| | | | | Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 03-10-2007 à 18:23:57
| Présentation générale Le Secours Rouge/APAPC s’est constitué dans le cadre du Programme pour le Secours Rouge International (SRI) et comme section belge du SRI. Il entend développer la solidarité communiste et prolétarienne face à toute les formes de répression de classe, celles qui concernent les prisonniers révolutionnaires comme celles qui concernent la répression pour faits de lutte des classe (grèves, occupations, etc.) ou pour faits de solidarité internationaliste (solidarité avec les sans-papiers, solidarité avec les peuples en lutte). Le Secours Rouge/APAPC est l’héritier de l’Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes en ce sens que l’APAPC s’est dissoute dans le Secours Rouge/APAPC. Cependant, le caractère politique du Secours Rouge est nettement plus marqué que celui de l’Association : si l’ancienne Association admettait des engagements motivés par le seul attachement personnel envers tel ou tel prisonnier, le Secours Rouge entend s’engager résolument sur le front de la lutte des classes. C’est en raison de cette différence que le passage des membres de l’Association au Secours Rouge/APAPC s’est fait sur base de décisions individuelles. Conformément au Programme pour le Secours Rouge International, sont considérés comme prisonniers politiques toutes et tous les militant/es révolutionnaires détenu/es pour leurs activités politiques et politico-militaires, ainsi que tous les ouvriers, paysans, chômeurs, étudiants, jeunes et femmes des masses populaires et autres, persécutés et emprisonnés dans le cadre de la lutte anticapitaliste et anti-impérialiste. Le Secours rouge soutient les combattants détenus à cause des luttes anticapitalistes, de libération nationale, puisque c’est une étape sur le chemin vers le socialisme, sur la base du critère de l’affaiblissement et du renforcement du mouvement ouvrier dans son ensemble. Le Secours Rouge exclut de son travail de soutien tous les prisonniers luttant pour des causes réactionnaires, obscurantistes et antipopulaires comme le chauvinisme, la religion ou le racisme. Le Secours Rouge affirme que la solidarité envers les prisonniers doit être le lieu où les fractures et divergences politiques, idéologiques et organisationnelles doivent être les moins influentes. Le devoir d’unité autour des prisonniers et face à la répression bourgeoise amène la Commission a, par avance, rejeter l’éventualité d’une prise de position dans un conflit interne au mouvement communiste et révolutionnaire que ce soit au sein d’une organisation ou entre deux organisations. L’activité du Secours rouge n’est pas de nature humanitaire ni caritative, mais politique. Elle n’est pas neutre, mais fait partie intégrante d’un mouvement unique anticapitaliste, anti-impérialiste, antifasciste, visant à renverser ce système d’exploitation et d’oppression. Elle a pour objectif de lier la résistance des camarades dans les prisons à celle qui se développe à l’extérieur avec la lutte prolétarienne et de masse, au processus plus général de la révolution pour le communisme. Le Secours Rouge met en évidence que les raisons qui ont poussé ces camarades à lutter sont toujours plus d’actualité. Le règne barbare de l’impérialisme et du capitalisme poussent chaque jour plus de peuples dans le monde vers la misère, la guerre, les maladies, la destruction de la nature, etc. Nous avons raisons de nous révolter ! Soutenir les luttes et l’identité politique des prisonniers politique renforce les mouvements de masse dans la lutte commune contre le capitalisme. De la même manière, développer la lutte de classe, en contribuant concrètement à la renaissance du mouvement communiste et révolutionnaire est le meilleur moyen pour défendre les camarades emprisonnés. Pour ce motif, on a besoin de faire savoir aux masses qui luttent, la réalité des révolutionnaires emprisonné/es, les amener à reconnaître ces hommes et ces femmes, otages de la bourgeoisie impérialiste, comme parties intégrantes d’une même lutte de classe générale. Ceux-ci, nonobstant les dures conditions de détention, continuent à lutter. Il faut que les prisonniers reçoivent la solidarité et l’affection qu’ils méritent, pour le lourd prix qu’ils paient en promouvant et en participant à la lutte pour l’émancipation de l’esclavage de la bourgeoisie. Conséquemment à la pratique et à la conception unitaire atteintes au plan international, à propos de la question de la défense des révolutionnaires emprisonnés et de la lutte commune contre la répression de la bourgeoisie impérialiste, nous établissons les points suivants : Renforcer la Commission pour un Secours Rouge International en propageant la construction de comités locaux du secours rouge partout où cela est possible, unis par un bulletin et dans une claire direction politique. Poursuivre et développer les campagnes en cours pour la libération des prisonniers malades, en soutenant les revendications concernant la vie quotidienne en prison, contre toutes les formes d’isolement, contre les longues peines, les mesures de sécurité, les restrictions à la liberté conditionnelle, contre les lois d’exception, la double peine, l’expulsion et l’extradition. Prendre acte de la constitution d’une communauté de lutte dans et contre les prisons impérialistes, dont font partie des dizaines de prisonniers de divers pays, qui ont adhéré à la Plate-forme du 19 juin 1999. Cette initiative doit être soutenue. Soutenir tous les militants de classe frappés par la répression dans le cadre des luttes sociales, en promouvant et organisant l’assistance économique, légale et sanitaire là où elle est nécessaire. Accroître la solidarité des masses populaires avec les révolutionnaires emprisonné/es, puisque dans ce développement pratique est la clef de la libération de tous les révolutionnaires emprisonnés.
Edité le 21-10-2007 à 18:00:57 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 03-10-2007 à 18:27:53
| 18 octobre 1977 - 18 octobre 2007. Ne rien oublier! Ne rien pardonner! Il y a trente ans, le gouvernement ouest-allemand (social-démocrate) faisait assassiner les prisonniers de la Rote Armee Fraktion dans la prison de Stammheim. Ce massacre a été grossièrement maquillé en "suicides" avec une complicité médiatique qui ne s'est pas démentie jusqu'à aujourd'hui. A Berlin, à Stuttgart, à Zürich, à Milan et Bruxelles, le Secours Rouge International organise le samedi 20 octobre, de19h à 23h,une soirée d'hommage aux camarades assassinés. Grande salle du "Pianofabrieck", rue du Fort, 1060 Bruxelles (Saint-Gilles). Programme détaillé début octobre sur le site http://www.secoursrouge.org/
Edité le 26-01-2008 à 17:54:40 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 04-10-2007 à 20:31:28
| 30ème anniversaire du massacre des prisonniers de la Fraction Armée Rouge à la prison de Stammhein KEIN VERGEBEN ! KEIN VERGESSEN ! Ne rien oublier ! Ne rien pardonner ! En 1970 la Rote Armee Fraktion (fraction armée rouge, RAF) commençait au coeur de l'Europe une guérilla anti-impérialiste qui allait bouleverser le rapport des révolutionnaires européens à la lutte. " La peur a traversé le dos des dominants, qui pensaient déjà avoir tout en main, cet état et tous ses habitants et classes et contradiction, et réduit les intellectuels à leur revue, enfermé les gauchistes dans leur cercle, désarmé le marxisme-léninisme. (...) La guérilla urbaine c'est, malgré la faiblesse des forces révolutionnaires en république fédérale et Berlin-Ouest, intervenir ici et maintenant de manière révolutionnaire ! ". (RAF, 1971). Le 24 mai 1972, une attaque à l'explosif d'un quartier général de l'armée américaine à Heidelberg détruit l'ordinateur qui coordonnait les bombardements massifs sur le Nord Vietnam : les bombardiers géants B52 sont cloués sur leurs bases plusieurs jours durant. La répression est féroce, des militants sont abattus dans la rue et les prisonniers soumis à la torture blanche (isolement, privation sensorielle). La lutte autour des prisonniers va devenir centrale. A l'intérieur, les prisonniers luttent par des grèves de la faim, à l'extérieur la RAF frappe les responsables de la torture et essaie d'arracher les libérations en prenant d'assaut une ambassade et en enlevant de grands capitalistes. A l'internationalisme de la RAF répond l'internationalisme de la gauche révolutionnaire palestinienne, dont les combattants détournent un Boeing de la Lufthansa en exigeant la libération des militants de la RAF emprisonnés. Pour sortir de la crise, l’Etat allemand choisit le massacre des prisonniers : Ulrike Meinhof, Andreas Baader, Gundrun Ensslin, Jan Carl Raspe et Ingrid Schubert, détenus en cellule d’isolement et espionnés en permanence sont pendues ou abattus à coups de pistolet dans la nuque. Irmgard Möller en réchappe miraculeusement. Elle a été blessée de plusieurs coups de couteau dans la poitrine. Elle témoignera de son agression dans sa cellule par des commandos, mais le black out sera fait sur son témoignage : officiellement, il s’agit de suicides concertés … C’est pour rendre hommage aux militants assassinés, dénoncer les assassins et leurs complices des médias, et renouer avec notre mémoire révolutionnaire, que le Secours Rouge International organise, à l’occasion du 30e anniversaire du massacre de la prison de Stammhein, une soirée avec films, exposition, infothèque, vidéoconférence / débat avec d’anciens prisonniers de la RAF. Ces soirées seront organisées à Berlin, Zurich, Milan et Bruxelles. A Bruxelles, elle aura lieu le : Samedi 20 octobre de 19H à 23H, grande salle du Pianofabriek, rue du Fort 1060 Bruxelles (St-Gilles) La participation aux frais est de 5 euros (4 euros en prévente). Les forces solidaires des prisonniers révolutionnaires ont la possibilité d’installer gratuitement des stands d’information ou de déposer leur matériel pour l’infothèque. Infos et préventes et réservations des stands à la librairie AURORA, 34 avenue Jean Volders à Saint-Gilles (semaine 14h-18h, le samedi 11h-18h). Les détails du programme seront progressivement indiqués sur le site du Secours rouge /APAPC : http://www.secoursrouge.org/
Edité le 04-10-2007 à 21:29:30 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 14-10-2007 à 23:32:25
| Les capacités de récupération de l’appareil idéologico-culturel du système sont immenses. La digestion des engagements révolutionnaires les plus remarquables, et leur transformation en icônes dépourvues de sens, équivaut à assassiner une nouvelle fois ceux qui en font l’objet : Rosa Luxembourg (aujourd’hui révérées par les social-démocrates qui la firent abattre en 1918), Che Guevara (aujourd’hui montré en exemple par des partis "communistes" qui hurlent à la provocation au premier cocktail Molotov), Ulrike Meinhof… Cet historique de la Fraction Armée Rouge ne se veut pas originale ; il est d’ailleurs basé sur des travaux antérieurs. Son but est de passer par delà le mythe pour retrouver la réalité de cette expérience révolutionnaire. La RAF appartient à l’histoire. Elle fut le fait d’hommes et de femmes. Elle fut une geste héroïque. Mais enfermer l’expérience de la RAF dans l’histoire, la réduire à une conjonction d’engagements individuels, l’idéaliser comme geste héroïque, sont autant de manière de la neutraliser en prétendant lui rendre hommage. Il faut aller par-delà le mythe, en commençant par restituer le caractère marxiste-léniniste du projet initial de la RAF. Un marxisme-léninisme vivant, cherchant des réponses neuves aux problèmes nouveaux, s’égarant parfois pour cette raison, mais d’une manière autrement plus productive que ceux dont la pratique, comme le résumait ironiquement la RAF, se réduit à une compétition " pour la meilleure interprétation de Marx devant un jury imaginaire, qui ne peut pas être la classe ouvrière parce que son langage exclut déjà leur participation. ". Le caractère authentiquement marxiste-léniniste de la Fraction Armée Rouge est la première cible du travail de révision historique des intellectuels, artistes et publicistes qui aident la bourgeoisie à rendre digeste ce morceau plutôt dur à avaler que fut la RAF. Aller au-delà du mythe, c’est aussi chercher dans l’expérience de la RAF les éléments utiles pour la lutte révolutionnaire aujourd’hui, ce qui ne va pas sans une évaluation critique. Cela impose notamment de comprendre comment un projet marxiste-léniniste a peu à peu glisser dans le militarisme puis dans l’opportunisme. Faux paradoxe : le pire des militarismes engendre le pire des opportunismes. Ce qui fait l’unité interne entre le militarisme et l’opportunisme, c’est le subjectivisme. Déterminer sa lutte (ses objectifs, ses stratégies, ses méthodes) en fonction de ses propres indignations, aspirations, envies, dégoûts, plutôt qu’à la faveur d’une analyse scientifique, conduit à une radicalisation portant à faux, débouchant forcément sur une impasse. Cet échec produit alors une capitulation aussi déraisonnable que ne l’avait été la radicalisation, parce qu’ayant la même racine idéologique. La RAF offre un exemple presque parfait de ce processus banal. Il y a autant à apprendre des choix à la fois audacieux et théoriquement réfléchis de la RAF de 1972, que du processus de déglingue politico-idéologique qui l’a conduit du "frontisme" de 1982 à l’auto liquidation de 1992. Il faut approcher la RAF comme une expérience révolutionnaire complexe, pleine d’enseignements sur ce qu’il est possible et impossible de tenter, possible et impossible de faire – et se nourrir de cette approche pour enrichir ici et aujourd’hui la lutte contre l’impérialisme. C’est le seul véritable hommage que l’on puisse rendre à Rosa Luxembourg, à Che Guevara, à Ulrike Meinhof, à tous les révolutionnaires assassinés par la bourgeoisie : qualifier par leur expérience notre propre lutte contre l’oppression.
Edité le 21-10-2007 à 17:47:27 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 14-10-2007 à 23:58:41
| Histoire de la Rote Armee Fraktion 1. Origines Vers le milieu des années 1960, les mouvements de lutte de la jeunesse étudiante et prolétarienne se développèrent en Allemagne comme partout. En décembre 1966, c'est le début de la fin du "miracle économique allemand", ce grand boom économique qui suivit la reconstruction de l’après-guerre, (il y aura carrément récession en 1967). Les deux principaux partis politiques bourgeois (social-démocrates du SPD et démocrates chrétiens de la CDU et de la CSU, qui totalisent 90% des sièges au parlement) forment la "grande coalition" qui verrouille totalement la vie politique. De la contestation des étudiants socialistes du SDS, conduit par Rudi Dutschke, émerge l’Opposition ExtraParlementaire (APO). Les mobilisations de masse contre la guerre impérialiste US au Vietnam ne cessent de gagner en puissance, mais c’est lors d’une manifestation contre la visite du Chah d’Iran, dictateur sanglant, marionnette des USA, qu’un jeune manifestant, Benno Ohnsorg est tué par un policier le 2 juin 1967. Les manifestations qui s'ensuivront marquent la véritable naissance de l'APO. Pâques 1968: des dizaines de milliers de manifestants, ainsi que des délégations de nombreux pays, se réunissent à Berlin-Ouest pour un grand congrès contre la guerre du Viêt-Nam et pour la révolution mondiale. Le 2 avril, des bombes incendiaires explosent dans la nuit dans deux grands magasins de Francfort. Deux jours plus tard Andreas Baader, Gudrun Ennslin, Thorwald Proll, Horst Söhnlein sont arrêtés. Au cours de leur procès ils déclareront avoir provoqué l'incendie pour protester contre l'indifférence de la société vis-à-vis du génocide au Viêt-Nam. Ulrike Meinhof, rédactrice en chef de la célèbre revue de gauche Konkret , prend leur défense. Le 11 avril 1968, un fasciste tire trois balles dans la tête de Rudi Dutschke. C'est le résultat d’une campagne de presse hystérique de la presse du magnat Springer. Dans toute la R.F.A. les universités sont occupées, et le bilan des manifestations est lourd: un millier d'arrestations, des centaines de blessés, deux morts. Le 15 mai, le parlement approuve les lois d'urgence qui donneront au gouvernement des pouvoirs extraordinaires "en cas de guerre et de tension interne". Le 31 octobre 1968, le tribunal de Francfort condamne les quatre auteurs de l'incendie de Francfort à trois ans de prison ferme, la plus forte prononcée jusqu'alors en RFA pour un acte politique. 13 juin 1969, ils bénéficient de la liberté provisoire mais, risquant une nouvelle incarcération, Baader, Ennslin et Proll se réfugient à Paris. En août 1969, le SDS s’auto dissout, et en septembre survient une vague sans précédent de grèves sauvages. Le groupe revient en R.F.A. mais le 4 avril 70, Andreas Baader est arrêté à Berlin-Ouest au cours d'un contrôle de routine. Le 14 mai, il est libéré par un commando armé (un fonctionnaire est blessé dans l’action) : c’est la naissance officielle de la RAF qui écrit à la revue 883 : " camarades du 883, cela n'a pas de sens que de vouloir expliquer ce qui est juste aux mauvaises personnes- Nous l'avons déjà fait assez longtemps comme cela. L'action de libération d'Andreas Baader, nous n'avons pas à l'expliquer aux radoteurs intellectuels, aux peureux, à ceux qui savent tout, mais à la partie potentiellement révolutionnaire du peuple. " La RAF se réfère, aux familles nombreuses, aux jeunes travailleurs et apprentis... tous ceux qui ne sont pas touchés par la consommation, les crédits, les contrats logements. L'action est annoncée mais comme la première action d'un nouveau type en R.F.A., et le texte se conclu par ces mots d'ordre: " développer les luttes de classe, organiser le prolétariat, commencer avec la résistance armée à construire l'armée rouge! ".
