Xuan |
![]() Nouvelle réhabilitation de Liu Shaoqi Le site Theorie Chine publie un long article biographique sur Liu Shaoqi, présenté pendant la révolution culturelle comme le "Khrouchtchev chinois". Ici l'article accuse Lin Piao et la bande des quatre de l'avoir attaqué, mais ne cite pas Mao. En fait il s'était opposé à Mao sur le bilan du grand bond en avant qu'il considérait comme négatif. Durant la révolution culturelle il fut battu par les gardes rouges et contraint à des autocritiques. Il est destitué par le 12e plénum du Comité central en octobre 1968, il doit faire son auto-critique. Il meurt en prison en 1969. Deng Siaoping l'avait réhabilité en 1980. _________________ Prenons des révolutionnaires de l’ancienne génération comme des exemples extraordinaires, efforçons-nous de créer une nouvelle situation pour la cause du Parti et du pays dans la nouvelle ère --Etudes sur le discours important du secrétaire général Xi Jinping au Forum pour la commémoration du 120e anniversaire du camarade Liu Shaoqi Publié le 2019-01-08 Par Leng Rong Source : Site web Qiushi Le 30 novembre 2018 A l’occasion du 120e anniversaire du camarade Liu Shaoqi, le Comité central du Parti communiste chinois a organisé solennellement un Forum, afin de commémorer sincèrement ses exploits immortels pour la cause du Parti et du peuple. Le camarade Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti, président du pays et de la Commission militaire du Comité central du Parti, a prononcé un discours important, et a fait appel aux partisans du Parti et au peuple chinois de prendre le camarade Liu Shaoqi comme exemple extraordinaire, de ne pas oublier l’intention initiale et de tenir fermement au cœur la vocation, afin de promouvoir continuellement la cause œuvrée par les révolutionnaires de l’ancienne génération et de remporter la grande victoire du socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère. I. Apprendre les exploits révolutionnaires du camarade Liu Shaoqi, approfondir sans cesse la compréhension sur le parcours glorieux du Parti communiste chinois et renforcer la conscience de responsabilité pour la mise en œuvre de la vocation historique du PCC dans la nouvelle ère Monsieur le camarade Liu Shaoqi a lutté, pendant toute sa vie, pour la cause du Parti et du peuple chinois et a accompli de grandes contributions dans les différentes époques, de la révolution de la Nouvelle Démocratie à la construction socialiste, en passant par la révolution socialiste. Le secrétaire général Xi Jinping a regardé en arrière d’un sentiment profond la carrière révolutionnaire et des brillants succès qui ont marqué les annales de l’histoire du camarade Liu Shaoqi et a indiqué que : « Pour la révolution et la construction chinoises, il a concentra toute son attention, en se donnant beaucoup de peine, et a établi des exploits fructueux dans beaucoup de domaines, tels que l’économie, la politique, l’affaire militaire, la culture, l’éducation, la diplomatie, la construction du Parti et ainsi de suite, ce qui lui a mérité une affection respectueuse de tout le Parti, de toute l’armée, de tout le peuple de toutes les ethnies de tout le pays. » La bonne réputation du camarade Liu Shaoqi, liée étroitement à l’histoire impressionnante de la lutte du peuple chinois, du Parti communiste chinois, et de la République populaire de Chine, occupe une place très importante dans l’histoire du Parti et dans celle où le peuple chinois s’avance vers le grand renouveau. Du début de la fondation du Parti communiste chinois à l’époque de la guerre de la Réforme foncière, le camarade Liu Shaoqi a fait des contributions extraordinaires aux mouvements ouvriers et au travail du Parti dans les zones contrôlées par le Parti nationaliste. Il est l’un des chefs célèbres et l’un des principaux dirigeants dans les mouvements ouvriers de la Chine. Il a dirigé et a participé à la grande grève des mineurs du chemin de fer et de la mine de charbon Anyuan, au Mouvement du 30 mai, à la grande grève Shenggang et à la lutte des ouvriers de Wuhan ayant l’objectif de regagner la colonie anglaise. A partir de cette partie de l’histoire, on peut voir clairement comment la classe ouvrière est-elle entrée sur la scène historique et est-elle devenue la classe dirigeante de la révolution chinoise. Lors de la tenue de la réunion de Zunyi, le camarade Liu Shaoqi a fermement soutenu l’opinion correcte dont le représentant était le camarade Mao Zedong. A partir de cette partie de l’histoire, on peut voir nettement comment le Parti a réalisé ce grand tournant avec une signification historiquement profonde et comment le rôle dirigeant du camarade Mao Zedong a-t-il été établi dans le Comité central du Parti et dans l’armée rouge. Pendant la Guerre de résistance du Peuple chinois contre l’agression japonaise, le camarade Liu Shaoqi a successivement occupé le poste du secrétaire du département du nord du Parti, du département de la plaine centrale du Parti et du département du centre du Parti. Il a dirigé la construction de la base du nord de la Chine et la base du centre de la Chine pour résister l’agression japonaise. Après l’incident de Wannan, au moment difficile, il a pris le poste de commissaire politique de la nouvelle quatrième armée et a réussi à détruire le complot du Parti nationaliste, qui avait tenté d’anéantir la nouvelle quatrième armée. A partir de cette partie de l’histoire, on peut voir distinctement comment le Parti a-t-il tenu ferme les politiques d’indépendance et de souveraineté dans le front uni national anti-japonais et est-il devenu le pilier dans la Guerre de résistance contre l’agression japonaise. Et pendant la Guerre de libération, le camarade Liu Shaoqi était un principal assistant du camarade Mao Zedong, et a pris la charge de la mise au point des politiques stratégiques, soit « réaliser un développement dans le nord, établir une défense dans le sud » . Il a dirigé et a participé à la réforme foncière dans les zones libérées, a pris la tête dans la fondation du gouvernement populaire du nord de la Chine et a proposé des suggestions relativement complètes concernant la composition de l’économie de la nouvelle Chine et les politiques de la construction économique, etc. A partir de cette partie de l’histoire, on peut voir explicitement comment le Parti a-t-il dirigé le peuple dans la destruction de huit millions d’hommes de Tchang Kaï-chek, a-t-il renversé le règne réactionnaire du Parti nationaliste et a-t-il fondé la République populaire de Chine. Après la fondation de la nouvelle Chine, pendant longtemps, le camarade Liu Shaoqi s’est chargé du travail de première ligne du PCC, a pris part à l’élaboration et à l’organisation de la mise en application d’une série de grandes décisions stratégiques et de grandes politiques. Ainsi, il est l’un des fondateurs des systèmes politique et économique de la nouvelle Chine. A partir de cette partie de l’histoire, on peut voir clairement comment le Parti a-t-il déterminé le système de base du socialisme, a-t-il réussit à réaliser la révolution sociale la plus profonde et la plus grande dans l’histoire chinoise et a-t-il obtenu de grands succès de la construction socialiste malgré les difficultés et les vicissitudes. Dans le XIXe Congrès du Parti communiste chinois, le secrétaire général Xi Jinping a indiqué de manière profonde quand il regardait en arrière l’histoire de la lutte du PCC que : « Pour accomplir la mission historique du grand renouveau de la nation chinoise, le PCC, qu’il ait été en position de force ou de faiblesse, dans ses victoires comme dans ses défaites, est resté indéfectiblement fidèle à son intention initial et à ses idéaux, et a conduit le peuple à œuvrer opiniâtrement, en bravant mille difficultés et dangers et en faisant de grands sacrifices. Sans se laisser décourager par les vicissitudes, il a toujours eu du courage pour corriger ses erreurs et surmonter toutes les difficultés qui semblaient insurmontables l’une après l’autre, tout en ayant créé ainsi une série de miracles à jamais inscrits dans les annales de l’histoire. » Le camarade Liu Shaoqi est un participant important à cette partie victorieuse dans l’histoire, un créateur important de ce miracle terrestre. Sa belle réputation et ses exploits signalés seront éternellement gravés dans la mémoire du peuple chinois. Après l’entrée du socialisme dans la nouvelle ère, le PCC se charge de la vocation noble historique, doit mener un grand combat à partir du nouveau point historique de départ, construire de grandioses travaux, promouvoir la grande cause et réaliser le rêve sublime. Faire réaliser le plan brillant dessiné dans le XIXe Congrès du Parti communiste chinois est une nouvelle longue marche. Donc, nous devons prendre le camarade Liu Shaoqi et les autres révolutionnaires de l’ancienne génération comme des exemples extraordinaires, établir fermement les « quatre consciences » , tout en encourageant soi-même d’une haute responsabilité et la haute conscience de vocation, se contraignant strictement d’une haut critère, en tant que partisan du Parti, s’avançant avec dynamisme et travaillant dur, afin de nous efforcer d’accomplir a vocation historique du Parti dans la nouvelle ère. II. Apprendre les contributions théoriques de la part du camarade Liu Shaoqi, approfondir sans cesse la compréhension de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère et tenir ferme à la direction de la grande pratique dans la nouvelle ère avec la théorie scientifique du Parti Le camarade Liu Shaoqi est un excellent théoricien du marxisme de notre Parti. Pendant toute sa vie, il a fait des réflexions assidument, a osé faire des explorations, a mis l’accent sur l’association des principes de base du marxisme à la réalité concrète de la révolution et de la construction en Chine. De plus, il a concrètement analysé de nombreux problèmes concernant la théorie et la pratique et a proposé ses propres avis. Il était habile à élever les riches expériences des pratiques au niveau théorique, pour diriger le développement des pratiques. Le secrétaire général Xi Jinping a résumé de manière précise et a bien estimé la contribution théorique de la part du camarade Liu Shaoqi, tout en désignant que : « Le camarade Liu Shaoqi a résumé et a raffiné avec profondeur l’expérience historique du Parti sur l’administration du PCC et la gouvernance du pays. Et il a offert une grande contribution théorique à la formation et le développement du maoïsme. » Parmi les contributions théoriques du camarade Liu Shaoqi, la théorie la plus remarquable est celle de la construction du Parti et de la construction du socialisme. Il est universellement reconnu comme un grand maître de la construction du Parti. Pour faire du Parti communiste chinois un parti marxiste persistant et pour renforcer le pouvoir du Parti, il a fait une grande œuvre. A l’occasion du VIIe Congrès du Parti communiste chinois, dans son rapport concernant la modification de la constitution du Parti, il a fait un résumé complet et une explication systématique sur le maoïsme et a fait une contribution importante dans la détermination du rôle dirigeant du maoïsme. Ses articles, tels que De la culture des partisans du Parti et Du conflit intérieur au sein du Parti , ont enrichi la théorie de la construction du Parti. Surtout De la culture des partisans du Parti a eu une influence extrêmement profonde et importante. A cette époque, au moment où le camarade Mao Zedong avait lu cet article, il a fait un éloge : cet article est très bien