Sujet :

La CC, l'URCF, les ML, un débat nécessaire

Finimore
   Posté le 20-07-2006 à 15:37:35   

Finimore a écrit :

Et je pense qu'un débat de fond sur le sujet de l'URCF peut, tout à fait être intéressant et nous éclairer sur cette organisation qui selon moi à commis des erreurs politiques de taille (exemple: illusions sur le P"C"F et la lutte interne..


SMT a écrit :

D'accord avec toi : précision dans le pcf c'était l'époque de la coordination communiste, qui devenue urcf ne faisait plus partie du pcf; l'autocritique de cette période a déjà été faite dans les docs publiés par urcf (notamment « 200 thèses » (2003)) et allait dans ton sens.


Je pense que dans ta réponse tu fais l'impasse sur de nombreux points et que tu « résumes » un peu vite les enjeux du débat sur les erreurs de l'URCF.

Plusieurs choses, le débat sur le sujet de la CC -Coordination Communiste- puis l'URCF concerne les communistes ML soucieux de traiter de la question de l'unité, de la stratégie, de la pratique et de la construction d'un véritable Parti ML etc... c'est aussi pour cela que nous avions aborder ce sujet aux EP dans notre bulletin ( EP-Infos n°12 (mai-juin 2000) pages 19-20) et que nous avons également publié le dossier Faut-il soutenir la Coordination Communiste ? sur notre site internet.

Le débat sur le sujet du soutien à la CC avait été lancé notamment suite à la lettre d'un membre du PTB le 24/02/2000 et la publication de Jean-Luc Sallé dans l'hebdo du PTB "Solidaire" sous le titre "le PCF n'est plus redressable".

Depuis le début des EP nous disions que le P"C"F n'était pas "redressable" (voir l'article des EP en réponse à Jacques Barret.
La CC a mis toute ses forces pour dire "sauvons le Parti...". Nous, nous pensions qu'il n'y rien à attendre du P"C"F (ni comme parti révisionniste, ni comme parti réformiste), la question est bien comment convaincre et rallier ceux qui pensent être d'authentiques communistes au sein du P"C"F, pour en tirer les leçons et aller de l'avant dans la création/fondation d'un véritable PC
Révolutionnaire.
L'absence d'une vrai rupture avec le révisionnisme moderne ( présence de Brejnéviens...) à largement contribuer à une tactique opportuniste de la part de la CC.
La date de 1989 est importante pour comprendre comment devant la disparition de l'URSS, tout le courant révisionniste au sein du P"C"F (nostalgiques de l'époque de Marchais notamment) va s'opposer à la mutation social-démocrate du P"C"F, mais sur une base globalement de soutien au révisiuonnisme moderne.
La politique de la CC fondée en 1991 est de soutenir au sein du P"C"F une alliance "tactique ?" avec d'anciens et de nouveaux ML et les opposants révisionnistes à la mutation social-démocrate. Cette alliance au sein du P"C"F comme au sein de la CC va renforcer les illusions sur le P"C"F (changer le parti de l'intérieur). Mais le plus grave dans cette tactique de la CC, c'est que concrètement, celle-ci a empêcher la création d'un véritable Parti ML s'appuyant sur les aspects positifs de l'expérience des orgas ML des années 60/70/80.
Il faut aussi préciser que la CC en 1996, n'a même pas daigner répondre à l'appel aux communistes lancé par les EP. Et de ce fait n'était pas du tout dans le processus concret de l'époque concernant la question de l'unité et de l'unification des ML. Au lieu de ça la CC préférait avoir des relations privilégiés avec le PTB et surtout contribuer à répandre les pires illsusions sur le P"C"F en maintenant qu'il fallait y rester, alors que certains militants commencaient réellement à prendre des distances importantes avec le révisionnisme et poser la question de la création/fondation d'un véritable PC Révolutionnaire.
Je ne pense pas que l'URCF (ex-CC) ait réellement fait une autocritique véritable sur ses positions opportunistes vis-à-vis du courant révisionniste. A-t-elle assimilé complètement l'histoire ou tenter un bilan de l'expérience des premières organisations ML des années 60/70 et de la lutte contre le révisionnisme moderne ?
Comment l'URCF peut-elle prétendre lutter contre le révisionnisme alors qu'elle refuse les apports de Mao concernant la lutte antirévisionniste ?
Il me semble que l'URCF en reste principalement aux analyses de Lénine et de Staline sur le révisionnisme. Ces analyses sont justes, mais insuffisantes pour comprendre et combattre le révisionnisme moderne arrivé à maturation en URSS sour Brejnev (social-fascisme, capitalisme d'Etat, social-impérialisme).

Voilà quelques éléments pour lancer le débat.

Finimore
SMT
   Posté le 20-07-2006 à 23:01:08   

Je viens de découvrir ton topic.
J'ai juste eu le temps de lire la fin. Je te donne juste la position "officielle" urcf avant de revenir plus tard sur ce topic :
c'est bien le PCC qui avait raison contre le PCUS mais je m'aperçois en écrivant que ta question était à la fois plus vaste et plus précise, désolé j'y reviendrai plus tard.
SMT
   Posté le 27-07-2006 à 20:36:41   

Sur les erreurs de la Coordination communiste (C.C) et le révisionnisme:

J’ai regardé les docs en ma possession en pensant que ce serait rapide mais je ne vais pas pouvoir m’étendre sur le sujet autant que l’a fait l’URCF qui y a consacré 17 pages format A4 dans le tome I des 200 thèses (octobre 2003) et tout au long du document (non amendé) « Tactique et Stratégie » (110 pages A4 septembre 2005 ; plus particulièrement pages 7 à 20).
La critique de l’époque de la coordination y est sans concession et au moins aussi forte que celle que tu développes ; y sont dénoncés l’opportunisme et le révisionnisme de la coordination, en vrac : tendance à être un groupe de propagande, pétitionnisme, pratique cantonnée à intervenir dans les cellules ou section, conciliation avec l’opportunisme et le trotskysme sous prétexte de front large, cheffisme, influence petite bourgeoise, édulcoration de la ligne pour favoriser les alliances avec les « personnalités » du PCF, surestimation du potentiel révolutionnaire du PCF et de ralliement des militants, absence d’approfondissement et de discussion idéologique dans la C.C d’où forte hétérogénéité (qui éclatera en divergences aigues), électoralisme, centrisme (opportunisme avec phrases de gauche)….
La question clé était je cite « La question cardinale qui ns est posée est : quel parti voulons nous construire révisionniste ou m-l ? ». La réponse à cette question et la lutte contre toutes ces dérives et erreurs de la C.C. a conduit aux scissions successives de la Coordination des Militants Communistes (Gastaud) devenue PRCF ; CEL ; C.C 59-62, plusieurs FD….
Si des camarades veulent plus de détails sur la critique de la C.C par URCF ou sur séparations successives, je suis prêt à essayer de leur répondre mais je les invite aussi à aller directement à la source en compulsant les 200 Thèses Tome I et Tactique et Stratégie (en n’oubliant pas que les thèses datent de fin 2003).


Sur l’apport de Mao et PCC (social impérialisme, social-fascisme, capitalisme d’Etat) dans la lutte contre le révisionnisme voici la position de l’URCF résumée autant que faire se peut par moi (oups) :

Le PCC et le PTA ont incarné le principal foyer de résistance au révisionnisme moderne. C’est là leur mérite historique impérissable, ce sont eux qui ont eu raison et non le PCUS. Le révisionnisme adoptait un cours de chauvinisme de grande puissance et s’ingéra y compris par les armes contre la Chine Populaire en 1969, afin de favoriser le retour du PTA et PCC dans le giron révisionniste.
Mao Zedong et Enver Hoxha ont eu des mérites (et un grand courage) dans la défense du marxisme-léninisme contre le révisionnisme moderne. Cela dit les ML issus du PCMLF sont divisés sur l‘apport respectif de ces deux dirigeants.
Pour l’URCF, le débat doit se mener sur des bases matérialistes mais l’attachement à Mao ou Enver ne peut être une condition de l’unité d’action et du dialogue entre organisations communistes, ce qui nous unit c’est la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline !

1- Sur la restauration du capitalisme et le capitalisme d’Etat :

En URSS, l’expérience de l’édification du socialisme montre que le danger révisionniste est permanent : à la question quand a commencé le révisionnisme, l’URCF répond sous Lénine !
Un bref résumé de ce processus (d'après urcf) avec juste la période, le titre et une petite phrase de développement.

Jusqu’en 1953 :
Persistance de courants petits bourgeois de type néo-menchéviks dans le parti Bolchévik (avec soutien impérialiste) dont le Khroutchévisme est la synthèse.
Comment devient-on un porteur des idées et aspirations petites-bourgeoises ?

1953 – 1956 :
Préparation de la liquidation des principes bolchéviques : période d’équilibre instable, affaiblissement de la dictature du prolétariat, montée de l’opportunisme.


1956 – 1965 :
S’ouvre le processus de restauration du capitalisme et de démantèlement du socialisme et de la DDP.

La victoire du groupe révisionniste de Khrouchtchev est parfois traduite comme la restauration immédiate du capitalisme, dès 1956.
L’URCF là aussi, a des exigences matérialistes, si la capitalisme triomphe en 1956, d’où vient la bourgeoisie ? comment s’est-elle reconstitué intégralement ? pourquoi a-t-elle besoin de « l’habillage » « communiste » fut-il révisionniste ? Si on élude de telles questions on tombe dans le subjectivisme et l’idéalisme.
Les communistes doivent se poser la question : comment le révisionnisme a pu l’emporter dans l’Etat socialiste et le PC le plus expérimenté et avancé ?

1965 – 1987 :
Apparition du capitalisme d’Etat et reconstitution de la bourgeoisie en tant que classe.

La bourgeoisie achevait son procès de (re)constitution, dès lors pour elle, la tâche stratégique était de faire légaliser sa propriété ( les contradictions du processus de restauration faisaient que certains entrepreneurs de l’ombre étaient arrêtés pour « violation de la loi sur la propriété socialiste » !).

1987 – aujourd’hui :
Phase finale de la restauration du capitalisme, social démocratisation officielle du PCUS.

Les camarades ML soviétiques actuels (dont certains ont été arrêtés pour « maoisme » sous khroutchev) : PCBUS, PCOR, Russie Laborieuse, tous sont d’accord pour dater la période de dictature du prolétariat de 1917 à 1953, tous évoquent le processus de restauration capitaliste inauguré par le XXéme congrès du PCUS, dénoncent la réforme de 1965 comme un pas décisif vers la capitalisation de l’économie soviétique. Tous défendent Lénine-Staline et accusent Khrouchtchev, Brejnev, Gorbatchev d’avoir repris le drapeau contre-révolutionnaire de Boukharine et Trotski ! Ce n‘est pas un argument d’autorité mais Mao faisait remarquer justement que c’est le peuple soviétique et les communistes de ce pays qui donnerait une réponse scientifique et définitive à « la question de Staline ».

2- Social-impérialisme, social-fascisme.

Sur la théorie du « social-impérialisme » soviétique ou du PCUS « parti de type fasciste », l’URCF a plusieurs critiques de principe. La principale remarque c’est que le concept de « social-impérialisme » n’a pas d’existences objectives, soit l’URSS était un Etat impérialiste soit elle ne l’était pas car le processus de restauration capitaliste a nécessité des étapes comme nous l’avons montré précédemment. Lénine désignait par social-impérialiste des sociaux-démocrates « socialistes en paroles, pro-impérialistes dans les faits » lors de la scission avec la seconde Internationale, nullement une forme inédite de capitalisme. Il faut aussi faire l’autocritique (pour les anciens du PCMLF) de l’application de ce concept qui a fait de l’URSS et du social-impérialisme, « l’ennemi principal des peuples » et a engendré avec phrases de gauche une politique de ralliement à l’union sacrée, à la CEE, à l’OTAN (certains discours du PCMLF sont révélateurs çà cet égard en 1974-1976).
Idem pour le PCUS « fasciste » , le PCUS était un parti révisionniste dont la direction oeuvrait à la restauration du capitalisme. C’était un parti où agissaient des forces contradictoires et même antagoniques : communistes sincères issus de la classe ouvrière, mais à son sommet des contre-révolutionnaires et des sociaux-démocrates qui bien sûr avaient des relais dans tous les rouages. Le fascisme est la dictature terroriste des monopoles les plus réactionnaires et bellicistes selon la juste formule de Dimitrov, le parti fasciste est un parti bourgeois lié aux monopoles et financés par eux. Pour que le PCUS soit fasciste, il aurait fallu que le capitalisme monopoliste règne sans partage, c’est là la base sociale du fascisme, mais alors pourquoi ce recours à la rhétorique même formelle du « communisme » ?
Comment alors appréhender le pluripartisme de Eltsine-Gorbatchev ? comme un progrès démocratique par rapport au « parti fasciste » de Brejnev ? l’interdiction du PCUS en 1991 comme un progrès démocratique sanctionnant une formation fasciste ? On voit que l’on tombe alors dans le subjectivisme, que les faits ne cadrent pas avec l’analyse présupposée.

Sur l’expérience des m-l des années 60-70, ce qu’en dit l’URCF:

Tous les ML actuels sont redevables du combat de leurs aînés tant dans le PCF, les brigades Internationales, la Résistance, les combats anti-coloniaux, Octobre 17, l’Internationale et le Kominform, la formation d’un vaste camp socialiste de Berlin à Pékin la Révolution chinoise démocratique-populaire, la Révolution cubaine, la victoire historique des peuples coréen et vietnamien sur l’impérialisme américain, mais aussi la résistance au révisionnisme du PTA et du PCC. C’est notre héritage.
Le combat contre le révisionnisme moderne a été (est toujours) régi par un processus, la première phase voici 40 ans, a commencé par la rupture des camarades ML qui suivirent la ligne générale antirévisionniste des PCC et PTA.
Dans la plupart des pays, se formèrent de nouveaux PCML. Pour autant les partis révisionnistes gardèrent leur influence sur la classe ouvrière.
Il faut faire l’analyse de cette période, des mérites de cette première rupture, celle des pionniers. L’exclusion des ML des partis révisionnistes comme le PCF, n’a pas permis un travail de longue durée de conscientisation des éléments restés communistes dans les partis révisionnistes, ce travail aurait dû être mené y compris clandestinement dans les formations révisos. L’attachement à l’URSS restait fort dans les divers partis du MCI et certains ne sont pas ralliés au PCMLF, d’autant que certaines positions du PCC et leurs conséquences (réception de Nixon à Pékin durant les bombardements d’Hanoï, alors que précisément, auparavant le PCC dénonçait la ligne de compromis de Khrouchtchev et Brejnev, la théorie désastreuse des « trois mondes » ont refroidi les sympathies existantes). L’existence de nombreuses sectes « maoïstes » à caractère fortement petite-bourgeoise a joué aussi. Enfin l’échec des partis ML proches du PCC après la mort de Mao a rendu encore plus difficile le combat antirévisionniste. Les partis et groupes proches du PTA n’ont pas dégénéré mais sont restés marginaux dans leur pays. Il y eut des exceptions comme le PcdoB (Brésil) mais son évolution et son soutien à Lula montrent que la dégénérescence opportuniste, peut guetter y compris les formations ML issues de scission avec le parti révisionniste !
Nous sommes aussi les héritiers du PCMLF et du PCRML, l’étude de leurs mérites et insuffisances va faire l’objet d’une prochaine étude théorique de l’URCF, apprendre de leur expérience est indispensable pour reconstruire un parti communiste de type bolchevique.
Nous sommes dans la deuxième vague de reconstruction du mouvement communiste antirévisionniste. L’URCF considère que les communistes ML ayant rompu dans les années 60 et ceux ayant rompu dans les années 90 doivent se retrouver autour de la construction d’un véritable parti ML. C’est le sens de notre unité d’action avec tous les groupes qui arrivent à cette compréhension.
Ceux issus du PCF n‘ont pas à rougir, dans ce parti ils ont appris à mener et diriger des luttes certes syndicales et de quartiers. Notre capacité pratique découle aussi de cette période. De plus, des dirigeants et militants de l’URCF ont participé au combat des ML y compris dans le PCMLF, et les nouveaux adhérents majoritaires n’ont pas été membres du PCF. Le potentiel révolutionnaire des adhérents ou militants du PCF a sans aucun doute été surestimé (autocritique dans nos thèses tome I) ; La nécessaire décision de sortir du PCF ne s’est d’ailleurs pas faite sans dégât (voir supra malgré le vote individuel très majoritaire des adhérents). Si nous avons surestimé ce potentiel, le PCMLF a sans doute aussi sous estimé l’impact-l’image du PCF dans la classe ouvrière.
Le monde a bougé depuis les années 60, si nous devons construire c’est aussi parce que dans le PCF et dans le PCMLF, nous n’avons pas su ou pu construire le parti révolutionnaire prolétarien. Pour l’URCF, le débat doit se mener sur des bases matérialistes en ce qui concerne l’unité d’action et le dialogue entre organisations communistes, ce qui nous unit c’est la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline !
A propos du PCF: L‘URCF est allée plus loin que le PCMLF en étudiant les sources de la victoire du révisionnisme, qui trouvent leur origine dans l’existence de tendances lourdes dans le mouvement ouvrier français (dès le départ le pcf a eu des tendances jauressistes : anarchosyndicalisme, parlementarisme (et tactique électorale du désistement social-démocrate), survivance social démocrate sur la question coloniale et paysanne, vision idéaliste de la révolution française. Dès 1925 s’opère une nécessaire bolchévisation du parti mais la tactique du Front populaire (qui eut des mérites et tactique juste : voir Dimitrov) réactiva certaines de ces déviations : légalisme, électoralisme, nationalisme républicain, chauvinisme et nationalisme, union pour l’union (d’en haut). Après guerre, la non assimilation de la théorie matérialiste de l’Etat amena des tendances opportunistes : browdérisme, sous-estimation de l’impérialisme américain, parti du peuple, confusion gouvernement/pouvoir, mauvaise analyse des démocraties populaires, thèses criticables de Thorez sur la voie française, sur la démocratie continue et progressive, sur la voie parlementaire, la question coloniale…. Thorez eut aussi qqs mérites en impulsant la bolchévisation du pcf, en faisant qq peu son autocritique (sous l’impulsion de l’IC) puis en critiquant khroutchev (au début)).On ne pourra reconstruire une formation de type bolchevique sans critique et rupture avec ses tendances lourdes dont certaines ont resurgi aussi dans le PCMLF !
De même, l’URCF est critique avec la tendance de certains à rechercher dans le PCF, dans les opposants à Thorez, des révolutionnaires ML comme Marty. Poser la question du révisionnisme en termes d’individus n’est pas juste, toute la direction du PCF thorézien était prisonnière de ses tendances lourdes, y compris Marty, la bolchevisation ne fut pas menée avec ampleur et longue durée, avec les conséquences que l‘on connaît, une cause objective agissante aussi, la menace fasciste.
Le révisionnisme du PCF a suivi un processus qui commence en 1956 (en se nourrissant des tendances lourdes du PCF et du mouvement ouvrier français), jusqu’en 1976 le PCF se réclame formellement du marxisme-léninisme. Marchais sera le dirigeant qui va orchestrer la rupture avec le concept de dictature du prolétariat et la rupture avec le marxisme-léninisme remplacé par « socialisme scientifique » en 1979. Dés lors, le révisionnisme devient dominant dans toutes les directions du PCF.
Cela dit après l’échec (momentané) du mouvement ML, dans les années 70, faute de parti communiste « comme ils le voudraient », beaucoup ont rejoint le PCF pour se défendre au quotidien. La classe ouvrière organisée l’était principalement dans le PCF. Ce qui explique la présence de marxistes-léninistes plus ou moins conséquents dans le PCF jusqu’aux années 90.
Prétendre que tous les groupes ayant rompu avec le PCF (PRCF encore dedans) dans les années 90 sont tous « des adorateurs du parti de Thorez-Duclos » ou n’analysent pas et ne combattent pas son révisionnisme (combat contre le révisionnisme qui ne sera « jamais » « fini » ), ne tient pas la route concernant l’URCF comme le prouvent tous les documents théoriques publics de l’URCF, les pratiques bolchéviques (plus bolchévisation) et les articles du journal « Intervention communiste ». On entend parfois ces propos, les intéressés doivent aller à la source pour s’informer.

Voilà pour un "début".
(Pour info je suis en récupération de la force du travail ce we jusque fin aout dans ma famille sans accès internet. Bon forum en attendant ).
Finimore
   Posté le 28-07-2006 à 16:11:33   

Avant de répondre sur certains points à SMT, voici quelques liens de ce forum permettant d'alimenter le débat.

Affaires Treint et Barbé-Célor

Au sujet du révisionnisme

L'intervention de l'URSS en Afghanistan

La polémique sino-albanaise

Et ce fut Brejnev...

En 1979 la Chine intervient au Vietnam...

Guerre Vietnam Cambodge

Thorez et la révolution nationale algérienne

Faut-il redresser le P"C"F ?


Finimore
Xuan
   Posté le 30-07-2006 à 00:50:58   

A propos des « tendances lourdes »
Tous les partis communistes ont connu des luttes de ligne et tous ont connu des victoires temporaires ou définitives de la ligne bourgeoise.
Que signifient ces « tendances lourdes » ? si c’est une maladie congénitale il faut refuser de s’approprier cet héritage. Sinon parlons simplement de la lutte de ligne et des manifestations de l’opportunisme dans l’histoire du PCF. Et n’inventons pas l’eau chaude en déclarant :
« L‘URCF est allée plus loin que le PCMLF en étudiant les sources de la victoire du révisionnisme, qui trouvent leur origine dans l’existence de tendances lourdes dans le mouvement ouvrier français ».
En écrivant par ailleurs :
« Tous les ML actuels sont redevables du combat de leurs aînés tant dans le PCF, les brigades Internationales, la Résistance, les combats anti-coloniaux, etc. » s’agit-il alors de tendances « légères » ?
Les « tendances lourdes » n’apportent rien de nouveau sur l’histoire du développement du révisionnisme, sinon une certaine confusion.


sortir ou pas du P"C"F
« L’exclusion des ML des partis révisionnistes comme le PCF, n’a pas permis un travail de longue durée de conscientisation des éléments restés communistes dans les partis révisionnistes »
L’exclusion des marxistes-léninistes marque essentiellement la fin de la lutte de ligne au sein du P « C » F, c’est-à-dire que la ligne marxiste-léniniste ne peut définitivement plus l’emporter (cela signifie aussi qu’avant ces exclusions, le contraire était encore possible).
Que certains communistes sincères se soient trompés ou aient été abusés, c’est certain mais ça ne change rien à la transformation irréversible du P « C » F.
C’est une réalité objective qui ne dépend pas de tel ou tel point de vue ni des arguments développés par les révisionnistes d'ailleurs.

En particulier, la visite de Nixon à Pékin - tandis que la RPC n’a rien cédé en contrepartie - a marqué un recul notoire de l’impérialisme US qui refusait jusque-là de reconnaître la Chine Populaire. C’est un fait aussi positif que l’offensive du Têt.

La théorie des trois monde n’est en rien « désastreuse » . Ce qui est désastreux, ce sont les thèses d’Union Nationale échafaudées à partir de la théorie de trois monde, mais que celle-ci n’impliquait en rien.
La théorie des trois mondes se vérifie d’ailleurs tous les jours, en particulier lors des conflits qui opposent l’impérialisme US à des pays du Tiers Monde.
L’agression sioniste au Liban l’illustre encore une fois.
Xuan
   Posté le 30-07-2006 à 14:20:14   

Un mot sur le travail dans le P"C"F :

"L’exclusion des ML des partis révisionnistes comme le PCF, n’a pas permis un travail de longue durée de conscientisation des éléments restés communistes dans les partis révisionnistes, ce travail aurait dû être mené y compris clandestinement dans les formations révisos. "

Mener un travail clandestin dans un parti révisionniste ce n'est rien d'autre que de l'entrisme.
Ce sont des méthodes de trotskystes que les communistes ne pratiquent pas.

Ce que tu dis confirme que l’exclusion des ML des partis révisionnistes marque en particulier la fin du centralisme démocratique.
C'est ce qui a rendu indispensable la création d'un nouveau parti communiste.

Quant aux erreurs du jeune PCMLF et à sa disparition, elles n'ont pas changé la nature du P"C"F.
Par conséquent, rester dans celui-ci ou y retourner relevait de l'ignorance ou de l'opportunisme.
Et ce n'est pas faire injure aux militants sincères de le dire.

Une des principales leçons à tirer de cette période, c'est la nécessaire prolétarisation du nouveau parti communiste. C'est de rendre à la classe ouvrière son rôle dirigeant en accueillant dans les rangs du parti ses éléments les plus révolutionnaires.
L'unité des marxistes-léninistes se fera à travers cet objectif essentiel.

Finimore
   Posté le 30-07-2006 à 17:32:59   

SMT a écrit :

Voilà pour un "début".
(Pour info je suis en récupération de la force du travail ce we jusque fin aout dans ma famille sans accès internet. Bon forum en attendant ).


Je ne vais pas attendre fin août pour te répondre (le camarade Xuan a déjà commencer de donner quelques éléments de réponses).
Je répondrai sur l'ensemble des points, j'ai déjà commencer a concocter une réponse (mais celle-ci est assez longue une vingtaine de pages), donc je posterai en plusieurs fois.

Finimore
Finimore
   Posté le 31-07-2006 à 10:36:35   

Je reprend dans l'ordre le message de SMT pour répondre ou argumenter ses propos.

SMT a écrit :

Sur les erreurs de la Coordination communiste (C.C) et le révisionnisme


Je vais lire plus attentivement les thèses que tu me cites.

SMT a écrit :

Sur l'apport de Mao et PCC (social impérialisme, social-fascisme, capitalisme d'Etat) dans la lutte contre le révisionnisme

Le PCC et le PTA ont incarné le principal foyer de résistance au révisionnisme moderne. C'est là leur mérite historique impérissable, ce sont eux qui ont eu raison et non le PCUS.


Je suis d'accord avec ça. Je préciserai cependant que la Chine au sein du MCI a tenter de maintenir jusqu'au bout l'unité et éviter la scission. La division et la scission de 1963 sont bien de la responsabilité (du révisionnisme moderne) de l'URSS dirigée par Krouchtchev.
Il est important de reconnaître ce point car nous avons une organisation prétendument ML comme le PRCF, qui n'hésite pas à défendre une position révisionniste accusant le PCC d'avoir oeuvrer à la division du MCI.

SMT a écrit :

Le révisionnisme adoptait un cours de chauvinisme de grande puissance et s'ingéra y compris par les armes contre la Chine Populaire en 1969, afin de favoriser le retour du PTA et PCC dans le giron révisionniste.


Je suis d'accord avec cette analyse, dans la mesure ou dans le terme de "grandes puissances" j'y mettrai les notions de superpuissance, d'hégémonisme et de social-impérialiste.

SMT a écrit :

Mao Zedong et Enver Hoxha ont eu des mérites (et un grand courage) dans la défense du marxisme-léninisme contre le révisionnisme moderne.


Je suis toujours d'accord avec toi. Cependant, reconnaître la justesse des positions du PCC et du PTA dans le débat de 1963 est juste, mais totalement insuffisant quant à la compréhension des apports de Mao au ML concernant la lutte antirévisionniste.

SMT a écrit :

Cela dit les ML issus du PCMLF sont divisés sur l'apport respectif de ces deux dirigeants.


Les apports respectifs ne semblent pas être du même niveau entre Mao et Hoxha. Et après la mort de Mao en 1976, c'est bien le PTA qui prend la responsabilité d'une grave division du mouvement ML international.
le PTA s'est lancé dans une révision de ses analyses et de son soutien à Mao et à la Révolution Culturelle (sur ce soutien voir entre autres le Rapport d'Enver Hoxha, présenté au VIe congrès du Parti du Travail d'Albanie -novembre 1971- pages 48-49), à une polémique internationale, un rejet total de l'expérience socialiste en Chine, des attaques systématiques contre Mao, à une réécriture de l'histoire du PTA visant tout en dénigrant la Chine et Mao à se présenter comme « le Parti qui n'a jamais fait d'erreurs » et s'est « engagé le premier dans la lutte anti-khrouchtchévienne en 1956 ».

SMT a écrit :

Pour l'URCF, le débat doit se mener sur des bases matérialistes mais l'attachement à Mao ou Enver ne peut être une condition de l'unité d'action et du dialogue entre organisations communistes, ce qui nous unit c'est la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline !


Que tu le veuille ou non, la question du soutien aux apports et à l'enrichissement du ML par Mao n'est pas seulement de "l'attachement", mais une conséquence concrète de l'analyse matérialiste-dialectique de la révolution chinoise, de la construction du socialisme, de la GRCP, du rôle et des théories de Mao. Je m'explique, tes analyses et ta compréhension du révisionnisme moderne semblent en rester aux analyses de la III internationale et à la période de Staline -de même pour Hoxha même si pendant un temps le PTA disait soutenir Mao et la GRCP- .
La compréhension du révisionnisme -ancien- par Staline est dans l'ensemble juste, mais reste limitée dans le cadre de l'époque.
Staline ne pouvait pas comprendre totalement le phénomène du révisionnisme moderne, car celui-ci n'était pas encore apparut clairement et n'avait pas encore montré son aspect " inédit " c'est-à-dire la transformation d'un parti communiste en son contraire, la transformation d'une société édifiant le socialisme en une société dirigée par un parti révisionniste, capitaliste d'état sur le plan économique, social-fasciste sur le plan intérieur et social-impérialiste sur le plan extérieur.
Ce n'est qu'avec Mao, que le révisionnisme sous sa forme moderne est compris dans son entièreté, c'est-à-dire idéologique, politique, économique et étatique. L'URSS de Khrouchtchev et surtout de Brejnev va vraiment illustrer les aspects totalement nouveaux du révisionnisme moderne. C'est sur la base du bilan de cette dégénérescence, que Mao va clairement comprendre que le révisionnisme est un phénomène dangereux et complexe. Il va s'apercevoir que la lutte doit être mené à la racine. C'est sur ce bilan que fut déclenché la révolution culturelle en Chine.
Pourtant, si Staline, notamment dans le livre " Histoire du PC (b) " met en garde contre " la rouille bureaucratique " et dit que les citadelles se prennent de l'intérieur, il n'en reste pas moins que sa lutte contre les déviations dans le parti est mécanique et dogmatique.
Les décisions et mesures prises par Staline sont historiquement justifiées, la mise place de celles-ci ne s'appuyant pas sur la lutte de lignes, la mobilisation des masses, ne pouvaient pas débouchée sur une lutte politique dénonçant clairement le révisionnisme déjà présent dans le parti. En rester à l'analyse de " la période Staline " pour mener une lutte contre le révisionnisme moderne, c'est marcher sur une seule jambe, ne rien comprendre de la période actuelle. C'est ce que font les Hoxhaïstes en rejetant Mao.
Il est clair, comme je l'ai dit plus haut, que Staline a fait le maximum de ce qu'il était possible de faire à l'époque.
C'est sur la base, non seulement de son apparition, mais aussi de sa réalisation complète au niveau d'un pays -l'URSS- que la lutte contre le révisionnisme va être menée par Mao et le PCC.
Le déclenchement de la GRCP est la réponse la plus adaptée de l'époque, même si cette GRCP à certains moments contient des aspects critiquables.

SMT a écrit :

1- Sur la restauration du capitalisme et le capitalisme d'Etat

1956 - 1965 :
S'ouvre le processus de restauration du capitalisme et de démantèlement du socialisme et de la DDP.


Le processus oui, mais pas seulement. L'URSS pendant cette période se transforme bien en son contraire et c'est bien c'est aspect totalement nouveau impliquant des tâches politiques nouvelles que les camarades albanais (mais aussi l'URCF) n'ont pas totalement pu prendre en compte (sur ce sujet voir l'article intitulé " Etats et Partis face au risque de guerre mondiale : La position actuelle de l'Albanie " extrait du journal maoïste de l'UCFML " LE MARXISTE-LÉNINISTE " n°31 -novembre 1978-).

L'analyse (sur les ex-pays de l'Est et ex-URSS) que toi et l'URCF semble partagée avec les Partis proches du PTB sur le plan international, me paraît être à l'origine de nombreuses confusions et conclusions politiques fausses.
Cette analyse remonte à 1989, en effet 1989 voit la disparition des références formelles au socialisme dans les pays révisionnistes (ex-URSS et ex-pays de l'Est). La victoire de l'impérialisme rapace et sauvage et le rejet définitif dans ces pays de toutes ces références, ont renforcé d'une part un courant sincère de personnes regrettant certains aspects de la vie dans les anciens pays révisionnistes ( sécurité de l'emploi etc...) et d'autres parts un courant révisionniste nostalgique mélangeant volontairement les différentes périodes (marxiste-léniniste ou révisionniste) de l'histoire de ces pays. Le même phénomène a produit la même chose au sein du P " C " F avec notamment la création de la CC en 1991. L'idéalisation du " passé glorieux ", la nostalgie vont gommer tout un pan de la critique faites par les ML sur l'économie, la géopolitique, la situation internationale, l'histoire du révisionnisme, la nature de l'URSS depuis la victoire de Krouchtchev ( capitalisme d'état et social-impérialisme ).

Une analyse présentant le révisionnisme uniquement comme un processus de dégénérescence long, a permis de dire notamment de la part du PTB, que l'URSS en 1989 était un pays socialiste et non un pays révisionniste, ce qui est en contradiction avec ce que disait depuis de nombreuses années les ML. Ceci est important à mon avis, car de ce point de vue le révisionnisme n'est pas considéré comme définitivement victorieux et installé depuis Krouchtchev-Brejnev-Gorbatchev ( évidemment je ne dis pas que cela s'est fait du jour au lendemain ).
Il est significatif que tout le courant (révisionniste) fortement influencé par le PTB ( soutien aux oppositionnels au sein du P " C " F ) la CC ou sur le plan international (le PC Grec, Portugais...) et aussi ex-URSS et pays de l'Est, vont adopter devant l'arrogance, la suprématie de l'impérialisme américain une position politique de défense d'une partie du passé révisionniste de ces pays et de ces partis. La Yougoslavie (éclatement, guerre en Bosnie..) n'échappe pas non plus a ce phénomène, ni à cette analyse ( passé de résistance anti-nazie...).
La violence et la brutalité de la suprématie de l'impérialisme dominant (USA) a si l'on peut dire, autorisé une partie des anciens révisionnistes à se refaire une virginité révolutionnaire à bon compte. Une ré-écriture et interprétation de l'histoire niant le rôle négatif de l'URSS de Brejnev, s'est renforcé. Un exemple :
Les attentats du 11 septembre 2001 et les événements (guerre impérialiste, occupation de l'Afghanistan) ont mis sous les projecteurs et en lumière le caractère fasciste, rétrograde du régime Talibans contre les femmes notamment ( ceux qui les remplacent ne valant pas mieux ! ) et devant cette situation, certains n'hésite pas à faire passer l'intervention militaire de l'URSS en 1979 comme progressiste, voir anti-impérialiste. Fini l'expansionnisme, le social-impérialisme, la rivalité entre les 2 super-puissances. Si l'on applique cela à la Yougoslavie (éclatement, guerres...) cela donne la nostalgie de la Fédération Yougoslave, la négation de l'existence du capitalisme en Yougoslavie etc.. donc une incompréhension des causes internes qui ont précipité ses crises, son éclatement. Dire comme certains se prétendant ML, que Milosevic refusait de << laisser son pays aux mains des monopoles >> me paraît faux, car une analyse économique et ML du système Yougoslave montre très clairement qu'il n'était ni socialiste, ni celui de la dictature du prolétariat. Dire aussi qu'il faut soutenir Milosevic << sans aucune faiblesse, ni ambiguïté >> car << sa lutte pour l'indépendance de la Yougoslavie est " objectivement révolutionnaire " >> et que << sa lutte affaiblit et sape l'impérialisme >> dire tout cela manifeste d'un aveuglement politique tant de la situation internationale que des tâches politiques que cette situation implique.
La nouvelle donne en 1989 sur le plan international, laisse le champ libre à la domination totale de l'impérialisme dominant (US). Certes, son appétit en grand, mais ne voir que cet impérialisme là, c'est oublié un peu vite l'existence d'impérialismes secondaires (le français par exemple), les rivalités et guerres inter-impérialistes de re-partage du monde.

SMT a écrit :

La victoire du groupe révisionniste de Khrouchtchev est parfois traduite comme la restauration immédiate du capitalisme, dès 1956.


Je ne défend pas cette conception (la théorie de l'interrupteur), je pense qu'il y a eu effectivement un processus à la fois lent et rapide qui voit la prise du pouvoir par une nouvelle bourgeoisie, transformer politiquement et économiquement l'URSS de Lénine-Staline en un Etat révisionniste de type nouveau (social-fasciste) avec une économie appelée capitaliste d'Etat défendant sur le plan international une politique social-impérialiste en rivalité avec l'impérialisme américain. Sous Brejnev le processus de transformation et destruction du socialisme est totalement réalisé.

Finimore
Finimore
   Posté le 31-07-2006 à 10:50:29   

SMT a écrit :

L'URCF là aussi, a des exigences matérialistes, si la capitalisme triomphe en 1956, d'où vient la bourgeoisie ? comment s'est-elle reconstitué intégralement ? pourquoi a-t-elle besoin de " l'habillage " " communiste " fut-il révisionniste ? Si on élude de telles questions on tombe dans le subjectivisme et l'idéalisme.
Les communistes doivent se poser la question : comment le révisionnisme a pu l'emporter dans l'Etat socialiste et le PC le plus expérimenté et avancé ?


Il ne faut pas oublier que c'est aussi sur ces questions et le bilan de la victoire du révisionnisme en URSS, que Mao a lancé la révolution culturelle (GRCP).

Gauchisme et Révolution Culturelle :
Certes la Révolution Culturelle en Chine a connu des excès, fait des erreurs, mais cela n'enlève rien aux raisons historiques ( et justes ) de son déclenchement.
En France, c'est principalement sur la base de cette Révolution Culturelle qu'une organisation comme l'UJCML s'est crée.
Le n°15 (1978) de la revue (du PCMLF) " Prolétariat ", publie un long article sur le Xè anniversaire du PCMLF, sous la reproduction d'une affiche chinoise, un commentaire qui me paraît juste " Affiche à Changaï pendant la révolution culturelle. Les ouvriers chinois ont pris pour cible la ligne et le quartier révisionniste et non le parti communiste comme le prétend l'UJCML ". Ce commentaire montre clairement que des interprétations gauchistes de la révolution culturelle existaient. Que ces interprétations gauchistes aient servi de bases d'appuis à des anticommunistes, cela ne fait plus aucun doutes.
La lutte de lignes n'est pas le fractionnisme, ni les courants ou tendances ( mises en avant par les trotskystes ).
Pour ma part, je ne vois pas d'inconvénients bien au contraire, à ce que dans un Parti ML, puisse apparaître l'expression d'une ligne bourgeoise ou révisionniste dans la mesure ou cette ligne est clairement identifiée, que les contradictions et enjeux soi exprimées, et que cette ligne soi combattu par une ligne ML Cela ne peut qu'aider à l'expression des contradictions dans le but de renforcer l'idéologie prolétarienne dans le Parti.
La lutte de lignes n'est nullement incompatible avec le fonctionnement du Parti ( le centralisme démocratique ) sur ce sujet voir : " Le PCF et le centralisme démocratique : sens d'un débat " brochure PCRML de 1978 aussi publiée dans " - Front-Rouge nvelle série n°3 -1978- " sous le titre " Centralisme démocratique : sens d'un débat ", voir également dans la revue du PCML " Prolétariat n°18 (1979) " l'article intitulé " école du Parti - Le centralisme démocratique ".

