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 La "modernisation" du socialisme cubain

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Druze
Le prolétariat règnera !
Jeune Communiste
Druze
73 messages postés
   Posté le 18-04-2011 à 21:37:44   Voir le profil de Druze (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Druze   

Cuba veut moins d’étatisme pour «assurer la continuité du socialisme»

| Raùl Castro a annoncé au VIe Congrès du Parti communiste près de 300 propositions pour «moderniser le modèle»


Gustavo Kuhn | 18.04.2011 | 20:40


Les délégués communistes cubains débattent jusqu’à aujourd’hui quelque 300 principes et propositions de réformes économiques énoncées par le président Raùl Castro lors de l’ouverture, samedi, du VIe congrès du Parti communiste, le premier depuis 1997. Des réformes d’importance – pour le système cubain en tout cas – mais que le gouvernement de l’île des Caraïbes veut mettre en place «en douceur».

Si de nombreuses propositions tendent vers moins d’étatisme, il n’est pas question pour Raùl Castro d’abandonner le «caractère socialiste» de la Révolution, affirmé il y a tout juste cinquante ans par son frère Fidel. Bien au contraire même, dans son intervention de samedi dernier, le président cubain a précisé que «l’actualisation du modèle économique et social» a pour objectif de «garantir la continuité et l’irréversibilité du socialisme».

Quoi qu’il en soit, le nouveau modèle économique prévoit de dégraisser l’administration publique – un million d’emplois devraient être supprimés – et de fomenter le travail indépendant. Une «forme d’emploi, vers laquelle se sont déjà tournés 200 000 Cubains depuis octobre, doublant le nombre de travailleurs à leur propre compte», selon Raùl Castro.

Le gouvernement cubain veut aussi favoriser la création de coopératives, notamment dans le secteur de l’agriculture. Actuellement, les fermes «familiales» n’exploitent que 20% des terres cultivées, mais produisent plus que toutes les exploitations étatiques cumulées. De nombreux terrains pour l’heure inexploités – près de 40% des terres arables – seraient ainsi distribués en usufruit aux paysans. Une série de mesures commerciales et bancaires permettant aux indépendants de se fournir en matériel et en semences serait également adoptée.

Les réformes proposées pendant ce Congrès ne sont cependant pas seulement purement «économiques». Le président cubain a ainsi appelé de ses vœux à plus de décentralisation administrative et à moins d’influence du parti dans la gestion des institutions et des entreprises.

Face au problème de logement, le gouvernement devrait aussi assouplir les règles en vigueur, permettant ainsi les locations, achats et ventes d’appartements et de maisons. Reste que le sujet qui inquiète, pour l’heure, le plus les Cubains est la future disparition de la «libreta», soit le carnet de rationnement qui permet aux citoyens de bénéficier d’une série de biens de première nécessité à des prix subventionnés. Celle-ci devrait être à terme remplacée par des actions sociales plus ciblées «visant les plus démunis».


source: tdg.ch

Une modernisation qui, à mon sens, sonne officiellement le glas du socialisme à Cuba.

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Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des puissants… car les puissants ne travaillent qu’à marcher sur nos vies.
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 18-04-2011 à 23:38:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

C'est certainement la conclusion que beaucoup vont tirer, dont la "gauche de la gauche".
Mais je ne suis pas aussi catégorique.

Dans tous les pays du Tiers Monde où s'est déroulée une révolution socialiste à caractère national et démocratique, une partie de la propriété des moyens de production est désormais redevenue privée, avec pour objectif le développement des forces productives.
C'est là un phénomène historique, mais il ne peut pas être comparé à la restauration du capitalisme en URSS et dans sa sphère d'influence, ni à l'apparition du social-impérialisme et à son effondrement.

Le rapport au VIe congrès ci-dessous rappelle aussi le principe de la distribution qui doit caractériser le socialisme, à savoir « De chacun selon sa capacité, à chacun selon son travail » .
C'est un peu long mais je préfère citer ce texte intégralement.


_________________________





Compañeras et compañeros,
Nous commençons cette après-midi les séances du VIème Congrès du Parti Communiste de Cuba à une date très importante de notre histoire, le 50ème anniversaire de la proclamation du caractère socialiste de la Révolution par son Commandant en Chef Fidel Castro Ruz, le 16 avril 1961, lors de la cérémonie d’adieu aux victimes des bombardements, le jour avant, des bases aériennes, comme le prélude de l’invasion mercenaire par Playa Girón qui, organisée et financée par le gouvernement des États-Unis, faisait partie de ses plans pour détruire la Révolution et rétablir avec l’agrément de l’Organisation des États Américains (OEA), la domination sur Cuba.

Fidel disait alors au peuple armé et enhardi : « C’est ce qu’ils ne peuvent nous pardonner… que nous avons fait une Révolution socialiste au nez même des États-Unis »… « Compañeros ouvriers et paysans, celle-ci est la Révolution socialiste et démocratique des humbles, avec les humbles et pour les humbles. Et pour cette Révolution des humbles, par les humbles et pour les humbles, nous sommes prêts à offrir notre vie. » Fin de citation.
La réponse à cet appel ne s’est faite pas attendre et dans l’affrontement à l’agression, quelques heures après, les combattants de l’Armée Rebelle, des policiers et des miliciens ont versé, pour la première fois, leur sang en défense du socialisme et ont remporté la victoire avant 72 heures, sous la conduction du compañero Fidel lui-même.

La revue militaire à laquelle nous avons assisté ce matin, dédiée aux jeunes générations et en particulier la vibrante marche du peuple, qui a eu lieu par la suite, sont une preuve éloquente des forces dont dispose la Révolution pour continuer l’exemple des combattants héroïques de Playa Girón.
Nous ferons autant à l’occasion de la Journée Internationale des Travailleurs, le premier mai prochain, tout le long du pays afin de manifester l’unité des Cubains en défense de leur indépendance et souveraineté nationales, concepts que l’histoire a prouvé qu’il est possible d’atteindre seulement avec le socialisme.
Ce Congrès, en tant qu’organe suprême de l’organisation du Parti, tel qu’il est établi dans l’article 20 de ses statuts, qui réunit aujourd’hui mille délégués en représentation de presque 800 mille militants regroupés dans plus de 61 mille cellules, a commencé en fait le 9 novembre dernier, lors de la présentation du Projet de Directives de la Politique Économique et Sociale du Parti et la Révolution, question qui, comme il a déjà été indiqué, constitue le thème principal du Congrès, sur lequel le peuple a fondé de grandes attentes.
À partir de là de nombreux séminaires ont eu lieu, qui ont servi à éclaircir et à approfondir dans le contenu des directives, et à préparer de manière adéquate les cadres et fonctionnaires qui, à leur tour, seraient à la tête du processus de discussion avec les militants, les organisations de masses et la population en général.
Pendant trois mois, du premier décembre 2010 au 28 février de la présente année, a eu lieu le débat auquel ont participé 8 millions 913 mille 838 personnes dans plus de 163 mille réunions tenues au sein des différentes organisations, en registrant un chiffre supérieur aux trois millions d’interventions. Il faut éclaircir que dans l’ensemble de participants sont inclus, sans l’avoir défini avec exactitude, des dizaines de milliers de militants du Parti et de l’UJC qui ont assisté aux réunions de leurs cellules ou comités de base, aussi bien qu’à celles tenues dans les lieux de travail ou établissements d’études et en plus dans les communautés où ils résident. C’est le cas aussi de ceux qui ne militent pas et ont participé dans leurs collectifs de travail, et postérieurement dans les quartiers respectifs.
L’Assemblée Nationale du Pouvoir populaire elle-même a consacré presque deux journées complètes, lors de sa dernière session ordinaire, en décembre dernier, à l’analyse du Projet de Directives parmi les députés.
Ce processus a mis en évidence la capacité du Parti de conduire un dialogue sérieux et transparent avec la population sur n’importe quel sujet, aussi sensible qu’il soit, surtout lorsqu’il s’agit de forger un consensus national sur les traits qui devraient caractériser le modèle économique et social du pays.
En même temps, selon les informations récoltées, les résultats du débat constituent un formidable instrument de travail pour la direction du gouvernement et le Parti à tous les niveaux, ainsi qu’une sorte de référendum populaire par rapport à la profondeur, la portée et le rythme des changements que nous devons introduire.
Dans un véritable et large exercice démocratique, le peuple a manifesté librement ses opinions, éclairci ses doutes, proposé des modifications, exprimé ses insatisfactions et différences et a suggéré aussi d’aborder la solution d’autres problèmes qui n’étaient pas dans le document.
Une fois de plus, la confiance et l’unité de la majorité des Cubains autour du Parti et la Révolution a été mis à l’essai, unité qui ne rejette pas les différences d’opinions mais qui se renforce et se consolide avec elles. Toutes les propositions sans aucune exclusion ont été incorporées à l’analyse, ce qui a permis d’enrichir le projet qui est soumis à la considération des délégués au Congrès.
Il serait opportun d’exprimer que, dans son essence, le Congrès a déjà eu lieu au milieu de ce magnifique débat avec le peuple. Aux délégués, il nous resterait dans ces séances de faire la discussion finale du Projet et l’élection des organes supérieurs de direction du Parti.

La commission de Politique Économique du VIème Congrès du Parti, chargée premièrement de l’élaboration du projet de directives, a été par la suite responsable de l’organisation du processus de son débat et a travaillé dans les cinq directions principales suivantes :

1. La reformulation des directives en tenant compte des opinions exprimées
2. L’organisation, orientation et contrôle de leur mise en œuvre.
3. La préparation minutieuse des cadres et des autres participants en vue de l’application de certaines mesures qui sont déjà en exécution en ce moment.
4. La supervision systématique des organismes et des entités chargés de mettre en pratique les décisions dérivées des Directives et évaluation de leurs résultats.
5. La conduite de la divulgation à la population.

