Sujet :

arracher la classe ouvrière au révisionnisme

Xuan
   Posté le 08-11-2010 à 01:01:33   

Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne

Nous avons déjà abordé sous le titre P"C"F : révisionniste ou social-démocrate ? les caractéristiques du parti révisionniste aujourd’hui.

Le débat portait sur ce qui le relie au courant général du réformisme et ce qui en fait l’originalité, et d’autre part sur la nécessité de combattre en priorité le révisionnisme dans la classe ouvrière ou bien d’autres courants idéologiques.

Le débat n’est pas clos, et ce n’est pas une question de « spécialistes » ni une autre façon de couper les poils de cul en quatre.
Au contraire c’est une question d’actualité aux conséquences pratiques immédiates pour la classe ouvrière.

C’est aussi une question centrale qui détermine la création d’un nouveau parti communiste.



La descente aux enfers

1. Comme toutes les formes de l’idéologie bourgeoise, nous devons mépriser le révisionnisme sur le plan stratégique mais y prêter une grande attention sur le plan tactique.

Depuis le départ des ministres révisionnistes du gouvernement Fabius en 1984, la descente aux enfers du P"C"F ne s’est pas démentie.
Le Monde du 10.09.10 déclarait à propos de la dernière fête de l’Huma :

« A l'occasion, l'IFOP a réalisé un sondage sur l'image du PCF auprès de 1 010 personnes pour La Lettre de l'opinion. Un constat s'impose : il est éprouvant, psychologiquement, d'être communiste en 2010. Pour 58 % des personnes interrogées, c'est "un parti condamné à disparaître" .
Pire encore, ils ne sont que 11 % à voir dans le PCF "un parti qui présente des solutions originales" contre 24 % en 1993.
Et si la moitié des personnes interrogées cette année-là le considéraient comme "un parti utile pour défendre les salariés" , elles ne sont plus que 31 % en 2010.
Enfin, les Français sont moins nombreux (23 %) à penser, aujourd'hui, que le PCF "s'est transformé" qu'ils ne l'étaient en 1993 (31 %). »




Invité à cette occasion par le parti révisionniste E. Woerth a failli se prendre un yaourt NPA sur la tronche [voir la vidéo sur la même page] :
« j’ai appris que l’intolérance existait encore en France, pas du côté du parti communiste. Je pense que l’Humanité m’avait invité avec évidemment l’envie de faire un débat, donc la question n’est pas là, mais du côté de l’extrême gauche qui était là et qui a tout fait pour que le débat n’ait pas lieu. Au fond on a réussi à parler, à s’expliquer et puis s’ils m’invitent l’année prochaine je reviendrai avec plaisir »


Voilà un compliment qui en dit long sur le numéro d’équilibriste auquel se livrent les révisionnistes.


[à suivre]


Edité le 08-11-2010 à 01:02:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 10-11-2010 à 18:40:55   

Quels sont les objectifs du P « C » F ?


Le déclin électoral du parti révisionniste est inséparable de ses reniements successifs. Loin de lui apporter le soutien espéré dans les catégories intermédiaires, c’est l’appui de la classe ouvrière qui lui a inexorablement fait défaut.

Le rejet de la dictature du prolétariat dans le programme du P « C» F .

Invité d'Apostrophes en mai 1990, Georges Marchais estime que le PCF « a été stalinien » et ne l'est plus « depuis 15 ans » (soit depuis 1975)
C’est en effet au 22e congrès de 1976 que la notion de dictature du prolétariat a été officiellement abandonnée. Et on remarque au passage que cet abandon s’est opéré sous la direction de G. Marchais.
Le rapport au 22e congrès dit en particulier « la dictature évoque automatiquement les régimes fascistes de Hitler, Mussolini, Salazar et Franco, c'est à dire la négation même de la démocratie. »

Revenons sur cette crapuleuse assimilation.
Depuis la Commune de Paris, puis à l’avènement du socialisme en Russie, les bourgeoisies du monde entier ont toujours agité la dictature du prolétariat comme un épouvantail et lui ont opposé la « démocratie » qui serait l’apanage du système capitaliste.
Or la « démocratie » , la bourgeoisie ne l’utilise que lorsque son pouvoir n’est pas menacé.

L’actualité récente vient de démontrer que l’Etat bourgeois peut imposer une réforme des retraites au profit d’une minorité d’exploiteurs, contre la volonté de l’immense majorité du peuple et de millions de manifestants.
Il n’est lui est donc pas nécessaire de plonger le pays dans une dictature fasciste pour exercer la dictature « démocratique » d’une minorité d’exploiteurs, par tous les moyens de coercition légaux qui sont aux mains de la classe au pouvoir.

La dictature du prolétariat n’est rien d’autre que l’application des moyens de coercition législatif, judiciaire, policier et militaire aux mains du pouvoir prolétarien et du peuple, à l’encontre de la classe des capitalistes.
Il va de soi qu’un tel pouvoir ne peut s’exercer dans le cadre de l’actuel appareil d’Etat, et quelle que soit la Constitution dont il serait affublé.
Ni plus ni moins brutale que l’actuelle dictature du capital, elle se différencie de celle-ci en établissant le pouvoir de la majorité sur la minorité au lieu du pouvoir actuel de la minorité sur la majorité.



Les conséquences pratiques de l’abandon de la dictature du prolétariat.

Le rejet de la notion de dictature du prolétariat a pour conséquence pratique l’impossibilité pour la classe ouvrière et le peuple de voir appliquer la moindre décision qui ne serait pas librement consentie par le patronat, les banques les principaux actionnaires et les grands propriétaires fonciers.
Ainsi les lois Auroux en 1981 concernant les « nouveaux droits des travailleurs » n’ont pas bouleversé les rapports de classe dans les entreprises.
Tous ceux qui ont vécu alors la nationalisation de leur boite ont pu constater qu’à part la visite de Maurois, la classe ouvrière n’y a rien gagné de fondamental et que les capitalistes n’en ont pas fait un zona.

Par contre ces derniers ont pu mettre à l’abri leurs capitaux et imposer le blocage des salaires par l’intermédiaire du ministre des finances socialiste.
La présence des ministres socialistes et révisionnistes a même servi de prétexte pour faire taire toute action syndicale.
A propos de la fin de l’indexation des salaires sur les prix en 1982, l’économiste Alain Cotta rappelle que « les socialistes [ont] fait à l’entreprise privée le cadeau le plus considérable que celle-ci eût jamais reçu des pouvoirs publics » .
Le ministre des finances de l’époque, Jacques Delors, s’en était félicité : « Nous avons obtenu la suppression de l’indexation des salaires sans une grève. »

Faut-il rappeler que le premier chapitre du Programme Commun intitulé « 1.Le pouvoir d’achat » stipulait :
« Une progression régulière du pouvoir d’achat des salariés est indispensable pour leur permettre de satisfaire de mieux en mieux leurs besoins sans cesse croissants. Le développement de l’économie contribuera à cette progression.
Les principaux éléments qui déterminent l’augmentation du pouvoir d’achat sont l’élévation des salaires directs et des prestations sociales, la stabilité des prix et l’allègement de la charge fiscale pesant sur les petits et moyens contribuables

[…]
« L’institution de l’échelle mobile, fondée sur le même indice des prix, garantira le pouvoir d’achat des salaires, traitements, pensions, retraites et allocations familiales. »

L’abandon de la dictature du prolétariat assure les capitalistes qu’aucun moyen de rétorsion ne sera utilisé contre eux.
Dès lors les promesses ronflantes des révisionnistes apparaissent pour ce qu’elles sont : de grotesques tartarinades.

