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 Le KKE sur Syriza, l’Euro, l’Union Européenne

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Xuan
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   Posté le 29-05-2012 à 00:36:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

J’ai déjà mis en ligne plusieurs déclarations du KKE :
le KKE répond à Pierre Laurent « Les larmes de crocodile sur la Grèce, cela suffit ! »
Déclaration du Comité Central du KKE sur le résultat des élections du 6 mai 2012

Ces publications ne signifient pas que nous soyons en plein accord avec l’ensemble des positions du KKE sur les questions internationales, notamment en ce qui concerne la division historique du mouvement communiste international ni la transformation social-impérialiste de l'URSS que le KKE ne reconnaît pas.
On lira pour davantage d’information les thèses du KKE.

_____________


Solidarité internationale-pcf publie aujourd’hui :




Cet article concerne la situation intérieure en Grèce et les différents partis politiques qui vont s’opposer aux législatives, en particulier il expose de manière détaillée les positions du KKE concernant SYRIZA .
Ces questions ne nous concerneraient pas directement si le parti révisionniste français et le Front de Gauche n’avaient pas pris ouvertement position pour SYRIZA et contre le KKE.
On peut en juger dans le post « Le révisionnisme à l’épreuve de la crise », et dans l’invitation faite au dirigeant de SYRIZA, Alexis Tsipras, ou encore dans cet article de l’Humanité se lamentant que le KKE refuse de rencontrer Tsipras : « Le KKE poursuit donc sa stratégie mise en œuvre de cavalier seul alors que la crise et l’austérité appliquée dans le pays conduisent à une dégradation considérable de la vie quotidienne de la population résidant en Grèce. »

L’article fait donc le point sur les contradictions qui opposent le KKE et SYRIZA.

Sur la sortie de l’Euro


On lira à la fin de cet article plusieurs intéressantes positions du KKE comme les conditions de la sortie de l’Union Européenne et la question Euro ou drachme ?
Celle-ci nous intéresse directement.
On y lit notamment :
« Le peuple en faillite n’obtiendra pas de prospérité ni avec l’euro ni avec la drachme, tant que les monopoles dirigent la production, le pays reste dans l’UE et la bourgeoisie au pouvoir. La seule réponse au dilemme « euro ou drachme » , du point de vue de l’intérêt populaire, est le retrait de l’UE, le pouvoir populaire et l’annulation unilatérale de la dette. Il va sans dire que, dans ce cas-là, le pays aura sa propre monnaie. »

En France plusieurs personnalités ou partis se sont ouvertement prononcés pour la sortie immédiate de l’Euro en France, et parfois dans d’autres pays, afin de faire « éclater l’Euro » , pour des raisons apparemment très opposées comme un préalable à la résolution de la crise, la baisse des salaires ou à des avancées progressistes voire révolutionnaires :

> Le Front National, qui associe directement le retour au Franc à une dévaluation, laquelle serait compensée par une augmentation de 200 € pour le SMIC.
> Nicolas Dupont-Aignan qui réclame la sortie de l’Euro pour appliquer « La désinflation compétitive » et combattre « des coûts salariaux à l’origine largement supérieurs à la moyenne »
> L’apôtre de la décroissance Dennis Meadows, qui écrit dans Challenges : "Il faut provoquer maintenant l'éclatement de la zone euro"
> Le PRCF, qui réclame le retour au Franc sur la base 1 € = 1 F. [cf Communisme ou chauvinisme?]
> Le M’PEP, qui revendique aussi le retour au Franc et une dévaluation conséquente assortie d’une indexation des salaires sur les prix :

Dans cet article signé Jacques Nikonoff, où ce dernier voudrait indiquer au peuple grec la meilleure conduite à tenir, on lit à propos du KKE :
"Seul le Parti communiste grec (KKE) évoque de temps à autre la sortie de la zone euro, mais il ne met pas ces questions en avant et ne prend aucune initiative à leur sujet pour en faire une revendication de masse. »[…]
Le site du KKE en français ne contient aucun texte évoquant la question de l’euro. Dans une « Déclaration commune des partis communistes et ouvriers des cinq pays aux taux de chômage les plus élevés de l’Union européenne » , signée par le KKE, l’euro n’est pas non plus mentionné, comme s’il n’avait aucun lien avec le chômage.
Selon cette déclaration, « seule une économie socialiste, c’est-à-dire une économie centrale planifiée qui sera basée sur le pouvoir populaire et la socialisation des moyens de production peuvent garantir le droit au travail pour tous. »
Cet extrait montre que le KKE n’envisage pas de transition entre la situation actuelle, dans le système capitaliste, et le socialisme. Le passage de l’un à l’autre semble devoir s’effectuer d’un coup. Cette vision explique pourquoi le KKE ne souhaite pas participer à une alliance politique avec SYRISA, puisqu’il rejette toute notion d’étape vers le socialisme.[…]

Les ambigüités du KKE ne permettent pas de comprendre quelle est exactement sa position sur l’euro. Ainsi, pour Yannis Gkiokas, député du KKE (site internet de L’Humanité ) : « Aujourd’hui, le capitalisme est dans une situation telle qu’il ne peut rien céder […] La perspective est le socialisme. Nous disons que c’est pour aujourd’hui. Nous voulons que ce soit un but de la lutte. Nous voulons sortir de l’euro et de l’Union européenne […] nous voulons l’annulation de la dette grecque» . Pour Procope Panagoulias, représentant du KKE en France, lors d’une réunion publique tenue à Vénissieux le 15 mars 2012 : « pour nous la crise est provoquée par le capitalisme, c’est une crise de surproduction […] Le KKE combat les théories du retour à la monnaie nationale. Une sortie de l’euro, sans sortie de l’Union européenne, et sans prise du pouvoir par le prolétariat ne fera que soutenir le capitalisme dit national" . Qui faut-il croire : Yannis Gkiokas, député du KKE, ou Procope Panagoulias, représentant du KKE en France ?
»

En toute modestie, Jacques Nikonoff poursuit son analyse de la ligne du KKE et préconise de rééduquer ses dirigeants et ses militants pour les convaincre de la possibilité d’endiguer la crise dans le système capitaliste :

Il ressort de tout cela l’impression d’un manque de maîtrise et de compréhension des mécanismes de la crise et des possibilités de l’endiguer. Les dirigeants de ces partis, par leurs silences, leurs approximations ou leurs inexactitudes, montrent parfois qu’ils ne comprennent pas ce qui se passe. Et qu’au-delà de leurs volutes rhétoriques, ils sous-estiment totalement les possibilités techniques qui s’offrent pour sortir de la crise. Une intense activité d’éducation populaire est nécessaire en direction des sympathisants, militants et dirigeants de ces partis politiques pour les former à toutes ces questions, organiser les débats qu’ils refusent de tenir, accepter les vraies confrontations d’idées qui restent aujourd’hui interdites.

Mais laissons-là Jacques Nikonoff à son intense activité d’éducation, destinée à convertir le peuple grec aux vertus du retour à la drachme et de sa dévaluation.

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« Entre deux batailles difficiles »: le Parti communiste grec (KKE) livre son analyse sur la recomposition de la scène politique Grecque




Traduction EM pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

(Traduction originelle pour le site suisse http://www.hastasiempre.info/)

Cet article est diffusé par le Secrétariat des Relations internationales du KKE

La Grèce continue d’attirer l’attention des travailleurs du monde entier, en perspective des élections législatives à venir. Elles sont d’une importance cruciale et se tiendront le 17 juin puisque aucun des trois partis arrivés en tête n’a réussi à former un gouvernement de coalition. Le résultat des dernières élections et la ligne politique du Parti communiste de Grèce (KKE) suscitent un intérêt certain, à en croire les articles dans les journaux, les magazines et les sites web des communistes et des progressistes. Ces derniers jours, ces questions ont été dans la ligne de mire de plusieurs analystes. Commençons par le début.

Sur le résultat des élections du 6 mai

Depuis les élections du 6 mai, un nouveau paysage politique a pris forme après l’effondrement des trois partis qui avaient gouverné ensemble et soutenu la politique anti-populaire du capital et de l’Union européenne (UE). Concrètement :

Le PASOK social-démocrate a récolté 833’529 de voix (13.2% des suffrages) avec une chute sans précédent de 2’179’013 voix (-30.8%).

La ND conservatrice a totalisé 1’192’054 (18.9%) avec une perte de 1’103’665 voix (-14.6%).

Le LAOS nationaliste n’a pas réussi à atteindre le seuil de 3% pour entrer au parlement, recevant 183’466 voix (2.9%) avec une chute de 202’739 voix (-1.6%).

Toutefois, en même temps, le changement du paysage politique ne signifie pas bouleversement de la situation parce que les forces qui ont bénéficié de la colère des travailleurs étaient principalement celles qui soutiennent la politique de « voie à sens unique de l’UE ». Ainsi, la grande majorité des électeurs des partis bourgeois s’est dispersée principalement vers les formations politiques idéologiquement proches. Concrètement :

SYRIZA, une coalition de forces opportunistes ayant quitté le parti lors de scissions droitières (les scissions du parti en 1968 et 1991) puis rejointe ces dernières années par des forces venant du PASOK social-démocrate, a obtenu 1’061’265 des voix (16.8%), soit une augmentation de 745’600 voix (12.2%).

Une scission de SYRIZA, Gauche démocratique, rejointe par des ex-députés et ex-dirigeants du PASOK, a réuni 386’116 voix (6.1%).

Un grand nombre de suffrages a également été réalisé par des partis réactionnaires et nationalistes comme les « Grecs indépendants » qui ont émergé de la ND et récolté 670’596 voix (10.6%). Ainsi que « Aube dorée » qui a réuni 440’894 voix (7%).

En outre, environ 20% des électeurs ont opté pour une dizaine de partis participant aux élections mais qui n’ont pas réussi à dépasser le seuil de 3%.

Le KKE a connu une légère progression lors de ces élections. Plus précisément, il a reçu 536’072 voix (8.5%), c’est-à-dire une augmentation de 18’823 voix (+1%). Le KKE a fait élire 26 députés (sur un total de 300 parlementaires), cinq de plus qu’auparavant. Dans les quartiers populaires, le pourcentage du KKE est presque le double de la moyenne nationale. Dans l’une des 56 circonscriptions électorales (dans les îles Samos-Ikaria), le KKE est le premier parti avec 24.7%.

Le Comité central du KKE a tiré les premières conclusions sur le résultat des élections. Sa déclaration, entre autres, « salue les milliers de travailleuses et travailleurs, chômeurs, qui ont apprécié l’esprit de lutte, de cohérence et de clarté de ses positions, l’esprit de lutte et le dévouement des communistes, qui l’ont soutenu lors des élections, quelque soit le degré d’accord avec sa proposition politique dans son ensemble. Bon nombre de travailleurs, ainsi qu’une partie des électeurs du parti, sous la pression de l’intensification des problèmes populaires, des slogans trompeurs à l’égard de la renégociation du mémorandum et le soulagement immédiat des travailleurs, n’ont pas compris et assumé la différence entre le gouvernement et le pouvoir réel » .

Toutefois, le CC du KKE signale : « La proposition politique du KKE de lutte pour le pouvoir ouvrier et populaire se trouvera au cœur de l’attention du peuple, car la différence devient de plus en plus claire, d’une part, entre le gouvernement et le véritable pouvoir populaire et, d’autre part, entre la proposition globale relative aux problèmes immédiats de la survie des peuples et le pouvoir ouvrier populaire. De ce point de vue, l’activité politique et électorale du KKE, en harmonie avec sa stratégie, comme il se doit, constitue un héritage important pour les années à venir » .

A propos de SYRIZA

Certains médias bourgeois internationaux, qui présentent SYRIZA en « gagnant » des élections du 6 mai, n’ont pas vu au-delà de son appellation « Coalition de la gauche radicale » et ont conclu qu’il s’agit d’un parti radical de gauche ou même d’un parti communiste. Bien sûr, cela n’a rien à voir avec la réalité. La force principale de la SYRIZA est le parti « Coalition de la Gauche » (Synaspismos) qui a un programme social-démocrate. En 1992, il a voté au parlement grec pour le traité de Maastricht, il est partisan de l’Union européenne impérialiste et il voit des possibilités de l’améliorer. En fait, il présente un programme de gestion du système capitaliste. Il a rejoint la campagne anti-communiste contre l’URSS et les autres pays socialistes du XXe siècle. Synaspismos est membre du présidium du « Parti de la Gauche européenne » (PGE), qui est un outil de l’UE pour éradiquer les caractéristiques communistes des partis communistes dans les pays de l’UE. Dans SYRIZA ainsi que dans Synaspismos participent des forces qui faisaient partie du PASOK social-démocrate, des groupes plus petits de l’ultra-gauche trotskyste et d'anciens groupes maoïstes mutés jouant le rôle de « condiments » politiques dans le « menu » de base social-démocrate et anti-communiste. L’objectif principal de cette formation est de réduire l’influence électorale, syndicale et politique du KKE. Ainsi, il y a dans la dernière décennie de nombreux exemples qui démontrent le caractère anti-KKE de cette formation politique. Dans des dizaines de syndicats, confédérations sectorielles et associations de syndicats au niveau régional, les forces de SYRIZA participent et collaborent avec les forces du PASOK dans le but d’empêcher l’élection des délégués communistes dans les organes syndicaux supérieurs. SYRIZA est un ennemi juré du Front Militant de Tous les Travailleurs (PAME) qui est un regroupement de syndicats avec une orientation de classe. SYRIZA collabore ouvertement dans les organes des confédérations de syndicats des travailleurs dans le secteur privé (GSEE) et public (ADEDY), compromises avec les forces collaborationnistes, le patronat et le gouvernement. Il a eu une attitude similaire dans de nombreux cas pendant les élections locales. Sa position lors des élections municipales en 2010 sur l’île d’Ikaria est un exemple caractéristique. Sur cette île, qui fut un lieu d’exil des communistes, le KKE a une grande influence électorale. Dans les élections de 2010, SYRIZA a collaboré avec le PASOK social-démocrate, la ND libérale et le LAOS nationaliste afin d’empêcher l’élection d’un maire communiste dans l’île. Le candidat du KKE a récolté à lui seul 49.5% des voix, par conséquent l’alliance anti-KKE a gagné dans la commune pour quelques centaines de voix.