écrit, il encourage l’esprit de justice et lutte contre la tendance néfaste. Les recherches théoriques, faites par le camarade Liu Shaoqi, sur la voie de la construction du socialisme correspondant à la situation réelle de la Chine, sont également assez précieuse. Pendant la période de la transition de la nouvelle démocratie en socialisme, la Chine a vécu des changements radicaux. Il a fait de réflexions approfondies sur de grands problèmes à la fois profonds et complexes liant à la théorie et à la pratique pendant cette période de la transition, tout en ayant souligné qu’il nous fallait faire la construction d’une méthode conformant à la situation réelle de la Chine, selon les caractéristiques chinoises, et que la Chine devrait suivre sa propre voie et faire réaliser le rêve. Il était d’avis de mobiliser tout l’enthousiasme, de restaurer et de développer l’économie, et de passer en socialisme progressivement et stablement. Il a souligné que, pendant la période de la construction, à part la défense nationale obligatoire, tout le travail et toutes les autres constructions devraient agir en concertation avec la construction économique, qui devrait être le noyau de tout. Il s’est chargé de la rédaction du rapport politique du VIIIe Congrès du Parti communiste chinois, a fait des recherches et des analyses systématiques, en personne, sur une trentaine de départements du Comité central du Parti et a proposé les pensées, telles que l’association entre le centre et les locaux, le soulignement sur le développement fort de l’industrie de l’arrière-pays et l’attention de faire jouer le potentiel de l’industrie littorale, la promotion de la production à travers la stimulation de l’envie de consommation du peuple plus grand, l’utilisation des technologies avancées exigent le renforcement des recherches scientifiques, qui étaient des références importantes pour la formation de la pensée sur les « Dix grandes relations » de Mao Zedong. Ces idées importantes du camarade Liu Shaoqi font partie importante du maoïsme et offrent de précieuses expériences et des préparations théoriques au Parti pour sa direction du peuple dans la création de la cause du socialisme à la chinoise. La théorie scientifique du Parti est l’essence de l’idée d’époque. Depuis le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois, le socialisme à la chinoise est entré dans la nouvelle ère, il fait appel à l’innovation et au développement des théories. Lors du XIXe Congrès du Parti communiste chinois, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère a été établie en tant que l’idée de direction du Parti, ce qui permet au Parti de réussir la réalisation de l’évolution de la théorie scientifique s’adaptant au temps. Nous devons prendre le camarade Liu Shaoqi et les autres révolutionnaires de l’ancienne génération comme l’exemple, nous conformer aux principes selon lesquels il faut libérer l’esprit, rechercher de la vérité dans les faits, suivre le temps, être sérieux et pragmatique. Nous devons rester fidèles au matérialisme dialectique et au matérialisme historique, et en fonction des nouvelles conditions de l’époque et des exigences de la pratique, approfondir les recherches et l’interprétation sur la circonstance de la formation de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère, de sa connotation scientifique, de son essence spirituelle et de sa grande signification. Il faut faire des efforts dans l’étude claire et la compréhension totale et insister à se servir de cette théorie scientifique pour armer l’esprit, diriger la pratique et faire avancer le travail. III. Apprendre la qualité morale du camarade Liu Shaoqi, approfondir sans cesse la compréhension de l’esprit révolutionnaire des partisans du Parti et du grand esprit du peuple chinois, offrir une grande force motrice pour la promotion du développement de la cause du Parti et du pays dans la nouvelle ère Le camarade Liu Shaoqi était puissant dans les principes du Parti et a fait attention à la culture de ces principes du Parti. Il est resté pur dans la croyance et durant toute la vie, s’est discipliné strictement, il était un révolutionnaire avec une grande personnalité, de l’ancienne génération, et un modèle pour tous les partisans du Parti. Avec les « cinq modèles extraordinaires », le secrétaire général Xi Jinping a résumé avec précision l’esprit révolutionnaire du camarade Liu Shaoqi, en ayant dit qu’il est un modèle extraordinaire en matière de l’insistance sur l’intention initiale et la fidélité au Parti, un modèle extraordinaire en matière de l’adhésion toujours sur la vérité et la recherche de la vérité dans les faits, un modèle extraordinaire en matière de la prise de la charge et des innovations courageuses, un modèle extraordinaire en matière de l’étude avec assiduité et l’unification de la connaissance et l’action, un modèle extraordinaire en matière de l’attention au peuple et au dévouement à l’intérêt public avec une parfaite intégrité. Le camarade Xiu Shaoqi est un drapeau éternel du Parti communiste chinois et du peuple chinois, dont la grande qualité de la moralité est permanente. Nous devons apprendre de lui pour toujours. La mise en valeur de l’esprit révolutionnaire des partisans du Parti et le grand esprit du peuple chinois sont un sujet crucial que le secrétaire général Xi Jinping a répété à maintes reprises depuis le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois. L'insistance à ne pas oublier l’intention initiale et tenir fermement la vocation a pour objectif de nous rappeler que nous sommes des partisans du PCC, des révolutionnaires, qu’il ne faut jamais oublier l’esprit révolutionnaire. Le secrétaire général Xi Jinping a fait des discours importants respectivement lors des tenues des forums pour la commémoration des anniversaires de Mao Zedong, Zhou Enlai, Liu Shaoqi, Zhu De, Chen Yun, tout en ayant présumé en abrégé à haut niveau l’esprit et les caractères particuliers de chaque révolutionnaire de l’ancienne génération. Grace à les esprits sublimes, il a établi très haut l’esprit révolutionnaire et l’image glorieuse des partisans du Parti communiste chinois. A l’occasion de la première réunion de la XIIIe Assemblée nationale, dans son discours important, le secrétaire général Xi Jinping a résumé et a expliqué d’une précision plus grande « le grand esprit de création », « le grand esprit de lutte », « le grand esprit d’union » et « le grand esprit de rêve » que le peuple chinois possède, et a installé haut le grand esprit formé, hérité et développé pendant la lutte de longue durée. Comparé à la généalogie spirituelle du Parti communiste chinois et du peuple chinois, le camarade Liu Shaoqi en est une perle brillante. Fidèle au Parti, il a insisté pour toujours sur l’idéal et la conviction, a pratiqué son serment de la révolution de toute sa vie pleine des luttes acharnées et a consacré toute sa vie sans rien réserver à la grande cause du socialisme, à la cause magnifique du rêve chinois du grand renouveau de la nation chinoise. Même si dans les années pénibles où il a été perturbé par Lin Biao et la bande des quatre, le groupe antirévolutionnaire, il a gardé son intention initiale comme toujours, en ayant déclaré avec fermeté que : « Pour un révolutionnaire, il est né pour la révolution, et même au moment de la mort, il doit s’y consacrer pour toujours, avec un cœur inchangeable. » Cet esprit de lutter pendant toute la vie pour le communisme nous encourage, nous émeut et nous inspire éternellement. Il a insisté jusqu’au bout sur la vérité et n’a jamais caché ses idées politiques durant toute sa vie. Il tenait bon tout ce qui correspond à la réalité et au profit du peuple, et avait du courage pour corriger tout ce qui n’est pas conforme à la réalité, après l’épreuve des pratiques. Cet esprit scientifique de la recherche de la vérité nous encourage, nous émeut et nous inspire éternellement. Il a insisté sur le fait de partir de la réalité dans toutes les affaires, a pris l’initiative dans les activités, était habile de contrôler la situation générale et de faire des analyse minutieuse dans la situation compliquée, d’offrir et de mettre en œuvre les politiques faisables. Cet esprit positif de la création indépendante nous encourage, nous émeut et nous inspire éternellement. Il a étudié toujours avec assiduité, et était habile d’étudier à partir du livre et des pratiques et surtout d’associer les études de ces deux aspects, afin d’unir la connaissance et l’action. Cet esprit de l’étude nous encourage, nous émeut et nous inspire éternellement. Il a insisté pour toujours sur la lutte pénible, la nature du serviteur public pour le peuple, et l’intégrité, et a acharnement lutté contre les privilèges. Cet esprit de l’impartialité nous encourage, nous émeut et nous inspire éternellement. Les paroles du secrétaire général en font preuve: «La moralité noble et l’esprit sublime du camarade Liu Shaoqi étaient, sont et seront un modèle extraordinaire pour le Parti communiste chinois et le peuple chinois. » Le socialisme à la chinoise est entré dans la nouvelle ère, donc, le Parti devrait avoir la nouvelle atmosphère et la nouvelle action. Tout d’abord, il faut montrer un nouvel esprit. Le secrétaire général Xi Jinping a indiqué que pour réaliser nos objectifs de développement, il faut devenir impuissant non seulement dans l’aspect matériel mais aussi dans l’aspect spirituel. Avoir la direction ferme du Parti communiste chinois, l’esprit révolutionnaire des partisans du Parti et le grand esprit du peuple chinois sont à la fois le courage qui nous confirme la confiance de la voie du socialisme à la chinoise, la confiance sur les théories, la confiance sur le système et la confiance sur la culture et la force radicale pour s’avancer en chantant, sans se soucier du vent et de la pluie. Nous devons prendre Liu Shaoqi et les autres révolutionnaires de l’ancienne génération comme exemples, adresser l’épine spirituel des partisans du Parti communiste chinois, répandre le grand esprit du peuple chinois, mieux construire l’esprit, les valeurs et la force de la Chine et offrir la direction spirituelle au peuple et la grande force motrice spirituelle pour la création de la nouvelle situation du développement de la cause du Parti et du pays dans la nouvelle ère. La vocation historique de la nouvelle ère fait appel à la nouvelle prise en charge de la responsabilité. Elle a besoin de la correcte direction théorique et scientifique et doit réunir toutes les forces pour la construction conjointe du grand rêve. Nous devons hériter et développer la grande cause pour laquelle Liu Shaoqi et les autres révolutionnaires de l’ancienne génération ont lutté toute leur vie, créer les gloires brillantes appartenant à la nouvelle ère et nous efforcer continuellement pour réaliser enfin le rêve chinois du grand redressement de la nation chinoise. Edité le 22-09-2019 à 23:39:00 par Xuan |
Xuan |
