Sujet :

le "monde d'après" c'est le socialisme !

Xuan
   Posté le 06-05-2020 à 20:32:42   

Si le "monde d'après" n'est pas le capitalisme, alors parlons du socialisme!


Je signale ici la série de conférences en ligne initiée et organisée par le réseau faire vivre et renforcer les PCF, sur le thème Si le "monde d’après" n’est pas le capitalisme, alors parlons du socialisme !

La première conférence, présentée par Pierre André Millet, est exposée par Jean-Claude Delaunay, qui téléphonait de Chine Populaire.
Un exposé remarquable, à l'opposé de la ligne révisionniste des dirigeants du PCF.

Voici la vidéo : https://www.youtube.com/playlist?list=PLg6splbyiAOj0p5YIOGl_RDYzGOvgz9fj


Edité le 06-05-2020 à 20:39:53 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-05-2020 à 07:35:06   

Je signale que le site http://www.cwzg.cn/theory/202005/57680.html a publié le texte de JC Delaunay.
Plaristes
   Posté le 20-05-2020 à 01:23:14   

https://youtu.be/3yfjABAeAWw

Je serais d'accord avec vous, mais il reste le cas étrange de la Chine, qui est autant la fille de Deng que de Mao...
(Et comme vous avez pu le voir avec mes affinité de réseaux salariat, je suis ouvert à la question d'un marché et la liberté d'entreprendre sous le socialisme, et pourtant la Chine me dérange)
Et la possibilité d'un petit détour par le fascisme avant, qui aurait pur conséquences des dégâts irréversibles.

En parlant de ce dernier, la culture de petit bourgeois postmoderne fait un virage vers le fascisme, pendant que les populismes d'extrême droite révèlent leur vraie nature.
J'aimerai remarquer le FN tient sur l'échiqier sans coalition, car il est une coalition.

La conclusion de clouscard, c'est que le parti de classe et de masse, se doit de ne pas forcément reconnaître la lutte des classe (du moins de manière inconsciente) et peut s'appuyer sur des populsime citoyens styles gilets jaunes.
Le parti doit être en revanche contrairement à la droite, dirigé par une avant garde révolutionnaire cohérente.
La verticalité du bas vers le haut étant limité le parti doit donc, resté séparé le plus possible de l’appareil d'état après la révolution.


Pour constituer cet avantgarde révolutionnaire cohérente, il faut faire coalition de force diverses, sur la base d'un noyau dur et radical qui refuse la coupure entre matérialisme dialectique et matérialisme historique, et la coupure épistémologique d’Althusser.

Tant que ce noyau dur est là, on peut aller jusqu'à tolérer des forces trotskystes style LO, malgré les magouilles sectaires de ces derniers.
marquetalia
   Posté le 21-05-2020 à 17:41:33   

Le FN, rebaptisé RN,est coalisé avec Debout la France de Nicolas Dupont Aignan,un abruti fini qui est xénophobe au point d être contre les peuples de l Est de l Europe-il se croit probablement encore à l époque du Pacte de Varsovie...et doit sûrement écouter du "Péril Rouge"de Brutal Combat à ses heures perdues...


Edité le 21-05-2020 à 17:44:20 par marquetalia


Plaristes
   Posté le 21-05-2020 à 21:58:44   

C'est parce-que Dupont Aignan a scissionné du FN.



Nous on a eu BEACOUP plus de scission suite à la décadence du PCF.


Edité le 21-05-2020 à 21:59:28 par Plaristes


Finimore
   Posté le 22-05-2020 à 08:13:09   

Le principe de la scission en soi ça peut être nécessaire et être une ligne de démarcation utile (par exemple en 1920 la scission d'avec la social-démocratie).
pzorba75
   Posté le 22-05-2020 à 09:54:33   

La scission de 1920 n'a pas duré très longtemps. Le temps de la SFIC peut-être, mais la collaboration avec les sociaux démocrates a pris forme des 1935, avec les succès que l'on connaît. Le gouvernement Blum sans communistes mais avec Daladier, la trahison de l'Espagne républicaine, les décrets Daladier votés par la Chambre du Front Populaire, majoritairement socialiste, l'emprisonnement des députés communistes en 1939. Après guerre, mieux vaut oublier les résultats des politiques d'union de la gauche...heureusement, moins de 2% des électeurs font confiance aux héritiers de la scission remodelée en union - trahison.
Plaristes
   Posté le 22-05-2020 à 14:45:29   

Finimore a écrit :

Le principe de la scission en soi ça peut être nécessaire et être une ligne de démarcation utile (par exemple en 1920 la scission d'avec la social-démocratie).


Oui mais on a pas tous scissionné en même temps. Ce qui fait qu'on est éparpillé en une multitude d'organisations. On a laissé le navire au rat, en prenant chacun son tour un canneau de sauvetage, et on a débarqué tous sur les différentes îles du même petit archipel...

Pour faire coalition ça va être dur.
Xuan
   Posté le 22-05-2020 à 18:12:35   

On parle de la scission avec la direction révisionniste du PCF, donc d'une scission au sein du PCF.
De fait la direction actuelle ne respecte pas les choix du dernier congrès.
Le logo bidon en forme d'étoile de sapin de Noël a été imposé ainsi que la présence de Laurent et de sa clique à l'Huma.
Ceux qui se sont battus pour ce congrès sont amèrement déçus.
Mais qui portera la responsabilité de cette scission entre un parti de bobos et un parti communiste ?
pzorba75
   Posté le 22-05-2020 à 19:33:43   

Xuan a écrit :

...Mais qui portera la responsabilité de cette scission entre un parti de bobos et un parti communiste ?

Les derniers cadres dirigeants du PCF n'ont plus grand chose à voir avec des ouvriers que le PCF était censé représenter et défendre en menant le lutte des classes. Pour les plus visibles, ce sont des fonctionnaires, voire des cadres du système scolaire ou universitaire et qui sont complètement coupés des problèmes des classes populaires. Ils ont sombré dans le sociétal, le milieu associatif de la charité et la diversité culturelle...bref un strapontin dans le bobo-land.
Plaristes
   Posté le 22-05-2020 à 20:07:13   

Le pire c'est que dans leur com, il m’étaient l'étoile au sommet d'un sapin de noël. Et quand j'ai dit en forme de Sapin de noël je me suis fait insulté.

Outre ça je ne parlait pas de la scission entre faire vivre le PCF et le reste.


Je parlais des micro orga qui ont quitté le navire entre 90 et 2010. Et il y en a une chié.

Pour le reste la métamorphose du PCF reflète selon moi la métamorphose de la lutte des classes à laquelle nous n'avons pas su faire face. Nous n’avons pas compris les enjeux culturels qui ont permit à la bourgeoisie de s'accaparer les couches moyennes intermédiaires. Nous n'avons pas su faire face à la monté du freudo marxismisme, et du structuralisme positiviste.

Nous n'avons pas vraiment offert d’alternative aux couches moyennes, que les gauchistes brossaient dans le sens du poil et ont donc récupéré en leur permettant de s'allier à la bourgeoisie. Le pouvoir de ces couches moyennes s'est fait hégémonique, et nous avons perdu (et elles aussi car elels risquent fort bien de se ramasser le fascisme dans la gueule)
Xuan
   Posté le 22-05-2020 à 23:44:06   

Les catégories intermédiaires ont du mal à admettre une direction prolétarienne dans un parti, c'est-à-dire l'idéologie de la classe ouvrière dans sa direction.
Elles préfèrent exercer elles-mêmes cette direction en écartant tous les symboles de la révolution et du prolétariat.
Les dirigeants révisionnistes du PCF n'ont pas attendu l'aide de "gauchistes" pour défendre la théorie de la classe ouvrière du manoeuvre à l'ingénieur . Ils ont ouvert grand les portes, offert les tribunes à ceux qui possèdent les outils intellectuels, faute de conviction révolutionnaire, et le PCF est devenu un parti où les bobos font la loi.
Plaristes
   Posté le 23-05-2020 à 01:49:29   

Clouscard interdit la dérive social-démocrate en direction de l’électorat des couches moyennes. Il ne rejette pas ces couches moyennes. Il leur dit, en gros : « le capitalisme vous fait miroiter un rêve et vous n’aurez plus que le fascisme pour vous accrocher aux miettes qu’aura bien voulu vous laisser le système. Rejoignez plutôt le mouvement d’émancipation des travailleurs. C’est la seule voie digne. » Il faut cesser, à gauche, de caresser les couches moyennes dans le sens du poil, dans leur utopisme niais et leurs compromissions.

D'où l'importance de travailler les question d'aliénation, d'évoquer le dressage anthropologique etc etc etc.

Outre ça doit-on inclure dans la coalition le M'PEP/Pardem?


Edité le 23-05-2020 à 05:43:22 par Plaristes


pzorba75
   Posté le 23-05-2020 à 07:38:52   

Plaristes a écrit :

[i]
Outre ça doit-on inclure dans la coalition le M'PEP/Pardem?

Nikonoff est fondamentalement anticommuniste, et nombre de ceux qui l'entourent au MPEP également. Quel intérêt d'inclure des adversaires?
Plaristes
   Posté le 24-05-2020 à 02:22:20   

Sont anti-communisme est du au fait que beaucoup de camarade confirme ses préjugé, les positions patriotiques ou nationaliste bien compris, voir internationalisme bien compris lui plaise grandement, si vous avez ces position et que vous êtes un socialiste radical il ne dira rien.

Il rend grandement hommage aux communistes Français de la résistance, et a de positions hérité de la tradition radicale du socialisme Français.

Il adhère au mythe du Gaullo-communisme, certes, mais bon on ne naît pas communiste ont le devient, et il y a des intérêts convergeant.

On reproche aussi beacoup aux communistes au sein des masses populaires, leur sectarisme, l'alliance ce mouvement prouverait le contraire.

Après il aime pas la Chine, mais bon avec le porté du Pirée, on ne va pas trop lui reprocher.
Mais on a de ça en commun avec lui qu'on aime pas Pierre Laurent.


Edité le 24-05-2020 à 02:26:34 par Plaristes


Plaristes
   Posté le 29-05-2020 à 18:32:43   

Parlant de Niko :
https://youtu.be/Mx2JLO-1ly8

Il profite de l'anniversaire du Non à la constitution €uropéenne !
Xuan
   Posté le 29-05-2020 à 22:04:47   

Tu l'aimes bien ton "Niko" il y en a une autre qui l'aime bien et qui est "ravie" de le rencontrer : https://youtu.be/XaZy1zuIgz8
Plaristes
   Posté le 30-05-2020 à 03:19:41   

Le confusionnisme ambiant. En même temps, le sectarisme lié à la dogmatisation du marxisme léninisme, n'aide pas. Relire la maladie infantile du communisme nous ferait grand bien, en ces temps troubles.

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1918/05/vil19180505.htm

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/04/gauchisme.htm

Plus de sectarisme n'aidera pas le monde du travail à trouver ses repères.

Vous êtes les premiers à gueuler face à ma position vis à vis de Friot en oubliant que Lénine, préconisait de se présenter aux élections quand on pouvait afficher de bon score, pour éveiller les consciences de classe sans forcément croire en la solution parlementaire.


Il en va de même pour friot, sauf que Réseaux salariat est conscient de ses limites, donc on pourra continuer de travailler avec eux après.


