Sujet :

Réfléchir sur l’écologie

Finimore
   Posté le 07-09-2020 à 08:16:23   

Réfléchir sur l’écologie

Sur le forum, plusieurs sujets concernent l’écologie, la croissance… (4 pour l’écologie, 6 sur croissance/décroissance, 4 sur EELV). Je suis intervenu dans 14 sujets sur l’écologie).
Aussi je pense que l’écologie n’est pas réductible aux seuls membres d’EELV (bien au contraire) et que les communistes ont beaucoup de choses à dire sur le sujet.
La lecture récente d’un livre d’Isabelle Attard : « Comment je suis devenue anarchiste » publié en 2019 au Seuil et l’écoute d’une émission de Radio Libertaire : https://www.youtube.com/watch?v=HuAMQXB_0Jk&list=LLBg1yMVLKv3pLC6m4vE1k6Q&index=87 consacré à Murray Bookchin ( sont pour moi l’occasion de revenir sur les questions de l’écologie, des écologistes, du capitalisme vert et de l’écosocialisme. Nous aurions totalement tort de laisser ces questions importantes aux écolos d’EELV et nous devons en faire une analyse critique marxiste.
L’importance et l’ampleur du sujet avait dèjà été abordé par exemple dans le livre de Guillaume Suing : « L’écologie réelle Une histoire soviétique et cubaine » publié en 2018 chez Delga. Un sous-chapitre intitulé : « La mutation ‘’éco-anarchiste’’ d’une partie du mouvement national kurde » pages 51 à 54 abordait le ralliement du PKK et de son leader emprisonné (Abdullah Ocalan) aux théories du « municipalisme libertaire écologique » prôné par Murray Bookchin.
Isabelle Attard ex-députée EELV explique elle aussi dans son livre (Comment je suis devenue anarchiste) l’attrait et l’intérêt de l’expérience du Rojva (région du Kurdistan) ou sont mises en pratique les théories de Murray Bookchin.
L’émission de Radio Libertaire elle-même consacrée à Bookchin et l’écologie sociale doit nous interpeller car ces thèmes sont tout à fait d’actualités et nous ne pouvons balayer en un tour de mains les questions et les tâches quelle nous imposent. Il s’agit pour moi de comprendre les thèses de l’anarchiste Murray Bookchin, ce qui implique d’avoir une réflexion sur l’écologie, la croissance, la rupture avec le capitalisme, les analyses de Marx, l’écosocialisme etc…
De ce point de vue cette l’émission de Radio Libertaire pose des questions importantes, évidemment les intervenants se situent clairement dans l’idéologie et la pratique libertaire/anarchiste, mais cela permet d’ouvrir la réflexion et ne pas laisser le champ libre au seuls discours anars ou écolos sur le sujet.
Xuan
   Posté le 10-09-2020 à 20:44:18   

En effet, il ne faut pas se contenter de critiques sommaires.

Cela dit la présentation de l'interview ne brille pas par sa finesse.
Je reproduis l'esprit de cette introduction :

La production de marchandise et leur consommation sont le moteur de la crise environnementale avec leur corollaire le gaspillage structurel, c’est l’essence même du capitalisme, défini comme une société de production de marchandises à travers du travail et puis des machines, obéissant à un certain nombre de lois, du standard de productivité au moins égal aux concurrents, au fait que ce soit une production qui ramène du profit. De sorte que l’argent rapporté dépasse l’investissement…
La finalité du capitalisme qui est une contrainte structurelle est qu’il doit croître.
Il n’y a pas de capitalisme décroissant sinon il entre en phase de récession ou de crise…


De là découle l’anticapitalisme « décroissant »

On remarque d'emblée que la définition du "capitalisme" se situe au degré zéro des analyses politico-économiques.
La production de marchandise et leur consommation n'est pas l’essence même du capitalisme, qui ne peut pas être défini non plus comme "une société de production de marchandises".
La production des marchandises est corollaire à la circulation des marchandises et il saute aux yeux que celle-ci est très antérieure au capitalisme.
Marx a étudié la marchandise sous la forme de ses valeurs d'usage et d'échange dans le cadre du capitalisme, mais les marchandises existaient dès l'antiquité.
Par conséquent ce n'est pas la fin du capitalisme qui met fin à la marchandise, pas plus qu'à la production elle-même.

Il n'y a pas non plus de "standard de productivité" mais recherche du taux de profit maximum, et on observe que les bulles financières peuvent se produire alors que la production a baissé, que des bâtiments anciens deviennent hors de prix, etc.
Dans le conflit commercial USA vs RPC, Trump détruit les débouchés commerciaux et plombe même l'économie des USA, fait plonger le cours des GAFA à cause de ses interdits, comme il plombe l'économie mondiale.
Il ressort que le capitalisme parvenu au stade de l'hégémonie et du déclin de l'impérialisme entrave le développement des forces productives.
La conclusion immédiate sur cette première partie est que le courant "anti-capitaliste" libertaire va exactement dans le même sens.

Les écologistes anti-capitaliste et anti-productivistes "oublient" que l'immense majorité de la population mondiale vit dans la pauvreté et le dénuement.
La fin du capitalise passe par le socialisme mais celui-ci ne met pas fin à la production, au contraire il développe les forces productives que le capitalisme entrave. C'est seulement dans ce cadre libéré de l'oppression et de la course au profit maximum que la production écologique peut être mise en oeuvre, et la Chine en donne déjà quelques exemple.
Finimore
   Posté le 12-09-2020 à 06:26:07   

Xuan a écrit :

La fin du capitalise passe par le socialisme mais celui-ci ne met pas fin à la production, au contraire il développe les forces productives que le capitalisme entrave.


Tu abordes un point important avec 'les forces productives' car une organisation comme l'OCML-VP avait publié dans son organe théorique "La cause du communisme" en 1980 une réflexion sur "La théorie des forces productives à la base du révisionnisme moderne"
http://www.ocml-vp.org/article136.html?redirect=1
Une des divisions du mouvement trostkiste s'est faites sur l'affirmation des lambertistes "les forces productives ont cessé de croitre" https://www.anti-k.org/2014/12/28/les-forces-productives-ont-elles-cesse-de-croitre/
Lire également "les forces productives" sur le wikirouge
https://wikirouge.net/Forces_productives
Xuan
   Posté le 13-09-2020 à 10:19:40   

Le texte de l'ocml dit que la "théorie des forces productives" "oppose le développement de la production matérielle à la lutte des classes, à la révolution politiques" , et ce débat concerne la réforme en Chine, après l'échec de la révolution culturelle.

On peut développer longuement ce sujet.
En effet cette réforme avait mis sous le boisseau la "lutte de classe", que la GRPC avait mis en avant.
Cependant, et contrairement à ce qu'affirme Voie prolétarienne, la révolution culturelle n'avait pas elle-même appliqué son propre mot d'ordre "faire la révolution et promouvoir la production" , la production a été sabotée à grande échelle, et la GRPC n'a pas différencié non plus les contradictions au sein du peuple et celles entre le peuple et ses ennemis.
La GRPC avait aussi lancé le mot d'ordre "feu à volonté sur le quartier général" , induisant que la direction du PCC constituait un nid bourgeois révisionniste, ce qui aboutissait à détruire le PCC et constituer un pouvoir parallèle lors de la Commune de Shangaï. Mao a mis fin à cette expérience erronée.
Les conséquences ont été graves et suscité un large rejet dans les masses, notamment le rejet de la "lutte de classe" comme dérive sectaire, dogmatique et instrument de division au sein du peuple.