![]() Éducation. En Chine, les manuels scolaires expurgés du chapitre sur la Révolution culturelle COURRIER INTERNATIONAL - PARIS Publié le 19/01/2018 ![]() Un garçon se tient à côté des portraits du dirigeant chinois Mao Zedong, peints sur un mur pendant la Révolution culturelle en 1968, dans une zone de logement démoli à Shanghai, en 2006. REUTERS/Nir Elias La publication d’un nouveau manuel scolaire a suscité un tollé en Chine, vite étouffé par la censure. La Révolution culturelle ne constituerait bientôt plus un chapitre à part entière de l’histoire du pays telle qu’elle est enseignée aux collégiens chinois. Une nouvelle édition du manuel d’histoire destiné aux collégiens chinois de deuxième année (équivalent de la cinquième) sera prochainement utilisée, et elle ne comporte plus de chapitre consacré à la Révolution culturelle. Cette information, qui a fuité sur le compte Weixin “Jiangshitang” (“la salle de cours d’histoire”) le 10 janvier, a immédiatement été repostée par de nombreux internautes et a suscité un débat animé en Chine, rapporte le webzine hongkongais HK01. Le post originel a été censuré au bout de quatre heures, et le compte fermé. Dans le nouveau manuel, la période de 1966 à 1976 – pendant laquelle le pays a été profondément bouleversé par des foules répondant à l’appel de Mao Zedong à remettre en cause les structures du pouvoir, avec de nombreuses exactions à la clé – est désormais traitée en six paragraphes, expliquait le post de Jiangshitang, republié par le site China Digital Times. Ils s’insèrent dans la partie sur les débuts de la République populaire (à partir de 1949). Moins de détails, plus de propos lénifiants Les décisions de Mao ayant lancé le mouvement ne sont plus qualifiées d’“erreurs”, comme dans l’ancienne version. Le nouveau texte affirme que le déclenchement de la Révolution culturelle “a eu des causes historiques et sociales complexes” , et que celle-ci a constitué pour le Parti communiste chinois (PCC) “un détour dans ses explorations”, et conclut que “dans ce monde, rien n’avance uniquement sous l’effet d’un vent favorable ; l’histoire mondiale connaît des évolutions tortueuses, des réussites et des échecs”. Ce manuel a été rédigé par le ministère de l’Éducation, et celui-ci n’aura pas manqué d’en faire relire les analyses par le ministère de la Propagande, souligne le quotidien hongkongais Ming Pao dans un éditorial. “De ce fait, on peut se demander si ce changement signale une évolution politique officielle.” Pour le journal, “la banalisation de la Révolution culturelle vient d’une intention néfaste ; au moment où nous commémorons la réforme, n’oublions pas l’histoire”. Une allusion au fait que l’année 2018 marque le 40e anniversaire du lancement des réformes par Deng Xiaoping. Partisans de Mao contre protecteurs de l’histoire En 1981, le 6e plénum du 11e congrès du PCC avait, sous l’impulsion de Deng Xiaoping, rendu son verdict et qualifié la période de “dix années de désastre” , rappelle le Ming Pao, ajoutant que le mouvement, causé par des luttes internes au Parti, avait causé des souffrances et des dommages à la Chine tout entière. Malgré ce verdict historique, le sujet est resté tabou et aucun effort de mémoire n’a été entrepris, poursuit le quotidien. Maintenant, s’alarme-t-il, “des partisans de la réhabilitation de la Révolution culturelle refont surface ouvertement” . Ainsi, dès que la nouvelle a été connue, elle a suscité une levée de boucliers sur les réseaux sociaux, chez les internautes soucieux de préserver la connaissance de l’histoire, tandis que répliquaient “des internautes de gauche” nostalgiques de Mao et de l’économie planifiée. Ces derniers “ ont attaqué verbalement ceux qui protestaient” , indique le Ming Pao dans un autre article. Ces posts ont été censurés, puis les comptes ont été fermés. Xi Jinping aurait déjà brouillé les cartes Quoi qu’il en soit, le livre n’est pas encore imprimé, il attend encore son visa de censure, croit savoir de son côté l’Apple Daily. Le quotidien rappelle que Xi Jinping a déjà quelque peu estompé le poids moral de la résolution de 1981, en décrétant depuis son arrivée au pouvoir qu’il y a “deux points que personne ne peut contredire” : “les succès de la politique de réforme [insufflée par Deng Xiaoping à partir de 1978] ne peuvent servir à nier l’histoire des trente années qui ont précédé” ,et réciproquement. Une maxime “illogique qui a été sanctifiée”, dit le quotidien, avec pour résultat que “sous le gouvernement de Xi, l’idéologie est devenue confuse, et la gauche a regagné du terrain” . Le journal conclut en rappelant que durant la décennie 1966-1976, 1,7 million de “morts non naturelles” (violentes ou en détention) ont été comptabilisées. |
Xuan |
![]() La Chine est-elle restée socialiste ? Après la fin de la Révolution Culturelle, et la campagne de réforme et d’ouverture lancée par Ten Siao ping, l’opinion a prévalu que la Chine n’était plus socialiste mais capitaliste. La presse et les médias occidentaux se sont largement employés à présenter la Chine comme un pays capitaliste, voire encore plus capitaliste que les autres, et concentrant tous les vices de ce système à cause de son régime dictatorial. La révolte réprimée place Tien An men, puis les troubles provoqués au Tibet par le Dalaï Lama ont été utilisés dans ce sens, quoique la première ait visé une orientation libérale et les seconds une partition de la Chine. Dans une interview aux Editions Prolétariennes en 2004, Jacques Jurquet disait ceci : « Je reste persuadé que tous les conseils de Mao pour résoudre les contradictions entre camarades et pour condamner les vrais ennemis restent toujours valables et d'actualité. Le concept de lutte de classes vient de loin. Je suis entrain de lire les ouvrages de Marat (1770-1792). Il voyait déjà juste et en parlait de manière juste. Je m'intéresse beaucoup à la politique actuelle du Parti Communiste Chinois. Ici on la présente comme capitaliste -la bourgeoisie de tous les pays ne peut pas accepter de reconnaître que l'essor de la Chine s'effectue sous la direction du PCC, alors elle dit " c'est le capitalisme ! "- mais c'est une manière de contester ses résultats spectaculaires. Le premier rôle de la chine reste de sortir de la précarité des centaines de millions de chinois(e)s. Le socialisme doit-il perpétuer la pauvreté ou la combattre ? Bien sûr que non. Mao a parlé de la probabilité de socialisme pour une époque assez lointaine : 2 ou 3 siècles ( ?!). Je pense qu'il avait raison ( ?!) mais le capitalisme mondial, l'hégémonisme USA font de plus en plus l'unanimité des peuples contre eux. Je reste confiant pour l'avenir mais ce sera encore très dur pour les peuples et l'on ne peut rien prédire à l'avance. Les communistes sont des adeptes du matérialisme dialectique, mais n'ont rien à voir avec la lecture du futur dans le marc de café. » De fait la réforme a bien favorisé le développement d’une part privée dans l’économie et les capitalistes font toujours des profits en Chine. Certains sont richissimes. Il faut néanmoins rappeler que ni les capitalistes ni les profits capitalistes n’avaient disparu en 1949 et que plusieurs formes de propriété des moyens de production coexistent depuis : Propriété privée, mixte, collective et publique, mais celle-ci est dominante. Car la révolution chinoise s’est faite contre le féodalisme et le colonialisme, instaurant une dictature conjointe avec la bourgeoisie nationale dans le cadre de la Démocratie Nouvelle. Celle alliance stratégique a été maintenue dans la société socialiste, parce que la lutte anti impérialiste est toujours d’actualité et dans la mesure où les capitalistes acceptent les règles de la nouvelle société. Dans ce cas, selon les communistes chinois, la bourgeoisie capitaliste nationale est encore capable de favoriser le développement des forces productives, alors qu’elle s’y oppose dans les vieux pays impérialistes et favorise le capital parasitaire financier. Suivant l’indication de Marx : « Une formation sociale ne meurt jamais avant que soient développées toutes les forces productives auxquelles elle peut donner libre cours ; de nouveaux rapports de production, supérieurs aux anciens, n'apparaissent jamais avant que leurs conditions matérielles d'existence n'aient mûri au sein de la vieille société. C'est pourquoi l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre ; car, à mieux considérer les choses, il s'avérera toujours que le problème lui-même ne surgit que lorsque les conditions matérielles de sa solution existent déjà ou tout au moins sont en formation. » [Marx - Contribution à la critique de l'économie politique (1859)] Les rapports entre socialisme et capitalisme sous dictature du prolétariat en Chine Dans une « Annotation écrite par le camarade Mao Tsé-toung sur un document de la Conférence nationale sur le Travail des Finances et de l'Economie, tenue dans l'été 1953 », on lisait : Sur le capitalisme d'état (9 juillet 1953) L'économie capitaliste telle qu'elle existe actuellement en Chine est, pour la plus grande partie, une économie capitaliste, placée sous le contrôle du gouvernement populaire, liée sous diverses formes avec l'économie socialiste que représente le secteur d'Etat et soumise à la surveillance des ouvriers. Ce n'est donc plus une économie capitaliste ordinaire, mais une économie capitaliste particulière, une économie capitaliste d'Etat d'un type nouveau. Si elle existe, c'est surtout pour satisfaire les besoins du peuple et de l'Etat, et non pas pour permettre aux capitalistes de réaliser des bénéfices. Certes, le travail des ouvriers procure encore une part de profit aux capitalistes, mais cette part est faible et ne représente qu’environ le quart du profit global ; les trois quarts restants sont destinés aux ouvriers (fonds de bien-être), à l'Etat (impôt sur le revenu) ainsi qu'à l'accroissement des équipements de production (une petite partie du profit qu'ils rapportent revient aux capitalistes). Ainsi, cette économie capitaliste d'Etat d'un type nouveau revêt, dans une très grande mesure, un caractère socialiste et offre des avantages aux ouvriers et à l’Etat . Dans « de la juste solution de contradictions au sein du peuple » Mao Tsé-toung écrivait : « IV. Les industriels et les commerçants Dans le domaine de la réforme de notre régime social, on a achevé en 1956, outre l'organisation des coopératives dans l'agriculture et l'artisanat, la transformation des entreprises de l'industrie et du commerce privés en entreprises mixtes, à capital privé et d'Etat. L'accomplissement rapide et sans à-coups de cette tâche est étroitement lié au fait que la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie nationale a été traitée par nous comme une contradiction au sein du peuple. Cette contradiction de classes est-elle entièrement résolue? Non, elle ne l'est pas encore ; il faudra une très longue période pour qu'elle le soit tout à fait. » Le document de 1981 cité plus haut (résolution sur quelques questions…) indique à ce sujet : « Pendant cette période de transition, notre parti a, dans un esprit créateur, frayé la voie à une transformation socialiste adaptée aux conditions spécifiques de la Chine. Pour l'industrie et le commerce capitalistes, nous avons créé différentes formes de transition du capitalisme d'Etat, allant du degré inférieur au degré supérieur : exécution ou opérations de transformation et d'usinage au profit de l'Etat, exécution de commandes selon les plans d'Etat, unification des achats et garantie de l'écoulement de la production par les soins de l'Etat, vente en gros ou au détail assurée par des commerçants privés pour le compte de l'Etat, création d'entreprises mixtes à capital d'Etat et privé et extension de ces entreprises par branches et professions entières. Ces formes de transition devaient permettre finalement de réaliser vis-à-vis de la bourgeoisie une politique de rachat par voie pacifique, selon l'idée conçue par Marx et Lénine. » Deux voies dans la réforme et deux formes de la lutte des classes en Chine Dans « plusieurs questions de la penséemaotesétoung », Qiushi écrit : « …la réforme