" class="p14" target="_blank" rel="nofollow">Monde Diplomatique de janvier, un article réformiste mais qui reprend l’historique du Code du Travail à travers la lutte des classes.
Deux siècles de luttes
Fidèles à leur principe — on ne change pas une politique qui perd —, MM. François Hollande et Manuel Valls ont refusé, le 14 décembre 2015, de donner un coup de pouce au salaire minimum. Il n’augmente donc que de 6 centimes de l’heure, comme le prévoit la loi. A ce choix de maintenir les salaires bas s’ajoute une volonté de détricoter le code du travail, qui résulte d’une longue histoire.
par Rachel Saada
Estelle Lagarde. – « Lundi matin », de la série du même nom, 2009
Agence révélateur
Feu sur le droit et sur le code du travail, qui angoisseraient patrons et salariés et seraient responsables du chômage ! Ils doivent être réduits, ramenés à quelques grands principes, entend-on partout. Pourtant, avant de chercher à les déconstruire, il serait judicieux de voir comment ils se sont construits. Rien n’est là par hasard. Comme dans un écosystème, chaque élément est utile à certains, et le tout, utile à tous.
Cet édifice s’est élevé lentement au fil des siècles. Il s’est affermi dans la sueur et les larmes, parfois à cause de catastrophes industrielles ou de guerres. Et il n’a pas fini d’évoluer.
Dans le système économique d’après la Révolution française, il n’existe pas de droit du travail. Les rapports entre patrons et ouvriers sont régis par le contrat, le code civil précisant que celui-ci a force de loi. L’égalité entre les citoyens proclamée dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 entraîne de facto l’égalité entre les contractants — une fiction juridique. La Révolution consolide ainsi le mythe de la liberté de négociation.
Le contrat lierait deux hommes libres et consentants, tous deux propriétaires, l’un de sa seule force de travail, l’autre de beaucoup plus et notamment des moyens de production, mais tous deux égaux malgré tout. M. François Rebsamen aurait pu sans risque d’anachronisme déclarer devant l’Assemblée nationale de l’époque, comme il l’a fait devant le Sénat le 22 mars 2015, alors qu’il était ministre du travail : « Le contrat de travail n’impose pas toujours un rapport de subordination ; il est signé entre deux personnes libres qui s’engagent mutuellement. » Cette liberté contractuelle se doublera alors de l’interdiction de tout groupement patronal ou ouvrier, ou de toute action concertée qui pourrait faire de l’ombre à la liberté de contracter d’individu à individu. C’est la loi dite Le Chapelier du 14 juin 1791.
Le travailleur donne donc à bail ses services, pour lesquels l’employeur paie un loyer (le salaire), comme un simple locataire. La force de travail n’étant qu’une marchandise, l’Etat n’a pas à intervenir : elle se régule par la logique de l’offre et de la demande. Déjà, on ne s’encombre pas de trop de lois dans ce domaine. La « pensée unique » de l’époque peut se résumer ainsi : « Ce qui est contractuel est juste. » Le code civil consacre 66 articles au louage de choses, dont 32 à celui du cheptel, et 2 seulement au « louage de service » — le contrat de travail du XIXe siècle.
La fiction de l’égalité des parties ne résiste pas à l’épreuve des faits, des maladies et des morts qui ponctuent les cent vingt années séparant la Révolution de la naissance d’un embryon de code du travail, en 1910. Il faut la misère des ouvriers et de leurs enfants — mise en lumière dans le rapport du docteur Louis René Villermé (1), qui dresse en 1840 un « tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie » — ainsi que les catastrophes industrielles pour que naisse le droit du travail moderne, celui-là même qui est vilipendé aujourd’hui.
Conçu pour que chacun puisse s’y retrouver
Quelques repères historiques aident à comprendre l’immensité de la tâche et sa difficulté, car, de tout temps, la doxa économique est venue s’y opposer. Ce n’est qu’en 1841, avec la loi du 22 mars, que le travail des enfants de moins de 12 ans a été limité à huit heures par jour, celui des moins de 8 ans prohibé dans les entreprises de plus de vingt salariés, et le travail de nuit interdit pour tous les enfants. Les débats à l’Assemblée ont été âpres. Le 5 mars 1841, l’économiste Pellegrino Rossi martèle ainsi : « Je le répète, cet enfant [qui ne travaillera plus] sera souvent la victime de la négligence de ses parents. N’oublions pas les égarements des passions humaines. Quand le salaire collectif de la famille se trouvera ainsi diminué, c’est sur l’enfant que retombera la colère d’un père ignorant et grossier ; c’est le plus faible qui en souffrira. » Malgré cet assaut d’arguments de haut vol, la loi est adoptée.
Celle du 26 mai 1864 abroge le délit de coalition, mettant ainsi fin à la pénalisation de la grève. Il est permis de constituer des syndicats professionnels après la loi du 21 mars 1884, mais il faudra attendre… 1968 pour que le syndicat puisse entrer dans l’entreprise, à travers la section syndicale. Toujours la prévalence du droit de propriété et de la règle du charbonnier maître chez lui.
Près d’un siècle après la Révolution, la loi du 10 mai 1874 interdit complètement le travail des enfants de moins de 12 ans. C’est aussi l’année de naissance de l’inspection du travail. Deux décennies plus tard, la loi du 12 juin 1893 obligera les employeurs à respecter des règles d’hygiène et de sécurité dans les usines et les manufactures, les morts et les estropiés se comptant par milliers et menaçant les recrutements dans l’armée. Puis, le 9 avril 1898, les accidents du travail sont reconnus en tant que tels : la loi instaure un régime de « responsabilité sans faute » des employeurs. L’indemnisation des accidentés est assurée en échange d’une certaine immunité patronale.
Mais, en ces années de révolution industrielle, la course à la productivité continue de tuer. La catastrophe de la mine de Courrières, le 10 mars 1906, fait plus de mille morts. Les grèves qui s’ensuivent imposent enfin le droit au repos dominical (loi du 13 juillet 1906). Loin d’entraver l’emploi, le code du travail le sauve, tout simplement.
En 1918, avec la démobilisation et le retour du front, les demandeurs d’emploi affluent ; le chômage menace. Sous la pression, le gouvernement accepte une réduction du temps de travail à huit heures par jour, six jours par semaine (loi du 23 avril 1919), afin de favoriser la création d’emplois. On expérimente alors le principe « Travailler moins pour travailler tous ».
Signés le 7 juin 1936 entre le patronat et la Confédération générale du travail (CGT), sous les auspices du gouvernement du Front populaire dirigé par Léon Blum, les accords de Matignon sont restés dans les mémoires. Ils sont transposés dans la loi qui fixe la durée du travail à quarante heures hebdomadaires et donne aux salariés deux semaines de congés payés. Pour la première fois, la vie ne se réduit pas à l’aliénation au travail ; elle peut commencer à s’ouvrir sur autre chose.
Après l’horreur de la seconde guerre mondiale, dans un pays détruit et ruiné, les hommes et les femmes de la Libération, profitant de la position de faiblesse d’un patronat français qui s’est enrichi et a collaboré avec l’occupant allemand, posent les fondements du droit moderne : les comités d’entreprise, la Sécurité sociale (2), la médecine du travail, les comités d’hygiène et de sécurité, les caisses de chômage, le salaire minimum.
Ces principes n’ont pas seulement germé dans la tête de quelques illuminés communistes ou gaullistes. La déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944, adoptée à l’unanimité par l’Organisation internationale du travail (OIT), proclame en son article premier que « le travail n’est pas une marchandise » , et en son article 2 qu’ « une paix durable ne peut être établie que sur la base de la justice sociale » . L’OIT reconnaît ainsi que le contrat qui considère le travail comme une marchandise a produit la guerre, relève Alain Supiot, professeur au Collège de France, dans L’Esprit de Philadelphie (3).
Mais, dans les années 1980 et 1990, deux facteurs vont converger : la contre-révolution libérale menée sous la houlette de Ronald Reagan aux Etats-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, puis la soudaine conversion des pays européens se réclamant du communisme à l’économie de marché. Cette occasion historique permet de défaire les solidarités construites depuis la seconde guerre mondiale pour les remplacer par les dogmes du marché. Ainsi s’opère ce que Supiot appelle le « grand retournement » .Certes, en France, la contre-révolution est plus longue à mettre en œuvre que dans les pays anglo-saxons ; mais les gouvernements successifs n’y renoncent pas.
Ce bref rappel historique permet de mesurer l’inanité des discours relayés avec complaisance par certains journalistes, à l’exemple de David Pujadas qui, au journal télévisé de France 2, le 8 septembre 2015, abattait devant lui un épais volume, « notre fameux code du travail, si lourd avec ses près d’un kilo et demi » (4). Dans une société où la minceur fait l’objet d’un culte et passe pour un signe de bonne santé, le terme « obèse », souvent employé, n’a rien d’innocent : il signifie que le code du travail n’est pas seulement épais, mais aussi malade.
L’offensive vise à mettre à bas les principes mêmes du droit du travail, qui tempèrent encore quelque peu la logique de l’ultralibéralisme. Comme les critiques sont formulées pour de mauvaises raisons, elles ne peuvent reposer que sur des mensonges. M. Patrick Quinqueton, conseiller d’Etat, ancien inspecteur du travail, membre du groupe qui a travaillé en 2008 à la recodification souhaitée par le président Nicolas Sarkozy, rappelle que, si le nombre d’articles a été augmenté, c’est de façon délibérée, « en appliquant le principe selon lequel chacun, pour être compréhensible, ne doit comporter qu’une seule disposition (5) ». Et si le code comporte de nombreuses parties, c’est précisément pour que tous puissent s’y retrouver, qu’ils soient salariés, dirigeants d’une très petite entreprise (TPE), d’une petite ou moyenne entreprise (PME) ou d’un grand groupe. Les TPE n’ont ainsi pas à connaître le chapitre des relations collectives, avec ses 105 articles sur les délégués du personnel ou les 289 autres consacrés aux comités d’entreprise.
De même, ce qui concerne la durée du travail et la rémunération a été regroupé dans la troisième partie. Les 210 articles relatifs au temps de travail ne s’appliquent pour l’essentiel qu’« à défaut d’accord de branche ou d’entreprise ». Ceux relatifs aux salaires ne portent que sur le respect du smic et sur la protection du salaire (par exemple contre les saisies). Enfin, comme le souligne toujours M. Quinqueton, la quatrième partie, relative à la santé et à la sécurité des travailleurs, comporte 2 500 articles. Serait-ce là que se niche la poche de graisse qui contrevient de façon si insupportable aux canons de beauté ?
Le plus souvent, il s’agit de dispositions techniques très précises pour une activité ou une autre, comme l’article sur la « prévention contre les risques chimiques » : « Les concentrations des agents présents dans l’atmosphère des lieux de travail figurant dans le tableau suivant ne doivent pas dépasser dans la zone de respiration des travailleurs les valeurs [ici définies]. » Suit une liste impressionnante de produits chimiques dangereux, comme l’acétone ou le chlorobenzène. Faudrait-il supprimer de telles dispositions ?
Une fable colportée depuis trente ans
En réalité, ceux qui se plaignent de la multiplication des textes y ont eux-mêmes contribué, puisque, depuis le début des années 1990, les employeurs ont réclamé et obtenu dérogation sur dérogation, soit autant de pages supplémentaires. Quant à l’idée selon laquelle les licenciements d’aujourd’hui feraient les emplois de demain, il y a plus de trente ans que le patronat colporte cette fable. Déjà, dans les années 1980, M. Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français (CNPF) — l’ancêtre du Mouvement des entreprises de France (Medef), que dirige aujourd’hui son fils, M. Pierre Gattaz —, avait demandé et obtenu la suppression de l’autorisation administrative de licencier. Il clamait urbi et orbi que si les entreprises n’embauchaient pas, c’était parce qu’elles devaient demander à l’inspection du travail l’autorisation de licencier. Depuis 1986, plus besoin d’autorisation… mais pas d’embauches pour autant.
Dans les années 2000, il a été décrété que le droit du licenciement était compliqué : nécessité d’une convocation à entretien et énonciation écrite du motif. Les risques judiciaires encourus par l’employeur pouvaient mettre en danger l’entreprise, affirmait-on aussi. En janvier 2008, on a donc instauré la rupture conventionnelle : pas de convocation formelle, pas de motif à indiquer, pas de contestation possible devant le conseil des prud’hommes — sauf démonstration d’un vice du consentement. Résultat : un record de ruptures conventionnelles chaque année (plus d’un million en 2014) et pas d’embauches en contrat à durée indéterminée (CDI) pour compenser (6). Au contraire : on remplace ces derniers par des contrats à durée déterminée (CDD), qui représentent 85 % des embauches. Et qui, jugés trop compliqués, sont désormais à leur tour dans le collimateur : l’idéal serait de les remplacer par des contrats de mission, aussi précaires, mais plus longs.
Martelant un discours qui n’est jamais décortiqué par les médias, les patrons répètent qu’ils veulent moins de lois, tout en réclamant et en obtenant une protection forte de l’Etat quand il s’agit de valider leurs plans de licenciements : avec la loi du 13 juin 2014, les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) les homologuent en un temps record (vingt et un jours au plus tard après la demande patronale), et le juge ne peut plus s’en mêler. Une loi formidable, claire comme de l’eau de roche…
La violence du combat idéologique et l’inégalité des armes conduisent en général à adopter une position défensive, alors que des progrès sont encore possibles. Certains glorifient la négociation collective, parant le « dialogue social » de toutes les vertus ; mais cela a-t-il un sens au moment où les syndicats n’ont jamais été aussi faibles ? Il en résultera non pas une meilleure compréhension du droit, mais un émiettement des droits ainsi qu’une jurisprudence encore plus foisonnante. Et, contrairement à ce qu’assurent Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen dans leur ouvrage Le Travail et la loi, aucun lien entre protection des travailleurs et taux de chômage n’a jamais pu être démontré.
Le professeur de droit du travail Pascal Lokiec relève que ces polémiques dénotent « un changement profond dans la problématique du droit du travail » . On est en train, dit-il, « de sortir de l’opposition entre salariés et employeurs au profit d’une opposition entre travailleurs et chômeurs, entre travailleurs précaires et permanents » (7). A ce jeu, salariés, chômeurs et précaires sortiront tous perdants…
Rachel Saada
Avocate au barreau de Paris, spécialiste du droit du travail et de la protection sociale. Auteure, avec Marie Pezé et Nicolas Sandret, de Travailler à armes égales, Pearson France, Montreuil
Xuan |
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Qui a les clés ? L’Humanité reprend en mode conventionnel la « bombe atomique » de Filoche : « le préprojet dévoilé hier par le Parisien remet au patronat les clés de la relation de travail » L’Humanité marche sur la tête. Le patronat ne s'est jamais fait remettre les clés de la relation de travail, pour la simple raison qu’il est propriétaire des moyens de production. Il peut arriver que l’action des masses puisse temporairement modifier ces relations de travail, imposer une limitation du pouvoir absolu du patronat et de son appareil d’état. Mais l’Humanité présente ce dernier comme un arbitre au-dessus des classes, qui favoriserait plutôt celle-ci, plutôt celle-là selon qu’il penche à gauche ou à droite. Les dirigeants du parti révisionniste sont incurables : la voie électorale est pour eux la seule issue, fût-elle un cul-de-sac. Edité le 22-02-2016 à 22:54:28 par Xuan |
Xuan |
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le parti communiste maoïste Loi El Khomri : une nouvelle attaque contre les travailleurs et travailleuses ! 02/22/2016 ![]() En quelques lignes, le projet de loi El Khomri c’est par exemple : > Le plafonnement des indemnités versées aux salariés qui saisissent les prud’hommes en cas de licenciement abusif. Cela permet au patronat de planifier le coût d’un licenciement et donc d’y faire face sans aucun problème, cela est bien sûr plafonné bien en dessous des montants d’indemnités de licenciement moyens aujourd’hui. > L’extension des forfaits jours dans les TPE/PME. Les ouvriers et ouvrières ne sont plus payés en fonction des heures effectuées mais au nombre de jours travaillés. Dans les faits, cette mesure est la destruction de la durée légale de travail et la soumission totale de l’organisation du temps de travail de l’ouvrier aux intérêts directs du patronat. > Le référendum d’entreprise qui permet de court-circuiter et d’affaiblir les syndicats représentatifs et de donner plus de pouvoir aux syndicats jaunes. Les rapports sociaux au sein de l’entreprise ne seront plus le fruit d’un rapport de forces mais bien de plébiscites organisés par les patrons à grands coups de pression et de répression. > La facilitation des licenciements économiques, qui permettront aux grands groupes multinationaux d’organiser la baisse de l’activité économique d’une filiale française par > la réduction du carnet de commande sur un trimestre afin de licencier à bas coût. > Le remaniement de la rémunération des heures supplémentaires qui seront fixées par accord d’entreprise, ce qui pourra permettre de réduire la majoration de ces heures à 10% alors qu’elles sont encore majorées à 25% aujourd’hui. > Des accords de maintien de l’emploi permettant aux patrons d’imposer aux travailleurs et travailleuses des aménagements de temps de travail ou autres régressions sociales que nous serons obligés de subir sous peine d’être licenciés. > Des contrats de professionnalisation non contraignants permettant au patronat d’embaucher avec des réductions de charges sociales sans pour autant s’engager à fournir une formation digne de ce nom aux travailleurs et travailleuses. > Les 35 heures qui étaient déjà attaquées de toute part sont définitivement enterrées. En effet la semaine de travail pourra atteindre 60 heures par simple accord d’entreprise sans autorisation de l’inspection du travail. Le temps de travail pourra être « modulé » sur 3 ans avec accord d’entreprise et sur 16 semaines sans accord, par simple décision unilatérale de l’employeur dans les entreprises de moins de 50 salariés. C’est un siècle de lutte sociale remis en question par cette offensive patronale ! En bref, cette nouvelle régression sociale est une attaque d’ampleur contre les intérêts de la classe ouvrière et de tous le prolétariat : le gouvernement du PS a déclaré une véritable guerre contre les travailleuses et travailleurs. C’est une réforme patronale réclamée de longue date par le MEDEF qui permettra au patronat de précariser et de pressuriser encore plus les prolétaires, nous réduisant encore un peu plus au statut d’esclave moderne, de machine à enrichir la bourgeoisie dont on se sépare quand on la juge improductive. Gattaz, le président du MEDEF, s’en félicite déjà ! La droite et l’extrême-droite aussi, on a pu voir Ménard annoncer qu’il y trouve satisfaction. Dores et déjà le PS annonce la couleur en affichant sa volonté de faire adopter cette réforme anti-populaire et anti-ouvrière par tous les moyens, y compris en utilisant le fameux article 49-3 qui permet de passer outre le parlement, qui de toute façon n’est qu’une institution fantoche ayant pour but de préserver des illusions démocratiques. Bien sûr, une fois encore, c’est la droite et le patronat qui applaudissent des deux mains, saluant le courage de leurs serviteurs larbins. L’ensemble des syndicats, CGT en tête, ont annoncé leur opposition à ce projet de loi, évoquant même la possibilité de descendre dans les rues. Nous devons être vigilants pour ne pas nous faire entraîner par les directions réformistes dans des batailles volontairement perdues d’avance comme lors du mouvement de la réforme des retraites. Lutter contre la loi El Khomri est en effet une nécessité vitale pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses car sa mise en application serait une catastrophe. Mais si nous voulons vaincre, il faut dès à présent mettre en œuvre une stratégie permettant de dépasser les directions réformistes des centrales syndicales, c’est à dire propager l’idée de l’union à la base de l’ensemble des travailleurs et travailleuses syndiqués et non syndiqués, en signifiant très clairement qu’il n’y aura pas de négociation sur ce projet de loi du patronat et que nous mettrons en place des modes d’action permettant de faire plier le patronat et le gouvernement à sa solde. Si nous voulons vaincre, c’est toutes et tous ensemble que nous devons frapper là où ça fait mal, c’est à dire directement au porte-feuille en préparant un grand mouvement de grève générale, d’occupation et de réappropriation de nos lieux d’exploitation, de blocage de l’ensemble de l’économie. Nous ne voulons pas reproduire l’expérience du mouvement des retraites de 2010, où les directions syndicales n’ont pas fait le travail nécessaire pour construire un mouvement combatif. Cela n’a fait que dégoûter toutes celles et ceux qui se sont lancés dans la bataille et ont eu le sentiment de s’être fait lâcher. Si nous ne voulons plus aller de recul en recul, resserrons les rangs derrière notre drapeau, celui de la classe ouvrière, et préparons nous à relever la tête et à reprendre nos affaires en main. A BAS LA LOI EL KHOMRI ! A BAS TOUTES LES REFORMES ANTI-OUVRIERES ET ANTI-POPULAIRES ! VIVE L’UNITE A LA BASE ET DANS LA LUTTE ! OSONS LUTTER, OSONS VAINCRE ! |
Xuan |
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Un camarade des EP intervient sur la question retrait ou "alternative" ? De Combrexelle à Badinter en passant par Mettling et El Khomri Depuis plus de 6 mois le gouvernement Hollande au service des intérêts de la bourgeoisie française, met en place différents projets qui vont tous dans le même sens : permettre une meilleure exploitation des travailleurs dans l’intérêt de la concurrence à l’intérieur du système capitaliste. Pour cela il fait une campagne médiatique en intensifiant la propagande sur le code du travail, qui serait : inadapté, trop complexe, trop lourd, incompréhensible… Et il avance ses pions avec le rapport Mettling, puis Combrexelle, ou Badinter puis Myriam El Khomri. Il évite de faire véritablement le lien et surtout de montrer la cohérence globale de cette attaque sans précédent contre l’ensemble de la classe ouvrière. En fait derrière « la réforme du code du travail » qui est une véritable régression sociale, c’est un enjeu de classe qui se met en place. Lundi 7 septembre 2015, François Hollande déclare que le gouvernement présentera « dans les prochains mois » un projet de loi pour permettre « une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises » . Le 15 septembre 2015 le rapport remis par le DRH d'Orange Bruno Mettling sur « transformation numérique et vie au travail » à Madame la Ministre du Travail permet de mettre en évidence les effets du numérique sur le travail. 6 impacts majeurs ont été identifiés : la diffusion massive de nouveaux outils de travail, l’impact sur les métiers et les compétences, sur l’organisation du travail, sur le management, les nouvelles formats de travail hors salariat et l’environnement de travail des cadres. Le sujet de la casse du code du travail était déjà bien dans l’air, mais il se concrétise notamment depuis septembre 2015 avec le rapport de Jean-Denis Combrexelle, " La négociation collective, le travail et l’emploi" : http://www.gouvernement.fr/partage/5179-rapport-la-negociation-collective-le-travail-et-l-emploi-de-jean-denis-combrexelle Pour François Hollande, c’est ce rapport qui doit servir de base à la réforme du droit du travail. Il répond à une commande que le premier ministre Manuel Valls avait passé au début d’avril, car il souhaitait que soit engagée « une réflexion nouvelle pour élargir la place de l’accord collectif dans notre droit du travail et la construction des normes sociales » . Le grand chantier de la casse du travail peut commencer. Le 24 novembre 2015, Robert Badinter, préside la commission installée par Myriam El Khomri. Badinter s’est vu confier la mission de définir le socle de droits garantis du futur code du travail. Les conclusions de la commission seront rendues avant le 15 janvier 2016. Robert Badinter a remis lundi 25 janvier 2016 au Premier ministre son rapport sur la refonte du droit du travail. Les 61 "principes essentiels" du droit du travail énoncés dans le rapport Badinter, qui incluent notamment le CDI, la durée légale du travail et le Smic, constitueront le "préambule" du futur Code du travail, a annoncé lundi 25 janvier 2016 le Premier ministre Manuel Valls. Comme l’écrit le journal « Les échos » : « Avec la remise du rapport, une première boucle est bouclée : c'est Robert Badinter lui-même qui avait lancé - avec Antoine Lyon-Caen, également membre de la commission - le débat sur la refonte du Code du travail, dans une tribune au « Monde » en juin 2015. ». Février 2016 : l’UL-CGT de Chalon-sur-Sâone diffuse un tract intitulé : « TOUCHE PAS à MON CODE du TRAVAIL !!! » il y est dit notamment « En résumé: en permettant de déroger défavorablement au code du travail et aux accords de branche par accord d’entreprise, le droit du travail ne serait plus national mais serait un droit par entreprise. Plus aucun salarié n’aurait les mêmes règles, les mêmes droits qui s’appliquent. » . Le tract se termine par : « NON au retour deux siècles en arrière ! Cette loi ne doit pas voir le jour ! La CGT est : - POUR le RETRAIT de ce projet de loi ! - POUR un CODE DU TRAVAIL réellement PROTECTEUR des SALARIES ! Les 11-12-13 février 2016, trois réunions d’informations sont tenues par la CGT. Près de Chalon-sur Saône, une réunion publique est envisagée et préparée à Tournus sur le thème de la casse du code du travail. Cette réunion doit se tenir le 11 mars dans le cadre et à l’appel de : ACTES*, la Confédération Paysanne, Ensemble 71 * Alternative Citoyenne du Tournugeois Ecologique et Sociale Un premier projet de tract le 17 février 2016 est intitulé : « Contre la casse du droit du travail Construisons un nouveau contrat social » . Voici le texte de ce projet de tract « Les réformes du travail et du droit du travail annoncées par le gouvernement à partir de 2017 constituent une refonte profonde et dangereuse de la société. Au coeur de ce dispositif, le «Compte Personnel d’Activité»(CPA) devrait détruire Le «Contrat de travail à Durée Indéterminé ». Le CPA vise à imposer le paiement à la tâche. Il remet en cause la notion même de contrat de travail pour y substituer celle de contrat commercial. Entre deux missions, les travailleurs recevraient un salaire universel de base comme cela se fait déjà en Finlande. Les garanties sociales n'étant reliées qu'aux périodes de CPA. Tous les travailleurs sont mis en concurrence, comme l’illustrent déjà les tensions qui opposent taxis et TCE en Ile de France. Avec ce projet, c’est le droit du travail, les conventions collectives, les collectifs de travail qui volent en éclat ; c’est le contrat social tel qu’il s’est construit au fil des siècles à travers les luttes qui est attaqué. Il est urgent de s'opposer pied à pied à ce projet. Mais il nous semble nécessaire simultanément de construire un nouveau contrat social, adapté aux réalités de notre temps. Ceux qui n’ont que leur travail pour vivre sont-ils condamnés à se vendre pour exister ? En d’autres termes n’y aurait-il que le travail marchand pour vivre à l’heure où le marché a de moins en moins besoin de travailleurs pour prospérer ? L'ensemble des activités humaines au-delà du seul emploi, est utile à la société. D'ailleurs le patronat lui-même en parlant de « compétences » ne reconnaît-il pas que le travail concentre tout ce qu'une personne a acquis lors de ses différentes activités « hors emploi » ? De ce fait, le modèle actuel de l'emploi n'est-il pas devenu obsolète ? Certains pensent que toute activité hors « emploi » devrait donner droit à «un revenu minimum universel d’existence» versé pour compenser les périodes hors emploi. Est-ce la solution ? Ne sommes-nous pas capables de penser un nouveau «contrat social » qui reconnaîtrait toutes les activités utiles à la société, ycompris celles «hors emploi» ; qui garantirait tous les moments de la vie» en proposant une rémunération qui ne soit pas un simple revenu de subsistance ; qui définirait les droits et les devoirs de chacun et de chacune au sein de la collectivité ? Cette démarche suppose de penser «les communs» et les «activités humaines» dans un autre cadre que celui imposé par l’économie libérale. Venez débattre de ces questions le vendredi 11 mars » Des discussions et des réunions préparatoires ont montrés des divergences, des contradictions de fond. Il est intéressant de les rappeler. Un militant des EP, qui a participé à diverses réunions (CGT et Ensemble 71) a lancer le débat avec une lettre autour de la question qui se pose face au projet du gouvernement : Retrait ou " nouveau contrat social " ? Intervention d'un camarade des EP : Je profite du message de X pour vous faire part d'une gêne, d'un embarras, d'un scepticisme qui ne date pas de la dernière réunion, mais qui s'est un peu plus renforcé depuis nos discussions préparatoires […] En fait ce sentiment de gêne, n'est que la manifestation d'un désaccord de fond. Sur quoi porte-t-il et quel est-il ? Depuis en gros septembre/octobre se dessine progressivement les axes que le gouvernement veut mettre en œuvre concernant à la fois l'actuel et le futur code du travail. J'avais signé en octobre 2015 un " Appel de militants de Saône-et-Loire " . Cet appel disait notamment " Pour les travailleurs : il y a nécessité de bloquer la politique du gouvernement ! " posait la question : " Qu'attendent les travailleurs, les militants ? Que toute les forces de combat soient unifiées et rassemblées. Que soit préparé le tous ensemble dans l'unité des travailleurs et des organisations ! " et affirmait " Ne touchez pas au code du travail ! " . Cet appel ce concluait notamment par : " nous n'en sortirons pas sans une convergence des luttes, sans le tous ensemble, pour cela il faut : • l'indépendance du mouvement ouvrier, donc le refus du " dialogue social " • l'arrêt du carrousel des journées d'action saute-mouton. Et dégager les moyens d'avancer vers le tous ensemble, vers la grève générale. " N'étant pas totalement ignorant ou naïf sur le fond et la forme de ce genre d'appel et sur certaines options politiques de ses initiateurs, il m'apparaissait intéressant que sur ce sujet (attaque sur le code du travail) il y ait ce genre d'initiative. Lors de la première réunion préparatoire […] pour l'organisation d'un forum, le sujet du code du travail et de Macron II fut évoqué en ces termes -citations de mémoire- : " On ne combattra pas Macron sur la base de la défense du code du travail actuel ". Dans le cadre de plusieurs réunions d'Ensemble 71, le sujet du " code du travail " est revenue, d'autant plus que dans l'actualité les choses commençaient à transpirer et s'accélérer. L'argument principal étant " on ne peut pas se contenter d'être contre le projet gouvernemental -Macron, Valls, Combrexelle…- sur le code du travail, il faut proposer autre chose, une alternative, un autre code plus favorable etc. ". Dans les alternatives, les thèses du réseau salariat et Bernard Friot sont mises en avant. […] La réunion d'E71 […] était principalement centrée sur la discussion, la préparation et l'organisation de la réunion du 11 mars, sur la base d'un projet de tract intitulé : " Contre la casse du droit du travail Construisons un nouveau contrat social " Dans ce tract il y était notamment dit " Il est urgent de s'opposer pied à pied à ce projet. Mais il nous semble nécessaire simultanément de construire un nouveau contrat social, adapté aux réalités de notre temps. " . Au cours de la réunion ma position a été de dire " Il est important de s'opposer au projet gouvernemental, en disant clairement : Retrait ! " puis j'ai rappelé l'échec du mouvement des retraites de 2010, le rôle de Thibaut (chef de la CGT à l'époque) et que la bataille à été perdue à cause du refus de la direction CGT de se battre sur le mot d'ordre de Retrait, et par son refus, son opposition à l'organisation d'une grève générale pour faire reculer le gouvernement. A cela il a été répondu : " si on se contente d'être contre, on va perdre, il faut proposer autre-chose etc. ", " le code du travail actuel est mauvais, insuffisant… il faut en défendre un autre, l'améliorer etc. ", " les différents échecs des dernières années, c'est parce qu'on était uniquement contre, il faut qu'on défende une alternative " . Les alternatives étant de se battre sur la base des thèses de Friot par exemple. Quand je parle d'une gêne, d'un embarras, d'un scepticisme, c'est la façon caricatural dont le débat est présenté : ---Défendre le code du travail face au projet du gouvernement, serait forcément faire de ce code, la panacée universelle, la merveille des merveilles (ce qui n'a jamais été dit) -moi aussi je peux caricaturer- ---les passéistes qui ne veulent pas qu'on touche au code actuel, mènent un combat d'arrière-garde ---être uniquement contre, c'est l'échec, voir l'exemple de la lutte contre l'ANI ---ce qui va faire avancer les choses, c'est le projet alternatif Ce qui est significatif, c'est que derrière les attaques du gouvernement, du MEDEF et de ses collabos de la CFDT, c'est la lutte de classe qui est en jeu et c'est sur ce terrain là qu'il faut se battre. Dire " on perdu sur telle lutte parce qu'on étaient uniquement contre " est faux, car bien souvent la défaite vient non pas de l'absence de luttes, mais de la nature (fonctionnement, objectif) de celles-ci et du manque de coordination et de généralisation. Le cas du mouvement des retraites est de ce point de vue très éclairant, car c'est bien la ligne du " on va améliorer le projet " qui a dominé dans le mouvement. Ligne défendue par… la fondation Copernic qui s'opposait au mot d'ordre de retrait. A partir de là, on peut comprendre que je suis particulièrement réservé sur le rôle de la fondation Copernic aujourd'hui. Alternative, voilà un de ces mots magiques d'aujourd'hui. Les alternatives, les coopératives (scop) sont mises en avant, en se généralisant et en " faisant système " le capitalisme disparaîtrait. Voilà une " nouvelle " lune réformiste. Dans de nombreux débats dans nos réunions, un " flou artistique " se développe autour du changement de société. Que ça soit sur le projet, les moyens, les forces sociales, l'analyse de classe, la question de la nature de l'Etat, de son appareil etc… c'est à la fois l'absence d'analyses théoriques, et le refus de définir le changement de société dans le cadre de la lutte des classes. Peut-on croire que le capitalisme et son système basé sur la propriété privée des moyens de production et d'échange, sur un appareil d'Etat, puisse sur la base de la généralisation d'alternatives (qui par ailleurs peuvent-être tout à fait intéressantes et utiles) ouvrir la voie à une autre société ? Ne faut-il pas se poser la question en termes de forces sociales capables, non pas gérer, de dépasser le capitalisme et son Etat, mais de le briser ? Dans l'immédiat, j'ai l'impression qu'on se trompe d'étapes. C'est-à-dire faire des projets sur la couleur et la forme des fenêtres de la futur maison que nous voulons construire de l'autre côté de la rivière, alors que pour l'instant, nous n'avons pas encore traversé celle-ci, ni construit de pont et encore de fondation. Pour moi, la bataille centrale d'aujourd'hui c'est de se donner les moyens dans le cadre de la lutte de classe, c'est-à-dire l'organisation d'un mouvement unitaire de l'ensemble de la classe ouvrière, de se battre contre ce gouvernement en imposant le retrait de son projet de casse sociale. ». ________________ Une nouvelle version du tract d’invitation est proposée : « REUNION PUBLIQUE d’INFORMATION Avec la participation d’un inspecteur du travail Refusons la casse du droit du travail Construisons un nouveau contrat social Les réformes du travail et du droit du travail annoncées par le gouvernement à partir de mars 2016 vont beaucoup plus loin que la simple remise en question des acquis sociaux. Elles sont la base d’une transformation radicale et destructrice de la société. Le «Compte Personnel d’Activité» (CPA) remet en cause la notion même de « contrat de travail » pour y substituer celle de « contrat commercial ». C’est la mise en place d’un contrat négocié de « gré à gré » entre les travailleurs et leurs employeurs, comme si les deux parties étaient sur un pied d’égalité, comme si les travailleurs menacés de chômage étaient en mesure de s’opposer individuellement. On irait ainsi inéluctablement vers la disparition programmée de la protection des salariés et vers la toute puissance patronale sur la vie de ces salariés, ainsi que vers la généralisation de la mise en concurrence exacerbée de tous les travailleurs. C’est la notion même de contrat social tel qu’il s’est construit au fil des luttes depuis le 19° siècle qui est condamné à disparaître. S’il est impératif d’obtenir le retrait sans condition de cette réforme, il est tout aussi impératif de construire simultanément un nouveau contrat social dans une perspective autre que le cadre imposé par l’économie libérale. N’y aurait-il que le travail marchand pour gagner sa vie à l’heure où le marché a de moins en moins besoin de travailleurs pour prospérer ? Nous devons imaginer, écrire un nouveau «contrat social » qui reconnaîtrait toutes les activités utiles à la société y compris celles «hors emploi», un contrat social qui garantirait tous les moments de la vie en proposant une rémunération qui ne soit pas un simple revenu de subsistance, un contrat social qui définirait les droits et les devoirs de chacun et de chacune au sein de la collectivité ? » Le projet El Khomri depuis au moins le 19 février 2016, commence à être un peu plus connu, une pétition s’y opposant a été lancée sur internet, et la CGT a convoqué une rencontre avec les directions syndicales pour discuter de la riposte. |