En application de ce qui précède, le Projet de Directives à été reformulé qui fut soumis à une analyse les 19 et 20 mars dans des sessions du Bureau Politique et du Comité Exécutif du Conseil de Ministres, auxquelles ont participé le Secrétariat du Comité Central du Parti, les cadres dirigeants de la Centrale de Travailleurs de Cuba (CTC) et d’autres organisations de masses et de l’Union de Jeunes Communistes (UJC) ; il fut approuvé dans cette instance, également en qualité de projet, et il vous a été distribué en vue de son examen au sein de chacune des délégations provinciales au Congrès, avec l’intervention active des invités et sera débattu dans les cinq commissions de cette rencontre du Parti en vue de son adoption.
Ensuite, je vous donnerai certaines informations afin d’illustrer le peuple sur les résultats de la discussion des directives, bien que postérieurement une information détaillée en sera publiée.
Le document original avait 291 directives dont 16 furent intégrées dans d’autres, 94 ont maintenu leur rédaction, le contenu de 181 fut modifié et 36 nouvelles furent incorporées, ce qui donne un total de 311 dans le projet actuel.

Ces chiffres, en simple arithmétique, montrent la qualité de la consultation où plus ou moins deux tiers des directives, exactement 68 % ont été reformulées.
Ce processus a suivi le principe de ne pas faire que la validité d’une proposition dépende de la quantité d’opinions données. La preuve en est que plusieurs directives ont été modifiées ou supprimées, en partant de l’exposé d’une seule personne ou d’un nombre réduit d’elles.
Aussi est-il nécessaire d’expliquer que certaines opinions ne se voient pas reflétées dans cette étape, soit parce qu’il faut approfondir dans le sujet, ne disposant pas des conditions requises, ou dans d’autres cas parce qu’elles entrent en franche contradiction avec l’essence du socialisme, par exemple 45 propositions ont plaidé en faveur de la concentration de la propriété.
Ainsi, je veux exposer que, comme tendance il y a eu en général compréhension et appui au contenu des directives, il n’y a pas eu d’unanimité tant s’en faut, et c’est précisément de ça dont nous avions besoin, si nous voulions vraiment une consultation démocratique et sérieuse avec le peuple.
Par conséquent, avec une sécurité totale, nous pouvons qualifier les directives comme l’expression de la volonté du peuple contenue dans la politique du Parti, du gouvernement et de l’État, de mettre à jour le modèle économique et social dans le but d’assurer la continuité et l’irréversibilité du socialisme, ainsi que le développement économique du pays et l’élévation du niveau de vie, conjugués avec la formation nécessaire de valeurs éthiques et politiques de nos citoyens.
Comme il fallait s’y attendre, dans la discussion des directives, la plus grande quantité de propositions s’est concentrée autour du Chapitre VI « Politique sociale » et le chapitre II « Politiques macroéconomiques » , représentant les deux 50,9 % du total. Elles ont été suivies, par ordre décroissant, par les chapitres : XI « Politiques pour les Constructions, les Logements et les Ressources hydrauliques » ; le chapitre X « Politique pour le Transport » , et le PREMIER chapitre « Modèle de Gestion économique » .

Sur ces cinq chapitres, d’un total de 12, se regroupait 75 % des opinions.
Par ailleurs, dans 33 directives --11 % du total-- s’entassait 67 % des propositions ; les directives ayant motivé une plus grande quantité de propositions ont été la 162 portant sur l’élimination de la carte de rationnement, les 61 et 62 sur la politique de prix, la 262 sur le transport de passagers, la 133 portant sur l’éducation, la 54 relative à l’unification monétaire et la 143 associée à la qualité des services de santé.

La carte de rationnement et son élimination a été, sans aucun doute, la question qui a provoqué le plus d’interventions des participants au débat, et c’était logique qu’il ait été ainsi ; deux générations de Cubains ont passé leur vie sous ce système de rationnement qui, malgré son nocif caractère égalitariste, a offert durant décennies à tous les citoyens l’accès aux aliments de base à des prix dérisoires, hautement subventionnés.
Cet instrument de distribution qui a été mis en place dans les années 60 avec une vocation égalitaire à des moments de pénuries, en vue de protéger notre peuple de l’agiotage et l’accaparement à des fins lucratives de la part de quelques-uns, s’est transformé au fil des années en une charge insoutenable pour l’économie et un découragement pour le travail, en plus de générer diverses illégalités dans la société.
Étant donné que la carte est dessinée pour couvrir les 11 millions et plus de Cubains de la même manière, les exemples absurdes ne manquent pas comme celui que le café rationné est fourni même aux nouveau-nés. Ça se passait aussi avec les cigarettes jusqu’en septembre 2010, le quota en était distribué aux fumeurs et aux non fumeurs sans distinction, favorisant ainsi la croissance de cette nocive habitude chez la population.

À propos de ce sujet sensible, l’éventail d’opinions est très large ; il y a ceux qui suggèrent de la supprimer sur-le-champ et ceux qui s’opposent énergiquement à son élimination et proposent de tout rationner, y compris les articles industriels. D’autres sont d’avis que pour combattre l’accaparement et assurer l’accès de tous aux aliments de base, il faudrait dans une première étape, maintenir le quota rationné même si les prix cessent d’être subventionnés. D’autres enfin recommandent d’éliminer de la carte ceux qui n’étudient ni ne travaillent, ou bien ils conseillent que les citoyens aux plus gros revenus se passent volontairement de ce système.
Certes, le panier familial rationné, justifié dans des circonstances historiques concrètes, pour le fait d’avoir été maintenu durant tant de temps, contredit dans son essence le principe de la distribution qui doit caractériser le socialisme, à savoir « De chacun selon sa capacité, à chacun selon son travail » et cette situation doit être surmontée.

À ce propos, je considère opportun de rappeler ce qui a été dit par le compañero Fidel dans le Rapport Central au Premier Congrès du Parti le 17 décembre 1975, je cite : « Dans la conduction de notre économie, nous avons indubitablement commis des erreurs d’idéalisme et parfois avons méconnu la réalité qu’il existe des lois économiques objectives auxquelles nous devons nous en tenir » , fin de citation.

Le problème auquel nous sommes confrontés n’est pas un problème de concept ; il réside dans le comment, quand et avec quel rythme nous le ferons. La suppression de la carte de rationnement ne constitue pas une fin en soi, elle ne peut pas se voir comme une décision isolée mais comme l’une des principales mesures qu’il sera indispensable d’appliquer en vue d’éliminer les profondes distorsions existantes dans le fonctionnement de l’économie et la société dans son ensemble.

Personne à la direction de ce pays, jouissant de toutes ses facultés, ne saurait avoir l’idée de décréter brusquement l’élimination de ce système, sans en avoir créé les conditions avant. Cela se traduit par la réalisation d’autres transformations du Modèle économique visant à augmenter l’efficacité et la productivité du travail, de sorte à pouvoir assurer stablement des niveaux de production et des offres de produits et services de base à des prix non subventionnés et à la fois accessibles à tous les citoyens.

Cette question a, logiquement, un rapport étroit avec les prix et l’unification monétaire, les salaires et le phénomène de la « pyramide inversée » , ce qui, comme il a été éclairci au Parlement le 18 décembre dernier, s’exprime dans la non correspondance de la rétribution salariale avec la hiérarchie et l’importance du travail réalisé, problématiques qui se sont reflétées en une haute proportion dans les propositions avancées.

Á Cuba, sous le socialisme, il n’y aura jamais d’espace pour les « thérapies de choc » à l’encontre des plus nécessiteux qui sont traditionnellement ceux qui soutiennent la Révolution avec une plus grande fermeté, à la différence des paquets de mesures qui sont souvent employées par mandat du Fonds monétaire international au détriment des peuples du Tiers monde et même, dernièrement, dans les nations les plus développées, où les manifestations populaires et étudiantes sont violemment réprimées.

La Révolution ne laissera aucun Cubain abandonné et le système d’attention sociale se réorganise afin d’assurer le soutien différencié et rationnel de ceux qui réellement en ont besoin. Au lieu de subventionner les produits en masse, tel que nous le faisons actuellement, nous allons passer progressivement au soutien des personnes sans un autre moyen.
Ce principe garde toute sa vigueur dans la réorganisation de la force de travail qui est déjà en marche pour réduire les listes gonflées du personnel du secteur d’État, sous une observance stricte du caractère idoine démontré. Ce processus continuera de l’avant, sans hâte mais sans pause, et son rythme sera déterminé par notre capacité de créer les conditions requises à son total déploiement.

À cela devront contribuer, entre autres facteurs, l’élargissement et la souplesse du travail dans le secteur non étatique. Cette modalité d’emploi qu’un peu plus de 200 mille Cubains ont adoptée d’octobre de l’année dernière à ce jour, qui a doublé le nombre de travailleurs à leur compte, constitue une alternative de travail fondée sur la législation en vigueur. Par conséquent, elle doit compter sur l’appui, le soutien et la protection des autorités, à tous les niveaux, en même temps qu’on exige, avec la rigueur que demande la loi, l’accomplissement strict de leurs obligations, y compris les tributaires.

La croissance du secteur non étatique de l’économie , loin de signifier une soi-disant privatisation de la propriété sociale, comme l’affirment certains théoriciens, est appelée à devenir un facteur facilitateur pour l’édification du socialisme à Cuba, car elle permettra à l’État de se concentrer à augmenter l’efficacité des moyens fondamentaux de production, propriété de tout le peuple et de se détacher de l’administration d’activités non stratégiques pour le pays.
Par ailleurs, cela favorisera que l’État continue de garantir à toute la population de la même manière et gratuitement les services de santé et d’éducation, de les protéger de façon appropriée au moyen des systèmes de sécurité et d’assistance sociale, de promouvoir la culture physique et le sport dans toutes leurs manifestations et de défendre l’identité et la conservation du patrimoine culturel et la richesse artistique, scientifique et historique de la nation.
L’État socialiste aura alors de plus grandes possibilités de faire une réalité de la pensée de José Martí qui préside notre Constitution : « Je veux que la première loi de notre République soit le culte des Cubains à la dignité pleine de l’homme ».

