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Xuan
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   Posté le 24-04-2021 à 12:35:01   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

20 avril 2021
La "nouvelle" politique étrangère des États-Unis peut-elle casser des briques ? 2ème partie


Jean-Pierre PAGE, Bruno DRWESKI
Pour George Kennan, l’auteur du Long Telegram de 1946, il fallait après la victoire des alliés sur le fascisme, s’opposer au « fanatisme de l’URSS comme aux visées expansionnistes de Staline », « les États-Unis, leurs alliés et partenaires » se devaient de mettre en place « un système international fondé sur des règles ». 75 ans plus tard, les auteurs des trois documents de l’Atlantic Council ne brillent pas par l’audace et l’innovation. Ils répètent le même mantra tout au long de leurs longues analyses.

Un système de règles à suivre

On aimerait savoir ce qui, sous des slogans et des institutions de façade, se cache derrière les « règles » vantées par les EU, d’autant qu’il s’agit des leurs ! En fait, elles n’ont jamais été vraiment définies ? Pendant la période de la guerre froide citée en référence, le système était au moins obligé de faire des concessions pragmatiques et des compromis, en particulier dans le domaine social, celui du contrôle des armements et du développement des capacités militaires en raison de la peur de grèves, de mouvements sociaux et politiques, de l’émergence des pays issus de la décolonisation et des bouleversements affectant le rapport des forces international. Depuis que les dirigeants occidentaux ont estimé, après la chute de l’URSS, avoir définitivement vaincu les ennemis du marché et de la démocratie libérale, leur arrogance les a poussés unilatéralement à reprendre les acquis sociaux, à limiter les libertés individuelles et collectives par la violence, à renoncer quasi-officiellement aux politiques de désarmement et à saboter le droit au développement des peuples par la recolonisation et le pillage. S’il n’y avait pas l’immense progrès économique et social de la Chine (38), les statistiques mondiales montreraient une aggravation plus significative encore de la pauvreté absolue, de l’accroissement spectaculaire des inégalités par la hausse de la richesse obscène d’un groupe de plus en plus restreint de privilégiés, véritable oligarchie mondiale. Alors en quoi consistent ces « règles » auxquelles on se réfère à tout bout de champ dans une société mondialisée où domine « la concurrence libre et non faussée », ce qu’autrefois on aurait appelé tout simplement la loi du plus fort ?

L’Atlantic Council affirme que la Chine voudrait « changer les règles » pour améliorer ses positions internationales et imposer sa domination au reste du monde. En fait, ce sont les États-Unis qui menacent la paix et la coopération mondiale. Pour Washington, il a fallu dès la fin de la Seconde Guerre mondiale faire admettre leur hégémonie au reste du monde. Après la chute de l’URSS, Ils l’ont imposé unilatéralement. Aujourd’hui, l’enjeu pour les EU est de maintenir et de conserver cette suprématie, car on assiste à une évolution significative du rapport des forces à travers la montée en puissance de la Chine. En fait, il s’agit du début d’un retournement de situation. Cette évolution, inattendue pour certains, prévisible pour d’autres, est à l’origine d’un certain désarroi doublé d’un aveuglement pour la nouvelle administration étasunienne.

Plutôt que d’en tenir compte, Joe Biden et son équipe semble partagés entre l’affirmation de leur leadership qui relève plus d’un monde de fantaisies et le besoin d’étaler leur toute puissance militaire. Il y a de la schizophrénie dans cette politique américaine qui entend maintenir une domination de plus en plus ouvertement critiquée et contestée. Son choix fébrile d’user de menaces et de recourir à la manière forte s’exprime par le biais de la place déterminante qui est plus que jamais donnée au complexe militaro-industriel. Ceci peut être lourd de conséquences et le jeu de la surenchère peut encourager une nouvelle aggravation de la course aux armements.

Proposé par Donald Trump et approuvé dans une belle unanimité par les démocrates et républicains, les États-Unis se trouvent à la tête d’un budget de la défense colossal et sans précédents de 750 milliards de dollars, équivalent à lui seul à celui à tous les autres pays du monde cumulés (39). Près d’un millier de bases militaires ont été établies hors de leurs frontières, dont un véritable « cordon sanitaire » autour de la Chine, comme d’ailleurs de la Russie et de l’Iran.

Mais, selon l’Atlantic Council et le Longer Telegram, Pékin dorénavant orienterait son poids économique, diplomatique et militaire croissant vers « des objectifs géopolitiques révisionnistes » (sic). Ce qui, par dessus l’aspect cocasse de l’utilisation de ce terme par des interventionnistes libéraux, démontre que les États-Unis demeurent une puissance conservatrice, opposée à toute prise en compte des changements, à toute révision de ce qu’ils nomment « des règles », en fait les privilèges anachroniques imposés par eux-mêmes et unilatéralement au reste du monde. Cette vision pousse Washington vers une plus grande agressivité dans le but de « garder son rang » coûte que coûte.

Les auteurs des différents documents reconnaissent “Nous espérions autrefois que la Chine devienne ce que nous considérions comme un ‘acteur responsable’ dans un système fondé sur des règles, mais le président Xi Jinping a conduit son pays dans une direction plus conflictuelle”. Autrement dit, ce ne sont pas les États-Unis qui n’ont cessé de mener des guerres depuis 1945 qui seraient « conflictuels » mais la Chine qui n’a jamais engagé d’agression contre quiconque depuis 1949.

Par contre, on est en droit de poser la question de savoir où ont été formés ces terroristes que l’on trouve dans la province du Xinjiang où se pratiquerait un « génocide » selon les gouvernements occidentaux qui mènent sur ce sujet une campagne médiatique hystérique. De là, des Ouïghours sont partis combattre en Tchétchénie, en Irak et sont toujours très présents en Syrie. En 2002, l’armée américaine a arrêté 200 terroristes ouïghours engagés dans les rangs d’Al-Qaïda en Afghanistan. Pour ces bandes armées anticommunistes et d’extrême-droite, à l’instar de « l’Association Américaine Ouighours » et de « l’Altay Defense », qui prolifèrent en Europe et aux EU avec les dollars de l’officiel National Endowment for democracy (NED), il faut « anéantir la Chine » (40).

L’ethnocentrisme anglo-étasunien a aujourd’hui sans doute atteint un degré inégalé de cynisme depuis que la « puissance indispensable » est entrée dans une crise qui affecte en fait toute la civilisation humaine.

Selon les auteurs des trois documents stratégiques de l’Atlantic Council que nous présentons ici, l’Union soviétique constituait une menace militaire et idéologique directe, mais il n’y avait alors pratiquement aucune interdépendance économique ou sociale entre elle et les EU, alors qu’aujourd’hui il en va autrement avec la Chine. C’est là le principal dilemme des dirigeants des EU. En 2019, ils ont exporté vers la Chine plus de 120 milliards de dollars de marchandises et ont importé 539 milliards de dollars de biens chinois. La guerre commerciale encouragée par Donald Trump a conduit à sanctionner par des surtaxes commerciales les échanges entre les deux pays, la Chine a réagit en conséquences. Les deux pays en ont été affectés.

Cette conflictualité s’exprime également avec la dédollarisation qui est dorénavant devenue une réalité. De nombreux pays ne veulent plus dépendre du dollar comme ils l’ont fait pendant des décennies. La Chine, la Russie, l’Inde, l’Iran et d’autres pays encore signent des accords permettant d’utiliser leurs monnaies nationales dans le cadre du commerce bilatéral. Le futur yuan digital sera la première monnaie virtuelle au monde. Pour le moment, il a déjà fait son apparition en circuit fermé, dans les villes de Shenzhen, Shengdu, Suzhou, et dans certaines entreprises chinoises et étrangères.

Mais ce n’est pas tout, les EU accusent la Chine d’avoir l’intention de prendre le contrôle de dix technologies clés d’ici 2025. Alors que le capitalisme étasunien se trouve dans une crise qui apparait sans issue, les auteurs des trois différents rapports de l’Atlantic Council ont pour seule réponse « nos alliés et nous-mêmes ne sommes pas menacés par l’exportation du communisme mais par un système hybride d’interdépendance...et l’illibéralisme ». Pour les néolibéraux, le problème serait qu’en Chine le Parti communiste, à travers l’État, exercerait un contrôle sur le secteur privé. C’est ce qui vient d’arriver au géant du commerce en ligne chinois Alibaba accusé d’abus de position dominante et de pratiques anticoncurrentielles en toute impunité. Le groupe a été condamné à payer une lourde amende de 2,3 milliards d’euros. On peut comprendre l’étonnement des commentaires des médias mainstream au moment où les gouvernements occidentaux déversent par centaines les milliards sur les comptes des groupes multinationaux pour leur permettre de se restructurer et poursuivre leurs activités toxiques sur les marchés financiers. Ainsi avec la nouvelle donne économique, monétaire et politique mondiale, les Étatsuniens sont en proie à des problèmes existentiels.

Sur la défensive, Washington s’obstine dans la recherche d’une explication plausible à ses problèmes domestiques tout comme à la chute de la crédibilité internationale de l’Empire. Selon le Longer Telegram, la réponse serait en fait la cause d’une conflictualité idéologique avec la Chine. On serait tentée de se demander pourquoi trente ans après après la prétendue “fin de l’histoire” et du communisme, de Mike Pompeo à Anthony Blinken, les dirigeants de la diplomatie des EU ont souligné la nécessité d’être au-dessus des idéologies ? Mais, contradictoirement et dans le même temps, ils veulent dorénavant combattre l’idéologie communiste, le Parti communiste chinois et ses dirigeants, particulièrement le premier d’entre eux qui incarnerait « une nouvelle forme de totalitarisme », le retour au « nationalisme » et un « culte de la personnalité égale à celui de Mao Zedong ». C’est pourquoi dans les documents de l’Atlantic Council qui servent de références à la nouvelle administration des EU, on condamne nommément le marxisme-léninisme auxquels le Parti communiste chinois se réfère et que, par ailleurs, il entend relancer par l’étude et la formation de ses cadres, contredisant ainsi le dogme et les caricatures d’une Chine qui serait devenue capitaliste.

La réponse étant idéologique, ce n’est plus seulement de changement de régime dont il s’agit, mais bien d’un changement de système. Pour y contribuer, les stratèges de l’Atlantic Council considèrent que le seul moyen pour y arriver impose de prendre en compte le fait que la plus grande faiblesse de la Chine serait son parti communiste. Ce dernier serait divisé, en proie aux luttes de fractions, l’isolement de XiJiping serait incontestable et sa survie politique serait posée. La solution consisterait donc à soutenir l’émergence d’une direction plus conciliante et plus ouverte aux thèses libérales, en attendant le moment ou les Chinois mettront un terme définitif au règne centenaire du Parti communiste chinois. Evidemment, ce n’est pas pour demain !

Rivalité-coopérative et découplement ?

S’agissant de l’épidémie de Covid19, il est un fait que nombre de peuples à travers le monde ont noté la plus grande efficacité des différents systèmes asiatiques. C’est le cas tout particulièrement de la Chine dont, en terme économique ou sanitaire les résultats dans le contrôle et la prévention de l’épidémie ont été rapides et effectifs, ce qui lui a permis une récupération spectaculaire. Tout en reconnaissant qu’au cours des deux dernières décennies la contribution de la Chine à la santé publique mondiale a été effective, Washington a décrété, sans expliquer pourquoi, que cette coopération aurait tout d’un coup fait défaut lors de la pandémie du COVID-19. La cause en serait un manque de transparence de la Chine. Quand on voit les réactions erratiques et tardives des pays occidentaux sur ce terrain, on ne peut qu’en conclure qu’ils font porter la responsabilité de leur errance à la Chine qui, tout d’un coup et on ne sait trop pourquoi, aurait renoncé à la coopération sanitaire qu’elle pratiquait précédemment. En fait, la Chine a fourni et continue à offrir du matériel sanitaire, y compris des vaccins à 127 pays et trois organisations internationales (41). Elle a, par ailleurs, appelé à la coopération internationale pour organiser la prévention, le contrôle et la recherche pour stopper l’épidémie du Covid 19, produire des vaccins et rechercher le bien universel en encourageant la coopération scientifique mondiale pour le bien du plus grand nombre. Avec Cuba, elle vient de mettre en place un programme visant à mettre au point un vaccin anti-covid capable de bloquer tous les variants.

En fait, en ce domaine comme en d’autres, la Chine, est devenue le premier partenaire commercial d’un plus grand nombre de pays que les États-Unis, ce qui ne peut être considéré comme un échec de sa part. Dans ce contexte, la production en Chine de composants électroniques de pointe, de produits manufacturés rendrait tout découplage avec les États-Unis très coûteux, et donc impossible, à moins de se lancer dans une économie de guerre. Notons que ce problème est identique pour l’Union européenne.

Comme le fait remarquer le général Qiao Liang (42) qui dirige le Conseil pour les Recherches sur la Sécurité nationale chinoise, “les Américains n’ont pas la capacité de produire des respirateurs nécessaire à la lutte contre l’épidémie de Covid 19, dont ils possèdent les brevets. Sur les 1 400 pièces du ventilateur, plus de 1 100 doivent être produites en Chine, y compris l’assemblage final. C’est le problème des États-Unis aujourd’hui. Ils disposent d’une technologie de pointe, mais n’ont pas de méthodes et de capacité de production, ils doivent donc s’appuyer sur la production chinoise”. Il ajoute “Il en va de même pour la guerre. Aujourd’hui, la guerre est toujours une industrie manufacturière. Certains disent que la guerre est une confrontation de réseaux, la puce est reine. Oui, les puces jouent un rôle irremplaçable dans les guerres modernes de haute technologie. Mais la puce elle-même ne peut pas combattre, la puce doit être installée sur diverses armes et équipements, et toutes sortes d’armes et d’équipements doivent d’abord être produits par une industrie manufacturière forte. On admet que les États-Unis se sont appuyés sur une industrie manufacturière forte pour gagner la Première et la Seconde Guerre mondiales”. “En cas d’épidémie ou de guerre, un pays sans industrie manufacturière peut-il être considéré comme un pays puissant ? Même si les États-Unis continuent à disposer de la haute technologie, à avoir des dollars et à avoir des troupes américaines, tous ces éléments ont besoin d’un soutien manufacturier. Sans industrie manufacturière, qui soutient votre haute technologie ? Qui soutient votre dollar ? Qui soutient votre armée américaine”.

La Chine produit effectivement des composants essentiels pour l’économie mondiale et américaine, y compris pour le domaine militaire, informatique et spatial. Déménager ces productions vers d’autres pays prendrait, estime-t-on, au moins deux années, ce qui pourrait permettre à Pékin d’exercer des pressions insupportables pour l’équilibre des entreprises concernées. Les États-Unis sont donc en quelque sorte enfermés dans une situation de « rivalité coopérative » imposant de faire deux choses contradictoires en même temps, s’opposer et coopérer. On ne voit dès lors pas comment Washington pourrait sortir de cette dialectique impossible sans y perdre encore plus. Seule une guerre permettrait d’ignorer ce processus. Or le complexe militaro-industriel des États-Unis est le seul secteur productif à ne pas avoir été massivement délocalisés et à s’être même sensiblement renforcés. En plein cœur de l’épidémie, les géants que sont Raytheon, Northrop Grunman, Boeing, Mc. Donnel Douglas, Lockheed Martin, ont même embauché et créé des milliers d’emplois. Ces entreprises ne peuvent se permettre de tomber en panne ! Ils ont besoin de guerres. C’est ce qui permet d’émettre l’hypothèse folle que l’idée d’une aventure guerrière mondiale pourrait germer dans la tête des docteurs Folamour (43) du Pentagone.

Comment relever le défi chinois ?

Les auteurs des différents plans stratégiques à long terme de l’Atlantic Council veulent faire croire que les États-Unis seraient en État capable « d’utiliser efficacement leurs ressources de puissance dure et souple pour défendre et renforcer un système fondé sur des règles. Car la richesse combinée des démocraties occidentales – États-Unis, Europe, Japon – dépassera de loin celle de la Chine pendant une bonne partie du siècle » (44). En fait, c’est la méthode Coué, qui consiste à se convaincre que « l’on va de mieux en mieux chaque jour ». Pourtant la crise systémique révélée plus brutalement encore par la crise pandémique est loin d’être derrière nous. Après le Brexit, puis les divergences entre l’Allemagne et les EU sur le gaz russe et l’enjeu de Nord Stream2 renforcé par un projet d’hydrogène vert (45) et avec les opportunités ouvertes par le projet chinois « des nouvelles routes de la soie » qui engagent une nombre significatif d’États européens (46), et enfin, avec les errements des rapports intra-atlantiques au cours de la présidence Trump qui ont démontré l’effritement du système étasunien, on doit se poser la question de la solidité de l’alliance des États-Unis avec ses « partenaires-vassaux » de l’UE Ensuite, il faut examiner la capacité de Joe Biden à accepter de faire des concessions économiques, commerciales et militaires en faveur de leurs alliés, chose sur quoi les EU n’ont pas brillé au cours des dernières décennies. S’engager plus encore sur la sécurité en Europe face à la menace que ferait planer la Russie en échange d’un soutien des Européens à la croisade contre la Chine, se présente comme une solution, mais qui se heurtera forcément à des contradictions comme cela vient de se manifester à travers la récente rencontre en visio-conférence entre Xi Jinping, Angela Merkel et Emmanuel Macron.

Pourtant de nombreux analystes semblent ne pas percevoir l’essor d’autres pays émergents qui sont des partenaires économiques de premier plan dans des programmes et des investissements en partenariat avec la Chine, et cela sans aucune conditionnalité politique, c’est le cas dorénavant en Europe même mais aussi avec la Russie, la Biélorussie, l’Iran, le Pakistan, la Corée du Sud, l’Asie du Sud-Est, voire la Turquie, sans parler de la croissance en cours de plusieurs pays africains et d’Amérique latine où de dix milliards de dollars en 2000, les échanges commerciaux sont passés à 350 milliards en 2019. Ainsi le Brésil avec l’anticommuniste Bolsonaro à sa tête dépend de la Chine pour un tiers de son commerce et de ses investissements.

Le revers subi par les États-Unis à l’occasion de l’accord des quinze pays de l’ASEAN+3, dont la Chine, en faveur du plus grand traité de libre échange au monde est un autre exemple significatif (47). Ce partenariat régional économique global (RCEP) concernera plus de deux milliards de personnes, sans compter l’Inde qui réserve sa signature mais qui a participé comme observateur à ces longues négociations. Par ailleurs, on ne saurait sous-estimer la place que la Chine continue à occuper au sein des BRICS, même si le caractère alternatif et militant de cette alliance a changé du fait de l’alignement du Brésil et de l’Inde sur les États-Unis. On ne saurait perdre de vue aussi le fait que la Chine demeure un important partenaire de l’Inde avec laquelle les échanges commerciaux ont sensiblement augmenté ces dernières années. Le PIB de la Chine est presque cinq fois celui de l’Inde, où l’espérance de vie est de dix ans inférieure à celle de son puissant voisin, et où 30% de la population connaît la malnutrition.

Qu’elles sont les dix points marquants de l’étude stratégique de l’Atlantic Council pour la décennie à venir ?

Le document/feuille de route intitulé « An Allied Strategy for China » de l’Atlantic Council est divisé en dix points censés analyser les différents aspects du défi face auquel se trouvent confrontés les États-Unis vis à vis de la Chine.

A y regarder de près, on a plutôt l’impression que les auteurs du document tournent en rond avec les mêmes argumentations, sans jamais proposer d’alternatives en lieu et place de la contradiction fondamentale entre la nécessité revendiquée de devoir combattre la Chine et simultanément de devoir coopérer avec elle, en particulier sur les créneaux de l’économie mondiale, de l’environnement et du désarmement.

1/ Le système : Les auteurs constatent d’entrée de jeu que le niveau de vie mondial a presque triplé, mesuré par le PIB par habitant, et que le pourcentage de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est passé de 66 % à moins de 10 % depuis 1945, et que le nombre de pays décrétés démocratiques dans le monde est passé de 17 en 1945 à 96 aujourd’hui. Affirmations sans fondements permettant de se remémorer un « glorieux passé » occidental qui néglige délibérément le rôle déterminant qui fut celui du camp socialiste, de la décolonisation, le Mouvement des États non-alignés pour lequel la Chine a joué un grand rôle. On doit à cet égard rappeler le combat titanesque engagé par les pays du tiers-monde avec la Chine pour essayer d’imposer aux pays capitalistes développés ne serait-ce que le concept même de Droit au développement et de nouvel ordre économique mondial (48).

2/ La montée de la Chine : Les auteurs soulignent que Deng Xiaoping a mis en place une série de réformes économiques axées sur le marché qui ont déclenché « un torrent de croissance » qui a permis à la Chine de devenir rapidement une force avec laquelle il faut compter sur la scène mondiale, « La Chine se faisant discrète au fur et à mesure qu’elle s’élevait pour devenir une grande puissance ». Affirmations qui négligent les progrès constant de l’industrialisation de la Chine dans les années 1949-1978 et qui oublient de constater que les réformes chinoises ultérieures n’ont pas été menées selon les dogmes libéraux mais qu’elles ont laissé une place importante à la planification étatique, au secteur public et au progrès social et sanitaire dont les progrès incontestables dans tous les domaines se sont poursuivis de manière régulière.

3/ Les faux espoirs et les vrais frayeurs concernant la Chine : Le constat fait par de nombreux chercheurs, experts et décideurs aux États-Unis qui espéraient que la libéralisation de l’économie et la croissance du pays amèneraient la Chine à passer à un système politique progressivement calqué sur le modèle occidental s’est révélé faux. Dorénavant et selon les mêmes, Xi Jinping aurait abandonné l’idée de Deng Xiaoping selon laquelle la Chine devait patiemment attendre son heure. Le Président chinois a fait le choix de mener une politique étrangère fondée sur la souveraineté, la cohésion, l’unité, le respect de la dignité, l’indépendance économique et la réponse aux besoins de tout son peuple dont on rappellera jamais assez qu’il compte 1,4 milliards de citoyens, de 56 ethnies différentes, toutes sur un pied d’égalité et non discriminées pour la promotion sociale, alors qu’aux EU les minorités sont socialement marginalisées. Autrement dit, on reproche aux Chinois de ne s’être pas humblement soumis à l’a priori idéologique et économique des partisans des « règles du jeu » concoctées par les EU.

4/ Le défi chinois, la coopération mais sans conditionnalité politique : Pékin utiliserait sa puissance économique pour se livrer à des pratiques commerciales déloyales, dominer les secteurs des technologies émergentes, réaliser des investissements en infrastructures qui ne sont pas à la hauteur des normes internationales et exercer une coercition économique à travers l’endettement des pays en développement. En fait, les États-Unis contestent le droit de la Chine à construire, développer ses propres moyens et chercher à s’émanciper de la tutelle des Occidentaux qui continuent à contrôler la grande majorité des flux d’informations économiques, commerciales, juridiques, technologiques, scientifiques, tout en exerçant une dictature sur les brevets et la propriété intellectuelle (49), mais tout en pratiquant l’espionnage économique le plus poussé au monde.

Les documents de l’Atlantic Council accusent la Chine d’avoir établi des partenariats stratégiques avec d’autres « autocraties », dont la Russie et l’Iran, et de poser ainsi des défis à la « gouvernance mondiale » dont les États-Unis assument le leadership. On ne comprend pas pourquoi la Russie et l’Iran, pays où existe le multipartisme et où se déroulent des élections pluralistes sont désignés comme « autocratiques » ? Le sont-ils plus que les EU dont le bipartisme étouffe par la violence toute démocratie et expression divergente par rapport au système libéral. Dans le même temps, que faut-il penser de leurs alliés comme les monarchies absolutistes du Golfe, le régime colombien des tueries systématiques, l’Inde au racisme et à la pauvreté extrême, sans parler du scandale du camp d’internement de la base de Guantanamo, que les Etasuniens occupent illégalement en même temps qu’ils imposent un blocus criminel à Cuba.

Pourquoi ne pas évoquer les graves entorses au droit des citoyens et les politiques répressives que l’on constate en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Ces pays soi-disant respectueux de la gouvernance mondiale sont ceux où l’on peut constater une corruption de haut vol, des violences policières répétées et l’inféodation de la justice.

A ce sujet, il est intéressant et positif de noter que la Chine vient de publier un rapport consistant et accablant sur des faits avérés d’atteintes aux droits de l’homme aux États-Unis (50), avec en exergue du document, le cri de Georges Floyd (51) « I can’t breathe » (Je ne peux plus respirer) qui est devenu le mot d’ordre de milliers de rassemblements anti-racistes à travers le monde.

Sur le plan économique, le défi chinois consisterait donc, selon l’Atlantic Council, dans le vol des technologies des entreprises occidentales par espionnage industriel ou transfert « forcé » de technologies émergentes, ce qui serait censé expliquer la diminution constante de l’écart technologique entre les États-Unis et la Chine. Accusation simpliste qui devrait faire rire tous les analystes qui se préoccupent « d’intelligence artificielle » et qui reconnaissent les progrès spectaculaires de la Chine en ce domaine. Quand la Chine consacre 70 milliards de dollars à l’AI, les États-Unis investissent 11 milliards de dollars. A l’horizon 2030, la Chine en sera le leader mondial (52). C’est toutefois cet argument dérisoire qui a été utilisé par Washington pour justifier la fermeture du plus ancien consulat chinois aux États-Unis, celui de Houston (53), et procéder à l’expulsion de diplomates.

Dans ce contexte, force est de constater que l’initiative chinoise "Une ceinture une route" « One belt, one road » (BRI) au budget inégalé de 1 600 milliards de dollars constitue un effort massif d’investissements sans précédent dans l’histoire contemporaine. Il représente presque dix fois ce que fût le Plan Marshall des EU en 1947 à l’égard de l’Europe, soit 173 milliards de dollars en 2020, sans évoquer les lourdes conditionnalités que cela entraina pour tous les pays du vieux continent. Justement, ce projet de coopération inédit se fait sans aucune conditionnalité politique et c’est cela qui le rend attrayant pour les pays concernés. Les projets des futures routes de la soie, terrestres et maritimes, vont se réaliser à travers les besoins urgents d’infrastructures que manifestent de nombreux pays exclus du développement par les politiques néo-coloniales des pays riches. Des ports, des aéroports, des routes, des chemins de fer à grande vitesse, des ponts, des parcs industriels vont se concrétiser, et se concrétisent déjà, ils représentent ce qu’aucune puissance occidentale, même si elle le voulait, ne serait en état de mener à ce rythme. 140 pays se déclarent partenaires de ce projet titanesque qui représentera 4,4 milliards d’habitants et 40% du PIB mondial. Cela se fait d’une manière différente de l’OTAN qui s’est toujours ouvertement « projetée » de façon offensive. La démarche des Chinois se situe sur le terrain du développement et de la coopération mondiale sur un pied d’égalité, sans ingérence et sans contreparties politiques, à partir du principe « gagnant/gagnant » encourageant ainsi le multilatéralisme dans les relations internationales.

Pourtant pour l’Atlantic Council, le vaste et ambitieux programme « des routes de la soie » constitue la preuve que la stratégie de la Chine vise à accroître son influence géopolitique dans toutes les régions du monde, de concert avec la Russie et l’Iran, dans le seul but serait de contester « le leadership mondial » auquel prétendent unilatéralement les États-Unis.

5/ Les opportunités : Ne pouvant en principe attaquer la Chine de front, à moins de passer directement à l’option militaire, les auteurs des projets stratégiques de l’Atlantic Council doivent tergiverser entre des intérêts contradictoires et essayer de jouer tantôt le chaud tantôt le froid, selon la méthode du « smart power » chère à Joseph Nye, tantôt « hard power », tantôt « soft power ». L’ambition déclarée serait d’amener la Chine et ses alliés à accepter la légitimité du leadership américain afin de « coopérer dans les relations économiques, les opérations de maintien de la paix, le contrôle des armements, la santé publique et le changement climatique ». Ce qui reviendrait à une capitulation et un ralliement en bonne et due forme. Dans le même temps, bizarrement, les auteurs constatent que les achats par la Chine de bons du Trésor des EU ont financé la dette et le déficit des États-Unis. Ils acceptent également de considérer qu’elle a joué un rôle constructif dans la non-prolifération nucléaire et que les États-Unis et la Chine ont coopéré sur différents sujets.