La lutte entre deux lignes, relève :
-de la conception du Parti
-du fonctionnement du Parti
-de l'édification du Parti
-de l'appréciation des enjeux de la " Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine "
-de la question de l'apparition du phénomène révisionniste
-de l'édification du Socialisme et du renforcement de la dictature du prolétariat

La conception d'un Parti monolithique va souvent avec une critique de la Révolution Culturelle en Chine. Un Parti comme le PTA avec à sa tête Enver Hoxha s'est livré à une " théorisation " des critiques contre la lutte de lignes et la Révolution Culturelle, notamment dans " L'impérialisme et la révolution " ou " Réflexions sur la chine ". Outre le fait que Hoxha " brûle ce qu'il a adoré ", il s'interdit de comprendre l'apparition du révisionnisme, et par voie de conséquence, de le combattre. L'effondrement rapide du socialisme en Albanie n'en est-il pas un exemple criant ?
Le Parti Communiste Révolutionnaire des USA (RCP-USA) a publier en 1979 une brochure intitulée " Riposter à l'attaque dogmato-révisionniste sur la pensée MaoTsétoung - Commentaires sur L'impérialisme et la révolution d'Enver Hoxha ".

SMT a écrit :

2- Social-impérialisme, social-fascisme.
Sur la théorie du « social-impérialisme » soviétique ou du PCUS « parti de type fasciste », l'URCF a plusieurs critiques de principe.
La principale remarque c'est que le concept de " social-impérialisme " n'a pas d'existences objectives, soit l'URSS était un Etat impérialiste soit elle ne l'était pas car le processus de restauration capitaliste a nécessité des étapes comme nous l'avons montré précédemment. Lénine désignait par social-impérialiste des sociaux-démocrates " socialistes en paroles, pro-impérialistes dans les faits " lors de la scission avec la seconde Internationale, nullement une forme inédite de capitalisme.


Là je suis en total désaccord avec toi (et la position de l'URCF). La victoire du révisionnisme moderne sur le plan politique, étatique et économique est inédite et elle implique des phénomènes nouveaux auxquelles le MCI n'a pas pu réellement faire face.

SMT a écrit :

Il faut aussi faire l'autocritique (pour les anciens du PCMLF) de l'application de ce concept qui a fait de l'URSS et du social-impérialisme, " l'ennemi principal des peuples " et a engendré avec phrases de gauche une politique de ralliement à l'union sacrée, à la CEE, à l'OTAN (certains discours du PCMLF sont révélateurs çà cet égard en 1974-1976).


Là aussi je suis en total désaccord avec toi et avec cette présentation (voir par exemple l'autocritique du PCMLF sur cette période « CAHIER ROUGE n°14 -janvier 1978- Revue théorique du Comité Central du PCMLF - IIIème Congrès du PCMLF - Rapport politique )

Pour qui est du social impérialisme, cette notion était généralement employée par les ML pour définir la politique extérieure de l'URSS révisionniste de Brejnev. Le régime intérieur était souvent qualifié de social fasciste et l'économie de capitalisme d'état (ou capitalisme bureaucratique d'Etat).
Ces notions (social impérialisme, social fascisme, capitalisme d'Etat) ont été développées surtout après 1968. Elles peuvent paraître extravagantes, il n'empêche que ces notions étaient une réponse, qui caractérisait sur le plan politique, économique et international, l'URSS de Brejnev. Le révisionnisme moderne n'a pu et ne pouvait pas être analysé par la IIIè Internationale. La victoire du révisionnisme en Union Soviétique, le processus de dégénérescence... ont rendu indispensable, nécessaire, la compréhension et la nécessité de combattre les révisionnistes sur 2 fronts :
-1 en URSS ( concrètement on pouvait voir ce que cela donnait pour les travailleurs etc...)
-2 en Chine pour prévenir et empêcher toutes tentatives révisionnistes et garantir la construction du socialisme sous dictature du prolétariat. La révolution culturelle (1966 - 1976) et a resitué dans ce contexte, ainsi que la problématique dans laquelle apparaît des concepts nouveaux : " le révisionnisme moderne a des caractéristiques propres, pose des problèmes nouveaux. Ce n'est pas purement et simplement, la bourgeoisie, le capitalisme, l'impérialisme. C'est, et il s'agit là d'un contenu pas simplement de mots : la bourgeoisie bureaucratique d'Etat, le social-fascisme, le social-impérialisme. Un contenu dont la connaissance n'est pas encore complète, mais dont le terrain de connaissance relève déjà de formes nouvelles de la lutte révolutionnaire de classe : les révolutions culturelles. " - ( brochure UCFML sur La situation mondiale -1978- ) .
Pour une analyse du social-impérialisme voir le livre " URSS la dégénérescence -Du socialisme au social-impérialisme- " Editions du centenaire -1978-

Les différentes analyses dites de " réévaluations " concernant le social-impéralisme, le capitalisme d'Etat notamment faites par le PTB, me paraissent très superficielles. Elles conduisent par exemples :
-à dire qu'en 1968, il aurait fallut soutenir l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie
-à s'allier en 1992 dans le P " C " F avec les révisionnistes contre les " mutants " favorables à la transformation réformiste social-démocrate du Parti révisionniste. D'ailleurs l'effondrement électoral du P " C " F ( pertes financières, pertes du pouvoir dans les municipalités...) a obligé d'anciens responsables révisionnistes à adoptés une nouvelle stratégie visant à éviter ( ralentir ) la destruction du P " C " F.
Cette nouvelle stratégie a produit une alliance notamment entre les nostalgiques du P " C " F révisionniste, des militants sincères pensant oeuvrer pour le communisme et des opportunistes venant d'horizons divers. La Coordination Communiste en est l'illustration parfaite .

SMT a écrit :

Sur l'expérience des m-l des années 60-70, ce qu'en dit l'URCF

Tous les ML actuels sont redevables du combat de leurs aînés tant dans le PCF, les brigades Internationales, la Résistance, les combats anti-coloniaux, Octobre 17, l'Internationale et le Kominform, la formation d'un vaste camp socialiste de Berlin à Pékin la Révolution chinoise démocratique-populaire, la Révolution cubaine, la victoire historique des peuples coréen et vietnamien sur l'impérialisme américain, mais aussi la résistance au révisionnisme du PTA et du PCC. C'est notre héritage.


Encore faut-il préciser que ces différents combats ont aussi en interne connus une lutte de lignes. Ce n'est pas non plus pour rien que les fondateurs des premières organisations ML étaient des militants aguerris du PCF ayant participer à la résistance FTP et au combats anti-colonialistes (le parcours du camarade Jacques Jurquet et de ce point de vue emblématique).

SMT a écrit :

Le combat contre le révisionnisme moderne a été (est toujours) régi par un processus, la première phase voici 40 ans, a commencé par la rupture des camarades ML qui suivirent la ligne générale antirévisionniste des PCC et PTA.
Dans la plupart des pays, se formèrent de nouveaux PCML. Pour autant les partis révisionnistes gardèrent leur influence sur la classe ouvrière.


Cette influence des partis révisionnistes (le P"C"F en France) était dominante dans la classe ouvrière et la CGT. C'est aussi pour cette raison qu'une des tâches principale du PCMLF fut d'arracher la classe ouvrière au révisionnisme.

SMT a écrit :

[g] Il faut faire l'analyse de cette période, des mérites de cette première rupture, celle des pionniers. L'exclusion des ML des partis révisionnistes comme le PCF, n'a pas permis un travail de longue durée de conscientisation des éléments restés communistes dans les partis révisionnistes, ce travail aurait dû être mené y compris clandestinement dans les formations révisos.


Tu sous-entends que les ML n'ont pas essayer de s'organiser et d'organiser des communistes sincères au sein du PCF quand cela était encore possible avant !? C'est méconnaître gravement l'histoire que d'insinuer ce genre de choses. En effet, c'est bien après l'organisation d'une lutte interne pour la défense du marxisme-léninisme au sein du PCF que les militants ML ont été exclus de ce parti.
L'exclusion des militants ML du PCF, sanctionne l'impossibilité pour le P"C"F de redevenir un vrai parti communiste et marque la transformation complète de ce Parti en Parti révisionniste.
La création de la FCML, puis du MCF-ML puis du PCMLF est bien le résultat d'une lutte politique contre le révisionnisme moderne sur le plan national et international. La décision de fonder un Parti communiste ML de France en 1967, reste une décision politiquement juste, qu'il fallait prendre. Quand la CC en 1990 reprend les pires illusions sur les possibilités de transformer le P"C"F de l'intérieur, c'est de fait renié totalement les leçons et le combat de toute la génération politique des fondateurs du PCMLF, c'est faire comme si les leçons de cette génération n'avaient pas été tirées.

Finimore
Finimore
   Posté le 31-07-2006 à 11:38:51   

SMT a écrit :

L'attachement à l'URSS restait fort dans les divers partis du MCI et certains ne sont pas ralliés au PCMLF, d'autant que certaines positions du PCC et leurs conséquences (réception de Nixon à Pékin durant les bombardements d'Hanoï, alors que précisément, auparavant le PCC dénonçait la ligne de compromis de Khrouchtchev et Brejnev,


Tu dis « L'attachement à l'URSS restait fort dans les divers partis du MCI » oui c'est exacte, c'est aussi la raison de la difficulté qu'a pu représenter pour de nombreux militants sincères, la rupture avec le PCF. Ce n'est pas du tout avec joie que les premiers militants ML (dont certains avaient des dizaines d'années de militantisme en son sein) ont acceptés leurs exclusions de ce parti.
La difficulté de la prise en compte de la nouvelle donne internationale avec l'apparition d'une nouvelle puissance impérialiste capable de rivaliser avec les USA, est certes un élément pas forcément facile à intégrer pour un militant de cette époque. Mais cela ne doit pas être un prétexte pour nier la situation internationale liée à l'entrée en scène du social-impérialisme.

Concernant plus précisément la rencontre Nixon-Mao, je pense que ta conclusion est erroné. S'en tenir uniquement au fait qu'il y a eu cette rencontre et condamné Mao, c'est procédé un peu comme les trotskistes vis-à-vis du pacte germano-soviétique, c'est-à-dire ne pas tenir compte du contexte historique.
Nixon est allé en Chine, l'hebdomadaire Front Rouge n°14 (février 1972) titre : " NIXON A PEKIN - NIXON A GENOUX ", voici des extraits d'un article de ce n° : " Nixon est à Pékin... Depuis des années l'impérialisme américain a redoublé d'efforts pour abattre la Chine Rouge... en vain. Harcelé par les peuples d'Indochine, miné aux USA même par les luttes contre la guerre du Vietnam et ses conséquences, enlisé dans la crise mondiale monétaire et économique, l'impérialisme US connaît le goût de la défaite. C'est dans ces conditions que Nixon mendie la permission de venir à Pékin ; il n'a certes pas renoncé à anéantir la Chine Rouge, mais sans doute espère-t-il trouver à Pékin une solution momentanée à ses difficultés en Asie du Sud Est... et secondairement un prestige électoral pour les prochaines élections. S'il veut venir, qu'il vienne, telle est l'attitude du gouvernement Chinois, qui ne se fait aucune illusion sur les résultats du voyage. Mais voir Nixon à genoux devant son vieil ennemi la Chine Rouge, c'est déjà une grande victoire " (...) " Quant au député " communiste " Odru, il reprend ce que dit le P"C"F pour qui toute la politique Chinoise est dictée par l'antisoviétisme : Mao Tsé toung s'allierait avec Nixon contre l'URSS car Odru veut faire oublier le million de soldats soviétiques à la frontière Chinoise ''comment les malheureux 200 millions de soviétiques, déclare-t-il à France-Inter, oseraient-ils s'attaquer aux 800 millions de Chinois ? '' " (...) " En réalité ni la bourgeoisie ni les révisionnistes n'aideront à comprendre la politique extérieur de la Chine socialiste. Prenant l'exemple de la politique soviétique, ils veulent obliger à imaginer que la politique extérieure d'un pays socialiste est dictée par ses intérêts de grande puissance. C'est pourtant une toute autre politique que celle de la Chine bastion du socialisme. L'objectif de la Chine est le même que celui de tous les peuples qui luttent contre l'impérialisme et le social impérialisme : la Chine est un élément de ce vaste front mondial. Dans ce front chacun occupe sa place. Aux premières lignes, ceux qui luttent directement, les armes à la main, comme les peuples d'Indochine contre l'impérialisme US. D'autres, comme l'Albanie socialiste, doivent repousser toutes les manoeuvres et visées agressive du social impérialisme. Nous avons notre place dans ce front : abattre notre propre impérialisme en profitant des fissures crées dans le camp impérialiste. Dans ce front La Chine Rouge, la base rouge du socialisme a un rôle important (...) Simplement , sa puissance, son expérience politique, son poids diplomatique lui donne un rôle important. D'abord aider de toutes les façons possibles ceux qui sont en premières lignes. Les ouvriers chinois fabriquent des armes qui seront livrées gratuitement aux combattants d'Indochine, de Palestine, du Dhofar, du Pakistan (contre l'Inde et le social impérialisme). Les ouvriers chinois mettent leur production et leur expérience au service des nations de la zone des tempêtes qui cherchent à préserver leur indépendance contre l'impérialisme : aide médicale en Algérie, chemin de fer Tanzanie-Zambie, (le matériel est fourni gratuitement, ainsi qu'un prêt de 2,3 milliards de NF, sans intérêts, remboursable en 30 ans) (...) Donc loin de voir ses affaires s'arranger, comme veulent le faire croire les révisionnistes, Nixon risque fort de quitter Pékin en plus mauvaise posture qu'à son arrivée. "
Dans son livre sorti en 2001 " A CONTRE COURANT -1963 -1986 -", Jacques Jurquet indique très justement au sujet de la visite de Nixon et rappelant les critiques du PTA contre la Chine : " qui aurait pu protester avec davantage de raison que les Albanais, sinon les Vietnamiens, les peuples Indochinois agressés par les Etats-Unis ? Mais nos camarades vietnamiens savaient parfaitement quels étaient les objectifs de Mao et comprenaient qu'il agissait aussi pour parvenir à contraindre les Américains à renoncer à leur agression dans le sud-est asiatique. "

Plus loin Jurquet aborde une question de fond concernant les positions gauchistes du PTA " Dans 'Jamais de compromis ?', chapitre de La maladie infantile du communisme, le gauchisme ", Lénine écrivait : " On ne peut triompher d'un adversaire plus puissant qu'au prix d'une extrême tension des forces et à la condition expresse d'utiliser de la façon la plus minutieuse, la plus attentive, la plus circonspecte, la plus intelligente, la moindre fissure entre les ennemis, les moindres oppositions d'intérêts entre les bourgeoisies des différents pays, entre les différents groupes ou catégories de la bourgeoisie à l'intérieur de chaque pays, aussi bien que la moindre possibilité de s'assurer un allié numériquement fort, fut-il un allié temporaire, chancelant, conditionnel, peu solide et peu sûr. Qui n'a pas compris cette vérité n'a pas compris goutte au marxisme ".
Le Parti du Travail d'Albanie s'opposait au principe " Tirez profit des contradictions pour concentrer les coups principaux contre l'ennemi ". Sur ce point le camarade chinois conclut " Quelle que soit leur intention subjective, la façon objective de raisonner des dirigeants albanais répond aux besoins du révisionnisme soviétique ". Il précisa encore " le PTA ne distingue pas le principal du secondaire et confond l'ami et l'ennemi... Il s'en tient à l'idée que " moi seul suis révolutionnaire " et veut tout abattre. Ce sont là des positions de gauche en apparence mais de droite en réalité. La source de ce comportement sur le plan idéologique se trouve dans la métaphysique et l'idéalisme.
" (" A CONTRE COURANT -1963 -1986 -" chapitre 36 pages 247-248. ).

La rencontre Nixon-Mao et l’analyse gauchiste d'Hoxha
Certains aspects virulent de la polémique lancée par Hoxha sont aussi très bien analysés dans le chapitre du livre de Ludo Martens publié en 1994 « De Tien An Men à Timisoara -Luttes et débats au sein du PTB (1989-1991) ». Le chapitre 6 est consacré à « Mao Zedong et Enver Hoxha et la lutte sur deux fronts » à la page 203-204. Dans le sous-chapitre intitulé " Nixon et le laquais de l'impérialisme américain " le PTB revient sur la fameuse rencontre Mao Nixon. A partir de juillet 1971, le PTA dénonça la visite de Kissinger préparant une invitation à Nixon.
" En juillet 1971, Enver Hoxha se déchaîne : "Recevoir le président Nixon et s'entretenir avec lui, ce n'est pas juste et ce ne sera accepté ni par les peuples, ni par les révolutionnaires, ni par les communistes authentiques. " " Par cet acte politique, les Chinois désorientent le mouvement révolutionnaire mondial et éteignent l'ardeur révolutionnaire. "
Avec de telles positions, Enver Hoxha frôle le trotskisme.
Les communistes se sont toujours prononcés pour la coexistence pacifique avec les Etats capitalistes. Et dés la première années de l'existence de l'Union soviétique, Lénine a mené des négociations avec les Nixon de l'époque.
Après la révolution d'Octobre, Lénine a accepté de négocier la paix avec l'Allemagne de l'empereur Guillaume, à Brest-Litovsk. On sait que Trotski s'est opposé à ces négociations. Début 1922, Lloyd George, le premier ministre de Grande-Bretagne, la plus grande puissance impérialiste de l'époque, a convoqué une conférence internationale pour le redressement de l'Europe, à laquelle il a invité l'URSS. Lénine a immédiatement plaidé pour que l'Union soviétique y envoie ses représentants afin de défendre le système socialiste et de diviser ses ennemis. Après la conférence de Gênes, en avril 1922, l'URSS a signé le traité de Rapallo avec l'Allemagne ruinée, assurant ainsi à l'Etat soviétique de meilleurs conditions politiques et économiques pour la construction socialiste.
En 1935, Staline a conclu un accord avec Laval, le réactionnaire français, contre l'expansionnisme du fascisme allemand. Là aussi, les trotskistes ont hurlé à la trahison. En 1939, Staline a reçu Von Ribbentrop pour conclure le Pacte germano-soviétique qui a donné à l'Etat soviétique une année et demi de répit avant la guerre. La réaction mondiale et le trotskisme se sont déchaînés contre cet accord.
C'est l'impérialisme américain qui a refusé, de 1949 à 1971, de reconnaître la Chine socialiste. Suite aux luttes des peuples du monde entier, Nixon a été obligé de reconnaître le régime de Mao et il a accepté de se rendre à Beijing. C'était le premier pas dans la voie du rétablissement de la Chine dans ses droits à l'ONU et dans les organisations internationales. Que l'impérialisme américain se voyait obligé, après un boycott de 22 ans, de traiter la Chine d'égal à égal, était une grande victoire pour le socialisme en Chine.
Alors, on comprend difficilement qu'Enver Hoxha se soit laissé aller à certaines extravagances puériles. Il se met en colère parce que Chou En-Laï a dit : " Le peuple chinois et le peuple américain sont amis. " Et de s'indigner : " Pour Chou, Nixon a cessé d'être un impérialiste, un fasciste, un bourreau du peuple. Cela s'appelle passer du côté des laquais de l'impérialisme " On croirait entendre un trotskiste à propos du pacte germano-soviétique.
"
Cette longue citation extraite du livre de Ludo Martens est pour moi très explicative en ce qui concerne cette rencontre Mao/Nixon. Cette rencontre fut et est unanimement critiquée violemment par les trotskistes dans des termes proches ou reprenant les accusations du PTA (c'est déjà une indication intéressante pour moi).

Finimore
Finimore
   Posté le 31-07-2006 à 11:55:45   

SMT a écrit :

la théorie désastreuse des " trois mondes " ont refroidi les sympathies existantes). L'existence de nombreuses sectes " maoïstes " à caractère fortement petite-bourgeoise a joué aussi. Enfin l'échec des partis ML proches du PCC après la mort de Mao a rendu encore plus difficile le combat antirévisionniste. Les partis et groupes proches du PTA n'ont pas dégénéré mais sont restés marginaux dans leur pays.


Là dans ce que tu affirmes, je reviendrai principalement sur la polémique sino-albanaise et la théorie des 3 mondes. Je remarque simplement que dans tes affirmations tu prends nettement position en faveur des thèses du courant pro-albanais.
-Déjà, il faut dire qu'il n'y a pas d'unanimité dans le courant " maoïste " sur la théorie des 3 mondes et sur son imputation à Mao.
-Cette " théorie " a été dénaturée, déformée suivant les situations. Cette " théorie " a aussi donné lieue à des interprétations " gauchistes " ou des versions " droitières ". Cela n'est pas étonnant, car dans l'histoire du Mvt communiste, nous voyons par exemple en 1936 des interprétations droitières au sujet du Front Populaire.
-Cette " théorie " à aussi été critiqué, rejeté, combattu par des organisations se revendiquant de Mao, cependant il semble que le soutien à la théorie des 3 mondes ait été dominant dans le Mvt ML.
-La théorie des 3 mondes et la caractérisation de l'URSS de Brejnev comme social impérialiste, ne sont pas la même chose (même si de nombreux aspects y sont indubitablement liés)

Sans revenir sur un descriptif détaillé, il importe de préciser :
L'ORIGINE
L'origine historique de cette analyse date des années 73-74.
-La caractérisation, la nature de classe du révisionnisme moderne, sa nouveauté avec comme conséquence un changement de la situation internationale, est le point de départ de cette thèse.
Cette thèse a au moins le mérite de proposer une analyse NOUVELLE depuis la victoire du révisionnisme en URSS.

CE QU'ELLE EST
Je dirai que cette théorie est une tentative (du PCC) d'analyse géopolitique (analyse de la conjoncture mondiale) influencée par les intérêts de la diplomatie chinoise à une époque donnée.

UNE POLEMIQUE DECLENCHEE PAR LE PTA
Ce n'est pas pour rien, que la polémique dés 1976 sur " les trois mondes " soi née d'une opposition entre la Chine (PCC - Mao) et l'Albanie (PTA - Hoxha) avec comme enjeu pour les Albanais, la prétention de faire de leurs thèses (condamnant la théorie des trois mondes et le PCC) une " ligne générale " pour " le mouvement communiste international " et lancer des directives au prolétariat international.

HISTORIQUEMENT
Il était juste, historiquement pour le PCC de faire une analyse de la conjoncture mondiale, surtout depuis la victoire du révisionnisme en URSS.

La " théorie des 3 mondes " c'est " une analyse objective correcte de la situation mondiale. Elle éclaire les agissements des Etats, au regard du risque de guerre. Les grandes thèses sur les forces en présence sont exactes " - ( brochure UCFML sur La situation mondiale -1978- )
" La Chine, quant à elle, développe une analyse à notre avis correcte de la situation mondiale, dès lors que l'analyse se fait par rapport au risque de guerre, et en regard des Etats comme acteurs principaux " -(brochure UCFML Des années 60 aux années 80 La situation mondiale et les tâches immédiates des révolutionnaires -1979-)

La polémique sino-albanaise est principalement structurée principalement autour de plusieurs axes :
-Le refus de la lutte de lignes à l'intérieur du Parti
-Le rejet de la Révolution Culturelle (GRCP)
-La négation du caractère socialiste de la Chine sous Mao
-Le rejet et le refus de reconnaître que Mao a enrichi le ML

Ces divergences monteront d'un cran avec les attaques publiques contre Mao et le PCC, avec la publication de livres comme : " L'impérialisme et la révolution ", " Réflexions sur la chine "...
Et surtout lorsque la polémique déborda sur l'analyse internationale se basant sur la théorie des trois mondes, la géopolitique, les relations avec d'autres pays etc...

le PTA a pris la responsabilité d'une grave division internationale.
Ce fut la polémique sur " la théorie des trois monde " qui non seulement divisa le mouvement communiste ml international (principalement organisé autour de la Chine et de l'Albanie) mais aussi entre les ML se référant à Mao. La polémique lancée publiquement par le PTA a contribuer très fortement à la division et à l'affaiblissement du mouvement ML dans le monde, Enver Hoxha en porte la responsabilité historique (cela n'enlève en rien les mérites d'Enver Hoxha et du PTA dans la lutte contre le révisionnisme moderne aux côtés du PCC et de Mao.).
Si certaines craintes, mises en garde et critiques du PTA au sujet de l'évolution de la politique extérieure de la Chine sont en parties recevables, il n'en reste pas moins que le ton, les exagérations gauchistes et extrémistes d'Hoxha ont contribué à braquer les uns contre les autres et non absolument pas fait progresser le mouvement communiste.

De l'eau au moulin du révisionnisme soviétique
Le PTA n'hésita pas à dire que la Chine voulait diriger le monde, qu'elle était une superpuissance social-impérialiste ou encore que le marxisme-léninisme de Mao était une forme de révisionnisme.
Il est d'ailleurs assez significatif que les attaques du PTA reprennent pratiquement mots pour mots les attaques des révisionnistes soviétiques à l'époque.
Des brochures furent éditées par les Soviètiques, l'une d'elles intitulée " Le maoïsme : slogans et pratique " par Vladimir Glébov -Editions de l'Agence de presse Novosti -Moscou 1978-, et particulièrement intéressante car l'argumentation qui y est développée est très proche des attaques d'Hoxha sur le fond.

CE QU'ELLE N'EST PAS
" Ce n'est pas une analyse dont le caractère de classe est très marqué : chacun des acteurs Etatiques de la scène mondiale, y compris les impérialismes, peut considérer cette théorie comme une description correcte. " - (brochure UCFML sur La situation mondiale -1978-)
" La " théorie des 3 mondes " n'est d'aucune façon une ligne pour le prolétariat mondiale " - (brochure UCFML sur La situation mondiale -1978-)

LOGIQUE
La conception " des 3 mondes " est logique, cohérente. Toutes les interprétations et développements issues de l'analyse initiale disent en respecté l'esprit, le sens etc...

" L'impérialisme US, puissance montante dans l'entre deux guerres, a tiré un bénéfice considérable de la seconde guerre mondiale.
Il est devenu à partir de 1945 la première puissance impérialiste, qui est venu remplacer dans de nombreuses régions du monde d'autres impérialismes affaiblis, comme l'impérialisme anglais ou l'impérialisme français.
Il est devenu le gendarme des peuples, la tête de pont de la lutte contre le camp socialiste. Il a étentu sa présence à de très nombreux pays du tiers monde et il a également tenté de placer l'Europe capitaliste sous sa domination (...) Jusqu'en 1953, du vivant de Staline, l'Union Soviétique fut le principal rempart contre cette grande puissance agressive. Le pacte de Varsovie, la constitution de la RDA, l'établissement du camp socialiste furent autant de réponses et de défis lancés à la face des impérialistes américains.
L'Union Soviétique est restée debout face aux menaces extérieures. Mais le pouvoir prolétarien qui avait résisté à tant d'assauts extérieurs, a succombé après la mort de Staline aux assauts intérieurs de la nouvelle bourgeoisie soviétique. Incapable de détruire par la violence le socialisme, la bourgeoisie l'a détruit pacifiquement.
Et sous l'impulsion de Kroutchev et de ses successeurs, Brejnev, Kossiguine, l'Union Soviétique, la patrie de Lénine et de Staline, s'est engagée rapidement dans la voie de restauration du capitalisme et de l'établissement d'un nouveau système impérialiste.
Les faits sont là qui montrent, sans aucune contestation possible que l'Union Soviétique est une puissance capitaliste.
Les faits sont là, irréfutables qui démontrent que l'Union Soviétique est en même temps un pays impérialiste, l'asservissement économique et militaire des pays du Comecon, dont les matières premières sont extorquées à bas prix par l'URSS et qui sont contraints d'acheter les produits de l'industrie soviétique, la présence de travailleurs immigrés en URSS (notamment 20.000 Bulgares qui travaillent en Sibérie). La pratique des prêts sous condition et à des taux usuraires, les tentatives d'étranglement de l'Albanie, l'agression en Tchécoslovaquie, l'agression contre la Chine, le dépeçage du Pakistan, le soutien apporté à Lon Nol au Cambodge, l'appui aux réactionnaires indiens, le sabotage de la grève des mineurs des Asturies par l'intermédiaire du charbon polonais, les tractations avec l'impérialisme US, l'établissement de bases navales dans l'océan Indien, en Méditerranée, les atteintes à la souveraineté des pays dans leurs eaux territoriales, la reconnaissance dé l'état sioniste et l'appui incomparable qui lui est apporté par l'émigration annuelle de 70.000 juifs d'URSS.
"
-" Révolution Prolétarienne " n°1- revue politique mensuelle du PCRML -déc 1974-

« Mais s'il n'est pas possible de définir pour notre révolution une ligne stratégique qui ne tienne pas compte de l'insertion de la France dans le monde, avec ses contradictions, avec les rapports de force existants, il n'est guère possible non plus, sous prétexte de lutte contre les superpuissances, de mettre au second plan la lutte contre l'impérialisme français qui est la cible de notre révolution, l'ennemi que nous devons abattre pour instaurer le pouvoir des ouvriers et des paysans. Tenir compte, certes, des contradictions, secondaires, qui opposent l'impérialisme français aux superpuissances, mais s'en servir comme d'une arme supplémentaire pour abattre notre ennemi, telle doit être la ligne de conduite des marxistes-léninistes authentiques. Certains dans le passé proposaient au prolétariat de s'allier avec la bourgeoisie française contre l'impérialisme US, d'autres aujourd'hui proposent au prolétariat d'atténuer sa lutte contre l'impérialisme français sous prétexte d'opposition au social-impérialisme ; la logique de telles positions conduit à saluer la rencontre de Giscard d'Estaing et du Shah d'Iran comme un fait positif, à attaquer les mouvements de la jeunesse contre l'armée bourgeoise sous prétexte qu'ils affaibliraient la défense de la France. "
-" Révolution Prolétarienne " n°1- revue politique mensuelle du PCRML -déc 1974-
" Les deux superpuissances, ennemi principal des peuples " - Front-Rouge (PCRML) nvelle série n°3 -1978-

" La logique de la rivalité pour l'hégémonie mondiale implique que chacune des deux superpuissances cherche à s'assurer un avantage décisif qui lui permette de supplanter l'autre et de la réduire à sa merci . " - Front-Rouge (PCRML) nvelle série n°3 -1978 -


" Dans cette rivalité pour l'hégémonie, les deux protagonistes ne se trouvent pas néanmoins dans une position semblable : d'un côté l'URSS, pour compenser son handicap de dernière venue et pallier la relative faiblesse de sa base économique, s'est mise en position d'offensive, pousse à fond ses capacités de militarisation et exploite, autant qu'elle le peut encore, sa possibilité de tromper les peuples et les pays pour camoufler sa politique impérialiste. Elle cherche coûte que coûte à déstabiliser en sa faveur par la subversion, l'intervention et l'agression, les rapports de domination hérités du passé et qui bénéficient en premier lieu aux USA.
Les Etats-Unis de leur côté, se trouvent plutôt en position défensive : ayant subi toute une série de revers en prétendant écraser les mouvements de libération nationale, largement dénoncés comme oppresseurs et comme exploiteurs, ils cherchent avant tout à conserver leurs positions acquises, à trouver pour cela des moyens si possible non militaires ou n'impliquant pas leur intervention directe, tout en veillant à ce que le rapport de force militaire global avec l'URRS ne se détériore pas en leur défaveur. C'est en ce sens que si les deux superpuissances sont, toutes deux, l'ennemi principal des peuples et le principal fauteur de guerres et d'un troisième conflit mondial, c'est l'URSS qui est, de par sa position historique, la plus dangereuse et la plus agressive des deux
" - Front-Rouge (PCRML) nvelle série n°3 -1978-

C'est bien, sur le développement de cette idée, que s'est greffé tout un tas de conceptions et de pratiques discutables vis à vis notamment de l'impérialisme américain. Cependant il faut également avoir à l'esprit que " Si la logique des choses est déjà celle-là, si en fait, l'axe fondamental du camp de la guerre doit être une alliance progressive entre la Chine et les Américains, il faut le dire ! Ce n'est nullement insupportable : contre les nazis, l'URSS de Staline s'est finalement alliée aux impérialismes de l'Ouest, et elle a eu raison. " -( brochure UCFML Des années 60 aux années 80 La situation mondiale et les tâches immédiates des révolutionnaires -1979- )

Une polémique mélangeant tout
Dans la polémique sur " les trois mondes " tout fut mélangé : la contradiction bourgeoisie-prolétariat, les contradictions principales, secondaires, fondamentales. Il est évident que les développements ultérieurs de la situation internationale jusqu'à aujourd'hui, donne un éclairage négatif à bon nombre de positions politiques adoptés à cette époque. Il est facile plus de vingt huit ans après de se poser en donneur de leçons, d'oublier le contexte historique etc... d'autant plus que la situation internationale n'est plus la même aujourd'hui.
Il ne faut pas oublier non plus que ces controverses se sont déroulés le plus fortement après la mort de Mao, alors qu'une lutte de classes intense se menait en Chine concernant l'avenir du socialisme, sur la question " des quatre modernisations ", de la " critique de la bande des quatre " etc... De nombreuses questions et de nombreux débats eurent lieu en France au sujet de ce que certains présentait comme une " démaoïsation ", sur le retour au pouvoir de Deng Hsiao Ping, le révisionnisme et les possibilités de victoire du révisionnisme en Chine...etc
Pour de nombreux communistes ML soutenant Mao, cette " théorie des 3 mondes " a provoqué des dégâts considérables. Pour être plus précis, je pense qu'il s'agit surtout de la lecture, de la compréhension, de l'interprétation de cette " théorie " qui a donner lieu à des prétextes de divisions (qui auraient certainement eu lieu même sans cette " théorie " ).
La forme et le contenu furent critiqué, la paternité et l'origine de cette " théorie " furent également au centre d'une polémique entre organisations " maoïstes ".
Ce qui fait que cette " théorie des trois mondes " fut dès le départ critiquée et combattu par toute une partie du mouvement ML, et aussi plus ou moins défendu par une autre.

Hoxha contre Jurquet
Quand je parle de prétextes je pense notamment aux calomnies lancés contre le PCMLF et Jacques Jurquet dans " Réflexions sur la Chine ". A ce sujet il répond sur de nombreux points où il est mis en cause dans le livre d'Hoxha. Après avoir rappeler l'origine de l'" Institut des études marxistes-léninistes près le comité central du Parti du Travail d'Albanie " qui était responsable de la publication du livre " L'impérialisme et la Révolution ", Jacques Jurquet précise " Peu après cette publication, le même institut fit éditer cette fois-ci en Albanie deux énormes volumes publiant le " journal politique du camarade Enver Hoxha " rédigé au cours des années 1962 à 1972 et 1973-1977. " Réflexions sur la Chine ", titre principal de ces ouvrages, donne une première idée de leur cible centrale. Je n'aurais jamais accordé le moindre intérêt à cette prose fallacieuse, nourrie de ragots et d'interprétations toujours tendancieuses, si je ne m'y étais trouvé pris à partie, personnellement, de façon stupide, injurieuse et diffamatoire. " ( extrait du livre de Jacques Jurquet sortie en 2001 " A CONTRE COURANT -1963 -1986 -" chapitre 37 pages 259-260). Pour informations les réponses aux accusations portées par Hoxha sont aux pages 260 à 264.

La " théorie des 3 mondes " a pourtant servie de prétextes au :
Chauvinisme (ce qui ne veut pas dire qu'elle le prescrit...)
Tendances conciliatrices avec l'Impérialisme français
Adeptes de la division, du scissionnisme et du dogmatisme et aussi de justification aux anticommunistes et aussi aux révisionnistes.

Finimore
Finimore
   Posté le 31-07-2006 à 12:08:34   

Erreurs et Autocritique du PCMLF
Evidemment, dans cette période le PCMLF -principalement de son IIè Congrès- a commit des erreurs -notamment dans l'application et l'interprétation en France de " la théorie des trois mondes ". Fidèle au principe de la critique et de l'autocritique, le PCMLF à fait son autocritique. Voici ce que dit Jurquet " Par ailleurs j'avais été convaincu, sous la pression démocratique de nos adhérents de base comme à travers des discussions avec les membres du Bureau politique et du Comité de rédaction de notre quotidien, notamment avec Alain Quarante, que la ligne du IIè congrès du PCMLF comportait une orientation erronée. Tenter de s'allier avec des formations de droite comme celles de Michel Jobert ou Germain-Thomas, même si ces hommes de la grande bourgeoisie française adoptaient des points de vue positifs en dénonçant les deux super-puissances, faisait fi de la contradiction principale dans notre pays entre bourgeoisie et prolétariat. Sous prétexte de prise en considération de la situation internationale et d'adhésion à la théorie des trois mondes, devions nous ignorer les luttes de classes au sein même de notre pays ? J'avais bien fait de ne pas apparaître personnellement lors des rencontres ou réunions avec la jeunesse dorée que séduisait dans la politique de la Chine son opposition à la fois aux Américains et aux Soviétiques. Depuis deux ans j'avais eu le temps de réfléchir très sérieusement à cette question. Je décidait donc d'assumer personnellement la responsabilité de cette bêtise et préparai l'autocritique approfondie nécessaire du moins, pour l'instant, dans les activités pratiques que nous entreprenions "
(page 203 " A contre courant "
" Je tiens à indiquer d'emblée que du point de vue tactique, une mauvaise appréciation de la théorie des trois mondes résultant de ma propre interprétation ratifiée par le IIe Congrès allait nous conduire à la mise en oeuvre d'une ligne politique erronée.
Je crus le moment venu d'accepter une alliance temporaire avec des formations de droite qui condamnaient comme nous les deux super-puissances
" (… -( pages 177-178 )-
" le second trimestre de 1975, une campagne de critique qui dura près de deux ans, venue de nos adhérents de base aboutit lors du IIIè Congrès à ce que je fus dans l'obligation de présenter une autocritique. Notre ligne tactique était opportuniste et erronée, il fallut en convenir. Elle fut qualifiée de " bourgeoise " à l'unanimité. Naturellement toutes les forces gauchistes qui faisaient du PCMLF depuis des années leur cible principale trouvèrent en la circonstance matière à multiplier leurs attaques contre nous. " ( page 178 -A contre Courant- ).

