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   Posté le 20-06-2007 à 20:44:02   

Comunicado de 43 Aniversario de las FARC-EP

En 1964, hace 43 años, el Gobierno conservador de Guillermo León Valencia lanzó 16.000 soldados en su "ofensiva final" contra 42 campesinos del Sur del Tolima, prometiendo la pronta liquidación de la que llamaron en el parlamento" República Independiente de Marquetalia".

Ni él, ni los gringos que dirigieron esa operación militar contra el pueblo adornada con el nombre de "Plan Laso", se notificaron de lo contra producente de su decisión en un país como el nuestro donde la dignidad y la rebeldía contra la injusticia corren por nuestra sangre desde siempre.
Prefirieron la aventura de una guerra de exterminio a la solución de las reivindicaciones económicas, sociales y políticas planteadas por los pobladores de la región.

43 años después, la confrontación militar generada por esa agresión abarca la totalidad del territorio nacional, en tanto que los abismos sociales que se denunciaban han crecido y que la opulencia imperial de los Estados Unidos de Norte América oprime con mayor violencia a los pueblos cuyos gobiernos no han tenido dignidad para hacer respetar ni su soberanía, ni sus intereses, ni su bandera como sucede especialmente con este de Álvaro Uribe.

Como si esto fuese poco, el paramilitarismo que se creo muchos años antes no para enfrentar la guerrilla revolucionaria sino para hacer la guerra sucia de la oligarquía contra el pueblo, continúa desarrollando su actividad criminal, arropado por el Estado y los diferentes gobiernos, y convertido en un proyecto político que lidera Álvaro Uribe.

Como la ofensiva antipopular no se detiene en ningún terreno, para estos días se incrementó con la aprobación en el Congreso del Plan de Desarrollo uribista que apuntala la estrategia neoliberal e intensifica la privatización del patrimonio público, con el recorte de las regalías a las regiones y con un TLC que solo beneficia a los gringos y a unos pocos ricos del país.

En medio de tal situación, 43 años después de conformarnos como organización revolucionaria realizamos nuestra Novena Conferencia "por la Nueva Colombia, la Patria Grande y el Socialismo" que convoca a los colombianos a luchar por un nuevo gobierno capaz de reconciliar a la familia colombiana, de fortalecer la unidad Latinoamericana y Caribeña en el espíritu bolivariano de Patria Grande que soñó el Libertador y con el objetivo estratégico de construir el Socialismo en esta parte del mundo, acorde a nuestras realidades, idiosincrasia e historia y forjarnos como polo de referencia mundial.

A pesar del manipuleo de la gran prensa, al gobierno le ha sido imposible soslayar la pujanza de las FARC. Luchamos y continuamos creciendo en medio del apoyo popular, porque un Estado paramilitar y mafioso de características fascistas como el de Uribe, además de la violencia social y económica que arrastra, de perseguir, asesinar, torturar, desaparecer y de ocultar información a la ciudadanía, continúa cerrando las opciones legales al calificar de terroristas a sus opositores.

Proponemos la plataforma bolivariana por la nueva Colombia, como espacio de convergencia y unidad de todos quienes buscamos la independencia y la democracia. Y como lo hicimos hace 43 años, reafirmamos nuestra convicción sobre una solución política a la problemática nacional, así como también la plena disposición que mantenemos para concretar lo más pronto posible un Canje de Prisioneros de Guerra, para lo que es necesario un encuentro con el gobierno nacional, con los municipios de Pradera y Florida en el Valle del Cauca, desmilitarizado.

Las luchas del pueblo colombiano por la soberanía, contra las injusticias y por el bienestar general crecen al mismo tiempo que aumentan las evidencias de la corrupción que invaden al Gobierno de Uribe y al Estado y de sus profundos nexos con el paramilitarismo si Uribe no tiene la ética de renunciar para aclarar su entorno paramilitar y el origen fraudulento de buena parte de su votación y por el contrario se vale de todos los recursos oficiales para ocultarlo, tenemos que exigírselo con la ampliación e intensificación de la lucha popular.

Porque así y solo así, esta oligarquía comprenderá que Colombia no requiere la paz de los sepulcros sino que reclama un horizonte de paz nacido del ejercicio pleno de su soberanía, de la democracia y de la justicia social.

!Por la nueva Colombia, la Patria Grande y el Socialismo!.

Secretariado del Estado Mayor Central FARC-EP

Montañas de Colombia, mayo 25 de 2007

Dans ce communiqué annuel, les FARC rappellent que les efforts des gouvernement colombien et US pour anéantir la resistance sont restés vains. Les FARC renouvellent leurs conditions et leurs espérances d'aboutir à un échange des prisonniers de guerre, et ils invitent tous ceux qui recherchent "l'indépendance et la démocracie" à rejoindre la lutte en s'impliquant au sein du Mouvement bolivarien pour la Nouvelle Colombie.
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   Posté le 20-06-2007 à 22:12:24   

Chronologie du moi de mai sur la libération de guerilleros

- 6 mai: élection de Sarkozy ; extrait de son 1er discours: "Je veux lancer un appel à tous ceux qui, dans le monde, croient aux valeurs de la tolérance, de la liberté, de la démocratie, de l'humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et les dictatures. Je veux dire à tous les enfants à travers le monde, à toutes les femmes martyrisées dans le monde, je veux leur dire que la fierté, le devoir de la France sera d'être à leurs côtés. La France sera au côté des infirmières bulgares enfermées depuis huit ans, la France n'abandonnera pas Ingrid Betancourt , la France n'abandonnera pas les femmes qu'on condamne à la burqa, la France n'abandonnera pas les femmes qui n'ont pas la liberté. La France sera du côté des opprimés du monde. C'est le message de la France, c'est l'identité de la France, c'est l'histoire de la France."

- 6 mai: Yolanda Pulecio salue l'élection de Sarkozy "Il a dit qu'il n'oubliera pas Ingrid Betancourt. C'est très important pour nous (familles des otages des FARC) que, lorsqu'il a été élu, il ait fait référence à Ingrid. Ce fut très émouvant"

- la FICIB profite du 8 mai pour interpeler Sarkozy : "La FICIB souligne que la France peut jouer un rôle clé, non seulement dans la libération d’Ingrid Betancourt, mais aussi dans l’élaboration d’une solution pacifique et négociée au conflit colombien, et remercie le futur Président pour les initiatives que, au nom de la France, il voudra engager dans cette direction." ( lettre de la FICIB )

- 9 mai: Fernando Araujo, ministre des Affaires Etrangères (et ex-otage) veut discuter avec le nouveau gouvernement français; il maintient cependant sa volonté d'intervenir par la force

- 12 mai: Uribe se déclare prêt à une libération massive de guerilleros en échange de leur démobilisation ou de leur exil; "Si la loi me le permet, je vais procéder à une libération massive des détenus issus des FARC. Nous verrons s'ils sont capables de libérer nos otages"

- 16 mai: Le porte-parole du Quai d'Orsay invite les FARC à "répondre à la proposition du président Uribe dans un esprit constructif"

- 16 mai: John Franck Pinchao Blanco, sous-officier de la police colombienne, est parvenu à s'évader après 8 ans de détention ; il a été retrouvé après 17 jours d'errance dans la jungle et prétend qu'ils étaient plusieurs à être détenus dans le même campement (notamment IB et les 3 Américains) "La dernière fois que je les ai vus, c'était le 28 avril cette année"

- 17 mai: déclarations de Melanie ""C'est un grand espoir pour nous. C'est la première fois en cinq ans que quelqu'un dit avoir vu ma mère. C'est un témoignage très fort" "il est un peu confus après une captivité aussi longue et on ne sait pas exactement s'il a voulu dire qu'il a vu ma mère en avril de cette année ou il y a deux ans et demi" de la FICIB qui a exprimé le "grand soulagement pour leurs familles" d'apprendre qu'Ingrid Betancourt et Clara Rojas "sont bien en vie", et du Comité IDF "il s’agit d’un véritable soulagement comme du renouveau de notre espoir" "chacun peut désormais avoir la conviction qu’Ingrid Betancourt n’est pas touchée par le syndrome de Stockholm, chacun peut à présent être certain qu’elle est égale à elle-même en femme combative."

- 17 mai: Raul Reyes qualifie la proposition de Uribe de libérer des otages de "farce" "Nous ne ferons pas le jeu d'Uribe en répondant à sa farce concernant la libération de 300 guerilleros, qui n'est autre qu'un rideau de fumée pour se protéger de l'ouragan nommé narco-para-politique. Au sein des FARC, nous continuons d'attendre la démilitarisation des 2 communes pour entamer les négociations relatives à l'échange"

- 18 mai: entretien tél entre Sarkozy-Uribe selon le porte-parole de l'Elysée, Sarkozy "a salué l'intention du président Uribe de libérer de nombreux prisonniers des Farc, tout en soulignant qu'il était déterminé à obtenir le retour d'Ingrid Betencourt" , suivi d'une rencontre entre Sarkozy el les Betancourt (Melanie, Lorenzo, Astrid, Delloye) Melanie a considéré cet entretien de "moment d’espoir et de confiance" , expliquant que Nicolas Sarkozy avait "prouvé que sa détermination était forte, on sent à quel point il est s’engagé jusqu’au bout pour la libération de maman" "le fait qu’il ait appelé lui-même Uribe, c’est avec ce type de dialogue que l’on peut faire changer les choses en Colombie"

- 18 mai: dans la foulée de son contact avec Sarkozy, Uribe prend la parole devant des hauts responsables de la police et de l'armée "Messieurs les généraux, nous allons libérer Ingrid Betancourt et les trois Américains" "Les Farc ne veulent pas d'accord humanitaire, c'est pourquoi nous insistons sur la libération par des moyens militaires" "Ici il n'y aura pas de petits jeux avec ces bandits des Farc (guérilla marxiste), ici il n'y a pas de zone démilitarisée"

- 18/19 mai: étonnements et protestations de la FICIB, du comité IDF "De qui se moque Alvaro Uribe?", du Quai d'Orsay qui se déclare "opposé à une action militaire qui risque de mettre en péril la vie des otages" , de la DFAE "La Suisse appelle les parties concernées en Colombie à renoncer à toute action qui menacerait le dialogue nécessaire ou qui mettrait en danger la vie des personnes séquestrées" , de Lecompte "Je supplie qu'il n'y ait pas de libération par la force" "les FARC tueront tous les otages" , de Mélanie "Uribe se moque du président [Sarkozy]" "Le président Sarkozy a dit au président Uribe à quel point il croyait fermement à une solution négociée et surtout pas à une libération par la force qui, on le sait, est un échec"

- 19 mai: énième tergiversation d'Uribe qui n'hésite pas à déclarer, suite au tollé provoqué par son intervention de la veille: "Nous respectons et sommes réceptifs aux initiatives de M. Sarkozy et nous devons affirmer à nouveau notre volonté de vaincre les terroristes qui ont maltraité le peuple colombien comme les Nazis ont maltraité tant d'Européens "

- 22 mai: Sarkozy reçoit Luis Carlos Restrepo , Haut Commissaire pour la Paix en Colombie (mandaté par Uribe sur la question de l'échange humanitaire) "Le président Sarkozy a rappelé à cette occasion à son interlocuteur que la libération d'Ingrid Betancourt et des autres otages devait être recherchée dans le cadre d'une solution négociée et d'un accord humanitaire"

- 23 mai: marche organisée à Paris par le comité IDF qui réunit... une centaine de personnes , dont de nombreuses "personnalités"

- 24 mai: mini-interview de R.Reyes
"Commandant, quel message enverraient les FARC au président français récemment investi, Nicolas Sarkozy, pour qu'avec son concours reviennent dans leur foyer Ingrid et les autres détenus au pouvoir des FARC?
- Les FARC ratifient à nouveau, à l'attention du président Nicolas Sarkozy et du peuple français, leur engagement indéclinable dans la recherche de l'échange de prisonniers, pour lequel il est absolument indispensable de compter sur la garantie qu'il n'y ait pas de force publique dans les municipalités de Florida et Pradera.
Ses bons offices [ceux du président Sarkozy] dans de ce but seront décisifs [/"définitifs" dit littéralement Raul Reyes] pour obtenir le retour dans leur foyer de doña Ingrid et des autres échangeables. [Le mot "doña" signifie littéralement "dame" et marque le respect]
Monsieur le Président [Sarkozy], sachez que ni les mensonges ni les infamies ni les injures d'Alvaro Uribe, ennemi tenace de l'échange, ne modifieront les objectifs d'une organisation révolutionnaire qui livrent depuis 43 ans une bataille pour la Nouvelle Colombie, la Grande Patrie et le socialisme.

Est-il possible que les FARC rencontrent des émissaires des pays amis de l'échange, la Suisse, l'Espagne et la France?
- De notre part, il existe une volonté totale de conclure des rencontres avec les émissaires des gouvernements de la France, de la Suisse et de l'Espagne. Elles s'effectueront lorsque nous disposerons de conditions favorables pour les recevoir."


- 25 mai: réactions positives de Fernado Araujo "Il me semble adéquat que les FARC se montrent favorables à un espace (de négociations) et se disent disposés à parler avec l'envoyé français pour faire avancer cette initiative" du Quai d'Orsay "Nous espérons que ces éléments vont permettre d'enclencher très rapidement une dynamique permettant d'apporter une solution à la douloureuse question des otages, parmi lesquels figure notre compatriote, Mme Ingrid Betancourt" et du comité IDF "Nous sommes satisfaits de savoir que les FARC sont d’accord pour procéder à un accord humanitaire et espérons que le Président colombien fera part de la même volonté"

- 25 mai: Uribe évoque une libération de guerilleros des FARC avant le 7 juin "Le 7 juin, je dois avoir libéré (des guérilleros) des FARC dans l'ensemble ou partiellement. Si ce n'est pas possible, je les transférerai dans un autre endroit qu'une prison"

- 27 mai: un avocat des FARC, Gonzalo Gimenez , déclare que "la proposition de libération est parvenue aux prisonniers, mais ils sont peu nombreux à l'accepter" ; d'après un des guerilleros détenus cité par El Tiempo "dans cette liste [de 400 noms] il n'y a que 40 personnes qui sont vraiment des membres des FARC, des gens formés par l'organisation"

- 29 mai: déclaration du ministre de l'Intérieur et de la Justice "Il y a aujourd'hui un nombre de candidats (prisonniers FARC) assez significatif qui peut être de l'ordre de 1000 , mais parmi eux nous devons vérifier quels sont ceux qui peuvent bénéficier (du marché du Président Uribe) et dans quelle situation juridique ils se trouvent" "Ce sera un processus relativement rapide pour la majorité (des prisonniers) afin que toute l'opération soit terminée en un mois et demi ou deux" ; réponse d'un guerillero détenu, Diego Leonardo, qui s'exprime au nom de 90 de ses camarades "La proposition du président est cynique et a pour but de distraire l'opinion publique"

- 29 mai: conférence de presse de Yolanda Pulecio "J'espère que le président Uribe qui a offert maintenant de libérer plusieurs guérilleros le fasse de telle manière que la guérilla perçoive cela comme un geste de bonne volonté, et libère les otages" "Ils disent que ça pourrait se faire si on démilitarise deux districts pendant 40 jours, où un dialogue avec le gouvernement pourrait avoir lieu pour chercher un échange entre 200 ou 300 guérilleros et tous les otages ou une partie d'entre eux"

- 30 mai: déclaration du conseiller personnel d'Uribe "Il a toujours été question de (libérer) de 350 à 400 guérilleros, mais la décision finale (quant au nombre) sera prise par le Haut conseiller du gouvernement pour la paix Luis Carlos Restrepo"
Membre désinscrit
   Posté le 20-06-2007 à 23:44:49   

Toute cette histoire n'est bien entendu qu'une vaste mascarade, une opération de com' organisée par Uribe et son entourage pour faire diversion. Les ficelles sont grosses, Uribe libère plusieurs centaines de prisonniers, dont la majorité sont des reponsables syndicaux ou politiques, voire de simples civils accusés de collaborer avec la guerilla, qui sont tous présentés comme des membres des FARC. Il envisage par la suite de présenter ces libérations massives comme un geste unilatéral auquel les FARC refusent de donner suite.

Dans les listes de prisonniers libérables établies figuraient cependant un certain nombre de membres des FARC, accusés de crimes mineurs (la majorité étant convaincus de crimes contre l'humanité et légalement non amnistiables en l'état). Suivant les consignes de leur hiérarchie, la quasi-totalité des guerilleros présents sur ces listes ont refusé leur libération, maintenant qu'elle ne pouvait avoir lieu que dans le cadre d'un échange global de prisonniers de guerre.

Rappelons que pour être libérés les guerilleros doivent accepter leur démobilisation, et leur participation au programme de réinsertion civile, sous l'égide de l'Eglise catholique. Par conséquent, tout membre des FARC libéré dans ces conditions est considéré comme déserteur et n'appartenant plus aux FARC, avec toutes les condtions que cela implique.

Membre désinscrit
   Posté le 21-06-2007 à 00:10:58   

Visiblement conscient de l'échec de son coup médiatique (torpillé notamment par les fuites concernant le refus de nombreux guerilleros), Uribe décide de passer à la vitesse supérieure...

Espoir pour Ingrid Betancourt après la libération d'un chef Farc
06/06/2007 - Le Point, Le Soir, Washington Post, Swiss Info

Le président colombien Alvaro Uribe a libéré lundi un chef des Farc afin de relancer le processus de paix et de tenter de parvenir à la libération d'otages détenus par les rebelles d'extrême gauche, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

Uribe a précisé que c'était à l'initiative du président français, Nicolas Sarkozy, qu'il avait libéré Rodrigo Granda, considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
"Rodrigo Granda a été libéré cet après-midi", a déclaré Uribe lors d'une intervention télévisée diffusée tard lundi soir. "Le gouvernement lui a donné toutes les garanties afin qu'il puisse se comporter en acteur du processus de paix", a-t-il poursuivi.

Dans un communiqué diffusé aussitôt par l'Elysée, Nicolas Sarkozy a salué "cette décision très importante et courageuse". Le communiqué précise que le président français l'avait "expressément demandée au président Uribe dans le cadre de ses efforts destinés à obtenir la libération des otages, en particulier de notre compatriote Ingrid Betancourt".

Nicolas Sarkozy doit recevoir la famille d'Ingrid Betancourt mardi à 9 heures.

"C'est très encourageant et je veux y croire", a réagi Yolanda Pulecio, la mère de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle colombienne. "Quand j'ai vu que Granda était dans l'hélicoptère, j'étais heureuse", a-t-elle poursuivi.

ESPOIR DE LIBÉRATION

Cette mesure relance les espoirs de libération pour la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis 2002 en compagnie de sa directrice de campagne, Clara Rojas, et pour trois ressortissants américains capturés en 2003.

Granda, qui avait été arrêté en décembre 2004 à Caracas, au Venezuela, sera placé en liberté conditionnelle. Les chaînes de télévision ont diffusé sa sortie de la prison de La Dorada, dans la province de Caldas (à l'ouest de Bogota). Il a été héliporté jusqu'à Bogota où il a été conduit au siège de la Conférence épiscopale catholique.
Sa libération fait partie du plan présenté par le président Alvaro Uribe, qui a déjà autorisé l'élargissement de 190 rebelles en signe de bonne volonté.