Mais simultanément Deng Siaoping lui-même avait averti sur la nécessité de maintenir la dictature du prolétariat, et ceci s'est traduit par la répression de la tentative de restauration du capitalisme place Tien An men.
La bourgeoisie internationale a parfaitement compris la signification de ces événements, qu'elle a qualifiés de totalitarisme, tout en désignant la Chine comme "capitaliste".

Fondamentalement le PCC ne remet pas en cause la lutte des classes comme l'avait fait Khrouchtchev.
Je cite "contrairement à une opinion répandue..." :
Lors des 8 èmes rencontres internationalistes de Vénissieux, le représentant du PCC Youping Cui, fit cette réponse à propos de la lutte des classes dans la société socialiste :
« En 1978 nous avons déjà abandonné l'idée erronée qui considère la lutte des classes comme la contradiction principale.
Nous avons concentré nos efforts sur l'édification économique parce que nous pensons que seules des forces productives développées permettent de dépasser ou de démontrer la supériorité du système socialiste.
Et dans le rapport du 19 e congrès on dit que la contradiction principale s'est transformée pour devenir la contradiction entre les aspirations de la population pour une vie meilleure et le développement déséquilibré et insuffisant
Mais cela ne signifie pas que la lutte des classes a déjà disparu.
En raison de la situation intérieure et extérieure la lutte des classes en Chine existe dans certains champs ou dans certains domaines parce que sur le plan international il existe l’impérialisme et aussi l’hégémonie et à l’intérieur du pays il y a aussi beaucoup de contradictions.
Donc la lutte des classes peut se manifester de temps en temps. Mais nous pensons que grâce au développement des forces productives ce genre de contradictions va être réglé. »
[15'50 de l'enregistrement]


Actuellement, la lutte contre la corruption fait partie intégrante de la lutte de classe, de même que la lutte idéologique menée par Xi depuis plusieurs années sur le thème "garder l'objectif initial dans son coeur", "servir le peuple" et "étudier le marxisme".
Voir aussi le fil https://humaniterouge.alloforum.com/apre-tempete-antiliberale-apres-decision-t7489-1.html
Le PCC considère que ce n'est pas la contradiction fondamentale de la société chinoise en ce moment.

Sur le fond il ne s'agit pas d'une contradiction antagoniste dans la société socialiste, bien qu'elle puisse prendre cette forme dans certaines conditions.
Voir : La poursuite de la lutte de classe dans la société socialiste pages 169 à 177.
Le développement des forces productives constitue une contradiction dans la société socialiste, la lutte des classes en est une autre et elles sont en lien l'une avec l'autre. Savoir laquelle des deux est prioritaire est une tâche essentielle des partis communistes qu'ils déterminent dans les conditions historiques de chaque pays socialiste.

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Cela dit, et sans vouloir épuiser le sujet, le développement des forces productives fait partie intégrante du marxisme .

Développer les forces productives figure en toutes lettres dans le manifeste.

"Depuis des dizaines d'années, l'histoire de l'industrie et du commerce n'est autre chose que l'histoire de la révolte des forces productives modernes contre les rapports modernes de production, contre le régime de propriété qui conditionnent l'existence de la bourgeoisie et sa domination."...

"Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives"


On voit que non seulement le développement des forces productives et la lutte des classes sont intimement liés mais que le développement des forces productives est lui-même à la source des transformations sociales .
En réalité c'est l'OCML qui sépare les deux contradictions de façon métaphysique en prétendant "mettre la politique au poste de commande" , mais en fait jette le discrédit sur les tâches économiques et sur le développement de la production comme une dérive "économiste" .

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Enfin il ressort concernant l'écologie que le débat sur la "théorie des forces productives" ne peut pas être utilisé pour nier le marxisme.

Le développement des forces productives est un mouvement historique inévitable , ce qui n'en fait pas un but en soi comme les écolos décroissants le reprochent aux marxistes, mais un processus auquel il est vain de s'opposer.
Mais encore une fois le sous développement et la pauvreté sont bien des réalités pour des centaines de millions et le développement des forces productives constitue pour eux une nécessité.
D'autre part les progrès techniques allègent le travail humain, accentuent le chômage dans la société capitaliste, mais sont une nécessité dans la société socialiste pour accéder au communisme.
Enfin ces progrès conduisent eux-mêmes à résoudre de façon scientifique la contradiction entre l'humanité et la nature.
La "domestication des forces de la nature" dont parle Marx n'est pas la destruction de la nature mais son utilisation rationnelle.
Et celle-ci ne peut être réalisée que dans une société libérée du capitalisme.


Edité le 14-09-2020 à 22:31:15 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-09-2020 à 13:25:48   

Sur "le capitalisme parvenu au stade de l'hégémonie et du déclin de l'impérialisme entrave le développement des forces productives." , je parle d'une tendance générale qu'on peut observer actuellement, pas des trente glorieuses ni de l'essor de hégémonisme US. Et une tendance générale n'exclut pas des courants opposés.
Cet essor lui-même ne s'est pas réalisé de façon "harmonieuse" mais aux dépens des autres, de sorte qu'il s'est accompagné de crises économiques et financières et de guerres aboutissant à la destruction de certains pays.

Il est faux de dire que "les forces productives ont cessé de croître" . D'abord indépendamment de leur développement chaotique dans les impérialisme sur le déclin, les forces productives se développent dans les pays émergents et notamment dans les pays socialistes. Et il est notable que l'hégémonisme s'est employé à entraver ce développement qui lui faisait de l'ombre.
Par exemple en 2009, le colonel Kadhafi, alors président de l’Union africaine, proposait aux États du continent africain de passer à une nouvelle monnaie indépendante du dollar américain : le dinar-or. Ce projet est brisé par l'intervention de la coalition occidentale en Libye en 2011.
Il faut bien considérer ce développement comme un mouvement dialectique entre le nouveau et l'ancien ordre mondial.
Actuellement l'hégémonisme n'aboutit pas à un essor de la production mondiale et des échanges mondiaux, mais au contraire au protectionnisme.

Il faut rappeler que le protectionnisme adopté en 1930 par les USA avec la loi « Hawley-Smoot », pour essayer de diminuer la frénésie de la crise, n'avait abouti qu'à précipiter la crise.
Selon Nicolas Baverez, la décision du président Herbert Hoover de ne pas mettre son veto à la loi Hawley-Smoot qui augmentait les droits de douane de 38 à 59 % en moyenne sur plus de 20 000 produits fut « une magistrale erreur » qui amplifia la crise. Il écrit que "Le protectionnisme et les dévaluations compétitives transformèrent la récession américaine en déflation mondiale et provoqua l'effondrement des trois quarts des échanges et des paiements mondiaux en une décennie » [« Le protectionnisme, stupidité économique »]

Dans son "Discours sur la question du libre-échange" prononcé en janvier 1848, Karl Marx prend position pour l’abolition des lois sur les céréales. Il conclut cette question déjà complexe à son époque :

""Si les libre-échangistes ne peuvent pas comprendre comment un pays peut s’enrichir aux dépens de l'autre, nous ne devons pas en être étonnés, puisque ces mêmes messieurs ne veulent pas non plus comprendre comment, dans l'intérieur d'un pays, une classe peut s'enrichir aux dépens d'une autre classe.

