Sujet : débats sur le 37e congrès du PCF | | Posté le 10-01-2016 à 22:43:41
| Cet article publié sur le réseau faire vivre (voir lien en fin d'article) témoigne des questions et des débats en cours dans la perspective du prochain congrès du PCF Que faire ? C’est aux communistes de le décider ! Mercredi 6 janvier 2016, par Danielle Trannoy Après ces Régionales, aux résultats et aux conséquences catastrophiques pour le monde du travail, et notre Parti, certains responsables et élus pensent déjà à une nouvelle formation pour 2017, alors qu’ils portent, il me semble, une lourde responsabilité pour avoir mené le Pcf à un si bas niveau. Est-ce une fuite en avant pour échapper à leurs responsabilités ? Aujourd’hui, par voie de presse, dans une démarche de « mise en condition » communicante, une nouvelle tentative de rassemblement est suggérée. Mais est-ce la question ? Il nous semble que c’est d’abord aux communistes de s’organiser pour prendre la parole, pour exiger un débat sur la situation lourde de dangers et de décider ensemble et par eux-mêmes comment sortir de l’impasse où depuis plus de 30 ans, le monde du travail est désarmé face aux assauts du capital. C’est la « classe des Warren Buffet » qui pour ce moment historique a gagné. Le capitalisme brise les barrages que le mouvement ouvrier avait érigés en cela aidé par le PR, le PS, EELV et le FN. Malgré les avertissements lancés par les communistes et les résultats des scrutins précédents, la Direction a reconduit encore les stratégies de dilution dans des alliances électoralistes afin de combler les défections du Front de Gauche, tenter encore avec quelques éléments du PS, d’EELV et autres personnalités un impossible rassemblement décidé au sommet, tout en n’ayant aucune exigence politique pour affronter la mise en place de l’Europe fédérale, au travers les nouvelles Régions. C’est peut être la vision de quelques uns oubliant la lutte des classes qui tentent d’obtenir quelques places à partager entre le PS, EELV, Mélenchon et quelques autres, tout en restant dans le jeu « Hollande-Droite-FN « et dans le front commun des partis et organisations prônant une ’Europe fédérale dominée par les stratégies du capital. D’ailleurs, un bloc idéologique ne s’est-il pas constitué lors de ces élections régionales ? Particulièrement silencieux sur les nouvelles compétences des régions et les liens avec les politiques de destructions portées par les directives européennes. Aucune voix ne s’est élevée pour s’opposer aux pertes de souveraineté nationale. Y compris de la part des dirigeants du PCF. Les déclarations d’O. Dartigolles, MP. Vieu et d’autres ne tombent pas du ciel ! P. Laurent et A. Chassaigne n’ont-ils pas œuvré dès cet été pour une alliance « Rose-Rouge-Verte » avec mise en place de groupes de travail ? Mais que nous préparent-ils avant le Congrès ? Ne doit-on pas se poser la question ? La souveraineté des communistes n’est-elle pas usurpée, manipulée ? Peut-on prôner la démocratie si dans notre propre Parti, les principaux responsables n’ont pas une rigueur exemplaire pour faire vivre la réflexion politique de tous ? Nous ne devons pas être un « parti comme les autres » !!! Certains vantent même déjà l’extraordinaire richesse humaine qu’est le PCF. Mais, son histoire, son identité sont-ils à mettre dans la corbeille de cette nouvelle tentative (voire organisation) qui viserait à la liquidation du PCF en tant que Parti. Il nous faut relire les pages de l’histoire du PCI, sur les processus mis en œuvre pour son affaiblissement idéologique et financier. Comment englué dans une kyrielle de logos divers et variés, le PCI a disparu… Et avec lui toute la Gauche en Italie. Pourtant l’idée communiste n’est pas morte en Italie, mais n’est plus organisée en tant que parti de masse, pour le bonheur des capitalistes et leurs gérants…. Le Congrès ne devrait pas traiter que des alliances dans la perspective de l’élection présidentielle, car la Gauche n’est rien sans un parti communiste déterminé à défendre les intérêts de ceux qui travaillent et qui rejettent toutes formes d’exploitation. L’affaiblissement du PCF conduit à l’affaiblissement général de toute la Gauche. La question est donc de reconstruire un parti communiste, préalable indispensable à la reconstruction d’une gauche rompant avec le capitalisme. Mais au fait, que veut dire le mot de Gauche aujourd’hui ? En 1939, les communistes n’ont-ils pas eu comme première préoccupation de reconstituer les organisations du PCF, permettant ensuite le rassemblement autour du CNR. L’exigence des communistes doit être la même détermination que celle portée lors de la Conférence Nationale, en 2007, pour ou contre un parti communiste. A ce jour, la question est de fait reposée aux communistes. La situation est certainement plus grave qu’en 2007 où les communistes dans leurs sections jusqu’à la Conférence Nationale, ont su dire que leur Parti leur appartenait, totalement. Mais en tout état de cause, même si de nombreux communistes ne sont pas ou plus organisés, se maintenant dans le silence et l’abstention, même si la situation est critique et difficile, nous n’avons pas d’autres choix que de remettre en route pied-à-pied, l’organisation des cellules, des lieux de vie et de travail permettant un large débat pour ouvrir une voie de sortie du capitalisme, vers le socialisme, l’appropriation sociale des moyens de production dans le respect des hommes et de leurs environnements. Danielle Trannoy, PCF Bassin Arcachon Val de l’Eyre Membre du CN Réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF. 05 janvier 2016.