Edité le 26-01-2008 à 17:57:00 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 15-10-2007 à 22:23:47
| 2. " intervenir ici et maintenant de manière révolutionnaire ! " De juin à août 1970, plusieurs militants de la RAF (Horst Mahler, Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Ulrike Meinhof, Peter Homann et Brigitte Asdonk) séjournent dans un camp palestinien en Jordanie. Ils y mènent des discussions avec des représentants de la gauche révolutionnaire palestinienne et acquièrent une formation à la guérilla. La RAF réussit ensuite une série d’opérations financières et logistiques: attaque de trois banques à Berlin-Ouest le même jour (le 29 septembre 1970) ; effraction nocturne avec saisie de tampons officiels et des passeports dans la mairie de Neustadt (16 novembre) et à Lang-Gons (21 novembre) ; attaque d'une banque à Kaiserlautern (22 décembre, un policier est tué dans l'opération) ; attaque de deux caisses d'épargne à Kassel (15 janvier 1971). Fin 1970-début 1971, la police arrête Horst Mahler, Ingrid Schubert, Monika Berberich, Brigitte Asdonk, Irene Goergens, Astrid Proll, Hans-Jürgen Bäcker et Margrit Schiller. En avril 1971, la RAF rend public un remarquable texte manifeste : Conception de la guérilla urbaine. " La peur a traversé le dos des dominants, qui pensaient déjà avoir tout en main, cet Etat et tous ses habitants et classes et contradictions, et réduit les intellectuels à leurs revues, enfermé les gauchistes dans leurs cercles, désarmé le marxisme-léninisme. La structure de pouvoir qu'ils représentent n'est pourtant pas aussi vulnérable que leur effarouchement peut nous le laisser penser. Leurs vociférations ne doivent permettre de nous surestimer. Nous affirmons que l'organisation de groupes armés de résistance est actuellement juste, possible et justifiée en République fédérale et à Berlin-Ouest, qu'il est juste, possible et justifié de mener id et maintenant la guérilla urbaine. Que la lutte armée comme "plus haute forme du marxisme-léninisme" (Mao) peut et doit commencer maintenant, que sans cela il n'y a pas de lutte anti-impérialiste dans la métropole. " La RAF analyse sévèrement la situation en R.F.A. " Sous le couvert de "l'intérêt général" le dirigisme étatique tient en bride les bureaucraties syndicales par le biais des contrats de progrès des salaires et la concertation. (…) Participant avec l'aide militaire et économique aux guerres d'agression des USA, la république fédérale profite de l'exploitation du tiers-monde sans avoir la responsabilité de ces guerres, sans avoir affaire avec une opposition intérieure. Pas moins agressive que l'impérialisme US, mais moins attaquable. Les possibilités politiques de l'impérialisme ne sont épuisées ni dans leur variante réformiste, ni dans leur variante fasciste, ses capacités d'intégrer ou d'opprimer les contradictions qu'il produit lui-même ne sont pas terminées. Le concept de guérilla urbaine de la fraction armée rouge ne se base pas sur une estimation positive de la situation en république fédérale et à Berlin-Ouest. " La RAF affirme que même si le mouvement étudiant a vu ses origines bourgeoises le rattraper, il ne faut pas le sous-estimer car il " a reconstruit le marxisme-léninisme comme arme dans la lutte de classe et a posé le contexte international pour le combat révolutionnaire dans les métropoles ". Mais la RAF affirme qui faut aller plus loin : " II n'y aura pas de rôle dirigeant des marxistes-léninistes dans les futurs luttes de classes si l'avant-garde ne tient pas elle-même la bannière rouge de l'internationalisme prolétarien et si l'avant-garde ne répond pas elle-même à la question de savoir comment sera érigé la dictature du prolétariat, comment le pouvoir politique du prolétariat doit être exigé, comment le pouvoir de la bourgeoisie doit être brisé, si elle n'est pas prête avec une pratique à y répondre. L'analyse de classe dont nous avons besoin n'est pas à faire sans pratique révolutionnaire, sans initiative révolutionnaire ". Et de se revendiquer de la primauté de la pratique: " Sans pratique la lecture du "Capital" n'est qu'une étude bourgeoise. Sans pratique tes déclarations politiques ne sont que du baratin. Sans pratique, l'internationalisme prolétarien n'est qu'un mot ronflant. Prendre théoriquement le point de vue du prolétariat, c'est le prendre pratiquement. " Car la RAF veut ouvrir une nouvelle ligne de front : " S'il est juste que l'impérialisme américain soit un tigre de papier, c'est-à-dire qu'en dernier recours il peut être vaincu; et si la thèse des communistes chinois est juste, que la victoire sur l'impérialisme américain est devenue possible par le fait que dans tous les coins et bouts du monde la lutte soit menée contre lui, et qu'ainsi les forces de l'impérialisme soient éparpillées et que par cet éparpillement il soit possible de l'abattre - si cela est juste, alors il n'y a aucune raison d'exclure un pays quel qu'il soit ou une région quelle qu'elle soit parce que les forces de la révolution sont particulièrement faibles, les forces de la réaction particulièrement fortes (...). La guérilla urbaine part du principe qu'il n'existe pas d'ordre de marche prussien où beaucoup de soi-disant révolutionnaires voudraient guider le peuple dans la lutte révolutionnaire. Part du principe que lorsque la situation sera mûre pour la lutte armée il sera trop tard de la préparer. " " La légalité est l'idéologie du parlementarisme, du partenariat social, de la société pluraliste. Elle devient un fétiche quand ceux qui s'en targuent ignorent que les téléphones peuvent être légalement écoutés, le courrier légalement contrôlé, les voisins légalement interrogés, les indics légalement payés, que l'on peut légalement surveiller - que l'organisation du travail politique, si elle ne veut pas être mise hors circuit de manière permanente par l'attaque de la police politique, doit être en même temps légale et illégale (...) Qui n'a pas réalisé que les conditions de la légalité, avec la résistance active, se modifient nécessairement et qu'il est pour cela nécessaire d'utiliser la légalité pour la lutte politique et en même temps pour organiser l'illégalité, et qu'il est faux d'attendre l'illégalisation comme un coup du sort imposé par le système, parce que l'illégalisation signifie l'écrasement immédiat, et que la question est alors réglée. La fraction armée rouge organise l'illégalité comme position offensive pour l'intervention révolutionnaire. Mener la guérilla urbaine, c'est mener la lutte anti-impérialiste de manière offensive. La fraction armée rouge pose le lien entre lutté légale et illégale, lutte nationale, lutte politique, lutte armée, et la définition tactique et stratégique du mouvement communiste international. La guérilla urbaine c'est malgré la faiblesse des forces révolutionnaires en république fédérale et Berlin-Ouest intervenir ici et maintenant de manière révolutionnaire! ". Le 15 juillet 1971, la police abat une militante de la RAF, Petra Schelm, et arrête Werner Hoppe. Le 17 janvier 1972 survient un échange de coups de feu au cours d'un contrôle de police. Selon la police Andreas Baader était dans la voiture, ce qui donne lieu à une campagne de presse monstre. Le 2 mars 72, la police abat à Augsburg Thomas Weisbecker, un militant de la RAF qui n’était pas armé. Le 3 mars, lors d’une fusillade, une commissaire de police est tué et une militant de la RAF, Manfred Grashof, est grièvement blessé. Un autre militant, Wolfgang Grundmann est arrêté à cette occasion. En avril 1972, la RAF rend public Guérilla urbaine et lutte de classe. La RAF y analyse la grève des travailleurs du secteur chimique, la militarisation de la lutte de classe, l'actualité objective de la question sociale, les liens entre les trusts et l'Etat, les différents réformismes, la possibilité et la fonction de la guérilla urbaine. Le 11 mai 1972, trois bombes (80 kg de TNT) explosent dans le quartier général du 5ème Corps US à Francfort Un officier est tué, treize soldats sont blessés. Le commando Petra Schelm de la RAF revendique l’action: " L'Allemagne de l'Ouest et Berlin-Ouest ne doivent plus être un arrière-pays tranquille pour les stratèges de te destruction du Viêt-Nam. Ils doivent savoir que leurs crimes contre le peuple vietnamien leur ont amené de nouveaux ennemis décidés, qui n'y aura plus aucun endroit au monde où ils seraient en sécurité des attaques des unités et de la guérilla révolutionnaire. ". 12 mai 1972, le commando Thomas Weisbecker de la RAF fait exploser deux bombes à la direction de la police d'Augsbourg (six blessés) et sur le parking de la police criminelle de Munich (dix blessés et 100 voitures détruites). Le 16 mai 1972, une bombe vise Buddenberg, juge à Karlsruhe, que le commando Manfred Grashof de la RAF rend responsable de la narcotisation forcée de la prisonnière Carmen Roll et des conditions d'isolement. La RAF exige l'application de la Convention des droits de l'homme (Genève) et de la Charte des Nations Unies en ce qui concerne le droit des prisonniers. Le 19 mai 1972, La RAF fait exploser deux bombes au siège des éditions Springer. Il y a 34 blessés dont de nombreux travailleurs. A deux reprises pourtant des appels téléphoniques prévenaient de l'action. L’action est revendiquée par le commando 2 juin de la RAF, qu’il ne pas confondre avec le Mouvement du 2 Juin, (un groupe de guérilla urbaine qui avait une conception organisationnelle décentralisée et une orientation politique socialiste-révolutionnaire, dont le nom fait également référence à l’assassinat de Benno Ohnsorg). Cinq jours plus tard, dans une lettre à la radio allemande, le commando regrette que des travailleurs aient été blessé et accuse Springer d'avoir pris clairement le risque de blesser ou tuer des ouvriers en n'écoutant pas leurs avertissements. Le 24 mai 1972, le Commando 15 juillet de la RAF attaque à l'explosif du quartier général du Corps d’armée US stationnée à Heidelberg, et détruit l'ordinateur central coordonnant les bombardements américains au Nord Viêt-Nam. Trois soldats US sont tués. Le communiqué rappelle que plus de bombes ont été déversées sur le Viêt-Nam que sur le monde entier durant toute de la seconde guerre mondiale. Les bombardements sont interrompus pendant quelques jours et cette action aura un retentissement immense. Le 31 mai 1972, la presse Springer annonce que la RAF veut faire sauter des bombes dans la ville de Stuttgart. La campagne de guerre psychologique ne cessera plus : on accusera la RAF de vouloir tirer des roquettes sur les stades lors des matchs de football, de vouloir prendre des enfants en otage, de vouloir empoisonner l'eau potable, etc. Cette guerre psychologique vise le capital de sympathie accumulé par la RAF : un sondage indique que 20% des Allemands accepteraient de subir des poursuites judiciaires pour pouvoir cacher un membre de la RAF… Le 1er juin 1972, Andreas Baader, Holger Meins et Jan-Cart Raspe sont arrêtés lors d'une opération spéciale: 300 policiers équipés de pistolets-mitrailleurs, avec l'aide d'un blindé, les arrêtent dans la banlieue de Francfort. Les trois militants sont blessés (Baader grièvement) dans un échange de coups de feu. Le 15 juin Ulrike Meinhof et Gerhard Müller sont arrêtés dans la banlieue de Hanovre, suite à la dénonciation d'un syndicaliste social-démocrate qui les avait hébergés. D'autres arrestations suivent: Gudrun Ennslin, Brigitte Monhaupt, Bernard Braun, Gerhard Müller, Irmgard Möller, Klaus Jünschke, ... Le 5 septembre 1972, huit combattants palestiniens prennent en otage neuf sportifs israéliens aux jeux olympiques à Munich, et propose de les échanger contre 200 personnes détenues en Israël. Les autorités feignent de négocier, mais tendent une embuscade à l’aéroport : neuf Israéliens, cinq Palestiniens et un policier allemand meurent dans la fusillade. Le 7 septembre l'aviation israélienne bombarde les camps de réfugiés au Liban et tue 200 civils. En novembre, la RAF rend public à cette occasion un texte exposant que la stratégie de la lutte anti-impérialiste amène la lutte dans le centre. Le document analyse la signification du Proche-orient pour l'impérialisme, conçoit l’impérialisme comme unité des contradictions, étudie les rapports entre impérialisme et tiers-monde, traite des mouvements de libération anti-impérialiste, de l'opportunisme dans la métropole de l’exploitation, de la consommation de masse, des mass médias, de la domination du système 24 heures sur 24, du sujet révolutionnaire, du fascisme et de l’antifascisme, de l’antifascisme et de l’anti-impérialisme.
