ait commencé à renverser le pope et le propriétaire foncier.

[...]

Nous sommes tout pénétrés d'un sentiment de fierté nationale, et c'est pourquoi nous haïssons tant notre passé d'esclaves (quand les propriétaires fonciers nobles menaient à la guerre les moujiks pour étouffer la liberté de la Hongrie, de la Pologne, de la Perse, de la Chine), et notre présent d'esclaves, quand ces mêmes propriétaires, secondés par les capitalistes, nous mènent à la guerre pour étrangler la Pologne et l'Ukraine, écraser le mouvement démocratique en Perse et en Chine, renforcer la clique des Romanov, des Bobrinski, des Pourichkévitch [3] qui déshonorent notre dignité nationale de Grands-Russes. Nul n'est coupable d'être né esclave ; cependant l'esclave qui loin d'aspirer à conquérir sa liberté, justifie et cherche à rehausser son esclavage (par exemple, en appelant l'étranglement de la Pologne, de l'Ukraine, etc., "défense de la patrie" des Grands-Russes), cet esclave est un plat valet et un goujat, qui provoque un sentiment légitime d'indignation, de mépris et de dégoût.

V.Lénine.

Par exemple je suis Français fier du nucléaire et d'EDF, mais on exploite le Niger et le Mali.
Si la France devait devenir socialiste, pourquoi ne pas proposer au mali et au Niger "les solution qui ont marché pour la Chine?"

Et en attendant, pourquoi s'en inquiéter? Nous n'avons que très peu de contrôle sur la situation, nous ne sommes pas en mesure d'aller soutenir une guerre d'indépendance.
Pourquoi culpabiliser le prolétaire s'il est conscient de cet impérialisme et conséquence néfastes?




Voyez le prolétaire Français n'est pas culpabilisé ici.
Finimore
   Posté le 07-06-2020 à 07:44:26   

Sur cette question comme beaucoup de gens qui ne veulent pas s'affirmer d'extrême-droite (dans certains cas) donc qui avance masqué, tu tournes toujours autour du pot, mélangeant des concepts, des situations.
Il y a eu des débats et des luttes internes y compris dans le PCF du début sur ces questions car le social-chauvinisme était déjà bien présent dans le mouvement ouvrier. Au sein de l'IC le PCF fut même vertement critiquer sur ses positions opportunistes. Lire les bouquins de Jurquet sur la révolution nationale algérienne et le PCF, et aussi "La question coloniale et la politique du PCF" par Grégoire Madjarian.
Finimore
   Posté le 07-06-2020 à 08:02:54   

Plaristes a écrit :

Par exemple je suis Français fier du nucléaire et d'EDF, mais on exploite le Niger et le Mali.


Ouais, là je vois qu'il y a du boulot pour décrotter tes idées !!! Mais le débat sur le nucléaire et la lutte antinucléaire se fera dans un post approprié.
Plaristes
   Posté le 07-06-2020 à 17:46:04   

Bah ça ouvre la voie sur l'EPR et la fusion nucléaire non?
ON pourrait aussi passer au thorium au pire.

Après je connais l'état d'EDF je ne suis pas naïf mais admettez que la SNCF et l'EDF marchaient très bien sans entrepreneur.

Outre ça, les dommages d'un PC détenu par ses cadres, et dont son appareil se confond avec l'appareil d'état est à éviter, on a vu ce que ça donnait ...

allégation non justifiée supprimée
les références aux mensonges de la secte anticommuniste Falun Gong sont inacceptables - Xuan



Edité le 09-06-2020 à 14:06:17 par Xuan


Xuan
   Posté le 09-06-2020 à 00:24:12   

La voie sur l'EPR est plutôt une voie d'eau depuis quelques temps, du moins en France.

Plaristes a écrit :


Outre ça, les dommages d'un PC détenu par ses cadres, et dont son appareil se confond avec l'appareil d'état est à éviter, on a vu ce que ça donnait en chien et ne sont même pas foutus de se débarrasser des fachos ! Contrairement au CDR cubain.


Ne commence pas à lancer des insinuations et des conclusions sans queue ni tête.

"son appareil se confond avec l'appareil d'état"
Pour conduire la société du socialisme au communisme il est indispensable que le parti communiste dirige l'Etat, sinon l'Etat ne peut jamais dépérir.
Que signifie un Etat qui ne soit pas dirigé par un parti ? L'Etat est l'instrument de la dictature d'une classe sur une autre, par conséquent un Etat qui n'est pas l'instrument d'une classe à travers son parti n'existe tout simplement pas.


"Un PC détenu par ses cadres" ça veut dire quoi ?
Dans n'importe quel parti les cadres occupent une fonction dirigeante.
La ligne générale du PCC est "servir le peuple" lorsque des cadres du PCC sont fautifs le peuple les dénonce et ils sont sanctionnés, j'en ai cité plusieurs exemples.
Lors de l'épidémie en Chine, Xi Jinping a envoyé les membres du PC et les cadres au premier front suivant le principe "la vie du peuple passe avant tout" .
Ceux qui ont fauté où se sont avérés incapables ont été limogés. Et en effet on a vu ce que ça a donné. Dix fois moins de mort que dans les pays capitalistes, une épidémie maîtrisée et une économie relancée.
Cela signifie que le PCC est lui-même sous la direction du peuple.

Quant aux "fachos" c'est quoi ce délire ?

Dès qu'on dénonce le révisionnisme de Clousclard tu te lances dans des diatribes sorties des poubelles contre la Chine : ça ne sauvera pas Clousclard.


Edité le 09-06-2020 à 00:30:53 par Xuan


Plaristes
   Posté le 09-06-2020 à 11:44:47   

Xuan a écrit :

Pour conduire la société du socialisme au communisme il est indispensable que le parti communiste dirige l'Etat, sinon l'Etat ne peut jamais dépérir.


C'est l'inverse. D'ailleurs Staline et les cubains seraient d'accord.
Beacoup de communistes sont d'accord pour dire que le parti doit être limité à l'agitation et l’éducation des masses.
C'est à dire au maintient de la super structure.


Alexandre_Pisikov a écrit :


Cette ébauche propose dans la pratique de procéder à l'unification du travail productif avec la participation a la gestion des affaires de l'état, par la transition successive des fonctions [de la gestion d'état] à tous les travailleurs. Elle dissertait également sur l'idée de l’introduction de l’activité législative directe par le peuple pour lequel ce qui suit était considéré comme essentiel :

Mettre en application le vote et la prise de décision au suffrage universel sur la majorité des questions les plus importantes de la vie gouvernementale dans les sphères sociales et économiques, aussi bien dans des questions de vie et du développement culturel ;

Développer largement l'initiative législative de la base, en accordant aux organisme sociaux les droits de soumettre au soviet suprême des proposition sur de nouvelle lois ;

Confirmer le droit des citoyens et organisations sociales à soumettre directement des propositions au soviet suprême sur les plus importantes questions de politiques internes et internationales


Michel Clouscard – Cette dictature est une concentration et confusion des pouvoirs. Il s’agit d’identifier l’appareil du PC à l’appareil d’état, puis de proclamer celui-ci état de droit: l’U.R.S.S. De cette confusion peut naître un énorme pouvoir politique mais qui va conjuguer deux effets pervers. D’une part, il provoque un dédoublement progressif de la conscience de classe (parti, appareil d’état) et de la réalité (sociologique) de classe. Cet éloignement en vient même à une rupture. D’autre par t, ce pouvoir bloque, certes, tout développement de la société civile (du marché du désir). Mais ainsi, il la refoule dans l’inconscient collectif, celui de la réalité (de classe) qui vient de perdre sa conscience de classe. Ainsi, cette société s’est coupée de plus en plus du pouvoir qui la représentait pour devenir de plus en plus disponible à une “société de consommation” toute proche.

Pour ça que dans les pays de l'est ont dit Salauds de communistes, pour désigner les "gas du parti", c'est à dire les sociaux traitres de la perestroïka.

Le minimum de démocratie est pour moi le faîte que l'ont évite des dynasties de cadre, et que dirigeant deviennent dirigé et vice versa, de manière régulière.

Le PCF avait réussi de par ses écoles centrales et fédérales, a produire en masse du militant de qualité formée autant à Hegel que Marx.

Concernant les fachos chinois que le PCC est pas foutu d'éradiquer avec ses méthodes drastiques ! La Falun Gong.

https://www.facebook.com/teleSUREnglish/videos/falun-gong-a-fascist-cult/431934814120083/

Les cubains avec leur CDR ont montré une plus grande efficacité dans la traque aux intrus. Sans avoir a déployer des méthodes orwelliennes, pervertissant l'auto-crittique.

Preuve que ce n'est pas nécessaire, et que l'avantgarde peut opérer sans toucher à l’appareil d'état !

STALINE de 1917 à AUJOURD'HUI

L'histoire à donné raison à Staline sur ce coup !
Xuan
   Posté le 09-06-2020 à 14:28:40   

Plaristes a écrit :

Concernant les fachos chinois que le PCC est pas foutu d'éradiquer avec ses méthodes drastiques ! La Falun Gong.
https://www.facebook.com/teleSUREnglish/videos/falun-gong-a-fascist-cult/431934814120083/

La secte Falun Gong est financée par la CIA, elle a soutenu l'élection de Trump et elle est combattue par les communistes chinois depuis longtemps. C'est ce que montre la vidéo.
Les manifestations se déroulent aux USA et non en Chine évidemment.
Selon un article Wikipedia antichinois et controversé :

Depuis la répression chinoise, le Falun Gong existe ainsi essentiellement comme une communauté en ligne réunissant des groupes locaux de quelques dizaines de personnes

Que représentent quelques dizaines dans un milliard 40 millions d'habitants ?

C'est quoi la critique ? Qu'il existe des réactionnaires et des anticommunistes en Chine ?
Que veux-tu démontrer ? Que la répression n'est pas suffisante ? Qu'il faut les exécuter ? Tant que l'impérialiste subsiste il finance la subversion dans les pays socialistes, que ce soit en Chine ou partout ailleurs.


Edité le 09-06-2020 à 14:31:37 par Xuan


Xuan
   Posté le 09-06-2020 à 19:19:44   

Je passe sur "Beacoup de communistes sont d'accord pour dire que le parti doit être limité à l'agitation et l’éducation des masses." Beaucoup c'est quoi ? Tu as fait un référendum ?

Plaristes a écrit :

l'avantgarde peut opérer sans toucher à l’appareil d'état !
STALINE de 1917 à AUJOURD'HUI
L'histoire à donné raison à Staline sur ce coup !


D'abord ce que relate Joukov est aux antipodes du marxisme-léninisme et de tout ce qu'a fait et dit Staline.
Je la reproduis pour qu'on en mesure toute l'ineptie :

« En janvier 44…pour la première fois pendant la guerre il y eut une convocation commune [du Comité central] et d’une session du Soviet suprême de l’URSS. Molotov et Malenkov ont préparé une ébauche d’un décret du Comité central selon lequel le parti serait légalement séparé du pouvoir. Serait maintenu seulement l’agitation et la propagande ; …mais elle interdisait simplement que le parti interfère dans l’économie et dans le fonctionnement des organes de l’état. Staline a lu l’ébauche, a changé six mots, et a écrit « approuver ». Ce qui s’est passé après reste un mystère…C’était une nouvelle tentative de séparer le Parti et l’Etat…L’ébauche a cinq signatures : Molotov, Malenkov, Staline Khrouchtchev, Andreev.
Il n’y eut aucun enregistrement de cette séance, et nous pouvons seulement deviner le résultat du vote. Hélas, même le tout-puissant Comité d’état pour la défense, avec quatre membres dans le Politburo du Comité central, ne pourrait pas briser le vieil ordre des choses. »

Zhukov, Kul’tovaia

On appréciera :
Ce qui s’est passé après reste un mystère...Il n’y eut aucun enregistrement de cette séance, et nous pouvons seulement deviner le résultat du vote.
Ça devient une habitude chez toi de donner des références bidon. Joukov a été limogé en 46 et ce texte apocryphe truffé de fautes de syntaxe ne repose sur rien comme il le dit lui-même. Après la mort de Staline il a soutenu avec virulence la déstalinisation aux côtés de Khrouchtchev. Selon Leonid Maximenkov, Joukov, ministre de la Défense de 1955 à 1957, « avait son propre plan de lutte contre le stalinisme et les staliniens » .

Quoi qu'il en soit l'idée même de reléguer le parti communiste à l'agit prop' défie le bon sens pour tout communiste. Staline le définissait comme "la forme suprême d’organisation de classe du prolétariat" certainement pas comme une association de colleurs d'affiches ou de diffuseurs de tracts.

Supposer un instant que le parti communiste ne touche pas à l'appareil d'état a pour conséquence que cet appareil d'état est dirigé par des non-communistes.
Quelle classe représentent ces non-communistes ? des bourgeois, des koulaks, des agents de la CIA ?
Si les cadres de l'Etat ne sont pas dirigés par le parti communiste, alors l'Etat n'est pas dirigé par l'avant-garde organisée du prolétariat, mais par l'arrière-garde, c'est-à-dire les éléments les moins révolutionnaires de la société, ceux qui n'ont pas pour but de "servir le peuple" . Ce sont précisément ceux qu'on appelle des bureaucrates.

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Où as-tu été pêcher que le parti communiste cubain serait "indépendant" de l'Etat ?
Dans la Constitution de 2019, qui prévoit l'existence de plusieurs types de propriété des moyens de production, comme en Chine, le rôle dominant du Parti communiste de Cuba est préservé.


Pour reprendre l'exemple de Wuhan en Chine, le maire et le dirigeant local du PCC ont très largement été critiqués sur les réseaux sociaux.
A la suite de quoi ils ont été limogés et remplacés.
Ceci signifie que les fonctionnaires de l'Etat et les cadres du PCC sont soumis à la critique du peuple, d'une part, et d'autre part qu'ils sont sanctionnés, conformément à l'appel renouvelé de Xi Jinping à rejeter le bureaucratisme et à sanctionner les dirigeants corrompus, fautifs ou incapables.
C'est une démocratie qui n'existe pas dans le système parlementaire où le principe appliqué dans des circonstances comparables est "responsable mais pas coupable".

Dans le même ordre d'idées la lutte contre la corruption a demandé aux masses de s'exprimer sur le train de vie et le comportement des cadres jusqu'au plus haut niveau.
Au début de la révolution culturelle de telles critiques s'affichaient sur les dazibaos et visaient le comportement bureaucratique des cadres du PCC.
La différence avec la révolution culturelle telle qu'elle s'est déroulée ensuite, c'est que la lutte contre la corruption n'est pas dirigée contre l'avant-garde organisée du prolétariat mais par le parti lui-même, et contre ses éléments dégénérés et bureaucrates.

C'est dans les faits que le PCC applique la démocratie et combat la bureaucratie, et non avec des mesures absurdes comme "séparer" le parti de l'Etat.
C'est d'ailleurs un secret de Polichinelle que la simple "séparation des pouvoirs" des démocraties bourgeoises est une vaste plaisanterie.
Il n'est pas très surprenant que Clousclard, attaché à la forme bourgeoise de l'Etat ait voulu en préserve cette pseudo séparation comme une garantie de démocratie.
En réalité dans un pays comme le notre, tous les hauts cadres de l'Etat ont déjà été formatés dans les grandes écoles suivant l'idéologie de la grande bourgeoisie, où ils apprennent à faire partie de la "crème de la société" et à mépriser le peuple.

On trouve la même illusion sur une démocratie idéale détachée de la lutte des classes chez Etienne Chouard, où les candidats à la direction de l'Etat et à la représentation populaire seraient pris au hasard parmi les "citoyens" rencontrés dans la rue.


Il vient qu'en voulant appliquer comme un dogme intangible la séparation du parti et de l'Etat, séparation purement formelle dans les pays capitalistes, on obtient exactement le contraire de l'objectif annoncé : la direction de l'Etat par des bureaucrates non-communistes donc non astreint à l'autocritique et à la moindre rectification.
Le dogme qui apparaît ici est celui d'un Etat bourgeois maintenu.


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Clousclard est imperméable à la notion de dictature du prolétariat.
En réalité cette dictature est indispensable. Si on regarde l'expérience malheureuse d'Allende au Chili et de bien d'autres, il est clair que sans exercer une dictature sur les anciens exploiteurs, les agents de l'étranger et la gangsters il est impossible que le prolétariat et le peuple ne se maintiennent au pouvoir.


Edité le 09-06-2020 à 19:45:01 par Xuan


Plaristes
   Posté le 09-06-2020 à 19:53:55   

"Supposer un instant que le parti communiste ne touche pas à l'appareil d'état a pour conséquence que cet appareil d'état est dirigé par des non-communistes."

On peut-être communiste sans adhérer au parti. C'est le cas à Cuba. Mais aussi en France où beaucoup de communistes sont des électrons libres fautes d'orga digne de ce nom.

"Staline le définissait comme "la forme suprême d’organisation de classe du prolétariat" certainement pas comme une association de colleurs d'affiches ou de diffuseurs de tracts."

On est d'accord, il y a Jack Lang pour ça, mais il peut-être un lieu de formation, de transmission de l'héritage communiste. La protection de la révolution, et le contrôle des dirigeants politiques via la sélections des cadres de l'état.

L’exemple de Cuba, montre que l'ont peut défendre la révolution et surveiller les élections sans présenter de Candidat adhérent au parti communiste.

Il s'agit plus d'un principe de laïcité que de séparation des pouvoirs.


Aujourd’hui le problème est la séparation de l'état et du MEDEF.

Les partis existent à partir du moment où il y a des intérêts divergents de nature contradictoire et antagonique, l'affirmation de la volonté générale verra leur abolition, les différents seront réglés par des débats rationnels et éclairés.


Le parti de la révolution sera le garant d'une morale civile.

Le parti communiste Cubain ne présente pas et n'élit pas de candidats !


https://books.google.fr/books?id=KyIPCwAAQBAJ&pg=PA187&lpg=PA187&dq=le+parti+communiste+de+cuba+ne+pr%C3%A9sente+et+n%27%C3%A9lit+pas+de+candidats&source=bl&ots=GFHKeYuzn4&sig=ACfU3U1FR56l25SbkyQ3r10PL6qedQZO6A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiW-qO2o_XpAhUQ1BoKHbqDByUQ6AEwAnoECAkQAQ#v=onepage&q=le%20parti%20communiste%20de%20cuba%20ne%20pr%C3%A9sente%20et%20n'%C3%A9lit%20pas%20de%20candidats&f=false


Edité le 09-06-2020 à 20:00:30 par Plaristes


Xuan
   Posté le 09-06-2020 à 21:15:23   

Une remarque préalable : je ne sais pas comment tu fais tes copier-coller mais systématiquement la page double de largeur.
Pzorba75 avait déjà fait cette remarque en signalant que ça devient illisible.

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L'exemple des communistes français inorganisés est vraiment mal choisi. C'est une manifestation claire de l'échec de la ligne révisionniste.
L’organisation en parti de l’avant-garde de la classe ouvrière est supérieure à la dispersion et à l’isolement de ses membres, parce qu’elle permet de mettre en œuvre le centralisme-démocratique, pour analyser la situation, se servir des leçons de l’histoire et organiser l’action collective.
Comme dit ce conte :
Six aveugles d’Hindoustan s’approchèrent d’un éléphant, et en touchant soit le flanc, soit une défense, soit la trompe soit le genou, soit l’oreille, soit la queue, le premier dit que l’éléphant est un mur, le second une lance, le troisième un serpent, le quatrième un arbre , le cinquième un éventail et le sixième une corde.
Les communistes isolés ne peuvent pas à eux seuls développer une ligne juste.

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Peu importe qui se trouve à la tête de l'Etat. Macron est à la tête de l'Etat mais la direction appartient aux monopoles capitalistes, à la classe bourgeoise, pas à lui.
Si un autre parti vient au gouvernement ce sera encore la classe bourgeoise qui dirigera.
Où vois-tu une séparation de l'Etat et du MEDEF ?
Est-ce que les réformes instaurées par l'Etat vont à l'encontre des volontés du MEDEF ?
Non, c'est lui qui en est à l'origine.

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La question est "qui dirige"? Quelle classe dirige ?

En ce qui concerne les assemblées populaires elles existent aussi en Chine et elles élisent localement les représentants à l'APN.
D'autre part chaque pays hérite d'un passé et de caractéristiques propres.
La Chine a besoin surtout en ce moment d'un pouvoir unique qui s'impose à chaque province.
Et chaque province représente plusieurs fois la population de Cuba. Rien que la ville de Wuhan équivaut à la population cubaine. Un saut en quantité aboutit à un changement qualitatif. Un pays aussi vaste et aussi peuplé que la Chine, avec une histoire très différente, ne s'administre pas comme Cuba.
Ceci pour les aspects spécifiques. Mais sur le fond il en est de même

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Le parti communiste cubain dirige la société et l'Etat .
« Le Parti communiste de Cuba, martiste [de José Marti] et marxiste-léniniste, avant-garde organisée de la nation cubaine, est la force dirigeante supérieure de la société et de l'État, qui organise et oriente les efforts communs vers les hautes fins de la construction du socialisme et la marche en avant vers la société communiste » [art. 5 de la Constitution au 31 janvier 2003]
Il n'y a donc aucune indépendance de l'Etat vis-à-vis du parti communiste, lequel ne se réduit absolument pas à l'agit-prop'.

Je te signale que tu as écrit "le parti communiste Cubain ne présente pas et n'élit pas de candidats !"
Or le texte que tu cites dit "à Cuba, aux élections législatives, le parti communiste cubain n'élit pas les candidats" , ce qui est très différent.
Les candidats sont désignés, élus...on imagine par des assemblées populaires.
Mais rien ne dit que les membres du PC cubain ne peuvent pas en faire partie.
A partir du moment où il dirige la révolution il y a de fortes chances pour que ses membres soient choisis par le peuple.

Maintenant si on regarde réellement de quoi on parle, je te signale que Miguel Díaz-Canel a été à la tête de la branche provinciale du Parti communiste cubain dans sa province natale de Villa Clara pendant 10 ans. Il dirige ensuite le parti dans la province de Holguín pendant six ans. En 1991, il intègre le comité central du parti au niveau national. En 2003, il est le plus jeune membre du bureau politique qui dirige le parti.
Le 19 avril 2018, il est élu président des Conseils d'État et des ministres par l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, succédant ainsi à Raúl Castro qui demeure premier secrétaire du Parti communiste jusqu'en 2021.
Alors quand tu prétends que "l'avantgarde peut opérer sans toucher à l’appareil d'état" , assure-toi de quoi tu parles parce que ça fait un peu clown pour reprendre une de tes expressions.


Edité le 09-06-2020 à 23:14:18 par Xuan


Xuan
   Posté le 11-06-2020 à 00:07:27   

Plaristes a écrit :

Le PCF avait réussi de par ses écoles centrales et fédérales, a produire en masse du militant de qualité formée autant à Hegel que Marx.


Affirmer que Hegel était au programme de formation des communistes français est erroné, surtout s'agissant de la masse des militants.

Georges Politzer a dirigé du début des années 1930 à 1939 l'Université ouvrière de Paris, où il était chargé du cours de matérialisme dialectique. Après sa mort il y aura à la Libération une 'Université Nouvelle'.
Dans ses cours, Politzer cite Marx, Engels, Lénine, ainsi que Staline et Mao Tsétoung.

