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 Infos et témoignages de Oaxaca

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Paria
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Paria
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   Posté le 05-11-2006 à 21:50:38   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Un témoignage venu de Oaxaca

Une lettre en français datée de samedi 28 octobre, qui nous éclaire sur la lutte du peuple de Oaxaca et sur les manipulations sordides de ceux qu’elle gêne.

Bien le bonjour d’Oaxaca,

Cette journée d’arrêt de toute activité a été particulièrement meurtrière, quatre morts et un grand nombre de blessés par balles, ou comment se défend la dignité de tout un peuple. Les barricades dans les colonies et sur toutes les voies d’accès au centre ville ont bien tenu malgré les escadrons de la mort et surtout les troupes de choc de policiers municipaux en civil fortement armés face à des gens qui les affrontaient avec des pierres. Ce sont les municipalités des environs, encore contrôlées par le PRI, le parti révolutionnaire institutionnel d’Ulises Ruiz, qui ont recruté et armés ces tueurs et qui sont directement responsables des violences et des assassinats. La municipalité de Santa Lucía del Camino où un jeune journaliste nord américain d’Indymédia a trouvé la mort, et la municipalité de Santa María Coyotepec où il y eut deux morts et dix huit blessés ont joué un rôle déterminant dans cet affrontement contre les membres de l’Assemblée populaire. L’ambassadeur des États-Unis ment en parlant d’un échange de coups de feu. Rueda Pacheco, dirigeant du syndicat enseignant, ment en parlant de groupes violents et en se gardant bien de dire d’où viennent les tueurs. L’État a désormais le prétexte qu’il attendait pour rétablir l’ordre et l’État de droit comme il dit si bien. Ulises Ruiz joue-t-il son va tout dans une ultime confrontation meurtrière ou a-t-il l’aval de l’État pour provoquer des morts en vue de l’intervention de l’armée et de la police préventive fédérale ?

L’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca n’a pas jusqu’à présent répondu à la provocation en s’armant, ce qui justifierait l’envoi des troupes, et c’est les mains nues qu’elle garde les barricades et qu’elle fait face, avec une vaillance admirable, aux escadrons de la mort et aux sbires du PRI. Les familles ou les amis restent auprès des blessés et veillent à ce qu’ils soient soignés par des médecins et transportés par les ambulances rouges de l’APPO, les ambulances de la protection civile sont fliquées et l’hôpital n’est pas sûr. La croix rouge, nous dit-on, refuse d’intervenir sur ordre du gouverneur déchu. Les disparitions sont nombreuses, la personne qui avait été enlevée ce matin a été retrouvée en prison. Heureusement la radio université fonctionne, ce qui permet de coordonner les mouvements, de renforcer une barricade qui montre des signes de faiblesse par exemple, de prévenir de la venue des troupes de choc, ainsi s’est organisé tout un réseau d’entraides, les habitants de Saachila, une commune en résistance, se sont regroupés pour envoyer des équipes afin de prêter main forte aux habitants d’Oaxaca, à San Bartolo Coyotepec les habitants se sont retrouvés pour venir en aide à leurs voisins de Santa María Coyotepec.

La nouvelle s’est répandue rapidement et la capitale réagit, des barricades ont été élevées à proximité de l’hémicycle Benito Juárez, nous dit-on. Le bruit court que le ministère de l’intérieur est occupé par ceux qui se trouvaient devant le Sénat. C’est le matin, j’apprends qu’Abascal, le ministre de l’intérieur, vient de donner l’ordre à la troupe d’intervenir. La complicité entre le gouverneur tueur et le gouvernement fédéral est donc bien une complicité objective, l’assassin avait l’aval de l’État pour lancer ses troupes de choc contre les habitants. La ville est bien décidée à résister et toutes les voies d’accès sont hermétiquement fermées par des barricades.

Oaxaca, le 28 octobre 2006

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Dimanche 29 octobre, le président mexicain Vicente Fox, après des semaines d'hésitation, a finalement envoyé ses troupes, flanquées de blindés et d'hélicoptères, dans la ville d'Oaxaca, où la population est en rébellion depuis des mois contre le gouverneur.

Officiellement, il s'agit de rétablir l'ordre public troublé par... la police du gouverneur. Ce qui aurait décidé Fox est le fait que, vendredi 27, des policiers locaux, en civil, ont tiré sur des manifestants et tué au moins trois personnes, dont un jeune journaliste américain. Mais l'intervention des troupes fédérales était attendue, depuis des semaines, par le gouverneur contesté.

Depuis août dernier, la ville était contrôlée par sa population, qui exige la démission d'Ulises Ruiz, politicien corrompu comme tant d'autres, et responsable de la répression.

Le mouvement a commencé le 22 mai dernier avec la répression d'une manifestation d'enseignants qui exigeaient une prime de vie chère et des moyens pour l'école. À partir de là, le mécontentement s'était étendu. Les 70000 enseignants de l'État avaient trouvé le soutien de centaines de milliers de personnes parmi les déshérités, en majorité indiens.

Oaxaca était un des fiefs du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), qui fut pendant des dizaines d'années le parti unique régnant sans partage sur le pays. Il a finalement dû céder la présidence au Parti d'Action Nationale (PAN) de Vicente Fox, qui est une scission du PRI. Mais les notables locaux du PRI comme Ruiz entendent conserver leur fief. Aussi le gouverneur, dont les manifestants réclament la démission, a continué de faire parler les armes. En cinq mois, ses hommes de main ont tué une quinzaine de militants du mouvement.

En juin, suite à la répression, la population s'insurgeait avec la participation des syndicats indépendants, d'associations et de municipalités, paralysant la capitale. Trois cent quatre-vingts organisations regroupées dans une Assemblée populaire du peuple de Oaxaca (Appo) entendaient substituer leur autorité à celle des administrations locales. Cinq marches nationales de protestation ont regroupé des centaines de milliers de manifestants. Une trentaine de mairies ont été occupées, des administrations et des tribunaux fermés, des routes bloquées pour tenter de paralyser l'activité économique.

L'entrée des troupes envoyées par le président Fox a été applaudie par les commerçants du centre-ville, où de nombreux magasins et restaurants sont fermés du fait des événements, mais pas par la population pauvre. Les possédants attendent la reprise des affaires et le gouverneur espère sauver son siège. Mais la population d'Oaxaca, qui a participé à ces mois de luttes, n'a peut-être pas dit son dernier mot.

Jacques FONTENOY.

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Tout le monde aura remarqué le total passage sous silence de ces infos...

Quelques photos (au cas où certains anarchistes auraient l'intention de se réaproprier ce mouvement comme ils aiment le faire avec le Commune):

http://static.flickr.com/58/223055027_07d4a041fb_o.jpg



http://static.flickr.com/120/267234146_570f3b78be_o.jpg

Et pour plus de photos voir ICI

Message édité le 25-06-2007 à 20:47:31 par Paria
sti
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   Posté le 05-11-2006 à 22:07:25   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

Paria, le lien marche pas.
Paria
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   Posté le 05-11-2006 à 22:09:03   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Désolé, réparé.
sti
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   Posté le 05-11-2006 à 22:20:01   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

super info que tu nous donne là !
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   Posté le 05-11-2006 à 23:12:53   

J'ai déjà vu cette info dans certains journaux online, mais je n'avais pas encore vu de photos. Merci Paria

site de l'APPO
Jameul
pas de justice pas de paix
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   Posté le 06-11-2006 à 10:07:13   Voir le profil de Jameul (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jameul   

un magnifique signe également de la propagande bourgeoise....

ça fait 6 mois que le souleèvement à commencer mais les médias en ont réellement parler que lors de l'arrivée de la police fédérale...


mise à part ça ça fait plaisir de voire les portaits de MELS dans un mouvement comme celui-ci même si je le soutiendrais sans...
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   Posté le 06-11-2006 à 19:02:32   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Chronique de la situation du 4 novembre, 17 heures, au 5 novembre, 2 h 25. (soit de minuit à 9 h 25 le 5 novembre, heure de Paris)

17 heures. Au barrage de Nochixtlán, le plus important (il y en a d’autres). Près de mille éléments de la PFP fouillent, questionnent et enregistrent les personnes qui passent par là. Le barrage est une violation flagrante du droit à la libre circulation. La PFP est anticonstitutionnelle. Si, comme le disent les mass-médias de communication, la situation à Oaxaca se limite à un seul quartier, ou à l’UABJO [Université autonome Benito Juárez, ndt], pourquoi y a-t-il un barrage à 40 kilomètres de la ville d’Oaxaca ?

17 h 01. La caravane de soutien à Oaxaca qui est partie de la ville de Mexico passe le péage de Puebla ; l’enthousiasme grandit.

17 h 49. Pendant toute la journée, des avions de type boeing de la PFP ont survolé la ville d’Oaxaca, et la PFP se repli en dehors de la ville. (la question est simple : pourquoi le font-ils, vont-ils chercher du renfort ?). Il y a aussi une avionnette de reconnaissance qui survole depuis 15 minutes.

18 h 04. Radio Universidad continue à transmettre sur le 1400 am dans la ville d’Oaxaca. On signale qu’il y a un barrage à Huitzo, avant d’arriver à Telixtlahuaca et Etla, à 30 minutes d’Oaxaca.

18 h 50. Dans les stations, on refuse l’essence à la caravane qui se dirige vers Oaxaca ; la PFP a donné l’ordre qu’aucune station-service ne vende de combustible aux membres de la caravane qui se trouve pour le moment arrêtée à Chachapa, Puebla.

19 h 43. Radio universidad est bloquée, tant sur la fréquence am que sur Internet. Il y a deux antennes bloquées ; elles ont été localisées, mais sont fortement protégées par la PFP.

20 h 24. La caravane qui se rend à Oaxaca se trouve vers Tehuacán, Puebla ; elle fera un arrêt à Huajapan de León pour secourir les 8 autobus qui sont retenus à cet endroit par des membres de la PFP.

20 h 52. Un convoi de 6 camions pleins de PFP et 12 camionnettes de type pick-up ont été vus à la hauteur de Huitzo, en direction de la ville d’Oaxaca.

20 h 56. La Police fédérale des chemins et la fédérale préventive suivent la caravane qui se dirige vers Oaxaca.

21 h 08. À l’entrée de la ville d’Oaxaca, un barrage militaire très important a été installé afin « d’éviter que les groupes qui soutiennent l’APPO ne fassent entrer des armes ou des explosifs dans la ville. »

1 h 50. Dans le discours officiel, et dans les mass médias, il est dit que l’APPO et les compañeros solidaires qui arrivent à Oaxaca agressent la PFP avec des bâtons, des pierres et des cocktails molotov ; cependant, les images montrées à la télévision montrent clairement que l’armée d’occupation a des camions anti-émeutes et des gaz lacrymogènes entre autres armes. Le gouvernement justifie que pour une pierre, il faut un camion anti-émeutes, que pour un cocktail molotov, il faut 10 000 policiers (soldats). Le peuple d’Oaxaca n’agresse pas, il se défend ; Radio Universidad n’incite pas, elle est la voix des Oaxaqueñ@s. Le gouvernement de Fox a signé un grand nombre de traités, en faveur des droits humains, au cours de son mandat.

