Sujet :

Mélenchon et la destruction du PCF

Xuan
   Posté le 28-04-2022 à 13:29:13   

Mélenchon poursuit l'objectif de Mitterrand de destruction du PCF et de tout ce qui peut rappeler le communisme.
On lira dans l'Huma blanche un résumé de ses objectifs immédiats :



Législatives. Jean-Luc Mélenchon : «La lutte reprend: on peut conquérir le pouvoir»


Le candidat FI, qui a réuni 22% des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une «fédération» pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. ENTRETIEN

https://www.humanite.fr/politique/jean-luc-melenchon/legislatives-jean-luc-melenchon-la-lutte-reprend-peut-conquerir-le-pouvoir-748299?fbclid=IwAR1DELvm2z4H1AUBjU4lZj0Ap6s7KVx2n1lBGJ3OqU1SXhCslTfOStBOoFk
Publié le

Jeudi 28 Avril 2022
Maud Vergnol
Diego Chauvet
Julia Hamlaoui

Dans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le «troisième tour» de la présidentielle et à l’«élire premier ministre». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait «le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu» , estime nécessaire d’ «unifier le maximum de forces» pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.

Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives?

La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux: le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par «l’Avenir en commun». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend: on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense: tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.

Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous?

C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.

Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…

J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse: il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.

À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon?

La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être «hégémoniques», mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.

Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron?

La Ve République est l’enfant de circonstances: on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il «détermine et conduit la politique de la nation».

Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix?

La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.

Vous appelez à «élargir l’Union populaire». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques?

Le vote a tranché au moins une question: qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. «L’Avenir en commun» est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de «l’Humain d’abord», programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98% des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.

Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable «union de la gauche», on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.

En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis?

Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.

Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?

En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.

En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées: des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui: le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.

Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…

Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes: les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de «France périphérique», selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un «vote de classe». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale: l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.

________________


Déjà on peut observer que la cohabitation pour lui C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve
La retraite à 60 ans avait déjà été l'argument de campagne de Hollande, en taisant soigneusement le nombre d'annuités de cotisation.
Il prétend que le "peuple" doit occuper le rôle central et non la classe ouvrière, que l'objectif commun avec le PCF est une "révolution citoyenne" , c'est-à-dire sans contenu de classe, l'attrape-mouche déjà utilisé par l'extrême droite pour abuser les gilets jaunes

Sur la guerre en Ukraine il ne dit rien de la progression de l'OTAN vers la Russie et de la menace que représente l'alliance belliciste US. En conséquence l'arrêt des combats ne débouche absolument pas sur une paix durable.
Il ne remet pas en cause les sanctions économiques mais prétend remplacer le gaz russe par celui d'Algérie.

Enfin l'élargissement dont il parle consiste à rallier les autres à son propre programme, c'est-à-dire à s'en servir comme colleurs d'affiche et distributeurs de tracts.



Edité le 28-04-2022 à 15:15:14 par Xuan


pzorba75
   Posté le 28-04-2022 à 13:46:14   

Si ce programme électoral réussit, Mélenchon pourra ressusciter Jack Lang, éternel optimiste et créateur de la fête de la Musique le 21 juin 2022. En plus, cette fête est gratuite et le beau Jack ne doit pas être débordé dans ses responsabilités actuelles.

À compter du 20 juin, on pourra rêver, les nuits rallongent.
Xuan
   Posté le 28-04-2022 à 15:26:13   

Le principe des présidentielles précédant les législatives a déjà été dénoncé de long en large par tous ces charlots, il s'agit de profiter du premier résultat pour assurer le second.
Il n'y a aucune raison pour que les perdants deviennent des gagnants.

Avec des mots ronflants Mélenchon brasse toutes les définitions et tous les objectifs, et les transforme en bouillie.

Ici l'objectif - s'il réussissait - est de faire élire un fusible, mais surtout de conforter l'avance de Mélenchon sur la "gauche", en profitant aussi de ses divisions, pour en faire le chefaillon incontesté, comme Mitterrand.
pzorba75
   Posté le 28-04-2022 à 18:23:56   

La principale faiblesse de Mélenchon et de ses proches reste l'évaporation des militants et des électeurs communistes qui servaient de réserve lors des élections prêchant l'union de la gauche.

Avec un score de 2% pour le PCF, les réserves de voix disponibles pour l'union dite populaire sont quasi nulles, les accords d'état-major en cours ne changeront pas la situation qui est l'aboutissement d'un long déclin de l'influence des forces de contestation sociale.
Xuan
   Posté le 28-04-2022 à 22:47:13   

L'opération premier ministre de Macron et cohabitation-prélude à la 6e république vise à phagocyter le reste de la gauche, et notamment le PCF.
Réaction timide de Roussel :



AFP, publié le jeudi 28 avril 2022 à 09h39

Les discussions avec LFI autour d'un accord en vue des législatives "piétinent", a regretté jeudi le chef de file des communistes Fabien Roussel, réclamant que les communistes, les insoumis, les socialistes et les écologistes se réunissent pour "lever les points de blocage".

"A ce stade", les discussions avec les insoumis "piétinent. Cela n'avance pas assez vite parce que nous n'avons pas le sentiment que toutes les conditions sont réunies pour enclencher cette dynamique" de rassemblement, a déclaré Fabien Roussel sur Public Sénat.
"Ce qui manque, c'est qu'on arrive à passer d'un ralliement à l'Union populaire avec un logo et un homme à un rassemblement qui respecte l'ensemble des forces et qui nous permette d'enclencher une dynamique" , a-t-il insisté.
"Ca ne peut pas être +ralliez-vous à mon programme, ralliez-vous à mon logo et avec un objectif, élisez-moi Premier ministre+" , a-t-il estimé.
Il a appelé à "se rassembler derrière un label commun que nous pourrions construire ensemble" , et à "définir ensemble un contrat de législature" , en mettant "de côté ce qui fait nos différences et sur lequel nous n'arriverons pas à nous entendre" .
Pour lui, ce contrat de législature doit permettre de " se mettre d'accord sur les dix propositions que nous nous engageons à mettre en oeuvre dès le mois de juillet" , comme la hausse des salaires et du Smic, le blocage des prix, ou l'abrogation de la loi El Khomri.
Ce contrat doit rassembler sur "deux ou trois pages les points sur lesquels nous pouvons nous retrouver" et "pas sur 300 pages" , a-t-il insisté en référence au programme de La France insoumise.
Mais pour cela, Fabien Roussel demande que "nous arrivions à nous rencontrer ensemble, les quatre forces politiques" , pour " lever les différents points de blocage qui existent aujourd'hui" , alors que pour l'instant, seules des discussions bilatérales ont eu lieu avec les insoumis.

Concernant la répartition des circonscriptions, il a estimé qu'" on est loin du compte. Aujourd'hui, nous ne pourrions pas nous présenter dans 90% du territoire français, donc vous imaginez bien que concrètement ce n'est pas possible" .
Il a enfin critiqué l'affiche de campagne de La France insoumise pour les législatives, qui met en avant son leader Jean-Luc Mélenchon et l'inscription "Premier ministre" .
"Nous qui luttons pour une nouvelle République et contre le présidentialisme des élections, je regrette qu'on présidentialise aussi les élections législatives et que l'on présidentialise à ce point le Parlement" , a-t-il déploré.
pzorba75
   Posté le 29-04-2022 à 04:59:50   

Roussel : le secrétaire des "regrets", heureusement qu'il soutient le gouvernement ukrainien avec son bidule bleu et jaune à la boutonnière. Autre forme du "regret" d'être contrarié par les héritiers du modèle longtemps soutenu par son parti.
Complètement nul!
Xuan
   Posté le 29-04-2022 à 16:56:09   

Lettre du Comité Exécutif National du PCF aux insoumis :

https://www.facebook.com/photo/?fbid=1156450391757907&set=pcb.1156450471757899
Xuan
   Posté le 29-04-2022 à 17:00:26   

A noter la réaction de Hollande, qui en dit long sur la division de la gauche mais surtout sur la décomposition du PS.
Une mention spéciale sur la retraite à 60 ans :

Législatives : François Hollande met en garde contre «une disparition» du PS en cas d’accord avec LFI

Selon l’ex-président socialiste, LFI prévoirait l’effacement du PS aux élections législatives de juin.
afp

Publié: 28 Avril 2022 à 11h07 Modifié: 28 Avril 2022 à 11h07 T
https://www.lavoixdunord.fr/1172284/article/2022-04-28/legislatives-francois-hollande-met-en-garde-contre-une-disparition-du-ps-en-cas?referer=%2Farchives%2Frecherche%3Fdatefilter%3Dlastyear%26sort%3Ddate%2Bdesc%26word%3DHollande


Ce serait «une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales» , a-t-il alerté sur franceinfo, disant son souhait de voir cet éventuel accord «revu ou repoussé de manière à ce que le Parti socialiste puisse, avec ses partenaires écologistes, communistes, commencer à envisager une autre union».
«Ce n’est pas une discussion qui est en cause, c’est une disparition. Discuter c’est nécessaire, disparaître c’est impossible»
, a-t-il souligné au lendemain de premiers échanges du PS avec LFI (où il était présent, d’après Politico). LFI négocie par ailleurs avec EELV et le PCF en vue du scrutin des 12 et 19 juin.

«Je pense que cet accord ne sera pas accepté car il est précisément inacceptable» , avec «pour la première fois dans l’histoire de la gauche (...) la disparition de toute candidature socialiste dans les deux tiers ou les trois quarts des départements» , a souligné M. Hollande.

Il sonne la charge contre Olivier Faure
«Jamais dans l’histoire de la gauche on a eu ce type de comportement, y compris quand le Parti socialiste faisait 25-30% et ses alliés, supposés ou réels, faisaient 5-6%» , a-t-il fait valoir.
Or «dans l’état actuel des négociations», «le prochain gouvernement (s’il était dirigé par LFI, ndlr) serait amené à mettre en cause les traités européens, à leur désobéir (...), à quitter l’Otan, n’aiderait plus les Ukrainiens en leur fournissant des équipements militaires» , porterait la retraite à 60 ans alors que «tout le monde sait que c’est impossible financièrement» , a-t-il dénoncé.

Alors que le premier secrétaire du PS Olivier Faure a enjoint mardi ceux qui ne seraient pas d’accord de quitter le parti, François Hollande a jugé que c’était «une curieuse manière». «Le premier devoir d’un responsable politique qui dirige une formation, c’est de rassembler d’abord les siens avant de penser se rassembler avec les autres» , a-t-il ajouté.

Et s’il a reconnu avoir «forcément une part de responsabilité» dans l’état actuel du PS, l’ancien numéro un du PS de 1997 à 2008 a déploré que «depuis cinq ans», son parti n’ait pas engagé de «travail programmatique» .
François Hollande a aussi pointé du doigt le fait que le PS soit «sans incarnation» , soulignant ne pas parler d’Anne Hidalgo mais de «la direction du PS»: «un chef se présente d’abord devant les électeurs» et il y avait pour cela «les élections européennes, régionales, pour entraîner les autres» , a-t-il remarqué, ciblant encore Olivier Faure sans jamais le nommer.


Et parallèlement la réponse de Faure dans le style je me couche:

https://www.lavoixdunord.fr/1172670/article/2022-04-29/legislatives-la-direction-du-parti-socialiste-souscrit-aux-propositions-de-lfi?referer=%2Farchives%2Frecherche%3Fdatefilter%3Dlastyear%26sort%3Ddate%2Bdesc%26word%3DHollande


Edité le 29-04-2022 à 17:07:12 par Xuan


pzorba75
   Posté le 29-04-2022 à 17:25:47   

Le seuil de 12,5% des inscrits au premier tour pour se présenter au second tour est une excellent disposition pour faire disparaître du cinéma parlementaire tous les cadres des groupuscules ayant formé l'union de la gauche dont la principale réussite est le renforcement régulier du Front National et l'installation, renouvelée en 2022, des européistes dirigés par Macron et Bayrou.
La traversée du désert et la réduction des moyens financiers consécutifs aux résultats de juin 2022 permettront aux militants sincères :
- de se regrouper pour développer une organisation basée sur la lutte des classes, ceux-d-en-bas s'occupant des affaires de ceux-d-en-haut, la souveraineté nationale en se dégageant de l'UE, de l'OTAN par un programme de paix et de non intervention dans les pays étrangers, africains et DOM-TOM;
- de dégager du paysage politique tous les cadres dirigeants ayant profité du système depuis 1981, aussi bien socialistes que communistes "unitaires".
Bien évidemment, rien à attendre des magouilles en cours avec les suiveurs de Mélenchon, un prochain Tzipras français s'il est "nommé" premier ministre par Macron 2.
Ce qui est hautement improbable.
Xuan
   Posté le 30-04-2022 à 14:13:18   

Les trois raisons du troisième échec de Jean-Luc Mélenchon


27 AVRIL 2022
par Pierre Alain Millet


https://histoireetsociete.com/2022/04/28/les-trois-raisons-du-troisieme-echec-de-jean-luc-melenchon/
Xuan
   Posté le 03-05-2022 à 08:55:22   

A noter : l'accord entre LFI et les verts de gris indique :

Le communiqué évoque aussi "la mise en place d'une véritable planification écologique" et "l'instauration d'une VIe République" . Surtout, un long passage est consacré à l'Union européenne, l'un des principaux points de discorde entre les deux partis. Le compromis trouvé souligne que "l a France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l'Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique" . En revanche, conformément aux souhaits de LFI, il faudra être "prêts à désobéir à certaines règles européennes (en particulier économiques et budgétaires)" pour permettre l'application du programme.

Malgré les coups de gomme, tout indique que l'accord n'est pas collectif mais différencié selon l'interlocuteur. Il en résulte une union de bras cassés au service de LFI et sans programme commun de fait.

Pas un mot sur l'OTAN, pas un mot sur l'Ukraine.
pzorba75
   Posté le 03-05-2022 à 09:36:45   

Qui peut accorder le moindre crédit à ces accords d'état-major de groupuscules tous alignés derrière la politique de l'OTAN et de l'UE?

Ces textes sont du bla-bla qui ne sera ni lu par les prochains électeurs ni suivi dans les faits par les futurs élus qui risquent de ne pas être très nombreux, vu la période de soumission qui s'ouvre devant cette fumeuse union populaire écologique et sociale.

