Jacques Jurquet observe que la création des premiers Cercles marxistes-léninistes avait été une nécessité « avant même les exclusions » , de même que la création du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France en 1967 et qui résultait « des actions antagoniques du PCF contre tout adhérent posant des questions sur les positions du PCC. Au bout de 4 ans les marxistes-léninistes commençaient à être connus. La lutte interne est devenue impossible -exclusions - menaces – violences » . Cependant « la situation de classe en France n'était pas mûre » . En particulier la classe ouvrière accordait encore sa confiance au parti révisionniste et non au PCMLF, tandis qu’une masse d’éléments petit-bourgeois l’ont investi, l’entraînant derrière les basques du réactionnaire Mitterrand. Dans un entretien avec D. Hamelin le 1er mars 2010, J. Jurquet signale : « le PCMLF que j'avais créé avec quelques autres militants et dont j'étais secrétaire général, a lui aussi disparu, torpillé par la volonté et la rancune de François Mitterrand en personne. »
Aujourd’hui la situation est différente. L’aggravation de la crise du capitalisme, associée à l’échec plusieurs fois renouvelé de la stratégie électoraliste du P « C »F, enfonce un coin entre les militants de base et leur direction. Celle-ci a dû ressortir les calicots rouges et les dépoussiérer. La tactique du Front de Gauche, destinée à peser davantage dans l’alliance avec les socialos a échoué également, car à l’intérieur du Front de Gauche Mélenchon s’est assis dans le fauteuil du champion et ne risque pas d’en être délogé avant longtemps.
Parmi les opposants au révisionnisme la thèse « un se divise en deux » s’applique aussi
De même qu’à l’intérieur du jeune PCMLF, puis au sein des différents groupes marxistes-léninistes, la lutte entre le révisionnisme et le marxisme-léninisme, entre l’idéologie bourgeoise et l’idéologie prolétarienne existe dans les organisations issues du P « C »F ou dans les cellules qui s’opposent à sa ligne.
Certains critiquent l’électoralisme mais ils doutent que le programme de leur parti soit bourgeois et restent convaincus que le socialisme est son objectif. Bon gré ou mal gré, ils ont accepté certains reniements de leur parti et ils pensent qu’il peut encore se redresser.
D’autres confondent centralisme-démocratique et autorité, et croient que son abandon signifie davantage d’ouverture et de démocratie.
D’autres regrettent la ligne de G. Marchais, comme une illustration du parti communiste à reconstruire. Ils nient que le parti de Marchais ait appliqué la ligne révisionniste. Et pour cause puisqu’ils y participaient alors et la soutenaient. En même temps ils défendent l’héritage de l’URSS de Brejnev. Pour eux les critiques envers Marchais et Brejnev reflètent l’esprit de « liquidation » qu’ils combattent.
Egalement, certains appliquent à notre époque l’analyse de l’attitude capitularde de la bourgeoisie face au nazisme (ou bien face à l’impérialisme US dans les années 50), et dénoncent l’Europe « supranationale ».
Sur l’appréciation des rapports entre les pays émergents et les pays impérialistes, ceux qui se réclament du marxisme-léninisme n’ont pas des vues identiques.
Et nous n’avons pas non plus les mêmes avis sur les relations qui devraient s’établir entre les partis communistes de différents pays.
Ainsi les opposants au révisionnisme sont-ils divisés. Et les exemples cités n’en sont qu’une partie. Cependant la thèse « un se divise en deux » ne signifie pas que le communisme va donner naissance par scissiparité à une galaxie de groupuscules. En réalité il s’agit toujours – sur chacune de ces questions - de la lutte entre le capitalisme et le socialisme. Et chaque parti, chaque individu se définit par ses actions dans un camp ou dans un autre.
C’est le capitalisme lui-même qui favorisera l’unité des marxistes-léninistes
L’aggravation de la crise du capitalisme aboutira nécessairement à accentuer la lutte de classe entre la bourgeoisie capitaliste et la classe ouvrière, entre l’Etat bourgeois et le peuple, entre ceux qui cherchent à prolonger l’existence du capitalisme (dont les dirigeants révisionnistes et réformistes) et ceux qui veulent abattre le capitalisme pour construire le socialisme.
Aussi l’unité des marxistes-léninistes se réalisera-t-elle par la critique et la discussion, mais aussi et surtout par les actions et les prises de position communes, dans le cadre de la lutte de classe et de la lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie, contre le réformisme et le révisionnisme.
Ne perdons pas de vue que si l’idéologie bourgeoise est dominante et les illusions nombreuses, les véritables ennemis de la classe ouvrière et du peuple sont un petit nombre.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
marquetalia
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Posté le 28-12-2011 à 19:30:33
la liquidation du parti est en marche pour le pcf au sein du front de gauche,idem pour le pcof.
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zorba
Militant de valeur
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Posté le 29-12-2011 à 10:51:16
Quel intérêt de se préoccuper du P"C"F et des ses dépouilles? La peur de ne plus avoir d'ennemis à combattre et le spectre du chômage? Soyons lucides. On ne peut que se réjouir de voir le parti communiste prendre place auprès de la sociale démocratie, cela laisse de l'espace pour les vrais communistes qui veulent faire la révolution, ceux, les purs, les durs qui se sont toujours trouvés face aux communistes qui bloquaient tout ou trahissaient. Maintenant ils peuvent aller face aux patrons, face à l'état et à ses flics. En avant, la route est libre et large.