Aujourd’hui, SYRIZA tente d’attaquer le KKE avec des propositions politiques opportunistes en se référant à la soi-disant « unité de la gauche » et en voulant forcer le KKE à supprimer des pans entiers de son programme, abandonner ses principes et accepter la politique de gestion du système capitaliste, comme le propose SYRIZA.

Sur cette base, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attitude de certains partis communistes qui ont salué immédiatement la montée électorale de cette formation opportuniste et anti-communiste au nom de la montée électorale de la « gauche », sans connaître la situation réelle en Grèce, était irresponsable. Ils ont salué un ennemi juré du KKE qui par ailleurs fut l’objet d’une proposition émanant du président des industriels grecs pour participer à un gouvernement de coalition des partisans de l’UE.

L’illusion de « l’unité de la gauche » et le mensonge du « gouvernement de la gauche »

Beaucoup de travailleurs politisés, de différents pays en Europe et partout dans le monde, se posent la question suivante : pourquoi le KKE ne fait pas quelques concessions ? Pourquoi insiste-t-il dans la ligne politique de rassemblement des forces sociales qui veulent se battre contre les monopoles, contre le capitalisme, contre les unions impérialistes, pour le pouvoir ouvrier et populaire et ne soutient pas la politique de « l’unité de la gauche », la lutte pour corriger la réalité capitaliste et de l’UE, par une collaboration politique ou gouvernementale avec d’autres forces « de gauche » et social-démocrates, à l’exemple d’autres partis communistes en Europe ?

Tout d’abord, le KKE a clarifié depuis longtemps que le sens de « gauche » et « droite » ne sont pas des termes qui reflètent la situation politique d’aujourd’hui. Aujourd’hui, le terme « gauche » pourrait s’utiliser pour décrire le Secrétaire général de l’OTAN ou le Premier ministre d’un pays qui mène une guerre impérialiste et prend des mesures anti-ouvrières et anti-populaires contre les travailleurs de son pays. Le Parti communiste n’est pas simplement un « parti de gauche », mais le parti qui lutte pour le renversement du capitalisme et la construction de la nouvelle société socialiste-communiste. C'est par cette voie, par cette direction donnée que les luttes peuvent conduire à des conquêtes, et pas autrement. Comme l’histoire l’a montré, les réformes, la lutte pour corriger le système capitaliste, pour atténuer les mesures anti-populaires les plus extrêmes, ce qui est au centre des propositions des forces opportunistes/social-démocrates, n’ont jamais conduit au renversement du capitalisme nulle part. Au contraire, dans de nombreux cas, elles ont conduit au renforcement du capitalisme en créant l’illusion, parmi des millions de travailleurs, que le capitalisme pourrait être humanisé. Aujourd’hui, la Banque centrale européenne pourrait se transformer d’un instrument capitaliste à un organisme de bienfaisance et distribuer des prêts sans intérêts ou que l’UE peut ne plus être une union qui sert le système mais une « union des peuples », comme le soutiennent SYN/SYRIZA et le Parti de la Gauche Européenne.

C’est pourquoi le KKE présente son projet politique intégralement en le synthétisant lors des élections du 6 mai avec le slogan : « Sortir de l’UE, avec le pouvoir populaire et l’annulation unilatérale de la dette ».

En ce sens, le KKE reste fondamentalement orientée par le marxisme-léninisme. Lénine a pu écrire : « Le prolétariat lutte et luttera pour détruire l’ancien régime. A cette fin, il dirigera toute sa propagande et son agitation, tous ses efforts pour organiser et mobiliser les masses. S’il ne parvient pas à détruire totalement l’ancien régime, le prolétariat saura profiter également de sa destruction partielle. Mais jamais il ne préconisera cette destruction partielle, ni la décrira avec optimisme, ni appellera le peuple à la soutenir. Dans la lutte authentique, on soutient effectivement celui qui aspire au maximum (et qui obtient moins en cas d’échec) et non celui qui, avant le début de la lutte, restreint ses objectifs de manière opportuniste ».

Le KKE a rejeté l’idée d’un « gouvernement de gauche » qui maintiendrait la Grèce dans l’UE et l’OTAN, laisserait intacts les rapports capitalistes de production et ainsi pourrait mettre en œuvre une gestion du système soi-disant en faveur du peuple. Notre parti lutte pour le développement de la lutte de classes, la conscientisation politique des travailleurs, sa libération de l’influence des partis et constructions idéologiques bourgeois et pour la formation d’une alliance qui non seulement défendra les intérêts des travailleurs, tentera de retirer le pays des interventions impérialistes, mais posera également la question du pouvoir.

L’objectif est de réduire l’influence du KKE et de l’assimiler au système

Le refus du KKE à se soumettre aux formations de « gauche » ou même à un gouvernement de « gauche » est la « cible » des ennemis et des « amis », qui directement ou indirectement appellent le KKE à « s’unir » aux autres forces de « gauche ». Cette ligne est suivie par les partis communistes qui sont dans le présidium du PGE. En outre, il y a eu quelques attaques grossières venant par exemple de groupes trotskystes – qui sont plus connus à l’étranger qu’en Grèce – qui caractérisent le KKE comme un parti sectaire et dogmatique.

Comment serait-il possible que le KKE avec la ligne de la lutte de classes et du conflit qu’il défend rassemble des centaines de milliers de personnes en Grèce, si le parti était sectaire ? Comment est-il possible par exemple que dans les rangs du Front Militant de Tous les Travailleurs (PAME) soient regroupés des dizaines de syndicats de base, des fédérations sectorielles, des associations de syndicats au niveau régional représentant des centaines de milliers de travailleurs ?

Il convient de signaler que le PAME, qui est le pôle d’orientation de classe dans le mouvement ouvrier et syndicale, regroupe 8 fédérations sectorielles de travailleurs, 13 associations de syndicats régionaux, des centaines de syndicats sectoriels et de base, avec un total de 850’000 membres. En outre, le PAME travaille dans les syndicats où les forces d’orientation de classe ne sont pas majoritaires. Par exemple, les forces du PAME occupent la deuxième position dans une série de fédérations sectorielles (comme la Fédération dans le secteur du tourisme et de la restauration et la Fédération des travailleurs métallurgistes) et dans les deux plus grandes associations de syndicats régionaux dans le pays à Athènes et Thessalonique.

Comment est-il possible que le Front Antimonopoliste Grecque des indépendants et petits commerçants (PASEVE) regroupe dans ses rangs des milliers de travailleurs indépendants qui comprennent la nécessité d’entrer en conflit avec les monopoles ? Comment est-il possible que des milliers d’agriculteurs pauvres par le biais des associations d’agriculteurs et de leurs comités s’inspirent de la lutte du Front Militant de tous les Paysans (PASY) contre la politique agricole commune de l’UE ? Comment est-il possible que les femmes et des milliers d’étudiants qui appartiennent aux couches ouvrières et populaires rejoignent la lutte suite aux demandes et initiatives de la Fédération des Femmes de la Grèce (OGE) et du Front Militant des Etudiants (MAS) ? Dans toutes ces organisations syndicales, sociales et politiques de masse, les membres et les dirigeants du KKE jouent un rôle majeur sans cacher leur identité.

On accuse le KKE d’être « isolé », « dogmatique » ou « sectaire » par son rejet à un « gouvernement de gauche » ou parce que le pourcentage du KKE aux élections n’augmente pas aussi vite que la formation sociale-démocrate de SYRIZA. Ces accusations ne peuvent pas toucher le KKE. Il est utile de rappeler qu’il y a 2 ans et demi, l’autre parti social-démocrate, le PASOK, avait récolté 44% des voix tandis que dans la dernière élection il n’a atteint que 13% des suffrages. Cette chute a eu lieu dans des conditions de volatilité politique, renforçant ainsi le SYRIZA avec qui la relation idéologique est la plus proche. Il faut souligner qu’un parti communiste révolutionnaire, comme le KKE, ne juge pas exclusivement son action en fonction du pourcentage obtenu lors des élections.

Pour ce qui est de la politique d’alliance, notre parti a accumulé une énorme expérience historique. Il a dirigé la lutte anti-fasciste avec un vaste front armé qui a grandement contribué à la lutte du peuple. Cependant, à cette époque-là, le Parti n’a pas réussi à élaborer une stratégie pour transformer la lutte contre le fascisme en une lutte pour le renversement du pouvoir bourgeois. Le KKE a établi des alliances de « gauche » dans les années 1950 et 1980. De cette expérience de politique d’alliances, le KKE a tiré des conclusions utiles et n’a aucune intention de répéter les mêmes erreurs.

Mais comment expliquer les attaques contre le KKE ? Il est clair que certains sont irrités par l’action internationale du KKE qui poursuit la reconstruction du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien. En outre, les Rencontres internationales des partis communistes et ouvriers ainsi que d’autres initiatives internationales communistes ont commencé à Athènes. Cependant, la raison la plus importante, c’est que le KKE est un parti avec de fortes racines dans la classe ouvrière et une expérience significative dans les luttes ouvrières et populaires. Il refuse d’abandonner ses principes et d’être à la remorque de la social-démocratie, comme il refuse de se soumettre à l’UE et l’OTAN. Sur ce point, nous citons un article publié après les élections dans le célèbre journal français Le Monde Diplomatique :« But inavoué et vœu cher à tous les Grecs de gauche : faire imploser le PC pour le reformer sur de nouvelles bases et donner à la gauche grecque sa juste position dans la société ». C’est-à-dire discréditer le KKE et le transformer, à l’image d’autres partis communistes mutants d’Europe, en un « alibi communiste » de la social-démocratie pour la gestion de la barbarie capitaliste.

Notre objectif est de ruiner ces plans ! Préserver et renforcer le KKE ! Malgré la pression exercée sur notre parti, il y a des éléments encourageants qui démontrent que le KKE est un « un os dur à ronger ». Dix jours après les élections du 6 mai, des élections estudiantines ont eu lieu en Grèce. La liste appuyant la Jeunesse communiste de Grèce a réalisé un score de 16% dans les Instituts d’éducation technologique (TEI) et de 14% dans les universités, marquant ainsi une augmentation par rapport à l’année dernière. A l’inverse, la liste de SYRIZA a obtenu un faible score, 2.3% en TEI et 6.9% dans les universités.

Restauration du système bourgeois

Le KKE a depuis longtemps averti le peuple grec que la classe bourgeoise se prépare à restaurer le paysage politique afin de préserver son pouvoir. La raison en est qu’elle ne peut plus gérer un système politique fondé sur l’alternance au pouvoir d’un parti politique bourgeois conservateur (ND) ou social-démocrate (PASOK), comme cela s’est produit depuis 1974, après la chute de la dictature militaire. Le système bourgeois essaye de « se débarrasser » des partis et des personnes qui ont été irrémédiablement discrédités aux yeux du peuple. Dans ces conditions, SYRIZA, qui a un programme social-démocrate, a été mise en avant lors des élections en promouvant des mensonges flagrants, avant et pendant la période pré-électorale, en semant des illusions qu’il peut y avoir un avenir meilleur pour les travailleurs sans entrer en conflit avec les monopoles et les unions impérialistes. C’est pourquoi ils sont placés devant d’énormes responsabilités vis-à-vis du peuple.

Le KKE appelle les travailleurs à se rendre compte que la restauration qui est en train de se réaliser n’a rien à voir avec la satisfaction des besoins actuels de la population. Même le soi-disant « gouvernement de gauche » est un « canot de sauvetage qui prend l’eau » lancé aux travailleurs qui étouffent des impasses du système capitaliste.

