| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 00:26:42
| SMT a écrit :
... dans les faits (c’est ce que veut dire l’expression « de fait ») la théorie des 3 mondes avait amené à une politique de collaboration même si ce n’était peut-être pas le but. |
La théorie des trois monde ne justifie aucune politique de collaboration sauf pour ceux qui souhaitent pratiquer une telle politique. N'importe quelle théorie peut être détournée de ses fins. C'est le propre de l'opportunisme de droite ou de gauche que de déformer la théorie m.l. Sinon on pourrait tout autant dire que le marxisme-léninisme a dans les faits amené une politique révisionniste "même si ce n'était pas son but". Le seul critère de vérité d'une théorie ce sont les faits et non les interprétations qui en sont tirées. Si nous voulons étudier la théorie des trois mondes et son évolution, nous devons examiner les rapports actuels entre les nations, les contradictions réelles entre elles et l'histoire de ces contradictions. Très souvent l'actualité internationale confirme la justesse de cette théorie depuis déjà de nombreuses années, en tenant compte de la dislocation du social-impérialisme. Notre tactique et de notre stratégie doivent utiliser cette théorie pour apprécier la situation internationale, mais elles découlent principalement des contradictions propres à notre pays. De sorte que l'ennemi principal ici est la bourgeoisie de notre pays. Il ne saurait être question également de soutenir notre impérialisme au prétexte qu'il est malmené. Et en particulier, nous devons rejeter la campagne chauvine contre les pays émergents.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| | Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 07:58:57
| SMT a écrit :
J'ai mis du temps à voir où j'avais écrit ça (« une politique de fait de collaboration de classe avec le pouvoir bourgeois Giscard), c'était dans ce topic le 21/09 à propos du pcmlf. Vu les réponses de Finimore (que je rappelle ci-dessous) je pensais que le camarade n'était pas en désaccord pour dire que dans les faits (c'est ce que veut dire l'expression « de fait ») la théorie des 3 mondes avait amené à une politique de collaboration même si ce n'était peut-être pas le but. |
Il s'agit surtout d'une très mauvaise compréhension de la t3m !
SMT a écrit :
Finimore le 31/07 dans ce topic : « La " théorie des 3 mondes " a pourtant servie de prétextes au : Chauvinisme (ce qui ne veut pas dire qu'elle le prescrit...), Tendances conciliatrices avec l'Impérialisme français » |
Comme le pacte Germano-soviétique de non-agression (mal compris par certains) a donner des interprétations très différentes dans le PCF. Et aussi a servie de prétexte anticommuniste pour interdire le PCF.
SMT a écrit :
Finimore cite Jurquet le 31/07 aussi : « Notre ligne tactique était opportuniste et erronée, il fallut en convenir. Elle fut qualifiée de " bourgeoise " à l'unanimité. » |
Ce passage concerne la ligne du 2e congrès du PCMLF, cette ligne fût critiquée et autocritiquée (voir le détail sur le site des EP, notamment CAHIER ROUGE n°14 - janvier 1978- Revue théorique du Comité Central du PCMLF
Message édité le 29-10-2006 à 08:02:32 par Finimore
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 09:19:31
| En effet, je viens de me replonger dans ce débat, c'est vraiment excellent !
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| Jameul | pas de justice pas de paix | Grand classique (ou très bavard) | 714 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 10:54:55
| en tout cas le débat est très intéressant et on apprend plein d'éléments sur l'histoire ML |
| gorki | Les ouvriers n'ont pas de patrie | Grand classique (ou très bavard) | | 835 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 11:19:03
| Xuan a écrit :
Lorsque tu écris « Cette politique objectivement de collaboration de classe du PCMLF ne pouvait permettre de faire correctement la démarcation avec les positions révisionnistes du PCF qui avaient beau jeu de gloser et ironiser sur "d'étranges collusions". » Ca me troue le cul : la démarcation d’avec le révisionnisme nous l’avons faite et dans des conditions difficiles. Il y a eu des erreurs mais je laisse chacun apprécier de quel côté se trouvent la collaboration de classe et les collusions, qui n’ont rien d’étrange finalement. « un aigle peut voler plus bas qu’une poule mais une poule ne s’élèvera jamais aussi haut qu’un aigle ». |
J’avais pris la décision de ne pas intervenir dans les débats académiques de Sieur SMT « ou de son correcteur », parce que prudence étant mère de sûreté j’ai été porté à prendre au sérieux les déclarations de Jacleo, sur certaines pratiques, en raison desquelles Sti et moi avons eu l’impression d’être, un moment, devenu les dindons d’une bien étrange farce et contre laquelle nous avons été les seuls à protester, (1) Seulement l’honneur de militants ouvriers du PCMLF ayant payé chèrement leur fidélité à leur idéal communiste étant atteint, dans cette dernière sortie par ce « binôme » donneur de leçon dont j’ai déjà eu l’occasion de démontrer la prétention je ne peux rester de marbre. Episodiquement je survole les posts du forum. Jusque là chez monsieur SMT, je n’avais rien eu à observer de bien futile, que de la chiure de mouche, comme dirait un guide illustre de notre connaissance à tous (voir ma dernière citation dans le jeux des devinettes (2), dans des débats ou nous sont ressassées les polémiques anciennes jamais tranchées, mais offrant grain à moudre à qui veut s’exercer, à prendre posture de spécialiste pour épater la galerie, et obtenir bien facilement statut d’officier du mouvement.) Xuan à raison de rappeler l’exemple de ce camarade qui semble l’avoir vraiment touché, en tout cas suffisamment pour qu’il sorte de sa juste réserve habituelle, même si se reprenant il vous gratifie d’une dernière politesse (question « connoly ») Petit monsieur, je prendrais moins de gants pour vous signifier que dans ces diatribes il n’y a que littérature de petit bourgeois prétentieux en recherche de crédibilité sans avoir à