Il réclame mollement pour le mur de la frontière, mais se tait de toutes ses forces à Oaxaca. Il y a des protestations dans le monde entier contre la répression à Oaxaca et contre URO qui reste gouverneur.

2 heures. 5 novembre. Dans quelques heures, ce sera la mégamarche à Oaxaca, demandant la démission d’Ulises Ruiz. Radio Universidad a convoqué le peuple d’Oaxaca à se réunir au monument Benito Juárez du carrefour de Viguera.

1400 d’Amplitude Modulée. Radio Universidad. Si on s’y branche, la première chose que l’on entend est un synthétiseur qui simule frénétiquement un violon et un aller-retour sur les mêmes tons. Ça dure 30 secondes, et après une coupure arithmétique, un "tu rrún tu rrún tu rrún" d’un tambour, un cri aigu et strident, et de nouveau le violon dans sa frénésie. Il s’agit de l’intervention sur le signal de Radio Universidad. En à peine quelques secondes de silence, on peut entendre, au loin, les voix des locuteurs qui veillent pour continuer à informer le peuple d’Oaxaca de la situation qui se vit actuellement dans cet État de la république mexicaine blessée.

2 h 25. On entend les pétards de reconnaissance entre barricades. Des tirs lointains. C’est une nuit de pleine lune, et ceux qui le peuvent à Oaxaca dorment d’un calme tendu, d’autres veillent, supportant le froid de la nuit, pour éviter que la prise de la radio ne se convertisse en la prise des installations, ce qui amènerait sans aucun doute une arrestation de ceux qui, dignement, ont soutenu ce moyen de communication au service du peuple et de ses luttes.

2 h 25. La caravane est arrivée à Huajuapan, son pas est sûr, ils vont bien. Ils sont reçus avec un dîner (ou petit-déjeuner anticipé) et vont décider s’ils continuent ou dorment un peu.

Centro de Medios Libres

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Où est la caravane

Par Juan Pablo Romo, 5 novembre, 3 heures.

Ce matin, à 11 h 30 précises, Radio Universidad annonçait qu’à Mexico, une caravane de compañeros partait en direction d’Oaxaca, dans l’intention de soutenir le mouvement du peuple d’Oaxaca, et de manifester sa réprobation face à la situation de violence et d’état de siège qui se vit dans cette ville, principalement depuis l’arrivée de la Police fédérale préventive (PFP) le samedi 28 octobre dernier.

Cette caravane est partie de l’Hémicycle à Juárez dans le District fédéral (Mexico) et avait comme objectif d’arriver vers 5 heures du matin ; cependant, vers 16 h 30, les rumeurs disant qu’ils avaient été arrêtés sur le trajet se confirmaient ; le Collectif juridique contre la répression à Oaxaca, signalait que la caravane en question avait été retenue dans la ville de Nochixtlan, qui se trouve à 45 minutes de cette ville.

Selon les informations données par les représentants de divers groupes de droits humains, la caravane qui se composait de 12 autobus qui transportaient des compañeros de plusieurs universités, ainsi que d’organisations comme le Front communal en défense de la terre, le Front Francisco Villa, l’UNAM (Université nationale autonome de Mexico), l’IPN (Institut polytechnique national), l’ENAH (École nationale d’anthropologie et d’histoire), l’Université autonome de Chapingo, le collectif CLETA (Centre de libre expérimentation théâtrale artistique) entre autres, avait été retenue dans une opération montée par la PFP et l’armée mexicaine, pour laquelle près de 500 éléments avaient été utilisés.

Ainsi, on informait qu’on les empêchait de faire le plein d’essence, ce qui fait que vers 5 heures de l’après-midi, une commission de défense des droits humains, ainsi que des journalistes, allaient se rendre à cette ville pour superviser et participer comme observateurs de la situation.

En ce moment, à presque 2 heures au matin du 5 novembre, l’information sur le trajet de la caravane est très réduite, puisque le seul moyen de communication (Radio Universidad) qui pourrait donner des informations, est constamment saboté et bloqué par le personnel de la SCT (Ministère de la communication et des transports), ce pourquoi nous demandons à tous les compañeros d’être attentifs à cette situation et de s’informer de façon régulière de ce qui se passe.

Message édité le 06-11-2006 à 19:03:02 par Paria
Julien Lahaut
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   Posté le 06-11-2006 à 19:17:57   Voir le profil de Julien Lahaut (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Julien Lahaut   

Jameul a écrit :

un magnifique signe également de la propagande bourgeoise....

ça fait 6 mois que le souleèvement à commencer mais les médias en ont réellement parler que lors de l'arrivée de la police fédérale...


mise à part ça ça fait plaisir de voire les portaits de MELS dans un mouvement comme celui-ci même si je le soutiendrais sans...


Et encore , juste pour dire que le soulèvement avait été "écrasé" et que la police avait "rétablit l'ordre", limite si c'était pas "bienfait pour eux à ces sales pauvres"

sinon merci à paria pour les infos
Paria
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   Posté le 06-11-2006 à 19:24:36   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Sur indymedia Paris ils anoncent "VIDEO OAXACA LIBRE EN FRANÇAIS (Résumé du 1er mai au 2 novembre 2006)" , je vient de télécharger le fichier mais chez moi c'est un son audio en espagnol.
Si vous voulez essayer, ou si vous êtes espagnol : http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=72296
sti
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   Posté le 06-11-2006 à 23:34:55   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

Ils disent que la vidéo est en divx et que le francais est en sous titre, peut être n'as tu pas les codecs divx installés sur ton ordi

vas sur cette page ( ici )et descend jusqu'en bas, download le pack de codec, il y a tout ce qu'il faut pour lire tout les formats vidéo en vogue (divx, xvid, vcd/svcd ect.)

je télécharge en ce moment ...verra bien ...
sti
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   Posté le 07-11-2006 à 00:12:31   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

Super video, à télécharger et a diffuser. Belle révolte populaire, cela force le respect une détermination comme celle-ci émanant de toutes les couches populaires ...

Des infos plus précises sur les syndicats ouvriers en présences ou les partis d'extréme gauche seraient les bien-venues, Paria tu pourrais peut être suivre l'affaire et faire qlqs recherches puisque tu as lancé le topic' ?
Qu'en penses-tu ?
Je regarderais aussi de mon côté.
Paria
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   Posté le 07-11-2006 à 11:38:31   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Pas de problème, je vais essayer de trouver plus d'infos, mais je ne garantie rien, les infos ne se bousculent pas...

Message édité le 17-01-2007 à 12:18:34 par Paria
Paria
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   Posté le 07-11-2006 à 12:07:06   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Information du 22 juin 2006 :

Cela faisait trois semaines que les maestros (professeurs) de la section 22 du syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), de l’État de Oaxaca, avaient établi un campement dans le centre historique de la capitale. Ils revendiquaient jusqu’à maintenant une augmentation de salaire, des aides matérielles, comme des petits déjeuners et un transport gratuit pour les enfants, ainsi que le refus de la réforme de l’éducation, qui prévoit, outre une privatisation avancée, une négation de l’apprentissage de l’histoire pré-colombienne du pays.

Rejoints plus tard par des pères de familles, ils ont dû faire face, le 14 juin, à une tentative de délogement par la police de l’État. A 4h30, peu avant le lever du soleil, des sirènes et des cris se sont fait entendre, suivis à 5h00 par des gaz lacrymogènes. A l’aide de couteaux et de flammes, la police a mis à sac le campement et a rapidement dispersé le millier d’hommes, de femmes et d’enfants présents sur les lieux. Vers 6h00, la résistance a commencé a s’organiser et environ 600 personnes se sont confrontées aux forces de l’ordre de Oaxaca. A l’aide de pierres, de pavés, de barres de fer, parfois de machettes, de bus urbains requisitionnés, de voitures abandonnées, de vinaigre, de coca-cola et surtout d’une phénoménale force collective, ils ont lutté contre les gaz et les uniformes. Jusqu’aux environs de 9h00, la police a subi physiquement les effets de la résistance, avant de se retirer pour envoyer les gaz directement par hélicoptère, sur la foule. Les affrontements ont finalement cessé vers 10h30 et les maestros, les pères de familles, rejoints par une partie de la population, ont reintégré leur campement

Le triste spectacle de leurs tentes et pétitions en cendres, de la nourriture éparpillée, du nombre de bombonnes de gaz lacrymogène vides dans les caniveaux, n’a fait que raviver un désir de lutte et de rancoeur envers le gouverneur de Oaxaca. Issu du parti de la révolution institutionnelle (PRI), qui est resté 70 ans au pouvoir au Mexique sans élections libres, le gouverneur Ulices Ruiz avait en effet été élu grâce à la corruption et à la falsification des bulletins.

Vers 13h, le bilan de la répression tombe : une femme a dû avorter du fait des gaz, deux enfants sont morts asphyxiés, deux professeurs sont morts, près de 20 blessés et environ 16 prisonniers, dont 12 ont été relachés plus tard. On est sans nouvelle des autres, ainsi que de l’état des blessés. Officiellement, la police ne détenait pas d’armes à feu, mais des dizaines de balles ont été retrouvées sur les lieux. Des actes d’attouchements sexuels, voire de viols, ont également été rapportés.

Après quelques heures de repos, le campement a été reconstruit, et a dû être étendu, du fait du ralliement de la population de Oaxaca. Le quartier du centre de la ville a été barricadé, et des tours de garde ont été organisés durant la nuit.

Le lendemain, diverses assemblées se sont formées, pour organiser tous les angles de la lutte à mener. Le gouvernement mexicain a fait savoir au gouvernement de Oaxaca que les forces fédérales n’interviendraient pas (à la difference de ce qui s’était passé à San Salvador Atenco, en mai dernier). La principale revendication du mouvement est, depuis ce jour, la destitution du gouverneur de Oaxaca, ce qui est un droit garanti par la constitution mexicaine.

Le 16 juin, une megamarcha, la troisième organisée en deux semaines, a réuni près de 300 000 personnes, sur un trajet d’environ dix kilomètres. Il y avait autant de monde sur la route que de gens autour, avec des messages de soutien à la lutte des maestros, mais surtout contre la répression et pour la destitution du gouverneur. A la suite de cette marche, et de la réappropriation du campement, des négociations ont été ouvertes par le gouvernement. Celui-ci persiste à dire que les moyens manquent pour satisfaire les volontés des maestros, et surtout à ignorer la demande de destitution.