Xuan |
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Contre la casse du code du travail soyons à l'offensive Attaque contre le droit du travail : être à la hauteur des attentes des salariés et des enjeux de société. On ne peut être que stupéfaits à la sortie de la rencontre intersyndicale de ce mardi 23 février. Alors que le projet de loi qui va être présenté le 9 mars représente sur bien des aspects un recul qui nous ramène avant 1936, alors que des organisations de la CGT, et non des moindres, appellent à construire des grèves interprofessionnelles, alors qu’en quelques jours plus de 500 000 internautes ont signé la pétition demandant que le gouvernement renonce à la loi, alors que nous entendons de partout des travailleurs nous interpeller en nous demandant qu’est-ce qu’on attend pour bouger, alors donc qu’il y a tout ça, la rencontre intersyndicale a débouché sur une déclaration bien en deçà des attentes et demandant seulement le retrait du plafonnement des indemnités gagnables aux prud’hommes pour pouvoir ensuite négocier. Mais négocier quoi ? Il n’y a rien de négociable dans le projet du gouvernement et si le code du travail doit être changé c’est dans un sens plus protecteur pour les salariés, dans un renforcement des pouvoirs et moyens de l’inspection du travail et a minima, dans la limitation des possibilités de licenciement et de précarisation, dans un renforcement a priori des possibilités de contrôle et d’interdiction des licenciements économiques. Ce qu’il faut c’est un mouvement d’ampleur nationale. Si toutes les organisations syndicales n’y sont pas prêtes rassemblons-nous sur ce qui fait consensus mais que cela ne nous empêche pas d’agir dès maintenant , et seuls s’il le faut, et d’appeler à une journée d’action nationale multiforme le 9 mars, jour de la présentation du projet de recul social. Journée contre la casse du code du travail mais aussi journée contre la répression qui frappe de plus en plus fort un nombre croissant de militants et syndiqués CGT ou tout simplement des travailleurs de ce pays, répression dont les goodyear et les salariés d’Air France sont un exemple criant. Défendons la CGT le 24 février 2016 [defendons.la.cgt@orange.fr] |
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Des articles intéressants sur le blog « Où va la CGT ? » montrent clairement que la lutte de classe traverse aussi la CGT. Projet El Khomri, négociations UNEDIC : nouvelle attaque http://ouvalacgt.over-blog.com/2016/02/projet-el-khomri-negociations-unedic-nouvelle-attaque.html Dossier InfoCom CGT http://infocomcgt.fr/images/medias/pdf/2016/2016_02_25_InfoComCGT_LeMonde_newsletter_loiElKhomri.pdf Décryptage avant/après : Vos droits : le lessivage El Khomri http://serveur2.archive-host.com/membres/up/1451077023/2016/20160219_-_Decryptage_El_Khomri.pdf http://ouvalacgt.over-blog.com/ |
Xuan |
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A noter la réaction de Ségolène Royal (Le Point) : Royal déplore "des postures conservatrices" "Il ne faut pas dire non par principe alors qu'il faut continuer à gouverner et à réformer" , a également défendu Ségolène Royal, reconnaissant au passage que les nombreuses voix qui se sont élevées contre le texte devaient "conduire" le gouvernement "à mieux expliquer les réformes" . "Le sens de cette réforme" , c'est "donner une sécurité sociale professionnelle, protéger les acquis sociaux et en même temps inciter au mouvement" , a soutenu la ministre car "sinon le chômage ne baissera pas" . Voici qui devrait éclairer ceux qui se sont laissé abuser par la "démocratie participative" . |
Xuan |
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La CGT se rallie à la manif du 9 mars Par Amandine Cailhol — 29 février 2016 à 19:38 Libération ![]() Philippe Martinez le 26 janvier. Photo Jacques Demarthon. AFP Alors que le gouvernement vient d'annoncer le report de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de la ministre du Travail, la centrale de Montreuil maintient la pression et invite ses adhérents à se joindre aux cortèges initiés par les jeunes. Le report de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de réforme du code du travail, annoncé lundi par le Premier ministre, n’a pas fait taire les appels à la mobilisation. Suite à ce «premier recul à mettre à l’actif de la mobilisation montante» , la CGT a, au contraire, décidé de durcir le message. La centrale de Montreuil a ainsi annoncé «des initiatives multiples dans les entreprises» au cours de la semaine du 7 au 11 mars. Surtout, elle invite les salariés à «participer aux rassemblements et manifestations unitaires en construction» le 9 mars. Poussée par les organisations de jeunesse (Unef, UNL, MJS, JC…), cette journée d’action est aussi soutenue par plusieurs initiatives citoyennes sur les réseaux sociaux. Pour gonfler leurs troupes, les manifestants pourront aussi compter sur une grève, prévue de longue date, au sein de la SNCF, et pour laquelle les quatre syndicats représentatifs de l’entreprise ont déposé un préavis commun (CGT, Unsa, SUD, CFDT), mais aussi à la RATP. «Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s’exprimer» Mais, si elle se rallie à la mobilisation impulsée, entre autres, par la société civile, la CGT maintient également son propre calendrier, et notamment sa «mobilisation convergente et nationale» le 31 mars. Plusieurs syndicats, comme FO, SUD ou encore la FSU devraient se joindre à elle. Mais l’appel de la CGT, qui plaide pour le retrait du projet de loi, ne convainc pas toutes les centrales syndicales. «La manifestation du 31 est un peu trop fourre-tout, nous voulons au contraire recentrer les débats» , explique Luc Bérille, à la tête de l’Unsa. Jeudi 3 mars, dans la matinée, son syndicat accueillera l’ensemble des centrales pour une nouvelle réunion intersyndicale. «Nous allons continuer à travailler pour identifier les demandes que nous pouvons porter ensemble et comment nous pourrons les appuyer par des actions» , explique Bérille. Pas question, donc, de se limiter à la nouvelle phase de concertation proposée par le gouvernement. «Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s'exprimer, car dans les entreprises, il y a de la frustration, de la colère» , poursuit le syndicaliste. De quoi concurrencer l’intersyndicale proposée, le même jour, mais au cours de l’après-midi, par la CGT, afin de planifier la journée du 31 mars. |
Finimore |
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Le projet de loi travail de la ministre Myriam El Khomri, est non seulement contestée, mais la nécessité d’imposer son retrait est devenu une véritable bataille et un enjeu politique pour la classe ouvrière. L’idée de faire reculer le gouvernement par la grève générale se renforce. Une pétition contre la loi travail El Khomri est massivement signée (plus de 900 000 signatures début mars). Il n’en fallait pas plus, pour notre valeureux chevalier libérale Dominique Reynié pour se lancer dans le soutien au projet de loi travail du PS-MEDEF… soutenue par la droite (Les Républicains -anciennement UMP-). Ainsi le politologue-chercheur-directeur de Fondapol, conseiller régional depuis décembre 2015, lance une contre-pétition pour soutenir le projet de la ministre du gouvernement Valls-Macron. Le magazine néo-libérale-capitaliste « Challenges » indique : « Loi El Khomri: le four de la contre-pétition de Dominique Reynié Par Rémi Clément -le 29-02-2016- Le chercheur, devenu conseiller régional LR au mois de décembre, a lancé une pétition en faveur de la loi El Khomri. Une initiative qui ne connaît pas le succès escompté... (…) La contre-pétition de Dominique Reynié n'a pas le succès escompté. La contre-pétition de Dominique Reynié n'a pas le succès escompté. (…) C'est une initiative qui entend répondre aux détracteurs de la loi El Khomri sur leur terrain: celui des pétitions. Le chercheur en sciences politiques - et conseiller régional Les Républicains - Dominique Reynié a lancé vendredi 26 février une pétition en faveur du projet de réforme du code du travail » http://www.challenges.fr/politique/les-republicains/20160229.CHA5645/loi-el-khomri-la-contre-petition-de-dominique-reynie-fait-un-four.html |
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Sur le blog oùvalaCGT 9 mars : unité étudiants-travailleurs contre la loi El Khomri ! La révolte est grande, la colère est immense – partout. 1 100 000 signatures sur une pétition, c’est rien en vrai, mais c’est significatif au fond car c’est la première fois que ça se passe : juste ras le bol ... ___________________ ROCML la jeunesse marxiste de Pau MOBILISONS NOUS JUSQU'AU RETRAIT DE LA LOI EL KHOMRI ...Nous devons nous mobiliser jusqu’au retrait du projet de loi. TRAVAILLEURS, ETUDIANTS, LYCEENS, MOBILISONS NOUS LE 9 ET 31 MARS ET RECONDUISONS LES ACTIONS ! CE GOUVERNEMENT VEUT NOUS FAIRE REVENIR AU XIXème SIECLE ? FAISONS PLIER CE GOUVERNEMENT ! RETRAIT DE LA LOI-TRAVAIL EL KHOMRI ! RETRAIT DES LOIS RABSAMEN ET MACRON ! ARRET DE L’ETAT D’URGENCE ET DES POURSUITES SUR LE MOUVEMENT OUVRIER ! |
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PC maoïste Loi El Khomri : la lutte jusqu’au retrait ! ![]() |
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Sur le blog oùvalaCGT : 7 mars 2006, il y a dix ans le CPE ! Et c'est reparti... ![]() ____________________ J'ajouterai qu'il y a 6 ans qu'on n'avait pas connu de telles manifestations. Malgré la méfiance des masses envers Hollande, la ligne révisionniste des dirigeants du PCF, se raccrochant systématiquement aux basques du PS a retardé de six ans la lutte des masses contre la politique réactionnaire des monopoles et les lois anti populaires. |
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![]() [ publié sur Oùvalacgt ] _________________________ ![]() mobilisation des réformistes dans le Courrier Picard L'opposition à la négociation cédétiste doit gagner en ampleur et se faire ouvertement. Dans la CGT nombreux le disent à la base. Ils ont raison. Ce syndicat jaune doit être montré du doigt publiquement, tout comme la nature réactionnaire du PS l'a été. C'est le moment et c'est ainsi qu'on peut unir le plus grand nombre face au courant de collaboration dans la CGT. Edité le 12-03-2016 à 23:09:43 par Xuan |
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Un article publié dans la Tribune des travailleurs du 8 mars 2016 http://latribunedestravailleurs.fr/ Mais pourquoi donc faudrait-il «réécrire» le Code du travail ? Dans un discours prononcé au sein de l’entreprise Showroom Privé, Hollande a expliqué : « L’économie change, le monde change, il faut que nous puissions nous mêmes changer. » Après avoir salué « une grande réforme qui est le compte personnel d’activité », il a ajouté : « Rien ne serait pire que l’immobilisme (...). La France que nous voulons : que l’entreprise puisse se développer et que les salariés puissent évoluer eux-mêmes. » En clair : le capitalisme détruit le travail, aboutit à la précarité généralisée ; toutes les relations de travail tendent à être « individualisées », il faut donc changer et « évoluer » pour accompagner ce mouvement. Le Code du travail, au lieu d’être plus que jamais une arme protectrice contre cette précarisation pour faire face à l’exploitation renforcée dans cette période de crise, doit disparaître. Et tous de renchérir sur le fait que le « statu quo » serait la pire des choses. Que cela vienne de l’Union européenne, du gouvernement aux ordres du Medef, cela est une chose normale. Plus étrange est le bal qui s’engage aujourd’hui autour du thème : « Il faut ouvrir la discussion sur un nouveau Code du travail. » Ainsi, l’éditorial de L’Humanité (3 mars), après avoir affirmé que « personne ne réclame de statu quo, l’ambiance est plutôt à relever les manches pour porter des contre-projets », informe « qu’un collectif de juristes a livré le premier chapitre d’un Code du travail plus simple, plus court, plus protecteur, et mieux adapté à notre temps ». La Fondation Copernic lance un appel (signé notamment par les responsables nationaux du PCF, du PG, du NPA) pour le retrait du projet de loi. Ce qui est parfaitement correct. Mais cet appel est assorti de cette précision : « Retrait du projet de loi » car il s’agit de « faire ensemble des propositions » pour « fortifier, renforcer les droits des salariés ». Et les signataires de conclure : « Nul comité de technocrates ne peut en soi, hors du monde, le (Code du travail) réécrire seul. » Une vieille discussion ? dans le mouvement ouvrier Mais réécrire quoi au fait ? Un nouveau « Code du travail » ? Mais c’est précisément ce que voudrait le gouvernement : faire réécrire de A à Z un nouveau texte. L’actuel Code du travail n’existerait plus. C’est une vieille discussion dans le mouvement ouvrier : quiconque ne sait pas défendre les anciennes conquêtes n’en fera pas de nouvelles. Le Code du travail a été ébréché ? Incontestable. Tout comme la Sécu, l’école. Faut-il renoncer à les défendre ? Si la formule « conforter » le Code du travail a un sens, il faut commencer par le garder, contre ce gouvernement qui prétend mettre en chantier sa réécriture (1). Car enfin, peut-on penser une seule seconde qu’avec ce gouvernement, dont toute la politique et chacune de ses mesures sont anti-ouvrières, il puisse y avoir une quelconque discussion pour rédiger avec lui quoi que ce soit de favorable aux salariés ? La seule revendication ouvrière, permettant l’indépendance, est bien : « Retrait de la loi Hollande-Valls-El Khomri ! On ne touche pas au Code du travail ». (1) S’il faut gagner de « nouveaux droits »,? alors qu’on commence par abroger les lois Rebsamen, les lois Auroux, celles de 2008, sur la représentativité, toutes les lois de régression sociale adoptées par les gouvernements successifs et exigées par l’Union européenne, qui ont affaibli le Code du travail. |
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Le Parti communiste maoïste : Passons à la vitesse supérieure ! 03/24/2016 ![]() Le début de la mobilisation Le mouvement contre la loi travail a commencé depuis moins de deux semaines. Nous en tirons plusieurs observations qui doivent nous permettre d’amener le mouvement à une étape supérieure. Les premières manifestations du 9 mars ont vu beaucoup de travailleurs et travailleuses se mobiliser, et notamment de nombreuses boites du privé. Les lycées et facs se sont mobilisés également mais en moindre nombre. Les cortèges étaient bien fournis, plus que ce que nombreux et nombreuses espéraient. En gros, depuis les retraites, on n’avait pas vu une mobilisation étendue à tout le territoire d’une aussi grosse ampleur. A partir du 9 mars, le travail de mobilisation et d’information a commencé. Les organisations étudiantes et lycéennes ont appelé à une journée de manifestation le 17 mars. La mobilisation de la jeunesse lycéenne, étudiante, apprentie s’est alors développée. Des travailleurs et travailleuses ont également participé à ces manifestations, mais en moins grand nombre, notamment à cause du manque de mobilisation des centrales syndicales. Les dernières manifestations de cette semaine étaient plus offensives, la répression aussi. Plusieurs symboles de pouvoir ont été attaqués : des banques, des locaux PS, des locaux patronaux,… Il y a eu plusieurs dizaines d’arrestations, plusieurs blessés, y compris chez les flics. Un mouvement parti de la base Alors que les grandes centrales ont privilégié l’unité la plus large au détriment de la lutte pour le retrait lors de la première intersyndicale, la base -syndiqués et non-syndiqués- a impulsé la journée du 9 mars. Les centrales syndicales ont alors été obligées d’annoncer la journée de mobilisation du 9 mars alors qu’elles n’envisageaient jusqu’alors que la journée du 31. La base poussant également pour la position du retrait et non de l’aménagement de la loi, l’unité avec la CFDT a alors été brisée et la revendication portée par les centrales a été le retrait. Dans les assemblées, les réunions d’informations, les syndicats, etc., les critiques pleuvent contre l’action trop timorée des directions syndicales. La base pousse pour partir au combat, un combat où on se donne les moyens de gagner. Les journée d’action une fois par mois sont inutiles et critiquées, la question de mettre en place des blocages de l’économie revient sans cesse afin de construire le mouvement de grève générale interprofessionnelle qui seule permettra de faire reculer le gouvernement. Où en est le mouvement ? La base se fait entendre et pousse pour une vraie lutte, pour ne pas reproduire l’échec des retraites et pour reproduire la victoire contre le CPE. La mobilisation lycéenne et étudiante s’ancre, annonçant des blocages prolongés, des manifestations plus fréquentes. Les annonces « de concessions » de la part du gouvernement n’ont en rien entamé le début de mobilisation. On ne veut pas de cette loi, point. Dans les boites, on se prépare pour le 31 mais on trépigne d’impatience de ne pas avoir d’appel plus clair et plus généralisé à descendre dans la rue avant. Les derniers cortèges ont été plus combattifs et offensifs, avec les premières actions de blocage et d’attaques de cibles symboliques. La répression a été forte pour un début de mouvement, ce qui montre bien quelle peur a la bourgeoisie de notre force quand on est unis et déterminés. Passer à la vitesse supérieure Les conditions sont réunies pour le développement d’un mouvement d’ampleur. L’accumulation de toutes les mesures anti-ouvrières et anti-populaires que nous subissons depuis des années est forte. L’Etat d’Urgence en a rajouté une couche puisque les mesures soi-disant « temporaires » sont entrées dans la constitution. La loi travail est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La lutte qui se développe cristallise en fait la lutte contre la bourgeoisie qui nous piétine de plus en plus la gueule. C’est avant tout une lutte pour la dignité, c’est une lutte d’insoumission au patronat. Notre classe a ses intérêts propres, ils ont les leur et c’est inconciliable. Cette fois ci, on ne se laissera pas écraser. Nous marchons et continuerons de marcher la tête haute ! Les directions syndicales ne font pas le nécessaire pour assurer la victoire du mouvement. Nous devons donc prendre les chose entre nos mains en impulsant à la base des comités de lutte réunissant syndiqués, non-syndiqués, étudiants, lycéens, retraités,… bref toutes les composantes du mouvement. C’est sous la pression de la base que ce mouvement a commencé, c’est sous la pression de la base qu’il peut continuer. Nous ne pouvons pas compter sur les permanents syndicaux qui n’osent pas développer la lutte. Reconnaissons celles et ceux qui défendent la ligne combattive et offensive et qui font le travail qu’il faut et convainquons les qu’avec les comités de base nous pourrons développer plus efficacement la lutte. Nos manifs n’auront un effet que si elles sont offensives et déterminées. Nos cortèges doivent donc servir non pas juste à marcher mais aussi à agir : occupations, attaques de locaux, blocages, etc. Là où ils ne sont pas encore organisés, nous devons travailler à le faire. Le travail d’information et de mobilisation ne doit pas être négligé non plus. Il est nécessaire d’intervenir sur les lieux ouvriers et populaires : les zones industrielles, les marchés, les quartiers populaires, les lycées pro, les CFA, etc. Une mobilisation se construit et ça demande du travail. Nombreux sont celles et ceux qui veulent se mobiliser pour la victoire et pas seulement pour descendre dans la rue. C’est à nous de développer cette perspective qui renforcera la combattivité et la détermination de l’ensemble du mouvement. La victoire contre la loi travail renforcera la classe ouvrière dans la lutte de classe, ouvrant ainsi la voie au développement de l’alternative révolutionnaire, seule option réaliste pour la mise en place d’un système qui servira les intérêts de notre classe. Ce mouvement n’est pas la révolution mais il peut aider à construire les outils qui nous permettront d’avancer plus loin dans le développement du processus révolutionnaire. Voyons les choses telles qu’elles sont, c’est à dire en mouvement, et non de manière figée. Alors nous comprendront le rôle que ce mouvement peut jouer pour l’avancée du combat que mène notre classe. Développons et élargissons la résistance ! Grève, blocage et occupation jusqu’au retrait de loi travail ! ![]() ![]() |
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Un patron anticipe la destruction du code du travail : Hazebrouck : des salariés des Fonderies du Nord, mis à pied après avoir fait la grève PUBLIÉ LE 01/04/2016 PAR C. C-B. La Voix du nord Depuis ce matin, trois salariés des Fonderies du Nord font l’objet d’une procédure en vue d’un éventuel licenciement « pour faute grave ». Selon eux, c’est leur participation à la grève qui est sanctionnée. ![]() Sébastien Bernard, Patrick Turpin et Pascal Poiret sont mis à pied depuis ce matin. Salariés de l’entreprise hazebrouckoise des Fonderies du Nord depuis 36 ans pour Pascal Poiret, 15 ans pour Patrick Turpin et 11 ans depuis Sébastien Bernard, ils sont choqués d’avoir été mis à pied depuis ce vendredi matin en arrivant, pour prendre leur poste à 7 h 50. Tous les trois sont syndiqués à la CGT : deux d’entre eux sont salariés protégés, le troisième est militant. « On estime être sanctionnés pour fait de grève, se désole Patrick Turpin. Notre syndicat avait déposé un avis de grève national, on n’avait pas de préavis à donner. » Les trois salariés affirment néanmoins avoir prévenu la direction de leur entreprise par oral une semaine avant la grève, « pour organiser la production avec les commandes les plus pressées » . Ils racontent aussi avoir été réunis dans un bureau avec un chef de production et un membre du bureau deux jours avant le mouvement social « pour nous prévenir que si on faisait vraiment grève, ça serait une absence injustifiée, avec des sanctions lourdes à la clé » . Le jour J, deux des trois grévistes effectuent quand même quelques heures de travail avec, une fois encore des menaces, « on nous a parlé de licenciement immédiat ». Déterminés à aller au bout d’une éventuelle procédure juridique, Pascal Poiret, Patrick Turpin et Sébastien Bernard demandent d’être réintégrés dans l’entreprise avec une lettre d’excuse. Ils sont convoqués pour un entretien préalable à un éventuel licenciement le vendredi 8 avril. « Une absence inopinée » pour le PDG C’est évidemment une toute autre version que soutient le PDG de l’entreprise, François Segard. Dans le courrier remis ce matin aux salariés, il évoque « une absence inopinée qui désorganise gravement la production vitale » de son entreprise qu’il estime être « en grand danger de survie » . Plus étonnant, il écrit « n’avoir connaissance d’aucun avis de grève au plan national » . Joint par téléphone, François Segard qui dirige l’entreprise fondée par son père en 1963, justifie sa position : « Ils n’ont pas fait de demande pour s’absenter par écrit comme on le leur avait demandé. Je ne suis pas contre le droit de grève, c’est un droit, mais il y a aussi des devoirs. S’il y avait eu un accident, j’aurais été responsable. » Les trois mis en cause n’ont-ils pas prévenu par oral ? « Vous savez, les paroles s’envolent, les écrits restent, le processus, c’est par écrit. » Quant au fait de mener ces procédures de licenciement à leur terme, il déclare : « Je prendrais ma décision quand je les verrais la semaine prochaine. » Selon un avocat du barreau de Dunkerque spécialisé dans le droit du travail, s’appuyant sur le Code du travail : « Il est interdit pour un employeur de sanctionner des salariés en raison de l’exercice normal du droit de grève. Surtout les salariés protégés, même s’ils font grève dans des conditions irrégulières. » |
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La loi sur le Code du Travail a soulevé une colère massive. En province le nombre des manifestants rappelait les mobilisations de 2010 contre la réforme de Sarkozy-Woerth. Un courrier de Gilbert Remond sur le rassemblement à Tolbiac : Meeting contre la loi du travail Meeting contre la Loi Travail à Tolbiac Le meeting qui s’est déroulé a la fac de Tolbiac la veille de la grande journée de manifestation du 31 mars donne une idée sonore et colorée de ce qui est en train de se lever dans le pays sous les effets de la loi El Khomri. Est-ce la loi de trop ? Frédéric Lordon semble vouloir le dire avec son humour acide habituel, quand il déclare devant un public très réactif qu’il fallait remercier madame la ministre parce qu’elle venait en quelque sorte de permettre le décloisonnement du système que le pouvoir s’était évertué à mettre en place depuis 68, pour éviter un nouveau tous ensemble dans la rue, des bureaux et des usines, des jeunes et des adultes, des prolétaires et des classes moyennes. Il le dit avec son style ampoulé et avec ses mots d’universitaire qui cherche toujours a réinventer le langage d’hier, mais il le dit dans cette modernité qui voulait nous empêcher de regarder derrière pour ne pas retrouver le sel de la terre. Il le dit pour que nous puissions nous donner « le droit de fouiner entre république et nation », se réunir autour de la question fondamentale de qui a besoin de qui, et d’en faire, le fer de lance de nos rassemblements futur. Ce qui est en train de se passer nous dit-il encore, c’est le cauchemar des cabinets ministériels, des chambres patronales et des assemblées du Rotary club. D’autres le dirons aussi, ce qui a lieu dans cet amphithéâtre, c’est ce que 68, ni le CIP n’avaient réussi à obtenir, à savoir la solidarité en acte, de la jeunesse et de la classe ouvrière. C’est en effet ce qu’expose avec fièvre et humour plusieurs délégués de fac, de lycée et d’un dépôts cheminots. C’est aussi ce que confient deux des intervenants qui se trouvent avoir été des anciens manifestants des mobilisations contre le CIP en comparant les deux moment, celui d’hier et celui qui est entrain de se faire. Il le font en donnant les impressions qui leur viennent au débotté de ce qui se passe sous leur yeux . Enfin Fiodor l’avocat des Goodyear explique en quoi la situation des ouvriers qu’il défend et le contenu de la proposition de loi sur le travail sont liés, en quoi sa promulgation ferait basculer la société française toute entière dans un autre tempo où le patronat aurait les mains libres pour décider à sa convenance du sort du salariat et des emplois dans le pays sans plus aucun contre pouvoir pour le freiner et le limiter. Viendrait alors le temps du libéralisme réalisé, un temps que le temps n’avait connu qu’au début du capitalisme sauvage, avant que ne soit imposé par les luttes ouvrières, un droit social. Tout en expliquant que le droit du travail restait un droit bourgeois, il démontre comment il sert de point d’appuis pour empêcher l’arbitraire et défendre chacun dans son quotidien avant que n’intervienne la révolution qui changera la nature des rapports sociaux. Il donne ainsi en direct un cours de droit du travail, tout en donnant une perspective politique et des pistes pour son utilisation dialectique. Son intervention est entendu avec attention. Elle est aussi saluée par une salle réactive qui lui renvoie en rythme les mots d’ordres qui lui correspondent. Nous pouvons dire alors, ce n’est qu’un début continuons le combat, et il semble qu’en effet quelque chose soit repris d’une époque qui semblait révolue aux classes dirigeantes, quelque chose que nous pourrons cette fois mieux conduire à son terme, étant donné les circonstances politiques, sociales et la nature des contradictions engagées. Gilbert Rémond Video de Tolbiac (intégrale) Edité le 04-04-2016 à 13:33:05 par Xuan |
