Forum Marxiste-Léniniste
Forum Marxiste-Léniniste
Administrateurs : Finimore, ossip, Xuan
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Théorie  l'impérialisme, le Tiers Monde et la Chine 

 une nouvelle monnaie pour le monde ?

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1 - 2 - 3 - 4 - 5Page précédentePage suivante
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 06-05-2019 à 23:58:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Russie réduit drastiquement ses opérations en dollars

https://fr.sputniknews.com/russie/201905061041010706-russie-dollar-abandon/


06.05.2019
Les experts du réseau d'audit international FinExpertiza ont calculé qu'en cinq ans de sanctions la Russie avait réduit ses opérations internationales en dollars de presque 13%, tout en augmentant la part de l'euro et du rouble de 26% et de 14% respectivement. Dans quels secteurs le dollar se fera-t-il évincer le plus dans les années à venir?

En cinq ans, la part de la monnaie américaine dans les paiements russes dans le cadre de contrats étrangers a diminué jusqu'à 56% (388 milliards de dollars), alors qu'il y a cinq ans ce chiffre dépassait 80%, constatent les experts de FinExpertiza. Les experts indiquent que c'est les menaces des Etats-Unis de débrancher la Russie du système interbancaire SWIFT qui ont poussé Moscou à renoncer au dollar dans le commerce extérieur.

Le dollar est évincé par l'euro et le rouble — leur part dans l'ensemble des opérations étrangères a augmenté respectivement de 22% et de 20%.
«La tendance d'abandon du dollar au profit du rouble dans le commerce extérieur est flagrante. C'est un chemin vers une plus grande stabilité de l'économie russe, une protection contre les sanctions. Cela concerne avant tout les exportations, car la vente de marchandises moyennant la monnaie du pays vendeur est un ordre naturel des choses» , explique Elena Troubnikova, présidente du conseil d'administration de FinExpertiza.

En effet, la réduction des opérations en dollars est due en grande partie à une forte diminution des échanges entre Moscou et Washington. L'an dernier, cet indice n'a pas dépassé 25 milliards de dollars. A titre de comparaison: les échanges avec la Chine et l'UE s'élèvent respectivement à 108 et à 294 milliards de dollars. Par ailleurs, les analystes soulignent que la part du rouble dans les exportations avec la Chine a été multipliée par plus de cinq, et la part du yuan dans les importations — pratiquement par neuf.

La minimisation du risque de pertes économiques suite aux fluctuations du cours de change est un autre argument de poids au profit des paiements en monnaie nationale avec les plus grands partenaires commerciaux. Par exemple, en 2018, l'écart entre les indices minimaux et maximaux du dollar en Russie était de 20,5%, contre 16,6% pour l'euro et 14,4% pour le yuan.

A l'avant-garde

Les plus grandes compagnies d'exportation russes sont les principaux conducteurs des paiements en monnaies nationales. L'an dernier déjà, le directeur général adjoint de Severstal Alexeï Koulitchenko parlait dans une interview à l'agence Bloomberg de l'abandon des exportations en dollars car la moitié partait à destination de l'UE en échange des euros désormais.

La société Alrosa avait alors parlé de premiers succès. En août, les représentants de cette compagnie ont annoncé des contrats en roubles pour la fourniture de diamants en Chine et en Inde.

A noter que la part du rouble dans les importations indiennes de Russie a atteint 37% l'an dernier, sachant qu'au dernier trimestre ce chiffre a culminé à 53%. Un rôle important a été manifestement joué par le contrat en roubles pour la fourniture de systèmes antiaériens S-400 Triumph, qui a coûté à New Delhi, selon les estimations, 330 milliards de roubles (environ 5 milliards de dollars).

Les plus grands fournisseurs d'hydrocarbures ne restent pas non plus à l'écart. En mars, Gazprom export a annoncé le premier contrat de l'histoire en roubles pour la vente de 80 millions de mètres cubes de gaz au terminal allemand NCG via sa propre plateforme électronique.

Nombre d'analystes sont persuadés qu'à court terme les compagnies énergétiques russes deviendront les principales locomotives du passage aux paiements en monnaies nationales. Cela concerne avant tout Gazprom et son gazoduc Sila Sibiri (Force de la Sibérie), qui entrera en service à partir du 1er décembre. Le contrat en vigueur à hauteur de 400 milliards de dollars suppose une fourniture annuelle de 38 milliards de mètres cubes de gaz en Chine pendant 30 ans.
Cela remplira le marché de change russe avec des yuans et permettra de s'en servir pour l'achat de produits en provenance de Chine.

«Le cours de change du yuan est de facto contrôlé. Les risques liés à la volatilité sont minimes, même en comparaison avec l'euro. Des projets aussi importants que l'achat du gaz acheminé par Sila Sibiri pousseront Moscou et Pékin à accélérer le passage des transactions aux monnaies nationales» , suppose Pavel Gribov, maître de conférences à la chaire de sécurité économique à l'Académie russe de l'économie nationale et d'administration publique auprès du président de la Fédération de Russie.

Un fusil enrayé

Des tendances similaires sont également observées dans d'autres pays, sachant que l'argument le plus convainquant est la politique économique de Donald Trump. Dans ses tentatives de faire effondrer l'économie de l'un de ses principaux adversaires, l'Iran, l'an dernier déjà le locataire de la Maison-Blanche a interdit au monde entier d'acheter du pétrole iranien.

La Chine, l'Inde, la Corée du Sud et bien d'autres se sont retrouvés dans la zone à risques. Ce qui a servi de point de départ à un abandon massif du dollar.
«Plus le dollar est utilisé comme une arme contre certains pays, plus il est probable que ces mêmes pays recherchent une alternative à la monnaie américaine. Même si un certain temps sera nécessaire pour renverser le dollar de son trône, la politique actuelle des Etats-Unis accélérera son déclin» , écrit le journal britannique The Daily Telegraph.

Les consommateurs du pétrole iranien inventent de toute urgence des moyens permettant d'esquiver les sanctions américaines. L'Inde s'est entendue avec l'Iran sur les fournitures en roupies, et à son tour Téhéran s'en servira pour les importations indiennes.
L'UE, qui souhaite également commercer avec l'Iran, a mis au point un canal de liaison interbancaire spécial SPV, qui n'est pas soumis au contrôle des Etats-Unis. Et à en croire le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, l'Europe n'a certainement pas l'intention de l'utiliser pour les transferts en dollars.
«Il est absurde que l'Europe paie plus de 80% de sa facture énergétique, qui s'élève à 300 milliards d'euros par an, en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d'énergie viennent des Etats-Unis» , avait déclaré Jean-Claude Juncker lors de son allocution annuelle.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 16-05-2019 à 19:45:50   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La guerre US vs RPC se déroule sur le front commercial, technologique, financier (et y compris militaire sous forme de provocations en mer de Chine).

http://www.globaltimes.cn/content/1150205.shtml

Les mesures de rétorsion financières sont comme le reste à double tranchant. La Chine est en position de créancier vis à vis des avoirs US mais une action brutale serait définitive et elle ne veut pas utiliser ce procédé. Par contre son action se fait progressivement et vise la multilatéralité, pour diminuer le poids du dollar dans le monde.


Les avoirs du Trésor américain en Chine ont atteint leur plus bas niveau en deux ans

Par Shen Weiduo Source: Global Times Publié le: 2019/5/16 18:43:40

Le geste de Pékin reflète l'évitement des risques et le soutien au yuan

La Chine a ramené ses avoirs en obligations du Trésor américain en mars à leur plus bas niveau en près de deux ans, une tendance qui devrait se poursuivre alors que Pékin cherche à éviter les risques croissants tout en soutenant le yuan dans un climat d'incertitude croissante concernant les relations commerciales bilatérales, ont indiqué des experts.
Selon les données publiées mercredi par le département du Trésor américain, les avoirs de la Chine ont diminué pour la première fois en quatre mois en mars, tombant de 10,4 milliards de dollars en un mois à 1,12 billion de dollars. Il s'agissait du niveau le plus bas depuis mai 2017, lorsque les avoirs s'établissaient à 1 010 milliards de dollars.
C'était aussi la première fois que la Chine réduisait ses avoirs en dette américaine depuis novembre 2018. De juin à novembre dernier, elle réduisait ses avoirs en dette américaine chaque mois. En novembre 2018, elle a réduit ses avoirs de 17,5 milliards de dollars, soit la plus importante réduction en 14 mois.
Cette décision intervient alors que la Chine risquait de vendre certaines de ses positions au Trésor américain comme tactique de la guerre commerciale avec les États-Unis - une idée décrite par certains médias étrangers comme une "option nucléaire" qui pourrait nuire considérablement à l'économie américaine.

La Chine a réagi lundi contre les hausses tarifaires américaines de 200 milliards de dollars de marchandises chinoises, annonçant des droits de 5% à 25% sur plus de 5 100 produits en provenance des États-Unis d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Les experts ont toutefois déclaré que la réduction des avoirs du Trésor américain ne visait pas à contrer les États-Unis et que la Chine n’avait pas besoin de le faire à l’heure actuelle. Si les relations commerciales continuent à se détériorer, toutes les options seraient sur la table.
"Si la Chine libère la dette américaine, d'autres pays pourraient suivre, provoquant ainsi une hausse de ses taux d'intérêt qui affectera grandement l'économie américaine" , a déclaré Dong Dengxin, directeur du Finance and Securities Institute de l'Université des sciences et technologies de Wuhan, a déclaré au Global Times jeudi.
Malgré la réduction de mars, la Chine est restée le principal détenteur d'obligations du Trésor américain, suivie du Japon avec des avoirs de 1,08 billion de dollars.

Éviter les risques

Les experts ont déclaré que les principales raisons de la décision de la Chine étaient d'éviter les risques financiers, de réagir aux incertitudes de l'économie américaine et de disposer des liquidités nécessaires pour lutter contre la dépréciation du yuan.
La politique étrangère des États-Unis "America First" et ses caprices ont affecté ses relations avec les autres pays, y compris ses alliés, accroissant les incertitudes de son économie. Ainsi, la Chine doit diversifier ses réserves de change, principalement constituées d'actifs libellés en dollars américains, pour éviter les risques potentiels, a déclaré Dong.
Le principal vendeur de titres du Trésor américain en mars a été le Canada, qui a procédé à un dumping de la dette américaine pour une valeur de 12,5 milliards de dollars, la plus importante réduction depuis juillet 2011. La Chine était le deuxième vendeur en importance. L'Allemagne, la France et l'Australie ont également réduit leurs avoirs en mars.
"La guerre commerciale en cours avec les Etats-Unis a rendu la diversification plus urgente pour la Chine, mais les ventes devraient se faire à un rythme très modéré et dans une mesure limitée pour éviter les turbulences du marché mondial" , a déclaré Dong.
La diversification est également en ligne avec la politique financière globale de la Chine au cours de l'année écoulée, a noté Dong. "La Chine respectera sa politique d'ouverture financière, attirera les investissements étrangers et renforcera ses relations commerciales avec davantage de pays d'Europe et d'Asie afin de réduire sa dépendance à l'égard des États-Unis et du dollar" .
Zhou Yu, directeur du Centre de recherche sur les finances internationales à l'Académie des sciences sociales de Shanghai, a déclaré jeudi au Global Times que la Chine pourrait acheter davantage d'or et que les dettes publiques libellées en d'autres devises, telles que l'euro et le yen, seraient diversifiées et optimisées. réserves de change.
"Le mouvement vise également à stabiliser le taux de change du yuan, qui a été soumis à des pressions en raison de la guerre commerciale qui dure depuis plus d'un an" , a déclaré Zhou.

Lundi, le taux de change du yuan a atteint son plus bas niveau par rapport au dollar américain depuis le 24 décembre 2018. Le yuan s'est affaibli à 6,92 lundi et a légèrement rebondi à 6,91 jeudi à l'heure de la presse.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 20-06-2019 à 19:28:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Russie, la Chine et le Venezuela s'efforcent de réduire leur dépendance à l'égard du dollar américain

18 Juin 2019

Caracas, 18 juin AVN

La politique économique internationale agressive de l'administration du président américain Donald Trump accroît la méfiance envers le dollar. La Russie, la Chine, l'Union européenne et le Venezuela travaillent sur des formules pour réduire leur dépendance vis-à-vis de la monnaie américaine.

Face aux sanctions croissantes des États-Unis contre plusieurs pays du monde, certains développent de nouveaux mécanismes de transaction dans lesquels la politique de Washington ne peut intervenir.

Le dollar, " en tant que monnaie de réserve mondiale, est devenu un outil de pression pour le pays qui a émis cette monnaie contre le reste du monde. La confiance dans le dollar est en baisse" , a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors du Forum économique international à Saint-Pétersbourg au début du mois, admettant que ces changements nécessitent un réexamen du rôle de la monnaie américaine, selon Russia Today.

cet égard, la Russie est en train de mettre au point des systèmes d'échange de monnaies nationales avec ses deux principaux partenaires économiques : l'Union européenne et la Chine.

Le vice-premier ministre russe Antón Siluánov et le commissaire européen à l'énergie, Maros Sevcovic, sont convenus le 13 juin de créer un groupe de travail chargé de remplacer le dollar par les monnaies nationales dans les relations commerciales entre la Russie et l'UE.

Le 5 juin, lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Russie, les dirigeants des deux pays ont signé un accord pour développer les paiements transfrontaliers en yuan et en roubles.

D'autre part, les pays membres de Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) développent un système de paiement qui leur permettra d'utiliser leurs propres devises nationales pour les transactions transfrontalières au sein du bloc.

Le système Petro

En ce qui concerne le Venezuela, le gouvernement du président Nicolas Maduro a approuvé la création de la monnaie crypto Petro, pour réduire l'utilisation du dollar dans les opérations financières. Bien que la mesure ait été bloquée pour certains marchés, en raison de l'hégémonie américaine, Petro a une référence internationale dans les transactions commerciales avec des pays alliés comme la Russie et la Turquie, qui ont accepté la cryptomoneda comme élément d'échange.

Au cours de la période de pré-vente en octobre 2018, Petro a reçu des offres d'achat de 133 pays, et le chef de l'État vénézuélien a annoncé la mesure de vendre du pétrole dans des devises telles que le yuan chinois, le rouble russe et la roupie indienne, afin de réagir aux sanctions illégales de Washington contre Caracas.

Ce développement s'ajoute aux innombrables propositions des banques vénézuéliennes pour promouvoir leur propre plateforme de paiement et réduire leur dépendance vis-à-vis des franchises internationales telles que Visa et Mastercad.

Dans ce contexte, la Banque centrale du Venezuela (BCV) a récemment annoncé l'entrée en vigueur de trois nouveaux projets de billets : 10 000, 20 000 et 50 000 bolivars, afin de renforcer le cône monétaire actuel. La circulation de ces billets permettra de consolider les paiements et d'accélérer les transactions, contribuant ainsi à la stabilisation monétaire du pays, a déclaré l'économiste vénézuélien Tony Boza.

source : http://www.avn.info.ve/node/474288

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 14-07-2019 à 22:53:10   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un article de Suptnik sur ce projet chinois, à suivre...

Vers un «yuan numérique»: la Chine met les bouchées doubles quant à sa propre cryptomonnaie


https://fr.sputniknews.com/economie/201907141041655202-vers-un-yuan-numerique-la-chine-met-les-bouchees-doubles-quant-a-sa-propre-cryptomonnaie/

11:30 14.07.2019

La Banque centrale de Chine accélère l'élaboration de sa propre cryptomonnaie.

Selon le directeur du département d'études de la Banque populaire de Chine Wang Xin, qui a fait cette annonce pendant un séminaire à l'université de Pékin, le programme de développement du «yuan numérique» a déjà été approuvé par le Conseil d’État.

A son élaboration participent notamment des structures commerciales, afin que le nouveau produit soit compétitif sur le marché. Le responsable de la Banque centrale a noté que le régulateur financier suivait de près le développement de la cryptomonnaie mondiale Libra, dont la création a été récemment annoncée par Facebook.

Plus tôt, le directeur adjoint du département des paiements et des virements de la Banque de Chine Mu Changchun avait écrit dans sa rubrique de la revue financière Caixin que les cryptomonnaies, y compris Libra, devaient être régulées par les banques centrales.

C'est probablement la possibilité même de l'apparition d'un véritable moyen de paiement international qui a poussé les autorités chinoises à accélérer leur propre travail pour ne pas manquer l'opportunité de participer activement à la création d'un nouveau système financier mondial.

