" class="p14" target="_blank" rel="nofollow">Monde Diplomatique de janvier, un article réformiste mais qui reprend l’historique du Code du Travail à travers la lutte des classes.
Deux siècles de luttes
Fidèles à leur principe — on ne change pas une politique qui perd —, MM. François Hollande et Manuel Valls ont refusé, le 14 décembre 2015, de donner un coup de pouce au salaire minimum. Il n’augmente donc que de 6 centimes de l’heure, comme le prévoit la loi. A ce choix de maintenir les salaires bas s’ajoute une volonté de détricoter le code du travail, qui résulte d’une longue histoire.
par Rachel Saada
Estelle Lagarde. – « Lundi matin », de la série du même nom, 2009
Agence révélateur
Feu sur le droit et sur le code du travail, qui angoisseraient patrons et salariés et seraient responsables du chômage ! Ils doivent être réduits, ramenés à quelques grands principes, entend-on partout. Pourtant, avant de chercher à les déconstruire, il serait judicieux de voir comment ils se sont construits. Rien n’est là par hasard. Comme dans un écosystème, chaque élément est utile à certains, et le tout, utile à tous.
Cet édifice s’est élevé lentement au fil des siècles. Il s’est affermi dans la sueur et les larmes, parfois à cause de catastrophes industrielles ou de guerres. Et il n’a pas fini d’évoluer.
Dans le système économique d’après la Révolution française, il n’existe pas de droit du travail. Les rapports entre patrons et ouvriers sont régis par le contrat, le code civil précisant que celui-ci a force de loi. L’égalité entre les citoyens proclamée dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 entraîne de facto l’égalité entre les contractants — une fiction juridique. La Révolution consolide ainsi le mythe de la liberté de négociation.
Le contrat lierait deux hommes libres et consentants, tous deux propriétaires, l’un de sa seule force de travail, l’autre de beaucoup plus et notamment des moyens de production, mais tous deux égaux malgré tout. M. François Rebsamen aurait pu sans risque d’anachronisme déclarer devant l’Assemblée nationale de l’époque, comme il l’a fait devant le Sénat le 22 mars 2015, alors qu’il était ministre du travail : « Le contrat de travail n’impose pas toujours un rapport de subordination ; il est signé entre deux personnes libres qui s’engagent mutuellement. » Cette liberté contractuelle se doublera alors de l’interdiction de tout groupement patronal ou ouvrier, ou de toute action concertée qui pourrait faire de l’ombre à la liberté de contracter d’individu à individu. C’est la loi dite Le Chapelier du 14 juin 1791.
Le travailleur donne donc à bail ses services, pour lesquels l’employeur paie un loyer (le salaire), comme un simple locataire. La force de travail n’étant qu’une marchandise, l’Etat n’a pas à intervenir : elle se régule par la logique de l’offre et de la demande. Déjà, on ne s’encombre pas de trop de lois dans ce domaine. La « pensée unique » de l’époque peut se résumer ainsi : « Ce qui est contractuel est juste. » Le code civil consacre 66 articles au louage de choses, dont 32 à celui du cheptel, et 2 seulement au « louage de service » — le contrat de travail du XIXe siècle.
La fiction de l’égalité des parties ne résiste pas à l’épreuve des faits, des maladies et des morts qui ponctuent les cent vingt années séparant la Révolution de la naissance d’un embryon de code du travail, en 1910. Il faut la misère des ouvriers et de leurs enfants — mise en lumière dans le rapport du docteur Louis René Villermé (1), qui dresse en 1840 un « tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie » — ainsi que les catastrophes industrielles pour que naisse le droit du travail moderne, celui-là même qui est vilipendé aujourd’hui.
Conçu pour que chacun puisse s’y retrouver
Quelques repères historiques aident à comprendre l’immensité de la tâche et sa difficulté, car, de tout temps, la doxa économique est venue s’y opposer. Ce n’est qu’en 1841, avec la loi du 22 mars, que le travail des enfants de moins de 12 ans a été limité à huit heures par jour, celui des moins de 8 ans prohibé dans les entreprises de plus de vingt salariés, et le travail de nuit interdit pour tous les enfants. Les débats à l’Assemblée ont été âpres. Le 5 mars 1841, l’économiste Pellegrino Rossi martèle ainsi : « Je le répète, cet enfant [qui ne travaillera plus] sera souvent la victime de la négligence de ses parents. N’oublions pas les égarements des passions humaines. Quand le salaire collectif de la famille se trouvera ainsi diminué, c’est sur l’enfant que retombera la colère d’un père ignorant et grossier ; c’est le plus faible qui en souffrira. » Malgré cet assaut d’arguments de haut vol, la loi est adoptée.
Celle du 26 mai 1864 abroge le délit de coalition, mettant ainsi fin à la pénalisation de la grève. Il est permis de constituer des syndicats professionnels après la loi du 21 mars 1884, mais il faudra attendre… 1968 pour que le syndicat puisse entrer dans l’entreprise, à travers la section syndicale. Toujours la prévalence du droit de propriété et de la règle du charbonnier maître chez lui.
Près d’un siècle après la Révolution, la loi du 10 mai 1874 interdit complètement le travail des enfants de moins de 12 ans. C’est aussi l’année de naissance de l’inspection du travail. Deux décennies plus tard, la loi du 12 juin 1893 obligera les employeurs à respecter des règles d’hygiène et de sécurité dans les usines et les manufactures, les morts et les estropiés se comptant par milliers et menaçant les recrutements dans l’armée. Puis, le 9 avril 1898, les accidents du travail sont reconnus en tant que tels : la loi instaure un régime de « responsabilité sans faute » des employeurs. L’indemnisation des accidentés est assurée en échange d’une certaine immunité patronale.
Mais, en ces années de révolution industrielle, la course à la productivité continue de tuer. La catastrophe de la mine de Courrières, le 10 mars 1906, fait plus de mille morts. Les grèves qui s’ensuivent imposent enfin le droit au repos dominical (loi du 13 juillet 1906). Loin d’entraver l’emploi, le code du travail le sauve, tout simplement.
En 1918, avec la démobilisation et le retour du front, les demandeurs d’emploi affluent ; le chômage menace. Sous la pression, le gouvernement accepte une réduction du temps de travail à huit heures par jour, six jours par semaine (loi du 23 avril 1919), afin de favoriser la création d’emplois. On expérimente alors le principe « Travailler moins pour travailler tous ».