Dans les Principes élémentaires de philosophie , Politzer dispense un cours élémentaire, qui n'est pas destiné à des intellectuels avertis. Il y est question de Hegel dans la quatrième partie consacrée à la dialectique, plus longuement que dans le texte suivant, mais uniquement pour décrire les grandes lignes de sa philosophie et conclure ainsi :

Hegel, Georg Wilhelm Friedrich (1770-1831). — Le philosophe idéaliste le plus important d'Allemagne. Important surtout par sa méthode dialectique, qu'il a conçue sous une forme idéaliste, mais juste au fond. Hegel est un idéaliste objectif ; d'après lui, le principe premier de la réalité est l'Idée absolue, qui d'abord s'extériorise dans la nature, puis se fait esprit et savoir. Ce devenir de l'Idée constitue un développement logico-dialectique dont l'histoire réelle n'est que l'expression. C'est donc la pensée pure qui est créatrice du monde et de son histoire ; le monde n'est que la manifestation de l'Idée. Comme Feuerbach l'a montré, cette Idée n'est finalement autre chose que le Dieu du christianisme dans une enveloppe abstraite et logique. Marx et Engels ont retourné la dialectique de Hegel, l'ont « remise sur ses pieds » en lui donnant un contenu matérialiste, en faisant ainsi une arme théorique véritablement révolutionnaire. (Voir Marx-Engels : Etudes philosophiques, Editions sociales.)

Nous devons donc éviter de dire : « Marx et Engels possédaient d'un côté le matérialisme, issu du matérialisme français du XVIIIe siècle, de l'autre, la dialectique de Hegel ; par conséquent, il ne leur restait plus qu'à lier l'un et l'autre. »
C'est là une conception simpliste, schématique, qui oublie que les phénomènes sont plus compliqués ; c'est une conception métaphysique.
Marx et Engels prendront certes la dialectique à Hegel, mais la transformeront. Ils en feront autant du matérialisme pour nous donner le matérialisme dialectique.



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Dans les Principes fondamentaux de philosophie , constituant le corps théorique de ses cours, Politzer présente - sans citer là non plus aucun texte - Hegel et l'hégélianisme comme un grand progrès dans la formulation de la méthode dialectique, mais certainement pas comme un maître à penser puisqu'il s'agit d'enseigner la matérialisme-dialectique et non la dialectique hégélienne.

Politzer parle de Hegel et de l'hégélianisme dans les chapitres :

> "Première partie - 1e leçon - la méthode dialectique"
> "Deuxième partie - 9e leçon - la conception marxiste"
> "Troisième partie - 14e leçon - Les trois sources du marxisme - la philosophie allemande

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III. la méthode dialectique
…..

Chez les plus puissants penseurs de la période moderne, en particulier Descartes et Spinoza, on trouve de remarquables exemples de raisonnement dialectique.

Mais c'est le grand philosophe allemand Hegel (1770-1831), dont l'œuvre se déploie dans la période qui suit immédiatement la Révolution française, qui devait formuler pour la première fois, de façon géniale, la méthode dialectique. Admirateur de la révolution bourgeoise qui, triomphant en France, a jeté bas la société féodale qui se croyait éternelle, Hegel opère une révolution analogue sur le plan des idées : il détrône la métaphysique et ses vérités éternelles. La vérité n'est pas une collection de principes tout faits. C'est un processus historique, le passage des degrés inférieurs aux degrés supérieurs de la connaissance. Son mouvement, c'est celui de la science elle-même qui ne progresse qu'à condition de critiquer sans cesse ses propres résultats, de les dépasser. Et ainsi nous voyons que pour Hegel le moteur de toute transformation, c'est la lutte des contraires.

Cependant Hegel était idéaliste . C'est-à-dire que pour lui la nature et l'histoire humaine n'étaient qu'une manifestation, une révélation de l'Idée incréée. La dialectique hégélienne restait donc purement spirituelle.

Marx (qui fut d'abord disciple de Hegel) sut reconnaître dans la dialectique la seule méthode scientifique. Mais il sut aussi, en matérialiste , la remettre à l'endroit : répudiant la conception idéaliste du monde, selon laquelle l'univers matériel est un produit de l'Idée, il comprit que les lois de la dialectique sont celles du monde matériel , et que, si la pensée est dialectique, c'est parce que les hommes ne sont pas des étrangers dans ce monde, mais qu'ils en font partie.

Chez Hegel, écrit Engels, l'ami et le collaborateur de Marx , le développement dialectique qui se manifeste dans la nature et dans l'histoire, c'est-à-dire l'enchaînement causal du progrès s'imposant de l'inférieur au supérieur à travers tous les mouvements en zig-zag et tous les reculs momentanés, n'est... que le reflet de l'automouvement personnel de l'idée se poursuivant de toute éternité, on ne sait où, mais en tout cas, indépendamment de tout cerveau pensant humain. C'était cette interversion idéologique qu'il s'agissait d'écarter. Nous considérâmes... les idées de notre cerveau du point de vue matérialiste, comme étant les reflets des objets, au lieu de considérer les objets réels comme les reflets de tel ou tel degré de l'idée absolue. Par là, la dialectique fut réduite à la science des lois générales du mouvement, tant du monde extérieur que de la pensée humaine — à deux séries de lois identiques au fond, mais différentes dans leur expression en ce sens que le cerveau humain peut les appliquer consciemment, tandis que, dans la nature, et, jusqu'à présent, en majeure partie également dans l'histoire humaine, elles ne se fraient leur chemin que d'une façon inconsciente, sous la forme de la nécessité extérieure, au sein d'une série infinie de hasards apparents. Mais par là, la dialectique de l'idée même ne devint que le simple reflet conscient du mouvement dialectique du monde réel, et, ce faisant, la dialectique de Hegel fut mise la tête en haut, ou, plus exactement, de la tête sur laquelle elle se tenait, on la remit de nouveau sur ses pieds. (Engels : Ludwig Feuerbach , p. 33-34 ; Etudes philosophiques , p. 44.)

Marx, en somme, rejeta l'écorce idéaliste du système hégélien pour en garder le « noyau rationnel », c'est-à-dire la dialectique. Il le dit lui-même très clairement dans la deuxième préface du Capital (janvier 1873) :

Ma méthode dialectique non seulement diffère par la base de la méthode hégélienne, mais elle en est l'exact opposé. Pour Hegel, le mouvement de la pensée qu'il personnifie sous le nom de l'idée est le démiurge de la réalité, laquelle n'est que la forme phénoménale de l'idée. Pour moi, au contraire, le mouvement de la pensée n'est que la réflexion du mouvement réel, transporté et transposé dans le cerveau de l'homme. (Marx ; Le Capital, Livre 1er, t. I, p. 29. Editions Sociales. Paris, 1948. Le mot démiurge a ici le sens de « créateur »; la forme phénoménale de l'idée signifie « l'apparence extérieure revêtue par l'idée » (l'idée est, pour Hegel, l'essence des choses).)

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II. La conception marxiste

Contrairement à l'idéalisme qui considère le monde comme l'incarnation de « l'idée absolue », de l' « esprit universel », de la « conscience », le matérialisme philosophique de Marx part de ce principe que le monde, de par sa nature, est matériel , que les multiples phénomènes de l'univers sont les différents aspects de la matière en mouvement ; que les relations et le conditionnement réciproque des phénomènes, établis par la méthode dialectique, constituent les lois nécessaires du développement de la matière en mouvement ; que le monde se développe suivant les lois du mouvement de la matière, et n'a besoin d'aucun « esprit universel ». (Staline : Matérialisme dialectique et matérialisme historique , p. 10.)

Staline se réfère ici principalement, quand il parle de l'idéalisme, à la philosophie de Hegel dont nous avons dit quelques mots ci-dessus. Il le fait parce que l'hégélianisme représente la dernière grande synthèse idéaliste dans l'histoire de la philosophie, la quintessence et le résumé le plus cohérent de tous les traits historiques de l'idéalisme objectif, aussi bien dans le domaine de la nature que dans celui de la société.

Staline souligne que les divers phénomènes de l'univers ne sont point dus à l'intervention d'esprits quels qu'ils soient ou de « forces » immatérielles, mais sont les divers aspects de la matière en mouvement .

Staline souligne l'existence d'une nécessité naturelle , inhérente à la matière, qui est la base des lois de l'univers telles que les établit la méthode dialectique.

Enfin, Staline souligne l’éternité du monde , de la matière en mouvement, en transformation perpétuelle.

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a) La philosophie allemande.
La philosophie allemande du début du XIXe siècle est une source du marxisme; nous avons eu déjà l'occasion d'en traiter (voir Introduction et première leçon).

Nous savons que Hegel, admirateur de la Révolution de 1789, avait voulu accomplir sur le plan des idées une révolution analogue à celle que la Révolution française avait accomplie dans les faits. D'où la dialectique : de même que la révolution a mis fin au régime féodal qu'on croyait éternel, de même la dialectique découronne les vérités qui se croyaient éternelles : elle voit dans l'histoire un processus qui a pour moteur la lutte des idées contraires.
Ainsi s'exprimaient idéologiquement les aspirations de la bourgeoisie allemande à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. L'Allemagne, morcelée, était encore sous le régime féodal et la jeune bourgeoisie allemande rêvait de faire pour son compte ce que la bourgeoisie française avait magistralement accompli de l'autre côté du Rhin.
Mais, trop faible, elle n'était pas en mesure de remplir cette tâche historique; et voilà qui explique l'insuffisance radicale de Hegel : son idéalisme .

L'idéalisme est toujours le reflet d'une impuissance objective. Expression théorique d'une bourgeoisie qui voudrait bien jeter bas la féodalité, mais n'en est pas capable, la philosophie de Hegel fut, selon l'expression d'Engels, un « colossal avortement ». [ Sur la signification historique de l'hégélianisme, voir Engels : Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, 1ère partie. ]

Le développement dialectique reste ainsi purement idéal. Bien plus ! Se ralliant à l'Etat féodal prussien [ Son chef Frédéric-Guillaume II avait en effet promis une « monarchie représentative », qui ne pouvait changer le caractère féodal de l'Etat. ], il en vient à considérer cet Etat comme l'expression historique nécessaire de l'Idée. La dialectique s'envase ainsi dans l'idéalisation de ce qui est... Son mouvement est bloqué par l'impuissance d'une classe qui ne peut faire la révolution... qu'en esprit.

Cependant les philosophes bourgeois de la génération qui suit immédiatement Hegel (mort en 1831) devaient être conduits, par leur lutte contre la féodalité cléricale, à trouver dans le matérialisme athée du XVIIIe siècle français des armes théoriques contre l'ennemi de classe. Cette étape s'incarne en Ludwig Feuerbach. Son livre L'Essence du Christianisme (1841) replaçait « le matérialisme sur son trône ». Il exerça une forte influence sur Marx (né en 1818) et Engels (né en 1820), l'un et l'autre issus de la bourgeoisie libérale allemande. Mais le matérialisme de Feuerbach restait mécaniste (voir 9° leçon).
Feuerbach voit avec raison dans l'homme un produit de la nature.
Mais il ne voit pas que l'homme est aussi un producteur , qui transforme la nature, et que c'est là l'origine de la société. Dépourvu d'une conception scientifique de l'histoire, Feuerbach la remplace par une vague religion de l'amour, c'est-à-dire par un retour à l'idéalisme. Impuissance qui traduisait celle de la bourgeoisie allemande : en 1848, elle ne put conduire victorieusement sa révolution contre les féodaux.

Nous savons que, par l'élaboration du matérialisme dialectique , Marx mit au jour une philosophie, intégralement scientifique, qui dépassait à la fois la dialectique idéaliste de Hegel et le matérialisme mécaniste de Feuerbach. [ Voir la première leçon. Nous avons montré dès cette première leçon comment Marx put donner un contenu matérialiste à la dialectique parce qu'il s'appuya sur les progrès décisifs des sciences de la nature. Nous n'y revenons pas. ]
Le premier exposé du matérialisme dialectique est donné par les Thèses sur Feuerbach , que Marx rédigea au printemps de 1845. La onzième thèse exprime le passage de la philosophie classique allemande au marxisme :
Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, mais il s'agit de le transformer. (Ludwig Feuerbach , p. 53 ; Etudes..., p. 64.)

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Il ressort que Hegel est présenté comme un précurseur de la dialectique marxiste, comme Feuerbach et un précurseur du matérialisme marxiste.
Mais ni l'un ni l'autre ne servent à la formation des militants à proprement parler.



Edité le 11-06-2020 à 00:10:56 par Xuan


Plaristes
   Posté le 11-06-2020 à 14:45:28   

Je nie Nullement que Hegel soit issue de la philosophie bourgeoise des lumière progressistes, et que par de ce fait il reste limité.

Mais il y avait le courant Henri Lefebvre en France, qui avait grandement influé les écoles centrales.
Dont la praticité avait été souligné par Lukacs :

G.Lukacs a écrit :

Dans sa critique radicale de l’idéalisme réactionnaire de l’époque impérialiste, Lénine a exposé à fond la théorie du reflet, et l’a portée à un degré supérieur.

[...]

C’est ainsi que Lénine indique clairement, précisément en liaison avec la critique de la logique hégélienne, que les formes abstraites de la logique, celles qui sont relativement les plus constantes et se répètent au long des millénaires, comme précisément les syllogismes, sont des modalités abstraites de reflet de la réalité


Hegel est comme le souligne Lénine et Engels, un matérialisme inversé, un marxisme inversé même.

Hegel permet de réfléchir Marx, Marx permet de réfléchir Hegel. La vérité est dans le miroir comme dirait les grecques. C'est donc un puissant outil de vulgarisation.

Et comme nous l'avons vu chez Lénine Staline et son Diamat se trompe.

C'est donc MDH contre Diamat.

Extrtait des cahiers philosophique de Lénine.

La ruse de la raison se voit transformé mais conservé chez Marx, sous la forme de l'inconscient de classe, et des rationalisations anthropologiques.

Autrement dit ces concepts existent toujours dans le marxisme, il y a juste aufhebung du concept.

Et j'ai encore relu récemment que la négation de la négation avait été omise du diamat.
Mais je ne retrouve plus l'article.


Georges Gastaud écrira :

G.Gastaud a écrit :



« Quant aux marxistes, ils avaient appris à regarder avec méfiance tout ce qui, de près ou de loin, semblait associé au diamat, un acronyme russe signifiant ” matérialisme dialectique ” mais désignant en français depuis la ” déstalinisation ” la version dogmatique de la philosophie marxiste en usage sous Staline. A la suite de Roger Garaudy, certains philosophes communistes s’engageaient alors dans une révision idéaliste du marxisme en privilégiant les œuvres de jeunesse de Marx et en recentrant leur interprétation du marxisme sur une conception purement anthropologique de la catégorie d’aliénation. D’autres, avec Althusser, empruntèrent le chemin en apparence inverse d’une révision scientiste et théoriciste de la philosophie marxiste, qu’ils prétendaient expurger de ses naïvetés idéalistes et hégéliennes ; au nombre de ces dernières, ils plaçaient l’idée d’une logique dialectique prétendant à l’universalité objective et ils répudiaient dans la foulée toute ontologie, toute conception du monde matérialiste-dialectique. Dans ces conditions, l’accès à la dialectique de la nature semblait définitivement muré puisque si les uns déclaraient incurablement dogmatique l’idée de dialectique de la nature, d’autres reléguaient au rang de scorie spéculative et métaphysique l’idée de dialectique de la nature ! Il n’y eut guère alors que le concept de reflet, clé de voûte de la théorie matérialiste de la connaissance, qui réussît à soulever contre lui autant de rejet méprisant parmi les intellectuels bien-pensants et autres ” marxologues ” ralliant à petit pas l’idéologie dominante !

Ce blocage intellectuel était encore aggravé par la méconnaissance profonde des écrits d’Engels dans laquelle se complait l’Université philosophante. »



https://libcom.org/files/ZIZEK_Essai_sur_l_hermeneutique_stalinienne.pdf

Je me permet de faire intervenir le jeune Zizek dans le débat je suis tombé sur son essaie en recherchant l'article.


Je me souviens des mots "omise du diamat" ou de son diamat.


Edité le 11-06-2020 à 15:39:19 par Plaristes


Xuan
   Posté le 11-06-2020 à 17:34:30   

Je n'ai pas dit que Hegel est "limité", j'ai dit qu'il est idéaliste.
On n'a pas besoin de regarder Marx dans un miroir pour comprendre le marxisme et Hegel n'est certainement pas un "outil de vulgarisation" , surtout si c'est pour apprendre un "matérialisme inversé".
D'ailleurs ce que Lénine préconisait d'étudier chez lui n'est pas un "matérialisme inversé" mais la dialectique.

J'ai démontré textes à l'appui que les écoles du PCF n'ont jamais formé ses militants à l'hégélianisme , contrairement à ton affirmation péremptoire. Ce n'est pas la première fois que tu nous sors des salades et quand on creuse un peu c'est du vide.

Sur le fond

Au lieu de vouloir à tout prix nous faire avaler ta pilule, démontrer que la lecture de Hegel est indispensable en tous lieux et en tous temps, et que Staline n'a rien compris, tu ferais mieux de te demander pourquoi Lénine s'est intéressé à Hegel, quand, et dans quelles circonstances particulières.

Après la trahison de la IIe Internationale, pour démonter le matérialisme mécaniste et le positivisme, combattre les thèses de Plekhanov et le social-chauvinisme préconisant l'union patriotique avec la bourgeoisie au lieu de la lutte pour l'émancipation du prolétariat, Lénine fait une étude attentive de la dialectique de Hegel, et rédige le "résumé de la science de la logique de Hegel" en septembre-décembre 1914.

Moyennant quoi Lénine écrit "Visiblement ici aussi, la chose principale pour Hegel c'est de marquer les passages. D'un certain point de vue, dans certaines conditions, l'universel est le singulier et le singulier est l'universel. Non seulement la liaison, et la liaison indissoluble, de tous les concepts et jugements, mais les passages de l'un en l'autre, et non seulement les passages, mais l'identité des contraires — voilà ce qui est pour Hegel le principal. Mais cela ne fait que « transparaître » à travers le brouillard d'un exposé archi-« abstrus ». Une histoire de la pensée du point de vue du développement et de l'application des concepts et catégories généraux de la logique — voilà ce qu'il faut !"
Autrement dit, il faut lire Hegel dans un premier temps pour en sortir en renversant son édifice, et élaborer une théorie philosophique claire, à l'opposé du brouillard d'un exposé archi-« abstrus »

Puis en 1915 un fragment "sur la question de la dialectique" , où il analyse la loi dialectique de l'unité et de la lutte des contraires, la conception métaphysique et la conception dialectique du développement, les catégories de l'absolu et du relatif, de l'abstrait et du concret, du général, du particulier et du singulier, du logique et de l'historique, etc. ; il fait voir le caractère dialectique du processus de la connaissance, et montre les racines gnoséologiques et les racines de classe de l'idéalisme.

Une fois ce travail théorique réalisé, Lénine peut lancer le mot d'ordre de "défaitisme révolutionnaire" , et le matérialisme-dialectique peut être exposé de façon claire au plus grand nombre. Et ceci sans repasser par la case Hegel qui ne constitue en rien un critère pour juger de l'orthodoxie des dirigeants marxistes-léninistes, dont la théorie est au-delà de l'hégélianisme.

Nous sommes en France particulièrement dans une période où le marxisme est étudié, mais où la plus grande confusion existe. La dialectique n'est pas le fort des intellectuels dans notre pays, c'est le moins qu'on puisse dire, et le matérialisme non plus.
Si les communistes ont besoin de réétudier la dialectique, autant utiliser les textes les plus clairs et pédagogiques de Staline et Mao Tsétoung sur le matérialisme-dialectique.
Mais reprendre les textes de Hegel pour semer l'idéalisme ou propager sous une autre forme des thèses révisionnistes comme celles de Clousclard, c'est proprement faire trois pas en arrière.
D'autant plus que Clousclard et la dialectique ça fait deux, quand on regarde sa conception de la lutte de classe et notamment son "alternative progressiste” , qui est même en deçà de Hegel.

Pourquoi le marxisme n'est-il pas un dogme ?


Du point de vue du matérialisme-dialectique et du matérialisme historique, la justesse et l'erreur d'une ligne marxiste ne se juge pas en fonction des écrits de Hegel ou de Clousclard mais par ses résultats pratiques dans la révolution prolétarienne.

La révolution bolchévique, la victoire de l'URSS contre l'invasion nazie, de l'armée populaire de libération contre le Kuomintang et l'invasion japonaise, le développement économique de l'URSS et de la Chine, où la quasi totalité du peuple est sorti de la grande misère, sont des exemples clairs démontrant la justesse de la théorie-marxiste-léniniste.

Inversement le parti communiste soviétique puis le parti communiste russe ont fait le bilan autocritique des erreurs de droite ou de gauche qui ont conduit à des échecs, particulièrement la trahison du marxisme-léninisme par Khrouchtchev et ses successeurs, qui a permis la restauration du capitalisme et la destruction de l'URSS.

Egalement le PCC a fait un tel bilan autocritique à plusieurs reprises, par exemple lors des massacres de 1927 après l'insurrection de Shanghai, à propos de la révolution culturelle et du grand bond en avant.

C'est la capacité des marxistes à s'autocritiquer, à utiliser le critère matérialiste de la pratique, à "partir des faits" selon l'expression chinoise, qui fait du marxisme un guide pour l'action, à l'opposé d'un dogme.

A l'inverse, il n'y a jamais eu de révolution trotskiste, ni de prise du pouvoir ni de société communiste instaurée par des anarchistes, par les révisionnistes de la IIe Internationale, et pas davantage par les révisionnistes modernes du genre Clousclard.
Ces derniers ont réussi à transformer le premier parti de France en appendice des socialos.
Conclusion au lieu de s'accrocher à ces philosophies comme un véritable dogme, nous devons passer à autre chose et revenir à ce qui fait réellement avancer l'histoire et progresser les masses.


Edité le 11-06-2020 à 20:44:34 par Xuan


Plaristes
   Posté le 12-06-2020 à 12:50:53   

Concernant les écoles centrales :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwiTzaHsifzpAhWEz4UKHUTHAJ4QFjABegQIBBAB&url=https%3A%2F%2Farchives.seinesaintdenis.fr%2Fpages%2Fdl%3Ff%3Dcustomer_2%252Fblog%252F261j_54_pcf_ecole_centrale.pdf&usg=AOvVaw3n80cvyIgZcl0HZvFwM-Oa

Voici un PDF à télécharger. Ce sont les archives du PCF cocnernant le sujet. On peut y voir la tendance dont je parlais.

https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1967_num_17_3_393018


Pourquoi le marxisme n'est-il pas un dogme ?


Parce-qu'il n'en est pas un, on parle de dérives dogmatiques.

Note dans Clouscard la bête sauvage.

