| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18503 messages postés |
| Posté le 23-06-2025 à 07:48:04
| Une frappe américaine contre l’Iran change tout, ce que le crétinisme villageois de TOUTE la classe politique ignore… 23 juin 2025 https://histoireetsociete.com/2025/06/23/une-frappe-americaine-contre-liran-change-tout-ce-que-le-cretinisme-villageois-de-toute-la-classe-politique-ignore/ Derrière la démonstration de force de Trump se cache un démantèlement stratégique plus profond de la dissuasion, de la légalité et de la diplomatie. Il y un effet de sidération général face à l’incertitude dans laquelle cet acte insensé de la première puissance du monde, membre permanent du conseil de sécurité nous plonge. On peut considérer avec charité que l’imbécilité de TOUTES les déclarations des forces politiques françaises, gouvernement et opposition en vrac relève de cet effet de sidération, mais il est difficile de savoir à qui attribuer la palme du pseudo humanisme impuissant et du donneur de leçon qui geint et s’en prend plus aux victimes qu’aux Etats-Unis. Le crétinisme parlementaire anti-russe qui les a tous atteint a produit des effets délétères plus profonds que cela était imaginable. Dans le fond, ils disent tous, je répète bien TOUS ce qu’a dit tout haut le chancelier allemand : l’ennemi c’est Téhéran et tout en feignant de s’inquiéter de l’acte accompli par les USA, la fin de toute légalité, ils osent étaler leur marmelade habituelle en appui. Dans un tel contexte faire le procès du gouvernement iranien est d’une rare indécence et d’une impuissance manifeste et la preuve que le déclin français, son nombrilisme, son autisme n’a aucune limite tant l’esprit de clocher, le primat des élections villageoises l’emporte sur la conscience historique. (note et traduction de Danielle Bleitrach) par Naina Sharma 22 juin 2025 Conséquences du bombardement américain du site nucléaire d’Ispahan en Iran, le 21 juin 2025. Image : X Capture d’écran Le 21 juin, les États-Unis ont mené des frappes coordonnées sur trois sites nucléaires clés en Iran, à Fordow, Natanz et Ispahan, marquant une escalade dangereuse dans une région déjà instable. Le président américain Donald Trump a déclaré que l’opération était un succès, la décrivant comme un « coup décisif » aux ambitions nucléaires de l’Iran. Mais sous la démonstration de force se cache un démantèlement stratégique plus profond de la dissuasion, de la légalité et de la diplomatie. Les implications ne sont pas seulement régionales. Ce sont les fondements de l’ordre international qui sont attaqués. Depuis leur retrait du Plan d’action global commun (JCPOA) de 2015, les États-Unis n’ont cessé de démanteler l’architecture diplomatique destinée à empêcher l’Iran de construire une bombe nucléaire. Cet accord, négocié sous l’administration Obama, avait imposé des limites sur les niveaux d’enrichissement, la capacité des centrifugeuses et les stocks tout en soumettant le programme iranien au régime d’inspections internationales le plus intrusif de l’histoire. Lorsque Trump s’est retiré de l’accord en 2018, il restait une compréhension fragile que les frappes militaires seraient un dernier recours, déclenchées uniquement par la menace imminente d’une militarisation. Ce seuil a également été effacé. L’attaque américaine n’a pas répondu à un assaut iranien actif ni à aucune preuve vérifiée et crédible d’une évasion imminente. C’était une frappe préventive, une action prise non pas contre ce que l’Iran avait fait, mais contre ce qu’il pourrait faire un jour. Ce faisant, Washington a contribué à normaliser un précédent dangereux : l’utilisation de la force contre la latence nucléaire. Si elle n’est pas contestée, cette norme deviendra une nouvelle norme où de simples soupçons ou capacités potentielles suffisent à justifier une intervention armée. De telles actions constituent une parodie du droit international, car en vertu de la Charte des Nations Unies, l’action militaire n’est autorisée qu’en cas de légitime défense contre une attaque armée ou avec l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU. La guerre préventive, en particulier en l’absence de danger imminent, se situe bien en dehors de ces limites. Des juristes et d’anciens responsables ont souligné que l’absence d’autorisation du Congrès était un autre signal d’alarme. Alors que certains législateurs républicains clés ont été informés, la législature dans son ensemble a été contournée. Pour une démocratie qui proclame son engagement en faveur de l’équilibre des pouvoirs constitutionnels, la décision unilatérale de l’exécutif de frapper le territoire d’une autre nation souveraine au risque d’une guerre régionale devrait être alarmante. Ce que la frappe révèle le plus clairement, cependant, c’est l’érosion de la théorie de la dissuasion nucléaire elle-même. Kenneth Waltz, le théoricien réaliste décédé, a soutenu dans son essai de 2012 « Pourquoi l’Iran devrait obtenir la bombe » que les armes nucléaires stabilisent la politique internationale en imposant une extrême prudence à toutes les parties. La logique était simple : aucun État ne lancerait une guerre majeure si le prix pouvait être sa propre destruction. Mais cela ne fonctionne que si la menace est crédible. L’Iran, malgré des années d’enrichissement et d’installations renforcées, n’a toujours pas d’arme nucléaire. Et c’est précisément la raison pour laquelle il a pu être bombardé. S’il avait franchi le seuil de la capacité de dissuasion totale comme la Corée du Nord, il aurait probablement été épargné. Les conséquences de cette inversion sont profondes – le régime mondial de non-prolifération, déjà affaibli, est aujourd’hui confronté à un sombre paradoxe : les États qui renoncent à la bombe peuvent être attaqués, tandis que ceux qui l’acquièrent sont tolérés. Cela n’incite pas à la retenue, mais encourage la défiance. Cela dit à tous les États qui regardent que l’ambiguïté nucléaire est un handicap, et non un tampon, et les pousse plus près du bord. Pendant ce temps, le rôle d’Israël dans cette escalade n’a pas été examiné dans le discours américain. Pendant plus d’une semaine, des avions et des missiles israéliens ont pilonné des cibles iraniennes en toute impunité, y compris des frappes sur des aéroports et des sites militaires présumés au plus profond du pays. Non seulement les États-Unis n’ont pas réussi à contenir cette agression, mais ils s’alignent maintenant pleinement sur elle. La campagne israélienne, entreprise sous prétexte de légitime défense, a déjà fait des centaines de morts et élargi la portée du conflit. Pourtant, les condamnations internationales ont été rares, tandis que les États-Unis ont fourni une couverture à la fois rhétorique et opérationnelle. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a qualifié l’intervention américaine de « décision audacieuse pour toute l’humanité », confirmant que les frappes avaient été menées en pleine coordination avec Tel-Aviv. Mais cette coordination n’est pas un simple partenariat – elle reflète une permissivité troublante qui permet à Israël d’agir en toute impunité tout en intensifiant les conflits qui finissent par entraîner Washington. Ce schéma n’est pas nouveau. De l’attaque du réacteur d’Osirak en Irak en 1981 aux opérations récentes en Syrie et au Liban, Israël a régulièrement lancé des actions militaires unilatérales sous la bannière de la préemption. Mais l’épisode actuel est différent en termes d’ampleur et de conséquences. L’intégration de la puissance de feu américaine dans la campagne d’Israël donne maintenant à cette guerre une dimension mondiale, déstabilisant non seulement l’Iran mais une région plus large allant au moins du sud du Liban à l’ouest de l’Irak. Le risque d’une escalade plus large est désormais centré sur le détroit d’Ormuz, par lequel transite environ 20 % du pétrole échangé dans le monde. L’Iran a placé ses unités navales des Gardiens de la révolution en état d’alerte, et bien qu’aucune réponse directe n’ait encore eu lieu, le simple soupçon de perturbation dans le détroit a fait grimper les prix du pétrole, le brut Brent ayant augmenté de plus de 12 % depuis le début des premières frappes israéliennes. Les frappes ont peut-être retardé les progrès techniques de l’Iran de plusieurs mois, peut-être même d’un an, mais les dommages à long terme sont incalculables. L’Iran est désormais plus susceptible d’accélérer son programme nucléaire, moins enclin à négocier et plus enclin à riposter par des moyens asymétriques ou régionaux. Tous les calculs qui limitaient auparavant l’escalade – dissuasion mutuelle, normes mondiales, coût politique – sont maintenant chancelants. La véritable victime n’est pas l’infrastructure nucléaire de l’Iran, mais l’idée que la sécurité mondiale peut être gérée sans recourir à la force. Les États-Unis l’ont dit clairement : ceux qui hésitent sont des cibles, tandis que ceux qui franchissent la ligne nucléaire sont immunisés. Ce n’est pas une doctrine de paix. C’est un modèle de prolifération.