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Ce qui se passe dans le monde du travail est une des causes importantes de la montée du FN http://www.bastamag.net/Ce-qui-se-passe-dans-le-monde-du-travail-est-une-des-causes-importantes-de-la PAR NOLWENN WEILER 1ER AVRIL 2016 Les entreprises françaises ne seraient pas assez compétitives. La réforme du code du travail, en supprimant de nombreuses protections des salariés, leur permettra de le devenir, assure le gouvernement. Les grands groupes ont pourtant déjà commencé de mettre en concurrence leurs usines et salariés. Fabien Gâche, délégué syndical central (CGT) de Renault, explique la stratégie de la direction, qui joue la compétition entre CDI et intérimaires, entre sites de production en France, en Espagne ou en Turquie. Objectif : baisser les salaires et augmenter le temps de travail. « Les salariés ont le sentiment qu’ils se retrouvent entourés d’ennemis plutôt que de collègues. » Basta ! : L’un des arguments avancés pour justifier la réforme radicale du code du travail est la nécessaire compétitivité des entreprises françaises, qui serait insuffisante. La mise en concurrence des sites, à l’intérieur même des grands groupes internationalisés, existe pourtant déjà… Fabien Gâche [1] : La mise en concurrence a explosé au sein des grands groupes, notamment dans la filière automobile, mais le processus a débuté il y a déjà longtemps. On est peu à peu passé de grands espaces de production à une multiplicité de petits espaces que l’on a mis en concurrence les uns avec les autres. Prenons l’exemple de Renault. Jusqu’au milieu des années 1970, à l’usine du Mans, on fabriquait tout ce que l’on appelle les « parties roulantes », c’est à dire ce qui se situe sous la voiture, au niveau du train. Cette usine alimentait toutes les autres usines. Si on se mettait en grève, on bloquait tout le monde. Pour minimiser ce pouvoir de blocage, la direction a décidé d’ouvrir une usine qui avait la même activité que celle du Mans, mais en Espagne. Une usine située à Villeurbanne (près de Lyon) s’est aussi mise à copier l’activité du Mans. Et puis, à la fin des années 80, un changement important s’est produit. Chaque entité est devenue cliente, ou fournisseur d’une autre entité. Une usine de montage comme celle de Sandouville (Seine-Maritime), est devenue cliente du Mans, qui est son fournisseur. De la sorte, on donne l’impression que ce n’est plus la direction générale qui décide de l’affectation de volumes de production, mais seulement la capacité des salariés à atteindre les objectifs qu’elle leur a préalablement fixés. La décision de la stratégie d’entreprise est ainsi déportée vers les usines en culpabilisant les salariés et la ligne hiérarchique. Sandouville, par exemple, peut être alimentée par d’autres fournisseurs que le Mans, au prétexte que la qualité n’est pas bonne, que la quantité n’est pas suffisante, ou parce que Le Mans n’alimente pas en temps et en heure l’usine de montage… il y a toujours moyen de trouver une bonne raison de changer de fournisseur, en rendant responsables les salariés de l’usine du Mans. À chaque renouvellement de modèle, les fournisseurs – les salariés – sont appelés à des moins-disant sociaux – emplois, rémunérations… – pour espérer obtenir l’affectation de production. Aujourd’hui, la règle chez Renault, c’est que pour chaque pièce, il y a trois fournisseurs. Et on fait jouer la concurrence entre ces différents fournisseurs. L’unité du groupe s’est disloquée. D’abord au sein de Renault. Puis avec la sous-traitance. Aujourd’hui, 20 % des véhicules sont conçus et fabriqués par du personnel Renault, intérimaires compris. Le reste est sous-traité. Le groupe Renault emploie 46 355 salariés en France sur 117 000 dans le monde, soit 40 % des effectifs en France. Quels sont les effets de ces réorganisations et de cette mise en concurrence entre « collègues » d’une même entreprise de différents pays ? Le quotidien de travail a radicalement changé. On n’arrive plus à l’usine pour une journée de travail mais pour remplir des objectifs, qui se chiffrent par exemple en nombre de véhicules produits par salarié. Et qui exigent finalement de produire toujours plus, en étant moins nombreux, et pour moins cher. Chacun s’entend dire : en quoi contribuez-vous à l’atteinte des objectifs assignés collectivement ? En évitant de tomber malade, par exemple… Si on n’atteint pas les objectifs, la direction prévient que le véhicule que l’on fabrique pourrait être assemblé ailleurs, là où les salariés sont « meilleurs », en Turquie par exemple. Des cycles de négociations sont engagés simultanément dans plusieurs sites différents. L’accord de compétitivité de mars 2013, engagé en France, fait peser la menace d’aller fabriquer des voitures en Espagne, ou en Turquie, en échange de la « modération » salariale, de l’augmentation du temps de travail et de la destruction de 8260 emplois. En Espagne, c’est la délocalisation vers la Roumanie ou le Maroc qui est brandie comme une menace. À Flins (Yvelines), on leur a dit « il faut accepter ce qu’on vous propose, sinon, la Clio 4 pourrait être totalement fabriquée en Turquie ». La direction dit désormais aux employés turcs qu’une partie de la production de la Clio 4 va partir en Slovénie… Le projet de loi de Myriam El-Khomri va-t-il encourager cette concurrence ? Bien sûr. Un accord de compétitivité dure trois ans. En septembre, la direction nous proposera un nouvel accord, qui aura la même logique que celui de 2013, avec un moins disant social accentué. Le « cycle » a d’ailleurs déjà commencé : la direction de Renault Espagne entame une négociation sur un accord dit« d’hyper compétitivité ». L’affectation de la fabrication d’une future voiture à Valladolid est conditionnée à l’acceptation par les syndicats de l’accord proposé. Qu’envisage cet accord ? Le gel des primes d’ancienneté, l’embauche de salariés en dessous de la grille des salaires, le travail du dimanche si besoin. Si l’accord ne passe pas, les salariés sont avertis que la voiture sera fabriquée ailleurs. Pour le moment en France, le code du travail limite la mise en concurrence exacerbée à l’intérieur du groupe. Mais si la loi El-Khomri est adoptée, elle permettra que l’on travaille en France comme en Espagne ou en Turquie : par exemple le dimanche, et donc sept jours sur sept, ce qui est pour le moment strictement interdit en France. En décapitant le code du travail, le gouvernement souhaite se rapprocher de ce qui se pratique ailleurs, permettant au patronat, et à la direction de Renault en particulier, d’exacerber la mise en concurrence entre les salariés à travers le monde et d’appauvrir encore davantage les populations. Comment cette mise en concurrence s’organise-t-elle ensuite, au sein de chaque entreprise, entre CDI, CDD et intérimaires ? Au sein de Renault, il y a aujourd’hui autant d’intérimaires que de CDI. Sur une chaîne de montage comme Flins, les intérimaires sont même plus nombreux (2000 contre 1600 CDI). Au sein d’une même usine, il y a donc d’importants écarts statutaires. Avec différentes sociétés et contrats de travail, à la semaine, au mois, au trimestre… Cela permet de faire jouer la concurrence au sein des équipes, sachant que chaque salarié a l’espoir de garder son contrat le plus longtemps possible, que la direction gardera toujours les plus productifs et les plus « calmes ». Les intérimaires ont toujours les postes les plus pénibles. La direction brandit régulièrement la menace de ces postes pénibles aux CDI ! Les Renault se disent que les conditions de travail des intérimaires sont certes pénibles mais qu’à tout prendre,« il vaut mieux que ce soit l’autre plutôt que moi ». L’utilisation des intérimaires est en plus présentée par la direction comme un moyen de sauver les CDI. Ils prétendent qu’ainsi, si le marché baisse, le recours à l’intérim permet de diminuer le nombre de salariés sans licencier ! La concurrence est donc permanente… Oui. Cette stratégie génère un sentiment d’opposition quotidien, les salariés ont le sentiment qu’ils se retrouvent entourés d’ennemis plutôt que de collègues. Ce qui change radicalement le quotidien, puisque le travail, par définition, c’est la coopération. En plus, la direction embrouille tout le monde en parlant continuellement de « collaborateurs », en même temps qu’elle crée l’opposition permanente. Les effets psychologiques sont désastreux. Les salariés sont en grande souffrance, de par l’impossibilité de faire un travail de qualité. Avec le turn-over, les désorganisations successives, le manque de personnel, la réduction des temps de conception et de fabrication… les problèmes et les mal-façons explosent. Il devient intenable pour eux d’accomplir le travail de qualité exigé, alors même qu’ils dépensent beaucoup d’énergie et d’intelligence pour y arriver. Si en plus, à la fin, on leur dit qu’ailleurs ils font mieux pour moins cher… Imaginez les dégâts sur la représentation que l’on a de l’autre. On ferme toute perspective de rencontre et de collaboration. Si on pousse la logique au bout, la direction crée le sentiment que pour survivre, il faut éliminer l’autre. C’est une logique suicidaire pour l’entreprise mais aussi pour la société toute entière. On casse complètement le tissu social et toute possibilité de solidarité. Ce qui se passe dans le monde du travail est une des causes importantes de la montée du FN. Dans ce contexte, quel rôle les syndicats peuvent-ils jouer ? Avec ces divisions permanentes, c’est le pouvoir patronal absolu. Les syndicats ont donc un rôle fondamental à jouer. Bien sur, la multiplicité des statuts des salariés complique énormément notre travail – et c’est précisément fait dans ce but. Cela nous oblige à ré-inventer le syndicalisme. En travaillant à la fois au niveau macro-économique sur les stratégies d’entreprise, et aussi de manière microscopique : au niveau des gestes quotidiens, du travail réel, de ce que font les gens. Quand on prend le temps d’écouter les salariés parler de leur travail, décrire leurs activités quotidiennes, expliquer les stratégies qu’ils développent pour exercer leur métier le mieux possible, on mesure l’étendue de ce qu’ils accomplissent ! Cela redonne de la dignité, de la force dans leur légitimité à pouvoir s’exprimer et à agir. Lorsque l’élu syndical écoute les salariés parler ainsi de leur travail, lorsqu’il les interroge pour mieux comprendre, les salariés n’apparaissent pas comme des victimes passives de l’organisation du travail. Ce sont au contraire des acteurs de la production, qui par leurs compétences et leurs tentatives, apportent une plus-value essentielle et rarement reconnue. L’intelligence et la résistance que les salariés déploient face à l’organisation, face à la standardisation, suggèrent une autre description que celle du salarié écrasé et soumis. Cela ouvre beaucoup de perspectives [2] ! Ces nouvelles perspectives pourraient-elles renouveler ce que l’on appelle le « dialogue social » ? En construisant leurs interventions, avec les salariés eux-mêmes, à partir du réel de leur travail, les élus se retrouvent en position de force face à leur direction. Évidemment pour elle, ce qui compte c’est la finance… On ne cesse de nous dire que les accords de compétitivité marchent très bien, en ne considérant que le niveau de marge opérationnelle et le résultat net. Mais si nous abordons les questions de l’intérieur en faisant émerger le réel du travail, on démontre que cela ne fonctionne pas si bien, sans que la direction puisse le contester. Chez Renault par exemple, les retouches sur les véhicules se multiplient à cause de mal-façons. Cela occasionne d’importants surcoûts et dégrade l’image de la marque. Nous n’en sommes pas encore au stade où cette démarche est vraiment prise en compte, où la direction va accepter de changer ses méthodes. Mais si nous continuons, nous aurons des résultats encore plus probants. À commencer par une amélioration de la santé des salariés. Cela nous oblige à nous ré-approprier la question du travail et la finalité de ce que l’on fabrique. Comment pourrait-on redessiner notre mode de production ? Quelle est la finalité de l’entreprise : produire toujours plus de bagnoles toujours plus chères, pour générer toujours plus de pognon qui ne bénéficie jamais à ceux qui produisent, avec de plus en plus de gens qui ne peuvent acheter ces véhicules, dont l’usage massif pose question dans un contexte de problèmes environnementaux croissants ? Le syndicalisme doit vraiment développer cette activité syndicale au plus près du travail. C’est ainsi que nous ferons émerger de nouvelles perspectives avec le plus grand nombre de salariés. Propos recueillis par Nolwenn Weiler Notes [1] Fabien Gâche est délégué syndical central de la CGT à Renault. [2] Ces conclusions à propos du haut potentiel de résistance et de transformation des salariés ont été tirées au terme de deux ans de travail. Une « recherche action » a été menée à l’initiative de la CGT entre 2008 et 2010 par des experts du travail et des salariés de Renault. Pour en savoir plus, consulter les pages dédiées de la CGT Renault ici et ici. |
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Laisser le vent du soir décider...ou pas Sous la plume de Daniel Shneidermann, le 3 avril Libération cire les pompes à Lordon intervenant place de la République. On y apprend d’abord que cette « étrange occupation de la place, semi-préméditée, semi-spontanée, semi-conspirative, semi-jubilatoire, semi-tout ce qu’on voudra, et passée totalement sous le radar des télés traditionnelles » n’est pas si semi que ça puisque Lordon est poussé au cul sur la scène par un comité d’organisation . « Car, c’est l’objectif, le rêve : provoquer la rencontre, la jonction, des lycéens, des étudiants, des cheminots, des profs, des fonctionnaires, de tous les salariés, s’appuyer sur la mobilisation anti-loi travail, cette divine surprise, pour que salariés et futurs salariés prennent conscience de tout ce qui les unit. » De quel rêve parle-t-on ici ? Il suffit de suivre les manifestations pour voir étudiants et lycéens brandir les drapeaux CGT, pendant que les retraités les filment la larme à l’œil. De ce côté-là le rêve est déjà réalisé. Passons vite sur la « divine surprise » et les « les remerciements ironiques à El Khomri, à Valls, à Hollande » , propos de dilettante ignorant ou méprisant l’angoisse, la honte et la rage de la précarité. « Dressons l’oreille à un mot : affirmatives, les luttes 2016, plutôt que revendicatives. Déjà la veille, à Tolbiac, Lordon avait amorcé le thème : «Revendiquer, c’est déjà être soumis. C’est s’adresser à des puissances tutélaires aimables. Si les enfants réclament, grandis, ils revendiquent.» Exit donc la revendication infantilisée et infantilisante, place à l’affirmation, comme cette affirmation née du mouvement des Youtubeurs contre la loi El Khomri, et aussitôt transformée en hashtag : «On vaut mieux que ça» . Avant de demander quoi que ce soit, avant d’exiger, avant même de refuser, affirmons-nous ainsi : on vaut mieux que ça. Que «ça», mais quoi exactement ? Tout ce qu’on voudra. » Ainsi Lordon écarte la triviale revendication économique pour affirmer…tout ce qu’on voudra : ![]() « Ce que nous voulons : tout ! » … étrange écho d’une feuille de chou soixante-huitarde dite « maoïste-libertaire » et intitulée « Vive la révolution », qui vécut deux ans à promouvoir la jouissance sans entraves comme une révolution transcendant les révolutions. Comme tout a une fin et qu’au bout du bout il fallait se regarder en face, il apparut à certains de ses rédacteurs que leur révolution rêvée ne cadrait guère avec les rêves du peuple et encore moins avec la réalité de ses révolutions, et ils firent leur choix. Ce fut le cas de Stéphane Courtois, auteur du « livre noir du communisme », ou de Jean-Paul Ribes, président du Comité de soutien au peuple tibétain. « Quant à la lutte, tant qu’à faire, elle aussi, elle «vaut mieux que ça». La nuit debout refuse les formes traditionnelles, déclarées inopérantes. La nuit debout ne défile pas, elle en a marre de « chouiner» (Lordon, encore) entre Nation et République, elle est… debout. La nuit debout se veut joyeuse, comme le film Merci patron ! de François Ruffin, sa matrice. Elle occupe. Elle ne file pas comme un défilé, aussitôt effacé à grande eau par les camionnettes de nettoiement de la mairie de Paris. La nuit debout occupe la République comme les Indignados la Puerta del Sol. Il «est possible» , dit Lordon, le Iglesias surprise de 2016, «qu’on soit en train de faire quelque chose» . Evidemment, il est aussi possible que non, que le mouvement tourne au 68 de pacotille, qu’à peine né il succombe sous ses évidents paradoxes (ne manifestons pas mais prenons rendez-vous sur le bitume, nous ne voulons pas de leader mais la dynamique du mouvement me pousse sur scène, ne revendiquons rien mais luttons pour nos droits, etc.). » Ainsi les manifestants sont des chouineurs et les héros sont les Indignés. C’est à eux que revient l’honneur de « provoquer la rencontre » et d’unir étudiants et ouvriers, dans quel but peu importe du moment qu’on soit en train de faire quelque chose . « A l’avenir laisse venir, laisse le vent du soir décider » [‘L’imprudence’ - Bashung] En fait, profitant de la vacuité du parti révisionniste et de l’absence d’avant-garde prolétarienne, la petite-bourgeoisie s’enhardit, enfiévrée par l’air du soir, monte sur le podium, prend des accents de tribun, saute comme un cabri pour faire quelque chose, et finit par se ramasser dans la fosse d’orchestre du réformisme radical à la sauce Syriza ou Podemos, en appelant au rassemblement des [i]citoyens [/i], pour une révolution citoyenne c’est-à-dire sans nature de classe mais respectueuse des institutions de la classe dominante. On ne s’étonnera donc pas que le très libéral (mais de gauche) Libé applaudisse à tout rompre. Il ne faudrait pas néanmoins rejeter ceux qui se pressent la nuit sur les places de Paris et de province. L’impératif de la révolution prolétarienne, c’est-à-dire dirigée par le prolétariat, doit aussi se propager parmi eux. |
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Communiqué JCML:SOUTIEN AUX CAMARADES REPRIMES Alors que la lutte contre la loi dite « travail » bat son plein et que la jeunesse s’engage pleinement dans l’offensive, la police du capital s’engage, elle, dans la voie de la répression et du matraquage. La répression la plus médiatisée, et surement la plus violente, est celle de ce jeune de quinze ans du lycée Henri Bergson de Paris frappé en plein visage par des policiers alors qu’il n’avait aucun moyen de se défendre. Mais il y a aussi les arrestations de nombreux syndicalistes étudiants de Solidaires (Pau, Besançon, etc.) ainsi que de militants de la Cgt. Nombreuses sont aussi les interventions policières dans les assemblées générales des étudiants ou des travailleurs (La Poste, Université Tolbiac, etc.). Ces événements ne sont pas anodins et loin d’être des coups du hasard. La répression s’organise au niveau de l’Etat et localement au niveau des préfectures. Le voile est levé sur l’objectif véritable d’une mise en place durable de l’Etat d’Urgence, il y a pour le capital urgence de maintenir leur ordre tout en dégradant nos conditions de vies et de travail. La motivation du Capital et du gouvernement est sans borne pour vaincre la résistance du peuple et de la jeunesse populaire. Notre lutte montre combien le mécontentement général est fort et dépasse largement la contestation contre la loi dite « travail », il faut amener de plus en plus ce combat sur le terrain de l’anticapitalisme ! Il faut créer l’unité à la base, et organiser la solidarité contre les répressions et envers les réprimés ! Mais aussi chasser du pouvoir les ennemis du peuple. Organisons le combat ! Organisons nous ! Contre la répression et les mauvais coups ! Il faut créer l’unité à la base pour avancer vers la victoire malgré les obstacles. Il faut continuer la lutte. L’amplifier et la consolider en vue de la victoire, car c’est notre seule issue possible afin de garder notre dignité et des perspectives de vies hors de leurs profits ou de quelconques rentabilités ! Nous apportons notre entière solidarité à tous les camarades frappés, mis en garde à vue, qui ont reçu des peines pour leur engagement dans la lutte actuelle ! LA LUTTE NE DOIT PAS S’AFFAIBLIR MAIS S’AMPLIFIER ET LE COTE DUQUEL SE TROUVENT LES FORCES DE L’ORDRE EST CLAIR, CELUI DE L’ORDRE DU CAPITALISME ! Contact : jcml.nationale@yahoo.fr Site : http://rocml.org/jcml-acceuil/ |
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REPRESSION CONTRE LES LYCEENS En banlieue parisienne, la tension grandit entre lycéens et policiers Plusieurs interpellations ont eu lieu ce vendredi matin en Ile-de-France après que des heurts ont de nouveau opposé la police et les manifestants. SOURCE AFP Publié le 08/04/2016 à 13:37 - Le Point.fr ![]() La police a fait usage de la force pour mettre fin à certains blocages de lycées en Ile-de-France. La police a fait usage de la force pour mettre fin à certains blocages de lycées en Ile-de-France. © THOMAS COEX Voiture brûlée, policiers caillassés, feux de poubelles : des incidents ont à nouveau eu lieu vendredi matin dans plusieurs lycées d'Ile-de-France, conduisant la police à procéder à 38 interpellations, dont 15 pour contrôle d'identité, a-t-on appris de sources concordantes. Dans les Hauts-de-Seine, 16 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police de Paris. Neuf d'entre elles l'ont été devant le lycée Paul-Lapie, à Courbevoie, pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre et des dégradations. En Seine-Saint-Denis, la police a recensé 22 interpellations, 15 pour contrôles d'identité et 7 pour des infractions diverses (jets de projectiles, incitation à l'émeute...), selon une source policière. La tension a été particulièrement forte devant le lycée Hélène-Boucher à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), où une centaine de lycéens, cagoulés, selon une source policière locale, ont fait face à une dizaine de policiers. Un véhicule a été incendié, deux autres retournés, et les policiers « copieusement caillassés ». Une personne a été interpellée. Une lycéenne blessée Pour se dégager, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et, à une reprise, du Flash-Ball, a indiqué la préfecture de police de Paris. Une lycéenne a dit avoir été blessée légèrement au cours de l'affrontement, se plaignant d'un hématome à la jambe. L'établissement a été fermé vers 10 heures. Trois interpellations ont également eu lieu à proximité du lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour jets de projectiles et incendies de poubelles. Par ailleurs, plusieurs lycées ont été bloqués dans le 11e arrondissement de Paris et à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Béatrice Gille, rectrice de l'académie de Créteil et chancelière des universités, a « renouvelé » dans un communiqué sa « plus ferme condamnation face à ces nouveaux actes de violence et de dégradation ». « Les atteintes aux personnes et aux biens ne sauraient être tolérées et feront l'objet de poursuites systématiques », a-t-elle ajouté. Jeudi, des feux de poubelles et jets de pierres avaient déjà été recensés dans plusieurs lycées d'Ile-de-France, aboutissant à 29 interpellations et 13 gardes à vue. Huit de ces jeunes, interpellés dans les Hauts-de-Seine, ont été présentés vendredi à un juge pour un rappel à la loi. Mercredi, un jeune majeur a été condamné à Paris à 70 heures de travaux d'intérêt général après des incidents en marge de la manifestation de la veille contre le projet de loi travail qui avait rassemblé plus de 23 000 personnes (selon la police) dans toute la France. Des tensions entre manifestants et policiers sont récurrentes depuis le début du mouvement contre le projet de loi travail, dans lequel les lycéens sont en première ligne. Edité le 08-04-2016 à 15:38:17 par Xuan |
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Au sujet de Nuit Debout, l'émission de cette semaine d'Arrêts sur images est intéressante. Voici la lettre de présentation : Gazette d'@rrêt sur images, n°434 Et maintenant ? Que vont-ils faire, sur les places qu'ils occupent, dans plusieurs villes françaises ? Occuper, très bien. Retransmettre leurs AG sur Periscope, parfait. Mais avec quels buts ? L'absence de toute revendication, cette singularité de ce mouvement aussi insaisissable qu'il est hyper-connecté, n'est-elle pas aussi sa faiblesse ? Sans prolos, que peuvent les bobos ? C'est pour le comprendre, que nous avons souhaité confronter les participants de La Nuit Debout avec un syndicaliste qui a mené une lutte sociale traditionnelle, dans les formes, sans tweets, ni pages Facebook, ni livestream sur Periscope. Nous avons choisi Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de PSA Peugeot-Citroën, qui a mené la bataille (perdue) contre la fermeture de l'usine d'Aulnay. Et pour les occupants de la République ? Qui mieux que notre amie Judith Bernard, qui y passe ses soirées depuis une semaine, même si elle s'abstient d'y prendre la parole -gare aux chefs, aux représentants, aux porte-parole ! Notre émission est ici (1). Daniel Schneidermann. source : http://www.arretsurimages.net/emissions/2016-04-08/Nuit-debout-Ce-n-est-pas-Periscope-qui-va-foutre-la-trouille-a-Valls-id8635 |
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Voir sur oùvalacgt : "Appel des étudiants et lycéens mulhousiens aux salariés de PSA" |
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Valls à Vaulx en Velin : blocage du périf, gazage monstre et violences policières sur rebellyon ![]() ![]() ![]() Gilbert Remond via Rebellyon Franchement ce n'était pas bien malin de se lancer dans un blocage improvisé a une centaine de manifestants non averti de cette action. Comme d'hab une poignée d'anars engagent des gens inorganisés et inexpérimentés dans des actions"spontanéistes" sans objectifs précis. Le résultat ne se fait pas attendre. Une action cela se prépare avec des gens déterminés et préparés a ce qu'il vont faire y compris a rompre le contact pour éviter les affrontements inutiles une fois l'objectif atteint . Là les flics suivaient la manif depuis le début, ils ont attendu le moment ou elle était a son plus bas niveau pour frapper. Cela dit ces violences policières sont inacceptables et doivent être dénoncée vigoureusement. Je remarque le retour des voltigeurs en moto qui frappent comme jadis les hussards en chargeant sur des gens désarmés. Ces nouveaux sabreurs faut-il le rappeler avaient été dissout dans les années Pasqua après la mort de Malik Oussekin. Décidément après l'établissement de l'état d'urgence, la destruction du code du travail ce gouvernement a un sens aiguë dans le rétablissement des pratiques scélérates en cours aux heures les plus réactionnaires de notre pays. gilbert remond |
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La CFDT négociant dans le dos des salariés, la réunion est interrompue par des cheminots Sur le Point Cheminots : 350 manifestants ont mis fin aux négociations Au moins 350 manifestants ont investi la salle où se déroulaient les négociations entre cheminots, ce mercredi à Paris. Un vigile a été hospitalisé. SOURCE AFP Pascal Deloche/Godong Publié le 13/04/2016 Porteurs pour certains de drapeaux SUD-rail, un groupe de manifestants a envahi ce mercredi à Paris une réunion de négociations qui visait à élaborer une convention collective commune à tous les travailleurs du rail, et la séance a été arrêtée, a-t-on appris de sources concordantes. Selon la CFDT-cheminots, une cinquantaine de personnes ont fait irruption en début d'après-midi dans la salle et les négociateurs ont décidé de « plier » la séance, entamée la veille. Il s'agissait « de salariés a priori du groupe ferroviaire et très majoritairement SUD-rail » , a précisé à l'Agence France-Presse le syndicat en qualifiant l'action de « pas du tout constructive et immature » . Dans une vidéo diffusée sur le compte Facebook de la CGT-cheminots Paris Austerlitz, on peut voir quelques dizaines de personnes envahir la salle des négociations en chantant « ça va péter » , puis « cheminots, étudiants, précaires, salariés de droit privé, tous ensemble, grève générale ». « On va arracher des chemises » , crie un des manifestants. Outre des drapeaux SUD-rail, un étendard aux couleurs de la CGT-cheminots est visible. L'irruption et la fin de la réunion ont été confirmées par un représentant de l'UTP (qui regroupe la SNCF et les entreprises privées). Selon ce représentant, un vigile aurait été molesté et transporté à l'hôpital. 350 manifestants Alors que les syndicats envisagent un appel conjoint à la grève le 26 avril pour défendre les conditions de travail des cheminots, la CFDT accuse SUD-rail « d'avoir saboté la réunion » . Quelques heures avant, SUD-rail (et FO, non représentatif) avait appelé les cheminots à manifester à proximité du lieu des négociations, près de la gare Montparnasse. Environ 350 personnes ont pris part à ce rassemblement, selon la police, pour réclamer que la future convention collective soit alignée sur la réglementation interne à la SNCF. Envahir la réunion a été « le choix des manifestants » que SUD a « accompagné » , a précisé à l'Agence France-Presse un délégué du syndicat contestataire. Les discussions de branche sur le volet des règles d'organisation du travail avaient difficilement commencé mardi. La prochaine séance est prévue le 26 avril. L'Unsa a décidé mercredi de s'associer à une grève unitaire ce jour-là. La CFDT doit prendre sa décision jeudi. Elles sont censées aboutir d'ici à fin juin à une convention collective commune pour les salariés du secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé ) afin que l'ouverture totale à la concurrence se déroule dans de bonnes conditions (de sécurité et sans dumping social). |
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Sur le blog de Danielle Bleitrach. Un autre point de vue sur les nuits debout. Le discours de F. Lordon sonne différemment à présent. Ce qui se passe dans debout la nuit… 13 AVR toujours de la part de notre ami sur le Front des luttes… et ce qu’il voit de ce mouvement… (note de danielle Bleitrach Pour info : j’ai pris sur moi de mettre ça sur notre site Gilbert ___________ ![]() ​ Le mouvement NuitDebout est certes très divers et comporte sa part de confusion et d’incertitude. il est sans aucun doute tiraillé dans des directions diverses et des forces diverses jusqu’au pouvoir socialiste tentent incontestablement de le récupérer ou en tout cas de l’aseptiser. D’autres constatations s’imposent : > ce mouvement a été lancé en lien étroit avec la lutte engagée par les syndicats contre la loi El Khomri > ceux qui ont joué un rôle essentiel dans sa construction sont partisans d’une convergence des luttes notamment entre monde du travail, les organisations syndicales de lutte et la jeunesse universitaire, lycéenne et des quartiers populaires. Il faut rappeler que l’idée d’un tel mouvement a été lancée à partir d’une réunion d’un millier de participants le 23 février à la Bourse du travail de Saint-Denis à l’issue d’une projection du film de François Ruffin « Merci patron« . Avec au départ l’idée qu’après la puissante manifestation du 31 mars « On ne rentre pas chez nous« . > A son onziéme jour le mouvement est lui aussi à la croisée des chemins et comme l’indique F. Lordon il doit se donner des objectifs poilitiques pour perdurer et gagner en efficacité et en clarté. La proposition de rester pour l’heure centré sur l’objectif du retrait de la loi travail et de viser à se doter des moyens de parvenir à cet objectif par le blocage et la grève générale nous paraît totalement légitime et converger avec les efforts des forces syndicales de lutte de classe qui depuis longtemps déjà se battent pour le TOUS ENSEMBLE en même temps. Alors au lieu de cultiver les différences et de ne voir que ce qui fait obstacle à un rassemblement conséquent de lutte pour l’immédiat et pour la nécessaire transformation sociale agissons pour que convergent effectivement les travailleurs, les sans emploi, les précaires et la jeunesse qui prend conscience du sort que le capitalisme lui réserve. ______________________ Source de la transcription relevée sur le site de Commun Commune Transcription du discours de Frédéric Lordon: Où en sommes-nous ? On ne compte plus les villes de province où il y a une nuit debout, et la plaine européenne est en train de s’embraser également : Barcelone, Madrid, Saragosse, Nurcie, Bruxelles, Liège, Berlin. La place de la République elle-même s’est donnée une antenne à Stalingrad [métro Stalingrad, NDLR]. A tout moment, des actions surprise naissent spontanément. Il y a une Radio Debout, une Télé Debout, des Dessins Debout. Tout est en train de se remettre debout. Il y a dix jours, le conditionnel était de rigueur et nous pouvions seulement dire, « il se pourrait que nous soyons en train de faire quelque chose ». Je crois qu’on peut maintenant abandonner les prudences grammaticales : nous sommes en train de faire quelque chose. Enfin, quelque chose se passe. Quelque chose, mais quoi ? Comment un mouvement sans direction se donne-t-il une direction ? Je veux dire, comment un mouvement sans instance dirigeante se détermine-t-il à prendre une voie ou une autre ? Il est certain en tout cas qu’il doit en trouver une. Un mouvement qui ne se donne pas d’objectif politique s’éteindra rapidement. Soit parce qu’il aura épuisé la joie d’être ensemble, soit parce qu’il sera recouvert à nouveau par le jeu électoral. Comment échapper à cette fatalité ? Si tout commence avec les places, rien n’y finit. Or nous nous souvenons de ce qui nous a jetés dans la rue en première instance, c’est la loi El Khomri. Viser très au-delà de la loi El Khomri ne signifie pas que nous l’avons oublié. Elle est toujours là. Un mouvement a besoin d’objectifs et de victoires intermédiaires. Faire la peau à la loi El Khomri en est certainement un, il reste d’une inaltérable actualité, et nous n’arrêterons pas de lutter à son service. Mais de même que les zadistes n’ont pas seulement en vue un aéroport, mais le monde qui engendre cet aéroport, de même la loi El Khomri est le rejeton de tout un monde. Dans le monde El Khomri, les salariés vivent dans la peur et ils sont tenus dans la peur. Il y a de très bonnes raisons à ça. Ils vivent sous l’arbitraire souverain d’un patron, qui a tout pouvoir sur eux parce qu’il tient dans ses mains les conditions fondamentales de leur survie matérielle même. Alors il faut partir de cette expérience commune et en déduire tout ce que nous pouvons, et d’abord, en se décidant enfin à nommer les choses : le salariat est un rapport social de chantage, un rapport de chantage qui ne laisse le choix que de plier ou de se mettre en danger. Nommer adéquatement les choses, à l’encontre de tous les recouvrements idéologiques du néo-libéralisme, c’est peut-être la première étape pour trouver la force de s’en libérer. Car tout le monde s’aperçoit alors que si pour mettre fin à la peur, il faut mettre fin au chantage et à l’arbitraire patronal, alors il faut mettre fin à l’ordre social qui arme le chantage et l’arbitraire patronal, et je veux dire mettre fin, et constitutionnellement, à l’empire des propriétaires. Cependant, à un moment, il faut bien vouloir les conditions de ce qu’on veut. Si vraiment notre mouvement à des ambitions de cette ampleur,il va lui falloir se donner des moyens adéquats. Pour ma part, je n’en vois qu’un : la grève générale. Qu’on ne se méprenne pas. Je ne suis pas ici en train de lancer un appel à la grève générale, je n’en ai aucun pouvoir ni aucune légitimité. Je ne lance pas un appel, donc. Mais j’énonce une condition : la condition du renversement non seulement de la loi, mais du monde El Khomri. Nous savons bien que les grèves générales ne se décrètent pas d’un claquement de doigt. Mais peut-être pouvons-nous aider à y basculer. Et pour ce faire, en rappeler les immenses vertus. La grève générale, c’est que le pays tout entier débraye, le pays est bloqué – le pays est bloqué, disent-ils, parce qu’en vérité c’est l’exact contraire : c’est au moment précis où ils disent que tout se bloque qu’en fait, tout se débloque. La politique, la vraie, la parole, l’action, et jusqu’aux relations entre les gens. Et puis surtout le possible, l’avenir. Il faut bloquer pour que tout se débloque. Il y avait trop longtemps que ça craquait de toutes parts. On ne tient pas éternellement une société avec BFM, de la flicaille et du Lexomil. Vient fatalement un moment où les têtes se redressent et redécouvrent pour leur propre compte l’immémoriale idée de l’insoumission et de l’affranchissement. Ce moment, c’est le nôtre, ce moment, c’est maintenant. |