Yuan numérique

Cela fait déjà plusieurs années que les autorités chinoises planchent sur l'élaboration de leur propre cryptomonnaie. La Banque de Chine détient déjà 78 brevets dans le domaine des cryptomonnaies et encore 44 brevets liés à la technologie de chaîne de blocs [blockchain].

Plus tôt, le vice-président de la Banque centrale Fang Yifei notait que le yuan numérique devrait finalement remplacer l'appareil monétaire M0 [l'argent liquide en circulation]. L'abandon progressif de l'argent liquide est une tendance mondiale flagrante et particulièrement visible en Chine, où les paiements mobiles prévalent déjà dans les achats quotidiens de la population. Il est donc tout à fait plausible que les autorités chinoises veuillent créer un analogue à part entière au yuan fiduciaire.
Peu d'informations étaient disponibles jusqu'à présent sur les avancées du travail de création du crypto-yuan. Mais après la publication par Facebook du Livre blanc de Libra, les responsables chinois ont mis les bouchées doubles.

Quid des avantages de Libra?

Le fait est que la monnaie Libra annoncée par Facebook est très différente techniquement et conceptuellement des autres cryptomonnaies, notamment du Bitcoin. Libra sera contrôlée par un consortium de plusieurs dizaines de grandes compagnies financières et technologiques, notamment Visa, Mastercard, Paypal, eBay, Uber et Lift. Ce consortium sera également responsable du processus et de l'émission de la nouvelle cryptomonnaie. Libra est une «stable coin» qui sera garantie avec des actifs fiables: des dépôts et des titres de valeur de plusieurs pays avec des monnaies fiables.

Autrement dit, Libra est pensée comme un moyen de paiement supranational. Les DTS - droits de tirage spéciaux - en sont l'analogue le plus proche aujourd'hui. Mais contrairement à ces derniers, Libra doit être un moyen d'échange parfaitement liquide avec des paiements transfrontaliers accessibles à la grande majorité de la population de la planète, qui prendraient quelques secondes.

Après la crise de 2008 la Chine avait proposé de créer une nouvelle monnaie mondiale de réserve sur la base des DTS pour se débarrasser de la dépendance envers le dollar. C'est pourquoi le concept Libra plaît globalement à la Chine, explique à Sputnik Liu Dongmin, directeur du Centre des finances mondiales à l'Institut d'économie mondiale et des finances affilié à l'Académie des sciences sociales de Chine.

«Du point de vue du maintien de la stabilité du système monétaire international, les monnaies supranationales en tant que principal moyen de paiements internationaux sont une solution relativement bonne. Par rapport à une monnaie souveraine, cette monnaie garantira mieux la stabilité financière mondiale. Mais de tels projets n'ont pas encore été réalisés à ce jour» , ajoute l'expert.

L'hégémonie du dollar dans les paiements internationaux est critiquée par de nombreux pays, Chine y compris. Mais l'attachement des prix de différents produits et services à une seule monnaie, le dollar, était pratique dans le commerce international. Le concept Libra, d'une part, est juste, mais pourrait aussi créer de nombreux problèmes.
Par exemple, le Livre blanc indique que la monnaie Libra peut être facilement convertie en monnaies fiduciaires. Mais les acteurs du consortium de gestion sont des compagnies privées qui ne peuvent pas physiquement fournir une quantité suffisante de liquidités. Seules les banques centrales ont cette possibilité, c'est pourquoi Libra a besoin de régulateurs financiers pour fonctionner normalement, explique Liu Dongmin.

«Il faut que les banques centrales de différents pays mettent au point des mesures de régulation pour Libra. Qui plus est si cette cryptomonnaie était promue comme un moyen de paiement dans le monde entier. Parce que toute monnaie mondiale, quels que soient ses principes de base, exercera une certaine influence sur la souveraineté monétaire et la sécurité financière de certains pays. Par exemple, en ce qui concerne la souveraineté monétaire, une cryptomonnaie mondiale pourrait remplacer les monnaies faibles de certains pays pour les évincer progressivement. Les individus essaieront de payer avec la monnaie mondiale plus stable, ce qui exercera encore plus de pression sur le cours des monnaies nationales.»

Cryptomonnaies nationales

Il est possible de protéger bien plus efficacement la souveraineté de la monnaie nationale si on crée une monnaie numérique nationale répondant aux tendances actuelles du développement financier, indique l'expert. Si la Chine lançait le yuan numérique, ce serait la première cryptomonnaie nationale dans le monde garantie par une monnaie fiduciaire stable.

Des tentatives de créer des cryptomonnaies nationales ont déjà été entreprises. Par exemple, le Venezuela a lancé El Petro garantie avec des actifs pétroliers. Mais compte tenu de la situation économique du Venezuela, El Petro peut difficilement revendiquer le statut de moyen de paiement international.

La situation avec le yuan numérique est différente. Le crypto-yuan émis par la Banque centrale de Chine, disposant de tous les avantages techniques d'une cryptomonnaie, pourrait mériter la confiance sur les marchés mondiaux et accroître significativement le niveau d'internationalisation de la monnaie chinoise. Et si Libra ou une autre monnaie supranationale était lancée, la Chine, compte tenu de son expérience et de ses capacités, pourrait influer sur la mise en place des règles de fonctionnement du nouveau système financier international.


Lire aussi : Pour contourner les sanctions US, l’Iran lance sa propre cryptomonnaie basée sur l’or

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 14-07-2019 à 23:20:13   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les alliés des États-Unis se débarrassent eux aussi du dollar



https://fr.sputniknews.com/economie/201906201041481569-les-allies-des-etats-unis-se-debarrassent-eux-aussi-du-dollar/

20:00 20.06.2019URL courte16733
La part du dollar dans les réserves de change mondiales a atteint son minimum depuis le début du siècle. Jamais, en 20 ans, les banques centrales du monde n'avaient détenu aussi peu d'obligations américaines.

En avril, c'est l'un des alliés des Américains, le Royaume-Uni, qui est arrivé en tête des plus gros vendeurs de bons du Trésor US. Comment la dédollarisation s'est-elle répandue dans le monde entier?

Un minimum historique
En 2018, le dollar représentait 61,7% des réserves de change de différents pays: le taux le plus bas depuis vingt ans. Comme le note dans sa revue de juin la Banque centrale européenne (BCE), le dollar reste une monnaie de réserve mondiale, mais son leadership a significativement vacillé.

Depuis la crise financière mondiale de 2008, quand les banques centrales avaient stocké une quantité maximale de devise américaine, la part du dollar a diminué de 7 points.

En 2018, les pays émergents ont activement vendu leurs dollars et leurs obligations américaines. L'Argentine, la Chine, Hong Kong, l'Inde, l'Indonésie, la Thaïlande et la Turquie ont vendu des obligations pour près de 200 milliards de dollars. Certains ont eu besoin d'urgence de liquidités en dollars pour stabiliser leur propre monnaie, d'autres ont renoncé aux actifs américains à cause des conflits avec Washington.

«L'objectif de la plupart des pays consiste à réduire leur dépendance envers le dollar au vu des menaces de sanctions américaines. En Turquie, le portefeuille d'obligations du Trésor américain n'a jamais été aussi maigre. Ils ont pratiquement tout vendu» , indique le quotidien turc Sabah.

Par contre, le fait que des pays développés vendent leurs actifs américains, y compris les alliés traditionnels des États-Unis, est une tendance complètement nouvelle. Ainsi, en avril, le Royaume-Uni a vendu d'un coup 16,3 milliards de dollars d'obligations américaines.

Mais c'est la Chine, le plus grand détenteur étranger de dette américaine (1.100 milliards de dollars), qui est en tête. En raison de la guerre commerciale qui l'oppose à Washington, Pékin a vendu 60 milliards d'obligations en un an, et encore 20 milliards supplémentaires en avril 2019, réduisant ses réserves à leur minimum depuis deux ans. Le Japon, deuxième créancier des USA, ne se laisse pas non plus distancer : en avril, Tokyo a vendu 11,07 milliards de dollars d'actifs.

Les craintes se renforcent: la Chine aurait-elle l'intention de ne plus faire partie des principaux créanciers de l'Amérique? Les analystes affirment que ce scénario est peu plausible. La dévaluation inévitable des obligations dans ce cas serait plus nuisible pour les Chinois que pour les Américains, ainsi que pour toute l'économie mondiale.

Cependant, indique l'agence de presse Bloomberg, Pékin pourrait réduire à tout moment de plusieurs dizaines de milliards de dollars ses investissements dans ces actifs pour maintenir le cours du yuan.
«Si la Chine lançait la vente d'obligations américaines, cela serait moins lié aux nouvelles taxes qu'à la régulation de sa propre monnaie. Quand le reflux des capitaux se renforcera, Pékin devra protéger le yuan et vendre des obligations », a déclaré à Bloomberg Gene Tannuzzo, analyste de Columbia Threadneedle Investments.

Dédollarisation générale

La Russie est considérée comme l'un des vendeurs les plus actifs d'obligations américaines. En 2010 encore, les placements de la Banque de Russie dans les actifs américains dépassaient 176 milliards de dollars. A partir de 2014, à mesure que la pression des sanctions de Washington se durcissait, la Banque centrale réduisait son portefeuille d'obligations. Début 2019, il n'en restait plus que 14 milliards de dollars.

D'après le Trésor américain, en avril la Russie a vendu 1,6 milliard de dollars d'obligations américaines supplémentaires. A l'heure actuelle, la Banque centrale en détient 12,13 milliards de dollars - le minimum depuis 2007. Pratiquement toute la somme tirée de la vente des actifs américains par la Banque de Russie a été investie dans l'euro et le yuan.

«La part de l'euro dans les réserves de change de la Russie a augmenté jusqu'à 39%, celle du dollar a baissé jusqu'à 27% et celle du yuan a grandi jusqu'à 17%» , indique le récent rapport de la BCE.

Les banques centrales d'autres pays suivent le même chemin. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment pointé la réduction continue de la signification du dollar parallèlement à une hausse de la part de l'euro, du yen et du yuan dans les réserves des banques centrales.
«A travers le monde, les banques continuent de diversifier leurs réserves et de les retirer du dollar», a constaté le FMI dans sa revue des tendances mondiales.

Un parachute doré
Tout en se débarrassant du dollar, les pays accumulent de l'or. Selon le Conseil mondial de l'or (WGC), le volume de ce métal précieux dans les coffres des banques centrales a augmenté de 651 tonnes en un an - la progression la plus forte depuis 1971, quand les États-Unis avaient renoncé à l'étalon-or. Presque la moitié de cet or a été achetée par la Banque de Russie.

«La Russie atteint rapidement des résultats dans sa tentative de diversifier la structure de ses réserves de change en réduisant la part des actifs américains» , indique Bloomberg.

Actuellement, la réserve d'or de la Banque centrale russe est estimée à 2.112 tonnes, soit près de 87 milliards de dollars - un record dans toute l'histoire postsoviétique. En dix ans, la part de l'or dans les réserves de change russe est passée de 3,5 à 18,6%.

«L'or est la devise la plus forte du monde. Soumise à une inflation naturelle minimale, elle est une bonne assurance contre les fluctuations du dollar. C'est une ressource très liquide, et les grandes réserves d'or renforcent la confiance des investisseurs envers le rouble» , souligne le quotidien Neue Zürcher Zeitung.

Le deuxième plus grand acheteur de ce métal précieux est la Chine, avec une réserve d'or de 1.853 tonnes pour 76 milliards de dollars. Fin 2018, après plus de deux ans d'interruption, Pékin a significativement accru ses achats, ce qui a entraîné une augmentation du prix de l'or à son maximum depuis six mois à 1.300 dollars l'once.

Les analystes expliquent que l'or est également une assurance contre un défaut de paiement des États-Unis. La Chine et la Russie sont parfaitement conscientes du fait que les USA auront énormément de mal à rembourser leur dette et qu'en fin de compte l'achat d'obligations est inutile. L'effondrement du marché américain de la dette est très probable, c'est pourquoi Moscou et Pékin préfèrent investir dans l'or.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 26-07-2019 à 17:45:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Comment la Russie appelle à s’émanciper de «l’étau du dollar», selon une revue autrichienne

CC0 / geralt
https://fr.sputniknews.com/international/201907261041798203-comment-la-russie-appelle-a-semanciper-de-letau-du-dollar-selon-une-revue-autrichienne/
16:56 26.07.2019

La Russie a annoncé son intention de rejoindre le mécanisme financier INSTEX, destiné à contourner les sanctions imposées par les États-Unis au commerce avec l’Iran. Elle a ainsi montré l’exemple à d’autres pays qui pourraient chercher à s’affranchir pareillement d’un système financier contrôlé et dominé par le dollar US, selon Contra Magazin.

Moscou a annoncé vouloir utiliser le mécanisme financier européen INSTEX qui sert à contourner les sanctions états-uniennes dans le commerce avec l’Iran, rapporte la revue autrichienne Contra Magazin.

Transformer la dépendance en indépendance
Le média indique qu’après cette annonce, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a appelé d’autres nations à suivre l’exemple de Moscou afin de s’affranchir de la domination du dollar et des systèmes financiers internationaux contrôlés par les États-Unis.
«Nous devons nous défendre contre les abus politiques réalisés par le biais du dollar et du système bancaire américain. Nous devons transformer notre dépendance dans ce domaine en indépendance. Devenons multipolaires dans le domaine des finances et de la monnaie» , a-t-il déclaré.

En tant qu’exemple de ces abus, M.Riabkov a cité le Venezuela. Contra Magazin rappelle à ce propos que Washington a frappé ce pays de sanctions, lui réduisant l’accès au marché pétrolier mondial et confisquant une partie de ses actifs en recourant à diverses institutions financières internationales et à l’aide de ses alliés en Amérique latine. Sans oublier, d’ailleurs, l’or vénézuélien valant 1,2 milliard de dollars et accaparé par Londres.

Une appropriation éhontée
M.Riabkov a ajouté que «l’appropriation éhontée» de la propriété d’autrui n’était qu’ «un exemple entre autres d’une politique plus large visant à provoquer des crises de façon volontaire afin d’obtenir le changement de gouvernement et de dirigeants légitimes par des protégés américains» .
INSTEX est en mesure de torpiller le statut du dollar en tant que monnaie de réserve internationale. Surtout si cet instrument est utilisé par la Russie, laquelle sert d’exemple à d’autres pays en les appelant à s’affranchir de «l’étau du dollar», conclut le média.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 29-07-2019 à 22:42:00   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Quand la Russie se débarrasse du dollar…

par xavier dupret son site
Association Culturelle Joseph Jacquemotte
dimanche 17 février 2019
https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/quand-la-russie-se-debarrasse-du-212717?var_hasard=19173648545d3ebab6c59fc&fbclid=IwAR0zn3Fm_kgx4RE_qWrviOVZwIjLrAMHyYG0IDv07oVH6Qf-rSV7uLKZPUo

La nouvelle n’a pas fait le tour des rédactions économiques dans le monde. Pourtant, il s’agit d’un événement très important. La Russie se débarrasserait de ses réserves de change en dollars.
Ce mouvement récent s’explique indubitablement par les sanctions que les Etats-Unis ont adoptées à l’encontre de la Russie. La réponse du berger à la bergère ne s’est finalement pas fait attendre de la part de Moscou.

Clarification et description

Avant toute chose, procédons à un rapide exercice de clarification. Que sont les réserves de change ? Il s’agit des devises étrangères et de l’or que détiennent les banques centrales. Elles revêtent assez souvent la forme d’obligations du Trésor des autres Etats. De cette façon, ces réserves rapportent un intérêt. L’utilité des réserves de change pour une banque centrale consiste à disposer de devises permettant d’agir sur le taux de change de la monnaie nationale. Par exemple, si le dollar vient à s’apprécier par rapport à la monnaie d’un pays, la Banque centrale de cet Etat peut choisir de vendre des dollars qu’elle détient en réserves.

Les dollars dont il est question dans le cas russe proviennent des exportations pétrolières et gazières du pays. Ces dernières constituent le moteur de l’accumulation de devises dans le chef de la Russie. En 2016, le pétrole et le gaz représentaient la moitié des revenus d’exportation de la Fédération de Russie. Or, on observe que près de 28% des exportations de la Russie avaient, à cette époque, pour destination la zone euro et 11% se dirigeaient vers la Chine. Par ailleurs, les Etats-Unis ne représentaient que 4,6% des exportations et 3,8% des importations russes[1]. Pourtant, jusqu’au moment où la crise ukrainienne a éclaté en 2014, la Russie facturait en dollars le pétrole qu’elle vendait aux Européens et aux Chinois.