Pour Alfredo Rangel, du centre de réflexion colombien Sécurité et démocratie, cette libération "intervient après la décision des Farc d'autoriser Granda à agir en porte-parole".
"Cela montre que les Farc sont disposées à progresser sur la voie d'un accord humanitaire", a-t-il ajouté.
Dimanche, la direction des Farc avait pourtant fait savoir qu'elle n'accordait aucun crédit à ces libérations, et avait qualifié le plan d'Uribe de "farce".

Effectivement, cette libération a été précédée d'un communiqué du Secrétariat diffusé le 3 juin sur Anncol...!

"El engaño”

1. Con la libertad condicionada de presos el Presidente busca ocultar su verdadera intención de impedir que las autoridades judiciales avancen en sus investigaciones a congresistas, militares, personalidades y contra su Gobierno, por evidentes nexos con la narco-para-política y por su responsabilidad en múltiples y espantosos crímenes contra civiles acusados de apoyar a la guerrilla e inútilmente también pretende tender cortinas de humo alrededor del espionaje telefónico ordenado y usufructuado por el mismo y por su cada vez más indignante servilismo ante las imposiciones de la Casa Blanca.

2. Esta farsa uribista es otro engaño a los familiares y amigos de los prisioneros de ambas partes que, además, distorsiona la característica de los presos para abultar las cifras, ya que mete en un solo saco:
a. Guerrilleros, los cuales mantienen su dignidad revolucionaria rechazando el tramposo ofrecimiento y exigiendo el Canje.
b. Desertores, que traicionaron a las FARC y por su decisión dejaron de ser guerrilleros, los que naturalmente no son ni pueden ser, parte de ningún Canje.
c.Población civil, acusada de guerrillera.

3. El demagógico anuncio de liberar unilateralmente presos nada tiene que ver con un Canje que será el resultado de acuerdos entre el Estado y la insurgencia revolucionaria, donde se definan criterios, tiempos, nombres, garantías, veedurías y mecanismos. Las FARC rechazan las falsas promesas de quienes pretenden convertir el clamor nacional por el Intercambio Humanitario en propaganda para curar las heridas causadas por la política neoliberal y terrorista de un Régimen ilegal como el de Uribe.

4.La concreción de un Canje exige realismo político y seriedad de parte del gobierno y reclama el abandono del doble juego oficial que prevalece ya que mientras se distrae con la propaganda de la liberación de los presos, las tropas oficiales continúan intentando rescates a sangre y fuego sin importarles para nada la vida y la integridad de los prisioneros. Reiteramos hoy, la necesidad de despejar los municipios de Florida y Pradera para concretar allí, los términos de un Acuerdo Humanitario.

Secretariado del Estado Mayor Central FARC-EP

Montañas de Colombia, junio del 2007

"La tromperie"

1. Avec la liberté conditionnelle des prisonniers, le Président cherche à dissimuler sa véritable intention d'empêcher que les autorités judiciaires avancent dans leurs recherches concernant les membres du Congrès, les militaires, les personnalités et son propre Gouvernement, pour les liens évidents qui le lient aux narco-para-polítiques et pour sa responsabilité dans des crimes multiples et terribles contre des civils accusés de soutenir la guérilla; il veut ainsi inutilement créer un rideau de fumée autour de l'espionnage téléphonique ordonné et utilisé par ce dernier et par lui-même, qui se montre chaque fois, de manière indigne, plus servile devant les dictats de la Maison Blanche.

2. Cette farce uribiste est une autre tromperie pour les familles et les amis des prisonniers des deux parties qui, en outre, dénature la nature des prisonniers pour hausser les statistiques, puisqu'il met dans le même panier :
a. des Guérilleros, qui ont gardé leur dignité révolutionnaire en rejetant l'offre trompeuse et en exigeant l'Échange.
b. des déserteurs, qui ont trahi les FARC et par cette décision ont cessé d'être membre de la guérilla, et qui donc ne peuvent évidemment pas être l'objet d'un échange humanitaire.
c. des civils accusés d'être membres de la guérilla.

3. L'annonce démagogique de libérer unilatéralement des prisonniers ne peut rien avoir à voir avec un Échange qui devra être le résultat d'accords entre l'État et la guérilla, où on aura défini les critères, le planning, les noms, les garanties, les observateurs et les mécanismes. Les FARC rejettent les fausses promesses de ceux qui prétendent transformer la clameur nationale pour l'Échange Humanitaire en une publicité pour soigner les blessures causées par la politique néo-libérale et terroriste d'un Régime illégal comme celui d'Uribe.

4. La conclusion d'un Échange exige du réalisme politique et du sérieux de la part du gouvernement, et nécessite l'abandon du double jeu officiel qui règne actuellement, puisque tandis qu'il détourne l'attention avec sa publicité sur la libération des prisonniers, les troupes officielles continuent à tenter des sauvetages "par le sang et par le feu" sans se soucier en rien de la vie et de l'intégrité des prisonniers. Nous réitérons aujourd'hui la nécessité de démilitariser les communes de Florida et Pradera pour concrétiser là-bas, les termes d'un Accord Humanitaire.

Secrétariat de l'État Major Central des FARC-EP

Montagnes de Colombie, juin 2007

Les parents de kidnappés sont perturbés par ce rejet

Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, a déclaré que dans le processus d'élargissement de guérillero des Farc, ce qui avait manqué c'était un rapprochement préalable avec ce groupe armé illégal.
"C'est un peu triste, c' est une désillusion, mais dès le début je me suis imaginé que cela allait se passer comme cela, parce que la base de tout c'était d'avoir un dialogue préalable avec le Farc, une conversation ou un rapprochement qui indiquerait qu'en échange des guérilleros on allait libérer les kidnappés, tous ou certains... j'avais peur que cela arrive... c'est très préoccupant", a assuré Yolanda Pulecio.

Pour sa part Lucy de Gechem, épouse de Jorge Eduardo Gechem, a exprimé sa préoccupation devant le rejet des Farc et a déclaré qu'il était regrettable qu'ils n'aient pas pris en considération ce geste du gouvernement pour arriver à la libération des kidnappés.
"Cela m'étonne beaucoup que les Farc n'aient même pas eu un geste humanitaire où ils auraient démontré leur bonne volonté au pays ... ils disent rechercher un accord humanitaire mais ils ne le démontrent pas", a affirmé Gechem.

Les parents sont tous d'accord pour demander la libération du petit Emmanuel (fils de Clara Rojas), comme preuve de sentiments humanitaires.
Membre désinscrit
   Posté le 21-06-2007 à 00:15:40   

Sur le petit Emmanuel justement, nouvelle coqueluche des medias:

Colombie: le petit Emmanuel devient le symbole des otages des FARC
08/06/2007 - AP, El Tiempo

Les milliers d'otages détenus par les FARC en Colombie ont un prénom, à défaut d'un visage: Emmanuel.

Elevé par les rebelles d'extrême gauche, l'enfant né il y a trois ans de la relation entre une prisonnière et un guérillero est en passe de devenir le symbole de la cruauté de cet interminable conflit.
Du même coup, sa mère, Clara Rojas, directrice de campagne d'Ingrid Betancourt et enlevée avec elle en 2002, sort de l'ombre de la candidate à l'élection présidentielle qui bénéficie d'une vaste campagne de soutien en Europe, du fait de sa double nationalité franco-colombienne. Les deux femmes font partie de la soixantaine d'otages de premier plan que les Forces armées révolutionnaires de Colombie voudraient échanger contre des centaines de leurs miliciens emprisonnés.

L'existence du fils de Clara Rojas avait été révélée en 2006 par un journaliste colombien mais le témoignage d'un policier qui a réussi à s'échapper après neuf ans de captivité a permis de mettre un prénom sur cet enfant de la guerre et d'en savoir un peu plus. "Ils ne laissent pas le bébé avec elle", sa mère, "ils la laissent le voir mais ce sont les guérilleros qui s'occupent de lui", a déclaré Jhon (bien Jhon) Frank Pinchao.

Entre les rebelles d'extrême gauche, les milices paramilitaires d'extrême droite et les criminels mus par l'appât du gain, la Colombie présente l'un des taux d'enlèvement les plus élevés au monde. Près de 700 personnes ont été capturées l'an dernier, selon les autorités, et plus de 3.000 sont actuellement retenues en otages, estime l'organisation Pais Libre. Le cas du petit Emmanuel est devenu représentatif d'une situation qui frappe toute la société colombienne.

Des émissions de télévision commencent désormais par un appel à la libération de l'enfant, qui sera également au coeur d'une prochaine campagne du gouvernement contre les FARC. Il s'agira de "montrer le niveau de cruauté de cette organisation qui en est arrivée au point où un être humain est né otage", précise le vice-président Francisco Santos, enlevé en 1989 et détenu pendant huit mois par les hommes de main du baron de la drogue Pablo Escobar, mort depuis.
L'initiative accompagne le changement récent de stratégie du président Alvaro Uribe, qui a décidé il y a deux semaines, à la demande pressante du nouveau président français Nicolas Sarkozy, dit-il, de libérer près de 200 membres présumés des FARC.

Un haut responsable de la guérilla, Rodrigio Granda, a ainsi été relâché lundi dernier, dans l'espoir qu'il facilite la relance de négociations avec les FARC. Mais l'homme a refusé ce rôle d'intermédiaire et la guérilla qualifie de traîtres les rebelles qui renonceraient à leur engagement pour retrouver la liberté. Elle exige la création d'une zone démilitarisée préalablement à l'ouverture de pourparlers sur un échange de prisonniers.

Si la famille Betancourt s'inquiète de ce que l'initiative unilatérale du président Uribe risque de priver le gouvernement de monnaie d'échange, Ivan Rojas, frère de Clara Rojas, la soutient. "Quand le gouvernement aura relâché ces prisonniers, le monde verra qui veut vraiment un accord", a-t-il expliqué à l'Associated Press.
En attendant, il s'inquiète. "Si Emmanuel vit dans la jungle survolée sans cesse par des hélicoptères et qu'en grandissant, tout ce qu'il voit ce sont des hommes en uniforme, il va devenir guérillero", prédit-il. "Nous ne pouvons pas vivre ainsi dans ce pays où un enfant est victime d'abus depuis sa naissance, un enfant qui n'a aucun droit."

La mère de Clara Rojas, également prénommée Clara, redoute pour sa part de mourir sans avoir revu sa fille ni connu son petit-fils. Mardi, cette femme de 76 ans a adressé une lettre ouverte à Emmanuel. "Comme vous me manquez tous les deux! (...) Nous voulons ta liberté! (...) Un jour tu seras grand et tu pourras lire ces lignes. J'espère qu'il ne sera pas trop tard pour moi", écrit-elle.
Membre désinscrit
   Posté le 21-06-2007 à 00:38:32   

Revenons-en à la libération de Rodrigo Granda, sans conditions .

Rodrigo Granda, un rebelle en mission diplomatique
06/06/2007 - RFI, Libération, La Charente libre, Le Figaro, FR3, Diario Occidente

Rodrigo Granda a été libéré sans conditions, le 5 juin, par le président Uribe pour servir «d’intermédiaire de paix» avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Jusqu’à sa capture à Caracas, au Venezuela, fin 2004, Granda assurait les relations extérieures des Farc dont il servait la cause auprès des formations politiques, des ONG, voire des pouvoirs établis où il parvenait à se ménager des entrées.
Et cela depuis qu’à la fin des années 80, il avait renoncé à ses fonctions de représentation du Parti communiste colombien (PCC) à Bogota pour échapper aux paramilitaires et rejoindre dans la guérilla son ancien camarade d’études à Berlin, Raul Reyes, actuel numéro deux et porte-parole des Farc.

Rompu à la diplomatie sinon au genre de mission de bons offices qu’attendent de lui les présidents colombien et français, Rodrigo Granda se drape dans sa loyauté à l’égard des Farc dont il a réitéré les exigences dès sa sortie de prison.

A peine libéré, Rodrigo Granda a jeté un froid sur la perspective d'un dénouement rapide des négociations qui pourraient aboutir à la remise en liberté d'otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt. Ce chef de la rébellion colombienne, considéré comme le «ministre des affaires étrangères des Farc», a déclaré mardi que le président colombien, Alvaro Uribe, devait accepter avant tout accord sur les otages la démilitarisation d'une zone du pays réclamée par la rébellion.
«L'impératif du moment, c'est un échange humanitaire mais ce ne sera possible qu'avec la démilitarisation de Florida et de Pradera», a-t-il dit dans un enregistrement diffusé du siège de la Conférence épiscopale catholique à Bogota, où il se trouve depuis sa libération, lundi. Granda, qui a bénéficié d'une remise en liberté sur parole, a ajouté que son rôle futur dépendrait de la direction des Forces armées révolutionnaires de Colombie.

Sa libération a été interprétée à Bogota mais aussi à Paris comme un développement important dans le dossier des otages des Farc, dont Ingrid Betancourt, enlevée le 23 février 2002, et trois Américains (Marc Gonsalves, Thomas Howes et Keith Stansell). Les autorités colombiennes et françaises ont souligné qu'Uribe avait décidé d'élargir Granda à la demande du président français Nicolas Sarkozy.

Mardi soir, la France, l'Espagne et la Suisse ont exhorté les rebelles colombiens à répondre à sa remise en liberté en s'efforçant de conclure un accord pour la libération de Betancourt et des trois Américains. Ces employés d'une entreprise sous contrat avec le département américain de la Défense ont été capturés l'année suivante après l'accident de leur avion dans la jungle lors d'une opération d'éradication de plantations de drogue.

L'initiative de relâcher Granda et d'autres rebelles est intervenue alors même que les Farc avaient rejeté ce plan et réaffirmé qu'ils posaient le retrait des forces colombiennes d'une zone rurale entourant les villes de Florida et de Pradera, d'une superficie équivalente à celle de New York, comme condition préalable à toute discussion sur l'échange d'otages contre des guérilleros emprisonnés.

Granda a réaffirmé cette exigence, illustrant la complexité de la tâche qui attend Uribe s'il veut parvenir à un accord avec les Farc alors même qu'il s'est rendu populaire auprès de l'électorat par son intransigeance face à la rébellion et par son refus de retirer l'armée de cette zone. Au moment même où Uribe annonçait la libération de Granda, lundi soir à Bogota, les Farc enlevaient le capitaine Guillermo Javier Solorzano, commandant de la police de Florida.

Info passée inaperçue mais effectivement l'officier de police a remplacé numériquement Pinchao dans la liste des prisonniers politiques détenus par les FARC.

Les conditions de Granda
RFI - 06/06/2007
Dans la cour du siège de la Conférence épiscopale, Rodrigo Granda fait les cent pas accompagné par son avocat. A l'adresse des journalistes, massés derrière les grilles, il fait le V de la victoire.

Toutes les charges judiciaires qui pèsent sur lui ont été levées dans la matinée par décret présidentiel. Celui qu'on appelle le ministre des Affaires étrangères des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) est désormais officiellement chargé par la présidence colombienne de représenter les Farc dans d'éventuelles négociations de paix.

Mais en fin d'après-midi, Rodrigo Granda communique via un enregistrement. Il récuse toute fonction qui ne lui serait pas attribuée par le Haut secrétariat de son mouvement et réitère les conditions des Farc à la reprise des négociations.

«En ce moment le point le plus important c'est l'échange humanitaire. Celui-ci sera possible si et seulement si la zone de Pradera et Florida sont démilitarisées. Avec la démilitarisation, un vrai processus pourra s'engager. Non seulement pour le retour des détenus des deux côtés vers leurs familles mais aussi pour gagner la confiance de toutes les parties et construire les bases pour des dialogues futurs qui pourront conduire à une issue politique négociée du conflit social et armé subi par le pays.», a déclaré Rodrigo Granda.

Dans son communiqué, Rodrigo Granda remercie par ailleurs le président français Nicolas Sarkozy et dénonce la récupération politique de cette libération par le président colombien.
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   Posté le 21-06-2007 à 18:49:52   

Un petit peu d'humour, histoire de faire un break...
Pétition pour réclamer le maintien en détention d'Ingrid Betancourt, à l'initiative des camarades du CPCML (Canada, pro-albanais)

http://www.betencourt.kokoom.com/
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   Posté le 21-06-2007 à 19:56:59   

Farc dicen que no hablaron con Francia para liberar a 'Granda' y reiteran su exigencia de despeje

EL TIEMPO - 12/06/07

En su primera entrevista tras la liberación del denominado 'Canciller' de esa guerrilla, y del anuncio de indulto a un centenar de guerrilleros, 'Raúl Reyes' descalifica a Granda como vocero.
Los planteamientos de 'Reyes', segundo al mando de las Farc, llegaron a través de una entrevista que le dio al ex asesor de paz y columnista Lázaro Vivero Paniza, quien la cedió a EL TIEMPO.
Y el mensaje es que los pasos que dio el Gobierno colombiano no lograron mover a las Farc de su posición frente al intercambio humanitario.
Vivero recibió las respuestas de 'Reyes' el viernes en la noche. En ellas no se hizo ninguna mención al comunicado del G-8 en el que los países más poderosos del mundo pidieron a las Farc liberar a los "rehenes".

¿La decisión del Gobierno de excarcelar un número importante de guerrilleros es bien vista por las Farc?
- En las Farc es bien vista la liberación de los guerrilleros desde que esta sea sin condiciones, sin presiones ni trampas, igual a la que hicimos nosotros en La Macarena en el 2001, cuando liberamos unilateralmente a más de 300 integrantes del Ejército y la Policía durante los diálogos con el gobierno de Pastrana.

¿Esta excarcelación contribuye a que las Farc cambien su posición sobre el intercambio humanitario?
- Las Farc mantienen inmodificable su propuesta sobre el intercambio humanitario, la zona desmilitarizada y la verificación. Un acuerdo serio hacia la liberación de los prisioneros de las dos partes requiere de garantías que posibiliten el encuentro de los voceros del Gobierno con sus pares de las Farc.

¿Fue autorizada en últimas por las Farc que 'Rodrigo Granda' se acogiera a estas concesiones? Él aseguraba que no hacía nada que no estuviera consultado con el Secretariado...
- El camarada 'Granda' nunca se acogió a ninguna de las exigencias del Gobierno. Su secuestro en Venezuela por el Estado colombiano, fuera de transgredir la soberanía y las leyes de los venezolanos, fue injusto, puesto que la misión de 'Granda' era el trabajo político y diplomático con énfasis en el acuerdo humanitario y las salidas políticas.

El presidente Uribe confirmó que la determinación de liberar a 'Granda' fue por petición del presidente Nicolas Sarkozy. ¿Entre Francia y las Farc hay algún camino ya transitado para que él se convierta en un 'facilitador' autorizado para el intercambio humanitario?
- Agradecemos al presidente Sarkozy por su gestión ante Uribe al pedir la libertad unilateral de 'Granda'. Nada había convenido entre el Gobierno francés y nosotros para esa liberación. El Secretariado es el que nombra o autoriza las vocerías de la organización en todos los temas.

¿Sería una especie de vocero que se podría reunir con miembros del gobierno colombiano para el tema?
- Los voceros plenipotenciarios de las Farc se reunirán con los del gobierno de Uribe en los municipios desmilitarizados. No existe ninguna opción de reuniones sin esta garantía.