3. Cette dénonciation du dogmatisme consiste avant tout à reconstituer le mécanisme de son fonctionnement, à montrer comment une notion marxiste utilisée d'une manière non dialectique et historique se tourne contre le marxisme. L'imputation à des personnes n'est qu'un corollaire et, pour nous, subsidiaire. Mais nous n'éluderons pas cet aspect du problème : nous pensons que le PCF a été, à un certain moment de son histoire,dogmatique mais que le dogmatisme a toujours été dans le trotskysme, le maoïsme, le gauchisme en général et le terrorisme en particulier, et que sa meilleure représentation actuelle est dans le théoricisme de l'althussérisme.


Citation = Xuan

Au lieu de vouloir à tout prix nous faire avaler ta pilule, démontrer que la lecture de Hegel est indispensable en tous lieux et en tous temps, et que Staline n'a rien compris, tu ferais mieux de te demander pourquoi Lénine s'est intéressé à Hegel, quand, et dans quelles circonstances particulières.

Il s'était intéressé en révisant la sainte famille. Il se questionnait sur les origines du marxisme, il s'est attardé un peu sur Feurbach, mais Hegel a piqué son intérêt.

Au départ très critique de Hegel, il finit par comprendre les subtilités.
Il s’habituera à cette vision abstraite et confuse qui reste vraie dans l'absolu.

Renverser Hegel c'est tout un art. dans le topique entre Marx et confucius je peux vous montrer comment faire.

A l'inverse.
A chaque fois que le marxisme devient légèrement obsolète il faut inverser le marxisme, pour ensuite ré-inverser Hegel.

Concernant la dialectique hégélienne, son apprentissage rend les concepts de la dialectique marxistes plus simples à apprendre.
Cela est confirmé dans la seconde édition du Das Kapital. Que vous ne trouverez pas dans Marxist.org.

https://www.causecommune-larevue.fr/kant_hegel_marx_qui_a_engendre_qui

L'étude de cette préface à fait parti d'un point crucial de ma formation. (D'ailleurs je ne suis pas d'accord avec la conclusion de l'article..)

La face cachée de la planète Marx.


Ces derniers ont réussi à transformer le premier parti de France en appendice des socialos.

La lettre ouverte aux communistes de clouscard n'a été retrouvé qu'après sa mort, tout simplement car il savait que du fait de la forte tendance révisionniste il n'aurait pas été écouté ni pris au sérieux.


Xuan a écrit :

Si les communistes ont besoin de réétudier la dialectique, autant utiliser les textes les plus clairs et pédagogiques de Staline et Mao Tsétoung sur le matérialisme-dialectique


Réponse d'un Camarade il y a un an.

La culture est un champ de Bataille : en effet
Il faut donc savoir choisir judicieusement ses armes idéologiques : certes.
Voilà pourquoi je cite Staline : Ah.


Il n'est pas trés judicieux pour le mouvement communiste de se référer à une figures aussi peu apprécié que Staline (en occident au moins).
Mais si on en vient à la question, autant le dire trés clairement, l'apport intellectuel de Staline au marxisme est médiocre, pour ne pas dire nul, on gagne autant à lire un tract des témoins de Jéhovah qu'un de ses livres, et au moins le tract c'est rapide.
Mao ce n'est pas exactement pareil, il a malgré tout pu amener quelques stratégies intéressantes.
Lénine a des kilometres d'avance intellectuel sur ces deux rigolos.
Soyons un peu honnête, cette manie de citer Staline malgré le néant de sa pensée, ce n'est rien de plus qu'un moyen de se rattacher au "petit père", alors on pioche par ci par là dans ses interminables lignes de quoi montrer qu'on est bien fidèle, bien docile, ça distribue les bons points.
La culture comme champs de bataille, il y a des dizaines de théoriciens marxistes pertinents (Gramsci, Lukacs, Adorno, Debord, etc...); et on préfére évoquer Staline ?
Meme Marx est éclipsé au profit de l'enferré.
Les grands théoriciens n'ont pas besoin qu'on rappelle leurs noms en permanence. Quand on parle "impérialisme", "hégémonie culturelle", "industrie culturelle", "réification" ou "société du spectacle" on fait déjà vivre l'auteur par ses concepts; encore faut-t-il qu'il ai produit du concept.
Alors je le dis clairement : le roi est nu.


C'est facile la raillerie pour nier des réalités - c'est la technique favori du Spectacle - le fait étant que si en manif tu te balade avec une affiche de l'oncle Jo, tout ce que tu fais c'est heurter le mouvement, tout ce que tu fais c'est créer une cassure entre toi et le peuple; tu ne propose plus ta personne au mouvement, tu soumets le mouvement à ton égo.
Etre stal de nos jours, c'est l'infantilisme du gauchisme sans ses bons aspects.
Ce n'est ni plus ni moins que de la jalousie, tu as décidé de confier ton esprit à la domination du petit pére, alors tu veux que tout le monde soit dominé, et ainsi donc gagner une place supérieur dans cette pyramide de domination.
Se mettre au service du peuple ? Ce que je vois surtout c'est une volonté de mettre le peuple à son service, ou pour être plus exact, une volonté de le mettre (et vous avec) au service de vos cristallisations fétichistes du pouvoir en plusieurs idoles d'autorités.


(Je nuancerai que de défendre Staline face à la propagande anti-communiste actuelle est possible tant que cette dernière est absurde. C'est un risque à prendre, mais ça paille)

"Ce médiateur étranger, l’homme, au lieu d’être lui-même le médiateur pour l’homme, aperçoit sa volonté, son activité, son rapport avec autrui comme une puissance indépendante de lui et des autres. (...) Christ est le Dieu aliéné de l’homme aliéné. La seule valeur de Dieu lui vient de ce qu’il représente Christ ; la seule valeur de l’homme lui vient de ce qu’il représente Christ."


J'ai lu le livre de Staline sur l'anarchisme (alors que je n'étais déjà plus anarchiste) et quelques petits trucs autours, notamment sur la linguistique. Pour le maoisme, hormis les vulgarisations stratégiques, j'ai lu le petit livre rouge et sur les contradictions.
Et franchement, c'est pas ma médiocrité qui me vient tout de suite en tete après ces lectures. Staline c'est mauvais, trés mauvais, c'est vide et long de vide. Le petit livre rouge, c'est un peu complexe dans la forme, mais ça se laisse lire; par contre son bouquin sur les contradictions c'est du grand n'importe quoi, profondément anti-marxiste et a-hégélien, le pdf que j'avais avait même poussé le vice formel jusqu’à présenter le bouquin en deux colonnes.


Pour ça qu'il y chez les marxistes occidentaux, beaucoup de méfiance avec le marxisme et la dialectique Chinoise.


Concernant les succès de l'URSS :

A.Monville a écrit :

De La Pensée de Lénine, texte de jeunesse, à ses Mémoires, Lukács n’a cessé d’affirmer l’importance de Lénine. Il a même donné raison à ce dernier jusqu’à la fin de sa vie (voir la préface de 1967 à Histoire et conscience de classe) dans la querelle philosophique qui les avait opposés, au sein du Komintern, dans les années 1920. Bien sûr, Lukács a toujours lutté, et à bon droit, contre une dogmatisation du marxisme-léninisme, et il avait raison. Mais on aurait tort de négliger le progrès essentiel qu’a pu constituer l’apparition de cette codification du marxisme en doctrine de masse, qui a littéralement déplacé les montagnes, quelles qu’en soient ses limites. Aujourd’hui le marxisme universitaire (d’obédience trotskiste, le plus souvent) consiste à donner des mauvaises notes à toute expérience historique au nom d’une subtilité marxiste doctrinale. C’est un exercice très vain. Laissons cela aux médiocres.



Edité le 12-06-2020 à 12:57:32 par Plaristes


Xuan
   Posté le 12-06-2020 à 13:44:51   

Concernant ton "camarade", laisse tomber. Avec si peu d'arguments et juste des appréciations personnelles je chercherais mes références ailleurs.
Là ça fait plutôt tache dans ta réponse.

Si tu veux parler de la dialectique chinoise parles-en avec des textes et pas en gros .
Xuan
   Posté le 12-06-2020 à 14:06:17   

Concernant les sujets cités au début, le premier est vide, le second cite l'antistalinien Lefèbvre, qui interprète le marxisme "à la lumière de l'hégélianisme". On est très loin de l'enseignement du marxisme-léninisme à la masse des militants.

La doctrine de Staline est inséparable de son action, et encore une fois le critère de la vérité c'est la pratique. Pour l'essentiel Staline est un grand dirigeant communiste et je te renvoie aux liens que Finimore t'a communiqués.

Mao Tsétoung considérait que l'oeuvre de Staline était positive à 70 %.
Sur le terrain philosophique il lui reprochait de n'avoir pas tenu compte du caractère spécifique de la contradiction. Cette critique est liée à l'écriture "de la juste solution des contradictions au sein du peuple" [27 février 1957] où Mao établit la spécificité des contradictions "entre nous et nos ennemis" et des contradictions "au sein du peuple", la spécificité de leurs traitements respectifs, et y compris au sein des ennemis un règlement différencié.

Dans son discours aux secrétaires [Discours prononcés à la conférence des secrétaires des comités du parti pour les provinces, municipalités et régions autonomes - I. Discours du 18 janvier 1951], s'adressant aux cadres du PCC, Mao écrit ceci :

Je voudrais adresser un conseil aux camarades ici présents : si vous possédez déjà le matérialisme et la dialectique, vous devez encore compléter vos connaissances par l'étude de leurs contraires, l 'idéalisme et la métaphysique. Les oeuvres de Kant et de Hegel. de Confucius et de Tchiang Kaï-chek, tous ces matériaux négatifs sont à lire. Sans connaître J'idéalisme ni la métaphysique, sans avoir lutté contre ces conceptions adverses, vos connaissances sur le matérialisme et la dialectique ne seraient pas solides. Certains membres de notre Parti, dont des intellectuels, ont précisément le défaut de connaître trop peu ces matériaux négatifs. Ayant étudié quelques livres de Marx, ils se
bornent à répéter ce qu'ils ont lu, et c'est bien monotone. Leurs discours, leurs articles sont donc peu convaincants. Si vous n 'étudiez pas les choses négatives, vous n 'arriverez pas à les réfuter. Marx, Engels, Lénine n'agissaient pas ainsi. Ils s'appliquaient à étudier et approfondir les diverses questions de leur temps ou du passé, et invitaient les autres à faire de même. C'est à travers des études sur les doctrines de la bourgeoisie, à savoir la philosophie classique allemande, l' économie politique classique anglaise et le socialisme utopique français, et à travers des luttes menées contre elles que les trois parties constitutives du marxisme ont pu voir le jour.


On note que cette étude s'adresse aux cadres du PCC d'une part, que Hegel est préconisé à l'étude comme une des "doctrines de la bourgeoisie" et non comme maître à penser.
Concernant Staline, il ajoute ce jugement qui contient déjà en ébauche le texte " de la juste solution des contradictions..." :

Staline était moins fort. Par exemple, on considérait à son époque la philosophie classique allemande, philosophie idéaliste, comme une réaction de l'aristocratie allemande contre la Révolution française.
Une telle conclusion est une négation complète de la philosophie classique allemande. Staline a rejeté en bloc la science militaire de l'Allemagne ; selon lui, puisque les Allemands ont perdu la guerre, leur science militaire ne vaut plus rien, et par conséquent, les ouvrages de Clausewitz ne méritent plus qu'on les lise. Il y a pas mal de métaphysique chez Staline et il a appris à beaucoup de gens à la pratiquer.

Dans l'Histoire du Parti communiste (bolchévik) de l'U.R.S.S., il dit que la dialectique marxiste présente quatre traits fondamentaux.

Au point a) , il parle de la liaison entre les divers choses et phénomènes, comme s'ils étaient liés sans cause ni raison. Comment, alors, les choses sont-elles liées ensemble? Par les deux aspects en contradiction. Et toute chose, tout phénomène présente deux aspects contradictoires.

Au point d), il parle des contradictions inhérentes aux choses et phénomènes. Mais il n'insiste que sur la lutte des contraires, sans mentionner leur unité. Conformément à l'unité des contraires, loi fondamentale de la dialectique, les deux contraires sont en lutte tout en restant unis, ils s'excluent l'un l'autre tout en étant liés l'un à l'autre et, dans des conditions données, se transforment l'un en l'autre.

Dans le Petit dictionnaire philosophique, quatrième édition, publié en Union soviétique, l'article Identité exprime le point de vue de Staline. Il y est dit :
"Les phénomènes tels que la guerre et la paix, la bourgeoisie et le prolétariat, la vie et la mort etc. ne peuvent être identiques, car les deux aspects sont foncièrement opposés et s'excluent l'un l'autre."
Cela veut dire que, entre ces phénomènes foncièrement opposés, il n'existe pas d'identité dans le sens marxiste du mot et qu'ils ne font que s'exclure mutuellement, sans être liés l'un à l'autre ni pouvoir se convertir l'un en l'autre dans des conditions données.
Voilà une assertion fondamentalement erronée. Selon cet article, la guerre, c'est la guerre, et la paix, c'est la paix, deux choses qui ne font que s'exclure l'une l'autre, sans liaison aucune entre elles ; la guerre ne peut se convertir en paix, pas plus que la paix en guerre.
Lénine donne cette citation de Clausewitz : "La guerre est le prolongement de la politique par d'autres moyens." La lutte en période de paix, c'est la politique, et la guerre, c'est aussi la politique, mais avec recours à des moyens particuliers. La guerre et la paix s'excluent l'une l'autre tout en restant liées l'une à l'autre, et se transforment l'une en l'autre dans des conditions déterminées.

Si la guerre ne se prépare pas en période de paix, comment peut-elle éclater brusquement?
Si la paix ne se prépare pas pendant la guerre, comment peut-elle s'établir subitement?
Si la vie et la mort ne peuvent se convertir l'une en l'autre, dites-moi alors d'où viennent les êtres animés. Il n'y avait au début que de la matière inanimée sur la Terre, c'est seulement plus tard que sont apparus des êtres animés qui Sont dérivés de la matière inanimée ou inerte. Tout être animé connaît un processus de métabolisme: naissance. croissance, reproduction et mort. Tout au long de l'activité d 'un être animé, la vie et la mort Sont en lutte et se convertissent constamment l'une en l'autre.
Si la bourgeoisie et le prolétariat ne peuvent se convertir l'un en l'autre, comment expliquez-vous que, par la révolution, le prolétariat devient la classe dominante et la bourgeoisie une classe dominée ?
Citons un exemple: nous et le Kuomintang de Tchiang Kaï-chek sommes foncièrement en opposition. Par suite de la lutte et de l'exclusion mutuelle des deux aspects contradictoires, nous avons changé de place avec le Kuomintang: de force dominante qu'il était, il s'est transformé en force dominée, et de force dominée que nous étions, nous sommes devenus la force dominante. Pour ce qui est du Kuomintang, un dixième seulement s'est enfui à Taiwan, tandis que les neuf dixièmes sont restés sur la partie continentale du pays. Nous sommes en train de les rééduquer, c'est là une unité des contraires dans des conditions nouvelles. Nous formons toujours une unité des contraires avec ceux qui sont allés à Taiwan, et il nous faudra aussi les transformer par la lutte.

Staline ne voyait pas la liaison entre la lutte des contraires et leur unité. Certains Soviétiques ont une méthode de pensée métaphysique, leur pensée est tellement sclérosée qu'ils ne reconnaissent pas l'unité des contraires ; pour eux, ou c'est comme ceci ou c'est comme cela. Par conséquent, ils ne manquent pas de commettre des erreurs d'ordre politique. De notre côté, nous maintenons la thèse de l'unité des contraires et pratiquons le principe "Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent" . Alors que les fleurs odorantes s'épanouissent, on voit forcément pousser des herbes vénéneuses. Cela n'a rien d'effrayant et peut même nous être profitable dans des conditions déterminées. Il y a des phénomènes qui se manifestent inévitablement à un moment donné, et il faut bien qu'ils apparaissent au grand jour pour que nous puissions y faire face.
Ainsi, par exemple, nous avions tenu le répertoire théâtral sous un contrôle trop rigide, en interdisant de jouer telle pièce ou telle autre. Maintenant que l'on a relâché le contrôle, des pièces telles que La Bassine noire et Le Châtiment céleste par la foudre, des monstres et fantômes de toutes sortes ont fait leur apparition sur la scène. Qu'en pensez-vous donc? A mon avis, il est bon de les laisser s'ébattre quelque temps. Beaucoup de gens n'ont jamais assisté à des spectacles présentant monstres et fantômes ; c'est seulement lorsqu'ils auront vu ces choses laides qu'ils se rendront compte que l'on a porté sur la scène ce qui ne devait pas y être montré.
C'est alors que nous pourrons soumettre ces pièces à la critique, les transformer ou les interdire. D'aucuns affirment que certains opéras locaux sont si médiocres que même les gens du pays n'en veulent pas. J'estime qu'il n'est pas si grave qu'on en joue quelques-uns. Pourront-ils se maintenir? Combien de spectateurs attireront-ils encore? La pratique décidera ; ne nous hâtons pas de les interdire.

Maintenant, nous avons décidé d'augmenter le tirage du Bulletin d'informations d'agences étrangères, en le faisant passer de 2.000 à 400.000 exemplaires, pour que l'on puisse le lire au sein comme en dehors du Parti. Voilà que le Parti communiste fait paraître un journal pour le compte des impérialistes. Nous y publions même des propos réactionnaires, des invectives lancées contre nous.
Pourquoi cela? C'est pour placer sous les yeux de nos camarades, des masses populaires et des personnalités démocrates des herbes vénéneuses, des choses non marxistes et antimarxistes, et leur permettre ainsi de s'aguerrir. Il ne faut pas faire le blocus autour d'elles, ce serait plutôt dangereux. Notre politique à cet égard diffère de celle de l'Union soviétique.

Pourquoi devons-nous nous faire vacciner? Pour introduire, artificiellement, dans notre corps des microbes qui y mèneront une "guerre bactériologique", une lutte contre notre organisme, et, de cette façon, notre corps acquerra l'immunité voulue.



Edité le 12-06-2020 à 18:41:48 par Xuan


Plaristes
   Posté le 12-06-2020 à 18:13:12   

Anti-Stal, ne veut pas forcément dire Kroutchévite troskard etc etc etc...

Et ça ne veut pas forcément dire une opposition Fanatique à Staline.

Georg Lukacs, qui n'est pas le plus grand fan de Staline écrira :

Il résulte de la contradiction fondamentale de la dialectique idéaliste que Hegel n’est pas à même dedéterminer de manière concrète et conséquente la place de l’esthétique au sein des sciences philosophiques. Pour la dialectique matérialiste, il n’y a là aucune difficulté méthodologique insurmontable ; pour elle, le refletesthétique est un cas particulier du reflet en général. La tâche de l’esthétique marxiste est de bien connaître les catégories de l’esthétique, de les formuler avec précision, de définir scientifiquement leur place dans la théorie générale du reflet. Les articles de Staline sur la linguistique ont également réalisé un travail préparatoire important sur cette question.

Le problème se pose de manière tout à fait différente pour la dialectique idéaliste hégélienne. Dans sa polémique contre Kant, Hegel règle très justement ses comptes avec les principes idéalistes subjectifs, qui sont formels, et agnostiques en ce qui concerne les appréciations esthétiques.


Cette question a trouvé une solution ultime dans les articles de Staline sur la linguistique 9, à l’aide de cette thèse selon laquelle la superstructure (et donc aussi l’art) n’est pas directement liée à la production ni à la nature, mais exclusivement par la médiation de la base, des rapports de production. Ce principe scientifique trouve là une expression claire, à l’aide de laquelle ce problème de fond de l’esthétique, qui resurgit en permanence depuis qu’elle existe, peut être résolu scientifiquement.


Outre ça :
"Le retournement matérialiste de l’esthétique, seuls Marx et Engels pouvaient l’accomplir. Les disciples de Hegel, dans la mesure où ils étaient idéalistes, n’ont fait que surenchérir sur les erreurs de son système, ils ontrétrogradé son idéalisme objectif en un idéalisme subjectif, ou ils ont enlevé toute saveur et toute finesse aux contradictions entre sa méthode et son système."

Ce que l'ont enseigne c'est la relation dialectique entre forme et fond, entre le signifiant et signifié. Et pour ça on passe par Hegel, ensuite ont élève ça avec les concepts de marx de structure et super structure, une fois ce travail fait ; on obtient un outil de discernement facile à utiliser, pouvant facilement démontrer l'idéologie dominante.

Bien sûr cela est plus efficace chez des personnes ayant un registre culturel riche, mais pour quelqu'un qui connait grossomodo le néoclassicisme et le romantisme en y étant juste initié peut s'adonner à cet exercice.


Outre ça, nous sommes d'accord que Staline a en définitif échoué, et si son succès est lié à sa théorie, on peut donc mettre en cause son échec du fait que son diamat ne passait pas le test des 3 grandes critiques de Kant.

Autrement dit, la massification du marxisme via le diamat c'est bien, la massification du MDH c'est mieux !

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Le succès de l'hégéliano-marxisme, demanderai plus de Cinéastes comme Sergueï Eisenstein, et la prise de pouvoir par une avant garde hégéliano-marxiste.

Ce qui offrirait la possibilité d'une victoire culturelle totale, et d'assurer l'hégémonie culturelle du prolétariat suite à une assimilation critique de la culture bourgeoise, faisant barrage ainsi à toute forme de contre-révolution possible.

Tout ça sans limiter le marxisme léninisme au combat culturel.

La superstructure a souvent bien du retard par rapport à la structure, il s'agit de rattraper ce retard et de rendre la super structure cohérente avec une infrastructure socialiste !


Edité le 12-06-2020 à 20:45:07 par Plaristes


pzorba75
   Posté le 12-06-2020 à 19:38:33   

Les textes de Plaristes sont de véritables punitions pour le lecteur, autant par ses idées confuses, ses incohérences, son côté prétentieux mal stabilisé que par la mise en forme sur des lignes inutilement longues comme trois fois la largeur d'un écran normal...
Un peu de repos lui fera du bien et le lecteur assidu appréciera.
Plaristes
   Posté le 12-06-2020 à 20:53:00   

Ceci dit, il y a un véritable problème avec les 3 grande crittique de Kant et le diamat, ce qui fait qu'en pratique beaucoup de prolétaire et d’intellectuel d’oppositions sérieux, effrayés par le diamat, choisissent un néopositivisme zététiques et une adulation pour un keyénsianisme à Papa (c'est à dire capitalisme de la libération) plutôt que le MDH et la promotion d'une solution socialiste.

https://youtu.be/jSxpFPyqxRg

Dans la catégorie passe sur les plateaux télés on pourrait citer Emmanuel Todd.

Pourquoi s'accrocher au diamat, quand le MDH lui passe les critères des 3 grandes critiques de Kant? Il n'y a rien à perdre à passer au MDH et abandonné le Diamat !


Les entretiens des Nouvelles Libres – Loïc Chaigneau, président de l’Institut de l’Homme Total

Dans ce livre, j’entends produire la critique de la première de ces approches en montrant ses apports mais surtout ses limites et en réhabilitant le MDH (matérialisme dialectique et historique) comme approche scientifique la plus adéquate pour penser la vie sociale. Pour l’autre versant, je rédige actuellement un livre qui devrait s’intituler Marxisme et Intersectionnalité mais dont la rédaction a dû être interrompue ces derniers mois.