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Les violences en manifestation ? Cherchez les policiers en civil 14 avril 2016 / Vladimir Slonska-Malvaud (Reporterre) Les images de « débordements » lors des Nuits debout et des manifestations contre la loi travail excitent les médias et contribuent à empêcher l’émergence d’un mouvement de masse. Mais ces débordements sont souvent suscités par des policiers en civil, dont l’usage est bien peu « républicain ». - Nantes, correspondance À Nantes, comme à Paris quelques heures plus tard sur la place de la République, la manifestation contre le projet de loi sur le travail se finit, samedi 9 avril, dans les fumées de gaz lacrymogène. Ainsi, à Nantes, ce jour-là, on observe des policiers présents en nombre, des canons à eau stationnés sur les places, des rangées de CRS à chaque croisement de rue. À l’angle de la rue de la Basse-Casserie, un petit groupe attend, aligné le long du mur : des policiers en civils. Lunettes de ski, cagoules et casques, matraques télescopiques à la main, ils se jettent sur une personne, qu’ils emmènent, non sans avoir au préalable lancé quelques grenades assourdissantes sur la foule. L’action est rapide. Mais suffit à provoquer les manifestants, dont plusieurs, en réaction, lancent des cailloux et des pavés contre les CRS et des policiers en civil casqués. Les manifestants en colère contre les tirs aveugles des CRS semblent ne pas avoir remarqué les « cagoulés » qui, de leur côté, ont enfin obtenu le Graal : une belle bataille rangée. ![]() Des « casseurs » ? Non. Des policiers en civil, lors de la manifestation nantaise du samedi 9 avril contre le projet de loi El Khomri. Sans doute mécontent d’être photographié, un policier jette une première grenade assourdissante (visible au bas du dos du policier au dos tourné ![]() Le scénario semble réglé comme du papier à musique. Les trois coups du premier acte sont frappés par une presse spéculant sur les nécessaires dégradations à venir. Une présence policière massive est installée à quelques pas du cortège pour échauffer les esprits. Quelques projectiles volent. La répression massive et indiscriminée est alors déclenchée, désorganisant le service d’ordre de la manifestation et faisant basculer celle-ci dans l’émeute. Enfin, la récupération politique, son cortège de condamnations indignées et de commentaires affligés sur les « casseurs ». Escouade de policiers surarmés n’ayant rien à protéger Les exemples se répètent à l’infini, dans toute la France. À Sivens, où un jeune écologiste, Rémi Fraisse, avait été tué par la gendarmerie, on se demande par exemple encore pourquoi la zone de vie à proximité du site occupé était défendue par une escouade de policiers surarmés, alors qu’il n’y avait plus rien à protéger. Sinon pour provoquer d’inévitables affrontements, justification commode pour réclamer, séance tenante, l’interdiction des rassemblements et criminaliser le mouvement. Comme à Nantes, où des provocations policières lors de la manifestation du mardi 5 avril avaient provoqué des incidents, suscitant dans la foulée d’insistantes demandes de la droite d’interdire la marche du samedi suivant. Quitte à invoquer la « sécurité des manifestants » pour faire pleuvoir les coups de matraque ou, comme Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, le 11 avril, annoncer la présence de CRS pour « que les violences ne viennent pas perturber ceux qui veulent discuter ». ![]() En fin de manifestation, samedi 9 avril, à Nantes, l’étau se reserre. Les manifestants sont peu à peu cantonnés sur un petit périmètre à grand renfort de gaz irritant, de grenades assourdissantes et de désencerclement. Ces affrontements sont commodes pour fustiger des manifestants violents, donc illégitimes, et ainsi décrédibiliser les revendications de tous. Commode aussi pour isoler le mouvement, susciter la peur de le rejoindre chez ceux qui n’en sont pas encore, et la peur de continuer chez ceux qui en sont déjà. Sabotage systématique des manifestations sociales Il faut dire que la cible est facile. La figure du « casseur » est antipathique aux yeux d’une grande partie de la population. Elle fait peur, et sa répression apparaît légitime, quelle qu’en soit la forme. Même les manifestants les plus endurcis expriment parfois leur exaspération face à des provocateurs indélicats, peu soucieux que leurs projectiles mal lancés tombent tantôt sur les policiers, tantôt sur leurs camarades. Peu soucieux aussi que la répression s’abatte d’abord sur ceux qui ne s’y étaient pas préparés, sur les marcheurs ordinaires, les mômes de banlieue attirés par le souffle des affrontements. Le samedi 9 avril, nous avons ainsi vu à Nantes des lanceurs de pavés prendre leurs jambes à leur cou, laissant un petit groupe de pacifistes, en première ligne, recevoir en réponse les tirs de lacrymogènes et des canons à eau. Ce sabotage systématique des manifestations sociales par de petits groupes minoritaires — qui le revendiquent parfois politiquement — fait le jeu du pouvoir. Dès lors, la question de l’identité réelle de ces provocateurs fait régulièrement l’objet de spéculations : vrais « casseurs » ou policiers ? D’autant que, si ces derniers sont en général identifiables par un brassard ou un casque siglé, ce n’est pas toujours le cas, comme en témoigne la photographie ci-dessous. Dès lors, quel rôle jouent-ils ? Comment les distinguer des briseurs de vitrines ? ![]() Près de la place de la Nation, à Paris, en marge de la manifestation contre la loi El Khomri du samedi 9 avril. L’homme à capuche est un policier. À Lyon, en 2010, il avait été prouvé que des policiers en civil s’étaient fait passer pour des syndicalistes de la CGT en arborant des autocollants de ce syndicat. Le recours désormais systématique à des policiers en « civil », à la tenue très proche de celle des militants violents qu’ils sont supposés arrêter, pose question. En ces temps d’invocations constantes des valeurs républicaines, leur attirail tranche avec l’idée que l’on peut se faire de policiers « républicains » : treillis militaires, cagoules, foulards, matraques télescopiques, gants renforcés… Certains ont même pu pousser le bouchon très loin : lors d’une manifestation nantaise après la mort de Rémi Fraisse, fin 2014, des policiers étaient, tout simplement, venus équipés de masques à tête de mort, comme l’avait révélé Reporterre. [img] http://reporterre.net/IMG/jpg/policiers_de_la_bac-casseur_v_3_.jpg[/img] Un comportement similaire avait valu à un soldat de la Légion étrangère, au Mali, le renvoi de l’armée. Les policiers à la tête de mort sont restés impunis, un de leurs syndicats ayant invoqué la nécessité de se fondre dans la masse. Source : Vladimir Slonska-Malvaud pour Reporterre Photos : © Vladimir Slonska-Malvaud/Reporterre . chapô : à Nantes, samedi 9 avril. sauf : à Paris : © Hervé Kempf/Reporterre Lire aussi : Cet homme est-il un « casseur » ? Non, c’est un policier Edité le 16-04-2016 à 23:59:15 par Xuan |
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Finkielkraut se fait tej de la nuit debout «J’ai été expulsé d’une place où doivent régner la démocratie et le pluralisme, donc cette démocratie c’est du bobard, ce pluralisme c’est un mensonge. D’autant que je ne venais que pour écouter, je ne venais même pas pour intervenir et pour faire valoir mes idées mais on a voulu purifier la place de la République de ma présence et donc j’ai subi cette purification, avec mon épouse» , poursuit-il. Et sa femme d’ajouter : «Il faut dire que s’il n’y avait pas de service d’ordre, tu te faisais lyncher.» Comme le montre la vidéo il s'est fait insulter mais aucune violence n'a été exercée contre lui. Rappelons que cet individu réclamait pour les employeurs le pouvoir de licencier sans entraves Egalement dans l’émission Répliques du 24 janvier 2015 « Le nazisme : crime et philosophie » Johann Chapoutot (*) : « Les Nazis considèrent que tout l'héritage juridique n'est pas une protection et une garantie pour les faibles, et pour tous au fond, mais est une entrave qu'il faut lever et de ce point de vue-là, il y a quelques correspondances avec certaines conceptions actuelles du droit et de la norme comme entraves, comme obstacles qu'il faut lever pour laisser s'épanouir les forces vives. Là... » ...« C'est-à-dire que certaines conceptions économiques ultra-libérales qui considèrent que le droit est une entrave, le code du travail est trop épais par exemple, il faut lever ces obstacles pour permettre le libre développement... » Alain Finkielkraut : « ...un peu... euh un parallèle un peu... si vous voulez difficile à soutenir. Après tout, on peut se demander si le code du travail favorise ceux qu'il prétend défendre car beaucoup d'entrepreneurs, patrons, etc. n'embauchent pas aujourd'hui, car ils ne peuvent pas, si vous voulez licencier, ou s'ils licencient, leur salarié va aux prud'hommes, d'où l'idée qu'un peu plus de fluidité sur le marché du travail serait bénéfique pour tout le monde. Difficile, tout à fait, de faire le parallèle avec cette entrave à la force de l'instinct, brutale, et qui veut se répandre dans le monde aux dépens de l'existence physique des autres. » Mais après Sarkozy c'est à son tour d'étaler sa culture : «"gnagnagna", pauvre conne» ______________________ Finkielkraut reconnaîtra les siens dans ce petit florilège de tweets : ![]() Finkelkraut qui vient à #NuitDebout! On l'a tej #OKLM ![]() Haine et intolérance, les participants à #NuitDebout montrent leur vrai visage en insultant et expulsant #Finkielkraut de la place de la Rép ![]() ![]() Quand #NuitDebout chasse #Finkielkraut, elle montre son vrai visage : sectaire et intolérante. http://www.bfmtv.com/societe/alain-finkielkraut-chahute-par-les-militants-de-nuit-debout-967451.html … 11:33 - 17 Avr 2016 Edité le 17-04-2016 à 15:30:58 par Xuan |
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Le Point sur "l'affiche qui dérange" : CGT : l'affiche qui hérisse les politiques Le tract de la confédération entendait dénoncer les violences policières depuis l'instauration de l'état d'urgence. Il dérange à droite comme à gauche. PAR LE POINT.FR (AVEC AFP) Publié le 19/04/2016 à 09:23 - Modifié le 19/04/2016 à 13:50 - Le Point.fr ![]() La CGT a publié le 16 avril sur son site internet une affiche dénonçant les violences policières. © CGT/ CGT affiche Des responsables politiques de gauche et de droite sont montés au créneau mardi matin contre l'affiche publiée par le syndicat Info'com de la CGT dénonçant les violences policières, qui a semé l'émoi chez les policiers, alors que le syndicat tient son congrès à Marseille. Le syndicat Info'com de la CGT (salariés de l'information et de la communication) a publié le 16 avril sur son site internet une affiche téléchargeable montrant une matraque et un insigne de CRS, près d'une flaque de sang, titrée : « La police doit protéger les citoyens et non les frapper. » Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a estimé mardi que cette affiche ne visait pas les policiers de terrain, mais « ceux qui donnent des ordres ». « En tout cas, moi, c'est comme ça que j'ai vu cette affiche » , a-t-il dit. Il a ajouté en avoir « discuté avec (ses) camarades de la fédération de la police et c'est comme ça qu'on voit cette affiche » , tout en soulignant que cette dernière émanait « d'un syndicat de la CGT » sans apparaître sur le site de la confédération. ![]() Pour le concepteur de l'affiche, Romain Altmann, secrétaire général d'Info'com, cette « communication certes acide vise à dénoncer une réalité et non à jeter l'opprobre sur l'ensemble des forces de l'ordre ». « C'est tout aussi choquant que les faits qu'on a malheureusement constatés dans les récentes mobilisations à savoir un certain nombre de faits inquiétants et de brutalités policières qui sont excessifs, pas de tous les policiers, mais d'une partie d'entre eux » , a-t-il déclaré sur Europe 1. Interrogé sur France Info, le député (Les Républicains) Éric Ciotti a jugé cette affiche « scandaleu(se), indigne, honteu(se) ». « Ce syndicat s'est discrédité. (...) À mesure que sa crédibilité diminue, il est contraint à la surenchère. Moi je demande très clairement ce matin au ministre de l'Intérieur de déposer plainte contre la CGT. » Même son de cloche chez le vice-président du Front national (FN) Florian Philippot, qui trouve cette affiche « immonde ». « La CGT reçoit des millions chaque année de l'État, des collectivités, pour faire ça. Elle ferait mieux de défendre les salariés d'une manière un peu plus sérieuse plutôt que de commettre ces horreurs. » « Les socialistes n'ont plus droit de cité dans la CGT » Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a de son côté dénoncé mardi « une gauchisation » de la CGT, estimant que l'affiche du syndicat dénonçant les violences policières contre les jeunes « fait partie » de cette orientation. « Il y a beaucoup de choses qui me choquent en ce moment à la CGT » , a lancé Jean-Christophe Cambadélis sur France 2. « Hier, lors de l'ouverture du congrès, les congressistes de la CGT ont crié les socialistes dehors . Je constate donc que les socialistes n'ont plus droit de cité dans la CGT. J'en prends acte. » etc. |
Xuan |
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Le Monde y va de son commentaire, pour démontrer que la CGT fait une fuite en avant. Les Echos : "Martinez prend ses distances"... Cette affiche n’a rien de révolutionnaire puisqu’elle revendique une police « républicaine ». Ceci montre en réalité la fascisation des médias. Edité le 19-04-2016 à 16:18:22 par Xuan |
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A lire sur initiative communiste : la CGT n'a pas d'excuse à présenter Egalement ci-dessous. La nature social-fasciste du PS apparaît de plus en plus clairement dans cette ambition de mettre au pas la CGT alors que la CFDT est déjà la courroie de transmission du gouvernement bourgeois. ___________________ Le PS tente de diviser la CGT et de lui dicter sa conduite ! Pour diviser le mouvement social, le gouvernement s’attaque à la CGT. Alors que s’ouvre son congrès, le PS tente de diviser la CGT et de lui dicter sa conduite. C’est qu’il y a lien de la parole aux actes. Chacun connaît les beaux discours sociaux-démocrates du PS et d’autres prétendant dresser des barrières étanches entre syndicats et partis politiques. Pour autant dans les actes, le PS ne cesse de donner des ordres à la CGT et de tenter de diviser le principal syndicat de travailleurs pour essayer de faire passer ses contre-réformes euro-patronales. C’est ainsi que le jour même de l’ouverture du congrès de la CGT, le premier secrétaire du PS – Jean Christophe Cambadelis – s’est permis cette violente sortie digne d’un cacique de la droite qu’il est : « Il y a beaucoup de choses qui me choquent en ce moment à la CGT. » Prenant prétexte d’une affiche de la CGT dénonçant les violences policières contre les manifestants, avec un discours identique à celui de la droite extrême et à l’extrême droite, l’ex-militant trotskyste a accusé la CGT de dérive gauchiste ! C’est vrai qu’en matière de gauchisme, Cambadelis comme un nombre significatif de membres du PS issus logiquement de cette mouvance, il s’y connait ! « Il y a une gauchisation aujourd’hui de la CGT, a développé Jean-Christophe Cambadélis. Il y a un cours gauchiste qui est en place et cette affiche fait partie de ce cours gauchiste où on veut une CGT pure, une CGT sans opposition, une CGT tellement radicale qu’à la fin elle se regroupe autour de quelques personnalités qui sont en confrontation frontale avec l’ensemble de la société. » On croirait entendre E Cioti (LR) ou F Philippot (FN) ! Pas un mot de Cambadelis et du gouvernement en revanche s’agissant du medef/MEDEF dont le patron P Gattaz vient de déclarer vouloir «demander la suspension des négociations d’assurance-chômage» ; et Gattaz d’ajouter « Il n’est plus question aujourd’hui de continuer à faire semblant, à négocier dans une logique absurde de donnant-donnant, qui n’a mené depuis 30 ans qu’à plus de complexité, de rigidité et de coût pour les entreprises, et plus de chômage durablement élevé pour les concitoyens» . Il faut pourtant appeler un chat un chat : c’est bien le MEDEF, la classe capitaliste et son gouvernement qui agressent et exploitent les travailleurs. Le PS c’est la droite patronale ! Oui le gouvernement PS UE MEDEF n’en finit pas de prolonger un état d’urgence antisocial et fait donner les matraques pour casser du manifestant anti loi travail, après avoir cassé du manifestant à Notre-Dame-des-Landes ou à Sivens. Oui les images de policiers tabassant des lycéens ont fait le tour des réseaux sociaux à défaut de faire celui des « médias du capital » – des images tellement choquantes qu’un policier a dû être placé en garde à vue. Le Parquet de Paris a d’ailleurs ouvert une enquête préliminaire après la plainte déposée par dix-huit adolescents qui accusent des policiers du commissariat du XIIe arrondissement de violences, d’agressions sexuelles et d’insultes racistes à leur encontre ! Oui n’importe quel citoyen un minimum soucieux de démocratie et de liberté ne peut que saluer cette affiche qui défend la liberté, la démocratie ! Cambadelis, le gouvernement et le PS eux ont fait leur choix. Celui de la droite, celui des matraques, celui de la fascisation au service de l’exploitation capitaliste et celui de se comporter sans même plus se cacher comme la droite, comme l’extrême droite. Le PS voudrait pouvoir choisir la stratégie de la CGT et ses dirigeants ! Alors que le gouvernement PS sur ordre du MEDEF et de Bruxelles liquide le code du travail, qu’il matraque et emprisonne les cégétistes, il n’y a rien d’étonnant à ce que les travailleurs réunis pour le congrès de la CGT déclarent que le PS n’est pas le bienvenu. Si on reconnait un arbre à ses fruits, la classe des travailleurs reconnaît aussi un ennemi aux coups qu’il lui donne ! ANI, CICE, Pacte de compétitivité, Loi Macron, Loi Travail, PPCR, recul de l’âge de la retraite, atteinte à l’assurance-chômage, privatisation des aéroports, des barrages etc… force est de constater que le PS est un parti anti populaire et pro-MEDEF. Sans doute d’ailleurs qu’alors que les artisans et petites entreprises dénoncent eux aussi la politique menée par le gouvernement et notamment la Loi Travail comme exclusivement au service du MEDEF et de ses multinationales, Cambadelis va désormais traiter aussi les syndicats d’artisans et de chefs de PME de gauchistes ? Regrettant le réformiste Thierry Lepaon – récemment recasé par le gouvernement à une bonne place après son éviction par les syndicalistes de la tête de la CGT suite aux scandales – tout en s’appuyant sur le syndicat maison du MEDEF et du PS qu’est la CFDT et au moment où l’énergie de la base syndicale et du mouvement social pousse la CGT à l’offensive et vers un retour au syndicalisme gagnant, le syndicalisme de classe et de masse, Cambadelis essaye de diviser la CGT et de lui dicter sa stratégie. Déclarant notamment « Il y a un cours gauchiste qui est en place et cette affiche fait partie de ce cours gauchiste où on veut une CGT pure, une CGT sans opposition, une CGT tellement radicale qu’à la fin elle se regroupe autour de quelques personnalités qui sont en confrontation frontale avec l’ensemble de la société ». »C’est l’orientation de Philippe Martinez » »parce que connaissant la CGT, on n’a pas crié : Socialistes dehors ou fait cette affiche sans que le secrétaire général de la CGT ne le sache » Depuis quand le PS prétend il donner ses ordres à la CGT ? Les sociaux-démocrates qui ont toujours dénoncé l’image léniniste de la « courroie de transmission » entre le parti de la classe ouvrière et les syndicats de classe (en oubliant qu’une courroie de transmission peut tourner dans les deux sens !) montrent ici toute leur hypocrisie : ce qui les dérange, ce n’est pas qu’il existe des convergences fortes entre les organisations syndicales et politiques de la classe laborieuse, c’est que cette courroie de transmission ne tourne pas à sens unique du Parti social-démocrate – et derrière lui des sommations de l’UE et du MEDEF – vers les syndicats de salariés comme c’est déjà le cas, de manière caricaturale, entre le PS maastrichtien d’une part, l’UNSA et la CFDT de l’autre, via la Confédération européenne des syndicats, cette machine à euro-formater le syndicalisme. Sans aucun doute qu’habitué aux pratiques totalitaires du PS (on se souvient de la façon brutalement antidémocratique dont les congrès du PS se passent !) Cambadelis ne peut imaginer que ce soient les syndicalistes qui décident et qui refusent de se faire les pantins des pantins obéissant à un chef. Sans doute imagine-t il pouvoir utiliser la CGT comme il utilise la CFDT, le tout au nom du syndicalisme rassemblé et de la CES. Surtout, la description que fait le premièr secrétaire du PS de la CGT s’applique en fait à merveille à son propre parti, le PS et à son gouvernement ainsi qu’à François Hollande. Battant des records d’impopularité c’est bel et bien le PS qui scrupuleusement aligné sur les directives de la Commission Européenne suit la politique radicalement de droite dictée par le MEDEF, tentant de faire taire l’opposition à coup de matraques et se regroupant autour de personnalités (à l’image de Hollande, Valls, Macron, Juncker ou Gattaz) en confrontation frontale avec l’ensemble de la société. La guerre de classe, contre la classe des travailleurs, les ouvriers, les salariés, les paysans, les artisans, les taxis etc… c’est bien le PS appuyé sur la CFDT et piloté par le MEDEF et par la Commission Européenne qui la mène ! La question de ce 51e congrès de la CGT pourrait donc bien être de savoir si les syndicalistes de la CGT veulent se laisser dicter leur stratégie et leur conduite par le PS ou par ses relais tels que la Confédération Européenne des Syndicats, ou s’ils veulent choisir eux-même tant leurs dirigeants que la stratégie gagnante qui a permis à la CGT sur des bases combatives de classe et de masse de rassembler l’ensemble des travailleurs et de gagner la totalité des droits et des conquêtes sociales (retraites, Sécu, assurance-chômage, Code du travail, conventions collectives de branche, etc…) dont disposent aujourd’hui les travailleurs ! Jean-Baptiste Clément (JBC) pour http://www.initiative-communiste.fr/ Edité le 19-04-2016 à 23:05:24 par Xuan |
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Samedi 30 avril 2016 - oùvalacgt Incidents à la manifestation de Toulouse du 28/04 : la CGT doit se questionner Nous avions été alertés par des lecteurs toulousains sur l'attitude assez suspecte de l'organisation des manifestations de la CGT à Toulouse, sous couvert d'une l'UD réputée "plutôt radicale"... Lors des manifestations de fin mars, son attitude à l'égard des jeunes et de la police semblait assez contestable. Voire pire. Faute d'éléments précis, nous avions gardé l'information "sous le coude", en attendant de voir l'évolution des choses. Nous venons de découvrir un témoignage précis d'un militant CGT sur un blog de Mediapart, et nous le publions ci-dessous, car il va dans le même sens que nos lecteurs... L'organisation d'une manifestation, sa protection dans des séquences où la violence policière est féroce est une question hautement politique. Le rôle du Service d'Ordre est bien sûr de protéger les participants qui ne sont la plupart pas préparés à affronter la violence policière. Mais de là à servir d'auxiliaire de police pour faciliter la répression des jeunes révoltés, il y a un gouffre ! Le violence aujourd'hui c'est celle des lois anti-ouvrières, celle de la précarité, de la souffrance au travail, celle morts de l'amiante, celle des licenciements, celle des syndicalistes menacés de prison. La violence c'est Rémi Fraisse tué à Sivens, c'est la chasse aux militants, la BAC dans les quartiers, les expulsions d'immigrés, la chasse aux migrants, la réduction de la protection sociale (retraites, santé), c'est les miliiards aux patrons, les parachutes dorés, les bonus et salaires mirifiques. Voilà la violence capitaliste, la violence que nous subissons tous les jours. Voilà la source de notre révolte à tous, et de la révolte violente d'une partie des jeunes. La CGT ne peut pas reprendre le discours pacifiste, renvoyer toutes les violences dos à dos, reprendre le discours sur les casseurs, et au final se faire auxilitaire des préfecures. Il y a un choix à faire, savoir dans quel camp on est, et c'est un choix de classe : le choix de la révolte de la jeunesse contre une société barbare et sans avenir, contre le système capitaliste, ou le choix de la préfecture et de ses robocops, celui de Valls et Cazeneuve. La polémique a démarré sur l'affiche d'Info Com' ("Violences policères : 100% avec Info Com'"), manifestement elle n'est pas terminée. Le gouvernement a décidé de la manière forte pour faire peur et faire plier un mouvement qui est en train de s'ancrer dans la durée, même s'il ne s'élargit pas pour l'instant. A Paris, Rennes, Nantes, Strasbourg, Montpellier, la répression a été féroce. Des blessés, des inculpations, comme ceux qui ont comparus hier à Saint-Denis. L'heure bien à savoir dans quel camp on est : celui de Hollande/ Valls/El Khomri/Cazeneuve, ou celui de la révolte contre cette société-là, dont on ne veut plus ! Le témoignage du camarade toulousain Ce 28 avril 2016, lors de la manifestation à Toulouse, comme à Paris et d’autres villes de France, des incidents ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre et on compte au moins un blessé parmi les manifestants. Le manifestant blessé l’a été à la main par une grenade explosive lancée par les forces de l’ordre. Je ne serai pas le nième commentateur regrettant que « quelques casseurs isolés aient gâché une si belle manifestation » par ailleurs, il est vrai créative, festive et très dynamique (12 000 manifestants selon les organisateurs). Entre ceux qui se sont affronté aux forces de police et le reste du cortège, il n’y avait pas de différence de nature mais une différence de degré dans la colère exprimée. Je fais partie de ces manifestants qui ont été très choqués que les organisateurs de la manifestation, aidée de son service d’ordre, décident de faire bifurquer le cortège, 2 heures après son départ, par une petite rue adjacente laissant le groupe placé à l’avant, sans doute plus déterminé, s’affronter avec les forces de police, et cela sur injonction de la préfecture de la Haute-Garonne comme indiqué dans son communiqué : « Lors de la manifestation se déroulant à Toulouse dans le cadre de la journée nationale interprofessionnelle de mobilisation, de manifestation et de grève, contre le projet de loi Travail, des jets de projectiles très nourris ont eu lieu contre les forces de l’ordre, par des individus aux visages dissimulés situés en tête cortège. Deux policiers ont été légèrement blessés au crâne. Après contact avec les organisateurs, il a été décidé d’interrompre la manifestation à hauteur de la rue du Rempart Saint-Étienne. La dislocation de la manifestation est en cours. » A ce moment-là, Il y a eu de violentes altercations entre certains participants à la manifestation et les membres du service d’ordre empêchant les premiers de rejoindre la tête du cortège. Le service d’ordre de la CGT doit-il être un supplétif des forces de l’ordre ? Est-ce le rôle de la CGT « d’encadrer » les mouvements jeunes et d’éviter tout débordement hors du cadre fixé par le syndicat lui-même ? Après cela, une bonne partie du cortège a malgré tout décidé de rejoindre la tête et sans doute pour cette raison, par la masse critique atteinte, les forces de police ont décidé de ne pas déclencher d’offensive, décrédibilisant ainsi la mauvaise décision prise par les organisateurs du mouvement. Au moment où dans notre pays, nous avons la formidable opportunité que la jonction se fasse entre la nuit debout, jeunes étudiants et lycéens, salariés, retraités, fonctionnaires de l’éducation nationale, de la santé, territoriaux, agriculteurs, intermittents du spectacle, cheminots, etc … (désolé pour ceux qui sont oubliés ici mais la liste peut être très longue …) pour refuser la loi El Khomri et le monde qui va avec, la CGT mue par ses forces conservatrices choisit une autre voie, la sienne propre. Le syndicat se revendique pourtant une force de transformation sociale alors il faut que ses dirigeants se posent la question de comment mieux opérer la jonction avec les forces contestataires et d’écouter même (et surtout) celles les plus en colère. Ce n’est pas en s’opposant à elles, qu’elle gagnera la bataille contre la loi travail et bien d’autres batailles encore à venir qui peuvent, c’est vrai, la bousculer dans son héritage productiviste et pour la défense d’une industrie qui doit elle aussi évoluer face aux enjeux démocratiques et environnementaux. Je suis syndiqué CGT parce que c’est un des rares syndicats qui n’est pas encore vendu au capital, capable encore de résister aux forces très puissantes patronales et de la finance. Cette force syndicale est indispensable sans quoi la casse parmi les salariés serait plus terrible encore, mais pour que le syndicat garde ses adhérents et qu’il en gagne plus encore, il doit se mettre à l’écoute et rester solidaire des citoyens ou des représentants de la société civile qui sont tout autant et voire plus encore pour certains révoltés par l’idéologie néo-libérale en train d’emporter toute notre humanité. |
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nuit debout vu par le Quotidien du Peuple Ce que dit vraiment « Nuit Debout » : « Nous ne voulons plus de ce système » le Quotidien du Peuple en ligne 28.04.2016 16h37 Des participants à la campagne « Nuit Debout » organisent un rassemblement Place de la République à Paris. Photo Li Yongqun. À lire aussi : France : comment le mouvement "Nuit Debout" est-il perçu par les Français ? France : Le patronat menace d'abandonner le projet de loi Travail France-loi du travail : Manuel Valls annonce de nouvelles mesures pour les jeunes Pour le mouvement français « Nuit Debout », le 28 avril est un jour particulièrement important. Les organisateurs ont lancé un appel à une nouvelle mobilisation générale contre la nouvelle loi sur le travail, appelant les gens à descendre dans la rue et à se réunir Place de la République. Pour les militants de « Nuit Debout », le 28 avril est le 59 mars, ils ont leur propre calendrier, une nouvelle méthode de comptage lancée dès le premier jour de leur campagne, le 31 mars, qui vit une manifestation unitaire des syndicats français contre la nouvelle loi sur le travail. Le 31 mars, un groupe baptisé « Collectif d'écrivains d'anticipation Zanzibar » lança un projet original, appelant les Français à s'exprimer par écrit sur chaque lieu occupé par le mouvement « Nuit Debout », à choisir entre le lendemain et le 1000 mars une idée à mettre en œuvre chaque jour, par exemple ce qui se passera tel jour, comment les gens vont vivre et ce qui va changer etc, ou de l'écrire sur papier, ou de l'envoyer sur les réseaux sociaux. Selon le calendrier du mouvement « Nuit Debout », le jour du second tour des élections présidentielles françaises sera le 434 mars, et certains prédisent que ce sera « le jour de naissance de la Sixième République française ». Plus tard, certains militants se sont emparés de la question et donné l'interprétation du nouveau calendrier, disant que « Tant que le capitalisme n'aura pas disparu, nous n'autoriserons pas le mois d'avril à commencer ». Historiquement, on se souvient que la Révolution française abrogea le calendrier traditionnel établi par le Saint-Siège, décidant que le jour de la date de naissance de la Première République française le premier jour du premier mois d'une première année. Le mouvement « Nuit Debout » sur la place de la République à Paris. Photo Li Yongqun. Mais qu'est-ce que la campagne « Nuit Debout » ? Le mouvement « Occupy Wall Street » américain ou celui des « Indignés » espagnols ? Le 26 avril à 14 heures, notre journaliste est allé Place de la République à Paris, où il a vu la statue de Marianne, symbole de la République française recouverte d'une grande bannière blanche portant un texte écrit en lettres rouges et disant « Contre la loi travail, blocages, destructions, grève » et un texte au dos de la statue disant « Démocratie, où es-tu ? ». En outre, autour de la statue figurent tout un nombre d'objets rendant hommage aux victimes des attentats terroristes de l'année dernière à Paris. Mais sur la grande place, on ne voit que piétons pressant le pas, ainsi que de petits groupes de touristes s'arrêtant pour prendre des photos, aucun signe mentionnant une quelconque « occupation ». « Ces derniers jours, le mouvement Nuit Debout semble s'être comme suspendu, la nuit il n'y avait pas beaucoup de gens, peut-être qu'il y en aura beaucoup plus le week-end », comme le disait au journaliste le propriétaire d'un café situé au bord de la place de la République, ce que semblait confirmer ce qu'on y voyait. Mais bientôt, la place a commencé à s'animer, quelqu'un a tiré une corde entre deux arbres, suspendus à une cordes le programme du jour : lundi 57 mars (soit le 26 avril) ; à 14h00, Wali parlera des « Jeux Olympiques populaires » de 1936 à Barcelone ; à 15h00, Adèle parlera de l'utopie et de la dystopie du super-homme ; à 16h00, Sébastien parlera des sans-abri en France : la violence et le respect ; à 17h00, Romain parlera de la pratique du scrutin démocratique au sein de divers groupes thématiques du mouvement « Nuit Debout ». Adèle est membre du groupe thématique sur l'éducation populaire, et sur le dos de sa chemise et son brassard figure le texte « Education debout ». Après la fin de son discours, les gens n'ont pas cessé de poser des questions, ou de prendre la parole au micro, s'exprimant souvent hors sujet, transformant la réunion en une grande assemblée des doléances, parlant avec éloquence des inconvénients du système politique et économique français. Un organisateur du nom de Claes a dit au journaliste que la police leur a permis d'occuper la Place de la République tous les jours de 16h à minuit et s'y réunir ; pendant ce laps de temps, nous pouvons, a-t-il dit, participer à des activités de discussion des différents groupes thématiques, et nous pensons que le système économique et politique français actuel est incapable de résoudre les crises actuelles, et que d'autres solutions sont donc nécessaires. Le mouvement « Nuit Debout » fournit à chacun l'opportunité de forums et de discussions, nous pouvons parler librement sur diverses questions. Chaque jour, les groupes thématiques résumeront les discussions de la journée, et en feront un compte-rendu à l'assemblée générale de « Nuit Debout ». Non loin du groupe du groupe d'éducation populaire, un groupe impliqué dans la protection de l'environnement, dont l'organisatrice a pris la parole depuis un endroit élevé, disant que notre premier objectif est qu'avant le 3 mai, jour de session de l'Assemblée nationale, qui sera la première journée de débat sur le projet de la nouvelle loi sur le travail, nous puissions rassembler autant de signatures que possible contre la nouvelle loi sur le travail, pour leur montrer notre présence, leur faire entendre notre voix. Notre but n'est pas d'empêcher que la nouvelle loi soit adoptée, nous sommes à cent pour cent opposés aux actions violentes, il en va de l'image du mouvement « Nuit Debout ». Nous avons besoin de ce succès, afin de promouvoir le développement du mouvement. Lors de son discours, des tracts ont été distribués, où l'on pouvait lire « Debout contre la loi travail et le monde qu'elle nous propose ». Avec la tombée de la nuit, les arrivants sur la place pour participer aux discussions se sont progressivement faits plus nombreux. Le groupe sur les musées, le groupe sur la Constitution et d'autres ont installé leurs stands, les tentes responsables de l'alimentation, des soins médicaux et autres services de soutien logistique se sont également petit à petit dressées, et « Radio Debout » a commencé à émettre sur la place… Comment interpréter ce phénomène du mouvement « Nuit Debout » ? Yves Sintomer, professeur de sciences politiques à la célèbre Université de Paris VIII a confié aux médias français que beaucoup de Français estiment que le gouvernement français est déconnecté des réalités, et que cela concerne à la fois des problèmes liés la sécurité, mais aussi à l'identité ; et comme le système actuel a bien du mal à spécifier une direction commune pour le pays, il y a une crise générale des partis politiques en France ; le mouvement « Nuit Debout » est une réponse émotionnelle au sentiment d'insécurité malgré la mise en œuvre d'un état d'urgence et d'une sorte de frustration politique. La manifestation du 31 mars contre la loi sur le travail a été une étincelle qui a allumé la mèche, elle a enflammé le mécontentement présent dans toute la société française. Après le défilé, il a été décidé de rester la « nuit debout » parce que les gens n'acceptent plus le modèle passé de manifestation, « descendre dans la rue, et après le retour à la maison, rien», qui ne peut pas apporter le moindre changement qualitatif. C'est pour cela qu'ils ont besoin d'un nouveau mode de protestation, et cherchant l'inspiration dans d'autres pays, comme « Occupy Wall Street » ou les « Indignés », cela a donné naissance au mouvement français « Nuit Debout ». L'économiste et sociologue Frédéric Lordon est appelé la « voix » du mouvement « Nuit Debout, et il a dit, « Nous n'avons pas de demandes ». Dans tous ces discours, n'y a-t-il vraiment aucune demande ? À cet égard, Yves Sintomer pense qu'en effet, s'il n'y a pas de demandes, c'est qu'il y a un refus global d'avoir la moindre négociation ou discussion avec le système actuel, ou par refus d'intégrer leur propre système existant. Mais ce que dit en fait ce « Nous n'avons aucune demande », c'est précisément un autre sentiment : « Nous ne voulons plus de ce système ». (Paris, le 28 avril) (Li Yongqun, correspondant du Quotidien du Peuple en France) Edité le 30-04-2016 à 20:44:59 par Xuan |