Ainsi parmi les 10 objectifs prioritaires des législatives 2002 :
1. Chômage, tolérance zéro : interdire les licenciements boursiers.
2. Le travail ne doit plus être une marchandise : institution d'un système de Sécurité d'emploi et de formation.
4. Exclure toutes les exclusions : augmenter les minima sociaux en favorisant pour leurs titulaires le retour volontaire à l'emploi et à la formation choisis.
8. Réinventer le civisme : rendre le pouvoir à ceux d'en bas par la démocratisation des institutions.
9. Un autre monde est possible : annuler la dette des pays pauvres, imposer la taxe Tobin sur les flux financiers et transformer les institutions internationales.


Ou bien les engagements du parti révisionniste en 2007 :

1.Augmenter fortement les salaires, les retraites, les minima sociaux
2.Des allocations et de nouveaux droits pour sortir les jeunes de la précarité
3.Sécuriser l’emploi ou la formation pour toutes et tous
4.Création d’un service public du logement
5.Santé : prise en charge à 100 %
6.Choisir le service public
7.Placer l’écologie au cœur du développement
8.L’école et la recherche, priorité nationale
9.Une ambition pour la culture, un vrai statut pour les intermittent-es
10.Adopter une loi-cadre contre les violences faites aux femmes
11.Reconnaître le droit de vote et d’éligibilité résident-es étrangers
12.Référendum pour une VIe République
13.Agriculture, souveraineté et sécurité alimentaire
14.Quatre initiatives fortes pour réorienter la construction européenne
15.Une Conférence internationale sous l’égide l’ONU pour la paix au Proche-Orient


A ce menu de gala, et pour couper court aux objections sur les obstacles bien prévisibles à cet ambitieux programme, M. G. Buffet ajoutait la touche du chef :
« Pas de démagogie : changer va demander une très grande détermination pour surmonter ces obstacles, qui sont considérables. »
Partant du principe que cette « grande détermination » ne serait accompagnée d’aucune contrainte envers les exploiteurs et que la propriété privée des moyens de production ne serait en aucun cas remise en question, on devine que les plus imposants défilés, accompagnés de puissantes sonos, de tambours, de pétards et de baudruches colorées n’ébranleront jamais le « mur de l’argent », comme les trompettes de Jéricho de la légende.

Mais derrière un programme de mesures inapplicables pour celles que les capitalistes ne peuvent et ne veulent pas accepter de bon gré, il réside aussi un projet économique qui mérite également toute notre attention.

[à suivre]


Edité le 10-11-2010 à 18:41:35 par Xuan


Xuan
   Posté le 12-11-2010 à 00:12:38   

La question de l’emploi


On lit sur le site du parti révisionniste ses propositions pour l’emploi, mises en ligne le 22 janvier 2007 sous la signature de M. G. Buffet.

Il y est affirmé « Il est possible, en utilisant autrement les nouvelles technologies, d’aller vers la disparition du chômage et de la précarité en conciliant sécurité et mobilité. »
Prétendre supprimer le chômage dans le cadre du système capitaliste est une gageure que ni Marx ni Engels n’avaient envisagée. Sans doute ignoraient-ils tout des « nouvelles technologies » :

« C'est la force motrice de l'anarchie sociale de la production qui transforme la perfectibilité infinie des machines de la grande industrie en une loi impérative pour chaque capitaliste industriel pris à part, en l'obligeant à perfectionner de plus en plus son machinisme sous peine de ruine.

Mais perfectionner les machines, cela signifie rendre du travail humain superflu . Si introduction et accroissement des machines signifient éviction de millions de travailleurs à la main par un petit nombre de travailleurs à la machine, amélioration du machinisme signifie éviction de travailleurs à la machine de plus en plus nombreux et, en dernière analyse, production d'un nombre de salariés disponibles qui dépasse le besoin d'emploi moyen du capital, d'une armée de réserve industrielle complète, selon la dénomination que j'ai employée dès 1845, armée disponible pour les périodes où l'industrie travaille à haute pression, jetée sur le pavé par le krach qui suit nécessairement, boulet que la classe ouvrière traîne aux pieds en tout temps dans sa lutte pour l'existence contre le capital, régulateur qui maintient le salaire au bas niveau correspondant au besoin capitaliste.

C'est ainsi que le machinisme devient, pour parler comme Marx, l'arme la plus puissante du capital contre la classe ouvrière, que le moyen de travail arrache sans cesse le moyen de subsistance des mains de l'ouvrier, que le propre produit de l'ouvrier se transforme en un instrument d'asservissement de l'ouvrier.

C'est ainsi que d'emblée, l'économie des moyens de travail devient, en même temps, la dilapidation la plus brutale de la force de travail, un vol sur les conditions normales de la fonction du travail; que le machinisme, le moyen le plus puissant de réduire le temps de travail, se convertit en le plus infaillible moyen de transformer l'entière durée de la vie de l'ouvrier et de sa famille en temps de travail disponible pour faire valoir le capital; c'est ainsi que le surmenage des uns détermine le chômage des autres et que la grande industrie, qui va à la chasse, par tout le globe, du consommateur nouveau, limite à domicile la consommation des masses à un minimum de famine et sape ainsi son propre marché intérieur . »

F. Engels « l’Anti-Dühring »


Mais le parti révisionniste n’en a cure, car pour lui le chômage n’est pas une loi du système capitaliste qui s’impose aux capitalistes eux-mêmes, mais un choix délibéré.
Dès lors il suffit de faire un choix différent. Pourquoi ne pas le demander aux capitalistes s’ils faisaient preuve d’un peu de bonne volonté ?

« Le chômage ravage la vie de millions de personnes. Les employeurs prennent prétexte des changements rapides dans la production pour exiger la casse du Code du travail.
C’est un choix antisocial. Il est possible, en utilisant autrement les nouvelles technologies, d’aller vers la disparition du chômage et de la précarité en conciliant sécurité et mobilité.
Je propose pour cela une sécurisation de l’entrée dans l’emploi et des parcours professionnels, à l’opposé de la précarisation. Il s’agit d’engager la construction d’un système de Sécurité d’emploi ou de formation. Achevé, il assurerait à chacun-e un bon emploi ou une bonne formation pour un meilleur emploi, avec une garantie de droits et de revenus relevés. »
Ajoute MGB

La « sécurisation du parcours professionnel » n’est pas vraiment une invention du parti révisionniste.
On la trouve même un peu à toutes les sauces :

Le commissaire européen à l'Emploi et aux Affaires sociales, Vladimir Spidla, déclarait : « La protection de l'individu dans sa capacité de travail doit passer avant la protection de son poste de travail ( ... ). Je conçois la flexicurité, comme une politique protégeant les personnes davantage que les emplois »

Dans les promesses de N. Sarkozy : "Je crois, au contraire, qu'il est possible d'offrir aux entreprises et aux salariés français un accord gagnant. Pour lutter contre le chômage, je suis convaincu qu'il nous faut inventer la protection sociale du salarié du XXIe siècle.
Alors que les parcours professionnels sont discontinus et marqués par des périodes de chômage plus ou moins longues, par des reconversions et l'acquisition de compétences nouvelles, il convient que les protections soient désormais attachées aux salariés et non aux emplois qu'ils occupent. La CGT et la CFDT le réclament depuis longtemps, à juste titre. Quels sont les termes, indissociables, de cette nouvelle approche ?

Libérer les embauches.