Edité le 12-06-2020 à 20:55:36 par Plaristes


Xuan
   Posté le 12-06-2020 à 20:58:28   

Pour la nième fois il s'agit de ton affirmation mensongère sur la "formation massive des militants à Hegel" dans les écoles du PCF, qui n'a jamais existé et que tu n'as pas démontrée cette fois non plus en nous apprenant qu'un intellectuel pseudo marxiste s'est intéressé à Hegel.

______________



"nous sommes d'accord que Staline a en définitif échoué" ???

Dire qu'il a "en définitive échoué" est faux. Autant dire que Marx ou Lénine ont "en définitive échoué".

Je te rappelle ce qui t'a déjà été dit.

Staline, outre son rôle essentiel dans la révolution bolchévique, a développé l'édification du socialisme en URSS, apporté de grandes contributions sur la question nationale. Il a vaincu plusieurs tentative de restauration, liquidé la classe des koulaks, la clique des trotskistes et des boukhariniens, élaboré la première constitution de l'URSS, et j'en passe.
C'est sous la direction du PCUS et de Staline qu'au lieu de s'effondrer face au nazisme l'URSS s'est relevée et a constitué le premier camp socialiste.
Ça fait beaucoup de victoires à son actif, en définitive.

Le bilan de Staline s'établit en fonction de la justesse de ses textes fondamentaux et de ses directives, des réussites et des échecs.
Regarde les liens que Finimore t'a signalés pour te faire au moins une idée de l'histoire du socialisme soviétique, sinon on en restera à l'opinion de Pierre Paul ou Jacques et personne n'avancera.


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> On ne "passe pas" par Hegel pour apprendre le marxisme mais pour comprendre ce qu'il faut éviter dans la dialectique. Relis la citation de Mao plus haut ou plutôt lis-la avec attention.

> Les 3 critiques de Kant ne font pas partie des critères critiques marxistes et ne s’appliquent pas au marxisme, parce qu'ils sont en deçà du marxisme et de la théorie du prolétariat.
La connaissance pour les marxistes est collective, relève de la pratique et suit un process dialectique dans l'abstraction et le retour à la pratique.
Le bien et le mal sont déterminés par des critères de classe et l'intérêt supérieur du peuple, tant que subsistent les classes.
Quant à la faculté de juger elle résulte fondamentalement des deux précédents.
Marx disait que Kant était « la théorie allemande de la révolution française » , c'est un penseur de la classe bourgeoise au même titre que Hegel. C’est-à-dire qu’ils sont datés historiquement, politiquement et philosophiquement. La pensée de l'humanité ne revient pas en arrière, la révolution copernicienne ne permet pas de juger la physique relativiste et ni Kant ni Hegel ne permettent de juger le marxisme.

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"l'hégéliano-marxisme" n'est pas davantage acceptable dans le domaine culturel. Un film n'est pas plus esthétiquement réussi s'il répand l'idéalisme et politiquement c'est un recul. Le prolétariat n'établit aucune hégémonie culturelle en faisant sienne une théorie de la bourgeoisie.
Quant à "l'assimilation critique" de Hegel ce n'est pas de "l'hégéliano-marxisme" mais du marxisme simplement .

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Utilise un langage clair et pas des abréviations comme à l'armée. On parle de matérialisme-dialectique et de matérialisme historique. Les deux vont ensemble.
J'ai cité le premier pour ne pas alourdir et parce qu'il s'agissait de l'opposition entre matérialisme et idéalisme et de l'opposition entre dialectique et métaphysique.
Staline a écrit dans le Chapitre IV-2 de l'Histoire du Parti Communiste (bolchévik) de l'URSS :
Matérialisme dialectique
et matérialisme historique


Le matérialisme historique est lié au matérialisme-dialectique. Staline écrit que le matérialisme historique "résout le problème des rapports entre l'être social et la conscience sociale, entre les conditions du développement de la vie matérielle et le développement de la vie spirituelle de la société" .
Il est intimement lié à la lutte entre les classes, c'est-à-dire qu'il obéit aussi aux lois du matérialisme et de la dialectique. Et lorsque les classes disparaissent, il obéit aux nouvelles contradictions apparues ou qui persistent dans le communisme, comme celle entre l'homme et la nature, entre le vrai et le faux, entre ville et campagne, etc.


Edité le 12-06-2020 à 21:14:29 par Xuan


Plaristes
   Posté le 12-06-2020 à 21:14:59   

Kroutchev et le reste de la nomenklatura a pris le dessus.
Et si la mémoire du peuple russe reste difficile à tromper. La restauration capitaliste a eu lieu il y a donc besoin d'auto-crittique.

"> Les 3 critiques de Kant ne font pas partie des critères critiques marxistes et ne s’appliquent pas au marxisme, parce qu'ils sont en deçà du marxisme et de la théorie du prolétariat. "


C'est parce-que le marxisme est au delà de ça qu'il devrait le passer haut la main, le MDH les passe haut la main.

Si le diamat ne les passe pas, c'est qu'il est bien endeça du marxisme !


"La connaissance pour les marxistes est collective, relève de la pratique et suit un process dialectique dans l'abstraction et le retour à la pratique. "

D'où l’intérêt de l'hégéliano-marxisme, et la théorie du reflet, et de l'intersubjectivité hégélienne.

"Le bien et le mal sont déterminés par des critères de classe et l'intérêt supérieur du peuple, tant que subsistent les classes."

Ils sont déterminés par le signe et de sens de chaque chose par rapport au communisme, Marx note bien que le prolétariat et sa catégorie Lumpen n'est pas angélique !

"Marx disait que Kant était « la théorie allemande de la révolution française » , c'est un penseur de la classe bourgeoise au même titre que Hegel. C’est-à-dire qu’ils sont datés historiquement, politiquement et philosophiquement. La pensée de l'humanité ne revient pas en arrière, la révolution copernicienne ne permet pas de juger la physique relativiste et ni Kant ni Hegel ne permettent de juger le marxisme. "


Je le sais déjà.

Un film n'est pas plus esthétiquement réussi s'il répand l'idéalisme et politiquement c'est un recul.

L'hégéliano-marxiste utilise juste Hegel comme reflet abstrait du concret. Il n'est pas idéaliste !


Concernant le matérialisme dialectique et le matérialisme historique (ou Diamat)
Je l'oppose au Matérialisme Dialectique ET historique. (MDH)

Car c'est une seul et même chose ! Et non deux comme l'affirme Staline.


Edité le 12-06-2020 à 21:17:43 par Plaristes


Xuan
   Posté le 13-06-2020 à 00:22:30   

Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique sont bien deux choses différentes si on ne veut pas les mélanger et créer encore une fois de la confusion.
Mais elles sont liées comme le décrit Staline, puisque le matérialisme historique est aussi dialectique, tandis que la dialectique matérialiste se déroule dans le temps.
Il ne faut pas réinventer l’eau chaude avec des oppositions fictives entre matérialisme dialectique et matérialisme historique d'une part, et un « matérialisme dialectique historique » de l'autre.

"L'hégéliano-marxiste utilise juste Hegel comme reflet abstrait du concret. Il n'est pas idéaliste !"
Les marxistes n’ont plus besoin d’Hegel pour passer au reflet abstrait du concret, par contre cet abstrait doit se transformer en actes, reflétant alors l’abstraction de la pensée dans ses réalisations pratiques.

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Sur la restauration du capitalisme en effet il y a des choses à dire, des critiques et des autocritiques à faire, et pour ce qui nous concerne tirer des leçons pour notre pays de l’expérience des autres.
La première critique concerne les thèses de Khrouctchev et le révisionnisme moderne.
Il faut étudier ce qui le distingue de Lénine et de Staline.
Je dirais que la question première est celle de la dictature du prolétariat. Elle garantit que le prolétariat conserve le pouvoir sur les anciennes classes dirigeantes, que le prolétariat s’est transformé en son contraire, de classe dominée en classe dirigeante.
Et que la question suivante absolument liée à la première est la poursuite de la lutte des classes sous le socialisme.

Au XXIIe congrès du PCUS, selon Khrouchtchev « la dictature du prolétariat n’était plus nécessaire en Union Soviétique, où l’Etat serait devenu un '"Etat du peuple tout entier" et le parti communiste un "parti du peuple tout entier''. Il proclamait alors l'entrée de l'Union soviétique dans la phase de l'édification en grand de la société communiste. "...nous construirons la société communiste pour l'essentiel en 20 ans". [Rapport sur le programme présenté par Khrouchtchev au XXIIe Congrès du PCUS]. Dans ce cas l’Etat aurait cessé de constituer un instrument de domination d’une classe sur une autre et aurait perdu sa raison d’être. De toute évidence la contre-révolution khrouchtchévienne et la restauration du capitalisme qui s’en est suivie en URSS prouve que l’observation de Lénine et de Staline était fondée. Lors des 8 èmes rencontres internationalistes 2017 de Vénissieux, Tatiana Desiatova représentante du KPFR, critiqua dans ses réponses aux questions du public l’abandon par Khrouchtchev de la dictature du prolétariat et la négation de la lutte des classes.
« Quand on oublie des concepts comme la dictature du prolétariat dans l’histoire de mon pays malheureusement cela a joué un rôle destructeur après la mort de Staline. Khrouchtchev a commencé à renoncer à la dictature du prolétariat, à nier le concept de lutte des classes » .
[25’45 de l’enregistrement]
[‘Contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit’ – p 171 – 172

Staline eut aussi des positions diverses sur cette question en fonction des périodes et des situations.
Voir d’abord page 171 son texte de 1929 sur « l’aggravation des rapports de classe en URSS et dans les pays capitalistes » .
Puis, après la liquidation des débris boukhariniens et trotskistes et l’élection des députés au suffrage universel, en 1939, dans ‘les questions du léninisme’ Staline estime qu’il n’y a plus dans la société socialiste de classes antagoniques, ennemies… "La fonction de répression a fait place à la fonction de protection de la propriété socialiste contre les voleurs et les dilapidateurs du bien public. La fonction de défense militaire du pays contre l'agression du dehors s'est conservée intégralement".
[Voir page 174]

Contradiction antagonique ou non, principale ou non
Par contre se pose une question sur le caractère antagonique ou non de la lutte des classes dans la société socialiste, ou bien sur son caractère principal ou secondaire.
Lors de la révolution culturelle, le 14 juillet 1964, le Renmin Ribao et le Hongqi publient un texte critique sur la restauration du capitalisme par Khrouchtchev, qui comprenait aussi des appréciations critiques sur Staline à propos de la lutte des classes sous le socialisme :
« Du fait que l'Union soviétique était le premier pays, et à l'époque le seul, à édifier le socialisme et qu'elle ne disposait d'aucune expérience étrangère à laquelle se référer, du fait également que Staline s'était éloigné de la dialectique du marxisme-léninisme par son interprétation des lois de la lutte de classe dans la société socialiste, il proclama prématurément, après la réalisation essentielle de la collectivisation de l'agriculture, qu'en Union soviétique, "il n'existe plus de classes antagonistes" » [ idem p 174]
Mais on sait aussi que la révolution culturelle eut de graves conséquences et mit le pays à feu et à sang, en créant des antagonismes imaginaires.
Aujourd’hui le PCC maintient qu’il existe une lutte de classe mais pas à grande échelle, qu’elle peut rester non antagonique si elle est bien résolue, et quelle ne constitue pas la contradiction principale dans les mêmes conditions.
Voir p 176 l’intervention de Youping Cui lors des 8èmes rencontres internationalistes de Vénissieux, [15’50 de l’enregistrement]

Voilà donc les leçons tirées jusqu'ici dans l'expérience de la dictature du prolétariat et de la lutte des classes dans la société capitaliste.
A nous d'adapter à notre pays cette expérience, afin de ne pas renouveler la défaite de la Commune de Paris, ou les illusions sur les acquis du CNR, et de réhabiliter la nécessité de la dictature démocratique du prolétariat.
Xuan
   Posté le 13-06-2020 à 07:43:55   

Encore un mot sur le matérialisme historique, qui évidemment constitue une étude matérialiste et dialectique, c'est l'étude de l'histoire de la société et de ses idées, une étude fondée sur ses bases matérielles socio économiques.
Il n'est pas nécessaire de préciser matérialisme "dialectique" historique. Tous les théoriciens du marxisme l'entendent ainsi.

Quant au matérialisme dialectique, il s'applique non seulement à l'histoire de la société mais aussi à la physique, à la nature, à la chimie, à l'ensemble de la matière et à la lutte des idées.

Tous les théoriciens du marxisme ont utilisé l'un et l'autre, parfois ils ont fait une étude particulière pour les définir, ou pas.

Il n'est pas nécessaire d'ergoter sans fin sur ce sujet, ça s'appelle enculer les mouches.
Sinon on peut aussi s'interroger sur la question fondamentale : faut-il dormir avec la barbe sur le drap ou en dessous ?
Ou encore doit-on séparer l'histoire et la géographie, ou faire un cours histgéo ?
Doit-on parler d'histoire - géographie ou bien d'histoire et/ou géographie ?
Quoique la question puisse se poser d'intégrer la préhistoire, voire la post histoire.


Edité le 13-06-2020 à 08:52:59 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-06-2020 à 09:04:47   

Pour revenir au sujet, j'ai montré plus haut que la dictature du prolétariat s'applique nécessairement dans la transition du capitalisme au communisme, pendant le socialisme.

Par contre ses modalité varient en fonction des conditions propres à chaque pays et du caractère plus ou moins aigu de la lutte de classe dans la socialisme. On a vu qu'en Chine et en URSS, selon ces circonstances historiques, la dictature du prolétariat est définie de façon différente, et que des erreurs peuvent se produire dans son appréciation.
Les partis communiste et le mouvement communiste international peuvent apprendre de ces erreurs et les corriger.

La révolution bourgeoise a établi la dictature de la bourgeoisie à travers des luttes violentes, qui se sont prolongées sur plusieurs dizaines d'années, presque cent ans, contre la classe des féodaux puis contre le prolétariat en 1871.
Aujourd'hui la lutte de classe entre bourgeoisie et féodaux n'est plus qu'un souvenir, et les velléités du comte de Paris à remonter sur un trône ont surtout fait rigoler.

Par conséquent le dictature du prolétariat constitue un principe qui s'adapte à la résistance des classe exploiteuses. C'est donc un dogme, une caractéristique intangible du socialisme, mais son application est relative. Par exemple elle peut aussi s'appliquer sans aucune violence lorsque les anciennes classes exploiteuses acceptent la société socialiste.

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Inversement lorsque Clousclard écrit :

Est-ce trop offensant pour la superbe et l’infaillibilité de l’idéologie originelle des pères fondateurs de la “dictature du prolétariat” d’envisager plus prudemment de viser une intersubjectivité révolutionnaire et morale face à l’impossibilité désastreuse du monde du recel de l’accumumulation primitive et du “calcul égoïste”?

Il ne tient aucun compte de la résistance des classes exploiteuses ni des menées subversives de l'impérialisme, et il préconise de renoncer à la dictature du prolétariat, c'est-à-dire à la possibilité de punir selon la loi socialiste les accapareurs, les agents ennemis infiltrés, les corrompus et les corrupteurs, les voleurs, les violeurs, les assassins et les terroristes, et de défendre le pays contre une agression étrangère.
Comme on peut bien s'en douter l'intersubjectivité révolutionnaire et morale n'a aucun pouvoir dans ces cas.
S'il fait allusion sans le savoir comme Monsieur Jourdain à la résolution des contradictions au sein du peuple, nous n'avons pas besoin des conseils de Clousclard, qui oublie les contradictions entre les ennemis et nous.

Mais il ne s'agit pas seulement d'un oubli. La dictature du prolétariat est la condition de l'exercice du pouvoir par le prolétariat. Nier sa nécessité c'est nier le renversement du capitalisme et l'instauration du socialisme.

Sa théorie revient en définitive à celle de Khrouchtchev, sur l'Etat du peuple tout entier . Elle est clairement révisionniste.
Clousclard professe autre un dogme qui est celui du renoncement à toute forme de violence voire de contrainte. Mais ce dogme-là ne souffre aucune restriction ni variation dans son application. C'est un dogme absolu et métaphysique.


Edité le 13-06-2020 à 12:49:26 par Xuan


Plaristes
   Posté le 13-06-2020 à 12:27:55   

Justement l'étude de Hegel prouve l'existence d'une dialectique de l'histoire.
Et vous admettez que :
"Encore un mot sur le matérialisme historique, qui évidemment constitue une étude matérialiste et dialectique, c'est l'étude de l'histoire de la société et de ses idées, une étude fondée sur ses bases matérielles socio économiques."

Donc la séparation des deux ne fait aucun sens !

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La dictature du prolétariat est mise entre guillemet, tout simplement car dans la pratique ça donné la dictature des cadres du PC et de la nomenklatura !

Aymeric Monville écrit : Du Parti des fusillés au marxisme «  zombie  »

Je vous laisse lire sa préface de la lettre ouverte au communiste qui traite justement de la question. Car Clouscard sait très bien que la première dictature du prolétariat c'est mla commune de Paris.

A.Monville a écrit :

J’en ai tant vu qui s’en allèrent
Ils ne demandaient que du feu
Ils se contentaient de si peu
Ils avaient si peu de colère

J’entends leurs pas j’entends leurs voix
Qui disent des choses banales
Comme on en lit sur le journal
Comme on en dit le soir chez soi

Ce qu’on fait de vous hommes femmes
Ô pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m’arrache l’âme

Aragon

«  Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur  »

CETTE LETTRE, dite ouverte, ne fut en réalité jamais ouverte, jamais lue, jamais envoyée. On ne sait pourquoi, le manuscrit est resté chez Michel Clouscard, à Gaillac, dactylographié, amendé, prêt à l’envoi, portant l’adresse de l’expéditeur au dos. Lacan, que Clouscard n’appréciait guère, avait raison sur ce point : «  Tout message finit par parvenir à son destinataire.  » En effet, la lettre nous arrive aujourd’hui, quarante ans après, comme une bouteille à la mer. Trop tard ? Au contraire. Ce que voulait dire Clouscard eût été inaudible à l’époque où il l’écrivait. Avant de parler du PCF, il fallait d’abord s’adresser à la société française dans son ensemble, définir les nouveaux cadres de l’idéologie dominante, afin d’établir une stratégie révolutionnaire ou mettre en garde les militants devant les périls. Les contraintes qu’impose la «  ruse de la raison  » politique auront sans doute dissuadé Clouscard de s’adresser en priorité à ses camarades et l’auront détourné vers des ouvrages universels, transcendant les intérêts partisans : Le Capitalisme de la séduction, Critique du libéralisme libertaire, Néo-fascisme et idéologie du désir, Le Frivole et le Sérieux. La réputation de Clouscard comme auteur s’est depuis affirmée. Mais on oublie trop souvent qu’il avait une visée politique précise, laquelle éclaire l’œuvre. Et qu’il n’oubliait pas non plus que, pour accoucher d’une nouvelle société, il faut un accoucheur. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas pu découvrir ce texte sans amertume, tant il témoigne d’une époque charnière, la fin des années soixante-dix, où le communisme mondial était au sommet de sa puissance, mais où les succès lui faisaient parfois perdre la tête. Dans l’ère qui s’ouvre après 1975, les impérialistes ont déguerpi du Vietnam, le traité d’Helsinki accorde à l’URSS un répit de courte durée. Le PCF, encore sûr de lui et renforcé dans son rôle de libérateur du pays, est déjà concurrencé par un PS phagociteur, et croit bon de se payer le luxe d’un dangereux aggiornamento. On le sait aujourd’hui, on le pressentait hier, le ver était dans le fruit. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le PCF sera devancé à gauche par le PS dès les cantonales de 1976 puis aux législatives de 1978. Au lieu d’agiter bien haut l’étendard marxiste, il adoptera de plus en plus la posture social-démocrate de l’adversaire, jusqu’à la revendiquer parfois comme telle . En quelques années, et bien avant l’assassinat de l’URSS, il allait perdre de sa force et plus tard de sa légitimité. Sous cet aspect, Clouscard a perdu. Le pire scenario qu’il avait prévu — victoire de la social-démocratie libertaire puis fascisation rampante du pays à la faveur de la crise — s’est produit point par point. Mais du moins aura-t-il fourni des anticorps théoriques à ce cataclysme, et dès l’époque de ce présent texte. Car c’est là l’essentiel : Clouscard aura su exprimer pour les communistes — implicitement dans ses ouvrages ultérieurs et explicitement dans cette lettre ouverte — ce que les penseurs dialecticiens, habitués à travailler sans cesse sur les catégories du réel et du possible, et in primis les maîtres de Clouscard, Lucien Goldmann et Georg Lukács, appelaient le «  maximum de conscience possible   », ce dont un Parti, une classe, peut être capable sans en avoir forcément encore pris encore conscience. Car un révolutionnaire doit agir sur ce que la classe n’est pas encore, sur ce qu’elle porte en germe et pas seulement sur la façon dont elle se présente et se représente. Par exemple, Lénine avait prévu que l’attachement des paysans russes au tsar était moins décisif que la question, centrale, de la propriété de la terre, dont les bolcheviques se sont servis comme d’un levier avec le succès que l’on sait. C’est sans doute aussi pourquoi Clouscard fait figure aujourd’hui de penseur communiste idéal-typique, lui qui ne fut pas seulement un compagnon de route — nous avons souvenir qu’il détestait le terme — mais un sympathisant passionné dont on peut voir ici de quel souci le Parti de la classe ouvrière fait pour lui l’objet. Ajoutons, enfin, qu’avant d’être publié par «  le Parti  » à qui il allait devoir sa notoriété première, Clouscard n’avait pas alors le statut de «  star  » qu’il a à présent post mortem (il est décédé en 2009), et qu’il n’avait donc pas le loisir d’intervenir politiquement comme bon lui semblait. En effet la chouette de Minerve prendra son envol après la tombée de la nuit libérale. Après Le Frivole et le Sérieux, qui fit un épouvantable bide, sans doute mal défendu par un Jean-Edern Hallier (dans sa période gauchiste) pourtant enthousiaste. Il faudra donc attendre 1981 pour que Clouscard soit enfin publié aux Editions sociales (les éditions du PCF), et passe ainsi très prosaïquement de l’ombre à la lumière (Le Capitalisme de la séduction atteignit alors les 18 000 exemplaires). Mais cela au prix, sans doute, d’une critique moins directe de «  ce qui ne pouvait plus durer au PC  », pour reprendre la formule d’Althusser. La publication tardive de Clouscard par ses propres camarades sera due à diverses causes, qui ne tiennent pas qu’aux mérites de ses livres et où rentrent des considérations de personnes (le conflit Sève-Althusser sans doute) et certaines tactiques politiques obscures. Le fait est que cette mise en garde contre les méfaits de la contre-révolution libérale libertaire venait sans doute dix ans trop tard. Le triomphe théorique est souvent la contrepartie d’un premier échec politique, ou du moins d’une déception, en l’occurrence l’incapacité à orienter le PCF dans un « bloc historique », sous direction centrale ouvrière (principe de base du marxisme-léninisme), et non, comme c’est le cas actuellement, sous direction des classes moyennes, de leur utopisme niais et de leurs compromissions. Devant cet évident échec, on pense à Platon, Machiavel et tant d’autres qui ont su transformer leur désastre politique initial en victoire théorique. Mais Clouscard eût préféré, pour qualifier le fait qu’il s’impose aujourd’hui comme un classique, des métaphores plus simples et conformes à ses goûts d’athlète olympique : la victoire à l’arraché, la victoire au finish. C’est pourquoi nous ne sommes donc pas peu fier, au sein de la maison d’édition que Clouscard avait co-fondée et qui porte le nom de sa rue, de restituer ici, à la faveur de ce regain d’intérêt significatif, la pensée d’un penseur totus politicus dans toute sa plénitude et cohérence.