Edité le 23-06-2025 à 07:50:53 par Xuan
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| marquetalia | Grand classique (ou très bavard) | 9301 messages postés |
| Posté le 23-06-2025 à 13:49:36
| Le site armenews atteste qu Israël utilise l Azerbaïdjan comme base arrière pour frapper l Iran.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18503 messages postés |
| Posté le 24-06-2025 à 16:31:11
| On doit écarter l’hypothèse de la fermeture d’Ormuz : logique… mais prématuré selon les marchés financiers… 23 juin 2025 https://histoireetsociete.com/2025/06/23/on-doit-ecarter-lhypothese-de-la-fermeture-dormuz-logique-mais-premature-selon-les-marches-financiers/ L’Iran brandit la menace de fermer le détroit d’Ormuz après les frappes américaines sur ses sites nucléaires. Si l’impact militaire semble limité, la dimension symbolique et géoéconomique du conflit prend une ampleur inquiétante. Pour le moment, dit cet analyste conseiller en placements, les marchés financiers croient à un bluff, en fait pour un jeu de cons c’est un jeu de cons… Si c’est un spectacle, il limite à quelques initiés sa représentation, tandis que les pauvres gens fuient en tentant de ne pas être les figurants malgré eux… Il serait temps de ne plus être géré par ce cirque meurtrier qui accorde un pouvoir de vie et de mort à des Netanyahous et autres « caïds »… Pour plus de précisions voir les explications du Jerusalem Post, étant bien entendu que ces révélations font partie de l’enfumage habituel.. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete) Accueil Politique et vie quotidienneactu géopolitique Ec rédigé par Philippe Béchade 23 juin 2025 Le Parlement iranien s’est prononcé en faveur de la fermeture du détroit d’Ormuz, suite aux frappes américaines de samedi soir sur les trois principaux sites nucléaires du pays – frappes qui, aux dires de Donald Trump, auraient réduit à néant les capacités d’enrichissement de l’uranium par le régime des mollahs (« nous avons dévasté le programme nucléaire iranien », a déclaré le président américain). Une affirmation validée par plusieurs médias israéliens : « Le nucléaire iranien a cessé d’exister, c’est une menace de moins, mais l’Iran reste un Etat terroriste. » La dialectique évolue et démontre qu’Israël veut aller plus loin et provoquer un changement de régime à Téhéran. Et si le nucléaire – une menace évoquée sans relâche depuis plus de 30 ans (qui n’aurait pas la bombe, à moins de ne pas vouloir la produire au bout de trois décennies ?) – n’était qu’un prétexte pour poursuivre la montée en puissance d’Israël comme leader politique hégémonique dans la région, coupant l’herbe sous le pied de la Turquie, qui se voyait reprendre le contrôle d’anciennes régions de son empire (Kurdistan, vallée de l’Euphrate, zone côtière du nord de la Syrie) ? Le régime iranien est-il complètement acculé ? N’a-t-il plus rien à perdre ? Car fermer le détroit d’Ormuz, cela signifie se priver des recettes pétrolières et gazières. Si Israël et les Etats-Unis s’avisaient de détruire les terminaux pétroliers iraniens, le chef suprême Ali Khamenei, qui décide en dernier ressort, aurait alors toutes les raisons de valider la proposition de son Parlement. Est-ce que les frappes contre les installations nucléaires de Natanz, Ispahan, Fordo changent vraiment la donne pour Téhéran ? De nombreuses rumeurs évoquent une mise en scène américaine : le bombardement des trois sites serait survenu à une date convenue lors des négociations qui se déroulaient à Oman. Une date suffisamment lointaine (une semaine) pour que Téhéran ait eu le temps de faire évacuer le matériel crucial par camion (de longs convois ont quitté les souterrains de Fordo la semaine dernière). Les dégâts causés par les méga-bombes GBU-57 (cela fait dix jours que les médias occidentaux familiarisent le grand public avec ces armes « qui vont tout détruire, il ne restera rien » sont en réalité très incertains. Stu Ray, analyste principal chez McKenzie Intelligence Services, a expliqué à la BBC que les explosions n’étaient pas visibles à grande échelle, car les bombes GBU-57 sont conçues pour détruire en profondeur, et non à la surface. Il a également noté que trois missiles semblent avoir été utilisés sur deux points d’impact distincts, avec une importante dispersion de béton pulvérisé visible autour. Des tunnels d’accès bloqués apparaissent sur les photos, laissant penser que les Iraniens auraient trompé les Américains sur les véritables cibles. Selon la source : washingtonpost.com et BBC Beaucoup de bruit et de fureur… mais il semblerait qu’après une évacuation totale, pas un civil ni un militaire iranien n’ait été tué dans l’opération. Les méga-bombes ont surtout généré une onde de choc médiatique qui se résume par cette annonce de la Maison-Blanche, censée clore le débat : « On a tout pété, on a montré qu’on était les plus forts, passons à l’étape suivante : les négociations de paix. » Du coup, l’incapacité d’enrichir du combustible nucléaire à Natanz ne serait qu’un demi-mensonge de Trump. En effet, le site ne produit plus rien puisqu’il a été vidé par anticipation de son matériel sensible (idem pour Fordo). Comme il y a tout de même eu un bombardement, suivi de communiqués triomphalistes de Trump et de Netanyahu, et que la ville de Téhéran est touchée tous les jours par des frappes israéliennes (les victimes civiles sont, cette fois-ci, nombreuses), Khamenei a tout intérêt à jouer le jeu et à rendre publique son intention de frapper les bases américaines dans le Golfe (elles aussi évacuées depuis dix jours). Son opinion publique sera satisfaite, la vengeance accomplie… avec destruction de quelques bâtiments et systèmes radars, mais sans faire de victimes américaines. Des négociations s’engagent entre les Etats-Unis et l’Iran, et Israël est prié de ne pas remettre une pièce dans le juke-box de l’apocalypse. Cela, c’est la version optimiste : une désescalade peut s’engager, après 24 ou 48 heures encore tendues, histoire de montrer que les Etats-Unis ne plaisantent pas… et les mollahs non plus (riposte contre des bases US). Mais il y a aussi la version pessimiste : Netanyahu ne doit sa survie politique depuis plusieurs années qu’à son statut de « chef de guerre » qui préserve son pays du chaos. Avec l’Iran qui ne cesse de clamer depuis 47 ans « mort à Israël, mort à l’Amérique » (c’est le fonds de commerce des mollahs pour recréer le consensus national quand la révolte gronde en interne), il joue sur du velours en expliquant que la menace « existentielle » n’a pas disparu avec la (pseudo ?) destruction du programme nucléaire iranien. La meilleure preuve est qu’Israël se prend une pluie de missiles hypersoniques deux fois par jour depuis dix jours, contre lesquels le Dôme de fer ne peut rien. Il faut donc aller plus loin et mettre Téhéran à genoux économiquement : la Silicon Valley technologique israélienne est en partie détruite, ainsi que le port de Haïfa ; il faut donc riposter en infligeant des dommages comparables à l’industrie pétrolière et gazière iranienne. Si les installations offshore sont anéanties, il faudra des années à l’Iran pour s’en remettre : ce serait un game over pour Téhéran. Le nucléaire a surtout une portée symbolique d’affirmation de puissance et de souveraineté – mais sans le pétrole, le régime s’effondre. Et là, Khamenei n’aurait plus rien à perdre. Il ferait « fermer » le détroit d’Ormuz, situé entre Oman et l’Iran et qui relie le golfe Persique au golfe d’Oman, puis à la mer d’Arabie. C’est par ce détroit d’une trentaine de kilomètres de largeur (comparable à la Manche entre Douvres et Calais : les côtes de l’Iran et d’Oman sont visibles de chaque côté depuis un promontoire peu élevé que transite chaque jour 20 % de la consommation mondiale de pétrole. Celui chargé depuis l’Iran est à 90 % destiné à la Chine, son principal – et quasi unique – client. Mais depuis mi-2022, les quantités de gaz liquéfié transitant par Ormuz en provenance du Qatar et des Emirats ont fortement augmenté : les méthaniers sont les navires les plus vulnérables à une attaque ou à un missile perdu. La puissance explosive d’un méthanier est plusieurs fois supérieure à celle des milliers de tonnes de nitrate d’ammonium qui avaient dévasté Beyrouth le 4 août 2020 ou le port de Tianjin le 12 août 2015. Ce serait l’équivalent d’une mini-bombe nucléaire, et d’autres navires circulant dans un rayon de plusieurs kilomètres seraient gravement endommagés, incendiés ou coulés, avec un potentiel effet de réaction en chaîne si d’autres méthaniers naviguent à proximité. On peut imaginer que les règles de circulation maritime imposent de laisser une distance importante entre deux méthaniers, mais dans un détroit aussi étroit, le « rail » de navigation est bien plus réduit que les 30 km géographiques. Les navires se « frôlent » à quelques kilomètres près. Si l’Iran fait feu sur les navires américains qui sont en train de se déployer dans le Golfe, un missile, une torpille ou un drone « perdu » pourrait causer des dégâts colossaux. Téhéran pourrait aussi choisir de ne pas ouvrir les hostilités, mais de miner ses eaux territoriales dans le détroit, ce qui serait redoutablement efficace. Laisser des navires marchands traverser une potentielle « zone de guerre » – ou un champ de mines marines – est un risque qu’aucun armateur n’osera prendre, comme on l’a vu l’an dernier avec l’accès au canal de Suez déserté par les pétroliers, méthaniers, porte-conteneurs et la plupart des cargos transportant des matières premières (minéraliers). Mais là, faire le tour de l’Afrique ne résoudrait rien, puisque plus aucun navire ne fréquenterait le golfe Persique. Autrement dit, si Téhéran se retrouve privé de ses ressources pétro-gazières, Khamenei n’en restera pas au stade des menaces, une stratégie habituelle des mollahs. Le risque de minage, face à la présence des forces navales US et britanniques au large des côtes iraniennes, va conduire à l’évacuation en urgence de toutes les flottes marchandes du golfe Persique – même si aucun coup de canon n’est tiré – le temps que le conflit