Cet état de choses s’explique par la centralité du dollar dans le commerce international. Nous reviendrons plus tard sur cette donnée. En tout état de cause, depuis 2014, la Russie se distancie des Etats-Unis. Il en résulte une utilisation plus retreinte qu’autrefois du dollar de la part de Moscou. Ce mouvement s’est accéléré puisqu’au cours du deuxième trimestre 2018, la Banque centrale de la Fédération de Russie a converti plus de 100 milliards de dollars de ses réserves en euros et en yuans. Cette décision fait suite à un durcissement des sanctions américaines décidé en avril de l’année dernière[2].

La recomposition des réserves de change de la Russie a pris les proportions suivantes.

Evolution des réserves de la Banque centrale de la Fédération de Russie entre le premier et le deuxième trimestre de l’année 2018 (en milliards de dollars)

Source : Banque centrale de la Fédération de Russie, janvier 2019.

Entre le premier et le second trimestre de l’année dernière, 200 milliards de dollars étaient enregistrés sur les comptes de la Fédération de Russie. Trois mois plus tard, l’importance du billet vert dans la comptabilité de la banque centrale de ce pays avait fondu de moitié (100,32 milliards de dollars). Du même coup, l’euro a supplanté la devise américaine. En effet, au 1er trimestre 2018, l’euro était comptabilisé dans les avoirs de la Banque centrale russe à hauteur de l’équivalent de 102 milliards de dollars. Au 30 juin 2018, ce montant était passé à 201,02 milliards de dollars. Cette progression spectaculaire, puisqu’il s’agit, mine de rien, d’un doublement est inférieure à l’évolution caractérisant le yuan. Ce dernier, au premier trimestre 2018, valait l’équivalent de 23 milliards de dollars dans les réserves de la Russie. Cette position a été triplée en l’espace d’un trimestre. Les yuans détenus par la Banque de la Fédération de Russie valaient à la fin du mois de juin 2018 l’équivalent de 67,34 milliards de dollars. Ces arbitrages de la part de la Russie sont impressionnants. Il est vrai qu’ils se positionnent à rebours de la centralité du dollar dans le commerce international.

King dollar

Pour rendre compte de cette importance du dollar, il suffit de faire part de l’étonnement de journalistes du site d’informations d’information états-unien Bloomberg tout à leur découverte de ce que des responsables européens désiraient promouvoir l’euro dans les échanges commerciaux sur le Vieux Continent[3]. Ces mêmes commentateurs ne manquaient pas de relever que la Chine avait revendu une fraction importante de ses actifs libellés en dollars en 2017. Le monde se dédollarise.

Il n’y a, dans le fond, que les commentateurs états-uniens pour s’en étonner. On peut les comprendre. Le dollar occupe une fonction de pivot du système monétaire international depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les accords de Bretton Woods, signés le 23 août 1944 par les nations alliées, reposaient sur un système de parité fixe des monnaies par rapport au dollar. Ce dernier était défini par un poids en or. Une once d’or valait 35 dollars. Le rattachement du dollar à l’or suppose que les États-Unis ne pouvaient pas connaître de déséquilibres majeurs de leur balance des paiements afin de préserver la valeur en or de leur monnaie conçue comme pivot du système. Précisément, cette condition ne va plus être respectée au fil du temps.

Avec le recul, le dollar s’est avéré être un pivot bancal. Le stock d’or détenu par les États-Unis ne va, au fil des années, plus suffire à couvrir le volume des dollars circulant en dehors des USA. Or, le système de Bretton Woods laissait la possibilité à chaque pays, mais avec l’accord de tous ses partenaires dans le système, de procéder à des ajustements monétaires si nécessaire (dévaluation ou, au contraire, réévaluation). Tout pays partie prenante à la conférence de Bretton Woods, puisqu’il avait des réserves en dollars américains, pouvait décider de les changer contre l’or que les États-Unis possédaient. La situation du dollar a été bien caractérisée par un économiste belge, Robert Triffin (1919-1993)[4]. Le paradoxe que Triffin repère dans les relations monétaires entre nations occidentales est le suivant. A la sortie de la guerre mondiale, l’Europe et le Japon sont des terres ravagées en comparaison des États-Unis dont la production industrielle a doublé entre 1940 et 1945. Les États-Unis sont donc, à cette époque, clairement la nation qui accumulé un capital dont les autres nations sous parapluie américain ont besoin pour leur reconstruction. Le monde enfanté par les accords de Bretton Woods fonctionnait comme un système de financement de la croissance des exportations américaines en solvabilisant la demande du Japon et des pays d’Europe occidentale.

Donc, à l’époque, logiquement, le dollar est la monnaie qui inspire confiance. En basant le système monétaire international sur le dollar, l’attrait pour ce dernier est pleinement consacré. Ce qui a pour effet, paradoxalement, de le fragiliser, car fournir des liquidités au monde occidental en plein effort de reconstruction peut conduire à un déficit de la balance des paiements des États-Unis. Avec le temps, les émissions de dollars vont déstabiliser la politique monétaire de l’oncle Sam. Par ailleurs, les pays qui exportaient vers les États-Unis accumulaient des dollars qui étaient alors convertis dans les monnaies locales. Ce qui y alimentait l’inflation puisque la masse monétaire y augmentait en raison des taux de change fixes. L’Allemagne, traumatisée par l’hyperinflation de l’entre-deux-guerres, va alors vouloir commencer à faire rembourser ses dollars excédentaires en or. Comme les USA ne veulent pas entamer leurs réserves, ils ont suspendu la convertibilité-or de leur devise nationale le 15 août 1971. Les conséquences de l’adoption de taux flottants ont été importantes puisque les monnaies ont, à partir de ce moment-clé, pu varier entre elles de manière nettement moins contrôlée au gré des mouvements des capitaux.

Il n’en reste pas moins que le dollar continuera à partir de 1971 à occuper un rôle central dans le système monétaire international. Les autres pays de la planète vont alors financer les déficits américains qui avaient déjà été à la base du démantèlement du système de Bretton Woods. Si le dollar s’effondrait, le commerce international s’effondrait également. Depuis 1970, les Etats-Unis n’ont connu que quatre années de surplus budgétaire (1998, 1999, 2000 et 2001). Depuis 1977, les Etats-Unis sont en déficit commercial chronique. Si l’on élargit l’analyse à l’ensemble des rentrées que les Etats-Unis tirent de l’extérieur, il faut scruter ce que l’on appelle la balance des opérations courantes. Cette dernière n’a plus été positive qu’au cours de sept exercices depuis 1970 (1970, 1971, 1973, 1974, 1975, 1976, 1980, 1981, 1991)[5]. La place du dollar a donc bel et bien servi d’instrument de financement par l’extérieur des déficits américains. C’est cet élément central de la finance internationale qui est en train de se défaire progressivement sous nos yeux.

Renaissance chinoise

Il est toutefois clair que la recomposition de réserves de la Russie a tout à avoir avec le durcissement des sanctions contre Moscou. Certains chiffres le prouvent aisément. Les réserves de la Fédération de Russie comptent 15% de yuans (pour une moyenne mondiale de 1,5%). En ce qui concerne l’euro, sa récente et fulgurante progression au sein des réserves russes tranche avec le fait que la monnaie unique européenne est de plus en plus délaissée dans les réserves des banques centrales de par le vaste monde.

C’est ainsi que le poids de l’euro sur la scène internationale a rapidement augmenté entre 2001 et 2003. A cette époque, la part de la monnaie unique européenne dans les réserves des banques centrales est passée de près de 24% à plus de 27% avant de se stabiliser aux alentours de 26%. La crise financière de 2006-2007 a entraîné une chute rapide et constante avec un mouvement de stabilisation depuis la fin de l’année 2016 jusque 2018 à hauteur de 22% des réserves mondiales[6].

La Russie ne fait, pour autant, pas exception à un mouvement plus lent et plus imperceptible de montée du yuan. Cette dernière n’a en rien perdu de sa vigueur cette année en dépit de la dépréciation du yuan face au dollar. C’est ainsi que les banques centrales ont augmenté leurs actifs en yuans de 32,6 % au deuxième trimestre de l’année 2018. D’ici 2022, la part du yuan dans les réserves mondial devrait, d’après la banque d’affaires Goldman Sachs, doubler et passer à 3% des réserves des banques centrales. Deux monnaies seront victimes de cette modification. Il s’agit du dollar et du yen.

C’est d’ailleurs la devise nippone qui souffrirait le plus de cette réallocation des avoirs des banques centrales. La chute du yen dans les réserves devrait dépasser les 12%. Celle du dollar sera, pour sa part, plus modérée (4%). Sur le plus long terme, le déplacement du dollar en faveur du yuan devrait être davantage prononcé.

Les mouvements de modifications de réserves des banques centrales se produisent toujours avec un temps de décalage sur les évolutions économiques. Alors que la puissance américaine constituait un fait accompli au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la livre sterling était toujours la première monnaie de réserve dans le monde jusque durant les années 50 du siècle dernier, époque à laquelle elle fut définitivement supplantée par le billet vert.

En 1950, 55% des réserves en devises des banques centrales dans le monde étaient libellées en livres. Dans les années 1960, cette part est passée à 30% avant de plonger en-dessous des 15% à partir de 1970[7].

De surcroît, la montée en gamme de l’économie chinoise va conférer à l’Empire du milieu un poids de plus en plus central dans l’économie internationale. Lancé en mai 2015, le plan intitulé « Made in China 2025 » se vise à la promotion de l’industrie manufacturière. « Ce premier plan d’action sur dix ans vise à transformer le géant manufacturier qu’est la Chine en une puissance mondiale manufacturière » [8].

Importante question

Dans la foulée, un enjeu majeur relatif à la montée du yuan a trait à la montée d’un modèle économique différent de celui des Etats-Unis. En effet, le yuan est une devise dont le cours est contrôlé par l’Etat alors que la valeur du dollar est déterminée librement par la confrontation de l’offre et de la demande sur les marchés. Il en résulte que la prédation du capital financier sur le travail et les processus productifs sortira affaiblie de la confrontation yuan-dollar au fur et à mesure de la progression de la devise chinoise dans les échanges internationaux.

La suite de cette analyse visera à faire le point sur les mécanismes permettant au yuan de ne pas être une monnaie aussi librement échangeable que l’euro ou le dollar. Nul doute, à ce propos, que la description de dispositions échappant à la logique du capitalisme néolibéral financiarisé pourra servir de points de repères en ces temps de crise profonde du capitalisme néolibéral occidental.

Lorsque l’on parle d’une monnaie dont le cours est administré, on fait référence à un mécanisme de fixation des prix. Le taux de change d’une monnaie, c’est son prix exprimé dans une autre monnaie. Le cours du yuan est administré en ce sens que l’administration, c’est-à-dire le politique, en fixe le prix face aux autres devises (on dit, dans ce cas, que le yuan n’est pas pleinement convertible).

Depuis 2005, ces devises sont principalement le dollar, le yen, l’euro et le won (la devise sud-coréenne). Le pilotage du yuan est effectué de façon souple puisque les autorités chinoises laissent évoluer leur devise à l’intérieur d’une bande de fluctuation. Concrètement, depuis le 17 mars 2014, le taux de change du renminbi est fixé chaque matin par la banque centrale et est autorisé à monter ou à baisser de 2% au jour le jour. Si le yuan évolue en dehors de cette bande, la banque centrale intervient en vendant des devises étrangères en cas de dépréciation trop marquée du yuan. En cas d’appréciation de ce dernier, la banque centrale va, au contraire, vendre des yuans.

En procédant de la sorte, la Chine utilise ses prodigieuses réserves, en fait, les plus importantes au monde, accumulées en devises (plus de 3.000 milliards de dollars) pour régler le taux de change de sa devise. Les autres pays du Sud font autrement. Sous la pression du FMI et de la Banque mondiale (qui ne sont jamais intervenus en Chine), les banques centrales du Tiers-monde travaillent essentiellement à partir de leurs taux d’intérêt. Lorsque leur monnaie se déprécie, ils augmentent les taux pour attirer les capitaux extérieurs. Et dans le cas où leur devise s’apprécierait trop, ces pays baissent leurs taux pour diminuer leur attractivité. Cette stratégie pourrait paraître attrayante de prime abord pour des pays qui disposent de moins de réserves que la Chine. Elle présente, cependant, un inconvénient majeur. En faisant dépendre leur destin de la finance occidentale, ces pays sont sujets à de fortes variations en ce qui concerne le taux d’investissement. Ces soubresauts sont à poser en lien avec la conjoncture économique du moment au sein des pays fournisseurs capitaux. Si une situation de crise y éclate, on va alors assister à un exode des capitaux au sein des pays émergents. C’est ainsi qu’entre 2008 et 2009, plus de 60 milliards de dollars ont quitté les pays émergents pour revenir vers leurs sièges sociaux au nord[9].

C’est ce schéma que la Chine a voulu éviter. Pour ce faire, elle a empêché que des mouvements trop brusques d’entrées et de sorties de capitaux ne nuise à la stabilité de son économie. Dans le jargon des économistes, on dit que la Chine n’a pas libéralisé son compte de capital. La fermeture du compte de capital du pays implique logiquement que sa devise ne puisse s’échanger de manière complètement libéralisée.

Internationalisation du yuan et force de l’Etat chinois

Pourtant, comme nous l’avons vu, la Chine est une puissance montante en pleine renaissance. Aussi désire-t-elle que sa monnaie soit davantage utilisée dans ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Cet objectif, somme toute légitime, aurait pu entrer en contradiction avec la limitation de l’ouverture du compte de capital. En effet, l’usage international d’une monnaie est facilité par la généralisation des mouvements de capitaux qui la concernent.

Comment la Chine a-t-elle géré cette opposition ? Le gouvernement chinois a repéré, il y a déjà quelques années de cela, une demande croissante de yuans vu l’ampleur des échanges de tous les pays du monde avec la Chine. Les autorités chinoises ne devaient pas faire trop d’efforts pour séduire des partenaires internationaux. Il leur était donc loisible d’imposer leurs conditions au capitalisme financier international dans un rapport de forces bien compris. Cette disposition d’esprit est caractéristique de la méthode dont le yuan s’est diffusé dans le monde. Examinons cet aspect des choses d’un peu plus près. Nous verrons que jusqu’à présent, l’ouverture de la Chine aux investisseurs internationaux est le fait des Chinois eux-mêmes sans pression de l’extérieur.

Remettre le politique aux commandes au-dessus de l’économique suppose une certaine pratique de la planification. Cette dernière n’a rien d’évident pour des générations d’Européens habituées, depuis des décennies, à la libéralisation des marchés financiers. Voilà pourquoi il s’avère intéressant de décrire dans le concret les voies et moyens selon lesquels Pékin administre sa monnaie.

Il existe non pas un mais deux marchés de changes pour les yuans. On trouve, d’une part, le yuan onshore (désigné par l’abréviation CNY dans la presse économique) et d’autre part, le yuan offshore (CNH). Le yuan onshore ne circule qu’à l’intérieur des frontières de la Chine. Il forme la plus grande part de la masse monétaire chinoise. C’est ce yuan qui est strictement encadré par les autorités chinoises. En vertu de ces dispositions, il est impossible de spéculer contre le yuan et partant, de déstabiliser l’économie chinoise dans le chef des capitaux étrangers. Ces derniers peuvent se rabattre sur le yuan offshore. Ce dernier ne peut être acquis qu’en dehors des frontières de la Chine.

La création en 2004 du yuan offshore démontre un grand sens de la planification de la part du gouvernement chinois. La mise en avant de cette monnaie s’est faite de façon progressive. Au départ, il n’était possible de la trouver qu’à Hong Kong puis Singapour. L’arrivée du yuan offshore dans les pays occidentaux est plus récente. C’est en 2014, par exemple, que le yuan offshore est arrivé en France. C’est la Banque de Chine qui a fixé le montant de yuans offshore qui circulera dans chacun des pays partenaires de la Chine dans l’internationalisation du yuan.