Le PTB, Ludo Martens et la polémique sino-albanaise
Après ce " petit " rappel concernant la polémique sino-albanaise et les quelques éléments du débat, je ne peux pas continuer d'aborder ce sujet sans bien évidemment dire un mot sur le PTB (Parti du Travail de Belgique). Ce Parti, est aujourd'hui certainement en Europe, le plus fort des partis se réclamant du ML, qu'il défini comme étant " la théorie et la pratique de Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Tsé-Toung " -K7 vidéo " Capitalisme ou Communisme ? " conférence de Ludo Martens à Bredene en 1994-

. Sans revenir sur l'ensemble des évolutions politiques, théoriques et idéologiques de celui-ci, il est intéressant de voir comment il se situe dans cette polémique Chine-Albanie.
-Le PTB (et Ludo Martens) a sur ces questions (comme sur beaucoup d'autres d'ailleurs...) des positions " à géométrie variable ". Une période c'est un soutien à tous ceux qui se disent communiste (Honnecker, Brejnev, Castro, Gorbatchev...) et c'est souvent des positions changeantes au grès de l'évolution de telle ou telle situation. Que les choses et les situations changent c'est vrai et il faut bien évidemment adapter au mieux sa pratique politique en tenant compte de la réalité.
Le PTB met en avant la question de l'unité du MCI et propose comme il semble l'appliquer pour lui-même une sorte de fusion/cohabitation entre des courants qu'il classe comme communistes. Ces trois courants principaux sont " Albanais ", " Chinois ", " Soviétique ". Ce qui amène le PTB a des contacts avec des courants révisionnistes issus du Brejnévisme.
L'organisation tous les ans d'un Séminaire Communiste International à Bruxelles est un élément qui permet de mieux comprendre sa démarche politique. Cette démarche privilégie la discussion plutôt que la rupture, la confrontation honnête plutôt que l'invective etc...
Il est parfois assez difficile de comprendre sur le fond certaines analyses et positions de celui-ci, du fait de ses nombreux changements.
Sur la question des rapports Mao-Staline-Hoxha, il y a quelques indications parfois contradictoires qui dénotent des changements d'analyses du PTB au cours de ses plus de trente ans d'existence. Le PTB reconnaît qu'il a opéré " une réévaluation de son analyse sur l'URSS ", cette réévaluation est principalement sur la transformation de l'URSS en pays révisionniste et capitaliste d'Etat menant une politique intérieure social-fasciste et extérieure social-impérialiste. Pour le PTB, l'URSS de 1989 était encore socialiste (certes un socialisme malade précise-t-il). Dans ses nombreuses conférences qu'il organise (et qui sont disponible en K7 vidéo) le changement et l 'évolution de ses positions est aussi très net, ce qui fait qu'il est difficile de s'y retrouver (sans parler de ses brochures, articles et livres).
Sur la question des divergences sino-albanaises, je m'en tiendrait donc au livre de Ludo Martens publié en 1994 " De Tien An Men à Timisoara -Luttes et débats au sein du PTB (1989-1991) ". Le chapitre 6 est consacré à " Mao Zedong et Enver Hoxha et la lutte sur deux fronts ", les positions de 1978 du Parti du Travail d'Albanie à l'encontre du Parti Communiste Chinois sont décrites comme étant des " critiques exagérées et des accusations gratuites ". A propos du PTA, Ludo Martens dans ce chapitre consacré à l'analyse de " quelques aspects des deux tomes que Enver Hoxha a publiés sous le titre Réflexions sur la Chine, publiés à Tirana en 1979. " , n'hésite pas à dire que celui-ci (en 1962) comporte " certains aspects gauchistes ", qu'en 1969 " Les remarques d'Enver Hoxha " à l'encontre de Chou En-Laï qui aurait " enfourché le cheval révisionniste opportuniste " sont effectivement gauchistes et extrémistes.
L'ensemble du chapitre donne globalement l'explication suivante :
-le PCC à eu certaines tendances à la " déviation opportuniste ", notamment " a partir de 1973, lorsque la politique extérieur de la Chine a commencée à virer à droite " et que Enver Hoxha a formulée un certain nombre de remarques pertinentes concernant la lutte de classes au niveau international "
-Le PCC (ainsi que le PTB) ont pris dans ce contexte des positions un peu trop unilatérales.
-Le PTA en " critiquant les déviations opportunistes du PCC " se perd " dans un verbiage gauchiste non moins dangereux " que celui de Deng Xiaoping.

SMT a écrit :

Nous sommes aussi les héritiers du PCMLF et du PCRML, l'étude de leurs mérites et insuffisances va faire l'objet d'une prochaine étude théorique de l'URCF, apprendre de leur expérience est indispensable pour reconstruire un parti communiste de type bolchevique.


Dire " l'étude de leurs mérites et insuffisances va faire l'objet d'une prochaine étude théorique de l'URCF " me fait penser à ce que disait en Décembre 2004 le PRCF dans un article de INITIATIVE COMMUNISTE N°40 " A PROPOS D'UNE DEMANDE DES CAMARADES DE L'ANCIEN PCMLF " " il est indispensable de faire l'inventaire et d'engager des recherches approfondies, c'est pourquoi dans une première étape, le PRCF demande à la revue " EtincelleS " de publier un numéro spécial sur cette période importante de 1'histoire du PCF, en recueillant les analyses des camarades qui furent les protagonistes de cette période. ". Je ne veux pas dire, ni insinuer que l'URCF ne travaillera pas sur le sujet, je me pose sérieusement la question sur la démarche et le contenu de ce travail (surtout quand on connais les positions très anti-mao de certains animateurs de l'URCF -voir la brochure du Cercle Henri Barbusse éditée en l'an 2000 " Réflexions sur le Maoïsme ".

SMT a écrit :

Nous sommes dans la deuxième vague de reconstruction du mouvement communiste antirévisionniste. L'URCF considère que les communistes ML ayant rompu dans les années 60 et ceux ayant rompu dans les années 90 doivent se retrouver autour de la construction d'un véritable parti ML. C'est le sens de notre unité d'action avec tous les groupes qui arrivent à cette compréhension.


La rupture des années 60 et celle des années 90 sont loin d'être de même nature (antirévisionniste). La « rupture des années 90 » comme je l'ai dit plus haut a surtout été une réaction à l'effondrement de l'URSS et des anciens pays de l'Est en 1989. Donc, mettre sur le même plan la rupture des années 60 (ceux qui ont fondé le PCMLF) et celle de 90 (ceux qui vont fonder la CC puis l'URCF) me paraît assez tirer par les cheveux.

SMT a écrit :

Ceux issus du PCF n'ont pas à rougir, dans ce parti ils ont appris à mener et diriger des luttes certes syndicales et de quartiers. Notre capacité pratique découle aussi de cette période.


De quelles luttes fais-tu références ? Celles des années 60 ?, 70 ?, celles ou le P"C"F organise des commandos pour tabasser les militants ML ?, celles ou il développe les pires illusions sur la démocratie bourgeoise, l'électoralisme, le passage pacifique, celles ou il organise l'exclusion des militants ML dans la CGT ?...

SMT a écrit :

Le monde a bougé depuis les années 60, si nous devons construire c'est aussi parce que dans le PCF et dans le PCMLF, nous n'avons pas su ou pu construire le parti révolutionnaire prolétarien.


Dire que « le monde a bougé depuis les années 60 » est une évidence que personne ne peut nié, il a même bougé depuis les années 80 et 90. Pour ce qui est du PCF et du PCMLF, toute la question est celle du bilan politique, de ce que l'on veut en tirer pour éclairer le présent et nous aider pour l'avenir. Reconnaître que la tentative de construction (après le PCF) d'un véritable parti ml de classe et de masse (le PCMLF), représente bien une tentative réelle et importante sur lequel les communistes doivent s'appuyer (et analysant aussi les aspects positifs et négatifs de cette expérience).

SMT a écrit :

Pour l'URCF, le débat doit se mener sur des bases matérialistes en ce qui concerne l'unité d'action et le dialogue entre organisations communistes, ce qui nous unit c'est la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline !


Pour ce qui est de l'unité, il faut aussi préciser s'il s'agit d'unité d'action, d'unité idéologique, d'union, d'unification et aussi s'il s'agit de répondre politiquement à des questions d'actualités immédiates (contre la criminalisation du communisme, l'agression d'Israel au Liban et à Gaza...)
Si l'on parle par exemple du soutien à la révolution au Népal, on ne peut pas s'en tenir uniquement à " la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline ! " car comme au Pérou avec le PCP, le Parti communiste au Népal se revendique aussi de Mao .

SMT a écrit :

A propos du PCF: L'URCF est allée plus loin que le PCMLF en étudiant les sources de la victoire du révisionnisme, qui trouvent leur origine dans l'existence de tendances lourdes dans le mouvement ouvrier français


Je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis. De plus c'est bien le PCMLF par l'intermédiaire du camarade Jurquet qui a par exemple sur la question algérienne analysé sur une base matérialiste-dialectique la politique du PCF sur la question coloniale et plus précisément dénoncé clairement les théories para-colonialistes de Thorez sur le sujet.

SMT a écrit :

On ne pourra reconstruire une formation de type bolchevique sans critique et rupture avec ses tendances lourdes dont certaines ont resurgi aussi dans le PCMLF !


Evidemment que les ML n'échapperont pas au nécessaire bilan de l'expérience du PCMLF (mais aussi de l'ensemble du mouvement ML et mao -UJCML, GP, UCFML, PCRML...-)
Mais, faire du PCMLF un exemple négatif en insinuant que le processus révisionniste a opéré sur celui-ci comme il a opéré sur le PCF, c'est déjà de mon point de vue faire une erreur.
Cela ne veut pas dire que le PCMLF n'ait pas commit des erreurs politiques et des fautes, mais dans l'ensemble et compte tenu de la période, celui-ci a globalement essayé de construire un véritable parti communiste ML.

Finimore
SMT
   Posté le 01-09-2006 à 18:50:36   

D’abord qqs mots sur la discussion d’un point de vue général. Certains aspects (je pense) demandent (ou demanderont) un approfondissement au moyen de recherches historiques et scientifiques, un travail d’éclairage par les archives (en posant les bonnes problématiques bien sûr), par des travaux communistes de réappropriation de notre histoire ; ce qui ne ns empêche pas de ns confronter idéologiquement et fraternellement pour mieux comprendre le révisionnisme, mieux le combattre dans le but de la création du parti.

Je commenterai d’abord (sur les sujets où je peux !) les développements de Finimore et ce en plusieurs parties comme il l’a fait lui même. Mais je ne reciterai pas tous les passages de Finimore ce serait trop long et trop fastidieux (je me contenterai de citer le début d’une argumentation ou une phrase clé comme le camarade Finimore). Je ne commenterai pas les passages que je partage sauf à développer.

Finimore a écrit :
« …réécriture de l'histoire du PTA visant tout en dénigrant la Chine et Mao à se présenter comme « le Parti qui n'a jamais fait d'erreurs » et s'est « engagé le premier dans la lutte anti-khrouchtchévienne en 1956 ».

Le PTA a en effet commis des erreurs sectaires et gauchistes dans sa lutte contre le révisionnisme. Affirmation que l’Albanie était le premier pays athée au monde, qu‘elle avait vaincu le révisionnisme définitivement.
Alors que la contre-révolution allait submerger l’Albanie en quelques mois, là où un processus de 30 ans avait été nécessaire en urss et que les mosquées, églises allaient rapidement se remplir.
Quand à savoir qui s’est engagé le premier dans la lutte anti-K entre PCC et PTA, il ne s’agit pas vraiment d’une question politique ; les deux partis se sont lancés franchement dans la bataille.

Finimore a écrit :
« si Staline, notamment dans le livre " Histoire du PC (b) " met en garde contre " la rouille bureaucratique " et dit que les citadelles se prennent de l'intérieur, il n'en reste pas moins que sa lutte contre les déviations dans le parti est mécanique et dogmatique. »
Staline ne pouvait pas comprendre totalement le phénomène du révisionnisme moderne, car celui-ci n'était pas encore apparut clairement »

Je ne pense pas qu’on puisse dire que « Staline ne pouvait pas comprendre totalement le phénomène du révisionnisme moderne ». Le révisionnisme moderne était déjà présent, pas seulement les sources du révisionnisme moderne, mais aussi ses formes (idéologiques, économiques et politiques) qu’il a combattu ouvertement jusqu’à sa mort jusque dans la direction. Certes Staline n’a pas vu l’Etat dirigé par les révisionnistes mais il a défini et expliqué comment une direction révisionniste pouvait mener à la contre-révolution.
Comme déjà écrit dans ma première réponse :
« en URSS, l’expérience de l’édification du socialisme montre que le danger révisionniste est permanent : à la question quand a commencé le révisionnisme, l’URCF répond sous Lénine ! ».
Des précisions :
Les positions opportunistes des Kamenev, Zinoviev, Boukharine, Trotski sur la question de la possibilité d’édifier le socialisme en URSS, quelque soit le masque « gauchiste » ou « orthodoxe » reflétait la nature conciliatrice et intermédiaire des couches de la petite-bourgeoisie.
La lutte de classe dans la société de transition revête plusieurs formes : lutte de classe dans le mode de production contre la bourgeoisie vaincue mais gardant encore la propriété capitaliste dans les petites entreprises et les fermes, gardant de solides liens avec l’impérialisme international, la lutte de classe a une triple dimension idéologique, économique, politique. L’objectif de l’époque de transition est la liquidation de la propriété capitaliste et de la bourgeoisie en tant que classe. Ce fut réalisé en 1936. La lutte de classe ne manque pas de se refléter dans le parti communiste, elle oppose le courant prolétarien au courant petit-bourgeois. Ce courant petit-bourgeois découle de la tendance, du penchant qu’ont certains militants à concilier avec le capitalisme, avec la petite et moyenne propriété capitaliste. Cette conciliation se traduit par une ligne opportuniste, la fixation sur la tactique antérieure (quand on ne socialise que la propriété monopolistique), la tendance à la capitulation face aux difficultés de la lutte de classe. Le trotskisme incarne le courant de capitulation devant la bourgeoisie russe, camouflé sous des phrases de gauche. Le boukharinisme prônait une sorte de convergence entre la propriété socialiste et la petite propriété capitaliste, l’intégration des paysans capitalistes sous le socialisme, l’atténuation puis la disparition de la lutte de classe. Le khrouchtchévisme qui émerge au XXéme congrès (révisionnisme moderne) constitue une synthèse des divers courants petits-bourgeois apparus dans le parti bolchevik. Au trotskisme, il emprunte l’antistalinisme, le recours à des phrases de « gauche » sur l’avènement du communisme en 15 ans, la filiation à Boukharine se retrouve dans le renforcement de l’action de la loi de la valeur et de l’économie marchande, à l’un et l’autre, le révisionnisme moderne emprunte la conciliation et la collaboration avec l’impérialisme.
Bien sûr ces courants petits-bourgeois de type néo-menchévik n’agissent pas uniquement sur leur base, ils bénéficient du soutien de l’impérialisme.
Comment devient-on un porteur des idées et aspirations petites-bourgeoises ? tout d’abord, le combat est permanent pour devenir et rester un militant prolétarien, c’est à dire quelqu’un qui se place sur les positions politiques et philosophiques de la classe ouvrière. Les intellectuels, des petits paysans, des gens issus des couches moyennes mais aussi des militants ouvriers peuvent se placer au-dessus du parti, acquérir le sentiment de leur « importance », de leur rôle dans la société, vouloir acquérir des privilèges. Les courants petits-bourgeois sont porteurs des déviations bureaucratiques, puisque même sous la dictature du prolétariat, l’appareil d’Etat et du Parti, forme une couche de « spécialistes », placés selon le mot de Marx, d’une certaine façon « au-dessus » de la société. Le parti et le soviets gèrent au nom du prolétariat mais l’exercice de la dictature ne peut pas s’exercer directement par toute la classe. Cet « écart », cette distorsion analysée par Lénine : Etat ouvrier avec déformations bureaucratiques, est inévitable, il faut en avoir conscience pour les combattre. La petite-production engendre l’accumulation capitaliste, la petite-bourgeoisie peut aspirer à se transformer en bourgeoisie, détentrice des grands moyens de production et d’échange.
Certains théoriciens « maoïstes » disent que Staline n’a pas su mener la lutte de classe après la liquidation des classes exploiteuses. Ce n’est pas l’opinion de l’URCF. En 1936, Staline parle de la « victoire du socialisme en URSS », de la liquidation des antagonismes de classe. Position matérialiste, puisque la base sociale de l’antagonisme capital/travail a été liquidée en URSS, avec la fin de toute propriété capitaliste. Une classe se définit non par des critères idéologiques ou subjectifs mais par sa place dans les rapports de production.
Staline montre que la bourgeoisie n’existe plus comme classe sociale, mais que demeurent les débris des classes exploiteuses renversées, la morale, la psychologie, l’idéologie bourgeoises. Ces débris de bourgeoisie ne sont pas isolés, la bureaucratie petite-bourgeoise, l’impérialisme, les anciens propriétaires fonciers, les mencheviks et contre-révolutionnaires sont ses soutiens. Dans le parti, cette réalité sociale va avoir son reflet, avec l’apparition de telle ou telle thèse opportuniste, défendue par tel ou tel communiste. Mao a eu raison de dire que « les idées ne tombent pas du ciel » !
Tant et si bien que Staline en 1937, va confirmer son analyse antérieure de l’époque de transition, sur l’intensification de la lutte de classe sous le socialisme. En 1940, dans « la lettre à Ivanov », Staline rappelle que pour que la victoire du socialisme soit définitive en URSS, il faut liquider l’impérialisme !
Comment alors, le parti bolchevik analyse t-il alors le danger de contre-révolution ? Faute aussi d’expérience et conséquence des succès réels du socialisme, la direction stalinienne considère que le danger « intérieur » de restauration du capitalisme, après la liquidation de la bourgeoisie, est peu probable, que le danger principal vient de « l’extérieur », par la guerre et l’intervention militaire impérialiste et par les complots afférents (5éme colonne).
Staline en 1951-1952 publie un ouvrage majeur suite aux discussions en cours en Union Soviétique sur l’économie politique : « Les problèmes économiques du socialisme en URSS ». Staline règle son compte aux tendances révisionnistes dans le PC(B)US, aux épigones du groupe de Voznessensky qui prônaient l’élargissement de la loi de la valeur, la force de travail comme marchandise, la vente aux kholkhozes des stations de machines et de tracteurs (jusqu’ici propriété d’Etat gérée par le prolétariat). Des économistes comme Notkine iront jusqu’à prôner de considérer les « instruments de production comme des marchandises », devant être régies par la loi de la valeur. Cette proposition faisait écho à une réforme mise en place par le Gosplan, dirigé par le vice-président Voznessenski, qui en janvier 1949 (sans consultation du bureau politique du PC(b)US), avait mis fin brutalement aux subventions de l’Etat concernant l’industrie lourde et les transports. Cette mesure poussait objectivement à la hausse des prix (rappelons que les subventions permettaient chaque année une baisse des prix des denrées et objets de consommation) et à la fermeture programmée des « entreprises non rentables », au nom de la sacro-sainte loi de la valeur ! De plus , la réforme introduisait l’objectif de 3 à 5 % de profits sur le coût de production, ce qui revenait à faire revivre des catégories propres au capitalisme.
Staline et la direction du Parti annulèrent cette réforme en quelques semaines et limogèrent Voznessenski. Les vues opportunistes et révisionnistes furent dénoncées, on rappela que sous le socialisme, la loi de la valeur (marché) est strictement limitée aux achats de biens de consommation, qu’elle ne saurait constituer la loi fondamentale économique du socialisme.
Si cette offensive de la bureaucratie et des éléments embourgeoisés fut repoussée, le point de vue bolchevique va être réaffirmé dans toutes les sciences sociales. Staline développe l’analyse marxiste-léniniste sur les contradictions antagoniques et non-antagoniques. Lénine a écrit que sous le socialisme : « l’antagonisme disparaît et les contradictions demeurent ». La réalité matérielle de l’URSS (c’est une loi universelle applicable partout) oblige Staline à présenter une innovation : sous le socialisme, les rapports de production ont tendance à retarder sur le développement des forces productives (comme dans tout mode de production), si la politique suivie par les organismes dirigeants n’est pas juste (opportuniste), les contradictions peuvent engendrer l’apparition de l’antagonisme, c’est à dire la contre-révolution ! Le socialisme peut donc être renversé de l’intérieur (avec évidemment les ingérences impérialistes).
La ligne du XXéme congrès va prendre le contre-pied des analyses staliniennes. Le révisionniste Mikoyan va déclencher l’attaque contre le dernier livre de Staline, en recommandant qu’il ne soit plus étudié, Khrouchtchev fait son rapport secret dans lequel par-delà la personnalité de Staline, il va attaquer trente ans de dictature du prolétariat. Une révision générale du bolchevisme s’opère : « voie parlementaire et pacifique au socialisme », par l’alliance parlementaire avec la social-démocratie, fin de la lutte de classe en URSS, liquidation de l’Etat de dictature du prolétariat, politique d’entente au sommet et de partage du monde avec les Etats-Unis, antistalinisme et liquidation des cadres ML, scission du MCI.
Les communistes doivent se poser la question : comment le révisionnisme a pu l’emporter dans l’Etat socialiste et le PC le plus expérimenté et avancé ?
L’URCF repousse les simples explications sur le « complot », l’appartenance au courant trotskiste dans le passé de Khrouchtchev, faits avérés mais qui ne constituent pas le facteur principal. Comme matérialistes, nous devons cerner les conditions objectives et les luttes de classe en URSS. Les révisionnistes khrouchtchéviens représentent la bureaucratie et la petite- bourgeoisie, les éléments qui souhaitent davantage « d’autonomie », ne plus avoir de comptes à rendre à la base, des privilèges croissants « en raison de leurs mérites et responsabilités ». Leur être social est petit-bourgeois ! Leur politique va être soutenue par les débris des classes exploiteuses (bourgeoisie urbaine et koulaks), les éléments réactionnaires de l’intelligentsia : tenants de la « convergence des deux systémes comme Sakharov, sionistes favorables à l’entente avec l’impérialisme américain, nationalistes des diverses Républiques, sociaux-réformistes etc.), les trotskistes et boukhariniens sortis des camps ou réhabilités, les khokhoziens nostalgiques de la propriété privée (qui travaillent déjà plus sur leur lopin individuel que sur les terres collectives), tous ces groupes sont soutenus et financés par l’impérialisme. Cette alliance de classes prend le contrôle du PCUS. Bien sûr, les khrouchtchéviens auraient perdu la bataille, s’ils n’avaient pas eu une politique de neutralisation du prolétariat, l’économisme (rattraper le niveau de vie des Etats-Unis, le « communisme en15 ans ») a permis cette relative neutralisation sans oublier le sacrifice de centaines de milliers de cadres et ouvriers acquis à la révolution bolchévique dans la guerre contre le fascisme.


Finimore a écrit :
« En rester à l'analyse de " la période Staline " pour mener une lutte contre le révisionnisme moderne, c'est marcher sur une seule jambe, ne rien comprendre de la période actuelle. C'est ce que font les Hoxhaïstes en rejetant Mao. »

On peut très bien et on doit lutter contre le révisionisme moderne avec l’arme de la science m-l, l’expérience de Staline mais aussi les apports de Mao et Hoxha ; ce qui n’oblige pas à refuser de relever les erreurs de mao et de la révolution chinoise (boukharinisme parfois, fuite en avant aussi, diplomatie chinoise, on reviendra plus tard sur la théorie des 3 mondes). Les erreurs sont normales, il ne faut pas s’en effrayer ni accabler éternellement le parti, le dirigeant ou le militant. L’important étant que les erreurs ne soient pas théorisées pour réviser les principes. Autocritique individuelle et collective plus rectification permettent cela.

Finimore a écrit :
« L'URSS pendant cette période se transforme bien en son contraire et c'est bien c'est aspect totalement nouveau impliquant des tâches politiques nouvelles que les camarades albanais (mais aussi l'URCF) n'ont pas totalement pu prendre en compte. »


Attention le nouveau ne surgit jamais de nulle part, l’ancien est toujours dans le nouveau dans tout phénomène et tout phénomène se développe par l’unité et la lutte des contraires, par la lutte entre l’ancien et le nouveau, le nouveau créant une nouvelle contradiction (voir aussi 2ème citation de Finimore en début de ce message).

Finimore a écrit :
«Le même phénomène a produit la même chose au sein du P " C " F avec notamment la création de la CC en 1991. L'idéalisation du " passé glorieux ", la nostalgie vont gommer tout un pan de la critique faites par les ML sur l'économie, la géopolitique, la situation internationale, l'histoire du révisionnisme, la nature de l'URSS depuis la victoire de Krouchtchev »


Oui mais comme je l’ai déjà précisé la CC était un conglomérat éclectique qui a connu de nombreuses scissions (dont prcf) pour devenir urcf. Ces éléments idéalisant et acritiques (ou peu) envers urss et pcf sont sorties politiquement de l’urcf. Au PCF, s'organisa une opposition à la liquidation du PCF (la Coordination Communiste), oui dans la foulée de la contre-révolution bourgeoise en URSS et divers courants "coexistaient" dans un premier temps: khrouchtchéviens, ML, semi-trotskistes, courants aussi divisés sur l'avenir : le « Parti » allait-il sortir du PCF ou "reconquérir le "parti". Cette division fut à l'origine de la scission de ceux qui dirigent aujourd'hui le PRCF, prônant "la mère des batailles" au 31 et 32éme éme Congrès du PCF, les éléments majoritaires dans la Coordination Communiste (URCF aujourd'hui) ayant eux quitté le PCF au 30éme congrès. En rompant avec le PCF, la Coordination communiste-URCF, s'engagea à étudier exhaustivement les causes ayant permis au révisionnisme d'avoir emporté ce qui était un des plus influents partis communistes dans le monde, à analyser les sources françaises du révisionnisme (jusque avant même la création de la sfic) et à entreprendre sa bolchévisation pour aider à l’objectif stratégique de la période : la création du parti.

Finimore a écrit :
« Une analyse présentant le révisionnisme uniquement comme un processus de dégénérescence long, a permis de dire notamment de la part du PTB, que l'URSS en 1989 était un pays socialiste et non un pays révisionniste »


Pas d’accord avec PTB, l’urss en 1989 n’était plus socialiste mais en gardait des survivances. Elle était dirigé par un bloc réactionnaire qui oeuvrait à la restauration du capitalisme dès 1953. En 1989, la bourgeoisie achevait son procès de (re)constitution, dès lors pour elle, la tâche stratégique était de faire légaliser sa propriété, d’assurer le passage à la contre-révolution bourgeoise, ce qui suppose que le masque de « communiste » tombe. La « perestroïka » vit ce processus de restauration du capitalisme, entrer dans sa phase finale : légalisation de la propriété capitaliste clandestine.

Finimore poursuit :
« Ceci est important à mon avis, car de ce point de vue le révisionnisme n'est pas considéré comme définitivement victorieux et installé depuis Krouchtchev-Brejnev-Gorbatchev ( évidemment je ne dis pas que cela s'est fait du jour au lendemain ). »

Là je serai moins d’accord à dire « définitivement victorieux ».
Les résistances furent nombreuses : Bagramian, Rokossovsky, Molotov, Kaganovitch… Ces derniers représentants des ML vont commettre des erreurs (faute d’expérience précédente aussi), jamais ils ne vont s’adresser directement aux masses en expliquant les enjeux de classe, tout sera miser sur la lutte au sommet. La leçon est que « l’unité » est secondaire quand les révisionnistes contrôlent la direction du parti, le recours aux masses est la seule solution (ce qui ne signifie pas victoire assurée). Des émeutes éclatèrent en Géorgie (1956), non pas « nationalistes » comme le prétendent les historiens réactionnaires mais aux cris de « vive la dictature du prolétariat ! » « Lénine-Staline-Socialisme », « Lénine-Staline-URSS » « Vive Molotov ».
A partir de 1956, s’ouvre donc le processus de restauration du capitalisme et de démantèlement du socialisme et de la DDP (officiellement liquidé en 1961). L’enjeu pour le bloc réactionnaire autour de la direction du PCUS est de parvenir à la restauration totale et intégrale du capitalisme, soit par évolution graduelle ou par contre-révolution ouverte. Les deux voies sont mises en œuvre. Le processus se heurte à des résistances notamment économiques et idéologiques, les masses sont encore attachées au socialisme (elles le sont encore puisque 70 % des Russes regrettent le socialisme), a fortiori à cette époque (révolte ouvrière de Novotcherssask…). N’oublions pas que les éléments réactionnaires n’étaient pas encore assez forts pour se passer du PCUS et des références au « communisme ». Dès 1956 commencent des réformes économiques qui vont progressivement capitaliser l’URSS : dissolution des SMT (1957), affaiblissement des ministères économiques au profit des sovnarkhozes (régions) ce qui affaiblit la planification économique centrale, élargissement continu de l’action de la loi de la valeur.

1965 – 1987 :
Apparition du capitalisme d’Etat et reconstitution de la bourgeoisie en tant que classe.
Sous la direction de Brejnev, la réforme économique de 1965 dite réforme Liberman-Trapeznikov liquide totalement la planification socialiste en donnant la primauté au profit financier de chaque entreprise, dès lors la plus-value est répartie entre l’Etat et les cadres dirigeants de l’entreprise, c’est l’apparition du capitalisme d’Etat.
Mais là aussi, pas d’analyse subjective unilatérale sur la restauration intégrale du capitalisme. Tout d’abord, cette réforme rencontra des résistances passives (le plus souvent) et ne fut pas appliquée partout, les dirigeants étaient obligés de manœuvrer pour éviter l’entrée dans l’action et l’opposition de la classe ouvrière, les acquis sociaux du socialisme étaient conservés : gratuité de la santé, de l’éducation, des vacances pour la classe ouvrière, aucun Etat capitaliste n’accorde de telles conquêtes à « son « prolétariat.
De plus et c’est le facteur principal, la reconstitution de la bourgeoisie comme classe n’était pas achevée, les révisionnistes défendaient la réforme économique en arguant de fallacieuses références au « socialisme développé », la bourgeoisie quand elle est dominante n’a pas besoin de tels prétextes. L’URSS était dans une période de transition régressive vers le capitalisme, n’était plus socialiste mais gardait des survivances de ce régime. La question léniniste : qui va l’emporter ? n’était pas encore résolue, ce qui faisait défaut c’est l’action des ML bolcheviques dans les masses. Si ces derniers avaient vaincu, ils seraient venus à bout relativement facilement du capitalisme d’Etat. Cette opposition existait : condamnations pour « maoisme », courant se réclamant du bolchevisme et qui demandaient l’annulation des décisions révisionnistes des XXème et XXIIème congrès du PCUS. Plusieurs motions furent votées ainsi au XXIVème congrès du PCUS, certains de leurs initiateurs furent réprimés et perdirent leurs responsabilités professionnelles. Molotov publia plusieurs textes anti-révisionnistes, diffusés sous le manteau en URSS. Ces actions et faits étaient « minoritaires » mais existaient comme preuve du mécontentement social, ce qui obligeait les révisionnistes à plus de camouflages, tromperies, manœuvres pour réaliser leurs objectifs secrets.
La réforme de 1965 constitue une césure, sous Brejnev la rhétorique pseudo-marxiste détournait les masses de l’accélération réelle de la constitution de la classe bourgeoise. Les dirigeants du parti et des entreprises (mais pas tous, certains refusaient de toucher cette plus-value) devenaient progressivement une bourgeoisie bureaucratique mais l’accumulation capitaliste exige la propriété privée pour que se constitue la classe bourgeoise ( pas seulement des individus embourgeoisés). Apparut une « économie de l’ombre », avec le marché noir où des biens détournés et volés dans les entreprises étaient revendus sur un marché privé clandestin, à la fin des années 70, cette économie de l’ombre (appelée ainsi par les soviétiques) avait ses entreprises privées (non officielles) qui employaient à plein temps 2 à 3 millions de salariés exploités, 17 millions en heures supplémentaires ! (certains émettent même le chiffre de trente millions en 1987).
La bourgeoisie achevait son procès de (re)constitution, dès lors pour elle, la tâche stratégique était de faire légaliser sa propriété ( les contradictions du processus de restauration faisaient que certains entrepreneurs de l’ombre étaient arrêtés pour « violation de la loi sur la propriété socialiste »), d’assurer le passage à la contre-révolution bourgeoise, ce qui suppose que le masque de « communiste » tombe et que le pluralisme bourgeois permettent à cette classe à avoir des partis qui défendent ouvertement les vues capitalistes (phase Gorgabtchev).


Voilà pour une première réponse (ou plutôt éléments de débat). J’espère pouvoir essayer de répondre la semaine prochaine à la suite des messages des camarades Finimore et Xuan. Le débat est intéressant mais me prends tout le temps que je peux consacrer au forum, c’est à dire pas assez (et pas beaucoup) alors que d’autres débats sont tentants et très instructifs.



PS : rectification d’une erreur du camarade Finimore, le cercle Henri Barbusse n’est pas une émanation de l’urcf, leurs responsables n'en sont pas non plus membres , ils ont scissionné (groupe CEL) alors que c’était encore la CC et que la CC était sortie du pcf (partis après cmc-prcf je crois).



(Au fait mes messages ne sont pas visés par l’urcf (voir insinuations de Mapiochin/jacléo auxquelles je ne sais pas comment avoir accès), je ne leur avais jamais dit que j’allais sur ce forum (tout simplement ce n’est pas une tâche politique au sens de tâches organisées de mon orga, et que c’était donc un acte personnel de communiste sans compte à rendre sauf conséquences politiques pour l’orga) jusqu’à la découverte à mon retour du message ou plutot du "débat" provoqué par Mapiochin/Jacléo qui semble attaquer personnellement des membres de l’urcf.)
Finimore
   Posté le 02-09-2006 à 08:54:11   

SMT a écrit :

PS : rectification d'une erreur du camarade Finimore, le cercle Henri Barbusse n'est pas une émanation de l'urcf, leurs responsables n'en sont pas non plus membres , ils ont scissionné (groupe CEL) alors que c'était encore la CC et que la CC était sortie du pcf (partis après cmc-prcf je crois).


Je n'ai pas dis que le CHB -Cercle Henri Barbusse de culture ouvrière et populaire- c'est son vrai nom, était une émanation de l'URCF.
Les origines du Cercle Henri Barbusse remontent à 1988 ( la brochure " Sortir de l'obscurantisme pour une véritable politique communiste : Débattre, rassembler les militants révolutionnaires " édité par des militants communistes de Lille, avec le concours de Correspondance International - CI édite la revue de l'Union Bolchévique du Canada - ) Pour ce qui est des origines (1988) du Cercle Henri Barbusse crée début des années 90 lire les brochures " Bases d'unité et d'action " l'une date de 1995 et l'autre de 1998.
Le groupe CeL - Communistes en lutte - vient en partie de l'éclatement de la CC et certains de ses membres viennent aussi du CHB.

SMT a écrit :

Le cercle Henri Barbusse n'est pas une émanation de l'urcf, leurs responsables n'en sont pas non plus membres


Sans révéler les détails, je dirai que (la partie que j'ai mise en rouge) n'est pas tout à fait exacte.
SMT
   Posté le 03-09-2006 à 11:55:57   

en effet erreur le CHB est plutot une émanation de la CC 59/62.
Finimore
   Posté le 03-09-2006 à 15:20:31   

SMT a écrit :

en effet erreur le CHB est plutot une émanation de la CC 59/62.


La CC 59/62 est de création beaucoup plus récente.
En fait, plusieurs structures fonctionnaient autour du CHB, notamment la CC -Coordination Communiste-, et le CHSI -Comité Honnecker de Solidarité International- et aussi des orgas plus spécifique (voir par exemple le CRA -COLLECTIF RWANDA AFRIQUE- ). Le CHB jouant un rôle plus théorique et politique tandis que la CC ou le CHSI étant des "organisations de masse".
SMT
   Posté le 03-09-2006 à 21:29:22   

Finimore a raison. Mon dernier mess est n'importe quoi, il est faux. (besoin de repos! ) Je voulais surtout dire que le CHB créé avant CC n'est pas lié à urcf (à ma connaissance car Finimore semble en savoir plus sur les adhérents et il n'aura pas de mal à en savoir plus que moi sur CHB que je connais mal) et qu'en plus certains des animateurs ou adhérents sont issus de groupes qui ont scissionné (je m'y perds) de la CC (CC59/62, CEL) pendant le processus de transformation en urcf (création en 2003) qui marque le début de la bolchévisation.
SMT
   Posté le 08-09-2006 à 21:03:20   

Suite...

Finimore a écrit :
" ..la CC ou sur le plan international (le PC Grec, Portugais...) et aussi ex-URSS et pays de l'Est, vont adopter devant l'arrogance, la suprématie de l'impérialisme américain une position politique de défense d'une partie du passé révisionniste de ces pays et de ces partis… "

Encore une fois ce n'est pas la position publique de l'urcf. Oui il ne faut pas défendre le passé révisionniste de l'urss mais ce qui en restait de socialiste tout en dénonçant ce pays à direction révisionniste sur la voie de la restauration totale du capitalisme et de la bourgeoisie en tant que classe (voir fin de réponse précédente qui explique ce processus). D'ailleurs (comme je l'ai déjà dit), les ML soviétiques actuels (dont certains ont été arrêtés pour " maoisme " sous khroutchev) expliquent qu'un rejet en bloc (sans faire la différence avec l'ancien qui résistait au nouveau) de l'urss (qui restaurait le capitalisme) n'aidait pas leur travail de combat antirévisionniste; ils sont d'accord pour dater la période de dictature du prolétariat de 1917 à 1953, tous évoquent le processus de restauration capitaliste inauguré par le XXéme congrès du PCUS, dénoncent la réforme de 1965 comme un pas décisif vers la capitalisation de l'économie soviétique. Tous défendent Lénine-Staline et accusent Khrouchtchev, Brejnev, Gorbatchev d'avoir repris le drapeau contre-révolutionnaire de Boukharine et Trotski ! Ce n'est pas un argument d'autorité mais Mao faisait remarquer justement que c'est le peuple soviétique et les communistes de ce pays qui donnerait une réponse scientifique et définitive à " la question de Staline ".



Finimore a écrit :
" une analyse économique et ML du système Yougoslave montre très clairement qu'il n'était ni socialiste, ni celui de la dictature du prolétariat. "

D'accord. La Yougoslavie faisait juste partie du camp anti-impérialiste qui lutte pour sa souveraineté.

Finimore a écrit :
" Dire aussi qu'il faut soutenir Milosevic << sans aucune faiblesse, ni ambiguïté >> car << sa lutte pour l'indépendance de la Yougoslavie est " objectivement révolutionnaire " >> "

En effet pas d'accord avec ça. Il s'agissait "juste" d'une lutte démocratique pour l'indépendance et la souveraineté du pays qui facilite la lutte pour la révolution socialiste ( voir Lénine sur la lutte pour l'autodétermination).

