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 2018 : congrès extraordinaire du pcf

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Xuan
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   Posté le 11-01-2018 à 19:00:26   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Voir : Le PCF tiendra un Congrès extraordinaire du 23 au 26 novembre 2018


La direction révisionniste enregistre l'échec de sa ligne :

"Le parti communiste tiendra son Congrès extraordinaire du 24 au 26 novembre 2018, pour y "repenser" son "action" et ses "ambitions", alors qu'il connaît de plus en plus en difficultés, a annoncé samedi le parti."

La leçon qui en est tirée se traduit par "les nouveaux modèles d'organisation dont nous avons besoin" en mettant l'accent sur les élections européennes.

A l'évidence les dirigeants révisionnistes font les canards sur l'électoralisme. Leur projet de dissolution du pcf dans un mouvement comparable à celui des Insoumis montre le bout du nez au moment où le groupe de Mélenchon commence à révéler les inconvénients d'un groupe informel. Enfin ils voient la solution des contradictions françaises en Europe.

Il sera intéressant de suivre l'opposition à cette ligne vouée d'avance à l'échec, son ampleur et ses orientations. Nous ne devons pas rester à l'écart comme des observateurs indifférents, mais contribuer à cette opposition, dans l'objectif de reconstituer le parti communiste.

Ci-dessous un texte mis en ligne sur le réseau fairevivre Pierre Laurent et Octobre 1917... un enjeu essentiel du congrès du PCF...

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 11-01-2018 à 19:15:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Contribution au débat préparatoire du Congrès extraordinaire du PCF

Pierre Laurent et Octobre 1917... un enjeu essentiel du congrès du PCF...


Le discours de Pierre Laurent le 4 novembre 2017 pour le 100eme anniversaire de la révolution d’octobre a été peu discuté par les communistes. Pour la première fois depuis la mutation, il situe de nouveau le point de vue communiste du PCF de 2017 dans l’histoire communiste marquée par les "dix jours qui ébranlèrent le monde" , celle de 1917. Le "nouveau communisme" proposé par la mutation et ses suites, était construit d’abord sur la mise en cause de 1920, conduisant à de multiples reprises à des propositions de changement de nom du parti. En célébrant la promesse de la révolution d’octobre , en situant notre projet aujourd’hui dans le fil de l’histoire des révolutions dont la révolution russe, Pierre Laurent cherche à refonder le projet communiste sur son origine. C’est un enjeu considérable pour le congrès prochain du parti communiste.

Oui, nous sommes le parti né en 1920, né de l’énorme impact de cette révolution des soviets qui ouvraient la voie à des sociétés dirigées par les travailleurs.

Pierre Laurent veut concilier cet ancrage révolutionnaire d’octobre avec les conséquences de la mutation engagée il y a bientôt 20 ans après des décennies de stratégie d’union de la gauche en échec. Il considère que les leçons de l’histoire ont été tirées il y a longtemps, mais en faisant abstraction des luttes de classes d’aujourd’hui, de la violence du capitalisme mondialisé, et des expériences réelles de la guerre que le capitalisme impose à toute expérience d’une autre société, il y a un siècle comme aujourd’hui. Pierre Laurent ne peut ainsi aller au bout de sa démarche d’ancrage dans la promesse d’octobre. Il faut absolument prolonger ce débat en grand.

La promesse d’octobre
Pierre Laurent introduit son discours en célébrant la « promesse d’octobre » qui conduit à « à réfléchir à l’actualité de l’idée de révolution aujourd’hui »

« En plein conflit mondial, il y a cent ans, le 20ème siècle s’est ouvert par une immense promesse : la Révolution d’Octobre. Une révolution qui revendique « le pain, la paix, la dignité »

Il place Octobre dans le temps long de l’histoire des révolutions, du mouvement ouvrier et du marxisme, des canuts à la commune de Paris et à la naissance du 1er mai à Fourmies. Il considère avec justesse que la révolution « n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein » , mais une accélération qui « plonge ses racines dans le développement du mouvement ouvrier et de la pensée de Marx, tout au long du 19ème siècle et dans celle de Lénine au début du 20ème »

« Les journées d’octobre 1917 en Russie, ou celles de juillet 1789 en France, cristallisent des processus profonds, au cours desquelles se renforce et s’exprime la conscience populaire et politique de la nécessité de bouleverser les rapports sociaux »

Il souligne la force d’octobre, qui
« ébranle jusqu’au tréfonds les logiques impérialistes d’asservissement des peuples et, par là même, les fondements du colonialisme comme instrument de domination des plus grandes puissances. »
et qui
doit, dès sa naissance, faire face à une lutte des classes internationale féroce. Tout est fait pour écraser ce spectre rouge qui hante l’Europe

Mais pour lui, la promesse d’octobre s’est enlisée pour devenir un paradoxe...
« Bien sûr, aujourd’hui nous connaissons la suite, la logique de guerre imposée par les forces impérialistes coalisées, les tentatives de réforme de la Nouvelle Politique Economique (NEP) pour sortir de la crise et de la famine, la mort de Lénine, les promesses non abouties et puis, malgré l’essor économique, le processus émancipateur qui s’enlise dans un système contre-révolutionnaire, répressif, dictatorial et inhumain : le stalinisme. C’est le paradoxe du grand souffle de 1917. »

En quelques mots, il réduit ce qu’a été l’URSS a un système contre-révolutionnaire inhumain... et lui donne un nom bien connu : le stalinisme. comment affirmer « bien sûr, nous connaissons la suite » ? Car que connaissons-nous vraiment de l’URSS en-dehors du discours des contrerévolutionnaires, ceux qui ont imposé la guerre à la jeune révolution, qui ont tout fait pour en saper le développement, ceux qui en France criait "plutôt Hitler que le Front Populaire" et ailleurs "plutôt Hitler que l’URSS"... ceux qui ont mené la guerre froide imposant au pays qui avait le plus contribué à la victoire contre le nazisme une course aux armements suicidaire... Ce discours du "stalinisme" est celui du célèbre livre des 100 millions de morts du communisme, et ceux qui le tiennent ne font pas la différence entre octobre et le stalinisme !

Face à cette bataille de diabolisation du socialisme, nous avons été en difficulté entre des décennies de solidarité sans faille avec l’URSS et les contradictions, les hésitations dans la recherche de voies nationales au socialisme, face aux difficultés même du socialisme soviétique, de la démocratie socialiste, des contradictions entre socialismes avec le conflit sino-soviétique. Nous avons été constamment, acteurs, parties et parfois un peu rapidement juges, ce qui nous a alors privé du recul nécessaire, recul que nous avons aujourd’hui, car nous avons vécu et nous vivons des expériences diverses d’édification du socialisme.

Le stalinisme ?
Nous avons un urgent besoin de proposer notre propre analyse de ce qui s’est construit sous Staline, que nous ne pouvons résumer à un système inhumain :
> Que dire de Gagarine et des réussites technologiques de l’URSS ?
> Que dire du développement de l’espérance de vie de tous les soviétiques jusqu’en 1963, (voir cette petite comparaison du socialisme et du capitalisme ?
> Que dire des expériences soviétiques sur la biodiversité qu’on redécouvre aujourd’hui avec les jardins Vavilov ?
> Que dire de l’apport des conquêtes soviétiques aux conquêtes sociales dans le capitalisme occidental ?
> Que dire de l’apport de l’URSS aux luttes de décolonisation, malgré les débats nécessaires sur ses contradictions ?
> Que dire des conquêtes pour l’égalité des femmes, qui n’ont été remise en cause que par la restauration capitaliste !?
> Que dire de la construction d’une citoyenneté multi-nationale qui a fait vivre une incroyable diversité de peuples, de cultures, de nationalités, de religions et avait une telle force que 70% des soviétiques ont voté en 1990 pour le maintien de l’URSS... référendum violé par leurs dirigeants comme celui de 2005 en France !
> Qui a lu le livre « sovietica » de Irina Malenko qui nous parle de son pays comme d’un lieu de sécurité et de liberté, et qui témoigne des mensonges qu’elle découvrait en venant étudier à l’ouest ?
> Qui a lu l’étude de la polonaise Dorota Dakowska, qui révèle ce qu’était l’intervention occidentale au sein du socialisme pendant la guerre froide ?
> Qui a vu l’incroyable pièce de théâtre « je n’ai pas honte de mon passé communiste » de deux acteurs yougoslaves qui parlent du socialisme comme une incroyable liberté ?

Depuis des décennies, le capitalisme mondialisé a construit un discours totalitaire sur les expériences socialistes, dont la plus importante, la soviétique, mais aussi sur la yougoslave, la cubaine, la chinoise. Cette diabolisation du socialisme est faite pour nous interdire de penser aussi bien le socialisme, que ses déformations, et sa destruction.. Il est urgent de sortir de ce discours du « stalinisme inhumain » .

Il suffit d’ailleurs de discuter avec les militants communistes, avec les forces de gauche en Russie, comme avec les communistes cubains ou chinois, pour réaliser que ce discours est totalement occidental ! La délégation de communistes Français qui s’est rendue à Moscou pour le 100eme anniversaire de la révolution d’octobrepeut en témoigner, et invite à découvrir en urgence le livre de Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop « Staline, héros national ou tyran sanguinaire » .

Nous savons que le "stalinisme" a conduit à un échec, ne serait-ce que parce-que les dirigeants qu’il a mis au pouvoir après Staline, sont trop souvent devenus des gestionnaires corrompus d’un capitalisme revanchard et destructeur ! Cet échec a sans doute des dimensions économiques et sociales, mais il a évidemment des raisons politiques majeures, et il a produit au final la négation de la démocratie avec le non respect du référendum de 1991 !

Mais nous ne pouvons rien comprendre sans travailler une analyse marxiste réelle fondée non sur les discours médiatiques dominants, mais sur les faits. Cela suppose la coopération avec ceux qui ont vécu, construit, défendu le socialisme, ceux qui le 7 novembre 1991 manifestait sur la place rouge contre le capitalisme, découvrant que leurs dirigeants, et leur parti, les avaient trahis !

La leçon d’octobre ?
Sans ce travail sur l’histoire du socialisme, Pierre Laurent ne peut que produire une analyse ancienne, citant Georges Marchais qui évoquait en 1973 dans le défi démocratique, « la démocratie comme but et comme moyen de la révolution » , et il considère, bien vite, que la leçon a été tirée...
Pour nous, communistes français, la leçon a été longue et douloureuse à tirer. Mais elle est tirée définitivement. Il n’y a pas de processus révolutionnaire abouti sans un développement ininterrompu de la démocratie, dans tous les domaines. Aussi âpre soit le chemin, la démocratie, l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le peuple n’est pas négociable. C’est la condition de la réussite.

Or, Georges Marchais cherchait à juste raison une voie française au socialisme. A l’époque, il pouvait mettre de coté le coup d’état au Chili comme une "anomalie" historique dans le grand mouvement de progrès démocratique lié à l’alliance entre pays socialistes, non alignés, et luttes sociales des pays capitalistes, progrès historique qui allait connaitre son apogée avec la grande défaite des USA au Vietnam en 1975. Mais près de 50 ans après, nous savons que la contre offensive du capitalisme mondialisé était en route et nous constatons que la violence de la bourgeoisie contre toute expérience démocratique, loin d’être un cas particulier chilien, est au contraire une loi générale. Une voie démocratique au socialisme ne peut donc être seulement électorale.

Pour les communistes, il n’y a pas de démocratie véritable dans le capitalisme, et à l’inverse, le communisme est nécessairement une démocratie réelle, concrète, qui va jusqu’au dépérissement de l’état comme instrument de domination d’une classe sociale. Mais si la démocratie est le but, peutelle résumer le chemin ? Et de quelle démocratie parle-t-on ? de la démocratie électorale ? Maduro au Vénézuela tente de reconstruire une démocratie populaire. Il doit le faire en défendant les acquis de la révolution bolivarienne contre des milices fascisantes instrumentalisées par une bourgeoisie ayant le soutien total des USA. Maduro et le peuple bolivarien ont un besoin crucial d’armée et de police ! Pour retrouver la démocratie, il doit rompre avec les formes existantes de la démocratie vénézuélienne et réinventer sa constitution !

La démocratie dans un monde sans classes sociales marque la sortie de la préhistoire de l’humanité , mais dans une société de luttes de classe, la démocratie sans rapports de forces, sans mobilisation militante capable d’imposer des reculs à la bourgeoisie par la rue, par le blocage de la production des profits, jusqu’à, contrairement à ce que dit Pierre Laurent, « prendre le palais d’hiver » au moment où c’est nécessaire, c’est un renoncement à la révolution et un renoncement à la démocratie ! C’est un vieux sujet déjà pointé par celui qui allait porter la révolution Française jusqu’au bout, Robespierre, celui qui avait proposé l’abolition de la peine de mort mais qui, pour défendre la révolution contre les affairistes, disait « la terreur sans laquelle la vertu est impuissante, la vertu sans laquelle la terreur est funeste » .

On ne peut rien comprendre à l’échec démocratique du stalinisme sans le situer dans les conditions concrètes de la guerre dont la qualification de " froide " masque sans doute aujourd’hui son ampleur et sa force... On ne peut plus parler de révolution si on réduit la bataille démocratique à la bataille électorale. C’est une des grandes leçons d’octobre « tout le pouvoir aux soviets », et tant pis pour une assemblée constituante incapable de répondre aux exigences populaires !

Il faut donc approfondir les conditions de « l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le peuple » dont Pierre Laurent dit qu’elle « n’est pas négociable ». Mais c’est bien cette maitrise consciente qui nous fait défaut depuis des décennies, et que toutes les stratégies du PCF n’ont pas réussi à construire. Nous avons un urgent besoin de tirer cette leçon là, celle de l’échec de l’union de la gauche, de l’échec du Front de Gauche, et plus globalement, de la réussite des opérations successives de reconstitution de sa domination par la bourgeoisie Française, de Mitterrand assumant le tournant de 1983, jusqu’à Macron en marche...

Alors aujourd’hui ?
En venant à notre projet actuel, Pierre Laurent le construit en opposition à un capitalisme mondialisé qui « n’est plus capable de porter les promesses d’épanouissement et d’émancipation humaine. »
Nous vivons une telle période, où se cherchent les voies de nouvelles révolutions des rapports sociaux-... Le capitalisme mondialisé est à la fois hyper puissant et dominateur, mais désormais miné par des contradictions dont l’ampleur le rende incapable d’assurer l’avenir et même à terme la survie de l’Humanité.

Il en conclut que « l’heure est venue d’œuvrer concrètement au dépassement de ce système » . Le capitalisme serait-il à bout de souffle ? Dans quel état était-il en 1917 miné par la guerre ? L’heure était-elle déjà venue ? Est-ce que chaque crise périodique du capitalisme sonne l’heure des révolutions ? Mais alors, qu’est-ce qui produit son incroyable capacité de se reconstruire ?

De fait, le capitalisme bouscule toujours l’ordre des choses sans autre souci que le profit permettant sa reproduction et sa domination. Pierre Laurent note qu’il ne répond à aucun des « grands enjeux du dépassement de ce système, le réchauffement climatique(...), le terrorisme(...), les trafics(...), la privatisation des richesses du travail(...) » et en déduit que « nous vivons bien le temps des révolutions. »
« Les savoirs explosent, la productivité du travail est exponentielle et la révolution numérique bouleverse la donne. L’ordre ancien craque car il paraît fou de n’utiliser ces immenses potentiels qu’au service d’une minorité mondiale de plus en plus restreinte mais de plus en plus indécemment riche et puissante. »


Cette affirmation d’un capitalisme dépassé, "fou" , est pourtant le contraire de la citation de Marx que Pierre Laurent propose très justement...
« Le capital [...] est en fait, dans son mouvement pratique, aussi peu déterminé par la perspective d’un pourrissement futur de l’humanité [...] que par l’éventuelle chute de la Terre sur le soleil. Dans toute escroquerie financière, chaque actionnaire sait que la tempête arrivera un jour, mais chacun espère qu’elle tombera sur la tête de son voisin après que lui-même aura recueilli la pluie d’or et l’aura mise en sécurité. Après moi, le déluge : telle est la devise de tout capitaliste » .

Autrement dit, le capitalisme est un système qui ne cherche JAMAIS à répondre aux enjeux humains, ni au 21ème siècle, ni au 19ème ! Il ne connait qu’une loi, la sienne, celle du profit et de l’accumulation, peu importe les conséquences humaines ou écologiques.