Le peuple ne doit pas se laisser prendre au piège par de faux dilemmes

Dans la perspective des élections du 17 juin, les partis bourgeois et l’opportunisme mettent en avant de nouveaux dilemmes trompeurs qui seront utilisés bientôt pour piéger le peuple, affaiblir la résistance des masses populaires et radicales et réduire l’influence électorale du KKE. Le KKE ne cache pas le fait que cette bataille sera très difficile pour les communistes.

Afin de préciser quel type de faux dilemmes sont mis en avant, nous allons examiner certains d’entre eux :

1.Euro ou drachme ?

Un faux dilemme concerne l’accusation de la ND contre SYRIZA dont la politique mènerait le pays à sortir de l’euro, ce qui serait catastrophique pour les travailleurs. D’une autre part, SYRIZA répond que la sortie de la Grèce de l’euro signifierait un coût énorme pour les autres pays de la zone euro et que cela ne se produira jamais.

De fait, en considérant que la crise capitaliste se développe, on ne peut pas exclure, selon les scénarios en cours de discussion, la contraction de la zone euro par l’expulsion de la Grèce et d’autres pays ou la dévaluation interne de l’euro dans notre pays. En ce sens, le chantage de l’Union européenne et du FMI est réel et la réponse ne peut pas être la complaisance que SYRIZA encourage.

Toutefois, il convient de noter que tous les autres partis sauf le KKE, c’est-à-dire la ND, SYRIZA, le PASOK, la DIMAR se battent entre eux pour savoir qui va être en mesure de maintenir le pays dans l’euro et accusent mutuellement leur politique respective de conduire la Grèce à la drachme. Leur objectif consiste à imposer à la conscience du peuple, le faux dilemme « euro ou drachme » pour occulter le fait qu’ils ont la même stratégie puisque tous ces partis sont compromis avec l’UE. Ils demandent au peuple de voter et de se battre sous des drapeaux étrangers à ses propres intérêts, de suivre la fausse ligne « à l’intérieur ou à l’extérieur de l’euro », quand tous les partis – sauf le KKE – sont en faveur de l’UE et de l’euro. Les travailleurs et le peuple, que ce soit avec l’euro ou la drachme, vivront dans la pauvreté.

Le KKE appelle les travailleurs à ignorer ce dilemme. Ils ne doivent pas accepter le choix de la monnaie avec laquelle ils vont mesurer leur pauvreté, leurs réductions de revenus et de pensions, les taxes, les frais médicaux et d’éducation. Le dilemme « euro ou drachme » est l’autre face de l’intimidation basée sur la faillite incontrôlée, ce qui est déjà une réalité pour une grande majorité du peuple. Ils veulent que le peuple soit pris dans de faux dilemme afin de pouvoir faire du chantage au moment d’impulser des lois anti-populaires, en lui disant de choisir entre des mesures barbares et le retour à la drachme, qu’ils identifient au chaos et la misère. En même temps, en Grèce et à l’étranger, il y a des secteurs de la ploutocratie qui veulent revenir à la drachme. Cela leur permettrait à eux et à la bourgeoisie dans son ensemble de faire plus de profits que dans les conditions actuelles où le pays est maintenu dans l’euro. Le peuple en faillite n’obtiendra pas de prospérité ni avec l’euro ni avec la drachme, tant que les monopoles dirigent la production, le pays reste dans l’UE et la bourgeoisie au pouvoir. La seule réponse au dilemme « euro ou drachme », du point de vue de l’intérêt populaire, est le retrait de l’UE, le pouvoir populaire et l’annulation unilatérale de la dette. Il va sans dire que, dans ce cas-là, le pays aura sa propre monnaie.

2.Solution grecque ou européenne ?

Tout le monde parle d’une solution européenne de la crise en Grèce et se réfère aux négociations avec les institutions de l’UE pour une solution globale au problème de la dette qui inclura également la Grèce. Tous les partis grecs, à l’exception du KKE, ont salué l’élection de Hollande à la présidence française. Ils disent qu’il mettra fin au duo anti-populaire « Merkozy ». En outre, ils parlent des consultations avec l’UE qui concernent des mesures de développement. Ces dernières consisteraient à subventionner des grandes entreprises afin de leur permettre d’investir.

Leur tactique est destinée à cacher le fait que le responsable de la souffrance du peuple n’est pas à Bruxelles mais dans le pays. C’est la bourgeoisie, les employeurs qui ont entre leurs mains les moyens de production, les navires, les bureaux, les services de notre pays. La participation de la Grèce dans l’Union européenne, sur la base des décisions des partis de la ploutocratie, sert leurs intérêts. C’est une provocation de présenter l’UE comme un terrain dans lequel on peut trouver une solution pour le peuple. C’est l’UE avec les gouvernements locaux et le FMI qui ont élaboré les mémorandums. C’est l’UE qui a adopté la stratégie « UE 2020 » et le traité de Maastricht, sources de toutes les mesures contre les travailleurs et les peuples inclus ou non dans les mémorandums. Ils disent au peuple que même la plus petite amélioration des mesures est en lien avec les négociations au sein de l’UE, alors que celle-ci ne vise qu’à assurer aux monopoles une sortie de crise au détriment des peuples. Ils demandent à la victime d’attendre que l’agresseur lui donne la solution à ses problèmes dans le cadre d’une Union européenne submergée de plus en plus dans la crise et de plus en plus réactionnaire, étant donné les rivalités internes et l’antagonisme avec les autres centres impérialistes.

SYRIZA a une grande responsabilité vu qu’elle cherche une renégociation de la stratégie du mémorandum en paralysant le mouvement et le laissant dans l’attente. Supposément, ces négociations couronneraient de succès le « gouvernement de gauche » dont rêve SYRIZA et ses partenaires au sein de l’UE. En même temps, on parle de « cohésion sociale » et de « paix sociale » imposées par un « gouvernement de gauche », cela a pour but de museler les luttes ouvrières et populaires dans une période où celles-ci doivent s’intensifier et se radicaliser en premier lieu contre la ploutocratie nationale et les partis qui sont à son service ou la soutiennent en usant de l’intimidation ou des illusions.

Le KKE révèle au peuple qu’il est nécessaire de compter sur un mouvement ouvrier et populaire en Grèce qui se batte pour la rupture et le renversement des décisions du capital et de l’UE et qu’en même temps il faut mettre en avant la coordination au niveau européen, non avec des négociations, mais avec le renforcement du mouvement ouvrier populaire européen contre l’UE, sur une ligne de rupture.

3.Austérité ou développement ?

Dans une Europe capitaliste plongée dans la crise, les gouvernements tentent de faire du « développement », à savoir la sortie de la crise prônée par le capital de l’UE. En Grèce, les partis en faveur de l’UE s’accusent mutuellement sur la proportion, dans leur offre politique, entre les mesures d’austérité et celles de développement. De cette manière, ils essaient de cacher que la voie du développement capitaliste implique l’austérité dans les conditions d’une concurrence capitaliste forte et de l’accentuation des contradictions inter-impérialistes. Les mesures de « consolidation fiscale » qui sont mises en œuvre dans les pays avec ou sans mémorandum au nom de la création d’un excédent dans le budget de l’Etat et de la nécessité de subventionner le capital servent aussi le développement. Les « changements structurels » en Grèce et dans toute l’UE, également au nom du développement, concernent surtout l’abolition de la sécurité sociale et des droits des travailleurs afin que le travailleur soit moins cher pour le capital.

Les privatisations et la libéralisation des marchés qui offrent de nouveaux domaines de rentabilité pour la ploutocratie ont également pour objectif le développement, en écrasant les petits commerçants et indépendants. Par conséquent, tout est fait pour le développement, qui par sa nature capitaliste ne peut être réalisée que par des mesures anti-populaires, que ce soit des mesures d’austérité ou des « changements structurels » ou les plans de sauvetage des grandes entreprises. Dans la période précédente, les gouvernements bourgeois de la zone euro desserraient ou intensifiaient les mesures dans un sens ou l’autre, en essayant de réguler les antagonismes entre eux et la crise profonde.

Le KKE indique que la solution en faveur du peuple n’est pas dans la gestion de la crise administrée, avec plus ou moins de restrictions, par le personnel politique dans les organes de l’UE. Elle est dans l’organisation de la lutte au niveau national, pour une voie différente de développement qui, avec le pouvoir populaire, le retrait de l’UE et la socialisation des moyens de production, va développer toutes les capacités productives du pays pour le bénéfice du peuple.

4.« Droite » ou « gauche » ? « Mémorandum » ou « anti-mémorandum »?

Ces dilemmes vont prendre d’autres formes, en fonction des événements, avec une nouvelle forme de deux pôles, le centre-droit et le centre-gauche. Ces dilemmes, surtout avec la responsabilité de SYRIZA, ont marginalisé et caché les véritables contradictions en Grèce et en UE. Le dilemme artificiel « mémorandum/anti-mémorandum » est utilisé par la bourgeoisie et les opportunistes pour occulter que le dénominateur commun est la « voie à sens unique de l’UE », c’est-à-dire l’alignement avec la stratégie du capital. Indépendamment des tactiques différentes, ces forces de « gauche » et de « droite », « mémorandum » ou « anti-mémorandum » trompent les travailleurs et les secteurs populaires, quand ils disent qu’il peut y avoir une solution pour les peuples au sein de l’UE. La ND, PASOK, les Grecs indépendants, SYRIZA, la DIMAR et d’autres forces n’ont pas un programme qui rentre en conflit ou au moins remette en question le pouvoir des monopoles. Les termes utilisés par tous, c’est-à-dire « développement », « redistribution de la richesse », « audit de la dette », « solution européenne » cachent les intérêts de classe opposés qui existent tant en Grèce qu’en Union européenne. Tant que la propriété capitaliste des moyens de production est conservée, les secteurs populaires ne prospéreront pas. Le mémorandum est la pointe de l’iceberg de la stratégie de l’UE qui prévoit des mesures contre le peuple dans tous les pays membres. La Grèce, l’Irlande, le Portugal, la Hongrie, la Roumanie ont un contrat d’emprunt, tandis que l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et le Danemark n’en ont pas, ni la Grande-Bretagne qui n’appartient pas à la zone euro. Cependant, l’attaque du capital dans tous ces pays est commune et comprend des réductions de salaires, des relations de travail flexibles, l’augmentation de l’âge de la retraite, la privatisation des services publics, la commercialisation de la santé, l’éducation, la culture, les sports, la paupérisation absolue et relative des travailleurs. Même si nous nous débarrassons du mémorandum en Grèce, sans entrer en conflit avec le capital et son pouvoir, la mise en place des mesures anti-populaires continuera avec plus d’intensité, parce que c’est ce que les orientations stratégiques de l’UE ont fixé et que les partis bourgeois et SYN/SYRIZA ont signé ou soutenu.

La vraie question que le peuple devra répondre et qui se manifestera plus fortement dans la période qui vient est la suivante: la Grèce et les travailleurs seront-ils indépendants et rompront-ils avec les engagements européens ou la Grèce sera-t-elle intégrée à l’Union européenne impérialiste ? Le peuple sera-t-il le propriétaire de la richesse produite ou sera-t-il un esclave dans les usines et les entreprises des capitalistes ? Le peuple sera-t-il organisé et protagoniste des événements ou un mouvement hors d’état de combattre en espérant que l’agresseur résolve les problèmes par le biais d’un de ses représentants ? La position du KKE est claire. Le fait que toutes ses prédictions et évaluations se soient confirmées est une raison de plus pour que le peuple fasse confiance au KKE et lutte à ses côtés.

Dans la prochaine bataille électorale, le ΚΚΕ a besoin que s’exprime la plus large et cohérente solidarité internationale avec notre parti. Les communistes en Grèce ont besoin de sentir à leur côté le soutien, la solidarité prolétarienne et l’esprit de camaraderie des partis communistes et ouvriers et des autres forces anti-impérialistes en vue de cette bataille électorale difficile que nous avons, puisque l’objectif de la bourgeoisie est le déclin de l’influence électorale du KKE. La raison en est sa politique révolutionnaire, ses positions claires en ce qui concerne les organisations impérialistes, la solide base du KKE dans le mouvement ouvrier et populaire, dans les usines, les entreprises, les quartiers populaires des grandes villes. Car ils ne parviennent pas à soumettre le KKE. Les communistes, les amis du KKE, les membres et les amis de la KNE livrent cette bataille de manière organisée et avec détermination, en disant au peuple grec et la classe ouvrière internationale qu’après les élections, nous serons dans les lieux de travail, dans les villes et les campagnes avec les familles ouvrières et populaires, en première ligne de la lutte en relation avec les problèmes du peuple, fidèles à l’engagement historique du parti révolutionnaire et fermes dans la lutte pour le renversement de la barbarie capitaliste, pour le socialisme-communisme.

