Sujet :

Informations sur les FARC

armenak
   Posté le 13-09-2006 à 11:33:39   

Les FARC demandent l'aide du MNA pour mettre fin au conflit armé

Agence France-Presse

Bogota

Les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC - marxiste) ont demandé lundi au 14e sommet du Mouvement des Non-alignés (MNA) qui s'est ouvert à Cuba, de les «aider» à mettre fin au conflit armé colombien.
«Nous nous adressons à vous, non pour vous demander de l'aide pour poursuivre la guerre, mais pour vous demander de nous aider à
trouver une solution politique au conflit social et armé dont souffrent les Colombiens depuis 60 ans», écrivent les FARC dans une missive envoyée au sommet du MNA et publiée sur leur site Internet.
Dans cette lettre, signée Raul Ryes, le numéro deux du mouvement
rebelle, les FARC font part de leur disposition à envoyer leurs représentants dans les pays membres du Mouvement des Non-Alignés.
De même, les FARC qui s'auto-qualifient de «guérilla la plus ancienne du monde», réaffirment leurs conditions pour procéder à un échange humanitaire avec le gouvernement du président colombien Alvaro Uribe.
La guérilla marxiste, la plus importante du pays avec 17 000
combattants, mène depuis quatre ans un semblant de négociation via
les médias avec le président Uribe, réélu le 28 mai. Chaque camp
s'efforce de faire porter sur la partie adverse la responsabilité d'un échec.
Les FARC réclament la libération de 500 guérilleros emprisonnés
contre celle de 58 otages, des personnalités politiques et militaires dont trois Américains et la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, 44 ans, ex-candidate à l'élection présidentielle enlevée le 23 février 2002.

Message édité le 03-12-2006 à 14:31:03 par oppong
Vassine
   Posté le 13-09-2006 à 16:32:07   

Est-ce que ça signifie la fin de la lutte? baissent-ils les bras?
Jameul
   Posté le 13-09-2006 à 18:38:53   

Citation :


«Nous nous adressons à vous, non pour vous demander de l'aide pour poursuivre la guerre, mais pour vous demander de nous aider à
trouver une solution politique
au conflit social et armé dont souffrent les Colombiens depuis 60 ans»

Membre désinscrit
   Posté le 13-09-2006 à 19:09:06   

Ce n'est pas la première fois que les FARC tiennent ce type de discours. C'est parfaitement dans leur logique de communication. De toute façon, on sait pertinemment qu'aucune solution n'est possible dans la mesure où Uribe a vendu des guerilleros aux US, qui sont donc a priori irrécupérables. A partir du moment où ils sont persuadés qu'Uribe ne peut/veut pas accéder à leurs demandes, ça ne leur coûte rien de dire "nous on est d'accord pour faire ça, ça et ça à condition que le gvt colombien...".
De plus ils ont tout intérêt à ce que les pays non-alignés (et les pays européens) fassent "pression" sur les US pour que les élections colombiennes ressemblent à un semblant de démocratie. Il est beaucoup plus facile aux FARC de se développer, légalement ou pas, lorsque le pouvoir est détenu par la "gauche". Il est évident qu'Uribe a déjà cédé à des pressions pour démobiliser des paramilitaires qui lui ont pourtant toujours rendu un grand service.
On pourra commencer à croire à un éventuel abandon de la lutte armée le jour où l'armée parviendra à lutter efficacement contre les FARC, ce qui est loin d'être le cas.
Melestam
   Posté le 14-09-2006 à 21:01:14   

Les FARCs sont déjà des habitués du réformisme armé.
SMT
   Posté le 14-09-2006 à 21:36:09   

c'est vraiment le sujet mais c'est une dépeche afp autour de farc pour info :

"LISBONNE, 7 sept 2006 (AFP)
L'ambassadeur de Colombie au Portugal, Plinio Apuleyo Mendoza, a demandé jeudi des explications au gouvernement portugais sur la propagande en faveur des FARC faite lors de la fête du Parti communiste portugais le week-end dernier à Lisbonne.
"J'ai exprimé mon inquiétude et j'ai demandé des explications" dans une lettre au ministre des Affaires étrangères, Luis Amado, a indiqué l'ambassadeur à l'AFP.
"Nous n'avons rien contre la présence de représentants du PC colombien" mais pas quand ils défendent les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, guérilla marxiste) et qu'ils distribuent la revue "Resistencia" qui fonctionne comme leur organe de presse, a-t-il ajouté.
"Les FARC sont considérées comme une organisation terroriste par l'Union européenne, et elles le sont", a-t-il souligné en rappellant qu'elles avaient en leur pouvoir 2.000 personnes enlevées, dont l'ex-candidate à la Présidence Ingrid Betancourt.
L'ambassadeur s'est étonné que "les représentants du PC colombien venus prendre la défense des FARC" aient pu obtenir un visa alors que des étudiants ou des artistes colombiens ont les plus grandes difficultés à l'obtenir.
Dans un communiqué, le PCP a confirmé la présence de représentants du PC colombien et de la revue Resistencia dans la fête de son hebdomadaire Avante dans le cadre "de la solidarité des communistes portugais envers ceux qui partout dans le monde résistent et luttent contre les politiques anti-sociales, anti-démocratiques et bellicistes des principales puissances impérialistes".
ep/ia "
Membre désinscrit
   Posté le 15-09-2006 à 06:37:36   

Voici la lettre envoyée par les FARC au MPNA. Traduction à venir pour ceux qui ne parlent pas espagnol

11 de Septiembre de 2006

Carta abierta
Excelentísimo Señor Presidente
De la XIV Conferencia del Movimiento
de Países No Alineados (MNOAL)
La Habana Cuba.


Colombia es un país inmensamente rico, con tres cordilleras, segundo lugar en biodiversidad, costas en dos océanos, todos los pisos térmicos y variados climas, con tierras fértiles que permiten una producción agrícola durante todo el año. Una población de 44 millones de habitantes y un potencial económicamente activo de gran laboriosidad que tendría, en condiciones de paz real, capacidad de producir lo suficiente para autoabastecerse y aportar, desde el punto de vista alimentario, a otros 60 millones de seres humanos que no tienen las mismas o similares posibilidades.

Pero venimos de una tragedia nacional, 60 años de terrorismo de Estado y de mayor generación de preocupaciones en la complejidad de la política internacional. Han sido etapas de grandes injusticias sociales, de creciente democracia restringida, tiempos de mayor dolor que se recrudecieron con la elección a la Presidencia de Colombia, del Dr. Mariano Ospina Pérez, de filiación conservadora. Iniciando ese periodo, 1946, se comenzó una represión violenta contra la oposición de entonces, fundamentalmente contra el liberalismo, lo que provocó una histórica protesta pacífica, que tuvo su más grande expresión en la manifestación del silencio, convocada por el líder del Partido Liberal Dr. Jorge Eliécer Gaitán. La Plaza de Bolívar en Bogotá, se llenó, nadie lanzó un grito, ni un viva, ni un abajo, sólo habló Gaitán. Su discurso fue la Oración por la Paz, no llamó al odio, no llamó al enfrentamiento, llamo a la reconciliación, al entendimiento y a la paz.

El 9 de abril de 1948, Gaitán fue asesinado y hasta el día de hoy el magnicidio permanece en la más absoluta impunidad, nadie sabe quién fue el autor intelectual, pues al autor material se dejó que la multitud enardecida lo destrozara físicamente, para que nadie supiera quién lo había inducido o contratado. Llama la atención que la CIA, a 58 años del hecho, no haya desclasificado los documentos sobre este magnicidio, pese a la gran incidencia que tuvo sobre el agitado desarrollo y aún no bien analizadas conclusiones de la Conferencia Panamericana que en ese momento se reunía en Bogotá.

Al pueblo colombiano le ha costado muy caro estos años de desastrosos gobiernos. Fueron 300 mil compatriotas asesinados entre 1948 y 1953. Se conoce este periodo como el de la política oficial de “sangre y fuego”. Hoy sigue la infame masacre.

Para entonces, la alta jerarquía liberal optó por el exilio y a los liberales de base les tocó irse a la montaña, empuñar las armas y combatir para defender las vidas, sus familias y proteger los pocos bienes que poseían.

En el año 1953 se gestó el golpe militar, aparentemente orientado por el general Gustavo Rojas Pinilla, que una vez consolidado llamó a las guerrillas a entregarse bajo el lema “Paz Justicia y Libertad”. La mayoría de guerrilleros que respondían a las directivas del Partido Liberal se entregaron, pero el resultado no fue la paz. Muy pronto el Gobierno militar convirtió en enemigos a todos aquellos que tenían un pensamiento diferente al oficial y bajo los parámetros anticomunistas de la IX Conferencia Panamericana se bombardearon regiones campesinas en Villarrica Tolima, causando la muerte violenta a hombres, mujeres y niños.

En el año de 1957 el general Rojas Pinilla fue obligado a abandonar el poder. El nuevo gobierno volvió a llamar a los guerrilleros a la paz y al trabajo. Estos aceptaron y regresaron a trabajar en las regiones campesinas de: Río Chiquito, Marquetalia, El Pato y El Guayabero. Allí se producía: maíz, plátano, yuca, café, frijol, cerdos, ganado y aves de corral, entre otros productos agrícolas. Una parte de estos productos se consumían por los pobladores o se vendían en las ciudades vecinas, convirtiéndose en un aporte al desarrollo del país, pero en 1964 nuevamente fueron atacados por el Estado colombiano. El Ejército Nacional, siguiendo las orientaciones del Departamento de Estado de los Estados Unidos, quisieron arrasar estas regiones, temerosos de que fueran el germen de otra revolución como la cubana.

Esta persecución constante y sin precedentes es el origen de las FARC-EP, la guerrilla más antigua del mundo, que obligados durante 6 décadas de violencia oficial, han combatido contra un Estado injusto y violento, en el empeño de conquistar para el pueblo una paz digna con justicia social.

Durante todo este aciago periodo se han hecho varios intentos por conseguir la paz, hasta que en 1984 se firmaron los Acuerdos de la Uribe, una tregua y un cese bilateral de fuegos que duró hasta el 9 de diciembre de 1990, cuando fue rota por el presidente de la época César Gaviria Trujillo, quien a mansalva, sin haber terminado la tregua, bombardeo Casa Verde, Sede del Secretariado de las FARC, el día en que los colombianos elegían la Asamblea Nacional Constituyente.

Producto de los Acuerdos de la Uribe nació la Unión Patriótica, organización pluralista bien acogida por los trabajadores y la población, en corto tiempo de campaña electoral eligió 14 congresistas, 17 diputados, 10 alcaldes y 135 concejales. La reacción de la ultraderecha no se hizo esperar: dos de sus candidatos a la presidencia fueron asesinados: Jaime Pardo Leal y Bernardo Jaramillo. La mayoría de los congresistas, diputados, concejales y alcaldes fueron asesinados, junto a más de 4 mil dirigentes, activistas y simpatizantes del Partido Comunista y la Unión Patriótica. Igualmente fueron asesinados los candidatos: Carlos Pizarro León Gómez del M19 y Luis Carlos Galán Sarmiento del Nuevo Liberalismo, todos estos asesinatos han sido responsabilidad del Estado colombiano; por eso la Comisión Interamericana de Derechos Humanos, condenó al Estado por el genocidio contra la Unión Patriótica.

En un nuevo paso, por la búsqueda de la paz, el 7 de enero del año 1999 se instalaron los diálogos en San Vicente del Caguán, Departamento del Caquetá, entre el gobierno del Dr. Andrés Pastrana y las FARC-EP, pero paralelo a este importante proceso, los Estados Unidos, impusieron el Plan Colombia, plan de guerra dirigido a su vez contra la estabilidad de la región suramericana. Tres años más tarde, el 20 de febrero del 2003, el presidente Pastrana daba abruptamente por terminados los diálogos, sin haber tenido en cuenta a los 28 países amigos que apoyaban este nuevo esfuerzo de paz y sin haberle permitido al enviado del Secretario General de la ONU, James Lemoyne, desempeñar el papel de facilitador en que estaba empeñado.

Durante el proceso 1999-2003, se avanzó significativamente y se firmó, por los comisionados del gobierno de Pastrana y las FARC, la Agenda Común para el Cambio. Los puntos a discutir ya están identificados y rubricados con la firma de las dos partes. Solo falta la voluntad del gobierno actual para reiniciar un diálogo que conduzca hacia la paz en Colombia y a la estabilidad regional.

Excelentísimos Presidentes y delegaciones del Movimiento de Países No Alineados. Hacemos esta pequeña síntesis histórica para mostrar que la guerrilla no es la responsable de la violencia, como lo pregonan el Gobierno de Colombia y los grandes medios de comunicación que le son afectos.

Nos dirigimos a ustedes, no para pedirles que nos ayuden en la guerra, sino para pedirles que nos ayuden en la solución política al conflicto social y armado que padecemos los colombianos desde hace seis décadas.

Al presidente de Colombia, Álvaro Uribe Vélez, le hemos reiterado públicamente la propuesta que se le hizo desde el inicio de su primer gobierno, desmilitarizar dos Departamentos: el Putumayo y el Caquetá y retomar la Agenda Común por el Cambio para sentarnos con los partidos políticos, gremios económicos, la Iglesia, movimiento Sindical y de masas en general, los militares, los estudiantes, los campesinos, los indígenas y otras minorías, para que entre todos diseñemos la nueva Colombia, la que todos queremos, soberana, digna, pujante, justa y en paz.

Para el Acuerdo Humanitario, de parte de las FARC-EP, existen propuestas concretas y realizables a la luz del Derecho Internacional, correspondiendo al Gobierno dar los pasos pertinentes para avanzar en su desarrollo y concreción, lo que es esperado por la nación, la Comunidad Internacional y los familiares de los prisioneros políticos y de guerra de las dos partes.

Estamos dispuestos a enviar delegaciones nuestras a conversar con sus gobiernos en sus países, sobre nuestras propuestas para las salidas políticas, si contamos con garantías ciertas de sus partes; igualmente estamos dispuestos a recibir a sus delegados en nuestros campamentos para darles nuestra versión sobre el conflicto interno y explicarles nuestros esfuerzos y propuestas conducentes a conseguir la paz definitiva y duradera.


Atentamente,


Raúl Reyes

Jefe de la Comisión Internacional de las FARC-EP.

Montañas de Colombia, Septiembre de 2006
Membre désinscrit
   Posté le 16-09-2006 à 15:11:08   

11 septembre 2006
Lettre ouverte
A Monsieur le Président
De la XIV Conférence du Mouvement
des Pays Non Alignés (MPNA)
La Havane Cuba.

La Colombie est un pays immensément riche, avec trois chaînes de montagnes, classé au 2° rang mondial en matière de bio-diversité, des ouvertures sur les deux océans, différents niveaux de température et des climats variés, avec une terre fertile qui permet une production agricole pendant toute l'année. Une population de 44 millions d'habitants et une force de travail qui aurait, dans des conditions de paix réelle, la capacité de produire assez de biens pour être auto-suffisants et fournir une aide alimentaire à 60 millions d'êtres humains qui n'ont pas les mêmes possibilités.
Mais nous subissons les conséquences d'une tragédie nationale, 60 années de terrorisme d'État et de nouvelles préoccupations liées à la complexité de la politique internationale. Cette époque a été marquée par de grandes injustices sociales, une généralisation de la restriction des droits démocratiques des peuples, une ère de douleur intense qui s'est accentuée avec l'élection à la Présidence de la Colombie, du Dr. Mariano Ospina Pérez (1946-1950), conservateur. L'événement déclencheur de cette période fut la répression violente contre l'opposition qui se forma en 1946, orientée fondamentalement contre le libéralisme, qui provoqua une vague de protestation pacifique historique, dont la plus grande expression fut la manifestation du silence, organisée par le chef du Parti Libéral Dr. Jorge Eliécer Gaitán. La Place de Bolivar à Bogota, était noire de monde, mais personne n'a lancé un cri, pas même un viva, et seul Gaitán prit la parole. Son discours a été le Discours de la Paix, il n'a pas appelé à la haine, il n'a pas appelé à la confrontation, il a seulement appelé à la réconciliation, à la compréhension mutuelle et à la paix.
Le 9 avril 1948, Gaitán a été assassiné et jusqu'à aujourd'hui ce crime est resté impuni, personne ne sait qui en fut l'instigateur, puisqu'à l'époque on avait livré l'assassin à la foule, afin que personne ne sache qui l'avait contacté. J'attire votre attention sur le fait que la CIA, 58 ans après, n'a toujours pas rendu les documents sur cet assassinat publics, malgré son incidence sur le développement agité de la Conférence Panaméricaine qui se réunissait alors à Bogota et l'absence de conclusions significatives qui en découla.
Ces années de gouvernements désastreux ont coûté très cher au peuple colombien. 300.000 compatriotes furent assassinés entre 1948 et 1953. Cette période est d'ailleurs connue sous le nom de la politique officielle de "sang et feu". Cet horrible massacre continue encore aujourd'hui.
Le haut commandement du camp libéral opta alors pour l'exil et leurs partisans restés au pays eurent pour consigne de gagner les montagnes, saisir les armes et combattre pour défendre leurs propres vies, celles de leurs familles et tenter de protéger le peu de biens qu'ils possédaient.
Durant l'année 1953 eut lieu un coup d'état militaire, dirigé par le général Gustavo Rojas Pinilla, qui une fois son pouvoir consolidé appela les guérillas à se démobiliser, en adoptant la devise "Paix Justice et Liberté". La majorité de guérillas qui suivaient les directives du Parti Libéral rendirent les armes, mais le résultat obtenu ne fut pas la paix. Rapidement le Gouvernement militaire transforma en ennemis tous ceux qui avaient une vision différente de celle du gouvernement et conformément aux décisions anticommunistes prise par la IXe Conférence Panaméricaine les régions campagnardes de Villarrica Tolima furent bombardées, en causant le décès violent d'hommes, de femmes et d'enfants.
En 1957 le général Rojas Pinilla fut contraint d'abandonner le pouvoir. Le nouveau gouvernement appela à nouveau les guérillas à la paix et à se mettre au travail. Les guerilleros acceptèrent et se remirent au travail dans les régions campagnardes de: Rio Chiquito, Marquetalia, El Pato et le Guayabero. Ils y produisaient du maïs, des bananes, du manioc, du café, des haricots, entre autres produits agricoles et ils élevaient des porcs, du bétail et des volailles. Une partie de ces produits étaient consommés sur place par les habitants, l'autre partie était vendue dans les villes avoisinantes, contribuant au développement du pays, mais en 1964 ils furent de nouveau attaqués par l'État colombien. L'Armée Nationale, suivant les directives du Département d'État des Etats-Unis, ont voulu nettoyer ces régions, redoutant qu'elles soient le germe d'une nouvelle révolution similaire à la révolution cubaine.
Cette persécution constante et sans précédent fut à l'origine de la création des FARC-EP, la guérilla la plus ancienne au monde, qui contrainte par 6 décennies de violence officielle, a combattu contre un État injuste et violent, avec l'ambition de conquérir pour le peuple une paix digne et la justice sociale.
Pendant tout cette période tragique il y eut plusieurs tentatives pour obtenir la paix, jusqu'à ce qu'en 1984 furent signés les Accords de la Uribe, une trêve et une cessation bilatérale des combats qui ont duré jusqu'au 9 décembre 1990, quand elle a été défaite par le président de l'époque César Gaviria Trujillo, qui à mansalva, sans avoir mis fin à la trêve, bombardait la Maison Verte, siège du Secrétariat des FARC, le jour même où les Colombiens élisaient l'Assemblée Nationale Constitutive.
Des Accords de l'Uribe est née l'Union Patriotique, organisation pluraliste bien reçue par les travailleurs et la population dans son ensemble, et qui malgré une campagne électorale réduite réussit à faire élire 14 sénateurs, 17 députés, 10 maires et 135 conseillers municipaux. La réaction des paramilitaires (extrême droite) ne s'est pas fait attendre: deux de leurs candidats à la présidence ont été assassinées: Jaime Pardo Leal et Bernardo Jaramillo. La majorité des sénateurs, députés, conseillers municipaux et maires ont été assassinés, avec plus de 4 mille dirigeants, militants et sympathisants du Parti Communiste et de l'Union Patriotique. Furent également assassinés les candidats: Carlos Pizarro Leon Gómez du M19 et Luis Carlos Galan Sarmiento du Nouveau Libéralisme, tous ces meurtres impliquant la responsabilité de l'État colombien; c'est pourquoi la Commission Interaméricaine de Droits Humains, condamna l'État pour le génocide contre l'Union Patriotique.
Une nouvelle étape dans le processus de recherche de la paix fut le 7 janvier de l'année 1999 l'ouverture de pourparlers à San Vicente del Caguán, dans le département du Caquetá, entre le gouvernement du Dr. Andres Pastrana et les FARC-EP, mais parallèlement à cet important processus, les Etats-Unis imposèrent le Plan Colombie, plan de guerre dirigé à son tour contre la stabilité sur le territoire sud-américain. Trois années plus tard, le 20 février 2003, le président Pastrana mit fin aux pourparlers de manière abrupte, sans tenir compte des 28 pays amis qui soutenaient ce nouvel effort de paix, et sans avoir permis à l'envoyé du Secrétaire Général de l'ONU, James Lemoyne, de jouer le rôle de médiateur dans lequel il était engagé.
Pendant le processus 1999-2003, on a significativement avancé et on a signé, entre les délégués du gouvernement Pastrana et les FARC, l'Agenda Commun pour le Changement. Les points à examiner sont déjà identifiés et paraphés avec la signature des deux parties. Il manque seulement la volonté du gouvernement actuel pour recommencer un dialogue qui doit conduire à la paix en Colombie et à la stabilité régionale.
MM les Prsésidents et délégations du Mouvement des Pays Non Alignés. Nous vous adressons cette petite synthèse historique pour montrer que la guérilla n'est pas le responsable de la violence, comme le prétendent le Gouvernement colombien et les grands medias de communication qui dépendent de lui.
Nous nous adressons à vous, non pour vous demander de nous aider dans la guerre, mais pour vous demander de nous aider dans la solution politique au conflit social et armé dont nous souffrons nous tous colombiens depuis six décennies.
Au président de la Colombie, Álvaro Uribe Vélez, nous avons publiquement réitéré la proposition que lui a été faire depuis la désignation de son premier gouvernement, démilitariser deux Départements : le Putumayo et le Caquetá et reprendre l'Agenda Commun pour le Changement pour nous asseoir à la table des négociations avec les partis politiques, les grands patrons, l'Église, le mouvement Syndical et des masses en général, les militaires, les étudiants, les paysans, les indigènes et les autres minorités, pour qu'entre tous construisions la nouvelle Colombie, celle que nous voulons tous, souveraine, digne, puissante, juste et en paix.
Pour l'Accord Humanitaire, de la part des FARC-EP, il existe des propositions concrètes et réalisables à la lumière du Droit International, mais il revient au Gouvernement de faire des pas significatifs pour avancer dans son développement et sa concrétisation, ce qui est attendu par la nation, la Communauté Internationale et les familles des prisonniers politiques et de guerre des deux camps.
Nous sommes disposés à envoyer des délégations pour discuter avec les gouvernements de vos pays, de nos propositions pour une résolution politique, si nous disposons de certaines garanties de votre part; nous sommes également disposés à recevoir vos délégués dans nos campements pour leur donner notre version sur le conflit interne et leur expliquer nos efforts et propositions menant à obtenir la paix définitive et durable.

Salutations,

Raúl REYES

Chef de la Commission Internationale des FARC-EP.
Montagnes de Colombie, septembre 2006
Membre désinscrit
   Posté le 16-09-2006 à 18:51:51   

Un petit point sur la situation actuelle en Colombie et un rappel sur les dernières années.

Depuis l'élection d'Uribe en 2002, le gouvernement colombien tente de reprendre en main une situation intérieure qui a profondément dégénéré, notamment à cause du Plan Colombie signé par Pastrana avec les US, et des pleins pouvoirs laissés à l'époque aux paramilitaires qui en ont profité pour se développer.
Les US sont tout disposés à filer des milliards de dollars (bien lire des MILLIARDS...!) au gouvernement colombien pour organiser le trafic de cocaïne en direction des Etats-Unis (officiellement lutter contre le trafic de drogue ), et protéger les multinationales, mais ils souhaitent quand même un minimum de résultats, ce qu'ils n'ont pas obtenu avec Pastrana.
Avec Uribe les choses changent, la lutte s'intensifie contre les narco-trafiquants et les paramilitaires sont démobilisés (ils ne sont plus que quelques milliers), la plupart étant (ré-)intégrés à l'armée colombienne. Des instructeurs US forment régulièrement des soldats colombiens qui n'ont bien souvent pas la même expérience et les mêmes aptitudes au combat que les camarades des FARC.
Bref Uribe obtient quelques résultats, validés par le résultat grotesque des dernières présidentielles, où il a facilement été ré-élu dès le 1er tour.
Seule ombre au tableau, les FARC sont toujours aussi présents, toujours aussi nombreux, et toujours aussi actifs, que ce soit au travers d'attentats commis sur les sites des multinationales, principalement US, de leur contrôle sur le trafic de cocaïne (les quantités exportées étant en augmentation régulière) ou de la pression exercée sur les hommes politiques, la police ou l'armée colombienne.
Bref Uribe ne s'en sort pas, il réclame plus d'aide des US et de la communauté internationale pour lutter contre ce terrorisme. Problème, les FARC ne tuent pas assez de civils - rappelons au passage qu'ils condamnent les attentats aveugles commis sur des civils innocents, et ne s'en prennent généralement qu'à des politiciens (surtout des conseillers municipaux), des policiers et des militaires - solution trouvée par le gouvernement colombien:
1°) commettre des attentats sur des civils, par la suite attribués aux FARC (qui ne revendiquent jamais les attentats perpétrés dans les zones urbaines, souvent le fait de cellules plus ou moins indépendantes)
2°) organiser des cérémonies où des militaires déguisés en FARC abandonnent la lutte armée, et sont réintégrés dans la société civile (sous les hourras de la foule en délire... )
Bien évidemment quand on rentre dans une telle logique, il n'y a plus de limite, d'où les scandales de ces derniers mois, et notamment le dernier en date où l'armée a préféré prendre les devants en balançant des boucs-émissaires avant qu'El Tiempo diffuse l'info.

Rappel des principaux faits depuis le début de l'année:
- 10 policiers sont tués lors d'une opération antidrogue; après avoir envisagé d'attribuer ce meurtre aux FARC, on opte rapidement pour une bavure de la part des militaires; suite aux premières investigations, il semblerait que la vérité soit toute autre et que les miliatires impliqués étaient de mèche avec les narco-trafiquants locaux
- cérémonie en grande pompe pour annoncer la démobilisation d'une colonne des FARC, plus de 70 hommes!

Le porte-parole de cette colonne, un sympathique gauchiste dont le look nous évoque plus les mecs de la CNT qu'un guerillero...! Il reconnaîtra par la suite qu'il n'est qu'un simple sympathisant, venu rendre son arme au gouvernement colombien (!). Le chef militaire de la colonne était en prison depuis plusieurs années et l'avion soi-disant rendu par la colonne (carrément, on n'a pas lésiné sur les moyens!) était déjà à disposition de l'armée colombienne
- assassinat de 29 civils par l'armée colombienne; plutôt que d'attribuer ce crime aux FARC, le gouvernement colombien décide d'innover en présentant les civils comme des membres des FARC (nouvelle tactique censée saper le moral des troupes, l'armée ayant de plus en plus de mal à capturer ou à assassiner des guerilleros en activité); manque de chance, les langues se délient, certains militaires avouent leur crime et la supercherie est découverte
- fin juillet, attentat organisé par 4 officiers (dont un colonel), avec l'aide d'un ancien membre des FARC; bilan: 1 civil tué et 10 soldats blessés; la vérité éclate grace à l'enquête menée par des journalistes, même si l'armée décide finalement de prendre les devants en avouant ce crime, avant que l'article sorte dans El Tiempo.

Même au sein des classes moyennes ou de la classe politique colombienne, la multiplications des attentats ou autres supercheries impliquant l'armée inquiète.

Dernière affaire en date:
German Vargas Lleras, principal dirigeant de Cambio Radical (15 sénateurs/102 et 20 députés/166), qui fait partie de la coalition d'Uribe (concrètement l'un des plus gros contributeurs au succès d'Uribe, sans son parti Uribe n'aurait pas été élu dès le 1er tour...) vient d'annoncer qu'il envisageait de quitter la Colombie. Vargas Lleras a déjà été victime de 2 attentas, le 1er en 2002 et le 2nd fin 2005, tous les 2 attribués aux FARC. Il accuse aujourd'hui des organisations gouvernementales d'avoir commandité ces 2 attentats et ne se sent plus protégé par la force publique de son pays.
Membre désinscrit
   Posté le 28-09-2006 à 20:33:14   

Colombie: le président Uribe fait un premier pas pour la libération des otages

BOGOTA (AFP) - Le président colombien Alvaro Uribe a fait jeudi un premier pas en vue d'un accord humanitaire pour la libération des otages dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, en acceptant l'exigence des guérilleros des FARC de démilitariser deux municipalités.

"Il existe une volonté politique pour effectuer un retrait des troupes (gouvernementales) et s'asseoir pour négocier", a annoncé l'ancien ministre Alvaro Leyva, désigné par le président pour établir un contact avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes), la principale guérilla colombienne.



M. Leyva a ajouté qu'Alvaro Uribe retirerait les troupes des municipalités de Florida et de Pradera (sud-ouest-département du Valle del Cauca) qui seront déclarées "zone de rencontre" pendant 45 jours.

La décision présidentielle a été confirmée par le ministre de la Défense Juan Manuel Santos, affirmant qu'il s'agit d'une nouvelle "démonstration pour le pays et la guérilla de la volonté de parvenir à un accord humanitaire".

Depuis des semaines, le chef de l'Etat se heurtait à une très forte résistance de l'armée à cette démilitarisation. "La décision a été prise il y a longtemps, mais l'armée a tout fait pour convaincre le président de renoncer à cette initiative", a révélé à l'AFP Carlos Lozano, le directeur d'un journal communiste impliqué dans les négociations.

"Les militaires activent le conflit dans cette région pour empêcher le gouvernement de retirer ses troupes", affirme l'ancien président Ernesto Samper (1994-98), qui a condamné les bombardements aériens des derniers jours.

"Si personne ne s'oppose à la démilitarisation, je ne vois pas pourquoi cette fois nous ne pourrions pas avancer", a déclaré à l'AFP M. Leyva. "Une fois que le gouvernement a pris la décision politique, l'étape suivante est d'adopter des mesures militaires", a-t-il ajouté.

La guérilla exige, comme préalable à toute négociation pour un échange humanitaire, la démilitarisation des deux municipalités, enclavées dans la cordillère centrale et constituant un couloir d'approvisionnement stratégique.

Les FARC réclament la libération de 500 guérilleros emprisonnés contre celle de 58 otages, des personnalités politiques et militaires dont trois Américains et la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, 44 ans, enlevée le 23 février 2002 alors qu'elle était candidate à l'élection présidentielle.

En mai 2003, M. Uribe, après l'exécution par les FARC de dix de leurs otages, a proposé à la France d'accueillir les rebelles détenus, mais les FARC ont exigé leur libération en Colombie.

Mme Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, a salué la décision de M. Uribe de démilitariser les deux municipalités, qui ravive l'espoir des familles d'otages de la guérilla. "Pour la première fois depuis longtemps, cette nouvelle nous remplit d'espoir", a-t-elle déclaré à l'AFP. "J'espère bientôt pouvoir retrouver ma fille", a-t-elle ajouté.

Depuis plus de quatre ans, le gouvernement et les FARC affirment vouloir négocier, s'efforçant de faire porter au camp adverse la responsabilité de l'échec d'un échange humanitaire en exigeant de nouvelles conditions.

Et certains diplomates européens redoutent qu'en dépit des effets d'annonce du président sur cette démilitarisation, des obstacles soient dressés sur la route d'un accord humanitaire.

Mercredi soir, le président a déjà lancé une mise en garde. "Il ne pourra s'agir d'une zone de refuge pour le crime, ni d'une récupération militaire d'un territoire pour le terrorisme. Ce doit être une zone de rencontre qui prouve aux Colombiens et à la communauté internationale qu'il existe une volonté de parvenir à la paix", a-t-il dit.

La France, la Suisse et l'Espagne avaient proposé le 13 décembre la création d'une zone démilitarisée sous contrôle international pour négocier l'échange, mais les FARC avaient repoussé la proposition, estimant pour des raisons de sécurité qu'une zone démilitarisée de 180 kilomètres carrés serait trop petite.

La démilitarisation totale des communes de Florida et de Pradera concerne 850 kilomètres carrés de territoire.


C'est finalement Uribe qui a lâché le 1er dans le bras de fer qui l'opposait aux FARC, en leur accordant la zone démilitarisée qu'ils avaient exigée . Reste à voir les conditions de cette offre, qui n'ont pas encore été précisées. Pour rappel, les FARC entendent par démilitarisation le retrait de l'armée et de la police, mais la présence de guerilleros armés, ainsi que la présence d'émissaires européens (pour servir d'otages au cas où ça tournerait mal). Alvaro Leyva, du Movimiento Nacional de Reconciliación (également le parti de Juan Carlos Lecomte, mari de Betancourt), est l'émissaire choisi depuis 2005 par les FARC pour servir d'intermédiaire entre Uribe et la guerilla. Une fois de plus, la mère de Betancourt s'est bien sûr précipitée pour saluer la décision d'Uribe, étant très proche idéologiquement du président colombien (la famille Betancourt fait également partie des intimes de De Villepin)
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   Posté le 11-10-2006 à 17:00:29   

[clignote] Réponse des FARC [/clignote]

Carta abierta a los integrantes de las tres ramas del poder público

"El futuro de Colombia no puede ser el de la guerra civil" Jacobo Arenas
La paz, la solución política del conflicto, sigue siendo el más caro anhelo en el alma colectiva de los colombianos. No ha sido posible porque los de arriba no quieren ceder a sus privilegios, ni desean compartir, atrincherados en su democracia excluyente y tras las garras del águila imperial.
La Uribe, Caracas, Tlaxcala y San Vicente, fueron oportunidades perdidas porque las oligarquías en el poder solo querían la desmovilización de la insurgencia sin cambios en las estructuras.
Cinco décadas perdidas, cientos de miles de muertos, miseria, soberanía mancillada, dependencia y falsa democracia, han sido el resultado del terco empeño de aniquilar por la vía de las armas la inconformidad del pueblo. Todas las operaciones militares, del 64 al 2006, desde el Plan LASO hasta el Patriota de los gringos, terminaron en el fracaso. Todos los presidentes desde Guillermo León Valencia hasta Álvaro Uribe se fijaron plazos breves para la derrota militar de la guerrilla, y terminaron más distantes de ese objetivo.
Si el gobierno actual decide otorgar las plenas garantías para adelantar el canje de prisioneros de guerra, desmilitarizando por 45 días los municipios de Florida y Pradera en el Valle del Cauca, una vez liberados todos ellos, quedará al orden del día la búsqueda de acuerdos para superar el conflicto social y armado que azota al país.
Ustedes bien saben que nuestra lucha no busca privilegios personales para quienes conformamos las FARC sino el bienestar del conjunto de la sociedad y, en primer lugar, de los sectores mayoritarios de la población. Es nuestro juramento, compromiso de vida e hilo conductor de cualquier aproximación que intentemos mancomunadamente hacia la reconciliación nacional.

Por ello, le proponemos al Estado colombiano que una vez realizado el canje y frente a la imperiosa necesidad del país por encontrar la solución política del conflicto:
1. Desmilitarice los departamentos de Caquetá y Putumayo para iniciar conversaciones de paz.
2. Suspenda las órdenes de captura para los integrantes del Estado Mayor Central de las FARC.
3. Solicite a la comunidad internacional suspender la calificación como organización terrorista a las FARC. Resuelto este problema, quedan abiertas las puertas para que los distintos países, si lo estiman conveniente, jueguen su rol como mediadores, o facilitadores, etc.
4. Reconozca la existencia del conflicto social y armado.
5. Suspenda los operativos militares a escala nacional y regrese las tropas a sus Cuarteles, Divisiones, Brigadas y Batallones.
6. Otorgue plenas garantías para el desplazamiento de miembros del Estado Mayor Central en los dos departamentos donde se efectuaran los diálogos Gobierno- FARC.
7. Los encuentros Gobierno- FARC serán de cara al país.

8. Bajo estas condiciones las FARC, en acuerdo con el gobierno nacional, entrarían de inmediato a explorar caminos que conduzcan a un cese bilateral del fuego y a analizar la solución política al conflicto social y armado llevando a la mesa los siguientes materiales para su discusión:
a. Agenda Común del Caguán y Plataforma para un Nuevo Gobierno de Reconciliación y Reconstrucción Nacional.
b. Paramilitarismo de Estado.
c. Depuración de las fuerzas armadas ligadas al paramilitarismo.
d. Libertad inmediata para la población civil sindicada de nexos con la guerrilla.
e. Reparación económica por parte del Estado a todos los afectados por el conflicto interno.
f. El TLC con los Estados Unidos.
g. Reforma Agraria inmediata que incluya la restitución de propiedad sobre fincas y parcelas al campesinado afectado por el conflicto.
h. Retorno de los desplazados a sus áreas con plenas garantías personales, económicas, sociales y políticas por parte del Estado.
i. Reforma Urbana inmediata.
j. Política de Estupefacientes.
k. Tratado de Extradición.
l. Asamblea Constituyente.
m. Política Energética.

Sobre estas bases, los invitamos a trabajar conjuntamente por la construcción de caminos de entendimiento.

Compatriotas,

Secretariado del Estado Mayor Central, FARC-EP
Montañas de Colombia, Octubre 1 de 2006


Lettre ouverte aux membres des trois branches du pouvoir public

"La guerre civile ne peut pas être l'avenir de la Colombie" Jacobo Sables

Tous les Colombiens espèrent la paix, une solution politique au conflit. Cela n'a pas été possible parce que "ceux d'en haut" ne veulent pas abandonner leurs privilèges, ils ne souhaitent pas partager, retranchés dans leur démocratie exclusive et accrochés aux griffes de l'aigle impérial.
La Uribe, Caracas, Tlaxcala et San Vicente, furent des occasions perdues parce que les oligarchies au pouvoir voulaient seulement mettre un terme à la révolte sans changer les structures.
Cinq décennies perdues, des centaines de milliers de morts, la misère, une souveraineté souillée, la dépendance [aux US] et la fausse démocratie, ont été le résultat de l'obstination [du pouvoir] à annihiler par la voie des armes " la non-conformité " du peuple. Toutes les opérations militaires, de 1964 à 2006, depuis le Plan LASO [Latin American Security Operation] jusqu'au plan Patriote des gringos [les US], ont échoué. Tous les présidents, depuis Guillermo Leon Valencia jusqu'à Álvaro Uribe ont fixé des délais assez brefs pour la défaite militaire de la guerilla, mais ils ont tous terminé de plus en plus éloignés de cet objectif. Si le gouvernement actuel décide d'apporter toutes les garanties pour favoriser l'échange des prisonniers de guerre, en démilitarisant pendant 45 jours les municipalités de Florida et de Pradera dans la Vallée du Cauca, une fois qu'ils seront tous libérés, il restera à l'ordre du jour la recherche d'accords pour dépasser le conflit social et armé qui frappe le pays.
Vous savez bien que notre lutte n'a pas pour objectif la recherche de privilèges personnels pour ceux qui soutiennent les FARC mais le bien-être de l'ensemble de la société et, en priorité, des secteurs majoritaires de la population. Nous en faisons le serment, c'est un "compromis de vie" et le fil conducteur pour toute tentative de rapprochement que nous opérons en faveur de la réconciliation nationale.

Pour cette raison, nous proposons à l'État colombien, une fois effectué l'échange et face à la nécessité impérieuse pour le pays de trouver une solution politique au conflit, le programme suivant :
1. Démilitariser les départements de Caquetá et de Putumayo pour entamer des négociations de paix.
2. Suspendre les avis de recherche pour les membres de l'État Major des FARC.
3. Solliciter la Communauté internationale pour suspendre la qualification d'organisation terroriste attribuée aux FARC. La résolution de ce problème permettra d'ouvrir des portes pour que les différents pays, s'ils le souhaitent, puissent jouer un rôle de médiateurs, ou de facilitateurs, etc..
4. Reconnaître l'existence du conflit social et armé.
5. Suspendre les opérations militaires à l'échelle nationale et renvoyer les troupes à leurs quartiers, divisions, brigades et bataillons.
6. Apportez des garanties totales pour le déplacement des membres de l'État Major dans les deux départements où se dérouleront les négociations entre le Gouvernement et les FARC.
7. Les rencontres Gouvernement - FARC se feront aux yeux de tous [comprendre "à la TV colombienne"].

8. Ces conditions remplies, les FARC, en accord avec le gouvernement national, seraient totalement disposés à explorer toutes les voies qui pourraient conduire à un cesser-le-feu bilatéral et à analyser la solution politique au conflit social et armé, en portant à la table des négociations les éléments suivants pour discussion :
a. Agenda Commun du Caguán et Plate-forme pour un Nouveau Gouvernement de Réconciliation et de Reconstruction National.
b. Paramilitarisme d'État.
c. "Purification" des forces armées liées au paramilitarisme.
d. Liberté immédiate pour les civils accusés de liens avec la guérilla.
e. Réparation économique par l'État à tous ceux qui ont été touchés par le conflit interne.
f. Le TLC avec les Etats-Unis (Traité de Libre Echange)
g. Réforme Agraire immédiate, incluant la restitution des propriétés et des parcelles aux paysans touchés par le conflit.
h. Retour des déplacés à leurs secteurs avec des garanties personnelles, économiques, sociales et politiques totales par l'État.
i. Réforme Urbaine immédiate.
j. Politique de Stupéfiants.
k. Traité d'Extradition.
l. Assemblée Constituante.
m. Politique Énergétique.

Sur ces bases, nous les invitons à travailler conjointement à la construction du processus de compréhension mutuelle.

Compatriotes

Secrétariat de l'État Major, FARC-EP
Montagnes de la Colombie, octobre 1 de de 2006
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   Posté le 11-10-2006 à 17:31:40   

En réponse à ce communiqué, Uribe déclare qu'il est disposé à rencontrer les chefs des FARC. Dans le même temps, il mandate Luis Carlos Restrepo, un ancien psychiatre aujourd'hui spécialiste de la guerre civile et haut commissaire pour la paix (rallié à Uribe), pour négocier avec les FARC, et les combats s'intensifient dans la zone censée être démilitarisée prochainement.
Alvaro Leyva, ancien ministre ayant la confiance des FARC, réclame quant à lui la participation de l'ONG américaine Center for International Policy (anti-impérialiste) et de la Communauté Sant'Egidio, ONG catholique spécialisée dans les médiations lors de conflits armés.
Membre désinscrit
   Posté le 11-10-2006 à 18:21:30   

Nouveau communiqué des FARC

Colombia entera clama por salidas políticas

1. Las unidades farianas encargadas de Verificar el Despeje de los municipios de Florida y Pradera están en puesto. Solo esperan el decreto presidencial y el retiro de la Fuerza Pública, para iniciar su misión.

2. Los comandantes Fabián Ramírez, Carlos Antonio Losada y Felipe Rincón, representantes plenipotenciarios de las FARC para efectos del canje, también están listos.

3. Es importante que el Gobierno unifique las opiniones de sus voceros para darle credibilidad al proceso en ciernes.

4. Definir si su interlocución es con una Organización alzada en armas contra el Estado o con terroristas, pues así la opinión nacional y la comunidad internacional tendrán claridad suficiente para determinar su presencia.

5. Siendo las FARC una Organización alzada en armas y sin existir ningún acuerdo de paz con el Estado, nuestros representantes harán presencia armada y contaran con sus propios dispositivos de seguridad.

6. De darse el canje, será principalmente como consecuencia de la gran movilización de masas en campos y ciudades y no por voluntad del Gobierno, porque la Fuerza Pública fracaso en su obsesión por rescatarlos, generando el llamado a calificar servicios de altos oficiales.

7. Los prisioneros de guerra están en poder tanto del Gobierno como de las FARC. Por ello nosotros entregaremos a quienes tenemos y recibiremos a los guerrilleros detenidos actualmente.

8. Como señalamos el 1 de octubre pasado, una vez culminado este proceso, quedaran abiertas las posibilidades de adentrarnos a buscar conjuntamente caminos de reconciliación. A muchos enemigos de la solución política, en su mezquindad, les disgustó el esfuerzo adelantado en el Caguan, no por su lamentable fracaso sino por la concepción y las propuestas defendidas por las FARC.

9. Todas las experiencias realizadas constituyen hoy referentes ineludibles como parte de nuestra historia patria.

10. A algunos voceros del Gobierno actual les disgusta que durante el proceso Pastrana- FARC en el Caguan se hayan pavimentado calles de San Vicente en acuerdo con las autoridades locales, construido 500 kilómetros de carretera: La Sombra Macarena- Llanos del Yarí, Cristalina, la Ye, San Juan del Losada- Rubí- La Julia, la Ye- Llano Aguanto, La Sombra- La Batalla y La Tunía, 40 Puentes, se hayan mejorado cientos de caminos y varias canchas deportivas. Se hayan desminuido sustancialmente el crimen, el robo y crecido vigorosamente el comercio en San Vicente. A esos personajes queremos recordarles que con despejes o sin ellos hemos crecido incesantemente durante estos 42 años. Será esto lo que no quieren repetir y por ello no quieren más caguanes ? Van más de 4 años de guerra de este Gobierno y en esos territorios ni siquiera ha construido un kilómetro de carretera, menos mejorarla, tienen sometida la población civil a ración de hambre, miseria y muerte, innumerables caseríos y vastas regiones totalmente abandonadas bajo el imperio del terror de las Brigadas Móviles y los Batallones Oficiales. Colombia entera clama por salidas políticas. El Gobierno tiene la palabra.

Secretariado del Estado Mayor Central
FARC-EP

Montañas de Colombia, octubre 5 del 2006


Toute la Colombie réclame une sortie politique au conflit

1. Les unités chargées de vérifier la démilitarisation des communes de Florida et de PRADERA sont en position. Elles attendent seulement le décret présidentiel et le retrait de la Force Publique pour entamer leur mission.

2. Les commandants Fabian Ramirez, Carlos Antonio Losada et Felipe Rincon, représentants des FARC en charge de la négociation pour l'échange humanitaire, sont également en position.

3. Il est important que les représentants du gouvernement parlent d'une seule voix pour donner une certaine crédibilité au processus de négociation.

4. Le gouvernement doit annoncer clairement s'il dialogue avec une organisation de resistance armée en lutte contre l'Etat ou avec des terroristes, pour que l'opinion publique et la communauté internationale aient suffisamment d'éléments pour décider de leur implication

5. Considérant que nous sommes une organisation de resistance armée, et en l'absence d'accord de paix avec l'Etat, nos représentants se rendront armés aux négociations, et disposeront de leurs propres dispositifs de sécurité.

6. Si échange il y a, il sera la conséquence de la grande mobilisation des masses dans les campagnes et dans les villes et non de la volonté du Gouvernement, la Force Publique ayant échoué dans son obsession à les "racheter".

7. Nous considérons que les prisonniers de guerre sont aussi bien en possession du Gouvernement que des FARC. Ainsi nous avons la possibilité de livrer les prisonniers que nous détenons, et nous pouvons récupérer les guerilleros détenus actuellement [par l'Etat]

8. Comme nous l'avons indiqué dans notre communiqué en date du 1er octobre, une fois terminé ce processus, nous examinerons les possibilités pour chercher conjointement des chemins de réconciliation. Concernant l'avancée des négociations dans le Caguan (1999), ce n'est pas l'échec lamentable du plan de paix qui a déplu aux ennemis de la résolution politique du conflit, mais bel et bien les conceptions et les positions défendues par les FARC.

9. Toutes les expériences passées constituent aujourd'hui autant de traces indélébiles dans l'histoire de notre pays.

10. Il déplaît aux porte-parole du gouvernement actuel que pendant le processus du Caguan entre Pastrana et les FARC on ait pavé les rues de San Vicente en accord avec les autorités locales, construit 500 kilomètres de route: La Sombra Macarena - Llanos del Yarí, Cristalina, la Ye, San Juan del Losada - Rubí - La Julia, la Ye- Llano Aguanto, La Sombra - La Batalla y La Tunía, 40 ponts, que l'on ait amélioré des centaines de chemins et plusieurs enceintes sportives. Que le nombre de crimes et de vols ait régressé, que le commerce se soit accru à San Vicente. Nous voulons rappeler à ces personnages qu'avec ou sans campagne de démilitarisation [des guerillas], nous nous sommes considérablement développés durant les 42 dernières années. Sans doute ne veulent-ils pas que ces exemples se répètent et c'est pour cela qu'ils font tout pour empêcher de nouvelles négociations? Après plus de 4 années de guerre provoquées par ce gouvernement dans ces territoires, ils n'ont pas construit un seul kilomètre de route, ni même ne l'ont améliorée, alors qu'ils soumettent la population civile au rationnement alimentaire, à la misère et à la mort, abandonnant de nombreux villages et de vastes régions à la terreur exercée par les Brigades Mobiles et les Bataillons Officiels. Toute la Colombie réclame une sortie politique au conflit. La balle est dans le camp du Gouvernement.

Secrétariat de l'Etat Major, FARC-EP

Montagnes de Colombie, 5 octobre 2006
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   Posté le 12-10-2006 à 07:19:10   

Article du Temps

Le procès d'un rebelle colombien aux Etats-Unis fragilise les otages

COLOMBIE. Simon Trinidad, ex-négociateur de la guérilla des FARC, comparaît devant la justice à Washington pour l'enlèvement de trois mercenaires américains. La rébellion exige sa libération.

Mardi 10 octobre 2006

Aujourd'hui face aux juges de Washington, Ricardo Palmera, alias Simon Trinidad, devrait retrouver le costume-cravate qui l'a vu débuter sa carrière. Le responsable guérillero colombien doit comparaître pour l'enlèvement de trois sous-traitants militaires américains par son organisation, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), alors qu'ils étaient en mission dans les jungles du sud du pays andin. L'ancien banquier, qui avait adopté le treillis dans les années 1980 après l'assassinat de plusieurs amis militants de gauche, pourrait terminer sa carrière dans les geôles «impérialistes», auxquelles il risque d'être condamné pour une durée allant jusqu'à trente ans.

Le procès est une première judiciaire - c'est le seul membre de la rébellion marxiste jugé aux Etats-Unis pour un acte lié à la guerre et non au trafic de drogue -, mais de nombreuses familles colombiennes la suivront pour d'autres motifs. Simon Trinidad fait en effet partie des près de 500 combattants prisonniers dont les FARC exigent la libération pour relâcher leur groupe d'otages politiques et militaires, notamment la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt retenue depuis 2002.

Le sort du grand gaillard au crâne rasé, qui s'est fait connaître par son bagout de porte-parole pendant des négociations avortées, entre 1999 et 2002, est lié à celui des otages depuis des années. Après l'échec du dialogue de paix, il était devenu en avril 2003 l'un des trois responsables nommés par les FARC pour discuter les termes d'une libération des otages avec le pouvoir. L'ex-banquier ignorait alors qu'il deviendrait partie prenante de l'échange neuf mois plus tard. Il a été arrêté à Quito, alors qu'il se déplaçait dans la capitale équatorienne sous une fausse identité «au cas où le dialogue se serait tenu à l'extérieur de la Colombie», selon ses dires. Les FARC l'ont aussitôt intégré à leur liste «d'échangeables».

L'extradition de Trinidad, un an plus tard, n'a pas découragé le groupe armé. Alors que l'ancien porte-parole, en combinaison orange de prisonnier, assistait aux audiences dans lesquelles il doit aussi répondre de trafic de drogue, le site internet de la rébellion inaugurait le logo «Liberté pour Simon».

Trinidad a été rejoint depuis par une commandante régionale, «Sonia», accusée elle aussi de narcotrafic, dont le procès devra commencer en mars devant la même cour que son ancien «camarade», à quelques rues de la Maison-Blanche.

Esbroufe mutuelle

Le sort des deux extradés s'accélère au moment où la guérilla et le gouvernement colombien se sont engagés dans une guerre de communiqués pour tenter de démontrer leur bonne volonté pour faire libérer les otages. Le président conservateur Alvaro Uribe a ouvert le feu en acceptant il y a deux semaines le principe d'une «zone neutre» pour y négocier une libération. Il ne faisait en fait que reprendre en termes vagues une proposition vieille de décembre dernier, aux termes trop étriqués au goût de la rébellion marxiste.

Mais le président a fait illusion grâce à l'interview d'un négociateur officieux du pouvoir, Alvaro Leyva. Ce dernier a affirmé aussitôt qu'Alvaro Uribe était prêt à démilitariser deux municipalités exigées depuis des mois par la guérilla... quelques heures avant un démenti peu repris du ministre de la Défense.

Quelques jours plus tard, le groupe armé répondait en se disant «prêt» à l'échange de prisonniers dès que les deux villages du sud-ouest du pays seraient entièrement démilitarisés. Soit quatre fois la superficie proposée du bout des lèvres par Uribe, et en y imposant la présence de rebelles, ce que le président refuse. De part et d'autre, des communiqués ont évoqué depuis un hypothétique cessez-le-feu, la tenue d'une Assemblée constituante... Une esbroufe mutuelle, toujours conditionnée à des exigences inacceptables pour l'autre camp. «Ils ne disent rien de neuf, résume la sœur d'un politicien enlevé, mais l'ambiance générale est à l'optimisme.»

Loin de ces manœuvres, un juge américain doit décider du sort de Trinidad et de Sonia. Lesquels, a insisté le porte-parole des FARC, Raul Reyes, font toujours partie de l'échange à négocier.
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   Posté le 20-10-2006 à 21:14:22   

Un attentat a eu lieu jeudi... dans l'enceinte de l'Université militaire de Bogota! Un membre des FARC (présumé) serait rentré sur le parking de l'Université au volant d'une fourgonnette qui a explosé quelques instants plus tard. L'Université est le plus grand complexe militaire de Colombie, c'est là que sont formés tous les haut-gradés de l'armée colombienne.
L'attentat aurait été commandité par Jorge Briceno, et visait 2 objectifs, un forum animé notamment par le représentant colombien du Haut Commissariat des Droits de l'Homme de l'ONU et un cours enseigné par un général à des officiers de réserve faisant partie de la société civile (beaucoup de grands noms de la société colombienne) et a fait une vingtaine de blessés, dont 2 graves.
Au-delà de l'aspect "comptable", assez léger, cet attentat (s'il est revendiqué par les FARC) est un affront pour Uribe qui n'est même pas capable d'assurer la sécurité des Colombiens dans l'un des endroits les plus surveillés de Colombie.
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   Posté le 20-10-2006 à 21:20:55   

Réaction immédiate d'Uribe: abandon des négociations pour l'échange humanitaire

Le président colombien écarte un échange humanitaire avec la guérilla. La mère d'Ingrid Betancourt dénonce une "condamnation à mort" des otages.

Le président colombien Alvaro Uribe a annoncé, vendredi 20 octobre, à Bogota, qu'il suspendait les négociations pour un échange humanitaire avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc - guérilla marxiste). Il demande à l'armée d'activer les opérations militaires pour libérer les otages.

"La seule voie qui subsiste est la libération par des moyens militaires des otages. La farce de l'échange humanitaire demandé par les Farc ne peut se poursuivre et en conséquence je réitère que l'unique voie est celle de la libération par l'armée", a déclaré le président colombien dans un discours au pays.

Il a par ailleurs affirmé que les chefs de la guérilla avaient organisé l'attentat à la voiture piégée qui a blessé cinq militaires et une dizaine de civils, jeudi, à l'Université militaire de Bogota.

"Condamnation à mort"

Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt enlevée en février 2002 en Colombie, a déclaré qu'elle estimait que la décision du président Alvaro Uribe de libérer par la force les otages détenus par la guérilla "était une condamnation à mort".

"C'est une condamnation à mort des personnes séquestrées", a-t-elle affirmé en apprenant que le président avait annoncé au pays, au lendemain d'un attentat à la voiture piégée contre l'Université militaire de Bogota, qu'il révoquait "l'autorisation du Haut commissaire pour la paix, Luis Carlos Restrepo, de se réunir avec les FARC" (Forces armées révolutionnaires de Colombie, guérilla marxiste).

Mme Pulecio a accusé le chef de l'Etat "de rompre son engagement pris auprès de la France, de l'Espagne et de la Suisse", pays médiateurs dans la recherche d'un échange humanitaire.

De leur côté, la cinquantaine de comités de soutien réunis dans la FICIB (Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt), a publié un communiqué où ils déclarent qu'ils se se joignent à la famille d'Ingrid et aux familles des autres otages détenus par les Farc en Colombie pour demander instamment au Président Uribe de renoncer à son intention de lancer une opération militaire de sauvetage, dont on sait qu'elle sera presque certainement fatale pour les otages. Ils demandent au président Jacques Chirac et à tous les gouvernements européens d'intervenir auprès du gouvernement colombien pour qu'il continue à rechercher une solution négociée et non militaire au problème des otages.

Le 27 septembre, Alvaro Uribe avait fait un premier pas en vue d'un accord humanitaire pour la libération des otages en acceptant l'exigence des FARC de démilitariser les deux municipalités de Florida et Pradera (sud-ouest de la Colombie), enclavées dans la cordillère centrale et constituant un couloir d'approvisionnement stratégique. Mais après l'attentat de jeudi, qui a blessé cinq militaires et dix civils, le président est revenu sur ses décisions.

Paris hostile à la force pour tenter de libérer les otages

La France a déclaré ce vendredi son "hostilité" à l'emploi de la force pour tenter de libérer les otages en Colombie, dont fait partie la franco-colombienne Ingrid Betancourt, en réponse aux déclarations du président colombien Alvaro Uribe privilégiant la "voie militaire".

"La France a pris connaissance des déclarations du Président Alvaro Uribe. Comme elle l'a déjà fait à plusieurs reprises dans le passé, notamment par la voix du Président de la République (Jacques Chirac), elle marque son hostilité à toute opération de sauvetage des otages par la force", a déclaré le ministre des Affaires étangères Philippe Douste-Blazy dans un communiqué.

"A un moment où chacun était porté à l'optimisme en raison des récentes déclarations du Président colombien et des FARC, je reste convaincu qu'une solution pacifique est possible. J'invite les acteurs à renouer le fil du dialogue pour éviter que les familles des otages ne perdent tout espoir", poursuit le chef de la diplomatie française.

M. Douste-Blazy avait reçu vendredi, avant l'annonce du président Uribe, une délégation de la Fédération internationale des Comités Ingrid Betancourt (FICIB), l'assurant de l'"engagement" total de Paris pour la libération de l'otage franco-colombienne.

La France "continue à oeuvrer à l'élaboration de propositions pour démilitariser" une zone du sud-ouest de la Colombie, afin de procéder à un échange humanitaire, avait déclaré M. Douste-Blazy à ce sujet.
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   Posté le 20-10-2006 à 22:29:15   

Pour info, détail d'une exposition sur la Colombie à l'initiative d'Amnesty International.

http://inside.amnestyinternational.be/galerie/main.php?g2_itemId=7294

Certains panneaux ont du être retirés suite aux "pressions" exercées par le gouvernement colombien.
Membre désinscrit
   Posté le 20-10-2006 à 23:15:23   

Pour revenir à l'attentat, il me paraît plus que probable qu'il a bien été commis par les FARC. Plusieurs éléments de réflexion:
1°) les scandales ayant touché l'armée colombienne ces derniers mois étaient d'une toute autre nature; à chaque fois il était possible de faire sauter des fusibles sans compromettre le haut commandement militaire ou Uribe. Cette fois, il sera plus que difficile de trouver une justification rationnelle à une action qui ne peut en aucun cas profiter individuellement à certains militaires. Par ailleurs il est beaucoup plus difficile (et risqué) de dissimuler une opération militaire accomplie dans une telle enceinte, plutôt que dans un champ en pleine campagne.
2°) cet attentat décrédibilise encore plus Uribe aux yeux de ses alliés américains, qui attendent un retour sur investissement; en effet les sommes faramineuses versées à travers le Plan Patriote par les US n'ont jusqu'à présent pas permis d'endiguer les actions et le développement des FARC
3°) Suite à leurs récentes déclarations en faveur de l'échange humanitaire, Uribe comme les FARC bénéficiaient d'une opinion beaucoup plus favorable auprès de la communauté internationale; si l'attentat n'a pas nui médiatiquement aux FARC (n'ayant pas touché le "peuple"), il n'en est pas de même pour Uribe, qui s'est "grillé" par sa déclaration à chaud privilégiant une offensive militaire à des négociations. Bref en quelques semaines seulement, le rapport de force s'est inversé et le crédit dont pouvait se revdniquer Uribe après son triomphe aux dernières élections a quasiment disparu.

On en saura certainement plus dans les prochains jours avec la confirmation de la revendication (ou non) de l'attentat par les FARC, même s'ils ne commentent que très rarement les actions perpétrées en milieu urbain.
Quant à Uribe, il ne serait pas étonnant qu'il revienne sur ses déclarations irréfléchies dans les jours à venir
Membre désinscrit
   Posté le 02-11-2006 à 01:10:15   

Attaque des FARC contre un poste de police

Les FARC ont pris d'assaut dans la matinée de mercredi le poste de police de Tierradentro, dans le département de Cordoba. Cette localité et ses environs sont un ancien bastion de l'EPL, aujourd'hui le théâtre d'affrontements entre les FARC d'un côté, et les ACCU (principale composante des AUC) soutenus par l'Etat d'autre part.
Le bilan provisoire est de 15 policiers morts et 3 blessés, il y aurait également des victimes dans les rangs de la guerilla.
Membre désinscrit
   Posté le 03-12-2006 à 15:15:49   

Le bilan définitif de l'attaque est de 31 morts, 17 policiers, 3 civils et 11 membres des FARC.
Entre 350 et 500 guerilleros ont participé à cette attaque, la plus importante de l'année, qui a été dirigée par le front 17 des FARC. Les guerilleros ont investi mardi soir (31 octobre) la localité de Tierradentro, la plupart se réfugiant dans des habitations et ont pris d'assaut au mortier le poste de police (effectif:70 membres) à 3h du matin. S'en est suivi une fusillade entre les FARC et les policiers qui s'est poursuivie jusque dans la journée de mercredi et l'arrivée des renforts qui ont contraint les FARC à se replier.

"Ce que nous vivons aujourd'hui est le résultat des déclarations guerrières d'Uribe. Je ne suis pas surpris car ce qui se passe rentre parfaitement dans une logique absurde de la confrontation", a déclaré à l'AFP Carlos Lozano, l'un des médiateurs qui cherchent à amener les deux parties à un accord humanitaire pour libérer les otages retenus par la guérilla.
"Uribe a joué les durs en affirmant qu'il réglerait le conflit par la force et en insultant les chef guérilleros. Aujourd'hui, ces derniers prouvent qu'ils peuvent lui infliger des revers militaires où ils veulent et quand ils veulent", a-t-il ajouté.

Uribe a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle condamne "les activités terroristes" des FARC. "Que l'on ne viennne pas prétendre que les FARC ne sont pas des terroristes, sous prétexte qu'elles attaquent des installations de la force publique", a-t-il dit. "Ici en Colombie, un terroriste est aussi bien celui qui tue un civil que celui qui tue un policier".

L'assaut contre le poste de police de Tierradentro, un ancien fief des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), les groupes paramilitaires d'extrême droite dont plus de 30.OOO miliciens se sont récemment démobilisés dans la région, a totalement surpris les forces de l'ordre.
Entre 350 et 500 guérilleros, selon les dernières estimations militaires, ont investi le village sans provoquer la moindre réaction des autorités.
Mais plus grave encore, les familles de policiers tués ont affirmé jeudi (2 novembre) que ces derniers avaient été informés dès mardi soir de l'imminence d'une attaque d'envergure de la guérilla.

"Le bilan est de 17 policiers morts, trois civils morts, deux policiers blessés et 11 guérilleros tués", a indiqué le général Castro dans un nouveau bilan définitif. Les trois civils, dont deux femmes, ont trouvé la mort à la suite de blessures par balles.
"C'est l'attaque la plus meurtrière que nous ayons subie" cette année, a-t-il estimé reconnaissant que des "erreurs ont été commises" par les forces de l'ordre. L'alerte avait été lancée mardi soir par la police du village avant même l'attaque des guérilleros et les forces de l'ordre ne sont intervenues que tardivement.
Selon lui, les rebelles ont attaqué avec des mortiers de fabrication artisanale et des armes automatiques le poste de police mercredi vers 03H00 locales.
Le général précise que "les premiers guérilleros se trouvaient dans le village mardi dans la nuit et se sont cachés dans les maisons pendant que d'autres se sont mêlés aux paysans afin de préparer l'attaque".
Le commandant de la force aérienne colombienne, le général Jorge Ballesteros, a pour sa part déclaré que les rebelles "qui tiraient de tous les côtés" dans le village l'avaient contraint à déployer un nombre important d'hélicoptères de combat ainsi qu'un avion espion.
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   Posté le 03-12-2006 à 15:38:43   

Sur l'attaque à la voiture piégée dans l'enceinte militaire, Uribe a déclaré détenir des preuves que l'attentat avait été commis par des preuves mais il a jusqu'à présent refusé de les montrer.

Du côté des FARC, le communiqué laisse entendre qu'ils ne sont pas responsables, mais reste ambigü.

1. El portazo presidencial en la cara de los prisioneros de guerra reafirma la profunda animadversión de Álvaro Uribe hacia el canje por considerarlo lesivo a su estrategia de seguridad.

2. Su demagogia y ausencia de compromiso real con los familiares de los prisioneros, con las organizaciones amigas del intercambio, con los colombianos que lo anhelan y con los gobiernos que ofrecieron su concurso, quedaron al desnudo abruptamente bajo el pretexto de lo ocurrido en la Escuela Superior de Guerra, como si el país no fuese escenario cotidiano de una intensa confrontación aupada por el mismo Presidente y conociéndose que los generales ponen bombas para culpar a las FARC e impedir cualquier salida política al conflicto.

3. Vale recordar que no ha pasado un solo día desde su posesión en agosto del 2002, en que los aviones, helicópteros y la Fuerza Pública Oficial hayan dejado de lanzar bombas y metralla sobre selvas, campos y poblados buscando afectar opositores armados y desarmados. Ni un solo día ha cejado en su empeño por rescatar los prisioneros. Su frustración es muy grande, pues tanto en uno como en otro caso, sus fracasos son de público conocimiento.

4. El desastroso impacto socio económico que sobre los sectores populares ha tenido la gestión uribista, la impúdica generosidad presidencial con las mafias del narco- paramilitarismo y con los infames "Falsos Positivos" de la fuerza pública, así como sus "pírricas" victorias sobre la Insurgencia Revolucionaria, le están acarreando múltiples dificultades de gobernabilidad, que aspira a sortear reciclando su machacado discurso de tono camorrero contra todos aquellos que se aparten de su concepción dictatorial del poder.

5. No aspiramos a lisonjas de nuestros adversarios, pero tampoco creemos que la ofensa personal acerque a la reconciliación ni mucho menos que aproxime el triunfo militar. Eso sencillamente denota ausencia de grandeza.

6. Ratificamos nuestra voluntad y propuesta para materializar el canje y la plena disposición para que una vez superada esa etapa, podamos entre todos avanzar en procesos políticos que lleven a acuerdos de convivencia y de paz.

Secretariado del Estado Mayor Central
FARC-EP

Montañas de Colombia, octubre 26 del 2006


Traduction:
1. La volte-face d'Uribe est une nouvelle preuve de son absence de volonté pour parvenir à l'échange humanitaire, contraire à sa stratégie sécuritaire
2. L'attentat qui a eu lieu à l'université militaire n'est qu'un prétexte pour mettre fin aux négociations, alors même qu'il a été prouvé et dénoncé publiquement que l'armée a plusieurs fois accusé les FARC d'attentats qu'elle a elle-même commis
3. Il ne s'est pas passé 1 seul jour depuis son investiture en août 2002, sans que l'armée ne bombarde et ne mitraille les forêts et campagnes colombiennes, sans aucun résultat. Cet échec militaire ne fait qu'augmenter sa frustration.
4. Le résultat desastreux de sa politique économique, son laxisme envers les paramilitaires liés au narco-trafic et les responsables des "falsos positivos" (attentats commis pas l'armée et attribués aux FARC), ainsi que ses victoires à la Pyrrhus ont fragilisé son gouvernement, le contraignant à durcir son discours contre tous ceux qui ne partagent pas sa conception dictatoriale du pouvoir.
5. L'agressivité d'Uribe et ses offenses répétées sont un signe de faiblesse et n'oeuvrent pas à la réconciliation
6. Nous réitérons notre appel en vue d'un échange humanitaire, devant permettre l'organisation d'un processus politique pour parvenir à des accords de paix
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   Posté le 03-12-2006 à 16:28:45   

Les FARC proposent aux États-Unis un échange humanitaire

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC - guérilla marxiste) ont proposé jeudi 9 novembre à Washington un échange humanitaire des trois prisonniers américains qu'ils détiennent contre deux responsables rebelles incarcérés aux États-Unis.

Dans une lettre adressée à des intellectuels de la gauche américaine et publiée par l'agence ANNCOL (proche des rebelles), Raul Reyes, le numéro deux de la guérilla, propose que tous ces prisonniers «retrouvent la liberté».
«Thomas Howes, Keith Stansell et Mark Gonsalves sont vivants», ils se trouvent «sous une surveillance respectueuse et digne, dans la jungle», écrit Raul Reyes.
Il «promet» dans cette missive de fournir prochainement des preuves que les trois prisonniers sont en vie.

Il affirme ensuite que «Simon Trinidad et Sonia», les pseudonymes de deux dirigeants rebelles dont les FARC réclament la libération en échange des prisonniers, ont été extradés vers les États Unis sur la base de fausses accusations fabriquées par les services de renseignements colombiens.
Le procès de Ricardo Palmera, alias Simon Trinidad, accusé de l'enlèvement des trois Américains en Colombie, a débuté le 16 octobre devant un tribunal fédéral de Washington.
La justice américaine le soupçonne d'avoir participé à l'enlèvement de trois civils américains travaillant pour une entreprise privée de sécurité, accusés par les FARC d'appartenir à la CIA.

Gonsalves, Howes et Stansell ont été enlevés en février 2003 après que l'avion à bord duquel ils voyageaient se fut écrasé dans la jungle colombienne, dans une région contrôlée par les FARC. La dernière vidéo diffusée par leurs geôliers les montrant vivants a été diffusée en juillet 2003.

Carta abierta al pueblo de los Estados Unidos

Señores

James Petras, Noam Chomsky, Jesse Jackson, Angela Davis, Michel Moore, Oliver Stone y Denzel Washington (1)

Recurrimos a ustedes, símbolos de la intelectualidad y del pensamiento honrado de la patria de George Washington, Abraham Lincoln y Martín Luther King, para dirigirnos por su intermedio, al pueblo de los Estados Unidos llamado a incidir, por encima de sus gobernantes, en el futuro de paz, justicia y confraternidad de los pueblos del mundo.

En febrero de 2003 el avión de inteligencia de combate tripulado por Thomas Howes, Keith Stansell y Mark Gonsalves, de nacionalidad estadounidense, fue derribado por guerrilleros de las FARC en territorio colombiano, en los pliegues de la cordillera oriental que se extienden hacia el Caquetá. Los tres fueron hechos prisioneros legítimamente, por cuanto estaban desarrollando una acción de guerra en medio de un conflicto armado que libran por el poder las FARC, Ejército del Pueblo, y el Estado colombiano.

Howes, Stansell y Gonsalves están vivos bajo custodia respetuosa y digna en la selva. Son los únicos prisioneros de guerra norteamericanos vivos en el mundo.

Washington ha invertido miles de millones de dólares en el marco del Plan Patriota del South Command intentando un peligroso como insensato rescate militar. Por esa misma actitud el Presidente Uribe causó en el pasado reciente la muerte lamentable de un ex ministro de defensa, un gobernador y 8 militares. De hecho, durantes estos tres largos años los prisioneros estadounidenses han corrido riesgos innecesarios con los operativos militares que buscan su liberación a sangre y fuego. Por esta causa no podemos acompañar esta misiva con pruebas de supervivencia que hubiesen podido llevarles, al menos, un poco de tranquilidad a sus familiares, pero prometemos hacerlas llegar en ocasión propicia.

Al pueblo de los Estados Unidos le pedimos su solidaridad siempre generosa para que presione ante el Presidente Bush una actitud de su gobierno a favor del canje de prisioneros de guerra en Colombia, o intercambio humanitario, como prefieren llamarlo en el Palacio de Nariño. Tenemos que ganar esta batalla de humanidad, que además puede abrir senderos para la paz con justicia social en este país.

Desafortunadamente el manejo con cabeza caliente que el Presidente Uribe le ha dado a la situación, ha sembrado de obstáculos el camino. Cuando hoy se han generado grandes expectativas frente al canje de prisioneros en Colombia, Uribe se ha apresurado a decir que en un eventual intercambio no podrían incluirse a los guerrilleros Simón Trinidad y Sonia por el hecho de estar en manos de la justicia norteamericana.

Simón Trinidad, vocero político de las FARC en los diálogos de paz con el gobierno de Pastrana en el Caguán, fue extraditado a los Estados Unidos bajo falsas imputaciones y sucios montajes de la inteligencia militar colombiana y de la Fiscalía, que nunca lograron ocultar la conducta retaliatoria motivante de esa determinación.

A la cédula de ciudadanía de Sonia, digna guerrillera campesina, le estamparon la huella digital de una narcotraficante y hasta le cambiaron el nombre para poderla extraditar.

A su llegada a los Estados Unidos fue recluida durante 6 meses en un oscuro foso de castigo. Simón ha permanecido siempre encadenado y aislado y se le ha impedido el ejercicio pleno del derecho a la defensa legal ante un estrado judicial extranjero que no habla su lengua ni tiene por qué juzgarlo. Aunque no es integrante del Estado Mayor Central de las FARC, pérfidamente las autoridades lo presentan como tal para vincularlo a todo un concierto de delitos inventados, entre los que sobresale el de terrorismo.