Le 20 juin, les négociations ont été rompues, sans parvenir à un accord. Le campement est toujours en place, le quartier est toujours bloqué, et les campeurs s’attendent à une nouvelle répression policière.

Les préoccupations principales du gouvernement de Oaxaca sont la chute du tourisme et les éventuelles perturbations à prévoir pour les élections présidentielles qui se tiendront le 2 juillet 2006. Dans la presse nationale et régionale, la censure persiste. Les maestros sont montrés du doigt comme des terroristes prenant en otage toute une région.

En parallèle, le syndicat des professeurs est loin d’être uniforme. Il abrite environ sept courants, et son secrétaire général, membre du PRI, a plusieurs fois été en première ligne lors de scandales de corruption. Proche du parti de la révolution democratique (PRD), la coalition de gauche réformiste, candidate aux élections présidentielles, il est confronté à des aspirations moins institutionnelles, plus proches de l’EZLN du subcommandante Marcos. Ce dernier mène actuellement une otra campaña en marge de la campagne présidentielle, dans tout le pays, pour sensibiliser la population au problème des indiens du Mexique, et à celui des méfaits du néo-libéralisme mondial.

Apres la répression des miniers au début de l’année, celle de San Salvador Atenco en mai, et celle de Oaxaca, le nouveau président à venir va devoir rendre les comptes que son prédécesseur, Vicente Fox (Parti de l’Action Nationale, PAN, libéral), n’a toujours pas rendu.

Message édité le 07-11-2006 à 12:09:36 par Paria
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   Posté le 07-11-2006 à 12:14:32   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Résumé depuis vendredi 27 octobre 2006 :

La journée du vendredi 27 octobre, où ont attaqué des groupes paramilitaires ou policiers locaux en civil, s’est soldée par 4 morts, dont le compagnon d’Indymedia Brad Will, et une vingtaine de blessés. La journée de dimanche 29 octobre fut celle de la résistance du peuple d’Oaxaca à l’envahissement de la ville par des policiers fédéraux, arrivés par mer, air et terre, agissant de manière violente, au moyen de graves violations des droits humains. On déplore 3 morts de plus, dont un enfant, 70 personnes arrêtées illégalement, et de nombreuses personnes blessées ou disparues. Le lundi 30 octobre marque de nouvelles mobilisations réalisées dans Oaxaca pour reprendre la place centrale, la base de la résistance au tyran gouverneur Ulises Ruiz. Mardi et mercredi toute la ville continue de résister. Jeudi, la police est repoussée du campus.

Samedi 28 octobre

Dès le matin, le président du Mexique, Vicente Fox, ordonne l’envoi de forces fédérales qui se concentreront dans la capitale d’Oaxaca. L’après-midi, des policiers ministériels en civil, dans des camionnettes et sur des motos, ouvrent le feu et criblent de balles les barricades de Bartolo Coyotepec Sain où un enseignant a été assassiné.

L’Assemblée Populaire des Peuples d’Oaxaca (APPO) appelle à la grève nationale, et à des blocages de commerces et de routes pour exiger qu’Ulises Ruiz abandonne sa charge de gouverneur de l’État.

Dans la ville de Mexico, des enseignants qui font la grève de la faim dans un campement, en soutien à l’APPO, installent une barricade symbolique face au Secrétariat de Gouvernement.

L’autre campagne de l’EZLN (Chiapas) appelle à soutenir l’APPO et le peuple d’Oaxaca.

Dimanche 29 octobre

Alors que l’armée occupe la région montagneuse alentour à la recherche de résistants, six hélicoptères survolent la ville de Oaxaca. Après le débarquement par avion de 500 policiers fédéraux, arrivent ensuite 40 camions plein de policiers et de grenadiers, ainsi que de nombreux tancks compacts, en même temps que 16 camions lanceurs d’eau et des grues destinées à broyer les barricades.

Ce sont alors des barrières humaines pacifiques qui viennent s’opposer à l’avancée des policiers fédéraux, en leur offrant des fleurs blanches, symbole de la résistance pacifique, et aussi des affiches, en les exortant de refuser d’occuper la ville et de réprimer le peuple.

À deux heures de l’après-midi, en faisant hurler des sirènes, les 16 lanceurs d’eau avancent pour essayer de casser les barrières humaines. Dans l’eau projetée il y a un acide qui esquinte la peau. Les manifestants essayent de les arrêter désespérément avec la seule arme dont ils disposent c’est-à-dire leurs corps. La lutte dure plus d’une heure. Les éléments terrestres de la police font tout pour pousser les manifestants, qui décident finalement de se replier pacifiquement et d’éviter une confrontation violente.



Le premier contingent de la PFP de 500 grenadiers et policiers armés de grenades lacrymogènes a effectué une action de diversion, en passant le premier pont, et est resté stationné à cet endroit. Pendant ce temps, des convois d’environ 100 véhicules de la PFP ont été obligés de se dévier en prenant la direction de la rivière Atoyac, pour éviter les centaines de barricades situées sur toute la route fédérale. En même temps d’autres éléments de la PFP, commençaient la tentative de la prise du contrôle du centre métropolitain.

Alors, le comité de sécurité de l’APPO a donné l’ordre de maintenir et de renforcer les barricades pour empêcher l’arrivée des renforts de la PFP.

Trois hélicoptères effectuent sans cesse des vols à basse altitude dans toute la ville près des différentes barricades.

Il n’y a aucun transport en commun qui ne circule. Environ dix mille manifestants masculins partis vers 11h du matin du Monument de Juárez - situé à l’extérieur de la ville, de fait bon nombre d’habitants de la Montagne Nord ont pu s’y joindre - sont arrivés dans le centre dans l’après-midi, mais ils ont été dispersés avec des gaz lacrymogènes de la PFP qui avait déjà le contrôle de la place centrale. Cependant pendant le repli ils brûlent des camions urbains garés dans les premiers halls du centre, puis ils se réorganisent... Un groupe décide de retourner sur la place pour faire une assemblée, et un autre groupe marche vers le campus universitaire de l’UABJO, d’où émet Radio Université, dans le but de renforcer la surveillance devant un possible délogement.

On décide de convoquer pour les 9, 10 et 11 novembre une assemblée constituante de l’APPO avec la désignation de délégués de chaque secteur.

Un contingent de la PFP pénètre à la hauteur du Canal 9 (la télévision qui a été prise par les femmes d’Oaxaca) et réprime les manifestants, avec l’aide d’un hélicoptère depuis lequel sont lancés des gaz lacrymogènes. Environ 300 policiers de la PFP sont aidés par un bulldozer à l’angle de Porfirio Díaz avec la rue de l’Indépendance et 300 autres policiers se trouvent au carrefour de la rue Bustamante.

Le médecin volontaire José Alberto López Bernal a été tué par l’explosion d’une grenade lancée par un policier, qui lui a perforé la poitrine, entre la Chaussée le Madrier et l’ancien marché. Une autre personne a été tuée à la hauteur de l’ITO (Institut Technologique d’Oaxaca). On a en outre eu connaissance du décès d’un enfant de 12 ans par un tir d’arme à feu. Cela fait donc trois morts supplémentaires pour cette seule journée de dimanche.

Une quarantaine de professeurs ont été arrêtés dans le Parc de l’Amour et ont été embarqués par hélicoptère. D’autre part, en les embarquant dans une Suburban de couleur blanche, des policiers ont arrêté deux jeunes qu’ils ont livré à des éléments de l’AFI. De plus des recherches ont été effectuées au domicile-même de professeurs et de personnes reconnues sur des barricades pour les arrêter.

A 19h, il y eu une coupure d’électricité sur le campus de l’UABJO et Radio Université cessa d’émettre.

Pendant ce temps à Mexico, la circulation a été bloquée dans l’après-midi pendant près de 2 heures par deux trolleybus au croisement de l’Axe Central et de l’avenue Juárez, en solidarité avec le peuple d’Oaxaca.



Lundi 30 octobre

Ce lundi, de nouvelles mobilisations se sont réalisées dans Oaxaca pour reprendre à la police la place centrale. A l’une des entrées de la place, les manifestants ont lancé des pierres et des pétards sur les policiers fédéraux pour les déloger ; ils ont aussi enflammé des pneus. Les policiers ont tiré, eux, des grenades lacrymogènes sur la foule. Le peuple d’Oaxaca continue de résister.

Dans de nombreuses villes du monde des rassemblements se sont produits en soutien à la lutte du peuple d’Oaxaca et contre la répression sanglante de l’État du Mexique.

Mardi 31 octobre

Daniel Gildardo Mota Figueroa, journaliste au journal « l’Avis », a été arrêté par les policiers fédéraux vers 4 h du matin dans le secteur de l’aéroport.
Dans l’état du Michoacán, plus de deux mille professeurs du Syndicat National de Travailleurs de l’Éducation (SNTE) se mettent en grève et annoncent qu’ils partent à Oaxaca soutenir l’APPO et les enseignants d’Oaxaca en lutte.
On commence à désigner des délégués pour l’Assemblée Constituante de l’APPO du 9 au 11 novembre.

L’aéroport est transformé en quartier général de la police fédérale. Des renforts, avec des brigades spéciales, se sont installés dans le Parc de l’Amour.
A Santa Maria Coyotepec, les médecins, qui soignaient des professeurs blessés, se sont fait arrêter.

Près de la Place de la Vallée, des personnes qui tenaient les barricades ont vu des groupes de partisans d’Ulises Ruiz piller les magasins "Usines de France", ainsi que d’autres magasins situés près de la station de pompiers.
D’autre part, des éléments de la police fédérale ont pillé et saccagé des commerces dans le quartier de la Place Centrale (On parle de 37 magasins saccagés). Evidemment, ces faits ont immédiatement été attribués à l’APPO, alors qu’il n’y a pas eu un seul vol dans un commerce par des résistants depuis le début de la lutte. On a bien identifié que c’était des policiers fédéraux qui ont saccagé ces commerces, ainsi que le dépot des périodiques, situé près de l’ancien palais du gouverneur.

Mercredi 1er novembre

La PFP a commencé à encercler le campus d’où émet Radio Université. Dans la nuit, la PFP et des convois militaires, ainsi que des groupes de paramilitaires, soutenus par les policiers, ont fait du harcèlement contre les barricades qui protègent la radio du mouvement populaire pour faire tomber l’assassin Ulises Ruiz. Deux membres de l’APPO ont été brutalement arrêtés et frappés, un fonctionnaire de la PFP les a libérés ensuite, non sans les frapper aussi. Trois personnes mineures ainsi qu’une autre ont été arrêtées sans avoir été libérées.