Finimore a écrit :
" Certes, son appétit en grand(US), mais ne voir que cet impérialisme là, c'est oublié un peu vite l'existence d'impérialismes secondaires (le français par exemple), les rivalités et guerres inter-impérialistes de re-partage du monde. "

L'URCF critique fortement ceux qui ne voient que l'impérialisme US et fait de la lutte contre son impérialisme un point important de l'unité idéologique des différentes orga (ainsi qu'un axe de lutte de la classe ouvrière dès aujourd'hui) ; lutter contre son propre impérialisme est une clé fondamentale pour comprendre la dictature du capital, l'analyse marxiste de l'Etat (matérialiste) et pour repousser le spectre du révisionnisme, lutter contre le réformisme, mettre en lumière aux yeux des travailleurs la collaboration de classe des syndicats.

Finimore a écrit :
" Sous Brejnev le processus de transformation et destruction du socialisme est totalement réalisé. "

Pas totalement vrai à mon sens. Sinon pourquoi la classe bourgeoise n'est pas officiellement au pouvoir, pourquoi le camouflage communiste, l'interdiction officielle de la propriété privée des moyens de production, la réalité d'une économie capitaliste énorme, parallèle et " cachée ".
Pour précisions voir fin de ma précédente réponse.
1965 – 1987 :
Apparition du capitalisme d’Etat et reconstitution de la bourgeoisie en tant que classe.
Sous la direction de Brejnev, la réforme économique de 1965 dite réforme Liberman-Trapeznikov liquide totalement la planification socialiste en donnant la primauté au profit financier de chaque entreprise, dès lors la plus-value est répartie entre l’Etat et les cadres dirigeants de l’entreprise, c’est l’apparition du capitalisme d’Etat.
Mais là aussi, pas d’analyse subjective unilatérale sur la restauration intégrale du capitalisme. Tout d’abord, cette réforme rencontra des résistances passives (le plus souvent) et ne fut pas appliquée partout, les dirigeants étaient obligés de manœuvrer pour éviter l’entrée dans l’action et l’opposition de la classe ouvrière, les acquis sociaux du socialisme étaient conservés : gratuité de la santé, de l’éducation, des vacances pour la classe ouvrière, aucun Etat capitaliste n’accorde de telles conquêtes à « son « prolétariat.
De plus et c’est le facteur principal, la reconstitution de la bourgeoisie comme classe n’était pas achevée, les révisionnistes défendaient la réforme économique en arguant de fallacieuses références au « socialisme développé », la bourgeoisie quand elle est dominante n’a pas besoin de tels prétextes. L’URSS était dans une période de transition régressive vers le capitalisme, n’était plus socialiste mais gardait des survivances de ce régime. La question léniniste : qui va l’emporter ? n’était pas encore résolue, ce qui faisait défaut c’est l’action des ML bolcheviques dans les masses. Si ces derniers avaient vaincu, ils seraient venus à bout relativement facilement du capitalisme d’Etat. Cette opposition existait : condamnations pour « maoisme », courant se réclamant du bolchevisme et qui demandaient l’annulation des décisions révisionnistes des XXème et XXIIème congrès du PCUS. Plusieurs motions furent votées ainsi au XXIVème congrès du PCUS, certains de leurs initiateurs furent réprimés et perdirent leurs responsabilités professionnelles. Molotov publia plusieurs textes anti-révisionnistes, diffusés sous le manteau en URSS. Ces actions et faits étaient « minoritaires » mais existaient comme preuve du mécontentement social, ce qui obligeait les révisionnistes à plus de camouflages, tromperies, manœuvres pour réaliser leurs objectifs secrets.
La réforme de 1965 constitue une césure, sous Brejnev la rhétorique pseudo-marxiste détournait les masses de l’accélération réelle de la constitution de la classe bourgeoise. Les dirigeants du parti et des entreprises (mais pas tous, certains refusaient de toucher cette plus-value) devenaient progressivement une bourgeoisie bureaucratique mais l’accumulation capitaliste exige la propriété privée pour que se constitue la classe bourgeoise ( pas seulement des individus embourgeoisés). Apparut une « économie de l’ombre », avec le marché noir où des biens détournés et volés dans les entreprises étaient revendus sur un marché privé clandestin, à la fin des années 70, cette économie de l’ombre (appelée ainsi par les soviétiques) avait ses entreprises privées (non officielles) qui employaient à plein temps 2 à 3 millions de salariés exploités, 17 millions en heures supplémentaires ! (certains émettent même le chiffre de trente millions en 1987).
La bourgeoisie achevait son procès de (re)constitution, dès lors pour elle, la tâche stratégique était de faire légaliser sa propriété ( les contradictions du processus de restauration faisaient que certains entrepreneurs de l’ombre étaient arrêtés pour « violation de la loi sur la propriété socialiste »), d’assurer le passage à la contre-révolution bourgeoise, ce qui suppose que le masque de « communiste » tombe et que le pluralisme bourgeois permettent à cette classe à avoir des partis qui défendent ouvertement les vues capitalistes (phase Gorgabtchev).
1987 – aujourd’hui :
Phase finale de la restauration du capitalisme, social démocratisation officielle du PCUS, légalisation de la propriété capitaliste.
La « perestroïka » vit le processus de restauration du capitalisme, entrer dans sa phase finale : légalisation de la propriété capitaliste clandestine avec la « loi sur les coopératives » (1987), pluripartisme et « élections libres », l’interdiction des cellules communistes dans l’armée et le KGB, la social-démocratisation officielle du PCUS préparée par Gorbatchev pour le 29éme congrès mais le PCUS sera interdit en août 1991 après le coup d’Etat d’Eltsine qui voit la victoire de la contre-révolution bourgeoise et la restauration intégrale du capitalisme avec la privatisation des entreprises, la dissolution des kolkhozes. Aujourd’hui règne une bourgeoisie compradore avec à sa tête une dizaine d’oligarques tous issus des trafics et de l’accumulation capitaliste de l’économie de l’ombre.


J'ai pas bcp avancé !
La semaine prochaine j'espère pouvoir aborder les réponses importantes du camarade Finimore sur Mao, la théorie des 3 mondes, le CD, notre vision de la création du parti etc !
SMT
   Posté le 14-09-2006 à 21:32:23   

Suite...

Finimore a écrit :
« Pour ma part, je ne vois pas d'inconvénients bien au contraire, à ce que dans un Parti ML, puisse apparaître l'expression d'une ligne bourgeoise ou révisionniste dans la mesure ou cette ligne est clairement identifiée, que les contradictions et enjeux soi exprimées, et que cette ligne soi combattu par une ligne ML Cela ne peut qu'aider à l'expression des contradictions dans le but de renforcer l'idéologie prolétarienne dans le Parti … »

Tout à fait d’accord.
Rien n'est plus étranger au communisme qu'un CC chambre d'enregistrement, le Parti ou une organisation m-l a besoin de confrontations afin de conduire une lutte idéologique permanente contre l'opportunisme qui ne manque pas de surgir en raison de ses racines matérielles. Les révisos ou les opportunistes se gardent bien souvent de donner leur avis, si chacun s’exprime, il est plus facile de repérer des déviations et ainsi les rééduquer à temps ou les battre politiquement par la confrontation.
Le centralisme démocratique léniniste exige de manière dialectique, c'est-à-dire pour régler politiquement les contradictions (et pas par la seule coercition) de créer les conditions à la fois : d'une liberté totale de discussions, chaque militant peut et doit s'exprimer y compris à contre-courant, une fois les décisions adoptées démocratiquement, l'exigence d'une discipline de fer, c'est à dire que tous, quelques soient les opinions dans le débat, appliquent comme un seul homme la décision prise. La conception révisionniste est fort différente.
Tout d’abord, pour cause, parce que le révisionnisme est électrique, en raison de son absence de principes, ses porteurs craignent comme la foudre, les débats où chacun doit se positionner. Les révisionnistes ont besoin de l’obéissance aveugle aux chefs. Pourquoi les révisionnistes ont-ils organisé le déséducation des militants ? parce qu’ils ne veulent pas faire connaître les outils pour les combattre.
Un des héritage révisionnistes les plus pernicieux consiste à voter formellement les décisions sans même parfois intervenir dans les débats, pour ensuite agir dans la coulisse par téléphone, conversations, insinuations.
Les contradictions existent dans toute organisation et donc aussi dans les rangs communistes, s’en effrayer c’est nier la dialectique.
Les thèses de l’urcf sont claires sur l’approche ML des contradictions dans l’organisation :
1/ cerner leurs racines matérielles dans la société capitaliste, le prolétariat est issu de couches sociales diverses, petits paysans ou commerçants ruinés etc. qui ne manquent pas d’apporter des conceptions de « petits propriétaires » dans le mouvement ouvrier . C’est un phénomène quotidien, renouvelé sans cesse combattu par l’engagement dans les luttes, l’idéologie collectiviste portés par le Parti communiste et le syndicat de lutte de classes quand ils existent.
Ces conceptions pénètrent dans les organisations communistes, a fortiori autour de militants issus des couches moyennes urbaines pas encore acquis totalement à la conception matérialiste-prolétarienne du monde, sous formes de conceptions erronées, opportunistes : théoriques ou pratiques puisque le Parti ou l’union ne sont pas séparés des conceptions idéologiques dominantes, reflet des conditions matérielles. La lutte idéologique, le travail de recours à l’expérience du mouvement communiste, à l’étude des classiques permettent grâce au collectif militant de venir à bout des conceptions erronées, opportunistes, pas toujours instantanément mais sur la base de l’expérience des militants dans l’erreur.
2/ autre perception indispensable, chacun quel que soit son poste peut commettre des erreurs de type opportuniste, en raison d’une approche unilatérale d’un phénomène, d’appréciations subjectives etc. C’est pour cela que les collectifs dirigeants sont indispensables pour critiquer et corriger collectivement. Bien sûr, ce n’est pas une panacée absolue, il n’y en a pas d’ailleurs. La lutte est permanente.
La plupart des déviations ont pour origine une approche unilatérale de tel ou tel phénomène. Elles sont inévitables à tout moment puisque prendre une décision c’est partir des conditions objectives qu’on peut plus ou moins appréhender, cerner, c’est la là source possible des erreurs.
Déviation n’est pas forcément révisionnisme c’est-à-dire, réécriture globale des thèses fondatrices du marxisme à des fins de conciliation avec la bourgeoisie, là aussi bien cerner les différences sous peine de fautes graves.
Tout cela doit inciter chacun à la modestie . A l’urcf (et dans d’autres orga aussi je suppose), avec courage, détermination, nous oeuvrons à devenir d’authentique ML alors que dans toute notre vie militante (pas tous ou pas tout le temps plutôt sauf pour les jeunes !), en théorie et en pratique nous avons été « éduqués » (ou confrontés) par le révisionnisme. C’est pour cela que l’autocritique n’est pas une atteinte à la personne, mais le moyen dialectique de corriger ses erreurs et fautes, encore faut-il rester modestes et lucides.
Faire vivre le CD léniniste individuellement et collectivement oblige à une rigueur prolétarienne de tous les moments, être membre d’une organisation ML confère des devoirs (respects de statuts…) et des sacrifices incompatibles avec l’idéologie petite bourgeoise ambiante et permanente basée sur l’égo et l’individu. C’est aussi une raison à mon sens du nombre important de camarades (situation que tu « dénonces » parfois camarade Finimore) qui ne veulent pas entrer dans une organisation (une dizaine d’orga doivent se réclamer du m-l en France) et veulent œuvrer seuls (au sens de non organisés) en attendant (je suppose) un parti pur qui n’existera jamais. La racine matérielle de cette réalité (beaucoup d'inorganisés) est sans doute la force particulière du petit patronat, artisanat, commerçant, petits paysans-proprio, professions libérales en France (en plus de l’idéologie petite bourgeoise ambiante et permanente basée sur l’égo et l’individu).

Finimore a écrit :
« Les différentes analyses dites de " réévaluations " concernant le social-impéralisme, le capitalisme d'Etat notamment faites par le PTB, me paraissent très superficielles. Elles conduisent par exemples :
-à dire qu'en 1968, il aurait fallut soutenir l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie »

Sur social-impérialisme (j’y reviendrai plus tard pour ce que je pourrai), il faut adopter une position matérialiste.
Sur 1968, les m-l russes eux mêmes expliquent que condamner l’intervention de l’Etat révisionniste Brejnevien mettait en difficulté ceux qui luttaient contre l’urss réviso, car objectivement la révolution tchèque était une contre révolution bourgeoise, facteur accélérateur de la contre révolution en urss même. L’Etat révisionniste soviétique était aussi empreint de contradictions.
D’ailleurs (mais on sort de l’analyse concrète de la situation concrète), le PCF ne s’y est-il pas trompé en condamnant l’intervention soviétique ?

Finimore a écrit :
« … Cette nouvelle stratégie a produit une alliance notamment entre les nostalgiques du P " C " F révisionniste, des militants sincères pensant oeuvrer pour le communisme et des opportunistes venant d'horizons divers. La Coordination Communiste en est l'illustration parfaite . »

Comme déjà dit dans ma première « réponse » nous ne sommes pas en désaccord (voir 200 thèses de fin 2003). Développons un peu.
Dans les années 70 après le reflux du premier affrontement anti-monopoliste (1968), certains militants ML ou sympathisants décidèrent d'adhérer et militer au PCF qui continuait d'organiser la majorité de la classe ouvrière active. Le PCF révisionniste comprenait toutes sortes de courants et sous-courants non-officiels, beaucoup y laissèrent leurs aspirations révolutionnaires et découragés, comme les déçus du PCMLF et du PCRML, cessèrent les activités politiques. Pas tous! au PCF, s'organisa par exemple (trop tard, sans doute) oui une opposition à la liquidation du PCF (la Coordination Communiste), dans la foulée de la contre-révolution bourgeoise en URSS comme tu le dis. Là aussi divers courants "coexistaient" dans un premier temps: khrouchtchéviens, ML, semi-trotskistes, courants aussi divisés sur l'avenir : le Parti allait-il sortir du PCF ou "reconquérir le "parti". Cette division fut à l'origine de la scission de ceux qui dirigent aujourd'hui le PRCF, prônant "la mère des batailles" au 31 et 32éme Congrès du PCF, les éléments majoritaires dans la Coordination Communiste (URCF aujourd'hui) ayant eux quitté le PCF au 30éme congrès. En rompant avec le PCF, la Coordination communiste-URCF, s'engagea à étudier exhaustivement les causes ayant permis au révisionnisme d'avoir emporté ce qui était un des plus influents partis communistes dans le monde. Les "200 théses" ont été débattues pendant deux ans pour organiser la rupture avec le révisionnisme moderne et ses survivances. Parallèlement, la direction de l'URCF a placé la priorité du travail militant en direction des entreprises afin de gagner et d'organiser les syndicalistes de lutte de classe et les ouvriers. Travail "non médiatique" mais qui commence à payer, puisque l'urcf a maintenant plusieurs sections d'entreprise.
En travaillant à l'émergence d'un authentique Parti communiste, nous avons fini par rencontrer et nouer le dialogue avec les militants ML qui avaient résisté à toutes les vagues révisionnistes: notamment nos camarades du CMC.
L'histoire tranchera entre les mérites et les erreurs des uns et des autres, nous sommes tous les enfants d' un échec , que l'on ait choisi telle ou telle organisation. Les militants du PCMLF, PCRML ont l'immense mérite d'avoir diffusé et publié les écrits des classiques, notamment de Staline mis au pilon par les révisos, d'avoir armé idéologiquement la résistance anti-révisionniste, quand le découragement montait. Ceux qui étaient dans le PCF, à condition qu'ils militent effectivement à la base, ont pu participer et initier des luttes locales: logements, contre les licenciements et acquérir ainsi des notions pratiques de la lutte de classes.
La tâche actuelle est d'organiser l'union et parfois les retrouvailles des artisans des deux ruptures avec le révisionnisme (celle des années 60 et celle des années 90). L'URCF considère Enver Hox ha comme un éminent marxiste-léniniste, défenseur de l'oeuvre de Staline. Quant à Mao , nous considérons qu'il dirigea une révolution nationale-démocratique anti-impérialiste qui à bien des égards, peut guider nombre de pays confrontés à la domination de l'impérialisme et aux survivances du féodalisme. (Exemple guérilla népalaise que l’URCF soutient ; voir déclaration publique d’un dirigeant au Forum anticapitaliste par exemple). Cela y compris avec les erreurs (abordées succinctement) de ces deux camarades.
Cela dit, le processus de construction du Parti exige que nul militant réellement communiste soit écarté qu'il considère Hoxha ou Mao ou non comme "cinquième classique".
Voici ce qu’en dit un camarade de CMC par exemple : « Selon moi, ce problème est l'un de ceux qui doivent faire l'objet d'une analyse idéologique approfondie entre ceux qui en furent les antagonistes ( mais pas seulement, sans doute ), dans un cadre approprié, et sans que cela n'entrave la nécessaire unité d'action politique de l'ensemble des communistes qui se réclament du marxisme-léninisme. Sans faire de cette question, comme sur d'autres, un préalable à l'unité d'action politique. Seul le marxisme-léninisme peut apporter les réponses aux questions du passé. Mais les questions que nous avons à résoudre sont surtout celles du présent ! »
C'est le débat idéologique réfléchi et responsable, sans préjugés et surtout l'enracinement des communistes dans les luttes de classes prolétariennes qui permettra d'apporter une réponse scientifique à ce qui nous divise encore aujourd'hui.
Notre conception du monde s'appuie sur les enseignements de Marx-Engels-Lénine-Staline, sur certaines thèses de leurs disciples, sur l'approche matérialiste dialectique et historique du monde.
La vraie ligne de partage à l'étape actuelle oppose les tenants d'un (néo-)menchévisme et du marxisme-léninisme. Il s'agit pas de critiquer des personnes mais une ligne politique et idéologique qui aurait vite fait de construire sur le modèle de la "rifondazione comunista", une formation néo-révisionniste!
Ce néo-menchévisme ne tranche pas sur la question de l'appartenance ou pas au PCF, il disserte sur la "rupture" avec les "mutants" mais permet à certains de ses membres (et pas des moindres) d'être élus PCF , tout en parlant de construction et en agissant comme s'il était l'embryon unique du futur parti! Le néo-menchévisme fait des phrases sur le rôle de Staline mais reconnaît comme bien fondé le "rapport Khrouchtchev", dénonce l'opportunisme mais refuse de faire la critique du révisionnisme moderne, appelle à reconstruire un nouveau parti mais ne cesse de mettre en avant certains anciens cadres du parti de Marchais, n'ont-t-ils pas quelques responsabilités dans la dégénérescence du PCF? le néo-menchévisme évoque la solidarité de classe internationaliste mais drapeau déployé (tricolore) s' acquoquine avec des nationalistes gaullistes ou chevènementistes,tenants de l'impérialisme français.
En somme, le néo-menchévisme héritier du kautskisme et trotskisme concilie la "phrase révolutionnaire et l'opportunisme dans la pratique".
Le marxisme-léninisme doit balayer tout ce qu'il y avait d'opportuniste et conciliateur dans notre héritage commun, définir une stratégie et une pratique révolutionnaires faisant des entreprises, la citadelle du futur parti. Seul le marxisme-léninisme peut constituer le ciment unificateur des éléments véritablement communistes dispersés aujourd'hui dans presque 10 organisations.

Sur pcmlf (tentative de réponse en bloc de plusieurs points abordés dans ce topic) :

Le PCMLF qui regroupait l'essentiel des militants anti-révisionnistes échoua (malheureusement) à construire une véritable avant-garde dans ce pays. Les facteurs sont multiples et doivent être étudiés. Quelques réflexions : le "maoïsme" ( pour être francs, certains camarades défenseurs de Mao attribuent à Deng: la théorie des "trois mondes" s'est substitué aux enseignements des quatre classiques: notamment la théorie des "trois monde" qui constitue une révision de la théorie léniniste de l'impérialisme , ce qui eut pour effet de pousser les dirigeants du PCMLF à considérer qu'au nom de la lutte contre "le social-impérialisme soviétique", il fallait s'unir avec le second monde: l'impérialisme français et le bloc impérialiste européen, ce qui a abouti à une politique de fait de collaboration de classe avec le pouvoir bourgeois de Giscard. Et à considérer aussi comme le montre un de tes documents, Finimore, que l’urss était un pays plus dangereux et plus menaçant que les USA, ce que ne confirme pas le devenir de ces deux pays (disparition de l’urss et « hégémonie » des USA).
Cette politique objectivement de collaboration de classe du PCMLF ne pouvait permettre de faire correctement la démarcation avec les positions révisionnistes du PCF qui avaient beau jeu de gloser et ironiser sur "d'étranges collusions". Le courant "maoïste" disparut en tant que force organisée. Des militants, défenseurs du PTA, très isolés continuèrent de défendre la ligne d'opposition au révisionnisme moderne. Leurs écrits sont souvent remarquables mais faute de liaison avec la classe ouvrière, ces groupes n'eurent que peu de poids sur la construction d'un authentique parti ML.
Autre facteur à prendre en compte, les militants opposés au révisionnisme furent exclus du PCF dans les années 60. Ce qui laissa très peu de temps pour une lutte interne qui aurait permis un regroupement plus large de militants. Malgré tout cette lutte parallèlement à la création du PCMLF (qu'il fallait faire) aurait pu être menée, à l'intérieur du PCF, avec les moyens appropriés.
Selon nos dirigeants, l'échec de la première vague de rupture est la conséquence de l'insuffisante démarcation avec l'héritage du PCF. Le PCMLF reprenait la ligne du PCF des années 30-40-50, sans analyser en profondeur, les tendances lourdes (c'est à dire y compris avant pcf) de l'opportunisme français: économisme, nationalisme, parlementarisme, non-assimilation de la théorie ML de l'Etat, qui non analysées et corrigées n'ont pas manqué de resurgir.

Sur Théorie des trois mondes :
Cette théorie des "trois mondes "a émergé avec la réhabilitation de Deng après la "révolution culturelle". Les classiques du marxisme-léninisme expliquent que le monde est régi par quatre contradictions fondamentales: Camp socialiste contre camp impérialiste, capital/travail, contradictions entre pays impérialistes (pour la conquête de marchés et le partage du monde au moyen des guerres d'agression), impérialisme contre mouvements de libération nationale. La thèse du PCC des "trois mondes" part de la division entre premier monde: USA et URSS( le premier impérialiste et le second social-impérialiste, affirme le PCC), le second monde est composé des Etats impérialistes secondaires ( Union européenne (CEE à l'époque),Grande-Bretagne, Allemagne, France, Japon etc.), le troisième monde regroupe la zone de libération nationale( pays s'étant libéré du colonialisme, mouvement de libération etc.)
Cette théorie en pratique a abouti à ne considérer l'URSS comme principal puis unique "ennemi des peuples", surtout après la réception de Nixon à Pékin. La Chine populaire préconisait des alliances avec les Etats impérialistes contre l'ennemi principal et même dans les faits avec les USA et l'OTAN.
Surtout pour aujourd’hui, la théorie des "trois mondes " constitue une révision du léninisme dans au moins deux directions principales: abandon des critères de classe pour analyser le système mondial de l'impérialisme et substitution d'une théorie géo-politique de zones d'influence, négation du rôle dirigeant à l'échelle mondiale du prolétariat comme classe la plus révolutionnaire car antagonique jusqu'au bout au capitalisme, substitution de ce rôle à la paysannerie pauvre (alliée du prolétariat mais qui ne peut jouer ce rôle directeur). Le dogmatisme consiste à universaliser la thèse de la révolution national-démocratique chinoise sur "l'encerclement de la ville par les campagnes " en l'étendant à l'échelle mondiale. Plus tard cette théorie a permis à Deng d'inscrire la Chine dans la « division impérialiste du travail », en rognant les acquis de la période de révolution démocratique populaire anti-impérialiste de 1949.

J’espère continuer le débat sur le reste de la réponse de Finimore la semaine prochaine avec notamment le débat sur la vision que nous avons de la création du parti, sujet qui revient à plusieurs reprises.

SMT
   Posté le 25-09-2006 à 21:25:17   

Suite du débat (n’ayant pas respecté à un jour près ma promesse de répondre une fois par semaine sur ce topic créé par Finimore, je m’attribue double escargot cette fois-ci )

Sur la vision de la création du parti (sujet qui revient plusieurs fois dans les réponses de Finimore) :

Les m-l doivent amplifier le front unique c’est à dire l’action commune en haut et à la base entre organisations communistes. Mener à la fois unité d’action autour d’une plate-forme minimale de luttes (ce qui favorise la pratique de masse, le travail ensemble des militants, élimine les méfiances) et continuer la discussion théorique et idéologique pour vérifier et consolider (ou pas) une unité supérieure à cette confédération d’action. En cela la démarche proposée par l'URCF et d’autres est importante.
Pour autant, nous ne tombons pas dans l’opportunisme de certains qui pensent que l’agglomération d’orga, de petits cercles, ou la signature de tract commun avec addition sans principe de groupes non m-l juste pour faire « nombreux » puissent amener à la construction du parti. Nous sommes revenus (par notre propre expérience voirtemps de la CC) de l’addition de groupes ou tendances en fermant les yeux sur les divergences de fonds pour rester « unis ». Tôt ou tard, les divergences éclatent sans unité idéologique préalable sur le marxisme-léninisme vérifié par la confrontation franche et fraternelle. Ce n’est pas une attitude communiste que de vouloir éviter les discussions et les conflits et ça ne créera pas le parti.
En matérialiste aussi, l’urcf pense que les conditions objectives (matérielles) sont premières. La création du parti se fera surtout si le prolétariat, les ouvriers "en ressentent le besoin" dans les luttes de classes. Bref la lutte économique (luttes de classes) est un terreau qui fera émerger la nécessité d'un parti m-l unique (unique au sens que l'urcf et les autres orgas se réclamant du m-l auront disparues) et sans l'existence d'un prolétariat et d'une classe ouvrière consciente (d'où la bataille pour que des industries restent en France (pas pour défendre notre impérialisme mais pour conserver les conditions objectives de la création du parti et de la révolution!) et des mots d'ordre de luttes tels que "nationalisation des entreprises qui délocalisent" pour freiner leur départ et la bolchévisation indispensable de toutes les orgas (qui diminue d'ailleurs l'effet opportuniste et révisionniste à la source)), les conditions objectives (matérielles) de la création du parti ne seront pas réunies. (J’insiste) Pour la création du parti, les conditions matérielles sont premières, si elles ne sont pas réunies on aura beau en qq sorte crier à tue tête "faut créér le parti !" (ce qu'on fait et fera), celui-ci ne verra pas le jour. On ne peut se contenter de la lutte idéologique si on veut créer le parti ; le prcf (même si la décla commune semble montrer une évolution, a (je trouve) entre autre le défaut de ne pas être assez sur le terrain des luttes économiques (je veux dire en tant qu’orga politique, je ne parle pas du syndicat), pas assez dans les usines et les entreprises. De même des très petits groupes manquent de lien avec la classe ouvrière etsont tentés par une vision opportuniste et d’union d’en haut pour faire le parti.
L’exemple albanais de création du parti montre quoi ? que pour s’unir dans un seul parti, il faut d’abord exister en tant qu’organisation révolutionnaire reconnue et liée à la classe ouvrière et aux masses (cas du PTA et du PCA avec en plus l’agglomération d’un cercle) ; qu’il ne peut s’agir uniquement de l’addition de cercles et de chefs sans confrontation idéologique préalable et sans travail dans le prolétariat de son pays.

L'objectif stratégique immédiat de la période doit être la construction du parti pour toutes les organisations qui se réclament du m-l. En France les divers groupes communistes semblent unis sur la stratégie : révolution, dictature du prolétariat, socialisme mais les divergences tactiques pour y parvenir sont souvent le révélateur d’un désaccord stratégique ! Tout rapprochement artificiel, non vérifié en profondeur, conduirait à des divisions accentuées. Proposer au lieu du front unique, l’unification immédiate, c’est mettre la charrue avant les bœufs. C’est précisément parce que la question de l’unité politique ne doit pas être une manœuvre, parce que nous travaillons à l’intérêt commun et supérieur de la classe ouvrière que nous devons insister sur l’unité d’action qui sera une étape essentielle dans la lutte pour l’unité politique.
Certes les premières confrontations théoriques et idéologiques ont fait ressortir des dérives révisionnistes ou économistes. Doit-on pour autant renoncer ? Absolument pas.
L'unité d'action sur des points précis est nécessaire pcq'elle permet d'éduquer (en les plaçant devant leurs contradictions) et de gagner des sympathisants ou des militants révisionnistes, tout en poursuivant la discussion théorique avec les chefs. Surtout un travail bolchévik en direction des usines, des sites en lutte et des éléments les plus avancés du prolétariat peut hâter les hésitants ou les cheffistes, les éclairer par la pratique. Ce travail de front unique à la base et de vérification pourrait rendre irrésistible la nécessité de création du parti et pousser les chefs accrochés à leur organisation ou même révisionnistes à suivre le mouvement de fond. Et ça ne doit pas nous inquiéter, l'éducation, les dirigeants prolétariens et la majorité marxiste-léniniste avec la dynamique de la création du parti devra pousser ces camarades à l'autocritique, les convaincre sinon les contraindre. S’il y avait un parti marxiste-léniniste même petit, ayant liquidé le pluralisme du mouvement communiste en France, le prolétariat et les travailleurs auraient un outil irremplaçable de lutte, nous pourrions aussi arracher plus rapidement au PCF son masque de communiste.
A chaque heure qui passe, ce véritable parti communiste unique prolétarien nous fait cruellement défaut. Ceux qui n'y travailleront pas réellement n'auront pas défendu l'intérêt commun et supérieur de la classe ouvrière, ils se révèleront objectivement des clubs de discussion petit-bourgeois sans solution concrète pour construire le parti et parvenir à la Révolution.
Une autre divergence transpire de la définition d’une tactique et du travail à opérer en ce sens.
Définir une tactique et une stratégie est le moyen incontournable de trouver les tâches du moment à accomplir (tactique) pour atteindre les objectifs nécessaires à cette transformation (stratégie). Aucune organisation révolutionnaire ne peut faire l’impasse d’une tactique et stratégie, ou alors elle ne peut se targuer de vouloir changer de société, objectivement elle n’est qu’un club de discussion petit-bourgeois sans solution concrète pour parvenir à la Révolution. Certains groupes (parfois pas des moindres !) ne font et n’ont pas encore fait ce travail. Bien sûr, les aspects tactiques peuvent être plus ou moins majeurs selon le stade de développement de l’organisation communiste. A l’époque de la Coordination communiste, nous surestimions le potentiel révolutionnaire du PCF, le but était donc de regrouper ses éléments les plus avancés ; les aspects tactiques en direction des masses étaient mineurs. Au stade actuel de développement de l’URCF, passé d’un groupe de propagande à un groupe d’agitation et de début d’action dans les masses, l’URCF s’est renforcé, les aspects tactiques ont besoin d’être affinés pour être compris par les masses (compris au sens de « transformées en luttes actives »). L’URCF a d’abord une double stratégie : minimale (ou immédiate) avec la création d’un parti communiste, ml, unique (unique ne fait pas référence au PCF social-démocrate qui continuera d’exister tant que le PS et le capital le voudront) ; maximale : Révolution prolétarienne, bris de l’appareil d’Etat bourgeois (y compris par la v……. révolutionnaire offensive) puis consolidation de la dictature du prolétariat, socialisme , communisme et révolution mondiale.
La tactique quant à elle ne doit jamais perdre de vue la stratégie, elle lui est subordonnée et elle regroupe l’ensemble des formes de luttes. Confondre tactique et stratégie, faire des objectifs intermédiaires (tactique) des objectifs finaux (stratégie) mène à l’opportunisme et au révisionnisme. Par exemple absolutiser la lutte pour les réformes en faire un but en soi conduit à croire que leur accumulation aboutit au changement de société ou sacraliser la lutte parlementaire achemine vers la croyance erronée d’une possible voie parlementaire au socialisme. L’autre déviation symétrique consiste à nier toute nécessité d’objectifs intermédiaires : paix, revendications sociales, droits démocratiques, souveraineté populaire. Au contraire, Lenine nous enseigne qu’entre les mains des marxistes-léninistes, la lutte pour les réformes est une arme efficace à plusieurs titres. D’une part, elle donne confiance au peuple-travailleur, lui montre sa force et rappelle à la classe ouvrière son rôle historique dans la libération de l’homme. D’autre part, plus les libertés et les droits sociaux sont complets, plus il est clair pour l’ouvrier que la source de ses souffrances ce n’est pas l’absence de droits mais que c’est le capitalisme ! Prenant en compte tous ces facteurs (et d’autres), faisant le lien dialectique entre tactique et stratégie, l’urcf essaie de définir les tactiques suivantes (le document de 100 pages « tactiques et stratégie » document du prochain congrès et disponible au public détaille évidemment plus ce sujet : 50 pages de présen…).
1-Sous la bannière de notre campagne « Accusons le Kisme », nous visons à relier tous les maux dont souffrent les travailleurs et tous les besoins non satisfaits à leurs causes, le système capitaliste. De la sorte nous établissons dans tous nos tracts une passerelle consciente entre les revendications sociales insatisfaites et la dictature de classe de l’Etat capitaliste à abattre, une passerelle entre but intermédiaire (revendications sociales) et but final (révolution et bris de l’Etat capitaliste).
Cette campagne (prioritairement en direction du prolétariat des usines puis des travailleurs des monopoles privés ou publics) doit nous aider à forger une aile anticapitaliste dans le mouvement contre le néolibéralisme (un front large évidemment non ML mais où les ML devront garder une indépendance complète sans aucune complaisance et y faire progresser les idées de la révolution prolétarienne comme inévitable pour répondre aux besoins de la masse des ouvriers et des travailleurs).
2- A ce titre, la victoire du NON a mis en lumière le rôle des médias, de toutes les institutions, de l’Etat mais aussi du PS dans sa subordination à la dictature de classe des monopoles. Il faut prendre à témoin le prolétariat pour démasquer le PS, le sortir du mouvement populaire et dénoncer tous ceux qui lui tendent la main (PCF, LCR…). Le PS est un maillon faible de la chaîne capitaliste qui une fois démasqué aux yeux des travailleurs et des ouvriers peut faire couler avec lui ses satellites (pcf, lcr, …). De même le retrait du cpe, permet de rappeler comment le PS a traité la précarité et ce qu’il ns propose à nouveau « les emplois jeunes » ! Démontrer, exemples à l’appui que ce sont : la propriété privée des moyens de production, le pouvoir (dictature) du capital, la logique de rentabilité monopoliste, la démocratie bourgeoise tronquée et mensongère, l’impérialisme et sa politique de guerre qui sont la source des malheurs et souffrance ; démontrer, exemples à l’appui que le PS encore plus que le soutien social au capitalisme (social démocratie traditionnelle) est le gestionnaire zélé de ces politiques du capital monopoliste (social-libéralime).
3- Nous sommes en train d’élaborer (2ème congrès) un programme de rupture au néolibéralisme (programme minimal) dont le but est de répondre aux souffrances des travailleurs, d’exacerber les luttes et les contradictions du capital et de ses soutiens, de recomposer les forces progressistes (sans et contre le PS) et de radicaliser l’anti-néolibéralisme sous le poids des luttes, de conscientiser le peuple-travailleur qui par l’expérience de ses propres luttes se heurtera au capitalisme et son Etat et comprendra par sa propre expérience la nécessité de le briser (programme maximal). Ce programme (qui opère le lien dialectique et léniniste entre prog mini et prog maxi, lien rarement fait dans l’histoire des communistes en France) est un programme de luttes dont l’originalité est de lier tâches minimales, réalisables dans le cadre du capitalisme mais qui revêtant un caractère progressiste exige pour leur réalisation des luttes de classes d’ampleur, et programme maximal, pour le socialisme, réalisable par une révolution ouvrière et populaire pour un changement de mode de production. L’intitulé de ce programme reflète notre double tâche « de la lutte quotidienne contre le néo-libéralisme, à la lutte générale contre le capitalisme ».
Relier la lutte quotidienne pour des revendications vitales immédiates au combat stratégique pour le socialisme (qui s’opère dès maintenant), en montrant que chaque mesure néo-libérale a son origine dans la dictature monopoliste sur l’Etat et les entreprises, dans la propriété privée des moyens de production et d’échange sans évacuer le principe léniniste premier de toutes révolutions que ce sont les masses qui apprennent par leur propre expérience.

4- Nous devons amplifier le front unique c’est à dire l’action commune en haut et à la base entre organisations communistes. Mener à la fois unité d’action autour d’une plate-forme minimale de luttes (ce qui favorise la pratique de masse, le travail ensemble des militants) et continuer la discussion théorique et idéologique pour vérifier et consolider (ou pas) une unité supérieure à cette confédération d’action.
Toutes ces tactiques visent à la construction du Parti (objectif stratégique). En France les divers groupes communistes semblent unis sur la stratégie : révolution, dictature du prolétariat, socialisme mais les divergences tactiques pour y parvenir sont souvent le révélateur d’un désaccord stratégique ! Une simple illustration des divergences actuelles mais d’autres existent comme la dérive vers la « transition pacifique » et parlementaire au socialisme, l’économisme et la dilution de l’organisation dans les fronts, ou encore une conception cheffiste de l’unité. Sur l’Europe par exemple, nous pensons que le retrait de l’UE relève plus des conditions stratégiques (Révolution prolétarienne) que de la tactique. A l’heure actuelle, notre mot d’ordre afin qu’il soit repris en luttes actives par les masses et inflige des défaites à la bourgeoisie, c’est « refus des diktats européens ». Marteler le mot d’ordre (tactique)« Retrait de l’UE » n’est pas efficace même si c’est un mot d’ordre juste (qui doit être proposé comme finalité de la lutte contre l’UE ) et conduit ces mêmes camarades à confondre alliance de classe et neutralisation léniniste, en faisant d’alliés possibles la petite et moyenne bourgeoisie (« les gaullistes populaires ») qui seraient menacées ou affaiblis dans le cadre du développement monopoliste actuel… Pour nous pas d’union sacrée avec les forces bourgeoises, qui rêvent d’un impérialisme dominant de l’UE. Sur ce point, le prcf semble aussi avoir progressé (voir déclaration commune).

Je pense que l’urcf a rompu définitivement avec le PCF et la CC, beaucoup d’autres groupes sont ambigus sur ce point, nous prônons la révolution v……., la compréhension de la nécessité de briser l’appareil d’Etat bourgeois, le travail légal et ……. d’une organisation communiste, la réévaluation de Staline comme quatrième classique du marxisme-léninisme, l’analyse des sources proprement françaises qui ont favorisé la victoire du révisionnisme moderne dans la lignée des Tito, Khrouchtchev, Brejnev, les « thèses » démontrent que le PCF n’a jamais assimilé la théorie marxiste-léniniste de l’Etat, nous développons l’analyse des contradictions interimpérialistes etc.
Ces caractéristiques nous classent dans les organisations qui ont rompu avec le révisionnisme. Nous qualifier de « révisionnistes » relève de la rhétorique gauchiste. Quel est le principe ML que nous abandonnons ?
A l’urcf chaque camarade essaie de s’emparer de ces voies tactiques (bien sûr, il y a toujours « inégalité de développement » entre FD ou militants), les faire vivre quotidiennement (et par là même les vérifier ou pas) pour aller méthodiquement mais avec souplesse à notre première victoire stratégique : la création du Parti.