Heureusement, en politique, le ridicule ne tue pas, et l'apport des communistes de F. Roussel va encore "monter" le niveau, à la hauteur de souvenir du Front Populaire...seulement des bons souvenirs qu'A. Hidalgo, fille de républicains espagnols, passera sous silence en n'intervenant pas!
Xuan
   Posté le 04-05-2022 à 13:36:27   

Au vu des échos sur les réseaux, les communistes qui se sont mis en quatre pour leur candidat vivent cet "accord" comme une nouvelle trahison de la clique Laurent, une négation du dernier congrès et une mise en boite de Roussel.
Ils sont remontés comme des pendules et le radis rouge peut courir pour récupérer leurs voix, quelles que soient les consignes.
Xuan
   Posté le 05-05-2022 à 10:49:23   

La question la plus évidente qui se pose est :
Mélenchon veut-il et peut-il seulement devenir le premier fusible de Macron, ou bien achever la "mort et le néant" du PCF ?
Il est clair qu'il est beaucoup plus simple de récolter les voix des derniers naïfs là où LFI se présente, et de lâcher tout simplement les candidats du PCF ailleurs.
On peut aussi se demander si les liquidateurs du PCF ne sont pas ici en train de scier les branches où ils sont perchés.

https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t39.30808-6/279449542_10217021465847735_4344234232978304782_n.jpg?_nc_cat=111&ccb=1-5&_nc_sid=8bfeb9&_nc_ohc=2hy3sBIVo5AAX-OVYF9&_nc_ht=scontent-cdg2-1.xx&oh=00_AT-mrfnq0LcTYRONqocMUPNGoCwTDoISD2I92Pqx0Byftg&oe=6277D502


Edité le 05-05-2022 à 18:18:00 par Xuan


pzorba75
   Posté le 05-05-2022 à 14:22:42   

Qui en mai 2022 peut accorder le moindre crédit aux dirigeants du PCF? Les trois derniers secrétaires en chef (R. Hue, MG. Buffet et P. Laurent) ont toujours lâché leurs engagements en se rabattant sur les mirages de l'union avec les socialistes, la probabilité que F. Roussel suive la même trajectoire est grande, eu égard au faible score électoral de la présidentielle et à la campagne pour refaire un Front Populaire.

Le vrai problème de 2022 pour les dirigeants communistes est la disparition du parti socialiste, en fait sa mutation dans l'ordre libéral et européiste que Macron a tissé depuis qu'il est au pouvoir, sous Hollande comme secrétaire général adjoint à L'Elysée. Et faire l'union avec un ensemble vide, ça n'apporte pas grand chose.
Xuan
   Posté le 07-05-2022 à 09:31:33   

L’accord passé avec LFI, et la campagne dithyrambique de l’Humanité sur « la gauche renoue avec ses fondamentaux », la « clarification des idées », « l’union pour gagner l’assemblée » etc. ont soulevé une nouvelle tempête de critiques et de questions. Une seule se pose à mon avis :

Mélenchon veut-il et peut-il réellement devenir le premier fusible de Macron, ou bien tout simplement achever « la mort et le néant » du PCF ?
Un objectif beaucoup plus simple et réaliste consisterait là où LFI se présente à récupérer gratuitement les voix des derniers naïfs de l’Union Populaire, et laisser les candidats du PCF se débrouiller tous seuls. Après tout les Insoumis ont déjà rejeté sur la candidature Roussel la responsabilité de leur échec au premier tour. Ils ont eu tout le temps de ruminer cette « trahison », pourquoi feraient-ils des cadeaux à présent ?

Il existe une indication sur le sens de cette « union », c’est qu’elle s’est faite à huis clos, à l’insu des masses et à travers des accords bilatéraux ; de sorte qu’elle n’est pas le fruit d’un accord collectif ni d’un programme commun. En fait il n’y a aucun objectif commun et les contradictions demeurent, à peine dissimulées derrière des slogans creux.
Ce n’est pas une union « populaire » mais un accord électoral pour répartir les sièges, et au prorata des résultats des présidentielles c’est-à-dire au profit du plus gros score, celui de Mélenchon, qui devient le chef incontesté de toute la gauche.

Les vieux renards du PS ont parfaitement compris que leur sort est scellé, mais il ne pouvait en être autrement. Plusieurs socialos ont maintenu leur candidature malgré « l’accord » et les menaces d’exclusion. Mais de toutes façons le rejet populaire les condamne à l’effacement et plus personne n’a besoin d’eux. Vae victis !

Dans le PCF, les liquidateurs - et peu importe leurs intentions - ont tout fait pour privilégier cette issue. S’ils scient ainsi les pieds de leurs propres fauteuils, espèrent-ils quelque poste dans le parti gazeux ? Ils n’ont pas respecté les conclusions du dernier congrès. Roussel les avait-il lui–même respectées en maintenant Laurent et les membres de la commission internationale à des postes de décision ?
C’est de leur part une façon de préparer le prochain congrès : acter l’échec d’une candidature indépendante et ramener les reliquats du PCF dans les ornières de la gauche de gouvernement.
Les communistes doivent-ils attendre le prochain congrès pour entamer le débat sur tous ces sujets, ou bien prendre les devants comme l’a fait Poutine ?


L’enjeu des ces tripatouillages paraît bien dérisoire. Mais si on lève à peine le nez pour considérer les circonstances il en va autrement.
D’abord la crise sanitaire et la guerre des sanctions ont laminé tout espoir de rebond européen. A plusieurs reprises les contradictions européennes se sont affichées. L’inflation pèse sur les peuples et elle va s’alourdir davantage. Naturellement la colère accumulée devra trouver une issue.

Nous savons que l’OTAN a déjà initié la 3e guerre mondiale. Les instructeurs et les armes ont été envoyés en Ukraine bien avant l’intervention de la Russie. La guerre n’est pas déclarée mais elle a déjà commencé par l’appropriation des actifs russes, l’exclusion du système swift, l’interdiction des banques, l’envoi des armes et des formateurs, les sanctions économiques…
Et comment ces sanctions pourraient-elles se justifier à fonds perdus ? Uniquement pour sauver Zelenski et sa clique de néo nazis ? Ou bien seulement pour se plier aux desiderata de Joe Biden ?
Zelenski n’est qu’un pion. Déjà la Pologne calcule quelle part de l’Ukraine lui reviendra.
L’OTAN et l’UE poursuivent des objectifs bellicistes et des intérêts communs. Faire plier la Russie et briser l’unité de l’Eurasie, recréer encore plus à l’est un espace colonisé.
Les médias ont déjà quotidiennement pratiqué le lavage des cerveaux mais ce n’est pas assez. Il manque encore l’unanimité assurée des partis politiques ou leur bannissement, ainsi que l’achèvement de la mise au pas dans les réseaux sociaux.

Bien qu’on ne puisse pas comparer cette guerre et celle de 14-18, un épisode doit être rappelé.
Le 27 juillet 1914 la CGT manifestait contre la guerre. Le lendemain la SFIO publiait le manifeste « À bas la guerre ! Vive la république sociale ! Vive le socialisme international ! ».
Le 4 août, jour de l’enterrement de Jaurès, les députés de la SFIO votaient à l’unanimité les crédits de guerre et l’état de siège restreignant les libertés, tandis que Jouhaux annonçait le ralliement de la CGT à l'Union Sacrée.

Est-ce que je me fais un film ? Mélenchon est-il d’une autre trempe que Mitterrand ? Est-ce que la petite-bourgeoisie insoumise pourrait se dresser face à la guerre, ceinte de son écharpe tricolore, en s’exclamant « la république c’est moi ! » ?
Mais alors comment aurait-elle pu signer un accord de gouvernement avec les atlantistes vert-de gris et les socialos tout en maintenant la moindre opposition au conflit ? Ce que l’on sait de cet accord dit de la guerre en Ukraine :
« Enfin, dans un contexte international de tensions et de guerre sur le continent européen et face aux atrocités décidées par Vladimir Poutine, nous défendons la souveraineté et la liberté de l’Ukraine. Par ailleurs, nous continuons à travailler nos convergences pour trouver les voies et moyens afin de rétablir la paix et préserver l’intégrité territoriale de tous les pays »
https://lafranceinsoumise.fr/2022/05/04/accord-entre-la-france-insoumise-et-le-parti-socialiste-pour-les-prochaines-elections-legislatives/

Il faut aller à contre-courant. Les peuples ne veulent pas la guerre. Ils en souffrent déjà.
pzorba75
   Posté le 07-05-2022 à 10:44:32   

L'histoire des guerres inter impérialismes apprend qu'à l'issue de chacune des guerres surviennent des événements complètement imprévus lors du déclenchement du conflit armé. En 1971, ce fut la Commune de paris et les communes dans d'autres villes, moins de 3 mois de pouvoir "révolutionnaire", on en reparle encore et certains avec effroi. En 1918, la révolution bolchévique et la grande peur en Allemagne, cent ans après les mêmes qui espéraient l'écrasement en ont encore peur. En 1945, l'éclatement des empires coloniaux et la victoire militaire de l'URSS, un soldat soviétique drapeau rouge sur le Reichstag, tableau à effacer en priorité, en fêtant adroitement le 9 mai Journée de l'Europe, das neue Europa de K. Waldheim...
Que va-t-il survenir après les premières batailles en Ukraine. La bourgeoisie et ses promoteurs et profiteurs devraient se méfier, il y aura comme à chaque fois des surprises.
Il est clair que l'UPES de la gauche française, comme on nous vante cette nouvelle lessive, ne va pas jouer un grand rôle, et ses promoteurs ne seront pas invités au partage du butin. Les verts sont déjà dans le fruit et la décomposition avance.
Xuan
   Posté le 07-05-2022 à 18:19:22   

Je reposte ici le lien vers cet article publié durant la campagne présidentielle, où s'affiche très clairement le double jeu de certains dirigeants du PCF.
A noter qu'à présent P. Laurent, après avoir longtemps flirté avec la social-démocratie, ne jure plus que par Mélenchon.

du PCF à LFI : le mercato politicien de Marie-George Buffet

_________________


Je reviens sur mon post précédent et sur le risque de guerre de grande ampleur.
Je ne crois pas que l'OTAN se console d'une victoire même limitée de la Russie sur l'Ukraine.
Initialement l'OTAN s'était installée officieusement en Ukraine. Puis l'Ukraine devait intervenir dans le Donbass. Mais tous les éléments étaient réunis pour aller plus loin, à la fois des armements nucléaires et des labos d'armes biologiques.
Si la Russie établit ne serait-ce qu'un tampon en Ukraine, l'OTAN ne s'en tiendra pas là, y compris en utilisant le prétexte de "crimes contre l'humanité" .
A présent les USA ne dissimulent plus leur participation à la guerre.
Je pense que plus la défaite de l'Ukraine se précise et plus ils voudront aller plus loin, déclarer une guerre ouverte et entraîner l'Europe dans le conflit.
Voir l'article l'OTAN se prépare à une grande guerre.


Edité le 07-05-2022 à 18:35:21 par Xuan


Xuan
   Posté le 16-05-2022 à 23:11:15   

À propos de la « NUPES » et du « mélenchonisme » : le point de vue de Patrice Carvalho, ex-député communiste élu dans l’Oise

16 MAI 2022

https://histoireetsociete.com/2022/05/16/a-propos-de-la-nupes-et-du-melenchonisme-le-point-de-vue-de-patrice-carvalho-ex-depute-communiste-elu-dans-loise/

Sur le plan électoral et de ses logiques, on ne peut qu’être d’accord avec cette analyse mais il y a plus et c’est même l’essentiel: ceux qui ont voulu que le congrès du PCF ait lieu après les élections savaient ce qu’ils faisaient en matière de liquidation et ils sont disposés à utiliser à plein ce qui désormais détruit de l’intérieur le PCF: la désorganisation social-démocrate, l’absence de formation des adhérents et même des dirigeants, l’absence de stratégie vers un but le socialisme, un parti largement devenu un club de discussion imbibé par l’idéologie dominante et dont les seules activités militantes sont centrées sur les élections et les fêtes de l’huma… Une implantation locale qui est de moins en moins liée au monde du travail et des couches populaires, la domination des élus pour les meilleurs à la recherche de compromis et les voici logiquement réduits à la portion congrue avec un Mélenchon digne produit de l’union de la carpe (le mitterrandisme) et du lapin (le trotskisme lambertiste) qui a une seule obsession qui lui assure le rôle de premier “opposant” celle de la destruction du PCF avec la complicité des liquidateurs dont certains ne se sont pas cachés voter utile sans toujours comme le pathétique maire de Stain recevoir le prix de sa trahison. Fabien Roussel et son équipe n’ont pas su bénéficier de l’adhésion des communistes et avoir une ligne plus offensive, ils ont préféré dans la deuxième partie de leur campagne croire les “élus parisiens”, “le printemps républicain” et autres et faire une campagne de “sommet” avec des ralliements sans consistance en renonçant à s’adresser directement au monde du travail et aux couches populaires. L’obligation de céder à la NUPES a suivi le vote utile mais aussi cet abandon et cette campagne droitière faisant la part belle aux liquidateurs et décourageant la gauche du parti y compris avec la position de fait pro-OTAN. Qu’en résultera-t-il ? Partout les amis de Pierre Laurent ne chôment pas, ils préparent le congrès dans la logique de la NUPES. Mais ce serait une erreur de la mener dans cette seule logique et d’en rester à ce texte circonstanciel, Mélenchon si exécrable dans sa soif de domination soit le personnage n’est qu’une conséquence : il faut le centrer sur le fond, stratégie pour le socialisme, position anti-impérialiste, le parti qu’il faut, cellules en particulier d’entreprise, centralisme démocratique et formation des adhérents, est-ce possible, je l’espère même si je ne suis plus concernée. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
À propos de la « NUPES » et du « mélenchonisme » : le point de vue de Patrice Carvalho, ex-député communiste élu dans l’Oise – Commun COMMUNE [le blog d’El Diablo]

____________________

Patrice Carvalho
On me demande ce que je pense de l’accord intervenu à gauche après la présidentielle. J’ai l’habitude d’être franc. Le comportement hégémonique de Mélenchon, qui croit avoir décroché la timbale avec son score du 1er tour ne créé pas les meilleures conditions du rassemblement. Cet accord a été négocié sur un coin de table. Le programme – celui de Mélenchon – était à prendre ou à laisser. La répartition des circonscriptions a suivi. Les Insoumis s’en accordent 324 et en laissent 100 aux Verts, 70 au PS et 50 au PCF. C’est oublier que les législatives, ce sont deux dynamiques : l’une nationale, l’autre dépendant des implantations locales. Or, les Insoumis n’ont pas d’implantations locales. Ils présentent des candidats qui sont d’illustres inconnus sans bilan et écartent des élus PS ou PCF solidement ancrés sur leur territoire.

L’exemple de Vénissieux, qui fait beaucoup causer dans les médias est exemplaire de ce point de vue. Les « mélenchonistes » présentent un candidat contre la Maire de Vénissieux. Ils doivent le retirer car il a des comptes à rendre à la justice mais s’apprêtent à désigner un autre candidat au lieu de soutenir la Maire communiste;

Dans la circonscription où j’ai été député (6ème de l’Oise) au cours de deux mandats (mais j’ai décidé de ne pas me représenter. Il faut savoir passer la main.), on présente un candidat du PS. Or, le PS a disparu de la circonscription. Il ne dirige aucune mairie quand nous comptons plusieurs communes avec des maires communistes et deux conseillers départementaux. Les seuls élus socialistes siègent à Compiègne dans l’opposition et ont été élus derrière une tête de liste UDI. Pas idéal pour rassembler à gauche!

L’égocentrisme de Mélenchon est mortifère. Après « la République, c’est moi! » puis « le vote utile, c’est moi! », voilà « le futur Premier Ministre, c’est moi! ». Tout cela risque de tourner court, après avoir soulevé de faux espoirs.

Patrice Carvalho

Maire de Thourotte

Député communiste de 1997 à 2002 et 2012 à 2017
Xuan
   Posté le 20-05-2022 à 11:11:18   

Je cite ce texte de PAM, très intéressant, en signalant ses commentaires nombreux qui se trouvent sur le site de D. Bleitrach.
Je l'ai commenté aussi :

"Nous devrions relier la stratégie de cette « gauche » recomposée aux besoins de la classe bourgeoise : réaliser l’union sacrée pour museler la colère populaire contre la hausse des prix et préparer la guerre.