Concernant le confusionnisme ambiant, nous devons faire preuve de souplesse, nous adapter à la conjecture. Jouer le jeu, pour montrer l'imposture. Tâche peu aisé, car Clouscard nous dit :
Michel a écrit :

« Est-ce la faute à Cohn-Bendit d’avoir engendré Le Pen ou est-ce celui-ci qui a relancé Cohn-Bendit ? Vain débat. Il suffit de reconnaître leur engendrement réciproque, celui du permissif et celui du répressif, celui du couple infernal. »


D'ailleurs Clouscard s'est énormément penché sur la question du FN.

Il faut que vous compreniez que réparer les dégâts causé par la chute du PCF, ça va demander certains contorsions et jeu d'équilibristes, pour nous sortir de la lutte des races.
Pour démontrer que Zemmour et Onfray sont des fraudes va falloir beaucoup réfléchir au sujet.


Edité le 30-05-2020 à 03:20:48 par Plaristes


Finimore
   Posté le 30-05-2020 à 06:27:57   

Plaristes a écrit :

D'ailleurs Clouscard s'est énormément penché sur la question du FN.


Ouai, au point d'être totalement récupéré par Soral !!!
Plaristes
   Posté le 31-05-2020 à 03:10:14   

Aux anti-pode de sa pensée, si vous voulez, je peu faire de Marx un gogol mondialiste gauchiste, ou un raciste forcené, en le relisant avec les biais necessaire.

Soral lit Clouscard avec des biais que Clouscard décrivait lui-même.

https://pbs.twimg.com/media/EXh-HDGXQAAPEsO?format=jpg&name=large

Il a aussi écrit "aux antipodes de ma pensé", concernant Soral.

Sur le FN, Clouscard écrit : "Sous les pavés Le Pen !"
Avertissement du dangers gauchiste qui pouvait faire le lit du fascisme.

Il dénonce totalement le FN :

Michel Clouscard – On constate des variantes selon les spécificités historiques. Il y a d’abord le poujadisme, populisme des commerçants qui veulent lutter contre les multinationales de la production en série. C’est la revendication du non producteur, du petit commerce parasitaire (profit sans production) Il faut comprendre que Poujade s’en foutait qu’Hitler soit au pouvoir. Il se battait juste pour des privilèges.
Le second populisme, c’est celui de la fin de l’Empire colonial, de l’OAS, des petits blancs; il exprime la nostalgie de la consommation parasitaire inhérente au colonialisme, la perte du pouvoir de jouissance du petit blanc. Puis on a le troisième populisme: le populisme estudiantin. Il intervient tout de suite après le second, quand il n’y a plus d’Empire, quand les surplus démographiques et culturels s’accumulent à S aint Germain.
L’étudiant est le principe même de la médiation. Le problème de l’étudiant, c’est de ne pas être un ouvrier, ne pas tomber dans la paupérisation. C’est par eux que se développent les couches moyennes, avec de nouvelles catégories d’expression qu’on leur donne que sont la sociologie, la psychologie, l’ethnologie, les sciences humaines, constitutives des métiers du tertiaire et du quaternaire. Un nouveau corps social est alors constitué, sur lequel peut se fonder un nouveau mode de production.
Le populisme estudiantin marque alors le passage de l’économie de la rareté à la société de consommation, l’accès à un potentiel de jouissance.


Michel Clouscard – C’est cela. Le populisme actuel, celui de Le Pen, n’est autre que le ramassage des déçus de la libération des désirs. Une promesse a été faîte, qui se révèle impossible à satisfaire. Quel traumatisme! La jouissance promise est confisquée. Alors Le Pen ramasse les déçus de la société de consommation. Le Pen est le lieu de synthèse du fascisme de papa et du populisme d’après la libération, de la bourgeoisie traditionnelle remise en question par la crise, et de la nouvelle bourgeoisie des déçus. Les déçus de Cohn-Bendit forment la clientèle de Le Pen.


http://viedelabrochure.canalblog.com/archives/2016/09/23/34356044.html

Abandonner Clouscard à Soral, c'est comme abandonner Marx aux freudos-marxistes.

Si l'ont peut rappeler les racines vichystes et collabos du FN, il faut absolument s'éloigner de l'analyse de Jacques Rancière.

Et voici refondation progressiste gratos :
https://cdn.discordapp.com/attachments/636682409659858954/704125772457312366/message.txt

Clouscard averti en long et en large sur le danger fasciste qui est mal compris des dogamatiques.

A DU FASCISME NATIONAL-SOCIALISTE AU
SYSTEME DES POPULISMES

1 Les racismes - fatales perversions de
l'économie du profit - et la stratégie capitaliste
de l'immigration


a/ Le riche n 'a pas de faciès et le pauvre n 'a pas
d'identité

Vous avez proposé une morale citoyenne, une éthique de la praxis.

Je peux même subsumer ces expressions par celle de
spiritualité laïque. Il faut les assumer et même les
revendiquer. C'est ce qui est accompli par la praxis et qui
s'intègre aussi dans les traditions de spiritualité. Le divin
horloger, avec nous ! Mais il est vrai que toute une
conceptualisation des rapports de la praxis, du socialisme, du
spirituel est à faire.

Le Pen n'a pas de ces états d 'âme !

Rester sur son terrain, justement, c'est faire son jeu. Mais
il est vrai aussi que c'est au niveau du politique qu'il faut
intervenir d'urgence, trouver une riposte immédiate.

Ce sera vos travaux pratiques, la mise en pratique, sur le terrain,
des catégories proposées. Ce sera la mesure de leur fiabilité.

On verra si elles apportent un plus, d'abord dans
renonciation politique, puis dans la résolution. Les
observateurs, interprètes, commentateurs des médias ont
témoigné d'une impuissance conceptuelle fondamentale,
aussi inquiétante que l'irruption politique de Le Pen elle-
même. Le journalisme politique a révélé ses limites. Il lui


manque la conceptualisation philosophique, trop souvent
réduite aussi au journalisme. Les exégètes sont restés pantois
devant la clientèle électorale du Front National. Elle leur est
apparue comme un incompréhensible syncrétisme qui ne
ferait que corroborer la prétention lepéniste d'une synthèse
d'un front de toutes les composantes de la nation.

Le Pen nous a appris qu'il fallait au moins deux racismes
— divergents, mais complémentaires - pour faire un
populisme, à l'égard du Juif et de l'Arabe, de Rothschild et
de l'immigrant. C'est qu'il y a une logique des racismes.
Hitler ne s'en prenait qu'au Juif en particulier et aux races
inférieures en général. Il ne disposait pas de la dimension
que l'Arabe apporte.

Notre thèse : les racismes ne sont — en leur essence, en
leur nature — que des déviations fatales de l'économie du
profit, la dégénérescence fatale du chrématistique. De même
que l'accumulation primitive est l'origine criminelle du
capitalisme, les racismes déterminent la relation dialectique
du pauvre et du riche.

La paupérisation menaçante, c'est une race : l'Arabe. La
richesse interdite, c'est une race : le Juif. « On » est désigné
comme race. Les états de pauvre ou de riche sont ramenés à
un principe originel, matriciel, général. Le racisme est à
double face : il prétend à une supériorité, mais surtout il est
la désignation de l'altérité comme une erreur ontologique qui
associe la contingence et la malfaisance. L'Autre est de trop.
Il n'est qu'une excroissance cancéreuse de la Création. Il n'a
rien et il n'est rien : c'est normal, puisqu'il est pure
contingence. Il n'est que la forme vide : une race.

Le pauvre, c'est l'immigrant, l'immigrant c'est l'Arabe.
Ainsi se constitue une race, un homme vide de toute culture,
de tout contenu qui n'est plus qu'une forme : un faciès. Le
lepéniste reconnaît la race par le faciès. L'Arabe, dira-t-il, a le


faciès de sa race. C'est le signe extérieur qui ne peut être
camouflé, le stigmate, la tache indélébile. Le faciès, c'est
l'aveu de la race. Et ce pauvre, ce faciès, est un envahisseur,
incroyable paradoxe.

Il est nul et il menace l'identité nationale ! Quel scandale !
La stratégie de l'immigrant aurait consisté à contourner...
Poitiers, le lieu officiel de l'arrêt de l'invasion Arabe. Ce qui
n'a pu être réalisé au sommet peut l'être en pénétrant la base.
C'est un entrisme de masse qui glisse l'Arabe au cœur même
du peuple. Ce dernier, dira Le Pen, doit se mettre en état de
légitime défense. Autrement nous deviendrons tous des
Arabes, c'est-à-dire des pauvres. Le discours raciste cache la
peur de la régression sociale, de la crise, de la paupérisation.
L'Arabe est bien plus qu'un bouc émissaire. Il est la relation
de l'identitaire et de l'altérité dans l'économie de marché.


Si l'envahisseur menace, s'il peut être encore repéré et
désigné par la vigilance nationaliste, l'autre ennemi de
l'identitaire a déjà pénétré dans la place : le Juif. Il est l'autre
face de l'altérité. L'identitaire est menacé à la fois par la
paupérisation et par la richesse, par les propres limites du
chrématistique. Le Juif a été désigné par l'Eglise comme
l'usurier, le prêteur, celui qui profite. Mais cette
stigmatisation ne suffit pas à expliquer l'antisémitisme. Il est
l'ennemi intérieur qui n'a pu s'enrichir qu'en profitant de
l'institution nationale sans participer aux frais. Corollaire :
l'enrichissez-vous est impossible. C'est le Juif qui détient et qui
conserve les moyens du chrématistique, qui dispose des
postes de création et de gestion. Les deux racismes sont
complémentaires : l'un à l'égard du pauvre, l'autre à l'égard
du riche. La peur de devenir pauvre s'exaspère de la colère
de ne pouvoir devenir riche.

L'économie politique s'est faite constitutive de la relation
du français lepéniste avec le Juif et l'Arabe. Les racismes
disent la relation à la paupérisation et à l'enrichissement.


Bien plus que des boucs émissaires, ils représentent les deux
perversités de l'économie du profit. Ils ne font que cacher
une stratégie du capitalisme que la plupart des antiracistes
méconnaissent. Autrement dit, les bons sentiments ne
suffisent pas à débusquer la bête immonde. Certains
militants font même le jeu de cette stratégie en défendant la
cause de l'immigrant à l'encontre de la logique de
l'immigration, en la réduisant au combat de l'homme libre
contre une administration bureaucratique.

b/ L'odyssée de l'immigrant

Je ne ferai ici qu'indiquer le schéma de la stratégie
capitaliste. Tout d'abord, il faut arracher aux pays en voie de
développement les moyens de ce développement. Le
capitalisme veut conserver ce sous développement car il
représente les meilleures conditions du post-colonialisme
(c'est toujours la mainmise sur l'énergie, les ressources
minières, la main d'oeuvre). En priorité, arracher les forces
vives de ces pays, la main d'œuvre des hommes jeunes sans
qualification professionnelle pour les « expulser » vers les
pays post-industriels. J'emploie le terme expulser car c'est le
départ de gens qui ne voudraient pas quitter le pays et qui y
sont forcés. Etrangers en leur pays, déjà.

Cet immigrant, en son pays « d'accueil », doit jouer le rôle
d'un « sous-prolétariat ». Il doit servir à casser le prolétariat,
la classe ouvrière, le mouvement social. Ouvrier sans
qualification professionnelle, il sert de manœuvre, de force
productive directe, la formation professionnelle - sommaire
— se faisant sur le tas. C'est une main d'œuvre taillable et
corvéable à merci, la couverture sociale étant inexistante.
Ainsi s'est constituée une « fracture » sociale au sein même
des travailleurs manuels. Cette division ne peut que ratifier le
schéma marxiste des rapports du sous-prolétariat et de la
classe ouvrière. Mais avec cette fondamentale nouveauté :
c'est le travailleur étranger qui est devenu le sous-prolétariat.