Edité le 15-01-2016 à 13:36:55 par Xuan |
| | Posté le 10-01-2016 à 22:48:33
| Ci-dessous un courrier parmi les échanges entre ml de différentes organisations et groupes, dans et hors du PCF.
_______________ Enfin, le couple Pierre Laurent - François Hollande semble battre de l’aile et la vérité éclate au grand jour : "Son programme actuel, le programme qu'il met en œuvre tous les jours n'est pas un programme de gauche" . [sur Sud Radio et Public Sénat] Déclaration coup de poing qui claque au vent comme le drapeau des fédérés et réveille opportunément les consciences assoupies. Pierre Laurent veut à présent "dépenser tous [ses] efforts pour que nous ayons un candidat de gauche, sur un projet de gauche, sur les valeurs de la gauche" … "ce candidat ne peut pas être un candidat qui propose la déchéance de la nationalité, une loi Macron 2 et la casse du code du travail". "Sinon, nous risquons d'aller à l'élection présidentielle sans candidat de gauche. Parce que si on enferme le débat des Français dans une présidentielle où il y a Marine Le Pen, un candidat de droite et François Hollande, pour moi ça veut dire que la gauche n'est pas présente" . Alors pouvons-nous imaginer que P. Laurent propose un candidat communiste ? Qu’il définisse ce qu’il entend par « un candidat de gauche, sur un projet de gauche, sur les valeurs de la gauche » ? Parce que pour le prolo de base, la « gauche » a tellement été galvaudée, tant de réactionnaires sont passés dessus qu’elle sent plutôt le réséda que la rose. En écho au constat que font les masses populaires depuis déjà de longues années et à leurs aspirations les plus profondes, on aimerait l’entendre stigmatiser le capitalisme, démontrer l’impossibilité de le réformer - à preuve les décennies d’expérience socialo -, démontrer la nécessité d’une société nouvelle socialiste, débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme, et appeler au rassemblement des classes laborieuse pour renverser leur ennemi de classe et son Etat. Ou pas… "Il faut un candidat dans lequel se reconnaissent les socialistes, les écologistes, les gens du Front de gauche, les communistes, qui soit un véritable candidat de gauche" Pierre Laurent est bien décidé à patauger encore longtemps dans des combinaisons électoralistes improbables, aboutissant à entraîner ses adhérents et ses électeurs au cul d’un nouvel homme providentiel « de gauche », et emmenant le peuple à la noyade comme les enfants de Hamelin derrière le joueur de flûte. Qu’elle se proclame vraie gauche, gauche véritable, gauche radicale, gauche de la gauche, front de gauche, gauche authentique, gauche rouge, gauche garantie pure gauche et j’en passe, brandissant des drapeaux de révolte mais accouchant de pathétiques souris réformistes du style 6e Constitution, l’entreprise est vouée irrémédiablement à un nouveau fiasco. 7/1/2016
Edité le 10-01-2016 à 22:53:55 par Xuan |
| | Posté le 10-01-2016 à 23:05:09
| Un article de Marie Christine Burricand sur le réseau fairevivre. On lira sur ce site les commentaires, je cite après l'article le commentaire de Noël Collet : Billet d’humeur : Le débat va-t-il enfin s’ouvrir au PCF ? Lundi 4 janvier 2016, par Marie-Christine Burricand Le débat va-t-il enfin s’ouvrir au PCF ? Un mois après les régionales, on peut en douter à la lecture de l’Humanité et des différentes interventions de dirigeants du PCF. J’ai même l’impression que certains utilisent cette période pour peser un maximum avant le débat du Conseil National et la discussion des communistes, faisant les réponses avant les questions.