De ce point de vue il apparaît absolument nécessaire de briser toute forme d’organisation communiste, mais aussi d’organisation de masse de la classe ouvrière et du peuple.
La « convergence des luttes » comme son nom ne l’indique pas vise en réalité leur séparation et leur division.

On se souvient que le PS avait chassé de la CFDT les sections « gauchistes » qualifiées de « nids de coucous », avec pour objectif d’en faire le syndicat jaune à sa dévotion, que l’on connaît. Mélenchon procède autrement mais son objectif est maintenant d’annexer la CGT.

L’offensive anti-communiste du radis rouge s’appuie sur le courant social-démocrate au sein du PCF. Cela signifie que la survie d’une organisation communiste dépend d’abord de sa propre santé idéologique, de son idéologie de classe et de son esprit révolutionnaire.
Autrement dit le choix de Roussel d’avoir maintenu à des postes dirigeant le courant liquidateur – par souci d’unité – était erroné.

La lutte contre ce courant devrait viser non pas tant des individus que le programme qu’ils ont élaboré, et y compris dans le domaine économique. Notre camarade JC Delaunay a avancé quelques idées sur le sujet".


La réponse de D. Bleitrach à mon commentaire apporte des indications intéressantes aussi sur ce qui se passe dans le PCF :

JE SUIS assez d’accord avec l’idée que le choix de Roussel de maintenir à leur poste des liquidateurs était erroné mais il faut préciser:

1) Il a dû subir les effets de la tactique des liquidateurs lors du congrès qui consistait à vider le programme de tout son contenu en particulier international et sur les raisons de l’affaiblissement tout en proclamant après un accord et l’unanimité. Il a eu affaire à des naïfs qui à la base non seulement on laissé faire mais on laissé composer les délégations avec une majorité de liquidateurs et quelques innocents et ils ont fait élire les membres du CN de leur choix, ce qui s’est passé dans les Bouches du Rhône était caricatural. Cette opération témoigne ce qui est encore le problème principal du parti à savoir son incapacité politique, l’absence de formation la plus élémentaire confronté à des manipulateurs d’assemblée. Résultat le Conseil NATIONAL élu n’était pas représentatif du choix majoritaire des adhérents et Pierre LAURENT jouant avec le printemps acquis totalement aux insoumis a récupéré les finances, le secteur international, la présidence du Conseil NATIONAL? La commission féminine, la culture, etc…Plus la quasi totalité de la presse communiste. De surcroit ces gens qui tenaient le sénat, une bonne partie des parlementaires étaient en mesure de ne rien foutre d’autre alors que les gens qui comme ceux de VENISSIEUX ou du PAS DE calais AVAIENT créé l’élan du congrès étaient occupés dans leur fédération. Donc nous avons une situation qui fait que Roussel est obligé de laisser ces liquidateurs à leur poste.

2) Roussel se conduit bien et tient bon y compris sur la candidature communiste mais il est lui même le produit de trente ans d’abandon, il est très faible sur l’histoire du parti et sur l’international et n’a ni le temps ni l’envie de se former. Il a la vision d’un député communiste et ces députés ont toujours été des atouts mais ils ont toujours eu besoin d’être aidés par un appareil qui voit au-delà de l’opinion et de ses errances. pendant trente ans le rôle du parti s’est de plus en plus limité aux campagnes électorales et les militants ont eu comme vision de leur rôle les dites élections et les fêtes de l’humanité. Le parti est devenu le produit de ces deux activités donc il n’y a plus de direction et Roussel est un communiste mais sans appareil comme nous tous.

3) Il ne saura pas profiter de ce qu’il arrive à impulser à la base qui redécouvre grâce à la première partie de sa campagne la nécessité d’un parti communiste. Les communistes à cause de cela ne vivent pas “le vote utile” et le faible score comme un échec et c’est un point d’appui trés important. C’est ce que ne cesse de dire Girard et d’autres, ils ont retrouvé leur parti.

4) mais cela peut être daté très précisément : alors qu’il n’y est plus obligé Roussel pris par une direction qui est celle de Piquet et des parisiens réoriente sa campagne, cela commence avec l’université d’été où je vois avec stupéfaction qu’il accorde sa confiance à Roubaud QASHIE, Iann BROSSAT est d’accord et peu à peu on va voir la campagne complètement prise dans des alliances de sommet groupusculaire et le monde médiatique : il abandonne ce qui a fait l’originalité de sa campagne le fait de s’adresser directement à l’électorat populaire. l’autre date est celle de Montreuil où on accorde cette fois le pouvoir aux liquidateurs sous prétexte de ralliement. Là encore le meeting marseillais témoigne d’une conception différente et totalement erronée de l’union et des compromis de sommet avec des gens qui sont déjà en train en sous main d’organiser le ralliement à MELENCHON, comme d’autres secteurs du printemps républicains se retournent vers MACRON; TOUT CELA parce qu’avec cette union de sommet avec des groupuscules coupés du peuple Roussel est rentrés dans le ^piège de la division de la gauche entre communautaristes et souverainistes républicains et le vote utile sera orienté sur ce mode.

4) comble de malheur pour Roussel et le PCF IL y a l’Ukraine et la cocarde ou les stupidités que l’on sait alors qu’il aurait fallu intervenir sur la paix et sur l’OTAN, cela aurait été plus difficile mais certainement plus rentable pour l’élection peut-être mais pour le parti surement.

je crois que l’on a intérêt à voir la complexité de l’évolution et ne pas seulement regarder “la faute” de la soumission aux liquidateurs mais bien voir également les tentatives et ce qu’elles ont produites.


__________________


Quelle unité populaire pour une rupture politique ? par PIERRE ALAIN MILLET

19 MAI 2022

https://histoireetsociete.com/2022/05/19/quelle-unite-populaire-pour-une-rupture-politique-par-pierre-alain-millet/

Un très beau texte, calme digne et politique au sens noble du terme… Espérons qu’il sera entendu… Être communiste ce n’est pas suivre l’air du temps c’est savoir défendre ce qu’on estime juste, l’individu peut le faire mais l’essentiel est un parti qui lui donne la force de résister et il faudra cette force-là dans ce qui nous attend quel que soit le résultat des élections parce que tout ne dépend pas des institutions mais bien de la mobilisation populaire, les élections en font simplement partie et sont souvent conçues pour démobiliser, l’analyse concrète d’une situation concrète reste indispensable, merci PAM. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)



La création de la “nouvelle union populaire écologique et sociale” est présentée comme un évènement historique sortant de décennies de divisions pour ouvrir la possibilité d’une rupture politique. Jean-Luc Mélenchon avait donné le ton “élisez-moi premier ministre”. Les dirigeants de gauche suivent avec des annonces spectaculaires, salaires, retraite, emploi… tout va changer dès le 1er juillet. Mieux que le 10 Mai 1981..

Pourtant, de nombreux militants se posent des questions sur la réalité derrière l’affichage quasi publicitaire, des insoumis se demandant pourquoi faire autant de place au PS, et même à deux anciens LREM, des communistes se demandant où sont passés les jours heureux, des candidats locaux légitimes effacés au profit de parachutages insoumis, et beaucoup d’anciens se demandant si on ne recommence pas comme hier… Si la promesse médiatique NUPES ne se concrétise pas à la hauteur de l’annonce, le retour de bâton pourrait être violent…

Une exigence populaire ou une illusion médiatique ?
Oui, tous les militants le savent, et les sondages le disent, il y avait, il y a, une forte attente d’unité ressentie comme la condition pour affronter le pouvoir des riches. Mais les communistes peuvent-ils se contenter des idées dominantes ?

Le parti communiste ne serait pas né en 1920 si ses militants avaient suivi en 1914 un peuple qui envoyait sa jeunesse à la boucherie “la fleur au fusil”. Il n’existerait pas s’il ne s’était pas engagé contre la guerre du Rif contre la majorité de notre peuple, ni s’il avait suivi la collaboration largement majoritaire pendant de longs mois après la défaite en 1939. En 1956, c’est bien sous la pression du soutien populaire à celui qui disait préparer la paix en Algérie que le PCF vote les pleins pouvoirs. Avec le recul, était-ce si raisonnable ?

Enfin, ma génération se souvient bien de la difficulté à expliquer à la fin des années 1970 qu’il fallait renforcer le parti communiste et conforter le programme commun. A tel point que nous avons constaté le 24 avril 1981 que le parti socialiste était devenu majoritaire à gauche et que nous avons dû organiser à contrecœur, des “fêtes de la victoire” en juin, quand de nombreux communistes savaient que la trahison des espoirs de “changer la vie” ne tarderait pas. Dans son célèbre rapport secret au comité central de 1972, Georges Marchais avait pourtant prévenu. A Vénissieux, déjà, cela avait fait perdre un député communiste au profit d’un socialiste.

On le sait, l’histoire se répète, la deuxième fois comme une farce. Alors quelle est la réalité de cette exigence populaire d’une nouvelle union de la gauche ? Comment ne pas voir que ce qui domine, loin d’une exigence populaire unie, c’est la division avec un quart d’abstentionnistes, un quart d’extrême-droite, un quart d’une gauche dans laquelle les idées communistes sont très faibles. La situation est bien plus dangereuse qu’en 1981 !

D’abord, cette “exigence populaire” reste faible, elle a permis à Jean-Luc Mélenchon d’écraser la gauche, mais elle ne lui a permis de faire reculer ni l’abstention ni l’extrême-droite. Et l’analyse géographique et sociologique confirme même que le monde ouvrier s’est massivement détourné de cette “exigence populaire de l’union de la gauche”, en tout cas de sa représentation par l’Union Populaire.

Comment la direction du parti communiste peut-elle rester muette sur cette situation ? Comment ne pas voir que nous faisons face d’abord à une construction médiatique certes réussie, avec le slogan dénué de tout fondement politique “Élisez moi premier ministre”, mais une construction qui peut éclater comme toute bulle médiatique devant la dureté du réel, des contradictions, et du potentiel de violence de notre société ? Des sauvetages électoraux momentanés ne seront rien par rapport au mouvement historique. En acceptant cet accord, nous avons conforté les illusions populaires sur les conditions du changement et nous nous sommes associés à la stratégie mélenchoniste, malgré les insultes et les injures qui ont explosé contre nous dans les réseaux sociaux insoumis. Avec cet accord, il sera plus difficile de faire un vrai travail d’éducation populaire sur la nature de la démocratie en système capitaliste, sur la nécessité d’unir et d’organiser le monde du travail pour affronter le capital partout et pas seulement dans les institutions.

Avons-nous appris quoi que ce soit de l’histoire de l’union de la gauche et de ce qui a fait que le peuple ouvrier nous a fait payer durement cette stratégie d’effacement devant la pression de l’unité à gauche ?

Qu’est ce que la NUPES ?
Très vite, le débat public a simplifié ce sigle, il s’agit de l’union de la gauche retrouvée, et Jean-Luc Mélenchon a clairement tracé son objectif, une alliance qui doit devenir une “fédération de la gauche”, un nom qui rappelle aux anciens les origines du parti socialiste créé par François Mitterrand en 1972 à partir déjà d’une “fédération de la gauche”.

Et Jean-Luc Mélenchon, qu’il faut lire et écouter car personne ne pourra lui reprocher de ne pas avoir clairement affiché sa stratégie, a droit à la une de l’humanité pour peser sur la direction du PCF en pleine négociation [1]. Il s’installe comme son mentor Mitterrand dans les habits de la 5ème république, réduit les législatives à un troisième tour des présidentielles et demande de l’élire premier ministre. Une militante syndicale crédule résumera parfaitement comment elle comprend ce discours. Elle demande le retrait de la candidature communiste de la 14ème circonscription avec l’argument simple « L’élection législative ne serait pas “une question de personne ou de parti” ». Fermez le ban, supprimez le parti communiste, transformer les militants en supporters spectateurs, et faites une campagne dans 577 circonscriptions avec un seul candidat, Jean-Luc Mélenchon.

Et le leader LFI révèle le fonds de sa stratégie. Pour lui, il n’y a plus de différences entre réforme et révolution, une fois éliminés les macronisés. D’ailleurs, selon lui, il n’y a pas de différences de programme entre LFI et le PCF. L’insoumission a réglé le problème de la trahison de la social-démocratie. Et le parti communiste doit rejoindre la grande fédération de gauche, ce que JLM lui-même appelait la “famille socialiste”.

Les communistes doivent prendre au sérieux cette affirmation dont découle la création de l’UP, de son parlement, de son intergroupe parlementaire… Jean-Luc Mélenchon pense avoir refermé la parenthèse de 1920, autrement dit, rendu inutile le parti communiste. Et il fait tout pour le faire disparaitre au plus vite, par son affaiblissement comme par son absorption dans le “mouvement”.

Il faut donc le dire clairement. La NUPES est le nouveau parti socialiste. Le programme AEC n’est pas plus un programme de rupture que les 101 propositions de Mittterrand en 1981. D’autant qu’il y a trois programmes de la NUPES, puisque la FI a négocié séparément des accords avec EELV, le PC et le PS sur des textes différents et contradictoires sur plusieurs points. Quand à sa stratégie d’insoumission et ses éclats médiatiques, elle aurait fait plaisir à celui qui disait avec force en 1981 « la révolution, c’est d’abord une rupture avec l’ordre établi. Celui qui n’accepte pas cette rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là ne peut pas être adhérent du Parti socialiste. » [2]

Cela dit, si les femmes et les hommes politiques ont des responsabilités, l’histoire n’est pas d’abord celles des personnalités, mais celle des luttes de classe. Il faut donc comprendre ce qui est ou non différent dans la situation de 2022 par rapport à celle de 1981. En quoi, cette NUPES est différente de la gauche plurielle de Lionel Jospin ou de l’union de la gauche de Mitterrand. Mais cela suppose de tirer les leçons des échecs successifs de l’union de la gauche de 1981, ou peut-être d’ailleurs de ses trahisons réussies !

Quelle leçons de 1981 et de l’union de la gauche ?
Là encore, il faut lire JLM ! Nous avions publié sur ce site son très utile “bilan raisonné de 1981 et de la présidence de François Mitterrand” prononcé le 9 Mai 2011 et une analyse critique d’un point de vue communiste. Pour lui, l’échec de 1983 réside dans la trahison des “sociaux-démocrates” et l’absence du “mouvement révolutionnaire des masses”.

On parle beaucoup du tournant de 1983 mais on en parle très mal. Quelle était la situation ? Nous avions eu 4 dévaluations, nous avions instauré le contrôle des changes et l’emprunt forcé. Le pays a touché le mur de l’argent, que faire ? Une stratégie eût été de dire, nous nous appuyons sur le mouvement social, révolutionnaire des masses qui vont défendre les acquis du gouvernement de gauche. Et bien où était le mouvement des masses ? Il n’y en avait pas. Pourquoi ? première leçon parce qu’il y avait une conception totalement institutionnelle du changement

Excellente analyse. Mais d’où vient cette “conception totalement institutionnelle du changement” ? Pour lui, c’est seulement d’un coté le poids des éléphants du PS, la nouvelle gauche de Rocard et de l’autre, le gauchisme type NPA qui refuse toute responsabilité gouvernementale. Autrement dit, faites-moi confiance, avec moi, d’un coté, les sociaux-démocrates sont éliminés ou recyclés par Macron, et de l’autre les plus radicaux ont leur place dans des groupes d’actions où ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Les contradictions dans le peuple peuvent se traduire par des groupes d’actions concurrents, voire des listes concurrentes aux élections locales, peu importe, car à la fin, tout converge vers cette “exigence de l’union populaire de rupture” concentrée sur l’élection présidentielle et ses suites.