trouve une issue. Cela peut prendre quelques jours et provoquer une flambée temporaire des prix de l’énergie. Mais cela peut aussi durer plus longtemps s’il faut procéder à un déminage (prévoir plusieurs semaines), ou si d’autres puissances régionales s’impliquent dans le conflit (Pakistan, Yémen). Dans ce cas, le prix du baril pourrait s’établir plus durablement au-dessus des 100 $ et le prix du GNL – dont l’Europe est grosse consommatrice – exploserait. Alors bien sûr, ni le Qatar, ni les Emirats arabes unis, ni l’Arabie saoudite n’exportent 100 % de leur gaz et de leur pétrole via Ormuz. Cela fait des décennies – et notamment depuis la guerre Iran-Irak des années 1980 – que les pays du Golfe ont mis en place des oléoducs et gazoducs qui traversent l’Arabie en direction de la mer Rouge ou du sultanat d’Oman (ensuite transit maritime par le golfe d’Oman puis l’océan Indien, en direction de la Chine et des pays d’Asie). Selon les estimations, 6,5 à 7,5 millions de barils/jour de production pourraient être réacheminés par pipeline. Mais cela représente toujours une baisse d’environ 65 % des exportations, soit environ 13 % de l’offre mondiale. Certaines estimations indiquent que les prix du pétrole pourraient grimper jusqu’à 200 dollars le baril en cas de fermeture prolongée. Ce serait une situation extraordinairement favorable pour la Russie et pour les producteurs américains. Privée du pétrole iranien, Pékin se tournerait vers Moscou (des accords ont été signés pour des livraisons à des tarifs plafonnés). Il en serait de même pour le gaz. Pour l’Europe, le Japon, la Corée du Sud, ce serait un pur désastre. Cela serait également compliqué pour l’Inde, si les Occidentaux appliquaient les sanctions contre la « flotte fantôme » (de pétroliers) qui fait la navette avec la Sibérie ou le Pakistan. Autrement dit, l’escalade peut s’arrêter demain si les Etats-Unis se vantent de pouvoir forcer l’Iran à renoncer à ses ambitions nucléaires… Mais le conflit peut prendre une autre dimension si Netanyahu estime qu’Israël ne sera jamais en sécurité avec des mollahs déterminés à maintenir son pays sous la menace permanente d’une pluie de missiles hypersoniques. Et tant que la guerre dure, il reste au pouvoir. Au moment où j’écris ces lignes, le repli insignifiant des marchés (-0,5 %), et une hausse « technique » et limitée du pétrole (vers 78 $ à Londres) semblent prouver que le coup de bluff à grand spectacle de Trump en Iran pourrait fonctionner et qu’Israël a intérêt à la cessation des hostilités… Mais Netanyahu pourrait démentir cette vision des choses, car en l’occurrence, la vision qui prime systématiquement depuis sa prise de pouvoir en 2009, c’est la sienne. Israël cherche une action rapide contre l’Iran, avec une administration américaine divisée Jerusalem Post Lors d’un appel téléphonique tendu, le vice-président américain JD Vance a suggéré qu’Israël allait entraîner les États-Unis dans la guerre, car les Israéliens auraient déclaré qu’ils n’attendraient pas un accord pour agir. (De gauche à droite) : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump sur fond d’explosions à Gaza en octobre 2023 (illustration). (De gauche à droite) : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump sur fond d’explosions à Gaza en octobre 2023 (illustration).(crédit photo : Getty Images/Olivier Douliery-Pool, FADEL SENNA/AFP)ParREUTERS21 JUIN 2025 23:28Actualisé: 22 JUIN 2025 02:37 Les responsables israéliens ont déclaré à l’administration Trump qu’ils ne voulaient pas attendre deux semaines pour que l’Iran parvienne à un accord pour démanteler des parties clés de son programme nucléaire et qu’Israël pourrait agir seul avant la date limite, ont déclaré deux sources, au milieu d’un débat en cours sur l’équipe de Trump sur la question de savoir si les États-Unis devraient s’impliquer. Les deux sources proches du dossier ont déclaré qu’Israël avait fait part de ses préoccupations aux responsables de l’administration Trump jeudi dans ce qu’elles ont décrit comme un appel téléphonique tendu. Les responsables israéliens ont déclaré qu’ils ne voulaient pas attendre les deux semaines que le président américain Donald Trump a présentées jeudi comme date limite pour décider si les États-Unis s’impliqueront dans la guerre israélo-iranienne, ont déclaré les sources, qui ont parlé sous couvert d’anonymat. Parmi les participants israéliens à l’appel figuraient le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Israel Katz et le chef militaire Eyal Zamir, selon une source de sécurité. Les Israéliens pensent qu’ils ont une fenêtre d’opportunité limitée pour agir contre le site profondément enfoui de Fordow, le joyau de la couronne du programme nucléaire iranien, ont déclaré les sources. Les États-Unis sont le seul pays à disposer de bombes anti-bunker suffisamment puissantes pour atteindre l’installation, qui est creusée dans le flanc d’une montagne. Reuters a rapporté samedi que les États-Unis déplaçaient des bombardiers B-2 sur l’île de Guam, dans le Pacifique, renforçant ainsi la possibilité que les États-Unis puissent participer directement à une attaque. Le B-2 peut être équipé pour transporter le GBU-57 Massive Ordnance Penetrator américain de 30 000 livres, conçu pour détruire des cibles profondément souterraines, comme celle de Fordow. De la fumée s’élève à la suite d’une attaque israélienne contre le bâtiment de l’IRIB, le radiodiffuseur d’État du pays, à Téhéran, en Iran, le 16 juin 2025. (crédit : MAJID ASGARIPOUR/WANA (WEST ASIA NEWS AGENCY) VIA REUTERS) De la fumée s’élève à la suite d’une attaque israélienne contre le bâtiment de l’IRIB, le radiodiffuseur d’État du pays, à Téhéran, en Iran, le 16 juin 2025. (crédit : MAJID ASGARIPOUR/WANA (WEST ASIA NEWS AGENCY) VIA REUTERS) Une personne à Washington proche du dossier a déclaré qu’Israël avait fait savoir à l’administration américaine qu’il pensait que la fenêtre de deux semaines de Trump était trop longue et qu’une action plus urgente était nécessaire. La personne n’a pas dit si les Israéliens avaient fait valoir ce point lors de l’appel de haut niveau. Au cours de l’appel, qui a été rapporté pour la première fois par Amichai Stein du Jerusalem Post vendredi, le vice-président JD Vance a riposté, affirmant que les États-Unis ne devraient pas être directement impliqués et suggérant que les Israéliens allaient entraîner le pays dans la guerre, ont déclaré les sources. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a également participé à l’appel, a déclaré une source de sécurité. Reuters n’a pas été en mesure de déterminer qui d’autre a participé à l’appel. La perspective d’une frappe américaine contre l’Iran a mis en évidence les divisions au sein de la coalition de partisans qui a porté Trump au pouvoir, certains membres éminents de sa base l’exhortant à ne pas impliquer le pays dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Vance a souvent critiqué l’implication passée des États-Unis dans des conflits, notamment en Irak et en Afghanistan, mais il a récemment défendu Trump contre les critiques républicains qui exhortent l’administration à rester en dehors du conflit iranien. D’autres républicains, dont le sénateur Lindsey Graham, allié de Trump, ont déclaré qu’ils espéraient que Trump aiderait Israël à achever la destruction du programme nucléaire iranien. Trump, qui a fait campagne en promettant de maintenir les États-Unis à l’écart de ce qu’il a qualifié de « guerres étrangères stupides », a lui-même semblé parfois indécis quant à l’opportunité de se joindre à l’attaque israélienne contre l’Iran ou de se concentrer sur les efforts diplomatiques visant à mettre fin au programme nucléaire de Téhéran. Mais ces derniers jours, son discours est devenu de plus en plus agressif à l’égard de l’Iran. L’Iran insiste sur le fait que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques. La Maison Blanche a refusé de commenter cette information. Le bureau du Premier ministre israélien n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires. La mission iranienne auprès des Nations unies n’a pas non plus réagi dans l’immédiat. Une frappe israélienne sur Fordow de plus en plus probable Publiquement, Netanyahu n’a pas exclu qu’Israël attaque Fordow seul, bien que les responsables n’aient fourni aucun détail sur la manière dont cela serait réalisé. Quatre sources ont déclaré qu’il était désormais de plus en plus probable que le pays lance une opération militaire solo. La supériorité aérienne d’Israël sur une grande partie de l’Iran rend une opération plus faisable, bien que toujours risquée, ont déclaré deux des sources. Les Israéliens estiment qu’ils ont le vent en poupe et que le temps leur est compté compte tenu du coût de la guerre, a ajouté une source. « Je ne pense pas qu’ils attendront beaucoup plus longtemps », a déclaré la source. On ne sait pas encore si une telle opération impliquerait des bombardements, des forces terrestres ou les deux. Deux des sources ont déclaré qu’au lieu de tenter de détruire l’ensemble du site, Israël pourrait plutôt lui infliger des dommages importants. Cela pourrait signifier se concentrer sur la destruction de ce qui se trouve à l’intérieur du site plutôt que sur le site lui-même, a déclaré l’une des sources, sans donner plus de détails. Certains analystes ont émis l’hypothèse qu’Israël pourrait utiliser des forces spéciales pour pénétrer dans Fordow et le faire exploser de l’intérieur. Selon une source proche du dossier, un autre scénario envisagé consisterait à larguer une série de munitions en succession rapide afin de tenter de percer le site fortifié, à l’instar de l’opération menée par l’armée israélienne l’année dernière pour tuer le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah. Une telle frappe pourrait être suivie d’une incursion des forces spéciales, a déclaré la source. Il n’est pas certain qu’Israël dispose de munitions suffisamment puissantes pour pénétrer dans cette installation fortifiée. Il est largement admis que pour avoir de grandes chances de succès, une intervention américaine serait nécessaire.