Edité le 26-01-2008 à 17:58:14 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 15-10-2007 à 23:02:05
| 3. La torture blanche En prison, les militants de la RAF subissent un traitement spécial scientifiquement établi pour leur destruction : isolement, promenade les mains liées pendant des années, des mois de sections silencieuses, des anesthésies de force. Cette torture blanche est issue d'un programme de recherche nommé "Camera silens" : le prisonnier est dans une cellule sans fenêtre ni lumière du jour, la lumière artificielle s'allume de telle manière à briser le cycle du sommeil du prisonnier, les murs sont blancs afin de briser la vue, la cellule est totalement insonorisée. Ulrike Meinhof tentera d'expliquer les sensations produites par la torture blanche: " le sentiment que ta tête explose ", " on ne peut pas expliquer si l'on tremble de fièvre ou de froid - on gèle ", " on ne peut plus identifier la signification des mots, seulement deviner - l'utilisation de lettres en sch (ch). ss, z, s est absolument insupportable ", "La construction de la phrase, la grammaire, la syntaxe, on ne contrôle plus rien ", " le sentiment qu'on t'a enlevé la peau " . Le 17 janvier 1973, quarante prisonniers entrent en grève de la faim en revendiquant la fin de l'isolement, et en particulier la sortie d’Ulrike Meinhof de "l'aile morte" de la prison de Cologne-Ossendo. La grève de la faim est "durcie" par l'Etat qui cesse de donner de l’eau aux prisonniers. Mais le 9 février, Meinhof est placée dans une cellule isolée d'une prison masculine où elle peut entendre des bruits humains. La grève prend fin le 12 février. Le 8 mai 1973, deuxième grève de la faim, 40 prisonniers politiques revendiquent les mêmes droits que les autres prisonniers, et une information politique libre. A nouveau la distribution d'eau est supprimée à certains prisonniers, dont Andreas Baader. La grève se termine le 29 juin 1973. Margrit Schiller, qui avait été libérée l’année précédente et qui avait repris la lutte, est arrêtée une nouvelle fois. Sont aussi arrêtés Christa Eckes, Helmut Pohl, Ilse Stachowiak, Eberhard Becker, Wolfgang Beer, … Le 10 septembre 1974: début du procès contre Horst Mahler et Ulrike Meinhof, qui développe le 13 septembre un discours sur la lutte armée et l’usage par la contre-révolution de la guerre psychologique contre le peuple. Horst Mahler est condamné à 14 années de prison (dissocié et repentit, il sera libéré en 80 et adoptera des positions de plus en plus réactionnaires), Ulrike Meinhof à huit années. Le 13 septembre 1974 commence la troisième grève de la faim, qui dure jusqu'au 5 février 1975. Contre l'élimination des prisonniers politiques, la RAF rappelle que la grève de la faim est la seule possibilité de résistance collective, de se défendre, psychiquement et physiquement : " Lutter, c'est faire de faiblesses une force ". Le 9 novembre 1974, Siegfried Haag, avocat de Holger Meins, se rend à la prison de Wittich. Il n'obtient l'autorisation de le voir qu'après de nombreuses démarches. Il raconte : " Holger Meins est amené sur un brancard par deux gardiens. Ils déposent le brancard tout près de la porte ouverte, à côté de deux cartons renfermant des dossiers de sa défense et une bouteille d'eau, puis ils se retirent. Holger Meins a les yeux clos, il n'est pas capable de se remuer, il ne peut même pas replier ses jambes. C'est un squelette. Un mètre quatre-vingt-cinq environ. Quarante-deux kilos seulement. Ils lui ont bourré les pantalons de papier. Holger ne peut plus parler. Il peut difficilement murmurer quelques mots en s'interrompant pendant plusieurs instants, il ne semble pas entendre. " Le même jour l'avocat Klaus Croissant, prévenu de l'état très grave de Meins, porte lui-même une lettre au président du tribunal, le sommant de permettre que des médecins de confiance puissent se rendre auprès de lui. A 18 heures Croissant reçoit un télégramme lui apprenant la mort de Holger Meins. Le 12 novembre 1974, le président du tribunal de grande instance de Berlin, Von Drenkmann, est exécuté. 21 novembre 1974, une bombe explose devant le domicile de Gerd Ziegler, juge du tribunal de Hambourg. Le 20 janvier 75, l’hebdomadaire Spiegel publie une grande interview des prisonniers de la RAF. Les prisonniers y exposent leur vision de la R.F.A. : " Centre impérialiste. Colonie américaine. Base militaire américaine. Puissance dirigeante impérialiste en Europe et dans le Marché commun. Deuxième puissance militaire de l'OTAN. Représentant patenté des intérêts de l'impérialisme américain en Europe de l'Ouest. La fusion de l'impérialisme ouest-allemand (politiquement, économiquement, militairement, idéologiquement fondé sur les mêmes intérêts d'exploitation du Tiers-monde, ainsi que sur l'homogénéité des structures sociales au moyen de la concentration des capitaux et de la culture de consommation) avec l'impérialisme américain caractérise la position de la République fédérale vis-à-vis des pays du Tiers-monde : en tant que parti dans les guerres conduites contre eux par l'impérialisme américain, en tant que "ville" dans le processus révolutionnaire mondial d'encerclement des villes par les villages. Dans cette mesure, la guérilla dans les métropoles est une guérilla urbaine aux deux sens du terme : géographiquement, elle surgit, opère et se développe dans les grandes villes, et au sens stratégique et politico-militaire elle est une guérilla urbaine car elle s'attaque de l'intérieur à la machine répressive de l'impérialisme dans les métropoles, elle combat comme unité de partisans sur les arrières de l'ennemi. C'est ce que nous entendons aujourd'hui par internationalisme prolétarien. En un mot : la République fédérale faisant partie du système étatique de l'impérialisme américain, n'est pas une Nation opprimée mais une Nation qui opprime. Dans un tel Etat, le développement du contre-pouvoir prolétarien et de sa lutte de libération, le démantèlement complet des structures dominantes, de pouvoir, ne peuvent être, dès leurs débuts, qu'internationalistes, ne sont possibles qu'en relation tactique et stratégique avec les luttes de libération des Nations opprimées. Historiquement : depuis 1918-1919, la bourgeoisie impérialiste - son Etat - possède l'initiative dans le déroulement des luttes de classe en Allemagne et est à l'offensive contre le peuple ; et cela jusqu'à ce que les organisations du prolétariat se soient trouvées totalement défaites dans le fascisme jusqu'à la défaite de l'ancien fascisme, défaite due non pas à la lutte armée, mais aux alliés occidentaux et à l'armée soviétique. Dans les années 20, il y a eu la trahison de la Troisième Internationale : alignement total des partis communistes sur l'Union soviétique, qui se trouve à l'origine de l'incapacité du K.P.D. (parti communiste d'Allemagne) d'en venir à une politique orientée vers la révolution par la lutte armée et la conquête prolétarienne du pouvoir politique. Après 1945, il y a eu l'offensive lavage de cerveau de l'impérialisme américain contre le peuple au moyen de l'anticommunisme, de la culture de consommation, de la restauration-refascisation politique, idéologique, et finalement militaire sous la forme de guerre froide et d'une R.D.A. (République démocratique allemande) qui n'a pas développé la politique communiste comme guerre de libération. Il n'y a pas eu ici de résistance antifasciste, de masses armées comme en France, Italie, Yougoslavie, Grèce, Espagne, même Hollande. Les conditions pour cela ont été immédiatement brisées par les alliés occidentaux après 1945.Tout cela signifie pour nous et pour la gauche légale, ici : il n'y a rien à quoi nous rattacher, sur quoi nous appuyer historiquement, il n'y a rien que nous puissions présupposer d'une manière ou d'une autre en termes organisationnels ou de conscience prolétarienne, pas même des traditions démocratiques pu républicaines. Au plan de la politique intérieure, il s'agit là d'un des motifs qui rend possible sans retenue le processus de fascisation, la surcroissance et l'excroissance de l'appareil policier, de la machine de sûreté de l'Etat comme police de l'Etat dans l'Etat, la suppression factice de la division des pouvoirs, la promulgation de lois d'exception fascistes dans le cadre du programme de "sécurité interne"- depuis les lois d'urgence jusqu'aux lois d'exception actuelles qui permettent le déroulement de procès sans accusés ni défenseurs, comme pure entreprise de spectacle, mais également l'exclusion de "radicaux" des services publics, l'élargissement des compétences de l'Office de police criminelle. Une démocratie qui n'a pas été conquise, qui n'est pour le peuple qu'un bourrage de crâne et n'a pas de base de masse, ne peut pas être défendue et ne l'est pas non plus. " Les prisonniers exposent les effets politiques de l’action de la RAF : " 1° au niveau où beaucoup, modifiant leur opinion sur cet Etat étant donné les mesures prises par le gouvernement contre nous, commencent à le reconnaître pour ce qu'il est : la machine répressive de la bourgeoisie impérialiste ; 2° au niveau où nombreux sont ceux qui, s'identifiant avec notre lutte, devenant conscients et relativisant dans leur pensée, leur sensibilité et finalement dans leur action, l'absolutisme de pouvoir du système, reconnaissent ce qu'il est possible de faire, que le sentiment d'impuissance ne reflète pas la réalité objective ; 3° au niveau de l'internationalisme prolétarien, de la conscience de la relation entre des luttes de libération dans le Tiers-Monde et ici, de la possibilité et de la nécessité de collaborer légalement et illégalement. Au niveau de la praxis : qu'il ne suffit pas seulement de parler, mais qu'il est possible et nécessaire, nécessaire et possible d'agir. (…) Aucun révolutionnaire ne pense à renverser seul le système, c'est absurde. Il n'y a pas de révolution sans le peuple. De telles affirmations contre Blanqui, Lénine, Che Guevara, contre nous maintenant n'ont jamais été autre chose que la dénonciation de toute initiative révolutionnaire, la référence aux masses ayant pour fonction de justifier, de vendre la politique réformiste. Il ne s'agit pas de lutter seul, mais de créer à partir des luttes quotidiennes, des mobilisations et des processus d'organisation de la gauche légale, une avant-garde, un noyau politico-militaire qui devra mettre en place une structure illégale - condition préalable, nécessaire à la possibilité d'agir et qui, étant donné les poursuites et l'illégalité, et la praxis peut donner aux luttes légales dans les usines, les quartiers, la rue et les universités, orientation, force et but pour atteindre ce dont il s'agira dans les développements de la crise économique et politique de l'impérialisme : la prise du pouvoir politique. La perspective de notre politique - le développement pour lequel nous nous battons : un fort mouvement de guérilla dans les métropoles - est, au cours de ce processus de chute définitive et d'écroulement de l'impérialisme américain, un moyen nécessaire, une étape, dans la mesure où les luttes légales et les luttes qui se développeraient spontanément à partir des contradictions du système pourraient être brisées par la répression dès qu'elles se manifestent. Ce que le parti de cadres bolchevique représentait pour Lénine, correspond à l'époque de l'organisation multinationale du capital, des structures transnationales de la répression impérialiste à l'intérieur et à l'extérieur, où nous nous trouvons aujourd'hui, à l'organisation du contre-pouvoir prolétarien issu de la guérilla. Au cours de ce processus - national et international - elle se développe en parti révolutionnaire. " Les prisonniers décrivent les traitements spéciaux dont ils font l’objet et dénoncent : Holger Meins " a été exécuté sciemment par une sous-nutrition systématique, la nutrition artificielle était, dès le début, à la prison de Wittlich une méthode pour assassiner. Au début, brutale, directe, violente, pratiquée pour briser la volonté, et par la suite pratiquée seulement en apparence. 400 calories par jour: il s'agit seulement d'une question de temps, de jours, jusqu'à ce que l'on meurt. Le procureur fédéral Büback et les services de sécurité ont manigancé cela en s'arrangeant pour que Holger Meins reste à la prison de Wittlich, jusqu'à qu'il soit mort. Le 21 octobre, le tribunal (O.L.G.) de Stuttgart avait ordonné le transfert de Holger Meins à Stuttgart au plus tard le 2 novembre. Dès le 24 octobre, Büback, procureur fédéral, faisait savoir au tribunal de Stuttgart que la date du transfert ne pouvait pas être respectée par les services de sûreté de l'Etat : cette information n'a toutefois été rendue publique qu'après la mort de Holger Meins. Pour terminer, le médecin de la prison Hutter, a cessé complètement la nutrition artificielle et est parti en voyage. Il faut également préciser que l'Office fédéral de police criminelle était informé sur l’état des prisonniers, pendant toute la durée de la grève de la faim, par les directions des prisons. II faut souligner que Hutter, avant qu'il se retire, parce que Holger était mourant, a demandé à Degenhardt de lui assurer qu'il ne ferait l'objet d'aucune plainte - de la même manière, toutes les plaintes portées contre Degenhardt ont été annulées. Degenhardt est le médecin qui, durant l'été 1973, pendant la seconde grève de la faim à Schwalmstadt, a supprimé l'eau "pour raisons médicales" pendant neuf jours, jusqu'au coma. " A la question du Spiegel " La mort de Holger Meins a-t-elle été une opportunité pour le collectif R.A.F. ? ", les prisonniers répondent : " Cela, c'est de la projection fasciste ; la réflexion de quelqu'un qui ne peut plus penser autrement qu'en termes de marché : le système qui réduit toute vie humaine à de l'argent, de l'égoïsme, du pouvoir, de la réussite. Comme le Che, nous disons : "LE GUERILLERO NE DOIT RISQUER SA VIE QUE SI CELA EST ABSOLUMENT NECESSAIRE, MAIS DANS CE CAS SANS HESITER UN SEUL INSTANT." Et cela est tout à fait vrai pour la mort de Holger Meins : "la résonance de l'histoire", celle qui s'est éveillée par la lutte armée anti-impérialiste, est entrée dans l'histoire des peuples du monde. Elle a "été une opportunité", cela veut dire qu'elle a brisé le boycott de l'information. Car, si beaucoup de gens ne s'éveillent seulement que lorsque quelqu'un est assassiné et à partir de ce moment commencent seulement à comprendre de quoi il s'agit, c'est que vous en êtes également responsable. C'est ainsi que le Spiegel a passé sous silence pendant huit semaines la grève de la faim de quarante prisonniers politiques afin d'empêcher solidarité et protection. " Et quand le Spiegel se demande s’ils sont préparé à d’autre cas mortels, les prisonniers répondent : " Büback attend ça dans son bureau. " Le 5 février 1975, les prisonniers arrêtent la grève de la faim. Le 27 février 1975, deux jours avant les élections, le Mouvement du 2 juin enlève Peter Lorenz, député libéral et candidat à la mairie de Berlin-Ouest, et propose de le libérer contre la libération de Rolf Pohle, Verena Becker, Rolf Heissler, Gabi Kröcher-Tiedemann et Horst Mahler. Horst Mahler refusera d'être libéré mais les autres militants peuvent trouver refuge au Yemen socialiste, tandis qu’à Berlin, le Mouvement du 2 juin libère Peter Lorenz. Le 24 avril 1975, peu avant midi, le commando Holger Meins de la RAF occupe l'ambassade de R.FA. à Stockholm, prend en otage douze fonctionnaires, et réclame la libération de 26 prisonniers. La police attaque le bâtiment : deux fonctionnaires (dont l’attaché militaire, le comte Andreas von Mirbach) sont tués ainsi qu’un membre de la RAF, Ulrich Wessel. Un autre membre du commando, Siegfried Hausner, est grièvement blessé et contre l'avis des médecins suédois est immédiatement transporté en R.F.A. II n'est pas amené à l'hôpital mais à la station intensive de la prison de Stammheim, sur ordre de Büback, où il meurt faute des soins adéquats le 4 mai. Sont aussi capturés à Stockholm et extradés en R.F.A. : Karl-Heinz Dellwo, Lutz Taufer, Bernhard Rößner et Hanna Krabbe. Le procès d'Andreas Baader, Gudrun Ennslin, Jan-Carl Raspe et Ulrike Meinhof s'ouvre le 21 mai 1975 dans une annexe de la prison de Stuttgart-Stammheim construite pour l'occasion sur le budget de la Sûreté de l'Etat. C’est une forteresse de béton de 150 millions de marks gardée par des policiers de trois Länders. C'est au cours du même mois que le défenseur de Gudrun Ensslin déposera la première demande de récusation pour présomption légitime du juge Theodor Prinzing qui préside le tribunal. Elle sera suivie de 84 requêtes identiques. Au procès les militants se positionnent en prisonniers de guerre et exigent que l'intégralité des actions contre les bases US soient considérées comme une partie de la guerre du Viêt-Nam. En août, les avocats réclament une expertise médicale, assurant que leurs clients sont incapables, en raison de leur état de santé, de suivre le débat. Le procureur lit alors l'acte d'accusation en l'absence des inculpés et de leurs défenseurs. Plus tard, les médecins estiment qu'ils ne peuvent suivre tes débats que trois heures par jour. En septembre, les experts médicaux jugent les accusés inaptes à assister aux débats. Le tribunal décide alors que le procès peut se poursuivre en leur absence et la cour de justice fédérale le suit dans ses conclusions. Le travail des avocats est rendu impossible : la presse Springer reçoit des dossiers que les services du procureur refuse de communiquer aux défenseur ; les dossiers sont caviardés et truqués ; les défenseurs sont surveillés jour et nuit ; leur courrier contrôlé et leur téléphone écouté. Les avocats subissent des sanctions disciplinaires de la part de leur Ordre parce qu’ils dénoncent les conditions de détention des prisonniers et le 23 juin, quatre d’entre eux sont perquisitionnés et deux (Klaus Croissant et Hans-Christian Ströbele) passent quelques semaines en prison. Hiver 1975: le parlement approuve une loi qui subordonne l'appartenance à un parti, même légal, à la fidélité à la constitution: c'est la consécration définitive des Berufsverbote (interdiction de travail), de l'exclusion de la fonction publique de tous ceux qui ne donnent pas de preuves suffisantes de leur fidélité à la constitution. Etre soupçonné d’être militant du Parti Communiste (simplement toléré en R.F.A., il ne sera légalisé qu’en 81) bloque toute possibilité de devenir instituteur ou cheminot. Janvier 1976: le parlement vote une nouvelle série de lois répressives, à caractère préventif. Le 9 mai 1976, les autorités annoncent qu’Ulrike Meinhof a été retrouvée "suicidée" dans sa cellule. Ce suicide est totalement exclu par les militants de la RAF : Ulrike Meinhof a été tué en raison de son importance au sein de la RAF. Peu avant, se sachant menacée, elle avait dit à sa sœur que si on lui annonçait sa mort, c’est que les autorités l’auraient assassinée. Les jours qui suivent ce meurtre sont marqués par des centaines d'actions de protestations dans le mode entier (actions armées en France, Australie, R.F.A., Italie, Grèce, etc...). Le 29 mai 1976, la "loi anti-terreur" est votée. Elle modifie la définition de "formation d'association terroriste" et renforce le contrôle du courrier entre les prisonniers et les avocats. Le 1er juin 1976, attentat contre le quartier général des forces américaines à Francfort (16 blessés). Le 10 juin 1976, l'avocat Langner défenseur de la militante de la RAF, Margaret Schiller, fait l’objet d’un attentat fasciste (un mort et cinq blessés). Le 30 novembre, arrestation de Siegfried Haag et Roland Mayer. En octobre, le procureur annonce son réquisitoire dans lequel il considère les inculpés comme des prisonniers de droit commun et réclame la réclusion à perpétuité pour chacun d'eux. En janvier 1977: la présidence du tribunal est retirée au juge Prinzing pour "comportement partial". En mars on apprend que les services secrets enregistraient toutes les conversations entre les avocats et les prisonniers de Stammheim. Le 8 février, Brigitte Monhaupt est libérée ; elle rejoint la lutte peu de temps après.