Ultime opération du post-colonialisme : cet immigrant
renvoie des devises aux pays d'origine. Les potentats locaux,
après s'être débarrassés des forces vives et potentiellement
révolutionnaires, empochent le fruit du travail étranger. C'est
un profit sans investissement productif; d'où l'impossible
développement des pays en voie de développement.

Tels sont les moments essentiels de la stratégie capitaliste,
l'odyssée de l'immigrant, avec en prime, bien installé dans la
demeure, un conflit de génération pour occuper les longues
journées du chômage. Bien sûr, il peut y avoir des variantes,
avec la flexibilité et la mondialisation...

c/ Une guerre civile invisible

La vie quotidienne s'est soumise à ce conditionnement.
L'immigrant est vite repéré, montré du doigt, ennemi
invisible à la tête bien connue : un faciès, la tête du passage à
l'acte, au délit. Sous l'immigré, l'Arabe, et sous l'Arabe, le
délinquant. Ainsi se constitue la plus grande « fracture
sociale » qui soit possible, toute une guerre symbolique et
fantasmatique.

Derrière la coexistence communautaire une guerre civile
invisible, du coin de rue, du métro, du comptoir. Elle se
camoufle dans le terme lui-même qui la désigne : la violence.
Comme si c'était la même chose, une bouffe à la récré ou
une bombe atomique sur Hiroshima. Le prétendu concept
indique une telle extension qu'il n'a plus de consistance en
compréhension. Le terme générique doit rester dans le vague
pour que le fantasmatique le pénètre et s'en serve. Cette
guerre sans trêve dans le tissu quotidien, de position,
d'escarmouche, de constant rappel à l'ordre, est devenue
constitutive de l'identité communautaire et de ses frontières
invisibles.


2 Un populisme peut en cacher un autre -
L'engendrement réciproque du permissif et du
répressif, le couple infernal

Est-ce « la faute à » Cohn-Bendit d'avoir engendré Le
Pen ou est-ce celui-ci qui a relancé Cohn-Bendit ? Vain
débat. Il suffit de reconnaître leur engendrement réciproque
celui du permissif et du répressif, celui du couple infernal.

Engendrement réciproque des populismes ! Parce que si
Le Pen en est un, Cohn-Bendit en est un autre. N'est-ce pas
le même référentiel, les mêmes composantes : leader
charismatique, spontanéisme de masse, rejets des partis et
des syndicats, absence de programme politique, thèmes
incantatoires uniquement revendicatifs.

La notion de populisme estudiantin permet de saisir le
fonctionnement idéologique (de l'inconscient de classe) «la
main dans le sac ». Tout le consensus idéologique consiste à
ne pas le savoir et, si c'est soupçonné, à ne pas le dire — la
seule énonciation de ce populisme étant déjà scandaleuse.
Comment la chère tête blonde pourrait être populiste !
Comment l'enfant choyé, le chic type, pourrait se transmuer
en cette vulgarité ! Cohn-Bendit pourrait être populiste alors
que son ennemi l'est déjà ? C'est que le mot étudiant -
estudiantin — est chargé de tout un narcissisme spécifique de
la classe sociale. Il est l'enfant chéri de tout un paternage et
maternage. Il est porteur de tous les espoirs des parents de la
nation républicaine et libérale. Derrière Cohn-Bendit,
maman et papa. Ce sont les parents qui ont ratifié le Mai 68
de leurs enfants pour en faire une révolution. L'affreux Jojo
— l'enfant à qui on passe tout — sera le fruit de ce fistonnage-
paternage, narcissisme et népotisme conjugués : « la
préférence familiale », du clan, du réseau.

Un populisme peut en cacher un autre alors qu'il y a
engendrement réciproque du populisme répressif et du


populisme permissif. Ne pas se tromper de manif. Aucune
garantie de l'étanchéité. Ne peut-on alors glisser d'un
populisme à l'autre ? Ou tenir les deux discours à la fois en

fonction des circonstances ? L'hyper-populisme sera cette

confusion des valeurs.


3 Du nationalisme au mondialisme
a/ Le national- socialisme

Phénomène majeur passé inaperçu, cassure idéologique :
le populisme s'est substitué au national-socialisme. Il n'y a
qu'un national-socialisme. L'après-guerre (de 40) met en
scène un système de populismes. Aussi faut-il établir la
spécificité du national-socialisme, la révélation de son rôle
historique pour déterminer le passage aux populismes en
tant que « rectification » du national-socialisme.

Le fascisme traditionnel est le national-socialisme. Il est
spécifique d'un mode de production : le capitalisme
concurrentiel libéral. Il témoigne de la crise. C'est qu'il porte
en lui une contradiction, fatale, entre la nation et le
capitalisme.

En un premier moment, le national (socialisme) accède au
pouvoir grâce au développement du capitalisme et peut
même en venir à un capitalisme d'Etat. C'est la période de la
complémentarité, nationale et socialiste. Elle se concrétise
par des réalisations fondamentales, infrastructurales et
superstructurales : politique autarcique de l'énergie;
concentration de la production en trusts; industrie lourde ;
infrastructures de la nation, communication (autoroutes),
équipements collectifs et des ménages ; production de série
limitée aux biens de subsistance mais permettant d'accéder à
un certain confort (Volkswagen, voiture populaire). Les
capitaux américains favorisent ce développement.


Le nationalisme, en tant qu'émanation de la province H
campagnes (notables et petits hobereaux), des classes
moyennes, de la caste des services et fonctions de la natio
(qui s'identifie au parti-bureaucratie) peut prétendre avoir
accompli l'unité nationale et même avoir concrétisé le rêve
allemand.

L'Etat fort homogénéise les dynasties régionales (Ruhr
Bavière), autant de places fortes qui doivent se mettre au
service du Grand Reich. La xénophobie et le racisme seront
les moyens d'homogénéiser cette nation, stratégies de l'Etat
fasciste pour imposer le sentiment nationaliste aux
régionalismes et corporatismes. Tout cela, j'insiste, avec
l'aide des capitaux américains.

En un second moment, la dualité de complémentarité -
du national et du socialisme, de l'expansion économique et
du développement de la nation — se transforme en
contradiction, en dualité antagoniste. La stratégie
expansionniste de la Nation, du Grand Reich, freine, retarde,
empêche le développement de la logique capitaliste, la course
aux plus grands profits.

Il n'y aura plus l'aide américaine et l'industrie de guerre va
se détourner de la production de série dévolue à la
consommation de masse. La conquête du territoire, les
annexions, le Reich rêvant du Grand Reich, se font
prédominants. L'économie politique est totalement
surdéterminée par le nationalisme. La conquête n'est plus
celle d'un marché mais d'un territoire. A la fin il ne s'agira
plus que de défendre le sol national.

b/ La mondialisation permet au capitalisme de
faire « l'économie » du fascisme

Le national-socialisme aura révélé son rôle historique,
économique, culturel. Il est certes une pièce maîtresse
stratégique et opportuniste, qui permet au capitalisme


d"éviter le pire, les pires conséquences de la crise, mais un
non-sens pour l'économie politique, le profit, le
développement C'est un moyen de sauvegarde, un pouvoir
étatique qui n'est pas une finalité en soi. Mais est-ce une
arme absolue, nécessaire ? Faut-il passer nécessairement par
le fascisme pour sortir de la crise ?

Il y a deux exemples spectaculaires et récents qui
prouveraient le contraire. L'Espagne franquiste de l'Opus
Dei s'est reconvertie sans problème à la société de
consommation. Le franquisme ayant accompli son rôle
répressif empêchait de bétonner le sol national du plus grand
profit touristique. S'il y avait eu guerre civile pour implanter
le fascisme, la société de consommation veut la paix civique.
L' Opus Dei s'est mis en place grâce au franquisme et s'est
maintenu en place en faisant disparaître l'Etat fasciste. De
même pour le Chili de Pinochet qui glisse du fascisme brutal
au néolibéralisme « soft » des Golden Boys. Constat
significatif: c'est le même homme qui accomplit les deux
opérations. Sans état d'âme.

Le libéralisme n'est pas d'essence fasciste. L'économie
politique fasciste n'existe pas, sinon comme embargo (Cuba,
Irak) de l'impérialisme. Le fascisme ne doit pas être une
référence automatique et machinale.

Tout au contraire, car le libéralisme a découvert le moyen
d'échapper aux conséquences extrêmes de la crise. Non par
le nationalisme, mais avec la mondialisation. Il faut bien
préciser que cette stratégie se dédouble, selon qu'il s'agit des
pays industriels et « post-industriels » d'une part, ou des pays
dits « en voie de développement », d'autre part. Pour ces
derniers, la stratégie libérale est faite d'agression,
d'occupation militaire, de corruption. Mais pour les pays
industriels, le fascisme de papa apparaît comme un double
échec, de la nation et du libéralisme. Ce fascisme est le


révélateur de la contradiction inhérente au marché. Il s'est
avéré être une voie sans issue et doit céder la place à l'autre
solution spécifique de la modernité : le marché du désir, le
permissif.

Il faut, pour « échapper » au fascisme, une condition
essentielle : empêcher ses conditions d'existence, le classe-
contre-classe. Aussi, la stratégie qui doit remplacer celle du
fascisme sera une stratégie du tiers inclus, de l'intégration des
classes moyennes. La troisième force doit être au moins aussi
forte que celle des extrêmes. Ce sera l'expansionnisme des
nouvelles couches moyennes, du tertiaire et du quaternaire
des services qui décident du primaire et du secondaire
(bureaucratie). La médiation s'impose aux extrêmes.

4 Les populismes de la fin du capitalisme
concurrentiel libéral

a/ Le populisme du boutiquier (poujadisme), fin du
capitalisme concurrentiel libéral

Ma thèse : il n'y a eu qu'un national-socialisme. Après, le
libéralisme ne peut qu'en venir aux populismes. Ceux-ci font
« l'économie » de la prise de pouvoir fascisante. Ils se
constituent comme relève d'un modèle qui n'a plus cours.
Ces populismes déplacent radicalement les enjeux. Mais s'ils
peuvent se passer de la prise du pouvoir d'Etat, c'est qu'ils
ont ou ont eu une autorité, une puissance, une fonctionnalité
indépendamment de cet Etat, qui les autorise à négocier avec
ce pouvoir. Ils disposent d'un tel appareil superstructural,
d'un tel corps social, qu'ils sont déjà Etat dans l'Etat. Ainsi le
poujadisme venu du corporatisme et de la caste
chrématistique, celle des marchands. Ce service s'étend du
B.O.F. (beurre, œufs, fromage) qui fait fortune (marché noir)
jusqu'au commerce de proximité, qui vivote. Du profit le
plus éhonté à la survivance.


poujade ne voulait pas un ordre nouveau mais l'ordre
ncien, celui qui a transféré le chrématistique dans le
corporatisme et qui a reconduit celui-ci dans la libre
entreprise. Alors que le national-socialisme prétend changer
le monde, ce populisme ne veut que conserver le statut
acquis antérieurement (au capitalisme concurrentiel libéral).
Il veut cumuler les privilèges corporatifs et le profit de la
libre entreprise.

Ce populisme — et ceux qui vont suivre - se définit selon
la loi des trois états : d'abord la conquête révolutionnaire (sur
la féodalité qui, ensuite, se fait conservatisme social (les
jurandes) pour enfin s'achever en revendication
réactionnaire. Il dispose de trois clientèles : celle des
progressistes (du mode de production, du métier), qui
deviennent conservateurs (bénéfice du métier), lesquels
deviennent réactionnaires (conserver les privilèges). Ces trois
états politiques sont les trois états d'âme du populisme : ce
qui a été conquis sur la réaction, devenu nécessité
fonctionnelle, se trouve à son tour dépassé par la
technologie.