Se asegura que las Farc están divididas en este tema. Que unos miembros del Secretariado estaban de acuerdo con la salida de 'Granda' y otros no...
- En las Farc todos estamos de acuerdo con la salida de las cárceles de nuestros camaradas. Lo que no aceptamos son condicionamientos o compromisos en contra de nuestras convicciones revolucionarias (...) Una de las principales fortalezas de las Farc es su férrea unidad ideológica y política en torno a las decisiones y orientaciones de los organismos superiores.

¿Cómo ven a los que se acogieron a la excarcelación?
- Quienes fueron excarcelados sin firmar compromisos con el Gobierno, están dentro del derecho de lograr la libertad mediante cualquier alternativa que se presente. Los demás guerrilleros darán sus explicaciones a los organismos superiores de su actitud.

¿Cómo interpretan las Farc este gesto antes de las elecciones en Francia y antes de las elecciones del 28 de octubre en el país?
- Antes que un gesto unilateral, son campañas mediáticas con fines políticos; persiguen beneficios electorales.

El Presidente dijo que son razones de Estado. ¿Cuál es su opinión?
- Ni siquiera los uribistas más convencidos logran descifrar las supuestas razones de Estado que tampoco supo explicar su Presidente.

Según dijo Uribe, es por petición del Presidente de Francia que lo hizo, además de que (Carlos) Moreno de Caro ayudó. ¿Qué hay detrás de todo esto?
- Es otro de los tantos chistes flojos de Uribe. Lo único serio y destacable es la petición del Presidente de Francia.

El Gobierno ha querido reunirse con un miembro de las Farc para tratar el tema del despeje de Florida y Pradera. ¿Sería posible?
- Las posibilidades de reuniones de nuestros voceros con los del Gobierno se efectuarán una vez sean desmilitarizados los municipios de Pradera y Florida, en el Valle.

¿Con esas posiciones radicales, como en el caso del intercambio, no pierden espacio ante la comunidad nacional e internacional?
- Las Farc son resultado del conflicto interno del Estado y sus gobiernos con el pueblo, los trabajadores y la oposición revolucionaria. La propuesta de canje o intercambio humanitario pretende solucionar un problema derivado de la confrontación interna donde Estado y guerrilla son protagonistas y responsables de darle solución mediante la firma de acuerdos, sin comprometer a la comunidad internacional más que en aportar sus buenos oficios o recomendar propuestas que bien pueden acoger o negar las partes contendientes.

¿Hasta cuándo seguirá esta situación?
- El acuerdo se logrará cuando impere en el Gobierno la sensatez, cuando el Presidente piense en Colombia y entienda que sus deseos están en contravía de las realidades históricas de nuestra Patria.

"Sin la desmilitarización de Florida y Pradera (Valle), las Farc no pueden aceptar encuentros con los representantes del actual Gobierno".

"Nada bueno esperamos del Gobierno (...) cada paso es fríamente calculado, como parte de la campaña a favor de su política de seguridad".

'Raúl Reyes', en la entrevista con Lázaro Vivero.

Emmanuel y los otros cautivos

¿No cree usted que Emmanuel (el hijo de Clara Rojas que nació mientras su madre estaba secuestrada por las Farc) merece otra forma de vida?
- El niño de Clara sí merece otra forma de vida, como también la merecen los hijos de las guerrilleras nacidos en las cárceles del Estado, así como los millones de niños hambrientos, enfermos y desamparados que deambulan por las calles colombianas.

¿Qué mensaje hay para los familiares de los secuestrados? ¿Podrían llegar pruebas de supervivencia como un gesto de las Farc?
- Las veces que las Farc han enviado pruebas de supervivencia son gestos unilaterales. A los familiares de los prisioneros les decimos que mantenemos la mejor voluntad de mandarles las pruebas de supervivencia, pero ante todo procuramos garantizar la seguridad de sus familiares, antes que exponerlos a perecer víctimas del fuego cruzado entre la fuerza pública y los guerrilleros encargados de cuidarlos.


TRADUCTION

"Rien n'a été convenu entre les FARC et le gouvernement français"

Dans sa première interview après la libération du négociateur international de la guerilla, et l'annonce de l'amnistie d'une centaine de guerilleros, Raul Reyes réfute l'attribution de porte-parole à Granda.
Cette interview est la retranscritpion de celle que Reyes, mandaté par les FARC a accordée au journaliste Lázaro Vivero Paniza, ancien conseiller pour la paix, qui l'a cédée à El Tiempo.
Et le message est que le premier pas fait par le gouvernement colombien n'a pas fait évoluer la position des FARC sur la question de l'accord humanitaire.
Vivero a reçu les réponses de Reyes vendredi dans la nuit. Ce dernier n'y fait pas mention de communiqué du G8 dans lequel les pays les plus puissants du monde ont demandé aux FARC de libérer les otages.

La décision du gouvernement de sortir de prison un nombre important de guerilleros est-elle bien perçue par les FARC?
- La libération des guerilleros est bien perçue par les FARC à partir du moment où elle est sans conditions, sans pressions ni pièges, à l'image de ce que nous avons fait à La Macarena en 2001, quand nous avons libéré unilatéralement plus de 300 soldats et policiers pendant les pourparlers avec le gouvernement de Pastrana.

Cette libération contribue-t-elle à ce que les FARC changent de position sur l'échange humanitaire?
- Non, la proposition des FARC reste inchangée en ce qui concerne l'échange humanitaire et la zone démilitarisée. Un accord sérieux tendant à la libération des prisonniers dans les deux camps suppose des garanties permettant d'envisager la rencontre des porte-parole du gouvernement et des FARC.

Les FARC ont-elles autorisé à la dernière minute que Rodrigo Granda accepte ces concessions ? Il assurait qu'il ne faisait rien sans l'aval du secrétariat…
- Le camarade Granda n'a accepté aucune des exigences du gouvernement. Son enlèvement au Venezuela par l'Etat colombien, outre qu'il violait la souveraineté et les lois des Vénézuéliens, était injuste, car la mission de Granda était purement diplomatique, elle consistait à rechercher un accord humanitaire en privilégiant les solutions politiques.

Le président Uribe a confirmé que la décision de libérer Granda a fait suite à la demande de Nicolas Sarkozy. Entre la France et les FARC, est-il d'ores et déjà envisagé que le président Sarkozy devienne un "facilitateur" autorisé pour l'échange humanitaire ?
- Nous remercions le président pour son initiative. Mais il a demandé la libération unilatérale de Granda sans que rien n'ait été convenu entre le gouvernement français et nous pour cette libération. C'est le secrétariat qui nomme ou autorise les porte-parole de l'organisation sur toutes les questions.

Un porte-parole pourra-t-il rencontrer des membres du gouvernement sur cette question ?
- Les porte-parole plénipotentiaires des FARC se réuniront avec ceux du gouvernement Uribe dans les municipalités démilitarisées. Sans cette garantie, il ne peut pas y avoir de négociations.

Certains assurent que les FARC sont divisées sur cette question. Des membres du secrétariat auraient été d'accord avec la libération de Granda, d'autres non…
- Nous n'avons aucune raison de ne pas vouloir que nos camarades sortent de prison. Ce que nous n'acceptons pas, en revanche, ce sont des conditions ou des engagements qui aillent à l'encontre de nos convictions révolutionnaires […]. L'une des principales forces des FARC tient à leur unité idéologique et politique autour des décisions et des orientations des organismes supérieurs.

Comment les FARC interprètent-elles ce geste à la veille des législatives en France et dans la perspective des élections du 18 octobre dans notre pays ?
- Plus qu'un geste unilatéral, ce sont des campagnes médiatiques à visées politiques, électoralistes.

Le président Alvaro Uribe a parlé de "raisons d'Etat" [pour justifier la libération de Granda]. Qu'en pensez-vous ?
- Même ses partisans les plus convaincus ont du mal à décrypter ces "raisons d'Etat", et le président lui-même n'a pas su les expliquer.

Le gouvernement souhaite rencontrer un membre des FARC pour discuter de la possibilité de démilitariser Florida et Pradera. Est-ce envisageable?
- Les réunions entre nos représentants et ceux du gouvernement seront organisées une fois que les municipalités de Florida et Pradera auront été démilitarisées

Avec des positions aussi radicales, notamment au sujet de l'échange, ne cèdent-ils pas du terrain ( ) face à la communauté nationale et internationale?
- Les FARC sont le résultat du conflit interne entre d'une part l'Etat et ses gouvernements, et d'autre part le peuple, les travailleurs et l'opposition révolutionnaire. La proposition de l'change humanitaire est censée résoudre un problème issu de la confrontation entre l'Etat et la guerilla, qui sont les protagonistes et ont la responsabilité d'apporter une solution par la signature d'accords qui n'impliquent pas la communauté internationale, dont le rôle doit être de proposer ses bons offices et de faire des propositions que restent libres d'accepter ou de refuser les 2 parties du conflit

Jusqu'à quand va durer cette situation?
- L'accord sera obtenu quand le gouvernement fera preuve de sagesse, quand le Président aura une pensée pour la Colombie et admettra que ses désirs sont en contradiction avec les réalités historiques de notre patrie.

"Sans la démilitarisation de Florida et Pradera (departement de Valle), le Farc ne peuvent pas accepter des rencontres avec les représentants de l'actuel Gouvernement".

"Nous n'attendons rien de positif du Gouvernement (...) chaque pas il est froidement calculé, comme un élément de la campagne en faveur de leur politique de sécurité".

Raul Reyes.

Emmanuel et les autres captifs

Ne croyez-vous pas qu'Emmanuel (le fils de Clara Rojas qui est né quand sa mère était en détention) mérite une autre vie?
- L'enfant de Clara mérite en effet une autre vie, comme la méritent également les enfants des guérilleras nés dans les prisons de l'État, ainsi que les millions d'enfants affamés, malades et désemparés qui deambulent dans les rues en Colombie.

Quel est votre message à destination des familles des otages? Peuvent-ils espérer un geste des FARC, comme par exemple une preuve qu'ils sont toujours en vie?
- A chaque fois que les FARC ont envoyé des preuves, ce furent des gestes unilatéraux. Nous disons aux familles des prisonniers que nous sommes disposés à faire preuve de la meilleure volonté pour leur faire parvenir ces preuves, mais nous devons avant tout nous assurer de garantir la sécurité de leurs proches, plutôt que de les exposer au feu croisé entre la force publique et les guerilleros chargés de veiller sur eux.
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   Posté le 21-06-2007 à 20:22:38   

Dans le même article d'El Tiempo:

Sigue búsqueda de cuatro policías

El director de la Policía, general Óscar Naranjo, viajó ayer a Caquetá para coordinar con los mandos militares la búsqueda de tres agentes del Gaula que fueron secuestrados el sábado por las Farc.
"La Policía, frente al desafío que le plantean las Farc con el delito del secuestro, mantiene la inquebrantable decisión de someterlas a la ley. No importa quienes sean los secuestrados, si policías o civiles", dijo Naranjo.
El comandante de Policía de Florida (Valle) está en manos de la guerrilla desde hace una semana.
Ese grupo atacó el sábado una patrulla del Escuadrón Móvil de Carabineros. Dos uniformados, identificados como Arley de Jesús Loaiza y Jorge Ortiz, murieron y cuatro más resultaron heridos en un enfrentamiento en la vía entre Caicedo y Santa Fe de Antioquia.

Ce paragraphe confirme la détention du capitaine Solorzano, chef de la police de la municipalité de... Florida! Double clin d'oeil de la guerilla, cette capture fait suite, d'une part à l'évasion de Pinchao, et d'autre part au refus répété du gvt de démilitariser la municipalité.
Par ailleurs les FARC auraient capturé 3 agents des Forces Spéciales (GAULA) (dept de Caqueta) et attaqué une patrouille de carabiniers (dept de Antioquia), faisant 2 morts et 4 blessés.

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   Posté le 21-06-2007 à 20:54:49   

Rodrigo Granda dice que quiere ir a hablar con el secretariado de las Farc

EL TIEMPO - 12/06/2007

Rodrigo Granda, una semana después de haber sido liberado por el Gobierno.Si esta instancia no avala su papel de 'gestor de paz', él dice que trabajará por el intercambio humanitario, porque así lo ordenó la Novena Conferencia de ese grupo guerrillero.
En la primera entrevista que concede desde que salió de la cárcel de La Dorada, hace una semana, 'Granda' le dijo a EL TIEMPO que no piensa irse del país y que está esperando las condiciones apropiadas de seguridad para ir a la selva a hablar con sus superiores.

Con lo que dijo 'Raúl Reyes', ¿queda anulado su papel como 'gestor de paz'?
- Lo que ocurre es que no es el Gobierno el que me tiene nombrar a mí, porque yo no soy funcionario. Y las Farc lo que han dicho es que sus voceros frente al canje están definidos hace mucho tiempo, pero remarcan que yo venía cumpliendo tareas político-diplomáticas por el intercambio humanitario. Ahí no hay ninguna variación de las Farc en torno a las actividades que he venido desarrollando.

¿El de 'Reyes' es el mensaje que estaba esperando?
- No. Lo que estoy esperando es, a la primera oportunidad, poder ir y conversar directamente con el secretariado.

¿Qué le diría, qué información le llevaría?
- Me disculpa, no todo se puede decir públicamente, pero sí hay variada información de todo orden. Lo que se necesita es sentarse uno a conversar, reflexionar sobre muchos temas y seguir trabajando como lo ha mandado la Novena Conferencia. Primero (trabajar) por el intercambio humanitario y unos acercamientos que nos permitan una salida política al conflicto. Las Farc tienen unos voceros, pero la orientación y el mandato de la máxima dirección de las Farc, que es la conferencia, nos dijo que trabajáramos por el intercambio humanitario y por la salida política y dialogada al conflicto.

¿Hasta cuándo estará usted en la Conferencia Episcopal?
- Creo que un año o dos años.

Entonces, ¿cuándo saldrá a verse con el secretariado?
- Técnicamente soy un hombre excarcelado. Puedo moverme por el país sin restricción de ninguna naturaleza. Nunca he dicho que he dejado de ser de las Farc. Démosle tiempo al tiempo. No hay que precipitarse, mi seguridad no es la mejor. Hay mucha gente interesada en que las cosas sigan por el camino de la guerra. Y yo tengo que ser responsable con el país de no arriesgarme torpemente para que ahí sí se entierre todo un proceso.

La entrevista con ' Reyes' se hizo antes del comunicado del G-8. ¿Cree que cambian las cosas para las Farc con el pronunciamiento?
- Es muy importante el pronunciamiento. Nosotros, como Farc, habíamos evitado la internacionalización del conflicto colombiano.
Es ahora que el Estado colombiano, el doctor Uribe, han internacionalizado el conflicto. Los ocho países más poderosos de la Tierra ahora le piden, no al Gobierno, no a las Farc, sino a las partes, que traten de buscar una salida humanitaria.
En ese sentido, las opiniones de todo el que pueda interceder en arreglar el conflicto colombiano, desde que no lo haga con intenciones torcidas y buscando beneficio propio, siempre serán valiosas; seguramente pueden acompañar ahora y en el futuro.

¿Estaría dispuesto a volver a la cárcel?
- Yo a la cárcel no le tengo miedo. Claro que estoy consciente de volver a la cárcel o al cementerio, porque uno no está seguro de las cosas. Yo creo que en cualquier momento el Gobierno da un reversazo. No me hago ilusiones porque mis procesos siguen en marcha y en cualquier momento, con una variación brusca en la actividad política nacional, seguramente volvería a la cárcel. Pero estoy seguro que con el intercambio humanitario volvería a la libertad. No tengo duda.

¿Por qué lo pidió Sarkozy?
- No conozco las razones que ha esgrimido el doctor Uribe, las 'razones de Estado'. No las sé ni me las imagino.

Hoy le devolvieron los documentos de identidad, ¿a qué país se va?
- No, a ningún otro país. ¿Por qué? Si soy colombiano...

Se dice que iría a Francia, a Cuba, Suiza...
- No sueño con ningún país en particular. Francia está muy lejos y allá no puedo pedir bandeja paisa, no sé francés... Además me cuentan que el invierno es muy duro y en verano hace mucho calor ... Prefiero quedarme en Colombia. Cuba es una isla muy bonita, pero no hay como el país de uno.

Mientras ustedes insisten en el despeje de Florida y Pradera, hace unos días secuestraron al jefe de la Policía. ¿Eso no es un golpe a lo que se quiere hacer?
- No. Es que la guerra no ha parado. Aquí no ha habido cese al fuego ni hay tregua. Mientras no se pare la guerra van a caer en manos de las Farc algunos policías, militares y agentes del DAS y otras instituciones del Estado, y van a caer presos muchos guerrilleros.

El país está esperando alguna respuesta de las Farc. ¿Hay algún avance con los 'países amigos'?
- Estamos en un punto de mucha expectativa. Habrá que ver las buenas acciones que puedan hacer los países facilitadores, pero no tengo ninguna fórmula, ninguna insinuación. La situación, por parte de las Farc, para no dilatar más esto, sigue siendo y será inmodificable


Le guérillero Granda veut rencontrer le secrétariat des FARC
16/06/2007 - Cyberpresse.ca

Rodrigo Granda, le chef guérillero libéré par le président Alvaro Uribe début juin, a déclaré lors d'une interview publiée mercredi par le quotidien El Tiempo qu'il voulait rencontrer le secrétariat (instance dirigeante) des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
«J'attends la première opportunité pour aller directement parler avec le secrétariat», a indiqué M. Granda.

Rodrigo Granda, qui purgeait une peine de prison, a étéremis en liberté le 4 juin par le président colombien Alvaro Uribe à la demande expresse du président français Nicolas Sarkozy.
«Il est nécessaire de s'asseoir et de parler (...) Il faut d'abord travailler en vue d'un échange humanitaire et de rapprochements qui nous permettent de trouver une issue politique au conflit», poursuit Granda.

Les FARC, première guérilla de Colombie avec 17.000 hommes, réclament la libération par le gouvernement colombien de 500 de leurs hommes en échange de 56 otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains.
Le rebelle déclare craindre pour sa sécurité. Indiquant qu'il pourrait séjourner «un ou deux ans» au siège de la Conférence épiscopale de Bogota où il vit depuis sa libération, Granda estime qu'il «y a beaucoup de gens qui souhaitent poursuivre le chemin de la guerre».
Selon lui, le dernier sommet du G8 a joué un rôle clef «en internationalisant» le conflit colombien. «Les huit pays les plus puissants de la terre», dit-il, «demandent maintenant, pas au gouvernement, pas aux FARC, mais aux deux parties, d'essayer de trouver une solution humanitaire».

Enfin, Rodrigo Granda qui vient de recevoir du gouvernement une carte d'identité et un passeport colombien, soutient qu'il n'a pas l'intention de quitter la Colombie. «Je ne rêve d'aucun pays en particulier», poursuit-il, démentant des rumeurs de départ imminent pour Cuba ou la France.