La population est alors arrivée en masse au carrefour de Cinq Messieurs pour dissuader de manière pacifique trois convois militaires qui voulaient passer en force sur le campus. Dans d’autres points de la ville on prépare des marches en direction de l’Université où les policiers attaquent déjà avec des tancks, des canons à eau et lancent des grenades de gaz depuis des hélicoptères.

Sur l’aéroport d’Oaxaca arrivent 3000 éléments de la PFP. La bataille s’engage sur le campus ; la PFP recule un instant et attaque de nouveau. Entre-temps des policiers ministériels essayent d’entrer sur le terrain universitaire. Au carrefour de Cinq Messieurs il y a plusieurs blessés et d’avantage encore de personnes arrêtées. La PFP lance des grenades lacrymogènes à l’intérieur même des maisons.

Dans la ville de Mexico, l’APPO et des sympathisants ont bloqué de manière indéfinie l’axe central « Lazaro Cardenas » à la hauteur du centre ville. Les médias corporatistes, notamment Televisa et TV Aztèque, sont des complices de l’occupation militaire à Oaxaca.


Attaque du Campus par la PFP ("soi-disant entree pacifique" ) : tirs avec balles reelles

Jeudi 2 novembre

Le matin du Jour de Morts, des forces fédérales ont encerclé complètement le campus. Après plus de 7 heures de confrontation, des milliers de personnes ont réussi à contenir l’avance des forces fédérales qui sont soutenues par des brigades de policiers ministériels encore au service du gouverneur. Comme il fallait s’y attendre, les autorités policières ont informé que leur « objectif a été atteint » alors que le Secrétariat de la Sécurité Publique a fait diffusé de fausses informations.

À 21 h, le rapport préliminaire note 50 personnes blessées (10 policiers fédéraux inclus), ainsi que 30 détentions arbitraires.

L’appareil policier avec des milliers d’hommes en armes, des buldozers, des tanks, des hélicoptères et des gaz lacrymogènes n’ont rien pu faire contre la volonté du peuple en lutte.

Dimanche 5 novembre

Tandis que les barricades ont été renforcées partout, et notament autour du campus, la PFP reste sur la place du Socle. Mais une énorme manifestation s’ébranle à 10h, c’est la 6ème mégamarche avec près d’un million de manifestants qui réaffirment leurs exigences de voir partir de l’état d’Oaxaca le tyran Ulises et les forces de répression de la PFP !



Message édité le 07-11-2006 à 12:15:43 par Paria
Jameul
pas de justice pas de paix
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   Posté le 07-11-2006 à 12:47:31   Voir le profil de Jameul (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jameul   

merci Paria
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   Posté le 07-11-2006 à 14:27:09   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Qu’est-ce que l’APPO ?


Bien le bonjour,

Je vais répondre à tes questions, cela m’a paru intéressant de faire un petit topo sur le fonctionnement interne de l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO), je ne vais pas rentrer dans les détails, du moins je vais essayer de trouver un juste équilibre.

À la suite de l’envoi des forces de police le matin du 14 juin contre les enseignants, qui manifestaient depuis le mois de mai, la population de la ville d’Oaxaca prit spontanément le parti des maîtres d’école. C’est en grande partie avec l’aide des habitants du centre que les enseignants purent se remettre de l’attaque surprise des flics et reprendre l’offensive, infligeant aux forces de l’ordre de l’État d’Oaxaca une défaite dont ils ne se remettent pas. À la suite de cet affrontement, eurent lieu deux manifestations, qui ont regroupé plusieurs centaines de milliers d’habitants. Peu à peu, les gens ont commencé à s’organiser.

Le 23 juin, les délégués des colonies (les colonies sont des quartiers créés à partir de la concession de terrains par les habitants eux-mêmes), des associations civiles (de développement, de communication, de culture, d’éducation, de santé, de droits humains, de protection de la nature... Il y en a plus de 500 répertoriées dans tout l’État d’Oaxaca), des associations indiennes (UNOSJO, Service Mixe, CIPO - Ricardo Flores Magón, Conseil des anciens de Yalalag, Service communautaire Ñuu Savi, Union des communautés et peuples indigènes Chontales, Union des femmes Yalatèques...), des représentants des communes de l’État (plus de cent communes se sont libérées à cette occasion, de la tutelle du Parti révolutionnaire institutionnel - PRI), des artistes, des représentants du secteur académique (université autonome Benito Juárez d’Oaxaca - UABJO), des groupes politiques de gauche et d’extrême gauche, des étudiants, des individus sans qualité particulière, des libertaires, des syndicats (de la santé, par exemple) et, bien entendu, la section 22 du syndicat de l’éducation (la section 22 est la section syndicale qui correspond à l’État d’Oaxaca) se sont réunis en assemblée pour désigner les membres d’une commission provisoire négociatrice. Cette commission, comme son nom l’indique, est chargée d’entreprendre les négociations avec le gouvernement fédéral (pour l’assemblée, le gouvernement de l’État d’Oaxaca n’existe plus), elle doit continuellement rendre compte des négociations à l’assemblée populaire, qui, en retour, lui dicte ses volontés. Théoriquement, les décisions sont prises par l’APPO, par la majorité des présents quand le consensus ne peut être atteint, jusqu’à présent la majorité a toujours été proche du consensus. J’écris "théoriquement" et "jusqu’à présent", car il se dessine une tendance, parmi les dirigeants syndicaux proches des partis, qui cherche à passer outre aux décisions de l’assemblée. La base ne se laisse pas faire mais ces manœuvres sont déplaisantes et à la longue accentuent le divorce entre deux courants (les modérés et les radicaux) et affaiblit par des tensions internes l’assemblée. Le 10, le 11 et le 12 novembre aura lieu le congrès constituant de l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca. Une dernière remarque, c’est une assemblée ouverte, tous les habitants peuvent y participer, cependant il existe comme une vigilance interne à travers une chaîne ou réseau de reconnaissances, dans le sens où il est toujours possible de savoir qui est "ce nouveau venu".

Il faut comprendre que la ville n’a pas été ébranlée dans ses fondements par l’absence et le non-fonctionnement des institutions gouvernementales. La vie continue comme avant, elle est même plus passionnante et agréable, c’est une ville touristique et les touristes l’ont désertée, ce qui a entraîné une perte des profits de l’industrie touristique et de ses satellites, mais les marchés sont approvisionnés, les magasins sont ouverts, les transports publics fonctionnent, les restaurants et les cafés sont ouverts, on y dépense son argent, seulement la ville est en alerte, des barricades aux entrées d’Oaxaca obligent à de longs détours et parfois, en alerte maximale, l’entrée de la ville est interdite, ou alors très difficile. Il y a aussi des barricades dans les colonies et dans les endroits stratégiques, elles sont en général ouvertes la journée, sauf celles qui se trouvent dans des endroits à protéger comme la radio communautaire, le zócalo, le siège de l’assemblée, ou des bâtiments publics désoccupés et interdits comme le siège du gouvernement, le tribunal, etc. Ces barricades ont été dressées spontanément par les habitants des colonies pour se protéger des opérations commandos des escadrons de la mort (des policiers municipaux en civil qui tiraient sur les gens, la nuit, à partir de camionnettes). Ces opérations d’assassinat, commanditées par le gouverneur déchu, à partir de commandos et de francs-tireurs continuent à faire des blessés et des morts à proximité des barricades ou dans des rues isolées. Des commissions ont été créées par l’assemblée pour le fonctionnement minimal de la ville, j’en cite quelques-unes de mémoire : commission de la santé, de l’hygiène, des finances, de la logistique, de la presse, de la cuisine et de l’approvisionnement (pour les campements et pour ceux qui viennent de l’extérieur), commissions des brigades mobiles et de la surveillance, de la sécurité.

La commission de sécurité a été constituée sur le modèle des topiles, ou plus précisément de la police communautaire telle qu’elle existe dans le Guerrero ou au Chiapas parmi les zapatistes, ils ont été désignés, ou plutôt acceptés (ce sont pour la plupart des volontaires) par l’assemblée. Les délinquants sont remis à l’APPO, qui, en général, après leur avoir expliqué la situation, les condamnent à un travail d’intérêt collectif comme balayer les rues, actuellement la situation se durcit et les voleurs sont souvent frappés quand ils sont pris par les commerçants. Quand il s’agit d’un assassin, d’un paramilitaire ou d’un franc-tireur, l’assemblée le remet à la justice fédérale, la PGR (Procuraduría General de la República) par l’intermédiaire du syndicat des enseignants.

Les revendications des enseignants et la destitution par l’État fédéral d’Ulises Ruiz restent au premier plan des négociations. Les enseignants ont obtenu satisfaction sur l’ensemble de leurs demandes, reste la destitution du gouverneur ou la reconnaissance de la disparition des pouvoirs dans l’État d’Oaxaca, qui est la revendication principale de l’Assemblée populaire. C’est là qu’apparaît la fracture entre les dirigeants syndicaux qui ont obtenu satisfaction sur tous les points et l’Assemblée, qui comprend aussi les instits de base, qui ne veut plus d’Ulises Ruiz. C’est la partie qui se joue actuellement. Les dirigeants syndicaux ont l’appui de l’opposition dite de gauche et représentée par le premier parti de l’État, le PRD, et avec lui une grande partie de la société civile. L’APPO se trouve face à une union sacrée de l’ensemble des forces politiques capitalistes. Derrière ces objectifs du premier plan se sont dessinés d’autres objectifs plus généraux et plus pratiques à travers une réflexion sur un nouveau pacte social, à laquelle a été conviée la société d’Oaxaca (par l’assemblée). Ce travail de réflexion et de proposition a commencé le 10 octobre et se prolongera par le moyen de tables de discussion et de dialogue, d’assemblées générales et de retour aux tables de discussion, jusqu’au congrès constituant de l’APPO. Environ 1 500 personnes de tous horizons (dont les délégués des communes indiennes) participent à ce travail de réflexion sur un nouveau contrat social. Les tables sont les suivantes :

1. Nouvelle démocratie et gouvernabilité à Oaxaca ;
2. Économie sociale et solidaire ;
3. Vers une nouvelle éducation à Oaxaca ;
4. Harmonie, justice et équité sociale ;
5. Patrimoine historique, culturel et naturel d’Oaxaca ;
6. Moyens de communication au service des peuples.

