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 L'Europe, maillon faible de l'impérialisme

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Xuan
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   Posté le 09-04-2024 à 22:41:19   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Commentaire de Xuan sur l'article précédent
https://histoireetsociete.com/2024/04/08/les-fractures-de-lalliance-transatlantique-eclatent-au-grand-jour/?fbclid=IwAR3GafXT4BUwt34opdjfoLiuh01M-nByQ8YuRYWsSr8ujdBZdA9twchE_dY_aem_AccORdbNgtW1PxF6I8uhDCr51r3T3tlbgmgO7bjwkw90N4uHhsQdRiDAdDJhMJuTAZbFGehXvhArQYRaRWmaYtIJ

« Un se divise en deux » disait Mao Zedong. Certains étudiants des années 70 avaient pris cette formule à la lettre pour justifier la division à l’infini des groupes marxistes-léninistes, et ces divisions perdurent encore aujourd’hui, y compris dans l’ensemble des communistes.

Pourtant cet aphorisme est parfaitement exact, il résume en peu de mot un aspect essentiel de la dialectique, l’unité des contraires. Mais il serait réducteur de considérer uniquement la division et non l’unité.
D’autre part, pour résoudre ce mystère il faut garder les pieds sur terre, parce que la forme matérielle de ce principe général s’incarne toujours dans une forme particulière qui lui donne son existence et son sens.
Un parti communiste ne défend pas d’autre intérêt que celui du plus grand nombre. Si des intérêts bourgeois y apparaissent, c’est un corps étranger à combattre, pas une raison de le détruire car ce n’est pas l’intérêt du prolétariat de détruire son propre parti.
Inversement les intérêts concurrents des capitalistes aboutissent à la guerre et à l’autodestruction.

Dans l’union apparemment renforcée de l’OTAN, en fait gonflée comme une baudruche par la guerre des USA, l’unité est la nature capitaliste de ses membres et leur soumission commune aux USA. Mais leur soumission est aussi la cause de leur division comme le démontre l’article. Leur nature capitaliste fondée sur la recherche du profit maximum et leur concurrence aboutissent aussi à ces divisions.

La mondialisation dirigée par les USA n’a jamais été un « super impérialisme» de tous les intérêts capitalistes confondus dans une « finance mondialisée », semblant dominer le monde entier, impossible à cerner mais présentée comme une puissance supranationale étrangère, dans laquelle les capitalistes français n’auraient d’ailleurs aucune part.
Cette définition mélange le vrai et le faux et aboutit d’une part à l’idéologie chauvine, au protectionnisme, voire au racisme, et d’autre part à l’union sacrée autour du capital.

Mais si une Europe plus indépendante des USA constituait un progrès sensible par rapport à l’hégémonie US, cela ne règlerait pas les contradictions d’intérêt internes à l’Europe, en particulier la domination du duo franco allemand sur les autres pays.

On assiste parallèlement à un rejet de la mondialisation multipolaire, qui prend prétexte de la délocalisation et de la désindustrialisation, organisées par les capitalistes eux-mêmes.
Ici même les voitures électriques fabriquées en Chine sont rejetées au prétexte d’une prétendue aide de l’état chinois voire d’une « surcapacité de production », mais l’Etat français de son côté finance un « bonus écologique » de 4000 €.
Ce découplage est un cataplasme sur une jambe de bois, et ne peut qu’envenimer le mal. Le protectionnisme ne peut fonctionner que dans une économie mondiale encore naissante, pas lorsque la mondialisation a établi des connexions multiples, y compris en dehors du marché impérialiste, dans un marché émergent et en pleine expansion.
Si les fabrications françaises sont promotionnées dans notre pays, cela veut dire qu’ailleurs elles sont plus chères et n’auront aucun débouché. De plus l’isolement aboutit à régresser par rapport aux innovations techniques.

Aux USA, suivant la « Loi sur la réduction de l’inflation (IRA) », un crédit d’impôt pour « véhicules propres » peut s’élever à 7 500 $ à condition qu’il ne contienne aucun composant de batterie fabriqué ou assemblé par une « entité étrangère préoccupante ». Cette loi vise la Chine, mais pas uniquement, et on s’aperçoit ici que l’échec de la guerre en Ukraine, malgré les efforts consentis, n’est pas la seule cause de division du « camp occidental », tandis que sur le terrain du protectionnisme, il n’y a pas de divergences fondamentales entre Républicains et Démocrates.

L’année dernière Philippe Boulet-Gercourt en disait un mot dans Challenges
https://www.challenges.fr/monde/etats-unis-des-milliards-investis-pour-leur-reindustrialisation-et-le-climat_852902 (article cité en 2023 plus haut)
… « 2.000 milliards de dollars de dépenses publiques seront injectés sur dix ans. Enorme! D’autant que les subventions de l’IRA ne sont, en fait, pas limitées: tant que les entreprises investissent, elles sont aidées. La banque Goldman Sachs estime ainsi que, victime de son succès, son coût pourrait tripler, à 1.200 milliards d’ici à 2031 »
[…]
« Mais face aux républicains et alors que Joe Manchin est élu dans un Etat producteur de charbon, ce “plan vert” ne serait jamais passé s’il n’était pas aussi une politique industrielle nationaliste. Toutes les aides et subventions ne concernent que les investissements réalisés aux Etats-Unis (et dans les pays qui ont un accord de libre-échange), et réclament que les produits soient fabriqués avec des composants, voire des matières premières du pays. Il s’agit de doper le Made in America, notamment dans les régions dévastées par la mondialisation et la désindustrialisation qui avaient été séduites par les sirènes de Donald Trump. D’ailleurs, si les républicains ont rejeté l’IRA au Parlement, dans leur région, les élus sont devenus accros à ces crédits d’impôts.
En Europe, cette approche protectionniste a causé la sidération. Pire qu’une concurrence déloyale, une trahison. Les industriels européens se débattent déjà, depuis le début de la guerre en Ukraine, avec une flambée des prix de l’énergie, trois fois plus chère qu’outre-Atlantique. Pour cette raison, le chimiste allemand BASF a annoncé vouloir réduire “de manière permanente” ses investissements en Europe, et l’équipementier aéronautique Safran a décidé de “retarder de dix-huit à vingt-quatre mois” sa décision de construire une usine près de Lyon, et d’augmenter sa production aux Etats-Unis. Et voilà maintenant que le cow-boy US dégaine des crédits d’impôts massifs au profit de la production sur son sol national! Dès l’été dernier, le lobby des constructeurs automobiles sonne l’alarme.

Au cours de l’automne puis de l’hiver, les grands patrons, chez Iberdrola, Michelin, Saint-Gobain, Daimler, multiplient les alertes. Eric Niedziela, le président d’ArcelorMittal France, fait passer le message auprès d’Emmanuel Macron: l’IRA déstabilise tous les industriels en Europe. Ilham Kadri, PDG du chimiste belge Solvay, précise la menace. “Avec l’IRA, les Etats-Unis nous disent: ‘ Venez, investissez, nous vous accompagnerons.’ Nous avons reçu une incitation financière pour construire notre usine de matériaux pour batteries en Géorgie.”

Délocalisation européenne

Les responsables politiques prennent conscience du risque d’une délocalisation de pans entiers de l’industrie. Selon des estimations de la Commission européenne, près de 25 milliards d’euros d’investissements du Vieux Continent pourraient être siphonnés. S’ouvre alors un ballet de visites à Washington. Emmanuel Macron a fait le déplacement le 30 novembre, pour demander de rogner un plan qui “n’est pas amical et contraire aux règles de l’OMC” . Bruno Le Maire et le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, enchaînent en février.», etc.


Edité le 09-04-2024 à 22:41:49 par Xuan




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   Posté le 18-04-2024 à 15:56:25   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Dmitry Novikov sur la chaîne de télévision Zvezda :
"Il y a des divisions croissantes au sein de l'OTAN, mais l'alliance reste forte et il ne faut pas se faire d'illusions"

Le conflit entre mondialistes et nationalistes dans le camp impérialiste affecte de plus en plus l'Alliance de l'Atlantique Nord. Il en résulte des déclarations mutuellement exclusives et des actions contradictoires dans les capitales de l'OTAN. Cette opinion a été exprimée par le vice-président du comité central du CPRF, Dmitry Novikov, le 8 avril dans l'émission "Meanwhile".
Source
https://kprf.ru/party-live/cknews/225501.html?fbclid=IwAR1WUnODX5fIXuQd2C5nVEjL37D4EzD4WllcpAbquYPey1wWKgrWrob_8Uo_aem_ATDV0mwScJPUhpP5D-IGADyPxCegicGkquU5mNFQWJMtpOwLc9t9ReTYg5yG463KD-a4t0ga1G5cyQ7u-NNQxhqm

Vidéo
https://youtu.be/kT9sLNZH6gY

10/04/2024
Dmitry Georgievich Novikov
Vice-président du Comité central du CPRF

La récente réunion des ministres des affaires étrangères des pays membres de l'OTAN a donné l'occasion d'une conversation dans le studio de la chaîne de télévision "Zvezda". Cette réunion coïncidait avec le 75e anniversaire de l'organisation. Selon son secrétaire général, Jens Stoltenberg, l'OTAN est l'alliance militaro-politique la plus puissante, la plus réussie et la plus résistante de l'histoire.

Dmitry Novikov a reconnu qu'à ce stade de l'histoire, l'OTAN peut être considérée comme un bloc militaire assez performant et fort. C'est pourquoi elle est extrêmement dangereuse et porteuse de graves menaces pour le monde moderne. Plus vite l'alliance quittera la scène historique et sera privée de l'opportunité de célébrer ses prochains anniversaires, mieux chacun se portera sur cette planète, a déclaré le vice-président du comité central du CPRF.
Selon Dmitry Georgievich, l'OTAN célèbre son 75e anniversaire dans un contexte de contradictions croissantes. De nombreux pays aux intérêts divergents ont rejoint l'alliance. Dans ses États, les partisans du mondialisme et du nationalisme accèdent au pouvoir. Leur conflit acharné se déroule aujourd'hui également à l'intérieur des États-Unis, la citadelle de l'OTAN. "Il s'agit d'un conflit fondamental. Et plus les nationalistes gagneront, plus ils insisteront sur les intérêts souverains de leurs pays, plus le bloc se fissurera" , souligne le représentant de la CPRF.

L'animatrice de l'émission, Natalia Metlina, a abordé la question du prochain changement à la tête de l'OTAN. Le candidat le plus probable au poste de secrétaire général de l'organisation est le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte. Dans ce contexte, la question s’est posée de savoir si la politique de l'Union européenne allait changer avec lui.

Dmitry Novikov a attiré l'attention sur le fait que les ministres des affaires étrangères s'étaient réunis pour préparer le "grand" sommet de l'OTAN qui se tiendra cet été. L'une des questions à l'ordre du jour concerne le personnel de haut niveau. Cependant, pour la Russie, l'éventuel changement à la tête de l'alliance n'a que peu d'importance, car le chef du bloc ne peut être que quelqu'un qui se situe dans le cadre de l'OTAN : "Rutte dirige les mêmes idées qui ont été promues en son temps par Margaret Thatcher. C'est un partisan absolu du néolibéralisme. Mais son rival, le président roumain Klaus Iohannis, a aussi une position très dure sur la question russo-ukrainienne. En tout état de cause, nous ne devons pas nous attendre à un revirement de la politique de l'OTAN avec le changement de secrétaire général" , a déclaré M. Novikov.
Dans ce contexte, les États-Unis ont déclassifié la transcription d'une conversation entre le secrétaire général de l'OTAN, Manfred Wörner, et le président du Soviet suprême de la Fédération de Russie, Ruslan Khasbulatov, en 1992. Le chef de l'alliance de l'époque a garanti que l'OTAN ne s'immiscerait pas dans les affaires intérieures de la Russie et des autres pays de la CEI. Natalia Metlina a demandé à son interlocuteur pourquoi la transcription était rendue publique à ce moment-là.

Comme le note Dmitry Novikov, le dialogue entre Wörner et Khasbulatov réfute les affirmations selon lesquelles l'Occident n'a rien promis à personne et qu'il n'est prétendument enregistré nulle part : "Il s'avère qu'il est enregistré et devient la propriété du discours sociopolitique moderne. Nous retrouvons ici le conflit entre nationalistes et mondialistes. Les premiers estiment qu'il y a suffisamment de problèmes à l'intérieur des États-Unis et que s'ils ne sont pas résolus, cela créera une situation explosive. Ils veulent maintenant se concentrer sur leurs propres affaires sans abandonner les futures prétentions hégémoniques sur la scène mondiale. À ce stade, ils jugent bon d'oublier les projets les plus agressifs à l'étranger. Une histoire concrète vient à l'appui de ces propos : il s'avère qu'il est possible de ne pas entrer en guerre avec la Russie, parce que nous pouvons lui promettre quelque chose qui mettre sa vigilance en veilleuse » .

L'une des déclarations faites lors du dernier forum de l'OTAN concernait la création d'un fonds de soutien à l'Ukraine destiné à financer les livraisons militaires à Kiev. Dmitry Novikov a estimé qu'il serait difficile d'atteindre cet objectif. Il y a des désaccords au sein de l'OTAN et plusieurs pays sont prêts à bloquer l'initiative. D'autre part, les États-Unis ne veulent pas porter le fardeau principal, mais veulent forcer les autres membres du bloc à dépenser les fameux 2 % du PIB pour les activités de l'alliance. Ce point apparaît de plus en plus souvent dans les discussions. La volonté annoncée de créer un fonds de soutien à l'Ukraine est une étape à laquelle Washington et ses partisans tenteront d'habituer tous les autres à l'idée qu’ils doivent y contribuer davantage.
Pour les mêmes raisons, un certain nombre de membres de l'OTAN craignent le retour de Trump à la Maison Blanche. Pendant son mandat, il a insisté très fermement sur la nécessité d'augmenter les contributions financières des pays européens aux caisses de l'OTAN.

Entre-temps, plusieurs forces politiques allemandes ont entamé une discussion autour de la Charte de l'OTAN en ce qui concerne l'application de l'article 5, qui prévoit une défense mutuelle en cas de menace pour l'un des membres de l'alliance. Ce débat s'inscrit dans un contexte de manifestations de rue massives des Allemands contre la participation aux aventures de Bruxelles. La question suivante a été posée à Dmitry Novikov : cela signifie-t-il que Berlin va quitter l'Union ?

L'invité du studio a fait remarquer qu'il y a une dure lutte politique interne en Allemagne et qu'il y a une tendance de masse à minimiser la participation à l'OTAN : "Le fait même que la question soit débattue au Bundestag signifie qu'il y a des forces saines en son sein. Cependant, l'élite politique qui a le pouvoir de prendre les vraies décisions est étroitement liée aux États-Unis et à l'OTAN. Olaf Scholz tente de trouver un équilibre. En ce qui concerne la Russie, il fait des déclarations agressives ou plus modérées. Le fait que le Parlement ait entamé la procédure d'examen de l'article 5 confirme l'existence d'une discussion pangermanique animée. C'est une bonne nouvelle pour nous, mais il ne faut pas nous faire d’illusions » .

Pour étayer sa thèse, Dmitri Novikov a cité un article des ministres des Affaires étrangères d'Allemagne, de France et de Pologne publié dans Politico le 3 avril. Cet article affirme que l'article 5 de la charte de l'OTAN n'est pas susceptible d'être révisé. D'autres déclarations ont également été faites. Par exemple, sur la lutte commune contre "l'impérialisme russe", sur l'inadmissibilité d'une politique de concessions à l'égard de Moscou, ainsi que sur le fait que tous les pays de l'OTAN devraient ramener les budgets militaires à 2 % du PIB.
Une autre déclaration commune a été publiée, cette fois par les ministres français et britannique des affaires étrangères, sur la nécessité de soutenir Kiev. « Si l'Ukraine perd, nous perdons tous et Poutine aura les mains libres » .
Ainsi, a conclu le député communiste, le front antirusse ne s'affaiblit pas au plus haut niveau, bien que l'humeur des masses en Europe soit diamétralement opposée.

La discussion a ensuite porté sur la position du président français Emmanuel Macron, qui spécule de plus en plus sur la question ukrainienne. Dmitry Novikov a suggéré de réfléchir à la position actuelle de Macron. Au début de son mandat présidentiel, cet homme politique a tenté d'acquérir un grand prestige en France et dans toute l'Europe. Pour ce faire, il a par exemple fait des déclarations fracassantes sur la "mort cérébrale de l'OTAN" et a proposé de créer une armée paneuropéenne. Mais, souligne le porte-parole de la CPRF, ce temps est révolu. Les pouvoirs de Macron arrivent à leur terme et il cherche une nouvelle place dans les organisations mondialistes : "Et il ne peut pas se passer du soutien de Washington. C'est pourquoi il devient aujourd'hui un homme politique non pas pro-européen mais pro-américain, donc aussi anti-russe que possible. D'où ses déclarations selon lesquelles des soldats français pourraient se retrouver en Ukraine" .