-------------------- On se lasse de tout excepté d'apprendre. Virgile
marquetalia
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Posté le 29-12-2011 à 13:51:29
le problème est que le terrain est deja occupé par ces crapules d anarchotrotskyistes.le gauchisme est la maladie infantile du communisme,surtout pour ces "monde libertaire","alternative libertaire" et autres"npa" favorables a l islamisme radical,ou a l inverse,a des nazbols qui eux aussi essaient de noyauter le marxisme-comme en russie-
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marquetalia
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Posté le 29-12-2011 à 13:54:58
la révolution doit se faire dans les pays du tiers monde,pas dans cet occident où la classe ouvrière est embourgeoisie et américanisée!en colombie,où les farc-ep controlent 35 pourcents du territoire,et où il y a de plus l eln-castriste-le pkk au kurdistan et l inde avec les naxalites.
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zorba
Militant de valeur
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Posté le 29-12-2011 à 14:09:59
La politique c'est un combat, pour les communistes c'était la lutte de classes.
Tout peut survenir des combats politiques et rien n'est dit d'avance.
Quand les partis communistes étaient puissants et bien organisés pour soutenir le régime soviétique installé en Russie et en URSS, toutes les forces disponibles pour les combattre étaient vertueusement et généreusement accueillies par la bourgeoisie, ce qui a fait fleurir moult groupuscules aussi bien d'extrême droite que se présentant de l’extrême gauche.
Les gauchistes n'ont de sens que contre les communistes, jamais ils n'ont affronté la bourgeoisie, dont ils sont généralement issus, mais avec des perspectives de prolétarisation ce qui en fait des aigris. Les plus avisés, ou repentis, retournent au service de la grande bourgeoisie impérialiste, comme les D. Cohn Bendit, S. July, B. Kouchner, éventuellement après un lifting social démocrate comme les ex lambertistes nombreux en poste au PS.
Le développement de l'extrême gauche est un excellent moyen de division et d'affaiblissement des forces populaires que les communistes avaient tenté de développer. Les communistes renonçant aux principes de lutte des classes, les mouvements gauchistes pouvaient être mis en veilleuse et bien au chaud profiter de quelques bonnes places au service de la bourgeoisie capitaliste. Comme par exemple quelques PDG de la FNAC ou des journalistes à Libération.
-------------------- On se lasse de tout excepté d'apprendre. Virgile
marquetalia
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Posté le 29-12-2011 à 14:46:03
je peux par exemple vous dire en connaissance de cause qu en 2008 le parti communiste francais était solidaire des révolutionnaires du parti des travailleurs du kurdistan.
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Xuan
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Posté le 22-01-2013 à 22:40:00
Je reprends ce fil afin de l’illustrer car il n’y pas de meilleure preuve que par l’exemple. Le mécontentement et l’écœurement des militants sincères du parti révisionnisme se manifestent de plus en plus ouvertement alors que celui-ci se fond dans le Front de Gauche comme les trotskystes se sont fondus dans le NPA. Nous devons comprendre que la lutte contre le révisionnisme moderne est une lutte de longue durée et que beaucoup de ses militants sont honnêtes et aspirent réellement au socialisme et à la transformation révolutionnaire de la société, tandis qu’une autre partie se reconnaît dans une sorte de réformisme humaniste étranger à l’idéologie prolétarienne. Il ne faut pas considérer le parti révisionniste ni ses militants comme un corps figé Méconnaître et négliger ces différents aspects c’est abandonner les communistes authentiques au désespoir et entraver la constitution d’un véritable parti communiste.
La lutte contre le révisionnisme moderne prend aussi plusieurs formes. Au début des années soixante des communistes qui voulaient un débat sur la lettre en 25 points et les thèses du PCC ont été exclus. Les révisionnistes ont brisé le centralisme démocratique et pratiqué le social-fascisme avec ceux qui les critiquaient. Cette attitude a perduré plus de dix ans. Lorsque l’empire social-impérialiste s’est effondré et que la restauration du capitalisme a été patente en Russie, les révisionnistes n’ont pas rétabli le centralisme-démocratique mais l’ont remplacé par une apparente liberté de parole où « toutes les opinions se valent ». En fait ceci a ouvert la porte à un flot de conceptions réactionnaires puisque les idées dominantes dans la société sont celles de la classe dominante. Mais la ligne révisionniste tracée, celle de l’alliance électoraliste pour réformer le capitalisme, n’a pas dévié malgré les échecs successifs.
Lettre ouverte à Pierre Laurent, 1er Secrétaire du Parti Communiste Français
Après des classes à l’URJF et au seuil de soixante années d’appartenance au PCF, c’est avec d’amers regrets et le cœur ulcéré que je quitte ce parti et retourne ma carte 2013. Car d’abandon en abandon, trop c’est trop. Vous avez, sans aucune consultation des communistes et en catimini, supprimé la faucille et le marteau de la carte du Parti. C’est un déni de démocratie. Quelle honte, Cela montre de quel mépris vous avez envers les adhérents. Une carte du PCF sans la faucille et le marteau ? La carte du PS, de l’UMP, du FN n’ont pas non plus de faucille et de marteau. Effectivement, je ne vois pas l’utilité d’une telle carte. De plus, vous substituez à notre emblème révolutionnaire le logo du parti de gauche européenne, d’obédience social-démocrate. Vous videz ainsi le Parti Communiste de sa substance révolutionnaire, tant humaine qu’idéologique. Pour quels privilèges, pour quels titres ? L’histoire retiendra probablement de vous, que vous aurez été les fossoyeurs du Parti Communiste Français Pierre Maury, Janvier 2013
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