La solidarité envers ce mouvement insurrectionnel s’exprime sur plusieurs plans, il y a d’abord une solidarité proche et quotidienne, des familles des quartiers qui, à 2 heures ou à 3 heures du matin, vont apporter du café chaud à ceux qui se trouvent derrière les barricades, qui apportent des provisions aux campements, des communes (souvent très pauvres) qui font parvenir de l’argent à l’assemblée. La marche sur Mexico a donné l’occasion à cette solidarité populaire de s’exercer avec toute la générosité dont elle est capable ; le campement qui se trouve actuellement dans la capitale reçoit de l’aide, alimentaire ou autre, de la part de la population. Il y a ensuite une solidarité plus militante du fait de certaines organisations syndicales, politiques et sociales qui s’est exprimée au cours du forum national et international qui eut lieu à Oaxaca le 14 octobre au cours duquel diverses propositions de soutiens ont été avancées : mobilisation nationale et internationale un jour déterminé (à préciser), bloquer la circulation en divers points de la capitale du Mexique, création d’une alliance nationale unitaire, manifestation devant la télévision pour exiger un droit de réponse, campements dans tous les États de la république pour exiger la libération des prisonniers politiques et de conscience... En fait, la solidarité s’est surtout manifestée par l’intermédiaire de petits comités (étudiants, libertaires, radios libres, associations civiles, groupes d’extrême gauche, l’Autre Campagne zapatiste) qui se sont constitués à cette fin et qui offrent un appui logistique (au cours de la marche et dans la capitale) et de communication, informer sur ce qui se passe à Oaxaca (face à la désinformation et la calomnie). Il faut savoir qu’au Mexique les principaux syndicats ouvriers et paysans sont aux mains du pouvoir par le biais du Parti révolutionnaire institutionnel, qui a contrôlé le mouvement ouvrier, et plus tard paysan, à partir de 1920. Ce n’est qu’exceptionnellement que certaines sections syndicales ont pu s’émanciper de la tutelle de l’État, comme ce fut le cas de la section 22 du syndicat de l’éducation nationale, le syndicat reste dans son ensemble entre les mains de dirigeants "charros", c’est-à-dire des dirigeants qui sont dans le cercle du pouvoir. Dans ce domaine d’une solidarité effective c’est encore le monde indigène, et paysan (70 % de la population d’Oaxaca est indienne) qui l’apporte par sa détermination à mettre fin à la domination des caciques, ceux qui, avec l’appui de tout l’appareil de l’État, cherchent à s’emparer à leur seul profit des biens collectifs.

Je ne pense pas avoir répondu à toutes les questions que vous vous posez et surtout y avoir répondu avec la clarté et la précision nécessaires à une bonne compréhension de la réalité. J’ajouterai qu’à mon sens le mouvement insurrectionnel d’Oaxaca est essentiellement empirique et pragmatique, les idéologies sont à sa traîne et elles ne cherchent même pas à le contrôler. Il risque d’être marginalisé par la société civile, cette part indéfinissable, mais importante, de la société attachée aux droits de l’homme contre le droit des peuples et des communautés villageoises (ou de quartiers). C’est un mouvement désarmé face à l’infanterie de la marine mexicaine à laquelle s’ajoutent des bataillons de l’armée de terre et les forces de la Police préventive fédérale. Sa marge de manœuvre dans ces conditions est très étroite. L’État attend sa marginalisation dans la société pour intervenir au nom du rétablissement de l’État de droit. À la suite de cette intervention, les leaders dans les communes isolées, qui n’auront pas été emprisonnés sous divers prétextes, seront assassinés par des groupes de choc paramilitaires. D’un autre côté, la société mexicaine n’est pas disposée (du moins, il me semble) à accepter un retour aux bonnes vieilles traditions de la violence étatique, qui avait caractérisé les temps, désormais révolus, du parti unique, dans ces conditions, il appartient à l’assemblée populaire de surmonter les tentatives de division, de trahison et d’isolement instruites par l’État et ses partisans. Le prochain congrès, le 10 novembre, pour la mise en place d’une assemblée constituante sera déterminant pour l’avenir de ce mouvement social.

Oaxaca le 18 octobre 2006.

George Lapierre

Message édité le 07-11-2006 à 14:30:28 par Paria
sti
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   Posté le 07-11-2006 à 19:30:25   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

Merci Paria, avoir l'info en direct ici même c'est quand même bien pratique
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   Posté le 07-11-2006 à 19:48:48   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

De rien.

Pour la composition de l'APPO en parti d'extrême gauche et syndicat ouvrier j'ai cherché et mailez certains site d'information mais ils ne sont pas avancé que nous sur ce point...

Message édité le 07-11-2006 à 19:51:51 par Paria
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   Posté le 08-11-2006 à 18:26:51   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Actions armées au Mexique

Des mouvements armés de gauche ont revendiqué lundi la responsabilité de l`explosion de bombes de faible puissance la nuit précédente à Mexico, selon Reuters.

Ces attentats dans la nuit de dimanche à lundi dans un tribunal, au QG du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, opposition) et dans une banque n`ont pas fait de victimes.

Les bombes ont explosé simultanément, peu après minuit.

Cinq mouvements de guérilla de gauche ont revendiqué ces attentats dans un communiqué commun, dans lequel ils ont en outre demandé la démission du gouverneur PRI d`Oaxaca Ulises Ruiz et le retrait des forces fédérales déployées dans la ville du même nom.

"Tant que les forces fédérales d`occupation resteront sur le territoire d`Oaxaca, tant qu`Ulises Ruiz restera à la tête du gouvernement d`Oaxaca, les soldats de notre révolution armée poursuivront leurs actions politiques et militaires", ont déclaré ces mouvements.

"Nous n'avons rien à voir avec cela. Notre combat est pacifique et démocratique", a dit Flavio Sosa, un des leaders de la contestation à Oaxaca.

La police a affirmé qu'elle connaissait les mouvements qui ont revendiqué ces attaques.

Une déflagration a fait voler en éclats des fenêtres du Trife, tribunal électoral qui a suscité la colère de partisans de la gauche, en septembre, pour avoir estimé que le candidat conservateur à la présidentielle de juillet, Felipe Calderon, l'avait remporté à la régulière.

Les juges ont débouté le candidat de la gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, qui a dénoncé des irrégularités après avoir perdu de justesse.

Un bâtiment du PRI a lui aussi été endommagé par une bombe. Une succursale de la banque canadienne Scotiabank, dans sud de Mexico, a également été la cible d'une explosion. Une quatrième bombe posée près d'une banque n'a pas explosé et la police a désactivé un cinquième engin dans un restaurant proche du QG du PRI.

Le PRI, qui a dirigé le pays pendant 71 ans jusqu'à ce que le président Vicente Fox le chasse du pouvoir en 2000, est aujourd'hui la troisième force politique du pays.
Le ministère des Affaires étrangères a été évacué en raison d'une alerte à la bombe qui s'est avérée fausse.

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Sur un autre site j'avais lu hier que les poseurs de bombe avaient prit des précautions pour ne pas faire de victime : en prévenant la police et même en mettant un panneau "Danger Bombe" .
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   Posté le 08-11-2006 à 18:48:32   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   



Evénement à Oaxaca le 7 novembre 2006

Evenements de Oaxaca d'aujourd'hui

Ce matin Le compas des grévistes lèvent la grève de faim,

Une Marche de paramilitaires Priistses protégés par la Pfp a eue lieue 10 :30 du matin

Une Marche des femmes de l'APPO leur a répondu a 16 :00. Plus nombreuses qu'eux

La RADIO APPO D'OAXACA CONTINUE À TRANSMETTRE. Il y a des miroirs sur Radio Zapote ,. On tombe de manière intermittente sur le signal en ligne, par internet, quand il se produit, on peut continuer à l'écouter par la radio Ke Huega

Des ACTIONS de SOLIDARITÉ NATIONALE ET INTERNATIONALE dans quelques lieux du Mexique ont eues lieues certaines ont étés réprimées a mexico notamment

De nombreuses mobilisations solidaires internationales ont cependant lieues un peu partout

13 :29 la Faculté Médecine et chirurgie de l'Université Autonome Benito Juárez d'Oaxaca a été prise aujourd'hui par des étudiants, qui ont activement soutenu le mouvement social depuis les différents postes d'aide, la Communauté de la faculté a rédigé là un pli avec les points suivants : chômage de 24 heures en protestation par l'entrée de la PFP dans l'université, le respect sans restriction à l'autonomie universitaire, l'appui aux étudiants et les académiciens qui donnent appui dans les postes d'aide, on décidées de rendre le gouvernement responsable pour toutes agressions dont pourraient souffrir les membres de la Communauté de la faculté, ils seront les gardiens du respect à l'intégrité physique et la liberté de membres de la Communauté médicale universitaire qui prennent part les actions populaires en Oaxaca.

10 :24 un marche de collabos Priistes protégé par la Pfp a prié en criant "Dehors l'APPO de l'université" Radio Université d'Oaxaca clarifie que l'APPO n'est pas dans l'Université, mais dans la place de Saint-Domingue et que qui sont sur le terrain universitaire et le Secteur Estudiantin de l'Assemblée Populaire, mais en dehors de la faculté

10 :20 Radio Université annonce que des " autobus du sud " et de la compagnie " starbus " sont les autobus qui ont transportés les paramilitaires et sicaires et tueurs priistes à la marche qu'ils avaient organisés aujourd'hui pour tenter de terroriser la population de Oaxaca , en arrivant à la ville ils obligeaient les autobus urbains à les transporter en rackettant les chauffeurs

09 :05 Radio Université transmet toujours sur le net

00 :30 le mouvement en Oaxaca est pacifique, ainsi nous l'avons vu, APPO, Radio Université, est transmis jusque dans les images des journaux télévisuels. , Radio Appo annonce que lutte doit continuer mais de manière pacifique. et d'éviter le contact frontal avec la Pfp pour éviter le maximum d'arrestation

La résistance continue dans toute ville Radio Université depuis UABJO continue à transmettre

Par contre a minuit heure locale de nombreuses informations sur les disparus et les personnes arrêtées nous manquent toujours

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Nouvelle de Oaxaca le 8 nomvrembre 2006 :

Désolé pour cette traduction un peu sommaire je parle pas bien l'espagnol

section 18 démocratique de Michoacán, qui soutient à la CNTE et l'APPO, déclare que le 9 et 10 novembre en appui aux actions de l'APPO et de la section 22 d'Oaxaca, s'ajoutera aux marches qui auront lieues dans diverses régions de l'état au moins, plus de onze mille professeurs vont sortir dans les rues à exprimer l'appui au peuple d'Oaxaca et exiger la démission de Ulises Ruiz.

D'autre part dans la ville importante de Morelia, des professeurs de tout l'état se réuniront à 10 :00 heures dans l'Obélisque à Lázaro Cárdenas pour mobiliser du premier panneau de la ville, jusqu'à à la Place Melchor Ocampo à 12 :00 heures où on prévoit de mener à bien un meeting dans lequel seront présents Artemio Ortiz l'appo la section 18.