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Finimore
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   Posté le 29-05-2012 à 08:30:24   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Site du KKE en français ici : http://fr.kke.gr/

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marquetalia
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   Posté le 12-06-2012 à 11:09:00   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

si le p"c"f a pris position contre le kke, c est que la liquidation du parti au sein du "front de gauche" est effective.
marquetalia
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   Posté le 12-06-2012 à 11:13:20   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

la revue altermondialiste"le monde diplomatique" soutient aussi syriza http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2012-05-08-Grece
Xuan
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   Posté le 12-06-2012 à 22:43:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

@marquetalia :
personne ici ne connaît ton identité et elle ne m'intéresse pas, tu aurais dû m'envoyer un MP.
Que ça te serve de leçon.

Mais je te conseille d'éviter dorénavant le matraquage dont tu nous abreuves.
On n'est pas sur tweeter ici. Si tu veux poster tu réfléchis, tu mets toutes tes idées en place et tu interviens seulement après : une seule intervention et pas dix .
Sinon je supprime tout.
Ce sujet concerne la polémique entre le KKE et Sryza.
J'enlève tout ce qui est hors sujet.


Edité le 12-06-2012 à 22:45:21 par Xuan




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marquetalia
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   Posté le 12-06-2012 à 22:46:10   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

c est compris,xuan.
Xuan
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   Posté le 15-06-2012 à 13:34:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   


Le KKE est une épine dans le pied des spéculateurs et flibustiers impérialistes.
Seule la lutte de classe et l'internationalisme prolétarien peuvent s'opposer à la guerre économique menée par les monopoles contre les peuples européens.

Cet article, qui est proche de nos positions sur bien des points, est publié dans le Petit Blanquiste :


Les communistes grecs et la crise



Le Parti communiste de Grèce (KKE) ne dit pas à la population : « Votez pour nous, nous formerons un gouvernement et cela va changer » .

Pour lui, le système capitaliste européen se trouve en fin de cycle et ne peut objectivement apporter de solutions à sa crise.

En conséquence, il n'est pas envisageable que le parti puisse participer à un gouvernement de gestion d'un système qui n'a plus rien à offrir.

GOUVERNEMENT ET POUVOIR REEL

Le KKE explique à la population que s'il pouvait la prémunir des conséquences de la crise en participant à un gouvernement, il le ferait et qu'il serait prêt à prendre des risques politiques.

Mais c'est impossible car sa présence dans une coalition gouvernementale l'enfermerait dans une contradiction insurmontable. D'une part, le parti lancerait des mots d'ordre répondant aux intérêts de la population, d'autre part, il serait amené à négocier des mesures de régression sociale.

Ceux qui prétendent former des gouvernements progressistes de gauche ou de centre-gauche et entamer des négociations avec l'Union européenne sans remettre en cause cette institution seront obligatoirement condamnés à accepter la gestion du capitalisme et de sa crise.

C’est pour cela que le KKE a mis en avant comme proposition politique le mot d'ordre : « Désengagement de l'Union européenne, avec le pouvoir populaire et l'annulation unilatérale de la dette » .


Banderolle du KKE sur l'acropole d'Athènes


GAUCHE-DROITE OU CLASSES SOCIALES ?

Pour le KKE, les concepts de gauche et de droite ne correspondent plus à la réalité politique d'aujourd'hui alors que le qualificatif de « gauche » peut s'appliquer à des partis qui imposent des politiques économiques et sociales contre les intérêts des travailleurs ou conduisent des guerres impérialistes.

Un parti communiste n'est pas seulement un « parti de gauche » mais un parti qui se bat pour le renversement du capitalisme et la construction de la nouvelle société socialiste - communiste.


Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE


L'Histoire a montré que les luttes pour « corriger » le système capitaliste, pour atténuer ses effets les plus néfastes, n'ont - jamais et nulle part - conduit au renversement du capitalisme.

Elles ont, au contraire, contribué à son renforcement en créant des illusions parmi les travailleurs, en laissant croire que le capitalisme pouvait être humanisé.

Il en est ainsi, aujourd’hui, avec cette allégation que la Banque centrale européenne pourrait être transformée d'un outil du capitalisme en une organisation caritative accordant des prêts sans intérêts ou que l'Union européenne pourrait être transformée d'une institution qui sert le capital en une « union des peuples ».

Aux concepts de gauche et de droite, le KKE oppose l'identification des forces sociales en présence.

Lui-même se positionne sur une ligne de défense des intérêts de classe des travailleurs et d’une grande partie des paysans, ce qui le conduit à s’adresser en priorité à eux, même s’ils votent pour la Nouvelle démocratie (droite) ou pour le PASOK (social-démocratie).

POUR UN POUVOIR OUVRIER ET POPULAIRE

Il n'y aura pas de sortie de crise dans les intérêts du peuple tant que tout restera à l'identique, tant que l'on restera dans le cadre du système actuel. Un gouvernement issu des élections qui changerait tout par des lois votés au parlement, cela est impossible.

Pour le KKE, la seule solution est de renverser le système et d’instaurer un « pouvoir ouvrier et populaire ».

Il a conscience que cela ne se fera pas en un soir ni en une seule offensive mais qu’ il est indispensable dès maintenant que, dans chaque bataille, les travailleurs concrétisent des avancées même partielles s’inscrivant dans cet objectif.

UN PARTI DE MASSE

La ligne de lutte des classes du KKE est partagée par la confédération syndicale PAME qui regroupe huit fédérations de travailleurs de l'industrie, treize centrales régionales, des centaines de syndicats primaires et sectoriels, avec un total de 850.000 membres.


Manifestation des travailleurs de la confédération PAME


La ligne de lutte des classes est également celle d’autres organisations de masse où des membres du KKE militent et exercent des responsabilités : PASEVE (artisans et petits commerçants), PASY (petits agriculteurs), OGE (femmes) et MAS (étudiants).

Cette réalité rend justice au KKE des qualificatifs malveillants qui lui ont été accolés par certains en France : « isolement », « sectarisme », « dogmatisme », etc.

Cette campagne de diffamation avait un but dont Le Monde diplomatique a très bien rendu compte : « L'objectif inavoué et l'espoir de tous les Grecs à gauche est de dissoudre le Parti communiste et de le refonder sur des nouvelles bases » .

Autrement dit, faire que le KKE devienne, comme nombre de partis communistes d’Europe, un « alibi communiste » de la social-démocratie dans la gestion du système capitaliste.



Sources : Extraits de l'interview d'Aleka Papariga sur la chaîne de télévision ANT1 et article de la section des relations étrangères du Comité central du KKE.

Jean-Pierre Dubois - blanqui.29@orange.fr

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   Posté le 23-06-2012 à 08:10:48   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

21 juin 2012 -déclaration du KKE-

GRECE : Après le vote, les difficultés vont encore grandir

La Grèce a voté le 17 juin. Le parti de droite « Nouvelle Démocratie » d’Antonis SAMARAS a recueilli 29,66% des suffrages et obtenu 129 sièges en raison du système électoral qui accorde 50 sièges supplémentaires au parti arrivé en tête du scrutin (c’est ça la démocratie !).

SAMARAS a aussitôt appelé à la formation d’un gouvernement qui assure « le salut du pays ». « Un gouvernement de salut national doit ramener la croissance économique et rassurer les grecs sur le fait que le pire est passé » a-t-il déclaré dès l’annonce des résultats. Il va gouverner avec le PASOK, l’équivalent du PS français. « Un gouvernement de responsabilité nationale suppose la participation de plusieurs forces de gauche » a déclaré A. VENIZELOS, dirigeant de ce parti.

Nouvelle Démocratie et le PASOK (socialiste) qui ont recueilli ensemble 42% des voix ont 162 sièges sur 300, un résultat qui n’a rien de démocratique et qui rappelle les élections françaises du 17 juin.

Le parti de la gauche radicale SYRIZA de Alexis STIPRAS a recueilli 27% des voix et obtient 71 sièges, une augmentation significative par rapport aux élections de mai. Il le doit au fait qu’il a affirmé que sa politique au gouvernement se mènerait dans le cadre de la « voie économique européenne ». Tout un programme! Ce parti attend son heure pour remplacer la coalition Nouvelle Démocratie – PASOK quand celle-ci sera complètement discréditée, ce qui ne saurait tarder, et… continuer la même politique.

Car quel que soit le gouvernement en place, le peuple devra affronter des problèmes de plus en plus graves du fait de la politique imposée par ceux qui détiennent le pouvoir. « Ce gouvernement ne va résoudre aucun des problèmes du peuple, il va au contraire les compliquer » a déclaré Aleka PAPARIGA, secrétaire du KKE (Parti Communiste grec) qui appelle le mouvement ouvrier et populaire à lutter pour les problèmes immédiats et pressants et à réunir les forces pour un renversement radical nécessaire.

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   Posté le 16-07-2012 à 10:45:00   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Source : solidarité-internationale-pcf

Le PC de Grèce (KKE) livre son analyse de la situation en Grèce après les élections de juin et souligne l'opposition entre les lignes du Parti communiste et celle de SYRIZA

Le parti communiste de Grèce poursuivra avec encore plus de fermeté la lutte pour le renversement de la barbarie capitaliste



Article de Giorgos Marinos , membre du Bureau Politique du Comité central du KKE


Traduction par les soins du KKE reprise par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


Le KKE présente ses plus chaleureux remerciements aux partis communistes, aux hommes et aux femmes communistes, tout comme à un très grand nombre d’autres militants du monde entier qui ont exprimé leur sincère solidarité et leur soutien à notre parti, parce qu’ils ont apprécié les dures batailles de classe qu’il a menées sur une longue période, avant et pendant la crise capitaliste.

Notre parti continuera à se montrer digne de leur confiance et va intensifier la lutte pour les intérêts de la classe ouvrière, des couches populaires, pour le renversement de la barbarie capitaliste, le socialisme. Parce que le but, l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, le principe fondateur des partis communistes, le demande.

Les développements en Grèce, et particulièrement les deux dernières élections, ont déclenché beaucoup de discussions à propos du KKE et de "la gauche", du rôle des "gouvernements de gauche", et de la position des communistes.

Certaines forces qui utilisent encore le titre "parti communiste" malgré le fait qu’elles soient en voie de mutation social-démocrate, et d’autres forces qui parlent au nom de la "gauche" , ont ouvert un front ㅡ de manière ouverte ou sournoise ㅡ contre le KKE, calomniant son activité, dissimulant ou déformant ses positions, avec des propos sans fondement sur le sectarisme, régurgitant les polémiques de l’ennemi de classe, adoptant et disséminant les positions de SYRIZA.

SYRIZA est un parti qui soutient fanatiquement l’UE et véhicule un point de vue utopique au sujet du "capitalisme à visage humain" . Il comprend des forces opportunistes de droite, des détritus de la lutte des classes, des groupes d’ultra-gauche marginaux (trotskistes et anciens maoïstes) et une part significative de personnel provenant du PASOK, le parti social-démocrate.

Les forces qui ont ouvert un front contre le KKE, parmi elles l’appareil du "Parti de la gauche européenne" et d’autres organisations soutenant la caricature que représente le "socialisme du XXIème siècle", ont été mises à nu car l’activité du KKE et sa contribution à la lutte révolutionnaire les contredit. Mais leur position est dommageable pour la classe ouvrière, les couches populaires et la jeunesse, car ils prennent le parti des opposants des communistes. Les communistes qui luttent de façon consistante contre la classe bourgeoise ainsi que l’impérialisme, et s’opposent de façon militante à l’intégration des travailleurs aux objectifs du capital.

Nous appelons les hommes et les femmes communistes, les travailleurs qui suivent les développements en Grèce et sont intéressés par le cours de la lutte des classes, à mieux comprendre la stratégie et la tactique du KKE, son histoire et ses luttes. Ils devraient juger ses positions sur la base de critères idéologico-politiques spécifiques, et pas sur des rumeurs et des calomnies sans fondements. Ils seront alors capables de discerner le fait que l’attaque sur la stratégie du KKE et sa politique d’alliances, ainsi que les diverses déclarations risibles concernant le sectarisme et l’isolationnisme, ont été initiés par les forces bourgeoises ou des forces qui ont en réalité rejeté les principes marxistes-léninistes, la nécessité du socialisme, l’essence de la lutte des classes qui est significative quand elle est liée au pouvoir populaire-ouvrier.

Ils seront capables de discerner le fait que ces forces suivent une ligne politique dirigée par la bourgeoisie qui se cache derrière les propos sur une "solution de gauche" , semant des illusions à propos de " l’humanisation du capitalisme " , avec des conséquences très négatives pour la lutte des travailleurs.

Ce qu’il y a de pire, c’est que ces forces qui attaquent perfidement le KKE et prétendent parfois être son "ami" , essayent d’exploiter le résultat de cette élection qui est négatif pour le peuple, dans une tentative de soutenir leurs dangereuses positions.

CONCERNANT LES DÉVELOPPEMENTS EN GRÈCE

En Grèce, la profonde crise capitaliste de suraccumulation qui est entrée dans sa quatrième année, s’est combinée à la crise dans d’autres États-membres de l’UE, provoque une agressivité intense des monopoles et de leurs représentants politiques et trouve son expression dans la stratégie anti-populaire dans son ensemble. Les mémorandums, qui ont été signés par les gouvernements grecs, l’UE, la BCE et le FMI, font partie de cette stratégie.