Edité le 26-01-2008 à 17:59:49 par Ramon |
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| Posté le 16-10-2007 à 22:16:22
| 4. L’offensive de 1977 et le massacre de Stammheim Les prisonniers commencent une nouvelle grève de la faim le 30 mars 1977. Ils demandent leur regroupement par groupes de 15 à 20 personnes, selon une recommandation des médecins qui les ont observé. Ils demandent aussi des garanties minima sur les prisonniers de guerre. Le 7 avril 1977, le procureur Buback est exécuté à Karlsruhe par le commando Ulrike Meinhof de la RAF. Le 28 avril, Andreas Baader, Gudrun Ennslin et Jan-Carl Raspe sont condamnés à la détention à vie. Les prisonniers continuent la grève de la faim, mais le 30 avril, le ministre de la justice du Land de Bade-Wurtemberg promet le regroupement. La grève de la faim s'arrête sur un succès. Reste à transférer de nouveaux prisonniers à Stammheim, pour constituer des groupes capables "d'interactions sociales" selon la formule des médecins. Le 3 mai 1977: Gunter Sonnenberg et Verena Becker (revenue clandestinement du Yemen) sont arrêtés à Singen après un échange de coups de feu avec la police. Gunter Sonnenberg est dans le coma, une balle dans la tête. Ils sont accusés d'avoir participé à l'exécution du Buback. Verena Becker collaborera avec la police quelques temps après. Le 22 juin 1977, Lutz Taufer, Kari-Heinz Dellwo, Bernd Rössner et Hanna Krabbe, qui ont été condamnés à la prison à vie pour l'attaque de l'ambassade à Stockholm, commencent une grève de la faim afin d'être transférés dans la même prison que les autres membres de la RAF, à Stuttgart-Stammheim, pour être regroupés avec eux. Verena Becker et Sabine Schmitz poursuivent également une grève de la faim depuis le 24 mai pour les mêmes raisons. Le 1er juillet, la RAF attaque une armurerie à Francfort et récupère 18 pistolets et revolvers. Le 11 juillet, Klaus Croissant, avocat d'Andreas Baader, persécuté par la police allemande, demande l'asile politique à la France. Le 30 juillet 1977: Jurgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est abattu à Bad Hombourg lors d’une tentative d’enlèvement par la RAF. A la suite d'une provocation des gardiens, une partie des prisonniers de Stammheim, qui avaient été amené pour constituer des "groupes capables d'interactions sociales" conformément aux promesses du ministre de la justice, sont transférés le 8 août dans d'autres prisons. L'isolement est rétabli. Les détenus de Stammheim entament une nouvelle grève de la faim qui est suivie par d'autres prisonniers. Le 25 août, un attentat à la roquette de la RAF est déjoué contre les bureaux du procureur fédéral Rebman à Karlsruhe. 5 septembre 1977: Hans Martin Schleyer est enlevé par le commando Siegfried Hausner de la RAF; son chauffeur et ses gardes du corps sont tués dans l'embuscade. Hans Martin Schleyer, "patron des patrons" c'est-à-dire chef des fédérations patronales allemandes, avait milité aux jeunesses hitlériennes et avait été pendant la guerre un responsable de la SS (il avait notamment supervisé le pillage de la Tchécoslovaquie). Après guerre, il avait fait partie du conseil de direction de Daimler-Benz. L'Etat réagit frénétiquement : vérification des personnes payant l'électricité, contrôle des identités et des voitures, des camions, des personnes entre 20 et 35 ans sur Interpol, etc. Malgré le fait que l'Etat lui-même reconnaît que l'action n'a pas pu être commandité "de l'intérieur", les contacts avec les prisonniers deviennent impossibles. Le 22 septembre, à Utrecht Knut Folkerts est arrêté après une fusillade avec la police néerlandaise. Il sera extradé vers la R.F.A. Le 31 septembre 1977: Klaus Croissant est arrêté à Paris ; il sera extradé vers la R.F.A. 13 octobre 1977: un avion de la Lufthansa est détourné de Palma de Majorque par le commando Martyr Halimeh de l’Organisation de Lutte contre l’Impérialisme Mondial, qui exige la libération des prisonniers de la RAF. C'est la première fois que des combattants du Tiers-monde soutiennent directement les révolutionnaires de la métropole. La nuit du 17 au 18, les policiers d’élite allemands attaquent de l'avion qui s'était posé à Mogadiscio. Trois combattants palestiniens (des militants du FPLP) sont abattus, une quatrième, Souhaila Andrawes Sayeh, grièvement blessée. La même nuit, Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan Carl Raspe, détenus en cellule d’isolement et faisant l’objet d’une surveillance de chaque instant, sont pendus ou abattus à coups de pistolet dans la nuque. Irmgard Möller en réchappe miraculeusement. Elle a été blessée de plusieurs coups de couteaux dans la poitrine. L’équipe du matin des surveillants la découvre baignant dans son sang, appelle un infirmier qui la sauve in extremis avec une transfusion. Elle pourra témoigner du massacre des prisonniers, mais le black out sera fait sur ce témoignage : officiellement, il s’agit de suicides concertés... Le 16 octobre, nouvelles attaques contre les d’avocats (perquisitions, arrestations). Le 19 octobre 1977, la RAF exécute Schleyer en représailles. Le 12 novembre, une autre militante de la RAF, Ingrid Schubert meurt pendue dans sa cellule. 28 octobre 1977 : nouvelle loi anti-terreur, qui définit " les causes politiques et spirituelles du terrorisme ": l'attaque contre l'Etat, l'attaque contre la confiance du citoyen en l'Etat, attaque contre l'ordre des valeurs, critique sociale sans limite, marxisme, fausse analyse du passé… Au cours de l’hiver 1977/1978, la définition d'une politique anti-impérialiste donne lieu à des débats dans la scène autonome anti-impérialiste (particulièrement forte à Hambourg et à Berlin). La bataille qui s’est soldée par l’assassinat des prisonniers de la RAF est vue comme un échec pour le mouvement révolutionnaire, mais le point positif consiste " en ce que la lutte des prisonniers et les actions de la guérilla a montré qu'ici en R.FA. il y a une résistance anti-impérialiste armée ". Il ressort d'un document résultant de ces discussions qu'une nouvelle mobilisation s'est développée, et que celle-ci doit se concrétiser " dans la lutte de classe révolutionnaire pour te communisme ". Une nouvelle conscience s'est développée dans les avant-gardes combattantes, " la conscience de la maturité d'une nouvelle offensive de l'internationalisme prolétarien ". Le 11 mai 1978, Stefan Wisniewski est arrêté à Orly, il sera extradé en R.F.A. Le même jour, Brigitte Mohnhaupt, Peter-Jürgen Boock, Sieglinde Hofmann et Rolf Klemens Wagner sont arrêtés en Yougoslavie. Après six mois de détention, ils sont expulsés au Yémen. Le 6 septembre 1978, la police abat Willy-Peter Stoll à Düsseldorf. Stoll n’était pas armé. Le 15 septembre, Astrid Proll est arrêtée à Londres et extradée en R.F.A. Le 24 septembre, des policiers surprennent trois militants de la RAF qui s’entraînent dans un bois près de Dortmund. Dans la fusillade, deux policiers sont tués, un autre blessé, et une militante (Angelika Speitel) est capturée. Le 1er novembre, fusillade au poste frontière germano-néerlandais, Rolf Heißler revenu clandestinement du Yémen pour reprendre la lutte dans la RAF, échappe à la police. En 1978 survient une vague d'actions anti-impérialistes, principalement contre des installations militaires US. Les Cellules révolutionnaires (RZ) mènent de nombreuses actions contre l'industrie de l'armement et aéronautique, l'industrie nucléaire, l'industrie chimique et pharmaceutique, ainsi que le génie génétique. Entre 1978 et 1995, le groupe féministe révolutionnaire Rote Zora incendiera ou dynamitera 45 sex shops, laboratoires de recherche en génétique ou entreprises contribuant à l’oppression de la femme. La RAF exproprie avec succès deux banques en mars et avril 79. Le 4 mai, la police anti-terroriste attaque un appartement de la RAF à Nuremberg, Elisabeth von Dyck s’y trouve, sans arme, elle est abattue. Le 9 juin, Rolf Heißler tombe dans un piège de la police anti-terroriste qui lui met une balle dans la tête ; il survit miraculeusement. Le 25 juin 79, le commando Andreas Baader de la RAF attaque à l'explosif, en Belgique, le général Alexander Haig, commandant en chef des forces armées de l’OTAN. L'action, qui manque de peu son but, marque le retour à l’offensive de la RAF. Le 19 novembre, la RAF exproprie une banque à Zurich. Dans la fusillade qui suit, la police tue une passante et arrête Rolf Klemens Wagner. Le 5 mai 1980, arrestation à Paris de Sieglinde Hofmann et de quatre militantes du Mouvement du 2 Juin, elles seront toutes extradées vers la R.F.A. Le 2 juin 80, une partie du Mouvement du 2 juin se dissout pour continuer la lutte " dans la RAF, en tant que RAF " (une partie des prisonniers du Mouvement s’aligne sur cette décision et deviennent des prisonniers de la RAF comme Inge Viett, arrêtée le 2 mai 72, évadée en juillet 73 et reprise en septembre 75). Le communiqué de dissolution expose : " Le Mouvement du 2 juin s’est créé à l’encontre de la RAF, avec l’intention confuse de mener une "politique prolétarienne spontanée" Nous avons considéré que la théorie révolutionnaire, l’analyse des conditions - seules à partir desquelles la stratégie et la tactique, la continuité et la perspective du combat, peuvent être développées - n’étaient pas importantes et nous avons "combattu à tort et à travers" avec l’intention "d’enthousiasmer" la jeunesse. Et c’est ainsi que nous avons déterminé notre pratique en nous posant la question : "qu’est-ce qui enthousiasme", et non pas en nous posant la question de savoir où sont les véritables contradictions, les frictions dans la stratégie impérialiste que nous devons attaquer. Le mouvement était une soi-disant alternative a la RAF, en tant que possibilité pour ces camarades qui pensaient que le combat sans compromis était allé trop loin. Pendant 10 ans, cela a produit division, concurrence et désorientation dans la gauche et aussi parmi la guérilla, et cela a également ralenti notre propre processus révolutionnaire. " Le reste du Mouvement se disperse. Le 25 juillet 80, deux militants de la RAF, Juliane Plambeck et Wolfgang Beer, perdent la vie dans un accident de voiture. Janvier 1981, arrestation de Peter-Jürgen Boock à Hambourg. Le 2 février, 68 prisonniers détenus dans 16 prisons entament la huitième grève de la faim collective avec pour revendication le regroupement. Le 15 mars des médecins ouest-allemands protestent contre l'isolement par une lettre ouverte, et le 16 avril 1981, Sigurd Debus, militant de la Résistance et qui avait rejoint la RAF en prison, meurt. Il était depuis le 19 mars nourri de force. Le 31 août 1981, le commando Sigurd Debus de la RAF attaque le quartier général de l'US Air Force en Europe, à Ramstein. La RAF met en avant les mots d’ordre : " attaquer les centres, les bases et les stratèges de la machinerie militaire américaine ", " développer la résistance contre la destruction en front pour la révolution en Europe ", " Mener la lutte dans la métropole ensemble avec les révolutionnaires du tiers-monde ". Le 15 septembre: le commando Gudrun Ennslin de la RAF dresse une embuscade contre le général Kroesen, commandant des forces terrestres US en Europe (la voiture blindée du général résiste à l’impact de la roquette antichar !).