Signés le 7 juin 1936 entre le patronat et la Confédération générale du travail (CGT), sous les auspices du gouvernement du Front populaire dirigé par Léon Blum, les accords de Matignon sont restés dans les mémoires. Ils sont transposés dans la loi qui fixe la durée du travail à quarante heures hebdomadaires et donne aux salariés deux semaines de congés payés. Pour la première fois, la vie ne se réduit pas à l’aliénation au travail ; elle peut commencer à s’ouvrir sur autre chose.
Après l’horreur de la seconde guerre mondiale, dans un pays détruit et ruiné, les hommes et les femmes de la Libération, profitant de la position de faiblesse d’un patronat français qui s’est enrichi et a collaboré avec l’occupant allemand, posent les fondements du droit moderne : les comités d’entreprise, la Sécurité sociale (2), la médecine du travail, les comités d’hygiène et de sécurité, les caisses de chômage, le salaire minimum.
Ces principes n’ont pas seulement germé dans la tête de quelques illuminés communistes ou gaullistes. La déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944, adoptée à l’unanimité par l’Organisation internationale du travail (OIT), proclame en son article premier que « le travail n’est pas une marchandise » , et en son article 2 qu’ « une paix durable ne peut être établie que sur la base de la justice sociale » . L’OIT reconnaît ainsi que le contrat qui considère le travail comme une marchandise a produit la guerre, relève Alain Supiot, professeur au Collège de France, dans L’Esprit de Philadelphie (3).
Mais, dans les années 1980 et 1990, deux facteurs vont converger : la contre-révolution libérale menée sous la houlette de Ronald Reagan aux Etats-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, puis la soudaine conversion des pays européens se réclamant du communisme à l’économie de marché. Cette occasion historique permet de défaire les solidarités construites depuis la seconde guerre mondiale pour les remplacer par les dogmes du marché. Ainsi s’opère ce que Supiot appelle le « grand retournement » .Certes, en France, la contre-révolution est plus longue à mettre en œuvre que dans les pays anglo-saxons ; mais les gouvernements successifs n’y renoncent pas.
Ce bref rappel historique permet de mesurer l’inanité des discours relayés avec complaisance par certains journalistes, à l’exemple de David Pujadas qui, au journal télévisé de France 2, le 8 septembre 2015, abattait devant lui un épais volume, « notre fameux code du travail, si lourd avec ses près d’un kilo et demi » (4). Dans une société où la minceur fait l’objet d’un culte et passe pour un signe de bonne santé, le terme « obèse », souvent employé, n’a rien d’innocent : il signifie que le code du travail n’est pas seulement épais, mais aussi malade.
L’offensive vise à mettre à bas les principes mêmes du droit du travail, qui tempèrent encore quelque peu la logique de l’ultralibéralisme. Comme les critiques sont formulées pour de mauvaises raisons, elles ne peuvent reposer que sur des mensonges. M. Patrick Quinqueton, conseiller d’Etat, ancien inspecteur du travail, membre du groupe qui a travaillé en 2008 à la recodification souhaitée par le président Nicolas Sarkozy, rappelle que, si le nombre d’articles a été augmenté, c’est de façon délibérée, « en appliquant le principe selon lequel chacun, pour être compréhensible, ne doit comporter qu’une seule disposition (5) ». Et si le code comporte de nombreuses parties, c’est précisément pour que tous puissent s’y retrouver, qu’ils soient salariés, dirigeants d’une très petite entreprise (TPE), d’une petite ou moyenne entreprise (PME) ou d’un grand groupe. Les TPE n’ont ainsi pas à connaître le chapitre des relations collectives, avec ses 105 articles sur les délégués du personnel ou les 289 autres consacrés aux comités d’entreprise.
De même, ce qui concerne la durée du travail et la rémunération a été regroupé dans la troisième partie. Les 210 articles relatifs au temps de travail ne s’appliquent pour l’essentiel qu’« à défaut d’accord de branche ou d’entreprise ». Ceux relatifs aux salaires ne portent que sur le respect du smic et sur la protection du salaire (par exemple contre les saisies). Enfin, comme le souligne toujours M. Quinqueton, la quatrième partie, relative à la santé et à la sécurité des travailleurs, comporte 2 500 articles. Serait-ce là que se niche la poche de graisse qui contrevient de façon si insupportable aux canons de beauté ?
Le plus souvent, il s’agit de dispositions techniques très précises pour une activité ou une autre, comme l’article sur la « prévention contre les risques chimiques » : « Les concentrations des agents présents dans l’atmosphère des lieux de travail figurant dans le tableau suivant ne doivent pas dépasser dans la zone de respiration des travailleurs les valeurs [ici définies]. » Suit une liste impressionnante de produits chimiques dangereux, comme l’acétone ou le chlorobenzène. Faudrait-il supprimer de telles dispositions ?
Une fable colportée depuis trente ans
En réalité, ceux qui se plaignent de la multiplication des textes y ont eux-mêmes contribué, puisque, depuis le début des années 1990, les employeurs ont réclamé et obtenu dérogation sur dérogation, soit autant de pages supplémentaires. Quant à l’idée selon laquelle les licenciements d’aujourd’hui feraient les emplois de demain, il y a plus de trente ans que le patronat colporte cette fable. Déjà, dans les années 1980, M. Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français (CNPF) — l’ancêtre du Mouvement des entreprises de France (Medef), que dirige aujourd’hui son fils, M. Pierre Gattaz —, avait demandé et obtenu la suppression de l’autorisation administrative de licencier. Il clamait urbi et orbi que si les entreprises n’embauchaient pas, c’était parce qu’elles devaient demander à l’inspection du travail l’autorisation de licencier. Depuis 1986, plus besoin d’autorisation… mais pas d’embauches pour autant.
Dans les années 2000, il a été décrété que le droit du licenciement était compliqué : nécessité d’une convocation à entretien et énonciation écrite du motif. Les risques judiciaires encourus par l’employeur pouvaient mettre en danger l’entreprise, affirmait-on aussi. En janvier 2008, on a donc instauré la rupture conventionnelle : pas de convocation formelle, pas de motif à indiquer, pas de contestation possible devant le conseil des prud’hommes — sauf démonstration d’un vice du consentement. Résultat : un record de ruptures conventionnelles chaque année (plus d’un million en 2014) et pas d’embauches en contrat à durée indéterminée (CDI) pour compenser (6). Au contraire : on remplace ces derniers par des contrats à durée déterminée (CDD), qui représentent 85 % des embauches. Et qui, jugés trop compliqués, sont désormais à leur tour dans le collimateur : l’idéal serait de les remplacer par des contrats de mission, aussi précaires, mais plus longs.