Cette analyse ne peut satisfaire un communiste. D’abord parce qu’elle passe sous silence toute analyse de classe, et notamment ce fait incontournable que l’abstention à l’élection présidentielle est directement corrélée au poids de la classe ouvrière. Si la FI a mobilisé un militantisme écologique et social très urbain, présent d’abord dans les couches moyennes éduquées, si elle a aussi marqué un syndicalisme CGT à la recherche d’une issue politique à ses difficultés de mobilisation, elle n’a nulle part construit de nouvelles bases d’unité et d’organisation populaire. Les 7 millions de voix insoumises en 2017 se sont pour moitié évanouies dans les luttes sociales des années suivantes.

Ensuite justement, parce-que nous savons qu’aucune majorité de gauche ne pourra résister au “mur de l’argent” sans un puissant mouvement populaire capable d’imposer réellement une rupture, et donc une défaite pour tous les gagnants du système, non pas seulement une défaite électorale, mais une défaite économique et sociale, autrement dit, la remise en cause de leurs privilèges et de leurs pouvoirs.

Que peut être un mouvement populaire majoritaire ?
D’abord, l’Union Populaire peut-elle être la base d’un tel mouvement ?
Sur le contenu et donc le programme, tout le monde connait les contradictions antagoniques d’intérêt entre couches sociales que le programme insoumis masque soigneusement pour intégrer en apparence toute contestation. C’est vrai sur les questions écologiques comme sociales ou régaliennes :
- les promoteurs du photovoltaïque citoyen peuvent être mélenchonistes sans critiquer le fait que leurs installations sont payées par une taxe y compris par les précaires énergétiques !
- Les défenseurs des réseaux coopératifs électriques citoyens, proposant de reprendre des éléments du réseau public de l’électricité peuvent être mélenchonistes en, contradiction avec l’objectif d’un grand service public de l’électricité.
- Les défenseurs du logement social peuvent être mélenchonistes très satisfaits de l’objectif de 200 000 constructions de logement social par an sans remettre en cause le scénario negawatt qui lui limite la construction à 36 000 logements par an.
- Les défenseurs de la sécu à 100% peuvent être mélenchonistes tout en défendant la fiscalisation de la SECU en rapprochant fiscalité et CSG.
- Les militants “anti-flics” contre les violences policières peuvent être mélenchonistes tout en soutenant les black blocks contre les cortèges de la CGT, et même en défendant le trafic de stupéfiants et sa légalisation contre l’attente populaire massive dans les quartiers d’une plus forte présence et sévérité de la police…

Ensuite sur la pratique des mouvements sociaux que promeut un “mouvement gazeux”. Tout le monde le sait, il n’y a pas d’organisation LFI, uniquement des groupes d’actions, qui peuvent être concurrents, il n’y a pas de structure départementale, seulement des élus municipaux, métropolitains ou régionaux, dont on peut constater qu’ils ne sont nulle part dans les processus de décision qui sont tous concentrés à la tête du mouvement. Pour se faire désigner candidat, JLM organise ce qui n’est évidemment qu’un plébiscite, et entre les deux tours, il organise un sondage sans pouvoir décisionnaire puisque sa décision répétée “’pas une voix pour MLP” est connue avant les résultats… Bref, les insoumis sont totalement… soumis aux décisions du leader. Les communistes se reprochent parfois, d’avoir été trop centralistes, mais plus “stalinien” que Mélenchon, pas possible !

Peu importe cependant comment fonctionne en interne la FI si on arrive à organiser un mouvement populaire puissant. Or, c’est là que l’expérience des grandes mobilisations contre les lois travail, retraite, assurance chômage, sont éclairantes. La faiblesse des organisations syndicales, les contradictions de centaines d’organisations militantes écologiques ou sociales, la place de la violence de manifestants, black block ou gilets jaunes, certains théorisant la violence, d’autres s’y laissant entrainer, mais tous entrant dans le cycle bien connu “provocations répressions”, tout conduit de larges parties de notre peuple à se détourner de mobilisations qui mettent en scène des divisions au lieu de faire converger des mobilisations. Et les incertitudes sur le projet de société rend impossible un mouvement massif dans les entreprises.

Bref, s’il fallait soutenir un gouvernement de rupture dans les conditions politiques et sociales actuelles, nous sommes sûr d’aller au casse-pipe ! Un mai 68 aujourd’hui, nécessairement plus faible que l’original, se traduirait par un coup de barre politique à droite beaucoup plus fort !

Construire un mouvement populaire majoritaire suppose d’unir et d’organiser de larges parties du peuple de manière cohérente, en faisant converger les revendications et pas seulement les manifestations, en se donnant les moyens de défendre nos mobilisations contre les provocations, les divisions, les répressions.

Quand on se heurte au mur de l’argent, celui-ci a d’énormes moyens médiatiques, politiques et de mouvements sociaux pour organiser sa défense, et en premier lieu diviser ceux qui le contestent. Et ses armes sont nombreuses, opposer ville et campagne, diplômés et non diplômés, statutaires et précaires, industrie et services, environnement et emploi, ouvriers et cadres…. On ne peut y résister sans engagement de masse, sans des centaines de milliers de militants capables de s’organiser, de se mettre d’accord à l’échelle de la lutte, pas seulement au plan local, mais à tous les niveaux de la lutte, d’agglomération, départementaux, jusqu’au national et aux relations internationales.

Le cas exemplaire de Vénissieux et de la 14ème circonscription du Rhône
La 14ème circonscription du Rhône, comme quelques autres, est révélatrice de la réalité de “l’accord” associant le PCF à la NUPES et qui a conduit le député communiste Stéphane Peu a dire qu’il viendrait lui-même défendre le sulfureux Taha Bouhafs contre les communistes, sans qu’aucune déclaration de la direction du parti ne vienne le rappeler au minimum de fraternité.

De fait, dans la logique de l’union populaire, les dirigeants du PCF, ses négociateurs, Fabien Roussel lui-même, ont dû lâcher les communistes de la 14ème circonscription, malgré les alertes nombreuses. Chacun doit le savoir, pour beaucoup de militants, c’est une trahison. Quand le maire de la plus grande ville communiste hors région parisienne est candidate légitime pour rassembler la gauche, on lui explique que c’est compliqué, que l’accord est difficile, mais en fait, aucun négociateur ne fait de cette circonscription une ligne rouge. Mélenchon est intransigeant. D’ailleurs, il semble que toutes les grandes villes communistes historiques sont préemptées par la FI. Mais quand Sébastien Jumel, Stéphane Peu, Elsa Faucillon mènent campagne contre Fabien Roussel aux élections présidentielles, non seulement il n’y a aucune sanction, mais ils sont candidats NUPES-PCF aux législatives ! Quel dirigeant communiste a dit quoi que ce soit aux députés du groupe communiste qui n’ont pas soutenu le candidat communiste à la présidentielle ?

En cédant dans cet accord, le PCF s’efface, ses candidats s’affichent NUPES et l’électeur ne saura pas qu’il vote communiste. Dans 520 circonscriptions, de toute façon, il n’a pas de candidat communiste. Dans des dizaines de villes où les communistes sont organisés, ont une histoire y compris de députés, ils sont absorbés dans une union de la gauche dirigée par Mélenchon. Et Fabien Roussel ne peut défendre publiquement la candidature de Michèle Picard au fond. Les communistes de Vénissieux prennent leur responsabilité et organisent une consultation large des communistes et de leurs nombreux soutiens.

Mais il faudrait dire qui refusait que Michèle Picard soit députée, qui d’autres que Stéphane Peu au plan national ? Qui au plan local ? Notons que dans les deux circonscriptions historiquement à gauche du Rhône, Villeurbanne et Vénissieux, ce sont deux femmes candidates légitimes qui sont effacées par la FI au profit de deux hommes. Il est vrai qu’il semble que les négociateurs de la NUPES étaient principalement des hommes.

Quand on ne mène pas une bataille, les reculs sont toujours plus violents
La décision du 38ème congrès de présenter un candidat à l’élection présidentielle répondait à une exigence historique. Sans candidat, le PCF, déjà fortement affaibli disparaissait de la vie politique française. JLM avait valorisé le PCF en 2012, utilisé en 2017, il l’aurait effacé en 2022.

Le vote Roussel au premier tour est certes faible, beaucoup plus faible que ce que la campagne montrait comme possible, beaucoup plus faible que les espoirs militants. Mais le fait est que le PCF a existé dans cette campagne, qu’un discours communiste qui ne se confondait pas avec un discours “de gauche” a été visible pour les citoyens. Et beaucoup ont dit qu’ils auraient aimé voter Roussel s’ils n’avaient pas été contraints au vote utile.

Cette bataille difficile s’est donc traduite par deux résultats positifs, une large unité des communistes très heureux de cette bataille, et une forte visibilité médiatique dont l’absence pendant des années nous avait couté cher.

Mais la bataille politique ne s’arrêtait évidemment pas au premier tour, et une véritable guerre contre le vote communiste s’est organisée pour contraindre les communistes à reculer. Mais quelle est la première raison de l’échec de Mélenchon ? C’est bien l’échec de sa stratégie de vote utile qui est devenue dominante dans les dernières semaines alors qu’il avait dit lui-même que c’était l’abstention qui était déterminante. Et c’est bien l’abstention qui a progressé pendant que Mélenchon écrasait la gauche !

Aux Minguettes à Vénissieux, Mélenchon progresse de 50% à 3069 voix, et les militants communistes ne peuvent que constater que tout leur travail de mobilisation a finalement produit du vote Mélenchon, mais il y a encore 3138 abstentionnistes ! Quel est le vrai problème dans ce grand quartier populaire, le vote Roussel ou l’abstention ? Et quand le monde ouvrier s’est majoritairement abstenu comme le montrent toutes les études, comment peut-on parler de la France qui travaille sans en tenir compte comme le fait d’ailleurs justement François Ruffin ?

De fait, le vote Roussel bien trop faible n’est pas du tout la cause de l’échec de Mélenchon. C’est au contraire sa propre stratégie de fin de campagne qui est en cause. Plus le vote utile était mis en avant, plus les TROIS candidats en tête progressaient. Autrement dit, plus Mélenchon pompait l’électorat de gauche, plus Macron pompait celui de droite et plus Le Pen récupérait la colère noire populaire. Cette stratégie était une impasse concentrée sur le premier tour contre le reste de la gauche, au lieu de créer les conditions d’une victoire au deuxième qui supposait à la fois le recul de l’abstention et des réserves de voix à gauche !

L’agressivité de Mélenchon contre Roussel après le 10 avril était d’abord une manière d’interdire le débat sur cette stratégie en désignant un coupable facile. L’anticommunisme latent a fait le reste. Une bordée d’insultes et d’injures dans les réseaux sociaux qui laissera des traces.

Donc oui, il y a eu une terrible bataille politique pour renforcer encore le vote utile au-delà de la présidentielle, et enfermer définitivement la vie politique française dans cette médiatisation des réseaux sociaux qui fait de chacun le spectateur-cliqueur qui n’existe que pour soutenir. Cette rupture engagée depuis des années dans la vie politique et qui est caractéristique du mélenchonisme comme du macronisme révèle au fond que le capitalisme ne peut plus rester dans l’illusion d’une démocratie politique. Il a besoin d’un pouvoir “jupitérien” qui pousse la 5ème république jusqu’au bout. On parle parfois de fascisation, ce n’est sans doute pas le bon terme, mais il y a quelque chose de la fin de la démocratie “libérale” dans ce vote utile. Cette bataille acharnée contre le vote communiste avant, pendant et après l’élection montre que pour le système, 2,3%, c’est encore trop.

Si le PCF ne mène pas cette bataille, s’il ne construit pas avec ses militants la capacité de résister aux idées dominantes, s’il s’efface derrière un nouveau parti socialiste, il jettera à la poubelle les faibles acquis de la campagne présidentielle qui sont pourtant sa première base pour reconstruire.


Edité le 20-05-2022 à 14:18:16 par Xuan


Xuan
   Posté le 12-06-2022 à 20:13:19   

L'article filtre les raisons exactes, mais les explications du PCF sont pratiquement inexistantes. En fait on sent que la base n'a pas avalé la couleuvre.


Signataire de l’accord des gauches pour les législatives, le communiste Fabien Roussel s’en écarte de plus en plus. Il l'a encore démontré depuis le 6 juin sur l'éventuelle nomination de Jean-Luc Mélenchon à Matignon.


Article rédigé par
Neïla Latrous - franceinfo
Radio France
Publié le 09/06/2022 08:46
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-politique/legislatives-2022-pourquoi-fabien-roussel-se-tient-a-l-ecart-de-la-nupes_5159440.html?fbclid=IwAR1sGKS5vI25os9iAytN3bHU4zTKjXOZjoxjpBmZQeJ8gVl88tzmae2E2Ok#xtor=CS2-765-[facebook]-

Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité de franceinfo lundi 2 mai 2022.
(FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité de franceinfo lundi 2 mai 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Fabien Roussel avait déjà expliqué en mai qu’il n’aimait pas trop la formule "élisez-moi Premier ministre" , employé par le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Le communiste, ancien candidat à l'élection présidentielle, est allé plus loin, mardi 7 juin, dans les colonnes du journal L’Humanité, en déclarant que "la confusion et la personnalisation du régime sont déjà suffisamment grandes ".

Même s'il est signataire de l'accord des gauches pour les élections législatives, il prend ses distances avec la Nupes. "Ce n’est pas la peine d’en rajouter" , dit le secrétaire national du Parti communiste français. Pourtant, "Mélenchon Premier ministre" est le premier point de l’accord signé le 3 mai entre La France insoumise et le PCF. L'accord, toujours en ligne sur le site du PCF, annonce noir sur blanc que, "dans la perspective d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon" .

Un pied dedans, un pied dehors
Ce n'est pas la première fois que Fabien Roussel fait entendre une musique différente. Il a été l’un des plus virulents contre Taha Bouhafs, le candidat qui s’est retiré dans le Rhône après des accusations de violences sexuelles. Depuis la signature de l'accord de la Nupes, l'ex-candidat à la présidentielle est régulièrement absent des événements communs à la gauche, les meetings notamment.

Cette singularité commence à exaspérer ses partenaires. " C’est un mec qui se construit politiquement contre Mélenchon" , grince l’un des négociateurs de l’accord, qui l’accuse de tout faire, depuis le début, "pour faire dérailler l’union en mettant des bâtons dans les roues". "Pour Roussel, c’est un mariage forcé" , analyse un autre. "Il a été mis en minorité dans son parti sur cet accord. Du moment où sa ligne ne l’a pas emporté, il essaye de trouver des arguments pour s’inscrire à la marge et se refaire la cerise." Conclusion cinglante d’un insoumis : "On est mieux avec lui, évidemment, mais on peut avancer sans. "

Au PCF, pas question de nier que la dimension personnelle existe, entre un accord "à l’insu de son plein gré" , confirme un élu, et "sans doute un peu d’amertume" après le résultat décevant de la présidentielle. Mais à en croire les proches de Fabien Roussel, cette lecture est réductrice. Eux invitent d’abord à se pencher sur la sociologie électorale de la 20e circonscription du Nord où se présente le patron du PCF. Marine Le Pen y a obtenu 37% des voix au premier tour. "Chez Roussel, le total gauche / écologiste est suffisant pour se qualifier au second tour, mais pas pour gagner" , explique un cadre communiste. "Il faut donc aussi parler à des gens qui ont voté à droite ou à l’extrême droite" , des électeurs qui voient en Jean-Luc Mélenchon un épouvantail. D’où cette campagne "un pied dedans, un pied dehors" .