La semaine prochaine, des points abordés par Finimore comme social impérialisme, des points "mineurs" et puis la réponse de Xuan aussi.
SMT
   Posté le 26-10-2006 à 17:23:42   

Suite débat : 6 plus 6

Sur la Théorie des trois mondes.
Cette théorie des "trois mondes "a émergé avec la réhabilitation de Deng après la "révolution culturelle". les classiques du marxisme-léninisme expliquent que le monde est régi par quatre contradictions fondamentales: Camp socialiste contre camp impérialiste, capital/travail, contadictions entre pays impérialistes (pour la conquête de marchés et le partage dumonde au moyen des guerres d'agression), impérialisme contre mouvements de libération nationale. La thèse du PCC des "trois mondes" part de la division entre premier monde: USA et URSS( le premier impérialiste et le second social-impérialiste, affirme le PCC), le second monde est composé des Etats impérialistes secondaires ( Union européenne (CEE à l'époque),Grande-Bretagne, Allemagne, France, Japon etc.), le troisième monde regroupe la zone de libération nationale( pays s'étant libéré du colonialisme, mouvement de libération etc.)
Cette théorie en pratique a abouti à ne considérer l'URSS comme principal puis unique "ennemi des peuples", surtout après la réception de Nixon à Pékin. La Chine populaire préconisait des alliances avec les Etats impérialistes contre l'ennemi principal et même dans les faits avec les USA et l'OTAN.
Surtout pour aujourd’hui, la théorie des "trois mondes " constitue une révision du léninisme dans au moins deux directions principales: abandon des critères de classe pour analyser le système mondial de l'impérialisme et substitution d'une théorie géo-politique de zones d'influence, négation du rôle dirigeant à l'échelle mondiale du prolétariat comme classe la plus révolutionnaire car antagonique jusqu'au bout au capitalisme, substitution de ce rôle à la paysannerie pauvre (alliée du prolétariat mais qui ne peut jouer ce rôle directeur). Le dogmatisme consiste à universaliser la thèse de la révolution national-démocratique chinoise sur "l'encerclement de la ville par les campagnes " en l'étendant à l'échelle mondiale. Plus tard cette théorie a permis à Deng d'inscrire la Chine dans la « division impérialiste du travail », en rognant les acquis de la période de révolution démocratique populaire anti-impérialiste de 1949.


Sur social-impérialisme :

Je rappelle que sur la théorie du « social-impérialisme » soviétique ou du PCUS « parti de type fasciste », l’URCF a plusieurs critiques de principe. La principale remarque c’est que le concept de « social-impérialisme » n’a pas d’existences objectives, soit l’URSS étai un Etat impérialiste soit elle ne l’était pas car le processus de restauration capitaliste a nécessité des étapes comme nous l’avons montré précédemment. Lénine désignait par social-impérialiste des sociaux-démocrates « socialistes en paroles, pro-impérialistes dans les faits » lors de la scission avec la seconde Internationale, nullement une forme inédite de capitalisme. Il faut aussi faire l’autocritique (pour les anciens du PCMLF) de l’application de ce concept qui a fait de l’URSS et du social-impérialisme, « l’ennemi principal des peuples » et a engendré avec phrases de gauche une politique de ralliement à l’union sacrée, à la CEE, à l’OTAN (certains discours du PCMLF sont en effet en 1974-1976).
Idem pour le PCUS « fasciste », le PCUS était un parti révisionniste dont la direction oeuvrait à la restauration du capitalisme. C’était un parti où agissaient des forces contradictoires et même antagoniques : communistes sincères issus de la classe ouvrière, mais à son sommet des contre-révolutionnaires et des sociaux-démocrates qui bien sûr avaient des relais dans tous les rouages. Le fascisme est la dictature terroriste des monopoles les plus réactionnaires et bellicistes selon la juste formule de Dimitrov, le parti fasciste est un parti bourgeois lié aux monopoles et financés par eux. Pour que le PCUS soit fasciste, il aurait fallu que, bourgeoisie reconstituée, le capitalisme monopoliste règne sans partage, c’est là la base sociale du fascisme, mais alors pourquoi ce recours à la rhétorique même formelle du « communisme » ?
Comment alors appréhender le pluripartisme de Eltsine-Gorbatchev ? comme un progrès démocratique par rapport au « parti fasciste » de Brejnev ? l’interdiction du PCUS en 1991 comme un progrès démocratique sanctionnant une formation fasciste ? On voit que l’on tombe alors dans le subjectivisme, que les faits ne cadrent pas avec l’analyse présupposée.

L’exigence matérialiste nécessite que l’on tienne compte des réalités économiques et culturelles des échanges internationaux de l’urss (urss à direction révisionniste restaurant le capitalisme mais avec survivances et contradictions socialistes).
Si les échanges de produits n’étaient pas égaux (loi de la valeur oblige..), ils étaient souvent nettement plus favorables pour les pays soutenus par l’urss que ceux sous domination impérialiste (capitaliste).
L’accueil et la formation d’ingénieurs ou techniciens du Tiers Monde n’avait pas son équivalent dans les pays impérialistes.
Le soutien était réel pour plusieurs guérillas marxistes et de Libération nationale.
Le fait que le révisionnisme adoptait un cours de chauvinisme de grande puissance et s’ingéra y compris par les armes contre la Chine Populaire en 1969, afin de favoriser le retour du PTA et PCC dans le giron révisionniste ne doit pas détourner les ML de l’analyse matérialiste de l’urss d’après 1953.

Finimore a écrit :
« Concernant plus précisément la rencontre Nixon-Mao, je pense que ta conclusion est erroné. S'en tenir uniquement au fait qu'il y a eu cette rencontre et condamné Mao, c'est procédé un peu comme les trotskistes vis-à-vis du pacte germano-soviétique, c'est-à-dire ne pas tenir compte du contexte historique. »

Je suis d’accord avec toi sur un point, on ne peut pas s’en tenir au fait que la rencontre a eu lieu pour condamner, on ne peut pas faire l’économie de l’analyse concrète d’une situation concrète (erreur en effet récurrente chez les trotskistes).
C’est justement pour cela que ns ne nous positionnons pas en fonction de la conclusion qu’en aurait tiré les trotskystes mais en respectant une analyse matérialiste pour peu de connaître tous les tenants et les aboutissants e cette situation concrète.
Quels sont les faits qui amènent cette rencontre Nixon/Mao et quelles sont les conséquences de la visite sur la lutte contre l’impérialisme et le raffermissement de la révolution chinoise (pour aller au socialisme) ? Sur cet événement précis, je n’ai pas les éléments économiques, militaires et diplomatiques pour répondre (certains éléments restant d’ailleurs peut-être secret).

De même qd Martens que tu cites dit « Après la révolution d'Octobre, Lénine a accepté de négocier la paix avec l'Allemagne de l'empereur Guillaume, à Brest-Litovsk. On sait que Trotski s'est opposé à ces négociations… ».

Il n’est pas raisonnable de se déconnecter de l’analyse concrète de la situation concrète et de jouer à comparer ceux qui jugent négative la rencontre Nixon/Mao avec du Trotskysme.
Brest Litovsk se situe ds un contexte de guerre, la jeune révolution soviétique date à peine « d’hier » et déchaine les réactions, les luttes de classes sont paroxismiques, la guerre contre les blancs et les nations impérialistes n’est pas encore gagnée. La Chine populaire n’était pas dans le même contexte.

Pareillement qd tu cites et dis « On croirait entendre un trotskiste à propos du pacte germano-soviétique. " Cette longue citation extraite du livre de Ludo Martens est pour moi très explicative en ce qui concerne cette rencontre Mao/Nixon. Cette rencontre fut et est unanimement critiquée violemment par les trotskistes dans des termes proches ou reprenant les accusations du PTA (c'est déjà une indication intéressante pour moi). »

En ML, on se positionne pas par rapport aux Trotskos, révisos, sociaux démo ou autres mais en analysant concrètement une situation concrète.


La semaine prochaine euhhh non...dans 15 jours une réponse à Xuan même si des éléments sont déjà dans les réponses déjà postées.
Xuan
   Posté le 26-10-2006 à 23:53:13   

très vite parce que je vais me coucher :
notamment la théorie des "trois monde" qui constitue une révision de la théorie léniniste de l'impérialisme
certes non, la théorie léniniste de l’impérialisme n’exclut ni les contradictions inter impérialistes ni la lutte des nations opprimées ; simplement l’apparition de l’hégémonisme et des superpuissances est une réalité dont il faut tenir compte. Le léninisme n’est d’ailleurs rien d’autre que cela.

ce qui a abouti à une politique de fait de collaboration de classe avec le pouvoir bourgeois de Giscard.
Désolé de te répondre sur un autre ton mais tu le mérites : c’est une ânerie de première. Il n'y a jamais eu de "collaboration de classe avec le pouvoir bourgeois de Giscard" sauf à répéter complaisamment les ragots des révisionnistes!
Xuan
   Posté le 27-10-2006 à 23:52:28   

SMT a écrit :

Cette politique objectivement de collaboration de classe du PCMLF ne pouvait permettre de faire correctement la démarcation avec les positions révisionnistes du PCF qui avaient beau jeu de gloser et ironiser sur "d'étranges collusions". Le courant "maoïste" disparut en tant que force organisée. Des militants, défenseurs du PTA, très isolés continuèrent de défendre la ligne d'opposition au révisionnisme moderne. Leurs écrits sont souvent remarquables mais faute de liaison avec la classe ouvrière, ces groupes n'eurent que peu de poids sur la construction d'un authentique parti ML.

[…]Selon nos dirigeants, l'échec de la première vague de rupture est la conséquence de l'insuffisante démarcation avec l'héritage du PCF. Le PCMLF reprenait la ligne du PCF des années 30-40-50, sans analyser en profondeur, les tendances lourdes (c'est à dire y compris avant pcf) de l'opportunisme français: économisme, nationalisme, parlementarisme, non-assimilation de la théorie ML de l'Etat, qui non analysées et corrigées n'ont pas manqué de resurgir.


L’interprétation opportuniste de la théorie des trois monde a conduit à des initiatives ponctuelles avec des formations de la bourgeoisie comme le meeting avec la NAF de B. Renouvin
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Renouvin
et des contacts avec M. Jobert.
http://notre.republique.free.fr/biojobert.htm
ces actions se sont toujours cantonnées aux questions internationales et dans un climat de circonspection pour ce qui nous concernait.
Ces erreurs qui ont été autocritiquées n’ont jamais impliqué un changement d’orientation envers la bourgeoisie.
La « collaboration de classe » même qualifiée d’objective est une insulte envers les militants qui poursuivaient la lutte contre le capital et contre le révisionnisme.
Personnellement, à part le meeting cité plus haut et auquel j’ai assisté, dans une ambiance de défiance et de perplexité, les seuls rapports que j’ai eus avec le grand capital à cette époque sont des lettres d’avertissement.
Quant aux révisionnistes, comme ils ne supportaient pas la moindre critique, évidemment ce prétexte en valait un autre mais ça ne les dédouane pas.

Tu prétends que le PCMLF a réédité « économisme, nationalisme, parlementarisme, non-assimilation de la théorie ML de l'Etat, qui non analysées et corrigées n'ont pas manqué de resurgir ».
J’aimerais en voir quelques exemples.
Montre-moi en quoi le PCMLF a fait de l’économisme par exemple.
Je te rappelle qu’il était faiblement implanté dans la classe ouvrière et qu’il en aurait été carrément absent s’il avait négligé la lutte économique.
Pour le nationalisme , je serais curieux aussi ; il faut relire l’ouvrage de J. Jurquet sur la question nationale algérienne.
Quant au parlementarisme c’est vraiment de la dernière fantaisie.

A mon sens l’histoire du PCMLF est jalonnées par la lutte de lignes entre marxisme-léninisme et opportunisme de droite ou de gauche.
C’est cela qui nous permet de comprendre et d’avancer et non la théorie des « tendances lourdes » .
C’est l’insuffisante prolétarisation du parti qui est à l’origine de la plupart des erreurs commises et de son échec finalement.

SMT a écrit :

Autre facteur à prendre en compte, les militants opposés au révisionnisme furent exclus du PCF dans les années 60. Ce qui laissa très peu de temps pour une lutte interne qui aurait permis un regroupement plus large de militants. Malgré tout cette lutte parallèlement à la création du PCMLF (qu'il fallait faire) aurait pu être menée, à l'intérieur du PCF, avec les moyens appropriés.


En effet la lutte interne a été brève.
Mais le caractère centralisé du parti révisionniste impliquait l'isolement des marxistes-léninistes.
Un regroupement plus large c'est une fraction clandestine.
Je vois mal des communistes pratiquer ce type de méthode.

J’ai déjà cité le licenciement de notre camarade Claude Lebrun à l’Alsthom Savoisienne dans le premier FML.
Ce fait s’est produit début 73 et a eu des conséquences importantes (même s’il ne s’agissait pas d’un cas isolé) sur la dénonciation que nous avons faite ensuite du social-fascisme.

Claude avait été « convoqué » pendant le temps de travail à une réunion organisée par les responsables révisionnistes du P « C »F et de la CGT Larose, Trymbulski , Gallardo et leur chef de cellule dont j’ai oublié le nom ; c'était une crapule et on s'en fout.
Evidemment ils n’avaient pas encaissé son attitude combative et son soutien privilégié aux OS (tous immigrés) et OP1 de la chaudronnerie tandis qu’eux-mêmes défendaient les intérêts de l’aristocratie ouvrière.
Il avaient encore moins digéré la création de la cellule Maurice Lacazette du PCMLF et l’édition de son bulletin « le Marteau » qui circulait dans les vestiaires et s’affichait parfois ouvertement sur les marbres à l’occasion d’une caricature ou d’un article bien senti.
Lors de ce « tribunal », en huis clos bien évidemment, les révisionnistes l’ont exclus du syndicat.
Dans la foulée le chef d’atelier Wynant exécutait les basses œuvres de la direction pour le licencier au prétexte « d’absence à son poste de travail » !
Après un simulacre de soutien syndical pour sauver l’apparence devant les ouvriers, le licenciement était consommé.
Les cartes syndicales ont volé et nous avons réorienté notre activité dans la section CFDT.
Cet exemple juste pour évoquer le climat de la lutte contre le révisionnisme.
J’aime autant te dire que « la lutte à l'intérieur du PCF, avec les moyens appropriés. » me laisse assez dubitatif.
D’ailleurs à cette époque on ne parlait plus du PCF mais du P « C »F.

Lorsque tu écris « Cette politique objectivement de collaboration de classe du PCMLF ne pouvait permettre de faire correctement la démarcation avec les positions révisionnistes du PCF qui avaient beau jeu de gloser et ironiser sur "d'étranges collusions". »

Ca me troue le cul : la démarcation d’avec le révisionnisme nous l’avons faite et dans des conditions difficiles. Il y a eu des erreurs mais je laisse chacun apprécier de quel côté se trouvent la collaboration de classe et les collusions, qui n’ont rien d’étrange finalement.
« un aigle peut voler plus bas qu’une poule mais une poule ne s’élèvera jamais aussi haut qu’un aigle ».
Finimore
   Posté le 28-10-2006 à 07:13:22   

Le camarade Xuan a parfairement raison de rappeler les faits concernant l'histoire du PCMLF.

SMT quand tu dis « Cette politique objectivement de collaboration de classe du PCMLF ne pouvait permettre de faire correctement la démarcation avec les positions révisionnistes du PCF qui avaient beau jeu de gloser et ironiser sur "d'étranges collusions". » c'est une déformation des faits et de l'histoire et cela va tout à fait dans le sens des théories faisant de Mao un allié de l'impérialisme américain, du PCMLF un allié de la bourgeoisie (ce que disait d'ailleurs le P"C"F). Ce n'est pas non plus pour rien qu'un Connolly nous ait tenu ce genre de propos sur le FUC...
SMT
   Posté le 28-10-2006 à 21:40:04   

J’ai mis du temps à voir où j’avais écrit ça (« une politique de fait de collaboration de classe avec le pouvoir bourgeois Giscard), c’était dans ce topic le 21/09 à propos du pcmlf.

Vu les réponses de Finimore (que je rappelle ci-dessous) je pensais que le camarade n’était pas en désaccord pour dire que dans les faits (c’est ce que veut dire l’expression « de fait ») la théorie des 3 mondes avait amené à une politique de collaboration même si ce n’était peut-être pas le but.

Finimore le 31/07 dans ce topic :
« La " théorie des 3 mondes " a pourtant servie de prétextes au :
Chauvinisme (ce qui ne veut pas dire qu'elle le prescrit...), Tendances conciliatrices avec l'Impérialisme français »

Finimore cite Jurquet le 31/07 aussi :
« Notre ligne tactique était opportuniste et erronée, il fallut en convenir. Elle fut qualifiée de " bourgeoise " à l'unanimité. »

C’était un petit aparté, je répondrai (j’essaierai de répondre) au message de Xuan du 30/07/06 ! et son dernier (que je partage sur certains points) mais aussi sur qqs autres derniers points abordés par Finimore.
(Connolly ?)
Xuan
   Posté le 29-10-2006 à 00:26:42   

SMT a écrit :

... dans les faits (c’est ce que veut dire l’expression « de fait ») la théorie des 3 mondes avait amené à une politique de collaboration même si ce n’était peut-être pas le but.


La théorie des trois monde ne justifie aucune politique de collaboration sauf pour ceux qui souhaitent pratiquer une telle politique.
N'importe quelle théorie peut être détournée de ses fins. C'est le propre de l'opportunisme de droite ou de gauche que de déformer la théorie m.l.
Sinon on pourrait tout autant dire que le marxisme-léninisme a dans les faits amené une politique révisionniste "même si ce n'était pas son but".
Le seul critère de vérité d'une théorie ce sont les faits et non les interprétations qui en sont tirées.
Si nous voulons étudier la théorie des trois mondes et son évolution, nous devons examiner les rapports actuels entre les nations, les contradictions réelles entre elles et l'histoire de ces contradictions.
Très souvent l'actualité internationale confirme la justesse de cette théorie depuis déjà de nombreuses années, en tenant compte de la dislocation du social-impérialisme.

Notre tactique et de notre stratégie doivent utiliser cette théorie pour apprécier la situation internationale, mais elles découlent principalement des contradictions propres à notre pays.
De sorte que l'ennemi principal ici est la bourgeoisie de notre pays.
Il ne saurait être question également de soutenir notre impérialisme au prétexte qu'il est malmené.
Et en particulier, nous devons rejeter la campagne chauvine contre les pays émergents.
Xuan
   Posté le 29-10-2006 à 00:43:02   

PS : pour Connolly voir ses interventions dans le FUC http://marxisme.alloforum.com/
un petit exemple de sa prose dans le sujet suivant sur les nationalisations, qui vaut son pesant de cacaouhètes et ne manquera pas de t'amuser :
http://marxisme.alloforum.com/sujet-3911-0-83088-0-0-1-392638-1.html
Finimore
   Posté le 29-10-2006 à 07:58:57   

SMT a écrit :

J'ai mis du temps à voir où j'avais écrit ça (« une politique de fait de collaboration de classe avec le pouvoir bourgeois Giscard), c'était dans ce topic le 21/09 à propos du pcmlf.

Vu les réponses de Finimore (que je rappelle ci-dessous) je pensais que le camarade n'était pas en désaccord pour dire que dans les faits (c'est ce que veut dire l'expression « de fait ») la théorie des 3 mondes avait amené à une politique de collaboration même si ce n'était peut-être pas le but.


Il s'agit surtout d'une très mauvaise compréhension de la t3m !

SMT a écrit :

Finimore le 31/07 dans ce topic :
« La " théorie des 3 mondes " a pourtant servie de prétextes au :
Chauvinisme (ce qui ne veut pas dire qu'elle le prescrit...), Tendances conciliatrices avec l'Impérialisme français »


Comme le pacte Germano-soviétique de non-agression (mal compris par certains) a donner des interprétations très différentes dans le PCF. Et aussi a servie de prétexte anticommuniste pour interdire le PCF.

SMT a écrit :

Finimore cite Jurquet le 31/07 aussi :
« Notre ligne tactique était opportuniste et erronée, il fallut en convenir. Elle fut qualifiée de " bourgeoise " à l'unanimité. »


Ce passage concerne la ligne du 2e congrès du PCMLF, cette ligne fût critiquée et autocritiquée (voir le détail sur le site des EP, notamment CAHIER ROUGE n°14 - janvier 1978- Revue théorique du Comité Central du PCMLF

Message édité le 29-10-2006 à 08:02:32 par Finimore
Finimore
   Posté le 29-10-2006 à 09:19:31   

Xuan a écrit :

PS : pour Connolly voir ses interventions dans le FUC http://marxisme.alloforum.com/
un petit exemple de sa prose dans le sujet suivant sur les nationalisations, qui vaut son pesant de cacaouhètes et ne manquera pas de t'amuser :
http://marxisme.alloforum.com/sujet-3911-0-83088-0-0-1-392638-1.html


En effet, je viens de me replonger dans ce débat, c'est vraiment excellent !
Jameul
   Posté le 29-10-2006 à 10:54:55   

en tout cas le débat est très intéressant et on apprend plein d'éléments sur l'histoire ML
gorki
   Posté le 29-10-2006 à 11:19:03   

Xuan a écrit :

Lorsque tu écris « Cette politique objectivement de collaboration de classe du PCMLF ne pouvait permettre de faire correctement la démarcation avec les positions révisionnistes du PCF qui avaient beau jeu de gloser et ironiser sur "d'étranges collusions". »

Ca me troue le cul : la démarcation d’avec le révisionnisme nous l’avons faite et dans des conditions difficiles. Il y a eu des erreurs mais je laisse chacun apprécier de quel côté se trouvent la collaboration de classe et les collusions, qui n’ont rien d’étrange finalement.
« un aigle peut voler plus bas qu’une poule mais une poule ne s’élèvera jamais aussi haut qu’un aigle ».


J’avais pris la décision de ne pas intervenir dans les débats académiques de Sieur SMT « ou de son correcteur », parce que prudence étant mère de sûreté j’ai été porté à prendre au sérieux les déclarations de Jacleo, sur certaines pratiques, en raison desquelles Sti et moi avons eu l’impression d’être, un moment, devenu les dindons d’une bien étrange farce et contre laquelle nous avons été les seuls à protester, (1)

Seulement l’honneur de militants ouvriers du PCMLF ayant payé chèrement leur fidélité à leur idéal communiste étant atteint, dans cette dernière sortie par ce « binôme » donneur de leçon dont j’ai déjà eu l’occasion de démontrer la prétention je ne peux rester de marbre.

Episodiquement je survole les posts du forum.


Jusque là chez monsieur SMT, je n’avais rien eu à observer de bien futile, que de la chiure de mouche, comme dirait un guide illustre de notre connaissance à tous (voir ma dernière citation dans le jeux des devinettes (2), dans des débats ou nous sont ressassées les polémiques anciennes jamais tranchées, mais offrant grain à moudre à qui veut s’exercer, à prendre posture de spécialiste pour épater la galerie, et obtenir bien facilement statut d’officier du mouvement.)

Xuan à raison de rappeler l’exemple de ce camarade qui semble l’avoir vraiment touché, en tout cas suffisamment pour qu’il sorte de sa juste réserve habituelle, même si se reprenant il vous gratifie d’une dernière politesse (question « connoly ») Petit monsieur, je prendrais moins de gants pour vous signifier que dans ces diatribes il n’y a que littérature de petit bourgeois prétentieux en recherche de crédibilité sans avoir à justifier de quelques morsures de la répression, qu’ils convient d’usage de faire la démonstration quand on prétend donner des leçons d’intégrités révolutionnaires aux autres.

Le camarade Xuan a raison de ne pas apprécier cette dernière sortie et l’exemple qu’il apporte et assez démonstratif sans qu’il soit utile d’en rajouter pour avoir à nous justifier, pour tant soit peut que nous le devions, nous ouvrier communiste marxiste-léniniste, devant des gens que le sens de la stratégie pousse à la pratique des pseudo en chambre d’écho et à l’esbroufe des saluts prolétariens usurpés et intempestifs.
Protagoniste de cette période, présent ici, je me devais de laver l’affront, en témoin directe de la répression « multipolaire » que nous avons eu a affronter, au titre de militant communiste ouvrier Marxiste-léniniste, dans nos luttes idéologiques au quotidien contre le révisionnisme moderne sur nos lieux d’exploitations.
En exemple, et pour ce qui me concerne , je ne dois mon sauvetage in extrémiste d’un licenciement dans une boite de la métallurgie où j’ai bossé après m’être fait retirer tous mes mandats CGT (et donc livré à la répression patronale), au fait que nous avons dans les deux jours qui suivirent, avec les camarades ouvriers désabusés et deux autres camarades élus du syndicat CGT de la boite (qui n’approuvaient pas la méthode) créé une section CFDT ; cela pendant que d’autres que l’on voient apparaîtrent maintenant en héros du jour travesti en Marxiste-léniniste se réfugiaient ou restaient au chevet du vieux P«C»F pour se glisser sans complexe idéologique dans son lit douillet fait d’électoralisme, sans jamais avoir souci de repousser la couverture politique qui leur tenait bien chaud, en raison de trop de frilosités à se découvrir.

Monsieur SMT ? sachez que charité bien ordonné commence par soi même, et qu’à cet égard, encore une fois, je constate que vous n’avez pas votre égal pour vous montrer donneur de leçon en stratégie. Une fois pour justifier votre théorie du flux et du reflux du « mouvement révolutionnaire » propre à justifier toutes les trahisons de luttes (voir notre « débat » sur CPE-CNE) et une seconde fois, pris la main dans le sac du révisionnisme par le camarade xuan, pour soutenir les pires des solutions réformistes qui font payer un lourd tribu à notre classe.
A ce propos, je suis entièrement d’accord avec le camarade Xuan et la juste réponse sur les prétentions de votre organisation à faire avaler les couleuvres des propositions économique de nouvelles stratégies industrielle (3) qui ne sont que l’expression d’une petite bourgeoisie en désarroi accompagnée d’une aristocratie ouvrière qui voit pointer devant elle (en raison de ses attitudes économiste) le moment où à l’égale de leur « Maurice Thorez » ils devront prononcer à leur tour le fatidique : « camarades il faut savoir arrêtez une grève » ou finir en jacques Chéreque N°2 de la CFDT, passé maître dans l’art des nouvelles stratégies industrielles, à prodiguer conseilles aux magnats de la sidérurgie lorraine (4)

Monsieur, l’existence de vos organisations frauduleusement étiquetées Marxiste-léniniste, PRCF, URCF etc. ne se comprend, au travers l’étude de vos « thèses et autres programmes », que comme une passerelle idéologique qui doit conduire les militants en instance de prise de conscience révolutionnaire à rester dans le giron de la social-démocratie, le tout camouflé derrière des soucis de stratégies qui ne sont que l’expression des éternelles hésitations de la petite-bourgeoise à définitivement choisir son camp.


Ce message étant bien installé là où il faut, j’en ai définitivement terminé avec vous

(1) https://humaniterouge.alloforum.com/sujet-19525-0-630-0-0-1-1627-1.html
(2) https://humaniterouge.alloforum.com/sujet-19525-0-632-0-0-1-1464-15.html
(3) https://humaniterouge.alloforum.com/sujet-19525-0-625-0-0-1-1816-1.html

(4) extraite d’une biographie qui lui a été consacré : « Jacques Chérèque a été un acteur clé de la mutation de la Lorraine industrielle. Peu à peu, le sidérurgiste lorrain deviendra n° 2 de la CFDT en France, puis siègera au comité consultatif de la Commission Economique du Charbon et de l'Acier, à la Fédération Européenne de la Métallurgie et à la Confédération Européenne des Syndicats. Jacques Cherèque sera nommé Préfet de Région délégué de 1984 à 1988 puis ministre délégué à l'Aménagement du Territoire et aux Reconversions de 1988 à 1991. »
SMT
   Posté le 29-10-2006 à 13:34:07   

L'intervention de Gorki étant un ramassi d'insultes, je stoppe mes interventions sur ce topic ayant autre chose à faire que d'y répondre (travail bolchévik de nuit comme de jour dans les luttes de classe, les usines et quartiers de nos frères immigrés ).

Rappel : une citation de Gorki pour voir ce qu'il dit du pcmlf :

"Bien !que l’URCF soit « truffée » de transfuges du PCMLF ou du PCRML des années 70/ 80, ayant rejoint le PCF ou bien pas, quoi de plus naturel, c’était leur destinée.
Compagnons de route d’authentiques ouvriers communistes du PCMLF qui ne furent pas nombreux je vous l’accorde..."
Finimore
   Posté le 29-10-2006 à 16:26:44   

SMT a écrit :

L'intervention de Gorki étant un ramassi d'insultes, je stoppe mes interventions sur ce topic ayant autre chose à faire que d'y répondre (travail bolchévik de nuit comme de jour dans les luttes de classe, les usines et quartiers de nos frères immigrés ).

Rappel : une citation de Gorki pour voir ce qu'il dit du pcmlf :

"Bien !que l’URCF soit « truffée » de transfuges du PCMLF ou du PCRML des années 70/ 80, ayant rejoint le PCF ou bien pas, quoi de plus naturel, c’était leur destinée.
Compagnons de route d’authentiques ouvriers communistes du PCMLF qui ne furent pas nombreux je vous l’accorde..."


Je trouve dommage que tu mettes en avant l'intervention de Gorki sur ce topic pour arrêter la discussion.
sti
   Posté le 29-10-2006 à 16:53:56   

Compagnons de route d’authentiques ouvriers communistes du PCMLF

Le camarade Xuan est le camarade dont il parle étant de ceux-là, tes manipulations de texte, ta démagogie ne feront pas oublier l'insulte aux ouvriers révolutionnaires que tu as faite.
Bolchévique !? Des trotskystes font le même boulot que toi depuis plusieurs décennies, on cherche encore les ouvriers révolutionnaires dans leurs rangs !
Ne rêve pas trop.

Il a était pris beaucoup de gangs avec l' URCF sur ce forum, pourtant toutes les preuves d'un néo-révisionnisme latant sont bien réunis, programme économiste de nationnalisations et cie.
Peut être des rêves idéalistes d'unités aux "sommets" ?

Discuter avec ses membre ?
Pourquoi pas, mais faudra mieu les choisir et en finir avec les donneurs de leçons qui n'ont encore strictement rien prouvé dans la lutte et que même aux regards des critiques que les ouvriers du PCMLf sont fondés (et eux seuls) à faire sur la petite bourgeoisie dans le parti, tu n'ais encore pas à la moitié des justes résolutions de principes qu'elle su prendre en son temps sur tout un tas de concepts révisionnistes à la peau dure, très dure...

Je connais des plus jeunes que toi sur ce forum qui ont moins de mal que toi à revoir sainement leurs prétentions à faire l'histoire du mouvement ouvrier communiste. Si tu venais échanger des vues et non poser des jugements à l'emporte piéce sur des questions qui justement sont à la base des discordes entre ML, alors tu ferais preuve de plus d'intelligence.

Surtout ne te prive pas de poursuivre un débat qui t'interessais avant l'intervention de Gorki, il me fait dire qu'il ne dérangeras plus personnes sur ce topic.
Xuan
   Posté le 29-10-2006 à 21:18:25   

Il me semble que les jugements inacceptables de SMT sont dus à la méconnaissance et non à l’hostilité. D’ailleurs il n’est pas fermé à toute critique. C’est pourquoi je ne m’adresse pas à lui comme à un ennemi.

Le camarade Gorki a le sang chaud, et quand il est lancé il est plus prolixe que Frédéric Dard.
On ne va pas le refaire et sa colère est aussi là pour nous rappeler que la lutte des idées se traduit par d’innombrables souffrances pour les masses et en particulier pour ceux qui se tiennent à la pointe du combat.
C’est dans la classe ouvrière que la soif de profit et la trahison révisionniste portent leurs coups les plus durs.
Nous ne nous disputons pas sur des théories désincarnées, chacun de nous peut en témoigner.
Moi j’ai toujours devant les yeux les petits bouts d’os du crâne de Poitou sur le chanfrein qu’il était en train de souder, ou bien au début du mois ce jeune intérimaire qui s’est fait bousculer par un fenwick et que son contremaître a fait rester jusqu’à la fin du poste pour ne pas le déclarer, avec la caution du responsable à la sécurité.
Commentaire du directeur « il nous a planté trois jours » ! En fait un mois avec la jambe dans le plâtre et il aurait pu y rester.

Ces petits exemple pour rappeler que nous ne sommes pas dans un forum ordinaire. Nous devons nous respecter et ne pas nous insulter mais il y a des appréciations lourdes de sens : « collaboration de classe » nous n’acceptons pas SMT.
Si tu es confronté à la lutte des classes tu dois comprendre cela, et j’espère que nous pourrons poursuivre avec toi.
SMT
   Posté le 29-10-2006 à 21:19:16   

Sur le sujet de gorki (hors sujet sur ce topic) :

"LES SOURCES DE L’OPPORTUNISME
Dés sa création, le mouvement ouvrier révolutionnaire a été confronté à des manifestations d’opportunisme. En France, beaucoup s’interrogent sur les trahisons successives de la social-démocratie dès 1914, puis la liquidation du PCF par le révisionnisme. La récente et scandaleuse attitude de Thibault demandant une rencontre seul avec le premier ministre alors que l’armée est intervenue pour réprimer la lutte syndicale, ne manque pas de poser cette question : d’où vient l’opportunisme ?

L’exemple de la social-démocratie.

La fin du 19éme siècle vit la social-démocratie allemande (SPD) remporter de grands succès notamment dans la lutte électorale. Lénine faisait ce constat : « Le SPD a su utiliser la légalité bourgeoise de façon exemplaire ». Lénine précise que la tactique allemande était la bonne dans une période de « développement pacifique » où les contradictions du capitalisme ne sont pas encore aiguës. L’époque de l’impérialisme signifie une aggravation de toutes ces contradictions dans tous les domaines. Tout d’abord, le capitalisme au stade suprême ruine des couches de petits propriétaires condamnés à s’embaucher à l’usine. Ces couches gardent longtemps une idéologie petite-bourgeoise liée à leur ancienne situation sociale et sont donc réceptives au réformisme. Les ouvriers des petites entreprises présentent des caractéristiques similaires, en raison du paternalisme patronal. Toutefois la principale source objective de l’opportunisme réside dans le pillage impérialiste des colonies. Les hauts profits monopolistes dans les colonies permettent que des sommes substantielles soient consacrées à la « corruption » de certains militants ouvriers : politique de salaires différenciant les petits chefs de la masse ouvrière, sinécures, promotions. Les marxistes-léninistes établissent une liaison étroite entre opportunisme et le stade impérialiste du capitalisme. Grâce à l’opportunisme, la bourgeoisie se crée un soutien social dans les rangs du prolétariat, via les ouvriers dotés de hauts salaires et tâches d’encadrement de leurs camarades. Le choix des méthodes exclusivement parlementaires par la majorité des partis de la deuxième Internationale, le ralliement progressif à l’union sacrée via le nationalisme montrent que la politique monopoliste de corruption d’une partie du prolétariat, notamment les « chefs » a été couronnée de succès.

Aristocratie et bureaucratie ouvrières.
Cette corruption va consister en différentes méthodes. L’effort du capital se porte sur les dirigeants (souvent les plus instruits de la classe ouvrière). Ces derniers, élus bénéficieront des avantages liés à toute fonction parlementaire dans les pays bourgeois : hauts traitements, secrétariat, gratuité des transports etc. La bourgeoisie sait aussi flatter l’ego de certains responsables. Cela existe à l’entreprise, la CGT autrefois formait ses militants pour ne pas céder à ces compromissions, a fortiori au niveau national. Ces avantages personnels, d’ailleurs tout relatifs par rapport aux immenses profits, vont petit à petit changer la psychologie et la conception du militant ou dirigeant qui accepte certains avantages « liés à ses mérites ». Beaucoup vont s’en tenir à la lutte quotidienne pensée comme fin en soi, perdre ainsi les objectifs stratégiques. Peu à peu, certains vont inscrire leur action dans le système existant se vouant à son simple aménagement. Cette couche qui regroupe des parlementaires (pas tous), des journalistes, des permanents, des contremaîtres dans l’entreprise, des élus sociaux ou politiques tout en appartenant à la classe ouvrière, va former une couche sociale « au-dessus » de la classe : Lénine lui donne le nom « d’aristocratie et de bureaucratie ouvrières ».

La question des permanents.
Les tâches de direction de parti ou de syndicats exigent une disponibilité permanente, un sacrifice de sa vie personnelle. A l’exemple de la social-démocratie allemande, tous les partis se sont dotés de dirigeants travaillant exclusivement pour l’organisation. Lénine appelle cette couche les « fonctionnaires du prolétariat ». Du fait de leur fonction détachée de l’entreprise, le danger de bureaucratisme peut surgir. D’autant que ces responsables sont souvent choisis pour leurs capacités de gestion, de commandement. Le degré de conscience révolutionnaire est alors déterminant pour éviter tous les pièges tendus par le capital, pour refuser tous privilèges et flatteries. Une ligne de différenciation sociale et idéologique va séparer le permanent bureaucratisé et le révolutionnaire professionnel. Ce dernier s’identifie aux masses dont il partage le mode de vie et l’esprit de lutte. Le bureaucrate considère sa mission comme un « métier », une « carrière ». Son activité devient empreinte de routine, son horizon devient plus étroit. Alors qu’un révolutionnaire ne sait jamais totalement ce que seront ses activités dans un ou deux ans. Ces « boutiquiers de bureau » (Lénine) ont pour unique « visée la régularité du paiement des cotisations », c’est-à-dire, la simple reproduction de l’organisation.

Tout ce qui contredit cette routine : luttes inopinées, formes radicales de combat, changements de tactiques, durcissement des luttes va susciter une opposition plus ou moins franche du bureaucrate, qui n’aime que les mouvements bien programmés, organisés, du type « journée d’action ». Cette inscription dans la routine (véritable conservatisme d’organisation), la fréquentation régulière de l’ennemi de classe (fonction oblige), ajoutée à une méconnaissance croissante de ce que pensent réellement les masses, va susciter dans la bureaucratie une propension à « une politique réaliste » : le réformisme. Le bureaucrate qui côtoie les patrons connaît mieux que d’autres leurs aspirations, dès lors, insensiblement il va proposer des actions, revendications uniquement acceptables par le capital. Plus il agira ainsi, plus le capital marquera sa reconnaissance Le réformisme de cette couche de bureaucrates se traduit aussi par un fort rejet des idéologies révolutionnaires, « utopistes et irréalisables ». La bureaucratie est l’ennemie de la théorie révolutionnaire, d’où le lien entre réformisme et révisionnisme, c’est-à-dire l’abandon des principes du marxisme révolutionnaire. Ces dernières années, outre le pillage des Etats dominés, les capitalistes ont promu d’autres formes de corruption : l’intéressement aux bénéfices des entreprises et l’actionnariat. Ce ne sont pas les salariés que nous visons mais les opportunistes qui loin de souligner les dangers, d’appeler la classe ouvrière à rejeter ces manœuvres pour se battre pour l’augmentation des salaires, demandent aux travailleurs d’utiliser ces moyens pour se faire entendre ! Le secrétaire général de la CGT demande aux salariés actionnaires d’utiliser leur influence, alors que précisément par la détention d’actions, ils participent de l’exploitation de leurs camarades. B. Frachon l’expliquait autrefois quand il raillait le « capitalisme populaire », maintenant les adeptes de cette tromperie capitaliste dirigent la centrale forgée par
B. Frachon !