est l'auto-amélioration du système socialiste, dont le principe du maintien du système socialiste de base, ajustant les rapports de production aux besoins de développement des secteurs productifs, et la superstructure à la base économique. L'autre type de modèle veut que l'ensemble de la réforme soit le renversement complet du système socialiste, nie l'histoire de base du parti et la pratique socialiste, préconise la restauration complète du système capitaliste, c’est la voie capitaliste. » … « Mao Zedong a souligné que les contradictions dans la société socialiste par rapport aux anciennes contradictions sociales, telles que la contradiction dans la société capitaliste, sont fondamentalement différentes. Les contradictions de la société capitaliste sont antagonistes, elles se manifestent par des confrontations sévères et des conflits, la lutte des classes est sévère. Les contradictions de la société capitaliste, comme celle entre le caractère social de la production et le caractère privé de la propriété des moyens de production, la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie, la contradiction entre l’anarchie créée par les entreprises individuelles et la société dans son ensemble, sont impossibles à résoudre dans le cadre du système capitaliste, mais seule la révolution socialiste renversant le système capitaliste, la mise en place du système socialiste peuvent être en mesure de des résoudre. Les contradictions dans la société socialiste sont une autre affaire. Avec la mise en place du système de base du socialisme, la lutte des classes à grande échelle est terminée, la plupart des contradictions de la société socialiste relèvent de contradictions au sein du peuple » Cependant la réforme va plus loin dans la privatisation des entreprises et la place de l’économie privée est une question toujours en débat. En 2014 l’organe théorique Qiushi rappelle la « théorie de base du PCC sur le capitalisme de propriété mixte et le socialisme » Récemment l’UE a refusé le statut d’économie de marché à l’économie chinoise, en affirmant qu’elle ne répondait pas aux critères libéraux. De fait cette notion prend une acception particulière dans le cas de l’« économie de marché socialiste » en Chine. L’étude du marxisme et de la pensée maotsétoung Sur le plan théorique l’étude du marxisme connaît un regain significatif, conséquence de la crise mondiale du capitalisme et de la remise en question des théories économiques occidentales introduites dans le cadre de l’ouverture. Le 21 mai Xinhua annonce la publication du discours de Xi Jinping sur la philosophie et les sciences sociales, appelant à l’adhésion au marxisme dans ces domaines. Les grandes lignes de la pensée maotsétoung (dont le site Qiushi présente toujours les cinq tomes des œuvres choisies) figurent toujours dans les documents théoriques du PCC : la dictature du prolétariat, partir des faits, la ligne de masse*, servir le peuple, notamment. [*La ligne de masse signifie que tout doit être fait pour les masses, qu'on doit s'appuyer en tout sur elles et qu'on doit partir des masses pour retourner aux masses.] Dans son discours du 1er mai 2015 Xi Jinping dit notamment ; « Dans cette voie, nous devons poursuivre la réalisation, la sauvegarde, et le développement des intérêts fondamentaux de l'écrasante majorité de la population, pour assurer que tous peuvent bénéficier plus équitablement et à fond des fruits du développement. Les masses aspirent à une vie meilleure, et notre objectif est de les aider à y parvenir. Travailler sans réserve à servir les intérêts de la classe ouvrière et des travailleurs est l'exigence fondamentale du système socialiste de notre pays, une obligation sacrée du Parti et de l'Etat, et l’initiative fondamentale dans l’exercice du rôle dirigeant de la classe ouvrière et des travailleurs.» Les « sangsues du peuple » dénoncées et sanctionnées Les comportements « extravagants » de certains fonctionnaires sévèrement critiqués de 2013 à 2015, comme la lutte contre la corruption visant à la fois les mouches et les tigres s’est poursuivie et accentuée depuis plusieurs années, faisant appel aux critiques émanant des masses. Il s’agit d’une lutte de classe contre l’idéologie bourgeoise dans le comportement des communistes. Evidemment ceci ne plait pas à la presse bourgeoise comme ‘Marianne’ s’inquiétant que « Mao bouge encore », ou ‘le Monde’ qui connaît sur le bout des doigts les sentiments profonds du peuple chinois, assurant à propos de la « rectification des cadres » et de la critique de l’hédonisme « il y a des nostalgies dont le spectacle, même en Chine, fait grincer des dents la majorité silencieuse.» [En Chine, "rectification des cadres" et retour à Mao] Il n’y a en fait aucun retour à Mao dans la mesure où la penséemaotsétoung n’a jamais été rejetée par le parti communiste chinois. Si la révolution culturelle n’a « plus d’avenir » et si les nostalgiques de la révolution culturelle sont une minorité, la dictature du prolétariat n’a pas été abandonnée, la lutte idéologique pour que la Chine reste rouge n’a pas cessé, mais sous la direction du parti communiste cette fois. Il y a un non-dit dans les interrogations du sinologue Bonnin, comme dans tous les commentaires de la presse occidentale, et y compris dans l'Humanité : quand Mao Tsé toung sera-t-il déstalinisé ? Depuis la fin de la révolution culturelle ils s'obstinent à poser cette question, en insinuant qu'ils pourraient peut-être, on ne sait jamais, donner un petit coup de pouce, appuyer quelque révolution colorée , subvertir la Chine en soutenant quelque groupe d'opposants. Et ils posent toujours cette question avec obstination, parce que la réponse est non... Mao n'a jamais été déstalinisé. ![]() Edité le 03-06-2016 à 22:38:44 par Xuan |
Xuan |
![]() Le bilan du Parti Communiste Chinois Jacques Jurquet retourna en Chine en octobre 1980, peu avant que le bilan officiel de la GRCP fût rendu public : « L'orateur du côté chinois fut Chou Ta chen, qui reprit dans le détail l'exposé qu'avait déjà amorcé Chi Peng fei sur la situation immédiate et l'histoire ancienne de la révolution en Chine. En fait, il avait mission de nous expliquer les critiques que son Parti adressait à certaines directives et initiatives de Mao Zedong. Son intervention porta sur « le grand bond en avant », sur « l'élargissement erroné de la cible dans la lutte antidroitière », notamment contre Peng Teh huai, et enfin, point le plus important et le plus récent, sur la « Révolution culturelle » qui avait « sévi » de 1966 à 1976. Mais il consacra l'essentiel de ses propos à un bilan des 31 années passées depuis la victoire de la Révolution chinoise en 1949. Il développa son analyse historique en distinguant quatre périodes : du début de 1949 à 1957, de juillet 1957 à 1965, de 1966 à 1976, et enfin d'octobre 1976 à maintenant c'est-à-dire octobre 1980. Je détiens les notes précieuses que je pris en l'écoutant, et je projette de les remettre avec une foule d'autres documents un jour futur à la Grande Bibliothèque de France. Du bilan essentiel de ces quatre périodes historiques, Chou Ta chen dégagea deux enseignements : le premier concernait le fait qu'après la prise du pouvoir révolutionnaire, le Parti n'avait pas bien su régler le rapport entre les luttes de classes et l'édification économique. La lutte de classes contre les ennemis présumés s'était trouvée élargie, surtout entre 1957 et 1976. Même au niveau du Comité central, le centralisme démocratique avait été mal appliqué. Les masses populaires n'avaient pas bénéficié de suffisamment de droits démocratiques. Le système socialiste, système nouveau, n'avait pas été la perfection. À partir de là, Chou Ta-chen s'engagea dans un débat sur la démocratie prolétarienne et la démocratie bourgeoise, expliquant qu'il ne fallait pas rejeter la seconde en bloc, mais retenir de son fonctionnement tout ce qui pouvait contribuer au développement de la première. Il convenait de mieux régler les questions des rapports entre Parti et État, entre Parti et Gouvernement, entre Parti et masses. Il conclut que toutes ces difficultés devraient être solutionnées dans une amélioration constante de la pratique. Il évoqua aussi le « culte de la personnalité « dans le Parti, le pouvoir trop concentré en un seul individu. Les erreurs dans ces domaines entraînaient des aspects négatifs du système socialiste, ce qui ne mettait pas en cause ce système en lui-même. Il en vint à énoncer deux objectifs : 1° ) la nécessité de soutenir de grands efforts pour une productivité socialiste, il était indispensable d'enrichir la société socialiste pour que les masses populaires bénéficient de conditions d'existence plus aisées. En Chine, une priorité devait être accordée à l'élimination de la pauvreté. 2° ) il était nécessaire de parfaire la vie politique de l'État en élargissant la démocratie socialiste, en renforçant la législation socialiste. Dans une vie démocratique large, il serait plus facile d'élever la conscience politique du prolétariat et des masses. Je retins aussi un passage clef de son exposé : « La démocratie bourgeoise a permis d'effectuer un grand pas en avant par rapport à la dictature féodale. Le socialisme ne doit pas faire un pas en arrière par rapport à la démocratie bourgeoise. Aussi le problème de la démocratie prolétarienne doit être réglé en largeur et en profondeur. Le Parti doit donner le pouvoir de gestion à l'ensemble des travailleurs. Il importe de refuser l'égalitarisme sur la base de la pauvreté ancienne. C'est là une paupérisation qu'il importe de refuser. » II ajouta « Après trente ans d'expérience, nous constatons que l'économie socialiste reste une économie de marchandises. Il faut étudier la loi et le rôle de la valeur. Il nous faut attacher une grande importance à l'étude et à la compréhension de la production sociale de l'Occident. Lénine lui-même avait indiqué que le socialisme devait partir des progrès capitalistes et non de la situation du féodalisme... Il nous faut tirer les leçons des expériences passées, parfaire le système socialiste lui même et développer sa supériorité. Les communistes chinois ont une grande confiance dans le socialisme. » Je compris que ces derniers se trouvaient à un nouveau tournant de l'histoire de leur Parti, de leur peuple, de leur pays. Je fis quelques réflexions dubitatives et posais quelques questions auxquelles le chef de la délégation chinoise répondit en substance, avec beaucoup de chaleur : « Camarades, faites-nous confiance ! Actuellement nos forces demeurent insuffisantes pour que nous puissions aider efficacement tous les peuples du Tiers monde à se libérer définitivement de la domination impérialiste, actuellement nous ne sommes pas encore en état d'aider les prolétariats et les peuples du monde entier à réaliser victorieusement leurs révolutions. Mais faites nous confiance. Nous allons accumuler toutes les forces nécessaires pour que demain la Chine socialiste soit une puissance ou le peuple aura vaincu la pauvreté... Nous nous en tenons au principe suivant lequel chaque Parti communiste doit appliquer le marxisme-léninisme à la pratique concrète de la Révolution dans son propre pays. » ______________________________________ La résolution de 1981 Le 6 juillet 1981, la sixième session plénière du Comité central issu du XIe congrès du Parti communiste chinois présentait la Résolution sur quelques questions de l'histoire de notre parti depuis la fondation de la République populaire. Ce long et très important document (qu’il