On informe aussi par l'APPM, qu'il y aura vendredi une grève des tâches agricoles et industrielles qui s'ajouteront aux actions du corps enseignant michoacano, tandis que les 75 organisations sociales qui intègrent l'APPM continueront dans grève civique national

Action de la journée du 8

ÉVÉNEMENTS DU JOUR : La marche qui est convoquée partira de Radio Université à 11 :00 AM

03 :20 Dans la barricade la Calicanto on a pus voir des camionnettes ministérielles remplies de sicaires en civil qui rodaient dans la ville

00 :53 on annonce des tirs près de la barricade de la Soria et il y a six personnes arrêtées dans la barricade de la colonie Carrillo Port, deux d'entre eux mineurs d'âge. On demande de l'aide et des informations.

00 :08 on nous annonce qu'il y a un instant une voiture la police ministérielle a été repéree remplie de sicarios en civil qu'ils ont attaqués et tirés a la barricade de Santa Lucia del camino cette attaque est attribué a l'adjoint municipal Manuel Martínez Feria un priiste local

Il N'Y A PAS de blessés ni de décés signalés mais la tension est vive en ville .
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   Posté le 08-11-2006 à 21:19:43   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Chronique d'Oaxaca, 8 novembre 2006


Le gouverneur Ruiz est lâché par le gouvernement fédéral

Le ministre de la politique intérieure, Carlos Abascal, a déclaré dans une
conférence de presse que le gouverneur d'Oaxaca, Ulises Ruiz, devait, ou
bien parvenir à un pacte de gouvernement avec ses opposants et obtenir une
trêve pour montrer qu'il était capable de gouverner, ou bien donner sa
démission. Le ministre a refusé d'évoquer un possible chantage du PRI, qui
menacerait d'être absent à la cérémonie d'investiture de Felipe Calderon.
Il a annoncé que, si le fédéral n'avait pas le droit de destituer un
gouverneur d'Etat, en revanche il existait des moyens légaux pour le
contrôler : 1. un audit de la gestion des ressources fédérales reçues par
l’Etat ; 2. une enquête judiciaire sur la responsabilité du gouverneur
dans les violences perpétrées par des paramilitaires. Cependant, il s'est
refusé à avancer une date pour le retrait de la police fédérale de la
capitale oaxaquénienne, celle-ci étant, selon lui, nécessaire "pour
garantir la sécurité des citoyens".

La situation sur place

Ce mercredi, l'APPO doit remettre une proposition au gouvernement fédéral
dans laquelle elle demande la destitution de plusieurs hauts mandataires
de l'administration Ruiz, comme condition pour entamer des négociations
avec le ministre de l'intérieur.

Les étudiants estiments nécessaire de maintenir les barricades qui
défendent l'université et la radio. En effet, la situation est toujours
dangereusement tendue : des agressions sporadiques de la part de policiers
ont encore eu lieu contre des indigènes ou contre des habitations ; la
radio du gouvernement, Radio Ciudadana, continue à émettre des appels à la
haine contre les professeurs et les militants de l'APPO ; des inconnus
cagoulés ont détruit un fast-food à coups de cocktails Molotov.
La chambre des députés a refusé au président l'autorisation de partir en
voyage officiel au Vietnam et en Australie, estimant que la gravité de la
situation requérait sa présence dans le pays. Un député de son propre
parti s'est demandé non sans humour : "Pourquoi veut-il aller au Vietnam,
puisqu'il a le sien ici ?"

Les actions futures

L'APPO appelle tous les groupes de lutte, formels ou informels, à envoyer
des délégués à un congrès constitutif à Oaxaca, du 10 au 12 novembre, qui
aura les objectifs suivants :

1. Constituer formellement l'Assemblée populaire des Peuples d'Oaxaca
2. Discuter et approuver les statuts, principes, programme et propositions
de l'Assemblée nationale des peuples d'Oaxaca
3. Elire le premier Conseil national des peuples d'Oaxaca, qui sera
l’organe de coordination et de représentation de l'APPO
4. Approuver le plan d’action à court, moyen et long terme.

L'organisation souligne à cette occasion que sa lutte ne se limite pas à
chasser "le tyran Ruiz" mais a pour objectif de transformer profondément
l'organisation politique de l'Etat pour répondre aux demandes des peuples
qui l'habitent.

Les attentats à la bombe du DF revendiqués par cinq groupes de guérilla

Les attentats à la bombe qui ont secoué la ville de Mexico la nuit de
dimanche à lundi ont été revendiqués en commun par cinq groupes de
guérilla : le Mouvement révolutionnaire Lucio Cabanas Barrientos (MR-LCB),
la Tendance démocratique révolutionnaire – Armée du peuple (TDR-EP),
l'Organisation insurgée 1er Mai, la Brigade de justice 2 décembre et les
Brigades populaires de libération. Ces organisations avaient déjà annoncé
à la presse le mois dernier qu'elles passeraient à l'action si la police
fédérale réprimait violemment la contestation à Oaxaca. Dans leur
communiqué, elles reprennent les revendications de l'APPO et dénoncent en
outre la fraude électorale et "la violence néolibérale institutionalisée".
Malgré cette revendication, les autorités judiciaires n'excluent pas la
possibilité que ces groupes ne soient pas les auteurs des attentats mais
"profitent de l'opportunité pour se montrer". En tout cas, aucun
mandataire judiciaire ou politique n'accuse l'APPO ou le PRD d'en être
responsables, comme on l'avait tout de suite craint. Le ministre de la
Sécurité publique, Eduardo Molina Mora, a déclaré l'état d'alerte contre
la menace d'autres attentats, ce qui consiste à renforcer la surveillance
policière et militaire des ports, terminaux aériens et routes fédérales.

Annick Stevens
Paria
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   Posté le 09-11-2006 à 20:51:38   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Evénement de Oaxaca le 9novembre 2006

Les femmes combattent, elles aussi Uro et les fascistes du Pri et du Pan

Les Femmes Oaxaqueñas manifestent plus déterminées que jamais

5 :00 de l'après midi les femmes de Oaxaca ont entamées la marche luctuosa convoquée par le COMME (Coordination des Femmes Oaxaqueñas crée le 1 août ) et la COFADAPPO (Comité qui regroupe les familles de Disparu-es des personnes Assassiné-es et Emprisonné-es par les Politiciens d'Oaxaca) face à la Faculté de Medicia, 5000 femmes oaxaqueñas habillées de noir avec des bougies, ont défilées avec des veilleurs et piqueteros avec des pancartes. Les hommes ont formé une barrière humaine comme mesure de sécurité contre la pfp et les sicaires et tueurs priistes de Uro.

Aux cris de le puño de la femme lutte contre le pouvoir " le défilé avançait en criant " ici nous voulons revoir tout les prisonniers en vie maintenant "

Les femmes ont défiée aux cris de " Avec les cheveux d'Ulises je vais à faire une éponge, pour me tailler l'ombligo et la partie plus bas " ou " Ni ici ni là la les femmes se laissent faire"

La manifestation se dirige vers le palais de Uro gardée comme une place forte

Dans la rue V. Trujano au coin de celle du 20 novembre une barricade de femmes a fait face à la PFP, qui en réponse les a bombardé a coup de canon a eau pour essayer de les intimider ça ne semble d'ailleurs pas marcher beaucoup.

La manifestation s'est conclu par un énorme meteting à l'ex Couvent de Saint-Domingue de Guzmán, avec participation de tout-es les compagnons et les parents de des disparu-es , emprisoné-es ou assassiné-es par les tueurs priistes ceux de Uro et de la Pfp

PS de Paira : désolé pour la traduction, j'essaye d'arranger certaines fautes d'un texte déjà traduit, mais je suis pas espagnol.

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Répression et manifestation, le pain quotidien à Oaxaca

Seules trente minutes s’étaient écoulées ce mercredi 8 novembre quand la Doctora Berta, une des voix les plus emblématiques et combatives de 1400 AM, Radio Universidad, nous informa de la détention arbitraire et illégale de 16 camarades universitaires, l’ un d’eux participait à l'antenne.

Selon les premières informations qui furent transmises par la radio, 8 de ces camarades étaient détenus avenue Ferrocarril, très près de la barricade de cinco señores, 6 autres étaient détenus avenue Carillo Puerto et les deux derniers à seulement un pâté de maison du Campus Universitaire. On nous informa aussi que l’ on avait entendu des tirs près de la barricade de Soriana, il faut signaler que ces tirs nocturnes ne sont plus une nouveauté, cela fait 6 jours que nous sommes ici et chaque nuit nous avons entendu ces tirs. Malheureusement, deux de ces balles répressives ont atteint le camarade Marcos Manuel Sánchez Martínez, étudiant de l’ Instituto Tecnologico d Oaxaca (ITO), dimanche dernier 5 novembre, le blessant gravement. Actuellement, ce camarade est hospitalisé au « Seguro Social », se battant pour rester en vie.

Selon l ’info que transmettait Radio Universidad, « la voix de la vérité », les camarades appréhendés ont été embarqués dans des camionnettes de la police municipale de Sta Lucia del Camino, commune qui se trouve à dix minutes de Oaxaca et où fut assassiné le camarade d’ Indymedia Bradley Will, raison pour laquelle la radio accuse le maire de la commune, Manuel Martínez Puerto, d ’avoir dirigé cette opération.

Selon les versions que donnent les témoins, plusieurs policiers de l'État, des « porros » (ndt : paramilitaires au service du gouvernement d'Oaxaca) et autres vandales reçoivent quotidiennement de petites sommes pour faire ce genre de basses oeuvres ; ces sommes dépendent du niveau du fonctionnaire et du travail qu ’il doit effectuer : cela va de centaines de pesos à quelques milliers (ndt : de dizaines d’ euros à quelques centaines). On dit aussi que le Sr. Ruiz a engagé ce que l’ on appelle des « cholos », qui ne sont rien de plus que des vandales, pour aller frapper les gens et en particulier les étudiants qui défendent dignement, jour après jour, leur Université et leur Radio.

Durant cette émission très matinale, on nous informait aussi qu ’il était prévu qu’ à 11h du matin du jour même les étudiants et les travailleurs du syndicat de l’ UABAJO (Universidad Autónoma Benito Juárez de Oaxaca) allait effectuer une manifestation de l’ avenue Universidad jusqu ’aux bureaux de la SCT Secretaria de Comunicaciones y Transportes) pour exiger que cette succursale fédérale cesse de bloquer le signal de Radio Universidad. Le blocage de la radio a commencé samedi 3 novembre, il consiste principalement recouvrir le signal de radio Universidad par une musique rock stridente et étourdissante qui empêche quasiment d’ entendre les voix des locuteurs et, étant répétitive, génère tension et dégoût chez celui qui l’ écoute.

