| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 17-08-2018 à 07:23:47
| Cet article montre à la fois les faiblesses d'un pays émergent et la nécessité de rattraper les retards technologiques, ainsi que la capacité de l'Etat socialiste à maîtriser les orientations économiques. Seule une économie réelle peut assurer le progrès durable de la Chine Par Xiang Songzuo Source: Global Times Publié: 2018/8/16 20:53:40 http://www.globaltimes.cn/content/1115729.shtml Au cours du développement économique des 40 dernières années, la Chine a vu l’émergence d’un certain nombre de marques célèbres telles que les géants de la technologie connus sous le nom de BAT (Baidu, Alibaba et Tencent). Mais derrière le record, il y a des faiblesses et des risques. Il y a eu beaucoup de zèle pour la spéculation, en particulier sur le marché immobilier, et l'économie réelle a été quelque peu négligée en raison de ses faibles rendements perçus. Les politiques immobilières de la dernière décennie ont faussé le marché en transformant les maisons en outils de placement. Les jeunes des grandes villes comme Beijing, Shanghai et Shenzhen peuvent à peine se permettre un appartement sans l'aide financière des parents des deux côtés. Avec une telle pression, il n'est pas surprenant que les jeunes deviennent plus axés sur le profit et se lancent dans la spéculation à court terme. Avec des coûts de vie aussi élevés, les jeunes ne se sentent pas attirés par l’économie réelle, dans laquelle les entreprises ont souvent besoin de plus d’une décennie pour réussir. La transformation structurelle de la Chine et l'économie axée sur l'innovation ne seront que des slogans si l'économie réelle est laissée pour compte. Mais la véritable économie chinoise est confrontée à divers problèmes. Un inconvénient est que la Chine manque de technologie de base. La Chine est forte en termes de logiciels, mais elle doit encore changer les règles du jeu pour pouvoir se rapprocher du niveau technologique de la plupart des pays développés. La deuxième lacune réside dans la fabrication de pointe. La Chine n'est toujours pas en mesure de produire des pièces et des équipements essentiels, tels que des moteurs et des puces d'aviation. Les matériaux, le savoir-faire et l'équipement sont toujours à la traîne dans ces zones. Troisièmement, la Chine n’a pas de marques capables de concurrencer les plus grands noms mondiaux. La Chine est fière de ses milliers d'années d'histoire, mais des secteurs tels que les produits de luxe sont dominés par les marques européennes. Les marques chinoises sont moins susceptibles d'être des noms familiers et sont souvent considérées comme abordables plutôt que d'offrir une qualité élevée. Il faudra du temps et des efforts pour que les marques chinoises défient leurs rivaux occidentaux. La Chine doit travailler sur quatre aspects pour réussir sa transformation économique. Avant tout, le marché doit jouer un rôle décisif dans la répartition des ressources. Les entrepreneurs, plutôt que les bureaucrates, doivent avoir plus de voix et de respect. Cela nécessitera un système juridique plus développé et indépendant pour protéger les droits de propriété des entrepreneurs et des sociétés. Deuxièmement, le système d'éducation et de recherche doit vraiment encourager la réflexion indépendante et la recherche innovante. Troisièmement, l’économie réelle doit devenir plus importante. En 2017, les sociétés bancaires et immobilières ont réalisé la majeure partie du bénéfice net total de plus de 3 000 sociétés cotées sur le marché des actions A. Les entreprises et les investisseurs individuels ont investi de l'argent dans la spéculation immobilière. La politique gouvernementale est nécessaire pour ajuster cette situation. Enfin, les entrepreneurs doivent être plus patients. La plupart des entrepreneurs chinois sont obsédés par la création de nouveaux modèles économiques et par le fait de devenir des acteurs de l’économie virtuelle. C'est comme mettre la charrue avant les bœufs. Certains d’entre eux sont tombés dans le pétrin en mettant sur pied des projets soi-disant novateurs, en stimulant les évaluations de leurs entreprises et en finissant par les encaisser. Pas assez d'entre eux se sont concentrés sur la mise en place de technologies de base, de fabrication de pointe et de marques puissantes. La réforme et la transformation économiques sont une tâche ardue. Les frictions commerciales sino-américaines de cette année ont montré les avantages et la force sous-jacente de l'économie chinoise. Mais il a également révélé certaines lacunes. Les Chinois doivent se rendre compte des dangers de la spéculation à court terme surchauffée. Le secteur immobilier a généré des profits exorbitants, mais il est temps de mettre un terme à cette distorsion et de donner plus de poids à l'économie réelle. Ce qui importera le plus à long terme, c’est l’amélioration des moyens de subsistance des populations afin qu’elles puissent consacrer leur énergie à l’économie réelle. L'auteur est directeur adjoint de l'Institut monétaire international de l'Université Renmin de Chine. bizopinion@globaltimes.com.cn
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 13-02-2019 à 17:13:03
| Ci-dessous un article de Jean Claude Delaunay - auteur de les trajectoires chinoises de modernisation et de développement signalé ici - et qui revient sur la notion de "socialisme de marché".
_____________________ Socialisme et marché, en général et à la mode chinoise Le 8 janvier dernier (2019), Jean-Pierre Garnier, écrivant à Dominique Mazuet, critiquait sans ménagement un écrit de Tony Andréani et me mettait aussi «dans le coup». « A l’instar de Jean Claude Delaunay, écrivait-il, il ne s’est pas amélioré avec l’âge. Le voilà en train de promouvoir un socialisme de marché à la mode chinoise...Son socialisme de marché ne vaut pas plus tripette que, etc.» . Je n’ai pas été surpris par le ton sur lequel JP-G est intervenu dans ce courrier et ses critiques valent ce qu’elles valent. Le texte que j’envoie aujourd’hui est toutefois indépendant de la forme par lui adoptée. Ce qui m’intéresse ici est « le fond», et j’interviens uniquement pour mon propre compte. A mon avis, ce qui pose problème à JPG, et sans doute à d’autres personnes, est la liaison entre socialisme et marché, d’une part, et d’autre part l’illustration qu’en donne la Chine. Je vais donc traiter les deux parties suivantes : 1) Le rapport entre socialisme et marché en général, et aujourd’hui. Pourquoi le socialisme qui est en train de prendre forme dans le monde, et tendra à y devenir dominant, sera-t-il marchand? 2) La Chine contemporaine et son «économie de marché socialiste». Que peut apprendre l’examen de l’exemple chinois et la réflexion sur le concept dont elle a assuré la promotion ? Je dispose, en l’endroit où je me trouve, d’une documentation très réduite. Je signale cependant 2 livres à la rédaction desquels j’ai directement participé et qui ont trait aux sujets abordés dans ce texte. Le premier a été publié à la suite d’un séminaire, tenu sous l’égide de la Fondation Gabriel Péri, en 2006-2007 ( Marchés et Démocratie , 2007, Presses de la FGP) . J’en avais assuré le suivi et la direction avec Bernard Frederick, alors rédacteur en chef de la revue Nouvelles Fondations . Le deuxième est mon plus récent ouvrage à ce jour. Il porte sur l’économie chinoise contemporaine : Les trajectoires chinoises de modernisation et de développement, De l’empire agro-militaire à l’Etat-nation et au Socialisme (Delga, 2018) . Socialisme et marché Dans cette partie, je vais brièvement développer 3 sous-parties. Dans la première, j’indique que, dans le cadre de la théorie de Marx, le rapport entre socialisme et marché a d’abord été une question pratique avant de devenir un sujet théorique. Dans la deuxième, je fais état de la forme économique ayant prévalu au sein de l’Union soviétique, après 1928, à savoir la négation du marché. Mais l’utilité de ce dernier au sein d’une économie socialiste fut redécouvert, en Union soviétique, dès la fin des année 1950. Il le fut en Chine un peu plus tard et dans un autre contexte. Le concept d’économie de marché socialiste a été officialisé dans ce pays en 1992. Il a été mis en pratique en 1998. Dans la troisième sous-partie, je cherche à répertorier les raisons pour lesquelles la présence du marché dans une structure de type socialiste peut être aujourd’hui considérée comme rationnelle, malgré l’opprobre dont elle fut l’objet dans le cadre théorique marxiste initial. 1) Dans la pensée marxiste, le rapport entre socialisme et marché a d’abord été une question pratique. Dans les écrits de Marx, le marché n’a pas bonne presse et le capitalisme, comme l’a rappelé Lénine, est le plus marchand de tous les systèmes économiques ayant existé jusqu’à ce jour puisque la force de travail y est une marchandise. Dans les années 1990, Jacques Bidet a engagé un travail selon moi tout à fait intéressant à ce propos. A ma connaissance, lorsque Engels ou Marx ont traité de cette phase transitoire appelée socialisme, ils ne se sont pas posés la question de savoir quel pouvait y être le rôle du marché. Ils ont été surtout intéressés par la dictature du prolétariat, dont ils ont souligné le caractère primordial pour assurer la transition vers le communisme. Pour ces fondateurs de la théorie révolutionnaire, le marché était identifié à l’économie des pays de l’Europe occidentale et donc au capitalisme. D’une part, les travaux archéologiques montrant que le marché était une forme économique ayant précédé toutes les autres formes sont récents. Ils ne les ont pas connus. D’autre part, ils n’avaient pas encore pris l’exacte mesure de ce que signifie le sous-développement économique et mental. Lorsqu’ils rédigèrent leur «ABC du communisme» , entre mars et juin 2019, Préobrajensky et Boukharine annoncèrent la fin de ces catégories que sont le marché et la monnaie. Leur réflexion sur le bas niveau des forces productives de leur pays en était encore à un stade élémentaire. En réalité, en tête de cette partie, j’aurais dû au moins écrire : «Socialisme, marché, monnaie, entreprises» . Car le marché des biens et des services, la monnaie, le marché de la monnaie, les entreprises, forment un tout. Cette totalité est le socle de rapports économiques marchands développés. Ce que l’on appelle marché est d’avantage que le simple échange de marchandises. C’est un ensemble de formes économiques liées et situées, certes, à la base du capitalisme, mais aussi à la base du développement économique. A ces formes économiques sont associées des catégories sociologiques dont certaines son antirévolutionnaires. C’est l’un des problèmes que soulève la liaison entre marché et socialisme. Toutefois, bien que la théorie marxiste n’ait pas pris en compte en ses débuts le fait du sous-développement, l’expérience a montré qu’il était impossible de construire le socialisme sur la base d’une économie ne produisant que des cailloux. Car ces derniers ne nourrissent guère les populations même si on peut les manger plusieurs fois et même si on peut les produire de façon planifiée. En mars 1921, considérant l’impasse dans laquelle l’économie de la Russie soviétique était engagée, Lénine rédigea un rapport dans lequel il préconisa la mise en place d’une nouvelle politique économique. Ce rapport, qui reprenait certaines des thèses de Trotski à l’époque, fut adopté. Tout cela est bien connu. Aux yeux de Lénine, c’était une régression, mais c’était une régression nécessaire. Il s’agissait de laisser libre cours à certains développements marchands, à la campagne comme à la ville, et de faire en sorte que l’initiative privée assure un approvisionnement suffisant de la population en biens agricoles et artisanaux. Ce «retour en arrière» a engendré d’évidents effets positifs. En 1928, la situation économique de la Russie soviétique était rétablie. Il en fut de même dans la Chine populaire de la fin des années 1950. Mao Zedong avait fortement sous-estimé le poids que le sous-développement de son pays faisait peser sur le socialisme chinois et sur la rapidité de sa progression vers le communisme. L’échec du grand bond en avant, et la famine qui marqua cet échec, conduisirent les leaders de son équipe à préconiser un premier retour au marché. Après la mort de Mao, l’introduction franche et large du marché dans le fonctionnement de l’économie chinoise fut progressivement acceptée. La politique de réforme et d’ouverture adoptée en 1978 par le PCC fut traduite en 1992 à l’aide du concept d’économie de marché socialiste. J’ai montré, dans mon livre sur la Chine, le temps qu’il a fallu pour aboutir à ce résultat politique. Ma conclusion de cette première sous-partie est que la pratique a imposé la présence du marché dans 2 grandes expérimentations du socialisme, celle de l’Union soviétique et celle de la Chine populaire, quand bien même la théorie ne lui avait accordé aucune place dans ce contexte. C’est après cette mise en pratique qu’Oskar Lange théorisa en termes généraux la relation que la gravité de la situation avait imposée en Union soviétique. Mais, d’une part, il le fit avec les outils académiques dont il disposait (le modèle walrassien) et pas vraiment sur la base d’une maitrise approfondie de la problématique de Marx. D’autre part, en Russie soviétique, sous la conduite de Staline, la relation entre socialisme et marché évoluait profondément, comme je me propose de le dire dans la sous-partie suivante. 