La détérioration de la situation de la classe ouvrière et des couches populaire causée par l’offensive du capital, le développement de la lutte des classes avec la contribution décisive du KKE et du mouvement de classe, a mené à une érosion significative du parti social-démocrate PASOK qui a appliqué pendant plusieurs années la cruelle ligne politique anti-populaire. Cela a mené à l’érosion du parti libéral ND, et du système bipartiste tout entier qui a perdu la capacité de piéger les forces populaires qu’il maîtrisait jusque-là.

Sur cette base, la restructuration de la scène politique est soutenue par la classe bourgeoise, l’Union européenne et d’autres mécanismes impérialistes, afin de gérer plus efficacement la crise capitaliste en faveur du capital, d’entraver la lutte des classes, d’attaquer le KKE et le mouvement de classe.

Un élément basique de cette restructuration de la scène politique est la création de deux pôles : le "centre droit" basé sur ND, et le "centre gauche" avec SYRIZA à son centre associée à la participation d’importantes fractions du personnel du PASOK qui porte des responsabilités criminelles quant à l’application de la ligne politique anti-populaire ces dernières années.

La Grèce et les élections parlementaires ont été utilisées comme une arène de compétition inter-impérialiste entre les États-Unis, l’UE, l’Allemagne et la France. Cela s’est exprimé dans la position des forces politiques grecques, avant tout par ND, le PASOK et SYRIZA qui flirte avec la France et les États-Unis.

L’intégration profonde et multi-facettes de la Grèce dans l’Union européenne, la crise profonde et prolongée combinée à la manifestation de la récession dans la zone euro a rendu l’intervention de l’UE, du FMI et des États-Unis extrêmement nécessaire pour décapiter toute tendance à la radicalisation du mouvement en Grèce et son impact international.

Les déclarations systématiques des représentants des organisations impérialistes, tout comme les articles de la presse étrangère, notamment l’appel du Financial Times allemand à voter pour ND, ont renforcé la polarisation et le chantage fait au peuple afin qu’il se tourne vers les deux pôles de la gestion bourgeoise.

L’ÉVALUATION DU RÉSULTAT DES ÉLECTIONS

Le KKE a fait un effort énorme, et a reçu 8,5%, 536 000 votes et 26 députés aux élections du 6 mai, mais ce ne fut pas satisfaisant. Il a parlé clairement des plans visant à affaiblir le Parti, il a prédit et combattu avec tout sa force l’offensive organisée contre le KKE et est resté sur ses pieds avec des pertes de 4% de sa force électorale, une réduction des votes et des députés, recevant 4,5%, 277 000 votes et 12 députés.

Que s’est-il passé entre les deux élections ? Quels dilemmes ont été posés par le système bourgeois pour piéger les forces populaires ? Le CC du KKE a rendu une évaluation initiale du résultat, qui est à présent discutée dans les organisations du Parti et dans les réunions avec des amis du Parti afin de réunir l’expérience collective pour qu’elle soit utilisée dans l’évaluation finale. Pour comprendre l’atmosphère politique qui a prévalu dans la seconde élection, il est important de garder à l’esprit que selon les lois électorales le premier parti a reçu un bonus de 50 députés (sur les 300 au Parlement grec) pour que soit facilitée la tentative de former un gouvernement. Aux premières élections (lors desquelles le KKE a obtenu 8,5%) la différence entre le 1er parti (ND) et le 2d (SYRIZA) était de 2,1% et la lutte pour la première position a créé les conditions d’une intense polarisation.

Le CC du KKE a rendu l’évaluation suivante : "Les pertes significatives connues par le KKE ne reflètent pas l’impact de ses positions et de son activité. Cela s’est produit sous la pression d’un flot d’illusions et de la logique du prétendu moindre mal, la voie indolore et facile par laquelle l’on croit possible de former un gouvernement pour gérer la crise dans le cadre du pouvoir des monopoles et de l’intégration à l’UE, qui tentera de mettre un terme à la détérioration de la condition du peuple. En même temps, il y a eu l’impact de l’atmosphère de peur et d’intimidation concernant l’expulsion de la Grèce de la zone euro. Cela s’est produit dans le cadre d’une offensive systématique et en sous-main par les mécanismes idéologico-politiques du système, et même à travers l’utilisation systématique de l’internet. L’objectif principal était d’affaiblir le KKE afin d’empêcher la montée du mouvement ouvrier dans une situation où la condition du peuple se détériore.

La conclusion est que le résultat de l’élection dans son ensemble reflète la tendance à l’endiguement du radicalisme de classe qui s’est développé pendant la période de la crise, sous la pression d’une montée du radicalisme petit-bourgeois, guidé par l’idéologie et la propagande bourgeoises. Il est évident que les luttes qui se sont développées ne sont pas parvenues à approfondir et consolider le radicalisme dans la mesure où elles n’ont pas pris un caractère de masse et n’ont pas construit l’organisation et l’orientation politique que les conditions actuelles requièrent. En dernière analyse, toute tendance positive qui s’est développée a été influencée par le maigre contenu anti-mémorandum, par la diminution des attentes dans les conditions de l’expansion de la pauvreté et du chômage de masse"


LE RÔLE DE SYRIZA

Les forces qui soutiennent ㅡ secrètement ou ouvertement ㅡ SYRIZA et calomnient le KKE sont obligée d’expliquer aux membres et aux cadres de leurs partis, à la classe ouvrière et aux couches populaires les problématiques suivantes :

Pourquoi cachent-ils que l’élément commun dans la ligne politique de ND, PASOK, SYRIZA et les autres partis, mis à part le KKE, est leur soutien à l’union impérialiste entre États que représente l’UE et qui applique une stratégie anti-populaire manifeste, formée et développée en concordance avec les intérêts des groupes monopolistes et des multinationales ?

Pourquoi cachent-ils le fait qu’une section de la classe bourgeoise, de puissants groupes financiers qui contrôlent les journaux, la radio et les chaînes de télévision, ont aidé SYRIZA de façon décisive ? Ce fut aussi vrai pour la radio et les chaînes TV d’État, pendant que le président des industriels grecs proposait un gouvernement d’union nationale avec la participation de ce parti.

Pourquoi cachent-ils le fait que, pendant la durée des élections et particulièrement après celles du 6 mai, SYRIZA a abandonné jusqu’à sa phraséologie tonitruante concernant l’annulation du mémorandum et de l’accord de prêt, la nationalisation des entreprises, etc. et a complètement ajusté son programme aux besoins de la gouvernance bourgeoise ?

Pourquoi cachent-ils le fait qu’une large portion des cadres les plus corrompus du PASOK provenant des autorités régionales, des municipalités, des syndicats et de l’appareil d’État, ont joué un rôle important dans la manipulation des forces populaires et des électeurs du PASOK en exerçant des pressions multi-facettes en faveur de SYRIZA ?

Pourquoi cachent-ils le fait qu’il y a un plan souterrain visant à restructurer la social-démocratie autour de SYRIZA ? La social-démocratie a prouvé qu’elle était très utile pour aider la classe bourgeoise à éroder la conscience radicale du peuple en faveur de la "voie à sens unique européenne" et pour attaquer et contrôler le mouvement ouvrier.

Pourquoi cachent-ils le fait que ce parti a utilisé de façon continue l’anticommunisme, alors qu’au même moment il lançait des appels à l’ "unité de la gauche" ? À un meeting électoral central de SYRIZA, en présence de son président, le "philosophe" slovène Slavojiek, dans une vulgaire démonstration d’anticommunisme, a déclaré que "C’est, si je comprends correctement, ce que le KKE, qui est grosso modo le parti des gens qui sont encore en vie parce qu’ils ont oublié de mourir, est en train de vous dire" et a reçu des applaudissements enthousiastes de l’audience !

Pourquoi cachent-ils le fait que ce parti a utilisé toutes les sales tactiques possibles contre le KKE afin de s’emparer des voix du peuple dans sa quête pour la première position aux élections ou bien la capacité à former un gouvernement de parti unique ?

De sales tactiques qui incluaient parmi d’autres choses le fait d’approvisionner les journalistes bourgeois avec une fausse propagande "noire" concernant des avis divergents au CC et au BP du KKE vis-à-vis de la position à l’égard de SYRIZA et la participation à un gouvernement de gestion bourgeoise. L’expérience provenant des conditions dans lesquelles le KKE s’est battu est valable pour chaque PC, et pour cette raison nous les informons à propos des provocations qui ont eu lieu, notamment celle sur Twitter où les mécanismes ont créé un faux compte du KKE qu’ils ont utilisé par la suite pour appeler la population à voter pour SYRIZA.

Pourquoi cachent-ils le fait que, quelques jours avant les élections, le président de Syriza s’est réuni avec du personnel diplomatique des pays du G20 à Athènes afin d’"établir un climat de confiance" ? Avec qui exactement ? Avec le club des plus puissants capitalistes et impérialistes au monde.

Et il y a plus. La direction de SYRIZA a présenté la ligne politique d’Obama au peuple grec comme une politique réaliste de gestion de la crise en faveur du peuple. Pendant ce temps, il déclarait aussi de façon mensongère que l’élection du social-démocrate Hollande serait un facteur qui apporterait un "vent nouveau" et de changements favorables au peuple en Europe. Au même moment le gouvernement social-démocrate en France appelait le peuple grec à se soumettre aux engagements de l’UE et - malgré la compétition inter-impérialiste - s’entend avec le gouvernement allemand pour préparer de nouvelles mesures anti-populaires mises en place dans l’UE pour l’intégration politique et économique. [souligné par moi Xuan]

Ces faits ne peuvent être ignorés. Le KKE n’a pas besoin de recourir à des théories conspirationnistes. La vérité ne peut être cachée. C’est d’une importance fondamentale pour que chaque travailleur qui s’intéresse à la situation en Grèce et au rôle des forces politiques puisse se forger un point de vue.

Pendant une longue période, des mythes ont été propagés concernant le rôle de SYRIZA dans le mouvement ouvrier et populaire. Elle fut présentée de façon trompeuse comme une puissante force d’opposition alors qu’en réalité il n’avait qu’une force inexistante ou une contribution minimale au développement de la lutte dans les usines, dans les entreprises, et à l’organisation de grèves et d’autres mobilisations de masse.

En réalité, ce parti était l’arrière-boutique de la Fédération générale des travailleurs grecs (GSEE) et de la Fédération des travailleurs du secteur public (ADEDY) qui opèrent comme les instruments du capital et véhiculent le trade-unionisme et la "collaboration de classe" des employeurs et du gouvernement.

La position de SYRIZA dans le mouvement des "places" , qui était éphémère, avait un caractère de masse limité et était un terreau fertile pour les idées réactionnaires, était opportuniste et intégré aux plans de ceux qui cherchaient à s’emparer des rênes de la gouvernance bourgeoise. SYRIZA porte de sérieuses responsabilités parce qu’il a partagé les "places des indignés" avec l’abomination fasciste qu’est l’ "Aube dorée" , laquelle se présentait (aux côtés d’autres forces nationalistes) comme une force anti-mémorandum, promouvant des slogans vulgaires et réactionnaires afin de manipuler l’indignation des travailleurs.

LA LUTTE DU KKE

L’offensive contre le KKE après les élections n’est pas simplement menée par les différents groupes trotskistes bien connus, mais aussi par les forces du Parti de la gauche européenne, comme le "Bloc de gauche" portugais et la "Refondation communiste" italienne. Les présidents de ces deux partis n’ont pas pu résister à une démonstration d’aversion de l’opportunisme européen à l’égard du KKE.

La position de certaines forces qui blâment le KKE parce que ND a été capable de former un gouvernement est tout aussi provocante. Ces forces, cependant, cachent le fait que le seul parti qui soit vraiment entré en conflit avec ND et PASOK est le KKE car, à la différence de SYRIZA, il n’est pas soumis à l’UE, à l’OTAN, au grand capital et à son pouvoir. Il ne répand pas d’illusions parlementaires et il dit au peuple la vérité à propos des forces qui soutiennent la gestion bourgeoise. Notre parti a lutté pendant des années contre les intimidations du dilemme "droite ou anti-droite", "centre-gauche ou centre-droit" et combat la logique sans issue du moindre mal qui a mené les partis communistes en Europe à se mettre à la remorque de la social-démocratie.

L’effort pour calomnier le KKE va échouer car les meneurs seront totalement démasqués vu que la propagande concernant le sectarisme et l’isolationnisme, qui est utilisée par ces forces pour attaquer notre parti, est réfutée par le rôle dirigeant du KKE, de la KNE mais aussi du PAME, des syndicats de classe, des rassemblements militants des couches populaires et de la jeunesse dans des dizaines de grèves à l’échelle du pays, du secteur d’activité ou de l’entreprise, dans des centaines de mobilisations aux multiples visages qui ont rallié des centaines d’ouvriers qui combattaient pour des revendications qui expriment les droits des travailleurs et entrent en conflit avec le pouvoir du capital, la barbarie capitaliste.