Premièrement, introduisons davantage de flexibilité dans l'emploi et dans l'organisation du travail, afin de libérer les embauches. La meilleure et la première des sécurités de l'emploi, c'est la certitude de pouvoir trouver facilement un nouveau travail dans un marché de l'emploi dynamique. Nous voyons avec le contrat nouvelles embauches que cette flexibilité répond à un véritable besoin des entreprises.

Deuxièmement, protégeons tous les salariés de manière à la fois plus juste et plus effective, à travers l'institution d'un contrat de travail unique à durée indéterminée qui permettrait de réunifier notre droit du travail. Le contrat unique à durée indéterminée serait assorti de garanties fortes dès le premier jour, et se renforcerait avec le temps, sous la forme notamment d'indemnités croissantes en fonction de l'ancienneté.

Troisièmement, comme la Sécurité sociale protège nos concitoyens face à la maladie et la vieillesse, renforçons les garanties offertes aux salariés face aux risques professionnels en instituant la Sécurité sociale professionnelle.

Cela commence par le droit à un reclassement personnalisé performant par le service public de l'emploi, issu de la fusion de l'ANPE et de l'Unedic. Ensuite, tout salarié doit avoir droit à une indemnisation généreuse du chômage, en contrepartie d'un contrôle assidu de la recherche d'emploi. Dans mon esprit, la durée de l'indemnisation du chômage ne devrait pas être fonction de la durée de cotisation mais tenir compte avant tout des difficultés objectives de chaque personne à retrouver un emploi. Enfin, quel que soit son parcours, un salarié français devrait garder l'accès à la formation professionnelle tout au long de la vie. C'est la clé de la promotion sociale.
Afin de doter le service public de l'emploi rénové des moyens d'un accompagnement de très haut niveau, je propose que les entreprises qui recourent beaucoup au licenciement soient taxées davantage que les autres. Il s'agit également d'inciter les entreprises à privilégier d'abord les solutions de reclassement interne.
Cette démarche de "flexisécurité" n'a rien d'original. Elle est appliquée depuis longtemps, par des gouvernements de droite comme de gauche, aux Pays-Bas, en Suède et au Danemark, avec profit puisque leurs taux de chômage avoisinent 5 % à 6 %.
L'ambition fondamentale de revenir au plein-emploi requiert une réforme ambitieuse, juste et équilibrée entre les exigences de sécurité et flexibilité. C'est le cap que je souhaite que le gouvernement, le patronat et les syndicats adoptent résolument, alors que s'ouvrent des discussions aujourd'hui."

[Nicolas Sarkozy : retrouvons le plein emploi grâce à la Sécurité Sociale Professionnelle -La Tribune - 12 décembre 2005 ]



Que penser alors « des parcours professionnels, à l’opposé de la précarisation. » promis par M . G. Buffet ?
Il s’agit essentiellement de combler les périodes de chômage par des périodes de formation à de nouveaux emplois.

Engels écrivait dans « la situation de la classe ouvrière en Angleterre » :
« Certains secteurs, notamment les secteurs industriels, exigent des travailleurs plus qualifiés : le salaire moyen y sera donc plus élevé qu'ailleurs, d'autant que le coût de la vie est, lui aussi, plus élevé dans les villes. Cette supériorité du salaire moyen urbain et industriel contribue à son tour à grossir les rangs de la classe ouvrière en attirant des immigrants ruraux ou étrangers.
Toutefois, la concurrence entre ouvriers crée un surplus permanent, un « excédent de population », qui contribue à rabaisser le niveau général - ce que Marx appellera plus tard l'armée de réserve."



Cette observation d’Engels se vérifie à l’époque actuelle, où l’inégalité entre les pays impérialistes et les anciennes colonies est une des causes de l’immigration et de la concurrence au sein de la classe ouvrière, et même au-delà puisqu’elle s’applique aussi aux techniciens, ingénieurs, médecins, etc.
Les délocalisations sont une autre illustration de la concurrence au sein de la classe ouvrière au niveau mondial, où le chômage et la désindustrialisation pourraient s’accentuer jusqu’au rééquilibre des taux de profit.

Mais l’observation la plus courante qu’on peut faire sur la formation des salariés est la suivante :

Lors des transformations technologiques liées à l’automatisation et à la conduite informatisée des installations, les capitalistes ont exigé un niveau d’instruction très supérieur pour l’embauche des ouvriers.
Tandis qu’un ouvrier bachelier en 1970 était considéré comme un martien, il lui fallait un bac technique voire un BTS en 2000.
Mais suite à la dégradation des grilles de classification dans les années 90 et au blocage des salaires, l’ouvrier doté d’un bac ou d’un BTS n’a pas été payé plus cher que son aîné 20 ans plus tôt.
Aujourd’hui il s’avère que les opérations réalisées par ces ouvriers diplômés ne sont pas plus compliquées qu’autrefois.
Au contraire, l’aide à la conduite sur écran et la multiplication des modes opératoires aboutit à simplifier son apprentissage, rendant caduc tout le savoir pratique emmagasiné par les anciens.
Le surplus de formation n’aboutit donc qu’à garantir au capitaliste une polyvalence sur tous les postes de travail. Tandis que dans le passé les ouvriers pouvaient monnayer chaque changement de poste.

Il en résulte que si la formation scolaire ou extrascolaire peut sembler à chaque ouvrier pris isolément une porte de sortie vers une qualification ou une garantie d’emploi, en réalité le système capitaliste fait de cette formation un moyen de pression supplémentaire sur l’ensemble des salaires et des qualifications et lui assure une polyvalence quasi gratuite.

Concernant la formation des ouvriers dans le système capitaliste, Marx notait ceci :
« …faire apprendre à chaque ouvrier le plus de branches de travail possibles de façon que s'il est évincé d'une branche par l'emploi d'une nouvelle machine ou par une modification dans la division du travail, il puisse se caser ailleurs le plus facilement possible.
Supposons que ce soit possible:
La conséquence en serait que, lorsqu'il y aurait excédent de bras dans une branche de travail, cet excédent se produirait aussitôt dans toutes les autres branches de la production, et que la diminution du salaire dans une branche entraînerait encore plus fortement qu'auparavant une diminution générale immédiate. »

[travail salarié et capital]


La formation des salariés ne constitue donc absolument pas un viatique pour « un meilleur emploi, avec une garantie de droits et de revenus relevés » comme le prétend M.G.B.
Surtout si c'est pour se farcir "word-excel-outlook-powerpoint", tarte à la crème des organisme de formation en cheville avec Adecco & consorts.

En période de crise, le capitalisme n’a cure des promesses de ce genre, qu’elles viennent de Sarkozy ou du parti révisionniste, sur la « sécurisation de l’emploi et de la formation » .

On fera donc l’économie des « 10 mesures immédiates » prévues par le P « C » F, et concernant le « moratoire sur les licenciements » , la « résorption de l’emploi précaire » et la « revalorisation des indemnités de chômage » , etc. considérant que la propriété privée des moyens de production n’étant pas abolie et sans aucun moyen de coercition relevant de la dictature du prolétariat, de telles promesses tiennent de l’incantation et de la démagogie face au pouvoir sans partage de la classe capitaliste.

Ce miroir aux alouettes ne permet absolument pas à la classe ouvrière de sortir la tête hors de l’eau. Au contraire l’illusion d’une réussite individuelle aboutit à désorganiser l’ensemble du prolétariat.
C'est, avec la trahison révisionniste et la kollaboration des chefs syndicaux, une des causes de la désyndicalisation.