Ne croyez pas, messieurs, qu'en faisant la critique de la liberté commerciale nous ayons l'intention de défendre le système protectionniste.
On se dit ennemi du régime constitutionnel, on ne se dit pas pour cela ami de l'ancien régime.

D'ailleurs, le système protectionniste n'est qu'un moyen d'établir chez un peuple la grande industrie, c'est-à-dire de le faire dépendre du marché de l'univers, et du moment qu'on dépend du marché de l'univers on dépend déjà plus ou moins du libre-échange. Outre cela, le système protecteur contribue à développer la libre concurrence dans l'intérieur d'un pays. C'est pourquoi nous voyons que dans les pays où la bourgeoisie commence à se faire valoir comme classe, en Allemagne, par exemple, elle fait de grands efforts pour avoir des droits protecteurs. Ce sont pour elle des armes contre la féodalité et contre le gouvernement absolu, c'est pour elle un moyen de concentrer ses forces, de réaliser le libre-échange dans l'intérieur du même pays.

Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l'extrême l'antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C'est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange.

Ceci sur le protectionnisme au XIXe siècle, et sans prétendre épuiser le sujet.
De nos jours le protectionnisme US va à l'encontre d'une mondialisation multipolaire et détruit la production et la consommation, cause des gaspillages énormes et ajoute des coûts.
Il va de soi par exemple que la construction de chipsets par Huawei, alors que Trump interdit de lui en vendre, aboutit actuellement à un retard dans la production de grande qualité, à des modèles dégradés du point de vue écran, mémoire, etc.
Au contraire l'échange des technologies sert à développer les régions et les pays pauvres et sous développés.
C'est la raison pour laquelle la RPC poursuit sa politique d'ouverture en dépit des contraintes imposées par les USA, et y compris pour s'opposer au protectionnisme US.


Edité le 15-09-2020 à 08:09:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-09-2020 à 18:52:29   

Il serait aussi intéressant d'étudier la décroissance sous l'angle sociologique et de classe.
Il y a très peu de textes sur le sujet.

C'est une réalité que certains citadins relativement aisés - classe moyenne supérieure par exemple - recherchent le "retour aux sources", au point de payer plus de cent euros une nuitée dans une cabane perchée, avec chiottes sèches à 200 mètres en pleine forêt et panier repas à monter à la corde, ou bien coucher dans une yourte.
Ces bobos, qui se paient du faux naturel comme un luxe, sont très éloignés des préoccupations des larges masses, dont la condition matérielle se dégrade, qui voient les prix augmenter régulièrement dans les grandes surfaces, l'immobilier devenir inaccessible en ville, alors que les taux d'intérêt sont quasiment à zéro pour le plus grand bénéfice des agioteurs et des boursicoteurs.
Pendant ce temps les paysans pauvres du Xinjiang sont ravis d'avoir enfin l'eau courante, un vrai toit et des murs sains, une cuisinière à gaz, et peut-être bientôt une machine à laver.

J'ai déjà signalé que ce "retour aux sources" coïncide avec les thèses de milieux ouvertement réactionnaires pour lesquels la machine à laver a détruit le charme des lavoirs d'antan. Comme ce ne sont pas les mêmes qui se sont gelés les paluches à frotter du linge dans l'eau froide, ce tableau pittoresque a autant à voir avec la vie des femmes au XIXe que le hameau de la Reine à Versailles avec celle des paysans au XVIIIe.


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D'autres catégories, intellectuels, étudiants ou plus ou moins marginalisées sont aussi influencées par ces théories qui reprennent parfois le mythe du bon sauvage et du communisme primitif.
La thèse d'Elodie Ros en relie les initiateurs aux mouvements d'inspiration chrétienne dans Des militants de la décroissance. Les nouveaux militants de l'économie alternative, rupture de références et similitude téléchargeable en pdf, publié en 2012.
L'exemple-type est celui du mouvement Colibris - faire sa part et de son fondateur Pierre Rhabi, cherchant à construire des « oasis » respectueuses de l'environnement et vivables.


On lit chez cet apôtre de la "révolution tranquille" :
« Nous, croyons profondément qu'un changement de société adviendra par le changement des individus. C'est la raison pour laquelle nous n'aurons recours au vieux réflexe du bouc émissaire, vieux comme le monde, qui nous dédouanerait de notre propre responsabilité.
Le poing levé et les barricades ne garantissent pas des tyrannies qui, trop souvent, ont fleuri sur le terreau des révoltes, comme l'histoire nous l'a jusqu'à aujourd'hui abondamment démontré. Certaines dictatures parmi les plus féroces ont pris prétexte, pour s'installer, d'une révolte tout à fait légitime contre l'oppression. Malheureusement les opprimés sont des oppresseurs en devenir, et il en sera toujours ainsi tant que chaque individu n'aura pas éradiqué en lui-même les germes de l'oppression.
Nous espérons que tous nos efforts serviront de révélateur aux énergies créatives diffuses sur tout le territoire national et ailleurs, dont la fédération mettra en évidence l'ampleur, mais aussi la puissance.
Nous espérons que celles-ci inspireront à la gouvernance politique des options et des décisions qui prennent en compte cette énergie omniprésente et latente, pour orienter le navire-monde vers la bonne étoile… »
[août 2011 - éloge du génie créateur de la société civile - p 40]



Sous un autre angle on peut rapprocher ce projet de l'utopie des Phalanstères de Fourier. Voir par exemple cette vidéo de Michel Onfray, où il dit notamment "Il faut en finir avec la pureté kantienne qui consiste à dire « c’est la révolution ou rien » parce que c’est toujours rien." .

Les "décroissants" sont aussi issus de milieux d'extrême gauche ou anarchistes, dits "anticapitalistes" et "opposés à la société de consommation", thème déjà récurrent depuis 1968, voire dans l'"homme unidimensionnel" de Marcuse.
Il existe peu d'ouvrages sur la sociologie des décroissants, qui ne se définissent pas eux-même comme tels bien souvent, quitte à laisser un certain flou sur leurs objectifs.

Nathalie Blanc-Noël, dans Décroissance ou "décroissantisme" : les filiations intellectuelles d'une idéologie politique signale chez des étudiants décroissants :

"ils soutenaient des positions fortement «culturalistes» – aboutissant à des raisonnements a priori étonnants, du type «en Afrique ils n’ont pas besoin de voiture, ce n’est pas leur culture» ou «c’est leur culture de mourir à 40 ans, il ne faut pas changer cela» –; ils étaient majoritairement hostiles à «l’Occident» – «colonisateur et impérialiste» – et aux droits de l’homme – «occidentaux» –; sur le plan politique, ils se disaient, dans leur écrasante majorité, sympathisants ou militants de mouvements d’extrême gauche ou anarchistes ; par ailleurs, ils se présentaient souvent comme «écologistes», tout en étant fortement hostiles au concept de développement durable."
Elle relève que ce mouvement est notamment porté par Mélenchon, Utopia, Yves Cochet.
Selon elle le décroissantisme dans l'extrême-droite se limiterait dans l’extrême droite, à un courant ultra-minoritaire, autour d’Alain de Benoist, qui a écrit sur le sujet " Demain la décroissance. Penser l’écologie jusqu’au bout" .
En réalité l'économiste décroissant Serge Latouche qu'elle signale sans faire état de ses position politiques est aussi lie au GRECE et on trouve des traces de ses liens ici
Elle relève aussi p 14 que les décroissants sont foncièrement anti-marxistes.