2) Le rapport entre socialisme et marché en Union soviétique après 1924. Cette sous-partie vise à rappeler que la période au cours de laquelle Staline assura la direction de l’URSS, de 1924 à sa mort, en 1953, fut, après la récupération économique permise par la NEP marchande, une période de retour à la thèse selon laquelle le marché était antinomique du socialisme. Cette thèse a produit, elle aussi, dans les circonstances de l’époque, des effets bénéfiques. Elle a permis à l’URSS de mettre en place une industrie de guerre, lui ayant permis à son tour de résister à l’impérialisme germanique, de contribuer efficacement à sa destruction militaire. Les facteurs explicatifs du retour, en 1928 et après, aux idées qui avaient eu cours en URSS dans les années 1918-1920 relativement au marché sont, me semble-t-il, les suivantes : A) La compréhension réduite que les bolchéviks, dans leur majorité, avaient alors du marxisme et de ses enseignements concernant le socialisme. Je renvoie ici aux écrits de l’époque, par exemple, de Préobrajensky sur La Nouvelle Economique , comme à ceux de Trotski, de Boukharine. Certes, il y a eu des débats entre eux et leurs positions n’étaient pas identiques de l’un à l’autre. Mais je crois qu’ils considéraient tous que le marché était une régression. B) Le climat contre-révolutionnaire du moment dans le monde capitaliste et les tentatives concrètes, militaires, de la part des pays capitalistes développés, d’organiser après 1917, une contre-révolution mondiale anti-bolchevique. C) La compréhension de plus en plus claire, en URSS même, du danger que représentait l’Allemagne nazie (et son allié japonais) pour l’URSS et la paix dans le monde. Après le procès de Dimitrov, en 1933, les bolcheviques, les dirigeants du Komintern, anticipèrent le futur proche. Ils comprirent ce qui allait se passer. Ils surent qu’à défaut d’intervenir militairement en URSS, les gouvernements des pays capitalistes développés allaient lâcher la meute nazie et la meute shintoiste contre cette dernière. Ces divers facteurs n’ont pas joué en faveur de l’implantation raisonnée tant du marché que du plan en Union soviétique. Le marché fut au contraire considéré comme étant d’une part, susceptible de favoriser l’éclosion de forces sociales contre-révolutionnaires, et d’autre part, inapte à engendrer à toute allure, et dans l’isolement mondial, la mise en place d’une économie de défense nationale puissante. Il s’en suivit que la méthode du plan centralisé fut survalorisée. Un autre problème théorique fut d’ailleurs soulevé à cette époque, en liaison avec celui du rapport entre socialisme et marché : le socialisme pouvait-il exister dans un seul pays ou n’avait-il d’autre issue que la révolution mondiale? Lorsque, en 1928, la situation économique semblait rétablie en URSS, Staline et son équipe lancèrent la première grande opération de planification centralisée, laquelle fut résumée à l’aide de 2 concepts : collectivisation accélérée des activités agricoles, superindustrialisation. Mon opinion est que, dans le contexte politique et militaire de l’époque, c’est grâce à cette intervention initiale et ce qui a suivi, que l’Armée rouge a disposé des moyens techniques de sa victoire contre l’armée du 3ème Reich. Je ne fais aucunement l’impasse sur les conséquences que cette énorme pression a pu engendrer en URSS même. Mais je pense que, malgré cela, le socialisme soviétique s’est affirmé et l’Armée rouge a foutu la pilée aux nazis de l’époque. Le principal problème soulevé par la planification centrale inaugurée en 1928, en URSS, n’est, à mon avis, pas celui de son existence pendant les 20 ans qui suivirent 1928 (jusque vers 1950). Le principal problème, selon moi, fut celui du maintien de cette structure après la 2ème guerre mondiale et l’absence d’analyse critique solide de cette structure, notamment par le Parti communiste français. Dans la patrie du socialisme avait été mis en place un système de production donnant la priorité absolue à l’armement et ce qui tourne autour. Cette économie duale planifiée a été maintenue. Elle a notamment conduit à négliger la production des biens de consommation finale. Le socialisme de type soviétique est fondamentalement mort de cette incapacité. Les peuples des pays concernés en ont eu marre d’un régime qui ne leur apportait pas un bien-être jugé suffisant et comparable à celui qui accompagnait la quotidienneté occidentale. Lorsque le système a implosé autour des années 1990, ils ont massivement laissé faire. Après la mort de Mao Zedong, les dirigeants chinois ont été très attentifs à cet aspect de la vie dans leur société. On ne construit pas le socialisme uniquement pour faire la nique aux américains et pour aller les premiers dans la lune. Le socialisme a pour justification basique l’amélioration durable, planifiée, du bien-être matériel des masses. Deux ans après la mort de Staline, Liberman publie un premier article critique de la planification en cours. A son nom est associé celui de la liaison nécessaire entre plan et marché. D’autres auteurs se sont prononcés en ce sens. Les dirigeants soviétiques ont ensuite cherché à mettre en place un nouveau système économique, de nouvelles formes d’entreprises. Ils ont échoué. Sur cette histoire, de nombreux ouvrages et articles ont été rédigés. Personnellement, je renvoie aux travaux de Marie Lavigne. Elle dirigeait alors un groupe de recherche au sein de l’université de Paris 1. Ce qui était au cœur de la réflexion commune était, me semble-t-il, en même temps que de comprendre pourquoi et comment se déroulait la crise du système soviétique, de savoir comment introduire le marché dans une économie socialiste, quelle importance lui accorder, quel rôle lui donner dans le cadre de la planification. Le groupe en question avait bien sûr reçu Alec Nove, le menchevique de Sa Majesté. 3) Pour quelles raisons le marché peut-il fonctionner dans une structure socialiste et comment ? Le marché perdra sa raison d’être (l’échange d’équivalents monétaires) quand les lois économiques déterminant cette équivalence n’auront plus de sens. Le marché et ses périphériques ne sont pas des formes éternelles. Après le marché, il y aura des échanges mais guidés par d’autres principes que celui de l’équivalence des valeurs. Maurice Decaillot a beaucoup travaillé sur ce point en réfléchissant sur l’économie sociale. L’ampleur du marché sera fonction de l’état de la division du travail et donc du degré de socialisation des forces productives. Elle dépendra de la capacité des gouvernements ainsi que des institutions à en assurer directement la maitrise pour satisfaire les besoins populaires. Je crois qu’aujourd’hui, existent deux grandes positions idéologiques extrêmes relativement aux rapports du socialisme et du marché. La première est celle selon laquelle tout devrait revenir au marché parce que le socialisme est abominable. La deuxième est celle selon laquelle le socialisme devrait abolir rapidement le marché car le marché est abominable. Ce que je défends dans cette sous-partie est moins simple. Cela dit, la clé de compréhension de ce que cherche à exprimer est l’existence d’une différence essentielle entre le marché capitaliste et le marché socialiste. D’abord, je prétends que le socialisme remplacera le capitalisme. C’est une nécessité. Si cette exigence n’est pas satisfaite, l’humanité végétera et peut-être même périra. Ensuite, je conçois le socialisme comme une phase précisément définie par 2 traits majeurs : 1) la rupture franche et nette avec le capitalisme, 2) une phase de transition vers le communisme. Le marché sera l’une des institutions de cette transition. Il devra témoigner, à son niveau, de ce qu’il est en rupture avec le capitalisme. Enfin, comme cette transition prendra forme dans des pays caractérisés par des niveaux différents de forces productives, par des degrés distincts d’expérience sociale, par des histoires sociales marquées par des luttes spécifiques, le périmètre du marché ainsi que sa durée de vie varieront d’un pays à l’autre . Il n’existe pas une seule forme de marché, comme le prétendent les capitalistes, mais deux. Il paraît clair que marché et socialisme iront de pair. Mais le marché du socialisme sera (devra être) différent de celui du capitalisme. Quand Fukuyama prétend que désormais, toutes les sociétés ont admis les bienfaits de la démocratie bourgeoise et du marché, il prend non seulement ses espérances pour des réalités, mais encore n’envisage implicitement que l’existence d’une seule forme de marché. En réalité, la littérature économique est remplie d’auteurs qui, comme Polanyi, ont réfléchi sur le marché en tant qu’articulation du marchand et du non marchand, ou de l’ordre républicain et de l’ordre marchand (Christian Barrère). L’aboutissement de ces théorisations intéressantes mais incomplètes est la claire distinction entre marché capitaliste et marché socialiste. D’abord, la société socialiste fait peser sur le marché les contraintes correspondant à ses choix collectifs, que ce soit la politique de la défense nationale ou la lutte contre la pauvreté. Ensuite, le marché, parce qu’il est le marché, lui apporte l’information assurant que, compte-tenu de ces contraintes, les décisions qui furent prises centralement étaient opportunes ou ne l’étaient pas. Enfin, le fonctionnement du marché, son orientation globale et sectorielle sont encadrés par la dictature démocratique du peuple. Dans une société capitaliste, pour masquer la domination que les capitalistes y exercent, le marché est un acte de foi. Tout est marchandise, ou le deviendra. Dans le périmètre du marché capitaliste, prennent place, par exemple, ces marchandises très particulières que sont la Terre, la Nature, le Temps, la Conscience des individus. Ses mécanismes de fonctionnement, ses institutions, en particulier les entreprises, doivent être totalement libres de faire ce que leurs propriétaires et gestionnaires décident, indépendamment les uns des autres. Dans l’idéologie capitaliste, le marché est à la fois une croyance absolue et un univers en permanente expansion. On peut décliner de diverses manières les bienfaits relatifs du marché. Ses partisans ont notamment souligné que, au sein du socialisme, le marché était susceptible de prendre en compte les raretés, de traiter les ruptures multiples existant au sein des Etats ainsi que entre les Etats, d’établir, sous certaines conditions, des prix tendant vers l’optimalité, d’exercer un énorme calcul économique que les machines seraient incapables de réaliser aussi rapidement et aussi parfaitement que ne le fait le marché. Ces aspects ne sont pas à négliger. Je ne crois pas, cependant, qu’ils soient les plus importants. Pour aller vite, et pour conclure cette partie, je dirai que le socialisme diversifié et développementaliste qui caractérisera le 21ème siècle sera marchand pour 2 grandes raisons. La première raison sera une raison de fait. Tant que le marché sera la forme dominante du fonctionnement des Etats les plus développés, les relations économiques entre tous les Etats et les entreprises au sein de ces Etats seront nécessairement marchandes. Le commerce international sera un commerce de marchandises et de capitaux. La deuxième grande raison sera de nature expérimentale. Le socialisme a été conçu selon le point de vue de l’Offre, de la Production, car c’est ce point de vue qui est déterminant de l’ensemble. Il convient aujourd’hui d’y adjoindre le point de vue de la Demande, de la consommation, lequel est complémentaire de cette détermination principale. Le marché sera la forme expérimentale généralisée de l’articulation des rapports de production et des rapports de consommation caractéristiques des sociétés socialistes. C’est d’abord par l’intermédiaire du marché que, dans une société socialiste, la production des biens de consommation tendra à fonctionner comme une production mise au service de la population. Cela étant, si, au 21ème siècle, le marché accompagne véritablement le développement tant à l’intérieur de chaque pays que dans les relations internationales, les volontés populaires devront s’y faire jour et s’y imposer. La dictature démocratique du peuple est une forme politique qui devrait prévaloir non seulement au sein des pays socialistes mais dans les relations marchandes internationales mêmes. Les institutions règlant ces relations devraient, à leur manière, être marquées par une sorte de dictature démocratique mondiale des peuples. L’Economie de marché socialiste en Chine D’abord, quelle formulation retenir pour caractériser l’économie chinoise : « économie de marché socialiste» ou « économie socialiste de marché»? La discussion a lieu, mais je ne lui ai pas accordé d’attention dans mon livre. Je m’y suis efforcé de n’utiliser qu’une même expression du concept et j’ai choisi de parler d’économie de marché socialiste. C’est la traduction de l’expression chinoise : "shehui zhuyi shichang jingji". Elle indique, à juste titre selon moi, que le marché d’une économie socialiste n’est pas le même que celui d’une économie capitaliste, ce que ne fait pas l’expression «économie socialiste de marché». Ce qui compte, dans une société engagée dans la voie du socialisme, est que son économie soit dotée d’un marché socialiste. Qu’est-ce donc qu’un marché socialiste? Je crois que cette différence, explicitée grâce à l’exemple de la Chine, est le point important de ce texte. Sur de nombreux aspects, détails et dates, je renvoie au bouquin que j’ai publié en 2018 sur l’économie chinoise contemporaine. Cette partie contient 2 sous parties. La 1ère vise à décrire à très grands traits le marché chinois actuel, tel qu’il fut engendré par la politique de Réforme et d’Ouverture. J’y note la multiplication des contradictions ayant surgi lors de la plongée du socialisme chinois dans le marché. Dans la 2ème sous-partie, je défends l’idée selon laquelle l’économie chinoise, lorsqu’elle fonctionne selon le principe de la dictature démocratique du peuple, est susceptible d’une part d’orienter le fonctionnement du marché tout en recevant, s’il y a lieu, des entreprises capitalistes, même en grand nombre. Cette tolérance, en raison de la rupture avec le capitalisme introduite grâce à la dictature démocratique du peuple, n’implique donc aucunement l’implantation du mode de production capitaliste. Elle suppose cependant une vigilance particulière. 