M. Novikov a qualifié d'extrêmement symptomatique un autre sujet abordé lors de la dernière réunion de l'OTAN. Il s'agit de la région Asie-Pacifique.
Les dirigeants du bloc appellent ouvertement à l'unité contre "l'alliance des pays autoritaires" : la Russie, la Chine, l'Iran et la Corée du Nord. Dmitry Georgievich a réitéré sa remarque selon laquelle la réunion actuelle de l'OTAN était de nature préparatoire au sommet de Washington : "Un ordre du jour est en train d'être préparé. Et ce sujet est en train de devenir l'un des principaux de l'OTAN. Il a été dit précédemment que l'OTAN n'est plus tout à fait un bloc euro-atlantique avec des intérêts locaux. Aujourd'hui, ils affirment que la zone de leurs intérêts est le monde entier. C'est pourquoi les liens avec le Japon, la Corée du Sud et l'Australie se renforcent" .

Dmitry Novikov a suggéré que les tentatives d'extension de la zone de responsabilité de l'OTAN devraient également être considérées comme une manifestation de la faiblesse collective de l'Occident. Du point de vue de l'homme politique, " en qualifiant la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l'Iran de force puissante qui les menace tous en même temps, l'OTAN reconnaît sa vulnérabilité économique et politique".

S'exprimant à la fin du programme sur l'avenir de l'Alliance de l'Atlantique Nord, le vice-président du comité central du CPRF a attiré l'attention sur le fait que la controverse autour de l'augmentation des dépenses de l'OTAN ne concerne pas seulement les calculs financiers et militaires des pays individuels. Pour un certain nombre de pays européens, leur désaccord sur les questions budgétaires est aussi une façon d'exprimer leur position politique.


Edité le 18-04-2024 à 15:58:18 par Xuan




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   Posté le 19-04-2024 à 20:04:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un aspect important du double aspect de la bourgeoisie, à cause de la concurrence, en particulier en Allemagne, où les intérêts capitalistes s'opposent aux intérêts des USA et à ceux de la bourgeoisie atlantiste

ll ne faut pas oublier que la destruction du Nord Stream II visait d’abord l’économie allemande, qui faisait de l’ombre aux USA. Macron s'était employé à plusieurs reprises à convaincre Merkel de renoncer à ce projet, à l'instigation des USA, y compris sous Trump.
Il est remarquable qu'en parallèle, comme le signale Danielle Bleitrach, ce sont aussi deux entreprises allemandes qui participent à la reconstruction de Marioupol :

Marioupol a été détruite par l’AFU, et ce sont les Allemands qui aident à la reconstruire.

19 AVRIL 2024

https://histoireetsociete.com/2024/04/19/marioupol-a-ete-detruite-par-lafu-et-ce-sont-les-allemands-qui-aident-a-la-reconstruire/
https://svpressa.ru/politic/article/411334/

ARD Monitor : De grandes entreprises européennes participent activement à la reconstruction de la ville au bord de la Mer d’Azov. L’Allemagne est sans doute le pays le plus en proie à toutes les contradictions entre ses intérêts économiques et financiers et sa vassalisation de longue date – dans lequel le maintien du nazisme et de l’anticommunisme a joué et joue un rôle essentiel. A ce titre, l’Allemagne multiplie les postures contradictoires entre les intérêts de son capitalisme et l’idéologie dominante. Une configuration qui, comme en France, et dans d’autres pays de l’UE ne peut que favoriser l’extrême-droite. Il est essentiel de voir ce qu’est cette configuration et quelle force politique faut-il construire pour s’y opposer. Un parti social démocrate, des verts faisant allégeance au bellicisme, un mouvement derrière un leader cherchant le pouvoir ou un parti communiste. C’est ce qui conditionne nos choix. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
Konstantin Olshansky

L’Europe commence enfin à y voir clair.. Une grande entreprise allemande aide la Russie à reconstruire Mariupol. Les combats dans la ville ont pris fin il y a presque deux ans, en mai 2022, après quoi les travaux de reconstruction ont commencé.

Même l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) et le projet Critical Threats soulignent l’importance accordée par les autorités russes au renouveau social et économique de la ville depuis la fin de la bataille de Marioupol. Les enfants de Marioupol libérée participent à des excursions patriotiques et les étudiants étudient dans des universités de premier plan.

Le président du gouvernement de la DNR, Yevgeny Solntsev, a déjà annoncé que la branche de Marioupol de l’école navale Nakhimov commencerait à former ses premiers étudiants le 1er septembre 2024. L’école est conçue pour accueillir 560 cadets.

Le ministre de la santé, Mikhail Murashko, a effectué une visite officielle à Marioupol. Lors d’une réunion avec les autorités sanitaires des nouveaux territoires, il a déclaré qu’en 2023, plus de 2 100 personnes des nouveaux territoires (dont près de 500 enfants) ont été emmenées dans des cliniques fédérales russes pour y recevoir des “soins médicaux de haute technologie”.


une vue du territoire du jardin d’enfants après les travaux de reconstruction. Le bâtiment a été mis en service en 1962 et n’a pas été rénové depuis lors ; il a également été endommagé pendant la guerre. Les ouvriers ont réparé le toit, refait la façade, réaménagé tous les locaux intérieurs et installé de nouvelles aires de jeux. (Photo : Dmitry Yagodkin/TASS)
Des représentants de la DNR et de la Tchétchénie, dont le Premier ministre tchétchène Muslim Khuchiev et le chef de la République de Donetsk Denis Pouchiline, ont signé un accord sur la coopération commerciale, économique, scientifique, technique, sociale et culturelle entre les régions. Grozny et Marioupol sont officiellement devenues des villes jumelées.

M. Pushilin a souligné que la DNR “se souvient du rythme de la reconstruction de Grozny” après la fin de l’opération antiterroriste et qu’elle appliquera l’expérience tchétchène pour reconstruire les villes de la république détruites lors de l’agression ukrainienne.

Dans le même temps, le PSY-Ops ukrainien continue d’utiliser Marioupol dans ses jeux de propagande sale. Les Ukrainiens ont créé plusieurs publications Internet clandestines telles que “Mariupol Resistance”, qui diffusent des fausses informations. Le porte-parole du CYPSO est Petro Andryushchenko, qui s’autoproclame “conseiller du maire de Marioupol”. Andryushchenko est souvent cité par des publications occidentales.

C’est lui, par exemple, qui soutient les allégations selon lesquelles des saboteurs ukrainiens opéreraient sur le territoire de Marioupol. M. Andryushchenko a écrit qu’en juillet dernier, des militants ukrainiens ont tenté de faire exploser du matériel militaire à la périphérie ouest de Marioupol. Par ailleurs, le “conseiller du maire” vit lui-même à Kiev ou à l’étranger.

Les forces armées ukrainiennes poursuivent leurs frappes sur Marioupol et d’autres villes pacifiques. En novembre, Pushilin a rapporté que les Ukrainiens avaient lancé une attaque d’artillerie massive à l’aide de HIMARS sur des sous-stations de distribution. Cela a provoqué des coupures de courant à Marioupol, Donetsk et Mangush.

Les frappes ukrainiennes et la propagande agressive du CYPSO sont nécessaires pour que la population de Marioupol hésite à retourner dans la ville. Dans le même temps, comme l’a déclaré le maire Oleg Morgoun (notre propre maire, russe, bien sûr, pas un imposteur de Kiev) dans une interview avec TASS, la population de Marioupol est maintenant de 240 000 habitants. C’est déjà plus de la moitié de ce qu’était la population avant le début du conflit. M. Morgun a souligné que les efforts actuels de la Russie pour reconstruire Marioupol encouragent les gens à revenir dans la ville.

La reconstruction se poursuit jour et nuit. La publication allemande ADR Monitor a découvert que les entreprises allemandes de matériaux de construction aidaient les constructeurs russes. Pour des raisons évidentes, les entreprises allemandes n’ont pas fait la publicité de cette aide.


construction de nouvelles maisons dans le district Ordzhonikidzevsky de Mariupol. (Photo : Dmitry Yagodkin/T
De nombreux documents photographiques et rapports annuels d’entreprises allemandes analysés par ADR Monitor le prouvent : au moins deux grandes entreprises, Knauf et WKB Systems, livrent des matériaux de construction à Marioupol. Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol pour inspecter personnellement les nouveaux immeubles d’habitation.

Knauf fournit des mélanges de construction pour la reconstruction de Marioupol, tandis que WKB-Systems fournit des blocs de béton cellulaire.

WKB-Systems, qui fabrique des matériaux et des équipements de construction, est basée à Herstel, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. L’actionnaire majoritaire de l’entreprise est l’oligarque russe et entrepreneur en construction Viktor Boudarine. Ce dernier ne fait pas l’objet de sanctions de la part de l’UE.

Le soutien à la Russie est une position politique personnelle du fondateur de Knauf, Nicholas Knauf.

Contrairement à la plupart des autres industriels allemands qui se taisent lâchement, Knauf critique directement les règles de sanctions de l’UE : en 2018, il a qualifié les sanctions antirusses de “horribles”.

Knauf entretient depuis des années des contacts étroits avec le monde des affaires russe et a été consul honoraire de Russie pendant 23 ans. Contrairement à un certain nombre d’entreprises allemandes, Knauf n’a pas quitté la Russie et continue d’opérer avec succès sur le marché russe avec ses filiales et ses produits.

L’enquête de l’ADR Monitor sur la reconstruction de Marioupol a provoqué un tollé au Bundestag. Les russophobes du parti chrétien-démocrate ont exigé des sanctions contre Knauf et WKB-Systems. Cependant, les avocats interrogés par ADR Monitor affirment que les actions des entreprises sont tout à fait légales et ne contredisent pas le régime de sanctions de l’Allemagne et de l’Union européenne.

Le service de presse de l’entreprise a répondu aux fausses “accusations” des enquêteurs. Les matériaux de construction ne sont pas directement importés en Russie, mais sont fournis par l’intermédiaire d’un vaste réseau de distributeurs, dont il est difficile de retrouver la trace. Le régime de sanctions n’a donc pas été violé, souligne l’entreprise.

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   Posté le 02-05-2024 à 21:26:33   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

En Allem4agne, les conservateurs vers l’extrême-droite ont le vent en poupe… un cas d’école…
1 MAI 2024

7https://histoireetsociete.com/2024/05/01/en-allemagne-les-conservateurs-vers-lextreme-droite-ont-le-vent-en-poupe-un-cas-decole/

En Allemagne, le parti de centre-droit CDU/CSU est en tête des intentions de vote pour les élections européennes. L’extrême droite de l’AfD arrive en deuxième position. Comme dans la plupart des pays européens le SPD et la gauche paye cher ses “ambiguïtés”. Nous sommes donc, en ce qui concerne l’Allemagne dans une situation spécifique, c’est le pays qui paye le plus au niveau économique et social la politique de sanctions à l’égard de la Russie, celle dans laquelle l’adhésion à la guerre a les conséquences les plus néfastes pour la population, celle qui remet en cause la suprématie économique allemande et sa “ruée” vers l’est, dans les terres désagrégées du pacte de Varsovie et de l’URSS. Lui est substituée une stratégie militaire derrière les Etats-Unis et l’identification à l’OTAN qui s’appuie sur des conservatismes de “junkers” , une sorte de remake du nazisme. Ce qu’il faut mesurer c’est que ces “mouvements” électoraux ne font que traduire ce qui est déjà le fonctionnement de l’institution Union européenne.

Les sociaux-démocrates confirment leur lente descente dans les intentions de vote.
Les sociaux-démocrates confirment leur lente descente dans les intentions de vote.© Markus Scholz/(c) Copyright 2024

Il est à noter que la progression de Glucksmann dont on tente en France de faire l’événement n’est qu’un phénomène des vases communicants, les “mouvements” qui ont prétendu recouvrir l’opposition droite et gauche, et même confondre “les populismes”, retournent vers les clivages traditionnels mais ce mouvement ne peut avoir lieu que dans le déplacement de la droite vers une extrême-droite à la recherche de légitimité dans les urnes et qui se rallie aux marchés financiers et marchands d’armes, renonce de fait à la bataille pour la souveraineté nationale. Un mouvement qui a déjà eu lieu depuis longtemps au niveau d’une Europe qui s’aligne sur l’OTAN et choisit la vassalisation et qui est bien représentée par madame Ursula Von der leyen.

En vue des élections européennes, les vents conservateurs et de droite qui soufflent sur l’Europe gonflent les voiles de la CDU/CSU en Allemagne, et renforcent l’extrême-droite au détriment de la coalition gouvernementale actuelle.

Selon le sondage exclusif d’Euronews, les intentions de vote des Allemands fin avril vont vers trois grands partis, la CDU/CSU, l’épine dorsale du Parti populaire européen, l’extrême droite de l’AfD, loin devant les sociaux-démocrates du SPD, dont fait partie l’actuel chancelier Olaf Scholz.

Selon le super sondage d’Euronews, les intentions de vote pour la CDU/CSU ont augmenté de mars à avril par rapport aux autres partis traditionnels allemands. L’extrême droite de l’AfD connaît la plus forte croissance. Les sociaux-démocrates confirment eux leur lente descente ainsi que les Verts, le parti de l’actuelle ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock qui s’est distinguée dans le bellicisme pro-ukrainien le plus outrancier et la russophobie sans équivalent si ce n’est celle de son alter ego au Canada qui a les mêmes origines familiales nazies.

Les libéraux du FDP, le parti de Christian Lindner, Ministre des Finances, sont les seuls de l’actuelle coalition tripartite qui semblent gagner en popularité. Le FDP est une composante de Renew, le groupe libéral du Parlement européen.

Il est trop tôt pour dire si le scandale d’espionnage chinois qui a touché l’assistant de Maximilian Krah, principal candidat de l’AfD aux élections européennes, pourrait avoir un impact négatif. Maximilian Krah est toutefois toujours candidat aux élections européennes.

La forte croissance de la CDU/CSU a donné un coup de pouce à l’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui envisage la possibilité d’une grande coalition de centre-droit avec le groupe des conservateurs au détriment des socialistes et des libéraux. Selon les chiffres paneuropéens disponibles, ce projet semble pour l’instant assez ambitieux.

Du côté de la gauche radicale, l’Alliance Sahra Wagenknecht semble s’essouffler, même si elle dépasse les libéraux du FDP et Die Linke, membre du groupe de gauche depuis plusieurs décennies au Parlement européen, en effet l’idée de s’ouvrir à des thèmes populaires mais qui laissent planer l’ambiguïté sur le fond pour disputer son leadership à l’extrême-droite a ses limites.

Nous sommes donc en ce qui concerne l’Allemagne dans une situation spécifique, c’est le pays qui paye le plus au niveau économique et social la politique de sanctions à l’égard de la Russie, celle dans laquelle l’adhésion à la guerre a les conséquences les plus néfastes pour la population, celle qui remet en cause la suprématie économique allemande et sa “ruée” vers l’est, dans les terres désagrégées du pacte de Varsovie et de l’URSS. Lui est substituée une stratégie militaire derrière les Etats-Unis et l’identification à l’OTAN qui s’appuie sur des conservatismes de “junkers”, une sorte de remake du nazisme.

Le fait que ce soit l’Allemagne, la principale puissance économique, celle qui a réintégré sur des bases de domination l’expérience de la RDA, donne un caractère exemplaire à un mouvement qui en fait est beaucoup plus général et joue sur des “plaques tectoniques” assez comparables.

Danielle Bleitrach


Edité le 02-05-2024 à 21:29:30 par Xuan




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VON DER LAYEN AUX ORDRES DES USA

; La Chine laisse entendre qu'elle pourrait prendre des mesures de rétorsion après la signature par Joe Biden d'une loi sur Taïwan et TikTok

La Chine a laissé entendre lundi qu'elle pourrait prendre des mesures de rétorsion après la signature par le président américain Joe Biden d'une loi visant à renforcer les défenses de Taïwan et à inciter le propriétaire chinois de TikTok à se désengager de la plateforme de médias sociaux.

S'exprimant à Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a exhorté les États-Unis à ne pas mettre en œuvre les parties "négatives et liées à la Chine" de la législation.