est impossible de citer ici entièrement mais mérite une étude approfondie) fait un bilan historique et autocritique du PCC et de son principal dirigeant Mao Tsé-toung, distinguant les aspects positifs et négatifs de la ligne du parti et de sa propre direction sur toute cette période. En voici quelques extraits significatifs. Sur la période qui a précédé la fondation de la république populaire il est dit : « De même que le P.C.C. est reconnu comme le noyau dirigeant de notre peuple multinational, de même le camarade Mao Zedong est reconnu comme le grand dirigeant du P.C.C. et du peuple chinois multinational; et la pensée-maozedong, formée au cours des luttes menées collectivement par notre parti et notre peuple, est reconnue elle-même comme la pensée directrice de notre parti. » Sur les dix années suivantes : « Pendant ces dix années, le Parti a accumulé d'importantes expériences dans la direction de l'édification socialiste. Le camarade Mao Zedong indiqua au printemps de 1957 qu'il fallait distinguer et régler correctement les deux types de contradictions sociales de caractère différent existant dans la société socialiste, et il fit de la juste solution des contradictions au sein du peuple le thème principal de la vie politique du pays. … En 1958, il proposa que l'activité du Parti et de l'Etat soit désormais centrée sur la révolution technique et l'édification socialiste. … Pour redresser les erreurs commises durant le «grand bond en avant» et le mouvement pour l'établissement des communes populaires, le camarade Mao Zedong indiqua qu'on ne devait pas exproprier les paysans ni brûler les étapes du développement social, et qu'il fallait s'opposer à l'égalitarisme; il souligna l'importance qu'il y avait de développer la production marchande, d'observer la loi de la valeur et d'assurer un équilibre d'ensemble dans la planification économique; enfin, il préconisa d'organiser le plan de l'économie nationale selon l'ordre de priorité suivant: agriculture, industrie légère, industrie lourde. » Concernant les critiques adressées à Mao Tsé-toung : « A la 10e session plénière du C.C. issu du 8e congrès du Parti tenue en septembre 1962, le camarade Mao Zedong donna à la lutte de classes, qui existe en société socialiste dans un cadre déterminé, une ampleur exagérée et lui attribua un rôle absolu, développant ainsi le point de vue qu'il avait avancé en 1957 à la suite de la lutte contre les droitiers, selon lequel la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie demeurerait la contradiction principale de notre société; il affirma même que, durant toute la période historique du socialisme, la bourgeoisie existerait et tenterait de restaurer son pouvoir, et que cela constituait l'origine du révisionnisme au sein du Parti. » … La «révolution culturelle», qui se déroula de mai 1966 à octobre 1976, a fait subir au Parti, à l'Etat et au peuple les revers et les pertes les plus graves depuis la fondation de la R.P.C. Elle fut déclenchée et dirigée par le camarade Mao Zedong, dont les thèses principales étaient les suivantes : un grand nombre de représentants de la bourgeoisie, de révisionnistes contre-révolutionnaires se sont infiltrés dans le Parti, le gouvernement, l'armée et les milieux culturels; la direction d'un assez grand nombre d'unités ne se trouve plus aux mains des marxistes et des masses populaires. Des responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste ont formé au sein du C.C. un quartier général bourgeois; celui-ci a une ligne politique et organisationnelle révisionniste, et des agents dans toutes les provinces, municipalités et régions autonomes, ainsi que dans les divers départements de l'échelon central. Les luttes menées sous différentes formes dans le passé n'ont pu résoudre le problème, seul le recours à la révolution culturelle, c'est-à-dire à la mobilisation ouverte et générale à partir de la base, afin que les masses populaires puissent dénoncer les sombres aspects susmentionnés, peut nous permettre de reprendre cette partie du pouvoir usurpée par les responsables engagés dans la voie capitaliste. Il s'agit, au fond, d'une grande révolution politique par laquelle une classe en renverse une autre, d'une révolution qui devra encore être menée à maintes reprises dans l'avenir. Ces thèses sont essentiellement contenues dans la «Circulaire du 16 Mai», considérée comme un document-programme de la «révolution culturelle», et dans le rapport politique au 9e congrès du Parti; elles avaient, en outre, été résumées en une brève formule, à savoir la soi-disant «théorie de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat», donnant à cette formulation: «continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat» une signification spécifique. Ces thèses erronées, déviationnistes «de gauche», du camarade Mao Zedong concernant le déclenchement de la «révolution culturelle» s'écartaient manifestement de l'orbite de la pensée-maozedong, fruit de l'union des principes généraux du marxisme-léninisme et de la pratique concrète de la révolution chinoise; nous devons bien distinguer ces erreurs de la pensée-maozedong elle-même. Dans les conditions du socialisme, il n'existe pas de base économique ni de base politique pour mener une grande révolution politique par laquelle «une classe en renverse une autre». … La responsabilité principale de cette grave erreur gauchiste que fut la «révolution culturelle» — une erreur aux dimensions nationales et de longue durée — doit être assumée par le camarade Mao Zedong. Toutefois, cette erreur a été commise par un grand révolutionnaire prolétarien. On soutenait que le droit égal, selon lequel une même quantité de travail sous une forme s'échange contre une même quantité de travail sous une autre forme, qui se pratique dans le partage des objets de consommation en société socialiste, c'est-à-dire le «droit bourgeois» énoncé par Marx, devait être limité et critiqué, et, partant, que le principe de rémunération selon le travail et le principe de l'intérêt matériel devaient être aussi limités et critiqués; on prétendait aussi que la petite production continuerait à engendrer le capitalisme et la bourgeoisie chaque jour, à chaque heure et dans de vastes proportions après que la transformation socialiste eût été pratiquement achevée … Le camarade Mao Zedong fut un grand marxiste, un grand révolutionnaire, un grand stratège et un grand théoricien prolétarien. Certes, il a commis de graves erreurs au cours de la «révolution culturelle», mais si l'on considère sa vie dans son ensemble, sa contribution à la révolution chinoise dépasse de loin ses erreurs. Son mérite occupe la première place, tandis que ses erreurs n'occupent qu'une place secondaire. Il a accompli des exploits impérissables en contribuant à la fondation et au développement de notre parti et de l'Armée populaire de libération de Chine, à la victoire de la cause de libération de nos différentes nationalités, à la fondation de la R.P.C. et au développement de notre œuvre socialiste. Il a apporté une importante contribution à l'émancipation des nations opprimées et au progrès de l'humanité. » On note cette phrase : « on prétendait aussi que la petite production continuerait à engendrer le capitalisme et la bourgeoisie chaque jour, à chaque heure et dans de vastes proportions après que la transformation socialiste eût été pratiquement achevée » qui va à l’encontre du texte déjà cité de Staline (« qui l’emportera ? »), sur l’aggravation de la lutte de classes: « …la petite bourgeoisie urbaine et rurale, comme l'a dit Lénine, engendre dans son sein chaque jour et à chaque heure, capitalistes et tout petits capitalistes, et ceux-ci - ces éléments capitalistes - prennent toutes les mesures pour sauvegarder leur existence » . [J. Staline – les questions du léninisme – de la déviation de droite dans le PC(b) de l’URSS] Nous avons vu que cette observation datée de 1931 avait déjà fait l’objet d’une discussion contradictoire. La notion de transformation socialiste pratiquement achevée apporte donc un élément nouveau. ______________________________________ Le 50e anniversaire de la GRCP Global Times publie à l’occasion du 50e anniversaire de la révolution culturelle : ![]() Les vendeurs à un marché de bibelot lundi à Beijing déploient une banderole de 1969 représentant l'ancien dirigeant chinois Mao Zedong "inspection de la grande armée de la Révolution culturelle." La révolution culturelle commença en Chine il y a exactement 50 ans - une décennie de tumulte lancée par Mao pour appliquer un égalitarisme radical (voir l’éditorial de la page 14). Photo: AP La révolution culturelle ne se reproduira pas Par Kou Jie - Source: Global Times Publié: 12/05/2016 00:43:01 Le cinquantième anniversaire de cette période déclenche un débat houleux A l’approche du 50e anniversaire de la Révolution culturelle (1966-76), les réflexions sur cette période tumultueuse ont pris de l’ampleur tandis qu'une minorité de gauche radicale organise des événements commémoratifs pour contester le jugement officiel qui a défini depuis longtemps le mouvement comme "une décennie catastrophique ", une dizaine d'années qui ne sera pas répétée en Chine selon les experts. Le 16 mai 1966, une circulaire a été adoptée lors d'une conférence du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, dans lequel le chef du Parti Mao Zedong a estimé que le pouvoir usurpé par les tenants du capitalisme ne pourrait être repris que par le moyen d'une grande révolution culturelle. La nouvelle marque le début d'une campagne de dix ans qui ont jeté la Chine dans l'abîme du chaos et de l’anarchie selon certains historiens. Des livres illustrant la Révolution culturelle ont été publiés cette année, dont la version anglaise de The Cowshed : ‘Souvenirs de la Révolution culturelle chinoise’, un livre écrit par Ji Xianlin, un prestigieux professeur de l'Université de Pékin, dans laquelle il a raconté sa vie comme prisonnier des gardes rouges pendant la Révolution culturelle, selon le site d’informations thepaper.cn. Beaucoup, en particulier ceux qui maltraitaient les autres pendant la Révolution culturelle, ont présenté des excuses publiques aux victimes. Après Chen Xiaolu, un ancien garde rouge et fils de Chen Yi, un maréchal qui était parmi ceux qui ont mené la révolution, a fait en 2013 des excuses publiques à ses professeurs du secondaire pour les avoir attaqués pendant la révolution culturelle, d’autres qui ont participé à la révolution ont manifesté des remords publics. Au cours de la sixième session plénière du Comité central issu du XIe congrès du Parti communiste chinois en 1981, une résolution sur «certaines questions sur l'histoire de notre Parti depuis la fondation de la République populaire de République de Chine » a été adoptée, dans laquelle la Révolution culturelle a été complètement reniée et critiqué comme « une grave erreur prolongée sur une longue durée. » Une période controversée Malgré le bilan établi par le gouvernement, la Révolution culturelle reste controversée. Le sujet est même devenu un thème du débat actuel, où les gauchistes et droitistes se sont longtemps affrontés sur la voie politique de la Chine. Certains, comme Xia Guozan, 40 ans, admirateur de Mao de Jingzhou dans la province du Hubei de la Chine centrale, a dit que le désaveu de la Révolution culturelle par la société chinoise a en partie conduit à certains problèmes sociaux d'aujourd'hui, y compris le «conflit entre le citoyen moyen et ceux qui ont des droits acquis." Ceux qui partagent les vues de Xia ont commémoré la période à Xi'an, province du Shaanxi, le 8 mai, promettant de soutenir la Révolution culturelle jusqu’au bout, glorifiant par des chants l’hommage au président disparu Mao Zedong, selon le site de gauche zgsddh.com basé à Shaanxi, qui est devenu indisponible lors de sa publication. D’autres ont reproché que les problèmes sociaux actuels proviennent de l'absence d'une réflexion complète et approfondie sur la Révolution culturelle. « Les gauchistes considèrent la Révolution culturelle comme un mouvement populaire contre la bureaucratie et aspirent à son retour. D’autres remettent en question la direction du Parti en appelant à une réflexion dite radicale. Tous deux ont dévié de la définition officielle de la Révolution culturelle et ne devraient pas être encouragés » , a déclaré au Global Times Su Wei, professeur à l'Ecole du Parti du Parti communiste du Comité Chongqing en Chine. « Tant que le [pays] confirme la justesse de la direction du Parti et qu’il adhère à la ligne de base du Parti, la Révolution culturelle ne peut pas être restaurée » , a déclaré Su, ajoutant que nier totalement la Révolution culturelle est un principe inébranlable. « d'une manière générale, la réforme et l’ouverture politique de la Chine est couronnée de succès, et elle a conduit à l'augmentation de l'économie d'énergie et au plein essor du pays » , a confié à global Times Zhuang Deshui, directeur adjoint du Centre de recherche pour le gouvernement de l’intégrité des capacités à l’Université de Pékin. Zhuang a ajouté qu'il n'y a pas « d’espace économique et politique pour la Révolution Culturelle » . Edité le 27-05-2016 à 14:45:46 par Xuan |