De cette façon, l’Empire du Milieu ne risque pas de voir des montants trop importants de yuans circuler en dehors du pays. Si tel était le cas, les paiements et les investissements auxquels donnent lieu le yuan offshore pourraient finir par submerger l’économie chinoise. A l’été 2018, on trouvait 1.250 milliards de yuans offshore en dehors de la Chine. Par comparaison, la masse monétaire en circulation en Chine était, à la même époque, de 180.000 milliards de yuans[10]. On fera également remarquer que le yuan offshore s’échange sans problème selon la loi de l’offre et de la demande. Vu les faibles quantités en jeu, cette disposition n’entraîne aucune conséquence pour l’économique chinoise et le cours administré du yuan onshore. Voici la répartition exacte des yuans offshore à travers le monde

Répartition des comptes libellés en Yuans offshore dans le monde en 2018 (milliards)

Source : Banque des Règlements Internationaux, novembre 2018.

Pour garantir que l’opération d’internationalisation du yuan se passe sans encombre, ce sont des banques d’Etat chinoises qui en assurent la promotion directement auprès du public. En Belgique, c’est la Bank of China, propriété intégrale du gouvernement chinois, qui s’acquitte de cette mission[11]. Cet impressionnant réseau de banques publiques, puisque c’est lui qui a accès aux yuans émis en Chine, fait respecter les règles imposées par la partie chinoise dans les paiements en yuans. Pour éviter que des flux à caractère spéculatif ne soient organisés, les envois de yuans entre particuliers sont prohibés.

Donc monsieur X à Anvers ne peut envoyer de fonds à Monsieur Y à Shanghai, lequel ne pourra pas spéculer à la Bourse en Chine pour le compte de Monsieur X et renvoyer à ce dernier son capital ainsi que sa plus-value (éventuellement minorée d’une commission). De surcroît, les banques publiques désignées par le gouvernement chinois pour promouvoir le yuan imposent une série de conditions à leurs homologues occidentales avec lesquelles elles mettent en œuvre la politique d’internationalisation du yuan.

Les entreprises occidentales désirant effectuer des transactions en yuans sont soumises à des conditions drastiques. Elles doivent certifier qu’elles sont opérationnelles et entretiennent des relations commerciales effectives avec la Chine. Ce qui signifie que les paiements en yuans depuis et en direction de la Chine continentale ne seront effectués que dans la mesure où un véritable besoin d’affaires est prouvé auprès des banques d’Etat chinoises qui servent d’intermédiaires entre la Chine et l’Occident. L’idée est là encore de protéger l’économie chinoise de mouvements spéculatifs. Par contre, si le lien avec l’économie productive locale est établi, la partie chinoise acceptera volontiers ce paiement qui rend, en fin de compte, la Chine moins dépendante du dollar. Un véritable besoin d’affaires est censé exister ipso facto si un client occidental possède une filiale ou un partenaire commercial en Chine continentale.

Le moins que l’on puisse dire est que la façon de procéder des autorités chinoises constitue un franc succès. « Le RMB est la 5ième monnaie pour le règlement des transactions internationales. En 2013-2014, environ entre 14 et 16 % du commerce de la Chine étaient réglés en renminbi (presque 0 en 2009) »[12]. On notera que cette internationalisation s’est produite alors que la Chine s’est attelée à régler une crise financière interne qui aurait pu, faute de traitement adéquat, porter un sérieux coup aux finances publiques du pays.

Comme quoi, un solide réseau de banques publiques et un Etat limitant l’activité des marchés constituent d’évidence de bien meilleures méthodes que la libéralisation financière et la dérégulation. Cette leçon mérite d’être méditée alors qu’une nouvelle déflagration financière pointe à l’horizon en Europe et aux Etats-Unis…

________________________________________
[1] Observatory of Economic Complexity, janvier 2019.
[2] Bloomberg, 9 janvier 2019.
[3] Bloomberg, ibid.
[4] Robert Triffin, Gold and the Dollar Crisis : The future of convertibility, Yale University Press, New Haven (Conecticut), 1960.
[5] Banque Mondiale, janvier 2019.
[6] Banque Centrale Européenne, juin 2018
[7] Catherine R. Schenk, The Retirement of Sterling as a Reserve Currency after 1945. Lessons for the US Dollar, University of Glasgow, pp.9-10.
[8] Chine Magazine, 19 mai 2015.
[9] Caixa Bank, monthly report, 2 septembre 2013.
Url : http://www.caixabankresearch.com/en/13im09_f1-es. Date de consultation : 30 janvier 2019. Calculs propres.
[10] Banque mondiale, China Money Supply M2, août 2018.
[11] L’Echo, 14 février 2011.
[12] Lahet, Delphine. « Le degré d’internationalisation du Renminbi. Un bilan d’étape fondé sur une revue de la littérature », Revue d'économie politique, vol. vol. 127, no. 5, 2017, pp. 761-811.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 02-08-2019 à 18:31:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La guerre des devises ne peut qu'entraîner l'effondrement du dollar américain


Par Hu Weijia Source: Global Times Publié le 2019/8/1 21:13:40
http://www.globaltimes.cn/content/1160042.shtml

La Réserve fédérale américaine a abaissé mercredi sa fourchette cible de taux des fonds fédéraux de 25 points de base, alors même que l'économie américaine connaissait la plus longue expansion jamais enregistrée. Cependant, le président américain Donald Trump peut difficilement se contenter d'une réduction de 25 points de base et il est susceptible de maintenir la pression sur la Fed pour obtenir quelque chose de plus substantiel.

Trump a tweeté en mai que "ce serait la fin de partie, nous gagnerions" si la Fed faisait un "match" pour réduire les taux d'intérêt. Ce n’est un secret pour personne que Trump veut injecter de l’argent dans le système financier pour soutenir l’économie américaine. Maintenant, Trump est sur le point de mener une guerre des devises et il semble que la Fed puisse difficilement l'arrêter.

Pékin est parfaitement préparé si Trump cherche une guerre des devises avec la Chine. Les baisses de taux d'intérêt ne sont pas les seuls outils à la disposition des décideurs américains pour affaiblir la devise américaine. En 1985, les États-Unis ont signé l'accord avec le Japon, l'Allemagne de l'Ouest, la France et la Grande-Bretagne afin de déprécier artificiellement sa monnaie face au yen. Cependant, une intervention monétaire de type Plaza Accord semble hautement improbable aujourd'hui. Une guerre monétaire est vouée à l'échec dans l'économie mondiale d'aujourd'hui.

Trump n'aime pas que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux. Il est compréhensible qu'il prône une politique du dollar faible, car une dépréciation du dollar peut gonfler les exportations américaines et ainsi réduire le déficit commercial. Une guerre des devises pourrait aider Trump à atteindre l'objectif de réduction du déficit commercial américain à court terme,

La prédominance du dollar américain dans le système monétaire mondial a jeté une base solide pour l'intervention monétaire de Plaza Accord. Cependant, la situation a considérablement changé depuis ce temps, l’émergence de l’euro, du yen et du yuan comme monnaie de réserve mondiale ayant brisé la domination du dollar américain dans le système monétaire. Si Trump continue d'entraîner le dollar américain dans une guerre monétaire, une dépréciation rapide fera complètement perdre au dollar américain son rôle dominant créé par le système de Bretton Woods.

Le privilège exorbitant du dollar américain a longtemps été un levier extraordinaire pour l'économie américaine, mais maintenant, Trump semble vouloir renoncer à ce privilège en échange d'une réduction temporaire du déficit commercial. Une guerre des devises entraînera un effondrement du dollar américain. La Chine est disposée à prévenir les risques éventuels découlant de la guerre des devises.

L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 23-08-2019 à 22:49:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Chine doit être prête à faire face à la Balance face à l'internationalisation du yuan

Par Li Daokui Source: Global Times Publié le 2019/8/22 21:26:46

http://www.globaltimes.cn/content/1162358.shtml


Facebook a récemment publié un livre blanc sur la Balance, sa crypto-monnaie nouvellement créée, et a cofondé l'association Libra. Étant donné que Facebook compte déjà plus de 2 milliards d'utilisateurs mensuels, le lancement de Libra posera des problèmes au système monétaire actuel, à la gestion macroéconomique et à la supervision financière.

La Balance, contrairement aux autres crypto-monnaies, a une valeur monétaire stable et est pratique et sûre à utiliser dans les transactions transfrontalières. En fait, la Balance est à bien des égards identique à Alipay et à WeChat Pay. La différence est qu'Alipay et WeChat Pay sont directement rattachés au yuan - 1 yuan sur un compte Alipay ou WeChat Pay équivaut à 1 yuan de monnaie fiduciaire -, tandis que la Balance est indexée à un panier de monnaies. Cette différence indique que la Balance est une monnaie indépendante qui pourrait très bien devenir une importante monnaie super-souveraine.

La Balance est basée sur d’autres grandes monnaies dans le monde. Jusqu'à présent, les mouvements d'argent de Facebook n'ont pas déclenché l'hostilité des banques centrales, mais il est possible que la gestion de la Balance devienne un problème géopolitique complexe dans certaines circonstances.

Il est possible que, dans certains cas, des pays puissants forcent Facebook à intervenir dans les transactions d'autres pays, voire même à geler ou à confisquer les comptes Libra basés dans ces pays. Alternativement, compte tenu de la capacité actuelle de Facebook d'influencer l'opinion publique, le géant pourrait peut-être utiliser la Balance pour paralyser l'économie d'un pays.

Un autre problème à noter est qu’une fois que de plus en plus de sociétés financières commenceront à utiliser la Balance dans leurs transactions, les actifs financiers seront évalués en termes de Balance. Il n’est pas difficile d’imaginer que, lorsque les systèmes économique et financier mondiaux sont confrontés à des fluctuations, les grands pays du monde peuvent exiger que la Balance ajuste les règles de sa circulation et de ses transactions afin d’accroître ou de réduire l’émission de la crypto-monnaie. L'association Balance, dans ce cas, deviendrait une super banque centrale dotée de sa propre politique monétaire indépendante, et la Balance deviendrait une monnaie indépendante. Les banques centrales du monde entier savent bien que la Balance a ce potentiel.

Supposons que l'association Balance et la Balance fonctionnent comme une banque centrale et une monnaie indépendante. Qui va déterminer une politique monétaire? Quel sera l'objectif de cette politique monétaire? La situation économique de quel pays ou région sera la référence de la Balance?

La Balance a le plus grand potentiel de réussite dans deux domaines. Le premier concerne les pays aux économies fragiles, où les citoyens ne croient pas en leurs devises. Les habitants de ces pays peuvent utiliser la Balance pour épargner et pour mesurer leur valeur. La Balance devrait devenir une monnaie à usage quotidien dans ces pays.

Au contraire, dans les régions développées telles que l’UE et les États-Unis, il est peu probable que la Balance remplace les monnaies existantes. Cela tient au fait que la Balance ne représente pas une monnaie nationale équivalente et créera des problèmes pour les utilisateurs qui ont confiance en la valeur de la monnaie réglementée par leurs propres banques centrales et qui y font référence.

Le deuxième domaine dans lequel la Balance connaîtra probablement du succès est celui des transactions transfrontalières. La Balance a trouvé un moyen de sortir de la complexité actuelle de telles transactions via la commodité d’Internet. Pour cette raison, de nombreuses sociétés financières ont déposé des demandes d’adhésion à l’Association Libra. En ce sens, la Balance devrait être en mesure de faire progresser la mondialisation économique et financière.

Comme la naissance de monnaies super souveraines est à ce stade inévitable, la Chine devrait tirer parti de WeChat Pay et Alipay, entre autres innovations technologiques, pour accroître l'utilisation transfrontalière du yuan et accélérer son internationalisation. La nation devrait également jouer un rôle actif dans le fonctionnement et la gestion de la Balance, afin de prendre pied sur le futur champ de bataille monétaire international.

La Chine devrait s'en tenir au principe selon lequel l'utilisation de la Balance n'est pas autorisée dans le commerce intérieur, de manière à maintenir les positions inégalées des monnaies souveraines.

Les autorités de réglementation chinoises devraient également déclarer à l'avance que le commerce transfrontalier de la Balance peut être limité en cas d'urgence afin d'éviter la fuite des capitaux et les crises économiques.

En outre, en tant que grande puissance, la Chine doit envisager d'autoriser ses grandes entreprises à rejoindre l'organe directeur de la Balance. Au lieu de rejeter le potentiel de la Balance, la Chine pourrait tout aussi bien se joindre à elle et participer à l'établissement de ses règles.

Il est peu probable que la Balance évolue vers une nouvelle monnaie similaire aux droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. Depuis que la Chine a joué un rôle actif dans les opérations du FMI et du DTS, pourquoi ne peut-elle pas rejoindre l'organe directeur de la Balance? Ils sont essentiellement les mêmes.

En outre, la Chine a surclassé les plateformes de réseaux sociaux et de commerce électronique, qui devraient être encouragées à promouvoir leurs propres outils de paiement numérique dans le cadre de leur campagne d’internationalisation, afin d’accroître le poids du yuan dans les échanges internationaux. Ce n’est que lorsque la monnaie nationale sera suffisamment forte que le pays sera capable de participer à l’émission future de devises internationales.

La Chine devrait rester sobre et se rendre compte que le yuan, quelle que soit sa globalisation, restera la monnaie souveraine, alors que la création de monnaies super souveraines est inévitable. Il y a peu de chances que les institutions financières et les entreprises locales chinoises lancent des monnaies super-souveraines, en tenant compte des restrictions imposées aux transactions en ligne et aux échanges transfrontaliers. Par conséquent, la Chine devrait faire face aux monnaies super-souveraines de manière active et pragmatique, dans le cadre de sa poussée en faveur de l'internationalisation du yuan.

L'auteur est directeur du Centre universitaire pour la pratique et la pensée économiques chinoises (ACCEPT) à l'Université Tsinghua et économiste en chef à la New Development Bank. bizopinion@globaltimes.com.cn

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 22-09-2019 à 18:03:12   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le conflit commercial incitera la Chine à développer un système monétaire plus indépendant


Par Wang Peng Source: Global Times Publié le 2019/8/14 20:48:40

http://www.globaltimes.cn/content/1161460.shtml


La guerre commerciale sino-américaine a débuté il y a plus d'un an. L'intimidation économique des États-Unis s'est depuis étendue aux secteurs financier et monétaire, les États-Unis ayant désigné la Chine comme un manipulateur de monnaie.

Ce n'est pas la première fois que les États-Unis mènent une guerre commerciale et la Chine n'en est pas la première victime. À travers l’histoire, les États-Unis ont toujours pris le dessus et laissé à leurs adversaires une "décennie perdue" ou des décennies. Dans cette histoire, il y a des leçons à tirer.

La Chine a la confiance et la capacité de transformer la guerre commerciale et financière, imposée par les États-Unis, en une opportunité de bâtir un système financier solide et un système monétaire indépendant, préservant ainsi sa souveraineté monétaire et sa sécurité financière. Ce faisant, la Chine peut se préparer à une concurrence durable entre la Chine et les États-Unis.

La Chine a toujours placé la sécurité économique et financière au centre de ses préoccupations. La guerre commerciale mènera à un scénario perdant-perdant. Toute "victoire" dans une guerre commerciale n'est rien d'autre qu'une démonstration de la capacité d'une partie à supporter davantage de pressions. Construire un système financier capable de supporter un tel stress est essentiel; il s'appuiera sur l'intégrité de la souveraineté monétaire d'un pays. La souveraineté monétaire est la base de la sécurité financière et nationale.

Cela signifie également qu'un pays est en mesure de créer un système indépendant d'émission de monnaie - les deux côtés du bilan de la banque centrale doivent être libellés en yuan.

Si les réserves de change absorbent la majorité de ses actifs alors que tout passif est en devise nationale, cela signifie que l'émission de monnaie du pays n'est pas indépendante. Sa masse monétaire dépend des réserves de change provenant de l'excédent commercial et des investissements directs étrangers. Les injections d'argent, les canaux et les méthodes de distribution sont tous limités par l'ampleur des réserves de change.

Si un pays dispose d'un système monétaire indépendant, sa banque centrale disposera de davantage d'outils pour contrer les risques systémiques. Malheureusement, la plupart des pays en développement ne disposent pas d'une souveraineté monétaire totalement intégrée.

Leurs mécanismes d'émission de monnaie sont indexés sur le dollar américain pour correspondre à leurs économies axées sur les exportations. S'ils injectent de l'argent dans leurs systèmes de circulation sans soutien du dollar américain, les capitaux internationaux le reconnaîtront comme invalide.

Tous les pays, y compris la Chine, doivent mettre en place un système d’émission de devises distinct des réserves de change et disposer de davantage de souplesse dans leurs politiques lorsque la croissance économique passera d’une croissance axée sur les exportations à une croissance tirée par la demande du marché.