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| Posté le 24-06-2025 à 16:33:03
| Trump a trahi Israël — l’Iran a acquis un avantage secret, par Irina Alksnis 24 juin 2025 https://histoireetsociete.com/2025/06/24/trump-a-trahi-israel-liran-a-acquis-un-avantage-secret-par-irina-alksnis/ Un article excellent qui pose bien ce que nous tentons de faire comprendre à ceux qui selon des modalités diverses sont en retard d’une époque : à savoir quel ordre international le monde multipolaire cherche-t-il à imposer? Et qui s’installera de fait entre les tentatives au cœur de l’hégémon de constituer des espaces tendant vers la neutralité sans mécontenter le suzerain atrabilaire et ses guerriers par procuration, la pression des peuples contre la guerre et l’asphyxie du surarmement et la volonté stratégique de ceux qui de fait ont pris le leadership de cet ordre et donc de l’endiguement de l’hégémon ivre de puissance et folie paranoïaque. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop, pour histoire et societe) https://ria.ru/20250624/preimuschestvo-2024978962.html Le marché boursier a été le premier à « poser le diagnostic » de la réponse de Téhéran à la frappe américaine contre des sites nucléaires : alors que les missiles iraniens volaient encore en direction de la base militaire d’Al-Udeid au Qatar, les prix du pétrole avaient déjà commencé à chuter brutalement. Le marché a clairement interprété cet événement comme un acte symbolique (l’Iran ne pouvait pas ne pas répondre) avant une désescalade, et les événements qui ont suivi ont confirmé cette prévision. Le monde a poussé un soupir de soulagement : il semble qu’une grande guerre au Moyen-Orient ne se produira pas cette fois-ci. Cependant, nombreux sont ceux qui sont mécontents, estimant que l’Iran a pris peur et fait preuve de faiblesse en ne répondant pas avec toute sa force aux actions vraiment révoltantes des États-Unis. Pour comprendre les motivations de Téhéran, il faut répondre à la question principale : quel est l’objectif stratégique de l’Iran ? Et non, il ne s’agit pas du tout d’un désir de rabaisser les États-Unis ou de détruire Israël. L’objectif stratégique de l’Iran est exactement le même que celui de la Russie, de la Chine, de la Turquie, de l’Inde et de dizaines d’autres pays : occuper une place digne dans le nouvel ordre mondial qui se forme actuellement, en remplacement du système unipolaire moribond. Mais pour y parvenir, le pays doit être puissant, développé et prospère. La crise de l’hégémonie occidentale est allée si loin que ce processus est désormais manifestement irréversible. En conséquence, des conditions favorables se sont créées pour la majorité mondiale : en principe, elle n’a rien à faire pour détruire le monde unipolaire, le processus suit son cours naturel, et elle peut se consacrer à son propre développement, à la mise en place de nouveaux systèmes et structures, à investir dans sa croissance (plutôt que dans la destruction de ses concurrents géopolitiques). Mais tout cela n’est bien sûr que théorie, car la réalité est bien moins rose. Si les pays non occidentaux n’ont aucun intérêt à entrer en confrontation avec l’Occident, il en va tout autrement pour ce dernier. Ni les États-Unis ni leurs satellites ne parviennent à sortir de cette spirale infernale avec un programme positif. Ils voient donc leur chance de salut dans la confrontation négative : s’ils ne peuvent pas gagner la concurrence économique de manière honnête, ils vont exercer des pressions sur leurs adversaires à coups de sanctions et de droits de douane ; puisque nous perdons notre influence géopolitique, utilisons contre nos rivaux la tactique des mille coups pour les affaiblir et, avec un peu de chance, les détruire. C’est précisément pour cette raison que tous les pays de la majorité mondiale évitent soigneusement tout affrontement direct avec l’Occident, résistant jusqu’au bout aux provocations. Seul notre pays fait exception, qui, après avoir adopté pendant de nombreuses années exactement le même comportement, a finalement lancé son opération militaire spéciale, mais cela s’est produit précisément parce que le processus autour de l’Ukraine avait été poussé à l’extrême par l’Occident et qu’il n’était plus possible de ne pas réagir. En conséquence, la Russie a réussi à renverser radicalement la situation et à l’utiliser pour faire un bond en avant, mais malheureusement, personne ne peut s’inspirer de l’exemple russe, car notre pays est unique par ses capacités d’autonomie et d’autosuffisance. Pour tous les autres pays (y compris la Chine), un conflit direct avec un Occident toujours puissant et influent signifierait un coup dur pour leur propre développement, l’épuisement de leurs ressources et, par conséquent, un affaiblissement de leur position sur la scène internationale à l’avenir. Ce sont précisément ces considérations qui sous-tendent les actions de l’Iran : il est possible de reconstruire les centres scientifiques détruits, de remettre sur pied les usines, de former de nouvelles générations de scientifiques. Cela demandera du temps et des ressources, mais rien de critique, alors qu’une guerre totale ferait reculer le pays de plusieurs décennies et détériorerait radicalement ses perspectives d’avenir. De leur coté, les actions des États-Unis montrent que la couronne impériale est devenu trop lourde pour eux : ils ont encore la force de frapper ici et là, mais ils n’ont plus vraiment envie ni la capacité de se battre pour de vrai. Une dernière question reste en suspens : est-ce la fin ? La crise au Proche-Orient est-elle surmontée ? La réponse est probablement non. Car le grand perdant dans toute cette affaire, c’est celui qui a organisé l’escalade actuelle et pour qui la guerre est devenue un moyen de survie politique. Il s’agit des dirigeants israéliens. Au final, Tel-Aviv se retrouve avec un bilan très décevant : les frappes contre l’Iran ne surprennent plus personne depuis longtemps (même si les dernières ont été les plus puissantes), mais les tirs de missiles iraniens sur des villes israéliennes constituent une nouveauté fondamentale. Le « dôme de fer » est de moins en moins efficace, et le suzerain protecteur d’outre-mer préfère se contenter d’actions isolées, même si elles sont spectaculaires. C’est dans cette nouvelle réalité qu’Israël doit désormais vivre.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18503 messages postés |
| Posté le 24-06-2025 à 16:34:24
| A qui ça coûte et à qui ça rapporte ? Là est la clé de bien des « mystères » … par Danielle Bleitrach 24 juin 2025 https://histoireetsociete.com/2025/06/24/a-qui-ca-coute-et-a-qui-ca-rapporte-la-est-la-cle-de-bien-des-mysteres-par-danielle-bleitrach/ Entre les 14 bombes anti-bunkers et les bombardiers B-2 à 2 milliards pièce, l’opération américaine en Iran a coûté très cher. Qui aujourd’hui a les « moyens » de cette guerre-là ? du surarmement généralisé que cela suppose ? poser la question c’est passer des « stratèges en chambre » à la phase actuelle du devenir du monde multipolaire, celui où plus que jamais c’est la lutte des classes par rapport aux potentialités scientifiques et techniques, le rapport des êtres humains à la nature et à leur propre nature qui se joue… Des bombardiers américains ont frappé trois sites nucléaires iraniens, au cours de la nuit de samedi à dimanche 22 juin, a annoncé le président Donald Trump, marquant l’entrée directe des États-Unis dans le conflit qui oppose Israël à l’Iran. Sur le papier, seule l’armée américaine avait la capacité technique de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies comme celle de Fordow, au sud de Téhéran. A ce stade, l’évaluation précise des dégâts reste en cours. Trois sites ont été ciblés: Fordow, Natanz et Ispahan. Les Etats-Unis, dont le budget militaire s’élèvait à 916 milliards de dollars en 2023 (89 fois plus que l’Iran selon les données de la Banque mondiale), ont opéré une démonstration de force. Le coût financier de l’opération reste inconnu à ce stade. Mais ce montant ne sera pas anodin outre-Atlantique. Une nette majorité de citoyens (60% selon un sondage Economist/YouGov) s’opposaient à une intervention militaire en Iran alors que les coûteuses et meurtrières opérations à l’étranger sont devenues impopulaires. Les guerres menées après le 11 septembre en Afghanistan, au Pakistan, en Irak et en Syrie ont coûté au moins 8.000 milliards de dollars au contribuable américain selon une étude de l’université Brown publiée en 2021 (2,6 fois le PIB de la France). Des avions à 2 milliards pièce Des détails de l’opération « Midnight Hammer » (marteau de minuit) ont été communiqués par le général Dan Caine, chef d’état-major des armées des Etats-Unis, lors d’une conférence de presse ce dimanche 22 juin. Le raid a été lancé depuis le sol américain, dans la nuit de vendredi à samedi. Un groupe de bombardiers B-2 Spirit a décollé depuis la base de Whiteman, dans le Missouri. 