Pour Sarkozy, nous sommes un mouvement de libération»

Entretien exclusif avec Rodrigo Granda, n° 2 des Farc, récemment libéré par la président colombien Alvaro Uribe.
Par Jean-Hébert Armengaud, envoyé spécial à Bogota
LIBERATION - samedi 16 juin 2007

Rodrigo Granda est considéré comme le «ministre des Affaires étrangères» de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Les Farc (qualifiées d’organisation terroriste par l’Union européenne) retiennent la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et 56 autres otages. Le 4 juin, le président colombien, Alvaro Uribe, à la demande de Nicolas Sarkozy, a libéré Rodrigo Granda, arrêté en décembre 2004. L’Elysée espère débloquer le dossier de la libération des otages (la guérilla réclame en échange la libération de 500 prisonniers). Mais les Farc ont répondu que c’était à elles seules de désigner un éventuel intermédiaire. Elles utilisent aussi cette libération comme instrument de propagande, estimant que la France accorde une certaine reconnaissance à leur mouvement. Craignant pour sa vie, Granda est hébergé au siège de la Conférence épiscopale colombienne, à Bogotá, où Libération l’a rencontré vendredi.

Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il demandé votre libération ?
- C’est une question que je me pose moi-même. Et que se pose mon organisation. La seule réponse que je vois, c’est qu’il est arrivé à la conclusion que ni moi ni les Farc ne sont des terroristes ou des narcotrafiquants. Que nous sommes un mouvement de libération nationale avec lequel il faut compter pour trouver une solution au conflit. Sarkozy est un homme avisé qui a compris qu’il existe deux parties bien définies dans ce conflit, l’Etat colombien et l’insurrection des Farc. Aujourd’hui, tout le monde, en Colombie et dans une grande partie de la communauté internationale évoque la possibilité d’un échange humanitaire. Depuis cinq ans [date de la première élection du président Uribe, ndlr], ce n’était plus le cas.

Avez-vous eu des contacts avant votre libération avec des fonctionnaires français ?
- J’étais dans une prison de haute sécurité ; je n’ai eu aucun contact, ni avec le gouvernement ni avec le peuple français.

Depuis, avez-vous rencontré des représentants français ?
- J’ai vu un diplomate. Je lui ai expliqué en détail comment le gouvernement colombien avait mal interprété la demande de Sarkozy. Au lieu de me libérer sans conditions, il a fait pression sur moi pour que je renonce à mes principes. J’ai été victime d’un chantage et mon devoir était d’en informer la France.

Vous a-t-il dit ce que la France attend de vous ?
- Il n’a fait aucune proposition ni insinuation. Il s’est limité à m’écouter.

Sarkozy voulait accélérer le règlement de l’affaire des otages. C’est un échec ?
- Il a eu un geste de grandeur humaine. Il a sûrement pensé que je pourrais agir dans le dossier. Mais le gouvernement a exigé que je renonce aux Farc, ce que je ne ferai jamais. J’ai donc d’abord refusé d’être relâché. On m’a alors menacé d’utiliser la force pour me sortir de prison. Le gouvernement voulait diviser notre mouvement guérillero, me faire passer pour un traître et un déserteur. Ce qui n’aide en rien à un règlement du dossier.

Qu’attend désormais de vous le gouvernement colombien ?
- Il veut faire de moi un «intermédiaire de paix». Je n’accepte pas. Même si j’ai toujours lutté pour la paix et la réconciliation, sans être négociateur ou porte-parole. Juste parce c’est une obligation révolutionnaire et mon intime conviction.

Dans un futur proche, les Farc peuvent-elles vous désigner comme intermédiaire ?
- Ce sont les Farc et son secrétariat national [la direction, formée de sept personnes] qui me donnent les ordres et j’obéis.

Etes-vous entré en contact avec eux ?
- Je n’ai qu’un téléphone portable, prêté par la Conférence épiscopale. Je n’ai eu aucun contact avec le secrétariat ni avec aucun autre membre des Farc. Ce serait une folie de le tenter depuis un endroit étroitement surveillé par la police, mais aussi par le renseignement militaire.

Pourquoi ne pouvez-vous pas sortir du siège de la Conférence épiscopale ?
- Je n’ai pas été amnistié ni gracié. Je ne considère pas avoir été «libéré», juste relâché. A tout moment, le gouvernement peut me renvoyer en prison. J’ai été condamné à vingt et un ans de prison en première instance. Et j’ai encore une dizaine d’instructions et de procès en cours. Fondés sur des montages grossiers du renseignement militaire. Théoriquement, je peux me déplacer librement sur tout le territoire national. Dans la pratique, si je sors, c’est sûr que je serai assassiné.

Par qui ?
- En Colombie, il existe toujours un terrorisme d’Etat. Le processus de démobilisation des groupes de paramilitaires [mené par le président Uribe ces dernières années] n’est pas une réalité. Ces groupes existent toujours sous d’autres dénominations. Ils haïssent les Farc et n’hésitent pas à exterminer physiquement ses membres.

Quel est votre statut au sein des Farc ?
- Je suis un combattant de base, et je n’ai pas l’honneur d’avoir un grade militaire. J’ai toujours fait un travail politique. Ces dernières années, j’avais des fonctions politico-diplomatiques au sein de la Commission internationale des Farc. J’étais en contact avec des gouvernements, des personnalités, des journalistes, des intellectuels et des partis politiques à l’étranger.

Avec quels partis politiques en France ?
- Je m’abstiendrai de donner des précisions. La démocratie bourgeoise française est avancée et fait preuve de tolérance face à notre dissidence.


Secretariado de las Farc habría avalado viaje de 'Rodrigo Granda' a Cuba, que se produjo este lunes
El Tiempo - 18/06/2007

Fuentes cercanas al guerrillero dijeron a EL TIEMPO que, a mediados de la semana pasada, el gobierno cubano fue informado sobre el visto bueno del grupo guerrillero para el viaje de su 'canciller'.
De hecho, la condición que puso la Embajada de Cuba en Colombia para un posible viaje de Granda (excarcelado por el Gobierno hace dos semanas) a ese país era que "las dos partes implicadas en el conflicto lo pidan".
Las informaciones que tiene este diario coinciden en que la estadía de 'Granda' en la isla podría generar un nuevo espacio de acercamiento con el Gobierno y las Farc.

Se aprovecharía, dicen, que en Cuba hay un equipo negociador del Gobierno en los diálogos con el Eln y que el Alto Comisionado para la Paz, Luis Carlos Restrepo, viaja constantemente a ese país. Además, habría "menos presiones de las que hay en Bogotá".
Antes de su viaje, el 'canciller de las Farc' afirmó desde el Episcopado -donde estaba después de su excarcelación- que iba a la isla a hacerse un tratamiento médico y no como 'gestor de paz', e insistió en que las negociaciones para el intercambio se hacen en los municipios de Florida y Pradera (Valle) y no en Cuba.

No suspendieron los procesos

'Granda' se fue del país con sus procesos vivos por rebelión, terrorismo y lavado de activos, que suman más de 20 años de prisión, por lo que puede ser requerido por la justicia colombiana en cualquier momento, afirman sus abogados.
Además, las posibilidades quedan abiertas para que, también en cualquier momento, el gobierno paraguayo pida su extradición con el fin de que responda por el secuestro y el asesinato de Cecilia, hija del ex presidente Raúl Cubas.
Fuentes cercanas al Episcopado sostuvieron que el Comisionado de Paz hizo personalmente el contacto con el gobierno cubano para el viaje. El embajador de Cuba en Colombia, José Antonio Pérez, fue quien le informó el pasado viernes al guerrillero sobre la posibilidad.

Según las mismas fuentes, en pocas horas se acordó el tema de transporte. 'Granda' quería irse en una avión comercial. Al final, se decidió que se iba a hacer en un vuelo privado y con el padre Darío Echeverri, secretario de la Comisión de Conciliación Nacional, como garante, quien regresó ayer mismo a Bogotá.

Su llegada a La Habana se hizo en un total hermetismo.Tampoco se conoce el lugar donde se quedará. En la isla se habla de que la Conferencia Episcopal de Cuba podría asumir la responsabilidad de la estadía del guerrillero. EL TIEMPO intentó contactar al al portavoz del Episcopado, pero no estaba disponible para confirmar dicha versión.
Mientras que esto sucede, algunos familiares de secuestrados expresaron su desacuerdo con el viaje del guerrillero a Cuba y le pidieron al presidente Uribe que la única solución es el despeje de los municipios vallecaucanos.


Colombie: le chef guérillero Granda est parti lundi pour Cuba
BOGOTA - Rodrigo Granda, un responsable de la guérilla colombienne des FARC, libéré début juin à la demande du président français Nicolas Sarkozy, est parti lundi pour Cuba, a-t-on annoncé à Bogota de sources officielles.

Granda, escorté de 60 policiers, est parti de l'aéroport international El Dorado de Bogota à 07h00 locales (12h00 GMT) pour la Havane, a indiqué le commandant de la police de la capitale, le colonel Rodolfo Palomino.
Avant son départ, Rodrigo Granda, considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" des FARC, avait accusé le gouvernement colombien de tout faire pour "torpiller" un échange humanitaire, permettant notamment la libération de la franco-colombienne Ingrid Betancourt.

Rodrigo Granda, qui purgeait une peine de 21 ans de prison, a été remis en liberté le 4 juin par le président colombien Alvaro Uribe, à la demande du président français, dans le but d'aider à la libération d'otages retenus par les FARC.
Lors d'une interview samedi avec l'AFP, M. Granda a implicitement confirmé que son départ vers Cuba répondait à une demande du secrétariat (organe dirigeant) des FARC.

Le 3 juin, des diplomates cubains avaient rencontré Granda dans la prison colombienne La Dorada (centre-ouest) et, selon des sources bien informées, l'unique condition posée par Cuba pour l'accueillir était qu'il obtienne l'accord de l'état-major des FARC.

L'homme, qui se définit comme un "simple guérillero discipliné au service des FARC", précise qu'il a oeuvré toute sa vie comme "médiateur pour la paix respectueux des ordres de son organisation".

Rodrigo Granda, qui affirme qu'Ingrid Betancourt est toujours en vie, n'a pas exclu de se rendre prochainement en France ou en Suisse.

(©AFP / 18 juin 2007 16h00)


Rodrigo Granda a donc été envoyé à Cuba contre son gré par le Secrétariat; pour quel motif? Mise à l'écart (pour désobéissance)? Mesure de sûreté (il restait en danger de mort sur le territoire colombien)? Reprendre son rôle de négociateur auprès des dirigeants étrangers? Raisons médicales? L'avenir nous le dira...
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   Posté le 21-06-2007 à 21:05:08   

Communiqué du Commandement de l'ELN, qui s'aligne en tous points sur la position des FARC, et appelle à la solidarité de ses membres emprisonnés avec les guerilleros des FARC.

Eln criticó decisión del gobierno de liberar a Rodrigo Granda y otros guerrilleros de las Farc
EL TIEMPO - 08/06/2007

El Comando Central de esa guerrilla atribuye la excarcelación del 'canciller' de las Farc a intención del presidente de canjearlo por Ingrid Betancourt.
Busca "desfigurar propuestas de las Farc y sectores de la sociedad sobre el acuerdo humanitario", según , indica el Comando Central de esa guerrilla en un comunicado divulgado hoy por Internet.

En el documento, el Eln dice además que la iniciativa pretende desviar la atención sobre la "desmilitarización de los municipios para iniciar a dialogar".
Las Farc han supeditado la liberación de Betancourt y otros 55 rehenes, incluidos tres estadounidenses, a la excarcelación de más de medio millar de presos, entre ellos dos extraditados a Washington, mediante la negociación de un acuerdo humanitario.
Pero exigen para ello la retirada de tropas de Florida y Pradera, localidades del suroeste del país, lo que Uribe no acepta.

El ELN también criticó que el gobierno haya mezclado su oferta de excarcelación masiva de reclusos de las Farc con la puesta en libertad de Granda, quien purgaba una pena a cinco años y diez meses de prisión en la penitenciaría de seguridad de La Dorada (Caldas).
Los excarcelables "tienen penas cumplidas y casi cumplidas sus condenas", sostuvo la misma fuente, y afirmó que la "mezcla" de estos con Granda "apunta a que los insurgentes acepten la reinserción, renuncien a la lucha revolucionaria y colaboren con la guerra contrainsurgente".
"El despliegue publicitario a estas supuestas bondades del régimen son una presión para que las FARC liberen a los prisioneros que tienen en su poder", continuó el mando central del ELN.

El Comando Central del ELN, además, pidió a sus combatientes detenidos que se solidaricen con los guerrilleros de las Farc y rechacen de forma conjunta las "maniobras del gobierno".
Para esta guerrilla, la excarcelación masiva es una "maniobra" del Ejecutivo para buscar la libertad de "los amigos del presidente, testaferros políticos y económicos, autores intelectuales, narcos y paramilitares de cuello blanco que han ido a parar a la cárcel, por las investigaciones de las Cortes".
La alusión tiene que ver con el llamado escándalo de la "parapolítica", de nexos de congresistas, autoridades y funcionarios con las autodefensas.
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   Posté le 21-06-2007 à 21:11:43   

Gesticulations colombiennes
Le Monde Diplomatique - samedi 9 juin 2007

S’il est une cause populaire en France, c’est bien celle de Mme Ingrid Betancourt, franco-colombienne prisonnière des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis le 23 février 2002. A quelques jours du premier tour d’élections législatives dont il espère une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, le président Nicolas Sarkozy s’est donc lancé dans une redoutable et noble mission : obtenir sa libération. Conversations téléphoniques répétées avec le chef de l’Etat colombien Alvaro Uribe, déclarations volontaristes, coups de menton, M. Sarkozy laisse accroire qu’il va ou peut réussir là où tous ont échoué. En tout cas, qu’il fait beaucoup plus, et beaucoup mieux, que le gouvernement précédent, et surtout que l’ancien premier ministre Dominique de Villepin. De quoi, dans l’instant, séduire l’électorat. Indépendamment du résultat.

De l’autre côté de l’Atlantique, quoi de plus bénéfique pour M. Uribe que cette magnifique et fructueuse relation franco-colombienne, à un moment ou, tant à l’intérieur de son pays qu’à l’étranger, il est de plus en plus critiqué, voire isolé ?

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2002, M. Uribe refuse catégoriquement la signature d’un « accord humanitaire » proposé par les insurgés pour échanger leurs 56 « prisonniers politiques » contre les guérilleros emprisonnés. Quelle surprise donc lorsque, le 11 mai, il annonce la libération unilatérale de centaines de rebelles emprisonnés, à condition qu’ils renoncent à la lutte armée. Et demande aux FARC de répondre à ce « geste de bonne volonté » en procédant à l’échange tant recherché.

A ce jour, quelque 170 « guérilleros » sont sortis de leurs établissements pénitentiaires. Mais plus d’une centaine d’autres, dénonçant un « rideau de fumée » du pouvoir, ont manifesté leur refus... d’être libérés. En tout premier lieu, le comandante Rodrigo Granda élargi le 4 juin, « à la demande du président Sarkozy », pour faire avancer le dossier des otages. Enlevé fin 2004 à Caracas, rapatrié clandestinement en Colombie, M. Granda est considéré comme le ministre des Affaires étrangères des FARC. Transféré contre sa volonté au siège de l’épiscopat colombien, il se considère toujours « comme un combattant de cette organisation (les FARC), qui n’accepte pas les conditions du gouvernement. » ( 1 ) Malgré la carotte qui leur est tendue, moins de 200 guérilleros emprisonnés – sur environ 500 (version FARC) ou plusieurs milliers (version gouvernement) – se sont engagés pour l’heure à renoncer à la lutte armée. De quoi mettre en péril les effets médiatiques de cette spectaculaire « démobilisation ». D’après plusieurs avocats, des pressions sont exercées sur des syndicalistes ou des paysans incarcérés pour rébellion afin qu’ils se déclarent guérilleros et acceptent de participer à l’opération. Depuis leurs prisons, des membres des FARC dénoncent : un certain nombre de détenus transférés pour faire nombre n’appartiennent pas à l’opposition armée et sont de simples délinquants.

Sans doute mal informé, M. Sarkozy semble ignorer que le show spectaculaire auquel il prête son concours se terminera, sauf énorme surprise, par un échec cuisant. M. Uribe, lui, le sait. Les FARC exigent une zone démilitarisée dans les deux municipios de Florida et Pradera (800 km2) pour négocier avec le pouvoir l’échange humanitaire de prisonniers. Avec un but éminemment politique : grâce à ce face à face, être reconnus, de fait, comme bélligérants et sortir du statut de « terroristes » dans lequel les ont enfermés Washington et Bogotá après le 11 Septembre 2001. Et cet objectif, ils ne sont pas prêts d’y renoncer.

Mais alors, devrait se demander M. Sarkozy, à quoi rime ce « geste de paix » du président colombien ? Réponse (au cas où il manquerait de conseillers compétents) : M. Uribe doit de toute urgence dévier l’attention internationale du scandale de la « parapolitique » dans lequel il est chaque jour davantage empêtré. Ce scandale met en cause les criminelles alliances de la classe politique avec la mafia des narco-paramilitaires, qui bénéficient d’un processus de démobilisation déjà très controversé et critiqué par les organismes de défense des droits humains.

La justice colombienne examine plus de cent cas de collusion présumée entre les paramilitaires et des représentants de l’Etat. Elle met à jour les fraudes organisées par les uns et les autres lors des élections qui ont porté M. Uribe au pouvoir. La crise avait déjà fait chuter la ministre des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo. Douze députés et sénateurs – tous « uribistes » – sont actuellement sous les verrous. L’ancien directeur de la police politique (le Département administratif de sécurité ; DAS), M. Jorge Noguera, un proche du chef de l’Etat, pourrait rapidement regagner sa prison après en avoir été libéré par un expédient.

Dur mais correct ! M. Uribe ne pratique pas le « deux poids, deux mesures ». Puisqu’il libère d’un côté, et sans conditions, des guérilleros (ou assimilés) – pour obtenir un accord humanitaire ! –, il a annoncé que, de l’autre, il amnistiera les députés et sénateurs emprisonnés. En un mot, il prépare le terrain pour assurer l’impunité des délits et des crimes commis par les siens, éviter que les enquêtes n’avancent, et désserrer l’étreinte de la crise institutionnelle qui, peu à peu, se referme sur lui.

La manœuvre ne trompe pas grand monde. Sauf, peut-être, M. Sarkozy. Lequel a annoncé que, pour remercier le président Uribe de ses efforts pour obtenir la libération de Mme Betancourt, il plaidera la cause de la Colombie dans les instances internationales – à commencer par la réunion du G-8, en Allemagne. De quoi sortir M. Uribe de son isolement. Et, volontairement ou non, rendre service à M. George W. Bush à l’heure où, aux Etats-Unis, le Parti démocrate contrôle les deux chambres et se montre beaucoup moins amical à l’égard du président colombien.

Maurice Lemoine
article web
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   Posté le 21-06-2007 à 21:35:19   

Nouvelle polémique chez les Betancourt...
Tout commence par une interview accordée par Delloye au Parisien, le 14/06/2007, interview relayée par le comité IDF.




Jeudi 14 juin, la une du Parisien était composée du visage d’Ingrid Betancourt, accompagné d’une courte interrogation : « Vivante ? ». Tout un dossier était consacré à cette question, avec principalement, une interview de Fabrice Delloye, ex-mari d’Ingrid Betancourt et père de ses enfants, qui considère que sans preuves de vie de cette femme citoyenne franco-colombienne, sa famille sera obligée de la considérer comme morte. IngridBetancourt-idf.com vous restitue l’entretien dans son intégralité .