justifier de quelques morsures de la répression, qu’ils convient d’usage de faire la démonstration quand on prétend donner des leçons d’intégrités révolutionnaires aux autres. Le camarade Xuan a raison de ne pas apprécier cette dernière sortie et l’exemple qu’il apporte et assez démonstratif sans qu’il soit utile d’en rajouter pour avoir à nous justifier, pour tant soit peut que nous le devions, nous ouvrier communiste marxiste-léniniste, devant des gens que le sens de la stratégie pousse à la pratique des pseudo en chambre d’écho et à l’esbroufe des saluts prolétariens usurpés et intempestifs. Protagoniste de cette période, présent ici, je me devais de laver l’affront, en témoin directe de la répression « multipolaire » que nous avons eu a affronter, au titre de militant communiste ouvrier Marxiste-léniniste, dans nos luttes idéologiques au quotidien contre le révisionnisme moderne sur nos lieux d’exploitations. En exemple, et pour ce qui me concerne , je ne dois mon sauvetage in extrémiste d’un licenciement dans une boite de la métallurgie où j’ai bossé après m’être fait retirer tous mes mandats CGT (et donc livré à la répression patronale), au fait que nous avons dans les deux jours qui suivirent, avec les camarades ouvriers désabusés et deux autres camarades élus du syndicat CGT de la boite (qui n’approuvaient pas la méthode) créé une section CFDT ; cela pendant que d’autres que l’on voient apparaîtrent maintenant en héros du jour travesti en Marxiste-léniniste se réfugiaient ou restaient au chevet du vieux P«C»F pour se glisser sans complexe idéologique dans son lit douillet fait d’électoralisme, sans jamais avoir souci de repousser la couverture politique qui leur tenait bien chaud, en raison de trop de frilosités à se découvrir. Monsieur SMT ? sachez que charité bien ordonné commence par soi même, et qu’à cet égard, encore une fois, je constate que vous n’avez pas votre égal pour vous montrer donneur de leçon en stratégie. Une fois pour justifier votre théorie du flux et du reflux du « mouvement révolutionnaire » propre à justifier toutes les trahisons de luttes (voir notre « débat » sur CPE-CNE) et une seconde fois, pris la main dans le sac du révisionnisme par le camarade xuan, pour soutenir les pires des solutions réformistes qui font payer un lourd tribu à notre classe. A ce propos, je suis entièrement d’accord avec le camarade Xuan et la juste réponse sur les prétentions de votre organisation à faire avaler les couleuvres des propositions économique de nouvelles stratégies industrielle (3) qui ne sont que l’expression d’une petite bourgeoisie en désarroi accompagnée d’une aristocratie ouvrière qui voit pointer devant elle (en raison de ses attitudes économiste) le moment où à l’égale de leur « Maurice Thorez » ils devront prononcer à leur tour le fatidique : « camarades il faut savoir arrêtez une grève » ou finir en jacques Chéreque N°2 de la CFDT, passé maître dans l’art des nouvelles stratégies industrielles, à prodiguer conseilles aux magnats de la sidérurgie lorraine (4) Monsieur, l’existence de vos organisations frauduleusement étiquetées Marxiste-léniniste, PRCF, URCF etc. ne se comprend, au travers l’étude de vos « thèses et autres programmes », que comme une passerelle idéologique qui doit conduire les militants en instance de prise de conscience révolutionnaire à rester dans le giron de la social-démocratie, le tout camouflé derrière des soucis de stratégies qui ne sont que l’expression des éternelles hésitations de la petite-bourgeoise à définitivement choisir son camp. Ce message étant bien installé là où il faut, j’en ai définitivement terminé avec vous (1) https://humaniterouge.alloforum.com/sujet-19525-0-630-0-0-1-1627-1.html (2) https://humaniterouge.alloforum.com/sujet-19525-0-632-0-0-1-1464-15.html (3) https://humaniterouge.alloforum.com/sujet-19525-0-625-0-0-1-1816-1.html (4) extraite d’une biographie qui lui a été consacré : « Jacques Chérèque a été un acteur clé de la mutation de la Lorraine industrielle. Peu à peu, le sidérurgiste lorrain deviendra n° 2 de la CFDT en France, puis siègera au comité consultatif de la Commission Economique du Charbon et de l'Acier, à la Fédération Européenne de la Métallurgie et à la Confédération Européenne des Syndicats. Jacques Cherèque sera nommé Préfet de Région délégué de 1984 à 1988 puis ministre délégué à l'Aménagement du Territoire et aux Reconversions de 1988 à 1991. »
-------------------- L'émancipation des ouvriers sera l'œuvre des ouvriers eux-mêmes |
| SMT | Jeune Communiste | 138 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 13:34:07
| L'intervention de Gorki étant un ramassi d'insultes, je stoppe mes interventions sur ce topic ayant autre chose à faire que d'y répondre (travail bolchévik de nuit comme de jour dans les luttes de classe, les usines et quartiers de nos frères immigrés ). Rappel : une citation de Gorki pour voir ce qu'il dit du pcmlf : "Bien !que l’URCF soit « truffée » de transfuges du PCMLF ou du PCRML des années 70/ 80, ayant rejoint le PCF ou bien pas, quoi de plus naturel, c’était leur destinée. Compagnons de route d’authentiques ouvriers communistes du PCMLF qui ne furent pas nombreux je vous l’accorde..."
-------------------- "Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline. |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 16:26:44
| SMT a écrit :
L'intervention de Gorki étant un ramassi d'insultes, je stoppe mes interventions sur ce topic ayant autre chose à faire que d'y répondre (travail bolchévik de nuit comme de jour dans les luttes de classe, les usines et quartiers de nos frères immigrés ). Rappel : une citation de Gorki pour voir ce qu'il dit du pcmlf : "Bien !que l’URCF soit « truffée » de transfuges du PCMLF ou du PCRML des années 70/ 80, ayant rejoint le PCF ou bien pas, quoi de plus naturel, c’était leur destinée. Compagnons de route d’authentiques ouvriers communistes du PCMLF qui ne furent pas nombreux je vous l’accorde..." |
Je trouve dommage que tu mettes en avant l'intervention de Gorki sur ce topic pour arrêter la discussion.