Martelant un discours qui n’est jamais décortiqué par les médias, les patrons répètent qu’ils veulent moins de lois, tout en réclamant et en obtenant une protection forte de l’Etat quand il s’agit de valider leurs plans de licenciements : avec la loi du 13 juin 2014, les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) les homologuent en un temps record (vingt et un jours au plus tard après la demande patronale), et le juge ne peut plus s’en mêler. Une loi formidable, claire comme de l’eau de roche…
La violence du combat idéologique et l’inégalité des armes conduisent en général à adopter une position défensive, alors que des progrès sont encore possibles. Certains glorifient la négociation collective, parant le « dialogue social » de toutes les vertus ; mais cela a-t-il un sens au moment où les syndicats n’ont jamais été aussi faibles ? Il en résultera non pas une meilleure compréhension du droit, mais un émiettement des droits ainsi qu’une jurisprudence encore plus foisonnante. Et, contrairement à ce qu’assurent Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen dans leur ouvrage Le Travail et la loi, aucun lien entre protection des travailleurs et taux de chômage n’a jamais pu être démontré.
Le professeur de droit du travail Pascal Lokiec relève que ces polémiques dénotent « un changement profond dans la problématique du droit du travail » . On est en train, dit-il, « de sortir de l’opposition entre salariés et employeurs au profit d’une opposition entre travailleurs et chômeurs, entre travailleurs précaires et permanents » (7). A ce jeu, salariés, chômeurs et précaires sortiront tous perdants…
Rachel Saada
Avocate au barreau de Paris, spécialiste du droit du travail et de la protection sociale. Auteure, avec Marie Pezé et Nicolas Sandret, de Travailler à armes égales, Pearson France, Montreuil
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Qui a les clés ? L’Humanité reprend en mode conventionnel la « bombe atomique » de Filoche : « le préprojet dévoilé hier par le Parisien remet au patronat les clés de la relation de travail » L’Humanité marche sur la tête. Le patronat ne s'est jamais fait remettre les clés de la relation de travail, pour la simple raison qu’il est propriétaire des moyens de production. Il peut arriver que l’action des masses puisse temporairement modifier ces relations de travail, imposer une limitation du pouvoir absolu du patronat et de son appareil d’état. Mais l’Humanité présente ce dernier comme un arbitre au-dessus des classes, qui favoriserait plutôt celle-ci, plutôt celle-là selon qu’il penche à gauche ou à droite. Les dirigeants du parti révisionniste sont incurables : la voie électorale est pour eux la seule issue, fût-elle un cul-de-sac. Edité le 22-02-2016 à 22:54:28 par Xuan -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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le parti communiste maoïste Loi El Khomri : une nouvelle attaque contre les travailleurs et travailleuses ! 02/22/2016 ![]() En quelques lignes, le projet de loi El Khomri c’est par exemple : > Le plafonnement des indemnités versées aux salariés qui saisissent les prud’hommes en cas de licenciement abusif. Cela permet au patronat de planifier le coût d’un licenciement et donc d’y faire face sans aucun problème, cela est bien sûr plafonné bien en dessous des montants d’indemnités de licenciement moyens aujourd’hui. > L’extension des forfaits jours dans les TPE/PME. Les ouvriers et ouvrières ne sont plus payés en fonction des heures effectuées mais au nombre de jours travaillés. Dans les faits, cette mesure est la destruction de la durée légale de travail et la soumission totale de l’organisation du temps de travail de l’ouvrier aux intérêts directs du patronat. > Le référendum d’entreprise qui permet de court-circuiter et d’affaiblir les syndicats représentatifs et de donner plus de pouvoir aux syndicats jaunes. Les rapports sociaux au sein de l’entreprise ne seront plus le fruit d’un rapport de forces mais bien de plébiscites organisés par les patrons à grands coups de pression et de répression. > La facilitation des licenciements économiques, qui permettront aux grands groupes multinationaux d’organiser la baisse de l’activité économique d’une filiale française par > la réduction du carnet de commande sur un trimestre afin de licencier à bas coût. > Le remaniement de la rémunération des heures supplémentaires qui seront fixées par accord d’entreprise, ce qui pourra permettre de réduire la majoration de ces heures à 10% alors qu’elles sont encore majorées à 25% aujourd’hui. > Des accords de maintien de l’emploi permettant aux patrons d’imposer aux travailleurs et travailleuses des aménagements de temps de travail ou autres régressions sociales que nous serons obligés de subir sous peine d’être licenciés. > Des contrats de professionnalisation non contraignants permettant au patronat d’embaucher avec des réductions de charges sociales sans pour autant s’engager à fournir une formation digne de ce nom aux travailleurs et travailleuses. > Les 35 heures qui étaient déjà attaquées de toute part sont définitivement enterrées. En effet la semaine de travail pourra atteindre 60 heures par simple accord d’entreprise sans autorisation de l’inspection du travail. Le temps de travail pourra être « modulé » sur 3 ans avec accord d’entreprise et sur 16 semaines sans accord, par simple décision unilatérale de l’employeur dans les entreprises de moins de 50 salariés. C’est un siècle de lutte sociale remis en question par cette offensive patronale ! En bref, cette nouvelle régression sociale est une attaque d’ampleur contre les intérêts de la classe ouvrière et de tous le prolétariat : le gouvernement du PS a déclaré une véritable guerre contre les travailleuses et travailleurs. C’est une réforme patronale réclamée de longue date par le MEDEF qui permettra au patronat de précariser et de pressuriser encore plus les prolétaires, nous réduisant encore un peu plus au statut d’esclave moderne, de machine à enrichir la bourgeoisie dont on se sépare quand on la juge improductive. Gattaz, le président du MEDEF, s’en félicite déjà ! La droite et l’extrême-droite aussi, on a pu voir Ménard annoncer qu’il y trouve satisfaction. Dores et déjà le PS annonce la couleur en affichant sa volonté de faire adopter cette réforme anti-populaire et anti-ouvrière par tous les moyens, y compris en utilisant le fameux article 49-3 qui permet de passer outre le parlement, qui de toute façon n’est qu’une institution fantoche ayant pour but de préserver des illusions démocratiques. Bien sûr, une fois encore, c’est la droite et le patronat