Question : Depuis la vidéo d’août 2003, on ne dispose que du « témoignage » d’un militaire colombien otage des FARC qui prétendait, en mai dernier, avoir rencontré votre ex-femme. Qu’en pensez-vous ?
Fabrice Delloye : Au départ, nous y avons cru. Désormais, je pense définitiement que le témoignage de ce militaire n’a pas apporté d’éléments probants que nous sommes en droit d’attendre. Je m’explique. Cet homme assure avoir passé deux ans et neuf mois avec Ingrid. Dans de telles conditions, les otages se disent tout entre eux. C’est l’un des moyens de tenter de surmonter leur épreuve. Or, ce militaire n’a jamais parlé dans son récit des enfants d’Ingrid, Mélanie, 21 ans, et Lorenzo, 18 ans. Ne pas évoquer les êtres aussi importants dans la vie de mon ex-femme m’a frappé ! Autre détail troublant : cet ancien otage prétend qu’Ingrid lui a donné des cours de français alors qu’il est en pein de dire ne serait-ce que deux ou trois mots... Je considère invraisemblable que les FARC aient pu regrouper de tels otages. Au final, c’est très étonnant, cet homme qui est resté plus de deux ans au côté d’Ingrid, n’aligne que des lieux communs.

Q. : Espérez-vous rencontrer ce « témoin » ?
F.D. : Cet homme devait venir en France à la fin du mois de juin. Or, il se trouve actuellement aux Etats-Unis et il semblerait que son arrivée en France soit reportée sine die.

Q. : Au fond de vous-même, croyez-vous Ingrid Betancourt toujours vivante ?
F.D. : Vous savez, jusqu’à notre dernier souffle, on garde l’espérance de la vie. Mais nous sommes extrêmement inquiets. Nous nous interrogeons : Ingrid est-elle vivante ? Si les preuves de vie ne nous sont pas apportées rapidement par les FARC, alors nous serons réduits à penser qu’Ingrid est décédée. Il n’y aurait plus de justifications à la croire vivante.

Q. : Qu’attendez-vous aujourd’hui ?
F.D. : Cela fait exactement quatre ans et un mois que l’on n’a pas eu de preuves de vie formelles d’Ingrid. C’est pourquoi nous demandons aux FARC de nous faire parvenir ces preuves irréfutables. Il s’agit de nous fournir les réponses d’Ingrid à des questions très précises et personnelles, des questions dont seule Ingrid connaît les réponses. Personne ne peut le faire à sa place, on ne peut pas tricher. Dans ce but, des émissaires sont partis. Il s’agit d’hommes identifiés par les FARC et qui les connaissent très bien. Je salue d’ailleurs le courage invraisemblable de ces hommes parmi lesquels figurent des Français et des Suisses.

Q. : Pourquoi ne pas avoir tenté cette solution plus tôt ?
F.D. : Nous l’avons fait. Cela fait des années que les émissaires font des tentatives auprès des FARC, mais les réponses parvenues n’ont jamais été satisfaisantes. Aujourd’hui, nous espérons un retour rapide des émissaires. J’estime que le contexte a changé. En France, il existe un véritable engagement politique incarné par M. Sarkozy. Les FARC sont du reste en accord sur ce point. Leur porte-parole l’a clairement dit, le président Sarkozy est à ses yeux l’homme décisif pour trouver une solution humanitaire à cette affaire.

Q. : Faut-il déduire que vous déplorez la gestion passée de ce dossier ?
F.D. : Oui, je suis extrêmement critique. L’épisode « amazonien », tenté en juillet 2003 pour faire libérer, a été regrettable parce qu’il a entraîné un arrêt des négociations. Ensuite, on n’a pas avancé d’un pouce. Ce qui nous a démoli le plus, mes enfants, le mari d’Ingrid et moi, c’est que jamais le pouvoir politique français n’a mis la pression nécessaire sur le président Uribe. Comme dit ma fille, Uribe pouvait changer d’idée comme de chemise sans que la France ne réagisse en lui disant, de manière brutale : « Maintenant, ça suffit ! ». Si Ingrid est morte depuis toutes ces années, ce serait un véritable tragédie.

Q. : Pensez-vous que les FARC collaboreront ?
F.D. : Il faut le répéter, les méthodes restent des méthodes criminelles, épouvantables, indignes d’une guérilla. Les FARC veulent-elles rater tous les trains ou bien rentrer dans un processus pour aller plus loin ? Ce que j’espère, c’est un miracle. Si jamais Ingrid était morte, ce serait encore plus abominable d’imaginer que, pendant tout ce temps, les FARC ne l’aient pas dit.

Lundi, le comité IDF en remet une couche en diffusant un communiqué.

Betancourt: le Comité de soutien exige des preuves de vie
AP - 18.06.2007

Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt a exigé lundi des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qu'elles fournissent des preuves de vie de l'otage franco-colombienne dont on reste sans nouvelles directes depuis plus de quatre ans. Son ex-époux Fabrice Delloye n'exclut pas que la candidate à l'élection présidentielle colombienne soit morte.

"Quand bien même les FARC ont répété, ce week-end, qu'elle était en vie et en bonne santé, cela ne nous suffit pas (...) Si nous n'avions pas (de nouvelles directes) dans les plus brefs délais, nous serions alors conduits à considérer qu'Ingrid Betancourt est morte", prévient le Comité dans un communiqué.

"Il y a un moment où on est légitimement en droit de s'interroger sur la pertinence de notre action (...) Si cela continue sans preuve de vie, on va poser un ultimatum: si on n'a pas de preuve de vie tout s'arrête", a expliqué Hervé Marro, porte-parole du Comité, dans un entretien téléphonique à l'Associated Press. "On continuera à agir pour les autres otages, mais certainement pas avec le même poids."

Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt, proche de Mélanie Betancourt, qui a critiqué par le passé l'attitude du gouvernement français jugé insuffisamment ferme avec le président colombien Alvaro Uribe, sera reçu jeudi matin par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Réactions du camp adverse...!

A Paris, un soi-disant "Comité de soutien" exige des preuves de vie
19/06/2007 - AP

A Paris, un groupe de personnes se présentant comme "LE" comité de soutien a exigé lundi des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qu'elles fournissent des preuves de vie de l'otage franco-colombienne dont on reste sans nouvelles directes depuis plus de quatre ans. Son ex-époux Fabrice Delloye n'exclut pas que la candidate à l'élection présidentielle colombienne soit morte.

Ce communiqué a profondément choqué la mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, et Astrid Betancourt, sa soeur.

"Quand bien même les FARC ont répété, ce week-end, qu'elle était en vie et en bonne santé, cela ne nous suffit pas (...) Si nous n'avions pas (de nouvelles directes) dans les plus brefs délais, nous serions alors conduits à considérer qu'Ingrid Betancourt est morte", prévient le Comité dans un communiqué.

"Il y a un moment où on est légitimement en droit de s'interroger sur la pertinence de notre action (...) Si cela continue sans preuve de vie, on va poser un ultimatum: si on n'a pas de preuve de vie tout s'arrête", a expliqué Hervé Marro, porte-parole du Comité, dans un entretien téléphonique à l'Associated Press. "On continuera à agir pour les autres otages, mais certainement pas avec le même poids."

Cette réaction brutale du Comité de soutien a provoqué une vive émotion et de la colère de la part de la mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, et d'Astrid Betancourt, la soeur de l'otage franco-colombienne, qui affirment dans un communiqué publié mardi matin très tôt qu'elles "ont toujours eu, et maintiennent, leur conviction qu'Ingrid est bien vivante". Les deux femmes se disent "choquées par les propos irresponsables de ceux qui laissent croire que cela pourrait ne pas être le cas".

S'inscrivant en faux contre les déclarations du Comité de soutien, elles affirment que "les actions de mobilisation et les négociations doivent continuer à tout prix" et ce jusqu'à "la libération d'Ingrid et des autres otages".

Dans la foulée, communiqué de la FICIB

18 juin 2007 : Ingrid est vivante !

La Fédération Internationale des comités Ingrid Betancourt (FICIB), regroupant plus de soixante comités en France et à l'étranger, joint sa voix à celle de Yolanda Pulecio, la maman d'Ingrid et d'Astrid Betancourt, sa soeur, qui ont toujours eu, et maintiennent, leur conviction qu'Ingrid est bien vivante. Yolanda et Astrid se disent choquées par les propos irresponsables de ceux qui laissent croire que cela pourrait ne pas être le cas.

Les actions de mobilisation et les négociations doivent continuer à tout prix. Le combat ne peut s'arrêter qu'à la libération d'Ingrid et des autres otages.

Plus que jamais tous les comités de la FICIB maintiendront et renforceront leur mobilisation, aux côtés des plus de 1.800 villes et communes qui ont décidé de nommer, à la demande des comités, Ingrid Betancourt citoyenne d'Honneur.

Au cours de la réunion de travail qu'ils ont tenue le 13 juin avec le ministre Bernard Kouchner et son staff, les responsables de la FICIB ont constaté que le Quai d'Orsay partageait leur analyse de la situation en Colombie, et ont discuté les détails d'actions futures destinées à accompagner les efforts du gouvernement français pour la libération d'Ingrid Betancourt et de tous les otages de Colombie.
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   Posté le 21-06-2007 à 21:42:46   

Des nouvelles des défenseurs de la liberté de la presse...

Nouvelle vague d’agressions contre la presse : "Les FARC ne démentent pas leur réputation de prédateurs"

Reporters sans frontières s’alarme de la nouvelle vague d’agressions et de menaces envers des journalistes constatées au cours des mois de mai et juin, dont la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) est souvent à l’origine. L’organisation s’inquiète également du climat de violence contre les médias lors de récentes manifestations étudiantes, après l’annonce par l’État d’une diminution des moyens financiers octroyés aux universités publiques.

“Les FARC ne démentent pas leur réputation de prédateurs de la liberté de la presse dans les régions où elles restent actives. Leurs menaces sont de plus en plus ciblées et directes. Leurs méthodes odieuses n’ont rien à envier à celles des paramilitaires. Il est urgent que les plans de protection des journalistes qui lient le gouvernement à la Commission interaméricaine des droits de l’homme soient revus dans le sens d’une plus grande efficacité. Par ailleurs, nous condamnons sans réserve les agressions commises par certains manifestants étudiants, qui assimilent stupidement la presse à un pouvoir dirigé contre eux. Nous espérons que les plaintes des rédactions après ces événements aboutiront“, a déclaré Reporters sans frontières.

Journaliste indépendant, Afranio Franco a reçu, entre le 14 mai et le 6 juin 2007, quatre menaces téléphoniques attribuées aux FARC. Début mai, alors qu’il se trouvait à Planadas (département de Tolima, Centre), le journaliste a été réveillé dans la matinée par deux hommes armés dans sa chambre d’hôtel. Les deux individus lui ont intimé l’ordre de leur donner la caméra qu’il avait utilisée. Le journaliste leur a répondu qu’elle se trouvait dans la chambre de son cameraman, où les agresseurs ont séquestré les deux journalistes avant d’emporter leur matériel et leur équipement.

Le 20 mai, Rodrigo Callejas, de la station de radio Fresno Estéreo, a reçu l’appel téléphonique d’un certain Luis Alfonso, se revendiquant des FARC. Ce dernier l’a averti : “C’est sérieux, écoutez : vous êtes en train de vous mêler de nos affaires et c’est pour cela que vous allez mourir.” La veille, le journaliste avait couvert la visite du gouverneur de Tolima à la municipalité de Fresno et avait noté la présence d’un homme suspect qui se cachait le visage sous un chapeau. Luis Alfonso a également sommé le journaliste de “ne pas toucher à René Quitián”, du nom d’un individu récemment condamné à cinq ans de prison pour “rébellion”. Le journaliste s’est vu également reprocher ses liens avec un commerçant suspecté de collusion avec les paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). Luis Alfonso a conclu ses menaces en prévenant le journaliste qu’il était sur écoutes et suivi.

Représailles étudiantes

Journaliste de la chaîne locale Telecafé et correspondant de Noticiero CM&, Juan Alberto Giraldo a été blessé d’un jet de pierre à la tête lors d’affrontements entre la police et des étudiants, le 8 juin, à Manizales (Ouest).
Le 13 juin, le quotidien El Nuevo Día, à Tolima, a eu recours à plus de soixante policiers face à la présence d’étudiants qui lançaient des pierres contre la rédaction et maculaient ses murs de graffiti. Cinq jours plus tôt, le journal avait publié des clichés montrant des débordements lors d’une manifestation étudiante.
Le 12 juin, la rédactrice Adriana Montealegre et le photographe Helmer Parra ont été menacés et sommés d’effacer leurs images alors qu’ils couvraient une assemblée générale à l’Université de Tolima. Sur d’autres campus, des manifestants cagoulés ont pris à partie des photographes et entravé leur travail durant la même période.

La police et l’armée ne sont pas en reste. Le 10 mai à Tulua (Sud-Ouest), des membres des forces armées ont repoussé, en tirant en l’air, une douzaine de journalistes locaux venus couvrir la mort de militaires après une attaque des FARC. Le surlendemain à Barranquilla (Nord), des policiers ont passé à tabac quatre journalistes sur la voie publique. Isis Beleño, du quotidien El Heraldo, a été blessée.

Damned, les étudiants croient que les journalistes sont de mèche avec le pouvoir mais où vont-ils chercher de telles inepties?
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   Posté le 21-06-2007 à 21:47:56   

Dernières nouvelles au sujet des 2 camarades Sonia et Simon Trinidad extradés en toute illégalité aux USA.

Pour mémoire, Sonia avait été jugée coupable lors de son procès en février, on est toujours en attente de la peine qui lui sera infligée. Initialement prévue au 7 mai, la sentence est maintenant annoncée pour le 3 juillet. D'après l'avocate de Sonia, le juge aurait repoussé la sentence car il estimerait que le 1er procès n'avait pas respecté les droits de la défense... Ou alors les US attendent l'évolution de la situation en Colombie pour se prononcer? Il faut rappeler qu'elle risque un maximum de 29 ans.

Le (2nd) procès de Simon Trinidad a débuté le 4 juin et l'ouverture a été marquée par l'irruption dans la salle de membres du comité de défense US. Une autre conférence de presse a été organisée lundi 18 juin pour tenter d'alerter l'opinion publique

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   Posté le 28-06-2007 à 20:41:59   

Les FARC annoncent la mort de 11 députés provinciaux otages
28/06/2007 - Latin reporters, Le Temps, Liberation, Le Figaro, Le Journal du dimanche, Univision, AFP, France24, Reuters

"Onze députés de l'Assemblée [régionale du département] du Valle" séquestrés en avril 2002 par la guérilla des FARC "sont morts sous un feu croisé" annonce le commandement occidental des FARC dans un communiqué diffusé jeudi par l'agence ANNCOL. Comme la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ces députés faisaient partie de la cinquantaine d'otages dits politiques de la guérilla.
Selon le communiqué des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes), les tirs croisés dont auraient été victimes les députés se seraient produits le 18 juin "lorsqu'un groupe militaire non identifié attaqua le campement" où les rebelles retenaient les séquestrés.

Cette information dramatique va relancer les conjectures sur le sort d'Ingrid Betancourt. Elle est séquestrée par les FARC depuis le 23 février 2002. La dernière preuve incontestée de vie est une vidéo diffusée par une télévision colombienne le 30 août 2003. Réalisée par la guérilla, cette vidéo montre la Franco-Colombienne, ex-candidate à la présidence de la Colombie, monologuant durant 22 minutes. Elle invitait notamment le président colombien Alvaro Uribe à superviser personnellement les opérations militaires visant à libérer des otages, afin "d'en évaluer les possibilités de succès et donc la garantie que ceux qui sommes séquestrés allons être libérés, mais non en échange de notre mort".

Dans le cadre hypothétique d'éventuels pourparlers avec le gouvernement colombien, la guérilla des FARC se dit depuis longtemps disposée à négocier la libération de ses otages politiques en échange de celle de centaines de rebelles emprisonnés. L'exigence des FARC d'une démilitarisation préalable de la zone de 800 km2 où ils proposent l'ouverture de cette négociation est jugée inacceptable par le président Uribe.
Les principaux otages politiques des FARC sont Ingrid Betancourt, trois Américains au service du gouvernement colombien et des élus nationaux et régionaux. Parmi ces derniers figuraient 12 députés du Valle, dont un seul aurait survécu.

John Frank Pinchao, sous-officier de la police colombienne qui a réussi au début du mois de mai dernier à s'échapper d'un camp des FARC où il était séquestré, affirme avoir vu en vie pour la dernière fois Ingrid Betancourt et les trois Américains le 28 avril [2007]. Son témoignage ne fait pas l'unanimité au sein de la famille Betancourt.

"Nous manifestons nos profondes condoléances pour cette tragédie aux familles des députés décédés. Nous ferons ce que nous pourrons pour qu'elles puissent recueillir les dépouilles mortelles le plus rapidement possible" dit le communiqué des FARC.

Visant à imputer la mort des onze députés au président colombien, la dernière phrase du communiqué affirme que "L'intransigeance démentielle du président Uribe à l'égard d'un échange humanitaire et sa stratégie de sauvetage militaire au-dessus de toute considération mènent à des tragédies comme celle que nous rapportons".

Tous les observateurs ont noté ces derniers mois que les FARC ont averti souvent qu'ils exécuteraient leurs otages si l'armée tentait de les libérer. Le décès des députés "sous un feu croisé" sera donc nécessairement une version controversée.

Trouble jeu

Attaque de l'armée, des paramilitaires, mise en scène des Farc qui ont annoncé qu'ils exécuteraient leurs otages si une tentative de libération par la force était lancée ? Les versions risquent de diverger selon les parties, laissant la place au doute et aux interprétations. Prudent, le Quai d'Orsay a rappelé que "l'usage de la force pour libérer les otages doit être absolument proscrit" et que les autorités française "poursuivent sans relâche leurs efforts pour aboutir dans les plus brefs délais à un accord humanitaire", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jean-Baptiste Mattei.

La Fédération internationale des Comités Ingrid Betancourt (FICIB) s'est inquiétée après avoir pris connaissance du communiqué des Farc et a fait part de son émotion. "Nous souhaitons que les familles des députés sachent que nous sommes totalement solidaires de leur douleur, et que nous leur exprimons tout notre soutien. Devant la gravité des faits nous demandons aux pays "amis" - la Suisse, l'Espagne et la France, d'agir fermement auprès du président Uribe pour éviter à tout prix de nouvelles opérations militaires qui mettent en danger la vie des otages et pour souligner l'urgence de la mise en place de l'accord humanitaire", indique le communiqué.

Communiqué de Yolanda Pulecio, Astrid Betancourt et de la FICIB

Yolanda Pulecio , Astrid Betancourt et la Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt ( FICIB) viennent de prendre connaissance via l’agence de presse ANNCOL et accrédité par le journal « EI TIEMPO » (mais non confirmé par le gouvernement colombien), du décès de 11 sur les 12 députés « de la Asamblea del Valle », otages des Farc depuis 2002, lors d’une opération militaire dite « de sauvetage »…

Les familles des députés disent ne pas avoir accepté d’opération « de sauvetage militaire » du gouvernement

Nous souhaitons que les familles des députés sachent que nous sommes totalement solidaires de leur douleur, et que nous leur exprimons tout notre soutien.

Devant la gravité des faits nous demandons aux pays "amis" - la Suisse, l’Espagne et la France, d'agir fermement auprès du Président Uribe pour éviter à tout prix de nouvelles opérations militaires qui mettent en danger la vie des otages et pour souligner l’urgence de la mise en place de l’accord humanitaire …

Nous demandons à nouveau aux Gouvernements des Pays Européens de marquer de manière ferme leur opposition totale aux opérations militaires quelles qu'elles soient ….