6/ Les objectifs : Les auteurs de ces trois analyses prospectives prônent également une politique visant à affaiblir le concurrent chinois, d’où leur navigation à vue entre dénonciations répétées et proclamation de leur désir de voir s’établir une relation stable avec la Chine.

Incapables d’expliquer l’évolution de la position chinoise sur les domaines incriminés, le choix revient encore et encore sur la mise en cause politique et idéologique. Fort logiquement du coup, les stratèges de l’Atlantic Council privilégient les problèmes de personnes. Le défi étant réduit à considérer que « les coopérations sur des questions d’intérêts mutuels » seront « difficiles à réaliser avec Xi comme président et la génération actuelle de dirigeants du PCC au pouvoir ». Il va donc falloir « résister aux pratiques économiques déloyales et à la propagation du capitalisme autoritaire dirigé par l’État, ... soutenir les droits de l’homme, la démocratie et la bonne gouvernance » en Chine comme dans les autres pays ciblés par Washington.

7/ Renforcer : Pour faire face à cette « menace » que représente le système chinois, pour le combattre, le faire reculer tout en lui demandant de coopérer sur les questions « d’intérêts mutuels », la réponse n’est pas des plus simples. L’Atlantic Council s’est donc résolu à essayer de « rééquilibrer » un rapport des forces qui devient défaillant. Il propose de « créer de nouvelles institutions pour faciliter la collaboration entre des alliés et des partenaires partageant les mêmes idées en Europe, dans la région indo-pacifique et dans le monde. » C’est quasiment reconnaître que les coûteuses institutions occidentales existantes sont inefficaces et qu’il faut donc rajouter des couches bureaucratiques au millefeuille. On constatera également dans ces documents et dans bien d’autres concoctés à Washington que le « pragmatisme étasunien » à visée consumériste a tendance à céder la place à une vision philosophique de plus en plus idéaliste, émotionnelle et moralisatrice des relations entre États, censées être basées non plus sur un partage d’intérêts mais « d’idées », chose sans doute moins calculable et donc moins coûteuse pour un État surendetté.

8/ Défendre : Dans le même temps, on entend « préconiser, financer et développer de nouvelles capacités militaires et de nouveaux concepts opérationnels pour parvenir à une posture de combat crédible dans la région indo-pacifique ». Cela explique l’obsession des États-Unis sur le Parti communiste chinois qui, selon eux, viserait désormais à dominer le monde avec une armée de classe mondiale d’ici 2035.

Pour donner à la nouvelle administration un début de cohérence apparente et d’anticipation, c’est sur ce terrain que vont plancher dans les mois à venir des myriades de hauts fonctionnaires du trésor, du complexe militaro-industriel et de l’espionnage étasunien. C’est là, la mission de Lloyd Austin (54), le général afro-américain placé à la tête du Pentagone qui doit sous quatre mois présenter le rapport d’une commission d’une dizaine d’experts qui vont élaborer le volet militaire de la stratégie, en liens avec l’OTAN et la Quad.

C’est dans ce but en principe « défensif » qu’il faudra travailler pour « réduire la dépendance économique à l’égard de la Chine et offrir des opportunités économiques compensatoires aux alliés et partenaires vulnérables ». Bien malin qui saura imaginer un moyen pour arriver à de tels résultats, lesquels ne manqueront pas de coûter très cher, d’autant plus qu’ils s’apparentent à la quadrature du cercle. Ils recèlent, si l’objectif assigné devait être maintenu coûte que coûte, des risques élevés de confrontations militaires singulièrement en mer de Chine du sud, dans le détroit de Formose ou, comme cela vient d’être illustré ces dernières semaines, par une dangereuse proximité entre des navires chinois et américains au large des Philippines ou encore à travers la violation des eaux côtières indiennes par un bâtiment de la 7e flotte des EU.

La répétition page après page de proclamations incantatoires suivies de dénonciations visant à « contrer les opérations d’influence chinoise et défendre la démocratie et la bonne gouvernance ...mettre en lumière la corruption du Parti communiste chinois, les violations des droits de l’homme et encourager les réformes en matière de droits de l’homme en Chine » ...tout en voulant « Maintenir un équilibre de pouvoir à l’encontre de la Chine dans l’Indo-pacifique » sonne comme un aveu de faiblesse compulsive. Cela n’est pas sans expliquer l’étendue des pressions exercées en forme de recolonisation contre des pays comme le Sri Lanka, dont le Pentagone, comme New Delhi, aimeraient faire un porte-avions naturel pour accueillir en particulier la 7e flotte et la logistique militaire des États-Unis. C’est à Colombo, sous la pression populaire, qu’un accord de coopération militaire baptisé MCC (55) a été mis en échec. Il aurait donné toutes libertés, et sans aucun contrôle des autorités locales, à la mise en place d’importantes infrastructures permettant une présence importante de soldats US à l’intérieur du Sri Lanka, en plus de l’accès et du contrôle de ses ports et aéroports. Cette volonté nord-américaine vis-à-vis de la « perle de l’Océan Indien » n’est pas non plus indifférente au souci de stabilité de l’Inde qui est devenue le partenaire privilégié des États-Unis dans la région.

Ce qui renvoie à l’enjeu stratégique que représente dorénavant le contrôle des corridors maritimes et les ports dans cette partie du monde qui représente 70% du trafic maritime mondial pour le pétrole et 50% de celui des containers, sans parler des 30 kms qui séparent l’Inde du Sri Lanka à travers le Palk Straits qui est connecté directement au Golfe du Bengale où d’importantes manœuvres militaires ont lieu régulièrement. De ce point de vue, le navire bloqué pendant plus d’une semaine dans le canal de Suez et qui a fait trembler les marchés constitue un cas particulièrement éclairant (56). Surtout quand ils sont associés avec la dimension maritime « des nouvelles routes de la soie » comme c’est le cas pour les ports en eaux profondes d’Hambatota, Trincomalee et Colombo au Sri Lanka ou celui de Gwadar au Pakistan où les installations sont soumises aux provocations armées d’un Front de libération du Baloutchistan formé, équipé et encadré par la CIA (57).

9/ Engager : « Magnanimes » dans leur jeu du chat et de la souris où ils s’imaginent à la place du chat, les dirigeants des EU et associés entendent « imposer un prix à la Chine pour son comportement menaçant. En même temps, ils doivent également démontrer les avantages d’une participation plus complète à un système mondial fondé sur des règles ». Ce pour quoi il faut malgré tout « Maintenir des lignes de communication ouvertes avec la Chine, même si la concurrence s’intensifie » et s’assurer « Le soutien du peuple des EU (qui) est essentiel pour assurer la viabilité d’une stratégie à long terme. » Conclusion pour le moins prudente qui témoigne d’un sentiment de faiblesse intérieure qui permet sans doute de mieux comprendre des textes qui se veulent « stratégiques » et qui sont en fait selon la logique libérale binaire « gagnant-perdant ». Objectif auquel les Chinois répondent par « gagnant-gagnant ».

La Chine pour faire progresser la perception qu’elle a de sa vision stratégique a aussi besoin d’un instrument politique qui lui permettra de ne pas compter uniquement sur sa force et ses capacités économiques. C’est le but du CICA (Conference on Interaction and Confidence Building Measures in Asia) créée à l’initiative de Xi Jinping. Cette institution reprend à son compte la gestion en étoile (la « Hub and Spoke Strategy » des Etasuniens, mais cette fois en donnant un sens à la coopération entre pays de la région asiatique et tout son rôle au système financier qu’elle s’est donnée à travers la AIIB (Asian Infrastructure Investment Bank) (58).

10/ Application : après tout ce qui a été écrit plus haut, les auteurs de l’Atlantic Council, sans doute conscients que le défi chinois pour beaucoup de pays s’appuie principalement sur l’attractivité de son modèle économique, en arrivent à conclure « aucun pays ne doit être forcé de choisir entre les États-Unis et la Chine. Les pays peuvent, et doivent, s’engager avec la Chine dans des domaines d’intérêt mutuel, mais ils doivent également travailler avec le reste du monde pour se défendre contre les comportements chinois qui violent les normes internationales et leur imposer des coûts ». Cette formulation laisse penser que, inconsciemment, les auteurs de ces trois études se considèrent non plus comme étant au centre mais comme faisant partie « du reste du monde » et donc qu’ils se sentent minés intérieurement par la possibilité à terme d’une future et possible « défaite », ou pour le moins, d’un profond bouleversement du rapport des forces mondial.

Et c’est peut-être ainsi qu’il faut comprendre une phrase de conclusion d’un de ces longs et laborieux documents fidèles à la logique du « Longer Telegram » : « Le monde libre a un palmarès impressionnant de réussites dans la lutte contre les rivaux autocratiques de grande puissance et dans la construction d’un système fondé sur des règles. En poursuivant cette stratégie – et avec une volonté politique, une résistance et une solidarité suffisantes – ils peuvent une fois de plus survivre à un concurrent autocratique et offrir au monde une paix, une prospérité et une liberté futures » . Aux vieux mythes quelque peu décatis des « pères fondateurs » américains vient s’ajouter cette formulation somme toute « survivaliste » qui pose la question du comportement qu’auront les États-Unis confrontés à la perte de « leadership », perspective imminente au regard de leur fonctionnement pour le moins erratique, en particulier depuis la crise du Covid 19, sans oublier les problèmes existentiels de l’allié/partenaire de l’Union européenne.

Ceux là même qui affirment d’un côté que les masses ne sont pas prêtes à se soulever en faveur d’une « pensée Xi Jinping » soutiennent que la Chine, ou la Russie, mènent une guerre idéologique qui atteint dorénavant les profondeurs de l’Amérique. Là est bien le problème !

Pour conclure provisoirement...

Il est connu que les Etasuniens sont des gens impatients, et que, par contre, les Chinois ne le sont pas. En fait, les Chinois sont non seulement patients mais savent donner du temps au temps. Les Chinois voient loin et savent faire le choix de stratégies sur le long terme, y compris sur plusieurs dizaines d’années, c’est ce qu’ils font actuellement. Les Américains aiment travailler dans le court terme, ils cherchent à gérer au mieux leur lourde bureaucratie, leurs luttes intestines, leurs alliances et mésalliances, leurs divisions chroniques, leurs querelles et la concurrence entre leurs institutions, et même des élections tous les quatre ans dont les résultats peuvent être inattendus.

Au fond, cette période nouvelle dans laquelle nous sommes désormais entrés de plein pieds démontre de manière irréfutable que le système dominant qui s’est imposé depuis la disparition de l’URSS ne fonctionne pas ou plus, qu’il existe une autre voie, des moyens en forme d’alternative pour répondre aux besoins de l’humanité toute entière. Cette idée est devenue une évidence pour un grand nombre de personnes et de pays à travers le monde qui constatent qu’un autre système fonctionne mieux et qu’il existe dans le but de soigner, de travailler, de s’éduquer, de se cultiver et de préserver la planète d’agressions militaires ou environnementales de toutes sortes.

« L’Orient est rouge » proclamait une œuvre de la culture chinoise du milieu des années 1960. Henry Kissinger quant à lui faisait le constat suivant : « La Chine s’irriterait profondément de toutes les tentatives visant à lui dicter ce qu’elle doit faire chez elle. Le regard qu’elle porte sur l’ingérence de l’Occident dans son histoire vient encore accentuer cette susceptibilité générale. Depuis que les guerres de l’opium du XIXe siècle ont contraint le pays à s’ouvrir, les Chinois ont considéré l’Occident comme l’agent d’une interminable succession d’humiliations. Pour leurs dirigeants, le refus farouche de s’incliner devant les prescriptions de l’étranger est un impératif moral » .

La Chine s’est éveillée (59) et les experts de l’Atlantic Council seraient bien inspirés de réfléchir à l’opinion lucide de celui qui fut l’artisan de la reconnaissance de la République populaire de Chine par les États-Unis et de la première rencontre historique de leurs dirigeants, ce qui constitua à l’époque l’équivalent d’un tremblement de terre à l’échelle mondiale.

drweski.bruno@orange.fr jean.pierre.page@gmail.com

Notes :

(38) « Le budget militaire des EU 2020 est comparable à celui de tous les autres pays cumulés », il avait été soutenu par Donald Trump et approuvé par les démocrates et les républicains. Sputnik, 24 décembre 2019.
(39) Ajith Sigh, “Activistes Ouighours et extrême droite”, the Grayzone, cité par Histoire et Société, 31 mars 2021
(40) “L’autorité sanitaire chinoise appelle à la coopération internationale face à l’épidémie”, French.China.org, 20 avril 2020.
(41) Interview du général Qiao Liang dans la revue Conflits, 7 mai 2020. Qiao Liang et Wang Xiangsui sont les auteurs de La Guerre hors limites, un ouvrage sur l’art de la guerre asymétrique, Essai poche, 2006.
(42) Docteur Folamour film de Stanley Kubrick, avec Peter Sellers, 1964
(43) The Atlantic Council, “Global 2021 – an allied strategy for China”.
(44) « Nord Stream 2, Allemagne et Russie renforcent leur alliance renforcé par un projet d’hydrogène vert », La Tribune, 16 février 2021.
(45) « L’UE face aux nouvelles routes de la soie, contradictions et perspectives », IRIS, 2018
(46) Cette zone de libre-échange engage dix États de l’Asean (Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei), la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
(47) Tamara Kunanayakam, « Quel développement, quelle coopération internationale ? », CETIM, Genève 2007.
(48) OMPI : Organisation mondiale de la Propriété intellectuelle, totalement contrôlée par les pays occidentaux, dont les EU.
(49) http://www.xinhuanet.com/english/download/2021-03-24/reportonUShumanri...
(50) Georges Floyd est un Afro-américain assassiné de sang froid par la police de Mineapolis en 2020. Ce crime a entraîné des manifestations impressionnantes aux EU et pendant plusieurs mois. Voir notre article « Révolution sociale, révolution colorée », Le Grand Soir, juillet 2020.
(51) La Chine prête à tout pour devenir le leader mondial de l’AI », Les Echos, 20 février 2020
(52) “Les États-Unis ferment le consulat chinois de Houston pour protéger la propriété intellectuelle américaine”, Le Monde, 22 juillet 2020.
(53) Le général Lloyd Austin a été préféré comme secrétaire à la Défense à l’interventionniste de choc Michèle Flournoy à qui on réserve sans doute un rôle de premier plan. Lloyd Austin est un criminel de guerre notoire lié directement à travers son Conseil d’administration au complexe militaro-industriel, particulièrement au groupe Raytheon, troisième producteur d’armes aux États-Unis.
(54) MCC : Millenium Challenge Corporation. La proposition étasunienne de mise en place d’un traité au Sri Lanka a finalement été rejetée par le gouvernement de Colombo.
(55) « La semaine ou un navire a bloqué les marchés », L’Express, mars 2021.
(56) Le Front de libration du Baloutchistan est opposé à la politique d’Imran Khan de coopération avec la Chine et a mené plusieurs attaques, entre autre, contre le port Gwadar et en 2020 contre la bourse de Karachi.
(57) Lee Jaehyon, « China is recreating the hub and spoke system in Asia », The Diplomat, 11 septembre 2015.
(58) Alain Peyrefitte, La Chine s’est éveillée, Fayard, 1996

URL de cet article 37060
https://www.legrandsoir.info/la-nouvelle-politique-etrangere-des-etats-unis-peut-elle-casser-des-briques-2eme-partie.html


Edité le 02-05-2021 à 14:11:47 par Xuan




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   Posté le 11-05-2021 à 23:48:35   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Amérique prépare-toi ! Biden envisagerait d'augmenter ses pouvoirs d'espionnage nationaux

11/05/2021

Par Kit Klarenberg
http://www.defenddemocracy.press/brace-yourself-america-biden-reportedly-considering-increasing-domestic-spying-powers/
4 mai 2021

Bien qu'elle ait été planifiée et promue publiquement, l'émeute de Capitol Hill a apparemment aveuglé les renseignements américains. Et cet échec épique pourrait désormais justifier une surveillance encore plus attentive de la vie privée des citoyens.

Dans une exclusivité du 3 mai, CNN a allégué que l'administration de Joe Biden envisageait d'utiliser des sous-traitants externes pour suivre les «bavardages extrémistes» des résidents américains à la fois sur les plateformes de médias sociaux et via des applications de messagerie cryptées.

De «multiples sources» auraient confirmé que des discussions sont en cours sur le plan, ce qui permettrait au Département de la sécurité intérieure (DHS) de contourner les restrictions l'empêchant d'espionner les Américains «sans justification» ou de créer de fausses identités pour accéder aux forums, groupes et applications de messagerie privés utilisés par des «groupes extrémistes».

Un responsable anonyme aurait déclaré que les «extrémistes violents domestiques» sont «vraiment adaptatifs et innovants», non seulement «se déplaçant vers des plates-formes cryptées», mais s'exprimant dans un langage opaque en ligne pour éviter d'être détectés - ce qui nécessite apparemment une surveillance intensive des communications même innocentes .
La nouvelle politique, si elle est adoptée, serait « probablement bénéfique» à la fois au DHS et au Federal Bureau of Investigation (FBI), qui « ne peuvent pas non plus surveiller les citoyens américains de cette manière sans obtenir au préalable un mandat ou avoir le prétexte d'un enquête."

Comme pour de nombreux appels récents pour des pouvoirs de surveillance renforcés et des mesures de répression contre le cryptage, l'émeute du 6 janvier à Capitol Hill a été invoquée comme l'inspiration derrière la poussée. CNN a allégué qu'un «manque de renseignements» avait contribué à «l'incapacité du Département à prédire l'agression» - tout en concédant de manière contradictoire qu'une grande partie de la planification de l'émeute «était apparue au grand jour» sur les plateformes et applications de médias sociaux «accessibles à toute personne disposant d'une connexion Internet . »
De plus, bien sûr, il a été promu à la radio nationale et autorisé par le US National Park Service, ce qui signifie qu'il est encore moins justifié que le DHS soit investi d'une autorité de grande envergure pour surveiller les communications privées.

En tout état de cause, la suggestion selon laquelle les règles empêchant le DHS d'espionnage domestique sans fondement sont en aucune façon un obstacle à ce que l'agence fasse exactement cela est de toute façon douteuse à l'extrême. En septembre, il a été révélé que le DHS avait recueilli et diffusé des renseignements sur des journalistes américains et des particuliers couvrant les manifestations à Portland, dans l'Oregon, l'été dernier.

En novembre de la même année, un avis de la Cour de surveillance des renseignements étrangers (FISC) a clairement révélé à quel point le FBI n'était pas non plus entravé par les dispositions légales contre l'espionnage sans mandat, qui sont inscrites dans le quatrième amendement de la Constitution. L'article 702 de la loi sur la surveillance des renseignements étrangers autorise le FBI à surveiller sans approbation judiciaire toute personne qui n'est pas un citoyen américain situé à l'extérieur du pays, mais uniquement à des fins de renseignement étranger - le FISC a identifié des «violations généralisées» de ce précepte par le Bureau, pour la quatrième année consécutive.

Certains Américains illégalement sondés de cette manière étaient soupçonnés d'être impliqués dans «la fraude dans les soins de santé, la criminalité transnationale organisée, les gangs violents, le terrorisme domestique… [et] la corruption publique et les pots-de-vin». Cependant, des centaines étaient des individus qui avaient simplement demandé à participer propre du FBI « Academy Citizens » programme , qui , dans une ironie perverse cherche à mieux faire connaître le rôle civique positif Bureau parmi « affaires, religieux, civiques, et les dirigeants communautaires. » D'autres étaient des professionnels effectuant des réparations dans les bureaux extérieurs du FBI, et même des victimes de crimes.

La National Security Agency (NSA) dispose également d'un moyen astucieux de contourner la législation qui l'empêche d'espionner en masse les citoyens américains, via son partenariat sinistre et extraordinairement intime avec le siège des communications du gouvernement britannique. Le personnel de ces derniers est simplement intégré dans des messages d'écoute de la NSA disséminés à travers les États-Unis, où ils interceptent chaque appel téléphonique, SMS, e-mail et plus transmis dans le pays toutes les heures, puis transmettent l'information directement à leurs amis américains.

Il n'est pas nécessaire d'être cynique pour postuler que les réglementations interdisant la création de faux comptes en ligne par le DHS ne valent pas non plus le papier sur lequel elles sont imprimées. De nombreux services de police à travers les États-Unis ont utilisé ces dernières années de faux comptes non seulement pour piéger les criminels, mais aussi pour infiltrer, surveiller et perturber les mouvements de protestation, tels que Black Lives Matter.

Et en 2015, la création par un agent de la Drug Enforcement Administration d'un compte Facebook au nom d'un suspect - rempli de photos «révélatrices» prises à partir de son smartphone sans le savoir ni le consentement - pour piéger les membres d'un réseau de drogue a conduit la victime à être indemnisée. Bien que le ministère de la Justice se soit engagé à revoir ses politiques concernant les fausses identités en ligne, les juges ont souvent jugé que ce subterfuge était un outil d'application de la loi légitime, quelle que soit l'agence employant la tactique.

La réalité est que l'attaque proposée par l'administration Biden contre la vie privée n'est que la dernière salve d'une longue campagne d'élite contre le cryptage, qui est devenue turbocompressée à la suite de l'émeute de Capitol Hill. Cet assaut a commencé sérieusement en Juillet 2015, lorsque le réalisateur alors FBI James Comey a dit au Comité judiciaire du Sénat que le Bureau était préoccupé au sujet des « criminels et terroristes » en utilisant « les progrès de la technologie à leur avantage » , y compris dans le « abus sexuel horrible enfants."

Il affirmerait en outre que son agence avait perdu la trace de «dizaines» de suspects de terrorisme en raison du cryptage, bien qu'une évaluation ultérieure des ordonnances judiciaires pour l'accès à des dispositifs cryptés menée par l'American Civil Liberties Union ait révélé que l'écrasante majorité était liée à des crimes liés à la drogue.

Néanmoins, l'alarmisme intéressé de Comey s'est beaucoup répandu dans les médias grand public, qui ont ensuite dépeint le cryptage comme l'apanage exclusif des coureurs, des trafiquants de drogue, des pédophiles, des assassins et des terroristes. Dans le sillage des scènes incendiaires du Capitole, des «extrémistes» se sont ajoutés au mélange méphitique.

Une analyse publiée fin février par Fairness and Accuracy in Reporting (FAIR) a identifié de nombreux organes de presse qui ont fait la promotion d'articles en janvier, proposant tous un seul message «clair» - «des extrémistes d'extrême droite arrivent dans une ville près de chez vous et, grâce à la perversité technologie financée par des milliardaires, la police est incapable de faire quoi que ce soit.
«Il y a une tendance facile à blâmer la technologie [le chiffrement] pour les problèmes socio-politiques, tout en annonçant en même temps la technologie [la surveillance] comme une solution miracle contre ces problèmes», a conclu FAIR. «Et si la technologie problématique est généralement accessible aux gens ordinaires, la technologie exceptionnelle n'est disponible que pour ceux qui ont du pouvoir.»

L'aversion du gouvernement américain pour le cryptage est plutôt incongrue, étant donné qu'il a spécifiquement parrainé et financé le développement et la promotion de plates-formes de messagerie cryptées. Par exemple, Signal, qui a pris une certaine importance au cours de 2021, a été financé à hauteur de 2955000 $ par l'Open Technology Fund (OTF) entre 2013 et 2016, afin de garantir l'accès à l'application « sans frais le globe."

La FTO a été créée par le média de propagande américain Radio Free Asia en 2012, pour soutenir les technologies de «liberté sur Internet» à l'échelle mondiale - comme le New York Times l'a rapporté l'année précédente, cette poussée équivalait à la création et au déploiement de «l'ombre» de l'Internet et du téléphone mobile. des systèmes " permettant aux militants" de communiquer hors de la portée des gouvernements. " Un membre du conseil consultatif de la FEO a même ouvertement admis que «la liberté d'Internet» est « au cœur d'un programme de changement de régime. "

Étant donné le potentiel du cryptage pour saper le pouvoir, la volonté de Washington d'empêcher les Américains d'exploiter la même «liberté» dont il a travaillé avec acharnement pour garantir que les citoyens des États «ennemis» puissent jouir librement est tout à fait compréhensible. Il fournit un «espace sûr» pour parler librement et ouvertement de tout ce qui est littéralement à l'abri des regards indiscrets, pour quiconque s'oppose de quelque manière que ce soit à l'agenda national et / ou international de l'État.

Ce ne sont pas seulement les «extrémistes d'extrême droite» qui entrent dans cette catégorie et qui aspirent à un tel sanctuaire - même si on ne le devinerait jamais d'après les médias traditionnels ou les déclarations des élites dirigeantes.

* Kit Klarenberg , est un journaliste d'investigation qui explore le rôle des services de renseignement dans l'élaboration de la politique et des perceptions. Suivez-le sur Twitter @KitKlarenberg

Publié sur www.rt.com

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   Posté le 13-05-2021 à 13:45:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le plan de sauvetage Biden provoque une inflation des prix à la consommation, passée à 4,2 % en un an.

https://fr.sputniknews.com/economie/202105121045586939-tres-forte-hausse-de-linflation-aux-usa-leuphorie-des-marches-va-prendre-fin-previent-un-economiste/

https://www.lesaffaires.com/monde/amerique/les-prix-a-la-consommation-ont-bondi-aux-etats-unis/624886

https://www.boursedirect.fr/fr/actualites/categorie/analyse-de-la-tendance-des-marches/inflation-le-scenario-noir-tant-redoute-est-devenu-realite-aof-1759f2f16c6aabdf3142438735b70f15bc9b8bc3

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/les-prix-grimpent-aux-etats-unis-mauvaise-nouvelle-pour-biden-970eef355412569886f0ad60afb2395e

L’inflation US au plus haut depuis l’automne 2008

12 MAI 2021 PHILIPPE WAECHTER
ConfinementFederal ReserveInflationInflation en avril 2021
https://ostrum.philippewaechter.com/2021/05/12/linflation-us-au-plus-haut-depuis-lautomne-2008/
La hausse brutale du taux d’inflation américain reflète grandement la déprime du mois d’avril 2020 lorsque l’économie US était en plein confinement. Le confinement de l’économie s’était alors traduit par un fort ralentissement de l’inflation. Le chiffre publié aujourd’hui est donc une remise à niveau. Il y a néanmoins des effets de l’amélioration de la situation sanitaire et des effets positifs que l’on a vu sur l’activité depuis mars. Les américains veulent bouger et achètent des voitures d’occasion sur une grande échelle. La hausse de l’inflation étant grandement spécifique à la comparaison avec avril 2020, cela ne se traduira pas par un changement de politique de la Fed.

* * *


Le taux d’inflation s’est inscrit à 4.2% au mois d’avril contre 2.6% en mars. C’est le chiffre le plus élevé depuis l’automne 2008. Le taux d’inflation sous-jacent est passée à 3% contre 1.65% en mars. C’est le chiffre le plus fort depuis décembre 1995.

Les contributions par grands secteurs montrent d’où vient cette accélération de l’inflation. Le point principal est le doublement de la contribution de l’énergie entre mars et avril. Cela correspond au fort recul des prix du pétrole en avril 2020. Le prix était alors de 27 dollars. En revanche, entre mars et avril le prix du pétrole a été relativement stable à 65.8 USD en mars et 65.5 en avril. Il n’y a pas d’accélération contemporaine. Cette contribution va se réduire en mai.

La contribution de l’alimentaire est en léger repli.
La contribution des biens hors énergie est plus que doublée entre mars et avril autour de 0.9% en avril. La principale raison de cette hausse de la contribution des biens est le poste des véhicules d’occasion dont la contribution augmente de plus de 0.3%. Entre mars et avril, l’indice des prix de véhicules d’occasion est tendu aussi à la hausse avec une progression sur le mois de 9.6%. On voit sur le troisième graphe que les autres postes évoluent peu sauf l’habillement.
Sur les services, on note que la part de l’habitation repart à la hausse depuis le point bas de février. Il y a aussi une forte contribution des services de transports. Sur le mois cet indicateur évolue sensiblement à la hausse.
Le taux d’inflation a fortement accéléré en avril notamment en raison de la comparaison avec avril 2020 lorsque l’économie US était en plein confinement. Il ne faut pas tirer des conclusions hâtives, notamment quant à la stratégie de la Fed.