"Si les États-Unis s'accrochent obstinément à leur ligne de conduite, la Chine prendra des mesures résolues et énergiques pour défendre fermement ses propres intérêts en matière de sécurité et de développement", a déclaré Lin Jian, sans donner plus de détails

_________________

"Il n'est pas exclu que Tik Tok soit interdit car la Commission a été la première institution à l'interdire sur les téléphones portables de nos fonctionnaires, nous connaissons son danger". C'est ce qu'a déclaré la présidente sortante de la Commission européenne et Spitzenkdanidat du PPE Ursula von der Leyen lors du débat de Maastricht pour les élections européennes, répondant à ceux qui lui demandaient si l'UE pouvait imiter les États-Unis où une loi a été approuvée qui prévoit l'interdiction de la plateforme si elle ne se sépare pas de la société mère ByteDance.

"Ces craintes sont infondées et reposent sur des croyances fondamentalement erronées. TikTok est déjà prêt à investir 12 milliards d'euros au cours de la prochaine décennie dans le projet Clover, une initiative de pointe visant à renforcer la sécurité des données. Notre premier centre de données irlandais est opérationnel, des experts en cybersécurité de premier plan tels que Ncc Group ont été désignés comme fournisseurs de sécurité indépendants et ont commencé à travailler pour fournir des audits et des examens indépendants".

C'est ce qu'a souligné un porte-parole de Tik Tok, en réponse aux propos d'Ursula von der Leyen, qui n'a pas exclu d'interdire l'accès de la plateforme à l'UE.

___________

Van der Layen
Le visage de L'UE vire au vert de gris

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/analyse-louverture-%C3%A9lectorale-de-von-der-leyen-%C3%A0-meloni-pourrait-soit-porter-ses-fruits-soit-se-retourner-contre-elle/ar-AA1nVjVP?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR22HLiRXq0wshz8cYrqb1OzVMBFlu3vVYwIQCVNiFXMBSoHw-Vtj0trDOU_aem_ARtF8O1G-jJBhkq4fdFiJLehBVYxWArbmNRFgBKKiWht_JrhfUc0EuSlQ-ODq8YE-4o0u1IdJp_yCDTXPY3Cvn_4


Edité le 02-05-2024 à 21:37:57 par Xuan




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VON DER LAYEN SASSOCIE AU FASCISME

Ursula Von der Leyen a clairement indiqué qu'elle serait prête à collaborer avec le parti de Giorgia Meloni après les prochaines élections au Parlement européen.
Pour être de nouveau à la tête de l’UE, elle veut obtenir le soutien de l’ECR :
Fratelli d’Italia, Droit et Justice de Pologne, la Nouvelle Alliance Flamande de Belgique, le Parti démocrate de République tchèque, les démocrates de Suède, le parti finlandais, et Reconquête ! puisque Zemmour l’a déjà rejoint cette année.

« Quelle est votre position sur ECR ? » a demandé Bas Eickhout, le représentant des Verts.
« Il est temps que vous disiez clairement que vous n'allez pas coopérer avec ECR ! »

UVdL « Tout d'abord, c'est le Parlement européen qui doit trouver des majorité… Cela dépend beaucoup de la composition du Parlement et des membres du groupe »
Bas Eickhout « Quoi ? ! »

Nicolas Schmit, le candidat socialiste et actuel commissaire à l'emploi et aux droits sociaux : J'ai été un peu étonné par votre réponse, qui disait que cela dépendait de la composition du Parlement européen. Les valeurs et les droits ne peuvent pas être divisés selon certains arrangements politiques. Soit vous pouvez traiter avec l'extrême droite, parce que vous en avez besoin, soit vous dites clairement qu'aucun accord n'est possible parce qu'elle ne respecte pas les droits fondamentaux (pour lesquels) notre Commission s'est battue ».

Auparavant la présidente avait sévèrement réprimandé Anders Vistisen, le représentant du parti d'extrême droite Identité et Démocratie (ID), accusé d'influence russe et chinoise et qui
à plusieurs reprises et sans réserve exprimé des arguments favorables au Kremlin.
VdL « Nous ne devons pas nous laisser distraire du vrai problème. Et ce sont les mandataires de Vladimir Poutine, qui tentent de détruire l'Union européenne de l'intérieur par la désinformation et la polarisation. Et nous en voyons un exemple ici ce soir » , a déclaré Ursula von der Leyen à propos d'Anders Vistisen.
« Je tiens à être très claire. Nous ne permettrons pas que vous détruisiez l'Union européenne ! Nous sommes plus forts que vous et nous combattrons votre ingérence par tous les moyens ! »

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   Posté le 01-09-2024 à 14:15:44   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

La crise en Europe occidentale va s aggraver d ici la fin de cette décennie,en 2027,la livraison de gaz naturel en provenance de Russie sera stoppée.de plus,la France a pris parti pour le Maroc dans le contentieux du Sahara occidental, résultat ,plus de gaz Algérien .Azerbaïdjan veut tripler l acheminement de gaz vers le Vieux continent,donc, nous serons tributaires de ce pays.le temps à l Azerbaïdjan de prendre toute l Arménie,ce n est pas pour rien si Macron n a pas voulu choisir Xavier Bertrand comme premier ministre,ce dernier voulait boycotter la Cop 29 à Bakou avant la fin de l année,car Bakou veut mettre des bâtons dans les roues à Paris outre mer en raison de la livraison d armes à l Arménie -pourtant uniquement défensives -suite à la protestation d élus français en faveur de l Artsakh.


Edité le 01-09-2024 à 14:45:29 par marquetalia




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Xuan
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   Posté le 11-09-2024 à 12:45:14   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

KKE : rapport DRAGHI “A toute vapeur vers l’économie de guerre et l’intensification des antagonismes…

10 septembre 2024


https://histoireetsociete.com/2024/09/10/kke-rapport-draghi-atoute-vapeur-vers-leconomie-de-guerre-et-lintensification-des-antagonismes/?unapproved=18827&moderation-hash=1e5ffd1051398d10dac5ed74445568c2#comment-18827


On peut ne pas partager la totalité des analyses du parti communiste de Grèce mais on doit reconnaitre qu’en matière européenne et de l’OTAN, ils se trompent rarement et ont au cours de leur histoire assez payé pour savoir la nature de l’ennemi… (note et traduction avec deepl de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


«Le rapport Draghi « tant attendu » publié hier sur la compétitivité de l’industrie de l’UE, dans une tentative de l’Union impérialiste de répondre aux très grandes impasses et à la situation de l’économie capitaliste qui se dirige vers une nouvelle crise, montre toute la vitesse en avant » vers l’économie de guerre et l’intensification de la concurrence.

Le rapport Draghi reflète les antagonismes qui s’enflamment avec d’autres centres impérialistes, notant entre autres que « l’écart de PIB entre l’UE et les États-Unis s’est creusé, principalement en raison du ralentissement plus marqué de la croissance de la productivité en Europe » et ajoutant que « les fondations sur lesquelles nous avons construit sont ébranlées. Le paradigme mondial précédent est en train de s’estomper. L’ère de la croissance rapide du commerce mondial semble révolue, les entreprises de l’UE étant confrontées à une concurrence accrue de l’étranger et à un accès plus faible aux marchés étrangers. L’Europe a brusquement perdu son principal fournisseur d’énergie, la Russie. Dans le même temps, la stabilité géopolitique s’estompe et nos dépendances se sont révélées être des vulnérabilités.

Dans ce contexte, et parlant d’un « défi existentiel », le rapport Draghi pointe vers l’accélération des dépenses dans l’industrie de l’armement, ainsi que dans les activités de capital « vertes » et « numériques », notant que pour y parvenir « la part des investissements en Europe devra augmenter d’environ 5 points de pourcentage du PIB, pour atteindre des niveaux observés pour la dernière fois dans les années 1960 et 1970. C’est sans précédent : à titre de comparaison, les investissements supplémentaires prévus par le plan Marshall entre 1948 et 1951 s’élevaient à environ 1 à 2 % du PIB par an.

Le rapport illustre ainsi l’énorme capital accumulé qui provoque une « crise cardiaque » dans les économies capitalistes et multiplie les impasses, désignant implicitement mais clairement une nouvelle destruction massive de capital comme « issue », afin que les prochains « plans Marshall » puissent trouver des moyens rentables de sortir des décombres.

Intensification de l’exploitation, poursuite de la commercialisation et nouveaux « paquets » sur le dos des peuples

Pour commencer, le rapport recommande de nouveaux sacrifices sans fin pour les citoyens, afin que les groupes d’entreprises investissent avec une rentabilité élevée garantie et plus de 800 milliards d’euros. Alors que l’Europe doit aller de l’avant avec l’union des marchés de capitaux, le secteur privé ne sera pas en mesure de se tailler la part du lion dans le financement des investissements sans le soutien du secteur public. Plus la marge de manœuvre budgétaire augmentera et plus il sera facile pour le secteur public de fournir ce soutien.

En d’autres termes, les groupes d’entreprises gagnent : et par l’intensité de l’exploitation, de sorte que la « productivité » augmente, et avec de l’argent « chaud » dans leurs poches.

Dans ce contexte, le rapport identifie « trois domaines d’action », à savoir :

L’effort « pour combler le fossé de l’innovation avec les États-Unis et la Chine, en particulier dans les technologies de pointe ». « La concurrence chinoise devient féroce dans des secteurs tels que les technologies propres et les véhicules électriques, en raison d’une forte combinaison de politiques industrielles massives et de subventions, d’innovation rapide, de contrôle des matières premières et de capacité de production à grande échelle sur tout le continent. »

Et, troisièmement, « accroître la sécurité et réduire les dépendances », il a noté : « À mesure que l’ère de la stabilité géopolitique s’estompe, le risque augmente que l’insécurité croissante devienne une menace pour la croissance et la liberté. L’Europe est particulièrement exposée. Nous dépendons d’une poignée de fournisseurs pour les matières premières critiques, en particulier en Chine. « Si l’UE n’agit pas, nous risquons de devenir vulnérables à la coercition », a ajouté le personnel de l’UE, soulignant que pour cette raison « nous aurons besoin d’une véritable politique économique étrangère de l’UE (…) une soi-disant politique d’État.

Une politique qui bute bien sûr sur les très grandes contradictions au sein de l’union impérialiste, le rapport Draghi décrivant tous les « obstacles » qu’elles posent, affirmant par exemple que « l’Europe gaspille ses ressources communes » et « ne coordonne pas là où cela compte ». Dans ce cadre, les axes du rapport se concentrent sur la « mise en œuvre complète du marché unique » partout, « financer les principaux domaines d’action, qui impliquent d’énormes besoins d’investissement jamais vus depuis un demi-siècle en Europe », et la « volonté de réformer la gouvernance de l’UE, en renforçant la coordination et en réduisant la charge réglementaire ». En d’autres termes, on se prépare à de nombreux autres cycles de commercialisation et de « libéralisation » que les peuples paieront très lourdement, avec de nouveaux sacrifices et des mémorandums durables.

500 milliards d’euros L’euro pour l’industrie de l’armement !

L’industrie de l’armement est, bien sûr, à l’honneur. « L’industrie de défense a besoin d’énormes investissements pour rattraper son retard (…) Des investissements supplémentaires sont également nécessaires pour restaurer les capacités perdues en raison de décennies de sous-investissement et pour reconstituer les stocks épuisés, y compris ceux donnés pour soutenir la défense de l’Ukraine contre l’agression russe. En juin 2024, la Commission a estimé qu’environ 500 milliards d’euros d’investissements supplémentaires dans le domaine de la défense étaient nécessaires au cours de la prochaine décennie.

Dans le même temps, de nouvelles interventions impérialistes et des interventions de l’UE sont annoncées, et globalement l’intensification des concurrences, car « l’augmentation de la sécurité des matières premières critiques nécessite des investissements dans l’exploitation minière (à la fois nationale et dans les pays riches en ressources), le traitement, le stockage et le recyclage ».

Le rapport propose un financement conjoint de la R&D « défense » dans divers secteurs, tels que les drones, les missiles hypersoniques, les armes à énergie dirigée, l’intelligence artificielle militaire, la guerre sous-marine et spatiale et le secteur spatial en général. Il recommande également d’accroître les achats coopératifs d’équipements militaires, ainsi que de favoriser les groupes d’entreprises européens par rapport à leurs concurrents – principalement américains – même si, comme le note le rapport, leur chiffre d’affaires annuel dépassait déjà 135 milliards d’euros en 2022 ! Pour gonfler encore ces bénéfices, le rapport souligne que … pour augmenter la demande totale, qui est 1/3 de celle des États-Unis.

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Xuan 10 septembre 2024
Le commentaire de Global Times ne s’est pas fait attendre :

Le ‘rapport Draghi’ offre-t-il la prescription dont l’Europe a vraiment besoin?
Par Global Times
Publié le: 11 sept. 2024 12:22

Illustration: Chen Xia/Global Times
https://www.globaltimes.cn/page/202409/1319608.shtml

L’ancien chef de la Banque centrale européenne et Premier ministre italien Mario Draghi a présenté un rapport lors d’une conférence de presse à Bruxelles lundi, intitulé “L’avenir de la compétitivité européenne”. Dans le rapport, il appelle l’UE à “changer radicalement”. La “prescription”, offerte par Draghi au milieu de l’extrême inquiétude de l’UE face au déclin de la compétitivité, est-elle vraiment ce dont l’Europe a besoin?

La principale préoccupation du rapport est le déclin de la compétitivité de l’Europe. L’Europe est aujourd’hui confrontée à un dilemme sans précédent, avec une croissance économique atone, une compétitivité industrielle en déclin, un taux de chômage élevé et une faible confiance des entreprises. En conséquence, l’Europe a commencé à explorer diverses “prescriptions” pour relever ses défis.

Dans le “Rapport de Draghi” de 69 pages, la Chine est mentionnée sur 25 pages. Le rapport souligne que “la compétitivité de l’UE est actuellement réduite de deux côtés. D’une part, les entreprises de l’UE sont confrontées à une demande étrangère plus faible – en particulier en provenance de Chine – et à des pressions concurrentielles croissantes de la part des entreprises chinoises.» Draghi a spécifiquement condamné la Chine pour « menacer de saper » la base industrielle de l’Europe en « tentant de capturer et d’internaliser toutes les parties de la chaîne d’approvisionnement dans les technologies vertes et avancées ».

Le “Rapport Draghi” reflète l’inquiétude générale de l’Europe. Il est compréhensible que l’Europe cherche une issue à sa situation difficile actuelle. Toutefois, cette solution ne doit pas passer par la position de la Chine comme une cible qui entrave le développement européen, ni par les relations entre la Chine et l’UE. Si l’UE recourait à une telle approche, non seulement elle ne parviendrait pas à aider l’Europe à surmonter ses défis, mais elle pourrait même exacerber ses problèmes.

Les difficultés économiques actuelles de l’Europe révèlent des défauts structurels profonds. Face à une concurrence intense sur le marché, les entreprises européennes peinent à se transformer et à s’adapter aux nouveaux développements économiques et technologiques, ce qui les désavantage nettement sur le marché mondial. Dans ce contexte, alors que la Chine a fait des progrès significatifs dans des domaines émergents tels que les énergies renouvelables, certains points de vue européens, avec une pression accrue de la part des États-Unis, perçoivent la relation normale de marché avec la Chine comme une dépendance et un risque excessifs.

Cependant, cette perspective non seulement occulte les propres problèmes de l’Europe, mais elle confond aussi les questions de compétitivité avec des jeux géopolitiques complexes, ce qui aggrave la situation économique de l’Europe.

En fait, la Chine et l’Europe partagent de profonds intérêts mutuels dans les relations économiques et commerciales, la gouvernance mondiale et la politique. En dépit de leurs différences, les relations entre la Chine et l’UE bénéficient d’un puissant moteur endogène et de perspectives de développement brillantes. L’essence de la coopération entre la Chine et l’UE réside dans des avantages complémentaires et des avantages mutuels. La Chine peut soutenir l’Europe dans le développement de nouvelles énergies, en aidant à remédier aux goulets d’étranglement auxquels l’Europe est confrontée.

Le déclin de la compétitivité agit comme un filet invisible, rendant difficile la compétitivité de l’Europe à l’échelle mondiale. Plus l’Europe devient anxieuse, plus elle doit s’efforcer de maintenir une certaine lucidité. Une poursuite simpliste du protectionnisme, comme le font actuellement les États-Unis et l’UE, ne peut pas résoudre les problèmes fondamentaux et profonds auxquels l’Europe est confrontée. L’UE devrait résoudre les frictions commerciales avec la Chine par le dialogue et la consultation, en tenant compte des préoccupations légitimes des uns et des autres, tout en évitant les conflits commerciaux de représailles et en évitant une situation de perdant-perdant. Ce n’est qu’en faisant cela que l’UE pourra renforcer sa compétitivité. La “prescription” de l’Europe ne devrait pas se concentrer sur l’exagération de la façon dont la Chine a “serré” l’espace de survie de l’Europe; elle devrait plutôt se concentrer sur la correction de ses propres défauts structurels.