qui applaudissent des deux mains, saluant le courage de leurs serviteurs larbins. L’ensemble des syndicats, CGT en tête, ont annoncé leur opposition à ce projet de loi, évoquant même la possibilité de descendre dans les rues. Nous devons être vigilants pour ne pas nous faire entraîner par les directions réformistes dans des batailles volontairement perdues d’avance comme lors du mouvement de la réforme des retraites. Lutter contre la loi El Khomri est en effet une nécessité vitale pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses car sa mise en application serait une catastrophe. Mais si nous voulons vaincre, il faut dès à présent mettre en œuvre une stratégie permettant de dépasser les directions réformistes des centrales syndicales, c’est à dire propager l’idée de l’union à la base de l’ensemble des travailleurs et travailleuses syndiqués et non syndiqués, en signifiant très clairement qu’il n’y aura pas de négociation sur ce projet de loi du patronat et que nous mettrons en place des modes d’action permettant de faire plier le patronat et le gouvernement à sa solde. Si nous voulons vaincre, c’est toutes et tous ensemble que nous devons frapper là où ça fait mal, c’est à dire directement au porte-feuille en préparant un grand mouvement de grève générale, d’occupation et de réappropriation de nos lieux d’exploitation, de blocage de l’ensemble de l’économie. Nous ne voulons pas reproduire l’expérience du mouvement des retraites de 2010, où les directions syndicales n’ont pas fait le travail nécessaire pour construire un mouvement combatif. Cela n’a fait que dégoûter toutes celles et ceux qui se sont lancés dans la bataille et ont eu le sentiment de s’être fait lâcher. Si nous ne voulons plus aller de recul en recul, resserrons les rangs derrière notre drapeau, celui de la classe ouvrière, et préparons nous à relever la tête et à reprendre nos affaires en main. A BAS LA LOI EL KHOMRI ! A BAS TOUTES LES REFORMES ANTI-OUVRIERES ET ANTI-POPULAIRES ! VIVE L’UNITE A LA BASE ET DANS LA LUTTE ! OSONS LUTTER, OSONS VAINCRE ! -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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Un camarade des EP intervient sur la question retrait ou "alternative" ? De Combrexelle à Badinter en passant par Mettling et El Khomri Depuis plus de 6 mois le gouvernement Hollande au service des intérêts de la bourgeoisie française, met en place différents projets qui vont tous dans le même sens : permettre une meilleure exploitation des travailleurs dans l’intérêt de la concurrence à l’intérieur du système capitaliste. Pour cela il fait une campagne médiatique en intensifiant la propagande sur le code du travail, qui serait : inadapté, trop complexe, trop lourd, incompréhensible… Et il avance ses pions avec le rapport Mettling, puis Combrexelle, ou Badinter puis Myriam El Khomri. Il évite de faire véritablement le lien et surtout de montrer la cohérence globale de cette attaque sans précédent contre l’ensemble de la classe ouvrière. En fait derrière « la réforme du code du travail » qui est une véritable régression sociale, c’est un enjeu de classe qui se met en place. Lundi 7 septembre 2015, François Hollande déclare que le gouvernement présentera « dans les prochains mois » un projet de loi pour permettre « une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises » . Le 15 septembre 2015 le rapport remis par le DRH d'Orange Bruno Mettling sur « transformation numérique et vie au travail » à Madame la Ministre du Travail permet de mettre en évidence les effets du numérique sur le travail. 6 impacts majeurs ont été identifiés : la diffusion massive de nouveaux outils de travail, l’impact sur les métiers et les compétences, sur l’organisation du travail, sur le management, les nouvelles formats de travail hors salariat et l’environnement de travail des cadres. Le sujet de la casse du code du travail était déjà bien dans l’air, mais il se concrétise notamment depuis septembre 2015 avec le rapport de Jean-Denis Combrexelle, " La négociation collective, le travail et l’emploi" : http://www.gouvernement.fr/partage/5179-rapport-la-negociation-collective-le-travail-et-l-emploi-de-jean-denis-combrexelle Pour François Hollande, c’est ce rapport qui doit servir de base à la réforme du droit du travail. Il répond à une commande que le premier ministre Manuel Valls avait passé au début d’avril, car il souhaitait que soit engagée « une réflexion nouvelle pour élargir la place de l’accord collectif dans notre droit du travail et la construction des normes sociales » . Le grand chantier de la casse du travail peut commencer. Le 24 novembre 2015, Robert Badinter, préside la commission installée par Myriam El Khomri. Badinter s’est vu confier la mission de définir le socle de droits garantis du futur code du travail. Les conclusions de la commission seront rendues avant le 15 janvier 2016. Robert Badinter a remis lundi 25 janvier 2016 au Premier ministre son rapport sur la refonte du droit du travail. Les 61 "principes essentiels" du droit du travail énoncés dans le rapport Badinter, qui incluent notamment le CDI, la durée légale du travail et le Smic, constitueront le "préambule" du futur Code du travail, a annoncé lundi 25 janvier 2016 le Premier ministre Manuel Valls. Comme l’écrit le journal « Les échos » : « Avec la remise du rapport, une première boucle est bouclée : c'est Robert Badinter lui-même qui avait lancé - avec Antoine Lyon-Caen, également membre de la commission - le débat sur la refonte du Code du travail, dans une tribune au « Monde » en juin 2015. ». Février 2016 : l’UL-CGT de Chalon-sur-Sâone diffuse un tract intitulé : « TOUCHE PAS à MON CODE du TRAVAIL !!! » il y est dit notamment « En résumé: en permettant de déroger défavorablement au code du travail et aux accords de branche par accord d’entreprise, le droit du travail ne serait plus national mais serait un droit par entreprise. Plus aucun salarié n’aurait les mêmes règles, les mêmes droits qui s’appliquent. » . Le tract se termine par : « NON au retour deux siècles en arrière ! Cette loi ne doit pas voir le jour ! La CGT est : - POUR le RETRAIT de ce projet de loi ! - POUR un CODE DU TRAVAIL réellement PROTECTEUR des SALARIES ! Les 11-12-13 février 2016, trois réunions d’informations sont tenues par la CGT. Près de Chalon-sur Saône, une réunion publique est envisagée et préparée à Tournus sur le thème de la casse du code du travail. Cette réunion doit se tenir le 11 mars dans le cadre et à l’appel de : ACTES*, la Confédération Paysanne, Ensemble 71 * Alternative Citoyenne du Tournugeois Ecologique et Sociale Un premier projet de tract