Mais le populisme est bien plus que ce populisme. Son
parcours, le système de ses valeurs, rendent compte de
l'histoire de France de la Libération à nos jours. Ce ne sera
plus l'histoire bricolée et empirique des historiens et des
journalistes, mais celle de l'encadrement a priori du mode de
production, celle de la crise, celle de la relation production-
consommation. Cette histoire des catégories constitutives de
la modernité devient l'histoire du populisme, le système
affectif et parental qui s'est constitué pendant les Trente
Glorieuses et les Trente Honteuses.

Ce populisme commence avec Poujade et s'achève avec
Bové : du populisme urbain au populisme rural. La boucle
est bouclée. Ainsi on peut disposer d'un ensemble clos dont


on connaît le commencement et l'achèvement. On peut alors
établir la continuité de ce parcours. Il faudra passer par Alger
et Saint Germain des Prés, faire deux détours du destin pour
rencontrer le populisme de droite - le petit blanc de l'OAS -
et celui de gauche - le petit prince estudiantin.

b/ Le populisme de l'OAS, fin de l'Empire colonial

Le poujadisme signifie une fondamentale remise en
question du capitalisme concurrentiel libéral - du mode de
production - par la modernité — la production de série et la
consommation de masse. Ce populisme de l'OAS remet en
question l'autre pilier du système. Ce sont les fondements
mêmes du mode de production qui sont anéantis. Table rase
est faite : la consommation transgressive va pouvoir se
mettre en place après ce nettoyage par le vide.

L'OAS est l'expression du désir petit blanc qui soudain se
trouve placé devant l'interdit : la Résistance algérienne. C'est
le passage de la toute-puissance de ce désir à l'injonction :
« la valise ou le cercueil ». C'est le recours à la « violence », à
l'armée, à la terreur pour restaurer le consumérisme perdu. Il
s'agit là de la figure essentielle du populisme de la
restauration des privilèges perdus. Elle traduit la situation
d'une multitude de petites gens, de corps intermédiaires,
médiateurs qui ont profité de l'exploitation coloniale sans
être les instigateurs et les gros profiteurs du système (petit
chef, petit patron, petit employé).

La fin de l'Empire colonial est le commencement de la
société de consommation. Le populisme du conservateur va
céder la place au populisme de la modernité. Dans le premier
cas il s'agit de restaurer, dans le second cas il s'agit de
promouvoir. On perd un modèle mais on en gagne un autre.
Il y a passation d'un désir à l'autre. Le capitalisme a perdu
l'Empire mais a gagné le marché du désir. Il y a même un
continuité territoriale et culturelle. Le désir du petit blanc,


sous sa forme littéraire, gidienne se recycle : « Nathanaël,
jette ce livre et va draguer à Saint Germain des Prés ! »

La quête gidienne de la « disponibilité » « s'engage » dans
« la libération du désir ». Quelle continuité, de la philosophie
de la disponibilité à celle de l'engagement ! On croit que
Gide et Sartre s'opposent alors qu'ils sont la
complémentarité des deux moments généalogiques d'un
ensemble éminemment bourgeois.

La médiation qui assure le passage du colonialisme
traditionnel au libéralisme libertaire est le plan Marshall.
C'est le passage à la mondialisation. Certes le colonialisme
était déjà mondialiste. Mais avec le plan Marshall, les USA
imposent le potlatch qui conditionne et soumet les
économies politiques des pays en voie de redressement, de
reconstruction (dont la France). Tout un système d'objets,
de conduites, d'usages s'impose à la culture française : le
surplus américain se fait la cherté et la rareté ! Le
déferlement des films d'Hollywood (accords Blum) imposera
le rêve américain. C'est une autre voie qui s'ouvre vers la
consommation libidinale, ludique et marginale.


5 Le syncrétisme du national-socialisme et du
populisme


a/ Le recyclage du surplus. La nouvelle hiérarchie de class

Il y a deux genres d'étudiants. Ceux qui font des études

pour ne pas être ouvriers et ceux qui font des études pour

être patrons (ou managers). On pourrait ajouter la troisième

composante minoritaire : ceux qui se sont voués «aux

disciplines d'éveil », enfants, et qui se retrouvent

intermittents du spectacle.


Le populisme estudiantin est un état de surplus. J'ai déià
proposé ce statut du surplus à travers les siècles, du surplus
féodal - le cadet et le chevalier - au double recyclage colonial
et artistique. Car les surplus peuvent se recycler selon des
vocations contradictoires. Ce phénomène « mécaniciste » de
la classe sociale, son recrutement et son rôle, permettent
d'accéder à un point de vue inédit sur l'artiste de masse
(Montparnasse, Montmartre, St Germain des Prés).

Le pré-Mai 68 est cette période d'impossible reconversion
des surplus démographiques, familiaux et culturels après la
fin de l'empire colonial et l'aventure populiste de l'OAS. Ce
qui était le principe d'expansion colonial se fait la raison de
l'implosion nationale (guerre civile) : suraccumulation de
surplus. Mai 68 est le constat de la fin des deux recyclages
traditionnels de ce surplus : l'empire colonial et la vie
d'artiste. Table rase du passé, donc. Mais béance de masse,
stupeur existentielle : pré-chômage de masse. Si on a fait des
études pour ne pas devenir ouvrier on se retrouve chômeur,
car ce ne sont pas les études qui permettent de devenir cadre
ou patron.

Mai 68 est bien une contre-révolution. L'estudiantin de
masse se souciait bien peu du marxisme, à part quelques
prétendus mao et non moins prétendus léninistes qui
comme par hasard s'en prenaient à la cible de papa - le PC -,
déjà hors du coup : le coup de pied de l'âne. Mais l'étudiant
était en état de candidat potentiel aux nouveaux métiers
venus d'Amérique - terre du libéralisme - aux nouveaux
métiers de la hiérarchie de l'animation et de celle du
management.

Il ne faut pas réduire le promotionnel libéral à un
opportunisme arriviste de quelques individus qui deviennent
exemplaires avec leur repentance littéraire, gogos abusés puis
désabusés, qui auront vécu « la totale » : « papa ne me


comprend pas», «je m'éclate sur les barricades», «j'étais
bien con ». Que de variantes d'une même partition ! On
entend dire « ils ont réussi parce qu'ils ont trahi ». Tout au
contraire : ils ont réussi parce qu'ils ont été fidèles à eux-
mêmes, libéraux libertaires jusqu'à la moelle, radicaux du
Marais, du centre mou. Tout un ensemble doué de
l'indéniable talent de s'inscrire dans la nouvelle hiérarchie
sociale des deux encadrements de « la nouvelle société » :
l'animation et le management.

Car c'est toute la société qui est rénovée par ce double
contrôle du libéralisme, double création d'emplois. La
modernité n'est autre que le passage de la société sans
tertiaire - embryonnaire — à la société de la saturation du
tertiaire et du quaternaire, celle des métiers du culturel et du
mondain.

La jeunesse de France, déjà libérée de Poujade et de Salan
(OAS) - des deux populismes de la fin du mode de
production et de la fin du colonialisme - est alors totalement
disponible pour constituer la hiérarchie de classe de cette
nouvelle société. Un bel exemple de la disponibilité gidienne.

C'est toute une refondation de l'esprit public, un

basculement de la société française qui passe quasiment sans

transition de la Vieille France de la ruralité à celle de la
modernité.

Aussi peut-on reprendre cette généalogie du libéralisme
libertaire comme une « génération spontanée » qui rendrait
compte de tout un pouvoir d'auto-engendrement. On peut
proposer l'ensemble évolutif selon un tableau constitué
essentiellement à partir des apports de « Néofascisme et
idéologie du Désir » et de « Capitalisme de la Séduction ». Il
s'agit de constituer une anthropologie qui servirait de
référence à une éducation échappant à l'unité des contraires
du permissif et du répressif. Il s'agit en même temps de


reconstituer et de mesurer la pathologie de la civilisation du
libéralisme libertaire et de ne jamais oublier que le
narcissisme en est à la fois l'origine et le terreau. Le tableau
suivant peut figurer cet engendrement :


https://pbs.twimg.com/media/EXh-HDGXQAAPEsO?format=jpg&name=large

Il faut souligner la prégnance de ces déterminations
phénoménologiques. Une fois que l'initiation mondaine a pu
atteindre une certaine consommation transgressive, le
libéralisme libertaire ne peut en venir qu'à ses ultimes
conséquences, à une intériorisation radicale, aliénation
définitive qu'est la servitude volontaire, forme pathologique
de l'action sociale.


Du narcissisme à la psychose, quel parcours ! C'est aussi
la relation dialectique du marché et du désir. Toute une
padiologie sociale est contenue dans la logique économique
des trois parrains et des quatre vénéneuses.

b/ Le triplé électoral de Le Pen : les repentis, les
ratés et les réussis

La crise va révéler tout un nouveau jeu social, un jeu de
société qui est à la fois comédie humaine et drame social.
Trois spécimens humains combien remarquables sont
apparus pour constituer un ensemble spécifique de la
modernité en crise : les parvenus et les ratés de la nouvelle
société, et les repentis du gauchisme. La raison de cette
situation est paradoxale : c'est la société mise en place par
Cohn-Bendit qui est à l'origine de l'électorat de Le Pen.
Cette affirmation mérite évidemment d'être explicitée. Notre
thèse sera une loi méconnue : une société qui accède au
permissif doit proposer une autorégulation de ce permissif.
Dans l'opposition, le discours contestataire a dû être une
radicalisation provocatrice. Au pouvoir, face à la crise, il doit
se normaliser, assurer le minimum de fonctionnalité.

Le petit prince du populisme estudiantin sera la parfaite
illustration de cette loi. Dans l'opposition, il provoque, se
vante d'une certaine pédophilie. Accédant au pouvoir
écologique, il met de l'eau dans son vin, procède, tout
penaud, à son autocritique. Et il se sert habilement de
l'hypothèse freudienne d'une sexualité infantile réprimée
pour justifier des actes équivoques.

Qu'il y ait une sexualité infantile, peut-être. Mais le fait ne
doit pas engendrer la loi, comme le cynisme empiriste
voudrait nous le faire croire. La prétendue libération sexuelle
fondatrice du libéralisme libertaire ne serait dans ce cas que
justification du fait naturel. Prétendant se libérer, le petit


prince du populisme estudiantin se soumet à l'impitoyable
pression de la nature. Sa proclamation immoraliste est une
proposition anti-sociale, anti-républicaine, anti-

démocratique. Elle n'est autre que l'alibi qui cache qu'il est le
parvenu du permissif.

Ne faut-il pas dire au contraire que, puisque sexualité
infantile il y aurait, mais potentielle, virtuelle, il faut d'autant
plus la prévenir, la cultiver par l'interdit pour qu'elle puisse
atteindre sa totale plénitude civique ! L'interdit est donation
de sens à ce qui manque d'être, d'existence. Il charge, il
apporte les conditions de la plénitude. Si l'on fait jouer la loi
naturelle, la soumission à la dictature du fait, on pourrait dire
aussi que, la femelle n'étant en chaleur et disponible à l'acte
sexuel qu'une très courte période du cycle menstruel,
l'homme - par respect naturaliste — ne devrait pas connaître
de vie sexuelle en dehors de ce moment. La loi naturelle doit
jouer dans l'ensemble si elle est promulguée dans une partie.
Le fait de la sexualité infantile devrait avoir comme
conséquence le respect du fait menstruel, la non
instrumentation de la femme en dehors de son « désir ».