Dans leurs tentatives de mettre en place des mécanismes indépendants d’émission de monnaie, de nombreux pays en développement sont tombés dans le piège et ont donc échoué. Que la Chine puisse ou non éviter les proverbiales fourches caudines met le pays à l'épreuve.

Cinq suggestions de politique sont proposées ici.

Premièrement, améliorer la budgétisation des opérations relatives aux actifs appartenant à l’État. La réalité est que les entreprises d'État joueront un rôle de premier plan dans l'économie chinoise à moyen et à long terme. Les entreprises d'État ont joué un rôle important dans la croissance économique de la Chine. Cependant, certaines ont connu des difficultés d’exploitation, se sont transformés en sociétés zombies ou sont même devenus des plates-formes de financement pour les gouvernements locaux. Elles ont occupé beaucoup de ressources sociales et de capital. Ces sociétés ont accumulé d’énormes actifs fixes sur leurs comptes sans générer de profit sur le marché. Cette situation, qui consume l’économie réelle et accumule des risques systémiques, doit changer.

Deuxièmement, mettre en place un contrôle plus strict des budgets budgétaires locaux. La situation fiscale des gouvernements locaux est optimiste. Les dettes de certaines administrations locales ont fait boule de neige jusqu'à 10 fois leurs recettes fiscales annuelles. Cela n'inclut pas le financement par emprunt via des entreprises d'État affiliées. Les problèmes de dette pourraient être cachés, mettant ainsi en péril la stabilité du yuan. Ils ont besoin de détermination pour reconstituer les recettes et les dépenses financières locales conformément au développement durable.

Troisièmement, rompre la garantie implicite dans les institutions financières. La garantie implicite encourage et chouchoute les institutions à accorder aveuglément des prêts et à se développer, créant ainsi des actifs inefficaces et finissant par nuire au mécanisme d’émission de devises.

Quatrièmement, établir un marché des capitaux à plusieurs niveaux. Le marché a confiance dans le dollar américain en raison non seulement de l'hégémonie militaire américaine, mais également de sa commodité et de sa sécurité. La Chine devrait apprendre des États-Unis et mieux faire circuler sa monnaie.

Cinquièmement, définir un objectif clair pour la politique monétaire. Les banques centrales dotées de systèmes monétaires indépendants disposeront d'un ensemble complet d'instruments de politique. La Banque populaire de Chine doit avoir un objectif clair, s'engageant à maintenir l'inflation à un certain niveau. Le marché aura ainsi des attentes plus certaines et renforcera la confiance dans l'efficacité de la politique de la banque centrale.

Cette année marque le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Des générations de Chinois ont fait des efforts pour retrouver la fierté et la prospérité de la nation chinoise. Aujourd'hui, la guerre financière incitera la Chine à acquérir une souveraineté monétaire plus indépendante et à préserver la sécurité financière du pays.

L'auteur est chercheur associé à l'Institut d'études financières de Chongyang, Université Renmin de Chine. bizopinion@globaltimes.com.cn

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 22-09-2019 à 18:04:36   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La diversification des réserves est la première étape du découplage


Par Hu Weijia Source: Global Times Publié le 2019/7/29 21:32:46
http://www.globaltimes.cn/content/1159627.shtml

Les réserves de change massives de la Chine ont attiré l'attention lorsque le pays a dévoilé pour la première fois son taux de rendement des investissements, ce qui suggère une diversification accrue de ses réserves.

L'Administration d'Etat des changes (SAFE) a déclaré dans un rapport publié dimanche sur son site Internet que les actifs en dollars autres que le dollar américain représentaient 42% du total des réserves de la Chine à la fin de 2014, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale de 35%.

La part des actifs en dollars américains est passée de 79% en 1995 à 58% en 2014.

Bien que le rapport SAFE ne fournisse pas de données plus récentes, on estime que ce chiffre a continué de chuter dans les années suivantes.

Un chiffre inférieur signifie que les réserves de la Chine comportent moins de risques, car les prix des actifs libellés en dollars américains fluctuent. En d'autres termes, les États-Unis auront moins d'influence sur ces actifs.

La diversification des réserves reflète les efforts de la Chine pour développer une plus grande endurance économique face aux attaques éventuelles des États-Unis.

La guerre commerciale en cours avec les États-Unis pousse la Chine à procéder à des ajustements stratégiques en vue d'un éventuel découplage de son économie des États-Unis.

Dans un monde de plus en plus interconnecté dans lequel la Chine et les États-Unis jouent un rôle important dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, il est impossible de couper les liens économiques entre les deux pays, mais la Chine tente de réduire sa dépendance stratégique à l'égard de l'économie américaine. La question clé à l'ordre du jour est de réduire la présence américaine dans les secteurs stratégiques de l'économie chinoise et d'affaiblir le rôle irremplaçable des États-Unis dans certaines chaînes d'approvisionnement.

Le découplage affectera sans doute profondément l'économie mondiale dans un large éventail de secteurs tels que l'agriculture et les circuits intégrés. Le géant chinois des télécommunications Huawei a créé des "roues de secours" qui lui permettraient de survivre si les États-Unis coupaient leurs approvisionnements en composants et pièces clés.

De tels concepts devraient être adoptés dans d'autres industries afin de réduire la dépendance de la Chine à l'égard du capital, de la technologie, des produits et des talents américains.

Le découplage impliquera probablement de nombreux pays dans les segments en amont et en aval de différentes chaînes industrielles et d'innombrables sociétés.

Ce ne sera pas facile et ce sera une situation de perte à perte pour la Chine et les États-Unis de dissocier leurs économies l'une de l'autre. Mais la Chine doit être préparée à un scénario défavorable dans lequel les États-Unis utilisent tous les moyens possibles pour la contenir, y compris en coupant les liens avec les secteurs stratégiques de la Chine.

La diversification des avoirs en réserve de la Chine est une étape clé dans le processus. Il est encore trop tôt pour prévoir un résultat, mais la guerre commerciale souligne l'urgence d'accélérer le processus.

L'auteur est journaliste au Global Times. bizopinion@globaltimes.com.cn

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 09-10-2019 à 08:46:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Russie et la Turquie conviennent d'utiliser leurs devises nationales respectives dans les échanges commerciaux


http://french.xinhuanet.com/2019-10/09/c_138456820.htm
MOSCOU, 8 octobre (Xinhua) -- La Russie et la Turquie ont signé un accord visant à effectuer les règlements bilatéraux en devises nationales, a annoncé mardi le ministère russe des Finances.

L'accord a été signé par le premier vice-Premier ministre et ministre russe des Finances, Anton Siluanov, et le ministre turc des Finances et du Trésor, Berat Albayrak, a indiqué le ministère russe dans un communiqué.

L'objectif principal de l'accord est d'accroître et de passer progressivement à l'utilisation du rouble russe et de la livre turque pour les règlements bilatéraux, de créer une infrastructure de marché financier appropriée et d'améliorer l'attractivité des devises nationales pour le commerce, a-t-il déclaré.

L'accord prévoit également une extension de l'infrastructure de réception des cartes bancaires russes MIR en Turquie et la connexion des banques et entreprises turques au système de transfert de messages financiers de la Banque de Russie.

La Russie et la Turquie ont l'intention d'organiser l'interaction des systèmes nationaux de transmission de messages financiers avec la possibilité ultérieure de connecter d'autres pays à ces systèmes, poursuit le communiqué.

La semaine dernière, lors du forum de la Semaine russe de l'énergie, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie réduisait le commerce en dollars américains en raison des tentatives de Washington d'utiliser la devise américaine comme "arme politique".

Selon M. Poutine, ces tentatives obligent les pays à réduire leurs réserves en dollars américains ainsi que leurs transactions en dollars.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 18-08-2020 à 17:14:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Banque de Chine a débuté l'essai du yuan numérique « dans quatre secteurs »


le Quotidien du Peuple en ligne 18.08.2020 15h38 http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/0818/c31355-9732974.html

À lire aussi :
La Chine va tester la monnaie numérique
Chine : il n'y a pas de calendrier pour le lancement d'une monnaie numérique
Des essais de monnaie numérique en cours en Chine
Le coronavirus pourrait accélérer le lancement de la monnaie numérique chinoise


La Banque populaire de Chine (PBOC), la banque centrale, a commencé à tester sa monnaie numérique dans quatre secteurs et certains des sites des prochains Jeux olympiques d'hiver de 2022, mais n'a pas fixé de calendrier précis pour ses débuts officiels, a déclaré le 17 août au China Daily une source anonyme proche du dossier, notant que « Le programme pilote n'a pas encore été étendu à grande échelle » , et que le test est simplement « interne et fermé » .

À l'heure actuelle, les tests se déroulent à Shenzhen, Chengdu, Suzhou, Xiong'an et dans certaines zones où se dérouleront les Jeux olympiques d'hiver de 2022, a indiqué la source, ajoutant « Autant que je sache, le plan pilote reste inchangé jusqu'à présent » .

Selon les analystes, avant d'étendre le programme pilote à grande échelle, les autorités monétaires doivent encore résoudre certains problèmes clés, notamment les questions techniques et de promotion du marché, pour habituer davantage de personnes à l'utilisation de la monnaie numérique.

Actuellement, les tests incluent le paiement des salaires aux fonctionnaires, le paiement des services de transport public et le commerce de l'énergie et de la chaîne d'approvisionnement. « La plupart des applications sont conçues pour la consommation des consommateurs, et il faut encore du temps pour trouver le modèle approprié pour les utilisateurs professionnels » , a déclaré Yang Dong, directeur du centre de recherche sur la technologie financière et la blockchain de l'Institut de droit et de technologie de l'Université Renmin de Chine.

La monnaie numérique pourrait choisir des méthodes de paiement faisant appel à la technologie de « communication en champ proche » , ou NFC (« Near Field Communication »), ce qui signifie que la transaction peut être finalisée hors ligne tant que les deux appareils sont proches l'un de l'autre. Mais cela coûtera plus cher si cela implique d'utiliser de nouveaux terminaux ou équipements. « La banque centrale devrait envisager de coopérer avec les plate-formes de paiement tierces (pour réduire les coûts) » , a-t-il souligné.

Certains experts ont déclaré au China Daily qu'avant le lancement officiel de la monnaie numérique de la banque centrale, ou « DC/EP » (monnaie numérique et paiement électronique), des ajustements des plans initiaux sont possibles, car la situation est « très compliquée » , et on ne sait toujours pas si elle pourra faire ses débuts dans la seconde moitié de l'année.

Le 3 août, la PBOC a tenu une réunion pour accélérer les plans pour le second semestre de cette année, au cours de laquelle elle a déclaré qu'elle favoriserait « activement et régulièrement » la recherche et le développement de la DC/EP.

Le 14 août dernier, le ministère du Commerce a publié un document décrivant son intention de commencer les essais du yuan numérique dans certaines régions -la région Beijing-Tianjin-Hebei du nord de la Chine, le groupe de villes de la région du delta du Yangtsé, y compris Shanghai, la région de Greater Bay Area y compris Shenzhen, Hong Kong et Macao, et certaines zones développées du centre-ouest du pays.

(Rédacteurs :Yishuang Liu)

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 24-08-2020 à 20:54:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les recettes et paiements transfrontaliers en RMB ont atteint un niveau record l'année dernière
le Quotidien du Peuple en ligne 24.08.2020 16h07

http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/0824/c31355-9737886.html

À lire aussi :
Chine: malgré la décroissance générale de l'économie mondiale la monnaie chinoise connait une croissance rapide

Selon le « Rapport sur l'internationalisation du RMB 2020 » récemment publié par la Banque populaire de Chine, la banque centrale, en 2019, l'utilisation transfrontalière du RMB a augmenté rapidement. Le montant total des recettes et des paiements transfrontaliers en RMB s'est élevé à 19 670 milliards de yuans, soit une augmentation de 24,1% d'une année sur l'autre. Sur la base de la croissance rapide de l'année dernière, le montant des encaissements et des paiements a atteint un niveau record. Le solde global des recettes et des dépenses transfrontalières en RMB a quant à lui enregistré un afflux net de 360,6 milliards de yuans. Les recettes et paiements transfrontaliers en RMB ont représenté 38,1% du montant total des recettes et des paiements transfrontaliers en devises nationales et étrangères au cours de la même période, un niveau record de 5,5 points de pourcentage de plus que l'année précédente.



L'interface de paiement en anglais d'Alipay (Source / Site officiel du groupe Ant)

« L'année dernière, l'échelle des reçus et des paiements transfrontaliers en RMB a atteint un niveau record, reflétant l'amélioration continue de la fonction de paiement international du RMB » , a souligné Ju Jiandong, directeur du Centre international de recherche financière et économique de l'Institut national des finances de l'Université Tsinghua, ajoutant que, dans l'ensemble, l'internationalisation du RMB sera stable et progressive en 2019. Par ailleurs, avec l'approfondissement de la réforme financière et de l'ouverture de la Chine, la position du RMB sur le marché financier mondial a été considérablement améliorée et la fonction monétaire internationale a été continuellement élargie et renforcée, soulignant l'attrait du marché de cette monnaie internationale émergente.

Selon le rapport, en 2019, le RMB se classait au cinquième rang dans la composition monétaire des avoirs de réserve détenus par les États membres du FMI, avec une part de marché de 1,95%, soit 0,88 point de pourcentage de plus que lorsque le RMB a rejoint le panier de DTS en 2016 ; la part de marché du RMB dans les échanges mondiaux de devises s'est élevée à 4,3%, soit 0,3% de plus qu'en 2016 ; enfin, selon les dernières données statistiques, la part de marché du RMB dans le commerce mondial des devises était de 4,3%, soit 0,3% de plus qu'en 2016. Il s'est classé au cinquième rang des principales devises de paiement internationales avec une part de marché de 1,76%.

Selon le rapport, en 2019, l'internationalisation du RMB a atteint un nouveau niveau, la fonction de monnaie de paiement en RMB a continué à se renforcer, sa fonction de monnaie d'investissement et de financement a continué à s'approfondir, sa fonction de monnaie de réserve est apparue progressivement, sa fonction de devise d'évaluation a permis de réaliser une percée supplémentaire, et le RMB a continué à maintenir sa position stable dans le système monétaire mondial.


Le 8 juillet 2018, à Kuala Lumpur, en Malaisie, les centres commerciaux locaux ont attirés des touristes chinois. De nombreux magasins et entreprises étaient connectés à Alipay. (Xu Kangping / Pic.people)

« À l'heure actuelle, la structure économique et financière internationale a subi des changements majeurs, et l'internationalisation du RMB fait à nouveau face à de nouvelles opportunités de développement » , a déclaré Tu Yonghong, directeur adjoint de l'Institut d'études monétaires internationales de l'Université Renmin de Chine, qui estime aussi qu'à l'heure actuelle, avec la propagation de l'épidémie au niveau international et la récession de l'économie mondiale, la Chine donne à nouveau du pouvoir à l'économie mondiale avec sa propre résilience et son potentiel. Cela renforce non seulement la confiance de la communauté internationale dans l'économie mondiale, mais renforce également la confiance de la communauté internationale dans la Chine et le RMB, et les fondements de l'internationalisation du RMB sont plus consolidés.

La proportion d'entités étrangères détenant des actifs en RMB a également augmenté. À la fin de l'année dernière, la taille des actions du marché obligataire chinois atteignait 99 000 milliards de yuans, et celle des entités étrangères était de 2 300 milliards de yuans, soit une augmentation de 26,7% ; la valeur marchande du marché boursier chinois a atteint 59 300 milliards de yuans et la valeur marchande des actions détenues par des entités étrangères a atteint 2 100 milliards de yuans, soit une augmentation de 82% sur la même période.

Au premier trimestre de cette année, la part du RMB dans les réserves mondiales de change s'est élevée à 2,02%, un niveau record.

Par Wu Qiuyu, journaliste au Quotidien du Peuple

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 29-09-2020 à 11:12:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'utilisation du Renminbi est très faible comparativement au dollar mais le développement économique de la Chine implique nécessairement que la représentation monétaire accompagne la part de l'échange des marchandises à l'échelle mondiale.
Parallèlement la poursuite effrénée aux USA des quantitative easy et d'une création monétaire désaccouplée de la production fragilise le dollar et déprécie sa valeur, c'est ce qu'on peut observer à travers la hausse ininterrompue du taux de l'or.
Lire aussi :
Le dollar pourrait perdre un tiers de sa valeur sous peu
Et notamment cette vidéo :
La baisse du dollar va-t-elle durer ?