Xuan |
![]() La révolution culturelle paravent à l’anticommunisme Sous l’étiquette de ‘maoïsme’, à cause de l’écho favorable qu’avait rencontré la révolution culturelle dans la jeunesse, un certain nombre d’intellectuels en France en firent une interprétation qui leur convenait et aux antipodes du communisme : jouir sans entraves et s’opposer à toute autorité. De 1968 à 1973 les dirigeants de la Gauche Prolétarienne, dont Serge July et André Glucksmann, se présentèrent comme des représentants du maoïsme, arborant le portrait de Mao mais foncièrement hostiles au marxisme-léninisme et libertaires. Le groupe maospontex ‘vive la révolution’ (alias ‘vive le communisme’) publiait « Tout ! – ce que nous voulons : tout » revendiquant la plus grande liberté sexuelle et « le droit des mineurs à la liberté du désir et à son accomplissement » . Parmi ses animateurs, Stéphane Courtois auteur du « livre noir du communisme » et Jean-Paul Ribes président du Comité de soutien au peuple tibétain. ![]() ![]() Philippe Sollers et Tel Quel voulaient importer la révolution culturelle en France contre toute forme de bureaucratisation . « La révolution culturelle prolétarienne en Chine avait vraiment ouvert très largement les écluses des débordements d'une quantité de petits Lénine et de petits Mao. Il s'agissait en réalité d'un courant libertaire, dans lequel pouvaient s'exprimer et exploser l'individualisme et l'égocentrisme de nombreux jeunes gens issus de familles conservatrices et anticommunistes, antisoviétiques essentiellement. Cette situation ne laissait pas de m'inquiéter. Comment parvenir à édifier un véritable parti communiste en dépassant toutes ces fantaisies néfastes et sans nul rapport avec l'idéologie de classe du prolétariat ? » [J. Jurquet – A contre-courant] Très rapidement ils comprirent que ni la direction du parti communiste ni la dictature du prolétariat n’avait été abattues en Chine. Comme Philippe Sollers ou Maria-Antonietta Macciocchi, ils se déchainèrent contre l’une et l’autre, et mirent leurs pamphlets au service de la classe dominante. Les uns et les autres retournèrent dans le giron de la classe qu’ils n’avaient jamais fondamentalement quittée, certains se faisant décorer de la légion d’honneur. Cet aspect a déjà été développé par ailleurs, par exemple « Du col mao au Rotary » ; d’autres études continueront de l’approfondir. La révolution culturelle ne fut qu’un prétexte pour ces idéologues fondamentalement anticommunistes. Edité le 27-05-2016 à 14:49:00 par Xuan |
Xuan |
![]() Le culte de la personnalité La bourgeoisie ne manque pas de moquer les défilés en Corée du Nord, les statues de Lénine, Staline et de Mao Tsé-toung, oubliant les monuments qu’elle avait elle-même fait ériger à la gloire de ses politiciens, chefs de guerre et idéologues. L’autopromotion des classes dirigeantes remonte à la nuit des temps, peut-être au temple d’Abou Simbel immortalisant les victoires militaires de Ramsès II. Le culte qu’elles rendent à leurs héros trouve alors son revers dialectique dans la glorification par le peuple de ses propres martyrs et champions, et leurs portraits conservés dans les plus humbles masures. Tandis que les figures des réactionnaires, même les plus célèbres, ne font plus recette. Mais cet hommage peut prendre des allures extravagantes d’idolâtrie, ou d’autocélébration, particulièrement lorsqu’il résulte de quelque ambition personnelle. « Moins de trois mois plus tard, au mois d'août 1971, je reprenais l'avion, en compagnie de Castan et Druesnes, pour me rendre une fois de plus à Pékin … Ce voyage était le sixième que j'effectuai en Chine populaire. Je n'entends pas en relater le contenu politique qui fait désormais partie intégrante de l'histoire du mouvement communiste international, si mouvementée et multiple. Je préfère indiquer quelles en furent les étapes et l'ambiance générale. Nous étions encore en pleine Révolution culturelle prolétarienne. Cependant je suppose qu'il y avait sinon une accalmie, du moins une période de pause. Peut-être les dirigeants chinois dressaient ils un premier bilan, tout en poursuivant leurs luttes contre le révisionnisme moderne. La suite devait d'ailleurs témoigner que le calme relatif que je constatais alors n'était nullement définitif…. A Moukden, les gardes rouges avaient édifié une statue du Président Mao d'une hauteur considérable, sur un socle tout aussi élevé. Je crois me souvenir que le personnage sculpté tendait un bras et une main soit pour désigner l'ennemi à vaincre, soit pour indiquer la voie juste à prendre, soit pour toute autre raison que mon esprit d'occidental ne pouvait probablement pas imaginer. Mais ce que je désire rapporter de cette approche d'un monument que l'on aurait pu créditer du fameux crime de «culte de la personnalité » consiste justement à révéler ce qu'indiquèrent alors les officiels chinois qui nous accompagnaient. Ils nous expliquèrent que le Président Mao était opposé à l'édification de tels monuments, qu'il avait demandé qu'ils soient démolis partout où ils étaient apparus. Il n'en acceptait pas le principe et récusait catégoriquement toute initiative visant à faire de lui un héros exceptionnel. Déjà par le passé il avait fait interdire que son patronyme soit attribué à des villes, à des communes populaires, à des rues, à des monuments, à des universités, à des unités civiles ou militaires. Il est évident que ces assurances étaient en complète contradiction avec les accusations portées en Occident par les bourgeoisies anticommunistes comme par les partis révisionnistes. » [J. Jurquet A contre-courant] En janvier de cette année, une statue géante de Mao Tsé-toung a été détruite par les autorités, démontrant simultanément le charisme toujours vivant de Mao Tsé-toung en Chine et le refus des commémorations démesurées. ____________________________ Faire la révolution et promouvoir la production Le "socialisme de la pauvreté", une conception étrangère au Parti communiste chinois [Le Quotidien du Peuple n° 813 Organe central du PCRml 16, 17, 18 décembre 1978] « Profitant du débat qui se déroule actuellement en Chine, nombre de commentateurs occidentaux opposent la lutte pour les "quatre modernisations" (industrie, agriculture, sciences et techniques, défense nationale) à la Révolution culturelle, à sa cible, que les quatre ont cherché à déformer. Ces commentateurs prétendent que la lutte pour la production aurait été absente des préoccupations du parti communiste chinois dans la période de la révolution culturelle, et absente des motivations de cette grande lutte politique. Là-dessus, Alain Jacob, dans ses spéculations du Monde, a largement donné le ton. Beaucoup d'autres ne se sont pas privés non plus. Tels Jacqueline Dubois, qui affirmait en substance dans l'émission "L'Evénement" de TF1 : "Après la période de lutte politique de la Révolution culturelle, il s'agit maintenant de produire" ou Leclerc du Sablon qui écrit dans Le Matin: "La politique des quatre modernisations s'oppose à celle des trois différences (entre travail manuel et intellectuel, entre ville et campagne, entre industrie et agriculture) que Mao avait voulu rayer de l'histoire humaine." Opposer systématiquement révolution et production dans la lutte d'un peuple pour le socialisme, c'est faire preuve d'un point de vue assez singulier. Comme si construire le socialisme était une abstraction, comme s'il s'agissait de se "révolutionnariser" comme ça, dans l'abstrait, alors qu'il s'agit bien de construire une économie, une société différentes, concrètement ; matériellement jour après jour. La lutte politique, le débat d'idées, au sein de la société socialiste, concernent donc forcément, et dans le détail, cette édification du socialisme. d'autre part, la poursuite de la production, de l'effort pour l'améliorer alors même que le débat politique peut être intense, est un enjeu important. En effet, pourrait-on révolutionnariser la société, en négligeant voir : en sapant sa base matérielle ? … Dans le cas de la Chine, l'urgence de faire avancer l'édification des bases matérielles du socialisme est particulièrement manifeste. Dans ce pays du Tiers Monde, qui a commencé voici seulement trente ans à s'arracher à la misère et à l'ignorance, un grand nombre de tâches sont encore accomplies à la main ou par des moyens rudimentaires. Par exemple, à l'heure actuelle, les conditions de vie et de travail du paysan chinois restent profondément différentes de celles des ouvriers des grandes villes. Aujourd'hui, mécaniser l'agriculture, c'est pour la Chine, assurer un meilleur niveau de vie à tous, mais aussi consolider le socialisme en réduisant les écarts des revenus et de mode de vie entre la ville et la campagne, réduction qui conditionne le renforcement de l'alliance des ouvriers et des paysans. Certains donneurs de leçons, partant de la réalité des pays capitalistes industrialisées, ne sont pas loin d'estimer que l'industrialisation entraînerait forcément l'exploitation de l'homme par l'homme. Ce faisant, ils "oublient" que le Parti communiste chinois n'a jamais envisagé le développement des rapports sociaux socialistes, la formation d'un homme nouveau sur la base d'une économie arriérée. Il n'a jamais été partisan d'un "socialisme de la pauvreté" où il y aurait d'autant plus d'égalité qu'on n'aurait pas grand chose à partager. Au contraire, comme le déclare au sujet de la répartition des revenus, Chen Yong-kouei dirigeant de la célèbre brigade de production agricole de Tatchaï, et élu membre du bureau politique du PCC, lors de son 9e Congrès : "Quand on s'appuie sur la collectivité, les bonnes récoltes ne tardent pas à venir. Et quand le volume à partager est plus grand, il est plus facile de se mettre d'accord sur les mérites de chacun et de s'estimer soi- même" Après la période qui a vu s'accomplir la socialisation de