1) L’économie de marché socialiste, un changement radical et tumultueux de la société chinoise Certains critiques de la Chine socialiste actuelle semblent ignorer combien notre époque est différente de celle que durent affronter les bolcheviques des années 1930. Cette différence est double. Elle tient d’abord à ce que les économies capitalistes traversent aujourd’hui une crise économique, politique, morale, idéologique profonde. Elle tient ensuite à ce que l’impérialisme s’est affaibli par rapport à qu’il était un siècle auparavant. Les contradictions inter-impérialistes sont donc de plus en plus fortes. La marge de manœuvre des pays socialistes ou des pays souhaitant se développer de manière indépendante s’est accrue d’autant. C’est l’intelligence de Deng Xiaoping d’avoir eu, au début des années 1980, l’intuition claire de cette évolution radicale. Il a compris qu’une voie différente de celle suivie par Mao Zedong, lequel, malgré certaines différences, s’était placé dans le prolongement de Staline, était non seulement nécessaire mais possible. Voici les principaux traits de cette stratégie de développement et ses implications marchandes. 1) L’agriculture n’a plus été conçue comme devant financer le développement industriel mais comme devant nourrir la population. Les surplus agricoles ont été marchandisés. L’objectif de l’autosuffisance, très difficile à satisfaire en Chine n’a pas été abandonné, mais il a été relâché. Les importations devraient permettre de combler les insuffisances de l’agriculture chinoise. 2) Le développement de l’industrie chinoise n’a plus été conçu comme devant résulter de la production-consommation intérieure mais de l’extraversion du travail chinois. Il s’est agi de vendre ce travail, excédentaire en Chine et de faible coût, aux pays riches, qui de leur côté, en raison de la crise de leur régime, ouvraient leurs économies à la libre circulation des marchandises et des capitaux. 3) Pour accélérer le processus d’accumulation primitive, les dirigeants de la Chine n’ont pas emprunté sur le marché financier mondial (comme l’ont fait malencontreusement d’autres pays socialistes d’Europe). Ils ont ouvert des zones franches. En utilisant ce système, ils ont pris place dans le marché mondial du Capital. Ce faisant, ils ont créé de l’emploi intérieur et laissé aux capitalistes étrangers la responsabilité économique de leurs investissements. 4) L’appel fait aux capitaux étrangers, et l’adhésion à l’OMC, en 2001, pour développer l’industrie chinoise a eu plusieurs conséquences, lesquelles, à leur tour, ont stimulé la marchandisation de l’économie chinoise. La première fut le vaste mouvement de migration intérieure de la population rurale vers la Côte Est de la Chine, et ses effets sur la création d’un marché intérieur de la force de travail. 5) La deuxième conséquence fut la stimulation qui s’en suivit de la formation d’un Capital privé chinois. Cette stimulation fut réalisée en deux temps. Il y eut d’abord la création quasi spontanée des «Entreprises de Canton et de Village», entreprises plus connues par leur désignation anglaise, «Town and Village Enterprises» (TVE). Il y eut ensuite, la venue en Chine des Capitaux des Chinois d’Outre-Mer. Cette double poussée du Capital proprement chinois a servi de transition vers l’acceptation en Chine, de «la propriété non publique» du Capital aux côtés de la propriété publique. 6) La troisième conséquence fut la constitution, grâce à ces entreprises privées chinoises et à leurs commanditaires, souvent américains ou japonais, d’un matelas de dollars US. Il constitue, pour le pouvoir central, une assurance contre les chocs monétaires mondiaux et un moyen d’achat des équipements nécessaires au développement économique intérieur. Les dirigeants de la Chine ont donc choisi de développer leur pays de façon quasiment orthogonale de ce qu’avait fait Staline 50 ans plus tôt. Le recours au marché, principalement au marché mondial dominé par les multinationales capitalistes, fut à l’origine du développement économique chinois. Mais ce dernier entraîna l’apparition simultanée de gigantesques contradictions, géographiques, sociales, économiques, politiques. Dans la période antérieure, les contradictions en Chine n’étaient pas moins fortes. Cela dit, la faiblesse relative du développement avait pour contrepartie une certaine égalité des situations individuelles, dans un contexte rural plutôt stable. En sorte qu’elles apparaissaient comme contradictions entre les Chinois d’un côté, et le reste du monde développé, de l’autre côté. Après 1995, la société chinoise s’est développée à toute allure. Les Chinois en ont supporté le choc. D’importants dommages ont été causés. C’est ainsi que la main-d’œuvre migrante a été surexploitée, l’environnement saccagé, la paysannerie parfois fortement et violemment mise à contribution. Les structures médicales de protection qui existaient du temps de Mao Zedong ont volé en éclat. Le développement économique a eu lieu mais il a entraîné l’apparition de fortes inégalités entre les individus et les familles. Les contradictions propres à l’économie chinoise sont apparues comme contradictions internes à la Chine. Nombre d’observateurs de ce pays se sont alors demandés : « C’est ça, le socialisme?». Certes, en son tout début, le socialisme chinois de la Réforme et de l’Ouverture a revêtu une forme tumultueuse et rude. Parce qu’il est une transition, le socialisme est un apprentissage et celui-ci, en Chine, fut douloureux. Toutefois, malgré sa brutalité, cette phase a réellement ouvert la voie du socialisme dans ce pays. Car dès le début des années 1980, ses dirigeants ont engagé le contrôle strict de sa démographie, une condition nécessaire de son développement. Ils ont également donné des gages politiques importants à la paysannerie (le contrat SHR de 1984, la Nouvelle Ruralité Socialiste de 2005) et mis un terme définitif à la longue liste des famines qui, depuis plusieurs milliers d’années, avaient ponctué l’histoire de la Chine. Cette phase, qui fut productive pour le socialisme, mais néanmoins désordonnée, a été close en 2014, avec le lancement de «La Nouvelle Normalité» (développement du marché intérieur, intensification du progrès technique, soutien à l’innovation, engagement résolu contre la corruption, à commencer par celle affectant le PCC à son plus haut niveau). Pour quelles raisons, sur quels fondements, les dirigeants chinois ont-ils pu se lancer à l’aveuglette dans l’économie de marché socialiste puis furent capables de tirer les leçons de cette première expérience et cela tout en avançant dans la voie du socialisme? 2) Les points d’appui du socialisme en Chine Le socialisme en Chine dispose de 4 points d’appui majeurs : A) Un Etat fort, B) Un secteur industriel et bancaire déterminant, C) Une idéologie unificatrice puissante. D) La dictature démocratique du peuple, Je vais indiquer comment, selon moi, ces points d’appui contribuent à la consolidation du socialisme en Chine. A) Un Etat fort La Chine moderne est l’héritière de la Chine impériale, laquelle a reposé, pendant 3000 ans et peut-être davantage sur une organisation particulière, dont Marx esquissa les premiers traits à l’aide du concept de « mode de production asiatique». Dans le cas de la Chine, ce concept a surtout le rôle d’une référence approchée. J’ai, dans l’introduction de mon livre, indiqué son importance pour comprendre tant la formation sociale asiatique aux caractéristiques chinoises du passé que la formation sociale socialiste aux caractéristiques chinoises du présent. Le pouvoir impérial n’était pas une structure unique et arbitraire de pouvoir. D’une part, en raison de l’ampleur de la Chine, même ancienne, le pouvoir central avait organisé l’espace politique à l’aide de provinces. D’autre part, au pouvoir impérial relativement fort, car organisateur de l’armée et des infrastructures attenantes (routes, murailles, digues, canaux, stocks de grains, administration, droits de propriété sur le sol), faisait face la multitude des communautés villageoises. Chacun de ces pôles de la société chinoise ancienne disposait d’un pouvoir religieux spécifique. D’un côté, l’Empereur était le fils du Ciel, dont il était censé détenir le mandat. Il disposait d’une liaison téléphonique particulière avec les puissance d’en Haut. D’un autre côté, les communautés villageoises avaient en charge le culte des ancêtres. Le système était certes fortement biaisé et asymétrique. Il n’en était pas moins dual. Sans céder aux facilités du culturalisme sociologique, on peut dire qu’on retrouve aujourd’hui, dans l’organisation de la société chinoise moderne, des traces bien précises de cette histoire ancienne. Cela dit, le pouvoir de la Chine moderne est autre chose que la continuation de son pouvoir impérial et de sa structure mandarinale, même s’il en reprend certains traits. Le pouvoir impérial faisait face à une société rurale morcelée tant par sa structure sociale asiatique que par le grand nombre de ses groupes ethniques. Au plan économique, il était en mesure de centraliser la rente foncière. Il construisit au cours du temps une Chine culturelle, une Chine militaire et administrée mais rien qui ressemblât à une Nation économique chinoise. Aujourd’hui, cet héritage, même s’il a été repris, est adossé à deux méga-structures unifiantes, celle du Parti communiste chinois et celle de l’Assemblée nationale populaire. L’Etat chinois a donc acquis de nouvelles caractéristiques, de profondeur, de rétroaction et d’étendue par rapport au passé impérial. Il est en mesure d’unifier la Chine et d’en faire une Nation économique. Il la socialise économiquement et politiquement. Il crée la Société chinoise. Le marché socialiste contribue à ce processus d’unification, en généralisant la loi de la valeur des marchandises dans tout l’espace chinois, et, dans la plupart des cas, l’Etat moderne arrive à le contrôler rapidement. B) Un secteur industriel public déterminant. Une différence essentielle entre le marché capitaliste et le marché socialiste est que, dans ce dernier, un certain nombre d’entreprises relèvent de la propriété publique. Ces entreprises ne sont pas n’importe lesquelles. Ce sont des entreprises produisant les armements ainsi que tous les produits et services, y compris monétaires et financiers, considérés comme stratégiques pour l’indépendance et le développement économique national. En Chine, la définition de ce sous-ensemble a commencé avec Zhou Rongji, en 1999, alors qu’il était Premier Ministre et que, en liaison avec Jiang Zemin, il était en charge d’appliquer la politique de Réforme et d’Ouverture (15ème Congrès du PCC). Comme l’indiquent ces repères chronologiques, les dirigeants de la Chine, même au cours de ces années expérimentales et tumultueuses de lancement de la nouvelle politique marchande, n’ont pas perdu le fil de leur orientation socialiste. En nombre d’emplois, le secteur public industriel chinois représente aujourd’hui environ 20% de l’emploi total, peut-être un peu moins. La tendance est à sa réduction. Après 2003 et la formation de la «State-Owned Assets Supervision and Administration Commission», ou SASAC, ces entreprises ont été de plus en plus rationalisées et concentrées. Ce sont de très grosses entreprises, fortement capitalistiques. Elles constituent un point d’appui éminent du socialisme chinois. Pour l’étude de ces différents