_____________________


La Chine va supprimer de nouveaux obstacles à l'utilisation du renminbi

le Quotidien du Peuple en ligne | 28.09.2020 16h41

(Xinhua/Si Wei)

À lire aussi :
La banque centrale chinoise continue d'avancer sur la version numérique du yuan

Chine: malgré la décroissance générale de l'économie mondiale, la monnaie chinoise connait une croissance rapide

http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/0928/c31355-9765320.html

Les autorités monétaires chinoises vont supprimer de nouveaux obstacles à l'utilisation du renminbi sur les marchés nationaux et étrangers et renforcer la gestion macroprudentielle des flux de capitaux transfrontaliers, a annoncé le 27 septembre une haute responsable de la banque centrale.

Pour promouvoir davantage la réforme structurelle financière dans le cadre de sa nouvelle stratégie de développement de la « double circulation », a déclaré Zhang Xuechun, directrice générale adjointe du Bureau de recherche de la Banque populaire de Chine, la banque centrale, la Chine doit promouvoir la flexibilité du taux de change du renminbi et améliorer la convertibilité du compte de capital.

La Chine vise à créer des conditions équitables pour le renminbi et les autres principales devises convertibles, et à réduire les obstacles à la libre utilisation du renminbi sur les marchés onshore et offshore, a-t-elle déclaré lors d'un séminaire organisé par l'Académie chinoise de recherche macroéconomique, un groupe de réflexion dépendant de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), le planificateur économique national. « Nous améliorons la réglementation de nos marchés financiers afin de nous intégrer au marché financier mondial », a-t-elle dit, ajoutant que les régulateurs financiers renforceront également la gestion macroprudentielle -qui protège contre les risques- des flux de capitaux transfrontaliers grâce à un suivi, une alerte précoce et des ajustements anticycliques.

D'autres réformes financières visant à développer la nouvelle stratégie économique du pays comprennent la création d'un marché des capitaux à plusieurs niveaux, la promotion de la finance verte et l'amélioration de l'inclusion financière pour soutenir les petites entreprises et les groupes vulnérables, a-t-elle encore noté.

Les experts présents à un séminaire qui a eu lieu le 27 septembre ont déclaré que la réforme financière était l'un des domaines clés du 14e Plan quinquennal de la Chine (2021-25). En outre, les réformes de la politique fiscale, énergétique et commerciale soutiendront le changement du modèle de croissance de la Chine, qui met l'accent sur le marché intérieur.
Selon Gao Peiyong, vice-président de l'Académie chinoise des sciences sociales, qui s'est exprimé lors du séminaire, les réformes fiscales, en particulier pour les réductions d'impôts et de frais, devraient se concentrer sur la sécurisation des entités du marché et la réduction de la charge fiscale des petites entreprises à long terme, pour stabiliser l'emploi.

Wang Zhongying, chef de l'Institut de recherche sur l'énergie de la CNDR, a de son côté annoncé que la Chine prendrait des mesures plus fortes et plus efficaces pour atteindre ses objectifs d'atteindre son pic d'émissions de CO2 avant 2030 et parvenir à la neutralité carbone avant 2060, objectif annoncé par le président Xi Jinping le 22 septembre à la réunion de haut niveau organisée pour le 75e anniversaire de l'Organisation des Nations Unies.
« Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de construire un système énergétique moderne pour résoudre le problème de la structure à haute teneur en carbone dans le système énergétique » , a-t-il déclaré.

Parmi toutes ces mesures de réforme, les responsables et experts chinois ont récemment longuement discuté de l'ouverture des comptes de capital et financiers.
L'ouverture du compte de capital s'inscrit dans le calendrier des réformes économiques globales du pays. Les autorités monétaires et les régulateurs financiers conçoivent les mesures clés pour promouvoir l'ouverture du compte de capital au cours des cinq prochaines années, a déclaré le 26 septembre Lu Lei, directeur adjoint de l'Administration d'État des changes, lors du Global Asset Management Forum à Shanghai.
L'ouverture du compte de capital de la Chine, selon les normes mondiales fixées par l'Organisation de coopération et de développement économiques, avait été réalisée aux deux tiers environ en juin, a ajouté M. Lu.

Un ensemble de priorités

Récemment, les décideurs financiers chinois sont parvenus à un consensus sur le fait que l'ouverture du marché financier aux institutions étrangères devrait primer sur la réforme du régime des taux de change, ont souligné des analystes, notant qu'un marché financier international et résilient pouvant fournir des produits et services financiers aux investisseurs mondiaux, peut former des volumes d'échanges massifs, ce qui est le mécanisme déterminant d'un taux de change flottant librement.

Parallèlement à l'ouverture financière, a déclaré Mme Zhang de la Banque centrale, la flexibilité du taux de change du renminbi devrait être améliorée au cours du processus d'ouverture.
« Indépendamment du fait que le taux de change du renminbi sera flottant à l'avenir, la réforme du régime de change orientée vers le marché a été fixée comme l'un des objectifs de développement économique de la Chine. Après que le taux de change du renminbi a franchi la barrière psychologique -7 pour 1 dollar américain- l'année dernière, la volatilité du taux de change a augmenté et on verra un renminbi plus flexible à l'avenir » , a pour sa part affirmé Guan Tao, économiste en chef de BOC International.

Depuis juillet 2019, l'ouverture financière s'est accélérée, les régulateurs financiers ayant abaissé les restrictions d'accès au marché des filiales de gestion de patrimoine des institutions financières étrangères, des sociétés de gestion de fonds de pension, des sociétés de courtage et des agences de notation.

(Rédacteurs : Yishuang Liu)


Edité le 29-09-2020 à 11:40:13 par Xuan




--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 08-10-2020 à 07:16:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un article de Defend Democracy Press repris sur le blog de D. Bleitrach
Voir aussi https:
«Dévastatrice pour le monde», une violente crise du dollar est-elle proche?



Vers un nouvel étalon or? Ou une guerre des devises avec la Chine ?


DANIELLE BLEITRACH 7 OCTOBRE 2020

http://www.defenddemocracy.press/towards-a-new-gold-standard-or-a-currency-war-with-china/
https://histoireetsociete.com/2020/10/07/vers-un-nouvel-etalon-dor-ou-une-guerre-des-devises-avec-la-chine/

Ce qui se joue en dehors de l’hypothèse d’une guerre “chaude”, c’est une guerre des monnaies. Guerre mais dont il faut mesurer le contexte : la Chine sait qu’à court et moyen terme, elle ne dispose pas d’un système financier comparable au dollar qui demeure sans équivalent et qui donc est en quelque sorte condamné à jouer son rôle, mais qui n’a plus ni sur le plan économique et encore moins politique la capacité hégémonique qui correspond à ce rôle et l’utilisation délirante des sanctions, de l’extraterritorialité que lui confère ce pouvoir monétaire est la manifestation de son arbitraire. La baisse lente mais continue du dollar est-elle le fait qui révèle cette situation d’équilibre instable? Les effets de l’épidémie, la campagne électorale et ses gesticulations, illustrent ces incertitudes qui pèsent un peu plus sur la mondialisation capitaliste sans que l’on soit en état de faire autre chose qu’espérer une nouvelle construction et son amorce par la Chine. La mauvaise nouvelle c’est donc que la chute du dollar, dont on se demande pourquoi elle se fait seulement au ralenti, n’interviendra pas sans dégâts sur des économies déjà affaiblies faute d’un système de remplacement. La bonne nouvelle c’est que dans le futur, il ne s’agirait pas de remplacer le dollar par le yuan mais d’établir des pôles équilibrés régionaux de coopération, ce à quoi les Etats-Unis paraissent de plus en plus contraints, mais dans lesquels ils vont continuer à exiger une place privilégiée pour le dollar que ne revendique pas la Chine pour le yuan. Enfin, le plus important : ce remaniement des monnaies tiendrait compte des économies réelles et non simplement de la consommation et des services. La France a donc besoin d’une réorientation de grande ampleur (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société).
Des rumeurs courent selon lesquelles les mois restants de 2020 pourraient apporter des changements drastiques et explosifs dans le système financier mondial. Mais de telles rumeurs de « doomsday » ont flotté autour de chaque début de l’automne au cours des dernières années. Pourquoi? – Le dollar américain s’affaiblit de plus en plus. Il n’est pas tout à fait en chute libre, et reste encore une monnaie commerciale majeure et une monnaie de réserve mondiale clé. Et pour beaucoup d’économistes, c’est difficile à comprendre.

Cependant, il est peu probable que l’effondrement du dollar survienne d’un jour à l’autre. Ce ne serait pas bon pour l’économie mondiale, car encore trop de pays dépendent du dollar.

Les faits sont,

1 - Les réserves de change de la Chine viennent d’augmenter pour atteindre 3 112 billions de dollars EU équivalents, dont environ 1,3 billion de dollars eu égard aux dollars américains – et en général les réserves de change continuent de croître ;
2 - En bref, peut-être d’ici la fin de 2021, le yuan chinois, ou renminbi (RMB) pourrait devenir la troisième plus grande monnaie de réserve du monde, après le dollar américain et l’euro, dépassant le yen japonais et la livre sterling, rapporté par CNBC;
3 - Selon Morgan Stanley , au moins 10 régulateurs (c’est-à-dire les banques centrales et les institutions similaires de réglementation du forex) ont ajouté le yuan à leurs réserves en 2019, portant le total à 70 – et en hausse;
4 - Selon la FED, l’économie américaine pourrait perdre plus d’un tiers de son PIB jusqu’à la fin de 2020 ou la mi-2021, tandis que l’économie chinoise devrait croître de 1,3% (FMI) en 2020, et selon les propres estimations chinoises jusqu’à 3,5%.(1)

Compte tenu de l’effondrement de l’économie mondiale liée à la covide, et du fait que la Chine étant la seule grande économie devrait croître cette année, le nombre de détenteurs de réserves de yuans peut augmenter considérablement d’ici la fin de 2020 et surtout jusqu’en 2021, ce qui supposerait que les banques centrales du monde entier se rendent compte que, pour leur stabilité financière, ils doivent augmenter leurs avoirs en yuans de manière significative dans un avenir prévisible. Cela signifie l’élimination d’autres monnaies de réserve, comme le yen japonais, la livre sterling, mais surtout le dollar américain. Par exemple, la Russie a fait l’objet d’un dumping du dollar, réduisant de 96 % ses avoirs en dollars.

Le ministre russe du Commerce, Denis Manturov, a appelé ses collègues des BRICS à augmenter leurs échanges en monnaies locales au lieu de dollars américains. Le commerce dans des monnaies nationales est un aspect clé de la coopération de l’alliance de cinq pays qui comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et c’est un moyen efficace de dédollariser leurs économies.

La Chine et la Russie et de nombreux pays de la Coopération de Shanghai (OCS) négocient depuis de nombreuses années déjà dans leurs monnaies locales, ou en yuan, en particulier dans le commerce transfrontalier, mais ils encouragent également des accords d’échange de devises avec d’autres pays, désireux d’échapper à la poigne de fer des sanctions des États-Unis.

Dans une interview accordée à MarketWatch, Stephen Roach, senior fellow à l’Université De Yale et ancien président de Morgan Stanley Asia, affirme que le coronavirus pourrait provoquer une baisse spectaculaire du dollar américain dans un proche avenir – « Dans une ère Covide, tout se déroule à la vitesse de l’éclair. » Roach a également prédit une baisse jusqu’à 35% du dollar par rapport aux principales devises internationales. Il ajoute, compte tenu des perspectives économiques d’aujourd’hui, cela pourrait se produire assez rapidement.

En effet, alors que les économies occidentales peinent à se maintenir à flot, la Chine se prépare à lancer une nouvelle monnaie internationale, le numérique, adossé à l’or, peut-être crypto-RMB comme monnaie de paiement international et de réserve, complètement en dehors du système SWIFT dominé par le dollar. Le nouvel argent numérique RMB est actuellement testé dans plusieurs villes chinoises avec des résultats positifs.

La Banque populaire de Chine – la Banque centrale chinoise – a récemment révélé son intention de préparer sa monnaie numérique souveraine à temps pour les Jeux olympiques d’hiver de 2022. Le déploiement international pourrait en fait avoir lieu beaucoup plus tôt, peut-être en 2021, ou plus tôt si cela est justifié par des événements monétaires internationaux. Quoi qu’il en soit, la nouvelle monnaie commerciale pourrait très probablement avoir une attraction étonnante sur de nombreux pays désireux de dédollariser et de sortir de dessous la botte des menaces de sanctions de Washington.

Il est clair que tout argent ou appel d’offres légal qui deviendra une importante monnaie d’échange et de réserve internationale doit être soutenu par une économie forte. Le soutien d’une économie forte est entièrement proportionnel au yuan. L’économie chinoise d’aujourd’hui réelle – et solide – la production et la stabilité à long terme peuvent facilement être considérées comme les plus fortes du monde. Comparer par exemple le PIB chinois au PIB américain est comme le jour et la nuit : le PIB chinois se compose de plus des deux tiers de la production et de la construction tangibles et solides d’infrastructures, de logements, de transports, d’énergie, etc. ; alors que le PIB américain est presque l’inverse, plus de la moitié est fourni par la consommation et les industries de services. La plupart des productions lourdes sont externalisées. Cela distingue sans aucun doute le yuan ou le RMB des monnaies fiduciaires, tout comme le dollar et l’euro – qui ne sont soutenus par rien. Autrement dit, l’économie chinoise et sa monnaie attirent beaucoup de confiance au niveau international.

Malheureusement, ces différences ne sont pas (encore) reflétées par la comptabilité linéaire du PIB, mais elles sont reconnues par les observateurs économiques et les analystes internationaux, y compris les trésoriers des nations du monde entier.

Ce sont de bonnes raisons pour le nouveau RMB numérique ou yuan de croître rapidement favorisant un commerce primaire et des actifs de réserve pour de nombreux pays. Il sera très probablement largement en état de surclasser le Bitcoin, qui est souvent annoncé comme pouvant-être le « nouvel or », ou la monnaie de réserve.

Non seulement le nombre de pays détenant de la monnaie chinoise dans leurs coffres de réserve augmenterait rapidement, mais le montant total des réserves en yuans pourrait monter en flèche plus rapidement que ne l’attendent les analystes, signalant clairement la fin de l’hégémonie du dollar américain. Cela pourrait sans aucun doute changer l’équilibre mondial des pouvoirs économiques.

« En arrière-plan, des années plus tard, les deux événements historiques déterminants de 2020 seraient la pandémie de coronavirus, et l’autre serait la monnaie numérique [de la Chine] », a déclaré récemment Xu Yuan, chercheur principal au Digital Finance Research Centre de l’Université de Beijing, au South China Morning Post.

***

Ces développements ne sont pas ignorés par Washington. Les Etats-Unis ne renonceront pas si facilement à leur hégémonie dollar, ce qui signifie un contrôle en grande partie sur l’économie mondiale et les flux financiers. Bien que les temps de contrôle total du dollar de l’économie mondiale soient irrémédiablement révolus, Washington a l’intention de ralentir le changement de pouvoir le plus longtemps possible. Bien qu’une guerre chaude ne soit pas exclue, il est plus probable qu’on assiste à une guerre des monnaies.

Conformément à la Grande Réinitialisation annoncée par le Forum économique mondial (WEF) et, en parallèle, à la prédiction du FMI sur la Grande Transformation (voir ceci et ceci), une sorte de révolution monétaire pourrait être lancée, introduisant peut-être un instrument majeur pour le lancement de la Grande Réinitialisation, alias Transformation.

Comme hypothèse, Washington pourrait, par l’intermédiaire du FMI, revenir à une sorte d’étalon-or. Ce qui pourrait prendre la forme d’un panier de devises numérique de type DTS destiné à remplacer le dollar et le yuan/ RMB numérique émergent comme monnaie de négociation et de réserve. La composition actuelle du DTS contient les cinq principales devises internationales du forex, le dollar américain (41,73%), l’euro (30,93%), le yuan (10,92%), le yen (8,33%) et la livre sterling (8,09%).

Bien que le yuan soit largement sous-évalué, notamment par rapport au dollar américain et à l’euro, le yuan est enfin présent dans le panier depuis 2017 et est ainsi devenu un actif officiel de change et de réserve internationale. Les poids respectifs dans le panier de DTS ont été fixés pour la dernière fois en 2016 et sont valables pour 5 ans, ce qui signifie qu’ils sont en cours de renégociation et de réajustement en 2021.