La manifestation, à l’ appel des étudiants, ne partit pas comme prévu à 11h, mais quasiment une heure et demie plus tard, cependant elle fut menée à terme y dura environ 2h30. Le point d’ arrivée fut la Secretaria de Comunicaciones y Transportes, où il y eut lieu une prise de parole d’ environ 20 minutes durant laquelle deux orateurs du Trabajadores de la UABJO se pasèrent le micro et reprochèrent à cette succursale son intervention et le blocage du signal de Radio Unversidad.

Vers 14h30, la manifestation, qui regroupait près de 500 personnes parmis lesquels des étudiants, des travailleurs, des ouvriers et des membres de la société civile, avait accompli son objectif.
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   Posté le 11-11-2006 à 13:17:44   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   


Les camarades Blanca Canseco Méndez, professeur Coordinatrice du Secteur Tlacolula, Vallées Centrales, de la Section 22 de Oaxaca, et l'étudiant de la Faculté des Sciences de l'UNAM et ex dirigeant du CGH de l'UNAM, Jaime Rouges Guzmán, sont partis vers la ville de Huajuapan de Leon à 23:25 le vendredi 3 novembre, à partir du terminal ADO-AU du Metro Acatitla, dans un autobus de la ligne SUD à destination de la Ville d'Oaxaca, pour prendre part à l'Assemblée d'Etat de la Section XXII en appui à Oaxaca.

Ils ont été arrêtés au poste militaire localisé dans la station d'essence de Nochixtlán, à 7:30 h le matin suivant, alors qu'ils voyageaient à ce moment là dans une camionnette Suburvan du transport public étatique vers cette localité.

Ils avaient présumément été présentés à la prison d'Yanhuitlán, proche de Nochixtlán, mais des parents et des compagnons maîtres de la Section 22 du SNTE ont confirmé qu'ils n'étaient pas retenus là.

Les camarades ont en réalité été transférés dans un camp militaire de la région où ils ont été interrogés et gravement torturés physiquement (frappés principalement dans la nuque et les côtes) et psychologiquement pendant toute la journée et la nuit par des effectifs de la Marine, de l'Armée et des services de renseignement Militaire.

En outre, ils ont été dévêtus et ont été photographiés et filmés, et emportés dans un hélicoptère militaire pendant plus de deux heures, pieds et mains liés et menacés d'être lancés à la mer s'ils ne se déclaraient pas "senderistes", "qui allaient déstabiliser le gouvernement d'Ulises Ruiz Ortiz", "qui étaient responsables d'incendies de camions", "qui appartenaient à un groupe subversif". On voulait particulièrement que le camarade Jaime Rouges Guzmán accepte la charge d'être membre de Sentier Lumineux.

Après ces faits ils ont été présentés le soir dans le pénitencier d'état (CERESO) d'Etla.

À la demande de la famille du Professeur Blanca Canseco, il a été obtenu que la Commission des Droits de l'Homme de l'état leur rende visite. On sait qu'ils ont été examinés par le médecin légiste du pénitencier, celui-ci ayant seulement annoté les plus petites lésions, mais on a empêché qu'un médecin légiste des Droits de l'Homme les examine pour constater les lésions dont ils ont fait l'objet.

Jusqu'à aujourd'hui, dimanche 5 novembre, au matin, on a eu connaissance de sa présentation dans le dit Pénitencier d'Etla. On a informé les parents du professeur et les camarades du Secteur Tlacolula auquel elle appartient. Le Dossier Administratif 224/FM/06 a été ouvert (il n'y a pas eu d'enquête préalable). Les camarades ont été arrêtés sans mandat d'arrêt ils se réservent son droit constitutionnel à déclarer.

Aujourd'hui à 7:30 les 48 heures légales pour déterminer leur situation sont dépassées. Jusqu'à ce maintenant, ils sont illégalement détenus.


Nous exigeons la liberté immédiate de nos camarades et de tous les prisonniers politiques ! Nous sollicitons le soutien solidaire pour la diffusion de ce message! Front Enseignant Indépendant National (FMIN) et Mouvement etudiant Révolutionnaire Internationaliste (MERI) - Dimanche 5 novembre 2006.
Paria
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   Posté le 11-11-2006 à 21:46:11   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

Poster par Gorki dans la rubrique "action en communs des menbres" :

Communiqué du Comité Central du Parti Communiste du Mexique (ML) à propos des événements d'Oaxaca

Le processus démocratique et révolutionnaire va de l'avant, acculant les forces de la réaction, les forces du fascisme, le régime capitaliste, à prendre des mesures contre le peuple, mais celles-ci n'ont pas réussi à nous affaiblir. Au contraire, ces mesures se sont attirées le rejet de millions et de millions d'opprimés du Mexique et renforcent l'organisation d'un futur Front Unique contre l'oligarchie financière.

Ainsi, l'oligarchie financière, incapable de résoudre les grands problèmes du Mexique puisqu'elle en est la cause, prétend, avec ses forces d'occupation, freiner et anéantir ce processus démocratique, pour le bon plaisir des monopoles impérialistes, pour aller plus loin encore dans l'exploitation et l'oppression, déjà exacerbées.

Les enseignements que nous offre le peuple d'Oaxaca dans sa longue marche et sa ferme résistance à l'offensive fasciste, nous amènent, à n'en pas douter, à une nouvelle interprétation de la réalité nationale, interprétation plus large, beaucoup plus claire, de ce que signifie le système capitaliste, de ce que représente la soumission du Mexique au néo-colonialisme, de ce qu'implique le Plan Puebla-Panama, le Traité de Libre Echange, de toute la cochonnerie des négoces bourgeois du tourisme international, de la sauvegarde de caciques et de propriétaires terriens et de la protection des usines-prisons de millions de prolétaires.

Oaxaca est une source d'inspiration pour la classe ouvrière et pour tout le peuple mexicain. Celui-ci, acculé à la pauvreté et à l'oppression de la bourgeoisie et de ses partis, subit aujourd'hui la répression féroce du régime, pour le simple fait d'exiger la liberté, d'exiger la démocratie, d'exiger de meilleurs conditions de vie. Pour toute réponse, l'oligarchie financière n'a fait que manoeuvrer et imaginer différents subterfuges pour conserver le statut-quo, mettant ainsi au grand jour le rôle de son Etat, de ses institutions, de ses partis politiques et de ses moyens d'information ; par là-même, elle démontre la nécessité de la révolution prolétarienne.

La réaction de l'oligarchie financière et de son Etat face au problème social à Oaxaca est partie intégrante de la politique destinée à maintenir soumis le peuple. Les Ulises Ruiz sont présents dans tous les Etats de la république, sous toutes les couleurs (jaune, bleu et tricolore), mais, à Oaxaca, ils ont dû faire face à une résistance organisée, à la conscience de classe ; c'est pour cela qu'ils cherchent à noyer ce peuple dans le sang.

La dictature du capital, voilà ce que défend la Police Fédérale Préventive à Oaxaca, rien d'autre. Les grands affairistes, voilà qui appuie Fox en pressurant les peuples. Offrir le pays à l'impérialisme, voilà le programme de Calderon. Offrir à la bourgeoisie les ressources du peuple, voilà l'objectif d'Ulises Ruiz et de la classe qu'il représente. Voici les questions qui sont en débat à Oaxaca comme dans tout le pays, et c'est pourquoi la lutte doit être développée activement et largement, dans la montagne, sur la côte, à la campagne et dans les villes, dans tous les recoins de notre pays.

L'offensive des "forces publiques" contre les peuples d'Oaxaca signifie par ailleurs l'échec de la démocratie bourgeoise, démasquée, et l'entrée en scène du fascisme, face à l'impossibilité pour la bourgeoisie de continuer à gouverner comme jusqu'à présent. Voilà pourquoi tant d'opérations militaires et cet entêtement à soumettre ce peuple, pour qu'aucun exploité et opprimé n'ose remettre en cause l'ordre actuel des choses.

Mais les choses ne tournent pas comme l'espérait l'oligarchie financière, et elle y risque encore plus sa crédibilité, elle y risque son régime même, face au rejet général. Ainsi, il ne resta plus à la bourgeoisie qu'à se jeter dans les bras de l'impérialisme, totalement et définitivement. Pas à pas, petit à petit, dans les rues de la ville d'Oaxaca, le foxisme, les impérialistes, l'oligarchie financière et ses partis serviles reçoivent en pleine figure le rejet de leur système et, surtout, une déclaration de guerre de la part de ce peuple, lassé de la misère et de l'exploitation auxquelles il a été soumis.

La répression de la part régime et la façon dont cette tendance s'est consolidée à travers le Sénat et les structures dirigeantes du PRI, du PAN et du PRD, montre suffisamment que toutes les forces du capitalisme sont associées afin de conserver le système de domination de la propriété privée.

Ainsi, les différentes tendances soi-disant humanistes du capitalisme se démontrent inefficaces à détenir le fascisme, puisqu'assises sur le fondement du profit maximum et du régime en soi de la démocratie du capital. Tout ceci démontre leur incapacité à résoudre les problèmes économiques, politiques et sociaux, et démontre qu'aucune des vieilles politiques social-démocrates, qu'elles se proclament "de gauche", néo-libérales, national-bourgeoises, ou bien "patriotiques", ne sont suffisantes pour endormir l'instinct de classe des masses travailleuses.

Ainsi donc, notre Parti et le FPR appellent à la résistance populaire et à l'offensive contre le régime bourgeois, pour la défense de nos intérêts sociaux, pour un gouvernement ouvrier, de paysans pauvres, et populaire.

Halte à la répression !
Police Fédérale Préventive, hors d'Oaxaca !
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Seule la Révolution Socialiste est changement !

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Communiqué de médias indépendants harcelés à Oaxaca

Oaxaca de Juárez, Oaxaca.
7 novembre 2006.

à Vicente Fox Quezada, président de la République,
à Carlos Abascal Carranza, ministre de l'Intérieur (Secretario de
Gobernación),
à José Luis Soberanes, de la Commission nationale des droits humains,
à la Commission internationale des droits humains,
aux défenseurs des droits humains indépendants,
à la société civile nationale et internationale,

Depuis le début du conflit, la majorité des moyens de communication
commerciaux, au niveau national et international, a systématiquement
dissimulé des informations sur ce qu'il se passe dans l'État et dans la
ville d'Oaxaca, particulièrement en ce qui concerne les actes de violence
provenant du gouvernement de l'État, et maintenant aussi de la Police
fédérale préventive.

Durant les dernières semaines, beaucoup de journalistes alternatifs qui
couvrons le conflit pour les médias libres, avons subi toutes sortes de
harcèlements et de menaces de la part des groupes paramilitaires qui
opèrent pour le gouvernement de l'État, de la radio clandestine qui opère
avec l'aval de M. Ulises Ruiz Ortiz, et maintenant aussi de la Police
fédérale préventive. Il est évident que le travail des médias libres
empêche les actions répressives provenant de l'État.