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Xuan
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   Posté le 19-05-2021 à 23:50:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le plan Biden a du plomb dans l'aile. Le financement des investissements pas des charges plus lourdes aux entreprises est rejeté. Or ces investissements ont pour but de faire pièce à l'avantage de la Chine dans plusieurs domaines. C'est donc l'hégémonie US qui est en jeu, mais les capitalistes voient avant tout leur intérêt immédiat.

__________________


[trad. auto google]
La communauté des affaires américaine n'accepte pas les augmentations d'impôts annoncés par Yellen pour les plans d'infrastructure

économique
Écrit par: Su Zimo
2021-05-19 16:50:00


La secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, a appelé les entreprises américaines à accepter des augmentations d'impôts le 18 mai afin qu'elles puissent faire beaucoup d'investissements publics dans les infrastructures pour stimuler l'économie américaine, mais les groupes d'entreprises restent imperturbables.

"Les données et les preuves sont très claires: le plan d'augmentation des impôts est extrêmement préjudiciable aux entreprises américaines et nuira aux travailleurs américains" , a déclaré Suzanne Clark, chef de la Chambre de commerce américaine, après le discours de Yellen à l'organisation. "Ce n'est certainement pas le moment de créer de nouveaux obstacles à la reprise économique."

La Chambre de commerce américaine avait précédemment déclaré qu'elle soutenait les investissements dans les infrastructures, mais avait tendance à payer les fonds nécessaires principalement en facturant les utilisateurs.
Yellen exhorte la communauté des affaires américaine à soutenir la proposition d'augmentation des impôts de Biden: cela contribuera à améliorer la compétitivité des entreprises
Dans son discours du matin du 18 mai, Yellen a souligné aux chefs d'entreprise que le gouvernement devait jouer un rôle plus important et plus intelligent en investissant, en garantissant une concurrence loyale et, en fin de compte, en favorisant une croissance économique plus rapide. Le «programme pour l'emploi aux États-Unis» du gouvernement Joe Biden propose d'investir 2,25 billions de dollars américains dans les infrastructures, le développement de la main-d'œuvre, les soins à domicile et les technologies vertes sur huit ans, et d'augmenter les taux d'imposition des sociétés pour aider à payer les fonds nécessaires.
"Les mesures que le gouvernement envisage de prendre sont différentes de celles du passé pour stimuler les finances" , a déclaré Yellen. "Ce que nous proposons maintenant, c'est des investissements intelligents afin de rendre notre économie plus compétitive et durable."

Le mépris de Clark pour l'appel de Yellen a été repris par d'autres groupes d'affaires.

Mary McGinty, porte-parole de la National Retail Federation, a mentionné que l'association avait déjà soumis une lettre au Comité sénatorial des finances. Dans sa lettre, l'association s'est opposée à l'augmentation du taux d'imposition des sociétés pour payer les investissements dans les infrastructures.

Melissa Murdock, porte-parole de la Retail Industry Leaders Association, a déclaré que l’opposition de l’organisation à l’augmentation des taux d’imposition des sociétés n’a pas changé.

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   Posté le 23-05-2021 à 04:17:58   

Biden est même plus agressif envers la Russie et refuse tout dialogue avec Poutine !

On est dans du fanatisme les plus éhonté.
Xuan
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   Posté le 28-05-2021 à 14:40:30   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

QUE SORTIRA-T-IL DU BUREAU DES LEGENDES ?


Biden reprend la thèse du "virus chinois", dans quel but ?

Les champions du monde de la guerre bactériologique exigent d’autrui preuve sur preuve...et au lieu de confier l’étude à des experts en bactériologie, ils s'adressent au bureau des légendes. Voilà qui rappelle l’affaire des « armes destruction massive ».
Si le virus du covid - 19 traînait dans les placards du labo P4 de Wuhan bien avant le 30 décembre 2019, son génotype aurait été connu bien avant la première semaine de janvier, et la Chine aurait élaboré ses vaccins bien avant le mois d’avril.


Trump voulait se faire rembourser les conséquences de son incurie, mais Biden n'a plus à justifier l'échec sanitaire des USA. Alors quel est l'objectif de la suspicion sur le labo P4 ?

Il se passe que la Chine prend le leadership économique et que les USA sont en train de perdre leur hégémonie. En face de l’essor chinois ils font tourner la planche à billets pour des sommes astronomiques, au risque de provoquer une inflation mondiale.
La surprise qui sortira du bureau des légendes dans trois mois risque d’être très mauvaise, et on peut se demander jusqu’où la France acceptera d’accompagner une aventure militaire hasardeuse pour le seul bénéfice des USA.

Ci-dessous l'article de Global Times. La Chine essaie de s'appuyer tant que possible sur les éléments pacifistes des USA, mais ne se fait aucune illusion sur le risque de guerre (y compris de type atomique).

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L'équipe de Biden a recours à la confrontation pour `` couvrir la baisse de confiance et l'échec de la gouvernance ''

Par Yang Sheng, Wang Cong et Zhang HanPublié: 28 mai 2021 00:28

https://www.globaltimes.cn/page/202105/1224733.shtml

En surface, l'administration Biden met l'accent sur la «concurrence», au lieu de la confrontation poursuivie par ses prédécesseurs, mais les États-Unis deviennent en fait plus hostiles car ils hypnotisent la question de l'origine du COVID-19 pour stigmatiser à nouveau la Chine, les experts chinois avertissant que pour les États-Unis la politique de "concurrence" est par essence une confrontation, et cela a reflété le déclin de la confiance des élites de Washington dans une concurrence saine et loyale avec la Chine.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré lors de la conférence de presse de routine de jeudi que les relations sino-américaines sont comme les autres relations entre les grandes puissances - la concurrence est inévitable. "Mais utiliser la" concurrence "pour définir ou dominer les relations sino-américaines est absolument faux,
La concurrence entre la Chine et les États-Unis devrait être saine, ce qui pourrait aider les deux parties à s'améliorer ensemble, à avancer ensemble, plutôt que la concurrence à vie ou à mort, a déclaré Zhao, notant que "la Chine s'oppose fermement aux États-Unis pour utiliser la concurrence comme prétexte. contenir, exclure et réprimer la Chine."


Les remarques de Zhao sont une réponse à Kurt Campbell, le coordinateur américain pour les affaires indo-pacifiques au Conseil de sécurité nationale, qui a déclaré que l'ère de l'engagement avec la Chine était révolue.
Campbell, qui est le tsar asiatique de Biden, a déclaré mercredi que la politique américaine envers la Chine fonctionnera désormais selon un "nouvel ensemble de paramètres stratégiques " et que "le paradigme dominant sera la concurrence ", selon Bloomberg.
Cependant, alors même que Biden a ordonné à la communauté du renseignement américaine de sonder l'origine du COVID-19, une décision qui visait apparemment la Chine, son tsar d'Asie a déclaré la "fin" d'une période d'engagement avec la Chine, les hauts responsables du commerce chinois et américains ont tenu leur premier appel téléphonique depuis que Biden a pris ses fonctions et a frappé une note relativement positive contrairement à la récente rhétorique tendue des États-Unis.
Toutes ces actions récentes des États-Unis ont envoyé un signe : les États-Unis perdent confiance pour gagner la concurrence équitablement, il faut donc qu'ils soient à nouveau méchants, ont déclaré des experts chinois, qui estiment que la communication est nécessaire car le découplage avec la Chine peut ne se réalise pas.

Jeu méchant
Le président américain Joe Biden a déclaré mercredi qu'il avait ordonné à la communauté du renseignement américaine de redoubler d'efforts pour enquêter sur les origines de la pandémie de COVID-19 et de lui faire rapport dans 90 jours. L'annonce intervient après que " un rapport des services de renseignement américains " a mis en avant la théorie de la " fuite de laboratoire " indiquant que " l'origine du COVID-19 provient de l'Institut chinois de virologie de Wuhan" .
"L'ordre de Biden n'a aucun respect pour la science. L'enquête sur l'origine du COVID-19 est une question scientifique qui devrait être menée par des scientifiques sans parti pris politique et sans délai. Il donnait simplement des ordres à ses agences de renseignement pour produire des« preuves ». pour salir la Chine », a déclaré Lü Xiang, un expert en études américaines à l'Académie chinoise des sciences sociales, au Global Times.
Le rapport de renseignement sur la recherche de virus, par essence, sert l'agenda politique et les résultats ne favoriseront pas la Chine. "Sinon, ce devraient être des scientifiques, et non des agents du renseignement, qui devraient faire le travail" , a déclaré jeudi Diao Daming, un expert en études américaines à l'Université Renmin de Chine à Pékin.
Utiliser les agences de renseignement pour "produire les preuves de tout ce qu'ils veulent" pour servir un objectif stratégique est une tradition tristement célèbre des États-Unis de longue date, a déclaré Lü, ajoutant que " tout le monde se souvient des" preuves "fournies par la CIA pour prouver que l'Irak possède des armes destruction massive, et maintenant l'administration Biden pourrait vouloir jouer à nouveau le même mauvais tour "

Les États-Unis ont réalisé que la force de la Chine ne subit aucun impact significatif au milieu de la pandémie COVID-19, et la réputation et l'influence de la Chine s'améliorent même dans certaines régions, en particulier dans le tiers monde, car la Chine est le plus grand fournisseur de vaccins et d'autres matériels médicaux dans le monde alors que les États-Unis n’apportent aucune contribution significative, et les politiciens de Washington ne veulent pas du tout voir cela, ont déclaré des analystes.
La saine concurrence devrait ressembler à ce que les États-Unis fournissent plus de vaccins à davantage de pays, pour mettre fin à la guerre de propagande insignifiante contre la Chine, travailler avec la Chine pour sauver plus de vies et laisser le reste du monde juger quel pays fait le mieux dans la lutte mondiale contre le COVID-19, a déclaré un expert des relations internationales basé à Pékin qui a demandé l'anonymat.
"La bataille du COVID-19 ressemble à la lutte antifasciste de la Seconde Guerre mondiale,celui qui a conduit le monde à gagner le combat est devenu le leader de l'après-guerre. Le moment est venu de voir qui est le plus qualifié pour être ce leader en l'ère post-pandémique » , a-t-il noté.
« L'administration Biden ne rivalisera pas avec la Chine d'une manière saine, car dans la nature, le système capitaliste est égoïste et les capitalistes et les grandes entreprises derrière l'administration Biden ne laisseront pas la Maison Blanche le faire, et les États-Unis n'ont pas confiance pour gagner une telle compétition avec la Chine en raison du manque de capacité à produire une quantité massive de vaccins et de matériel médical » , a-t-il déclaré.
Le soi-disant rapport de recherche de virus sera conclu dans 90 jours et le calendrier chevauchera avec certains événements importants prévus en Chine, tels que le 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, et l'administration Biden l'utilisera probablement pour lancer un projet idéologique offensif contre la Chine , a déclaré Diao.

Les amateurs de jeux à somme nulle
Les responsables et les universitaires chinois ont averti les États-Unis à maintes reprises qu'un jeu à somme nulle est faux, mais les politiciens américains sont simplement obsédés par le jeu à somme nulle, car ils détestent voir que la Chine subit à peine des dommages alors qu'ils ne parviennent pas à guérir l'Amérique, ont déclaré des analystes chinois.
Outre la lutte contre la pandémie, les élites politiques à Washington perdent également confiance dans la reprise économique américaine, car les séries de plans de relance n'ont produit que des effets limités et, à la fin de 2021 ou au début de 2022, l'économie américaine connaîtra de graves problèmes a déclaré Lü.
"Lutter contre la Chine pour sauver les États-Unis n’est pas pertinent, mais les décideurs et les élites de Washington pensent de cette façon : quand j'ai un rhume, vous devriez aussi avoir de la fièvre, et la pneumonie serait guérie" , a noté Lü.
Dans d'autres domaines comme la question de Taiwan, les Jeux olympiques d'hiver de Beijing 2022, les affaires du Xinjiang et de Hong Kong, ou des problèmes de points chauds régionaux comme les turbulences au Myanmar et les transitions électriques à venir cette année dans certains pays d'Asie du Sud-Est comme les Philippines, les États-Unis feront des efforts créer des problèmes pour la Chine, au moins pour ralentir le développement de la Chine, ont déclaré des experts.
"Dans la nature, l'administration Biden joue également le jeu de la confrontation avec la Chine, pas de la concurrence" , a déclaré Lü.

Rester en contact
Bien que l'administration Biden veuille placer la «concurrence» au centre des relations sino-américaines, Washington a toujours le désir de communiquer avec la Chine.
Lors de l'appel téléphonique entre le vice-Premier ministre chinois Liu He et la représentante américaine au commerce Katherine Tai, les deux parties ont eu des "échanges francs, pragmatiques et constructifs dans une attitude d'égalité et de respect mutuel", a déclaré jeudi le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. Pour sa part, le bureau du représentant américain au commerce a également qualifié l'échange de "franc" dans une déclaration.
Alors que les détails des pourparlers restent flous, "le dialogue lui-même est positif", a déclaré jeudi He Weiwen, ancien conseiller économique et commercial des consulats généraux chinois à San Francisco et à New York, au Global Times, ajoutant que les pourparlers se sont principalement concentrés sur des questions de principe plutôt que sur des détails étant donné les énormes différences entre les deux parties sur les questions commerciales.

Cependant, l'appel téléphonique, qui a eu lieu à la demande des États-Unis après des semaines de convocation à une réunion, a souligné la stratégie fondamentale de l'administration Biden consistant à poursuivre à la fois la confrontation et l'engagement avec la Chine, selon He. " Nous devrions voir clairement que la nature de la dureté des États-Unis envers la Chine n'a pas changé et ne changera pas. Nous ne pouvons pas nous faire d'illusion à ce sujet", a-t-il déclaré.
Pourtant, les négociations commerciales ont mis en évidence le rôle du commerce entre les deux pays en tant que stabilisateur des relations bilatérales, malgré d'importantes différences de politique, ont noté les analystes, soulignant la croissance du commerce bilatéral malgré une chute libre des relations bilatérales. Au premier trimestre de 2021, les exportations chinoises vers les États-Unis ont bondi de 62,7% en glissement annuel, tandis que les importations chinoises en provenance des États-Unis ont augmenté de 57,9%, selon les données officielles chinoises. Malgré les différends, les deux pays ont également poursuivi l'accord commercial de phase un.
"La pierre angulaire des relations sino-américaines signifie les activités économiques et commerciales, pas les politiques commerciales des deux pays. Et les activités économiques et commerciales continueront de croître. Cela ne pourrait pas être changé par des politiques qui ne sont pas basées sur des règles économiques" , a-t-il déclaré.
La conversation entre Liu et Tai n'est pas surprenante car les États-Unis ont exprimé leur volonté d'avoir une telle communication, a déclaré Diao, notant que même si les États-Unis veulent utiliser la "concurrence" pour définir les relations bilatérales, les deux parties devront communiquer sur le rôle de concurrence, et explorer les domaines possibles de coopération.

Différentes forces au sein de l'administration Biden se disputent l'influence sur la finalisation de la stratégie sur la Chine alors que le président lui-même ne semble pas encore avoir une idée claire et déterminée, alors peut-être que les remarques de Campbell ne peuvent pas représenter la position finale. D'autres forces qui soutiennent toujours l'engagement avec la Chine pourraient également faire leur part, a noté Diao.


Edité le 28-05-2021 à 14:45:43 par Xuan




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Identification de l'origine du nouveau coronavirus : America First SVP
!

https://francais.cgtn.com/n/BfJEA-BEA-HAA/EBCDEA/index.html?fbclid=IwAR2MSMjmWD-qxR3cJFii2w-EUWAk2OyHdRrwvAlczWJPAvuKAEeozCy39yw

Le président américain Joe Biden a demandé le 26 mai aux services de renseignement américains, de mener des enquêtes pour identifier l'origine du nouveau coronavirus, notamment pour savoir s'il provient de la nature ou d'un laboratoire, et de soumettre un rapport dans les 90 jours. Il a également dit que les États-Unis continueraient à coopérer avec leurs partenaires, et à presser la Chine d'accepter des enquêtes internationales.

L'identification de l'origine d'un virus, une question purement scientifique, pourquoi est-elle dirigée par des services de renseignement ? Les travaux de traçage du virus en Chine ont déjà été menés, pourquoi « presser » davantage ? La tentative de l'administration américaine de politiser la pandémie de COVID-19 n'est plus masquée. Un scénario similaire : l'administration George W. Bush avait obligé ses services de renseignement à rechercher des preuves d'armes de destruction massive en Irak, une enquête basée sur la « présomption de culpabilité ».

Chacun le sait, selon un rapport conjoint sur la traçabilité du nouveau coronavirus, rendu public fin mars par la Chine et l'Organisation mondiale de la Santé, il est « extrêmement improbable » que le virus ait été transmis du laboratoire à l'homme. Pourquoi l'administration Biden remue-t-elle les cendres du passé, et contraint même des professionnels à se joindre à elle ?

D'un côté, basés sur l'erreur d'évaluation de la situation pandémique, certains politiciens américains pensaient que la pandémie toucherait bientôt à sa fin grâce à la vaccination massive. Craignant d'être confrontés à une poursuite en responsabilité, ils répètent donc le même tour de passe-passe, en mettant en avant la théorie dite de la « fuite du laboratoire », avec l'intention de pointer à nouveau du doigt le laboratoire de Wuhan pour trouver un « bouc émissaire ».

D'autre part, cela est également lié au fait que le gouvernement américain considère la Chine comme son « plus grand concurrent ». Aujourd'hui, les deux partis politiques américains rivalisent de montrer une attitude dure envers la Chine afin de gagner des voix. Dans une telle écologie politique perverse, l'administration démocrate a hérité de la pratique de « rejeter la responsabilité sur autrui » de son prédécesseur, et a continué à jouer la carte de l'origine du nouveau coronavirus pour salir et contenir la Chine.

Le dépistage de l'origine du nouveau coronavirus est une tâche globale. Des cas de nouveaux coronavirus ont été découverts dans le monde entier, et il est logique que le dépistage du virus soit effectué dans plusieurs pays et régions. Les États-Unis, en tant que pays où l'épidémie reste la plus grave du monde, devraient coopérer activement à cet égard. Si la partie américaine voulait utiliser l'hypothèse d'une fuite de laboratoire comme piste d'investigation, elle sera incontestablement la première à être incluse dans l'enquête.

Ancien directeur des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, Robert Redfield, a avoué en mars 2020, qu'une part des cas de décès diagnostiqués du grippe saisonnier en septembre 2019, étaient en fait dus à des infections de pneumonie au nouveau coronavirus. Quand exactement apparait le cas zéro du nouveau coronavirus aux États-Unis ? C'est la priorité absolue de la deuxième phase de l'identification mondiale de l'origine du virus.

Par ailleurs, des laboratoires biologiques secrets des États-Unis disséminés dans le pays et à l'étranger sont suspects. Par exemple, le laboratoire biologique de Fort Detrick, dans le Maryland, a été brusquement fermé en juillet 2019. Peu de temps après, au sein d'une communauté résidentielle en Virginie, à une heure de route du laboratoire, a éclaté une épidémie d'une inexplicable « maladie de cigarette électronique » avec des symptômes cliniques très similaires à ceux des patients atteints de pneumonie au nouveau coronavirus. Cette suspicion ne devrait-elle pas être incluse dans la trace globale du virus ?

Quant aux centaines de laboratoires biologiques américains à l'étranger, leur sécurité est encore horrible. Selon le journal américain « USA Today », depuis 2003, des centaines d'incidents d'exposition humaine accidentelle à des micro-organismes mortels ont eu lieu dans des laboratoires américains. Quels sont exactement les risques que ces laboratoires font peser sur la sécurité de la santé publique mondiale ? C'est aussi une question qui devrait être au centre de la prochaine phase de la traçabilité mondiale du virus.


L'identification de l'origine du virus dépend de la science, pas de la politique. Quand les États-Unis inviteront-ils l'OMS à effectuer des recherches en traçabilité des virus sur leur territoire, comme l'a fait la Chine ? Les États-Unis doivent une réponse au monde entier.

(Source : RCI)

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Facebook suspend le compte de Donald Trump pour deux ans

On lit en particulier : "Facebook a annoncé vendredi 4 juin avoir suspendu Donald Trump pour deux ans. Le réseau social a également expliqué que les personnalités politiques seraient désormais sanctionnées comme les autres utilisateurs quand elles enfreignent les règles, notamment en cas de désinformation ."

Sachant ce que signifie l'information pour la clique des Démocrates - comme pour Pompeo et Cie également - la censure est érigée en principe au nom des grands principes.

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On n'est pas loin de la propagande anti juive, dans les arguments anti chine et anti Russie, récités avec des airs de Sainte-n'y-touche par le vieux Biden "Démocrate". Et nous sommes au musée Grévin des faux-semblants.
Nous avons dit que les USA se trouvent dans la situation qui a donné naissance à l'Allemagne nazie, quand les timbres de 500 marks étaient oblitérés deux millions. Cette situation est anticipée : si le dollar n'est plus la monnaie reine le château de cartes s'effondre, et avec lui tout l'échafaudage chancelant de l'occident.
Joe Biden n'a pas besoin de se laisser pousser la moustache ni de tendre le bras pour savoir s'il pleut, la presse kollabo se presse à ses côtés.
La plus grande difficulté consiste à montrer aux anti-fascistes de quel côté se trouve le fascisme.


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La Russie dit que la propagande occidentale est digne de Goebbels…

DANIELLE BLEITRACH 28 JUIN 2020

https://histoireetsociete.com/2020/06/28/fake-news-entrainant-des-menaces-de-mort-la-russie-repond-au-nyt-qui-la-accuse-davoir-paye-les-talibans-pour-assassiner-larmee-americaine/

Fake news entraînant des menaces de mort” : la Russie répond au NYT qui l’a accusée d’avoir payé les talibans pour assassiner l’armée américaine. Les nouvelles bidons en provenance des Etats-Unis prennent des proportions incroyables et la presse française (sans parler des réseaux sociaux) relaient n’importe quoi… Ainsi Ouest France aujourd’hui relaye une information en droite ligne de l’officine de Stève Banon et son copain Guo Wengui, sur le trafic d’organe “halal” que les Chinois organiseraient à partir des musulmans ouighours… comme l’indiquent les officiels russes, le niveau des fausses nouvelles est d’une stupidité incroyable et témoigne de l’état de crédulité des populations occidentales à qui l’on peut faire gober n’importe quoi (note et traduction de Danielle Bleitrach).
Publié:27 juin 2020 10:48 GM

L’article du New York Times a déjà conduit à “des menaces directes contre la vie des employés des ambassades russes à Washington et à Londres” , dénonce la mission diplomatique russe aux Etats-Unis.

L’Ambassade de Russie aux États-Unis a qualifié de “fausses nouvelles” et d’accusations “sans fondement” un article publié ce vendredi par le New York Times suggérant que Moscou offrait des récompenses aux militants liés aux talibans pour le meurtre de soldats de la coalition en Afghanistan, y compris l’armée américaine et britannique.
Selon l’article, qui cite des sources anonymes, US Intelligence a conclu il y a des mois qu’une unité russe avait offert des récompenses secrètes pour des attaques réussies l’année dernière. Le journal souligne que vingt Américains sont morts au combat en Afghanistan en 2019, bien qu’il souligne qu’il n’est pas clair quels meurtres “étaient soupçonnés”.
L’administration Trump réfléchit depuis des mois sur la façon de répondre à cette conclusion du renseignement, bien qu’elle n’ait encore autorisé aucune mesure, indique le New York Times.

“Arrêtez de fabriquer des fausses nouvelles”
En l’absence d’autres raisons de “blâmer les Russes,” le New York Times “est là pour inventer de nouvelles fausses histoires” , a dénoncé l’ambassade de Russie à Washington via son compte Twitter, notant que les auteurs de la publication “manifestement” manquent d’informations sur la coopération entre la Russie et les États-Unis dans le processus de paix en Afghanistan.
Parallèlement, les accusations du journal “ont déjà conduit à des menaces directes contre la vie des employés des ambassades de Russie à Washington et à Londres ”, prévient la mission diplomatique, qui demande au journal “d’arrêter de fabriquer des fausses nouvelles qui menacent de mort” et requiert les autorités américaines compétentes “ à prendre des mesures efficaces pour assurer le respect de leurs obligations internationales en vertu de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques.”

Pour sa part, Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, a nié que les insurgés avaient “ une telle relation avec une agence de renseignement ” et a qualifié l’article de tentative de diffamation.

Ce type d’accords avec l’agence de renseignement russe n’a aucun fondement “, a déclaré le porte-parole, affirmant que les meurtres perpétrés par les talibans “ se sont poursuivis les années précédentes” et ont été menés avec leurs propres ressources, tandis qu’après l’accord avec les États-Unis, la vie des soldats américains est en sécurité, car ils ne les attaquent pas.

Les USA ont impliqué les méthodes du Troisième Reich contre la Russie

Le ministère russe des Affaires étrangères s’exprime à propos d’un article du New York Times sur une fake new des renseignements américains accusant la Russie d’avoir “secrètement offert aux talibans une récompense pour le meurtre de troupes américaines en Afghanistan” . Après la publication des documents, des menaces anonymes ont commencé à arriver contre des diplomates russes à Washington et à Londres. Pourquoi le renseignement américain avait-il besoin d’une telle “histoire”?

Samedi, le ministère russe des Affaires étrangères a réagi à un article du journal américain New York Times (NYT) selon lequel la Russie aurait “secrètement offert des récompenses aux militants afghans ” du mouvement taliban (interdit en Fédération de Russie) pour le meurtre de troupes américaines et britanniques. Sur la place Smolenskaya, l’article a été désigné comme le dernier faux de la communauté du renseignement américain.
«Cette farce stupide illustre clairement les faibles capacités intellectuelles des propagandistes de l’intelligence américaine, qui, au lieu d’inventer quelque chose de plus fiable, doivent trouver de telles absurdités. Cependant, que peut-on attendre d’autre du renseignement, qui a lamentablement échoué avec la guerre de 20 ans en Afghanistan » , a noté le ministère.

Le ministère des Affaires étrangères a souligné l’implication des services de renseignement américains dans le trafic de drogue en Afghanistan et le paiement aux militants “ pour le passage des caravanes de transport, les pots-de-vin des contrats pour la mise en œuvre de divers projets payés par les contribuables américains ”. Comme cela a été suggéré par le département, de telles actions peuvent être liées au fait que les services de renseignement américains “ n’aiment pas que nos diplomates et nous-mêmes contribuent conjointement au lancement des pourparlers de paix entre Kaboul et les talibans”. “Leurs sentiments sont compréhensibles – ils ne veulent pas perdre les sources de revenus” “mentionnées ci-dessus” , a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Un article du New York Times, citant certaines sources du renseignement américain, a déclaré que les Taliban auraient reçu une récompense à “l’unité russe”, qui signifie “ tentative de meurtre et autres opérations secrètes en Europe, dont le but était de déstabiliser l’Occident” . L’attaque “ aurait dû être pratiquée contre des militaires de la coalition internationale en Afghanistan, y compris des représentants des États-Unis et de la Grande-Bretagne ”. Ainsi, Moscou aurait cherché à entraver les négociations sur un cessez-le-feu entre les États-Unis et les talibans. Des informations à ce sujet ont été découvertes en mars lors des interrogatoires des talibans et d’autres militants afghans, a indiqué le journal.

En 2019, 20 soldats américains sont morts en Afghanistan. Mais les sources du journal ne savent pas lequel d’entre eux a été tué sur contrat. Selon le NYT, la Maison Blanche exige depuis plusieurs mois une «réponse» officielle à Moscou. Le président américain Donald Trump et le Conseil de sécurité nationale sont au courant. Washington envisage des options allant de l’envoi de plaintes par la voie diplomatique à l’introduction de nouvelles sanctions.

Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré que le Kremlin n’était pas au courant des allégations américaines. “ Si quelqu’un les présente, nous répondrons” , a promis Peskov aux journalistes américains.

Après la publication de l’article, des diplomates russes aux États-Unis et en Grande-Bretagne ont commencé à recevoir des menaces. Cela a été rapporté par l’ambassade de Russie à Washington.
La communauté d’experts s’accorde sur le fait que les États-Unis déclenchent une nouvelle guerre de l’information contre la Russie. Le docteur en sciences militaires Konstantin Sivkov a qualifié les accusations contre la Russie de non-sens.
«Si nous voulions évincer les Américains en armant les talibans, nous fournirions des armes aux militants afghans. De plus, il serait impossible d’identifier exactement quelles sont ces armes et d’où elle proviennent.
une telle publication est un travail stupide, conçu pour les cerveaux primitifs du profane américain. Son objectif est très simple: représenter la Russie comme le principal ennemi des États-Unis et, sur cette base, consolider la nation américaine en ruine. “


– Sivkov a expliqué au journal VZGLIAD.

«Dans la société américaine, il y a d’énormes segments de la population sans instruction qui croient tout ce qu’on leur raconte. Dans ce cas, le calcul est fait pour mobiliser les couches inférieures de la population contre Trump » , estime l’expert.

Professeur agrégé, Département de science politique et de sociologie, Université russe d’économie Plekhanova, membre du conseil d’experts des «Officiers de Russie» Alexander Perendzhiev, est certain que les États-Unis ont commencé à utiliser les talibans contre la Russie, comme c’était le cas contre l’URSS, ce qui, par exemple, est clairement montré dans le film «Rambo 3». La vénalité des talibans est connue et on sait qu’après l’invasion du pays par la coalition internationale, ils n’ont pas touché le contingent italien, qui leur a versé de l’argent. En conséquence, il semblait que ces régions du pays étaient sûres. Mais les Français qui ont remplacé les Italiens, qui ont refusé de payer les talibans, ont commencé à subir des pertes.

Les liens étroits que les États-Unis entretiennent de longue date avec les talibans sont attestés par l’augmentation du flux de drogues en provenance d’Afghanistan. « Avant l’invasion américaine de l’Afghanistan, le pavot poussait dans environ 40% des territoires agricoles du pays. Alors que depuis que l’armée américaine est là, ce chiffre est passé à 80%. Les Américains ont aidé les talibans à prendre le contrôle du trafic de drogue » , explique Perendzhiev.

Cependant, les tentatives de partager cette entreprise rentable avec les talibans a entraîné des frictions et des conflits, et des explosions à Kaboul. Néanmoins, en février à Doha, les États-Unis ont signé un accord de paix avec les talibans. « Tous ces faits indiquent que les États-Unis et les talibans sont des vases communicants. En même temps, rien ne prouve que la Russie soit en quelque sorte liée aux talibans » , souligne l’expert.

Perendzhiev est convaincu que l’article du New York Times qui poursuit dans l’hystérie anti-russe et est le signe d’un conflit entre les Américains et les Taliban sur la distribution des revenus du trafic de drogue.

« Il s’agit d’une tentative de faire semblant de ne pas avoir de contact avec les talibans. Mais les États-Unis essaient de faire cela non seulement en agissant pour leur compte, mais en utilisant la Russie. Cela indique une crise de la politique américaine au Moyen-Orient et en Asie centrale, où les États-Unis échouent. De toute évidence, cela prépare le terrain pour les prochaines sanctions contre la Russie et crée une occasion pour une éventuelle rupture des négociations sur la prolongation de START-3 » , est certain Alexander Perendzhiev.
Igor Korotchenko, rédacteur en chef du magazine National Defence, convient que les États-Unis peuvent utiliser de telles accusations contre la Russie pour perturber les négociations sur START-3 et introduire des sanctions encore plus sévères.

« Il s’agit d’une provocation par l’information planifiée dans l’esprit du temps du Troisième Reich, entièrement développée par les médias américains selon la recette de Goebbels.
Son objectif et sa tâche sont de détourner l’attention de la désobéissance de masse, des émeutes et des pillages en cours aux États-Unis
», a expliqué Korotchenko au journal VZGLYAD.
Selon l’expert, les tentatives d’accuser la Russie d’avoir provoqué une rébellion de la population noire seraient vouées à l’échec, alors les États-Unis ont décidé de “nous accuser d’avoir ordonné le meurtre de l’armée américaine en payant les talibans” .


Edité le 13-06-2021 à 00:01:12 par Xuan




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Le G7 2021, désespérément en quête de pertinence

PAR ADMIN · PUBLIÉ 12 JUIN 2021 · MIS À JOUR 12 JUIN 2021
http://www.entelekheia.fr/2021/06/12/le-g7-2021-desesperement-en-quete-de-pertinence/

Le G7, ouvert hier en grande pompe, ne représente plus qu’un collectif de pays vieillissants, paralysés par un système obsolète (son propre fonctionnement interdisant toute réforme salvatrice à cause de son incapacité structurelle à réguler les entreprises les plus puissantes, devenues de véritables forteresses hors-la-loi) et qui se retrouvent, en conséquence, irrémédiablement à la traîne de la marche du monde.

Par Pepe Escobar
Paru sur Asia Times sous le titre G7: Desperately Seeking Relevancy

Le G7 en Cornouailles pourrait au premier abord être considéré comme une rencontre saisissante entre « L’Amérique est de retour » et la « Grande-Bretagne globale ».

La situation générale est toutefois beaucoup plus délicate. Trois sommets consécutifs – le G7, celui de l’OTAN et le sommet EU-US – ouvriront la voie à une rencontre à haute tension très attendue : le sommet Poutine-Biden à Genève – qui ne sera certainement pas un « reset ».

Les intérêts dominants cachés derrière l’hologramme qui porte le nom de « Joe Biden » ont un programme mondial clair : embrigader les démocraties industrialisées – en particulier celles d’Europe – et les maintenir sur le pied de guerre contre ces menaces « autoritaires » pour la sécurité nationale des États-Unis, la Russie et la Chine « malfaisantes ».

C’est comme un retour à l’époque oh, si stable de la guerre froide des années 1970, avec James Bond combattant des démons étrangers et Deep Purple subvertissant le communisme. Eh bien, les temps changent. La Chine est tout à fait consciente qu’aujourd’hui, le Sud mondial « représente près des deux tiers de l’économie mondiale, contre un tiers pour l’Occident : dans les années 1970, c’était exactement le contraire » .

Pour le Sud global – c’est-à-dire l’écrasante majorité de la planète – le G7 n’est pas vraiment pertinent. Ce qui compte, c’est le G20.

La Chine, superpuissance économique montante, est issue du Sud et est un pays leader au sein du G20. Et quels que soient leurs problèmes internes, les acteurs européens du G7 – l’Allemagne, la France et l’Italie – ne peuvent pas se permettre de contrarier Pékin sur le plan économique, commercial et des investissements.

Un G7 refondu en croisade sinophobe ne trouvera pas preneur. Le Japon et les invités spéciaux en Cornouailles : la Corée du Sud, puissance technologique, ainsi que l’Inde et l’Afrique du Sud (toutes deux membres des BRICS), se sont vus offrir la carotte d’une éventuelle adhésion élargie.

L’offensive de Washington en matière de relations publiques se résume à se vendre comme le primus inter pares de l’Occident, en tant que leader mondial revitalisé. La raison pour laquelle le Sud n’y croit pas est illustrée par ce qui s’est passé au cours des huit dernières années. Le G7 – et en particulier les Américains – n’ont tout simplement pas pu répondre à la stratégie de commerce et de développement pan-eurasienne de grande envergure de la Chine, l’initiative « Belt and Road » (BRI).

La « stratégie » américaine jusqu’à présent – la diabolisation 24/7 de la BRI en tant que « piège de la dette » et machine de « travail forcé » – n’a pas marché. Aujourd’hui, trop tard, arrive la mise en place d’un plan du G7 impliquant des « partenaires » tels que l’Inde, pour « soutenir », du moins en théorie, de vagues « projets de haute qualité » dans le Sud, notamment l’ « initiative Clean Green », axée sur le développement durable et la transition écologique, qui sera discutée lors des sommets du G7 et de l’UE.

Comparée à la BRI, l’initiative « Clean Green » peut difficilement être qualifiée de stratégie géopolitique et géo-économique cohérente. La BRI a été approuvée et soutenue par plus de 150 États-nations et organismes internationaux, dont plus de la moitié des 27 membres de l’UE.

Les faits sur le terrain disent la vérité. La Chine et l’ASEAN sont sur le point de conclure un accord de « partenariat stratégique global ». Les échanges entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), également connus sous le nom de groupe 17+1, qui comprend 12 nations de l’UE, continuent de se développer. La route de la soie numérique, la route de la soie de la santé et la route de la soie polaire continuent de progresser.

Ce qui reste sont des grommellements occidentaux à propos de vagues investissements dans la technologie numérique – peut-être financés par la Banque européenne d’investissement, dont le siège est au Luxembourg – pour couper « l’avancée autoritaire » de la Chine dans le Sud mondial.

Le sommet UE-US pourrait lancer un « Conseil du commerce et de la technologie » pour coordonner les politiques relatives à la 5G, aux semi-conducteurs, aux chaînes d’approvisionnement, aux contrôles des exportations et aux règles et normes technologiques. Un petit rappel : l’UE et les États-Unis ne maîtrisent tout simplement pas la complexité de cet environnement. Ils ont grandement besoin de la Corée du Sud, de Taïwan et du Japon.

Une minute, Monsieur le percepteur

Pour être honnête, le G7 a peut-être rendu un service public au monde entier lorsque ses ministres des finances ont conclu un accord prétendument « historique », samedi dernier à Londres, sur un impôt mondial minimal de 15 % pour les sociétés multinationales.

Le triomphalisme était de mise – avec moult louanges extasiées sur la « justice » et la « solidarité fiscale », combinées à de très mauvaises nouvelles pour les différents paradis fiscaux.

En fait, c’est un tout petit peu plus compliqué.

Cette taxe fait l’objet de discussions au plus haut niveau de l’OCDE à Paris depuis plus de dix ans maintenant, notamment parce que les États-nations perdent au moins 427 milliards de dollars par an en raison de l’évasion fiscale des multinationales et autres multimilliardaires. En ce qui concerne le scénario européen, cela ne tient même pas compte des pertes de TVA dues à la fraude – ce que pratique allègrement Amazon, entre autres.

Il n’est donc pas étonnant que les ministres des finances du G7 aient eu Amazon, la compagnie qui vaut 1 600 milliards de dollars, dans leur ligne de mire. La division « Cloud » d’Amazon doit être traitée comme une entité distincte. Si la taxe mondiale de 15 % est ratifiée, le groupe méga-tech devra payer plus d’impôts sur les sociétés dans certains de ses plus grands marchés européens – Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni.

Alors oui, il s’agit surtout de Big Tech – des experts en fraude profitant de paradis fiscaux situés à l’intérieur même de l’Europe, comme l’Irlande et le Luxembourg. La manière dont l’UE a été construite a permis à la concurrence fiscale entre les États-nations de virer à la gangrène. En discuter ouvertement à Bruxelles reste un tabou virtuel. Dans la liste officielle des paradis fiscaux de l’UE, on ne trouve pas le Luxembourg, les Pays-Bas ou Malte.


  • Tout ceci ne serait-il donc qu’une opération de com’ ? C’est possible. Le problème majeur est qu’au Conseil européen – où les gouvernements des États membres de l’UE discutent de leurs problèmes – on a traîné les pieds pendant longtemps et, en quelque sorte, délégué l’ensemble du dossier à l’OCDE.

    En l’état actuel des choses, les détails de la taxe de 15 % sont encore vagues, alors même que le gouvernement américain pourrait en récolter les plus grands bénéfices, étant donné que ses multinationales ont transféré des sommes massives à travers toute la planète pour éviter l’impôt américain sur les sociétés. Sans compter que personne ne sait quand et comment ou même si l’accord sera accepté et mis en œuvre au niveau mondial : ce sera une tâche herculéenne. Au moins, il sera à nouveau discuté, lors du G20 à Venise en juillet.

    Ce que veut l’Allemagne

    Sans l’Allemagne, il n’y aurait pas eu d’avancée réelle sur l’accord d’investissement UE-Chine à la fin de l’année dernière. Avec la nouvelle administration américaine, l’accord est à nouveau au point mort. La chancelière sortante, Mme Merkel, est opposée au découplage économique entre la Chine et l’UE, tout comme les industriels allemands. Il sera très intéressant de suivre cette intrigue secondaire au G7.

    En résumé : L’Allemagne veut continuer à se développer en tant que puissance commerciale mondiale en utilisant son importante base industrielle, tandis que les Anglo-Saxons ont complètement abandonné leur base industrielle pour adopter une financiarisation non productive. Et la Chine, pour sa part, veut commercer avec la planète entière. Devinez qui est hors-jeu.

    Si l’on considère le G7 comme un rassemblement de facto de l’hégémon américain avec ses hyènes, ses chacals et ses chihuahuas, il sera également très intéressant d’en observer la sémantique. Quel degré de « menace existentielle » sera attribué à Pékin – notamment parce que, pour les intérêts qui se cachent derrière l’hologramme « Biden », la véritable priorité est l’Indo-Pacifique ?

    Ces intérêts n’ont que faire d’une UE aspirant à plus d’autonomie stratégique. Washington annonce toujours ses diktats sans même prendre la peine de consulter préalablement Bruxelles.

    Voilà donc en quoi consistera ce triplet de sommets – G7, OTAN et UE-US : un hégémon qui fera tout pour contenir/éloigner l’émergence d’une puissance montante en enrôlant ses satrapes pour « combattre » et préserver ainsi « l’ordre international fondé sur des règles » qu’il a conçu il y a plus de sept décennies.

    L’histoire nous dit que cela ne marchera pas. Deux exemples : les empires britannique et français n’ont pas pu arrêter la montée des États-Unis au 19e siècle ; et l’axe anglo-américain n’a arrêté la montée simultanée de l’Allemagne et du Japon qu’au prix de deux guerres mondiales, avec l’empire britannique aujourd’hui détruit et l’Allemagne redevenue la première puissance en Europe.

    La réunion de « L’Amérique est de retour » et de la « Grande-Bretagne globale » en Cornouailles doit donc être considérée comme une simple note de bas de page de l’histoire.

    Traduction et note d’introduction Corinne Autey-Roussel



  • Note de la traduction :
    Voici la liste établie par Forbes en 2010 des principaux paradis fiscaux (prise sur le site Paradis Fiscaux 2.0). Notons ceux qui sont situés aux USA ou en Europe, ou encore qui sont des territoires d’outre-mer britanniques (8 sur 10, sans même compter la colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997 Hong Kong) :

    1 U.S.A (Delaware),
    2 Luxembourg,
    3 La Suisse,
    4 Les Îles Caïman (territoire britannique),
    5 Royaume-Uni (City de Londres),
    6 Irlande,
    7 Les Bermudes (territoire britannique),
    8 Singapour,
    9 Belgique,
    10 et Hong Kong (ancien territoire britannique).

    Et la liste établie par l’UE, avec un tour de passe-passe saisissant : tous les paradis fiscaux de premier plan ont disparu. Et hop !

    1 Anguilla
    2 Bahamas
    3 Fidji
    4 Guam
    5 Îles Caïman (ajouté en Février 2020)
    6 Iles Vierges américaines
    7 Iles Vierges britanniques
    8 Oman
    9 Palaos
    10 Panama
    11 Samoa américaines
    12 Samoa
    13 Seychelles
    14 Trinité-et-Tobago
    15 Vanuatu
    Comment veut-on que l’UE lutte contre l’évasion et la fraude fiscale des multinationales alors qu’elle tente de cacher l’existence de ses paradis fiscaux-maison ?


    Edité le 13-06-2021 à 22:29:19 par Xuan




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       Posté le 14-06-2021 à 18:14:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Biden vaut enchaîner l'UE à ses visées bellicistes :


    Otan: Biden qualifie d' "obligation sacrée" l'Article 5 prévoyant de défendre un allié attaqué

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    Visage aimable ou loup guerrier ?


    Récemment Xi Jinping a mis l'accent sur la faiblesse du discours international de la Chine, par rapport au concert sans fausse note de l'occident, calé sur la baguette de Washington.

    Il a appelé à donner un visage plus aimable de la Chine, et certains milieux nationalistes libéraux chinois se sont même élevés contre les "loups guerriers" qui isolaient la Chine.

    Et en effet certains politiciens européens - du second monde donc - s'étaient plaint des wolfs warriors , Le Drian le premier mais il faut dire qu'il s'en était donné la peine et présenté son cul à cet effet.
    Mais bien que membres du second monde et dominés par les USA des pays européens comme la France se sont conduits comme des larbins de l'hégémonisme, développant un syndrome de Stockholm particulièrement aigu, et ont crié encore plus fort que leurs maîtres.
    Une petite mise au point de l'ambassadeur Lu Shaye, pour remettre les pendules à l'heure.



    «Je suis très honoré d’être qualifié de “loup combattant” parce qu’il y a tant de hyènes folles qui attaquent la Chine» ( Lu Shaye)

    Aymerich Michel 20 Juin 2021



    Les phrases surlignées en gras le sont par moi.

    Par Michel Aymerich

    L'ambassadeur de Chine à Paris, Lu Shaye, a accordé dernièrement une interview à un organe de la presse bourgeoise française, L'Opinion . Je partage plus bas cette excellente interview et salue à l'occasion -une fois n'est pas coutume- la retenue du journaliste.

    A cette occasion, entre autres réponses toutes délicieusement pertinentes, l’ambassadeur a eu des mots qui ne peuvent que plaire aux internationalistes que sont et se doivent de l'être les communistes de France vis à vis du Parti communiste chinois dirigeant la République populaire de Chine : «Nous sommes dans une situation où ce sont les agresseurs qui accusent les victimes d’être agressives . Parce que la Chine n’a jamais eu un rôle de provocatrice. Ce que nous faisons, c’est de nous défendre . Nous sommes sur la défensive. Défendre les intérêts, l’image et la dignité de la Chine parce qu’elle a été sous les feux des critiques pendant toute l’année. Pourquoi n’aurions-nous pas le droit de riposter ? En nous refusant ce droit, cela illustre l a condescendance, l’arrogance et l’égocentrisme du monde occidental parce qu’il a l’habitude d’attaquer ou d’accuser impunément les autres. Cette fois-ci, la Chine a riposté et il se sent agressé.

    «Je suis très honoré d’être qualifié de “loup combattant” parce qu’il y a tant de hyènes folles qui attaquent la Chine»


    «Vous considérez cela comme une forme d’injustice ?

    «Oui. Comme à l’accoutumée, il voudrait museler la Chine, museler les diplomates chinois.
    «L’expression « loup combattant » a un sens positif en Chine parce que c’est un soldat courageux qui défend la patrie [1]. Je suis très honoré d’être qualifié de «loup combattant » parce qu’il y a tant de hyènes folles qui attaquent la Chine. Nous sommes les soldats qui défendons la Chine contre ces hyènes folles. »


    Voilà qui n’a pas l’heur de plaire à l’imMonde [2] :
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/17/l-ambassadeur-de-chine-en-france-et-la-guerre-de-l-opinion-publique_6084555_3210.html

    Remarquons que parmi les deux journalistes de cet organe informel (il n’est pas l’unique…) du régime français, il y a Nathalie Guibert. Cette journaliste qui n’avait rien moins que désinformé les lecteurs en produisant la fable de l’invention par la chaîne de télévision chinoise CGTN d’une journaliste française bel et bien existante [3], laquelle dérangeait le sombre calendrier atlantiste par ses témoignages sur la réalité de la situation dans la province chinoise du Xinjiang [4].


    Les individualités douées d'une personnalité critique saisiront le message sans qu'il soit besoin de l'expliciter outre mesure. Les autres ne sont que de la chair à canons idéologiques...

    Déjà au mois de mars [5], n'en déplaise à celles et ceux animés d'une culture impériale [6] (reflet de l'idéologie organique aux régimes du capitalisme-impérialiste...), l'ambassade avait annoncé :

    Il y a des gens qui souhaitent voir la diplomatie chinoise devenir une diplomatie d’« agneaux », qui encaisse les attaques sans broncher. Cette époque est bel et bien révolue !

    https://twitter.com/AmbassadeChine/status/1373905786146000899?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1373905786146000899%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fa-contre-air-du-temps.over-blog.com%2F2021%2F06%2Fje-suis-tres-honore-d-etre-qualifie-de-loup-combattant-parce-qu-il-y-a-tant-de-hyenes-folles-qui-attaquent-la-chine-lu-shaye.html

    ___________________


    NOTES :

    [1] Mao avait expliqué comment patriotisme et internationalisme sont reliés entre eux :

    « XVIII. LE PATRIOTISME ET L'INTERNATIONALISME
    Le communiste, qui est internationaliste, peut-il être en même temps patriote?
    Nous pensons que non seulement il le peut, mais le doit.
    Ce sont les conditions historiques qui déterminent le contenu concret du patriotisme.
    Il y a notre patriotisme à nous, et il y a le «patriotisme» des agresseurs japonais et celui de Hitler, auxquels les communistes doivent s'opposer résolument.
    Les communistes japonais et allemands sont pour la défaite de leur propre pays dans la guerre.
    Il est dans l'intérêt de leurs peuples de contribuer par tous les moyens à la défaite des agresseurs japonais et à celle de Hitler, et plus cette défaite sera complète, mieux cela vaudra. . .
    Car les guerres entreprises par les agresseurs japonais et par Hitler sont aussi funestes pour les peuples du Japon et de l'Allemagne que pour les peuples du monde. Il en va autrement de la Chine, qui est victime de l'agression.
    C'est pourquoi les communistes chinois doivent unir le patriotisme à l'internationalisme.
    Nous sommes à la fois des internationalistes et des patriotes, et notre mot d'ordre est de combattre l'envahisseur pour défendre la patrie.
    Pour nous, le défaitisme est un crime, et la lutte pour la victoire dans la Guerre de Résistance est un devoir auquel nous ne pouvons nous soustraire.
    Car seul le combat pour la défense de la patrie permet de vaincre les agresseurs et de libérer la nation.
    Et cette libération seule rend possible l'émancipation du prolétariat et de tout le peuple laborieux.
    La victoire de la Chine sur ses agresseurs impérialistes aidera les peuples des autres pays.
    Dans la guerre de libération nationale, le patriotisme est donc une application de l'internationalisme.» http://classiques.chez-alice.fr/mao/PLR4.html
    [2] https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/17/l-ambassadeur-de-chine-en-france-et-la-guerre-de-l-opinion-publique_6084555_3210.html?fbclid=IwAR0kdeYVnUx-zSYZ8LTufH7-iP5G1xWpNtK0-N7fa-3EKsNiEnEk57Far2Y
    [3] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2021/04/laurene-beaumond-existe-n-en-deplaise-aux-piteuses-accusations-anti-chine-du-journal-le-monde-et-d-antoine-bondaz.html
    [4] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2021/04/mon-xinjiang-halte-a-la-tyrannie-des-fake-news.html
    [5] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2021/03/l-epoque-ou-la-diplomatie-chinoise-etait-contrainte-de-faire-profil-bas-est-revolue.html
    [6] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2020/04/les-blancs-veulent-ils-encore-buter-les-jaunes.html

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       Posté le 22-06-2021 à 16:27:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Sanders s'est rangé dans le camp de l'impérialisme.


    Une intéressante analyse de Global Times sur les positions de Sanders à propos de la Chine. D'une part il s'oppose au conflit, mais d'autre part il ne veut pas renoncer à l'hégémonisme, ne s'oppose pas au bashing antichinois, et il souhaite une Chine libéralisée.
    On notera sa critique des relations commerciales avec la Chine qui "a permis aux entreprises américaines de quitter le pays, entraînant la perte d'un grand nombre d'emplois dans le pays" . En fait ce sont les entreprises US qui ont préféré s'exiler, mais il ne le leur reproche pas, il fait le reproche aux relations commerciales, et sa position confine celle de Trump sur ce point.



    La prescription de Sanders pour les malheurs américains est-elle meilleure que celle des faucons de Washington ?

    Par Yu Ning
    Publié: 21 juin 2021 22:28

    https://www.globaltimes.cn/page/202106/1226737.shtml

    Dans cette image fixe vidéo de la campagne présidentielle de Bernie Sanders, Sanders annonce la suspension de sa campagne présidentielle mercredi, depuis Burlington, Vermont. Photo : AFP



    Dans un article d'opinion pour la revue Foreign Affairs intitulé "Washington's Dangerous New Consensus on China" jeudi, le sénateur américain Bernie Sanders s'est prononcé contre un chœur "dangereux" qui pousse à une nouvelle guerre froide avec la Chine. Il a déclaré qu'il était "affligeant et dangereux" qu' "un consensus à croissance rapide émerge à Washington qui considère la relation américano-chinoise comme une lutte économique et militaire à somme nulle" .

    Sanders pense que par rapport à l'organisation de la politique étrangère américaine autour d'une " confrontation mondiale à somme nulle avec la Chine ", il existe une meilleure voie à suivre. Il a suggéré que les États-Unis se rendent plus compétitifs avec la Chine en revitalisant la démocratie américaine, en restaurant la confiance des gens dans le gouvernement en répondant aux besoins longtemps négligés des familles de travailleurs, en créant des millions d'emplois bien rémunérés, en reconstruisant les infrastructures américaines en ruine et en luttant contre le changement climatique. Il a également appelé à une coopération avec la Chine dans des domaines tels que le changement climatique, les pandémies et la prolifération nucléaire.

    Sanders considère les contradictions internes des États-Unis à travers le prisme des relations sino-américaines et du point de vue du rétablissement du leadership mondial des États-Unis. Alors que les États-Unis sont en proie à divers maux sociaux, notamment l'affaiblissement de la démocratie, l'élargissement des écarts de richesse et une crise croissante du chômage, il pense que les États-Unis devraient se concentrer davantage sur les défis nationaux plutôt que sur la Chine.

    Les élites politiques américaines actuelles sont coincées dans une mentalité de guerre froide lorsqu'elles traitent avec la Chine, mais Sanders pense qu'elles ont prescrit à Washington le mauvais médicament pour gérer les relations avec la Chine. "Sanders propose une prescription qui, selon lui, est moins dangereuse et pourrait aider à résoudre les problèmes intérieurs des États-Unis ", a déclaré au Global Times Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine.

    Sanders a raison de dire que les États-Unis ne devraient pas s'engager dans une " confrontation mondiale à somme nulle avec la Chine" . Mais dans son article, Sanders écrit également que les Américains devraient s'opposer aux prétendus vols de propriété intellectuelle et aux violations des droits de l'homme de la Chine, et a appelé à s'inquiéter des " ambitions mondiales agressives de la Chine" . Ce n'est pas une dérogation au nouveau consensus sur la Chine formé à Washington auquel il s'oppose.

    Zhang Tengjun, chercheur adjoint à l'Institut chinois d'études internationales, a déclaré qu'accuser la Chine de violer les droits de l'homme est devenu un politiquement correct aux États-Unis, et bien que Sanders soutienne le renforcement de la coopération avec la Chine dans certains domaines, il ne contestera pas le politiquement correct et doit répondre aux voix dominantes envers la Chine.

    Sanders a également fait valoir que la décision d'accorder à la Chine le statut de " relations commerciales normales permanentes" il y a plus de 20 ans, à laquelle il s'était opposé à l'époque, était désastreuse. Selon lui, cela n'a pas conduit à la libéralisation économique de la Chine mais a permis aux entreprises américaines de quitter le pays, entraînant la perte d'un grand nombre d'emplois dans le pays. Cependant, il néglige le fait que les États-Unis dans leur ensemble ont également énormément bénéficié de la normalisation des relations commerciales avec la Chine. Ce qui a mal tourné, c'est le système américain de distribution de la richesse, en vertu duquel les bénéfices que les grandes entreprises américaines tirent du marché chinois ne sont pas équitablement partagés avec le public américain.