Edité le 12-06-2022 à 20:17:41 par Xuan


pzorba75
   Posté le 13-06-2022 à 04:55:13   

Jamais le score communiste n'a été aussi insignifiant, au niveau des candidats trotskistes LO et NPA, partis seuls contre les candidats PNEUS de l'union dite populaire. La marginalisation du PCF est confirmée, et tout à fait logique après 41 années d'union de la gauche avec les pro UE, pro euros et pro OTAN, y compris pour faire la guerre américaine en Ukraine.
Les dirigeants du parti communiste français vont devoir régler deux redoutables défis, (ils peuvent dire "challenges" pour faire "in"), la fin des financements publics le parti n'ayant plus de groupe parlementaire et la disparition des médias dominants. Autant dire que les jours heureux ont pris un sérieux coup sur la tête et que les dirigeants communistes vont faire profil bas, ce qui évitera bien des magouilles et des trahisons.
Xuan
   Posté le 13-06-2022 à 20:50:58   

Si la base commence à les secouer...

Ci-dessous le commentaire de D. Bleitrach

Cachez cette extrême-droite que je ne saurais voir

13 JUIN 2022
https://histoireetsociete.com/2022/06/13/cachez-cette-extreme-droite-que-je-ne-saurais-voir/


Décidemment la macronie a une étrange propension à ignorer l’extrême-droite quand ça l’arrange. En Ukraine, on le savait il n’y a pas de nazis que des braves gens un peu folklorique avec leurs croix gammées tatouées mais on leur pardonne tout puisqu’ils défendent l’OTAN et sa mission anticommuniste. Même si ces braves gens multiplient tel un boomerang les attentats et s’arment, ils bénéficient de bureau de recrutement à Paris et leur légion étrangère est encadrée par des militaires de carrière.

En France, après avoir sommé chaque candidat de gauche de se prononcer sur le vote contre MARINE LE PEN quand se jouait le sort de Macron président, voici que les mêmes refusent de se prononcer comme si tout à coup la gauche et le RASSEMBLEMENT NATIONAL étaient devenus les mêmes. Le discours est devenu le refus des extrêmes, là encore on poursuit la propagande européenne, atlantiste, celle qui identifie communisme et nazisme, refait l’histoire pour mieux préserver les fascistes.

On mesure mieux pourquoi ils ont besoin de faire monter une caricature de gauche pour jouer les petits bourgeois gauchistes, en quoi les outrances de Melenchon et certains pitres à l’assemblée nationale sont exactement ce qui leur convient pour mieux exclure des millions de votants du droit à être représentés. C”est la poursuite d’une certaine conception de la politique dans laquelle la gauche s’est identifiée aux divisions communautaristes, au sociétal, une petite bourgeoisie urbaine a imposé ses choix et tics, la social démocratie a effacé ou prétendu effacer toute dimension de classe. Notons qu’au moins dans la première partie de leur campagne, les communistes avec leur candidat ont obligé à une réorientation vers la dimension de classe et de souveraineté nationale. Seuls cinq députés sont élus au premier tour malgré l’abstention massive (1)

Hier soir, les chaines en continue, la Macronie officieuse comme Ruth el krief et ses spécialistes, les mêmes que pour l’ukraine, ont joué à un petit jeu caricatural, toute la soirée, en ne présentant que ce qui allait dans leur sens: celui de la promotion des “infréquentables” et en feignant de s’indigner de paroles dont ils avaient fait l’essentiel de la campagne au milieu de la promotion internationale de leurs néo-nazis. Les chaines publiques étaient à peine plus ouvertes mais avaient à coeur elle aussi de créer l’équivalence entre les “extrêmes”.

Deuxiemement, au risque de vous décevoir, non Mélenchon ne sera pas premier ministre. Il a comme son parrain Mitterrand su jouer avec des institutions qu’il feint de condamner et il a siphonné les voix des autres forces de gauche sans gagner le moindre abstentionniste. tout ce qui reste c’est d’avoir inventé pour un soir d’élection où personne n’est élu une force politique qui est en devenir, l’union qu’il a fabriqué autour de sa personne n’est rien d’autre dans ses aspects les meilleurs que le pacte des forces de gauche pour les législatives proposé par les communistes au début de présidentielles. La NUPES reste une enveloppe vide, elle est une armée derrière un chef qui perd pied à convaincre la grande masse de nos concitoyens. une armée mexicaine où il y a plus de chefs que de vrais militants. comme pour toutes les autres forces politique, y compris le Rassemblement National qui perd son caractère militant épuisé par les combat des chefs et qui méprise SES MILITANTS pour lequel ces politiciens n’ont pas plus d’estime que pour les citoyens de notre malheureux pays.


L’épuisement des institutions et du système est apparu dans toute sa crudité et beaucoup de Français ont découvert sans doute avec stupéfaction le trafic du scrutin majoritaire à deux tours. ou comment imposer une majorité du parti choisi par le capital à des citoyens qui l’ont refusé par tous les moyens à leur disposition.

Troisiemement, ce n’est donc pas seulement au titre de la personne que celui qui paraissait le plus digne, mais capable néanmoins d’être compatible avec ce cirque, c’était iann Brossat. IL était un des rares visages décent d’une NUPES incapable de s’imposer malgré un recul de la macronie, il était un pur produit du système mais avec une dignité et une attention au monde du travail qui manquait à d’autres.

Au positif, il faut considérer que la seule manière sure de perdre une élection c’est de changer son fusil d’épaule en chemin, on perd de partout à la fois, donc puisque NUPES, il y a il faut poursuivre en sachant que nul n’est dupe de l’hétérogénéité des gauches et que cela peut être une chance pour tous que Mélenchon ne soit pas devenu le leader incontesté de la gauche, que personne n’ait vraiment cru en son slogan égotiste et mensonger de devenir le premier ministre parce que cela serait un handicap, et que se pose la vraie question celui de la perte de la majorité absolue pour les marcheurs qui ont raté à l’image de Blanquer leur Renaissance. La Macronie, dont il faut saluer la défaite de fait va devoir jouer serré pour tenter une majorité absolue et pour se faire elle doit se déplacer vers la droite, le véritable vainqueur de ce tour là c’est Edouard Philippe qui a réussi son embuscade.


Il faut que “les gauches” se montrent pleinement telles qu’elles sont et si ce pari est réussi nous en aurons fini avec les illusions “ni droite, ni gauche’, la majorité relative fera un peu plus tomber les masques et dans ce retour de la gauche, un parti communiste qui correspondra réellement aux défis de l’heure est absolument indispensable. Donc l’essentiel se jouera dans le congrès qui fera le bilan du parti dont le monde du travail, les couches populaires, la jeunesse ont besoin et chacun doit dès maintenant y réfléchir.
Les communistes peuvent espérer quelques élus supplémentaires et conserver leur groupe même sans leurs anciens alliés ultramarins éliminés ou en difficulté. L’opération contre Fabien Roussel et d’autres élus communistes a plus ou moins été déjouée.

Dans les luttes et à l’assemblée, ils porteront l’espérance des jours heureux ils mettront alors en échec les projets du medef et du président Macron parce que non seulement ils seront l’aiguillon de la gauche mais en conservant leur autonomie ils recréeront les conditions de l’initiative populaire face à ces projets.

Il reste donc à poursuivre et à amplifier cette poussée et à mettre en évidence le danger d’extrême-droite qui a réussi désormais à devenir à la fois le repoussoir et l’éclaireur de la politique anti-sociale, raciste, xénophobe et représsive qui est celle dont le capital et l’impérialisme en crise ont besoin.

danielle Bleitrach

(1)ces députés élus dès le premier tour, on retrouve plusieurs candidats de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) de Paris et de Seine-Saint-Denis : Alexis Corbière (septième circonscription de Seine-Saint-Denis), Sophia Chikirou (sixième circonscription de Paris), Danièle Obono (dix-septième circonscription de Paris) et Sarah Legrain (dix-neuvième circonscription de Paris).

De son côté, la majorité présidentielle peut déjà compter sur un député, Yannick Favennec, réelu pour la troisième fois avec plus de 57% des suffrages dans la troisième circonscription de Mayenne.
pzorba75
   Posté le 14-06-2022 à 05:10:02   

Tatie Danielle est indécrottable. Promouvoir Iann Brossat comme modèle de dignité d'un dirigeant du Parti Communiste Français et attendre une solution du prochain Congrès...
Quant aux élus communistes au soir du 19 juin, l'affaire ne semble pas bien engagée pour maintenir un groupe parlementaire avec 15 élus, la disparition semble probable, et surement la fin des marqueurs communistes même si un tripatouillage entre les élus NUPES permet la survie du mini groupe de députés "communistes".
Xuan
   Posté le 14-06-2022 à 14:00:29   

Digne, mais "compatible avec ce cirque" quand même.
Ce n'est pas l'existence d'un groupe parlementaire qui me préoccupe, mais la reprise en mains par la clique parisienne, qui prépare déjà à sa façon le prochain congrès.
La finalité c'est un parti croupion et les bras des bonnes volontés.
Xuan
   Posté le 20-06-2022 à 21:04:39   

Je reproduis dessous le point de vue de Danielle après le second tour :

Les leçons d’un scrutin: vive le congrès du PCF.

20 JUIN 2022

https://histoireetsociete.com/2022/06/20/les-lecons-dun-scrutin-vive-le-congres-du-pcf/

Que dire de ces élections, sinon que leur résultat n’a rien pour nous de surprenant et qu’il a ses ombres et ses lumières. Au titre des satisfactions il y a bien sûr la mise en “petite” majorité relative de Macron, un désaveu du président élu comme il y en eut jamais dans cette Constitution et ce mode de scrutin. Désaveu bien mérité et quelques battus comme Castaner qui arrachèrent des cris de joie à tout ceux pour qui il représente le mépris, la violence gratuite et la trahison de ses engagements. Cette constitution a été créée pour verrouiller tout changement de société et exclure le parti communiste, l’hypothèse socialiste de la vie politique française en relation avec les institutions européennes opérant dans le même sens.

Entre l’abstention, et l’absence de majorité présidentielle, on peut dire que la Constitution a volé en éclat et cela se passe à un moment de crise ouverte de l’UE de plus en plus identifiée à l’OTAN. Macron en devient le visage de l’impuissance.

Oui mais à quel prix, revenons-y.

L’abstention est de loin le premier parti de France, elle dit la colère sans force motrice, comme cette assemblée. Autre fait, comme nous n’avons cessé de le répéter, le vote a été marqué par une poussée à droite et à l’extrême-droite. C’est donc vers ce camp-là que le pouvoir des riches va chercher une majorité pour faire passer des lois scélérates, pour le capital et contre le monde du travail, contre la jeunesse avec le leurre de la haine raciste. Jamais la gauche n’a été aussi faible même si son rassemblement de dernière heure a permis de sauver quelques meubles et de limiter les dégâts. Nous sommes loin des illusions d’un Mélenchon premier ministre, mais a été accomplie la véritable mission nécessaire : empêcher Macron d’imposer son programme de liquidation des services publics et des droits des couches populaires, nous sommes dans ce domaine au milieu du gué puisque Macron attend tout de la droite et de l’extrême-droite et n’a plus rien à espérer du centre gauche. Sur le plan social c’est très inquiétant mais ça l’est également dans la lutte pour la paix et l’environnement.

Ce que signifie ce vote a été peu souligné : la vie politique va devoir être différente à l’Assemblée nationale mais elle va surtout l’être enfin dans un nécessaire renouveau des partis. Il faudra bien que l’on reprenne ce qui faisait l’originalité de la campagne présidentielle de Fabien Roussel dans sa première phase: s’adresser aux abstentionnistes et même à ceux qui votaient Rassemblement National pour ouvrir un dialogue non politicien, ne pas tirer vers les jeux politiciens, les foires d’empoigne, les rivalités d’appareil, tout ce qui écœure et qui risque de déshonorer un peu plus cette assemblée telle qu’elle est au soir de l’élection.

C’est une bonne chose que les forces de gauche rassemblées dans la NUPES aient leur groupe propre et c’est encore meilleur que le PCF ait un groupe. On peut faire confiance à Chassaigne pour savoir ce qui doit unir la gauche et ce que le PCF doit développer. On se réjouit en particulier de l’élection d’un député communiste du Pas de Calais qui a battu le Rassemblement national même si Bruneel, l’ouvrier droit et sincère nous manque. Ce groupe serra un facteur de justice et de paix, il fera écho des préoccupations populaires et saura se montrer unitaire pour contribuer à la principale force d’opposition dans une chambre introuvable marquée par l’extrême-droite et les forces du capital, mais son action aura ses limites et le parti doit savoir jouer son propre rôle.

Tout cela devrait conduire les communistes à une prise de conscience, le rassemblement nécessaire excédera nécessairement les élus, députés et sénateurs, ils redeviennent ce qu’ils n’auraient jamais du cesser d’être : une courroie de transmission de la volonté de changement, on a plus que jamais besoin d’une perspective politique, le socialisme à la française, et l’essentiel est donc de reconstruire un parti communiste qui n’a pas pour seule perspective l’élection et comme activité les fêtes de l’humanité. Ces buts restent mais ils reprennent leur place parce que la Constitution qui les imposait a vu son plafond de verre brisé, la vie politique n’est plus totalement verrouillée par une alternance sans alternative.

L’assemblée nationale est ingouvernable sur ce mode-là, il va falloir l’utiliser différemment, dans l’unité et la diversité et en relation avec des enjeux non politiciens. Pour les communistes, il va falloir passer du rejet a priori le plus souvent fondé à l’affirmation d’une identité positive soucieuse d’une politique propre et d’ententes nécessaires sur des points correspondant à l’intérêt des travailleurs et du pays autant que de la défense, de la paix, de l’environnement et des choix progressistes émancipateurs dans le contexte d’une autre société, le socialisme.

Les partis ont tous besoin de repenser leur rôle dans et hors assemblée et c’est la grande chance du parti communiste français de pouvoir redevenir le parti de terrain, organisé au plus proche de ceux qui n’ont plus confiance dans ces jeux d’appareil et qui ont un besoin urgent de repenser l’avenir, d’intervenir réellement et d’avoir les moyens de cette intervention avec une perspective qui embrasse leurs difficultés autant que le mouvement du monde.

Que chacun prépare à sa place cette transformation de la vie politique en se disant bien que si le parti communiste et tous ceux qui sont prêts à agir dans le sens d’un changement de pouvoir et de société s’enfermaient dans des jeux d’appareil et se limitaient à des jeux oratoires dans cette assemblée telle qu’elle est, des rivalités de partis, l’avenir serait alors dans le fascisme et ses haines.