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| sti | Grand classique (ou très bavard) | 826 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 16:53:56
| Compagnons de route d’authentiques ouvriers communistes du PCMLF Le camarade Xuan est le camarade dont il parle étant de ceux-là, tes manipulations de texte, ta démagogie ne feront pas oublier l'insulte aux ouvriers révolutionnaires que tu as faite. Bolchévique !? Des trotskystes font le même boulot que toi depuis plusieurs décennies, on cherche encore les ouvriers révolutionnaires dans leurs rangs ! Ne rêve pas trop. Il a était pris beaucoup de gangs avec l' URCF sur ce forum, pourtant toutes les preuves d'un néo-révisionnisme latant sont bien réunis, programme économiste de nationnalisations et cie. Peut être des rêves idéalistes d'unités aux "sommets" ? Discuter avec ses membre ? Pourquoi pas, mais faudra mieu les choisir et en finir avec les donneurs de leçons qui n'ont encore strictement rien prouvé dans la lutte et que même aux regards des critiques que les ouvriers du PCMLf sont fondés (et eux seuls) à faire sur la petite bourgeoisie dans le parti, tu n'ais encore pas à la moitié des justes résolutions de principes qu'elle su prendre en son temps sur tout un tas de concepts révisionnistes à la peau dure, très dure... Je connais des plus jeunes que toi sur ce forum qui ont moins de mal que toi à revoir sainement leurs prétentions à faire l'histoire du mouvement ouvrier communiste. Si tu venais échanger des vues et non poser des jugements à l'emporte piéce sur des questions qui justement sont à la base des discordes entre ML, alors tu ferais preuve de plus d'intelligence. Surtout ne te prive pas de poursuivre un débat qui t'interessais avant l'intervention de Gorki, il me fait dire qu'il ne dérangeras plus personnes sur ce topic. |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 21:18:25
| Il me semble que les jugements inacceptables de SMT sont dus à la méconnaissance et non à l’hostilité. D’ailleurs il n’est pas fermé à toute critique. C’est pourquoi je ne m’adresse pas à lui comme à un ennemi. Le camarade Gorki a le sang chaud, et quand il est lancé il est plus prolixe que Frédéric Dard. On ne va pas le refaire et sa colère est aussi là pour nous rappeler que la lutte des idées se traduit par d’innombrables souffrances pour les masses et en particulier pour ceux qui se tiennent à la pointe du combat. C’est dans la classe ouvrière que la soif de profit et la trahison révisionniste portent leurs coups les plus durs. Nous ne nous disputons pas sur des théories désincarnées, chacun de nous peut en témoigner. Moi j’ai toujours devant les yeux les petits bouts d’os du crâne de Poitou sur le chanfrein qu’il était en train de souder, ou bien au début du mois ce jeune intérimaire qui s’est fait bousculer par un fenwick et que son contremaître a fait rester jusqu’à la fin du poste pour ne pas le déclarer, avec la caution du responsable à la sécurité. Commentaire du directeur « il nous a planté trois jours » ! En fait un mois avec la jambe dans le plâtre et il aurait pu y rester. Ces petits exemple pour rappeler que nous ne sommes pas dans un forum ordinaire. Nous devons nous respecter et ne pas nous insulter mais il y a des appréciations lourdes de sens : « collaboration de classe » nous n’acceptons pas SMT. Si tu es confronté à la lutte des classes tu dois comprendre cela, et j’espère que nous pourrons poursuivre avec toi.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| SMT | Jeune Communiste | 138 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 21:19:16
| Sur le sujet de gorki (hors sujet sur ce topic) : "LES SOURCES DE L’OPPORTUNISME Dés sa création, le mouvement ouvrier révolutionnaire a été confronté à des manifestations d’opportunisme. En France, beaucoup s’interrogent sur les trahisons successives de la social-démocratie dès 1914, puis la liquidation du PCF par le révisionnisme. La récente et scandaleuse attitude de Thibault demandant une rencontre seul avec le premier ministre alors que l’armée est intervenue pour réprimer la lutte syndicale, ne manque pas de poser cette question : d’où vient l’opportunisme ? L’exemple de la social-démocratie. La fin du 19éme siècle vit la social-démocratie allemande (SPD) remporter de grands succès notamment dans la lutte électorale. Lénine faisait ce constat : « Le SPD a su utiliser la légalité bourgeoise de façon exemplaire ». Lénine précise que la tactique allemande était la bonne dans une période de « développement pacifique » où les contradictions du capitalisme ne sont pas encore aiguës. L’époque de l’impérialisme signifie une aggravation de toutes ces contradictions dans tous les domaines. Tout d’abord, le capitalisme au stade suprême ruine des couches de petits propriétaires condamnés à s’embaucher à l’usine. Ces couches gardent longtemps une idéologie petite-bourgeoise liée à leur ancienne situation sociale et sont donc réceptives au réformisme. Les ouvriers des petites entreprises présentent des caractéristiques similaires, en raison du paternalisme patronal. Toutefois la principale source objective de l’opportunisme réside dans le pillage impérialiste des colonies. Les hauts profits monopolistes dans les colonies permettent que des sommes substantielles soient consacrées à la « corruption » de certains militants ouvriers : politique de salaires différenciant les petits chefs de la masse ouvrière, sinécures, promotions. Les marxistes-léninistes établissent une liaison étroite entre opportunisme et le stade impérialiste du capitalisme. Grâce à l’opportunisme, la bourgeoisie se crée un soutien social dans les rangs du prolétariat, via les ouvriers dotés de hauts salaires et tâches d’encadrement de leurs camarades. Le choix des méthodes exclusivement parlementaires par la majorité des partis de la deuxième Internationale, le ralliement progressif à l’union sacrée via le nationalisme montrent que la politique monopoliste de corruption d’une partie du prolétariat, notamment les « chefs » a été couronnée de succès. Aristocratie et bureaucratie ouvrières. Cette corruption va consister en différentes méthodes. L’effort du capital se porte sur les dirigeants (souvent les plus instruits de la classe ouvrière). Ces derniers, élus bénéficieront des avantages liés à toute fonction parlementaire dans les pays bourgeois : hauts traitements, secrétariat, gratuité des transports etc. La bourgeoisie sait aussi flatter l’ego de certains responsables. Cela existe à l’entreprise, la CGT autrefois formait ses militants pour ne pas céder à ces compromissions, a fortiori au niveau national. Ces avantages personnels, d’ailleurs tout relatifs par rapport aux immenses profits, vont petit à petit changer la psychologie et la conception du militant ou dirigeant qui accepte certains avantages « liés à ses mérites ». Beaucoup vont s’en tenir à la lutte quotidienne pensée comme fin en soi, perdre ainsi les objectifs stratégiques. Peu à peu, certains vont inscrire leur action dans le système existant se vouant à son simple aménagement. Cette couche qui regroupe des parlementaires (pas tous), des journalistes, des permanents, des contremaîtres dans l’entreprise, des élus sociaux ou politiques tout en appartenant à la classe ouvrière, va former une couche sociale « au-dessus » de la classe : Lénine lui donne le nom « d’aristocratie et de bureaucratie ouvrières ». La question des permanents. Les tâches de direction de parti ou de syndicats exigent une disponibilité permanente, un sacrifice de sa vie personnelle. A l’exemple de la social-démocratie allemande, tous les partis se sont dotés de dirigeants travaillant exclusivement pour l’organisation. Lénine appelle cette couche les « fonctionnaires du prolétariat ». Du fait de leur fonction détachée de l’entreprise, le danger de bureaucratisme peut surgir. D’autant que ces responsables sont souvent choisis pour leurs capacités de gestion, de commandement. Le degré de conscience révolutionnaire est alors déterminant pour éviter tous les pièges tendus par le capital, pour refuser tous privilèges et flatteries. Une ligne de différenciation sociale et idéologique va séparer le permanent bureaucratisé et le révolutionnaire professionnel. Ce dernier s’identifie aux masses dont il partage le mode de vie et l’esprit de lutte. Le bureaucrate considère sa mission comme un « métier », une « carrière ». Son activité devient empreinte de routine, son horizon devient plus étroit. Alors qu’un révolutionnaire ne sait jamais totalement ce que seront ses activités dans un ou deux ans. Ces « boutiquiers de bureau » (Lénine) ont pour unique « visée la régularité du paiement des cotisations », c’est-à-dire, la simple reproduction de l’organisation. Tout ce qui contredit cette routine : luttes inopinées, formes radicales de combat, changements de tactiques, durcissement des luttes va susciter une opposition plus ou moins franche du bureaucrate, qui n’aime que les mouvements bien programmés, organisés, du type « journée d’action ». Cette inscription dans la routine (véritable conservatisme d’organisation), la fréquentation régulière de l’ennemi de classe (fonction oblige), ajoutée à une méconnaissance croissante de ce que pensent réellement les masses, va susciter dans la bureaucratie une propension à « une politique réaliste » : le réformisme. Le bureaucrate qui côtoie les patrons connaît mieux que d’autres leurs aspirations, dès lors, insensiblement il va proposer des actions, revendications uniquement acceptables par le capital. Plus il agira ainsi, plus le capital marquera sa reconnaissance Le réformisme de cette couche de bureaucrates se traduit aussi par un fort rejet des idéologies révolutionnaires, « utopistes et irréalisables ». La bureaucratie est l’ennemie de la théorie révolutionnaire, d’où le lien entre réformisme et révisionnisme, c’est-à-dire l’abandon des principes du marxisme révolutionnaire. Ces dernières années, outre le pillage des Etats dominés, les capitalistes ont promu d’autres formes de corruption : l’intéressement aux bénéfices des entreprises et l’actionnariat. Ce ne sont pas les salariés que nous visons mais les opportunistes qui loin de souligner les dangers, d’appeler la classe ouvrière à rejeter ces manœuvres pour se battre pour l’augmentation des salaires, demandent aux travailleurs d’utiliser ces moyens pour se faire entendre ! Le secrétaire général de la CGT demande aux salariés actionnaires d’utiliser leur influence, alors que précisément par la détention d’actions, ils participent de l’exploitation de leurs camarades. B. Frachon l’expliquait autrefois quand il raillait le « capitalisme populaire », maintenant les adeptes de cette tromperie capitaliste dirigent la centrale forgée par B. Frachon ! Le bolchévisme contre l’opportunisme. La création de la troisième Internationale a constitué une rupture radicale avec l’opportunisme. Ce dernier a fini par emporter certains partis communistes, mais les principes du léninisme, du bolchévisme restent plus que jamais l’arme anti-opportuniste. Ignorons les dérives gauchistes : il faut affronter l’ennemi sur les terrains qui lui sont favorables, utiliser le parlementarisme bourgeois pour travailler à son abolition. Lénine expliquait que c’est là une école sérieuse de vérification du degré d’attachement à la révolution, quand toute compromission est refusée. Le parti communiste exige la subordination des journalistes, des parlementaires, des permanents au comité central du parti. Le parti combat un individualisme au-dessus de l’union combative des militants. L’éducation révolutionnaire, l’existence d’une tactique et stratégie révolutionnaires de renversement du capitalisme, d’une solidarité anti-impérialiste active, voilà ce qui dans le capitalisme ouvre plus les portes des prisons que celles des ministères. C’est là une garantie contre la bureaucratisation des dirigeants, avec le recours permanent à la critique d’en bas, à l’autocritique. Le Léniniste sert son idéal et ne s’en sert pas pour sa « réussite personnelle ». Tous ces principes oubliés par les dirigeants PCF ont été la source matérielle de la victoire du révisionnisme, transformant une tâche exigeante et difficile : être permanent d’un parti révolutionnaire, en sinécure et en carrière dans le cadre du système capitaliste." Site internet de l'urcf, 20 octobre 2005
-------------------- "Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline. |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 21:37:02
| juste un mot sur ce sujet : "l’intéressement aux bénéfices des entreprises et l’actionnariat" , remis moultes fois sur le tapis par la bourgeoisie jusqu'à très récemment n'ont pas vraiment fait florès. Tout simplement pour la raison bassement matérielle que ces mâts de cocagne ne sont que la poussière des miettes des profits capitalistes. De surcroît l'argent "mis de côté" dans les coffres des banques est bloqué pour les salariés pendant plusieurs années, c'est-à-dire tout le temps nécessaire pour en extirper quelques bénéfices supplémentaires et n'en laisser que le zeste entièrement pressé. La plupart des salariés ne sont pas dupes de cette escroquerie.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| SMT | Jeune Communiste | 138 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 21:39:01
| A Sti hors sujet sur ce topic : Citation de sti : "Bolchévique !? Des trotskystes font le même boulot que toi depuis plusieurs décennies, on cherche encore les ouvriers révolutionnaires dans leurs rangs !" Si tu crois que travailler dans ou devant une usine suffit pour faire un travail bolchévik, c'est que tu ne dois pas avoir une idée de ce que ça peut-être un travail bolchévik et c'est pas sur un forum qu'on détaille ce genre de trucs. Quant à l'économisme, c'est pareil, il faut encore avoir une idée de ce que c'est : justement tous les trotskos ou pcf que j'ai vu (et que tu sembles avoir vu aussi) dans mon ancienne usine ou devant des usines ne faisaient que de l'économisme, pas un travail de révolutionnaires bolchéviks. A Xuan : Je suis fils d'ouvrier, j'ai été ouvrier, harcelé jusqu'à la santé, insultés et emmerdés par des permanents, je me suis bastonné, ça ne m'empêche pas de savoir confronter mes positions en véritable communiste; ce n'est pas le cas de StiGorki. Xuan lui est capable de confrontation franche et sans concession (et que stigorki ne le prenne pas pour un compliment en direction de Xuan (mais ils savent bien sur qu'un communiste ne fait ni compliment, ni flatterie de camarades) sinon ils seraient capables de lui tomber dessus juste pcq je dis ça).