En ellos se pretende castigar la resistencia de las FARC a la política de recolonización neoliberal y de predominio del imperio en Nuestra América, la del sur. Simón y Sonia fueron extraditados a los Estados Unidos violando el dique constitucional que prohíbe perentoriamente la extradición de nacionales por razones políticas.

De corazón deseamos el canje para poner término al largo cautiverio de los prisioneros en poder de las partes contendientes, incluidos Simón, Sonia, Howes, Stansell y Gonsalves. A no ser que los gobiernos de Colombia y Estados Unidos, frente a estos prisioneros, tengan alguna otra iniciativa razonable para convenirla con las FARC. Lo importante es que todos recobren su libertad.

A Noam Chomsky, a James Petras y a los pueblos de Estados Unidos y Colombia los convocamos a levantar esta justa bandera del canje y de la paz, que al mismo tiempo es un apoyo a la solución política y diplomática del conflicto. Como lo hemos expresado en reciente comunicado público dirigido a los militares colombianos “los programas sociales, los cambios de estructura, los acuerdos de paz, son más eficaces y poderosos que las balas y los operativos”.

Nos gustaría ver un cambio de actitud en el gobierno de Washington. Que en lugar de calificar como organización terrorista a las FARC con el resbaloso propósito de deslegitimar una organización política y al mismo tiempo justificar su intervención en un conflicto interno, piense en el derecho universal de los pueblos al alzamiento contra regímenes injustos y oprobiosos. El Libertador Simón Bolívar nos ha enseñado que: “el hombre social puede conspirar contra toda ley positiva que tenga encorvada su cervíz”, y que “cuando el poder es opresor, la virtud tiene derecho para anonadarlo”. “El hombre virtuoso se levanta contra la autoridad opresora e inaguantable para sustituirle… por otra respetada y amable”.

Confiamos en las acciones del pueblo pensante y amante de la paz que palpita más allá del Río Bravo, buscando que los conflictos del mundo y del continente se resuelvan civilizadamente teniendo en cuenta la dignidad de los pueblos.

Reciban nuestro saludo cordial.

De ustedes, atentamente,

FARC-EP, Comisión Internacional
Raúl Reyes, integrante del Secretariado

Montañas de Colombia, octubre de 2006


(1) Petras, Chomsky et Davis sont des universitaires de gauche (Petras est anti-impérialisme et anti-sioniste, Chomsky est anarcho-synidcaliste et Angela Davis est notamment une ancienne Black Panther); Jesse Jackson est un révérend et activiste politique qui se bat pour les droits des Noirs; les 3 autres sont des réalisateurs et/ou acteurs d'Hollywood

Cet appel à des personnalités américaines de gauche est une initiative parallèle des FARC qui les incite à se mobiliser en faveur d'un échange partiel: Sonia et Simon Trinidad contre les 3 américains. Raul Reyes rappelle dans cette lettre le combat des Colombiens pour la démocratie, le rôle impérialiste joué par les US, notamment au travers du Plan Patriote, et insiste sur la violation des lois colombiennes (indépendamment des conventions internationales sur le droit des prisonniers politiques) par l'extradition de prisonniers pour des raisons politiques, ainsi que sur l'innocence des 2 commandants des FARC.
A ma connaissance aucune de ses personnalités n'a depuis répondu à cet appel...

Traduction:

Messieurs James Petras, Noam Chomsky, Jesse Jackson, Angela Davis, Michel Moore, Oliver Stone et Denzel Washington,

Nous en appelons à vous, symboles de l'intelligence et de la pensée honnête de la patrie de George Washington, Abraham Lincoln et Martin Luther King, pour que vous fassiez pression, par l'intermédiaire du peuple des Etats-Unis, pays influent, sur son gouvernement, en faveur d'un avenir de paix, de justice et de confraternité de tous les peuples du monde.En février 2003, l'avion de combat piloté par Thomas Howes, Keith Stansell et Mark Gonsalves, d'origine américaine, a été abattu par les guérilleros des Farc en territoire colombien, dans les plis de la cordillère orientale qui s'étendent vers le Caquetá. Les trois hommes ont été faits légitimement prisonniers parce qu'ils menaient une action de guerre au milieu d'un conflit armé que se livrent, au nom de la liberté, les Farc, Ejército del Pueblo (l'Armée du peuple) et l'Etat colombien.
Howes, Stansell et Gonsalves sont vivants, gardés dans la forêt et traités avec respect et dignité.

Ils sont les seuls prisonniers de guerre nord-américains vivants dans le monde.

Washington a investi des milliers de millions de dollars dans le cadre du Plan Patriota del South Command et tenté un dangereux et insensé sauvetage militaire. En agissant de la même manière, le président Uribe a causé dans le passé la mort déplorable d'un ancien ministre de la Défense, d'un gouverneur et de huit militaires.De fait, durant ces trois dernières longues années, les prisonniers américains ont couru des risques insensés à cause des opérations militaires destinées à obtenir leur libération dans le feu et le sang. Pour cette raison, nous ne pouvons pas accompagner cette lettre de preuves de vie qui pourraient apporter, au moins, un peu de tranquillité à leurs familles, mais nous promettons de donner des nouvelles au moment propice. Au peuple des Etats-Unis, nous appelons à sa solidarité toujours généreuse et pour faire pression sur le président Bush et son gouvernement pour qu'ils soutiennent un échange de prisonniers en Colombie, ou un échange humanitaire, comme ils préfèrent le nommer dans le Palais de Nariño. Nous devons gagner cette bataille de l'humanité, qui peut, en outre, ouvrir la voie à la paix et de justice sociale dans ce pays.
Malheureusement, la méthode façon tête brûlée employée par le président Uribe a semé de nombreux obstacles sur ce chemin.

Alors qu'on crée aujourd'hui de grands espoirs avec l'échange de prisonniers en Colombie, Uribe s'est empressé de dire qu'un éventuel échange ne pourrait pas s'appliquer aux guérilleros Simón Trinidad et Sonia pour le simple fait qu'ils sont entre les mains de la justice américaine.

Simón Trinidad, porte-parole des Farc lors des négociations de paix avec le gouvernement de Pastrana, a été extradé aux Etats-Unis sous de fausses imputations et de sales assemblages des services secrets et du Fisc colombien, qui n'ont jamais nié sa conduite motivée et sa détermination.
Sur la carte de citoyen de Sonia, digne guérillera paysanne, ils ont fait appliquer l'empreinte digitale d'une narcotrafiquante, allant jusqu'à changer son nom, tout cela afin de l'extrader.
A son arrivée aux Etats-Unis, elle fut incarcérée six mois dans un cellule obscure. Simón est resté toujours enchaîné, isolé, et on lui a retiré le plein exercice de ses droits légaux de défense devant une cour judiciaire étrangère qui ne parlait pas sa langue et ne savait même pas pourquoi elle le jugeait.
Bien qu'il ne soit pas membre de l'Etat-major central des Farc, les autorités l'ont présenté, avec perfidie, comme tel pour l'impliquer dans tout un concert de délits inventés, notamment lié au terrorisme.
A travers eux, on tente de punir la résistance des Farc à la politique de recolonisation néo-libérale et de supériorité de l'empire américain dans Notre Amérique, celle du sud. Simón et Sonia ont été extradés aux Etats-Unis par la violation du droit constitutionnel qui interdit l'extradition de citoyens pour des raisons politiques.
Nous désirons de tout cœur l'échange de prisonniers pour mettre un terme à la longue captivité des prisonniers des deux camps opposés, Simón, Sonia, Howes, Stansell et Gonsalves.
Sauf si face à ces prisonniers, les gouvernements de Colombie et des Etats-Unis envisagent une autre initiative raisonnable à proposer aux Farc. Le plus important est que tous recouvrent la liberté.
Noam Chomsky, James Petras et les peuples américain et colombien, nous les convoquons tous à se rejoindre sous ce juste drapeau de l'échange et de la paix, qui constitue en même temps un premier pas à la solution politique et diplomatique du conflit.
Comme nous l'avons exprimé dans un récent communiqué destiné aux militaires colombiens, "les programmes sociaux, les changements de structure, les accords de paix, sont plus efficaces et puissants que les balles et les opérations".
Nous aimerions voir un changement d'attitude de la part du gouvernement de Washington.
Au lieu de qualifier les Farc d'organisation terroriste avec des propos visant à délégitimer une organisation politique, au lieu de justifier son intervention dans un conflit national, qu'il pense au droit international des peuples à lutter contre les régimes injustes et oppresseurs. Le Libérateur Simón Bolívar nous a appris que "l'homme social peut conspirer contre toute loi positive qui veut infléchir sur son esprit" et que "quand le pouvoir oppresse, la vertu donne le droit de le renverser". "L'homme vertueux se lèvera contre l'autorité répressive et insupportable pour la remplacer par une autorité respectueuse et aimable".
Nous avons confiance dans les actions du peuple pensant et désireux de paix dont le cœur palpite au-delà du Rio Bravo, en espérant que les conflits du monde et du continent se résolvent dans la civilité et en tenant compte de la dignité des peuples.

Recevez notre salutation cordiale.

FARC-EP, Commission internationale
Raúl Reyes, membre du secrétariat
Montagnes de Colombie, octobre 2006
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   Posté le 03-12-2006 à 16:47:23   

Seule réaction à cet appel, la déclaration de la mère de l'un des otages:

La mère d'un otage américain en Colombie lance un appel à Bush
10/11/2006

La mère d'un des trois otages américains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a lancé vendredi un appel au président George W. Bush lui demandant d'accepter un échange humanitaire, prôné par la guérilla marxiste.

Les FARC ont proposé jeudi à Washington d'échanger leurs trois prisonniers américains, Thomas Howes, Keith Stansell et Mark Gonsalves, contre deux responsables rebelles incarcérés aux États-Unis.

«On pourrait parvenir à l'échange demandé par les FARC si Bush exerçait une certaine pression» sur Bogota, a déclaré Mme Jo Rosano, mère de Mark Gonsalves, lors d'un entretien téléphonique à la radio privée RCN de Bogota.

«Cela peut être le commencement, d'une manière ou d'une autre, pour que le gouvernement américain dise au président colombien Alvaro Uribe que les balles, que la guerre, ce n'est pas la meilleure manière pour arriver à un échange», a-t-elle ajouté.
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   Posté le 03-12-2006 à 16:53:36   

Article extrêmement intéressant du RISAL

La guerre s’étend aux parcs nationaux
par Gary Leech

Cécilia faisait le tour de sa petite maison en bois en montrant du doigt les bananiers et les plants de yucca qui avaient été détruits par la fumigation aérienne qui avait eut lieu huit jours plus tôt. Elle expliquait comment les produits chimiques ont recouvert non seulement les récoltes de coca qu’elle et son mari cultivent pour survivre, mais aussi leurs cultures alimentaires et leurs deux jeunes enfants. Maintenant, la famille est en train de lutter pour survivre dans cette partie de la Colombie où habite Cécilia depuis qu’elle est née : le Parc national de la Macarena. D’après les résultats des premières fumigations, il semble que la décision du président colombien Alvaro Uribe de commencer à pulvériser les cultures de coca dans les parcs nationaux du pays ne fera qu’intensifier le conflit, accroître la crise humanitaire et augmenter les dégâts écologiques dans certaines des zones les plus vierges de la Colombie.

Le Parc national de la Macarena est situé à l’Est des Andes dans le département du Meta, là où les plaines découvertes du Nord, connues comme Los Llanos, rencontrent la forêt amazonienne au Sud. Le parc lui-même offre une géographie montagneuse spectaculaire, des montagnes recouvertes d’une végétation luxuriante, de nombreuses rivières et canyons, la plupart d’entre eux accessibles seulement aux voyageurs les plus hardis. En 1989, le gouvernement colombien a enfin fini par faire de cette merveille naturelle un parc national, tandis que l’UNESCO le classait « patrimoine de l’humanité ».

Alors que l’intérieur du parc est en grande partie non habité, plusieurs milliers de paysans qui ont colonisé la région au cours des 30 années avant la création du parc, continuent à y vivre : une pratique courante dans les parcs nationaux de Colombie. Les premiers colons étaient des paysans fuyant la répression du gouvernement dans les années 1950 et au début des années 1960, pendant la période connue comme La Violencia. Les mouvements d’autodéfense formés par les paysans déplacés, afin de protéger leurs terres et leurs familles de l’armée colombienne, sont finalement devenus en 1966 les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC). Aujourd’hui, 40 ans plus tard, les guérilleros des FARC contrôlent toujours le Parc national de la Macarena ainsi que ses environs.

Il est impossible de décrire avec précision la vie dans le Parc de la Macarena sans évoquer le rôle des FARC. Pas seulement parce que les guérilleros tirent profit de la culture de coca - un fait sur lequel ont insisté à maintes reprises les gouvernements états-unien et colombien - mais aussi parce qu’ils sont organiquement liés à la population paysanne locale - un fait que les mêmes gouvernements précités ont décidé d’ignorer. Les conditions qui ont poussé les paysans à coloniser la partie colombienne de l’Amazonie et à former les FARC il y a presque un demi-siècle sont toujours présentes aujourd’hui dans la Macarena. C’est une région qui a été largement négligée par l’Etat de toutes les manières imaginables exceptée une : la répression militaire. La seule présence du gouvernement national dans la région a consisté en des bombardements aériens, des offensives militaires de courte durée et aujourd’hui des fumigations aériennes.

Durant ces 50 dernières années, sans aucun soutien du gouvernement national, la population paysanne locale a construit un réseau primaire de routes de terre à travers la forêt vierge et qui ne sont praticables qu’en 4x4. Les paysans ont mis en place des lignes électriques alimentées par des générateurs à essence, pour leurs villages et petites villes. Et ce sont les FARC qui sont devenues leur gouvernement, leur fournissant des services publics comme, entre autres, la sécurité, une aide sociale et un système judiciaire.

Contrairement à d’autres régions de la Colombie où les FARC -ainsi que les militaires et les paramilitaires de droite- imposent leurs règles aux populations locales, les guérilleros dans la Macarena forment clairement un gouvernement « du peuple ». De nombreux foyers de la région ont au moins un membre de la famille qui fait partie des FARC. La population locale interagit aussi naturellement et aisément avec les rebelles que les citoyens ruraux des pays du Nord le font avec les fonctionnaires de leurs gouvernements locaux et les agents de maintien de l’ordre. Comme l’explique un paysan, « quand quelqu’un a un problème avec une autre personne, une bagarre par exemple ou autre chose, ils peuvent aller se plaindre auprès des FARC, qui enquêtent alors et déterminent qui est fautif et quelle sera la sentence ». Il continue son explication en insistant sur le fait qu’il n’y a pas de prison avec les FARC, les sentences prononcées à l’encontre des coupables incluent la réparation des routes ou du travail dans les champs des fermes communales.

Pour la plupart, les paysans ont réussi à survivre dans la région de la Macarena grâce à l’agriculture de subsistance, dont l’élevage de vaches, de cochons et de poulets, et les cultures alimentaires diverses comme la banane, le yucca, la papaye et les avocats. Ce n’est qu’il y a 20 ans que de petites cultures de coca ont fait leur apparition afin de permettre aux familles paysannes de compenser le manque d’infrastructure, qui les empêchait de transporter leurs récoltes de denrées alimentaires jusqu’aux marchés éloignés. Cependant, ce n’est que durant ces cinq dernières années que la plantation de coca est devenue la culture la plus importante dans la région de la Macarena. Les paysans font pousser les plants de coca, récoltent les feuilles et les transforment en pâte qu’ils vendent aux trafiquants de drogue, qui ensuite la transforment en cocaïne. Les FARC profitent de la culture de coca dans la Macarena en prenant une part sur toutes les transactions de la drogue dans la région.

La récente intensification de la culture de coca dans la Macarena a coïncidé avec la mise en place du Plan Colombie soutenu par les Etats-Unis, qui en prenant pour cible les cultures de coca du Sud du pays a provoqué une démultiplication des cultures de coca dans tout le pays. Pour répondre à ce changement des modèles de culture, les fonctionnaires états-uniens de lutte contre la drogue ont commencé à faire pression sur le président Uribe pour approuver des fumigations aériennes sur les parcs nationaux colombiens, qui étaient restés épargnés des opérations de pulvérisation.

Au lieu d’autoriser des fumigations aériennes, Uribe a annoncé un plan alternatif en décembre 2005 consistant à envoyer 1 000 « éradicateurs » manuels dans le Parc national de la Macarena, sous la protection de 3 500 militaires. Dans les mois qui ont suivis, plus d’une douzaine de militaires on été tués dans des attaques de rebelles. En réponse, les militaires ont bombardé les positions des FARC par voie aérienne dans le parc. La dureté de la vie dans ce dernier, situé dans un endroit retiré, et les attaques répétées des FARC contre les opérations d’éradication ont finalement provoqué le départ de nombreux « éradicateurs » qui sont rentrés chez eux, hors de la région. Finalement, après la mort de six d’entre eux, le 2 août, Uribe a donné l’ordre de commencer les fumigations aériennes sur les cultures de coca dans le Parc national de la Macarena.

Quelques jours après, des avions vaporisateurs fournis par les Etats-Unis et des hélicoptères de combat ont commencé les opérations de fumigation dans les zones du parc où la culture de coca progressait, en pulvérisant une concoction chimique dont l’usage n’a jamais été autorisé aux Etats-Unis : l’herbicide gyphosate mélangé avec du Cosmo Flux 411-F, un agent tensioactif, et d’autres additifs. Après une semaine de pulvérisation, la police colombienne anti-drogue a affirmé avoir détruit l’entièreté des 4 548 hectares de coca du parc.

Il est apparu très rapidement que le gouvernement colombien avait exagéré le succès de l’opération de fumigation aérienne ; du moins dans cette partie du parc visitée par l’auteur de ces lignes huit jours après la fin des fumigations. Alors que la plupart des cultures de coca ont été pulvérisées, 20% environ sont restées intactes. En plus, des paysans ont sauvé quelques récoltes de coca pulvérisées en coupant le haut des plants avant que les substances chimiques ne puissent atteindre et détruire les racines. Par conséquent, ces plants continueront à donner cinq récoltes de feuilles de coca par an. Entre temps, la fumigation a aussi tué de nombreux arbustes et buissons dans le périmètre de forêt tropicale se trouvant autour des champs de coca.

Alors que les paysans qui agissent rapidement peuvent sauver leurs cultures de coca en les coupant en en coupant le sommet, le même procédé est inefficace avec des cultures alimentaires moins résistantes comme la banane, la papaye ou l’avocat, ou sur des plantes plus petites comme le yucca. Pratiquement toute la coca dans la région de la Macarena est cultivée par des paysans locaux sur de petites exploitations de 5 hectares ou moins. L’argent que gagnent ces paysans de leurs récoltes de coca leur permet de compléter les produits alimentaires qu’ils cultivent avec d’autres biens. Par conséquent, parce que la culture de coca ne leur fournit pas de gros revenus, la destruction des récoltes de denrées alimentaires a provoqué pour beaucoup de foyers une crise alimentaire majeure.

De plus, de nombreux membres des familles et des ramasseurs de coca salariés étaient présents dans les exploitations agricoles quand la pulvérisation a ciblé de façon indifférenciée les maisons situées au milieu des cultures alimentaires et de coca. C’est ainsi que de nombreux enfants et ramasseurs de coca, qui gagnent approximativement 10 dollars par jour de récolte, ont été aspergés par des substances chimiques qui leur ont causé différents problèmes gastro-intestinaux. Cécilia a décrit comment ses deux enfants ont tous les deux commencé à vomir peu de temps après la pulvérisation et comment ils ont souffert de diarrhée pendant plusieurs jours.

Des enfants ont également souffert de traumatismes psychologiques dus à la nature militaire de l’opération de fumigation. Des hélicoptères de combat sont descendus en piqué fort bas au-dessus des exploitations seulement quelques minutes avant que les avions ne pulvérisent les zones, afin de déclencher les tirs de barrage des mitrailleuses dans les périmètres autour des champs de coca. La terre est vérolée de trous faits par les balles des fusils-mitrailleurs alors que des centaines de cartouches salissent le sol, souvent dangereusement près des maisons.

Les gouvernements états-unien et colombien prétendent que la destruction des cultures de coca dans la zone de la Macarena contrôlée par les FARC diminuera les ressources financières que les rebelles perçoivent du commerce illégal de la drogue, ce qui les affaiblira militairement. Le ministre de la Défense colombien, Camilo Ospina, a expliqué l’objectif militaire de la campagne d’éradication de la coca : « Nous ne pouvons prétendre qu’éliminer le carnet de chèques des guérilleros sera un processus aisé. Le procédé dans la région de la Macarena consiste à éradiquer la coca dans une des zones du monde qui a les plus hauts taux de culture, et qui représente la plus importante source de financement des groupes subversifs, en particulier les FARC. »

Pour sa part, l’administration Bush a été comblée par le fait que le président Uribe ait finalement répondu à ses demandes répétées de déployer des avions pulvérisateurs sur les parcs nationaux du pays. James O’Gara du Bureau national pour la politique de contrôle des drogues de la Maison blanche (White House’s Office of National Drug Control Policy) a déclaré : « Si les FARC pensaient que le gouvernement allait autoriser les cultures de coca à prendre de l’ampleur éternellement dans ses parcs nationaux, elles se sont manifestement trompées. » Cependant, selon un commandant local des FARC, « les fumigations ont touché les paysans plus que les guérilleros. Ce sont eux qui sont les plus dépendants des cultures de coca pour leur survie ». Bien que les fumigations affectent probablement à un certain degré les finances des FARC, l’application durant plus de six ans du Plan Colombie n’a que peu démontré que cette stratégie affaiblit de façon notable la capacité militaire des groupes rebelles. Si effet il y a, de telles tactiques ne font que renforcer le soutien populaire des guérilleros dans les régions reculées du pays telles que la Macarena.

En plus des opérations de lutte contre la drogue du Plan Colombie, les militaires colombiens ont aussi mis en oeuvre le Plan Patriota soutenu par les Etats-Unis, une opération de grande envergure de contre- insurrection qui a pour but de prendre le contrôle des régions contrôlées par les FARC dans le Sud et l’Est de la Colombie, dont la région de la Macarena. Mais le Plan Patriota a montré son inefficacité, consistant souvent uniquement en des offensives sporadiques au sol dans les régions contrôlées par les FARC. Selon des paysans de la région de la Macarena, l’armée tue souvent des civils pendant ces incursions et blâme ensuite publiquement les FARC - des accusations qui sont ensuite rapportées en bonne et due forme par les médias nationaux et internationaux sans qu’il n’y ait aucune enquête sur les crimes.

Il y a eu aussi plusieurs incidents dans le cadre du Plan Patriota : des paysans de la région de la Macarena ont été arrêtés arbitrairement par les troupes colombiennes et emmenés à la base militaire de Vista Hermosa, située du côté de la rivière Guapaya qui est contrôlée par l’Etat. Lors d’un incident en janvier 2006, l’armée a rassemblé huit paysans et les a emmenés à la base militaire. Des agents de l’Etat prétendent que tous ceux qui furent arrêtés ont été relâchés par la suite bien qu’un seul d’entre eux n’ait été revu jusqu’à présent. Les sept autres paysans, semble-t-il, « ont été disparus » par les paramilitaires de droite qui, selon plusieurs résidents de Vista Hermosa, sont toujours actifs dans la région en dépit de leur supposée démobilisation .

La situation pour les paysans qui vivent dans la Macarena a peu changé depuis qu’ils s’y sont installés il y a de cela 50 ans. Jusqu’à ce jour, les politiques du gouvernement national de Bogota se sont limitées à des opérations militaires qui se sont souvent terminées par de flagrantes violations des droits humains. Avec le Plan Patriota sous le mandat d’Uribe, il n’y a eu aucune tentative de fournir aux paysans qui habitent traditionnellement dans les régions contrôlées par les rebelles, des programmes économiques et sociaux afin de gagner la bataille « des coeurs et des esprits » de la population locale. L’ampleur de cet échec a été clairement expliquée à un comité du Congrès états-unien en juin 2004 par Adam Isacson, un analyste de longue date de la Colombie qui travaille pour le Center for International Policy basé à Washington :

Ces dernières années en Colombie sont pleines d’histoires d’offensives militaires soi-disant réussies. Le modèle est connu : des milliers de militaires déferlent sur un bastion de la guérilla, les guérilleros offrent une résistance minimale et se retirent dans la jungle. Les troupes restent quelques semaines, voire même quelques mois, mais le gouvernement colombien ne consacre aucune ressource pour amener le reste du gouvernement dans la zone. Ils ne peuvent pas rester éternellement - et puisqu’ils agissent avec une impunité virtuelle, ce n’est pas toujours une mauvaise nouvelle pour les civils qui habitent dans la zone. Quand les militaires doivent finalement rentrer à leur base, on voit pourtant qu’aucun changement n’a été fait pour installer des juges, des policiers, des professeurs, des docteurs, des constructeurs de routes, ni aucun autre service d’un gouvernement civil dont a besoin toute société et toute économie pour fonctionner.

La région de la Macarena est un exemple parfait du processus décrit par Isacson. Cependant, cette histoire ne se répète pas seulement depuis ces dernières années mais depuis un demi-siècle. Avec l’échec total du gouvernement pour même essayer de fournir à la population locale quelques services de base, ce sont les FARC qui ont pris en charge de remplir ce vide en aidant à construire des routes, à fournir l’électricité, à veiller au maintien de l’ordre, à installer des juges et d’autres services publics qui sont traditionnellement assurés par l’Etat. Comme le fait remarquer un paysan local, « quand les fermiers ou quelqu’un de leur famille tombe malade et qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter des médicaments, ce sont les FARC qui leur donnent de l’argent pour acheter ce dont ils ont besoin ».

La population paysanne de la région de la Macarena ne voit aucune raison de faire confiance à un gouvernement qui ne leur a rien offert si ce n’est la répression, ou au mieux, un abandon total. En août, le gouvernement s’est assuré que cette méfiance se renforce en lançant cette campagne de fumigation militarisée qui a rendu les enfants malades tout en détruisant des récoltes alimentaires essentielles pour les habitants. Une fois de plus, c’est la population civile qui a été victime de la stratégie de contre-insurrection du gouvernement. Pour la population paysanne locale, les seules personnes vers qui ils peuvent se tourner en cas de besoin, ce sont les guérilleros, ce qui sape les très précieux objectifs de la contre-insurrection que le gouvernement devrait essayer d’atteindre : gagner les coeurs et les esprits des gens.

En fin de compte, il est peu probable que les fumigations éliminent la culture de coca dans la région de la Macarena. Un pourcentage significatif des cultures a survécu à la pulvérisation et beaucoup de celles qui ont été détruites seront simplement remplacées par de nouvelles. Parfois, ces replantations se feront sur les mêmes terrains, parfois les paysans abattront plus d’arbres de la forêt afin de pouvoir replanter. Mais comme l’a souligné un paysan, « si vous commencez simplement à abattre des arbres pour planter plus de cultures, les FARC vous condamneront à une amende. Nous devons obtenir l’autorisation des guérilleros pour pouvoir abattre des arbres de la forêt. » Il n’est pas toujours facile d’obtenir cette autorisation, parce que les FARC tentent de trouver un équilibre entre le financement de leur rébellion par les cultures de coca, qui permettent aux paysans de vivre, et la maîtrise de la destruction d’un des trésors écologiques les plus précieux du pays.

Rien ne prouve que le gouvernement colombien soit disposé à essayer de trouver un équilibre de son côté afin de mettre en place une stratégie de contre-insurrection plus globale. Tant que le gouvernement n’offrira pas aux paysans comme Cecilia autre chose que la répression militaire, les populations locales des régions telle que la Macarena continueront à voir leur bien-être social et leur survie comme inextricablement entremêlés aux FARC. Par conséquent, la violence continuera à faire des ravages sur un autre trésor national du pays : sa population.

Source : [url=www.colombiajournal.org] Colombia Journal [/url] 3 septembre 2006.

Traduction : Raphaëlle Barret, pour le [url=www.risal.collectifs.net] RISAL [/url]
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   Posté le 03-12-2006 à 17:30:39   

Pour la 1ère fois depuis l'enlèvement de sa fille, Yolanda Pulecio a enfin condamné l'action d'Uribe, accordant plusieurs interviews durant ce mois de novembre.

Dans l'une d'entre elles interview elle accuse Uribe de vouloir sciemment torpiller tout espoir d'échange humanitaire, et reconnaît en revanche aux FARC la volonté de vouloir parvenir à cet accord. Elle va même plus loin en affirmant:

"Je ne justifie pas les actions sauvages de la guerilla non plus, bien sûr que non, et même je ne justifie jamais les séquestres comme a été ma fille et tous ceux qui sont là-bas, mais je comprends que ça existe en Colombie à cause du manque de pensée au peuple, de travailler vraiment pour le peuple. On ne fait pas de la politique pour eux."

Par ailleurs il a été confirmé dans cette interview que les FARC mettent à disposition de tous les otages une radio branchée sur une station qui donne la parole une heure par jour aux familles des otages. Ce geste humanitaire, unilatéral, fait evidemment beaucoup pour le moral des otages aux mains des FARC.

D'autres extraits d'interviews de Yolanda Pulecio:

"Vous expliquez que 71 pc des Colombiens sont en faveur de l'accord humanitaire qui permettrait de libérer les otages. Pourtant, le président Uribe a été réélu cet été alors qu'il n'y est guère favorable. Comment expliquez-vous cela?

YP - Il nous a menés en bateau pendant cinq mois (avant l'élection, NdlR.) en disant qu'il allait appliquer l'accord humanitaire. Moi, la première, j'ai cru de nouveau au président Uribe. Je n'ai jamais pensé qu'il pourrait reculer après l'engagement qu'il avait tenu avec les familles des séquestrés... Même les partisans de Uribe que je rencontrais me disaient : "Ecoutez, Yolanda. Maintenant, il ne peut pas reculer. C'est un engagement d'Etat avec les pays qui nous aident". C'était un compromis d'Etat. Je ne pouvais pas croire que d'un moment à l'autre, le Président allait tout faire basculer.

- Après sa réélection, le président Uribe a d'ailleurs fait des déclarations en faveur de négociations sur le sort des otages. Et puis il y a eu cet attentat à la voiture piégée contre l'Université militaire de Bogota, le 19 octobre, après lequel le chef de l'Etat a annoncé renoncer à envisager l'échange de prisonniers. Pour vous, est-ce que cet attentat est suspect ?

YP - Bien sûr. Une demi-heure après l'attentat, Alvaro Uribe a accusé les Farc. Avant mon voyage en Europe, le procureur de Colombie a encore affirmé qu'il n'avait aucune preuve que les Farc étaient responsables de l'attentat... Pourquoi le président Uribe, dans un discours très haineux, a-t-il refusé au médiateur de paix d'entamer les négociations avec la guérilla sur l'accord humanitaire ? Et en plus, il a ordonné à l'armée de libérer les otages par la force... Je ne pouvais pas y croire. J'ai pleuré.

- Comment expliquez-vous la politique du président Uribe ?

YP - Au fond de lui, il ne veut pas l'accord humanitaire. Pourquoi ? Parce qu'il ne pense qu'à lui. Pourquoi ne pense-t-il pas à toutes les familles qui souffrent ? Je ne veux pas avoir de sentiment négatif à son égard. Je l'ai vu il y a un an. Je lui ai dit directement : "Je ne veux pas vous détester parce que je suis catholique. Je demande pardon à Dieu. J'ai dû me confesser pour tous les sentiments que j'éprouve à votre égard". Car, pour une maman, savoir qu'il a la clé de la libération de sa fille et qu'il ne fait rien...

- Une des clés de la question des otages n'est-elle pas aussi aux Etats-Unis et dans l'alliance entre Uribe et Bush ?

YP - En Amérique du Sud, c'est le seul qui est encore aux côtés de Bush, qui était pour la guerre en Irak. Il est pour la guerre, pour la violence. Il ne veut pas établir le dialogue. Le président Uribe est très intelligent. Il a mélangé la question de l'"accord humanitaire" avec celle du processus de paix.

- La question des otages n'a-t-elle pas aussi une dimension politique ?

C'est humanitaire. La Colombie a signé les Conventions de Genève pour le droit international humanitaire. Il a fallu que le Président accepte qu'il y a un conflit armé en Colombie; il ne voulait pas le reconnaître. Il s'alignait sur Bush en affirmant que les Farc ne sont que des terroristes [...] Il faut établir un dialogue avec la guérilla pour parvenir à une négociation, et ne pas mélanger l'accord humanitaire avec le processus de paix comme le président l'a fait. Ce n'est pas possible, ce sont deux choses complètement différentes
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   Posté le 03-12-2006 à 17:34:37   

Un scandale politico-paramilitaire touche les proches du président de Colombie
19/11/2006

Un scandale qui prend de l'ampleur, dans lequel trois parlementaires fédéraux ont été emprisonnés après être accusés d'avoir organisé et utilisé à leur profit des milices d'extrème-droite, implique maintenant un des alliés politiques les plus proches du Président Alvaro Uribe.

Le sénateur Alvaro Araujo, frère du ministre des affaires étrangères d'Uribe, a reconnu dans une interview radio ce vendredi qu'il avait assisté en 2004 à une réunion dans laquelle se trouvait également un des chefs paramilitaires les plus craints du pays.
Araujo a nié que son "contact marginal" avec Rodrigo Tovar Pupo, plus connu comme "Jorge 40", implique qu'il ait eu des accords politiques avec le chef paramilitaire, qui est réclamé par les Etats-Unis en tant qu'un des plus importants trafiquants de drogue en Colombie.

Uribe a cherché vendredi à désamorcer ce qui - comme de nombreux Colombiens le pensent - pourrait devenir pour lui plus préjudiciable que le scandale, au milieu des années 90, du financement de politiciens par un cartel de drogue - scandale qui avait presque renversé alors le Président Ernesto Samper.
Uribe a déclaré que n'importe quel membre du congrès dont on prouverait qu'il avait conspiré avec les groupes armés illégaux devrait être emprisonné et "puni avec une sévérité supplémentaire."
Uribe invité "tous les membres du Congrès pour dire la vérité au pays et d'indiquer quels contacts ils auraient eus avec les paramilitaires."

On a de plus en plus de preuves que les politiciens de la région côtière des Caraïbes ont utilisé des fonds publics pour payer les paramilitaires qui ont assuré leur victoire aux élections en usant de l'intimidation.
En dépit du fait qu'ils sont censés officiellement avoir désarmé en application du traité de paix de 2004, on considère que les paramilitaires tiennent toujours sous leur contrôle des parties énormes du pays, après avoir s'être rendus coupables de centaines de massacres et avoir déplacé de force des dizaines de milliers d'habitants - la plupart du temps des pauvres Colombiens, dans un règne de la terreur qui dure depuis presque dix ans.
L'évidence d'une Mafia politico-paramilitaire établie depuis longtemps a semblé être confirmée la semaine dernière, quand la Cour Suprême a ordonné l'arrestation de quatre anciens et actuels membres du Congrès.
Tous les quatre sont de solides défenseurs d'Uribe dans l'état de Sucre (Caraïbes) ; ils ont tous été arrêtés ou se sont livrés à la justice. Jairo Merlano s'est rendu à la police dans Zipaquira, une ville juste au nord de Bogota, vendredi soir. Une récompense de 30.000 dollars US avait été offerte pour information menant à sa capture.

Araujo, dont la famille politique puissante rêgne sur l'état de Cesar (Caraïbes), a indiqué qu'il avait discuté avec Tovar au moins à deux occasions depuis 2002, entre autres à une fête d'anniversaire d'une ex-membre du Congrès longtemps suspectée de liens avec les paramilitaires. Mais il a nié tout accord illégal.
"je n'ai jamais conclu d'accord politique avec les paramilitaires," a dit Araujo, qui a déclaré vouloir coopérer entièrement avec la Cour Suprême dans cette enquête.
Bien qu'aucune charge ne pèse actuellement sur Araujo, les politiciens d'opposition ont longtemps essayé de montrer les preuves liant son mouvement politique aux groupes paramilitaires.

Dans l'épicentre du scandale, Sucre, plus de 2.000 amis et parents ont enterré ce vendredi l'avocat Carmelo Berrios qui avait dénoncé la fraude dans les élections locales. Il a été abattu par balles mercredi soir par des inconnus dans sa ville natale de Betulia.
A la sortie du cimetière, accompagnant les parents en larmes, le Parlementaire Jésus Berrios, le seul élu du parti d'opposition Polo Democratico, a déclaré que le meurtre de son frère était une nouvelle preuve de l'alliance entre les paramilitaires et les politiciens, qui continue à faire régner la terreur à travers la Colombie.
Beaucoup de citoyens de Sucre croient que des membres de la Mafia politico-paramilitaire qui dirige l'état depuis une décennie ont fait assassiner Berrios pour essayer de faire taire un public qui commence à surmonter sa crainte de dénoncer la classe politique discréditée de cet état.
"La puissance de cette Mafia fait taire les voix de ceux qui sont contre elle," clame Jésus Berrios, a qui la police a affecté un garde du corps après le massacre de son frère. "Ici, en Colombie, penser autrement signifie la peine de mort."

L'administration d'Uribe avait mené un processus de paix avec les paramilitaires d'extrème-droite, qui ont accepté de désarmer 30.000 combattants. La plupart des chefs, y compris Tovar, sont maintenant détenus dans des "prisons" construites spécialement pour eux, en attendant un procès au cours duquel ils risquent un maximum de huit ans en prison pour leur rôle dans certains des plus atroces massacres de civils dans le pays.
Les paramilitaires se sont développés dans les années 80, quand les grands propriétaires terriens ont créé des armées privées pour combattre les rebelles d'extrème-gauche et pour prolonger leur contrôle sur la grande majorité du territoire colombien, mais ils se sont rapidement corrompus grâce au commerce lucratif de la cocaïne dans le pays.
Le gouvernement des Etats-Unis a classé les paramilitaires comme "organisation étrangère de terroristes" et essaye d'extrader plusieurs de ses chefs sur des accusations de trafic de drogue
Paria
   Posté le 31-12-2006 à 11:50:31   

Avec du retard : merci pour la mise à jour oppong

Voici un texte général interressant, qui me semble-t-il était paru sur le F"UC" :

Colombie - Les FARC-EP : Une exception révolutionnaire aux temps de l’expansion impérialiste


par James J. Brittain - Monthly Review .

Depuis les années 1960, les Etats-Unis et l’oligarchie colombienne ont à plusieurs reprises lancé des campagnes militaires et élaboré des plans pour battre les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie - Armée du Peuple (FARC-EP). Cependant offensive actuelle, dont l’objectif est de maintenir l’accumulation et l’expansion capitaliste, à produit des résultats gênants pour l’impérialisme et pour la classe au pouvoir en Colombie. Dans une période de croissance et d’accentuation de l’impérialisme états-unien, il est important d’analyser cet échec. Ces quatre dernières décennies, malgré les efforts des Etats-Unis, la plus puissante organisation politique et militaire d’opposition à l’impérialisme reçoit de plus en plus de soutien. J’examine non seulement comment les FARC-EP ont maintenu une présence substantielle sur la plus grande partie de la Colombie, mais également comment elles ont répondu de façon offensive à la campagne anti-insurrectionnelle ininterrompue. Je montre aussi la fausseté de la campagne de propagande des Etats-Unis et du gouvernement colombien qui prétend que les FARC-EP sont défaites. La présente analyse décrit le cas d’un mouvement socio-politique d’aujourd’hui, organisé, de classe, qui fait face à l’impérialisme à l’ère de la contre-révolution globale.





Historique



Il y a longtemps le Che Guevara est passé par la Colombie ; il avait alors écrit dans son journal de voyage que la soi-disant plus ancienne démocratie de l’Amérique latine « réprime plus les libertés individuelles » que tous les autres pays qu’il avait alors visités. Depuis le voyage du Che les choses n’ont guère changé.

Au milieu du XXème siècle la Colombie est novatrice parmi les pays d’Amérique latine. La Colombie est le premier Etat à recevoir l’aide de la Banque mondiale (alors appelée la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement). La Colombie est aussi le premier pays à recevoir l’aide officielle des Etats-Unis dans le secteur militaire et contre-insurrectionnel. Durant les années 1960, la portion du budget national alloué aux dépenses militaires, pour combattre les organisations paysannes et les guérillas, dépassait les 16%.

Actuellement la Colombie vit une guerre civile, et se trouve soumise à des politiques économiques néolibérales et dans une situation de subordination vis-à-vis des Etats-Unis. Un tout petit groupe de propriétaires terriens et de capitalistes dans le pays décident directement de la politique et des choix économiques gouvernementaux. La polarisation de la richesse est extrême. Les 3% les plus riches possèdent actuellement plus de 70% de la terre cultivable, tandis que 57% subsistent avec moins de 3% de la terre. 1% de la population contrôle 45% de la richesse du pays, tandis que 50% des terres agricoles sont détenus 37 grands propriétaires.

Le président Alvaro Uribe Vélez cherche à imposer un modèle néolibéral en Colombie par des privatisations massives, par l’abandon des tarifs douaniers, tout en réprimant le militantisme syndical. Uribe Vélez a adopté des mesures visant à diminuer les salaires pour les heures supplémentaires, a augmenté d’un tiers l’âge de la retraite et a diminué les salaires du secteur public de 33%. Après les restructurations néolibérales la disproportion dans la possession des richesses s’est encore accentuée. En 1990 le rapport entre les revenus des 10% plus pauvres et les revenus des 10% les plus riches était de 40/1. En 2000 ce rapport est passé à 80/1. Cette réalité économique est perceptible dans toute l’actualité juridique et politique colombienne. Malgré toutes les sornettes hypocrites à propos de la démocratie et de l’état de droit, l’Etat colombien est géré avec une grande brutalité par ce que Chávez a nommé l’oligarchie rance (« rancia oligarquía »), évidemment soutenue par les Etats-Unis.

Cependant la Colombie a conservé une forte tradition d’opposition de gauche. Dans un essai de 1872, « Les Possibilités d’une Révolution non-violente », Marx suggérait que certains pays peuvent disposer de prolétariats qui « parviendront à leurs objectifs par des voies pacifiques » ; cependant, assurait-il, « nous devons aussi reconnaître le fait que dans la plupart des pays » ce n’est pas le cas et que le levier de notre révolution sera la violence ». Si cela est vrai dans un pays aujourd’hui, ce pays c’est la Colombie.

La conscience de classe en Colombie s’est reconstruite et réorganisée à plusieurs reprise pour faire face à la classe dominante. De la fin des années 1930 jusqu’aux années 1950, plusieurs centaines de Colombiens, communistes, dans les campagnes se sont réunis en coopératives et ont organisé leur sécurité pour s’opposer à la pénétration expansive des intérêts capitalistes vers les nouvelles terres. La répression de l’Etat et la violence exercée contre les petits propriétaires, les paysans, les travailleurs ruraux, et le semi-prolétariat, les a contraint à offrir une réponse pacifique, mais ferme et armée. Essayant d’exister en tant que communauté géographique autonome, ces « groupes d’autodéfense » étaient basés sur des rassemblements de paysans qui travaillaient la terre collectivement dans des régions relativement isolées. Ils cherchaient à organiser une société stable, non corrompue, basée sur le contrôle local, et en mesure de faire face à la répression du gouvernement central en promouvant des communautés dans d’autres régions. Soutenus par une partie significative de la population rurale, ces groupes d’autodéfense localisés ont peu à peu étendu leur sphère d’influence à la fin des années 1950 et au début des années 1960 pour incorporer de nombreuses zones du sud et du centre de la Colombie. En 1964 il existait 16 groupes relevant des ces communautés dans tout le pays. Les communautés, bien que pacifiques, étaient considérées comme une terrible menace, non seulement pour la classe des grands propriétaires et pour la bourgeoisie urbaine montante, mais également pour les intérêts géostratégiques des Etats-Unis. Ces régions sont donc devenues des objectifs militaires en Amérique latine durant la Guerre Froide, laquelle s’est emballée durant le gouvernement Kennedy.

En mai 1964, les Etats-Unis et le gouvernement colombien se mettent d’accord pour lancer une attaque contre les communautés rurales, le centre de l’objectif se trouvant dans la région de Marquetalia, dans le département de Tolima, dans le sud de la Colombie. L’offensive militaire, le 27 mai 1964, est possible grâce au soutien militaire et économique provenant des Etats-Unis avec le plan nommé Latin American Security Operation. C’est pour cela que les FARC-EP considèrent que le 27 mai est la date officielle de leur naissance. Contrairement aux rapports de plusieurs universitaires, disant que les FARC-EP ont été liquidées, l’organisation non seulement a continué d’exister mais elle a même essaimé en permanence dans tout le pays.

Les FARC-EP -conformément aux Protocoles I et II des Conventions de Genève, qui stipulent que les mouvements d’opposition armée luttant pour la conquête du pouvoir d’Etat doivent formellement se constituer dans une structure militaire visible- sont formellement organisées comme ‘Ejército del Pueblo’ (‘Armée du Peuple’) avec une chaîne de commandement tout à fait claire. Le Secrétariat de l’Etat Major Central est composé de 7 membres - Manuel Marulanda Vélez, Raúl Reyes, Timoleón Jiménez, Iván Márquez, Jorge Briceño, Alfonso Cano et Iván Ríos- qui supervisent l’Etat Major Central composé de 25 membres spécifiquement localisés dans les 7 Blocs dans tout le pays -Bloc Oriental, Occidental, Sud, Central, Magdalena Moyen, Caraïbes et Cesar. Dans chacun de ces Blocs il y a plusieurs Fronts qui ont en moyenne entre 300 et 600 combattants. En 2002, il était généralement admis qu’il existait 105 Fronts dans le pays. Des chiffres obtenus par l’auteur grâce à l’observation de personnes impliquées et à des interviews offertes par les FARC-EP indiquent qu’il y a au moins 12 Fronts de plus aujourd’hui. Aujourd’hui une bonne partie des régions de Colombie connaissent une présence significative des FARC-EP ; cependant très peu d’analyses ont été recueillies, examinées ou présentées au grand public à ce sujet.

Tout de suite après sa fondation l’Insurrection était présente dans quatre municipalités et elle a accru sont influence durant les années 1970 et 1980. C’est durant les années 1990 -avec l’arrivée de la politique néolibérale accompagnée d’une augmentation de la répression de l’Etat, souvent conduite avec une effroyable brutalité avec les paramilitaires au service de l’Etat- que les FARC-EP ont augmenté sensiblement leur présence sociale dans tout le pays. Une étude détaillée de 1997 a révélé que l’Insurrection était présente dans 622 municipalités (sur un total de 1050). En 1999, les FARC-EP avaient gagné en puissance sur plus de 60% du pays, et en moins de trois ans il était considéré que plus de 93% de toute les « régions de peuplement récent » en Colombie connaissaient la présence de la guérilla. Cundinamarca, le département qui entoure la capitale Bogotá, est un exemple. Dans cette région les FARC-EP sont présentes sur 83% des 116 municipalités du département. Bien que leur puissance soit variable selon les endroits, il y a de bonnes raisons de croire que les FARC-EP sont présentes dans toutes les municipalités du pays. Certaines zones sont gérées par les FARC-EP, avec des écoles, des centres de santé, des structures judiciaires de base, etc. ; dans d’autres zones la présence de la guérilla est plus modeste. En plus de la croissance physique des FARC-EP il est indéniable que l’Insurrection dispose d’un fort soutien de la population civile. Ces dernières années, de plus en plus d’habitants des campagnes se sont déplacés vers des régions où se trouvent les FARC-EP, en recherche de protection ou de solidarité. Durant le Processus de Paix entre les Insurgés et le gouvernement colombien, de 1998 à 2002, en une seule année, plus de 20 000 personnes se sont rendues à Villa Nueva Colombia, agglomération organisée par les FARC-EP. Beaucoup préféraient résider dans la zone contrôlée par les rebelles qui leur offrait un sentiment de sécurité et la possibilité de créer des projets de développement alternatifs communautaires. Il n’y a rien de mieux pour illustrer le soutien croissant dont bénéficient les FARC-EP que le nombre de personnes qui ont visité la Zone de Distension qu’elles géraient durant le Processus de Paix. La Zone de Distension, avant la prise en charge (officielle) par les FARC-EP n’avait que 100 000 habitants. Lorsque la Zone a été envahie par les forces gouvernementales pour mettre un terme au Processus de Paix il y avait à peu près 740 000 Colombiens qui avaient rejoint le territoire contrôlé par la guérilla.

Pendant ces quatre décennies, les FARC-EP sont devenues un mouvement complexe et organisé.

Les FARC-EP, 40 ans de croissance de la présence dans les municipalités colombiennes.

Années-Municipalités-Pourcentage

1964 - 4 - 0,04
1970 - 54 - 0,50
1979 - 100 - 9,00
1985 - 173 - 15,00
1991 - 437 - 41,00
1995 - 622 - 59,00
1999 - 1000 - 95,00
2004 - 1050 - 100,00

Leur programme couvre une série de questions politiques, sociales et culturelles. Selon les recherches en cours menées par l’auteur, la composition actuelle de l’organisation a grandi à partir de ses bases paysannes, de survie, pour incorporer les populations indigènes, les Afro-Colombiens, les Déplacés, les travailleurs ruraux sans-terre, les intellectuels, les syndicalistes, les enseignants, et certains secteurs des travailleurs des villes. 45% de ses membres et de ses comandantes sont des femmes. Ce qui a commencé comme une lutte pour la terre menée par des paysans dans les années 1960 est maintenant devenu mouvement socio-politique national avec des objectifs de développement alternatif par la réalisation de la société socialiste. En construisant une base sociale de soutien, une large présence géographique et un modèle idéologique d’émancipation en extension, les FARC-EP sont devenues, avec l’exception cubaine, la plus grande et la plus puissante force révolutionnaire -politiquement et militairement- dans l’hémisphère occidental.

Les FARC-EP, à la différence de tant de mouvements révolutionnaires en Amérique latine, sont une organisation révolutionnaire soutenue par des paysans, organisée par des paysans et basée sur des paysans. Ces révolutionnaires n’ont pas été formés dans des salles de classe ou dans des églises ; ils ne sont pas un mouvement conduit par des avocats, des étudiants, des docteurs ou des prêtres. Au contraire, les leaders des FARC-EP, leur base de soutien, et leurs membres proviennent de la terre même d’où elles retirent leur subsistance, ce pour quoi les Insurgés sont principalement issus des zones rurales de Colombie ; ils représentent environ 65% des membres de la guérilla. C’est très important de comprendre cela au pour discuter des forces aujourd’hui déployées contre la guérilla colombienne.




La nécessité impériale de la contre-insurrection


En raison de leurs successifs échecs dans leurs tentatives de vaincre les FARC-EP depuis 1964, les gouvernements états-unien et colombiens ont récemment conçu une nouvelle politique contre-insurrectionnelle, tout cela à la suite du Plan Colombie, lequel a également échoué. Le Plan Colombie avait renforcé la prééminence militaire sur la gestion du pays, avec une aide massive des Etats-Unis, en argent et en personnel militaire. En 1995 l’aide états-unienne à la Colombie était de 30 millions de dollars ; avec le Plan Colombie entre 1999 et 2002 les Etats-Unis ont apporté 2 040 millions de dollars, dont 81% en armement. Le Plan Colombie avait été présenté comme une stratégie de lutte contre le narcotrafic pour empêcher l’entrée de la cocaïne aux Etats-Unis. L’ennui c’est que ce Plan n’a jamais arrêté le flux de cocaïne vers les pays consommateurs, pas plus qu’il n’a offert aux paysans colombiens d’alternative pour remplacer les cultures illicites. Au printemps 2005, il est admis que la quantité de coca cultivée en Colombie a augmenté.

Durant les années 1986 à 1996, avant l’intervention directe des Etats-Unis en Colombie, avant le Plan Colombie, la surface de culture de coca s’élevait à 40 000 voire à 50 000 hectares. Avec le Plan Colombie les niveaux de culture de coca ont augmenté très sensiblement. En plein Plan Colombie, en 2001, la surface cultivée était de 169 000 hectares. Alors qu’une légère baisse a été observée en 2002 et 2003, on estime actuellement que la quantité de surface cultivée croît de nouveau. En fait, ce qui s’est produit dans la narco-industrie colombienne c’est une monopolisation partielle de la production, du processus d’élaboration et de la distribution intérieure et internationale, par les Autodéfenses Unies de Colombie (AUC), la principale organisation paramilitaire du pays. Les AUC ont ouvertement reconnu qu’elles financent leurs troupes contre-insurrectionnelles grâce au narcotrafic. Les paramilitaires sont financés par le narcotrafic à hauteur de 80% environ. Le véritable résultat du Plan Colombie de Clinton c’est en fait que maintenant les paramilitaires -indirectement organisés par les Etats-Unis et soutenus par l’armée colombienne- contrôlent la narco-industrie. Les FARC-EP, souvent accusées par la propagande des Etats-Unis de pratiquer le narcotrafic, se limitent à taxer les revendedoras, les personnes qui achètent les feuilles de coca aux paysans. Au maximum 2,5% de la culture de coca dans le pays est indirectement liée aux FARC-EP. Bien que le prétexte d’une guerre à la drogue ait servi pendant un certain temps, la politique contre-insurrectionnelle des Etats-Unis et du gouvernement colombien a été affaiblie lorsque le mensonge est devenu trop évident. A partir de là, les gouvernements de Bush et d’Uribe Vélez ont lancé une campagne de répression armée contre les bases de soutien de l’Insurrection, le tout sous le nouveau label de la « guerre contre le terrorisme ».

Au début le Plan Colombie avait provoqué un mouvement de contestation étonnement élevé à l’encontre du gouvernement Clinton. Face à cette pression, le gouvernement colombien avait accepté de limiter à 800 le nombre de membres des forces de sécurité privée et de militaires états-uniens autorisés à entrer sur le territoire colombien, 400 militaires états-uniens et 400 personnels des forces de sécurité privée. Avec le président George W. Bush, président de guerre autoproclamé, le département de la défense a supprimé ces limites à la présence états-unienne et a lancé une campagne d’attaque frontale contre certaines régions bien précises du pays, c’est le Plan Patriota en cours actuellement.

Le Plan Patriota signifie une augmentation de l’implication des troupes états-uniennes et des forces de sécurité privées dans les combats en Colombie. Des attaques ont été menées de façon conjointe par des combattants des forces de sécurité privée et des militaires états-uniens, conduisant 20 000 militaires colombiens, dans une politique de dévastation des campagnes, visant principalement la population civile. Le plan est essentiellement orienté vers le sud de la Colombie, vers les départements de Putumayo, de Caquetá, de Nariño et du Meta.

Cette réorganisation, hypocritement conduite sous le prétexte de la guerre à la drogue, est le résultat de l’exploitation du 11 Septembre par le gouvernement Bush pour des objectifs ouvertement impérialistes. Qualifier les mouvements révolutionnaires marxistes de « terroristes » ôte toute signification au terme, mais cela permet de réprimer l’opposition interne à la politique globale d’interventions militaires. Dans le cadre de la nouvelle doctrine des Etats-Unis le label « terrorisme » permet théoriquement la mise en mouvement de la machine de guerre états-unienne, en totale violation des lois internationales ; ainsi la moitié ou plus de la Colombie est actuellement soumise à une guerre totale, avec première victime la population paysanne.

Le Plan Patriota avait été présenté par l’armée colombienne comme le préliminaire à une reprise des négociations avec les FARC-EP, lesquelles avaient été sabotées par les militaires eux-mêmes sous le gouvernement Pastrana. Le général Reinaldo Castellanos avait déclaré : « Les forces qui sont mises en œuvre doivent contraindre [les rebelles] à s’asseoir pour négocier aux conditions posées par le gouvernement ; tel est notre plan. » Des habitants des zones rurales m’ont déclaré que le général à encouragé ses troupes à commettre des attaques meurtrières contre les civils désarmés, contre les paysans, et contre les soutiens supposés des Insurgés. Dans ces conditions, parler de négociation pour régler le conflit n’a aucun sens. Les militaires états-uniens n’ont pas cette prétention. En octobre 2002 des rapports indiquaient que les marines états-uniens avaient « ordre d’éliminer tout le haut commandement des FARC », et de « disperser les autres vers les derniers recoins de l’Amazonie ».

Les Etats-Unis et le gouvernement colombien ont essayé de faire croire que leur nouvelle méthode militaire donne des résultats. Ils ont affirmé à plusieurs reprises que l’armée colombienne est en train de « l’emporter » et de cantonner les FARC-EP dans ses derniers bastions. Dans un article reflétant ces prétentions, « des officiers états-uniens » non nommés sont cités disant que les FARC-EP « ont été significativement affaiblies » et maintenant « il n’y a pas un endroit dans le pays où les forces colombiennes ne peuvent pas aller ». Cet article prétend que dans le passé de larges espaces de territoire étaient dominés par les FARC ; le gouvernement ne pouvait pas exercer l’autorité en ces endroits, et les FARC avaient le loisir d’organiser des opérations à partir de ces zones et d’y entraîner des recrues », mais « maintenant le groupe marxiste ne peut plus utiliser ces zones comme des bastions, des centres de recrutement ou comme points de concentration pour les opérations militaires ». En avril 2005, le général Richard B. Myers, de l’aviation états-unienne a affirmé que « nous sommes en train de gagner » et que « la coopération entre les Etats-Unis et la Colombie doit être un modèle pour le reste du monde » parce que « le futur dépend de la capacité des nations à coopérer et à se concentrer contre les extrémistes ». Mais en fait, il est maintenant clair que le Plan Patriota a complètement échoué à vaincre les FARC-EP.

Malgré la propagande qui dit que le Plan Patriota avait pour objectif de lutter contre les FARC-EP, l’objectif était en fait de retirer l’eau au poisson. La cible était le paysannat non armé, parce que là reposent la capacité militaire, la puissance, des FARC-EP. Les offensives du Plan Patriota étaient dirigées contre « les régions suspectes de forte présence rebelle ». Au début du Plan Patriota, James Hill, ex-commandant du USSOUTHCOM, commandement sud de l’armée des Etats-Unis [qui supervise l’ensemble de l’Amérique du sud], avait reconnu que la nouvelle campagne commençait « avec une attaque sur les zones rurales où les paysans soutiennent les FARC », et non contre la guérilla elle-même. En réponse à cette brutale tactique, les FARC-EP ont délibérément fait le choix de s’évaporer dans la montagne pour retirer la pression de certaines régions précises où elles recevaient le soutien des Indigènes et des paysans. Les attaques des troupes des Etats-Unis et de l’armée colombienne les exposaient en fait aux embuscades et aux contre-offensives de la guérilla, laquelle a dans le même temps vu sa popularité se consolider.

La relation entre le paysannat les FARC-EP est restée solide tout au long de ce demi-siècle et elle reste perceptible presque partout dans la campagne colombienne. Lors du lancement du Plan Patriota, cependant, certaines caractéristiques de l’alliance entre les FARC-EP et les paysans ont été modifiées. Un exemple m’en a été donné lorsque je me trouvais dans le département du Huila. J’avais noté que la présence insurgée était minime dans des zones où la guérilla était fortement présente pendant plus de sept ans. Auparavant il était coutumier d’être arrêté à des chekpoints de la guérilla sur des voies principales ou secondaires ou bien de voir des guérilleros converser avec les gens dans les communautés. Sur la base des discussions avec les gens dans les communautés et à la suite d’une conversation avec Raúl Reyes, commandant de la Commission Internationale des FARC-EP, je retiens que les guérilleros qui sont restés dans ces zones ont réduit leur visibilité pour prévenir les attaques de l’Etat contre la population locale. Reyes expliquait que les FARC-EP essayaient de limiter les occasions pour les forces de l’Etat colombien et états-uniennes de pénétrer dans les zones rurales où se trouvent leurs soutiens. L’armée colombienne est connue pour toutes les terribles violations des droits humains à l’encontre des non-combattants ; et c’est pour cette raison que les FARC-EP pendant certaines périodes de 2003 et 2004 ont fait le choix de limiter leur visibilité immédiate dans l’espoir de diminuer les possibilités d’agression contre la population rurale dans les régions de présence guérillera. Mais ce retrait était purement tactique et dans la période suivante les Insurgés n’ont pas été marginalisés par le Plan Patriota mais au contraire ils ont été renforcés.




La réponse au Plan Patriota



Tandis que l’accès par les régions frontalières qui entourent les départements du sud de la Colombie est rendu impossible en raison d’une présence massive de l’armée et des paramilitaires, les zones se trouvant plus à l’intérieur sont tout autant qu’auparavant contrôlées par les FARC-EP, et en fait ces zones sont en train de s’étendre. Durant les deux derniers mois de l’année 2004, il était perceptible que les FARC-EP avaient en fait accru leurs effectifs dans plusieurs régions, contrairement aux prétentions du gouvernement et des médias dominants. Rien qu’en décembre 2004, les FARC-EP ont incorporé 100 nouvelles recrues dans une seule municipalité. Lors de mon entretien avec Raúl Reyes il m’a dit : « Regarde, nous sommes là. Vois-tu des troupes gouvernementales ? Le Plan Patriota n’a pas dispersé les FARC-EP. Nous nous déplaçons librement dans toute la région, comme nous l’avons toujours fait toutes ces années ». Cependant, le repli vers les montagnes durant des périodes précises de 2003 et 2004 est assez différent de ce qu’a fait la guérilla en 2005. Les FARC-EP s’étaient tactiquement retirées face à l’offensive des militaires colombiens et états-uniens mais tout en préparant la contre-offensive, et c’est tout dernièrement qu’est apparue une façon complètement nouvelle d’affronter le Plan Patriota.

Depuis février 2005, les FARC-EP ont prouvé qu’elles se trouvaient à la tête des mouvements socio-politiques armés qui affrontent l’impérialisme. Les premières offensives, initiées les deux premiers jours du mois, ont été considérées comme « les deux pires journées pour les forces armées depuis l’entrée en fonction du président Álvaro Uribe Vélez, en août 2002, qui avait alors promis de vaincre les rebelles sur le champ de bataille ». Les FARC-EP ont attaqué une installation militaire majeure équipée avec « des vedettes portant des mitrailleuses, des phantoms et des hélicoptères ». Quelques jours plus tard l’offensive était appelée « la plus sanglante attaque rebelle de ces deux dernières années ». Le Bloc Oriental des FARC-EP (l’un des sept Blocs) a réalisé en moyenne une attaque par jour rien que durant le mois de février.

A la différence des années précédentes, quand une attaque était suivie par plusieurs jours de pause, les FARC-EP sont restées dans une posture offensive. Dans les jours suivants les Insurgés ont mené des attaques tactiques de plus petite envergure jusqu’au 9 février, quand la guérilla a alors lancé une nouvelle attaque d’envergure, retenant « dans une embuscade 41 soldats dans la région d’Urabá » et « tuant au moins 20 militaires colombiens », en blessant plusieurs. De plus 8 membres de la 17ème Brigade ont alors disparu. L’attaque contre la 17ème Brigade avait alors été qualifiée comme « la plus mortelle attaque subie par les forces armées depuis des années ». A la fin de février 2005, le Bloc Oriental à lui tout seul avait éliminé environ 450 effectifs des forces contre-insurrectionnelles. La campagne commencée en février a été poursuivie par une série d’attaques réussies contre l’armée colombienne, ce qui a montré que les FARC-EP non seulement avaient maintenu leur existence et leur base de soutien, mais qu’elles avaient en fait gagné en puissance malgré une l’attaque organisée par les forces les plus puissantes du monde.

40 ans de croissance pour les forces combattantes des FARC-EP

Années Effectifs

1964- 48
1965- 750
1970- 1.000
1978- 2.000
1983- 3.000
1986- 4.000
1991- 7.600
1992- 18.000
1994- 32.000
2002- 40.000
2004- 50.000




Le futur proche en Colombie et le rôle des FARC-EP


Au printemps 2004 Raúl Reyes avait signalé que le soutien vis-à-vis des FARC-EP était en train de croître et que leur objectif de prise du pouvoir s’approchait de plus en plus. Depuis le printemps 2004 les Insurgés ont davantage orienté leur programme pour soutenir directement les exploités des régions rurales du pays. La contre-offensive des FARC-EP commencée en février 2005 montre l’augmentation de leur puissance. La dynamique de la stratégie révolutionnaire des FARC-EP s’est développée et s’est accentuée.

En mai 1982 les FARC ont formellement ajouté ‘Ejército del Pueblo’, Armée du Peuple, à leur nom, d’où le nom de FARC-EP. Les raisons qui se trouvaient derrière ce choix étaient de deux ordres. Premièrement le Secrétariat, par une stratégie marxiste-léniniste, avait assumé que c’est avec le soutien populaire qu’une société socialiste peut être construite, et donc les FARC-EP devaient « jouer un rôle décisif dans la conquête du pouvoir pour le peuple ». Deuxièmement, il s’agissait de l’activité militaire de la guérilla. L’idéologie révolutionnaire des Insurgés était fortement portée au maintien des caractéristiques de la structure défensive et du mode opératoire de la guérilla. Cependant, les Insurgés ont réalisé le besoin d’initier l’étape historique vers la généralisation des opérations pour aller vers « un authentique mouvement de guérilla offensif ». Pendant des années les Insurgés menaient leurs habituelles attaques contre les forces paramilitaires et gouvernementales sans engager d’offensives à grande échelle contre l’ennemi. Ces actions, commencées dans les premières semaines de 2005, signalent un changement important. Tout en maintenant la structure d’une guérilla les FARC-EP sont passées des opérations à petite échelle pour favoriser les attaques à grande échelle, soutenues, avec des confrontations directes, avec des attaques simultanées, bien coordonnées, contre les forces de l’Etat en différents lieux du pays. Dans la dernière semaine de juin 2005, les FARC-EP ont monté une embuscade d’importance contre une unité militaire dans le département du Putumayo (« le plus grand nombre de morts en un seul jour depuis l’entrée en fonction d’Uribe Vélez en 2002 ») ; elles ont affronté avec succès les troupes officielles dans le département du Nord Santander près de la frontière vénézuélienne, à l’autre extrémité du pays. Depuis juillet et le début du mois d’août, les FARC-EP ont complètement récupéré le contrôl du département de Putumayo, y compris certaines zones du sud ouest.

Le régime d’Uribe Vélez, soutenu par les Etats-Unis, gouverne un pays où la torture et les assassinats commis par les militaires et les paramilitaires soutenus par l’Etat jouissent de la plus totale impunité. La Colombie a été reconnue à différentes reprises comme le pays le plus dangereux du monde pour les syndicalistes, avec des centaines d’assassinats ces dernières années, et pas une un seul coupable n’a été condamné. Empoisonnés par les opérations d’épandage « anti-drogue » des Etats-Unis et victimes d’assassinats commis par les militaires et les paramilitaires, les paysans colombiens ont énormément souffert durant les années du Plan Colombie de Clinton et durant le Plan Patriota de Bush et Uribe. Dans ces conditions la réponse héroïque des FARC-EP est un don offert à l’esprit humain. Ils ont démontré non seulement que la conscience de classe en soutien à la révolution peut être créée parmi la population soumise à la plus terrible violence des forces impérialistes et de la criminelle oligarchie colombienne, mais également qu’avec la solidarité et la puissance libératrice la guerre de guérilla reste une option viable dans la géopolitique contemporaine.

James J. Brittain

>Source<

Message édité le 31-12-2006 à 11:54:13 par Paria
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   Posté le 21-01-2007 à 14:15:14   

10 novembre 2006

Comunicado del Frente 33 de las FARC

Ante la preocupación sobre la situación en la región del Catatumbo, expresada en diversos comunicados por la dirección nacional del Polo Democrático Alternativo (PDA), donde se nos señala de estar impidiendo la - reconstrucción de su tejido comunitario-, queremos manifestarlo siguiente:

1- Las FARC-EP como organización político militar surgida al calor de la lucha popular lleva más de 25 años, acompañando al pueblo de Norte de Santander en su dura resistencia a las agresiones de la clase dirigente aliada a las transnacionales que siempre han buscado destruir cualquier germen de organización popular que se trace como objetivo la lucha por las reivindicaciones más sentidas de la población y en particular a doblegar la resistencia al saqueo de las grandes riquezas naturales que aquí existen.

2- Es así como en ese largo y tortuoso trasegar, se inicia en el año 1. 998, un gran movimiento organizativo a escala regional, recogiendo el legado de la centenaria lucha del pueblo Bari, alimentados por la sangre de cientos de campesinos y obreros asesinados en distintas batallas, estimulados por la de torturados, trayendo a la memoria la larga lista de desaparecidos y dejando a un lado los apostatas, oportunistas y traidores.

3- Es así como se llega a las grandes jornadas de lucha que tuvieron su máxima expresión en dos multitudinarias marchas a la ciudad de Cúcuta, obligando al gobierno de aquel momento en cabeza de Andrés Pastrana a instalar una mesa de conversaciones para llegar a acuerdos que recogieran las reivindicaciones más sentidas de la comunidad del Catatumbo, siendo una de ellas la Sustitución de los Cultivos Ilícitos a partir de planes alternativos.

4- Después de firmar los acuerdos y producirse el retorno de las gentes a sus lugares de origen, la clase dirigente comienza a activar todas las herramientas a su alcance, no para cumplir lo acordado, sino para desactivar este proceso unitario que ponía en riesgo sus privilegios y los hacia quedar mal ante sus amos del Norte. Uno de los pasos dados fue publicar en el diario La Opinión del departamento Norte de Santander, en su edición del domingo 16 de mayo de 1. 999, en la sección ámbito pagina 1b, el artículo titulado:- guerrilleros, narcotraficantes, paras, secuestradores y delincuentes comunes nos tienen contra la pared -Estamos Sitiados-, según informes de las autoridades departamentales que encabeza el señor gobernador Jorge García- Herreros. Si se analiza detenidamente su contenido es una fiel aplicación de lo que se enseña en el manual de – operaciones sicológicas, editado por el Pentágono como cartilla de instrucción del Ejército colombiano. Es decir, se creaba el ambiente sicológico para que la sociedad aceptara lo que se vendría a los pocos días.

5- Es el 29 de mayo de 1999, cuando un pequeño grupo de guerrilleros de las FARC-EP le dan la -bienvenida- a los 600 paramilitares enviados por clase política (recuerden quien era el ministro de agricultura en ese momento), a 4 kilómetros del Batallón ubicado en Tibú y a 3 kilómetros del puesto de policía de Refinería, impidiendo con ello que lograran su objetivo inicial de llegar directo a la Gabarra a masacrar la población inerme. A partir de ahí se produjeron combates kilómetro a kilómetro durante 5 días hasta que le toco intervenir a la 5ta Brigada con desembarcos nocturnos de tropas, bombardeos y ametrallamientos para poder abrirle paso a su fuerza paramilitar hasta el caserío Betas Central. Lo que sigue de ahí para adelante es ampliamente conocido de los pobladores.

6- Desafortunadamente una buena parte de los dirigentes no tomaron las medidas preventivas y fueron asesinados, unos varios fueron cooptados por ONGs que los enviaron al exterior y allí quedaron neutralizados, otros quedaron anulados ante las imágenes de terror que les toco presenciar. En aras de la verdad, el movimiento popular en el Catatumbo quedo en buena parte descabezado. Pero al calor de la resistencia popular fueron surgiendo nuevos líderes que están tratando de recoger, con espíritu autocrítico, el legado de los que quedaron muertos en el camino.

7- En nuestra actividad revolucionaria no estamos exentos de cometer errores y las críticas constructivas estamos dispuestos a recogerlas. Pero antes que todo, les recomendamos a los compañeros de la dirección nacional del PDA que busquen la información en las fuentes directas. De ahí que estamos dispuestos a hacerles entrega a todos los que de buena fe estén interesados en el caso de la muerte de señor José Trinidad Torres, del acervo probatorio que demuestra que nada tuvimos que ver en su muerte.

8- Frente al caso del señor Juan Daniel Guerra, les proponemos averiguar con fuentes de la región a que candidato apoyo para la alcaldía, a que candidato apoyo para la presidencia y que papel venia jugando dentro del verdadero proceso de reconstrucción del tejido social.

9- Estamos dispuestos a reunirnos con quienes la dirección del PDA designe en procura de aclarar cualquier situación. Nuestro objetivo originario se mantiene firme, a pesar de la gran ofensiva ideológica, política y militar que a veces confunde.

10 – Por principio, no podemos congratularnos con una clase política dirigente que a lo largo de estos años ha pecado por omisión o por convicción en apoyo a la llamada política de -Seguridad Democrática - que solo ha dejado miseria y desolación en el Catatumbo. Alcaldes y concejales que en los consejos de seguridad juegan el papel de -sapos- o solicitan el incremento de la fuerza pública.

Estado Mayor del 33 Frente de las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia FARC-EP

Montañas de Norte Santander, noviembre 10 de 2006


Ceci est un communiqué du Front 33 des FARC, en réponse à certains propos diffamatoires du PDA (parti de "gauche" colombien), repris en France notamment dans une certaine presse, comme quoi les FARC feraient obstacle à la progression de la gauche en Colombie...
Les FARC répondent en expliquant qu'ils sont un mouvement de resistance du peuple, face aux agressions de la classe dirigeante (sous entendu y compris le PDA).
Ils rappellent le déroulement des négociations engagées en 1998 dans le département de Norte de Santander (Nord-Est, frontière vénézuélienne), la mobilisation, et notamment les 2 grandes marches qui ont obligé Pastrana à s'asseoir à la table des discussions. Le gouvernement accepte les revendications des paysans pour faire baisser la tension.
Le 16 mai 1999, le gouverneur fait publier un article dans le journal local, mettant en garde les "guerilleros, narco-trafiquants, et autres délinquants", pour créer un contexte psychologique de telle sorte à préparer la population à une possible intervention militaire.
Le 29 mai, les FARC doivent faire face à 600 paramilitaires envoyés par l'Etat pour massacrer la population et la soumettre. Les combats dureront 5 jours et 5 nuits, avant que l'Etat envoie l'armée (bombardements, parachutages...) pour rétablir l'ordre.
De nombreux dirigeants locaux (élus, délégués syndicaux...) seront assassinés, d'autres seront récupérés par des ONG et envoyés dans un autre département, mais de nouveaux chefs vont prendre le relais pour perpétuer cette resistance populaire.
Les FARC expliquent qu'ils tiennent tous les documents à la disposition du PDA pour étayer leur version des faits, et qu'ils sont prêts à rencontrer les dirigeants de ce parti
10- Par principe, nous ne pouvons pas nous féliciter d'une classe politique dirigeante qui tout au long de ces années a péché par omission ou par conviction en réclamant une politique de "Sécurité Démocratique" qui a seulement abouti à misère et désolation dans le Catatumbo. Maires et conseillers municipaux qui siègent dans les Conseils de sécurité jouent le rôle de "sapos"(?) où ils sollicitent l'accroissement de la force publique.