Le bolchévisme contre l’opportunisme.
La création de la troisième Internationale a constitué une rupture radicale avec l’opportunisme. Ce dernier a fini par emporter certains partis communistes, mais les principes du léninisme, du bolchévisme restent plus que jamais l’arme anti-opportuniste. Ignorons les dérives gauchistes : il faut affronter l’ennemi sur les terrains qui lui sont favorables, utiliser le parlementarisme bourgeois pour travailler à son abolition. Lénine expliquait que c’est là une école sérieuse de vérification du degré d’attachement à la révolution, quand toute compromission est refusée. Le parti communiste exige la subordination des journalistes, des parlementaires, des permanents au comité central du parti. Le parti combat un individualisme au-dessus de l’union combative des militants. L’éducation révolutionnaire, l’existence d’une tactique et stratégie révolutionnaires de renversement du capitalisme, d’une solidarité anti-impérialiste active, voilà ce qui dans le capitalisme ouvre plus les portes des prisons que celles des ministères. C’est là une garantie contre la bureaucratisation des dirigeants, avec le recours permanent à la critique d’en bas, à l’autocritique. Le Léniniste sert son idéal et ne s’en sert pas pour sa « réussite personnelle ». Tous ces principes oubliés par les dirigeants PCF ont été la source matérielle de la victoire du révisionnisme, transformant une tâche exigeante et difficile : être permanent d’un parti révolutionnaire, en sinécure et en carrière dans le cadre du système capitaliste."

Site internet de l'urcf, 20 octobre 2005
Xuan
   Posté le 29-10-2006 à 21:37:02   

juste un mot sur ce sujet : "l’intéressement aux bénéfices des entreprises et l’actionnariat" , remis moultes fois sur le tapis par la bourgeoisie jusqu'à très récemment n'ont pas vraiment fait florès.
Tout simplement pour la raison bassement matérielle que ces mâts de cocagne ne sont que la poussière des miettes des profits capitalistes.
De surcroît l'argent "mis de côté" dans les coffres des banques est bloqué pour les salariés pendant plusieurs années, c'est-à-dire tout le temps nécessaire pour en extirper quelques bénéfices supplémentaires et n'en laisser que le zeste entièrement pressé.

La plupart des salariés ne sont pas dupes de cette escroquerie.
SMT
   Posté le 29-10-2006 à 21:39:01   

A Sti hors sujet sur ce topic :

Citation de sti :
"Bolchévique !? Des trotskystes font le même boulot que toi depuis plusieurs décennies, on cherche encore les ouvriers révolutionnaires dans leurs rangs !"

Si tu crois que travailler dans ou devant une usine suffit pour faire un travail bolchévik, c'est que tu ne dois pas avoir une idée de ce que ça peut-être un travail bolchévik et c'est pas sur un forum qu'on détaille ce genre de trucs.

Quant à l'économisme, c'est pareil, il faut encore avoir une idée de ce que c'est : justement tous les trotskos ou pcf que j'ai vu (et que tu sembles avoir vu aussi) dans mon ancienne usine ou devant des usines ne faisaient que de l'économisme, pas un travail de révolutionnaires bolchéviks.

A Xuan : Je suis fils d'ouvrier, j'ai été ouvrier, harcelé jusqu'à la santé, insultés et emmerdés par des permanents, je me suis bastonné, ça ne m'empêche pas de savoir confronter mes positions en véritable communiste; ce n'est pas le cas de StiGorki.

Xuan lui est capable de confrontation franche et sans concession (et que stigorki ne le prenne pas pour un compliment en direction de Xuan (mais ils savent bien sur qu'un communiste ne fait ni compliment, ni flatterie de camarades) sinon ils seraient capables de lui tomber dessus juste pcq je dis ça).
Xuan
   Posté le 29-10-2006 à 23:17:43   

les désaccords que nous pourrions avoir, Gorki, sti et moi-même ne porteraient pas sur ce genre de suspicions .

Peut-on poursuivre sur le fil ?
ossip
   Posté le 30-10-2006 à 01:17:59   

Je répond à un certain nombre des remarques de SMT par .

Maintenant il serait un peu facile de prendre pretexte de la forme pour ne pas répondre sur le fond.

Les camarades finimore gorki, sti et xuan ont répondu chacun à leur façon, avec leur accent, leur faconde, leur façon de présenter les choses, mais dans le fond ils ont - et qu'ils disent si je me trompe - trouvé que ta présentation de l'histoire du PCMLF et de l'estimation de ses mérites et erreurs était pour le moins fausse. D'où ce nouveau topic sur le PCMLF en particulier.
sti
   Posté le 30-10-2006 à 13:32:02   

Bolchevique

En l'occurence c'est toi qui identifit le travail devant les boites de cette façon, si tu entend d'autres activités tu ne les a pas mis en évidence même au simple rappel de ce que cette notion comprend comme tâches. Mais si vous en êtes à l'armement d'une armé d'ouvriers...
Ceci dit ce n'est pas tant le travail en lui-même dont nous parlons mais la prétention à l'incarner par sa propre activité (ce que, moi, je me garde bien de prétendre, par connaissance de celui-ci à son époque historiquement replacé -travail de préparation révolutionaire-).

Pour terminer sur la forme et te laisser discuter dans les conditions réclamées par tout le monde et à juste titre, l'intervention de Gorki est dans le fil du sujet, sur ta prétention à juger de l'action des ouvriers dans le PCMLf, de la collaboration de classe...

Ce qui prouve que tu intellectualises le débat, c'est que tu n'as même pas pensé en écrivant ces lignes absurdes, que tu allais dire à des ouvriers communistes qui ont subit répressions et précarité de vie durant plusieurs décennies justement à cause de leur non-compromission et leur non collaboration de classes qu'ils collaboraient ...

Absurde ...
sti
   Posté le 30-10-2006 à 13:50:47   

Xuan a écrit :


C’est dans la classe ouvrière que la soif de profit et la trahison révisionniste portent leurs coups les plus durs.
Nous ne nous disputons pas sur des théories désincarnées, chacun de nous peut en témoigner.
Moi j’ai toujours devant les yeux les petits bouts d’os du crâne de Poitou sur le chanfrein qu’il était en train de souder, ou bien au début du mois ce jeune intérimaire qui s’est fait bousculer par un fenwick et que son contremaître a fait rester jusqu’à la fin du poste pour ne pas le déclarer, avec la caution du responsable à la sécurité.
Commentaire du directeur « il nous a planté trois jours » ! En fait un mois avec la jambe dans le plâtre et il aurait pu y rester.


Voilà posé LA position de classe, la seule qui vaille ... Pour Gorki.



" Nous ne nous disputons pas sur des théories désincarnées, chacun de nous peut en témoigner . "

Pour sti.
Finimore
   Posté le 30-10-2006 à 17:22:02   

ossip a écrit :

Je répond à un certain nombre des remarques de SMT par .


Tu as bien fait de créer ce topic sur le PCMLF, car visiblement il est la cible favorite de tous les révisionnistes qui n'ont jamais avalés que des communistes authentiques aient démasqué le P"C"F et essayé de construire un véritable parti ML.

ossip a écrit :

Maintenant il serait un peu facile de prendre pretexte de la forme pour ne pas répondre sur le fond.


C'est vrai, et je comprend tout à fait la réaction de Gorki.

ossip a écrit :

Les camarades finimore gorki, sti et xuan ont répondu chacun à leur façon, avec leur accent, leur faconde, leur façon de présenter les choses, mais dans le fond ils ont - et qu'ils disent si je me trompe - trouvé que ta présentation de l'histoire du PCMLF et de l'estimation de ses mérites et erreurs était pour le moins fausse. D'où ce nouveau topic sur le PCMLF en particulier.


Oui, les propos de SMT montrent que dans ce qu'il appelle organisation ML -en parlant d'une seconde rupture avec le révisionnisme- c'est-à-dire les groupes issus de la CC comme l'URCF ou le PRCF, le sujet du PCMLF est méconnu, et ces groupes sans connaitre l'histoire, répète bêtement les âneries (que le P"C"F et les trotsks ne se gêne pas pour diffuser) sur les ML (PCMLF, PCRML, UCFML...) ou les maos (GP, CDP).
Xuan
   Posté le 30-10-2006 à 23:06:34   

ossip a écrit :


Le PCMLF était interdit sa presse aussi. Il est le seul des partis/groupes interdit en juin 68 à ne pas avoir créer de nouveau parti légal. Il sera aussi d'une certaine façon le coeur de l'Humanité Rouge (CDHR etc.). J'aimerai savoir comment un parti illégal peut tomber dans l'éléctoralisme..


Certains groupes trotskystes avaient été dissouts également, mais ils s'étaient empressés de changer d'étiquette, comme "Rouge".
Pour le PCMLF, cette interdiction ne fut pas de pure forme puisque plusieurs de nos camarades furent poursuivis pour « reconstitution de ligue dissoute » comme Rey, Marie et le vieil ouvrier Thiriot, si je me souviens bien.
SMT
   Posté le 01-11-2006 à 21:18:15   

Je vais continuer sur ce topic mais plusieurs remarques auparavant :

D'abord ne pas répondre aux prises de position (parfois insultantes) de stigorki insinuerait qu'ils disent juste.

Je reprendrai ds l'ordre des réponses qu'il me restait à faire. Je rapelle que mes 2 dernières interventions sont sur "théorie des 3 mondes" et "social impérialisme", pas sur le pcmlf mais je rétablirai la vérité de ce que j'ai écrit sur pcmlf aussi.

Dans l'ordre c'était d'abord le mess du 31/07 de Xuan notamment sur "tendances lourdes" (qui n'est pas une théorie contrairement à ce que dit Xuan.) puis certaines dernières questions abordées par Finimore ds ce topic avant le prétexte du pcmlf (moi aussi je vais parler de prétexte) pour ne pas répondre à tout le reste.

Mon avis sur les forums est qu'ils favorisent l’individualisme au détriment de la dure école de discipline prolétarienne, les « experts » informatiques, les gens sans orga et comptes à rendre, les orgas qui ne représentent que deux ou trois personnes prennent le pas sur les militants/praticiens, puisqu’ « ils ont le temps » !
Compte tenu de l’impact et du succès des moyens informatiques, il y a danger d’un « militantisme » virtuel au détriment du travail ingrat, pas toujours payant immédiatement, du travail dans les quartiers populaires et entreprises. C’est un gros et sérieux danger pour les ML. De plus, des aventuriers de tout acabit sont à même d’intervenir et de semer des diversions ou provocations redoutables.

Les tâches militantes s'alourdissant toujours plus, je ne reviendrai peut-être pas avant 15 jours.
SMT
   Posté le 01-11-2006 à 21:34:35   

Pour stigorki suite sur "aristocratie et bureaucratie ouvrière" : extraits de "Tactique et stratégie" (document de l'urcf de 100 pages 09/2005) :

"La concurrence entraîna la formation de monopoles, la fusion du capital industriel et bancaire, en une seule entité : le capital financier.
Cette couche capitaliste, la plus puissante, constitue la fraction devenue dirigeante de la bourgeoisie et de l’Etat des monopoles, c’est le règne de la bourgeoisie monopoliste, véritable oligarchie financière.

Le capitalisme de monopoles constitue une seconde phase de l’histoire du capitalisme et traduit son passage du libéralisme à l’impérialisme, dans les Etats capitalistes les plus développés.
L’impérialisme qui se fonde sur la lutte concurrentielle entre grandes puissances pour se partager le monde, est à l’origine des deux guerres mondiales et de multiples guerres coloniales.

Lors du conflit de 1914-1918, la bourgeoisie instaura une économie de guerre avec forte intervention de l’Etat et du secteur capitaliste d’Etat.
L’Etat bourgeois devient propriétaire de monopoles publics et ainsi contribua à orienter les activités économiques générales pour servir les intérêts de l’oligarchie financière et arbitrer les conflits entre les différentes couches bourgeoises, afin de pérenniser sa dictature de classe.

Après la seconde guerre mondiale, la formation d’un camp socialiste de Berlin à Pékin, comme résultat et produit de la deuxième étape de la crise générale du capitalisme, obligea les Etats impérialistes, sur fond aussi de progrès sensibles du mouvement gréviste, à des concessions sociales, financières, pour sauver le capitalisme et conjurer la révolution.


La bourgeoisie monopoliste a une très longue expérience de la lutte des classes.
Chaque réforme concédée avait ses propres mines à retardement.
Prenons les nationalisations d’après-guerre en France, Grande-Bretagne, Autriche… elles permirent dans des conditions plus optimales de favoriser la nécessaire reconstruction, d’assurer des missions de services publics dans des secteurs jugés « coûteux » et non rentables par les monopoles privés
La classe ouvrière et les travailleurs gagnèrent dans ce secteur, de nouveaux droits syndicaux.

Le nombre de permanents syndicaux dans les entreprises publiques et institutions s’accrut .En France et Grande-Bretagne, cela correspondait à la volonté politique des travaillistes et de la SFIO, d’élargir la couche de l’aristocratie et de la bureaucratie ouvrières.

Lénine montre qu’au stade impérialiste, la bourgeoisie monopoliste peut consacrer une infime partie des profits monstrueux, liés au pillage des colonies et semi-colonies, pour « acheter », « corrompre » une partie de la classe ouvrière : salaires relativement élevés, sinécures, rétributions dans l’appareil d’Etat, « honneurs », cette fraction du prolétariat, Lénine lui donne le nom « d’aristocratie et bureaucratie ouvrières ».

Cette couche, souvent se recrute souvent dans les « chefs » de la classe (syndicalistes, élus), les éléments qui encadrent la classe ouvrière dans les usines et institutions. Par son mode de vie, son être social, ces éléments s’apparentent à la petite-bourgeoisie.

Ainsi, une partie plus ou moins grande du prolétariat, selon les pays, est mise à la remorque de l’idéologie du réformisme professée par la bureaucratie ouvrière.
En France, grâce à la CGT et au PCF, cet élargissement de la bureaucratie se heurtait au début à l’existence d’un fort courant révolutionnaire.
Mais l’offensive commença très tôt, en 1947, c’est la scission de la CGT, par ses éléments les plus réformistes et réactionnaires qui créèrent Force Ouvrière.

A l’époque, le PCF et la CGT dénoncèrent avec raison, l’orchestration de cette scission syndicale par l’impérialisme américain et ses services secrets avec l’aide de la social-démocratie et du trotskisme.

Nous devons aller plus loin, et cerner les racines matérielles qui ont permis à Washington de diviser durablement la classe ouvrière (car à la base de FO, se trouvait évidemment une fraction de la classe).
Cette racine matérielle c’est l’impérialisme qui l’engendre avec les surprofits et la possibilité « d’acheter » des dirigeants et une petite couche d’ouvriers.
Avec l’impérialisme et la bureaucratie ouvrière engendrée, se profile la scission du prolétariat entre l’immense majorité ouvrière et une poignée de bureaucrates qui peuvent tromper la classe, en la dirigeant !
Pour cette raison, l’unité ouvrière devient l’un des objectifs centraux du front unique, prôné par les partis communistes, afin de réduire toujours plus, l’influence de l’aristocratie ouvrière !

L’impérialisme, au-delà des concessions provisoires accordées, estimait que le renforcement de la bureaucratie ouvrière, minerait à terme l’influence du prolétariat révolutionnaire !

Le révisionnisme moderne est ainsi le produit de la croissance de cette couche « placée au-dessus du prolétariat ».
Dès lors que le PCF rallié au révisionnisme puis la CGT au réformisme, renoncérent à une stratégie révolutionnaire, les fonctions de permanent- de dangereuses et risquées- si la conscience révolutionnaire n’était pas solide, se transformèrent en « sinécures ».

« On est payés » pour contester le système, mais dans les limites fixées par ce même capitalisme. C’est ainsi que l’idéologie réformiste devient dominante dans la bureaucratie ouvrière.

Le travail de sape et de direction du prolétariat par cette bureaucratie a pu d’autant s’effectuer, que la conjoncture économique (les dites « trente glorieuses »), a permis un certain « grain à moudre » : conquêtes sociales, progrès du niveau de vie ; l’accès dans les Etats impérialistes à une certaine « consommation de masse » (automobiles, produits ménagers, télévision).
Le crédit qui enchaîne l’ouvrier aux banques, devenait un des critères de ce mode de vie.

Comme le réformisme et le révisionnisme dominaient, ces gains dont on voit qu’ils étaient conjoncturels et provisoires, n’étaient pas présentés comme la résultante des richesses produites au moyen de l’exploitation intensive des salariés, de leurs luttes sociales pour faire reculer le capital, mais étaient mis au compte d’un capitalisme devenu « plus social », « plus humain ».

Le capitalisme, lui-même, allait démonter ces illusions, confirmer involontairement, la validité de la théorie de Marx sur les crises cycliques qui régissent le développement du capitalisme et constituent ses contradictions internes.
.....
Avec la politique néo-libérale, le caractère réactionnaire aggravé, la fin de la politique de concessions avec la masse de la classe ouvrière, la crise financière qui éprouve les couches moyennes, le refus du capital d’investir à hauteur des enjeux, pour la recherche (sauf pour les retombées militaires), une école qui promeut les membres des familles modestes dans des proportions réduites par rapport au passé, tout cela indique que les possibilités de rassemblement autour de la classe ouvrière ont crû.

La fermeture de nombreuses entreprises industrielles, la privatisation des entreprises publiques frappent une partie de l’aristocratie ouvrière traditionnelle. L’aristocratie ouvrière est la porteuse des conceptions révisionnistes et réformistes en raison de sa place et situation intermédiaire dans les rapports de production.

La « mutation » du PCF, son passage du révisionnisme au social-démocratisme sont concomitants de l’affaiblissement de l’aristocratie ouvrière.
Désormais, ce sont la petite-bourgeoisie, les couches moyennes et la bureaucratie ouvrière qui tiennent les rênes du PCF.

Là où l’aristocratie ouvrière encadrait la classe dans l’usine, la bureaucratie ouvrière issue des couches d’élus divers, des hautes fonctions syndicales, s’est éloignée de la classe ouvrière.
Là où l’aristocrate ouvrier diffusait volontiers son ouvriérisme, où son réformisme intrinsèque adoptait la forme de l’économisme, défendait la lutte de classes économique pour mieux vivre (bien sûr dans les limites de ce qui est acceptable par le système), la bureaucratie ouvrière diffuse le réformisme petit-bourgeois, les rêves de petit-propriétaire d’un monde où les richesses et les pouvoirs se partagent, d’un capitalisme humain sans monopoles.

De la tendance à la chute des effectifs de l’aristocratie ouvrière, selon nous il faut se garder de plusieurs erreurs.
Le cercle de culture et de recherche marxiste « Henri Barbusse », a été l’un des premiers analyser, les incidences de l’impérialisme contemporain, sur l’aristocratie ouvrière.
Par contre, sa conclusion est d’envisager la radicalisation de cette couche et donc de rechercher l’alliance avec certains groupes émanant de cette catégorie.

Cette couche au-delà de ses difficultés nouvelles, reste marquée par le révisionnisme moderne et l’économisme.
Sauf si l’on poursuit l’objectif de gagner des positions dans la bureaucratie, on ne saurait créditer par trop des groupes comme les « rouges vifs » (nous parlons des chefs), qui à maintes occasions, dans la CGT, par exemple, soutiennent en dernière instance l’aile ouvertement réformiste, par solidarité bureaucratique, des « opposants » PCF (type Bocquet) qui ont avalisé tous les abandons, même si maintenant, ils se réclament du « rôle autonome du PCF ».

En effet, la France reste toujours un Etat impérialiste, les miettes du pillage permettent au capital de « corrompre », « soudoyer », des éléments d’origine ouvrière (mais de moins en moins de cette origine) ou pas qui forment, en raison, de leurs responsabilités dans des appareils politiques et syndicaux réformistes, une couche sociale intégrée à l’économie capitaliste qu’ils veulent simplement « améliorer » : la bureaucratie ouvrière. Couche intègre certains membres de l’aristocratie ouvrière traditionnelle, a pour la finalité : le maintien de ses privilèges.

Prenons l’exemple d’EDF, les bureaucrates se sont satisfaits de la réforme Sarkozy, parce qu’elle s’engageait à ne pas modifier le statut des personnels et garder les œuvres sociales (ce qui est un mensonge), tant pis si l’entreprise devient privatisée !

Bureaucratie ou aristocratie en dernière instance, ont toujours appuyé l’impérialisme français : ralliement à la force de frappe nucléaire, soutien à l’aéronautique de prestige type « concorde », soutien au rachat d’entreprises étrangères et à la prise d’actions par le secteur public, création d’un espace prônant la collaboration de classes ouverte avec « confrontations ».

Conclusion (chapitre 10):
Le capitalisme s’avère plus parasitaire et pourrissant que jamais.
Chaque jour, le système d’exploitation prouve son inefficacité, son incapacité à satisfaire même les besoins élémentaires à l’échelle du globe.
Le néo-libéralisme est la gestion mondiale de l’impérialisme pour pérenniser ce régime et assurer le surprofit, dans les conditions d’une crise permanente.
Le néo-libéralisme aggrave toutes les contradictions internes du capitalisme, avec des solutions de plus en plus difficiles à supporter par la majorité des populations.

La perception de ce qu’est le néo-libéralisme n’échappe pas aux conceptions de classe.
Certains, notamment au PCF et à ATTAC, perçoivent la financiarisation croissante (comme un choix de logique), c’est selon nous une loi objective du stade impérialiste qui a un siècle et qui est caduc depuis longtemps.
Loi et non « logique » erronée qu’on pourrait modifier à l’aide de simples réformes sans toucher à la forme (le capitalisme) qui engendre précisément ce contenu !

Les mêmes (d’essence réformiste), ne voient dans la crise qu’un moment conjoncturel, dus à des dérèglements financiers, au « non-choix de l’investissement productif ».
Dérèglements que le PCF prétend corriger en « mettant l’économie au service de l’homme », en « démocratisant le fonctionnement des organismes économiques et financiers internationaux », en « transformant la banque centrale européenne, en instrument de coopération et de développement de l’emploi », en faisant de l’Etat capitaliste, un « instrument de régulation ».

Pour l’URCF, et c’est le sens de sa campagne « accusons le capitalisme », c’est le système capitaliste qui engendre le néo-libéralisme et ses maux, qu’il faut remettre en cause.

Système selon l’analyse juste de l’économiste marxiste Tom Thomas qui : « ne peut plus survivre que dans une agonie perpétuelle, une sorte de stagnation dans laquelle ses avancées scientifiques et technologiques ne pourront s ‘opérer que sur la base des destructions et de chômage croissants, et du développement d’une oppression bourgeoise de plus en plus totalitaire dans tous les domaines politiques, culturels et sociaux. »

La crise permanente, véritable cancérisation du capitalisme, sape les alliances de classes qui ont permis son hégémonie, paupérise et prolétarise chaque jour un peu plus dans le monde, engendre de multiples résistances et renforce l’antagonisme capital/travail.

Le facteur subjectif (l’avant-garde et les masses populaires) retardent sur les conditions objectives, un long travail politique, économique, idéologique est nécessaire pour faire grandir l’aspiration à la révolution prolétarienne et populaire, à la compréhension que seul le socialisme, parce que le pouvoir politique appartient à la majorité laborieuse et que la propriété des moyens de production et d ‘échange y est sociale, peut garantir que l’économie soit au service des hommes!"
sti
   Posté le 02-11-2006 à 00:37:15   

Il est fâché je crois.

C'est la révolte des "besogneux", tu pense vraiment être un militant exemplaire.
Allez une médaille du mérite.
T'es grave comme garçon mais tu me fait bien rigoler ...
Je t'en pris, poursuit donc ton propos ...
Xuan
   Posté le 05-11-2006 à 21:15:43   

A part ça, l'intervention de SMT sur l'aristocratie ouvrière mérite qu'on s'y penche avec attention.
Une petite remarque critique après une lecture rapide : tu n'as pas parlé de la CFDT.
Il y a certainement beaucoup à dire aussi.
SMT
   Posté le 13-11-2006 à 21:22:17   

En passant rapidement...

Attention/Précision (Xuan) mon intervention est un extrait de "Tactique et stratégie" (document de l'urcf de 100 pages de septembre 2005), elle n'est pas de moi.
Xuan
   Posté le 14-11-2006 à 22:46:12   

Soit, mais si tu proposes ce texte à la discussion, je le prends au premier degré tel qu'il est, le but étant de parvenir à l'unité par la discussion et l'échange de nos expériences.

J'ai parlé de la CFDT parce qu'elle a joué un rôle important dans la division de la classe ouvrière (entre la classe ouvrière et les catégories intermédiaires plus souvent).

J'ajoute quelques commentaires sur l'aristocratie ouvrière.
Le texte cité dit ceci :

"l’aristocrate ouvrier diffusait volontiers son ouvriérisme, où son réformisme intrinsèque adoptait la forme de l’économisme, défendait la lutte de classes économique pour mieux vivre."

L’aristocrate ouvrier ne diffusait pas son « ouvriérisme » , il aspirait au contraire à échapper à sa condition d’ouvrier et à se rapprocher des catégories intermédiaires : cadres, intellectuels, etc.
Le P"C"F a longtemps joué sur la corde sensible du "parti des ouvriers" pour détourner son électorat populaire des tentations "gauchistes" assimilées aux étudiants fils de bourgeois, etc. Mais dans le fond il a préparé de longue date sur le plan théorique et organisationnel le passage du relais aux catégories intermédiaires et bourgeoises, en envoyant paître les ouvriers.


Son réformisme n’adoptait pas non plus la forme de l’économisme :
La volonté de « mieux vivre » n’est déjà pas en elle-même une attitude réactionnaire à rejeter sinon autant aller prêcher dans le désert.
L’aristocrate ouvrier défendait SES intérêts par exemple en réclamant des augmentations hiérarchisées en pourcentage au nom de la défense de SON pouvoir d’achat, sans se soucier des difficultés des OS (et immigrés de surcroît) évidemment.

Les revendications de cette aristocratie ouvrières ne sont pas purement économiques.
Qu’entendre par « lutte de classe économique » ? que l’aristocratie ouvrière ne se préoccupait pas des questions politiques ? Bien sûr que si, les nationalisations du programme commun n’étaient-elles pas autre chose que l’expression politique des intérêts matériels de cette petite coterie ?

L’aristocratie ouvrière a des intérêts propres mais elle défend essentiellement les intérêts de la bourgeoisie, si on considère la contradiction principale entre la bourgeoisie et le prolétariat.
Deuxièmement, il ne faut pas opposer l’économie et la politique parce que les rapports de production sont à l’origine des contradictions sociales et politiques.
sti
   Posté le 15-11-2006 à 13:01:29   

Pas les opposer c'est sûr mais comme tu le fais remarquer à juste titre, "l'économisme" comme forme de la pensée politique de l'aristocratie ouvrière est un poison...
La nationnalisation est une revendication politique qui se comprend dans une pensée "économiste" de l'action pour le mieu vivre ...

L'économisme reste un trait commun du syndicaliste révolutionnaire à l'aristocrate ouvrier, le premier par défiance du champ politique qu'il lui est présenté (programme de réformes) et le second parce que ca lui permet d'être "le champion" de cette lutte par la spécialisation qu'il en fait et les intérêts qu'il en tire. (En sachant que je garde un profond respect pour le premier et que je ne supporte pas le second pour en fréquenter quelques uns ...)
C'est tout cela en même temps qui à fait écrire à Lenine que le syndicat c'est le réformisme dans le mouvement ouvrier car condamner à lui seul à ne jamais dépasser les "revendication du mieu vivre" et à enfanter "les revendications de SON mieu être" pour l'aristocratie ouvrière.
On ne préche pas dans le désert tant que l'on lutte avec le premier, militant honnête voué à la cause de sa classe. C'est quand l'on cautionne l'action du second que cela se complique

"L’aristocrate ouvrier ne diffusait pas son « ouvriérisme », il aspirait au contraire à échapper à sa condition d’ouvrier et à se rapprocher des catégories intermédiaires : cadres, intellectuels, etc."
C'était vrai hier et encore aujourd'hui avec des permanents qui sont les "petits bourgeois" du mouvement ouvrier.
Xuan
   Posté le 15-11-2006 à 19:51:14   

OK, je ne vais pas pinailler, simplement je veux dire que l'économisme est une forme particulière de l'opportunisme c'est-à-dire d'une ligne bourgeoise.
La lutte économique quant à elle ne doit pas être rejetée mais replacée dans la perspective de la révolution prolétarienne pour être autre chose que du trade unionisme effectivement.
Voilà pour préciser mon opinion.

Après cet intermède pas vraiment polémique sur l'aristocratie ouvrière je ne veux pas pourrir l'ambiance , mais j'aimerais qu'on revienne aux questions en suspens :
le PCMLF
la théorie des trois mondes.

Message édité le 15-11-2006 à 19:51:54 par Xuan
sti
   Posté le 15-11-2006 à 23:45:37   

Mon intervention ne se voulait pas contradictoire mais plus une appréciation personnelle avec laquelle je voulais savoir si tu était d'accord ...

Maintenant, si je te fais "pinailler", je veux bien lire plus qu'écrire ...
SMT
   Posté le 20-11-2006 à 21:36:51   

Sur tendances lourdes, il ne s’agit pas d’une théorie comme le dit Xuan, juste le constat qu’avant même la création du pcf, des racines françaises à l’opportunisme et au révisionnisme existaient en profondeur dans le mouvement ouvrier français (nationalisme, chauvinisme, proudhonisme, jauressisme, électoralisme…voir début topic et ci-dessous extraits des « 200 thèses de l’URCF »).
Il n’a pas été dit que ds le pcmlf avait ressurgit toutes les tendances lourdes du mvt ouvrier fra ou qu’elles avaient toutes ressurgit au même niveau que le pcf (qui se traduisent en opportunisme de gauche et de droite ds le parti aussi comme le dit Xuan), c’était juste une énumération de toutes les tendances lourdes.
Et cette analyse des sources fra du révisionnisme (avant pcf) n’a pas été faite, soulevée par le pcmlf (connaître les spécificités, traditions du mvt ouvrier de son pays est important).
Attention l’économisme ne ressurgit pas que qd il y a des liens avec la CO.
D’accord avec ce que dit Xuan : « C’est l’insuffisante prolétarisation du parti qui est à l’origine de la plupart des erreurs commises et de son échec finalement. »
C’est ce que nous appelons nous la bolchévisation (pas les 1ers) nécessaire et que ns avons engagé.


Extrait des pages du chapitre « Les voies théoriques et politiques de la reconstruction du Parti : 2°) comprendre l’histoire du PCF pour construire le Parti révolutionnaire communiste » ; (on pourrait aussi citer des dizaines de pages du document Tactique et Stratégie de septembre 2005 sur la critique du pcf années 30-50 et l'analyse du révisionnisme et des tendances lourdes) :

"131 - La France est le pays classique de la lutte de classes (Marx-Engels). Tant dans la Révolution démocratique bourgeoise (1793) que lors des diverses révolutions populaires (1830-1848), lors des grèves et surtout lors de la Commune de Paris (1871), la classe ouvrière montra à de nombreuses reprises ses grandes capacités de combat.

La France est l’un des pays où les luttes spontanées atteignent un caractère radical.


132/ - Dans le même temps, les marxistes-léninistes ne peuvent ignorer certaines lacunes et limites propres au mouvement ouvrier de France. Longtemps, malgré ses qualités combatives, en raison de sa faiblesse numérique, de ses illusions démocratiques, le prolétariat fut subordonné à la bourgeoisie républicaine (19ème siècle).
L’existence d’influences petites-bourgeoises en raison du poids de l’artisanat, sous deux formes : mentalité de petit propriétaire et impatience gauchiste qui traversent toute l’histoire du prolétariat français.

Le socialisme français, une des trois parties constitutives du marxisme (avec l’économie politique anglaise et la philosophie allemande) a revêtu un caractère utopique fondé sur la conception idéaliste du « modèle » de société à proposer plus que sur l’engagement dans les luttes de classe.
Le plus grand révolutionnaire et communiste utopique fut Gracchus Babeuf. Ses théories étaient l’expression des positions radicales du prolétariat naissant, des petites couches urbaines populaires. Toutefois, sa théorie et sa pratique étaient plus qu’en avance sur leur temps, les conditions objectives n’existaient pas pour une victoire du prolétariat, lors de la révolution démocratique bourgeoise de 1789/93. Au 19ème siècle, le marxisme rencontra des difficultés à s’implanter, concurrencé par d’autres théories sociales.

Proudhon avec sa théorie des coopératives de production (petite propriété marchande), le révolutionnaire Blanqui avec sa conception des « minorités agissantes », du « grand soir » étaient la marque de positions opposées à celles de Marx et Engels, positions qui influeront sous des formes à peine modifiées le mouvement ouvrier, syndical, socialiste et même communiste.

133/ - La Commune de Paris reste la page la plus marquante du mouvement révolutionnaire en France. Malheureusement les dirigeants ouvriers français l’ont peu étudiée et se sont plus attardés sur le martyre que sur le contenu de classe de cette première expérience de dictature du prolétariat. Expérience qui rompait avec les lacunes précitées et les intégrait parallèlement, rupture par la démocratie directe avec la délégation de pouvoir mais dépendance quant à l’horizon stratégique avec les républicains petits-bourgeois, absence d’analyse de classe de l’Etat bourgeois, de la dualité de pouvoir qui s’exerçait : Versailles contre Commune d’où des appels idéalistes à la bourgeoisie faisant référence à sa raison et à l’amour du pays.
La Commune notre plus précieux legs doit être étudiée à fond.

134/ - Le marxisme peu présent dans les instances communardes, sera introduit relativement tardivement en France par de grands militants comme Paul Laffargue et Jules Guesde.
Dans le mouvement socialiste se réclamant du marxisme, deux courants vont émerger au début du XXème siècle :
1°/ - Le guesdisme : est le courant le plus à gauche, plus fidèle à la lettre du marxisme qu’à son esprit d’où un certain déterminisme économique ; le prolétariat prendra le pouvoir quand les forces productives seront plus développées avec un prolétariat majoritaire.
Ce courant ne dépasse pas un aspect négatif de la Commune, la sous-estimation notoire de l’alliance avec la petite paysannerie, même étroitesse supplémentaire avec les revendications démocratiques. Une certaine propension à l’électoralisme n’est pas absente (voir la révision du Programme du Parti ouvrier rédigé par Marx). Guesde insista pour que figure la phrase suivante : « Le suffrage universel peut être transformé d’instrument de duperie qu’il a été jusqu’ici en instrument d’émancipation ».
Guesde fut incontestablement partisan de la Révolution, et en tant que tel eut de grands mérites, mais prisonnier de conceptions dogmatiques et mécanistes, il ne fut pas en capacité avec ses camarades de tracer les perspectives stratégiques de la Révolution socialiste en France. D’où une propension au fatalisme : la Révolution viendra le moment venu. Cette idée a existé dans le PCF quand le Parti avança des tâches avant tout démocratiques sans lien autre que formel avec le but final. Son ralliement à l’union sacrée en 1914 découle de cette impuissance et des penchants nationalistes existants dans le mouvement ouvrier, grâce au prestige de Guesde, le capital put intégrer à sa politique l’aile gauche du Parti socialiste.
Le guesdisme est la forme prise par le centrisme en France à cette époque : phrases de gauche et attachement au marxisme révolutionnaire vont de pair avec l’opportunisme dans la pratique, dénonciation de l’aile droite mais refus de rompre avec ces mêmes droitiers.

2°/ - Le jauressisme : du nom de son illustre fondateur mort en martyr sous les balles de la réaction. Ce courant reste encore très influent dans le mouvement ouvrier et populaire, avec sa théorisation que la classe ouvrière se fond dans un idéal plus grand : les valeurs universelles de la Démocratie, de la République, attestant de la subordination du prolétariat à la petite bourgeoisie et aux couches moyennes puisque la démocratie est envisagée sans contenu de classe.
Jaurès et ses partisans étaient des tenants du réformisme et de l’évolutionnisme par accumulation de réformes. Selon Jaurès, le suffrage universel, le parlementarisme attestent de la prédominance de l’Idée sur la violence. Le socialisme est pensé comme le résultat de la « démocratie continue », les luttes de classe sont subordonnées aux consultations électorales.
Développant une conception acritique de la Révolution bourgeoise de 1789, Jaurès développa le concept d’une « mission historique de la France », en somme un national-républicanisme qui a imprégné fortement le mouvement ouvrier français.
Le jauressisme constitue la déviation de droite dans le mouvement ouvrier français, les racines idéologiques du révisionnisme en France. Gorbatchev s’emparera de certaines idées de Jaurès notamment celles sur la primauté des valeurs universelles.

135/ - Longtemps, les praticiens ouvriers restèrent à la fois sympathisants et méfiants à l’égard de ces « schémas d’intellectuels », ce qui propagea l’incontestable mépris de la théorie, des français, souvent critiqué par Marx et surtout Lénine.
Dans le mouvement syndical, la réponse fausse au réformisme, au parlementarisme fut l’anarcho-syndicalisme avec sa méfiance de la politique et des partis (même ouvriers) niant donc la nécessité d’un Parti d’avant-garde, prônant le mythe de la neutralité syndicale tout en déclamant sur l’action directe et la grève générale.
C’était oublier que le syndicat, organisation large de la classe ouvrière et non d’avant-garde révolutionnaire, dont l’objectif est de vendre la force de travail à un meilleur prix (c’est très important), ne peut être l’instrument principal de l’émancipation révolutionnaire, puisque l’anarcho-syndicalisme élude la question centrale de toute révolution : la prise du pouvoir d’Etat.

136/ - Notre héritage est aussi celui là : forte combativité de classe couplée avec toutes sortes de conceptions opportunistes. La France de plus étant une grande puissance coloniale et impérialiste, l’œuvre de corruption des couches supérieures de la classe ouvrière en a été facilitée, ces couches supérieures étant représentées par les parlementaires, les journalistes, les permanents du Parti socialiste, les bureaucrates syndicaux pas tous d’ailleurs d’origine ouvrière mais parlant en son nom.

137/ - Dans ces conditions, la trahison du Parti socialiste, y compris de Jules Guesde, le ralliement à « l’union sacrée » avec la bourgeoisie et à la « défense de la patrie » impérialiste était plus ou moins inéluctable et ne pouvait que susciter une opposition révolutionnaire très faible quantitativement et qualitativement, ces mêmes causes engendrent la faiblesse numérique des militants communistes oeuvrant à la reconstruction, après la trahison du PCF.