Seule la lutte classe contre classe face aux licenciements permet à la classe ouvrière de forger son unité et sa combativité, pour abattre finalement un système parvenu au bout du rouleau dans les pays impérialistes comme la France.

Mais l’armée de réserve des chômeurs n’est qu’un aspect de la question de l’emploi.
L’autre aspect, en période de crise, c’est la destruction des industries, marchandises et capital en excès.
Là aussi le programme du parti révisionniste est aux antipodes du programme communiste et des intérêts de la classe ouvrière et des masses populaires.

[à suivre]
Xuan
   Posté le 13-11-2010 à 00:56:12   

De la « prévention des délocalisations » au financement public des entreprises.




Dans les Propositions pour prévenir et stopper les délocalisations destructrices d’emplois .
Par : Commission économie-social-finances

Mis en ligne : 1er novembre 2005



Le parti révisionniste dénonce là encore le refus des patrons, l’irresponsabilité sociale des donneurs d’ordre industriels ou de la grande distribution, l’obsession de rentabilité financière des banques, la sélectivité du crédit, le refus des pouvoirs publics de suspendre les décisions de restructuration…
Et revoilà la mauvaise volonté des possédants, pour emmerder l’ouvrier.

Or il ne s’agit pas d’une volonté délibérée mais de la loi du système capitaliste, parvenu au stade impérialiste, qui est la recherche du taux de profit maximum, et qui s’impose aux capitalistes et à leur Etat.
Il va de soi que « l’obsession de rentabilité financière des banques » ne disparaîtrait pas si le Front de Gauche parvenait au pouvoir : la rentabilité financière n’étant pas une « obsession » mais la finalité même des banques.

Il est un fait avéré que les délocalisations répondent à un calcul simplement comptable, intégrant les salaires, mais aussi le transport, la concurrence économique et les lois en vigueur dans le pays de destination, l’accueil des entreprises étrangères, les matières premières, les taux de change et les débouchés.

En particulier le développement inégal du capitalisme et la concurrence entre salariés dans le cadre de la mondialisation, sont des causes importantes des délocalisations, non seulement entre les pays impérialistes et ceux émergents, mais aussi entre pays riches et pauvres en Europe, et également entre les régions d’un même pays.

De ce point de vue, la fin ou l’inversion du processus de délocalisation ne dépend pas de la bonne volonté des capitalistes, mais de facteurs matériels comme la hausse des salaires dans les pays de destination, des changements de priorités dans ces pays, des variations des taux de changes, des coûts de transport, etc.

La classe ouvrière a raison de s’opposer fermement aux licenciements, et de mener la lutte de classe dans le cadre de la délocalisation contre tout licenciement.
Mais prétendre empêcher une délocalisation par d’autre moyen que par la force ne signifie rien d’autre qu’égaliser d’une autre façon les avantages comparatifs entre l’industrie locale et sa délocalisation, de sorte que le capitaliste trouve un avantage matériel à rester.


Le parti révisionniste prétend opposer des mesures immédiates contre les délocalisations :
« …nous appelons dans chaque cas, les salariés, les populations, leurs élus à :
> Exiger des préfets des moratoires suspensifs pour examiner, avec des cellules de crise, incluant les salariés, leurs syndicats et les élus, la situation et voir si des possibilités alternatives existent pour répondre à la pression concurrentielle par la baisse d’autres coûts que les coûts salariaux et avec de nouveaux financements.

> Exiger de faire rembourser par l’employeur toutes les aides publiques dont il a pu bénéficier y compris pour passer aux 35 heures ou en matière de taxe professionnelle, s’il refuse de négocier.

> De réclamer la création de Fonds régionaux pour l’emploi et la formation afin d’encourager les entreprises concernées à sécuriser les emplois et les formations en se modernisant, au lieu de délocaliser. Ces Fonds prendraient en charge une partie des intérêts versés aux banques par les entreprises pour leur crédit à l’investissement. La prise en charge (bonification) serait d’autant plus importante que l’entreprise concernée s’engagerait à maintenir ou créer des emplois et à former ses personnels. Chaque Fonds régional pour l’emploi et la formation pourrait être immédiatement amorcé par le redéploiement, à cet effet, d’une partie des crédits d’action et de développement économique du budget du Conseil régional. »


La première mesure consiste à fournir des conseils de gestion gratuits aux entreprises, en mobilisant préfets, salariés, syndicats et élus.
C’est l’aventure vécue déjà par nombre de camarades, comme ceux de Setila où le « communiste » Bochaton secoua pour des prunes le cocotier du Conseil Général, et décrite
ici

La seconde , à supposer qu’elle soit appliquée, n’empêche pas l’entreprise de délocaliser. Au contraire, elle la dissuadera – dans le cadre du capitalisme maintenu – de s’installer dans une région où de telles mesures sont appliquées.

La troisième consiste à financer avec l’argent public le remboursement des intérêts des emprunts d’investissement souscrits par les entreprises auprès des banques.

Il faudrait dire, pour être exact, auprès des marchés, voire des investisseurs étrangers :
Selon « l’Etat de la France 2007-2008 » , la structure de financement des entreprises s’est transformée, utilisant des profits record pour augmenter l’autofinancement d’une part, et d’autre part en se détournant de l’endettement bancaire vers les financements externes (rep. 36 et 72%).
A la fin des années 90 la part des actions détenues par les investisseurs institutionnels dépassait 50%, dont 46,4 % étrangers, lesquels réalisaient plus de 70 % des transactions à la Bourse en 2005.

Moralité, pas de quoi agiter son petit drapeau tricolore ni crier cocorico.


Dans le même temps, le parti révisionniste prétend « inverser les priorités » :

« …la pression sur les coûts salariaux dans les productions à moindre valeur ajoutée ne nous amènera jamais au niveau des salaires chinois, turcs, ou même bulgares. Et donc cela n’enraye pas les délocalisations. Il faut, au contraire, sécuriser et promouvoir les emplois avec une formation tout au long de la vie de chacun-e, les salaires, la croissance de la valeur ajoutée produite en développant la recherche, les investissements matériels associés. »

Et comme on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, il s’agit-là de proposer aux capitalistes une main d’œuvre polyvalente et hyper qualifiée au prix du marché mondial, voire au prix de l’ouvrier moyen sur la place internationale !


Les conséquences de la trahison révisionniste ne sont pas indifférentes à la classe ouvrière, ni à l’ensemble des salariés, dès lors qu’il est question de monnaie, c’est-à-dire de l’exploitation de la force de travail.
Sous couvert de « lutte contre les délocalisations » , avec des promesses mirobolantes, autocollants syndicaux, délégations à la Préfecture, drapeaux rouges ou tricolores et la mobilisation de tout l’arsenal administratif régional, il n’y a rien d’autre que l’exploitation accrue de la classe ouvrière et des salariés.

Pour la simple et unique raison que, livré à lui-même et sans autre contrainte que celles de l’Etat qui protège sa classe, le capitaliste recherche simplement le taux maximum de profit.
Le changement de personnel politique n’aurait donc aucune incidence, et le programme du parti révisionniste nous en convainc par avance.


Que dit encore le projet révisionniste ?

« Pour cela, il est nécessaire de promouvoir de nouvelles entreprises publiques, au lieu de privatiser. Elles sécuriseraient l’emploi, la formation, la recherche avec de nouveaux critères d’efficacité sociale. Les salariés y disposeraient de pouvoirs très développés d’intervention dans leurs stratégies. Elles feraient appel à des financements émancipés des marchés financiers et multiplieraient des coopérations internes et internationales très intimes de co-développement. »

Et voilà dans ce monde de brutes la société bisounours émancipée des marchés financiers, en clair financée par les contribuables et lâchée en pâture au milieu des requins.