la propriété des moyens de production, dès 1956, le Parti communiste chinois, fixe clairement ce but au peuple chinois : édifier un Etat socialiste industrialisé puissant. A ce sujet Mao Tsé-toung indique dans Renforcer l'unité du Parti: "Notre construction fera de notre pays un grand Etat socialiste; la Chine arriérée, méprisée et plongée dans le malheur pendant plus de cent ans changera totalement d'aspect et, par surcroît, rattrapera le plus puissant Etat capitaliste du monde, les Etats-Unis... telle est la responsabilité qui nous incombe. Vous avez une population si nombreuse, un territoire aussi vaste et des richesses naturelles aussi abondantes, et vous édifiez dit-on le socialisme, régime qualifié de supérieur; si vous n'arrivez pas à dépasser les Etats-Unis après cinquante ou soixante ans, quelle figure ferez-vous ? Il faudrait, dans ce cas, vous expulser du globe ! C'est pourquoi dépasser les Etats-Unis n'est pas seulement une possibilité, mais une nécessité, un devoir à accomplir absolument. Sinon, la nation chinoise décevrait l'espoir que les autres nations ont mis en elle et son apport à l'humanité serait bien mince". --- Dès le début des années 60, le peuple chinois se lance dans ce mouvement pour l'édification d'un Etat socialiste puissant, en même temps qu'il édifie des réalités sociales nouvelles et originales, comme la Commune populaire: c'est le Grand bond en Avant. C'est à partir du débat commencé dès cette époque sur le type de développement à choisir pour la Chine, sur les lois de la lutte de classes pendant la période du socialisme que va être impulsée quelques années plus tard la Révolution culturelle, qui va répercuter ce débat dans le tout le pays, pour tout le peuple. La Révolution culturelle, dans son principe, de par ses causes et sa cible, n'est pas une lutte d'idées, abstraite, qui appartiendrait à une sphère indépendante des problèmes que les masses ont à résoudre. La lutte politique engagée, dans le cadre de la Révolution culturelle concerne l'orientation d'ensemble de la construction du socialisme, et donc l'activité quotidienne des travailleurs. C'est ainsi, par exemple que la question complexe du mode de répartition des revenus dans les communes populaires, sera l'objet de larges discussions. "Faire la révolution et promouvoir la production" : ce mot d'ordre est notamment le titre de la "Décision du Comité central" du 8 août 1966 qui déclarait : "La grande révolution culturelle prolétarienne a pour but la révolutionnarisation de la pensée de l'homme, afin que, dans tous les domaines du travail, on puisse obtenir des résultats meilleurs quant à la quantité, la rapidité, la qualité et l'économie." Dans sa directive du 7 mai 1966, le président Mao critiquait les conceptions erronées visant à interrompre et désorganiser la production sous prétexte de mener à bien la lutte politique. Il affirmait : "Les ouvriers se consacreront principalement à la production industrielle, tout en s'instruisant dans tous les domaines militaire, politique et culturel. Ils doivent également participer au mouvement d'éducation socialiste et critiquer la bourgeoisie..." La nécessité de réaliser l'édification d'un État socialiste puissant est largement présente par ailleurs dans les textes du 9e congrès du PCC, en 1969 ; elle est dès cette époque mise en relation avec le danger de guerre: "Nous devons faire la révolution et promouvoir la production, améliorer notre travail et nous préparer activement en prévision d'une guerre pour édifier de manière encore plus remarquable notre industrie et notre agriculture socialistes, accomplir mieux encore toute notre œuvre socialiste. ". --- Durant la période de la Révolution culturelle, et par la suite, les conceptions défendues par Lin Piao et la bande des Quatre, qui aboutissaient à un véritable sabotage de la production, ont assurément entraîné de graves retards dans la réalisation des objectifs d'édification du socialisme, fixés pour la période. Les travailleurs chinois, sous la direction du Parti communiste, n'en ont pas moins poursuivi, dans cette période, la lutte pour le développement de la base matérielle du socialisme. Ceci s'est manifesté par exemple dans les multiples réalisations, des milliers d'innovations techniques dans les usines, des travaux d'infrastructure et d'irrigation très importants dans les campagnes. Ceci s'est manifesté aussi dans la poursuite d'expériences d'avant-garde telles que celles de la brigade de production agricole de Tatchaï et de l'exploitation pétrolifère de Taking, mises en avant comme exemples à suivre dans la lutte pour les "quatre modernisations". Ces expériences qui ont vu le jour avant la Révolution culturelle, ont continué, allant de l'avant, et ont fréquemment servi de points de référence, pour la mise en œuvre effective du mot d'ordre : "Faire la révolution et promouvoir la production". Nous reviendrons prochainement sur ces expériences et leur signification. Ainsi, cette réalité de la lutte menée en Chine sur les divers fronts, depuis trois décennies, pour édifier le socialisme, est sciemment ignorée par les commentateurs de la presse bourgeoise. Pour la plupart d'entre eux, la Chine, serait placée devant un choix dramatique: soit faire la révolution, soit développer son économie. Comme l'ont montré de récents articles d'Alain Jacob, dont celui présentant le point de vue de Bettelheim, il y a finalement, à la base d'une telle appréciation "pessimiste", la volonté de ne retenir comme image du maoïsme, que ses déformations, inscrites dans des conceptions comme celles dont les Quatre étaient porteurs. » Edité le 27-05-2016 à 14:50:32 par Xuan |
Xuan |
Xuan |
![]() La dérive ultragauchiste et les exactions Dès la Commune de Shanghaï des factions étaient apparues, opposant en luttes violentes, des gardes rouges à l’armée, aux conservateurs, aux forces de sécurité ou à d’autres factions, commettant des crimes et désorganisant la production au mépris du mot d’ordre « faire la révolution et promouvoir la production ». Une tendance anarchique avec à sa tête Wang Li et Tsi Pen-yu voulait éliminer le plus grand nombre de cadres et élargir l’épuration à toute l’administration y compris l’armée. Ces groupes anarchistes agissaient en opposition totale non seulement avec les « éléments droitiers », mais avec l’ensemble du parti communiste et aux principes contenus dans le petit livre rouge qu’ils brandissaient. Par exemple : Chapitre I – Le parti communiste La première citation du petit livre rouge dit : « Le noyau dirigeant de notre cause, c'est le parti communiste chinois. Le fondement théorique sur lequel se guide notre pensée, c'est le marxisme-léninisme » . Chapitre III - le socialisme et le communisme « Le but de la révolution socialiste est de libérer les forces productives» . Allocution à la Conférence suprême d'Etat (21 janvier 1956). Chapitre IV. La juste solution des contradictions au sein du peuple « D'une façon générale, les contradictions au sein du peuple reposent sur l'identité fondamentale des intérêts du peuple » . [«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).] « Est juste : 1) ce qui favorise l'union du peuple de toutes les nationalités de notre pays et non ce qui provoque la division en son sein; 2) ce qui favorise la transformation et l'édification socialistes et non ce qui nuit à cette transformation et à cette édification; 3) ce qui favorise le renforcement de la dictature démocratique populaire et non ce qui sape ou affaiblit cette dictature; 4) ce qui favorise le renforcement du centralisme démocratique et non ce qui le sape ou l'affaiblit; 5) ce qui favorise le renforcement de la direction exercée par le Parti communiste et non ce qui rejette ou affaiblit cette direction; 6) ce qui favorise la solidarité internationale socialiste et la solidarité internationale de tous les peuples pacifiques et non ce qui porte préjudice à ces deux formes de solidarité. De ces six critères, les plus importants sont celui de la voie socialiste et celui du rôle dirigeant du Parti ». [«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I957).] « Toute question d'ordre idéologique, toute controverse au sein du peuple ne peut être résolue que par des méthodes démocratiques, par la discussion, la critique, la persuasion et l'éducation; on ne peut la résoudre par des méthodes coercitives et répressives » . [«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).] En septembre 1967 Mao Tsé-toung et Chou En-laï essaient de rétablir la situation. Des détachements ouvriers sont envoyés dans les universités. Le mot d’ordre « la classe ouvrière doit diriger en tout » scelle la fin des gardes rouges et des rebelles révolutionnaires et ouvre sous le nom de « lutte, critique, réforme » la reconstruction du parti. Le Comité Central du PCC et particulièrement Chou En-laï décident avec l’accord de Mao Tsé-toung de reprendre en main une guerre civile alimentée par des gardes rouges ultragauchistes, et d’envoyer des centaines de milliers de jeunes à la campagne. Ils obligèrent alors les éléments les plus rebelles à rendre les armes, particulièrement dans le Guanxi (là où eurent lieu les carnages dont s’émeut le ‘n’importe qui’), où 4000 rebelles affrontèrent l’Armée Populaire de Libération. Les exactions vont alors cesser, les éléments les plus anarchistes sont écartés du pouvoir, puis après la mort de Mao Tsé-toung, la « bande des quatre » : la femme de Mao, Jiang Qing, Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan et Wang Hongwen. La révolution culturelle prendra fin officiellement dix ans plus tard lors du XIe congrès du PCC en août 1977. __________________________ Jacques Jurquet relate le rôle de Chou En laï, qui s’interposa, négociant des heures durant avec des gardes rouges ultragauchistes pour éviter l’exécution de dirigeants, et le rôle de la « bande des quatre » : « Chou En lai vint spontanément au devant de nous et nous fit entrer dans un immense salon, me priant de m'asseoir à sa droite dans un profond fauteuil recouvert d'une housse au ton neutre. Entre lui et moi même était installée une tablette portant tasses et soucoupes posées sur une nappe de dentelles. On nous servit du thé vert, sans doute de la meilleure qualité, mais sincèrement je n'étais pas très compétent en la matière. Je retrouve la date exacte de cette réception qui couronnait toutes les séances de travail antérieures tenues avec les représentants du département des liaisons internationales du Parti communiste chinois. Je tiens à la citer, le 7 septembre 1971, parce qu'elle constitue un point de repère historique par rapport aux multiples événements qui devaient suivre, et permet aussi d'apprécier quel pouvait être alors l'état de santé de l'homme exceptionnel que j'avais à mes côtés comme interlocuteur et qui n'avait plus que cinq ans à vivre. Avec lui, la délégation nous recevant comprenait Kiang Tsing, Tchang Tchouen-kiao et Wou Fa-hsien, membres du Bureau politique, Ki Teng-kouei, membre suppléant du Bureau politique, Keng Piao, membre du Comité central, et aussi neuf fonctionnaires de différents départements du Comité central. … « La Révolution culturelle se poursuivait, mais avait commencé à revêtir des aspects nouveaux. Ses manifestations n'étaient plus aussi violentes qu'à ses débuts. En tout cas, Chou En lai soutenait son principe et adhérait pleinement aux idées, propositions et décisions de Mao. Je ne pense pas que l'on puisse contester la position idéologique à laquelle il adhéra jusqu'à sa mort, même s'il peut être crédité