Il appartient à l’État de défendre la souveraineté et l’indépendance nationales, valeurs qui remplissent d’orgueil les Cubains, et de continuer d’assurer l’ordre public et la sécurité citoyenne qui distinguent Cuba comme l’un des pays les plus sûrs et tranquilles du monde. Un pays sans trafic de drogues ni crime organisé, sans enfants ou adultes mendiants, sans travail infantile, sans charges de cavalerie contre les travailleurs, les étudiants ou autres secteurs de la population. Un pays sans exécutions extrajudiciaires, ni prisons clandestines ni tortures, en dépit des campagnes qui, sans aucune preuve, sont orchestrées contre nous, tout en ignorant avec une intention évidente que toutes ces réalités sont, en premier lieu, des droits humains fondamentaux, auxquels la majorité des habitants de la planète ne peut même pas aspirer.

Or, pour pouvoir assurer tous ces acquis du socialisme sans reculer dans leur qualité et leur portée, les programmes sociaux doivent se caractériser par une rationalité plus grande, de sorte telle qu’à l’avenir s’obtiennent des résultats supérieurs et durables avec des dépenses mineures, maintenant une relation adéquate avec la situation économique générale de la nation.
Il peut être apprécié dans les directives que ces idées ne sont pas en désaccord avec l’importance que nous concédons à la séparation précise du rôle que doivent jouer dans l’économie les organismes de l’État, d’une part, et les entreprises d’autre part. Cette question s’est vue remplie de confusions et imprécisions pendant des décennies et nous sommes obligés de les régler à moyen terme dans le cadre du perfectionnement et renforcement de l’institutionnalité.

La compréhension pleine de ces concepts nous permettra d’avancer avec solidité et sans recul dans la décentralisation progressive de facultés, depuis le gouvernement central vers les administrations locales et depuis les ministères et autres entités nationales en faveur de l’autonomie croissante de l’entreprise socialiste d’État.
Le modèle centralisé en excès qui caractérise actuellement notre économie devra transiter, dans l’ordre et la discipline, avec la participation des travailleurs, vers un système décentralisé où la planification aura la primauté, comme un trait socialiste de direction, mais n’ignorant pas les tendances présentes au marché, ce qui contribuera à la souplesse et à la mise à jour permanente du plan.

L’expérience pratique nous a enseigné que l’excès de centralisation conspire contre le développement de l’initiative dans la société et dans toute la chaîne de production où les cadres se sont habitués à ce que toutes les décisions viennent « du haut » et en conséquence ils ont cessé de se sentir responsabilisés avec les résultats de l’organisation qu’ils dirigeaient.
Nos entrepreneurs, à quelques exceptions près, se sont accommodés à la tranquillité et à la sécurité de l’ « attente » et ont développé une allergie pour le risque qu’implique l’action de prendre des décisions ou de ce qui revient au même : de réussir ou de se tromper.
Cette mentalité de l’inertie doit être définitivement bannie pour dénouer le nœud qui freine le développement des forces productives. C’est une tâche d’une importance stratégique et ce n’est pas dû au hasard qu’elle apparaisse, d’une manière ou d’une autre, dans les 24 directives du PREMIER chapitre « Modèle de Gestion Économique ».

Dans cette matière, nous ne pouvons pas admettre d’improvisations ni de hâtes. Pour décentraliser et changer la mentalité, il est nécessaire d’élaborer le cadre régulateur définissant clairement les facultés et les fonctions de chaque chaînon, dès la nation à la base, accompagnées invariablement des procédés de contrôle comptable, financier et administratif.
Nous avançons dans ce sens. Voilà presque deux ans on a commencé les études visant à perfectionner le fonctionnement, la structure et composition des organes de gouvernement aux différents niveaux de direction, obtenant comme résultat la mise en vigueur du Règlement du Conseil de Ministres, la réorganisation du système de travail avec les cadres de l’État et le gouvernement, l’introduction de procédés de planification des activités principales, l’établissement des bases organisationnelles pour disposer d’un système d’information du gouvernement, efficace et opportun, avec son infrastructure d’info-communications et la création, à titre expérimental, sous une nouvelle conception fonctionnelle et structurelle des provinces Mayabeque et Artemisa.

Pour commencer à décentraliser des facultés, il faudra que les cadres de l’État et des entreprises récupèrent le rôle notoire que le contrat doit jouer dans l’économie, tel qu’il est exprimé dans la directive numéro 10. Cela contribuera aussi à rétablir la discipline et l’ordre dans les recouvrements et paiements, matière qui enregistre des notes insatisfaisantes dans une bonne partie de notre économie.
Comme un sous-produit non moins important, l’usage approprié du contrat en tant qu’outil régulateur des interrelations entre les différents acteurs économiques, deviendra un antidote efficace contre l’habitude étendue du « réunionisme » , c’est-à-dire contre l’excès de réunions, vérifications et autres activités collectives, présidées souvent par un niveau supérieur et avec l’assistance improductive de nombreux participants, pour faire accomplir ce que les deux parties d’un contrat ont signé comme devoirs et droits et qu’en raison du manque d’exigence on n’a jamais réclamé l’accomplissement auprès des instances que le propre document contractuel avait établies.

À cet égard, il est utile de souligner les 19 opinions, dans 9 provinces, qui ont réclamé la nécessité de diminuer au minimum indispensable le nombre de réunions et leur durée. Ce sujet je vais le reprendre plus tard, lorsque j’aborderai le fonctionnement du Parti.
Nous sommes convaincus que la tâche que nous avons devant nous en rapport avec ce sujet et les autres questions liées à la mise à jour du Modèle Économique, est bourrée de complexités et d’interrelations qui touchent, d’une manière ou d’une autre, toutes les phases de la société dans son ensemble. Voilà pourquoi nous savons que ce n’est pas une question à régler en un jour, même pas en un an, et qu’elle va exiger au moins un quinquennat pour déployer son application avec l’harmonie et l’intégralité requises. Et lorsqu’on y arrivera, il est nécessaire de ne s’arrêter jamais et travailler en vue de son perfectionnement permanent afin d’être en mesure de soulever les nouveaux défis que le développement nous dictera.

Faisant une similitude, on pourrait affirmer qu’au bout d’un certain temps, dans la mesure où la scène se modifie, le pays devra se confectionner un complet sur mesure.
Nous ne nous faisons pas d’illusions que les directives et les mesures pour l’application du Modèle Économique, ne constitueront pas elles seules le remède universel pour tous nos maux. Il faudra parallèlement élever à des plans supérieurs la sensibilité politique, le sens commun, l’intransigeance devant les violations et la discipline de tous, en premier lieu des cadres de direction.
Ce qui précède a été irréfutablement mis en évidence dans les déficiences présentées dans l’exécution, il y a quelques mois, de certaines mesures ponctuelles, non complexes ni à grande envergure, à cause des obstacles bureaucratiques au manque de prévision des organes locaux de gouvernement, manifestés dans l’élargissement du travail privé.
Il n’est pas superflu de réitérer que nos cadres doivent s’habituer à travailler avec les documents recteurs émis par les organes facultés et abandonner le vice irresponsable de les mettre au fond d’un tiroir. La vie nous a enseigné qu’il ne suffit pas de promulguer une bonne norme juridique, peu importe s’il s’agit d’une loi ou d’une simple résolution. Il est en plus nécessaire de préparer les gens chargés de les mettre en application, les superviser et de vérifier le domaine pratique de ce qui est établi. Rappelons qu’il n’y a pire loi que celle qui n’est pas accomplie ou que l’on ne fait pas accomplir.

Le système d’écoles du Parti aux niveaux provincial et national, parallèlement à la réorientation obligée de ses propres programmes, jouera un rôle principal dans la préparation et recyclage continu dans ces matières des cadres du Parti, des administrations et des entreprises, avec le concours des institutions spécialisées du secteur de l’éducation et la précieuse contribution des affiliés à l’Association Nationale d’Économistes et Comptables, tel qu’il a été démontré pendant le débat des directives.

En même temps, dans le but de hiérarchiser de manière appropriée l’introduction des changements requis, le bureau Politique a accordé de proposer au Congrès la mise en place d’une Commission permanente du gouvernement en vue de l’application et du développement, subordonnée au président du Conseil d’État et du Conseil de Ministres. Cette commission, sans préjudice des fonctions qui reviennent aux organismes respectifs de l’administration centrale de l’État, aura la responsabilité de contrôler, vérifier et coordonner les actions de tous les intervenants dans cette activité, ainsi que de proposer l’incorporation de nouvelles directives, ce qui sera indispensable à l’avenir.

Á cet égard, nous avons considéré opportun de rappeler l’orientation que le compañero Fidel a incluse dans son Rapport Central au Premier Congrès du Parti, voilà presque 36 ans, à propos du système de direction de l'économie que nous voulions implanter et qui, dû à notre manque de systématicité, de contrôle et d’exigence, a échoué, je cite : « Que les dirigeants du Parti et surtout de l’État fassent sienne son implantation, une question d’honneur; qu’ils prennent conscience de son importance et de la nécessité de lutter avec tout leur effort pour l’appliquer de manière conséquente, toujours sous la direction de la commission nationale mise en place à telle fin…, et Fidel de conclure : « divulguer largement le système, ses principes et ses mécanismes à travers une littérature à la portée des masses, pour que ce soit une question dominée par les travailleurs. Le succès du système dépendra en une mesure décisive de la maîtrise que les travailleurs en auront•, fin de citation.