[ g]«  Une époque où on a tout perdu  »[/g]

De quand date précisément ce texte ? La chose est aisée à démontrer et présente par ailleurs des aspects ironiques. On peut, en effet, voir Clouscard batailler presque désespérément pour demander si l’abandon de la dictature du prolétariat (décidée au XXIIe congrès, du 4 au 8 février 1976) est bien compatible avec le marxisme-léninisme, lequel sera jeté par-dessus bord… au congrès suivant (1979), prélude à une longue litanie de reculs théoriques et politiques. Ajoutons qu’au moment où écrit Clouscard nous sommes forcément avant l’abandon du programme commun (1978) puisqu’il parle de ce dernier comme d’une réalité tangible. C’est enfin en 1976 que sera prônée la ligne «  eurocommuniste  », même si c’est finalement aujourd’hui que cette stratégie s’impose pleinement, sous des noms différents, avec le Parti de la gauche européenne qui achève de lier aux institutions anti-démocratiques de l’Union européenne le parti qui s’était pourtant courageusement opposé à Maastricht . On connaît la suite, les couleuvres à avaler deviendront des boas : la fin du centralisme démocratique, la fin de la référence au marxisme tout court, dans les années quatre-vingt-dix. Tout était perdu fors l’honneur et l’internationalisme prolétarien : il y aura donc le bombardement de la Yougoslavie. Puis l’on boira le calice jusqu’à la lie : «  Bouge l’Europe  » (sic et resic), la capitulation devant l’histoire néo-maccarthyste, les privatisations du gouvernement Jospin, etc. Mais ne tombons pas dans l’anachronisme. En 1976, le recul théorique et doctrinal que constituait l’abandon de la dictature du prolétariat ne présageait rien de bon mais tout n’était pas joué à ce moment-là. Le concept de chien n’aboyant pas, l’abandon d’un terme ne signifiait pas automatiquement le complet dépérissement du Parti. D’aucuns pouvaient arguer, par ailleurs, que le principe de la «  dictature du prolétariat  », qui est certes au cœur du marxisme, pouvait être polémiquement assimilé à la violence d’une «  minorité agissante  » et qu’il fallait couper l’herbe sous le pied à la droite, laquelle avait beau jeu de dire que le PCF était le seul parti qui demandait l’instauration d’une dictature . Il eût été sans doute plus simple de rétorquer que la bourgeoisie exerce elle-même une dictature permanente, par l’intermédiaire du travail salarié exploité, et qu’il valait mieux creuser les termes marxistes que d’y appliquer des réformes cosmétiques. Quoi qu’il en soit, le drame de l’époque est que la défense des principes marxistes fut portée surtout par une minorité sectaire. Althusser pouvait notamment se payer le luxe de critiquer le Parti de l’extérieur, dans Le Monde, et défendre la dictature du prolétariat du haut de sa chaire à l’ENS. Clouscard n’eut pas cette chance. Sans doute parce que fidèle sympathisant, et parce qu’issu du prolétariat quoi qu’il en dît (il se présente dans cette lettre par honnêteté comme un petit-bourgeois, du fait de son accès tardif au professorat), il n’eût pas accepté de déroger aux règles implicites du centralisme démocratique. On est d’ailleurs frappé par sa modestie, surtout si l’on compare à ce que sera le brûlot althussérien contre Georges Marchais, lequel ne méritait certainement pas tant d’indignité. Ce qui ne peut plus durer dans le Parti communiste commence en effet par des invectives ad hominem et la dénonciation vire au règlement de compte. A contrario les précautions infinies que prend Clouscard vis-à-vis du Parti peuvent surprendre, et même désorienter. Mais jamais Clouscard n’aurait parlé comme Althusser rudoyant le dirigeant ouvrier Marchais comme un mauvais élève. Jamais il n’eût, comme Althusser, parlé de l’organisation comme d’une «  machine à dominer  » (titre d’une partie du livre), dans le style d’époque très «  feu sur le quartier général  » et qui est aux antipodes du Lénine pour qui «  la classe ouvrière n’a qu’une force, son organisation  » . Quant au fond du débat, Michel Clouscard voit alors, à l’occasion de ce virage théorique, non pas une querelle scolastique, une querelle de mots, mais préfère pointer ce qui était pour lui fondamental : une véritable crise morale, l’emprise sur le mouvement ouvrier du «  libéralisme libertaire  », dont il a forgé très tôt le concept. C’est d’ailleurs pourquoi nous joignons à ce texte une annexe, qui faisait partie du manuscrit, mais écrite ultérieurement, sans doute après Le Capitalisme de la séduction : «  Le PCF et la contre-révolution libérale  ». Ce n’est pas ici le lieu de revenir sur l’impact du néo-libéralisme français sur la société française. Il suffit de se reporter à de nombreux ouvrages de Clouscard. Ce qui nous intéresse ici, c’est sa déclinaison sur la conscience du grand parti ouvrier et sur sa perception du marxisme. Si l’on peut difficilement agir sur la situation générale (dont Clouscard rappelle à l’époque qu’elle était déterminée par la «  coexistence pacifique  », avec ses avantages et inconvénients, ses opportunités et ses scléroses), pour le penseur marxiste, le problème n’est pas tant celui de la situation internationale que celui de la perméabilité des camarades aux thèses petites-bourgeoises. Lue aujourd’hui, cette contribution de Clouscard est décisive, non en ce qu’elle donnerait une clef d’explication exhaustive du déclin du grand parti ouvrier (sub judice lis est), mais en ce qu’elle met l’accent sur ce que beaucoup d’approches trop exclusivement sociologiques ne pouvaient voir : la décadence idéologique, non pas seulement l’abandon du marxisme ou du marxisme-léninisme, mais aussi la perte de sa compréhension profonde et exhaustive. Pour utiliser dans un sens moins exclusif un terme actuel, emprunté au domaine de la démographie contemporaine et à propos des populations anciennement catholiques , on peut en effet parler dès cette époque dans le PCF d’une forme très atténuée de marxisme : un marxisme «  zombie  ». On pourrait définir ce dernier comme une manière de recevoir marxisme comme une référence culturelle et non comme exigence quotidienne, et ce dans un climat délétère qui emportait à l’époque tout sur son passage et transcendait les choix individuels. Et qui explique que les mêmes hommes qui ont pu s’avérer des héros pendant la guerre aient pu si facilement «  baisser les bras devant le plus vulgaire des opportunismes  », comme divers témoins lucides, tels Jeannette Thorez-Vermeersch, ont pu le relever. En réalité, les années soixante-dix resteront le symbole d’une époque où l’on n’a jamais autant parlé de marxisme, mais où l’on a commencé à se débarrasser cauteleusement de lui. Ou, pour être plus précis, une époque où l’usage universitaire du marxisme faisait oublier quelles exigences morales impératives il portait en lui.


Le «  freudo-marxisme  », idéologie des nouvelles couches moyennes arrivistes


Cet assaut contre le marxisme, Clouscard en voit une source majeure dans l’idéologie alors à la mode : ledit, et avec des guillemets, «  freudo-marxisme  ». Lacan, Althusser, autant de symboles d’une chatoyante idéologie qui irrigue l’intelligentsia et même le PCF. Ce freudo-marxisme ou plutôt ce lacano-althussérisme était en réalité le triste symbole d’un désarmement, d’un confort moral, l’abandon des problématiques éthiques liées à l’engagement, le passage du marxisme comme vision du monde à celui d’outil d’analyse parmi d’autres. Le freudo-marxisme — et surtout l’usage, mondain, langagier qui va avec — va correspondre à l’idéologie de gauche des nouvelles couches moyennes intellectuelles, qui ne se caractérisaient plus par la possession de petits moyens de production (poujadisme) mais par l’accès au salariat de masse et la nécessité de se distinguer du peuple par ce que Clouscard appelait «  la consommation transgressive, libidinale, ludique, marginale  ». Le «  freudo-marxisme  », loin de rendre à Freud et Marx l’hommage qui leur est dû, allait devenir un outil de promotion sociale. Le marxisme rentre ainsi à l’université et sort du monde ouvrier. Mais à l’université, on note aussi une déshégélianisation très forte, qui dénote l’incapacité à assumer le tragique de l’histoire et le repli sur la sphère privée de ce que le maître de Berlin appelait «  l’ombre ineffective  », à savoir l’individu bourgeois. Car, on l’a oublié depuis, la déshégélianisation fut dans la France de cette époque encore plus profonde que la démarxisation, et aura consisté au final à éliminer sans doute, à gauche, les catégories anthropologiques non moins cruciales de l’engagement humaniste, du progrès et de l’espoir. Clouscard refuse la formalisation althussérienne du marxisme (réduction fonctionnaliste et structuraliste), pour ne pas laisser la psyché faire l’objet des manipulations de l’ordre de classe repris par la psychanalyse . Il refuse la séparation positiviste de la praxis et de la psyché, soit le partage des rôles Lacan / Althusser, qui garantissait en réalité l’interdiction du marxisme en territoire freudien. Et au final le barrage de l’économique dans le sexuel, le sexuel fantasmé comme hors communauté, propriété du seul sujet . Althusser n’avait-il pas dit que Freud avait découvert le «  continent inconscient  », comme si Marx n’avait pas déterminé les inconscients de classe, ceux précisément que la psychanalyse ne saurait voir ? Censée faire se rejoindre deux théories explicatives du monde, comme la «  glande pinéale  » de Descartes était réputée lier l’âme au corps, cette mode du freudo-marxisme témoignait en réalité de l’emprise structuraliste sur la société française depuis la fin de la guerre d’Algérie. En effet, le structuralisme (non génétique) — car le marxisme peut être qualifié à bon droit de «  structuralisme génétique  » (Lucien Goldmann), dialectique, où les structures sont soumises au devenir — correspond à un déclin de la chose politique de la France, à une apathie croissante et à l’essor de la technocratie. Le structuralisme ne devient un phénomène de société que bien après les premiers écrits de Lévi-Strauss , en tout cas après le conflit en Algérie, fin du conflit qui signera aussi la fin des interrogations morales et de la conscience éthique de grand style. Au moins à l’époque de Sartre préférait-on, les mains sales au kantisme «  qui a les mains pures parce qu’il n’a pas de mains  », pour reprendre la formule du Péguy. Au nécessaire engagement sartrien, vécu — et c’est le grand défaut de Sartre — sur le seul mode individuel, va succéder le hiératisme de la structure de «  l’anti-humanisme théorique  », c’est-à-dire l’emprise de la technocratie sur les sciences humaines, marxisme compris. Car enfin, il est tout de même étonnant qu’un parti encore révolutionnaire ait pensé acclimater en son sein le corpus althussérien dont l’essentiel est de nier le sujet historique et d’éliminer le devenir… Ce n’est pas le moindre des paradoxes de cette époque . Aujourd’hui, alors que les thèses d’Althusser sur la «  coupure épistémologique  » et le délestage prétendument nécessaire de l’appareil hégélien dans le marxisme sont aujourd’hui complètement battues en brèche, ne serait-ce que par la diffusion croissante des Grundrisse, on constate au contraire un regain d’intérêt pour Clouscard. Etrange qu’Althusser reste avant tout, pour les communistes dits «  orthodoxes  », dont beaucoup de mes amis, le défenseur sans peur et sans reproche de la «  dictature du prolétariat  ». Il est cocasse d’attribuer ce rôle à un philosophe dont la carrière aura consisté en un complet effeuillage du marxisme, qui se termine par l’abandon de la dialectique, de l’humanisme (le vrai, pas celui de «  l’humain d’abord  »), de l’histoire (sous couvert de lutte contre l’historicisme), l’aplatissement devant l’intimidation mondaine de l’adversaire, sous couvert d’«  antistalinisme  », et au final le meurtre de son épouse, communiste et résistante. Car si nous ne souhaitons pas faire de ce drame une lecture «  symptomale  », nous refusons néanmoins de faire, comme beaucoup de disciples, comme si ce meurtre n’avait aucune signification. Ajoutons enfin le retour althussérien à Spinoza qui permettait d’insister sur la libération individuelle par rapport aux tabous religieux (et a autorisé au passage toute une génération de soixante-huitards à se sentir plus «  libérés  » par rapport à la statue du commandeur que représentait la génération de la Résistance). Libération individuelle donc, et non la libération collective qui passe, elle, sans doute par Hegel et, en ce qui concerne la religion, par une nécessaire herméneutique, de type feuerbachien, et que ne propose pas Spinoza. A l’époque actuelle, on peut toujours observer les ravages de ce marxisme margarine, canada dry, mais passant bien la rampe, car délesté de tout, et avant tout du socialisme. Ce fut par exemple la «  visée communiste  » de Lucien Sève, qui proposait de sauter à pieds joints dans le communisme sans passer par le socialisme. Plus récemment, Alain Badiou et son communisme sur coussin d’air, «  hypothétique  », a offert aujourd’hui l’expression la mieux incarnée de cette intervention de la bourgeoisie universitaire dans le marxisme, sa répétition en farce.


«  Que sont mes amis devenus ?  »


Revenons au PCF. On a beaucoup écrit sur son déclin, qui posait un problème d’ordre historique car en réalité bien antérieur à la chute du mur de protection antifasciste en 1989, ce que d’aucuns ont tendance à oublier. Dès 1978, donc deux ans plus tard, deux ans trop tard, beaucoup de livres de mises en garde paraîtront. La direction laisse alors du champ aux différentes oppositions et resserre l’appareil. Stratégie bien connue sous le nom maoïste et poétique de «  que cent fleurs s’épanouissent !  » ou, plus prosaïquement comme «  cause toujours   », d’autant que l’appareil est fermement maintenu … Laissons parler Jeannette Thorez-Vermeersch :

Avec Georges Marchais, on vit naître une pratique hypocrite et irresponsable qui consista à laisser les débats s’étaler hors des instances du Parti, se déverser sur la place publique, cependant que les militants se réunissaient en “courants”, “affinités” et autres fractions… Le but de cette pratique n’était pas, en vérité, une meilleure démocratie, mais de diviser pour mieux régner, de laisser les militants bavarder à perte de vue afin qu’ils en oublient qu’entre-temps la direction du Parti prenait ses “décisions” dans le suivisme du clan le plus influent. Le résultat fut ce qu’il devait être : l’impression pour beaucoup d’être floués, le renforcement des oppositions et des fractions, la perte de l’unité et de la cohésion et, finalement, une faiblesse croissante face aux adversaires .

Après cette première salve de critiques venues de tous horizons (Daix, Elleinstein, Goldring, Althusser, Vargas et Molina, Thorez-Vermeersch), beaucoup de livres parus récemment ont renouvelé l’exercice, armés du recul histoire et d’outils sociologiques limités mais éprouvés. Néanmoins, il nous semble, que contrairement au texte de Clouscard, tous ces ouvrages, malgré leurs mérites, manquent la question de la pénétration idéologique dans le marxisme, le désossage du marxisme-léninisme. Deux livres emblématiques méritent un commentaire : l’un de Marco Di Maggio, malgré son titre et les informations qu’il fournit, parle assez peu des «  intellectuels  » et réduit les débats de ceux-ci aux manœuvres d’appareil. Et de présenter le déclin du PCF comme cause de son repli « patriotique » et non de sa tentation eurocommuniste, ce que les résultats catastrophiques actuels contredisent complètement. Quant au livre de Julian Mischi , et qui a fait grand bruit, il surestime sans doute les facteurs sociologiques (l’effacement de la classe ouvrière) au détriment du facteur idéologique. Souligner la défection des éléments ouvriers c’est sans doute confondre quelque peu les causes et les conséquences. C’est l’absence de léninisme qui fait fuir les ouvriers, et non l’absence d’ouvriers qui fait décroître le léninisme. C’est aussi oublier le fait que la solidité de la conscience ouvrière fait les bonnes social-démocraties (voir la RFA), et non le syndicalisme revendicatif à la française. Quoi qu’il en soit, il est symptomatique que malgré leurs mérites, la plupart des commentateurs aient fait souvent l’impasse sur la crise morale qui touche le PCF et sur le débat de 1976 à propos de l’immoralisme . «  La vraie morale se moque de la morale  » Le débat sur l’immoralisme, dans le cadre du XXIIe congrès, a un caractère symptomatique. Il signe l’incompréhension entre les larges masses qui comprennent cet enjeu immédiatement et des intellectuels qui n’y voient que répression archaïque. En effet, la «  question morale  » avait été perçue par les commentateurs de l’époque comme une diversion pour faire entériner les changements doctrinaux importants du congrès, hypothèse qui n’a rien d’irrecevable mais manque l’enjeu théorique. On le voit dans le présent texte, Clouscard partira précisément de là. D’où sortira l’une des œuvres les plus originales de la fin du XXe siècle, en promouvant une anthropologie historique, une phénoménologie des catégories de pensée et une caractérologie à la La Bruyère, étayée par la matrice marxiste. On le voit d’ailleurs à cette époque évoquer la rédaction d’une Ethique prolétarienne (il s’agit sans doute du brouillon de son livre Le Frivole et le Sérieux). Certes, Marx s’est toujours élevé contre le moralisme, contre l’utopisme niais. On peut donc se demander pourquoi recourir à un argumentaire mal défini scientifiquement, «  l’immoralisme  ». Remettons les choses à l’endroit : pourquoi exclure la question morale des problèmes traités par le marxisme ? Croire possible la séparation des jugements de faits et des jugements de valeur, et a fortiori croire en l’existence même de jugements de faits stricto sensu ce n’est pas du marxisme, c’est du positivisme. En refusant de séparer praxis et psyché , cheval de bataille de Clouscard, ce dernier ne fait que rétablir le marxisme dans toute sa plénitude dialectique : souci de la totalité, des interactions en son sein, méthode à la fois critique et explicative. Le travail que va entreprendre Clouscard ressortit à celui des moralistes français dans leur aspect éminemment rationnel et subversif, à la comédie de Molière qui «  châtie les mœurs en riant  » (castigat ridendo mores) et bien sûr à tout l’appareil moderne des sciences humaines qui seraient peu de chose sans l’apport de Marx. Clouscard poursuivait le meilleur de notre tradition nationale, le génie des lettres. Non un refus de la morale, non l’amoralisme gidien non plus la «  moraline  » des curés, mais au contraire l’affirmation suivante : «  La grande tradition des moralistes français s’est éteinte ; elle peut se restaurer — selon sa propre tradition — à condition de s’interroger sur… les libertés, les besoins et… la morale.  » En effet c’est aussi — et surtout — parce que Le Capitalisme de la séduction est un grand livre qu’il a pu marquer les esprits. Peut-être faut-il préciser qu’il ne s’agit pas d’une morale de l’impératif catégorique mais d’une réflexion globale, comme l’éthique de Spinoza. On le voit tout au long de cette «  lettre ouverte  », le marxisme-léninisme est complété par l’interrogation philosophique, constamment éprouvé au tamis philosophique et réactivé par le souci rousseauien de la psyché. Si on ne conçoit pas son engagement comme impliquant toute sa personnalité, on ne peut prétendre être un révolutionnaire. Car enfin, comment le marxisme avait-il pu littéralement déplacer les montagnes au XXe siècle si ce n’est la capacité de ses militants à se sentir entraînés par une force morale invincible ? Cette force qui faisait dire avec Lénine qu’il était bon de rêver, mais qu’il fallait aller «  jusqu’au bout de son rêve  ». Bien entendu, les tentatives réitérées de criminalisation du communisme ont eu tôt fait de transformer dans les esprits le passé communiste en lieu privilégié de la tyrannie et non en celui du sacrifice, ce qui est exactement l’inverse, car dans le pari pascalien que constitue l’engagement révolutionnaire «  l’obéissance à la loi qu’on s’ait prescrite est liberté  ». Ce que le libéralisme ne sait pas concevoir car il ne connaît de liberté que l’esclavage de «  l’impulsion du seul appétit  ». C’est ainsi que dès l’époque dont nous parlons, les dirigeants n’ayant pas vécu la période douloureuse de la guerre dans toute sa dimension tragique furent alors frappés par un prurit d’excellence morale, sans pour autant que leur vertu au combat eût été éprouvée. Comme les chiffonniers de Baudelaire, singeant l’épopée napoléonienne, ils s’attribuèrent du monde issu d’Octobre les mérites sans en assumer les exigences, en «  s’enivrant des splendeurs de leur propre vertu  ». La trivialité de l’interrogation morale ne pouvait amener qu’une déchéance théorique et une incapacité d’organisation, qui signe le passage d’une morale hégélienne (la Sittlichkeit) à une morale kantienne à usage personnel (la Moralität), fondée sur le devoir-être. On comprend donc que Clouscard va rechercher une morale de la production, ancrée dans la réalité des rapports sociaux, à rebours, par exemple, d’une association qui, aujourd’hui, se revendique cocassement de lui tout en prétendant le faire au nom d’une prétendue «  droite des valeurs  » (les valeurs boursières ?), au prix d’un malentendu sciemment distillé. S’il fallait répondre sur le fond à ce qui est d’abord une provocation (ne l’oublions pas), nous dirons ceci : aller chercher la morale en dehors des faits, et des mœurs, une morale qui ne soit pas articulée sur la production, dans le passé mythique qui n’est ni de droite ni de gauche mais tout simplement féodal, c’est le propre du moralisme chrétien le plus trivial. Il faut refuser d’opposer des valeurs idéales à une société, mais se demander quelles sont les forces internes dynamiques de transformation de cette société.