Deuxièmement : la crise se manifeste dans la société
globalement rénovée (double contrôle et dressage par
l'animation et le management). Il s'agit alors, pour toute une
population de parvenus, de conserver les privilèges acquis et
de se défendre contre ceux qui voudraient prendre leur
place, profiter aussi du permissif.

De là cette situation brzarre, paradoxale, comico-
dramatique : une société de « réussis » et de ratés. Les réussis
de la refondation que Mai 68 a imposés (parce que
nécessaires à la survie du capitalisme) : un corps élitaire de
gens qui ont su profiter de la création d'emplois, ou de leurs
transformations selon de nouvelles compétences. Ces
individus doivent faire face à l'énorme cohorte des victimes
de la crise, des suppressions d'emplois, des emplois


précaires, de la flexibilité, masse informe des victimes du
système, ratés objectifs.

Les deux vieux copains que l'on disait inséparables, et qui
s'étaient perdus de vue, se rencontrent fortuitement : « Viens
prendre un pot ! », « que deviens-tu ? ». On informe l'autre
de son parcours depuis Mai 68 et l'on se remet à discuter...
Jusqu'à ce qu'une violente dispute les sépare à jamais : « Moi,
je n'ai pas trahi ». « Toi, tu n'es qu'un rêveur ! »

Ce ratage objectif s'alourdit de toutes les retombées de la
permissivité par temps de crise. Les petits boulots s'avèrent
impossible survie ; c'est là où il y a, paradoxalement, le plus
de concurrence. Le retour à la terre qui, en période
d'euphorie de la croissance (les Trente Glorieuses) a pu se
vivre comme vacances bucoliques, s'avère création de néo-
surplus, héritiers de la non formation professionnelle de
l'après Mai 68, celle de gens qui n'ont pas suffisamment de
qualification pour exercer un métier qui fait vivre à la
campagne et qui interdit aussi d'envisager une réinsertion
sociale à la ville.

Après la fin de l'amitié, la fin de l'amour, la rupture avec
la compagne rencontrée à la manif, femme libérée et qui jette
l'éponge, ultime trahison. Elle épousera un métier, car il faut
bien que vivent ses enfants. Quelle amertume pour le raté de
Mai 68. « Les salauds ! Le Pen a bien raison ».

Troisièmement - et c'est l'ironie de l'histoire et du
transcendantal (de la connaissance) - les opposés votent
pour le même parti, le F.N. ! Mais alors, inquiétant constat :
Le Pen pourrait faire l'unanimité ? C'est toute la modernité
qui vote pour ce ringard. Il peut ratisser large. Les réussis et
les ratés de Cohn-Bendit - c'est lui qui est le symbole de la
société permissive - vont se retrouver dans l'électorat de Le
Pen. Engendrement réciproque du permissif et du répressif,
Faut-il s'étonner, étant donné la logique de l'ensemble, de


trouver dans cet électorat des jeunes, des chômeurs, des
employés, des ouvriers ?

On peut alors mesurer toute la portée de la menace Front
National. C'est celle d'un populisme moderne qui traduit et
récupère l'inquiétude d'une société en crise, qui a normalisé
le permissif mais qui reste toujours dépendante des effets
contradictoires de la crise : l'arrogance d'Alcibiade, le jeune
fils à papa, et la frustration du quidam de base, qui a cru que
tout était permis et pour qui rien n'est possible. L'un attend
sa revanche, l'autre est prêt à tout pour conserver sa
consommation libidinale, ludique, marginale.

Ce pouvoir syncrétique du lepénisme est très
préoccupant : c'est toute la modernité qui adhère à la contre-
révolution libérale, qui la façonne. Mais ce syncrétisme n'est
pas la seule prouesse de Le Pen. 11 amalgame ce populisme
du Front National et le national-socialisme, du moins ce qu'il
en reste. Il y a toute une vieille clientèle d'extrême droite à
récupérer et toute acquise à un leader charismatique. Le petit
patron et même la grosse entreprise, dont la production et la
distribution restent délimitées par le territoire national,
opposent à la mondialisation un néo-nationalisme. Les petits
vieux retraités redoutent la dévaluation de leur retraite.
Toutes les composantes du national-socialisme redressent la
tête.


Il faut bien convenir de la fécondité de la méthode qui
consiste à définir un corps social, un mouvement de société,
le populisme lui-même, par la relation dialectique de la
production et de la consommation. La sociologie électorale
est le moyen de cacher cette dialectique et d'imposer des
critères purement descriptifs, des repérages qui sont
proposés comme des explications.
Plaristes
   Posté le 31-05-2020 à 03:12:08   

De plus nous assistons à une véritable fascisation via l'écologisme réactionnaire ( Caroline Fourest, Michel Onfray.)

Et Alain de benoît a aussi instrumentaliser Marx pour nous faire gober cette vision.

On pourrait aussi rappeler qu'Hitler avait lu Marx. (Si vous voulez jouer à ce petit jeu je peux aller très loin... Jusqu'à ce que vous réalisiez l'impertinence,e t l'absurdité du propos.)

http://philoclouscard.free.fr/pages/extraits1.html

Voici une version plus digeste du texte que j'ai ctrl c + v plus haut.

La mondialisation permet au capitalisme de faire« l’économie » du fascisme



Le national-socialisme aura révélé son rôle historique, économique, culturel. Il est certes une pièce maîtresse stratégique et opportuniste, qui permet au capitalisme d’éviter le pire, les pires conséquences de la crise, mais un non-sens pour l’économie politique, le profit, le développement. C’est un moyen de sauvegarde, un pouvoir étatique qui n’est pas une finalité en soi. Mais est-ce une arme absolue, nécessaire ? Faut-il passer nécessairement par le fascisme pour sortir de la crise ?

Il y a deux exemples spectaculaires et récents qui prouveraient le contraire. L’Espagne franquiste de l’Opus Dei s’est reconvertie sans problème à la société de consommation. Le franquisme ayant accompli son rôle répressif empêchait de bétonner le sol national du plus grand profit touristique. S’il y avait eu guerre civile pour implanter le fascisme, la société de consommation veut la paix civique. L’ Opus Dei s’est mis en place grâce au franquisme et s’est maintenu en place en faisant disparaître l’état fasciste. De même pour le Chili de Pinochet qui sans révolution est devenu le néolibéralisme des Golden Boys. Constat significatif : c’est le même homme qui accomplit les deux opérations. Sans état d’âme.

Le libéralisme n’est pas d’essence fasciste. L’économie politique fasciste n’existe pas, sinon comme embargo (Cuba, Irak) de l’impérialisme. Le fascisme ne doit pas être une référence automatique et machinale.

Tout au contraire, car le libéralisme a découvert le moyen d’échapper aux conséquences extrêmes de la crise. Non par le nationalisme, mais avec la mondialisation. Il faut bien préciser que cette stratégie se dédouble selon les pays industriels et « post-industriels » d’une part, et les pays dits « en voie de développement », d’autre part. Pour ces derniers, la stratégie libérale est faite d’agression, d’occupation militaire, de corruption. Mais pour les pays industriels, le fascisme de papa apparaît comme un double échec, de la nation et du libéralisme. Le fascisme est le révélateur de la contradiction inhérente au marché.

La fonction stratégique de l’épouvantail fasciste traditionnel donne une autre signification : il doit révéler une voie sans issue et montrer l’autre solution, spécifique de la modernité : la société de consommation, le marché du désir, le permissif.

Il faut, pour échapper au fascisme, une condition essentielle : empêcher ses conditions d’existence, le classe-contre-classe. Aussi, la stratégie qui doit remplacer celle du fascisme sera une stratégie du tiers inclus, de l’intégration des classes moyennes. La troisième force doit être au moins aussi forte que celle des extrêmes. Ce sera l’expansionnisme des nouvelles couches moyennes, du tertiaire et du quaternaire, des services qui décident du primaire et du secondaire (bureaucratie). La médiation s’impose aux extrêmes.



Edité le 31-05-2020 à 03:19:49 par Plaristes


pzorba75
   Posté le 31-05-2020 à 05:52:01   

Je ne vois pas l'intérêt d'hurler en mettant le texte en gras et en rouge.
La conclusion est, comme souvent, complètement incompréhensible.
Plaristes
   Posté le 31-05-2020 à 10:37:59   

pzorba75 a écrit :

Je ne vois pas l'intérêt d'hurler en mettant le texte en gras et en rouge.
La conclusion est, comme souvent, complètement incompréhensible.


Des études récente sur ce que fut le nazisme et le vieux fascisme prouvent que Clouscard à en parti tord, mais donne raison à sa séparation entre état et appareil d'état, ce qui a permit l'étude de ce que fut le nazisme possible.

De plus ses conclusions sur le FN son toujours aussi pertinentes.


La fonction stratégique de l’épouvantail fasciste traditionnel donne une autre signification : il doit révéler une voie sans issue et montrer l’autre solution, spécifique de la modernité : la société de consommation, le marché du désir, le permissif.

Le fascisme traditionnel est utilisé pour justifier le libéralisme brutal.

La dimension mondialiste du libéralisme lui permet de « faire l'économie » du fascisme classique, qui n'appartient d'ailleurs pas à sa tradition. Michel Clouscard souligne que « le fascisme ne doit pas être une référence automatique et machinale », dans la mesure où la stratégie libérale se dédouble selon les pays « en voie de développement » et les pays industriels et post-industriels : dans ces derniers le fascisme est un repoussoir qui permet de laisser croire que le libéralisme serait la bonne et, surtout, la seule solution. »


Jusqu'à ce que la solution fasciste soit choisie, mais Clouscard nous dit que contrairement au vieux fascisme il y aura une transition longue, où le libéral libertaire aura fait le lit du fascisme. Réhabilitant Heidegger, l'écologisme réactionnaire (Caroline Fourest, Michel Onfray)

Il suffit de voir la différence entre chon bendit en 75 et Macron. Il y a un changement de paradigme lent et progressif. Et nous sommes comme la grenouille dans le bocal que l'ont fait bouillir à feu doux.

C'est très important à comprendre si on ne veut pas faire jeu de l’ennemi de classe et justifier la solution fasciste ! Solution Fasciste qui peut retarder le socialisme.

Basiquement la position de Finimore par rapport à Clouscard est comparable à celle du gauchiste qui n'a jamais lu Marx, et qui dit "Ho comment Hitler il s'est bien servi de Marx et la question juive."
Donc je donne un accès gratuit au texte.
Xuan
   Posté le 01-06-2020 à 14:39:25   

pzorba75 a écrit :

Je ne vois pas l'intérêt d'hurler en mettant le texte en gras et en rouge.
La conclusion est, comme souvent, complètement incompréhensible.


Si Pzorba75, la conclusion est tout-à-fait compréhensible, mais peut-être doutais-tu que Plaristes puisse en arriver à ce point et que tu n'en crois pas tes yeux. Je reproduis son sermon en soulignant une expression :

"Il faut, pour échapper au fascisme, une condition essentielle : empêcher ses conditions d’existence, le classe-contre-classe .
Aussi, la stratégie qui doit remplacer celle du fascisme sera une stratégie du tiers inclus, de l’intégration des classes moyennes.
La troisième force doit être au moins aussi forte que celle des extrêmes.
Ce sera l’expansionnisme des nouvelles couches moyennes, du tertiaire et du quaternaire, des services qui décident du primaire et du secondaire (bureaucratie). La médiation s’impose aux extrêmes."