Je ne me lasserai pas de répéter que dans cette Révolution tout est dit et la meilleure montre en sont les idées de Fidel que le journal Granma, organe officiel du Parti, a publiées tout le long de ces dernières années.
Ce que nous adopterons dans ce Congrès ne peut subir le même sort que les accords des congrès précédents, presque tous oubliés sans avoir été accomplis. Ce que nous accorderons à cette occasion et dans les futures occasions doit constituer un guide pour la conduite et l’action des militants et dirigeants du Parti et, pour garantir sa matérialisation, devra être ratifié dans les instruments juridiques que devront dicter l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, le Conseil d’État ou le Gouvernement, selon leurs facultés législatives, en conformité avec la Constitution.
Il est bon d’éclaircir, afin d’éviter des interprétations erronées, que les accords des congrès et d’autres organes de direction du Parti en soi ne deviennent pas des lois, mais ils sont des orientations à caractère politique et moral, qu’il incombe au gouvernement, qui est celui qui administre, de réguler leur application.

Pour cette raison, la Commission Permanente d’Application et Développement inclura un Sous-groupe juridique composé de spécialistes de haute qualification, qui coordonnera avec les organismes correspondants, en s’attachant strictement à l’institutionnalité, les modifications requises sur le plan légal pour accompagner la mise à jour du Modèle Économique et Social, en simplifiant et en harmonisant le contenu de centaines de résolutions ministérielles, accords du gouvernement, décrets lois et des lois et, en conséquence, proposer, en temps opportun, l’introduction des ajustements pertinents dans la propre Constitution de la République.
Sans attendre que tout soit élaboré, se trouvent dans une phase avancée les normatives juridiques associées à l’achat-vente de logements et d’automobiles, la modification du décret-loi 259 pour élargir les limites de terre oisive à donner en usufruit aux producteurs agricoles ayant des résultats remarquables, ainsi que l’octroi de crédits aux travailleurs privés et à la population en général.

De même, nous considérons opportun de proposer au Congrès que le futur Comité Central devra inclure comme premier point, dans tous ses plénums, la présentation, non moins de deux fois par an, d’un compte-rendu sur l’état de l’application des accords adoptés dans cette rencontre à propos de la mise à jour du Modèle Économique et comme deuxième point, l’analyse sur l’accomplissement du plan de l’économie, soit du premier semestre ou de l’année en question.
Nous allons recommander également à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire d’appliquer un procédé similaire dans ses sessions ordinaires, dans le but de renforcer le rôle protagoniste inhérent à sa condition d’organe suprême du pouvoir de l’État.
En partant de la profonde conviction que rien de ce que nous faisons n’est parfait et que ce qui semblerait l’être aujourd’hui ne le sera plus demain face à de nouvelles circonstances, les organes supérieurs du Parti et du Pouvoir de l’État et du Gouvernement doivent maintenir une vigilance systématique et étroite sur ce processus et être à même d’introduire opportunément les ajustements appropriés pour corriger les effets négatifs.
Compañeras et compañeros, nous devons être alertes, mettre les pieds et les oreilles sur terre et lorsqu’un problème pratique se présentera dans un domaine ou endroit quelconques, les cadres aux différents niveaux devront agir avec promptitude et intentionnalité, et ne doivent pas laisser sa solution au temps, car nous savons pour notre propre expérience que la seule chose qui va se passer est que le problème va se compliquer encore plus.
De la même manière, nous devons cultiver et préserver sans cesse l’interrelation avec les masses débarrassée de tout formalisme, pour avoir une rétro alimentation efficace sur leurs soucis et insatisfactions et que ce soit précisément elles qui nous indiquent le rythme des changements que l’on doit introduire.
L’attention aux incompréhensions récentes, associées à la réorganisation de certains services de base, prouve que lorsque le Parti et le gouvernent, chacun en remplissant son rôle, avec des méthodes et styles différents, agissent avec promptitude et harmonie pour s’occuper des préoccupations de la population et quand ils raisonnent avec elle avec clarté et simplicité, on obtient le soutien à la mesure et la confiance du peuple vis-à-vis de ses dirigeants est encouragée.
Pour aboutir à ce résultat, la presse cubaine, dans ses différents formats, est appelée à jouer un rôle décisif dans l’éclaircissement et la diffusion objective, constante et critique de la marche de la mise à jour du Modèle Économique. Par conséquent, grâce à des articles et à des travaux sagaces et concrets, dans un langage accessible à tous, va se développer dans le pays une culture sur ces thèmes.
Sur ce front, il faut aussi chasser définitivement l’habitude du triomphalisme, la stridence et le formalisme au moment d’aborder l’actualité nationale et générer des matériels écrits et des programmes de télévision et de radio qui, de par leur contenu et style attirent l’attention et encouragent le débat dans l’opinion publique. Cela suppose l’élévation de la professionnalité et les connaissances de nos journalistes ; s’il est vrai que, en dépit des accords adoptés par le Parti sur la politique informative, la plupart des fois ils n’ont pas l’accès opportun à l’information ni le contact fréquent avec les cadres et spécialistes responsabilisés avec les thématiques en question. L’ensemble de ces facteurs explique la diffusion, en plusieurs occasions, de matériels ennuyeux, improvisés et superficiels.
Non moins important sera l’apport que nos médias devrons pourvoir en faveur de la culture nationale et de la récupération de valeurs civiques dans la société.
Passant à une autre question vitale, qui a une relation très étroite avec la mise à jour du Modèle Économique et Social du pays et qui devra aider à sa matérialisation : nous nous proposons de tenir une conférence nationale du Parti pour aboutir à des conclusions à propos des modifications de ses méthodes et style de travail, dans le but de concrétiser dans ses actions, pour aujourd’hui et pour toujours, le contenu de l’article 5 de la Constitution de la République où il est établi que l’organisation du Parti est l’avant-garde organisée de la nation cubaine et la force dirigeante supérieure de la société et de l’État.

Au début nous avions pensé convoquer cette conférence pour décembre 2011, cependant tenant compte des complications propres du dernier mois de l’année et de l’opportunité de compter sur une réserve prudente de temps pour préciser des détails, nous avons prévu d’avoir cette rencontre à la fin de janvier 2012.
Le 18 décembre dernier j’ai expliqué devant le Parlement qu’en raison des déficiences présentées par les organes administratifs du gouvernement dans l’accomplissement de leurs fonctions, le Parti durant des années s’est vu impliqué dans des tâches qui n’étaient pas de son ressort, en limitant et en compromettant son rôle.
Nous sommes convaincus que la seule chose qui pourrait faire échouer la Révolution et le socialisme à Cuba, mettant en danger le futur de la nation, est notre incapacité de surmonter les erreurs que nous avons commises pendant plus de 50 ans et les nouvelles que nous pourrions encourir.
La première chose que nous devons faire pour corriger une erreur est de la reconnaître consciemment dans toute sa dimension, et le fait réel est qu’en dépit du fait que dès les premières années de la révolution, Fidel a différencié avec clarté les rôles du Parti et de l’État, nous n’avons pas été conséquents dans l’accomplissement de ses instructions et nous sommes laissés emporter par les urgences et l’improvisation.
Quel bel exemple ce que le leader de la Révolution a exprimé à une date si précoce comme le 26 mars 1962, lors d’une comparution devant la radio et la télévision pour expliquer au peuple les méthodes et le fonctionnement des Organisations Révolutionnaires Intégrées (ORI), qui ont précédé le Parti, quand il a dit :
« … le Parti dirige, dirige à travers tout le Parti et dirige à travers l’administration publique. Un fonctionnaire doit avoir de l’autorité. Un ministre doit avoir de l’autorité, un administrateur doit avoir de l’autorité, discuter tout ce qu’il sera nécessaire avec le Conseil Technique Assesseur (aujourd’hui Conseil de Direction), discuter avec les masses ouvrières, discuter avec la cellule, mais c’est l’administrateur qui décide parce c’est sa responsabilité »… Fin de citation. Cette orientation a été donnée voilà 49 ans.
Il existe des concepts très bien définis qui, en essence, conservent une totale validité pour atteindre le succès dans cette direction, indépendamment du temps écoulé depuis que Lénine les a formulés, il y a presque 100 ans ; Ils doivent être repris de nouveau, en conformité avec les caractéristiques et l’expérience de notre pays.

En 1973, dans le cadre du processus préparatoire du Premier Congrès, il a été bien défini que le Parti dirige et contrôle à travers des voies et des méthodes qui lui sont propres et qui se différencient des voies, méthodes et ressources dont l’État dispose pour exercer son autorité. Les directives, résolutions et dispositions du Parti n’ont pas directement un caractère juridique obligatoire pour tous les citoyens, elles doivent être accomplies seulement par les militants, consciencieusement, car il ne dispose d’aucun appareil de force et coercition pour le faire. C’est une différence importante du rôle et des méthodes du Parti et de l’État.
Le pouvoir du Parti repose essentiellement sur son autorité morale, sur l’influence qu’il exerce sur les masses et sur la confiance que le peuple dépose en lui. L’action du Parti se fonde, avant tout, sur la conviction qui découle de ses actes et du bien-fondé de sa ligne politique.
Le pouvoir de l’État part de son autorité matérielle, qui consiste en la force des institutions chargées d’exiger à tous l’accomplissement des normes juridiques qu’il émet.

Le dommage que provoque la confusion dans ces concepts s’exprime, premièrement, dans l’affaiblissement du travail politique que doit réaliser le Parti, et deuxièmement dans la détérioration de l’autorité de l’État et du gouvernement, car les fonctionnaires cessent de se sentir responsables de leurs décisions.