    Les États-Unis sont maintenant confrontés à de nombreux défis intérieurs épineux. Des incidents tels que les émeutes du 6 janvier à Capitol Hill ont suggéré qu'il existe un profond mécontentement fermentant au sein de la société américaine. Le pays a besoin d'une réforme en profondeur pour résoudre la crise intérieure. Les États-Unis peuvent-ils rassembler leurs forces et se ressaisir ?
    Cependant, au lieu de réfléchir à la manière de s'attaquer aux maux de tête nationaux, les politiciens et les élites politiques américains sont plus enclins à faire de pays comme la Chine et la Russie des ennemis et à préconiser une approche conflictuelle.
    On ne sait pas comment des politiciens tels que Sanders peuvent aider à corriger la politique imprudente des États-Unis en Chine.

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       Posté le 30-06-2021 à 23:25:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Le plan de relance de Biden est compromis


    https://www.globaltimes.cn/page/202106/1227478.shtml
    En s'accrochant fermement à l'industrialisation, la Chine gagnera la compétition avec les États-Unis

    Par Ding Gang 30 juin 2021
    Les valeurs des cinq premières entreprises américaines - Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft et Facebook - ont augmenté de 1 280 milliards de dollars depuis le début de l'année. Les analystes pensent que l'année 2021 sera probablement la même que l'année dernière - une autre année de carnaval des géants américains de la haute technologie.
    Mais derrière ce carnaval se cache l'approfondissement de la virtualisation de l'économie américaine. Cela rendra encore plus lointain l'objectif de l'administration Biden de stimuler les infrastructures américaines et de relancer son secteur manufacturier.
    Cela n'a rien à voir avec l'argent. Il s'agit de savoir si la structure économique américaine peut soutenir les opérations d'un "grand empire".
    La désindustrialisation ne signifie pas une diminution substantielle de la proportion de l'industrie manufacturière dans le PIB américain. Elle signifie que les variétés industrielles et les emplois correspondants disparaissent. En fait, le volume de la production manufacturière américaine est encore important, mais d'une manière générale, l'investissement américain dans l'économie réelle est en déclin, avec de nombreuses usines fermées, des emplois perdus définitivement et des opportunités d'emploi transférées à l'étranger.
    La désindustrialisation des États-Unis est en marche depuis longtemps. La proportion de la population active dans le secteur manufacturier a atteint un pic de 28 % en 1965, mais en 1994, ce chiffre était tombé à 16 %.
    Au cours de la décennie 2000-2010, les États-Unis ont perdu 36 % des possibilités d'emploi dans le secteur manufacturier. Après cette période, les opportunités d'emploi ont un peu augmenté, mais la pandémie de COVID-19 en 2020 a fait revenir le taux d'emploi aux niveaux de 2010. Avec l'atténuation de la pandémie, l'emploi a commencé à reprendre, mais la plupart des emplois sont liés au secteur des services.
    La désindustrialisation a eu un effet destructeur direct sur l'économie nationale et sur des communautés entières. En l'absence d'autres opportunités économiques, elle a entraîné le déclin de la classe moyenne et a engendré la pauvreté. La désindustrialisation à long terme a entraîné la perte de travailleurs qualifiés dans le secteur manufacturier.
    En conséquence, les bases autrefois glorieuses de la région manufacturière de Five Lakes sont devenues des ceintures de rouille désolées. La fermeture d'une usine signifie toujours la chute d'une ville.
    Pendant ce temps, de plus en plus de familles de la classe moyenne ne permettront pas à leurs enfants de travailler dans des secteurs ouvriers ou d'étudier des sujets liés à la fabrication. Les enfants de nombreux Chinois aux États-Unis que je connais ont choisi la finance, les technologies de l'information et les biotechnologies. Cela a fini par entraîner des changements dans l'enseignement supérieur américain.
    L'un des principaux effets de la désindustrialisation est que les travailleurs peu qualifiés ont désormais moins de possibilités d'améliorer leurs capacités techniques, car le secteur s'est rétréci. Le résultat social de cette situation a été la diminution des revenus de la classe moyenne et de la classe moyenne inférieure.
    Le développement des pays modernes s'accompagne toujours d'une industrialisation, et leur déclin commence souvent par une désindustrialisation. Avoir une monnaie de réserve est un avantage des empires. Cependant, le recul de l'industrialisation dû au statut croissant de monnaie de réserve déstabilise les fondements des empires. Le Royaume-Uni est un exemple typique de ce processus.
    Alex Hochuli, un universitaire brésilien, a publié un article intitulé "The Brazilianization of the World" dans l'American Affairs Journal en mai. Il écrit : "En Occident, de moins en moins de travailleurs sont impliqués dans une activité économique qui produit une nouvelle valeur. Cette crise de la société du travail, ou de la modernisation par le travail formalisé, a commencé dans le tiers-monde, puis a touché le deuxième monde, et est maintenant parmi nous dans le premier monde."
    La désindustrialisation a modifié la politique intérieure et extérieure des États-Unis. Les relations actuelles entre la Chine et les États-Unis sont, en fait, le résultat de la désindustrialisation américaine. Les États-Unis attribuent leur propre déclin à l'émergence de la Chine, en particulier à la concurrence de l'industrie manufacturière chinoise en plein essor. Les politiques d'endiguement des États-Unis à l'égard de la Chine sont souvent empreintes d'anxiété et d'un sentiment de perte.
    Joe Biden sera-t-il capable de faire renaître l'industrie manufacturière américaine par des ajustements politiques ? C'est peu probable. Il n'existe aucun précédent dans le monde où un pays peut se réindustrialiser après s'être désindustrialisé.
    La concurrence future entre la Chine et les États-Unis ne se jouera pas seulement dans le domaine des hautes technologies, mais aussi dans un large éventail de secteurs d'industrialisation. L'économie réelle en est le fondement. C'est l'avantage de la Chine, qui doit être consolidé et développé davantage.
    Pour le moment, la Chine semble avoir conservé un avantage dans l'économie réelle. Pourtant, certains signes indiquent une tendance à la désindustrialisation dans le pays. La Chine doit donc apprendre davantage de l'Allemagne, qui reste la base manufacturière de l'Europe grâce au maintien et au développement à long terme de ses industries de base.
    L'Allemagne n'est peut-être pas en mesure de réaliser des transformations structurelles économiques centrées sur la finance. Mais l'Allemagne peut maintenir les investissements de son économie réelle à un niveau relativement élevé grâce à des politiques efficaces qui, à leur tour, ont contribué à consolider son économie réelle.
    S'en tenir à l'industrialisation, offrir davantage de soutien à l'économie réelle et poursuivre la réalisation d'industries de haute technologie sur la base solide de l'industrialisation, toutes ces politiques ont été inscrites dans le 14e plan quinquennal de la Chine (2021-25).
    L'auteur est rédacteur en chef du Quotidien du Peuple et actuellement chercheur principal au Chongyang Institute for Financial Studies de l'Université Renmin de Chine.

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       Posté le 06-07-2021 à 19:00:24   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Exclusif: des scientifiques occidentaux font face à une enquête gouvernementale et à des menaces de mort pour s'être opposés à la théorie des fuites de laboratoire COVID-19: source



    https://www.globaltimes.cn/page/202107/1227825.shtml
    Par les reporters du GT
    Publié: 05 juil. 2021 14:18 Mis à jour: 06 juil. 2021 09:22

    Peter Ben Embarek (au centre) s'entretient avec Liang Wannian (à gauche) et Marion Koopmans (à droite) après une conférence de presse pour conclure la visite d'une équipe internationale d'experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la ville de Wuhan, dans le centre Mardi, la province chinoise du Hubei. Photo : AFP

    D'éminents scientifiques américains et australiens concentrés sur la recherche des origines du COVID-19 sont maintenant confrontés à une pression politique énorme, et certains ont été mis à l'écart pour ne pas avoir cédé à la théorie du complot menée par les politiciens sur la question et ont reçu des lettres de menace anonymes avec des balles, a appris le Global Times de personnes familières avec le sujet. Des experts chinois ont exhorté les États-Unis à cesser de politiser la recherche sur la recherche de l'origine et à mener une enquête approfondie aux États-Unis.

    Depuis que l'administration Biden a ordonné en mai aux agences de renseignement américaines de signaler les origines du COVID-19 dans les 90 jours, plusieurs scientifiques américains ont été mis au centre de la tempête politique. Ces scientifiques ont été confrontés à la répression des républicains. Par exemple, Anthony Fauci, qui conseille le président américain Joe Biden et dirige l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a été la cible du GOP. Elise Stefanik, la présidente de la conférence House Republicans, a récemment envoyé un e-mail de collecte de fonds avec le sujet « Fire Fauci » et le sénateur Josh Hawley a également tweeté que les e-mails récemment publiés par Fauci et les reportages d'enquête sur les origines de COVID-19 sont choquants*. Le moment est venu pour lui de démissionner et d'ouvrir une enquête complète du Congrès sur les origines, selon les médias américains.

    Sous une telle pression politique croissante, Fauci a été de plus en plus ambigu sur sa rhétorique. Un autre scientifique américain, qui a également participé à l'équipe conjointe OMS-Chine sur la recherche sur les origines, a également été la cible de telles attaques, a appris le Global Times. Après avoir collaboré au projet avec la Chine, Peter Daszak, président d'EcoHealth Alliance, a été récusé des travaux de la commission soutenue par l'ONU sur les origines de l'épidémie.

    Une source proche du dossier a déclaré plus tôt au Global Times que le scientifique américain était personnellement menacé par des e-mails, des appels téléphoniques et des messages sur les réseaux sociaux, et que les personnes qui l'ont attaqué ont généralement des tendances d'extrême droite et même de suprémacisme blanc. Les membres du GOP du Congrès fouettent maintenant ces extrémistes.

    "Il y a une campagne politique coordonnée pour saper toute personne impliquée dans le travail sur les origines si elle ne correspond pas au récit de fuite de laboratoire. Cela vient principalement des cercles de droite aux États-Unis, en Australie et en Europe, principalement au Royaume-Uni" , a-t-il ajouté. a dit la source.

    Pendant ce temps, certains soi-disant "scientifiques internationaux" à la recherche d'attention ont mené des campagnes grandioses en publiant des lettres ouvertes pour demander une enquête sur les origines du COVID-19.
    Il est révélateur que certains soi-disant « scientifiques internationaux » qui ont récemment appelé à une enquête sur les origines du COVID-19 étaient des politiciens aux programmes politiques. Mais de nombreux scientifiques qui défendent vraiment l'esprit de la science - l'objectivité et l'impartialité - ont été attaqués par certains gouvernements et extrémistes, ou ont même reçu des menaces de mort,Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré lors de la conférence de presse de routine de lundi. Wang a déclaré que la bonne idée était de mener des études scientifiques plus approfondies et détaillées dans un éventail plus large.

    Menaces de mort, impossibilité de continuer à travailler

    Laisser la politique prendre le pas sur la science ne prévaut pas seulement aux États-Unis, mais aussi en Australie. Le biologiste évolutionniste Edward Holmes de l'Université de Sydney, qui a publié une lettre ouverte en avril dernier, est actuellement sondé par le gouvernement australien. Dans la lettre, Holmes a affirmé qu'il n'y avait aucune preuve que le SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19 chez l'homme, provenait d'un laboratoire de Wuhan, dans la province du Hubei (centre de la Chine). Comme beaucoup d'autres qui s'opposent à la théorie des fuites de laboratoire, Edward Holmes a reçu un certain nombre de lettres de menace avec de vraies balles, a appris le Global Times de personnes proches du dossier.

    Il a été menacé que s'il continuait à exprimer des opinions sur les origines du virus, il pourrait faire face à une répression encore plus poussée, a déclaré une source proche du dossier. En raison de l'énorme pression à laquelle Holmes est confronté, il suit une psychothérapie et est incapable d'effectuer un travail de recherche scientifique normal, a déclaré la source.

    Selon un rapport du Sydney Morning Herald en octobre 2020, Holmes est devenu la cible de harcèlement en ligne après avoir co-écrit un article dans Nature Medicine démystifiant la théorie du complot omniprésente selon laquelle le virus a été conçu ou s'est échappé d'un laboratoire à Wuhan. Il a également reçu des « menaces de mort » de la part de théoriciens du complot, selon le rapport.

    Bien que le gouvernement et les politiciens américains aient fait avancer leur programme politique en dénigrant la Chine avec la théorie des fuites de laboratoire, ciblant un certain nombre de scientifiques mondiaux et l'Institut de virologie de Wuhan (WIV), la plupart des scientifiques se sont exprimés et ont rejeté la théorie, réitérant que le scénario le plus probable est que le virus a une origine naturelle.

    Par exemple, Danielle Anderson, la seule scientifique étrangère qui a déjà travaillé au WIV, a déclaré dans un rapport de Bloomberg le 28 juin que personne qu'elle connaissait à l'institut de Wuhan n'était malade vers la fin de 2019. Récemment, le Wall Street Journal a faussement affirmé que trois chercheurs du laboratoire avaient été hospitalisés avec des symptômes pseudo-grippaux en novembre 2019. Elle a également décrit l'endroit comme ayant la désignation de biosécurité la plus élevée avec des procédures très strictes.
    Après avoir déclaré à Health Feedback qu'il était "tout simplement faux" d'étiqueter le WIV comme un laboratoire de recherche sur les armes biologiques, son nom " a été si vicieusement saccagé par des extrémistes qu'elle a dû appeler la police", a rapporté dimanche le Sydney Morning Herald.
    "J'ai vraiment du mal à penser que si quelque chose s'échappait d'un laboratoire, il serait aussi difficile de prouver ce concept. Entre autres choses, c'est un virus inconnu qui n'a aucun signe de génie génétique à l'intérieur" , a déclaré Massimo Galli, directeur de Maladies infectieuses à l'hôpital Luigi Sacco de Milan, a rapporté l'Adnkronos le 22 juin.

    Il a déclaré qu'il y avait 99% de chances que la propagation du virus soit un événement naturel. "Cette histoire du virus de laboratoire n'a pas le moindre fondement d'un point de vue scientifique à poursuivre ,

    Prochain pays pour retracer les origines du virus : les États-Unis

    L'Institut national de la santé des États- Unis a publié une nouvelle étude sur les tests d'anticorps suggérant que le virus était présent dans certains États fin décembre 2019, plus tôt que le premier cas signalé dans le pays en janvier 2020. Avec certains scientifiques américains signalant davantage de cas antérieurs, les scientifiques chinois ont insisté pour que ces cas servent de preuves pour la prochaine étape dans les enquêtes de recherche de virus aux États-Unis.

    Dans l'étude All of Us , publiée le 15 juin par les instituts américains, les chercheurs ont analysé plus de 24 000 échantillons de sang stockés fournis par les participants au programme dans les 50 États entre le 2 janvier et le 18 mars 2020. "Dans cette étude, les premiers échantillons positifs provenaient de participants de l'Illinois et du Massachusetts les 7 et 8 janvier 2020, respectivement, suggérant que le virus était présent dans ces États fin décembre » , a-t-il déclaré.
    Cependant, les auteurs de l'étude ont noté plusieurs limites à leur étude. Alors que l'étude comprenait des échantillons de partout aux États-Unis, le nombre d'échantillons de nombreux États était faible.
    Yang Zhanqiu, virologue de l'Université de Wuhan, a déclaré lundi au Global Times que la recherche a montré que l'épidémie aux États-Unis est probablement apparue plus tôt qu'à Wuhan. En d'autres termes, l'épidémie aux États-Unis a probablement été causée par un virus domestique plutôt que par un virus transmis depuis Wuhan.

    Mais des enquêtes épidémiologiques à plus grande échelle sont nécessaires aux États-Unis pour identifier la relation entre ces cas et ceux d'autres pays et régions, y compris Wuhan, afin de déterminer l'origine et la voie de transmission du virus.
    Yang a mentionné les épidémies de grippe et de pneumonie liées à l'utilisation de la cigarette électronique aux États-Unis avant la pandémie de COVID-19, appelant les États-Unis à publier des enquêtes épidémiologiques sur ces épidémies, le cas échéant, pour savoir si elles étaient Cas de covid19.
    Les États-Unis ont presque toutes les variantes qui se propagent dans le monde, sur cette base, le virus est très probablement originaire des États-Unis plutôt que du laboratoire de Wuhan, selon Yang.

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    * Fauci avait défendu l'origine naturelle du virus avant de retourner sa veste lors de la reprise par Biden de la campagne sur le virus échappé du laboratoire de Wuhan et de sa demande d'enquête sous 90 jours.

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       Posté le 16-07-2021 à 16:19:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    La Maison-Blanche admet exiger de Facebook qu’il supprime des publications qu’elle juge «problématiques»


    https://fr.sputniknews.com/amerique-nord/202107161045884054-la-maison-blanche-admet-exiger-de-facebook-quil-supprime-des-publications-quelle-juge/

    La porte-parole de la Maison-Blanche a confié que l’administration Biden signalait à Facebook des contenus sur le Covid-19 qu’elle jugeait «problématiques» afin de les faire supprimer. L’annonce a provoqué un tollé chez de nombreux journalistes et personnalités politiques.
    La Big Tech devient-elle un bras armé de l’administration Biden? C’est ce qu’affirment certains journalistes et sénateurs après la déclaration polémique de la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki. Jeudi 15 juillet, elle a confié que l’administration Biden identifiait des messages «problématiques» que Facebook devait censurer, car ils contenaient des «informations erronées» sur le Covid-19.
    «Nous sommes en contact régulier avec les plateformes de médias sociaux et ces engagements se font généralement par l'intermédiaire de membres de notre personnel supérieur et de notre équipe Covid-19, étant donné que, comme l'a dit le Dr Murthy, il s'agit d'un problème important de désinformation, en particulier sur la pandémie» , se justifie Mme Psaki.
    En effet, le jour même, l’administrateur de la santé publique des États-Unis, Vivek Murthy, a publié un communiqué pour «avertir le public américain de la menace urgente que représente la désinformation en matière de santé» , laquelle «prolonge la pandémie et met des vies en danger» . Il réclame également aux entreprises du secteur de la technologie et aux réseaux sociaux de «prendre davantage de responsabilités» pour lutter contre les fausses informations.

    Réactions
    «Ils travaillent activement contre les droits des Américains garantis par le premier amendement [relatif notamment à la liberté d’expression et de la presse, ndlr]» , réagit Tim Young, éditorialiste pour le Washington Times.
    Le journaliste Glenn Greenwald, qui fut l’un de ceux à publier les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance de masse opérée par la NSA, affirme qu’une telle union entre une entreprise privée et les autorités est «l’une des marques de fabrique du fascisme» .
    Du côté des politiques, le sénateur républicain Josh Hawley estime sur Twitter que les médias sociaux deviennent «des bras du gouvernement fédéral et de l’administration Biden». «Ce type de coordination entre le gouvernement et une grosse entreprise en situation de monopole [Facebook], c’est quelque chose d’effrayant et c’est vraiment de la censure» , complète-t-il auprès de Fox News.
    Le républicain Thomas Massie, élu à la Chambre des représentants, n’hésite pas à faire le parallèle avec le roman «1984» de George Orwell, affirmant que la Maison-Blanche se transforme en «ministère de la Vérité». «Lorsque le gouvernement s’emploie à étrangler un discours avec lequel il n’est pas d’accord, il franchit une ligne» , fustige-t-il sur Twitter.

    Déplacement de la vérité
    Lors de la même conférence de presse, Jen Psaki a également reproché à Facebook de ne pas en faire suffisamment pour bloquer les fausses informations sur le Covid-19 et les vaccins contre le virus. La notion de fausse information a pourtant connu des changements au fil de l’épidémie. À l’instar de la France, le gouvernement américain a d’abord conseillé de ne pas porter de masque, avant de faire marche arrière.
    Jusqu’à récemment, les messages selon lesquels le Covid-19 ont été fabriqués dans l’Institut de virologie de Wuhan étaient systématiquement censurés par Facebook, Twitter et YouTube, qualifiés de complotistes, avant que ces entreprises n’en décident autrement en raison de l’évolution des informations sur cette théorie. Fin mai, Joe Biden a ordonné au renseignement américain de faire la lumière sur les origines du virus, l’hypothèse du laboratoire faisant partie de celles étudiées.
    Ces suppressions pour «désinformation» ont également connu des ratés. Plusieurs publicités faisant la promotion du vaccin ont été supprimées à tort par Facebook, bien qu’émanant d’organismes officiels de santé ou d’autorités locales, rapportait Politico en février.

    En France, la création d’une agence nationale de lutte contre les fake news a été annoncée le 2 juin. Une soixantaine de personnes, sous l’autorité du Premier ministre, seront notamment chargées de déterminer la provenance de ces fausses informations. Elle devrait voir le jour d’ici le 26 septembre.


    Edité le 16-07-2021 à 16:20:20 par Xuan




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       Posté le 17-07-2021 à 08:50:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Attentat contre un bus au Pakistan : les USA entité terroriste ?


    Peu après qu'Islamabad ait refusé l'installation d'une base US, et que le PM Pakistanais ait réaffirmé sa solidarité avec la Chine devant un journaliste US, cet attentat non revendiqué désigne très clairement ses commanditaires. Les USA essaient par tous les moyens d'enfoncer des coins entre la Chine et ses voisins comme ils l'ont fait avec l'Europe.


    La Chine et le Pakistan confirment l'attaque terroriste ; qui est l'auteur le plus probable?

    Par Liu Xin et Zhang Han
    Publié: 16 juil. 2021 23:27

    https://www.globaltimes.cn/page/202107/1228870.shtml
    L'explosion d'une navette dans la province de Khyber Pakhtunkhwa au Pakistan, qui a tué neuf Chinois et quatre Pakistanais, a été confirmée comme étant une attaque terroriste, alors que le Premier ministre chinois Li Keqiang a exhorté le Pakistan à traduire les auteurs en justice lors d'un appel téléphonique avec le Premier ministre pakistanais Imran Khan vendredi. , marquant la première fois pour les deux parties de confirmer l'explosion comme une attaque terroriste après qu'elle s'est produite il y a deux jours.

    Des experts en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme ont déclaré que les terroristes du Baloutchistan et les talibans pakistanais étaient des commanditaires possibles de l'attaque. Mais comme aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité, il est possible que des forces d'un pays tiers soient impliquées.

    Khan, en tant que chef du gouvernement pakistanais, a appelé le Premier ministre chinois Li à propos de l'incident, ce qui montre la confiance mutuelle des deux pays et l'importance que le Pakistan accorde à l'incident, dans l'espoir d'obtenir le soutien et la compréhension de la Chine.

    En invitant Li pour l'appel téléphonique au nom du gouvernement et du peuple pakistanais, Khan a exprimé ses sincères condoléances au gouvernement chinois et aux familles des victimes de l'attaque terroriste qui a fait de nombreuses victimes parmi le personnel chinois. Il a également rendu compte de l'état d'avancement de l'enquête en cours et des travaux de suivi.

    Le Premier ministre Li a souligné que le gouvernement chinois accordait une grande attention à la sécurité des citoyens et des organisations chinois à l'étranger. Le travail urgent actuel consiste à secourir les personnes blessées pour réduire le nombre de victimes et le travail de rattrapage.

    Le bus a été attaqué mercredi matin dans le nord du Pakistan alors qu'il se dirigeait vers le projet hydroélectrique Dasu, investi par la Chine. Après l'incident, il y a eu des "tours-et-tours" pour savoir s'il s'agissait d'un attentat terroriste.

    Qian Feng, directeur du département de recherche de l'Institut national de stratégie de l'Université Tsinghua, a déclaré au Global Times que les terroristes du Baloutchistan et les talibans pakistanais étaient des commanditaires possibles de l'attentat à la bombe. La province de Khyber Pakhtunkhwa est la région la plus agitée du Pakistan, car elle borde l'Afghanistan et abrite les talibans pakistanais. Bien qu'il ne soit pas certain que ce soient les talibans pakistanais qui ont commis l'attaque, cela correspondait à leur modus operandi.

    Qian a déclaré que les talibans pakistanais avaient gagné en notoriété en attaquant le gouvernement, les civils et l'armée pakistanais. Ces dernières années, le groupe terroriste a ciblé des projets chinois dans le pays et lancé des attaques contre des touristes chinois, ainsi que des hommes d'affaires, car ils savent que le Pakistan attache une grande importance aux relations sino-pakistanaises, et ils visent à utiliser de telles attaques pour saboter relations bilatérales, a déclaré Qian.

    Les activités des talibans pakistanais avaient été modérées pendant les efforts continus du gouvernement pakistanais contre le terrorisme, mais elles ont récemment augmenté à la suite du retrait américain d'Afghanistan, a souligné Qian.

    L'incident s'est produit dans la région du Kohistan, dans le nord du Pakistan, près du Cachemire. En raison des hautes montagnes et des chemins escarpés, les organisations terroristes dispersées dans la région sont difficiles à réprimer. Le gouvernement pakistanais a également un faible contrôle dans la province avec les talibans pakistanais basés ici et utilisant leurs propres systèmes juridiques pour contrôler la région. Le projet hydroélectrique de Dasu est situé dans la région du Kohistan et avec la protection du département de la sécurité, la situation est sous contrôle. Mais pour entrer dans l'endroit, les gens doivent traverser des zones montagneuses, la sécurité n'étant pas assurée.

    Wang Shida, directeur adjoint de l'Institut de recherche sur l'Asie du Sud, l'Asie du Sud-Est et l'Océanie de l'Académie chinoise de recherche sur les relations internationales contemporaines, a souligné que si la situation sécuritaire au Pakistan s'est améliorée et que le nombre d'attaques violentes a diminué, il y a eu une tendance croissante aux attaques contre des cibles chinoises au cours des deux dernières années.

    Cela est principalement dû au bon déroulement du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), a expliqué Wang. Certaines personnes à l'intérieur et à l'extérieur du Pakistan ne veulent pas voir cela et tentent toujours de créer des incidents vicieux pour retarder les progrès, a déclaré Wang.

    Les terroristes du "Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM)" qui fuient l'Afghanistan vers le Pakistan pourraient également mener les attaques terroristes ciblant les Chinois, a déclaré Cao Wei, un expert en études de sécurité à l'Université de Lanzhou, au Global Times.

    Cao a noté que les talibans afghans, qui abritaient autrefois les terroristes de l'ETIM dispersés dans le pays, s'efforcent d'améliorer les liens avec les pays voisins, en particulier la Chine, pour préparer un changement politique intérieur. Leur salon étant confiné en Afghanistan, certains terroristes de l'ETIM pourraient fuir pour rejoindre les talibans pakistanais.

    Qian a souligné que puisqu'aucun groupe terroriste n'est venu revendiquer la responsabilité, il est possible que l'attaque ait été commise par une force tierce - une agence de renseignement d'un pays tiers. Des preuves ont été saisies sur un pays tiers essayant de gâcher le corridor économique Chine-Pakistan.

    Il y a des "tours-et-tours" pour savoir si l'explosion est une attaque terroriste, certains médias spéculant sur les différends entre la Chine et le Pakistan. Quelques heures après l'incident, l'ambassade de Chine au Pakistan a publié une déclaration, qualifiant l'accident d'"attaque". Ensuite, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a publié une déclaration, qualifiant l'incident d'accident causé par une défaillance mécanique. Fawad Ahmed Chaudhry, ministre fédéral pakistanais de l'information et de la radiodiffusion,

    Cao a déclaré que ces rebondissements ne nuiraient pas aux relations bilatérales comme certains pays occidentaux l'avaient prévu. Il faut du temps pour confirmer s'il s'agit d'attaques terroristes. Le Premier ministre pakistanais a proposé d'avoir l'appel téléphonique pour faire rapport au Premier ministre Li sur l'explosion, ce qui a montré leur sincérité et l'interaction de haut niveau ainsi que la confiance mutuelle.

    Qian a noté que l'incident pourrait affecter la confiance de certaines entreprises chinoises à investir au Pakistan, ce qui a besoin que le Pakistan fasse plus d'efforts pour protéger les entreprises chinoises et chinoises.

    Lors de l'appel téléphonique de vendredi, Li et Khan ont également souligné les liens solides entre les deux pays. Li a également noté qu'il y a des changements complexes et profonds dans les situations mondiales et régionales. La Chine attache une grande attention aux relations sino-pakistanaises et est disposée à améliorer les communications et la coordination stratégiques, à approfondir la coopération pratique, à sauvegarder la paix et la sécurité régionales et à apporter des avantages aux deux peuples.