138/ - Compte tenu de ces difficultés, à la fin de la première guerre mondiale, il n’y eut ni crise ni assaut révolutionnaire. La naissance d’un véritable Parti communiste a été particulièrement difficile, ambiguë.
On ne peut exclure l’hypothèse que sans l’aide, l’appui, les conseils de l’Internationale communiste, le Parti communiste n’aurait sans doute pas vu le jour. A notre avis, serait apparue une formation peu démarquée de la social-démocratie, de type centriste.

139/ - Le Congrès de Tours (décembre 1920), s’il constitue l’acte fondateur, fit émerger une formation en réalité socialiste de gauche (mixte de pacifistes, de socialistes dans les faits et de communistes).
Le PCF est né à la fois du combat contre la guerre impérialiste, des communistes à Moscou membres du PC(b)US, des mutins de la mer Noire qui refusèrent de tirer sur l’Armée Rouge mais aussi de nombre de socialistes voyant là le moyen de prolonger l’héritage de Guesde, voire de Jaurès.

140/ - Les premières années du PCF furent celles de la transition d’une formation de type social-démocrate à une formation véritablement communiste. Les survivances social-démocrates touchaient : le parlementarisme vu comme principale forme de lutte, la paysannerie vue comme un tout homogène, la question coloniale avec l’idée que le mouvement de libération n’étant pas purement « prolétarien », il ne saurait être soutenu.

141/ - L’intervention de Lénine et de l’Internationale communiste qui déploraient le retard mis à construire un authentique PC, aida le jeune PCF à fixer correctement sa tactique et sa stratégie pour sa rupture effective avec la social-démocratie.
Lénine exigea que le PCF accueille en son sein les dirigeants syndicalistes de la CGTU (Frachon, Monmousseau, Sémard) certes encore marqués par l’anarcho-syndicalisme car ils avaient l’étoffe de combattants révolutionnaires à condition que leur éducation bolchévique soit réalisée.

142/ - A partir de 1925, en prenant appui sur les cadres ouvriers et syndicaux, l’Internationale promulgua la Bolchévisation, voie pour édifier un Parti marxiste-léniniste.
Les acquis de ce processus de rupture avec la social-démocratisme sont immenses et permirent qu’existe en France, un véritable Parti communiste.
a/ - grâce à la mise en place des cellules d’usine ou d’entreprise comme pivot organisationnel (chaque entreprise doit être une forteresse pour les Bolchéviks – Lénine). Jusqu’ici, le PCF comme la social-démocratie était vertébré autour de sections de quartier, conçues pour la lutte électorale, les cellules d’usine mirent fin à l’hégémonie des parlementaires ou des journalistes sur le Parti.
b/ - travail idéologique de critique marxiste du passé du mouvement ouvrier français. A cette époque, s’ouvrit l’analyse théorique de l’héritage réformiste de Jaurès, de la vision idéaliste et acritique de la Révolution bourgeoise de 1789.
c/ - la bolchévisation permit de cerner les racines politiques de l’opportunisme en France grâce à la tactique classe contre classe. Cette tactique appliquée dans sa dimension électorale rompait avec le désistement systématique au second tour des élections pour la gauche contre la droite ou comme on disait les « rouges contre les blancs ». En effet, les Partis socialistes et radicaux étaient présentés en pratique comme un moindre mal, pas comme des Partis défendant l’impérialisme français. C’était là l’héritage politique du 19ème siècle quand le prolétariat se subordonnait à la démocratie petite-bourgeoise et bourgeoise. Cette tactique suscita incompréhension et opposition dans les rangs des dirigeants du PCF : Sémard, Doriot, Cachin. Thorez fut le plus ferme pour son application.
d/ - la formation d’un groupe dirigeant s’étant formé dans les luttes de classe (contre l’intervention armée française dans la Ruhr, contre la guerre coloniale du Rif), groupe qui dirigea le Parti durant près de 30 ans : Maurice Thorez, Jacques Duclos, Benoît Frachon, François Billoux. Le centralisme démocratique devint la règle. Ce groupe dirigeant dut s’affirmer contre des tendances liquidatrices et nationalistes ; Jacques Doriot opposant à la bolchévisation, organisa une fraction prônant l’unité d’action au sommet avec la social-démocratie puis, refusant de se soumettre, se rapprocha des trotskistes puis, en 1936, créa un parti à caractère fasciste : le Parti populaire français. Sa dégénérescence le conduisit dans la Ligue française contre le bolchevisme sur le front de l’est. Il mourut en portant l’uniforme nazi.
Le secrétaire à l’organisation, M. Gitton, travaillait pour la police. Les règles strictes du travail légal/illégal évitèrent des coupes sombres dans l’appareil lors du passage à la clandestinité (1939).

143/ - Malheureusement, les conditions internationales et nationales firent que le processus de bolchévisation fut de trop courte durée, ce qui pesa tout au long de l’histoire. En effet, le danger fasciste exigeait une nouvelle tactique : le Front populaire anti-fasciste.

144/ - Dans les années 20 et 30, de manière certes contradictoire, se développa un véritable PCF. Certains des tenants actuels de la création d’un nouveau PC développent une attitude nihiliste vis à vis du PCF niant qu’il y eut un tel Parti en France.
Le jeune PCF eut d’immenses mérites. Dans la question coloniale, il y eut début de rupture avec les pratiques social-chauvines, début d’un travail révolutionnaire avec les autochtones, formation de cadres marxistes-léninistes dans les pays coloniaux (cf. l’immense travail de J. Suret-Canale en Afrique noire).
Le PCF sut déployer l’internationalisme prolétarien en actes, la solidarité avec l’URSS, le combat contre la guerre alors que la France (fin années 20, début années 30) était aux avants-postes de la croisade anti-soviétique. Sur la question allemande, le PCF sut rompre avec le chauvinisme belliciste dominant. Dans les luttes sociales, dans les grèves, les communistes luttaient à l’avant-garde.
Le PCF était un Parti révolutionnaire prolétarien quant à sa composition sociale, à son mode d’organisation. Reste qu’il n’y eut aucune situation révolutionnaire dans ces années là que des erreurs théoriques et politiques furent commises, faute de bolchévisation poussée jusqu’au bout. Le PCF rompit également avec le légalisme social-démocrate : actions anti-militaristes, travail révolutionnaire dans l’armée et la police, présentation aux élections de candidats non éligibles tels les immigrés pour souligner en actes la duperie de la démocratie bourgeoise. L’appareil répressif de l’Etat bourgeois ne se trompait pas sur la qualité du travail du PCF puisque des milliers d’années de prison frappèrent le Comité Central et les militants !

145/ - Dans la lutte contre le fascisme, la contradiction principale opposait le fascisme à la démocratie bourgeoise (Cf. Rapport Dimitrov VIIème Congrès Internationale), ce qui constituait un détour des tâches stratégiques finales, imposé par les circonstances des années 30.
Le PCF dans la mise en œuvre de cette tactique de Front populaire eut de grands mérites et joua un rôle pionnier à l’échelle internationale.
Son principal mérite est d’avoir empêché en 1936 la victoire du fascisme, d’avoir contribué dans les luttes de classes à gagner d’importantes conquêtes sociales : congés payés, semaine de travail de 40 heures, hausse des salaires.

146/ - Toutefois, dans l’application de la tactique du Front Populaire, certaines déviations anciennes du mouvement ouvrier français furent réactivées :

- le PCF eut la tendance de plus en plus forte à se présenter comme continuateur de la « grande Révolution française » de 1789. Cette dernière, exemple classique des révolutions démocratiques bourgeoises, si elle vit l’activité révolutionnaire populaire, s’effectua sous la direction de la bourgeoisie, classe alors révolutionnaire contre l’aristocratie et le féodalisme.
- se présenter comme continuateur d’une révolution bourgeoise même radicale, n’aide pas à la prise de conscience que le Prolétariat doit œuvrer à sa révolution contre la bourgeoisie. D’autant que dans la lutte contre le fascisme, certains secteurs petits et moyens bourgeois étaient alliés au Front populaire de manière évidemment ponctuelle ; ce qui pouvait accréditer chez certains membres PCF des tendances à envisager le socialisme comme continuation du capitalisme par simple évolution. Les thèses des liquidateurs Hue-Buffet sur le « dépassement du capitalisme » par accumulation de réformes constituent l’exacerbation de cette déviation.

- penchants au « nationalisme républicain » avec la résurgence de la conception jauressienne sur « la mission historique et universelle de la France » alors que l’avant-garde du mouvement démocratique et révolutionnaire se trouvait en URSS. Ces erreurs réactivèrent le légalisme et l’électoralisme conçus comme voie première de travail politique et un chauvinisme jamais éteint en raison du caractère colonialiste de la France.

- ainsi apparurent des thèses erronées vis à vis du mouvement de libération nationale algérien limitant son indépendance politique sous la crainte de voir l’Algérie nouvelle tomber dans les mains des fascismes italien et allemand ; ce qui signifiait implicitement que l’impérialisme français et sa domination était un moindre mal ! Ce pessimisme, quant aux capacités émancipatrices du peuple algérien découlait de la résurgence de la conception social-chauvine que la métropole libère les colonies, que la lutte de classe en France détermine la lutte dans les colonies. Le PCF n’avait pas complètement acquis la théorie léniniste d’une alliance de classe, du prolétariat de la métropole avec les peuples opprimés, l’adversaire étant le même : l’impérialisme français.

Le PCF tomba parfois aussi en France dans « l’union pour l’union », le Front Populaire était édifié surtout en haut par l’entente au sommet. Les Comités de base élus pourtant décisifs furent peu actifs. Là, la faute en incombe moins au PCF qui fit des efforts pour les rendre agissants, qu’à la tradition issue de 1789 de la délégation de pouvoir.
Enfin, le PCF sut s’opposer aux gesticulations gauchistes et trotskystes présentant les grèves de 1936 comme le « début de la Révolution prolétarienne » alors qu’il fallait au préalable éradiquer le danger fasciste, épurer l’appareil d’Etat des factieux, que les revendications ouvrières restaient essentiellement économiques. Toutefois, le PCF éprouva de sérieuses difficultés à lier tâches antifascistes du moment et perspectives révolutionnaires socialistes.

147/ - Dès son interdiction et durant la guerre contre le fascisme hitlérien (le PCF fut interdit en 1939 par le décret du socialiste Sérol suite au pacte germano-soviétique), le PCF sut forger un solide parti clandestin, fut le premier à déclencher (1940) la lutte armée contre l’occupant nazi et ses complices vichystes. J. Duclos, B. Frachon dirigèrent le Parti clandestin en France.
La formation d’unités de Partisans (FTP) joua le rôle interne premier dans la libération de la France. La tactique du PCF, de Front national de tous les patriotes était juste et prônait le rassemblement de la classe ouvrière, de la paysannerie travailleuse, des intellectuels, des couches moyennes et même de certains secteurs bourgeois (De Gaulle) opposés au fascisme allemand certes inconséquemment.
L’action héroïque du PCF et des FTP lui valut le surnom glorieux de Parti des 70 000 fusillés : J.P. Timbaud, G. Péri, G. Politzer, G. Moquet, Manouchian, J. Decour, D. Casanova, L. Sampaix, P. Sémard symbolisent le combat armé et le martyre des 70 000 communistes qui manquèrent tant aux combats d’après guerre.
Sur le plan politique, en 1941/42, l’action du Parti communiste français dans une situation inédite, mouvante et complexe fut juste quant à la réalisation du but immédiat, intermédiaire : chasser le fascisme hitlérien, libérer le pays, par l’établissement d’un front national uni. Par contre, rien n’indique qu’il y ait eu réflexion théorique dans la direction pour que la lutte de libération nationale débouche sur une révolution démocratique antifasciste, première étape vers la Révolution socialiste – dans les conditions des années 40.[ g]Encore une fois sévissait la tendance du mouvement ouvrier révolutionnaire français à absolutiser les tâches intermédiaires sans les lier aux tâches stratégiques révolutionnaires. Tout faire pour la réalisation de la tâche prioritaire mondiale du moment : écraser le fascisme ne signifiait pas qu’à travers la réalisation de cet objectif ne pouvaient se poser les bases d’une politique visant à assurer l’hégémonie du prolétariat en France dans le front national uni dans un contexte très difficile.[/g] Tracer les perspectives théoriques ne signifie pas automatiquement les réaliser.
La bourgeoisie avait de solides positions grâce à De Gaulle, rendant les conditions objectives difficiles puisque la résistance des réfugiés de Londres bénéficiait du soutien des impérialismes anglais et nord-américain.
Plusieurs centres de la Résistance agissaient et coexistaient (Londres, Alger, sol français), on assistait à un équilibre instable des forces, aucune classe ne pouvait totalement dominer à la Libération.

148/ - Le débarquement allié principalement américain en France modifiait le rapport de forces dans un sens défavorable pour la libération sociale. L’objectif des anglo-américains était aussi d’empêcher une libération de la France par l’armée rouge et ainsi qu’émerge à la libération une situation révolutionnaire. L’armée impérialiste américaine jouait le rôle d’allié de classe de la bourgeoisie monopoliste.
Une insurrection révolutionnaire aurait donc entraîné une guerre civile en France doublée d’un conflit avec les Etats-Unis, alors que la guerre n’était pas achevée avec le fascisme hitlérien, dès lors la voie révolutionnaire était fermée provisoirement pour ne pas mettre en péril l’URSS. Des généraux US comme Patton proposaient un « retournement d’alliances » et une guerre germano-américaine contre l’URSS.

149/ - Dès lors, les éléments de double pouvoir (FTP, milices patriotiques etc …) ne pouvaient être maintenus sans risque pour l’issue dans la guerre mondiale contre le fascisme qui aurait alors suscité de plus grands sacrifices encore pour le peuple soviétique !
L’historiographe trotskiste et maoïste prétend le contraire et évoque la « trahison » du PCF, c’est ignorer la thèse de Marx et Lénine sur la subordination des intérêts particuliers d’un prolétariat aux intérêts généraux et internationaux du mouvement communiste et démocratique. La récente ouverture des archives soviétiques notamment des conversations Staline/Thorez en 1944, modifient les connaissances historiques, infirment les accusations de « trahison », Staline conseilla au PCF de s’intégrer officiellement dans l’armée et la police nationales tout en gardant l’essentiel des armes conquises par la Résistance. Continuer à maintenir officiellement les éléments de double pouvoir aurait pu servir de prétextes aux impérialistes américains pour changer les alliances antifascistes et composer avec l’impérialisme allemand.
Staline prévoyait que les armes pourraient servir dans une période pas très éloignée où le prolétariat et ses alliés pourraient passer à la contre-offensive contre les forces de la réaction. Rappelons cet enseignement de Lénine, la politique d’un parti révolutionnaire ne se lit pas seulement dans ses déclarations officielles, tout ne peut être dévoilé pour ne pas donner de « munitions » à l’ennemi.

................

Les faits attestent que les monopoles sabotaient la production pour aggraver les conditions de ravitaillement et de vie, pour chasser le PCF du gouvernement.
L’action des ministres communistes (M.Thorez, A. Croizat, M. Paul etc.) fut positive et permit de grands acquis sociaux : sécurité sociale, statut des fonctionnaires et des mineurs, nationalisations. Le PCF avec près de 29 % était le premier Parti de France. M.Thorez et J. Duclos, tous les militants avaient bâti un grand Parti communiste de masse.

151/ - A côté des mérites de l’action du PCF, plusieurs erreurs opportunistes furent commises.
La racine théorique de ces erreurs repose sur la non assimilation de la théorie marxiste-léniniste de l’Etat par la Direction du Parti. Ainsi, à plusieurs reprises, le PCF théorisa comme si la situation était identique à celle des démocraties populaires de l’est européen.
Dans la forme, les Partis communistes siégeaient au gouvernement mais le contenu de classe de l’Etat n’était pas le même. En France, Italie, la bourgeoisie monopoliste exerçait sa dictature de classe, à l’est on avait les embryons de la dictature du prolétariat (1945-47), l’armée, la police avaient été démocratisées ; l’Armée Rouge soviétique jouait un rôle important de force alliée de classe. En France, au contraire, l’armée US exerçait sa tâche de force alliée de la bourgeoisie monopoliste française, sortie affaiblie politiquement de la guerre en raison de sa « kollaboration ».
De même, le PCF s’engagea avec retard dans l’analyse des objectifs poursuivis par l’impérialisme américain.
L’alliance des trois grandes puissances : Etats-Unis, Grande-Bretagne, URSS fondée sur la lutte contre le fascisme hitlérien et japonais (URSS), sur l’élimination d’un concurrent à la prétention mondiale (USA, Grande-Bretagne) ne fut pas suffisamment vue comme conjoncturelle et provisoire.
En 1947, le PCF sous-estima la volonté de l’impérialisme nord-américain de chasser en Europe occidentale, les communistes du gouvernement voyant dans un premier temps leur éviction du gouvernement comme une manœuvre de la SFIO et du MRP.
Le fait est que dans les autres pays : Italie, Belgique les Partis communistes ont connu le même sort que le PCF, attestait des ingérences US et de la subordination des Etats bourgeois d’Europe à Washington.
A nouveau l’électoralisme, le parlementarisme, des penchants au nationalisme (« L’Union française » avec les peuples coloniaux) (*), devinrent de fortes déviations au sommet du Parti. Les comités de base de la Libération (essentiels pour Staline qui conseille à Thorez de les transformer en large bloc des forces progressistes), furent peu actifs au détriment de l’union au sommet avec la SFIO.
Des tendances droitières apparurent visant à faire du PCF le parti du peuple plus qu’une avant-garde prolétarienne, le projet de fusion avec la SFIO fut posé de manière mécanique et électorale (« Le Parti ouvrier français »). Dans l’est européen, les PC organisèrent la scission de la social-démocratie, afin de gagner son aile gauche au communisme. En France, la social-démocratie appuyait fermement l’impérialisme nord-américain, les conditions étaient tout autres.
Le Kominform en 1947 critiqua l’opportunisme des PC français et italiens. M.Thorez fit l’autocritique des fautes commises à côté des mérites indéniables du PCF.

(*) Alors que les algériens étaient sauvagement réprimés par le pouvoir gaulliste et que les indochinois luttaient pour leur libération nationale.

152/ - Plusieurs thèses avancées par M. Thorez doivent être critiquées pour reconstruire un PC :
-1/ - celle de « la voie française au socialisme différente de celle des communistes russes ». (interview au « Times » 1946). Ce n’est pas en soi, la formulation qui pose problème, à condition de rappeler les lois universelles d’octobre 17, en effet des conditions autres engendreront des rythmes, des axes de luttes, des mots d’ordre différents, mais c’est l’idée : le PCF siégeant à un large gouvernement de coalition inédit (bourgeois/couches populaires), que la voie parlementaire pacifique puisse conduire au socialisme alors que les troupes US occupaient la France, que l’appareil d’Etat était aux mains du capital monopoliste.
Il y a donc glissement vers des thèses révisionnistes qui seront généralisées après le 20ème Congrès du PCUS.
- 2/ - le concept thorézien de « démocratie continue et progressive » emprunté à Jaurès signifiait que le socialisme naît, non pas d’une rupture révolutionnaire, mais de l’évolution sur la base des transformations progressives accumulées dans le cadre du capitalisme. Il y a révision de la théorie léniniste de l’Etat, pour le moins sous-estimation du caractère de classe de la démocratie bourgeoise identifiée de plus en plus à la « démocratie ».
Ces thèses seront critiquées par le Kominform, l’interview au Times suscitant même des réserves dans le Parti et seront abandonnées jusqu’au XXème Congrès du PCUS.
M. Thorez eut aussi des mérites : il s’opposa à Khrouchtchev et soutint Molotov en montrant que l’arme atomique si dangereuse fut-elle ne devait pas conduire à baisser les exigences de la lutte contre l’impérialisme (1955). La même année, face à la montée de la « nouvelle gauche » anti-marxiste (Mendès-France, « l’Express »), M. Thorez prit la défense du marxisme et confirma, chiffres à l’appui, la loi de paupérisation relative et absolue du prolétariat sous le capitalisme et donc la vacuité des aménageurs sociaux de ce système.

153/ - Malgré ces déviations de droite, le PCF restait encore un grand Parti communiste : critique de Browder et des tendances liquidatrices dans le MCI par J. Duclos, du titisme, du rôle du trotskysme, de FO comme agence de la CIA. Après la critique du Kominform, le PCF opéra un redressement révolutionnaire.
Les luttes étaient radicales : grève des mineurs (47/48) avec soulèvements, brisée par l’armée sous les ordres du socialiste Moch, soutien exemplaire à la lutte du peuple vietnamien pour son indépendance : grèves, casse de matériel militaire, action d’Henri Martin.
Le PCF dirigeait activement le vaste mouvement de la Paix, développait une politique internationaliste et solidaire à l’égard de l’URSS « Non, le peuple de France ne fera jamais la guerre à l’Union Soviétique ». (M. Thorez). La journée du 28 mai 1952 contre la guerre de Corée qui vit les communistes s’affronter à la police restera dans les mémoires comme marque de la combativité du prolétariat.
La répression s’abattit, B. Frachon secrétaire général de la CGT fut clandestin durant presque 18 mois, J. Duclos fut jeté en prison.

154/ - La victoire du courant révisionniste en URSS et dans le MCI allait submerger aussi le PCF qui entame à partir de la fin des années 50, un long processus de dégénérescence vers le réformisme.
Le PCF fut un ardent défenseur de la « voie parlementaire au socialisme ». Les causes doivent être recherchées et approfondies. Disons que cela correspondait à la fois à la difficulté à tracer les perspectives politiques de combat pour la révolution socialiste, à la difficulté à sortir de l’horizon quotidien, à gérer au jour le jour dans le cadre du système (électoralisme). Le syndrome du SPD (1900-1914) avec des succès électoraux croissants frappa les grands partis communistes occidentaux (PCI, PCF) qui dès lors, subordonnèrent les tâches révolutionnaires aux tâches démocratiques en tendant de plus en plus à absolutiser ces dernières.
La stratégie du PCF s’orienta à la fin des années 50 à l’élaboration d’un programme commun avec la SFIO.
Ainsi avec des engagements pris devant le peuple, le PCF pensa limiter les tendances pro-capitalistes de la social-démocratie. On perdait de vue la nature de classe de la social-démocratie, agence bourgeoise au sein du monde du travail.
Dès lors pour aboutir, des concessions tactiques importantes furent initiées, ainsi le vote des « pouvoirs spéciaux » à Guy Mollet (SFIO) élu pour faire la paix en Algérie … qui prit appui sur ces pouvoirs d’exception pour engager le contingent dans la guerre impérialiste contre le peuple algérien (1956).
Concernant la question coloniale, la situation était difficile et complexe. Un fort chauvinisme teinté de racisme sévissait dans la population française et une partie de la classe ouvrière. La présence d’appelés dont la vie était en danger, créa un sentiment dans beaucoup de familles de solidarité avec l’armée et l’Etat français. Le PCF lutta contre les tendances chauvines, de nombreux militants de base étaient actifs pour déployer la solidarité avec le peuple algérien. La direction du Parti exprima des désaccords avec certaines formes prises par la lutte armée des patriotes algériens.
Sur la question algérienne, l’erreur la plus grave fut le vote des pouvoirs spéciaux qui donnait les pleins pouvoirs à des socialistes aux tendances pro impérialistes et colonialistes très affirmées. Le PCF était donc isolé et manoeuvrait à la défensive.
D’autant que la situation était aggravée par l’intervention soviétique armée (1956) en Hongrie qui brisa la contre-révolution, un climat exacerbé d’anti-communisme se manifesta. Certaines voix influentes réclamaient l’interdiction du PCF comme « parti anti-français ». Dans cette situation précaire, le PCF mit plus l’accent sur la « paix » en Algérie que sur une stratégie fondée sur une alliance de classe avec les patriotes algériens pour s’attaquer au même ennemi : l’impérialisme français.
Les conditions objectives étant complexes et difficiles avec la montée du danger fasciste, le PCF ne pouvait sans doute conduire une autre politique sauf à entrer dans l’illégalité et ses contraintes. Les thèses de M. Thorez sur « la nation algérienne en formation » où les colons ou métropolitains étaient présentés comme pouvant s’intégrer à la future Algérie, en décalage avec les réalités, n’aidèrent pas à saisir qu’à partir de 1954, le peuple algérien luttait pour son indépendance.
D’autre part, la théorie de Lénine-Staline sur l’alliance de classe entre le prolétariat de la métropole et le peuple colonisé contre l’ennemi commun impérialiste fut certes mise en pratique lors de la guerre du Rif dans les années 20 et lors de la guerre d’Indochine (1945-54) où la classe ouvrière alla jusqu’à saboter, jeter à la mer l’armement prévu pour la guerre. Lors de la guerre d’Algérie, en raison des positions nationalistes du FLN, de l’anticommunisme de certains de ses cadres et du révisionnisme qui commençait à agir dans le PCF, cela poussa le Parti à des positions hésitantes, moins à contre-courant, subordonnées à des choix électoraux métropolitains (recherche de l’alliance avec la SFIO). "
ossip
   Posté le 20-11-2006 à 23:38:20   

Deux absents de marque... André Marty et Charles Tillon et un passé sous silence Pierre Sémard .
Charles Tillon, mutin de la mer noire, syndicaliste CGTU qui joua un rôle dans la grève des Pen Sardines par exemple, qui participa à la lutte contre le groupe Barbé-Célor (et leurs accolytes) et qui pendant l'occupation joua un rôle essentiel.
André Marty, mutin de la mer noire, dirigeant du PCF (oscillant entre une 2e et une 4e place), qui joua un rôle dans la lutte contre le groupe Barbé-Célor, qui sera le seul français médaillé de l'ordre de Lénine, qui sera secrétaire de l'IC, qui organisa les Brigades Internationales, sera à l'origine (en tant que demandeur et rédacteur) de l'appel du 10 juillet (même si sa datation pose problème), rédacteur de l'Huma...
Pierre Sémard, sécrétaire général du PCF-SFIC, militant CGTU, etc.

Quel point commun entre Thorez Duclos et Frachon si ce n'est leur rejet du PCC et leur alignement (même critique) sur Moscou lors de la scission du MCI?
Pourquoi dire M.Thorez et J. Duclos, tous les militants avaient bâti un grand Parti communiste de masse. et ne retenir que ces deux militants? Comment ignorer le rôle d'un André Marty?

Duclos a beau jeu de critiquer le PCY et le titisme... Ca évite de prendre avec profondeurs les critiques du Kominform contre le PCF et le PCI...

URCF a écrit :

149/ - Dès lors, les éléments de double pouvoir (FTP, milices patriotiques etc …) ne pouvaient être maintenus sans risque pour l’issue dans la guerre mondiale contre le fascisme qui aurait alors suscité de plus grands sacrifices encore pour le peuple soviétique !
L’historiographe trotskiste et maoïste prétend le contraire et évoque la « trahison » du PCF, c’est ignorer la thèse de Marx et Lénine sur la subordination des intérêts particuliers d’un prolétariat aux intérêts généraux et internationaux du mouvement communiste et démocratique. La récente ouverture des archives soviétiques notamment des conversations Staline/Thorez en 1944, modifient les connaissances historiques, infirment les accusations de « trahison », Staline conseilla au PCF de s’intégrer officiellement dans l’armée et la police nationales tout en gardant l’essentiel des armes conquises par la Résistance. Continuer à maintenir officiellement les éléments de double pouvoir aurait pu servir de prétextes aux impérialistes américains pour changer les alliances antifascistes et composer avec l’impérialisme allemand.
Staline prévoyait que les armes pourraient servir dans une période pas très éloignée où le prolétariat et ses alliés pourraient passer à la contre-offensive contre les forces de la réaction. Rappelons cet enseignement de Lénine, la politique d’un parti révolutionnaire ne se lit pas seulement dans ses déclarations officielles, tout ne peut être dévoilé pour ne pas donner de « munitions » à l’ennemi.

Mouais... Mais en même temps Duclos (et oui, lui même qui avait attendu Tours pour adhérer à la SFIC) nous rejouait le coup de l'union au sommet du PCF et de la SFIO (comme en 36) en oubliant que la principale critique du Front Populaire était l'absence de comité de base... Et justement cette décision de dissolution des milices patriotiques sera suivie de l'abandon, du sabordage des Comité Départementaux de la Résistance...
Ce n'est pas non plus avec ce genre d'amalgames entre trotskistes et maoistes qui vont faire avancer le schmilblick.

Citation :

La répression s’abattit, B. Frachon secrétaire général de la CGT fut clandestin durant presque 18 mois, J. Duclos fut jeté en prison.

A la fois, Charles Tillon a raison de poser certaines questions sur les actes de Duclos en cette soirée, qui sort du siège avec une pochette comprenant des documents internes... C'est pour le moins peu raisonnable.

Maintenant SMT, s'il serait bien que l'URCF diffuse ses 200 thèses sur le net, tu pourrais aussi nous faire de jolies réponses personnelles...
Xuan
   Posté le 20-11-2006 à 23:55:22   

"On ne peut exclure l’hypothèse que sans l’aide, l’appui, les conseils de l’Internationale communiste, le Parti communiste n’aurait sans doute pas vu le jour. A notre avis, serait apparue une formation peu démarquée de la social-démocratie, de type centriste."

la création et l’édification du parti communiste sont dues principalement aux conditions propres au prolétariat révolutionnaire français et non à la seule volonté de Lénine. Un parti communiste ne s'édifie pas de l'extérieur.
sti
   Posté le 21-11-2006 à 00:22:26   

Pas à la seule volonté de leine mais il était pas loin ... et tant mieux.
SMT
   Posté le 12-12-2006 à 21:14:24   

Je revenais de 3 semaines de missions puis j’avais tapé un « complément » sur pcmlf et je le retrouve plus sur mon micro, j’suis dég faut que je recommence...Les tâches pour la construction du parti se multipliant et la bolchévisation s’intensifiant, je serai encore moins disponible pour venir sur le forum…c’est pas peu dire.

A ossip :

Si si P. Semard est cité.
Les 200 thèses sont pas prêtes à être sur le net, ça fait 100 pages et en plus c’est un document qui apporte des ressources financières. Et puis même je pourrai utiliser « Tactique et stratégie » qui fait aussi 100 pages pour m’en servir dans nos « débats » de forum !

Rappel de ma position (et urcf) sur les forums en général et sur les non organisés :

Sur les forums :
Mon avis sur les forums est qu'ils favorisent l’individualisme au détriment de la dure école de discipline prolétarienne, les « experts » informatiques, les gens sans orga et comptes à rendre, les orgas qui ne représentent que deux ou trois personnes prennent le pas sur les militants/praticiens, puisqu’ « ils ont le temps » !
Compte tenu de l’impact et du succès des moyens informatiques, il y a danger d’un « militantisme » virtuel au détriment du travail ingrat, pas toujours payant immédiatement, du travail dans les quartiers populaires et entreprises. C’est un gros et sérieux danger pour les ML. De plus, des aventuriers de tout acabit sont à même d’intervenir et de semer des diversions ou provocations redoutables. Aussi, il est vrai que les débats passent au-dessus des instances des organisations, de fait contournée par telle ou telle contribution personnelle. Cela renforce en quelque sorte un type d’anarchisme spécifique.
Enfin, les échanges et précisions données profitent aux forces ennemies de l’appareil répressif d’Etat. Sur un forum, la vigilance révolutionnaire s’estompe et « on bavarde ».

Sur les non organisés :
Faire vivre le CD léniniste individuellement et collectivement oblige à une rigueur prolétarienne de tous les moments, être membre d’une organisation ML confère des devoirs (respects de statuts…) et des sacrifices incompatibles avec l’idéologie petite bourgeoise ambiante et permanente basée sur l’égo et l’individu. C’est aussi une raison à mon sens du nombre important de camarades (situation que tu « dénonces » parfois Finimore) qui ne veulent pas entrer dans une organisation (une dizaine d’orga doivent se réclamer du m-l en France) et veulent œuvrer seuls (au sens de non organisés) en attendant peut-être un parti pur qui n’existera de toute façon pas. La racine matérielle en est sans doute la force particulière du petit patronat, artisanat, commerçant, petits paysans-proprio, professions libérales en France.


A Xuan :

Pas en désaccord avec Xuan sur conditions françaises propres à la création de son parti prolétarien, la bolchévisation c’est justement aussi connaître les erreurs, les limites et les traditions du mouvement ouvrier de son pays, bref en dégager sans complaisance les spécificités ( la bolchévisation c’est en plus une lutte radicale contre la social démocratie (pcf inclus évidemment psq c’est une branche de la social démocratie, c’est à dire un parti de soutien social au capitalisme) et le déploiement dans les usines/entreprises) . Dès le départ le pcf issu de Tours a été une formation social démocrate, nous pensons que sans les directives de l’IC et la bolchévisation demandée (et application de la dialectique travail légal et illégal etc etc) il ne serait jamais devenu un PC.

A Finimore qui écrit :

« Tu as bien fait de créer ce topic sur le PCMLF, car visiblement il est la cible favorite de tous les révisionnistes qui n'ont jamais avalés que des communistes authentiques aient démasqué le P"C"F et essayé de construire un véritable parti ML. »

C’est pas sérieux ; ds ce topic y’a au moins 100 lignes qui analysent le révisionnisme du pcf ou de groupes qui en sont issus, une 20aine de lignes qui parle des erreurs du pcmlf sans oublier les mérites, et Finimore ose dire que j’en fait ma cible favorite….
Je peux aussi dans le même style à nouveau citer des bouts de Finimore « Cela ne veut pas dire que le PCMLF n'ait pas commit des erreurs politiques et des fautes,… ».

Juste Quelques rappels en vrac écrit dans ce topic par SMT sur pcmlf/3 mondes et PCC/Mao, car on ne peut pas se contenter de mettre en exergue un élément sans lien avec les autres :

« Le PCC et le PTA ont incarné le principal foyer de résistance au révisionnisme moderne. C’est là leur mérite historique impérissable, ce sont eux qui ont eu raison et non le PCUS. Le révisionnisme adoptait un cours de chauvinisme de grande puissance et s’ingéra y compris par les armes contre la Chine Populaire en 1969, afin de favoriser le retour du PTA et PCC dans le giron révisionniste. Mao Zedong et Enver Hoxha ont eu des mérites (et un grand courage) dans la défense du marxisme-léninisme contre le révisionnisme moderne. Cela dit les ML issus du PCMLF sont divisés sur l‘apport respectif de ces deux dirigeants. Pour l’URCF, le débat doit se mener sur des bases matérialistes mais l’attachement à Mao ou Enver ne peut être une condition de l’unité d’action et du dialogue entre organisations communistes, ce qui nous unit c’est la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline ! »

« L'histoire tranchera entre les mérites et les erreurs des uns et des autres, nous sommes tous les enfants d' un échec , que l'on ait choisi telle ou telle organisation. Les militants du PCMLF, PCRML ont l'immense mérite d'avoir diffusé et publié les écrits des classiques, notamment de Staline mis au pilon par les révisos, d'avoir armé idéologiquement la résistance anti-révisionniste, quand le découragement montait. Ceux qui étaient dans le PCF, à condition qu'ils militent effectivement à la base, ont pu participer et initier des luttes locales: logements, contre les licenciements et acquérir ainsi des notions pratiques de la lutte de classes.
La tâche actuelle est d'organiser l'union et parfois les retrouvailles des artisans des deux ruptures avec le révisionnisme (celle des années 60 et celle des années 90). L'URCF considère Enver Hoxha comme un éminent marxiste-léniniste, défenseur de l'oeuvre de Staline. Quant à Mao, nous considérons qu'il dirigea une révolution nationale-démocratique anti-impérialiste qui à bien des égards, peut guider nombre de pays confrontés à la domination de l'impérialisme et aux survivances du féodalisme. (Exemple guérilla népalaise que l’URCF soutient ; voir déclaration publique d’un dirigeant au Forum anticapitaliste par exemple). Cela y compris avec les erreurs (abordées succinctement) des ces deux camarades.
Cela dit, le processus de construction du Parti exige que nul militant réellement communiste soit écarté qu'il considère Hoxha ou Mao ou non comme "cinquième classique".
C'est le débat idéologique réfléchi et responsable, sans préjugés et surtout l'enracinement des communistes dans les luttes de classes prolétariennes qui permettra d'apporter une réponse scientifique à ce qui nous divise encore aujourd'hui.
Notre conception du monde s'appuie sur les enseignements de Marx-Engels-Lénine-Staline, sur certaines thèses de leurs disciples, sur l'approche matérialiste dialectique et historique du monde.
La vraie ligne de partage à l'étape actuelle oppose les tenants d'un (néo-)menchévisme et du marxisme-léninisme. »…

« Le combat contre le révisionnisme moderne a été (est toujours) régi par un processus, la première phase voici 40 ans, a commencé par la rupture des camarades ML qui suivirent la ligne générale antirévisionniste des PCC et PTA. Dans la plupart des pays, se formèrent de nouveaux PCML. »…

« Nous sommes aussi les héritiers du PCMLF et du PCRML, l’étude de leurs mérites et insuffisances va faire l’objet d’une prochaine étude théorique de l’URCF, apprendre de leur expérience est indispensable pour reconstruire un parti communiste de type bolchevique. »….

« Quand à savoir qui s’est engagé le premier dans la lutte anti-K entre PCC et PTA, il ne s’agit pas vraiment d’une question politique ; les deux partis se sont lancés franchement dans la bataille. »….

« On peut très bien et on doit lutter contre le révisionisme moderne avec l’arme de la science m-l, l’expérience de Staline mais aussi les apports de Mao et Hoxha ; ce qui n’oblige pas à refuser de relever les erreurs de mao et de la révolution chinoise (boukharinisme parfois, fuite en avant aussi, diplomatie chinoise, on reviendra plus tard sur la théorie des 3 mondes). Les erreurs sont normales, il ne faut pas s’en effrayer ni accabler éternellement le parti, le dirigeant ou le militant. L’important étant que les erreurs ne soient pas théorisées pour réviser les principes. Autocritique individuelle et collective plus rectification permettent cela. »….