Compañeras et compañeros, il s’agit de débarrasser pour toujours le Parti de toutes les activités qui ne sont pas propres à son caractère d’organisation politique, en peu de mots, nous libérer de fonctions administratives et nous consacrer chacun à ce qui nous correspond.
Très liées à ces conceptions erronées sont les déficiences dans la politique de cadres du Parti, qui devra elle aussi être l’objet d’une analyse par la dite Conférence Nationale. Quelques leçons amères nous ont été léguées par les maladresses subies dans ce domaine en raison du manque de rigueur et de vision qui ont ouvert des brèches à la promotion accélérée de cadres inexpérimentés et immatures à coup de simulation et d’opportunisme, attitudes alimentées aussi par le concept erroné qui dit que pour occuper un poste de direction il était exigé comme condition tacite, militer dans le Parti ou la Jeunesse communiste.
Il faut abandonner cette pratique résolument et, sauf pour les responsabilités propres des organisations politiques, la militance ne doit pas signifier une condition obligatoire pour remplir un poste de direction dans le gouvernement ou l’État, mais la préparation pour les exercer et la disposition de reconnaître comme siens la politique et le programme du Parti.
Les dirigeants ne surgissent pas des écoles ni du copinage dissipateur, ils se forment à la base, en remplissant la fonction qu’ils ont étudiée, en contact avec les travailleurs et ils doivent être promus graduellement sur la base du leadership octroyé seulement quand on est un exemple dans le sacrifice et les résultats.
Dans ce sens, je considère que la direction du Parti, à tous les niveaux, doit se faire une sévère autocritique et adopter les mesures nécessaires afin d’éviter la réapparition de ces tendances. Cela est applicable, à son tour, à l’insuffisante systématicité et volonté politique pour assurer la promotion, à des postes de décision, à femmes, noirs, métis et jeunes, sur la base du mérite et les conditions personnelles.

C’est une véritable honte de ne pas avoir réglé ce dernier problème en plus d’un demi-siècle, problème que nous allons porter dans nos consciences pendant de longues années, simplement parce que nous n’avons pas été conséquents avec les innombrables orientations que dès les premiers jours du triomphe révolutionnaire et tout le long des années le compañero Fidel nous a enseignées, parce que, en plus, la solution de cette disproportion a fait partie des accords adoptés par le très important Premier Congrès du Parti et les quatre qui y ont succédé et nous n’avons pas assuré leur accomplissement.
Pour le règlement des questions comme celle-ci, qui définissent l’avenir, il ne faut plus jamais se laisser emporter par la spontanéité mais par la prévision et la plus ferme intentionnalité politique de préserver et parfaire le socialisme à Cuba.

Malgré les différentes tentatives que nous avons faites en vue de la promotion des jeunes à des postes principaux, la vie a montré que le choix n’a pas été toujours le meilleur. Aujourd’hui nous affrontons les conséquences de ne pas compter une réserve de remplaçants dûment préparés, avec suffisamment d’expérience et maturité pour assumer les nouvelles et complexes tâches de direction au Parti, l’État et le gouvernent. C’est une question que nous devons régler petit à petit, au cours du quinquennat, sans précipitations ni improvisations, mais que nous devons commencer dès que le Congrès arrive à sa fin.
À cela contribueront en plus le renforcement de l’esprit démocratique et le caractère collectif du fonctionnement des organes de direction du Parti et du pouvoir de l’État et du gouvernement. En même temps, il faut assurer le rajeunissement systématique de toute la chaîne de postes administratifs et du Parti, depuis la base jusqu’aux compañeros qui occupent les principales responsabilités, sans exclure l’actuel Président des Conseils d’État et de Ministres ni le Premier Secrétaire du Comité Central qui sera élu dans ce Congrès.

A cet égard, nous avons abouti à la conclusion qu’il est recommandable de limiter à un maximum de deux périodes consécutives de cinq ans, la fonction dans les postes politiques et étatiques fondamentaux. Ça c’est possible et nécessaire dans les circonstances actuelles, bien différentes de celles des premières décennies de la Révolution, non consolidée encore donc en butte aux constantes menaces et agressions.
Le renforcement systématique de notre institutionnalité sera à la fois la condition et la garantie indispensables pour que cette politique de rénovation des cadres ne mette jamais en risque la continuité du socialisme à Cuba.
Dans ce domaine, nous commençons avec un premier pas en réduisant substantiellement la nomenclature des postes de direction, dont l’approbation revenait aux instances municipales, provinciales et nationales du Parti, et en déléguant certaines facultés aux dirigeants ministériels et des entreprises pour nommer, remplacer et mettre en application des mesures disciplinaires à une grande partie des chefs subordonnés, assistés par les commissions de cadres respectives, dans lesquelles le Parti est représenté et opine, mais qui sont présidées par le dirigeant administratif, qui est celui qui décide. L’opinion de l’organisation du Parti est inestimable, mais le facteur qui décide est le chef, puisque nous devons préserver et renforcer son autorité, en harmonie avec le Parti.

Concernant la vie interne, thème que nous avons soumis aussi à l’analyse de la Conférence, nous pensons que nous devons méditer sur les effets contre-productifs de vieilles habitudes qui n’ont rien à voir avec le rôle d’avant-garde de l’organisation dans la société, entre eux la superficialité et le formalisme avec lesquels se développe le travail politique idéologique, l’utilisation de méthodes démodées et de termes vieillis qui ne tiennent pas compte du niveau d’instruction des militants, la tenue de réunions excessivement longues et souvent pendant l’horaire de travail qui par ailleurs doit être sacré, en premier lieu pour les communistes ; avec un ordre du jour très souvent inflexible établi par l’organisme supérieur, sans différencier la scène où se développe la vie des militants, les convocations fréquentes à des activités commémoratives formelles, avec des discours encore plus formels, et l’organisation de travaux volontaires les jours de repos sans avoir un contenu réel ni la coordination due, en générant des dépenses et en diffusant le mécontentement et l’apathie parmi nos compañeros.

Ces critères sont applicables aussi à l’émulation, mouvement qui au fil des ans à perdu son essence mobilisatrice des collectifs ouvriers, car il s’est transformé en un mécanisme alternatif de distribution de stimuli moraux et matériels qui ne sont pas toujours justifiés avec des résultats concrets et qui bien des fois ont généré des fraudes dans l’information.
La Conférence devra en plus considérer les relations du Parti avec l’Union de Jeunes Communistes et les organisations de masses pour les dépouiller de schématismes et routines, afin qu’elles récupèrent, toutes, leur raison d’être, adaptée aux conditions actuelles.
Bref, compañeras et compañeros, la Conférence Nationale se concentrera sur le renforcement du rôle du Parti, comme le représentant maximum de la défense des intérêts du peuple cubain.
Pour atteindre cet objectif il faut absolument changer la mentalité, laisser tomber le formalisme et la fanfaronnade dans les idées et les actions, ce qui revient à dire déterrer l’immobilisme fondé sur des dogmes, consignes vides pour parvenir aux essences les plus profondes des choses, comme le montrent brillamment les enfants de « La Colmenita » dans l’œuvre de théâtre « Abracadabra ».

Seul ainsi le Parti Communiste de Cuba pourra être en mesure d’être, pour tous les temps, le digne héritier de l’autorité et de la confiance illimitée du peuple dans la Révolution et dans son unique Commandant en Chef, le compañero Fidel Castro Ruz, dont l’apport moral et leadership indiscutable ne dépendent pas d’un poste et qui depuis sa qualité de soldat des idées n’a cessé de lutter et de contribuer, avec ses réflexions éclairantes et autres actions, à la cause révolutionnaire et à la défense de l’humanité face aux dangers qui la menacent.

À propos de la situation internationale , nous allons consacrer quelques minutes à évaluer la conjoncture existante sur la planète.
On ne voit pas l’issue de la crise économique globale qui touche toutes les nations, vu son caractère systémique. Les remèdes appliqués par les puissants visaient à protéger les institutions et les pratiques qui en ont été à l’origine et à décharger le poids terrible de ses conséquences sur les travailleurs dans leurs propres territoires et en particulier dans les pays sous-développés. La spirale de prix des aliments et du pétrole pousse des centaines de millions de personnes à la pauvreté extrême.
Les effets du changement climatique sont déjà dévastateurs et le manque de volonté politique des nations industrialisées empêche l’adoption d’actions urgentes et indispensables pour prévenir la catastrophe.
Nous vivons dans un monde convulsé dans lequel se succèdent des catastrophes naturelles telles les tremblements de terre d’Haïti, Chili et Japon, dans le même temps que les États-Unis livrent des guerres de conquête en Iraq et Afghanistan qui ont coûté plus d’un million de civils morts.
Des mouvements populaires dans les pays arabes se soulèvent contre les gouvernements corrompus et oppresseurs, alliés des États-Unis et de l’Union Européenne. Le conflit lamentable en Libye, nation soumise à une brutale intervention militaire de l’OTAN, a servi encore une fois de prétexte à cette organisation pour excéder ses limités défensifs originaux et étendre à une échelle globale les menaces et les actions de guerre pour protéger des intérêts géostratégiques et l’accès au pétrole. L’impérialisme et les forces réactionnaires internes conspirent pour déstabiliser autres pays, tandis qu’Israël oppresse et massacre le peuple palestinien en toute impunité.
Les États-Unis et l’OTAN incluent dans leurs doctrines l’interventionnisme agressif contre les pays du Tiers monde dans le but de piller leurs ressources ; ils imposent aux Nations Unies la politique de deux poids deux mesures et utilisent de manière de plus en plus concertée les puissants consortiums médiatiques pour cacher ou fausser les faits, selon il conviendrait aux centres de pouvoir mondial, dans une farce hypocrite destinée à tromper l’opinion publique.
Au milieu de sa situation économique complexe, notre pays maintient la coopération avec 101 nations du Tiers monde. En Haïti, le personnel médical cubain, après avoir passé 12 ans de travail intense en sauvant des vies, fait face depuis janvier 2010, aux côtés de collaborateurs d’autres pays, aux séquelles du séisme et à la postérieure épidémie de choléra, avec un dévouement admirable.
À la Révolution Bolivarienne et au compañero Hugo Chávez Frías nous exprimons la solidarité la plus résolue et notre engagement, conscients de l’importance du processus que vit le peuple frère vénézuélien pour Notre Amérique, dans le bicentenaire de son indépendance.
Nous partageons aussi les souhaits des mouvements transformateurs dans plusieurs pays latino-américains, coiffés par des leaders prestigieux qui représentent les intérêts des majorités oppressées.
Nous continuerons à contribuer aux processus intégrationnistes de l’Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), l’Union du Sud (UNASUR) et la Communauté des États Latino-américains et Caribéens (CELAC) qui prépare la tenue à Caracas de son sommet inaugural en juillet de la présente année. C’est le fait institutionnel le plus transcendant dans notre hémisphère pendant le dernier siècle, puisque pour la première fois nous nous regroupons par nous-mêmes tous les pays au sud du Río Bravo.
Nous sommes encouragés par cette Amérique latine et les Caraïbes, de plus en plus unis et indépendants, que nous remercions pour leur solidarité.
Nous continuerons à plaider le Droit International et soutenons le principe d’égalité souveraine des États et le droit à l’auto-détermination des peuples. Nous refusons le recours à la force, l’agression, les guerres de conquête, le pillage des ressources naturelles et l’exploitation de l’homme.
Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme d’État. Nous défendrons la paix et le développement pour tous les peuples et lutterons pour le futur de l’humanité.
Le gouvernement des États-Unis n’a pas changé sa politique traditionnelle visant à discréditer et à renverser la Révolution, bien au contraire il a continue le financement de projets visant à promouvoir directement la subversion, à provoquer la déstabilisation et à interférer dans nos affaires internes. L’administration actuelle a décidé quelques mesures positives mais très limitées.
Le blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba persiste et même s’intensifie sous la présidence actuelle, en particulier dans les transactions bancaires, en ignorant la condamnation presque unanime de la communauté internationale qui s’est prononcée de façon croissante pour son élimination pendant 19 ans consécutifs.
Bien qu’apparemment, comme il a été mis en évidence lors de la récente visite au Palacio de la Moneda à Santiago du Chili, les gouvernants des États-Unis n’aiment pas à se reporter à l’histoire lorsqu’ils traitent le présent et l’avenir ; il est nécessaire de signifier que le blocus contre Cuba n’est pas une question du passé, nous nous voyons donc dans l’obligation de rappeler le contenu d’un mémorandum secret, déclassifié en 1991, du Sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires interaméricaines, Lester D. Mallory, le 6 avril 1960, je cite : [i]« La plupart des Cubains soutiennent Castro… Il n’existe pas une opposition politique effective […] Le seul moyen possible de lui faire perdre le soutien interne [au gouvernement] est de provoquer le désappointement et le découragement au moyen de l’insatisfaction économique et la pénurie […] Il faut mettre en place rapidement tous les moyens possibles afin d’affaiblir la vie économique […] en refusant &a