Etat-major du Front 33 des FARC-EP, montagnes de Norte de Santander, 10 novembre 2006


Message édité le 21-01-2007 à 14:42:46 par oppong
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   Posté le 21-01-2007 à 14:46:46   

Un sénateur colombien admet une collusion avec les paramilitaires d'extrème droite

28/11/2006 - Reuters

Un sénateur pro-gouvernmental a indiqué dimanche (26novembre) que lui et des douzaines d'autres politiciens, certains d'entre eux étant actuellement membres du gouvernement, ont signé en 2001 un engagement de fidélité aux "seigneurs de la guerre" paramilitaires d'extrème droite.
Les commentaires du Sénateur Miguel de la Espriella, publiés dimanche par le journal El Tiempo, vont probablement aggraver une crise pour le gouvernement du Président Alvaro Uribe, qui a déjà vu l'arrestation de quatre anciens et actuels membres du Congrès.

De la Espriella, dont le "Parti démocratique de Colombie" est dirigé par le cousin du président, a déclaré que lui et environ 40 autres politiciens - parmi lesquels des membre du Congrès, des gouverneurs et des législateurs qui sont maintenant membres du gouvernement Uribe - ont été priés par les paramilitaires d'assister à une réunion dans un ranch près de la ville de Sante Fe de Ralito, à 458 kilomètres au nord-ouest de Bogota.

Accompagnés de paramilitaires fortement armés, Carlos Castano et Salvatore Mancuso, les chefs des AUC (forces unies d'auto-defense de Colombie), ont demandé aux politiciens de signer un document créant un mouvement politique clandestin pour soutenir l'AUC, avant sa décision de démobiliser.

"Ce n'est pas nous, les politiciens, qui avons pris l'initiative - nous étions obligés de signer ces accords avec les paramilitaires," a déclaré de la Espriella ce dimanche sur radio Caracol. "Nous avons tous signé. Tous ceux qui étaient présents, sans exception."

Les Etats-Unis considèrent l'AUC comme une organisation terroriste et ont réclamé l'extradition de plusieurs chefs du groupe, y compris Mancuso et Castano, considérés comme les principaux trafiquants de cocaïne en Colombie.

De la Espriella n'a pas indiqué qui était présent à la réunion, mais a dit qu'il s'agissait surtout de politiciens comme lui, de la côte des Caraïbes, une forteresse paramilitaire depuis longtemps.

Pendant les élections de 2002, on a beaucoup dit que les paramilitaires avaient pratiqué l'intimidation des électeurs dans les secteurs qu'ils contrôlaient, pour faire élire des législateurs favorables à leurs intérêts.

De la Espriella a déclaré qu'il ne possédait plus la copie du document d'allégeance, mais il a dit espérer que ce document apparaîtrait en tant qu'élément de preuve dans l'enquête que mène la Cour suprême sur la connexion politico-paramilitaire.

Dans le cadre de cette enquête, quatre anciens et actuels membre du Congrès de l'Etat de Sucre (Nord de la Colombie) ont été arrêtés au cours des semaines passées. L'un d'entre eux, le Sen. Alvaro Garcia, est accusé de meurtre pour le rôle qu'il a joué "en organisant, en favorisant, en armant et en finançant" un massacre paramilitaire de 20 personnes en 2000, déclare la Cour dans un rapport.

On s'attend à ce que plusieurs autres législateurs, y compris de proches alliés d'Uribe, témoignent devant la cour dans le courant des prochains jours.

Uribe a recommandé instamment aux législateurs d'admettre publiquement les contact qu'ils ont eu avec les paramilitaires et d'autres groupes armés illégaux.

Mais l'appel du président n'a pas limité les retombées du scandale, dont beaucoup craignent qu'il puisse affecter la légitimité du Congrès.

De la Espriella a déclaré qu'il serait heureux de témoigner devant le tribunal, mais il a suggéré que cette "union obligatoire" avec les paramilitaires n'était pas un crime en soi.

Au moment où le pays découvre l'ampleur de la connivence entre les paramilitaires et l'élite politique, de la Espriella a déclaré au journal qu'il s'attendait à ce que quelques collègues au Congrès se déclarent membres de l'AUC, pour bénéficier des peines réduites qui sont accordées à cette organisation dans le cadre de l'accord de paix de 2002 avec le gouvernement.

Mancuso et 60 autres chefs de l'AUC sont en ce moment "détenus" dans un ancien complexe hôtelier de vacances, en attendant le procès qui les attend pour leur rôle dans certaines des plus épouvantables atrocités qui ont été commises dans ce conflit interne qui est maintenant dans sa cinquième décennie.

En septembre, des officiels ont confirmé la mort de Castano, qui s'était échappé en 2004, après qu'un milicien armé prétendument engagé par Vincente - le propre frère du seigneur de la guerre, ait signalé aux enquêteurs que son cadavre serait enterré dans une tombe profonde située dans le Nord de la Colombie.
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   Posté le 21-01-2007 à 14:47:25   

L’état de droit ébranlé par les paramilitaires infiltrés au sein des institutions d'état

30/11/2006 - Amnesty International

Au cours du mois dernier, les autorités judiciaires ont établi qu’existaient des liens entre des groupes paramilitaires soutenus par l’armée et au moins neuf parlementaires appartenant à des partis pro-gouvernementaux. Cela fait plusieurs dizaines d’années que des groupes paramilitaires sont tenus pour responsables de certaines des pires atrocités en matière de droits humains perpétrées en Colombie et de la mort de dizaines de milliers de civils. Ce scandale politique menace d’ébranler encore davantage l’état de droit en Colombie.

Le 28 novembre, la Cour suprême a ordonné à six parlementaires de répondre des charges pesant contre eux concernant leurs liens avec des paramilitaires. Le 9 novembre, le même tribunal a ordonné l’arrestation de trois autres parlementaires, Álvaro Garcia Romero, Jairo Merlano et Erik Morris Taboada pour leurs liens présumés avec les paramilitaires et, pour ce qui est d’Álvaro Garcia, pour avoir ordonné, semble-t-il, le massacre par des paramilitaires de 15 personnes à Macayepo, dans le département de Bolívar, en 2000.

Ce scandale, dernier en date d’une série de révélations similaires au cours des mois écoulés, confirme ce qu’Amnesty International (AI), les Nations unies et les groupes colombiens de défense des droits humains affirment depuis longtemps et que les gouvernements colombiens successifs ont systématiquement nié, l’existence depuis longtemps de liens entre les paramilitaires et des membres des forces de sécurité, des services du renseignement, du parlement, du gouvernement local et des administrations publique et judiciaire.

Les autorités judiciaires de Colombie, notamment la Fiscalía General de la Nación (qui chapeaute le système judiciaire) et la Procuraduría General de la Nación (organe de l’État qui contrôle la conduite des fonctionnaires et mène des enquêtes pour faute disciplinaire) connaissent depuis longtemps l’existence de ces liens étroits entre fonctionnaires –et hommes politiques au niveau régional et national – et paramilitaires mais n’ont pas réellement pris de mesures concrètes en vue d’enquêter de manière effective et vigoureuse sur la question. Il semble que la découverte d’un ordinateur qui aurait appartenu à Rodrigo Tovar, alias « Jorge 40 », dirigeant du groupe paramilitaire Bloque Norte, leur ait forcé la main. Cet ordinateur aurait révélé une liste de noms de fonctionnaires ayant des liens avec des groupes paramilitaires ; des hommes politiques, des juges et des membres des forces de sécurité figureraient sur cette liste.

Une enquête approfondie et impartiale est d’autant plus importante que des groupes paramilitaires sont impliqués depuis 2003 dans un processus de démobilisation de leurs combattants, parrainé par le gouvernement. Plus de 30 000 paramilitaires auraient été démobilisés à ce jour, selon les chiffres du gouvernement. Toutefois, Amnesty International a fait part à de nombreuses reprises de son inquiétude face à la poursuite des opérations menées par nombre de ces groupes qui continuent de tuer et de menacer la population civile ; le cadre légal mis en place pour faciliter le processus de « démobilisation » ne répond pas aux normes internationales et ne respecte pas le droit des victimes à la vérité, à la justice te à des réparations, il ne comprend aucune disposition visant à identifier et traduire en justice de tierces parties, notamment les membres des forces de sécurité et les hommes politiques qui ont soutenu les paramilitaires sur le plan logistique et financier au cours de toutes ces années.

Nombre de paramilitaires infiltrés dans l’appareil d’État colombien

Selon de récents articles de presse, la Fiscalía General procèderait à l’examen de plus d’une centaine de dossiers de collusion présumée entre paramilitaires et personnalités politiques, membres des administrations publique et judiciaire et forces de sécurité. La Procuraduría General de la Nación aurait annoncé la création d’une unité spéciale afin d’enquêter sur les liens présumés entre employés de la fonction publique et groupes paramilitaires. Plusieurs dirigeants paramilitaires auraient affirmé contrôler environ un tiers du Congrès colombien.

Hommes politiques au niveau national et régional

Selon la presse du 27 novembre, information confirmée par certains des législateurs soupçonnés d’être impliqués, au moins neuf parlementaires auraient participé en 2001 à une réunion avec des paramilitaires de haut rang en vue de la création d’un mouvement politique soutenu par les paramilitaires. Les hommes politiques présents à cette réunion auraient signé un document approuvant la création du mouvement, qui devait s’appeler le Movimiento Nacional Comunitario, Mouvement national communautaire.

Les services du renseignement

En novembre, la Procuraduría General de la Nación a accusé l’ancien directeur du Département administratif de sécurité (DAS), la police secrète d’État, Jorge Noguera, d’entretenir des liens avec les paramilitaires. Les accusations provenaient d’un autre responsable de la DAS, Rafael Garcia, qui avait déclaré dans les médias début 2006 que la DAS avait fourni une liste comportant les noms de 24 dirigeants syndicaux au Bloque Norte. Plusieurs des personnes figurant sur la liste ont été tuées, menacées ou soumises à un processus judiciaire arbitraire.

Les forces de sécurité

Le 22 mai, des soldats de l’armée ont tué 10 fonctionnaires de la police judiciaire (DIJIN)ainsi qu’un indicateur de la police et un civil à Jamundí, dans le département du Valle del Cauca. La Fiscalía General a inculpé 15 membres de l’armée pour leur rôle présumé dans ces homicides, qui auraient été perpétrés sur l’ordre de trafiquants de drogue liés aux paramilitaires. Les enquêteurs judiciaires chargés de l’affaire auraient fait l’objet de menaces.

Amnesty International salue les efforts actuels, longtemps repoussés par les autorités judiciaires, pour enquêter sur ces allégations graves. L’organisation espère que ces enquêtes seront menées de manière exhaustive et impartiale et que les responsables présumés des violences seront traduits en justice. Les conclusions de ces enquêtes devront être rendues publiques. Tout fonctionnaire, civil ou militaire, faisant l’objet d’une enquête formelle en raison de liens supposés avec des paramilitaires ou avec tout autre groupe armé illégal, devra immédiatement être suspendu de ses fonctions jusqu’à la conclusion de l’enquête.
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   Posté le 21-01-2007 à 15:02:10   

17 soldats perdent la vie dans une embuscade en Colombie du nord-est

01/12/2006

Dix-sept soldats ont été tués et quatre autres blessés quand les guérilleros ont attaqué leur patrouille en Colombie du nord-est, selon un rapport publié ce vendredi par l'armée.

L'attaque par l'unité "Gabriel Galvis" des Farc a eu lieu vers 11h ce jeudi (30 novembre), près de la ville d'Abrego, à 300 kilomètres au nord-est de Bogota.

Luis Miguel Moreli, gouverneur de l'état de Norte De Santander où l'attaque a eu lieu, a indiqué que l'armée et les rebelles avaient engagé de lourds combats dans ce secteur.

"La vérité est que nous avons eu des pertes importantes," a-t-il déclaré à radio Caracol. "Dans ce secteur il y a toujours des risques qu'une tragédie se produise."

Les FARC ont intensifié leurs opérations militaires suite à l'ordre du Président Alvaro Uribe d'intensifier la campagne militaire contre les insurgés.
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   Posté le 21-01-2007 à 15:18:36   

Rapports de guerre des fronts Jose Maria Cordoba et Gabriel Galvis, novembre 2006


1. Le 1 novembre, les guérilleros du Front Jose María Córdoba des FARC-EP ont attaqué la de base de la Police de Tierradentro, dans le département de Córdoba.

Résultats: 20 policiers morts et un nombre indeterminé de blessés.

Matériel récupéré: 15 fusils Galil et m-16, 2 mitrailleuses (m-60 et 5.56), 1 lance-grenades multiple MGL avec 17 grenades, 2 pistolets 9 mm, 48 chargeurs pour fusil, 5000 cartouches de calibre 5,56, 6 chargeurs pour mitrailleuse, 4 radios Motorola, 2 scanners R10, 5 cellulaires et 6 gilets

Pertes: 3 guérilleros morts et 2 blessés

2. Le 30 novembre, vers 23h, une colonne formée de membres des Fronts 33, Gabriel Galvis et Ramón Garzón, ont pris d'assaut le de base militaire d'Alto el Pozo, municipalité d'Abrego (département de Santander).

Résultats: 17 militaires morts

Matériel récupéré: 15 fusils 2,23, 70 chargeurs, 4819 munitions de calibre 2,23, 1117 munitions de calibre 7,62, 10 grenades m-26, 6 grenades 60 mm, 5 mines, 1 rocket, une radio Prc, 12 uniformes

Pertes: 1 guérillero mort et 2 blessés légers

Message édité le 21-01-2007 à 15:19:08 par oppong
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   Posté le 21-01-2007 à 15:22:54   

La Colombie transfère une cinquantaine de Seigneurs de la Guerre vers une prison de haute sécurité

02/12/2006

Escortés par 500 soldats et survolés par des hélicoptères Black Hawk, 59 seigneurs de la guerre paramilitaires ont été transférés d'un ancien camp de vacances à une prison de haute sécurité. Le gouvernement a indiqué qu'il craignait une tentative d'évasion.

Ce transfert vendredi à la prison d'Itagui -- qui abrite certains des criminels les plus endurcis de Colombie -- a probablement été un choc pour les commandants d'extrème droite qui, pendant ces derniers mois, avaient apprécié les privilèges d'une "prison de vacances".

Les milices paramilitaires, qui se financent par le trafic de drogue, sont accusées de certaines des plus épouvantables atrocités dans le conflit civil qui mine la Colombie, et elles sont considérées par les Etats-Unis comme des organisations terroristes.

Leur transfert à une prison régulière va probablement être applaudi par les Nations Unies et par les gouvernements étrangers, qui accusaient le gouvernement d'être trop mou sur vis-à-vis des seigneurs de la guerre, face aux preuves croissantes qu'ils avaient largement violé les accords de paix qu'ils avaient signé en 2002.

Dans le cadre d'un accord négocié avec le gouvernement, leurs dirigeants avaient été détenus jusqu'à ce vendredi à La Ceja, un ancien centre de retraite, dont beaucoup de Colombiens disaient que c'était le même genre de prison que le "country club" qui avait été spécialement construit dans les années 90 pour abriter le traficant de drogue Pablo Escobar.

La décision du Président Alvaro Uribe d'envoyer les chefs paramilitaires à la prison d'Itagui, à 150 kilomètres au nord-ouest de Bogota, survient alors qu'il essaye de se dissocier d'un scandale grandissant dans lequel plusieurs de ses alliés au congrès sont accusés de conspiration avec ces mêmes milices.

Comme le nombre de ses alliés appelés à témoigner devant la cour suprême augmente presque quotidiennement -- jusqu'ici trois législateurs pro-gouvernmentaux ont été arrêtés et au moins sept de plus sont l'objet d'une enquête -- Uribe a pris une position plus dure contre les paramilitaires.

Dans un discours ce jeudi, il avait accusé les détenus de la Ceja du massacre récent de deux commandants démobilisés, et il avait menacé de leur retirer les avantages dont ils profitent grâce au processus de paix, y compris la suspension de leur extradition aux Etats-Unis pour y répondre des charges de trafic de drogue.

Un des commandants incarcérés, Ernesto Baez, a dit à Radio Caracol ce vendredi que les autorités avaient commandité ce massacre afin de blâmer les paramilitaires.

Cependant, officiellement, le gouvernement a indiqué qu'il agissait sur base de "rumeurs persistantes d'une possible évasion," selon le ministre de intérieur Carlos Holguin.

Le ministre n'a pas fourni d'autres détails quant à la nature de ces rumeurs, à part le fait qu'elles venaient de l'agence de services secrets (la DAS), qui elle-même est accusée de collusion avec les paramilitaires.

Les chefs paramilitaires ont nié avec colère toute tentative de s'échapper.

Récemment, ces chefs avaient intensifié leurs plaintes au sujet du processus de paix, qui limite leur peine de prison à un maximum de 8 ans, disant que le gouvernement trahissait les promesses qu'il avait faites à la table de négociation.

Ils avaient exigé que le gouvernement publie un décret proscrivant leur extradition aux Etats-Unis.

Ces milices ont été créées il y a longtemps par des propriétaires fonciers et par des trafiquants de drogue pour lutter les rebelles de gauche.


Colombie : les chefs paramilitaires rompent le processus de paix

10/12/2006

Face au durcissement de l'attitude du gouvernement Uribe à leur égard, les dirigeants des milices d'extrême droite brandissent la menace d'un regain de violence.

UN TRANSFERT dans une prison de haute sécurité, la suppression de leurs privilèges, l'éloignement de la perspective d'une retraite dorée... C'en était trop pour les 59 chefs paramilitaires colombiens, en négociation avec le gouvernement d'Alvaro Uribe depuis 2003. « Nous considérons que le processus de paix est terminé », a déclaré, furieux, Ernesto Baez, l'un de ces ex-commandants, accusés de crimes contre l'humanité et de trafic de drogue. Selon le gouvernement, dans leur ancien « lieu de concentration », en fait un confortable centre de loisirs, des assassinats étaient commandités et des « risques élevés de fuite » avaient été signalés. Depuis la prison de Medellin, où les principaux chefs paramilitaires ont été transférés, il y a une semaine, Ernesto Baez a assuré que les 30 000 combattants démobilisés des Autodéfenses unies de Colombie (AUC) étaient à présent « libres de choisir leur voie ». Une menace à peine voilée de remettre ces mercenaires en service. Déjà, depuis quelques mois, de nouveaux escadrons de la mort formés d'ex-paras sont apparus un peu partout dans le pays.

Jusqu'à présent, le traitement réservé aux chefs des AUC, devenus en vingt ans une puissante armée clandestine antiguérilla, était particulièrement accommodant. Une loi taillée sur mesure leur garantissait de très légères peines, en échange de la démobilisation de leur appareil militaire. De fait, les différents groupes paramilitaires ont déposé les armes, de 2003 à 2006.

Mais la loi d'amnistie, dite de Justice et Paix, votée l'année dernière par un Congrès majoritairement gagné à leur cause, a été révisée par la Cour constitutionnelle. Elle est aujourd'hui beaucoup moins clémente. Voilà que les chefs paramilitaires sont sommés de dire toute la vérité sur ces années noires de l'histoire colombienne. Auparavant, le gouvernement n'exigeait pas la confession totale de leurs crimes, ni la délation de leurs complices. Car les paramilitaires, derrière l'alibi de la lutte antiguérilla, ont été mis au service de larges secteurs de la classe dirigeante : politiques, industriels, propriétaires terriens... Nombre de leurs alliés, bénéficiaires de la terreur instaurée par ces milices des Andes à l'Amazonie, sont restés dans l'ombre.

Sauver la face

Depuis quelques mois, les révélations se succèdent. Le scandale devient lourd à porter pour le gouvernement, aujourd'hui éclaboussé par l'affaire. Plusieurs parlementaires de la majorité présidentielle font l'objet d'une enquête de la Cour suprême pour leurs liens présumés avec les « paras ». L'ex-chef de la police secrète, Jorge Noguera, l'un des protégés du président Uribe, est accusé d'avoir mis cette institution au service de la mafia paramilitaire. Le scandale, qui éclabousse la ministre des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo, dont le frère est inculpé pour ses liens avec les milices, ne fait que commencer. Les tentacules des paramilitaires iraient bien au-delà des quelques personnalités aujourd'hui pointées du doigt.

C'est au moment où les chefs des AUC avaient annoncé leur intention de dire toute la vérité au pays que se durcissent leurs conditions de détention. En élevant le ton face aux « paras », le gouvernement veut semble-t-il sauver la face. Certains adversaires du président Uribe vont jusqu'à affirmer que la manoeuvre n'aurait d'autre but que de contrôler de possibles révélations, qui menaceraient la stabilité politique du pays andin. Selon le quotidien El Tiempo, la vérité pourrait bien être « l'arme secrète » des chefs paras déchus.
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   Posté le 21-01-2007 à 15:42:26   

Un chef paramilitaire d'extrême-droite témoigne dans le cadre d'un accord avec le gouvernement

19/12/2006

Salvatore Mancuso, chef de l'un des plus importants groupes paramilitaires colombiens d'extrême-droite, a commencé mardi à témoigner devant un tribunal spécial dans le cadre d'un accord avec le gouvernement prévoyant une diminution de sa peine en cas de condamnation pour sonrôle lors des affrontements entre les paramilitaires et rebelles d'extrême-gauche dans le pays.

Salvatore Mancuso, chef des AUC (Forces d'Autodéfense unies de Colombie), témoigne dans le cadre d'un accord de paix conclu en 2003 avec le gouvernement qui avait conduit à la démobilisation de 31.000 paramilitaires d'extrême-gauche. Il est le premier chef de ces factions à témoigner.

En vertu de l'accord passé avec le gouvernement, Salvatore Mancuso et quelque 2.000 autres combattants des AUC concernés doivent offrir des aveux détaillés de leur implication dans les violences, massacres, tortures et autres crimes commis pendant les affrontements avec les rebelles d'extrême-gauche, qui ont ensanglanté la Colombie pendant un demi siècle.

Si tel est le cas, ils écoperont de peine de prison réduite (de cinq à huit ans maximum). Dans le cas contraire, ils risquent des condamnations plus lourdes et l'extradition vers les Etats-Unis pour trafic de drogue.

L'accord a été dénoncé par des organisations de défense des droits de l'Homme, qui jugent le gouvernement trop indulgent avec des criminels pour certains impliqués dans des massacres et le trafic de cocaïne. Ces organisations exigent également des dédommagements financiers pour les proches des victimes.

Salvatore Mancuso est arrivé mardi sous bonne garde policière au tribunal spécial de Medellin, interdit d'accès aux journalistes et aux ONG. Son témoignage devrait durer plusieurs jours.
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   Posté le 21-01-2007 à 15:50:36   

Colombie: quinze militaires tués dans un combat avec la guérilla

24/12/2006

BOGOTA - Au moins quinze militaires colombiens sont morts samedi (23 décembre) lors d'un affrontement avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans le centre du pays. Cinq soldats ont aussi été blessés et un nombre indetérminé de guérilleros tués.

Un haut responsable de l'armée, qui a requis l'anonymat, a indiqué que le nombre de soldats tués, membres de la Force de Mission spéciale "Omega", était de quinze ou seize.

Une radio privée RCN, citant des sources militaires, a précisé que l'affrontement avait eu lieu en milieu de journée après l'interception par les soldats colombiens d'une colonne des FARC qui se préparait à prendre d'assaut la localité de La Julia, dans le département d'el Meta. La colonne de guérilleros était, semble-t-il dirigée par le chef militaire des FARC Jorge Briceno.
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   Posté le 13-02-2007 à 13:34:31   

Les Farc rappellent leurs conditions pour l'échange

27/12/2006

La guérilla colombienne insiste sur le fait que le Gouvernement doit démilitariser deux communes du sud-ouest du pays, condition indispensable pour qu'ils acceptent l'échange des otages contre des guérilleros emprisonnés

La guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) a insisté aujourd'hui sur le fait qu'elle n'acceptera pas l'échange de kidnappés contre des guérilleros emprisonnés si le Gouvernement ne procède pas à la démilitarisation de deux communes du sud-ouest du pays.

C'est ce qu'a annoncé Luis Edgar Devia, alias "Raúl Reyes", porte-parole des FARC, dans une déclaration diffusée par internet.

Le Gouvernement du président Álvaro Uribe et le mouvement insurgé essayent depuis plus de quatre années d'arriver à un accord pour échanger les 59 politiciens, soldats et policiers qui sont en pouvoir des FARC contre 500 insurgés emprisonnés.

Pour cela le groupe rebelleexige de démilitariser les communes de Florida et de Pradera (Vallée du Cauca, sud-ouest), ce à quoi l'Exécutif s'oppose.

"Nous, chez les FARC, nous commencerons à croire en la possibilité de l'échange de prisonniers le jour où le président ordonnera la retraite de la force publique des communes citées", a dit "Raúl Reyes".

Il a ajouté que "sans cette condition, ce que dit le président n'est que de la démagogie, une manoeuvre de retardement, une tromperie et un manque de respect envers les parents, les personnalités et les pays qui tentent de faciliter l'accord en puissance".

La semaine passée, Uribe avait déclaré qu'il avait autorisé de nouveaux contacts avec le FARC âr les délégués de l'Espagne, de la France et de la Suisse, qui forment le groupe de "pays amicaux" .

Leurs initiatives avaient obtenu des avancées importantes jusqu'à octobre passé, quand le Gouvernement les avait brutalement suspendues en accusant les FARC d'avoir organisé un attentat à la voiture piégée dans une école militaire de Bogota.

Parmi les otages des FARC se trouvent plusieurs exmembres du Congrès, un ex gouverneur, un ex ministre, trois Américains et l'ex candidate présidentielle Ingrid Betancourt, qui a aussi la nationalité française.
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   Posté le 13-02-2007 à 13:35:51   

2007


Message édité le 13-02-2007 à 13:36:19 par oppong
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   Posté le 13-02-2007 à 13:41:41   

On commence cette année 2007 avec une initiative très sympathique...
Pour ceux qui ne visitent pas le site des FARC régulièrement, quelques liens directs

Musica

Audio

Vidéo/Butin de guerre

Photos

et sans oublier le célèbre calendrier
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   Posté le 13-02-2007 à 13:54:15   

Une attaque des Farc fait cinq morts dans la province d'Antioquia

02/01/2007

Cinco personas fueron asesinadas por presuntos guerrilleros de las Farc en zona rural del municipio de Yarumal, en el departamento de Antioquia, informaron las autoridades civiles.
Un grupo armado irrumpió en el corregimiento El Cedro la noche del lunes y masacró a cinco personas, entre ellas el presidente y la vicepresidenta de la Junta de Acción Comunal de la localidad", dijo el secretario de gobierno encargado de Antioquia, Jair Jiménez.
El funcionario señaló que, según organismos de seguridad, la masacre fue cometida por rebeldes del frente 36 de las Fuerzas Armadas Revolucionarias (Farc).
El alcalde de Yarumal, Rodrigo Jaramillo, pidió la presencia en la zona de la Cruz Roja, porque, dijo, "la fuerza pública no ha podido ingresar al lugar y la situación de la población civil es crítica".
Por su parte, el director de la Policía, general Jorge Daniel Castro, indicó que recibió el reporte del hecho y que efectivos de ese organismo avanzan en la investigación.

L'attaque, le jour de l'An, de villages du nord de la Colombie par les FARC a fait cinq morts, dont le président et le vice-président du comité d'action local. Ce bilan a été annoncé mardi par un représentant du gouverneur de la province d'Antioquia.
Les guérilléros, qui étaient porteurs d'une liste de noms, avaient attaqué lundi soir les villages d'El Cedro et El Pueblito."Nous nous efforçons toujours d'établir s'il y a eu une cinquième victime", a-t-il dit, ajoutant que les autorités enquêtaient sur les motifs de l'opération.
Une partie de la province d'Antioquia pratique la culture illégale de la coca, dont est tirée la cocaïne, grâce à laquelle les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) financent leurs activités.
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   Posté le 13-02-2007 à 13:56:31   

Quito dénonce les fumigations aériennes anticoca à la frontière colombienne

04/01/2007

Le glyphosate est un herbicide qui tue les mauvaises herbes et envenime les relations diplomatiques. Soutenue par les Etats-Unis, la Colombie juge qu'elle est en droit de l'utiliser sur son territoire pour venir à bout des cultures de coca, l'arbuste dont on tire la cocaïne. Mais l'Equateur voisin dénonce les conséquences écologiques des aspersions aériennes d'un herbicide non sélectif menées à sa frontière et les risques sanitaires encourus par sa population.

A la veille de l'investiture du président équatorien Rafael Correa (gauche), prévue le 15 janvier, la reprise de ces fumigations aériennes a déclenché une crise diplomatique sans précédent entre les deux pays andins. L'Equateur exige l'arrêt immédiat des épandages d'herbicide et menace de saisir du dossier l'Organisation des Etats américains (OEA) et les Nations unies. Le président colombien Alvaro Uribe (droite) n'a pas confirmé s'il assisterait à la prise de fonctions de son homologue équatorien.

M. Correa s'est rendu, le 29 décembre, à la frontière et a qualifié de "maladroite" la politique antidrogue de la Colombie. Sa future ministre des relations extérieures, l'écologiste Maria Fernanda Espinosa, a pour sa part évoqué "des mesures plus drastiques" que celles adoptées par l'actuel gouvernement équatorien si le dialogue avec Bogota devait échouer.

Les Equatoriens ont l'impression de payer un lourd tribut au conflit colombien. Financée par Washington, la guerre du gouvernement Uribe contre la drogue et les guérilleros qui en vivent a repoussé vers le sud-ouest de la Colombie les cultures illicites et les combats. Armes et drogue, combattants et réfugiés passent la frontière qui s'étire sur 640 km entre hauteurs andines et forêt tropicale. Huit mille soldats équatoriens tentent sans succès de la contrôler.

Début 2006, Bogota s'est engagé à suspendre les épandages aériens dans le département frontalier du Putumayo. A Quito, la décision a été présentée comme une victoire diplomatique. Toutefois, le 11 décembre, le président Uribe a annoncé que 10 000 nouveaux hectares de coca avaient été détectés dans le Putumayo. Et il a donné ordre aux petits avions chargés de glyphosate de reprendre leurs vols. Indigné de l'"attitude hostile" de la Colombie, le président équatorien Alfredo Palacios a alors rappelé son ambassadeur à Bogota. Et le président élu, Rafael Correa, a annulé au dernier moment une visite au président colombien.

Le ministre colombien de l'agriculture a rappelé, de son côté, que l'Equateur faisait un usage agricole du glyphosate, à grande échelle, tandis que la ministre des relations extérieures invoquait l'innocuité de l'herbicide. A Bogota, le directeur de la police a déclaré subitement que des cultures de coca avaient été détectées en territoire équatorien.

Les arguments colombiens ont été mal reçus à Quito. "Le gouvernement Uribe joue les provocations pour masquer le scandale intérieur concernant des liens entre la classe politique colombienne et les paramilitaires d'extrême droite", considère un proche du futur président équatorien. Le dialogue s'annonce difficile.
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   Posté le 13-02-2007 à 14:01:15   

Un otage, ex-ministre, échappe aux Farc

06/01/2007



Profitant d'une opération militaire qui se déroulait à l'endroit où il était détenu, l'ex ministre colombien Fernando Araújo Perdomo a pu échapper à ses ravisseurs, la guérilla de FARC, après une captivité qui a duré six ans.

Après avoir marché pendant cinq jours le long d'un oléoduc, Araújo - agé de 46 ans - a pu établir ce vendredi matin un contact avec des troupes d'infanterie de Marine à San Agustín, une zone rurale de la commune de San Juan Nepomuceno, dans le département de Bolivar, sur la côte atlantique colombienne. Il a été transporté en hélicoptère jusqu'à Carthagène, où il a pu retrouver des membres de sa famille.

Dans une entrevue téléphonique avec le canal de télévision nationale RCN, l'ex ministre conservateur a dit qu'il avait été détenu dans un campement où il y avait quelque 200 guérilleros, campement qui a été attaqué par des hélicoptères de combat dimanche passé. "Quand cela a commencé je me suis dit : ou je m'en vais ou ils me tuent. Cela a été une décision de vie ou de mort", a raconté Araújo, qui a été ministre du Développement Économique dans le premier gouvernement d'Andres Pastrana (1998-2002).

Fernando Araujo a déclaré qu'il était le seul otage retenu dans le camp et qu'il ignorait tout du sort de quelque 60 otages que les FARC espèrent échanger contre des centaines de rebelles emprisonnés. Pendant les cinq jours de sa randonnée dans les montagnes il n'a pas consommé d'aliments. Fernando, un des fils de l'ex ministre, a déclaré que sa famille est heureuse de cette bonne nouvelle et a ajouté que "les kidnappés vivent un enfer".

La saga d'une évasion qui a passionné toute la Colombie

14/01/2007

Durant les six années qu'il a passées comme prisonnier de la guérilla desForces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), Fernando Araújo a gardé le moral grâce à une routine quotidienne et en faisant durer chaque chose qu'il faisait le plus longtemps possible, jusqu'à boire un verre d'eau.

L'ex ministre de Développement, 51 ans, a échappé à ses ravisseurs la veille du Nouvel An, pendant une attaque militaire du campement dans lequel il était retenu prisonnier, puis il a erré pendant cinq jours à travers une nature hostile, une histoire qui a fasciné les Colombiens.

Le plus émouvant est peut-être de savoir comment Araújo, qui a été kidnappé par une guérilla urbaine alors qu'il se promenait dans les rues d'une ville des Caraïbes, le 4 décembre 2000, a fait pour ne pas être se laisser abattre pendant tous ces jours longs et ennuyeux, dans la montagne, surveillé par des jeunes rebelles.

''Chaque tâche quotidienne que je faisais, depuis me baigner, manger ou laver la vaisselle, je la transformais en une activité importante, raconte Araújo dans une interview avec AP.

Les Colombiens ont dévoré chaque détail de cette expérience extraordinaire et traumatique.

''Au début cela a été stressant, ce changement brutal entre mon ancienne vie et ma nouvelle vie comme otage, nous dit-il.
Il se levait de bonne heure chaque matin et écoutait les nouvelles à la radio. Quand quelqu'écrit lui tombait entre les mains, il le dévorait, il s'est même plongé avec passion dans la lecture d'un manuel de chimie.

Araújo a aussi profité de l'occasion pour mieux comprendre la mentalité des FARC et acquérir ainsi une meilleure compréhension du conflit de cinq décennies qui frappe son pays. Un pays où les rebelles kidnappent des personnalités politiques pour essayer de les échanger contre des militants emprisonnés ou pour toucher des rançons.
''Ce sont des gars de la campagne, la majorité sont analphabètes, ils n'ont pas beaucoup de connaissances, commente-t-il. Ils reçoivent un endoctrinement permanent qui leur dit que le reste de la société est mauvaise ou ignorante et que seuls eux, les rebelles, sont bons".

Les commandants de la guérilla avaient soin de changer ses 16 gardes régulièrement, pour qu'Araújo n'établisse aucun lien avec eux. Il s'ensuit que la majorité des conversations tournaient autour du football, et c'est pourquoi cet otage, membre de l'oligarchie colombienne, n'a jamais formé d'amitiés.
''Les relations ont toujours été cordiales, mais cela n'est jamais devenu de l'amitié".

Il vivait avec ses ravisseurs en changeant régulièrement de campement, dans une région où la température pouvait facilement dépasser les 37 degrés à l'ombre. Araújo a dû subir la séparation d'avec ses quatre fils, et la décision de son épouse de divorcer, après deux années. Il avait été enlevé seulement sept mois après leur mariage.
''Je me suis rendu compte qu'elle avait décidé de prendre un autre chemin après deux ans, quand ses messages ont arrêté et quand je n'ai plus entendu de nouvelles d'elle, et quand la radio a cessé d'annoncer qu'elle combattrait pour ma libération", a déclaré Araújo, un ingénieur civil.

En Colombie, il y a plusieurs radios qui consacrent des programmes pour que les parents des kidnappés leur transmettent des messages à l'aube, car on sait que beaucoup d'entre eux peuvent les écouter à ce moment de la journée.
Une pensée permanente occupait son esprit, celle de s'échapper, ''mais je n'ai jamais vu comment, parce que la surveillance était continue, nous dit-il.
Seize guérilleros le gardaient par équipes de six qui changeaient toutes les deux heures. A un certain moment il a eu autour de lui jusqu'à 50 combattants pour le garder.
''J'ai su que la première chose dont j'aurais besoin, c'était d'être en bonne condition physique pour m'enfuir, et je m'exerçais donc chaque jour".

L'occasion est arrivée le 31 décembre, quand il a vu que le moment était propice. Il écoutait la radio, quand il a remarqué que des hélicoptères volaient dans les environs, une chose à laquelle il prêtait peu d'importance parce que c'était habituel. Mais quand ils sont descendus plus bas et quand ils ont ouvert le feu, il a su que c'était une tentative de sauvetage.
En profitant de la confusion momentanée de ses ravisseurs, il s'est précipité au sol et il a fui le campement aussi vite qu'il a pu.
"Je savais qu'ils me tueraient en cas de sauvetage ; ou je m'échappais ou j'allais être tué - c'était le moment ou jamais" .

Il a couru 24 heures sans s'arrêter, car il voulait s'éloigner suffisamment du camp. Il craignait d'être trahi par des collaborateurs de la guérilla, et a donc évité les premières maisons qu'il a vues.
A un certain moment il s'est trouvé en face d'une montagne impossible à franchir, et il a donc dû reculer et marcher à nouveau en direction du camp de la guérilla.
Au cinquième jour il a rencontré un paysan qui lui a donné un verre de lait et des instructions pour arriver au village le plus proche.
En fin de compte, il est arrivé péniblement au village, affamé, assoiffé et épuisé, et a finalement trouvé quelques soldats qui se sont demandé pourquoi cet homme "à l'apparence de fou" les embrassait, avant qu'ils ne découvrent son identité.

Après avoir donné des dizaines d'interviews, Araújo pense maintenant à son futur.
''Revenir à la vie normale, c'est un processus, ce n'est pas un moment précis, nous dit-il.
Il se réveille encore parfois en se demandant si tout cela n'a pas été un rêve, et il n'est pas sur de rester en Colombie, "de crainte que la guérilla ne veuille l'assassiner pour s'être échappé".
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   Posté le 13-02-2007 à 14:03:50   

Les parents de otages des FARC ne soutiennent pas les opérations militaires de sauvetage

07/01/2007

Les parents de plusieurs Colombiens kidnappés par les FARC se sont déclarés aujourd'hui opposés aux opérations militaires de sauvetage, malgré l'issue heureuse de l'évasion de l'ex ministre Fernando Araújo, qui était en pouvoir de cette guérilla depuis 2000.

Les porte-parole des familles de plusieurs otages des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont rappelé que les opérations militaires de sauvetage peuvent mettre en danger la vie des otages.
"Nous croyons que ces opérations ne garantissent pas qu'ils en sortent vivants", a déclaré aux journalistes Fabiola Perdomo, épouse d'un otage et porte-parole des familles des douze députés du département de la Vallée du Cauca, kidnappés à Cali en 2004.
Elle a ajouté que la libération des captifs était une loterie" qui, dans quelques cas, peut avoir une fin heureuse comme dans celui d'Araújo". Araújo, un ingénieur qui avait été ministre du Développement Économique, a profité d'une opération militaire pour s'enfuir; sa famille avait autorisé les autorités à essayer de le libérer.
Pendant ce temps, Angela Rodriguez, épouse de l'ex sénateur Luis Eladio Pérez, un autre kidnappé, a déclaré qu'elle ne croyait pas que les FARC "donneront à tous les autres la même occasion" qu'à Fernando Araújo.

Pour Fernando Araújo "les choses se sont bien passées. Son retour auprès de sa famille remplit de bonheur les familles de tous autres kidnappés", a déclaré l'épouse du politicien kidnappé en 2001 à Nariño (Sud-Ouest, frontière avec Équateur), qui s'est déclaré ravie du retour de l'ex ministre Araújo à la liberté.
"Il est évident qu'il n'y a aucune garantie que la même chose arrive aux autres", a-t-elle indiqué au journal El Tiempo.

Dans l'opération qui a permis la fuite d'Araújo sont morts un soldat et six guérilleros; plusieurs militaires ont été blessés.

L'ex ministre était un des 59 politiciens, soldats et policiers que les FARC ont kidnappés et qu'ils veulent échanger contre 500 guérilleros emprisonnés, grâce à un accord humanitaire qui n'a pas pu être obtenu.

Le gouvernement ne consultera pas toujours les familles rehenes

Le Gouvernement colombien a signalé aujourd'hui qu'il ne consultera pas toujours les familles des kidnappés des FARC en cas d'opération de sauvetage.
Le ministre de Défense, Juan Manuel Santos, a déclaré à des stations radio locales qu'il analysera chaque cas en particulier avant de tenter des sauvetages militaires de personnes kidnappées par les Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC).
"Le gouvernement poursuivra ses opérations dans tout le pays, et il va continuer avec la même insistance et la même ténacité pour libérer tous les kidnappé", a déclaré le ministre à eadio Caracol.
Cependant, il a spécifié que "chaque opération a ses circonstances particulières, et nécessite une analyse spécifique. Nous n'affirmons pas que nous allons répéter cette action avec tous les kidnappés, mais des opérations de cette nature dépendent des circonstances ", a affirmé le ministre.
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   Posté le 13-02-2007 à 14:07:03   

Bogota entend libérer Ingrid Betancourt par la force malgré ses proches

15/01/2007

Le ministre colombien de la Défense Juan Manuel Santos a réaffirmé dimanche que le gouvernement tenterait de libérer par la force la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, otage de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), malgré l'opposition de ses proches.

"Malgré beaucoup de peine pour mon amie Ingrid ainsi que sa très respectable mère et tout le respect pour le gouvernement français, le traitement de Ingrid Betancourt sera le même que pour tout soldat ou policier retenu en otage", a rappelé M. Santos dans un entretien à l'hebdomadaire El Espectador.

Soulignant que le président Alvaro Uribe privilégie l'option militaire pour libérer les otages alors que la famille de Mme Betancourt souhaite une négociation, le ministre fait valoir la nécessité d'avoir "le même traitement pour tous, car il ne peut pas y avoir de traitement de première ou seconde classe".

"Que se passerait-il si nous arrivions à un campement où il y aurait cinq otages et que nous aurions la possibilité de les libérer mais que nous ne pourrions pas le faire car la famille n'est pas d'accord avec l'opération militaire", a-t-il interrogé.

Le ministre a enfin estimé sans donner de précision que Mme Betancourt, ex-candidate à la présidentielle enlevée en février 2002 par les FARC, était "vivante et en bonne santé".

La mère d'Ingrid Betancourt a qualifié d'irrespectueuses les déclarations du ministre Juan Manuel Santos; elle insiste pour que l'on recherche un accord humanitaire.

15/01/2007

Yolanda Pulecio, la maman d'Ingrid Betancourt, rappelle sa préoccupation face au kidnapping de sa fille et déclare qu'elle est atterrée de ce que le sujet de l'échange humanitaire soit maintenant au point mort.

Elle met fortement en question les déclarations faites dimanche par le nouveau Ministre de la Défense Juan Manuel Santos. "Cela me blesse d'entendre le ministre déclarer que dans ce pays, il y aurait des kidnappés de première et de seconde classe, et qu'il n'allait rien faire de particulier pour Ingrid. Je n'ai jamais rien demandé de semblable; la seule chose que j'ai déclarée est que je m'opposais à un sauvetage militaire".

Madame Pulecio a indiqué que depuis l'année passée, elle avait demandé plusieurs fois un rendez-vous au président de la République, mais "j'attends toujours une réponse". La mère d'Ingrid Betancourt a spécifié que ce mercredi, elle rencontrera les parents des autres kidnappés.

"Cette situation est très angoissante pour nous... Nous avons appris que la guérilla avait intensifié les mesures de surveillance des kidnappés et qu'ils les faisaient changer de lieu de détention; cette situation et les circonstances présentes sont très angoissantes. Ce que nous demandons avec insistance, c'est que l'on recherche un moyen de conclure un accord humanitaire ".

Yolanda Pulecio a rappelé au journaliste de La F.M. qu'il y a quelques, mois le président de France, Jacques Chirac, avait appelé le président Álvaro Uribe pour lui demander avec insistance de ne pas monter d'opération militaire qui mettrait en danger la vie des kidnappés.

Elle a qualifié de "irrespectueuses" les déclarations de Juan Manuel Santos... "J'en suis très peinée, alors que par le passé, lorsqu'on a obtenu la libération de Francisco Santos (l'actuel vice-président) on n'a considéré qu'une solution négociée et aucune opération militaire, parce qu'il s'agissait de le retrouver vivant".
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   Posté le 13-02-2007 à 14:46:27   

Un hommage rendu à la Commandante Sonia, symbole de l'engagament des paysannes dans la guerilla, vendue aux Etats-Unis en mars 2005, officiellement extradée pour trafic de drogue.



17 de Enero de 2007

Para Sonia, libertad y justicia, ¡ya!

Por: Práxedes Gorrirán

Este mes inició en las mazmorras del imperio el juicio a la camarada Sonia. Como la inmensa mayoría de los guerrilleros y guerrilleras de las FARC-EP, Sonia procede de una humilde familia de campesinos, gente del pueblo. Desde niña vivió la injusticia que padecen millones de colombianos y latinoamericanos. Desde pequeña fue testigo del trabajo de sol a sol de los trabajadores y campesinos, y como a pesar de ello, el hambre y la precariedad se imponían, o mejor dicho eran impuestas por los dueños del dinero: ganaderos, terratenientes, politiqueros y narcotraficantes (y en la mayoría de los casos todo al mismo tiempo, como lo demuestra la infame vida y obra de Álvaro Uribe Vélez).

Fue de ese modo que Sonia, harta de tanta injusticia y con un gesto de conciencia, decidió militar en la organización revolucionaria de las FARC-EP. Se alzó en armas contra un Estado terrorista, fascista y excluyente, que por décadas ha impuesto la Oligarquía santanderista y el imperialismo yanqui. Se rebeló contra el hambre, la miseria, la injusticia, el terror y la muerte. Al mismo tiempo, ofrendó su compromiso con la construcción de la Colombia Nueva, y con las mejores causas del pueblo colombiano y latinoamericano. Es ese su delito, ningún otro.

La administración imperialista del genocida Bush, su falsa justicia, y su hipócrita mesianismo, pretenden enjuiciar a Sonia por supuestos crímenes que no cometió. El lacayo de Uribe la entregó a los gringos, pretendiendo chantajear con ello a las FARC y a la misma Sonia. Desde su detención por militares colombianos, fue sometida a toda clase de presiones y torturas sicológicas, pretendían que ella colaborara voluntariamente con el enemigo, que declarará en contra de los miembros del Secretariado Nacional, que delatará todo cuanto sabía de la organización insurgente. Sin embargo, se toparon con el temple de la mujer revolucionaria, que no vende sus convicciones, ni su sacrificio, ni el de ningún camarada, aunque eso le valiera la pérdida de su libertad física, y la extradición a un país extraño y hostil, en condiciones verdaderamente infrahumanas.

El proceso legal de Sonia, será decidido por un jurado federal en Washington, - emulando los tiempos de la colonia- en la misma corte donde en noviembre se juzgó al camarada Simón Trinidad; y cuyo juicio se pospuso a la integración de otro jurado, pues el primero, dada la debilidad de las supuestas pruebas de la fiscalía, se declaró incapaz de llegar a un acuerdo sobre su culpabilidad. Después de cinco semanas escuchando testimonios, el jurado llegó a un punto muerto y no pudo decidir si Simón era culpable o no. El resultado fue calificado en Estados Unidos, como una victoria por las FARC. Sin embargo, los yanquis volverán a intentar conseguir la condena el próximo marzo.

Sonia fue extraditada a Estados Unidos en marzo de 2005, los gringos y el gobierno colombiano le hacen la ridícula acusación de ser la responsable de enviar más de 600 toneladas de cocaína a ese país. Su juicio, como el de Simón Trinidad, es una prueba fehaciente del intervensionismo gringo en el conflicto social-armado colombiano, y al mismo tiempo del servilismo del dictadorzuelo asesino de Uribe. Desde el año 2000, los gringos han gastado más de 4.000 millones de dólares para sostener a un gobierno títere en Colombia, pues como es bien sabido, la permanencia de sistema capitalista en Colombia, pende de un hilo, que se llama Plan Colombia.

Es probable, al igual que en el caso de Simón Trinidad, no se consiga una condena, lo cual constituiría mayor vergüenza para el para-gobierno del Álvaro Uribe. "Después de perder en ese caso, el gobierno no puede permitirse el lujo de otra derrota. No sólo sería una reivindicación para las FARC, pero también pondría en duda el programa de extradición de Uribe" dijo Paul Wolf, abogado que se especializa en derecho internacional y que ha seguido ambos casos.

La debilidad de las supuestas pruebas es evidente. Por ejemplo esta el caso del testimonio de un funcionario colombiano de “inteligencia” que supuestamente descifró docenas de conversaciones telefónicas de Sonia se refería “al negocio”.

En suma, el juicio imperialista contra Sonia, -o como dicen los medios gringos, contra las FARC- es una simulación para golpear la imagen del grupo insurgente, al no poder hacerlo en el campo político, ni en el militar. Sin embargo, en ese proceso se somete a una mujer revolucionaria, valerosa, valiosa y ejemplo de dignidad a condiciones que vulneran su integridad. Por esa razón convocamos a alzar la voz por medio de todas las formas de lucha para exigir de los gringos, la liberación de Sonia, Simón y todos los prisioneros políticos que se encuentran en cárceles conocidas y clandestinas regadas por todo el mundo. Exigimos al gobierno colombiano que deje la simulación y el engaño a los colombianos y de pasos hacia el canje humanitario.
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   Posté le 13-02-2007 à 15:10:58   

J'en profite pour revenir sur le 1er jugement de Simon Trinidad, qui s'est tenu en octobre/novembre pendant... 5 semaines! Rappelons que le gurillero a été "extradé" par la Colombie officiellement pour avoir exporté aux USA 5 kg (!) de cocaïne. Mais ce n'est pas pour cette raison qu'il est jugé, mais pour avoir participé au kidnapping de 3 espions américains toujours détenus par les FARC (officiellement de simples observateurs civils, d'un peu plus on nous balançait qu'ils étaient de simples touristes), et également pour terrorisme.

Simon Trinidad n'a droit à aucune visite, il n'a pu choisir son avocat, et n'a pu présenter aucun témoin. Alors que le procureur présentait 21 témoins à charge, le commandant des FARC fut son seul témoin, essayant tant bien que mal de faire passer son message en présentant la guerilla et en expliquant le rôle obscur joué par les US en Colombie.

Pour les principaux intervenants (juge, procureur) de ce procès, il semblait évident dès le départ qu'il n'y avait qu'une seule voie possible, la condamnation de Simon Trinidad ne faisait aucun doute, personne n'imaginant des jurés américains ne pas condamner un terroriste.

Pourtant l'impossible se produisit le 17 novembre, les jurés annonçant que leurs divergences étaient trop profondes pour rendre un verdict unanime. Le juge refusa ce délibéré et demanda aux jurés de revoir leur position. Seconde délibération le 20 novembre, identique à la première. Le juge menaça alors les jurés de ne pas les libérer pour Thanksgiving (22 novembre)! Finalement le bras de fer prit fin le 21 novembre, et le juge dut accepter la délibération des jurés. 2 possibilités s'offraient alors à lui, décider un non-lieu ou reconvoquer un 2e procès en repartant de 0.

C'est bien évidemment la deuxième option qui a été choisie et le 2e procès se tiendra à partir du 26 mars 2007, mais ce 1er procès est une victoire éclatante pour Simon Trinidad, pour les FARC et pour l'anti-impérialisme!

Un comité de défense milite actuellement aux Etats-Unis pour informer l'opinion publique des irréguralités du 1er procès, et notamment du non-respect des droits de la défense.


Le procès de la camarade Sonia s'est tenue dans les mêmes conditions, le verdict doit être annoncé dans les prochains jours, mais il y aurait bon espoir que les jurés rendent la même délibération que lors du procès de Simon Trinidad, d'autant plus qu'il a été démontré que l'un des principaux témoins cités par le procureur était rémunéré 15.000 $ par mois pour témoigner contre Sonia.




Free Ricardo Palmera

Fight Back

Message édité le 13-02-2007 à 15:12:08 par oppong
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   Posté le 13-02-2007 à 15:36:46   

Un attentat contre Nestlé attribué à la guérilla fait un blessé

18/01/2007



Un attentat à la voiture piégée, attribué à la guérilla marxiste, a en grande partie détruit mercredi une usine de récollection de lait de Nestlé située dans le sud de la Colombie, blessant un sous-traitant.

Il s'agit de la deuxième attaque contre Nestlé en trois jours.
Une première bombe avait détruit lundi plusieurs réservoirs de lait appartenant à l'entreprise, dans une ferme isolée se situant également dans la région du Caquetà.

Mercredi, vers 19 h, un inconnu a profité de l'entrée dans l'usine de plusieurs camions-citernes pour pénétrer dans les installations à bord d'une jeep tout-terrain. «Il a précipité son véhicule contre les chaudières et a aussitôt pris la fuite», explique le colonel William Urrego, commandant de la police régionale.
La jeep a explosé une minute plus tard, blessant au bras le sous- traitant qui s'était approché avec un extincteur. Il était hier hors de danger. L'usine, qui collectait quotidiennement 70 000 litres de lait, «est détruite à 60 ou 70%», estime Mario Miranda, porte-parole de Nestlé en Colombie.

Pas de menaces

La police attribue l'attentat à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), historiquement très présentes dans la région, sans préciser de motif. Les Farc, nées en 1964, ont parfois recours aux attentats pour intimider les entreprises qui refusent de leur verser un «impôt».
«Nous n'avons reçu aucun communiqué d'aucune sorte», précise Mario Miranda. «Cela fait 32 ans que travaillons dans le Caquetá, et nous n'avions jamais eu aucun problème. Nous ne comptons pas arrêter.»
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   Posté le 13-02-2007 à 15:40:07   

Colombie - Six morts dans des explosions imputées aux rebelles

22/01/2007 BOGOTA (REUTERS) - Six personnes ont été tuées dimanche dans une attaque à la bombe contre une patrouille de police, imputée aux rebelles, dans la ville portuaire de Buenaventura, sur la côte Pacifique de la Colombie, ont déclaré les autorités.
Deux policiers et quatre civils ont été tués et au moins 18 autres personnes ont été blessées par les deux engins explosifs utilisés par les rebelles, a précisé la police.

"Les policiers ont été attirés par une bagarre entre deux hommes. Alors qu'ils approchaient, une bombe a explosé, puis une seconde, qui a abouti à ce résultat dramatique", a déclaré le maire de la ville, Saulo Quinones, à l'antenne d'une chaîne de télévision.

Les autorités pensent que cette attaque pourrait avoir été menée en représailles aux opérations de police contre le trafic de drogue. Buenaventura serait un port d'exportation de la drogue colombienne.
Le gouvernement colombien et les Etats-Unis affirment que les rebelles marxistes des Forces armées révolutionnnaires de Colombie (Farc) sont impliqués dans le narco-trafic.

L'attaque de dimanche serait la troisième en une semaine de la part des rebelles, après un attentat à la voiture piégée contre une laiterie de Nestlé mercredi. Quelques jours auparavant, les Farc avaient tué cinq policiers dans une attaque à la bombe contre un véhicule de police près de la frontière équatorienne.
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   Posté le 13-02-2007 à 15:53:39   

En 2006, les FARC ont assassiné 45 kidnappés

24/01/2007

En 2006, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont assassiné 45 kidnappés parce que leurs familles n'ont pas payé la rançon demandée, selon Gustavo Muñoz, président de la Fundación Nueva Esperanza de Secuestrados (ONG), une association regroupant les proches des otages.

"L'an dernier, les FARC ont tué 45 personnes parce que leurs familles n'ont pas pu payer la rançon", a déclaré M. Munoz, affirmant que la guérilla marxiste accordait un délai de huit mois aux proches des otages spécialement enlevés pour l'argent.

"Ils sont condamnés à la peine de mort. Si au cours de cette période, la famille n'a pas payé la rançon, la personne est assassinée", indique-t-il, en précisant que les guérilleros réclament 20 millions de pesos (environ 9.000 dollars) pour restituer le cadavre.

Selon M. Munoz, les FARC, la plus importante guérilla du pays avec 17.000 hommes, détiennent actuellement 1.100 otages, contre 510 pour l'Armée de libération nationale (ELN), une organisation armée plus réduite et d'obédience guévariste.

Officiellement désarmées suite à un accord de paix avec le gouvernement du président Alvaro Uribe, les Unités d'autodéfense de Colombie (AUC), milices paramilitaires d'extrême-droite, retiendraient aussi 509 personnes en otages.

NB: Le gouvernement colombien a démenti le nombre de 45 exécutions par l'intermédiaire de son organisation Fondelibertad, avançant le nombre de 20 exécutions pour 2006.
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   Posté le 13-02-2007 à 16:01:39   

Mancuso ou le visage de la terreur paramilitaire

25/01/2007

Salvatore Mancuso a fait face à ses juges sans ciller. Le chef paramilitaire colombien d'extrême droite, qui doit terminer, cette semaine à Medellín, des aveux commencés le mois dernier, a reconnu sa responsabilité dans plus de 300 assassinats, débités sur un ton neutre en parcourant les fichiers de son ordinateur portable. Au fil de sa confession, l'élégant éleveur au visage poupin a ravivé les souvenirs macabres de la dernière décennie, qu'il a passée à la tête des milices antiguérillas des Autodéfenses unies de Colombie (AUC).

«J'en ai mal au ventre, mais il fallait que je vienne», commentait une victime à l'entrée du tribunal, lors de la première séance. Elle n'apu revoir le corps de son frère, le 22 octobre 1997, qu'avec l'interdiction de pleurer, sous menace de mort ; les paramilitaires venaient de le tuer, avec 14 autres villageois du hameau d'El Aro, et ils ne voulaient pas de gémissements. Les hommes du «Mono» («blond») Mancuso, ainsi surnommé pour le teint relativement clair de ce fils d'immigré italien, venaient d'appliquer leur stratégie militaire : le massacre d'habitants des zones dominées par la guérilla d'extrême gauche. «Si ces bandits sont comme un poisson dans l'eau chez les paysans, il faut leur enlever l'eau», expliquait Carlos Castaño, longtemps mentor et ami de «Salvatore» ­ lequel n'en organisera pas moins son assassinat.

Des paramilitaires tronçonneuse au poing

Les villages frappés par ces tueries, souvent avec l'aide de l'armée, comme l'a expliqué le Mono, se vidaient de leurs survivants. «Nous sommes partis avec juste ce que nous avions sur le dos», racontaient, en mai 2001, des Indiens réfugiés dans un stade d'une petite ville. Dans cette vallée du Naya, les paramilitaires, tronçonneuse au poing, avaient démembré plusieurs dizaines d'habitants. Mancuso contrôlait alors une grande partie du nord de la Colombie, où pas moins de 14 000 syndicalistes, militants de gauche ou villageois allaient être assassinés. L'éleveur continuait l'ascension entamée au début des années 90, quand il sillonnait avec ses gardes du corps la région fertile du Córdoba, sur la côte caribéenne. Amoureux des armes, il organisait déjà des raids pour se défendre des extorsions et des rapts sanglants de la guérilla.

Poudre ou troupeaux de zébus

Quand l'un de ses voisins, l'actuel président conservateur Alvaro Uribe, devient en 1995 gouverneur du département et légalise la création des Convivirs, coopératives de sécurité ­ qui dériveront en AUC ­, le Mono saisit l'occasion. Ses coopératives complètent vite la carte régionale des milices privées, qui se confond bientôt avec celle des cultures de coca. Le mariage entre lutte antiguérilla et narcomafia fait le bonheur des paramilitaires : Mancuso, accusé de blanchiment et de trafic de cocaïne, a édifié année après année une fortune qui doit plus à la poudre qu'aux troupeaux de zébus du Córdoba. Aujourd'hui, son empire foncier s'étendrait jusqu'en Espagne. Le jeune homme de bonne famille, éduqué dans un lycée religieux, a mis sur pied, entre autres, de lucratives exportations de drogue vers la mafia calabraise de la N'dranghetta.

Pour pouvoir profiter de cette fortune en paix, le comandante Mancuso se serait engouffré dans la démobilisation négociée par les AUC avec le pouvoir depuis juillet 2003. Aujourd'hui, les paramilitaires ont officiellement démobilisé leurs troupes, même si une soixantaine de petits groupes régionaux protègent toujours les routes du trafic de drogue. Mancuso en tête, les chefs et des centaines de responsables intermédiaires ont accepté un coup de poker qui semblait avantageux : avouer l'intégralité de leurs crimes, sans que la justice ait les moyens de vérifier leur sincérité, et n'être condamnés qu'à cinq ou huit ans de réclusion, dans des «colonies agricoles» aux allures de camp de vacances.

Mais les pressions de Washington, qui demande l'extradition du Mono et d'autres chefs paramilitaires pour trafic de drogue, ont durci les conditions. Prétextant des plans d'évasion, le Président a transféré, en novembre, le chef de guerre et 58 de ses collègues dans une prison de haute sécurité. Depuis, les reclus menacent régulièrement de tout déballer sur leurs alliances avec l'élite colombienne. «Nous avons reçu un appui social, politique et militaire, a avancé Mancuso, qui, dans le passé, avait assuré contrôler un tiers du Parlement. La Colombie doit être préparée à la vérité.»

Déjà, plusieurs parlementaires et un chef des services secrets, tous proches du président Uribe, font l'objet d'une enquête et les Colombiens s'attendaient à de nouvelles révélations. Mais il les a laissés sur leur faim. Le paramilitaire a bien mouillé des généraux et des responsables politiques et judiciaires, mais la plupart sont déjà recherchés ou morts. Il «n'a rien dit de nouveau», regrettait, ce week-end, l'hebdomadaire El Espectador . Les raisons ne lui manquent sans doute pas : un de ses lieutenants, trop bavard, a déjà été abattu. L'impassible comandante préférerait finalement, pour protéger famille et fortune, rester discret.


Une nouvelle fois des accusations extrêmement graves envers la classe dirigeante colombienne, qui ont été reprises par tous les journaux US, ce qui pourrait jouer en faveur d'un non-lieu pour les procès de Simon Trinidad et Sonia.


La Colombie déterre ses fantômes

06/02/2007 - RFI

La justice tente aujourd'hui d'élucider les crimes commis par les escadrons de la mort.

UN CAMION chargé de soldats, des 4 × 4 aux vitres noires, des éclaireurs à pied pour ouvrir la route... L'étrange convoi progresse lourdement dans la Sierra Nevada de Santa Marta, au nord de la Colombie. Il s'enlise dans des pistes boueuses, traverse des villages apeurés, passe des cols fleuris. Dans les champs de café, les journaliers examinentdu coin de l'oeil les intrus. Un nouveau groupe armé à l'assaut de ce fief des milices paramilitaires, qui ont déposé les armes en 2006 ? La caravane stoppe, des hommes en noir mettent pied à terre. Uniformes réglementaires, armes de dotation : les habitants respirent. Ce n'est que « La Loi », comme on appelle en Colombie la force publique.

Ces visiteurs sont enquêteurs, médecins légistes, anthropologues. L'unité de justice et paix, du nom de la loi de 2005 qui promet aux paramilitaires démobilisés la clémence des tribunaux, monte dans la sierra exhumer les corps des personnes disparues. Dans le cadre des négociations avec le président Alvaro Uribe, 31 000 paramilitaires ont déposé les armes ces trois dernières années. La justice tente à présent d'élucider les crimes de ces escadrons de la mort liés aux narcos, mais aussi à l'armée, à la classe politique et aux milieux d'affaires.

Les hommes en noir déchargent à présent des pelles, des sondes, des sacs plastiques, des combinaisons antiseptiques. Ils vont suspendre quelques jours leurs hamacs dans une ferme isolée, fouiller la terre pour retrouver des corps, recueillir auprès des paysans d'effarants témoignages.

Pas mécontents de ce regain d'activité sur ces versants fantômes, une bande de gamins brise à grands cris la loi du silence prudemment observée par leurs aînés. « Avant, c'était la guérilla qui faisait la loi ici », rappelle l'un d'eux. Les rebelles marxistes rendaient sur ces sommets une justice expéditive. Ils rackettaient les entreprises de la plaine, enlevaient des vacanciers sur la route de la côte et disparaissaient avec leurs proies dans les profondeurs de la sierra. « En 2001, poursuit le gamin, les paramilitaires sont arrivés pour chasser la guérilla... » Les yeux écarquillés, son copain mime, pistolet imaginaire au poing, la mise à mort d'un villageois par « 81 », le chef paramilitaire local, également surnommé « El Patron. » « C'était Satan en personne ! », crie un troisième gamin : « Le voisin, ils lui ont arraché les ongles et ont exposé son corps pendant une semaine. » Mais la plupart du temps, ici, « les gens disparaissent. Les paras les tuent, creusent un trou pour les enterrer, et on n'entend plus parler d'eux »...

Plus de 7 000 disparitions

Des Caraïbes aux Andes et à l'Amazonie, des milliers de familles colombiennes prient sans relâche pour retrouver les dépouilles de leurs proches, connaître les circonstances de leur mort, pouvoir enfin faire leur deuil. Outre les victimes de la guérilla, les organisations de droits de l'homme parlent d'au moins 7 000 disparitions forcées ces vingt dernières années. La grande majorité de ces meurtres sont imputés aux groupes paramilitaires, voire à des agents de l'État.

Accroupi dans une fosse rectangulaire découverte dans un champ de café de la sierra, l'anthropologue de l'équipe médico-légale dégage à la brosse des ossements grisâtres. Le squelette d'un inconnu se dessine sur la terre rouge. L'un parmi les centaines de civils disparus dans la Sierra Nevada vient d'être retrouvé. Ses restes sont ramenés au campement.

À quelques kilomètres de là, ce sont des os sectionnés qui sont déterrés. Un homme, jeune, découpé à la tronçonneuse, énonce le médecin légiste. La propriétaire de la parcelle savait l'existence de cette tombe à vingt mètres de la ferme familiale. Elle avait préféré ne rien dire, et s'éviter des problèmes. Déjà que son frère, lui aussi, a disparu... Sa plainte est enregistrée, les enquêteurs lui prélèvent un échantillon de salive. Son ADN sera comparé à celui des corps exhumés.

C'est un paysan du coin, ex-collaborateur des paras accusé de complicité d'homicide, qui aide à localiser les corps. Le zèle antiguérilla n'est parfois qu'un prétexte, rappelle le captif : « Les paras tuent des paysans en les accusant d'être des guérilleros en civil. Mais, avant, ils les forcent à signer des documents pour leur voler leurs terres. » Depuis août 2005, les unités de justice et paix ont déterré un millier de corps. Mais le travail ne fait que commencer : plus de 4 000 fosses ont déjà été localisées dans tout le pays. Et la justice estime qu'au moins 10 000 corps sont enterrés dans tout le pays.

Sépulture chrétienne

Devant leur campement de la sierra, les enquêteurs éloignent mollement les gamins de la ferme qui se pressent pour assister à la reconstitution des squelettes retrouvés. Les ossements sont lavés, photographiés, répertoriés, des cartes dentaires établies. Les restes sont envoyés en laboratoire. « Une fois identifiés, on les rend à la famille pour qu'elle leur donne une sépulture chrétienne », conclut le médecin légiste.

La loi de justice et paix prévoit pour les coupables de crimes contre l'humanité qui ont volontairement rendu les armes une peine de cinq à huit ans de détention dans de commodes « colonies agricoles. » Grâce aux diverses remises de peine, ils ne devraient purger qu'une peine dérisoire, s'indignent les familles des victimes. Pour l'heure, les proches des victimes doutent que vérité et réparation éclosent de ce processus de démobilisation controversé. Ils espèrent, comme ce policier de la sierra, que « si la justice des hommes ne les condamne pas, la justice de Dieu s'en chargera ».
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   Posté le 13-02-2007 à 16:13:44   

Mélanie Betancourt s’adresse aux candidats à l’élection présidentielle

Le 28/01/2007

Bientôt 5 ans (le 23 février) qu’Ingrid Betancourt a été enlevée par les FARC.

1798 jours.

Depuis, Mélanie, sa fille, se bat sans relâche, épatant par son courage, sa détermination et sa persévérance tous ceux qu’elle croise. Mélanie, la tête haute, porte sans victimisation ni pleurnicherie une plaie béante plus grande qu’elle. Celle de "près-plus-bien plus" (allez-savoir) de 4 000 otages retenus en Colombie. Dont sa Maman, candidate alors à la Présidence de la République Colombienne.

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie - Armée du peuple (De l’espagnol "Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia - Ejército del Pueblo" ; l’acronyme exact est FARC-EP) sont la principale force rebelle de Colombie, "établie en 1964 comme branche armée du Parti communiste colombien, d’obédience marxiste-léniniste et reconnue comme organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne", précise Wikipédia. Eux exigent la libération de prisonniers. En face Uribe menace d’assaut militaire. Que fait Paris pour ses ressortissants ? Quelle cellule de crise ? Quelle priorité ? Quel engagement a pris le quai d’Orsay ? Peau de chagrin...

Aujourd’hui Mélanie Betancourt, 20 ans, cherche à interpeller les candidats à l’élection présidentielle. Elle leur demande de s’engager pour la libération de sa mère et des autres otages, en particulier français. Pas un n’a répondu à cette heure.

> Voici son manifeste.

@ Messieurs Douste-Blazy, en charge de ce dossier, et aux candidats déclarés à cette élection présidentielle : Mélanie s’adresse à vous dans ce podcast. Vous pouvez être sourd. Nous ne le serons pas. Et pourrions même nous en souvenir...

Podcast


Je vous fais un résumé avec les principaux passages dès que j'ai le temps
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   Posté le 13-02-2007 à 16:30:20   

Rapport annuel des célèbres humoristes de RSF...


Colombie - Rapport Annuel 2007

Trois journalistes ont été assassinés et sept ont été obligés de quitter leur région, voire le pays sous la menace. Démobilisés mais pas désarmés, les paramilitaires continuent de semer la terreur, en particulier dans les départements du Nord. Accusé de “rébellion et terrorisme”, un journaliste est derrière les barreaux.

Réélu le 28 mai 2006, le président Alvaro Uribe aura plutôt mal entamé son second mandat : nouvelle rupture des pourparlers avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, estimées à 17 000 combattants et prédateurs notoires de la liberté de la presse), scandale des faux attentats de l’armée attribués au FARC, autre scandale politique provoqué par les connexions entre des politiciens de la majorité et les paramilitaires. Le plan “Justice et Paix”, inauguré en 2003 et achevé en avril 2006, a conduit à la démobilisation officielle de 30 000 miliciens d’extrême droite des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), en échange de l’impunité. Le plan ne fait donc l’affaire de personne, et surtout pas des journalistes locaux, livrés aux menaces de ces autres prédateurs de la presse, pas désarmés et reconvertis dans le narcotrafic et les meurtres sous contrat.

Quatre hommes, dont deux anciens des AUC, ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Gustavo Rojas Gabalo dit “El Gaba”, chroniqueur de Radio Panzemu à Montería (Nord-Ouest). Le journaliste, qui n’hésitait pas à pourfendre la corruption locale, a été abattu par deux individus à moto le 4 février 2006. Il est décédé après quarante-quatre jours d’hospitalisation. Le mois d’août a été meurtrier pour la presse colombienne avec l’assassinat, le 9 à Yumbo (Ouest), de Milton Fabián Sánchez, de la radio communautaire Yumbo Estéreo. Le crime n’a jamais été élucidé, mais le journaliste s’attaquait à des sujets sensibles comme les violations des droits de l’homme et l’insécurité. Directeur de programmes de la station locale Radio Toledar, Atilano Segundo Pérez a peut-être payé de sa vie, le 22 août à Los Alpes de Cartagena (Nord), le fait d’avoir évoqué à l’antenne les activités criminelles d’un groupe paramilitaire soi-disant démobilisé.

Exils forcés

Dénoncés comme principaux prédateurs par la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP), particulièrement implantés dans les départements côtiers du nord du pays, les paramilitaires ont bien souvent été à l’origine de menaces obligeant des journalistes à quitter leur région, voire le pays. Correspondante du quotidien américain The New Herald, Olga Cecilia Vega avait réalisé une interview d’un chef militaire des FARC en octobre 2005. Depuis, les menaces de mort, les avertissements et les filatures suspectes n’ont pas cessé contre sa personne. Elle a dû partir précipitamment de Florencia (Sud), le 1er février, après l’ultimatum de deux inconnus l’accusant d’être une “guérillera”. En 2002, la journaliste, qui travaillait alors pour RCN Radio, avait échappé à deux attentats perpétrés par les AUC.