le 17 février 2016 est intitulé : « Contre la casse du droit du travail Construisons un nouveau contrat social » . Voici le texte de ce projet de tract « Les réformes du travail et du droit du travail annoncées par le gouvernement à partir de 2017 constituent une refonte profonde et dangereuse de la société. Au coeur de ce dispositif, le «Compte Personnel d’Activité»(CPA) devrait détruire Le «Contrat de travail à Durée Indéterminé ». Le CPA vise à imposer le paiement à la tâche. Il remet en cause la notion même de contrat de travail pour y substituer celle de contrat commercial. Entre deux missions, les travailleurs recevraient un salaire universel de base comme cela se fait déjà en Finlande. Les garanties sociales n'étant reliées qu'aux périodes de CPA. Tous les travailleurs sont mis en concurrence, comme l’illustrent déjà les tensions qui opposent taxis et TCE en Ile de France. Avec ce projet, c’est le droit du travail, les conventions collectives, les collectifs de travail qui volent en éclat ; c’est le contrat social tel qu’il s’est construit au fil des siècles à travers les luttes qui est attaqué. Il est urgent de s'opposer pied à pied à ce projet. Mais il nous semble nécessaire simultanément de construire un nouveau contrat social, adapté aux réalités de notre temps. Ceux qui n’ont que leur travail pour vivre sont-ils condamnés à se vendre pour exister ? En d’autres termes n’y aurait-il que le travail marchand pour vivre à l’heure où le marché a de moins en moins besoin de travailleurs pour prospérer ? L'ensemble des activités humaines au-delà du seul emploi, est utile à la société. D'ailleurs le patronat lui-même en parlant de « compétences » ne reconnaît-il pas que le travail concentre tout ce qu'une personne a acquis lors de ses différentes activités « hors emploi » ? De ce fait, le modèle actuel de l'emploi n'est-il pas devenu obsolète ? Certains pensent que toute activité hors « emploi » devrait donner droit à «un revenu minimum universel d’existence» versé pour compenser les périodes hors emploi. Est-ce la solution ? Ne sommes-nous pas capables de penser un nouveau «contrat social » qui reconnaîtrait toutes les activités utiles à la société, ycompris celles «hors emploi» ; qui garantirait tous les moments de la vie» en proposant une rémunération qui ne soit pas un simple revenu de subsistance ; qui définirait les droits et les devoirs de chacun et de chacune au sein de la collectivité ? Cette démarche suppose de penser «les communs» et les «activités humaines» dans un autre cadre que celui imposé par l’économie libérale. Venez débattre de ces questions le vendredi 11 mars » Des discussions et des réunions préparatoires ont montrés des divergences, des contradictions de fond. Il est intéressant de les rappeler. Un militant des EP, qui a participé à diverses réunions (CGT et Ensemble 71) a lancer le débat avec une lettre autour de la question qui se pose face au projet du gouvernement : Retrait ou " nouveau contrat social " ? Intervention d'un camarade des EP : Je profite du message de X pour vous faire part d'une gêne, d'un embarras, d'un scepticisme qui ne date pas de la dernière réunion, mais qui s'est un peu plus renforcé depuis nos discussions préparatoires […] En fait ce sentiment de gêne, n'est que la manifestation d'un désaccord de fond. Sur quoi porte-t-il et quel est-il ? Depuis en gros septembre/octobre se dessine progressivement les axes que le gouvernement veut mettre en œuvre concernant à la fois l'actuel et le futur code du travail. J'avais signé en octobre 2015 un " Appel de militants de Saône-et-Loire " . Cet appel disait notamment " Pour les travailleurs : il y a nécessité de bloquer la politique du gouvernement ! " posait la question : " Qu'attendent les travailleurs, les militants ? Que toute les forces de combat soient unifiées et rassemblées. Que soit préparé le tous ensemble dans l'unité des travailleurs et des organisations ! " et affirmait " Ne touchez pas au code du travail ! " . Cet appel ce concluait notamment par : " nous n'en sortirons pas sans une convergence des luttes, sans le tous ensemble, pour cela il faut : • l'indépendance du mouvement ouvrier, donc le refus du " dialogue social " • l'arrêt du carrousel des journées d'action saute-mouton. Et dégager les moyens d'avancer vers le tous ensemble, vers la grève générale. " N'étant pas totalement ignorant ou naïf sur le fond et la forme de ce genre d'appel et sur certaines options politiques de ses initiateurs, il m'apparaissait intéressant que sur ce sujet (attaque sur le code du travail) il y ait ce genre d'initiative. Lors de la première réunion préparatoire […] pour l'organisation d'un forum, le sujet du code du travail et de Macron II fut évoqué en ces termes -citations de mémoire- : " On ne combattra pas Macron sur la base de la défense du code du travail actuel ". Dans le cadre de plusieurs réunions d'Ensemble 71, le sujet du " code du travail " est revenue, d'autant plus que dans l'actualité les choses commençaient à transpirer et s'accélérer. L'argument principal étant " on ne peut pas se contenter d'être contre le projet gouvernemental -Macron, Valls, Combrexelle…- sur le code du travail, il faut proposer autre chose, une alternative, un autre code plus favorable etc. ". Dans les alternatives, les thèses du réseau salariat et Bernard Friot sont mises en avant. […] La réunion d'E71 […] était principalement centrée sur la discussion, la préparation et l'organisation de la réunion du 11 mars, sur la base d'un projet de tract intitulé : " Contre la casse du droit du travail Construisons un nouveau contrat social " Dans ce tract il y était notamment dit " Il est urgent de s'opposer pied à pied à ce projet. Mais il nous semble nécessaire simultanément de construire un nouveau contrat social, adapté aux réalités de notre temps. " . Au cours de la réunion ma position a été de dire " Il est important de s'opposer au projet gouvernemental, en disant clairement : Retrait ! " puis j'ai rappelé l'échec du mouvement des retraites de 2010, le rôle de Thibaut (chef de la CGT à l'époque) et que la bataille à été perdue à cause du refus de la direction CGT de se battre sur le mot d'ordre de Retrait, et par son refus, son opposition à l'organisation d'une grève générale pour faire reculer le gouvernement. A cela il a été répondu : " si on se contente d'être contre, on va perdre, il faut proposer autre-chose etc. ", " le code du travail actuel est mauvais, insuffisant… il faut en défendre un autre, l'améliorer etc. ", " les différents échecs des dernières années, c'est parce qu'on était uniquement contre, il faut qu'on défende une alternative " . Les alternatives étant de se battre sur la base des thèses de Friot par exemple. Quand je parle d'une gêne, d'un embarras, d'un scepticisme, c'est la façon caricatural dont le débat est présenté : ---Défendre le code du travail face au projet du gouvernement, serait forcément faire de ce code, la panacée universelle, la merveille des merveilles (ce qui n'a jamais été dit) -moi aussi je peux caricaturer- ---les passéistes qui ne veulent pas qu'on touche au code actuel, mènent un combat d'arrière-garde ---être uniquement contre, c'est l'échec, voir l'exemple de la lutte contre l'ANI ---ce qui va faire avancer les choses, c'est le projet alternatif Ce qui est significatif, c'est que derrière les attaques du gouvernement, du MEDEF et de ses collabos de la CFDT, c'est la lutte de classe qui est en jeu et c'est sur ce terrain là qu'il faut se battre. Dire " on perdu sur telle lutte parce qu'on étaient uniquement contre " est faux, car bien souvent la défaite vient non pas de l'absence de luttes, mais de la nature (fonctionnement, objectif) de celles-ci et du manque de coordination et de généralisation. Le cas du mouvement des retraites est de ce point de vue très éclairant, car c'est bien la ligne du " on va améliorer le projet " qui a dominé dans le mouvement. Ligne défendue par… la fondation Copernic qui s'opposait au mot d'ordre de retrait. A partir de là, on peut comprendre que je suis particulièrement réservé sur le rôle de la fondation Copernic aujourd'hui. Alternative, voilà un de ces mots magiques d'aujourd'hui. Les alternatives, les coopératives (scop) sont mises en avant, en se généralisant et en " faisant système " le capitalisme disparaîtrait. Voilà une " nouvelle " lune réformiste. Dans de nombreux débats dans nos réunions, un " flou artistique " se développe autour du changement de société. Que ça soit sur le projet, les moyens, les forces sociales, l'analyse de classe, la question de la nature de l'Etat, de son appareil etc… c'est à la fois l'absence d'analyses théoriques, et le refus de définir le changement de société dans le cadre de la lutte des classes. Peut-on croire que le capitalisme et son système basé sur la propriété privée des moyens de production et d'échange, sur un appareil d'Etat, puisse sur la base de la généralisation d'alternatives (qui par ailleurs peuvent-être tout à fait intéressantes et utiles) ouvrir la voie à une autre société ? Ne faut-il pas se poser la question en termes de forces sociales capables, non pas gérer, de dépasser le capitalisme et son Etat, mais de le briser ? Dans l'immédiat, j'ai l'impression qu'on se trompe d'étapes. C'est-à-dire faire des projets sur la couleur et la forme des fenêtres de la futur maison que nous voulons construire de l'autre côté de la rivière, alors que pour l'instant, nous n'avons pas encore traversé celle-ci, ni construit de pont et encore de fondation. Pour moi, la bataille centrale d'aujourd'hui c'est de se donner les moyens dans le cadre de la lutte de classe, c'est-à-dire l'organisation d'un mouvement unitaire de l'ensemble de la classe ouvrière, de se battre contre ce gouvernement en imposant le retrait de son projet de casse sociale. ». ________________ Une nouvelle version du tract d’invitation est proposée : « REUNION PUBLIQUE d’INFORMATION Avec la participation d’un inspecteur du travail Refusons la casse du droit du travail Construisons un nouveau contrat social Les réformes du travail et du droit du travail annoncées par le gouvernement à partir de mars 2016 vont beaucoup plus loin que la simple remise en question des acquis sociaux. Elles sont la base d’une transformation radicale et destructrice de la société. Le «Compte Personnel d’Activité» (CPA) remet en cause la notion même de « contrat de travail » pour y substituer celle de « contrat commercial ». C’est la mise en place d’un contrat négocié de « gré à gré » entre les travailleurs et leurs employeurs, comme si les deux parties étaient sur un pied d’égalité, comme si les travailleurs menacés de chômage étaient en mesure de s’opposer individuellement. On irait ainsi inéluctablement vers la disparition programmée de la protection des salariés et vers la toute puissance patronale sur la vie de ces salariés, ainsi que vers la généralisation de la mise en concurrence exacerbée de tous les travailleurs. C’est la notion même de contrat social tel qu’il s’est construit au fil des luttes depuis le 19° siècle qui est condamné à disparaître. S’il est impératif d’obtenir le retrait sans condition de cette réforme, il est tout aussi impératif de construire simultanément un nouveau contrat social dans une perspective autre que le cadre imposé par l’économie libérale. N’y aurait-il que le travail marchand pour gagner sa vie à l’heure où le marché a de moins en moins besoin de travailleurs pour prospérer ? Nous devons imaginer, écrire un nouveau «contrat social » qui reconnaîtrait toutes les activités utiles à la société y compris celles «hors emploi», un contrat social qui garantirait tous les moments de la vie en proposant une rémunération qui ne soit pas un simple revenu de subsistance, un contrat social qui définirait les droits et les devoirs de chacun et de chacune au sein de la collectivité ? » Le projet El Khomri depuis au moins le 19 février 2016, commence à être un peu plus connu, une pétition s’y opposant a été lancée sur internet, et la CGT a convoqué une rencontre avec les directions syndicales pour discuter de la riposte. -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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Contre la casse du code du travail soyons à l'offensive Attaque contre le droit du travail : être à la hauteur des attentes des salariés et des enjeux de société. On ne peut être que stupéfaits à la sortie de la rencontre intersyndicale de ce mardi 23 février. Alors que le projet de loi qui va être présenté le 9 mars représente sur bien des aspects un recul qui nous ramène avant 1936, alors que des organisations de la CGT, et non des moindres, appellent à construire des grèves interprofessionnelles, alors qu’en quelques jours plus de 500 000 internautes ont signé la pétition demandant que le gouvernement renonce à la loi, alors que nous entendons de partout des travailleurs nous interpeller en nous demandant qu’est-ce qu’on attend pour bouger, alors donc qu’il y a tout ça, la rencontre intersyndicale a débouché sur une déclaration bien en deçà des attentes et demandant seulement le retrait du plafonnement des indemnités gagnables aux prud’hommes pour pouvoir ensuite négocier. Mais négocier quoi ? Il n’y a rien de négociable dans le projet du gouvernement