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   Posté le 19-04-2011 à 23:49:38   Voir le profil de Druze (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Druze   

Si l'on ne peut comparer ce phénomène à la restauration du capitalisme en URSS, comment doit on l'envisager ? Tu cites le texte du VIe Congrès du Parti Communiste cubain, penses-tu qu'il s'agisse réellement d'une modernisation du socialisme ?





Xuan a écrit :


La croissance du secteur non étatique de l’économie , loin de signifier une soi-disant privatisation de la propriété sociale, comme l’affirment certains théoriciens, est appelée à devenir un facteur facilitateur pour l’édification du socialisme à Cuba, car elle permettra à l’État de se concentrer à augmenter l’efficacité des moyens fondamentaux de production, propriété de tout le peuple et de se détacher de l’administration d’activités non stratégiques pour le pays.


Je suis sceptique, malgré les objectifs que fixe ce texte, ce n'en n'est pas moins une privatisation de certains secteurs de l'économie; cela ne risque-t'il pas de favoriser l'émergence d'une nouvelle bourgeoisie à Cuba ?

Le socialisme a pour but la socialisation de tous les moyens de productions et, tout en affirmant le contraire, le PCC semble aborder un timide "retour en arrière" de par ces mesures.

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   Posté le 20-04-2011 à 00:31:51   Voir le profil de gorki (Offline)   Répondre à ce message   http://ouvrier.communiste.free.fr/   Envoyer un message privé à gorki   

Xuan a écrit :

Dans tous les pays du Tiers Monde où s'est déroulée une révolution socialiste à caractère national et démocratique, une partie de la propriété des moyens de production est désormais redevenue privée, avec pour objectif le développement des forces productives.
C'est là un phénomène historique, mais il ne peut pas être comparé à la restauration du capitalisme en URSS





A CHACUN SELON SES MOYENS



DE CHACUN SELON SES CAPACITÉS


Edité le 20-04-2011 à 00:48:04 par gorki




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   Posté le 20-04-2011 à 09:56:16   Voir le profil de Druze (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Druze   

CQFD

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   Posté le 20-04-2011 à 17:47:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Druze a écrit :


Je suis sceptique, malgré les objectifs que fixe ce texte, ce n'en n'est pas moins une privatisation de certains secteurs de l'économie; cela ne risque-t'il pas de favoriser l'émergence d'une nouvelle bourgeoisie à Cuba ?

Le socialisme a pour but la socialisation de tous les moyens de productions et, tout en affirmant le contraire, le PCC semble aborder un timide "retour en arrière" de par ces mesures.


C'est parfaitement exact tant en ce qui concerne l'émergence d'une nouvelle bourgeoisie que le "retour en arrière", mais ce n'est pas comparable à la restauration du capitalisme en URSS.
En URSS la restauration du capitalisme a abouti au social-impérialisme et à l'hégémonisme russe.
Sur le plan international - et compte tenu de la position de "parti père" du PCUS - c'est la ligne du mouvement communiste mondial qui a subi cette division.
Au passage, la Chine a toujours refusé le notion de "parti père" y compris pour le PCC.
Actuellement, dans une ancienne colonie le révisionnisme ne peut pas donner naissance à une nouvelle super-puissance mais livre ce pays aux appétits impérialistes des grandes puissances existantes.

D'autre part le "retour en arrière" ne signifie pas que le capitalisme est restauré. En URSS la NEP fut aussi un "retour en arrière".
Ici il s'agit d'un système d'économie mixte avec plusieurs types de propriété, comme c'est le cas en Chine. La propriété collective des moyens de production ne disparaît pas et présente un caractère dominant.

Ensuite l'apparition d'éléments bourgeois et l'émergence d'une nouvelle classe bourgeoise ne signifie pas que cette classe a repris le pouvoir.
Cette bourgeoisie peut aussi s'infiltrer dans le parti communiste, ce qui n'est pas nouveau par rapport à la situation précédente.
Toute ces questions se résument à celle-ci : quelle classe a le pouvoir dans le parti communiste ?

En ce qui concerne Cuba, il semble qu'il y ait eu d'importants débats au sein du parti communiste à propos de ces importantes transformations.
N'étant pas membre du parti communiste cubain, je n'en tire pas davantage de conclusion, sinon qu'il faut être prudent avant de parler de révisionnisme ou de restauration du capitalisme.

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   Posté le 20-04-2011 à 20:16:36   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

J’allais oublier un fait majeur et pourtant tellement évident :

Dans les pays du Tiers Monde où s’est déroulée une révolution socialiste l’industrialisation était loin d’être achevée, voire quasi inexistante.
De sorte que le mode capitaliste de production et la propriété privée des moyens de production peut encore y permettre le développement des forces productives au lieu de s’y opposer, comme c’est le cas dans les pays impérialistes.

Ici on a trop souvent tendance à ignorer les écarts considérables entre les pays du Tiers Monde et les pays industrialisés et on juge indifféremment sans tenir compte des spécificités ni de la réalité matérielle des pays.
L’industrialisation ne se mesure pas au nombre de portables. Le long du Nil il y a des paraboles sur des maisons très pauvres, mais les tracteurs sont rares.
On oublie que l’industrialisation a pris plus de deux cents ans ici et que la colonisation n’a nullement créé les infrastructures propices à l’industrialisation dans les pays colonisés.

En Chine aujourd’hui il y a des régions importantes où l’économie est très arriérée. C’est la raison pour laquelle elle ne peut absolument pas être assimilée à une super puissance et reste encore un pays du Tiers Monde, même si son PNB se rapproche de ceux des plus grands pays impérialistes.
En fait ces chiffres recouvrent de grandes disparités entre la ville et la campagne, l’est et l’ouest, ainsi que de grands écarts de productivité et de revenu. D'autre part le nombre d'habitants en Chine introduit un effet de masse dans les paramètres économiques et financiers, qui ne doit pas être négligé.

Dans les anciennes puissances coloniales comme la France, l’industrialisation est achevée et le capitalisme constitue définitivement un obstacle au développement des forces productives.
D’ailleurs on constate que la recherche du profit maximum aboutit à la désindustrialisation pure et simple.


Edité le 20-04-2011 à 20:24:16 par Xuan




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   Posté le 20-04-2011 à 23:21:48   Voir le profil de gorki (Offline)   Répondre à ce message   http://ouvrier.communiste.free.fr/   Envoyer un message privé à gorki   

Citation :

Ici il s'agit d'un système d'économie mixte avec plusieurs types de propriété, comme c'est le cas en Chine. La propriété collective des moyens de production ne disparaît pas et présente un caractère dominant.


« C’est beau » la mixité sociale entre exploiteurs chinois leurs homologues investisseurs étrangers, propriétaires collectifs des moyens de production, et leurs esclaves salariés

Citation :

« D'autre part le "retour en arrière" ne signifie pas que le capitalisme est restauré. En URSS la NEP fut aussi un "retour en arrière". »



Alors en somme, le 1er octobre 1949 la république populaire de Chine serait entrée dans La Nep et 61 ans plus tard n’en serait toujours pas sortie… 61 ans que deux types de propriété survivraient l’une à coté de l’autre ou l’une dans l’autre, vivant dans un statut quo permanent.