Poursuivant l’hypothèse d’une nouvelle norme d’or, il se pourrait bien que, dans la nouvelle monnaie hypothétique de type DTS, l’or prenne un rôle de premier plan, qui éclipse la faiblesse du dollar américain. Toutefois, comme ce fut le cas avec l’étalon-or de 1944, Washington-Trésor-FED insisterait sur le fait que la valeur de l’or dans le panier serait liée au dollar – ce qui augmenterait de facto de manière disproportionnée le poids respectif du dollar dans le panier.

Si un tel accord hypothétique était accepté par la majorité des pays – les Etats-Unis ont toujours le seul droit de veto dans les deux institutions de Bretton Woods, le FMI et la Banque mondiale – l’hypothétique « DTS » à base d’or serait un concurrent sérieux pour le yuan numérique internationalisé émergent / RMB.

Pour éviter une telle situation, une éventuelle guerre des devises, la Chine, en tant que détenteur de grandes réserves d’or directes et indirectes, peut envisager d’établir un marché de « marchandises d’or » au prix du yuan / RMB – et inviter d’autres grands producteurs d’or, comme la Russie, le Venezuela, l’Afrique du Sud et d’autres pays non dans l’orbite américaine, à se joindre à une monnaie alternative, c’est-à-dire un marché de l’or libellé en yuans, ou une valeur moyenne pondérée de l’or, disons, les trois principaux acteurs du marché de l’or alternatif.

Cette monnaie alternative libellée en or serait renforcée par la puissance des économies respectives qui le soutiendraient.

En fin de compte – comme on l’a déjà démontré aujourd’hui – la confiance internationale dans les économies respectives et leurs monnaies – soutenues ou non par l’or – déterminera l’issue d’une éventuelle confrontation monétaire. La Chine, déjà engagée dans des échanges transfrontaliers de monnaies locales et l’expansion des accords de négociation du yuan à l’échelle internationale, par exemple, avec des mesures d’échange de devises en place avec la Russie, l’Iran et le Venezuela, serait bien placée pour briser l’hégémonie de la monnaie américaine.

Enfin, l’objectif n’est pas d’avoir une hégémonie pour remplacer une autre puissance dominatrice, mais d’établir un monde équilibré avec plusieurs pôles régionaux ou centres financiers qui favoriseraient un équilibre monétaire qui accompagnerait progressivement le progrès de l’Initiative de la ceinture et de la route (BRI), le pont qui enjambe le monde, avec un accès de plus en plus égal aux ressources vitales pour construire pacifiquement une communauté mondiale avec un avenir partagé pour l’humanité.

Peter Koenig est économiste et analyste géopolitique. Après avoir travaillé pendant plus de 30 ans à la Banque mondiale, il a écrit Implosion, un thriller économique, basé sur son expérience de première main. Exclusivement pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook « .

(1) hier selon Global Times la Chine estimait le chiffre de l’ordre de 5% (note de DB)


Edité le 08-10-2020 à 10:09:11 par Xuan




--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 01-12-2020 à 18:36:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Chine met un plan en place pour favoriser l'utilisation internationale du yuan

le Quotidien du Peuple en ligne | 01.12.2020 11h03
http://french.peopledaily.com.cn/Economie/n3/2020/1201/c31355-9794435.html


Selon un haut responsable, le régulateur chinois des changes a souligné l'objectif de libérer de manière générale les flux de capitaux transfrontaliers entrants et sortants à moyen et long terme, et de créer une base de gestion du capital pour les investissements personnels sur les marchés étrangers.

La libre circulation bidirectionnelle des capitaux transfrontaliers devrait empêcher la violation des règles de sécurité nationale et limiter les échanges à haut risque. Elle devrait aussi se conformer aux exigences relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et l'évasion fiscale, a déclaré le 28 novembre Zheng Wei, directrice adjointe de l'Administration d'État des changes, lors du Forum financier de Chine 2020.

« Nous allons également mettre en place un système de gestion des transactions en capital transfrontalières personnelles, qui répondra à des exigences raisonnables sur les investissements sortants des individus et leur utilisation des devises étrangères » , a déclaré Mme Zheng en précisant les tâches clés de l'Administration d'État des changes conformément au 14e Plan quinquennal de la Chine (2021-25).

Au cours de cette période, la Chine abolira ou assouplira les limites d'investissement et de financement transfrontaliers, élargira les programmes pilotes d'enregistrement de la dette étrangère et lancera un pool de capitaux unifié permettant aux entreprises multinationales d'utiliser le RMB et les devises étrangères pour investir, a-t-elle déclaré.

Les experts estiment que ce sera un pas important vers la réalisation du vœu des autorités chinoises d'assouplir progressivement le contrôle des investissements de capitaux transfrontaliers, qui est la base de la réalisation d'un taux de change flottant et orienté vers le marché pour le RMB.

Plus précisément, a indiqué Mme Zheng, la Chine lancera un cadre politique pour l'investissement transfrontalier des fonds de capital-investissement, en utilisant une liste négative pour gérer le financement à l'étranger des fonds.

Dans le même temps, a-t-elle déclaré, le régulateur émettra régulièrement des quotas à destination des investisseurs nationaux pour encourager leurs achats d'instruments financiers sur les marchés étrangers, dans le cadre de la procédure d'investisseur institutionnel domestique qualifié, et lancera des programmes pilotes pour les produits de gestion de patrimoine transfrontaliers.

Les décideurs politiques et les conseillers ont proposé d'adopter une « ouverture de haut niveau sur le monde extérieur » , impliquant une libéralisation du commerce et des investissements, dans le plan de développement pour les cinq prochaines années. L'idée est que l'ouverture du système financier aux entreprises étrangères introduira une concurrence qui pourrait favoriser une distribution plus efficace des capitaux étrangers et nationaux au sein de l'économie chinoise.

« Favoriser une demande réelle »

De son côté, Liu Guiping, vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine -la banque centrale- s'est engagé à soutenir la libre utilisation du RMB dans le commerce et l'investissement mondiaux et d'encourager les investisseurs étrangers achetant des obligations et des actions onshore à utiliser le RMB grâce à des programmes de connexion plus sophistiqués entre les marchés onshore et offshore.

« L'internationalisation du RMB à l'avenir reposera sur la stimulation de la demande réelle de la monnaie à l'étranger, et le gouvernement encouragera son utilisation, en particulier en Asie de l'Est et dans les pays liés à l'initiative "la Ceinture et la Route" » , a déclaré Zhang Ming, directeur adjoint de la Institut de recherche financière de l'Académie chinoise des sciences sociales.

La signature du partenariat économique régional global, le plus grand pacte commercial au monde, fournira une nouvelle force motrice à l'internationalisation du RMB, en particulier dans les pays voisins, a-t-il ajouté.

Selon la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, en octobre, le RMB se classait au sixième rang des devises les plus actives pour les paiements mondiaux en valeur, avec une part de 1,66%, ajoutant qu'en termes de paiements internationaux, à l'exclusion de ceux de la zone euro, le RMB s'est classé huitième avec une part de 1,09% en octobre.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 31-12-2020 à 13:23:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Hycan devient la première entreprise automobile chinoise à accepter la monnaie numérique pour les achats de voitures: entreprise

Par Global Times
Publié: 31 déc.2020 13:13



Hycan, une marque lancée par les constructeurs automobiles chinois GAC Group et la start-up EV NIO Inc, a annoncé jeudi qu'elle serait la première entreprise automobile en Chine à accepter la monnaie numérique comme mode de paiement pour les achats de voitures.

La société avait précédemment déclaré sur son compte Weibo qu'elle accepterait Bitcoin, mais a ensuite clarifié et déclaré qu'elle accepterait la monnaie numérique au lieu de Bitcoin.

Alors que le Global Times a constaté que les deux déclarations étaient désormais supprimées au moment de la publication.

Le rapport intervient également alors que la Chine commence à faire pression pour le lancement de sa monnaie numérique officielle, qui est attendue depuis des mois. Divers tests de monnaie numérique dans différentes régions de Chine ont déjà commencé alors que le pays développe davantage d'applications pour le nouveau système monétaire.

Le Bitcoin a continué à innover récemment. Mercredi, Bitcoin a grimpé en flèche au-dessus de 28500 $ US. Le record absolu signifie que le bitcoin a bondi de 46% depuis début décembre, selon un rapport de Yahoo.com.

Les autorités chinoises continuent de sévir contre les crypto-monnaies, qui ont provoqué le chaos parmi les investisseurs et déstabilisé les marchés financiers

Global Times

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 22-02-2021 à 22:37:38   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La thèse de crypto monnaies enterrant le dollar est un peu surprenante.
D'autre part à l'heure actuelle ces cryptomonnaies ne sont adossées à aucune monnaie nationale, excepté pour le yuan, le Petro au Venezuela et certains pays qui veulent échapper aux sanctions US .
Lire aussi :
https://www.journaldunet.com/economie/finance/1491587-bitcoin-une-protection-contre-l-inflation-en-2020/



CRYPTO-MONNAIE: LE COMPLOT MONDIAL CONTRE L’HÉGÉMONIE AMÉRICAINE ?



Publié par Chine Magazine - Fév 19, 2021 - OPINIONS, Tribunes

Par Amadou Keita – À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis se présentaient comme la puissance absolue au monde. Ils possédaient des réserves alimentaires et capitaux suffisantes, et une puissance militaire sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Dans ce contexte, leur intérêt national s’est mondialisé. Et le pays s’est mis a utilisé son leadership hégémonique pour façonner un nouvel ordre économique mondial pour répondre à ses intérêts nationaux.

Vu qu’après la Première Guerre mondiale des blocs économiques fermés ont été mis en place et ont, par la suite, provoqué la montée de l’extrémisme nationaliste, alors après la Seconde Guerre mondiale, en 1945, les élites de la politique étrangère américaine ont cherché à utiliser la nouvelle hégémonie américaine pour créer un ordre international fondé sur l’interdépendance économique, un multilatéralisme conditionnel et institutionnellement lié, et des réseaux d’alliances stratégiques sous leur direction. Ces réseaux leur permettaient d’empêcher militairement l’expansionnisme soviétique, mais aussi de ralentir la concurrence géopolitique d’autres puissances comme le Japon ou l’Europe occidentale. La promotion de l’ordre international libéral (OIL) a permis donc aux États-Unis, après la défaite du bloc soviétique (Est) en 1989, d’unipolariser les relations internationales sous leur commande et d’imposer le dollar américain comme monnaie d’échanges du système financier international.

Le dollar comme instrument de l’hégémonie coercitive américaine

En tant que protecteur, à travers leur monnaie, d’un marché international ouvert et intégré, l’État américain règne en maitre absolu dans les relations internationales. Le dollar comme monnaie d’échange du système financier international lui donne des avantages positionnels. Ce billet vert utilisé comme monnaie mondiale par défaut, permet à l’État américain d’accuser des déficits courants de plus en plus importants sans avoir à se soucier des réserves de change. Cela fait de facto la Réserve fédérale du pays la banque centrale du monde, ce qui lui donne le luxe de fixer unilatéralement les coûts d’emprunt pour le reste de l’économie mondiale. C’est cette forme d’hégémonie du dollar, et le privilège exorbitant qu’elle confère à l’État américain, qui a contribué à informer toute une série de chercheurs sur le déclin économique américain, notamment en ce qui concerne la montée en puissance de la Chine et l’internationalisation potentielle du renminbi chinois, mais aussi et surtout l’apparition d’une nouvelle version de monnaies ; la cryptomonnaie.

Selon ce récit décliniste, si le dollar perd son statut de monnaie de réserve internationale, d’autres aspects de l’hégémonie américaine, notamment sa primauté militaire mondiale, commenceront à s’effriter alors que d’autres monnaies se disputeront le leadership monétaire international. En bref, le rôle de monnaie de réserve du dollar est essentiel à la prééminence géopolitique de l’Amérique et si elle perd ce statut, l’hégémonie américaine sera littéralement inabordable.

L’hégémonie du dollar a également de profondes implications géopolitiques. Les États-Unis peuvent financer leurs opérations militaires à l’étranger avec des dollars fraîchement imprimés, en grande partie à volonté. Entre 2003 et 2008, par exemple, le plus grand transfert aérien de devises de l’histoire du monde a vu la Réserve fédérale américaine imprimer et expédier 40 milliards de dollars en espèces en Irak pour aider à financer la guerre contre Saddam Hussein.

Au cours des deux premières années seulement, les envois comprenaient plus de 281 millions de billets pesant au total 363 tonnes, selon le journal américain cairn. La domination du dollar a donc fait en sorte que les importations, les dettes et les opérations politico-militaires à l’étranger pourraient toutes être payées avec des billets verts produits par l’État américain, qui pourrait en même temps orienter sa gestion macroéconomique intérieure exclusivement sur les conditions qui prévalent aux États-Unis sans aucune contrainte extérieure significative.

Plus intéressant encore, la liquidité en dollars signifie que les investisseurs continuent à utiliser les régimes monétaires américains même dans le contexte d’une grande instabilité économique mondiale. Par exemple, lors de la crise financière mondiale de 2008, non seulement nous n’avons pas assisté à une fuite des régimes financiers et monétaires américains, mais nous avons en fait vu l’inverse : une fuite mondiale de capitaux vers les marchés de la dette américaine, au point que dans certains cas, les obligations du Trésor américain avaient des taux d’intérêt négatifs. En bref, l’hégémonie du dollar et ses privilèges permettent aux États-Unis d’externaliser les crises majeures grâce à leur capacité unilatérale à modifier leurs taux d’intérêt, à forcer d’autres États à s’adapter en conséquence et à financer l’hégémonie géopolitique à bon marché.

Mais l’avènement de la nouvelle technologie favorisant l’apparition des cryptomonnaies semble mettre un terme à cette suprématie américaine.

Fin de la suprématie monétaire américaine

Depuis 2008 le monde connait une évolution fulgurante dans le domaine de l’internet. Des nouveaux appareils intelligents font leur apparition sporadique. En même temps des spécialistes, dans tous les domaines, font parler leurs génies créatifs pour démocratiser tous les aspects de la vie sociale et économique. Les internationalistes politiques et économiques ne sont pas en marge de cette mutation du monde. C’est dans cette foulée qu’en 2009, le monde connait l’apparition de la première monnaie digitale, le Bitcoin.

Une cryptomonnaie gérée par une technologie appelée Chaine de Blocs, qui permet les échanges économiques de personne en personne, d’une manière vérifiable et sécurisée, sans la surveillance d’un État particulier et sans l’entremise d’aucune banque. Une révolution monétaire que, dans un premier temps, les grandes puissances et les services bancaires du monde vont condamner et s’opposer à son émergence. Car cette révolution fait perdre aux États et aux banques les taxes sur les transactions financières.

Effrayée par la puissance nuisible de cette innovation, en 2013 la Chine interdit l’utilisation de toutes les cryptomonnaies sur son territoire. Mais trois ans plus tard, après avoir réalisé l’importance de cette monnaie dans les échanges internationaux dirigés par une Amérique qui peut à tout moment utiliser sa monnaie pour imposer des sanctions internationales à un autre États, en 2016, la Chine annonce officiellement la création de sa cryptomonnaie nationale intégrée et gérée par sa banque centrale. Cette monnaie permettra alors à la Chine de commercer avec n’importe quel pays du monde sous sanctions internationales américaine.

Au même moment, en 2014, les États-Unis infligent des sanctions internationales à la Russie après son invasion de l’Ukraine. Conséquences, la Russie décide de rejoindre la Chine en digitalisant son Rouble, pour contourner les sanctions économiques américaines. L’objectif pour la Chine et la Russie est de détruire la suprématie américaine sur le monde garantie par son dollar. Cela envoie un message fort aux États sous sanctions américaines. A partir de cet instant-là, le problème de cryptomonnaie devient incontournable dans les questions géopolitiques internationales.

En décembre 2017, le Venezuela annonce la création de sa cryptomonnaie nationale, le Petro ce, avec l’appuis des techniciens Russes. Cette décision permettra au Venezuela aussi de commercialiser son pétrole qui, jusque-là sous sanctions internationales américaines.

Juste quelques mois plus tard, en mai 2018, l’Iran et la Russie annonce officiellement qu’ils vont désormais faire leurs échanges économiques en cryptomonnaie pour contourner les sanctions internationales. Cette déclaration officielle était une manière pour les deux pays de lancer un appel à tous les pays sous sanctions internationales américaines de se rallier à cette nouvelle technologie qui permettra de renverser les États-Unis sur la tête du système financier international. Et cet appel du président Russe et Iranien, ce n’est pas seulement les États classiques qui entendirent.