Nous demandons également à la communauté Internationale de s'impliquer plus directement, via Les Nations Unies, dans la résolution du problème des otages et la négociation d’un accord humanitaire qui passe obligatoirement par l’acceptation par le Gouvernement Colombien d’une zone démilitarisée .
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   Posté le 01-07-2007 à 12:38:17   

Communiqué des FARC diffusé sur ANNCOL

El Comando Conjunto de Occidente de las FARC informa que el día 18 del presente mes, 11 diputados de la Asamblea del Valle que retuvimos en abril de 2002, murieron en medio del fuego cruzado cuando un grupo militar sin identificar hasta el momento, atacó el campamento donde se encontraban.

Sobrevive el diputado Sigifredo López quien no estaba en ese instante junto a los demás retenidos.

Desde el momento en que se planificó el operativo de retención, así como durante su desarrollo y en el transcurso de estos 5 años, fue prioritario para nosotros mantener la integridad física de todos ellos en medio de los permanentes operativos de rescate y de otro ataque a los diputados por parte del ejército, en otro campamento, de donde habíamos logrado sacarlos sin novedad.

En el área de los acontecimientos se desarrollan desde hace varias semanas amplias operaciones conjuntas de militares y paramilitares lo que ha generado innumerables combates y creciente presencia de fuerzas oficiales.

A los familiares de los diputados fallecidos les manifestamos nuestro profundo pesar por la tragedia. Haremos lo que esté a nuestro alcance para que puedan recoger los despojos mortales lo más pronto posible.

La demencial intransigencia del presidente Uribe para llegar a un intercambio humanitario y su estrategia de rescate militar por encima de toda consideración conlleva a tragedias como la que estamos informando.

Comando Conjunto de occidente.

FARC-EP

Cordillera occidental, junio 23 de 2007


Traduction

Le commandement du Bloc Occidental des FARC informe que le 18 juin, 11 députés de l'Assemblée de Valle que nous détenions depuis avril 2002 ont été victimes de tirs croisés, quand un groupe militaire non identifié à cette heure a attaqué le campement où ils se trouvaient.

Seul le député Sigifredo Lopez qui n'était pas avec les autres détenus à ce moment-là a survécu à cette attaque.

Depuis le jour où la capture des députés a été programmée, et pendant ces 5 années, notre priorité a toujours été de maintenir l'intégrité physique de tous, au milieu des opérations de sauvetage successives, et d'une autre attaque envers les députés de la part de l'armée, dans un autre campement, dont nous avions réussi à les sortir "sans nouveauté" (?)

Dans le même secteur se sont déroulées depuis plusieurs semaines de vastes opérations conjointes entre militaires et paramilitaires, qui ont généré de nombreux combats et la présence grandissante des forces régulières.

Aux parents des députés décédés nous manifestons notre profond regret pour cette tragédie. Nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour qu'ils puissent récupérer les dépouilles mortelles le plus rapidement possible.

L'intransigeance démente du président Uribe pour arriver à un échange humanitaire et sa stratégie de sauvetage par l'armée au-dessus de toute considération [pour la vie des otages] aboutit à des tragédies comme celle dont nous vous informons.

Commandement du Bloc Occidental

FARC-EP

Cordillère occidentale, 23 juin 2007
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   Posté le 01-07-2007 à 13:11:37   

Lettre de Raul Reyes diffusée par Anncol

Doctor Álvaro Leyva Durán
Doctora Fabiola Perdomo

Con la presente me permito certificar ante ustedes la veracidad de la información suministrada en el Comunicado firmado por el Comando conjunto de Occidente, fechado el pasado 23 de los corrientes, dando cuenta de la trágica muerte de los once diputados de la Asamblea del Valle.

Nosotros nos sumamos a las voces de condolencia para los familiares y amigos de los diputados por la infausta pérdida de sus seres queridos. Haremos los esfuerzos pertinentes para coordinar con el Comando Conjunto la pronta entrega de los despojos mortales a los dolientes, cuya concreción dependerá de la disminución de la confrontación militar en las zona donde sucedieron los hechos, que por estrictas razones de seguridad nos abstenemos de mencionar por ahora.

Los pueblos y gobiernos del mundo escuchan perplejos los permanentes gritos del Presidente Álvaro Uribe, instando con vehemencia a sus generales al inmediato rescate militar de los prisioneros, sin ninguna consideración por la vida de las personas retenidas, sin atender las súplicas por el intercambio humanitario de los familiares, del mismo doctor Álvaro Leyva, de los tres países facilitadores, de la Iglesia, entre muchos interesados en concertar con las FARC los acuerdos. Uribe prefiere obstinarse en las aventuras de su eterna guerra antes que pensar en salvar vidas.

Nosotros pese a lo sucedido, con independencia de la soberbia de Uribe, insistiremos con ustedes en la exigencia del despeje de los dos municipios como prerrequisito indispensable para dar inicio al encuentro de los voceros de las dos partes en el propósito de evitar nuevas fatalidades originadas en la política de los rescates a sangre y fuego ordenados por el Presidente”.

Atentamente

Raúl Reyes

Montañas de Colombia, junio 28 de 2007.


Traduction

Docteur Álvaro Leyva Durent
Docteur Fabiola Perdomo

Par la présente, je me permets de certifier devant vous la véracité de l'information fournie dans le communiqué signé par le commandement du Bloc Occidental, daté du 23 juin, rendant compte du décès tragique des 11 députés de l'Assemblée du Valle.

Nous nous joignons aux condoléances adressées aux parents et amis des députés pour la perte tragique de leurs êtres chers. Nous ferons tous les efforts nécessaires pour organiser en coordination avec le commandement du Bloc Occidental la remise des dépouilles mortelles à leurs familles, qui ne pourra se concrétiser qu'avec la diminution des opérations militaires dans la zone où ont eu lieu les évènements, que pour des raisons de sécurité évidentes nous nous abstenons de mentionner pour le moment.

Les peuples et gouvernements du monde écoutent perplexes les cris récurrents du Président Alvaro Uribe, incitant avec véhémence ses généraux à un sauvetage militaire immédiat des prisonniers, sans aucune considération pour la vie des personnes détenues, sans se préoccuper des volontés d'échange humanitaire exprimées par les familles, par le docteur Alvaro Leyva, par les 3 pays "facilitateurs" [France, Suisse, Espagne], par l'Eglise, et tous ceux intéresséspour une concertation avec les FARC en vue d'accords. Uribe préfère s'obstiner dans les aventures de sa guerre éternelle, plutôt que de penser à sauver des vies.

En dépit de ce qui est arrivé, indépendamment de la fierté d'Uribe, nous insisterons avec vous pour exiger le nettoyage des 2 municipalités comme préalable indispensable pour initier une rencontre entre les porte-parole des 2 camps, en vue d'éviter de nouvelles tragédies provoquées par la politique de sauvetage par la force ("par le sang et le feu" ) ordonnée par le Président.

Cordialement

Raúl Reyes

Montagnes de la Colombie, 28 juin 2007
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   Posté le 01-07-2007 à 13:34:45   

Coup de tonnerre cette semaine au procès de Simon Trinidad. Il faut rappeler que c'est le second procès pour l'enlèvement des 3 Américains (un autre procès pour trafic de drogue est prévu en fin d'année)

Pinchao, l'officier de police qui avait réussi à s'évader et multipliait depuis les déclarations, s'était dans la foulée vu offrir pour lui et sa famille un voyage aux frais du gouvernement US pour venir apporter un témoignage accablant au procès.
Rappelons que Pinchao a toujours maintenu avoir fréquenté régulièrement durant leurs 4 ans de détention les 3 otages américains, et qu'il était encore avec eux le 28 avril, jour de son évasion.
Seul problème, quand le procureur l'a interrogé pour lui demander si au cours de ses 4 années, il avait vu Simon Trinidad, considéré comme le principal instigateur de l'enlèvement, Pinchao a déclaré sous serment qu'il ne l'avait jamais vu !!!
Etant présenté comme le principal témoin dans cette affaire, son témoignage devrait porter un coup fatal à l'accusation!

Concernant Sonia, la sentence relative à sa condamnation pour trafic de drogue devrait théoriquement être communiquée dans la semaine.

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   Posté le 04-07-2007 à 20:37:54   

Sonia a pris 17 ans!
Et les autres crevards qui sont là à pinailler avec une video qui date d'octobre...


FARC member ‘Sonia’ sentenced to 17 years
Colombian revolutionary proclaims innocence


Washington, D.C. - Anayibe Rojas Valderama, a member of the Revolutionary Armed Forces of Columbia (FARC) also know as ‘Sonia’, was sentenced here, July 2 by Judge James Robertson to nearly 17 years in federal prison on charges of shipping cocaine to the United States.

“What took place in this courtroom today was anything but justice. This is a frame-up, pure and simple,” stated Mick Kelly outside the D.C. courtroom. Kelly, who helps lead the defense work for another Colombian political prisoner, Ricardo Palmera, added, “In the course of the trial the prosecution called on a band of professional liars to testify. There was the $15,000-a month DEA informant, Rocio Alvarez. Then there were the tales of the retired Colombian National Police officer, Mauricio Moreno, who spoke of plots to sell cocaine to the paramilitaries and then steal it. And then there was ‘Juan Valdez’ whose testimony was a collection of lies.”

During the sentencing hearing, defense attorney Carmen Hernandez pressed for a new trial. She cited the fact that the testimony of ‘Juan Valdez’ was completely discredited and this amounted to new evidence. She also pointed out that her interviews with the jurors after Sonia’s conviction indicated that they were influenced by the ‘Juan Valdez’ testimony. Judge Robinson agreed that the ‘Juan Valdez’ testimony was dubious at best, but then he ruled against a new trial.

Outside the courtroom, defense attorney Hernandez told the press that the trial is not the way things are supposed to work under the constitution. Hernandez was not allowed to make needed investigations and the instructions to the jury were flawed.

Sonia speaks out

Before she was sentenced, Sonia, who was wearing an orange prison jumpsuit, told the court that she was innocent of the charges. She repeatedly proclaimed her innocence throughout her statement.
She related that she had been born to a poor farm family in an outlying area without a government presence. She only received two years of schooling and had to attend school barefoot because of her family’s poverty. She got her first pair of shoes at age 14. It was because of the conditions in her area that she joined the FARC guerillas.
She was arrested in February of 2004 on her brother’s farm and charged with rebellion. However, she was extradited to the United States 13 months later on charges of export of large amounts of cocaine to the United States - the charge she continues to deny.

She asked how it can be explained that, if she was a major drug dealer, her family continues to live in poverty and does not have enough to eat. She also said that family members of Colombians convicted on similar charges in the United States cannot visit because they are denied visas. Even if her family could get visas they could not afford airfare to visit her.

The Bush administration labeled her as a ‘terrorist’ because of her FARC membership. Because of that label, she was kept in solitary confinement for two years of her time here, in spite of never having been charged with infraction of prison rules. She was subjected to severe treatment, for instance being allowed to bathe only twice a week - and then only in handcuffs. Sonja described her solitary confinement as “psychological torture.”

Sonia noted that during a brief period she had been held in the general population of the District of Columbia jail and had been able to study and learn some English. She asked that the ‘terrorist’ label be lifted from her so that she not be held in maximum security and would be able to continue to study and learn.
“It is sad that a lie has become justice in this court because I have not done what they say I have,” said Sonja.

More to come

According to U.S. Assistant Attorney General Fisher, “The prosecution of these FARC members, the first of its kind in the United States, was made possible because of the exceptional cooperation of Colombian authorities and the hard work and efforts of the DEA agents and federal prosecutors who, working together, were essential to the successful conclusion of this important case.”

Tom Burke of the National Committee to Free Ricardo Palmera responds: “This case demonstrates that the Bush administration will stop at nothing to criminalize the struggle for free and independent Colombia. Sonia is not a drug dealer. She is hero who is being made to suffer for her efforts to bring justice to Colombia. Her frame-up was made in the U.S.A. and was assisted by Colombia’s death-squad government.”
In a related case, the trial of FARC spokesman and peace negotiator Ricardo Palmera has moved to the jury phase.

Burke urges all progressive people to support the efforts to for the immediate release of Colombian political prisoners held in the U.S.
Finimore
Grand classique (ou très bavard)
Finimore
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   Posté le 27-01-2008 à 06:54:53   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

lu sur le site
http://www.michelcollon.info:80/articles.php?dateaccess=2008-01-25%2017:04:39&log=invites

Rodrigo Granda - Les FARC répondent aux questions et aux critiques
"Narco-trafiquants" ? "Terroristes" ? "Staliniens" ? "Fanatisés" ? "Sans coeur" ?

Les FARC répondent aux questions et aux critiques
Rodrigo Granda Envoyer à un(e) ami(e) Imprimer

Le 24 juillet dernier, à la Havane, le journal solidarités a obtenu un entretien exclusif avec Rodrigo Granda, membre de la Commission internationale des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie- Armée du Peuple (FARC-EP), enlevé au Venezuela par la police secrète colombienne, incarcéré, puis sorti de prison à la demande de Nicolas Sarkozy. Il permet de mieux comprendre les positions de ce mouvement politico-militaire très controversé qui combat le régime de l’oligarchie colombienne, soutenu par les Etats-Unis, depuis 43 ans.

— Les FARC se considèrent comme un mouvement politico-militaire qui mène une guerre sociale insurrectionnelle contre l’Etat colombien. A ce titre, elles capturent des policiers, des soldats, des officiers et des mercenaires. Elles ont également décidé de séquestrer des personnalités civiles représentatives de l’appareil d’Etat colombien. Enfin, elles ont enlevé aussi des civils dont la libération a été conditionnée au payement d’une rançon. Si personne ne peut contester qu’une armée emprisonne des combattants adverses, comment les FARC peuvent-elles justifier l’incarcération de civils ? Ne pensent-elles pas que de telles pratiques tendent à les isoler de larges secteurs de l’opinion publique colombienne opposés au gouvernement ?

Effectivement, les FARC-EP sont un mouvement politico-militaire usant du juste droit à la rébellion contre un Etat qui pratique une démocratie de façade. Nous répondons à une guerre qui nous a été imposée par les hautes sphères du pouvoir colombien. Durant des décennies, le terrorisme d’Etat a été utilisé comme méthode d’extermination contre nous et notre peuple. Dès lors, et tout le monde le sait bien, une telle guerre a besoin de financement. Ce conflit nous a été imposé par les riches de Colombie : ils doivent donc financer cette guerre qu’ils ont eux-mêmes déclenchée. C’est pour cela que les FARC capturent des personnes, libérées en échange d’une somme d’argent qui est de fait un impôt. Cet argent est destiné au financement de l’appareil de guerre du peuple.

Comme vous le savez, nous parlons de la construction d’un nouveau pouvoir et d’un nouvel Etat. En Suisse, en France, ou aux Etats-Unis, si quelqu’un ne paie pas ses impôts, il va nécessairement en prison. Le nouvel Etat que nous sommes en train de forger a décidé le paiement d’un impôt pour la paix. Cela signifie que toute personne physique ou morale, de même que les entreprises étrangères qui sont établies en Colombie et réalisent des bénéfices supérieurs à un million de dollars par an, doivent s’acquitter d’un impôt pour la paix représentant 10% de leurs gains. Les débiteurs sont informés qu’ils doivent entrer en discussion avec les responsables financiers des FARC et acquitter cette somme. Si ces personnes ne le font pas, elles sont alors arrêtées et emprisonnées jusqu’à ce qu’elles aient effectué leur paiement, avec lequel nous assumons les charges du nouvel Etat, construit et dirigé par les FARC, agissant comme armée du peuple.

Evidemment, au cours des opérations militaires, les FARC capturent des officiers, des sous-officiers, des policiers et des soldats - actuellement détenus comme prisonniers de guerre. Dans ces affrontements, il arrive aussi que l’ennemi capture des prisonniers de notre bord qui, après des jugements sommaires et truqués, purgent des condamnations très lourdes dans les différentes prisons du pays. Malheureusement, cela est normal dans le contexte de la guerre. Quoi qu’il en soit, dans un conflit aussi aigu que celui de la Colombie, il est possible que certaines détentions de civils ne soient pas bien vues par la population de manière générale. Néanmoins, nous considérons qu’en ayant publié la loi 002, selon laquelle certaines personnes et entités économiquement puissantes doivent payer l’impôt pour la paix, nous les avons dûment avisées et qu’elles peuvent entrer en discussion et régler leur situation dans les délais impartis. Si nous obtenons cela, il est indubitable que les arrestations diminueront.

Quant au fait que cela nous éloigne de la population civile, cela se peut, mais ne va sûrement pas être déterminant, parce que de larges secteurs de la population colombienne savent parfaitement que généralement, les FARC-EP ne détiennent que des personnes économiquement solvables. Il ne s’agit, en aucune manière, de détenir des gens au hasard. Concernant les prisonniers de guerre, nous les gardons en prévision d’un échange humanitaire, que nous espérons très proche. Nous n’oublions pas de tenir compte du fait, qu’en Colombie, la justice et les juges spéciaux imposent de fortes condamnations à de nombreux guérilleros et guérilleras arrêtés – qui ont eu la chance de ne pas être assassinés lors de leur capture – : ces condamnations équivalent pratiquement à des emprisonnements à vie. Car, dans notre pays, la justice est une justice de classe et s’applique comme telle : ceux qui font usage du juste droit à la rébellion sont condamnés comme " terroristes " ou " auteurs de séquestration " : les sentences contre les révolutionnaires oscillent entre 40 et 80 années de prison. Ainsi, l’impôt est une nécessité dictée par la situation actuelle de guerre que vit la Colombie. Nous voudrions ne détenir aucune personne, ni civile – même issues des sommets de l’oligarchie -, ni militaire... Mais la confrontation quotidienne dans notre pays impose que les choses se passent de cette manière, et non comme nous le souhaiterions.

— Le financement de la lutte armée dépend en large partie de l’impôt révolutionnaire prélevé sur la culture de la feuille de coca et sur la production de pâte base, et dans une certaine mesure aussi des enlèvements contre rançon. Si un processus de paix débutait, la guérilla pourrait-elle se passer de ces sources de financement sans mettre en péril son autonomie politique et organisationnelle ? En d’autres termes, n’existe-t-il pas à l’intérieur de votre mouvement des forces qui tendent à défendre le statu quo par crainte que la démobilisation prive les FARC de sources de revenus décisives et que cela conduise à leur marginalisation ?

Premièrement, il faut dire que les FARC-EP ont toujours été un mouvement autarcique, c’est-à-dire qu’elles ont vécu de leurs propres ressources et n’ont jamais dépendu – ni hier ni aujourd’hui – et ne dépendront jamais d’aucun financement d’origine étrangère. Comme FARC-EP, nous avons réussi à développer initialement une économie de subsistance avant de développer des facteurs de production qui permettent le maintien de notre mouvement. Les FARC-EP existaient en Colombie bien avant le développement du narcotrafic ou la mise en oeuvre d’une politique logistique de capture systématique de personnes, qui sont des choses conjoncturelles. Avec les années, les FARC-EP ont diversifié leur financement grâce à des investissements de tous ordres : dans des opérations financières à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dans la production agricole, l’élevage, la mine, le transport et bien d’autres secteurs productifs.