C’est de cela dont devra traiter le Congrès du parti communiste. Il reste encore un espace construisons-le sans exaspérer les rivalités politiciennes mais en créant un nouveau contrat social avec notre peuple, sa classe ouvrière, ses couches populaires et ses intellectuels et artistes, en sachant que le rôle du parti communiste est de favoriser l’intervention populaire.

VIVE LE CONGRÈS DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS

DANIELLE BLEITRACH
pzorba75
   Posté le 21-06-2022 à 05:23:48   

Elle est indécrottable Tatie Danielle en espérant que le Congrès du Parti amènera une politique conduisant au "socialisme" à la française, surtout en s'appuyant sur A. Chassaigne et F. Roussel pour renouveler la politique du Parti. Je lui suggère de ne pas oublier Y. Brossat, le petit adjoint d'Hidalgo au mal logement, pour assurer la communication et faire vibrer les derniers militants communistes de la région parisienne où il n'y aura plus de députés communistes.
Une première bien révélatrice de la disparition de l'influence communiste dans les quartiers populaires de l'Île-de-France. Reste quand même le bâtiment d'Oscar Niemeyer pour organiser des expositions de mode ou de soutien aux artistes engagés, par exemple en Ukraine ou pour la fête de la Musique en hommage à J. Lang!
Au delà du résultat des élections et de la perte d'influence des dirigeants communistes compromis dans les unions électorales avec leurs meilleurs adversaires, insoumis, européistes, écologistes et socialistes, il va falloir beaucoup de courage et d'énergie aux derniers militants de base pour semer les graines pour un programme de justice sociale, de progrès scientifique et de paix, bases d'un idéal communiste faisant front au monde libéral soumis à l'impérialisme américain.
Les Jours heureux ne sont pas pour demain, une affaire de lutte contre le climat pour mobiliser la jeunesse et bruler son énergie sur des causes perdues d'avance!
Xuan
   Posté le 21-06-2022 à 07:48:52   

Législatives: Fabien Roussel juge que la Nupes n'a parlé "qu'à une partie de la France"

https://www.bfmtv.com/politique/elections/legislatives/legislatives-fabien-roussel-juge-que-la-nupes-n-a-parle-qu-a-une-partie-de-la-france_AV-202206190494.html
pzorba75
   Posté le 21-06-2022 à 09:19:29   

Xuan a écrit :

Législatives: Fabien Roussel juge que la Nupes n'a parlé "qu'à une partie de la France"


Comme si les candidats communistes avaient parlé à tout le pays à la présidentielle et aux dernières législatives. S'il pense lui - F. Roussel - parler à tous les français, peu nombreux sont ceux qui l'écoutent et se rangent derrière lui et les candidats communistes.
Il gagnera à faire profil bas s'il veut conserver son poste de marionnette parmi les guignols de la NUPES qui représentent un passé qui a échoué régulièrement même après les "succès" électoraux de l'union de la gauche.
Xuan
   Posté le 21-06-2022 à 19:49:58   

Il évoquait la France rurale et prolétaire, par opposition à une petite-bourgeoisie urbaine radicalisée autour des combats sociétaux de LFI.
https://www.marianne.net/politique/melenchon/nupes-fabien-roussel-et-olivier-faure-remettent-en-cause-la-strategie-de-melenchon

Sur ce point il n'a pas tort. La coalition NUPES reflète essentiellement ces aspirations-là, surtout si on ajoute les socialos et les vert-de gris.
Cette gauche n'a pas mobilisé la jeunesse qui s'est abstenue.
Et c'est vrai aussi que cette gauche est passée complètement à côté des électeurs du RN, parce que sauf le racisme, la plupart n'y ont pas leur place.
On assiste à une division un peu comparable à celle des USA, et n'importe quel parti communiste doit impérativement retrouver les aspirations du peuple, ses besoins légitimes, réaliser son unité aussi.

Je ne crois pas que Roussel en soit capable, il s'arrête en chemin. Quand il dit de la NUPES que “ces différences c’est aussi notre richesse, et il faut savoir la préserver sinon les électeurs ne vont pas comprendre.” *, c'est la même démarche déjà appliquée avec P. Laurent. Le cul entre l'unité sans principes et le point de vue de classe, ça ne peut pas marcher. On a vu comment sa candidature a été lessivée par Mélenchon et Laurent associés.

Bleitrach poursuit sa réflexion ici https://histoireetsociete.com/2022/06/21/est-ce-quen-repetant-les-erreurs-on-finit-par-faire-du-neuf/

* voir l'interview à RTL dans le même article : https://youtu.be/D6Pros_k2xI


Edité le 21-06-2022 à 20:43:06 par Xuan


Xuan
   Posté le 21-06-2022 à 21:37:47   

Chronique d’un échec prévisible ou le bœuf sur la langue
lundi 20 juin 2022 par Francis Arzalier (ANC)



De longues semaines enfin achevées, de « campagne électorale » amorphe, comme la France n’en avait jamais connu, avec des candidats à la députation qui, la plupart du temps, cachent leur appartenance politique en bavardant d’écologie et de proximité, sont peu diserts sur leur programme quand ils n’en changent pas au gré des interviews successives.

Et enfin, le 12 juin, les résultats aussi lamentables qu’on pouvait les redouter depuis plusieurs semaines.

1/ Premier constat, et ce n’est pas le moins significatif du désarroi d’une opinion française qui a perdu toute confiance dans ce mode de consultations électorales, qui fait choisir tous les cinq ans un Président tout-puissant, maître de la paix et la guerre, par une « majorité » de citoyens qui ne l’aiment pas, mais votent pour lui pour empêcher sa concurrente d’être élue

Et, quelques jours plus tard, des élections législatives absurdement non représentatives, qui avaient déjà donné en 2017 deux tiers de députés fidèles de Macron, bien qu’ils n’aient réuni que 20 % des électeurs. Le même scrutin « majoritaire », avec un découpage des circonscriptions encore plus biaisé qu’en 2017, fait de l’avis du monde entier de la France un pays où le suffrage universel est truqué jusqu’au ridicule.
C’est pourquoi les Français, et d’abord la majorité qui n’a que son travail pour vivre dans les banlieues et les campagnes, ne vote plus.

Pas comme le disent nos « experts » télévisés, parce qu’ils ne croient plus en la démocratie, mais au contraire parce qu’ils savent le système politique de la France actuelle totalement anti-démocratique !

Le premier résultat du vote du 12 juin est d’abord que 53 pour cent d’entre eux ont délibérément choisi de ne pas voter !
Décidément, Il est temps de mettre fin à cette Véme République qui use du suffrage universel comme une dictature africaine, et de rétablir un suffrage proportionnel pour accoucher de législateurs représentatifs des citoyens et de leurs opinions !

2/ Deuxième constat -Le 12 juin, le discrédit des candidats de la « majorité macronienne » (« Votez pour que nous puissions accomplir nos réformes » nous a dit la Première Ministre Borne ) est éclatant pour qui veut bien réfléchir plutôt qu’écouter la meute médiatique : ils obtiennent les suffrages de 25 pour cent des votants, soit environ douze pour cent des électeurs !

Connaissez-vous beaucoup de gouvernements dans le monde avec un palmarès si faible ?

Seraient-ils les mêmes Macron et ses amis qui qualifient Poutine de dictateur alors que 7 Russes sur 10 le soutiennent ?

3/ Troisième constat - Autre enseignement du scrutin, la « Gauche » unifiée sous le sigle NUPES réunit à quelques décimales près le même pourcentage que les Macroniens, ce qui fait d’elle le courant oppositionnel majeur, et c’est tant mieux, même si Extrème-droite et droite cumulées atteignent presque le double, ce qui est beaucoup.
D’autant qu’il faut éviter le triomphalisme : le total des voix obtenue par la coalition NUPES réunit un pourcentage d’électeurs aussi faible que les Macroniens pur jus, et se limite en tout à. 5 millions 939. 897 voix, soit, guère plus que celles obtenues par le candidat Mélenchon au premier tour des présidentielles.

4/ Quatrième constat - les sondages prévisionnels un peu hasardeux nous annoncent d’ores et déjà environ 250 députés Macroniens, et les NUPES un tiers de moins malgré un pourcentage de voix identique, ce qui corrobore amplement l’injustice rédhibitoire du mode de scrutin. Macron ne disposerait donc pas de sa majorité automatique à l’Assemblée, ce qui est bien mérité vu son score.

Mais ne peut nous amener à pavoiser, car s’il est amené à composer avec des élus de Droite, cela ne pourra qu’accentuer le caractère nocif des mesures gouvernementales pour les libertés publiques et les droits sociaux, retraites et niveau de vie du grand nombre. Ces résultats électoraux n’auront redu que plus difficiles les luttes à mener contre les projets présidentiels de régression sociale.

Cet échec électoral de la NUPES, car il faut bien l’appeler par son nom, est pire que nous le pensions sur le moment : le total des voix obtenues en France par les candidats aux présidentielles des 4 organisations signataires des accords NUPES (FI, Verts, PS, PCF) atteignait un total de 10 758 421 voix.
Le score atteint par les candidats NUPES aux législatives le 12 juin n’est que de 5 millions 939. 897 voix selon Le Monde (plus que le Ministère de l’Intérieur). Dans les deux cas, cela se passe de commentaires !

Les résultats du second tour le 19 juin n’ont fait que confirmer ces analyses :

1/Des abstentions encore plus nombreuses (54 % !)

2/ Un effondrement tel de la « majorité » macronienne, que le scrutin majoritaire amène à l’Assemblée plus de 80 xénophobes fascisants !

3/ Une minorité mélenchonienne, satisfaite d’avoir réduit ses comparses PCF à la dizaine, comme De Gaulle en 58 !

Au total, une Assemblée largement dominée par les xénophobes et les Ultra-Libéraux, qui ne pourra qu’aggraver les projets néfastes de Macron au lieu d’aider à les combattre….

À l’issue de plusieurs semaines de mutisme pour ne pas risquer d’influer sur les votes au détriment des candidats de Gauche, il nous est tout de même temps de dresser les responsabilités de cet échec.

" il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun.
producteurs, sauvons nous nous-mêmes, décrétons le salut commun.!"
Refrain de l’Internationale
.
Tous nous proposent surtout de soutenir un homme : pour les uns, c’est Macron, que « ses » députés auront pour tâche d’approuver. Cela n’a rien de neuf, nous l’avons subi durant 5 ans déjà, et espérions un peu d’air frais démocratique.
Ce sera pour une autre fois, l’opposition dite de Gauche, NUPES pour les intimes, que beaucoup parmi les Français vivant de leur travail, non de celui des autres, avaient cru un instant capable de dresser un barrage aux projets néfastes du Monarque Emmanuel premier (la retraite à 65 ans, la destruction des services publics, santé, transports, école, etc…).

Pour arriver à créer ce rempart, les élections ne doivent pas être le but, mais simplement une aide aux luttes sociales de masse qui seront déterminantes. Or, à l’issue de l’accord électoral entre Insoumis, PS, Verts et PCF, sous la houlette du Parti trotskiste POI (ex-OCI, qui n’a pas signé, mais a accueilli le « Parlement » auto désigné de la NUPES dans ses locaux ), c’est à un appel à soutenir un homme, le tribun Jean Luc Mélenchon, que les éventuels Députés de la NUPES soutiendront quand il sera Premier Ministre.

Sur les affiches et bulletins électoraux de nos quartiers, dans une profusion de candidats très souvent inconnus affichant rarement le parti qui les a désignés, celui de la NUPES (et son suppléant) ne se revendiquent pas de son parti, de son programme spécifique, mais se présente d’abord comme soutien du futur premier ministre.

C’est d’ailleurs le portrait du tribun Mélenchon, en médaillon ou en pied, qui fleurit sur les panneaux électoraux, avant celle du candidat.

Mêmes photographies sur pleine page dans la brochure sur papier glacé éditée avant le scrutin sous le nom de « la revue de l’insoumission, « le programme s’y réduisant .aux interviews du leader, avec une propension électoraliste pour les thèmes écologistes (y compris des pages sur les vertus du lichen !). Et ce culte imagé du chef semble avoir contaminé les partenaires communistes, si l’on en juge par le numéro de l’Humanité Magazine du , dont la page titre s’orne de la photo en pied du « futur premier ministre ».

Qu’en conclure sinon que cette Gauche NUPES de 2022, tous partenaires confondus, a endossé à son tour l’idéologie monarchiste qui est la base de la Cinquième République. Celle dont Mélenchon disait encore il y a quelques semaines qu’elle était totalement anti-démocratique,
et qu’il fallait d’urgence la remplacer par une Sixième République, reposant sur le référendum, le contrôle des élus par les citoyens, et j’en oublie encore.

On ne peut s’empêcher de penser à Mitterrand, l’immortel auteur du « Coup d’État permanent, « critique au vitriol de la « monarchie gaulliste », quelques mois avant son élection de 1981, qui lui a permis de se couler avec aisance dans cette « monarchie républicaine » dans laquelle le Président décide de tout à la place des élus et des citoyens.

Ce ralliement de fait des partenaires de la NUPES à l’esprit de la Constitution Gaulliste cache en fait un reniement beaucoup plus grave : les luttes populaires nécessaires pour combattre les projets de Macron et du CAC 40 ne sont même plus évoqués, tout disparaît dans le seul objectif électoral.

Une victoire définitive de’ l’électoralisme et du carriérisme ?

Dans notre France capitaliste, ou la « démocratie libérale « se réduit à des élections périodiques fort peu représentatives de responsables nationaux et locaux, le goût du pouvoir carrièriste et l’électoralisme qui en découle ont toujours été fréquents dans tous les partis conservateurs et réformistes : de la Droite à l’extrême-droite ( même si cette dernière a toujours utilisé à son profit la démagogie anti-corruption ), du Centre au Parti Socialiste, les politiciens professionnels les ont toujours dirigés depuis un siècle en France.

Mais notre peuple avait aussi le privilège de compter au XXéme siècle une cohorte de militants attachés à leur idéal de luttes de classe, Communistes organisés dans le PCF, syndicalistes dans la CGT. Ils ont pu parfois se tromper, mais ils ont été durant des décennies le fer de lance des conquêtes altruistes des progrès sociaux et politiques, Sécurité sociale, services publics de santé, transports, énergie, etc.

Jusqu’aux ultimes décennies du siècle, où le poison du carriérisme, de l’électoralisme sans principe a contaminé progressivement les cadres militants, qui ont peu à peu oublié qu’ils n’étaient qu’au service du prolétariat, et ont largement basculé vers le « prêt à tout pour conserver mon poste ! ».

Cette période de dérive droitière, de ralliement massif aux comportements qui n’étaient jusque-là qu’une spécialité du PS, est connue sous le nom de
« Mutation » et « d’Union de la Gauche » : il s’agissait dans tous les cas de se faire réélire aux divers postes de responsabilité par le Parti Socialiste, voire les Verts, tous deux ralliés au Social-Libéralisme, en multipliant les concessions politiques, jusqu’à collaborer avec eux dans des gouvernements successifs, qui ont multiplié les privatisations, la destruction des services publics et des avancées sociales.

Le résultat de cette litanie de trahisons n’a pas manqué de survenir en quelques vingt ans de suicide : le PCF est tombé au score ridicule de 1,93 pour cent des exprimés en 2007, abandonné peu à peu par son électorat populaire, massivement converti à l’abstention découragée, ou pire à la démagogie raciste de l’extrême droite.