    Edité le 17-07-2021 à 09:04:33 par Xuan




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       Posté le 28-07-2021 à 23:05:15   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Nous avons déjà signalé que le terme "nouvel Hitler" ne désigne pas une personne mais la situation historique dans laquelle se trouve l'hégémonisme US, de sorte que quel que soit son président il sera conduit à tout tenter pour préserver cette domination.
    Dans le cas de Trump, la comparaison était facile. Pour Biden, ce vieil homme posé et roublard il en est autrement. Mais si on considère les faits la politique de Trump n'a été modifiée que là où elle avait échoué. Les graves problèmes des USA ne sont pas résolus mais un discours plus alambiqué et politiquement correct a remplacé le rentre dedans de Donald.
    On n'a pas manqué d'observer par contre comment lui-même est censuré.
    Le Diplo de juillet consacre un article à ce qu'on peut considérer comme une dictature de la pensée de la social-démocratie.

    L'affrontement avec la Chine a atteint des sommets dans le mensonge et la duplicité. Mais simultanément on peut observer que Biden est contraint de reculer sur certains sujets, comme Nord Stream II.
    Certaines sanctions contre la Chine s'avèrent tellement contre-productives que la chaîne de l'électro-ménager commence à manquer de puces et voit ses prix s'emballer, au risque de déchaîner l'inflation dans les pays riches, c'est-à-dire précisément le cadavre qui dort dans le placard de Wall Street.

    L'observation du Diplo est intéressante. La censure exercée contre Trump mais surtout contre son électorat, étouffe une contradiction de classe majeure.
    N'oublions pas que notre pays reproduit bon nombre de ces caractéristiques.


    _______________


    Vertus politiques et économiques de l’hystérie anti-Trump

    Aux États-Unis, le complotisme des progressistes


    La fin de la présidence de M. Donald Trump n’a pas mis fin aux débordements qui l’ont accompagnée. Ses adversaires présentent toujours l’ancien promoteur immobilier comme un danger vital qui réclame une mobilisation de chaque instant. Au point que l’analogie avec Adolf Hitler est devenue courante, y compris chez ceux qui savent ce que parler veut dire. De telles outrances servent un objectif. Lequel ?

    par Thomas Frank


    Souligner à quel point M. Donald Trump a été un mauvais président est le préalable à toute appréciation sérieuse du déluge de discours délirants qui, aux États-Unis, a submergé le débat public depuis cinq ans.

    À l’évidence, le milliardaire new-yorkais fut un dirigeant exécrable : égocentrique, bourré de préjugés, incapable d’empathie, infatué, inconscient des responsabilités qui lui incombaient. Il n’a cessé de mentir, y compris sur des choses facilement vérifiables, et de se comporter en démagogue, feignant de se soucier des classes populaires. Il a usé de la fonction suprême pour s’enrichir personnellement, servir ses amis et permettre aux entreprises de remodeler les lois à leur convenance. Il a récusé la légitimité de toute élection dont l’issue lui déplaisait.

    Tous ces constats, à l’exception du dernier, pourraient cependant s’appliquer à nombre des dirigeants américains de ces cinquante dernières années, et notamment à certains locataires de la Maison Blanche qui sont allés beaucoup plus loin que M. Trump dans l’usage destructeur du pouvoir présidentiel. Ronald Reagan, par exemple, a déréglementé le système financier, autorisé le retour des monopoles, anéanti la puissance des syndicats, financé illégalement une guérilla d’extrême droite en Amérique centrale. M. George W. Bush a déclenché une longue guerre sur la base d’un mensonge et lancé un programme de surveillance national qui ne cesse de s’étendre. Quant à Richard Nixon, quelques clics suffiraient pour rappeler l’ampleur de ses méfaits.

    Tous étaient des hommes habiles, qui poursuivaient avec une froide rationalité des objectifs fixés de longue date par leur parti. M. Trump, au contraire, a fait preuve d’une incompétence à peine croyable, tel un idiot se déchaînant contre des forces qui le dépassaient. Certes, il a fait voter d’importantes réductions d’impôts, notamment pour les entreprises, et il a promu de nombreux juges ultraconservateurs. Mais, à part ça, il n’a pas accompli grand-chose. Lui qui se présentait comme un homme fort, toujours prêt à user de son pouvoir, n’a rien fait quand une véritable urgence nationale a frappé les États-Unis avec la pandémie de Covid-19 : il a laissé les États et le secteur privé se débrouiller. Et, au printemps 2020, quand des manifestations ont éclaté dans tout le pays en réaction à la mort de George Floyd, tué par un policier, il a répondu en se plaignant des médias. Celui qu’on présentait comme une menace pour la liberté d’expression a d’ailleurs fini par être lui-même censuré, le jour où Twitter et Facebook ont fermé ses comptes.

    Délirer ou se taire
    Dès lors, comment interpréter la culture politique qui a dominé le pays ces cinq dernières années ? Entre 2016 et début 2021, l’écrasante majorité des commentateurs, penseurs et autres « experts » se sont accordés pour décrire M. Trump comme un tyran, un va-t-en-guerre obsédé par l’arme nucléaire, un fasciste, un nazi, le pire dirigeant de la planète depuis Adolf Hitler. Leur logorrhée était universelle, hégémonique dans presque toutes les publications, sur toutes les chaînes de télévision et stations de radio qui orientent la vie intellectuelle du pays. Être de gauche et défendre une autre interprétation n’était pas seulement inadmissible : c’était le moyen le plus sûr de nuire à sa carrière. Refuser de participer à l’hystérie revenait à se condamner au silence.

    Pour comprendre cet engrenage, il faut commencer par le feuilleton qui lui servit de point de départ : la théorie selon laquelle M. Trump avait non seulement remporté les élections grâce à une intervention de la Russie, mais qu’il ne cessait de surcroît d’agir comme l’instrument d’une puissance étrangère hostile. Presque tous les médias de renom ont, à un moment ou un autre, accusé le milliardaire new-yorkais d’être un agent infiltré. Pourtant, plusieurs éléments cruciaux fondant l’hypothèse du complot russe n’ont jamais été prouvés ; d’autres ont été réfutés, comme l’affaire des primes que la Russie aurait prétendument offertes aux Afghans pour tuer des soldats américains (1). On pourrait longtemps égrener les fake news du journalisme anti-Trump. Elles se comptent par dizaines, à tel point que, d’après le journaliste Matt Taibbi, la succession frénétique de pseudo-scandales a fini par servir de modèle économique aux médias : sitôt une affaire dégonflée, une autre venait la remplacer, leur assurant des succès d’audience tout au long cette présidence (2).

    Selon un recensement établi par le New York Times, 1 200 livres ont été publiés sur M. Trump entre 2016 et août 2020. Au cours de son mandat, les chaînes de télévision câblées ont rapporté ses méfaits avec un tel acharnement qu’il ne leur restait souvent plus assez de temps pour se soucier du reste de l’actualité. Son irruption sur la scène nationale leur a autant profité qu’aux plus fervents adeptes du président. Lui résister procurait par ailleurs à ces journalistes une raison d’être, comme le suggère un mème très populaire sur Internet ces dernières années : « Si vous vous êtes déjà demandé ce que vous auriez fait au temps de l’esclavage, de l’Holocauste ou du mouvement des droits civiques, vous allez à présent le découvrir »…

    La guerre contre M. Trump a simplifié le monde à outrance, repeignant le moindre fait aux couleurs de l’urgence morale. Elle a transformé les médias en héros, en « combattants en première ligne dans la guerre du président Trump contre la vérité » , pour citer la description d’un ouvrage de Jim Acosta, le correspondant de Cable News Network (CNN) à la Maison Blanche (3). Elle a fait le succès de petits politiciens qui n’avaient d’autre programme que leur opposition à M. Trump, et elle a permis aux chaînes de télévision de vendre plus de spots publicitaires (4).

    En termes de mots par mois de mandat, l’administration Trump doit avoir été la plus disséquée de l’histoire des États-Unis. L’hystérie « progressiste » qui l’a accompagnée n’a fait en revanche l’objet de presque aucune analyse sérieuse. Elle relève pourtant de l’histoire culturelle des années Trump, tout autant que le personnage lui-même. En fait, cette banalisation de l’outrance importe même davantage, car elle reflète les pensées et les craintes du groupe social dominant aux États-Unis, les millions de cadres et de membres des professions intellectuelles supérieures qui ont tant prospéré ces dernières décennies. Si M. Trump n’est plus autant sur le devant de la scène — pour le moment —, les « cols blancs » qui l’ont méprisé continuent de savourer leur victoire. Leur vision du monde imprègne désormais toutes les grandes institutions : la Silicon Valley, Wall Street, les universités, les médias, le secteur associatif.

    Mais la frénésie des progressistes a une signification plus profonde. L’ère Trump a commencé par une dénonciation des « populistes » qui ignoraient les plus instruits et menaçaient d’instaurer un régime autoritaire aux États-Unis. Elle s’est achevée par le triomphe des classes supérieures : les grandes entreprises peuvent désormais se dépeindre à longueur de journée en combattantes de l’antiracisme ; les médias, qui se réclament de la « post-objectivité », entendent anéantir toute dissonance idéologique ; chaque faux pas politique, même infime, peut se solder par un licenciement ou par des humiliations publiques. Comble de l’ironie, nombre de démocrates qui étaient si inquiets, il y a quatre ans, de l’autoritarisme de M. Trump en sont venus à accepter l’idée de rediriger les moyens de surveillance de l’État vers l’« extrémisme intérieur ». La peur de l’autoritarisme trumpiste a ainsi favorisé un autoritarisme démocrate.

    L’une des premières à faire son miel de cette grande frayeur a été Mme Amy Siskind. Ancienne cadre de Wall Street devenue fan de Mme Hillary Clinton, elle a sombré dans l’effroi en novembre 2016, après la victoire du candidat républicain. Réagissant à cet événement inconcevable, elle a entrepris de rédiger un catalogue exhaustif de tout ce que M. Trump pouvait faire de choquant, de nouveau ou de « pas normal ». Pourquoi s’embarquer dans un tel projet ? Parce que « les spécialistes de l’autoritarisme nous conseillent de dresser une liste de tous les changements subtils qui s’opèrent autour de nous, pour mieux se souvenir » , selon une phrase martelée par Mme Siskind sur son site Internet. Son catalogue se voulait une sorte de manuel pour la rédemption nationale, traçant « une carte destinée à nous aider à revenir à la normalité et à la démocratie » .

    Concrètement, Mme Siskind publiait chaque dimanche une liste d’informations inquiétantes qui avaient retenu son attention au cours de la semaine écoulée. Portée par l’enthousiasme de son propre projet, elle se mit à en repérer de plus en plus. La première liste, en novembre 2016, comptait neuf éléments ; l’une des dernières, en décembre 2020, recensait 370 affronts. Entre-temps, le projet de Mme Siskind était devenu si populaire qu’elle en tira un livre, La Liste (5).

    « Vous hurlez dans votre sommeil ! »
    Comment la défense de la « normalité » a-t-elle pu devenir la principale préoccupation des « progressistes » ? Outre les éléments habituels du catalogue de l’indignation (la vulgarité de M. Trump, sa collusion supposée avec la Russie), les listes hebdomadaires comprenaient des choses plus banales (comme des démissions à la Maison Blanche) ou des considérations franchement rétrogrades. Mme Siskind trouvait par exemple scandaleux de critiquer la procédure d’obstruction parlementaire (filibuster) ouverte à une minorité de sénateurs (quarante sur cent), car il s’agit d’une « norme établie de longue date (6) » . Ce répertoire frénétique se prévalait bien sûr de l’expertise, les listes de Mme Siskind étant un exercice prescrit par les « spécialistes de l’autoritarisme » .

    Pour analyser ce paysage tragique de normes brisées, Mme Siskind rencontra aux quatre coins du pays des experts à la fois méprisés par M. Trump et témoignant de ses affronts. Ils furent d’héroïques soldats dans cette guerre moderne contre la dictature « populiste ». Même les professions médicales devaient pouvoir ausculter la tyrannie. Quand Mme Siskind rencontre un orthodontiste au sujet d’une dent fêlée, le spécialiste lui déclare aussitôt : « C’est ce qui se passe dans les dictatures : vous hurlez dans votre sommeil ! »

    Pour les experts, l’ascension de M. Trump signifiait la répudiation de leur classe. Il fallait donc le combattre comme un ennemi de classe. Tous les coups étaient permis. Les spécialistes de l’Europe de l’Est formèrent un des groupes d’experts les plus actifs. Parmi eux, Timothy Snyder, historien à l’université Yale, spécialiste du nazisme et de l’URSS, auteur en 2017 d’un livre à succès intitulé De la tyrannie (7). Il y compare à maintes reprises la rhétorique de M. Trump à celle de Hitler : le dirigeant nazi aimait le mot « luttes » et l’ex-président américain affectionne le terme « gagnant » ; les nazis détestaient la presse et M. Trump adore dénoncer les fake news — Snyder lui-même reprend malencontreusement ce terme six pages plus loin… Puis on trouve un passage associant l’homme d’affaires américain à la Shoah : « À quelle période “again” se réfère-t-il dans le slogan “Make America Great Again” ? » , interroge l’éminent professeur, ignorant apparemment que M. Trump avait repris ce slogan — « Rendre sa grandeur à l’Amérique » — à Reagan. Snyder donne un indice : « C’est le même “again” que l’on trouve dans l’expression “never again” [“plus jamais ça”, en référence au génocide des Juifs d’Europe]. »

    Snyder a beau être un universitaire de haut rang, son De la tyrannie relève d’un genre très commun aux États-Unis : le manuel de survie par temps difficiles. Chaque chapitre propose donc aux lecteurs des recommandations pour résister à l’emprise du président américain d’alors : tenez tête aux méchants, comme l’a fait Winston Churchill ; nouez des amitiés, comme certains s’y employèrent dans la Pologne communiste ; honorez les journalistes et faites-leur confiance — sauf s’ils rendent publics des courriels de Mme Clinton, auquel cas ils sont proto-totalitaires.

    Il serait injuste d’accabler Snyder pour avoir recouru à ces analogies entre ses adversaires et les nazis. La pratique était devenue banale pendant les années Trump. Par ailleurs, De la tyrannie n’est pas dénué d’intuitions originales. Quand l’auteur prédisait, en 2017, que les États-Unis risquaient de sombrer dans une « culture de la dénonciation », il avait parfaitement raison — à ceci près que les internautes « progressistes », et non M. Trump, allaient bientôt réclamer la défenestration des ennemis de la vertu. Il n’avait pas tort non plus de mettre en garde contre une imminente « suspension de la liberté d’expression » — à ceci près que la prophétie fut réalisée par le sympathique monopole des réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, et non par le régime de M. Trump.

    Dans son manuel de résistance à la dictature, Snyder s’adresse aux diplômés de l’enseignement supérieur, les implorant de commencer à agir en tant que membres d’une même classe, afin d’exercer « un certain pouvoir ». Ce genre d’invocation est récurrent. Le seul moyen d’arrêter l’autoritarisme serait de renforcer le pouvoir des figures traditionnelles de l’autorité, des « autorités autorisées », pourrait-on dire : la cohorte de diplômés qui forment la classe des commentateurs, professeurs, éditorialistes, financiers, docteurs, avocats et génies des nouvelles technologies. Depuis 2016, l’idée a été rebattue sur tous les tons : un Trump est ce que vous récoltez chaque fois que vous ne respectez pas ceux qui savent. Mais aussi : si M. Trump est bien Hitler, alors il faut écraser son mouvement, censurer ses partisans, refuser qu’ils profitent des règles de la démocratie ordinaire pour la détruire.

    Douter de la parole des autorités serait le premier pas vers le « crépuscule de la démocratie », pour reprendre le titre d’un ouvrage publié en 2020 par Anne Applebaum (8). Selon cette essayiste très populaire, ce qui a mené à la terrible ère de M. Trump est la fragmentation des élites dirigeantes. Applebaum se remémore avec émotion l’époque où les intellectuels vivaient en harmonie, où ses amis s’accordaient sur les bienfaits de la mondialisation néolibérale et où tous psalmodiaient les mêmes tables de la Loi. Hélas, regrette- t-elle, certains « membres de l’élite intellectuelle et diplômée », y compris parmi ses propres amis, se sont mis à contester « le reste de l’élite intellectuelle et universitaire ». Une « trahison », estime Applebaum, qui renvoie elle aussi à Hitler.

    Que des gens instruits ne s’accordent pas toujours entre eux apparaît inconcevable à l’auteure, pour qui la doctrine de la méritocratie est le mécanisme permettant à une société de choisir une élite qui croit aux mêmes choses qu’Applebaum. Penser autrement reviendrait à trahir sa responsabilité d’intellectuel. Aucun des semeurs de panique évoqués ici ne prend au sérieux les questions et les forces sociales qui ont poussé les Américains à voter pour M. Trump. Mais ils n’avaient pas besoin de s’en donner la peine. La littérature sur le mouvement qui fit corps avec l’ancien président était considérable, et, au sein des classes les plus diplômées, ses conclusions étaient connues de tous : les électeurs trumpistes étaient des Blancs pauvres, motivés par des peurs racistes destinées à expliquer leur déclassement. Il suffisait d’allumer sa télévision pour entendre une telle analyse matin, midi et soir. Les pensées et les craintes de cet électorat n’étaient donc pas un sujet digne d’intérêt pour un intellectuel.

    Mais quid de ces intellectuels eux-mêmes ? Comment expliquer leur fièvre anti-Trump ? Les angoisses progressistes relatives à la menace russe, à la censure et à la dictature se sont révélées fantaisistes. La présidence Trump a été caractérisée par le narcissisme infantile et par l’incompétence, pas par le calcul machiavélique. D’autres chefs de l’exécutif, plus retors que lui, auraient profité de la crise du Covid-19 et des émeutes urbaines pour étendre les pouvoirs de la Maison Blanche. Dans le même temps, les journaux les plus puissants, qui le combattaient, confortaient leur domination. Les journalistes firent donc litière de l’« objectivité » dont ils étaient autrefois si fiers. Les progressistes autoproclamés se joignirent aux défenseurs de la surveillance d’État pour réclamer la répression des opinions politiques marginales. Avec le risque que — si M. Trump n’était pas Hitler — les libertés se retrouvent amoindries ou écrasées par ceux-là mêmes qui prétendaient être les seuls à croire en elles, que des gens qu’il aurait plutôt fallu convaincre soient transformés en ennemis irréductibles et que le libéralisme politique se trouve disqualifié pour les décennies à venir.

    Le plaisir de se sentir héroïques
    Les grandes figures du Parti démocrate, qui ont relayé les outrances de leurs supporteurs, ne les ont pas prises au sérieux. Sinon, comment comprendre qu’au Congrès la plupart des élus démocrates aient voté les budgets militaires faramineux présentés par l’administration Trump — une décision suicidaire si on pensait vraiment que le président, commandant en chef des armées, préparait un nouvel holocauste ? Depuis qu’ils ont repris le pouvoir, à part installer une barrière autour du Capitole et renforcer la présence policière autour du bâtiment, les démocrates n’ont d’ailleurs rien entrepris pour prévenir de futurs abus de la Maison Blanche. Après le mandat de Nixon et le scandale du Watergate, en revanche, les parlementaires des deux partis avaient voté des réformes destinées à brider le pouvoir présidentiel et à contenir le rôle de l’argent dans la politique américaine.

    Au fait, quelle fonction sociale remplissent les épisodes de délire collectif ? Pourquoi les États-Unis, et d’autres pays sans doute, s’y complaisent-ils périodiquement ? On peut d’abord avancer des réponses faciles. L’hystérie, c’est amusant : les gens se sentent héroïques, ils se perçoivent comme les ultimes remparts de la civilisation. L’hystérie fait vendre : les livres deviennent des best-sellers, les groupes politiques reçoivent des donations destinées à prévenir l’apocalypse, les gens regardent la télévision à longueur de journée puisque le pire pourrait advenir à tout instant, et ils se radicalisent sous l’influence de CNN ou de Fox News, en fonction de leur camp. L’hystérie est aussi source de confusion : elle désoriente les gens, rend la pensée critique impossible dans un pays d’individualistes qui apprennent à se comporter en troupeau. Et surtout, l’hystérie motive. Alors que les deux camps prédisaient la fin du monde, le taux de participation à l’élection de 2020 a bondi à un niveau sans précédent depuis 1900 (66,7 % de la population en âge de voter, contre 51,2 % en 2000).

    Pour toutes ces raisons, l’hystérie semble être devenue le mode sur lequel se jouent désormais les élections, et peut-être est-ce une bonne chose que les « progressistes » l’aient enfin compris eux aussi. Après tout, le vieux candidat falot qui représentait le Parti démocrate en 2020 peinait à susciter l’enthousiasme. Il a fallu de l’hystérie pour que M. Joseph Biden entre à la Maison Blanche. Et, somme toute, il fait un bien meilleur président que M. Trump, à tous points de vue. Doit-on pour autant éprouver de la gratitude pour une culture qui manie à ce point l’exagération permanente et agite la peur du fascisme ?

    L’hystérie des années Trump comporte quelque chose de très spécifique. Le phénomène n’a pas concerné que les organes de propagande télévisée ; il a également atteint des penseurs sérieux. Considérons ici les éléments de leur cauchemar : la crainte que l’ignorance soit en marche, que les Américains aient perdu le respect des normes, des institutions et des élites, que la civilisation soit menacée par les tendances autoritaires des classes inférieures.

    Cet ensemble de peurs a déjà frappé le pays par le passé. Notamment à l’été 1896, quand le Parti populiste — un mouvement qui affirmait défendre les travailleurs — choisit pour candidat à la présidence un certain William Jennings Bryan. Ce dernier, qui portait également les couleurs du Parti démocrate, dénonçait ouvertement les élites. L’union des démocrates et des populistes derrière ce candidat vaguement de gauche laissait penser qu’il avait des chances sérieuses de l’emporter, et donc de tenir sa promesse de campagne : sortir les États-Unis du système de l’étalon-or, une norme qui déterminait tout le reste. Panique à bord. Les grandes figures du journalisme, de la finance et de l’université crièrent à l’« anarchie », à la violation des engagements les plus sacrés, et traitèrent Bryan de démon, de révolutionnaire, de jacobin, de démagogue tout juste bon à entraîner les péquenauds dans un mouvement comparable à une maladie mentale. D’éminents membres du Parti démocrate, qu’il représentait pourtant, se dressèrent contre lui. La haine qu’il suscitait faisait quasiment l’unanimité au sein des élites des côtes est et ouest, qui méprisaient ce que, à leurs yeux, les « populistes » incarnaient : le rejet de l’orthodoxie financière et de leur statut de propriétaires de la nation.

    Un nouvel épisode de cet ordre survint dans les années 1930, au moment où l’expérience américaine de la social-démocratie prenait de l’ampleur. Élu en 1932, au plus fort de la Grande Dépression, Franklin Roosevelt créa des emplois, encadra Wall Street, légalisa les syndicats et mit fin pour de bon à l’étalon-or. Une rage collective s’empara derechef des élites journalistiques, financières, entrepreneuriales, juridiques et économiques, coalisées pour proférer les accusations les plus folles contre le président. C’était un dictateur, un communiste, un fasciste, un dément, un démagogue qui mettait à mal la liberté et sa norme suprême : la libre entreprise si chère à l’Amérique. D’anciens dirigeants de son propre parti se liguèrent contre lui. Le Chicago Tribune tenait un compte à rebours du temps qui restait avant les élections de 1936, indiquant en première page « Plus que X jours pour sauver notre pays » .

    De toute évidence, M. Trump n’a rien à voir avec Roosevelt, et l’on peine à croire que le milliardaire new-yorkais parle la même langue que Bryan, un homme profondément croyant qui détestait la vulgarité et n’avait pas une très haute opinion des magnats de l’immobilier. Mais l’opposition à ces trois personnages semble correspondre à un modèle, jusque dans ses moindres détails : l’unanimité de la bourgeoisie, l’attachement aux « normes » et aux traditions non écrites, la peur des puissances étrangères, le recours incessant à l’hyperbole, l’appui inconditionnel aux dissidents du camp du « méchant », fussent-ils les pires.

    Qu’est-ce qui déclenche une telle réaction ? Dans les trois cas, on retrouve de profondes inégalités. Les discours les plus outranciers proviennent des classes les plus privilégiées de la société : autrefois, les patrons de presse, chefs d’entreprise et avocats d’affaires ; désormais, les surdiplômés qui exercent un contrôle hégémonique sur les médias et l’industrie de la « connaissance ». Dans chacun des épisodes cités, ils percevaient les mouvements politiques de leur pays comme un péril mortel pour leur propre statut.

    Bryan et Roosevelt représentaient une menace évidente. Avec M. Trump, l’affaire devint plus compliquée. Il n’était assurément pas l’ennemi des riches, dont il a beaucoup réduit les impôts. Mais il a aussi piétiné l’image idyllique de la mondialisation qui se trouve au fondement de la vision bourgeoise du monde depuis les années 1990. Il a eu des mots cruels pour les médias, la Silicon Valley et Wall Street. Il a critiqué l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et prétendu s’opposer aux « guerres sans fin » au Proche-Orient. Enfin, bien qu’il n’ait presque rien fait pour y remédier, à l’exception de mesures protectionnistes que son successeur a eu l’intelligence politique de ne pas remettre en question, il a réveillé la colère de millions de travailleurs blancs — la hantise de l’élite éclairée depuis les années 1960.

    Applebaum, Snyder et leurs acolytes savent bien que la société au sommet de laquelle ils se trouvent n’est pas saine et que des millions d’Américains méprisent l’élite diplômée (9). Quelques éléments-clés expliquent un tel rejet : l’épidémie d’opioïdes qui a fait rage dans le centre des États-Unis avant 2016, un cadeau de l’industrie pharmaceutique et de la profession médicale ; la désindustrialisation qui a affecté les mêmes aires géographiques, fruit des accords de libre-échange ; la crise financière mondiale, causée par les plus grands génies américains des mathématiques et de la finance — qui ont à peine subi les conséquences de leurs actes —, et les renflouements auxquels elle a donné lieu ; la guerre en Irak, chef-d’œuvre du corps diplomatique et des services de renseignement.

    Une moitié du pays rumine son ressentiment
    Monsieur Trump n’a rien fait pour résoudre ces problèmes. Pourtant, tout le monde sait qu’ils persistent. En ce moment, un camp discute, fait la leçon, réprimande, tandis que l’autre, silencieux ces derniers temps, rumine son ressentiment. Chacun sait que c’est cette dynamique malsaine qui a favorisé l’accession d’un démagogue raciste à la présidence. Et chacun sait que ce pays est au bord de l’explosion. « Les symboles culturels produits par les élites des côtes est et ouest sont ensuite diffusés sur les ondes des régions de l’intérieur du pays, analyse Anusar Farooqui sur son blog Policy Tensor. Comme il s’agit d’une route à sens unique, vous obtenez cette structure profonde où les classes populaires, depuis leurs campagnes ou leurs banlieues lointaines, observent leur culture se faire ridiculiser, dans un silence maussade et contraint. Voici le moteur qui perpétue, voire renforce, le ressentiment de classe (10). »

    Il existe deux manières de réagir à une telle situation. Les progressistes pourraient exiger des mesures matérielles susceptibles de réparer cette société. Il faudrait commencer par réformer la police et le système judiciaire, tous deux entachés de racisme. Mais il faudrait aller beaucoup plus loin. Les Américains ont besoin de pouvoir se syndiquer, de pouvoir faire des études sans s’endetter à vie et vivre décemment même s’ils ne sont pas bardés de diplômes. Lorsque le président Biden annonce qu’il fera désormais respecter les lois antitrust et que son programme de travaux publics favorisera en priorité les emplois américains bien payés et ne réclamant pas toujours un niveau d’instruction élevé, il en prend le chemin, au risque de déplaire aux pourfendeurs habituels du protectionnisme qui grouillent dans son camp.