aspects, je renvoie au chapitre 5 de mon livre sur la Chine. C) Une idéologie unificatrice puissante Il ne suffit pas qu’un Etat soit fort et rôdé techniquement dans l”élaboration comme dans l’application des décisions de portée générale pour que la politique qu’il autorise soit socialiste. Le groupe social dirigeant de cet Etat ou de ses entreprises publiques doit être animé par un ensemble de croyances qui soient porteuses de cette finalité. Dans le cas de la Chine cette idéologie combine intimement le sentiment national et la conviction socialiste. Le mouvement du 4 mai 1919, issu de la protestation, chez un certain nombre d’intellectuels chinois, contre la cession au Japon, par les Alliés de la première guerre mondiale, de territoires chinois, marque les débuts, dans ce pays, d’une prise de conscience nationale et patriotique dont les dirigeants actuels de la Chine sont les héritiers. Ces dirigeants ont reçu en héritage l’idéologie de la lutte pour l’indépendance nationale, glorieusement menée par Mao Zedong et l’Armée rouge, contre les envahisseurs japonais. Cette lutte a reposé sur la simultanéité d’un combat pour l’indépendance et d’un combat révolutionnaire. La conviction socialiste, qui prolonge la conviction nationale, est nourrie par la lecture de Lénine et de ce qu’en ont transmis les écrits de Mao Zedong. Les dirigeants actuels de la Chine sont peu familiers des théories économiques de Marx et connaissant surtout ce dernier par l’intermédiaire de Lénine, qui leur a appris à se situer dans le champ des puissances impérialistes mondiales. L’actuel président de la Chine, Xi Jinping, attache cependant une importance particulière au marxisme. D) La dictature démocratique du peuple C’est l’élément commun, malgré les différences d’époque, au socialisme soviétique et au socialisme chinois. La dictature démocratique du peuple est la clé de voûte politique de l’ensemble précédemment décrit, en même temps que l’affirmation d’une rupture radicale, au plan politique, avec le système socio-économique antérieur. Elle se définit par une exigence (mettre un terme au mode de production capitaliste), par une volonté (faire s’exprimer et satisfaire les besoins populaires), par les institutions correspondantes. La dictature démocratique du peuple, qui est le propre du socialisme, ne peut s’exercer que sur la base de la rupture avec le mode de production capitaliste ou avec le mode de production précédent. Pour simplifier la discussion qui suit, je vais m’en tenir au seul mode de production capitaliste comme mode précédent. Rompre avec lui est une condition nécessaire du socialisme. Il n’est pas possible de dépasser le capitalisme sans se séparer de lui absolument. Mais alors, faut-il tout en modifier? Sinon, quels sont les éléments constitutifs de ce mode devant être absolument anéantis pour que l’on puisse parler de rupture? Existe-t-il des seuils significatifs de rupture, n’impliquant pas un changement complet des situations, et si oui, dans quels domaines? Pour répondre à ces questions que le concept de marché socialiste conduit à poser, je vais d’abord dire qu’un mode de production ne se définit pas seulement par une structure économique. Un mode de production est l’articulation d’une structure économique, d’une structure politique et d’une structure idéologique ou culturelle. S’attaquer au capitalisme suppose non seulement de s’attaquer à son économie. Cela suppose également de s’attaquer à la démocratie bourgeoise, qui en est le complément politique, ainsi qu’aux idées qui l’animent. Les conclusions relatives à ce point sont les suivantes : le socialisme doit rompre avec le mode de production capitaliste sous trois conditions, qui sont autant d’éléments de définition de la dictature démocratique du peuple: 1) La structure politique du MPC est abolie immédiatement. La démocratie bourgeoise est remplacée par la dictature du prolétariat en combinaison avec la démocratie populaire; 2) La structure économique du MPC est mise sous contrôle populaire, total ou partiel, par expropriation immédiate pure et simple pour la part stratégique de la production, et par soumission des entreprises capitalistes restantes aux instances politiques socialistes. On rejoint ici ce qui a été dit précédemment du point d’appui pour le socialisme que constitue l’existence d’un secteur public déterminant, et d’un secteur privé qui n’a plus droit à faire de la politique en tant que tel. Sous ces réserves, l’existence d’un secteur privé n’ayant plus de pouvoir politique et dont les orientations et actions seraient contrôlées est compatible avec le socialisme pendant un certain temps. 3) L’idéologie du mode de production capitalistes en est critiquée et remplacée, tant dans les appareils d’information que dans ceux contribuant à l’éducation et à la culture. C’est un travail général et de longue haleine, en raison de la nature particulière de cette «chose» que sont les idées et de leur mode de diffusion dans la population. Eléments de Conclusion J’ai développé dans ce texte 2 points particuliers : 1) le rapport entre socialisme et marché, en général, 2) le modèle chinois contemporain de ce rapport. Voici les conclusions auxquelles j’ai abouti. A) L’expérience soviétique des années 1918-1953, relativement au rôle du marché dans le développement socialiste s’est déroulée dans le contexte d’une agressivité maximale de la part de l’impérialisme capitaliste. Le marché a été mis de côté. Cette orientation fut techniquement efficace mais eut des conséquences politiques désastreuses. Après la mort de Staline, le rôle du marché n’a pas été repensé correctement, alors que le contexte impérialiste était différent de celui auquel Staline avait été confronté. L’importance et la profondeur de la crise en développement du capitalisme, dès cette époque, ont été sous-estimées, que ce soit par les communistes de l’Union soviétique ou par ceux de pays comme la France. B) Une juste critique des déviations caractéristiques de la période stalinienne n’ayant pas abouti, les pratiques antérieures en Union soviétique ont été poursuivies, aux éliminations physiques près. Les économies de l’URSS et des périphériques d’Europe centrale ont stagné dans l’immobilisme. Le socialisme de référence soviétique n’a pas tenu le choc de l’affrontement militaire avec l’impérialisme, certes affaibli mais néanmoins puissant. C) Mao Zedong et ses camarades ont cru apporter une rectification adaptée au socialisme stalinien en prétendant aller plus vite et plus loin, en direction du communisme, sans se soucier de reprendre la réflexion là où Lénine l’avait laissée, en 1921. Cette tentative a échoué. Il est ressorti de son échec que les structures essentielles de l’expérience stalinienne n’étaient plus valides. D) Mais pour en changer vraiment, il a fallu une longue méditation. Celle-ci a d’abord duré 20 ans environ, de 1960 à 1980, Mao étant décédé en 1976. Cette période fut suivie par les révoltes urbaines de la fin des années 1980 et après 15 ans d’hésitations et de luttes intérieures, de 1980 à 1995, ces dirigeants ont abouti à la formulation définitive d’une nouvelle voie pour le socialisme et le développement économique : le socialisme de marché socialiste. E) Les masses populaires chinoises, même si elles ne connaissent pas la Bible, sont comme l’apôtre Jacques. Sauf circonstances exceptionnelles (la défense de la patrie), elles ne croient que ce qu’elles voient et touchent. Il ne leur suffit pas de parler du socialisme. Elles ont besoin de le vivre et d’en vivre. Les dirigeants de la Chine ont compris cela et se sont lancés dans l’aventure du nouveau socialisme, considérant qu’ils n’avaient pas d’autre choix que celui de l’innovation sociale. F) Ce qui apparaît aujourd’hui est que, au début, pendant les années 1995-2010, l’expérience fut rude et tumultueuse. Le marché (les marchés) se sont développés à toute vitesse ainsi que les contradictions afférentes. Mais après la crise mondiale de 2007 et ses effets sur la Chine, les dirigeants de ce pays ont mieux mesuré leurs insuffisances et leurs obligations. Ils sont capables aujourd’hui, prenant appui sur ce qu’ils appellent «la nouvelle normalité», de promouvoir 2 grands objectifs : 1) une situation de moyenne aisance pour tous les Chinois, 2) l’abolition concrète définitive de la pauvreté dans leur pays, ce qui signifie prioritairement l’abolition de la pauvreté rurale. Simultanément, ils perfectionnent leurs services collectifs et la Chine est le premier pays industriel dans le monde. Je fais abstraction ici de leurs objectifs internationaux. G) Quels sont donc les leviers du socialisme chinois? Est-ce le marché? Est-ce le capitalisme? Est-ce le capitalisme d’Etat? La réponse que j’ai apportée dans ce texte est, en résumé, la suivante : le principal levier du développement économique chinois est le marché socialiste. Mais le marché socialiste n’est pas le marché capitaliste. Il existe entre les deux une différence de nature et pas seulement de degré. H) Le marché socialiste, en Chine, prend appui sur : 1) un Etat fort, légué par l’histoire, et aujourd’hui adossé au Parti communiste chinois ainsi qu’aux institutions politiques nationales de la Chine, 2) un secteur public industriel et de services rendant possible le contrôle du fonctionnement de l’ensemble, 3) une idéologie nationale et populaire dont les dirigeants chinois sont les vecteurs, 4) la dictature démocratique du peuple, qui est la clé de voûte de l’ensemble. I) Ces 4 points d’appui définissent et structurent le marché socialiste de la Chine contemporaine. La crise profonde et durable que traversent, de nos jours, les systèmes du capitalisme et de l’impérialisme, permet de comprendre que, sur ces 4 points d’appui, la Chine démocratique et populaire ait pu introduire des entreprises capitalistes dans son fonctionnement sans tolérer l’implantation du mode de production capitaliste et la formation d’une classe capitaliste. Ces entreprises contribuent au développement économique du pays. Celles et ceux qui les possèdent et les dirigent récoltent du profit, mais la politique de la Chine leur échappe. Elles ont droit à l’existence mais elles n’ont pas droit à la parole. Jean-Claude Delaunay 11 février 2019 :
Edité le 13-02-2019 à 17:13:56 par Xuan
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| pzorba75 | Grand classique (ou très bavard) | 1219 messages postés |
| Posté le 13-02-2019 à 19:44:14
| "sans tolérer l’implantation du mode de production capitaliste et la formation d’une classe capitaliste" Faut quand même oser pour conclure avec une pareille contre vérité.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 13-02-2019 à 20:38:58
| > L'implantation du "mode de production capitaliste" concerne l'économie sous son aspect dominant et non ses aspects minoritaires ou dominés. De la même façon quand on parle du mode de production féodal, on parle de de la majeure partie de la production, du mode de production dominant, alors que des formes capitalistes ou pré-capitalistes existent déjà, ou bien que l'esclavage persiste. Egalement dans le mode de production capitaliste, des formes de production antérieures subsistent, comme l'artisanat, l'économie familiale, les professions libérales, etc. et ne disparaissent que longtemps après, par exemple avec l'ubérisation ou la concurrence de la grande distribution. > La "formation d'une classe capitaliste" fait référence à une classe constituée comme telle et non à des éléments capitalistes. On dit que sous le socialisme les capitalistes disparaissent "en tant que classe" , ou bien comme classe pour soi , mais pas en tant qu'individus reliquats de l'ancienne société. C'est-à-dire aussi que des capitalistes qui acceptent la dictature démocratique du peuple et s'y plient n'existent plus en tant que classe pour soi et ont renoncé à la lutte de classe. L'histoire montre que dans la société capitaliste les éléments de la société féodale subsistent après la révolution et plusieurs tentatives de contre-révolution infructueuses. Mais, sauf une infime minorité ridicule comme le Comte de Paris, ils ont renoncé à revenir au pouvoir en tant que classe et à restaurer le féodalisme. Mais il en existe d'autres. je reprends plus bas la citation de Staline dans "A quoi tient cette aggravation ?" où l'on voit que ces éléments capitalistes n'ont pas disparu dans les années 20 à 29 en Union Soviétique, et ont même pu se développer. L'expérience de la Chine montre que dans la société socialiste et dans les entreprises d'état, les fonctionnaires et hauts fonctionnaires sont des cibles pour recruter des cadres bourgeois par le biais de la corruption. Les entreprises étrangères s'y sont largement employées mais pas que. De mon point de vue la lutte contre la corruption est une forme de la lutte des classes dans le socialisme, une poursuite de la révolution culturelle sous une autre forme, maîtrisée par le parti communiste. La situation est telle que nous vivons selon la formule de Lénine: «Qui l'emportera?» Ou bien nous ferons toucher les épaules à terre aux capitalistes et leur livrerons, comme disait Lénine, le dernier combat décisif, ou bien ce sont eux qui nous feront toucher les épaules à terre. En second lieu, cela tient à ce que les éléments capitalistes ne veulent pas quitter la scène de bon gré: ils résistent et continueront de résister au socialisme, car ils voient arriver leurs derniers jours. Or, pour le moment, ils peuvent encore résister; malgré la baisse de leur importance, ils n'en croissent pas moins en chiffres absolus: la petite bourgeoisie urbaine et rurale, comme l'a dit Lénine, engendre dans son sein chaque jour et à chaque heure, capitalistes et tout petits capitalistes, et ceux-ci — ces éléments capitalistes — prennent toutes les mesures pour sauvegarder leur existence .[J. Staline – les questions du léninisme – de la déviation de droite dans le PC(b) de l’URSS]