L’expérience récente, notamment après la crise de 2008, puis violente économiquement que celle de 1929, montre que ce système a toujours la capacité de se réinventer, d’ouvrir de nouveaux marchés permettant de relancer le cycle de l’accumulation, de détruire aussi toujours plus de capital, la guerre n’en étant qu’un des moyens.

Le monde n’est pas au bord de l’abime, au contraire, comme le montre un test très utile sur la représentation du monde tel qu’il est au 21ème siècle avec le questionnaire du site gapminder.com, site d’un géographe fort utile pour connaitre et comprendre le monde et son histoire. Résumons ce qu’il nous révèle et dont en général, nous n’avons pas conscience :
La proportion de personnes vivant en très grand pauvreté a été divisée par deux depuis 20 ans, 80% des enfants de moins de 1 an sont vaccinés, le nombre de morts de catastrophes naturelles a été divisé par deux, la majorité des humains vivent dans des pays aux revenus moyens, les femmes de 30 ans ont eu 9 ans de scolarité en moyenne, presque autant que les 10 des hommes de 30 ans, 60% des filles des pays pauvres sont scolarisées, 80% des humains ont accès à l’électricité, l’espérance de vie moyenne d’un humain est aujourd’hui de 70 ans...

Ces données décrivent un monde qui s’est fortement amélioré socialement depuis 20 ans. Elles sont énormément dues à la Chine et donc au socialisme, mais pas seulement. Et pourtant, il est vrai que les pauvres des pays riches, comme les victimes des guerres de l’OTAN, comme la majorité des habitants de l’ex-URSS, ont connu eux une dégradation de leurs conditions de vie, depuis que la destruction de l’URSS a libéré le capitalisme mondialisé.

Non seulement le capitalisme n’est pas à bout de souffle, mais ce que perçoivent les militants en France dans les luttes sociales, dans les actions de solidarité, dans les efforts pour renforcer une organisation communiste, ce sont au contraire les difficultés de la période, les divisions qui affaiblissent le monde du travail, le succès des idées du capitalisme mondialisé du chacun pour soi, de la réussite individuelle, d’une charité qu’il faut limiter car "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde". La révolution russe, comme toutes les révolutions, a été d’abord un immense soulèvement populaire, des soldats contre la guerre, des paysans pour la terre, des ouvriers pour leur dignité. Si la colère et des luttes existent bien en France, sont-elles à ce niveau d’ensemble de mise en mouvement de millions de gens dans toute la France ? un niveau qui permettrait de dire que nous connaissons "l’heure des révolutions" ? Les communistes devraient être honnêtes avec eux-mêmes et surtout avec le peuple. Nous en sommes loin.

La révolution ou les révolutions ?
Pierre Laurent n’évoque d’ailleurs pas le rapport des forces au plan social, mais reconnait la bataille idéologique conduite par la bourgeoisie.
« La révolution, les révolutions deviennent dès lors l’objet d’une bataille d’idées intense et renouvelée. Macron et les siens en ont conscience. Les révolutions, leur sens, se gagnent dans les têtes, dans la conscience politique de tout un chacun. »

Pourtant, il reste un mot absent de son discours alors même qu’il est au cœur de la bataille idéologique sur ce qui au fonds différencie une société capitaliste d’une autre forme de société...
« Qui décide ce que l’entreprise doit produire, où elle doit produire, de quelle façon, par quelles méthodes, en utilisant quelles matières premières, quelles énergies ? De nouvelles formes de démocratie et d’appropriation sociale, participatives, coopératives, délibératives, doivent étendre considérablement le champ actuel des pouvoirs populaires. »

Mais comment poser la question de la démocratie dans la vie économique sans poser la question de la propriété des grands moyens de production et d’échange... ? Comment ne pas voir que ce qui freine l’appropriation sociale même dans l’économie sociale et solidaire, c’est bien justement d’être dans une société ou l’intérêt privé domine parce-que l’économie est principalement privée, et de plus en plus avec les privatisations accumulées par les gouvernements de gauche et de droite, parfois même avec des ministres communistes !

Pourquoi alors ne pas dire clairement qu’au cœur de notre projet de société, il y a les nationalisations qui exproprient les grands intérêts privés du cœur de l’économie et qui créent les conditions nouvelles d’une réelle appropriation sociale ? Ce mot absent du discours de Pierre Laurent est pourtant dans toutes les têtes quand une restructuration violente détruit un site industriel en France, quand le grand monopoly du capitalisme mondialisé brade de grands groupes construits autour des grands services publics de transport ou d’énergie... Ce mot nationalisation caractérise historiquement le socialisme comme phase de transition. Il ne dit pas tout, mais sans lui, comment parler de révolution, comment parler d’une autre société, si la grande bourgeoisie a conservé tous ses pouvoirs économiques ?

Cela rejoint la question démocratique. Une démocratie véritable est-elle possible si les détenteurs de capitaux restent dominants dans l’économie ?

Cela rejoint aussi la question de la nature de la révolution. Pierre Laurent joue beaucoup sur le terme, parlant d’évolution, de révolutions au pluriel, mêlant ainsi la révolution au sens de la promesse d’octobre avec les révolutions dont les médias nous parlent, numérique, écologique, humaine...
La révolution aujourd’hui est multiforme et elle ne se résume pas à la seule conquête du pouvoir d’Etat, aussi important soit cet enjeu, à la condition de repenser ainsi très profondément la formation de l’Etat. En construisant des services publics, en créant la Sécurité sociale, les colonies de vacances, le tourisme social, la politique du logement social…, les communistes ont œuvré à la révolution contre les pouvoirs du capital.

Il est d’ailleurs étonnant de ne pas inclure dans cette liste les nationalisations de l’énergie, des usines Renault, du rail...? Pourquoi les oublier ?

Le manque d’analyse des obstacles sur lesquels ont butté les communistes soviétiques conduit à ne pas étudier les obstacles sur lesquels nous buttons dans un pays capitaliste mondialisé dominant, et conduit à exclure la question clé du pouvoir, et notamment du pouvoir sur l’économie, le système bancaire, la monnaie.
Pierre Laurent n’analyse ainsi jamais l’affrontement nécessaire pour savoir qui dirige la société, appelle aux initiatives à tous les niveaux, mais sans aider à comprendre comment arracher réellement des pouvoirs à une bourgeoisie qui les défendra becs et ongles.
«Nous voulons, en multipliant les initiatives de solidarités concrètes, les espaces citoyens de délibérations, les fabriques solidaires, libérer toutes les énergies démocratiques, leur donner sens et possibilité de s’associer.
Faire révolution aujourd’hui, c’est donc pousser en avant tous les potentiels émancipateurs dans la société, dans le travail, dans l’affirmation des individus, dans le recul des processus de confiscation des richesses, dans la démocratie. »


Ce serait un
« processus de long terme qui se développera probablement de manière inégale et diverse à l’échelle de la planète, mais avec des dimensions internationalistes et mondiales de plus en plus fortes. »

Oui, comme il le faisait remarquer en introduction, une révolution s’inscrit toujours dans un processus de long terme, mais en est ce moment d’accélération ou le pouvoir dominant bascule, d’une classe sociale à une autre, de la féodalité à la bourgeoisie, de la bourgeoisie à la classe des travailleurs. Et ce moment d’accélération doit nécessairement faire face à la violence de cette bourgeoisie, du capitalisme mondialisé dominé par l’OTAN, ses services secrets, ses géants du numérique qui nous connaissent jusqu’à nos vie privées...

On ne peut penser la révolution dans les conditions de la France sans prendre à bras le corps toutes ces questions concrètes, en tirant les leçons de l’échec de décennies d’électoralisme à gauche, en reconstruisant le lien entre luttes sociales partout et projet de changement de société. On ne peut penser à la révolution dans les conditions de la France aujourd’hui sans souligner le caractère spécifique du niveau national. Pierre Laurent dit que dans « ce monde interdépendant qui est le nôtre, cette bataille des pouvoirs se mène à toutes les échelles, locale, nationale, européenne, mondiale.! » . Certes, mais le 20ème siècle a appris aux communistes qu’il est une échelle spécifique aux révolutions, le cadre national dans lequel s’organise, encore aujourd’hui, la domination de la bourgeoisie, niveau où sa domination doit être mise en cause. Car chacun comprend bien qu’au niveau local, on ne peut que résister, et qu’au niveau européen ou mondial, que peser pour les coopérations et la solidarité. Mais ce n’est pas pour rien que Macron aggrave les attaques contre les droits des travailleurs, des locataires, des collectivités, en défaisant des lois nationales et non pas des directives européennes ! L’objectif de la révolution doit être de disputer à la bourgeoisie le pouvoir d’état, pour permettre de lui disputer son pouvoir économique, local comme mondial...

Il faut alors proposer une autre conclusion au discours de Pierre Laurent qui écrit :
« En 2017, face aux défis gigantesques qui s’additionnent, il est temps qu’une implication populaire durable, et non seulement insurrectionnelle, pousse et prolonge dans tous les domaines, par la conquête citoyenne permanente, les processus révolutionnaires qui cheminent et se cherchent.
Cette implication, c’est ce que nous nommons « Le communisme de nouvelle génération »... »


Voila ce que nous pourrions proposer :

En 2017, face aux défis gigantesques qui s’additionnent, il est temps qu’une mobilisation populaire organisée durablement, pas seulement électorale, mais citoyenne, sociale, économique, politique, pousse et prolonge dans tous les domaines les processus révolutionnaires qui cheminent et se cherchent dans les contradictions du capitalisme, jusqu’à conquérir le pouvoir d’état.
Ce mouvement doit construire la capacité du peuple à s’organiser pour diriger, de l’atelier et du quartier jusqu’au sommet de l’état, et imposer ses propres intérêts, contre les intérêts des bourgeoisies, du capitalisme mondialisé, contre tous les corporatismes et bureaucraties et leurs intérêts privés venant mettre en cause l’intérêt général.
Ce mouvement que nous appelons communisme, doit faire grandir l’exigence d’une autre société, d’une société socialiste aux couleurs de la France, internationaliste, démocratique, imposant un autre monde dans la coopération et le développement commun.

Pierre Laurent appelle à « La ré-invention du Parti communiste, pour en faire une force capable d’affronter ces défis, (...) condition de sa fidélité à son idéal révolutionnaire. » .

Pour être cet évènement, ouvrir en grand ce chantier historique, le prochain congrès réinventer les repères de notre idéal révolutionnaire : enracinement dans les entreprises au coeur des contradictions entre travail et capital, choix de classe affirmé pour construire le rassemblement populaire, nécessité d’un parti organisation de terrain, tourné vers l’action et l’éducation populaire, réaffirmation de notre ancrage internationaliste, contre les institutions du capitalisme mondialisé, y compris européenne, contre l’OTAN, affirmant le projet d’une France souveraine ouverte au monde multipolaire et s’appuyant sur les succès des socialismes existants pour faire reculer les forces militaristes, et imposer la paix.

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Xuan
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   Posté le 12-01-2018 à 08:10:34   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Lettre à une cellule du pcf :

Merci chères et chers camarades pour ces textes importants,

je renouvelle mes meilleurs vœux de bonne année en vous souhaitant une excellente santé, bon moral et bon allant. Au mois cette fois ce qui est en face n’est pas maquillé.
Vous avez raison de commenter le discours de Pierre Laurent et d’en tirer des indications pour la préparation du congrès, ce discours donne le ton.

A propos de ton je trouve plutôt roublard « seul le prononcé fait foi » en exergue de ce document, tandis que le titre écrit « Rêvolution - discours de clôture de Pierre Laurent » .
C’est bien ce qu’on appelle jouer avec les non dits : d’un côté P. Laurent parle de révolution, de l’autre il écrit du rêve, et la parole ici se veut plus chère que l’écrit.
Mais à y bien regarder le fond correspond à la syntaxe et pas à sa prononciation.

La critique que fait Pam de l’antistalinisme forcené de P. Laurent est tout-à-fait pertinente. Il ne s’agit pas pour lui de faire le bilan du socialisme soviétique et la part des erreurs et des succès, mais de rejeter la notion de dictature du prolétariat, exactement à la manière de Robert Hue à la « marche du siècle » en 1997, qui se déclarait « antistalinien jusqu’au bout des ongles » tandis que Stéphane Courtois exigeait l’interdiction du livre « un autre regard sur Staline » aux stands de la fête de l’Humanité. C’est plus qu’une critique excessive : une garantie envers la bourgeoisie que la dictature capitaliste ne sera pas remplacée par son exact opposé, celle de l’immense majorité sur une infime minorité d’exploiteurs.

Pam a entièrement raison aussi de relever le glissement subtil entre révolution et rêvolutions.
P. Laurent parle de « maîtriser les lieux du pouvoir » comme si le pouvoir était éparpillé. Il n’y a qu’un lieu du pouvoir c’est l’Etat et la théorie du pouvoir en petits morceaux revient à promouvoir des îlots de pouvoir, dont on connaît la précarité tant que le pouvoir d’Etat reste à la bourgeoisie.

Je note aussi « Ces décisions sont aujourd’hui aux mains des seuls actionnaires » …Faut-il entendre que demain ils ne seront pas « seuls » à prendre les décisions ? Que nous souhaitons partager ces décisions avec eux ?
C’est exactement l’inverse de ce que fut la révolution d’Octobre, et la raison pour laquelle les gouvernements bourgeois mirent fin si rapidement à la guerre impérialiste et envoyèrent leurs armées au secours des russes blancs. (De Gaulle à peine rétabli proposa alors ses services et partit former les cadres de l’armée de Pilsudski contre l’armée rouge).

De même avec le « contrôle ouvrier de la production » . P. Laurent présente ce mot d’ordre comme l’alpha et l’oméga du programme communiste alors qu’il ne s’agissait que d’un objectif partiel, au regard du célèbre « tout le pouvoir aux Soviets ! »
Pas si célèbre que ça semble-t-il pour Pierre Laurent puisqu’on ne le trouve nulle part dans son discours.
Quant à la production, notre objectif n’est pas de la contrôler – ça ne coûte rien au patron de laisser les délégués au CE contrôler la production - mais d’en exclure les capitalistes, de nous emparer des grands moyens sociaux de production, dont le CAC 40, pour socialiser leur propriété sous forme de propriété d’Etat ou collective.

Enfin à propos de la boucherie impérialiste de 14, que Pierre Laurent cite pourtant abondamment, un « oubli » remarquable sur un des fondements de la guerre et à l’origine même de la création du PCF au congrès de Tours : pas un mot de la trahison social-démocrate, lorsque les socialistes votèrent les crédits de guerre le 4 août 1914, jour-même de l’enterrement de Jaurès, une semaine à peine après avoir manifesté aux cris de « À bas la guerre ! Vive la république sociale ! Vive le socialisme international ! »
Or s’il y a un sujet d’actualité dans le prochain congrès n’est-ce pas le bilan des décennies passées à coller des affiches pour pousser aux fesses les réactionnaires socialos. Mais on dirait que la leçon des dernières élections et de leur déculottée historique a déjà été oubliée. Et ne parlons même pas des 21 conditions d’adhésion à la troisième Internationale.

Mon sentiment est que P. Laurent parle beaucoup de révolutions et de rêvolutions parce qu’il a bien compris que les communistes ne veulent plus entendre parler de la voie électorale au dépassement du capitalisme. Par conséquent il parle le langage qu’on voudrait entendre. Ce n’est pas pour faire la promotion d’aucune révolution mais, comme un certain Mélenchon prétendant « renverser la table », pour se préserver lui-même et ne rien altérer à sa ligne révisionniste.

Le concept de révolution a été suffisamment galvaudé pour que nous ne laissions pas appâter si facilement. Pour ne citer qu’un exemple après mai 68 parut « vive le communisme », dirigé entre autres par un certain « maoïste » Stéphane Courtois (encore lui).

Rapidement le canard devint « vive la révolution ! – ce que nous voulons tout !» , puis « Tout ! » : changements pas très innocents qui ont viré rapidement à l’anticommunisme le plus violent. Je ne veux pas me livrer à un amalgame facile, mais simplement rappeler qu’il faut se défier des faux semblants et trancher franchement avec une voie définitivement sans issue.