7 aéronefs se sont dirigés vers l’Iran. Un autre groupe s’est tourné vers l’océan Pacifique pour servir de « leurres ». « Il s’agissait de la plus grande frappe opérationnelle de B-2 de l’histoire des Etats-Unis et de la deuxième plus longue mission B-2 jamais effectuée », a indiqué le général Dan Caine. Développé par l’avionneur américain Northrop, le B-2 est conçu comme une « aile volante » pour développer sa furtivité et échapper aux radars ennemis. Avec un coût unitaire estimé à 2 milliards de dollars, il s’agit de l’avion le plus cher au monde selon CNN.Entre les 14 bombes anti-bunkers et les bombardiers B-2 à 2 milliards pièce, l'opération américaine en Iran a coûté très cher Entre les 14 bombes anti-bunkers et les bombardiers B-2 à 2 milliards pièce, l’opération américaine en Iran a coûté très cher© Northrop Il est également très coûteux à faire fonctionner. Une heure de vol coûte 150.000 dollars selon le journal scientifique américain Popular Mechanics, qui s’appuie sur un rapport du Government Accountability Office (GAO), l’office chargé de surveiller les comptes publics aux Etats-Unis. En retenant que la mission a duré au total 37 heures, l’opération pourrait avoir coûté au moins 40 millions de dollars rien que pour faire voler les 7 bombardiers ayant frappé le sol iranien. Destructeur de bunker Le B-2 a été choisi pour emporter la bombe GBU-57, utilisée pour frapper les sites nucléaires iraniens. Cette arme, aussi appelée « bunker buster » (destructeur de bunker), pèse 13,6 tonnes et a la particularité de pouvoir s’enfoncer jusqu’à 60 mètres sous terre avant d’exploser, selon les indications de l’armée américaine. Selon des experts, la bombe GBU-57 est la seule à pouvoir frapper efficacement le site de Fordow, construit sous une montagne. Rafael Grossi, le patron de l’AIEA, qui s’y est rendu plusieurs fois pour l’inspecter, a toutefois indiqué au Financial Times que « les éléments les plus sensibles se trouvent à 800 mètres sous terre », et donc peut-être hors de portée de cette bombe, aussi sophistiquée soit-elle. Au total, 14 GBU-57 ont été utilisées lors de cette opération selon Dan Caine.Entre les 14 bombes anti-bunkers et les bombardiers B-2 à 2 milliards pièce, l'opération américaine en Iran a coûté très cher Entre les 14 bombes anti-bunkers et les bombardiers B-2 à 2 milliards pièce, l’opération américaine en Iran a coûté très cher© Wikicommons Le coût unitaire de la bombe GBU-57 n’est pas connu avec précision. Le journaliste Philippe Chapleau, spécialiste des questions de défense, notait toutefois sur son blog que l’armée américaine en avait commandé huit en avril 2011 pour 28,2 millions de dollars, et huit autres en août 2011 pour 32,1 millions de dollars (soit un coût unitaire potentiel entre 3 et 4 millions de dollars). L’armée américaine a également passé une commande en 2018 pour 20 millions de dollars, sans précision sur le nombre d’engins concernés. Le général Dan Caine a également mentionné que « deux douzaines de missiles Tomahawk » avait été tirés depuis un sous-marin vers les sites nucléaires. « Plus de 125 avions américains ont participé à cette mission », a précisé le chef d’état-major de l’armée américaine, dont des avions de chasse, des avions ravitailleurs et des avions de surveillance. 75 armes à guidage de précision ont également été utilisées lors de l’attaque. 250 millions d’euros par jour pour Israël Début avril, CNN rapportait que l’opération militaire contre les rebelles houthis au Yémen avait coûté près d’un milliard de dollars en moins de trois semaines. Des bombardiers B-2 et des missiles de croisière avaient déjà été mobilisés. Ces opérations sont critiquées aux Etats-Unis. Le média américain note que « cette opération (contre les houthis, ndlr) a ébranlé certains responsables du Commandement indo-pacifique américain, qui se sont plaints du grand nombre d’armes à longue portée déployées ». « Ces armes seraient cruciales en cas de guerre avec la Chine, et les planificateurs militaires craignent que l’opération (…) ait un impact négatif sur la préparation militaire américaine dans le Pacifique », poursuivait CNN. De son côté, Israël aurait dépensé environ 250 millions d’euros par jour pour sa défense aérienne face à l’Iran, selon une estimation du média The Marker, rapportée par la revue Le Grand Continent. En une semaine, le coût aurait donc dépassé la barre des 2 milliards d’euros. Une guerre avec l’Iran qui durerait un mois coûterait environ 12 milliards de dollars, selon une évaluation de l’institut Aaron de politique économique de l’Université Reichman, citée par le Wall Street Journal. « Par jour, c’est bien plus cher que la guerre à Gaza ou contre le Hezbollah. Et tout cela vient des munitions. C’est là le gros du budget », a déclaré Zvi Eckstein, directeur de l’Institut.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18503 messages postés |
| Posté le 24-06-2025 à 16:35:21
| Les nombreux résultats de la frappe de l’Iran contre les forces américaines au Qatar 24 juin 2025 https://histoireetsociete.com/2025/06/24/de-nombreux-resultats-de-la-frappe-de-liran-contre-les-forces-americaines-au-qatar/ La frappe de représailles de l’Iran sur la base aérienne d’Al Udeid, très calibrée et limitée, soulève néanmoins des questions urgentes sur la dissuasion américaine. Si l’on considère ce que l’action américaine a provoqué, il est clair que la guerre est là avec son brouillard habituel. A priori, il y a probablement à travers la négociation avec la Russie et la Chine (ces deux pays refusent d’y faire allusion et restent au niveau des organisations internationales) une tentative de maitrise ici et sur Ormuz qui prend acte sans capitulation de la supériorité des Etats-Unis. Mais comme le signale l’article ci-dessous, les liens directs entre vassaux des USA se multiplient ici comme entre le Japon et la Corée du sud pour tenter de construire des espaces autonomes revendiquant de fait la neutralité. Après la débâcle des négociations de Genève, l’Europe n’a plus de place entre l’engagement atlantiste des Allemands et des Britanniques, les divisions polonaises et les errances de Macron. Mais la vraie inconnue reste les buts réels des Etats-Unis sous la pression en particulier d’Israël et des Britanniques qui en sont au changement de régime dans une situation politique partout d’équilibre instable de cet espace qui tente de se constituer en prenant ses distances avec les bellicistes qui sont à l’œuvre et ne s’arrêteront pas, ce qui doit nous aider à mesurer à quel point la guerre y compris mondiale est une option qui doit être envisagée. (note et traduction de Danielle Bleitrach) par Naina Sharma 24 juin 2025 Vue aérienne des forces américaines à la base aérienne d’Al Udeid (AB), dans la province d’Al Rayyan, au Qatar. L’Iran a bombardé la base le 23 juin. Image : Armée de l’air américaine Le 23 juin 2025, l’Iran a lancé une salve de missiles sur la base aérienne d’Al Udeid au Qatar, la plus grande installation militaire américaine dans la région. La frappe, qui aurait été nommée Opération Bacharat al-Fath (« Bonne nouvelle »), était une représaille directe de l’Iran aux frappes aériennes du président américain Donald Trump sur trois sites nucléaires iraniens quelques jours plus tôt. Alors que la plupart des 14 missiles iraniens ont été interceptés par les défenses aériennes américaines et qatariennes, l’un d’entre eux a atterri près de la base, il n’y a pas eu de victimes, mais géopolitiquement, la frappe a été sismique. Alors que l’Iran avait déjà attaqué directement les forces américaines, notamment en Irak en 2020, c’est la première fois qu’il frappe une base américaine située dans un État du Conseil de coopération du Golfe. L’attaque d’Al Udeid a donc marqué un départ audacieux : un avertissement manifeste et calculé que la présence militaire américaine dans le Golfe ne garantit plus l’isolation des États hôtes. Les responsables iraniens avaient averti que l’attaque américaine sur son territoire avait « élargi la portée des cibles légitimes ». Cette menace n’est plus hypothétique, car avec Al Udeid, l’Iran a fermement placé les bases américaines sur le sol arabe dans son cadre de représailles. Le Qatar a réagi en fermant son espace aérien et, en quelques heures, Bahreïn, le Koweït, l’Irak et les Émirats arabes unis ont suivi, fermant l’un des couloirs aériens les plus fréquentés au monde. Les vols commerciaux ont été annulés ou déroutés. Qatar Airways a subi d’importantes perturbations, même l’aéroport international de Dubaï a brièvement suspendu ses activités. Les retombées économiques d’une seule attaque ont illustré la fragilité des infrastructures du Golfe dans tout conflit direct entre les États-Unis et l’Iran. Bien que l’espace aérien ait été rouvert plus tard, la région a été secouée. Même les États du Golfe ayant connu des tensions récentes, comme Bahreïn et les Émirats arabes unis, ont rapidement exprimé leur solidarité avec le Qatar. Bahreïn a qualifié la frappe de « violation flagrante de la souveraineté » et les Émirats arabes unis ont mis en garde contre le « besoin urgent de désescalade ». La frappe de l’Iran a non seulement fait monter les enchères militaires, mais a également déclenché un rare moment d’unité diplomatique né d’une vulnérabilité partagée. Test de dissuasion Pour Washington, la frappe de missile soulève des questions urgentes sur la dissuasion. Les États-Unis justifient leur empreinte militaire dans le Golfe comme un bouclier pour leurs alliés et un contrôle contre l’Iran. Pourtant, Téhéran a montré qu’il était prêt à cibler directement les actifs américains malgré le risque. Trump s’était vanté que ses frappes avaient « anéanti » l’infrastructure nucléaire de l’Iran et avait mis en garde contre des « conséquences dévastatrices » si l’Iran ripostait. Au lieu de cela, l’Iran a réagi de manière proportionnée mais hautement symbolique, en tirant le même nombre de missiles que de bombes larguées par les États-Unis, évitant ainsi les pertes et épargnant les infrastructures pétrolières. Ce calibrage était important. Selon Trump lui-même, l’Iran avait averti à l’avance de la frappe. Cela a permis aux défenses américaines et qatariennes de se préparer, mais le fait qu’un missile ait quand même glissé à travers et qu’il soit arrivé si près du personnel américain a suffi à ébranler la confiance. Al Udeid abrite non seulement les opérations du Commandement central de l’US Air Force, mais aussi des milliers de membres du personnel américain. Il a longtemps été une plaque tournante logistique pour les opérations en Irak, en Syrie et en Afghanistan. La capacité de l’Iran à le frapper, même symboliquement, révèle les limites de la défense antimissile et la