Rouges-bleus contre blancs-bruns

Revenons tout de même une bonne fois pour toutes sur ces provocations qui n’ont que trop duré. Je n’ai pas l’habitude de commenter les faits et gestes de ladite association «  Egalité et Réconciliation  », laquelle croit parfois bon d’embrigader Clouscard, contre son gré, et dans un éclectisme insipide. Relever une provocation c’est l’amplifier. Du reste, il n’est pas nécessaire de rendre compte d’un phénomène politique qui n’a rien de nouveau. C’est un objet volant — bien bas — et identifié depuis longtemps : alliant la fibre pseudo-sociale, corporativiste, des nationalistes au «  socialisme des imbéciles  » qu’est devenu, au XIXe siècle, l’antisémitisme prenant la suite de l’antijudaïsme chrétien. La jonction s’est faite au moins depuis le boulangisme. Au fond, il s’agit toujours du dévoiement ad nauseam de deux idées nées et ancrées dans la gauche révolutionnaire, la nation et le socialisme, «  privatisées  » par telle ou telle communauté contre une autre : au choix ou en même temps les fameux «  quatre Etats confédérés  » chers à Charles Maurras : protestants, juifs, «  métèques  » et francs-maçons. La division en communautés permettant ainsi de perpétuer la division en classes et le statu quo social. Le fédéralisme anti-jacobin faisant office d’ultima ratio à ce dépeçage de la République. Ce que la droite extrême a toujours appelé «  la gueuse  » sert ainsi, avec les Lumières, de repoussoir systématique ; enfin la nation est toujours utilisée contre une autre, ce qui constitue précisément un déni de nation, à rebours de l’inter-nationalisme prolétarien. Tout ce dispositif de ceux qui préfèrent le nationalisme à la France (comme Clouscard le dit ici, en reprenant un mot célèbre, à propos de Maurice Barrès) assure en fin de compte la continuité contre-révolutionnaire de ces courants et fait la jonction entre la droite ultra venue du fin fond de l’Ancien Régime et les appétits insatiables de la bourgeoisie du «  stade suprême du capitalisme  ». A l’époque récente, une collusion entre un certain catholicisme intégriste et les milieux négationnistes réactive l’évidence d’une communauté de pensées entre les blancs et les bruns. Alliance face à laquelle, le chromatisme politique bien compris impose l’union des rouges et des bleus, de Rousseau et de Marx, de Lénine et de Robespierre. Rappelons que le sinistre idéologue du nazisme, Rosenberg, était venu à l’Assemblée nationale, en pleine Occupation, pour décréter la «  fin de la Révolution française  ». Et que c’est à Georges Politzer qu’est revenu le mérite immortel d’y avoir opposé les textes théoriques les plus puissants de la Résistance rouge. Dans ce glorieux sillage, si Clouscard pense à un terme transcendant le PC et le marxisme-léninisme, l’englobant, c’est à l’humanisme feuerbachien (hégélien de gauche), le jacobinisme républicain, la philosophie des Lumières. Ceux qui ont donc pensé, à la faveur de la confusion ambiante, se servir de Clouscard pour l’enrôler dans un vaste «  populisme  » transcendant les «  clivages politiques traditionnels  » (vieille lune que la Nouvelle Droite tente d’appliquer aux communistes depuis vingt-cinq ans, sans grand succès ) en seront pour leurs frais. Si besoin était, on verra à quel point ce Clouscard totus politicus contredit tout ce qu’on a voulu faire pour le «  doriotiser  » contre son gré. Mais pourtant, il suffisait de lire le reste de l’œuvre et il n’avait pas fallu attendre son célèbre «  Le Pen est aux antipodes de ma pensée  », publié par L’Humanité quelque temps avant sa mort, pour se rendre compte que Clouscard n’est pas seulement le pourfendeur du libéralisme libertaire mais aussi celui du néofascisme, ultime conséquence du premier. Sous la formule lapidaire «  sous les pavés Le Pen  », en 1988, vingt ans après Mai 68, Clouscard avait magistralement bouclé la boucle. C’est pour cela que sa pensée est toujours vivante. Il a refusé, dès Mai 1968, la sinistre alternative spéculaire entre les « bobos » et les « fachos » dans laquelle les médias dominants veulent nous enfermer à longueur de temps : c’est-à-dire l’opposition factice entre une gauche représentée par la seule bourgeoisie et un peuple uniquement symbolisé par ses éléments les plus poujadisés. Retrouver le sens de l’éthique prolétarienne comme l’a fait Clouscard, c’était remettre le marxisme dans un universel concret. Comme le PCF avait su prolonger la Révolution française, proposé de mener la République jusqu’au bout, par l’exigence du socialisme, qui seule peut mettre un terme aux périls que le libéralisme fait peser sur l’unité nationale et le pacte républicain. Le drame actuel de la gauche — à l’exception de forces d’avant-garde — est d’être aujourd’hui privée de l’élément-clef qui avait longtemps permis une synthèse harmonieuse entre la réalité républicaine et l’exigence de socialisme, à savoir un parti communiste digne de ce nom. Nous sommes, au contraire, condamnés à des penseurs dépourvus de toute vision historique comme Alain Badiou, lequel est allé récemment jusqu’au ridicule d’opposer le drapeau rouge et le drapeau tricolore, pourtant apparus presque au même moment et dans le même pays. On ne pouvait faire plus plaisir à la bourgeoisie libérale. Clouscard n’a pas seulement vu la fascisation rampante qui allait succéder à la social-démocratie libertaire. Il a vu également un antidote dans l’alliance de la République et du socialisme. Qui n’est pas simplement une question d’héritage mais un enjeu de pensée. Le passage, dans le présent texte, sur l’alliance entre Rousseau et Lénine, tous deux immenses penseurs de la psyché et de la praxis, sans laquelle on ne peut prétendre changer le monde, «  changer la vie  », est à ce titre lumineux :

C’est en prenant au sérieux la psyché féodale, en rappelant les exigences qui avaient constitué le mode de production féodal que Rousseau peut montrer son inexorable déchéance et proposer un autre fondement — politique alors — du relationnel. Lui seul permet d’éviter les restaurations. Lui seul a su dire comment on peut s’arracher à la situation constitutive de l’idéologie petite-bourgeoise (actuellement le néo-kantisme et le freudo-marxisme). De par quelle critique. Par quelle ascèse, par quelles exigences. Situation en laquelle pourrissent les Reich et les Marcuse, ravalés au rang d’idéologues pour adolescents boutonneux et pour journalistes de la nouvelle presse à sensation, lorsqu’on confronte leur problématique de sexologues avertis au sublime Jean-Jacques. Au seul — avant et après Lénine — qui ait osé critiquer la libido constituée par les classes dominantes. Alors que les freudo-marxsites ne font que se soumettre au pouvoir sexuel de la nouvelle bourgeoisie. Pour avoir leur part . Envoi Voilà ce que je peux dire à propos du discours politique, enfin restitué dans toute sa plénitude, d’un homme que j’ai trop peu connu, à la fin de sa vie, et dont je n’ai jamais prétendu recueillir les confidences tant il mettait tout dans son œuvre, lui qui n’a jamais passé une journée sans écrire. Je laisse aux droitiers dans l’âme le goût des filiations, des héritages, des testaments. Mais ce que j’ai immédiatement compris chez lui, je crois — et la jeunesse se trompe rarement en la matière — c’est la dignité farouche et l’intelligence sourcilleuse qui suscitaient autour de lui fidélité et engagement.

Que le lecteur m’autorise donc à voir dans cette préface un double adieu et un double hommage à cet homme qui eût pu être mon grand-père, qui avait un demi-siècle de plus que moi, qui était en fait «  si loin si proche  ». Adieu à un homme mais également à l’époque où je suis né (1977), dans cette France que j’ai tétée au sein et que je regrette à me déchirer la peau, ce pays de cocagne où le bonheur avait été une idée neuve. Ce pays «  intelligent  », où le peuple vivait dans la dignité. Grâce au programme du CNR, les «  jours heureux  », la Sécurité sociale d’Ambroise Croizat, les nationalisations de Marcel Paul, le statut de la fonction publique de Maurice Thorez, cette France que les communistes avaient forgée de leurs mains car des dizaines de milliers d’entre eux avaient su, au moment décisif, emprunter le chemin de l’honneur, grâce à ce Parti qui avait su rendre à la classe ouvrière et paysanne, décimée inutilement à Verdun, «  les couleurs de la France  ». C’était cela, «  notre jeunesse  ». Mais l’heure n’est pas aux regrets. Face à l’abaissement spirituel et moral que représente aujourd’hui la fascisation tous azimuts, ce n’est désormais plus seulement le communisme qui est à sauver. C’est le mouvement entier des travailleurs, c’est aussi une certaine idée de la République. Et sans doute aussi, plus qu’une «  certaine idée  », une idée certaine, «  claire et distincte  », de notre douce France, de notre vieux pays.



Il y a mépris.

Clouscard c'est l'auteur du capitalisme de la séduction, et il a compris l'enjeu de la guerre froide culturelle, les agression capitalistes impérialistes ne sont pas forcément lié à la force brute et l'opression.

Le terrain de la guerre culturelle est donc crucial, car il ne peut il y avoir résistance armée face à l'agression impérialiste sans hégémonie culturelle.

Les cadres du PC ont été séduits par le capitalisme ! Clouscard l'a compris.


Edité le 13-06-2020 à 12:54:37 par Plaristes


Xuan
   Posté le 13-06-2020 à 19:40:05   

"Donc la séparation des deux ne fait aucun sens !"

Tu inventes une séparation qui n'existe pas.
Dans tous les cas il s'agit d'appliquer le matérialisme dialectique, mais le matérialisme historique en est une application particulière.
La particularité du matérialisme historique est qu'il s'agit du matérialisme dialectique appliqué à l'histoire de l'humanité, l'histoire de la lutte des classes.
Xuan
   Posté le 13-06-2020 à 19:54:55   

Pour le reste le texte de Monville est intéressant.

On pourrait se demander par quel mystérieux cheminement on peut "voir Clousclard batailler presque désespérément pour demander si l’abandon de la dictature du prolétariat (décidée au XXIIe congrès, du 4 au 8 février 1976) est bien compatible avec le marxisme-léninisme"
Tandis que par ailleurs le même Clousclard écrit
"Est-ce trop offensant pour la superbe et l’infaillibilité de l’idéologie originelle des pères fondateurs de la “dictature du prolétariat” d’envisager plus prudemment de viser une intersubjectivité révolutionnaire et morale"
En fait Clousclard ne s'est jamais opposé aux dérives révisionnismes dans le PCF, et à force d'avaler des boas il a fini par adopter ce régime alimentaire et le cuisiner à sa façon.

Et au lieu de critiquer la ligne révisionniste il s'en est pris à son alter ego extérieur "l’emprise sur le mouvement ouvrier du «libéralisme libertaire», dont il a forgé très tôt le concept."
C'est toujours plus facile de s'en prendre aux autres que de balayer chez soi.
Or le libéralisme libertaire de la social-démocratie radicale n'a jamais eu d'emprise sur le mouvement ouvrier, mais dans la petite et moyenne bourgeoisie.
C'est le révisionnisme moderne qui a infecté d'abord la direction du PCF, les cadres et l'aristocratie ouvrière. La ligne d'Union de la Gauche a été portée à bout de bras par Waldeck Rochet et Georges Marchais, pas par Althusser. Et bien avant que les années 70 voient éclore le courant libéral-libertaire d'après 68, le ver était dans le fruit et le PCF avait commencé à dériver.

Depuis longtemps le PCF suivait avec aveuglement le "parti père" de l'URSS et cette boussole lui servait de cerveau. Le PCF n'appliquait pas le matérialisme-dialectique et le matérialisme historique à notre pays, mais s'en tenait à des "principes" c'est-à-dire à un dogme.
Lorsque l'URSS a envahi la Tchécoslovaquie il a commencé à vaciller tout en s'accrochant à ses principes, au soutien indéfectible à l'URSS.
La cabale des "physiciens" a poursuivi le travail de sape, l'offensive anti communiste venait de tous bords, mais ce n'était plus un pays socialiste que défendait le PCF.
Et quand le château de cartes s'est écroulé le PCF s'est trouvé désemparé. Plus de boussole, juste les souvenirs d'un passé glorieux.
Une fois le parti père déchu tous les marchands de rêve ont pu se précipiter dans le vide théorique qu'il avait laissé derrière lui, et finir de balayer les restes du marxisme-léninisme.

Le problème avec Eric Monville c'est qu'il s'en prend à Althusser mais ne cherche pas les racines de la dégénérescence du PCF, dont Althusser n'est en rien responsable.
La dégénérescence du PCF est due fondamentalement au révisionnisme moderne, qui n'a rien à voir avec le freudo marxisme et toute la clique des libéral libertaires.
Le révisionnisme moderne n'est pas né dans les années 70 mais dans la décennie précédente, au sein même du PCF et dans le sillage de Khrouchtchev.

Le problème c'est qu'il écrit "Quoi qu’il en soit, le drame de l’époque est que la défense des principes marxistes fut portée surtout par une minorité sectaire" , ce qui est mensonger.

Bien avant que Clousclard ne s'interroge sur les dérives de son parti et ne dérive lui-même, des communistes authentiques se sont opposés à la ligne révisionniste.
Ils ont été exclus du PCF. Ce n'étaient pas des intellectuels en vue ni des bobos gauchistes, et Monville aurait pu avoir l'honnêteté intellectuelle de les citer au lieu de noyer l'opposition au révisionnisme dans la soupe gauchiste du "maoïsme" et des "libertaires".


Je cite sur ce forum l'ouvrage de Jacques Jurquet A contre-courant
On y trouve le texte qu'il lut lors de son exclusion du PCF. Je signale que, contrairement à lui, le "dirigeant ouvrier" Georges Marchais ne fut pas résistant lui-même et ne s'évada jamais du STO :

« Camarades !
Qu'il me soit tout d'abord permis de dire ma stupéfaction de la procédure que vous avez acceptée pour prononcer mon exclusion des rangs de notre Parti communiste français.
Le vote que vous avez émis ne me parait pas en effet, dans son principe même, conforme aux statuts en vigueur. Car, en cas d'exclusion, il est formellement stipulé que l'intéressé aura la possibilité de se faire entendre et de présenter ses observations et sa défense.

Or voici que vous ne m'avez pas accordé ce droit, en votant avec une rapidité déconcertante une mesure contre laquelle je n'avais pas encore pu vous présenter mes arguments.
Je vous prie donc d'enregistrer ma protestation solennelle contre cette violation de la loi du Parti et je vous informe que je considère votre décision d'exclusion comme entachée d'irrégularité grave et donc nulle.
J'ai donné mon adhésion au Parti communiste français fin 1941, puis je l'ai confirmée, après une coupure, fin 1943. C'est un vieux cheminot, mort hélas depuis, membre du Parti depuis 1921, qui l'a reçue et qui m'a fait connaître qu'elle était acceptée. N'adhérait pas qui voulait en effet à cette époque à notre glorieux Parti. On avait exigé que je fasse la preuve de mon courage. C'est ainsi qu'à la barbe des Nazis il m'avait fallu arracher toutes les affiches hitlériennes d'une ville et c'est ce que j'avais réussi malgré le couvre-feu et bien que je ne dispose plus de papiers d'identité en ordre, m'étant évadé en sautant d'un train du Service du Travail Obligatoire. Il s'agissait de la fameuse affiche rouge contre la brigade des camarades étrangers du M.O.I.

Si je vous raconte tout cela c'est parce que je pense indispensable que chacun d'entre vous soit placé effectivement devant ses responsabilités et sa conscience au moment de se prononcer sur l'exclusion d'un camarade dont il ne connaît nullement le passé.
Je n'alourdirai d'ailleurs pas de détails inutiles, vous comprenez bien que plus de vingt ans de vie militante ne peuvent se relater en quelques minutes.

.../... (suite de la biographie - ma période de Résistance)

C'est une époque où j'ai vu tout autour de moi la mort et la guerre et au cours de laquelle j'ai choisi pour ma vie entière de ne jamais me taire, de ne jamais m'agenouiller, de ne jamais accepter ce qui me paraîtrait faux ou pervers. Je me suis senti alors pleinement communiste, même si ma formation idéologique ou politique était encore bien modeste.
.../... (suite de la biographie)
E t puis, je suis venu à Marseille.
Camarades, c'est le fondateur de votre cellule que vous avez exclu. Oui, à l'époque nous n'étions que trois, parmi lesquels Rocchi, puis rapidement nous nous sommes développés et nous avons pu commencer à organiser notre petit travail.

.../... (suite biographie, conjugale ici, rupture)

Voilà.
C'est là en gros « ma vie ». Rien n'y figure que je doive cacher à qui que ce soit. Je n'en regrette rien même si je puis dire qu'elle n'a pas toujours été rose.
Je ne suis pas un petit-bourgeois. De façon naturelle, je vis sur un pied modeste. J'occupe la même pièce avec de vieux meubles pour manger, travailler et dormir.
Le mois d'août a marqué le point de départ de mon drame actuel qui s'identifie à un drame bien plus vaste, celui du monde communiste tout entier.

.../... (biographie « algérienne » )

Ce mois d'août 1963 a fait éclater publiquement les divergences sino-soviétiques. Je ne veux pas en parler sur le fond, je vous ai déjà fait suffisamment la démonstration matérielle que l'on emploie des procédés indignes de nous, des tronquages de textes ou des dénaturations de positions politiques. Finalement on tombe dans le plus vulgaire anticommunisme. « Les Chinois veulent la guerre pour édifier le communisme ! ».

Je dois dire que jamais dans l'histoire du mouvement communiste international nous ne nous étions trouvés en présence d'une situation pareille, jamais, au grand jamais ! Être communiste en France en 1964, cela ne peut pas être observer une minute de silence pour Kennedy et vociférer contre Mao Zedong.

Je pourrais vous dire « j'abandonne, je lâche la lutte que j'ai entreprise et je rentre dans le rang ». Tout cela, par exemple, au nom de la discipline. Le caractère de l'unité idéologique comme source de l'efficacité de l'action est la raison majeure qui me détermina à donner mon adhésion au Parti dont je parlais il y a un instant.
Où allons-nous ?

Pour ma part je déclare en pesant mes mots qu'entre une discipline formelle que l'on voudrait m'imposer pour que je me taise et la vérité sur le problème chinois, je choisis la vérité. Et je prétends de la sorte me conformer à la discipline suprême des communistes qui est de respecter les principes du marxisme-léninisme.

...Je tiens à vous assurer que vous me trouverez toujours à vos côtés si le Parti se trouve attaqué par l'ennemi, la bourgeoisie. Nous aurons peut être plus vite qu'on ne croit des journées difficiles en France...
Je continue à penser que de grandes forces révolutionnaires sont concentrées dans le Parti, je continue à penser que la mission historique du Parti demeure réalisable malgré les erreurs révisionnistes qui sont commises. Je vais plus loin : je ne condamne nullement en bloc tous nos dirigeants. A ce sujet je me permets de vous faire remarquer que vous n'avez jamais entendu sortir de ma bouche quelque épithète malsonnante contre l'un de nos camarades si haut placé soit-il. Je ne suis pas en particulier de ceux qui veulent la tête de Thorez à tout prix. Au contraire, je pense qu'un jour sera faite l'analyse d'ensemble de sa vie de militant et que, comme pour Staline, on en dégagera à la fois des aspects positifs et des aspects négatifs. Mais je suis résolument hostiles à ceux qui voudraient en faire le bouc émissaire de tout ce qui peut ne pas aller, et, Camarades, si je dis ces choses aujourd'hui, rappelez-vous en, dans pas longtemps, vous verrez l'offensive ultra-révisionniste.

Je veux en terminer. Vous aussi d'ailleurs, c'est un mauvais moment à passer, je vous comprends.

Vous avez voté pour la discipline, contre le fractionnisme.
Mais je vous dis que l'on interprétera votre vote comme une condamnation des camarades chinois et comme une approbation des positions soviétiques. Ce qui est une prise de position sur le fond. Mais c'est comme ça que les choses seront présentées, que vous le vouliez ou non,.

Par ailleurs, on vous a demandé la peine capitale, ma tête, quoi. Rien que ça, c'est-à-dire la sanction la plus grave, celle que l'on réserve habituellement aux traîtres ou aux voleurs ou aux flics qui s'en foutent pas mal d'ailleurs puisqu'ils ont fait leur boulot.

Je pose la question à chacun d'entre vous, individuellement, est-ce que je mérite cette peine capitale ?
J'ai dit et je répète que si le Parti nous avait donné les textes chinois, je n'aurais jamais adhéré aux Amitiés franco-chinoises, même si bien entendu sur la base de ces textes et de ceux des camarades soviétiques et français, vous aviez pris une position hostile aux thèses chinoises.

Est-ce que je mérite cette peine capitale ?

J'ai dit et je répète que je n'ai jamais rien caché au Parti, à vous-mêmes en particulier, mon voyage à Berne, ma participation au cercle, le fait que j'ai donné l'adresse de Briand pour qu'on lui expédie des documents. De la sorte je ne peux être accusé d'un travail de sape, c'est-à-dire clandestin.

Est-ce que je mérite cette peine capitale ?

...en particulier je n'ai pas tenu compte de mes positions dans mon activité syndicale parmi les adhérents de ma section syndicale. Si j'ai fait une intervention sur le Traité de Moscou au Comité général de l'Union des syndicats, je puis affirmer qu'elle a été nuancée et loin d'avoir la teneur complète des positions chinoises.

Est-ce que je mérite cette peine capitale ?

.../... (sur mon activité professionnelle)
Et je terminerai maintenant tout simplement en vous révélant simplement un secret. Bien que je sois meurtri d'être frappé par les révisionnistes, j'ai ma conscience en paix.

Sur le catafalque fictif de Staline, lors de sa mort, avec le secrétariat fédéral dont je faisais partie, j'ai prêté serment. J'ai la fierté d'être fidèle à mon serment. Je ne renie rien. Ni Staline, ni ses enseignements, ni mon Parti d'alors, ni moi-même. C'est pourquoi je ne cesserai pas de dire, personne ne pourra m'en empêcher :

Vive le Parti communiste français !
Vive le glorieux Parti communiste de Lénine et Staline, vive le Parti communiste d'Union soviétique !
Vive le Parti communiste chinois !
Vive le mouvement communiste international !
Vive l'unité indestructible des rangs des communistes du monde entier !
Vive le Communisme !

A vous de dire maintenant, en votre âme et conscience, si je mérite la peine capitale ? »



Edité le 13-06-2020 à 23:24:52 par Xuan


Plaristes
   Posté le 13-06-2020 à 22:30:53   

La différence entre Clouscard et Kroutchev, c'est que quand Kroutchev annonce l'état de tout le peuple il se fout de la gueule du monde, Clouscard lui y croit et il est sincère.



"Dans tous les cas il s'agit d'appliquer le matérialisme dialectique, mais le matérialisme historique en est une application particulière."

La première leçon de la philosophie c'est connais-toi toi même, se connaître soi même ou connaitre un chose c'est connaitre ses déterminations historiques.


Clouscard est préféré car il ne s’arrête pas à la critique, il n'a pas les mains propres mais il a des mains.
En effet il a remarqué que dogme orthodoxe, pour tous les mérites qu'il a faisait l’économie du révisionnisme. Il y avait des problèmes dans le PCF qui n'étaient pas liés au révisionnisme, mais qui on contribué au pouvoir de séduction de ce dernier.

https://youtu.be/8havvo4S0Co

C'est abordé dans les questions réponses.. Faudrait que je retrouve le timing exacte.
Ha bah coup de bol 47:00 trouvé direct !

Il suffit de Lire Robert Michels, qui n'est pas un joyeux jojo pour voir que le camp adverse marque quelques points.


Edité le 13-06-2020 à 22:35:46 par Plaristes


Xuan
   Posté le 14-06-2020 à 00:24:15   

Tu n'as pas compris ce qui s'appelle une application particulière et on n'organise pas les concepts marxistes avec Socrate.

Que Clousclard soit un révisionniste sincère en fait sans doute une victime, mais jamais un héros.
Ceux qui ont tenté de reconstruire un parti communiste en 1967 on essayé ce que Clousclard n'a jamais fait. Ils se sont battus dans leurs cellules, en dehors du PCF où ils avaient milité des décennies durant, reconstitué un nouveau parti, que la social-démocratie alliée à l'esprit liquidateur de la petite-bourgeoisie ont détruit au moment où Mitterrand gravissait le perron de l'Elysée.