Edité le 13-02-2019 à 21:01:10 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 12-04-2019 à 23:27:39
| Quels sont les avantages d'une économie de marché socialiste? Maison d'édition populaire www.ccpph.com.cn 2019-04-10 Source: Guangming Net - Theoretical Channel http://www.ccpph.com.cn/ywrd/xxyyj/jbllhzdsxwt_10154/201904/t20190410_259902.htm Auteur: Professeur marxiste École, Université Xi'an Jiaotong, vice-président Depuis la fondation de la République populaire de Chine il y a 70 ans, en particulier depuis la réforme et l'ouverture, l'économie chinoise a été créée et continuera de créer un miracle dans l'histoire de la modernisation du monde. Cependant, les arguments qui ont chanté l'économie chinoise n'ont jamais cessé. Alors que le développement économique de la Chine entre dans une nouvelle phase de développement normal et de qualité, le taux de croissance économique de la Chine est passé d'une croissance à grande vitesse à une croissance moyenne à haute vitesse, la voix de l'économie chinoise devenant de plus en plus forte. La théorie dite de "l'effondrement de l'immobilier financier" et la "théorie du piège du revenu intermédiaire" Les clichés tels que "La perte de compétitivité de la fabrication" et "La disparition des dividendes démographiques" ont commencé à apparaître. Les arguments en faveur du chant de l’économie chinoise existent depuis longtemps, mais ils s’effondrent souvent face au développement économique de la Chine et font que les «maîtres» et les «prophètes» qui giflent l’économie chinoise sont gaspillés. Les «maîtres» qui ont chanté à maintes reprises l’économie chinoise comprennent-ils vraiment l’économie chinoise? Avez-vous effectué des visites de terrain et des études approfondies sur l’économie de marché socialiste qui soutiennent et promeuvent le développement économique de la Chine et contreviennent à sa "prophétie"? C’est probablement la "bonne façon pour l’humanité" de comprendre l’économie chinoise et d’étudier le mystère du développement de la Chine. Dans la société moderne, le développement économique de n'importe quel pays ne peut être séparé du rôle du marché, qui favorise le développement économique et l'innovation technologique comme une "compétence", tandis que le développement économique de tout pays est indissociable. L’ouverture du gouvernement est indissociable de son contrôle macro et de sa régulation du marché, sans quoi le marché serait endémique, à l’instar du "Satan" découvert par "Xi Feng", entraînant un désastre pour la société humaine. Trouver un équilibre entre le gouvernement et le marché est un défi à la sagesse de la gouvernance sociale humaine. Par conséquent, la relation "gouvernement-marché" est également devenue un problème dans le débat à long terme sur les écoles de théorie économique et la formulation de politiques économiques. En fait, il est préférable qu’ils soient les meilleurs, car la «relation gouvernement-marché» choisie par différents pays ou le même pays à différents stades de leur développement historique est différente. Il n’existe pas de «modèle standard» ni de «modèle modèle» pour l’économie de marché dans le monde. L'économie de marché socialiste aux caractéristiques chinoises suit à la fois les "règles du jeu" générales de l'économie de marché et les "caractéristiques chinoises" distinctives. L'établissement d'une économie de marché socialiste et la promotion du développement économique de la Chine et la construction d'un socialisme aux caractéristiques chinoises avec le soutien de l'économie de marché socialiste constitueront une nouvelle exploration et une nouvelle tentative du modèle d'économie de marché mondiale. Adhérer aux politiques nationales de macro-contrôle proactives et prometteuses et jouer le rôle de "main visible" du gouvernement est un avantage important de l'économie de marché socialiste. Les modèles d'économie de marché varient considérablement d'un pays à l'autre et les mesures et moyens de contrôle macro-économiques ne sont pas identiques. L'économie socialiste de marché se caractérise par la multiplicité des moyens et des efforts considérables en matière de contrôle macro-économique, qui non seulement garantissent la stabilité macroéconomique, mais se développent également à long terme. L’angle ajuste le schéma économique tout en stimulant la vitalité des organisations économiques et des cellules économiques au niveau micro et intègre étroitement le principe d’équité et de justice du socialisme au principe d’efficacité de l’économie de marché. Premièrement, la Chine adhère au système économique de base dans lequel la propriété publique est le pilier et où coexistent des systèmes de propriété multiple, en se concentrant sur la répartition selon le travail et en rendant le fonctionnement économique plus efficace. Deuxièmement, l'État a formulé un plan de développement économique et social à moyen terme et dans les délais impartis, ainsi qu'un plan quinquennal de développement économique et social national tous les cinq ans, de manière à ce que le développement économique national soit doté d'une initiative forte et tournée vers l'avenir, et qu'il puisse planifier. Préparez-vous pour le jour de pluie. Enfin, l'État peut se concentrer sur les intérêts généraux et à long terme du développement économique et social, à savoir un contrôle macro relativement indépendant et puissant, et ne sera pas soumis à une classe spécifique ni à une classe, et ne sera pas «capturé» par des groupes d'intérêts spécifiques. Enlèvement, reflétant ainsi l'autonomie et l'intégrité du macro-contrôle. Les caractéristiques ci-dessus du macro-contrôle de l'économie de marché socialiste sont en réalité la manifestation concrète de l'avantage du système socialiste présentant les caractéristiques chinoises en matière de développement économique. L'économie de marché socialiste présente également l'avantage d'une amélioration et d'un développement continus. Après la fixation de l'objectif de réforme du système économique de marché socialiste lors du 14e Congrès national du Parti communiste chinois en 1992, l'économie de marché socialiste a continué de s'améliorer au cours de la réforme. Le 18e Congrès national du parti a proposé que le cœur de la réforme du système économique traite correctement la relation entre le marché et le gouvernement; la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC a également souligné que le principal problème de la réforme du système économique était de gérer la relation entre le gouvernement et le marché, et que le marché était la répartition des ressources. Jouez un rôle décisif et, en même temps, mieux jouer le rôle du gouvernement. Par conséquent, la clef du perfectionnement de l’économie de marché socialiste consiste à gérer correctement les relations entre le gouvernement et le marché.Le parti a fait des pas solides dans l’approfondissement des réformes depuis le 18ème siècle et les avantages de l’économie de marché socialiste ont été encore mis en évidence. D'une part, le marché devrait jouer un "rôle décisif" dans l'allocation des ressources. Les ressources d’allocation du marché sont la forme la plus efficace, le marché déterminant que l’affectation des ressources est la loi générale de l’économie de marché, l’économie de marché étant essentiellement l’économie qui détermine l’allocation des ressources. Les problèmes liés au retard actuel du développement du marché des facteurs et à la concurrence insuffisante du marché sont plus importants, il est donc nécessaire de promouvoir en permanence le développement de marchés de facteurs tels que le marché foncier, le marché des capitaux et le marché du travail, et de promouvoir un flux de facteurs plus libre et plus fluide, afin de mieux réaliser l'allocation optimale des ressources. . En jouant un "rôle décisif" sur le marché, il stimule la vitalité du marché, la compétitivité des entreprises et l'innovation entrepreneuriale. D'autre part, le gouvernement doit jouer un meilleur rôle. La perfection du système économique de marché socialiste est indissociable du rôle du gouvernement et du gouvernement efficace. Le gouvernement doit être capable d’établir des relations politiques et commerciales normales. Depuis le 18e parti, le secrétaire général Xi Jinping a souligné à plusieurs reprises que les cadres dirigeants devaient établir un nouveau type de relations politiques et commerciales avec les entrepreneurs privés. Le soi-disant "pro" doit être honnête et sincère en contact avec les entreprises privées, prêter plus d’attention et parler davantage aux gens de l’économie non-publique. L'égoïsme, vous ne pouvez pas utiliser le pouvoir pour obtenir des gains personnels, vous ne pouvez pas vous engager dans des transactions de pouvoir. Promouvoir constamment la réforme du système administratif, accélérer la transformation des fonctions gouvernementales, annuler et décentraliser le pouvoir d'examen et d'approbation administratifs. Le gouvernement doit assumer les fonctions de fourniture de biens et de services publics et de meilleurs services de sécurité sociale. Réglementer le comportement du gouvernement en matière de surveillance du marché, en particulier l'administration conformément à la loi et la surveillance du marché conformément à la loi. En regardant le développement économique des pays du monde entier, il est clair que le type de modèle d'économie de marché choisi par un pays dépend de son niveau de développement économique et de sa position dans les coordonnées de l'économie mondiale. En tant que pays socialiste et plus grand pays en développement, la Chine doit sans relâche développer et améliorer l'économie de marché socialiste, ce qui suppose de gérer de manière dynamique la relation entre le gouvernement et le marché en fonction du niveau et du stade de développement économique. Des "marchés efficaces" et un "gouvernement prometteur" de haut niveau et de haut niveau, les avantages de l'économie de marché socialiste seront également plus grands et meilleurs. Rédacteur en chef: Wang Xiyuan
Edité le 12-04-2019 à 23:28:50 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 07-07-2020 à 08:35:08
| L’Economie de marché socialiste, vers un essai de définition par j. cl Delaunay DANIELLE BLEITRACH7 JUILLET 2020 https://histoireetsociete.com/2020/07/07/leconomie-de-marche-socialiste-vers-un-essai-de-definition-par-j-cl-delaunay/ Aujourd’hui, je vais m’efforcer, à l’aide de plusieurs points, de cerner plus précisément que je ne l’ai fait dans mes commentaires précédents, le concept d’économie de marché socialiste. Je ne vais pas m’embarrasser de grands développements. Il sera toujours temps de préciser les choses. Cette méthode présente, pour le lecteur, l’avantage de la clarté et de la rapidité. 