nouvelle réalité : Téhéran peut atteindre même les positions américaines les plus fortifiées. « Très faible », ou très inquiétant ? Le président Trump a rejeté la frappe comme une réponse « très faible ». Il a souligné qu’aucun Américain ou Qatari n’avait été blessé. Mais cette rhétorique, qui vise à projeter une position dominante, risque de s’aliéner les alliés des États-Unis, car, du point de vue du Qatar, le fait que 14 missiles pleuvent sur son territoire, dont un qui a échappé à l’interception, est tout sauf trivial. Le cadre de Trump peut suggérer aux États du Golfe que leurs souffrances comptent moins que les pertes américaines. Cela pourrait saper la confiance en notre protection. Le Qatar « s’est réservé le droit de répondre », et les responsables à Doha et au-delà sont probablement en train de recalculer le coût de l’accueil des forces américaines dans une région où les décisions américaines peuvent désormais provoquer des représailles directes. La frappe de l’Iran a anéanti l’illusion que les monarchies du Golfe peuvent accueillir la puissance américaine tout en restant neutres. Le Qatar a longtemps équilibré son rôle de partenaire des États-Unis avec une relation de travail avec Téhéran, ils partagent le plus grand champ gazier du monde et Doha a accueilli la diplomatie Iran-Occident dans le passé. Oman a joué le rôle de médiateur pendant des décennies, mais ces stratégies sont plus difficiles à maintenir lorsque des missiles volent au-dessus de vos têtes. Après la frappe, les États du Golfe se sont démenés diplomatiquement. Les Émirats arabes unis et Bahreïn, malgré leurs divergences idéologiques avec le Qatar, ont fermement condamné. Ces États reconnaissent que si l’Iran peut frapper Al Udeid, il peut tout aussi bien cibler les installations américaines aux Émirats arabes unis ou à Bahreïn. Le CCG, fracturé ces dernières années, pourrait trouver une cause commune dans la crise. L’audace de l’Iran leur a rappelé que lors de la prochaine escalade, ils pourraient eux aussi se retrouver en première ligne. Cessez-le-feu précaire Trump a annoncé un « cessez-le-feu complet et total » entre l’Iran et Israël quelques heures après la frappe de missile. Des rapports suggèrent qu’Oman et le Qatar ont discrètement facilité les pourparlers en coulisses. Pour l’instant, Washington et Téhéran semblent enclins à faire une pause. Aucun des deux camps ne veut d’une guerre incontrôlable, mais le mal est fait. L’Iran a maintenant établi un précédent : l’action militaire américaine sur son sol sera répondue par des frappes directes, qu’elles atterrissent en Irak ou dans le Golfe. Al Udeid est devenu une étude de cas sur la façon dont la dissuasion évolue. L’Iran n’a pas besoin de détruire une base. Il a juste besoin de montrer qu’aucun endroit n’est sûr. Dans la foulée, les décideurs politiques américains sont confrontés à des choix difficiles. Les installations fixes, comme Al Udeid, sont très vulnérables aux attaques de missiles de précision. La dispersion des ressources, la base mobile ou le renforcement des défenses aériennes régionales sont tous débattus. Mais il ne s’agit pas seulement de questions techniques. Elles nécessitent le consentement politique des pays hôtes. Après cette frappe, ce consentement pourrait ne plus être automatique. Les dirigeants du Golfe doivent se demander si l’accueil des forces américaines renforce leur sécurité ou s’ils peignent des cibles sur leur territoire. L’équation a changé. Washington devra peut-être fournir non seulement des batteries Patriot, mais aussi une stratégie diplomatique qui empêche de telles flambées en premier lieu. Un avenir incertain La flambée de juin 2025 entre les États-Unis, l’Iran et Israël pourrait être considérée comme un point d’inflexion régional. Il a révélé à quel point les États du Golfe sont étroitement empêtrés dans les rivalités mondiales. Le Qatar n’était pas un belligérant, mais s’est retrouvé sous le feu. La neutralité s’est effondrée au moment où les missiles ont franchi ses frontières. À l’avenir, la diplomatie du Golfe s’intensifiera probablement. Doha et Mascate pourraient à nouveau tenter de négocier des canaux discrets entre l’Iran et l’Occident. Dans le même temps, le coût politique de la confrontation a augmenté. Les alliés comme le Qatar savent maintenant que si le conflit reprend, ils pourraient saigner en premier. La frappe de l’Iran n’a peut-être pas causé de dévastation physique, mais elle a donné un coup stratégique. Elle a montré que l’immunité du Golfe n’est plus garantie. Dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui, même l’accueil de forces américaines comporte des risques qui ne peuvent plus être écartés.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18503 messages postés |
| Posté le 26-06-2025 à 07:45:15
| LE TRICHEUR PUNI 26 juin 2025 https://histoireetsociete.com/2025/06/26/le-tricheur-puni/ Comme le souligne Comaguer ici, la France n’a même pas besoin d’avoir un gouvernement digne de ce nom, il lui suffirait de respecter sa position sur la non prolifération, encore explicitement exposée sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.(note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete) Par sa délibération du 12 Juin 2025 portée par l’Occident, France, Allemagne et Grande Bretagne en tête l’AIEA dans laquelle elle insinuait sans preuve que l’IRAN était « à la veille de » posséder l’arme nucléaire a ouvert la porte à la brutale attaque israélienne de l’IRAN le lendemain 13 Juin La suite est connue : assassinat à leur domicile de plusieurs dirigeants politiques, militaires et responsables scientifiques iraniens, bombardements de zones urbaines. Passé le choc du premier jour l’Iran riposte et lance sur Israël une série d’attaques aériennes (drones et missiles sur des objectifs militaires). Ces attaques parviennent à percer le « dôme de fer », la défense anti-aérienne israélienne. En panique le gouvernement israélien appelle Donald, le patron qui lui fournit en permanence argent et armes de tous types, au secours. Ce qu’il fait sans tarder en montant une opération à grand spectacle LE MARTEAU DE MINUIT consistant à faire attaquer par 7 bombardiers lourds furtifs B2 les installations nucléaires iraniennes au moyen de bombes lourdes pouvant pénétrer des installations souterraines. Sans aucune preuve Trump annonce le succès total de l’opération. Attaqué l’Iran riposte et envoie des missiles sur la base étasunienne d’Al Udeil au Qatar qu’ils atteignent. L’Iran a signé du temps du Shah qui avait lancé le programme nucléaire civil du pays le Traité de Non-Prolifération nucléaire. A ce titre il s’est engagé à ne pas produire d’armes nucléaires et a ensuite confirmé en permanence qu’il n’en fabriquait pas. Après la chute du Shah la république islamique a dans le cadre du traité accepté les inspections de l’AIEA de ces installations nucléaires pour vérifier que les opérations d’enrichissement de l’uranium n’avaient pas pour but de fabriquer des armes atomiques et malgré ce il s’est trouvé dans la même semaine attaqué militairement sans préavis par deux puissances disposant elles de l’arme atomique. Or Mr Grossi et l’AIEA qui ont compris que l’IRAN avait déménagé ses stocks d’uranium avant l’attaque des Etats-Unis voudraient bien revenir en Iran pour poursuivre leur jeu fourbe c’est-à-dire localiser ces stocks et passer l’information au Mossad et à la CIA. La réponse iranienne vient d’être apportée : le parlement iranien a approuvé aujourd’hui la suspension de la collaboration avec l’AIEA et donc l’interdiction de toute visite de Grossi et de son équipe. Ce premier pas est un énorme camouflet pour l’AIEA et sa délibération du 12 Juin et pourrait être un premier pas vers le retrait de l’IRAN du TNP. Ce retrait est juridiquement possible : la Corée du Nord l’a fait en 2003 et avait 3 ans plus tard l’arme atomique. L’IRAN pourrait alors fabriquer cette arme dissuasive et demander que la zone du Moyen Orient soit déclarée Zone exempte d’armes nucléaires ZEAN, Israël compris. La position de la France sur cet aspect important de la non-prolifération est explicite sur le site du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères (le texte suit). Son respect par le gouvernement actuel rendrait à notre pays un minimum de dignité diplomatique et serait une contribution importante voire décisive à la paix dans cette région du monde. « La France soutient également une approche régionale en matière de désarmement et de non-prolifération, à travers la création de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN). Celles-ci incluent à la fois des États régionaux – qui ont renoncé à posséder des armes nucléaires ou à autoriser le stationnement de telles armes sur leur territoire – et, parfois, des parties du territoire d’États qui ne font pas partie de la région – dans la plupart des cas, des États dotés qui se sont engagés à ne pas déployer d’armes nucléaires dans les zones concernées. La France est partie à la plupart des protocoles des traités créant des ZEAN. En plus du Traité sur l’Antarctique de 1959 (qui prévoit une démilitarisation complète), la France est partie aux protocoles du Traité de Tlatelolco (ratifié en 1974 et 1992), du Traité de Rarotonga (ratifié en 1996), du Traité de Pelindaba (ratifié en 1996) et du Traité de Semipalatinsk (rejoint en 2014) créant des zones exemptes d’armes nucléaires respectivement en Amérique latine et dans les Caraïbes, dans le Pacifique, en Afrique et en Asie centrale. La France a également reconnu le statut de la Mongolie comme zone exempte d’armes nucléaires en 2012. La France soutient également l’établissement d’une zone exempte d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs au Moyen-Orient, sur la base de la résolution 687 (1991) du Conseil de sécurité des Nations Unies et de la résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la Conférence d’examen et de prorogation du TNP de 1995. »