Fraternellement,

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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Le discours de P. Laurent :



Rêvolution - discours de clôture de Pierre Laurent

04/11/2017 - PCF


Révolution - 4 novembre 2017

Pierre Laurent
Seul le prononcé fait foi

Chers amis, chers camarades,

En plein conflit mondial, il y a cent ans, le 20ème siècle s'est ouvert par une immense promesse : la Révolution d’Octobre.
Une révolution qui revendique « le pain, la paix, la dignité », dans une Russie tsariste en pleine décrépitude, qui tente de faire triompher l'appropriation sociale des travailleurs dans un monde capitaliste et impérialiste en pleine expansion et en pleine guerre.
Cette promesse d'octobre 1917, la magnifique exposition d'affiches disponible en cet Espace Niemeyer, les nombreuses conférences et débats qui se sont tenus, l'ont à la fois illustrée et fait revivre, en ont éclairé la portée.

- Je remercie Alain Gesgon, Lydia Samarbakhsh, Frédéric Genevée, Corentin Lahu, Marie-Pierre Boursier, l'ensemble des camarades bénévoles du PCF, etc... qui, par leur présence et leur engagement ont assuré le succès de ce mois d'initiatives-
Ces 3 semaines autour de la Révolution russe de 1917 ont permis de réévaluer ce moment de l'histoire et de l'aventure révolutionnaire humaine. Elles nous conduisent depuis deux jours à réfléchir à l'actualité de l'idée de révolution aujourd'hui, pour mieux repenser les chemins de nouvelles révolutions.

On appelle souvent révolution en politique des moments d'accélération, de précipitation de l'histoire.
Ces trois semaines de réflexion nous auront aussi servi à prendre conscience des temps longs dans lesquels elles s'inscrivent.

Les journées d'octobre 1917 en Russie, ou celles de juillet 1789 en France, cristallisent des processus profonds, au cours desquelles se renforce et s'exprime la conscience populaire et politique de la nécessité de bouleverser les rapports sociaux.

Nous vivons une telle période, où se cherchent les voies de nouvelles révolutions des rapports sociaux.

C'est pourquoi, pour nous communistes et révolutionnaires du 21èmesiècle, ces 3 semaines furent aussi une invitation à réinventer, dans les conditions et les rapports de force d'aujourd'hui, les transformations révolutionnaires dont la France, mais aussi notre monde ont besoin.
Le capitalisme mondialisé est à la fois hyper puissant et dominateur, mais désormais miné par des contradictions dont l'ampleur le rende incapable d'assurer l'avenir et même à terme la survie de l'Humanité.

La révolution russe, son accélération en octobre 1917, ne nait pas de rien ; elle n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle plonge ses racines dans le développement du mouvement ouvrier et de la pensée de Marx, tout au long du 19ème siècle et dans celle de Lénine au début du 20ème.

Pour retrouver la portée qu'elle eut en France et en Europe, il faut entendre les âpres luttes de classes du 19ème siècle, les révoltes ouvrières si durement réprimées. Il faut entendre la révolte des canuts à Lyon, leur chanson « c'est nous les canuts, nous sommes tout nus... ».

Il faut entendre les prolétaires français partant « à l’assaut du ciel » selon la formule de Marx, à deux pas d’ici, avec la Commune de Paris.
72 jours d’héroïsme éblouissants .
72 jours conclus par la semaine sanglante avec l’écrasement de la Commune et près de 10 000 morts.

Dix semaines dont les révolutionnaires de toute l'Europe tireront beaucoup de leçons.
Pour entendre 1917, il faut avoir en tête Fourmies, ce 1er Mai 1891, sa manifestation pacifique pour demander la journée de 8 heures et la réponse implacable de la bourgeoisie qui voit là une insupportable atteinte à sa domination rapace, jusqu'à tuer de nombreux manifestants dont le plus jeune avait 11 ans et le plus âgé 30.

C’est dans ce monde-là que surgit 1917, dans ce monde où la machine de guerre des rivalités impérialistes se déploie à toute force, indifférente à la boucherie humaine qu'elle déchaîne, broyant les hommes et la nature et où, en 3 ans, plus de deux millions d'hommes trouvent la mort sur le seul Front oriental.
Face à ce système, l'idée socialiste que Balzac, déjà, avant Marx, nommait « communisme », progresse. Mais nulle part, à l'échelle nationale, elle ne parvient à l’emporter depuis la glorieuse mais si cruellement éphémère Commune de Paris.

Et surgit 1917.
En février, le peuple russe balaie le tricentenaire tsariste et, en octobre, en quelques jours, il fait basculer l’histoire du monde.

« La cause pour laquelle le peuple a lutté : proposition immédiate de paix démocratique, abolition du droit de propriété sur la terre des propriétaires fonciers, contrôle ouvrier de la production, création d’un gouvernement des Soviets, cette cause est assurée » dira le Comité Révolutionnaire dans sa déclaration du 25 octobre à 10 heures.
Dès le 26, c’est le Décret sur la paix face à la boucherie impérialiste de la Première Guerre mondiale .

Puis le 27, un projet de règlement sur le contrôle ouvrier qui donne aux ouvriers la maîtrise de l’entreprise.
La révolution s’étend dès lors tous azimuts.
Elle ébranle jusqu’au tréfonds les logiques impérialistes d'asservissement des peuples et, par là même, les fondements du colonialisme comme instrument de domination des plus grandes puissances.
Le décret sur la paix est plus clair que jamais :
« Si une nation est maintenue par la force dans les frontières d’un État donné, si, malgré le désir exprimé de sa part [...], on ne lui accorde pas le droit de trancher par un vote libre, sans la moindre contrainte, après l’évacuation totale de l’armée de la nation à laquelle elle est rattachée [...] la question des formes de son existence politique, alors son rattachement est une annexion, c’est-à-dire une conquête et un acte de violence »

Et bientôt, librement, la Finlande devient indépendante. Faut-il rappeler qu’au même moment, on razziait dans l’Empire français pour envoyer en première ligne les troupes coloniales ?
La Révolution d’Octobre, parce qu’elle touche au cœur du capital, parce qu’elle s’attaque en même temps à mille dimensions de l’aliénation et de l’exploitation, doit, dès sa naissance, faire face à une lutte des classes internationale féroce.
Tout est fait pour écraser ce spectre rouge qui hante l'Europe, annoncé par le « Manifeste du parti communiste » de Marx et Engels et qui cherche alors les voies de son incarnation mondiale dans le chaos de la guerre mondiale et d’un capitalisme éruptif.
Comment Octobre, malgré la propagande de guerre, aurait-il pu, dès lors, échouer à trouver le large écho mondial qu’il rencontra effectivement ?

Comment Marcel Cachin, directeur de L’Humanité, qui avait 2 ans au moment de l’écrasement de la Commune et 22 au moment de Fourmies, pouvait-il ne pas applaudir devant la jeune République des Soviets défrichant des territoires nouveaux dans l’histoire de l’humanité ?
Comment ne pas soutenir de toutes ses forces la promesse généreuse et fougueuse de ce « pays adolescent » pour citer Maïakovski ?
Ce pays qui semble donner des contours de chair à ce qui n’était qu’une sorte de rêve...
Bien sûr, aujourd'hui nous connaissons la suite, la logique de guerre imposée par les forces impérialistes coalisées, les tentatives de réforme de la Nouvelle Politique Economique (NEP) pour sortir de la crise et de la famine, la mort de Lénine, les promesses non abouties et puis, malgré l'essor économique, le processus émancipateur qui s'enlise dans un système contre- révolutionnaire, répressif, dictatorial et inhumain : le stalinisme.

C'est le paradoxe du grand souffle de 1917.
Il aura généré des processus révolutionnaires et anti-colonialistes qui auront balayé tout le siècle.
Il placera encore l'Union Soviétique, pourtant déjà saignée par les purges staliniennes, à la tête de la lutte contre le nazisme, prolongeant un temps son prestige de la libération.
Mais il aura inexorablement dégénéré vers un système stalinien monstrueux dont l'URSS ne se relèvera finalement jamais.

Nous n'oublions rien de cette histoire, ni le souffle de 1917, ni la puissance irrésistible d’un peuple qui décide de prendre en mains son destin ; ni l'impasse d'un système qui nie le pouvoir démocratique de ce peuple.
Pour nous, communistes français, la leçon a été longue et douloureuse à tirer. Mais elle est tirée définitivement.

Il n'y a pas de processus révolutionnaire abouti sans un développement ininterrompu de la démocratie, dans tous les domaines. Aussi âpre soit le chemin, la démocratie, l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le peuple n’est pas négociable .
C'est la condition de la réussite.
Là est un fondement et une condition de notre projet politique.

En 1973, Georges Marchais (dont une exposition, qui succédera à celle-ci et sera inaugurée le 27 novembre, rappellera l’apport qui fut le sien, à l'occasion du 20ème anniversaire de sa disparition), publia un essai, « Le Défi démocratique » qui agira ensuite telle une onde de choc pour le PCF.

Ce défi démocratique était lancé, expliquait-il, tout à la fois à la société et au Parti communiste.
Il s’agissait de trouver une réponse neuve à une situation elle-même inédite, celle d’une crise globale et durable qui ne faisait que commencer.

Sa conviction était que cette réponse serait un progrès continu de la démocratie. La démocratie comme but et comme moyen de la révolution.

Cette réponse, nous la faisons nôtre aujourd'hui, avec une force renouvelée.

Nous la faisons nôtre dans l’échange et le travail commun avec chacune et chacun de ceux qui ne se résignent pas à un monde et à une société de plus en plus injustes et inégaux, avec chacune et chacun de ceux qui veulent décider de leur propre destin pour que les solutions à ce monde en crise soient imaginées, construites, réalisées par eux, dans le partage et la démocratie.

Oui, nous l'affirmons plus fort que jamais :
Nous ne combattrons jusqu'à la racine ce système capitaliste, où les richesses et les pouvoirs sont concentrés comme jamais. Nous ne le dépasserons pour une nouvelle logique de développement humain que si la démocratisation, la diffusion et l'extension des pouvoirs dans les mains du plus grand nombre est continue, que si se substituent aux logiques actuelles une utilisation solidaire et partagée des immenses richesses créées aujourd'hui par le travail et les savoirs.
Le capitalisme n'étendra plus les droits humains.
Il tente chaque jour désormais de les restreindre pour perpétuer sa domination.

L'émancipation humaine sera désormais indissociablement sociale, féministe, démocratique, écologiste et pacifiste.
Tel est donc notre cap : l'extension continue et planétaire des droits humains par la démocratie, pour le progrès social solidaire, l'avenir écologique, la liberté féministe, le refus de tout racisme, pour la maîtrise partagée des richesses et des savoirs et le droit à la paix.

Le 21ème siècle est le siècle qui, le premier, va se confronter, à l'échelle de la planète toute entière, à la question du post-capitalisme.

Le système capitaliste s’est mondialisé et a acquis, à la fin du 20èmesiècle, une hégémonie politique provisoire.

Mais on sent bien qu’il se montre de plus en plus incapable de répondre aux nombreux défis contemporains, qu’il s’agisse de la justice et de l’égalité dans la mondialisation, des enjeux écologiques, de la nécessité d’un usage collaboratif du numérique ou encore de la qualité du travail avec des salariés qui sont de plus en plus formés grâce au progrès de l’éducation.
Le système capitaliste mondialisé n’est plus capable de porter les promesses d’épanouissement et d’émancipation humaine.
Le monde craque et le monde souffre. Il est entravé, dans ses développements, par les logiques de la rentabilité financière à outrance et par l’exacerbation de la concurrence alors qu’il faudrait développer la coopération et le partage.
L'heure est venue d’œuvrer concrètement au dépassement de ce système.
A l’heure du réchauffement climatique et des dégradations environnementales menaçant l’espèce humaine tout entière, qui ne voit que le capitalisme freine avec toute son énergie les révolutions écologiques nécessaires, comme l'atteste encore ces jours-ci l'affaire du glyphosate ?

A l'heure de la prolifération du terrorisme, né dans les plaies de la guerre, des inégalités, des prédations néo-coloniales, qui ose nommer la racine du mal, ce monde déréglementé, brutal, foncièrement inégal ?

A l’heure des trafics en tous genres, touchant tous les continents, qui est prêt à s’attaquer aux spéculations et spoliations financières qui nourrissent ces trafics au lieu de permettre le développement de l’humanité ?
Qui est décidé à s’attaquer à la privatisation des richesses du travail humain par le système bancaire et financier, aux 80 milliards d'€uros d’évasion fiscale soustraits à la France, aux 1 000 milliards d'€uros soustraits de l’UE (3 fois le budget de la France !), aux 14 000 milliards d'€uros (près de 50 fois le budget de la France, la 6epuissance mondiale !) qui grenouillent dans les paradis fiscaux ?
Cette terrible contradiction entre des possibilités inouïes de répondre aux besoins humains et un monde tiré en arrière par la rapacité des multinationales et l'obésité de la finance génère désormais un chaos et une instabilité politiques chroniques.
Les crises politiques frappent, presque successivement, tous les pays d'Europe, comme on l'on voit dernièrement en Espagne, avec aussi un sinistre retour au premier plan des extrêmes droites, notamment en Allemagne avec l'entrée au Bundestag des néo-nazis.

Ceux qui tiennent le manche l’ont bien compris, à commencer par le Président Macron qui n’a pas intitulé par hasard son livre de campagne « Révolution », et parle à propos de l'Europe d'une nécessaire « refondation ».

Les tenants de la classe possédante savent que le statu quo est impossible.
Mais leur révolution, c'est celle du Guépard de Visconti : « il faut que quelque chose change pour que tout continue comme avant ».
En réalité, nous vivons bien le temps des révolutions.
Les savoirs explosent, la productivité du travail est exponentielle et la révolution numérique bouleverse la donne.
L'ordre ancien craque car il paraît fou de n'utiliser ces immenses potentiels qu'au service d'une minorité mondiale de plus en plus restreinte mais de plus en plus indécemment riche et puissante.

Enfermé dans les logiques capitalistes, le monde, avec les immenses pouvoirs que donnent à ceux qui les détiennent les possibilités créatrices du 21ème siècle, devient dangereux.

Tout appelle à de nouveaux rapports sociaux et c'est cette révolution contre laquelle les tenants du système capitaliste s'arc-boutent.

La révolution, les révolutions deviennent dès lors l'objet d'une bataille d'idées intense et renouvelée.
Macron et les siens en ont conscience. Les révolutions, leur sens, se gagnent dans les têtes, dans la conscience politique de tout un chacun.

Cette conscience, ils la travaillent, là aussi avec une puissance médiatique qui a changé d'échelle. Ils essaient de la modeler pour leurs propres objectifs. Il leur faut imposer à tout prix l'idée que l'organisation normale de toute société suppose « des premiers de cordée » et l'immense masse des autres, « ceux qui ne sont rien » qui sont donc destinés à suivre les premiers.

Mais Monsieur Macron, qui étaient les premiers de cordée dans la Russie de septembre 1917 ?
Qui d'autres, sinon les oligarques tsaristes, les propriétaires des terres qui exploitaient les moujiks !

Karl Marx, dans cette extraordinaire anticipation, avait une fois de plus vu juste :
« Le capital [...] est en fait, dans son mouvement pratique, aussi peu déterminé par la perspective d’un pourrissement futur de l’humanité [...] que par l’éventuelle chute de la Terre sur le soleil. Dans toute escroquerie financière, chaque actionnaire sait que la tempête arrivera un jour, mais chacun espère qu’elle tombera sur la tête de son voisin après que lui-même aura recueilli la pluie d’or et l’aura mise en sécurité. Après moi, le déluge : telle est la devise de tout capitaliste ».
Alors, pour éviter le déluge, nous sommes devant un choix.

Car si la révolution qui pourrait libérer la société de ces entraves est vraiment à l’ordre du jour du 21ème siècle, cela ne veut pas dire qu’elle adviendra.
Si cette révolution des rapports sociaux ne se produit pas, nous pouvons au contraire aller vers un monde de plus en plus brutal, violent et inégalitaire, un monde où la domination de puissances multinationales risque de devenir extrêmement pesante, s'insinuant dans tous les choix de nos vies quotidiennes et dans le contrôle de nos libertés.

Une chose est sûre, les choses ne resteront plus en l’état.
Le monde est entré dans une instabilité très profonde.
A nous d'en faire émerger le meilleur et non le pire.
Le Parti communiste aborde ces défis de manière offensive.
Plus que jamais, nous n'entendons pas rester spectateurs des évolutions et révolutions en cours.

Nous entendons être des acteurs utiles à notre peuple pour qu'il prenne en main son destin.
L’humanité a les moyens à peu près de tout faire mais elle ne peut pas tout se permettre.