Bref, en gros, nous serions dans le cas de figure d’une marche en avant vers le retour en arrière, dans ont ne sais pas trop quel espace temps, avec prédominance d’une modernisation de l’idéologie dominante, qui serait celle qui interdit tous grands bons en avant *

Je sais que le peuple chinois « aime à se faire longtemps marcher », mais je crains que la politique des cent fleurs qui auraient dues s’épanouir là-bas ait abouti ici sur ce forum à celle des cent sketches qui rivalisent…

Ou alors il y a peut-être plus simple comme explication, par exemple celle qui reprend l’idée que le PCC à l'instar de PCUS nourrissait en son sein ses propres khrouchtchéviens, c’est ce que mao à pensé avant tous… mais là « c’est un autre débat »



* en 1958 le "grand bond en avant" sous l’impulsion de mao accélère la collectivisation, c’est le début des communes populaires.

Xuan
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   Posté le 21-04-2011 à 00:43:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

On pourra en discuter encore longtemps mais on ne peut pas se contenter de simplifier les choses pour faire des bons mots.
Je te renvoie à l'article du Quotidien du Peuple : La Chine s'efforcera de doubler les salaires des travailleurs en cinq ans.

Maintenant c'est peut-être un effet d'annonce, mais Hu Jin Tao pouvait juste promettre une prime de résultat, ça se fait dans des pays très civilisés.

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   Posté le 21-04-2011 à 09:20:06   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Xuan a écrit :

Toute ces questions se résument à celle-ci : quelle classe a le pouvoir dans le parti communiste ?


Bonne question, on pourrait dire quelle classe a le pouvoir tout court mais en ce qui concerne ta formulation et que ce soit dans le cas cubain ou chinois il est certain qu'il y a au moins une classe qui ne l'a pas ce pouvoir... la classe ouvrière!
Pourtant le parti communiste est censé être son parti.

En fait poser ta question c'est déjà dire que ce ne sont pas des partis communistes.

Quand à l'article que tu mets en lien et quand bien même ce sera fait, ça ne fait pas le socialisme et puis l'inflation galopante liée à une croissance à deux chiffre réduira tout ça à néant...

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Vive le drapeau victorieux de Marx, Engels, Lénine et Staline. Vive le communisme
Xuan
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   Posté le 21-04-2011 à 13:03:58   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour être précis, au premier trimestre 2011, le PIB de la Chine a progressé sur une année de 9,7% et les prix de 5,4%.

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   Posté le 21-04-2011 à 18:54:53   Voir le profil de gorki (Offline)   Répondre à ce message   http://ouvrier.communiste.free.fr/   Envoyer un message privé à gorki   

Xuan a écrit :

Pour être précis, au premier trimestre 2011, le PIB de la Chine a progressé sur une année de 9,7% et les prix de 5,4%.


C’est cool ! comme dirait l’illustre comique: "vont être content les pauvres de savoir qu’il habite un pays riche"


Xuan a écrit :

On pourra en discuter encore longtemps mais on ne peut pas se contenter de simplifier les choses pour faire des bons mots.


C’est toi qui parle de simplification des choses ! vérifie un peut ce que tu écris…

Xuan a écrit :

« Ici il s'agit d'un système d'économie mixte avec plusieurs types de propriété, comme c'est le cas en Chine. La propriété collective des moyens de production ne disparaît pas et présente un caractère dominant. »


Excuse moi Xuan ! mais après un tel raccourci d’idées confuses, il serait difficile de ne pas dire que la « loi » des équilibres entre les idées acceptables que tu faisais valoir, du point de vue de la défense de la doctrine et ce genre de galimatias et définitivement rompu.

Xuan a écrit :

« Je te renvoie à l'article du Quotidien du Peuple : La Chine s'efforcera de doubler les salaires des travailleurs en cinq ans. »


J’y suis allé, tiens ! je t’en rapporte un morceau, qui a dû t’échapper, apportant un éclairage sur la nature politique du régime chinois etc.

Citation :

« M. Yang a indiqué qu'il faut « approfondir la réforme du régime de répartition des salaires d'entreprises autour de l'augmentation du niveau salarial des travailleurs ordinaires ». « Il faut s'efforcer d'étendre la couverture de la négociation collective des salaires, surtout vers les entreprises privées * et les entreprises à forte intensité de main-d'œuvre , et accélérer la mise en place d'un mécanisme d'augmentation régulière des salaires des entreprises, pour que l'augmentation des salaires des travailleurs d'entreprises ne soit pas inférieure à celle des profits économiques des entreprises, et que l'augmentation des salaires des travailleurs en première ligne ne soit pas inférieure à celle du salaire moyen des entreprises », a expliqué Yang. « Des informations sur les lignes directrices des salaires locaux et sur le marché des ressources humaines doivent continuer à être publiées à temps, afin de fournir de bonnes bases à la négociation collective entre les entreprises et les travailleurs. »


Que dire ? sinon qu’un tel papier aurait pu être signé de m’importe quel journaliste économiste bourgeois de l’occident vantant les mérites de l’économie capitaliste et de son système de répartition en nous abreuvant des promesses d’un monde à venir encore meilleurs, qui vont avec.

Maintenant, pour rejoindre ta préoccupation de savoir qui tient les rênes au PcC, (en plus de l’excellent à propos du camarade Komitern) dans le même article, je pense avoir trouvé une indication qui devrait t’aider à comprendre

Citation :

« À présent, le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale est en train d'étudier et d'établir des méthodes sur la réforme du montant des salaires dans les entreprises d'État, tout en renforçant le contrôle du montant des salaires et du niveau salarial des secteurs à revenus trop élevés ». Il a rappelé qu'en 2009, 90 % des responsables des entreprises d'État avaient un salaire annuel de plus d'un million de yuans ** . Le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale va s'efforcer de remédier au manque de normes sur la détermination du salaire annuel dans les entreprises d'État, tout en lançant à titre d'essai un système d'enquête sur les salaires et traitements des entreprises dans l'ensemble du pays.



Dans la même veine sur le même site j’ai lu ça aussi…

Citation :

Des rendements généreux , voilà la principale explication pour le développement remarquable du marché chinois du capital-risque et des capitaux privés. Au 3e trimestre de cette année, 165 entreprises étaient inscrites. 109 d'entre elles étaient des sociétés chinoises, 2 fois le total des premiers appels publics à l'épargne de l'ensemble des aurtes pays. Ce qui explique ce chiffre, c'est la promesse de rendements substantiels. 116 investisseurs de capital-risque et de capitaux privés derrière ces sociétés inscrites ont reçu un rendement moyen de 8,45 fois leur investissement. Pour certains, le rendement atteignait un multiple de 53.


Et puis cela aussi :

Citation :

Les entreprises chinoises ont déversé 40,5 milliards de Dollars US d'investissements directs dans 2 570 sociétés étrangères lors des dix premiers mois de cette année. Et la plupart d'entre elles découvrent les problèmes sous-jacents qui sortent comme le diable de sa boîte à peine l'encre du contrat a-t-elle séché. Dans certains cas même, elles manquent de la confiance nécessaire pour éclaircir leurs stratégies commerciales fusionnées.


Et je te fais grâce d’un autre article que j’ai lu il y a déjà un moment, où ces « braves » investisseurs chinois vers l’étranger ce plaignaient de me pas toujours être avertis correctement du niveau de tension sociale existante dans les affaires où ils prenaient des parts, ou quant ils envisagent d’en devenir propriétaires… Vraiment tout fout le camp la confiance dans les masse n’est plus ce quelle était ?


Sous forme de conclusion, je dirais que chez toi, il apparaît que « la lutte contre le révisionnisme moderne » ont sais toujours pas où cela commence, mais ont ne sais pas trop non plus où ça va finir… quoique ! Maintenant avec ces nouvelles vertus que tu sembles vouloir accorder au système du salariat propre à l’économie « socialiste » de marché je commence à me faire ma petite idée…


* A propos de ces entreprises WOFE (ou WFOE) est l'abréviation anglaise désignant en Chine une société étrangère de droit chinois détenue à 100% par un ou plusieurs actionnaires étrangers ("Wholly Foreign Owned Enterprise").

** Le salaire minimum à Shanghai est de 1120 yuan le salaire minimal qui est fixé, à 800 yuans par mois varie selon les provinces et les villes sans jamais dépasser les 1000 yuans
Xuan
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   Posté le 21-04-2011 à 23:42:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

« La propriété collective des moyens de production ne disparaît pas et présente un caractère dominant. » N’est ni un raccourci ni un galimatias. Rien de doctrinaire là dedans non plus.

Excuse-moi aussi de contrarier tes convictions, mais la coexistence de plusieurs formes de propriété des moyens de production est une réalité en Chine comme à Cuba.
C’est aussi une réalité dans le système capitaliste, où existent aussi des rapports de production précapitalistes, tandis que la forme dominante est le capitalisme.

Tu défonces des portes ouvertes Gorki, la presse très officielle du PCC fournit quantité d’informations sur les contradictions et les incohérences du système chinois, et les dénonce fréquemment.
Régulièrement la presse bourgeoise s’empare de ce genre de « scoop » pour en faire ses choux gras et démontrer qu’en Chine c’est le capitalisme et que l’exploitation y est pire qu’ici, au point qu’on finirait par se demander pourquoi tant d’acharnement à dénoncer le capitalisme.

C’est à partir de ces constats que l’orientation du nouveau plan quinquennal a été validée par l’Assemblée Populaire, afin de faire passer l’accroissement du PIB au second plan par rapport aux besoins des masses et de développer la consommation intérieure, au lieu de poursuivre une économie dirigée exclusivement vers l’exportation.
Cette réorientation n’est pas simplement une décision de sommet mais elle entérine la lutte de classe menée par le prolétariat chinois depuis plusieurs années.
Pour le coup, elle n’a pas fait les gros titres de la presse bourgeoise, car ça ne cadre plus du tout avec l’image donnée par les médias occidentaux, et encore moins avec la soupe servie par les scribouillards de la bourgeoisie, qui se grattent la tête pour faire passer les plans d’austérité.

