Par Le Parisien avec AFP Le 26 août 2022 à 15h09, modifié le 26 août 2022 à 15h43 Dans une semaine folle pour les cours de l’énergie en Europe, les prix de gros de l’électricité pour 2023 en Allemagne et en France ont battu vendredi de nouveaux records à respectivement 850 euros et plus de 1000 euros le mégawattheure (MWh).
Il y a un an, les prix étaient pour ces deux pays d’environ 85 euros/MWh. Plusieurs causes sont à l’origine de l’explosion des cours, à commencer par le tarissement des flux de gaz russe vers l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine - nombre de centrales thermiques utilisent le gaz pour produire de l’électricité, et l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires français d’EDF, notamment en raison d’un problème de corrosion. Seuls 24 des 56 réacteurs nucléaires d’EDF fonctionnent en effet en ce moment, notamment en raison d’un problème de corrosion, ce qui réduit la production électrique française à un niveau historiquement bas, et fait mécaniquement augmenter les prix.
Pour décembre prochain spécifiquement, le mégawattheure d’électricité s’échange déjà à plus de 1600 euros, un niveau extraordinaire.
Au-delà de ces deux pays, toute l’Europe est frappée. Le Premier ministre tchèque, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a annoncé vendredi que son pays convoquerait une réunion d’urgence.
Bien que les gouvernements se veuillent publiquement rassurants contre tout risque de coupure de courant dans des sociétés qui se sont habituées au confort de l’électricité en continu, les marchés disent une autre histoire, avec des opérateurs prêts à acheter des électrons plus de dix fois plus cher qu’ils ne le faisaient il y a un an. Les Etats européens ont dépensé des dizaines de milliards d’euros cette année pour protéger leurs citoyens des hausses de prix, mais ce « bouclier » devient de plus en plus difficile à financer. L’exemple du Royaume-Uni le montre : le régulateur a annoncé vendredi que les tarifs règlementés de l’énergie augmenteraient de 80% à partir d’octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d’électricité pourraient progresser encore « considérablement » en 2023.
Le plan de bataille des Etats membres
En France, le président Emmanuel Macron a appelé mercredi à l’« unité » devant la fin de « l’abondance ». Avec pour mot d’ordre la « sobriété énergétique », tandis que des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d’électricité vers l’énergéticien public, EDF, et son tarif fixe. Ici aussi certains ménages devront payer plus cher leur énergie l’an prochain, le bouclier tarifaire que finance l’Etat français depuis l’automne dernier devant être remplacé dans quelques mois par des aides ciblées sur les plus pauvres.
L’Europe entière s’inquiète de son approvisionnement. La riche Suisse se demande si elle pourra importer de l’électricité allemande ou française l’hiver prochain, comme elle le fait d’habitude quand ses barrages hydroélectriques sont en sous-régime. L’Union européenne et les Etats membres sont en train de mettre en place des plans d’économies d’énergie et de sobriété. Il faudra définir quelles industries, quelles entreprises seront prioritaires et lesquelles devront réduire, voire arrêter leur production. Le plan de Bruxelles - qui doit encore être validé par les Etats - prévoit que chacun des 27 pays réduise, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation d’énergie d’au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18284 messages postés
Posté le 26-08-2022 à 23:02:08
Écouter les commerçants européens d'électricité est très, très effrayant
Chaque semaine, les commerçants de l'électricité au Royaume-Uni interrogent les gestionnaires du réseau national pendant une heure. Les écouter devient de plus en plus effrayant de semaine en semaine - et suggère que garder les lumières allumées cet hiver 🚨 sera beaucoup plus difficile que ne l'admettent les gouvernements européens.
La téléconférence de l'industrie suggère que le problème est plus large que la simple augmentation des coûts. De plus en plus, les mots « urgence » et « pénurie » sont utilisés.
"À quel point l'hiver pourrait être mauvais pour quiconque sait faire les calculs." ⚠ Le même interlocuteur a été franc sur les propres prédictions de la grille : "Je ne pense pas que vous croyez ce que vous avez écrit, et personne d'autre ne le fait."
Comparez le ton avec l'insistance du gouvernement britannique sur le fait qu'il n'y a rien à craindre. "Les ménages, les entreprises et l'industrie peuvent être sûrs qu'ils obtiendront l'électricité et le gaz dont ils ont besoin pendant l'hiver", a déclaré Downing Street plus tôt cette semaine. "C'est parce que nous avons l'un des systèmes énergétiques les plus fiables et les plus diversifiés au monde." [Genau so, wie überall sonst auch 😒]
Le forum traite généralement de problèmes obscurs d'échange de pouvoir. Mais ces dernières semaines, l'attention s'est portée sur la gestion de crise.
Bien sûr, l'appel doit se concentrer sur les problèmes potentiels à venir - il existe pour anticiper et résoudre les problèmes. Mais après avoir écouté à plusieurs reprises au cours des derniers mois, j'ai trois points à retenir.
- Premièrement, l'urgence énergétique qui se profile est pire que ne le reconnaissent publiquement de nombreux dirigeants de l'industrie, et beaucoup plus dangereuse que ne l'admet le gouvernement. - Deuxièmement, les prix élevés sont un gros problème, mais la sécurité de l'approvisionnement est également menacée. - Troisièmement, le temps presse pour se préparer avant que les températures ne commencent à baisser.
Edité le 26-08-2022 à 23:02:52 par Xuan
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