Edité le 26-01-2008 à 18:01:08 par Ramon |
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| Posté le 17-10-2007 à 13:50:45
| 5. Le " front anti-impérialiste " En mai 1982, la RAF rend public un document stratégique intitulé Guérilla, résistance et front anti-impérialiste . Définissant 1977 comme passage à une nouvelle étape, la RAF propose une nouvelle stratégie "de libération" et la construction du front anti-impérialiste dans le centre impérialiste. Le système impérialiste, dit la RAF, est rendu instable suite à sa défaite au Viêt-Nam et l’Europe de l'Ouest est au cœur des contradictions Est-Ouest, Nord-Sud, état-société; signification de la lutte dans le centre pour la guerre de classe internationale. Ce document (qui propose aussi une analyse de la défaite de 1977) marque clairement l’abandon des catégories marxistes qui déterminaient les thèses fondatrices de la RAF. Le projet devient ouvertement subjectiviste : on part de l’ensemble des luttes radicales contre le système (anti-guerre, anti-impérialiste, anti-patriarcale, squatts, etc.) plutôt que d’en dépasser les faiblesses ; et plutôt de dégager des axes stratégiques et créer une véritable unité, on constitue un "front" qui juxtapose les dynamiques existantes. Il n’y a plus de stratégie révolutionnaire mais une lutte contre les projets et les forces de l’ennemi (" notre stratégie est d'être contre leur stratégie "). Cette pauvreté du discours de la RAF s’accompagne d’une véritable interaction avec un large mouvement de résistance anti-impérialiste, lui-même marqué par le subjectivisme. La RAF est en phase avec une nouvelle base sympathisante, active notamment dans l’aile radicale du vaste mouvement de lutte contre l’installation des missiles atomiques US Pershing en R.F.A. et, en règle générale, contre les projets de guerre visant l’URSS qui transformeraient l’Europe centrale en champ de bataille. Le sommet de l’OTAN du 18 juin 1982 donne lieu à une grande manifestation de l’anti-impérialiste radical. Le 15 septembre la RAF exproprie une banque à Bochum. Fin septembre, la police découvre le principal arsenal de la RAF, à Francfort. Elle y place une souricière qui permet d’arrêter, le 11 novembre 82, Brigitte Mohnhaupt et Adelheid Schulz. Le 16 novembre 1982, Christian Klar est arrêté ä Friedrichsruh (il est toujours en prison). Le 25 juin 1983 a lieu une grande manifestation anti-guerre et anti-impérialiste en RFA à l’occasion de la venue du vice-président américain Georges Bush : 100 000 manifestants dont 1 500 autonomes qui affrontent la police. Le 26 mars 84, la RAF exproprie une banque à Würzburg. Le 2 juillet, Helmut Pohl, Christa Eckes, Stefan Frey, Ingrid Jakobsmeier, Barbara Ernst et Ernst Volker sont arrêtés à Francfort. Le 5 novembre 1984, la RAF exproprie une armurerie à Maxdorf et saisit 22 armes de poings (certaines seront retrouvées en décembre 85 lors de l’arrestation des militants des Cellules Communistes Combattantes). Le 4 décembre débute une nouvelle grève de la faim collective pour l'application de la convention de Genève. En décembre toujours, à l’occasion de leur procès, Christian Klar et Brigitte Monhaupt donnent une analyse de la bataille de 1977 : en 76/77, la guérilla s’était reformée en liaison avec les luttes et les prisonniers. La ligne dure de l’Etat ouest-allemand en 77 résulte de deux facteurs. D’abord, l'Etat impérialiste optait pour des solutions militaires, depuis que la crise économique et la vague de luttes de libération dans le Tiers-monde lui avaient fait perdre sa perte de marge de manoeuvre politique. Ensuite, la R.F.A. devait jouer un rôle dirigeant dans la constitution de Europe de l'Ouest comme base de guerre contre l’URSS et les mouvements de libération. Le 18 décembre, une énorme charge d’explosifs (provenant du stock de 800 kg dérobé à Ecaussines, en Belgique, et également utilisé par les CCC) est désamorcée à la Shape School d’Oberammergau, école de formation des cadres militaires de l'OTAN. Le 15 janvier 85 les CCC attaquent une base de l’OTAN à la voiture piégée (deux soldats US blessés) et dédient cette aux prisonniers de la RAF en grève de la faim. En R.F.A., la Résistance anti-impérialiste ne cesse de se développer : il y a au milieu des années 80 plus d’un attentat par jour (par exemple l’incendie d'un bureau des services secrets US, le Military Intelligence Detachment-Bataillon le 29 décembre 1984, l’attaque à l'explosif d'une station émettrice de l'armée US à Heidelberg le 30 décembre, et d’innombrables petites actions comme l’incendie de véhicules militaires). En janvier 1985, la RAF et le groupe français Action Directe publie un document commun: " Nous déclarons: il est aujourd'hui nécessaire et possible d'ouvrir dans les centres impérialistes une nouvelle phase du développement de la stratégie révolutionnaire authentique, et l'une des conditions à ce saut qualitatif est de créer l'organisation internationale du combat prolétarien dans les métropoles, son noyau politico-militaire: la guérilla ouest-européenne ". Le 25 janvier, le commando Elisabeth von Dyck d’Action Directe exécute le général Audran qui supervise la production et les ventes d’armes de l’Etat français et le 1er février 1985, le commando Patsy O'Hara de la RAF exécute Ernst Zimmerman, patron des patrons dans l'industrie aéronautique. La proposition d’adhérer au "Front de la guérilla ouest-européenne" est rejetée par le PCE(r) et les Groupes de Résistance Antifasciste du Premier Octobre (GRAPO) en Espagne et par les CCC en Belgique. Ces organisations sont basées sur les catégories du marxisme-léninisme, notamment en ce qui concerne l’analyse de classe et la nécessité d’un parti de classe. Pour elles, le devoir des révolutionnaires est de se lier au prolétariat de son pays et d’en unifier les avant-gardes sur une ligne révolutionnaire de classe. Or, le courant animé par la RAF appelait indistinctement toutes les forces d’opposition radicale ou révolutionnaire à s’articuler dans une dynamique plus ou moins commune. Il ne s’agissait donc pas de formaliser, renforcer et qualifier une unité reposant sur des caractères politiques (communauté du but et des objectifs, des principes et des méthodes, etc.) mais plutôt de se rassembler sans ligne ni projet (autre que celui de combattre le système) dans une "unité" recouvrant en fait l’éclectisme social et politique justifié par l’" autodétermination des pôles de lutte " ou du " poids grandissant de la subjectivité ". Mi-février 85: arrêt de la grève de la faim. 3 juin, la RAF exproprie un transfert de fonds (butin : 157.000 Mark). Un convoyeur est blessé lors de l’opération. Le 8 août 1985: le commando George Jackson RAF/Action Directe, attaque l'Air base qui est le plus grand aéroport militaire en dehors des USA : deux Américains sont tués dans l’explosion qui fait pour plus d’un million de Mark de dégâts. Pour pénétrer dans le camp militaire la RAF avait besoin d'un passe, et avait enlevé et abattu pour cela un simple sergent US, Edward Pimmental En janvier 86, la RAF accepte les critiques venues du mouvement et déclare qu’il n'y avait pas de nécessité de tuer un simple soldat comme Pimmental, " parce qu'une telle action ne peut qu'être définie politiquement et stratégiquement et que le développement subjectif de la résistance ici et la situation objective n'y correspondent pas ". Selon la RAF, il aurait été juste de tuer Edward Pimmental dans le tiers-monde, dans la résistance armée à une des multiples agressions des USA, mais erroné de tuer le même Edward Pimmental en Europe. Le fait qu’Edward Pimmental soit un lampiste ne doit pas masquer le glissement qui s’opère dans la conception de l’internationalisme de la RAF. La RAF n’est plus un détachement avancé de la grande armée des peuples en lutte contre l’impérialisme, qui porte la guerre des peuples dans les métropoles impérialistes. Elle se détermine en fonction de la société allemande, mais ce glissement s’accompagne d’une autre évolution : l’abandon du marxisme. Le recentrage « national » de la RAF se produit au moment ou la RAF a cessé d’analyser la société allemande en terme de classes et de lutte de classe, mais avec des catégories subjectivistes qui tournent vite en rond (il faut lutter avec ceux qui veulent lutter). Du 31 janvier au 4 février 1986 se tient le grand Congrès de la résistance anti-impérialiste et anticapitaliste en Europe de l'Ouest à Francfort. De 2 à 3000 congressistes (parfois cagoulées), majoritairement des autonomes, des anti-impérialistes, des sympathisants de la RAF, mais aussi de nombreux délégués de presque tous les forces révolutionnaires européennes, débattent des perspectives du mouvement révolutionnaire sous la protection d’un service d’ordre efficace. Le Congrès de Francfort (dont la résolution finale appelait à combattre l’OTAN comme force d’agression vers l’extérieur et de contre-insurrection vers l’intérieur), et l’offensive politico-militaire qui suivit, peuvent être considérés comme le sommet du mouvement de résistance anti-impérialiste en Europe. Le 9 juillet 1986, le commando Mara Cagol de la RAF exécute Beckurts, responsable de la recherche et des techniques chez Siemens et de la Commission de travail à l'énergie atomique de l'Union des industriels allemand. L’action de la Résistance ne faiblit pas : le 8 septembre par exemple, le siège de la Sûreté de l’Etat est détruit par l'Unité Combattante Christos Tsoutsouvis (un militant grec à Athènes tué par la police en octobre 77 lors d’une action de protestation contre le massacre à Stammheim), et le 15 septembre, les immeubles où sont conçus des chasseurs de l'aviation militaire sont dynamités par l'Unité combattante Anna Maria Ludmann. Le 10 octobre, le directeur politique du ministère des affaires étrangères, von Braunmühl, est exécuté par le commando Ingrid Schubert de la RAF : " Notre attaque vise l'appareil d'Etat de R.F.A. agressif dans sa fonction d'Etat noyau de la formation politique de l'Europe de l'Ouest dans la stratégie de guerre impérialiste ". Le 16 novembre, le siège d'IBM est détruit par l'Unité combattante Hind Alameh, et le 19 décembre, l'Unité combattante Rolando Olalia attaque la première société spécialisée dans le crédit à haut taux d'intérêts aux pays sous-développés. Le 20 décembre a lieu une importante manifestation en défense de la Hafenstraße, grande rue de Hambourg dont les maisons sont occupées, sous le mot d’ordre " Un seul front : regroupement des prisonniers; libération de Gunther Sonnenberg; la Hafenstrasse reste! ". Le lendemain, l'Unité combattante Mustafa Aktas (Celal) attaque la Fondation Friedrich Ebert, une école de cadres pour la contre-insurrection — une des nombreuses actions de la Résistance. Le 2 août 1986, Eva Haule-Frimpong (militante de la RAF), Luitgard Hornstein et Christian Kluth (militants de la Résistance luttant avec la RAF dans le cadre du Front) sont arrêtés à Rüsselsheim. Le 10 octobre 1986, le commando Ingrid Schubert de la RAF exécute Gerold von Braunmühl, haut responsable des affaires étrangères. Le 21 février 1987, démantèlement d’Action Directe en France. La même année, une première vague d’arrestations frappe les RZ. En 1986-87 les Cellules révolutionnaires avaient mené des actions directes contre les différents rouages ou acteurs de cette politique en Allemagne : attentats contre les juges (blessés délibérément aux jambes) et les tribunaux condamnant les réfugiés, contre la police des étrangers et ses représentants, contre la police des frontières qui pourchasse les sans papiers et contre le siège social de la Lufthansa qui procède aux expulsions...). Les RZ surmonteront cette vague d’arrestations et poursuivront la guérilla. Le 20 septembre 1988, à l’occasion d’une tentative d’exécution de Hans Tietmeyer, secrétaire l'Etat du ministère des finances, par son commando Khaled Aker, la RAF rend public un document commun avec les Brigades Rouges-PCC : " Le saut à la politique du front est possible et nécessaire pour tes forces révolutionnaires, afin d'amener la confrontation à l'acuité adéquate. Pour cela toutes les positions idéologiques-dogmatiques existantes encore à l'intérieur des forces combattantes et du mouvement révolutionnaire doivent être combattues et dépassées, parce qu'elles divisent les combattants, et parce que ces positions ne peuvent pas atteindre le niveau dont on a besoin pour amener les luttes et les attaques à leur acuité politique nécessaire. L'attaque unitaire des lignes stratégiques de la formation de l'Europe de l'Ouest ébranle le pouvoir impérialiste. Organiser la lutte armée en Europe de l'Ouest. Construire dans l'attaque l'unité des forces révolutionnaires combattantes: organiser le front. Lutter ensemble ". Le 1er février 1989 commence la 10ème grève de la faim des prisonniers de la RAF pour le rassemblement en un ou deux groupes, pour la libération des prisonniers malades et pour la libre communication avec des groupes sociaux extérieurs. Le mouvement bénéficie d’un large soutien. Les squats de la Hafenstraße de Hambourg, qualifiés de base pour la RAF, sont attaqués par 1000 policiers. La grève de la faim se termine le 12 mai. Le 30 novembre 89, le président de la Deutsche Bank, Alfred Herrhausen, est tué dans une embuscade à l’explosif contre sa voiture blindée par le commando Wolfgang Beer de la RAF. Pendant des années, la R.D.A. avait accueilli d’anciens membres de la RAF qui avaient quitté la RAF soit pour des raisons idéologiques (divergences avec la nouvelle ligne de 1982), soit par volonté d’abandonner la pratique révolutionnaire. La R.D.A. leur avait fournit la possibilité de refaire leur vie (nouvelle identité, logement et emploi). En juin 90 l'annexion de la R.D.A. permet aux services spéciaux de la R.F.A. d’arrêter Suzanne Albrecht, Ralf Baptist Friedrich, Sigrid Sternebeck, Inge Viett, Werner Lotze, Christine Dümlein, Ekkehard von Seckendorff-Gudent, Monika Helbing, Silke Maier-Witt et Henning Beer. Les anciens de la RAF sont soumis au chantage : soit ils fournissent suffisamment d'informations pour charger les militants de la RAF, soit ils iront eux-mêmes en prison pour la vie. La majorité refuse, certains acceptent. Le 27 juillet 90, Hans Neusel, expert en répression de soulèvement et secrétaire d'Etat du ministère de l'intérieur, est attaqué par le commando José Manuel Sevillano (prisonnier des GRAPO mort lors d'une grève de la faim) de la RAF. Neusel (qui en réchappe) était l'un des membres les plus dynamiques dans les rencontres du TREVI, organe de coordination internationale contre le terrorisme. Dans le communiqué la RAF explique que " l'impérialisme a gagné la guerre froide ", que la chute " du bloc socialiste et ainsi de sa fonction historique pour le processus de libération des trois continents a conduit à une nouvelle stabilisation du bloc formé par le pouvoir impérialiste ". Le 13 février 91, le commando Ciro Rizatto de la RAF attaque à la mitrailleuse lourde l'ambassade US à Bonn, " parce que les USA ont pris dès le départ dans la guerre de destruction contre le peuple irakien le rôle de conducteur ". Le 1er avril 1991, Detlev Rohwedder, chef de la "Treuhand" (l'organe de privatisation et de "dégraissage" des entreprises de l'ex-R.D.A.), est exécuté par le commando Ulrich Wessel de la RAF qui affirme la nécessité d'opposer au «" saut de la bête impérialiste le propre saut révolutionnaire " : " Qui ne combat pas meurt à petit feu, la liberté n'est possible que dans la lutte pour la libération ".
Edité le 26-01-2008 à 18:02:22 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 21-10-2007 à 12:23:51
| 6. La liquidation Mais la chute du bloc socialiste et la fin de la vague des mouvements de libération nationale progressistes dans le Tiers-monde pose un problème fondamental à la RAF. Comme elle a abandonné les catégories marxistes qui fondent la légitimité et la nécessité d’une lutte révolutionnaire sur base des contradictions de classe, elle peine à trouver un fondement et un projet stratégique. Le 5 janvier 92, le responsable du parti libéral (FDP) Kinkel fait une ouverture pour une "solution négociée". Le 10 avril, la RAF annonce qu’elle arrête l'escalade militaire contre l'état, et qu'elle cessera d'attaquer des responsables de l'économie ou de la politique. La raison annoncée par la RAF est que l’ouverture d’un débat sur les perspectives est nécessaire, et que l’escalade militaire n'aurait dans ce cadre que peu de sens. Les réactions à cette annonce sont négatives chez les autres forces de guérilla révolutionnaire. Elles s’expriment dans plusieurs documents : Une perspective révolutionnaire en Europe du collectif "Wotta Sitta" des prisonniers des BR, Liquidation ou redéfinition? du PCE(r), Une déclaration injustifiable des prisonniers des CCC. Ces critiques remarquent surtout ce qui est annoncé "en creux" dans le texte : l’abandon de la lutte armée et du projet révolutionnaire au profit d’une vague pratique "produisant" du lien social. Le document de 82 montrait qu’avec l’abandon ouvert des catégories marxistes, RAF cherchait à fusionner avec le courant "alternatif ". En 1982, la chose devait se faire en liquidant le courant (la RAF écrivait " il ne s'agit plus de "changer le système", de "modèles alternatifs" à l'intérieur de l'État, tout cela est devenu complètement grotesque "). Dix ans plus tard, c’est par la liquidation leur organisation que les militants de la RAF imaginent cette fusion. En août 92, nouveau texte de la RAF, Nous devons trouver du neuf : " Aujourd'hui beaucoup ont peur de l'existence, la destruction du social dans la société en est arrivée à une nouvelle dimension, l'explosion de l'autodestruction, de la violence des gens entre eux/elles. Du manque d'espoir et de l'absence de perspective pour en arriver à des changements positifs, de plus en plus de gens se réfugient dans l'alcool et la drogue, et les taux de suicides augmentent. La frustration, la peur et l'agression se dirigent vers soi-même ou vers d'autres qui sont encore plus bas dans la hiérarchie sociale. Ce sont les nazis contre les gens d'autres couleurs, d'autres nationalités, les homosexuels et les lesbiennes, l'accroissement de la violence contre les femmes, tes enfants et tes personnes âgées. Les campagnes médiatiques contre les réfugié/e/s et le matraquage des antifascistes dans tes rues montrent clairement les intérêts de l'Etat et du Capital à canaliser tes mécontentements croissants dans une mobilisation raciste et réactionnaire. A rencontre de cela il est difficile de cerner là possible de développer et imposer des réponses ayant du sens, et justes, dans la construction de liens solidaires et d'auto-organisation par en bas, partant de la réalité de la vie quotidienne des gens. (…) [la] destruction du social est une des bases essentielles pour te pouvoir et la continuation du système capitaliste. Un contre-pouvoir n'existera que s'il propose une alternative à la normalité des dominants dans cette société et au système. Cela signifie essentiellement: opposer une organisation à la destruction du social, l'aliénation et le chacun pour soi, et en arriver à des espaces sociaux où la solidarité soit vaste et d'où beaucoup prennent en main la responsabilité de développements sociaux - ce que nous appelons processus d'appropriation sociale. De cela vient une force d'attraction, car la lutte pour le social entre les gens est l'alternative sensible à la solitude dans le système, aux fascistes ». Et de conclure: « La voie de la libération passe par le processus d'appropriation sociale, qui deviendra une partie de la nouvelle lutte internationale pour le bouleversement ". Les réactions à ce texte sont négatives de la part des prisonniers de la guérilla en Europe. En Allemagne, apparaît une nouvelle organisation, les Cellules anti-impérialistes (AIZ), qui ne critiquent pas (encore) les nouveaux choix de la RAF mais qui réaffirme la nécessité de la lutte armée pour la lutte anti-impérialiste. Les AIZ affirmeront par la suite que la thèse de la RAF n'est pas suivie et prennent la responsabilité d’assurer la continuité la politique menée par la RAF de 1972 (libération d'Andreas Baader) à 1991 (mitraillage de l'ambassade US). En fait, les AIZ reprennent la ligne de 1982 (frontisme anti-impérialisme) plutôt que celle de 1972 (anti-impérialisme comme dimension stratégique de la lutte de classe). Elles poussent même le frontisme anti-impérialisme (qui définit l’unité non par le projet social mais par l’ennemi commun : l’impérialisme) jusqu’à trouver un caractère révolutionnaire au mouvement islamique. Cette dérive idéologique isolera les AIZ aussi bien du côté marxiste que du côté subjectiviste (à commencer, bien entendu, par les forces autocentrée sur la lutte anti-patriarcale). Une vague d’arrestations démantèlera les AIZ après quelques actions (contre le siège de l’association patronale de la métallurgie en novembre 93 et celui de la CDU en juin 94). Le 27 mars 1993, le commando Katharina Hammerschmidt de la RAF fait sauter la superprison en construction de Weiterstadt avec plus de 500 kilos d'explosifs. Une partie des prisonniers de la RAF critique cette action "apolitique" qui ne vise qu'à faire pression pour que les prisonniers soient libérés en échange de l'abandon de la lutte armée. Dans l’intervalle un agent des Services parvient à s’infiltrer parmi les sympathisants proches la RAF. Il est à l’origine de l’arrestation à Bad Kleinen de Brigitte Hogefeld, et du meurtre de Wolfgang Grams. Celui-ci avait tué un policier dans la fusillade et avait lui-même été blessé. Gisant à terre, blessé, menotté et désormais sans arme, il est exécuté d’une balle dans la tête. En novembre 1993: la majorité des prisonniers de la RAF critique la RAF (et quelques prisonniers) pour sa tentative de deal avec l'Etat. L'avocat Ströbele aurait discuté avec le chancelier Kohl, et avec des patrons pour que ceux-ci fassent pression en faveur d'un accord politique (arrêt de la lutte armée et libération des prisonniers). La RAF écrit en mars 1994 dans un communiqué qu'il n'a jamais été question de faire un deal avec qui que ce soit, que seul le rapport de force peut libérer les prisonniers. Elle développe à nouveau le thème des "contre-pouvoirs sociaux". En août 1994, nouvelle grève de la faim de la majorité des prisonniers pour la libération Irmgard Möller (en prison depuis 21 années). La grève dure une semaine et bénéficie d’un large soutien. Le 20 avril 1998, la RAF rend public un texte daté de mars et intitulé : Pourquoi nous arrêtons . C'est le point final de la dérive subjectiviste : au lieu de revenir à la position d'avant-garde de la lutte révolutionnaire qui était la sienne en 72, la RAF se dissout dans le courant alternatif. Des conceptions frontistes énoncées par la RAF en 1982 à la proclamation du "Front de la guérilla ouest-européenne" en 1985 pour aboutir au "contre-pouvoir à la base" en 1989, le subjectivisme, qui s’était exprimé d’abord dans le militarisme, sombre dans l’opportunisme et la capitulation. Le 20 juillet 1999, la police trouve des empreintes ADN de militants de la RAF arrêtés sur un lance roquette qui a servit à une attaque de transport de fonds (butin : un million de Mark). Le 15 septembre 1999, Horst-Ludwig Meyer est tué à Vienne dans une fusillade avec les policiers qui viennent l’arrêter. Andrea Klump est aussi arrêtée ; elle collaborera avec la police peu après. La Résistance subira en général un grand recul à la fin des années 90. Fin 1999, trois vagues d’arrestations démantèlent les RZ qui auront revendiqué plus de 140 actions armées. La lutte armée n’a cependant jamais cessé en R.F.A., elle prend actuellement la forme d’une guérilla diffuse qui s’exprime par des dizaines de petites actions (incendies de sièges d’entreprises d’administration de voitures de fonction, etc.) menées par de petites organisations comme le groupe Klasse gegen Klasse, l’Autonome Miliz, la Militante Antimilitaristische Initiative, et le Militante Gruppe. Ce groupe communiste a récemment lancé un grande débat sur la question politico-militaire révolutionnaire, débat (publié dans la revue Interim) dans lequel sont intervenues de nombreuses forces actives aujourd’hui en R.F.A.