-------------------- "Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline. |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 29-10-2006 à 23:17:43
| les désaccords que nous pourrions avoir, Gorki, sti et moi-même ne porteraient pas sur ce genre de suspicions . Peut-on poursuivre sur le fil ?
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| ossip | Ni révisionnisme ni gauchisme | Militant expérimenté | | 231 messages postés |
| Posté le 30-10-2006 à 01:17:59
| Je répond à un certain nombre des remarques de SMT par là. Maintenant il serait un peu facile de prendre pretexte de la forme pour ne pas répondre sur le fond. Les camarades finimore gorki, sti et xuan ont répondu chacun à leur façon, avec leur accent, leur faconde, leur façon de présenter les choses, mais dans le fond ils ont - et qu'ils disent si je me trompe - trouvé que ta présentation de l'histoire du PCMLF et de l'estimation de ses mérites et erreurs était pour le moins fausse. D'où ce nouveau topic sur le PCMLF en particulier.
-------------------- "On vit de bonne soupe et non de beau langage" (A. Marty) "Notre ennemi est chez nous" (Lénine, K. Liebknecht, A. Marty, P. Vaillant-Couturier) |
| sti | Grand classique (ou très bavard) | 826 messages postés |
| Posté le 30-10-2006 à 13:32:02
| Bolchevique En l'occurence c'est toi qui identifit le travail devant les boites de cette façon, si tu entend d'autres activités tu ne les a pas mis en évidence même au simple rappel de ce que cette notion comprend comme tâches. Mais si vous en êtes à l'armement d'une armé d'ouvriers... Ceci dit ce n'est pas tant le travail en lui-même dont nous parlons mais la prétention à l'incarner par sa propre activité (ce que, moi, je me garde bien de prétendre, par connaissance de celui-ci à son époque historiquement replacé -travail de préparation révolutionaire-). Pour terminer sur la forme et te laisser discuter dans les conditions réclamées par tout le monde et à juste titre, l'intervention de Gorki est dans le fil du sujet, sur ta prétention à juger de l'action des ouvriers dans le PCMLf, de la collaboration de classe... Ce qui prouve que tu intellectualises le débat, c'est que tu n'as même pas pensé en écrivant ces lignes absurdes, que tu allais dire à des ouvriers communistes qui ont subit répressions et précarité de vie durant plusieurs décennies justement à cause de leur non-compromission et leur non collaboration de classes qu'ils collaboraient ... Absurde ... |
| sti | Grand classique (ou très bavard) | 826 messages postés |
| Posté le 30-10-2006 à 13:50:47
| Xuan a écrit :
C’est dans la classe ouvrière que la soif de profit et la trahison révisionniste portent leurs coups les plus durs. Nous ne nous disputons pas sur des théories désincarnées, chacun de nous peut en témoigner. Moi j’ai toujours devant les yeux les petits bouts d’os du crâne de Poitou sur le chanfrein qu’il était en train de souder, ou bien au début du mois ce jeune intérimaire qui s’est fait bousculer par un fenwick et que son contremaître a fait rester jusqu’à la fin du poste pour ne pas le déclarer, avec la caution du responsable à la sécurité. Commentaire du directeur « il nous a planté trois jours » ! En fait un mois avec la jambe dans le plâtre et il aurait pu y rester. |
Voilà posé LA position de classe, la seule qui vaille ... Pour Gorki. " Nous ne nous disputons pas sur des théories désincarnées, chacun de nous peut en témoigner . " Pour sti. |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 30-10-2006 à 17:22:02
| ossip a écrit :
Je répond à un certain nombre des remarques de SMT par là. |
Tu as bien fait de créer ce topic sur le PCMLF, car visiblement il est la cible favorite de tous les révisionnistes qui n'ont jamais avalés que des communistes authentiques aient démasqué le P"C"F et essayé de construire un véritable parti ML.
ossip a écrit :
Maintenant il serait un peu facile de prendre pretexte de la forme pour ne pas répondre sur le fond. |
C'est vrai, et je comprend tout à fait la réaction de Gorki.
ossip a écrit :
Les camarades finimore gorki, sti et xuan ont répondu chacun à leur façon, avec leur accent, leur faconde, leur façon de présenter les choses, mais dans le fond ils ont - et qu'ils disent si je me trompe - trouvé que ta présentation de l'histoire du PCMLF et de l'estimation de ses mérites et erreurs était pour le moins fausse. D'où ce nouveau topic sur le PCMLF en particulier. |
Oui, les propos de SMT montrent que dans ce qu'il appelle organisation ML -en parlant d'une seconde rupture avec le révisionnisme- c'est-à-dire les groupes issus de la CC comme l'URCF ou le PRCF, le sujet du PCMLF est méconnu, et ces groupes sans connaitre l'histoire, répète bêtement les âneries (que le P"C"F et les trotsks ne se gêne pas pour diffuser) sur les ML (PCMLF, PCRML, UCFML...) ou les maos (GP, CDP).