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   Posté le 11-09-2024 à 12:47:26   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Xuan 10 septembre 2024



Ce rapport me rappelle un chef du personnel courant dans un atelier en disant « je suis dans une merde noire » parce qu’une grève venait de s’y déclencher. Cet âne prétentieux et méprisant savait que j’allais sur-le-champ en informer les grévistes mais son angoisse aveuglait son discernement.

Draghi relève l’effondrement de l’industrie et du PIB. L’Europe se voit de plus en plus dépassée par les USA, l’écart en niveau de PIB passant de 17 % en 2002 à 30 % en 2023.
Notons d’autre part que l’écart entre la Chine Populaire et les USA est passé de 76,7 % à 21,12 % entre 2002 et 2023.
De sorte que depuis le COVID l’écart entre l’Europe et la Chine Populaire est passé de 0 à près de 10 %, à l’avantage de la RPC.
Le graphique montre qu’après un léger fléchissement et malgré des mesures drastiques de confinement l’évolution de la Chine est repartie de plus belle.
https://legrandcontinent.eu/fr/2024/09/09/rapport-draghi-6-points-clefs-et-12-graphiques-a-retenir/
Aux USA et en Europe, le fléchissement a été beaucoup plus marqué, mais en Europe la croissance est à peine revenue à 3,8 % au dessus du niveau de 2019.

En bref, l’écart entre les USA et l’Europe s’accroit de plus en plus. La Chine rattrape les USA et a dépassé l’UE depuis le COVID, mais Draghi ne dit pas un mot de la domination et des exigences des USA. Par contre il s’éternise sur la Chine pendant presque un tiers du rapport.
De la même façon l’Europe a rejeté la 5G chinoise sous prétexte d’espionnage, alors que les logiciels US ont envahi les entreprises et notre quotidien.
Draghi ne dit rien non plus de la désindustrialisation causée par l’externalisation, ni de la domination des profits financiers sur l’investissement productif.

Il faut bien noter cette phrase :
« Dans le même temps, trois conditions externes qui ont soutenu la croissance européenne après la fin de la guerre froide se sont estompées : l’essor du commerce mondial soutenue par des règles multilatérales semble révolu ; l’énergie bon marché importée par gazoducs depuis la Russie n’est plus disponible depuis l’invasion russe de l’Ukraine ; enfin, sous la protection américaine, les Européens ont pu séparer la politique économique des considérations de sécurité et utiliser les « dividendes de la paix » pour poursuivre d’autres objectifs de politique publique. Aujourd’hui, dans un contexte géopolitique en pleine mutation, l’Union ne peut plus faire l’économie de sa défense »

En clair l’UE a profité des règles commerciales instaurées par l’hégémonie US, du gaz russe bon marché et de la protection militaire des USA.
Et maintenant elle pleure ce bonheur disparu comme les « belles passantes » de Brassens:
«…Alors aux soirs de lassitude
tout en peuplant sa solitude
des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
de toutes ces belles passantes
que l’on n’a pas su retenir».


La mauvaise foi de Draghi et Cie en est presque comique :

Primo le développement économique du sud global remet en question non pas l’essor du commerce global, qui se poursuit de plus belle en Asie et bientôt en Afrique, mais les « règles » impérialistes de l’hégémonie du dollar, et les reliquats impérialistes comme la Françafrique, ce que Draghi appelle avec cynisme les « dividendes de la paix ».
Draghi regrette « un accès plus faible aux marchés étrangers » mais ce sont les USA qui ont initié le découplage de la Chine, qui l’imposent aux entreprises européennes et que l’Europe a elle-même défendu.

La réponse de Global Times est sans équivoque :
« Le déclin de la compétitivité agit comme un filet invisible, rendant difficile la compétitivité de l’Europe sur la scène internationale. Plus l’Europe est inquiète, plus elle doit s’efforcer de rester lucide. Une poursuite simpliste du protectionnisme, comme le font actuellement les États-Unis et l’UE, ne peut pas résoudre les problèmes fondamentaux et profonds auxquels l’Europe est confrontée. L’UE doit résoudre les frictions commerciales avec la Chine par le dialogue et la consultation, en tenant compte des préoccupations légitimes de chacun, tout en évitant les conflits commerciaux de représailles et en prévenant une situation perdant-perdant. C’est seulement ainsi que l’UE pourra améliorer sa compétitivité. La « prescription » européenne ne doit pas se concentrer sur l’exagération de la façon dont la Chine a « étranglé » l’espace de survie de l’Europe ; elle doit plutôt se concentrer sur la correction de ses propres défauts structurels. »

Secundo Draghi se plaint de ne plus avoir de gaz russe « depuis l’invasion russe », c’est fort de café ! L’Europe s’est tiré une balle dans le pied en sanctionnant la Russie et a dû acheter le gaz de schiste US hors de prix. Et maintenant l’Allemagne se demande qui a détruit le gazoduc quand la main des USA et de l’Ukraine est un secret de Polichinelle. Ici la tartufferie de cette clique n’a plus de bornes, c’est du Bruno Lemaire tout craché.

Tertio les USA n’ont jamais protégé l’Europe. Au contraire l’OTAN y a provoqué conflits et subversion. Non seulement ils ne « protègent » plus militairement l’Europe, mais ils ont vidé ses arsenaux dans le conflit ukrainien. Et de surcroît ce sont les dirigeants français et allemands eux-mêmes qui ont entravé la mise en œuvre des accords de Minsk, provoquant le conflit.
Au lieu de préconiser ou de soutenir un plan de paix garantissant une sécurité commune dans la région, l’UE a obéi aux ordres de Washington et poursuivi l’effort de guerre, investissant des milliards d’euros dans un puits sans fond. Pour résoudre ce problème Draghi veut remettre au feu la main qui s’est brûlée et accentuer la militarisation agressive de l’Europe au détriment de son développement et de sa sécurité. Mais cette militarisation pose la question de la conscription parce qu’on ne fait pas la guerre uniquement avec des bombes, or les peuples d’Europe ne sont favorables ni à la guerre ni à une mobilisation belliciste.

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   Posté le 11-09-2024 à 20:14:33   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Que les deux piliers de l'Europe se retrouvent simultanément en récession nous dit quelque chose sur l'avenir de la direction européenne. Il y a longtemps déjà que cet ensemble était apparu comme le "maillon faible de l'impérialisme".
Les prolongements de la crise de 2008 l'indiquaient déjà, alors que Sarkozy et Merkel passaient par dessus les institutions européennes pour faire manger leur chapeau à la Grèce et à l'Italie.
https://humaniterouge.alloforum.com/europe-maillon-faible-imperialisme-t3039-1.html

J’avais noté en 2010 sous le titre :
Les institution européennes : un décor de théâtre


Fin 2009 Bruno Lemaire, ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, déclarait : « La question n'est plus de savoir si nos deux pays veulent travailler ensemble pour l'Europe, mais d'exercer ce leadership. Tout est sur la table » .
Exemple récent du leadership franco-allemand sur l’Europe, la rencontre tripartite Sarkozy – Merkel – Medvedev les 18 et 19 octobre à Deauville avait pour objet les relations entre l’Europe et la Russie.

Le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, ainsi que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ayant selon toute vraisemblance présenté un mot d’excuses de leurs parents, la France et l’Allemagne s’y sont donc posées tout naturellement comme les représentants de l’Europe.
Accessoirement, Sarkozy et Merkel s'y sont fendus d'une déclaration commune assortie de recommandations sur la gouvernance européenne.
(bizarrement la déclaration a disparu du site de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne et on ne la retrouve plus qu'en cache...)

Ceci nous simplifiera grandement l'étude des institutions européennes, auxquelles il ne paraît donc pas nécessaire de consacrer un sujet plus conséquent.


Puis en 2011 :

La division de l’Europe s’accentue


L’agence Xinhua relève le 5 mars que les pays de l’Union Européenne « ont tenu vendredi deux sommets distincts, illustrant le fossé entre les blocs nord et sud, qui s'agrandit sous l'effet de la crise des dettes souveraines. »


Xinhua ajoute : « Ces sommets parallèles étaient destinés à préparer une réunion extraordinaire de l'UE, prévue le 11 mars prochain, et un sommet des leaders de l'UE, prévu le 25 mars, au cours desquels les décisions définitives devront être prises concernant le mécanisme de secours de la zone euro.

La crise des dettes souveraines a frappé la Grèce au début de l'année 2010, avant de toucher l'Irlande puis de menacer le Portugal et l'Espagne. Il s'agit de la plus importante crise depuis la mise en circulation de la monnaie unique en 1999.

Tandis qu'un grand "marchandage" semble inévitable, une division entre le nord et le sud a émergé.

Le président estonien Toomas Hendrik Ilves a ainsi résumé cette cassure le mois dernier : "La récente crise économique a changé l'auto-identification géographique de l'économie européenne, les vieilles divisions entre l'est et l'ouest -- la pseudo 'nouvelle Europe' et 'ancienne Europe' -- disparaissent au profit de nouvelles lignes entre le nord et le sud de l'Europe" ».

La tenue de ces deux réunions préparatoires confirme la division de l'Europe en états dominants et dominés.



Sous cette direction conjointe l'UE avait aussi colonisé une partie du bloc soviétique, à tel point que la Pologne traitait notre pays de "colonial", et les ambitions de la Grande Bretagne à un quelconque leadership avait été écartées.

Maintenant tout cela doit se payer.
La force d'un pays ne repose pas sur son aura culturelle ou philosophique ou historique. elle dépend de sa puissance économique et de sa cohésion sociale.
Ceci veut dire que les courants nationalistes voire fascistes peuvent éclore sans frein et que l'unité politique et idéologique européenne n'aura pas besoin de frexit pour se transformer en macédoine.

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   Posté le 13-09-2024 à 18:30:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sahra Wagenknecht : l’état de l’Allemagne

13 septembre 2024




Dans ce site histoireetsociete, nous avons choisi de rompre avec la censure qui s’est imposée à toute la vie politique française, et nous publions souvent des points de vue d’adversaires, voire de gens dont nous ne partageons pas la totalité des analyses mais parce qu’il nous semble important de comprendre les raisonnements face à des questions essentielles. Alors que nous mesurons le poids du consensus atlantiste sur l’OTAN, sur la vie politique française, la poussée à droite vers son extrême, le rôle de l’UE, sur la guerre vers laquelle on nous pousse nous Français dans le silence organisé, en Allemagne, l’affrontement est le même mais un certain plafond de censure a sauté, en particulier dans l’ex-RDA. L’Allemagne avec la guerre, la crise de l’énergie connait un processus de désindustrialisation endémique en France. Qui est Sahra Wagenknecht ? Avec la déroute des verts, celle de Die Linke et du SPD, faute d’un parti communiste exclu de la vie politique, c’est une social-démocratie à la Ruffin qui veut réveiller la gauche mais avec un réalisme allemand loin des querelles françaises. (note de Danielle Bleitrach)

https://histoireetsociete.com/2024/09/13/sahra-wagenknecht-letat-de-lallemagne/#comment-18943

Propos recueillis par Thomas Meaney et Joshua Rahtz
L’économie allemande est confrontée à de multiples crises convergentes, à la fois structurelles et conjoncturelles. La flambée des coûts de l’énergie due à la guerre avec la Russie ; un choc du coût de la vie, avec une inflation élevée, des taux d’intérêt élevés et des salaires réels en baisse ; l’austérité imposée par le frein constitutionnel à la dette, alors que les concurrents américains se lancent dans l’expansion budgétaire ; une transition verte qui touchera des secteurs clés tels que l’industrie automobile, la sidérurgie et la chimie ; et la transformation de la Chine, l’un des partenaires commerciaux les plus importants de l’Allemagne, en un concurrent dans des secteurs tels que les véhicules électriques. Pourriez-vous d’abord nous dire quelles sont les régions qui ont été les plus touchées par la récession ?

Il s’agit d’une crise générale en cours, la plus grave depuis des décennies, avec l’Allemagne dans une situation pire que toute autre grande économie. Les régions industrielles les plus durement touchées sont les régions industrielles, colonne vertébrale du modèle allemand jusqu’à présent : le Grand Munich, le Bade-Wurtemberg, le Rhin-Neckar, la Ruhr. Pendant la pandémie, le commerce de détail et les services ont été les plus touchés. Mais aujourd’hui, nos entreprises du Mittelstand sont soumises à une pression massive. En 2022 et 2023, les entreprises industrielles énergivores ont subi une baisse de 25 % de leur production. C’est sans précédent. Ils commencent tout juste à annoncer des licenciements massifs. Ces petites et moyennes entreprises familiales, dont beaucoup sont des travaux d’ingénierie spécialisés ou des fabricants de machines-outils, de pièces automobiles, d’équipements électriques, sont vraiment importantes pour l’Allemagne. Elles sont pour la plupart gérées par leur propriétaire ou familiales, ce qui signifie qu’elles ne sont pas cotées en bourse et ont souvent un caractère assez robuste. Mais elles ont leur propre culture d’entreprise, axée sur le long terme, la prochaine génération, plutôt que sur les rendements trimestriels. Elles sont intégrées dans leurs communautés locales, faisant souvent du commerce interentreprises. Elles veulent conserver leurs travailleurs, au lieu d’exploiter toutes les échappatoires, comme les grandes entreprises – dont nous avons beaucoup aussi.

Ce sont les entreprises du Mittelstand qui souffrent vraiment de la crise actuelle. Avec la persistance de prix élevés de l’énergie, il existe un risque réel que les emplois manufacturiers soient détruits à grande échelle. Et quand l’industrie s’en va, tout va : des emplois décemment rémunérés, du pouvoir d’achat, de la cohésion communautaire. Il suffit de regarder le nord de l’Angleterre ou la désindustrialisation des Länder de l’Est. Le fait que nous ayons cette base industrielle solide signifie que nous avons encore un nombre relativement élevé d’emplois bien rémunérés. Mais les entreprises du Mittelstand sont sous pression depuis longtemps. Les politiciens traditionnels aiment chanter leurs louanges, parce qu’elles sont très populaires en Allemagne – c’est tout un exploit d’avoir conservé ces petites entreprises familiales hautement qualifiées contre les pressions des rachats d’entreprises et de la mondialisation. Aidées en partie par l’euro bon marché et le gaz russe à bas prix, certaines d’entre elles sont devenues des champions dits cachés et des leaders du marché mondial. Mais les gouvernements allemands, poussés par le capital mondial, ont resserré les conditions dans lesquelles elles opèrent. Cela faisait partie du tournant néolibéral sous la coalition rouge-verte de Gerhard Schröder au tournant du millénaire. Schröder abolit l’ancien modèle des banques locales détenant de gros blocs d’actions dans des entreprises locales. Cela avait au moins eu l’avantage que la plupart des actions n’étaient pas librement négociées, de sorte qu’il n’y avait pas de pression sur la valeur actionnariale de la part des groupes financiers ou des fonds spéculatifs pour maximiser les rendements. Schröder a également accordé une exonération de l’impôt sur les bénéfices, pour inciter les banques à vendre leurs actions industrielles – s’il ne l’avait pas fait, le modèle ne se serait probablement pas effondré.

Je ne veux pas idéaliser le Mittelstand. Il y a des entreprises familiales qui exploitent leurs employés assez durement. Mais il s’agit toujours d’une culture différente de celle des sociétés cotées avec des investisseurs internationaux, principalement institutionnels, qui ne s’intéressent qu’à la recherche de rendements à deux chiffres. Laisser le Mittelstand être détruit serait une véritable erreur politique, car de nombreux aspects de la crise économique ont leurs racines dans de mauvaises décisions politiques – des décisions comme la guerre avec la Russie, comme la façon dont la transition verte est gérée, comme la position antagoniste envers la Chine, qui vont clairement à l’encontre des intérêts économiques de l’Allemagne. Schröder était der Genosse der Bosse – le camarade des patrons, comme nous l’appelions – mais au moins il a regardé la situation et a compris l’importance d’assurer l’écoulement du gaz par gazoduc à un prix abordable. Le gouvernement actuel est passé au gaz naturel liquéfié américain à prix élevé pour des raisons purement politiques. Les trois partis de la coalition gouvernementale – le SPD, le FPD et les Verts – ont chuté dans les sondages parce que les gens en ont assez de la façon dont le pays est gouverné.

Si nous pouvions examiner ces décisions politiques, une par une. Tout d’abord, l’énorme augmentation des coûts de l’énergie en Allemagne est une conséquence directe de la guerre en Ukraine. Selon vous, l’invasion russe aurait-elle pu être évitée ? On dit souvent qu’elle était poussée par le nationalisme grand-russe revanchard, qui ne pouvait être arrêté que par la force des armes.