En janvier 2019, Facebook annonce la création de sa propre cryptomonnaie Libra, qui deviendra par la suite Le DIEM. Facebook permettra alors à ses 2 milliards d’abonnés de toutes les nationalités confondues de faire des échanges économiques sans frais de taxes de transaction bancaire. Cette implication des entreprises privées comme Facebook dans cette course est un signal fort pour les pays sous-développés.

Les pays pauvres face à leur destin

Les pays sous-développés avec leurs maigres moyens de sources de revenus payeront chers s’ils se laissent devancer par des entreprises privées comme Facebook dans la création de cette monnaie digitale. Prenons l’exemple d’un pays africain, comme la Guinée, qui a enregistré plus de 3 millions d’internautes entre 2011 et 2018, avec une croissance d’abonnés téléphoniques de 180% dans la même période. Si tous ces abonnés guinéens faisaient leurs transactions financières sur Facebook sans passer par un service bancaire national, cela ferait une perte énorme pour l’État guinéen.

Pour éviter donc ce scénario un pays comme la Guinée, qui a sa propre monnaie peut faire comme la Chine ; réunir ses éminents économistes, ingénieures et développeurs pour travailler sur les défis techniques, économiques et logistiques aboutissant à la digitalisation de sa monnaie. Cela permettra au pays de se préparer à cette révolution monétaire internationale et permettre aussi à sa population de faire des échanges économiques sans nécessairement avoir besoin d’un compte bancaire.

Cette nouvelle révolution vient bouleverser l’ordre mondial économique depuis là dirigé par les États-Unis d’Amérique. La Chine et la Russie sont plus que jamais déterminées à faire remplacer le dollar américain par les cryptomonnaies nationales dans le système financier international. Et cela semble être inévitable désormais. Conscients de ce fait, les États-Unis, à travers son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin déclarait en février 2020 qu’ils sont prêts à accepter les cryptomonnaies, mais à condition qu’elles se soumettent aux mêmes règlementations bancaires.

Il revient désormais aux États moyens avancés de prendre cette actualité des relations internationales en considération et d’anticiper la protection de leurs intérêts avant qu’ils ne soient devancer par les nouveaux acteurs non étatiques, comme Facebook.

Amadou KEITA, diplômé en Relations Internationales, actuellement en fin de Master en Politiques Internationales à l’Université Shandong des Sciences Politiques et de l’Administration Publique de Qingdao

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 03-03-2021 à 15:24:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le yuan numérique commence à se mettre en place :
https://www.youtube.com/watch?v=Vz5tTRYToL8

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 25-03-2021 à 15:12:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les grandes banques publiques chinoises commencent à promouvoir les portefeuilles numériques en yuans

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 02-05-2021 à 23:34:24   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le sujet a été évoqué en 2009...c'est dire si les transformations de ce type sont à longue échéance. Cela dit elles se produisent bel et bien.
A noter que ceci ne concernent que les pays qui sont capables de s'extraire du monopole des dollars. Pour les autres c'est la noyade. Voir qui va payer l'ouverture des vannes ?


___________________



La Russie réduit le règlement du dollar américain, la tendance mondiale à la dédollarisation se précise


02/05/2021 12:42:00
Date de la dernière mise à jour:02/05/2021 12:42
________________________________________

La surémission continue du dollar érode la confiance mondiale dans le dollar. Selon les données publiées par la Banque centrale de Russie le 26 avril, la proportion de dollars américains dans les règlements d'exportation russes au quatrième trimestre de 2020 a enregistré 48,3%, ce qui est la première fois dans l'histoire à tomber en dessous de 50%. Les données montrent que la réduction substantielle de l'utilisation du dollar américain provient principalement des échanges entre la Russie et la Chine. À l'heure actuelle, plus de 80% des échanges entre la Russie et la Chine se font en euros.

Le maintien des sanctions imposées par les États-Unis à la Russie a permis à la Russie d'accélérer le rythme de la dédollarisation. Actuellement, la Russie construit un système de transmission d'informations financières (SPFS) pour contourner le système SWIFT, qui utilise principalement des dollars américains pour le règlement. La Chine et les pays européens construisent également leurs propres systèmes de règlement international pour réduire leur dépendance à l'égard de SWIFT contrôlé par les États-Unis.
En fait, avec la perte graduelle du crédit en dollars, il y a de plus en plus de signes que le monde est dé-dollarisation.

Dans le système de règlement international, le dollar américain occupe toujours une position dominante. (Reuters)

Premièrement, la part du dollar dans les réserves mondiales de change diminue. Les statistiques du Fonds monétaire international (FMI) montrent qu'à partir du quatrième trimestre de 2020, la part du dollar américain dans les réserves de change mondiales est passée d'environ 71% en 2000 à 59,02%, le niveau le plus bas depuis le début des records en 1995. .
Bien que personne ne puisse remplacer le statut du dollar américain dans le système monétaire international, certains pays continuent d'augmenter autant que possible leurs réserves en euros, en or et même en RMB pour se couvrir contre le risque de crédit du dollar américain. La hausse et la baisse du florin néerlandais et de la livre britannique prouvent qu'aucune monnaie ne peut toujours maintenir une position dominante dans le système monétaire international. Avec la relative faiblesse de la puissance nationale des États-Unis, le dollar américain descendra toujours sur l'autel.

Deuxièmement, la proportion de bons du Trésor américain détenus par des investisseurs étrangers est en baisse. L'émission de bons du Trésor est généralement approuvée par le crédit du gouvernement. Cependant, comme le budget américain n'a pas réussi à joindre les deux bouts pendant longtemps et que le volume des bons du Trésor s'est accru, l'attrait des bons du Trésor américain pour les investisseurs étrangers diminue. .
Les données de la Réserve fédérale (Fed) montrent que, bien que les investisseurs étrangers soient toujours les plus gros acheteurs de bons du Trésor américain, la proportion de bons du Trésor américain détenus par des pays étrangers diminue progressivement et est tombée par rapport au sommet historique (43,4%) du deuxième trimestre de 2011 à 28,9% en fin d'année 2020.
Depuis l'éclosion de la nouvelle pneumonie de la couronne (COVID-19), la Réserve fédérale a augmenté ses avoirs en bons du Trésor américain, et la tendance à la monétisation du déficit budgétaire américain est devenue de plus en plus évidente. La dévaluation est presque devenue le seul moyen aux États-Unis de réduire le fardeau de leur dette.

Ma Guangyuan, directeur adjoint de la Commission économique centrale de la China Democratic National Construction Association, estime que la possibilité d'un défaut substantiel aux États-Unis à l'avenir est de presque 100%. Le dollar étant toujours dans les réserves internationales, les États-Unis peuvent réduire le fardeau de la dette des États-Unis grâce à des mesures telles que la dépréciation du dollar et l'inflation. Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater Associates, le plus grand fonds spéculatif du monde, estime que le manque de demande d'achat suffisante pour les bons du Trésor américain peut forcer la Fed à augmenter les taux d'intérêt ou à imprimer plus d'argent pour acheter de la dette, ce qui finira par conduire au dollar à se déprécier.

Par conséquent, lorsqu'il y a de meilleurs choix, les pays réduiront inévitablement l'allocation des actifs en dollars et favoriseront activement la dé-dollarisation.
Enfin, une partie de l’engouement du marché pour les monnaies numériques provient de la demande de dé-dollarisation. Après la crise financière mondiale de 2008, les crypto-monnaies telles que Bitcoin se sont multipliées. La monnaie numérique Libra lancée par Facebook en collaboration avec d'autres entreprises a même menacé le système international de règlement et de réserve en dollars.
La monnaie numérique décentralisée permet facilement d'effectuer des transactions et des transferts transfrontaliers. À certains égards, elle est meilleure que le système actuel de règlement en dollars américains et elle a pour effet de dédollariser. Dans le même temps, la sortie de la plupart des devises numériques est fixe, ce qui élimine la possibilité de spam, et la capacité à maintenir la valeur est meilleure que les devises de crédit telles que le dollar américain. On peut dire qu'une raison inhérente à l'émergence et à la croissance continues des crypto-monnaies est que la communauté internationale ne fait plus confiance aux monnaies de crédit telles que le dollar américain.

Les banques centrales ont également découvert que le développement des monnaies numériques peut se débarrasser de la dépendance au système de règlement en dollars américains, elles ont donc lancé les monnaies numériques de la banque centrale. À l'heure actuelle, la monnaie numérique de la banque centrale chinoise a commencé à mettre en œuvre des projets pilotes. Bien que Zhou Xiaochuan, l'ancien gouverneur de la Banque populaire de Chine, ait déclaré que "la motivation initiale du développement du renminbi numérique n'était pas de l'utiliser pour les paiements transfrontaliers", la monnaie numérique de la banque centrale aura sans aucun doute un effet de dé-dollarisation.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 19-05-2021 à 18:32:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

A PROPOS DU YUAN NUMERIQUE



Une vidéo intéressante et très claire sur le yuan numérique et l'enjeu géopolitique par rapport à l'hégémonie du dollar

https://www.youtube.com/watch?v=43IB8MnI2A4

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 04-06-2021 à 14:22:00   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Russie met au point des solutions pour remédier à une éventuelle déconnexion du système


SWIFT© Sputnik . Service de presse de la diplomatie russe
https://fr.sputniknews.com/international/202105311045673208-la-russie-met-au-point-des-solutions-pour-remedier-a-une-eventuelle-deconnexion-du-systeme-swift/
17:04 31.05.2021
Par Anastasia Patts

Commentant la potentielle exclusion de la Russie du réseau SWIFT, Sergueï Lavrov a dit que les autorités russes devraient être engagées dans l’élaboration de solutions pour faire face à de telles représailles de la part de l’UE, et de l’Occident au sens large, qualifiés de «partenaires peu fiables» à l’origine de décisions «absolument illégales».
L’éventuelle déconnexion de la Russie du système bancaire international SWIFT, proposée par l’Union européenne en tant que sanction, ne serait pas une surprise pour le pays, a déclaré ce 31 mai le ministre russe des Affaires étrangères.
«Je suis convaincu que notre gouvernement et notre banque centrale ainsi que les autorités financières mettent au point des solutions possibles en cas de tentative de saborder notre capacité à assurer le libre-échange dans le cadre du système commercial multilatéral, en conformité avec les normes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)» , a annoncé Sergueï Lavrov.
Fin avril, en réaction à la résolution adoptée par le Parlement européen appelant à ces restrictions, le Kremlin avait affirmé pouvoir trouver rapidement des substituts à ce système.

Le développement de systèmes SWIFT alternatifs, qui seront plus avancés et ne revendiqueront pas de monopole dans ce domaine, a également été évoqué début avril par le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Pankine dans un entretien à Sputnik.

L’UE et l’Occident sont peu fiables
Le manque de fiabilité de Bruxelles et d’autres pays en tant que partenaires de Moscou a été pointé par le chef de la diplomatie russe.
«Nous comprenons que l’Union européenne et l’Occident se soient montrés à plusieurs reprises, dans des affaires concrètes, comme des partenaires peu fiables qui peuvent laisser se produire des situations dans lesquelles des décisions absolument illégales peuvent être prises sans aucun fondement.»
Cependant, le ministre a dit ignorer quelles décisions concrètes seront prises par les pays occidentaux et quels moyens de pression pourront être appliqués sur les propriétaires de SWIFT.
À l’issue de négociations menées avec Sergueï Lavrov, son homologue portugais a pointé le jour même la nécessité de tenir des discussions juridiques au sein de l’Union européenne.
«La décision de l’UE doit être prise dans le respect des règles correspondantes. C’est pourquoi si une mesure doit être adoptée, elle fera sans doute l’objet de larges discussions juridiques au sein de l’Union européenne», a précisé Augusto Santos Silva.
Selon lui, les relations entre la Russie et l’UE se trouvent à un de leurs points les plus bas.

Difficile à appliquer
L’exclusion de la Russie du système de paiement SWIFT figure parmi les sanctions proposées par les eurodéputés en cas de transformation du «déploiement militaire» russe près de la frontière ukrainienne en une «invasion» de l’Ukraine. En plus de cela, Bruxelles a appelé à appliquer des sanctions contre le Nord Stream 2, Rosatom (groupe public nucléaire russe) et certains «oligarques» russes.
Comme l’UE ne dispose pas des compétences nécessaires pour déconnecter la Russie de l’organisation privée internationale qu’est SWIFT, cette sanction n’est pas facile à mettre en œuvre, a mentionné Josep Borrell, haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ce n’est pas la première fois que le Parlement européen lance un appel à déconnecter la Russie de ce système bancaire. En 2014, cette mesure avait été évoquée dans une résolution européenne adoptée après que la Crimée avait été rattachée à la Russie suite à un référendum lors duquel 96,77% des électeurs criméens et 95,6% des habitants de Sébastopol ont soutenu cette intégration.


Edité le 04-06-2021 à 14:22:13 par Xuan




--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18371 messages postés
   Posté le 04-06-2021 à 14:25:38   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Vice-Premier ministre russe : la Russie pourrait être contrainte de cesser d'utiliser les dollars américains pour régler le pétrole brut


Écrit par : Hu Mu sur dnews
2021-06-04 14:29:00
Date de la dernière mise à jour :04/06/2021 14:29
________________________________________

Le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a déclaré jeudi 3 juin que si le gouvernement de Joe Biden continuait d'imposer des sanctions économiques ciblées, la Russie pourrait bientôt abandonner les sanctions libellées en dollars.
Le média chinois Sina Finance a rapporté le 4 juin que Novak avait déclaré aux journalistes du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) : "Idéalement, nous ne voulons pas rester à l'écart du dollar américain car c'est une monnaie internationale utilisée pour le règlement. Mais si notre partenaire américain provoquait cette situation, nous n'aurions pas d'autre choix que de le faire progressivement."
Peu de temps avant ses remarques, la Russie a annoncé qu'elle retirerait complètement les actifs en dollars américains de son National Wealth Fund. Le ministre russe des Finances Anton Siluanov a déclaré jeudi à la même occasion que ces changements pourraient intervenir d'ici un mois. Le Fonds national de la richesse de la Russie accumule les revenus pétroliers et s'était initialement engagé à soutenir le système de retraite du pays.

_________________________


Poutine porte un coup au dollar, l’Europe doit payer le gaz de la Russie en euros selon lui


https://www.capital.fr/entreprises-marches/poutine-porte-un-coup-au-dollar-leurope-doit-payer-le-gaz-de-la-russie-en-euros-selon-lui-1405443

Alors que la Russie s'efforce de "dédollariser" son économie, Vladimir Poutine est favorable à ce que l'Europe règle le gaz russe en euros et pas en dollars.
Publié le 04/06/2021 à 16h17

Nouvelle offensive de la Russie contre le dollar. Alors que Vladimir Poutine cherche depuis longtemps à dédollariser progressivement l'économie du pays, il veut que les pays européens paient en euros le gaz russe, plutôt qu'en dollars. "Nous sommes prêts à envisager la possibilité de règlements en monnaies nationales (...) L'euro est tout à fait acceptable pour nous pour les paiements de gaz. Cela pourrait se faire et devrait probablement être fait" , a déclaré M. Poutine lors d'une discussion par vidéo-conférence avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz au Forum économique de Saint-Pétersbourg.

Jeudi, le ministre des Finances Anton Silouanov a indiqué que le Fonds souverain russe (FNS), où sont notamment stockés les revenus des exportations de pétrole, allait liquider tous ses actifs en dollars d'ici un mois, sur fond de menace de nouvelles sanctions américaines. Selon plusieurs observateurs, cette déclaration aurait davantage une portée politique qu'économique avant le sommet qui doit réunir pour la première fois le 16 juin les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine, sur fond de fortes tensions entre Washington et Moscou.

Le Kremlin s'efforce depuis des années de détacher l'économie russe de la monnaie américaine, incontournable dans le commerce mondial mais qui rend la Russie plus vulnérable aux sanctions de Washington.


Edité le 04-06-2021 à 23:29:15 par Xuan




--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Haut de pagePages : 1 - 2 - 3 - 4 - 5Page précédentePage suivante
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Théorie  l'impérialisme, le Tiers Monde et la Chine  une nouvelle monnaie pour le monde ?Nouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
créer forum