Edité le 26-01-2008 à 18:04:11 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 21-10-2007 à 12:55:32
| Texte des prisonniers italiens du Parti Communiste Politico-militaire à l'occasion du 30ème anniverssaire de l'assassinat des prisonniers de la RAF Stammheim – Mogadiscio 1977 Le courage de l’internationalisme S’il y a un mérite largement reconnu à la RAF, c’est la considérable contribution à la requalification et à la relance d’un internationalisme prolétarien effectif. C’est un mérite reconnu dans toute l’Europe et le Moyen-Orient, c’est-à-dire les deux "régions" entre lesquelles leur courageuse expérience a bâti un pont. La coopération constructive avec certains mouvements de libération nationale, le palestinien en premier lieu, a énormément contribué à retisser un rapport de confiance et d’estime de la part de ces mouvements avec les mouvements révolutionnaires métropolitains, flottant trop souvent entre opportunisme politique et vie " confortable ". Cette coopération s’est nourrie d’activités et de moments de lutte, parmi lesquels les actions d’octobre ’77 resteront à jamais symbole d’héroïsme militant. Ce fut ainsi que, à la nouvelle de l’assassinat des camarades emprisonnés, la réponse solidaire fut très forte dans tout l’Europe. En Italie, où le mouvement révolutionnaire était en plein développement, il y a eu une véritable vague d’attaques armées contre les intérêts du capital et de l’Etat allemands, dans de nombreuses villes. Un camarade, Rocco Sardone, jeune ouvrier à Turin, fut tué dans l’explosion accidentelle de la bombe qu’il était en train de transporter pour une de ces actions à Turin [un jeune révolutionnaire grec, Christos Tsoutsouvis, fut tué par la police dans une action similaire à Athènes, NDE]. En Italie aussi, on percevait l’importance et le courage des camaradEs allemandEs, et plus encore par rapport à une réalité comme celle du mouvement révolutionnaire italien, très forte, mais plutôt autocentrée sur la lutte dans le pays. Bien sûr, cet aspect positif était porté par une vision générale pas seulement positive. On sait que la juste attention prêtée à la connexion internationale (qui s’approfondit toujours, suivant les phases de l’impérialisme) peut porter à des excès, et finalement à négliger le processus révolutionnaire dans son propre pays. Ce qui se produisit un peu dans le cas de la RAF. La juste considération des limites et contradictions qui pesaient sur le prolétariat et la classe ouvrière d’Allemagne (lourdes au point d’en avoir compromis gravement les capacités de lutte et la conscience de classe pendant une longue période) amena à des raccourcis et conclusions marquées par un scepticisme de fond sur les possibilités révolutionnaires dans la métropole, et à une construction révolutionnaire comprise comme "cinquième colonne" des mouvements révolutionnaires des peuples opprimés. Cela amena à se détacher, à ne plus rechercher un rapport organique aux instances de l’autonomie de classe, amena à se refermer dans un dynamique auto-centrée et, dans un certain sens, "élitiste". Pareillement, la définition idéologique devenait plus imprécise, en brouillant les thèmes marxistes-léninistes d’origine, en allant toujours plus vers une dérive extrémiste-totalisante. Avec la fin des années ’80, les rapports de force internationaux se sont fortement détériorés, avec la montée de la vague réactionnaire internationale et la disparition de l’ex-camp socialiste – dégénéré par l’œuvre méthodiquement poursuivie par les révisionnistes à l’intérieur et par la pression impérialiste à l’extérieur. Ce qui s’écroulait à l’Est, c’était la mystification, la tromperie révisionniste, sous couvert d’un régime qui avait tout fait pour vider et dégénérer le contenu socialiste, permettre la formation d’une nouvelle bourgeoisie et des conditions de la pleine restauration du capitalisme. Leur transformation définitive en régimes capitalistes, avec les drames sociaux qui en résultent pour les populations jetées dans la fournaise du marché mondial, leur a aussi permis de faire retomber leur faillite non pas sur le révisionnisme lui-même, mais sur le communisme. Certes, cela fait partie de la lutte de classe, idéologique spécifiquement, mais il est un fait que ce tremblement de la fin des années ’80 a déterminé un basculement dans les rapports de force internationaux et par conséquent une vague réactionnaire plus forte que d’habitude sur le plan idéologique. Enfin, la tâche a été difficile pour le mouvement communiste international, pour les mouvements révolutionnaires, durant les années ’90. Nombre se sont perdus. Cela a malheureusement été le cas de la RAF. Et nous disons malheureusement, parce que sa capitulation a laissé un vide derrière elle. Parfois la discontinuité s’impose. La volonté et la détermination ne sont pas suffisantes si les conditions objectives de la situation et les conditions subjectives de classe sont particulièrement défavorables. Dans certains cas, il faut savoir reculer. C’est ce qui s’est passé en Italie, avec la " retraite stratégique " [décrétées par les Brigades Rouges en 1982, NDE] dans les années ’80. " Retraite stratégique ", cela signifie reculer, se maintenir sur des positions plus défendables, et aussi se mettre en " longue marche", éviter l’affrontement frontal avec l’ennemi… mais en sauvant armes et drapeau ! C’est ce qui a permis, en Italie, de préserver la continuité politique. Comme notre histoire récente [le séisme politique qui a accompagné la vague d’arrestations de militants du PCPM, NDE] l’a clairement mis en évidence. Pour cela, il faut sauvegarder à tout prix le patrimoine de lutte et d’expériences, et cela on peut et on doit le faire avec le travail de mémoire et de défense politico-idéologique. " La mémoire est un combat ", c’est ainsi que les camarades d’Action Directe ont intitulé un texte de reconstruction historique. Formulation exacte ! Il suffit de voir les campagnes périodiques que la bourgeoisie déclenche sur l’histoire, la mémoire, les catégories étymologiques même… il suffit de voir l’acharnement, le terrorisme culturel, la machine goebbelsienne qu’elle met en marche, pour se rendre compte, dialectiquement, que c’est un terrain très important. Ces années-ci, en Europe, nous avons avec peine essayé de maintenir le fil rouge de la continuité, même à travers les ruptures nécessaires ou imposées. Cela a été indispensable pour surmonter les étroitesses de son propre contexte, de sa propre histoire. Il a été indispensable de se rappeler que " la révolution est mondiale dans son contenu et sa dynamique, et nationale dans sa forme spécifique ". Il a donc été indispensable de se rattacher à la révolution là où elle avance : Pérou, Colombie, Népal, Inde, Moyen-Orient… Il a été indispensable de se rattacher à la dynamique internationale, qui est décisive et qui prépare irrésistiblement la vague future de la révolution mondiale. Parce que nos difficultés se révèlent peu de chose vis-à-vis de l’explosion des contradictions de classe, attisées par l’impérialisme, par sa crise générale de caractère historique : l’écart qui se creuse de manière exponentielle entre richesse et misère (entre les classes, entre les pays), la formation de nouvelles classes ouvrières dans le Tricontinent, soumises à des conditions infernales, la spirale concurrentielle internationale (avec son complément : l’induction d’un consumérisme dévastateur) et le pillage des ressources qui amènent une dégradation de l’environnement compromettant sérieusement les conditions de vie, la vague réactionnaire qui soutien tout cela et jusqu’à la guerre – guerre qui est redevenue à plein titre l’arme suprême économique, la forme concrète d’existence de l’impérialisme. La profondeur, la gravité et l’absurdité asociale de cette spirale imposent la voie révolutionnaire. Une nouvelle vague de révolution mondiale grandira inévitablement, aussi parce que, comme l’a dit Mao : " Soit la révolution empêche la guerre, soit la guerre déclenche la révolution " C’est à nous de choisir de quel côté se situer : se perdre dans un rebellisme folklorique dans ses formes et para-institutionnel dans sa substance, dans des pratiques syndicalistes-économistes, ou pire encore : faire de l’extrême-gauche à l’intérieur du système. Ou alors : reprendre le chemin des expériences révolutionnaire authentiques, à partir de là où les dernières nous ont laissé un patrimoine, mais aussi des contradictions, des problèmes irrésolus à reprendre et à résoudre. Ainsi avec l’héritage de la RAF. Dans les pays impérialiste, cela signifie surtout se poser la problème d’un stratégie qui rende concrète, possible, la voie révolutionnaire, en étroite dialectique avec les mouvements révolutionnaires avancés des périphéries. Ce qui requiert, justement, le contenu - idéologie (Marx-Lénine-Mao), ligne politique, programme - et les moyens, c’est-à-dire l’unité du politico-militaire, comme synthèse indispensable dès les premiers pas si l’on veut élever la lutte sur le plan politique, stratégique, programmatique. Contenu et moyens ne peuvent être tenus ensemble et portés en avant qu’avec un niveau organisationnel adéquat : le Parti Communiste Politico-Militaire de la classe ouvrière. Honneur aux camarades allemands et palestiniens tombés pour la révolution et l’internationalisme ! Constituer le Parti Communiste Politico-Militaire de la classe ouvrière ! Alfredo Davanzo, Davide Bortolato, Claudio Latino, Vincenzo Sisi, militanti per le costituzione PC P-M.
Edité le 21-10-2007 à 13:57:44 par Ramon |
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| Posté le 28-10-2007 à 16:14:46
| Un militant du Secours Rouge condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour un bombage de solidarité avec les dockers emprisonnés. Début 2006. Les dockers et les travailleurs de toute l'Europe se mobilisent contre une directive européenne qui autorise leur remplacement par les marins embarqués, sous-payés et doublement exploités, pour les travaux de charge et décharge dans les ports. Cette directive visait uniquement à augmenter encore les profits des grands armateurs, sans même fournir un bénéfice quelconque pour les travailleurs embarqués de pays non-européens, avec lesquels les dockers déclarent d'ailleurs leur solidarité. Dix milles dockers étaient venus à Strasbourg de tous les ports de l'Europe pour protester, le 16 janviers 2006, contre cette directive. Ils avaient dispersés les policiers français et démolis la façade vitrée du parlement européen. Treize dockers dont neuf belges seront alors arrêtés. Un Comité pour la défense des dockers est rapidement été mis sur pied à Bruxelles. La campagne de solidarité commence par plusieurs distributions de tracts. Elle se poursuit, le 6 février, par une soirée de soutien et, le 9 février, par un rassemblement devant la résidence de l’ambassadeur de France. Le Secours rouge/APAPC était parmi les forces fondatrices de ce Comité. Le 21 janvier, la police de Bruxelles arrêtait notre camarade Thierry Delforge (alias « le professeur »). Elle l’a accusé d’avoir participé au bombage du mur d’un entrepôt de la ville de Bruxelles, et a trouvé dans le coffre de sa voiture des couteaux d’abattages dont il usait pour des travaux de débroussaillage. Cet été, au tribunal de première instance de Bruxelles, cela est devenu « destruction partielle » du mur et « transport d’armes prohibées ». Thierry vient d'apprendre que le tribunal l'a condamné (en son absence) à un an d’emprisonnement auquel il sera sursis pendant cinq ans. Thierry a fait opposition à ce jugement. Thierry est un militant politique et syndical bien connu. Membre actif du Secours Rouge depuis de nombreuses années, il est présent sur tous les fronts de la solidarité, de l’aide aux sans-papiers à la campagne pour l’acquittement des militants et sympathisants du DHKC poursuivis en Belgique. Dossier complet sur le site du Secours Rouge/APAPC : http://www.secoursrouge.org/
Edité le 06-11-2007 à 23:19:03 par Ramon |
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| Posté le 01-11-2007 à 22:57:08
| Textes politiques des révolutionnaires italiens arrêtés le 12 février . Le 12 février, tous les médias d’Europe ont titré sur la grande opération policière dirigée contre le Parti Communiste Politico-Militaire (appelé erronément par les médias « Nouvelles Brigades Rouges », en raison de sa filiation historique avec l’expérience des B.R.). Quinze militants jeunes et anciens, hommes et femmes, délégués syndicaux, activistes anti-guerre, animateurs des centres sociaux étaient arrêtés, dont quatre se sont immédiatement revendiqués du PC P-M, donnant naissance à une impressionnante vague de solidarité. C’est pour donner la parole à ces camarades que nous publions les déclarations politiques sortis des quartiers d’isolement. 1. Introduction Depuis des années les medias affirmaient que le mouvement révolutionnaire italien était mort. Et que, sauf pour quelques prisonniers brigadistes irréductibles, la lutte armée pour la révolution prolétarienne appartenait à l’histoire. Le 12 février, tous les médias d’Europe ont titré sur la grande opération policière dirigée contre le Parti Communiste Politico-Militaire (appelé erronément par les médias « Nouvelles Brigades Rouges » en raison de son lien historique avec l’expérience des B.R.). Quinze militants jeunes et anciens (de 21 à 54 ans, certains liés aux luttes armées des années 70/80), hommes et femmes, délégués syndicaux, activistes anti-guerre, animateurs des centres sociaux, prolétaires, étudiants étaient arrêtés, des armes, du matériel et des documents politiques étaient retrouvés, plongeant l’Italie dans la stupeur. Stupeur horrifiée dans le camp de la bourgeoisie qui a réagit de manière hystérique à tous les niveaux. Tout d’abord, la police a ratissé large. Ensuite, les médias et politiques ont multipliés les déclarations, passant du triomphalisme, (en exaltant l’action policière), au catastrophisme, (en découvrant à quel point le projet du Parti Communiste Politico-Militaire plongeait ses racine dans la classe et les luttes de masse). La vague de solidarité avec les militants arrêtés n’a rien fait pour rassurer le régime. Dans de nombreuses villes, des slogans de solidarité ont été peints sur les murs des usines, des tracts ont été distribués et des affiches collées. Des dizaines de collectifs et d’organisations politiques se sont déclarés solidaires. Dans la vieille tradition des luttes ouvrières italiennes, les WC des usines étaient couverts de message de soutiens aux prisonniers. Le domicile du chef de la police politique à Padoue a fait l’objet d’une attaque incendiaire, etc. Deux cents quinze actions de solidarité en trois mois ! Ces preuves de la popularité du projet de relance d’une lutte armée révolutionnaire a achevé d’affoler la bourgeoisie. Non seulement les patrons ont licencié les travailleurs qui avaient manifesté de la solidarité avec les militants arrêtés, mais ces travailleurs se sont vus immédiatement exclus du syndicat ! Les directions syndicales ont voulu organiser une « grève contre le terrorisme », et les partis politiques une « manifestation nationale contre le terrorisme » et ces deux projets ont avorté misérablement, achevant de transformer cette opération policière en séisme politique. La solidarité a été active hors d’Italie : occupation de l’office du tourisme italien à Paris, rassemblements devant les ambassades d’Italie à Berlin et à Bruxelles, une action à la gare de Zurich, meetings à Bâle, Berne et Zurich (signalons que l’opération policière du 12 février s’était étendue hors d’Italie : il y avait eu plusieurs perquisitions en Suisse et une camarade de Zurich fait l’objet de poursuites), manifestation au consulat italien de Barcelone et incendie de la chambre de commerce italienne à Berlin. Les textes que nous publions ici sont ceux qui ont pu passer à travers la censure. Quelques autres, et notamment la contribution de Claudio Latino, ont été bloqués par les autorités.