1) En quoi ce concept était-il une hardiesse? Je vois au moins quatre raisons à cela. La première est que cela contredisait les propos des grands ancêtres. Pour eux, le socialisme c’était la fin immédiate de la marchandise, et donc du marché. Mais voilà qu’un pays se prétendant socialiste estimait pouvoir mélanger le socialisme et le marché! La deuxième est que cela contredisait les idées courantes sur le socialisme. La forme marchandise était tenue pour une survivance. Bien sûr, cette survivance était respectable. Mais en quoi pouvait-elle contribuer au développement de la Chine ? N’allait-elle pas, plutôt, contribuer au développement du capitalisme en Chine? La troisième est que cela heurtait de front le modèle de développement défendu par Mao Zedong. Mao pensait que les soviétiques n’étaient pas assez rapides. Ils trainassaient. Et voila que Deng proposait le marché!!! Cela n’allait-il pas retarder le développement de la Chine et introduire des capitaux étrangers dans ce pays, comme au 19ème siècle? La quatrième raison est que personne, aucun pays, aucun théoricien respectable n’avait, auparavant, tenu de tels propos. Il fallait être culotté pour se lancer dans cette histoire. En réalité, il a fallu 15 ans pour prendre la décision. Mais d’une part, il y eut Tian An’men, en 1989, et d’autre part l’explosion de l’Union soviétique, en 1991. Or les opposants à la stratégie défendue par Deng Xiaoping n’avaient rien à proposer, si ce n’est de “poursuivre l’oeuvre de Mao” au plan économique. Le PCC a débattu et a finalement choisi de suivre Deng Xiaoping. Il faut savoir que Deng Xiaoping, ce n’était pas n’importe qui. C’était un vieux compagnon de Mao Zedong, un type qui, en plus, avec Zhou Enlai, avait servi de pompier pour éteindre les incendies allumés par Mao. Il a réfléchi au développement de son pays à un très haut niveau et sur le tas, si je puis dire. Deng Xiaoping, ce n’était pas une petite bouteille (petite bouteille est la traduction de son prénom, xiaoping). J’ai même cru comprendre qu’il aimait les grandes bouteilles. Mais au delà de ces anecdotes, ce fut un grand bonhomme. Il a eu de la classe. Il a osé. Il a contribué à sauver son peuple et son pays. 2) Cela dit, il ne suffit pas qu’un Congrès de Parti se réunisse pour qu’il y ait économie de marché socialiste. Son existence suppose que soient remplies les 2 conditions suivantes : 1) l’établissement de la dictature démocratique du peuple, 2) l’abolition de la démocratie bourgeoise. Ce sont des conditions nécessaires d’existence de l’économie de marché socialiste, et c’est la raison pour laquelle, quand ces conditions sont remplies, on peut appeler l’économie marchande fonctionnant sous de telles auspices, une économie de marché socialiste. Quelle est la finalité de l’économie de marché socialiste chinoise? Elle est double. Elle consiste : 1) à satisfaire au mieux les besoins du peuple, c’est-à-dire de la très grande majorité de la population; 2) à renforcer l’indépendance nationale. La Chine socialiste doit non seulement faire que le ventre des Chinois soit bien plein. Elle doit consolider sa propre force. Pour que cette double finalité soit réalisée, la grande bourgeoisie, qui est le cœur de la classe bourgeoise, doit être éliminée d’emblée. C’est une exigence immédiate, totale, inconditionnelle. Mais «une économie de marché socialiste française», par exemple, ne rencontrerait-elle pas les mêmes oppositions, les mêmes exigences? Bien sûr que si. On ne peut d’ailleurs qu’être étonné de l’absence quasi générale de toute référence à cette exigence dans le mouvement social actuel. Quiconque, dans un pays capitaliste, lutte pour l’amélioration substantielle et durable du sort de ses compatriotes doit avoir clairement en tête les deux objectifs suivants : 1) Rompre immédiatement avec le capitalisme de manière franche et sans tergiverser; 2) Construire le socialisme dans la durée, en prenant le temps qu’il faut pour cela, en faisant fonctionner à plein rendement la démocratie ouvrière et populaire. 3) Un marché capitaliste est un marché sur lequel circulent des marchandises capitalistes (des marchandises porteuse de plus-value et de profit). C’est seulement dans des circonstances exceptionnelles que le capitalisme monopoliste d’Etat a toléré que soient produites en son sein des marchandises porteuses de moins de profit ou non porteuses de profits. Un marché d’économie socialiste est radicalement différent. C’est un marché dans lequel circulent des marchandises de diverses sortes capitalistes et socialistes, et principalement des marchandises qui ne sont pas porteuses de plus-value et de profit. Dans une société capitaliste, le profit est essentiellement privatisé. Dans une société socialiste, le profit est essentiellement socialisé. Une société socialiste n’est pas une société où l’on ne fait pas de profit. C’est une société dans laquelle le profit, qui vient du travail de tous, appartient à tous. Le profit est l’image monétaire du travail. Ici, chez les capitalistes, le travail de tous doit devenir le profit de quelques-uns. Là, chez les socialistes, le travail de tous demeure le profit de tous. Sacrée différence, non? 4) Une économie de marché capitaliste (une économie capitaliste) diffère d’une économie de marché socialiste par l’horizon qu’elle donne au marché. Dans une économie capitaliste, puisque le profit est, en toute circonstance, privatisé, cela veut dire que pour les capitalistes, la marché est éternel. Il n’en est pas de même dans une économie socialiste. La socialisation du profit est, dans une telle société, une étape intermédiaire vers la disparition totale du profit. Faire disparaître le profit ne veut pas dire que celui-ci soit entièrement redistribué aux pauvres. Le socialisme n’est pas une forme moderne de l’hospice. Cela signifie que la société a développé la productivité du travail à un niveau tel que la forme marchandise, et donc la forme profit, perdent la signification qu’ils ont encore aujourd’hui. Une société socialiste a pour horizon ultime la construction d’une société d’abondance, la construction d’une société qui aura dépassé la situation de rareté relative dans laquelle nous sommes encore plongés, quel que soit le régime social dans lequel nous vivons. D’un côté, par conséquent, le marché éternel, qui doit constamment se réapprovisonner en formes marchandise, qui doit en permanence créer de nouvelles marchandises. De l’autre côté une société qui a pour fonction historique de dépasser la forme marchandise, de construire les conditions productives et distributives de l’abondance et du communisme. L’économie de marché socialiste doit être, devra être, l’instrument de cette transition. 5) En réalité, les choses sont un peu plus compliquées que ça. C’est une banalité de le dire, mais la réalité est toujours plus compliquée que ce que l’on aimerait qu’elle fut. Les pays aujourd’hui socialistes sont des pays industriellement sous développés. Ils ont d’énormes besoins d’investissement. Si l’on prend le cas de la Chine, par exemple, on pourra dire que le concept d’économie de marché socialiste fut, pour ce pays, le moyen intellectuel de penser son insertion nécessaire dans le marché mondial, que ce fut pour elle, le moyen intellectuel de penser son propre développement avec l’appui de capitaux et de savoir-faire extérieurs. Oui, je suis bien d’accord. C’est un aspect de la réalité. Mais il serait à mon avis très réducteur d’identifier le concept d’économie de marché socialiste à une stratégie égoïste de rattrapage dans le contexte d’un système capitaliste encore dominant. Car déjà, 30 ans après le lancement en Chine du concept d’économie de marché socialiste, d’autres aspects sont clairement perceptibles. Lorsque le gouvernement de la Chine annonce que ce pays diffusera largement auprès des autres pays, qu’ils soient riches ou pauvres, qu’ils puissent payer ou qu’ils ne le puissent pas, toute forme de vaccination contre le covid19 lorsque celle-ci sera opérationnelle, cela veut dire que la vaccination en question n’a pas pour but de fonctionner comme une marchandise capitaliste ordinaire, au moins à l’égard des pauvres et très pauvres, qui sont la majorité de la population de la planète. Lorsque le gouvernement de Cuba aide des populations à lutter contre la pandémie en cours, son économie et ses volontaires ne le font pas pour l’argent. Ils le font pour le bien-être de l’Humanité, car l’intérêt bien compris de tels ou tels, dans le contexte de cette pandémie, est le bien-être de tous. Bref, ce que je veux dire est que le concept d’économie de marché socialiste n’est pas une abstraction simpliste. C’est un outil complexe. Il a permis et permet tout à la fois aux dirigeants de la Chine de penser l’élévation du niveau de leurs forces productives dans un environnement mondial capitaliste dominant et, grâce à l’élévation de ce niveau, de contrebalancer les effets les plus désastreux de l’environnement en question. J’ai encore quelques petites choses à dire sur ce concept et après je m’arrêterai. Pour l’instant, je propose d’en donner ici une définition d’étape. L’économie de marché socialiste est une économie dont le concept fut élaboré il y a 30 ans environ et, à cette époque, c’était un concept totalement original. Ce concept suppose que soient remplies deux conditions: la dictature démocratique du peuple et l’abolition simultanée de la démocratie bourgeoise. Le Capital financier, dans ses formes contemporaines, et la grande bourgeoisie qui va avec, n’ont plus le droit de commander quoi que ce soit. C’est à ces conditions que peut exister une économie de marché socialiste. Une telle forme de marché est radicalement différente du marché capitaliste. Une économie de marché socialiste n’exclut pas la présence d’entreprises capitalistes. Mais elle leur interdit d’exercer le moindre pouvoir politique ou de contrevenir à la loi. Elle vise, dans un premier temps, à développer si nécessaire le niveau des forces productives propres au pays socialiste considéré. Elle vise ensuite à développer le socialisme dont l’horizon ultime est la construction d’une société d’abondance. Une économie de marché socialiste n’a pas pour but la perpétuation de la forme marchandise. Ses agents, qui fonctionnent en rapport avec une direction centrale, recherchent, pendant la phase intermédiaire de son existence, la maximisation du profit social. En revanche, les agents d’une économie de marché capitaliste, agents totalement décentralisés, recherchent en permanence l’existence de marchandises individualisables pour pouvoir s’approprier privativement le profit social. Il existe d’autres aspects selon moi intéressants de ce qu’est une économie de marché socialiste. J’en reporte l’indication à une autre fois. Jean-Claude Delaunay
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| Plaristes | Communiste et Français ! | Militant expérimenté | 867 messages postés |
| Posté le 08-07-2020 à 00:08:06
| Une économie socialiste de marché c'est ce que propose réseau salariat ! Ce qui est en chine, c'est un hybride capitaliste. Que ça soit clair, et c'est pas Huwaei qui va changer les choses !
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 08-07-2020 à 07:52:22
| 1 - Marché n'est pas synonyme de capitalisme. Il y a un marché capitaliste et un marché socialiste. Staline avait déjà avancé ce point : Les problèmes économiques du socialisme en URSS, Staline (1952). chap. 2 - De la production marchande sous le socialisme 2 - La notion hybride n'est pas valide. Elle dissimule l'aspect dominant qui est public. De plus tu parles de "capitalisme hybride" ce qui signifie que le capitalisme domine. C'est faux. 3 - Je ne sache pas que le réseau salariat milite pour une dictature du peuple. Son projet n'envisage même pas une révolution pour "continuer et étendre les expériences révolutionnaires de la cotisation sociale et du salaire à vie" et prétend y parvenir par "la boîte à outils de l’éducation populaire" . Donc rien à voir. 4 - Enfin le peuple est défini par l'analyse de classe de la société chinoise, établie par Mao Tsétoung à partir de l'enquête à la campagne dès le début de la révolution, en mars 1926. Et par les objectifs de la révolution. La définition du peuple diffère en fonction des conditions historiques : "Pour avoir une connaissance juste de ces deux types de contradictions, il est tout d'abord nécessaire de préciser ce qu'il faut entendre par "peuple" et par "ennemis". La notion de "peuple" prend un sens différent selon les pays et selon les périodes de leur histoire. Prenons l'exemple de notre pays. Au cours de la Guerre de Résistance contre le Japon, toutes les classes et couches sociales et tous les groupes sociaux opposés au Japon faisaient partie du peuple, tandis que les impérialistes japonais, les traîtres et les éléments pro-japonais étaient les ennemis du peuple. Pendant la Guerre de Libération, les ennemis du peuple étaient les impérialistes américains et leurs laquais - la bourgeoisie bureaucratique, les propriétaires fonciers et les réactionnaires du Kuomintang qui représentaient ces deux classes, alors que toutes les classes et couches sociales et tous les groupes sociaux qui combattaient ces ennemis faisaient partie du peuple. A l'étape actuelle, qui est la période de l'édification socialiste, toutes les classes et couches sociales, tous les groupes sociaux qui approuvent et soutiennent cette édification, et y participent, forment le peuple, alors que toutes les forces sociales et tous les groupes sociaux qui s'opposent à la révolution socialiste, qui sont hostiles à l'édification socialiste ou s'appliquent à la saboter, sont les ennemis du peuple." [Mao Tsétoung - De la juste solution des contradictions au sein du peuple - 27/02/1957 - chapitre I 5 - La définition des objectifs de la révolution et du peuple et est nécessairement différente en France.
Edité le 08-07-2020 à 11:34:03 par Xuan
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| Posté le 08-07-2020 à 20:23:48
| Oui. C'est ce que je dit aussi... Quoi que Staline était anti-coopérative il me semble. Ceci dit il y a un marché capitaliste important en chine ! A partir de là parler de socialisme de marché pour désigner le caractère hybride de la Chine est abusif.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 08-07-2020 à 22:38:46
| C'est exactement le contraire de ce que tu dis à propos du réseau salariat. Staline anti-coopératives ? Et les kolkhozes en 29 ? C'est ton "caractère hybride" qui est abusif. Relis pourquoi au point 2. Si l'économie chinoise était "hybride" il n'y aurait aucune planification possible.