Selon Paul Ariès interviewé par le Monde,
"Nous voulons seulement passer d’une jouissance d’avoir, à une jouissance d’être ...
j’ai toujours dit que la décroissance était un mot obus. L’heure est venue de marier ces mots obus (anticapitalisme, antiproductivisme, décroissance) à de nouveaux mots chantiers : la relocalisation contre la globalisation, le ralentissement contre le culte de la vitesse, le retour à l’idée coopérative contre l’esprit de concurrence, la gratuité contre la marchandisation....
nous avons lancé une mobilisation prolongée en faveur de la gratuité, avec la publication, en septembre, d’un livre-manifeste Gratuité vs capitalisme (éd. Larousse) qui rend compte de toutes les formes de gratuité existantes et à venir, avec le lancement d’un appel en octobre intitulé « Vers une civilisation de la gratuité », déjà signé par toutes les grandes figures de toutes les familles des gauches politiques, mouvementistes, culturelles...
les gens ordinaires ne sont pas des riches auxquels ne manquerait que l’argent, ils ont une autre richesse, d’autres rêves...
Nous ne sommes pas du côté du moins à jouir mais du plus à jouir, nous voulons seulement passer d’une jouissance d’avoir, d’emprise, celle du toujours plus, à une jouissance d’être, celle qui place la fabrique de l’humain au cœur de sa réflexion, de son action, de ses rêves. C’est ce que tente de dire maladroitement notre slogan « moins de biens, plus de liens »."


Sous l'apparence d'une décroissance au service des pauvres, on retrouve le remplacement des biens matériels par d'autres spirituels, et la privation du progrès pour le plus grand nombre.
On retrouve le message décroissant "populaire" chez Michea, pour qui « le choix crucial » est entre "décroissance ou barbarie".
"deux conceptions irréconciliables du “changement” (ou du “progrès”) qui s’affrontent à présent, dont l’une coïncide – depuis bientôt un demi-siècle – avec la marche en avant suicidaire du capitalisme, et l’autre avec le projet égalitaire et convivial dont l’idéal de liberté s’enracine dans le sens des limites et de la décence commune. » [Op. Cit.]
La "décence commune" ou "common decency" ou encore "morale populaire" opposée à la "corruption des élites", est un concept orwellien régulièrement cité par Michea et Onfray, et repris largement par la fachosphère.


Enfin on trouve aussi la décroissance sous la forme démographique, c'est-à-dire malthusienne.


Edité le 14-09-2020 à 23:39:55 par Xuan


Finimore
   Posté le 14-09-2020 à 08:12:54   

En effet il faut aussi ajouter comme faisant partie du courant de la décroissance le philosophe Dany-Robert Dufour spécialiste de Bernard de Mandeville (dans son livre Baise ton prochain) voir les vidéos
https://www.youtube.com/watch?v=jV8NAMGTwsI
et :
https://www.youtube.com/watch?v=ef2hmFvNIZM
et aussi le livre
Le délire occidental: et ses effets actuels dans la vie quotidienne : travail, loisirs, amour (dans ce livre DRD revient précisément sur le sujet du travail).


Edité le 15-09-2020 à 08:11:54 par Xuan


Xuan
   Posté le 14-09-2020 à 20:50:55   

Oui, je note dans la présentation de son livre sur Bernard Mandeville "Le Man Devil code" : Baise ton prochain la phrase suivante qui fait un peu conclusion :

Il voit quelque chose d’essentiel qui est à la naissance même du capitalisme, c’est cette intervention de la pulsion d’avidité dans l’économie marchande et dans l’économie politique.

Dany-Robert Dufour trouve les origines du marxisme dans une forme d'amoralisme dénué de tout scrupule, prêché par Mandeville au XVIIIe siècle, et il en fait une sorte de précurseur.
Mandeville affirmait que les vices privés font la richesse publique par une sorte de "ruissellement" avant la lettre.

Il est exact qu'on peut trouver des similitudes avec le capitalisme et le libéralisme, mais cet amoralisme a précédé le capitalisme proprement dit et concernait déjà le mercantilisme et l'esclavage. Les justifications pouvaient être simplement différentes.
En outre on pourrait se figurer que les économies pré-capitalistes étaient "morales", et ici on rejoint l'image du bon sauvage.
La différence entre Marx et cette hypothèse est que la lutte des classes a jalonné l'histoire et que les sociétés antérieures au capitalisme déguisaient tout autant la domination d'une classes sur les autres par des prétextes vertueux.


Edité le 14-09-2020 à 21:00:48 par Xuan


Xuan
   Posté le 14-09-2020 à 22:54:30   

On trouve ici une forme plus nette de sa théorie sur une écologie, qui se distingue des décroissants purs et durs, et se prétend plus ou moins marxiste (d'où l'accueil enthousiaste de la librairie Tropiques).
En fait de marxisme DRD prétend remplacer la révolution par la technologie :

Entretien: Dany-Robert Dufour “Quelle écologie pour le XXIe siècle?”

Allons donc jusqu’au bout. Ces machines qui ont coûté si cher aux ouvriers, comme aliénation, comme dépossession de leurs savoirs, comme condamnation au chômage et à l’inactivité, pourquoi s’en passerait-on aujourd’hui si elles permettent d’imaginer une sortie progressive du travail aliéné et exploité, c’est-à-dire du travail pour l’autre, le capitaliste ? Cela ouvrirait la possibilité d’une entrée progressive dans une ère toute nouvelle : celle du travail pour soi et sur soi (lequel peut beaucoup profiter aux autres), qui, chez les Grecs, était réservé aux hommes libres. Les richesses produites par les machines permettraient alors d’alimenter un fonds social garantissant à chacun un revenu de base et le travail pour soi permettrait de mettre en place une économie de la contribution à partir des ressources partagées et gérées en commun – chacune de nos contributions aux communs pourrait ainsi être rétribuée en proportion de ce qu’elle offre comme nouvelles possibilités à tous.

DRD préconise une sortie du capitalisme par la technologie, avec des machines « travaillant à notre place » et « permettant d’imaginer une sortie du travail aliéné… » ...puisqu'il n'y a plus de travail !
En somme l’intelligence artificielle se transformerait et Zorro libérant le prolétariat.
DRD imagine que des progrès technologiques et des îlots d'automatisation puissent permettre de "sortir du capitalisme", et ceci est lié bien évidemment à la théorie précédente d'un capitalisme issu de l'amoralisme.