« Le PCMLF qui regroupait l'essentiel des militants anti-révisionnistes échoua (malheureusement) à construire une véritable avant-garde dans ce pays. »…

Rappel :
« Sur Théorie des trois mondes.
Cette théorie des "trois mondes "a émergé avec la réhabilitation de Deng après la "révolution culturelle". les classiques du marxisme-léninisme expliquent que le monde est régi par quatre contradictions fondamentales: Camp socialiste contre camp impérialiste, capital/travail, contradictions entre pays impérialistes (pour la conquête de marchés et le partage du monde au moyen des guerres d'agression), impérialisme contre mouvements de libération nationale. La thèse du PCC des "trois mondes" part de la division entre premier monde: USA et URSS( le premier impérialiste et le second social-impérialiste, affirme le PCC), le second monde est composé des Etats impérialistes secondaires ( Union européenne (CEE à l'époque),Grande-Bretagne, Allemagne, France, Japon etc.), le troisième monde regroupe la zone de libération nationale( pays s'étant libéré du colonialisme, mouvement de libération etc.)
Cette théorie en pratique a abouti à ne considérer l'URSS comme principal puis unique "ennemi des peuples", surtout après la réception de Nixon à Pékin. La Chine populaire préconisait des alliances avec les Etats impérialistes contre l'ennemi principal et même dans les faits avec les USA et l'OTAN.
Surtout pour aujourd’hui, la théorie des "trois mondes " constitue une révision du léninisme dans au moins deux directions principales: abandon des critères de classe pour analyser le système mondial de l'impérialisme et substitution d'une théorie géo-politique de zones d'influence, négation du rôle dirigeant à l'échelle mondiale du prolétariat comme classe la plus révolutionnaire car antagonique jusqu'au bout au capitalisme, substitution de ce rôle à la paysannerie pauvre (alliée du prolétariat mais qui ne peut jouer ce rôle directeur). Le dogmatisme consiste à universaliser la thèse de la révolution national-démocratique chinoise sur "l'encerclement de la ville par les campagnes " en l'étendant à l'échelle mondiale. Plus tard cette théorie a permis à Deng d'inscrire la Chine dans la « division impérialiste du travail », en rognant les acquis de la période de révolution démocratique populaire anti-impérialiste de 1949. »

Je confirme que « Théorie des 3 mondes » a mené souvent indirectement des camarades à des positions de soutien à des états capitalistes (Xuan a écrit aussi « La théorie des trois monde n’est en rien « désastreuse » . Ce qui est désastreux, ce sont les thèses d’Union Nationale échafaudées à partir de la théorie de trois monde, mais que celle-ci n’impliquait en rien. ») et que cette théorie constitue une révision des critères de classe (par substitution d’une théorie géopolitique).



Xuan
   Posté le 12-12-2006 à 23:16:15   

SMT a écrit :

Sur les forums :
Mon avis sur les forums est qu'ils favorisent l’individualisme au détriment de la dure école de discipline prolétarienne, les « experts » informatiques, les gens sans orga et comptes à rendre, les orgas qui ne représentent que deux ou trois personnes prennent le pas sur les militants/praticiens, puisqu’ « ils ont le temps » !
Compte tenu de l’impact et du succès des moyens informatiques, il y a danger d’un « militantisme » virtuel au détriment du travail ingrat, pas toujours payant immédiatement, du travail dans les quartiers populaires et entreprises. C’est un gros et sérieux danger pour les ML. De plus, des aventuriers de tout acabit sont à même d’intervenir et de semer des diversions ou provocations redoutables. Aussi, il est vrai que les débats passent au-dessus des instances des organisations, de fait contournée par telle ou telle contribution personnelle. Cela renforce en quelque sorte un type d’anarchisme spécifique.
Enfin, les échanges et précisions données profitent aux forces ennemies de l’appareil répressif d’Etat. Sur un forum, la vigilance révolutionnaire s’estompe et « on bavarde ». :


Les forums virtuels ne favorisent pas plus l’individualisme qu’une assemblée populaire, n’importe quelle forme de démocratie directe ou n’importe quel forum réel, de la même façon policiers et aventuriers peuvent s’y glisser ou exercer une surveillance plus ou moins discrète, semer trouble diversions et provocations.
L’expérience des forums est utile, elle nous apprend justement à déjouer tous ces pièges et à comprendre – à travers eux – ce qu’est la lutte de lignes.
C’est une façon de réaliser une éducation politique collective.
C'est un outil dont nous devons aussi apprendre à nous servir.
Mais il ne faut pas en exagérer la portée évidemment.

L’existence d’un forum ne nuit en rien à l’activité des marxistes-léninistes, mais à l’inverse c’est cette activité au sein des masses - et non pas la maitrise de la langue écrite ni des connaissances techniques - qui garantit le bon fonctionnement d’un forum marxiste-léniniste.
A ce compte, les intellectuels intrigants ne pendront pas le dessus.


Comment les débats passeraient-ils «au-dessus des instances des organisations » ?
D’abord rien n’interdit aux organisations de mettre les mains dans le cambouis comme elles le font dans des organisations de masse, ensuite qui prétend que les débats ne pourraient avoir lieu que dans les « instances des organisations » ? est-ce qu’en dehors des « instances des organisations » il n’y a que des Béotiens incapables de réfléchir ?
C’est plutôt méprisant envers tout ce qui n’est pas « instances des organisations » .
Ca me rappelle un peu l’attitude condescendante de 1917 : à lui tout seul il a dû rédiger l’intégrale de la future Constitution socialiste et le programme des deux ou trois premiers quinquennats.

Quant aux contributions, qu’elles soient personnelles ou collectives, elles reflètent toujours une position dans la lutte des classes. Donc elles ne sont ni à mépriser ni à ignorer.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai tenu à te répondre
Finimore
   Posté le 13-12-2006 à 15:29:01   

SMT a écrit :

Je revenais de 3 semaines de missions puis j'avais tapé un « complément » sur pcmlf et je le retrouve plus sur mon micro, j'suis dég faut que je recommence...


Sur l'air du petit papa noel : " Il me tarde temps que je lise ton texte que tu nous as concocté... "

SMT a écrit :

Les tâches pour la construction du parti se multipliant et la bolchévisation s'intensifiant, je serai encore moins disponible pour venir sur le forum…c'est pas peu dire.


Evidemment les priorités.... et de plus l'intervention sur un forum gaucho !

SMT a écrit :

Sur les forums :
Mon avis sur les forums est qu'ils favorisent l'individualisme au détriment de la dure école de discipline prolétarienne, les « experts » informatiques, les gens sans orga et comptes à rendre, les orgas qui ne représentent que deux ou trois personnes prennent le pas sur les militants/praticiens, puisqu'« ils ont le temps » !
Compte tenu de l'impact et du succès des moyens informatiques, il y a danger d'un « militantisme » virtuel au détriment du travail ingrat, pas toujours payant immédiatement, du travail dans les quartiers populaires et entreprises. C'est un gros et sérieux danger pour les ML. De plus, des aventuriers de tout acabit sont à même d'intervenir et de semer des diversions ou provocations redoutables. Aussi, il est vrai que les débats passent au-dessus des instances des organisations, de fait contournée par telle ou telle contribution personnelle. Cela renforce en quelque sorte un type d’anarchisme spécifique.
Enfin, les échanges et précisions données profitent aux forces ennemies de l’appareil répressif d'Etat. Sur un forum, la vigilance révolutionnaire s'estompe et « on bavarde ».


Je ne partage pas du tout ta vision négative de l'outil politique qu'est aujourd'hui internet et les forums.



SMT a écrit :

« Le PCC et le PTA ont incarné le principal foyer de résistance au révisionnisme moderne. C'est là leur mérite historique impérissable, ce sont eux qui ont eu raison et non le PCUS. Le révisionnisme adoptait un cours de chauvinisme de grande puissance et s'ingéra y compris par les armes contre la Chine Populaire en 1969, afin de favoriser le retour du PTA et PCC dans le giron révisionniste.


Le terme de "chauvinisme de grande puissance" c'est pour éviter de reprendre la notion de social-impérialisme, notion défendu et développée par les ML.

SMT a écrit :

Mao Zedong et Enver Hoxha ont eu des mérites (et un grand courage) dans la défense du marxisme-léninisme contre le révisionnisme moderne. Cela dit les ML issus du PCMLF sont divisés sur l'apport respectif de ces deux dirigeants.


La division date de l'après 1976 !

SMT a écrit :

Pour l'URCF, le débat doit se mener sur des bases matérialistes mais l'attachement à Mao ou Enver ne peut être une condition de l'unité d'action et du dialogue entre organisations communistes, ce qui nous unit c'est la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline ! »


Pourtant le fameux CNU dont l'URCF est membre, a bien appliqué le rejet des "orgas maos" lors de sa constitution ! De plus, zapper Mao est une grossière erreur.
SMT a écrit :

« L'histoire tranchera entre les mérites et les erreurs des uns et des autres, nous sommes tous les enfants d' un échec , que l'on ait choisi telle ou telle organisation. Les militants du PCMLF, PCRML ont l'immense mérite d'avoir diffusé et publié les écrits des classiques, notamment de Staline mis au pilon par les révisos, d'avoir armé idéologiquement la résistance anti-révisionniste, quand le découragement montait.


...et d'avoir démasqué le P"C"F contre-révolutionnaire !

SMT a écrit :

Ceux qui étaient dans le PCF, à condition qu'ils militent effectivement à la base, ont pu participer et initier des luttes locales: logements, contre les licenciements et acquérir ainsi des notions pratiques de la lutte de classes.


Les militants ML (principalement PCMLF, PCRML, UCFML) ont combattu dans la classe ouvrière les positions et les pratiques du P"C"F notamment ces conceptions dans les luttes.

SMT a écrit :

La tâche actuelle est d'organiser l'union et parfois les retrouvailles des artisans des deux ruptures avec le révisionnisme (celle des années 60 et celle des années 90).


Là non plus je ne suis pas d'accord, car il n'y a pas deux ruptures avec le révisionnisme. Le refus de la mutation social-démocrate du P"C"F des années 90 ne peut pas être qualifié de deuxième rupture avec le révisionnisme, ni être mise sur le même plan que la rupture des années 60.


SMT a écrit :

L'URCF considère Enver Hoxha comme un éminent marxiste-léniniste, défenseur de l'oeuvre de Staline. Quant à Mao, nous considérons qu'il dirigea une révolution nationale-démocratique anti-impérialiste qui à bien des égards, peut guider nombre de pays confrontés à la domination de l'impérialisme et aux survivances du féodalisme.


Ce que tu dis de Mao, même les trotskistes peuvent le dire !

SMT a écrit :

« Nous sommes aussi les héritiers du PCMLF et du PCRML, l'étude de leurs mérites et insuffisances va faire l'objet d'une prochaine étude théorique de l'URCF, apprendre de leur expérience est indispensable pour reconstruire un parti communiste de type bolchevique. »


J'ai déjà entendu ça !

SMT a écrit :

Cette théorie en pratique a abouti à ne considérer l'URSS comme principal puis unique "ennemi des peuples", surtout après la réception de Nixon à Pékin. La Chine populaire préconisait des alliances avec les Etats impérialistes contre l'ennemi principal et même dans les faits avec les USA et l'OTAN.


A partir du moment ou tu nies totalement l'existence politique du social-impérialisme, il n'y a rien d'étonnant à ce que tu déformes les faits. Car ni Mao, ni la T3M n'ont écrits que le social-impérialisme était l'ennemi UNIQUE. Ils ont toujours mis en avant la lutte contre les rivalités -inter-impérialistes- des 2 superpuissances URSS et USA. Prétendre ou écrire l'inverse, est un mensonge.
Xuan
   Posté le 14-12-2006 à 00:00:18   

SMT a écrit :

« L'histoire tranchera entre les mérites et les erreurs des uns et des autres, nous sommes tous les enfants d' un échec, que l'on ait choisi telle ou telle organisation. Les militants du PCMLF, PCRML ont l'immense mérite d'avoir diffusé et publié les écrits des classiques, notamment de Staline mis au pilon par les révisos, d'avoir armé idéologiquement la résistance anti-révisionniste, quand le découragement montait. Ceux qui étaient dans le PCF, à condition qu'ils militent effectivement à la base, ont pu participer et initier des luttes locales: logements, contre les licenciements et acquérir ainsi des notions pratiques de la lutte de classes.

Etonnante « définition » du PCMLF et du PCRML qui en oublie le premier mot : Parti
Après le triomphe du révisionnisme dans le P « C » F, les marxistes-léninistes ont tenté de reconstruire l’indispensable parti de la classe ouvrière. Tu n’en dis pas un mot alors que c’est la plus évidente de leur activité, leur existence même. Ca fait un sacré trou dans ton histoire, un silence révélateur de ton embarras il me semble.
Car quelques lignes plus loin tu écris « Dans la plupart des pays, se formèrent de nouveaux PCML. »…
L’acte fondateur de la lutte antirévisionniste en France est justement la création du Parti marxiste-léniniste.

Et quel est ce galimatias sur les militants « de base » révisionnistes qui « ont pu participer et initier des luttes locales: logements, contre les licenciements et acquérir ainsi des notions pratiques de la lutte de classes » ?
Quel est le sens de ces « luttes locales » sous la bannière politique de la voie électorale au socialisme, des nationalisations, du Programme Commun de Gouvernement et de l’Union de la Gauche ?
Explique-nous quelles « notions pratiques de la lutte de classes » ces militants de base révisionnistes ont bien pu assimiler dans le soutien au politicien bourgeois Mitterrand.

Et quand je dis « soutien » c’est un euphémisme, je ne parle pas de l’anathème jeté par ces mêmes militants de base contre tous ceux qui osaient dénoncer la nature réactionnaire de cet individu, ni de l’utilisation de la violence social-fasciste contre ceux qu’ils accusaient de faire « le jeu de la droite » .
L’histoire a révélé que les révisionnistes ont sciemment étouffé le passé de collabo de « Mitterrand la Francisque », passé opportunément rappelé alors dans un des éditoriaux de l’Humanité Rouge.
Et lorsqu’on fait le bilan de l’ère socialiste et des dégâts causé par elle et par le parti révisionniste pour la classe ouvrière et pour le peuple de notre pays, on peut légitimement poser la question :
De qui les militants de base révisionnistes ont-ils fait le jeu, de quelle classe ?
L’histoire a déjà tranché sur cette question.

Je n'ai pas parfaitement saisi le sens que tu donnes à cette sentence :
« La vraie ligne de partage à l'étape actuelle oppose les tenants d'un (néo-)menchevisme et du marxisme-léninisme. »…
Mais il me semble qu'elle illustre un peu l'exemple précédent.
ossip
   Posté le 15-12-2006 à 00:38:07   

Je rejoins mes camarades finimore et xuan dans leurs réactions mais je te réponds à ce que tu m'as "dédié":

SMT a écrit :

Si si P. Semard est cité.
Les 200 thèses sont pas prêtes à être sur le net, ça fait 100 pages et en plus c’est un document qui apporte des ressources financières. Et puis même je pourrai utiliser « Tactique et stratégie » qui fait aussi 100 pages pour m’en servir dans nos « débats » de forum !


La taille n'empêche rien. Sur le site communisme et bolchévisme, tu trouves les "reflexions sur la Chine" d'Hoexha , et bien d'autres textes qui vont faire plusieurs dizaines de pages. Le seul argument est celui financier. Et là aussi on peut débattre.

Mais bon. Oui Sémard est cité... comme martyr. Alors qu'il a été dirigeant du PCF avant Thorez. Mais je trouve que tu évites bien facilement les arguments historiques et les références à certains personnages que j'ai faits. Le matérialisme historique est essentiel aujourd'hui. Il permet d'éviter bien des écueuils.


SMT a écrit :

Rappel de ma position (et urcf) sur les forums en général et sur les non organisés :

Sur les forums :
Mon avis sur les forums est qu'ils favorisent l’individualisme au détriment de la dure école de discipline prolétarienne, les « experts » informatiques, les gens sans orga et comptes à rendre, les orgas qui ne représentent que deux ou trois personnes prennent le pas sur les militants/praticiens, puisqu’ « ils ont le temps » !
Compte tenu de l’impact et du succès des moyens informatiques, il y a danger d’un « militantisme » virtuel au détriment du travail ingrat, pas toujours payant immédiatement, du travail dans les quartiers populaires et entreprises. C’est un gros et sérieux danger pour les ML. De plus, des aventuriers de tout acabit sont à même d’intervenir et de semer des diversions ou provocations redoutables. Aussi, il est vrai que les débats passent au-dessus des instances des organisations, de fait contournée par telle ou telle contribution personnelle. Cela renforce en quelque sorte un type d’anarchisme spécifique.
Enfin, les échanges et précisions données profitent aux forces ennemies de l’appareil répressif d’Etat. Sur un forum, la vigilance révolutionnaire s’estompe et « on bavarde ».

Petit problème: ici les aventuriers et compagnie, ce ne sont pas ceux qui font vivre le forum. Ce forum, parmi ceux qui se reclament du marxisme-léninisme, est le seul où des camarades ouvriers jouent un rôle essentiel dans les débats et dans la gestion des forums.
Les diviseurs, les provocateurs, on commence à les voir venir. Ce n'est pas infaillible, mais dans le monde réel, on a de nombreux exemple de membres soit directement policiers, soit retourné, que ce soit à la base, ou en haut. Dois-je vraiment relancer les noms?

Citation :

Sur les non organisés :
Faire vivre le CD léniniste individuellement et collectivement oblige à une rigueur prolétarienne de tous les moments, être membre d’une organisation ML confère des devoirs (respects de statuts…) et des sacrifices incompatibles avec l’idéologie petite bourgeoise ambiante et permanente basée sur l’égo et l’individu. C’est aussi une raison à mon sens du nombre important de camarades (situation que tu « dénonces » parfois Finimore) qui ne veulent pas entrer dans une organisation (une dizaine d’orga doivent se réclamer du m-l en France) et veulent œuvrer seuls (au sens de non organisés) en attendant peut-être un parti pur qui n’existera de toute façon pas. La racine matérielle en est sans doute la force particulière du petit patronat, artisanat, commerçant, petits paysans-proprio, professions libérales en France.

Et bien justement! Tout au contraire, la pratique, l'analyse de la pratique des forums par des militants ml, montre une chose:
- grâce aux forums des militants isolés ont rejoint des organisations. Et se sont retrouvés organisés. D'autres jeunes ont rejoint des orgas, s'en sont rapporchés petit à petit, ou s'en rapprochent encore. Loin de renforcer les tendances à l'inorganisation, au sectarisme, l'expérience mené par les membres de ce forum, principalement sur le FUC puis sur les FML1 et FML2 montre que quand on lutte ensemble sur des forums internet, qu'on défend des positions communes, et bien des rapprochement se font.
Le fait que les camarades en question soient ouvriers n'est sans doute pas étranger à l'affaire (ça c'est embettant... pour ceux qui pretenderaient se poser en donneurs de leçons). L'IC avait bien conseilllé au PCF-SFIC après le deuxième congrès de remplacer ses dirigeants par un maximum de militants ouvriers.
Les forums ne sont pas la panacées, mais les rejeter me semble bien facile.

Surtout, j'espère que cette façon de nous jouer des "inorganisés" n'est pas une façon de nous la jouer genre grosse orga face à la petite. Vu l'Etat des forces des uns et des autres ce serait vraiment un argument de bas-étage.
De même j'espère que cette façon de jouer du "je ne vais plus pouvoir venir souvent sur le forum" n'est pas liée au CNU et à l'avis que nous avons ici sur cette initiative "unitaire"... (j'aurai l'occasion d'y revenir).

Message édité le 15-12-2006 à 12:32:08 par ossip
SMT
   Posté le 02-01-2007 à 21:18:14   

A Xuan et son message du 12/12/2006 :

Sur les forums
D’abord, ma position sur les forums visaient à insister sur ces aspects négatifs, les forums ont bien sûr des aspects positifs, le plus important étant la mise en relation de camarades isolés mais aussi dans une certaine mesure d’occuper le terrain de la lutte idéologique sur internet (accès à la propagande communiste prolétarienne (ml) mais pas pour « tous » : voir (par exemple) les immigrés qui font 40% de la classe ouvrière et qui sont « sous équipés » (et pour cause)).

Pas d’accord avec Xuan qd il dit : « Les forums virtuels ne favorisent pas plus l’individualisme qu’une assemblée populaire,… ».

D’accord avec Xuan qui fait une approche matérialiste juste qd il précise que la condition première de la nature et du fonctionnement d’un forum ml est l’activité ml dans les masses .
Mais Xuan conviendra que cette activité réelle ml dans les masses est difficilement vérifiable et ne peut se voir ou se vérifier sur aucun forum (même si elle est réelle).

Xuan écrit : « Comment les débats passeraient-ils «au-dessus des instances des organisations » ? » « est-ce qu’en dehors des « instances des organisations » il n’y a que des Béotiens incapables de réfléchir ? C’est plutôt méprisant envers tout ce qui n’est pas « instances des organisations ». »
Evidemment que non qu’il n’y a pas que des « béotiens » comme tu dis. C’est pas la question ! La question est plutôt de savoir si cela favorise ou non le devoir communiste de s’organiser ou bien un certain type d’anarchisme. De même, les contributions/réflexions/initiatives individuelles sont (théoriquement) inférieures aux décisions ou contributions garanties (sans être une panacée qui n’existe d’ailleurs pas) par le collectivisme de l’organisation (travail collectif, critique et autocritique, émulation). Voir la position léniniste-staliniste sur le « sujet » organisation/parti.
Et Xuan rajoute comme argument « Ca me rappelle un peu l’attitude condescendante de 1917 : à lui tout seul il a dû rédiger l’intégrale de la future Constitution socialiste et le programme des deux ou trois premiers quinquennats. »
Argument non valable à mon sens : d’après ce qu’en dit Xuan le travail de "1917" n’avait rien de collectif, c’était justement un travail personnel non rectifié par la discipline collectiviste.

Je répondrai plus tard à Finimore du 13/12 (puis à nouveau xuan et ossip) et évidemment sans penser que quiconque puisse attendre avec impatience un message de SMT, comme l’interprète bizarrement Finimore qui écrit « Sur l'air du petit papa noel : " Il me tarde temps que je lise ton texte que tu nous as concocté... " "
Celui qui le ferait en tout cas n’aurait pas une attitude communiste. Le « smile » de Finimore me laisser toutefois espérer que ce n’était qu’un clin d’œil..
SMT
   Posté le 12-01-2007 à 21:35:47   

A Finimore du 13/12/2006 :

Rien à dire sur les deux premières remarques sans fondements et qui sont plus sur le ton humoristique (?).

Sur les forums :
Voir ma réponse à Xuan.

Finimore a écrit : « Le terme de "chauvinisme de grande puissance" c'est pour éviter de reprendre la notion de social-impérialisme, notion défendu et développée par les ML. »

On tourne en rond, j’ai déjà expliqué brièvement pourquoi « social-impérialisme » était pour nous une formule pas juste d’un point de vue matérialiste.
Rappel :
« Sur social-impérialisme :

Je rappelle que sur la théorie du « social-impérialisme » soviétique ou du PCUS « parti de type fasciste », l’URCF a plusieurs critiques de principe. La principale remarque c’est que le concept de « social-impérialisme » n’a pas d’existences objectives, soit l’URSS était un Etat impérialiste soit elle ne l’était pas car le processus de restauration capitaliste a nécessité des étapes comme nous l’avons montré précédemment. Lénine désignait par social-impérialiste des sociaux-démocrates « socialistes en paroles, pro-impérialistes dans les faits » lors de la scission avec la seconde Internationale, nullement une forme inédite de capitalisme. Il faut aussi faire l’autocritique (pour les anciens du PCMLF) de l’application de ce concept qui a fait de l’URSS et du social-impérialisme, « l’ennemi principal des peuples » et a engendré avec phrases de gauche une politique de ralliement à l’union sacrée, à la CEE, à l’OTAN (certains discours du PCMLF sont en effet caractéristiques en 1974-1976).
Idem pour le PCUS « fasciste », le PCUS était un parti révisionniste dont la direction oeuvrait à la restauration du capitalisme. C’était un parti où agissaient des forces contradictoires et même antagoniques : communistes sincères issus de la classe ouvrière, mais à son sommet des contre-révolutionnaires et des sociaux-démocrates qui bien sûr avaient des relais dans tous les rouages. Le fascisme est la dictature terroriste des monopoles les plus réactionnaires et bellicistes selon la juste formule de Dimitrov, le parti fasciste est un parti bourgeois lié aux monopoles et financés par eux. Pour que le PCUS soit fasciste, il aurait fallu que, bourgeoisie reconstituée, le capitalisme monopoliste règne sans partage, c’est là la base sociale du fascisme, mais alors pourquoi ce recours à la rhétorique même formelle du « communisme » ?
Comment alors appréhender le pluripartisme de Eltsine-Gorbatchev ? comme un progrès démocratique par rapport au « parti fasciste » de Brejnev ? l’interdiction du PCUS en 1991 comme un progrès démocratique sanctionnant une formation fasciste ? On voit que l’on tombe alors dans le subjectivisme, que les faits ne cadrent pas avec l’analyse présupposée.

L’exigence matérialiste nécessite que l’on tienne compte des réalités économiques et culturelles des échanges internationaux de l’urss (urss à direction révisionniste restaurant le capitalisme mais avec survivances et contradictions socialistes).
Si les échanges de produits n’étaient pas égaux (loi de la valeur oblige..), ils étaient souvent nettement plus favorables pour les pays soutenus par l’urss que ceux sous domination impérialiste (capitaliste).
L’accueil et la formation d’ingénieurs ou techniciens du Tiers Monde n’avait pas son équivalent dans les pays impérialistes.
Le soutien était réel pour plusieurs guérillas marxistes et de Libération nationale.
Le fait que le révisionnisme adoptait un cours de chauvinisme de grande puissance et s’ingéra y compris par les armes contre la Chine Populaire en 1969, afin de favoriser le retour du PTA et PCC dans le giron révisionniste ne doit pas détourner les ML de l’analyse matérialiste de l’urss d’après 1953. »

Finimore a écrit : « « SMT a écrit :
Mao Zedong et Enver Hoxha ont eu des mérites (et un grand courage) dans la défense du marxisme-léninisme contre le révisionnisme moderne. Cela dit les ML issus du PCMLF sont divisés sur l'apport respectif de ces deux dirigeants. »
La division date de l'après 1976 ! »

Oui et ?

Finimore a écrit : « « SMT a écrit :
Pour l'URCF, le débat doit se mener sur des bases matérialistes mais l'attachement à Mao ou Enver ne peut être une condition de l'unité d'action et du dialogue entre organisations communistes, ce qui nous unit c'est la défense de la théorie et pratique de Marx-Engels-Lénine-Staline ! »
Pourtant le fameux CNU dont l'URCF est membre, a bien appliqué le rejet des "orgas maos" lors de sa constitution ! De plus, zapper Mao est une grossière erreur. »
Comme déjà expliqué sur ce topic (encore), l’urcf ne zappe pas mao. Le CNU n’est pas l’urcf. Notre position n’est pas du tout contradictoire avec celle du CNU. Et les « orgas maos » comme tu dis, n’ont qu’à demander à être membre du CNU si elles le souhaitent.

Finimore a écrit : « « SMT a écrit :
Ceux qui étaient dans le PCF, à condition qu'ils militent effectivement à la base (sous entendu et pas aux ordres des révisos), ont pu participer et initier des luttes locales: logements, contre les licenciements et acquérir ainsi des notions pratiques de la lutte de classes. »
Les militants ML (principalement PCMLF, PCRML, UCFML) ont combattu dans la classe ouvrière les positions et les pratiques du P"C"F notamment ces conceptions dans les luttes. »

Désolé mais il y avait ds des « coins reculés » de la France (et sans internet à l’époque…) où on ne savait pas que le pcmlf existait (ou autre) et où il n’y avait que le pcf : qd on s’y battait contre une expulsion de logement de la cité, une coupure, pour une réintégration….cela apprend comment s’organiser concrètement pour faire face aux forces de l’ordre bourgeois etc…Certes les espoirs de tentatives de récupération des chefs et suivistes révisos ou réformistes ne manquaient pas mais pouvaient rester en sourdine face à des travailleurs spontanément radicaux.

Finimore a écrit : « « SMT a écrit :
La tâche actuelle est d'organiser l'union et parfois les retrouvailles des artisans des deux ruptures avec le révisionnisme (celle des années 60 et celle des années 90)."
Là non plus je ne suis pas d'accord, car il n'y a pas deux ruptures avec le révisionnisme. Le refus de la mutation social-démocrate du P"C"F des années 90 ne peut pas être qualifié de deuxième rupture avec le révisionnisme, ni être mise sur le même plan que la rupture des années 60. »

Il est faux de dire que ceux ayant rompus dans les années 90 l’ont fait par refus du pcf social-démocrate : que fais-tu de ceux qui après avoir quitté le pcf dans les années 60 et après l’échec du pcmlf sont revenus au pcf (notamment pour ne pas se détacher provisoirement des ouvriers (trompés) sympathisants ou pcf et les gagner) ? que fais-tu de ceux qui n’étaient pas nés ds les années 70 ou qui n’avaient pas 14 ans (par exemple) ? Que fais tu de ceux qui ds des coins reculés de la France (re : et sans internet) ne savaient même pas que pcmlf ou autre existaient et sont allés au pcf pensant qu’il était communiste puis s’en sont détachés plus ou moins vite dans les années 90 ?
Enclenche ! Change de braquet.

Finimore a écrit : « « SMT a écrit :
L'URCF considère Enver Hoxha comme un éminent marxiste-léniniste, défenseur de l'oeuvre de Staline. Quant à Mao, nous considérons qu'il dirigea une révolution nationale-démocratique anti-impérialiste qui à bien des égards, peut guider nombre de pays confrontés à la domination de l'impérialisme et aux survivances du féodalisme.

Ce que tu dis de Mao, même les trotskistes peuvent le dire ! »
Je n’ai pas dit que ça sur Mao (rappel).
Et enfin tu me mets du baume au cœur ! : je ne savais que les trotskos donnait le même sens que nous à l’impérialisme, qu’ils avaient intégré l’impérialisme, c’est à dire aussi la loi de l’inégalité de développement et du maillon faible sur la chaines des états impérialistes…Les troskos sont léninistes…une Victoire ! On a gagné les trotskos, faut prévenir ce qui reste du MCI ! (PS : ce sont les trotskos de France ou du monde entier qui sont devenus léninistes ? ).

Finimore a écrit : « « SMT a écrit :
« Nous sommes aussi les héritiers du PCMLF et du PCRML, l'étude de leurs mérites et insuffisances va faire l'objet d'une prochaine étude théorique de l'URCF, apprendre de leur expérience est indispensable pour reconstruire un parti communiste de type bolchevique. »
J'ai déjà entendu ça ! »

Ne sois pas impatients…c’est qd même pas à nous que tu vas reprocher de ne pas sortir des documents ou études théoriques publiques ! ! : un document de 100 pages fin 2003, un autre de 100 pages en 2005, un programme en 2007 et je ne parle même pas du journal Intervention communiste (exemples : 10 articles sur « l’urss sauvé l’humanité », 5 ou 6 je sais plus sur « la question de Staline : XXème congrès la revanche du social-démocratisme » traduit par les russes, sans parler d’analyses : Front populaire ; élections…)., un à venir de 100 pages.

Quand au pcmlf, je te confirme (sans le déconnecter de ce que j’ai déjà dit sur pcmlf-mérites) que lui aussi a fait ressurgir de l’économisme notamment ds le travail en direction des entreprises, en cantonnant parfois la politique communiste ds les usines à être le M+ du syndicat, ou à politiser le social.

Finimore a écrit : « A partir du moment ou tu nies totalement l'existence politique du social-impérialisme, il n'y a rien d'étonnant à ce que tu déformes les faits. Car ni Mao, ni la T3M n'ont écrits que le social-impérialisme était l'ennemi UNIQUE. … »

Je n’ai pas parlé de mao ni de la T3M. Je souligne (à nouveau) ce que j’ai écrit pour ceux qui ne « comprennent » pas : « Cette théorie en pratique a abouti à ne considérer l'URSS comme principal puis unique "ennemi des peuples", surtout… ».

Et tu continues « Ils ont toujours mis en avant la lutte contre les rivalités -inter-impérialistes- des 2 superpuissances URSS et USA. Prétendre ou écrire l'inverse, est un mensonge. »

Attention tu parles de mensonges ? voilà la réalité :

Finimore a écrit le : « La conception " des 3 mondes " est logique , cohérente. Toutes les interprétations et développements issues de l'analyse initiale disent en respecté l'esprit, le sens etc...
« C'est en ce sens que si les deux superpuissances sont, toutes deux, l'ennemi principal des peuples et le principal fauteur de guerres et d'un troisième conflit mondial, c'est l'URSS qui est, de par sa position historique, la plus dangereuse et la plus agressive des deux " - Front-Rouge (PCRML) nvelle série n°3 –1978 »

Et j’avais répondu déjà : « la théorie des "trois monde" qui constitue une révision de la théorie léniniste de l'impérialisme , ce qui eut pour effet de pousser les dirigeants du PCMLF (…) à considérer aussi comme le montre un de tes documents, Finimore, que l’urss était un pays plus dangereux et plus menaçant que les USA, ce que ne confirme pas le devenir de ces deux pays (disparition de l’urss et « hégémonie » des USA). »

Prochaine réponse au mess de Xuan du 14/12/06.

Et un mot à Ossip (pour lever les doutes) qui a écrit après Xuan « Surtout, j'espère que cette façon de nous jouer des "inorganisés" n'est pas une façon de nous la jouer genre grosse orga face à la petite. Vu l'Etat des forces des uns et des autres ce serait vraiment un argument de bas-étage. »

En effet même si une orga est 50 ou 100 fois plus grosses que d’autres petites, vu l’état des forces, personne ne peut se la jouer « grosse orga » m-l, reconnue par la classe ouvrière de France.

Et Ossip encore « De même j'espère que cette façon de jouer du "je ne vais plus pouvoir venir souvent sur le forum" n'est pas liée au CNU et à l'avis que nous avons ici sur cette initiative "unitaire"... (j'aurai l'occasion d'y revenir). »

Pas du tout , pas de fantasme ! Même pas eu le temps de lire le topic « CNU », je n’ai fait que le survoler, il semblerait que les admin soient « contre » le cnu, oui et alors ? rien à voir avec mon temps.
sti
   Posté le 14-01-2007 à 01:16:33   

" En Albanie, le développement économique lui-même prend un sens nouveau – celui de la constitution socialiste.
La politique est partout au poste de commandement.
Visitons chaque atelier de n’importe quelle usine : des ouvriers au directeur, chacun raconte l’histoire de son entreprise en termes de bataille politiques.
Beaucoup de travailleurs ont pu voir, par exemple, que les experts soviétiques, après la mort de Staline et l’arrivée de Khrouchtchev au pouvoir, ont refusé de participer soit à la construction de l’usine, soit à la formation du personnel albanais. Ils ont constaté que la recherche des minerais et du pétrole a été sabotée par Moscou. […]
… depuis la mort de Staline, L’Albanie a bénéficié d’un seul appui extérieur : celui de la république populaire de Chine.
Pékin parle à ce propos de « soutien réciproque ». Les révolutionnaires chinois considèrent comme très important à l’échelle mondiale l’existence d’un pays européen qui soit resté fidèle au marxisme et au léninisme après la trahison de Khrouchtchev. Par son exemple, par ses actes, par ses liens avec le mouvement ouvrier, l’Albanie constitue un bastion. Elle résiste avec honneur aux attaques de l’impérialisme international et de ceux qui, à Moscou, rêvent de s’entendre, de se réconcilier avec les capitalistes.
[…]
Depuis la mort de Staline, les experts soviétiques se rendaient de plus en plus insupportables à ce peuple fier.
En outre, ils coûtaient très cher. Un ingénieur fraîchement arrivé de Moscou touchait un traitement égal à quatre fois celui du président de la république populaire d’Albanie.
[…]
Le peuple albanais accueil l’aide chinoise en lui donnant son véritable sens : celui d’une solidarité politique et par conséquent d’une fraternité de combat.
C’est ainsi que la construction des installations thermo-électriques de Fieri devait être achevée en 1961-1962. Mais le gouvernement de Moscou, en raison de son conflit idéologique avec le parti albanais, a tout d’abord freiné la mise en place des programmes, puis, en 1962, annulé, sans consulter Tirana, tous les accords qui liaient les deux pays.
A ce moment le gouvernement Chinois – sans même attendre la signature d’une convention officielle - a repris le projet sur de nouvelles bases techniquement plus moderne. […]
Politiquement, les travailleurs de la centrale de Fieri sont ainsi amenés à comprendre l’histoire de cette réussite industrielle comme une victoire dans la bataille engagée contre le révisionnisme, c’est à dire contre la politique opportuniste de droite affirmée par Moscou, et contre le social-impérialisme, c’est-à-dire l’utilisation de la force économique d’une grande puissance pour s’emparer du pouvoir de fait dans un pays étranger. […]
La rupture totale de l’URSS avec toute tradition de solidarité a été cruellement ressentie dans un pays où le souvenir du soutien désintéressé reçu au temps de Staline reste vivant. […] Les révolutionnaires albanais ont la conviction d’avoir été trahis. […] ils se savent aujourd’hui menacés par les armées du pacte de Varsovie. […]
La rupture avec les dirigeants de Moscou a, certes, une base théorique. Mais elle ne n’est pas limitée à un débat intellectuel. Elle a été, elle est toujours constatée, ressentie, vécue comme une trahison. A une date donnée, les experts soviétiques ont commencé à saboter les projets et les programmes industriels. Les géologues sont devenus brusquement incapables de déceler l’existence d’un minerai, là même où, dès leur départ, il a été reconnu et extrait sans aucune difficulté.
En 1962 les albanais ont terriblement souffert. La production agricole s’effondrait, faute de pièces détachées pour réparer les machines agricoles, faute de tracteurs, faute d’engrais chimique, de camions, de wagons, de cars. Toutes ces livraisons soviétiques étaient prévues par le plan. Les denrées alimentaires faisaient défaut. Et Khrouchtchev ne daignait même pas répondre lorsque les albanais lui rappelaient les engagements pris.
Le blocus décrété par Moscou a donc profondément marqué l’ensemble de la population, alors privée de ravitaillement et de transports, donc cruellement atteinte dans sa vie de tous les jours. "

[…]
Gilbert Mury, Albanie, Terre de l’homme nouveau.
Je me permets de poster ce petit extrait tiré, non pas d’une résolution ou grande analyse produite par Avant-Garde, mais le témoignage d’un marxiste Léniniste qui a prouvé son attachement aux deux bastions de construction du socialisme de son époque.
Lorsque que l’on parle du révisionnisme moderne, il est impératif de comprendre à quoi cela correspond dans la lutte politique pour le socialisme, pour les intérêts politiques de la classe ouvrière et comment cette même classe a pu en être affectée dans sa chair à quelque endroit du monde.
Après cela, s’arrêter sur « l’aide soviétique aux pays du tiers-monde » sous le révisionnisme moderne alors que l’on sait que cette aide était destiné à s’approprier le pouvoir économique sur place et l’instauration de régime politique fantoche à la solde de Moscou et donc clairement dans le camp du révisionnisme, c’est d’une part ne rien comprendre aux conséquences du point de vue ouvrier, de la lutte de classe à cette époque et d’autre part au danger pour le mouvement ouvrier que cela représentait de l’extérieur (des états révisionnistes vers les états socialistes et les partis communiste) et de l’intérieur (dans ces mêmes états socialistes), la preuve en étant l’échec tragique devant lequel nous faisons face aujourd’hui et les stigmates qu’il nous en reste apparemment dans la pensée intellectuelle …
Gilbert Mury nous donne aussi une définition du social-impérialisme remis dans son contexte historique.
Au passage, je suis moins choqué par le "traitement" reçu par les ingénieurs soviétique à cette époque pour leur "travail" que je suis assez "admiratif" (si on peut dire) de la rigueur politique d'Enver Hoxa ...