Edité le 08-07-2020 à 22:44:03 par Xuan
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| Posté le 10-07-2020 à 02:31:36
| Si, les capitalistes planifient, regardes De Gaulle, et la France de Gaulle, ça carburait au pantouflage dans le système publique mais il y avait de la planification, et la France de de Gaulle n'était pas socialiste à e que je sache.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 10-07-2020 à 08:37:04
| La planification et les nationalisations en France se sont déroulées dans des conditions très différentes et avec des conséquences différentes aussi, ça mérite une étude détaillée, notamment par rapport à la thèse révisionniste du "communisme déjà là".
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 10-07-2020 à 15:34:13
| Je reprends cette citation de l'Humanité du 27 novembre 1947 : « Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste. » Elle illustre assez bien la différence entre la France des 30 glorieuses et la Chine des 40 dernières années. Dès la Libération la France s'est lancée dans un vaste programme de reconstruction auquel un ministère était dédié. La planification fut lancée en 1946 par Jean Monnet, banquier international, promoteur de l'atlantisme, du libre-échange et l'un des pères de l'Europe. Le régime de Vichy avait déjà mis en place la délégation générale à l'Équipement national (DGEN) (loi du 23 février 1941) et décidé du principe d'un plan sans nationalisation. nationalisation, le rôle de l’État étant de stimuler, orienter et financer l'investissement privé, mais non de le remplacer. La planification mise en place à la Libération par un commissariat général au Plan (21/12/1945) prend fin pratiquement vers le début des années 1990. A partir de 1981 il n'y avait plus d'objectif chiffré. En fait à partir de 1973 et du premier choc pétrolier le taux de croissance est divisé par deux à l'intérieur des pays de l'OCDE. La planification est indicative et incitative, elle se borne à donner des objectifs quantitatifs ou qualitatifs. Elle n'a pas pour objectif de construire mais de reconstruire et moderniser l’économie. Le plan Monnet de 1946 à 1952 a été financé en grande partie par le plan Marshall. Le second ou plan Hirsh est pénalisé par la guerre d’Algérie, de sorte que Jean Monnet retourne à Washington pour réclamer une rallonge Au fil du temps la planification devient de plus en plus « incitative ». Elle aboutit à la concentration des industries et de l'agriculture. Voir 1945-2000 : le bouleversement capitaliste de l’agriculture en France Sur le plan industriel l'Etat a favorisé la concentration des entreprises en monopoles : Air France regroupe toutes les entreprises d'aviation en 1933 La SNCF regroupe les compagnies régionales en 1937 EDF fusionne 1610 sociétés en 1945. Le 2 décembre 1945 sont nationalisés le Crédit lyonnais, la Société générale, le Comptoir national d’escompte de Paris, la Banque nationale pour le commerce et l’industrie. De Gaulle évite la nationalisation de la Banque de Paris et des Pays-Bas et de la Banque de l'Union Parisienne, les deux principales banques d'affaire, et veille au remboursement des actionnaires. Côté entreprises, Renault à cause de la collaboration de ses dirigeants, puis les compagnies charbonnières, de gaz et d'électricité passent aux mains de l'État le 8 avril 1946. Plus tard en avril, 34 sociétés d'assurances sont nationalisées. Le PCF n'a jamais été en mesure de diriger ni les nationalisations ni la planification. Même s'il est intervenu dans ce sens, même s'il a pris l'initiative du CNR, même s'il a participé très largement à l'élaboration et à des commissions paritaires, son rôle est resté annexe et c'est la grande bourgeoisie qui a dirigé les opérations. Il faut prendre en compte le fait que le choc pétrolier a mis fin aux trente glorieuses sous l'angle de l'impérialisme et de la lutte anti impérialiste. Dès la Libération la France a repris la main sur ses colonies et de façon brutale et meurtrière, aussi bien en Algérie qu'en Syrie, au Vietnam, à Madagascar. Puis elle a poursuivi l'exploitation sous la forme néo-coloniale dans le cadre de la France-Afrique par exemple, partout où l'impérialisme US ne l'avait pas délogée. Simultanément la main d'oeuvre coloniale a été importée et les trente glorieuses se sont appuyées également sur ce colonialisme intérieur. L'ordonnance sur l'immigration date du 2 novembre 1945. La planification et les nationalisations ont eu pour but en France d'enrichir la classe des capitalistes, tandis que le pouvoir d'achat des masses a stagné ou a baissé, ce qui a provoqué de nombreuses grèves, dont mai 68. Dès août 1946 la grève des postiers, celle d'avril à décembre 1947, et celle des mineurs d'octobre à décembre 48, avec des morts. Les grèves de 1950 contre la guerre en Indochine, la grève générale d'août 53, celle des métallos de St Nazaire de juin à août 55, etc. Les nationalisations ont fini dans les poches des capitalistes, celles du gouvernement Mauroy ont servi à financer des projets privés et des martingales boursières dispendieuses, comme celle de l'affaire Rhodia. En fait les nationalisations en France ont servi à financer les pertes par le public.
____________________ Concernant la Chine, on ne peut pas établir de parallèle. Toutes les réformes politico-économiques en CHine ont été menées et dirigées par le PCC. Même les paysans pauvres venus travailler dans les centre urbains, les Mingongs, ne peuvent pas être comparés aux travailleurs immigrés d'Afrique ou du Maghreb, mais éventuellement aux travailleurs provinciaux montés à Paris depuis différentes régions. De sorte que le racisme colonial n'est pas apparu en Chine. La Chine compte 150 000 entreprises d'Etat dont 2/3 sont gérées par les gouvernements locaux et 1/3 directement par l'Etat. Le niveau de vie a augmenté de façon remarquable et les salaires continuent de progresser. Dans aucun pays on n'assiste à cette lutte contre la pauvreté. Et la Chine n'est pas impérialiste. Elle n'a jamais colonisé ni bombardé des colonies, ni renversé des régimes, et a plusieurs fois annulé des dettes africaines. Le but de la réforme est de sortir la Chine du sous-développement et de répondre aux besoins du peuple. En Chine certains capitalistes ont pu s'enrichir après la réforme de Deng Siaoping, mais le peuple ne s'est pas enfoncé dans la pauvreté et les derniers pauvres disparaissent. La corruption a été combattue sous plusieurs gouvernement et cette lutte commence à porter ses fruits. Le capital financier est orienté vers l'investissement productif et non vers la spéculation comme c'est la cas en France. Le sujet mériterait une étude plus approfondie, en particulier pour notre propre gouverne , pour notre propre programme stratégique. Sur le fond la direction du parti communiste constitue la différence majeure, la condition suivant laquelle nationalisation, planification, etc. servent fondamentalement les intérêts des masses ou ceux d'une minorité d'exploiteurs. Je renvoie aussi à la lecture des articles précédents. Le critère fondamental c'est la question du pouvoir d'Etat. Quelle classe dirige ?
Edité le 10-07-2020 à 20:23:45 par Xuan
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| Plaristes | Communiste et Français ! | Militant expérimenté | 867 messages postés |
| Posté le 11-07-2020 à 03:49:04
| Toujours est-il que dans "Socialisme avec des caractéristiques chinoises" Caractéristique chinoises ça veut dire le capitalisme universel. Il faut voir le nombre d'entreprise chinoise privées en Afrique, et même en europe. Les capitaux chinois investis au sein de l'union €uropéenne représentent des sommes plus qu'astronomiques. "Le critère fondamental c'est la question du pouvoir d'Etat. Quelle classe dirige ?" La bourgeoisie est toléré dans le PCC, et qui dit capitalisme dit domination formelle, pouvoir formel, qui côtoie le pouvoir réel, même en excluant la bourgeoisie du parti (ce que prévois de faire Xi) les cadres du parti seront toujours soumis à la corruption que j'ai évoqué au paravant. Dans le sujet enrte Marx et confucius il faut choisir je crois... Je suis tombé sur un texte qui parlait des bonnes valeurs confucéennes chinoise et une enquête sur ce qu'il en était en réalité et je suis tombé sur un terme très spécifique désignant une corruption de la part des capitalistes sur les membres voulant faire carrière, et comment c'était endémique et que la répression et la chasse à la corruption n'y changeait rien. J'éditerai quand je l'aurai trouvé. Voilà, la Chine a un peu délaissé l'égalitarisme maoïste pour revenir à uns système méritocratique confucéen (caractéristique chinoise) bien vertical, la théorie veut que plus on escalade les échelons du pouvoir, plus on se rapproche du centre, plus le mode de sélection s’avère méritocratique. Xi parle de valeurs asiatiques censées favoriser l’harmonie par le consensus plutôt que le conflit régulé. (C'est de ça que je parlais dans le topique sur marx ou Confucius pour l'harmonie par le consensus qui est la chose la plus confucéenne qui soit !) Mais ça un effet pervers qu'on appelle maiguan, ou achat de fonction. Pour gravir les échelons certain paillent. Et la peine de mort n'y change pas grand chose. Une fois que ça commencé à se mettre dans la politique, on ne peu plus retirer le pouvoir de l'argent car celui qui prend le risque d'utiliser le maiguan gagne un avantage sur les autres, ce qui fait que les autres vont aussi toucher au Maiguan malgré le risque pour ne pas être lesté La peine de mort ne fait que d'éliminer ceux qui se font prendre la main dans le sac facilement, tu aura toujours des génies très intelligents et habiles qui passeront à travers les mailles du système. Un Benard Tapie, Cahuzac, Sarkozy, et même un pasqua, en Chine ça vaut rien, leur espérance de vie dans le système politique chinois dépasse pas les un mois, après c'est peine de mort pour corruption. Comparés au cadors de la corruption en chien ce sont des pucelles, le ripou chinois est au ripou Français ce que le voleur d'objets unique, qui fait de la haute voltige pour voler dans les musée en mode Harcèle Lupin est à la racaille qui braque des petits commerce.. Il y a tout un marché illégale des emplois publics. Un fléaux dont Xi admet l'existence sur le plan endémique. (Faudra que je demande au camarade russe de m'envoyer le screen du livre de Xi traduit en anglais...) Cependant. Les travaux d’A. Wedeman et de H. Li et L. L. P. Gore ont pourtant montré que la corruption en Chine n’exclut pas nécessairement la performance puisque même les fonctionnaires corrompus se doivent de concourir à maximiser le bien commun. Cela pourrait permettre de réconcilier le constat sévère de M. Pei et les résultats pourtant non négligeables atteints depuis le lancement des réformes en 1978. Donc la répression est pour quelque-chose, les ripoux en chine se rendent assez utile pour qu'on ferme les yeux sur leur utilisation du maiguan. Je pourrais vous citer le cas d'un haut fonctionnaire chinois arrêté pour corruption en 2016 qui était l'exemple type ! Faudra que je retrouve l'article.
Edité le 11-07-2020 à 05:03:59 par Plaristes
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 12-07-2020 à 08:13:05
| La caractéristique chinoise est relative à l'histoire de la Chine, notamment coloniale, et au stade de développement des forces productives, au stade primaire du socialisme. Tout ceci a déjà été développé. Cela signifie qu'un socialisme à la française, et même un socialisme de marché, ne correspondrait pas au socialisme à la chinoise. La Chine n'a pas délaissé l'égalitarisme maoïste qui est une invention des révisionnistes et des "maos". Dans "l'élimination des conceptions erronées" [décembre 1929] Mao critique l'égalitarisme absolu dans l'armée. Il remet le couvert dans la conférence des cadres du 1er avril 1948: "Qui préconise l'égalitarisme absolu a tort. Il y a une façon de penser, actuellement courante à la campagne, qui porte préjudice à l'industrie et au commerce et qui préconise l'égalitarisme absolu dans la répartition des terres. Elle est de caractère réactionnaire, arriéré et rétrograde, et nous devons la critiquer. Au cours de la réforme agraire, on ne prend et ne doit prendre pour cible que le système d'exploitation féodale pratiqué par la classe des propriétaires fonciers et les paysans riches de type ancien, et il ne faut porter atteinte ni aux intérêts de la bourgeoisie nationale ni à ceux des entreprises industrielles et commerciales gérées par les propriétaires fonciers et les paysans riches. Il faut particulièrement prendre garde à ne pas léser les intérêts de ces paysans moyens, artisans et autres travailleurs individuels, membres des professions libérales et paysans riches de type nouveau qui ne pratiquent pas l'exploitation du travail d'autrui ou ne la pratiquent que dans une faible mesure. Le but de la réforme agraire est de liquider le système d'exploitation féodale, c'est-à-dire de supprimer les propriétaires fonciers féodaux en tant que classe et non en tant qu'individus".