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Des manifestants des nuit debout menottés et frappés ![]() extrait france TV info Des coups de poing en plein visage sur des manifestants menottés. C'est ce que l'on peut voir sur cette vidéo tournée dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 avril place de la République à Paris, lors de l'évacuation très musclée de la Nuit debout. Sur les images, on voit clairement quatre coups assénés sur la tête ou le corps de plusieurs manifestants, alors que ceux-ci sont déjà menottés et qu'ils ne montrent aucun signe de résistance. L'auteur des images pris à partie par les policiers La vidéo a été tournée par le réalisateur Matthieu Bareyre, qui faisait des repérages place de la République pour les besoins d'un futur film. Contacté par francetv info, il raconte que le rassemblement de Nuit debout, qui se tenait jusqu'alors dans le calme, a dégénéré vers 1h10 lorsque des grenades lacrymogènes tirées par la police se sont abattues sur les occupants de la place. Les images ont été tournées une demi-heure plus tard, à 1h37, alors qu'il restait encore "plusieurs centaines de personnes sur la place", selon Matthieu Bareyre. Quelques minutes après ces interpellations musclées, "les CRS vont charger et il se va se passer des choses très graves", relate-t-il, affirmant avoir été pris à partie verbalement et physiquement par les policiers, de même que son ingénieur du son. Edité le 02-05-2016 à 08:53:51 par Xuan |
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1er mai: «cette journée a été un bain de sang» 2 MAI 2016 PAR JEAN-PIERRE ANSELME BLOG : A L'ABORDAGE ! ![]() Comme la précédente, il y a deux semaines, cette nouvelle affiche d’Info’com CGT, qui dénonce la "répression" menée contre le mouvement d’opposition à la loi Travail, fait scandale parmi les syndicats de policiers. Voilà le témoignage d’une membre de l’équipe médicale Street Medic (qui intervient sur les manifestations et la ‪Nuit debout) à propos des violences policières et de la solidarité des manifestants lors de la manifestation du 1er mai à Paris. Un communiqué collectif sera publié très bientôt. En attendant, je tenais à écrire ce témoignage pour que ce que l'on a vécu durant la journée de mobilisation du 1er mai contre la loi travail soit rendu public rapidement. Cette manifestation a été, de mon point de vue, une des plus violemment réprimée depuis le début du mouvement. Néanmoins, c'est aussi lors de cette journée que j'ai pu assister à des pratiques collectives de solidarité, d'une ampleur et d'une force que je n'avais jamais connu auparavant. En tant que StreetMedic, nous avons eu à soigner, rassurer, prendre en charge d'innombrables blesséEs. Et quelque soient nos efforts de comptabilité, nous ne pouvons avoir accès qu'à un nombre restreint des victimes de la police, tant les affrontements sont massifs et étendus. Nous avons vu et soigné des blesséEs graves, des tirs tendus au flashball, aux grenades lacrymogènes, aux grenades de désencerclement. Des tirs au visage, dans les yeux, les mains, sur les membres, sur tout le corps. Nous avons vu des doigts à demi sectionnés, de la peau brulée, des personnes sous le choc, terrorisées. De manière générale, les blesséEs nous arrivent par salves. La première fois, c'était dans une grande nasse avant d'arriver à Nation: 4 blesséEs graves, beaucoup d'autres plus légerEs. Nous avons dû improviser un triage, dans un poste de soin avancé malgré les affrontements tout proches. Là, j'ai vu les manifestantEs nous protéger, faire barrage de leur corps lorsque les charges de CRS sont arrivées sur nous. Beaucoup de personnes sont restées là, à se mettre en danger, à prendre le risque de se faire arrêter, matraquer, tirer dessus. Par solidarité. Et c'est cette attitude, qui a continué de me marquer tout au long de la journée. Plus tard, à Nation, nous avons pris en charge une personne dont une artère avait été sectionnée au niveau de la cheville,par un tir tendu de la police. Elle avait donc une hémorragie pulsatile, ce qui la rendait indéplaçable, pour pouvoir maintenir un point de compression. Nous sommes donc resté avec elle, à la soigner au centre de la place, pendant que les grenades lacrymogènes pleuvaient partout et que les tirs tendus sifflaient. Rapidement, d'autres blesséEs nous ont été amenés. Un périmètre de sécurité formé par une trentaine de personnes s'est établi autour de nous. Nous agitions un grand drapeau StreetMedic dans l'espoir que la police ne charge pas et laisse parvenir jusqu'à nous les secours que l'on avait appelé pour évacuer les blesséEs les plus lourdEs. Mais une pluie ininterrompue de grenades lacrymogènes s'est mise à pleuvoir sur notre petit périmètre. Nous étions quasiment les dernierEs sur la place. J'étais aveuglée et asphyxiée. Une main comprimant l'artère d'unE des blesséEs, l'autre protégeant sa tête des tirs. Mais même les deux mains immobilisées, sans rien voir et sans pouvoir respirer, je savais que l'on me protégeait. Toutes ces personnes, StreetMedics, manifestantEs, inconnuEs sont restéEs autour de nous et ont gardé la ligne. Certaines ont placé leurs corps au dessus de nous pour faire barrage aux palets de lacrymogène brulants qui tombaient en pluie sur nous. L'une d'entre elles a d'ailleurs vu son sac commencer à flamber. Mais elles sont toutes restées jusqu'à la fin. Je ne veux pas faire ici une apologie de martyr, et je pense que nous aurons beaucoup à nous questionner sur la façon que nous avons eu de nous mettre en danger, physiquement, nous, manifestants, et particulièrement les StreetMedics. Mais à l'issue de cette journée, je tenais à dire à quel point j'ai été touchée par la solidarité collective, massive dont j'ai été témoin, et ce, tout au long de cette journée. J'ai vu des manifestantEs de tendances très différentes prendre soin les uns des autres. Individuellement, en groupes ou en tant que cortèges. Et ce, malgré un degré de répression intense et soutenu. De mon point de vue de StreetMedic, cette journée a été un bain de sang. Nos interventions tiennent de plus en plus de la médecine de guerre. Mais paradoxalement, le sentiment le plus fort, le plus présent chez moi à l'issue de cette journée, c'est la gratitude, un sentiment fort de cohésion, de solidarité, de force, de convergence et dedétermination. La preuve en acte que nous, étudiantEs, travailleurs, chômeurs, précaires nous pouvons être plus fortEs face aux patrons, à l'État, à sa police. La solidarité est une arme inestimable. • Source :http://cie-joliemome.org/?p=1772 LIRE AUSSI : • La fabrique de la violence, par Pascal Maillard • Maintien de l'ordre : la lettre de Grimaud, le télégramme de Cazeneuve, par Edwy Plenel Edité le 03-05-2016 à 13:25:18 par Xuan |
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"Tout le monde déteste la police"... celle-ci a répliqué par des gaz lacrymogènes Vidéo 19/20 sur le site vive la révolution |
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Ce que les médias ne montreront jamais au journal de 20h : Vidéo Esprits Libres |
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Le syndicat Alliance démontre que la haine anti-flic est une réaction de masse. Contrairement à la messe des médias sur la violence due à des casseurs anarchistes ou issus de la pègre des banlieues, il s'avère que la haine anti-flic s'est répandue comme une traînée de poudre face aux exactions policières, aux violences gratuites contre des manifestants désarmés, y compris des femmes ou des personnes âgées. L'acquis de sympathie dont ils jouissaient auprès de certaines franges de la population après les attentats terroristes a fondu comme la neige aux premiers rayons de soleil du printemps, et il n'en reste que les images de brutalité répressive dénoncée à juste titre par des affiches CGT. Le constat est tellement clair et le rejet est tellement partagé que le syndicat Alliance en vient à manifester contre la haine anti-flic Mieux : dénoncer la répression pourrait devenir un délit : Mercredi, Alliance a demandé à la place Beauvau de « saisir la justice contre [les] attaques calomnieuses envers les représentants des forces de l’ordre ». Edité le 04-05-2016 à 16:28:18 par Xuan |
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Un article de l'Humanité « La volonté de marquer les chairs de la jeunesse » décrit les violences policières. ![]() Interpellation musclée de la police à Lyon, le 28 avril, lors d’une manifestation contre la loi travail. Photo : AFP |
DUROC |
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sur oùvalacgt "CGT Debout" à Nantes ! ![]() Comme le disent les camarades, il y a une fenêtre de tir qui est ouverte et qu’il ne faut pas rater. C’est donc un appel solennel de la CGT nantaise, qui reprend à son compte les « mobilisations debout », marquant ainsi la volonté – symbolique mais essentielle – de faire l’unité avec les jeunes et moins jeunes qui se retrouvent dans les Nuits Debout et rassemblements un peu partout. C’est important, pour montrer qu’une « organisation syndicale » n’est pas étrangère à l’effervescence qui agite la société bien au-delà de ses rangs, et aussi pour montrer que le syndicat est là, à la fois pour renforcer le mouvement et pour permettre sa continuité et son organisation. En ces temps où les « organisations » n’ont pas toujours bonne presse dans ces rassemblements, c’est bien de montrer cette unité, pour construire ainsi un futur commun… Par ailleurs, les camarades nantais ont raison de souligner l’importance de la « fenêtre de tir » à partir du 10 mai. Nous publions en fin d'article les principaux appels qui vont s’enchaîner ces jours-ci, dans un désordre qu'on connaît bien et qui arrange ceux qui ne veulent surtout rien faire, mais quand même des initiatives qui peuvent servir de point de départ pour une convergence à partir du 17 : 10 mai : mobilisation des cheminots contre la nouvelle convention collective 12 mai : journée d’action contre la loi El Khomri, mobilisation des privés d’emploi 16 mai : à partir de 22h, grève dans les transports routiers à l’appel de CGT et FO 17 mai : convergence des grèves pour l’adoption de la loi, avec déjà appels de la Chimie et certainement d'autres à venir. On le voit, il y a un potentiel avec des objectifs clairs : Retrait sans condition de la loi El Khomri ! Non à la précarité et à la flexibilité capitalistes ! Unité Etudiants, Lycéens et Travailleurs contre le gouvernement ! Ni chair à patrons, ni chair à matraques, solidarité contre la répression ! De cette société-là, on n’en veut pas ! ![]() http://serveur2.archive-host.com/membres/up/1451077023/2016/10mai_cheminots.pdf ![]() http://serveur2.archive-host.com/membres/up/1451077023/2016/12mai_intersyndical.pdf ![]() http://serveur2.archive-host.com/membres/up/1451077023/2016/Chimie_CGT_160512_17.pdf ![]() http://serveur2.archive-host.com/membres/up/1451077023/2016/Transports_CGT_160516.pdf |
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Mardi 24 mai 2016 Loi Travail/El Khomri : ça se durcit ! oùvalacgt (voir la vidéo sur le site) Le conflit contre la loi travail prend une nouvelle tournure, et nos responsabilités sont grandes. Après avoir aidé au déclenchement du mouvement, la jeunesse lycéenne et étudiante est désormais au second plan, à la fois moins mobilisée avec les périodes d’examen, et durement frappée par la répression. Ce sont maintenant des bastions ouvriers qui rentrent dans la danse, en suivant le schéma expérimenté en 2010, lors de la grève sur les retraites (voir le dossier ICI). Après les blocages des dépôts pétroliers avec la participation initiale des routiers, on a vu des évacuations (à Lorient par exemple, à nouveau bloqué aujourd’hui) parfois très violentes comme ce matin à Fos, « scènes de guerre » dénonce le secrétaire de la CGT pétrole dans la vidéo ci-contre… On est manifestement rentré dans une guérilla de blocage et de déblocages qui va évidemment prendre de l’ampleur dans les jours et semaines à venir. ![]() Les routiers (qui ont obtenu le premier recul du gouvernement) ne sont plus trop dans le mouvement. Mais de son côté, la CGT RATP vient d’appeler à la grève totale à partir du 2 juin, avec une affiche qui a fait l’effet d’une « bombe »… Cela dit, la CGT n’est pas seule à la RATP et les syndicats réformistes et corporatistes y sont forts… Enfin, la CGT Cheminots vient de déposer un préavis de grève générale à partir du 31 mai, sachant que le mouvement est un peu retombé. Gardons-nous donc de tout enthousiasme prématuré, mais il faut souhaiter et construire la mobilisation la plus large possible. Dans le privé, la métallurgie, le commerce, c’est encore l’attentisme. Cela dit, le conflit entre dans une nouvelle séquence, avec l’affrontement de plus en plus direct et brutal entre la CGT et le gouvernement, à tel point que notre syndicat apparaît désormais clairement comme l’organisation de défense des travailleurs en pointe. Nous ne sommes plus en 2009 quand Thibault passait plus de temps avec Sarkozy dans les bureaux de l’Elysée que sur le terrain de la lutte des classes (« Thibault et l’Elysée, toute une histoire »). Là, toute la Confédération est engagée dans « la guerre du pétrole », et on a même vu Martinez sur le dépôt de Haulchin dans le Nord venu soutenir les blocages. En fait, ce qui a changé depuis dix ans, c’est la crise et la politique gouvernementale : il n’y a plus de choix pour le syndicat, plus de grain à moudre, plus rien à négocier que le poids de nos chaînes. Les transformations du mode d’exploitation contenues dans la loi Travail/El Khomri sont une obligation pour le capitalisme français (à lire l’analyse « Loi Travail, répression, qu’est-ce qu’il leur prend ? »). Quelque part, on est dans une phase où si on laisse passer, c’est grave pour le présent comme pour le futur, et le combat est encore plus dur avec une répression féroce, toujours incertain sur le résultat avec un gouvernement de combat. C’est l’analyse partagée par Hollande/Valls d’un côté, Martinez de l’autre – et nous aussi, bien sûr. Quel est le contexte alors : un secteur de pointe ultra-combatif, très déterminé, le pétrole, avec l’expérience précédente de 2010. Un noyau combatif très mobilisé dans toutes les entreprises, mais qui peine à mobiliser autour de lui et qui donc participe activement aux blocages (Fos, Le Havre, Lorient, Amiens etc.). Il y a un vrai enjeu dans les jours à venir : on sent que le gouvernement peut reculer. Il a commencé à le faire avec les routiers. Il vacille avec l’obligation du 49.3 qui ne fait que mettre de l’huile sur le feu, avec les permanences du PS saccagées d’un coin à l’autre du pays. Le gouvernement vacille, mais il tient encore bon. L’heure est donc à y aller, vraiment, au maximum de nos capacités : à la fois pour gagner le retrait, comme pour protéger nos camarades les plus en pointe, fer de lance de notre mouvement. Nous non plus n’avons pas le choix. Donc dans le privé comme dans le public, l’heure n’est plus à des journées d’action à répétition, multiples, où chacun arbitre « à la carte » ce qu’il fait et ce qu’il ne fait pas, l’heure est à faire basculer le rapport de forces. En ce sens, la date de jeudi est importante. Par la grève, par les blocages, par les manifestations, il faut réussir à faire un saut qualitatif pour faire lâcher le gouvernement. Donc Jeudi, tous dans la grève, tous sur les barrages, tous aux manifestations ! |
Finimore |
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A 'C'est à vous' : les lycéens font dégager El Khomri. El Khomri était invitée à 'C'est à vous' ce soir. Comme chacun sait la démocratie dans le système capitaliste consiste à donner la parole en priorité aux représentants de la classe bourgeoise. A peine égratignée par les questions des journalistes elle a pu faire son sermon prétendant que la loi travail défendait les intérêts des salariés, que la démocratie pouvait s'exprimer dans l'entreprise et faire la promo de la CFDT, courroie de transmission du parti socialiste. Mal lui en a pris, des lycéens et des étudiants sont venus la chahuter en frappant sur les vitres du studio, la ministre a dû être évacuée par une porte dérobée. Ajoutée aux couacs gouvernementaux, c'était une image de la fragilité de la clique au pouvoir, dès que la rue et le peuple se mettent en branle. Les journaux télévisés se sont étranglés de rage en apprenant que leurs confrères de la presse écrite ont été interdits de diffusion par les grévistes de la CGT du livre. Tous ont brandi la défense de la liberté. Voilà une bonne occasion de s'interroger sur la liberté de la presse, quand on voit que la quasi totalité des titres ont le petit doigt sur la couture du pantalon. La "liberté de la presse" c'est avant tout la liberté de Gattaz et cie. Edité le 26-05-2016 à 22:59:23 par Xuan |
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La preuve par Gattaz Mieux que de longs discours, la lutte de classe possède la double propriété de combattre la dictature du capital et d’instruire les masses. En quelques mots Gattaz étale au grand jour ce que des années de propagande bourgeoise, de révisionnisme et de réformisme ont dissimulé sur la nature des socialos et la seule issue possible pour le peuple. Le Monde s’est fait largement l’écho des insultes de Gattaz, traitant la CGT de voyous, terroristes, appelant le communiqué CGT un tract et hurlant à la dictature stalinienne. « Faire respecter l’Etat de droit, c’est faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes, ne bloquent pas tout le pays. (…) Quand le syndicat du livre-CGT empêche la parution de quotidiens au motif que ceux-ci ont refusé de publier le tract de M. Martinez, il me semble que l’on est dans une dictature stalinienne. » "On ne peut pas laisser une minorité agissante, révolutionnaire, paralyser l'économie.» Dans le contexte de la lutte actuelle, voilà des propos irréfléchis qui ne peuvent que favoriser la réflexion sur nos perspectives politiques, réhabiliter Staline et la dictature du prolétariat à la fois. Gattaz accuse le coup : Le président du Medef manifeste un « ras-le-bol » deux mois et demi après les premières manifestations contre la loi travail et appelle le gouvernement à « ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur» et à ne surtout pas toucher l’article 2, désignant ainsi Hollande comme le président de tous les capitalistes et en écho à Berger « il est hors de question que le gouvernement recule sur la loi travail » . En prime et au cas où quelqu’un en douterait encore il fait endosser à son poulain « apolitique » la casaque du grand capital. [Il a] "toujours dit qu'Emmanuel Macron apporte une compréhension et une acceptation de l'économie de marché. Il connaît l'entreprise de l'intérieur. Il transcende le clivage politique gauche-droite, ce qui me va très bien." Naturellement les socialos et la CFDT se sont récriés : Berger : « Les propos tenus cet après-midi ne sont pas acceptables » . El Khomri : « Non je ne partage absolument pas ces mots de Pierre Gattaz » Quant au député socialiste de Paris Pascal Cherki : « Maintenant c’est Pierre Gattaz qui s’y met en traitant les militants CGT de terroristes. Pauvre type ! Tu es complètement abruti ! » Puis il s’est repris « je précise ma pensée à l’égard de Monsieur Gattaz. Traiter la CGT de terroristes est une insulte à toutes les victimes d’attentats en France » On appréciera le Monsieur Gattaz après le pauvre type : Charki encore tout secoué par la remontée de bretelles de Matignon en oublie juste que c’est la CGT qui est insultée. Mais c’est trop tard, le mal est fait et Gattaz vient bien d’annoncer benoitement que le parti socialiste et la CFDT sont dans sa poche. |
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C'est mal cadré, on ne voit pas le petit roquet Berger par terre. ![]() |
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Le bleu-blanc-rouge du PRCF à l'initiative de cette pétition vient comme un cheveu sur la soupe, mais ça part d'un bon sentiment : Appel des intellectuels contre la haine de classe anti CGT ![]() pétition |
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FOG dans la provocation : Jean-Pierre Mercier face à Franz-Olivier Giesbert "Le débat complet contre Franz-Olivier Giesbert, qui a osé comparer la CGT à Daesh et ... au FN pendant l'émission. Quand ces gens-là commencent à avoir peur des salariés en lutte, ça fait ressortir leur haine de classe..." Edité le 04-06-2016 à 00:31:09 par Xuan |
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Le traitement médiatique du mouvement social : Casseurs et prises d’otage Publié le 4 juin 2016 par bouamamas [url=http//bouamamas.wordpress.com/2016/06/04/le-traitement-mediatique-du-mouvement-social-casseurs-et-prises-dotage/]Saïd Bouamama[/url] Le mouvement de contestation de la loi El Khomri fait la Une des médias lourds depuis plusieurs semaines. L’inscription dans la durée lui donne une dimension d’analyseur de ces médias qui plus que jamais apparaissent comme remplissant une fonction sociale précise, celle que Serge Halimi a dénommé « nouveaux chiens de garde[1] » par paraphrase de Paul Nizan[2] qui attribuait cette fonction aux « philosophes » au service des classes dominantes. Sans être exhaustif, l’analyse de trois leitmotivs médiatiques permet d’interroger la production quotidienne d’une vision dominante qui en dépit de son vernis d’objectivité participe des luttes sociales en cours. ![]() Une violence de casseurs et de la CGT Le discours sur les « casseurs » est le premier leitmotiv se déployant à longueur d’antennes. Il s’inscrit dans un discours plus général sur la « montée de la violence » irrationnelle et/ou illégitime qui depuis des décennies est mis en avant pour justifier un tournant sécuritaire. Il s’agit de produire de la peur pour susciter une demande de « sécurité ». Pour que ce processus d’émergence d’une demande sécuritaire puisse se déployer, il est nécessaire de construire la violence constatée comme étant une « violence sans cause » c’est-à-dire comme une violence pathologique et/ou résultante de la stratégie d’une minorité invisible. La violence est ainsi mise en scène médiatiquement comme étant le fait d’une minorité de marginaux. Selon les circonstances, cette minorité est soit dépolitisée, c’est-à-dire que les faits de violences qu’on lui impute sont renvoyés au déclassement, à la décomposition ou à la pathologie mentale ; soit surpolitisée la violence est alors attribuée à une minorité politique occulte déployant une stratégie de déstabilisation. Des révoltes des quartiers populaires aux manifestations actuelles en passant par la chemise du directeur des ressources humaines d’Air France, la violence est systématiquement l’objet de réductionnismes médiatiques dont le point commun est de nier les bases matérielles légitimes à la colère sociale. L’effet des réductionnismes médiatiques est donc le masquage des causes de cette violence. Celles-ci se cumulent pourtant depuis des décennies. Comprendre l’émergence d’une violence sociale nécessite la prise en compte de ces causes et de ne pas les confondre avec les « déclencheurs ». Ces derniers ne sont qu’un canal d’expression qui prend telle ou telle forme selon les circonstances et les canaux disponibles. La révolte des quartiers populaires de novembre 2005 (et la violence des jeunes insurgés qui la caractérise) qui a touchée 400 quartiers pendant 21 jours a comme déclencheur l’assassinat de Zyed et Bouna mais à comme cause les processus massif de paupérisation, de précarisation, de discrimination et de contrôle social policier qui touchent les habitants de ces quartiers. Le mouvement social actuel (et la violence qui caractérise une partie des manifestants) a comme déclencheur la loi El Khomri mais a comme cause la destruction systématique depuis quatre décennies ultralibérales de toutes les sécurités sociales conquises par le passé et la hausse de l’écart social entre la classe qui s’enrichie et celles qui se paupérisent. La confusion entre « déclencheur » et « cause » est partie intégrante des processus de domination en participant à l’invisibilisation des causes structurelles. Elle permet en outre de légitimer la violence répressive. Il n’est pas inutile de rappeler ce que disait l’évêque brésilien Helder Camara à ce propos : « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue[3].» La négation de la violence institutionnelle dont parle Helder Camara passe par la réduction de la violence à sa seule forme externalisée. Elle suppose la négation de la première réaction des victimes qui est généralement de retourner la violence contre soi ou contre ses proches. La violence institutionnelle fonctionne en effet sur la base de l’invisibilisation de l’agresseur par son inscription dans des mesures en apparence non violentes, mais qui ont des effets destructeurs sur l’existence des personnes qui les subissent. Ce n’est que lorsque la victime est en mesure de faire des liens, de repérer la source de cette violence invisible, de disposer d’une cible, etc., que sa réaction tend à s’orienter vers d’autres réponses et entre-autres vers une violence externalisée envers un DRH, un policier ou un ministre. Que la colère des manifestants soit virulente, qu’une partie d’entre eux l’exprime de manière plus radicale, qu’une autre partie cherche l’affrontement, etc., ces constats sont des évidences. Mais ces constats portent sur des conséquences dont les causes sont antérieures. Comme le souligne la sociologue Isabelle Sommier : « La loi El Khomri n’a été qu’un catalyseur, la « goutte d’eau qui a fait déborder le vase » du cumul de griefs et d’indignations contre l’état d’urgence, le sort et les discours sur les migrants, la précarisation continue du travail, ou encore le climat général d’un quinquennat calamiteux[4]. » La négation des causes est ainsi un premier procédé des média-mensonges sur le mouvement social. Une stratégie de la tension Aux causes structurelles provenant des violences institutionnelles s’en ajoute d’autres conjoncturelles consciemment mises en action par les pouvoirs publics. Nous sommes en présence d’un choix de doctrine dans le rapport aux manifestants. «On glisse d’une conception où l’on maintenait à distance des manifestants à une conception où l’on vise c’est manifestants. C’est flagrant avec le Flash Ball[5] » fait remarquer la juriste Aline Daillère responsable des programmes police-prison-justice pour la France de l’ONG « Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture » (ACAT). Un autre aspect de la nouvelle doctrine est la surprésence policière. Le déploiement d’un nombre disproportionné de policiers habillés et armés comme pour une scène de guerre s’inscrit dans une stratégie de la tension dans l’objectif d’isoler un mouvement que l’on sait populaire. Il en est de même de la tactique consistant à couper les cortèges dont le résultat est l’enfermement dans une nasse d’une partie des manifestants qui ne peut que susciter un regain de tension. Même le plus pacifique des manifestants voit sa colère monter d’un cran lorsque qu’il se retrouve ainsi pris en étau. L’affrontement est tout simplement recherché. S’il ne faut pas exclure la présence de provocations sous la forme de policiers déguisés, cette manœuvre n’est qu’un outil parmi d’autres d’une stratégie globale de la tension. Le discours médiatique pour sa part commente ces faits de manière militaire inversant une nouvelle fois les causes et les conséquences. L’habitude de se faire gazer par exemple conduit à la généralisation des foulards et celle de se faire matraquer à l’utilisation de casques par une partie des manifestants. Ces conséquences sont doctement analysées par les médias lourds comme la preuve d’une « militarisation » d’une partie des manifestants. Cette militarisation supposée apparaît dès lors comme justification de la surprésence policière. De cause, la surprésence policière se transforme en conséquence. Le but de ce choix de doctrine est de contrecarrer la possible massification du mouvement social. Dissuader les opposants à la loi de venir en famille crier leur refus est le véritable objectif de la nouvelle doctrine. La couverture médiatique sans investigation, construite à partir des déclarations officielles des seuls préfets, se déployant sur une base sensationnaliste contribue à cet objectif. En témoigne aujourd’hui des couvertures de manifestations quantitativement importantes avec comme seules images des affrontements. Le bruit des grenades couvre celui des slogans revendicatifs. La prise d’otage Le discours sur la « prise d’otage » des citoyens est le second leitmotiv médiatique et politique concernant le mouvement social actuel. « Prendre ainsi en otage les consommateurs, notre économie, notre industrie, continuer des actions qui visent à faire retirer le texte, ce n’est pas démocratique» clame Valls le 23 mai. « J’ai du mal à accepter que des Français soient pris en otage » lui répond en écho Myriam El Khomri le lendemain. « Pas un jour sans qu’il y ait une grève, un mouvement de contestation, que des gens prennent en otage des citoyens français ” enchaîne Nicolas Sarkozy le même jour. Le discours est le même du gouvernement à la droite, du patronat aux différents experts et consultants médiatiques qui pullulent sur les plateaux. Ce discours n’est pas nouveau. Le principe même d’un mouvement social est de se faire entendre et pour cela de se visibiliser. Cela suppose d’entraver le fonctionnement habituel de la vie sociale. Ces formes d’action sont aussi anciennes que les mouvements collectifs et leurs formes sont si ce n’est similaires du moins comparables : blocage des axes de transport, paralysie d’équipements stratégiques, etc. La couverture médiatique et politique à partir de l’expression « prise d’otage » n’est pas non plus neuve, quoique plus récente. Elle naît du contexte idéologique ultralibéral négateur de toute légitimité du collectif au profit de la seule approche individuelle. Sa fréquence médiatique est un indicateur de la prégnance de l’idéologie ultralibérale dans nos médias. Les routiers de 1992 et 1996 comme les cheminots de décembre 1995 ont également été transformés médiatiquement en preneurs d’otages [6]. En choisissant une telle expression pour couvrir des actions collectives le discours médiatique dominant prend (consciemment ou non le résultat est identique) position contre le mouvement social. L’attention sur les enjeux et les causes du conflit est détournée vers une attention sur les conséquences du conflit. Les « blocages » n’apparaissent plus comme un moyen pour se faire entendre mais comme une stratégie égoïste ne prenant pas en compte le citoyen moyen transformé en victime impuissante. La scène du voyageur sur un quai de gare lors d’une grève est ainsi devenue un incontournable des journaux télévisés. Il ne s’agit plus d’interroger un citoyen sur son avis sur la loi El Khomri mais de le questionner un individu réduit à la seule dimension de consommateur sur les entraves à l’accès à un bien ou un service. Le citoyen cédant la place au consommateur c’est bien là, l’idéal des classes dominantes contemporaines que construisent les médias dominants. Le discours dominant sur la prise d’otage est lourd d’effets. Il active l’imaginaire du terrorisme et de la nécessaire intervention musclée des forces de l’ordre. Il ouvre et encourage une logique de « montée des enchères ». La droite dénonce le laxisme supposée du gouvernement avec un Sarkozy appelant le gouvernement à « remettre de l’ordre et de l’autorité dans le pays » . Le Front National par la bouche de Marion Maréchal Le Pen lui fait écho en considérant que « face aux casseurs comme à la CGT qui prend en otage les Français, la seule réponse de l’Etat doit être la fermeté » . Quant à Pierre Gattaz il appelle le gouvernement « à ne pas céder au chantage, aux violences, à l’intimidation, à la terreur » , de « minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes » . On ne peut clore cette partie sans aborder nos chers experts, consultants et éditorialistes divers. Leurs explications à prétention savante se réduisent à une seule causalité que résume comme suit Nathalie Saint-Cricq au JT de 20 heures du 23 mai sur France 2 : « cette stratégie est justifiée par un score en chute libre à la CGT [7] ». Le ton est donné et la même grille explicative se retrouve le lendemain au Figaro sous la plume de Gaëtan de Capèle et à Libération sous celle de Laurent Joffrin, avant de s’étendre à une grande partie de la presse régionale. Il n’a a donc aucune base matérielle à la colère sociale et à la violence qu’elle suscite. Tout se réduirait à la manipulation par la minorité agissante que serait la CGT. Il n’y a pas besoin de recourir à une quelconque théorie du complot pour expliquer la production d’un tel discours réducteur. Les causalités ont été mises en évidences depuis longtemps : « difficulté à se libérer des sources institutionnelles, à développer un journalisme d’investigation et d’explication de dossiers complexes. Difficulté à surmonter l’ethnocentrisme professionnel et à rendre compte, non avec complaisance, mais avec compréhension, de mobilisations de milieux sociaux très éloignés de celui des élites journalistiques [8]. » Si nous ajoutons la recherche de sensationnalisme à des fins d’audimat, la ligne éditoriale pouvant être imposée, l’entre soi avec les puissants, etc., nous sommes bien en présence de « chiens de garde ». Terminons en faisant un pas de côté vers les quartiers populaires. Les médias-mensonges suscités par le mouvement social actuel ne sont, en effet pas sans rappeler ceux se déployant de manière quasi-permanente depuis quatre décennies à l’encontre des quartiers populaires et de leurs habitants. Pour eux aussi, les discours médiatiques nient les causes structurelles pour ne se centrer que sur les déclencheurs et/ou sur les conséquences. Pour eux également, se déploient les deux images de la violence pathologique et de la violence d’une minorité invisible. A leur endroit également la surprésence policière est construite médiatiquement et systématiquement comme étant une conséquence et jamais comme étant une des causes des violences relatées. Les stratégies d’intervention des forces de l’ordre et la doctrine implicite qu’elles portent ne sont pas plus interrogées que pour le mouvement social actuel. Il existe cependant une différence et elle est de taille : l’isolement des quartiers populaires en général et de leurs habitants issus de l’immigration en particulier. Alors que désormais il faut compter par centaines les morts de jeunes issus de l’immigration tués par des policiers, les constructions médiatiques des faits sont parvenues pour l’instant à isoler les luttes contre les violences policières des quartiers populaires. L’indifférence vis-à-vis des quartiers populaires prépare la généralisation des procédés qui y sont expérimentés à l’ensemble des contestations sociales. Notes: [1] Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Raison d’agir, Paris, 2005. [2] Paul Nizan, Les chiens de garde, Agone, Paris, 2012. [3] Dom Helder Camara, Spirale de violence, Desclée de Brouwer, Paris, 1970. [4] Isabelle Sommier, Qui sont vraiment les casseurs ?, http://www.lesinrocks.com/2016/05/21/actualite/qui-sont-vraiment-les-casseurs-11829657/, consulté le 2 juin à 14 heures. [5] Aline Daillère, Violences policières : un rapport dénonce un risque d’impunité des forces de l’ordre, Le Monde du 14 mars 2016, http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/03/14/violences-policieres-un-rapport-denonce-un-risque-d-impunite-des-forces-de-l-ordre_4882121_1653578.html, consulté le 2 juin à 15 h 20. [6] Thomas Chenevier et Laurent Ladouari, Prise en otage, prise à témoin : de la médiatisation des conflits sociaux, Annales des mines, novembre 2000, p.36. [7] Daniel Schneidermann, Nathalie Saint-Cricq et ses deux amies, face aux dynamiteurs CGT, http://rue89.nouvelobs.com/2016/05/24/nathalie-saint-cricq-deux-amies-264118, consulté le 2 juin à 18 h 30 [8] Erik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, Paris, 1996, p. 109. |