Puis le révisionnisme a détruit le premier état socialiste, réduit le PCF à invoquer "l'humain d'abord" comme si les exploiteurs étaient des martiens.
Le combat n'est pas terminé. Le PCMLF était peut-être prématuré mais le marxisme-léninisme ne meurt pas. Au contraire, les principes avancés par le PCC dans la lettre en 25 points montrent toute leur justesse à l'épreuve des faits.
Ce n'est pas opportun de se mettre en travers et de traiter ces principes de "dogmes".

Que nous propose Stéphanie Roza ? Rien. Sa critique du "dogmatisme" repose sur l'individualisme petit-bourgeois et n'égratigne nullement le révisionnisme.

Que signifie le " dogme orthodoxe, pour tous les mérites qu'il a faisait l’économie du révisionnisme"
Le marxisme-léninisme n'est pas un dogme et n'est pas "orthodoxe" non plus. Il s'appuie au contraire sur les contradictions sociales et leurs transformations, c'est-à-dire qu'il se transforme sans cesse pour parvenir à ses fins.
Le ml n'est pas pour la violence et contre le pacifisme. Il est fondamentalement pour le pacifisme mais il doit pouvoir envisager et utiliser la violence révolutionnaire selon les circonstances.
De même il n'est pas pour l'abstention et contre les élections. Il utilise les moyens électoraux ou non, la voie légale ou non, etc.
le dictature du prolétariat n'est pas violente par principe mais seulement par nécessité, lorsque la contre-révolution utilise la violence.

A l'inverse le révisionnisme s'accroche au dogme de l'électoralisme, de la République au dessus-des classes, de la police républicaine, de l'Etat arbitre au-dessus des classes, et finalement au dogme d'un communisme "déjà là" qui ne nécessite pas de renverser l'Etat et d'établir le socialisme. Le révisionnisme est dogmatique parce qu'il ne tient pas compte des faits matériels, de la réalité de la dictature bourgeoise, de la nature réactionnaire de la social-démocratie, de la violence d'Etat, etc.
Plaristes
   Posté le 14-06-2020 à 01:27:53   

Cocncerant les tords dont Parle Stéphanie Rosa j'ai un ancien Militant du PCF qui pourra vous en parler.

Outre ça :


L'état, c'est nous disait Lénine.

La séparation entre état et appareil d'état est une avancé ontologique majeure ! Non un recul révisionniste.

"Le marxisme-léninisme n'est pas un dogme et n'est pas "orthodoxe" non plus."

Il est fait référence, non pas au léninisme au sens large, mais a sa massification et ses conséquences.
Et justement tu rappel les positions ml classique. Mais tu trouvera chez les plus dogmatiques et orthodoxes, des perversions de ces positions, de part une philosophie non dialectique, et purement mécanique.
Comme un anti-électoralisme dogmatique.

Ce n'est rien de plus qu'un guide pour l'action. Le dogmatisme n'est pas forcément révisionniste ou Trotskyste, il peut être seulement la théorie marxiste, ou marxiste léniniste, qui refuse de mettre à jouer ou de s'adapter au contexte.

Vous n'êtes pas dogmatique jusqu'au bout, pas jusqu'au stade ultime. Mais j'ai une grande méfiance envers les écoles qui traitent Hegel en chien battu, la théorie de l'aliénation de Marx vient du concept Hégelien de conscience de soi.

Si vous vous penchez sur la théorie de l'IHT et autre institut proche de mon courant de pensé.
Vous découvrirez que le Grand état c'est nous, et qu'il a tendance à se dissoudre dans le capitalisme pour se resserrer autour de l'état profond bourgeois et le gouvernement qui le représente.

Et que donc la théorie du déjà là n'empêche nullement la prise violente de l'état.
C'est avant tout une théorie de comment établir le rapport de force nécessaire à cette prise de l'état.

Concernant la république, je cherche le passage de Rousseau qui parle de république démocratie, volonté générale et réalisation du bien commun. Pour comprendre que c'est un sujet complexe et épineux.

https://media.discordapp.net/attachments/648996251794145292/719303213291012166/unknown.png

https://media.discordapp.net/attachments/648996251794145292/719303936258867310/unknown.png

Baba se revendique communiste. Vous conviendrez de la nécessité de défendre la république, pas la république bourgeoise bien sûr....

On ne pourra pas reprocher à Baba d'adhérer au dogme de la République au dessus-des classes.


Edité le 14-06-2020 à 17:46:26 par Plaristes


Finimore
   Posté le 14-06-2020 à 07:01:24   

J'ai quand même l'impression Plaristes, que tu manques de pratique politique au sein des masses (c'est ce que je ressens à la lecture de tes posts). Coltine toi un peu avec le réel dans les syndicats, les grèves, les manifs, les ag, les débats... et tu descendras un peu de tes hauteurs. J'en ai malheureusement connu des intellos qui voulaient imposer leurs idées aux masses et qui ont vite sombré dans un rejet du travail de masse et dans l'anticommunisme.
Xuan
   Posté le 14-06-2020 à 07:28:48   

Plaristes tu réponds n'importe quoi maintenant.

C'est bien la peine de couper les cheveux en quatre sur le matérialisme historique, pour citer ensuite une phrase de Lénine en dehors de tout contexte historique.
Pour mémoire le 27 mars 1922 au XIe congrès du PC, donc bien après la révolution.

Relis "l'Etat et la révolution" au lieu d'inventer une "séparation entre état et appareil d'état".

L'essence réelle de l'Etat, puisque tu te gargarise d'"ontologie", est définie par Lénine comme un instrument de la classe dominante. Il est le résultat de la division de la société en classes antagoniques, il est l'expression de l'oppression d'une classe sur une autre. Son trait caractéristique est l'existence d'un "pouvoir public" constitué de détachements spéciaux d'hommes armés, de prisons et d'institutions répressives de toutes sortes, d'une bureaucratie étatique.

L'Etat bourgeois laisse manifester sans autorisation un quarteron de flics fascistes et leur donne une grande publicité d'un côté, et de l'autre il bloque une manifestation déclarée en préfecture. Va donc expliquer à ce faux cul de Castaner que "l'Etat c'est nous", si tu veux rééditer le pathétique numéro de crétinisme parlementaire de Mélenchon "la République c'est moi !"
Redescend sur terre au lieu de spéculer sur un Etat du peuple virtuel.


Pour le reste grand méli mélo d'où ta passion pour la dialectique est absente de A à Z.


Edité le 14-06-2020 à 12:50:33 par Xuan


Plaristes
   Posté le 14-06-2020 à 12:46:48   

https://dominiquepagani.fr/conferences/2-2020-seance-64/#tp3600

Marx étudiait les super structure, ce que je reproche justement au diamat c'est d'être au ras des pâquerette concernant l'étude des super structures.

"Relis "l'Etat et la révolution" au lieu d'inventer une "séparation entre état et appareil d'état"."

C'est ça que j'appelle orthodoxie, dans le nazisme, il y avait destruction de l'état.
Lisez Chaputot sur le sujet.





Pour moi ça c'est de la socialope Collabo ! Tout simplement car ces institution étatiques ne relevaient pas de l'état bourgeois.
C'était des conquêtes acquises aux prix de dure luttes, dont la résistance à l'occupant nazi, il y a eu des morts pour ça....
Ce n'était en rien l'état bismarckien !
C'était un déjà là socialiste. Attaqué et saboté par la bourgeoisie, rendant les démarche pour avoir droit à ces conquêtes (droits conquis) les plus humiliante qu'il soit.


Autrement dit les théories de Lénine ont été rendues obsolètes par ce fait. Cela ne retire en rien de la véracité des propos de Lénine sur l'état en tant qu'appareil d’État.


Moi je suis spécialisé dans l'étude des super structures, c'est là que ma dialectique est la plus affutée. Mais on aborde jamais le sujet donc bon,je suis comme un albatros à Terre !

Sinon j'ai trouvé une édition avec la préface de la deuxième édition du Das Kapital Livre I :
https://editionssociales.fr/index.php/2018/08/28/marx-karl-le-capital-livre-1-fac-simile-de-la-traduction-originale-francaise-coffret-toile/

120€ pas donné, vu que je suis à la dèche je m'abstiendrais de scanner la page pour vous.

Vous ne m'avez toujours pas répondu sur le sujet.


Edité le 14-06-2020 à 17:25:58 par Plaristes


Xuan
   Posté le 14-06-2020 à 13:40:39   

Un albatros sur terre !!! "Ses ailes de géant l'empêchent de marcher "

Non c'est le mazout du révisionnisme qui t'empêche de réfléchir.



Le matérialisme dialectique explique la création des idées et leur mise en pratique.
Mais tu es bien au-dessus de tout ça, la seule chose qui compte pour toi c'est de te masturber le ciboulot en disant qu'est-ce que je suis intelligent et supérieur !
"Moi qui me suis dit ange ou mage, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !"
Mais tu n'étreins rien du tout et tes idées ne sont que du vent.
A part des "j'en connais un comme ci, j'en connais un comme ça" tu ne pars pas des faits, c'est trop trivial pour toi, trop bas, trop terre à terre.
Comme dit Finimore, tu es hors sol.


Maintenant il paraît que le nazisme a détruit l'Etat. L'Etat nazi correspond à la définition de Lénine sous une forme terroriste ouverte et n'a jamais disparu.
Les allocs et l'assurance maladie relèvent du tampon social destiné à éviter une révolte des miséreux, pas du socialisme.
Le 27 novembre 1946 l'Humanité avait précisé à l'attention de ses militants « Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste. »

Mais tu nous ressors la messe révisionniste avec deux fautes d'orthographe sur huit mots : "les théorie de Lénine ont été rendue obsolètes"

Relis-toi un peu c'est pathétique maintenant :
"le Grand état c'est nous, et qu'il a tendance à se dissoudre dans le capitalisme pour se resserrer autour de l'état profond bourgeois et le gouvernement qui le représente."

Je te conseille de te reposer et de relire les derniers posts de cette page, d'étudier les liens que je t'ai donnés. Relis l'Etat et la révolution et on repartira d'un meilleur pied.
Plaristes
   Posté le 14-06-2020 à 17:36:51   

Je me permet d’insister un peu car là on touche au but.


"Le matérialisme dialectique explique la création des idées et leur mise en pratique."


Oui et il serait bien de l'exploiter car les super structures sont :
“formes sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit*, et le mènent jusqu’au bout”


Concernant l’appareil d'état :
Prenons, par exemple une forêt de Champignon. Domaine domanial, forêt de champignon, publique, c'est à toi, tu peux cueillir des champignons. L'état étend ta liberté.
Forêt de champignons, privée, la police c'est à dire l'appareil d'état, va défendre la propriété privative, pas de champi pour toi !

Voilà comme ça c'est on ne peut plus clair.
Donc les nazi c'est un appareil d'état.
Et les nazis en bon fascistes ne croient pas en l'état nation.
L'état nation n'est pas une réalité existante que le fasciste reconnaît, mais une réalité créé par le groupe de fasciste ou guide/dirigeant ayant le monopole de la force...
Ce qui veut dire dans la pratique que c'est la population qui devient extension de l’appareil d'état de part l'idéologie fasciste/nazi.

ce qui permet d'expliquer ça :








Ja ! A Gauche des frontière pas beau, et à droite, notre reich, notre jolie Das Neue Europa, sans ces horribles frontières !!!




Bon le III° reich est caput, mais pas grave le IV° est déjà là

Donc pourquoi appeler révisionniste une théorie qui arrive mieux à expliquer le réelle et en particulier cette contradiction, si ce n'est que par adhérence à une orthodoxie?


Les travaux d'Annie Lacroix riz confirme mes dires sur le sujet, faut-il la traiter de révisionniste?

https://www.youtube.com/watch?v=V9yXLoVuPe8&list=PL_QDU_D-exBL4BNYyqLKzzv1P1UPXcXaK&index=2&t=0s

Ce que dit pagani ici se teint tout à fait, non?


Comment expliquer-vous que Steve Bannons, les royalistes et l'extrême droite veulent détruire les états nations via l'eurorégionalisme?


Edité le 14-06-2020 à 18:04:12 par Plaristes


Xuan
   Posté le 14-06-2020 à 21:21:02   

Etudier les superstructures ça ne veut pas dire croire à tout ce qu'on te dit Plaristes.

Sur l'Etat
Pour commencer, dans la vraie vie c’est la gendarmerie qui s’occupe des vols de champignons pas la police.
Deuxièmement dans la vraie vie aussi la gendarmerie ne va pas surveiller tes champignons, c’est la raison pour laquelle des Roumains se font plomber dans les forêts ardéchoises.

La police et l’armée protègent essentiellement les intérêts de la grande bourgeoisie.
La raison est que l’Etat est le résultat de la division de la société en classes antagoniques, il est l'expression de l'oppression d'une classe sur une autre. Son trait caractéristique est l'existence d'un "pouvoir public" constitué de détachements spéciaux d'hommes armés, de prisons et d'institutions répressives de toutes sortes, d'une bureaucratie étatique.
Comme écrit plus haut.

Chaputot n’a jamais nié que le nazisme ait servi les intérêts du grand capital.
Le grand capital allemand avait donc à son service ces détachements spéciaux d'hommes armés, de prisons et d'institutions répressives de toutes sortes, d'une bureaucratie étatique.
On peut tourner le sujet dans tous les sens. Il s’agit toujours d’un Etat capitaliste appliquant une dictature terroriste ouverte et en premier lieu sur son propre peuple.


Sur la « fin des nations »
Le tract que tu affiches et dont tu aurais pu donner la traduction s’intitule « propagandaamt» . Pas besoin d’avoir fait Allemand deuxième langue pour comprendre que ce papier nous prend pour des jambons. Goebbels pouvait bien annoncer la fin des nations, les nazis se sont aussi prétendus anti capitalistes et « socialistes», ça ne mange pas de pain.

La fin des nations concernait les autres pas l’Allemagne : « Deutschland Über Alles » . La guerre a permis à L’Allemagne d’étendre son empire sur l’Europe, dont elle a pillé les ressources. Ce sont les faits. C’est une politique impérialiste, et la fin des frontières signifiait l’intégration des autres nations dans l’empire allemand, et non l’intégration de l’Allemagne dans une Europe « supranationale» qui l’aurait dépassée elle-même.

En ce qui concerne l’Europe d’après guerre, et avec tout le respect qu’on peut avoir pour le travail d’Annie Lacroix-Riz, l’Europe n’est pas Allemande mais Franco-Allemande.
Là aussi il s’agit d’une entreprise impérialiste dominant « pacifiquement» les pays du sud et d’Europe centrale.
D’autre part à l’échelle mondiale le cadre économique européen protège les monopoles des principales nations d’Europe contre l’hégémonisme US.

Le révisionnisme concerne la révision des principes marxistes-léninistes. Annie Lacroix Riz ne révise pas ces principes mais elle a tendance avec le PRCF à pratiquer le copier-coller. C’est un point de vue erroné. Le seul point commun à l’Europe d’après-guerre et celle sous la botte des nazis, c’est l’impérialisme. Mais cette fois c’est un duumvirat.

Sur la question nationale, l’extrême droite n’a qu’un principe c’est de se tenir du côté du manche. Donc pour le Frexit si le Frexit à du succès, pour l’Europe si le Frexit ne marche pas.
On a vu dans le passé que l’extrême droite française dans sa grande majorité est passée du nationalisme à la soumission nationale. Mitterrand a même fait l’aller-retour quand il a senti le vent tourner. L’extrême droite en définitive fait ce que veut la grande bourgeoisie.

Sur le révisionnisme
la lutte idéologique qui se déroule contre le révisionnisme dans et hors du PCF porte essentiellement sur les principes léninistes. Il ne s'agit pas d'une joute oratoire pour le fun. L'enjeu c'est que la classe ouvrière dispose d'un parti révolutionnaire.
Nous voyons tous que la situation se dégrade, que les contradictions de la société s'aggravent, que des conflits larvés entrent en éruption et que des changements vont nécessairement se produire.
Ce sera la fascisation et la réaction la plus noire ou la révolution. Sans parti révolutionnaire il n'y aura aucun changement positif, et même les réformes sociales sont condamnées. S'il n'y a pas de parti de la classe ouvrière elles disparaîtront, et tout le déjà là avec elles.
Donc la lutte idéologique contre le révisionnisme ou le soutien au révisionnisme ont des conséquences graves, au même titre que la lutte de classe ou la collaboration de classe dans les syndicats.


Edité le 14-06-2020 à 23:02:03 par Xuan


Plaristes
   Posté le 14-06-2020 à 23:43:52   

"Pour commencer, dans la vraie vie c’est la gendarmerie qui s’occupe des vols de champignons pas la police.
Deuxièmement dans la vraie vie aussi la gendarmerie ne va pas surveiller tes champignons, c’est la raison pour laquelle des Roumains se font plomber dans les forêts ardéchoises."


Oui et des policier comme Noam anouar seront d'accord avec ce sujet. Mais il fallait illustrer ce principe. Et puis on a tous ce que ce qui a été conquis via le CNR, la carte Vitale par example. C'est un état qui n'est pas l'appareil d'état. Et que les néolibéraux attaquent (et anarchistes aussi par ignorance... De toute façon je n'ai croisé aucun vrai anarchiste, ils veulent tous un peu d'état.)

Concernant Lénine, force a été de constaté que le socialisme n'a pas été la société sans classe, on ne peut dans le socialisme que faire disparaître les distinctions de classe et donc les antagonismes de classe.
Mais à partir de là il y aura toujours un État et ma réponse à Finimore dans le sujet Vive la Police à bas la milice, prouve que cette position dogmatique nous relègue au socialisme utopiste au mieux au pire à des positions anarcho trokysantes qui point du doigt le système carcéral de l'URSS et la police secrète pour justifier la thèse du capitalisme d'état.

https://humaniterouge.alloforum.com/halte-fascisation-t7556-1.html


"C’est un point de vue erroné. Le seul point commun à l’Europe d’après-guerre et celle sous la botte des nazis, c’est l’impérialisme. Mais cette fois c’est un duumvirat."
Pas si sûr l'existence du couple Franco-Allemand n'a pas été prouvé.

"Sur la question nationale, l’extrême droite n’a qu’un principe c’est de se tenir du côté du manche. Donc pour le Frexit si le Frexit à du succès, pour l’Europe si le Frexit ne marche pas."

Dans les deux cas l'€urorégionalisation aura lieu en cas de victoire de l'ED.



Concernant le révisionnisme tu dis juste des choses que je sais déjà. La question est de savoir où commence le révisionnisme et ou s’arrête la production de contenue théorique nouveau.

Et de savoir aussi où commence l'anti-révisionisme et où s’arrête l'orthodxie dogmatique.
Je pense que l'ont peut mettre à jour notre théorie en prenant appuie sur de contenu marxiste non orthodoxe.

Et que le marxisme Français a produit des choses intéressantes.
Finimore
   Posté le 15-06-2020 à 05:55:42   

Plus je lis ta prose Plaristes, plus je sens poindre les thèses du national-bolchévisme, c'est curieux (que ça soit sur l'immigration, les frontières, les nations...).
Xuan
   Posté le 15-06-2020 à 09:09:20   

La carte vitale dépend de l’administration étatique. Il s’agit d’un acquis social qui résulte de la rationalisation de la sécu, pas d’un Etat socialiste fantôme.
Les instances paritaires lorsqu’elles existent ne sont absolument pas des Etats dans l’Etat puis que l’Etat bourgeois tient les cordons de la bourse, comme le patronat dans les CE, DP et CHSCT. C’est ainsi que la sécu, outre le déremboursement de médicaments courants, a encadré les consultations médicales, conduisant à la disparition du médecin de famille, remplacé par des quasi fonctionnaires et le système « une consultation un sujet ».

Concernant la société socialiste je t’ai déjà expliqué que la lutte des classes s’y poursuit. Les classes disparaissent sous le communisme. Donc il n’y a pas « force est de constater » , ça découle du Manifeste.

Tu as mal interprété la réponse de finimore qui n’est pas anarchiste ni utopiste. Il est évident que les corps répressifs de la bourgeoisie ne peuvent pas être conservés en l’état et doivent être dissous et qu’une armée et une police du peuple doivent les remplacer.

Le couple Franco-Allemand est l’illustration d’une unité des contraires, unité pour dominer l’Europe et rivalité d’intérêts.
Des exemples flagrants lors de la crise de l’Euro et de la dette grecque, dont le règlement a été imposé successivement à Papandreou et Tsipras par les couples Sarkozy- Merkel puis Hollande-Merkel.

Le révisionnisme est la négation des principes ml , comme la nécessité de briser l’Etat bourgeois, d’instaurer un état socialiste, défendu par la dictature du prolétariat.
Quant à l’application pratique cela dépend notamment de la résistance des classes exploiteuses. Le caractère violent ou non de la révolution en dépend largement aussi.
S'il y a du dogmatisme ou de l'opportunisme dans leur application ce sont des erreurs.
Si le principe est abandonné c'est du révisionnisme. Plus clairement je ne sais pas faire, même avec un dessin.

Je ne sais pas ce qu’on appelle un « marxisme non orthodoxe » sinon du non marxisme.


Edité le 15-06-2020 à 13:06:11 par Xuan


Plaristes
   Posté le 15-06-2020 à 12:30:46   

Finimore a écrit :

Plus je lis ta prose Plaristes, plus je sens poindre les thèses du national-bolchévisme, c'est curieux (que ça soit sur l'immigration, les frontières, les nations...).


On marche sur une ligne très fine. Mais on est pas rouge brun. D'ailleurs l'argument rouge-brun est repris d'anarcho trotskard gauchistes manipulés...
http://jrcf.over-blog.org/2019/05/sur-la-notion-de-rouge-brun.html

Allez voir sur le site de l'AL le propos est édifiant, basiquement selon cette définition, vous aussi êtes d'affreux rouges bruns.

Je pense qu'il est bon noter les différences, faire la traques aux mafias de passeurs, flatter la fierté nationale dans ce qu’elle a de plus noble sans tomber dans un chauvinisme dégueulasse soutenant l'impérialisme Français. Ce ne sont pas des position nazbols, généralement les nazbols rejoignent les solutions de l'ED concernant le problème migratoire, alors que nous pensons à la diplomatie.
Il ne faut pas nier le phénomène migratoires où les prolétaires des pays en voie de développement son une marchandise que les puissance impérialistes pille. Nous devons donc y apporter une solution rationnelle et humaniste à ce problème.

La conjecture a changé, nous devons nous y adapter.

Stratégie du chaos (6) : la nouvelle traite occidentale

Reconnaître ça n'empêche en rien un internationalisme prolétarien bien compris, car le prolétariat doit conquérir le pouvoir national. Comme expliqué par Marx dans le manifeste.



@Xuan
Je ferais remarquer qu'au départ la sécu était géré par les travailleurs eux-même.
Et que c'était l'idée initiale, préserver tout ça des mains de l'état bourgeois..

Concernant les accusations de révisionnisme, relisez Lénine sur les élections (dans son livre sur le gauchisme), c'est le même principe, pour emmener les masses vers une solution révolutionnaire il fat mener la lutte réformiste dans la rue, jusqu'à ce que l’impasse soit réalisé par ces dernières.