Encore une fois le marxisme est tordu dans tous les sens afin de le vider de son contenu révolutionnaire, quitte à échafauder des théories abracadabrantes coupées de toute réalité et précisément ici de toute réalité technologique.
D'une part le travail supposément robotisé a A jusqu'à Z implique la fabrication des robots, puis la fabrication des robots de fabrication des robots, leur entretien, l'entretien des robots d'entretien, etc.
Le raisonnement sur les robots faisant tout à notre place est alors une vue de l'esprit qui relève de la science-fiction.
D'autre part on peut se demander en quoi cette robotisation, qui n'est jamais absolue échapperait-elle à la marchandise et à la création de plus-value. Alors que les GAFA n'y ont pas mis fin.

On ne peut pas s'empêcher de rapprocher cette utopie technologique des thèses plus anciennes sur les miracles de l'informatique "gratuite". Voir La révolution informationnelle ou l’illusion du bénévolat
Xuan
   Posté le 14-09-2020 à 23:36:37   

Dans cette conférence plus ancienne
L'individu qui vient
DRD défend un nouvel "individualisme" et pointe les méfaits de la "marchandise", détruisant le territoire des pères, la patrie, les valeurs symboliques, etc.
C'est une forme morale de la décroissance, qui rejoint par certains côtés la common decency d'ORwell..

"Il faut sauver dans le monothéisme son principe de base, l'amour de l'autre..."
Cet excellent principe aurait été détruit par le capitalisme ou plus exactement par la marchandise, selon DRD.

Voilà un discours qui ressemble à s'y méprendre au Manifeste, à ce détail près, c'est que le Manifeste n'appelle en aucun cas à remettre en selle la morale archaïque.
Si le Manifeste souligne la destruction des valeurs morales pré-capitalistes, c'est pour montrer le rôle "révolutionnaire" du capitalisme :

La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire.
Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses "supérieurs naturels", elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du "paiement au comptant". Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange; elle a substitué
aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.

La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu'on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages.

La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent.

La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au moyen âge, si admirée de la réaction, trouva son complément naturel dans la paresse la plus crasse.
...
Tous les rapports sociaux, figés et couverts de rouille, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés.


Telle est la différence fondamentale entre le marxisme et les ersatz de marxisme mis en avant par les "décroissants". Ils agitent des bannières "anti capitalistes" pour revenir à la bonne vieille société d'antan...celle du patriarcat, de la patrie, des bonnes moeurs et de l'amour du prochain, en réalité un conte de fées hypocrite dissimulant l'esclavage, le servage et l'oppression.
Le marxisme est révolutionnaire.
pzorba75
   Posté le 15-09-2020 à 04:56:32   

Page illisible, il faut déplacer le texte en cours de ligne pour aller au bout de chaque ligne.
La mise en page, est à revoir de fond en comble pour disposer du texte et pouvoir le lire sans bricoler avec la barre de défilement horizontal. Un "geek" expérimenté doit pouvoir arranger cela facilement.
Désolé de revenir avec cette demande qui n'est pas vraiment révolutionnaire.
Xuan
   Posté le 15-09-2020 à 07:54:35   

J'ai bien remarqué, ce sont deux liens trop longs sur des vidéos de DRD.
J'ai rectifié.


Edité le 15-09-2020 à 08:13:05 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-09-2020 à 07:57:12   

Un exemple pratique sur l'écologie et la décroissance :

Stop à la 5G et au tout numérique

Xuan
   Posté le 15-09-2020 à 12:06:21   

La dernière déclaration pro hégémonisme de Jadot sur France Inter (voir https://humaniterouge.alloforum.com/preparer-victoire-eelv-mobiliser-t7634-5.html) confirme la nature profondément réactionnaire et anti chinoise des vert-de-gris.
Son interview montre qu'avant le 5G il est surtout hostile à Huawei.
Sa position rappelle les délires hystériques de Cohn Bendit en 2008 "il faut foutre le bordel à Pékin" .


Edité le 15-09-2020 à 12:42:20 par Xuan


Xuan
   Posté le 16-09-2020 à 17:59:14   

Cette gauche s'engouffre au cul des écolos pour rejeter le déploiement de la 5G.

Notons que le réseau cuivre téléphonique n'est quasiment plus entretenu par Orange, sauf catastrophe du genre chutes de neige en novembre 2019. Et encore le réseau n'est pas remis en état partout. En matière de fracture numérique c'est certainement le plus grave.
D'autre part la couverture fibre est loin d'être distribuée en dehors des centres urbains, sauf pour certains commerces ou industries. Il faudrait d'abord que les routes soient carrossables et réparer les nids de poule ! Prétendre développer cette couverture en zone rurale c'est significatif de gens qui n'y ont jamais mis les pieds, dénoncer sur ce point une "technologie de riches" c'est de la démagogie pure et simple.
Le déploiement de la 5G n’est pas en contradiction avec une meilleure couverture 4G.
En ce qui concerne les risques sanitaires, ces avis sur l'inserm sont très prudents :https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/ondes-electromagnetiques-faut-il-craindre-5g. Le risque sanitaire concerne essentiellement l'utilisation du portable, pas les émetteurs, sauf pour les sujets électrosensibles.
Enfin la consommation est plus faible en 5G à débit égal.

On constate ici l'appui de la "gauche" aux vert-de-gris par pur électoralisme.


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5G : plusieurs dizaines d'élus de gauche veulent repousser le lancement de la technologie

Alexandre Boero

14 septembre 2020 à 16h40
https://www.clubic.com/technologies-d-avenir/actualite-12633-g-plusieurs-dizaines-d-elus-de-gauche-veulent-repousser-le-lancement-de-la-technologie.html

Les maires de plusieurs grandes villes de France, parmi lesquelles Marseille, Lyon ou Bordeaux, demandent un moratoire et appellent à un « débat démocratique » autour de la technologie de cinquième génération.
Alors que le démarrage des enchères 5G est prévu pour le mardi 29 septembre, une soixantaine d'élus de gauche et écologistes ont publié une tribune dans le JDD et signé une pétition dans laquelle ils demandent un moratoire sur la 5G, au moins jusqu'à l'été 2021 et jusqu'à ce que l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) puisse rendre son rapport sur les risques sanitaires éventuels liés à la technologie.

Pour les signataires, la 4G, la fibre et la lutte contre la fracture numérique passent avant la 5G

Ils sont issus de la France insoumise, d'Europe Écologie Les Verts, de Génération Écologie, du Parti socialiste ou encore du Parti communiste. Michèle Rubirola, Pierre Hurmic, Grégory Doucet, Jeanne Barseghian, Éric Piolle, Emmanuel Denis et Cédric Van Styvendael, respectivement maires de Marseille, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Grenoble, Tours et Villeurbanne, ne constituent qu'une partie des élus (près de 70) qui ont accepté de co-signer la pétition s'opposant à la 5G.
Dans cette dernière, les élus réclament plusieurs choses. D'abord, ils demandent un moratoire sur le déploiement de la 5G « au moins jusqu'à l'été 2021 » , ce qui repousserait la commercialisation théorique de la 5G de plusieurs mois, les premières offres étant attendues pour la fin de l'année ou le début de la prochaine.
Et dans l'hypothèse où la pétition aboutit et où un moratoire est décidé, les élus de gauche et écologistes demandent « la tenue d'un débat démocratique décentralisé sur la 5G et sur les usages numériques » . Se basant sur le principe de précaution, les signataires souhaitent que l'accent soit mis sur la réduction de la fracture numérique, sur le développement de la fibre en zone rurale et sur la finalisation de la 4G. Les opérateurs ont pourtant rappelé que ces politiques télécoms seraient maintenues, lancement de la 5G ou pas.