Edité le 01-11-2007 à 23:09:42 par Ramon |
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| Posté le 01-11-2007 à 23:04:14
| 2. Origines du Parti Communiste Politico-Militaire Le projet du PC P-M apparaît assez clairement dans l’expression de ses militants emprisonnés. Il a été en outre exposé dans la revue clandestine du PC P-M. « Aurora ». Alors que les éditions en allemand et en italien de ce n° de Solidarité Internationale comprennent une auto-présentation du PC P-M publié dans le n° zéro de « Aurora », un retard de traduction nous empêche d’intégrer ce document dans l’édition en français. Après avoir connu un développement immense dans les années 70, les organisations révolutionnaires armées en Italie subirent de lourdes défaites au début des années 80. Plus de vingt militants ont été tués durant cette décennie par des policiers qui commencent à appliquer systématiquement la torture, et plus de 4.000 militants sont emprisonnés. L’unique organisation survivante sera les Brigades Rouges pour la construction du Parti Communiste Combattant, les BR/PCC, qui tirèrent des conclusions sur le changement de la situation et décidèrent une nouvelle ligne : « la retraite stratégique ». Il fallait reculer, se positionner sur une ligne moins ambitieuse, tout en continuant la lutte armée, mais avec une autre intensité et à un autre rythme. On commençait aussi à prendre la mesure d’une défaite qui n’était pas uniquement celle du mouvement révolutionnaire mais plus largement celle de la classe : depuis l’offensive du patronat de Fiat en octobre ’80, le rapport de force avait basculé et cela se manifestait à tous les niveaux, dans toutes les situations. La capacité à voir tout cela, et à le situer aussi dans son contexte international et dans une perspective historique, fut ce qui permit aux BR-PCC d’alimenter le débat et de progresser malgré tout. Ce débat donnera lieu en 1984 à une division de l’organisation entre deux entités qui poursuivront leur chemin parallèlement durant des années. Elles seront appelées au début « première position » et « deuxième position ». La première, restant majoritaire, fut donc dépositaire de la continuité des BR/PCC, la deuxième constitua l’Union des Communistes Combattants (U.C.C.). Le centre du débat avait été la critique soulevée par la « deuxième position » sur l’axe stratégique qui avait jusque là dirigé les BR : la « stratégie de la lutte armée ». La critique constatait que la grosse limite qui avait émergé était la déconnexion grandissante d’avec les dynamiques de la classe, et relevait un certain éclectisme des références qui avaient présidé et formé l’expérience armée. La « deuxième position » voulut retrouver la vision léniniste, dans le sens où dans les centres impérialistes le processus révolutionnaire est forcément scindé entre la dynamique de l’avant-garde (qui trace la voie politique, y compris avec les armes, qui élabore la stratégie) et celle des masses qui évoluent et se radicalisent mais ne seront disposées à l’affrontement armé que dans un bref moment de crise révolutionnaire que l’on appelle aussi le moment de l’insurrection. La « première position » proposait une continuité en se basant sur ce qui avait été exprimé jusqu’alors de meilleurs par le mouvement révolutionnaire. Cette position avait un élément de solidité important qui a fait qu’elle ait pu assurer une continuité jusqu’à récemment. Mais son gros problème est celui la « conquête des masses » : comment une stratégie centrée sur ces principes peut-elle se dialectiser aux dynamiques de masses, jusqu’à les diriger vers l’affrontement décisif ? Cette question, et d’autres animeront le débat en ces années là, des petits noyaux armés se formant et se rapportant plus ou moins à ces deux positions majeures. Après plusieurs grandes opérations de guérilla, l’UCC sera défaite par les arrestations et elle n’arrivera plus à se relever. De la « deuxième position » résistera une aire militante qui donnera naissance au projet de constitution du Parti Communiste Politico-Militaire.
Edité le 01-11-2007 à 23:10:29 par Ramon |
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| Posté le 01-11-2007 à 23:15:20
| 3. Document d’Alfredo Davanzo, militant pour la constitution du Parti Communiste Politico-Militaire : Affronter la « guerre préventive et infinie » de l’impérialisme . Pour le Parti. Pour la Révolution. Le 12 février a-t-il été une vraie défaite ? La grande caisse médiatique s’est mise à l’œuvre pour marteler le message de la puissance de l’Etat, de la brillante opération préventive, de l’inanité des tentatives révolutionnaires, etc. Et pourtant, déjà là transparaissent des éléments d’embarras évidents. « Mais comment ?! On ne les avait pas, déjà, définitivement défaits ?! (…) Comment est-il possible qu’ils soient à nouveau à l’intérieur des usines et en tant que "très bons délégués" et non que simples extrémistes isolés ?! (…) Et la classe ouvrière, alors, mais elle n’avait pas disparue ? Eteinte comme les dinosaures ?! » On est tellement défaits que les dirigeants de la soumission ouvrière ont proclamé même une grève. Contre des … incarcéré(e)s !! Le tragicomique est toujours significatif dans l’histoire. Et encore, le refrain sur les « infiltré(e)s »… Tandis que nous pouvons établir notre histoire ouvrière, il semblerait que les susdits dirigeants n’aient à proprement parler jamais, travaillé à la chaîne, ou sur les chantiers. Mais non, on se trompe. Quelqu’un y a travaillé. Par exemple, chez Pirelli, en tant que… chronométreur ! (à nouveau le tragicomique) Enfin, la clameur soulevée par nos arrestations et celles d’autres camarades du mouvement veut bien dire quelque chose. Ça veut dire que cela touche dans le vif des contradictions, que ces arrestations se situent dans le vif de l’affrontement de classe. Même d’ici, dans l’isolement strict, on arrive à percevoir comme il monte une vague de sympathie et de fierté prolétarienne autour de nous. Voir à la télé des ouvrières anonymes répondre aux « questions » terroristico-interrogatoires du Goebbels de service « Non, on ne les dénoncerait pas » ; voir les bombages de solidarité apparus sur les murs de nombreuses villes ; voir la courageuse défense politique au sein des manifs, tout cela donne la mesure de combien existent des marges d’autonomies au sein du prolétariat, de comment on arrive à reconnaître des expériences comme propres à la classe. Expériences qui méritent une évaluation politique et autocritique, bien sûr. Mais autocritique, c’est-à-dire une analyse pour développer des forces de classe, pour comprendre et corriger les erreurs ; pour se mettre au niveau des tâches nécessaires et pour savoir affronter les moyens de la contre-révolution. Leur déploiement de moyens, leur innovations technologiques (et, en conséquence, certains de nos retards), la tendance à agir préventivement – dans le sillage de la « guerre préventive et infinie aux peuples » - démontrent aussi combien l’Etat craint l’insurgence prolétarienne, la tendance révolutionnaire. Le coup subi par nous (en tant qu’Organisation, non pas en tant qu’ensemble des arrêté(e)s) est une réalité. Il faut le dire, justement afin que les forces prolétariennes puissent en dégager des enseignements, un bilan, et dans la finalité précise de continuer le combat. On exclut naturellement de tel droit à la critique/autocritique la faune opportuniste que nous imaginons déjà à l’œuvre avec son répertoire défaitiste. Qui ne se mesure pas à l’ensemble des tâches nécessaires au processus révolutionnaire n’a pas droit à la parole. Comme Lénine eut déjà à le dire à l’encontre de telles attitudes : « Le passage de la phase de la simple propagande à celle de l’agitation provoque une certaine désorganisation. Le passage de l’agitation aux grandes actions de rue aussi. Pareillement le passage de grandes actions de rue à la pratique combattante, partisane. Devons-nous dire, pour cela, qu’il ne faut pas combattre ? Non. Nous devons seulement apprendre à combattre. Et c’est tout. » (d’un texte sur la défaite du mouvement insurrectionnel de 1905, contre ceux qui, en prétextant cela, voulaient qu’on abandonne la lutte révolutionnaire). Et les problèmes qui se posent sont exactement ceux-là : apprendre à lutter sur les différents plans, jusqu’au plus haut niveau de synthèse, l’unité du politico-militaire. En cette synthèse peut trouver solution aussi le problème du Parti, en tant qu’instrument et sujet nécessaires au développement d’une stratégie de grande ampleur. Le fait qu’à nouveau ait fait irruption sur la scène politique l’instance révolutionnaire (celle qui s’est légitimé ainsi dans le droit fil des années ’70) est déjà en soit une impulsion, un pas en avant. C’est une impulsion aux forces de classe à s’orienter sur la tendance nécessaire et possible ; à s’appliquer aux tâches et problèmes réels à résoudre. Et c’est seulement dans la praxis qu’on résout les problèmes, pour autant qu’ils soient difficiles et complexes. En ces mêmes jours, nous assistons à l’énième honteuse capitulation des prétentions réformistes des obstinés pourvoyeurs de la voie institutionnelle-parlementaire. La « gauche radicale-réformiste » illusionne les masses sur l’utilité d’aller au parlement et d’intégrer une solution gouvernementale qui ne peut être que de nature capital-impérialiste. Elle fait un peu de folklore, beaucoup de bruit et puis, au pied du mur des « engagements impératifs » avec l’OTAN, les USA, la Commission de l’UE, le FMI (et autres directoires impérialistes), elle doit capituler ignominieusement, elle doit se ranger derrière les pires politiques antiprolétariennes et néo-colonialistes. Cette « gauche » finit par accomplir un rôle de récupération vis-à-vis des mouvements de masses, de démoralisation et démobilisation de l’intérieur ; elle sème le fatalisme et des imbécillités idéologiques tel que le « pacifisme » (une des pires impostures que, justement, les puissants – surarmés – propagent parmi les opprimés afin qu’eux, oui, restent désarmés et [mot illisible]). Comme l’a dit l’honorable Russo Spena , « traitez-moi d’agent de l’impérialisme US, mais je vote pour le gouvernement » Exact monsieur le député : vous êtes un troupeau de stupides agents et pas seulement de l’impérialismes US, mais aussi de l’impérialisme italien ! Regardons la réalité du monde actuel. Quelques faits majeurs en disent long sur le velléitarisme des quelques tentatives « réformistes » : 1) Les loups impérialistes historiques, après avoir déclenché des guerres d’agression partout, après avoir jeté des régions entières dans un chaos sanglant (du Tricontinent aux Balkans), travaillent aujourd’hui à de nouvelles étapes de progrès : la « mini bombe atomique ». En dénonçant les accords « SALT-2 » (qui constituaient le cadre limitatif à la prolifération nucléaire avec l’ex-URSS), par décision unilatérale en 2002, les stratèges US déclarent ouvertement : « son utilisation en tant que dissuasion, en équilibre de la terreur, achevée, la bombe atomique deviendra arme offensive et en première instance ; même contre des pays qui n’en disposent pas » ! Les criminels impérialistes ont toujours démontré qu’ils tenaient leur parole quant à leurs grandes définitions doctrinaires. Et pour réaliser cette dernière, ils ont justement besoin d’une bombe utilisable : qu’elle massacre, oui, mais pas trop. Enfin, ils se préoccupent de l’équilibre entre le militaire et le politique ! Ce dessein (qui est le sommet de toute une escalade en cours, dont on peut voir l’emploi d’armes nouvelles et dévastatrice sur la tête des peuples opprimés) avance depuis le temps, et cela ne peut signifier que guerre et encore guerre ; d’une extension et d’une puissance multipliées. Ainsi, les impérialistes de « nouvelle génération » (Chine, Inde, Russie) se sont également lancés dans une course aux armements et dans des stratégies agressives, inévitablement bellicistes. Mao a dit : « Soit la révolution empêche la guerre, Soit la guerre déclenchera la Révolution. » 2) L’accélération de la concurrence sur les marchés (effet des lois inhérentes du capitalisme, de sa crise de caractère historique par surproduction de capital), produit une dévastation sociale sans précédent. La pression sur le taux d’exploitation (ils l’appellent « productivité-compétitivité »), unique source de la plus-value, est devenue féroce, obsessive. Nous voyons réapparaître, ou plus exactement, s’étendre à nouveau les formes les plus sauvages d’exploitation même ici dans les centres impérialistes ; tandis que dans le Tricontinent les zones industrielles sont simplement des camps de concentration ! Les récentes violentes explosions ouvrières au Bengladesh et en Chine en sont le tragique témoignage. La synthèse entre ces deux grands faits est dans l’essence de l’impérialisme, qui n’est pas un banal fait de politique étrangère (comme les stupides révisionnistes susmentionnés s’empressent de le faire croire), mais bien la nature même du monde de production capitaliste. « L’impérialisme est la poursuite de l’exploitation, par d’autres moyens. » L’horizon de la guerre appartient à cette formation sociale. Le prolétariat et les peuples opprimés n’ont pas à choisir. Ils sont obligés. A la guerre impérialiste et réactionnaire, qui secouera toujours plus le monde dans les années à venir, on peut seulement opposer la tendance à la « Guerre Populaire Prolongée », révolutionnaire et de classe. Ce qui est déjà réalité dans certaines aires du Tricontinent jusqu’à la Turquie, en touchant l’Europe. Son contenu est la libération sociale, par la prison du pouvoir et l’envoi de la transformation socialiste. Ce contenu dont forme aussi au caractère de cette guerre et du processus qui y conduit. La violence révolutionnaire est bien différente de la violence réactionnaire, mille exemples le démontrent, de ce qui se passe actuellement en Irak ou au Népal, jusqu’à notre histoire italienne. Et ce processus est justement un parcours de contenu et moyens, de constitution du prolétariat en force idéologico-politico-militaire indépendante. Constitution qui peut se donner seulement dans le vif de l’affrontement « en apprenant à combattre », en construisant les conditions pour transformer la résistance populaire en vraie lutte de classe, c’est-à-dire en lutte pour le pouvoir. A ce processus pourront participer l’ensemble des forces et formes organisées aussi variées, qui sauront se poser par rapport à ces nécessités fondamentales, à ces orientations de perspective. Il y a place pour quiconque est sérieusement et avec cohérence disposé(e) à avancer vers la Révolution. Les caricatures qui voudraient réduire le processus révolutionnaires aux péripéties de quelques Organisations initiales, comme la nôtre, font partie du concert défaitiste et désarment la classe. Nous disons à tous/toutes les militant(e)s sincères, aux forces de classe, à tou(te)s les prolétaires qui cherchent une issue aux cauchemars sanguinaires auxquels l’impérialisme nous condamne, à tou(te)s celles/ceux qui se posent le problème d’ouvrir une nouvelle perspective révolutionnaire : - Il faut couper le cordon ombilical avec le jeu politique institutionnel, casser la chaîne électorale-parlementaire qui, dans un pays impérialiste pourri (comme le nôtre), n’a plus aucune valeur utile pour la classe, mais qui emprisonne et subordonne. - Il faut affronter les différents plans de la lutte, dans le sens du développement de l’autonomie de classe : Organismes de Masse au sein des luttes, et Parti Communiste dans l’Unité du Politico-Militaire. - Il faut développer les luttes non pas pour atteindre de « tragicomiques conquêtes immédiates » (Marx), mais dans le sens de l’accumulation des forces dans une stratégie de lutte révolutionnaire précise. - Sans organisation de l’attaque, la défense reste impuissante, se disperse, et est récupérée par les professionnels de la soumission de classe. - La vraie solidarité avec la résistance armée des peuples opprimés est dans le développement du processus révolutionnaire dans tous les pays, dans notre propre pays, en fortifiant ainsi le front uni anti-impérialiste et internationaliste. Davanzo Alfredo Militant pour la constitution du Parti Communiste Politico-Militaire Février 2007 Ce texte est personnel à cause de l’isolement carcéral, qui ne nous permet pas de communiquer et débattre.