Il s'agit de faire tomber les masques de la bourgeoisie. Et c'est en ça que l'abstention est dangereuse..... (Sauf pour les européennes....)

Vous n'avez pas à croire dans le réformisme, juste jouer le jeu comme disait Clouscard.


Edité le 15-06-2020 à 12:32:46 par Plaristes


Xuan
   Posté le 15-06-2020 à 21:21:50   

« On marche sur une ligne très fine. Mais on est pas rouge brun » .

Evite les abréviations et les sigles, on ne comprend pas et perso ça me rappelle l’armée.
Le masses n’apprécient pas les « lignes fines », elles préfèrent les lignes tranchées et les positions claires.
Quant l’extrême droite s’habille avec des drapeaux rouges ou brandit la figure de Marx, il est essentiel de ne pas en rajouter dans le flou mais au contraire de trancher le nœud gordien d’un coup d’épée.
Il est nécessaire de tracer une ligne de démarcation bien nette et pas de jouer les équilibristes.

______________


L’internationalisme prolétarien en France réside dans l’unité anticapitaliste de tout le peuple, y compris les immigrés. Et à l’étranger combattre les ambitions de l’impérialisme français en Afrique.

______________


Encore sur la sécu, les CE aussi ont été gérés par les salariés. C’est une concession et un cadeau empoisonné en même temps parce que la sécu comme la cantine d’entreprise fonctionnent dans un pays capitaliste, avec ses contradictions, ses gaspillages, ses profits, et des sinécures pour certains syndicalistes corrompus.
En fait rien ne peut être « préservé ».
Dans un pays centralisé comme la France il n’y a pas de base rouge.

______________


Non on ne va pas « relire Lénine ». Le combat syndical pour les revendications immédiates, comme la participation aux élections ne sont pas réformistes par nature.
Ce qui est réformiste c’est d’en faire une finalité.
L’action syndicale est indispensable mais sa finalité est d’organiser les masses pour la révolution. Et c’est le rôle du parti communiste.
Vois la grève politique de masse par Thorez.

______________


La participation aux élections n’est pas une question de principe. Les marxistes-léninistes ont déjà participé à des élections, le PCMLF et le PCRml avait même présenté des candidats sous une appellation légale.
L’abstention est une position de circonstance, déterminée par la situation actuelle où les candidats éligibles sont deux pantins de la bourgeoisie, et où les masses ne se font aucune illusion sur eux.
Ce qui signifie qu’elles sont plus clairvoyantes que certains politologues patentés.
On a même affaire à une pseudo opposition entre « démocratie et fascisme », quand le résultat est connu d’avance. Comme Duclos en son temps nous disons « bonnet blanc et blanc bonnet » .

______________


Par contre jouer le jeu c’est abuser les masses, faire croire que les élections organisées par la bourgeoisie peuvent constituer une issue au capitalisme.
C’est ce qu’a fait le PCF avec le Programme Commun et qui a échoué. C’est une stratégie électoraliste.
Nous avons eu droit à « soutenir Mitterrand comme la corde soutient le pendu » (La Ligue Communiste Révolutionnaire), « ne pas voter Mitterrand c’est faire le jeu de la droite » (le PCF), etc.
En fait c’est Mitterrand qui soutenait la corde et la droite c’était lui aussi.
Ensuite il a refait le coup du « jeu de la droite » avec Le Pen.

Les conséquences ont été très catastrophiques. La classe ouvrière et le peuple trompées par les socialos se sont détournés du PCF, et des socialistes. Le peuple s’est trouvé désorienté et sans perspective, prêt à se jeter dans n’importe quelle « opposition » y compris néo fasciste. Ce sont des décennies perdues et la leçon n'est pas encore tirée dans le PCF en tous cas pour ses dirigeants.
Plaristes
   Posté le 15-06-2020 à 23:22:00   

"Evite les abréviations et les sigles, on ne comprend pas et perso ça me rappelle l’armée.
Le masses n’apprécient pas les « lignes fines », elles préfèrent les lignes tranchées et les positions claires.
Quant l’extrême droite s’habille avec des drapeaux rouges ou brandit la figure de Marx, il est essentiel de ne pas en rajouter dans le flou mais au contraire de trancher le nœud gordien d’un coup d’épée.
Il est nécessaire de tracer une ligne de démarcation bien nette et pas de jouer les équilibristes."


Il se trouve que les masse en ce moment apprécie cette ligne fine car elle est radicale et tranchée sur pleins de problèmes concrets.

"L’internationalisme prolétarien en France réside dans l’unité anticapitaliste de tout le peuple, y compris les immigrés. Et à l’étranger combattre les ambitions de l’impérialisme français en Afrique. "

On soutien les gilets noirs, dans notre lutte contre le travail au noir justement.

"Ce qui est réformiste c’est d’en faire une finalité."

Nous avons toujours été pour l'utilisation de tous les outils à notre disposition.

Concernant la grève politique de masse et la révolution syndicale, le contexte ne s'y prête pas de manière immédiate...


Par contre jouer le jeu c’est abuser les masses, faire croire que les élections organisées par la bourgeoisie peuvent constituer une issue au capitalisme.

Il en s'agit pas de ça, dans le cas de friot il s'agit de faire le jeu de la réforme par la lutte syndicale.

Concernant l'abstention c'était une réponse à Michéa :

Une Gauche assise à al droite du peuple

https://www.metropolitiques.eu/+Une-gauche-assise-a-la-droite-du+.html

La question de l'abstention est abordé à 4:00.


Edité le 15-06-2020 à 23:27:32 par Plaristes


Xuan
   Posté le 15-06-2020 à 23:45:13   

"Ce qui est réformiste c’est d’en faire une finalité."
Nous avons toujours été pour l'utilisation de tous les outils à notre disposition.

Le réformisme n'est pas un outil pour la révolution mais un outil contre la révolution. Il détruit la mobilisation populaire et ne permet pas non plus d'obtenir la moindre amélioration matérielle. C'est exactement jouer le jeu avec toutes ses conséquences.
Plaristes
   Posté le 16-06-2020 à 00:00:33   

J'utilisais le mot réformiste d'une manière, comment dire Gaulloise, les romains appelaient les diverse tribus celtes gallinacés, car elles faisaient le coq selon eux.
En réponse à cela sur le champ de Bataille ces diverses tribus celtes se sont mises à imiter le gallinacé.

Quand on se fait traité de Stal par des trotskystes, on a tendance à accepter le mot Stal par pure provocation.

Vous voyez où je veux en venir?
Finimore
   Posté le 16-06-2020 à 06:57:38   

Plaristes a écrit :

On marche sur une ligne très fine. Mais on est pas rouge brun. D'ailleurs l'argument rouge-brun est repris d'anarcho trotskard gauchistes manipulés...


Il y a un sujet sur ce thème des rouges-bruns. Evidemment que la notion rouge-brun est utilisée dans la confusion la plus complète volontairement par certains dans la démarche de manipulation. Mais quand on n'est pas claire dés le départ et qu'on prête flan aux idées social-chauvines il ne faut pas s'étonner de verser dans la confusion.
Xuan
   Posté le 16-06-2020 à 07:10:27   

"J'utilisais le mot réformiste d'une manière, comment dire Gaulloise"
Ici il s'agit de combattre le réformisme, pas de faire le coq gaulois qui chante quand il a les pieds dans la merde.

Tu peux entrer dans le détail ici ?
"le cas de friot il s'agit de faire le jeu de la réforme par la lutte syndicale"
Plaristes
   Posté le 16-06-2020 à 20:24:48   

Friot dit :
"On a jamais rien gagné sans verser des larmes et du sang."

Friot dit peu importe que le changement soit mineur ou majeur, tant qu'on lutte et que l'ont fait basculer le rapport de force entre notre faveur. Il ne faut jamais s’arrêter de lutter, juste s'adapter au rapport de force.
Xuan
   Posté le 16-06-2020 à 21:34:15   

Hors sujet
On peut se faire tuer en collant des affiches pour les socialistes
https://www.monputeaux.com/2009/08/il-n-y-a-pas-de-fumee-sans-feu.html

On parle du réformisme et de l'action révolutionnaire et ce qui distingue les deux. Si c'est la réponse de Friot alors c'est un énergumène écervelé.


Edité le 16-06-2020 à 21:45:56 par Xuan


Plaristes
   Posté le 17-06-2020 à 01:36:57   

Friot Crache sur Benoît hamon et le P.S ainsi que Pierre Laurent Ian Brossat Chiotte & co.

Friot est fataliste, il y a eu des morts en 36, et s'il faut éviter de s'engager dans des rapports de force qui nous défavorise, il est chrétien, et se place dans une logique de martyr et sacrifice.
Il compense ça, en prônant le pacifisme le plus absolu (dans le sens non violence physique si possible).

Friot parle de pensé socialiste victorieuse où il faut en finir avec le défaitisme et misérabilisme

Nous avons déjà gagné, mais nos ennemis ne le savent pas encore !.
Xuan
   Posté le 17-06-2020 à 09:24:05   

Sur la question de la violence c'est du n'importe quoi.

La violence est fondamentalement le fait de la réaction. Par conséquence être pour "le pacifisme le plus absolu" c'est se condamner à être vaincu d'avance.

La conception dialectique et révolutionnaire de la violence c'est de rechercher des actions non violentes tout en se préparant à répondre à la violence.
D'autre part récuser la violence individuelle et préconiser la violence des masses lorsqu'elle est nécessaire.

Il faudrait aussi se poser des questions à propos de "la guerre hors limites".
La révolution doit-elle prendre les mêmes formes que jusqu'ici ou envisager toutes les formes d'action possibles simultanément ?
Pacifique et violente, légale et illégale, physique et "immatérielle", etc.
pzorba75
   Posté le 17-06-2020 à 09:36:14   

On tourne en rond avec le "pacifisme" : "un peuple désarmé sera toujours vaincu!" et l'état quel qu'il soit est armé.
Xuan
   Posté le 17-06-2020 à 10:54:22   

Exactement, le bon sens indique qu'il faut se préparer à toute éventualité et non bêler à l'action non violente.

Mais toute action quelle qu'elle soit y compris violente, n'est pas révolutionnaire si elle n'a aucun but ou bien si son objectif est erroné ou mal défini.
Friot parle de "pensée socialiste victorieuse" c'est l'exemple même de l'absence d'objectif et de bavardage enflé de superlatifs mais vide de contenu.
Notre objectif est le communisme et dans un premier temps le socialisme. Par conséquent toute action devrait viser d'une manière ou d'une autre cet objectif, et le rappeler systématiquement.

Ensuite aucune action ne peut aboutir si elle est dispersée ou erratique. Face au peuple la bourgeoisie est fondamentalement unie et - quelle que soient les lignes éditoriales de ses médias - nous avions constaté qu'ils s'alignent tous en ordre de bataille dès que la situation tourne au vinaigre. Je veux dire dès que les institutions de l'Etat sont mise en cause, et non seulement ses représentants que des chansonniers peuvent charrier sans problème.
Ce qui implique une direction unique et une action disciplinée, un parti communiste.
Sans parti communiste nous sommes condamnés à être ballottés par le vent et les vagues comme un bateau ivre, errer des décennies durant d'une rive à l'autre.
C'est exactement ce qui se produit malgré tout le dévouement et les sacrifices des masses et des militants syndicaux, politiques et associatifs qui aspirent réellement à abattre le capitalisme.

Ce sont les deux conditions initiales.
Plaristes
   Posté le 17-06-2020 à 12:53:11   

Friot s'adresse à des gens qui ont oublié qu'il fallait se préparer à cette éventualité...

Des gens qui "fatigués des luttes" auraient préféré la soumission à la bourgeoisie en se reposant sur leur lauriers que de continuer.

Cela semble idiot, mais c'est horriblement vrai si on se souviens de la dialectique du maître et de l'esclave, les Français avant les GJ avaient oublié ce qu'était la lutte, en 2010 on était moins nombreux que dans les années 90...


Moi de mon côté je l'envisage, la violence l'organisation. Mais il ne suffira pas de prier le retour du parti de classe et de masse pour qu'il arrive, j'ai parlé avec des gas de la CNT, et leur "traddition libertaire" semble bien vaine face à mes argument sur la nécessité d'un parti de classe et de masse, les choses qui marchent et on marché. Tout simplement qu'après un certain nombre de lacrymo tiré à quais bout portant sur leur cortège juste pour être là.....

Pour rien obtenir ils se disent que oui... J'ai raison sur ce coup.

Un nourrissons ne commencer à apprendre le langage que quand il veut quelque chose de ses parents mais ne peux pas.

Il faut souvent se prendre une tarte dans la gueule pour se remettre en question.... Pour se changer et faire des efforts.


Edité le 17-06-2020 à 12:53:52 par Plaristes


Xuan
   Posté le 17-06-2020 à 13:39:17   

Plaristes a écrit :

Friot s'adresse à des gens qui ont oublié qu'il fallait se préparer à cette éventualité...

On ne peut pas dire qu'il les aide en quoi que ce soit.
Sa position est réformiste. Il peut se draper de rouge ça n'y change rien, mais c'est plus trompeur et dangereux que des individus comme Laurent Berger et Cie.
pzorba75
   Posté le 17-06-2020 à 13:58:16   

Xuan a écrit :

[citation=Plaristes]Friot s'adresse à des gens qui ont oublié qu'il fallait se préparer à cette éventualité...

Sa position est réformiste. ... mais c'est plus trompeur et dangereux que des individus comme Laurent Berger et Cie.[/citation]
@Xuan : habituellement tu apportes des éléments factuels quand tu cherches à démontrer, ce n'est pas le cas dans cette affirmation inutile qui dédouane L. Berger et Cie.
Plaristes
   Posté le 17-06-2020 à 15:46:41   

Il est sincère dan sa démarche. Il croit au socialisme.

C'est un agneau comme chouard, mais un Papy vénère.


Moi je fais parti d'une génération où je vois des camardes ouvrir des compte onlyfan pour dénoncer la pornographie, on vit dans un monde fou, où la position de la main tendue exige des gestes qui dépassent l’entendement.

Pour comprendre ça les leçons de pagani m'ont beaucoup aidé, Friot disait Marx penseur de la contradiction... Tout cet esprit de contradiction est résumé dans cette page de Lénine :

Lénine

Que tu l'appelle réformiste c'est ton problème, mais il faudra comprendre que son réformisme s'engage dans une démarche révolutionnaire.
C'est contradictoire mais c'est ainsi.


Edité le 17-06-2020 à 15:46:57 par Plaristes


Xuan
   Posté le 17-06-2020 à 17:34:35   

Ce n'est pas "mon problème" c'est le sien.
Ce n'est pas un naïf innocent parce qu'il abuse beaucoup de gens.
Et il ne faut pas confondre dialectique et bonneteau.
Friot est contre la dictature du prolétariat et contre le socialisme.


Edité le 17-06-2020 à 19:22:49 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-06-2020 à 19:22:30   

pzorba75 a écrit :

@Xuan : habituellement tu apportes des éléments factuels quand tu cherches à démontrer, ce n'est pas le cas dans cette affirmation inutile qui dédouane L. Berger et Cie.


C'est juste, la différence entre Friot et Berger est que le second ne cache pas qu'il veut aménager le système, et il a signé des accords de trahison comme ses prédécesseurs à la tête de la CFDT. Berger ne trompe que les adhérents cédétistes, et encore.
Pour ce qui concerne les communistes, il n'y a pas de débat autour de Berger, l'affaire est entendue.

Différemment, Friot se prétend marxiste et avance des "solutions" qu'il prétend révolutionnaires comme le salaire à vie (voir Friot : la révolution en couveuse). Friot apporte la confusion parmi les communistes et c'est dans ce sens que son discours est plus trompeur que celui de Berger.
Plaristes
   Posté le 18-06-2020 à 19:12:15   

Outre ça j’ai regardé les rapports de force sont en notre faveur. Très largement... C'est le moment ou jamais.
Xuan
   Posté le 18-06-2020 à 20:19:21   

Plaristes a écrit :

Outre ça j’ai regardé les rapports de force sont en notre faveur. Très largement... C'est le moment ou jamais.

Tu peux expliquer ça ?
Plaristes
   Posté le 19-06-2020 à 04:39:24   

Il est plus facile aux gens d'immgainer une guerre civile raciale qu'une révolution, et pourtant on a jamais été aussi proche, des gens comme friot bien qu'ils soit vraiment bien profondément impliqué dans la non violence m'ont ouvert les yeux sur la possibilité d’une révolution.


Je suis passé outre maintenant, et son chemin long et tortueux ne sera pas nécessaire si on fait le nécessaire mais faudrait des moyens de communication plus sûr pour que je dévoile le plan.
Xuan
   Posté le 19-06-2020 à 07:10:07   

Tu as parlé de "rapports de force", pas de ce que "les gens" peuvent imaginer .

Comment sont organisées les masses ?
Quel est le taux de syndicalisation ?
Existe-t-il un parti révolutionnaire qui ait la confiance du peuple ?
Existe-t-il un projet de socialisme au moins dans les grandes lignes, illustré dans des mots d'ordre qui fassent l'unanimité dans le peuple ?
La bourgeoisie peut-elle continuer à exercer son pouvoir ?
Si elle utilisait la violence que pourraient faire les masses ?
Est-ce que tu te rends compte du chemin qu'il faut parcourir et de tous les obstacles à renverser au moins sur le terrain idéologique, comme les dirigeants révisionnistes et réformistes, et y compris les rouge-brun et autres souverainistes, qui sont réellement opposés à cette révolution ?
Plaristes
   Posté le 19-06-2020 à 12:44:12   

Nous aurions du commencer le 17 Juin. Le moment est propice à des stratégies guévéristes...
Me forcez pas à un dire plus sur un chan publique.
Xuan
   Posté le 19-06-2020 à 13:19:11   

Une révolution n'est pas le putsch d'un groupuscule, elle ne se fait pas à l'insu de la population ni dans son dos.
Une révolution est une action des larges masses qui nécessite beaucoup de détermination et une direction commune.

De toutes les conditions posées plus haut aucune n'est remplie aujourd'hui.
La stratégie guévariste s'applique au tiers monde et non à des pays développés, et par dessus le marché elle a échoué.

Pourtant des conditions matérielles et sociales existent, mais sans que l'immense majorité du peuple soit prête à descendre dans la rue, ni à suivre les mots d'ordre d'un parti qui n'existe pas.
Plaristes
   Posté le 20-06-2020 à 02:30:40   

https://revolutionarydemocracy.org/French/staldem.htm


Par guévériste je veux dire adapté au monde occidental tel qu'il existe.

Sinon lisez Grover Furr, Zhukov avait raison !

Séparation de l'appareil d'état et du P.C !

Je pense que cela marque la différence entre les communistes radicaux franchement communiste et le dogmatisme du marxisme biblique orthodoxe.


Edité le 20-06-2020 à 02:50:40 par Plaristes


Finimore
   Posté le 20-06-2020 à 06:53:51   

Plaristes a écrit :

https://revolutionarydemocracy.org/French/staldem.htm

Par guévériste je veux dire adapté au monde occidental tel qu'il existe.

Sinon lisez Grover Furr, Zhukov avait raison !

Séparation de l'appareil d'état et du P.C !

Je pense que cela marque la différence entre les communistes radicaux franchement communiste et le dogmatisme du marxisme biblique orthodoxe.


Tu dis des bêtises et tu les habilles de références, tout en te plaçant du "bon coté" sans rien démontrer !!! Tes affirmations et tes insinuations sur le marxisme dogmatique, c'est saoulant (dans ma vie militante j'ai très souvent entendu ce genre de petite musique de la part de gens qui sont passés dans le camp de l'ennemi, que c'est répétitif).


Edité le 20-06-2020 à 06:54:37 par Finimore


Xuan
   Posté le 20-06-2020 à 07:15:09   

je t'ai démontré que l'exemple de Cuba était faux et tu remets le couvert, mais sans aucun argument cette fois.


Edité le 20-06-2020 à 08:25:03 par Xuan


Plaristes
   Posté le 21-06-2020 à 03:07:38   

34. La plupart des paysans étaient dans des fermes collectives. Avec des fermes paysannes individuelles de moins chaque mois, la direction de Staline a cru que, objectivement, les paysans ne constituaient plus une classe socio-économique séparée. Les paysans étaient plutôt comme les ouvriers que différents d'eux.

Autrement dit la non démocratisation de l'URSS profitait à la bureaucratie. Et ce n'était plus nécessaire car on avait atteins un nouveau stade de développement du socialisme ; a tel point que parler de prolétariat serait selon certains erronés.

41. Le concept de démocratie que Staline et ses partisans dans la direction du parti ont voulu inaugurer en Union soviétique impliquait nécessairement un changement qualitatif du rôle social du Parti Bolchevik.

Arrêtez la dégénérescence du Parti Bolchevik et retournez les membres du parti, plus particulièrement les dirigeants, à leur fonction première : donner une direction politique et morale, par l’exemple et la persuasion, au reste de la société;

Les objectifs de Staline

Renforcez le travail de masse du parti;

Gagnez l'appui des citoyens du pays derrière le gouvernement;

Créez la base pour une société sans classe, une société communiste.

(Bon après il était pour la professionnalisation de la politique...)

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Cuba est limité par les agressions impérialistes mais les cubains essayent d'appliquer ce principe !
Il n'est pas nécessaire d'être membre du parti pour participer aux élections, et dans certains cas, comme par exemple dans le système de démocratie directe le Parti s'interdit de présenter des candidats, d'ailleurs dans ce genre d'élection aucun parti de présente de candidat.


Le PCCubain, c'est comme un vieux club. Ce sont les CDR qui font le tri lors des élections plus importantes. Le devoir de mémoire mis en application et à profit de la citoyenneté !


Edité le 21-06-2020 à 03:13:03 par Plaristes


Xuan
   Posté le 21-06-2020 à 08:57:39   

Rien de nouveau et pas d'argument sur la question fondamentale de la direction du parti sur l'Etat .
Celle-ci ne dépend pas du nombre d'élus communistes et à Cuba elle est réelle comme dans tout pays socialiste.
En Chine aussi tous les élus et fonctionnaires d'Etat ne sont pas membres du PCC.

D'autre part les élus des assemblées populaires poursuivent leurs activités professionnelles.
Plaristes
   Posté le 21-06-2020 à 13:57:55   

Même sans avoir des inscrit au PCCubain. Les CDR permettrait un contrôle indirect du parti sur l'état et l'appareil d'état.
Xuan
   Posté le 21-06-2020 à 21:13:00   

Tu es en train de démontrer, avec l'exemple de Cuba que tu as choisi, que le parti dirige l'Etat.

Peu importe la forme que prend cette direction, qu'elle soit directe ou non, que des postes soient occupés par des membres du parti communiste ou bien par des organisations de masse dirigées par le parti, le résultat est toujours la direction de l'Etat par le parti communiste.
Et de fait à Cuba les présidents sont communistes.

Selon les traditions de chaque pays, son histoire et les spécificités de sa révolution, la direction du parti sur l'Etat socialiste prend des formes différentes mais c'est une nécessité.

Et une nécessité aussi du point de vue de la disparition de l'Etat et de l'avènement du communisme, qui sont l'objectif du parti communiste