Contre la violence de la bourgeoisie Plaristes préconise la médiation, surtout ne pas laisser la classe ouvrière diriger la révolution, elle pourrait-être trop brutale, mais laisser les rênes aux négociateurs, aux médiateurs.
Monsieur Castener s'il-vous-plaît ne nous frappez pas, je vais vous lire quelques pages de Clousclard et vous en viendrez à de meilleurs sentiments.
Plaristes est l'exemple-type de la collaboration de classe et de la contre-révolution. Tout ce qu'il dit va dans ce sens.
Plaristes
   Posté le 01-06-2020 à 22:18:13   

Xuan a écrit :

[citation=pzorba75]Je ne vois pas l'intérêt d'hurler en mettant le texte en gras et en rouge.
La conclusion est, comme souvent, complètement incompréhensible.[itation]

Si Pzorba75, la conclusion est tout-à-fait compréhensible, mais peut-être doutais-tu que Plaristes puisse en arriver à ce point et que tu n'en crois pas tes yeux. Je reproduis son sermon en soulignant une expression :

"Il faut, pour échapper au fascisme, une condition essentielle : empêcher ses conditions d’existence, le classe-contre-classe .
Aussi, la stratégie qui doit remplacer celle du fascisme sera une stratégie du tiers inclus, de l’intégration des classes moyennes.
La troisième force doit être au moins aussi forte que celle des extrêmes.
Ce sera l’expansionnisme des nouvelles couches moyennes, du tertiaire et du quaternaire, des services qui décident du primaire et du secondaire (bureaucratie). La médiation s’impose aux extrêmes."


Contre la violence de la bourgeoisie Plaristes préconise la médiation, surtout ne pas laisser la classe ouvrière diriger la révolution, elle pourrait-être trop brutale, mais laisser les rênes aux négociateurs, aux médiateurs.
Monsieur Castener s'il-vous-plaît ne nous frappez pas, je vais vous lire quelques pages de Clousclard et vous en viendrez à de meilleurs sentiments.
Plaristes est l'exemple-type de la collaboration de classe et de la contre-révolution. Tout ce qu'il dit va dans ce sens.


Vous ne savez pas lire Clouscard, il ne préconise rien, il prédit l'avenir (à l'époque où il écrit ça)
De même.
Sous les pavé Le Pen, ne veut pas dire face aux soixante-huitards faut voter le Pen, ça veut dire qu'on va se ramasser Le Pen dans la gueule si on continue ici.

Ce que veut dire Clouscard ici, c'est que nous sommes en train d'oublier la lutte des classes pour passer à la lutte des races, pour rappel la marche des beurres avait des revendications sociales, mais mitterand a fait venir Le Pen sur les plateau, télé, nous faisnat apssé de la lutte des classe à la lutte des races.

La Tyrannie de l'extrême centre, est la médiation qui s’impose aux extrêmes. Pour rappel on est dans une phase de fascisation base au moment ou clouscard écrit celà, le FN ne fait pas les scores qu'il fait actuellement ! Le fascisme sert encore alors de solution repoussoir pour justifier le libéralisme fou et l’oppression économique ! Clouscard prend appuie sur les pays scandinaves ou les libéraux se font élire face à des néo-nazis.


La fonction stratégique de l’épouvantail fasciste traditionnel donne une autre signification : il doit révéler une voie sans issue et montrer l’autre solution, spécifique de la modernité : la société de consommation, le marché du désir, le permissif.

Là on a compris qu'il doit révéler une voie sans issue, c'est au bénef du libéralisme, Clouccard expose la stratégie de l'adversaire.
Il en va de même pour il faut. Le capitalisme va se sortir du fascisme de Hitler et musso, car c'est un échec ! Pour ça que Franco est parti !
Pour que le capitalisme triomphe, il faut un extrême centre.

Tous la raclure vichyste en France s'est reconverti en divers droite divers gauche, chrétiens démocrates ! C'est ça qu'il dit ! Le capitalisme s'est sorti de l’impasse fascsite de la sorte pour mener sa contre révolution, qui verra voir venir l'apparition d'un nouveau fascisme !
Un fascisme qui fait son économie, des dégâts de la pratique libérale et la mondialisation.

Bon je me calme, relisez le texte avec cette grille de lecture-voulez-vous.


Edité le 02-06-2020 à 11:38:31 par Plaristes


Xuan
   Posté le 02-06-2020 à 09:03:25   

"Des fois vous êtes vraiment un clown"
Oui tu te calmes et tu rectifies ton post pour commencer.
Plaristes
   Posté le 02-06-2020 à 11:40:41   

C’est un peu dur, vous ne perdez pas une occasion pour interpréter mon propos de la manière la plus tordue qui soit.

On dirait Alain de Benoit lisant Marx, on dirait que vous y mettez toute votre mauvaise volonté, à point où c'est comique (d'où le mot clown...), vous essayez d'amuser la galerie après avoir lu le texte en diagonal, ce qui fait que pour quelqu'un qui a compris le texte, vous passez pour un pitre.


Outre ça, je ne vois pas comment répondre autrement, je donne juste une grille de lecture

Je peu au mieux supprimer la remarque sur votre manque de compréhension.


Mais lisez Franchement ça vous aidera à comprendre ma position sur Trump Le nouvel Hitler.
Finimore
   Posté le 02-06-2020 à 17:30:49   

Encore une fois le ton méprisant de Plaristes n'est pas acceptable dans le cadre d'un débat. Mais je me pose de plus en plus la question de savoir si vraiment le but de Plaristes est de débattre ou de se faire mousser tout en balançant ses théories foireuses.
Plaristes
   Posté le 02-06-2020 à 17:44:56   

La théorie foireuse est essentiel pour comprendre comment fonctionne le fascisme après la défaite de l’Allemagne nazi.

Parce-qu'avant le socialisme on pourrait peut-être faire un petit détour vers le fascisme !

Et il me semble que sur ce point Clouscard est très pertinent et les faits ont prouvé mainte fois sa théorie.

J'ai vraiment pitié de Xuan, quand il a écrit ce qu'il a écrit. Je le jure. Dans esprit très chrétien, j'ai vraiment pitié de lui, car il ne sait pas ce qu'il fait.

Car notons-le de mon côté je trouve l'attitude de Xuan tout aussi déplorable et nuisible au débat, falsifier en permanence mon propos et le propos de Clouscard pour se faire mousser et éviter tout débat en déformant la théorie adverse, mais je lui pardonne car il ne sait pas ce qu'il fait. Je lui demande juste de relire avec ma grille de lecture et qu'il m'appelle si certains concepts de Clouscard lui échappe.

C'est la minimum des choses à faire, on ne peu pas débattre si on ne part pas sur les mêmes bases vocabulaire et concepts, Xuan, n'a pas forcément à être d'accord avec les concepts de Clouscard mais doit au moins être capable de les comprendre. Et s'il demande, plus ou moins gentillement je peux l'aider dans cette tâche.


P.S : n'ayez pas peur d’admettre que vous n'avez pas compris, comme disait Confucius, il vaut mieux avoir l'air con 5 minutes que de le rester toute sa vie !
Ça évitera le ridicule et on pourra discuter en étant de meilleure humeur.


Edité le 02-06-2020 à 17:52:20 par Plaristes


Finimore
   Posté le 03-06-2020 à 06:33:13   

Plaristes a écrit :

La théorie foireuse est essentiel pour comprendre comment fonctionne le fascisme après la défaite de l’Allemagne nazi.

Parce-qu'avant le socialisme on pourrait peut-être faire un petit détour vers le fascisme !

Et il me semble que sur ce point Clouscard est très pertinent et les faits ont prouvé mainte fois sa théorie.

J'ai vraiment pitié de Xuan, quand il a écrit ce qu'il a écrit. Je le jure. Dans esprit très chrétien, j'ai vraiment pitié de lui, car il ne sait pas ce qu'il fait.

Car notons-le de mon côté je trouve l'attitude de Xuan tout aussi déplorable et nuisible au débat, falsifier en permanence mon propos et le propos de Clouscard pour se faire mousser et éviter tout débat en déformant la théorie adverse, mais je lui pardonne car il ne sait pas ce qu'il fait. Je lui demande juste de relire avec ma grille de lecture et qu'il m'appelle si certains concepts de Clouscard lui échappe.


Excuse ma grande ignorance (je ne suis qu'un simple prolo en grandes vacances), mais je ne comprend pas le sens de ta phrase !

Plaristes a écrit :

C'est la minimum des choses à faire, on ne peu pas débattre si on ne part pas sur les mêmes bases vocabulaire et concepts, Xuan, n'a pas forcément à être d'accord avec les concepts de Clouscard mais doit au moins être capable de les comprendre. Et s'il demande, plus ou moins gentillement je peux l'aider dans cette tâche.


Vocabulaire, concepts mais aussi bagage culturel expérience et pratique militante. Tu te permets de porter des jugements méprisants sur Xuan, alors que tu ne connais rien de lui. Tu fais une fixette sur Clouscard, alors qu'il y a des lacunes, des idioties, des erreurs et des concepts anti-marxistes-léninistes dans sa théorie. Cela n'enlève rien au fait qu'il ait mis le doigt sur des aspects intéressants, et rien au fait que celui-ci du fait de ses lacunes soi facilement récupéré et utilisé par l'extrême droite.
Plaristes, tu n'est pas obligé d'utiliser un ton hautain et méprisant quand tu t'adresses à nous simple militants de ce forum qui n'ont pas eu la chance d'être toucher par ta grâce et ton savoir immense !!! (sic)

Plaristes a écrit :

P.S : n'ayez pas peur d’admettre que vous n'avez pas compris, comme disait Confucius, il vaut mieux avoir l'air con 5 minutes que de le rester toute sa vie !
Ça évitera le ridicule et on pourra discuter en étant de meilleure humeur.


Oui j'avais lu cette phrase "il vaut mieux avoir l'air con 5 minutes que de le rester toute sa vie !" il y a quelques années dans la trilogie des fournis de Bernard Werber.
Plaristes
   Posté le 03-06-2020 à 15:00:30   

Finimore a écrit :

Vocabulaire, concepts mais aussi bagage culturel expérience et pratique militante. Tu te permets de porter des jugements méprisants sur Xuan, alors que tu ne connais rien de lui.


Je vois que c'est un fiers prolétaire vétéran, bien formé, mais formé dans un style qui est périmé, qui ne connais pas la demi mesure, guerrier au possible.
"La Chine est rouge" Trump le Nouvel Hitler" il n'y a pas de place pour une réalité matérielle complexe et contradictoire, ce uqi mène aux accrochage que l'ont connait.

Finimore a écrit :

Tu fais une fixette sur Clouscard, alors qu'il y a des lacunes, des idioties, des erreurs et des concepts anti-marxistes-léninistes dans sa théorie.


Il s'auto-corrige. J'ai été formé à palier ses lacunes. Par Lukacs, ou CLouscard lui-même.
Il y a tout un mouvement Clouscarien et une internationale clouscarienne qui a poli ses concepts, pour faire en sorte que ça soit moins un travail de bûcheron.

Souvent pour mettre à jour la théorie de clouscard, il suffit juste de plus de Clouscard, Sa conception du fascisme peut-être rendue plus juste avec ses concept d'état et d’appareil d'état.

Finimore a écrit :

Plaristes, tu n'est pas obligé d'utiliser un ton hautain et méprisant quand tu t'adresses à nous simple militants de ce forum qui n'ont pas eu la chance d'être toucher par ta grâce et ton savoir immense !!!