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 30-10-2006 à 23:06:34
| ossip a écrit :
Le PCMLF était interdit sa presse aussi. Il est le seul des partis/groupes interdit en juin 68 à ne pas avoir créer de nouveau parti légal. Il sera aussi d'une certaine façon le coeur de l'Humanité Rouge (CDHR etc.). J'aimerai savoir comment un parti illégal peut tomber dans l'éléctoralisme.. |
Certains groupes trotskystes avaient été dissouts également, mais ils s'étaient empressés de changer d'étiquette, comme "Rouge". Pour le PCMLF, cette interdiction ne fut pas de pure forme puisque plusieurs de nos camarades furent poursuivis pour « reconstitution de ligue dissoute » comme Rey, Marie et le vieil ouvrier Thiriot, si je me souviens bien.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| SMT | Jeune Communiste | 138 messages postés |
| Posté le 01-11-2006 à 21:18:15
| Je vais continuer sur ce topic mais plusieurs remarques auparavant : D'abord ne pas répondre aux prises de position (parfois insultantes) de stigorki insinuerait qu'ils disent juste. Je reprendrai ds l'ordre des réponses qu'il me restait à faire. Je rapelle que mes 2 dernières interventions sont sur "théorie des 3 mondes" et "social impérialisme", pas sur le pcmlf mais je rétablirai la vérité de ce que j'ai écrit sur pcmlf aussi. Dans l'ordre c'était d'abord le mess du 31/07 de Xuan notamment sur "tendances lourdes" (qui n'est pas une théorie contrairement à ce que dit Xuan.) puis certaines dernières questions abordées par Finimore ds ce topic avant le prétexte du pcmlf (moi aussi je vais parler de prétexte) pour ne pas répondre à tout le reste. Mon avis sur les forums est qu'ils favorisent l’individualisme au détriment de la dure école de discipline prolétarienne, les « experts » informatiques, les gens sans orga et comptes à rendre, les orgas qui ne représentent que deux ou trois personnes prennent le pas sur les militants/praticiens, puisqu’ « ils ont le temps » ! Compte tenu de l’impact et du succès des moyens informatiques, il y a danger d’un « militantisme » virtuel au détriment du travail ingrat, pas toujours payant immédiatement, du travail dans les quartiers populaires et entreprises. C’est un gros et sérieux danger pour les ML. De plus, des aventuriers de tout acabit sont à même d’intervenir et de semer des diversions ou provocations redoutables. Les tâches militantes s'alourdissant toujours plus, je ne reviendrai peut-être pas avant 15 jours.
-------------------- "Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline. |
| SMT | Jeune Communiste | 138 messages postés |
| Posté le 01-11-2006 à 21:34:35
| Pour stigorki suite sur "aristocratie et bureaucratie ouvrière" : extraits de "Tactique et stratégie" (document de l'urcf de 100 pages 09/2005) : "La concurrence entraîna la formation de monopoles, la fusion du capital industriel et bancaire, en une seule entité : le capital financier. Cette couche capitaliste, la plus puissante, constitue la fraction devenue dirigeante de la bourgeoisie et de l’Etat des monopoles, c’est le règne de la bourgeoisie monopoliste, véritable oligarchie financière. Le capitalisme de monopoles constitue une seconde phase de l’histoire du capitalisme et traduit son passage du libéralisme à l’impérialisme, dans les Etats capitalistes les plus développés. L’impérialisme qui se fonde sur la lutte concurrentielle entre grandes puissances pour se partager le monde, est à l’origine des deux guerres mondiales et de multiples guerres coloniales. Lors du conflit de 1914-1918, la bourgeoisie instaura une économie de guerre avec forte intervention de l’Etat et du secteur capitaliste d’Etat. L’Etat bourgeois devient propriétaire de monopoles publics et ainsi contribua à orienter les activités économiques générales pour servir les intérêts de l’oligarchie financière et arbitrer les conflits entre les différentes couches bourgeoises, afin de pérenniser sa dictature de classe. Après la seconde guerre mondiale, la formation d’un camp socialiste de Berlin à Pékin, comme résultat et produit de la deuxième étape de la crise générale du capitalisme, obligea les Etats impérialistes, sur fond aussi de progrès sensibles du mouvement gréviste, à des concessions sociales, financières, pour sauver le capitalisme et conjurer la révolution. La bourgeoisie monopoliste a une très longue expérience de la lutte des classes. Chaque réforme concédée avait ses propres mines à retardement. Prenons les nationalisations d’après-guerre en France, Grande-Bretagne, Autriche… elles permirent dans des conditions plus optimales de favoriser la nécessaire reconstruction, d’assurer des missions de services publics dans des secteurs jugés « coûteux » et non rentables par les monopoles privés La classe ouvrière et les travailleurs gagnèrent dans ce secteur, de nouveaux droits syndicaux. Le nombre de permanents syndicaux dans les entreprises publiques et institutions s’accrut .En France et Grande-Bretagne, cela correspondait à la volonté politique des travaillistes et de la SFIO, d’élargir la couche de l’aristocratie et de la bureaucratie ouvrières. Lénine montre qu’au stade impérialiste, la bourgeoisie monopoliste peut consacrer une infime partie des profits monstrueux, liés au pillage des colonies et semi-colonies, pour « acheter », « corrompre » une partie de la classe ouvrière : salaires relativement élevés, sinécures, rétributions dans l’appareil d’Etat, « honneurs », cette fraction du prolétariat, Lénine lui donne le nom « d’aristocratie et bureaucratie ouvrières ». Cette couche, souvent se recrute souvent dans les « chefs » de la classe (syndicalistes, élus), les éléments qui encadrent la classe ouvrière dans les usines et institutions. Par son mode de vie, son être social, ces éléments s’apparentent à la petite-bourgeoisie. Ainsi, une partie plus ou moins grande du prolétariat, selon les pays, est mise à la remorque de l’idéologie du réformisme professée par la bureaucratie ouvrière. En France, grâce à la CGT et au PCF, cet élargissement de la bureaucratie se heurtait au début à l’existence d’un fort courant révolutionnaire. Mais l’offensive commença très tôt, en 1947, c’est la scission de la CGT, par ses éléments les plus réformistes et réactionnaires qui créèrent Force Ouvrière. A l’époque, le PCF et la CGT dénoncèrent avec raison, l’orchestration de cette scission syndicale par l’impérialisme américain et ses services secrets avec l’aide de la social-démocratie et du trotskisme. Nous devons aller plus loin, et cerner les racines matérielles qui ont permis à Washington