gorki |
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lutte de classe et bon sentiments ça fait pas bon ménage xuan. Cette pétition de merde sans principe qui oublie que la CGT c'est aussi des délégués des syndiqués, venus d'horizons lointains ayant eux aussi versés des larmes et du sang pour le triomphe de la lutte des classes, c'est juste de la récupération social-fasciste . Même le canon d'un fusil pointé dans le dos je là signe pas. Edité le 04-06-2016 à 23:27:00 par gorki |
Xuan |
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J'entends que l'aspect principal est le rejet de la "haine de classe anti CGT". Ce n'est pas social-fasciste. _______________ Mais on a aussi de bonnes nouvelles, comme dit Audiard "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait" . Notre intelligent se pointe à Montreuil pour inaugurer un timbre à la mémoire du Front Populaire, ![]() Sur RT Emmanuel Macron, bousculé, reçoit des oeufs sur la tête lors d'une visite à Montreuil (VIDEO) 6 juin 2016, 10:54 Source: Reuters Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a été bousculé lundi matin à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et a essuyé des jets d’œufs d'opposants à la loi travail, dont il a dénoncé la «violence» et «l'agressivité». Alors qu'il se rendait dans la municipalité communiste pour dévoiler un timbre célébrant le 80e anniversaire du Front populaire, le ministre a été accueilli par plusieurs dizaines de manifestants de la CGT et du PCF aux cris de «Casse-toi !», et a reçu des oeufs dans les cheveux, a constaté une journaliste de l'AFP. ![]() Les manifestants, qui avaient déployé une banderole «Plutôt en grève qu'en costard» et scandaient «Ni chair à patron ni chair à matraques. Retrait, retrait de la loi travail», se sont agglutinés autour de lui. Le ministre a dû être escorté par des policiers à l'intérieur du bureau de poste, où il s'est débarbouillé. Le ministre dénonce «les comportements inacceptables» d'«agitateurs professionnels». «Je ne parle pas d'un texte de loi avec des oeufs et des coups de bâton», «ils n'écoutent rien, ils invectivent», a-t-il déclaré. vidéo Emmanuel Macron a ensuite déclaré vouloir honorer la Poste et le Front populaire, «loin de la violence et de la bêtise». Dans un communiqué envoyé dimanche, le maire PCF de Montreuil, Patrick Bessac, avait déclaré «avoir décidé de ne pas accueillir M. Macron», un acte «symbolique», afin de «faire entendre la déception, le mécontentement, l'indignation et la colère que génère, auprès des Montreuillois et hors des limites de notre commune, la politique actuelle du gouvernement». «Sous la tutelle d'Emmanuel Macron, l'économie est devenue la science de l'accaparement quand elle devrait être celle du partage», a ajouté l'édile. Edité le 06-06-2016 à 22:32:17 par Xuan |
Xuan |
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C'est une tradition inaugurée par Fabius à la fête de l'Huma de 2005, si on s'en souvient. Et ça vaut le jus de rappeler ça, sans autre commentaire : Fabius bizuté à la Fête de l'Huma Il se souviendra longtemps de sa première Fête de l'Humanité. Hier, à La Courneuve, l'ancien Premier ministre a été sifflé, insulté et a même reçu un oeuf sur le crâne. Avant de débattre avec les « camarades ». Nathalie Segaunes - 11 Sept. 2005 le Parisien CHAHUTE ! Pour sa première apparition, en trente ans de vie politique, à la Fête de l'Humanité, Laurent Fabius a connu, hier, un accueil particulièrement mouvementé. Arrivé vers 16 heures à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) sous une pluie fine pour participer, à l'invitation du journal « l'Humanité », à une table ronde sur l'Europe, l'ex-défenseur du non à la Constitution européenne a été accueilli par une bordée d'injures et de sifflets, masquant les applaudissements. « Le sang contaminé, les immigrés, ça fait vingt ans qu'on te connaît ! » , entend-on sur son passage. Dans une Agora de l'Humanité pleine à craquer, la présence de l'ancien Premier ministre socialiste, cerné par une nuée de caméras, électrise la foule. Des crachats volent, le contenu d'un verre de bière aussi, un oeuf vient se fracasser sur le crâne de Fabius, contraint d'aller s'essuyer en coulisses. « On compte sur toi, Laurent » , scandent les amis du sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, rallié à Fabius. Sans parvenir à couvrir les huées. « Marginaux » et « zozos » C'est Marie-George Buffet en personne, venue à la rencontre du député de Seine-Maritime, qui doit monter à la tribune pour calmer la salle : « La fête de l'Humanité, c'est un lieu de confrontation et de débats, s'égosille-t-elle au micro. Je vous demande de respecter le débat et j'accueille avec plaisir Laurent Fabius.» L'intéressé reste impassible. « Il y a toujours des marginaux qui ne veulent pas le dialogue» , commentera-t-il plus tard. « Ce n'est pas parce que vous avez trois zozos qui sont là parce qu'ils ne veulent pas que la gauche se rassemble, qu'il faut paniquer » , ajoutera-t-il, imperturbable. Observant de la tribune l'accueil réservé au responsable socialiste, le député européen communiste Francis Wurtz rappelle que, pendant la campagne référendaire, « quoi qu'on pense de Laurent Fabius, il y a un moment où il a choisi le non. Je n'ai entendu aucun d'entre vous protester à l'époque. (...) Le fait de l'accueillir ici ne signifie pas qu'on est d'accord avec tout ce qu'il a fait. Mais si on veut encore gagner demain, il ne faut pas changer de méthode. » Lorsque Fabius prend la parole, débutant par un « Chers amis, chers camarades » , la formule, perçue comme une provocation, est accueillie par une nouvelle salve de sifflets. Rien qui puisse l'empêcher de délivrer son principal message : « Face à la politique de casse actuellement pratiquée par le gouvernement, le dialogue et le rassemblement des forces de gauche sont absolument indispensables. » Des mots qui lui valent attention et applaudissements. L'homme est écouté, même si certains regretteront à l'issue de la rencontre de n'avoir pu poser de questions. « C'était une réunion très chaleureuse» , confiera, un peu abusivement, l'homme du jour, à l'issue de la table ronde, à laquelle participaient également la députée verte Martine Billard et un socialiste néerlandais. En revanche, Fabius n'aura pas croisé son collègue socialiste Daniel Vaillant, venu en début d'après-midi représenter très officiellement et très tranquillement le PS au stand du Conseil national du PCF. Loin de tout débat et de tout chahut. Edité le 07-06-2016 à 00:35:18 par Xuan |
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Un manifestant dans le coma : une nouvelle vidéo accuse les CRS la dépêche Vidéo à partir de 5h 18' http://youtu.be/V2d90Ttb0n8 "Le 26 mai à Paris, lors d’une mobilisation contre la loi Travail, Romain D., un photographe indépendant, s’est écroulé au sol après l’explosion juste à côté de lui d’une grenade de désencerclement. Le jeune homme de 28 ans est depuis ce jour plongé dans un coma artificiel. Il souffre d’une « fracture temporale avec enfoncement de la boîte crânienne » et risque des séquelles neurologiques graves. Ce lundi 6 juin, Le Petit Journal de Canal+ devrait dévoiler une vidéo qui accable les CRS dans cette affaire. Les faits, racontés par Mediapart, se sont déroulés Cours de Vincennes, près de la Place de la Nation, à la fin de la manifestation contre la loi El Khomri. Des CRS ont interpellé un adolescent et se sont repliés au bas d’un immeuble. Non loin de là, des manifestants scandent : « Libérez notre camarade ! », tandis que des passants et des journalistes observent la scène. C’est alors qu’un autre groupe de CRS les rejoignent. L’un d’eux lance une grenade de désencerclement au sol, selon les gestes techniques réglementaires. Mais cette grenade ne doit être utilisée que « lorsque les forces de l’ordre se trouvent prises à partie par des groupes violents ou armés ». Ce qui ne semble pas être le cas dans cette situation. Suite à l’explosion, un homme tombe à terre. Il s’agit de Romain D. Sa tête est ensanglantée. Des manifestants se précipitent alors pour le déplacer et le mettre à l'abri." |
Xuan |
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loi travail : au service des grands monopoles capitalistes C’est une formule qu’on a l’habitude d’utiliser, sans pour autant mesurer ses implications. Elle signifie que cette loi ne défend pas les intérêts de l’ensemble du patronat, artisans, auto entrepreneurs et professions libérales contre les salariés. Elle défend les intérêts des grands monopoles capitalistes d’abord contre l’ensemble des salariés, mais aussi contre nombre de catégories intermédiaires, y compris les TPE. Naturellement la tendance au monopole du capitalisme vampirise le domaine juridique et le code du travail. Les rapports de domination entre les grandes entreprises et les TPE sont ici gravés dans le marbre de la loi travail. Les petits patrons réclament la liberté d'entreprendre, mais cette liberté se retourne contre eux en laissant aux plus gros la part du lion. ____________ Ci-dessous un article du Figaro du 24 /04/ 2016 : Les petits patrons se rebiffent contre la loi El Khomri VIDÉO - Trois organisations patronales - l'UNAPL, l'UPA et l'UDES - lancent une campagne pour demander le retrait de la loi El Khomri. Ils lui reprochent de modifier les règles de la représentativité patronale, en privilégiant les grands groupes au détriment des TPE-PME. Les petites entreprises ne veulent pas se laisser bâillonner!Artisans, commerçants, professions libérales lancent une grande campagne de protestation contre la loi El Khomri, qu'ils accusent de vouloir les faire taire en donnant la parole aux seuls grands groupes. Avec une affiche choc mettant en scène des indépendants bâillonnés, l'Union Nationale des Professions Libérales (UNAPL), l'Union professionnelle Artisanale (UPA) et l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (UDES) ont voulu appeler à la mobilisation. L'action des trois organisations se poursuit sur le web et les réseaux sociaux à partir du site www.tpepmeendanger.fr. Les internautes et les utilisateurs de smartphone sont invités à déposer soit un selfie ou la photo de la vitrine d'une petite ou moyenne entreprise à laquelle ils tiennent. Cette photo rejoindra le mur des TPE-PME de France. «On donne le pouvoir aux gros en tuant les petits. C'est un casus belli inacceptable» Michel Chassang, président de l'UNAPL Certes, l'article 19 de la loi du projet de loi El Khomri, modifiant les critères de représentativité patronale, qui a déclenché cette fronde, a été supprimé mercredi en commission des affaires sociales. Mais l'UNAPL, l'UPA et l'UDES craignent qu'il ne ressurgisse lors du débat du texte en séance publique le 3 mai. D'ici là, ils proposent au Medef et à la CGPME de se rencontrer pour trouver un accord, tout en tentant de rallier le maximum de députés à leur cause. Ce fameux article 19 prévoit que le nombre d'entreprises adhérentes prises en compte pour la mesure de l'audience des organisations patronales - audience cruciale pour le partage du pouvoir et des fonds - soit pondérée par leur nombre d'adhérents (à hauteur de 20%) et par leur nombre de salariés (à hauteur de 80%). Soit l'option défendue par le Medef et la CGPME, qui se sont entendus sur ce sujet. Pour le Medef, une pondération par le nombre de salariés est indispensable afin d'éviter une balkanisation du dialogue social. Et surtout pour tenir compte du poids économique différent entre une multinationale et le garagiste du coin! L'UPA, l'Udes et l'UNAPL voient les choses différemment. Ils veulent revenir au système, retenu dans la loi Rebsamen de 2015, où seuls comptent les adhérents. «Il y a une tentative pour donner le pouvoir aux gros en tuant les petits! On veut enfoncer les TPE et essayer de les faire disparaître du paysage social!» , résume lapidaire, Michel Chassang, président de l'UNAPL. «Dans la branche construction, ce sera M. Bouygues qui fera la pluie et le beau temps. Pour toutes les épiceries, ce seront les grands de la distribution. Les 20 000 pharmaciens de France n'auront plus que leurs yeux pour pleurer car tout sera dirigé par une vingtaine de gros labos pharmaceutiques. C'est un casus belli inacceptable» , poursuit-il. Alors que les TPE-PME représentent 98% des entreprises en France, «le gouvernement s'apprête à réduire leur place dans les instances de représentation des entreprises, au profit du grand patronat qui ne rassemble que 2% des entreprises» , protestent les trois organisations dans un communiqué commun. Craignant d'être écartées des instances du dialogue social, elles redoutent de ne plus pouvoir défendre leurs modes d'entrepreneuriat et leurs besoins spécifiques, différents de ceux des grandes entreprises. Edité le 10-06-2016 à 23:27:34 par Xuan |
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A propos de " je ne suis pas sûr que bloquer l'accès au stade pour les supporters..." ![]() Edité le 11-06-2016 à 00:33:47 par Xuan |
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Une tribune dans le Monde des Idées : Loi El Khomri : « On tente de nous embrumer en n’évoquant plus que l’article 2 » LE MONDE - 10.06.2016 à 15h25 Par Judith Krivine, avocat, Dellien Associés ![]() « En focalisant les débats sur l’article 2, même s’il est effectivement très nocif, on cherche insidieusement à nous mener à accepter docilement qu’avec un éventuel petit geste dans la rédaction de cet article 2, tout le reste « passe » comme une lettre à la poste » (Photo: Manuel Valls et Myriam El Khomri, le 8 juin, à Paris). DOMINIQUE FAGET / AFP Après le mauvais temps et les gaz lacrymogènes, une autre brume s’installe… Après nous avoir parlé sans arrêt des violences pendant les manifestations pour tenter de détourner notre attention du pourquoi de ces manifestations, on tente de nous embrumer dans les médias en n’évoquant plus que l’article 2 du projet de loi travail. Et depuis quelques jours, on ne parle même plus tellement de ce projet de loi… La réalité, c’est qu’on tente de nous préparer, l’air de rien, à un retournement de situation bien construit : en focalisant les débats sur l’article 2, même s’il est effectivement très nocif parce qu’il met en cause le principe de faveur (et non la hiérarchie des normes) et parce que l’abandon de la primauté des accords de branche sur les accords d’entreprise entraînera un dumping social généralisé au détriment des salariés et des petites entreprises, on cherche insidieusement à nous mener à accepter docilement qu’avec un éventuel petit geste dans la rédaction de cet article 2, tout le reste « passe » comme une lettre à la poste. LA FIN DES ACCORDS À DURÉE INDÉTERMINÉE Or le projet de loi travail, c’est l’article 2, mais ce n’est pas que l’article 2. Le gouvernement et les organisations syndicales qui soutiennent le projet le savent. Ils savent que dans ce projet de loi, les avancées sont dérisoires. Ils savent que le compte personnel d’activité est une coquille vide. Ils savent que dans les entreprises, le rapport de force est très favorable aux entreprises et que cela ne va pas changer du jour au lendemain, notamment à cause de la peur du chômage. Ils savent que même sans l’article 2, l’essentiel des dispositions de ce projet de loi porte gravement atteinte aux droits des salariés et même aux droits des chômeurs. Ils savent, par exemple, que l’article 7 signe la fin des accords à durée indéterminée, que l’article 8 supprime les avantages individuels acquis en cas de dénonciation ou mise en cause des accords et donc qu’il supprime tout levier de négociation pour les salariés. Ils savent que l’article 10 met en cause la légitimité des organisations syndicales en prévoyant la possibilité pour les syndicats minoritaires de demander à l’employeur d’organiser un référendum des salariés afin de valider un accord, sans possibilité d’opposition pour les syndicats majoritaires. LICENCIEMENTS ÉCONOMIQUES EN RÉALITÉ INJUSTIFIÉS Ils savent que l’article 11 relatif aux accords dits « de préservation ou de développement de l’emploi » met en cause le socle même du contrat de travail et risque de conduire à la fin des plans de sauvegarde de l’emploi pourtant protecteurs des salariés. Ils savent que l’article 17 met en cause les expertises auxquelles peuvent recourir les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en cas de risque grave pour la sécurité ou la santé des salariés. Ils savent que l’article 30 permettra à des entreprises d’organiser leur comptabilité de manière à pouvoir prononcer des licenciements économiques en réalité injustifiés et que l’article 44 permettra aux employeurs de licencier très facilement un salarié médicalement inapte à son poste. Ils savent qu’au lieu de renforcer les moyens de la médecine du travail, l’article 44 réduit son rôle à peau de chagrin et qu’au lieu de renforcer les moyens de l’Inspection du travail totalement débordée, l’article 28 renforce les droits des seuls employeurs à bénéficier de l’appui de l’administration (aux frais du contribuable). FACILITER LES LICENCIEMENTS NE CRÉERA PAS D’EMPLOI Ils savent encore que l’article 52 facilitera les possibilités pour Pôle emploi de retenir les sommes versées par erreur à des chômeurs ou de refuser la prise en compte de leurs droits au simple prétexte d’un retard de déclaration. Ils savent que ce projet de loi ne créera pas d’emploi parce qu’augmenter le temps de travail de ceux qui ont un travail sans augmenter leurs salaires ne créera pas d’emploi et que faciliter les licenciements ne créera pas non plus d’emploi. Mais ce qu’ils ne semblent pas avoir compris, c’est que les salariés le savent aussi. Des organisations syndicales le savent aussi. Des professeurs de droit du travail le savent aussi. De nombreux acteurs du droit du travail engagés aux côtés des salariés le savent aussi. Certains députés le savent. Et tous rejettent ce projet. Ce n’est pas parce que « si c’était la droite ce serait pire » qu’il faudrait laisser un gouvernement élu par des électeurs de gauche imposer cette loi inacceptable. Frottons-nous les yeux, mobilisons-nous encore : ce projet de loi ne doit pas aboutir. |
Xuan |
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11 juin 2016 - la Jeunesse marxiste de Pau - ROCML Tous dans la rue le 14 juin Retrouvez le tract ICI Depuis 3 mois, les travailleurs se mobilisent et ont mené l’action contre la loi El Khomri. Les travailleurs ont montré leur force en contrôlant leur outil de travail et développant des actions collectives, de classe : manifestations, grèves et blocages. En face d’eux, le gouvernement, les partis politiques bourgeois et réactionnaires (LR, PS, FN…), les grands médias, ont combattu le mouvement par tous les moyens. La police et la gendarmerie ont été utilisées à de nombreuses reprises pour gazer, interrompre, encercler les manifestations. Aujourd’hui encore, un journaliste se trouve dans le coma, 11 collégiens ont été gazés devant leur collège, des syndicalistes sont traqués comme de vulgaires terroristes. LA HAINE DE CLASSE DOIT NOUS INCITER A DEVELOPPER NOS ACTIONS Le mouvement a pris de l’ampleur en atteignant les secteurs vitaux : les raffineries, les transports, la SNCF, les centrales nucléaires (EDF), Air France… Il ne s’agit pas là de casseurs pourtant le gouvernement continu à envoyer ses chiens de garde. La force de l’organisation CGT (mais ce n’est pas la seule) est un atout de taille dans le mouvement. C’est elle qui organise de la manière la plus déterminée la lutte. C’est pour cette raison que toutes les forces réactionnaires s’emploient à isoler la CGT, par une campagne abjecte de haine de classe. Hollande estime que la CGT « prend le pays en otage », Le Foll, porte-parole du gouvernement accuse la CGT d’être responsable de l’augmentation du chômage, Gattaz du MEDEF, estime que la CGT se comporte « comme des voyous, comme des terroristes », Collard du FN, la CGT a un « comportement absolument antidémocratique »… etc. CES PARTIS DEFENDENT LES INTERETS DU CAPITAL CE SONT LES ENNEMIS DES TRAVAILLEURS Toute la « bonne société » capitaliste est unanime pour condamner ce mouvement. Ils n’ont pour objectif que de garantir les profits des grands groupes transnationaux. Cette loi et celles qui ont été adoptées avant (Macron, Rebsamen…) ont pour objectif de répondre aux besoins du capital dans le cadre de la concurrence internationale. Tous les grands groupes français qui sont parmi les 500 premiers au niveau mondial, défendent cette loi. Pour les travailleurs et le peuple laborieux, cette loi n’entrainera que misère, misère et misère ! IL FAUT SE MOBILISER, S’ORGANISER DANS LES SYNDICATS FAIRE NAITRE LA NECESSITE DU PARTI COMMUNISTE Nous devons poursuivre notre mobilisation, multiplier les actions dans les entreprises, mobiliser largement pour le 14 juin Nous devons défendre les organisations de la classe ouvrière et notamment la CGT qui est attaquée par Gattaz, le gouvernement et les partis réactionnaires. La réponse des travailleurs doit être d’adhérer en masse à la CGT et d’y défendre une stratégie classe contre classe. Tous ceux qui sont conscients que le système capitaliste ne peut plus amener le progrès, qu’il est justement la cause des reculs sociaux doivent s’organiser politiquement pour renverser ce système et instaurer une société socialiste. CE GOUVERNEMENT A PERDU SA LEGITIMITE : IL DOIT DEMISSIONNER ! ARRET DES POURSUITES CONTRE TOUS LES SYNDICALISTES ET MILITANTS ! LES BLESSES DOIVENT ETRE INDEMNISES PAR L’ETAT RETRAIT RETRAIT RETRAIT DE LA LOI EL KHOMRI _______________________ 11 juin 2016 Solidarité avec les cheminots Retrouvez le communiqué ici Depuis plus d'une semaine, les cheminots ont lancé un mouvement de grève reconductible. Cette grève paralyse les transports et suscite les réactions violentes de tous les partis bourgeois. Les cheminots se battent pour garder leurs acquis sociaux. Avec la réforme du cadre social harmonisé du secteur ferroviaire, les travailleurs de la SNCF vont avoir des conditions de travail alourdies : diminution de leurs journées de repos, temps de travail qui augmente. Au contraire de la régression, les cheminots réclament une harmonisation qui soit favorable à tous les travailleurs de ce secteur. En même temps qu’ils se battant pour leurs intérêts de branche, de métier, les cheminots revendiquent aussi le retrait de la loi El Khomri. Ainsi, ils défendent l'intérêt de classe de tous les travailleurs de ce pays face à la contre-réforme El Khomri, favorable au capital. Des revendications des cheminots, les grands médias n'en disent mots. Ils sont bien plus occupés à relayer la propagande du gouvernement et des milieux économiques dominants accusant les travailleurs de la SNCF de « prendre en otage » les « usagers », d'user de méthodes comparables aux « terroristes » (Gattaz du MEDEF) La lutte des cheminots est juste car ils défendent, avec leurs revendications propres, l'intérêt de l'immense majorité des travailleurs. Nous nous devons de les soutenir, d'être solidaire avec eux concrètement en soutenant financièrement leur lutte, en se rendant sur les piquets de grève, en popularisant leur lutte. Nous devons les soutenir en continuant d'amplifier la mobilisation, les grèves pour bloquer le pays jusqu'au retrait de toutes les lois anti-sociales ! SOLIDARITE AVEC LES CHEMINOTS DEMISSION DU GOUVERNEMENT RETRAIT RETRAIT RETRAIT DE LA LOI EL KHOMRI ET DE TOUTES LES LOIS ANTI-OUVRIERES Edité le 12-06-2016 à 00:14:07 par Xuan |
Xuan |
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L'union sacrée autour de Gattaz contre les salariés Dauphine Libéré La droite sénatoriale majoritaire veut aller plus loin dans la libéralisation du marché du travail alors qu’une nouvelle manifestation, demain à Paris, mobilise les opposants à la loi El Khomri. [...] Le Sénat qui débute cet après-midi l’examen du projet de loi de la ministre Myriam El Khomri a réécrit le texte dans une version plus libérale que celle issue de la première lecture à l’Assemblée nationale, passée en force via le recours à l’article 49-3. Les 35 heures balayées En commission des affaires sociales, la droite majoritaire a rayé les 35 heures, l’un des sujets politiques les plus sensibles et les plus symboliques de la gauche depuis 20 ans. Les sénateurs ont fait sauter le verrou de la durée légale du travail à 35 heures en donnant la possibilité aux entreprises de revenir à 39 en l’absence d’accord d’entreprise ou de branche. Dans ce cas, la majoration des heures supplémentaires serait fixée par décret. Autres amendements au temps de travail, les sénateurs ont fait sauter le seuil minimum de 24 h pour le temps partiel. Ils ont également remis les dérogations sur la durée maximale du temps de travail, ouvrant la possibilité pour les salariés de travailler 48 h par semaine, voire 60 h en cas de circonstances exceptionnelles. Dans les PME, ils ont introduit la possibilité de signer des conventions individuelles de forfait en l’absence d’accord collectif. Licenciements : les indemnités replafonnées S’agissant des licenciements, la commission a réintroduit le plafonnement des indemnités aux prud’hommes. Autre retour à la version originale du texte : la prise en compte du seul périmètre national, et non international, pour justifier des licenciements économiques… Quant à l’apprentissage, il pourrait débuter dès 14 ans, au lieu de 16 aujourd’hui. Deux semaines de débat Les débats au Palais du Luxembourg sont prévus pour durer deux semaines, sur fond de grèves et manifestations des opposants au texte controversé. Le Premier ministre, Manuel Valls, a promis qu’il ne céderait pas sur le fond, estimant que « reculer serait une faute politique ». Dans un entretien au journal du dimanche, hier, l’ancien Premier ministre François Fillon, candidat aux primaires à droite, a enjoint le chef de l’État à ne « surtout pas céder » sur la loi travail au risque d’ouvrir des « mois de désordre et d’incertitude ». Pour Fillon, la loi Travail « n’est plus qu’un fantôme qui hante les nuits de M. Martinez mais certainement pas celles des Français ». Demain, la CGT descend dans la rue pour frapper un grand coup. Edité le 13-06-2016 à 07:47:13 par Xuan |
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Deux vidéos : Wamen et Mathieu au grand journal - 28/4/16 intervention Martinez au Meeting CGT LAVERA Martigues - le 11 juin 2016 M. A. me fait passer ce matin cette vidéo d'une intervention de Philippe Martinez faite a Marseille en fin de la semaine dernière devant les salariés en lutte. Ceux qui doutent de sa volonté d'aller jusqu'au bout dans le bras de fer engagé par les travailleurs et ce gouvernement au service du capital en seront pour leur frais. Philippe met les points sur les i. Il rappelle le soutient international à notre mouvement et dénonce la duplicité de la ministre complaisamment relayé par les grands médias. Cette dernière dit être prête à recevoir immédiatement la CGT mais fixe un rendez vous pour le 17 tout en annonçant que de toute manière il n'est pas question de toucher à la loi. Quand finiront-ils de nous prendre pour des benêt, des sans cervelles des attardés mentaux incapables d'anticiper leurs petites manœuvres politiciennes? Je rajoute a l'intervention de martinez une autre vidéo, celle du débat sur canal plus il y a plus d'un mois en présence de Xavier Mathieu et Mickaël Wamenn . Certes le temps passe, mais il est instructif de voir et d'entendre a un mois de distance ce que disent les protagonistes de cette émission . Qui parle juste ? Qui représente qui ? Oui le climat d'une émission change selon que vous invitez des experts payés par les chaines tout acquis au théories du libéralisme dominant ou des salarié en luttes impliqués dans la vie réelle. Les travailleurs du monde entier nous regardent et nous soutiennent, le 14 juin doit être une grande journée de lutte un moment décisif de notre combat soyons tous dans la rue et si possible a Paris pour renvoyer dans les cordes le gouvernement Hollande le medef et l'union européenne l'inspiratrice de cette loi. Gilbert |
Xuan |
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Déclaration du ROCML : 14 juin 2016 Ce que révèle l'offensive du capital contre les travailleurs ! |
Xuan |