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18503 messages postés |
| Posté le 02-07-2025 à 20:56:24
| Rafael Grossi, patron de l’AIEA, utilisé par les Etats-Unis et Israël pour lancer leur guerre contre l’IRAN 2 juillet 2025 https://histoireetsociete.com/2025/07/02/rafael-grossi-patron-de-laiea-utilise-par-les-etats-unis-et-israel-pour-lancer-leur-guerre-contre-liran/ Traduction d’un article publié par Medea Benjamin et Nicolas J.S. Davies sur leur blog à Codepink.com le 25 juin 2025 par Jean Luc Picker. Encore une description de la réalité des institutions et de leur pseudo-impartialité pour tenter de nous vendre une « justification » du viol permanent de toute légalité internationale, des crimes de masse, des vocations génocidaires des USA et de leurs guerriers par procuration. Israël étant désormais l’illustration de la capacité à l’apocalypse de ce système qui prétend engendrer sa propre loi selon une logique mafieuse dans laquelle lui et ses hommes de main, ici Rafael Grossi, le directeur général de L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) , qui permet que l’agence soit instrumentalisée pour un prétexte face à l’attaque de l’IRAN. Mais la nouveauté du système est qu’il existe non seulement d’autres institutions mais des forces multipolaires pour le contester. (note de Danielle Bleitrach traduction de Jean Luc Picker) Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence International de l’Energie Atomique (AIEA) a permis que son agence soit instrumentalisée par les Etats-Unis et Israël -un état nucléaire non déclaré, en violation de longue date des règles de l’AIEA- pour fabriquer un prétexte leur permettant d’attaquer l’Iran, malgré que l’agence elle-même ait affirmé que ce dernier ne cherchait pas à fabriquer d’armes nucléaires. Le 12 juin, en se fondant sur les conclusions d’un rapport préparé par Grossi, une faible majorité du conseil des gouverneurs de l’AIEA a voté une résolution établissant que l’Iran avait manqué à un certain nombre de ses obligations en tant que membre de l’AIEA. Sur les 35 pays représentés au Conseil, seuls 19 ont approuvé[1] la résolution. Trois pays ont voté contre, onze se sont abstenus et deux n’ont pas pris part au vote. Le 10 juin, les Etats-Unis ont approché les gouvernements de huit des membres du conseil, pour les persuader de soit voter pour la résolution, soit ne pas participer au vote. Les responsables israéliens, de leur côté, ont expliqué qu’ils ont interprété ces efforts de coercition déployés par les Etats-Unis comme un signal qu’ils soutiendraient leurs plans de guerre. Une conclusion qui montre l’importance pour Israël de la couverture diplomatique que l’AIEA a offert à son aventure militaire. Israel would face challenge in bombing Iran nuclear sites, experts say ... Le réacteur nucléaire iranien de Busher, au sud de Téhéran. (Photo : Reuters) La réunion du conseil de l’AIEA a été planifiée pour coïncider avec le dernier jour de l’ultimatum de 60 jours intimé par le président Trump à l’Iran pour parvenir à un accord sur son programme nucléaire. Alors que le vote prenait place au conseil, Israël était déjà en train de remplir les réservoirs, de fixer les munitions dans les logements de ses avions d’assaut et de donner les derniers ordres aux équipages avant leur long vol vers l’Iran. La première bombe israélienne touchait le sol à 3 h. du matin le 13 juin. Le 20 juin, l’Iran a déposé devant le secrétaire général et le conseil de sécurité des Nations Unies une plainte en bonne et due forme contre le directeur général Grossi. La République Islamique l’accuse en effet d’avoir abdiqué l’impartialité de son agence sur au moins deux chefs. En premier, l’agence n’a condamné ni les menaces ni l’emploi de la force par Israël, malgré leur totale illégalité. Elle a aussi manifesté une étrange insistance au sujet des violations présumées de l’Iran. A la base de l’enquête de l’AIEA qui a abouti à cette résolution, on trouve un rapport des services de renseignements israéliens datant de 2018 selon lequel ses agents auraient identifié trois sites non déclarés auparavant qui auraient été utilisés par les Iraniens pour enrichir de l’uranium avant 2003. L’année suivante, Grossi ouvrait une enquête qui a ouvert à l’AIEA l’accès à ces sites. Des prélèvements sur place ont détectés des traces d’uranium enrichi. Sans considération apparente pour les conséquences dramatiques que pouvaient entraîner ses actions, Grossi n’a jamais pris la peine d’expliquer publiquement en quoi l’AIEA pouvait se fier aux informations du Mossad ou de ses collaborateurs iraniens tels que le Mojahedin-e-Khalk (MEK) et rejeter d’emblée la possibilité que ces acteurs aient planté l’uranium enrichi sur les sites en question, comme l’a avancé l’Iran. Il est aussi curieux que cette résolution du 12 juin 2025 ait pu servir de gâchette au déclenchement de la guerre. En effet, elle ne traite que d’activités d’enrichissement conduites avant 2003. Cela n’a bien sûr pas empêché les politiciens israéliens et états-uniens de clamer sans la moindre évidence que la résolution signifiait que l’Iran était sur le point de produire une bombe atomique, ignorant l’avis partagé par toutes les agences du renseignement états-unien selon lequel il faudrait au minimum trois longues années pour que l’Iran y parvienne. Dès le lendemain, Israël et les Etats-Unis bombardaient et endommageaient les installations nucléaires civiles du pays. Officiellement, les enquêtes précédentes de l’AIEA sur les activités nucléaires non déclarées de l’Iran avaient été closes en décembre 2015. Le directeur général d’alors, Yukiya Amano y avait mis un point final dans son « évaluation finale sur les points non éclaircis, passés ou présents, du programme nucléaire iranien ». L’AIEA reconnaissait que, même si certaines activités nucléaires passées de l’Iran avaient pu avoir trait à la recherche militaire, elles « n’avaient jamais dépassé le stade des études scientifiques et de faisabilité ou de l’acquisition de certains équipements et expertise technique ». L’AIEA « n’a trouvé aucune indication crédible de détournement de matériel nucléaire en liaison avec un programme militaire potentiel ». A la mort de Yukiya Amano en 2019 -avant la fin de son mandat-, son député d’alors, Rafael Grossi, diplomate argentin, a naturellement pris la position de directeur général de l’AIEA. Avant d’être député d’Amano, Grossi avait été le chef de cabinet du précédent directeur général, l’égyptien Mohamed ElBaradei. Les capacités des Israéliens à fabriquer des preuves sur le programme nucléaire de l’Iran étaient déjà bien connues. On citera le célèbre épisode des ‘documents d’un ordinateur portable’ remis à la CIA par le MEK en 2004 et dont on pense qu’ils ont été fabriqués par le Mossad. Douglas Frantz, auteur d’un rapport de 2009 sur le programme nucléaire iranien préparé pour le comité des relations étrangères du sénat, révèle que le Mossad avait créé en 2003 une unité spéciale dédiée à préparer des ‘analyses secrètes’ du programme nucléaire iranien, basés sur « des documents venant de l’intérieur de l’Iran et d’ailleurs ». Mais cela n’a pas empêché Grossi de donner suite aux dernières accusations d’Israël. Il a remis son rapport pour le Conseil des Gouverneurs, préparé après plusieurs années de meetings en Israël et de négociations et inspections en Iran, et convoqué une réunion du conseil le jour du déclenchement de la guerre par Israël. Israël a commencé les préparatifs de son attaque sous l’œil attentif des satellites et des agences d’espionnage de ces même pays qui ont rédigé le texte de la résolution et l’ont votée. Il n’est pas surprenant que 13 pays se soient abstenus ou n’aient pas participé au vote. Il est en réalité navrant qu’un plus grand nombre de pays ‘neutres’ n’aient pas pu trouver la sagesse et le courage de voter contre cette résolution scélérate. Le but affiché de l’Agence de l’Energie Atomique ou AIEA est « la promotion de l’utilisation sûre et pacifique des technologies nucléaires ». Depuis 1965, ses 180 pays membres sont tous soumis à des accords de garantie (NdT : souvent appelés : les ‘garanties’) signés avec l’agence qui visent à s’assurer que leurs programmes nucléaires « ne soient pas utilisés de telle façon qu’ils puissent servir des objectifs militaires ». Par définition, les objectifs de l’AIEA sont sérieusement compromis lorsqu’elle travaille avec des pays déjà doté de l’arme nucléaire. La Corée du nord s’est retirée de l’AIEA en 1994 et a abandonné toutes les garanties en 2009. Les Etats Unis, la Russie, le Royaume Uni, la France et la Chine[2] ont des accords de garantie basés sur des ‘offres volontaires’ portant sur des sites ‘spécifiques’ non-militaires. L’Inde a signé un accord de garantie en 2009. Cet accord lui impose de séparer rigoureusement ses programmes militaires et civils. Le Pakistan respecte 10 accords de garantie distincts, portant uniquement sur des projets civils, le dernier en date ayant été signé en 2017 pour couvrir les activités des deux réacteurs nucléaires construits par la Chine. Israël, lui, n’a qu’un seul accord de garantie établi en 1975 et qui couvre un accord de coopération nucléaire civile mis en place avec les Etats-Unis en 1955[3]. Un avenant de 1977 prétend étendre cette garantie indéfiniment, alors que l’accord de coopération avec les USA devait expirer quelques jours à peine après cette signature. C’est grâce à cette parodie de conformité jouée par l’AIEA et les US depuis plus d’un demi-siècle qu’Israël a pu échapper aux inspections de l’AIEA aussi effectivement que la Corée du Nord. Israël a initié son programme nucléaire militaire dès 1950, grandement aidé par les puissances occidentales telles que