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   Posté le 22-04-2011 à 00:06:37   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ni pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et puisque revoilà les arguties habituelles sur ce sujet je te laisse parler tout seul Xuan.
Petite nouveauté quand même la défense du "socialisme cubain".
Des liens se nouerait ils avec la Chine?

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   Posté le 22-04-2011 à 01:11:31   Voir le profil de gorki (Offline)   Répondre à ce message   http://ouvrier.communiste.free.fr/   Envoyer un message privé à gorki   

Le camarade Komintern a raison... Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ni pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Maintenant excuse moi de t'avoir dérangé dans ton activité favorite du copier coller d'articles des agences de presse chinoise

Par ailleurs, très dans le sujet, je me comprends pas pourquoi tu es passé au travers de celui-là" c'est vrai qu'il nous aurait aidé à mieux comprendre le pourquoi de tes positions


le quotidien du peuple en ligne a écrit :

Le président chinois félicite le nouveau dirigeant du Parti communiste cubain.


Le président chinois et secrétaire général du Parti communiste chinois Hu Jintao a envoyé mercredi un message de félicitations à son homologue cubain Raul Castro après son élection mardi au poste de premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC).

"Au nom du Comité central du Parti communiste chinois et en mon nom propre, je tiens à adresser mes chaleureuses félicitations pour votre élection comme premier secrétaire du Comité central du PCC", annonce M. Hu dans son message.

"En dépit d'une pression extérieure croissante et de nombreuses difficultés, Cuba est resté engagé dans la voie du socialisme et a fait de grands progrès dans la promotion de la cause de la révolution et de la construction socialiste depuis le 5e Congrès national du PCC", indique le message.

"En ce moment, le PCC cherche activement une voie de développement adaptée aux conditions nationales de Cuba", note le président Hu.

Il se déclare convaincu que, sous la direction de Raul Castro, le PCC et le gouvernement cubain dirigeront le peuple cubain afin de réaliser de grands succès dans l'exploration et la construction du socialisme à Cuba.

"Le Parti communiste chinois et le gouvernement chinois ont toujours attaché une grande importance aux relations sino-cubaines et maintiendront une politique d'amitié à long terme vis-à-vis de Cuba", indique le message.

"Le Parti communiste chinois et le gouvernement chinois sont prêts à travailler avec leurs homologues cubains pour approfondir davantage leur amitié traditionnelle, resserrer la coopération d'amitié dans divers domaines et promouvoir le développement durable des relations entre les deux pays et les deux partis", ajoute le message.

Raul Castro a été nommé premier secrétaire du Comité central du PCC lors du 6e Congrès national du parti, qui s'est terminé mardi.

Quotidien du peuple en ligne
Xuan
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   Posté le 22-04-2011 à 13:46:09   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Merci de publier cet article que je m’apprêtais à mettre en ligne, tout du moins ce passage :

"En dépit d'une pression extérieure croissante et de nombreuses difficultés, Cuba est resté engagé dans la voie du socialisme et a fait de grands progrès dans la promotion de la cause de la révolution et de la construction socialiste depuis le 5e Congrès national du PCC" , indique le message.

"En ce moment, le PCC cherche activement une voie de développement adaptée aux conditions nationales de Cuba"


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   Posté le 22-04-2011 à 17:50:08   Voir le profil de gorki (Offline)   Répondre à ce message   http://ouvrier.communiste.free.fr/   Envoyer un message privé à gorki   

Xuan a écrit :

Merci de publier cet article que je m’apprêtais à mettre en ligne, tout du moins ce passage :


Y a pas de quoi, compte sur moi si jamais je m'aperçois un prochaine fois que tu tardes à donner les positions de ton parti frère, sur un événements d'actualité, je te le rappellerai.

Maintenant, ce qui serait bien c'est que tu leur envoies une autocritique en règle concernant tes positions critiques passés vis à vis du régime de Cuba...


j'allais oublier! juste un dernier truc, les rapprochements c'est bien beau, mais j'espère que vous ne vous sentirez pas obligés, par allégeance à la nouvelle ligne, d'aller jusqu'à tenter un rapprochement avec le foirum ""unité"" ""communiste""



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Xuan
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   Posté le 22-04-2011 à 21:15:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Il n'y a pas d'autocritique à faire là-dessus.
Pour ceux qui l'ignorent, nos critiques envers le PC cubain concernaient essentiellement son soutien au social-impérialisme.
Le PC cubain ne peut pas être mis sur le même plan que le PCUS, mais ça reste une erreur même si la question ne présente plus d'intérêt pratique.

Le Quotidien du Peuple en parle brièvement ici :

"Les relations sino-cubaines ont subi les vicissitudes de l'arène internationale. Le PCC et le gouvernement chinois ont toujours vu leurs liens bilatéraux d'une perspective stratégique et de long-terme et ils restent engagés pour consolider et développer l'amitié traditionnelle entre les deux pays."

_______________


Concernant l’article du Quotidien du Peuple que tu as cité avec ton commentaire amusé,
gorki a écrit :


je me comprends pas pourquoi tu es passé au travers de celui-là" c'est vrai qu'il nous aurait aidé à mieux comprendre le pourquoi de tes positions

je te signale quand même qu’il date du
21 avril
.

Il ne n’interfère donc en rien dans mes positions, sauf que je me réjouis a posteriori de ce rapprochement prévisible.

____________________


Il n'y a pas de nouvelle ligne , ça fait plusieurs années que j'observe la politique suivie par la Chine, que je considérais auparavant comme bourgeoise bien avant d'intervenir sur ce forum.
Et depuis plusieurs années j'ai remis en cause ce jugement avec beaucoup de circonspection et d'interrogations, faute de n’être ni chinois ni membre du PCC, et en observant notamment que la ligne du PCC reflète une lutte idéologique qui se poursuit, d'une part, et que l'objectif d'améliorer matériellement le sort des masses se réalise dans les faits d'autre part.

Encore une fois le PCC n’est pas le PCUS. Il n’est pas un « parti père » et se refuse à l’être.
Ce serait plutôt à nous de renoncer à cette notion qui nous dispense de réfléchir et d’appliquer le matérialisme dialectique aux conditions de notre pays, et nous incite à appliquer mécaniquement tout ce qui ressemble à un drapeau rouge soit dans nos lectures soit dans les expériences vécues à l’étranger et nimbées d’un panache révolutionnaire.

Au passage, je ne partage pas toutes les positions du PCC. En particulier je continue de penser que la Révolution Culturelle présentait des aspects positifs notamment sur le plan international.
Et bien entendu il est hors de question de prendre pour modèle la Chine actuelle, et d’appliquer à un pays impérialiste en fin de vie ce que les communistes chinois appliquent à un pays en cours d’industrialisation.

La plupart de ceux qui se réclament du marxisme-léninisme considèrent comme définitivement acquis que la Chine soit capitaliste, voire fasciste et impérialiste ou impérialiste "en devenir".
Ce n'est pas mon avis, je pense que la Chine est toujours socialiste.

Je trouve même assez outrecuidant cette manière de donner des leçons quand on est infoutus non seulement de créer un parti communiste, mais simplement d’ébaucher une campagne commune anti guerre contre notre propre impérialisme, en abandonnant ne serait-ce qu’un instant un esprit de clocher qui rappelle les castagnes des bals de village.

___________________


En ce qui concerne le FUC, la ligne révisionniste s'y exprime plus que librement, de façon dominante maintenant.


Edité le 22-04-2011 à 22:46:08 par Xuan




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   Posté le 22-04-2011 à 23:02:46   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Je reviens sur Cuba : l’apparition d’un secteur économique mixte et privé date en fait des années 1990.

Le Quotidien du Peuple apporte quelques précisions sur la réforme en cours :




Le Parti communiste cubain au pouvoir a levé lundi, à l'occasion de son 6e Congrès, l'interdiction sur les transactions de propriétés privées, comme l'achat et la vente de maisons et de voitures.

Cette mesure répond aux principales revendications de la population lors du débat national sur le plan de réforme économique de Cuba, qui s'est déroulé entre décembre 2010 et février 2011 avec la participation de 8,9 millions de Cubains, soit 80% de la population du pays.

Pendant le Congrès du parti au pouvoir, qui se tient depuis samedi, le dirigeant cubain Raul Castro a déclaré que son pays était en train de légiférer sur les transactions de propriétés privées.

A l'heure actuelle, environ 90% de Cubains sont propriétaires de leur maison sans pourtant autant avoir l'autorisation de les vendre, alors que le pays manque d'habitations, dont le nombre est évalué à plus d'un million après avoir subi les dégâts provoqués par les trois ouragans survenus en 2008.

La vente de véhicules est encore sous contrôle de l'Etat et seuls les artistes, les athlètes et les médecins se rendant en mission à l'étranger ont le droit d'en acheter.

Quelque 1 000 représentants prennent part au Congrès du Parti pour ratifier le plan de réforme économique proposé par le président Raul Castro, qui s'est dit déterminé à surmonter la crise économique à laquelle est confronté le pays.

Le Congrès a commencé lundi à élire les 100 membres qui composeront le nouveau Comité central du Parti communiste cubain. Les délégués doivent aussi renouveler le Bureau politique, qui compte 19 membres, et son Secrétariat, composé de 10 membres, avant la clôture du Congrès mardi.

En outre, les autorités cubaines ont passé 63% des terres en jachère sous la coupe de nouveaux propriétaires, dans le but de stimuler la productivité agricole et la production alimentaire.

Petro Oliveira, directeur du Centre national de contrôle des terres, a déclaré que le gouvernement cubain étudiait les amendements visant à accroître la distribution de terres et la production de denrées alimentaires.

Cuba importe aujourd'hui 80% de produits alimentaires dont il a besoin pour 1,5 milliard de dollars chaque année.


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