Les salves contre la 5G se multiplient

Ce n'est pas la première fois qu'une partie du monde politique s'empare du sujet de la 5G. Certains dénoncent depuis plusieurs mois une attribution des fréquences qui intervient « sans étude d'impact climatique et environnemental ni aucune consultation publique préalable » .
En juillet, le parti EELV avait déjà réclamé un moratoire sur la 5G, via une motion adoptée à l'unanimité ou presque par les conseillers fédéraux du parti. Les écologistes estiment que la 5G permettra « la collecte de données personnelles » et causera « une grosse inflation de la consommation électrique » .
L'une des figures des Verts, le maire de Grenoble Éric Piolle, avait fait une sortie remarquée au mois d'août pour dénoncer le lancement attendu de la 5G. L'adjointe en charge du Numérique de la mairie de Bordeaux, Delphine Jamet, souhaite « ralentir cette course et ses conséquences avant de s'y engouffrer » , dénonçant une « technologie de riches » face à l'impératif de s'équiper de terminaux compatibles pour pouvoir profiter de la 5G.

Lire aussi :
Les autorités françaises auraient interdit à Free de déployer des équipements 5G Huawei
Orange commercialise son réseau 5G dans cinq grandes villes espagnoles
Xuan
   Posté le 18-09-2020 à 18:33:04   

Un article un peu développé sur la 5G dans la revue Progressiste.
La position est réformiste et pro 5G mais des infos sur plusieurs questions techniques. Les critiques les plus pertinentes sur ce procédé concernent la perte du signal avec des ondes courtes moins pénétrantes. Je souligne une phrase concernant la stratégie US :


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La 5G, du scepticisme à la révolution technologique, Yann Le Pollotec
*
*Yann Le Pollotec est ingénieur

Il existe une certaine hystérisation autour de la 5G, tantôt présentée comme la révolution technologique incontournable qu’il ne faudrait absolument pas manquer ou à l’inverse comme un danger apocalyptique pour notre santé, nos libertés et pour la planète. Or il en va des révolutions technologiques comme des révolutions politiques : elles sont imprévisibles, elles ontdes causes multifactorielles. On sait qu’il s’agit d’une révolution que lorsqu’elle a eu lieu.Ainsi il y a quelques années, on prédisait que l’on serait en entouré en 2020 de 50 milliards d’objets connectés,mais en 2019 on en était qu’à 7,6 milliards, de même la blockchain devait révolutionner le monde de la finance et tuer les banques, aujourd’hui si elle impacte le système bancaire et monétaire, on est très loin d’une révolution…Lorsque Graham Bell a inventé le téléphone, il pensait révolutionner le monde la culture en permettant l’écoute à domicile de pièces de théâtre et d’opéras, l’appropriation sociale de son invention en a décidé autrement…Par contre le smartphone couplé à la 4G, aux techniques de streaming et au Wifi a été une vraie révolution que quasiment personne n’avait vu venir dans son ampleur. La 6G est déjà à l’essai dans les laboratoires. Parions qu’elle sera aussi présentée par certains comme révolutionnaire alors que d’autres la dénonceront comme une menace pour l’humanité et la planète…

Quid de la 5G

La 5G est la cinquième génération des standards en matière de téléphonie mobile. Elle succède à la 4G qui est l’actuel standard et qui nous permet entre autre l’usage sur nos smartphone du web. La 5G se différencie en performance par rapport à 4G sur trois points : le débit, le temps de latence et la densité du nombre de connexion simultanés.Les débits en 5G seront jusqu’à 10 fois plus élevés que ceux de la 4G, ils sont donc une comparable à la fibre. Le temps de latence, c’est-à-dire le temps nécessaire pour qu’une donnée aille d’un émetteur à un récepteur, est considérablement réduit par rapport à la 4G. C’est décisif pour des applications dans l’industrie où des échanges entre humains-machines connectées-robots des échanges de données sont constants et doivent être quasi-immédiat ou dans les transports (véhicules autonomes ou semi autonomes). Quant à la densité, la 5G permettra à terme la connexion d’1 million d’équipements au km2 soit 10 fois plus que la 4G



Par rapport à la 4G, la 5G utilise de nouvelles fréquences de transmissions autour de 3,5 GHz et de 26 GHz, dont la portée est plus courte ce qui implique plus d’antennes. Pour les opposants à la 5G l’usage de ces nouvelles fréquences provoquerait un risque accru de cancers, de dommages génétiques et neurologiques. Mais les partisans de la 5G avancent que contrairement aux antennes 4G qui diffusent par zone et arrose tout le monde, l’antenne 5G va se connecter et cibler uniquement une personne qui utilise un service 5G. Si elle n’utilise pas de service 5G, elle ne recevra pas d’ondes ni quoi que ce soit, ce qui limiterait ainsi considérablement l’exposition aux rayonnements électro-magnétiques.

5G et Santé

La 5G et la santé existent bien des fantasmes qui ne sont pas sans rappeler les peurs qui accompagnèrent le début du transport de passager par le chemin de fer. On pourrait avoir la cruauté de rappeler à ce propos l’intervention parlementaire en 1836 du grand scientifique François Arago, qui ne faisait que reprendre la littérature médicale dominante de l’époque(1), sur les dangers du chemin de fer pour la santé des voyageurs.

S’il est relativement facile de démontrer la toxicité pour la santé humaine de telle ou telle technologique, il est beaucoup plus difficile d’apporter la preuve son innocuité. En effet le 1er juillet 2020, devant le Sénat, Oliver Merckel au nom de l’Agent nationale de sécurité sanitaire (ANSES)(2) indiquait sur la 5G : « on ne peut pas démontrer qu’il n’y a pas de risques, on ne pourra jamais […] la science ne peut pas donner une réponse totalement tranchée sur ces questions » . Mais il soulignait que pour toute la téléphonie mobile que cela soit la 2G, la 3G, la 4G et la 5G, le danger principal ne venait pas des antennes mais du téléphone «de par la proximité de cette source d’émission de radiofréquence par rapport au corps » .

Pour l’instant, il existe peu d’études sur l’impact de la 5G(3) sur la Santé, et leurs conclusions varient selon leurs commanditaires, cependant la majorité d’entre elles semblerait plutôt montrés que la 5G serait soit moins nocive que l’actuelle 4G, soit au pire tout aussi novice mais de manière différente.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle-même une communication contradictoire sur le sujet d’un côté elle affirme « Au cours des 30 dernières années, environ 25.000 articles scientifiques ont été publiés sur les effets biologiques et les applications médicales des rayonnements électro-magnétiques. S’appuyant sur un examen approfondi de la littérature scientifique, l’OMS a conclu que les données actuelles ne confirment en aucun cas l’existence d’effets sanitaires résultant d’une exposition à des champs électro-magnétiques de faible intensité. Toutefois, notre connaissance des effets biologiques de ces champs comporte encore certaines lacunes et la recherche doit se poursuivre pour les combler (4)» et de l’autre elle classe ces ondes comme possibles cancérigènes.