Mais qui alors va choisir ?
Qui se donnera les moyens de choisir ?
Qui décide ce que l’entreprise doit produire, où elle doit produire, de quelle façon, par quelles méthodes, en utilisant quelles matières premières, quelles énergies ?
Ces décisions sont aujourd’hui aux mains des seuls représentants des actionnaires. Et on sait qu’ils n’ont qu’un cap : les dividendes.
Est-ce raisonnable ? Est-ce humainement tenable ?

Un immense mouvement pour la démocratie doit permettre aux salariés, aux chercheurs, aux agriculteurs, aux citoyens, aux habitants de quartiers, aux locataires, aux jeunes, aux étudiants et lycéens, aux usagers des services publics… de maîtriser les lieux de pouvoir ou d’en créer de nouveaux.

De nouvelles formes de démocratie et d'appropriation sociale, participatives, coopératives, délibératives, doivent étendre considérablement le champ actuel des pouvoirs populaires.
Comment travailler, au service de quels objectifs, dans l'intérêt de qui ?
Comment produire, consommer, faire société dans la ville et sur tout le territoire ?
Comment s'émanciper individuellement dans la solidarité du développement de tous ?
Chacune de ces questions a droit à une réponse démocratique à mille lieux de la confiscation et de l'opacité de la plupart des pouvoirs aujourd'hui.

Le communisme, pour nous, c'est précisément le mouvement continu de cette émancipation humaine contre toutes les dominations, toutes les aliénations.
C'est un mouvement continu de conquête démocratique.

Le communisme est avant tout un processus pour une mise en commun des capacités humaines et des ressources naturelles démocratiquement décidée, progressivement construite et sans cesse renouvelée.

L'invention d'une nouvelle République, d'un nouvel âge de la démocratie est au cœur de notre projet communiste.

Dans le monde interdépendant qui est le nôtre, cette bataille des pouvoirs se mène à toutes les échelles, locale, nationale, européenne, mondiale.

La révolution aujourd'hui est multiforme et elle ne se résume pas à la seule conquête du pouvoir d'Etat, aussi important soit cet enjeu, à la condition de repenser ainsi très profondément la formation de l'état.
Nous voulons, partout et en toutes circonstances, susciter, encourager les mouvements pour des conquêtes citoyennes, concrètes, immédiates.

En construisant des services publics, en créant la Sécurité sociale, les colonies de vacances, le tourisme social, la politique du logement social…, les communistes ont œuvré à la révolution contre les pouvoirs du capital.

Aujourd'hui, ce sont toutes les pratiques et les expérimentations sociales, démocratiques, écologiques qui sont les terrains de ces luttes.
Nous voulons rendre notre communisme plus quotidien, plus concret, mieux ancré dans les contradictions de l'époque.
Nous devons nous-mêmes construire des pouvoirs sur les moyens considérables que nous offrent les technologies numériques.

Nous voulons, en multipliant les initiatives de solidarités concrètes, les espaces citoyens de délibérations, les fabriques solidaires, libérer toutes les énergies démocratiques, leur donner sens et possibilité de s’associer.
En un mot, nous voulons faire le pari d'un nouveau progrès humain en chemin contre les logiques qui en entravent le développement.

Pour plagier Saint Just, nous affirmons que le progrès social et écologique est une idée neuve en France et en Europe !!!

C'est pourquoi, par exemple, nous venons de décider de tenir, face à l'offensive anti-sociale de Macron, des Etats Généraux du progrès social, le 3 février 2018.
Car notre résistance n'est pas défensive, elle est porteuse de projet.

Nous allons, dans les jours qui viennent, mettre à disposition des Cahiers du progrès social pour soumettre nos propositions, recueillir celles des citoyen-ne-s, des
salarié-e-s, acteurs associatifs, culturels, économiques…

Ensuite, nous organiserons une première étape nationale de cette campagne, le 3 février prochain, par la tenue d'états généraux du progrès social, ouverts à tous les citoyen-ne-s et à toutes les forces qui partagent cette démarche.
Ils seront un lieu où se mêleront les témoignages des luttes, l’expression des revendications, mais aussi et surtout les propositions et la construction de solutions.
Un lieu aussi où d'autres étapes de cette campagne pourront être proposées pour porter, par la mobilisation populaire, les mesures indispensables à une révolution sociale.
Faire révolution aujourd'hui, c’est donc pousser en avant tous les potentiels émancipateurs dans la société, dans le travail, dans l’affirmation des individus, dans le recul des processus de confiscation des richesses, dans la démocratie.
La révolution du 21ème siècle, nous la concevons comme un processus de long terme qui se développera probablement de manière inégale et diverse à l’échelle de la planète, mais avec des dimensions internationalistes et mondiales de plus en plus fortes.

En effet, quelle que soit la poussée révolutionnaire, émancipatrice ou démocratique, où qu'elle se produise, elle a besoin d'une dimension internationale pour tenir dans la durée.
Sinon, les logiques de la mondialisation et la puissance de concentration du capital financier deviennent des obstacles difficilement surmontables. Voilà pourquoi, nous nous attelons à la construction de convergences des luttes solides et durables entre forces européennes comme nous le ferons les 10, 11 novembre lors du Forum européen de Marseille.

La question écologique, la question de la paix, oui une nouvelle fois de la paix quand tant de menaces pèsent à nouveau, la lutte contre le pouvoir des transnationales sont des enjeux majeurs de cette lutte mondiale.

Le combat féministe, la conquête d’une égalité pleine et entière des femmes est assurément aussi l’un des chemins les plus puissants de la nécessaire révolution des rapports sociaux au 21ème siècle.

Nous n'oublions pas qu'en Octobre 1917, lorsque le « gouvernement ouvrier et paysan » est mis en place, Alexandra Kollontaï fait partie de ce gouvernement.
C’est la première femme ministre au monde.

En France, à cette époque, les femmes n’ont même pas le droit d’avoir un compte bancaire à leur nom !
Et le PCF, près de 10 ans plus tard, sera poursuivi en justice pour avoir présenté des femmes aux élections municipales !

Ce combat, les femmes qui prennent aujourd'hui la parole contre les violences sexuelles nous le rappellent avec force, est très largement devant nous.
C’est la conjugaison de tous ces mouvements, leur capacité à trouver du sens en commun qui feront ou non un processus révolutionnaire.

C’est pour mener ce combat avec une efficacité repensée que le Parti communiste veut changer, mener à bien le processus de sa propre révolution.
Les communistes fixeront dans quelques jours l'ordre du jour de leur Congrès, lors de l'assemblée des animatrices et animateurs de section qui se tiendra à la Cité des Sciences de la Villette, le 18 novembre prochain.
La ré-invention du Parti communiste, pour en faire une force capable d'affronter ces défis, est la condition de sa fidélité à son idéal révolutionnaire.
Ce chantier, ces chantiers, nous allons les engager avec confiance et détermination.
Chers amis, chers camarades,

Cent ans après 1917, nous n'irons pas prendre d’assaut ce soir le central téléphonique et le Palais de l’Élysée.
Après 1789, 1871, 1917, 1945 puis 1968, c'est une autre révolution qui est à l'ordre du jour de l'humanité, de nouveaux chemins de révolution que nous avons à ouvrir ensemble.
En 2017, face aux défis gigantesques qui s'additionnent, il est temps qu'une implication populaire durable, et non seulement insurrectionnelle, pousse et prolonge dans tous les domaines, par la conquête citoyenne permanente, les processus révolutionnaires qui cheminent et se cherchent.
Cette implication, c'est ce que nous nommons « Le communisme de nouvelle génération ». et c'est à la penser que nous aurons consacrés avec bonheur ce mois de débats.

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Xuan
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   Posté le 16-01-2018 à 23:01:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Guillaume Sayon : le PCF et son congrès : et si nous vivions ensemble une épopée héroïque ?


16
JAN sur Histoire et Société

PUBLIÉ LE 29 octobre 2017


Cela fait maintenant douze ans que je milite au Parti Communiste Français après avoir fait mes armes au Mouvement Jeunes Communistes de France. Issu d’un territoire complexe, totalement abandonné par la force publique, dans un état de précarité et de misère très avancé, j’ai maintenant l’intime conviction, par l’expérience de mon militantisme quotidien, par les lectures et échanges que je peux avoir avec d’anciens ou contemporains acteurs – intellectuels et militants – du mouvement communiste et révolutionnaire, l’idée que le socialisme est non seulement d’une actualité évidente, mais qu’il est un horizon vital pour l’humanité tant le capitalisme l’entraîne vers une inéluctable fin prochaine. Le capitalisme, inscrit dans une logique d’accumulation et une perpétuelle poussée productiviste, est en effet par essence contraire au principe premier de la philosophie humaine, perpétuer la vie en garantissant les équilibres environnementaux, politiques, sociaux, économiques nécessaires à cette visée. Si l’on regarde objectivement les faits, en bons marxistes que nous sommes, il n’est pas déraisonnable voire totalement fou d’affirmer que le capitalisme est le coupable des coupables lorsqu’on cause sérieusement de destruction de notre éco-système, mettant ainsi en péril le devenir de notre civilisation. Si de nombreux et éminents spécialistes ont dit leurs réserves prononcées sur les engagements pris sur le climat lors de la COP 21, c’est bien parce que les enjeux économiques ont primé sur le reste. Sauver le climat sans remettre en cause le modèle économique dominant, c’est comme vouloir être communiste sans remettre en cause la propriété privée des moyens de production.

Nous sommes de plus en plus nombreux à faire le bilan implacable d’un PCF qui ne joue plus son rôle, dénommant l’ennemi par voie de circonvolutions complexes et alambiquées, ne portant plus l’envie, l’enthousiasme, la dynamique de changer radicalement la vie. Pour le dire ou l’écrire plus simplement, le PCF travaille depuis des années à se renier. Paralysé par une vision étriquée et schizophrénique de son histoire, de ses liens avec les expériences du socialisme réel, il s’est pensé comme un adolescent colérique qui doit faire sa mue pour pouvoir être respectable et respecté. Le résultat, c’est un parti à la remorque d’une social-démocratie – peu importe sa forme – spécialisée dans la compromission de classe, qui n’arrive plus à percer les masses et à jouer un rôle d’avant-garde. D’ailleurs, depuis des années, ces concepts fondateurs sont passés à la moulinette de congrès mutagènes jusqu’à recracher une coquille vide qui survit grâce à l’engagement viscéral de militantes et militants sincères et fidèles à l’engagement d’une vie. Des militants qui, malgré toutes les difficultés et couleuvres avalées, croient toujours en l’étincelle.

C’est ainsi que nous vivons une époque étrange où nous avons le sentiment d’un retour en arrière de deux siècles. Alors que le mouvement ouvrier organisé a réussi, non sans mal, à bâtir une doctrine et un mode d’action politique globaux et révolutionnaires, nous revoilà plongés dans des débats qui se tenaient clandestinement aux premières heures de l’ère industrielle. Peuple ou classe ouvrière ? Organisation de masse ou mouvement ? Révolution ou activisme ? C’est bien la faiblesse actuelle du mouvement communiste qui a rendu possible la résurgence de mouvements et pensées qui dressent des leurres sur le chemin de l’émancipation de la classe ouvrière. Ne nous y trompons pas, l’idée du peuple ou des 99 % est la négation même d’une vision classe contre classe qui est pourtant la conclusion évidente qui saute aux yeux pour qui analyse les mécanismes socio-économiques en action sous notre nez. J’invite les camarades qui cherchent à comprendre avec sérieux et méthode cette question politique qui cristallise les oppositions dans notre camp à lire l’excellent entretien (ici) dans le média alternatif “Le vent se lève” de Guillaume Roubaud-Quashie, jeune historien qui dirige la revue scientifique et intellectuelle du Parti, “Cause Commune”. S’il fallait retenir une phrase de ce riche échange, sans doute serait-elle celle-ci : “[ … ]L’horizon des communistes reste un horizon universaliste qui pose le communisme comme objectif. Cet horizon est complètement absent chez Mouffe pour qui il faut trouver une manière de gérer les dérives du capitalisme et les antagonismes dans ce qu’elle appelle un cadre « agonistique » (un cadre de combats, de tensions, de conflits – agôn, en grec). Puisque pour elle, les conflits sont inépuisables et penser les abolir serait contraire à l’anthropologie profonde, selon sa lecture de la « nature humaine » qui se revendique de Freud. Tout cela me semble poser plus de problèmes que cela n’en résout… Dire qu’on renonce à l’objectif de dépassement des conflits de classe, au moment où le capitalisme est de plus en plus inefficient et criminel, me paraît être inopérant et négatif. Donc même si la proposition théorique de Mouffe est intéressante – au sein de la social-démocratie, elle refuse la capitulation pure et simple façon Blair et Schröder et permet ainsi que se mènent bien des combats communs –, elle débouche sur un horizon limité. Il s’agirait de renoncer au communisme au moment même où le capitalisme ne parvient clairement plus à répondre aux possibilités de développement de l’humanité. »

Notre époque fait la démonstration de l’urgence de porter un discours marxiste clair et surtout de l’idée que le capitalisme n’est pas aménageable, on le subit ou on le détruit.

Il est évident que notre entrée dans un nouveau siècle s’est accompagnée de changements profonds avec le développement rapide et incroyablement stimulant des nouvelles technologies, que nos sociétés ont évolué, que la classe ouvrière elle-même s’est fortement transformée et complexifiée. La jeunesse aussi a fortement changé avec de nouveaux codes, une approche militante d’un nouveau genre. Le modèle fordiste a laissé place à un capitalisme des petites unités de production, des filiales et autres trusts astucieusement complexes du point de vue du droit. Il est évident que la globalisation née à l’époque médiévale a connu une ascension spectaculaire depuis l’après-guerre, que la financiarisation de l’économie a radicalement transformé le modèle économique accouchant de crises de plus en plus violentes. Pour autant, les logiques intrinsèques au capitalisme n’ont guère changé. Il est toujours question de contrer la baisse tendancielle du taux de profit, de préférer le capital mort au capital vivant, de pousser les gains de productivité jusqu’à la limite du supportable.

Alors même que la sortie d’un film sur le jeune Karl Marx nous rappelle à quel point la pensée marxiste est d’une grande vitalité, nous souhaitons, nombreuses et nombreux, que le congrès à venir de notre parti soit à la hauteur de tous ces enjeux, que nous ne prenions pas le chemin craint par un certain nombre d’entre-nous, celui d’un faux bilan partiellement complaisant avec nous-mêmes. Nous pensons que le PCF est aujourd’hui en grande difficulté parce qu’il se refuse à revenir sur plus de 20 années de mutation qui sonnent comme autant de renoncements. La jeunesse de notre engagement s’inscrit dans la volonté qui a prévalu lors du congrès de Tours. Une clarification politique essentielle avec un objectif : armer les exploités dans une visée transformatrice. Créer les condition de l’unité et du combat, bâtir un grand et populaire parti politique à l’avant-garde des luttes libératrices.

La difficulté de cette tâche que nous devons impérativement nous assigner, relève quasiment de la psychanalyse. Penser les actes manqués, les frustrations, les mécanismes d’une forme d’aliénation entre une caste dirigeante aux origines sociales nouvelles et une base militante qui se mue dans une discipline de parti autrement nommée légitimisme, qui se refuse à remettre en cause un processus historique interne tant finalement cela s’apparenterait à une mise en cause personnelle. Une forme de contradiction avec la philosophie matérialiste qui est la nôtre, l’idée d’une non responsabilité dans les événements eux-mêmes. On comprend donc pourquoi, en quoi, ce travail si nécessaire est dans le même temps terriblement difficile voire même douloureux. Un questionnaire insignifiant et faussement ouvert n’y changera rien.