Il est indéniable que la Colombie a été transfigurée par des politiques néolibérales imposées par la terreur, qui ont ruiné les campagnes, dans un pays producteur de feuilles de coca pour l’élaboration de la cocaïne, et cela a obligé des milliers et des milliers de familles paysannes pauvres à tirer leur subsistance de cette économie pour ne pas mourir de faim face à la destruction de leurs cultures traditionnelles de café, de maïs, de bananes, de sorgho, de coton, etc.

Les FARC-EP sont un mouvement principalement rural et nous sommes en contact direct avec cette réalité, mais nous n’avons pas les moyens d’obliger les gens à abandonner ces plantations dites illicites sans leur donner une alternative. Lors du dialogue de el Caguán (1999-2002) [1], le gouvernement de M. Pastrana, à l’initiative de notre organisation, avait organisé la première conférence publique internationale pour le remplacement des cultures dites " illicites " et la protection de l’environnement. L’Union européenne, le Japon, le Canada, ainsi que l’ONU, le Groupe des pays amis du processus de paix en Colombie et les pays accompagnateurs de ce dialogue ont participé à ces rencontres. Les Etats-Unis avaient été conviés, mais ils ont décliné cette invitation. A cette occasion, les FARC ont présenté un projet viable pour l’éradication des plantations de feuilles de coca dans les municipes de Cartagena del Chairá et du Caquetá, qui vouaient alors quelques 8 000 hectares à cette activité.

Nous aurions voulu obtenir que la communauté internationale s’engage en faveur d’une alternative à la répression et qu’on réalise des investissements sociaux dans cette région afin d’y développer un " laboratoire expérimental " en vue de la recherche de solutions pour supprimer ces cultures, qui auraient pu être étendues ensuite à d’autres zones du pays, et si possible du continent : en Equateur, au Pérou, en Bolivie. Cette proposition est toujours valable. Nous croyons aussi que la légalisation de la drogue contribuerait à la solution du problème. Des économistes comme Friedman et une revue aussi prestigieuse que The Economist le reconnaissent d’ailleurs. Il y a des raisons à cela : comme il s’agit d’un commerce clandestin, la rotation du capital est impressionnante. Actuellement, on calcule que le produit mondial du narcotrafic représente 680 milliards de dollars et il n’est pas de crime qui ne soit pas commis pour s’approprier cette énorme quantité d’argent.

Il s’agit tout d’abord d’un problème économique, puis politique, et aussi éthique, mais si les énormes profits disparaissaient, l’incitation fondamentale que sont les gains sur investissements disparaîtrait et les Etats pourraient contrôler ce marché. Quelque chose de semblable à ce qui est arrivé, toutes proportions gardées, avec la fin de la prohibition aux Etats-Unis à l’époque de la mafia d’Al Capone et Cie, dans les années 20. Il doit être clair – et nous l’avons démontré face à notre nation et à la communauté internationale – que les FARC-EP ne sont en aucune manière des narcotrafiquants et qu’elles ne sont mêlées ni à la production, ni au transport, ni à la commercialisation, ni à l’exportation de narcotiques. Au contraire, nous sommes disposés à travailler avec la communauté internationale et même avec le gouvernement des Etats-Unis à la solution de ce grave problème.
Notre organisation a imposé le prélèvement d’un impôt aux acheteurs de pâte de coca qui doivent pénétrer dans les zones où ces cultures existent et où nous sommes présents ; et cet impôt représente une forme de contrôle par rapport aux abus commis à l’encontre des paysans cultivateurs. Ensuite, nous n’exerçons pas de fonctions de police. C’est à l’Etat colombien de contrôler ces zones et, jusqu’à présent, il a été incapable de le faire en dépit des milliers de millions de dollars investis par le gouvernement des Etats-Unis pour en finir avec ce trafic qui affecte le monde.

De plus, il faut tenir compte du fait que les revenus générés par cet impôt représentent une fraction infime des coûts de l’appareil militaire des FARC-EP. En ce qui concerne la détention de personnes, il faut dire que leur produit aide aussi au maintien économique des FARC, mais ce n’est pas décisif. L’objectif ultime des FARC-EP n’est pas le " confort " de son personnel dirigeant, de sa hiérarchie ou de ses combattant-e-s. Pour nous, l’argent est un moyen, quelque chose qui peut contribuer à la concrétisation du but politique et stratégique des FARC-EP, soit la prise du pouvoir pour effectuer des changements politiques, économiques, sociaux, écologiques et de tout ordre, dont le pays a besoin et qu’il réclame. Le financement est donc un moyen pour arriver à de telles fins. Personne des FARC-EP n’aspire à devenir multimillionnaire ; c’est l’une de nos grandes différences avec les narcotrafiquants et les paramilitaires qui cherchent à s’enrichir personnellement et à " mener la grande vie ".
Quant à une possible démobilisation - à laquelle vous faites allusion -, cela n’entre pas dans les calculs immédiats des FARC-EP. Imaginez-vous que nous n’avons plus aucun contact avec le gouvernement Uribe. Si nous parvenions à une hypothétique situation d’arrêt de la guerre et devions passer à un autre type d’actions, les FARC-EP disposent d’un " plan B ". Mais nous parlons ici de suppositions, alors que la réalité est bien différente.

Enfin, les FARC-EP ne font pas la guerre par plaisir. Nous avons dit que si le cadre politique ambiant change et que les conditions pour mener une politique large, légale, sans crainte de représailles ou d’assassinats existent, si la voie est ouverte à une démocratie réelle, nous pourrions alors penser à changer la forme actuelle de confrontation militaire pour répondre à la nouvelle donne. Durant tout le mandat présidentiel de M. Uribe, et bien avant, les FARC-EP ont dû faire une opposition politique et militaire au régime, parce qu’il n’existait aucune autre manière de pouvoir exprimer notre pensée. La bourgeoisie colombienne est une bourgeoisie sanguinaire, rétrograde, qui ne comprend que le langage des armes. Si nous n’avions pas répondu à l’agression, elle nous aurait déjà marqués au fer rouge et enchaînés, comme à l’époque de l’esclavage...

— Les récentes mobilisations de masse contre la violence et les séquestrations ont fait porter la responsabilité aussi bien sur le gouvernement que sur les insurgés. Ces mobilisations ne représentent-elles pas un revers pour la gauche, dans la mesure où Alvaro Uribe a su en tirer parti pour détourner l’attention du public par rapport à son implication dans les scandales de la parapolitique ?

Comme vous le dites vous-même, ces mobilisations ont le sens d’un rejet de la violence, et plus particulièrement de la violence officielle et paramilitaire. Le peuple colombien est bien sûr fatigué de l’affrontement militaire, mais quel peuple ne le serait pas après 40 ans de guerre imposés par le régime en place. M. Alvaro Uribe a essayé de capitaliser un mouvement auquel ont pris part des secteurs populaires très proches des FARC-EP, et même des membres de notre organisation. On pouvait voir dans ces mobilisations des pancartes exigeant l’échange humanitaire des prisonniers, la recherche du dialogue pour une issue politique au conflit social et armé que vit le pays. Si vous analysez les bulletins de la presse, de la radio ou de la télévision, vous constaterez que la plus grande part des éditorialistes du pays ont critiqué l’opportunisme politique du gouvernement. Il faut en outre rappeler que dans la ville de Cali, il y a eu un affrontement public entre le ministre de l’Intérieur et l’un des parents des 11 députés tués lors de la tentative manquée de sauvetage militaire, ordonnée par le gouvernement, le 18 juin 2007. Enfin, il n’est pas certain que le président Uribe ait capitalisé ces mobilisations. Au contraire, les derniers sondages d’opinion effectués après cet événement montrent que l’image de M. Uribe est usée et " en chute libre ", et ceci pour la première fois depuis son accession à la présidence [2002].

Quant au problème de la parapolitique [2], il a été dénoncé depuis plus de vingt ans par le journal Voz, l’organe du Parti communiste de Colombie, par les FARC-EP et par des démocrates de tout le pays. Néanmoins, l’Etat colombien a toujours ignoré ces dénonciations. Il y a un an et demi, j’ai eu l’occasion de parler - dans la prison de haute sécurité de Combita, où j’étais alors détenu - avec le responsable pour la paix du gouvernement Uribe, le docteur Luis Carlos Restrepo. Durant cette conversation, nous avons abordé plusieurs thèmes : j’ai pu entre autres lui démontrer que la politique de " sécurité démocratique " imposée par le président et le Plan Colombie avaient échoué. Il m’a répondu : " Ecoutez Monsieur Granda, l’Etat colombien vous a certainement combattus avec des méthodes non orthodoxes... ". Ces méthodes dont parlait Restrepo sont précisément la parapolitique et le paramilitarisme, parce que cette manière de faire a été froidement calculée pour la Colombie. C’est l’une des formes d’expression du fascisme, grâce auxquelles les monopoles financiers, le secteur industriel et les grands propriétaires terriens ont bénéficié de l’ensemble de la recomposition économique du pays, provoquée par la globalisation et les privatisations qui l’accompagne. Les affaires et les gains effectués par ces secteurs ont été extraordinaires. Ce qui reste à privatiser en ce moment est réduit, ce qui nous indique que la période de mise en œuvre la plus brutale du projet néolibéral en Colombie est, dans une certaine mesure, déjà derrière nous, puisqu’il ne reste aucune entreprise publique d’importance à vendre aux transnationales. C’est pour cette raison qu’ils tentent maintenant de démonter ces appareils de mort qu’ils avaient mis en place comme appui militaire à leur projet fascisant d’imposition du néolibéralisme.

Dans ce sens, nous pourrions faire une comparaison avec le Chili du général Pinochet. Rappelez-vous que les politiques néolibérales ont commencé à être imposées au continent après le coup d’Etat de 1973 au Chili. Ce coup d’Etat a pratiquement liquidé la résistance populaire de la classe ouvrière, des classes moyennes et de la paysannerie ; il a imposé la discipline sociale des monopoles, c’est-à-dire le fascisme au service du néolibéralisme, qui a utilisé la terreur dans notre Amérique pour imposer son projet économique et son idéologie politique. Maintenant, en Colombie, l’establishment est secoué, parce que les institutions et les hommes qui les composent, sont impliqués dans la crise à laquelle ils ont conduit la nation. La Colombie est l’un des pays avec le plus haut niveau de corruption à l’échelle mondiale. On dirait que les institutions colombiennes on été créées pour protéger toutes les formes de corruption. C’est pour cette raison que l’establishment, pour imposer ses politiques néolibérales, a jeté par-dessus bord tout sens éthique en politique, et maintenant il reçoit et paye la facture de son " mariage " avec un narco-paramilitarisme créé pour éliminer la gauche révolutionnaire à n’importe quel prix. Ce modèle et ce projet fascistes pour la Colombie ont échoué. Lorsque déferle la marée des dénonciations, le président tente évidemment d’éviter tout débat public et crée des écrans de fumée : la réélection, le référendum, la coupe du monde de football, etc., afin de distraire l’opinion publique nationale. Mais les scandales et la corruption régnante en Colombie sont d’une telle ampleur, qu’aucun de ces shows publicitaires ne réussira à détourner l’attention de l’aspect fondamental : la corruption imposée par la mafia, le paramilitarisme et le narcotrafic - qui sont la même chose – en faveur d’un gouvernement qui est un gouvernement mafieux qui pratiquent une narco-démocratie.

— L’Armée de libération nationale (ELN, Ejército de Liberación Nacional) a décidé récemment de déposer les armes. Dans quelle mesure, cette décision affaiblit-elle la lutte armée des FARC, vu que désormais l’Etat colombien, le paramilitarisme et les Etats-Unis pourront concentrer tous leurs efforts pour vous combattre ?

Il faut relativiser l’impact de la lutte contre-insurrectionnelle que nous vivons aujourd’hui, de la part du gouvernement colombien et des Etats-Unis. Pratiquement, depuis le début du Plan Colombie, les FARC-EP ont résisté seules à ces opérations. Il est indéniable que l’Etat colombien n’a jamais combattu militairement le paramilitarisme. Les opérations militaires dans des zones où opèrent les camarades de l’ELN ont été minimes ; dans une certaine mesure, la responsabilité et le poids fondamental des opérations menées par l’armée colombienne et les gringos ont été supportés par notre organisation. Vous devez vous souvenir qu’en ce moment, la Colombie est le troisième pays bénéficiaire de l’aide militaire nord-américaine, après Israël et l’Egypte. Dans la première étape du Plan Colombie, les États-Unis ont investi 7,5 milliards de dollars et l’Etat colombien a imposé un impôt de guerre de 12 % (qui a été majoré cette année de 8 %). Même ainsi, toutes les opérations du Plan Colombie et celle qui ont suivi ont échoué face à la résistance et à la contre-offensive des FARC-EP.

Il est donc très relatif de penser que l’ennemi puisse nous mettre en déroute, bien qu’il braque toutes ses batteries sur nous. Notre histoire le démontre depuis l’époque de notre naissance à Marquetalia (1964) : rappelons que 16 000 militaires furent déployés dans cette région contre le groupe fondateur des FARC, formé de quarante-six hommes et de deux femmes d’origine paysanne. A ce moment, il n’y avait aucun autre mouvement insurgé dans le pays. Le poids de cette offensive contre les zones d’autodéfense paysanne - dénommée " Opération LASO " [Latinoamerican Security Operation] - retomba naturellement sur les FARC-EP.

Nous croyons que dans cette nouvelle période, une limite a été atteinte dans les actions militaires des troupes gringas, mercenaires et de l’armée colombienne. Nous parlons actuellement de leur déclin. Il faut dire que dans les hautes sphères du gouvernement colombien et dans les couloirs du Pentagone, on parle de l’échec retentissant du Plan Colombie, du Plan Patriota [3], du Plan Consolidation et du Plan Victoria(2002-2007). Il est impossible pour les gringos et l’Etat colombien de remporter une victoire militaire sur un mouvement armé qui, comme le nôtre, mène la lutte depuis quarante-trois ans, et qui dispose d’une large expérience, tant au niveau de ses commandant-e-s que de ses combattant-e-s. Il faut dire qu’il s’agit d’une expérience quasi unique en Amérique latine et dans le monde. Vous pouvez constater qu’en ce moment, il n’y a aucun autre grand plan ou " opération militaire " dans l’hémisphère occidental, qui ait l’envergure et les caractéristiques des opérations menées dans le centre et le sud de la Colombie et pratiquement sur tout le territoire national.

Nous avons dû vraiment livrer une guerre seuls. Auparavant, il existait le " camp socialiste ", la solidarité internationale, et nous avons dû " danser avec la plus laide " (pour utiliser une expression populaire colombienne un peu machiste), mais nous avons vu que seuls, nous pouvions aussi affronter et vaincre l’ennemi. Pour nous, c’est une obligation et notre apport solidaire aux peuples opprimés du monde. La combinaison de toutes les formes de lutte de masses va nous assurer la victoire dans un futur proche. Il ne reste plus d’autre alternative à l’Etat colombien que d’accepter son incapacité à mettre en déroute les insurgé-e-s, ainsi que l’échec de son projet fasciste, qui a utilisé la terreur d’Etat comme arme fondamentale, et de chercher un accord pour que nous puissions entamer une discussion et trouver une issue politique négociée à ce long conflit social et armé que vit notre pays.

Quant au désarmement de l’ELN, je l’apprends... Car je sais que l’ELN n’a pas déposé les armes. Je ne peux pas me prononcer sur les décisions de l’ELN. C’est une organisation souveraine, une organisation de guérilla qui combat depuis des années et qui, d’après ce que je sais, n’a jusqu’ici pas livré une seule cartouche.

— Les FARC sont nées d’un mouvement de paysans pauvres, qui constituent toujours le noyau principal de leur base sociale. Les FARC ont-elles été capables depuis lors de repenser leur réorientation stratégique à la lumière de l’urbanisation extrêmement rapide de la Colombie ? En d’autres termes, comment les FARC s’adressent-elles aux masses urbaines paupérisées qui subissent les constantes attaques des paramilitaires, et la répression exercée par l’Etat colombien ?

Je vous disais à l’instant que les FARC-EP sont une organisation politico-militaire. La lutte que mènent les FARC-EP n’est pas un affrontement d’appareils, c’est-à-dire entre l’appareil militaire de l’Etat colombien et celui des FARC-EP proprement dit.
De manière générale, si on analyse l’évolution du comportement des Etats bourgeois, on observe que ceux-ci ont diverses manières de mettre en œuvre ce qu’ils appellent " la démocratie représentative ", et qu’ils combinent à peu près toutes les formes de lutte pour exploiter les peuples. Les gringos appellent cela " la carotte et le bâton ", qu’ils pratiquent de la manière suivante : s’ils considèrent que les masses sont dociles, ils les laissent développer certaines formes limitées de démocratie pendant un certain temps ; s’ils considèrent que ces masses se sont radicalisées, ils font descendre les troupes dans la rue et répriment. Mais s’ils constatent que ces mouvements de masse se radicalisent encore, ils recourent au terrorisme d’Etat et massacrent leurs opposant-e-s et exterminent des organisations de masse. C’est la terreur au niveau le plus effrayant, qu’ont connu tous les pays de notre Amérique dans le passé récent et qui perdure encore en Colombie.

De ce point de vue, il est légitime que les mouvements révolutionnaires de Colombie et du monde emploient toutes les formes de lutte de masse pour arriver aux changements révolutionnaires dont la société a besoin à un moment de son développement. Nous n’avons pas proclamé la lutte armée par décret. Elle ne peut d’ailleurs pas l’être, pas plus que par la volonté de tel ou tel personne ou parti. La lutte armée naît de la nécessité impérieuse de défendre des intérêts de classe à un moment donné, lorsque les Etats bourgeois ferment toute possibilité de démocratie et d’expression dont peuvent bénéficier les masses.

En Colombie, malheureusement, l’histoire a confirmé ce que je viens d’affirmer : les FARC-EP, à la recherche d’une réconciliation nationale en 1982, sont entrées en dialogue avec le président de l’époque Belisario Betancur. On est parvenu alors à signer les accords de La Uribe [1984]. Comme corollaire à ces accords a été fondé le large mouvement appelé Union patriotique (UP). Lorsque ce mouvement est apparu dans la vie politique nationale, il a bénéficié d’un sentiment de sympathie de la part des habitant-e-s de la campagne et des villes, des classes moyennes, des étudiant-e-s, etc. Autrement dit, c’était un mouvement qui rassemblait des secteurs très divers. Lorsque celui-ci a commencé à se développer, la bourgeoisie a paniqué et entamé son extermination planifiée et systématique : en premier lieu celle de ses dirigeant-e-s, ensuite de ses militant-e-s. Tout ceci a conduit au génocide politique le plus aberrant qu’ait connu l’Amérique latine. De cette expérience, mise en échec par le terrorisme d’Etat, les FARC-EP ont beaucoup appris ; elles ne sont pas disposées à répéter la même histoire.