Neuf autres journalistes ont été contraints au départ dans des conditions similaires. Le 6 juillet 2006, Herbín Hoyos Medina, ancien otage des FARC et présentateur de l’émission “Las voces del secuestro” (“Les voix de la captivité”) sur Radio Caracol, a fui le pays sous les menaces répétées d’un mystérieux Front d’action et de justice pour la liberté et la démocratie. Un non moins mystérieux Front social pour la paix a tenté quant à lui de compromettre Hollman Morris, journaliste et producteur de l’émission “Contravía” - diffusée sur la chaîne publique Canal Uno - en faisant circuler une bande vidéo trafiquée le présentant comme un porte-parole des FARC. Sous l’appellation des signataires se dissimuleraient d’anciens paramilitaires, mais Hollman Morris s’était aussi attiré les foudres de l’armée, du gouvernement et du président Alvaro Uribe en personne, dont il avait critiqué à l’antenne le traitement de la guerre civile. Les accusations calomnieuses de collusion avec la guérilla ont également nourri les menaces, au mois de juin, de paramilitaires - rebaptisés Front démocratique Colombie libre ou Autodéfenses Colombie libre, table nationale unifiée - contre le collectif Medios para la paz et vingt-huit autres ONG, dont la FLIP. Au Nord, un commando des “Aigles noirs” s’est illustré, entre octobre et décembre, par une campagne de terreur contre les médias locaux, et en particulier contre la station Radio Galeón, basée à Santa Marta.

Le conflit larvé entre la Colombie et le Venezuela - le gouvernement d’Alvaro Uribe soupçonnant celui d’Hugo Chávez de couvrir les FARC - a eu sa première répercussion sur le terrain des médias. Le 19 novembre, Freddy Muñoz, correspondant colombien de la chaîne latino-américaine Telesur, lancée sous l’impulsion d’Hugo Chávez et basée à Caracas, a été arrêté à Bogotá et inculpé un mois plus tard de “rébellion et terrorisme”. Le journaliste, accusé sans preuve d’être l’artificier d’un attentat commis par les FARC en 2002, a été libéré sous contrôle judiciaire le 9 janvier 2007.

RSF
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   Posté le 13-02-2007 à 16:41:42   

Succession de dépêches AFP fin janvier:


Uribe: l'année 2007 "cruciale" pour la libération des otages en Colombie

BOGOTA, 30 jan 2007 (AFP)

Le président colombien Alvaro Uribe a affirmé mardi que l'année 2007 était "cruciale" pour la libération des otages de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

"L'année 2007 est une année cruciale. J'attire à tous votre attention, pour que chacun réalise à l'intérieur de lui qu'il s'agit d'une année cruciale", a lancé M. Uribe, qui tenait un discours devant les responsables de la police, en insistant à plusieurs reprises : "une année cruciale pour secourir les otages".

Partisan d'une politique sécuritaire, le président colombien, largement réélu en mai dernier, Uribe a ordonné aux commandants de la Police Nationale réunis à Cespoa de "vaincre les chefs de la guérilla, capturer les chefs des paramilitaires qui ne sont pas en prison".

Ces déclarations interviennent alors que les proches des otages, relayés par des ONG, implorent le gouvernement de ne pas recourir à la force mais à la négociation afin de conclure un accord d'échange entre les otages des FARC et les guérilleros détenus.

Lors de cette réunion, M. Uribe a a annoncé que le haut commissaire pour la paix désigné par le gouvernement, Luis Carlos Restrepo, avait été mandaté afin de solliciter une collaboration militaire aux pays européens souhaitant un accord d'échange entre le gouvernement et les rebelles.

"J'ai ordonné au commissaire pour la Paix Luis Carlos Restrepo de demander aux pays européens intéressés par l'accord humanitaire pour les kidnappés, de nous assister pour des opérations de sauvetage qui seraient menées par la Force Publique", a affirmé le président Uribe.

Il a en outre ordonné aux commandants de la Police de capturer les chefs des cartels (de la drogue) du nord de la Vallée.


Les proches des otages dénoncent l'appel d'Uribe à les libérer de force

BOGOTA, 31 jan 2007 (AFP)

Les proches des otages de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ont rejeté mercredi l'appel lancé la veille par le président colombien Alvaro Uribe afin de les libérer par la force.

Le chef de l'Etat avait exhorté mardi dans un discours à Bogota les responsables des forces de l'ordre à agir, en affirmant que l'année 2007 était "cruciale pour secourir les otages".

Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, l'ex-candidate à l'élection présidentielle enlevée en 2002, a affirmé à l'AFP que cet appel constituait une "déclaration à mort" pour les proches. "Cela nous mortifie terriblement", a-t-elle souligné.

Mme Pulecio a indiqué qu'une lettre avait été envoyée la semaine dernière au président Uribe par les proches des otages pour le mettre en garde contre les risques d'une opération militaire.

"Le président nous surprend chaque jour de manière négative. Il a débuté 2007 en disant que ce serait +l'année de la vie+ et il annonce une offensive de libération", a-t-elle dit.

Porte-parole des familles de policiers colombiens enlevés par la guérilla marxiste, certains depuis plus de dix ans, Marleny Orjuela assure aussi à l'AFP que l'option militaire "signifie du sang et du feu et la mort de nos proches".

L'ex-président colombien Ernesto Samper (1994-1998), qui a tenté de promouvoir un échange entre les otages et les guérilleros emprisonnés, a accusé son successeur de "cruauté".

"C'est un acte de cruauté de demander aux proches s'ils sont d'accord avec les sauvetages", a-t-il déclaré, estimant que le gouvernement devait "assumer la responsabilité" au lieu de créer un "complexe de culpabilisation".


Otages en Colombie : les Etats-Unis soutiennent l'option militaire d'Uribe

BOGOTA, 31 jan 2007 (AFP)

Le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Amérique Latine, Tom Shannon, a apporté mercredi à Bogota le soutien des Etats-Unis au président colombien Alvaro Uribe, partisan de l'option militaire pour libérer les otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

"De notre point de vue, la politique de ce gouvernement a été très réussie dans la manière d'essayer de libérer les otages", a déclaré M. Shannon, affirmant que Washington avait "confiance dans le gouvernement et les services de sécurité".

Le secrétaire d'Etat adjoint, qui tenait une conférence de presse à l'ambassade américaine à l'occasion d'une visite de trois jours en Colombie, a assuré que les Etats-Unis avaient la volonté de "travailler ensemble avec le gouvernement de Uribe" pour libérer les otages.

"La liberté des otages est quelque chose de très important pour la Colombie et tous les pays qui ont des ressortissants retenus par les différents groupes armés", a ajouté M. Shannon, selon qui les FARC "ont en définitive la responsabilité de les rendre".

Le chef de l'Etat avait lancé la veille un appel aux forces de l'ordre, affirmant que l'année 2007 était "cruciale pour libérer les otages" retenus notamment par la guérilla marxiste.

Cette annonce a suscité l'opposition des proches des otages qui implorent le gouvernement de ne pas intervenir militairement mais d'ouvrir des négociations avec les rebelles.


Pourparlers en Colombie: "entretien de travail" vendredi à Genève

GENÈVE, 1 fév 2007 (AFP)

La Suisse joue un rôle de "facilitateur" de paix en Colombie et sa présidente Micheline Calmy-Rey aura vendredi après-midi à Genève un "entretien de travail" avec la ministre colombienne des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo Castro, a-t-on appris jeudi de source officielle.

La Suisse, avec l'Espagne et la France, tente de "faciliter" un accord humanitaire entre les autorités colombiennes et la guérilla marxiste des Forces Armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en vue d'un échange d'otages des guérilleros contre des rebelles détenus par les autorités.

La ministre colombienne "est de passage à Genève et Mme Calmy-Rey (également ministre des Affaires étrangères de la Confédération helvétique, ndlr) la rencontrera comme cela est courant dans ce genre de circonstances", a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le président colombien Alvaro Uribe a indiqué mercredi soir "qu'une mission européenne, autorisée par le gouvernement, travaille actuellement en Colombie à rechercher un accord humanitaire". "Ce matin (mercredi), un autre médiateur a été autorisé", a-t-il poursuivi sans donner plus de détail.

M. Uribe a cependant clairement indiqué qu'il continue de privilégier l'option militaire pour libérer les otages de la guérilla.

La France, la Suisse et l'Espagne avaient proposé en décembre la création d'une zone démilitarisée sous contrôle international pour négocier l'échange mais les FARC avaient repoussé la proposition, estimant qu'une zone démilitarisée de 180 kilomètres carrés serait trop petite.
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   Posté le 13-02-2007 à 16:57:20   

Réunion d'artistes "engagés"

Artistes et écrivains français mobilisés contre "la mort d'Ingrid Betancourt"

PARIS, 1 fév 2007 (AFP) - Des écrivains, artistes français et la fille d'Ingrid Betancourt, Mélanie, ont demandé jeudi au gouvernement français un "engagement plus ferme" pour obtenir la libération de la députée franco-colombienne.

Les chanteurs Renaud et Alain Chamfort, les acteurs Alain Delon, Jean-Claude Brialy et Philippe Torreton, les écrivains Marc Lévy et Alain Decaux se sont rassemblés au Théâtre Marigny à Paris pour soutenir l'appel de "100 artistes et écrivains contre la mort d'Ingrid Betancourt".
Un portrait de l'otage, accroché pour soutenir l'opération, restera affiché sur la façade du théâtre "aussi longtemps qu'Ingrid Betancourt ne sera pas libre", a déclaré le maire PS de la capitale, Bertrand Delanoë.

"Maman est devenue une otage éternelle", a déclaré Mélanie Betancourt lors d'un discours prononcé dans le foyer du Théâtre. Le 23 février, "cela fera un quinquennat que ma mère et son amie Clara Rojas ont été enlevées et quatre ans que l'on est sans nouvelle ni preuve de vie", a-t-elle dit.
"Il n'est pas acceptable que la France laisse un pays détenir une de ses ressortissantes et ne se donne pas tous les moyens, notamment auprès de l'ONU et de l'Union européenne pour obtenir sa libération", a-t-elle expliqué à l'AFP après le rassemblement .
Notant que sa mère détient le "triste record de l'otage français le plus longtemps détenu", la jeune femme a regretté que les médias "ne se mobilisent pas autant que pour les autres otages, comme la journaliste Florences Aubenas".

Et pour conclure une déclaration du célèbre philosophe et analyste politique R. De Séchan:

"Il faut que le gouvernement tape du poing sur la table et menace s'il le faut de rompre ses relations diplomatiques avec la Colombie", a déclaré à l'AFP le chanteur Renaud.

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   Posté le 13-02-2007 à 17:03:35   

Le Parti Liberal tente d'exister politiquement et médiatiquement en faisant la promotion de l'échange humanitaire...


En Colombie, le parti libéral veut faire pression sur Uribe et sur les FARC pour qu'ils signent un accord humanitaire

05/02/2007

"Les conditions politiques et juridiques existent pour que les deux parties signent un accord qui mettrait fin au kidnapping de 57 personnes par les FARC", selon José Noel Ríos, le secrétaire général du Parti Libéral.

Le parti Libéral de Colombie (parti d'opposition) a demandé aujourd'hui d'exercer de fortes pressions sur le président Álvaro Uribe et sur les FARC pour qu'ils signent un accord humanitaire.
Dans une interview avec Notimex, Rios a indiqué que "ce que nous devons faire c'est de convaincre le président et les FARC pour l'accord humanitaire. Si l'accord n'a pas encore été signé c'est parce qu'il n'y a pas eu de volonté politique de le réaliser", a soutenu le dirigeant politique.
Il a signalé que "les instruments juridiques sont là. La Constitution dit que le président doit veiller à la sécurité de de tous les Colombiens ". Il a ajouté que, en outre, la Constitution de 1991 comporte un article qui déclare "...le président est la personne chargée de maintenir l'ordre public et il doit veiller à ce que tous les Colombiens aient droit à la vie - par conséquent les kidnappés aussi".

Les FARC exigent, pour libérer les 57 personnes qu'ils ont en leur pouvoir, un échange contre quelque 600 guérilleros qui sont actuellement en prison, échange qui devrait se passer dans une zone démilitarisée de ce pays sud-américain.

Selon Rios, tant le chef d'État que les FARC ont déclaré à diverses occasions et à plusieurs moments qu'ils avaient le désir de concrétiser un accord humanitaire, mais "ils n'ont posé aucun acte qui honore cette volonté politique".
Il a souligné que les deux parties devaient faire des gestes qui les portent à un rapprochement pour l'accord humanitaire que, selon différents sondages d'opinion, réclament maintenant la majorité des Colombiens. Il a ajouté que le Parti Libéral soutiendrait toutes les initiatives rendues nécessaires par l'urgence de l'accord humanitaire, tant les initiatives législatives que celles qui mobilisent la population pour faire pression sur les deux parties.
Le Parti Libéral s'oppose aussi à la décision du président Uribe de libérer les kidnappés par la voie militaire et a insisté sur la nécessité de concrétiser un accord humanitaire.

Rios soutiendra le voyage d'une délégation de parents de kidnappés à Washington (Etats-Unis) pour y demander l'appui des organismes internationaux et du Congrès des Etats-Unis.
Le dirigeant politique a déclaré que "même si elle est inutile", il soutiendrait la loi d'initiative populaire pour garantir l'accord humanitaire, qui est proposée par l'ex président Ernesto Samper (1994-1998) et les parents des kidnappés.
Cette proposition cherche à récolter un million 500 mille signatures dans tout le pays pour les présenter au Congrès et obliger ainsi le gouvernement Uribe à souscrire un accord humanitaire avec les FARC.
Pour Rios, c'est "une initiative intéressante parce qu'elle préconise l'accord humanitaire, mais les instruments juridiques que j'ai déjà mentionnés sont repris dans la Constitution, il ne manque que la volonté de le faire".
"C'est une grande initiative et elle doit servir pour que le président (Uribe) soit impliqué dans l'accord et pour qu'on ne perde plus de temps à penser à la guerre, mais bien à la paix", a souligné Rios.
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   Posté le 13-02-2007 à 17:06:57   

Victoire diplomatique de l'Equateur sur la Colombie!

La Colombie arrête l'épandage controversé d'herbicides

BOGOTA 10/02/2007 - La Colombie a cessé vendredi ses opérations d'épandage d'un herbicide destiné à détruire les plants de coca le long de la frontière avec l'Equateur. Quito avait dénoncé les nuisances de ces produits pour sa population et l'environnement.

La tension était montée d'un cran en décembre entre les deux voisins lorsque la Colombie avait repris ses largages d'herbicides, essentiels selon elle pour détruire les plants de coca, matière première de la cocaïne. Le président colombien Alvaro Uribe et son homologue équatorien, Rafael Correa étaient convenus en janvier que l'Equateur aurait un droit de regard sur ces opérations.

"La Colombie va procéder désormais à une éradication manuelle et mettre fin à la phase d'épandage de façon à ce que nous puissions mettre en oeuvre de bonne foi l'accord entre les deux présidents", a déclaré la ministre des Affaires étrangères colombienne, Maria Consuelo Araujo. Elle a précisé que l'Etat emploierait 1200 personnes pour détruire les plants de coca dans les provinces de Putumayo et de Narino, près de la frontière avec l'Equateur.

L'année dernière, l'Equateur avait rappelé son ambassadeur en poste à Bogota pour exiger l'arrêt de ses largages de pesticides, qui détruisent selon lui les champs des paysans équatoriens et nuisent également à la santé de la population. La ministre des Affaires étrangères équatorienne, Maria Espinosa, a estimé vendredi que la décision de la Colombie allait favoriser le dialogue entre les deux gouvernements.

La Colombie a reçu environ quatre milliards de dollars d'aide des Etats-Unis depuis 2000 pour sa guerre contre le trafic de drogue, qui finance, selon le gouvernement, les rebelles marxistes des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Les autorités colombiennes ont affirmé que ces opérations d'épandage, soutenues par les Etats-Unis, étaient la seule technique permettant d'atteindre des zones reculées, où des combats ont lieu entre les rebelles et les forces gouvernementales.
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   Posté le 13-02-2007 à 17:13:57   

"C'est illogique de nous demander une assistance militaire"

07/02/2007 - La Vanguardia Liberal

Rencontre avec l'ambassadeur de France en Colombie, Camille Rohou

L'ambassadeur de France en Colombie, Camille Rohou, reconnaît que, comme tout bon breton, il est têtu, et c'est pourquoi il n'abandonnera pas la recherche de l'Accord Humanitaire, en dépit de l'insistance du président Álvaro Uribe de les libérer par la voie militaire.

"Il faut aller de l'avant parce qu'il n'y a pas d'autre manière de libérer les kidnappés vivants", assure le diplomate, pour lequel il est illogique que le Chef d'État colombien leur demande de l'aide et une assistance militaire pour essayer de rendre la liberté aux séquestrés alors que, à plusieurs reprises, la France s'est déclarée opposée à cette option.

L'interview de Camille Rohou par Colprensa

* Comment avez-vous reçu la demande du président Álvaro Uribe pour un appui technologique et de renseignements pour le sauvetage militaire des kidnappés ?

- Ambassadeur Camille Rohou : "Nous sommes tout-à-fait opposés à une option militaire pour libérer les kidnappés. Je l'ai déclaré, tout comme l'a fait souvent le Président de la France et le Ministre des Affaires Etrangères. C'est réellement quelque chose qui nous préoccupe, et nous ne parlons pas seulement d'Ingrid Betancourt, mais nous pensons à tous les kidnappés en Colombie.

* Mais le Gouvernement National insiste et a demandé de l'aide militaire à la Communauté internationale...

- Soyons logiques : si nous ne soutenons pas l'option militaire, comment pourrions-nous prendre part avec des moyens qui peuvent permettre une option militaire ? C'est-à-dire, fournir des hommes, de l'équipement, tout type d'aide dans le cadre de l'option militaire, ne serait pas logique.

* Cela serait la même chose que de prendre part militairement ?

- C'est évident que oui. Si on veut libérer les kidnappés, comme on dit ici, "à sang et feu" , et comme nous sommes contre cette option, nous n'allons pas non plus fournir une assistance au niveau technologique ou à tout autre niveau militaire. Il faut être cohérents.

L'Europe a une autre stratégie

* Avez-vous eu l'occasion de parler personnellement avec le président Uribe pour exprimer cette inquiétude, cette incohérence ?

- J'ai parlé un peu avec lui de tout ceci, mais cela été une courte entrevue parce qu'il y avait une longue file d'ambassadeurs...

* Comment avez-vous interprété le fait que le président Uribe mette l'emphase exclusivement sur la France, en parlant devant le corps diplomatique ?

- Cela ne m'a pas surpris, parce que nous sommes, outre les Etats-Unis, le seul pays qui a un kidnappé qui possède la nationalité française, comme c'est le cas pour Ingrid Betancourt qui est franco- colombienne.
On sait qu'en France il y a beaucoup de manifestations pour la libération d'Ingrid et pour l'accord humanitaire pour ceux kidnappés en Colombie. Les Etats-Unis ont une autre stratégie, parce qu'ils considèrent qu'on ne peut pas négocier avec des terroristes.

* Mais pour la France les Farc sont aussi des terroristes...

- Je veux le souligner, nous n'avons aucune sympathie par les Farc, nous les avons clairement déclarés comme étant une organisation terroriste depuis quatre années. Nous le confirmons, parce qu'ils kidnappent des civils innocents, qu'ils placent des mines antipersonnel, recrutent des enfants-soldats... pour toutes ces raisons ce sont des terroristes. Mais ce fait n'empêche pas qu'on puisse parler avec eux quand il est question de libérer des innocents.

* Cette dénomination de "terroristes" n'est-elle pas un obstacle pour négocier l'Accord Humanitaire ?

- Dans l'histoire du monde il y a toujours eu des échanges humanitaires, et au Moyen-Orient cela c'est fait très souvent. Je crois que toutes les puissances du monde le font de manière plus ou moins discrète, mais ils le font.
Je dois aussi souligner qu'il y a peu, nous agissions pour la libération d'un Colombien kidnappé en Afghanistan, qu'ils ont finalement délivré à l'ambassade de France.

* C'est donc là est un exemple qui montre qu'on peut négocier avec des groupes des terroristes ?

- C'est un exemple qu'il faut négocier avec des terroristes et un exemple de ce que la France ne se préoccupe pas seulement d'Ingrid Betancourt, mais qu'elle s'est aussi préoccupée d'un Colombien kidnappé en Afghanistan.

* Sur base de quelles conditions le gouvernement français pourrait-il enlever la dénomination de terroristes aux Farc ?

- Il est difficile à répondre à cela immédiatement, parce que cela dépend des gestes qui feront les Farc. On ne peut pas dire, en principe, qu'un groupe est terroriste et un autre non, car chaque pays a ses dénominations, ses critères. Cette dénomination de terroriste (en ce qui concerne les Farc) a été décidée par tous les pays membres de l'Union Européenne en 2003.

Le Cas d'Araújo a été un miracle

* Est-ce que l'évasion de l'ex ministre Fernando Araújo a changé quelque chose à la situation des kidnappés en Colombie?

- Le cas de Fernando Araújo est très spécial, parce que les politiques sont les kidnappés les plus surveillés, il est très risqué d'essayer de les libérer par la force. Dans le cas de l'ex ministre Araújo, presque tout le monde considère que cela a été un miracle qui peut difficilement être répété.

* L'opération de libération de l'ex ministre Araújo était-elle risquée?

- Dans des tentatives de libération de politiciens kidnappés par une force militaire ou policière, jusqu'à présent, il n'y a pas un seul succès. Je peux me tromper, mais ne vois aucune opération réussie. Il y a eu dans ce cas une attaque militaire qui a coincidé, apparemment, avec une fête de fin d'année chez les ravisseurs. Il a profité de cette confusion et il s'est échappé. Il a risqué sa vie, parce que si les Farc l'avaient retrouvé, qui sait s'ils auraient respecté sa vie.
Cela a a été, heureusement, un miracle pour lui. Après son évasion, la surveillance des kidnappés par les Farc s'est probablement renforcée.

Il faut essayer de convaincre les Farc...

* Croyez-vous que les Farc veulent vraiment un accord humanitaire ?

- Je ne sais pas s'ils veulent ou non un accord humanitaire, mais je ne vois pas d'autre solution. C'est le seul moyen sur pour obtenir la libération, vivants, des kidnappés.
Il faut essayer de convaincre les Farc de se réunir autour d'une table avec le Gouvernement, parce ce sont là les seuls négociateurs. Les facilitateurs peuvent essayer de convaincre mais ils ne peuvent pas négocier.

* Même si cette question paraît un peu élémentaire, que diriez-vous aux Farc pour les convaincre de signer l'Accord Humanitaire ?

- S'ils ont un certain respect au niveau humanitaire, ils doivent le faire. Si non, ce sont clairement des terroristes, qui sont aussi liés au trafic de drogue.
Jusqu'à présent on peut difficilement considérer les Farc comme une organisation respectable, mais en tant que facilitateurs, nous devons essayer de ne pas trop souligner cet aspect, parce que si non, nous n'allons jamais les convaincre. Cela est quelque chose d'évident.

* Comment se porte l'initiative des pays amis ? Avez-vous réussi des rapprochements avec les Farc ?

- Je ne parlerai pas de cette mission, parce qu'il s'agit de la vie de personnes. Si on parle trop, on ne va rien obtenir, il faut maintenir une règle de discrétion absolue sur ce sujet.
J'ai écouté le Président dire qu'il y aurait un autre facilitateur et cela est très bien, mais le problème n'est pas de faciliter mais d'essayer de convaincre les Farc et le Gouvernement de se réunir autour d'une table sans trop des conditions préalables.
S'il faut faire une première négociation sur les conditions pour se réunir et ensuite négocier, alors cela va prendre des siècles.

* Quand vous dites qu'il ne faut pas mettre trop de conditions préalables, cela signifie-t-il qu'on doit accepter la démilitarisation des communes de Pradera et de Florida, dans la Vallée du Cauca, pour commencer les négociations ?

- En septembre, un peu avant l'attentat à l'Université Militaire, le Gouvernement avait accepté la démilitarisation d'une zone de 180 kilomètres carrés dans les zones de Florida et Pradera. Les Farc demandaient 800 kilomètres carrés. Pour moi la différence était minime en termes de politique de sécurité. Je ne suis pas expert militaire, mais ces 600 kilomètres carrés, il ne me paraît pas qu'ils pourraient changer la face de la guerre, ou du conflit.

* Mais considérez-vous que la démilitarisation est possible?

- Il me semble qu'il pourrait y avoir un rapprochement, un accord sur la taille de la zone, mais il y a eu cet attentat et tout a été remis en question.

* Est-ce que ce serait une meilleure idée que les négociations se déroulent hors du pays ?

- Je crois que les Farc n'acceptent pas d'aller négocier en dehors du pays. Je ne considère pas qu'il faille mettre beaucoup de conditions. Je comprends très bien la position du Gouvernement, il y a des choses qu'il ne peut pas accepter parce que, d'un côté il y a un État démocratique qui ne peut pas abandonner des règles essentielles - cela, je le comprend -, mais il y a des situations qui, d'après moi, ne devraient pas affecter beaucoup l'État colombien et la politique de sécurité.

Nouvelles alternatives ?

* Les pays amis (la France, la Suisse et l'Espagne) ont-ils une certaine proposition,en 2005, pour démilitariser une certaine zone du pays et y mener les discussions pour l'échange, ou avez-vous gardé la précédente ?

- Je ne puis pas répondre à cette question parce qu'une des raisons de l'échec de la proposition de décembre 2005 a été la conférence de presse qu'a faite le Gouvernement au Palais Présidentiel. Cette conférence de presse a provoqué la réponse négative des Farc. Il faut garder une grande discrétion quand on veut parler avec les deux négociateurs.

* On voit que votre foi est toujours la même, après l'insistance du président Uribe pour le sauvetage militaire. Etes-vous modérément pessimiste ou optimiste face à l'avenir?

- Je suis ici depuis deux ans et demi et durant ce temps j'ai connu ici des montagnes russes sur le sujet. Il ne s'agit pas d'optimisme ou de pessimisme, il faut aller de l'avant parce qu'il n'y a pas d'autre manière de libérer les kidnappés vivants.

* Si on obtenait de mettre en route l'échange humanitaire, serait-ce là un point de départ pour un éventuel processus de paix ?

- Si les deux négociateurs parviennent à se parler pour affaire humanitaire, c'est un premier pas. Je crois ce qui empêche réellement une possible négociation, c'est le manque de confiance entre les deux parties.
Après tant d'années de conflit, les Colombiens ont une culture de la violence qui, à la fin, n'a qu'une issue possible : c'est de reconstruire la confiance dans l'autre.

* Au milieu de ces circonstances et de toute cette situation, comment qualifieriez-vous aujourd'hui les relations entre la Colombie et la France ?

- Je crois que c'est une relation qui a pour l'instant des problèmes politiques, mais elle est très profonde. Je crois que nous allons surmonter ce problème, un beau jour cela va se terminer et le plus tôt sera le mieux.
La France est le troisième investisseur en Colombie et le premier employeur international dans le pays. Les deux pays a beaucoup de choses à discuter et à faire en commun.
Paria
   Posté le 13-02-2007 à 20:19:27   

Merci pour toutes ces infos oppong
Membre désinscrit
   Posté le 15-02-2007 à 03:48:59   

Vous en avez certainement déjà entendu parler, pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu:

Guerillera Un superbe documentaire réalisé par un danois sur l'incorporation et les classes d'une jeune recrue fariana.
A voir mais également à faire connaître le plus possible autour de vous!

*********** ********** **********

FR2 parviendra-t-elle à surpasser Arte en matière d'anti-communisme primaire? Vous le saurez dimanche prochain (18 février) à 22h30 avec une émission consacrée à Ingrid Betancourt.

Un jour : le samedi 23 février 2002. Une heure : 17h00. Ingrid Betancourt, candidate à l’élection présidentielle colombienne, est enlevée par les FARC. Cinq ans après, Laurent Delahousse revient sur cette journée et sur le combat de celle qui est devenue le symbole des otages du conflit colombien.

Pour cette émission diffusée dimanche 18 février à 22h30 sur France 2, les équipes d'« Un jour / Une heure » sont retournées en Colombie sur les traces de cette femme qui est devenue un symbole pour tous les Français. Elles ont recueilli des témoignages inédits sur les conditions de son enlèvement et ont retracé minute par minute le déroulement de cette journée où tout a basculé.

Qui est cette mère de famille dont les enfants recherchent la trace depuis plusieurs années ? Son enlèvement était-il prévisible ? Quelles sont les conditions de sa détention dans la jungle ? Faut-il envisager le pire comme la rumeur le laisse entendre ? Les proches d'Ingrid Betancourt, parmi lesquels sa mère, ses enfants et leur père, sa sœur et son mari, et plusieurs témoins qui ont assisté à son enlèvement livrent le récit de cette journée.

Melestam
   Posté le 16-02-2007 à 21:17:14   

Dans mon bahut, j'ai arraché une affichette du comité de soutient.
Membre désinscrit
   Posté le 17-02-2007 à 19:36:59   

Melestam a écrit :

Dans mon bahut, j'ai arraché une affichette du comité de soutient.

C'est mieux que rien mais je pense que la meilleure solution est de tagger ces affiches (par exemple en mettant l'adresse du site internet des FARC, et une expression du style "Le pouvoir au peuple" ou "Armée du peuple" )
Membre désinscrit
   Posté le 17-02-2007 à 20:26:42   

Tension entre les FARC et l'ELN

On sait qu'il existe des tensions entre les 2 principales guerillas colombiennes depuis que l'ELN a décidé de rendre les armes, engageant des pourparlers avec le gouvernement colombien pour négocier leur réinsertion dans la société colombienne.

L'Etat major du bloc "Caribe" des FARC a publié début février un communiqué condamnant fermement l'attitude de l'ELN, qu'ils considèrent infiltrée par l'armée. Ils appellent les membres révolutionnaires à quitter immédiatement les rangs de l'ancienne guerilla (sous-entendu pour les rejoindre). Il paraît évident, quels que soient les résultats de la négociation ELN-Etat, que le point de non-retour a été dépassé, et que les FARC considèrent dorénavant tout membre de l'ELN comme un potentiel adversaire du peuple colombien.


Comunicado del Bloque Caribe de las FARC

La volteada del ELN

Es muy lamentable el papel del ELN en su triste ocaso como movimiento insurgente. A pesar de que nunca fue tocado por el Plan Patriota, se apresta -desmotivado de su lucha armada-, a incorporarse al sistema político vigente, a la lucha institucional, electoral, y de remate, dejándose utilizar por la Inteligencia Militar del ejército, contra las FARC.

En los últimos tiempos comenzaron disparando contra nuestra organización y ahora se presentan ante el mundo, olímpicamente, como las víctimas de una respuesta por ellos obligada.

En el oriente de Antioquia el Estado Mayor del Bloque José María Córdova quiso conversar con ellos para buscar un entendimiento fraternal. Aspirábamos a que pusieran fin a la colocación de minas en corredores y trochas guerrilleras que nos habían causado ya la muerte y mutilación de varios combatientes de las FARC. También hablar sobre sus pretensiones territoriales. Para el efecto seleccionamos a ocho compañeros para que fueran a establecer contacto, el cual se logró, pero mientras esperaban la respuesta del ELN fueron asaltados en la madrugada por comandos de esa agrupación, causándonos la muerte de cinco guerrilleros y el robo de sus fusiles.

En Arauca, en una reunión que buscaba una solución diplomática a las desavenencias surgidas en los Llanos fue asesinado en plena reunión por el ELN el Camarada Che, viejo combatiente y miembro del Estado Mayor del décimo Frente de las FARC. Ahora están aliados con el ejército y los paramilitares contra las FARC.

Recientemente, en el departamento del Cauca, luego de una bilateral con el ELN fueron emboscados por estos, en coordinación con el ejército, el Comandante del Octavo Frente de las FARC y sus escoltas. Murieron Ramírez -Comandante del Frente-, cuatro guerrilleros, y hechos prisioneros tres de los nuestros.

Todos estos hechos nos hacen pensar que el ELN debe estar profundamente infiltrado por la Inteligencia Militar. Así no podemos considerarlos como aliados estratégicos. Quienes así proceden no pueden ser sino agentes del ejército oficial.

La campaña del ELN contra las FARC es delirante. Se presentan como víctimas y evitan eludir el origen, las causas del deterioro de las relaciones.

Ahí no hay gobierno. La buena voluntad del COCE, cruzada por la desinformación de los provocadores, son como palabras que se lleva el viento, porque algunos de sus mandos medios hacen lo que les da la gana. Pactan acuerdos con las FARC y no los cumplen, secuestran y extorsionan a nombre de las FARC en la frontera. Muchos de ellos están desaforados consiguiendo dinero ante la eventualidad de su desmovilización.

La tergiversación y el sesgo de la campaña anti-FARC nos obliga a referir estos hechos, para que la opinión no se deje confundir. Nos asiste la sospecha que en ellos está el esfuerzo de los gringos por dividir, como en el medio oriente, a las fuerzas de la resistencia patriótica en Colombia.

Llamamos a los combatientes y a los mandos revolucionarios del ELN a tomar distancia de los agentes instigadores. No tenemos ningún inconveniente en trabajar con quienes estén por la construcción de una nueva patria democrática, bolivariana y socialista.

Estado Mayor Bloque Caribe de las FARC-EP

Montañas de Colombia, febrero de 2007


Quant à l'ELN, ils multiplient les communiqués pour appeler à la cessation des hostilités entre les 2 guerillas
site de l'ELN

Voir aussi l'article d'El Tiempo du 14 février et les propos d'Antonio Garcia, numero 2 de l'ELN

'No combatir a las Farc', pide el vocero y ex jefe del Eln Antonio García

Antonio García, segundo jefe del Eln, habla de cartas que han intercambiado con 'Tirofijo', de las Farc (La W) Manifestó que confía en avances de la quinta ronda de negociaciones con el Gobierno y dijo que 'Gabino' y 'Tirofijo' deben sacar una declaración conjunta que pare la disputa entre las dos guerrillas.

García, número dos del Ejército de Liberación Nacional (ELN), habló en Caracas, ciudad desde la que pidió que los máximos jefes del Eln y de las Farc , Nicolás Rodríguez Bautista, alias 'Gabino', y Pedro Antonio Marín, 'Manuel Marulanda Vélez' o 'Tirofijo', respectivamente, expidan "una declaración conjunta" que ponga fin a la confrontación entre las dos organizaciones guerrilleras.

Tras reunirse con el alto comisionado para la Paz, Luis Carlos Restrepo, señaló que ve con optimismo el diseño de la agenda que conduzca a la negociación política.
"Vamos a ordenar los temas de discusión. Caminar por una ruta clara de cuáles son los temas que merecen acuerdos para que, con base en esa agenda podamos avanzar", dijo el jefe guerrillero.
Delegados del gobierno del presidente Alvaro Uribe y del ELN se reúnen en una quinta ronda de la llamada "fase exploratoria" en La Habana, entre los próximos 22 y 28 de febrero.
El gobierno y el Eln abrieron la exploració del diálogo en diciembre de 2005 con reuniones en las que participaron portavoces de esa guerrilla, ente ellos Antonio García.
Según anticipó entonces la semana pasada el alto comisionado de Paz, la intención en La Habana es la de "avanzar, generar hechos de paz, un proceso de paz firme, y poder dar un salto adelante".

Antonio García, por otra parte, se refirió al enfrentamiento que libran frentes de las Farc y del Eln en varias regiones colombianas, que desde hace un año dejan entre 300 y 500 muertos según distintas autoridades.
Para García, los dos comandantes máximos de las dos guerrillas, 'Gabino' y 'Tirofijo', tendrían que sacar "una declaración conjunta que pare la confrontación".
"El llamado es ese: que volvamos a conversar, a la reflexión. Es inútil una confrontación de este tipo, y que entre los colombianos, más entre los revolucionarios, debemos buscar parar la confrontación y producir hechos positivos para el país", puntualizó García.

El Eln es la segunda guerrilla en importancia del país, después de las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC), inició su lucha en 1964 y actualmente cuenta con unos 4.000 combatientes.


C'est clair que l'ELN a plus à craindre des FARC que le contraire, on comprend qu'ils commencent à s'inquiéter d'un durcissement de l'affrontement entre les 2 guerillas...
Melestam
   Posté le 17-02-2007 à 22:07:37   

Et l'EPL-PCCml, pas de nouvelles ?
Membre désinscrit
   Posté le 23-02-2007 à 18:17:25   

C'était aujourd'hui le 5° anniversaire de la capture de Betancourt. Théoriquement il devait y avoir un rassemblement place St Michel de 11h à 18h à l'initiative de la famille et du comité IDF. Finalement ça a été un bide avec un maximum de 100 personnes vers midi (y compris la famille, les membres du comité, les "journalistes" et... les touristes!) Bref j'avais préparé un tract que j'ai pas trop eu l'occasion de distribuer, d'autant plus que ça s'est terminé à 15h30, au lieu de 18h, dans l'indifférence la plus totale

Je vous balance quand même le tract, à faire tourner sur le net, et surtout à diffuser auprès de tous ceux qui se sentent concernés mais n'ont pas une grande connaissance du conflit. Si besoin, j'ai le tract en version word (1 feuille recto verso), si certains sont intéressés, envoyez-moi un MP ou un mail


* * * * *

COLOMBIE: 60 ANS DE GUERRE CIVILE


* Quelle est la situation en Colombie?
- En Colombie sévit un grave conflit social, politique et militaire. L'Etat colombien, soutenu par les multinationales, les propriétaires fonciers, les industriels et leurs représentants politiques, mène une politique criminelle envers le peuple. Le pays dispose d'importantes richesses minières (or, émeraude, charbon) et des réserves de pétrole. Le climat et le sol permettent la production de nombreuses variétés agricoles, telles que le café (2° rang mondial), la canne à sucre (10°), le cacao (9°)... Malheureusement, 1% de la population détient 45% des richesses, et 37 grands propriétaires se partagent plus de la moitié des terres cultivables.

* Pourtant le président colombien et son gouvernement sont élus démocratiquement?
- Des millions d'électeurs dans les régions contrôlées par l'armée et/ou les paramilitaires n'ont pas pu voter, ou ont été contraints de voter pour Uribe. Le système d'exploitation ne peut assurer des conditions de vie décentes qu'à une petite frange de la classe moyenne (fonctionnaires, policiers, commerçants) nécessaire pour la survie du maquillage démocratique. 65% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. C'est dans ce contexte que sont nées les FARC, en 1964, 16 ans après l'assassinat du candidat populaire Jorge Eliecer Gaitan, qui marquait le point de départ de la révolte paysanne.

* Qui sont les FARC?
- Les FARC-EP (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie - Armée du Peuple) sont une organisation politico-militaire marxiste-léniniste d'inspiration bolivarienne, fortement influencée dès ses origines par la révolution socialiste cubaine et les enseignements de Che Guevara. Ils sont le bras armé des pauvres du monde rural contre les classes riches de la Colombie et possèdent depuis 1982 le statut de "belligérants" au regard des conventions de Genève. De 48 membres à l'origine, ils sont passés à 6.000 fin 80 et environ 20.000 aujourd'hui (dont 35 à 40% de femmes).

* Certains prétendent que les FARC sont des terroristes?
- Les FARC sont apparues en 1964 en réponse au terrorisme d'Etat. La plupart des attaques de la guerilla visent les infra-structures, afin d'affecter les sources de financement de l'Etat dans sa guerre contre le peuple. Le président Uribe, pantin de Washington, représente la guerre, la corruption, l'abandon de la souveraineté nationale. Les FARC-EP luttent pour instaurer un nouveau pouvoir qui garantisse la paix, la démocratie, la justice sociale, et l'unité des peuples latino-américains.

* D'autres prétendent que ce sont des narco-trafiquants?
- Les FARC sont opposés au trafic de drogue, mais ils ne peuvent empêcher les petits paysans de cultiver la coca. En l'absence de réforme agraire radicale (redistribution des terres), la survie de nombreux paysans dépend de la drogue. Les FARC ne font que prélever une part (impôt révolutionnaire) sur les transactions.

* Pourquoi ne participent-ils pas à la vie politique traditionnelle du pays?
- En mai 1985, dans le cadre de négociations tentant d'apporter une résolution au conflit, naissait l'Union Patriotique. Ce parti d'opposition de gauche va connaître pendant 9 ans une tragédie, avec l'assassinat de 4.000 de ses militants et/ou sympathisants, notamment les candidats aux présidentielles Jaime Pardo Leal (1987) et Bernardo Jaramillo Ossa (1990), jusqu'à l'assassinat du dernier des membres de l'UP au Parlement, Manuel Cepeda Vargas (1994), 9e parlementaire de l'UP assassiné. En Colombie il n'y a jamais eu de démocratie. L'UP a été physiquement exterminée par les balles.
Les crimes massifs commis contre l'UP constituent "une page honteuse dans l'histoire de notre pays" (F.SANTOS, vice-président, déclaration du 09/02/04)

* Pourquoi les FARC ont-il kidnappé Ingrid Betancourt?
- Le 20 février 2002, sous la pression des USA, le président Pastrana met fin au processus de paix avec les FARC-EP et leur lance un ultimatum de 48h pour quitter la zone démilitarisée (42.000 km2). 3 jours plus tard, Ingrid, en campagne présidentielle, décide quand même de se rendre dans cette zone avec 3 hommes et sa secrétaire. Pour les FARC, les membres de la classe politique, favorables au système "démocratique" colombien sont tous "scandaleusement indifférents au drame de la guerre vécue par le peuple". Ingrid ne fait pas exception à la règle.

* Mais pourtant c'est une femme; cela ne fait-il aucune différence pour les FARC?
- Les FARC-EP sont une organisation féministe; à ce titre ils ne font pas de distinction sexiste, que ce soit par rapport aux otages, ou bien au sein de la guerilla où les femmes peuvent obtenir des postes à haute responsabilité correspondant à leur mérite militaire. Par ailleurs, une dizaine de jours avant sa capture, Ingrid s'était déjà rendue dans la zone démilitarisée où elle avait violemment pris à partie Raul Reyes au cours d'une table ronde, condamnant fermement les pratiques de la guerilla. Difficile dans ces conditions d'espérer un geste de clémence de leur part...

* Pourquoi les FARC ont-ils libéré les 3 hommes qui accompagnaient Ingrid et pas Clara Rojas, sa secrétaire?
- Clara Rojas ne pouvait pas être considérée comme un otage politique. Les FARC souhaitaient la relâcher également, mais elle est restée par solidarité avec Ingrid. Elle a témoigné dans une vidéo de 2003 (www.e-monsite.com/amloc34/rubrique-1012706.html) des très bonnes conditions de détention des otages, similaires aux conditions de vie des guerilleros. Depuis, elle a eu une liaison avec un guerillero et de cette union est né un petit garçon début 2005. On est bien loin des otages "ligotés et bâillonnés" qu'imaginent certains anti-communistes. Par ailleurs, les FARC mettent à disposition de chacun des otages une petite radio pour qu'ils puissent écouter en permanence les messages de leurs familles diffusés sur une station colombienne.

* Pourquoi l'Etat français ne verse-t-il pas de rançon?
- Les FARC ne réclament ni argent, ni armes, Ingrid est un otage politique et non économique.

* A quoi servent les otages politiques? Comment faire pour obtenir leur libération?
- Les prisonniers politiques, qu'ils soient aux mains des FARC ou de l'Etat colombien, ne pourront être libérés qu'au travers d'un échange humanitaire, en accord avec les conventions de Genève réglementant ce type de conflit.

* Pourquoi le président colombien et les FARC refusent-ils cet échange?
- Les FARC ne refusent pas l'échange, bien au contraire! C'est aujourd'hui leur objectif politique prioritaire! Ils ont plusieurs fois libéré des prisonniers politiques (la dernière fois 2 policiers, en parfaite santé, le 25/03/06), en signe de bonne volonté, sans jamais aucune contre-partie. En revanche l'Etat colombien est opposé à l'échange, qui serait une preuve de faiblesse vis-à-vis de la guerilla, et le discréditerait aux yeux des USA, partisans de la manière forte. Par ailleurs 2 hauts responsables des FARC, la commandante Sonia, et Simon Trinidad, négociateur international des FARC pour l'échange humanitaire, ont été "extradés" (en réalité vendus) aux USA (quelques mois plus tard, Rodrigo Granda, autre négociateur mandaté par les FARC a été enlevé par des agents colombiens sur le territoire vénézuélien, au mépris des conventions entre les 2 pays). Ces actes irresponsables du gouvernements colombien, contraires aux conventions de Genève, compromettent sérieusement l'échange humanitaire de tous les prisonniers de guerre.

* Et le gouvernement français dans tout ça?
- Comme l'a dénoncé à demis-mots Mélanie, mardi dernier, la diplomatie française n'a absolument rien fait depuis 5 ans pour forcer Uribe à accepter l'échange humanitaire. Le gouvernement français est solidaire des gouvernements colombien et américain. Ces gens-là ont une solidarité de classe, ils sont donc logiquement opposés, entre autres, à la classe paysanne et aux FARC-EP, et engagés dans une lutte sans merci contre tous ceux qu'ils appellent les "terroristes", bien souvent les groupes politiques et/ou militaires issus du peuple et opposés à leurs propres intérêts.

* * * * *


Discussion entre un otage (sénateur) et un commandant guerillero:
<< Il crait, il pleurait: "Pourquoi moi, que va devenir ma famille, que vous ai-je fait?". Je lui ai répondu: "Vous appartenez à la classe politique. A cause de vous, j'ai passé une enfance sans école, sans médecin, dans le plus total dénuement. A cause de vous, ma famille n'a connu que la misère. A cause de vous, je n'ai eu d'autre choix que de prendre les armes. A cause de vous, je mourrai dans ces montagnes. Alors ne vous plaignez pas." >>

CITATIONS


"Le guerillero est un réformateur social. Il se bat pour changer le régime qui maintient tous ses frères désarmés dans l'opprobre et la misère. Le guerillero est, fondamentalement et avant tout, un révolutionnaire agraire." ( Ernesto "Che" GUEVARA , février 58)
"S'il [Uribe] ne veut pas s'asseoir avec les FARC, eh bien qu'il le dise... Il y a trop de voix officielles disant oui, disant non, disant peut-être, impossible, possible. Cela ne donne pas confiance aux FARC." ( James LEMOYNE , émissaire de l'ONU, El Tiempo, 18/05/03)
"Les FARC ne sont pas un groupe de terroristes, ce sont des belligérants, ce sont 20.000 hommes (NDLR: et femmes!) qui combattent depuis 40 ans." ( F.DELLOYE , 1er mari d'Ingrid, 23/02/05)
Sur les crimes commis par l'armée: "Dans certains cas, les commandants de l'armée eux-mêmes ont soutenu ce procédé qui consiste à habiller leurs victimes [civiles] avec des vêtements de guerilleros pour cacher les faits et simuler un combat." ( rapport de l'ONU , février 2006)
"Je ne justifie pas les actions sauvages de la guerilla [...] mais je comprends que ça existe en Colombie à cause du manque de pensée au peuple, de travailler vraiment pour le peuple. [...] Au fond de lui, il [Uribe] ne veut pas de l'accord humanitaire. [...] En Amérique du Sud, c'est le seul qui est encore aux côtés de Bush [...] Il est pour la guerre, pour la violence, il ne veut pas établir de dialogue." ( Yolanda PULECIO , maman d'Ingrid, interview radio, novembre 2006)
"Les FARC ont, ont eu, et auront toujours comme objectif politique l'échange de prisonniers." ( Raul Reyes , porte-parole des FARC)

LIENS


Site officiel des FARC-EP: http://www.farcep.org
Principal journal colombien: http://www.eltiempo.com
Site de soutien US aux guerilleros extradés: http://www.fightbacknews.org
Infos sur la Colombie: http://www.redresistencia.info, http://www.anncol.org, http://www.anti-imperialism.net, http://www.monde-diplomatique.fr/index/pays, http://www.risal.collectifs.net
armenak
   Posté le 23-02-2007 à 20:07:30   

Ce tract est intéressant à de nombreux égards, mais je pense en effet que le marais présent à la manif n'est pas une cible à convaincre
Armenak
sti
   Posté le 23-02-2007 à 22:05:18   

Les liens renvoient directement à la page d'accueil de "allo forum" !!!
Vassine
   Posté le 23-02-2007 à 22:30:11   

Il faut placer le "http://" comme ci-dessous

http://www.farcep.org
sti
   Posté le 24-02-2007 à 00:17:17   

J'ai pensé d'abord à une censure.
Melestam
   Posté le 24-02-2007 à 19:47:00   

Je trouve ton tract vraiment bien, même le PCMLM est satisfait, c'est dire !

Message édité le 24-02-2007 à 20:00:06 par Melestam
Membre désinscrit
   Posté le 24-02-2007 à 21:53:52   

sti a écrit :

Les liens renvoient directement à la page d'accueil de "allo forum" !!!

C'est bon c'est corrigé!
Membre désinscrit
   Posté le 24-02-2007 à 21:58:15   

armenak a écrit :

Ce tract est intéressant à de nombreux égards, mais je pense en effet que le marais présent à la manif n'est pas une cible à convaincre
Armenak

Bien évidemment le but n'est pas de convaincre tous ces bobos que les FARC sont les gentils et Betancourt la méchante, mais c'est pour leur donner un autre son de cloche, instiller le doute, en présentant les choses d'une manière qui peut leur paraître acceptable; coller un maximum à la réalité sans heurter ceux qui se sont mis dans la tête qu'Ingrid était une sainte.

Sinon Armenak je préférerais que tu évites de participer au topic sur les FARC, j'ai pas envie que tu dérapes et qu'on ait encore des problèmes avec les fans de Renaud...
armenak
   Posté le 25-02-2007 à 18:33:33   


Armenak
gorki
   Posté le 26-02-2007 à 00:28:38   

oppong a écrit :

Sinon Armenak je préférerais que tu évites de participer au topic sur les FARC, j'ai pas envie que tu dérapes et qu'on ait encore des problèmes avec les fans de Renaud...


Que personne ne s'inquiéte des fans de Renaud ils sont trop préocupés à perfectionné leur Anglais
Membre désinscrit
   Posté le 18-03-2007 à 12:48:01   

Pour en revenir à la mobilisation du clan Betancourt ou pour le 23, et plus généralement tout ce qui a été organisé à l'occasion de ses 5 ans de détention, il faut être conscient de plusieurs éléments pour comprendre pourquoi on n'a pas avancé d'un pouce depuis 5 ans.
Déjà au sein de la famille Betancourt comme je l'ai déjà dit, il y a plusieurs clans. D'un côté ses enfants et son mari, rejoints dernièrement par son premier mari, qui commencent à critiquer les gouvernements français et colombien (il serait temps ), de l'autre côté sa soeur, qui continue d'exonérer les politiciens de toute responsabilité. Entre les 2, sa mère, qui a visiblement du mal à se situer et qui se rapproche tantôt des uns tantôt de l'autre...
Du côté des comités il y a une opposition entre d'une part le comité IDF, de loin le plus en vue, très agressif envers le gouvernement français, et une "coalition" de quelques comités qui eux se contentent de monter des actions sans critiquer personne... à part le comité IDF! La plupart des comités préférant rester neutres dans cette guéguerre, qui oppose des "militants" qui ont avant tout un certain besoin de reconnaissance, des personnes qui ont un peu de mal à exister, et cette mobilisation nationale leur permet de devenir qqun d'important... Le problème c'est que sachant qu'on a là affaire exclusivement ou presque à des bobos, les opérations montées tombent à l'eau par manque total d'expérience militante.

Tout ceci explique les errements de la mobilisation pro-Betancourt depuis 5 ans, qui regroupe pourtant des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes...
Membre désinscrit
   Posté le 18-03-2007 à 12:56:08   

Je reviens sur une sale nouvelle que j'ai apprise durant la semaine du 23, Sonia a été reconnue coupable (de contribution à la production, à l'importation et à la distribution aux US de cocaïne) après un simulacre de procès. 4 témoins à charge grassement rémunérés par le gouvernement colombien d'un côté, aucun témoin de la défense de l'autre... Il semblerait que Sonia n'ait même pas eu l'occasion de témoigner, ce qui avait permis à Simon Trinidad, grace à son discours, de semer le doute dans l'esprit des jurés... Sonia risque maintenant de 10 à 30 ans de prison. La peine sera annoncée le 7 mai.

Bien évidemment rien n'a été annoncé en France, non seulement par les medias, mais surtout par le clan Betancourt...
Membre désinscrit
   Posté le 18-03-2007 à 13:06:38   

Milices: la patronne de la diplomatie colombienne en difficulté après l'arrestation de son frère

19/02/2007

Scandale en Colombie. La ministre des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo a rejeté les appels à sa démission après l'arrestation de son frère, un sénateur soupçonné d'avoir enlevé un homme d'affaires et collaboré avec des organisations paramilitaires d'extrême-droite.
Au total huit parlementaires ont été incarcérés pour leur soutien présumé aux milices. "C'est un moment difficile pour moi", a reconnu vendredi au cours d'une conférence de presse Mme Araujo, cependant déterminée à "continuer à travailler avec efficacité, honneur et résultats".

Son frère, le sénateur Alvaro Araujo, est l'un des cinq responsables politiques arrêtés jeudi, portant à huit le nombre de parlementaires mis en cause dans cette affaire. On les soupçonne d'avoir bénéficié des services des organisations paramilitaires, qui ont notamment utilisé la violence pour inciter des électeurs à bien voter.
Les milices d'extrême-droite en Colombie ont été impliquées dans des massacres, tortures et autres crimes commis pendant quelque cinq décennies d'affrontements avec la rébellion d'extrême-gauche, ainsi que dans le trafic de cocaJine. Les organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé les liens entre les milices et différentes instances de l'Etat, dont l'armée.

Une soixantaine d'hommes politiques colombiens ont été entendus par la Cour suprême, dont la ministre des Affaires étrangères et plusieurs membres de son entourage politique. D'après un responsable de la Cour suprême, un des magistrats, le juge Yessid Ramirez, a reçu des menaces de mort.
La haute instance a annoncé vendredi qu'elle fournirait des informations montrant que le père de la ministre, un ancien ministre de l'Agriculture et gouverneur, pourrait avoir participé avec son fils Alvaro à l'enlèvement d'un homme d'affaires local en 2002. L'homme avait été libéré après 80 jours de captivité contre le versement d'une rançon d'un montant indéterminé, que la soeur de la ministre est soupçonnée d'avoir transmis aux milices.

Les responsables politiques arrêtés sont tous des partisans du président conservateur Alvaro Uribe. Le chef de l'Etat, qui conserve sa popularité en Colombie, a démenti en janvier que les paramilitaires aient eu une influence sur sa victoire lors de l'élection de 2002. Le président soutient sa ministre des Affaires étrangères, pressée de démissionner par l'opposition.
Les autres députés arrêtés jeudi sont Mauricio Pimiento, Dieb Maloof, Alfonso Campo Escobar et Luis Eduardo Vives. Un mandat d'arrêt a été lancé contre un autre parlementaire, Jorge Luis Caballero. Dans une interview à la radio après son arrestation, Dieb Maloof a affirmé que les témoins le mettant en cause sont des délinquants indignes de confiance.
Tout le dossier "est basé sur des faux qui sont en train de plonger le pays dans un cataclysme politique", a-t-il ajouté. La plupart des charges contre les suspects récemment appréhendés proviennent d'un ordinateur portable, saisi chez l'un des lieutenants de Rodrigo Tovar -un des principaux chefs des milices- et d'un ancien responsable de la police secrète, Rafael Garcia.

Les chefs des organisations paramilitaires se sont rendus l'an dernier à la suite d'un accord avec le gouvernement, qui a débouché sur la démobilisation de quelque 31.000 paramilitaires. L'accord prévoit des remises de peine pour les miliciens avouant leur implication dans les violences et restituant les biens extorqués.

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Colombie : un ex-otage nommé ministre

21/02/2007

Fernando Araujo, ancien otage des FARC, vient d’être nommé ministre des Affaires étrangères par le président Uribe, alors que, cinq ans après l’enlèvement d’Ingrid Betancourt, la polémique ressurgit sur la question des otages et des liens entre le pouvoir et les groupes paramilitaires d’extrême droite.

Son évasion avait fait la Une des médias il y a quelques semaines. Le 31 décembre dernier, profitant d’un raid de l’armée colombienne, Fernando Araujo s’enfuyait du camp où il était retenu prisonnier par les FARC depuis six ans. Après cinq jours de marche dans la jungle, il rentrait finalement à bon port. Une défaite cuisante pour les FARC, qui tenaient là leur otage le plus prestigieux, ancien ministre du développement sous la présidence d’Andres Pastrana, prédécesseur d’Alvaro Uribe.
Moins de deux mois après la spectaculaire évasion qui a ému toute la Colombie, l’actuel président a nommé Fernando Araujo au poste de ministre des Affaires étrangères. Et déjà, le nouveau chef de la diplomatie colombienne a relancé l’éternel débat sur l’attitude à adopter pour libérer les 58 d’otages qui restent aux mains des FARC – négociations ou manière forte –, se prononçant nettement en faveur du deuxième argument (stratégie qui a réussi dans son cas). Une prise de position qui critique au passage l’attitude de la France à ce sujet, qui a toujours favorisé les pourparlers.
Et Paris d’être pris en étau entre les signaux parfois contradictoires qui émanent de Bogotá et l’impatience bien compréhensible du comité de soutien pour la libération d’Ingrid Betancourt (le 23 février, la franco-colombienne aura passé 5 ans en détention). Sa fille, Mélanie Delloye, a en effet interpellé vivement le Premier ministre Dominique de Villepin, au micro de RTL, sur son « manque de volonté politique » dans la gestion de ce dossier, et sur le fait que tous les moyens de pression, notamment en cherchant du côté des Etats-Unis, dont « on connaît l’influence sur la Colombie », n’ont pas été mis en œuvre.

Mais derrière la nomination de Fernando Araujo, ce sont aussi les rapports entre le pouvoir et les groupes paramilitaires d’extrême droite qui apparaissent au grand jour. Son prédécesseur et homonyme au ministère, Maria Consuelo Araujo, a dû démissionner après que son frère, le sénateur Alvaro Araujo, a été interpellé et accusé d’avoir des liens avec les groupes paramilitaires – son père et un autre frère font aussi l’objet d’une enquête de la Cour suprême ; la Cour suprême qui a déjà mis sous les verrous cinq congressistes, d’après l’AFP. Des liens qui pourraient remonter jusqu’au président Uribe lui-même. C’est ce qu’essaye de démontrer un sénateur de gauche qui enquête dans le département d’Antioquia, où Uribe était gouverneur. Avant son arrestation, Alvaro Araujo aurait déclaré: « S'ils (les juges) viennent me chercher, ils iront également chercher ma sœur et le président Alvaro Uribe »…
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   Posté le 18-03-2007 à 13:33:13   

Contact entre FARC et parents d'otages autorisé par le président Uribe

26/02/2007

"La recherche d'un contact direct" avec la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) a été autorisée aux parents d'otages des rebelles par le président Alvaro Uribe, disposé aussi à un "contact direct" de son gouvernement avec la guérilla, qui séquestre la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt depuis cinq ans.

Le jour du 5e anniversaire de la séquestration d'Ingrid Betancourt, la présidence de la République colombienne diffusait ce bref communiqué, répercuté samedi par les médias colombiens:
"Le Président de la République a autorisé cet après-midi, vendredi 23 février, via Madame Lucy de Gechen, épouse du Sénateur séquestré Jorge Eduardo Gechen Turbay, les parents des personnes séquestrées à rechercher un contact direct avec les FARC.
Le Président déclare que le gouvernement est disposé à un contact direct avec les FARC, sans intermédiaires".

Le communiqué a surpris. C'est en effet la première fois que le président Uribe autorise expressément les familles à jouer directement auprès des FARC un rôle qui pourrait faire des parents des otages des acteurs décisifs d'un échange humanitaire.
"L'heure est venue pour les familles de voir comment nous pouvons contribuer à un rapprochement entre les parties" estime Lucy de Gechen.

Selon Bogota, quelque 1.600 hommes, femmes et enfants seraient détenus par les FARC, mais l'accord dit humanitaire n'inclurait que près de 60 otages "politiques", dont Ingrid Betancourt et trois Américains. Les FARC offrent leur libération en échange de celle des rebelles prisonniers (environ 500), avec toutefois des conditions qui compliquent l'accord: démilitarisation des municipalités de Florida et Pradera (800 km²) sur le territoire desquelles serait négocié l'échange humanitaire et inclusion - très problématique- dans cet échange de deux chefs de la guérilla extradés aux Etats-Unis, où ils sont accusés de trafic de drogue.

La disposition gouvernementale à un contact direct avec la guérilla a également surpris alors que la France, l'Espagne et la Suisse poursuivent en principe leur difficile mission de facilitation de l'échange humanitaire. En outre, la veille de la diffusion du communiqué, le président Uribe annonçait une nouvelle offensive contre "les bandits des FARC" qui auraient, selon le chef de l'Etat, opposé une fin de non-recevoir à un médiateur colombien, se refusant à reconnaître comme interlocuteur un "gouvernement illégitime" pour ses liens supposés avec les paramilitaires d'extrême droite.
"La voie de l'échange [humanitaire] reste ouverte" vient néanmoins de proclamer un communiqué signé par un membre de l'état-major des FARC, le commandant Ivan Marquez. Mais il rappelle la condition préalable d'une démilitarisation de Florida et Pradera.

Le chassé-croisé de déclarations est lié par les observateurs à l'écho médiatique international du 5e anniversaire de la séquestration d'Ingrid Betancourt. Tant le président Uribe que la guérilla des FARC semblent tenter de tirer parti de l'émotion entourant cet anniversaire.

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Les Farc ne négocieront ni avec Uribe ni avec les parents

27/02/2007

La guérilla colombienne a répété aujourd'hui qu'elle acceptera seulement de parler d'un échange éventuel avec des gouvernements étrangers. Vendredi, le président avait autorisé les parents des kidnappés à négocier avec les rebelles, sans intermédiaire.
Parallèlement, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont nié qu'il y ait eu des contacts avec le gouvernement, comme l'avait annoncé l'agence DPA.

Le porte-parole des FARC, Raúl Reyes, a expliqué que les Farc ne négocieront pas avec le gouvernement du président Alvaro Uribe un échange des otages contre des guérilleros emprisonnés tant qu'on ne démilitarisera pas deux communes du sud-ouest du pays.
"Chez les FARC, nous ne recevons pas de fonctionnaires ou d'émissaires du gouvernement actuel", a souligné Reyes.
"Avec clarté et sans équivoques, nous confirmons que le seul endroit possible pour rencontrer les représentants du gouvernement, c'est une zone - évacuée par la force publique - située dans les communes de Pradera et Florida", dans le sud-ouest du pays, a-t-il ajouté.

Selon le chef partisan, la guérilla dialoguera uniquement avec des émissaires de gouvernements étrangers, dont l'Espagne, la France et la Suisse, qui font partie du groupe de pays "facilitateurs" de l'échange humanitaire.
"Nous acceptons de nous réunir avec des émissaires de gouvernements autres que celui de Colombie", a-t-il spécifié, en ajoutant que cela "vise à expliquer aux gouvernements notre engagement pour l'échange, exprimé dans cette proposition de démilitarisation largement connue par l'opinion publique".
Les FARC ont rejeté les déclarations du président Uribe, qui affirmait que ce groupe avait rencontré un émissaire pour négocier l'échange humanitaire.

Uribe a confirmé jeudi passé qu'il n'acceptera aucune démilitarisation, et il a annoncé qu'il "redoublera" les opérations pour mettre militairement en échec la guérilla.
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   Posté le 18-03-2007 à 13:54:09   

La vía del canje sigue abierta

Por: Iván Márquez / Integrante del Secretariado de las FARC-EP

La liberación de Ingrid Betancur y de todos los prisioneros en poder de las partes, pudo ser historia hoy, si Uribe hubiese accedido a desmilitarizar los municipios de Florida y Pradera.

Sólo su obstinación sin sentido los mantiene en cautiverio.

Se trataba de un despeje por 45 días para facilitar el acuerdo de canje humanitario y disponer de un escenario seguro para entregar y recibir. La necesaria presencia guerrillera, garante de la seguridad de los voceros insurgentes, fue convertida por Uribe en insalvable obstáculo artificial. Con toda certeza, no le habría ocurrido nada al país, y hasta se habría avanzado en la exploración de salidas políticas a un conflicto social y armado de medio siglo.

Pero Uribe no está programado por los gringos para gestos de humanidad. Contra el canje está atrincherado tras los más absurdos pretextos: que afectaría su política de seguridad, como si su descrédito fuera poco. Que los guerrilleros liberados no deben regresar a la montaña. Que no intercambia terroristas y bandidos por ciudadanos de bien… en fin, la soberbia hirsuta que enceguece.

A finales de año pasado se había comprometido a despejar sin condiciones a Florida y Pradera, pero cuando la guerrilla le “cogió la caña”, retrocedió. El infame pretexto fue la detonación de una bomba en la Escuela Superior de Guerra del ejército en el Cantón Norte de Bogotá. Infame porque el ejército nunca ha dejado de atacar y bombardear a la guerrilla, y porque tampoco existía un compromiso de cese al fuego o tregua que obligara a las FARC y al Estado colombiano.

A pesar de todo, por parte de las FARC la vía del canje sigue abierta. Sólo se requiere el despeje en los términos expuestos y que el país muy bien conoce.

Los engaños y cortinas de humo de Palacio han empezado a fatigar a todo el mundo. No tiene pies ni cabeza el reciente cuento de Uribe a Le Figaro de Francia, según el cual Ingrid Betancur estaría retenida en un país vecino. Y el rescate militar es sencillamente una irresponsabilidad. Lo del señor de Chambacú, actual Ministro de Relaciones, fue sólo una suerte entre mil. Eso está claro y por eso la mayoría de los analistas lo entiende así. En lugar de rehuirle, debiera Uribe mirar de frente al canje.

Montañas de Colombia, febrero 23 de 2007


Ivan Marquez, du secrétariat des FARC, rappelle dans ce communiqué que l'échange humanitaire aurait déjà eu lieu depuis longtemps si Uribe avait accepté les conditions des FARC (démilitarisation des communes de Pradera et Florida, présence de guerilleros pour protéger les négociateurs des FARC, remobilisation des guerilleros libérés). Il confirme dans ce communiqué que l'attentat de l'école militaire de Bogota était bien l'oeuvre des FARC (conformément à l'analyse que j'en avais faite ), tout en précisant qu'aucun cessez-le-feu n'avait été signé à cette époque interdisant cet attentat.
Il rappelle que la guerilla, reste totalement disposée à l'échange, malgré l'irresponsabilité du gouvernement, et prétend que la possibilité d'une détention de Betancourt dans un pays voisin envisagée par Uribe, n'a "ni queue ni tête" (pour info "ni pieds ni tête" chez nos amis colombiens ). Quant à la possibilité d'une libération des otages par la force, il estime que le ministre Araujo avait une chance sur mille d'en sortir vivant.

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   Posté le 18-03-2007 à 14:33:48   

15 de Marzo de 2007

Comunicado

Murieron 11 militares y 38 más fueron heridos

El Estado Mayor del 27 frente de las FARC-EP informa a la opinión pública que el día 3 de marzo de 2007 en la vereda Laureles, jurisdicción del municipio de vista Hermosa, departamento del Meta se presento un combate de nuestras unidades guerrilleras contra tropas de fuerzas especiales de la denominada fuerza de tarea Omega.

En desarrollo de la demencial política uribista de guerra contra el pueblo, al servicio de los intereses norteamericanos y bajo el pretexto de una cruzada contra el terrorismo y el narcotráfico, las tropas del ejército oficial adelantan una verdadera campaña de exterminio en la cual los desalojos, arrasamiento de todo tipo de cultivos con fumigaciones indiscriminadas bloqueos, asesinatos de civiles presentados a los medios como positivos en contra de la guerrilla, desapariciones, amenazas, bombardeos generalizados y robo de ganados y aves de corral son el pan de cada día, en estas regiones olvidadas del país. Los imaginarios partes entregados por Juan Manuel Santos, mentiroso Ministro de Guerra y los Generales subalternos de los oficiales norteamericanos no logran ocultar la realidad de la resistencia insurgente que cada día se crece y llena de gloria en las batallas por la nueva Colombia. En esta oportunidad reportamos al pueblo colombiano que como resultado del combate murieron 11 militares y 38 más fueron heridos, recuperamos 4 fusiles m-16 con 28 proveedores y abundante material de guerra en nuestras filas perdimos 9 combatientes, a quienes rendimos sentido homenaje, 12 guerrilleros más sufrieron heridas de las que hoy se recuperan satisfactoriamente en nuestros hospitales.

Al pueblo colombiano lo invitamos a seguir luchando y resistiendo de manera organizada la brutal arremetida del gobierno ilegitimo y corrupto que en cabeza Uribe Vélez, con la certeza que la verdadera democracia, la independencia, la dignidad y la justicia social terminaran por imponerse en la forma de un gobierno patriótico de mayorías que aglutine los diversos sectores que hoy confrontan el actual régimen de terror.

Llanos Orientales

Marzo de 2007


De violents affrontements ont eu lieu samedi 3 mars dans la commune de Vista Hermosa, département du Meta (en plein centre de la Colombie) entre l'armée et le Front 27 (Bloc Est) des FARC. Cette attaque lancée par l'armée dans le cadre de l'opération "Omega" avait pour but d'impressionner Bush avant sa visite à Bogota; on dénombre des pertes importantes des 2 côtés.

Rapport de guerre:
- pertes ennemies: 11 militaires tués, 38 blessés
- pertes de la guerilla: 9 combattants tués, 12 blessés (aucun n'est en danger de mort)
- butin de guerre (partiel): 4 fusils M-16 avec 29 chargeurs

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   Posté le 18-03-2007 à 14:44:07   

07 de Marzo de 2007

Saludo Día Internacional de la Mujer

Comandante Raúl ReyesLos Comandantes y Guerrilleros de base de las FARC-EP, saludamos con inmenso cariño revolucionario a todas las mujeres por la conmemoración del histórico 8 de Marzo, día Internacional de la Mujer, ganado con la huelga organizada por las trabajadoras textileras de Chicago, en Estados Unidos.

Desde aquella época demostraron al mundo que la única alternativa de conquistar las libertades y los derechos sociales, económicos y políticos es mediante la movilización y las luchas de los trabajadores, en alianza con los demás sectores explotados y oprimidos por los patronos del Régimen capitalista gobernante.

En Colombia desde la lucha por la independencia del jugo español hasta nuestros días, brillan las mujeres por su arrojo, heroísmo y fidelidad combatiendo al lado de los hombres por los ideales libertarios de todo el pueblo. Basta con recordar a Policarpa Salabarrieta “La Pola”, Manuelita Sáenz, La Libertadora del Libertador, a Manuela Beltrán, La Gaitana, María Cano y luego las valientes guerrilleras revolucionarias de las FARC que desde Marquetalia estuvieron representadas en Myriam Narváez y Judih Grisales, firmantes del Programa Agrario de los Guerrilleros, el 20 de julio de 1964. Les siguen a estas heroínas de la independencia de Colombia centenares de mujeres del pueblo que junto a los hombres aportan su sacrificio y su sangre a la causa de derrotar el injusto Régimen actual para iniciar la construcción del Socialismo.

En las FARC tanto las mujeres como los hombres ingresan a filas de 15 a 30 años de edad, lo hacen por tiempo indefinido, voluntariamente, sin devengar sueldo y por igual recibimos instrucción política, militar y cultural. Las mujeres también cumplen funciones de mandos y de representación de la Organización de acuerdo a sus capacidades y quien las discrimine será sancionado conforme a las normas internas que nos rigen.

En este día, rendimos póstumo homenaje a las guerrilleras caídas en combate, a las luchadoras sociales, populares y políticas que ofrendaron sus vidas desde la primera independencia hasta nuestros días, cuando estamos alzados en armas por la segunda y definitiva independencia. Saludos solidarios a la Camarada Sonia, extraditada por el gobierno paramilitar mafioso de Álvaro Uribe a los Estados Unidos de Norteamérica. Así como, a todas las guerrilleras prisioneras de guerra en las cárceles del Estado colombiano. Afectuoso saludo a los centenares de mujeres guerrilleras, milicianas, integrantes del Partido Comunista Clandestino, del Movimiento Bolivariano por la Nueva Colombia, a las masas de mujeres colaboradoras, amigas y especialmente a las queridas madres de guerrilleras y guerrilleros de nuestro glorioso ejército.

Cordialmente,

FARC-EP, Comisión Internacional, Raúl Reyes

Montañas de Colombia, Marzo de 2007







Journée Internationale de la Femme

Nous, Commandants et Guérilleros des FARC-EP, saluons avec une immense affection révolutionnaire toutes les femmes à l'occasion de la commémoration de ce jour historique du 8 mars, journée Internationale de la Femme, en mémoire de la grève organisée par les travailleuses du textile de Chicago.
Ce fut une nouvelle opportunité pour montrer au monde entier que la seule alternative dans le but de conquérir des libertés et des droits sociaux, économiques et politiques reste la mobilisation et les luttes des travailleurs, en alliance avec les autres secteurs exploités et opprimés par les patrons du Régime capitaliste dirigeant.
En Colombie, de la lutte pour l'indépendance du joug espagnol jusqu'à nos jours, les femmes ont brillé par leur courage, leur héroïsme et leur fidélité en combattant aux côtés des hommes pour les idéaux de liberté de tout le peuple. Souvenons-nous de Policarpa Salabarrieta "la Pola", Manuelita Sáenz, la Libertadora du Libertador, de Manuela Beltrán, la Gaitana, María Cano et aussi de toutes les guerilleras révolutionnaires courageuses des FARC qui depuis Marquetalia ont été représentées par Myriam Narváez et Judih Grisales, signataires du Programme Agricole des Guerilleros, le 20 juillet 1964. A ces héroïnes de l'indépendance de la Colombie ont succédé des centaines de femmes du peuple, qui avec les hommes apportent leur sacrifice et leur sang à la cause, afin de mettre en échec le régime actuel injuste et de tracer la route vers le Socialisme.
Au sein des FARC, les femmes comme les hommes prennent en charge les nouvelles recrues, sur la base du volontariat, leur consacrant leur temps libre et leur énergie, et reçoivent sans distinction la même instruction politique, militaire et culturelle. Les femmes occupent des postes à haute responsabilité dans notre organisation en fonction de leurs capacités et de leur mérite, et celui qui est coupable de discrimination à leur égard est sanctionné conformément aux normes internes qui nous régissent.
En ce jour, nous rendons un hommage posthume à toutes les guerilleras qui sont tombées en combattant, à toutes les actrices des luttes sociales, populaires et politiques qui ont offert leurs vies, depuis la première indépendance, jusqu'au jour où nous nous soulèverons par les armes pour une seconde et définitive indépendance. Salutations solidaires à la Camarade Sonia, extradée aux Etats-Unis par le gouvernement paramilitaire mafioso d'Álvaro Uribe. Ainsi qu' à toutes les guerilleras prisonnières de guerre dans les prisons de l'État colombien. Salutation affectueuses aux milliers de combattantes, aux militantes, aux membres du Parti Communiste Clandestin, du Mouvement Bolivarien pour la Nouvelle Colombie, aux sympathisantes, et tout particulièrement aux chères mères des guerilleras et guerilleros de notre glorieuse armée.