de diviser durablement la classe ouvrière (car à la base de FO, se trouvait évidemment une fraction de la classe). Cette racine matérielle c’est l’impérialisme qui l’engendre avec les surprofits et la possibilité « d’acheter » des dirigeants et une petite couche d’ouvriers. Avec l’impérialisme et la bureaucratie ouvrière engendrée, se profile la scission du prolétariat entre l’immense majorité ouvrière et une poignée de bureaucrates qui peuvent tromper la classe, en la dirigeant ! Pour cette raison, l’unité ouvrière devient l’un des objectifs centraux du front unique, prôné par les partis communistes, afin de réduire toujours plus, l’influence de l’aristocratie ouvrière ! L’impérialisme, au-delà des concessions provisoires accordées, estimait que le renforcement de la bureaucratie ouvrière, minerait à terme l’influence du prolétariat révolutionnaire ! Le révisionnisme moderne est ainsi le produit de la croissance de cette couche « placée au-dessus du prolétariat ». Dès lors que le PCF rallié au révisionnisme puis la CGT au réformisme, renoncérent à une stratégie révolutionnaire, les fonctions de permanent- de dangereuses et risquées- si la conscience révolutionnaire n’était pas solide, se transformèrent en « sinécures ». « On est payés » pour contester le système, mais dans les limites fixées par ce même capitalisme. C’est ainsi que l’idéologie réformiste devient dominante dans la bureaucratie ouvrière. Le travail de sape et de direction du prolétariat par cette bureaucratie a pu d’autant s’effectuer, que la conjoncture économique (les dites « trente glorieuses »), a permis un certain « grain à moudre » : conquêtes sociales, progrès du niveau de vie ; l’accès dans les Etats impérialistes à une certaine « consommation de masse » (automobiles, produits ménagers, télévision). Le crédit qui enchaîne l’ouvrier aux banques, devenait un des critères de ce mode de vie. Comme le réformisme et le révisionnisme dominaient, ces gains dont on voit qu’ils étaient conjoncturels et provisoires, n’étaient pas présentés comme la résultante des richesses produites au moyen de l’exploitation intensive des salariés, de leurs luttes sociales pour faire reculer le capital, mais étaient mis au compte d’un capitalisme devenu « plus social », « plus humain ». Le capitalisme, lui-même, allait démonter ces illusions, confirmer involontairement, la validité de la théorie de Marx sur les crises cycliques qui régissent le développement du capitalisme et constituent ses contradictions internes. ..... Avec la politique néo-libérale, le caractère réactionnaire aggravé, la fin de la politique de concessions avec la masse de la classe ouvrière, la crise financière qui éprouve les couches moyennes, le refus du capital d’investir à hauteur des enjeux, pour la recherche (sauf pour les retombées militaires), une école qui promeut les membres des familles modestes dans des proportions réduites par rapport au passé, tout cela indique que les possibilités de rassemblement autour de la classe ouvrière ont crû. La fermeture de nombreuses entreprises industrielles, la privatisation des entreprises publiques frappent une partie de l’aristocratie ouvrière traditionnelle. L’aristocratie ouvrière est la porteuse des conceptions révisionnistes et réformistes en raison de sa place et situation intermédiaire dans les rapports de production. La « mutation » du PCF, son passage du révisionnisme au social-démocratisme sont concomitants de l’affaiblissement de l’aristocratie ouvrière. Désormais, ce sont la petite-bourgeoisie, les couches moyennes et la bureaucratie ouvrière qui tiennent les rênes du PCF. Là où l’aristocratie ouvrière encadrait la classe dans l’usine, la bureaucratie ouvrière issue des couches d’élus divers, des hautes fonctions syndicales, s’est éloignée de la classe ouvrière. Là où l’aristocrate ouvrier diffusait volontiers son ouvriérisme, où son réformisme intrinsèque adoptait la forme de l’économisme, défendait la lutte de classes économique pour mieux vivre (bien sûr dans les limites de ce qui est acceptable par le système), la bureaucratie ouvrière diffuse le réformisme petit-bourgeois, les rêves de petit-propriétaire d’un monde où les richesses et les pouvoirs se partagent, d’un capitalisme humain sans monopoles. De la tendance à la chute des effectifs de l’aristocratie ouvrière, selon nous il faut se garder de plusieurs erreurs. Le cercle de culture et de recherche marxiste « Henri Barbusse », a été l’un des premiers analyser, les incidences de l’impérialisme contemporain, sur l’aristocratie ouvrière. Par contre, sa conclusion est d’envisager la radicalisation de cette couche et donc de rechercher l’alliance avec certains groupes émanant de cette catégorie. Cette couche au-delà de ses difficultés nouvelles, reste marquée par le révisionnisme moderne et l’économisme. Sauf si l’on poursuit l’objectif de gagner des positions dans la bureaucratie, on ne saurait créditer par trop des groupes comme les « rouges vifs » (nous parlons des chefs), qui à maintes occasions, dans la CGT, par exemple, soutiennent en dernière instance l’aile ouvertement réformiste, par solidarité bureaucratique, des « opposants » PCF (type Bocquet) qui ont avalisé tous les abandons, même si maintenant, ils se réclament du « rôle autonome du PCF ». En effet, la France reste toujours un Etat impérialiste, les miettes du pillage permettent au capital de « corrompre », « soudoyer », des éléments d’origine ouvrière (mais de moins en moins de cette origine) ou pas qui forment, en raison, de leurs responsabilités dans des appareils politiques et syndicaux réformistes, une couche sociale intégrée à l’économie capitaliste qu’ils veulent simplement « améliorer » : la bureaucratie ouvrière. Couche intègre certains membres de l’aristocratie ouvrière traditionnelle, a pour la finalité : le maintien de ses privilèges. Prenons l’exemple d’EDF, les bureaucrates se sont satisfaits de la réforme Sarkozy, parce qu’elle s’engageait à ne pas modifier le statut des personnels et garder les œuvres sociales (ce qui est un mensonge), tant pis si l’entreprise devient privatisée ! Bureaucratie ou aristocratie en dernière instance, ont toujours appuyé l’impérialisme français : ralliement à la force de frappe nucléaire, soutien à l’aéronautique de prestige type « concorde », soutien au rachat d’entreprises étrangères et à la prise d’actions par le secteur public, création d’un espace prônant la collaboration de classes ouverte avec « confrontations ». Conclusion (chapitre 10): Le capitalisme s’avère plus parasitaire