et si le code du travail doit être changé c’est dans un sens plus protecteur pour les salariés, dans un renforcement des pouvoirs et moyens de l’inspection du travail et a minima, dans la limitation des possibilités de licenciement et de précarisation, dans un renforcement a priori des possibilités de contrôle et d’interdiction des licenciements économiques. Ce qu’il faut c’est un mouvement d’ampleur nationale. Si toutes les organisations syndicales n’y sont pas prêtes rassemblons-nous sur ce qui fait consensus mais que cela ne nous empêche pas d’agir dès maintenant , et seuls s’il le faut, et d’appeler à une journée d’action nationale multiforme le 9 mars, jour de la présentation du projet de recul social. Journée contre la casse du code du travail mais aussi journée contre la répression qui frappe de plus en plus fort un nombre croissant de militants et syndiqués CGT ou tout simplement des travailleurs de ce pays, répression dont les goodyear et les salariés d’Air France sont un exemple criant. Défendons la CGT le 24 février 2016 [defendons.la.cgt@orange.fr] -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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Des articles intéressants sur le blog « Où va la CGT ? » montrent clairement que la lutte de classe traverse aussi la CGT. Projet El Khomri, négociations UNEDIC : nouvelle attaque http://ouvalacgt.over-blog.com/2016/02/projet-el-khomri-negociations-unedic-nouvelle-attaque.html Dossier InfoCom CGT http://infocomcgt.fr/images/medias/pdf/2016/2016_02_25_InfoComCGT_LeMonde_newsletter_loiElKhomri.pdf Décryptage avant/après : Vos droits : le lessivage El Khomri http://serveur2.archive-host.com/membres/up/1451077023/2016/20160219_-_Decryptage_El_Khomri.pdf http://ouvalacgt.over-blog.com/ -------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
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A noter la réaction de Ségolène Royal (Le Point) : Royal déplore "des postures conservatrices" "Il ne faut pas dire non par principe alors qu'il faut continuer à gouverner et à réformer" , a également défendu Ségolène Royal, reconnaissant au passage que les nombreuses voix qui se sont élevées contre le texte devaient "conduire" le gouvernement "à mieux expliquer les réformes" . "Le sens de cette réforme" , c'est "donner une sécurité sociale professionnelle, protéger les acquis sociaux et en même temps inciter au mouvement" , a soutenu la ministre car "sinon le chômage ne baissera pas" . Voici qui devrait éclairer ceux qui se sont laissé abuser par la "démocratie participative" . -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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La CGT se rallie à la manif du 9 mars Par Amandine Cailhol — 29 février 2016 à 19:38 Libération ![]() Philippe Martinez le 26 janvier. Photo Jacques Demarthon. AFP Alors que le gouvernement vient d'annoncer le report de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de la ministre du Travail, la centrale de Montreuil maintient la pression et invite ses adhérents à se joindre aux cortèges initiés par les jeunes. Le report de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de réforme du code du travail, annoncé lundi par le Premier ministre, n’a pas fait taire les appels à la mobilisation. Suite à ce «premier recul à mettre à l’actif de la mobilisation montante» , la CGT a, au contraire, décidé de durcir le message. La centrale de Montreuil a ainsi annoncé «des initiatives multiples dans les entreprises» au cours de la semaine du 7 au 11 mars. Surtout, elle invite les salariés à «participer aux rassemblements et manifestations unitaires en construction» le 9 mars. Poussée par les organisations de jeunesse (Unef, UNL, MJS, JC…), cette journée d’action est aussi soutenue par plusieurs initiatives citoyennes sur les réseaux sociaux. Pour gonfler leurs troupes, les manifestants pourront aussi compter sur une grève, prévue de longue date, au sein de la SNCF, et pour laquelle les quatre syndicats représentatifs de l’entreprise ont déposé un préavis commun (CGT, Unsa, SUD, CFDT), mais aussi à la RATP. «Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s’exprimer» Mais, si elle se rallie à la mobilisation impulsée, entre autres, par la société civile, la CGT maintient également son propre calendrier, et notamment sa «mobilisation convergente et nationale» le 31 mars. Plusieurs syndicats, comme FO, SUD ou encore la FSU devraient se joindre à elle. Mais l’appel de la CGT, qui plaide pour le retrait du projet de loi, ne convainc pas toutes les centrales syndicales. «La manifestation du 31 est un peu trop fourre-tout, nous voulons au contraire recentrer les débats» , explique Luc Bérille, à la tête de l’Unsa. Jeudi 3 mars, dans la matinée, son syndicat accueillera l’ensemble des centrales pour une nouvelle réunion intersyndicale. «Nous allons continuer à travailler pour identifier les demandes que nous pouvons porter ensemble et comment nous pourrons les appuyer par des actions» , explique Bérille. Pas question, donc, de se limiter à la nouvelle phase de concertation proposée par le gouvernement. «Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s'exprimer, car dans les entreprises, il y a de la frustration, de la colère» , poursuit le syndicaliste. De quoi concurrencer l’intersyndicale proposée, le même jour, mais au cours de l’après-midi, par la CGT, afin de planifier la journée du 31 mars. -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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Le projet de loi travail de la ministre Myriam El Khomri, est non seulement contestée, mais la nécessité d’imposer son retrait est devenu une véritable bataille et un enjeu politique pour la classe ouvrière. L’idée de faire reculer le gouvernement par la grève générale se renforce. Une pétition contre la loi travail El Khomri est massivement signée (plus de 900 000 signatures début mars). Il n’en fallait pas plus, pour notre valeureux chevalier libérale Dominique Reynié pour se lancer dans le soutien au projet de loi travail du PS-MEDEF… soutenue par la droite (Les Républicains -anciennement UMP-). Ainsi le politologue-chercheur-directeur de Fondapol, conseiller régional depuis décembre 2015, lance une contre-pétition pour soutenir le projet de la ministre du gouvernement Valls-Macron. Le magazine néo-libérale-capitaliste « Challenges » indique : « Loi El Khomri: le four de la contre-pétition de Dominique Reynié Par Rémi Clément -le 29-02-2016- Le chercheur, devenu conseiller régional LR au mois de décembre, a lancé une pétition en faveur de la loi El Khomri. Une initiative qui ne connaît pas le succès escompté... (…) La contre-pétition de Dominique Reynié n'a pas le succès escompté. La contre-pétition de Dominique Reynié n'a pas le succès escompté. (…) C'est une initiative qui entend répondre aux détracteurs de la loi El Khomri sur leur terrain: celui des pétitions. Le chercheur en sciences politiques - et conseiller régional Les Républicains - Dominique Reynié a lancé vendredi 26 février une pétition en faveur du projet de réforme du code du travail » http://www.challenges.fr/politique/les-republicains/20160229.CHA5645/loi-el-khomri-la-contre-petition-de-dominique-reynie-fait-un-four.html -------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