Il eut fallu pour s’en guérir reprendre le chemin des luttes sociales, le PCF en fut bien incapable, et ne pouvait que s’étioler, dépourvu de sa vigueur militante passée. La solution qu’il crut trouver était encore plus électorale, et suicidaire : à partir de la gifle de 2007, le PCF, pour 15 ans ne présenta plus de candidat aux présidentielles, en apportant les voix qui lui restaient fidèles à un Socialiste en rupture de ban, le tribun Mélenchon et ses hétéroclites « Insoumis », un « mouvement » calqué sur l’éphémère « Podemos » en Espagne.

Ce fut en tout cas une marche nouvelle vers la disparition, à tel point que le sursaut d’orgueil des militants résiduels voulant à tout prix avoir un candidat en 2022 s’est traduit par un minable 3% : l’électorat salarié n’y croyait plus à l’issue de décennies de démission politique. Et cela malgré les qualités personnelles du candidat communiste Roussel, notée par tous les observateurs.

Les électeurs opposés au « Président des Riches », formatés par une idéologie monarchiste qui n’est plus vraiment remise en cause, ont concentré leurs voix sur Mélenchon, suivant en cela les directives des médias consensuels, ce qui a permis au tribun d’organiser sous sa houlette le regroupement des « partis de Gauche », réduits à l’état de débris.
Certains parmi nous n’y virent qu’une chose, la possibilité d’empêcher le désastre annoncé par Macron.

C’est bien pourquoi nous avions depuis un mois un bœuf sur la langue.
Nous ne pouvions en disant clairement le fonds de nos pensées avant le scrutin, contribuer à une défaite éventuelle de « la gauche ».

Ce cap est passé, le 12 Juin le verdict des urnes est tombé, lamentable comme nous l’avions prévu. Il est temps de dire les responsabilités, et d’abord de revenir sur cet accord électoral de la NUPES.
Certes, le programme annoncé au départ ne pouvait que nous réjouir, il était en rupture avec ce qu’avait accompli au pouvoir le Parti Socialiste. Il condamnait les privatisations libérales passées, la destruction des services publics, les réformes régressives de la retraite, des allocations-chômage, etc… et il semblait aussi rompre avec l’attitude passée du Parti des Verts, qui, depuis trente ans, s’évertue à justifier les capitalistes français détruisant l’industrie nationale en la délocalisant vers les contrées à bas salaires, sous prétexte de protéger la nature et le climat.

De quoi la NUPES est-elle le nom ?

L’ex-président Hollande confortait cette naïveté en s’opposant à la « glissade à gauche » de la part d’un PS en déshérence et d’un Parti Vert son compère, tous deux solidement ancrés depuis des décennies dans l’idéologie libérale, les dogmes du marché capitaliste et de la « liberté d’entreprendre. »

Notre naïveté oubliait une constante de la Social-démocratie depuis toujours :
« les promesses électorales n’engagent que ceux qui les croient ! ». Léon Blum décrétant « la pause sociale » en 1938, Guy Mollet expédiant les conscrits guerroyer en Algérie en 1956, Mitterrand et les siens faisant avaler des boas aux ministres du PCF, avaient tous promis au départ le mieux-vivre, la paix négociée, et de « changer la vie « , alors qu’ils ne rêvaient que de réduire les militants Communistes à leur merci et au silence. Ce dernier avait en partie réussi, avec la collaboration des courants les plus opportunistes et conciliants au sein du PCF en mutation.

Et ces dérives suicidaires ont empiré à partir de 2007 en ne présentant plus personne aux élections présidentielles sous prétexte d’unité. Ce n’était pas encore le cas aux élections législatives, garantissant l’ancrage minimum dans quelques zones de fortes traditions de luttes ouvrières, Nord, banlieues de l’Est parisien, avec quelques députés, pas mal de maires, etc.

Mais, en 2021, profitant du « vote utile » d’un électorat des Gauches réduites à un votant sur 5, Mélenchon a réuni les « représentants » non-élus de ce qui restait des appareils PS, Verts, et PCF, pour leur faire approuver le couteau sous la gorge, les accords dits de la NUPES.

Avec un programme écrit pour l’essentiel par lui comme s’il n’avait rassemblé au premier tour que ses fidèles, sachant qu’il n’engageait à rien « le futur Premier Ministre », qui ne se priva d’ailleurs pas de l’atténuer en fonction de ses auditeurs-électeurs potentiels.

C’est ainsi que notre PM, en parfait électoraliste, n’hésita pas lors d’interviews à BFM et au Figaro, à reprocher à Macron de « ne pas vouloir humilier Poutine », donc, de ne pas être assez belliciste ! Tout cela entre deux plaidoyers contre l’énergie nucléaire, pour absorber les écolos irrationnels, prêts à réouvrir comme en Allemagne les centrales au charbon bavant du CO2 en pagaille…

Mais le pire de cet accord n’est pas dans le programme, dont on sait ce qu’il vaut après les élections. Plus grave est la façon dont furent décidées en petit comité les candidatures uniques pour chacune des circonscriptions électorales, qui relèvent encore du plus grand brouillard à quelques jours du scrutin. Les recoupements faits avec des camarades de diverses régions permettent en tout cas d’accumuler des indices allant tous dans le même sens.

Les candidats uniques qui ont le label NUPES sont massivement, même si le nombre exact n’est pas publié, de la FI, ce qui n’a rien d’étonnant, selon la vieille recette du pâté d’alouette, une alouette, un cheval, une alouette, un cheval…Et pour que cela ne choque personne, les maîtres à penser de la NUPES ont obtenu du Conseil d’État que les candidats de la « Gauche » ne soient annoncés que comme NUPES, à l’exclusion de leur appartenance à un autre parti ! ! Un dispositif que les « Unions de la Gauche » mitterrandiennes n’avaient jamais osé mettre en place !

La portion congrue laissée en matière de candidatures NUPES aux autres partenaires que la FI amène quelques observations, d’un département à l’autre, notamment pour ceux concédés au PCF.

Dans les banlieues Est de Paris, qui furent durant les décennies précédentes les « forteresses ouvrières » du PCF, Val de Marne, Seine Saint Denis, les candidats communistes sont curieusement absents de leurs fiefs historiques.
Dans le Val d’Oise urbain, pour la circonscription de Bezons-Argenteuil, qui fut autrefois celle de Gabriel Péri, pas de candidat PCF qui avait quelques chances d’être élu. Par contre la 3ème , où le PCF est faible, présente pour la NUPES un candidat Vert, agrémenté d’un suppléant PCF, qui se garde bien de se référer à son parti dans sa profession de foi.

Bien sûr, pour que l’opération NUPES reste crédible, elle a concédé la candidature (et la réélection probable) des incontournables « patrons » de l’appareil PCF, Roussel à Saint Amand les eaux, Chassaigne en Auvergne, Dharreville en Bouches du Rhône. Mais en éliminant les autres communistes susceptibles d’être élus, dans le Nord, et à Vénissieux, en banlieue lyonnaise, au profit d’un parachuté fort controversé au sein même de la FI !

On pourrait multiplier les exemples locaux, d’un choix clair des négociateurs obscurs de l’accord NUPES : éliminer l’ancrage local des Communistes au profit de la FI, avec l’assentiment du PS ou des Verts en quête de survie, et des négociateurs du PcF tenants de la tendance la plus droitière. Défaite au dernier congrès du parti, elle a trouvé à cette occasion le moyen d’éliminer de la vie publique le courant interne au PcF qui y avait eu la majorité !

Le candidat FI imposé à Vénissieux au détriment de la mairesse élue qui avait de grandes chances d’être élue député, n’a d’ailleurs pas caché que son objectif était d’effacer la mairie communiste, dès que possible.

Au-delà de ces sordides magouilles d’apparatchiks, la NUPES est donc le fruit d’une volonté d’éradication de l’ancrage local résiduel des Communistes, et l’acte de naissance sur les ruines complaisantes des partenaires d’une Social-démocratie française renouvelée, dévouée à son chef sinon à son programme, élaboré sans d’ailleurs la moindre consultation des adhérents-militants, de la FI, du PS ou des Verts.

Nous espérions du scrutin de juin 2022 un adjuvant des luttes populaires, il ne sera qu’un frein supplémentaire !

Que faire maintenant ?

Nous n’avons aucune responsabilité dans cette négociation électoraliste, réalisée sans aucune participation militante, et qui accouche aujourd’hui d’un champ de ruines politique, sur fond de destruction des forces populaires encore présentes : qui dira les ravages laissés au sein des militants syndicaux par les disputes fratricides entre électeurs de Roussel et Mélenchon ?

Il est temps de dépasser cet épisode électoral calamiteux, de travailler à organiser les deux seuls objectifs nécessaires :

1/ participer, sinon animer les luttes sociales et politiques, seules capables d’empêcher les projets néfastes de Macron, des diverses Droites à son service et leurs complices camouflés en sociaux-démocrates et Verts, et de lui imposer une politique de paix, contre l’OTAN et l’UE.

2/ et, parallèlement, au sein même de ces luttes, il nous faut œuvrer sans relâche et sans sectarisme aucun, à reconstruire patiemment un Parti des Communistes en France, une force organisée, démocratiquement structurée, sans laquelle aucun avenir meilleur n’est possible.
Ce travail commun pour y parvenir sera long, mais il est la seule issue.

20 juin 2022

http://ancommunistes.fr/spip.php?article4010
Xuan
   Posté le 22-06-2022 à 18:49:26   

Roussel "tout ne se passera pas à l'Assemblée" https://www.youtube.com/watch?v=Jgn8h2xoRG4
pzorba75
   Posté le 22-06-2022 à 19:17:33   

Roussel peut remercier Mélenchon et la NUPES de lui avoir permis de sauvegarder un groupe avec quelques députés encartés PCF, groupe dirigé par le papy de service A. Chassaigne.
Autant dire que le bla-bla de la direction du PCF va encore continuer jusqu'aux prochaines élections et contribuer au découragement des militants du terrain.
Xuan
   Posté le 23-06-2022 à 22:48:34   

A gauche, le mensonge est dangereux, seule la vérité est révolutionnaire ! Quelle situation politique après les élections législatives ?

Mercredi 22 juin 2022, par Pierre-

https://lepcf.fr/A-gauche-le-mensonge-est-dangereux-seule-la-verite-est-revolutionnaire
Le deuxième tour des élections législatives est passé, terminant une longue période électorale. On peut désormais ouvrir franchement le débat sur la base des résultats. Pour tous ceux qui espéraient un tournant à gauche après un mandat Macron au service des riches, le constat est brutal.
- un record d’abstentions [1]
- 89 députés RN, un record historique
- seulement 131 [2] députés NUPES après avoir organisé une campagne pour élire Mélenchon à l’Elysée, avant de se limiter à viser une majorité relative et qu’on nous en promettait entre 160 et 200
- les 3/4 de l’assemblée à droite ou à l’extrême-droite [3]

Au soir du deuxième tour des législatives, Mélenchon presque triomphant déclare qu’il n’a manqué que quelques voix pour avoir une majorité relative. De nombreux commentateurs à gauche ont cru pouvoir crier victoire parce-que Macron n’avait pas de majorité absolue...

Pourtant, le fait principal est là. La droite est très largement majoritaire et n’a donc que des problèmes d’égo pour construire une majorité inscrite dans le vote très majoritaire à droite des électeurs...

Pourquoi cette situation ?

On ne peut la comprendre sans faire la critique du discours politique construit depuis deux ans par Jean-Luc Mélenchon qui a rythmé toute cette période électorale depuis l’annonce isolée de sa candidature fin 2020, jouant à fonds de la présidentialisation de la 5ème république jusqu’à transformer les 577 élections législatives en 3ème tour de la présidentielle pour l’élire premier ministre...

Ses soutiens diront qu’il a été brillant dans la bataille médiatique. Brillant certes, mais efficace vu le résultat ? utile vu du peuple qui souffre ? utile pour reconstruire une gauche populaire ? Il faut bien reconnaitre que le résultat est très loin des espoirs qu’il a lui-même mis en scène dans ses discours.

Au risque d’être brutal, je pense qu’il y a une lecture moins brillante de ces deux années électorales. Mélenchon a menti avant, pendant et après les élections, et le résultat est un grand pas de plus à droite pour la France et une fracture politique plus grande à gauche avec les milieux populaires. Non seulement Mélenchon est en échec, mais il est en fait le problème de la gauche, une impasse, et sa persistance dans l’agitation médiatique au détriment de la construction populaire est dangereuse.

Mélenchon a menti avant l’élection
Depuis 2017, Jean-Luc Mélenchon dirige un mouvement sans élection interne, sans organisation départementale, sans responsables locaux. Quelques personnalités nationales existent à coté de lui, mais ce sont ses seuls messages qui sont relayés partout, repris dans de multiples réseaux.

Premier mensonge. "nous sommes le peuple".

L’analyse électorale de la présidentielle montre au contraire à quel point Mélenchon divise le peuple, un peuple écartelé entre l’abstention majoritaire chez les ouvriers, la colère noire du vote RN majoritaire dans les périphéries, et un vote de gauche affaibli dans les agglomérations. Mélenchon est un champion de la communication. Il appelle son mouvement l’Union Populaire alors même qu’il sait très bien que sa base militante est implantée dans les couches moyennes urbaines éduquées. Et il dirige un mouvement sans congrès, sans organisation locale, sans démocratie interne. Depuis 2017, les "groupes d’appui" insoumis sont souvent en opposition, en concurrence pour les élections locales, et les désignations de candidature ressemblent à un congrès du parti socialiste... la guerre des courants. Cela exclut de fait toute implantation populaire de masse. Le "mouvement" n’est fait que pour l’élection présidentielle, loin de la formule consacrée de l’internationale "il n’est pas de sauveur suprême, producteurs sauvons-nous nous-mêmes".

Deuxième mensonge "nous avons un programme de rupture".

Le programme de l’AEC est un assemblage de toutes les contestations sociales et sociétales qui peut satisfaire tout ceux qui vont retrouver leur propre revendication. C’est l’objectif, fédérer les contestations. Mais dès qu’on demande comment ces revendications sont satisfaites, c’est le flou qui domine.
- Oui à la retraite à 60 ans, mais avec combien de trimestres ?
- Oui à la SECU à 100% mais financée par la CSG ou par les cotisations sociales ?
- Oui à l’augmentation forte du SMIC, mais en brut avec les cotisations ou en net comme le propose souvent le patronat en réduisant les cotisations ?

Et parfois, des objectifs sont contradictoires selon le chapitre qu’on regarde.
- Oui à la construction de 200 000 logements sociaux par an, mais le même programme limite la construction totale à 36 000 logements par an dans le scénario énergétique [4] ?
- Oui à la relocalisation industrielle, mais en dehors des équipements d’énergie renouvelable et de la massification de l’isolation, que fait-on de l’acier, de la métallurgie, du ciment, du pétrole, de la chimie ? Faut-il comme le propose certains fermer toutes les usines polluantes ? Une usine sans pollution, ça n’existe pas ! Et de toute façon, la division par deux de la consommation énergétique globale interdit toute réindustrialisation d’ampleur...