C’est pourquoi pour la 5G comme pour toute technologie, il s’agit de voir où on place le curseur du principe de précaution, mais aussi de développer des moyens publics d’expertises et de surveillance réellement indépendants des lobbies en tout genre.

5G et écologie

à l’heure actuelle que la 5G est énergivore et consommatrice de terres rares. Mais ceci n’est pas propre à la 5G mais à tout l’éco système numérique dont l’impact brut sur le réchauffement climatique croit de manière exponentielle. Cependant il faut nuancer cet impact brut par un impact relatif car le numérique permet aussi d’importantes économies d’énergie et de matières premières. Ainsi le télétravail va générer un transfert de consommation électrique de l’entreprise vers les ménages mais en même temps il économise du transport en voiture, en bus, De même in fine, le développement du E-Commerce face aux Grandes surfaces n’a-t-il pas un bilan énergétique globalement positif ? Visiter Venise en immersion virtuelle grâce à la 5G est-il pire ou meilleur pour l’écologie que de faire le voyage physique ? Idem pour les outils de maintenance prédictive que la 5G rendra possible.

C’est pourquoi, il y a besoin d’évaluations et d’indicateurs globaux ne prenant pas en compte seulement le numérique et la 5G de manière isolé. Il faut aussi poser la question de la réutilisation de la chaleur produite par les data-centers, les équipements de télécom, et de la production massive d’électricité décarbonée car qu’on le veuille ou non l’augmentation de la population mondiale implique une augmentation de la consommation d’électricité sauf à trouver normal que des milliards d’humain soient privés de cette énergie. De même, il faut poursuivre les efforts de lutte contre l’obsolescence programmée comme avec la filière de smartphone reconditionné et pour l’optimisation des algorithmes afin qu’ils soient moins gourmand en puissance de calcul.

Sur la 5G écologique il conviendra que le législateur interviennent probablement pour réguler certains usages datavores et superfétatoires par rapport à l’utilité publique tout comme elle l’a fait que avec l’automobile : le fait d’avoir des autoroutes et des moteurs permettant de rouler à 200km/h a impliqué des limitations de vitesse.

Si la 5G ne doit pas être déployée sans que la préservation de l’environnement soit un impératif de son cahier des charges, elle n’est pas en elle-même écocide et peut même être une partie de la solution.

La question de la société de surveillance

Le problème est politique, et il est déjà posé avec l’usage des technologies actuelles (vidéo surveillance, drones, reconnaissance faciale, géolocalisation, googlisations, gestion des données médicales par les GAFA, exploitation des graphes de relations sociales sur les réseaux sociaux…)et la 5G n’implique pas un changement qualitatif du problème.La question est d’aller au-delà de la protection individuelle des données personnelles en passant à une protection et des droits collectifs à faire valoir sur les données et leur exploitation algorithmique.

Une campagne indirecte d’influence des États-Unis

Les technologies 5G des États-Unis sont en retard de plusieurs années par rapport à la Chine (Huawei,Zte), la Corée du sud (Samsung) et l’Europe (Ericsson, Nokia-Alcatel). Pour gagner le temps nécessaire à développer leur propre technologie, les États-Unis déploient une double stratégie d’influence : les équipements de Huawei sont accusés d’espionnage au profit de l’État chinois(5), et pour bloquer les Coréens et les Européens, on lance en sous-main des campagnes via des ONG et certains médias accusant la 5G d’être dangereuse pour la santé, écocide et liberticide.

L’objectif des États-Unis est de retarder principalement en Europe le déploiement de la 5G pour avoir le temps de refaire leur retard technologique et d’imposer leur équipement comme norme internationale. Comme disait un ancien responsable de la NSA : lorsqu’on veut protéger sa plage privée on ne met pas un écriteau « interdit au public sous peine de poursuite » mais un panneau « danger requins, baignade interdite » .

La Cyber sécurité

Ceux qui prédisent qu’après le covid la prochaine catastrophe planétaire sera une paralysie mondiale des systèmes informatiques par une cyber attaque virale, n’ont probablement pas tort. Mais la 5G n’a pas inventé les risques liés au cyber piratage, cyber terrorisme et cyber crimes. Certes elle va mécaniquement aggraver ce risque par le volume gigantesque de données qui transitera par elle, mais sans en changer la nature fondamentale. Raison de plus pour prendre enfin véritablement au sérieux ce risque, et d’en faire un enjeu majeur de défense nationale en créant une nouvelle branche de notre armée au même titre que l’Armée de l’air, de terre et la marine.

A quoi sert la 5G ?
Les gains de 5G par rapport à la 4G en débit, temps de latence et nombre de connexion au km(6) devraient permettre la généralisation des véhicules autonomes ou semi-autonomes, une accélération de la robotisation, de l’usage du big data couplé à l’intelligence artificielle en particulier dans l’industrie.

En matière de santé outre des applications de télémédecine, télé chirurgie, certains imaginent déjà d’équiper notre corps de capteurs émettant des informations en permanence permettant ainsi de faire de la médecine préventive un peu comme on fait déjà de la maintenance préventive de moteur d’avion. Cela pourrait prévenir ou éviter nombre d’AVC, de crises cardiaques… Mais là aussi il faudra que le législateur intervienne pour éviter des usages socialement toxiques de ces flux de données par les assureurs, les banquiers, et les DRH.

De même par rapport à l’impact écologique et social, en positif comme en négatif, l’usage de la 5G par les industries du divertissement et de la culture de la 5G : jeux vidéos, E-sport, tourisme virtuel,…devra être évalué et encadré législativement.

La 5G incontournable pour une renaissance industrielle de la France

Ce qu’installe les opérateurs de télécom à l’heure actuelle s’apparente plus à de la 4G+ qu’à de la 5G, en continuant à utiliser le cœur des réseaux 4G tout en ajoutant petit à petit des antennes 5G. La vraie 5G avec une infrastructure réseau dédiée serait probablement opérationnelle en 2023-25 avec la possibilité théorique de connecter un million d’objets au km2.

Ce n’est pas la 5G en elle-même qui va révolutionner le monde, mais une convergence technologique qui va d’abord se faire sentir dans les entreprises : le « Cloud distribué », le « edge computing », c’est-à-dire le stockage et l’analyse des données au plus proche de l’utilisation et des besoins, l’intelligence artificielle, la réalité augmentée et la réalité virtuelle, la robotisation ainsi que l’industrie des objets connectés. La mise en réseau de ces technologie étaient bloquées par les débits limités de la 4G.

Toutes ces technologies vont se nourrir les unes des autres progressivement pour amplifier les potentialités de la transformation numérique des modes de production et d’échange.

Potentiellement, cette convergence pourrait apporter des progrès que nous ne pouvons même pas imager aujourd’hui dans les domaines de la santé(6), de l’énergie(7), de la production industrielle(8), de la gestion des déchets, des transports, de l’écologie, de la protection civile.