J’ai l’impression que Washington n’a jamais vraiment essayé d’arrêter l’invasion russe, autrement que par des moyens militaires. Alors que l’Ukraine progresse rapidement vers l’adhésion à l’UE et à l’OTAN, il devait être clair qu’une sorte de régime de sécurité convenu était nécessaire pour rassurer les intérêts de sécurité nationale de l’État russe. Mais les États-Unis ont mis fin à tous les traités de contrôle des armements et aux mesures de confiance en 2020, et à l’hiver 2021-22, l’administration Biden a refusé de discuter avec la Russie du futur statut de l’Ukraine. Il n’est pas nécessaire d’être « nationaliste grand-russe revanchard » pour expliquer pourquoi la Russie pensait qu’elle ne pouvait plus regarder l’Ukraine devenir une base majeure pour l’OTAN.

L’Allemagne subit beaucoup de pression de la part des États-Unis pour réduire ses liens économiques avec la Chine. Comment voyez-vous cette relation ?

La situation est un peu plus ambiguë qu’avec la Russie. Le fait que la Chine devienne un concurrent n’est pas la faute de l’Allemagne, c’est clair. Mais si nous devions nous couper du marché chinois, en plus de nous couper de l’énergie bon marché, alors les lumières s’éteindraient vraiment en Allemagne. C’est pourquoi il y a une certaine pression, même parmi les grandes entreprises, pour ne pas adopter une stratégie isolationniste. En pourcentage du PIB, nous exportons beaucoup plus vers la Chine que les États-Unis, de sorte que notre économie en dépend beaucoup plus. Mais les Verts se sont montrés fanatiques sur ce point, tellement sous l’emprise des États-Unis qu’ils ont adopté une position violemment anti-chinoise. Annalena Baerbock, la ministre des Affaires étrangères des Verts, a commis de véritables erreurs diplomatiques. Dans au moins un cas, en Sarre, elle a effrayé un important investissement chinois qui créait beaucoup d’emplois. Il s’agit donc d’un nouveau développement inquiétant. Les Chinois possèdent beaucoup d’entreprises en Allemagne, qui se portent souvent mieux que celles rachetées par les fonds spéculatifs américains. En règle générale, les Chinois planifient des investissements à long terme, et non le genre de pensée trimestrielle qui caractérise de nombreuses sociétés financières américaines. Bien sûr, ils veulent tirer un profit, et les technologies ne sont pas non plus désintéressées. Mais ils fournissent également des emplois sûrs.

C’est très important pour notre économie. Je ne pense pas que Scholz ait encore décidé comment se positionner. Le FDP manœuvre également, sous la forte pression des entreprises allemandes. Ils ont un débat parallèle sur les réserves de monnaie gelées de la Russie, et s’ils les exproprient, ou même simplement les revenus qui en découlent, cela enverra un signal sans équivoque à la Chine d’éviter les réserves en euros, si possible. Certaines sont déjà échangées contre de l’or. Les États-Unis n’exproprient pas les réserves russes, pour de bonnes raisons. Encore une fois, il n’y a que les Européens qui se ridiculisent. Nous ruinons nos perspectives économiques pour que les Chinois puissent – ce qu’ils visent en fait – devenir de plus en plus autosuffisants de toute façon. Ils ont encore besoin du commerce, mais peut-être que dans vingt ans, ils en auront moins besoin que nous n’avons besoin d’eux.

Selon Robert Habeck, ministre de l’Économie et ancien co-dirigeant des Verts, le plus grand défi économique de l’Allemagne est la pénurie de main-d’œuvre, qualifiée et non qualifiée, avec quelque 700 000 postes vacants non pourvus. Compte tenu du vieillissement de la population, le gouvernement estime qu’il manquera 7 millions de travailleurs au pays d’ici 2035. Si la santé du capitalisme allemand est une priorité pour la BSW, note de bas de page1, votre nouveau parti, cela n’exige-t-il pas un niveau important d’immigration ?

Le système éducatif allemand est dans un état misérable. Depuis 2015, le nombre de jeunes adultes sans diplôme de fin d’études secondaires n’a cessé d’augmenter. En 2022, 2,86 millions de personnes âgées de 20 à 34 ans n’avaient pas de qualification formelle, dont de nombreuses personnes issues de l’immigration. Cela correspond à près d’un cinquième de toutes les personnes de ce groupe d’âge. Chaque année, plus de 50 000 élèves quittent l’école en Allemagne sans diplôme, ce qui a des conséquences dramatiques pour eux-mêmes et pour la société. Pour eux, le débat sur le manque de main-d’œuvre qualifiée sonne comme une moquerie. Notre priorité est de faire suivre une formation professionnelle à ces personnes.

Néanmoins, il est nécessaire d’avoir une certaine immigration, compte tenu de la situation démographique de l’Allemagne. Mais elle doit être gérée de manière à ce que les intérêts de toutes les parties soient pris en compte : les pays d’origine, la population du pays d’accueil et les immigrants eux-mêmes. Cela nécessite une préparation. Il n’y a rien de tout cela en ce moment. Nous ne pensons pas qu’un régime d’immigration néolibéral, où tout le monde peut en fait aller n’importe où et doit ensuite essayer d’une manière ou d’une autre de s’intégrer et de survivre, soit une bonne idée. Nous devons accueillir des gens qui veulent travailler et vivre dans notre pays et nous devons apprendre à le faire. Mais cela ne devrait pas perturber la vie de ceux qui vivent déjà ici, et cela ne devrait pas surcharger les ressources collectives, pour lesquelles les gens ont travaillé et payé des impôts. Sinon, la montée de la politique de droite nativiste sera inévitable. En fait, l’AfD, dans sa forme actuelle, est en grande partie un héritage d’Angela Merkel. En Allemagne, nous avons une pénurie dramatique de logements, en particulier pour les personnes à faible revenu, et la qualité de l’éducation dans les écoles publiques est devenue épouvantable par endroits. Notre capacité de donner aux immigrants une chance égale de participer à notre économie et à notre société n’est pas infinie. Nous pensons également qu’il est beaucoup mieux que les gens puissent trouver une éducation et un emploi dans leur pays d’origine, et nous devrions nous sentir obligés de les aider dans ce domaine, notamment en leur offrant un meilleur accès aux capitaux d’investissement et un régime commercial équitable, plutôt que d’absorber certains des jeunes les plus entreprenants et les plus talentueux de ces pays dans notre économie pour combler nos lacunes démographiques. Nous devrions également rembourser aux pays d’origine les frais de scolarité des travailleurs hautement qualifiés qui s’installent en Allemagne, comme les médecins. Et nous devrions nous attaquer à l’aspect de l’immigration lié à la traite des êtres humains, aux gangs qui gagnent des millions en aidant des personnes qui n’ont pas vraiment besoin d’asile à entrer en Europe.

Nombreux sont ceux qui pourraient sympathiser avec la BSW et craignent que des déclarations comme votre commentaire de novembre dernier sur le sommet sur la politique migratoire à Berlin – « L’Allemagne est submergée, l’Allemagne n’a plus de place » – contribuent à une atmosphère xénophobe. N’est-il pas important d’éviter toute suggestion de racisme ou de xénophobie lorsque l’on discute de ce que pourrait être une politique migratoire équitable ?

Le racisme doit toujours être combattu, pas seulement évité, mais combattu. Mais pointer du doigt les véritables pénuries sociales – une demande supérieure à la capacité – n’est pas xénophobe. Ce ne sont que des faits. Par exemple, il y a une pénurie de logements de 700 000 unités en Allemagne. Il y a des dizaines de milliers de postes d’enseignants non pourvus. Bien sûr, l’arrivée soudaine d’un grand nombre de demandeurs d’asile fuyant les guerres – un million en 2015, principalement en provenance de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan ; un million en provenance d’Ukraine en 2022 – produit une énorme augmentation de la demande, qui n’est pas satisfaite par une augmentation de la capacité. Cela crée une concurrence intense pour des ressources rares, et cela alimente la xénophobie. Ce n’est pas juste pour les nouveaux arrivants, mais ce n’est pas juste non plus pour les familles allemandes qui ont besoin d’un logement abordable, ou dont les enfants vont dans des écoles où les enseignants sont complètement débordés parce que la moitié de la classe ne parle pas allemand. Et c’est toujours le cas dans les zones résidentielles les plus pauvres, où les gens sont déjà sous pression.

Il est inutile de nier ou de passer sous silence ces problèmes. C’est ce que les autres partis ont essayé de faire, et en fin de compte, cela n’a fait que renforcer l’AfD. La migration aura toujours lieu dans un monde ouvert, et elle peut souvent être enrichissante pour les deux parties. Mais il est essentiel que l’ampleur de la migration ne devienne pas incontrôlable et que l’on puisse contenir les vagues soudaines de migration.

Vous dites que le racisme doit être combattu, mais lorsque le manifeste du Parlement européen déclare qu’en France et en Allemagne, il existe des « sociétés parallèles influencées par l’islamisme » dans lesquelles « les enfants grandissent en haïssant la culture occidentale », cela ressemble à de la diabolisation. Pourtant, dans le même temps, la direction et la représentation parlementaire de la BSW sont sans aucun doute les plus multiculturelles de tous les partis allemands. Que répondriez-vous à cela ?

Il y a de tels endroits en Allemagne, pas autant qu’en Suède ou en France, mais ils sont perceptibles. Si vous ne considérez les gens que comme des facteurs de production, et la société comme une économie défendue par une force de police, cela ne doit pas vous déranger beaucoup. Nous voulons éviter une spirale de méfiance et d’hostilité mutuelles. Les membres de notre groupe qui ont ce que vous appelez un « milieu multiculturel » connaissent les deux côtés et ont un intérêt vital à ce que toutes les personnes vivent ensemble en paix, sans exploitation. Ils connaissent de première main la vacuité des politiques d’immigration néolibérales – les « frontières ouvertes » sont exactement cela – lorsqu’il s’agit de tenir leurs promesses. Et les femmes de notre groupe en particulier sont heureuses de vivre dans un pays qui a largement surmonté le patriarcat et elles ne veulent pas le voir réintroduit par la porte de derrière.

Vous avez cité les politiques de transition écologique comme allant à l’encontre des intérêts économiques de l’Allemagne. Qu’aviez-vous en tête ?

L’approche des Verts en matière de politique environnementale est économiquement punitive pour la plupart des gens. Ils sont en faveur de prix élevés du CO2, ce qui rend les combustibles fossiles plus chers afin de créer une incitation à s’en débarrasser. Cela peut fonctionner pour les personnes aisées qui peuvent se permettre d’acheter une voiture électrique, mais si vous n’avez pas beaucoup d’argent, cela signifie simplement que vous êtes moins bien loti. Les Verts rayonnent d’arrogance envers les plus pauvres et sont donc haïs par une grande partie de la population. C’est quelque chose sur lequel joue l’AfD : elle se nourrit de la haine des Verts, ou plutôt de la politique qu’ils mènent. Les gens n’aiment pas qu’on leur dise quoi manger, comment parler, comment penser. Et les Verts sont le prototype de cette attitude missionnaire dans la promotion de leur programme pseudo-progressiste. Bien sûr, si vous pouvez vous permettre une voiture électrique, vous devriez en conduire une. Mais vous ne devriez pas croire que vous êtes une meilleure personne que quelqu’un qui conduit une vieille voiture diesel de milieu de gamme parce qu’il ne peut se permettre rien d’autre. De nos jours, les électeurs verts ont tendance à être très aisés – les plus « satisfaits économiquement », selon les sondages, encore plus que les électeurs du FDP. Ils incarnent un sentiment d’autosatisfaction, même s’ils font grimper le coût de la vie pour les personnes qui ont du mal à s’en sortir : « Nous sommes les vertueux, car nous pouvons nous permettre d’acheter des aliments biologiques. On peut s’offrir un vélo cargo. On peut se permettre d’installer une pompe à chaleur. Nous pouvons nous permettre tout ».

Vous êtes critique à l’égard de l’approche des Verts, mais quelles politiques environnementales poursuivriez-vous ?

Des politiques avec lesquelles la grande majorité des gens de notre pays peuvent vivre, économiquement et socialement. Nous avons besoin d’une vaste disposition publique pour faire face aux conséquences immédiates du changement climatique, de l’urbanisme à la foresterie, de l’agriculture aux transports publics. Cela coûtera cher. Nous préférons les dépenses publiques pour l’atténuation du changement climatique plutôt que, par exemple, l’augmentation de notre budget dit de la « défense » à 3 % du PIB ou plus. Nous ne pouvons pas tout payer en une seule fois. Nous avons besoin de paix avec nos voisins pour pouvoir déclarer la guerre au « réchauffement climatique ». Ce n’est pas ce que nous soutenons la destruction de l’industrie automobile nationale en rendant les voitures électriques obligatoires simplement pour répondre à des normes d’émissions arbitraires. Personne aujourd’hui en vie ne vivra assez longtemps pour voir les températures moyennes baisser à nouveau, quelle que soit l’ampleur de la réduction des émissions de carbone. Équiper d’abord les maisons de retraite, les hôpitaux et les crèches de la climatisation aux frais de l’État, et protéger les lieux proches des rivières et des ruisseaux contre les inondations. S’assurer que les coûts liés à la poursuite d’échéances ambitieuses de réduction des émissions ne sont pas imposés aux gens ordinaires qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts.

L’Allemagne est également secouée à l’heure actuelle par une crise culturelle à cause du massacre par Israël de plus de 30 000 Palestiniens à Gaza. Vous êtes l’un des rares politiciens à avoir contesté l’interdiction allemande des critiques d’Israël et à vous être prononcé contre la fourniture d’armes par l’Allemagne au gouvernement Netanyahou, aux côtés des États-Unis et du Royaume-Uni. L’offensive culturelle pro-sioniste actuelle représente-t-elle l’opinion populaire en Allemagne ?

Eh bien, il y a évidemment un contexte historique différent en Allemagne, il est donc compréhensible et juste que nous ayons une relation avec Israël différente de celle des autres pays. Vous ne pouvez pas oublier que l’Allemagne est l’auteur de l’Holocauste, vous ne devez jamais oublier ce fait. Mais cela ne justifie pas la fourniture d’armes pour les terribles crimes de guerre qui ont actuellement lieu dans la bande de Gaza. Et si vous regardez les sondages d’opinion, la majorité de la population n’y est pas favorable. La couverture médiatique est toujours sélective, bien sûr, mais il est évident que les gens ne peuvent pas partir, qu’ils sont brutalement bombardés. Les gens meurent de faim, les maladies sévissent, les hôpitaux sont attaqués et désespérément mal équipés. Tout cela est évident, et sur le terrain en Allemagne, il y a certainement des positions très critiques. Mais en politique, quiconque exprime des critiques est immédiatement matraqué par le bâton de l’antisémitisme. Il en va de même dans le discours social et culturel, comme pour la cérémonie de remise des prix de la Berlinale : dès que vous critiquez les actions du gouvernement israélien – et bien sûr de nombreux Juifs les critiquent – vous êtes dépeint comme un antisémite. Et c’est naturellement intimidant, car qui veut être antisémite ?

En octobre 2021, beaucoup pensaient qu’un gouvernement dirigé par le SPD représenterait un virage à gauche, après seize ans de chancellerie de Merkel. Au lieu de cela, l’Allemagne a viré à droite. La « coalition des feux tricolores » a augmenté le budget de la défense de 100 milliards d’euros. La politique étrangère allemande a pris un virage agressivement atlantiste. Le Zeitenwende de Scholz vous a-t-il surpris ? Et quel rôle les partenaires de coalition du SPD ont-ils joué pour le pousser dans cette voie ?

Les tendances sont là depuis un certain temps. Le SPD a entraîné l’Allemagne dans la guerre contre la Yougoslavie en 1999, puis dans l’occupation militaire de l’Afghanistan en 2001. Schröder s’est au moins opposé aux Américains lors de l’invasion de l’Irak, avec un fort soutien au sein du SPD. Mais le SPD a complètement perdu son ancienne personnalité et est devenu une sorte de parti de guerre. Ce qui est effrayant, c’est qu’il y a si peu d’opposition au sein du parti. Ses dirigeants actuels sont des personnalités qui n’ont vraiment aucune position propre. Ils pourraient être dans la CDU-CSU, ils pourraient être avec les libéraux. C’est pourquoi l’image publique du SPD a été en grande partie détruite. Il n’y a plus rien d’authentique à ce sujet. Il n’est plus synonyme de justice sociale, au contraire, le pays est devenu de plus en plus injuste, le fossé social s’est creusé et il y a de plus en plus de personnes qui sont vraiment pauvres ou menacées de pauvreté. Et elle a complètement abandonné sa politique de détente. Bien sûr, le SPD est également poussé dans cette direction par les Verts et le FDP. Les Verts sont aujourd’hui le parti le plus belliciste d’Allemagne – un développement remarquable pour un groupe issu des grandes manifestations pour la paix des années 1980. Aujourd’hui, ils sont les plus grands militaristes de tous, poussant toujours à l’exportation d’armes et à l’augmentation des dépenses de défense. Et cela ne fait que renforcer la tendance au sein du SPD.