Si Xuan y met de la mauvaise foi c'est un peu dur. J'admettrai que de mon côté je manque de votre discipline et quelque part je vous admire pour ça, ce qui rend le comportement de Xuan des plus navrants.
Surtout qu'il me traite comme un idéaliste pour avoir recourt à la théorie du reflet alors que je suis des plus matérialiste et réaliste, m'attribuant des jugement de valeur et procès d'intention qu'il ne pourrait pas m’attribuer s'il comprenait que j'étais dans une démarche matérialiste des plus pragmatiques.


Pour le reste :
La théorie de Clouscard que je présente ici, est des plus intéressante et nous permettra de comprendre les enjeux de la crise politique aux U.S.A.
Cette "théorie foireuse", est essentiel à comprendre, car si ses enjeux ne sont pas compris, avant de passer au socialisme on passera sûrement par une solution fasciste dont les dégâts seront bien souvent irréversibles.

Vous verrez une fois la théorie comprise que l'histoire entre la création de cette théorie et nous prouve sa validité.
Xuan
   Posté le 03-06-2020 à 20:16:17   

Si Plaristes a fini de pérorer on revient au sujet.
Le monde d'après est l'abolition du capitalisme : le socialisme.


Edité le 03-06-2020 à 20:20:18 par Xuan


Plaristes
   Posté le 04-06-2020 à 07:04:50   

Mais ça pourrait être pour un moment le fascisme.

Si on reste sur des luttes horizontales, ça sera le détour par le fascisme. Hors :

https://pbs.twimg.com/media/EL11_OGXYAIp96L?format=jpg&name=large

M.Clouscard a écrit :

A DU FASCISME NATIONAL-SOCIALISTE AU
SYSTEME DES POPULISMES

1 Les racismes - fatales perversions de
l'économie du profit - et la stratégie capitaliste
de l'immigration


a/ Le riche n 'a pas de faciès et le pauvre n 'a pas
d'identité

Vous avez proposé une morale citoyenne, une éthique de la praxis.

Je peux même subsumer ces expressions par celle de
spiritualité laïque. Il faut les assumer et même les
revendiquer. C'est ce qui est accompli par la praxis et qui
s'intègre aussi dans les traditions de spiritualité. Le divin
horloger, avec nous ! Mais il est vrai que toute une
conceptualisation des rapports de la praxis, du socialisme, du
spirituel est à faire.

Le Pen n'a pas de ces états d 'âme !

Rester sur son terrain, justement, c'est faire son jeu. Mais
il est vrai aussi que c'est au niveau du politique qu'il faut
intervenir d'urgence, trouver une riposte immédiate.

Ce sera vos travaux pratiques, la mise en pratique, sur le terrain,
des catégories proposées. Ce sera la mesure de leur fiabilité.

On verra si elles apportent un plus, d'abord dans
renonciation politique, puis dans la résolution. Les
observateurs, interprètes, commentateurs des médias ont
témoigné d'une impuissance conceptuelle fondamentale,
aussi inquiétante que l'irruption politique de Le Pen elle-
même. Le journalisme politique a révélé ses limites. Il lui


manque la conceptualisation philosophique, trop souvent
réduite aussi au journalisme. Les exégètes sont restés pantois
devant la clientèle électorale du Front National. Elle leur est
apparue comme un incompréhensible syncrétisme qui ne
ferait que corroborer la prétention lepéniste d'une synthèse
d'un front de toutes les composantes de la nation.

Le Pen nous a appris qu'il fallait au moins deux racismes
— divergents, mais complémentaires - pour faire un
populisme, à l'égard du Juif et de l'Arabe, de Rothschild et
de l'immigrant. C'est qu'il y a une logique des racismes.
Hitler ne s'en prenait qu'au Juif en particulier et aux races
inférieures en général. Il ne disposait pas de la dimension
que l'Arabe apporte.

Notre thèse : les racismes ne sont — en leur essence, en
leur nature — que des déviations fatales de l'économie du
profit, la dégénérescence fatale du chrématistique. De même
que l'accumulation primitive est l'origine criminelle du
capitalisme, les racismes déterminent la relation dialectique
du pauvre et du riche.

La paupérisation menaçante, c'est une race : l'Arabe. La
richesse interdite, c'est une race : le Juif. « On » est désigné
comme race. Les états de pauvre ou de riche sont ramenés à
un principe originel, matriciel, général. Le racisme est à
double face : il prétend à une supériorité, mais surtout il est
la désignation de l'altérité comme une erreur ontologique qui
associe la contingence et la malfaisance. L'Autre est de trop.
Il n'est qu'une excroissance cancéreuse de la Création. Il n'a
rien et il n'est rien : c'est normal, puisqu'il est pure
contingence. Il n'est que la forme vide : une race.

Le pauvre, c'est l'immigrant, l'immigrant c'est l'Arabe.
Ainsi se constitue une race, un homme vide de toute culture,
de tout contenu qui n'est plus qu'une forme : un faciès. Le
lepéniste reconnaît la race par le faciès. L'Arabe, dira-t-il, a le


faciès de sa race. C'est le signe extérieur qui ne peut être
camouflé, le stigmate, la tache indélébile. Le faciès, c'est
l'aveu de la race. Et ce pauvre, ce faciès, est un envahisseur,
incroyable paradoxe.

Il est nul et il menace l'identité nationale ! Quel scandale !
La stratégie de l'immigrant aurait consisté à contourner...
Poitiers, le lieu officiel de l'arrêt de l'invasion Arabe. Ce qui
n'a pu être réalisé au sommet peut l'être en pénétrant la base.
C'est un entrisme de masse qui glisse l'Arabe au cœur même
du peuple. Ce dernier, dira Le Pen, doit se mettre en état de
légitime défense. Autrement nous deviendrons tous des
Arabes, c'est-à-dire des pauvres. Le discours raciste cache la
peur de la régression sociale, de la crise, de la paupérisation.
L'Arabe est bien plus qu'un bouc émissaire. Il est la relation
de l'identitaire et de l'altérité dans l'économie de marché.


Si l'envahisseur menace, s'il peut être encore repéré et
désigné par la vigilance nationaliste, l'autre ennemi de
l'identitaire a déjà pénétré dans la place : le Juif. Il est l'autre
face de l'altérité. L'identitaire est menacé à la fois par la
paupérisation et par la richesse, par les propres limites du
chrématistique. Le Juif a été désigné par l'Eglise comme
l'usurier, le prêteur, celui qui profite. Mais cette
stigmatisation ne suffit pas à expliquer l'antisémitisme. Il est
l'ennemi intérieur qui n'a pu s'enrichir qu'en profitant de
l'institution nationale sans participer aux frais. Corollaire :
l'enrichissez-vous est impossible. C'est le Juif qui détient et qui
conserve les moyens du chrématistique, qui dispose des
postes de création et de gestion. Les deux racismes sont
complémentaires : l'un à l'égard du pauvre, l'autre à l'égard
du riche. La peur de devenir pauvre s'exaspère de la colère
de ne pouvoir devenir riche.

L'économie politique s'est faite constitutive de la relation
du français lepéniste avec le Juif et l'Arabe. Les racismes
disent la relation à la paupérisation et à l'enrichissement.


Bien plus que des boucs émissaires, ils représentent les deux
perversités de l'économie du profit. Ils ne font que cacher
une stratégie du capitalisme que la plupart des antiracistes
méconnaissent. Autrement dit, les bons sentiments ne
suffisent pas à débusquer la bête immonde. Certains
militants font même le jeu de cette stratégie en défendant la
cause de l'immigrant à l'encontre de la logique de
l'immigration, en la réduisant au combat de l'homme libre
contre une administration bureaucratique.

b/ L'odyssée de l'immigrant

Je ne ferai ici qu'indiquer le schéma de la stratégie
capitaliste. Tout d'abord, il faut arracher aux pays en voie de
développement les moyens de ce développement. Le
capitalisme veut conserver ce sous développement car il
représente les meilleures conditions du post-colonialisme
(c'est toujours la mainmise sur l'énergie, les ressources
minières, la main d'oeuvre). En priorité, arracher les forces
vives de ces pays, la main d'œuvre des hommes jeunes sans
qualification professionnelle pour les « expulser » vers les
pays post-industriels. J'emploie le terme expulser car c'est le
départ de gens qui ne voudraient pas quitter le pays et qui y
sont forcés. Etrangers en leur pays, déjà.

Cet immigrant, en son pays « d'accueil », doit jouer le rôle
d'un « sous-prolétariat ». Il doit servir à casser le prolétariat,
la classe ouvrière, le mouvement social. Ouvrier sans
qualification professionnelle, il sert de manœuvre, de force
productive directe, la formation professionnelle - sommaire
— se faisant sur le tas. C'est une main d'œuvre taillable et
corvéable à merci, la couverture sociale étant inexistante.
Ainsi s'est constituée une « fracture » sociale au sein même
des travailleurs manuels. Cette division ne peut que ratifier le
schéma marxiste des rapports du sous-prolétariat et de la
classe ouvrière. Mais avec cette fondamentale nouveauté :
c'est le travailleur étranger qui est devenu le sous-prolétariat.

Ultime opération du post-colonialisme : cet immigrant
renvoie des devises aux pays d'origine. Les potentats locaux,
après s'être débarrassés des forces vives et potentiellement
révolutionnaires, empochent le fruit du travail étranger. C'est
un profit sans investissement productif; d'où l'impossible
développement des pays en voie de développement.

Tels sont les moments essentiels de la stratégie capitaliste,
l'odyssée de l'immigrant, avec en prime, bien installé dans la
demeure, un conflit de génération pour occuper les longues
journées du chômage. Bien sûr, il peut y avoir des variantes,
avec la flexibilité et la mondialisation...

c/ Une guerre civile invisible

La vie quotidienne s'est soumise à ce conditionnement.
L'immigrant est vite repéré, montré du doigt, ennemi
invisible à la tête bien connue : un faciès, la tête du passage à
l'acte, au délit. Sous l'immigré, l'Arabe, et sous l'Arabe, le
délinquant. Ainsi se constitue la plus grande « fracture
sociale » qui soit possible, toute une guerre symbolique et
fantasmatique.

Derrière la coexistence communautaire une guerre civile
invisible, du coin de rue, du métro, du comptoir. Elle se
camoufle dans le terme lui-même qui la désigne : la violence.
Comme si c'était la même chose, une bouffe à la récré ou
une bombe atomique sur Hiroshima. Le prétendu concept
indique une telle extension qu'il n'a plus de consistance en
compréhension. Le terme générique doit rester dans le vague
pour que le fantasmatique le pénètre et s'en serve. Cette
guerre sans trêve dans le tissu quotidien, de position,
d'escarmouche, de constant rappel à l'ordre, est devenue
constitutive de l'identité communautaire et de ses frontières
invisibles.


2 Un populisme peut en cacher un autre -
L'engendrement réciproque du permissif et du
répressif, le couple infernal

Est-ce « la faute à » Cohn-Bendit d'avoir engendré Le
Pen ou est-ce celui-ci qui a relancé Cohn-Bendit ? Vain
débat. Il suffit de reconnaître leur engendrement réciproque
celui du permissif et du répressif, celui du couple infernal.

Engendrement réciproque des populismes ! Parce que si
Le Pen en est un, Cohn-Bendit en est un autre. N'est-ce pas
le même référentiel, les mêmes composantes : leader
charismatique, spontanéisme de masse, rejets des partis et
des syndicats, absence de programme politique, thèmes
incantatoires uniquement revendicatifs.