Edité le 12-07-2020 à 08:19:40 par Xuan
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| Plaristes | Communiste et Français ! | Militant expérimenté | 867 messages postés |
| Posté le 12-07-2020 à 20:24:56
| La chine concentre de nos toujours des force productive et un savoir faire industriel monstrueux, que les pays post industriel n'ont plus. Le seul intérêt de maintenir le capitalisme c'est pour la guerre hybride. Concernant le discours c'est en 48, quand la bourgeoisie et la bureaucratie avait le vent en poupe mao a changé de position.
Edité le 13-07-2020 à 08:01:48 par Plaristes
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 12-07-2020 à 21:17:05
| La Chine est encore un pays sous développé ou en voie de développement. Les réalisations modernes qu'on peut constater ne sont qu'une partie de la Chine. Si Xi Jinping appelle à éradiquer la grande misère c'est qu'elle existe, et il ne s'agit pas de la misère des grandes villes mais de celles des campagnes les plus reculées, qui n'ont pas de moyens de communication et restent enclavées. Les progrès économiques en Chine sont immenses en 70 ans mais il reste encore beaucoup à faire suivant le plan prévu pour 2025 d'une "société de moyenne aisance" .
Plaristes a écrit :
Concernant le discours c'est en 48, quand la bourgeoisie et la bureaucratie avait le vent en poupe mao a changé de position. |
Qu'est-ce que tu inventes sans la moindre preuve ? Ce discours a été prononcé après la capitulation du Japon et pendant la Guerre de Libération populaire contre Tchiang Kaï-chek. Mao parle de la réforme agraire dans la région libérée du Chansi-Soueiyuan, et il définit l'objectif de "liquider rapidement le système de propriété foncière pratiqué par la classe féodale" . Dans ce but le PCC soutient la revendication paysanne d'une répartition égale des terres mais cette révolution est dirigée contre les féodaux, elle n’arase pas les différences entre les salariés, les paysans pauvres et les paysans moyens. Quand tu dis "mao a changé de position" tu ne cites aucun texte pour le démontrer. Et pour cause, il n'y en a aucun. A plusieurs reprises Mao s’est opposé à des courants de droite dans le PCC, il n’a jamais préconisé l’égalitarisme. La révolution culturelle telle que Mao l’a initiée ne visait pas non plus l’égalitarisme mais le révisionnisme dans le PCC. Le principe directeur de la transition socialiste est "de chacun selon ses capacités et à chacun suivant son travail" et ce n'est certainement pas de l'égalitarisme. Ce qu’on a appelé « l’égalitarisme» de Mao était la vue que nous en avions de l'extérieur, où tous les chinois étaient vêtus de façon identique. C'est une description occidentale de la société chinoise, attribuant à Mao des conceptions qu'il n'avait pas. Elle voyait une société sortant de la misère absolue, composée à 90 % de paysans pauvres, où les lettrés étaient très peu nombreux, et où le progrès tenait dans les vêtements, un bol de riz et une bicyclette. Dans ces conditions il n’y avait pas matière à des écarts de salaire visibles en tous cas. Ceux-ci sont apparus avec le développement économique, le développement technique et la division du travail, notamment avec la réforme de Deng Siao ping. Mais à aucun moment Mao n'a préconisé par exemple l'égalité des salaires. Plus tard dans son texte "repoussons les attaques des droitiers bourgeois", le 6 juillet 1957 il dit : "Les directeurs de coopérative cultivent les champs avec les masses ; les directeurs d ' usine et les secrétaires de comité du Parti se rendent dans les ateliers pour travailler avec les ouvriers. C'est ainsi que la bureaucratie a considérablement diminué". L'objectif est qu'ils se lient aux masses et changent leur point de vue, et non pas qu'ils cessent d'être des intellectuels ou qu'ils gagnent un salaire de paysan. Il s'agit d'une rééducation idéologique.
Edité le 12-07-2020 à 23:23:52 par Xuan
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| Plaristes | Communiste et Français ! | Militant expérimenté | 867 messages postés |
| Posté le 13-07-2020 à 08:21:28
| Faudrait que je retrouve des films de propagande chinoise où tout le monde est heureux dans le meilleur paradis socialiste dans le meilleurs des mondes, mais t'as toujours ces salauds de bureaucrates qui foutent la merde et abusent de leur pouvoir. Et que je compare à ce qu'il avait avant. Mao sentait une restauration capitaliste venir, face à ça il a pris un tournant gauchiste, et est parti dans délires de critique un peu extrême des hiérarchies en général (sans jamais renier l'importance d'une hiérarchie) C'est ce mao là que les gauchistes du monde entiers (et surtout ceux des pays industriels) admirent. C'est ce mao là qui est opposé à Deng. Mais à aucun moment Mao n'a préconisé par exemple l'égalité des salaires. On est bien d'accord. Mais quand j'utilise les mots méritocratique et égalitarisme, je devrais les utiliser entre guillemet, car j'utilise la connotation néo-libérale de ces terme qui oppose égalitarisme et méritocratie, car la méritocratie est loi de la jungle pour les néolibéraux. Autrement dit, on est plus à l'égalité des chances (c'est à dire la même ligne pour le Lièvre comme pour la tortue...) mais la loi du plus rusé, où les grand corrompus ripoux, ont été maintenu dans les instutions pour leur seul compétence et savoir faire.. (J'arrive plus à trouver les affaires de ces mec arrêtés en 2016 et 2014) Tu as raison de rappeler que c'est un peu à côté de la réalité, et du à notre perception occidentale extérieure, mais tout de même, Xi en parle de ce système méritocratiques aux valeurs confucéennes. Après t'essayes de m'apprendre des basiques comme si je ne savais rien.
Edité le 13-07-2020 à 08:23:13 par Plaristes
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 13-07-2020 à 11:38:33
| Je ne te reproche pas de ne rien savoir mais de reprendre systématiquement les arguments réactionnaires ou révisionnistes, sans prendre la peine de chercher, au moins dans les textes, si les actes et les déclarations de Mao Tsétoung confirment ces arguments. Mao Tsétoung a lui-même compris dans quelle direction anti autoritaire, anti-parti et de double pouvoir s'engageait la révolution culturelle. Seulement les gauchistes et les maos ont discrètement censuré le fait que c'est lui qui a mis fin à l'expérience. Sur le fond il s'agit de la lutte des classes dans la société socialiste, de son caractère dominant ou non, de la forme qu'elle peut prendre, de la période considérée, etc. La "méritocratie" n'est pas spécialement confucéenne. "A chacun selon son travail, de chacun selon ses capacités" c'est Marx.
Edité le 13-07-2020 à 11:40:01 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Plaristes | Communiste et Français ! | Militant expérimenté | 867 messages postés |
| Posté le 13-07-2020 à 13:53:15
| Par la violence, parce-que face au gauchisme faut parfois sortir les AK. La "méritocratie" n'est pas spécialement confucéenne. "A chacun selon son travail, de chacun selon ses capacités" c'est Marx. En effet mais dans la vision néolibéral le mérite n'est pas capacité à remplir une fonction correctement mais la capacité à ramener ton cul à ce poste. Aussi, si Xi de son côté à lui utilise le terme confucéen c'est qu'il y a anguille sous roche. C'est à dire qu'il y a "spécificité chinoise" !!!! C'est à dire des éléments pas très socialistes, même si la notion de servir le peuple joue un grand rôle dans l'administration chinoise. Et que même les plus ripoux que l'ont peut trouver en chine qui passent à travers des mailles de la chasse à la corruption, s'adonnent à l'exercice de remplir leur devoir.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 13-07-2020 à 19:28:43
| Et si et si...arrête ton char. C'est toi l'anguille. "servir le peuple" ne joue pas "un grand rôle dans l'administration chinoise" Ce n'est pas seulement un slogan répété depuis Mao et repris sans cesse notamment par Xi et le PCC en chaque occasion. C'est l'axe de travail du PCC sur tous les sujets.
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| Plaristes | Communiste et Français ! | Militant expérimenté | 867 messages postés |
| Posté le 14-07-2020 à 01:00:21
| Ce n'est pas parce-qu'il le répète qu'il faut le croire sur parole, où qu'il arrive à mettre en place sa volonté. Xi est d'ailleurs le premier à remarqué que ça coince, en admettant que le Maiguan est un problème majeur pas encore résolu, il ne sait pas trop comment il va virer la bourgeoisie du PCC en prime. Quand tu peux pas virer tu fais avec, c'est comme ça.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 14-07-2020 à 13:32:46
| Plaristes a écrit :
La "méritocratie" n'est pas spécialement confucéenne. "A chacun selon son travail, de chacun selon ses capacités" c'est Marx. En effet mais dans la vision néolibéral le mérite n'est pas capacité à remplir une fonction correctement mais la capacité à ramener ton cul à ce poste. |
Si c'est "en effet" on n'en parle plus et la "vision néolibérale" tu peux te la mettre au même endroit. Ce n'est pas en répétant 10 fois le même mensonge que tu vas convaincre, surtout en évitant de fournir des preuves, des actes, des textes et des citations, en procédant par insinuations et procès d'intention.
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| Plaristes | Communiste et Français ! | Militant expérimenté | 867 messages postés |
| Posté le 14-07-2020 à 14:14:15
| Penchons-nous enfin sur cette notion de « méritocratie », que l’article de Bell oppose frontalement à celle de « démocratie » – en omettant au passage de signaler que dans bien des configurations politiques les deux idées sont associées (ainsi en est-il, par exemple, des postulats de l’élitisme républicain à la française). Cette notion occupe une fonction stratégique dans l’argumentaire, dans la mesure où elle procède d’une historicité de prime abord radicalement différente en Chine et en Occident. En effet, là où la méritocratie occidentale – à tout le moins dans le cas français – consomme avec fracas la rupture avec la hiérarchie des ordres qui décidait de la distribution des places sous l’Ancien Régime, la Chine culturellement décomplexée d’aujourd’hui peut, en apparence, se prévaloir dans ce domaine d’une belle continuité avec la Chine d’avant 1911. Cependant, si l’article n’interroge aucunement les présupposés et la trajectoire de la notion, il convient de s’étonner d’un fait : le vocable de « méritocratie » n’a qu’une faible prégnance dans la langue chinoise moderne, apparaissant davantage comme la traduction (au demeurant non fixée) du terme anglais de « meritocracy », dont il est souvent accompagné dans les textes académiques. L’étrangeté de la chose s’accroît lorsqu’on constate, à l’inverse, la récurrence du prisme « méritocratique » dans les descriptions occidentales, anciennes et actuelles, de la Chine traditionnelle. La notion de mérite, notion retorse entre toutes, aussi malaisée à définir que difficile à valoriser institutionnellement, semble donc ici faire l’objet d’une sorte de quiproquo, à tout le moins d’une équivalence faussée, entre une projection conceptuelle occidentale et sa tardive acclimatation chinoise. À terme, seule une archéologie comparative de la notion ou des notions impliquées pourra sans doute permettre de lever toutes les ambiguïtés. Qu’il suffise donc ici, en guise de conclusion, de souligner un point essentiel. Ceci dit je recherche un autre article qui parlait du problème lié à de viennent habitude des années 90 que 2012 n'a pas fait passé. J'avais 2 cas emblématiques je ne les retrouve plus.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 14-07-2020 à 14:39:46
| Excellent L'intello de service regarde son étiquette et tortille cent fois du cul en se demandant s'il va la coller ou pas. Relis ce que j'ai dit juste avant et arrête de chercher. Avec cette citation tu atteins déjà le fameux sommet emblématique. Je te demande de citer des textes du PCC, pas les états d'âme des sinologues occidentaux.
Edité le 14-07-2020 à 14:53:53 par Xuan
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