La mort du journaliste américain Brad Will, produite de la main de
fonctionnaires municipaux sympathisants d'Ulises Ruiz Ortiz, est une
preuve de ce qui précède, bien que le scandale qui se déchaîne autour de
ce fait ait aggravé la situation précaire dans laquelle nous nous trouvons
en travaillant comme organisations, groupes et journalistes de médias
libres.

Des exemples de cela sont : les appels de l'autonommée "Radio citoyenne"
pour attaquer les journalistes "étrangers", produisant ainsi une campagne
de xénophobie contre toute personne qui n'est pas oaxaquénienne ; menaces
de mort directes à des journalistes ; le vol de leurs matériels ; coups et
menaces avec des armes à feu.

Comme journalistes indépendants, nous réprouvons aussi le blocus des
transmissions de Radio Universidad parce qu'il viole l'autonomie
universitaire et la liberté d'expression protégée par la Constitution
mexicaine et la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Nous nous opposons à la discrimination entre les médias officiels et les
médias libres, parce que nous accomplissons tous la fonction d'informer.
Pour toutes ces raisons, nous rendons responsables M. Ulises Ruiz Ortiz et
le président de la République, Vicente Fox Quezada, de tout incident qui
pourrait arriver à un membre des organisations et des groupes signataires
ci-dessous ou à tout autre journaliste.

Salutations,

Agence populaire de photographie Lok'tavanej, Bibaani, A.C., Canal 6 de
Julio, Centre d'information et de documentation communautaire Yagavila,
Centre des médias libres DF, Collectif Chanti Ollín, Collectif Radio
Zapote, Convergence des groupes de l'ENAH, Édition Lucía Zenteno, Estéreo
Communal, Front oaxaquénien de communication alternative, Indymedia
Oaxaca, Ke Huelga Radio, Mal de Ojol TV, OaxacaLibre, Ojo de Agua
Communication, Radio Bemba, Radio Chapingo, Radio Guetza, Radio Maíz,
Radio Molocha, Radio Nandiá, Radio Pacheco, Radio Plantón, Radio Réforme,
Radio Sabotaje, Radio Tupa Oaxaca, Radio Universidad, Réseau de radios
communautaires de l'Isthme (Radio Ayuuk, Radio Ikoots, Radio Umalalang,
Radio Totopo, Radio Huave), Corrugated Films, Indymedia Barcelona,
Indymedia NYC, Kaos en la Red, La Haine.org, Organisation anglaise de
journalistes, 43 signatures de journalistes indépendants...
Paria
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   Posté le 12-11-2006 à 21:45:57   Voir le profil de Paria (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paria   

La lutte continue à Oaxaca

Cependant hier de nombreuses disparitions et arrestation restent a déplorer, de nombreux convois de gens solidaires convergent toujours vers Oaxaca , même s'ils sont bloqués car les porcs fascistes de la Pfp interdisent aux stations services de vendre de l'essence a ceux et celles qui sont sur les routes qui mènent a la villes

les sicaires et tueurs du Pri de Ulisse Ruiz eux continuent de tuer en toute impunité alors que la Pfp elle se retranche derrière des barbelés et tiens certains coin stratégiques de la ville comme le Zocalo laissant les sicaires et tueurs du Pri " sous traiter " les arrestations et " disparitions "

Quand à l'assassin Uro il refuse toujours de démissionner et déclare aux médias mexicains que le " problème " de Oaxaca se résume "une avenue dans la capitale". et la Pfp reconnaît détenir " que 50 personnes " ils sembleraient qu'ils mentent et que le chiffre soit beaucoup plus élevé qu'ils ne l'annoncent

Ce 11 novembre l'appo tiendra un grand meeting a Oaxaca , de nombreuses actions sont prévues

de nombreuses caravane convergent toujours d'un peu partout au Mexique vers Oaxaca malgré les contrôles de la Pfp

le mépris toujours le mépris, les coups de matraque de Oaxaca a Neuilly les encostumés fascisants n'ont que ça a nous apporter

En attendant d'autres nouvelles les Photos de la méga marche du 6 novembre a 0axaca http://nyc.indymedia.org/en/2006/11/78870.html

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L'APPO commence sa réunion constitutive.

Oaxaca, Oax.

L'Assemblée Populaire du Peuple d'Oaxaca a convoqué ses sympathisants à célébrer, ce vendredi, la réunion constitutive de l’APPO. Les dirigeants ont annonce qu’elle définira les principes et les objectifs de la lutte,

La réunion qui a débuté ce vendredi dans la capitale pourrait emmener l'APPO à se transformer en une Assemblée de l’Etat du Peuple de Oaxaca, d'après un rapport diffusé par W Radio.

La réunion se fixe aussi pour objectif l'élection d'une direction permanente, vu que jusqu'aujourd'hui, l'organisation formée en juin par le conflit d’Oaxaca, ne compte que des portes paroles.

A peu près 3.000 personnes, représentant les différentes régions de l'Etat (qui compte environ trois millions et demi de personnes), sont attendues à cette rencontre.

Florentino López Martínez, l'actuel porte parole de l'APPO, a informé que la réunion se terminerait dimanche, et que lundi ils appelleront de nouveau à une manifestation dans les rue de la ville

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Oaxaca : Appel d'un partisan de l'autonomie individuelle et collective


Chaque fois qu'une révolution a dédaigné de considérer comme son objectif prioritaire le soin d'améliorer la vie quotidienne de tous, elle a donné des armes à sa répression

Appel d'un partisan de l'autonomie individuelle et collective.

Raoul Venegeim

Considérant que les habitants d'Oaxaca ont le droit de vivre comme ils le veulent dans la ville et dans la région qui sont la leur ;

Considérant qu'ils ont été victimes d'une agression brutale des policiers, des militaires et des escadrons de la mort à la solde d'un gouverneur et d'un gouvernement corrompus dont ils ne reconnaissent plus l'autorité ;

Considérant que le droit de vivre des habitants d'Oaxaca est un droit légitime et que l'illégalité est le fait des forces d'occupation et de répression ;

Considérant que la résistance massive et pacifique de la population d'Oaxaca atteste à la fois sa résolution de ne pas céder à la menace, à la peur, à l'oppression, et sa volonté de ne pas répondre à la violence des policiers et des tueurs paramilitaires par une violence qui justifierait le travail de souffrance et de mort accompli par les ennemis stipendiés de la vie ;

Considérant que la lutte du peuple d'Oaxaca est la lutte de millions d'êtres revendiquant le droit de vivre humainement et non comme des chiens dans un monde où toutes les formes de vie sont menacées par les intérêts financiers, la loi du profit, les mafias affairistes, la transformation en marchandises des ressources naturelles, de l'eau, de la terre, des espèces végétales et animales, de la femme, de l'enfant et de l'homme asservis dans leur corps et dans leur conscience ;

Considérant que la lutte globale entreprise au nom de la vie et contre l'emprise totalitaire de la marchandise est ce qui peut empêcher le peuple d'Oaxaca de céder à ce désespoir qui sert toujours fidèlement le pouvoir parce qu'il paralyse la pensée, ôte la confiance en soi, entrave la faculté d'imaginer et de créer des solutions nouvelles et de nouvelles formes de lutte ;

Considérant que la solidarité internationale se contente trop souvent de rabâchages émotionnels, de discours humanitaires et de déclarations creuses où seule la fatuité de l'orateur trouve un objet de satisfaction ;

Je souhaite qu'un soutien pratique soit apporté aux assemblées populaires d'Oaxaca afin que ce qui n'est pas encore une Commune puisse le devenir. Car ce qui est en train de s'ébaucher se situe dans la lignée de la Commune de Paris et des collectivités andalouses, catalanes et aragonaises durant la Révolution espagnole de 1936-1938, où l'expérience autogestionnaire jeta les bases d'une société nouvelle.

A cette fin, je fais appel à la créativité de chacun pour aborder des questions qui, sans préjuger de leur pertinence et de leur intérêt, sont de nature à apparaître, à tort ou à raison, dans la constitution d'un gouvernement du peuple par le peuple, c'est-à-dire d'une démocratie directe où les revendications individuelles soient prises en considération, examinées sous l'angle d'une harmonisation possible et dotées d'une accréditation collective qui permette de les satisfaire.


_Si tant est qu'il soit possible et souhaitable que les parents des victimes de la répression et de l'occupation policière se constituent partie civile contre le gouverneur et les instances responsables des assassinats et des violences, comment leur garantir un soutien international ?


_Comment empêcher les emprisonnements, l'action des paramilitaires, le retour de la région entre les mains sanglantes des corrompus ?


_Au-delà du sursaut d'indignation suscité par la barbarie policière et mafieuse, comment aider la population d'Oaxaca à donner des garanties effectives à cette aspiration qu'elle ne cesse d'exprimer : nous ne voulons plus être en proie à aucune violence ?


_Comment agir en sorte qu'aucune oppression ne s'exerce sur le droit de vivre des individus et des collectivités attachées à la défense de ce droit universel ?


_Quel soutien la solidarité internationale peut-elle apporter à la résistance civile d'Oaxaca en sorte que cette résistance civile devienne simplement la légitimité d'un peuple à se gouverner directement lui-même par le recours à la démocratie directe ?

Et dans une perspective de plus longue échéance :


_Si celle-ci le souhaite, comment pouvons-nous aider la Commune d'Oaxaca à collaborer à l'organisation de l'approvisionnement en nourritures et en biens d'utilité individuelle et collective ?


_Comment pouvons-nous aider les associations populaires à assurer elles-mêmes et sans dépendre des pouvoirs "d'en haut" la gestion des transports, des services sanitaires, de la fourniture en eau, en électricité ?


_Quel appoint international peut-il être fourni au projet d'"éducation alternative" qui, après la longue grève des enseignants, s'esquisse en Oaxaca ?


_Ne se trouve-t-il aucune association scientifique qui puisse faciliter le développement d'énergies naturelles et non polluantes dans la région d'Oaxaca ? Le but serait double. D'une part, éviter que celles-ci soient implantées autoritairement au profit de l'Etat et des multinationales -comme cela s'est passé dans l'isthme. D'autre part, rappeler que la préoccupation énergétique et environnementale n'a de sens pour nous que dans sa relation avec l'autogestion. Car mises au service de communautés autogérées, elles ne permettent pas seulement de se rendre indépendants des mafias pétrolières et technologiques, elles instaurent peu à peu cette gratuité que leur caractère renouvelable et leur source inépuisable garantissent, une fois couverts les frais d'investissement. Et cette idée de gratuité des énergies, qui implique aussi la gratuité des moyens de transport, des soins, de l'éducation, est, plus encore qu'une arme absolue contre la tyrannie marchande, le plus sûr garant de notre richesse humaine.

Message édité le 12-11-2006 à 21:53:06 par Paria
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