Pourtant, j’ai la conviction profonde, pour l’entendre et le vivre depuis des années, que l’immense masse des nôtres à un attachement presque mystique au communisme, à l’identité qui se cache derrière cette vitrine impressionnante, lourde de sens d’un point de vue historique, de l’héritage même. Le parti du colonel Fabien, des fusillés, des brigades rouges, de la décolonisation, de la culture, des arts et de l’éducation populaire, du Front Populaire, de la Sécurité sociale … Pourtant, il y a aussi l’idée d’une déchirure avec cette histoire, comme si pour mieux s’éloigner d’un patrimoine qui tombe avec le mur de Berlin, il fallait vider de toute substance la doctrine révolutionnaire qui donne sens à notre engagement. Ce communisme du XXIe siècle, pour beaucoup, il devrait être celui qui pense le citoyen, l’individu et plus les structures collectives, l’articulation entre classe en soi et pour soi. On voudrait, pour certains encore, pouvoir se délester de bagages encombrants. L’idée d’une purification. Une purification objectivement voisine du néant, me semble t-il …

Ce congrès doit donc nous permettre de réaffirmer notre identité communiste, non pas par fétichisme ou nostalgie, mais bel et bien parce que le communisme est la seule et réelle alternative à notre monde, le chemin à la hauteur des enjeux de civilisation qui se dessinent devant nous. Il n’est pas pour nous question de mener à bien le procès de tel ou tel, de montrer d’un doigt accusateur où sont les coupables et les victimes. Ce que nous voulons, c’est un vrai congrès extraordinaire comme cela nous l’a été promis. Extraordinaire parce que faisant preuve d’audace, parce que sincère et collectif, parce que mettant sur la table un bilan complet et objectif de ce que nous avons décidé ces 20 dernières années. Un congrès qui sort avec une feuille de route totalement limpide. Une clarification stratégique quant aux alliances, une ligne politique renouant avec une grille de lecture marxiste sans ambiguïté, une série de propositions capables de lancer partout en France de grandes campagnes populaires, une direction collégiale en phase avec les réalités de terrain, représentative de l’immense diversité de nos territoires qui sont autant de réalités distinctes. Une communication renouvelée et moderne, la promesse d’un débat national franc et sans tabous sur l’Europe et le PGE, un travail prioritaire sur le renforcement de nos liens avec les organisations politiques communistes d’Europe et d’ailleurs.

Nous ne partageons pas toutes et tous forcément les mêmes points de vue, nous ne sommes pas d’accord sur tout mais nous avons la volonté commune d’inscrire notre parti dans une dynamique enthousiasmante et collective au fond de nous même. Pourquoi donc s’en priver, vivre recroquevillés dans l’amertume et une forme d’attente, comme si les choses allaient s’arranger dans un élan héroïque, à la fois cause et conséquence. L’héroïsme requiert des héros, des héros le courage. La lucidité en est sans doute une étape préliminaire. Il est difficile de faire le bilan de nos pertes, de nos errements et autres erreurs et de voir que congrès après congrès rien ne change. Nous voulons un parti à l’offensive, fier de ce qu’il porte et capable de recréer de l’espoir là où la souffrance sévit durement. Chez les jeunes, chez les travailleurs, chez les retraités, chez celles et ceux qui vivent l’ostracisation, la violence au quotidien pour raisons identitaires, sexuelles, d’origine ou de genre. Nous voulons un parti à l’avant poste de la lutte, capable de regarder droit devant et de tenir tête à la bourgeoisie particulièrement organisée et conquérante.

Avant donc que ne s’enclenchent les différentes étapes du processus congressiste, je voulais lancer ces quelques idées et principes pour nourrir la réflexion de ces innombrables camarades qui s’interrogent sur le sens de leur engagement. Nous voulons un congrès qui réussisse, un congrès qui donne réellement la parole aux militants. « Pas de mannequins dans le parti » disait Thorez. Alors que les bouches s’ouvrent enfin …

G.S

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Xuan
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Compte-rendu de la rencontre de Venissieux du 13 janvier 2018

22
JAN histoire et société
file:///C:/Users/home/Desktop/reunion-nationale-du-13-janvier-2018_a3775%20(1).pdf

En ligne également sur le site "faire vivre", sous la signature de Marie-Christine Burricand http://lepcf.fr/Reunion-nationale-du-13-janvier-2018


Plus de 45 camarades étaient présents à cette rencontre organisée sous l’égide de « Faire vivre et renforcer le PCF », venus de 12 départements, une dizaine s’étant excusés de ne pas pouvoir participer.

Marie-Christine Burricand présentait le rapport introductif qui a été suivi de très nombreuses interventions permettant un débat approfondi et la prise de décisions.

Celles-ci peuvent se résumer ainsi :

Se saisir du site congrès 2018 pour publier de nombreuses contributions sur la question du bilan qui est centrale et est aujourd’hui escamotée par la direction nationale.

Organiser dans plusieurs de nos sections des débats à rayonnement national permettant la confrontation des points de vue entre tous ceux qui ont la volonté de garder le PCF

Produire une contribution collective portant les thèmes qu’ils nous semblent essentiels de retrouver dans la base commune




Nous avons l’objectif avec cette réunion de nous placer à l’offensive dans la préparation du prochain congrès dit extraordinaire, de décider ensemble d’une ligne claire et partagée, de prendre les décisions d’action et de travail qui permettent à cette ligne d’être identifiée, reconnue comme utile et de rassembler.

Personne n’est en capacité de dire aujourd’hui ce que sera l’issue du congrès. La direction nationale va-t-elle pouvoir s’en servir pour aller plus loin dans la fin du PCF comme parti révolutionnaire et sa transformation, voire son absorption, en une force réformiste ? C’est en tous cas cette volonté qu’affirme Pierre Laurent lorsqu’il insiste, comme il l’a fait à plusieurs reprises ces derniers mois, sur le fait que nous ne sommes pas allés assez loin dans les transformations de notre parti, transformations qu’il inscrit dans la poursuite des précédents congrès.

Mais cette même direction est confrontée à ses échecs, à l’attachement des communistes à leur parti, à l’effondrement du PS et de la gauche, à la concurrence de Jean-Luc Mélenchon sur le terrain du réformisme…Après avoir lancé un nouveau ballon d’essai sur le changement de nom du parti, Pierre Laurent a été contraint pour l’instant de revenir en arrière sur cette question.

Pouvons nous imposer en rassemblant largement les communistes un vrai débat stratégique et un début de rupture pour une nouvelle orientation politique ? Cela doit être en tous cas notre objectif. Nous avons des atouts pour cela dans la situation politique nationale et internationale, dans l’expérience qu’ont fait les communistes ces dernières années. Mais force est de remarquer qu’après le choc des présidentielles et des législatives, la direction nationale a malgré tout réussi à garder la main sur l’appareil et les cadres intermédiaires et à minorer l’expression de la colère et l’exigence de bilan qui restent pourtant très présentes.

Devrons nous nous contenter contenter d’éviter le pire en gardant la coquille PCF et préserver ainsi l’avenir ? C’est un peu ce qui se passe depuis 20 ans, mais cette situation est mortifère pour le PCF et ses militants et ne peut durer éternellement.

___________________


Nous entamons cette réflexion dans un climat politique pour l’instant difficile. Le développement des luttes et le rejet de la politique du gouvernement Macron/Philippe que beaucoup espéraient à la rentrée n’a pas eu lieu. Malgré les efforts de la CGT, malgré notre propre investissement pour réussir les différents moments de manifestation et de grève, le mouvement social n’a pas pris l’ampleur nécessaire pour inquiéter ce gouvernement. Les manifestations n’ont pas été ridicules mais elles se sont effilochées au fil du temps et les ordonnances contre le code du travail n’ont pas été battues !
Sur le logement social et les APL, nous avons pris, ainsi que les associations de locataires, des initiatives. Les résultats sont restés en dessous de ce qu’il aurait fallu et les mauvaises mesures s’installent contre le logement social.Je rappelle pour mémoire sur ce dossier que nous défendons l’aide à la pierre.

Sur l’école, nous sommes parfois étonnés dans nos ZEP qu’il suffise des CP à 12 élèves, dont les moyens sont pour l’essentiel pris sur d’autres dispositifs, pour satisfaire des enseignants que nous avons connus plus combatifs. Quant à la révolte des maires et des collectivités locales, alors que les budgets se votent à la baisse, elle peine à se voir et à s’entendre même s’il y a des exemples très intéressants dans les villes et les départements que nous dirigeons.



L’adaptation à la situation est dominante !
Ce gouvernement, après un début difficile, ne connait pas pour le moment la chute vertigineuse de popularité de Hollande en début de quinquennat.
De nombreuses luttes se développent pourtant dans les entreprises, mais elles peinent à converger et à se traduire par un mouvement social d’ampleur national.

Cela pèse lourd sur les militants ; Cela interroge aussi. Quel est le poids de l’absence de perspective révolutionnaire et de l’effacement du PCF dans cette résignation et ce qui peut apparaître comme un affaiblissement du niveau de conscience ?

Cette situation à l’instantané ne présage pas de l’avenir mais chacun mesure les efforts nécessaires pour ouvrir une issue.

Au plan international, la situation apparaît plus ouverte. La vérité fait son chemin quant à la responsabilité du capital, de l’Union Européenne, de l’impérialisme des Etats Unis quant aux guerres qui déchirent et défont de nombreuses nations. Le rôle pervers de DAECH dans ces batailles, nouveau fascisme visant à s’approprier richesses et terres, humains réduits en esclavage, apparaît plus nettement.

La Chine est au centre du débat international et il est difficile de la diaboliser du point de vue de son développement et de son rôle international, de son expérience et sa réflexion quant à la situation internationale.

Les résurgences fascistes en Ukraine et en Pologne, l’anniversaire de 1917 qui rappelle qu’il y a toujours des communistes en Russie et qu’ils relèvent la tête…tout cela pousse à réexaminer l’expérience socialiste du 20éme siècle en sortant du prisme de la criminalisation du communisme.

Et puis le Vénézuela ne s’est pas effondré, Cuba tient le coup, Le Viet-Nam aussi. Plus près de nous, le PC portugais est au coeur d’une expérience originale en Europe, alors que le PCE se libère de Podemos et que Siryza s’est complètement déconsidéré. Le jeune premier de la gauche européenne cher à Pierre Laurent, Alexis Tsipras, est devenu le serviteur des prédateurs de l’Union européenne, quelle leçon !

Comment faire et où mettons nous la barre dans cette préparation de congrès ? Nous pouvons considérer qu’une majorité de communistes souhaitent garder le PCF sinon il n’existerait plus ! Mais une grande partie de cette même majorité se retrouve régulièrement à soutenir et mettre en oeuvre une ligne qui porte la destruction du PCF ; légitimisme certes, mais aussi doute sur la mise en oeuvre d’une autre alternative, qui peut apparaître trop difficile dans la situation d’un parti affaibli et d’un capitalisme tout puissant dans la sphère politique et économique, incapable de porter une majorité de direction.

Beaucoup d’entre nous sentent ce mouvement complexe chez nos camarades. « Nous nous sommes peut-être trompés,mais remettre en cause 20 ans de congrès, reconstruire une stratégie révolutionnaire, est ce bien réaliste ; ».

L’effort exigé tant du point de vue théorique que dans l’engagement quotidien dans l’action et l’organisation, apparaît inaccessible. D’autant qu’il existe des impensés au PCF, sur le socialisme, la prise de pouvoir, les nationalisations, la nation,impensés sous-tendus par la rupture avec 1920 et le socialisme. Je vous renvoie à l’article de Pierre-Alain Millet sur Octobre 17. Ces tabous rendent impossible de concevoir l’avenir de notre parti différemment, ils conduisent finalement à se limiter à une exigence d’action, de fraternité et de solidarité, la question de la prise de pouvoir et de
la révolution étant renvoyée aux calendes grecques !

Des camarades se battent depuis plusieurs années pour la reconstruction et la réorientation du PCF ; Ils ont fait la force de nos textes alternatifs aux congrès. Ceux là ne doivent pas se laisser gagner par la fatigue, le découragement, ni le sectarisme qui éloigne des communistes. Nous devons travailler à ce que ces camarades se mettent rapidement en mouvement, en leur donnant des ouitls qui leur permettent de s’adresser à tous les communistes qui veulent continuer le PCF, d’une manière fraternelle et ouverte, sans pour autant en rabattre sur le contenu de nos propositions, car l’urgence aujourd’hui c’est de faire réfléchir et d’éviter les consensus de façade sur le plus petit dénominateur commun.

Utilisons et élargissons l’espace ouvert par la situation du parti et ce congrès extraordinaire pour convaincre et interroger largement les communistes quant à l’avenir.


Interdiction de l'arme atomique. 1950. Auteur : FOUGERON André/Imprimerie du PCF © Indivision Fougeron / Archives du PCF - Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (89Fi/47)

Je dirai un mot des textes alternatifs. La direction nationale développe l’artillerie lourde pour qu’il n’y en ait pas et les charge de tous les maux. Le problème ne serait pas qu’il y a des désaccords réels entre communistes ou que les décisions des derniers congrès aient produit des échecs, le problème serait que ces textes découragent, troublent et divisent les communistes. Nous n’avons aucune raison de nous laisser mettre la pression sur cette question.
D’abord parce que c’est l’indigence des projets de base commune et leur incapacité à prendre en compte le débat réel des communistes qui ont conduit à produire des textes alternatifs ; Ensuite parce que ceux-ci sont plutôt source d’une plus grande participation aux congrès, comparons par exemple avec le questionnaire !. Enfin, parce que sans ces textes, se confrontant directement aux lignes d’effacement du PCF, il n’est pas certain que le PCF existerait toujours.

Bien sur, une base commune réellement ouverte pourrait permettre d’éviter la multiplication des textes ; Qu’est qu’une base commune ouverte : c’est un texte qui pose les questions, sans tabou, et crée les conditions que les réponses soient construites par les communistes dans le cadre du débat du congrès, le contraire de ce qui se passe depuis 20ans où le terrain du débat est soigneusement balisé. Pour l’instant, les prémices de ce congrès ne vont pas dans ce sens, notamment avec l’effort obtus de la direction pour éviter l’indispensable débat sur le bilan stratégique
et organisationnel. Mais, nous ne présageons pas de l’avenir et travaillons à faire évoluer la situation, nous prendrons notre décision le moment venu.

Dans l’immédiat, une contribution collective destinée à présenter les questions qui nous semblent incontournables dans la base commune serait la bienvenue, mettant en exergue cette question essentielle qu’est le bilan et la nécessité de construire de nouvelles réponses aux questions qui nous sont posées en sortant des impasses dans lesquelles le PCF s’enferme depuis 20 ans. Il s’agit à partir de ce bilan de décliner les thèmes qui sont les notres avec la volonté de construire les repères d’aujourd’hui. Une telle contribution collective pourrait être un évènement permettant d’éviter un débat enfermé dans un cadre préétabli.

Nous voulons aussi donner à voir notre volonté de débattre avec tous ceux qui veulent garder le PCF ; Dans cet esprit,nous pourrions organiser dans plusieurs sections des débats de rayonnement nationale, confrontant des camarades d’opinions différentes, débats que nous donnerions à voir et à entendre au travers du site lePCF.

Enfin, et c’est le plus urgent, le site congrès 2018 est ouvert ; Le bilan n’en est même pas un thème ; Il est ndispensable que de nombreux camarades interviennent dans ce débat.





Edité le 22-01-2018 à 19:06:50 par Xuan




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   Posté le 11-02-2018 à 00:13:25   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un incident technique qui repose toujours la question de la reconstruction du parti communiste et sous quelle forme :


Congrès 2018 : avis défavorable…quand la technique et la bureaucratie remplace le politique…

09
FÉV
Sur le blog de Danielle Bleitrach


Vendredi 9 février 2018, par pam
[réseau faire vivre le pcf]


Un militant a déposé une contribution préparatoire au congrès extraordinaire de 2018. Il a reçu cette réponse surréaliste et se demande ce qu’elle veut dire…


C’est révélateur de l’état d’esprit de l’équipe qui organise le débat pour la direction du parti… ou quand la technique et la bureaucratie remplace le politique…

D’abord l’anglicisation… tout simplement parceque personne n’a cherché la maitrise technique d’un outil vu comme une recette miracle, alors qu’il doit falloir quelques minutes pour franciser les textes du message… sans compter la construction d’un message automatique tellement administratif qu’il en devient kafkaien.. relations entre camarades ? fraternité ?

Et puis le coeur de l’outil « favorable/défavorable »… inspiré du célèbre « like » imposé par les réseaux sociaux, un peu enrichi avec trois options « favorable, défavorable, important »… Est-ce qu’on va faire le congrès en sélectionnant les textes avec record de « favorable » ? On pourrait demander à un algorithme de calculer la meilleure synthèse pour préparer une base commune ?

Ce n’’est pas ce « nationbuilder » qui est en cause, ce n’est qu’un outil, ce n’est pas « Gérard Lia » qui a fait comme tous les militants qui découvrent la plateforme dont personne ne sait comment elle fonctionne ; il a cliqué… j’ai d’ailleurs fait la même chose en cliquant sur les 3 choix… c’est possible !