Cordialement,

FARC-EP, Commission Internationale, Raúl Reyes
Montagnes de la Colombie, mars 2007
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   Posté le 19-06-2007 à 13:39:53   

Bon j'attaque ma mise à jour avec un petit rappel, la chason de Renaud...!

Première version:

DANS LA JUNGLE
(Pour Ingrid Bétancourt)


Trois années dans la jungle
Ligotée, bâillonnée
Entourée de ces dingues
Ces doux illuminés


Qui t'ont fait prisonnière
Otage précisément
De leur triste guerre
Perdue depuis longtemps


Eux qui voulaient jadis
La liberté, le droit
Crachent sur la justice
En s'en prenant à toi

Ils méprisent la vie
Et la femme que tu es
Au bout de leurs fusils
La victoire est fanée


Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Trois années dans la jungle
Ligotée, bâillonnée
Avec ces porte-flingues
Devenus tes geôliers


Qui te citent Staline
Ou te lisent Mao
A toi qui, j'imagine
Préfèrerait Rimbaud

Peut-être, comme moi
Les croyais-tu, naguère
Fils de Che Guevara
Et porteurs de lumière

Mais leur lutte finale
Leur matin du grand soir
C'est la haine et le mal
Et surtout les Dollars


Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Je n'connais pas le nom
De tous ceux, comme toi
Qui croupissent en prison
Otages ici ou là

Anonymes, oubliés
D'Irak, de Colombie
Victimes sacrifiées
Pour de sombres conflits

Où narcotrafiquants
Et minables malfrats
S'érigent en combattants
D'obscures guérillas


'lors en chantant pour toi
Ingrid, c'est aussi
Pour eux que je me bats
Et pour eux que je crie

Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Trois années dans la jungle
Ligotée, bâillonnée
Avec le vent qui cingle
Dans tes cheveux défaits

Tu restes, malgré tout
Sereine et élégante
Ta revanche sur ces fous
Est de rester vivante


Pour tous ceux que tu aimes
Et qui ne t'oublient pas
Qui veulent briser ces chaînes
Qui ne te briseront pas

Ton nom est synonyme
Ingrid Betancourt
Contre l'armée du crime
De courage et d'amour

Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

2e version (après que la famille Betancourt ait donné un minimum d'informations à l'abruti de service sur le conflit)

DANS LA JUNGLE
(Pour Ingrid Bétancourt)


Trois années dans la jungle
Ligotée, baillonnée
Entourée de ces dingues
Ces doux illuminés


Qui t'ont fait prisonnière
Otage précisément
De leur triste guerre
Perdue depuis longtemps


Eux qui voulaient jadis
La liberté, le droit
Crachent sur la justice
En s'en prenant à toi

Ils méprisent la vie
Et la femme que tu es
Au bout de leurs fusils
La victoire est fanée


Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Trois années dans la jungle
Ligotée, baillonnée
Avec ces porte-flingues
Devenus tes geolliers


Qui te citent Staline
Ou te lisent Mao
A toi qui, j'imagine
Préfèrerais Rimbaud

Peut-être, comme moi
Les croyais-tu, naguère
Fils de Che Guevara
Et porteurs de lumière

Mais leur lutte finale
Leur matin du grand soir
C'est la haine et le mal
Et surtout les Dollars


Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Je n'connais pas le nom
De tous ceux, comme toi
Qui croupissent en prison
Otages ici ou là

Anonymes, oubliés
Victimes de conflits
Où, de chaque côté
Sévit la barbarie


Des narco-trafiquants
D'un pouvoir corrompu
D'un indigne président

Vous payez le tribut

Alors, chantant pour toi
Ingrid, je veux aussi
Rappeler que tu combats
Contre un double ennemi

Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Trois années dans la jungle
Ligotée, baillonnée
Avec le vent qui cingle
Dans tes cheveux défaits

Tu restes, malgré tout
Sereine et élégante
Ta revanche sur ces fous
Est de rester vivante


Pour tous ceux que tu aimes
Et qui ne t'oublient pas
Qui veulent briser ces chaînes
Qui ne te briseront pas

Ton nom est synonyme
Ingrid Bétancourt
Contre l'armée du crime
De courage et d'amour

Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

En rouge, les commentaires sur les FARC
En bleu, les commentaires sur le gvt colombien
En mauve, tout le monde est renvoyé dos à dos
On pourra constater que la différence entre les 2 versions est mineure, ce qui donne un aperçu de l'implication de la famille Betancourt du conflit...

Et pour finir, les raisons de l'engagement de Renaud, un grand moment dans l'hsitoire de ce conflit:
Le déclic a été le passage à la télé, il y a un an, de la fille d'Ingrid, Mélanie Betancourt, 20 ans: « Je l'ai vue si digne, si belle; physiquement, elle me faisait penser à ma fille, et j'ai fait un transfert affectif, j'ai imaginé Lolita, qui a l'âge de Mélanie, privée de sa maman depuis plus de trois ans. Voilà, ce sont des raisons irrationnelles, affectives qui m'ont poussé à m'engager (15/12/2005)
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   Posté le 19-06-2007 à 14:19:24   

Principaux affrontements de ces derniers mois:

3/4 mars

Conformément à l'annonce une semaine plus tôt de Uribe qu'il allait intensifier l'offensive contre les FARC, écartant tout accord pour libérer ses otages, une vaste offensive militaire a été déclenchée dans le cadre de l'opération "Omega", menée depuis le début de l'année dans le département de Meta (centre), région de plantations de coca et l'un des fiefs de la guérilla. Rapport de guerre des FARC:
- 11 militaires tués, 38 blessés
- pertes: 9 guerilleros tués et 12 blessés
Communiqué du Front 27 des FARC (bloc Est):

Murieron 11 militares y 38 más fueron heridos

El Estado Mayor del 27 frente de las FARC-EP informa a la opinión pública que el día 3 de marzo de 2007 en la vereda Laureles, jurisdicción del municipio de vista Hermosa, departamento del Meta se presento un combate de nuestras unidades guerrilleras contra tropas de fuerzas especiales de la denominada fuerza de tarea Omega.

En desarrollo de la demencial política uribista de guerra contra el pueblo, al servicio de los intereses norteamericanos y bajo el pretexto de una cruzada contra el terrorismo y el narcotráfico, las tropas del ejército oficial adelantan una verdadera campaña de exterminio en la cual los desalojos, arrasamiento de todo tipo de cultivos con fumigaciones indiscriminadas bloqueos, asesinatos de civiles presentados a los medios como positivos en contra de la guerrilla, desapariciones, amenazas, bombardeos generalizados y robo de ganados y aves de corral son el pan de cada día, en estas regiones olvidadas del país. Los imaginarios partes entregados por Juan Manuel Santos, mentiroso Ministro de Guerra y los Generales subalternos de los oficiales norteamericanos no logran ocultar la realidad de la resistencia insurgente que cada día se crece y llena de gloria en las batallas por la nueva Colombia. En esta oportunidad reportamos al pueblo colombiano que como resultado del combate murieron 11 militares y 38 más fueron heridos, recuperamos 4 fusiles m-16 con 28 proveedores y abundante material de guerra en nuestras filas perdimos 9 combatientes, a quienes rendimos sentido homenaje, 12 guerrilleros más sufrieron heridas de las que hoy se recuperan satisfactoriamente en nuestros hospitales.

Al pueblo colombiano lo invitamos a seguir luchando y resistiendo de manera organizada la brutal arremetida del gobierno ilegitimo y corrupto que en cabeza Uribe Vélez, con la certeza que la verdadera democracia, la independencia, la dignidad y la justicia social terminaran por imponerse en la forma de un gobierno patriótico de mayorías que aglutine los diversos sectores que hoy confrontan el actual régimen de terror.


Vous pouvez voir aussi les rapports de guerre des 3 premiers mois de l'année de certains blocs à cette adresse: Partes de Guerra
Membre désinscrit
   Posté le 19-06-2007 à 14:24:51   

10 mars 2007: Libération unilatérale de 2 policiers

La guérilla marxiste colombienne des FARC a libéré deux officiers de police qui avaient été capturés lors d'un barrage routier illégal le mois dernier. Les deux hommes ont été remis au Comité international de la Croix-rouge (CICR) sur demande de la guérilla, a indiqué le CICR.
Les deux policiers avaient été enlevés le 28 février dans la province rurale de Cacau, dans le sud du pays, où les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) sont actives. Les rebelles avaient arrêté le bus dans lequel les deux policiers voyageaient.

(Romandie.news)
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   Posté le 19-06-2007 à 14:39:36   

Mars 2007: Visite de Bush en Colombie

Bush souhaite que les Américains kidnappés par le Farc soient lébérés de manière sûre
12/03/2007 - Union Radio, San Diego Tribune, AOL
Le président des Etats-Unis, George W Bush, a exprimé aujourd'hui son désir que les trois citoyens américains kidnappés par les FARC depuis quatre années soient libérés "sains et saufs".

La situation des trois contractants américains, en pouvoir des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis que leur avion avait été abattu dans la forêt colombienne, a été un des sujets abordées par Bush et son collègue Álvaro Uribe dans la réunion qu'ils ont tenue ce dimanche à Bogota.
Bush a exprimé sa "préoccupation pour la sécurité, et pour les familles, des trois innocents qui sont restés détenus depuis trop longtemps".
Les auteurs de cette prise d'otage "devraient montrer de la compassion" et remettre en liberté Marc Gonsalves, Keith Stansell et Thomas Howes, a insisté le président.
Il a indiqué qu'il avait discuté de ce sujet avec Uribe et que tous deux avaient évoqué "des stratégies qui, nous l'espérons, parviendront à les libérer sains et saufs", bien qu'il ait paru écarter la possibilité d'une action militaire en indiquant qu'il fallait tenir compte "des sentiments exprimés par les familles".

En Colombie il y a un débat sur l'éventualité de libérer les kidnappés par la force : tandis que le gouvernement considère qu'il doit tenter cette approche, les parents de nombreux captifs s'y opposent.
Le 30 janvier passé, le président colombien avait réitéré son intention de tenter le sauvetage militaire des kidnappés.

Les trois Américains, kidnappés le 13 février 2003, travaillaient pour California Microwave Systems, une entreprise engagée par le gouvernement américain pour "collationner des informations sur les cultures illégales".
Un autre Américain qui accompagnait ce groupe, Thomas Janis, et Luis Alcides Cruz, sergent dans l'Armée colombienne , avaient été abattus par les rebelles lorsqu'ils avaient essayé de se enfuir.
Le FARC ont inclu ces Américains dans la liste des politiciens, policiers et militaires colombiens qu'ils veulent échanger contre quelque 500 guérilleros emprisonnés.

George Bush annonce une réduction de l'aide militaire à la Colombie
13/03/2007 - Le Monde
Vingt et un mille policiers déployés depuis quatre jours, l'aéroport international fermé pendant sept heures, la vente d'alcool interdite et les pistes cyclables fermées : c'est une capitale déserte qu'a traversée, dimanche 11 mars, la caravane de George Bush, premier président américain à fouler le sol de Bogota depuis vingt-cinq ans.

"En venant à Bogota, M. Bush a voulu manifester la confiance que lui inspire la politique antiterroriste d'Alvaro Uribe", assurait, la veille, un fonctionnaire de l'ambassade américaine. "Je suis fier de dire que vous êtes mon ami personnel et un partenaire stratégique des Etats-Unis", a déclaré M. Bush au cours de la conférence de presse commune avec le président Uribe. Le président colombien, qui, depuis cinq ans, fait figure de "meilleur allié latino-américain de Washington", est pourtant englué dans le scandale dit de la "parapolitique". Au Congrès américain, les démocrates sont scandalisés par les révélations concernant les liens entre les milices paramilitaires d'extrême droite, coupables de crimes atroces, et des proches de M. Uribe. La visite de M. Bush n'a duré que sept heures.

3,9 MILLIARDS DE DOLLARS SUR SEPT ANS

Dans la matinée, trois engins explosifs de faible puissance ont explosé dans les villes de Cali et de Buenaventura, faisant trois blessés. Les autorités ont attribué les attentats à la guérilla. Mais aucun incident sérieux n'a été enregistré à Bogota. Quelques centaines de manifestants "anti-Bush" sont descendus dans le centre-ville, à l'appel de l'opposition. Noyautée par quelques casseurs, la manifestation a été violemment dispersée par des policiers. "En Colombie, il y a un conflit armé, alors les gens ne protestent pas parce qu'ils ont peur de la réaction du pouvoir", expliquait un syndicaliste venu protester contre la signature d'un traité de libre-échange, indigné par l'attitude des casseurs et des policiers.

A quelques centaines de mètres de là, la cérémonie officielle se déroulait sans heurts. M. Bush a réaffirmé son intention de "travailler dur" pour obtenir du Congrès la ratification du traité de libre-échange bilatéral signé en novembre 2006 et la poursuite de la coopération militaire. Au titre du "Plan Colombie", mis en place en 2000 par le président Bill Clinton, Bogota reçoit tous les ans quelque 700 millions de dollars d'aide militaire américaine pour lutter contre le trafic de drogue et les groupes armés qui en vivent.

Toutefois, "le vote du Congrès s'annonce difficile", admettait le président Bush dans un entretien accordé au quotidien El Tiempo, à la veille de son départ pour l'Amérique latine. Les démocrates ont remis sur le tapis la question des droits de l'homme. Ils s'inquiètent du sort fait aux syndicalistes en Colombie et s'interrogent sur l'efficacité de l'action militaire. Même si elle était approuvée, la nouvelle enveloppe (3,9 milliards de dollars sur sept ans) représente un léger désengagement américain. "La Colombie a désormais les moyens de financer plus avant certains aspects du programme militaire", estime le président américain.

M. Uribe a accaparé la conférence de presse pour défendre sa politique sécuritaire et les négociations engagées avec les paramilitaires. "Les révélations sur les liens entre politiciens et "paras" en sont le résultat direct", assure-t-il. "Si Alvaro Uribe a consacré tout son temps de parole à se défendre des soupçons qui pèsent sur le gouvernement, c'est bien parce qu'il sait que le scandale de la "parapolitique" hypothèque l'avenir des relations bilatérales", souligne l'analyste Laura Gil. Reste à savoir si la majorité démocrate du Congrès américain s'est laissée convaincre.



Photos des manifestations
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   Posté le 19-06-2007 à 14:56:59   

Plusieurs polémiques en ce mois de mars...

Tout d'abord sur la présence ou non de membres des FARC en Suisse, relancée par l'itw du (soi-disant) négociateur international des FARC (ni confirmé ni infirmé par la guerilla)

«La guérilla des FARC profite de la Suisse pour promouvoir sa haine»
15/03/2007 - Le Temps
De passage à Genève pour le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, Francisco Santos, le vice-président colombien, s'est livré au Temps. Il évoque notamment le rôle de facilitateur de la Suisse entre Bogota et les Forces armées révolutionnaires de Colombie, alors que le processus se trouve dans une phase tendue. Et la présence de membres de la guérilla marxiste en Suisse.

Le Temps: Votre président Alvaro Uribe a récemment déclaré qu'il privilégiait la voie militaire pour libérer les otages des FARC. La médiation de l'Espagne, de la France et de la Suisse n'a-t-elle donc actuellement plus de raison d'être à vos yeux?
- Francisco Santos: Le président Uribe a simplement dit que le gouvernement colombien ne peut pas écarter l'idée de libérer les otages par la voie militaire. Notre actuel ministre des Affaires étrangères, Fernando Araujo, qui était otage des FARC, a pu s'échapper lors d'une opération militaire, ce qui prouve que nous pouvons réussir ainsi. Mais nous continuons à penser que le rôle des médiateurs est important.

Les signaux contradictoires de Bogota ne facilitent pas leur travail... Alvaro Uribe a encore déclaré le mois dernier qu'il écartait toute idée d'accord humanitaire, puis, le jour du 5e anniversaire de la détention d'Ingrid Betancourt, qu'il voulait un contact avec les FARC, mais «sans intermédiaires»... Qu'attendez-vous exactement de la Suisse?
– La première chose que nous voulons est que les FARC reçoivent les facilitateurs suisses, espagnols et français, ce qu'ils ne font pas.

L'émissaire suisse ne rencontre-t-il pas régulièrement des membres des FARC dans la jungle?
– Pas ces derniers mois, alors que Bogota avait à nouveau autorisé le travail des médiateurs. Nous nous sommes toujours montrés ouverts à toute négociation, le gouvernement colombien a d'ailleurs revu ses exigences à la baisse, mais les FARC, eux, n'ont jamais fait le moindre effort et continuent d'agir en totale contradiction avec le droit international humanitaire et les Conventions de Genève. Pour danser un tango, il faut être deux, or les FARC n'ont jamais voulu entrer sur la piste. Le président Uribe avait même accepté le plan de la Suisse, de l'Espagne et de la France présenté en décembre 2005, qui proposait un terrain démilitarisé pour parvenir à un accord humanitaire, mais les FARC n'ont pas bougé. En guise de réponse, ils ont posé une bombe dans une école militaire. Comment voulez-vous aller de l'avant ainsi?

Un ou plusieurs représentants des FARC vivraient en Suisse et la Suisse héberge leur site internet. Cela vous irrite-t-il?
– Je respecte la neutralité de la Suisse mais une organisation qui est terroriste l'est partout dans le monde! Les FARC ne font qu'abuser des territoires où ils peuvent se rendre en toute quiétude, pour exercer leurs activités illicites, en inondant notamment le marché européen de leur trafic de drogue. Ils en profitent également pour promouvoir leur agenda de haine et de terreur. C'est leur seul programme!

La Suisse ne considère qu'Al-Qaida comme organisation terroriste, sur la base d'une décision du Conseil de sécurité de l'ONU....
–... Et moi je vous dis que c'est difficile à comprendre: les FARC répondent à tous les critères qui font d'Al-Qaida une organisation terroriste! Ils fonctionnent de la même manière. Le fait que la Suisse héberge des membres des FARC entre en contradiction avec le rôle de paix qu'elle veut jouer en Colombie!

Que savez-vous exactement de la présence des FARC en Suisse?
– Nous avons des preuves que les FARC passent par la Suisse, qu'ils l'utilisent comme plate-forme politique et qu'ils se cachent notamment derrière des organisations à but social. Des représentants de groupes colombiens illégaux sont aussi en Suisse pour défendre les idées des FARC.

Mais y a-t-il un «ambassadeur» des FARC en Europe qui vivrait en Suisse?
– Nous savons en tout cas qu'un membre influent des FARC se déplace souvent et très facilement en Suisse. C'est leur principal porte-parole pour les relations internationales. Il s'agit d'une femme.

La Colombie est en plein processus de réconciliation et d'indemnisation des victimes dans le cadre du démantèlement des groupes illégaux. Où en est ce processus compliqué?
– Plus de 30 000 paramilitaires ont été démobilisés, 18 000 armes de haut calibre rendues et 10 000 guérilleros ont été réintégrés, sur une base volontaire, dans la société civile. Par ailleurs, le processus de paix avec l'ELN, deuxième guérilla de Colombie, où la Suisse joue aussi un rôle de facilitateur, avance bien. Pour les paramilitaires, nous proposons à leurs leaders des peines réduites – et non une amnistie – en échange de vérité, justice et réparation. Notre gouvernement soutient le travail de la Cour suprême qui a encore récemment poursuivi des parlementaires pour leurs liens avec les paramilitaires. Un tel programme de réinsertion n'a jamais été mené dans aucun pays d'Amérique latine à un tel niveau. N'oubliez pas qu'en 1992, Pablo Escobar, le plus grand trafiquant de drogue de tous les temps, était membre du Congrès. Et des parlementaires ont fait campagne avec de l'argent des trafics de drogue. Nous ne voulons plus de cela et devons aujourd'hui traiter le mal à la racine, avec transparence. Peu importent les coûts. Les décisions que prennent les pays développés à propos de ce processus seront déterminantes s'agissant de son succès. Nous espérons donc que spécialisée, de son expertise technique. Nous attendons aussi de la Suisse qu'elle nous aide à ouvrir des portes pour faire valoir notre crédibilité, afin que nous puissions notamment accueillir des investissements et améliorer notre situation économique. C'est très important: quelqu'un qui a une bonne situation et un emploi ne sera pas tenté de faire partie d'un groupe illégal et de s'adonner au trafic de drogue!le gouvernement et les citoyens suisses, qui savent très bien ce qu'est la paix, nous aideront dans ce difficile processus de transition. Notre principale difficulté pour l'instant est d'éradiquer les trafiquants de drogue.

Quelle aide attendez-vous concrètement de la Suisse dans ce processus? Avez-vous un message particulier à faire passer à notre ministre des Affaires étrangères?
– Micheline Calmy-Rey est une bonne amie, avec qui j'ai toujours eu des discussions très franches! Nous avons besoin de la compréhension de la Suisse, de son aide

«En Suisse, mon rôle est diplomatique. Ici, je ne suis pas un dirigeant militaire»
16/03/2007 - Le Temps

Un responsable des Forces armées révolutionnaires de Colombie, basé à Lausanne, accepte pour la première fois de parler. De sa présence en Suisse, de ses combats idéologiques. Et d'Ingrid Betancourt.

José, Manuel, Lazaro... Comment l'appeler? «Pour cette interview, ce sera Simon Gonzalez», répond-il. Simon range ses différents papiers d'identité dans un tiroir de son appartement en banlieue lausannoise. Il a plusieurs passeports. Un seul est officiel. Mais son nom d'origine doit demeurer secret. Sa vie en dépend. Agé aujourd'hui de 35 ans, Simon Gonzalez est venu en Suisse pour la première fois à 21 ans, comme réfugié politique. Il serait aujourd'hui détenteur d'un permis C. Trois fois, il a été la cible d'attentats dans son pays d'origine. Pourquoi? Parce qu'il est un membre important des FARC, la principale puissance rebelle du pays, dit-il. C'est dans son salon, assis en tailleur, qu'il nous a reçus, dans un bon français, avec un fort accent espagnol. De ses combats idéologiques à l'enlèvement d'Ingrid Betancourt, il est prêt à tout raconter.

Le Temps: Quelle est exactement votre fonction en Suisse?
- Simon Gonzalez: Je suis le chef de la délégation diplomatique des FARC. Je les représente auprès du gouvernement de différents pays européens, auprès de personnalités publiques et de chefs d'entreprise. J'entretiens des relations avec ces gens comme si les FARC étaient un Etat à part entière, un Etat dans l'Etat colombien. On peut dire que j'ai un rôle d'ambassadeur, mais d'un gouvernement qui n'est pas reconnu. Mon supérieur est Raul Reyes, le numéro 2 des FARC.

Concrètement, qu'implique ce travail d'«ambassadeur d'un Etat qui n'existe pas»?
- Au-delà des discussions, j'organise des aides logistiques humanitaires: envois de médicaments, d'argent. J'écris beaucoup. Je fais un travail régulier d'information en relatant les derniers développements en Colombie et en dénonçant les violations des droits de l'homme commises par le gouvernement. Je gère le contenu du site web officiel des FARC (un site hébergé en Suisse) et d'autres sites dits «alternatifs». Je travaille également avec des agences de presse qui racontent une autre vérité de la Colombie.

Votre travail est-il légal?
- Oui, la Suisse accepte qu'un représentant des FARC soit sur ses terres. Car mon rôle est diplomatique. Ici, je ne suis pas un dirigeant militaire.

Quel avenir souhaitent les FARC?
- Nous voulons la paix, mais pas n'importe quelle paix. Nous luttons pour la construction de la «nouvelle Colombie». Une Colombie avec un gouvernement pluraliste et un plan de reconstruction, de réconciliation nationale.

C'est-à-dire?
- Nous voulons démocratiser la Colombie: que tout le pays puisse participer à la vie politique. Que tous les courants de pensée soient respectés. Les terres volées aux paysans par le pouvoir en place doivent être rendues; pour que les paysans ne soient plus obligés de planter la coca. L'ensemble de la population doit bénéficier des ressources naturelles du pays. Actuellement seule une élite en profite, seule une élite décide.

Un but et une lutte qui passent uniquement par la force?
- Pas forcément, grâce à des alliances politiques aussi. Mais si on doit user de la force, on le fera. Ce n'est pourtant pas notre souhait. Mais chaque fois que les guérilleros ont rendu les armes, ils ont été tués. On ne refera pas les mêmes erreurs.

La Suisse peut-elle jouer un rôle important dans cet avenir?
- La Suisse a déjà un rôle important. Aujourd'hui, elle travaille comme «facilitateur» pour permettre un échange d'otages. Le gouvernement colombien retient prisonniers près de 600 de nos guérilleros. De notre côté, nous avons 57 otages «politiques», dont trois agents de la CIA et Ingrid Betancourt. De plus, si des pourparlers de paix reviennent sur le devant de la scène, la Suisse pourrait également y jouer un rôle important. Car les deux fronts font confiance à la Suisse.

Quel est l'impact de la couverture médiatique provoquée par la capture d'Ingrid Betancourt sur ces discussions?
- Si la France est également aujourd'hui un pays facilitateur, c'est peut-être en partie grâce à elle (l'Espagne est le troisième pays engagé dans la médiation, ndlr). Mais nous n'avons pas capturé Ingrid Betancourt pour avoir des résonances internationales. On ne savait même pas qu'elle était Française. Nous l'avons prise parce qu'elle était candidate à l'élection présidentielle colombienne et surtout parce qu'elle est venue sur notre territoire (au Caguan, département de Caqueta dans le sud de la Colombie, ndlr). On ne l'a pas cherchée à Bogota. On lui a dit: «Retourne chez toi!» Elle a dit: «Non!» Je crois qu'elle voulait gagner des voix supplémentaires en venant à notre rencontre. On avait prévenu tout le pays qu'on allait enlever des membres du régime politique pour les échanger contre nos prisonniers. Et Ingrid Betancourt était dès lors une cible facile. Mais nous n'avons pas planifié son enlèvement.

Quel est l'avenir de ces otages?
- Ces gens ont la même nourriture, les mêmes médicaments, les mêmes droits que les membres des FARC. Ils vivent éparpillés dans la jungle mais sûrement dans de meilleures conditions que nos prisonniers à nous. Et ils resteront là où ils sont le temps qu'il faudra. Il est hors de question d'échanger une partie seulement de ces otages. C'est tous contre tous!

La Suisse n'accueille pas de représentants des FARC
19/03/2007 - SwissInfo
La Suisse ne tolère aucune présence officielle de représentants de la guérilla colombienne sur son territoire. Elle ne leur offre pas non plus de privilèges ou une quelconque immunité.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) répond très clairement au gouvernement colombien qui se dit très «préoccupé» après la parution d'une interview dans un quotidien romand.
L'interview d'un présumé «responsable diplomatique» des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) résidant en Suisse dans le quotidien genevois «Le Temps» agite les relations entre Berne et Bogota.
Par l'intermédiaire de son ministère des affaires étrangères, la Colombie a invité l'ambassadeur helvétique à Bogota Thomas Kupfer à venir s'expliquer.
Ce dernier a répété au vice-ministre colombien des affaires étrangères Camillo Reyes qu'il n'y avait pas sur sol suisse de «représentant des FARC reconnu officiellement».

Selon le DFAE, Thomas Kupfer a également précisé à son interlocuteur «qu'aucun membre des FARC ne bénéficie de privilèges ou d'une immunité devant les juridictions suisses».
L'ambassadeur a encore ajouté que la Suisse demeure «déterminée à prévenir et, le cas échéant, à réprimer sur son territoire tout acte pénalement répréhensible lié au conflit interne en Colombie.»
Cette position a d'ailleurs été répétée à Berne à l'ambassadrice colombienne Elena Echavarria, qui a été priée de se rendre au Département fédéral des affaires étrangères.

Etabli à Lausanne

Pour mémoire, le quotidien «Le Temps» a révélé jeudi dernier qu'un «responsable diplomatique» des FARC résidait en Suisse. L'homme aurait 35 ans. Il serait détenteur d'un permis C d'établissement et basé à Lausanne.
«Je suis le chef de la délégation diplomatique des FARC, je les représente auprès du gouvernement de différents pays européens», déclare cette personne sous le couvert de l'anonymat dans les colonnes du quotidien genevois.
«On peut dire que j'ai un rôle d'ambassadeur, comme si les FARC étaient un Etat dans l'Etat colombien, mais d'un gouvernement qui n'est pas reconnu. Mon supérieur est Raul Reyes, le n°2 des FARC», ajoutait encore l'homme, venu en Suisse pour la première fois à 21 ans comme réfugié politique.

«Plate-forme politique»

Le présumé «porte-parole» des FARC a précisé qu'il organise des aides logistiques humanitaires, envoie des médicaments et de l'argent. Il fait aussi un travail d'information sur les derniers développements en Colombie et «dénonce les violations des droits de l'homme commises par le gouvernement» de Bogota.
Selon lui, «la Suisse accepte qu'un représentant des FARC soit sur ses terres, car mon rôle est diplomatique. Ici, je ne suis pas un dirigeant militaire». Le site internet des FARC serait par ailleurs hébergé sur des serveurs entreposés en Suisse.
Toujours dans le «Le Temps», le vice-président colombien Francisco Santos a reproché à Berne de tolérer des représentants des FARC sur son territoire. Selon lui, les FARC- une organisation terroriste, selon Bogota - utilisent la Suisse comme «plate-forme politique».
Le vice-président avait déjà formulé ces critiques l'année dernière. Il s'en était également pris à une campagne d'affichage de deux ONG suisses (Pain pour le Prochain et Action du Carême) mettant en cause la protection des droits de l'homme en Colombie.
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   Posté le 19-06-2007 à 15:01:16   

Autre polémique, les déclarations du principal opposant de Uribe, sur le fait que si Betancourt ne faisait pas partie des otages, il n'y aurait aucune mobilisation au niveau international (ce qui est une évidence...)

Sans Betancourt, les autres otages "passeraient inaperçus"
20/03/2007

Si Ingrid Betancourt n'était pas séquestrée en Colombie, "les enlèvements passeraient inaperçus" dans ce pays, qui compte plus de 3.100 otages, a souligné mardi le chef de l'opposition colombienne, Carlos Gaviria.

"L'enlèvement d'Ingrid Betancourt, que je suis le premier à regretter, a permis à de nombreux pays européens de se rendre compte qu'il y a des enlèvements en Colombie", a affirmé M. Gaviria, chef du Pôle démocratique (gauche) et ancien président de la Cour constitutionnelle.

"Quand une personne de premier plan perd sa liberté, cela fait scandale, mais quand il s'agit d'inconnus, cela n'a pas d'importance", a-t-il déploré, lors d'une conférence à Madrid sur la réalité sociopolitique de la Colombie.

Insignifiants

Sans Ingrid Betancourt, enlevée le 23 février 2002 par les FARC, "les autres enlèvements passeraient inaperçus, ils sembleraient insignifiants", a ajouté M. Gaviria, regrettant que les pays européens se consacrent à demander la libération de la Franco-colombienne et non celle des autres otages.
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   Posté le 19-06-2007 à 15:05:34   

Le gouvernement colombien a également de plus en plus de mal à dissimuler les liens multiples avec les paramilitaires d'extrême droite. Cette fois c'est même une multinationale US qui est dans l'oeil du cyclone...!

La multinationale américaine Chiquita a financé les milices paramilitaires colombiennes
17/03/2007 - Le Monde
La société Chiquita est dans la tourmente. La multinationale américaine de la banane a financé durant des années des groupes paramilitaires d'extrême droite à travers une filiale colombienne. La justice américaine s'est penchée sur le dossier. De son côté, la Colombie envisage de demander aux Etats-Unis l'extradition de cadres de Chiquita.

Chiquita a bien financé les paramilitaires colombiens.

Ce qui vient confirmer de vieux soupçons contre les producteurs de bananes installés en Colombie. D'après l'enquête menée par la justice américaine, l'entreprise a versé à partir de 1997 plus d'un 1.700.000 dollars aux milices d'extrême droite. Le PDG de Chiquita s'est défendu, en déclarant que ces versements avaient toujours été motivés par un souci de sécurité.

L'affaire fait aussi des vagues en Colombie. Les autorités colombiennes envisagent de demander aux Etats-Unis l'extradition de certains cadres de Chiquita. Les magistrats colombiens doivent encore se prononcer sur l'extradition des dirigeants de géant américain de la banane.
Pour le président Alvaro Uribe, l'extradition fonctionne dans les deux sens. Depuis son arrivée au pouvoir, en 2002, le président colombien a autorisé l'extradition de centaines de narcotrafiquants présumés vers les Etats-Unis. Chiquita n'est pas la seule multinationale accusée de collusion avec les paramilitaires. Coca-Cola et la compagnie charbonnière Drummond ont été traînées devant les tribunaux américains. Ils sont soupçonnés d'avoir commandité l'assassinat de plusieurs syndicalistes.

Arrangement avec la justice aux USA

Aux Etats-Unis, il en coûtera 25 millions de dollars (18,8 millions d'euros) à cette firme agroalimentaire qui a annoncé, mercredi 14 mars, être arrivée à un accord avec le département américain de la justice qui, depuis trois ans, menait enquête. L'accord négocié avec le département de la justice doit encore être entériné par un tribunal américain.
Les Autodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême droite) sont inscrites sur la liste des organisations terroristes par Washington depuis 2001. Elles ont commis d'innombrables crimes contre des civils dans la région bananière de l'Uraba (nord-ouest de laColombie), où Chiquita avait des plantations. Aujourd'hui démobilisées, ces milices paramilitaires y étaient très impliquées dans le trafic de drogue.

A Bogota, le ministre colombien de la défense, Juan Manuel Santos, s'est réjoui de la décision. Les défenseurs des droits de l'homme demandent que l'amende soit reversée aux victimes des paramilitaires. La guérilla d'extrême gauche et les "paras" se sont disputés pendant plus de dix ans le contrôle de l'Uraba.
A en croire le rapport des autorités américaines, Chiquita aurait d'abord payé les guérilleros qui se livraient au racket dans la région. A la fin des années 1990, les AUC y font leur apparition. Sous prétexte d'en finir avec les exactions de la guérilla, les paramilitaires massacrent paysans et syndicalistes, sous l'oeil complice de l'armée et des compagnies bananières, et rackettent à leur tour.

1,7 MILLION DE DOLLARS

Chiquita reconnaît avoir versé plus de 1,7 million de dollars aux AUC, entre 1997 et 2004, mais prétend avoir agi de bonne foi. "Les versements effectués ont été motivés par le souci légitime de protéger nos employés", a précisé, jeudi, Fernando Aguirre, le président de la compagnie, qui a son siège à Cincinnati (Ohio).
Selon le département américain de la justice, des directeurs "hauts placés" de Chiquita ont autorisé et dissimulé les versements incriminés. Les noms des responsables n'ont pas été révélés.

L'accord signé avec l'administration américaine est une "solution au dilemme auquel la société a été confrontée il y a plusieurs années", précise un communiqué de la firme. En 2003, Chiquita a spontanément informé la justice des paiements réalisés par une de ses anciennes filiales, en constatant que les bénéficiaires figuraient sur la liste des organisations que la loi américaine jugeait criminel de financer. Un an plus tard, le groupe abandonnait ses opérations en Colombie.

D'autres entreprises américaines sont également soupçonnées de liaisons avec les paramilitaires colombiens. La compagnie charbonnière Drummond et Coca-Cola ont été traînées devant les tribunaux américains, soupçonnées d'avoir commandité l'assassinat de plusieurs syndicalistes.
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   Posté le 19-06-2007 à 15:32:05   

Toujours en mars, l'armée serait tombée en possession d'un document ultra-confidentiel datant de mai 2006, mentionnant une prochaine conférence des FARC (la 9°) et le plan de bataille prévu pour les prochaines années:
- rechercher des fonds pour financer de l'armement lourd (notamment des missiles sol-air pour lutter contre les attaques aériennes)
- hauts représentants des FARC (dont des membres du Secrétariat) chargés de renforcer les liens avec les pays "amis" (principalement les pays limitrophes Venezuela, Panama, Equateur, mais le texte évoque aussi Vietnam, Corée du Nord, Chine, Cuba, Nicaragua et Bolivie)
- ouverture de nouveaux fronts dans les régions où la guerilla est implantée (l'initiative restant aux blocs)
- intensification et systématisation de la répression contre les représentants de l'exécutif, et notamment les maires et conseillers municipaux
Avec en point de mire la fin du 2nd mandat de Uribe (2010), qui sera marquée par une vaste offensive de la guerilla.

A noter que cette 9° conférence des FARC a bien eu lieu en ce 1er semestre 2007. J'en reparlerai quand j'aurai collectionné plus d'infos.
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   Posté le 19-06-2007 à 15:50:18   

Le chef de l'armée impliqué dans des liens avec les paramilitaires
26/03/2007 - Los Angeles Times

Selon le journal "Los Angeles Times", le chef de l'Armée colombienne, le général Mario Montoya, aurait largement collaboré avec les paramilitaires d'extrême droite, selon des informations citées par la CIA.

Cette révélation sur les lien entre Montoya et les "paras", qui figurent dans la liste de groupes terroristes du Département d'État, se produit au moment où le Congrès des USA, sous contrôle démocrate, étudie le versement de quelque 700 millions de dollars d'aide pour la Colombie.
Le journal a indiqué hier, dans un article étendu, que ce lien présumé entre Montoya et les paramilitaires pourrait augmenter les pressions pour réduire ou conditionner l'aide américaine pour la seconde phase du "Plan Colombie".
Si cela se confirme, il s'agirait du fonctionnaire du rang le plus élevé en Colombie qui serait impliqué dans le scandale croissant des liens entre les "paras" et plusieurs dirigeants politiques.

Un rapport récent de l'Agence Centrale d'Intelligence (CIA), analysé par le journal, indique que Montoya et un groupe paramilitaire d'extrême droite auraient planifié et effectué de façon conjointe, en 2002, une opération appelée "Opération Orion" pour éliminer la guérilla marxiste de zones marginales autour de Medellín. La CIA n'a pas nié l'authenticité du document mais elle ne l'a pas non plus confirmée; toutefois, elle aurait demandé que le journal élimine certains détails du document parce que, selon l'agence d'espionnage, ils pourraient nuire tant aux sources qu'aux méthodes décrites dans le rapport.

Le rapport, transmis au "Los Angeles Times" par quelqu'un qui a demandé d'être uniquement identifié comme "employé gouvernemental", comporte des données obtenues d'un autre service d'intelligence de l'hémisphère occidental. Cet employé a décidé de dévoiler le document, étant donné son mécontentement parce que les USA n'ont pas exigé de comptes plus clairs de la part du gouvernement du président Uribe, selon le journal.
Ce document pourrait aussi impliquer le chef des Forces Armées de la Colombie, le général Freddy Padilla, commandant l'armée à Barranquilla.

Bien évidemment, malgré les preuves évidentes de la culpabilité du général Montoya, celui-ci est en toujours en place, et son extradition n'est pas envisagée...

Communiqué des FARC

El comandante del ejército está ligado al paramilitarismo criminal. Y no es un caso aislado. Pregúntenle a los narco-paramilitares Jorge 40 y Hernán Giraldo que actuaron en coordinación con la Primera División del Ejército. El general está involucrado en el envío hasta Caracas de unos 100 paramilitares que tenían la misión de asesinar al presidente Chávez de Venezuela.

"El paramilitar general Montoya"

Por Iván Márquez, Integrante del secretariado de las FARC-EP

Esa imagen de los helicópteros Black Hawk ametrallando la Comuna 13 en los cerros occidentales de Medellín, resiste desde el 2002 atrincherada en la memoria. La “Operación Orión” era Beirut en Medellín, y eran los niños de los barrios Belencito y 20 de julio batiendo trapos blancos entre los escombros y el humo.

Del valle hacia arriba, en cortina avanzaban las tropas de la Cuarta Brigada del general Mario Montoya, actual comandante del Ejército, y también los policiales comandados por el general Gallego. Y en la parte alta, los paramilitares cerraban el cerco. En octubre corrió la sangre de los pobladores muertos y heridos por cuenta del ejército, los policías y los paramilitares. Esos aliados de la muerte, esas instituciones unidas en concierto para delinquir, convirtieron además al Atanasio Girardot en un estadio prisión, como en las más infernales dictaduras.

La denuncia del Los Ángeles Times y otros periódicos estadounidenses es incontrovertible. Lo sabe todo el mundo en Medellín. Es hora de recoger ese tonto argumento de las autoridades de que el destape de la olla podrida del narco-paramilitarismo de Estado es consecuencia de la “seguridad democrática”. Esa política sólo ha servido para atropellar al pueblo en defensa de los caimanes inversionistas. Si hoy afloran por doquier las denuncias sobre nexos de las instituciones con el paramilitarismo, es porque la gente se cansó de tanto silencio, de tanto desafuero y de tanta impunidad.

El problema no es si la CIA filtró o no el difundido informe a la prensa. Colombia y el mundo no quieren más sofismas de distracción. El caso concreto y comprobado es que el comandante del ejército está ligado al paramilitarismo criminal y debe salir de la institución. Y no es un caso aislado. Pregúntenle a los narco-paramilitares Jorge 40 y Hernán Giraldo que actuaron en estrecha coordinación con la Primera División del Ejército. Y para que no falten argumentos, el mismo general está involucrado en el envío hasta Caracas de unos 100 paramilitares que tenían la misión de asesinar al presidente Chávez de Venezuela. Esto último lo reseña hasta el Almanaque Mundial.

Llegó la hora de hablar con franqueza del ejército y del paramilitarismo como estrategia contrainsurgente del Estado. Los señores comandantes de Brigada no estaban ciegos para no ver las pavorosas masacres del paramilitarismo, el incendio de caseríos, el desplazamiento forzoso de la población, el robo de tierras y ganados… El general Rito Alejo del Río, por ejemplo, embarcó en dos aviones en el aeropuerto de Apartadó, a los paramilitares que perpetraron la masacre de Mapiripán. Al coronel Velásquez lo echaron por denunciar la estrecha coordinación de ese general carnicero con el paramilitarismo. Y fue casi pública la reconvención por parte de los generales Bonett y Mora al coronel. El grupo La Terraza de Medellín denunció a Mora Rangel como el verdadero jefe de las AUC. En Urabá el general Carreño de la 17 Brigada siempre apoyó con helicópteros artillados a los paramilitares atacados por la guerrilla. Y el general Carlos Alberto Ospina fue herido en una pierna cuando se dirigía a Murindó a apoyar un grupo paramilitar asediado por las FARC. Que no se olvide a los generales Yanine, Millán, Ramírez Quintero… Todos ellos son apenas la punta del iceberg.

Y desde luego, hay que decirlo con toda justicia: no todos los oficiales del ejército están involucrados en tan lamentables crímenes de lesa humanidad.

Sentimos que se aproxima el día en que la guerrilla bolivariana de las FARC y los militares que sienten la patria y el sufrimiento del pueblo tendremos que estrechar nuestras manos y proyectar con la gente llana y las organizaciones políticas y sociales, democráticas y revolucionarias, el futuro de Colombia en libertad, independencia, soberanía, justicia social y paz.

Montañas de Colombia, Marzo 27 de 2007

Les FARC rappellent dans ce communiqué certaines atrocités commises par l'armée colombienne en collaboration avec les paramilitaires ces dernières années, notamment depuis 2002; les preuves du LA Times sont irréfutables, mais Montoya n'est pas un cas isolé, lui et tous les hauts gradés qui sont mis en cause ne sont que la partie visible de l'iceberg. Ivan Marquez évoque aussi le complot de l'armée colombienne pour assassiner Chavez.
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   Posté le 19-06-2007 à 20:24:21   

Communiqué du Bloc Est des FARC destiné aux camarades qui ont été faits prisonniers

CANJE: "A los combatientes prisioneros de guerra de las FARC-EP"

Camaradas prisioneros de guerra:

Reciban por nuestro intermedio un fuerte abrazo y el saludo solidario de todos los guerrilleros del Bloque Oriental de las FARC-EP. Lo primero es participarles la realización de la reunión del Estado Mayor del Bloque Oriental en la cual realizamos balance de actividades y trazamos nuevos planes.

En la reunión analizamos la situación de los prisioneros de guerra concluyendo que, pese a las dificultades propias de la confrontación, hemos logrado avances significativos en los siguientes aspectos: retomamos la comunicación con las cárceles, garantizamos el envío de presupuesto de acuerdo con las posibilidades financieras del Bloque, se hizo llegar plan de trabajo y estudio y al día de hoy contamos con el censo actualizado de las cárceles del área del Bloque.

De acuerdo con los informes enviados por ustedes creemos necesario consolidar los equipos de dirección en las cárceles garantizando que la totalidad de guerrilleros presos se subordinen a sus ordenes y orientaciones, incrementar el estudio de nuestros documentos y aprovechar al máximo el tiempo para prepararnos en todos los aspectos necesarios y de utilidad para el avance de los planes del movimiento.

Para garantizar una mejor asistencia y atención a los planteamientos hechos por ustedes creemos conveniente canalizar todas las inquietudes de los prisioneros a través de la dirección de cada cárcel y el mecanismo del Bloque para acabar con las peticiones individuales a los Frentes y otros Bloques.

Hacer de la cárcel una escuela de formación y temple revolucionario es deber de todo guerrillero fariano, el ejemplo dado al país y al mundo por los camaradas Simón y Sonia, erguidos de dignidad frente al imperio, nos llena de orgullo y realza el prestigio del Ejército del Pueblo.

Bloque Oriental de las FARC-EP

Llanos de Casanare, Febrero de 2007

Dans ce communiqué les dirigeants du Bloc Est rendent hommage à leurs camarades emprisonnés (et aux autres), qu'ils considèrent comme des membres comme les autres et font état du contact conservé avec eux en permanence, en leur transmettant ordres et informations, et en essayant de leur assurer financièrement des conditions de vie satisfaisantes. Ils affirment aussi que le recensement est fait (ce qui crédibiliserait les chiffres annoncés par les FARC sur le nombre de guerilleros détenus), et rappellent à leurs troupes que la hiérarchie et l'organisation de la guerilla restent parfaitement valables à l'intérieur des prisons.

J'ai posté également ce communiqué pour attirer l'attention sur la multiplication des communiqués émanant des blocs, plutôt que du secrétariat central, et notamment le bloc Est de Jorge Briceno, qui constitue aujourd'hui la principale force de frappe des FARC (estimée à plus de 5.000 membres sur les 20.000 que compte la guerilla). Doit-on y voir un signe du prochain passage de flambeau de Marulanda à Briceno...?

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   Posté le 19-06-2007 à 21:17:16   

IXe CONFERENCE DES FARC-EP

COMUNICADO: Realizada Novena Conferencia de las FARC-EP

Informamos al pueblo colombiano, a las organizaciones sociales, populares, los trabajadores, las masas y simpatizantes de las FARC-EP en Colombia y en el exterior, la realización con éxito de la Novena Conferencia Nacional Guerrillera, en enero del presente año. En ella participaron la totalidad de los Bloques, Comandos Conjuntos, Frentes, Columnas, Compañías, Guerrillas, Escuadras, Fuerzas Especiales, Unidades Urbanas y Unidades Tácticas en un ambiente de fraternidad revolucionaria, absoluta unidad ideológica y política en torno a los planes y conclusiones aprobadas por unanimidad en el evento magno, con plena ratificación del compromiso con los objetivos de la lucha política militar por la conquista del poder mediante la combinación de todas las formas de lucha en beneficio de los intereses de la nueva Colombia en cabeza de un gobierno democrático de amplia coalición por la reconciliación de la familia colombiana.

Ni el fracasado Plan Patriota ni los posteriores operativos militares de exterminio contra nuestra Organización ejecutados por Álvaro Uribe con su amo y padrino George Bush, lograron impedir la movilización de los integrantes del Estado Mayor Central junto a las unidades guerrilleras de los bloques, durante varios meses con la finalidad de estudiar y discutir las tesis y documentos centrales preparados por el Secretariado del Estado Mayor Central.

En próximos días daremos a conocer la Declaración Política de la Novena Conferencia de la cual destacamos el análisis sobre la situación social, económica, política y militar generadoras de la creciente crisis institucional colombiana profundizada como nunca antes con la llegada a la presidencia de Álvaro Uribe Vélez por sus históricos nexos con las mafias del narcotráfico, el paramilitarismo, la corrupción, la politiquería y estímulo artificioso de la Casa Blanca.

Secretariado del Estado Mayor Central de las FARC-EP

FARC-EP, Montañas de Colombia, marzo 26 de 2007

Un premier communiqué, paru le 26 mars, pour confirmer que la neuvième conférence des FARC a bien eu lieu en janvier de cette année. Rappelons que les "conférences" sont assez rares chez les FARC (la 8ème a eu lieu en 1993), étant donné la difficulté pour préparer un tel rassemblement, mais aussi il faut bien le reconnaître car l'idéologie prônée par les FARC et les différentes tactiques n'ont guère évolué depuis 40 ans... Bref, la tenue de cette conférence est quand même un signe de l'implantation profonde de la guerilla sur un territoire très étendu. Le discours est par ailleurs assez similaire à celui tenu lors de la dernière conférence, en attendant la déclaration politique adoptée à l'issue, qui sera communiqué quelques semaines plus tard...



COMUNICADO: "Declaración política de la IX Conferencia de las FARC-EP"

¡Por la Nueva Colombia, la Patria Grande y el Socialismo!

Saludamos al pueblo colombiano y le comunicamos la exitosa realización de nuestra Novena Conferencia Nacional, preparada y efectuada a pesar del oprobioso incremento y accionar de las tropas gringas en el territorio nacional y de las operaciones del llamado Plan Colombia que, como se sabe, están dirigidas principalmente contra la población civil.

Concluimos que hoy, al igual que durante todo el siglo pasado, la Casa Blanca decide las políticas esenciales de nuestro país, impone su concepción del Estado, elabora, diseña y dirige las estrategias y planes de la fuerza pública así como las reglas fundamentales para las finanzas, la industria y el comercio de Colombia, frente a lo cual los distintos gobiernos han permanecido arrodillados y los presidentes comportados como verdaderos cipayos.

Hoy, como durante el siglo XX, el país atraviesa una profunda crisis cuyos efectos golpean no a los ricos, sino al pueblo, a través de la cotidianidad de una violencia económica, social, militar y moral como consecuencia de un ordenamiento político corrupto, apenas justificado por un sistema electoral tramposo y una gran prensa adocenada.

Hoy, igual que siempre, los indígenas, campesinos, colonos y las diferentes comunidades afrodescendientes sufren la arremetida criminal de terratenientes y latifundistas que ambicionan sus tierras a como de lugar.

Hoy, como sucede desde medio siglo atrás, los dueños del poder, de las haciendas y del dinero organizan bandas criminales encargadas de agredir al pueblo y sembrar el terror en la población, paralelas y siamesas de las fuerzas policiales y militares oficiales, para eternizarse como gobernantes, nutridos en esta oportunidad con las inagotables finanzas del narcotráfico y conformando así un Estado paramilitar y mafioso de características fascistas. Por todo esto, hoy, al igual que hace medio siglo, la ilegitimidad del Régimen y el terror del Estado dan vigencia al alzamiento popular y convalidan ante el mundo el sagrado derecho del pueblo colombiano a la rebelión.

El conocido como proceso de la para política que se desarrolla actualmente está demostrando los profundos y sólidos nexos entre el poder político, el militarismo, la corrupción administrativa y el narcotráfico, así como años atrás habían sido evidentes las profundas raíces de los capos Pablo Escobar Gaviria, don Berna y los hermanos Castaño Gil en la política regional cuando Álvaro Uribe fue alcalde de Medellín, gobernador de Antioquia y director de la Aeronáutica Civil, cuando trajeron a los mercenarios israelitas y cuando se formaron las Convivir, como también fue visible esa articulación impúdica durante el llamado proceso 8000. Es que Colombia ha sido siempre gobernada de esa mala manera.

Con la farsa de Ralito, la oligarquía quiso ocultar el incremento del poder de las mafias enquistadas en el aparato del Estado, inundar con sus narco dólares el mercado nacional y alcanzar la impunidad para algunos capos amparados en una legalidad aprobada por los mismos paramilitares en el parlamento con la afanosa e invaluable ayuda del gobierno nacional y del uribismo.

La profunda crisis que atraviesan los partidos tradicionales y la institucionalidad, es reflejo de los graves desequilibrios económicos y sociales existentes que solo se podrá superar, cuando entre las mayorías seamos capaces de forjar unas nuevas relaciones cimentadas sobre principios de soberanía, democracia cierta, justicia social y ética administrativa a toda prueba.

Pero la crisis persistirá y se ampliará mientras que las mercenarias tropas gringas y sus Generales sean quienes sostengan las instituciones colombianas; mientras que la estrategia paramilitar sea la columna vertebral del Estado e imponga directrices en las 3 ramas del poder público a través de sus marionetas; mientras que persevere el despojo de las tierras a indígenas, afrodescendientes, colonos y campesinos y con ello los desplazamientos; mientras que el neoliberalismo sea la estrategia oficial y se continúen privatizando las empresas del Estado como ahora se pretende con ECOPETROL, lo que entre todos debemos impedir como acto de dignidad y de defensa del patrimonio colectivo; mientras que el DANE continúe fungiendo como el departamento de la manipulación y el engaño; mientras que la corrupción y el enriquecimiento personal sea el principio rector de la política en Colombia.

Las FARC-EP mantenemos levantada la bandera de la solución política a la crisis, que con la participación mayoritaria de los colombianos, pueda definir soberanamente la construcción de una nueva institucionalidad como la señalada en la plataforma bolivariana por la nueva Colombia que enrumbe al país hacia el ejercicio pleno de todo su potencial democrático y progresista.

Dentro de ese mismo espíritu reiteramos nuestra propuesta de canje de los prisioneros políticos.

Para iniciar conversaciones es indispensable que el Estado ofrezca las garantías necesarias. La justificación para no otorgarlas solo esconde el ánimo revanchista de un gobierno incapaz de aceptar la realidad de la confrontación, que juega temerariamente con la libertad y vida de los prisioneros y es mezquino con el futuro de la Patria.

El plan Colombia y el plan Patriota fracasaron y solo han servido para facilitar la mayor ingerencia y presencia del gobierno gringo en nuestro país, para incrementar la represión y el terror hacia los contradictores civiles del Régimen, para alimentar más a los corruptos de la administración, someter a los medios de comunicación y militarizar la vida nacional.

La Novena Conferencia Guerrillera reitera, una vez más, el juramento fariano de lucha por una Colombia democrática, soberana y con justicia social. Nuestra voluntad por contribuir a alcanzar ese objetivo se ha dimensionado al calor de la confrontación actual. El balance sobre el cumplimiento de los planes fijados en la Octava Conferencia es positivo, nuestra fuerza política y militar se ha acrecentado lo que es inocultable para los colombianos que no se conforman con la información oficial sobre guerrilleros muertos, prisioneros y desertores. Nuestra fuerza está activa y pujante en todo el territorio nacional, el país y la comunidad internacional lo saben.

Continuaremos desarrollando la construcción clandestina de movimiento bolivariano por la Nueva Colombia como herramienta vital que lleva nuestra propuesta política a las masas, por organizar anhelos y sueños alrededor de acciones y tareas diarias en todos los sectores que quieren conquistarlos.

Persistiremos en la organización y fortalecimiento del Partido Comunista Clandestino como instrumento indispensable en la lucha por el poder y por la construcción de la nueva Patria.

Proseguiremos incansables nuestro esfuerzo por la unidad más amplia contra el Terrorismo del Estado, la indignante ingerencia gringa, el abominable neoliberalismo, la lacra del latifundismo y el cáncer de la corrupción. Por encontrarnos con todos aquellos que luchan buscando los mismos objetivos en diferentes escenarios y modalidades. Persistiremos en nuestro compromiso con la unidad popular y democrática por la nueva Patria. Ninguna salida verdaderamente democrática, patriótica, de profundo contenido popular a la crisis nacional, podrá adelantarse en nuestro país sin la plena participación de las FARC.

Mantenemos vigente nuestra orientación de fortalecer todas las modalidades de democracia directa que le permita a la comunidad en cada localidad, barrio, vereda, caserío, municipio, etc., imponer su voluntad por encima de quienes solo pretenden su beneficio personal valiéndose de la institucionalidad.

Saludamos a la guerrillerada, a los milicianos bolivarianos, a los lisiados de guerra, a los familiares de los guerrilleros caídos, a los prisioneros de guerra, a Sonia y a Simón, a los integrantes de los núcleos bolivarianos, de las células clandestinas, a nuestros amigos, a todos los integrantes de las diferentes organizaciones populares y uniones de lucha, a los convencidos de la necesidad del canje y de la solución política. Los invitamos a redoblar esfuerzos por superar esta negra noche de odios, de guerras, de mentiras, de retaliaciones y de Terror del Estado personificada en Álvaro Uribe quien en un acto de transparencia y realismo debería renunciar hasta aclarar sus nexos personales con el paramilitarismo así como también a cuantificar la magnitud de la votación manipulada por capos, alcaldes, gobernadores y congresistas paracos que le permitieron ser Presidente.

Saludamos a los pueblos de América Latina y el Caribe, que inundan al continente de renovados vientos de democracia. A aquellos presidentes que, a diferencia del colombiano, representan hoy con su actitud independiente, la dignidad de nuestros pueblos frente a la grosera pretensión gringa de interferir nuestra vida soberana. Saludamos al Movimiento Continental Bolivariano símbolo de unidad y lucha que reivindica el ideario del Libertador como antorcha que ilumina el futuro antiimperialista de América Latina.

Continuaremos luchamos por construir para Colombia, un Estado justo que avance hacia la igualdad social y no que profundice los abismos entre pobres y ricos, como el actual. Por alcanzar un sistema social acorde con las realidades del siglo XXI, que reivindique nuestras mejores tradiciones, valores y riquezas, que mantenga viva la dignidad de nuestro pueblo por la autodeterminación y contra la ingerencia imperial, por la justicia, la solidaridad Latinoamericana y la vigencia del ideario bolivariano de alcanzar para nuestros pueblos la mayor suma de felicidad posible:

¡Nueva Colombia, Patria Grande y Socialismo son nuestra bandera!.

Novena Conferencia de las FARC-EP

Montañas de Colombia, enero de 2007

Déclaration certes sans surprise, mais quand même décevante par rapport à l'évènement (traduction dès que possible). Autrement dit, était-il nécessaire de convoquer une conférence pour répéter ce qui est dit depuis plus de 10 ans? Et proposer de poursuivre la lutte sur les mêmes bases? Ou alors cette déclaration ne reflète absolument pas les discussions qui ont lieu lors de la conférence, et ne représentent qu'une opération de com', un écran de fumée, à l'égard des institutions internationales? L'avenir nous le dira...

Les FARC ont aussi profité de l'occasion pour envoyer un appel à la communauté internationale, rappelant le rôle joué par les USA en Colombie. Ils soulignent l'illégitimité du gouvernement colombien, la modification de la Constitution, les liens avérés entre de nombreux parlementaires et les paramilitaires. Ils dénoncent le Plan Patriote, qui consiste en l'exploitation de la Colombie, pillage des sols, assassinats et déplacements des paysans. "Les Américains sont une véritable menace pour la souveraineté, la paix et la sécurité de la région". Ils dénoncent aussi l'extradition de plusieurs centaines de Colombiens (500 dans le texte...?), qui sont jugés sous une Loi qui n'est pas la leur, sans possibilité de se défendre, notamment à cause de la barrière de la langue, pour des infractions commises en Colombie. Ils adressent leurs salutations à Evo Morales, qui a défendu le peuple colombien au sommet du Mercosur, et à Rafael Correa, qui a décidé d'accueillir dans son pays les paysans colombiens chassés de leur terre, en leur proposant même d'acquérir la citoyenneté equatorienne. Ils réclament le statut de belligérants, et non celui de terroristes imposé par les US et Uribe à la communauté internationale. Comme bien souvent, les FARC concluent en rappelant que leur objectif politique dans l'immédiat est l'échange de prisonniers, rendu impossible par le refus d'Uribe de démilitariser une zone pour permettre les discussions.


CARTA ABIERTA: "Las tropas norteamericanas deben salir de Colombia"

Señores

Presidentes, Primeros Ministros y Jefes de Estado del mundo:

Queremos hablarles del holocausto del pueblo de Colombia provocado por el Presidente Álvaro Uribe Vélez y por el gobierno más poderoso de la tierra, el de los Estados Unidos.

El actual gobierno de Colombia es ilegítimo e ilegal porque ha sido impuesto por el horror del narco-paramilitarismo. Las noticias emitidas desde este país flagelado confirman todos los días esta aseveración. El de Colombia es un gobierno manchado con sangre y cocaína. Está montado sobre masacres paramilitares, desplazamientos forzosos de la población y fraudes electorales. Los capos paramilitares proclaman abiertamente que un elevado porcentaje de los actuales congresistas fue elegido por ellos y obedece a sus orientaciones. Es sabido que esas mayorías parlamentarias alteraron la Constitución del 91 para garantizar la reelección de Álvaro Uribe. La Canciller y el jefe de la policía secreta de Uribe tuvieron que salir del gobierno por sus nexos con el paramilitarismo. Concierto para delinquir es la imputación de la Corte Suprema de Justicia y la Fiscalía a los parlamentarios y gobernadores uribistas que empiezan a ser encarcelados…

Sólo Washington asegura –para vergüenza del pueblo de los Estados Unidos- que como el de Uribe no hay gobierno más legítimo en el mundo.

En nombre del neoliberalismo depredador, Colombia ha sido convertida en un infierno. Los rapaces de Wall Street impusieron la política de la “Seguridad Democrática”, nueva versión de la terrorista Doctrina de la Seguridad Nacional que reprime la inconformidad social y asegura el saqueo de las trasnacionales. Refuerza esta política el incremento de tropas norteamericanas en nuestro suelo, la utilización de tecnología militar de punta made in usa, el “Plan Patriota” del Comando Sur que asesina y desaparece campesinos, arrasa cultivos de subsistencia, roba ganados, fumiga con sustancias letales el campo, y provoca el desplazamiento masivo de la población. Es terrorismo de Estado y tierra arrasada, la receta de Washington para asegurar el expolio.

Las tropas norteamericanas deben salir de Colombia. Son una verdadera amenaza para la soberanía, la paz y la seguridad de la región. No queremos que este territorio sea utilizado como base de agresión contra ningún gobierno ni pueblo de Nuestra América.

Lo que ocurre en este país no es realismo mágico. Son miles y miles los muertos; el descuartizamiento de personas con motosierras no es fantasía. Son miles los desaparecidos; más de 4 millones los pobladores desplazados. Suman más de 4 mil las fosas comunes halladas por la Fiscalía; más de 150 mil las personas detenidas en redadas masivas; y ya son al rededor de 500 los colombianos extraditados a los Estados Unidos para que sean juzgados con leyes ajenas y en otro idioma por delitos políticos y comunes cometidos en Colombia, a miles de kilómetros del imperio. Uribe y Bush con sus tropas gringas y colombianas, con sus paramilitares y con sus leyes, y el financiamiento de la muerte con dineros de narcotraficantes, empresarios, ganaderos y de multinacionales petroleras, bananeras y carboneras de los Estados Unidos, han generado una de las más graves crisis humanitarias y de violación de los derechos humanos en el mundo de hoy.

Aquí la inversión social fue consumida por la guerra, mientras crecen la pobreza, las privatizaciones, el desempleo, los salarios de hambre, la deuda externa y el país es esquilmado con Tratados de Libre Comercio caracterizados por el dolo.

Es imposible que no se mire el vislumbre de este triste holocausto. Los gobiernos democráticos del mundo deben cortarle el apoyo y la credibilidad a un Régimen cebado en la violencia como es el de Colombia que elimina a sus opositores políticos, y no solo, porque también asesina o desaloja a los pobladores de las zonas objeto de sus inversiones y megaproyectos.

Señores Presidentes, Primeros Ministros y Jefes de Estado: el pueblo colombiano requiere la solidaridad de sus gobiernos y el acompañamiento de las organizaciones políticas y sociales de sus respectivos países.

Agradecemos al Presidente Evo Morales de Bolivia, sus palabras a favor del pueblo de Colombia en la cumbre del MERCOSUR en Río de Janeiro y la humanitaria actitud del Presidente del Ecuador, Rafael Correa, que ha resuelto acoger en su territorio a los desplazados colombianos, otorgándoles además, la ciudadanía del país hermano.

A los gobiernos del mundo les pedimos convalidar el carácter de fuerza beligerante de las FARC, lo que dinamizaría la búsqueda de una salida política al conflicto social y armado que vive Colombia. No somos los terroristas que pinta la propaganda torcida de Washington y Bogotá, sino la resistencia de un pueblo a las políticas de dominación del imperio y las oligarquías. Encarnamos el derecho universal que asiste a todos los pueblos del mundo a alzarse contra la opresión. Somos una organización política y militar en lucha por un nuevo gobierno que procure para el pueblo, según el mandato del Libertador Simón Bolívar, la mayor suma de felicidad posible.

Un paso hacia la solución diplomática del conflicto es el canje humanitario de prisioneros de guerra en poder de las dos partes contendientes; pero éste no se ha logrado por la obcecación de Uribe que se niega a desmilitarizar un territorio para pactar el acuerdo que permita la liberación de los cautivos en la montaña y en las cárceles del Régimen.

Creemos que el intercambio humanitario puede abrir las puertas a un proceso de paz; y en la búsqueda de la solución política, las FARC estarán siempre listas, en primera línea.

Reciban nuestro respetuoso saludo.

Secretariado del Estado Mayor Central de las FARC-EP
Novena Conferencia

Montañas de Colombia, marzo de 2007
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   Posté le 19-06-2007 à 21:46:51   

Les relents narco-paramilitaire du président Uribe

D’ici quelques semaines sortira en espagnol le livre intitulé « Colombia, laboratorio de embrujos. Democracia y terrorismo de Estado », du journaliste et écrivain colombien résidant à Paris, Hernando Calvo Ospina. Le prologue est signé par Ignacio Ramonet, directeur du prestigieux mensuel français Le Monde Diplomatique. Avec l’autorisation de l’auteur et de la maison d’édition, nous publions la traduction [non-officielle] en français du chapitre XVI.

par Hernando Calvo Ospina
5 avril 2007

Le narco-paramilitarisme au Congrès

C’était comme un « bulletin de guerre ». Les élections du 10 mars 2002 venaient d’avoir lieu et le chef narco-paramilitaire Salvatore Mancuso se congratulait par Internet du fait qu’un important pourcentage des élus était en parfaite communion avec les « idéaux » paramilitaires. « Nous pouvons affirmer, chiffres à l’appui, que l’objectif premier des 30% a été largement dépassé et cela constitue un évènement marquant dans l’histoire des Autodéfenses Unies de Colombie [1] (...) Que les candidats de notre choix, issus dans leur majorité de nos bases sociales et politiques et, en tant que tels, fruits d’un vaste et ferme effort de formation de la part des Autodéfenses aient obtenu un soutien massif des électeurs constitue un motif d’immense satisfaction ».

En dépit du fait qu’il ne s’est jamais opposé de manière résolue au paramilitarisme, le dirigeant libéral Carlos Lemos Simmons a affirmé face à de tels résultats électoraux : « Cela signifie qu’aujourd’hui la majeure partie et la force la plus importante du Congrès est constituée par les Autodéfenses (...) Mais ce qui m’étonne dans tout cela c’est l’indifférence avec laquelle le pays a accueilli cette nouvelle. Un fait aussi grave n’a pas suscité la moindre réaction dans les médias, les corporations, au sein du gouvernement, de l’Eglise, dans la société civile, les ONG ou la communauté internationale (...). En raison de viles considérations électorales, ce qui hier était odieux et mauvais est devenu aujourd’hui utile et bon... ». [2]

Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Armando Estrada Villa, a confirmé les propos de Mancuso mais n’a annoncé aucune mesure : « L’analyse de ces personnes, leur vote et les lieux où ils ont été élus, pour être des régions sous influence paramilitaire, nous mène à la conclusion que les paramilitaires ont donné l’ordre que l’on vote pour eux ou qu’ils ont conclu des accords pour que ceux-ci fassent pression sur les communautés pour qu’elles votent pour des personnes déterminées. » [3]

Ce n’était un secret pour personne : les politiciens des régions que les paramilitaires contrôlent les ont payés 100 millions de pesos [environ 35 000 euros] pour obtenir un siège au Sénat. « En échange de cet argent, les seigneurs de la guerre ont garanti à leurs protégés qu’ils n’auraient pas de concurrence dans leurs juridictions au cours de la campagne et que, le jour des élections, le peuple voterait massivement pour eux. En échange de cet « aval », les élus ferment les yeux sur leurs activités et, dans certains cas, ils leur ont même adjugé des contrats publics pour leurs entreprises.... » [4]

L’establishment savait que le pas décisif de la paramilitarisation de l’Etat deviendrait réalité lors de ces élections puisque tout était en cours de préparation pour cela. Le jour même du scrutin, Francisco Santos Calderón, élu quelques mois plus tard Vice-président de la Colombie, écrivait dans son journal El Tiempo : « ... il est certain que le Congrès que nous allons élire sera pire encore que l’actuel. Il sera, mis à part quelques exceptions, un Congrès au service des caciques politiques traditionnels, des ‘narcos’ et des paramilitaires ». Il ne disait pas cela en visionnaire mais en connaissance de cause.

Pas la moindre enquête officielle n’a été ouverte pour vérifier les relations entre ces congressistes et le paramilitarisme. Et, contrairement aux élus de l’Union Patriotique (UP) [5], des autres formations politiques de gauche ou aux simples critiques du système, ils n’ont pas dû faire face à un plan d’extermination puisque les défenseurs du système s’entretuent rarement entre eux.

Uribe Vélez, un passé parmi les narcotrafiquants

Un chroniqueur de El Espectador, Fernando Garavito Pardo, a dû s’exiler en mars 2002 suite à des menaces de mort après avoir publié une série d’enquêtes sur les liens présumés avec le narcotrafic et le paramilitarisme du candidat à la présidence de l’époque Álvaro Uribe Vélez. [6]

Ces dénonciations ont coïncidé avec celles de Ignacio Gómez Gómez, qui, lui aussi, a dû quitter le pays pour la même raison. Quand, en 2002, le Comité Mondial pour la Protection des Journalistes (CPJ) lui a remis le Prix international de la liberté de la presse, il a expliqué qu’il recevait cette récompense « pour le travail sur les antécédents qui lient Álvaro Uribe Vélez au Cartel de Medellín. C’est une enquête qui s’est faite en cinq parties. L’une d’elle traitait de la coïncidence entre l’appartenance de Pablo Escobar au Congrès et son activité politique et prosélytique intense dans les quartiers pauvres de Medellín, et qu’à l’époque Álvaro Uribe était le maire de Medellín et développait des programmes très parallèles à ceux de Pablo Escobar. Après, Álvaro Uribe fut directeur de l’Aéronautique civile. Avant lui, entre 1954 et 1981, l’Etat avait accordé 2 339 licences. Au cours des 28 mois où Álvaro Uribe occupa ce poste de directeur, il octroya 2 242 licences, c’est-à-dire juste un peu moins qu’au cours des 35 années antérieures, avec la circonstance aggravante que de nombreuses licences, à peu près 200, bénéficièrent au Cartel de Medellín (...) Quand l’hélicoptère [du père] faisait l’objet de l’héritage, il a été retrouvé dans un laboratoire très célèbre de Pablo Escobar appelé ‘Tranquilandia’. L’hélicoptère appartenait à [Álvaro] Uribe et à son frère. En outre, il existait une étroite relation entre le père d’Uribe et le clan des Ochoa, une famille très importante au sein du Cartel de Medellín. La dernière partie [de la série] portait sur l’évasion de prison de Pablo Escobar et sur sa tentative de conclure un nouvel accord avec le gouvernement. La personne chargée d’arriver à cet accord était Álvaro Uribe Vélez. (...) Des cinq histoires, nous n’avons réussi à en publier qu’une seule, celle qui a trait à l’hélicoptère. Le jour de sa publication, le président s’est fâché et m’a insulté à la radio... ».

Les menaces ont alors commencé contre lui, le directeur de la publication et leurs familles. La série a été suspendue et aucune télévision n’a voulu la diffuser, ni en Colombie, ni à l’étranger...

C’est ainsi qu’on a su que l’actuel président de la Colombie a vécu ses premières années au sein d’une famille de la classe moyenne qui connaissait des problèmes financiers réguliers. Un jour, la situation a commencé à changer radicalement grâce aux affaires du père, Alberto Uribe Sierra, qui était spéculateur, bien que, selon les investigations, le mot exact pour définir les activités du père soit « prête-nom ». C’est-à-dire propriétaire fictif de propriétés de narcotrafiquants. Ce négoce avait commencé avec le clan des capos [chefs mafieux] Ochoa, proches de son épouse. Les Uribe ont commencé à accumuler un capital propre et de vastes propriétés rurales : « Uribe Sierra vivait tellement immergé dans ce monde d’affaires hallucinantes que, raconte un ami, il pourrait avoir 23 fermes ou 10 et se réveiller le lendemain avec 41 ». [7] Seul un magicien peut faire cela. Et, comme par hasard, en Colombie, on qualifie les ‘narcos’ de « magiques ».