Edité le 01-11-2007 à 23:45:52 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 06-11-2007 à 21:42:40
| Un militant du Secours Rouge condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour un bombage de solidarité avec les dockers emprisonnés. Notre camarade Thierry vient de recevoir son billet d’écrou. Sauf retournement de situation, il devra se présenter ce vendredi 09 novembre à la prison de Forest (Bruxelles) afin d’entamer la peine d’une année d’emprisonnement (dont six mois ferme) à laquelle il fut condamné cet été - en son absence - par le tribunal de première instance de Bruxelles. Pour ceux qui étaient présent samedi au meeting du CNU, Thierry est le camarade qui avait lu la contribution du BlocML à la tribune. Cette peine est exceptionnellement élevée pour ce genre de délit (Thierry n'a pas le moindre antécédent judicaire), et il est tout aussi exceptionnel qu'un condamné dont la peine n'excède pas six mois doive se présenter à la prison car en principe ce type de peine n'est jamais exécutée en Belgique...
Edité le 06-11-2007 à 23:19:51 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 10-11-2007 à 00:16:10
| Finalement pas de prison ce vendredi pour notre camarade Thierry. Son avocat ayant réussi à le maintenir en liberté jusqu'à sa comparution en opposition devant la 50ème chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles le 21 novembre courant…
Edité le 10-11-2007 à 00:18:03 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 17-11-2007 à 23:28:06
| Six mois de prison pour un bombage Le 28 mars 2007, un tribunal bruxellois condamnait Thierry Delforge, militant du Secours Rouge, à un an de prison dont six mois ferme pour un bombage de solidarité envers les dockers réprimé suite à leur lutte contre les directives néo-libérales européennes. Thierry a fait opposition à ce jugement et doit repasser en procès. Rassemblement de solidarité : Le mercredi 21 novembre 2007, à 14H00, il sera jugé au palais de justice de Bruxelles à la 50e chambre correctionnelle. Rendez-vous sur les marches du palais de justice de Bruxelles à 13H30, puis dans la salle d’audience à partie de 14H00. Soirée de solidarité : Ces poursuites ont déjà valu à Thierry plusieurs centaines d’euros de frais d’avocat. Acquittement ou condamnation, il ne faut pas que Thierry soit financièrement touché par cette affaire. Secours Rouge organise donc un repas de solidarité au Centre Garcia Lorca, rue des Foulons à 1000 Bruxelles, le vendredi 30 novembre à partir de 19H00. Venez nombreux! SECOURS ROUGE "LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME"
Edité le 26-01-2008 à 18:07:26 par Ramon |
| Paria | Les masses font et peuvent tout ! | Grand classique (ou très bavard) | | 562 messages postés |
| Posté le 18-11-2007 à 10:27:12
| Je pense pouvoir m'exprimer au nom du forum en te disant que le camarade Thierry a notre soutien (malheuresement que moral...) à tous. Courage camarade!
Edité le 18-11-2007 à 10:27:41 par Paria |
| dago | Informateur | Pionnier | 16 messages postés |
| Posté le 18-11-2007 à 18:18:50
| Quels rapports entretenez-nous avec le Clea (http://www.leclea.be/) qui adopte apparemment la même mission que vous ? Vous collaborez ? Je n'ai pas beaucoup entendu le SR lorsque les militants du DHKPC se sont fait arrêter. Sinon, bon travail à vous.
-------------------- Le doute est notre ennemi. |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 19-11-2007 à 00:16:58
| Camarade Paria : merci de t'être solidarisé avec notre camarade Thierry. Même "simplement morale", la solidarité sincère fait toujours plaisir. |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 19-11-2007 à 00:46:58
| Dago : je n'ai pas la moindre envie de te répondre à propos des liens que le Secours Rouge et le CLEA entretiennent ou n'entretiennent pas. Pas plus que je n'ai envie de te parler de l'engagement du SR par rapport au militants du DHKC poursuivi en Belgique. En clair, cela ne te regarde pas. Par contre, et puisque tu abordes le sujet, dès que je remets la main dessus, je me ferai un plaisir de coller ici le texte que ton orga le"vaillant PTB" s’était, la peur au ventre, empressée de publier dans l’hebdo "Solidaire"après les arrestations des militants révolutionnaires du DHKC dans notre plat pays. Je te prie cependant ne voir aucun sectarisme dans ce refus de dialogue. Je suis prêt à toutes les discussions que tu veux (pour peu qu’elles soient constructives, bien sur !), mais pas avant de t’avoir lu sur ton expérience au sein du FU"C", et surtout sur ton positionnement aux cotés du soralien Serpov. C’était la demande de Xuan et, encore une fois, j’y souscris entièrement. D’ici là, salut en de cost (comme on dit chez nous).
Edité le 19-11-2007 à 00:48:39 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 22-11-2007 à 19:47:36
| 21/11 : Compte-rendu de l'audience Ce mercredi 21 novembre s’est tenu à la 50e chambre correctionnelle le procès en opposition de notre camarade Thierry Delforge, condamné en première instance et par défaut à un an de prison dont six mois avec sursis. Une grosse septantaine de personnes s’étaient rassemblées sur les marches du Palais de justice pour marquer leur solidarité avec Thierry. Plusieurs dizaines d’entre elles ont suivi l’audience, au visible déplaisir d’une cour peu habituée à siéger devant (pour reprendre l'expression du juge) des « supporters ». Les relations entre la cour et l’auditoire étaient tendues. La procureur s’est signalée par une attitude provocatrice, refusant ostensiblement d’employer son micro, s’arrangeant ainsi pour n’être comprise que de ses seuls comparses. L’avocat de Thierry a traité séparément les deux préventions. Il a exposé que Thierry assumait totalement la première (le bombage de solidarité et replacé cette initiative dans son contexte, c'est-à-dire dans la lutte contre la directive européenne de régression sociale dérégularisant le travail des dockers. Remarquant que l’infraction était mineure et qu’elle ne valait jamais, d’ordinaire, de poursuites devant les tribunaux (sans quoi les tribunaux n’en finiraient pas de voir comparaître les taggeurs), il a demandé la suspension du prononcé. Pour la deuxième prévention, il a demandé qu’elle soit tout bonnement tenue pour nulle et non avenue tant elle était risible. Rappelons qu’il s’agissait de "transport d’armes prohibées". Thierry a rappelé que la machette et la serpette étaient dans le coffre de sa voiture (il ne se trimbalait pas en ville une machette à la main !) et qu’elles lui servaient sur la petite parcelle de bois qu’il possède en Ardennes. L’avocat a établi que la machette venait de la quincaillerie de Couvin et la serpette du Brico, et qu’ainsi, il suffisait à la police d’établir un contrôle à la sortie du Brico pour remplir les tribunaux de personnes poursuivies pour « transport d’armes prohibées »… La procureur a tenté d’expliquer que Thierry avait été poursuivi par une sorte d’automatisme judiciaire, parce qu’il n’avait pas voulu renoncer à ce que la police avait saisi. La police avait besoin d’une condamnation pour détruire les « armes » en question. Thierry et l’avocat ont clairement mis au point qu’à l’origine de cet « automatisme », il y avait un geste hostile et politique des policiers qui ont saisi comme élément à charge du matériel politique (drapeau, affiche) et qui ont identifié comme « armes » ce qui était clairement des outils (des copeaux de bois y adhéraient encore). La police avait non seulement saisi ces deux outils mais aussi un drapeau palestinien, une affiche du Secours Rouge ("abattre le capitalisme/Construire la solidarité!", un jerrican d’essence deux-temps (pour tronçonneuse), une boite d’allumette et les mémoires du maréchal Molotov. La saisie du livre de Molotov et de l’essence devait résulter, a suggéré Thierry, d’une sorte de réflexe pavlovien policier (essence + molotov + allumettes). Mais le tout met clairement en évidence que Thierry a été "chargé " par les policiers qui avaient, de plus, été particulièrement agressifs lors de l’interpellation. Verdict le 12 décembre. Maintenons notre solidarité ! Manif de soutien au camarade Thierry Delforge devant le palais de justice de Bruxelles le 21 novembre 2007
Edité le 22-11-2007 à 19:50:10 par Ramon |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 24-11-2007 à 22:50:59
| Document de Vincenzo Sisi, militant pour la constitution du Parti Communiste Politico-Militaire : Qui sont les pommes pourries? J'ai lu quelque part que tout, dans ma biographie, irait à l’encontre de la mitraillette dans le jardin potager. On continue à parler de duplicité. D’un côté le bon camarade, le délégué apprécié et, de l’autre, la lutte armée. Ce n’est pas ainsi : il n’y a pas de duplicité, de séparation entre ce qu’est un communiste révolutionnaire et la militance parmi les gens : s’organiser dans le syndicat tout en n’étant pas d’accord avec la ligne des directions. Pour s’organiser entre nous, travailleurs, dans les formes autorisées, il faut la carte syndicale. Et nous autres, travailleurs, nous prenons la carte ! Puisque les travailleurs n’ont pas le droit, d’après la loi, d’élire directement leurs propres représentants sur les lieux de travail. Elle est belle votre démocratie ! Ne serait-ce pas que cela vous fasse un peu peur quand les travailleurs s’organisent directement ? Ensuite, quand certains de ces ouvriers se rendent compte des limites des luttes économiques et de l’inutilité de la lutte parlementaire, et qu’ils s’organisent en tant que communistes, alors votre peur grandit. Votre pouvoir de contrôler et de dominer, en imposant votre mode, pourrait être mis en discussion. Les personnes qui payent votre bien-être par l’exploitation pourraient voir qu’une alternative existe, une solution à votre monde d’exploitation et de barbarie. Et alors vous mettez en marche toute votre capacité à manipuler les consciences, à confondre les idées. Nous faire passer pour des terroristes, des criminels prêts à frapper n’importe qui, des ennemis des gens, pour criminaliser nos idées. Par contre, il devient plus difficile de criminaliser nos vies : elles sont là, sous les yeux de tous, à démontrer notre cohérence avec les idées que nous défendons. Notre appartenance à notre classe sociales : la Classe Ouvrière. Moi j’ai commencé à travailler à l’age de 14 ans, je faisais 11 heures par jour, samedi compris. Je suis devenu ouvrier qualifié. Dans cette boîte, il y avait un rapport individuel avec le patron ; pour la convention collective (sectorielle) on a fait grève à deux, un vieux communiste et moi. Ensuite, ça à été la FIAT et là, on luttait, on était un « problème d’ordre public », comme le disait Cesare Damiano (actuel ministre du Travail, ex-révisionniste, à l’époque engagé dans la répression et la criminalisation du mouvement révolutionnaire) en parlant de la lutte pour la Convention collective nationale métallurgiste de 1979. Il fallait battre et disperser cette classe ouvrière qui échappait au contrôle, qui ne voulait pas se plier aux politiques de sacrifices. Et alors dehors ! D’abord les 61, ensuite les 23.000 (Les 61 ont étés les licenciements politiques « anti-terroristes » à l’automne ’79 ; les 23.000 la première restructuration massive, passée en octobre ’80 après un longue lutte). Avec les chefs du PCI turinois qui organisaient le tout avec FIAT : fichages, expulsions, ateliers de punition (isolement). Après une période de chômage, je suis entré chez ERGOM. Il y avait là un patron, soit tu étais avec lui, soit contre lui. J’étais contre, mais je faisais bien mon travail et il ne pouvait pas m’attaquer. Des nuages toxiques nous brûlaient les yeux et provoquaient des nausées. On sortait ! Il n’y avait même pas d’extracteur. Certains même, par peur, restaient à l’intérieur respirer les fumées, les larmes aux yeux. Avec d’autres camarades, on a monté le syndicat. Au début, on était que six inscrit : il y avait beaucoup de peur. Les contrats à durée déterminée, et la peur qu’ils ne soient pas renouvelés, les chefs qui nous harcelaient, qui nous fichaient aux premières grèves. Ensuite : le coup bas du licenciement et la tentative de corruption, avec beaucoup d’argent, pour que je reste dehors. Pendant trois ans et demi ils m’ont maintenu dehors. Avec le syndicat qui ne voulait pas de moi, même pas comme bénévole. Aujourd’hui, on dit de moi que l’estime était transversale. Pour ce qui concerne les ouvrières et ouvriers, l’estime est réciproque, et c’est la seule à laquelle je tiens, outre l’affection pour les personnes chères et les camarades de luttes. Aux personnes avec lesquelles j’ai partagé espoirs et luttes, je veux dire qu’il n’y a pas de duplicité dans ma vie ni dans celle de mes camarades de lutte. J’étais et je suis comme cela parce que j’ai essayé et j’essaie d’être communiste. Dans les choses de tous les jours, dans le travail, dans la lutte. A tous les autres je veux dire : lâches ! Comment pouvez-vous dire que je sois un infiltré parmi les travailleurs et le syndicat ? Epifani (secrétaire général de la CGIL, l’équivalent de la CGT en France) a dit que nous sommes des pommes pourries. Lui qui n’a jamais fait les trois huit, lui qui a été mis en place par le système des partis qui ont vendu la Classe Ouvrière. Moi je viens d’une famille ouvrière qui a toujours payé sa cotisation syndicale et contribué à le nourrir en crachant du sang dans les fonderies. Qui est l’infiltré de la classe ouvrière ? Qui est la pomme pourrie entre moi et lui ? Je lui ai toujours dit en face ce que je pensais pendant les Congrès. Mon syndicat, se sont les travailleurs ! J’ai toujours dit dans les débats au sein des directions que ce qui comptait pour nous, délégués, c’était la capacité de construire des espaces d’autonomie, sur les lieux de travail, pour que les travailleurs soient d’avantage protagonistes. Mais tant que tu puisses faire, tu finis par être enfermé dans la compatibilité et les limites de la lutte économique, dans le périmètre de l’usine. Tandis que dehors la surpuissance des directions syndicales, après des années de reculs et de défaites imposées aux travailleurs, deviens instrument de contrôle sur la classe. Que répond le délégué au camarade en colère pour son salaire de 950 euros par mois ? Que dit-on aux ouvrières avec les poignets rompus par les cadences, 37 ans de fatigue à l’usine et à la maison, quand elles demandent leur retraite ? Qu’est-ce que je vais dire à celui qui a deux enfants et un contrat à durée déterminée de trois mois ? Et que dire à celui qui a un avis d’expulsion et qui te fait remarquer que le gouvernement trouve de l’argent pour l’armement mais pas pour les logements sociaux ? Je vais lui dire qu’il y a « Refondation » (« Refondation communiste », parti révisionniste issu de l’ancien PCI) et que la bourgeoisie de gauche est meilleure que celle de droite ? Et quand tu regardes dehors, tu vois que la marchandise la moins chère, ce sont les travailleurs… Alors soit tu es d’accord, soit tu es contre. Ou tu accepte leurs règles et tu es complice, où tu travaille pour construire l’alternative. Vincenzo Sisi, militant pour la constitution du Parti Communiste Politico-Militaire. |
| Ramon | Guerre au capital | Grand classique (ou très bavard) | | 59 messages postés |
| Posté le 09-12-2007 à 23:07:38
| Plus d’une centaine de repas ont été servis ce vendredi 30 novembre au Garcia Lorca lors de la soirée de solidarité financière organisée par le Secours Rouge pour Thierry. Le bénéfice net de la soirée est de 765 euros, (auquels s’ajouteront les sommes que vous avez versées sur le compte du SR à cet effet), ce qui couvre largement les sommes dépensées jusqu’ici par notre camarade pour faire face au procès. Le Secours Rouge remercie tous ceux qui, au-delà des divergences politiques, ont fait de cette soirée un succès, en venant et en amenant leurs proches. Tous nos remerciements aussi à l’équipe du Centre Garcia Lorca qui a rendu cette large démonstration de solidarité possible. Nous espérons être aussi nombreux sur les marches du palais de justice de Bruxelles, le 12 décembre, à 13H30, et à partir de 14H00 dans la salle d’audience de la 50ème chambre correctionnelle pour le prononcé du verdict. La solidarité est notre arme!
Edité le 26-01-2008 à 17:55:16 par Ramon |
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