E pour finir :

« Dans ce but, nous proposons :

> Que soit décrété dans les secteurs les plus exposés aux délocalisations et restructurations en Europe un [i] « état de crise manifeste » suspendant l’effondrement des prix et les guerres concurrentielles pour organiser les coopérations de partage des productions et des recherches, maîtriser les marchés, mobiliser les financements avec une réorientation de la BCE ;

>Que soient mises en place des taxations communes dissuasives , en fonction des différentiels sociaux, sur les importations de production délocalisées dans les pays à faible coût salarial. Elles alimenteraient un Fonds européen de développement chargé de contribuer à l’essor d’une politique de co-développement avec ces pays ;

>Que soient décidées de nouvelles aides publiques européennes qui conditionneraient des crédits favorisant l’essor des productions nationales, des emplois et des formations dans les pays ainsi aidés. Ceux-ci achèteraient les équipements nécessaires aux pays européens dans le cadre de protocoles très nouveaux de coopération impliquant une profonde réorientation de la BCE et une tout autre utilisation de l’euro. »


Premièrement on voit mal la BCE financer des régions non concurrentielles par la seule vertu de l’ « état de crise manifeste » .

Ensuite, les "taxations communes dissuasives, en fonction des différentiels sociaux, sur les importations de production délocalisées dans les pays à faible coût salarial" , ne sont rien d’autre qu’une politique protectionniste de puissance impérialiste, taxant les exportations des pays pauvres et émergents pour protéger son propre marché.
Politique déjà mise en œuvre par les USA par exemple, et pour le coup complètement opposée aux "coopérations internes et internationales très intimes de co-développement. »

Enfin, les aides publiques européennes pour favoriser les industriels nationaux ne sont que la reconduction des fonds publics à destination des mêmes industriels, mais à l’échelle d’un pays.

Et le tour est joué...

On n'aura pas manqué de noter à l'occasion comment les bonnes intentions sur le co-développement et le soutien au Tiers Monde, dont se prévalent les colonnes de l'Huma, ne résistent pas un instant à la loi d'airain du profit.
Seulement il faut choisir : si on renverse pas le système capitaliste, inévitablement on finit par en appliquer les règles et s'en prendre aux masses populaires.

Le programme du parti révisionniste n'est en rien un programme "de gauche".
C'est bel et bien un programme capitaliste destiné à prolonger l'existence du système et aggraver l'exploitation des masses.


[à suivre]


Edité le 12-09-2011 à 15:38:45 par Xuan


Xuan
   Posté le 14-11-2010 à 15:47:18   

Des Fonds Régionaux pour qui et pour quoi ?



La clé de voute du programme du P « C » F c’est le financement de ses projets économiques. En s’appuyant sur les régions « de gauche », il serait donc possible de grignoter le pouvoir capitaliste en établissant les bases roses d’un « nouveau crédit ».

Je cite une grande partie du projet sur les :

« Fonds Régionaux pour l’Emploi et la Formation (FREF)
Des aides considérables ont été mises à la disposition des banques depuis décembre 2008 (360 milliards d’euros de fonds mobilisés), mais sans aucun changement des critères du crédit. Dans le même temps des milliers de PME sont en difficulté du fait de la récession économique et/ou du comportement prédateur des banques et des grands donneurs d’ordre: il devrait y avoir plus de 70 000 faillites cette année.

Les grands groupes empruntent, eux, sur le marché financier et font du cash.
Mais ils refusent de développer l’activité en France, continuant de délocaliser: Pour déborder ces blocages aux sommets des banques, des groupes et de l’État, au niveau régional on peut se doter d’un nouvel outil institutionnel, pour engager, à l’appui des luttes pour l’emploi et l’activité, la bataille de réorientation du crédit. Pour cela nous proposons la mise en place de Fonds Régionaux pour l’Emploi et la Formation (FREF)

Pourquoi faut-il réorienter le crédit ? : L’argent du crédit sert, avant tout, à faire plus d’argent et il va là où il rapporte le plus, le plus vite et le plus surement de l’argent : sa sélectivité, favorable à la rentabilité financière, joue contre l’emploi.
Un seul exemple en 2007, juste avant la crise financière, Pernod-Ricard a pu disposer d’une ligne de crédits de 13 milliards d’euros à 3% de taux d’intérêt pour financer un raid boursier (OPA) sur le suédois « Absolute ». Au même moment, une PME qui voulait faire un investissement nécessitant créations d’emplois et mises en formation devait payer 6 à 8% et placer sous hypothèque la résidence de l’employeur ! Cette sélectivité a conduit à l’explosion de la crise financière et elle redouble aujourd’hui.

Quelle réorientation du crédit ? Nous proposons un « nouveau crédit » pour l’investissement réel (matériel et de recherche) des entreprises. Son taux d’intérêt pourrait être très abaissé, jusqu’à devenir nul, il serait d’autant plus abaissé que le crédit servirait à financer des investissements programmant plus d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés.

Pour enclencher ce nouveau crédit, le PCF propose la création d’un Fonds national pour l’emploi et la formation (FNEF) qui recueillerait les quelque 30 milliards d’euros accordés annuellement en exonération aux entreprises.

Cette dotation publique permettrait au FNEF, sous le contrôle des salariés et des élus, de prendre en charge (bonification), de façon sélective, une partie des intérêts versés aux banques par les entreprises pour leurs crédits à l’investissement: plus cet investissement programmerait d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés et plus le taux d’intérêt du crédit serait abaissé, jusqu’à devenir nul, voire négatif.

Ce FNEF serait partie prenante d’ un pôle financier public , chargé de développer largement ce nouveau crédit, autour de la Caisse des dépôts (CDC), de la banque postale, d’Oséo... avec les banques mutualistes et coopératives (dans le respect de leurs statuts) et avec des banques nationalisées. […]»




En ce qui concerne le projet de récupérer les exonérations de charges patronales, qu’il s’agisse directement de ce salaire différé ou bien de son équivalent en impôts et en taxes payés par le peuple, je renvoie à l’article « touchez pas au grisbi les révisos ! »


Le parti révisionniste rêve que certaines banques ou organismes financiers seraient détachés de la loi capitaliste de recherche du profit maximum, y compris des banques nationalisées sorties du chapeau. Mais pas d’affolement, on a déjà connu et le capitalisme s’en porte aussi bien.

Cependant non seulement aucun organisme financier n’échappe à la règle du taux de profit maximum, mais les organismes auxquels il est fait allusion se sont tous engouffrés dans la « banalisation » de la course au profit maximum.