C’est la démission politique de la direction du parti qui a décidé d’organiser le congrès sur cette plateforme sans ouvrir aucun débat sur l’usage souhaité de cette plateforme. Résultat ?
- Le conseil national décide d’inscrire le « bilan » dans la préparation du congrès, mais ce bilan est absent de la plateforme
- La direction ne cesse de répéter que l’important est une base commune rassemblant les communistes, mais la plateforme propose un avis binaire favorable/défavorable, qui tend au contraire à stigmatiser les oppositions…

A moins que ce ne soit pas une démission, mais un choix. L’avantage de cette plateforme, c’est que personne ne peut dire qu’il n’a pas pu s’exprimer…Tout le monde peut déposer une contribution, mais bien sûr, internet est une extraordinaire machine à oublier, et au moment ou il faudra trancher, la direction sera seule avec son texte et ses compromis interne, prenant en compte les contributions des communistes qui l’intéresse, et personne ne pourra rien en dire, le congrès sera déjà terminé…

Le vrai moment de démocratie du parti, c’est la réunion de cellule, la réunion du comité de section, la conférence fédérale. C’est dans ces rencontres que les directions sortantes jugent des réactions des communistes en direct, les réactions bien rédigées, mais aussi les réaction informelles, rapides, le sentiment collectif d’accord ou de désaccord de cet « intellectuel collectif » qui n’existe que dans les rapports humains…

Or la plateforme est tout sauf au service de ces rencontres dans l’organisation du parti, ces rencontres ou les communistes s’organisent… Elle crée l’illusion d’un rapport direct du militant au parti, bref au « mouvement », car c’est bien ce qu’elle construit, comme elle l’a fait pour Macron ou Mélenchon… Elle n’est pas au service d’une force organisée vers l’action, mais d’un mouvement de soutien à… un dirigeant… Au fait, qui ?

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   Posté le 13-02-2018 à 23:34:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le vide apparent du projet de base « commune » et la liquidation du PCF

13
FÉV
Histoire et société

le galimatias de « rallumons les étoiles » et « le commun » à la place du communiste sert à masquer la fin de la revendication à l’expropriation du capital, le retour vers les aspects les plus réactionnaires de l’utopie, il ne s’agit pas seulement d’un discours creux qui sitôt le Congrès terminé interdit à chacun de se souvenir des engagements politiques réels, un discours plein de citations faussement poétiques pour mieux masquer l’indigence de la pensée mais bien d’une manière d’accélérer la fin du parti communiste.

Il se combine très bien avec les petites manœuvres pour se partager les petits profits du bradage, en laissant espérer que l’on conservera quelques postes d’élus ce qui attire vers ce vide les « élus » auquel se réduisent peu à peu les cadres du parti. Et pourtant parce qu’ils sont malgré tout sur le terrain, ces élus devenus « cadres » revendiquent autre chose, ils refusent l’effacement, les utopies qui ne mènent nulle part et ils tentent de mobiliser le parti et cherchent les voies de « l’efficacité ». Même si le parti est satellisé autour des postes,même si de ce fait il perd son potentiel de rupture et de voir loin, il y a l’inquiétude, le constat et le besoin d’agir dans la pratique du terrain, le contact avec la misère, le désespoir. L’impossibilité de continuer comme ça.

Pour ceux là chez qui souvent la ruse du terrain se substitue à toute perspective, il y a des inquiétudes sur l’avenir d’un tel effacement…

Comment encore dévoyer cette prise de conscience de la nocivité de l’effacement? Comment faire réélire ceux dont le nom reste attaché à ce dernier Congrès bradé, à la manoeuvre décidant en petit comité et faisant croire qu’il n’y a pas d’autre solution, que de se ranger derrière mélenchon après avoir tenté de vendre des primaires à gauche, comment éviter le bilan? Décidément la mémoire est l’ennemie et il faut bercer de l’illusion pour refuser les faits et inventer les coupables imaginaires dans les héros du passé pour blanchir les responsables d’aujourd’hui?

Comme rompre avec le passé ou mieux l’inventer pour accompagner la manœuvre? Comment renoncer à l’analyse de ce qu’est la Révolution d’octobre, sa postérité? C’est pour cela qu’il faut utiliser les folies trotskistes sur le bilan de la Révolution d’octobre pour aider à opérer un virage réactionnaire vers les utopies du 19e siècle et en finir une fois pour toute avec le communisme. Profiter de la fin d’une génération qui jusque là à sa manière à résisté à la liquidation… »les communs » c »est le retour à Proudhon à la sauce dénonciation de la croissance, mais le rabaissement des espérances c’est aussi l’attaque contre « les excès » du capital, l’espoir toujours vain de les réformer.

Comme Pierre laurent n’a rien d’un théoricien, ce retour au « commun, au très réactionairee Proudhon, c’est de l’enfumage pour intellos échevelés, mais dans les faits c’eesst la recherche d’une base pre-marxiste pour petits arrangements avec les socalistes, pour opération à la Tsipras, pour donner un vernis à la collaboration avec le capital. A chaque Congrès le Laurent s’obstine à demander « vous êtes sûrs que vous voulez garder le terme « communiste », alors on appelle Proudhon à la rescousse pour une nouvelle danse du ventre et petits arrangements…

Alors il est logique que sous couvert de dénoncer les crimes du communisme à la manière d’un Courtois, on fasse miroiter la marche en avant vers la social démocratie c’est un peu plus concret que « les communs » et les rassemblements de « nuit debout »… A ceux là, on a fait croire que l’avenir résidait dans les choix du parti communiste italien ou du parti communiste espagnol d’il y a plus de vingt ans et dont ils ne se sont jamais relevés. ce qui nous vaut le livre de Streiff et une exposition sur Marchais ressorti pour cette opération du purgatoire où il a été confiné, tout est mobilisé pour la liquidation, l’accélération s’impose.

On épuise la bête en l’envoyant dans des actions dispersées, des « chantiers » qui ne construisent rien, un activisme sans bilan, sans effet, pour le Congrès, la démocratie se limite à des plateformes où l’intervenant est oublié dès qu’il a écrit sa protestation… le tout géré en anglais…

Mais la machine devient ingouvernable, le Conseil national est un paquebot qui tangue, l’exécutif est le dernier salon où l’on cause, et il faut continuer comme ça jusqu’à ce que mort s’en suive., interdire au droit à la parole, réveiller les méfiances contre les mauvais camarades, jouer l’infaillibilité pontificale du secrétaire, un réflexe utilisé jusqu’à la corde et qui aujourd’hui n’a qu’une issue la mort du parti. …

Et le tout avance sous les fausses querelles entre mélenchon et le PCF, le patriotisme de parti mobilisé dans de vains crêpages de chignon pour aller vers un but « commun »: la fin du PCF. Comment aboutir à ce tour de passe passe qui fait oublier qui a fait roi mélenchon, qui nous l’a imposé? En utilisant le patriotisme de parti, l’humiliation pour se ranger derrière Laurent contre mélenchon, les deux duettistes, avec Clémentine Autain dans le rôle de la croix rouge internationale… L’inanité, l’absence de réflexion et d’opposition réelle à Macron, parce qu’il n’y a pas de PCF., notre pays désespéré, 17 suicidés à goodyear… et ailleurs…

Il y a surement à côté de ce projet dont la cohérence relève d’autres sources que celles de la direction des petits avantages. Qui nous dira ce que rapporte à ces gens là la location du siège du PCF place du colonel Fabien. et qui apporte une aide à un tel projet?

Oui mais ce qu’ils n’ont pas prévu, les minables dirigeants à la manœuvre et ceux qui au niveau du pays tentent avec Macron d’imposer la fin du « modèle » français, celui né de la libération du pays dans le contexte de la victoire de l’Union soviétique, avec les Ambroise croizat et les Maurice Thorez, mais aussi Joliot Curie et l’utilisation pacifique du nucléaire, c’est qu’il y a un formidable refus qui grossit contre cette destruction programmée… Et le vieux pays gronde, même le patronat met en garde Macron et son impatience d’en finir avec les « soviets » du parti communiste. Et le parti à sa manière, encartés ou en attente est porteur de cette histoire d’avenir. Il est le seul à pouvoir occuper l’espace qui s’ouvre…

les communistes l’ont compris à leur manière, ils tiennent bon sur le bilan, sur la stratégie et dans le même temps ils s’engouffrent avec détermination dans la défense du service publique, des fleurons jadis nationalisés, du produisons français dont tant se gaussèrent jadis, de la santé et de la protection des faibles, du refus du bradage de la fonction publique, ils savent bien que c’est là leur héritage, leur carte de visite et que comme je le revendique chaque français a dans sa poche une carte du parti communiste la carte vitale… Cette carte là que de tout côté y compris au sein du parti lui-même on tente de lui arracher.

Les communistes quand ils se nourrissent de cette colère qui monte refusent le bradage de leur parti et c’est ça l’enjeu de ce congrès ou il sera extraordinaire ou la France aura perdu cette bataille là mais il y en aura d’autres parce que les enjeux s’éclairent.. On ne peut pas prétendre recréer le parti communiste avec ceux qui ont choisi et choisiront de le brader en poursuivant leur ligne.

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pzorba75
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   Posté le 14-02-2018 à 05:15:38   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

On reconnaît les positions de tatie Danielle, c'est de l'histoire à l'envers.

Les cours de morale ne sont pas mobilisateurs auprès des jeunes travailleurs, juste bons pour occuper les salles de conférences de spectateurs aux chevelures éclaircies et grisonnantes, le public de Tatie Danielle avant de plonger dans "Les chiffres et le lettres".

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Xuan
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   Posté le 14-02-2018 à 07:59:21   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pas faux, elle s'adresse à un autre public.
Elle a raison de dénoncer le proudhonisme décroissant en vogue à la direction du pcf, derrière le concept de commun . C'est une forme d'opportunisme envers la social-démocratie et l'écologie petite-bourgeoise afin d'occulter la révolution et le socialisme.
Par contre la référence à Marchais entrave l'approfondissement du bilan et de l'autocritique sur la liquidation du marxisme-léninisme, du centralisme démocratique et de la dictature du prolétariat. De même sur le process de restauration du capitalisme en URSS, mais c'est un sujet qui concerne prioritairement les communistes russes.
C'est d'ailleurs une contradiction parce que Danielle préconise le retour aux principes marxistes-léninistes et à la transition du socialisme, y compris avec la dictature du prolétariat.

A mon sens les marxistes-léninistes non adhérents au pcf ne doivent pas se tenir à l'écart du débat dans ce parti mais soutenir ce qui est positif et combattre la ligne de la direction.

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DUROC
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   Posté le 15-02-2018 à 14:52:57   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

Marchais est un produit du révisionnisme Kroutchévien - thorezien. Pour aller vite, pour beaucoup d'anciens P"C"F, Marchais fut le Brejnev français Brejnev étant encore un communiste. Ces camarades n'ont pas compris tout le processus et toutes les étapes de la trahison révisionniste. C'est comme ça. Croire que la prise de conscience tardive de leur échec peut les conduire à un examen critique profond de leurs positionnements quand la bascule du marxisme léninisme vers le révisionnisme s'est jouée, c'est rêver.
Ensuite, Xuan, tu dis"le processus de restauration du capitalisme en URSS est un sujet qui concerne prioritairement les communistes russes", permets moi de te rappeler que cette question a traversé tout le mouvement communiste international, jusqu'à sa scission. Les explications sur la restauration du capitalisme en URSS ne sont pas venues des communistes russes, tu le sais très bien. Elles ne viendront pas aujourd'hui de ceux qui, en URSS ont courbé l'échine devant la trahison kroutchévienne.

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Xuan
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   Posté le 16-02-2018 à 00:19:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

DUROC a écrit :

Marchais est un produit du révisionnisme Kroutchévien - thorezien. Pour aller vite, pour beaucoup d'anciens P"C"F, Marchais fut le Brejnev français Brejnev étant encore un communiste. Ces camarades n'ont pas compris tout le processus et toutes les étapes de la trahison révisionniste. C'est comme ça. Croire que la prise de conscience tardive de leur échec peut les conduire à un examen critique profond de leurs positionnements quand la bascule du marxisme léninisme vers le révisionnisme s'est jouée, c'est rêver.


On ne croit que ce qu'on voit, comme St Thomas. Et dans l'état actuel les conclusions sont encore empreintes de contradictions.
Cette prise de conscience concerne l'ensemble des communistes, c'est-à-dire que les communistes extérieurs au pcf doivent y participer.
Il y a une notion importante dans l'unité des communistes en général, qui est l'adhésion à la théorie marxiste-léniniste, et que nous devons promouvoir y compris à l'occasion du prochain congrès extraordinaire, tout en sachant que les contributions des adhérents y sont étroitement cadrées.
Se référer à ces principes et garder la nostalgie de Marchais - qui les avait rejetés - est une contradiction que ces adhérents devront régler tôt ou tard, mais la référence aux principes de Marx et de Lénine est l'aspect principal.
Et s'agissant du plus grand nombre, des militants sincères et non de quelques bonzes effectivement anti-communistes, la conscience des individus se transforme comme le reste.


DUROC a écrit :

Ensuite, Xuan, tu dis"le processus de restauration du capitalisme en URSS est un sujet qui concerne prioritairement les communistes russes", permets moi de te rappeler que cette question a traversé tout le mouvement communiste international, jusqu'à sa scission. Les explications sur la restauration du capitalisme en URSS ne sont pas venues des communistes russes, tu le sais très bien. Elles ne viendront pas aujourd'hui de ceux qui, en URSS ont courbé l'échine devant la trahison kroutchévienne.


Les causes des transformations sont internes, et entre le coup d'état de Khrouchtchev et la situation présente, le capitalisme a été rétabli et l'URSS a implosé.
Cette expérience a été certainement très douloureuse pour les communistes russes. Ils se sont posé beaucoup de questions et doivent certainement tirer un bilan complet de leur expérience. D'abord parce que c'est la leur, ensuite parce que la déstalinisation ne donne immédiatement pas les clés des développements ultérieurs, notamment de la politique étrangère de Brejnev, de la militarisation, etc.

Les communistes chinois en ont subi des conséquences et en ont tiré les notions de social-impérialisme et de super-puissance, mais les textes concernant l'évolution révisionniste de l'économie politique en URSS n'ont pas épuisé le sujet à mon avis.

Les communistes russes sont revenus sur la déstalinisation et la trahison de Khrouchtchev, auquel ils associent Gorbatchev et Eltsine, Yakovlev et Chevardnadze.
Mais la période Brejnev n'est pas visée explicitement.
Dans tous les cas c'est à eux qu'il revient d'établir un bilan exhaustif, sans lequel l'unité du mouvement communiste international ne peut se réaliser et sans lequel l'édification du socialisme comprendra encore des inconnues.


Edité le 16-02-2018 à 00:23:09 par Xuan




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marquetalia
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   Posté le 31-03-2018 à 21:07:58   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

le congrès du Pcf aura lieu quelques semaines apres le référendum en Kanaky.il faudra voir le positionnement du parti en cas d échec des partisans de l indépendance néo calédonienne,et le soutien ou pas aux Kanaks en vue des autres autres tours,en 2020,puis en 2022.

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Xuan
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   Posté le 20-05-2018 à 13:54:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le courant "liquidateur" du parti révisionniste : aux antipodes du léninisme.


Ci-dessous une interview d'Emilie Lecroq, membre du comité exécutif national du PCF et coordinatrice du pôle Vie du parti.
Prenant acte du rejet par les masses des "perspectives politiques qu’on leur propose" Lecroq ne s'interroge pas sur ces "perspectives" mais sur la notion de parti centralisé. Au lieu de remettre en cause l'électoralisme et le réformisme, elle veut dissoudre le pcf dans la masse et ne conserver de direction qu'à l'occasion des élections, c'est-à-dire l'enfoncer davantage dans la pataugeoire des alliances réformistes.

Son discours est à l'opposé de la notion de parti communiste, telle que le mouvement communiste international l'avait définie dès Lénine puis Staline dans "l'histoire du PCbUS".
Lénine s'opposait à l'émiettement organique et le désarroi idéologique du Parti « souvent même on les exaltait, en considérant que la création d'un parti politique unique, centralisé, de la classe ouvrière, était une tâche inutile et et factice », écrivait Staline.
« Sans théorie révolutionnaire, disait Lénine, pas de mouvement révolutionnaire... Seul un parti guidé par une théorie d'avant-garde peut remplir le rôle de combattant d'avant-garde. » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, pp. 192-193.)