La notion de populisme estudiantin permet de saisir le
fonctionnement idéologique (de l'inconscient de classe) «la
main dans le sac ». Tout le consensus idéologique consiste à
ne pas le savoir et, si c'est soupçonné, à ne pas le dire — la
seule énonciation de ce populisme étant déjà scandaleuse.
Comment la chère tête blonde pourrait être populiste !
Comment l'enfant choyé, le chic type, pourrait se transmuer
en cette vulgarité ! Cohn-Bendit pourrait être populiste alors
que son ennemi l'est déjà ? C'est que le mot étudiant -
estudiantin — est chargé de tout un narcissisme spécifique de
la classe sociale. Il est l'enfant chéri de tout un paternage et
maternage. Il est porteur de tous les espoirs des parents de la
nation républicaine et libérale. Derrière Cohn-Bendit,
maman et papa. Ce sont les parents qui ont ratifié le Mai 68
de leurs enfants pour en faire une révolution. L'affreux Jojo
— l'enfant à qui on passe tout — sera le fruit de ce fistonnage-
paternage, narcissisme et népotisme conjugués : « la
préférence familiale », du clan, du réseau.

Un populisme peut en cacher un autre alors qu'il y a
engendrement réciproque du populisme répressif et du


populisme permissif. Ne pas se tromper de manif. Aucune
garantie de l'étanchéité. Ne peut-on alors glisser d'un
populisme à l'autre ? Ou tenir les deux discours à la fois en

fonction des circonstances ? L'hyper-populisme sera cette

confusion des valeurs.


3 Du nationalisme au mondialisme
a/ Le national- socialisme

Phénomène majeur passé inaperçu, cassure idéologique :
le populisme s'est substitué au national-socialisme. Il n'y a
qu'un national-socialisme. L'après-guerre (de 40) met en
scène un système de populismes. Aussi faut-il établir la
spécificité du national-socialisme, la révélation de son rôle
historique pour déterminer le passage aux populismes en
tant que « rectification » du national-socialisme.

Le fascisme traditionnel est le national-socialisme. Il est
spécifique d'un mode de production : le capitalisme
concurrentiel libéral. Il témoigne de la crise. C'est qu'il porte
en lui une contradiction, fatale, entre la nation et le
capitalisme.

En un premier moment, le national (socialisme) accède au
pouvoir grâce au développement du capitalisme et peut
même en venir à un capitalisme d'Etat. C'est la période de la
complémentarité, nationale et socialiste. Elle se concrétise
par des réalisations fondamentales, infrastructurales et
superstructurales : politique autarcique de l'énergie;
concentration de la production en trusts; industrie lourde ;
infrastructures de la nation, communication (autoroutes),
équipements collectifs et des ménages ; production de série
limitée aux biens de subsistance mais permettant d'accéder à
un certain confort (Volkswagen, voiture populaire). Les
capitaux américains favorisent ce développement.


Le nationalisme, en tant qu'émanation de la province H
campagnes (notables et petits hobereaux), des classes
moyennes, de la caste des services et fonctions de la natio
(qui s'identifie au parti-bureaucratie) peut prétendre avoir
accompli l'unité nationale et même avoir concrétisé le rêve
allemand.

L'Etat fort homogénéise les dynasties régionales (Ruhr
Bavière), autant de places fortes qui doivent se mettre au
service du Grand Reich. La xénophobie et le racisme seront
les moyens d'homogénéiser cette nation, stratégies de l'Etat
fasciste pour imposer le sentiment nationaliste aux
régionalismes et corporatismes. Tout cela, j'insiste, avec
l'aide des capitaux américains.

En un second moment, la dualité de complémentarité -
du national et du socialisme, de l'expansion économique et
du développement de la nation — se transforme en
contradiction, en dualité antagoniste. La stratégie
expansionniste de la Nation, du Grand Reich, freine, retarde,
empêche le développement de la logique capitaliste, la course
aux plus grands profits.

Il n'y aura plus l'aide américaine et l'industrie de guerre va
se détourner de la production de série dévolue à la
consommation de masse. La conquête du territoire, les
annexions, le Reich rêvant du Grand Reich, se font
prédominants. L'économie politique est totalement
surdéterminée par le nationalisme. La conquête n'est plus
celle d'un marché mais d'un territoire. A la fin il ne s'agira
plus que de défendre le sol national.



Ce qu'il décrit est valable à bien des égards à Haïti, ils sont noirs on est d'acc... Mais ils importent des migrants, le gouvernement fait tout pour importer ces migrants, mais aussi répandre un racisme systémique derrière à l'éggart de ces dernier. Tout ça pour créer un sous prolétariat qui en dit pas son nom !

Pour rappelle les revendication de la marche des beurres était sociales, mais Mitterand a fait venir Le Pen sur les plateau télés, et la récupération sociétal touche pas à mon pote a pris une ampleur disproportionnée, autrement dit, la lutte des races avant la lutte des classes est une approche social démocrates qui n'a aucun avenir émancipateur.

On voit bien que Marine Le Pen ne fait aps dans le racisme quand elle prends l'argent des Emirats arabes Unis, du Qatar des des frères musulmans égyptiens !

https://www.marianne.net/politique/comptes-de-campagne-ces-8-millions-venus-des-emirats-qui-ont-sauve-le-fn-en-2017

https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2016/10/24/25006-20161024ARTFIG00134-en-quete-de-finances-pour-2017-le-fn-fait-les-yeux-doux-aux-emirats-arabes-unis.php

https://zh-cn.facebook.com/upr.francoisasselineau/photos/-fn-mains-propres-et-t%C3%AAte-haute-le-fn-qui-affirmait-avoir-mains-propres-et-t%C3%AAte-/10154785994402612/

https://www.observatoire-qatar.com/politique/item/833-pourquoi-les-emirats-arabes-unis-souhaitent-financer-le-front-national

https://i.f1g.fr/media/figaro/orig/2016/10/24/XVM13f04896-99cd-11e6-9cc3-b255a704759d.jpg
Clouscard se trompe sur ce point par contre :
La conquête n'est plus celle d'un marché mais d'un territoire. A la fin il ne s'agira plus que de défendre le sol national.

Maurice_Bardèche a écrit :

"la race blanche ne luttera plus pour sa prédominance économique ou politique, elle luttera pour sa survie biologique. […] Demain, ce ne sont plus les prolétaires et les capitalistes qui se disputeront les richesses du monde, ce sont les Blancs, prolétaires et capitalistes unis, qui auront à se défendre, eux, race minoritaire, contre l’invasion planétaire"

Il s'agira de défendre la race, et non la nation. Voir le discours du GRECE


Edité le 04-06-2020 à 07:05:43 par Plaristes


Xuan
   Posté le 05-06-2020 à 00:20:15   

Sur la question du fascisme il existe déjà plusieurs sujets.
Voir le fil https://humaniterouge.alloforum.com/montee-fascisme-consequences-t3324-3.html#p65496
Xuan
   Posté le 06-06-2020 à 00:23:45   

Le « monde d’après » ne doit pas être pris au propre mais au figuré. Chacun savait que la crise sanitaire déboucherait sur la crise économique et que Macron n’allait pas dégager au lendemain du confinement. Au contraire la sortie du confinement s’associe à des mesures destinées à éviter les manifestations et les rassemblements.
Il ne s’agit pas de jouer madame soleil pour les mois à venir mais d'envisager l'avenir sur le plan stratégique.

L’image du « monde d’après » associe confinement/déconfinement et capitalisme/socialisme.

Depuis 2008 la perspective d’un monde d’après le capitalisme s’est levée. Progressivement le marxisme est revenu à l’étude dans les milieux progressistes. Le marxisme n’est pas seulement la critique du capitalisme, il avance la perspective historique du socialisme et du communisme, et c’est un guide pour l’action.
En Chine l'étude du marxisme a été remise en vigueur et le courant libéral a été défait. Parallèlement plusieurs partis communistes ont repris à leur compte les principes marxistes-léninistes.

La crise sanitaire a remis sur le tapis l’opposition entre capitalisme et socialisme.

La Chine a été le premier pays à identifier un virus, qui s’est avéré circuler dans le monde entier à peu près en même temps. Elle a pris une décision rapide et déterminée, des mesures drastiques, avec de lourdes conséquences économiques, pour donner la priorité à la santé du peuple. Cette orientation donnée par Xi Jinping le 27 janvier est devenue une des priorités du PCC. Le 3 juin Xi Jinping a remis l’accent sur « un système de santé publique fort pour protéger la santé du peuple ».
Cette directive relie les objectifs de « servir le peuple », éliminer la grande pauvreté, et donner la priorité au secteur public.

Du début à la fin les pays impérialistes ont ironisé ou critiqué la Chine, cherché des failles et inventé des « mensonges ».
Dans les faits ce sont eux qui n’ont pas écouté les alertes dans les EPHAD, qui ont avancé la théorie de l’immunité collective, démoli l’hôpital public, ont différé le confinement pour continuer à produire coûte que coûte, ont remplacé les mesures pratiques de protection et de dépistage par des règlements ineptes, engendré la confusion sur la nécessité de porter un masque, de prendre la température et de pratiquer des tests. Enfin les intérêts pharmaceutiques ont engendré des polémiques interminables sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine, jusqu’à publier une pseudo étude dans le Lancet.
Le résultat pratique est que la Chine enregistre presque 10 fois moins de décès que les pays impérialistes et que son économie a déjà largement redémarré. Quant à Cuba et au Vietnam le résultat est tout aussi exemplaire.
Il est remarquable que le chef de file de l’impérialisme, autoproclamé n°1 en matière sanitaire est n°1 de l’absence de décision nationale, n°1 des décès dans le monde, et n° 1 des attaques contre la Chine.
Dans la réalité ce sont les pays socialistes qui ont été exemplaires, à l’opposé des USA.
La encore, « le monde d’après » est le socialisme.

Le monde d’après n’est pas le « dépassement » mais l’abolition du capitalisme

Dès la rédaction du manifeste Marx et Engels ont rejeté les premiers maquillages de la théorie révolutionnaire, destinés à prolonger le capitalisme sous une forme ou une autre en différant son renversement, en inventant l’hypothèse d’un communisme dans le capitalisme, etc.
Régulièrement ces théories reviennent comme le monstre du Loch Ness.
Une des dernières inventions due à Lucien Sève consiste à ergoter sur la signification de l’Aufhebung chez Marx, qui s’en sert à plusieurs reprises dans le Manifeste, en parlant sans aucune ambiguïté de l’abolition du servage, de l’abolition de l’esclavage, de l’abolition du féodalisme, de l’abolition de la propriété privée, etc.
Sève retraduit l’Aufhebung par « dépassement », un dépassement vers l’innomable, qui offre à la direction révisionniste du PCF une justification théorique pour renoncer à l’abolition du capitalisme et s’en tenir à son « dépassement », et censurer le mot de socialisme. Dépassement qui pourra donc être tout ce qu’on voudra sous le titre « penser un monde nouveau », à l’exception du socialisme : écoféminisme, mondialisation humaniste, égalité radicale, réalisation de l’humanité, construire nos résistances, le temps du « bonheur commun », l’alternative écosocialiste, désobéir à l'oligarchie capitaliste, une nouvelle civilisation, le contrôle citoyen, l’après-capitalisme, etc.

Mais jamais il n’est question de renverser l’Etat bourgeois et de le remplacer par un état socialiste.
Le « monde d’après » nous impose un autre débat et une autre unité des communistes, consistant à renouer avec le marxisme, en rejetant les vieilles rengaines habillées de couleurs sociétales.