Dans l’Etat de la France 2007-2008, et sous le titre « La dynamique française de « marchéisation» du financement » on peut lire :

« des établissements aussi spécifiques et proches de l'État que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et La Poste en sont venus à envisager une certaine banalisation de leur statut. Ainsi est née la Banque postale, début 2006.
Un signe important de cette mutation a été, en 2001, l'introduction en Bourse du Crédit agricole, naguère un des plus beaux fleurons du « jardin à la française ». Cette introduction, à la suite de laquelle le Crédit Agricole SA a fusionné avec le Crédit Lyonnais, rappelle par ailleurs que l'accélération de la concurrence voulue par les pouvoirs publics, et entretenue par l'Union européenne, incite à la concentration. Comme les entreprises, les banques recherchent désormais la taille critique, notamment à travers des stratégies de fusion-acquisition. Nombre d'experts estiment qu'il ne devrait plus exister, à terme, que trois grands groupes financiers en France.
Ce double mouvement de banalisation et de concentration des réseaux a été illustré, début 2007, par le rapprochement de deux poids lourds historiques du mutualisme - les Caisses d'épargne et les Banques populaires. Ils ont créé une filiale d'investissement commune, cotée en Bourse, Natixis, préfigurant sans doute une fusion totale des deux réseaux à terme.
Quant au financement direct, par nature un financement de marché, il a considérablement progressé à compter de 1985 : la part des financements de marché dans l'ensemble des financements obtenus par les agents économiques résidents est passée de 45 % fin 1994 à 60 % fin 2005. »


L’Expansion.com du 27/3/2008 ajoute :

« Le Crédit Mutuel a passé près de 300 millions d'euros de provisions sur ses portefeuilles de titres liés au "subprime": 180 millions via une filiale américaine et 117 millions sur le portefeuille d'Arkéa (Crédit Mutuel de Bretagne, Massif central, Sud-Ouest et Compagnie financière du Crédit Mutuel) »

Et dans Alternatives économiques de juin 2009, sous le titre : titre « Banques coopératives: qu'allaient-elles faire dans cette galère? » , est décrite l’implication particulière de la Caisse d'épargne et de la Banque populaire (créée par Léon Blum) dans la crise des subprimes.
L’article rappelle que pour les « Caisses d'épargne, "établissements privés d'intérêt public" longtemps voués à la seule gestion de l'épargne populaire, la mutation commence en 1983. L'Ecureuil est autorisé par le gouvernement de Pierre Mauroy à développer une activité de crédit aux particuliers, activité qui sera étendue ensuite aux entreprises en 1987. De quoi en faire progressivement une banque comme les autres, une évolution que parachève son changement de statut en 1999.
Et en conclusion : « la gouvernance coopérative n'a pas apporté une résistance plus forte que son homologue capitaliste face aux tentations offertes par la dérégulation de la finance.. »

On lit enfin dans l’Expansion du 15/05/2008 « Subprime : Crédit Agricole et Natixis au régime sec »
Le 25 septembre 2007, L’Agefi rapportait que Le Crédit mutuel Arkéa s’attendait à des pertes potentielles de « plusieurs dizaines de millions d’euros » sur des produits structurés contenant des parts de titrisation, notamment de crédits immobiliers à risque, investissements réalisés par Brit Alliance, une filiale créée en 2006 avec Morgan Stanley et dont la banque mutualiste détenait 75 %.

En ce qui concerne OSEO, filiale de la Caisse des Dépôts à 43 %, le P « C »F joue les mouches du coche puisque le gouvernement Sarkozy l’a rallongée de 3 milliards supplémentaires pour les prêts aux PME innovantes à partir de 2009.
On notera au passage que ce groupement doit fusionner l’ensemble de ses filiales (garantie, innovation, financement) au sein de la branche bancaire Oséo Financement transformée en société anonyme, ce qui lui ferait perdre à terme sa spécificité d'aide directe à l'innovation, et à des entreprises "moins rentables".
Le « moins rentable » étant à court terme puisque l’objectif reste quand même de rentrer dans ses placements à long terme. Et dans les faits OSEO n’apporte son soutien qu’aux entreprises sans difficultés et non aux entreprises en mal de trésorerie.

La Caisse des dépôts et consignations (CDC), parfois simplement appelée Caisse des dépôts, est une institution financière publique de la France créée en 1816. Placée sous le contrôle direct du Parlement, elle exerce des activités d'intérêt général pour le compte de l'État et des collectivités territoriales, mais elle a aussi des activités concurrentielles.
« La Caisse des dépôts et consignations et ses filiales constituent un groupe public au service de l’intérêt général et du développement économique du pays. Ce groupe remplit des missions d’intérêt général en appui des politiques publiques conduites par l’État et les collectivités territoriales et peut exercer des activités concurrentielles. La Caisse des dépôts et consignations est un investisseur de long terme et contribue, dans le respect de ses intérêts patrimoniaux, au développement des entreprises. Elle est placée, de la manière la plus spéciale, sous la surveillance et la garantie de l’autorité législative. » (code monétaire et financier Art. L518-2)

Augustin de Romanet son directeur général souhaite « mobiliser davantage l’épargne réglementée des ménages - Livret A et LDD - pour abonder les besoins de financement des entreprises. Lors de son audition devant la Commission Développement durable et Aménagement du territoire, [il] a fait valoir devant les députés que la recentralisation d’une partie des fonds déposés sur le Livret A et le LDD à la Caisse des dépôts permettrait de prêter encore davantage. Aujourd’hui, la CDC ne perçoit que 62% des sommes versées, soit un plafond de 160 milliards d’euros, les banques conservant le reste. Augustin de Romanet a également évoqué sur Radio BFM, la possibilité d’utiliser le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) dont il est président du directoire : 34,5 milliards d’euros actuellement placés en actions et obligations, et bloqués jusqu’en 2020, pourraient entre temps alimenter l’économie réelle. Une bonne idée que le Cerf soutient d’autant plus que ce fonds est alimenté par les entreprises, le bon sens voudrait qu’elles soient donc les premières à en bénéficier. Les TPE-PME sont les premiers moteurs de l’activité et de la création d’emplois » . http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/finance-marches/221130573/caisse-des-depots-un-nouvel-acteur-dans-le-financement


D’ores et déjà, et sans que soit appliqué le projet révisionniste, il s’agit donc d’ utiliser l’épargne populaire pour épauler l’investissement industriel des PME .

On aura peut-être noté au passage que les grands groupes qui empruntent, eux, sur le marché financier et qui font du cash ,
sont ici écartés du sujet.
Du coup, la question de la sous-traitance qui traverse toutes les relations entre les grands groupes et les PME ou TPE est écartée elle aussi.
Cependant, l'exploitation accrue des ouvriers et des salariés dans les PME et TPE n'est pas indépendante, elle, des rapports de domination entre les grands groupes et leur sous-traitants.

Mais revenons sur ce pôle financier qui, placé on ne sait trop comment « sous le contrôle des salariés et des élus » consisterait donc à faire prendre en charge une partie de l’investissement industriel par des organismes financiers « publics » - c’est-à-dire avec l’argent du peuple – en incitant ainsi les PME à embaucher et à augmenter les salaires…

« plus cet investissement programmerait d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés et plus le taux d’intérêt du crédit serait abaissé, jusqu’à devenir nul, voire négatif »

Mis à part le fait que ce système existe déjà, de deux choses l’une :

ou bien l’augmentation des effectifs et des salaires restent inférieures au cadeau fait à ces entreprises. Et dans ce cas ce sont les masses qui financent elles-mêmes leurs emplois et leurs augmentations de salaires.
Ou bien l’augmentation des effectifs et des salaires diminuent la productivité et les profits de telle sorte que les PME en question ne seront plus du tout incitées par ce montage financier et auront tout avantage à emprunter ailleurs.

Dans un cas comme dans l’autre les salariés et les masses populaires n’en tirent aucun bénéfice. Mais il en ressort que le financement des entreprises drainerait davantage l’argent du peuple.
Ensuite, cet argent servirait à rembourser pour une part variable l’intérêt des emprunts souscrits auprès des banques et du marché.
Enfin ces derniers récupèrent en dernier ressort la part du lion des profits réalisés dans les PME, comme c’est actuellement le cas.


Il reste que le projet révisionniste ne se distingue en rien de celui de tous les partis bourgeois, promettant un capitalisme « entrepreneurial », à cette différence près qu'il est présenté comme l'aboutissement des espoirs populaires et une garantie pour l'emploi, les bons salaires et la formation gratifiante à la clé...