Staline ajoutait :

Le livre de Lénine Un pas en avant, deux pas en arrière en mai 1904 servit à la préparation de ce parti dans le domaine de l’organisation : le parti bolchévik est un détachement d’avant-garde de la classe ouvrière, détachement organisé et discipliné, sa forme suprême d’organisation. D’où « Le Parti, en tant que forme suprême d’organisation qui groupe l’élite de la classe, armée d’une théorie avancée, de la connaissance des lois de la lutte des classes et de l’expérience du mouvement révolutionnaire, a toutes les possibilités de diriger, – il a le devoir de diriger, – toutes les autres organisations de la classe ouvrière. La tendance des menchéviks à diminuer, a ravaler le rôle dirigeant du Parti conduit à affaiblir toutes les autres organisations du prolétariat dirigées par le Parti, et, par conséquent, à affaiblir et à désarmer le prolétariat ; car « le prolétariat n’a pas d’autre arme dans sa lutte pour le pouvoir que l’organisation » .

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http://www.causecommune-larevue.fr/les_communistes_et_le_choix_parti


Entretien avec Emilie Lecroq


L’année 2017 a vu l’essor de deux mouvements, En marche et la France insoumise. Qu’est-ce qui de votre point de vue les rapproche et les sépare ?

La France insoumise comme La République en marche sont deux mouvements qui ont pris leur essor à l’occasion de l’élection présidentielle, le dispositif électoral qui constitue le plus fort moment de personnalisation de la vie politique de la Ve République. Ces deux mouvements se sont cons¬truits, comme leur nom l’indique, avec l’objectif de la mise en mouvement de plusieurs milliers de personnes autour de deux personnalités, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mé¬len¬chon, pour les propulser au premier rang du jeu électoral.

« S’il existe un désamour, à l’heure actuelle, ce n’est pas avant tout entre les Français et les partis mais entre les Français et les perspectives politiques qu’on leur propose. »

Aujourd’hui, le moment électoral passé, la question qui est posée à chacun d’entre eux est la suivante : pour faire vivre le projet de société qui est le leur, la forme mouvement est-elle la plus appropriée ? On constate que ces deux structures, chacune avec sa communication particulière, ont ainsi été amenées à opérer un glissement dans leur mode d’organisation, chacune dans un contexte différent puisque LRM a réussi son premier objectif, l’élection de son leader. FI a échoué. LRM s’est assez nettement mué en une forme de parti, voire un parti très centralisé, pour ne pas dire autoritaire, lié de fait au pouvoir en place. Pour exemple, les nouveaux statuts de La République en marche ont soulevé des réactions de colère de certains « marcheurs » en raison de leur rigidité. Certains les considèrent trop « stricts », tendant selon eux « à établir un modèle de gouvernance, on ne peut plus vertical ». Du côté de la France insoumise, la forme parti n’est pas assumée du tout ; au contraire, la continuité du format mouvement est revendiquée. Il s’appuie d’ailleurs sur l’absence de structuration verticale pour s’en réclamer. Jean-Luc Mélenchon joue ou pas, selon les moments, de l’autorité du leader. FI ou du moins ses figures emblématiques considèrent la démocratie liée à l’organisation structurée en parti comme un frein à l’action. Cette revendication d’une démocratie mise au second plan n’est pas sans générer des heurts, par exemple le brouillage entre les positions de Jean-Luc Mélenchon et les insoumis corses concernant le choix dans la constitution de la liste lors des élections territoriale de décembre dernier.

Selon vous, quelles sont les raisons du désamour nourri par les Français à l’égard des partis ?

Il ne faut pas confondre la forme et le fond. S’il existe un désamour, à l’heure actuelle, ce n’est pas avant tout entre les Français et les partis mais entre les Français et les perspectives politiques qu’on leur propose. La question à laquelle nous sommes tous confrontés lors d’une distribution de tracts ou d’un porte-à-porte est : « Est-ce que la politique peut changer ma vie ? » Aujourd’hui, pour redonner confiance dans la politique et dans les partis, il nous faut travailler à la construction d’une alternative crédible à la politique de Macron. Cette absence de perspective, après le séisme politique de 2017, peut conduire à une résignation d’une part importante du peuple de gauche. Et parce que nous en avons conscience, nous avons fait le choix d’initier le 3 février les états généraux du progrès social. Enfin je souhaite souligner que, jusqu’il y a peu, de nombreux partis ont gardé un certain pouvoir d’attraction.
Sans citer la France insoumise ou La République en marche, et même si cela ne nous fait pas plaisir, le Front national a vu ses effectifs augmenter ces dernières années et continue à revendiquer 83 000 adhérents.

Par contre, les formes d’engagement militant se sont, elles, considérablement modifiées. Ainsi, on voit émerger des aspirations à s’engager, plus informelles et moins hiérarchiques, et surtout plutôt concentrées sur un thème, une bataille précise, et de moindre intensité sur la durée. Pour s’adapter à cette demande, nous devons concevoir au cœur même de notre organisation d’autres offres d’engagements. La figure du militant dévoué au parti, impliqué dans toutes ses campagnes perdure mais n’est sans doute plus le mode d’engagement le seul possible. La prise en compte de cette réalité suppose notamment de reconsidérer le parcours militant, à travers l’entretien d’un lien continu mais en plusieurs phases. On peut ainsi prendre en considération différents niveaux d’intensité militante avec des étapes intermédiaires entre le simple électeur et le militant très actif : abonné à la newsletter, sympathisant participant ponctuellement aux campagnes, sympathisant actif sur les réseaux sociaux, sympathisant actif essentiellement sur certaines thématiques, etc. De plus, le passage à des formes d’engagement d’intensité grandissante ne peut être dans la plupart des cas que progressif. Il est plus facile de demander à des militants, ne serait-ce que ponctuellement, de s’engager au stade suivant, que de catapulter un sympathisant au niveau du colleur d’affiches le plus chevronné de la section.
Concevoir l’engagement militant de la sorte suppose une évolution culturelle importante, tant de la part des militants, des adhérents que des électeurs et des sympathisants (femmes et hommes).


« Il n’existe pas un seul et même modèle sous la dénomination "parti".»

Les opportunités que nous offre notre époque facilitent la capacité de chacune et de chacun à se former, à s’informer, se cultiver… et à participer à la prise de décisions. L’exigence démocratique est une aspiration forte de notre temps.

Bien qu’ayant bénéficié d’une image novatrice en 2017, le devenir des mouvements est d’ailleurs confronté à ces aspirations nouvelles. Leur fonctionnement centralisé se révèle efficace lors d’une campagne électorale mais peut interroger en dehors de ce cadre. Pour exemple, on notera que, quand la France insoumise organise, entre les deux tours de l’élection présidentielle, une consultation de ses soutiens, 234 000 personnes viennent donner leur avis. Cinq mois plus tard, ils sont au plus bas 15 000 et au plus haut 70 000 à participer aux choix d’organisation du mouvement. Dans le même temps, le Parti communiste travaille depuis de nombreuses années à se transformer pour intégrer toujours plus de démocratie.

Les communistes ont à plusieurs reprises fait le choix de la « forme parti ». N’y en a-t-il qu’une ?
Quel sens prend la forme parti pour les communistes ?


Pour définir le mode d’organisation le plus adapté, nous nous sommes posé une question simple : quel mode d’organisation est le plus à même de donner force à notre projet de transformation sociale ?
À de nombreuses repri¬ses, les communistes ont répondu à cette question en revendiquant la forme parti. Ils ont fait, ainsi, le choix d’un parti qui place au cœur de ses objectifs la démocratie, l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le plus grand nombre pour participer à la prise de décisions et co-construire le chemin de l’émancipation collective.

« On voit émerger des aspirations à s’engager, plus informels et moins hiérarchiques, et surtout plutôt concentrées sur un thème, une bataille précise, et de moindre intensité sur la durée. »

D’ailleurs, il nous faut souligner qu’il n’existe pas un seul et même modèle qui réponde à la dénomination de « parti ». Certains sont structurés de façon très centralisée et autoritaire. C’est le cas par exemple du Front national. En France, c’est surtout l’apanage des partis de gauche, et tout particulièrement du PCF, de revendiquer une organisation et un fonctionnement qui placent l’adhérente et l’adhérent au centre du parti. Nous concernant, ce choix est en lien avec l’essence même de notre projet de société et les chemins pour y parvenir. Ainsi, notre structuration territoriale est une force, elle permet un travail essentiel : le lien avec l’adhérent pour permettre à chacune et à chacun de maîtriser les enjeux et de définir l’action la mieux adaptée. Ce travail d’approfondissement du lien se fait aussi avec les acteurs et actrices de nos territoires pour diffuser largement nos idées dans la société avec l’objectif de les rendre majoritaires.

Le Parti communiste de nouvelle génération peut-il intégrer des espaces d’horizontalité et d’intervention nouveaux pour relever les défis de notre temps ?

Le Parti communiste doit poursuivre sa révolution afin de libérer son potentiel militant. Il nous faut expérimenter de plus en plus d’espaces d’horizontalité. Mais pour ce faire de façon optimale, cela pose conjointement les questions de la centralité et de la proximité sur lesquelles nous devons travailler.

« Le fonctionnement centralisé des mouvements se révèle efficace lors d’une campagne électorale mais peut interroger en dehors de ce cadre. »

En effet, ces espaces d’horizontalité ne pourront être réellement efficaces que si nous sommes en mesure, d’une part, de centraliser l’information pour mieux la faire circuler et, d’autre part, de développer ce lien étroit avec un nombre toujours plus important d’adhérentes et d’adhérents, afin de mieux connaître leurs centres d’intérêt, leurs principaux axes de mobilisation, et aussi les domaines qu’elles et ils voudraient investir. Nous devons être capables de fournir les outils nécessaires, de proposer d’en débattre ensemble, pour mettre en lien, quel que soit leur territoire, ceux et celles qui partagent les mêmes priorités de luttes. Je signale au passage que la plateforme proposée pour travailler différents chantiers du congrès, ou encore le site des états généraux du progrès constituent de premières expérimentations. Cette proximité, il nous faut également la développer avec l’ensemble des personnes qui nous ont laissé leurs coordonnées à l’occasion des campagnes que nous menons pour poursuivre nos échanges, nos combats communs. 

Émilie Lecroq est membre du comité exécutif national du PCF. Elle est coordinatrice du pôle Vie du parti.
Entretien réalisé par Léo Purguette.

• Cause commune n° 4 - mars/avril 2018


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Xuan
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   Posté le 02-10-2018 à 23:14:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Des syndicalistes communistes interviennent contre les positions de la direction révisionniste et contre la liquidation.
Leur lettre donne une indication sur le retour au marxisme d'une part, l'influence de thèses réformistes du genre Friot d'autre part, comme la "remise en cause du marché du travail" .
La nécessité de relier le combat syndical avec le socialisme et la révolution prolétarienne n'apparaît à aucun moment.


Contribution de syndicalistes (Colette Becquet, Nathalie Capy, Jean Chambon, François Chelers, Jean-Pierre Hapiot, Pascal Joly, Didier Le Reste, Monique Mérain Vatonne, Jean-Pierre Plumecocq, Cédric Quintin, Gérard Requigny, Guy Trésallet)



http://manifestecommuniste2018.fr/Contribution-de-syndicalistes-Colette-Becquet-Nathalie-Capy-Jean-Chambon

Les forces du capital sont à l’offensive. Elles le sont depuis plusieurs années parce qu’elles n’ont pas face à elles une opposition crédible et efficace à même de redonner de l’espoir au monde du travail. Cette opposition est pourtant vitale. C’est elle qui peut insuffler une autre vision de l’organisation de la société, et un projet de société de nature à mobiliser les énergies disponibles, dans un large rassemblement, afin de changer la réalité et les rapports sociaux en profondeur.

Nous sommes face un moment crucial de l’histoire. Nous assistons à un virage profondément réactionnaire. Le président français et les forces sociales qui le soutiennent en sont le symbole et les maîtres d’œuvres zélés. Emmanuel Macron n’est pas seulement un serviteur politique du capital financier ; il en est lui-même issu. Pour le combattre, il est urgent que notre parti sorte de son effacement et prenne l’offensive avec ses propositions transformatrices.

Les syndicalistes, pour qui la démarche de rassemblement est une seconde nature, n’ont pas ménagé leurs efforts pour contrer les reculs de société. Nous sommes dans cette phase clairement énoncée par Karl Marx : « le capital épuise l’homme et la planète ». Il y a urgence : les politiques engagées se manifestent avec violence mais il manque aujourd’hui l’espoir qu’un réel changement politique est possible. Le doute s’est installé dans les consciences concernant la crédibilité et la capacité de l’action collective à faire bouger les choses. Dans notre activité syndicale, nous avons constaté le continuel appauvrissement idéologique, pourtant si préjudiciable à la conscience de classe nécessaire pour affronter les forces réactionnaires. Nous voyons un lien dialectique entre l’affaiblissement du PCF et celui des organisations syndicales. En tant que syndicalistes et communistes, nous ne pouvons que faire le constat que ceci est le résultat, en grande partie, de l’abandon de l’activité du PCF dans les entreprises et sur les lieux de travail.

Nous devons impérativement réfléchir aux nouvelles formes d’organisation du travail qui perpétuent l’exploitation de la force de travail afin de les contrer. Car désormais, les rapports de classe ne sont plus forcément perçus comme structurant les rapports sociaux même s’il subsiste, ici et là, un certain instinct de classe.
L’absence d’organisation du PCF, et donc du débat politique dans les entreprises, est une des conséquences fortes du déclin communiste. C’est pourquoi notre congrès doit dépasser les précédentes déclarations d‘intentions qui sont d’ailleurs restées lettres mortes. Notre parti doit repartir à la conquête du monde du travail parce qu’en politique, le vide n’existe pas. L’idéologie dominante est celle de la classe dominante. L’abandon de l’activité communiste à l’entreprise, conjugué à l’effacement systématique lors des échéances électorales, a, en grande partie, désarmé le monde du travail. Il faut, au contraire, une affirmation renouvelée du PCF en direction du monde du travail. Il est impérieux de conquérir, par les luttes syndicales et politiques, de nouveaux droits décisionnels pour les salariés et, dans le même temps, de penser de nouvelles formes d’appropriation sociales et collectives bâties sur une large démocratie. Il ne s’agit ni de reproduire de quelconques étatisations du passé ni de s’asseoir sur des « strapontins intégration » consentis par le capital dont l’objectif est l’intégration idéologique des salariés et des syndicats depuis leur légalisation en 1884. Il ne suffit plus non plus de soutenir les luttes ou de les accompagner. Il convient que le PCF en initie, en fasse grandir, avec le contenu révolutionnaire que commande l’époque.

Il faut mettre fin au lien de subordination entre employeur.e.s et salarié.es., comme le propose le PCF avec la proposition de loi de sécurité d’emploi et/ou de formation. S’y attaquer et remettre en cause le « marché du travail », c’est démolir le socle sur lequel repose le capitalisme : l’exploitation de la force de travail. Cette proposition révolutionnaire devrait être portée par les communistes dans les luttes. Pour ces raisons, et bien d’autres encore qui puisent leur sens dans nos expériences syndicales, nous soutenons le Manifeste pour un Parti communiste du 21ème.

Les syndicalistes comme le reste de la population attendent une traduction politique de leurs attentes sociales. C’est pourquoi il faut enrayer l’effacement du PCF lors des élections, et de manière plus générale, au quotidien, dans toutes les sphères de la société. A nos yeux, l’existence et la force du PCF sont indissociables de l’idée même de changement de société.


Edité le 02-10-2018 à 23:16:38 par Xuan




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pzorba75
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   Posté le 03-10-2018 à 05:05:17   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Il est bien gentil D. Le Reste, élu Front de gauche, associé à toutes les décisions socialistes à la Mairie du Xe arrondissement où il est réduit au silence sur tous les projets engagés par ses alliés de l'union de la gauche.
C'est un opportuniste, comme dans la chanson de Lanzmann-Dutronc. Rien d'autre.

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Xuan
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   Posté le 03-10-2018 à 22:25:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ce qui illustre les disparités de l'opposition à la ligne dirigeante.
Celle-ci vise effectivement la liquidation du PCF et doit être combattue. Mais je pense qu'il faut soutenir le projet d'opposition à cette liquidation sans se faire d'illusions sur un redressement marxiste-léniniste de ce parti à court terme.