En dépit de sa haute fonction, le président Uribe Vélez n’a jamais donné d’éclaircissement objectif sur la provenance de sa grande fortune. Quand il s’est vu obligé d’aborder le sujet, ses phrases disent un peu de tout sans rien préciser. Si un journaliste insiste, son agressivité apparaît. Aucune autorité ne s’est décidée à enquêter.

Le père du président est mort lors d’un assaut de son hacienda par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) en juin 1983. Les Uribe affirment que les guérilleros voulaient le kidnapper et, lui, il s’est retranché pour les en empêcher. Selon le groupe guérillero, l’attaque avait pour objectif de démanteler le camp d’entraînement paramilitaire qui s’y trouvait. Ça, c’est la partie tragique de l’histoire. Quand Álvaro Uribe Vélez a pris connaissance de l’attaque, il a utilisé un hélicoptère pour arriver sur les lieux et tenter de sauver son père et ses frères. Quand on lui a posé des questions sur cet épisode, le président de la Colombie a répondu : « Je suis monté de nuit dans le premier hélicoptère que nous avons trouvé (...) Le journal El Mundo a dit le lendemain que l’hélicoptère appartenait au propriétaire terrien Pablo Escobar. » [8] Selon la presse, l’aéronef était l’un des plus modernes du pays en matière de technologie de navigation, c’est dire si ‘le propriétaire terrien’ n’allait pas le prêter à n’importe qui.

Lorsqu’il était maire de Medellín, Uribe Vélez présenta à Bogota, avec un grand déploiement médiatique, le programme ‘Medellin sans taudis’ (‘Medellín sin tugurios’). Peu de temps après, on a su qu’il s’agissait d’un plan apparemment doté de sens civique financé par Escobar Gaviria en quête de solidarité sociale et de reconnaissance politique. Le programme consistait en la construction de mille maisons pour en faire don ensuite à des personnes qui dormaient dans des cabanes près d’une décharge.

Les étranges « hasards » liant le président Uribe Vélez avec certains capos du narcotrafic ne s’arrêtent pas là. En mars 1984, la police est arrivée dans ce que l’on considérait alors comme le laboratoire de transformation de cocaïne le plus grand et le plus moderne du monde, connu sous le nom de ‘Tranquilandia’ et dont le propriétaire principal était Escobar Gaviria. Là, ont été trouvés plusieurs aéronefs dont trois avaient des licences de fonctionnement délivrées par l’Aéronautique civile à l’époque où son directeur était Álvaro Uribe Vélez (mars 1980, août 1982). On y a aussi découvert un hélicoptère appartenant par héritage aux frères Uribe Vélez...

En dépit de tout cela, le président continue d’affirmer : « Je n’ai pas eu de relations avec Escobar, même quand cela était en vogue » [9]

Après avoir quitté la direction de l’Aéronautique, le futur président de la Colombie a été élu gouverneur du département d’Antioquia. A ce poste, il est devenu le principal promoteur et initiateur des Coopératives de Sécurité Rurale, les ‘Convivir’. Le chef narco-paramilitaire Carlos Castaño Gil aurait dit que Uribe Vélez était arrivé à « mettre sur pied des coopératives de sécurité avec lesquelles je n’ai jamais été d’accord. Je ne vais pas nier qu’elles ont servi aux Autodéfenses, mais nous n’avons pas tellement progressé grâce à elles. Ceux qui en ont profité, ce sont les narcotrafiquants qui se sont employés à monter de petites Convivir dans leurs propriétés... » [10]

Le 30 juillet 2004, la présidence de la Colombie rejeta publiquement un document déclassifié en mai et provenant de l’Agence de Renseignement de la Défense (DIA, Defense Intelligence Agency), un des services de sécurité les plus secrets et les plus puissants des Etats-Unis, dépendant du Pentagone. Le rapport dit dans son aparté : « Álvaro Uribe Vélez, homme politique et sénateur colombien, collabore avec le cartel de Medellín depuis de hauts postes au sein du gouvernement. Uribe a été impliqué dans des activités de narcotrafic aux Etats-Unis. On a assassiné son père en Colombie en raison de ses connections avec le trafic de narcotiques. Uribe a travaillé pour le cartel de Medellín et est un ami personnel de Pablo Escobar Gaviria... » [11]

Le communiqué de la présidence ne fournit aucun argument qui démente avec sévérité une accusation aussi grave mais prétend qu’il faille mésestimer le document parce qu’il « s’agit d’une information qui n’a pas été évaluée ». Le texte dit effectivement : « Not finally evaluated ». Ce qui attire l’attention, c’est que l’information contenue dans ce rapport a pourtant été utilisée lors d’enquêtes et de procès contre de nombreux narcotrafiquants qui y sont mentionnés.

La famille du président...

« Je n’en ai aucune idée, je ne suis pas au courant de cela », a répondu le président Uribe Vélez à la question du journaliste. Pas un mot de plus. La veille, le 21 juin 2005, le congressiste Gustavo Petro Urrego avait affirmé au cours d’une session parlementaire que le frère du président colombien, Santiago, avait été l’objet d’une enquête au pénal pour la création d’un groupe paramilitaire et l’assassinat de plusieurs paysans. « Dans les procès judiciaires du passé, le frère du président de la République apparaît comme accusé pour avoir formé et encouragé des groupes paramilitaires », a affirmé Petro Urrego.

Le groupe paramilitaire ‘Les douze apôtres’ (‘Los doce apóstoles’) aurait eu son siège dans l’hacienda ‘La Carolina’, dans le département d’Antioquia, dont les deux propriétaires sont les frères Uribe Vélez. Le frère du président a été interrogé par le procureur en 1997 pour les délits de kidnapping, extorsion et assassinat commis par ‘Les douze apôtres’ entre 1993 et 1994. Le groupe paramilitaire a été accusé de l’assassinat de 50 personnes et d’avoir commis un massacre, les corps de quatre personnes ayant été retrouvés et deux étant toujours portées disparues. Pour ce cas, il existe une plainte auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme.

La nuit-même de la dénonciation du congressiste, le procureur Luis Camilo Osorio a confirmé que le frère du mandataire avait bien été l’objet d’une enquête en 1999 mais il a indiqué également qu’un « non-lieu » avait été déclaré « en faveur de Monsieur Uribe Vélez et que le dossier avait été classé définitivement » la même année.

Petro Urrego a insisté sur le fait que, Álvaro Uribe Vélez étant le président de la Nation, il devait « expliquer à toute la Colombie ce qui s’est passé avec le procès judiciaire mené contre son frère qui le liait directement au paramilitarisme et à des délits de lèse humanité.... ».

Le parlementaire a également dénoncé le fait que trois parents du président colombien, dont deux cousins germains, ont dirigé un autre groupe paramilitaire connu sous le nom de ‘Los Erre’, suspecté d’avoir assassiné cinquante autres personnes dans différentes municipalités d’Antioquia. Ces proches ont été condamnés en première instance et ont été en prison pendant près d’un an, jusqu’à ce qu’un juge d’appel ne les remette en liberté et archive le dossier parce qu’il a considéré qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes contre les accusés. Les parents du mandataire sont Carlos Alberto Vélez Ochoa, Juan Diego Vélez Ochoa et Mario Vélez Ochoa, et sont aussi parents du clan des capos Ochoa.

« Je reproche à Uribe, sachant que des parents directs étaient accusés de paramilitarisme, d’avoir osé faire voter une loi qui déclare l’impunité pour les paramilitaires... », furent les mots accusateurs lancés par Petro Urrego au cours de cette session du Congrès colombien qui s’est terminée par l’approbation de ladite ‘Loi de Justice et Paix’ [12] qui confère un statut politique aux narco-paramilitaires « en négociation » avec le gouvernement du président Uribe Vélez. Cette loi favoriserait ses proches.

Enfin, le 4 décembre 2006, dans des déclarations à la W Radio de Bogotá, le président Uribe Vélez a dû reconnaître que son frère a bien été l’objet d’une enquête pour son implication dans le paramilitarisme.

Notes:

[1] [NDLR] Constituées en 1997, les Autodéfenses Unies de Colombie (AUC) sont une sorte de coupole regroupant les différents groupes paramilitaires colombiens, d’extrême droite. Elles sont responsables des principales violations des droits humains ces dernières années en Colombie et très impliquées dans une série de commerces illicites, dont celui de la drogue. Elles se sont officiellement démobilisées sous la présidence de Uribe Vélez (2002 - ...).

[2] El Tiempo. Bogotá, 28 mars 2002.

[3] El Colombiano. Medellín, 24 avril 2002.

[4] « Los tentáculos de las AUC », Semana. Bogotá, 10 juillet 2005.

[5] [NDLR] Dans le cadre d’accords de négociations signé le 28 mars 1984 entre le président Belisario Betancur et la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) qui visent à mettre un terme au conflit armé colombien, le parti politique Union patriotique est créé afin de mettre en place les conditions permettant au groupe guérillero de s’organiser politiquement, économiquement et socialement. Ce parti sera ensuite exterminé. Le nombre de victimes est estimé à 3 000 : dirigeants, sympathisants, militants et candidats présidentiels.

[6] Garavito, avec le correspondant pour l’Amérique latine de la revue états-unienne Newsweek, Joseph Contreras, ont publié la « Biografía no autorizada de Álvaro Uribe Vélez. (El señor de las Sombras) ». Ed. Oveja Negra. Bogotá, 2002.

[7] El Mundo. Medellín, 16 juin 1983.

[8] El Tiempo. Bogotá, 21 avril 2002.

[9] El Tiempo, 21 avril 2002.

[10] Aranguren Molina, Mauricio. “Mi confesión. Carlos Castaño revela sus secretos”. Ed. Oveja Negra. Bogotá, 2001.

[11] L’information complète se trouve sur la page suivante : http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB131/index.htm

[12] [NDLR] Le 21 juin 2005, la Chambre des députés colombienne approuvait, après un an de discussion, la très controversée ‘Loi de justice et paix’. Celle-ci donne un cadre légal à la démobilisation des paramilitaires (extrême droite). Elle est considérée par ses détracteurs, dont la Commission colombienne de juristes, qui dispose d’un statut consultatif à l’ONU, comme une « loi d’impunité ».


Source : extrait du livre « Colombia, laboratorio de embrujos. Democracia y terrorismo de Estado », publié sur Rebelion le 11 février 2007.

Traduction : Anne Vereecken, pour le Comité pour le respect des droits humains ‘Daniel Gillard’. Traduction revue par l’équipe du RISAL http://risal.collectifs.net
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   Posté le 19-06-2007 à 22:45:29   

Commémoration du kidnapping des douze députés de la Vallée
12/04/2007

Cinq années après que des guérilleros déguisées en militaires aient fait incursion dans une assemblée régionale dans plein centre de Cali pour kidnapper12 députés, leurs proches attendent toujours un accord humanitaire entre le gouvernement et les FARC, qui permettrait la libération des otages.

Les parents des ex députés régionaux ont donc commémoré hier la prise d'otage massive du 11 avril 2002 avec une "journée de silence", où ils ont demandé au gouvernement et à la guérilla de se prononcer sur la libération de leurs proches.
Cela ne signifie pas que "nous soyons fatigués, mais nous voulons qu'on écoute la voix du gouvernement et celle des FARC sur l'échange humanitaire", a déclaré à l'AP Fabiola Perdomo, épouse de l'ex député kidnappé Juan Carlos Narváez.
Ni les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ni le gouvernement du président Álvaro Uribe ne se sont officiellement prononcés sur l'échange humanitaire de manière récente.

La prise d'otages s'est produite le 11 avril 2002, quand un commando de guérilleros qui se faisait passer passer pour une unité régulière de l'armée a pénétré dans les bâtiments de l'Assemblée de la Vallée du Cauca dans la ville de Cali, à 300 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et a fait évacuer les députés sous prétexte qu'il y aurait eu une bombe dans le bâtiment.
Un policier qui s'est rendu compte de ce qui arrivait a été égorgé dans l'Assemblée, et un journaliste local est mort quand il a voulu poursuivre le bus qui transporté les politiciens, au milieu des tirs de la force publique.

"Cinq années ont passé, mais aucune des deux parties n'a vraiment avancé" vers leur libération, a regretté Perdomo qui, avec d'autres parents, a parcouru les couloirs de l'Assemblée avec un baillon sur la bouche en signal de protestation.
Actuellement, plusieurs mères de kidnappés sont malades de cancer, il y a des pères qui sont décédés sans que leurs fils le sachent, et des conjoints et des fils continuent à recevoir des soins psychologiques, a rapporté l'épouse de l'ex député.
Perdomo a insisté sur le fait que "il est temps que le gouvernement et les FARC assouplissent leur position" sur un accord humanitaire qui permettrait la libération de de quelque 60 kidnappés, y compris les ex députés, en échange de l'élargissement de quelque 500 guérilleros.

Les FARC et le gouvernement divergent sur l'endroit où pourraient se tenir les discussions pour négocier l'échange. Alors que la guérilla demande une zone démilitarisée de 800 kilomètres carrés dans le sud-ouest du pays, Uribe affirme qu'il ne cédera aucun pouce de terrain aux rebelles de gauche qu'il a promis d'anéantir.
Des délégués de France, d'Espagne et de Suisse essayent de créer un rapprochement avec les FARC pour négocier l'échange humanitaire, et cette semaine le président a réitéré que ces pays pouvaient continuer cette mission de bons offices, sans fournir de détails.
Le gouvernement d'Uribe menace d'effectuer des sauvetages par la force comme celle dont il prétend qu'elle a fait libérer l'actuel ministre des affaires étrangères Fernando Araújo, après six années de captivité au pouvoir du FARC.

Plusieurs parents craignent que ces opérations mettent en danger la vie des otages.

Les Farc envoient de nouvelles preuves de survie des 12 députés de Cali
28/04/2007

Douze élus locaux colombiens retenus en otages par les FARC appellent le président Alvaro Uribe à relancer les négociations avec leurs ravisseurs dans un enregistrement vidéo diffusé vendredi par la guérilla marxiste.

Ces élus font partie de la soixantaine d'hommes et de femmes politiques -dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt-, de militaires et de policiers détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie, le plus ancien et plus puissant mouvement de guérilla en Amérique latine.

"Nous avons attendu cinq douloureuses années que le gouvernement et les FARC montrent leur courage politique et historique et parviennent à un accord pour nous libérer", déclare l'ancien député Edinson Perez dans cette vidéo. Sur la paume d'une de ses mains était écrit: "jusqu'à quand?"
Cet enregistrement, qui constitue le premier signe de vie en sept mois pour ces hommes, a été montré aux familles des otages dans les locaux de l'assemblée régionale où ils avaient été enlevés il y a cinq ans par un commando des FARC.
Dans cette vidéo, ils exhortent une nouvelle fois M. Uribe à céder à la demande rebelle d'une zone démilitarisée de 800 km2 près de Cali, la troisième ville du pays (sud), pour permettre des discussions visant à négocier un échange otages contre prisonniers.

A la suite de la publication de cet enregistrement, le ministre de la Défense Juan Manuel Santos a réitéré le refus du gouvernement d'accéder à cette requête, rappelant que Bogota avait toujours considéré cette proposition comme "inacceptable".

De leur côté, les rebelles ont rejeté la proposition avancée par l'Espagne, la France et la Suisse d'une zone démilitarisée de plus petite taille, dont le gouvernement colombien avait accepté le principe.

Bien qu'un dénouement ne semble pas proche, les familles des otages apparaissant sur cette vidéo se sont déclarées encouragées par cette manifestation de vie. "Nous sommes très heureux", a confié Fabiola Perdomo, épouse de l'otage Juan Carlos Narvaez, à l'Associated Press. "Cette vidéo a été tournée il y a moins de 15 jours et ils semblent être en bonne santé."

Le Gouvernement n'accepte pas la demande de démilitarisation

A Cali, le ministre de Défense, Juan Manuel Santos, a réagi directement à cette vidéo.
"Dans les demandes de démilitarisation de Pradera, obtenues sous la pression des armes, dictées par les Farc, il n'y a rien nouveau. Ils insistent pour que l'on démilitarise Pradera et Florida, et le Gouvernement a déjà expliqué jusqu'à satiété pourquoi cela est inacceptable ", a déclaré le ministre Juan Manuel Santos.

Video : mms://video.canalcaracol.com/videos/Noticias/Nacional/Conflicto/270407mensajessecuestrados.wmv
(Faire un copier/coller dans l'adresse, et aller jusqu'à 1'15 environ pour avoir des extraits de la video)

Message de Juan Carlos Narvaez

PRUEBAS DE SUPERVIVENCIA

RECIBIDA EL 27 DE ABRIL DE 2007

SOY JUAN CARLOS NARVAEZ. A MI MADRE Y A MI FAMILIA Y A MI SUEGRA Y A SU FAMILIA ESPECIALMENTE A ANA MARIA Y ESPECIALMENTE AL EJEMPLAR VARON DE MI SANGRE JUNIOR, A LA OBEDIENTE PRINCESA DE MI ALMA DANIELA, Y A MI ADORA ESPOSA UN ABRAZO SIDERAL DE FORTALEZA Y AMOR.

FABY TUVE UN SUEÑO CONTIGO Y DANI, MI NIÑA ME MOSTRABA SU HABITACION Y ME MOSTRABA NUESTRA PERRITA MIMI, JUNTO CON ELDA. ESTABAN HERMOSISIMAS. ESCUCHE MI PROGRAMA Y EL 3 DE MARZO TALLE NUESTRAS INICIALES EN MADERA, SALUDAME A DEYANIRA, A CLAUDIA RUGELES Y A TODOS LOS FAMILIARES QUERIDOS CONTIGO. ABRAZOS A TODOS LOS AMIGOS DE CIUDAD Y REGION. APOYO TODAS LAS DECISIONES PERSONALES, FAMILIARES Y POLITICAS QUE TOMES. DALE UN SALUDO ESPECIAL A RICARDO, UN SINCERO RECONOCIMIENTO A LUIS GUILLERMO TROYA A DARIO ARISMENDI, ABRAZOS DE GRATITUD A WILLIAM.

GLORITA: SALUDOS AL PADRE JIMENEZ, FAISURY: UN ABRAZO UN ABRAZO A FERNANDO ARAUJO, AUNQUE NO COMPARTA SUS OPINIONES, DISFRUTO SU LIBERTAD. FABI: NI LA HUMILLACION NI LAS CADENAS, NI EL MALTRATO, HAN SEMBRADO EN MI EL RENCOR NI LA VENGANZA, SOY DE LA CASTA DE LIDERES HONESTOS, VALIENTES Y DIGNOS QUE CONSTRUIRAN UNA PATRIA EN PAZ., RESISTO POR AMOR.

Agradezco todo lo que ustedes han hecho por nosotros, hemos planteado varias propuestas, que han sido truncadas por la intransigencia de las partes o por el oportunismo y la negligencia de algunos destinatarios.

Sin podernos reunir los doce, insistimos en un mensaje que seguramente interpreta a todos.

Señor Presidente Álvaro Uribe Vélez: Quienes entendemos la política de seguridad democrática como el camino escogido por usted y la inmensa mayoría del electorado para recuperar la autoridad del Estado y prontamente lograr la paz y la reconciliación del país, no entendemos por que las soluciones negociadas si se utilizan frente a determinados actores armados ilegales y ni siquiera se consideran ante otros, no entendemos por qué la seguridad democrática ya no contiene entre sus prioridades estrategias un Acuerdo Humanitario con las FARC, que inevitablemente abriría las puertas de la paz.

Señor Presidente: el Acuerdo Humanitario no puede seguir siendo bandera de sus opositores, debe ser componente de la seguridad democrática como política de Estado. El único que puede liderarlo y concretarlo es usted, todo el País lo apoyaría.

Señor Presidente quienes no compartimos los llamados despejes o desmilitarizaciones impunes, simplemente le pedimos decretar a Pradera y Florida como zona de encuentro para el Acuerdo Humanitario con estas condiciones:

-Retiro provisional de la fuerza pública por 30 o 45 días.

-Ingreso de la guerrilla previa declaración de cese de hostilidades para el área y por tiempo mencionado.

-Acompañamiento, verificación y garantía internacionales del proceso, a través de Francia, España, Suiza, Venezuela, Estados Unidos entre otros.

Todo lo demás solo debe discutirse en la mesa y no puede ser condición previa, Señor Presidente una zona de encuentro no afectará para nada la política de seguridad democrática.

Finalmente, le rogamos no utilizar el argumento de rescate en oposición excluyente del Acuerdo Humanitario. Ambos son obligaciones constitucionales solo que un acuerdo especial garantizaría plenamente nuestras vidas.

La recurrente amenaza de rescate no solo mortifica a nuestras familias, sino que resulta un sofisma que prolonga nuestro sufrimiento o quizás nos condena al albor de una fuga en medio de cualquier ofensiva militar o peor aun a una masacre lamentable, como la de Urrao, ya quisiéramos un rescate éxitos e inmediato, pero han transcurrido 5 o 9 años malogrados incluso para esa opción. Por lo que ya no se justifica, más aún existiendo procedimientos políticos y humanitarios para acordar nuestra liberación por qué no Señor Presidente, si se trata de la vida de sus compatriotas.

Por último insistimos en convocar al gran Foro Internacional sobre el Acuerdo Humanitario con estos propósitos:

Concientizar al Valle y a Colombia sobre la urgencia de una zona de encuentro.Entregar simbólicamente a la Comisión Internacional, la zona de encuentro.Solicitar masivamente al Señor Presidente que decrete dicha zona lo más pronto posible.

POR LA VIDA Y LA LIBERTAD

Déclaration commune de Marino del Rio Uribe (Député, Président de l'Assemblée du Département de Valle del Cauca) et de Athemay Sterling (Directeur du Centre des Droits de l'Homme de l'Université de Santiago de Cali, membre du PCC)

DECLARAMOS

Que valoramos las pruebas de supervivencia entregadas por la insurgencia de las FARC-EP y grabadas el 26 de Marzo de 2007, como un gesto humanitario que aspiramos y esperamos, conduzca a que como lo expresan los 12 ex Diputados: Juan Carlos Narváez Reyes, Sigifredo López Tobón, Jairo Javier Hoyos Salcedo, Nacianceno Orozco Grisales, Ramiro Echeverri Sanchez, Carlos Alberto Barragán Lopez, Rufino Varela Cobo, Alberto Quintero Herrera, Francisco Javier Giraldo Cadavid, Carlos Alberto Charry Quiroga, Hector Fabio Arismendi Ospina y Edinson Perez Núñez, el Gobierno Nacional y la Guerrilla se reúnan inmediatamente en Pradera y Florida por espacio de 45 días en una Zona de Encuentro Humanitario decretada por la Presidencia de la República en acuerdo con las FARC-EP, y así, se de inicio a las conversaciones en pro del intercambio Humanitario.

Firmado en Santiago de Cali
27/04/2007

MARINO DEL RIO URIBE ..... ATHEMAY STERLING
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   Posté le 19-06-2007 à 22:55:31   

Interview de Juan Carlos Lecompte

"Ingrid est dans le coeur des Français"
24/04/2007 - El Espectador

Juan Carlos Lecompte, l'époux d'Íngrid Betancourt, déclare qu'il n'a aucune préférence dans les actuelles élections présidentielles en France. Il ajoute qu'elle ne pourra retrouver la liberté qu'après qu'Álvaro Uribe aura terminé son mandat présidentiel.

Avec la politique actuelle du président Álvaro Uribe concernant les kidnappés croyez-vous possible qu'Ingrid Betancourt retrouve sa liberté ?
- Je pense que tant qu'Alvaro Uribe sera à la présidence, il n'y aura aucune possibilité de négocier la libération d'Íngrid; en vérité je vois Íngrid libérée seulement dans quatre années, quand Uribe ne sera plus pouvoir.

Quel est le candidat que vous choisiriez dans les élections présidentielles en France et que croyez-vous que ce candidat fera réellement pour la libération de votre épouse ?
- Je n'ai aucun type de préférence parce qu'indépendamment de qui gagne, tous les candidats se sont engagés à combattre pour la libération d'Íngrid, donc la tâche qu'a commencée la France continuera, quelle que soit la personne qui sera à la présidence; et la seule chose que je demande, c'est que le prochain président prenne cette affaire avec plus de dynamique.

Considérez-vous que la France a fait le nécessaire pour la libération d'Ïngrid Betancourt ?
- La France a fait tout ce qui était possible, et elle est est arrivée jusqu'où elle a pu ; jusque là où le Président colombien l'a laissée arriver. Ils pourraient faire plus, mais le Gouvernement les bloque, ainsi qu'il l'a fait en d'autres occasions avec la Croix Rouge, avec l'Église et avec les autres pays amis comme la Suisse, qui ont envoyé des représentants pour établir un dialogue avec la guérilla.
Le gouvernement colombien envoie des agents qui suivent ces négociateurs de paix et c'est très dangereux pour eux, parce que quand ces personnes entrent en contact avec la guérilla, il peut y avoir une embuscade et dans ces circonstances ils peut y avoir des morts. C'est dans des circonstances comme celles-ci qu'on peut juger de l'irresponsabilité du président Uribe.

Comme voit-on le kidnapping d'Ingrid Betancourt en France ?
- Depuis qu'Íngrid est kidnappée, non seulement les Français ,mais une grande partie du monde ont pris conscience de la tragédie des plus de trois mille personnes qui sont kidnappées depuis tant d'années; et ils ne peuvent pas croire qu'on puisse laisser ces personnes dépérir dans la forêt, aux mains de la guérilla. Pour eux c'est une irresponsabilité du gouvernement colombien, parce que la liberté est le don le plus sacré qui puisse exister et de leur point de vue, c'est quelque chose d'horrible et d'indigne ; par contre ici, en Colombie, nous avons plus de trois mille kidnappés; nous vivons avec ce fléau depuis trente ans, et pour nous il est très normal qu'une personne soit privée de sa liberté pendant de nombreuses années. Donc le gouvernement colombien se fait traiter en France d'irresponsable parce qu'il ne veut pas combattre réellement pour ses kidnappés.

Il y a quinze jour, vous avez été en France et vous avez vu les enfants d'Íngrid Betancourt. Au cours de cette rencontre avez-vous pu vous s'informer sur l'accord auquel serait arrivée Melanie Delloye avec les candidats présidentiels ?
- En vérité nous avons parlé très peu de cela. J'y suis réellement allé pour prendre des photos pour la fête des Mères qui approche, et je les lancerai dans la jungle avec un avion, avec l'espoir qu'Ingrid les voie.
Mais Melanie m'a dit que parmi tous les candidats, celui qui avait montré le plus d'engagement était celui du Parti Conservateur, Nicolás Sarkozy, qui aurait affirmé qu'un des objectifs de son gouvernement serait d'obtenir le rapprochement des parties pour la libération d'Íngrid, ce qui était également le but dans l'actuel gouvernement de Chirac.

Le président Álvaro Uribe a ordonné le sauvetage militaire de tous les kidnappés ; croyez-vous qu'avec cette position on obtiendra réellement une avancée dans la solution de cette crise humanitaire ?
- Je crois que l'ordre du sauvetage militaire a toujours existé; ce qui passe c'est qu'ils ne savent pas où les séquestrés se trouvent - pas seulement dans le cas d'Íngrid, mais dans celui de la plupart des personnes détenues. Le Gouvernement ne les a pas localisées, mais je suis sûr que dès qu'ils pourront identfier leur lieu de détention ils vont effectuer ce sauvetage, et cela se terminera par une tragédie.
Un autre aspect, c'est que le Gouvernement a essayé de maquiller le sauvetage militaire en faisant un amalgame et en montrant au monde des exemples de sauvetage dans des secteurs urbains, de kidnappés qui sont entre les mains de petits délinquants, pour essayer de faire croire qu'un sauvetage militaire peut réussir; mais la réalité est qu' Ingrid est une kidnappée politique et c'est quelque chose de totalement différent, parce que cette classe de kidnappés sont un butín de guerre très précieux et c'est pourquoi ils sont extrèmement bien gardés. C'est un sauvetage beaucoup plus risqué, parce que les détenus seront exposés à des combats entre la guérilla et les Forces Militaires, outre le fait que les guérilleros ont l'ordre de les abattre en cas de tentative de sauvetage.

Croyez-vous qu'après le changement de président en France, la liberté d'Íngrid Betancourt sera encore un sujet important dans ce pays ?
- Le kidnapping de Ïngrid n'est pas un sujet politique, c'est un sujet humanitaire et c'est très clair qu'íngrid a pu pénétrer dans le coeur de chacun des Français ; elle est dans l'âme de la France.
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   Posté le 19-06-2007 à 23:17:48   

Ci-dessous une interview récupérée sur le site d'une ONG française, Solidaroad, qui oeuvre dans le commerce équitable. Etant donné le caractère de ce type d'ONG, qui sont généralement le joujou de bobos humanistes, et ont donc en commun un anti-communisme viscéral (il faut d'ailleurs noter qu'elles sont présentes en priorité dans les pays où les guerillas sont les plus actives), cette itw est à prendre avec la plus grande prudence. J'ai quand même décidé de la publier, pour info d'une part car elle a pas mal circulé sur le net dernièrement (elle n'est pas datée, mais remonte a priori à 2005), et d'autre part car l'échange paraît crédible.

Interview de M. JX, ancien guérillero de l' EPL

Comme pour le précédent témoignage, nous ne divulguerons pas ici le nom de cette personne ni le lieu ou nous l' avons rencontré et ce, pour des raisons de confidentialité assez évidentes. En effet, le sujet que nous abordons ici n' a rien d' une plaisanterie et sans vouloir non plus dramatiser ni se prendre au sérieux, il peut s' agir d' une question de vie ou de mort. En effet, bien que M. JX n' ait plus aucune activité avec les mouvements de guérilla, il reste étroitement surveillé par les forces spéciales du gouvernement et de l'armée colombienne pour ces activités passées au sein de l' EPL. Il se doit en effet de garder le silence et de ne plus s' investir dans quelques activités syndicales ou politiques que ce soient. Il n' en reste pas moins que JX reste une personne pleine de convictions. C'est pourquoi il nous accordera un entretien à huit clos. Nous tenons à préciser ici que cette interview est diffusée avec son accord et non à son insu.

Solidaroad: Sr JX, quelles sont les principales guérillas colombiennes?
- Auparavant, il y avait en Colombie plus de 30 factions différentes mais aujourd'hui seules trois restent encore actives et connues. En effet, on pourrait citer:
· l' ORP (Organisacion Revolucionaria del Pueblo)
· le PRT (Partido Revolucionario de los Trabajadores)
· El ejercito guevarista ( l' armée guevariste)
· le mouvement JEGA du nom de son fondateur Jorge Elieser Gaetan
· La M-19 (Movimiento del 19 de Abril)
· ....
Mais les plus connues et celles qui sont encore actives aujourd'hui sont:
· l' EPL (Ejercito Popular de Liberacion) d' influence maoïste mais qui a quasiment disparu aujourd'hui.
· l' ELN (Ejercito de Liberacion Nacional)
· les FARC (Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia) qui est incontestablement le mouvement le puissant et le plus connu.

SOLIDAROAD - la géographie particulière de la Colombie a facilité le développement de ces mouvements armés?
- En effet plus de 50% du territoire, à l'est des Andes, est constitué de vastes étendues quasiment désertes et très difficile d' accès. Il s'agit des Llanos au Nord et de l' Amazonie au Sud. Les guérillas ont prospèré dans ces régions contrôlant des zones immenses et offrant les services publics que l' Etat était incapable ou ne souhaitait pas assurer.

SOLIDAROAD: M. JX, comment en êtes vous arriver à intégrer un de ces mouvements armés?
- Croyez moi, ce n' est pas par plaisir. En réalité, à la fin des années 70 je faisais parti d' un mouvement syndicaliste et j' ai été emprisonné comme 6 de mes collègues pour mes activités syndicalistes. Finalement nous avons tous été relâchés au bout de 4 mois mais deux mois après notre libération, quatre de mes compères avaient déjà été assassinés. Avec mon dernier ami, il ne nous restait pas d' autre solution que de prendre le maquis. Si nous étions restés en ville à ce moment là, je ne serai probablement plus ici pour parler avec toi. Nous sommes donc parti dans la région amazonienne située au sud est de Florencia (Sud Est de Popayan). Je suis resté pendant plus de deux ans, à la fin des années 70, au sein de la guérilla EPL (Ejercito Populair de Liberacion) au sein de laquelle j'avais le commandement d' un groupe de 40 hommes. J' ai du me séparer de ma compagne que j' ai retrouvée depuis et qui est aujourd'hui ma femme et la mère de mes deux enfants. Ces années ont été extrêmement difficiles. Nous étions traqués comme des chiens par l' armée. Je vous épargne les détails mais nous étions vraiment réduit à l' état de bêtes sauvages, nous ne mangions pas pendant des jours, nous ne dormions pas, ne nous lavions pas...

SOLIDAROAD - Vous avez donc été contraint de vous retirer de la vie publique et c' est ensuite que vous avez intégré l' EPL?
- Absolument. Je suis parti dans la selva (la forêt) pour sauver ma peau et c' est une fois sur place que j' ai intégré l' EPL. De toute manière je n' avais pas le choix. En Colombie, on fait taire l' opposition " a punta de plomo" (à la pointe du plomb). Un grand nombre de personnes ont pris les armes comme moi parce qu' ils n' avaient pas d' autre choix. Ils ne pouvaient s' exprimer librement dans la vie publique et leur vie étaient tout simplement menacées.

SOLIDAROAD - Quelle était l' idéologie de l' EPL?
- L' EPL était très clairement influencée par l' idéologie maoïste comme je te l' ai dit. En effet, nous disposions d' un fort soutien international et recevions des ouvrages sur la vision Maoïste en provenance de Pékin. Il faut dire qu' à cette époque les différentes guérillas disposaient en effet du soutien politique internationale.
Une différence majeure entre les années 70 et aujourd'hui, réside dans le fait que les guérillas ont perdu leur soutien leur soutien international de Moscou et de la Havane (Cuba). Elles comptent aujourd'hui sur les vols et les kidnappings pour financer leur lutte. Par ailleurs, elles sont également de plus en plus impliquées dans le trafic de drogues.

SOLIDAROAD - Qu en est il du lien entre la guérilla et le narco-trafic?
- Il est très clair qu' aujourd'hui certaines guérillas sont fortement impliquées dans le narco-trafic ce qui n' était pas spécifiquement le cas auparavant. Au départ, les guérillas travaillaient plus ou moins pour le compte des cartels de Medellin de Cali ou encore de Santa Marta et Bucaramanga. Cependant, elles n' étaient pas à la tête du narco-trafic. Leur rôle était de protéger les cultures et de protéger les cargaisons de drogues. Petit à petit, elles se sont investies directement dans la culture et le trafic; à leur propre compte si on peut dire et indépendamment des cartels. En effet, elles se sont très vite rendues compte de la rentabilité d' un tel business.

[ La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne et le troisième producteur de Marijuana. La grande majorité de ces drogues sont produites à destination du marché nord américain et européen. Le boom a eu lieu dans les années 80 notamment avec le cartel de Medellin et ses leaders Luis Ochoa , Gonzalo Rodriguez Gacha y Carlos Ledher et bien sur Pablo Escobar. En 1983 la fortune personnelle de Pablo Escobar était estimée à plus de 2 billions de US $. Ces barons de la drogue ont parfois atteint des niveaux de notoriété voire de popularité impressionnants. Carlos Ledher a fondé un journal ainsi qu'un parti politique, El Movimiento Nacional Latino. En 1983, Pablo Escobar était élu au congrès national. En Août 1983, le gouvernement de Belisario Bétancourt commença une politique vigoureuse contre les cartels et ces personnages commencèrent à disparaître de la vie publique. Une véritable guerre commença entre le gouvernement et les cartels. Le gouvernement avait mis en place une politique d'extradition pour les trafiquants de drogues contre laquelle les cartels organisèrent une campagne de sensibilisation déclarant " Mieux vaut une tombe en Colombie qu'une prison aux Etats Unis". Cette campagne obtint un très fort soutien populaire.
A l' exception de Ledher, tous émigrèrent au Panama et en 1984 ils proposèrent un traité de paix au gouvernement de Bétancourt. Contre l' immunité ils offrirent aux président d' investir leur fortune personnel dans des programmes de développement nationaux. Ils ont même proposé de régler la dette extérieure de la Colombie qui s' élevait à l' époque a 13 billions de US$!
Après longue réflexion, le gouvernement refusa cette proposition, et accentua la pression. Le conflit entra dans une phase extrêmement sanglante lorsque Luis Carlos Galan fut assassiné en Août 1989. Les Etats Unis offrirent immédiatement une aide d'urgence et de support logistique de 65 millions de US$. Quand Pablo Escobar s' échappa de sa luxueuse prison " La Catedral " à Medellin, il fut traqué pendant plus d' un an et demi, Il fut finalement abattu en Décembre 1993. Le gouvernement se réjouissait de cette "victoire" alors que pendant qu'il était occupé à maîtriser le cartel de Medellin, c' est celui de Cali qui se développait en toute tranquillité.]


SOLIDAROAD - La plupart des colombiens que j' ai rencontré jusqu' à aujourd'hui souhaitent en finir avec la guérilla car ils estiment qu' il n' y a plus aucune vision idéologique dans son combat comme c' était le cas auparavant avec des mouvements comme la M - 19?
- Ceci est extrêmement complexe. Les différentes guérillas ont effectivement perdu leur soutien populaire. Il est vrai que les choses se sont considérablement complexifiées durant les dernières décennies et que l' image donnée par les guérilla est très négative. Dire qu' elles n' ont plus aucune vision idéologique est à mon avis simpliste bien que ce sentiment reste compréhensible car il est le résultat escompté d' une stratégie d' isolement politique.
A l'origine les revendications mises en avant par la guérilla aujourd'hui étaient représentées par des mouvements de gauche sur la scène politique. C' est au début des années que différents mouvements politiques prirent les armes afin d' en finir avec un système non représentatif dominé par l' oligarchie traditionnelle. Il s' agissait d' un véritable mouvement populaire. Aujourd'hui la situation est trop complexe et c' est désormais le fusil qui contrôle la politique et non plus l' inverse. Aujourd'hui les mouvements d' opposition sont représentés par la guérilla et non plus par des mouvements civils. En effet, comme je te l' ai dis en Colombie et dans de nombreuses autres régions du monde, " on fait taire l' opposition à la pointe du fusil".
Par ailleurs, l'idéologie a été en effet fortement affectée par l' importance qu' a pris le narco-trafic. Aujourd'hui la guérilla est complètement isolée du mouvement civil d' opposition et a perdu tout soutien populaire. Ceci est le résultat d' une politique d'isolement de la part des gouvernements successifs. Une des réussites du gouvernement de Pastrana a été d' avoir réussi a isoler politiquement la guérilla. Certes la guérilla s' est renforcé en obtenant cette zone de plus de 40000 km2 mais Pastrana a réussi à alerter l' opinion publique internationale ce qui renforce son isolement.
On ne peut pas dire qu' il n'y ait plus du tout de vision idéologique. Ceci est plus complexe.
Prenez l' exemple des FARCs. Au sein de cette organisation il y a deux secteurs. Le premier est représenté par Alfonso Cano qui a une vision idéologique du combat et qui recherche la paix. Le second est représenté par Arnolfo Brizeno alias Mono Jojoy et ne recherche que le conflit. Ils soutient très clairement le narco-trafic afin de financer les armes. Cette branche des FARC est la plus meurtrière et semble en effet avoir perdu toute vision politique.

SOLIDAROAD - Mais n'y a t il pas d' unité de commandement centrale entre ces deux branches au sein des FARC?
- En théorie si mais chacun reste finalement indépendant et mène ses propres actions et donc dans la pratique il n' y pas effectivement plus aucune unité.

SOLIDAROAD - Qu'en pensez vous personnellement?
- Je ne soutiens pas l' action violente mise en oeuvre par ce premier secteur des FARC car ils mènent des actions complètement fascistes. Ils pillent des villages entiers, ils violent et tuent de sang froid. Cependant les para militaires, les AUC, sont également à l'origine de véritables massacres. Et ne croyez pas que l' armée et donc le gouvernement soit totalement innocent dans l' histoire, eux aussi ont assassinés de nombreux innocents sous prétexte qu ils soutenaient la guérilla. Imaginez la situation d' un paysan. Lorsqu' il voit débarquer un bataillon de l' armée il se doit de leur offrir le gîte et le couvert. Si ensuite la guérilla arrive et se rend compte de cela, ce sera le massacre et inversement. Si les paramilitaires apprennent que des paysans ont soutenus de quelque manière que ce soit la guérilla, ils mèneront alors les mêmes représailles. C' est un cercle infernal. La situation est devenu extrêmement complexe.
Une des principales faiblesses de la guérilla aujourd'hui est due à son isolement. Trop souvent le discours tenu notamment dans certains journaux internes est totalement obsolète. Il ne tient pas compte des circonstances actuelles et nouvelles. Il m' arrive de croiser de vieilles connaissances qui sont restes activistes au sein de certaines guérilla et je m' oppose souvent avec eux en essayant de le faire comprendre qu' il est urgent de renouveler son discours.

SOLIDAROAD - Quelles sont les revendications du secteur représenté par Alfonso Cano au sein des FARC?
- Ce sont de mettre enfin en oeuvre une véritable reforme agraire, de lutter avec la dépendance économique du pays, d' en finir avec la corruption, et de construire un véritable état de droits. Cette branche des FARC est contre le lien avec le narco-trafic.

SOLIDAROAD - Qu en est il des autres guérillas?
- L' EPL ne s' adonne pas à de tels actes fascistes. Comme les autres et souvent même les paramilitaires ils récoltent l' impôt révolutionnaire destiné à financer la lutte. L' EPL se situe principalement dans le Magdalena Medio, le Sud Bolivar, la région d'Antioquia et Uraba au nord ouest. L' ELN fondé par le curé Perez est également beaucoup plus propre au niveau idéologique que les FARCs. L'ELN et l' EPL sont néanmoins beaucoup moins influentes et puissantes que les FARC.

SOLIDAROAD - Au total combien d' hommes comptent les différents mouvements armés colombiens aujourd'hui?
- Au total cela doit représenter approximativement 35000 personnes alors que les FAC (forces armées gouvernementales) disposent d'une armée de 350 000 hommes!

SOLIDAROAD - Le paysage politique en Colombie est vraiment complexe. Pourriez-vous expliquer à nos lecteurs ce que sont les para militaires, quelle est leur origine et leur rôle aujourd'hui?
- Sachez tout d' abord que le terme d' autodéfenses représentait à l' origine les mouvements révolutionnaires armées que l' on appelle aujourd'hui guérilla. Ce n' est que en 1990 que les AUC (Auto defenses Unidas de Colombia) ont été créées sur l' initiative du gouvernement. Les AUC ont été créées afin d' externaliser le crime du gouvernement et de l' oligarchie toute puissante. En effet après les nombreux scandales d' assassinats de syndicalistes ou autres, le gouvernement colombien dut faire face à la pression internationale des différentes organisations de défenses des droits de l' Homme. La situation est ensuite devenue incontrôlable et les AUC se sont indépendantisées du gouvernement central, ils représentent et défendent aujourd'hui les intérêts de la classe gouvernante et des entreprises. Cela ne les empêche pas, cela dit, de se financer également auprès des paysans et d' être largement impliqués dans le trafic de drogues. La guérilla n' est pas l' acteur exclusif, loin s' en faut, du marché des stupéfiants.

SOLIDAROAD - La guérilla ne se finance t-elle aujourd'hui plus que grâce au narco-trafic, au vol, et aux kidnappings?
- En effet, elle a perdu son soutien des régimes communistes de Moscou, de Pékin, ou encore de La Havane mais elles disposent aussi d' autres sources de financement. Toutes ne sont pas liés au narco-trafic. C' est assez intéressant de voir d' ailleurs que ce sont parfois les entreprises multinationales américaines qui financent la guérilla!

SOLIDAROAD - Comment cela?
- Bien entendu elles y sont forcées mais regardez par exemple ce qui se passe avec EXXON et l'oléoduc qui achemine le pétrole brut de la région pétrolière frontalière avec le Venezuela jusqu' à Covenas sur la mer des Caraïbes. Entre Janvier et Juillet on a dénombré plus de 150 attentats contre cet oléoduc. La guérilla fait pression sur ce genre de multinationales qui se voient finalement contraintes de financer ceux contre qui le gouvernement de leur pays d' origine prétend vouloir lutter au travers du Plan Colombia.
Mais on pourrait également citer certaines Eglises voir certaines mouvances politiques socio-démocrates en Europe qui soutiennent ou ont soutenus par le passé , politiquement et militairement, la lutte armée des mouvements révolutionnaires. En effet, lorsque j' étais au sein de l' EPL nous recevions en provenance d' Europe des fusils de marque FAL fabriques en Suède. Nous avions également le soutien politique de mouvements socio-démocrates en Hollande ou au Danemark. Quant aux églises elles sont nombreuses à avoir aussi aidé les différentes guérillas par le passé.

SOLIDAROAD - En France nous avons beaucoup entendu parlé d' Ingrid Betancour qui était candidate à l' élection présidentielle avant d' être kidnappé par les FARC. J' ai eu du mal à comprendre cet enlèvement car il me semblait qu' Ingrid Bétancourt suivait une politique résolument contre l' oligarchie colombienne, contre la corruption et en faveur d' un véritable dialogue avec les différentes guérillas. Pouvez vous m' expliquez cela?
- Tu as raison mais ceci s' explique par ce que je t' ai dit au sujet des problèmes internes de la guérilla et de son manqued' unité de commandement. Notamment en ce qui concerne les FARC. Or Ingrid a été capturé par la branche la plus dure des FARC et son leader Mono Jojoy. Si elle était tombée aux mains de l' autre unité de Alfonso Cano, elle n' aurait probablement pas été séquestrer de la sorte. Par ailleurs elle aurait pu réaliser ce qu' elle était venu faire, à savoir négocier et parler ouvertement et franchement. Je ne crois que ça puisse être le cas avec les fronts de Mono Jojoy.
Par ailleurs, elles avaient demandé une autorisation au gouvernement de Pastrana pour se rendre dans cette zone mais Pastrana ne lui accorda jamais et beaucoup le tiennent en parti responsable de ce qui arrive à Ingrid Bétancourt.

SOLIDAROAD - M. JX, comment voyez vous les choses pour les 10 années qui viennent?
- Les deux prochaines années seront, je pense, extrêmement violentes. La stratégie d' Alvarro Uribe consiste à affaiblir la guérilla. Il va nous offrir une véritable guerre civile dans les prochaines années. ET ce n'est qu'une fois qu'il aura réussi à affaiblir la guérilla qu' il essayera de négocier, pas avant. Si la négociation ne prospère pas durant les premières années, les groupes économiques puissants comme celui de Antioquia feront tout leur possible pour en finir avec les FARCs.

SOLIDAROAD - Quelles sont vos attentes et vos espoirs?
- Ce que je souhaite c' est que l' on puisse enfin en Colombie s' asseoir à une table et discuter sereinement d' une paix digne. Pas comme les négociations de 1990, durant lesquelles se sont rendus de nombreux guérilleros de toutes les guérillas confondues. 60% d'entre eux ont été assassinés et les 40 % restants sont répartis dans la montagne. Il faut bien prendre conscience que la guérilla est le résultat du problème et non pas le problème d' origine. Il faut retrouver la sécurité sociale et les conditions d'un meilleur équilibre au niveau de l' emploi.
Il faut également savoir que la Colombie compte aujourd'hui près de 45 millions d' habitants. 70% vivent en dessous du seuil de pauvreté avec de moins de 5 US$ par jour. 25% appartiennent a la classe moyenne et réunissent un peu plus d un million de pesos (c' est a dire moins de 400 euros) en cumulant trois salaires. Les 5% restants qui ne représentent que 2 des 45 millions de citoyens colombiens soit environ 17000 familles contrôlent 85 % des richesses du pays.
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   Posté le 20-06-2007 à 18:44:20   

La Colombie recherche les fosses communes de plus de 10.000 cadavres assassinés par les paramilitaires
26/04/2007 - El Tiempo, Las voces del secuestro

El Tiempo vient de publier plusieurs articles dont l'horreur est insoutenable - particulièrement les photos - concernant les recherches qui commencent à s'organiser pour identifier les victimes assassinées par les paramilitaires d'extrème-droite, suite aux renseignements concernant les fosses communes dans lesquels ces organisations auraient enterré leurs victimes.

L'enquête a débuté il y a un an, et on n'a encore retrouvé que 533 corps dont seulement 13 ont été pleinement identifiés par leur ADN et 173 par des détails vestimentaires.

On en sait plus maintenant sur les circonstances de leur assassinat, et cela donne le frisson : par exemple sur le fait que les paramilitaires démembraient parfois leurs victimes vivantes - et qu'ils donnaient à leurs recrues des "cours" sur la technique à utiliser pour cela...

Le nombre total de victimes est encore inconnu. 10.000 selon le ministère public, 31.000 selon la Commission colombienne des Juristes
Au bout d'une première année de recherche de tombes communes, le Ministère public a reçu 3.710 dénonciations d'emplacements où les trouver ; mais la majorité n'a pas pu être explorée par manque de ressources : on a retrouvé 533 corps et le plus dramatique est que seulement 13 ont été identifiés pleinement, c'est-à-dire, avec des ADN. 173 autres ont été identifiés de manière préliminaire (par des détails vestimentaires, des tatouages etc.)

Lorsque la rédaction de El Tiempo a décidé de faire une enquête le phénomène des tombes communes, les journalistes ont été bouleversés par ce qu'ils découvraient. C'était l'horreur qu'ils découvraient.
Les témoignages des paramilitaires et les résultats des médecins légistes permettent de conclure que les AUC non seulement avaient conçu une méthode pour démembrer leurs victimes, mais ont en étaient arrivés à donner des cours sur cette technique en utilisant des personnes vivantes qui étaient enlevées et amenées à leurs camps d'entraînement.

Francisco Villalba, un dirigeant paramilitaire de la région d'Antioquia, a organisé des opérations au cours desquelles ses troupes ont torturé et torturé 15 personnes pendant 5 jours; il révèle maintenant les détails de ces cours qui étaient jusqu'à aujourd'hui inconnus. "C'étaient des personnes agées qui arrivaient dans des camions, vivantes, ligotées (...) et on les "distribuait" à nos groupes de cinq (...) avec pour instruction de leur enlever les bras, la tête... de les démembrer vivants", trouve-t-on dans son dossier.

L'utilisation de la tronçonneuse n'a pas été décelée dans les cadavres qui ont été déterrés jusqu'à présent. "Entre autres, ce n'était pas pratique parce que la scie á chaîne s'empêtrait dans les vêtements et c'est pourquoi ils préfèraient la machette", explique un fonctionnaire spécialisé dans les exhumations. 70 pour cent des cadavres déterrés dans la Côte Pacifique ont été démembrés à la machette et la majorité des 106 cadavres trouvés au Putumayo - où Carlos Castaño a commencé à organiser ses massacres - ont reçu ensuite une balle dans la tête et ont été ensuite démembrés aux articulations.

Pourquoi les démembrer ? Par un macabre pragmatisme : devant la nécessité de courir moins de risques avec les juges en Colombie et dans le monde pour crimes contre l'humanité, ils devaient enterrer leurs victimes. Et pour économiser l'effort de devoir creuser des tombes très profondes, "le mieux était de les couper en morceaux".

Et la guérilla ?

On a aussi trouvé des fosses communes qui lui sont attribuées, surtout en Cundinamarca, mais 98 pour cent des cas dont s'occupe aujourd'hui le Ministère public sont imputés aux paramilitaires.


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   Posté le 20-06-2007 à 19:05:41   

Salutations des FARC aux travailleurs colombiens à l'occasion du 1er mai

SALUDO: "Al pueblo y los trabajadores"

Con motivo de la conmemoración del primero de Mayo, saludamos al pueblo colombiano, a los trabajadores, empleados y desempleados atropellados salvajemente por el flagelo depredador del modelo neoliberal con sus privatizaciones, los Tratados de Libre Comercio TLC, los altos impuestos, el crecimiento del desempleo, la pobreza y la miseria en más del 70% de la población colombiana. Mientras un reducido puñado de oligarcas, corruptos, paramilitares y mafiosos, amparados en el terrorismo de Estado se apropian por la fuerza de nuestras riquezas, al tiempo que cercenan los derechos y las libertades de todo un pueblo en contubernio con las multinacionales y la grosera intervención del imperialismo estadounidense en nuestro conflicto interno.

Se nos dice engañosamente, que el país crece aceleradamente cuando los grandes grupos económicos obtienen millonarias ganancias producto de los negociados provenientes de la corruptela, del despido de los trabajadores, el recorte de sus derechos laborales o del retardo en el pago de las pensiones de los jubilados, de la profundización de la crisis en sectores vitales como la salud, la educación y los servicios públicos.

Esta oligarquía expoliadora, explotadora, corrupta, mafiosa y paramilitar representada en Álvaro Uribe y su combo, se obstina en perpetuarse en el poder en defensa de sus privilegios de clase, a costa de la tragedia de las mayorías nacionales víctimas del terrorismo de Estado y de la voracidad de las entidades crediticias internacionales como el Fondo Monetario y la Banca mundial.

Compañeros: los objetivos de sus luchas sociales, económicas, políticas y culturales se identifican y hermanan con las banderas impulsadas por los integrantes de las FARC, contra quienes desde 1948 se ha lazado la fuerza del gran latifundio, de los grandes ganaderos, del gran comercio, de los grandes industriales, de los gamonales de la parapolítica y de los benefactores de la guerra, la destrucción y la muerte de la oposición revolucionaria con armas sin ellas.

Nosotros somos víctimas como ustedes de la política de “sangre y fuego” llevada a la práctica por las oligarquías colombianas en alianza con el Estado y los gobiernos de Washington.

Frente a todo lo anterior los hombres y las mujeres de las FARC-EP, ratificamos ante ustedes que, nuestras banderas por el canje de prisioneros, contra las inequidades sociales, económicas y políticas, por la dignidad de nuestro pueblo, contra la extradición de colombianos, la defensa de nuestra soberanía, por la construcción de la Nueva Colombia hacia la paz con justicia social se mantienen inquebrantables, sin que nada ni nadie consiga desviarnos de los compromisos adquiridos en Marquetalia hace 43 años.

Contra el Imperialismo por la Patria

Contra la Oligarquía por el Pueblo, somos FARC Ejército del Pueblo.

Comisión Internacional de las FARC-EP

Montañas de Colombia, Abril 30 de 2007






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   Posté le 20-06-2007 à 19:29:44   

Salutations adressées à Lula et au peuple brésilien pour la libération du Padre Oliverio Medina, membre des FARC au Brésil, dont Bogota réclamait l'extradition depuis 2005.
Le PT du Brésil s'est mobilisé et a joué un rôle essentiel dans cette libération, qui a placé Lula dans l'embarras vis-à-vis de Bush et de Uribe.


CARTA ABIERTA: "Agradecimentos por la liberación del Cura Camilo"

Al Gobierno del Presidente Luiz Inácio Lula da Silva.

Al Comité Nacional para los Refugiados (CONARE)

A la Comisión Brasileña de Justicia y Paz (CBJP)

A los (as) Ilustres Ministros (as) del Supremo Tribunal Federal

A la Procuraduría General de la República

A innumerables personalidades de la vida política, social y cultural

A las Organizaciones de Derechos Humanos, Sindicales, Movimientos Sociales y Partidos Progresistas

A los Partidos Comunistas y militantes revolucionarios de diversas tendencias y nacionalidades

A los integrantes y simpatizantes de las FARC en el mundo

Al Pueblo del Brasil.

Con alegría recibimos y aplaudimos la liberación del Padre Oliverio Medina el pasado día 21 de marzo, cuando en magna Audiencia el Ilustrísimo Supremo Tribunal declaró extinto el proceso de Extradición que había contra él, en una histórica votación de nueve a uno.

En dicha Audiencia brillaron el decoro y el respeto con que son acatados los Tratados Internacionales de los cuales el Brasil es signatario; la soberanía en la toma de decisiones; el sentido de justicia en defensa de la vida, y; la solidaridad para con uno de los luchadores del país más violentado de las Américas por el Imperialismo Norteamericano y los gobiernos títeres que convirtieron el Terrorismo de Estado, el narcotráfico y el paramilitarismo, en pilares macabros de la estructura del Gobierno y del poder, conocidos como Seguridad Democrática.

Como el actual Gobierno no consigue doblegar por medio de la fuerza al pueblo colombiano que se levanta contra la corrupción y la tiranía narcoparamilitar, desesperadamente busca resultados donde sea y como sea. Por eso basado en montajes espurios intentó que el Padre Oliverio fuera extraditado. Claro, porque de lo contrario no recibe del Imperio de los Estados Unidos billones de dólares para sostener una guerra innecesaria e injusta, que podemos definir como infame genocidio. Gasta 19 millones de dólares por día. Qué absurdo!

Por eso el apoyo a la solución política del conflicto, al Canje de prisioneros o Intercambio Humanitario y a la búsqueda de la Paz con Justicia Social, son los ejes de la lucha del pueblo colombiano. Por eso, interpretando ese sentir popular, nuestra Organización revolucionaria ve que los colombianos estamos dando pasos concretos hacia la Reconstrucción y Reconciliación del país. De ahí que, no nos cansamos de ratificar que el conflicto social y armado sólo será resuelto mediante la solución de carácter político.

Todo porque la represión violenta del Estado y el gobierno actual jamás crea convivencia ni bienestar estable y duradero. Pues la solución de los problemas sociales, económicos y políticos no está en la paramilitarización del país ni en el hecho de inducir al pueblo a creer que la paz se sustenta en la fuerza bruta. En ese sentido la llamada Seguridad Democrática del Uribe Vélez, (Seguridad Nacional con nuevo nombre) es el ariete del Plan Colombia contra el pueblo colombiano y está siendo presentado como la panacea de la Seguridad.

Seguridad que persigue, reprime, desaparece, intimida, calla y mata a quienes no compartan ni acepten las políticas de la oligarquía asesina y arrodillada ante el Imperio, es Seguridad para las transnacionales y un puñado de oligarcas corruptos, responsables de la tragedia del pueblo colombiano. En los primeros cuatro años de Gobierno narcoparamilitar de Uribe Vélez fueron asesinados 20.000 colombianos. Y no es matando a los pobres como se resuelven los problemas de desempleo, hambre, desnutrición, enfermedades y analfabetismo en millones de compatriotas sumidos en el abandono y la desesperanza.

En lugar de dilapidar recursos en la guerra, debieran invertirse en la construcción de la Paz que pudiera ser convertida en política de Estado en cuyo proceso el pueblo participa ampliamente. Por eso proponemos el Canje de prisioneros o Intercambio Humanitario, al que podemos llegar con el apoyo solidario de Gobiernos amigos. Ese hecho puede convertirse en el primer paso para construir el Proceso de Paz esperado por la Comunidad Internacional con viva preocupación. Para hacer todas las gestiones con tranquilidad y seguridad hemos propuesto el despeje de los Municipios de Florida y Pradera en el Departamento del Valle. Nuestro país se puede transformar sin que el Estado persista en la guerra contra el pueblo.

En este marco vemos la Protección Internacional concedida por el Gobierno del Brasil al Padre Oliverio Medina, bajo la figura del Refugio, como valioso gesto humanitario con lo cual está indicando que en Colombia existen un conflicto económico, social, armado, la violación de los Derechos Humanos por parte del Estado y una crisis humanitaria sin precedentes en la historia reciente del País. Circunstancias claramente reconocidas por prestigiosas entidades internacionales y varios Gobiernos del Mundo, distintos al de Washington. Aliado natural del gobierno ilegítimo e ilegal de Álvaro Uribe.

Agradecemos a todas las personas que con sus buenos oficios, su solidaridad y esfuerzo impidieron la extradición y posibilitaron la concesión del estatus de Refugio para el Padre Oliverio, un luchador por la Paz con Justicia Social.

Atentamente,

FARC-Ejército del Pueblo, Comisión Internacional
Raúl Reyes

Montañas de Colombia, abril de 2007
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   Posté le 20-06-2007 à 19:38:09   

Tract du bloc Est

OPINIÓN: "Uribe debe renunciar para que se habra paso a la paz"



Que renuncie por ser ilegitimo su mandato. Su triunfo es el resultado de las trampas, la compra de votos y las amenazas.

Que renuncie por ser el responsable del asesinato de decenas de miles de colombianos y el desplazamiento de millones de sus áreas nativas.

Que renuncie por ser el culpable de los mayores niveles de pobreza (30 millones de personas), el desempleo y el subempleo en el que viven más de 8 millones de colombianos.

Que renuncie por estar entregando la riqueza del país y los sectores estratégicos de la economía al capital extranjero. La firma del “Tratado de Libre Comercio” significa la pérdida total de la soberanía nacional.

Que renuncie porque está rodeado de ministros y funcionarios, como la ex canciller, Consuelo Araujo y el ex director del DAS, Jorge Noguera, familiares y aliados políticos del narcotráfico y el paramilitarismo.

Que renuncie por recibir el apoyo de un congreso cuyos integrantes, en su gran mayoría, son agentes directos de jefes narco-paramilitares.

Que renuncie por ser el inspirador y primer responsable de la política de violencia estatal, ahora denominada “seguridad democrática”.

Que renuncie porque las prácticas corruptas en el aparato del estado se vienen extendiendo devorándose los dineros del presupuesto nacional.

Que renuncie porque es el responsable de la política exterior, fiel a los intereses gringos, que viene afectando la soberanía y la vida de los ciudadanos de países hermanos como son Venezuela, Ecuador, Brasil y Panamá.

Que renuncie para poner fin a la humillante extradición de nacionales que vulnera la soberanía y pisotea la dignidad de la patria.

Que renuncie por estar comprometido en la destrucción ecológica, mediante las fumigaciones, de los parques naturales.
Que renuncie porque viene legalizando, a través de la farsa de los diálogos con los paramilitares, a los autores de múltiples masacres y sus fortunas construidas sobre la base del despojo de tierras y el tráfico de coca.

Que renuncie para atajar el proyecto paramilitar en marcha que busca consolidarse en el poder y perpetuarse en el manejo del aparato gubernamental y estatal.

Que renuncie para detener su política guerrerista en marcha, contraria a los anhelos de paz de la inmensa mayoría de colombianos y por oponerse al intercambio humanitario, primer paso en el camino de la solución política del conflicto social y armado.

¡Que renuncie y su gobierno sea reemplazado por uno de reconciliación nacional, patriótico y democrático!

BLOQUE ORIENTAL, FARC-EP
sábado, 05 de mayo de 2007
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   Posté le 20-06-2007 à 20:07:49   

Principaux affrontements du mois de mai:

19 policiers et militaires tués en deux jours par les FARC
11/05/2007 - Le Monde

La guérilla colombienne des FARC a intensifié ses attaques contre les forces de l'ordre ces derniers jours, et tué 19 policiers et militaires lors de deux attaques à l'explosif mercredi et jeudi, a-t-on appris de sources officielles.

Jeudi à l'aube, dix militaires ont été tués et quinze autres blessés dans un attentat à la bombe contre leur véhicule, près de Tulua, à 450 km au sud-ouest de Bogota, a indiqué le général Hernando Pérez.
L'armée mène des opérations dans cette région contre les rebelles des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes) auxquels l'attaque a été attribuée par les autorités.

Une embuscade similaire, dont les FARC ont aussi été rendues responsables, avait été dressée mercredi près de la ville de Landazuri, dans le département de Santander (nord-est) où neuf policiers avaient été tués dans une explosion au passage de leur camion.
Ces policiers, appartenant au corps des carabiniers, étaient affectés à la protection de paysans chargés de l'arrachage de plants de coca (base de la cocaïne) et de pavot (base pour l'héroïne) dans le cadre de la lutte anti-drogue.

L'armée a envoyé des groupes aussi bien à Tulua qu'à Landazuri à la poursuite des guérilleros ayant mené ces attaques.

Ces deux attentats sont parmi les plus meurtriers depuis le début du deuxième mandat présidentiel le 7 août 2006 du conservateur Alvaro Uribe, élu sur un programme de répression sans concession ("mano dura" ) de la guérilla.


Embuscade des FARC: trois policiers tués

AFP - 27/05/2007
Bogota

Trois policiers ont été tués, neuf blessés et huit autres sont portés disparus lors d'une embuscade des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, guérilla marxiste) dans le sud du pays, sur la frontière avec l'Equateur, a-t-on appris dimanche de source policière.

Les policiers se déplaçaient samedi dans la nuit à bord d'une camionnette et ont été attaqués à l'arme automatique et aux explosifs, a déclaré à l'AFP le commandant de la police locale, le colonel Fernando Jimenez.
Les neuf blessés ont été hospitalisés. La police ignorait le sort des huit agents disparus.

Dimanche, des renforts de l'armée, de la police et de l'armée de l'air ont été déployés dans cette région, a précisé le colonel Jimenez.

Cette zone frontalière, difficile d'accès, est l'un des fiefs traditionnels de la guérilla marxiste.

Rapport de guerre du Front 48 (Bloc Sud) qui a réalisé l'embuscade

A las 15:00 horas del día de 26 de Mayo del 2007, unidades guerrilleras del Bloque Sur de las FARC-EP emboscaron una patrulla motorizada de la Policía en el municipio de Ipiales, cuando se desplazaba al corregimiento de la Victoria.

El combate se prolongo por espacio de una hora, con los siguientes resultados:
1.- 10 Policías muertos, 5 heridos y 8 que lograron escaparse de la emboscada.

Material Recuperado:
2.- 4 Fusiles galil 5.56, 1 Fusil galil 7.62, 3 Fusiles de asalto M-16 A1 y 9 cargadores para los mismos.

A la hora llego el apoyo por tierra al corregimiento de la Victoria, a las dos horas llego el apoyo aéreo a metrallar la zona por espacio de dos horas.

3.- Unidades guerrilleras sin novedad.

4.- El mismo día en combates de nuestras unidades con las tropas de Álvaro Uribe, en jurisdicción de Puerto Colombia, murieron otos tres militares y quedaron heridos una cantidad indeterminada. Luego los helicópteros y el avión fantasma ametrallaron la zona. Las unidades guerrilleras resultaron ilesas.

Estado Mayor del Frente 48

Selvas del Putumayo, 27 de mayo de 2007
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   Posté le 20-06-2007 à 20:29:55   

Un Colombien otage des FARC, qui s'est évadé, affirme avoir été retenu avec Ingrid Betancourt
17/05/2007



Un policier retenu en otage depuis plus de huit ans par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a réussi à échapper à la vigilance de ses ravisseurs et a été retrouvé mercredi dans une zone reculée de la jungle amazonienne (voir carte).

Selon son témoignage, Ingrid Betancourt serait vivante ainsi que les 3 Américains séquestrés avec elle. "La dernière fois que je les ai vus c'était le 28 avril", a précisé le policier lors d'une conférence de presse à la présidence. Très amaigri, pleurant en évoquant ses compagnons de détention, l'ex-otage a également indiqué avoir rencontré l'adjointe d'Ingrid Betancourt, Clara Rojas, enlevée en même temps que la Française.
"Clara a eu un fils qui a aujourd'hui trois ans. L'enfant s'appelle Emmanuel", a-t-il dit confirmant que la jeune femme avait eu un enfant avec un guérillero pendant sa détention. Il a ensuite évoqué les nuits pendant lesquelles les otages dormaient attachés par le cou les uns aux autres avec des chaînes cadenassées.
Selon des sources qui doivent être vérifiées, Ingrid serait vivante, mais pas en bonne santé. Plusieurs otages (dont Ingrid ?) pourraient souffrir d'hépatite.

Les conditions de l'évasion de Jhon Pinchao Blanco près de la ville de Mitu, dans le sud -est de la Colombie demeurent floues. L'homme avait été enlevé dans cette région lors d'une attaque des FARC en 1998, a précisé le porte-parole de la police Alberto Cantillo. Il a ajouté que de plus amples détails seraient révélés jeudi.
«Je remercie Dieu pour ce miracle, après avoir si souvent perdu espoir», a déclaré à la chaîne RCN l'épouse de l'otage évadé, Margoth Zambrano.
Son mari était retenu par les FARC, le mouvement de guérilla le plus ancien et le mieux armé d'Amérique latine, en compagnie de quelque 60 personnalités politiques, soldats et autres policiers -dont trois Américains.

Cela fait des années que les FARC et le gouvernement colombien ne parviennent pas à tomber d'accord sur un échange de prisonniers.

Blanco a été enlevé en novembre 1998, lorsque 700 rebelles ont attaqué et pris le contrôle de la ville de Mitu pendant trois jours, tuant 53 personnes et faisant 61 otages, a précisé Alberto Cantillo. Tous les otages ont été libérés, sauf sept.
Des habitants de Mitu ont exprimé leur soutien à Blanco avant qu'il ne monte à bord d'un avion à destination de la capitale Bogota mercredi soir.

Le ministre colombien des Affaires étrangères, Fernando Araujo, qui s'est lui-même évadé en décembre après six ans de captivité sous contrôle des FARC, a fait part de sa joie immense en apprenant la bonne nouvelle de l'évasion de son «frère» Blanco. Il a demandé aux familles des autres otages «de rester courageux et de garder l'espoir que leurs proches rentreront bientôt à la maison».

Depuis son évasion, cet ex-otage est en "représentation" dans les medias où il raconte tout et n'importe quoi, en contradiction avec les déclarations des otages relâchés ces dernières années par les FARC...
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   Posté le 20-06-2007 à 20:44:02   

Comunicado de 43 Aniversario de las FARC-EP

En 1964, hace 43 años, el Gobierno conservador de Guillermo León Valencia lanzó 16.000 soldados en su "ofensiva final" contra 42 campesinos del Sur del Tolima, prometiendo la pronta liquidación de la que llamaron en el parlamento" República Independiente de Marquetalia".

Ni él, ni los gringos que dirigieron esa operación militar contra el pueblo adornada con el nombre de "Plan Laso", se notificaron de lo contra producente de su decisión en un país como el nuestro donde la dignidad y la rebeldía contra la injusticia corren por nuestra sangre desde siempre.
Prefirieron la aventura de una guerra de exterminio a la solución de las reivindicaciones económicas, sociales y políticas planteadas por los pobladores de la región.

43 años después, la confrontación militar generada por esa agresión abarca la totalidad del territorio nacional, en tanto que los abismos sociales que se denunciaban han crecido y que la opulencia imperial de los Estados Unidos de Norte América oprime con mayor violencia a los pueblos cuyos gobiernos no han tenido dignidad para hacer respetar ni su soberanía, ni sus intereses, ni su bandera como sucede especialmente con este de Álvaro Uribe.

Como si esto fuese poco, el paramilitarismo que se creo muchos años antes no para enfrentar la guerrilla revolucionaria sino para hacer la guerra sucia de la oligarquía contra el pueblo, continúa desarrollando su actividad criminal, arropado por el Estado y los diferentes gobiernos, y convertido en un proyecto político que lidera Álvaro Uribe.

Como la ofensiva antipopular no se detiene en ningún terreno, para estos días se incrementó con la aprobación en el Congreso del Plan de Desarrollo uribista que apuntala la estrategia neoliberal e intensifica la privatización del patrimonio público, con el recorte de las regalías a las regiones y con un TLC que solo beneficia a los gringos y a unos pocos ricos del país.

En medio de tal situación, 43 años después de conformarnos como organización revolucionaria realizamos nuestra Novena Conferencia "por la Nueva Colombia, la Patria Grande y el Socialismo" que convoca a los colombianos a luchar por un nuevo gobierno capaz de reconciliar a la familia colombiana, de fortalecer la unidad Latinoamericana y Caribeña en el espíritu bolivariano de Patria Grande que soñó el Libertador y con el objetivo estratégico de construir el Socialismo en esta parte del mundo, acorde a nuestras realidades, idiosincrasia e historia y forjarnos como polo de referencia mundial.

A pesar del manipuleo de la gran prensa, al gobierno le ha sido imposible soslayar la pujanza de las FARC. Luchamos y continuamos creciendo en medio del apoyo popular, porque un Estado paramilitar y mafioso de características fascistas como el de Uribe, además de la violencia social y económica que arrastra, de perseguir, asesinar, torturar, desaparecer y de ocultar información a la ciudadanía, continúa cerrando las opciones legales al calificar de terroristas a sus opositores.

Proponemos la plataforma bolivariana por la nueva Colombia, como espacio de convergencia y unidad de todos quienes buscamos la independencia y la democracia. Y como lo hicimos hace 43 años, reafirmamos nuestra convicción sobre una solución política a la problemática nacional, así como también la plena disposición que mantenemos para concretar lo más pronto posible un Canje de Prisioneros de Guerra, para lo que es necesario un encuentro con el gobierno nacional, con los municipios de Pradera y Florida en el Valle del Cauca, desmilitarizado.

Las luchas del pueblo colombiano por la soberanía, contra las injusticias y por el bienestar general crecen al mismo tiempo que aumentan las evidencias de la corrupción que invaden al Gobierno de Uribe y al Estado y de sus profundos nexos con el paramilitarismo si Uribe no tiene la ética de renunciar para aclarar su entorno paramilitar y el origen fraudulento de buena parte de su votación y por el contrario se vale de todos los recursos oficiales para ocultarlo, tenemos que exigírselo con la ampliación e intensificación de la lucha popular.

Porque así y solo así, esta oligarquía comprenderá que Colombia no requiere la paz de los sepulcros sino que reclama un horizonte de paz nacido del ejercicio pleno de su soberanía, de la democracia y de la justicia social.

!Por la nueva Colombia, la Patria Grande y el Socialismo!.