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Témoignage sur la manif parisienne du 14 juin : "Hier, j'étais à Paris pour la manif contre la loi travail. Voici un petit compte-rendu qui montre qu'effectivement qu'il y a bien une volonté délibérée du gouvernement de criminalisé la mouvement et que cette volonté entre clairement inscrite dans le processus de fascisation. Après quelques heures de trajet dans le bus de la CGT, nous arrivons à quelques centaines de mètres du lieu du rassemblement place d'Italie. De nombreux manifestants FO, CGT sortent des cars et se dirigent vers la place d'italie. Il y a déjà des cortèges immenses qui montrent clairement que du point de vue du nombre la manif sera impressionnante. A la sortie du car, après avoir eu les infos sur les heures et lieux pour le retour, nous décidons avec un militant du PG et un jeune de la CGT (pour qui c’est la première manif à Paris) de rester grouper, mais d’essayer de voir la manif dans son ensemble, c’est à dire de ne pas rester uniquement dans un endroit. En plaisantant je dis au jeune camarade «il y de fortes possibilités que nous bouffions du lacrymo aujourd’hui » -en fait cette « prévision » c’est vérifiée pour nous à 100% comme nous allons le voir par la suite. Arrivée place d’Italie, nous profitons de la présence de stand « de bouffe » pour nous remplir un peu l’estomac, et entreprenons la visite de la place. En dehors de la présence des syndicats (FSU, Solidaires, CGT, FO) des organisations sont présentes et vendent leur presse et diffuse des tracts (LO, Gauche révolutionnaire…). Nous décidons d’aller voir la tête de la manif, mais quelques militants CGT dissuade verbalement, d’aller plus loin… Comme nous avons décider nous nous engageons dans cette partie de la manif ou quelques groupes anarchistes sont présents en cortège (FA CGA, AI…), nous discutons avec des membres de l’ARAC (association crée par Henri Barbusse) qui ont un stand, croisons un point info du PG et Eric Coquerel, prenons quelques tracts de l’URCF, du PCOF. Quelques militants PCF, CGT etc. sont également présents sur cette portion de la manif ou règne un calme trompeur. Je fais même la réflexion « c’est le calme avant la tempête » Bien avant la tête de manif nous rencontrons quelques jeunes qui se préparent (casque, lunettes, masque) et tout au début trois rangées de flics (gendarmerie, police nationale) casqués, matraques et tout l’arnachement qui va avec. Les flics dés le départ bloquent et empêchent toute personnes d’aller plus loin. De nombreux militants et manifestants sont outrés par l’attitude scandaleuse des flics qui dès le départ veulent l’affrontement. Nous discutons avec un journaliste de France 2 qui lui aussi proteste et confirme que depuis le début du mouvement contre la loi travail, les manifs notamment parisienne inaugure une stratégie précise du pouvoir visant à justifier les violences policières. Dans la discussion le journaliste nous dis que l’attitude provocantes des flics est filmée, mais que comme cela ne rentre pas dans la ligne éditorial de la chaine, ça n’est pas diffusé. Il reconnaît que c’est la ligne d’un Pujadas qui sera mise en avant. Assez rapidement nous entendons au loin le bruit énorme des grenades et voyons la fumée des lacrymo… Nous voici pris en tenaille entre d’un côté des flics qui grenadent, canardent, chargent et les rangées des autres flics protéger par leurs boucliers et qui nous empêchent d’avancer (il faut préciser que toute cette partie de tête de manifestation n’est en aucun cas des casseurs). Toute la durée de la manifestation nous avons été grenadés et étions aux premières loges, quelques fois comprimés contre le premier cordon de flics qui avançait petit à petit à reculons et nous menaçant de leur matraque, lance-patate, gaz. Ils balançaient eux aussi de leur côté des lacrymos et une partie des manifestants plus loin derrière nous répondaient par l’envoi de projectiles divers (caillasses …). L’air était irrespirable, nous n’avions aucune protection pour nos têtes, des personnes se sentait mal et les flics laissaient passé une personne de temps en temps. Un manifestant nous a montré l’impact et la brûlure d’une grenade lacrymo sur son bras… Toutes les rues et entrées de stations métro étaient systématiquement barrées par les flics. Un peu avant l’hopital Necker nous avons pu passer et nous extraire vers 17h de la manif pour rejoindre le bus qui attendait plus loin. Une partie du cortège parisien à 17h n'a pas encore démarré. Nous avons vu concrètement l’attitude scandaleuse de la police républicaine de la bourgeoisie, qui dès le début à délibérément provoquée les incidents, les violences qui en réponse ont renforcé la haine contre les flics. Certes il y eu quelques vitrines et abri bus de casser mais le problème n°1 et la responsabilité est bien celle de la présence et de l’attitude des flics dans la manifestation. Il est de la responsabilité des organisations syndicales notamment de dénoncer clairement la présence et le rôle des flics dans les manifs et de ne pas tomber dans le piège du discours sur les casseurs, les bons et les mauvais manifestants… Si le gouvernement utilise la répression, le 49-3, les mensonges, les provocations, les violences policières c’est qu’il sent qui se passe quelque chose dans le pays." |
Xuan |
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le gouvernement ne veut plus de «manifestation sans garanties de sécurité» sur Les Echos Fort bien, constituons des milices ouvrières et populaires. Edité le 15-06-2016 à 14:39:09 par Xuan |
Finimore |
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Ce matin, déchaînement des médias et de leurs larbins pour l'interdiction des manifs. Le triste sieur Christophe Barbier se lance dans un réquisitoire agressif contre la CGT. Sur canal+ (de conneries) Nicolas Domenach, fait directement l'amalgame entre les crimes terroristes et la CGT. Le caractère social-fasciste du gouvernement PS devient de plus en plus évident. |
Xuan |
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1 ) Faites tourner cette vidéo elle montre le vrai visage des violences d'hier, je vous envoie ce soir ou demain mon reportage photo et mes impression de la manif . Après les déclaration de Valls de Gazeneuve et de Hollande on peut être sur d'une chose: déterminé a appliqué coûte que coute la loi européenne des patrons, Ils veulent créer un climat de guerre civile. Ils ont tiré leurs grenades lachrimo sur les cars en stationnement en fin de manifs c'est a-dire qu'ils ont délibérément provoqué les travailleurs qui rentraient chez eux et se restauraient dans la joie et la bonne humeur sur les pelouses avant de se séparer pour le retour. Il était 18h nous avions déjà essuyé leur tirs sur l'esplanade et bien sur l'hélico tournait au dessus de nos têtes pour diriger les opérations. A noter qu'il s'agissait d'un appareil de la protection civile et non de la gendarmerie. Etait-ce pour diriger les ambulances des pompiers qui faisaient de nombreux allez retours? N'en croyez rien, après chaque passage , nous entendions les explosions qui se rapprochaient de nous. Belle protection monsieur Valls. Ce n'est pas la protection que vous représentez mais la guerre civile que vous préparez aux côtés des semblables de votre classe. Où étaient les casseurs? Surement pas aux pieds des bus qui venus de toute la France avaient transporté la minorité ouvrière que votre classe a rendu invisible depuis les grandes manifs pour la défense de la sidérurgie! Curieux c'était aussi a cette époque que nous avions vu déferlé des hordes de casseurs dont il avait été prouvé plus tard que certains étaient très proche des milieux de la police.mais voilà des centaines de milliers de travailleurs venu des quatre point du pays faisaient la démonstration de la vigueur ouvrière, il fallait "cacher ce sein qu'il ne voulait voir" alors pour les JT ils nous ont préparé de belles images de violences et de dégradation. G. Remond Violences policières à Paris: 2 manifestants s'écroulent en pleine manif contre la loi travail. NnoMan Cadoret http://youtu.be/DY46-uMFN1o 2)un témoignage très émouvant et un jugement sans appel sur deux personnalité politique majeures et leur larbins médiatiques. Indécence totale de tous ces gens qui poursuivent la ligne scandaleuse qui assimile CGTistes et terroristes Gilbert Remond Sur l’instrumentalisation des vitres de l’hôpital Necker - Témoignage d’un parent "Lorsqu’ils mettent sur le même plan « émotionnel » des plaques de verres cassées et ces centaines de milliers de familles éprouvées, MM. Valls et Cazeneuve, n’ont-ils pas honte ?" Un lecteur de lundimatin nous a fait parvenir ce témoignage à vif. Hier, il y avait des centaines de milliers de manifestants dans les rues de Paris. En tête, des milliers de personnes, cagoulées ou non, syndiquées ou pas, se sont retrouvées pour tenir la dragée haute à un dispositif policier hors norme. Je comprends facilement ce qu’il peut y avoir de désespérant là-dedans pour le gouvernement. Alors que l’on pouvait imaginer qu’au fil des semaines et des mois, la rue se fatigue et la violence soit de plus en plus isolée, c’est tout le contraire qui se passe : la peur de la police ne dissuade pas. Hier, les manifestants ont commis de nombreuses dégradations. Pour celles que j’ai pu constater, elles étaient toutes « ciblées » : banques, assurances et publicités. Je ne suis pas sûr que cela nécessite beaucoup de débat. Il n’est pas certain que le monde de la finance tremble à chaque fois qu’un distributeur de billet est vandalisé mais que la jeunesse y voit un symbole, je le comprends parfaitement. Qu’une assurance doive appeler son assureur et demander le coût de la franchise, je dois avouer que lorsque j’y ai pensé, ça m’a fait rigoler. Ces gens engrangent des milliards en ponctionnant la solidarité. Quant aux publicités détruites, c’est — malgré la méthode—, la meilleure chose qui puisse leur arriver. Au milieu de tout cela, quelques vitres de l’hôpital Necker ont été brisées. Bien que les vitres en question n’aient pas d’autre rôle que celui d’isolant thermique : j’en conviens grandement, ce n’est pas très malin. Certes, briser les vitres d’un hôpital, même par mégarde, c’est idiot ; mais sauter sur l’occasion pour instrumentaliser la détresse des enfants malades et de leurs parents pour décrédibiliser un mouvement social, c’est indécent et inacceptable. Et c’est pourtant la stratégie de communication mise en œuvre depuis hier, par MM. Cazeneuve et Valls. Allègrement reprise par la droite et relayée sur un plateau doré par tous les médias. Je le dis d’autant plus volontiers que l’hôpital Necker, j’y ai passé beaucoup de temps et que la détresse et l’angoisse des parents d’enfants très malades, je vois particulièrement bien ce que c’est. Instrumentaliser cette souffrance à des fins aussi bassement politiciennes est abjecte. Cette indécence est d’autant plus choquante lorsque l’on connaît la situation de l’hôpital public aujourd’hui. MM. Valls et Cazeneuve, « révoltés » du fond du cœur par cinq vitres brisées, le sont-ils autant par les conditions de travail effarantes des personnels hospitaliers ? Lorsqu’un généticien clinique doit travailler 70h par semaine car la direction de son hôpital n’a pas les moyens d’employer un nouveau docteur ni même une secrétaire, qu’elles en sont les conséquences sur tous ces gentils petits enfants malades au chevet desquels nos ministres accourent depuis hier ? Quand les aides-soignantes et les infirmières sont épuisées, usées jusqu’à la moëlle et rémunérées au minimum, qu’en est-il de la qualité des soins et de l’attention nécessaires à ceux qui passent des mois voire des années dans des couloirs d’hôpitaux ? Lorsqu’ils mettent sur le même plan « émotionnel » des plaques de verres cassées et ces centaines de milliers de familles éprouvées, MM. Valls et Cazeneuve, n’ont-ils pas honte ? Et tous ces journalistes qui ont titré sur cet horrible assaut contre l’hôpital des « enfants malades », prennent-ils la mesure du sens de leurs mots ? La palme de l’infamie revient évidemment à M. Cazeneuve qui a tout de même réussi à ajouter à l’équation le fils des deux policiers tués avant-hier. Des centaines de milliers de personnes défient le gouvernement dans la rue. Une ou deux cassent le double vitrage d’un hôpital. Une ordure tue deux policiers à l’arme blanche. Leur fils de trois ans est en soin à Necker. M. Cazeneuve établi un rapport émotionnel, affectif et psychique entre ces deux séries de faits : le lutte contre la Loi Travail et son gouvernement, le choc produit par la brutalité de ce double meurtre et la situation dramatique de cet enfant. Si les jeunes émeutiers qui ont cassé les vitres de Necker ont été idiots, MM. Valls et Cazeneuve, eux, sont obscènes. Plutôt que de courir les plateaux télés pour dire des conneries pareilles, retirez la loi travail, financez correctement les hôpitaux et épargnez aux enfants et à leurs parents votre ignoble instrumentalisation. Merci d’avance. Un parent d’enfant très malade de l’hôpital Necker. Edité le 15-06-2016 à 17:38:39 par Xuan |
Xuan |
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témoignage d’un manifestant qui se trouvait devant le SO de la CGT mercredi 15 juin 2016, source vive la révolution Le parcours : Toutes les issues du parcours étaient bloquées par des grillages infranchissables, gardés par des CRS ". .Les grilles des métros étaient abaissées , les magasins fermés et aucun véhicule ne stationnait dans les rues. Sur les trottoirs des CRS casqués et armés protégeaient les magasins. Une fois la place d’Italie quittée j ’ai eu l’impression d’être dans un troupeau à la merci de ses gardiens. La police était omniprésente et provocante, il fallait avoir les nerfs solides pour ne pas réagir ! La police essaie de couper la manifestation : J’étais dans le cortège juste en aval du SO. de la CGT quant à un carrefour la police a essayer de couper la manif avec des tirs de lacrymo et un véhicule blindé qui lançait de l’eau tout coupant la route. Le SO de la CGT a bloqué la manif ( pour protéger les manifestants ou pour aider la police ???, pas mal de personnes ont crié collabo…) . De leur coté les CRS nous forçaient à avancer… Nous appelions les personnes à nous rejoindre et nous avons été fortement aidés par une fanfare. Tout le monde s’est mis a chanter , un groupe de SUD a contourné le SO et a franchi le barrage de la police , tout le monde a suivi… Les flics ont tenté de recommencer sans succès au carrefour suivant. Nous somme arrivés groupés sur l’esplanade des Invalides mais tout de suite nous avons été inondés de lacrymo pour nous forcer à nous disperser ;les manifestants ont reculés légèrement pour se regrouper sur les pelouses. En fait la police ne peux rien contre la détermination des manifestants, surtout s’ils sont nombreux. Les destructions : Sur le parcours de la manif quelques abris de bus , quelques vitrines , beaucoup de tags , et des sacs de peintures roses jetés sur le crédit agricole des Invalides. En fait très peu de dégats. L’hôpital Necker : Je me demande bien comment des casseurs auraient pu rentrer dans l’hopital sans l’aval des flics vu le dispositifs policier. Au plus , quelques vitres ont pu être brisées par des projectiles jetés de la rue. |
Xuan |
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Réaction de la CGT Aux propos inacceptables du Premier Ministre Manuel Valls mercredi 15 juin 2016 - site CGT Le Premier Ministre vient d’accuser la CGT d’être responsable des violences intervenues en marge de la manifestation nationale du 14 juin, à Paris, contre le projet de loi travail. La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que cette mobilisation, comme les précédentes, n’a pas été organisée par la CGT mais par 7 organisations syndicales de salariés et de jeunesse qui, depuis 4 mois, dans l’unité, demandent le retrait de ce texte régressif. Quelle est la réalité des faits ? C’est en marge du cortège de cette manifestation, déposée par les organisations et validée par la Préfecture de police de Paris, que des bandes de casseurs se sont à nouveau livrées à des exactions que la CGT a d’ailleurs condamnées officiellement, une fois de plus, dans son communiqué national. Le Premier Ministre ne peut ignorer qu’il incombe aux pouvoirs publics, dont il a la première responsabilité, d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre. La CGT souligne le sang-froid et la maitrise des militants de son service d’ordre qui, sans faillir, ont pris les dispositions nécessaires afin de garantir la sécurité des participants à cette manifestation massive. En conscience et prenant en compte les informations données par les services de la Préfecture, les organisations syndicales ont fait le choix de ne pas aller jusqu’au bout du parcours prévu, malgré la frustration légitime des participants, pour ne pas les exposer davantage à la violence et aux incidents générés par des éléments extérieurs. Face à cette contrainte, une fois encore, l’ensemble des services d’ordre des organisations a su créer et mettre en œuvre les conditions pour que les participants, venus de toute la France, puissent rejoindre leurs moyens de transport. La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que, comme il n’est pas de la responsabilité des supporters d’assurer la sécurité dans et autour des stades de l’euro de football, de la même façon il n’est pas de la responsabilité des manifestants d’assurer la sécurité dans et autour d’une manifestation autorisée par la Préfecture de police. Menacer d’interdire les manifestations est le signe d’un gouvernement aux abois. Plutôt que de faire l’inventaire tendancieux d’éléments à charge contre la CGT, Manuel Valls ferait bien mieux d’entendre la majorité des salariés, des jeunes et plus largement des citoyens qui rejettent ce projet de dumping social et de destruction de notre modèle de société. Montreuil, le 15 juin 2016 |
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http://fr.news.yahoo.com/lh%C3%B4pital-necker-t-vraiment-%C3%A9t%C3%A9-d%C3%A9vast%C3%A9-casseurs-133309444.html L'hôpital Necker a-t-il vraiment été «dévasté» par les «casseurs» ? Unanime, la classe politique s'est émue des dégradations commises mardi sur la façade de l'hôpital des enfants malades. Au risque d'en exagérer la nature . Un hôpital « dévasté » : les mots sont de Manuel Valls, invité ce mercredi matin sur France Inter. Au lendemain d’une manifestation parisienne sous haute tension contre le projet de loi travail, le Premier ministre a dénoncé avec force l’action des «casseurs» au cours du défilé, et notamment les incidents qui se sont déroulés aux abords de l’hôpital Necker pour les enfants malades, dans le XVe arrondissement de la capitale. Dans la classe politique, la condamnation a été unanime. Côté gouvernement, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, a parlé d’une « attaque insupportable », assurant, sur France Info, que «personne ne pouvait ignorer que c’était un hôpital auquel on s’en prenait et qu’on attaquait» . Et d’ajouter : «Il y a des enfants qui entraient dans les blocs opératoires et certains n’étaient pas encore endormis, ce sont des choses qui sont choquantes.» Son homologue de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est allé plus loin, en s’en prenant aux « hordes de manifestants violents» et aux « sauvageons » qui ont brisé les «vitres de l’hôpital Necker» alors « qu’il y a l’enfant des policiers [assassinés lundi à Magnanville, ndlr] qui s’y trouve ». Nicolas Sarkozy, sur Twitter, s’est fendu de ce message : «#Necker : je demande que soit engagée la responsabilité civile et financière de la CGT. » Mercredi matin, Manuel Valls s’est rendu sur place avec Marisol Touraine pour apporter son soutien aux équipes médicales de l’établissement. L’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), de son côté, a déposé une plainte contre X pour « dégradation de biens publics et mise en danger de la vie d’autrui» . Vingt-quatre heures après les faits, Libération fait le point sur un dossier devenu symbolique. Que s’est-il passé ? Il est près de 15h30 quand le cortège de tête, constitué notamment de plusieurs centaines de (...) http://www.liberation.fr/france/2016/06/15/l-hopital-necker-a-t-il-vraiment-ete-devaste-par-les-casseurs_1459622 de manifestants cagoulés et équipés pour harceler les forces de l’ordre, arrive à l’angle du boulevard du Montparnasse et de la rue de Sèvres, au niveau du métro Duroc. Les affrontements avec les CRS, qui n’ont pas cessé l’angle du boulevard du Montparnasse et de la rue de Sèvres, au niveau du métro Duroc. Les affrontements avec les CRS, qui n’ont pas cessé depuis le départ de la manifestation place d’Italie, reprennent de plus belle. Des militants radicaux, tout de noir vêtus, lancent des projectiles en direction de forces de l’ordre situées sur leur gauche, qui répliquent à coups de grenades lacrymogènes. L’hôpital Necker, juste à côté du cordon des forces de l’ordre, n’est clairement pas la cible de la majorité des manifestants. S’il est tout à fait probable que des pierres ou des canettes de bière aient pu endommager sa façade, c’est surtout les coups de marteau portés par un ou deux manifestants qui ont causé la majorité des dégâts. On le voit sur cette vidéo tournée par un journaliste du Monde (à partir de 4’20"). A noter, par ailleurs, l’intervention d’un homme qui tente d’arrêter l’individu en lui disant : «Hé, c’est un hôpital de gosses.» Les échauffourées au milieu du carrefour durent assez longtemps, peut-être une vingtaine de minutes. Sur cette vidéo, on voit même des «casseurs» détacher des plaques entières de bitume à coups de marteau, pour s’en servir ensuite de projectiles. Il faut l’intervention du canon à eau de la préfecture de police, qui scinde le cortège en deux, pour repousser la tête de manifestation plus en avant, vers le boulevard des Invalides. Quels sont les dégâts ? Les principaux dégâts concernent des bris de vitres, au niveau du rez-de-chaussée de l’établissement. Une quinzaine de parois, côté rue, ont ainsi été fracturées, sans par ailleurs céder. Mais «personne n’est entré dans l’hôpital, il n’y a pas de dégâts à l’intérieur», explique le professeur Noël Garabédian, présent sur place mardi. Il souligne en outre que les patients et les équipes médicales ont été «extrêmement choqués par cet épisode traumatisant». People walk on June 15, 2016 passed the Hopital Necker in Paris, damaged during a demonstration against labour reforms on June 14. / AFP PHOTO / Jacques DEMARTHONDevant l'hôpital Necker ce mercredi. (Photo Jacques Demarthon. AFP) Aussi gratuits et stupides qu’ils puissent être, ces actes sont donc loin d’avoir laissé derrière eux un bâtiment «dévasté», comme l’a dit Manuel Valls. Ce qui fut en revanche le cas de nombreux commerces sur le parcours de la manifestation. Quant aux «enfants qui entraient dans les blocs opératoires et certains n’étaient pas encore endormis», comme le souligne Marisol Touraine, difficile de savoir s’ils ont entendu précisément les coups de marteau, au milieu d’une ambiance où se mêlaient cris des manifestants, jets de grenades lacrymogènes et surtout tirs de grenades assourdissantes, au volume sonore bien plus important. Luc Peillon , Sylvain Mouillard |
Finimore |
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Syndicats CNT de la région parisienne COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 15 JUIN 2016 Violences policières contre les cortèges syndicaux et les manifestants : le droit de manifester directement remis en cause par l’État. Contrairement à ce qui se dit en boucle dans les grands médias, lors de la manifestation du 14 juin contre la loi travail, la violence n’est pas venue des manifestants mais bien de la police, sur ordre du gouvernement. Une violence policière aveugle, sans précédent, s’est déchaînée tout au long au du parcours de la manifestation. Dès le départ, le cortège de tête, avec des personnes de tous âges et de toute appartenance syndicale, est chargé de toutes parts. Les policiers tapent en priorité sur la tête, provoquant des blessures au crâne. De nombreuses personnes tombent sous les coups. La police n’hésite pas à lancer des grenades de désencerclement directement sur les manifestants, tout en les gazant. Plusieurs personnes tombent, touchées au cou, aux cuisses, entre les jambes. L’une d’elles a été blessée au dos, et se trouve aujourd’hui dans un état grave. En parallèle, un camion à eau fait son entrée et asperge les manifestants. Des lignes de CRS coupent le cortège en plusieurs morceaux et nassent 5000 personnes. À 300 mètres de l’arrivée aux Invalides, notre cortège syndical est bloqué par les CRS, nous empêchant d’arriver au bout du parcours. Nous demandons à passer, calmement et sans violence, et là, sans aucune raison et sans sommation, notre cortège se fait violemment attaquer et charger par les policiers. Nous prenons des coups, à la tête, au visage, sur les épaules. Les policiers visent le haut du corps avec une violence inouïe. Notre cortège est chargé, gazé, nous recevons directement au visage du gel vomitif et prégnant. Puis les policiers nous lancent dessus en pluie, et non au sol, des grenades de désencerclement. Certaines touchent notre camionnette, qui manque de prendre feu. Une personne de notre cortège est touchée à l’entrejambe, profondément brûlée. Nous l’évacuons sous les gaz et les tirs de grenade. Notre cortège est ensuite de nouveau violemment chargé et se retrouve scindé en plusieurs morceaux. Nous nous voyons contraints, face à une telle violence, d’arrêter la manifestation. Nos militants sont dispersés sur différentes rues, notre banderole et quelques camarades pris en étau dans une rue adjacente. Il nous faudra une bonne heure pour parvenir à nous regrouper et quitter les lieux. Les cortèges syndicaux qui suivaient ont subi le même sort. Nous avons été directement témoins d’une violence policière injustifiée portée directement à l’encontre des syndicats, qui défilaient dans le calme. Les policiers qui nous ont attaqué n’ont respecté aucune règle du prétendu code de déontologie de la police, aucune règle quant à l’utilisation des gaz et des tirs de grenade de désencerclement. Les grenades étaient jetées en l’air, les coups portés à la tête, les gaz directement projetés au visage. L’objectif du gouvernement est clair : terroriser les manifestants et bloquer la manifestation. Le 15 juin, Manuel Valls demande à la CGT de « ne plus organiser ce type de manifestation sur Paris ». Une menace directe visant à interdire les manifestations. Non content de faire passer une loi qui détruit les droits des travailleurs, le gouvernement, à la botte du patronat, veut empêcher les travailleurs d’exercer leur droit de manifester. Le Premier ministre souligne l’« absence de contrôle » des syndicats pendant les manifestations. Nous dénonçons l’« absence de contrôle » de l’État et les violences policières qui se déchaînent sur les manifestants et sur les syndicats. Les « casseurs » ne sont qu’un prétexte pour cet État prétendument «démocratique » de museler le mouvement social par la terreur. Attaquer des travailleurs, attaquer des syndicats est un aveu de faiblesse du gouvernement : quand les mots ne suffisent plus pour convaincre, alors on utilise la violence et la répression. Nous étions très nombreux lors de cette manifestation, plus d’un million, et la majorité des gens sont contre la loi travail. L’État pointe du doigt les « casseurs » et les syndicalistes pour masquer l’ampleur du mouvement et pour tenter de l’écraser par une violence aveugle. Mais nous ne lâcherons rien ! Plus que jamais, nous sommes déterminés à combattre la loi travail et son monde ! Nous continuerons d’appeler à la grève, d’appeler aux manifestations et ne nous laisserons en aucun cas intimider ! Retrait de la loi travail ! Grève générale ! -- 33, rue des Vignoles, 75020 Paris http://www.cnt-f.org/urp/ -------- Syndicats CNT de la région parisienne COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 15 JUIN 2016 Violences policières contre les cortèges syndicaux et les manifestants : le droit de manifester directement remis en cause par l’État Contrairement à ce qui se dit en boucle dans les grands médias, lors de la manifestation du 14 juin contre la loi travail, la violence n’est pas venue des manifestants mais bien de la police, sur ordre du gouvernement. Une violence policière aveugle, sans précédent, s’est déchaînée tout au long au du parcours de la manifestation. Dès le départ, le cortège de tête, avec des personnes de tous âges et de toute appartenance syndicale, est chargé de toutes parts. Les policiers tapent en priorité sur la tête, provoquant des blessures au crâne. De nombreuses personnes tombent sous les coups. La police n’hésite pas à lancer des grenades de désencerclement directement sur les manifestants, tout en les gazant. Plusieurs personnes tombent, touchées au cou, aux cuisses, entre les jambes. L’une d’elles a été blessée au dos, et se trouve aujourd’hui dans un état grave. En parallèle, un camion à eau fait son entrée et asperge les manifestants. Des lignes de CRS coupent le cortège en plusieurs morceaux et nassent 5000 personnes. À 300 mètres de l’arrivée aux Invalides, notre cortège syndical est bloqué par les CRS, nous empêchant d’arriver au bout du parcours. Nous demandons à passer, calmement et sans violence, et là, sans aucune raison et sans sommation, notre cortège se fait violemment attaquer et charger par les policiers. Nous prenons des coups, à la tête, au visage, sur les épaules. Les policiers visent le haut du corps avec une violence inouïe. Notre cortège est chargé, gazé, nous recevons directement au visage du gel vomitif et prégnant. Puis les policiers nous lancent dessus en pluie, et non au sol, des grenades de désencerclement. Certaines touchent notre camionnette, qui manque de prendre feu. Une personne de notre cortège est touchée à l’entrejambe, profondément brûlée. Nous l’évacuons sous les gaz et les tirs de grenade. Notre cortège est ensuite de nouveau violemment chargé et se retrouve scindé en plusieurs morceaux. Nous nous voyons contraints, face à une telle violence, d’arrêter la manifestation. Nos militants sont dispersés sur différentes rues, notre banderole et quelques camarades pris en étau dans une rue adjacente. Il nous faudra une bonne heure pour parvenir à nous regrouper et quitter les lieux. Les cortèges syndicaux qui suivaient ont subi le même sort. Adresse : 33, rue des Vignoles 75020 Paris Contacts : 06 95 45 67 62 www.cnt-f.org br.rp@cnt-f.org Edité le 16-06-2016 à 16:57:49 par Finimore |
Xuan |
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Juste une réserve sur Nous dénonçons l’« absence de contrôle » de l’État : La police intervient sur ordre et non spontanément, c'est un corps répressif dirigé de façon militaire et discipliné. Par conséquent non seulement l'Etat contrôle mais il organise les agressions et les exactions policières. |
Xuan |
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Philippe Martinez : Face à Pujadas Le roquet du capital fait un exploit en produisant une démonstration imparable : on ne peut pas mettre 5 manifestants dans 1m2. Pujadas n'a pas encore remarqué que les manifestants marchent et qu'on peut donc mettre plusieurs milliers de manifestants dans 1m2. Face à C à vous . Patrick Cohen soutient lui-aussi tout-à-fait clairement le gouvernement. Martinez révèle que les ouvriers se défendent contre la charge policière, confirmant les témoignages cités plus haut. Edité le 17-06-2016 à 00:06:04 par Xuan |
Xuan |
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Affrontements devant l’hôpital Necker, une obligation indispensable de témoigner Publié le 15 juin 2016 http://paris-luttes.info/affrontements-devant-l-hopital-6151 ![]() Témoignage d’une manifestante sur les affrontements au croisement boulevard du Montparnasse et rue de Sèvres et l’attitude d’une police violente et sans limite. Des armées choisissent de bombarder les bâtiments identifiés comme hôpitaux pour atteindre leur cible. La police a choisi pour lieu d’affrontement le croisement boulevard du Montparnasse et rue de Sèvres, exposant sciemment aux heurts la façade vitrée de l’hôpital Necker, acceptant après réflexion le risque encouru par patient.e.s et travailleur-eusses hospitaliers. Moi, j’y étais manifestante, à plusieurs reprises j’ai cru mourir d’étouffement. Le canon à eau et son escorte de bleusaille caparaçonnée, avantageusement placée au carrefour, nous y attendaient en renfort de ceux qui nous harcelaient déjà de tout les côtés. Leur plan : scinder le cortège de tête pour pouvoir y semer le chaos. Duroc a été élu point stratégique d’usage massif et disproportionné de gazage, grenades, tonfas, coups de boucliers, appuyés par le canon à eau. Durant des dizaines de minutes : une séance de torture, beaucoup de blessé.e.s, le personnel de l’hôpital a accueilli celleux qui fuyaient l’affrontement, des camarades ont pissé le sang d’interminables minutes avant qu’on ait pu les secourir, d’autres vomissaient, suffoquaient, s’évanouissaient. Ça a bien résisté devant ! Déter et solidaires, la chaussée en est restée entièrement recouverte de projectiles sur une bonne longueur, avec nos traces de sangs ça et là (en plus de celles sur les habits). J’y ai vu un jeune médic se faire tabasser par la BAC alors qu’il s’accroupissait pour porter secours, une fille la côte apparemment cassée qui étouffait sous les regards amusés des sadiques de la flicaille... Évidemment, après libération, la suite (très longue) n’a pas été moins violente, les blessures encore plus graves, et les provocations incessantes... Mais à Duroc, du fait du confinement et de la nature de la répression clairement punitive et explicitement sadique, à Duroc j’ai cru mourir - et pas que moi. Comme prévu le suivisme médiatique s’enthousiasme, légitime leur résolution préméditée et assumée de punir et de terroriser - préférentiellement les plus jeunes. Aucune attrition, aucune contrition pour les vitres. Je sais précisément que lutter contre l’ordre dominant c’est s’exposer volontairement au péril et à la constante peur. Je sais précisément que l’ordre dominant est celui-là même qui expose les hôpitaux aux violences. P.-S. Au sujet de l’instrumentalisation des vitres de l’hôpital Necker par les Valls et autres Cazeneuve, un article de Lundi matin propose au travers du témoignage d’un parent d’enfant hospitalisé, un éclairage intéressant. |
Xuan |
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Le gouvernement pratique le dialogue de sourd ! Communiqué commun CGT – FO – FSU – Solidaires – UNEF – FIDL – UNL jeudi 16 juin 2016 Massive, dynamique, combattive, revendicative, la manifestation nationale unitaire d’hier à Paris et en province est une grande réussite. Elle illustre la détermination sans faille des salarié-e-s, des privé-e-s d’emploi, des jeunes et des retraité-e-s à gagner le retrait du projet de loi Travail et à obtenir de nouveaux droits. Les organisations dénoncent une nouvelle fois les violences qui ont émaillé les abords de la manifestation. Leur service d’ordre a joué son rôle en assurant le bon déroulement du cortège syndical. Les organisations demandent au gouvernement de garantir les bonnes conditions d’exercice du droit de manifester. Il est de sa responsabilité d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre. Le Premier ministre assimile les manifestants à ceux qu’il qualifie de casseurs et rejette sa propre responsabilité sur les organisations syndicales en leur imputant le climat social qui se détériore. Il veut interdire les manifestations ! Comme si en muselant la contestation, il réglait le problème ! C’est inadmissible ! Le gouvernement refuse d’entendre ! Il cherche à détourner l’opinion publique du cœur du sujet posé par le projet de loi. Les organisations quant à elles restent centrées sur : l’inversion de la hiérarchie des normes, les accords de développement et de maintien de l’emploi, les conditions de licenciement, le référendum d’entreprise, la médecine du travail. Autant d’éléments dans le projet de loi qui en l’état sont défavorables aux salariés. Comment peut-il continuer de mépriser ainsi l’expression de millions de salarié-e-s, de privé-e-s d’emplois, de jeunes et de retraité-e-s ? Comment peut-il refuser le dialogue que demandent les organisations depuis des mois ? Le Président de la République reste silencieux après le courrier des organisations syndicales du 20 mai. Restera-t-il de marbre devant les milliers de votations que lui remettront les organisations le 28 juin prochain ? D’ores et déjà des dizaines de milliers de votation pour le retrait du projet de loi sont recueillies. Les organisations appellent les salarié-e-s, les privé-e-s d’emploi, les jeunes, et les retraité-e-s à voter massivement. Depuis trois mois se multiplient les pétitions, manifestations, grèves, occupations de lieu de travail... le rejet du projet de loi est bien réel et il demeure profondément ancré y compris dans l’opinion publique. Les organisations appellent à poursuivre les actions revendicatives sous les formes décidées localement et à participer massivement aux journées de mobilisation nationales les 23 et 28 Juin prochains : • Le 23 juin, pendant l’examen au Sénat (grèves, interpellations des parlementaires, rassemblements, manifestations, conférences de presse …) ; • le 28 juin prochain, date prévue du vote du Sénat, pour remettre la votation citoyenne auprès des préfectures et à la Présidence de la République pour la région parisienne et en organisant des grèves et des manifestations. Elles se retrouveront le 24 juin prochain. Les Lilas, le 15 juin 2016 |