    L’autre stratégie consisterait à accélérer l’autoritarisme progressiste, le haut-le-cœur face à un pays qui ne se montre pas à la hauteur des attentes éclairées de ses élites instruites. Et d’imaginer alors des moyens de faire accepter à tous l’autorité autorisée. Autrement dit, de contraindre les Américains « moisis » à entériner la vision du monde de leurs compatriotes les plus « avancés ».

    La fureur anti-Trump est souvent considérée comme un phénomène progressiste, voire une renaissance de la gauche. Mais elle a aussi ouvert la voie à cette nouvelle forme d’autoritarisme, portée par des démocrates. Dans le paysage politique contemporain, on entend désormais des avocats reconnus exprimer leur aversion pour la liberté d’expression (11), des banques, des services de renseignement et des industriels de la défense déclarer leur solidarité avec les minorités opprimées (12), des élus démocrates faire pression sur Google, Facebook ou Twitter pour qu’ils recourent plus systématiquement à la censure — le tout sur fond de condamnation de la nocivité intrinsèque de la classe ouvrière blanche. Ainsi s’exprime une aristocratie qui refuse de tolérer l’existence même d’une partie appréciable de la population qu’elle gouverne. À ses yeux, les seules « normes » qui semblent désormais compter sont celles qui la maintiendront tout au sommet.

    Thomas Frank

    Journaliste. Auteur de The People, NO : A Brief History of Anti-Populism, Metropolitan Books, New York, 2020.
    (1) Lire Serge Halimi et Pierre Rimbert, « Médias culpa », Le Monde diplomatique, juin 2021.

    (2) Matt Taibbi, Hate Inc. : Why Today’s Media Makes Us Despise One Another, OR Books, New York, 2021 (1re éd. : 2019).

    (3) Jim Acosta, The Enemy of the People : A Dangerous Time to Tell the Truth in America, Harper, New York, 2020.

    (4) Cf. Paul Bond, « Leslie Moonves on Donald Trump : “It may not be good for America, but it’s damn good for CBS” », The Hollywood Reporter, Los Angeles, 29 février 2016.

    (5) Amy Siskind, The List : A Week-by-Week Reckoning of Trump’s First Year, Bloomsbury Publishing, New York, 2018.

    (6) La gauche démocrate réclame cette suppression. Le filibuster permet à présent aux républicains de retarder ou d’empêcher le plan de relance économique et de justice sociale de M. Biden…

    (7) Timothy Snyder, De la tyrannie. Vingt leçons du XXe siècle, Gallimard, Paris, 2017.

    (8) Anne Applebaum, Twilight of Democracy : The Seductive Lure of Authoritarianism, Doubleday, New York, 2020.

    (9) Cf. Wallace Shawn, « We’re already forgetting the Trump era. His supporters won’t forget us », The New Republic, New York, 29 juin 2021.

    (10) « Notes on the American impasse : Politics as trench warfare », Policy Tensor, 6 novembre 2020.

    (11) Thomas B. Edsall, « Have Trump’s lies wrecked free speech ? », The New York Times, 6 janvier 2021.

    (12) Lire Pierre Rimbert, « Intersectionnel lave plus blanc », Le Monde diplomatique, juin 2021.

    Presse Politique Élections Démocratie Informati


    Edité le 28-07-2021 à 23:13:35 par Xuan




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       Posté le 03-09-2021 à 11:34:34   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Il ressort ici que Biden est incapable d'empêcher le retour aux valeurs réactionnaires. La division des USA est manifeste.


    La Cour suprême des États-Unis refuse de bloquer le Texas sur l'interdiction de l'avortement pendant 6 semaines

    Par Reuters
    Publié: 02 sept. 2021 18:03
    https://www.globaltimes.cn/page/202109/1233183.shtml

    La Cour suprême des États-Unis a refusé mercredi de bloquer une interdiction de l'avortement au Texas après six semaines de grossesse, portant un coup dur aux droits à l'avortement en laissant en place une loi de l'État qui interdit la grande majorité des avortements.
    Cette décision est une étape majeure dans la lutte contre l'avortement, alors que les opposants cherchent depuis des décennies à annuler l'accès à la procédure.
    Par un vote de 5 contre 4, les juges ont rejeté une demande d'urgence des prestataires de services d'avortement et de santé des femmes pour une injonction sur l'application de l'interdiction, qui est entrée en vigueur mercredi matin, alors que le litige se poursuit.

    L'un des six conservateurs de la cour, le juge en chef John Roberts, a rejoint ses trois libéraux en dissidence.
    "L'ordonnance du tribunal est stupéfiante" , a écrit la juge libérale Sonia Sotomayor dans une opinion dissidente.
    « Présentée d'une demande d'interdiction d'une loi manifestement inconstitutionnelle conçue pour interdire aux femmes d'exercer leurs droits constitutionnels et d'échapper à l'examen judiciaire, une majorité de juges ont choisi de se mettre la tête dans le sable. »

    Dans une explication non signée, la majorité du tribunal a déclaré que la décision "n'était basée sur aucune conclusion concernant la constitutionnalité de la loi du Texas" et a permis aux contestations judiciaires de se poursuivre.
    La décision illustre l'impact des trois nominations conservatrices de l'ancien président républicain Donald Trump, qui ont fait pencher la cour encore plus vers la droite. Tous étaient majoritaires.
    La loi équivaudrait à une interdiction quasi totale de la procédure au Texas, car 85 à 90 pour cent des avortements sont obtenus après six semaines de grossesse, et forcerait probablement de nombreuses cliniques à fermer, ont déclaré des groupes de défense des droits à l'avortement.
    Une telle interdiction n'a jamais été autorisée dans aucun État depuis que la Cour suprême a décidé Roe v. Wade, la décision historique qui a légalisé l'avortement à l'échelle nationale, en 1973. L'action du tribunal concernant l'interdiction du Texas pourrait préfigurer son approche dans une autre affaire sur une période de 15 semaines. interdiction par le Mississippi dans laquelle l'État a demandé aux juges d'annuler Roe v. Wade.


    Edité le 03-09-2021 à 11:46:14 par Xuan




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       Posté le 18-09-2021 à 00:11:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    La nouvelle guerre froide a commencé


    Avec la dénonciation du contrat entre la France et l'Australie, destinée à faire de cette dernière une tête de pont des USA équipée de sous-marins nucléaires, l'Axe Washington, Londres Camberra s'est mis en place effectivement

    La semaine prochaine se tient à Washington la première vraie réunion sécuritaire du «Quad» regroupant États-Unis, Inde, Japon et Australie.

    Bien que la France se soit fait humilier, les médias bourgeois reprennent l'argumentaire US sur la "menace chinoise", alors que l'hégémonisme US est la seule menace pour la paix.

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       Posté le 20-09-2021 à 23:16:15   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Lors de l'inspection d'une base de l'armée du Shaanxi, Xi Jinping a mis l'accent sur la préparation à la guerre, l'accélération de l'innovation et du développement et l'amélioration globale de la capacité à effectuer des missions et des tâches.

    Source : Xinhua Auteur : Reporter Mei Changwei 16/09/2021 19:04:35

    http://www.qstheory.cn/yaowen/2021-09/16/c_1127870187.htm
    Agence de presse Xinhua, Xi'an, 16 septembre (Reporter Mei Changwei) Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois, président de l'État et président de la Commission militaire centrale, a visité une base de l'armée du Shaanxi le 15, et au nom du Comité central du Parti et de la Commission militaire centrale, il adressa ses salutations à tous les officiers et soldats de la base. Il a souligné qu'il est nécessaire de mettre en œuvre la réflexion du parti sur le renforcement de l'armée dans la nouvelle ère, de mettre en œuvre les orientations stratégiques militaires pour la nouvelle ère, de se concentrer sur la préparation à la guerre, d'accélérer l'innovation et le développement, et d'améliorer globalement la capacité d'accomplir des missions et tâches et contribuer davantage à la construction d'une armée de classe mondiale et à la construction d'une puissante nation aérospatiale.

    Pendant la saison dorée de l'automne, l'ancienne ville de Xi'an a un ciel clair et des paysages agréables. Vers 10h30 du matin, Xi Jinping est arrivé au camp de base. Sous les applaudissements chaleureux, Xi Jinping a chaleureusement reçu les représentants des officiers et des soldats des troupes stationnées à Xi'an et a pris une photo de groupe avec tout le monde.

    Plus tard, Xi Jinping a écouté le rapport sur les travaux de la base et a prononcé un discours important. Xi Jinping a pleinement affirmé le rôle important que la base joue depuis longtemps dans le développement de l'industrie aérospatiale de mon pays. Il a souligné qu'il est nécessaire de s'adapter à la réalité de l'augmentation de la densité et des exigences de lancement aérospatial, d'optimiser le modèle d'organisation, d'innover en matière de technologies et de méthodes de mesure et de contrôle, et de garantir que la mesure et le contrôle sont précis, fiables et efficaces. Il est nécessaire de coordonner la mise en œuvre de l'exploitation et de la gestion du système spatial national pour améliorer l'efficacité de la gestion et de l'utilisation.

    Xi Jinping a souligné que les actifs spatiaux sont des actifs stratégiques nationaux qui doivent être gérés et utilisés, et plus important encore, protégés. Il est nécessaire de renforcer de manière globale la constitution de forces de protection et d'améliorer les capacités de sauvegarde de la tolérance aux catastrophes, de survie anti-destruction et de protection des informations. Il est nécessaire de renforcer la gestion du trafic spatial pour assurer le fonctionnement stable et ordonné du système spatial. Il est nécessaire de mener une coopération internationale en matière de sécurité spatiale et d'améliorer l'efficacité de la gestion des crises spatiales et de la gestion globale.

    Xi Jinping a souligné que pour accomplir les tâches de la base, il est nécessaire de prendre la construction politique du parti comme commandement, de promouvoir de manière globale la construction du parti sous tous ses aspects, d'approfondir les bras théoriques innovants du parti, de faire du bon travail dans l'étude et l'éducation de l'histoire du parti, et faire avancer les "deux bombes et une étoile". leur mission, et maintenir la pureté et la consolidation des troupes et un degré élevé de centralisation et d'unité. Il faut faire du bon travail des talents de manière ciblée et renforcer l'accompagnement des talents. Il est nécessaire de saisir sans relâche la base et de jeter les bases, l'enthousiasme pour résoudre les problèmes des officiers et des soldats, de mobiliser pleinement l'enthousiasme des officiers et des entrepreneurs et de créer constamment une nouvelle situation dans la construction de bases.

    Xu Qiliang et d'autres ont participé à l'événement.

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    Xuan
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       Posté le 21-09-2021 à 23:32:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    "PAS DE GUERRE FROIDE" !
    ... On y croît.



    Biden devrait être tenu responsable auprès de Trump de la « nouvelle guerre froide », selon l'éditorial du Global Times

    Par Global Times

    Publié: 21 sept. 2021 21:50
    https://www.globaltimes.cn/page/202109/1234757.shtml

    Le président américain Joe Biden a réitéré que les États-Unis ne "recherchaient pas une autre guerre froide" lors de son discours prononcé lors du débat général de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) mardi. Cependant, alors qu'il parlait avec enthousiasme de certains défis communs tels que COVID-19 et le changement climatique, il avait montré une main de fer dans un gant de velours en dirigeant le fer de lance vers la Chine. Par exemple, dans une section, il a mentionné la liberté de navigation, le respect des lois et traités internationaux, le soutien aux mesures de contrôle des armements pour réduire les risques et améliorer la transparence, qui sont tous conformes aux accusations de longue date des États-Unis contre la Chine et il a justifié les provocations américaines contre la Chine.

    Le discours de Biden était une démonstration éclatante de l'hypocrisie de la politique américaine. Ces derniers temps, même ses alliés ont appris à plusieurs reprises de l'égoïsme et de la trahison de Washington. Alors que les États-Unis retiraient leurs troupes d'Afghanistan et formaient une alliance de sécurité avec le Royaume-Uni et l'Australie, Washington a sacrifié à deux reprises les intérêts de l'Europe. Cela a fait comprendre aux Européens que l'approche de Biden et la politique "America First" de Donald Trump sont fondamentalement la même chose. Le soi-disant renforcement de l'alliance n'est qu'une plaque honorifique que les États-Unis se sont construite.

    Le monde entier parle maintenant d'une "nouvelle guerre froide", et même le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exprimé ses inquiétudes. Cette perception est-elle fausse ? Bien sûr que non. Ce sont les États-Unis qui ont provoqué tous les changements et les conflits qui donnent à la communauté mondiale l'impression si forte qu'une nouvelle guerre froide approche. Et ce sont les responsables américains qui ont été mis en doute et interrogés par le grand public. Pour utiliser un dicton chinois, la déclaration de Washington de « pas de nouvelle guerre froide » revient à écrire une pancarte indiquant « Pas de 300 taels d'argent enterrés ici » après avoir littéralement enterré Là-bas. Cela révèle simplement ce que les États-Unis ont l'intention de cacher.

    L'administration Biden semble bien savoir qu'une guerre froide est mauvaise et va à l'encontre de la volonté du peuple. Pourtant, ils disent maintenant une chose mais en font une autre. Washington continue de parler de concurrence et promet de ne jamais s'engager dans une « nouvelle guerre froide ». C'est blâmer la Chine pour la formation d'une potentielle « nouvelle guerre froide ». De cette façon, il peut prendre la hauteur morale de s'opposer à une nouvelle guerre froide pour mobiliser davantage le monde contre la Chine.

    Voyons ce que fait réellement Washington : s'il mène une compétition ou une confrontation, et s'il pousse le monde dans la direction d'une « nouvelle guerre froide ».

    Premièrement, sur le plan politique, l'administration Biden a poursuivi la dichotomie qui a été fortement promue à la fin de l'administration Trump, déclarant que le conflit sino-américain est une confrontation entre la démocratie et la liberté d'un côté et « l'autocratie totalitaire » de l'autre. L'administration Biden ne parle pas seulement d'institutions démocratiques " partageant les mêmes idées ", mais prévoit également d'organiser un " Sommet pour la démocratie " sans précédent en décembre, dans une tentative non dissimulée de diviser le monde entre la moitié dite démocratique et la moitié " non-démocratique ". « démocratique » moitié.

    Deuxièmement, sur le plan économique, l'administration Biden a hérité de toute la politique de guerre commerciale de l'administration précédente et intensifie ses efforts pour renforcer le découplage des États-Unis de la Chine en termes de technologie et d'industries pivots et pour promouvoir des chaînes d'approvisionnement qui excluent la Chine. Elle est largement connue sous le nom de « guerre froide technologique », qui vise à jeter les bases économiques d'une nouvelle guerre froide globale.

    Troisièmement, militairement, les États-Unis ont intensifié leur politique d'alliance contre la Chine. Le pays a tout fait pour injecter dans le Quad le récit d'une coopération militaire visant la Chine et inciter ses alliés européens à projeter leur puissance autour de la Chine. Ces derniers jours, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont défié le monde en annonçant la création d'un partenariat de sécurité trilatéral appelé AUKUS, qui aidera l'Australie à construire une capacité sous-marine à propulsion nucléaire, tout en ne tenant pas compte de la montée des tensions militaires dans le Pacifique occidental.

    Quatrièmement, Washington a ajouté du carburant aux régions chaudes du détroit de Taiwan et de la mer de Chine méridionale. Le pays a encouragé les autorités taïwanaises dirigées par le leader régional Tsai Ing-wen à prendre la voie risquée de contrarier la partie continentale de la Chine. Les États-Unis ont envoyé à plusieurs reprises des navires de guerre dans les eaux proches des îles et des récifs chinois pour provoquer la Chine. Ces mesures ont envoyé des signaux extrêmement dangereux, qui doivent créer des tensions pour l'ensemble de la situation et aggraver la peur et l'anticipation de la communauté internationale d'une éventuelle confrontation entre la Chine et les États-Unis.

    Ce faisant, les États-Unis prétendent qu'ils ne cherchent pas une nouvelle guerre froide avec la Chine. Qui l'achèterait ? La société chinoise n'y croit pas, l'opinion publique mondiale n'y croit pas. Il n'y a sûrement que très peu de gens aux États-Unis qui croient que l'administration Biden ne lance pas une guerre froide, ni qu'elle est capable de contrôler la soi-disant concurrence sino-américaine à un « niveau approprié ».

    De l'administration Trump à l'administration Biden, la tendance générale de la coopération sino-américaine a été détruite alors que la formation d'une nouvelle structure entre les États-Unis et la Chine dominée par le conflit a été promue. Maintenant, l'équipe Biden veut utiliser quelques mots ronflants pour freiner les relations sino-américaines gravement détériorées. Cela ne pouvait pas être aussi simple que cela. La relation entre la Chine et les États-Unis est multiforme et sérieuse. Comment cela peut-il devenir un jeu que l'administration Biden peut habilement gérer pour ses propres intérêts politiques ?

    Ce que nous voulons dire, c'est que ce sont les sociétés et les peuples chinois et américains qui ne veulent vraiment pas d'une guerre froide. En s'opposant à une nouvelle guerre froide, Pékin ne peut qu'espérer que le pouvoir du peuple américain soit supérieur à l'énergie opérationnelle du gouvernement américain et de certaines élites politiques à contre-courant. Le temps et l'élan finiront par faire échouer les viles intentions de Washington, niant et limitant son pouvoir destructeur.

    Enfin, nous voulons demander au président Biden et à son équipe d'être honnêtes et réalistes. Ils ne peuvent pas construire une version indo-pacifique de l'OTAN pour contenir le développement de la Chine, et encore moins atteindre l'objectif ultime de contenir la Chine. Peu importe l'étiquette qu'ils utilisent pour adoucir ce qu'ils ont fait, leur astuce bon marché échouera toujours

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       Posté le 24-09-2021 à 18:25:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Un article du Diplo par Martine Bulard documenté et relativement honnête dans la mesure où il reconnaît le bellicisme des USA.
    Lire aussi : Chine - États-Unis, le choc du XXIe siècle Présence américaine dans le voisinage chinois
    Une série de cartes et de graphiques.


    _____________________


    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/06/BULARD/63167

    19 septembre 2021

    L’Australie a renforcé son alliance avec les États-Unis, qui s’était (un peu) distendue ces dernières décennies, en achetant des sous-marins nucléaires américains, expulsant la France du « contrat du siècle » de douze sous-marins, conclu il y a six ans.

    M. Emmanuel Macron avait pourtant fait des ronds dans les eaux du Pacifique et de la mer de Chine, clamé haut et fort que la France intégrait « l’axe indo-pacifique » dessiné par l’Amérique pour contenir la Chine. Mais Washington ne s’embarrasse jamais de ses « alliés » dès lors qu’il s’agit de défendre ses intérêts.

    Vendredi 17 septembre, Paris a rappelé pour consultations ses ambassadeurs à Washington et à Canberra. Samedi, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, longtemps parfait VRP de l’industrie de l’armement (lire « Qui pilote vraiment le Quai d’Orsay ? »), s’est emporté sur le plateau de France 2, parlant de « mensonge », de « duplicité », de « mépris » et de « crise grave ». Au point d’envisager la solution préconisée par Régis Debray il y a quelques années dans nos colonnes, quitter l’OTAN ?

    L’« axe indo-pacifique » au cœur de l’affrontement entre Washington et Pékin


    L’Alliance atlantique bat la campagne en Asie


    Dans une tribune publiée en ligne par « Le Journal du dimanche », le 7 mai 2021, les ambassadeurs de l’Australie et de l’Inde en France ont félicité le président Emmanuel Macron d’avoir rejoint l’« axe indo-pacifique » et mené des exercices militaires conjoints avec leurs pays ainsi que le Japon et les États-Unis. Mais les contours de cette alliance demeurent flous, et chacun y poursuit ses propres objectifs.

    par Martine Bulard


    Que va donc faire la France dans cette galère ? Selon le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, qui commande les forces armées françaises de l’Asie-Pacifique (1), elle accumule en Asie-Océanie sept mille militaires, quinze navires de guerre et trente-huit avions présents en permanence. À cette armada se sont ajoutés, de la fin mars à juin, le porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle, le sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire Émeraude, plusieurs avions (dont quatre Rafale et un A330 ravitailleur), le groupe opérationnel amphibie « Jeanne d’Arc » avec le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, la frégate furtive Surcouf… Tout ce beau monde participe à une série de manœuvres militaires avec les États-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde.

    Ce n’est certes pas la première fois que la France exhibe son attirail guerrier dans le secteur — en 2019, déjà, l’une de ses frégates avait franchi le détroit de Taïwan, provoquant un incident avec Pékin. Mais Paris ne l’a jamais fait à cette échelle. Et surtout, le président Emmanuel Macron inscrit cette politique de déploiement militaire « dans l’axe indo-pacifique (2) », avec en ligne de mire la Chine. Il s’en défend parfois. Pourtant, lors d’un voyage en Australie, en 2018, il a fixé le cap : « La Chine est en train de construire son hégémonie pas à pas. Il ne s’agit pas de soulever les peurs, mais de regarder la réalité. (…) Si nous ne nous organisons pas, ce sera quand même bientôt une hégémonie qui réduira nos libertés, nos opportunités, et que nous subirons (3). » L’hégémonie américaine dans la région — réelle, celle-là — ne semble guère lui poser problème.

    La géographie et l’histoire ont cédé le pas aux alliances militaro-diplomatiques. Subrepticement — et sans aucun débat national —, la France est ainsi passée du statut de « puissance indo-pacifique », comme elle aime à se définir en faisant valoir ses départements et collectivités territoriales d’outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna…), à celui de puissance de l’« axe indo-pacifique » dirigé par les États-Unis. Un changement sémantique lourd de signification : dès juin 2019, dans un rapport officiel (4), le ministère de la défense américain se félicitait de ce tournant, qui hissait Paris au même rang que ses alliés militaires (Japon, Australie, Singapour…).

    Avant de devenir un mot d’ordre américain, le concept « Indo-Pacifique » a beaucoup navigué. Le capitaine Gurpreet S. Khurana, directeur du think tank indien National Maritime Foundation, en revendique la paternité dès 2006. Il le définissait alors comme l’« espace maritime comprenant le Pacifique et l’océan Indien (5) ». L’idée est reprise et portée au niveau politique par le premier ministre japonais de l’époque, M. Abe Shinzo, et par ses successeurs, inquiets de voir la Chine doubler leur pays sur la scène économique mondiale et filer le parfait amour avec les États-Unis, devenus ses premiers clients. Ils craignent par-dessus tout un couple « Chinamérique » qui les laisserait à l’écart. Ils conçoivent leur pays comme la tête de pont de Washington en Asie et saluent avec enthousiasme les exercices menés en commun par les marines américaine, indienne, japonaise, australienne et singapourienne dans le golfe du Bengale en 2007. Une première ! Toutefois, cet « arc de la liberté » — comme le qualifie Tokyo — finit par disparaître du paysage.

    Le drapeau de la liberté
    Il faudra attendre une décennie pour que cet « axe indo-pacifique » sorte de l’oubli, grâce à M. Donald Trump. Avec son sens de la communication, celui-ci débaptise en 2018 l’autorité chapeautant les corps d’armée américains dans la région, le commandement Pacifique des États-Unis (US Pacific Command, Pacom), et la transforme en commandement Indo-Pacifique (Indopacom). Dans la foulée, il ressuscite le Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (en anglais QUAD), qui réunit l’Australie, les États-Unis, l’Inde et le Japon dans une alliance informelle au contenu militaire affiché. La loi de défense 2019 adoptée par le Congrès américain donne le ton : La « grande priorité des États-Unis » est de « contrer l’influence de la Chine » (6).

    Cet objectif résonne agréablement aux oreilles des dirigeants néolibéraux et ultranationalistes qui sont désormais à la tête des trois partenaires des États-Unis au sein de l’alliance : la parenthèse travailliste est refermée en Australie ; le militant de choc du QUAD, M. Abe, est revenu au pouvoir au Japon ; et le nationaliste hindou Narendra Modi a pris les rênes de l’Inde, recevant même avec un faste inouï le président américain quelques mois avant que ce dernier ne soit renvoyé dans ses foyers par les électeurs. Les gesticulations de M. Trump et de ses équipes ont limité la portée effective du tournant. Mais le cap demeure.

    Début 2021, M. Joseph Biden se met immédiatement dans les pas de son prédécesseur, l’agitation en moins, la défense des droits humains et l’action cohérente en plus. Il reprend à son compte la désignation de la Chine comme « rival stratégique », et le QUAD comme arme politique et militaire centrale de sa stratégie. Moins de deux mois après sa prise de fonctions, avant toute rencontre bilatérale avec des dirigeants de la région, le nouveau président américain organise une réunion en visioconférence avec les trois autres chefs d’État et de gouvernement de l’alliance, le 12 mars 2021. Une rencontre inédite à ce niveau de responsabilité, saluée par un communiqué commun. Si le texte reste très général, les quatre hommes s’engagent à développer « une région libre, ouverte, inclusive, saine, ancrée dans des valeurs démocratiques et libre de toute contrainte », autrement dit un « Indo-Pacifique libre et ouvert », selon l’expression consacrée (7).

    Aussitôt, les ministres des affaires étrangères et de la défense américains, MM. Antony Blinken et Lloyd Austin, entament une tournée pour assurer le service après-vente et inclure la Corée du Sud dans un format « QUAD + » qui pourrait également comprendre d’autres pays asiatiques, ainsi que des États européens comme la France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne. Il s’agit, explique Chung Kuyoun, chercheuse à l’Université nationale de Kangwon (Corée du Sud), de « “multilatéraliser” un système d’alliance en étoile dirigé par les États-Unis (8) ». D’autres experts font directement référence à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), née de la guerre froide en 1949 et toujours en vigueur, en pointant la possible extension de son champ géographique, ou la naissance d’une petite sœur — une « OTAN asiatique » contre la « dictature chinoise ».

    L’hypothèse n’est pas farfelue. Le service de recherche du Congrès américain, qui, dans un rapport publié à la veille de la réunion des ministres des affaires étrangères, les 23 et 24 mars 2021 à Bruxelles, a dressé la liste des « priorités-clés » de l’OTAN, y a inclus la nécessité de « répondre aux défis sécuritaires potentiels posés par la Chine et ses investissements croissants en Europe » (9). L’économie pointe son nez en même temps que les missiles balistiques, le tout enveloppé du drapeau de la liberté, brandi en permanence par les partisans de l’organisation.

    Pourtant, en la matière, le premier ministre indien n’a rien d’un chevalier blanc : le Cachemire, dont il a supprimé l’autonomie, vit sous la férule militaire ; les opposants y sont emprisonnés et torturés, quand ils ne sont pas assassinés ; sa loi sur la citoyenneté discrimine les musulmans ; la répression contre les manifestants ne faiblit pas… Mais c’est bien connu : les droits humains n’ont pas la même importance selon que l’on est allié ou adversaire des États-Unis.

    En réalité, comme nous le rappelle Dennis Rumley, professeur à l’université de Curtin (Australie) et coauteur d’un ouvrage sur « l’ascension et le retour de l’Indo-Pacifique » (10), l’Indo-Pacifique a peu de rapport avec les valeurs morales, et beaucoup avec la « transition mondiale en cours ». Pour lui, nous vivons le « passage à un nouveau monde bipolaire : États-Unis, Chine ». Aux États-Unis et dans leur sphère d’influence, « beaucoup en ont peur, au sens littéral du terme. En Chine, beaucoup y aspirent et réclament qu’il en soit tenu compte dans les décisions mondiales. L’interaction de ces perspectives diamétralement opposées induit certains comportements des deux côtés », y compris le fait que « l’attitude chinoise peut être perçue comme agressive ».