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Sur le blog oùvalaCGT 9 mars : unité étudiants-travailleurs contre la loi El Khomri ! La révolte est grande, la colère est immense – partout. 1 100 000 signatures sur une pétition, c’est rien en vrai, mais c’est significatif au fond car c’est la première fois que ça se passe : juste ras le bol ... ___________________ ROCML la jeunesse marxiste de Pau MOBILISONS NOUS JUSQU'AU RETRAIT DE LA LOI EL KHOMRI ...Nous devons nous mobiliser jusqu’au retrait du projet de loi. TRAVAILLEURS, ETUDIANTS, LYCEENS, MOBILISONS NOUS LE 9 ET 31 MARS ET RECONDUISONS LES ACTIONS ! CE GOUVERNEMENT VEUT NOUS FAIRE REVENIR AU XIXème SIECLE ? FAISONS PLIER CE GOUVERNEMENT ! RETRAIT DE LA LOI-TRAVAIL EL KHOMRI ! RETRAIT DES LOIS RABSAMEN ET MACRON ! ARRET DE L’ETAT D’URGENCE ET DES POURSUITES SUR LE MOUVEMENT OUVRIER ! -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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PC maoïste Loi El Khomri : la lutte jusqu’au retrait ! ![]() -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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Sur le blog oùvalaCGT : 7 mars 2006, il y a dix ans le CPE ! Et c'est reparti... ![]() ____________________ J'ajouterai qu'il y a 6 ans qu'on n'avait pas connu de telles manifestations. Malgré la méfiance des masses envers Hollande, la ligne révisionniste des dirigeants du PCF, se raccrochant systématiquement aux basques du PS a retardé de six ans la lutte des masses contre la politique réactionnaire des monopoles et les lois anti populaires. -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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![]() [ publié sur Oùvalacgt ] _________________________ ![]() mobilisation des réformistes dans le Courrier Picard L'opposition à la négociation cédétiste doit gagner en ampleur et se faire ouvertement. Dans la CGT nombreux le disent à la base. Ils ont raison. Ce syndicat jaune doit être montré du doigt publiquement, tout comme la nature réactionnaire du PS l'a été. C'est le moment et c'est ainsi qu'on peut unir le plus grand nombre face au courant de collaboration dans la CGT. Edité le 12-03-2016 à 23:09:43 par Xuan -------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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Un article publié dans la Tribune des travailleurs du 8 mars 2016 http://latribunedestravailleurs.fr/ Mais pourquoi donc faudrait-il «réécrire» le Code du travail ? Dans un discours prononcé au sein de l’entreprise Showroom Privé, Hollande a expliqué : « L’économie change, le monde change, il faut que nous puissions nous mêmes changer. » Après avoir salué « une grande réforme qui est le compte personnel d’activité », il a ajouté : « Rien ne serait pire que l’immobilisme (...). La France que nous voulons : que l’entreprise puisse se développer et que les salariés puissent évoluer eux-mêmes. » En clair : le capitalisme détruit le travail, aboutit à la précarité généralisée ; toutes les relations de travail tendent à être « individualisées », il faut donc changer et « évoluer » pour accompagner ce mouvement. Le Code du travail, au lieu d’être plus que jamais une arme protectrice contre cette précarisation pour faire face à l’exploitation renforcée dans cette période de crise, doit disparaître. Et tous de renchérir sur le fait que le « statu quo » serait la pire des choses. Que cela vienne de l’Union européenne, du gouvernement aux ordres du Medef, cela est une chose normale. Plus étrange est le bal qui s’engage aujourd’hui autour du thème : « Il faut ouvrir la discussion sur un nouveau Code du travail. » Ainsi, l’éditorial de L’Humanité (3 mars), après avoir affirmé que « personne ne réclame de statu quo, l’ambiance est plutôt à relever les manches pour porter des contre-projets », informe « qu’un collectif de juristes a livré le premier chapitre d’un Code du travail plus simple, plus court, plus protecteur, et mieux adapté à notre temps ». La Fondation Copernic lance un appel (signé notamment par les responsables nationaux du PCF, du PG, du NPA) pour le retrait du projet de loi. Ce qui est parfaitement correct. Mais cet appel est assorti de cette précision : « Retrait du projet de loi » car il s’agit de « faire ensemble des propositions » pour « fortifier, renforcer les droits des salariés ». Et les signataires de conclure : « Nul comité de technocrates ne peut en soi, hors du monde, le (Code du travail) réécrire seul. » Une vieille discussion ? dans le mouvement ouvrier Mais réécrire quoi au fait ? Un nouveau « Code du travail » ? Mais c’est précisément ce que voudrait le gouvernement : faire réécrire de A à Z un nouveau texte. L’actuel Code du travail n’existerait plus. C’est une vieille discussion dans le mouvement ouvrier : quiconque ne sait pas défendre les anciennes conquêtes n’en fera pas de nouvelles. Le Code du travail a été ébréché ? Incontestable. Tout comme la Sécu, l’école. Faut-il renoncer à les défendre ? Si la formule « conforter » le Code du travail a un sens, il faut commencer par le garder, contre ce gouvernement qui prétend mettre en chantier sa réécriture (1). Car enfin, peut-on penser une seule seconde qu’avec ce gouvernement, dont toute la politique et chacune de ses mesures sont anti-ouvrières, il puisse y avoir une quelconque discussion pour rédiger avec lui quoi que ce soit de favorable aux salariés ? La seule revendication ouvrière, permettant l’indépendance, est bien : « Retrait de la loi Hollande-Valls-El Khomri ! On ne touche pas au Code du travail ». (1) S’il faut gagner de « nouveaux droits »,? alors qu’on commence par abroger les lois Rebsamen, les lois Auroux, celles de 2008, sur la représentativité, toutes les lois de régression sociale adoptées par les gouvernements successifs et exigées par l’Union européenne, qui ont affaibli le Code du travail. -------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
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