Ces réalisations significatives ne sont pas annulées par les résultats des élections qui sont négatifs pour le peuple.

Ils constituent une expérience de valeur et un héritage pour l’intensification de la lutte de classes jusqu’à la fin.

Le KKE s’est opposé à la fusion des groupes dirigeants au sommet et met l’accent sur l’alliance sociale entre la classe ouvrière, les couches populaires urbaines et rurales avec la participation des femmes et de la jeunesse. Il rejette la coopération pour la formation d’un "gouvernement de gauche" visant à gérer le capitalisme et insiste sur la formation de l’alliance socio-politique qui combattra pour les problèmes du peuple, qui entrera en conflit avec les monopoles et l’impérialisme et dirigera sa lutte vers le renversement de la barbarie capitaliste, la conquête du pouvoir de la classe ouvrière et du peuple.

La stratégie qui promet un meilleur futur aux travailleurs et aux chômeurs à travers un soi-disant gouvernement de gauche ou progressiste, alors que le pouvoir du capital et la propriété capitaliste des moyens de production restent intacts, est dangereuse. Cette stratégie a été testée et a prouvé sa faillite. Elle a mené les partis communistes à l’assimilation et même à la dissolution.

Cette stratégie masque le problème fondamental. Elle masque le fait que le problème du chômage, qui s’accentue de façon incontrôlée, ne peut pas être résolu tant que la force et la richesse produits par la classe ouvrière restent entre les mains des capitalistes, aussi longtemps que l’anarchie capitaliste et le profit existe.

Les besoins contemporains du peuple ne peuvent pas être satisfaits dans la mesure où le capitalisme se trouve dans sa phase finale, l’étape impérialiste, et est totalement réactionnaire. Les difficultés à reproduire le capital, la concurrence des monopoles pour leur domination renforce les attaques visant à réduire le prix de la force de travail, et augmenter le taux d’exploitation. Même les petits gains requièrent des conflits très durs avec le capital comme l’a démontré la grève héroïque de 7 mois menée par les métallos à Aspropirgos, et qui a été soutenue de façon constante par le KKE et le PAME aux côtés de milliers de travailleurs en Grèce et à l’étranger qui ont exprimé leur solidarité de classe.

La lutte quotidienne pour le droit à travailler, pour la protection des chômeurs, pour les salaires et les retraites, pour la gratuité des soins, le bien-être et l’éducation, la lutte quotidienne contre les guerres impérialistes, pour le désengagement des unions impérialistes, pour la souveraineté du peuple, pour les droits démocratiques, est inextricablement liée à la lutte pour le renversement du capitalisme.

La position de principe du KKE souligne qu’un parti révolutionnaire ne peut pas avoir deux visages, ne peut pas renier sa stratégie, sa lutte pour le pouvoir de la classe ouvrière et du peuple, pour le socialisme, dans le seul but d’arracher des votes aux élections parlementaires en soutenant les formations "gestionnaires" qui consolident le système.

Le KKE a dit la vérité au peuple. Il l’a appelé à soutenir le parti afin de le renforcer, de telle sorte qu’il puisse contribuer de façon décisive à la prévention des mesures anti-populaires, au regroupement et au renforcement du mouvement ouvrier et populaire, au développement de luttes militantes, pour paver la voie à des changements radicaux.

Le KKE a ramé à contre-courant, comme il l’a fait en d’autres temps sur des sujets cruciaux, lorsqu’il exposait, entre autres choses, le caractère de la contre-révolution, du renversement du socialisme, et le caractère impérialiste de l’UE, quand il combattait contre l’UE, quand il s’opposait au traité de Maastricht, quand il condamnait les interventions impérialistes et les prétextes qui les justifiaient, etc.

Dans cette voie, le KKE a lutté dans les élections contre le courant de peur et de fatalisme, des différentes menaces ㅡ allant de l’expulsion de la zone euro à la peur de ne pas avoir de gouvernement ㅡ et les illusions qui étaient systématiquement répandues par SYRIZA. Il a expliqué au peuple le caractère de la crise et les conditions préalables à une voie de sortie en faveur des travailleurs, les conditions préalables qui sont liées au désengagement de l’UE et de l’OTAN, à l’annulation unilatérale de la dette et à la socialisation, c’est-à-dire au gouvernement de pouvoir populaire et ouvrier. Il a opposé le gouvernement du pouvoir populaire et ouvrier au gouvernement de gestion bourgeoise. Il a mené cette bataille en prenant en compte le danger du coût électoral.

Mais même la plus petite retraite de la part du parti en face des pressions pour qu’ils participe à un gouvernement visant à gérer la crise aurait mené au désarmement et à la retraite-défaite du mouvement ouvrier, à la fin de l’effort pour la formation d’une puissante alliance socio-politique, qui entrerait en conflit avec la ligne politique des monopoles, les unions impérialistes que sont l’UE et l’OTAN. Il aurait renié chaque effort pour rallier le peuple dans la lutte concernant les problèmes quotidiens, qui s’aiguisent de façon croissante, et dans la perspective du pouvoir ouvrier et populaire. En pratique le KKE aurait été amené à remettre en cause la consistance et la solidité de ses propres mots d’ordre et de ses actions, tout comme il lui aurait fallu appliquer des régressions dommageables et erronées d’un caractère décisif tant à son programme qu’à ses tâches immédiates pour la lutte.

Il est de grande importance que dans de telles conditions, quand une série d’autres partis communistes ne sont pas représentés au parlement ou ont été dissous dans des formations de gauche social-démocrate et opportunistes en Europe, le KKE soit resté debout avec une force électorale amoindrie en comparaison d’une influence politique plus large. Sa stratégie concernant les deux voies de développement, concernant la nécessité d’alliances socio-politiques et la lutte pour le pouvoir populaire et ouvrier, l’expansion et l’approfondissement de ses liens avec la classe ouvrière, les couches populaires pauvres, reste le but de ses nouvelles activités au sein du peuple, de telle sorte que les travailleurs restent debout et ne soient pas brisés par les nouveaux dangers qui les attendent.

La stratégie du KKE a été confirmée par les événements au quotidien. C’est une stratégie basée sur les principes communistes, basée sur les lois de la lutte des classes. Elle détermine l’objectif, la voie et les conditions préalables pour résoudre la contradiction fondamentale entre le capital et le travail, afin de résoudre le problème central du pouvoir et abolir les rapports de production fondés sur l’exploitation dans des conditions où le capitalisme souffre de ses irréconciliables contradictions, devient plus réactionnaire et dangereux, et où aucune formule gestionnaire ne peut apporter de solution en faveur du peuple. Avec cette stratégie, avec cette ligne de conduite, le KKE a contribué sans relâche aux efforts visant à rassembler le mouvement communiste sur une base révolutionnaire ; il encourage et soutient la lutte des communistes, la lutte anti-impérialiste partout dans le monde, il renforce la solidarité internationaliste pendant qu’au même moment il assume ses responsabilités pour le développement de la lutte des classes à l’échelle nationale.

Notre parti est très exigeant dans l’évaluation autocritique de son parcours. Il souligne que ce n’est pas assez d’avoir une stratégie et un militantisme corrects. Il étudie ses faiblesses pour qu’il puisse devenir plus efficace sur des questions d’orientation politique, améliorer l’éducation idéologico-politique, accélérer la consolidation du parti dans les usines, les lieux de travail, les quartiers populaires, renforcer le mouvement de classe, de telle sorte que la participation aux syndicats et à d’autres organisations de masse augmente et que de nouvelles forces rejoignent la lutte.

Le KKE continue sa lutte concernant tous les problèmes du peuple avec un sens plus grand encore de la responsabilité et de la décision. Il se focalise sur la lutte contre les politiques de taxation anti-populaires, pour les accords de négociations collectives, pour les salaires et les retraites, pour la protection des chômeurs, la santé, le bien-être et l’éducation. En même temps il prépare ses forces face au danger d’une guerre impérialiste contre la Syrie et l’Iran.

Il combat contre les mesures anti-populaires de ND, du PASOK et de la Gauche démocratique qui a émergé d’une scission de SYRIZA et fait partie du plan pour la manipulation "de gauche" du peuple. Il mène une lutte plus organisée contre les illusions de gauche de SYRIZA, renforce sa lutte contre les fascistes de l’Aube dorée.

Nous avons informé beaucoup de partis communistes, il y a bien longtemps, que l’attaque contre le KKE s’intensifierait. De nombreux camarades savent que la classe bourgeoise, l’État et les mécanismes para-étatiques ont testé des moyens pour la répression et la provocation contre le KKE et le PAME, et nous avons besoin à présent d’être vraiment bien préparés afin de faire face à l’intensification des attaques contre le parti.

Nous continuons notre lutte. Nous essayons de devenir plus efficaces dans l’organisation et le développement de la lutte des classes.

La réduction de la force électorale du KKE ne remet pas en cause les avantages décisifs que notre parti a réunis avec de grands efforts. Il ne remet pas en cause le pouvoir qu’il a dans les syndicats, les organisations de masse, le mouvement ouvrier et populaire, son prestige dans la classe ouvrière, et la confiance que le peuple entretient à son égard dans les luttes de tous les jours, que cela s’exprime ou non dans les élections.

“Amis des beaux jours”

Ainsi, les forces qui ont cherché ouvertement ou secrètement à interpréter le résultat des élections d’une manière arbitraire afin de saper la stratégie et les tactiques du KKE tout comme son rôle dans le mouvement communiste international seront jugées par les communistes révolutionnaires, par la classe ouvrière.

Il y a des forces plus que suffisante pour gérer le système. Ce dont le peuple a besoin, c’est de véritables partis communistes qui ne gèreront pas la barbarie capitaliste au nom de la "gauche gouvernementale" et au nom de l’acceptation "réaliste" du rapport de forces.

En empruntant cette voie vous pavez la voie aux forces du capital et un temps précieux est perdu pour lequel la classe ouvrière et les couches populaires payeront un grand prix.

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Xuan
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   Posté le 16-07-2012 à 11:06:35   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Commentaire posté sur le blog solidarité internationale.pcf :


Je relève ce passage qui nous concerne directement :

"le gouvernement social-démocrate en France appelait le peuple grec à se soumettre aux engagements de l’UE et - malgré la compétition inter-impérialiste - s’entend avec le gouvernement allemand pour préparer de nouvelles mesures anti-populaires mises en place dans l’UE pour l’intégration politique et économique"

Ceci soulève la question des relations entre l'impérialisme français et l'impérialisme allemand. Certains affirment que la France serait "soumise" au diktat allemand.

Le KKE définit la France et l'Allemagne comme deux pays impérialistes dominant l'UE, et leurs relations sont dialectiques : unité contre les débiteurs des banques et des monopoles franco-allemands et rivalité inter-impérialiste.

Cette définition, conforme aux réalités économiques, devrait nous amener à quelques questions sur la tendance souverainiste parmi les communistes et des groupes à "gauche de la gauche", et sur les rapprochement avec les gaullistes "de gauche" voire jusqu'à Nicolas Dupont-Aignan.

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   Posté le 03-08-2012 à 01:50:15   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sous le titre « Comment l'Allemagne et la France profitent de la crise grecque » , le Nouvel Obs du 2 août montre comment l’Allemagne et la France ont pu profiter de la baisse des taux d’intérêts à 2% pour les emprunts à 10 ans, ce qui leur permet de diminuer leur dette, contrairement aux pays du sud, et de gagner de l’argent à la faveur de la crise.
Un article similaire et plus détaillé sur Challenge.

Cet exemple confirme la définition de ces deux pays comme les impérialistes dominants de l'Europe.

NB : la plupart des médias français mettent en avant les profits réalisés par l'Allemagne mais ne disent pas un mot des profits réalisés par la France dans les mêmes conditions.


Edité le 03-08-2012 à 01:57:29 par Xuan




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   Posté le 01-10-2012 à 09:02:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur solidarité internationale pcf :

Le Parti communiste grec (KKE) salue le succès de la grève du 26 septembre : « Une participation massive à la riposte aux mesures barbares frappant les travailleurs »



Grève du 26 septembre: une participation massive à la riposte aux mesures barbares frappant les travailleurs


Communiqué du Parti communiste grec (KKE)

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

C'est une grève véritablement massive qui s'est produite en Grèce ce 26 septembre. Des milliers de travailleurs sont passés outre l'intimidation et les menaces du patronat, les difficultés que les mesures barbares ont causé dans la vie quotidienne des ménages ouvriers et populaires, surmontant également les illusions qui pourraient subsister et sont partis en grève. Des dizaines de milliers de travailleurs ont participé aux manifestations du PAME qui se sont tenues dans plus de 70 villes dans tout le pays.