d'avoir beaucoup agi pour éviter des actes irréparables concernant d'autres dirigeants mis en cause par les gardes rouges, tel, en premier, Deng Tsiao ping. Ce qui lui vaut d'être accusé, en France tout au moins, par quelques esprits gauchistes d'avoir été un conciliateur. Assertion stupide et sans aucun fondement valable. » … « Quelques jours après mon retour à Paris et après qu'avec Alain Castan nous ayons informé du déroulement du Congrès albanais le Bureau politique de notre petit parti, je repartis, le 17 novembre 1976, à destination de Pékin. J'effectuai ainsi mon neuvième séjour en République populaire de Chine, en compagnie de Georges Z. et d'Alain D. Evénements nouveaux et graves, nos camarades chinois nous avertirent immédiatement des méfaits et crimes qu'une large majorité du Comité central de leur Parti avait attribué à la responsabilité de quatre dirigeants qu'un jour, dans un entretien avec Chiang Ching, Mao avait caractérisés comme étant une «bande de quatre ». Ils nous informèrent aussi qu'une secousse sismique d'amplitude 6 était annoncée, dont l'épicentre serait à Tangshan. Le lendemain nous nous rendîmes au Musée consacré au grand écrivain communiste Lou Sin, dans un bâtiment ouvert sur la place Tien An men. Au cours de nos entretiens avec nos hôtes, j'appris quelques faits intéressants. Par exemple quel avait été le rôle de l'américaine Agnès Smedley dans l'histoire de la Révolution chinoise. Cette militante dont on ignorait encore si elle avait été ou non une envoyée de l'Internationale, était désormais enterrée au cimetière des héros de Pékin. Le 25 novembre, je pus rendre visite à ma vieille amie Denise Li-Lebreton qui habitait la cité de l'amitié réservée aux coopérants étrangers. Elle m'apprit que le tome cinq des «Œuvres choisies de Mao Zedong » allait être publié dans les semaines à venir. Elle participait à la correction de la version traduite en français. Elle considérait que ce nouveau volume contenait des textes jusque là inédits même en Chine. Il y avait des critiques et des éloges de Staline, mais ces passages n'allaient pas plus loin que le texte bien connu « A propos de la dictature du prolétariat » rédigé en 1956. Mon amie me fit part d'une foule de « bruits populaires » sur les agissements de la « bande des quatre ». Elle me révéla entre autres que ces dirigeants s'étaient acharnés contre Chou En lai et s'étaient « coupés des masses » par leurs méthodes autoritaires et brutales pendant la Révolution culturelle. » [J. Jurquet – A contre-courant] Dans « la moisson du Phoenix » paru en 1980, Han Suyin brosse la période de 1966 à 1979, ayant pour protagonistes Mao, sa femme Jiang Qing, Lin Biao et Zhou Enlai. L'auteur évoque les avanies subies par ses amis écrivains, peintres et savants aux mains des gardes rouges. Avec l'arrestation de la Bande des Quatre, le phénix peut renaître de ses cendres. On trouvera ici la vidéo d’une interview d’Han Suyin où elle raconte ses entrevues avec Jiang Qing et évoque Chou En–laï avec émotion. Edité le 27-05-2016 à 14:48:39 par Xuan |
Xuan |
![]() Dans « à contre courant », Jacques Jurquet témoigne de sa visite en Chine en août 1967 « Quelques jours après, Bergeron et moi-même nous rendîmes dans la province du Heilongkiang, à Kharbin, accompagné de Madame Tsi. La Révolution culturelle prolétarienne durait depuis un an environ. Nous fûmes invités à assister à la mise en accusation par les masses d'un cadre important du Parti communiste chinois, un secrétaire régional si je ne me trompe. Cet homme était présenté sur une estrade avec une pancarte autour du cou sur laquelle étaient inscrits des mots en idéogrammes chinois. Madame Tsi Zong hua nous traduisit : « Je suis une sangsue du peuple ». L'accusé penchait sa tête en avant. De l'imposante foule où nous nous trouvions partaient des cris, des invectives auxquels nous ne comprenions rien évidemment. Finalement un accusateur public grimpa sur la scène et lui posa des questions. Madame Tsi commença à rire jusqu'aux larmes. Elle nous traduisit ce qui se disait, les réponses de l'accusé se résumant par ce qui nous semblait être un simple grognement rauque et court. Le dialogue était à peu près le suivant : « Lorsque tu étais le premier dirigeant de la région, lorsque quelqu'un critiquait tes articles, tu répondais que c'était ton secrétaire qui les écrivait et non toi-même. Est-ce vrai ?» — Réponse par un grognement qui devait signifier qu'il reconnaissait le fait. Autre question : « Lorsque le repas que tu offrais à des visiteurs n'était pas excellent, tu déclarais que c'était la faute de ton cuisinier ? Est-ce vrai ? » — Même réponse en grognement coupable. Après chacune de ses réponses, la foule hurlait, mais sans doute en raison du brouhaha général résultant des différentes injures lancées, Madame Tsi nous assurait qu'elle ne comprenait pas et ne pouvait donc pas tout nous traduire. Tel fut notre premier contact avec la Révolution culturelle, dont nos interlocuteurs du Comité central nous expliquèrent les raisons et les buts. A la fin de notre séjour, après notre retour à Pékin, nous eûmes le 30 Août 1967 un assez long entretien avec Kang Sheng, présenté comme membre du Bureau politique et responsable du département de liaisons internationales. Il insista avec une force apparemment passionnée sur la nécessité impérieuse d'étudier les Œuvres du Président Mao et de tout faire pour en comprendre parfaitement la portée. Ce vieux dirigeant était atteint d'un cancer, de la gorge, je crois. Il ne nous le dit pas, mais nous nous rendîmes compte qu'il était malade. Son épouse, Cao Qi, une femme chinoise d'assez petite taille, ronde et forte, restait toujours dans la pièce où nous nous trouvions avec lui et quelques autres camarades chinois, peu nombreux, l'indispensable interprète et sans doute le responsable du secteur de l'Europe occidentale et de la France. Je devais le rencontrer de nouveau en janvier 1970, je reparlerai donc de ce personnage qui a été présenté en Occident comme le directeur des services d'espionnage chinois pendant trente années au moins. Je n'entends souligner à ce stade de mes souvenirs qu'une seule réalité, notre interlocuteur chinois nous avait expliqué la Révolution culturelle de façon extrêmement claire et pédagogique, en soulignant l'importance décisive de rééduquer tous les militants menacés par l'idéologie révisionniste. Dans ce but il insistait sur la nécessité de ne jamais s'écarter des principes de la pensée de Mao Zedong. » ____________________________ Rue de Belleville – Province du Shensi – Chine Pour le centenaire de la Commune de Paris, la troupe des Hauts Plateaux (du nom de la pièce d’Armand Gatti) écrivit une pièce intitulée « Rue de Belleville – province du Shensi – Chine », où la révolution culturelle et la Commune de Paris se répondaient. La pièce commençait par l’entrée en scène de gardes rouges lançant leurs drapeaux rouges comme à Castiglion en déclamant le dazibao fondateur « le but de la grande révolution culturelle prolétarienne, déclenchée et dirigée par le président Mao en personne n’est autre que de prévenir la restauration du capitalisme, etc. » Un propriétaire foncier ‘Monsieur Tsao’ apparaissait, aussi détestable que possible, rappelant avec morgue la vie misérable des paysans sous le féodalisme. Plus loin les gardes rouges se transformaient en gardes nationaux de la Commune de Paris, ou bien en paysans proposant vainement aux cadres du parti la création d’une usine de nouilles dans le village …la pièce durait deux heures bien tassées, durant lesquelles les acteurs circulaient autour des spectateurs, s’interpellaient d’une scène à l’autre, traversaient l’espace central, puis interrompaient leur course le temps d’une saynète à mi voix ou bien figés dans un tableau comme dans l’Opéra de Pékin. Pas de temps mort ! La pièce fut jouée dans des MJC, sur une place de marché, empruntant au hasard de nos vies des éléments imprévus, comme cette portière de 2CV accidentée, qui atterrit au milieu du spectacle pendant l’édification de la barricade des Communards. Et un jour devant les représentants de l’ambassade de Chine, devant lesquels je fis choir maladroitement mon drapeau ! Cette expérience collective fut inoubliable, réalisée par nos propres moyens jusqu’aux sarraus des gardes nationaux cousus main par l’épouse de Dominique, leur fusil en bois et les décors constitués de caisses. L’affiche sérigraphiée représentait un dragon dont les écailles reformaient les pavés épars d’une barricade. Sur le site d’Armand Gatti la parole errante, pages 100 puis 112 à 117, on peut lire une interview du metteur en scène Daniel Lurcel par Stéphane Gatti, sur les Hauts Plateaux et sur cette pièce. Dominique Lurcel : « Ce que la pièce [les Hauts Plateaux] montrait très clairement, et c’est ça qui avait tout de suite intéressé les élèves avec qui j’avais travaillé, c’était le lien entre les comités Vietnam de base et mai 68. C’était limpide. Dans le groupe, il y avait un élève qui avait déjà des arrière-pensées politiques très claires et qui allait un peu phagocyter le groupe les années suivantes. Il venait de l’UJCML, les maos purs et durs. Il devait être envoyé par les autres. Je ne m’en suis rendu compte que beaucoup plus tard. Sinon, il y avait de tout : des élèves pas vraiment politisés, mais qui sentaient que c'était ça qu’il fallait faire, que c’était le moment. On s’est lancé là-dedans. » « À la suite de la représentation des Hauts Plateaux, un groupe s’est constitué, qu’on a appelé le groupe des Hauts Plateaux. En 70, on s’est dit qu’il fallait faire un truc sur la Commune de Paris. On n’avait pas envie de faire un spectacle historique, une commémoration chiante. Trois fois par an, on rencontrait Gatti, le petit noyau des quatre ou cinq personnes des Hauts Plateaux. Il était en Allemagne, il revenait en France, il avait un petit appartement près du quai de la Râpée. On était allé le voir deux-trois fois. Je me souviens qu’on lui a dit ça. Et il nous a dit : « Allez voir du côté de la révolution culturelle chinoise, parce qu’au moment de la Révolution culturelle, Mao a dit : prenons exemple sur la Commune de Paris. » Ça a été le tilt, le point de départ. On a joué au petit Gatti et on s’est mis à écrire une pièce monstrueuse, gigantesque, qui était une sorte de va-et-vient entre la vie d’un petit village perdu dans le Yunnan et la Commune. On a bossé comme des fous. On a lu tous les bouquins. À l’époque, je faisais mon service militaire. J’avais un gros sergent en face de moi qui regardait ce que je lisais et qui ouvrait de grands yeux. J’étais entièrement là-dedans. Une sorte de va-et-vient permanent entre des moments de la Commune de Paris et des paysans chinois. Un dialogue par-dessus le temps et les frontières. Deux heures de spectacle, un truc monstrueux, qu’on a créé à la MJC de Fresnes. On l’a beaucoup joué. On l’a joué à Lip début 74. C’était la belle époque. L’UJCML dont je n’étais pas membre, ni le PCMLF ne m’avaient envoyé en mission, mais j’avais initialement préconisé que la trame de la pièce reprenne une plaquette éditée par le PCC sur les enseignements de la Commune de Paris, et rappelant les conclusions de Marx sur la première expérience de dictature du prolétariat et la nécessité du parti communiste. Au fil du temps, des débats, des recherches historiques, des improvisations, et des ajouts successifs parfois inspirés de l’actualité, cette idée fut plus ou moins estompée. ____________________________ Edité le 27-05-2016 à 14:48:12 par Xuan |