[à suivre]


Edité le 14-11-2010 à 15:47:52 par Xuan


Xuan
   Posté le 18-11-2010 à 00:03:49   

Quel est le sens du mot d’ordre « Il faut arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne » ?


A la différence des autres partis de la bourgeoisie, le parti révisionniste s’adresse prioritairement aux masses populaires, se prévaut de son passé communiste et se fait l’écho des luttes ouvrières.
De sorte que même en ayant rejeté toute référence à la théorie marxiste-léniniste, il apparaît encore pour nombre d’ouvriers et pour les masses comme un parti qui défend leurs intérêts.

Cependant il n’a pas pour objectif la destruction de l’Etat bourgeois et son remplacement par un Etat socialiste, où les anciens exploiteurs devraient se soumettre à la dictature du prolétariat.
Il s’en prend aux excès du capitalisme et à sa financiarisation et préconise un capitalisme industriel ou entrepreneurial, qui serait libéré des objectifs financiers.
Il prétend y parvenir et combattre les délocalisations par des moyens incitatifs, alimentés par l’argent public.
Il affirme que le chômage pourrait être résorbé ou atténué en organisant la polyvalence du prolétariat, et présente ce projet comme une sécurisation du parcours professionnel des salariés.

Rien dans son programme économique ne correspond aux intérêts du peuple, mais pourrait tout aussi bien figurer au programme de n’importe quel autre parti bourgeois.
Et par ailleurs, dans le cadre de l’Etat bourgeois maintenu, où aucune contrainte ni violence ne saurait être appliquée aux capitalistes, les revendications populaires qu’il affiche sont irréalisables et ne servent qu’à ratisser des voix.

Les communistes marxistes-léninistes doivent ouvrir les yeux des ouvriers et des masses populaires encore abusés par ce parti.
C’est une des tâches essentielles et fondatrice d’un nouveau parti communiste, indépendant des formations bourgeoises.

Un parti révolutionnaire qui met en pratique la théorie marxiste-léniniste, dont la conception du monde est l’idéologie prolétarienne, qui regroupe réellement l’avant-garde de la classe ouvrière, et qui s’organise suivant la règle du centralisme-démocratique.

Le nouveau parti communiste naît dans la lutte contre la bourgeoisie, le réformisme et le révisionnisme moderne


[à suivre]


Edité le 18-11-2010 à 00:06:43 par Xuan


Xuan
   Posté le 18-11-2010 à 09:32:07   

Un se divise en deux


Depuis la scission du mouvement communiste international, [voir notamment les posts https://humaniterouge.alloforum.com/point-lettre-points-t2647-1.html
et https://humaniterouge.alloforum.com/extrait-lettre-points-t2639-1.html sur la lettre en 25 points ],
l’opposition à la ligne révisionniste et pour la défense du marxisme-léninisme est apparue de façon organisée dans le P « C »F puis à l’extérieur.

On lira l’histoire du premier mouvement marxiste-léniniste dans les documents mis en ligne par les Editions Prolétariennes :
http://editions-proletariennes.org/Dochml/dochml.htm#H-hispcmlf
http://editions-proletariennes.org/Histoire/quelqdates/quelqdates.htm

Jacques Jurquet observe que la création des premiers Cercles marxistes-léninistes avait été une nécessité « avant même les exclusions » , de même que la création du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France en 1967 et qui résultait « des actions antagoniques du PCF contre tout adhérent posant des questions sur les positions du PCC. Au bout de 4 ans les marxistes-léninistes commençaient à être connus. La lutte interne est devenue impossible -exclusions - menaces – violences » . Cependant « la situation de classe en France n'était pas mûre » .
En particulier la classe ouvrière accordait encore sa confiance au parti révisionniste et non au PCMLF, tandis qu’une masse d’éléments petit-bourgeois l’ont investi, l’entraînant derrière les basques du réactionnaire Mitterrand.
Dans un entretien avec D. Hamelin le 1er mars 2010, J. Jurquet signale : « le PCMLF que j'avais créé avec quelques autres militants et dont j'étais secrétaire général, a lui aussi disparu, torpillé par la volonté et la rancune de François Mitterrand en personne. »


Aujourd’hui la situation est différente.
L’aggravation de la crise du capitalisme, associée à l’échec plusieurs fois renouvelé de la stratégie électoraliste du P « C »F, enfonce un coin entre les militants de base et leur direction. Celle-ci a dû ressortir les calicots rouges et les dépoussiérer.
La tactique du Front de Gauche, destinée à peser davantage dans l’alliance avec les socialos a échoué également, car à l’intérieur du Front de Gauche Mélenchon s’est assis dans le fauteuil du champion et ne risque pas d’en être délogé avant longtemps.

Depuis plusieurs années une partie des adhérents du parti révisionniste s’oppose de différentes manières à sa ligne « refondatrice », qualifiée de « liquidatrice », c’est-à-dire à l’alliance électorale avec le PS.
Beaucoup préconisent un retour aux traditions révolutionnaires, aux principes du marxisme-léninisme et à la lutte de classe dans le cadre de ce parti, sous des formes et à des degrés divers.
En voici quelques exemples parmi d’autres :
http://vivelepcf.over-blog.fr/article-14376708-6.html
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-pcf-section-de-saint-quentin-aisne-apres-les-journees-ponctuelles-de-manifestation-les-greves-par-procuration-passer-a-une-forme-d-action-superieure-60091892.html
http://pcf-paris15.over-blog.com/
http://reveilcommuniste.over-blog.fr/article-24975910.html
D’autres communistes ont quitté le P « C »F pour reconstruire un nouveau parti communiste.


Parmi les opposants au révisionnisme la thèse « un se divise en deux » s’applique aussi


De même qu’à l’intérieur du jeune PCMLF, puis au sein des différents groupes marxistes-léninistes, la lutte entre le révisionnisme et le marxisme-léninisme, entre l’idéologie bourgeoise et l’idéologie prolétarienne existe dans les organisations issues du P « C »F ou dans les cellules qui s’opposent à sa ligne.

Certains critiquent l’électoralisme mais ils doutent que le programme de leur parti soit bourgeois et restent convaincus que le socialisme est son objectif. Bon gré ou mal gré, ils ont accepté certains reniements de leur parti et ils pensent qu’il peut encore se redresser.

D’autres confondent centralisme-démocratique et autorité, et croient que son abandon signifie davantage d’ouverture et de démocratie.

D’autres regrettent la ligne de G. Marchais, comme une illustration du parti communiste à reconstruire. Ils nient que le parti de Marchais ait appliqué la ligne révisionniste. Et pour cause puisqu’ils y participaient alors et la soutenaient.
En même temps ils défendent l’héritage de l’URSS de Brejnev. Pour eux les critiques envers Marchais et Brejnev reflètent l’esprit de « liquidation » qu’ils combattent.

Egalement, certains appliquent à notre époque l’analyse de l’attitude capitularde de la bourgeoisie face au nazisme (ou bien face à l’impérialisme US dans les années 50), et dénoncent l’Europe « supranationale ».

Sur l’appréciation des rapports entre les pays émergents et les pays impérialistes, ceux qui se réclament du marxisme-léninisme n’ont pas des vues identiques.

Et nous n’avons pas non plus les mêmes avis sur les relations qui devraient s’établir entre les partis communistes de différents pays.