Secretariado del Estado Mayor Central FARC-EP

Montañas de Colombia, mayo 25 de 2007

Dans ce communiqué annuel, les FARC rappellent que les efforts des gouvernement colombien et US pour anéantir la resistance sont restés vains. Les FARC renouvellent leurs conditions et leurs espérances d'aboutir à un échange des prisonniers de guerre, et ils invitent tous ceux qui recherchent "l'indépendance et la démocracie" à rejoindre la lutte en s'impliquant au sein du Mouvement bolivarien pour la Nouvelle Colombie.
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   Posté le 20-06-2007 à 22:12:24   

Chronologie du moi de mai sur la libération de guerilleros

- 6 mai: élection de Sarkozy ; extrait de son 1er discours: "Je veux lancer un appel à tous ceux qui, dans le monde, croient aux valeurs de la tolérance, de la liberté, de la démocratie, de l'humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et les dictatures. Je veux dire à tous les enfants à travers le monde, à toutes les femmes martyrisées dans le monde, je veux leur dire que la fierté, le devoir de la France sera d'être à leurs côtés. La France sera au côté des infirmières bulgares enfermées depuis huit ans, la France n'abandonnera pas Ingrid Betancourt , la France n'abandonnera pas les femmes qu'on condamne à la burqa, la France n'abandonnera pas les femmes qui n'ont pas la liberté. La France sera du côté des opprimés du monde. C'est le message de la France, c'est l'identité de la France, c'est l'histoire de la France."

- 6 mai: Yolanda Pulecio salue l'élection de Sarkozy "Il a dit qu'il n'oubliera pas Ingrid Betancourt. C'est très important pour nous (familles des otages des FARC) que, lorsqu'il a été élu, il ait fait référence à Ingrid. Ce fut très émouvant"

- la FICIB profite du 8 mai pour interpeler Sarkozy : "La FICIB souligne que la France peut jouer un rôle clé, non seulement dans la libération d’Ingrid Betancourt, mais aussi dans l’élaboration d’une solution pacifique et négociée au conflit colombien, et remercie le futur Président pour les initiatives que, au nom de la France, il voudra engager dans cette direction." ( lettre de la FICIB )

- 9 mai: Fernando Araujo, ministre des Affaires Etrangères (et ex-otage) veut discuter avec le nouveau gouvernement français; il maintient cependant sa volonté d'intervenir par la force

- 12 mai: Uribe se déclare prêt à une libération massive de guerilleros en échange de leur démobilisation ou de leur exil; "Si la loi me le permet, je vais procéder à une libération massive des détenus issus des FARC. Nous verrons s'ils sont capables de libérer nos otages"

- 16 mai: Le porte-parole du Quai d'Orsay invite les FARC à "répondre à la proposition du président Uribe dans un esprit constructif"

- 16 mai: John Franck Pinchao Blanco, sous-officier de la police colombienne, est parvenu à s'évader après 8 ans de détention ; il a été retrouvé après 17 jours d'errance dans la jungle et prétend qu'ils étaient plusieurs à être détenus dans le même campement (notamment IB et les 3 Américains) "La dernière fois que je les ai vus, c'était le 28 avril cette année"

- 17 mai: déclarations de Melanie ""C'est un grand espoir pour nous. C'est la première fois en cinq ans que quelqu'un dit avoir vu ma mère. C'est un témoignage très fort" "il est un peu confus après une captivité aussi longue et on ne sait pas exactement s'il a voulu dire qu'il a vu ma mère en avril de cette année ou il y a deux ans et demi" de la FICIB qui a exprimé le "grand soulagement pour leurs familles" d'apprendre qu'Ingrid Betancourt et Clara Rojas "sont bien en vie", et du Comité IDF "il s’agit d’un véritable soulagement comme du renouveau de notre espoir" "chacun peut désormais avoir la conviction qu’Ingrid Betancourt n’est pas touchée par le syndrome de Stockholm, chacun peut à présent être certain qu’elle est égale à elle-même en femme combative."

- 17 mai: Raul Reyes qualifie la proposition de Uribe de libérer des otages de "farce" "Nous ne ferons pas le jeu d'Uribe en répondant à sa farce concernant la libération de 300 guerilleros, qui n'est autre qu'un rideau de fumée pour se protéger de l'ouragan nommé narco-para-politique. Au sein des FARC, nous continuons d'attendre la démilitarisation des 2 communes pour entamer les négociations relatives à l'échange"

- 18 mai: entretien tél entre Sarkozy-Uribe selon le porte-parole de l'Elysée, Sarkozy "a salué l'intention du président Uribe de libérer de nombreux prisonniers des Farc, tout en soulignant qu'il était déterminé à obtenir le retour d'Ingrid Betencourt" , suivi d'une rencontre entre Sarkozy el les Betancourt (Melanie, Lorenzo, Astrid, Delloye) Melanie a considéré cet entretien de "moment d’espoir et de confiance" , expliquant que Nicolas Sarkozy avait "prouvé que sa détermination était forte, on sent à quel point il est s’engagé jusqu’au bout pour la libération de maman" "le fait qu’il ait appelé lui-même Uribe, c’est avec ce type de dialogue que l’on peut faire changer les choses en Colombie"

- 18 mai: dans la foulée de son contact avec Sarkozy, Uribe prend la parole devant des hauts responsables de la police et de l'armée "Messieurs les généraux, nous allons libérer Ingrid Betancourt et les trois Américains" "Les Farc ne veulent pas d'accord humanitaire, c'est pourquoi nous insistons sur la libération par des moyens militaires" "Ici il n'y aura pas de petits jeux avec ces bandits des Farc (guérilla marxiste), ici il n'y a pas de zone démilitarisée"

- 18/19 mai: étonnements et protestations de la FICIB, du comité IDF "De qui se moque Alvaro Uribe?", du Quai d'Orsay qui se déclare "opposé à une action militaire qui risque de mettre en péril la vie des otages" , de la DFAE "La Suisse appelle les parties concernées en Colombie à renoncer à toute action qui menacerait le dialogue nécessaire ou qui mettrait en danger la vie des personnes séquestrées" , de Lecompte "Je supplie qu'il n'y ait pas de libération par la force" "les FARC tueront tous les otages" , de Mélanie "Uribe se moque du président [Sarkozy]" "Le président Sarkozy a dit au président Uribe à quel point il croyait fermement à une solution négociée et surtout pas à une libération par la force qui, on le sait, est un échec"

- 19 mai: énième tergiversation d'Uribe qui n'hésite pas à déclarer, suite au tollé provoqué par son intervention de la veille: "Nous respectons et sommes réceptifs aux initiatives de M. Sarkozy et nous devons affirmer à nouveau notre volonté de vaincre les terroristes qui ont maltraité le peuple colombien comme les Nazis ont maltraité tant d'Européens "

- 22 mai: Sarkozy reçoit Luis Carlos Restrepo , Haut Commissaire pour la Paix en Colombie (mandaté par Uribe sur la question de l'échange humanitaire) "Le président Sarkozy a rappelé à cette occasion à son interlocuteur que la libération d'Ingrid Betancourt et des autres otages devait être recherchée dans le cadre d'une solution négociée et d'un accord humanitaire"

- 23 mai: marche organisée à Paris par le comité IDF qui réunit... une centaine de personnes , dont de nombreuses "personnalités"

- 24 mai: mini-interview de R.Reyes
"Commandant, quel message enverraient les FARC au président français récemment investi, Nicolas Sarkozy, pour qu'avec son concours reviennent dans leur foyer Ingrid et les autres détenus au pouvoir des FARC?
- Les FARC ratifient à nouveau, à l'attention du président Nicolas Sarkozy et du peuple français, leur engagement indéclinable dans la recherche de l'échange de prisonniers, pour lequel il est absolument indispensable de compter sur la garantie qu'il n'y ait pas de force publique dans les municipalités de Florida et Pradera.
Ses bons offices [ceux du président Sarkozy] dans de ce but seront décisifs [/"définitifs" dit littéralement Raul Reyes] pour obtenir le retour dans leur foyer de doña Ingrid et des autres échangeables. [Le mot "doña" signifie littéralement "dame" et marque le respect]
Monsieur le Président [Sarkozy], sachez que ni les mensonges ni les infamies ni les injures d'Alvaro Uribe, ennemi tenace de l'échange, ne modifieront les objectifs d'une organisation révolutionnaire qui livrent depuis 43 ans une bataille pour la Nouvelle Colombie, la Grande Patrie et le socialisme.

Est-il possible que les FARC rencontrent des émissaires des pays amis de l'échange, la Suisse, l'Espagne et la France?
- De notre part, il existe une volonté totale de conclure des rencontres avec les émissaires des gouvernements de la France, de la Suisse et de l'Espagne. Elles s'effectueront lorsque nous disposerons de conditions favorables pour les recevoir."


- 25 mai: réactions positives de Fernado Araujo "Il me semble adéquat que les FARC se montrent favorables à un espace (de négociations) et se disent disposés à parler avec l'envoyé français pour faire avancer cette initiative" du Quai d'Orsay "Nous espérons que ces éléments vont permettre d'enclencher très rapidement une dynamique permettant d'apporter une solution à la douloureuse question des otages, parmi lesquels figure notre compatriote, Mme Ingrid Betancourt" et du comité IDF "Nous sommes satisfaits de savoir que les FARC sont d’accord pour procéder à un accord humanitaire et espérons que le Président colombien fera part de la même volonté"

- 25 mai: Uribe évoque une libération de guerilleros des FARC avant le 7 juin "Le 7 juin, je dois avoir libéré (des guérilleros) des FARC dans l'ensemble ou partiellement. Si ce n'est pas possible, je les transférerai dans un autre endroit qu'une prison"

- 27 mai: un avocat des FARC, Gonzalo Gimenez , déclare que "la proposition de libération est parvenue aux prisonniers, mais ils sont peu nombreux à l'accepter" ; d'après un des guerilleros détenus cité par El Tiempo "dans cette liste [de 400 noms] il n'y a que 40 personnes qui sont vraiment des membres des FARC, des gens formés par l'organisation"

- 29 mai: déclaration du ministre de l'Intérieur et de la Justice "Il y a aujourd'hui un nombre de candidats (prisonniers FARC) assez significatif qui peut être de l'ordre de 1000 , mais parmi eux nous devons vérifier quels sont ceux qui peuvent bénéficier (du marché du Président Uribe) et dans quelle situation juridique ils se trouvent" "Ce sera un processus relativement rapide pour la majorité (des prisonniers) afin que toute l'opération soit terminée en un mois et demi ou deux" ; réponse d'un guerillero détenu, Diego Leonardo, qui s'exprime au nom de 90 de ses camarades "La proposition du président est cynique et a pour but de distraire l'opinion publique"

- 29 mai: conférence de presse de Yolanda Pulecio "J'espère que le président Uribe qui a offert maintenant de libérer plusieurs guérilleros le fasse de telle manière que la guérilla perçoive cela comme un geste de bonne volonté, et libère les otages" "Ils disent que ça pourrait se faire si on démilitarise deux districts pendant 40 jours, où un dialogue avec le gouvernement pourrait avoir lieu pour chercher un échange entre 200 ou 300 guérilleros et tous les otages ou une partie d'entre eux"

- 30 mai: déclaration du conseiller personnel d'Uribe "Il a toujours été question de (libérer) de 350 à 400 guérilleros, mais la décision finale (quant au nombre) sera prise par le Haut conseiller du gouvernement pour la paix Luis Carlos Restrepo"
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   Posté le 20-06-2007 à 23:44:49   

Toute cette histoire n'est bien entendu qu'une vaste mascarade, une opération de com' organisée par Uribe et son entourage pour faire diversion. Les ficelles sont grosses, Uribe libère plusieurs centaines de prisonniers, dont la majorité sont des reponsables syndicaux ou politiques, voire de simples civils accusés de collaborer avec la guerilla, qui sont tous présentés comme des membres des FARC. Il envisage par la suite de présenter ces libérations massives comme un geste unilatéral auquel les FARC refusent de donner suite.

Dans les listes de prisonniers libérables établies figuraient cependant un certain nombre de membres des FARC, accusés de crimes mineurs (la majorité étant convaincus de crimes contre l'humanité et légalement non amnistiables en l'état). Suivant les consignes de leur hiérarchie, la quasi-totalité des guerilleros présents sur ces listes ont refusé leur libération, maintenant qu'elle ne pouvait avoir lieu que dans le cadre d'un échange global de prisonniers de guerre.

Rappelons que pour être libérés les guerilleros doivent accepter leur démobilisation, et leur participation au programme de réinsertion civile, sous l'égide de l'Eglise catholique. Par conséquent, tout membre des FARC libéré dans ces conditions est considéré comme déserteur et n'appartenant plus aux FARC, avec toutes les condtions que cela implique.

Membre désinscrit
   Posté le 21-06-2007 à 00:10:58   

Visiblement conscient de l'échec de son coup médiatique (torpillé notamment par les fuites concernant le refus de nombreux guerilleros), Uribe décide de passer à la vitesse supérieure...

Espoir pour Ingrid Betancourt après la libération d'un chef Farc
06/06/2007 - Le Point, Le Soir, Washington Post, Swiss Info

Le président colombien Alvaro Uribe a libéré lundi un chef des Farc afin de relancer le processus de paix et de tenter de parvenir à la libération d'otages détenus par les rebelles d'extrême gauche, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

Uribe a précisé que c'était à l'initiative du président français, Nicolas Sarkozy, qu'il avait libéré Rodrigo Granda, considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
"Rodrigo Granda a été libéré cet après-midi", a déclaré Uribe lors d'une intervention télévisée diffusée tard lundi soir. "Le gouvernement lui a donné toutes les garanties afin qu'il puisse se comporter en acteur du processus de paix", a-t-il poursuivi.

Dans un communiqué diffusé aussitôt par l'Elysée, Nicolas Sarkozy a salué "cette décision très importante et courageuse". Le communiqué précise que le président français l'avait "expressément demandée au président Uribe dans le cadre de ses efforts destinés à obtenir la libération des otages, en particulier de notre compatriote Ingrid Betancourt".

Nicolas Sarkozy doit recevoir la famille d'Ingrid Betancourt mardi à 9 heures.

"C'est très encourageant et je veux y croire", a réagi Yolanda Pulecio, la mère de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle colombienne. "Quand j'ai vu que Granda était dans l'hélicoptère, j'étais heureuse", a-t-elle poursuivi.

ESPOIR DE LIBÉRATION

Cette mesure relance les espoirs de libération pour la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis 2002 en compagnie de sa directrice de campagne, Clara Rojas, et pour trois ressortissants américains capturés en 2003.

Granda, qui avait été arrêté en décembre 2004 à Caracas, au Venezuela, sera placé en liberté conditionnelle. Les chaînes de télévision ont diffusé sa sortie de la prison de La Dorada, dans la province de Caldas (à l'ouest de Bogota). Il a été héliporté jusqu'à Bogota où il a été conduit au siège de la Conférence épiscopale catholique.
Sa libération fait partie du plan présenté par le président Alvaro Uribe, qui a déjà autorisé l'élargissement de 190 rebelles en signe de bonne volonté.

Pour Alfredo Rangel, du centre de réflexion colombien Sécurité et démocratie, cette libération "intervient après la décision des Farc d'autoriser Granda à agir en porte-parole".
"Cela montre que les Farc sont disposées à progresser sur la voie d'un accord humanitaire", a-t-il ajouté.
Dimanche, la direction des Farc avait pourtant fait savoir qu'elle n'accordait aucun crédit à ces libérations, et avait qualifié le plan d'Uribe de "farce".

Effectivement, cette libération a été précédée d'un communiqué du Secrétariat diffusé le 3 juin sur Anncol...!

"El engaño”

1. Con la libertad condicionada de presos el Presidente busca ocultar su verdadera intención de impedir que las autoridades judiciales avancen en sus investigaciones a congresistas, militares, personalidades y contra su Gobierno, por evidentes nexos con la narco-para-política y por su responsabilidad en múltiples y espantosos crímenes contra civiles acusados de apoyar a la guerrilla e inútilmente también pretende tender cortinas de humo alrededor del espionaje telefónico ordenado y usufructuado por el mismo y por su cada vez más indignante servilismo ante las imposiciones de la Casa Blanca.

2. Esta farsa uribista es otro engaño a los familiares y amigos de los prisioneros de ambas partes que, además, distorsiona la característica de los presos para abultar las cifras, ya que mete en un solo saco:
a. Guerrilleros, los cuales mantienen su dignidad revolucionaria rechazando el tramposo ofrecimiento y exigiendo el Canje.
b. Desertores, que traicionaron a las FARC y por su decisión dejaron de ser guerrilleros, los que naturalmente no son ni pueden ser, parte de ningún Canje.
c.Población civil, acusada de guerrillera.

3. El demagógico anuncio de liberar unilateralmente presos nada tiene que ver con un Canje que será el resultado de acuerdos entre el Estado y la insurgencia revolucionaria, donde se definan criterios, tiempos, nombres, garantías, veedurías y mecanismos. Las FARC rechazan las falsas promesas de quienes pretenden convertir el clamor nacional por el Intercambio Humanitario en propaganda para curar las heridas causadas por la política neoliberal y terrorista de un Régimen ilegal como el de Uribe.

4.La concreción de un Canje exige realismo político y seriedad de parte del gobierno y reclama el abandono del doble juego oficial que prevalece ya que mientras se distrae con la propaganda de la liberación de los presos, las tropas oficiales continúan intentando rescates a sangre y fuego sin importarles para nada la vida y la integridad de los prisioneros. Reiteramos hoy, la necesidad de despejar los municipios de Florida y Pradera para concretar allí, los términos de un Acuerdo Humanitario.

Secretariado del Estado Mayor Central FARC-EP

Montañas de Colombia, junio del 2007

"La tromperie"

1. Avec la liberté conditionnelle des prisonniers, le Président cherche à dissimuler sa véritable intention d'empêcher que les autorités judiciaires avancent dans leurs recherches concernant les membres du Congrès, les militaires, les personnalités et son propre Gouvernement, pour les liens évidents qui le lient aux narco-para-polítiques et pour sa responsabilité dans des crimes multiples et terribles contre des civils accusés de soutenir la guérilla; il veut ainsi inutilement créer un rideau de fumée autour de l'espionnage téléphonique ordonné et utilisé par ce dernier et par lui-même, qui se montre chaque fois, de manière indigne, plus servile devant les dictats de la Maison Blanche.

2. Cette farce uribiste est une autre tromperie pour les familles et les amis des prisonniers des deux parties qui, en outre, dénature la nature des prisonniers pour hausser les statistiques, puisqu'il met dans le même panier :
a. des Guérilleros, qui ont gardé leur dignité révolutionnaire en rejetant l'offre trompeuse et en exigeant l'Échange.
b. des déserteurs, qui ont trahi les FARC et par cette décision ont cessé d'être membre de la guérilla, et qui donc ne peuvent évidemment pas être l'objet d'un échange humanitaire.
c. des civils accusés d'être membres de la guérilla.

3. L'annonce démagogique de libérer unilatéralement des prisonniers ne peut rien avoir à voir avec un Échange qui devra être le résultat d'accords entre l'État et la guérilla, où on aura défini les critères, le planning, les noms, les garanties, les observateurs et les mécanismes. Les FARC rejettent les fausses promesses de ceux qui prétendent transformer la clameur nationale pour l'Échange Humanitaire en une publicité pour soigner les blessures causées par la politique néo-libérale et terroriste d'un Régime illégal comme celui d'Uribe.

4. La conclusion d'un Échange exige du réalisme politique et du sérieux de la part du gouvernement, et nécessite l'abandon du double jeu officiel qui règne actuellement, puisque tandis qu'il détourne l'attention avec sa publicité sur la libération des prisonniers, les troupes officielles continuent à tenter des sauvetages "par le sang et par le feu" sans se soucier en rien de la vie et de l'intégrité des prisonniers. Nous réitérons aujourd'hui la nécessité de démilitariser les communes de Florida et Pradera pour concrétiser là-bas, les termes d'un Accord Humanitaire.

Secrétariat de l'État Major Central des FARC-EP

Montagnes de Colombie, juin 2007

Les parents de kidnappés sont perturbés par ce rejet

Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, a déclaré que dans le processus d'élargissement de guérillero des Farc, ce qui avait manqué c'était un rapprochement préalable avec ce groupe armé illégal.
"C'est un peu triste, c' est une désillusion, mais dès le début je me suis imaginé que cela allait se passer comme cela, parce que la base de tout c'était d'avoir un dialogue préalable avec le Farc, une conversation ou un rapprochement qui indiquerait qu'en échange des guérilleros on allait libérer les kidnappés, tous ou certains... j'avais peur que cela arrive... c'est très préoccupant", a assuré Yolanda Pulecio.

Pour sa part Lucy de Gechem, épouse de Jorge Eduardo Gechem, a exprimé sa préoccupation devant le rejet des Farc et a déclaré qu'il était regrettable qu'ils n'aient pas pris en considération ce geste du gouvernement pour arriver à la libération des kidnappés.
"Cela m'étonne beaucoup que les Farc n'aient même pas eu un geste humanitaire où ils auraient démontré leur bonne volonté au pays ... ils disent rechercher un accord humanitaire mais ils ne le démontrent pas", a affirmé Gechem.

Les parents sont tous d'accord pour demander la libération du petit Emmanuel (fils de Clara Rojas), comme preuve de sentiments humanitaires.
Membre désinscrit
   Posté le 21-06-2007 à 00:15:40   

Sur le petit Emmanuel justement, nouvelle coqueluche des medias:

Colombie: le petit Emmanuel devient le symbole des otages des FARC
08/06/2007 - AP, El Tiempo

Les milliers d'otages détenus par les FARC en Colombie ont un prénom, à défaut d'un visage: Emmanuel.

Elevé par les rebelles d'extrême gauche, l'enfant né il y a trois ans de la relation entre une prisonnière et un guérillero est en passe de devenir le symbole de la cruauté de cet interminable conflit.
Du même coup, sa mère, Clara Rojas, directrice de campagne d'Ingrid Betancourt et enlevée avec elle en 2002, sort de l'ombre de la candidate à l'élection présidentielle qui bénéficie d'une vaste campagne de soutien en Europe, du fait de sa double nationalité franco-colombienne. Les deux femmes font partie de la soixantaine d'otages de premier plan que les Forces armées révolutionnaires de Colombie voudraient échanger contre des centaines de leurs miliciens emprisonnés.

L'existence du fils de Clara Rojas avait été révélée en 2006 par un journaliste colombien mais le témoignage d'un policier qui a réussi à s'échapper après neuf ans de captivité a permis de mettre un prénom sur cet enfant de la guerre et d'en savoir un peu plus. "Ils ne laissent pas le bébé avec elle", sa mère, "ils la laissent le voir mais ce sont les guérilleros qui s'occupent de lui", a déclaré Jhon (bien Jhon) Frank Pinchao.

Entre les rebelles d'extrême gauche, les milices paramilitaires d'extrême droite et les criminels mus par l'appât du gain, la Colombie présente l'un des taux d'enlèvement les plus élevés au monde. Près de 700 personnes ont été capturées l'an dernier, selon les autorités, et plus de 3.000 sont actuellement retenues en otages, estime l'organisation Pais Libre. Le cas du petit Emmanuel est devenu représentatif d'une situation qui frappe toute la société colombienne.

Des émissions de télévision commencent désormais par un appel à la libération de l'enfant, qui sera également au coeur d'une prochaine campagne du gouvernement contre les FARC. Il s'agira de "montrer le niveau de cruauté de cette organisation qui en est arrivée au point où un être humain est né otage", précise le vice-président Francisco Santos, enlevé en 1989 et détenu pendant huit mois par les hommes de main du baron de la drogue Pablo Escobar, mort depuis.
L'initiative accompagne le changement récent de stratégie du président Alvaro Uribe, qui a décidé il y a deux semaines, à la demande pressante du nouveau président français Nicolas Sarkozy, dit-il, de libérer près de 200 membres présumés des FARC.

Un haut responsable de la guérilla, Rodrigio Granda, a ainsi été relâché lundi dernier, dans l'espoir qu'il facilite la relance de négociations avec les FARC. Mais l'homme a refusé ce rôle d'intermédiaire et la guérilla qualifie de traîtres les rebelles qui renonceraient à leur engagement pour retrouver la liberté. Elle exige la création d'une zone démilitarisée préalablement à l'ouverture de pourparlers sur un échange de prisonniers.

Si la famille Betancourt s'inquiète de ce que l'initiative unilatérale du président Uribe risque de priver le gouvernement de monnaie d'échange, Ivan Rojas, frère de Clara Rojas, la soutient. "Quand le gouvernement aura relâché ces prisonniers, le monde verra qui veut vraiment un accord", a-t-il expliqué à l'Associated Press.
En attendant, il s'inquiète. "Si Emmanuel vit dans la jungle survolée sans cesse par des hélicoptères et qu'en grandissant, tout ce qu'il voit ce sont des hommes en uniforme, il va devenir guérillero", prédit-il. "Nous ne pouvons pas vivre ainsi dans ce pays où un enfant est victime d'abus depuis sa naissance, un enfant qui n'a aucun droit."

La mère de Clara Rojas, également prénommée Clara, redoute pour sa part de mourir sans avoir revu sa fille ni connu son petit-fils. Mardi, cette femme de 76 ans a adressé une lettre ouverte à Emmanuel. "Comme vous me manquez tous les deux! (...) Nous voulons ta liberté! (...) Un jour tu seras grand et tu pourras lire ces lignes. J'espère qu'il ne sera pas trop tard pour moi", écrit-elle.
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   Posté le 21-06-2007 à 00:38:32   

Revenons-en à la libération de Rodrigo Granda, sans conditions .

Rodrigo Granda, un rebelle en mission diplomatique
06/06/2007 - RFI, Libération, La Charente libre, Le Figaro, FR3, Diario Occidente

Rodrigo Granda a été libéré sans conditions, le 5 juin, par le président Uribe pour servir «d’intermédiaire de paix» avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Jusqu’à sa capture à Caracas, au Venezuela, fin 2004, Granda assurait les relations extérieures des Farc dont il servait la cause auprès des formations politiques, des ONG, voire des pouvoirs établis où il parvenait à se ménager des entrées.
Et cela depuis qu’à la fin des années 80, il avait renoncé à ses fonctions de représentation du Parti communiste colombien (PCC) à Bogota pour échapper aux paramilitaires et rejoindre dans la guérilla son ancien camarade d’études à Berlin, Raul Reyes, actuel numéro deux et porte-parole des Farc.

Rompu à la diplomatie sinon au genre de mission de bons offices qu’attendent de lui les présidents colombien et français, Rodrigo Granda se drape dans sa loyauté à l’égard des Farc dont il a réitéré les exigences dès sa sortie de prison.

A peine libéré, Rodrigo Granda a jeté un froid sur la perspective d'un dénouement rapide des négociations qui pourraient aboutir à la remise en liberté d'otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt. Ce chef de la rébellion colombienne, considéré comme le «ministre des affaires étrangères des Farc», a déclaré mardi que le président colombien, Alvaro Uribe, devait accepter avant tout accord sur les otages la démilitarisation d'une zone du pays réclamée par la rébellion.
«L'impératif du moment, c'est un échange humanitaire mais ce ne sera possible qu'avec la démilitarisation de Florida et de Pradera», a-t-il dit dans un enregistrement diffusé du siège de la Conférence épiscopale catholique à Bogota, où il se trouve depuis sa libération, lundi. Granda, qui a bénéficié d'une remise en liberté sur parole, a ajouté que son rôle futur dépendrait de la direction des Forces armées révolutionnaires de Colombie.

Sa libération a été interprétée à Bogota mais aussi à Paris comme un développement important dans le dossier des otages des Farc, dont Ingrid Betancourt, enlevée le 23 février 2002, et trois Américains (Marc Gonsalves, Thomas Howes et Keith Stansell). Les autorités colombiennes et françaises ont souligné qu'Uribe avait décidé d'élargir Granda à la demande du président français Nicolas Sarkozy.

Mardi soir, la France, l'Espagne et la Suisse ont exhorté les rebelles colombiens à répondre à sa remise en liberté en s'efforçant de conclure un accord pour la libération de Betancourt et des trois Américains. Ces employés d'une entreprise sous contrat avec le département américain de la Défense ont été capturés l'année suivante après l'accident de leur avion dans la jungle lors d'une opération d'éradication de plantations de drogue.

L'initiative de relâcher Granda et d'autres rebelles est intervenue alors même que les Farc avaient rejeté ce plan et réaffirmé qu'ils posaient le retrait des forces colombiennes d'une zone rurale entourant les villes de Florida et de Pradera, d'une superficie équivalente à celle de New York, comme condition préalable à toute discussion sur l'échange d'otages contre des guérilleros emprisonnés.

Granda a réaffirmé cette exigence, illustrant la complexité de la tâche qui attend Uribe s'il veut parvenir à un accord avec les Farc alors même qu'il s'est rendu populaire auprès de l'électorat par son intransigeance face à la rébellion et par son refus de retirer l'armée de cette zone. Au moment même où Uribe annonçait la libération de Granda, lundi soir à Bogota, les Farc enlevaient le capitaine Guillermo Javier Solorzano, commandant de la police de Florida.

Info passée inaperçue mais effectivement l'officier de police a remplacé numériquement Pinchao dans la liste des prisonniers politiques détenus par les FARC.

Les conditions de Granda
RFI - 06/06/2007
Dans la cour du siège de la Conférence épiscopale, Rodrigo Granda fait les cent pas accompagné par son avocat. A l'adresse des journalistes, massés derrière les grilles, il fait le V de la victoire.

Toutes les charges judiciaires qui pèsent sur lui ont été levées dans la matinée par décret présidentiel. Celui qu'on appelle le ministre des Affaires étrangères des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) est désormais officiellement chargé par la présidence colombienne de représenter les Farc dans d'éventuelles négociations de paix.

Mais en fin d'après-midi, Rodrigo Granda communique via un enregistrement. Il récuse toute fonction qui ne lui serait pas attribuée par le Haut secrétariat de son mouvement et réitère les conditions des Farc à la reprise des négociations.

«En ce moment le point le plus important c'est l'échange humanitaire. Celui-ci sera possible si et seulement si la zone de Pradera et Florida sont démilitarisées. Avec la démilitarisation, un vrai processus pourra s'engager. Non seulement pour le retour des détenus des deux côtés vers leurs familles mais aussi pour gagner la confiance de toutes les parties et construire les bases pour des dialogues futurs qui pourront conduire à une issue politique négociée du conflit social et armé subi par le pays.», a déclaré Rodrigo Granda.

Dans son communiqué, Rodrigo Granda remercie par ailleurs le président français Nicolas Sarkozy et dénonce la récupération politique de cette libération par le président colombien.
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   Posté le 21-06-2007 à 18:49:52   

Un petit peu d'humour, histoire de faire un break...
Pétition pour réclamer le maintien en détention d'Ingrid Betancourt, à l'initiative des camarades du CPCML (Canada, pro-albanais)

http://www.betencourt.kokoom.com/
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   Posté le 21-06-2007 à 19:56:59   

Farc dicen que no hablaron con Francia para liberar a 'Granda' y reiteran su exigencia de despeje

EL TIEMPO - 12/06/07

En su primera entrevista tras la liberación del denominado 'Canciller' de esa guerrilla, y del anuncio de indulto a un centenar de guerrilleros, 'Raúl Reyes' descalifica a Granda como vocero.
Los planteamientos de 'Reyes', segundo al mando de las Farc, llegaron a través de una entrevista que le dio al ex asesor de paz y columnista Lázaro Vivero Paniza, quien la cedió a EL TIEMPO.
Y el mensaje es que los pasos que dio el Gobierno colombiano no lograron mover a las Farc de su posición frente al intercambio humanitario.
Vivero recibió las respuestas de 'Reyes' el viernes en la noche. En ellas no se hizo ninguna mención al comunicado del G-8 en el que los países más poderosos del mundo pidieron a las Farc liberar a los "rehenes".

¿La decisión del Gobierno de excarcelar un número importante de guerrilleros es bien vista por las Farc?
- En las Farc es bien vista la liberación de los guerrilleros desde que esta sea sin condiciones, sin presiones ni trampas, igual a la que hicimos nosotros en La Macarena en el 2001, cuando liberamos unilateralmente a más de 300 integrantes del Ejército y la Policía durante los diálogos con el gobierno de Pastrana.

¿Esta excarcelación contribuye a que las Farc cambien su posición sobre el intercambio humanitario?
- Las Farc mantienen inmodificable su propuesta sobre el intercambio humanitario, la zona desmilitarizada y la verificación. Un acuerdo serio hacia la liberación de los prisioneros de las dos partes requiere de garantías que posibiliten el encuentro de los voceros del Gobierno con sus pares de las Farc.

¿Fue autorizada en últimas por las Farc que 'Rodrigo Granda' se acogiera a estas concesiones? Él aseguraba que no hacía nada que no estuviera consultado con el Secretariado...
- El camarada 'Granda' nunca se acogió a ninguna de las exigencias del Gobierno. Su secuestro en Venezuela por el Estado colombiano, fuera de transgredir la soberanía y las leyes de los venezolanos, fue injusto, puesto que la misión de 'Granda' era el trabajo político y diplomático con énfasis en el acuerdo humanitario y las salidas políticas.

El presidente Uribe confirmó que la determinación de liberar a 'Granda' fue por petición del presidente Nicolas Sarkozy. ¿Entre Francia y las Farc hay algún camino ya transitado para que él se convierta en un 'facilitador' autorizado para el intercambio humanitario?
- Agradecemos al presidente Sarkozy por su gestión ante Uribe al pedir la libertad unilateral de 'Granda'. Nada había convenido entre el Gobierno francés y nosotros para esa liberación. El Secretariado es el que nombra o autoriza las vocerías de la organización en todos los temas.

¿Sería una especie de vocero que se podría reunir con miembros del gobierno colombiano para el tema?
- Los voceros plenipotenciarios de las Farc se reunirán con los del gobierno de Uribe en los municipios desmilitarizados. No existe ninguna opción de reuniones sin esta garantía.

Se asegura que las Farc están divididas en este tema. Que unos miembros del Secretariado estaban de acuerdo con la salida de 'Granda' y otros no...
- En las Farc todos estamos de acuerdo con la salida de las cárceles de nuestros camaradas. Lo que no aceptamos son condicionamientos o compromisos en contra de nuestras convicciones revolucionarias (...) Una de las principales fortalezas de las Farc es su férrea unidad ideológica y política en torno a las decisiones y orientaciones de los organismos superiores.

¿Cómo ven a los que se acogieron a la excarcelación?
- Quienes fueron excarcelados sin firmar compromisos con el Gobierno, están dentro del derecho de lograr la libertad mediante cualquier alternativa que se presente. Los demás guerrilleros darán sus explicaciones a los organismos superiores de su actitud.

¿Cómo interpretan las Farc este gesto antes de las elecciones en Francia y antes de las elecciones del 28 de octubre en el país?
- Antes que un gesto unilateral, son campañas mediáticas con fines políticos; persiguen beneficios electorales.

El Presidente dijo que son razones de Estado. ¿Cuál es su opinión?
- Ni siquiera los uribistas más convencidos logran descifrar las supuestas razones de Estado que tampoco supo explicar su Presidente.

Según dijo Uribe, es por petición del Presidente de Francia que lo hizo, además de que (Carlos) Moreno de Caro ayudó. ¿Qué hay detrás de todo esto?
- Es otro de los tantos chistes flojos de Uribe. Lo único serio y destacable es la petición del Presidente de Francia.

El Gobierno ha querido reunirse con un miembro de las Farc para tratar el tema del despeje de Florida y Pradera. ¿Sería posible?
- Las posibilidades de reuniones de nuestros voceros con los del Gobierno se efectuarán una vez sean desmilitarizados los municipios de Pradera y Florida, en el Valle.

¿Con esas posiciones radicales, como en el caso del intercambio, no pierden espacio ante la comunidad nacional e internacional?
- Las Farc son resultado del conflicto interno del Estado y sus gobiernos con el pueblo, los trabajadores y la oposición revolucionaria. La propuesta de canje o intercambio humanitario pretende solucionar un problema derivado de la confrontación interna donde Estado y guerrilla son protagonistas y responsables de darle solución mediante la firma de acuerdos, sin comprometer a la comunidad internacional más que en aportar sus buenos oficios o recomendar propuestas que bien pueden acoger o negar las partes contendientes.

¿Hasta cuándo seguirá esta situación?
- El acuerdo se logrará cuando impere en el Gobierno la sensatez, cuando el Presidente piense en Colombia y entienda que sus deseos están en contravía de las realidades históricas de nuestra Patria.

"Sin la desmilitarización de Florida y Pradera (Valle), las Farc no pueden aceptar encuentros con los representantes del actual Gobierno".

"Nada bueno esperamos del Gobierno (...) cada paso es fríamente calculado, como parte de la campaña a favor de su política de seguridad".

'Raúl Reyes', en la entrevista con Lázaro Vivero.

Emmanuel y los otros cautivos

¿No cree usted que Emmanuel (el hijo de Clara Rojas que nació mientras su madre estaba secuestrada por las Farc) merece otra forma de vida?
- El niño de Clara sí merece otra forma de vida, como también la merecen los hijos de las guerrilleras nacidos en las cárceles del Estado, así como los millones de niños hambrientos, enfermos y desamparados que deambulan por las calles colombianas.

¿Qué mensaje hay para los familiares de los secuestrados? ¿Podrían llegar pruebas de supervivencia como un gesto de las Farc?
- Las veces que las Farc han enviado pruebas de supervivencia son gestos unilaterales. A los familiares de los prisioneros les decimos que mantenemos la mejor voluntad de mandarles las pruebas de supervivencia, pero ante todo procuramos garantizar la seguridad de sus familiares, antes que exponerlos a perecer víctimas del fuego cruzado entre la fuerza pública y los guerrilleros encargados de cuidarlos.


TRADUCTION

"Rien n'a été convenu entre les FARC et le gouvernement français"

Dans sa première interview après la libération du négociateur international de la guerilla, et l'annonce de l'amnistie d'une centaine de guerilleros, Raul Reyes réfute l'attribution de porte-parole à Granda.
Cette interview est la retranscritpion de celle que Reyes, mandaté par les FARC a accordée au journaliste Lázaro Vivero Paniza, ancien conseiller pour la paix, qui l'a cédée à El Tiempo.
Et le message est que le premier pas fait par le gouvernement colombien n'a pas fait évoluer la position des FARC sur la question de l'accord humanitaire.
Vivero a reçu les réponses de Reyes vendredi dans la nuit. Ce dernier n'y fait pas mention de communiqué du G8 dans lequel les pays les plus puissants du monde ont demandé aux FARC de libérer les otages.

La décision du gouvernement de sortir de prison un nombre important de guerilleros est-elle bien perçue par les FARC?
- La libération des guerilleros est bien perçue par les FARC à partir du moment où elle est sans conditions, sans pressions ni pièges, à l'image de ce que nous avons fait à La Macarena en 2001, quand nous avons libéré unilatéralement plus de 300 soldats et policiers pendant les pourparlers avec le gouvernement de Pastrana.

Cette libération contribue-t-elle à ce que les FARC changent de position sur l'échange humanitaire?
- Non, la proposition des FARC reste inchangée en ce qui concerne l'échange humanitaire et la zone démilitarisée. Un accord sérieux tendant à la libération des prisonniers dans les deux camps suppose des garanties permettant d'envisager la rencontre des porte-parole du gouvernement et des FARC.

Les FARC ont-elles autorisé à la dernière minute que Rodrigo Granda accepte ces concessions ? Il assurait qu'il ne faisait rien sans l'aval du secrétariat…
- Le camarade Granda n'a accepté aucune des exigences du gouvernement. Son enlèvement au Venezuela par l'Etat colombien, outre qu'il violait la souveraineté et les lois des Vénézuéliens, était injuste, car la mission de Granda était purement diplomatique, elle consistait à rechercher un accord humanitaire en privilégiant les solutions politiques.

Le président Uribe a confirmé que la décision de libérer Granda a fait suite à la demande de Nicolas Sarkozy. Entre la France et les FARC, est-il d'ores et déjà envisagé que le président Sarkozy devienne un "facilitateur" autorisé pour l'échange humanitaire ?
- Nous remercions le président pour son initiative. Mais il a demandé la libération unilatérale de Granda sans que rien n'ait été convenu entre le gouvernement français et nous pour cette libération. C'est le secrétariat qui nomme ou autorise les porte-parole de l'organisation sur toutes les questions.

Un porte-parole pourra-t-il rencontrer des membres du gouvernement sur cette question ?
- Les porte-parole plénipotentiaires des FARC se réuniront avec ceux du gouvernement Uribe dans les municipalités démilitarisées. Sans cette garantie, il ne peut pas y avoir de négociations.

Certains assurent que les FARC sont divisées sur cette question. Des membres du secrétariat auraient été d'accord avec la libération de Granda, d'autres non…
- Nous n'avons aucune raison de ne pas vouloir que nos camarades sortent de prison. Ce que nous n'acceptons pas, en revanche, ce sont des conditions ou des engagements qui aillent à l'encontre de nos convictions révolutionnaires […]. L'une des principales forces des FARC tient à leur unité idéologique et politique autour des décisions et des orientations des organismes supérieurs.

Comment les FARC interprètent-elles ce geste à la veille des législatives en France et dans la perspective des élections du 18 octobre dans notre pays ?
- Plus qu'un geste unilatéral, ce sont des campagnes médiatiques à visées politiques, électoralistes.

Le président Alvaro Uribe a parlé de "raisons d'Etat" [pour justifier la libération de Granda]. Qu'en pensez-vous ?
- Même ses partisans les plus convaincus ont du mal à décrypter ces "raisons d'Etat", et le président lui-même n'a pas su les expliquer.

Le gouvernement souhaite rencontrer un membre des FARC pour discuter de la possibilité de démilitariser Florida et Pradera. Est-ce envisageable?
- Les réunions entre nos représentants et ceux du gouvernement seront organisées une fois que les municipalités de Florida et Pradera auront été démilitarisées

Avec des positions aussi radicales, notamment au sujet de l'échange, ne cèdent-ils pas du terrain ( ) face à la communauté nationale et internationale?
- Les FARC sont le résultat du conflit interne entre d'une part l'Etat et ses gouvernements, et d'autre part le peuple, les travailleurs et l'opposition révolutionnaire. La proposition de l'change humanitaire est censée résoudre un problème issu de la confrontation entre l'Etat et la guerilla, qui sont les protagonistes et ont la responsabilité d'apporter une solution par la signature d'accords qui n'impliquent pas la communauté internationale, dont le rôle doit être de proposer ses bons offices et de faire des propositions que restent libres d'accepter ou de refuser les 2 parties du conflit

Jusqu'à quand va durer cette situation?
- L'accord sera obtenu quand le gouvernement fera preuve de sagesse, quand le Président aura une pensée pour la Colombie et admettra que ses désirs sont en contradiction avec les réalités historiques de notre patrie.

"Sans la démilitarisation de Florida et Pradera (departement de Valle), le Farc ne peuvent pas accepter des rencontres avec les représentants de l'actuel Gouvernement".

"Nous n'attendons rien de positif du Gouvernement (...) chaque pas il est froidement calculé, comme un élément de la campagne en faveur de leur politique de sécurité".

Raul Reyes.

Emmanuel et les autres captifs

Ne croyez-vous pas qu'Emmanuel (le fils de Clara Rojas qui est né quand sa mère était en détention) mérite une autre vie?
- L'enfant de Clara mérite en effet une autre vie, comme la méritent également les enfants des guérilleras nés dans les prisons de l'État, ainsi que les millions d'enfants affamés, malades et désemparés qui deambulent dans les rues en Colombie.

Quel est votre message à destination des familles des otages? Peuvent-ils espérer un geste des FARC, comme par exemple une preuve qu'ils sont toujours en vie?
- A chaque fois que les FARC ont envoyé des preuves, ce furent des gestes unilatéraux. Nous disons aux familles des prisonniers que nous sommes disposés à faire preuve de la meilleure volonté pour leur faire parvenir ces preuves, mais nous devons avant tout nous assurer de garantir la sécurité de leurs proches, plutôt que de les exposer au feu croisé entre la force publique et les guerilleros chargés de veiller sur eux.
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   Posté le 21-06-2007 à 20:22:38   

Dans le même article d'El Tiempo:

Sigue búsqueda de cuatro policías

El director de la Policía, general Óscar Naranjo, viajó ayer a Caquetá para coordinar con los mandos militares la búsqueda de tres agentes del Gaula que fueron secuestrados el sábado por las Farc.
"La Policía, frente al desafío que le plantean las Farc con el delito del secuestro, mantiene la inquebrantable decisión de someterlas a la ley. No importa quienes sean los secuestrados, si policías o civiles", dijo Naranjo.
El comandante de Policía de Florida (Valle) está en manos de la guerrilla desde hace una semana.
Ese grupo atacó el sábado una patrulla del Escuadrón Móvil de Carabineros. Dos uniformados, identificados como Arley de Jesús Loaiza y Jorge Ortiz, murieron y cuatro más resultaron heridos en un enfrentamiento en la vía entre Caicedo y Santa Fe de Antioquia.

Ce paragraphe confirme la détention du capitaine Solorzano, chef de la police de la municipalité de... Florida! Double clin d'oeil de la guerilla, cette capture fait suite, d'une part à l'évasion de Pinchao, et d'autre part au refus répété du gvt de démilitariser la municipalité.
Par ailleurs les FARC auraient capturé 3 agents des Forces Spéciales (GAULA) (dept de Caqueta) et attaqué une patrouille de carabiniers (dept de Antioquia), faisant 2 morts et 4 blessés.

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   Posté le 21-06-2007 à 20:54:49   

Rodrigo Granda dice que quiere ir a hablar con el secretariado de las Farc

EL TIEMPO - 12/06/2007

Rodrigo Granda, una semana después de haber sido liberado por el Gobierno.Si esta instancia no avala su papel de 'gestor de paz', él dice que trabajará por el intercambio humanitario, porque así lo ordenó la Novena Conferencia de ese grupo guerrillero.
En la primera entrevista que concede desde que salió de la cárcel de La Dorada, hace una semana, 'Granda' le dijo a EL TIEMPO que no piensa irse del país y que está esperando las condiciones apropiadas de seguridad para ir a la selva a hablar con sus superiores.

Con lo que dijo 'Raúl Reyes', ¿queda anulado su papel como 'gestor de paz'?
- Lo que ocurre es que no es el Gobierno el que me tiene nombrar a mí, porque yo no soy funcionario. Y las Farc lo que han dicho es que sus voceros frente al canje están definidos hace mucho tiempo, pero remarcan que yo venía cumpliendo tareas político-diplomáticas por el intercambio humanitario. Ahí no hay ninguna variación de las Farc en torno a las actividades que he venido desarrollando.

¿El de 'Reyes' es el mensaje que estaba esperando?
- No. Lo que estoy esperando es, a la primera oportunidad, poder ir y conversar directamente con el secretariado.

¿Qué le diría, qué información le llevaría?
- Me disculpa, no todo se puede decir públicamente, pero sí hay variada información de todo orden. Lo que se necesita es sentarse uno a conversar, reflexionar sobre muchos temas y seguir trabajando como lo ha mandado la Novena Conferencia. Primero (trabajar) por el intercambio humanitario y unos acercamientos que nos permitan una salida política al conflicto. Las Farc tienen unos voceros, pero la orientación y el mandato de la máxima dirección de las Farc, que es la conferencia, nos dijo que trabajáramos por el intercambio humanitario y por la salida política y dialogada al conflicto.

¿Hasta cuándo estará usted en la Conferencia Episcopal?
- Creo que un año o dos años.

Entonces, ¿cuándo saldrá a verse con el secretariado?
- Técnicamente soy un hombre excarcelado. Puedo moverme por el país sin restricción de ninguna naturaleza. Nunca he dicho que he dejado de ser de las Farc. Démosle tiempo al tiempo. No hay que precipitarse, mi seguridad no es la mejor. Hay mucha gente interesada en que las cosas sigan por el camino de la guerra. Y yo tengo que ser responsable con el país de no arriesgarme torpemente para que ahí sí se entierre todo un proceso.

La entrevista con ' Reyes' se hizo antes del comunicado del G-8. ¿Cree que cambian las cosas para las Farc con el pronunciamiento?
- Es muy importante el pronunciamiento. Nosotros, como Farc, habíamos evitado la internacionalización del conflicto colombiano.
Es ahora que el Estado colombiano, el doctor Uribe, han internacionalizado el conflicto. Los ocho países más poderosos de la Tierra ahora le piden, no al Gobierno, no a las Farc, sino a las partes, que traten de buscar una salida humanitaria.
En ese sentido, las opiniones de todo el que pueda interceder en arreglar el conflicto colombiano, desde que no lo haga con intenciones torcidas y buscando beneficio propio, siempre serán valiosas; seguramente pueden acompañar ahora y en el futuro.

¿Estaría dispuesto a volver a la cárcel?
- Yo a la cárcel no le tengo miedo. Claro que estoy consciente de volver a la cárcel o al cementerio, porque uno no está seguro de las cosas. Yo creo que en cualquier momento el Gobierno da un reversazo. No me hago ilusiones porque mis procesos siguen en marcha y en cualquier momento, con una variación brusca en la actividad política nacional, seguramente volvería a la cárcel. Pero estoy seguro que con el intercambio humanitario volvería a la libertad. No tengo duda.

¿Por qué lo pidió Sarkozy?
- No conozco las razones que ha esgrimido el doctor Uribe, las 'razones de Estado'. No las sé ni me las imagino.

Hoy le devolvieron los documentos de identidad, ¿a qué país se va?
- No, a ningún otro país. ¿Por qué? Si soy colombiano...

Se dice que iría a Francia, a Cuba, Suiza...
- No sueño con ningún país en particular. Francia está muy lejos y allá no puedo pedir bandeja paisa, no sé francés... Además me cuentan que el invierno es muy duro y en verano hace mucho calor ... Prefiero quedarme en Colombia. Cuba es una isla muy bonita, pero no hay como el país de uno.

Mientras ustedes insisten en el despeje de Florida y Pradera, hace unos días secuestraron al jefe de la Policía. ¿Eso no es un golpe a lo que se quiere hacer?
- No. Es que la guerra no ha parado. Aquí no ha habido cese al fuego ni hay tregua. Mientras no se pare la guerra van a caer en manos de las Farc algunos policías, militares y agentes del DAS y otras instituciones del Estado, y van a caer presos muchos guerrilleros.

El país está esperando alguna respuesta de las Farc. ¿Hay algún avance con los 'países amigos'?
- Estamos en un punto de mucha expectativa. Habrá que ver las buenas acciones que puedan hacer los países facilitadores, pero no tengo ninguna fórmula, ninguna insinuación. La situación, por parte de las Farc, para no dilatar más esto, sigue siendo y será inmodificable


Le guérillero Granda veut rencontrer le secrétariat des FARC
16/06/2007 - Cyberpresse.ca

Rodrigo Granda, le chef guérillero libéré par le président Alvaro Uribe début juin, a déclaré lors d'une interview publiée mercredi par le quotidien El Tiempo qu'il voulait rencontrer le secrétariat (instance dirigeante) des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
«J'attends la première opportunité pour aller directement parler avec le secrétariat», a indiqué M. Granda.

Rodrigo Granda, qui purgeait une peine de prison, a étéremis en liberté le 4 juin par le président colombien Alvaro Uribe à la demande expresse du président français Nicolas Sarkozy.
«Il est nécessaire de s'asseoir et de parler (...) Il faut d'abord travailler en vue d'un échange humanitaire et de rapprochements qui nous permettent de trouver une issue politique au conflit», poursuit Granda.

Les FARC, première guérilla de Colombie avec 17.000 hommes, réclament la libération par le gouvernement colombien de 500 de leurs hommes en échange de 56 otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains.
Le rebelle déclare craindre pour sa sécurité. Indiquant qu'il pourrait séjourner «un ou deux ans» au siège de la Conférence épiscopale de Bogota où il vit depuis sa libération, Granda estime qu'il «y a beaucoup de gens qui souhaitent poursuivre le chemin de la guerre».
Selon lui, le dernier sommet du G8 a joué un rôle clef «en internationalisant» le conflit colombien. «Les huit pays les plus puissants de la terre», dit-il, «demandent maintenant, pas au gouvernement, pas aux FARC, mais aux deux parties, d'essayer de trouver une solution humanitaire».

Enfin, Rodrigo Granda qui vient de recevoir du gouvernement une carte d'identité et un passeport colombien, soutient qu'il n'a pas l'intention de quitter la Colombie. «Je ne rêve d'aucun pays en particulier», poursuit-il, démentant des rumeurs de départ imminent pour Cuba ou la France.

Pour Sarkozy, nous sommes un mouvement de libération»

Entretien exclusif avec Rodrigo Granda, n° 2 des Farc, récemment libéré par la président colombien Alvaro Uribe.
Par Jean-Hébert Armengaud, envoyé spécial à Bogota
LIBERATION - samedi 16 juin 2007

Rodrigo Granda est considéré comme le «ministre des Affaires étrangères» de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Les Farc (qualifiées d’organisation terroriste par l’Union européenne) retiennent la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et 56 autres otages. Le 4 juin, le président colombien, Alvaro Uribe, à la demande de Nicolas Sarkozy, a libéré Rodrigo Granda, arrêté en décembre 2004. L’Elysée espère débloquer le dossier de la libération des otages (la guérilla réclame en échange la libération de 500 prisonniers). Mais les Farc ont répondu que c’était à elles seules de désigner un éventuel intermédiaire. Elles utilisent aussi cette libération comme instrument de propagande, estimant que la France accorde une certaine reconnaissance à leur mouvement. Craignant pour sa vie, Granda est hébergé au siège de la Conférence épiscopale colombienne, à Bogotá, où Libération l’a rencontré vendredi.

Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il demandé votre libération ?
- C’est une question que je me pose moi-même. Et que se pose mon organisation. La seule réponse que je vois, c’est qu’il est arrivé à la conclusion que ni moi ni les Farc ne sont des terroristes ou des narcotrafiquants. Que nous sommes un mouvement de libération nationale avec lequel il faut compter pour trouver une solution au conflit. Sarkozy est un homme avisé qui a compris qu’il existe deux parties bien définies dans ce conflit, l’Etat colombien et l’insurrection des Farc. Aujourd’hui, tout le monde, en Colombie et dans une grande partie de la communauté internationale évoque la possibilité d’un échange humanitaire. Depuis cinq ans [date de la première élection du président Uribe, ndlr], ce n’était plus le cas.

Avez-vous eu des contacts avant votre libération avec des fonctionnaires français ?
- J’étais dans une prison de haute sécurité ; je n’ai eu aucun contact, ni avec le gouvernement ni avec le peuple français.

Depuis, avez-vous rencontré des représentants français ?
- J’ai vu un diplomate. Je lui ai expliqué en détail comment le gouvernement colombien avait mal interprété la demande de Sarkozy. Au lieu de me libérer sans conditions, il a fait pression sur moi pour que je renonce à mes principes. J’ai été victime d’un chantage et mon devoir était d’en informer la France.

Vous a-t-il dit ce que la France attend de vous ?
- Il n’a fait aucune proposition ni insinuation. Il s’est limité à m’écouter.

Sarkozy voulait accélérer le règlement de l’affaire des otages. C’est un échec ?
- Il a eu un geste de grandeur humaine. Il a sûrement pensé que je pourrais agir dans le dossier. Mais le gouvernement a exigé que je renonce aux Farc, ce que je ne ferai jamais. J’ai donc d’abord refusé d’être relâché. On m’a alors menacé d’utiliser la force pour me sortir de prison. Le gouvernement voulait diviser notre mouvement guérillero, me faire passer pour un traître et un déserteur. Ce qui n’aide en rien à un règlement du dossier.

Qu’attend désormais de vous le gouvernement colombien ?
- Il veut faire de moi un «intermédiaire de paix». Je n’accepte pas. Même si j’ai toujours lutté pour la paix et la réconciliation, sans être négociateur ou porte-parole. Juste parce c’est une obligation révolutionnaire et mon intime conviction.

Dans un futur proche, les Farc peuvent-elles vous désigner comme intermédiaire ?
- Ce sont les Farc et son secrétariat national [la direction, formée de sept personnes] qui me donnent les ordres et j’obéis.

Etes-vous entré en contact avec eux ?
- Je n’ai qu’un téléphone portable, prêté par la Conférence épiscopale. Je n’ai eu aucun contact avec le secrétariat ni avec aucun autre membre des Farc. Ce serait une folie de le tenter depuis un endroit étroitement surveillé par la police, mais aussi par le renseignement militaire.

Pourquoi ne pouvez-vous pas sortir du siège de la Conférence épiscopale ?
- Je n’ai pas été amnistié ni gracié. Je ne considère pas avoir été «libéré», juste relâché. A tout moment, le gouvernement peut me renvoyer en prison. J’ai été condamné à vingt et un ans de prison en première instance. Et j’ai encore une dizaine d’instructions et de procès en cours. Fondés sur des montages grossiers du renseignement militaire. Théoriquement, je peux me déplacer librement sur tout le territoire national. Dans la pratique, si je sors, c’est sûr que je serai assassiné.

Par qui ?
- En Colombie, il existe toujours un terrorisme d’Etat. Le processus de démobilisation des groupes de paramilitaires [mené par le président Uribe ces dernières années] n’est pas une réalité. Ces groupes existent toujours sous d’autres dénominations. Ils haïssent les Farc et n’hésitent pas à exterminer physiquement ses membres.

Quel est votre statut au sein des Farc ?
- Je suis un combattant de base, et je n’ai pas l’honneur d’avoir un grade militaire. J’ai toujours fait un travail politique. Ces dernières années, j’avais des fonctions politico-diplomatiques au sein de la Commission internationale des Farc. J’étais en contact avec des gouvernements, des personnalités, des journalistes, des intellectuels et des partis politiques à l’étranger.

Avec quels partis politiques en France ?
- Je m’abstiendrai de donner des précisions. La démocratie bourgeoise française est avancée et fait preuve de tolérance face à notre dissidence.


Secretariado de las Farc habría avalado viaje de 'Rodrigo Granda' a Cuba, que se produjo este lunes
El Tiempo - 18/06/2007

Fuentes cercanas al guerrillero dijeron a EL TIEMPO que, a mediados de la semana pasada, el gobierno cubano fue informado sobre el visto bueno del grupo guerrillero para el viaje de su 'canciller'.
De hecho, la condición que puso la Embajada de Cuba en Colombia para un posible viaje de Granda (excarcelado por el Gobierno hace dos semanas) a ese país era que "las dos partes implicadas en el conflicto lo pidan".
Las informaciones que tiene este diario coinciden en que la estadía de 'Granda' en la isla podría generar un nuevo espacio de acercamiento con el Gobierno y las Farc.

Se aprovecharía, dicen, que en Cuba hay un equipo negociador del Gobierno en los diálogos con el Eln y que el Alto Comisionado para la Paz, Luis Carlos Restrepo, viaja constantemente a ese país. Además, habría "menos presiones de las que hay en Bogotá".
Antes de su viaje, el 'canciller de las Farc' afirmó desde el Episcopado -donde estaba después de su excarcelación- que iba a la isla a hacerse un tratamiento médico y no como 'gestor de paz', e insistió en que las negociaciones para el intercambio se hacen en los municipios de Florida y Pradera (Valle) y no en Cuba.

No suspendieron los procesos

'Granda' se fue del país con sus procesos vivos por rebelión, terrorismo y lavado de activos, que suman más de 20 años de prisión, por lo que puede ser requerido por la justicia colombiana en cualquier momento, afirman sus abogados.
Además, las posibilidades quedan abiertas para que, también en cualquier momento, el gobierno paraguayo pida su extradición con el fin de que responda por el secuestro y el asesinato de Cecilia, hija del ex presidente Raúl Cubas.
Fuentes cercanas al Episcopado sostuvieron que el Comisionado de Paz hizo personalmente el contacto con el gobierno cubano para el viaje. El embajador de Cuba en Colombia, José Antonio Pérez, fue quien le informó el pasado viernes al guerrillero sobre la posibilidad.

Según las mismas fuentes, en pocas horas se acordó el tema de transporte. 'Granda' quería irse en una avión comercial. Al final, se decidió que se iba a hacer en un vuelo privado y con el padre Darío Echeverri, secretario de la Comisión de Conciliación Nacional, como garante, quien regresó ayer mismo a Bogotá.

Su llegada a La Habana se hizo en un total hermetismo.Tampoco se conoce el lugar donde se quedará. En la isla se habla de que la Conferencia Episcopal de Cuba podría asumir la responsabilidad de la estadía del guerrillero. EL TIEMPO intentó contactar al al portavoz del Episcopado, pero no estaba disponible para confirmar dicha versión.
Mientras que esto sucede, algunos familiares de secuestrados expresaron su desacuerdo con el viaje del guerrillero a Cuba y le pidieron al presidente Uribe que la única solución es el despeje de los municipios vallecaucanos.


Colombie: le chef guérillero Granda est parti lundi pour Cuba
BOGOTA - Rodrigo Granda, un responsable de la guérilla colombienne des FARC, libéré début juin à la demande du président français Nicolas Sarkozy, est parti lundi pour Cuba, a-t-on annoncé à Bogota de sources officielles.

Granda, escorté de 60 policiers, est parti de l'aéroport international El Dorado de Bogota à 07h00 locales (12h00 GMT) pour la Havane, a indiqué le commandant de la police de la capitale, le colonel Rodolfo Palomino.
Avant son départ, Rodrigo Granda, considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" des FARC, avait accusé le gouvernement colombien de tout faire pour "torpiller" un échange humanitaire, permettant notamment la libération de la franco-colombienne Ingrid Betancourt.

Rodrigo Granda, qui purgeait une peine de 21 ans de prison, a été remis en liberté le 4 juin par le président colombien Alvaro Uribe, à la demande du président français, dans le but d'aider à la libération d'otages retenus par les FARC.
Lors d'une interview samedi avec l'AFP, M. Granda a implicitement confirmé que son départ vers Cuba répondait à une demande du secrétariat (organe dirigeant) des FARC.

Le 3 juin, des diplomates cubains avaient rencontré Granda dans la prison colombienne La Dorada (centre-ouest) et, selon des sources bien informées, l'unique condition posée par Cuba pour l'accueillir était qu'il obtienne l'accord de l'état-major des FARC.

L'homme, qui se définit comme un "simple guérillero discipliné au service des FARC", précise qu'il a oeuvré toute sa vie comme "médiateur pour la paix respectueux des ordres de son organisation".

Rodrigo Granda, qui affirme qu'Ingrid Betancourt est toujours en vie, n'a pas exclu de se rendre prochainement en France ou en Suisse.

(©AFP / 18 juin 2007 16h00)


Rodrigo Granda a donc été envoyé à Cuba contre son gré par le Secrétariat; pour quel motif? Mise à l'écart (pour désobéissance)? Mesure de sûreté (il restait en danger de mort sur le territoire colombien)? Reprendre son rôle de négociateur auprès des dirigeants étrangers? Raisons médicales? L'avenir nous le dira...
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   Posté le 21-06-2007 à 21:05:08   

Communiqué du Commandement de l'ELN, qui s'aligne en tous points sur la position des FARC, et appelle à la solidarité de ses membres emprisonnés avec les guerilleros des FARC.

Eln criticó decisión del gobierno de liberar a Rodrigo Granda y otros guerrilleros de las Farc
EL TIEMPO - 08/06/2007

El Comando Central de esa guerrilla atribuye la excarcelación del 'canciller' de las Farc a intención del presidente de canjearlo por Ingrid Betancourt.
Busca "desfigurar propuestas de las Farc y sectores de la sociedad sobre el acuerdo humanitario", según , indica el Comando Central de esa guerrilla en un comunicado divulgado hoy por Internet.

En el documento, el Eln dice además que la iniciativa pretende desviar la atención sobre la "desmilitarización de los municipios para iniciar a dialogar".
Las Farc han supeditado la liberación de Betancourt y otros 55 rehenes, incluidos tres estadounidenses, a la excarcelación de más de medio millar de presos, entre ellos dos extraditados a Washington, mediante la negociación de un acuerdo humanitario.
Pero exigen para ello la retirada de tropas de Florida y Pradera, localidades del suroeste del país, lo que Uribe no acepta.

El ELN también criticó que el gobierno haya mezclado su oferta de excarcelación masiva de reclusos de las Farc con la puesta en libertad de Granda, quien purgaba una pena a cinco años y diez meses de prisión en la penitenciaría de seguridad de La Dorada (Caldas).
Los excarcelables "tienen penas cumplidas y casi cumplidas sus condenas", sostuvo la misma fuente, y afirmó que la "mezcla" de estos con Granda "apunta a que los insurgentes acepten la reinserción, renuncien a la lucha revolucionaria y colaboren con la guerra contrainsurgente".
"El despliegue publicitario a estas supuestas bondades del régimen son una presión para que las FARC liberen a los prisioneros que tienen en su poder", continuó el mando central del ELN.

El Comando Central del ELN, además, pidió a sus combatientes detenidos que se solidaricen con los guerrilleros de las Farc y rechacen de forma conjunta las "maniobras del gobierno".
Para esta guerrilla, la excarcelación masiva es una "maniobra" del Ejecutivo para buscar la libertad de "los amigos del presidente, testaferros políticos y económicos, autores intelectuales, narcos y paramilitares de cuello blanco que han ido a parar a la cárcel, por las investigaciones de las Cortes".
La alusión tiene que ver con el llamado escándalo de la "parapolítica", de nexos de congresistas, autoridades y funcionarios con las autodefensas.
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   Posté le 21-06-2007 à 21:11:43   

Gesticulations colombiennes
Le Monde Diplomatique - samedi 9 juin 2007

S’il est une cause populaire en France, c’est bien celle de Mme Ingrid Betancourt, franco-colombienne prisonnière des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis le 23 février 2002. A quelques jours du premier tour d’élections législatives dont il espère une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, le président Nicolas Sarkozy s’est donc lancé dans une redoutable et noble mission : obtenir sa libération. Conversations téléphoniques répétées avec le chef de l’Etat colombien Alvaro Uribe, déclarations volontaristes, coups de menton, M. Sarkozy laisse accroire qu’il va ou peut réussir là où tous ont échoué. En tout cas, qu’il fait beaucoup plus, et beaucoup mieux, que le gouvernement précédent, et surtout que l’ancien premier ministre Dominique de Villepin. De quoi, dans l’instant, séduire l’électorat. Indépendamment du résultat.

De l’autre côté de l’Atlantique, quoi de plus bénéfique pour M. Uribe que cette magnifique et fructueuse relation franco-colombienne, à un moment ou, tant à l’intérieur de son pays qu’à l’étranger, il est de plus en plus critiqué, voire isolé ?

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2002, M. Uribe refuse catégoriquement la signature d’un « accord humanitaire » proposé par les insurgés pour échanger leurs 56 « prisonniers politiques » contre les guérilleros emprisonnés. Quelle surprise donc lorsque, le 11 mai, il annonce la libération unilatérale de centaines de rebelles emprisonnés, à condition qu’ils renoncent à la lutte armée. Et demande aux FARC de répondre à ce « geste de bonne volonté » en procédant à l’échange tant recherché.

A ce jour, quelque 170 « guérilleros » sont sortis de leurs établissements pénitentiaires. Mais plus d’une centaine d’autres, dénonçant un « rideau de fumée » du pouvoir, ont manifesté leur refus... d’être libérés. En tout premier lieu, le comandante Rodrigo Granda élargi le 4 juin, « à la demande du président Sarkozy », pour faire avancer le dossier des otages. Enlevé fin 2004 à Caracas, rapatrié clandestinement en Colombie, M. Granda est considéré comme le ministre des Affaires étrangères des FARC. Transféré contre sa volonté au siège de l’épiscopat colombien, il se considère toujours « comme un combattant de cette organisation (les FARC), qui n’accepte pas les conditions du gouvernement. » ( 1 ) Malgré la carotte qui leur est tendue, moins de 200 guérilleros emprisonnés – sur environ 500 (version FARC) ou plusieurs milliers (version gouvernement) – se sont engagés pour l’heure à renoncer à la lutte armée. De quoi mettre en péril les effets médiatiques de cette spectaculaire « démobilisation ». D’après plusieurs avocats, des pressions sont exercées sur des syndicalistes ou des paysans incarcérés pour rébellion afin qu’ils se déclarent guérilleros et acceptent de participer à l’opération. Depuis leurs prisons, des membres des FARC dénoncent : un certain nombre de détenus transférés pour faire nombre n’appartiennent pas à l’opposition armée et sont de simples délinquants.

Sans doute mal informé, M. Sarkozy semble ignorer que le show spectaculaire auquel il prête son concours se terminera, sauf énorme surprise, par un échec cuisant. M. Uribe, lui, le sait. Les FARC exigent une zone démilitarisée dans les deux municipios de Florida et Pradera (800 km2) pour négocier avec le pouvoir l’échange humanitaire de prisonniers. Avec un but éminemment politique : grâce à ce face à face, être reconnus, de fait, comme bélligérants et sortir du statut de « terroristes » dans lequel les ont enfermés Washington et Bogotá après le 11 Septembre 2001. Et cet objectif, ils ne sont pas prêts d’y renoncer.

Mais alors, devrait se demander M. Sarkozy, à quoi rime ce « geste de paix » du président colombien ? Réponse (au cas où il manquerait de conseillers compétents) : M. Uribe doit de toute urgence dévier l’attention internationale du scandale de la « parapolitique » dans lequel il est chaque jour davantage empêtré. Ce scandale met en cause les criminelles alliances de la classe politique avec la mafia des narco-paramilitaires, qui bénéficient d’un processus de démobilisation déjà très controversé et critiqué par les organismes de défense des droits humains.

La justice colombienne examine plus de cent cas de collusion présumée entre les paramilitaires et des représentants de l’Etat. Elle met à jour les fraudes organisées par les uns et les autres lors des élections qui ont porté M. Uribe au pouvoir. La crise avait déjà fait chuter la ministre des Affaires étrangères Maria Consuelo Araujo. Douze députés et sénateurs – tous « uribistes » – sont actuellement sous les verrous. L’ancien directeur de la police politique (le Département administratif de sécurité ; DAS), M. Jorge Noguera, un proche du chef de l’Etat, pourrait rapidement regagner sa prison après en avoir été libéré par un expédient.

Dur mais correct ! M. Uribe ne pratique pas le « deux poids, deux mesures ». Puisqu’il libère d’un côté, et sans conditions, des guérilleros (ou assimilés) – pour obtenir un accord humanitaire ! –, il a annoncé que, de l’autre, il amnistiera les députés et sénateurs emprisonnés. En un mot, il prépare le terrain pour assurer l’impunité des délits et des crimes commis par les siens, éviter que les enquêtes n’avancent, et désserrer l’étreinte de la crise institutionnelle qui, peu à peu, se referme sur lui.

La manœuvre ne trompe pas grand monde. Sauf, peut-être, M. Sarkozy. Lequel a annoncé que, pour remercier le président Uribe de ses efforts pour obtenir la libération de Mme Betancourt, il plaidera la cause de la Colombie dans les instances internationales – à commencer par la réunion du G-8, en Allemagne. De quoi sortir M. Uribe de son isolement. Et, volontairement ou non, rendre service à M. George W. Bush à l’heure où, aux Etats-Unis, le Parti démocrate contrôle les deux chambres et se montre beaucoup moins amical à l’égard du président colombien.

Maurice Lemoine
article web
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   Posté le 21-06-2007 à 21:35:19   

Nouvelle polémique chez les Betancourt...
Tout commence par une interview accordée par Delloye au Parisien, le 14/06/2007, interview relayée par le comité IDF.




Jeudi 14 juin, la une du Parisien était composée du visage d’Ingrid Betancourt, accompagné d’une courte interrogation : « Vivante ? ». Tout un dossier était consacré à cette question, avec principalement, une interview de Fabrice Delloye, ex-mari d’Ingrid Betancourt et père de ses enfants, qui considère que sans preuves de vie de cette femme citoyenne franco-colombienne, sa famille sera obligée de la considérer comme morte. IngridBetancourt-idf.com vous restitue l’entretien dans son intégralité .

Question : Depuis la vidéo d’août 2003, on ne dispose que du « témoignage » d’un militaire colombien otage des FARC qui prétendait, en mai dernier, avoir rencontré votre ex-femme. Qu’en pensez-vous ?
Fabrice Delloye : Au départ, nous y avons cru. Désormais, je pense définitiement que le témoignage de ce militaire n’a pas apporté d’éléments probants que nous sommes en droit d’attendre. Je m’explique. Cet homme assure avoir passé deux ans et neuf mois avec Ingrid. Dans de telles conditions, les otages se disent tout entre eux. C’est l’un des moyens de tenter de surmonter leur épreuve. Or, ce militaire n’a jamais parlé dans son récit des enfants d’Ingrid, Mélanie, 21 ans, et Lorenzo, 18 ans. Ne pas évoquer les êtres aussi importants dans la vie de mon ex-femme m’a frappé ! Autre détail troublant : cet ancien otage prétend qu’Ingrid lui a donné des cours de français alors qu’il est en pein de dire ne serait-ce que deux ou trois mots... Je considère invraisemblable que les FARC aient pu regrouper de tels otages. Au final, c’est très étonnant, cet homme qui est resté plus de deux ans au côté d’Ingrid, n’aligne que des lieux communs.

Q. : Espérez-vous rencontrer ce « témoin » ?
F.D. : Cet homme devait venir en France à la fin du mois de juin. Or, il se trouve actuellement aux Etats-Unis et il semblerait que son arrivée en France soit reportée sine die.

Q. : Au fond de vous-même, croyez-vous Ingrid Betancourt toujours vivante ?
F.D. : Vous savez, jusqu’à notre dernier souffle, on garde l’espérance de la vie. Mais nous sommes extrêmement inquiets. Nous nous interrogeons : Ingrid est-elle vivante ? Si les preuves de vie ne nous sont pas apportées rapidement par les FARC, alors nous serons réduits à penser qu’Ingrid est décédée. Il n’y aurait plus de justifications à la croire vivante.

Q. : Qu’attendez-vous aujourd’hui ?
F.D. : Cela fait exactement quatre ans et un mois que l’on n’a pas eu de preuves de vie formelles d’Ingrid. C’est pourquoi nous demandons aux FARC de nous faire parvenir ces preuves irréfutables. Il s’agit de nous fournir les réponses d’Ingrid à des questions très précises et personnelles, des questions dont seule Ingrid connaît les réponses. Personne ne peut le faire à sa place, on ne peut pas tricher. Dans ce but, des émissaires sont partis. Il s’agit d’hommes identifiés par les FARC et qui les connaissent très bien. Je salue d’ailleurs le courage invraisemblable de ces hommes parmi lesquels figurent des Français et des Suisses.