Le renforcement contre la Russie a été motivé par cette dynamique. Au début, il semblait que Scholz cédait à la pression sur certaines questions, mais pas sur d’autres. Par exemple, il a créé un fonds spécial pour l’Ukraine, mais craignait d’être entraîné dans le conflit et n’a initialement livré que 5 000 casques. Mais ensuite, cela a changé et une tendance a émergé. Scholz hésite d’abord. Puis il est attaqué par Friedrich Merz, chef de l’opposition cdu-csu. Ensuite, ses partenaires de coalition, les Verts et le FDP, font monter la pression. Enfin, Scholz prononce un discours annonçant qu’une autre ligne rouge a été franchie. Le débat s’est déplacé vers les véhicules blindés de transport de troupes, puis les chars de combat, puis les avions de chasse. Scholz a toujours dit « Nein » au début, puis le non s’est transformé en « Jein », en « non-oui », puis à un moment donné en « Ja ».

Aujourd’hui, les pays de l’OTAN et l’Ukraine font pression pour que l’Allemagne fournisse des missiles de croisière Taurus, capables d’attaquer des cibles aussi éloignées que Moscou. Ils représentent l’escalade la plus dangereuse à ce jour, car ils sont clairement destinés à une utilisation offensive contre des cibles russes. Je ne suis pas sûr que l’Allemagne les livre réellement dans l’intérêt de l’Amérique, car le risque est extrêmement élevé. Si nous fournissons des armes allemandes pour détruire des cibles russes comme le pont de Kertch entre la Crimée et le continent, la Russie réagira contre l’Allemagne. J’espère que cela signifie qu’ils ne seront pas approvisionnés. Mais vous ne pouvez pas en être sûr, étant donné la faiblesse de Scholz et sa tendance à plier. Il est difficile de penser à un chancelier qui a eu un bilan aussi misérable. Toute la coalition aussi, il n’y a jamais eu de gouvernement en Allemagne qui ait été aussi sans vie, après seulement deux ans et demi au pouvoir. Et bien sûr, le cdu-csu n’est pas une alternative. Merz est encore pire sur la question de la guerre et de la paix, et pire aussi sur les questions économiques. La droite n’a pas de stratégie, mais elle sera la principale bénéficiaire du bilan lamentable du gouvernement.

Peut-être que l’écoute électronique des chefs de la Luftwaffe discutant de la nécessité de bottes allemandes sur le terrain pour les missiles Taurus – et révélant que les troupes britanniques et françaises étaient déjà actives en Ukraine, tirant des missiles Storm Shadow et Scalp – aura mis cela en attente pour le moment. Mais la stratégie de Merz n’est-elle pas de virer à droite, d’attirer les électeurs de l’AfD ? N’a-t-il pas réussi à cela ?

Merz n’a tout simplement pas de position crédible sur la plupart des questions. L’AfD a obtenu des soutiens sur trois questions : premièrement, la migration, c’est-à-dire le nombre de demandeurs d’asile en Allemagne ; deuxièmement, les confinements pendant la pandémie ; et troisièmement, la guerre en Ukraine. Merz est partout sur les demandeurs d’asile. Parfois, il se met à fond dans l’AfD et fulmine contre les petits pachas, puis il se fait attaquer et reprend tout. Mais bien sûr, c’était l’héritage de Merkel, donc la cdu n’est pas crédible à cet égard. Même son de cloche avec la crise du Covid : la CDU-CSU était également favorable au confinement et à la vaccination obligatoire, et a agi tout aussi mal que tout le monde. Puis la question de la paix s’est posée, et c’est ce qu’il y a de si perfide en Allemagne. Avant que nous ne lancions la BSW, l’AfD était le seul parti qui plaidait constamment en faveur d’une solution négociée et contre les livraisons d’armes à l’Ukraine, qui était une question vitale pour de nombreux électeurs de l’Est. La cdu-csu voulait fournir encore plus d’armes et Die Linke était divisé sur la question. Si vous vouliez un retour à une politique de détente, si vous vouliez des négociations, si vous ne vouliez pas être partie prenante de la guerre en fournissant des armes, vous n’aviez personne d’autre vers qui vous tourner. En ce qui concerne Israël, bien sûr, l’AfD est déterminée à fournir encore plus d’armes, parce qu’elle est un parti anti-islamique et qu’elle approuve manifestement les choses terribles qui s’y passent. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons finalement pris la décision de fonder un nouveau parti, afin que les gens qui étaient légitimement insatisfaits du courant dominant, mais qui ne sont pas des extrémistes de droite – et cela inclut une grande partie des électeurs de l’AfD – aient un parti sérieux vers lequel se tourner.

Alors, comment compareriez-vous la CDU actuelle au parti d’Helmut Kohl ? C’est lui qui a piétiné la Grundgesetz afin d’intégrer les nouveaux Länder.

La CDU sous Kohl a toujours eu une aile sociale forte, une aile ouvrière forte. C’est ce que représentaient Norbert Blüm, et Heiner Geißler, à ses débuts. Ils ont plaidé en faveur des droits sociaux et de la sécurité sociale, ce qui a fait de la CDU une sorte de parti populaire. Il a toujours bénéficié d’un fort soutien de la part des travailleurs, de ce qu’on appelait les kleinen Leute – les gens ordinaires – à faible revenu. Merz représente le capitalisme BlackRock, non seulement parce qu’il a travaillé pour BlackRock, mais parce qu’il représente ce point de vue en termes d’économie politique. Il veut augmenter l’âge de la retraite, ce qui signifie une nouvelle réduction des pensions. Il veut réduire les prestations sociales ; Il dit que l’État-providence est trop grand, qu’il doit être démantelé. Il est contre un salaire minimum plus élevé – toutes les choses que la cdu avait l’habitude de soutenir. Cela faisait partie de la doctrine sociale catholique, qui avait sa place dans la CDU. Ils défendaient un capitalisme domestiqué, un ordre économique qui avait une forte composante sociale, un État-providence fort. Et ils étaient crédibles, car la véritable attaque contre les droits sociaux en Allemagne a eu lieu en 2004 sous Schröder et le gouvernement SPD-Verts. C’est donc un peu différent du Royaume-Uni. La CDU a en fait retardé l’assaut néolibéral. Merz est une percée pour eux.

Pourriez-vous expliquer pourquoi vous avez décidé de quitter Die Linke, après tant d’années ?

L’essentiel, c’est que Die Linke lui-même avait changé. Il se veut aujourd’hui plus vert que les Verts et copie leur modèle. La politique identitaire prédomine et les questions sociales ont été mises de côté. Die Linke avait connu un certain succès – en 2009, il avait obtenu 12 %, soit plus de 5 millions de voix – mais en 2021, le vote était tombé sous la barre des 5 %, avec seulement 2,2 millions de voix. Ces discours privilégiés, si je peux les appeler ainsi, sont populaires dans les cercles universitaires métropolitains, mais ils ne sont pas populaires auprès des gens ordinaires qui avaient l’habitude de voter à gauche. Vous les chassez. Die Linke avait l’habitude d’avoir un fort ancrage en Allemagne de l’Est, mais les gens là-bas ne peuvent pas gérer ces débats sur la diversité, du moins dans la langue dans laquelle ils sont exprimés ; Ils sont tout simplement aliénants pour les électeurs qui veulent des pensions décentes, des salaires décents et, bien sûr, l’égalité des droits. Nous sommes pour que chacun puisse vivre et aimer comme il l’entend. Mais il existe un type exagéré de politique identitaire où vous devez vous excuser si vous vous exprimez sur un sujet si vous n’avez pas vous-même d’origine migratoire, ou vous devez vous excuser parce que vous êtes hétéro. Die Linke s’est plongé dans ce genre de discours et a ainsi perdu des voix. Certains se sont déplacés vers le camp des non-électeurs et d’autres vers la droite.

Nous n’avions plus la majorité dans le parti parce que le milieu qui soutenait Die Linke avait changé. Il était clair qu’il ne pouvait pas être sauvé. Un groupe d’entre nous s’est dit : soit nous continuons à regarder la fête s’effondrer, soit nous devons faire quelque chose. Il est important que ceux qui ne sont pas satisfaits aient un endroit où aller. Beaucoup de gens disaient : nous ne savons plus pour qui voter, nous ne voulons pas voter pour l’AfD, mais nous ne pouvons pas voter pour quelqu’un d’autre non plus. C’est ce qui nous a motivés à nous dire : faisons quelque chose par nous-mêmes et lançons un nouveau parti. Nous ne venons pas tous de la gauche ; Nous sommes un peu plus qu’un renouveau de gauche, pour ainsi dire. Nous avons également incorporé d’autres traditions dans une certaine mesure. J’ai décrit cela dans mon livre, Die Selbstgerechten, comme « de gauche conservatrice ».note de bas de page2 En d’autres termes : socialement et politiquement, nous sommes de gauche, mais en termes socio-culturels, nous voulons rencontrer les gens là où ils sont, pas faire du prosélytisme auprès d’eux sur des choses qu’ils rejettent.

Quelles leçons, négatives ou positives, avez-vous tirées de l’expérience d’Aufstehen, le mouvement que vous avez lancé en 2018 ?

Lors de sa création, Aufstehen a rencontré un écho écrasant, avec plus de 170 000 personnes intéressées. Les attentes étaient énormes. Ma plus grande erreur à l’époque a été de ne pas m’y être préparé correctement. J’avais l’illusion que les structures se formeraient une fois que nous aurions commencé ; Dès qu’il y aurait beaucoup de monde, tout commencerait à fonctionner. Mais il est vite devenu évident que les structures nécessaires au fonctionnement d’un mouvement – dans les Länder, les villes, les communes – ne peuvent pas être mises en place du jour au lendemain. Cela demande du temps et de l’attention. Ce fut une leçon importante pour le développement de la bsw : personne ne peut fonder une fête, elle a besoin de bons organisateurs, de personnes expérimentées et d’une équipe fiable.

Le bsw est lancé par un groupe impressionnant de parlementaires. Quelle expertise possèdent-ils, quelles sont leurs spécialisations et leurs domaines d’engagement particuliers ?

Le groupe bsw au Bundestag dispose d’un personnel solide. Klaus Ernst, le vice-président, est un syndicaliste expérimenté d’ig-Metall, cofondateur et président du wasg puis de Die Linke. Alexander Ulrich est un autre syndicaliste, également un politicien expérimenté du parti. Amira Mohamed Ali, qui présidait le groupe parlementaire de Die Linke, a travaillé comme avocate dans un grand cabinet avant de devenir active en politique. Sevim Dağdelen est un expert expérimenté en politique étrangère qui dispose d’un vaste réseau, en Allemagne et dans le monde entier. Les autres parlementaires de la BSW sont Christian Leye, Jessica Tatti, Żaklin Nastić, Ali Al Dailami et Andrej Hunko. Il y a aussi des personnalités importantes en dehors du Bundestag.

Quel est le programme de la BSW ?

Notre document fondateur comporte quatre axes clés. La première est une politique de bon sens économique. Cela semble flou, mais cela concerne la situation en Allemagne où les politiques gouvernementales détruisent notre économie industrielle. Et si l’industrie est détruite, c’est aussi une mauvaise situation pour les employés et l’État-providence. Donc, une politique énergétique sensée, une politique industrielle raisonnable, c’est la première priorité.

Cela signifie-t-il une stratégie économique alternative basée sur le travail, telle que la gauche britannique autour de Tony Benn l’a développée dans les années 1970, ou est-elle conçue comme une politique nationale-industrielle conventionnelle ?

En Allemagne, il n’y a jamais eu la même conscience d’une identité ouvrière qu’en Grande-Bretagne dans les années 1970 et 1980, pendant la grève des mineurs, même si elle n’existe plus aujourd’hui. La République fédérale a toujours été une société de classe moyenne, dans laquelle les travailleurs avaient tendance à se considérer comme faisant partie de la classe moyenne. Ce qui compte en Allemagne, c’est le Mittelstand, le bloc fort des petites entreprises qui peuvent se positionner face aux grandes entreprises. Cette opposition est aussi importante que la polarité entre le capital et le travail. En Allemagne, il faut le prendre au sérieux. Si vous faites appel aux gens uniquement sur une base de classe, vous n’obtiendrez pas de réponse. Mais si vous faites appel à eux en tant que membres du secteur créateur de richesse de la société, y compris les entreprises dirigées par leurs propriétaires, contrairement aux sociétés géantes – dont les bénéfices sont acheminés vers les actionnaires et les cadres supérieurs, sans presque rien pour les travailleurs – cela fait mouche. Les gens peuvent comprendre ce que vous dites, ils peuvent s’y identifier et se mobiliser sur cette base pour se défendre. On ne trouve pas la même opposition au sein des petites entreprises, car elles sont souvent en difficulté elles-mêmes. Ils n’ont pas la marge de manœuvre nécessaire pour augmenter les salaires, étant donné que les prix bas leur sont dictés par les grands acteurs. Mais je sais que l’Allemagne est un peu différente à cet égard, par rapport à la France, à la Grande-Bretagne ou à d’autres pays. Ainsi, une politique énergétique et une politique industrielle de bon sens commenceraient par prendre en compte les besoins du Mittelstand, d’une manière qui encourage les propriétaires et leurs familles à s’accrocher plutôt que de vendre leurs entreprises à un investisseur financier.

Cela marquerait une distinction avec le fondement tacite de la politique gouvernementale au cours des vingt dernières années, au moins, où, malgré tous les discours élogieux sur le Mittelstand, la stratégie de Merkel était clairement orientée vers les grandes entreprises et, avec un peu d’environnementalisme, vers les grandes villes. Il en va de même, bien sûr, pour le FDP et, dans la pratique, pour les Verts. Pour vous, la frontière la plus importante est donc la différence entre le capital financier et le capital régional ou intermédiaire ?

Oui, mais comme je l’ai dit, je ne veux pas non plus idéaliser cela. Il y a certainement de l’exploitation à tous les niveaux. Mais quand même, il y a une différence par rapport à Amazon, par exemple, ou à certaines des entreprises du dax. Aujourd’hui, par exemple, même si l’économie se contracte, les sociétés du Dax versent plus de dividendes que jamais. Dans certains cas, les entreprises distribuent la totalité de leurs bénéfices annuels, voire plus. Depuis des années, l’Allemagne a un taux d’investissement très faible, car beaucoup d’argent est versé, en raison de la pression des groupes financiers mondiaux. En proportion, les entreprises du Mittelstand investissent nettement plus.

Quels sont les autres axes du programme du bsw ?

Le deuxième élément est la justice sociale. C’est absolument central pour nous. Même lorsque l’économie se portait bien, nous avions toujours un secteur à bas salaires en pleine croissance, avec une pauvreté et des inégalités sociales croissantes. Un État-providence fort est vital. Le service de santé allemand est soumis à une pression énorme. Vous pouvez attendre des mois avant de voir un spécialiste. Le personnel infirmier est terriblement surchargé de travail et sous-payé – nous avons fortement soutenu leur grève en 2021. Le système scolaire est également défaillant. Comme je l’ai dit, une proportion considérable de jeunes qui sortent de la Realschule ou de la Hauptschule n’ont pas les connaissances élémentaires de base pour être embauchés en tant qu’apprentis ou stagiaires. Et les infrastructures allemandes tombent en ruine. Il y a environ trois mille ponts délabrés, qui ne sont pas réparés et devront être démolis à un moment donné. La Deutsche Bahn, le service ferroviaire, est en permanence non ponctuel. L’administration publique dispose d’équipements obsolètes. Les politiciens traditionnels sont bien conscients de tout cela, mais ils ne font rien à ce sujet.

Le troisième axe est la paix. Nous nous opposons à la militarisation de la politique étrangère allemande, avec des conflits qui s’intensifient vers la guerre. Notre objectif est un nouvel ordre de sécurité européen, qui devrait inclure la Russie à plus long terme. La paix et la sécurité en Europe ne peuvent être garanties de manière stable et durable que si un conflit avec la Russie, une puissance nucléaire, n’est pas à l’ordre du jour. Nous soutenons également que l’Europe ne devrait pas se laisser entraîner dans un conflit entre les États-Unis et la Chine, mais qu’elle devrait poursuivre ses propres intérêts par le biais de partenariats commerciaux et énergétiques variés. En ce qui concerne l’Ukraine, nous appelons à un cessez-le-feu et à des négociations de paix. La guerre est un conflit sanglant par procuration entre les États-Unis et la Russie. À ce jour, il n’y a pas eu d’efforts sérieux de la part de l’Occident pour y mettre fin par la négociation. Les opportunités qui existaient ont été gâchées. En conséquence, la position de négociation de l’Ukraine s’est considérablement détériorée. Quelle que soit la fin de cette guerre, elle laissera l’Europe avec un pays blessé, appauvri et dépeuplé en son sein. Mais au moins, il est possible de mettre fin à la souffrance humaine actuelle.