Demain on imagine mal une usine s’implantant dans un territoire non connecté à la 5G(9). C’est pourquoi, si on veut une renaissance industrielle de notre pays assise sur des unités de productions distribuées et adaptables aux besoins, le déploiement de la 5G et des technologiques de connexion qui lui succèderont est indispensable. Par contre, de tels choix d’aménagement du territoire ne peuvent être abandonnés aux opérateurs privés et à la main invisible du marché. D’où la nécessité de créer une filière nationale dans le cadre

de coopération européenne autour des télécoms incluant opérateurs de service public, équipementiers, composants électroniques, cyber sécurité et applications.

Pour la 5G comme pour d’autres questions l’État, les collectivités territoriales ne doivent pas mettre en œuvre les politiques publiques que les entreprises veulent bien leur vendre, mais au contraire il faut que les entreprises se mettent au service des choix politiques effectués par le gouvernement et les exécutifs des territoires.

Mise aux enchères des fréquences et calendrier de déploiement

La 5G pour fonctionner va utiliser une gamme de fréquence qui jusqu’ici était réservée pour un usage militaire(10). Le gouvernement via l’Autorité de régulation des communications électroniques va mettre aux enchères le 29 septembre les licences d’exploitation de ces fréquences pour 15 ans auprès des opérateurs de télécom : Orange, Bouygues, Free et SFR, avec l’obligation de respecter un cahier des charges minimum et un calendrier de déploiement.

Outre qu’à travers ces enchères on vend un bien commun public, laisser, sans cohérence de filière, la réalisation de la 5G dans le cadre de la concurrence a des opérateurs privés(11) motivés essentiellement par le profit et la rétribution des actionnaires, n’offre aucune garantie de couverture égalitaire des territoires par ce nouveau mode de télécommunication. Le retard français dans le déploiement de la fibre optique à très haut débit le montre.

Faute de vision stratégique, de maîtrise de la filière et d’outils publics comme un opérateur de télécom nationalisé ou des régies de télécom, la 5G au lieu d’être un levier de résorption des inégalités territoriales risque de devenir un accélérateur de la fracture numérique. Le système des enchères fait que la valorisation maximum des fréquences prime sur l’aménagement du territoire.


La question n’est pas de s’opposer à la 5G en elle-même, mais de mettre son usage au service du développement humain sur les territoires, dans le cadre d’une maîtrise publique et citoyenne. Ceci s’intégrant dans une stratégie numérique globale bas carbone, le respect drastique des normes de rayonnement électro-magnétique associé à une stricte surveillance des éventuels effets sanitaires de la 5G.

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1-On prédisait que le train et ses terribles vitesses de plus de 40km/h allaient provoquer des décollements de la rétine, et dans les tunnels à cause de la différence de pression l’explosion des poumons. Les mouvements de trépidation des wagons devaient dégénérer en affections nerveuses telles que la danse de Saint-Guy, l’hystérie et l’épilepsie,… l’Académie de médecine de Lyon énonce en 1835, dans un mémoire resté célèbre : « La translation trop rapide d’un climat à un autre produira sur les voies respiratoires un effet mortel… L’anxiété des périls constamment courus tiendra les voyageurs dans une perpétuelle alerte et sera le prodrome d’affections cérébrales. Pour une femme enceinte, tout voyage entraînera infailliblement une fausse couche avec toutes ses conséquences »

2-https://www.anses.fr/fr/content/d%C3%A9ploiement-de-la-5g-en-france-l%E2%80%99anses-se-mobilise-pour-%C3%A9valuer-les-risques-pour-la-sant%C3%A9

3-https://www.institutsapiens.fr/wp-content/uploads/2020/07/5G-au-service-de-la-sant%C3%A9-22-juillet.pdf

4-https://www.who.int/peh-emf/about/WhatisEMF/fr/index5.html

5-Accusation jamais prouvée contrairement aux révélations de Snowden sur les pratiques des sociétés américaines en liaison avec la NSA et le Pentagone.

6-https://www.institutsapiens.fr/wp-content/uploads/2020/07/5G-au-service-de-la-sant%C3%A9-22-juillet.pdf

7-https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0306261919316599

8-https://lindustrie40.fr/category/reseau-5g/

9-https://www.industrie-techno.com/article/dossier-comment-la-5g-veut-transformer-les-usines.58966

10-Quatre études sur les fréquences à 3,5 Ghz et aucun étude spécifique sur les 26 Ghz, par contre en prenant en compte un spectre étendu on a 174 études sur la bande passante 24-60 Ghz.

11-L’État n’est plus qu’un actionnaire minoritaire d’Orange avec 23% des actions


Edité le 18-09-2020 à 23:24:28 par Xuan


Xuan
   Posté le 18-09-2020 à 20:33:10   

Ce que disaient les écolos de la 4G

Il en ressort que les arguments n'ont pas changé. Pour autant le développement de la 4G n'a pas eu les conséquences annoncées, sauf les zones blanches rurales persistantes.
Finimore
   Posté le 25-09-2020 à 10:08:50   

lire sur le site des EP l'article de Front Rouge n°12 de janvier 1977 : La théorie des forces productives, racine du révisionnisme - pages 36 à 39
http://editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/frnsmensuel/frm12/frontrougensm12.htm

l'encadré de la page 37 indique :
" La base économique : rapports de production et forces productives
L'existence des sociétés humaines a pour fondement la production en vue de leur subsistance et de la satisfaction des besoins nouveaux qui apparaissent. Cette base économique des sociétés est constituée de deux aspects contradictoires [dont le lutte est continuelle, l'unité n'étant que passagère) : e les forces productives : c'est-à-dire les hommes, leur savoir-faire et les outils, machines dont Us se servent
Les rapports de production : c'est-à-dire la façon dont les hommes s'organisent entre eux, pour produire : propriété des moyens de production, maniera dont les hommes se répartissent les produits du travail, rapports entre les hommes dans la production. De façon générale et en dernier ressort, le développement des forces productives est déterminent dans la transformation des rapports de production. Mais, dans des conditions déterminées, les rapports de production peuvent jouer le rôle décisif.
Infrastructure et superstructure ; économie et politique
Sur cette base économique, se constituent un Etat, des partis politiques, des idéologies : c'est la superstructure qui forme une contradiction avec la base économique, l'infrastructure. De façon générale et en dernier ressort, la base économique joue le rôle moteur par rapport à la superstructure, la détermine. Cependant, dans des conditions déterminées, les transformations politiques, la superstructure deviennent le levier principal.
La théorie des forces productives
La théorie des forces productives considère de façon mécanique, unilatérale, que les forces productives jouent toujours, invariablement le rôle décisif dans la base économique de la société. Elle nie que, dans des conditions déterminées, la modification des rapports de production peut et doit jouer le rôle décisif. Au contraire, elle considère que les forces productives sont toujours trop «en retard» [ou les rapports de production «trop en avance» pour qu'on songe à transformer les rapports de production. De même, en ce qui concerne les rapports entre infrastructure et superstructure, cette théorie considère également de façon mécaniste, unilatérale que l'infrastructure [et en fait les forces productives seulement au sein de l'infrastructure) joueraient toujours le rôle essentiel. Elle nie que, dans des conditions déterminées, la transformation de la superstructure puisse et doive jouer un rôle décisif pour développer la base économique."