A Athènes et Salonique, les manifestations du PAME ont été impressionnantes, avec un esprit militant remarquable et d'une participation populaire massive, ce que même les ennemis jurés du PAME ne peuvent contester. Il a fallu plusieurs heures pour que le défilé parvienne jusqu'à la place Syntagma. Des dizaines de milliers de travailleurs, de chômeurs, de retraités, d'immigrés, d'indépendants et de petits commerçants ont pris part à la grève du PAME dans tout le pays. Le haut niveau de participation parmi la jeunesse a également été un trait marquant de la journée.

La manifestation impressionnante du PAME à Athènes est le résultat du travail réalisé par les syndicats, les comités de lutte sur les lieux de travail, des comités populaires qui dans la période précédente ont organisé des assemblées, des réunions et discussions dans les secteurs, dans les usines, sur les lieux de travail et dans les quartiers. C'est un fait qui apporte la preuve du renforcement du courant de classe dans le mouvement syndical ; cela nous montre la voie à suivre.

Avant la manifestation, les piquets de grève du PAME dans de nombreux lieux de travail ont mis en échec les stratégies d'intimidation dans les lieux de travail difficiles et ont contribué de façon décisive à la grève. Les mots d'ordre dominants étaient : « Plus aucun sacrifice pour la ploutocratie – nous pouvons vivre sans mémorandum et hors de l'UE » . Cette grève est une réaction importante dans la période, avec le gouvernement de coalition ND/PASOK/Gauche démocratique, main dans la main avec la Troika, finalisant un nouveau massacre du peuple grec au nom du prétendument salutaire allègement de la dette (haircut)

Dans le même temps, l'UE et le FMI se disputent pour savoir qui va profiter des possibles nouveaux « haircut » tout en étant unanime sur la nécessité de continuer à tondre le peuple. Avec le nouveau paquet de mesures, visant à assurer la reprise capitaliste et leur profitabilité à l'avenir, les capitalistes et l'UE exigent l'abolition complète des conventions collectives. Ils exigent que les salaires soient décidés de façon unilatérale par les patrons et le gouvernement. L'abolition du salaire minimum concerne les travailleurs dans le privé comme dans le public, puisque cela conduit à un nivellement vers le bas de tous les salaires et toutes les retraites.

L'augmentation de 33% des timbres de sécurité sociale nécessaires pour avoir droit à la retraite signifie que l'âge de la retraite sera reculé non pas à 67 ans, comme cela est affirmé officiellement, mais bien plus loin, à 72 ans, afin de se conformer à l'espérance de vie moyenne, comme cela est inscrit dans le Traité de Maastricht. Ceux qui possèdent une maison ou un commerce seront taxés sans pitié. Par ailleurs, ils appliquent des coupes drastiques dans les avantages sociaux et les dépenses de la Sécurité sociale, en fermant ou fusionnant des hôpitaux. Ils imposent de nouvelles taxes lourdes s'ajoutant à celles déjà en vigueur, ils coupent l'électricité à ceux qui ne peuvent payer leur facture, ils imposent des amendes, réduisent les salaires, les retraites, les allocations et augmentent le prix de tous les biens.

« Nous n'avons jamais dit que nous allions tout changer avec une seule grève. Des luttes véritablement efficaces ont besoin avant tout que le conflit avec les patrons capitalistes soit porté dans les secteurs fondamentaux. C'est ce dont ils ont peur » , a déclaré Giorgos Perros, membre du secrétariat exécutif du PAME lors de la manifestation du PAME.

« De véritables luttes qui doivent aller au conflit et à la rupture avec l'UE. C'est ce qu'ils ne veulent pas car cela ne servirait pas les intérêts des monopoles. Quand ces messieurs proclament que le mémorandum est une politique inefficace, ils sont hypocrites et mentent. De véritables luttes passent par la condamnation des conceptions racistes et nazies de l' « Aube dorée ».

A côté des bureaucrates syndicaux que l'on connaît bien, nous avons désormais une nouvelle génération de bureaucrates qui sont nés dans le même terreau du compromis et de la capitulation face aux intérêts du capital, mais portant de nouveaux masques et vêtus de nouveaux habits. Nous parlons des syndicalistes d' « Intervention indépendante » qui appartiennent à SYRIZA. Après avoir vu bien tardivement la faillite de la majorité de la GSEE et de l'ADEDY, ils portent désormais le drapeau des luttes. Des luttes qui ne coûtent rien. Des luttes sans sacrifices. Ils considèrent la grève juste comme une perte de salaire, et prétendent avoir trouvé de nouvelles formes de lutte en dehors des usines, des services, du lieu de travail ».


Une délégation importante du Comité central du KKE menée par la secrétaire-générale du KKE Aleka Papariga a participé à la manifestation du PAME. La secrétaire-générale a fait la déclaration suivante :

« Ce qu'il faut, c'est un nouveau départ dans une démarche de rassemblement, des formes plus aiguës de lutte et des revendications plus radicales pour renforcer les luttes. Les gens doivent être convaincus qu'une Grèce qui se retire de l'UE, une Grèce où le peuple est au pouvoir peut garantir le développement de la société et empêcher le pire. Si les gens n'en sont pas convaincus, alors les partis au pouvoir garderont la main, avec les ploutocrates et les gestionnaires du système divers et variés qui les trompent de façon éhontée. »

Les incidents limités, que les médias, en particulier les médias internationaux, ont exagéré, visaient à minimiser l'ampleur et les revendications des mobilisations de grève. Le KKE a publié le communiqué suivant :

« L'énorme mobilisation policière afin de traiter le cas d'une poignée d'individus cagoulés, les arrestations de lycéens et d'étudiants loin du centre d'Athènes à l'aube, les course-poursuites jusqu'à la place Omonia même, sont la preuve de la volonté du gouvernement et des appareils d'Etat d'intimider notre peuple. Cela nous prouve également qu'ils ont préparé un plan pour la répression du mouvement populaire même s'il a été mis en échec cette fois, avec cette grève générale et des manifestations massives du PAME dans tout le pays » .

Les prochaines étapes se préparent dès le lendemain de la grève, dans la vigilance militante en vue des prochaines mobilisations dans tous les secteurs, lieux de travail afin de faire échec aux mesures qui mèneraient le peuple à la misère. Les gens doivent renforcer sans crainte leurs luttes ; ils ne doivent pas accepter l'esclavage contemporain.

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Finimore
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   Posté le 16-07-2015 à 07:39:36   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

Le manifeste ML anti-impérialiste du KKE !
par tribunemlreypa

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/07/14/le-manifeste-ml-anti-imperialiste-du-kke/

Un texte qui resitue simplement les fondamentaux du léninisme dans le contexte mondial actuel, et qui éclaire les événements récents et encore en cours en Grèce.

Ce texte, déjà ancien, a apparemment le « tort » d’avoir expliqué longtemps à l’avance les causes de l’échec actuel de l’opportunisme petit bourgeois « de gauche » et du social-chauvinisme!

Ce qui devrait logiquement leur enlever toute raison de piailler « à la trahison » de Syriza et des Tsipras-Varouflakis, alors qu’ils ont sciemment passé les derniers mois à regonfler à qui mieux-mieux la popularité défaillante de cette roue de secours de la finance impérialiste…!

Mais ils préfèrent « effacer la page » pour pouvoir continuer à piailler tout en ayant l’air intelligents…

Difficile exercice…

le Manifeste anti-impérialiste
Marxiste-Léniniste
du KKE

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(En français, lire aussi le point sur la situation actuelle en Grèce:

Grèce: la Résistance du KKE continue !!

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/07/14/grece-la-resistance-du-kke-continue/

Non au nouveau mémorandum de “gauche”

Source: site KKE
http://fr.kke.gr/fr/articles/Non-au-nouveau-memorandum-de-gauche/

Le gouvernement du parti de « gauche » SYRIZA et du parti nationaliste ANEL place le fardeau insupportable de nouvelles mesures antipopulaires sur le dos de la classe ouvrière et des autres couches du peuple, avec le soutien du parti de droite ND, du parti social-démocrate PASOK (les deux gouvernaient ensemble jusqu’en janvier 2015) et du parti centriste POTAMI.

Dans la nuit du 10 juillet, a été mise à l’ordre du jour de la séance plénière du Parlement la question d’autoriser ou non le gouvernement à négocier un nouveau mémorandum, le troisième, comprenant une série de mesures antipopulaires. L’alternative a été posée de la façon suivante : ou bien la continuation de la ligne politique antipopulaire, ou bien la banqueroute du pays et une sortie de la zone euro.

Le premier ministre, Alexis Tsipras a défendu son mémorandum, le « mémorandum-Tsipras », en expliquant en substance que les mesures antipopulaires devaient être prises pour regagner la confiance des investisseurs et des marchés.

A 5 heures du matin, 251 députés ont voté pour la proposition du gouvernement. L’ensemble du groupe KKE a voté contre. Au final, il s’est trouvé 32 voix contre et 8 abstentions volontaires. 9 députés étaient absents.
Ces développements, qui révèlent une fois de plus le vrai visage du gouvernement « patriotique de gauche » de SYRIZA/ANEL, montrent la position inacceptable tenue ces derniers mois par différentes forces à l’étranger, y compris par certains partis communistes et ouvriers, qui ont soutenu le gouvernement au nom de la « solidarité avec la Grèce ».

Prenant la parole devant le Parlement pendant la discussion générale relative à « l’autorisation » au gouvernement d’approuver le nouveau, 3e, mémorandum, le secrétaire général du Comité central du KKE, Dimitris Koutsoumpas, a souligné en s’adressant au gouvernement :

« Vous avez toujours pratiqué l’absence de morale en politique, l’opportunisme, ce qui veut simplement dire littéralement, sans approfondir théoriquement, être opportuniste et aventuriste.

Il y a à peine 10 jours, ici même, pendant la discussion sur la proposition de référendum, le KKE a clairement expliqué devant vous que vous appeliez le peuple à voter sur un « oui » ou un « non » qui ne diffèrent que superficiellement, puisque tous les deux portaient l’acceptation d’un nouveau mémorandum, peut-être pire encore que les précédents.

Vous avez transformé le « non » du peuple en un « oui » à un nouveau mémorandum.

Cela a été confirmé le lendemain même du référendum. Les autres partis politiques, aussi bien ceux qui soutenaient le «oui» que ceux qui soutenaient le «non», se sont mis d’accord sur un nouveau mémorandum qui sera encore plus dur.

Nous étions certains depuis le départ qu’il allait en être ainsi. Non parce que nous sommes devins, mais parce que votre stratégie, votre programme, votre position sur l’UE, l’euro et les alliances capitalistes en général, votre position sur le mode de développement et le système qui vous servez, vous menaient inévitablement du côté de l’UE, de la BCE, du FMI, du grand capital, des groupes monopolistes, quant à la façon dont le butin serait partagé, la façon de servir leurs rendements, la façon, en fin de compte, de diminuer le revenu du peuple, de réduire économiquement le prix de la force de travail, de sucer le peuple jusqu’à l’os pour que les parasites du système puissent prospérer ».

ЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖЖ

Le secrétaire général du CC du KKE, au sujet de l’alternative posée par le gouvernement, « accord antipopulaire, c’est-à-dire mémorandum, ou Grexit », a souligné les points suivants : « Le 3e mémorandum va se traduire par une véritable banqueroute pour le peuple, une voie qui, évidemment, d’une certaine façon, est mieux ordonnée. Nous allons connaître des mesures antipopulaires barbares. Avec le Grexit, nous connaîtrions un appauvrissement rapide, la faillite des ménages conjuguée avec la faillite de l’État, sans aucune voie de sortie, toujours pris au piège, emprisonnés dans le carcan de l’UE, dans le même vieux mode de développement capitaliste.

C’est pourquoi tous les autres partis portent une responsabilité historique, en particulier SYRIZA qui gouverne aujourd’hui et a bénéficié de la confiance du peuple.

La véritable voie pour sortir de la crise, pour un développement profitable aux intérêts des travailleurs et du peuple, passe par l’organisation du peuple lui-même, la mise au point de son intervention, un langage de vérité, des programmes et des positions clairs qui permettent au peuple lui-même de décider, de prendre le pouvoir et d’organiser l’économie et une nouvelle société, en dehors et bien loin des regroupements capitalistes, avec une planification centralisée, avec une propriété socialisée des richesses produites par la classe ouvrière et le peuple.

Toutes les autres options se ramènent aux expériences d’échec de la gestion social-démocrate, des soi-disant gouvernements de gauche qui ont géré le système dans le cadre du capitalisme. Les espoirs fugitifs qu’ils ont répandus, les fausses attentes ont conduit le peuple à une grande désillusion, le mouvement des travailleurs à un recul. Ils ont renforcé les tendances conservatrices et même extrêmement réactionnaires ».

À propos de l’enchevêtrement entre la « question grecque » et les contradictions interimpérialistes, D. Koutsoumpas a fait remarquer :
« Vous présentez souvent le « cruel » Schaüble comme l’adversaire unique, ce Schaüble qui représente une part importante du capitalisme allemand, mais vous présentez aussi de temps en temps, comme des amis de la Grèce, les États-Unis et le FMI, maintenant la France, en concentrant l’attention sur la question de la restructuration de la dette publique.