Et la quatrième planche ?

Le quatrième élément est la liberté d’expression. Il y a ici une pression de plus en plus forte pour se conformer à un spectre de plus en plus restreint d’opinions admissibles. Nous avons parlé de Gaza, mais la question va bien au-delà. La ministre spd de l’Intérieur, Nancy Faeser, vient de déposer un projet de loi de « promotion de la démocratie » qui érigerait en infraction pénale la moquerie du gouvernement. Nous nous y opposons, bien sûr, pour des raisons démocratiques. La République fédérale a une vilaine tradition ici, qui fait toujours pousser de nouvelles fleurs. Il n’est pas nécessaire de revenir à la répression des années 1970, à la tentative d’interdire aux « extrémistes de gauche » d’accéder aux emplois du secteur public. Il y a eu un recours immédiat à la coercition idéologique pendant la pandémie, et encore plus maintenant avec l’Ukraine et Gaza. Ce sont donc les quatre points principaux. Notre objectif général est de catalyser un nouveau départ politique et de faire en sorte que le mécontentement ne continue pas à dériver vers la droite, comme il l’a fait ces dernières années.

Quels sont les projets électoraux de la BSW pour les prochaines élections au Parlement européen et aux Länder ? Quelles coalitions envisagerez-vous dans les parlements des Länder ?

Pour ce qui est des coalitions, ne partageons pas la fourrure de l’ours avant qu’il ne soit tué, comme on dit. Nous sommes suffisamment distincts de tous les autres partis pour être en mesure d’examiner toute proposition qu’ils pourraient vouloir faire sur les coalitions ou d’autres formes de participation au gouvernement comme la tolérance ou les majorités flexibles. Pour l’instant, nous voulons simplement convaincre le plus grand nombre possible de nos concitoyens que leurs intérêts sont entre de bonnes mains chez nous. En tant que nouveau parti, nous voulons une forte présence aux élections européennes, notre première occasion de chercher un soutien pour notre nouvelle approche de la politique. Nous ferons valoir aux électeurs que les États membres démocratiques de l’UE devraient être les principaux responsables de la gestion des problèmes des sociétés et des économies européennes, plutôt que la bureaucratie et la jurisprudence de Bruxelles.

Sur votre auto-définition de la « gauche conservatrice » : vous avez parlé chaleureusement de la vieille tradition de la CDU, de sa doctrine sociale et du « capitalisme domestiqué ». Comment différencieriez-vous la BSW de la CDU d’antan, si elle était alliée, disons, à la politique étrangère de Willy Brandt ?

La démocratie chrétienne d’après-guerre était conservatrice en ce sens qu’elle n’était pas néolibérale. L’ancienne cdu-csu combinait un élément conservateur aussi bien qu’un élément radical-libéral ; s’il a pu le faire, c’était grâce à l’imagination politique d’un homme comme Konrad Adenauer, bien qu’il en ait existé quelque chose de semblable en Italie et, dans une certaine mesure, en France. Le conservatisme à l’époque signifiait la protection de la société contre le maelström du progrès capitaliste, par opposition à l’ajustement de la société aux besoins du capitalisme, comme dans le (pseudo-)conservatisme néolibéral. Du point de vue de la société, le néolibéralisme est révolutionnaire et non conservateur. Aujourd’hui, la CDU, maintenant dirigée par quelqu’un comme Merz, a réussi à éradiquer la vieille idée démocrate-chrétienne selon laquelle l’économie doit être au service de la société, et non l’inverse. La social-démocratie, le SPD d’autrefois, avait également un élément conservateur, avec la classe ouvrière plutôt que la société dans son ensemble au centre. Cela a pris fin lorsque la Troisième Voie au Royaume-Uni et Schröder en Allemagne ont confié le marché du travail et l’économie à une marketocratie mondialiste-technocratique. Tout comme en politique étrangère, nous croyons être en droit de nous considérer comme les héritiers légitimes à la fois du « capitalisme domestiqué » du conservatisme d’après-guerre et du progressisme social-démocrate, national comme étranger, de l’époque de Brandt, de Kreisky et de Palme, appliqué aux circonstances politiques changeantes de notre temps.

Sur le plan international, quelles forces au sein de l’UE – ou au-delà – voyez-vous comme des alliés potentiels pour votre alliance ?

Je ne suis pas la personne la mieux placée pour répondre à cette question, car je m’intéresse surtout à la politique intérieure. Je sais que les gens ont souvent une vision déformée de nous depuis l’étranger, et j’espère que je ne vois pas les autres pays de manière déformée. Au début, nous avions des liens étroits avec La France insoumise, mais je ne sais pas comment ils se sont développés ces dernières années. Ensuite, il y a eu le Mouvement 5 étoiles en Italie, qui est encore un peu différent, mais il y a aussi certains chevauchements. En général, nous serions sur la même longueur d’onde que n’importe quel parti de gauche fortement orienté vers la justice sociale, mais qui ne s’enferme pas dans un discours identitaire.

Vous dites que Die Linke est devenu « plus vert que les Verts », en marginalisant les questions sociales. Mais les Verts eux-mêmes avaient autrefois un programme social fort, avec une stratégie industrielle verte qui comportait une forte composante sociale et, bien sûr, la démilitarisation de l’Europe. Selon vous, que s’est-il passé dans les années 1990, lorsqu’ils ont perdu cette dimension ?

C’était la même chose avec de nombreux anciens partis de gauche. Une partie de la réponse est que le milieu de soutien a changé. Les partis de gauche étaient traditionnellement ancrés dans la classe ouvrière, même s’ils étaient dirigés par des intellectuels. Mais leur électorat a changé. Piketty retrace cela en détail dans Le Capital et l’Idéologie. Une nouvelle classe professionnelle, diplômée de l’université, s’est considérablement développée au cours des trente dernières années, relativement épargnée par le néolibéralisme parce qu’elle a de bons revenus et une richesse croissante en actifs, et ne dépend pas nécessairement de l’État-providence. Les jeunes qui ont grandi dans ce milieu n’ont jamais connu la peur ou la misère sociale, parce qu’ils ont été protégés dès le départ. C’est aujourd’hui le milieu principal des Verts, des gens relativement aisés, préoccupés par le climat, ce qui joue en leur faveur, mais qui visent à résoudre le problème par des décisions individuelles des consommateurs. Des gens qui n’ont jamais eu à se priver, prêchant le renoncement à ceux pour qui se priver fait partie de la vie quotidienne.

Mais n’est-ce pas aussi le cas pour les partis traditionnels ? Les Verts sont peut-être les plus spectaculaires par rapport à ce qu’ils étaient dans les années 1980. Mais la CDU, comme vous le dites, a abandonné son volet social. Le SPD a mené le tournant néolibéral. Y a-t-il une cause plus profonde à ce mouvement vers la droite, ou vers le capital financier ou mondial ?

Tout d’abord, comme l’ont très bien analysé des sociologues comme Andreas Reckwitz, il s’agit d’un milieu social fort et en pleine croissance, qui joue un rôle de premier plan dans la formation de l’opinion publique. Elle est prédominante dans les médias, en politique, dans les grandes villes où se forment les opinions. Ce ne sont pas les propriétaires de grandes entreprises, c’est une autre couche. Mais c’est une influence puissante qui façonne les acteurs de tous les partis politiques. Ici, à Berlin, tous les politiciens évoluent dans ce milieu – la CDU, le SPD – et cela les impressionne fortement. Ce qu’on appelle les petites gens, ceux qui vivent dans les petites villes et les villages, sans diplômes universitaires, ont de moins en moins un accès réel à la politique. Autrefois, les partis étaient des partis populaires authentiques et à large base – la CDU à travers les églises, le SPD à travers les syndicats. Tout cela a disparu maintenant. Les partis sont beaucoup plus petits et leurs candidats sont recrutés à partir d’une base plus étroite, généralement la classe moyenne diplômée de l’université. Souvent, leur expérience se limite à l’amphithéâtre, au groupe de réflexion, à la salle plénière. Ils deviennent députés sans jamais avoir connu le monde au-delà de la vie politique professionnelle.

Avec le BSW, nous essayons de faire venir de nouveaux venus politiques qui ont travaillé dans d’autres domaines, dans beaucoup d’autres domaines de la société, afin de sortir de ce milieu autant que possible. Mais l’ancien modèle du Parti populaire a disparu, parce que sa base n’existe plus.

Permettez-nous de vous interroger, enfin, sur votre propre formation politique et personnelle. Selon vous, quelles sont les influences les plus importantes sur votre vision du monde – expérientielle, intellectuelle ?

J’ai beaucoup lu tout au long de ma vie et il y a eu des épiphanies, quand j’ai commencé à penser dans une nouvelle direction. J’ai étudié Goethe en profondeur et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à réfléchir à la politique et à la société, à la coexistence humaine et aux futurs possibles. Rosa Luxemburg a toujours été une figure importante pour moi, ses lettres, en particulier ; Je pouvais m’identifier à elle. Thomas Mann, bien sûr, m’a certainement influencé et impressionné. Quand j’étais jeune, l’écrivain et dramaturge Peter Hacks était un interlocuteur intellectuel important. Marx a eu une influence majeure sur moi et je trouve toujours très utile ses analyses des crises capitalistes et des relations de propriété. Je ne suis pas en faveur de la nationalisation totale ou de la planification centrale, mais ce qui m’intéresse, c’est d’explorer des troisièmes options, entre la propriété privée et la propriété de l’État – les fondations ou les intendances, par exemple, qui empêchent une entreprise d’être pillée par les actionnaires ; points que j’ai discutés dans La prospérité sans la cupidité.

Une autre expérience formatrice a été d’interagir avec les gens lors des événements que nous organisons. C’était une décision consciente d’aller à la campagne, de faire beaucoup de réunions et de saisir toutes les occasions de parler aux gens, de se faire une idée de ce qui les touche, de leur façon de penser et pourquoi ils pensent de cette façon. Il est si important de ne pas se contenter de se déplacer à l’intérieur d’une bulle, de ne voir que les personnes que l’on connaît déjà. Cela a façonné ma politique et m’a peut-être un peu changé. Je crois qu’en tant que politicien, vous ne devriez pas penser que vous comprenez tout mieux que les électeurs. Il y a toujours une correspondance entre les intérêts et les perspectives, pas en tête-à-tête, mais souvent, si vous y réfléchissez, vous pouvez comprendre pourquoi les gens disent les choses qu’ils font.

Comment décririez-vous votre trajectoire politique depuis les années 1990 ?

Je suis en politique depuis une bonne trentaine d’années maintenant. J’ai occupé des postes clés au sein du PDS et de Die Linke. Je suis membre du Bundestag depuis 2009 et j’ai été coprésident du groupe parlementaire de Die Linke de 2015 à 2019. Mais je dirais que je suis resté fidèle aux objectifs pour lesquels je suis entré en politique en premier lieu. Nous avons besoin d’un système économique différent qui place les gens au centre, et non le profit. Les conditions de vie d’aujourd’hui peuvent être humiliantes ; Il n’est pas rare que les personnes âgées fouillent dans les poubelles à la recherche de bouteilles consignées pour joindre les deux bouts. Je ne veux pas ignorer de telles choses, je veux changer leurs conditions sous-jacentes pour le mieux. Je suis beaucoup sur la route, et où que j’aille, j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de gens qui ne se sentent plus représentés par aucun des partis. Il y a un énorme vide politique. Cela conduit les gens à se mettre en colère – ce n’est pas bon pour une démocratie. Il est temps de construire quelque chose de nouveau et de faire une intervention politique sérieuse. Je ne veux pas avoir à me dire à un moment donné : il y a eu une fenêtre d’opportunité où vous auriez pu changer les choses et vous ne l’avez pas fait. Nous fondons notre nouveau parti pour que les politiques actuelles, qui divisent notre pays et mettent en péril son avenir, puissent être surmontées, ainsi que l’incompétence et l’arrogance de la bulle berlinoise.1 Bündnis Sahra Wagenknecht : für Vernunft und Gerechtigkeit [Alliance Sahra Wagenknecht : pour la raison et la justice].2 Sahra Wagenknecht, die selbstgerechten.Mein Gegenprogramm—für Gemeinsinn und Zusammenhalt [Les Bien-pensants : Mon contre-programme – pour l’esprit communautaire et la cohésion], Francfort 2021.

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   Posté le 13-09-2024 à 18:32:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

comment Xuan
Le Point s’étonne de la politique migratoire de Scholtz comparable à celle de Bardella, et d’ailleurs à l’opposé de celle de Merkel en 2015, et de la menace sur l’espace Shengen :

Cette mesure d’Olaf Scholz sur l’immigration était aussi souhaitée par… Jordan Bardella https://www.lepoint.fr/monde/cette-mesure-d-olaf-scholz-sur-l-immigration-etait-aussi-souhaitee-par-jordan-bardella-11-09-2024-2570046_24.php?dc_data=1589513_huawei-browser-fr&utm_source=taboola&utm_medium=taboola_news&ui=HHUI-19843cc32793ee65408e76d7fef0d5d6b05e6bd5e276fe4576f2ea7e04b9e019#11


Le Point s'étonne mais la France risque fort de suivre le même chemin.

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   Posté le 24-09-2024 à 10:06:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour les trois secteurs oligarchiques qui dirigent les États-Unis, il s’agit encore une fois de détruire en priorité l’Allemagne… par Michaël Hudson

23 SEPTEMBRE 2024

Il est plus réaliste de considérer l’économie et la politique étrangère des États-Unis en termes de complexe militaro-industriel, de pétrole et de gaz (et d’exploitation minière) et de complexe bancaire et immobilier qu’en termes de politique des républicains et des démocrates. Les principaux sénateurs et représentants du Congrès ne représentent pas tant leurs États et districts que les intérêts économiques et financiers de leurs principaux contributeurs à la campagne politique. La Russie mène un combat existentiel mais c’est l’Allemagne et l’Europe qui seront détruites économiquement et pourquoi pas un nouvel Hiroshima, il n’y a plus pour les citoyens américains à espérer qu’après avoir sacrifié l’Europe, la Chine, la Russie arriveront à signer un pacte de non agression...
D. Bleitrach


https://histoireetsociete.com/2024/09/23/pour-les-trois-secteurs-oligarchiques-qui-dirigent-les-etats-unis-il-sagit-encore-une-fois-de-detruire-en-priorite-lallemagne-par-michael-hudson/


Edité le 24-09-2024 à 10:09:41 par Xuan




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   Posté le 28-11-2024 à 12:51:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L’Allemagne ferme des usines chez elle, les ouvre en Chine

28 novembre 2024

https://histoireetsociete.com/2024/11/28/lallemagne-ferme-des-usines-chez-elle-les-ouvre-en-chine/

La hausse du coût de l’énergie, l’accent mis sur les énergies renouvelables et les réglementations strictes sont à l’origine de la désindustrialisation de l’Allemagne et de son exode vers la Chine, explique d’un point de vue entrepreneurial cet article. La manière dont l’Allemagne paye le prix fort des “sanctions” contre la Russie tout en se désindustrialisant vers la Chine donne tout son relief à la politique de madame Von der Leyen… Ursula obtient dans de telles conditions l’assentiment à sa réélection par la droite et la gauche des députés allemands et les gratifie en places bien rémunérées mais sans possibilité de contestation ni dans le refus de la guerre en Ukraine, ni dans le protectionnisme anti-chinois particulièrement stupide, ni même contre le Mercosur, Lula venant de rappeler à Macron que c’est Ursula qui décide. Etonnez-vous de la montée de l’extrême-droite quand les institutions qu’elles soient américaines ou européennes aboutissent à un tel suicide de l’idée même de droite et de gauche (1) et où pour cette dernière sur le mode LFI en matière de radicalité rien de ce qui est secondaire ne leur est étranger… Et ce n’est pas fini puisque l’on peut penser que la politique de Trump va avoir des effets prioritaires sur l’économie européenne. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
(1) Je pense que le grand public a quelques excuses à se sentir perdu alors qu’au milieu de la frénésie de l’escalade de la guerre OTAN-Russie, deux voix appelant l’OTAN à la désescalade et à la paix, Gerhard Schroeder (le social-démocrate) et Victor Orban (le conservateur) se sont rencontrés à Vienne. Tous deux ont dit qu’ils voteraient pour Trump, puisqu’il est la seule voix pour la paix parmi les récents candidats américains à la Maison Blanche.

par Diego Fassnacht 27 novembre 2024


Le chancelier allemand Olaf Scholz dans une usine de Shanghai financée par l’Allemagne. Image : Xinhua
Les politiques énergétiques intérieures et l’environnement économique de l’Allemagne poussent ses plus grands acteurs industriels à s’éloigner de chez eux et à se tourner vers des conditions plus favorables en Chine. L’escalade des coûts de l’énergie, les subventions massives aux énergies renouvelables et les réglementations strictes ont créé en Allemagne un environnement de plus en plus hostile à la croissance industrielle.