la France, l’Angleterre et l’Argentine[4] et a produit ses premières ogives en 1966 ou 1967[5]. En 2015, au moment de la signature du JCPOA[6] par l’Iran, l’ex Secrétaire d’Etat Colin Powell pouvait écrire, dans un email qui a plus tard fuité, qu’une bombe nucléaire ne serait d’aucune utilité à l’Iran parce qu’ « Israël en a 200, toutes pointées sur Téhéran ». Powell cite encore le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui lui demandait « que voulez-vous que nous fassions avec une arme nucléaire ? La faire reluire ? » En 2003, alors que Powell échouait à convaincre le conseil de sécurité des Nations Unies de la nécessité d’une guerre contre l’Iraq, le président Bush s’employait à calomnier l’Iran, l’Iraq et la Corée du Nord comme constituant un « axe du mal », en se référant à leur prétendue fabrication « d’armes de destruction massive ». Pourtant, le directeur d’alors de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, affirmait au même moment devant le conseil de sécurité que l’AIEA n’avait pu trouver aucune preuve de la fabrication d’une arme nucléaire par l’Iraq. Quand la CIA a fourni un document montrant que l’Iraq importait du yellowcake[7] à partir du Niger (tout comme Israël avait importé en secret du yellowcake d’Argentine dans les années 1960), les services de l’AIEA n’ont eu besoin que de quelques heures pour démontrer qu’il s’agissait d’un faux, qu’ElBaradei a immédiatement dénoncé devant le conseil de sécurité. Bush a néanmoins continué à répéter ses mensonges avérés sur le yellowcake et autres programmes de l’Iraq. Les Etats-Unis ont finalement envahi et détruit l’Iraq sur la base de ces mensonges, un crime de guerre d’échelle historique. Tout le monde savait pertinemment qu’ElBaradei et l’AIEA avaient énoncé la vérité depuis le début et cela fut reconnu par le comité du Prix Nobel de la Paix qui les a couronnés en 2015, en reconnaissance du courage manifesté dans la dénonciation des mensonges de Bush, l’avancement de la vérité contre les pouvoirs en place et l’immense renfort que cela avait procuré à l’objectif de la non-prolifération. En 2007, une ‘Evaluation du Renseignement National’ produite par 16 agences du renseignement états-unien s’affirmait en accord avec les résultats des enquêtes de l’AIEA selon lesquels l’Iran, tout comme l’Iraq, ne développait pas de programme nucléaire militaire. Bush écrira dans ses mémoires : « après cette évaluation, comment aurais-je pu justifier l’envoi de forces militaires pour détruire les installations nucléaires d’un pays que toute la communauté du renseignement affirmait ne pas posséder de programme nucléaire actif ? ». Si même Bush ne croyait pas pouvoir s’en sortir en recyclant les mensonges utilisés pour détruire l’Iraq, comment Trump peut-il penser pouvoir jouer avec le feu comme il le fait ? Dans son livre : L’ère de la tromperie : diplomatie nucléaire et coups fourrés, ElBaradei écrit que, si l’Iran a commencé des activités de recherche sur les armes nucléaires, cela date probablement de la guerre entre l’Iran et l’Iraq, où les USA et leurs alliés ont fourni à l’Iraq les moyens de fabriquer des armes chimiques qui ont fait plus de 100.000 morts en Iran. Les néoconservateurs qui dominent toujours la politique étrangère des USA de l’après guerre-froide ont toujours considéré le prix nobel ElBaradei comme un obstacle majeur pour leurs ambitions de ‘changements de régime’ autour du monde. A la fin de son mandat, en 2009, ils ont entamé une campagne souterraine pour mettre en place un directeur général plus docile. Des échanges au sein du corps diplomatique états-unien, fuités et publiés par Wikileaks, montrent l’intensité du screening mis en place avant de laisser le diplomate japonais Yukiya Amano prendre ce siège. On y lit un câble envoyé à Washington affirmant que Amano « est solidement dans notre camp, sur tous les dossiers importants, depuis les nominations de responsables aux postes-clé jusqu’au traitement de la question du programme nucléaire militaire iranien ». Rafael Grossi a pris le fauteuil du directeur général en 2019, et a perpétué la docilité de l’agence aux intérêts états-uniens et occidentaux, en particulier quand il s’est agi de fermer les yeux sur les armes atomiques d’Israël et de jouer un rôle central dans la marche vers la guerre contre l’Iran. Même s’il a déclaré publiquement que l’Iran ne possédait aucun programme d’arme nucléaire et que la diplomatie était le seul moyen de régler les inquiétudes de l’Occident à ce sujet, Grossi a clairement aidé Israël à préparer le terrain pour son attaque du 13 juin 2025 en réouvrant l’enquête de l’AIEA sur les activités passées de l’Iran. Le jour même où les avions israéliens étaient préparés en vue du raid planifié de longue date, il s’est assuré qu’Israël et les Etats-Unis disposeraient d’une résolution de l’AIEA qui leur donneraient le prétexte dont ils avaient besoin. Au cours de sa dernière année comme directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei a dû faire face à un dilemme similaire à celui qui s’est présenté à Grossi depuis 2019. En 2008, les agences de renseignement israéliennes et états-uniennes ont fourni à l’AIEA des copies de documents qui prétendaient démontrer que l’Iran conduisait 4 types de recherche vers des armes nucléaires. Alors qu’en 2003 il lui avait été facile de démontrer que l’histoire du yellowcake nigérien était une pure fabrication, cette fois l’AIEA n’a pas réussi à déterminer si ces documents étaient authentiques ou non. Malgré une énorme pression politique, ElBaradei a alors pris la décision de ne pas agir sur la base de ces documents, ni même de les rendre publics, parce que, comme il l’écrit dans son livre, l’Ere de la tromperie, il savait que les Etats-Unis et Israël « voulaient créer l’impression que l’Iran constituait une menace immédiate, peut-être pour préparer un coup de force ». ElBaradei a pris sa retraite en 2009 et ces accusations ont été laissées comme points de contention à passer à son successeur, Yukiya Amano, qui ne les a résolues qu’en 2015. Si Rafael Grossi avait su faire preuve de la même prudence, de la même retenue et de la même impartialité que son ancien directeur général en 2009, il est fortement possible que les Etats-Unis et Israël ne seraient pas entrés en guerre contre l’Iran aujourd’hui. Mohamed ElBaradei a écrit dans un tweet du 17 juin 2025 que « s’appuyer sur la force au lieu des négociations est le plus sûr moyen de démolir le TNP et le régime de non-prolifération (avec toutes ses imperfections) : cela envoie à tous les états le message clair qu’il est essentiel pour leur propre sécurité de développer des armes nucléaires !!! ». Malgré le rôle du directeur général Grossi en soutien des plans de guerre états-uno-israéliens, ou peut-être à cause même de ce rôle, certains ont avancé qu’il serait le candidat idéal des occidentaux pour succéder à l’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui finit son mandat l’année prochaine. Ce serait bien sûr un désastre pour le monde entier. Heureusement, il ne manque pas de candidats infiniment plus qualifiés pour sortir le monde de la crise que Rafael Grossi a aidé les Etats-Unis et Israël à précipiter. Rafael Grossi devrait donner sa démission du poste de Directeur général de l’AIEA, avant qu’il ne finisse de saper les fondements de la non-prolifération nucléaire et de pousser le monde vers un affrontement nucléaire. Et il devrait dans la foulée retirer son nom de la liste des candidats potentiels pour le poste de secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. [1] Note du traducteur : Pour : Argentine, Australie, Belgique, Canada, Colombie, Equateur, France, Géorgie, Allemagne, Italie, Japon, Luxembourg, Maroc, Pays Bas, Corée du Sud, Espagne, Ukraine, Royaume Uni, Etats Unis Contre : Russie, Chine, Burkina Faso Abstentions : Algérie, Arménie, Bangla Desh, Brésil, Egypte, Ghana, Inde, Indonésie, Pakistan, Afrique du Sud, Thaïlande Ne votent pas : Paraguay, Vénézuela [2] NdT : les 5 pays ‘légalement’ détenteurs de l’arme atomique au titre du Traité de Non Prolifération. Seuls 4 pays de l’ONU ne sont pas signataires du TNP : Israël, Inde, Pakistan (disposant ‘illégalement’ de l’arme nucléaire) et… Soudan du Sud. Il faut y rajouter la Corée du Nord qui s’en est retirée en 2003 après avoir quitté l’AIEA en 1994. A l’exception de la Corée du Nord, seuls 14 pays de petite à moyenne importance ne sont pas membres de l’AIEA (Du Soudan du Sud à Nauru). Les 3 autres pays disposant ‘illégalement’ de l’arme nucléaire collaborent en partie avec l’AIEA. [3] Ndt : concernant la construction d’un réacteur de recherche de faible capacité. [4] Liste à laquelle il conviendrait d’ajouter la Norvège (qui a fourni l’eau lourde nécessaire) et les millionnaires juifs états-unien et européens qui ont financé plus que majoritairement la construction du premier réacteur et l’usine d’enrichissement à Dimona. [5] NdT : Pour un survol de l’histoire nucléaire d’Israël, voir : https://jeanlucpicker.substack.com/p/option-samson-chantage-nucleaire et https://the307.substack.com/p/the-samson-option-how-israel-not [6] NdT : Joint Compréhensive Plan of Action, Plan d’Action Global Commun, ou accord de Vienne sur le nucléaire iranien, signé entre l’Iran et 6+1 pays (les 5 membres permanents du CS de l’ONU, l’Allemagne et l’UE). Ce plan visait à restreindre l’enrichissement d’uranium (permissible en droit international) par l’Iran contre la levée des sanctions états-uniennes qui grevaient lourdement l’économie iranienne. Trump a renié la signature des Etats-Unis en 2018, et Biden n’a pas réintégré le PAGC. [7] NdT : produit intermédiaire dans la chaîne d’extraction de l’uranium
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18503 messages postés |
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