Aucun des capitaux américain, français ou allemand ne sont les amis du peuple. Ils réclament tous aussi bien la mise à mort des droits et des revenus du peuple. La concurrence entre eux se déroule dans le contexte de la crise capitaliste et des profonds déséquilibres au sein du noyau dur de la zone euro. Les États-Unis et l’Allemagne sont en concurrence pour l’hégémonie en Europe, le FMI, la France et l’Allemagne pour l’avenir de la zone euro. Des sections du capital grec, industriels, banquiers, armateurs sont impliqués dans cette confrontation.

Tant que nous serons pris dans ce dangereux tissus de contradictions, tous les choix possibles seront un cauchemar pour le peuple : autant un nouvel accord/mémorandum, qu’un défaut de paiement ou même l’éventualité d’une guerre dans la région ».

Concernant les développements d’avenir, le Secrétaire général a souligné ceci :
« Malgré les compromis temporaires, la tendance reste forte à l’expulsion de certains pays. Cela ne concerne pas simplement la Grèce mais tous les pays endettés, même ceux qui sont candidats à rejoindre l’euro.

Le peuple ne doit pas avoir à choisir entre sa faillite avec l’euro ou sa faillite avec la drachme.

Une solution décisive en faveur du peuple nécessite une vraie rupture qui n’a rien à voir avec la fausse rupture que certains courants dans SYRIZA invoquent quand ils défendent une sortie de la Grèce de la zone euro uniquement.
Ceux qui prétendent – parmi eux, ces courants de SYRIZA, ainsi que d’autres forces nationalistes et réactionnaires partant d’un autre point de vue – que la sortie de la Grèce de la zone euro, avec une monnaie dévaluée, donnerait un coup de fouet à la compétitivité et à la croissance et aurait de bonnes répercussions pour le peuple, sont en train, délibérément, de tromper le peuple.

La perspective d’une Grèce capitaliste dotée d’une monnaie nationale, ne constitue pas une rupture en faveur du peuple. Ces forces politiques qui mettent en avant cet objectif comme une solution ou comme un objectif intermédiaire en vue de changements radicaux (comme la « plateforme de gauche » de SYRIZA, ANTARSYA, ou comme également des forces d’extrême-droite fascistes en Europe) jouent dans les faits le jeu de certaines sections du capital.

Alors nous ne choisirons pas si nous ferons faillite avec l’euro ou avec la drachme, sous l’effet d’une dévaluation interne ou externe.

Pour cette raison, nous ne choisissons pas entre un mémorandum ou un Grexit.
Parce qu’il y a une solution alternative si le peuple lutte pour une rupture avec l’UE, le capital et leur pouvoir.
Par exemple, nous pouvons abolir les directives de l’UE qui ont causé la stagnation de la production nationale, y compris le sucre et le viande jusqu’aux chantiers navals et beaucoup d’autres.
Nous pouvons utiliser les contradictions entre les centres impérialistes et gagner des accords internationaux avantageux pour la Grèce et le pouvoir populaire, dégagés de l’UE et de l’OTAN.
Nous pouvons préparer la voie à la satisfaction des besoins populaires en procédant à la socialisation des monopoles, des moyens de production avec une planification nationale scientifique de l’économie ».

En conclusion, D. Koutsoumpas a rappelé que le KKE appelle les travailleurs à organiser leur riposte dans les rues et les lieux de travail contre les nouvelles mesures de destruction.

Dans l’après-midi, ce même jour (vendredi 10 juillet), le PAME organisait un rassemblement de masse à Athènes et dans les principales villes du pays contre le 3e mémorandum (« de gauche » regroupant des mesures antipopulaires. Les manifestations ont regroupé des syndicats, des comités populaires, des associations et groupes féminins, des organisations de masse, des comités de lutte de chômeurs, de travailleurs indépendants et d’artisans, comme d’étudiants, c’est-à-dire tous ceux qui sont frappés par les mesures du gouvernement de coalition. Tous ont crié : « assez ! – Une autre voie existe dans l’intérêt du peuple”.

D. Koutsoumpas, qui a participé au rassemblement de masse du PAME à Athènes a déclaré: « nous ne pouvons pas perdre plus de temps. Les travailleurs doivent organiser leur lutte, mettre en avant leurs revendications et organiser l’alliance populaire ».

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   Posté le 16-07-2015 à 08:30:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

affrontement anti capitaliste et anti impérialiste contre l'Europe et Syriza lors du vote du Parlement :

20 minutes
Des échauffourées entre la police et des manifestants armés de cocktails molotov ont lieu actuellement sur la principale place d’Athènes (20h à Paris), Syntagma, au moment où commençait à quelques dizaines de mètres de là un débat parlementaire crucial pour la suite de l’aide à la Grèce.

Plusieurs dizaines de jeunes gens casqués et masqués ont commencé à lancer ces engins à la fin d’une manifestation qui avait rassemblé sur la place quelque 12.000 personnes opposées à l’accord aux conditions très difficiles signé lundi matin entre la Grèce et ses créanciers, ont constaté plusieurs journalistes de l’AFP. Sur Twitter, de nombreuses photos et des liens de streaming circulent. On y voit notamment des manifestants jeter des cocktails molotov et un van blanc, appartenant vraisemblablement à une télévision, brûler



« Non aux privatisations, sauvons les ports, la (compagnie d’électricité nationale) DEI, les hôpitaux » , pouvait-on lire sur une banderole déployée devant le Parlement.
« Abolition du mémorandum, effacement de la dette » , réclamait Adedy, le puissant syndicat de la fonction publique.
« Je suis là parce que le gouvernement n’a pas respecté notre vote du 5 juillet, ni ce que nous vivons depuis 5 ans. J’ai fait des études et je ne trouve pas de travail, seulement des heures par-ci par-là, mal payées » , a témoigné Heleni, 28 ans.
« Nous n’avons plus d’argent, des millions de chômeurs, nous ne pourrons pas supporter un troisième plan » , se lamentait Maria Dimitri, qui a défilé dans le cortège du parti communiste KKE.
Le Parlement doit se prononcer sur les premières mesures de l’accord conclu lundi entre la Grèce et ses créanciers, un vote crucial pour le pays et où le Premier ministre, Alexis Tsipras, joue son avenir politique.


vidéo

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   Posté le 23-07-2015 à 17:44:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Après les reculades successives de Syriza, les médias sont surpris par la dernière position de Varoufakis :

Réformes en Grèce : la volte-face de Varoufakis

L'ex-ministre des Finances grec, chantre de la lutte anti-austérité, a voté "oui" à un second volet de réformes demandées par les créanciers de la Grèce.
AFP


Publié le 23/07/2015 à 07:41 Le Point.fr

...

C'est un incompréhensible rétropédalage. L'ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis, démissionnaire du gouvernement Tspiras en raison de la radicalité de ses positions anti-austérité, qui avait voté "non" la semaine dernière à un premier volet de réformes demandées par les créanciers de la Grèce, a cette fois apporté son soutien à un second train de mesures. Il fait donc partie des 230 députés – sur un total de 298 présents – qui ont voté pour l'adoption d'une réforme de la justice civile et la transposition d'une directive européenne sur les banques, permettant l'adoption par le Parlement grec de cette seconde salve de mesures, préalable à un nouveau plan d'aide à la Grèce.

À l'inverse, 63 élus ont voté contre, et 5 se sont abstenus. Un calcul non définitif établit à 31 le nombre de députés ayant voté non dans les rangs de Syriza, la formation de gauche radicale du Premier ministre Alexis Tsipras, contre 32 la semaine dernière auxquels s'étaient ajoutées 6 abstentions et une absence.
La division du projet de loi en deux articles pour chacun desquels les députés pouvaient émettre un vote différent rend complexe le calcul de la répartition des voix. Le chef de l'exécutif a ainsi marginalement réduit les défections par rapport à la semaine dernière parmi les 149 députés Syriza.

Comme mercredi dernier, Syriza a pu compter sur les voix de son partenaire de coalition, le parti de droite souverainiste ANEL, et de l'opposition pour atteindre la large majorité de 230 votes favorables. Cette majorité avait été de 229 voix la semaine dernière.
Ce second vote d'urgence en une semaine ouvre la voie à la finalisation, espérée d'ici mi-août, du troisième plan d'aide à la Grèce, d'au moins 80 milliards d'euros sur trois ans, dont le principe a été adopté le 13 juillet avec l'UE et le FMI.

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   Posté le 31-07-2015 à 15:24:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le Monde

le calice jusqu'à la lie :

La Grèce et ses créanciers s’opposent sur le niveau de taxation des plus riches

Le Monde.fr -31.07.2015 à 12h31- Par Adéa Guillot (Athènes, correspondance)

Vendredi 31 juillet devait être la dernière journée de cette première semaine de négociations techniques entre la Grèce et les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité).

Mais les discussions continueront en fait dans les prochains jours car des premiers obstacles sont déjà apparus et étaient au menu de la rencontre, vendredi 31 juillet au matin, entre les chefs de délégation des créanciers et le ministre grec des finances, Euclide Tsakalotos, accompagné pour l’occasion du ministre de l’économie et du développement, Georges Stathakis. Voici les principaux sujets de crispation :

Le niveau de taxation des hauts revenus

Les projets de taxation du gouvernement grec ont été le premier sujet de désaccord a (ré)émergé cette semaine. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, cela encouragerait l’évasion fiscale.
Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches » , s’indignait, vendredi matin, une source du parti de la gauche radicale Syriza.

Le vote de nouvelles réformes avant l’adoption du plan d’aide

Plus largement, la semaine écoulée a fait apparaître une forte opposition entre les représentants des créanciers et ceux du gouvernement sur les réformes à mettre en oeuvre. Les premiers veulent forcer les Grecs à adopter de nouvelles réformes dans les tout prochains jours, en préalable à la conclusion de l’accord global portant sur une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans.

Afin de faire commencer ce cycle de négociations, le premier ministre, Alexis Tsipras a pour tant déjà fait adopter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »

M. Tsipras a rappelé, à plusieurs reprises ces dernières semaines, qu’il s’engageait « à respecter ni moins ni [surtout] plus » que ce qui a été convenu le 13 juillet.
Lire aussi : La Grèce et ses créanciers s’opposent sur l’adoption de nouvelles réformes

L’accélération de la réforme des retraites

Les créanciers demanderaient en particulier que soient présentés au Parlement très rapidement des changements dans le régime des retraites. Ils veulent accélérer la suppression des retraites anticipées ou la suppression d’une prime spéciale aux faibles retraites (l’EKAS). Les créanciers aimeraient aussi raccourcir le délai de la mise en place du départ à la retraite à 67 ans (le précédent gouvernement s’était fixé comme horizon l’année 2022).

« Il y a toujours une période de transition dans un changement de régime de retraites. Dans tous les pays en Europe. Pour permettre une répartition générationnelle de l’effort. Et là encore on bouscule tout, on exige de nous de tout faire en moins de quatre ans. Serait-ce même envisageable dans n’importe quel autre pays d’Europe ? » , se demande notre source chez Syriza. Pour sa part, le gouvernement souhaiterait adopter une loi globale sur la question des retraites en octobre.

Les négociations s’annoncent également tendues sur la question du droit du travail. D’ici à la fin de l’année, un nouveau cadre doit être adopté pour la mise en place de nouvelles conventions collectives. Les créanciers, et notamment le Fonds monétaire international (FMI), insistent pour assouplir la législation des licenciements collectifs. En décembre 2014, c’est sur ce point précis qu’avaient déjà échoué les négociations avec le précédent gouvernement conservateur, entraînant d’ailleurs sa chute.

La participation du FMI en suspens

Dans ce contexte déjà compliqué, le FMI vient d’annoncer que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens et le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette publique grecque.

Même si le Fonds participe bien aux négociations actuelles – sa représentante Delia Velculescu est sur place depuis jeudi soir – rien de précis n’a encore filtré sur le montant du prêt qu’il pourrait octroyer à Athènes.

L’ombre jetée par le FMI pourrait, en tout cas, envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne qui ne veut pas entendre parler d’un allégement de la dette.
Pour surmonter l’obstacle, la Grèce, qui s’était dès le début opposée à la participation du FMI à ce troisième plan d’aide, pourrait gagner du temps. Le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an, pour la mise en place du plan étalé sur trois années. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait le seul chargé du financement d’environ 50 milliards d’euros.

Ce scénario, évoqué par la presse proche de Syriza, semble toutefois bien difficile à faire accepter à l’Allemagne. Après un rendez-vous ce matin avec le ministre des finances, les représentants des créanciers devaient rencontrer plus tard à leur hôtel du centre d’Athènes d’autres ministres.

Pour des raisons de sécurité, leurs mouvements sont limités au strict nécessaire et se passent d’ailleurs sous une impressionnante escorte policière. Dans une Athènes quasi désertée de sa population partie en vacances, ce ballet de cortèges officiels de voitures roulant sirènes hurlantes a quelque chose de surréaliste.

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