En conséquence, bon nombre des entreprises allemandes les plus établies réduisent leurs effectifs dans leur pays, supprimant des milliers d’emplois, tout en investissant massivement en Chine. Ce changement souligne l’impact profond des politiques actuelles sur le paysage industriel allemand, avec des implications à long terme pour l’économie locale et l’emploi.

Asia Times examine ici les facteurs clés et les entreprises qui remodèlent leurs opérations à l’étranger.

Les coûts élevés de l’énergie en Allemagne : le résultat de politiques idéologiques
Les politiques énergétiques de l’Allemagne ont fait grimper les prix de l’électricité industrielle à des niveaux parmi les plus élevés au monde, juste derrière le Royaume-Uni. D’ici 2023, le prix moyen pour les utilisateurs industriels aura atteint près de 250 dollars américains par MWh ; même ce niveau de coût est insoutenable sans subventions gouvernementales substantielles, qui ont maintenant atteint des niveaux sans précédent.

La dépendance de l’Allemagne à l’égard des sources d’énergie renouvelables telles que l’éolien et le solaire, combinée à la sortie progressive de l’énergie nucléaire, a accru la dépendance du pays à l’égard des importations et provoqué une forte volatilité des prix, mettant finalement la pression sur l’industrie et les contribuables. Ces prix élevés ont forcé de nombreuses entreprises à envisager de réduire leurs activités en Allemagne au profit de se développer à l’étranger, en particulier en Chine.

Consommation d’énergie industrielle en baisse de plus de 16% en 2 ans
En 2023, la consommation d’énergie dans le secteur industriel allemand est tombée à 3 282 pétajoules, soit une baisse de 7,8 % par rapport à 2022. Cette baisse fait suite à une réduction déjà significative en 2022, lorsque la consommation d’énergie industrielle a chuté de 9,1 % en glissement annuel pour s’établir à 3 558 pétajoules. Ensemble, ces réductions représentent une diminution globale de la consommation d’énergie industrielle d’environ 16,3 % au cours de la période de deux ans.


Graphique : Asia Times
Approvisionnement énergétique en Allemagne : dépendance accrue à l’égard des importations
La production nationale d’énergie de l’Allemagne a également évolué, les sources d’énergie renouvelables atteignant un record de 61,5 % de la production totale d’énergie au début de 2024. Cependant, ce changement a entraîné une augmentation de 23 % des importations d’électricité au premier semestre 2024, soulignant la dépendance de l’Allemagne à l’égard de sources d’énergie étrangères pour compléter sa production renouvelable variable.

La variabilité de l’approvisionnement en énergies renouvelables, associée à des prix intérieurs élevés, présente des risques pour les entreprises qui ont besoin d’une électricité stable et abordable. La dépendance continue de l’Allemagne à l’égard des énergies renouvelables devrait également accroître la dépendance à l’égard des importations, ce qui découragera encore davantage les entreprises de se développer sur le territoire national.

Subventions massives pour les renouvelables
Pour la seule année 2024, l’Allemagne versera 20 milliards d’euros de subventions aux producteurs d’énergie renouvelable. Ces paiements permettent aux fournisseurs d’énergie renouvelable de bénéficier de prix minimums garantis, malgré la forte baisse des prix du marché.

Ce système de planification centralisée, dans lequel le gouvernement intervient pour payer les producteurs d’énergie renouvelable lorsque les prix de gros baissent, a fait peser une lourde charge sur le budget de l’État, ce qui a réduit la marge de manœuvre financière pour d’autres investissements essentiels.

En fait, le budget initial pour les subventions en 2024 était de 10,6 milliards d’euros (21 milliards de dollars), mais comme les prix de l’énergie ont chuté, les besoins prévus ont doublé. L’augmentation du coût des subventions accroît la pression fiscale et complique les négociations budgétaires, d’autant plus que le gouvernement s’est engagé à respecter le frein à l’endettement.

Le rôle de la perte du gaz russe et des Nord Stream gazoducs dans le déclin industriel de l’Allemagne
L’arrêt des importations de gaz russe a eu un impact profond sur le paysage énergétique de l’Allemagne, perturbant sa base industrielle et faisant grimper les coûts de l’énergie. Le gaz naturel russe était la pierre angulaire de l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne, fournissant une énergie fiable et abordable pendant des décennies. Cependant, les retombées géopolitiques de la guerre en Ukraine et le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022 ont rompu ce lien énergétique essentiel.

Les attaques ont rendu Nord Stream 1 complètement inutilisable, et l’un des deux gazoducs de Nord Stream 2 a également été endommagé. Un seul tronçon de Nord Stream 2 reste opérationnel mais inutilisé. Le président russe Vladimir Poutine a récemment réitéré que ce gazoduc opérationnel pourrait reprendre les livraisons immédiatement si l’Allemagne était disposée à s’engager politiquement et économiquement avec la Russie.

Lors d’un récent appel téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz – leur premier en deux ans – Poutine a souligné que le redémarrage des flux de gaz via Nord Stream 2 était « une question d’appuyer sur un bouton », signalant que la Russie était prête à fournir du gaz si l’Allemagne coopérait.

La perte brutale de gaz russe a forcé l’Allemagne à le remplacer par des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) beaucoup plus coûteuses, principalement en provenance des États-Unis. Ces coûts gonflés ont sapé la compétitivité industrielle mondiale de l’Allemagne.

La proposition de Poutine de réactiver le gazoduc Nord Stream 2 souligne l’influence stratégique que la Russie détient toujours sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe. En offrant une bouée de sauvetage potentielle à l’économie allemande en difficulté, Poutine vise à influencer la position politique de l’Allemagne sur le conflit ukrainien. Malgré les avantages économiques potentiels de la reprise des importations de gaz, l’Allemagne s’est abstenue de répondre à la proposition.

Baisse de l’investissement intérieur en Allemagne
La hausse des coûts de l’énergie et les défis réglementaires ont entraîné une baisse significative des investissements intérieurs. La formation brute de capital fixe du secteur privé est inférieure d’environ 10 % aux niveaux pré-covid.

La situation est encore pire pour la production industrielle : depuis 2021, le niveau de production de l’Allemagne a chuté de plus de 9 %. La baisse a été encore plus marquée dans les industries à forte intensité énergétique. Les niveaux de production y ont chuté de plus de 18 % en moins de deux ans, ce qui met en évidence des problèmes importants dans des secteurs fortement dépendants d’une énergie abordable.


Graphique : Asia Times
Cette baisse coïncide avec l’augmentation des coûts de l’énergie et la transition continue vers les sources d’énergie renouvelables, ce qui a peut-être eu une incidence sur la structure des coûts de ces industries. Cette tendance laisse entrevoir des pressions potentielles à la désindustrialisation, en particulier pour les secteurs qui ne sont pas en mesure de s’adapter à la hausse des coûts d’exploitation.

L’environnement de coûts insoutenable en Allemagne conduit de nombreuses entreprises à supprimer des emplois dans leur pays tout en se développant en Chine.

Les plus grandes entreprises allemandes suppriment des emplois en Allemagne et investissent en Chine
Volkswagen : Confronté à des suppressions potentielles de 30 000 emplois en Allemagne, Volkswagen a réalisé d’importants investissements en Chine, dont 2,5 milliards d’euros (2,6 milliards de dollars) pour développer la production de véhicules électriques à Hefei et 700 millions d’euros supplémentaires dans le cadre d’un partenariat technologique avec Xpeng.
BASF : Le géant de la chimie supprime 2 600 emplois, principalement en Allemagne, tout en investissant 10 milliards d’euros dans un nouveau complexe chimique dans le Guangdong, en Chine.
Bosch a annoncé son intention de supprimer 7 000 emplois en Allemagne dans le cadre d’une augmentation des investissements dans les secteurs de l’e-mobilité et de la conduite automatisée en Chine.
BMW : Expansion de la production à Shenyang, en Chine, avec un investissement de 2,5 milliards d’euros, ce qui a permis à l’entreprise de rapprocher sa production de ses marchés cibles.
SAP : prévoit de supprimer 9 000 à 10 000 emplois en Allemagne tout en réaffectant des ressources vers les marchés à forte croissance à l’étranger.
Ces réductions s’inscrivent dans une tendance plus large alors que les industries allemandes sont confrontées à des pressions financières et à des charges réglementaires croissantes. L’Association de l’économie bavaroise (vbw) estime que le secteur automobile en Bavière pourrait perdre 106 000 emplois d’ici 2040, ce qui souligne les conséquences considérables des défis industriels de l’Allemagne.

Hildegard Müller, présidente de l’Association allemande de l’industrie automobile (VDA), prévient que jusqu’à 190 000 emplois dans le secteur pourraient être menacés d’ici 2035, ce qui reflète les risques associés à la désindustrialisation de l’Allemagne.

En réponse à ces développements, le gouvernement Scholz a entamé des discussions urgentes avec les dirigeants de l’industrie. Cependant, les experts de l’industrie affirment que ces discussions manquent de la vision stratégique à long terme nécessaire pour résoudre des problèmes fondamentaux tels que les coûts élevés, les pressions réglementaires et les coûts de main-d’œuvre. En l’absence de réformes structurelles significatives, le secteur automobile allemand risque de voir sa compétitivité mondiale encore décliner.

Envolée des investissements allemands en Chine : des niveaux records
Malgré les appels des décideurs politiques allemands et de l’UE à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine, les entreprises allemandes continuent d’afficher des niveaux records d’investissement dans le pays. Les investissements allemands en Chine ont atteint des niveaux sans précédent ces dernières années, principalement dans les secteurs de l’automobile et de la chimie.

Rien qu’au cours du premier semestre 2024, les investissements directs étrangers (IDE) allemands en Chine ont atteint 7,3 milliards d’euros, dépassant le total de 6,5 milliards d’euros pour l’ensemble de l’année 2023. Les investissements de l’UE en Chine sont de plus en plus stimulés par l’Allemagne et ses constructeurs automobiles, les IDE allemands représentant 57 % du total des investissements de l’UE en Chine au premier semestre 2024, 62 % en 2023 et un record de 71 % en 2022.

Principaux projets d’investissement :

Volkswagen : En plus de son investissement de 2,5 milliards d’euros dans Hefei, Volkswagen a augmenté sa participation dans JAC Motor de 50 % à 75 %. Cette décision souligne l’engagement à long terme de Volkswagen en faveur de la production locale de véhicules en Chine, un marché crucial pour sa croissance dans le secteur des véhicules électriques.
BMW : L’investissement de BMW à Shenyang permet non seulement d’accroître sa production, mais aussi ses capacités de recherche et développement, en s’alignant sur la demande locale et en évitant les coûts énergétiques élevés en Allemagne.
BASF : L’usine de 10 milliards d’euros de l’entreprise chimique dans le Guangdong est un autre exemple de localisation à grande échelle. En opérant en Chine, BASF minimise les coûts réglementaires et énergétiques en Allemagne tout en répondant à la demande chinoise de produits chimiques avancés, en particulier dans le secteur automobile.
Ces projets s’inscrivent dans une stratégie de production localisée qui aide les entreprises à gérer les coûts et à répondre aux demandes du marché chinois sans les complexités et les coûts liés à l’exportation depuis l’Allemagne.

L’expansion des investissements de l’UE dans de nouvelles installations menées par l’Allemagne
Les investissements de l’UE en Chine ont atteint un niveau record de 3,6 milliards d’euros au deuxième trimestre 2024, soit le niveau trimestriel le plus élevé à ce jour. Les constructeurs automobiles allemands sont à l’origine d’une grande partie de cette croissance, soit environ la moitié de tous les investissements de l’UE en Chine depuis 2022.

Alors que l’activité trimestrielle moyenne de fusions et acquisitions a diminué de 30 % entre 2022 et le premier semestre 2024, les investissements de nouvelles entreprises de l’UE n’ont cessé d’augmenter, les secteurs allemand de l’automobile et de la chimie menant cette tendance.

Entre 2022 et le premier semestre 2024, 65 % de tous les IDE de l’UE en Chine proviendront d’Allemagne, contre 48 % entre 2019 et 2021. Les cinq premiers investisseurs européens en Chine en 2023 étaient des entreprises allemandes, ce qui souligne le rôle clé de l’Allemagne dans les investissements UE-Chine.

En revanche, des pays comme la France, les Pays-Bas et le Danemark ne contribueront chacun qu’à hauteur de 7 à 8 % aux IDE de l’UE au cours de cette période, tandis que les 23 autres États membres de l’UE ne représenteront ensemble que 12 %.

Localiser les chaînes d’approvisionnement et atténuer les risques géopolitiques
Dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et d’incertitudes réglementaires, les entreprises allemandes restructurent également leurs chaînes d’approvisionnement pour atténuer les risques. Des événements tels que la pandémie de Covid-19 et les perturbations du canal de Suez ont mis en évidence la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, incitant les entreprises à localiser leurs opérations sur des marchés clés. Les entreprises allemandes réagissent en augmentant leur production directe en Chine, ce qui offre à la fois des avantages en termes de coûts et une exposition réduite aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Friedolin Strack, de la Fédération des industries allemandes (BDI), note que les entreprises « réorganisent de plus en plus leurs chaînes d’approvisionnement sur une base régionale » en Chine. Les constructeurs automobiles allemands tels que Volkswagen et BMW localisent leurs chaînes d’approvisionnement en VE pour rester compétitifs dans un environnement où les fabricants chinois de VE gagnent des parts de marché. En investissant dans une production locale, les entreprises allemandes gèrent non seulement leurs coûts, mais s’isolent également des incertitudes mondiales.

Réduction des exportations allemandes vers la Chine grâce à la production locale
Le passage à une production localisée a entraîné une baisse de 5,7 % du commerce bilatéral entre l’Allemagne et la Chine au cours des sept premiers mois de 2024. Les exportations allemandes vers la Chine ont chuté de 11,7 % en glissement annuel, car les entreprises servent de plus en plus les consommateurs chinois directement par le biais de la production locale.

Cette baisse des exportations est particulièrement sensible dans le secteur automobile, où les entreprises allemandes fabriquent des véhicules directement en Chine plutôt que de les exporter. Cette tendance pourrait affecter la balance commerciale de l’Allemagne, car moins de produits fabriqués en Allemagne sont envoyés à l’étranger alors que la production localisée en Chine continue de croître.

La Chine présente des avantages uniques pour les compagnies allemandes
Alors que le gouvernement allemand et la Commission européenne prônent la diversification par rapport à la Chine, les marchés alternatifs n’ont pas l’infrastructure, l’échelle de marché et la rentabilité de la Chine. Des pays comme le Viêt Nam et la Thaïlande, bien qu’ils soient considérés comme des options de diversification, ne peuvent pas rivaliser avec les réseaux industriels, la main-d’œuvre qualifiée et la taille du marché de la Chine.

Depuis 2022, plus de 50 % de tous les investissements de l’UE en Chine proviennent d’entreprises allemandes, principalement dans les secteurs de l’automobile et de la chimie. De grands projets, tels que le partenariat de Volkswagen avec Xpeng et l’usine de production de BASF, soulignent l’orientation stratégique de l’Allemagne vers la Chine en tant que marché clé pour la croissance et la compétitivité à long terme.

Réorientation stratégique motivée par la politique intérieure et la concurrence mondiale
La décision des entreprises allemandes de limiter leurs investissements dans le pays et de se développer en Chine reflète l’impact profond de la politique énergétique actuelle de l’Allemagne et des pressions réglementaires. Les coûts élevés, l’approvisionnement énergétique variable et les défis réglementaires ont fait de l’Allemagne un environnement difficile pour les investissements industriels à grande échelle, tandis que la Chine offre stabilité, rentabilité et potentiel de croissance du marché.

Alors que l’Allemagne cherche à maintenir sa base industrielle, ces tendances suggèrent la nécessité de s’attaquer aux problèmes structurels intérieurs. En l’absence de réformes visant à réduire les coûts de l’énergie et les charges réglementaires, le transfert des investissements allemands vers la Chine devrait se poursuivre, avec des implications à long terme pour la balance commerciale, la production industrielle et la résilience économique de l’Allemagne. Même les droits de douane de l’UE ne joueront pas un rôle majeur.

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