Xuan |
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Loi Travail Propositions de la CGT remises à la Ministre du travail et du dialogue social le 17 juin 2016 vendredi 17 juin 2016 , par Alessandro Vitagliano Gagner un code du travail digne du 21ième siècle protecteur pour les salariés et sécurisant pour les entreprises nécessite de porter à la discussion les articles du projet de loi qui structurent à eux seuls l’intégralité du texte à savoir ceux concernant la primauté de l’accord d’entreprise, les référendums d’entreprises, les accords dits de préservation et de développement de l’emploi, les licenciements économiques, la médecine du travail, le remboursement des indus par les privés d’emplois. La CGT avance des propositions concrètes : Favoriser la négociation collective, instaurer l’accord majoritaire à tous les niveaux de la négociation, revoir les règles et conditions de la négociation collective (article 2) La loi En préambule, le socle légal doit être élargi car il s’agit de remettre au centre la protection de l’intégrité physique du travailleur. Il nous faut donc revisiter les définitions d’heures d’équivalence, de temps de pause, d’amplitudes horaires, de forfait jours, de temps de trajets, de travail de nuit, de travail dominical, d’astreintes et le droit aux congés payés. Pour chacune de ces définitions, la loi fixera un plancher et/ou plafond en termes de rémunération et de modalités d’organisation du temps de travail. L’accord de branche Le rôle de régulation sociale de la branche doit être réaffirmé tout en acquérant une fonction « normative ». Les branches définiront, dans le respect des planchers et des plafonds légaux, les marges de négociation possible dans les entreprises. Les accords de branche seront validés majoritairement. La majorité se calculera en fonction de la représentativité patronale et salariale. Toutefois si un accord nécessite un réaménagement du cadre légal il sera alors soumis au parlement. De fait, les branches distingueront ce qui relève de l’ordre des clauses impératives et ce qui relève de la négociation d’entreprises. Les accords d’entreprises Les accords d’entreprise devraient avoir pour but de limiter la subordination en traçant une frontière claire entre temps de travail et temps de vie personnel. Les accords d’entreprise seront négociés dans les limites fixées par la branche et devront alors être validés par les OS majoritaires. Soit les entreprises souhaitent obtenir des dérogations au cadre fixé par la branche, dans le respect des limites légales. Auquel cas, la demande sera adressée à la Commission de Branche, celle-ci devra effectuer un contrôle en légalité mais aussi en opportunité c’est-à-dire vérifier que les concessions réciproques sont équilibrées, que le contexte économique et social justifie une telle dérogation, qu’il n’y a pas d’atteinte à la santé des salariés. Pour cela, les membres de la commission de branche doivent avoir accès aux données économiques, pouvoir se faire assister d’experts (création d’un droit d’expertise au niveau de la branche) et disposer d’une assistance juridique en plus de leurs moyens habituels de fonctionnement. La commission de branche doit donc fonctionner sur le modèle du Comité d’Entreprise, seuls les membres des organisations syndicales ont droit de vote. Si les entreprises ne soumettent pas la demande dérogatoire à la commission de branche, les IRP des entreprises du secteur d’activité ou de la branche pourront saisir la commission de branche sur tout ou partie d’accord d’entreprise jugé dérogatoire, ce qui n’exclue pas pour autant un recours en justice. Cela nécessite de fixer au préalable clairement le périmètre de la branche. L’efficience du rôle des commissions de branche ne pourra être assurée que si le travail de regroupement des branches est conduit selon la logique du mieux disant. Afin de renforcer la négociation d’entreprise et d’en garantir sa loyauté, un certain nombre de droits nouveaux doivent être créés : Heures d’information syndicale sur le temps de travail, accès intranet, droit à l’expertise, processus de consultation uniquement à l’initiative et sur proposition des syndicats. S’agissant des négociations dans les TPE, l’idéal serait le renforcement des CPRI dans leurs rôles et moyens. A défaut, et même si le mandatement ne semble pas pertinent, au minimum le salarié mandaté par une organisation représentative dans la branche, pourra se faire accompagner par un membre de cette organisation syndicale lors des négociations. Les accords d’entreprises négociés par les salariés mandatés, ne seront validés que lorsqu’ils seront signés par des mandatés dont les organisations sont majoritaires dans la branche. La refonte totale du code du travail, prévue par le projet de loi, doit procéder de la même articulation. Le référendum d’entreprise (article 10) Cette question étant traitée dans la discussion autour de l’article 2, l’article 10 n’a plus de fondement. Les accords de préservations et de développement de l’emploi (article 11) L’évaluation des accords de maintien de l’emploi issus de de l’Ani de 2013 et de la loi ont montré l’échec de ces accords tant du point de vue du nombre d’accords signés que d’emplois sauvegardés. Les raisons en tiennent notamment aux dispositions introduites par la loi de sécurisation de l’emploi de 2013 qui ont accru la flexibilité. La logique d’accord offensif demandant de fortes concessions aux salariés, alors même que l’entreprise se porte économiquement bien s’oppose frontalement à la notion de responsabilité sociale de l’entreprise. Les licenciements économiques (article 30) A la place de qualifier précisément ce qu’est une difficulté économique réelle, nous proposons que la question de la réalité du motif puisse être examinée par le juge judiciaire en amont et avec une procédure accélérée. Le rôle des IRP doit également être renforcé. Le comité d’entreprise doit être doté d’un droit de véto sur la question des suppressions d’emploi (droit suspensif sur les licenciements économiques). Le fait de discuter des modalités d’un licenciement économique sachant que toutes les parties sont convaincues de la réalité des difficultés économiques rencontrées, facilitera le processus pour tous. Conforter la médecine du travail (article 44) La loi de 1946 sur la médecine du travail institue un contrôle étroit de la puissance publique qui repose sur trois grands principes : son action se déploie dans l’intérêt exclusif du travailleur ; le travail étant facteur de santé, la possibilité de maintien au travail est l’objectif prioritaire de la médecine du travail ; toute décision qui a une incidence sur la santé du salarié est arbitrée par la puissance publique. La visite médicale d’embauche doit être rétablie pour l’ensemble des salariés ainsi que la périodicité. La réserver aux seuls salariés sur un poste à risque particulier revient à instaurer un permis d’embaucher dédouanant la responsabilité de l’employeur et dévoie les grands principes régissant l’instauration de la médecine professionnelle. Renforcement de la médecine préventive, indépendante et multidimensionnelle : La médecine professionnelle doit être rattachée à la sécurité sociale assurée par les cotisations employeurs. La possibilité de recours contre une décision de la médecine professionnelle devant l’inspecteur du travail doit être également rétabli. Le remboursement des indus par les privés d’emploi Le projet de loi prévoit également que Pôle emploi n’aura plus besoin de saisir le juge et pourra prélever directement sur les allocations chômage des mois suivants le trop-perçu. En conséquence, si pôle emploi a fait une erreur, c’est au demandeur d’emploi d’engager une procédure judiciaire pour obtenir à nouveau le versement. Dans tous les cas, le demandeur d’emploi peut se retrouver d’un mois sur l’autre avec une baisse très importante de ses ressources. Pour ces raisons nous demandons la suppression de l’article. D’autres points du projet de loi demeurent à discuter. Ils feront l’objet de propositions complémentaires de la CGT. Montreuil le 17 juin 2016 |
Xuan |
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Un courrier de la CNT suite à la remarque (page précédente) sur la phrase "nous dénonçons l'absence de contrôle" : Bonjour, avant tout, merci d'avoir pris le temps de lire notre communiqué. En effet, l'État contrôle la police, et par conséquent les exactions policières. Cette formule employée dans notre communiqué n'est qu'une réponse à celle employée par Valls sur « l'absence de contrôle » des syndicats pendant les manifestations. Ce que tu dis est vrai, et c'est ce que nous affirmons dès le début du communiqué : « la violence n’est pas venue des manifestants mais bien de la police, sur ordre du gouvernement. »Puis : « Les "casseurs" ne sont qu’un prétexte pour cet État prétendument "démocratique" de museler le mouvement social par la terreur. Attaquer des travailleurs, attaquer des syndicats est un aveu de faiblesse du gouvernement : quand les mots ne suffisent plus pour convaincre, alors on utilise la violence et la répression. » Nous dénonçons donc bien la violence étatique. Les agissements des policiers n'en sont que l'émanation. La CNT n'a de cesse de dénoncer l'État et le patronat, qui agissent main dans la main. Merci pour ton message, c'est toujours intéressant de discuter afin d'améliorer nos textes et de réfléchir ensemble, les mots sont importants, la situation est très tendue, et la nécessité de réagir vite à cette violence et à la désinformation ne doivent pas faire oublier que même dans l'urgence, il est utile de prendre le temps des échanges pour que tout le monde se comprenne bien. Fraternellement, la CNT région parisienne. |
Xuan |
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Le secrétaire de l'Union Locale CFDT de Montpellier Jean-Louis Garcia, cédétiste depuis 1977, rejoint la CGT. |
Xuan |
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Plusieurs articles et témoignages à propos de la destruction de vitres de l'hôpital Necker. Sur nuit et jour : "La vérité sur l'attaque de l'hôpital Necker, et les conclusions qu'on peut en tirer (éditorial en accès libre)" N B : la vidéo a été retirée par Le Monde pour "atteinte aux droits d'auteur". Sachant la proximité de ce canard et du pouvoir les "droits d'auteur" ont bon dos. Edité le 18-06-2016 à 23:20:15 par Xuan |
Xuan |
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On me transmet un courrier émanant de l'UFICT métallurgie (sauf les photos qui ne peuvent pas être reproduites ici) : A l’attention du Conseil National de l’UFICT Pour information et diffusion Bonjour, > Tu trouveras ci-dessous un reportage photo commenté d’un salarié de Thalès en tête du cortège de la manifestation parisienne de mardi. Un question me brûle les lèvres : pourquoi le cordon de police a-t-il, sans raison apparente, bloqué les casseurs devant l’hôpital Necker pendant une heure ? Fraternellement, Stéphane LOVISA Secrétaire Général de Union Fédérale des Ingénieurs, Cadres et Techniciens UFICT-Métallurgie CGT Membre du Bureau de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie Membre du Bureau de Union Générale des Ingénieurs Cadres et Techniciens UGICT-CGT ________________________ Hier j’avais posé un RTT pour la manif et j’avais prévu de rejoindre le cortège Solidaires. Finalement, je me suis retrouvé en tête de cortège et j’ai pris des photos et des vidéos de ce que j’ai vu et vécu. D’abord, j’ai été impressionné par le monde qui s’était déplacé et par l’ambiance plutôt festive de la grande majorité des manifestants. La deuxième chose qui m’a frappé, c’est la présence de plusieurs dizaines d’individus masqués en noir, à l’évidence des casseurs. La troisième, c’est les moyens policiers hallucinants par leur ampleur ! Toutes les issues du cortège étaient bloquées par des véhicules, des barrières anti-émeutes et des cordons de CRS et de gendarmes mobiles. La tension était déjà palpable mais les manifestants continuaient de cultiver malgré tout une certaine bonne humeur. Ensuite, arrivé à la tête du cortège, j’ai vu qu’un cordon de gendarmes mobiles contrôlait l’avancée du cortège en le ralentissant et parfois en le bloquant (sans raison apparente), ce qui énervait pas mal les manifestants. J’ai vu les premiers actes de vandalisme (tags et destruction d’abri bus) à 14h37 (heure indiquée sur le fichier jpg de mes photos). On remarquera que la distinction entre le manifestant de base et le voyou est à la portée de tout le monde, y compris de la police qui n’intervient toujours pas, malgré l’énormité des moyens mis en place. Les casseurs sont recommencé à hauteur de l’hôpital Necker à 15h11. J’en profite pour clamer ma parfaite innocence ! ;-) On voit à l’arrière-plan l’hôpital Necker construit tout en vitres. Le cordon de gendarmes mobiles bloque alors l’avancée du cortège à hauteur de l’hôpital. Sur la photo ci-dessous, il est 15h15 et je suis au premières loges. Les premiers projectiles commencent à fuser et l’odeur de la lacrymo commence devient de plus en plus forte. La tension monte entre le cortège et les gendarmes mobiles. A 15h20, profitant d’une poussée de la foule, je parviens à forcer le cordon avec une trentaine d’autres manifestants et je me retrouve de l’autre côté (libéré, délivré…). Le cordon recule de quelques dizaines de mètres et prend une nouvelle position, toujours à hauteur de l’hôpital. La photo suivante a été prise à 15h22 et on voit bien l’hôpital sur la droite. La guerre des nerfs continue alors pendant plusieurs dizaines de minutes au cours desquelles ont lieu des tirs de grenades lacrymogènes (ce qui est totalement inutile sur les casseurs puisqu’il sont tous équipés de masques sur la bouche et les yeux) et de mon côté du cordon les gens scandent « libérez nos camarades ». La photo suivante a été prise à 15h50 et le cortège est toujours bloqué au même endroit. Ca fait donc 40 minutes que tout est en place pour favoriser l’action des casseurs sur l’hôpital Necker en les forçant à rester sur place et en les énervant avec des tirs de lacrymo alors que la foule fait preuve d’un sang froid assez exemplaire. A 15h54, le blocage des gendarmes mobiles tient toujours mais aucun débordement des manifestants « normaux ». Peu après, c’est-à-dire au moins 45 minutes après le début du blocage, le cordon de gendarmes mobiles recule progressivement pour faire avancer le cortège. La photo suivante a été prise à 16h04, soit près de 55 minutes après que la tête du cortège ait atteint l’hôpital Necker (qu’on aperçoit dans le fond). On voit que le cortège a peu avancé lentement. Et ensuite, dans les médias, tout le monde s’indigne des dégâts causés à cet hôpital en rejetant la responsabilité sur les organisateurs de la manif alors que sur ordre de la préfecture (de Matignon, de l’Elysée ?) tout a été mis en place pour bloquer et énerver les casseurs devant cet hôpital (très vulnérable car il est vitré sur toute sa façade et hautement symbolique car c’est un hôpital pour enfants) pendant près d’une heure. On pourrait voir tout cela comme un joli coup médiatique. Ensuite, le cortège reprend son avancée plus ou moins normalement car le cordon de gendarmes n’entrave presque plus son avancée jusqu’aux Invalides. |
Xuan |
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18 juin 2016 UNE MOBILISATION ÉNORME ! UN GOUVERNEMENT AUX ABOIS Source: ROCML 80 000 manifestants officiellement recensés à Paris ! Le gouvernement doit vraiment être aux abois face à la force de la mobilisation pour inventer de tels mensonges. La mobilisation était massive à Paris avec un million de personnes et 1,3 million de personnes dans tout le pays. Cette nouvelle journée a montré à nouveau la détermination des travailleurs. Les travailleurs se sont unis dans les cortèges dans une atmosphère de lutte et de solidarité de classe. Cette journée a montré au gouvernement la puissance du mouvement contre la loi travail et le soutien massif et populaire à ce mouvement. C’est pour ces raisons que la bourgeoisie a utilisé toute sa force pour attaquer et tenter de décrédibiliser le mouvement. Premièrement, en utilisant la casse organisée par les mouvements autonomes ou les provocateurs en civils à la solde du pouvoir socialiste. Deuxièmement, en mobilisant tout son appareil idéologique, les grands médias et en organisant un tapage systématique contre la CGT pour l’assimiler aux « autonomes casseurs » et pour dissimuler l’ampleur de la mobilisation. Troisièmement, en utilisant la répression et en empêchant le cortège de terminer la manifestation sur la pelouse des Invalides. Les CRS ont attaqué les cortèges de travailleurs. Les dockers de la CGT ont d’ailleurs riposté. Ils ont eu raison. Face à cette provocation, leur violence avait un caractère de classe, ouvrier, elle était juste. Le service d’ordre de la CGT, accusé dans les médias, a subi la répression policière de plein fouet car il protège les manifestants. L’attaque des cortèges est systématique. Ce n’est pas là une « bavure » mais bien une stratégie organisée par le gouvernement pour casser les manifestations et empêcher un mouvement encore plus massif. Le gouvernement a un intérêt à affaiblir le mouvement, il a un intérêt à la répression policière ! Quels autres moyens a-t-il en réserve pour faire passer sa loi ? II ne convainc plus personne des « bienfaits » de cette loi. Quatrièmement, en créant une « union nationale » des partis au service du capital contre les travailleurs : PS, LR, FN. Tous y vont de leurs discours pour réclamer l’interdiction des manifestations. Ils ne reculent devant rien pour essayer, en vain, de discréditer le mouvement. Les propos sont abjects. Cazeneuve utilise des victimes d’attentats terroristes, Hollande l’euro de football et la sécurité face au terrorisme. Marisol Touraine s’indigne des vitres brisées sur l’hôpital Necker mais organise la casse des hôpitaux et de la santé : 22 000 postes seront supprimés d’ici 2017 dans les hôpitaux. Hollande et Valls menacent d’interdire les manifestations et font pression sur la CGT. Encore une fois, ce gouvernement montre son véritable visage. Il est l’ennemi des travailleurs, au service des grands monopoles français qui ont un intérêt à voir la loi El Khomri passer pour faire face à la concurrence internationale, et maintenir leur taux de profit. De notre côté, nous ne devons pas céder, la mobilisation doit se poursuivre les 23 et 28 juin. Amplifions la solidarité, les grèves, le blocage économique, les manifestations, toutes les formes d’actions qui permettent de maintenir et d’augmenter le rapport de force. ![]() CE GOUVERNEMENT EST AUX ABOIS, TRAVAILLONS A LE FAIRE PLIER RETRAIT DE LA LOI EL KHOMRI INDEMNISATION PAR L’ÉTAT DES MANIFESTANTS BLESSES ! HORS DU POUVOIR LES ENNEMIS DES TRAVAILLEURS ! |
Xuan |
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Effectivement les socialos sont aux abois, ils sentent que le bateau prend l’eau et chacun se précipite vers les chaloupes. Alors qu’Hollande voulait imposer sa candidature, Cambadélis relance la primaire et Macron n’attend même pas le signal du départ pour enfiler sa bouée de sauvetage. On ne peut pas appeler ça une équipe soudée. Nul doute que la bourgeoisie fait des pieds et des mains pour que le gouvernement ne cède rien, quitte à perdre la face jusqu'aux élections. La casse (méthodique et préméditée au vu de la vidéo) des glaces de Necker, et l'utilisation qui en a été faite, montrent que la bourgeoisie ira plus loin si elle doit le faire. Le peuple est massivement opposé à la loi travail. Ne pas se laisser intimider et s'attendre à toute éventualité. |
Xuan |
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La réaction de Michel Etiévent : Les honteuses réactions du gouvernement socialiste épaulées par un consensus jamais vu, en un concert abject qui va de la droite au patronat en passant par l’ensemble des medias relèvent de l’ignominie et de la manipulation médiatique, arme classique de tous les régimes autoritaires. Elles sont révélatrices d’un état aux abois, en fin de règne, minoritaire dans le pays, « gattazifié », rejeté par la classe ouvrière et toutes les forces à qui avait été promis le changement en 2012 et à qui ils ont volé les voix. Symptomatique d’une dérive fascisante d’un état en décomposition face à un peuple qui refuse de baisser la tête, de se soumettre et d’être humilié par un retour vers l’ancien régime où le vide du code du travail faisait le décor de Germinal. Mardi, il aura fallu attendre très tard dans l’après midi sous le rouleau compresseur de France info (public) de France inter (public) pour avoir des nouvelles de la manifestation monstre ( 1 300 000) à Paris : « 80 000 insistaient ils à l’envie, pour une manifestation de la CGT qui dégénère et casse : », nouvelle repoussée en deux ou troisième position informative après les faits divers. Repris par toutes les chaines on a pu entendre les propos honteux de Cazeneuve dénonçant la Cgt, liant insidieusement le sang de la tuerie horrible et barbare du couple policiers à celui de l’affiche de la CGT, puis vint Gattaz dénonçant les voyous ouvriers, Le Foll menaçant le droit de manifester, Valls accolant la manifestation de la CGT à la casse d’un hôpital, utilisant ainsi la détresse d’enfants malades et de leurs parents pour rejeter la faute sur le seul syndicat qui ne cesse de dénoncer la mort hospitalière et défend clairement les hôpitaux publics et leurs personnels .Parce que la vraie casse sociale est là dans les mesures gouvernementales du nouveau plan santé Tourraine qui va briser la vie de 22000 agents hospitaliers, menacer la santé de milliers de français en réduisant de 3 milliards le budget hospitalier ajouté aux 22 milliards de coupes claires dans la protection sociale d’un pacte de responsabilité qui transfère la même somme aux patrons. Ne nous trompons pas, ne baissons pas les bras, ces réactions violentes sont d’abord la volonté pathétique d’un gouvernement en déroute face à un peuple qui se lève, fatigué de subir… Michel etiévent Edité le 20-06-2016 à 22:43:02 par Xuan |
Xuan |
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« l’ennemi recule, nous avançons !» Pour ceux et celles qui auraient du mal à suivre la débandade de la clique socialo, le préfet avait donné hier son feu vert à la manifestation. Ce matin il a décidé qu'on lui avait demandé de l'interdire mais qu'en définitive on l'autorisait à changer d'avis...et les voilà en train de manger leur chapeau Ceci nous donne un tout petit aperçu du pouvoir des masses. Celui de la bourgeoisie ne tient qu’à un fil, et le peuple s’il le voulait pourrait faire valser ce groupuscule d’une pichenette. |
Xuan |
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Rencontre avec le Premier ministre et la ministre du Travail mercredi 29 juin 2016 INTERVENTION LIMINAIRE DE LA DELEGATION CGT Philippe Martinez, Catherine Perret, Fabrice Angeï, Mohammed Oussedik ________________________________________ Monsieur le Premier ministre, Madame la ministre du Travail, Vous connaissez notre position sur le contenu de la loi qui mobilise, aujourd’hui, contre elle une majorité de l’opinion publique, une majorité des organisations syndicales représentatives de notre pays et qui ne parvient pas à réunir une majorité de députés à l’Assemblée nationale. Vous connaissez aussi nos propositions en faveur d’un Code du travail du XXIe siècle, à même de protéger les salariés contre les effets de la course au moins-disant social sur fond de précarisation du travail et de ceux qui l’exercent. Je vais donc concentrer mon propos sur ce que, peut-être, vous ignorez encore : avant même son éventuelle adoption, la loi dite travail que porte votre gouvernement viole de façon magistrale les conventions fondamentales de l’OIT. En effet, en 2012, le comité de la liberté syndicale de l’OIT a jugé une affaire très similaire concernant un projet de réforme du gouvernement grec de l’époque organisant la décentralisation de la négociation collective au niveau des entreprises. Souvenez-vous, la Grèce était alors dans le viseur de la Troïka qui avait imposé au pays un bouleversement des règles de négociation collective ressemblant à s’y méprendre à l’article 2 de votre projet de loi. Les conclusions du comité ne laissent aucun doute possible quant à l’infraction que constitue ce type de réforme par rapport aux conventions de l’OIT. Je me permets de vous en citer un court extrait qui résonne comme un avertissement : « Le comité souligne que la mise en place de procédures favorisant systématiquement la négociation décentralisée de dispositions dérogatoires dans un sens moins favorable que les dispositions de niveau supérieur peut conduire à déstabiliser globalement les mécanismes de négociation collective ainsi que les organisations d’employeurs et de travailleurs et constitue en ce sens un affaiblissement de la liberté syndicale et de la négociation collective à l’encontre des principes des conventions 87 et 98 » . Pour la CGT, la signification de cette jurisprudence est claire. Elle transforme en avorton l’article 2 du projet de loi dit travail. |
Xuan |
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Loi "El Kohmri" : comment sauver le soldat PS... et tirer dans le dos du mouvement social. Mardi 5 juillet 2016, par Pascal Brula sur vivre le pcf L’Humanité du dimanche 3 juillet nous apprend que « Des cadres dirigeants lancent un appel pour renouer avec le dialogue social en France ». Mais de quel dialogue parle-t-on ? Je ne savais pas qu’il y avait du "dialogue social" sous le système capitaliste. Ah oui ! C’est peut-être ce fameux dialogue qui fait que les syndicats doivent régulièrement rencontrer le patronat et le gouvernement et ressortir en ayant toujours dit oui : le dialogue du "béni-oui-oui". Mais où est le temps où l’Huma était l’organe central du PCF, c’est-à-dire des communistes, prenant parti, contestant, argumentant ? Y a-t-il encore des communistes qui dirigent l’Huma ? Comment peut-on avoir un titre aussi neutre vis-à-vis de ce texte, véritable coup de poignard dans le dos du mouvement social ? Penchons-nous sur cet appel… Il est revendiqué par des membres de l’UGICT dont sa secrétaire générale. Qui trouve-t-on dans cet attelage hétéroclite ? Oh surprise, il y a des membres éminents du PCF, à savoir le responsable de la section économique, Frédéric Boccara, le "fils de", et puis Denis Durand, lui aussi membre de cette section ainsi que Denis Gibelin, membre du CN. Il y a aussi une majorité de cadres supérieurs, que la surexploitation capitaliste actuelle ne doit pas beaucoup toucher, mais qui ont le cœur sur la main (je n’en mettrais pas la mienne à couper)... Cet appel sent à plein nez le résultat de tractations avec le PS comme gage de quelques strapontins futurs (?). Que nous dit cet appel ? « Sur le plan économique, depuis quelques semaines, les investissements repartent dans notre pays tout comme la consommation des ménages. Tout cela reste fragile et conjoncturel, mais cette légère embellie économique est le produit de la mise en commun des intelligences et des savoir-faire ». Eh les p’tits gars, vous êtes sûrs de ce que vous avancez ? On dirait du Hollande dans le texte. Apparemment oui, puisque vous êtes des têtes tellement bien pensantes ! Et puis le texte continue, comme si le mouvement social contre la Loi "El Kohmri" était étranger aux signataires de ce texte, figés dans une sorte de neutralité d’observateurs, dont la plupart sont membres de l’UGICT, syndicat à part entière de la CGT : « Le gouvernement croit détenir toute la vérité. Pourtant, une bonne partie des Français ne partage pas ses positions et l’exprime, certains par des actions, des grèves, d’autres à travers des sondages d’opinion ». Ou encore : « Chacune des parties a fourbi ses arguments. Les points de désaccords sont identifiés ». On a envie de leur demander "Et vous, vous en pensez quoi ?". En fait ils pensent ça : « La loi Travail, en rompant avec les régulations sectorielles au niveau de la branche risque de généraliser ces logiques [1] ». Ah oui, maintenant c’est clair... D’ailleurs, les travailleurs et le gouvernement sont renvoyés dos-à-dos, puisque ce sont les ennemis de la démocratie qui vont profiter du conflit : « Pendant ce temps, les ennemis de la démocratie comptent les points en silence, usent de démagogie pour engranger les mécontentements. Ils s’apprêtent à sortir du bois le moment venu. Quel en sera alors le prix à payer pour notre économie, pour nos entreprises ? ». Ben oui quoi, faut vite "dialoguer", sinon c’est notre "économie" qui va en pâtir… ou leurs profits ? C’est pourquoi, d’après eux, il faut retrouver le calme, la tranquillité, et la "cohésion sociale", j’ai envie de rajouter, travailleurs et patrons, main dans la main : « Face à ces dangers et aux diverses provocations violentes qui se développent en marge des manifestations, il est indispensable de retrouver dès que possible une cohésion sociale et économique dans notre pays ». Dites, vous n’avez pas d’avis sur qui est à l’origine de ces provocations violentes ? Et puis surtout, l’appel nous dit que tout cela doit se conclure par le fameux "dialogue social", ce merveilleux "dialogue social" par qui tout doit arriver, notamment les nouveaux droits pour les salariés (non, non, je ne déconne pas !) : « Pour cela, la seule solution dans une démocratie demeure le dialogue. Un dialogue apaisé, sans provocations et qui conduise à des avancées sociales. Il est temps que des négociations s’engagent afin de parvenir à un accord qui apporte de nouveaux droits pour les salariés ». Non, non, pas la peine de se pincer, c’est bien réel, nous ne rêvons pas. D’ailleurs, le texte et les signataires sont à l’adresse suivante sur le site de l’Huma : http://www.humanite.fr/loi-travail-des-cadres-dirigeants-lancent-un-appel-pour-renouer-avec-le-dialogue-social-en-france Et oui, vous avez bien lu : cette vision de bisounours est portée par "d’éminents" membres du PCF et de l’UGICT. La lutte des classes ? Connait pas ! L’exploitation de l’homme par l’homme ? Non plus ! Et vive le "dialogue social" ! Pascal Brula [1] Ces logiques, à savoir "la vision court-termiste qui prédomine dans la gouvernance des grands acteurs économiques" et "l’impact dévastateur du dumping social et économique qui fragilise la pérennité de l’investissement dans les entreprises" |
Xuan |
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Sur le site oùvalacgt Loi Travail, Air France : les choses sont claires Le même jour (Mardi 8 août), au cœur de l’été, double événement symbolique : > La ministre El Khomri valide le licenciement d’un délégué d’Air France dans l’affaire de la chemise déchirée (voir le communiqué ci-dessous) ![]() > La ministre El Khomri promulgue la loi Travail qui sera publiée le lendemain au Journal Officiel. Ces deux événements ne sont pas liés au premier chef, puisque les licenciements à Air France sont antérieurs à la loi Travail (voir notre dossier ICI). Mais il s’agit en fait exactement de la même chose : d’un côté les vagues d’ajustement structurels de l’impérialisme français dans la guerre économique mondialisée, de plans de restructurations (aujourd’hui SFR après Air France). De l’autre la précarité et la flexibilité accentuées par des lois successives, la loi Travail après toutes les autres. On relira avec intérêt un article précédent de ce blog, publié en 2013 sur toutes les lois précédentes, et encore l’article n’a pas été mis à jour, il manque l’ANI, la loi Rebsamen, les lois Macrons, le pacte de compétitivité et bien d’autres etc. !!! (« Emploi : un accord dans la droite (!) ligne des précédents »). http://serveur2.archive-host.com/membres/up/1451077023/2016bis/ElK_Gattaz.jpg Le hasard des dates rend les choses plus claires : face aux difficultés de la compétition capitaliste, les gouvernements successifs (Hollande après Sarko et avant le futur de 2017 quel qu'il soit) construisent le cadre nécessaire, au plan économique et répressif, pour permettre ces restructurations. Mais bien sûr le MEDEF fait la loi au gouvernement… c’est le rôle même de l’Etat capitaliste quoi qu’en pensent les naïfs qui imaginent le contraire. Car justement, armée, police et justice sont là pour mettre au pas tous les empêcheurs d’exploiter en rond, par la force brute s’il le faut. En ce sens, le combat contre la répression qui va reprendre à la rentrée a exactement le même sens que le combat contre la loi Travail. C’est la défense du camp des travailleurs contre le capital, contre l’aggravation permanente de ses conditions de vie et de travail. Fin septembre nous nous retrouverons avec les camarades d’Air France contre les licenciements et les condamnations. Le 15 nous reprendrons la rue pour signifier que le combat n’est pas fini. Dans les deux cas, c’est le même combat : Non à la loi travail et son monde ! Non aux licenciements ! Relaxe de TOUS les inculpés depuis le 9 mars ! Relaxe des Air France et des Goodyear ! |