Q. : Pourquoi ne pas avoir tenté cette solution plus tôt ?
F.D. : Nous l’avons fait. Cela fait des années que les émissaires font des tentatives auprès des FARC, mais les réponses parvenues n’ont jamais été satisfaisantes. Aujourd’hui, nous espérons un retour rapide des émissaires. J’estime que le contexte a changé. En France, il existe un véritable engagement politique incarné par M. Sarkozy. Les FARC sont du reste en accord sur ce point. Leur porte-parole l’a clairement dit, le président Sarkozy est à ses yeux l’homme décisif pour trouver une solution humanitaire à cette affaire.

Q. : Faut-il déduire que vous déplorez la gestion passée de ce dossier ?
F.D. : Oui, je suis extrêmement critique. L’épisode « amazonien », tenté en juillet 2003 pour faire libérer, a été regrettable parce qu’il a entraîné un arrêt des négociations. Ensuite, on n’a pas avancé d’un pouce. Ce qui nous a démoli le plus, mes enfants, le mari d’Ingrid et moi, c’est que jamais le pouvoir politique français n’a mis la pression nécessaire sur le président Uribe. Comme dit ma fille, Uribe pouvait changer d’idée comme de chemise sans que la France ne réagisse en lui disant, de manière brutale : « Maintenant, ça suffit ! ». Si Ingrid est morte depuis toutes ces années, ce serait un véritable tragédie.

Q. : Pensez-vous que les FARC collaboreront ?
F.D. : Il faut le répéter, les méthodes restent des méthodes criminelles, épouvantables, indignes d’une guérilla. Les FARC veulent-elles rater tous les trains ou bien rentrer dans un processus pour aller plus loin ? Ce que j’espère, c’est un miracle. Si jamais Ingrid était morte, ce serait encore plus abominable d’imaginer que, pendant tout ce temps, les FARC ne l’aient pas dit.

Lundi, le comité IDF en remet une couche en diffusant un communiqué.

Betancourt: le Comité de soutien exige des preuves de vie
AP - 18.06.2007

Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt a exigé lundi des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qu'elles fournissent des preuves de vie de l'otage franco-colombienne dont on reste sans nouvelles directes depuis plus de quatre ans. Son ex-époux Fabrice Delloye n'exclut pas que la candidate à l'élection présidentielle colombienne soit morte.

"Quand bien même les FARC ont répété, ce week-end, qu'elle était en vie et en bonne santé, cela ne nous suffit pas (...) Si nous n'avions pas (de nouvelles directes) dans les plus brefs délais, nous serions alors conduits à considérer qu'Ingrid Betancourt est morte", prévient le Comité dans un communiqué.

"Il y a un moment où on est légitimement en droit de s'interroger sur la pertinence de notre action (...) Si cela continue sans preuve de vie, on va poser un ultimatum: si on n'a pas de preuve de vie tout s'arrête", a expliqué Hervé Marro, porte-parole du Comité, dans un entretien téléphonique à l'Associated Press. "On continuera à agir pour les autres otages, mais certainement pas avec le même poids."

Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt, proche de Mélanie Betancourt, qui a critiqué par le passé l'attitude du gouvernement français jugé insuffisamment ferme avec le président colombien Alvaro Uribe, sera reçu jeudi matin par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Réactions du camp adverse...!

A Paris, un soi-disant "Comité de soutien" exige des preuves de vie
19/06/2007 - AP

A Paris, un groupe de personnes se présentant comme "LE" comité de soutien a exigé lundi des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qu'elles fournissent des preuves de vie de l'otage franco-colombienne dont on reste sans nouvelles directes depuis plus de quatre ans. Son ex-époux Fabrice Delloye n'exclut pas que la candidate à l'élection présidentielle colombienne soit morte.

Ce communiqué a profondément choqué la mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, et Astrid Betancourt, sa soeur.

"Quand bien même les FARC ont répété, ce week-end, qu'elle était en vie et en bonne santé, cela ne nous suffit pas (...) Si nous n'avions pas (de nouvelles directes) dans les plus brefs délais, nous serions alors conduits à considérer qu'Ingrid Betancourt est morte", prévient le Comité dans un communiqué.

"Il y a un moment où on est légitimement en droit de s'interroger sur la pertinence de notre action (...) Si cela continue sans preuve de vie, on va poser un ultimatum: si on n'a pas de preuve de vie tout s'arrête", a expliqué Hervé Marro, porte-parole du Comité, dans un entretien téléphonique à l'Associated Press. "On continuera à agir pour les autres otages, mais certainement pas avec le même poids."

Cette réaction brutale du Comité de soutien a provoqué une vive émotion et de la colère de la part de la mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, et d'Astrid Betancourt, la soeur de l'otage franco-colombienne, qui affirment dans un communiqué publié mardi matin très tôt qu'elles "ont toujours eu, et maintiennent, leur conviction qu'Ingrid est bien vivante". Les deux femmes se disent "choquées par les propos irresponsables de ceux qui laissent croire que cela pourrait ne pas être le cas".

S'inscrivant en faux contre les déclarations du Comité de soutien, elles affirment que "les actions de mobilisation et les négociations doivent continuer à tout prix" et ce jusqu'à "la libération d'Ingrid et des autres otages".

Dans la foulée, communiqué de la FICIB

18 juin 2007 : Ingrid est vivante !

La Fédération Internationale des comités Ingrid Betancourt (FICIB), regroupant plus de soixante comités en France et à l'étranger, joint sa voix à celle de Yolanda Pulecio, la maman d'Ingrid et d'Astrid Betancourt, sa soeur, qui ont toujours eu, et maintiennent, leur conviction qu'Ingrid est bien vivante. Yolanda et Astrid se disent choquées par les propos irresponsables de ceux qui laissent croire que cela pourrait ne pas être le cas.

Les actions de mobilisation et les négociations doivent continuer à tout prix. Le combat ne peut s'arrêter qu'à la libération d'Ingrid et des autres otages.

Plus que jamais tous les comités de la FICIB maintiendront et renforceront leur mobilisation, aux côtés des plus de 1.800 villes et communes qui ont décidé de nommer, à la demande des comités, Ingrid Betancourt citoyenne d'Honneur.

Au cours de la réunion de travail qu'ils ont tenue le 13 juin avec le ministre Bernard Kouchner et son staff, les responsables de la FICIB ont constaté que le Quai d'Orsay partageait leur analyse de la situation en Colombie, et ont discuté les détails d'actions futures destinées à accompagner les efforts du gouvernement français pour la libération d'Ingrid Betancourt et de tous les otages de Colombie.
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   Posté le 21-06-2007 à 21:42:46   

Des nouvelles des défenseurs de la liberté de la presse...

Nouvelle vague d’agressions contre la presse : "Les FARC ne démentent pas leur réputation de prédateurs"

Reporters sans frontières s’alarme de la nouvelle vague d’agressions et de menaces envers des journalistes constatées au cours des mois de mai et juin, dont la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) est souvent à l’origine. L’organisation s’inquiète également du climat de violence contre les médias lors de récentes manifestations étudiantes, après l’annonce par l’État d’une diminution des moyens financiers octroyés aux universités publiques.

“Les FARC ne démentent pas leur réputation de prédateurs de la liberté de la presse dans les régions où elles restent actives. Leurs menaces sont de plus en plus ciblées et directes. Leurs méthodes odieuses n’ont rien à envier à celles des paramilitaires. Il est urgent que les plans de protection des journalistes qui lient le gouvernement à la Commission interaméricaine des droits de l’homme soient revus dans le sens d’une plus grande efficacité. Par ailleurs, nous condamnons sans réserve les agressions commises par certains manifestants étudiants, qui assimilent stupidement la presse à un pouvoir dirigé contre eux. Nous espérons que les plaintes des rédactions après ces événements aboutiront“, a déclaré Reporters sans frontières.

Journaliste indépendant, Afranio Franco a reçu, entre le 14 mai et le 6 juin 2007, quatre menaces téléphoniques attribuées aux FARC. Début mai, alors qu’il se trouvait à Planadas (département de Tolima, Centre), le journaliste a été réveillé dans la matinée par deux hommes armés dans sa chambre d’hôtel. Les deux individus lui ont intimé l’ordre de leur donner la caméra qu’il avait utilisée. Le journaliste leur a répondu qu’elle se trouvait dans la chambre de son cameraman, où les agresseurs ont séquestré les deux journalistes avant d’emporter leur matériel et leur équipement.

Le 20 mai, Rodrigo Callejas, de la station de radio Fresno Estéreo, a reçu l’appel téléphonique d’un certain Luis Alfonso, se revendiquant des FARC. Ce dernier l’a averti : “C’est sérieux, écoutez : vous êtes en train de vous mêler de nos affaires et c’est pour cela que vous allez mourir.” La veille, le journaliste avait couvert la visite du gouverneur de Tolima à la municipalité de Fresno et avait noté la présence d’un homme suspect qui se cachait le visage sous un chapeau. Luis Alfonso a également sommé le journaliste de “ne pas toucher à René Quitián”, du nom d’un individu récemment condamné à cinq ans de prison pour “rébellion”. Le journaliste s’est vu également reprocher ses liens avec un commerçant suspecté de collusion avec les paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). Luis Alfonso a conclu ses menaces en prévenant le journaliste qu’il était sur écoutes et suivi.

Représailles étudiantes

Journaliste de la chaîne locale Telecafé et correspondant de Noticiero CM&, Juan Alberto Giraldo a été blessé d’un jet de pierre à la tête lors d’affrontements entre la police et des étudiants, le 8 juin, à Manizales (Ouest).
Le 13 juin, le quotidien El Nuevo Día, à Tolima, a eu recours à plus de soixante policiers face à la présence d’étudiants qui lançaient des pierres contre la rédaction et maculaient ses murs de graffiti. Cinq jours plus tôt, le journal avait publié des clichés montrant des débordements lors d’une manifestation étudiante.
Le 12 juin, la rédactrice Adriana Montealegre et le photographe Helmer Parra ont été menacés et sommés d’effacer leurs images alors qu’ils couvraient une assemblée générale à l’Université de Tolima. Sur d’autres campus, des manifestants cagoulés ont pris à partie des photographes et entravé leur travail durant la même période.

La police et l’armée ne sont pas en reste. Le 10 mai à Tulua (Sud-Ouest), des membres des forces armées ont repoussé, en tirant en l’air, une douzaine de journalistes locaux venus couvrir la mort de militaires après une attaque des FARC. Le surlendemain à Barranquilla (Nord), des policiers ont passé à tabac quatre journalistes sur la voie publique. Isis Beleño, du quotidien El Heraldo, a été blessée.

Damned, les étudiants croient que les journalistes sont de mèche avec le pouvoir mais où vont-ils chercher de telles inepties?
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   Posté le 21-06-2007 à 21:47:56   

Dernières nouvelles au sujet des 2 camarades Sonia et Simon Trinidad extradés en toute illégalité aux USA.

Pour mémoire, Sonia avait été jugée coupable lors de son procès en février, on est toujours en attente de la peine qui lui sera infligée. Initialement prévue au 7 mai, la sentence est maintenant annoncée pour le 3 juillet. D'après l'avocate de Sonia, le juge aurait repoussé la sentence car il estimerait que le 1er procès n'avait pas respecté les droits de la défense... Ou alors les US attendent l'évolution de la situation en Colombie pour se prononcer? Il faut rappeler qu'elle risque un maximum de 29 ans.

Le (2nd) procès de Simon Trinidad a débuté le 4 juin et l'ouverture a été marquée par l'irruption dans la salle de membres du comité de défense US. Une autre conférence de presse a été organisée lundi 18 juin pour tenter d'alerter l'opinion publique

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   Posté le 28-06-2007 à 20:41:59   

Les FARC annoncent la mort de 11 députés provinciaux otages
28/06/2007 - Latin reporters, Le Temps, Liberation, Le Figaro, Le Journal du dimanche, Univision, AFP, France24, Reuters

"Onze députés de l'Assemblée [régionale du département] du Valle" séquestrés en avril 2002 par la guérilla des FARC "sont morts sous un feu croisé" annonce le commandement occidental des FARC dans un communiqué diffusé jeudi par l'agence ANNCOL. Comme la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ces députés faisaient partie de la cinquantaine d'otages dits politiques de la guérilla.
Selon le communiqué des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes), les tirs croisés dont auraient été victimes les députés se seraient produits le 18 juin "lorsqu'un groupe militaire non identifié attaqua le campement" où les rebelles retenaient les séquestrés.

Cette information dramatique va relancer les conjectures sur le sort d'Ingrid Betancourt. Elle est séquestrée par les FARC depuis le 23 février 2002. La dernière preuve incontestée de vie est une vidéo diffusée par une télévision colombienne le 30 août 2003. Réalisée par la guérilla, cette vidéo montre la Franco-Colombienne, ex-candidate à la présidence de la Colombie, monologuant durant 22 minutes. Elle invitait notamment le président colombien Alvaro Uribe à superviser personnellement les opérations militaires visant à libérer des otages, afin "d'en évaluer les possibilités de succès et donc la garantie que ceux qui sommes séquestrés allons être libérés, mais non en échange de notre mort".

Dans le cadre hypothétique d'éventuels pourparlers avec le gouvernement colombien, la guérilla des FARC se dit depuis longtemps disposée à négocier la libération de ses otages politiques en échange de celle de centaines de rebelles emprisonnés. L'exigence des FARC d'une démilitarisation préalable de la zone de 800 km2 où ils proposent l'ouverture de cette négociation est jugée inacceptable par le président Uribe.
Les principaux otages politiques des FARC sont Ingrid Betancourt, trois Américains au service du gouvernement colombien et des élus nationaux et régionaux. Parmi ces derniers figuraient 12 députés du Valle, dont un seul aurait survécu.

John Frank Pinchao, sous-officier de la police colombienne qui a réussi au début du mois de mai dernier à s'échapper d'un camp des FARC où il était séquestré, affirme avoir vu en vie pour la dernière fois Ingrid Betancourt et les trois Américains le 28 avril [2007]. Son témoignage ne fait pas l'unanimité au sein de la famille Betancourt.

"Nous manifestons nos profondes condoléances pour cette tragédie aux familles des députés décédés. Nous ferons ce que nous pourrons pour qu'elles puissent recueillir les dépouilles mortelles le plus rapidement possible" dit le communiqué des FARC.

Visant à imputer la mort des onze députés au président colombien, la dernière phrase du communiqué affirme que "L'intransigeance démentielle du président Uribe à l'égard d'un échange humanitaire et sa stratégie de sauvetage militaire au-dessus de toute considération mènent à des tragédies comme celle que nous rapportons".

Tous les observateurs ont noté ces derniers mois que les FARC ont averti souvent qu'ils exécuteraient leurs otages si l'armée tentait de les libérer. Le décès des députés "sous un feu croisé" sera donc nécessairement une version controversée.

Trouble jeu

Attaque de l'armée, des paramilitaires, mise en scène des Farc qui ont annoncé qu'ils exécuteraient leurs otages si une tentative de libération par la force était lancée ? Les versions risquent de diverger selon les parties, laissant la place au doute et aux interprétations. Prudent, le Quai d'Orsay a rappelé que "l'usage de la force pour libérer les otages doit être absolument proscrit" et que les autorités française "poursuivent sans relâche leurs efforts pour aboutir dans les plus brefs délais à un accord humanitaire", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jean-Baptiste Mattei.

La Fédération internationale des Comités Ingrid Betancourt (FICIB) s'est inquiétée après avoir pris connaissance du communiqué des Farc et a fait part de son émotion. "Nous souhaitons que les familles des députés sachent que nous sommes totalement solidaires de leur douleur, et que nous leur exprimons tout notre soutien. Devant la gravité des faits nous demandons aux pays "amis" - la Suisse, l'Espagne et la France, d'agir fermement auprès du président Uribe pour éviter à tout prix de nouvelles opérations militaires qui mettent en danger la vie des otages et pour souligner l'urgence de la mise en place de l'accord humanitaire", indique le communiqué.

Communiqué de Yolanda Pulecio, Astrid Betancourt et de la FICIB

Yolanda Pulecio , Astrid Betancourt et la Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt ( FICIB) viennent de prendre connaissance via l’agence de presse ANNCOL et accrédité par le journal « EI TIEMPO » (mais non confirmé par le gouvernement colombien), du décès de 11 sur les 12 députés « de la Asamblea del Valle », otages des Farc depuis 2002, lors d’une opération militaire dite « de sauvetage »…

Les familles des députés disent ne pas avoir accepté d’opération « de sauvetage militaire » du gouvernement

Nous souhaitons que les familles des députés sachent que nous sommes totalement solidaires de leur douleur, et que nous leur exprimons tout notre soutien.

Devant la gravité des faits nous demandons aux pays "amis" - la Suisse, l’Espagne et la France, d'agir fermement auprès du Président Uribe pour éviter à tout prix de nouvelles opérations militaires qui mettent en danger la vie des otages et pour souligner l’urgence de la mise en place de l’accord humanitaire …

Nous demandons à nouveau aux Gouvernements des Pays Européens de marquer de manière ferme leur opposition totale aux opérations militaires quelles qu'elles soient ….

Nous demandons également à la communauté Internationale de s'impliquer plus directement, via Les Nations Unies, dans la résolution du problème des otages et la négociation d’un accord humanitaire qui passe obligatoirement par l’acceptation par le Gouvernement Colombien d’une zone démilitarisée .
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   Posté le 01-07-2007 à 12:38:17   

Communiqué des FARC diffusé sur ANNCOL

El Comando Conjunto de Occidente de las FARC informa que el día 18 del presente mes, 11 diputados de la Asamblea del Valle que retuvimos en abril de 2002, murieron en medio del fuego cruzado cuando un grupo militar sin identificar hasta el momento, atacó el campamento donde se encontraban.

Sobrevive el diputado Sigifredo López quien no estaba en ese instante junto a los demás retenidos.

Desde el momento en que se planificó el operativo de retención, así como durante su desarrollo y en el transcurso de estos 5 años, fue prioritario para nosotros mantener la integridad física de todos ellos en medio de los permanentes operativos de rescate y de otro ataque a los diputados por parte del ejército, en otro campamento, de donde habíamos logrado sacarlos sin novedad.

En el área de los acontecimientos se desarrollan desde hace varias semanas amplias operaciones conjuntas de militares y paramilitares lo que ha generado innumerables combates y creciente presencia de fuerzas oficiales.

A los familiares de los diputados fallecidos les manifestamos nuestro profundo pesar por la tragedia. Haremos lo que esté a nuestro alcance para que puedan recoger los despojos mortales lo más pronto posible.

La demencial intransigencia del presidente Uribe para llegar a un intercambio humanitario y su estrategia de rescate militar por encima de toda consideración conlleva a tragedias como la que estamos informando.

Comando Conjunto de occidente.

FARC-EP

Cordillera occidental, junio 23 de 2007


Traduction

Le commandement du Bloc Occidental des FARC informe que le 18 juin, 11 députés de l'Assemblée de Valle que nous détenions depuis avril 2002 ont été victimes de tirs croisés, quand un groupe militaire non identifié à cette heure a attaqué le campement où ils se trouvaient.

Seul le député Sigifredo Lopez qui n'était pas avec les autres détenus à ce moment-là a survécu à cette attaque.

Depuis le jour où la capture des députés a été programmée, et pendant ces 5 années, notre priorité a toujours été de maintenir l'intégrité physique de tous, au milieu des opérations de sauvetage successives, et d'une autre attaque envers les députés de la part de l'armée, dans un autre campement, dont nous avions réussi à les sortir "sans nouveauté" (?)

Dans le même secteur se sont déroulées depuis plusieurs semaines de vastes opérations conjointes entre militaires et paramilitaires, qui ont généré de nombreux combats et la présence grandissante des forces régulières.

Aux parents des députés décédés nous manifestons notre profond regret pour cette tragédie. Nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour qu'ils puissent récupérer les dépouilles mortelles le plus rapidement possible.

L'intransigeance démente du président Uribe pour arriver à un échange humanitaire et sa stratégie de sauvetage par l'armée au-dessus de toute considération [pour la vie des otages] aboutit à des tragédies comme celle dont nous vous informons.

Commandement du Bloc Occidental

FARC-EP

Cordillère occidentale, 23 juin 2007
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   Posté le 01-07-2007 à 13:11:37   

Lettre de Raul Reyes diffusée par Anncol

Doctor Álvaro Leyva Durán
Doctora Fabiola Perdomo

Con la presente me permito certificar ante ustedes la veracidad de la información suministrada en el Comunicado firmado por el Comando conjunto de Occidente, fechado el pasado 23 de los corrientes, dando cuenta de la trágica muerte de los once diputados de la Asamblea del Valle.

Nosotros nos sumamos a las voces de condolencia para los familiares y amigos de los diputados por la infausta pérdida de sus seres queridos. Haremos los esfuerzos pertinentes para coordinar con el Comando Conjunto la pronta entrega de los despojos mortales a los dolientes, cuya concreción dependerá de la disminución de la confrontación militar en las zona donde sucedieron los hechos, que por estrictas razones de seguridad nos abstenemos de mencionar por ahora.

Los pueblos y gobiernos del mundo escuchan perplejos los permanentes gritos del Presidente Álvaro Uribe, instando con vehemencia a sus generales al inmediato rescate militar de los prisioneros, sin ninguna consideración por la vida de las personas retenidas, sin atender las súplicas por el intercambio humanitario de los familiares, del mismo doctor Álvaro Leyva, de los tres países facilitadores, de la Iglesia, entre muchos interesados en concertar con las FARC los acuerdos. Uribe prefiere obstinarse en las aventuras de su eterna guerra antes que pensar en salvar vidas.

Nosotros pese a lo sucedido, con independencia de la soberbia de Uribe, insistiremos con ustedes en la exigencia del despeje de los dos municipios como prerrequisito indispensable para dar inicio al encuentro de los voceros de las dos partes en el propósito de evitar nuevas fatalidades originadas en la política de los rescates a sangre y fuego ordenados por el Presidente”.

Atentamente

Raúl Reyes

Montañas de Colombia, junio 28 de 2007.


Traduction

Docteur Álvaro Leyva Durent
Docteur Fabiola Perdomo

Par la présente, je me permets de certifier devant vous la véracité de l'information fournie dans le communiqué signé par le commandement du Bloc Occidental, daté du 23 juin, rendant compte du décès tragique des 11 députés de l'Assemblée du Valle.

Nous nous joignons aux condoléances adressées aux parents et amis des députés pour la perte tragique de leurs êtres chers. Nous ferons tous les efforts nécessaires pour organiser en coordination avec le commandement du Bloc Occidental la remise des dépouilles mortelles à leurs familles, qui ne pourra se concrétiser qu'avec la diminution des opérations militaires dans la zone où ont eu lieu les évènements, que pour des raisons de sécurité évidentes nous nous abstenons de mentionner pour le moment.

Les peuples et gouvernements du monde écoutent perplexes les cris récurrents du Président Alvaro Uribe, incitant avec véhémence ses généraux à un sauvetage militaire immédiat des prisonniers, sans aucune considération pour la vie des personnes détenues, sans se préoccuper des volontés d'échange humanitaire exprimées par les familles, par le docteur Alvaro Leyva, par les 3 pays "facilitateurs" [France, Suisse, Espagne], par l'Eglise, et tous ceux intéresséspour une concertation avec les FARC en vue d'accords. Uribe préfère s'obstiner dans les aventures de sa guerre éternelle, plutôt que de penser à sauver des vies.

En dépit de ce qui est arrivé, indépendamment de la fierté d'Uribe, nous insisterons avec vous pour exiger le nettoyage des 2 municipalités comme préalable indispensable pour initier une rencontre entre les porte-parole des 2 camps, en vue d'éviter de nouvelles tragédies provoquées par la politique de sauvetage par la force ("par le sang et le feu" ) ordonnée par le Président.

Cordialement

Raúl Reyes

Montagnes de la Colombie, 28 juin 2007
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   Posté le 01-07-2007 à 13:34:45   

Coup de tonnerre cette semaine au procès de Simon Trinidad. Il faut rappeler que c'est le second procès pour l'enlèvement des 3 Américains (un autre procès pour trafic de drogue est prévu en fin d'année)

Pinchao, l'officier de police qui avait réussi à s'évader et multipliait depuis les déclarations, s'était dans la foulée vu offrir pour lui et sa famille un voyage aux frais du gouvernement US pour venir apporter un témoignage accablant au procès.
Rappelons que Pinchao a toujours maintenu avoir fréquenté régulièrement durant leurs 4 ans de détention les 3 otages américains, et qu'il était encore avec eux le 28 avril, jour de son évasion.
Seul problème, quand le procureur l'a interrogé pour lui demander si au cours de ses 4 années, il avait vu Simon Trinidad, considéré comme le principal instigateur de l'enlèvement, Pinchao a déclaré sous serment qu'il ne l'avait jamais vu !!!
Etant présenté comme le principal témoin dans cette affaire, son témoignage devrait porter un coup fatal à l'accusation!

Concernant Sonia, la sentence relative à sa condamnation pour trafic de drogue devrait théoriquement être communiquée dans la semaine.

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   Posté le 04-07-2007 à 20:37:54   

Sonia a pris 17 ans!
Et les autres crevards qui sont là à pinailler avec une video qui date d'octobre...


FARC member ‘Sonia’ sentenced to 17 years
Colombian revolutionary proclaims innocence


Washington, D.C. - Anayibe Rojas Valderama, a member of the Revolutionary Armed Forces of Columbia (FARC) also know as ‘Sonia’, was sentenced here, July 2 by Judge James Robertson to nearly 17 years in federal prison on charges of shipping cocaine to the United States.

“What took place in this courtroom today was anything but justice. This is a frame-up, pure and simple,” stated Mick Kelly outside the D.C. courtroom. Kelly, who helps lead the defense work for another Colombian political prisoner, Ricardo Palmera, added, “In the course of the trial the prosecution called on a band of professional liars to testify. There was the $15,000-a month DEA informant, Rocio Alvarez. Then there were the tales of the retired Colombian National Police officer, Mauricio Moreno, who spoke of plots to sell cocaine to the paramilitaries and then steal it. And then there was ‘Juan Valdez’ whose testimony was a collection of lies.”

During the sentencing hearing, defense attorney Carmen Hernandez pressed for a new trial. She cited the fact that the testimony of ‘Juan Valdez’ was completely discredited and this amounted to new evidence. She also pointed out that her interviews with the jurors after Sonia’s conviction indicated that they were influenced by the ‘Juan Valdez’ testimony. Judge Robinson agreed that the ‘Juan Valdez’ testimony was dubious at best, but then he ruled against a new trial.

Outside the courtroom, defense attorney Hernandez told the press that the trial is not the way things are supposed to work under the constitution. Hernandez was not allowed to make needed investigations and the instructions to the jury were flawed.

Sonia speaks out

Before she was sentenced, Sonia, who was wearing an orange prison jumpsuit, told the court that she was innocent of the charges. She repeatedly proclaimed her innocence throughout her statement.
She related that she had been born to a poor farm family in an outlying area without a government presence. She only received two years of schooling and had to attend school barefoot because of her family’s poverty. She got her first pair of shoes at age 14. It was because of the conditions in her area that she joined the FARC guerillas.
She was arrested in February of 2004 on her brother’s farm and charged with rebellion. However, she was extradited to the United States 13 months later on charges of export of large amounts of cocaine to the United States - the charge she continues to deny.

She asked how it can be explained that, if she was a major drug dealer, her family continues to live in poverty and does not have enough to eat. She also said that family members of Colombians convicted on similar charges in the United States cannot visit because they are denied visas. Even if her family could get visas they could not afford airfare to visit her.

The Bush administration labeled her as a ‘terrorist’ because of her FARC membership. Because of that label, she was kept in solitary confinement for two years of her time here, in spite of never having been charged with infraction of prison rules. She was subjected to severe treatment, for instance being allowed to bathe only twice a week - and then only in handcuffs. Sonja described her solitary confinement as “psychological torture.”

Sonia noted that during a brief period she had been held in the general population of the District of Columbia jail and had been able to study and learn some English. She asked that the ‘terrorist’ label be lifted from her so that she not be held in maximum security and would be able to continue to study and learn.
“It is sad that a lie has become justice in this court because I have not done what they say I have,” said Sonja.

More to come

According to U.S. Assistant Attorney General Fisher, “The prosecution of these FARC members, the first of its kind in the United States, was made possible because of the exceptional cooperation of Colombian authorities and the hard work and efforts of the DEA agents and federal prosecutors who, working together, were essential to the successful conclusion of this important case.”

Tom Burke of the National Committee to Free Ricardo Palmera responds: “This case demonstrates that the Bush administration will stop at nothing to criminalize the struggle for free and independent Colombia. Sonia is not a drug dealer. She is hero who is being made to suffer for her efforts to bring justice to Colombia. Her frame-up was made in the U.S.A. and was assisted by Colombia’s death-squad government.”
In a related case, the trial of FARC spokesman and peace negotiator Ricardo Palmera has moved to the jury phase.

Burke urges all progressive people to support the efforts to for the immediate release of Colombian political prisoners held in the U.S.
Finimore
   Posté le 27-01-2008 à 06:54:53   

lu sur le site
http://www.michelcollon.info:80/articles.php?dateaccess=2008-01-25%2017:04:39&log=invites

Rodrigo Granda - Les FARC répondent aux questions et aux critiques
"Narco-trafiquants" ? "Terroristes" ? "Staliniens" ? "Fanatisés" ? "Sans coeur" ?

Les FARC répondent aux questions et aux critiques
Rodrigo Granda Envoyer à un(e) ami(e) Imprimer

Le 24 juillet dernier, à la Havane, le journal solidarités a obtenu un entretien exclusif avec Rodrigo Granda, membre de la Commission internationale des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie- Armée du Peuple (FARC-EP), enlevé au Venezuela par la police secrète colombienne, incarcéré, puis sorti de prison à la demande de Nicolas Sarkozy. Il permet de mieux comprendre les positions de ce mouvement politico-militaire très controversé qui combat le régime de l’oligarchie colombienne, soutenu par les Etats-Unis, depuis 43 ans.

— Les FARC se considèrent comme un mouvement politico-militaire qui mène une guerre sociale insurrectionnelle contre l’Etat colombien. A ce titre, elles capturent des policiers, des soldats, des officiers et des mercenaires. Elles ont également décidé de séquestrer des personnalités civiles représentatives de l’appareil d’Etat colombien. Enfin, elles ont enlevé aussi des civils dont la libération a été conditionnée au payement d’une rançon. Si personne ne peut contester qu’une armée emprisonne des combattants adverses, comment les FARC peuvent-elles justifier l’incarcération de civils ? Ne pensent-elles pas que de telles pratiques tendent à les isoler de larges secteurs de l’opinion publique colombienne opposés au gouvernement ?

Effectivement, les FARC-EP sont un mouvement politico-militaire usant du juste droit à la rébellion contre un Etat qui pratique une démocratie de façade. Nous répondons à une guerre qui nous a été imposée par les hautes sphères du pouvoir colombien. Durant des décennies, le terrorisme d’Etat a été utilisé comme méthode d’extermination contre nous et notre peuple. Dès lors, et tout le monde le sait bien, une telle guerre a besoin de financement. Ce conflit nous a été imposé par les riches de Colombie : ils doivent donc financer cette guerre qu’ils ont eux-mêmes déclenchée. C’est pour cela que les FARC capturent des personnes, libérées en échange d’une somme d’argent qui est de fait un impôt. Cet argent est destiné au financement de l’appareil de guerre du peuple.

Comme vous le savez, nous parlons de la construction d’un nouveau pouvoir et d’un nouvel Etat. En Suisse, en France, ou aux Etats-Unis, si quelqu’un ne paie pas ses impôts, il va nécessairement en prison. Le nouvel Etat que nous sommes en train de forger a décidé le paiement d’un impôt pour la paix. Cela signifie que toute personne physique ou morale, de même que les entreprises étrangères qui sont établies en Colombie et réalisent des bénéfices supérieurs à un million de dollars par an, doivent s’acquitter d’un impôt pour la paix représentant 10% de leurs gains. Les débiteurs sont informés qu’ils doivent entrer en discussion avec les responsables financiers des FARC et acquitter cette somme. Si ces personnes ne le font pas, elles sont alors arrêtées et emprisonnées jusqu’à ce qu’elles aient effectué leur paiement, avec lequel nous assumons les charges du nouvel Etat, construit et dirigé par les FARC, agissant comme armée du peuple.

Evidemment, au cours des opérations militaires, les FARC capturent des officiers, des sous-officiers, des policiers et des soldats - actuellement détenus comme prisonniers de guerre. Dans ces affrontements, il arrive aussi que l’ennemi capture des prisonniers de notre bord qui, après des jugements sommaires et truqués, purgent des condamnations très lourdes dans les différentes prisons du pays. Malheureusement, cela est normal dans le contexte de la guerre. Quoi qu’il en soit, dans un conflit aussi aigu que celui de la Colombie, il est possible que certaines détentions de civils ne soient pas bien vues par la population de manière générale. Néanmoins, nous considérons qu’en ayant publié la loi 002, selon laquelle certaines personnes et entités économiquement puissantes doivent payer l’impôt pour la paix, nous les avons dûment avisées et qu’elles peuvent entrer en discussion et régler leur situation dans les délais impartis. Si nous obtenons cela, il est indubitable que les arrestations diminueront.

Quant au fait que cela nous éloigne de la population civile, cela se peut, mais ne va sûrement pas être déterminant, parce que de larges secteurs de la population colombienne savent parfaitement que généralement, les FARC-EP ne détiennent que des personnes économiquement solvables. Il ne s’agit, en aucune manière, de détenir des gens au hasard. Concernant les prisonniers de guerre, nous les gardons en prévision d’un échange humanitaire, que nous espérons très proche. Nous n’oublions pas de tenir compte du fait, qu’en Colombie, la justice et les juges spéciaux imposent de fortes condamnations à de nombreux guérilleros et guérilleras arrêtés – qui ont eu la chance de ne pas être assassinés lors de leur capture – : ces condamnations équivalent pratiquement à des emprisonnements à vie. Car, dans notre pays, la justice est une justice de classe et s’applique comme telle : ceux qui font usage du juste droit à la rébellion sont condamnés comme " terroristes " ou " auteurs de séquestration " : les sentences contre les révolutionnaires oscillent entre 40 et 80 années de prison. Ainsi, l’impôt est une nécessité dictée par la situation actuelle de guerre que vit la Colombie. Nous voudrions ne détenir aucune personne, ni civile – même issues des sommets de l’oligarchie -, ni militaire... Mais la confrontation quotidienne dans notre pays impose que les choses se passent de cette manière, et non comme nous le souhaiterions.

— Le financement de la lutte armée dépend en large partie de l’impôt révolutionnaire prélevé sur la culture de la feuille de coca et sur la production de pâte base, et dans une certaine mesure aussi des enlèvements contre rançon. Si un processus de paix débutait, la guérilla pourrait-elle se passer de ces sources de financement sans mettre en péril son autonomie politique et organisationnelle ? En d’autres termes, n’existe-t-il pas à l’intérieur de votre mouvement des forces qui tendent à défendre le statu quo par crainte que la démobilisation prive les FARC de sources de revenus décisives et que cela conduise à leur marginalisation ?

Premièrement, il faut dire que les FARC-EP ont toujours été un mouvement autarcique, c’est-à-dire qu’elles ont vécu de leurs propres ressources et n’ont jamais dépendu – ni hier ni aujourd’hui – et ne dépendront jamais d’aucun financement d’origine étrangère. Comme FARC-EP, nous avons réussi à développer initialement une économie de subsistance avant de développer des facteurs de production qui permettent le maintien de notre mouvement. Les FARC-EP existaient en Colombie bien avant le développement du narcotrafic ou la mise en oeuvre d’une politique logistique de capture systématique de personnes, qui sont des choses conjoncturelles. Avec les années, les FARC-EP ont diversifié leur financement grâce à des investissements de tous ordres : dans des opérations financières à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dans la production agricole, l’élevage, la mine, le transport et bien d’autres secteurs productifs.

Il est indéniable que la Colombie a été transfigurée par des politiques néolibérales imposées par la terreur, qui ont ruiné les campagnes, dans un pays producteur de feuilles de coca pour l’élaboration de la cocaïne, et cela a obligé des milliers et des milliers de familles paysannes pauvres à tirer leur subsistance de cette économie pour ne pas mourir de faim face à la destruction de leurs cultures traditionnelles de café, de maïs, de bananes, de sorgho, de coton, etc.

Les FARC-EP sont un mouvement principalement rural et nous sommes en contact direct avec cette réalité, mais nous n’avons pas les moyens d’obliger les gens à abandonner ces plantations dites illicites sans leur donner une alternative. Lors du dialogue de el Caguán (1999-2002) [1], le gouvernement de M. Pastrana, à l’initiative de notre organisation, avait organisé la première conférence publique internationale pour le remplacement des cultures dites " illicites " et la protection de l’environnement. L’Union européenne, le Japon, le Canada, ainsi que l’ONU, le Groupe des pays amis du processus de paix en Colombie et les pays accompagnateurs de ce dialogue ont participé à ces rencontres. Les Etats-Unis avaient été conviés, mais ils ont décliné cette invitation. A cette occasion, les FARC ont présenté un projet viable pour l’éradication des plantations de feuilles de coca dans les municipes de Cartagena del Chairá et du Caquetá, qui vouaient alors quelques 8 000 hectares à cette activité.

Nous aurions voulu obtenir que la communauté internationale s’engage en faveur d’une alternative à la répression et qu’on réalise des investissements sociaux dans cette région afin d’y développer un " laboratoire expérimental " en vue de la recherche de solutions pour supprimer ces cultures, qui auraient pu être étendues ensuite à d’autres zones du pays, et si possible du continent : en Equateur, au Pérou, en Bolivie. Cette proposition est toujours valable. Nous croyons aussi que la légalisation de la drogue contribuerait à la solution du problème. Des économistes comme Friedman et une revue aussi prestigieuse que The Economist le reconnaissent d’ailleurs. Il y a des raisons à cela : comme il s’agit d’un commerce clandestin, la rotation du capital est impressionnante. Actuellement, on calcule que le produit mondial du narcotrafic représente 680 milliards de dollars et il n’est pas de crime qui ne soit pas commis pour s’approprier cette énorme quantité d’argent.

Il s’agit tout d’abord d’un problème économique, puis politique, et aussi éthique, mais si les énormes profits disparaissaient, l’incitation fondamentale que sont les gains sur investissements disparaîtrait et les Etats pourraient contrôler ce marché. Quelque chose de semblable à ce qui est arrivé, toutes proportions gardées, avec la fin de la prohibition aux Etats-Unis à l’époque de la mafia d’Al Capone et Cie, dans les années 20. Il doit être clair – et nous l’avons démontré face à notre nation et à la communauté internationale – que les FARC-EP ne sont en aucune manière des narcotrafiquants et qu’elles ne sont mêlées ni à la production, ni au transport, ni à la commercialisation, ni à l’exportation de narcotiques. Au contraire, nous sommes disposés à travailler avec la communauté internationale et même avec le gouvernement des Etats-Unis à la solution de ce grave problème.
Notre organisation a imposé le prélèvement d’un impôt aux acheteurs de pâte de coca qui doivent pénétrer dans les zones où ces cultures existent et où nous sommes présents ; et cet impôt représente une forme de contrôle par rapport aux abus commis à l’encontre des paysans cultivateurs. Ensuite, nous n’exerçons pas de fonctions de police. C’est à l’Etat colombien de contrôler ces zones et, jusqu’à présent, il a été incapable de le faire en dépit des milliers de millions de dollars investis par le gouvernement des Etats-Unis pour en finir avec ce trafic qui affecte le monde.

De plus, il faut tenir compte du fait que les revenus générés par cet impôt représentent une fraction infime des coûts de l’appareil militaire des FARC-EP. En ce qui concerne la détention de personnes, il faut dire que leur produit aide aussi au maintien économique des FARC, mais ce n’est pas décisif. L’objectif ultime des FARC-EP n’est pas le " confort " de son personnel dirigeant, de sa hiérarchie ou de ses combattant-e-s. Pour nous, l’argent est un moyen, quelque chose qui peut contribuer à la concrétisation du but politique et stratégique des FARC-EP, soit la prise du pouvoir pour effectuer des changements politiques, économiques, sociaux, écologiques et de tout ordre, dont le pays a besoin et qu’il réclame. Le financement est donc un moyen pour arriver à de telles fins. Personne des FARC-EP n’aspire à devenir multimillionnaire ; c’est l’une de nos grandes différences avec les narcotrafiquants et les paramilitaires qui cherchent à s’enrichir personnellement et à " mener la grande vie ".
Quant à une possible démobilisation - à laquelle vous faites allusion -, cela n’entre pas dans les calculs immédiats des FARC-EP. Imaginez-vous que nous n’avons plus aucun contact avec le gouvernement Uribe. Si nous parvenions à une hypothétique situation d’arrêt de la guerre et devions passer à un autre type d’actions, les FARC-EP disposent d’un " plan B ". Mais nous parlons ici de suppositions, alors que la réalité est bien différente.

Enfin, les FARC-EP ne font pas la guerre par plaisir. Nous avons dit que si le cadre politique ambiant change et que les conditions pour mener une politique large, légale, sans crainte de représailles ou d’assassinats existent, si la voie est ouverte à une démocratie réelle, nous pourrions alors penser à changer la forme actuelle de confrontation militaire pour répondre à la nouvelle donne. Durant tout le mandat présidentiel de M. Uribe, et bien avant, les FARC-EP ont dû faire une opposition politique et militaire au régime, parce qu’il n’existait aucune autre manière de pouvoir exprimer notre pensée. La bourgeoisie colombienne est une bourgeoisie sanguinaire, rétrograde, qui ne comprend que le langage des armes. Si nous n’avions pas répondu à l’agression, elle nous aurait déjà marqués au fer rouge et enchaînés, comme à l’époque de l’esclavage...

— Les récentes mobilisations de masse contre la violence et les séquestrations ont fait porter la responsabilité aussi bien sur le gouvernement que sur les insurgés. Ces mobilisations ne représentent-elles pas un revers pour la gauche, dans la mesure où Alvaro Uribe a su en tirer parti pour détourner l’attention du public par rapport à son implication dans les scandales de la parapolitique ?

Comme vous le dites vous-même, ces mobilisations ont le sens d’un rejet de la violence, et plus particulièrement de la violence officielle et paramilitaire. Le peuple colombien est bien sûr fatigué de l’affrontement militaire, mais quel peuple ne le serait pas après 40 ans de guerre imposés par le régime en place. M. Alvaro Uribe a essayé de capitaliser un mouvement auquel ont pris part des secteurs populaires très proches des FARC-EP, et même des membres de notre organisation. On pouvait voir dans ces mobilisations des pancartes exigeant l’échange humanitaire des prisonniers, la recherche du dialogue pour une issue politique au conflit social et armé que vit le pays. Si vous analysez les bulletins de la presse, de la radio ou de la télévision, vous constaterez que la plus grande part des éditorialistes du pays ont critiqué l’opportunisme politique du gouvernement. Il faut en outre rappeler que dans la ville de Cali, il y a eu un affrontement public entre le ministre de l’Intérieur et l’un des parents des 11 députés tués lors de la tentative manquée de sauvetage militaire, ordonnée par le gouvernement, le 18 juin 2007. Enfin, il n’est pas certain que le président Uribe ait capitalisé ces mobilisations. Au contraire, les derniers sondages d’opinion effectués après cet événement montrent que l’image de M. Uribe est usée et " en chute libre ", et ceci pour la première fois depuis son accession à la présidence [2002].

Quant au problème de la parapolitique [2], il a été dénoncé depuis plus de vingt ans par le journal Voz, l’organe du Parti communiste de Colombie, par les FARC-EP et par des démocrates de tout le pays. Néanmoins, l’Etat colombien a toujours ignoré ces dénonciations. Il y a un an et demi, j’ai eu l’occasion de parler - dans la prison de haute sécurité de Combita, où j’étais alors détenu - avec le responsable pour la paix du gouvernement Uribe, le docteur Luis Carlos Restrepo. Durant cette conversation, nous avons abordé plusieurs thèmes : j’ai pu entre autres lui démontrer que la politique de " sécurité démocratique " imposée par le président et le Plan Colombie avaient échoué. Il m’a répondu : " Ecoutez Monsieur Granda, l’Etat colombien vous a certainement combattus avec des méthodes non orthodoxes... ". Ces méthodes dont parlait Restrepo sont précisément la parapolitique et le paramilitarisme, parce que cette manière de faire a été froidement calculée pour la Colombie. C’est l’une des formes d’expression du fascisme, grâce auxquelles les monopoles financiers, le secteur industriel et les grands propriétaires terriens ont bénéficié de l’ensemble de la recomposition économique du pays, provoquée par la globalisation et les privatisations qui l’accompagne. Les affaires et les gains effectués par ces secteurs ont été extraordinaires. Ce qui reste à privatiser en ce moment est réduit, ce qui nous indique que la période de mise en œuvre la plus brutale du projet néolibéral en Colombie est, dans une certaine mesure, déjà derrière nous, puisqu’il ne reste aucune entreprise publique d’importance à vendre aux transnationales. C’est pour cette raison qu’ils tentent maintenant de démonter ces appareils de mort qu’ils avaient mis en place comme appui militaire à leur projet fascisant d’imposition du néolibéralisme.

Dans ce sens, nous pourrions faire une comparaison avec le Chili du général Pinochet. Rappelez-vous que les politiques néolibérales ont commencé à être imposées au continent après le coup d’Etat de 1973 au Chili. Ce coup d’Etat a pratiquement liquidé la résistance populaire de la classe ouvrière, des classes moyennes et de la paysannerie ; il a imposé la discipline sociale des monopoles, c’est-à-dire le fascisme au service du néolibéralisme, qui a utilisé la terreur dans notre Amérique pour imposer son projet économique et son idéologie politique. Maintenant, en Colombie, l’establishment est secoué, parce que les institutions et les hommes qui les composent, sont impliqués dans la crise à laquelle ils ont conduit la nation. La Colombie est l’un des pays avec le plus haut niveau de corruption à l’échelle mondiale. On dirait que les institutions colombiennes on été créées pour protéger toutes les formes de corruption. C’est pour cette raison que l’establishment, pour imposer ses politiques néolibérales, a jeté par-dessus bord tout sens éthique en politique, et maintenant il reçoit et paye la facture de son " mariage " avec un narco-paramilitarisme créé pour éliminer la gauche révolutionnaire à n’importe quel prix. Ce modèle et ce projet fascistes pour la Colombie ont échoué. Lorsque déferle la marée des dénonciations, le président tente évidemment d’éviter tout débat public et crée des écrans de fumée : la réélection, le référendum, la coupe du monde de football, etc., afin de distraire l’opinion publique nationale. Mais les scandales et la corruption régnante en Colombie sont d’une telle ampleur, qu’aucun de ces shows publicitaires ne réussira à détourner l’attention de l’aspect fondamental : la corruption imposée par la mafia, le paramilitarisme et le narcotrafic - qui sont la même chose – en faveur d’un gouvernement qui est un gouvernement mafieux qui pratiquent une narco-démocratie.

— L’Armée de libération nationale (ELN, Ejército de Liberación Nacional) a décidé récemment de déposer les armes. Dans quelle mesure, cette décision affaiblit-elle la lutte armée des FARC, vu que désormais l’Etat colombien, le paramilitarisme et les Etats-Unis pourront concentrer tous leurs efforts pour vous combattre ?

Il faut relativiser l’impact de la lutte contre-insurrectionnelle que nous vivons aujourd’hui, de la part du gouvernement colombien et des Etats-Unis. Pratiquement, depuis le début du Plan Colombie, les FARC-EP ont résisté seules à ces opérations. Il est indéniable que l’Etat colombien n’a jamais combattu militairement le paramilitarisme. Les opérations militaires dans des zones où opèrent les camarades de l’ELN ont été minimes ; dans une certaine mesure, la responsabilité et le poids fondamental des opérations menées par l’armée colombienne et les gringos ont été supportés par notre organisation. Vous devez vous souvenir qu’en ce moment, la Colombie est le troisième pays bénéficiaire de l’aide militaire nord-américaine, après Israël et l’Egypte. Dans la première étape du Plan Colombie, les États-Unis ont investi 7,5 milliards de dollars et l’Etat colombien a imposé un impôt de guerre de 12 % (qui a été majoré cette année de 8 %). Même ainsi, toutes les opérations du Plan Colombie et celle qui ont suivi ont échoué face à la résistance et à la contre-offensive des FARC-EP.

Il est donc très relatif de penser que l’ennemi puisse nous mettre en déroute, bien qu’il braque toutes ses batteries sur nous. Notre histoire le démontre depuis l’époque de notre naissance à Marquetalia (1964) : rappelons que 16 000 militaires furent déployés dans cette région contre le groupe fondateur des FARC, formé de quarante-six hommes et de deux femmes d’origine paysanne. A ce moment, il n’y avait aucun autre mouvement insurgé dans le pays. Le poids de cette offensive contre les zones d’autodéfense paysanne - dénommée " Opération LASO " [Latinoamerican Security Operation] - retomba naturellement sur les FARC-EP.

Nous croyons que dans cette nouvelle période, une limite a été atteinte dans les actions militaires des troupes gringas, mercenaires et de l’armée colombienne. Nous parlons actuellement de leur déclin. Il faut dire que dans les hautes sphères du gouvernement colombien et dans les couloirs du Pentagone, on parle de l’échec retentissant du Plan Colombie, du Plan Patriota [3], du Plan Consolidation et du Plan Victoria(2002-2007). Il est impossible pour les gringos et l’Etat colombien de remporter une victoire militaire sur un mouvement armé qui, comme le nôtre, mène la lutte depuis quarante-trois ans, et qui dispose d’une large expérience, tant au niveau de ses commandant-e-s que de ses combattant-e-s. Il faut dire qu’il s’agit d’une expérience quasi unique en Amérique latine et dans le monde. Vous pouvez constater qu’en ce moment, il n’y a aucun autre grand plan ou " opération militaire " dans l’hémisphère occidental, qui ait l’envergure et les caractéristiques des opérations menées dans le centre et le sud de la Colombie et pratiquement sur tout le territoire national.

Nous avons dû vraiment livrer une guerre seuls. Auparavant, il existait le " camp socialiste ", la solidarité internationale, et nous avons dû " danser avec la plus laide " (pour utiliser une expression populaire colombienne un peu machiste), mais nous avons vu que seuls, nous pouvions aussi affronter et vaincre l’ennemi. Pour nous, c’est une obligation et notre apport solidaire aux peuples opprimés du monde. La combinaison de toutes les formes de lutte de masses va nous assurer la victoire dans un futur proche. Il ne reste plus d’autre alternative à l’Etat colombien que d’accepter son incapacité à mettre en déroute les insurgé-e-s, ainsi que l’échec de son projet fasciste, qui a utilisé la terreur d’Etat comme arme fondamentale, et de chercher un accord pour que nous puissions entamer une discussion et trouver une issue politique négociée à ce long conflit social et armé que vit notre pays.

Quant au désarmement de l’ELN, je l’apprends... Car je sais que l’ELN n’a pas déposé les armes. Je ne peux pas me prononcer sur les décisions de l’ELN. C’est une organisation souveraine, une organisation de guérilla qui combat depuis des années et qui, d’après ce que je sais, n’a jusqu’ici pas livré une seule cartouche.

— Les FARC sont nées d’un mouvement de paysans pauvres, qui constituent toujours le noyau principal de leur base sociale. Les FARC ont-elles été capables depuis lors de repenser leur réorientation stratégique à la lumière de l’urbanisation extrêmement rapide de la Colombie ? En d’autres termes, comment les FARC s’adressent-elles aux masses urbaines paupérisées qui subissent les constantes attaques des paramilitaires, et la répression exercée par l’Etat colombien ?

Je vous disais à l’instant que les FARC-EP sont une organisation politico-militaire. La lutte que mènent les FARC-EP n’est pas un affrontement d’appareils, c’est-à-dire entre l’appareil militaire de l’Etat colombien et celui des FARC-EP proprement dit.
De manière générale, si on analyse l’évolution du comportement des Etats bourgeois, on observe que ceux-ci ont diverses manières de mettre en œuvre ce qu’ils appellent " la démocratie représentative ", et qu’ils combinent à peu près toutes les formes de lutte pour exploiter les peuples. Les gringos appellent cela " la carotte et le bâton ", qu’ils pratiquent de la manière suivante : s’ils considèrent que les masses sont dociles, ils les laissent développer certaines formes limitées de démocratie pendant un certain temps ; s’ils considèrent que ces masses se sont radicalisées, ils font descendre les troupes dans la rue et répriment. Mais s’ils constatent que ces mouvements de masse se radicalisent encore, ils recourent au terrorisme d’Etat et massacrent leurs opposant-e-s et exterminent des organisations de masse. C’est la terreur au niveau le plus effrayant, qu’ont connu tous les pays de notre Amérique dans le passé récent et qui perdure encore en Colombie.

De ce point de vue, il est légitime que les mouvements révolutionnaires de Colombie et du monde emploient toutes les formes de lutte de masse pour arriver aux changements révolutionnaires dont la société a besoin à un moment de son développement. Nous n’avons pas proclamé la lutte armée par décret. Elle ne peut d’ailleurs pas l’être, pas plus que par la volonté de tel ou tel personne ou parti. La lutte armée naît de la nécessité impérieuse de défendre des intérêts de classe à un moment donné, lorsque les Etats bourgeois ferment toute possibilité de démocratie et d’expression dont peuvent bénéficier les masses.

En Colombie, malheureusement, l’histoire a confirmé ce que je viens d’affirmer : les FARC-EP, à la recherche d’une réconciliation nationale en 1982, sont entrées en dialogue avec le président de l’époque Belisario Betancur. On est parvenu alors à signer les accords de La Uribe [1984]. Comme corollaire à ces accords a été fondé le large mouvement appelé Union patriotique (UP). Lorsque ce mouvement est apparu dans la vie politique nationale, il a bénéficié d’un sentiment de sympathie de la part des habitant-e-s de la campagne et des villes, des classes moyennes, des étudiant-e-s, etc. Autrement dit, c’était un mouvement qui rassemblait des secteurs très divers. Lorsque celui-ci a commencé à se développer, la bourgeoisie a paniqué et entamé son extermination planifiée et systématique : en premier lieu celle de ses dirigeant-e-s, ensuite de ses militant-e-s. Tout ceci a conduit au génocide politique le plus aberrant qu’ait connu l’Amérique latine. De cette expérience, mise en échec par le terrorisme d’Etat, les FARC-EP ont beaucoup appris ; elles ne sont pas disposées à répéter la même histoire.

Nous avons produit un effort important du fait de la création et du développement de mouvements et d’organisations populaires et politiques au niveau national. Nous faisons un effort considérable pour la construction du Parti communiste clandestin de Colombie, qui doit être clandestin parce que nous avons déjà fait l’expérience de plus de cinq mille morts avec l’UP. Nous construisons également le Mouvement bolivarien pour une nouvelle Colombie, auquel tout un chacun peut participer. Ce mouvement n’a pas de statuts, les gens peuvent se réunir en petits groupes pour éviter les coups de l’ennemi ; personne ne doit faire référence à son activisme politique, et ses formes d’expression sont clandestines. A travers ces structures organisationnelles, il est possible de participer au mouvement estudiantin, ouvrier, paysan, populaire… mais les FARC-EP construisent aussi les Milices bolivariennes, qui agissent dans les campagnes, aux alentours des grandes villes et à l’intérieur de ces dernières.

Les FARC-EP considèrent que la révolution en Colombie doit déboucher en partie sur des formes d’insurrection urbaine, peut-être analogues à celles qui se sont développées au Nicaragua à l’époque (que l’on se souvienne des batailles de Managua, Masaya, Estelí, León, pour n’en citer que quelques-unes), qui furent des actions de guérilla et d’insurrection populaire combinées qui, dans leur ensemble, ont fait tomber la dictature de Somoza.

Nous faisons un effort très important en direction du mouvement syndical, estudiantin, des classes moyennes urbaines, des travailleurs-euses informels, du mouvement communal, coopératif, des pères de famille. C’est-à-dire que nous essayons de tout ramener à des formes d’organisation simple, afin de favoriser du dehors la conscience politique et pratique de la nécessité des changements dont le pays a besoin, davantage encore dès lors que les conséquences désastreuses des politiques néolibérales non seulement radicalisent les masses urbaines, mais aussi, paradoxalement, les rapprochent et les allient dans la luttes.
En Colombie, les FARC-EP sont intéressées par la construction d’un nouveau gouvernement de réconciliation et de reconstruction nationales, large et démocratique, sans exclusives, auquel puissent participer tous les secteurs de la vie politique nationale qui souhaitent sortir le pays de l’abîme dans lequel il se trouve pour le mettre en situation d’affronter les défis du 21e siècle avec beaucoup d’espérance, d’optimisme et en nous plaçant à l’avant-garde des nations démocratiques et révolutionnaires du monde.

— Quels sont pour les FARC les mouvements sociaux urbains dont le développement paraît stratégiquement essentiel dans ce processus ?

Dans les villes, nous travaillons essentiellement en direction des secteurs industriels. Nous travaillons également au sein du mouvement coopératif, avec les collectifs d’action communale dans les quartiers, avec des associations de l’économie informelle, qui se sont multipliées au cours des dernières années en raison des politiques néolibérales. Nous accordons aussi beaucoup d’importance au problème des femmes et de la jeunesse en général. En conséquence, nous disposons d’une représentation dans tous ces secteurs. Nous agissons de manière consciencieuse pour leur donner un caractère organisationnel et les orienter vers la lutte politique. En même temps, ce travail nourrit, par ses expériences et ses formes d’affrontement avec la répression, notre propre action politique. Bien que les FARC soit nées comme un mouvement essentiellement paysan et que cette base sociale se maintienne dans sa composition actuelle, il est également vrai qu’il y a d’autres secteurs de la société qui nous accompagnent dans la lutte. Parmi les gens liés aux FARC-EP, on trouve des secteurs des classes moyennes et professionnelles, techniques et supérieures, mais aussi des professions libérales, des prêtres, des gens des milieux de la culture et de l’art populaire dans toutes ses expressions. C’est un changement qui s’est opéré au cours de ces dernières années. Nous soulignons la participation des femmes dans nos rangs : elles représentent aujourd’hui 43% des forces de la guérilla.

— On dit que les FARC ne se sont pas toujours montrées capables de permettre concrètement, dans les régions sous leur contrôle, le développement d’une société civile organisée de manière autonome en fonction des différents intérêts qui la traversent (coopératives, syndicats, associations diverses, minorités indigènes, etc.). Cette attitude ne révèle-t-elle pas un projet de société autoritaire fondé exclusivement sur les capacités et les compétences d’une sorte de parti-Etat ?

(Rires…) Je ne sais pas à quoi vous vous référez avec cette question. Je ne sais pas non plus quand nous avons eu sous notre contrôle une quelconque partie du territoire national. Ceci n’est encore jamais arrivé jusqu’à présent. En Colombie, nous ne menons pas une guerre de position. Nous sommes une armée de guérillas mobiles. Lorsque nous sommes pour un temps dans certaines régions, nous développons la démocratie directe d’une façon inédite. Plus encore, je crois que les FARC-EP sont beaucoup plus démocratiques que certains Etats ou démocraties. Nous disposons, comme organe de décision des FARC-EP, de la conférence nationale des guérilleros, qui se réunit tous les quatre ans (ou un peu plus, selon l’état de la guerre). Les postes de commandement, sans exception, sont décidés au vote de tous les guérilleros. Autrement dit, il n’y a pas de nomination par décret. C’est au travers du vote populaire, au travers du vote des membres des FARC-EP, que se vit la démocratie et que se règlent les questions de hiérarchie à l’intérieur du mouvement guérillero, en collaboration avec les communautés.
Le cas le plus significatif a été celui de San Vicente del Caguán, dans le centre-sud du pays, pendant la période du désengagement et du dialogue, entre 1999 et 2002. Là, nous nous sommes installés pendant trois ans, et nous avons oeuvré avec les communautés dans le cadre d’actions civiles et militaires. Ensemble, la population civile et le groupe de guérilleros, nous avons construit, en travaillant en commun, des ponts, des routes, des écoles, des hôpitaux, des chemins vicinaux, et plusieurs fleuves, rivières et ruisseaux fortement pollués ont pu être réhabilités. D’autre part, les FARC-EP ont émis des règlements en matière écologique (chasse, pêche, élagage et exploitation du bois, protection des arbres indigènes), et tout ceci s’est fait avec la participation de la communauté. Par exemple, pour la construction d’une route, 100 à 200 collectifs d’action communale de toute la région se sont réunis, et là, par votation populaire, ils ont déterminé qui allait travailler, comment, et avec quel appui économique et logistique. On faisait ensuite les comptes et on les présentait aux masses pour qu’elles analysent la finalité de chaque investissement. Ça, c’est la démocratie participative et ouverte, une vraie démocratie de masse comme n’en a jamais connu le pays. C’est l’expérience que nous avons faite.

L’autoritarisme ne fait pas partie des principes des FARC-EP. Certes, nous défendons des principes, et sur ces principes nous ne cédons pas. Nous avons notre propre vision de ce que doit être la démocratie. La démocratie doit être ouverte et la plus directe possible. C’est-à-dire une démocratie de masse comme forme permettant de définir et de débattre des grands problèmes. C’est très simple : si dans une communauté, il y a 100 personnes, pourquoi 10 devraient-elles décider ? Pour nous, ce sont ces 100 personnes qui ont le pouvoir de prendre la décision. On parle d’une démocratie représentative en Colombie, parce qu’il y a des élections, mais, en réalité, ces scélérats qui vont au Sénat ou à la Chambre des représentants ne sont en aucune manière des représentants authentiques des communautés. Ce sont des gens qui arrivent là du fait de leur richesse, par le clientélisme et les escroqueries auxquelles ils soumettent notre peuple. Par conséquent, comme vous le voyez, il est important de clarifier le type de démocratie dont on parle, ce que nous entendons, nous FARC-EP, par démocratie, et ce que vous entendez vous, en Europe, par ce terme. Je considère que les FARC-EP sont une organisation démocratique qui exerce la démocratie dans les domaines dans lesquels elle travaille. Nous sommes en faveur de la démocratie directe la plus large et la plus participative possible. Une démocratie exercée pour et par les majorités et non une démocratie de façade, une démocratie pour un groupe restreint de privilégiés. Ce type de " démocratie " ne nous plait pas et nous n’allons pas la pratiquer. Je vous ai dit que dans les FARC-EP nous préférions organiser les masses dans toutes sortes de collectifs qui leur permettent de défendre leurs intérêts. Ceci est le secret de la survie des FARC-EP au coeur d’un conflit aussi complexe que celui de la Colombie.

— Les FARC sont fréquemment critiquées, y compris par des forces de gauche, pour l’usage de méthodes " expéditives " en leur sein : c’est le cas des exécutions de déserteurs, de l’envoi de militant-e-s " démoralisé-e-s " pour accomplir des missions suicides, de l’obligation faite aux combattantes enceintes d’avorter, etc. Il n’y a pas de doutes que les FARC sont engagées dans une lutte armée très dure, mais de telles méthodes ou pratiques ne mettent-elles pas en question les droits individuels des combattants ou la liberté de discussion au sein de la guérilla, révélant ainsi une forme d’organisation politique très verticale dans la tradition stalinienne ?

Votre question montre que l’on sait très peu de choses sur les FARC-EP et qu’on se fait ainsi l’écho, peut-être inconsciemment, de la propagande du régime (le régime oligarchique colombien et son allié les Etats-Unis). C’est l’ennemi qui affirme que nous sommes organisés de manière verticale, que nous résolvons tous les problèmes d’une façon expéditive, comme vous l’évoquez dans votre question.

Nous utilisons des méthodes politiques pour résoudre tous les problèmes qui apparaissent à l’intérieur des FARC-EP. Initialement, les nouveaux combattant-e-s suivent une école de formation de six mois, où les documents qui sont étudiés sont essentiellement nos statuts, les normes de commandement et le régime de discipline. Si l’aspirant-e se rend compte qu’il ne peut pas, pour des raisons physiques ou morales, mettre en œuvre ces normes, il peut retourner chez lui sans problème, parce que jusqu’à ce moment, il ne connaît rien ni personne de plus que les gens qui, comme lui, ont assisté clandestinement au cours de formation initiale. Une fois passé ce niveau, la personne contracte un engagement, et lorsqu’on intègre les FARC-EP, c’est pour la vie, c’est-à-dire jusqu’au triomphe de la révolution et à la construction d’une nouvelle société.
Nous ne disposons pas d’un service militaire obligatoire, ni d’ailleurs volontaire. L’intégration aux FARC-EP suppose l’implication complète dans la formation politique et militaire sur la base d’une adhésion consciente. N’oublions pas que l’on trouve des gens pour manipuler des armes partout, mais des gens pour comprendre la politique, la lutte des classes et les changements sociaux, dans une société comme la nôtre, c’est bien plus difficile. Cet ensemble de capacités, dont le développement est dans notre intérêt, nécessite et exige une formation permanente et à long terme.

Il n’est pas vrai, par conséquent, que nous utilisions le peloton d’exécution ou que nous nous livrions à des exécutions extrajudiciaires. Nous n’avons pas à le faire, parce qu’il y a dans nos statuts bien des manières de sanctionner les ruptures de la discipline de notre organisation. L’exécution n’est envisagée que pour les traîtres et les infiltrés qui travaillent consciemment pour l’ennemi. C’est la mesure la plus grave qui s’applique dans les FARC-EP. Pour le reste, toute situation se résout par la critique et l’autocritique sur la base des principes du marxisme-léninisme qui sont partie intégrante de notre conception de la révolution.
Le reste, au même titre que ce qui est contenu dans votre question, relève d’une campagne diffamatoire qui cherche à transformer les FARC en un mouvement sans discipline, sans hiérarchie, sans mandats de commandement reconnus. Et, dans ces conditions, une organisation militaire ne peut pas subsister. Il y a un adage qui dit : " Soit la discipline est mise en œuvre, soit la milice disparaît ".

En ce sens, il serait absurde de penser que nous pourrions envoyer des personnes démoralisées, avec des problèmes psychiques, ou sans qualifications politico-militaires suffisantes, accomplir des missions. Il s’agit d’une guerre ! Qui pourrait commettre une telle erreur ? Bien au contraire, à l’intérieur des FARC-EP, la participation à des missions constitue une forme de reconnaissance du bon travail ; elle est un encouragement et un honneur pour les combattant-es. Dans les FARC-EP, on préconise une participation consciente et, pour cela, la valeur des combattant-e-s en mesure de participer à chacune des actions de guerre, ou aux missions spéciales que les FARC-EP décident, est étudiée à l’avance par les commandant-e-s.

Pour ce qui est des femmes dans la guérilla, elles sont libres. Pour la première fois, une organisation de gauche et un mouvement révolutionnaire envisagent la femme comme une personne absolument libre et égale à l’homme, qui assume les mêmes responsabilités, les mêmes tâches et a les mêmes droits. Depuis sans doute l’époque du matriarcat, la guérilla est aujourd’hui le lieu où la femme commence à tenir le rôle qu’historiquement elle a perdu, ce qui fut la défaite la plus grande qu’ait subi le genre féminin dans l’histoire de l’humanité. A propos du problème de la grossesse dans les FARC-EP, les guérilleras savent d’avance que dans le contexte de guerre qu’elles vivent, elles ne peuvent tomber enceinte. A l’intérieur de notre organisation, nous avons mis en œuvre un travail éducatif de diffusion de l’information et de prévention pour que les femmes connaissent bien les mécanismes de la procréation, ainsi que les manières d’éviter la grossesse et/ou les maladies sexuellement transmissibles.

Parfois, par erreur ou accident, se produisent des cas involontaires de grossesse, mais compte tenu des normes et des conditions objectives de la vie dans un environnement combattant, la grossesse est interrompue, en général à la demande de la combattante elle-même. Dans ces cas, l’interruption s’effectue dans des conditions hygiéniques d’asepsie, avec des médecins qualifiés, et en prenant les mesures pour éviter tout risque pour leurs vies. Dans beaucoup de pays, l’interruption de la grossesse est légalisée et fait partie de certaines constitutions du monde, mais on nous a toujours reproché notre arbitraire supposé sur ce thème et on nous a diabolisés. N’y a-t-il pas ici une double morale ? Sachez que pour les FARC-EP, les valeurs familiales (très importantes pour la société colombienne) constituent un fondement de la conception de la nouvelle société que nous voulons construire. Mais nous vivons une étape qui ne facilite pas le développement de cette partie importante de la vie.

Il est révélateur que, malgré toute cette propagande contre notre organisation, la présence féminine dans les rangs des FARC-EP soit actuellement de l’ordre de 43%. Les guérilleras des FARC sont de vraies amazones dans la guerre, ou comme dirait Simon Bolivar en se référant à ces valeureuses guerrières romaines, elles sont de véritables " lumières ". Hors de la guerre, nos camarades femmes ont un comportement très féminin. Au combat, elles sont aussi aguerries que les hommes. Elles nous donnent des leçons d’honnêteté, d’abnégation, de sacrifice, de fraternité et d’héroïsme… Comment pourrions-nous maltraiter ces camarades, qui prennent une part fondamentale à la lutte pour le triomphe de la révolution…

— Qui est responsable de la mort des onze députés colombiens détenus par les FARC ? Comment est-il possible que ces onze otages se soient trouvés ensemble au même endroit ? Pensez-vous qu’il s’agisse d’une opération délibérée de l’Etat colombien pour lancer une vaste campagne politique contre la guérilla des FARC ?

Cela fait un certain temps que les FARC-EP avertissaient l’opinion publique nationale et internationale du fait que les opérations de sauvetage de prisonniers par l’armée étaient exagérément risquées pour la vie des otages qu’elles détenaient. C’est pour cela que les FARC-EP ont indiqué que la responsabilité de la mort des onze députés du Valle del Cauca, le 18 juin 2007, incombait essentiellement à ceux qui ont donné l’ordre et tenté de les libérer par la force. Le premier responsable est Monsieur Uribe.
Vous expliquer pourquoi ils étaient ensemble serait me livrer à des spéculations, parce que je me souviens qu’à cette date, je venais tout juste de quitter la prison de La Dorada. Concernant la mort des onze députés, il faut dire qu’indiscutablement, il s’agit d’un plan minutieusement préparé tant politiquement que militairement et sur le plan de la propagande. Le gouvernement de Uribe a démarré son plan en parlant de la possibilité de faire sortir de prison un certain nombre de prisonniers des FARC-EP, sur lesquels personne n’avait rien demandé. Nous avons toujours cherché à obtenir un échange humanitaire de prisonniers bilatéral FARC-EP/gouvernement. C’est alors que Uribe a relâché, de façon totalement unilatérale, certains combattants des FARC-EP. Cette action, à mon sens, était liée à la préparation en secret d’une action de plus grande envergure dans les montagnes colombiennes. Il s’agissait précisément du sauvetage des douze députés par un groupe de spécialistes composé d’agents de la CIA, de mercenaires anglais et israéliens et de commandos de l’armée colombienne.

Le projet était sans doute celui-ci : pendant que ce groupe apparaissait comme libérant avec succès les douze députés, Uribe remettrait en prison les prisonniers relâchés et commencerait un travail politique à l’intérieur et à l’extérieur du pays visant à démontrer que les interventions directes seraient dorénavant le moyen le plus indiqué pour obtenir la libération des personnes contrôlées par les FARC-EP, fermant ainsi tout espoir d’échange humanitaire et toute possibilité de dialogue. Le résultat de cette opération et d’autres opérations analogues nous conduit à penser que les tentatives de libération du type " Ambassade de Lima " [1996-1997] ou " Opération Entebbe " [1976] ne peuvent être menées à bien dans les forêts colombiennes. Ce qui s’impose inexorablement en Colombie, c’est l’échange humanitaire entre le gouvernement et les FARC-EP, comme préambule à une possibilité de dialogue ouvrant la voie à la paix et la justice sociale. Espérons que nombre de vos lecteurs, la communauté internationale, les Etats, les gouvernements, les partis, les organisations sociales, religieuses, humanistes et de gauche pourront contribuer à cette quête afin de permettre un échange humanitaire, et que cela sera utile pour établir une forme de dialogue en vue d’une issue au conflit social et armé que nous vivons en Colombie.

Questions posées par Jean Batou. Entretien mené par un envoyé spécial de la rédaction.

NOTES:
[1] [NDLR] Dialogues et processus de paix dans la zone démilitarisée de El Caguan.
[2] [NDLR] Consultez à ce propos le dossier " parapolitique et paramilitarisme " sur le site du RISAL : http://risal.collectifs.net/spip.ph....
[3] [NDLR] En plus des opérations de lutte contre la drogue du Plan Colombie, les militaires colombiens ont aussi mis en oeuvre le Plan Patriota soutenu par les Etats-Unis, une opération de grande envergure de contre- insurrection qui a pour but de prendre le contrôle des régions contrôlées par les FARC dans le Sud et l’Est de la Colombie.

Source : revue solidaritéS, (http://www.solidarites.ch/), Genève, août 2007.
Traduction : revue solidaritéS.
Xuan
   Posté le 27-01-2008 à 18:43:27   

La mère de Betancourt accuse Uribe

"Yolanda Pulecio, mère de l'otage franco-colombienne détenue par la guérilla des Farc Ingrid Betancourt, a accusé ce soir le président colombien Alvaro Uribe de mettre en danger la vie des otages en ayant ordonné à l'armée d'encercler les zones où ils se trouvent.
"Ces propos montrent qu'Uribe se moque de la vie des otages, qu'il n'a pas de scrupules à mettre en danger la vie de toutes les personnes détenues", a déclaré à l'AFP Mme Pulecio.

Elle a souligné craindre un épisode similaire à la mort en juin dernier de 11 anciens députés otages des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Selon la guérilla, ils ont été tués dans une attaque déclenchée par un groupe militaire non identifié alors que le gouvernement affirme qu'ils ont été exécutés par les rebelles."


[Source: AFP - cité dans le Figaro]