Nous avons produit un effort important du fait de la création et du développement de mouvements et d’organisations populaires et politiques au niveau national. Nous faisons un effort considérable pour la construction du Parti communiste clandestin de Colombie, qui doit être clandestin parce que nous avons déjà fait l’expérience de plus de cinq mille morts avec l’UP. Nous construisons également le Mouvement bolivarien pour une nouvelle Colombie, auquel tout un chacun peut participer. Ce mouvement n’a pas de statuts, les gens peuvent se réunir en petits groupes pour éviter les coups de l’ennemi ; personne ne doit faire référence à son activisme politique, et ses formes d’expression sont clandestines. A travers ces structures organisationnelles, il est possible de participer au mouvement estudiantin, ouvrier, paysan, populaire… mais les FARC-EP construisent aussi les Milices bolivariennes, qui agissent dans les campagnes, aux alentours des grandes villes et à l’intérieur de ces dernières.

Les FARC-EP considèrent que la révolution en Colombie doit déboucher en partie sur des formes d’insurrection urbaine, peut-être analogues à celles qui se sont développées au Nicaragua à l’époque (que l’on se souvienne des batailles de Managua, Masaya, Estelí, León, pour n’en citer que quelques-unes), qui furent des actions de guérilla et d’insurrection populaire combinées qui, dans leur ensemble, ont fait tomber la dictature de Somoza.

Nous faisons un effort très important en direction du mouvement syndical, estudiantin, des classes moyennes urbaines, des travailleurs-euses informels, du mouvement communal, coopératif, des pères de famille. C’est-à-dire que nous essayons de tout ramener à des formes d’organisation simple, afin de favoriser du dehors la conscience politique et pratique de la nécessité des changements dont le pays a besoin, davantage encore dès lors que les conséquences désastreuses des politiques néolibérales non seulement radicalisent les masses urbaines, mais aussi, paradoxalement, les rapprochent et les allient dans la luttes.
En Colombie, les FARC-EP sont intéressées par la construction d’un nouveau gouvernement de réconciliation et de reconstruction nationales, large et démocratique, sans exclusives, auquel puissent participer tous les secteurs de la vie politique nationale qui souhaitent sortir le pays de l’abîme dans lequel il se trouve pour le mettre en situation d’affronter les défis du 21e siècle avec beaucoup d’espérance, d’optimisme et en nous plaçant à l’avant-garde des nations démocratiques et révolutionnaires du monde.

— Quels sont pour les FARC les mouvements sociaux urbains dont le développement paraît stratégiquement essentiel dans ce processus ?

Dans les villes, nous travaillons essentiellement en direction des secteurs industriels. Nous travaillons également au sein du mouvement coopératif, avec les collectifs d’action communale dans les quartiers, avec des associations de l’économie informelle, qui se sont multipliées au cours des dernières années en raison des politiques néolibérales. Nous accordons aussi beaucoup d’importance au problème des femmes et de la jeunesse en général. En conséquence, nous disposons d’une représentation dans tous ces secteurs. Nous agissons de manière consciencieuse pour leur donner un caractère organisationnel et les orienter vers la lutte politique. En même temps, ce travail nourrit, par ses expériences et ses formes d’affrontement avec la répression, notre propre action politique. Bien que les FARC soit nées comme un mouvement essentiellement paysan et que cette base sociale se maintienne dans sa composition actuelle, il est également vrai qu’il y a d’autres secteurs de la société qui nous accompagnent dans la lutte. Parmi les gens liés aux FARC-EP, on trouve des secteurs des classes moyennes et professionnelles, techniques et supérieures, mais aussi des professions libérales, des prêtres, des gens des milieux de la culture et de l’art populaire dans toutes ses expressions. C’est un changement qui s’est opéré au cours de ces dernières années. Nous soulignons la participation des femmes dans nos rangs : elles représentent aujourd’hui 43% des forces de la guérilla.

— On dit que les FARC ne se sont pas toujours montrées capables de permettre concrètement, dans les régions sous leur contrôle, le développement d’une société civile organisée de manière autonome en fonction des différents intérêts qui la traversent (coopératives, syndicats, associations diverses, minorités indigènes, etc.). Cette attitude ne révèle-t-elle pas un projet de société autoritaire fondé exclusivement sur les capacités et les compétences d’une sorte de parti-Etat ?

(Rires…) Je ne sais pas à quoi vous vous référez avec cette question. Je ne sais pas non plus quand nous avons eu sous notre contrôle une quelconque partie du territoire national. Ceci n’est encore jamais arrivé jusqu’à présent. En Colombie, nous ne menons pas une guerre de position. Nous sommes une armée de guérillas mobiles. Lorsque nous sommes pour un temps dans certaines régions, nous développons la démocratie directe d’une façon inédite. Plus encore, je crois que les FARC-EP sont beaucoup plus démocratiques que certains Etats ou démocraties. Nous disposons, comme organe de décision des FARC-EP, de la conférence nationale des guérilleros, qui se réunit tous les quatre ans (ou un peu plus, selon l’état de la guerre). Les postes de commandement, sans exception, sont décidés au vote de tous les guérilleros. Autrement dit, il n’y a pas de nomination par décret. C’est au travers du vote populaire, au travers du vote des membres des FARC-EP, que se vit la démocratie et que se règlent les questions de hiérarchie à l’intérieur du mouvement guérillero, en collaboration avec les communautés.
Le cas le plus significatif a été celui de San Vicente del Caguán, dans le centre-sud du pays, pendant la période du désengagement et du dialogue, entre 1999 et 2002. Là, nous nous sommes installés pendant trois ans, et nous avons oeuvré avec les communautés dans le cadre d’actions civiles et militaires. Ensemble, la population civile et le groupe de guérilleros, nous avons construit, en travaillant en commun, des ponts, des routes, des écoles, des hôpitaux, des chemins vicinaux, et plusieurs fleuves, rivières et ruisseaux fortement pollués ont pu être réhabilités. D’autre part, les FARC-EP ont émis des règlements en matière écologique (chasse, pêche, élagage et exploitation du bois, protection des arbres indigènes), et tout ceci s’est fait avec la participation de la communauté. Par exemple, pour la construction d’une route, 100 à 200 collectifs d’action communale de toute la région se sont réunis, et là, par votation populaire, ils ont déterminé qui allait travailler, comment, et avec quel appui économique et logistique. On faisait ensuite les comptes et on les présentait aux masses pour qu’elles analysent la finalité de chaque investissement. Ça, c’est la démocratie participative et ouverte, une vraie démocratie de masse comme n’en a jamais connu le pays. C’est l’expérience que nous avons faite.

L’autoritarisme ne fait pas partie des principes des FARC-EP. Certes, nous défendons des principes, et sur ces principes nous ne cédons pas. Nous avons notre propre vision de ce que doit être la démocratie. La démocratie doit être ouverte et la plus directe possible. C’est-à-dire une démocratie de masse comme forme permettant de définir et de débattre des grands problèmes. C’est très simple : si dans une communauté, il y a 100 personnes, pourquoi 10 devraient-elles décider ? Pour nous, ce sont ces 100 personnes qui ont le pouvoir de prendre la décision. On parle d’une démocratie représentative en Colombie, parce qu’il y a des élections, mais, en réalité, ces scélérats qui vont au Sénat ou à la Chambre des représentants ne sont en aucune manière des représentants authentiques des communautés. Ce sont des gens qui arrivent là du fait de leur richesse, par le clientélisme et les escroqueries auxquelles ils soumettent notre peuple. Par conséquent, comme vous le voyez, il est important de clarifier le type de démocratie dont on parle, ce que nous entendons, nous FARC-EP, par démocratie, et ce que vous entendez vous, en Europe, par ce terme. Je considère que les FARC-EP sont une organisation démocratique qui exerce la démocratie dans les domaines dans lesquels elle travaille. Nous sommes en faveur de la démocratie directe la plus large et la plus participative possible. Une démocratie exercée pour et par les majorités et non une démocratie de façade, une démocratie pour un groupe restreint de privilégiés. Ce type de " démocratie " ne nous plait pas et nous n’allons pas la pratiquer. Je vous ai dit que dans les FARC-EP nous préférions organiser les masses dans toutes sortes de collectifs qui leur permettent de défendre leurs intérêts. Ceci est le secret de la survie des FARC-EP au coeur d’un conflit aussi complexe que celui de la Colombie.

— Les FARC sont fréquemment critiquées, y compris par des forces de gauche, pour l’usage de méthodes " expéditives " en leur sein : c’est le cas des exécutions de déserteurs, de l’envoi de militant-e-s " démoralisé-e-s " pour accomplir des missions suicides, de l’obligation faite aux combattantes enceintes d’avorter, etc. Il n’y a pas de doutes que les FARC sont engagées dans une lutte armée très dure, mais de telles méthodes ou pratiques ne mettent-elles pas en question les droits individuels des combattants ou la liberté de discussion au sein de la guérilla, révélant ainsi une forme d’organisation politique très verticale dans la tradition stalinienne ?

Votre question montre que l’on sait très peu de choses sur les FARC-EP et qu’on se fait ainsi l’écho, peut-être inconsciemment, de la propagande du régime (le régime oligarchique colombien et son allié les Etats-Unis). C’est l’ennemi qui affirme que nous sommes organisés de manière verticale, que nous résolvons tous les problèmes d’une façon expéditive, comme vous l’évoquez dans votre question.

Nous utilisons des méthodes politiques pour résoudre tous les problèmes qui apparaissent à l’intérieur des FARC-EP. Initialement, les nouveaux combattant-e-s suivent une école de formation de six mois, où les documents qui sont étudiés sont essentiellement nos statuts, les normes de commandement et le régime de discipline. Si l’aspirant-e se rend compte qu’il ne peut pas, pour des raisons physiques ou morales, mettre en œuvre ces normes, il peut retourner chez lui sans problème, parce que jusqu’à ce moment, il ne connaît rien ni personne de plus que les gens qui, comme lui, ont assisté clandestinement au cours de formation initiale. Une fois passé ce niveau, la personne contracte un engagement, et lorsqu’on intègre les FARC-EP, c’est pour la vie, c’est-à-dire jusqu’au triomphe de la révolution et à la construction d’une nouvelle société.
Nous ne disposons pas d’un service militaire obligatoire, ni d’ailleurs volontaire. L’intégration aux FARC-EP suppose l’implication complète dans la formation politique et militaire sur la base d’une adhésion consciente. N’oublions pas que l’on trouve des gens pour manipuler des armes partout, mais des gens pour comprendre la politique, la lutte des classes et les changements sociaux, dans une société comme la nôtre, c’est bien plus difficile. Cet ensemble de capacités, dont le développement est dans notre intérêt, nécessite et exige une formation permanente et à long terme.

Il n’est pas vrai, par conséquent, que nous utilisions le peloton d’exécution ou que nous nous livrions à des exécutions extrajudiciaires. Nous n’avons pas à le faire, parce qu’il y a dans nos statuts bien des manières de sanctionner les ruptures de la discipline de notre organisation. L’exécution n’est envisagée que pour les traîtres et les infiltrés qui travaillent consciemment pour l’ennemi. C’est la mesure la plus grave qui s’applique dans les FARC-EP. Pour le reste, toute situation se résout par la critique et l’autocritique sur la base des principes du marxisme-léninisme qui sont partie intégrante de notre conception de la révolution.
Le reste, au même titre que ce qui est contenu dans votre question, relève d’une campagne diffamatoire qui cherche à transformer les FARC en un mouvement sans discipline, sans hiérarchie, sans mandats de commandement reconnus. Et, dans ces conditions, une organisation militaire ne peut pas subsister. Il y a un adage qui dit : " Soit la discipline est mise en œuvre, soit la milice disparaît ".

En ce sens, il serait absurde de penser que nous pourrions envoyer des personnes démoralisées, avec des problèmes psychiques, ou sans qualifications politico-militaires suffisantes, accomplir des missions. Il s’agit d’une guerre ! Qui pourrait commettre une telle erreur ? Bien au contraire, à l’intérieur des FARC-EP, la participation à des missions constitue une forme de reconnaissance du bon travail ; elle est un encouragement et un honneur pour les combattant-es. Dans les FARC-EP, on préconise une participation consciente et, pour cela, la valeur des combattant-e-s en mesure de participer à chacune des actions de guerre, ou aux missions spéciales que les FARC-EP décident, est étudiée à l’avance par les commandant-e-s.

Pour ce qui est des femmes dans la guérilla, elles sont libres. Pour la première fois, une organisation de gauche et un mouvement révolutionnaire envisagent la femme comme une personne absolument libre et égale à l’homme, qui assume les mêmes responsabilités, les mêmes tâches et a les mêmes droits. Depuis sans doute l’époque du matriarcat, la guérilla est aujourd’hui le lieu où la femme commence à tenir le rôle qu’historiquement elle a perdu, ce qui fut la défaite la plus grande qu’ait subi le genre féminin dans l’histoire de l’humanité. A propos du problème de la grossesse dans les FARC-EP, les guérilleras savent d’avance que dans le contexte de guerre qu’elles vivent, elles ne peuvent tomber enceinte. A l’intérieur de notre organisation, nous avons mis en œuvre un travail éducatif de diffusion de l’information et de prévention pour que les femmes connaissent bien les mécanismes de la procréation, ainsi que les manières d’éviter la grossesse et/ou les maladies sexuellement transmissibles.

Parfois, par erreur ou accident, se produisent des cas involontaires de grossesse, mais compte tenu des normes et des conditions objectives de la vie dans un environnement combattant, la grossesse est interrompue, en général à la demande de la combattante elle-même. Dans ces cas, l’interruption s’effectue dans des conditions hygiéniques d’asepsie, avec des médecins qualifiés, et en prenant les mesures pour éviter tout risque pour leurs vies. Dans beaucoup de pays, l’interruption de la grossesse est légalisée et fait partie de certaines constitutions du monde, mais on nous a toujours reproché notre arbitraire supposé sur ce thème et on nous a diabolisés. N’y a-t-il pas ici une double morale ? Sachez que pour les FARC-EP, les valeurs familiales (très importantes pour la société colombienne) constituent un fondement de la conception de la nouvelle société que nous voulons construire. Mais nous vivons une étape qui ne facilite pas le développement de cette partie importante de la vie.

Il est révélateur que, malgré toute cette propagande contre notre organisation, la présence féminine dans les rangs des FARC-EP soit actuellement de l’ordre de 43%. Les guérilleras des FARC sont de vraies amazones dans la guerre, ou comme dirait Simon Bolivar en se référant à ces valeureuses guerrières romaines, elles sont de véritables " lumières ". Hors de la guerre, nos camarades femmes ont un comportement très féminin. Au combat, elles sont aussi aguerries que les hommes. Elles nous donnent des leçons d’honnêteté, d’abnégation, de sacrifice, de fraternité et d’héroïsme… Comment pourrions-nous maltraiter ces camarades, qui prennent une part fondamentale à la lutte pour le triomphe de la révolution…

— Qui est responsable de la mort des onze députés colombiens détenus par les FARC ? Comment est-il possible que ces onze otages se soient trouvés ensemble au même endroit ? Pensez-vous qu’il s’agisse d’une opération délibérée de l’Etat colombien pour lancer une vaste campagne politique contre la guérilla des FARC ?

Cela fait un certain temps que les FARC-EP avertissaient l’opinion publique nationale et internationale du fait que les opérations de sauvetage de prisonniers par l’armée étaient exagérément risquées pour la vie des otages qu’elles détenaient. C’est pour cela que les FARC-EP ont indiqué que la responsabilité de la mort des onze députés du Valle del Cauca, le 18 juin 2007, incombait essentiellement à ceux qui ont donné l’ordre et tenté de les libérer par la force. Le premier responsable est Monsieur Uribe.
Vous expliquer pourquoi ils étaient ensemble serait me livrer à des spéculations, parce que je me souviens qu’à cette date, je venais tout juste de quitter la prison de La Dorada. Concernant la mort des onze députés, il faut dire qu’indiscutablement, il s’agit d’un plan minutieusement préparé tant politiquement que militairement et sur le plan de la propagande. Le gouvernement de Uribe a démarré son plan en parlant de la possibilité de faire sortir de prison un certain nombre de prisonniers des FARC-EP, sur lesquels personne n’avait rien demandé. Nous avons toujours cherché à obtenir un échange humanitaire de prisonniers bilatéral FARC-EP/gouvernement. C’est alors que Uribe a relâché, de façon totalement unilatérale, certains combattants des FARC-EP. Cette action, à mon sens, était liée à la préparation en secret d’une action de plus grande envergure dans les montagnes colombiennes. Il s’agissait précisément du sauvetage des douze députés par un groupe de spécialistes composé d’agents de la CIA, de mercenaires anglais et israéliens et de commandos de l’armée colombienne.

Le projet était sans doute celui-ci : pendant que ce groupe apparaissait comme libérant avec succès les douze députés, Uribe remettrait en prison les prisonniers relâchés et commencerait un travail politique à l’intérieur et à l’extérieur du pays visant à démontrer que les interventions directes seraient dorénavant le moyen le plus indiqué pour obtenir la libération des personnes contrôlées par les FARC-EP, fermant ainsi tout espoir d’échange humanitaire et toute possibilité de dialogue. Le résultat de cette opération et d’autres opérations analogues nous conduit à penser que les tentatives de libération du type " Ambassade de Lima " [1996-1997] ou " Opération Entebbe " [1976] ne peuvent être menées à bien dans les forêts colombiennes. Ce qui s’impose inexorablement en Colombie, c’est l’échange humanitaire entre le gouvernement et les FARC-EP, comme préambule à une possibilité de dialogue ouvrant la voie à la paix et la justice sociale. Espérons que nombre de vos lecteurs, la communauté internationale, les Etats, les gouvernements, les partis, les organisations sociales, religieuses, humanistes et de gauche pourront contribuer à cette quête afin de permettre un échange humanitaire, et que cela sera utile pour établir une forme de dialogue en vue d’une issue au conflit social et armé que nous vivons en Colombie.

Questions posées par Jean Batou. Entretien mené par un envoyé spécial de la rédaction.

NOTES:
[1] [NDLR] Dialogues et processus de paix dans la zone démilitarisée de El Caguan.
[2] [NDLR] Consultez à ce propos le dossier " parapolitique et paramilitarisme " sur le site du RISAL : http://risal.collectifs.net/spip.ph....
[3] [NDLR] En plus des opérations de lutte contre la drogue du Plan Colombie, les militaires colombiens ont aussi mis en oeuvre le Plan Patriota soutenu par les Etats-Unis, une opération de grande envergure de contre- insurrection qui a pour but de prendre le contrôle des régions contrôlées par les FARC dans le Sud et l’Est de la Colombie.

Source : revue solidaritéS, (http://www.solidarites.ch/), Genève, août 2007.
Traduction : revue solidaritéS.

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Xuan
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   Posté le 27-01-2008 à 18:43:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La mère de Betancourt accuse Uribe

"Yolanda Pulecio, mère de l'otage franco-colombienne détenue par la guérilla des Farc Ingrid Betancourt, a accusé ce soir le président colombien Alvaro Uribe de mettre en danger la vie des otages en ayant ordonné à l'armée d'encercler les zones où ils se trouvent.
"Ces propos montrent qu'Uribe se moque de la vie des otages, qu'il n'a pas de scrupules à mettre en danger la vie de toutes les personnes détenues", a déclaré à l'AFP Mme Pulecio.

Elle a souligné craindre un épisode similaire à la mort en juin dernier de 11 anciens députés otages des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Selon la guérilla, ils ont été tués dans une attaque déclenchée par un groupe militaire non identifié alors que le gouvernement affirme qu'ils ont été exécutés par les rebelles."


[Source: AFP - cité dans le Figaro]

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