et pourrissant que jamais. Chaque jour, le système d’exploitation prouve son inefficacité, son incapacité à satisfaire même les besoins élémentaires à l’échelle du globe. Le néo-libéralisme est la gestion mondiale de l’impérialisme pour pérenniser ce régime et assurer le surprofit, dans les conditions d’une crise permanente. Le néo-libéralisme aggrave toutes les contradictions internes du capitalisme, avec des solutions de plus en plus difficiles à supporter par la majorité des populations. La perception de ce qu’est le néo-libéralisme n’échappe pas aux conceptions de classe. Certains, notamment au PCF et à ATTAC, perçoivent la financiarisation croissante (comme un choix de logique), c’est selon nous une loi objective du stade impérialiste qui a un siècle et qui est caduc depuis longtemps. Loi et non « logique » erronée qu’on pourrait modifier à l’aide de simples réformes sans toucher à la forme (le capitalisme) qui engendre précisément ce contenu ! Les mêmes (d’essence réformiste), ne voient dans la crise qu’un moment conjoncturel, dus à des dérèglements financiers, au « non-choix de l’investissement productif ». Dérèglements que le PCF prétend corriger en « mettant l’économie au service de l’homme », en « démocratisant le fonctionnement des organismes économiques et financiers internationaux », en « transformant la banque centrale européenne, en instrument de coopération et de développement de l’emploi », en faisant de l’Etat capitaliste, un « instrument de régulation ». Pour l’URCF, et c’est le sens de sa campagne « accusons le capitalisme », c’est le système capitaliste qui engendre le néo-libéralisme et ses maux, qu’il faut remettre en cause. Système selon l’analyse juste de l’économiste marxiste Tom Thomas qui : « ne peut plus survivre que dans une agonie perpétuelle, une sorte de stagnation dans laquelle ses avancées scientifiques et technologiques ne pourront s ‘opérer que sur la base des destructions et de chômage croissants, et du développement d’une oppression bourgeoise de plus en plus totalitaire dans tous les domaines politiques, culturels et sociaux. » La crise permanente, véritable cancérisation du capitalisme, sape les alliances de classes qui ont permis son hégémonie, paupérise et prolétarise chaque jour un peu plus dans le monde, engendre de multiples résistances et renforce l’antagonisme capital/travail. Le facteur subjectif (l’avant-garde et les masses populaires) retardent sur les conditions objectives, un long travail politique, économique, idéologique est nécessaire pour faire grandir l’aspiration à la révolution prolétarienne et populaire, à la compréhension que seul le socialisme, parce que le pouvoir politique appartient à la majorité laborieuse et que la propriété des moyens de production et d ‘échange y est sociale, peut garantir que l’économie soit au service des hommes!"
-------------------- "Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline. |
| sti | Grand classique (ou très bavard) | 826 messages postés |
| Posté le 02-11-2006 à 00:37:15
| Il est fâché je crois. C'est la révolte des "besogneux", tu pense vraiment être un militant exemplaire. Allez une médaille du mérite. T'es grave comme garçon mais tu me fait bien rigoler ... Je t'en pris, poursuit donc ton propos ... |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 05-11-2006 à 21:15:43
| A part ça, l'intervention de SMT sur l'aristocratie ouvrière mérite qu'on s'y penche avec attention. Une petite remarque critique après une lecture rapide : tu n'as pas parlé de la CFDT. Il y a certainement beaucoup à dire aussi.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| SMT | Jeune Communiste | 138 messages postés |
| Posté le 13-11-2006 à 21:22:17
| En passant rapidement... Attention/Précision (Xuan) mon intervention est un extrait de "Tactique et stratégie" (document de l'urcf de 100 pages de septembre 2005), elle n'est pas de moi.
-------------------- "Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline. |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 14-11-2006 à 22:46:12
| Soit, mais si tu proposes ce texte à la discussion, je le prends au premier degré tel qu'il est, le but étant de parvenir à l'unité par la discussion et l'échange de nos expériences. J'ai parlé de la CFDT parce qu'elle a joué un rôle important dans la division de la classe ouvrière (entre la classe ouvrière et les catégories intermédiaires plus souvent). J'ajoute quelques commentaires sur l'aristocratie ouvrière. Le texte cité dit ceci : "l’aristocrate ouvrier diffusait volontiers son ouvriérisme, où son réformisme intrinsèque adoptait la forme de l’économisme, défendait la lutte de classes économique pour mieux vivre." L’aristocrate ouvrier ne diffusait pas son « ouvriérisme » , il aspirait au contraire à échapper à sa condition d’ouvrier et à se rapprocher des catégories intermédiaires : cadres, intellectuels, etc. Le P"C"F a longtemps joué sur la corde sensible du "parti des ouvriers" pour détourner son électorat populaire des tentations "gauchistes" assimilées aux étudiants fils de bourgeois, etc. Mais dans le fond il a préparé de longue date sur le plan théorique et organisationnel le passage du relais aux catégories intermédiaires et bourgeoises, en envoyant paître les ouvriers. Son réformisme n’adoptait pas non plus la forme de l’économisme : La volonté de « mieux vivre » n’est déjà pas en elle-même une attitude réactionnaire à rejeter sinon autant aller prêcher dans le désert. L’aristocrate ouvrier défendait SES intérêts par exemple en réclamant des augmentations hiérarchisées en pourcentage au nom de la défense de SON pouvoir d’achat, sans se soucier des difficultés des OS (et immigrés de surcroît) évidemment. Les revendications de cette aristocratie ouvrières ne sont pas purement économiques. Qu’entendre par « lutte de classe économique » ? que l’aristocratie ouvrière ne se préoccupait pas des questions politiques ? Bien sûr que si, les nationalisations du programme commun n’étaient-elles pas autre chose que l’expression politique des intérêts matériels de cette petite coterie ? L’aristocratie ouvrière a des intérêts propres mais elle défend essentiellement les intérêts de la bourgeoisie, si on considère la contradiction principale entre la bourgeoisie et le prolétariat. Deuxièmement, il ne faut pas opposer l’économie et la politique parce que les rapports de production sont à l’origine des contradictions sociales et politiques.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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