En fait, c’est un programme qui peut sembler efficace électoralement, mais pas du tout un programme de rupture gouvernemental. Or une fois au gouvernement, la gauche fait face au "mur de l’argent" [5] et que c’est là que les choses sérieuses commencent et se finissent comme en 1983 avec le "tournant de la rigueur" ou comme en Grèce avec Tsipras et le "tournant du mémorandum européen", ou encore comme au Chili en 1973 avec le coup d’état fasciste.

Un programme de rupture doit clairement dire COMMENT il va prendre la main sur le système économique et financier, comment il peut surmonter le refus de la bourgeoisie de voire remis en cause ses privilèges.. Nationalisations ? Droits des travailleurs ? Remise en cause des traités européens... Coopérations technologiques et industrielles avec qui ? Ces questions sont absentes du programme de l’AEC car elles divisent en fait les forces sociales, les syndicats. On parle souvent du nucléaire, mais ce n’est qu’une question parmi de très nombreuses où il n’y a pas de consensus à gauche entre les partisans de la "sobriété heureuse" et ceux de la réponse aux besoins populaires.

Troisième mensonge : "je suis la gauche"
Mélenchon a un grande expérience politique et peut dire parfois une chose et son contraire. Il a parfois dit que la gauche était un concept dépassé, remplacé par "le peuple", puis il a refait l’union de la gauche avec la Nupes. Peu importe. En décidant seul de sa candidature tout en appelant les autres à le rejoindre, il a dès le début fixé un cadre, "la gauche ne peut être représenté que par moi" et la médiatisation a fait le reste.

Mais la réalité c’est qu’après avoir écrasé toute la gauche à la présidentielle, ses députés représentent la moitié (45%) de la gauche à l’assemblée. Constatant son échec avec 20 députés de moins que le RN, il tente d’obtenir un groupe unique de la Nupes, se heurtant à la réalité, la gauche est divisée, profondément même, et elle est ... très faible ! Contrairement à tous ses discours, la gauche n’est pas faible parce qu’elle est divisée, elle est faible parce qu’elle s’est éloignée des milieux populaires eux-mêmes divisés, et elle est divisée sur les causes de cette fracture et donc sur les politiques qui seraient nécessaire pour reconstruire...

Mélenchon a construit l’image d’une union populaire et le prospectus publicitaire d’un programme de rupture, mais ce n’est que de la communication et le retour brutal du réel laisse notre peuple désuni et dans la cacophonie idéologique.

Mélenchon a menti pendant l’élection
Il a d’abord dit que pour gagner, il fallait faire sortir des millions d’abstentionnistes. C’était surtout dans la première partie de campagne. Mais début 2022, progressivement, il a orienté ses efforts sur les autres forces de gauche, interrogeant la pertinence de leur candidature, notamment en interpellant brutalement Fabien Roussel pour son retrait. Il a progressivement centré sa campagne sur le "vote utile", qui serait la clé se son succès.

La vie a montré que c’était un mensonge, car cette bataille médiatique du vote utile fonctionnait bien sûr pour les trois premiers candidats. Autrement dit, plus Mélenchon "pompait" la gauche et grimpait dans les sondages, plus Marine Le Pen écrasait Zemmour et montait dans les sondages, et plus Macron écrasait Pécresse et montait dans les sondages... Autrement dit, c’était une tactique qui écrasait les petits candidats et faisait grimper les "grands" candidats. Compte tenu du rapport de forces global qui est toujours resté défavorable à la gauche, c’était un choix tactique perdant. Macron avait plus a gagné sur Pécresse, Le Pen avait plus a gagné sur Zemmour et aussi sur tous les anti-macron déterminés...

Mélenchon le savait très bien. Il savait que cela ne lui permettrait pas de faire reculer l’abstention, ni le vote RN, mais cela lui permettait d’être largement dominant à gauche... Il a choisi tactiquement son intérêt politicien plutôt que d’affronter l’abstention et le vote RN populaire pour tenter de compenser la faiblesse de la gauche.

Mélenchon a menti après l’élection
le 10 avril 2022 au soir, Mélenchon se souvient bien de son raté après le premier tour de 2017 quand il ne peut accepter le constat de son échec [6]. Il engage donc dès la soirée électorale la bataille médiatique pour détourner les questions militantes de sa personne et de sa stratégie. Il lui faut un coupable, il est tout trouvé, c’est d’abord Fabien Roussel et plus généralement les autres partis de gauche.

Pourtant, il suffit de regarder les chiffres pour comprendre que le troisième échec de Mélenchon n’a rien à voir avec le candidat communiste mais a des raisons sérieuses, historiques et directement liées à ses propres choix politiques.
- Il n’a pas fait reculer l’abstention,
- il n’a pas fait reculer la colère noire populaire des zones périphériques,
- il n’a pas gagné le vote ouvrier qui reste très majoritairement abstentionniste,
- enfin il n’a pas construit d’unité populaire, mettant en scène au contraire ce qui divise, cette "intersectionnalité" des combats minoritaires et parfois sectaires, à l’exemple de ceux qui dénoncent les mangeurs de viandes responsables de la crise alimentaire ou écologique...

Et il a mené une bataille politique acharnée et presque personnelle contre Fabien Roussel en jouant le jeu des contradictions internes au PCF. Il sait bien que Fabien Roussel est devenu dirigeant du PCF après un congrès mouvementé où la direction sortante a été mise en minorité, mais où le texte dominant n’avait qu’une majorité relative. Il connait bien tous les députés communistes qui pourraient être à la FI plutôt qu’au PCF et qui ne croient plus à l’autonomie du PCF. Certains qui l’avaient déjà soutenu à la présidentielle contre le candidat communiste, d’autres qui avaient soutenu "officiellement" Fabien Roussel, mais qui affirment dès le 11 avril qu’il faut partout des candidatures uniques aux législatives.

Résultat, Mélenchon impose la Nupes parce-que les députés et dirigeants communistes ont peur d’affronter un rapport de forces défavorables. Et ce sont les députés communistes qui sont quasi sûr d’être élus, ceux qui ont déjà un accord avec la FI, notamment ceux qui ont soutenu Mélenchon à la présidentielle, qui font pression pour l’accord Nupes dont ils n’ont pas besoin, alors que cela interdit aux communistes de mener campagne dans des circonscriptions gagnables comme celle de Vénissieux. Mélenchon exploite à fonds ses soutiens à l’intérieur du PCF et impose un accord injuste qui crée beaucoup de mécontentements, mais qui est tout à son avantage.

Mélenchon a menti pour les législatives
Il construit ce qui est pour toute analyse sérieuse un véritable délire politique "élisez-moi premier ministre" pour capter toute l’attention médiatique, centrer la bataille sur son nom, jouer à fonds la carte de cette 5eme république présidentielle qu’il dénonce pourtant dans ses discours pour s’en servir en pratique, comme l’avait fait avec brio son maitre à penser, François Mitterrand.

Là aussi, il ment et ça commence à se voir, mais il persiste, montre qu’il pourrait passer un accord avec Macron, fait même des déclarations de "premier-ministrable", allant plus loin que Macron sur la guerre. La campagne législative se réduit à une campagne nationale, les candidats locaux n’ont pas de communication spécifique, tout vient d’en haut, piloté par l’équipe réduite autour du "grand homme".

Et le résultat est là. C’était un mensonge énorme, une publicité mensongère pour être précis car s’il savait bien qu’il ne pouvait être premier ministre, l’annonce fait quand même parler de lui, les médias relaient, bref, la pub fonctionne.

Le résultat est une défaite pour la gauche qui, après un mandat de droite reste à un de ses plus bas niveau historique malgré la colère populaire contre Macron. Et le pire est que le plus grand groupe de gauche, celui de Mélenchon, a 20 députés de moins que le RN. C’est pourquoi Mélenchon tente un dernier coup, un dernier mensonge. Il faudrait un groupe unique Nupes pour être devant le RN et avoir la présidence de la commission des finances. Oublié l’accord Nupes qui devait garantir un groupe à chaque parti. Et surtout oublié le règlement de l’assemblée qui dit simplement que le président de la commission des finances est élu par l’assemblée parmi les groupes d’opposition. Aucune chance donc que ce soit un député RN, même avec un accord LR-RN...

Mélenchon s’est construit pour lui-même, il peut s’installer dans une fondation à sa mémoire, mais le mouvement populaire est à terre, à reconstruire. La première étape est de sortir de cette longue séquence Mélenchon qui n’est que la répétition sous forme de farce de la séquence Mitterrand dont il est le produit. Il faut dire la vérité de cette "nouvelle union" mélenchoniste qui n’est que la dernière mouture de l’union de la gauche initiée dans les années 1970. L’union populaire ne peut que se construire dans l’action, dans les entreprises et les quartiers, et cela suppose un immense effort militant, d’éducation populaire et d’organisation. Pour cela, il faut en finir avec les mensonges de Jean-Luc Mélenchon. Il faut inventer autre chose. Les communistes ont un rôle décisif à jouer s’ils choisissent toujours de dire la vérité à notre peuple, de faire le pari de l’éducation populaire, de l’engagement de terrain, même quand le rapport de forces est difficile.

L’adresse originale de cet article est https://pierrealainmillet.fr/A-gauc...

[1] 54%, 26 millions d’abstentionnistes plus 1,7 Millions de blancs ou nuls pour moins de 7 millions de voix NUPES et 8 millions pour Macron

[2] 131 Nupes + 22 divers gauche ou 133 Nupes + 20 divers gauche selon les décomptes

[3] seulement 153 députés de gauche sur 577 soit 26,5% à gauche

[4] ce qu’implique le scenario negawatt

[5] comme le montre lui-même JLM dans son bilan raisonné de la présidence de Mitterrand

[6] dont à l’époque il ne peut accuser les communistes qui n’avaient pas de candidat
marquetalia
   Posté le 27-06-2022 à 20:40:19   

Macron appelle à une coalition des Lr....,au pcf,et Fabien roussel y est favorable selon certaines conditions. La bourgeoisie française a t elle besoin du Parti communiste français pour la visite du président le 3 et 5 Juillet à Alger, pour la repentance ?.
marquetalia
   Posté le 27-06-2022 à 20:41:26   

Un nouveau compromis historique ?
pzorba75
   Posté le 28-06-2022 à 04:57:17   

Les rapports de classe ne sont pas tout à fait comparables entre mi 1944, l'invasion de la France par les troupes américaines et de l'Europe orientale par les troupes soviétiques et la déconfiture électorale du parti communiste français en 2022, parti qui recueille moins de 2% de 45% des électeurs inscrits.
Que Roussel cherche quelques euros pour maintenir en vie la secte euro communiste qui grenouille Place du Colonel Fabien n'est pas une surprise pour les observateurs de la situation sociale en France et dans le monde occidental, disons jusqu'aux frontières de la Russie.
Roussel a pris position pour la défense de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et arbore une épinglette aux couleurs de ce pays, libre à lui de se mettre en ligne derrière Macron et les européistes va-t-en guerre. Il se fait des illusions sur cette soumission à l'ordre otanien, l'issue militaire de la guerre en Ukraine est encore floue et l'après-guerre réservera son lot habituel de surprises. Certainement pas un regain de l'influence communiste sociale démocratisée en France.
Quand à la situation de l'Algérie et des problèmes des communautés issues de l'immigration d'origine algérienne ou magrébine, Roussel ne s'en préoccupe pas beaucoup en public et les résultats électoraux du PCF sont aussi faibles dans les quartiers où les immigrés sont nombreux que dans le XVIeme arrondissement de Paris.
Pas vraiment la situation des jours heureux de 1944, qui ont pris rapidement l'eau faut-il s'en souvenir!


Edité le 28-06-2022 à 04:58:20 par pzorba75


Xuan
   Posté le 28-06-2022 à 07:45:41   

La ligne internationale du PCF est parfaitement opportuniste.
pzorba75
   Posté le 28-06-2022 à 09:56:32   

Xuan a écrit :

La ligne internationale du PCF est parfaitement opportuniste.

Je dirai plutôt qu'elle joue en division régionale!
marquetalia
   Posté le 28-06-2022 à 11:52:35   

Finalement, Roussel n intégrera pas un gouvernement de centre droit.
Xuan
   Posté le 01-07-2022 à 13:25:49   

22/06/2022 11:11 CEST
François Ruffin prend ses distances avec la stratégie de Jean-Luc Mélenchon


Dans une interview au Monde, le député NUPES de la Somme invite la gauche à ne pas laisser tomber les électorats ouvriers et populaires des périphéries.


DENIS CHARLET VIA AFP
François Ruffin s'adresse à des électeurs dans un café de Condé-Folie, dans la Somme, le 31 mai 2022, avant les élections législatives. (Photo by Denis Charlet / AFP)
POLITIQUE - “Où sont les millions de voix qui nous manquent?” Au lendemain des élections législatives, l’insoumis François Ruffin, réélu dans la 1re circonscription de la Somme, voit le verre à moitié vide et ne se satisfait pas du score de la coalition de gauche NUPES, qui a fait élire 142 députés et privé Emmanuel Macron d’une majorité absolue.

Dans un entretien au Monde publié mercredi 22 juin, il questionne la stratégie (“ C’est très bien d’avoir posé l’idée du troisième tour, d’une revanche sur Macron même si je ne pensais pas possible d’avoir une majorité” ) et remet en cause certaines positions de Jean-Luc Mélenchon, qui minent selon lui la place de la gauche dans l’électorat populaire et ouvrier. “On ne doit pas devenir la gauche des métropoles contre la droite et l’extrême droite des bourgs et des champs, qu’on leur laisserait” , affirme l’élu, préoccupé par l’élection de 89 députés du Rassemblement national.

Des propos sur la police qui “heurtent”
Pour François Ruffin, la gauche doit plus que jamais miser sur la valeur du travail. “La gauche doit évidemment défendre les pauvres, mais aussi les modestes, les ‘moyens’” , ajoute celui qui défend l’indexation des salaires sur l’inflation, en plus du Smic à 1500 euros, proposition du programme de la NUPES. Crise du textile et de la métallurgie, délocalisations en série... Le fondateur du journal Fakir rappelle la “demande de protection des classes populaires” face à la mondialisation et au libéralisme.


Le “député-reporter” prend aussi ses distances avec certaines déclarations du leader de la France insoumise sur les policiers. “La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour ‘refus d’obtempérer’. La honte c’est quand?” , avait tweeté Jean-Luc Mélenchon le 6 juin, après l’annonce de la mort d’une passagère d’une voiture soupçonnée d’avoir foncé sur des policiers à Paris. “Il y a des endroits, comme le mien, où ce genre de propos, oui, heurte” , affirme François Ruffin, élu picard où le RN a obtenu de très bons scores.

Électron libre, François Ruffin ne secoue pas le cocotier de son camp pour la première fois. Après l’élimination de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, il se disait “fier” du score du candidat et de la gauche, mais pointait aussi, dans une interview à Libération, la difficulté à “muer en espoir la colère des ‘fâchés pas fachos’” .

https://www.huffingtonpost.fr/entry/francois-ruffin-prend-ses-distances-avec-la-strategie-de-jean-luc-melenchon_fr_62b2ca23e4b0cdccbe6480be?ncid=other_facebook_eucluwzme5k&fbclid=IwAR3llsbPGJvpnmNFM-4QIV-JlTISsyklVZrkfqwnlmKNlyhp7ezb-v3yK-o