La vie montre que la voie électoraliste et pacifiste n'a aucune issue. Même largement déconsidéré, Macron n'a aucune opposition organisée face à lui.
Unie ou désunie, la "gauche" ne pèse rien et surtout elle ne représente plus un espoir.
La révolution prolétarienne, le renversement de la dictature est la seule issue possible.
Pour qu'un parti communiste émerge, il doit se référer au marxisme-léninisme.
C'est le critère fondamental.

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DUROC
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   Posté le 04-10-2018 à 09:15:39   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

Dans la VOIX DES COMMUNISTES n° 24 ( septembre 2018 ), il y a un article sur le prochain congrès du P"C"F et une analyse des textes oppositionnels La VDC est accessible sur le site du ROCML.

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Xuan
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   Posté le 05-10-2018 à 22:29:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Merci pour l'info, ces textes en ligne ici :

http://rocml.org/wp-content/uploads/2018/08/VDC24-septembre2018-02.compressed.pdf

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   Posté le 07-10-2018 à 18:56:28   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le château de cartes de la ligne révisionniste commence à s'ébranler


Après la déroute électorale et l'expérience vivante des méfaits de la social-démocratie et des compromis avec elle, la ligne révisionniste subit un premier revers.
Ceci ne met nullement fin aux contradictions parce que d'autres courants opportunistes et réformistes sont toujours présents et que l'adhésion au marxisme-léninisme n'est pas acquise pour la majorité des adhérents.

Il faut quand même considérer comme un fait extrêmement positif le camouflet reçu par Pierre Laurent et sa clique, une opposition à la liquidation du PCF.

La destruction du PCF en tant qu'organisation ne peut pas être un objectif des marxistes-léninistes. Nous visons toujours à arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne , ce qui ne veut pas dire détruire toute forme d'organisation politique alors même qu'un parti marxiste-léniniste n'existe pas.


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Sur Libération :

Au PCF, Pierre Laurent vers la sortie

Par Rachid Laïreche — 7 octobre 2018 à 11:31


Le texte d'orientation présenté par la direction du Parti communiste n'est pas arrivé en tête du vote interne. C'est celui du patron du groupe à l'Assemblée, André Chassaigne, qui a remporté le plus de suffrages parmi les 30 000 votants.

Au PCF, Pierre Laurent vers la sortie

Un choc. Une surprise. Un séisme. Un tourbillon. Les mots ne manquent pas après un résultat inédit : la direction (sortante) communiste a perdu un vote interne. A quelques semaines du congrès, qui se déroulera à Ivry-sur-Seine, les militants du PCF – plus de 30 000 votants – ont placé le texte d’orientation porté par André Chassaigne, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, et Fabien Roussel, patron de la fédération du Nord, devant celui de Pierre Laurent. Pourtant, il y a quelques semaines, le porte-parole du parti, Olivier Dartigolles nous confiait : «C’est serré mais si on fait les choses bien, si on mène une bonne campagne, ça devrait le faire.» Raté. La direction découvre la minorité.

Un formidable signal d’espoir»

Samedi, a la tombée des résultats, Pierre Laurent a «pris acte» de la décision des militants. La défaite est rude. Le sénateur était en course pour un troisième mandat. Il espérait rassembler autour de lui toutes les générations pour écrire une nouvelle page du PCF et mettre de nouvelles têtes dans la direction afin de donner un nouveau souffle a un parti en difficulté. Sauf qu’il a perdu le fil ces derniers temps. L’année 2017 lui a été fatale. Les reproches sont nombreux, surtout l’absence d’un candidat communiste lors de la présidentielle. Après des mois d’hésitation, il a choisi de soutenir du bout des lèvres La France insoumise (LFI) de Mélenchon : la décision la «plus compliquée» de sa carrière. Il y pense «tous les jours» raconte un proche. Discret, voire mystérieux, Pierre Laurent n’a jamais laissé paraître ses émotions, il a assumé, estimant que c’était la meilleure décision pour sa famille politique.
Pas suffisant pour convaincre. En interne, plusieurs voix se sont élevées. Un de ses adversaires : «Il a couru derrière une alliance de la gauche impossible et Mélenchon nous a ridiculisés !» Un autre le décrit comme un «mou-du-genou qui a peur de prendre la moindre décision» . Il prendra la parole lors du conseil national du PCF, samedi 13 novembre, afin d’indiquer ses intentions. Beaucoup parient sur une «démission rapide», très peu l’imaginent rester secrétaire national. Un connaisseur décrypte : «Le texte d’orientation n’est pas lié au poste de secrétaire national mais personne ne l’imagine rester, c’est impossible. Logiquement, il devrait laisser son poste à un signataire du texte vainqueur.»

Pendant ce temps, André Chassaigne a le sourire. Il savoure. Cette victoire a des airs de revanche. «C’est un formidable signal d’espoir» , a-t-il déclaré samedi soir. Le député du Puy-de-Dôme, l’un des visages du PCF, court après depuis des années. Pas du tout fan de Jean-Luc Mélenchon, il aurait aimé être candidat lors des deux dernières présidentielles mais la direction a fait barrage. Il l’a mal vécu. Un manque de «respect» ou de «considération» selon son humeur. Un petit fossé s’est creusé entre Pierre Laurent et lui. Pour autant, André Chassaigne ne postule pas au poste de secrétaire national. Il a toujours dit «qu’il n’était pas intéressé» par le job.

La bande à Dédé

Le chef des députés communistes ouvre le champ à l’un de ses proches, Fabien Roussel. Une tête connue des communistes et inconnue du grand public. Un vendredi de septembre, on a croisé le député du Nord dans les travées de la Fête de l’Humanité. Un caractère trempé et un regard malin. L’ancien journaliste tourne à la bière, enchaîne les bises. Il laisse peu de place au silence. Des blagues, des questions, et une présentation : «73 kilos, 49 ans, 13 de tension, je suis en pleine forme.» Très loin du style Pierre Laurent.

Persuadé que la gauche a besoin d’un PCF «fort» pour se relever, il se montre offensif et se démarque de la direction actuelle : «Nous devons affirmer la volonté de présenter un candidat en 2022. Il ne faut pas avoir peur de dire les choses. Sinon, on va passer notre temps à tenter de construire des unions et à la fin on va se retrouver tout seul parce que personne ne voudra de nous.» Fabien Roussel ne cache pas son jeu : il fait comprendre que le poste de secrétaire national du PCF l’intéresse. Mais aucune déclaration officielle. Le malin préfère se replonger dans le passé. «Chez nous, c’est toujours le sortant qui désigne son successeur», dit-il confiant, persuadé que le texte qu’il présente avec ses copains arrivera en tête, et que la direction actuelle libérera le trône. Un mois plus tard, la moitié du chemin est faite.

Les débats s’ouvrent pour l’autre moitié. La bande à «Dédé» Chassaigne compte bien récupérer les clés de la maison, située place du Colonel-Fabien, mais sans les demander. Ils attendent que Pierre Laurent l’annonce. Sans brusquer. Ni provoquer. En septembre, Roussel était déjà dans le futur. Il se voyait déjà en haut de l’affiche, dans le rôle du rassembleur : « Chez nous, les communistes, on débat mais nous sommes tous des camarades, à la fin, comme toujours tous les membres respecteront la ligne décidée lors du congrès et notre famille sera unie.» Sauf que depuis le résultat de samedi, la logique n’existe plus au PCF.
Rachid Laïreche

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Congrès du PCF : le texte de la direction mis en minorité, une situation inédite pour le parti


http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/10/06/congres-du-pcf-le-texte-de-la-direction-mis-en-minorite_5365752_823448.html

Pour leur congrès qui se déroulera fin novembre, les militants ont préféré le « Manifeste pour un Parti communiste du XXIe siècle », porté par André Chassaigne.
LE MONDE -06.10.2018 à 19h23
Par Abel Mestre


Le « dégagisme » arrive Place du Colonel Fabien. Les militants communistes devaient se prononcer entre jeudi 4 octobre et samedi 6 octobre sur quatre textes en lice pour leur congrès, qui se déroulera fin novembre, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Et le résultat est inédit : la « base commune », défendue par la direction sortante, autour de Pierre Laurent (secrétaire national depuis 2010) est battue par le « manifeste du Parti communiste du XXIe siècle », porté, entre autres, par André Chassaigne, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, et Fabien Roussel, patron de la puissante fédération du Nord, dont le nom circule pour remplacer M. Laurent à la tête du PCF.

Le texte de la direction recueille 37,99 % des exprimés ; le texte alternatif, totalise, lui, 42,15 %. Ce vote a mobilisé 30 833 communistes quand le PCF compte 49 218 adhérents à jour de leurs cotisations, soit une participation de 62,65 %.

Pierre Laurent a réagi dans la foulée de la publication des résultats :
« Le vote des communistes n’a pas placé la proposition de base commune du conseil national en tête. J’en prends acte. Je respecte les choix des communistes. Je note que les résultats sont très partagés. Nous avons une nouvelle base commune pour discuter et pas de majorité à ce stade pour avancer. Nous avons donc devant nous un immense débat à poursuivre sur nos choix et un immense défi à relever pour la construction commune,
l’unité et le rassemblement des communistes jusqu’au congrès. Les semaines qui viennent nous appellent toutes et tous au travail commun. J’y mettrai toute mon énergie. »


« Vote utile »

Le « Manifeste », comme le surnomment les communistes, a su résoudre la quadrature du cercle du PCF : être à la fois très critique sur le bilan de la direction − notamment sur l’absence de candidat communiste à la présidentielle de 2017 − et sur Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise (LFI).
La personnalité d’André Chassaigne, roué député du Puy-de-Dôme, extrêmement populaire à la base du PCF, a aussi joué en la faveur d’une contribution qui apparaissait comme le « vote utile » pour des communistes en colère qui ne souhaitent qu’une chose : renforcer leur parti et le remettre sur le devant de la scène politique. L’année 2017 a été très mal vécue, avec de mauvais résultats aux élections législatives (2,72 % des voix au premier tour) que la conservation d’un groupe à l’Assemblée natiuonale n’arrive pas à faire oublier.

Pourtant, l’attelage pouvait surprendre : MM. Chassaigne et Roussel côtoyaient des militants « durs » proches de l’ancien maire de Vénissieux (Rhône) André Gerin et le « pôle économie » de Frédéric Boccara. Une « alliance de la carpe et du lapin », comme le dénonçaient ses contempteurs, qui a su séduire au-delà de ses bases naturelles. Le « Manifeste » arrive ainsi en tête dans de nombreuses fédérations (Val-de-Marne, Paris, Nord, Pas-de-Calais, entre autres) et est très haut dans plusieurs autres (Côte-d’Or, Moselle).

« C’est historique comme résultat. Et cela s’est passé sereinement, tranquillement, estime Fabien Roussel.On veut tout faire pour éviter que le parti ne s’organise en tendances. Le défi est de rassembler tous les communistes. »
André Chassaigne, quant à lui, rappelle que « pour la première fois de notre histoire, le texte présenté par le conseil national n’est pas retenu. Cette situation appelle tous les camarades à construire ensemble une orientation politique permettant de rassembler très majoritairement les communistes. » Il ajoute que ce résultat donne « une direction de travail incontournable pour la suite de notre construction collective. »

Camouflet pour Pierre Laurent

Une chose est sûre : ces résultats constituent un camouflet pour Pierre Laurent qui brigue un nouveau mandat. Le sénateur de Paris est même minoritaire dans sa propre fédération… Des rumeurs sur sa démission circulent déjà dans les couloirs du siège. Une période de grande incertitude s’ouvre Place du Colonel-Fabien.
Beaucoup de ces questions seront résolues le samedi 13 octobre, lors du prochain conseil national (parlement du parti). « La démission ou non de Pierre Laurent n’est pas la question. Il va y avoir des discussions et c’est à Pierre de créer les conditions du rassemblement » , tempère Fabien Roussel qui ne veut pas se prononcer sur sa possible accession au poste de secrétaire national du PCF.

« En application de nos statuts, le texte “Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle” devient donc la base commune de discussion dont tou•te•s les communistes doivent désormais se saisir pour la travailler, l’enrichir de tous les débats et contributions jusqu’au terme du congrès, avec l’impératif d’une construction collective, écrit la direction dans un communiqué envoyé samedi soir. Il reviendra au conseil national des 13 et 14 octobre, ainsi qu’aux conseils départementaux, d’analyser et de tirer les enseignements politiques des choix effectués les 4, 5 et 6 octobre par les communistes. »

Les deux autres textes en compétition, sont loin derrière. « Pour un printemps du communisme » , emmené par les députés Stéphane Peu (Seine-Saint-Denis) et Elsa Faucillon (Hauts-de-Seine), veut « rassembler les forces antilibérales » pour bâtir un « front commun », principalement avec LFI ; il recueille 11,95 % des voix. Beaucoup de militants le trouvaient trop proche de LFI. Enfin, le texte que d’aucuns qualifient d’« orthodoxe », et porté par les militants de Vive le Parti communiste autour d’Emmanuel Dang Tran, membre du conseil national, réunit quant à lui 7,90 % des suffrages.

Lire aussi :
Le Parti communiste, tiraillé, lance sa campagne européenne
Ian Brossat : « Le PCF n’est pas à feu et à sang »

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   Posté le 12-10-2018 à 18:42:55   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous le courrier d'un camarade du réseau faire vivre :


bonjour

Comme je vous l'avais annoncé je vous fait parvenir un premier courrier comportant les analyses du vote des communistes et les appels au débat sur le texte majoritaire pour un manifeste du XXIè siècle, devenu la base commune du parti. le premier article est une analyse du vote faite par PAM du réseau faire vivre le PCF publié sur son site, le deuxième une analyse et un appels des signataires du manifeste pour le département du Rhône, le troisième un interview de Chassaigne accordé a la montage et le dernier un appel de communiste pour rebâtir le PCF.

Ce dernier montre que le rassemblement peut s'élargir encore et que le manifeste , base minimum d'accords, peut et doit pouvoir être amélioré dans la perspective du parti révolutionnaire dont le pays et les classes populaires ont besoin.

Nous sommes maintenant dans une nouvelle phase du congrès et toutes ses prises de positions vont dans un même sens, le débat doit avoir lieu ou décidément les bouches s'ouvrent après tant d'années. Il ne s'agit pas de rallumer les étoiles de le devenir des étoiles rouges qui redonnent le courage aux combats parce qu'une issue est possible si nus sortons du capitalisme et de ses cadres destructeurs de nature et de forces productrices.

Déjà quelque chose a changé comme j'ai pu le constater dans la manifestation du 9 octobre auprès des camardes rencontrés. C'était comme un soulagement, mieux un état de grâce, après avoir retrouvé une légitimité par le vote des camarades après que se soit exprimée une position collective qui fait masse. On n'est plus seul, on est plus isolé, une conscience collective s'est prononcée. Chacun de ces témoignages apportaient une preuve supplémentaire au fait que le syndicalisme a besoin d'un parti communiste qui apporte du sens et donne une perspective au combat de classe.

Les semaines qui viennent vont être passionnantes. je sens monter un désir de parole . La confrontation va pouvoir se faire thèse contre thèse dans un climat d'écoute qui semble acquis auprès du plus grand nombre. Malheur a qui viendra le troubler, la légitimité a changer de camps, , elle réclame le bilan, elle réclame le débat, plus qu'un droit d'inventaire elle l'exige pour se donner les moyens du combat et de la victoire des classes populaire sur la minorité exploiteuse.


Amicalement

Gilbert Rémond


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   Posté le 14-10-2018 à 15:03:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une contribution sur le débat en cours :

http://www.facebook.com/rebatirlePCF/photos/a.176716092915647/314549139132341/?type=3&theater

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   Posté le 15-10-2018 à 20:11:35   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

en meme temps,en Wallonie,on assiste à une poussée spectaculaire du PT,marxiste léniniste,proche idéologiquement du KKE en Grèce,et demain,le Pcof ou le Prcf auront ils le meme succès en France?-un article du Diplo avait fait allusion au Pt belge,il y a belle lurette,je ne m en souviens plus quand exactement.


Edité le 15-10-2018 à 20:11:57 par marquetalia




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   Posté le 15-10-2018 à 20:54:05   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

je ne suis pas certain que le PT belge soit encore vraiment marxiste léniniste….

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   Posté le 15-10-2018 à 23:24:06   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Il existe une rubrique sur le mouvement communiste international https://humaniterouge.alloforum.com/tournant-mouvement-communiste-international-c1468-1.html.
Ici il s'agit du prochain congrès du PCF, arrête de tout mélanger.

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