    Rompant avec des décennies de retenue, la très offensive « diplomatie du loup guerrier » (wolf warrior diplomacy), qui a fait son apparition dans certains cercles d’ambassadeurs chinois, n’arrange guère cette image. Plus fondamentalement, la Chine a tourné la page de l’action discrète des années 1980-2000. Non seulement elle augmente son budget militaire chaque année et modernise rapidement sa marine, mais elle porte haut et fort ses revendications en mer de Chine orientale (îles Senkaku/Diaoyu) et surtout en mer de Chine méridionale sur l’ensemble des îles Paracels et de l’archipel des Spratleys, dont elle a remblayé sept récifs afin de construire des infrastructures à double usage (civil et militaire). Elle a étendu les pouvoirs de coercition de ses gardes-côtes avec la nouvelle loi maritime adoptée en février dernier. Les incidents se sont multipliés avec le Japon, le Vietnam, les Philippines…

    « Il y a des disputes sur les rochers en mer de Chine. C’est regrettable », reconnaît un ex-diplomate chinois en Europe, tout en prenant soin de rappeler la thèse officielle des « droits historiques chinois » sur la zone. « Nous avons besoin de points d’ancrage en mer de Chine pour nous protéger — pas pour attaquer nos voisins. Il n’y a pas si longtemps, en 2014, un commandant de la marine américaine, dans un rapport sérieux publié par le US Naval Institute, expliquait que les ports et les routes commerciales chinois étaient “très exposés et faciles à bloquer”. Il proposait de poser des “mines sous-marines” tout le long de nos côtes pour pouvoir instaurer un blocus du pays en cas de besoin. » Le scénario est plausible — notre interlocuteur nous en envoie la preuve (11) —, mais la peur est rarement bonne conseillère. Si l’accès de la Chine à la haute mer est effectivement verrouillé par les alliés des États-Unis et leurs troupes, rien n’indique que le pays gagnera en sécurité avec une politique du fait accompli qui lui aliène déjà une partie de ses voisins.

    S’agissant de Taïwan, l’agressivité ne semble guère plus efficace. Pékin considère l’île comme l’une de ses provinces, au nom du principe « une seule Chine » — cette Chine que la République populaire représente à l’Organisation des Nations unies (ONU) depuis qu’elle y a fait son entrée en 1971 —, reconnu par la quasi-totalité des pays de la planète. « La séparation est impossible, mais l’intégration n’est pas urgente », déclare notre diplomate. Pas sûr que son opinion reflète celle du pouvoir chinois. En tout cas, les incursions aux abords de l’espace aérien de l’île connaissent une croissance exponentielle. Sur ordre de Pékin, qui a effectué des milliers de sorties, frôlant dangereusement la ligne officieuse séparant les espaces navals et aériens des deux côtés du détroit, et parfois même la franchissant. Mais aussi, et l’on en entend moins parler, sur ordre de Washington, qui s’autoproclame gardien des mers : au premier semestre 2020, le chercheur Daniel Schaeffer a compté plus de deux mille opérations de l’aviation américaine, et près d’une par jour tout au long de l’été de la même année (12). Les États-Unis viennent d’installer un système de radars mobiles sur les îles Pescadores (Penghu), à moins de cent cinquante kilomètres du continent. Il serait naïf de croire que seule la protection de Taïwan les intéresse…

    Reste que la stratégie de la force choisie par la Chine inquiète ses voisins, et que Washington en profite. D’abord pour renforcer ses moyens militaires : en mars dernier, l’amiral Philip Davidson, alors dirigeant de l’Indopacom, les juge déséquilibrés face à la puissance navale chinoise. L’heure serait à la reconstruction de la Ire flotte des États-Unis, qui a sévi dans la région de 1946 à 1973. Lancé par le secrétaire à la marine Kenneth Braithwaite sous M. Trump, le projet a été confirmé par l’amiral lors de son audition au Congrès américain. Les îles Palaos devraient accueillir cette nouvelle base américaine, alors que la région en compte déjà des centaines, singulièrement au Japon, où stationnent près de 55 000 soldats, en Corée du Sud (28 500), à Hawaï (42 000) ou à Guam, sans oublier l’Australie, la Nouvelle-Zélande…

    Du reste, les dépenses militaires américaines ont atteint 778 milliards de dollars en 2020, soit le triple de celles de la Chine (252 milliards). Cette dernière affiche le deuxième budget militaire du monde, mais l’exemple de l’Union soviétique, qui s’était lancée dans une course aux armements avec Washington au péril de son existence, a marqué la mémoire des dirigeants chinois. Ils ne veulent pas suivre cette voie : pour l’heure, ils y consacrent 1,7 % du produit intérieur brut (PIB), contre 3,7 % pour les États-Unis, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) (13).

    Quoi qu’en dise le Pentagone, à l’affût de crédits supplémentaires, les États-Unis totalisent à eux seuls 39 % de l’ensemble des budgets militaires de la planète, et conservent une large avance. D’autant que l’expérience est de leur côté, comme le fait remarquer le géopolitologue Barthélemy Courmont : « Les forces américaines sont constamment engagées dans des opérations militaires, ce qui n’est pas le cas de l’armée chinoise (14). » Les Chinois sont soupçonnés de visées belliqueuses, mais ce sont les Américains qui guerroient tous azimuts.

    L’Indo-Pacifique est leur nouveau terrain de jeu. Ses contours ont fluctué, allant du Pacifique occidental à la côte est de l’Afrique en excluant les États-Unis sous M. Barack Obama, puis en les intégrant sous M. Trump. Désormais, « l’Indo-Pacifique fait partie du “voisinage des États-Unis” », note Rumley — un voisinage à défendre au même titre que leur arrière-cour, selon la doctrine américaine traditionnelle… que Pékin imiterait. « On peut interpréter le comportement chinois en mer de Chine méridionale en partie à l’aune de cette position. Après tout, une présence chinoise dans les Caraïbes ne serait pas tolérée par les États-Unis », poursuit Rumley, qui désapprouve cette attitude de grande puissance au moment où il faudrait (enfin) imaginer d’autres types de relations internationales.

    D’autant que même les pays inclus dans l’Indo-Pacifique américain n’ont pas une vision unique de la chose. Si l’Australie a repris son rang de shérif de l’Amérique (15), le Japon reste un « partenaire allié du deuxième cercle », sans « commandement militaire unifié avec les troupes américaines », à la différence de Canberra, remarque Robert Dujarric, directeur de l’Institute of Contemporary Asian Studies (ICAS) à Tokyo. Il lui « serait difficile de mener des opérations armées à l’extérieur, car il y a toujours beaucoup de réticences de l’électorat ». Le premier ministre Suga Yoshihide, tout comme son mentor Abe, voit dans l’Indo-Pacifique l’occasion de réaliser le rêve d’un « couple nippo-américain qui mènerait les affaires de la région », coupant les ailes au frère ennemi chinois. À la peine en politique intérieure, M. Suga s’est glorifié d’avoir été le premier dirigeant étranger reçu par le nouveau président américain, et plus encore d’être promu cogestionnaire de fait de la « résolution pacifique des problèmes de la traversée du détroit de Taïwan », selon le communiqué commun du 17 avril 2021. Jamais, depuis cinquante-deux ans, un dirigeant japonais n’avait osé mentionner l’île, que le pays a occupée d’une main de fer de 1895 à 1945. Pas de quoi rassurer ses voisins, et en particulier la Corée du Sud, toujours en délicatesse avec Tokyo sur ce passé colonial.

    Un « complexe de supériorité extrême »
    En revanche, l’alliance avec New Delhi est plutôt au beau fixe. Des manœuvres militaires communes sont régulièrement organisées. Selon Dujarric, « la grande ambition de Tokyo est de faire de l’Inde une plate-forme logistique, une nouvelle arrière-cour productive, en remplacement de la Chine ». Pour l’heure, le « découplage » ne dépasse pas le stade des intentions, et cette dernière demeure son premier partenaire commercial.

    Quant à l’Inde, elle espère que cette stratégie indo-pacifique lui fournira un rôle pivot dans la région, en la rendant incontournable. Sur le plan économique, le premier ministre Modi s’est lancé dans un vaste programme de privatisations et cherche à attirer des investissements étrangers — l’objectif de Tokyo n’est donc pas pour lui déplaire. Mais les infrastructures du pays restent pauvres, réduisant les perspectives immédiates de profits.

    Sur le plan diplomatique, le chef du gouvernement se verrait bien en contrepoids reconnu de la Chine, surtout depuis les incidents au Ladakh l’an dernier (16). « L’Inde abrite plus d’un milliard d’habitants, est une puissance nucléaire officielle et possède l’une des plus grandes armées permanentes du monde. Il n’est pas surprenant que New Delhi veuille compter comme acteur indispensable pour façonner l’avenir du siècle asiatique », nous explique l’ex-diplomate et député indien Shashi Tharoor, pourtant opposé à M. Modi. Mais, « fondatrice du mouvement des non-alignés pendant la guerre froide, l’Inde a toujours été allergique aux alliances et n’a aucune envie de mettre tous ses œufs stratégiques dans le même panier ».

    Même les plus chauds partisans de l’Indo-Pacifique — tel le spécialiste des relations internationales indien Brahma Chellaney, qui voyait dans le QUAD une « nouvelle dynamique (…) en réponse à l’expansionnisme agressif de la Chine (17) » — ont rapidement déchanté devant ce qu’ils nomment l’« arrogance américaine ». À l’origine de ce revirement : la pénétration dans les eaux de la zone économique exclusive (ZEE) indienne d’un contre-torpilleur à missiles guidés, lors d’exercices navals nommés « Liberté de navigation », le 7 avril. Loin de s’excuser, Washington a renvoyé New Delhi dans les cordes, estimant que ces zones ne signifiaient rien en droit international et que l’Inde avait des « revendications maritimes excessives ». C’est pourtant au nom du respect des ZEE des pays riverains revendiquées par Pékin que la marine et l’aviation américaines comme celles du QUAD vont et viennent en mer de Chine !

    « Bien qu’ils soient la démocratie la plus puissante du monde, les États-Unis partagent certains traits avec la plus grande autocratie du monde et leur principal concurrent, la Chine. Les deux pays ont un complexe de supériorité extrême », constate Chellaney, qui rappelle nombre d’exemples d’incursions non autorisées dans les eaux de leurs alliés. « L’utilisation des prouesses navales pour faire valoir les revendications maritimes américaines contre un large éventail de pays montre que, même s’ils ne sont plus la seule superpuissance du monde, les États-Unis gardent de vieilles habitudes. » Et d’ajouter : « Alors que 167 États ont signé la convention des Nations unies sur le droit de la mer [UNCLOS], les États-Unis [qui ne l’ont pas ratifiée] se sont arrogé seuls le droit de superviser et de faire appliquer ses dispositions en les interprétant unilatéralement » (18).

    Voilà pourquoi la France devrait y réfléchir à deux fois avant de s’engager dans des manœuvres militaires et des rapprochements idéologiques avec Washington. Et, avec elle, l’Union européenne, qui entend définir une « stratégie indo-pacifique » commune. L’une comme l’autre devraient s’interroger, à la manière de Camilla Sørensen, professeure associée au Collège royal de la défense danoise : l’Europe est-elle prête à « partager l’objectif primordial de Washington, [qui est] de préserver sa domination dans la région indo-pacifique », et à reconnaître la « pertinence de l’approche américaine, marquée par la confrontation face aux défis que représente la Chine » (19) ? Poser ces questions, c’est y répondre…

    En Inde, l’embargo mis par M. Biden sur certains composants vitaux pour la production de vaccins, alors que le Covid-19 commençait à dévaster le pays, a renforcé les doutes. Même si le président américain a fini par le lever, au moins partiellement, M. Modi a largement utilisé l’argument pour faire oublier ses propres responsabilités (lire « Covid-19, les causes du désastre indien »). Difficile de célébrer les noces indo-américaines dans ces conditions, y compris sous la bannière indo-pacifique. Pour l’heure, l’Inde cherche à s’extraire des pattes du dragon économique chinois — qui est aussi son premier partenaire commercial — sans tomber dans les serres de l’aigle américain.

    C’est le dilemme de beaucoup de pays de la région, qui entendent continuer à coopérer économiquement avec la Chine et stratégiquement avec les États-Unis. Lesquels doivent apprendre à « respecter chaque pays pour ce qu’il est, et non pour ce qu’ils voudraient qu’il soit », estime l’ex-ministre des affaires étrangères australien Gareth Evans (1988-1996). Fini le temps des « trois “P” : primauté, prédominance, prééminence », ajoute-t-il (20).

    Symbole du basculement économique et stratégique vers l’Asie, le concept d’Indo-Pacifique est rarement rejeté. Mais ses interprétations divergent. Le Vietnam, coincé par son puissant voisin, se sent proche de la conception américaine. La Corée du Sud veut, à tout prix, mettre fin au conflit avec Pyongyang — ce qui suppose des troupes américaines plus discrètes et des relations plus étroites avec la Chine. L’Indonésie, siège de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Anase), revendique une position équidistante entre les deux grands, tout comme Singapour. Les Philippines passent de l’un à l’autre en fonction de leurs intérêts et des assauts chinois sur les récifs qu’elles gèrent.

    Il est en effet absurde de penser en termes d’alliances militaro-idéologiques, comme au temps de la guerre froide, alors que les relations économiques sont intriquées et que des associations stratégiques fluctuantes permettent à des pays des deux prétendus « camps » de travailler ensemble : l’organisation informelle des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), celle de l’Organisation de coopération de Shanghaï (Chine, Russie, Inde, Pakistan…), ou encore le partenariat économique régional global (RCEP, en anglais), le plus grand accord de libre-échange jamais signé, entre les pays de l’Anase et la Corée du Sud, le Japon et la Chine (21). Encore faut-il qu’aucun de ces pays ne se sente menacé.

    « La Chine devrait améliorer ses liens d’amitié avec ses voisins de l’Asie-Pacifique, met en garde un commentateur militaire chinois du très officiel Global Times. Elle devrait attacher plus d’importance à des pays tels que la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et les membres de l’Anase (22). » Cette critique en forme de recommandation est suffisamment rare pour être soulignée, même si son auteur réclame une augmentation des forces armées.

    Pour l’ex-diplomate singapourien Kishore Mahbubani, « penser que l’on peut contenir la puissance économique et technologique de la Chine par des moyens militaires est absurde ». Ceux qui y croient se trompent de siècle. Pékin n’est pas Moscou. L’Amérique reste la première puissance mondiale, mais ne domine plus le monde. « Elle doit apprendre à partager. » Vaste programme.

    Martine Bulard


    (1) Abhijnan Rej, « French joint commander for Asia-Pacific outlines Paris’ Indo-Pacific defense plans », The Diplomat, Washington, DC, 13 avril 2021.

    (2) Emmanuel Macron, discours devant les ambassadeurs, Paris, 27 août 2019.

    (3) « Macron : le lien franco-calédonien vital face au risque d’hégémonie », Reuters, 5 mai 2018.

    (4) « Indo-Pacific strategy report » (PDF), ministère de la défense américain, 1er juin 2019.

    (5) Gurpreet S. Khurana, « Security of sea lines : Prospects for Indian-Japan cooperation », Strategic Analysis, vol. 31, n° 1, Londres, janvier 2007.

    (6) « John S. McCain national defense authorization act for fiscal year 2019 », Congrès américain, 13 août 2018.

    (7) « QUAD leaders’joint statement : “The spirit of the QUAD” », Maison Blanche, 12 mars 2021.

    (8) Chung Kuyoun, « Why South Korea is balking at the QUAD », East Asia Forum, 31 mars 2021.

    (9) Paul Belkin, « NATO : Key issues for the 117th congress » (PDF), Congressional Research Service, 3 mars 2021.

    (10) Timothy Doyle et Dennis Rumley, The Rise and Return of Indo-Pacific, Oxford University Press, 2019.

    (11) Victor L. Vescovo, « Deterring the dragon… from (under) the sea », US Naval Institute, février 2014.

    (12) Daniel Schaeffer, « Chine - États-Unis - Mer de Chine du Sud et riverains : En attendant Biden », Asie21, 15 septembre 2020.

    (13) « World military spending rises to almost 2 trillion dollars in 2020 », Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), 26 avril 2021.

    (14) « Le Pentagone agite la menace de la Chine pour réclamer d’énormes hausses de son budget : excuse facile ou anticipation fondée ? », Atlantico, 23 mars 2021.

    (15) Lire Vince Scappatura, « L’Australie, pièce centrale du “pivot” américain », dans « Poudrières asiatiques », Manière de voir, n° 139, février-mars 2015.

    (16) Lire Vaiju Naravane, « Pourquoi la Chine et l’Inde s’affrontent sur le Toit du monde », Le Monde diplomatique, octobre 2020.

    (17) Brahma Chellaney, « Biden follows Trump’s footsteps in the Indo-Pacific », The Hill, 25 mars 2021.

    (18) Brahma Chellaney, « US fails to understand that it no longer calls the shots in Asia », Nikkei Asia, Tokyo, 21 avril 2021.

    (19) Rémi Perelman, « Indo-Pacifique-Danemark : Mais pas seul », Asie21, n° 149, Paris, avril 2021.

    (20) Gareth Evans, « What Asia wants from the Biden administration », Global Asia, vol. 16, n° 1, Séoul, mars 2021.

    (21) Lire « Bombe libre-échangiste en Asie », Le Monde diplomatique, janvier 2021.

    (22) Song Zhongping, « China must prepare for US new QUAD schemes », Global Times, Pékin, 10 novembre 2020.


    Edité le 24-09-2021 à 18:31:03 par Xuan




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    Les USA investissent dans la guerre :

    Le Sénat américain adopte un budget de guerre massif et intensifie les provocations sur la question de Taiwan

    La partie continentale de la Chine devrait « se préparer au pire » en termes de stratégie et de tactique
    Par Zhang Han
    Publié: 16 déc. 2021 21:58

    https://www.globaltimes.cn/page/202112/1241688.shtml

    Lundi, des hélicoptères d'attaque Apache AH-64A à la base militaire américaine Camp Humphreys à Pyeongtaek, en Corée du Sud. La Corée du Sud et les États-Unis commenceront mardi des exercices militaires, a rapporté lundi l'agence de presse Yonhap, malgré l'avertissement de la Corée du Nord selon lequel les exercices ébranleraient les signes d'un dégel intercoréen.

    Le Congrès américain a adopté mercredi un projet de loi sur la défense nationale qui a créé un nouveau record de 770 milliards de dollars de budget, dont 7,1 milliards de dollars alloués au renforcement de la position américaine contre la Chine, ainsi que des dispositions concernant l'île de Taïwan, notamment l'invitation à un exercice naval multilatéral. .
    À en juger par les éléments de la loi, les observateurs chinois ont déclaré qu'une escalade de la collusion entre les États-Unis et l'autorité du Parti démocrate progressiste (DPP) est probable et que le continent devrait être préparé en termes de stratégie et de tactique militaire pour répondre à de nouvelles provocations.
    Le Sénat américain a adopté mercredi la Loi sur l'autorisation de la défense nationale (NDAA) de 2022 après que la Chambre lui a fait signe le 7 décembre. Le projet de loi attendra la signature du président Joe Biden avant de devenir loi, ont rapporté les médias.

    La loi représente 25 milliards de dollars de plus que ce que Biden avait demandé. Concernant la Chine, le projet de loi comprend 7,1 milliards de dollars pour l'Initiative de dissuasion du Pacifique et une déclaration de soutien du Congrès à la défense de Taïwan, ainsi qu'une interdiction pour le département américain de la Défense de se procurer des produits « produits avec le travail forcé » auprès de la communauté autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Région.

    Les médias américains ont été brefs sur les parties taïwanaises de l'acte, mais le média insulaire Taiwan News a rapporté jeudi que le projet de loi stipulait que la force navale de l'île de Taïwan devrait être invitée à participer à l'exercice Rim of the Pacific dirigé par les États-Unis. (RIMPAC) réalisée en 2022.
    Song Zhongping, un expert militaire de la partie continentale de la Chine et commentateur à la télévision, a estimé qu'il y avait une forte probabilité que Biden invite l'île de Taïwan à RIMPAC, étant donné qu'il a déjà offert une plate-forme à l'autorité sécessionniste du DPP lors du soi-disant « sommet pour la démocratie ». qui a le même objectif - augmenter la présence internationale de Taiwan.
    La partie continentale de la Chine devrait "se préparer au pire" et se préparer, en termes de stratégie et de tactique militaire, à tout scénario au milieu de l'aggravation de la situation entre les deux rives du détroit et de la rivalité sino-américaine, a déclaré Song, alors que les États-Unis ont perdu plusieurs "poignées" pour contenir. La Chine, dont Hong Kong et Xizang (Tibet), ce qui lui fera jouer la « carte Taïwan » de façon hystérique.
    Mais l'expert a également souligné que même si les forces armées taïwanaises se joignaient à l'exercice, elles ne joueraient qu'un rôle périphérique.

    Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine, a convenu que les États-Unis et le DPP augmenteraient leur collusion, avertissant que les provocations sur le sujet le plus sensible des relations sino-américaines entraîneraient davantage de frictions et des risques plus élevés de des conséquences incontrôlables.
    Selon des données ouvertes, les États-Unis ont le budget militaire le plus élevé au monde, quatre fois celui de la Chine, malgré le contraste de l'échelle de la population.
    La loi sur l'autorisation de la défense nationale prévoyait également 300 millions de dollars pour soutenir l'Ukraine, au sujet de laquelle les États-Unis et l'OTAN sont en conflit féroce avec la Russie.

    Li a déclaré que le budget militaire étonnamment élevé et en constante augmentation est la base permettant aux États-Unis de maintenir leur statut hégémonique dans le monde. Pour justifier les dépenses élevées, les États-Unis doivent créer des conflits, des crises et un battage médiatique « menaces extérieures », ce qui démontre seulement que les États-Unis sont le « destructeur de la paix mondiale ».
    Quant aux interdictions d'achat par le Pentagone de produits fabriqués par le soi-disant travail forcé dans la région chinoise du Xinjiang, Li a déclaré qu'il n'y avait rien de nouveau dans la tendance à ajouter la saveur du Xinjiang à tous les projets de loi et documents pertinents ou non pertinents.

    De telles mesures prouvent pleinement que la loi américaine sur la défense n'est pas une question de défense mais de création de problèmes pour les autres, ont déclaré des experts.


    Edité le 17-12-2021 à 15:23:00 par Xuan




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       Posté le 20-12-2021 à 22:58:11   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

    Les États-Unis lancent une guerre technologique et une guerre financière pour sanctionner en permanence les entreprises technologiques chinoises


    Le coût des tarifs imposés par les États-Unis sur les produits chinois sera supporté par ses consommateurs nationaux, ce qui finira par se transformer en pressions inflationnistes. La guerre commerciale s'est avérée blesser les autres et se désavantager elle-même, et la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a appelé à plusieurs reprises à des réductions tarifaires. Cependant, l'intention des États-Unis de contenir la Chine ne changera pas, et sa stratégie passe progressivement de la guerre commerciale de l'ère Donald Trump à la guerre technologique et financière de Joe Biden (Joe Biden). Récemment, les États-Unis ont sanctionné à plusieurs reprises des entreprises chinoises de haute technologie et empêché certaines entreprises de s'inscrire aux États-Unis.

    Le 16 décembre, heure locale, le département du Trésor américain a ajouté 8 entreprises technologiques chinoises à la « Liste des entreprises chinoises du complexe militaro-industriel » (CMIC). Auparavant, bon nombre des sociétés mentionnées ci-dessus ont été ajoutées à la « liste d'entités ». Dans la soirée du 16, le département américain du Commerce a annoncé que 34 autres entités chinoises seraient ajoutées à la liste des entités. Y compris 12 Académie chinoise des sciences médicales militaires et ses instituts de recherche affiliés, le leader national du GPU Jing Jiawei, le 52e institut de recherche de China Electronics Technology Group Corporation, le concepteur de semi-conducteurs de puissance à grande vitesse Yachengwei et le leader des puces de contrôle de sécurité Shanghai Aisin Nuohangxin, la filiale Hikvision Hikvision Micro -Photographie et ainsi de suite.

    Avant cela, le 10 décembre, le département américain du Trésor avait inclus SenseTime, la première société chinoise d'intelligence artificielle, sur la soi-disant « liste des entreprises impliquées dans l'armée » et avait imposé des restrictions d'investissement. Le 24 novembre, le Bureau de l'industrie et de la sécurité du département américain du Commerce a annoncé que 12 entreprises chinoises avaient été incluses dans la soi-disant « liste d'entités ». Plus tôt, en juillet de cette année, le département américain du Commerce a inclus 23 entités chinoises sur la "liste d'entités" pour le contrôle des exportations. En avril, les États-Unis ont inclus sept entités chinoises de superordinateurs sur la « liste des entités ».

    Les États-Unis incluent généralement les entreprises chinoises de haute technologie sur la liste des entités ou des entreprises liées à l'armée au motif de « mise en danger de la sécurité nationale », « soutien à la modernisation de l'armée chinoise », « cyber-attaques » et « violation des droits de l'homme ." Une fois qu'une entreprise est malheureusement incluse dans la liste, les États-Unis imposeront des sanctions telles que des restrictions d'importation et d'exportation, d'investissement et de financement, et isoleront ces entreprises du marché et du système financier américains.

    Tout le monde connaît le cœur de Sima Zhao. Les sanctions américaines échouent souvent à produire des preuves convaincantes, manquent sérieusement de base factuelle et les procédures sont très opaques. Son intention n'est rien de plus que de limiter les ventes de produits de haute technologie des entreprises chinoises, d'augmenter les coûts de financement et de recherche et développement technologique et de ralentir le rythme de la modernisation industrielle de la Chine.

    La Chine estime que les sanctions américaines sapent les principes du marché et violent les règles de l'OMC et les lois économiques. Cela nuit non seulement aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises, mais aussi aux intérêts des entreprises et des investisseurs américains. Il a exhorté à plusieurs reprises les États-Unis à cesser immédiatement d'interférer avec la coopération économique et commerciale normale entre les entreprises chinoises et américaines, mais les États-Unis ont fait la sourde oreille à cela.

    La science et la technologie sont les principales forces productives, et la productivité est le fondement du pouvoir politique, militaire et économique. L'objectif fondamental des États-Unis pour supprimer les entreprises de haute technologie dans d'autres pays est de maintenir leur suprématie en tant que superpuissance. La science et la technologie sont les intérêts fondamentaux de la Chine et des États-Unis, et il est difficile de coordonner les contradictions entre les deux parties. L'industrie de la haute technologie a un investissement initial important, une longue période de retour et des risques élevés. Par conséquent, lorsque les États-Unis ont lancé une guerre technologique contre la Chine, ils ont également lancé une guerre financière, interdisant aux entreprises chinoises de haute technologie de se financer aux Etats-Unis.

    Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont accumulé une riche expérience dans les guerres commerciales, les guerres technologiques, les guerres financières, les guerres des ressources et la guerre géopolitique afin de maintenir leur hégémonie et d'attaquer l'ex-Union soviétique, le Japon et l'Europe intégrée émergente. A court terme, les effets des sanctions américaines sont encore assez importants. Par exemple, les ventes de téléphones portables de Huawei ont chuté et les cours boursiers de certaines sociétés de haute technologie cotées en Chine ont baissé leurs limites.

    La raison pour laquelle les sanctions américaines peuvent entrer en vigueur est qu'elles ont l'avantage du premier arrivé. Le système commercial international et le système financier actuels sont tous établis sous la direction des États-Unis. Les pays à la traîne doivent d'abord s'internationaliser s'ils veulent s'industrialiser. Rejoindre le système commercial et financier dominé par les États-Unis est inévitablement limité par d'autres. Dans le même temps, les États-Unis sont également le berceau de nombreux produits de haute technologie, avec des avantages en matière de brevets. Que ce soit la Chine aujourd'hui, ou le Japon et l'Union européenne à l'époque, leur dépendance vis-à-vis des États-Unis est plus grande que la dépendance des États-Unis à leur égard.

    Il est impossible de se débarrasser complètement de la dépendance. Dans le passé, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du commerce américain, la Chine a vigoureusement développé le commerce international avec la Russie et l'Afrique, a adhéré à l'Accord régional de partenariat économique global (RCEP) et a demandé à adhérer à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressif (CPTPP). Si la Chine veut réduire les pertes des entreprises de haute technologie après avoir été frappée par les États-Unis, elle doit rendre le système de distribution plus équitable, améliorer la protection de la propriété intellectuelle, augmenter le revenu disponible des résidents, élargir la circulation interne, élargir le marché intérieur , et rendre les produits des entreprises technologiques locales moins chers.

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