Ainsi les opposants au révisionnisme sont-ils divisés. Et les exemples cités n’en sont qu’une partie.
Cependant la thèse « un se divise en deux » ne signifie pas que le communisme va donner naissance par scissiparité à une galaxie de groupuscules.
En réalité il s’agit toujours – sur chacune de ces questions - de la lutte entre le capitalisme et le socialisme. Et chaque parti, chaque individu se définit par ses actions dans un camp ou dans un autre.


C’est le capitalisme lui-même qui favorisera l’unité des marxistes-léninistes


L’aggravation de la crise du capitalisme aboutira nécessairement à accentuer la lutte de classe entre la bourgeoisie capitaliste et la classe ouvrière, entre l’Etat bourgeois et le peuple, entre ceux qui cherchent à prolonger l’existence du capitalisme (dont les dirigeants révisionnistes et réformistes) et ceux qui veulent abattre le capitalisme pour construire le socialisme.

Aussi l’unité des marxistes-léninistes se réalisera-t-elle par la critique et la discussion, mais aussi et surtout par les actions et les prises de position communes, dans le cadre de la lutte de classe et de la lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie, contre le réformisme et le révisionnisme.

Ne perdons pas de vue que si l’idéologie bourgeoise est dominante et les illusions nombreuses, les véritables ennemis de la classe ouvrière et du peuple sont un petit nombre.
marquetalia
   Posté le 28-12-2011 à 19:30:33   

la liquidation du parti est en marche pour le pcf au sein du front de gauche,idem pour le pcof.
zorba
   Posté le 29-12-2011 à 10:51:16   

Quel intérêt de se préoccuper du P"C"F et des ses dépouilles? La peur de ne plus avoir d'ennemis à combattre et le spectre du chômage?
Soyons lucides.
On ne peut que se réjouir de voir le parti communiste prendre place auprès de la sociale démocratie, cela laisse de l'espace pour les vrais communistes qui veulent faire la révolution, ceux, les purs, les durs qui se sont toujours trouvés face aux communistes qui bloquaient tout ou trahissaient. Maintenant ils peuvent aller face aux patrons, face à l'état et à ses flics.
En avant, la route est libre et large.
marquetalia
   Posté le 29-12-2011 à 13:51:29   

le problème est que le terrain est deja occupé par ces crapules d anarchotrotskyistes.le gauchisme est la maladie infantile du communisme,surtout pour ces "monde libertaire","alternative libertaire" et autres"npa" favorables a l islamisme radical,ou a l inverse,a des nazbols qui eux aussi essaient de noyauter le marxisme-comme en russie-
marquetalia
   Posté le 29-12-2011 à 13:54:58   

la révolution doit se faire dans les pays du tiers monde,pas dans cet occident où la classe ouvrière est embourgeoisie et américanisée!en colombie,où les farc-ep controlent 35 pourcents du territoire,et où il y a de plus l eln-castriste-le pkk au kurdistan et l inde avec les naxalites.
zorba
   Posté le 29-12-2011 à 14:09:59   

La politique c'est un combat, pour les communistes c'était la lutte de classes.

Tout peut survenir des combats politiques et rien n'est dit d'avance.

Quand les partis communistes étaient puissants et bien organisés pour soutenir le régime soviétique installé en Russie et en URSS, toutes les forces disponibles pour les combattre étaient vertueusement et généreusement accueillies par la bourgeoisie, ce qui a fait fleurir moult groupuscules aussi bien d'extrême droite que se présentant de l’extrême gauche.

Les gauchistes n'ont de sens que contre les communistes, jamais ils n'ont affronté la bourgeoisie, dont ils sont généralement issus, mais avec des perspectives de prolétarisation ce qui en fait des aigris.
Les plus avisés, ou repentis, retournent au service de la grande bourgeoisie impérialiste, comme les D. Cohn Bendit, S. July, B. Kouchner, éventuellement après un lifting social démocrate comme les ex lambertistes nombreux en poste au PS.

Le développement de l'extrême gauche est un excellent moyen de division et d'affaiblissement des forces populaires que les communistes avaient tenté de développer. Les communistes renonçant aux principes de lutte des classes, les mouvements gauchistes pouvaient être mis en veilleuse et bien au chaud profiter de quelques bonnes places au service de la bourgeoisie capitaliste. Comme par exemple quelques PDG de la FNAC ou des journalistes à Libération.
marquetalia
   Posté le 29-12-2011 à 14:46:03   

je peux par exemple vous dire en connaissance de cause qu en 2008 le parti communiste francais était solidaire des révolutionnaires du parti des travailleurs du kurdistan.
Xuan
   Posté le 22-01-2013 à 22:40:00   

Je reprends ce fil afin de l’illustrer car il n’y pas de meilleure preuve que par l’exemple.
Le mécontentement et l’écœurement des militants sincères du parti révisionnisme se manifestent de plus en plus ouvertement alors que celui-ci se fond dans le Front de Gauche comme les trotskystes se sont fondus dans le NPA.
Nous devons comprendre que la lutte contre le révisionnisme moderne est une lutte de longue durée et que beaucoup de ses militants sont honnêtes et aspirent réellement au socialisme et à la transformation révolutionnaire de la société, tandis qu’une autre partie se reconnaît dans une sorte de réformisme humaniste étranger à l’idéologie prolétarienne.
Il ne faut pas considérer le parti révisionniste ni ses militants comme un corps figé
Méconnaître et négliger ces différents aspects c’est abandonner les communistes authentiques au désespoir et entraver la constitution d’un véritable parti communiste.

La lutte contre le révisionnisme moderne prend aussi plusieurs formes. Au début des années soixante des communistes qui voulaient un débat sur la lettre en 25 points et les thèses du PCC ont été exclus. Les révisionnistes ont brisé le centralisme démocratique et pratiqué le social-fascisme avec ceux qui les critiquaient. Cette attitude a perduré plus de dix ans.
Lorsque l’empire social-impérialiste s’est effondré et que la restauration du capitalisme a été patente en Russie, les révisionnistes n’ont pas rétabli le centralisme-démocratique mais l’ont remplacé par une apparente liberté de parole où « toutes les opinions se valent ».
En fait ceci a ouvert la porte à un flot de conceptions réactionnaires puisque les idées dominantes dans la société sont celles de la classe dominante.
Mais la ligne révisionniste tracée, celle de l’alliance électoraliste pour réformer le capitalisme, n’a pas dévié malgré les échecs successifs.

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Courrier transmis par Comité de base [comibase@gmail.com]

Lettre ouverte à Pierre Laurent, 1er Secrétaire du Parti Communiste Français


Après des classes à l’URJF et au seuil de soixante années d’appartenance au PCF, c’est avec d’amers regrets et le cœur ulcéré que je quitte ce parti et retourne ma carte 2013.
Car d’abandon en abandon, trop c’est trop.
Vous avez, sans aucune consultation des communistes et en catimini, supprimé la faucille et le marteau de la carte du Parti. C’est un déni de démocratie.
Quelle honte, Cela montre de quel mépris vous avez envers les adhérents.
Une carte du PCF sans la faucille et le marteau ? La carte du PS, de l’UMP, du FN n’ont pas non plus de faucille et de marteau. Effectivement, je ne vois pas l’utilité d’une telle carte.
De plus, vous substituez à notre emblème révolutionnaire le logo du parti de gauche européenne, d’obédience social-démocrate.
Vous videz ainsi le Parti Communiste de sa substance révolutionnaire, tant humaine qu’idéologique. Pour quels privilèges, pour quels titres ?
L’histoire retiendra probablement de vous, que vous aurez été les fossoyeurs du Parti Communiste Français

Pierre Maury, Janvier 2013