Des dirigeants en pleine forme ? pour la photo ! Un premier élément m’interroge, notamment au travers des interventions de Marie-Pierre Vieu et d’Olivier Dartigolles à qui l’Humanité a largement ouvert ses colonnes. Et c’est déjà une première question, pourquoi ces têtes de listes et portes-paroles qui n’ont pas fait mieux que les autres, et pour Olivier Dartigolles plutôt plus mal d’ailleurs, auraient-ils le privilège de s’exprimer plus que les autres avant que le débat ne commence. Il est vrai qu’ils sont tous deux membres de l’exécutif et pour Olivier Dartigolles porte parole du PCF. Le problème, c’est qu’ils ne portent ni l’un ni l’autre une parole collective, celle du PCF ou pour le moins du collège exécutif, mais leur point de vue personnel sur la situation... Au bout d’un moment cela finit par lasser et on a envie de leur dire, un peu d’humilité camarade ! Humilité devant les communistes, humilité aussi devant les citoyens. Ainsi dans le supplément « Communistes » du 17 décembre, Oivier Dartigolles nous l’assène, « tout est à reconsidérer et à changer, l’heure est à la refondation » . Décidément c’est une manie ! Et répondant à la question du journaliste qui lui demande quels seraient les grands chantiers de cette refondation, il précise : « Refonder la république, la démocratie, la politique, la manière de s’engager, et de construire des liens permanents avec la population. Refonder la gauche. » Typiquement le genre de discours qui veut tout dire et rien dire et laisse tout le monde face aux difficultés. Langue de bois, brassage d’air… Et tout le reste de l’interview est de la même nature. Sur le PCF lui-même rien, à part qu’il doit faire converger les forces. Rien sur l’affaiblissement national de notre parti, rien sur la nécessité de le renforcer, rien sur l’organisation, rien sur les batailles du PCF. Je dois être une primate, car je pense que la première chose à faire pour que la gauche se porte mieux, c’est de renforcer le PCF dans tous les sens du terme. Et même je crois que vues les difficultés et les dangers qui s’amoncèlent, il vaudrait mieux pour affronter ces batailles un parti plus fort. Heureusement qu’il n’y a que les communistes qui lisent « communistes » , nous en avons vu d’autres ! Parce que pour le commun des mortels, ceux qui ne sont pas habitués aux subtilités de la langue politique, ce genre de trucs, c’est à se taper la tête contre les murs et à déchirer sa carte d’électeur ou à mourir de rire jusqu’à en pleurer, parce que décidément, ce camarade est sourd ou aveugle et qu’à peine sorti d’une défaite, il recommence ce qui l’a amené là où il est et veut tous nous y emmener. Les interviews de Marie-Pierre Vieu valent aussi leur pesant d’or ces temps-ci. En 1995, elle dirigeait l’UNEF, certains qui y étaient aussi diront ce qu’elle en a fait mieux que moi. Là voilà donc lancée sur le mouvement social de 1995 [1]," précédé par un horizon sombre et lourd", nous dit-elle. Comme aujourd’hui ? Un peu moins quand même d’abord parce que depuis les coups contre le monde populaire se sont multipliés, surtout depuis le Traité constitutionnel européen et aussi parce qu’après 1995, il y a eu 1997, la gauche et même des ministres communistes, et que tout cela s’est terminé par 2002, Le Pen contre Chirac, déjà des millions d’électeurs de gauche qui ne vont pas voter au premier tour. De cela Marie-Pierre Vieux n’en parle pas. Par contre, elle est prête « à retenter le coup avec toutes ces forces, et au-delà , dans un rassemblement qui reste à inventer. » Elle ne dit pas comment faire pour que cela ne se finisse pas en eau de boudin comme en 1997, ni sur quoi exactement nous avons buté dans ces années.. Peut-être qu’au final, c’est cette incapacité à empoigner vraiment le réel, cette tendance à se payer de mots qui éloignent les citoyens de nous jusque dans les urnes ? Au passage, Marie-Pierre Vieu nous explique que depuis 1995, « elle fait partie des communistes qui cherchent toujours une jonction entre le social, le politique, le culturel ; Qui cherchent à porter la revendication de de transformation sociale, en luttant contre l’exploitation capitaliste, pour la répartition des richesse, mais en intégrant également la question de la citoyenneté, de l’égalité de traitement et la question démocratique. » Faut-il comprendre qu’il y aurait plusieurs sortes de communistes et même des communistes qui s’en ficheraient de la citoyenneté et de la question démocratique ? Je n’en connais pas mais je suis quand même un peu étonnée que Marie-Pierre Vieu faisant le tour des batailles qui montent ne parlent pas des salaires... un oubli sans importance comme celui du PCF qui visiblement ne la passionne pas… Il paraît que la meilleure défense, c’est l’attaque... Ces deux là se sentiraient-ils en difficultés ? L’heure est grave et c’est à un examen sérieux de sa stratégie, de son organisation, de ses liens avec la population, de son projet que doit se livrer le PCF. Alors, s’il vous plait, arrêtez de bavarder et commencez par respecter les communistes ! [1] voir article de l’humanité
___________________ Commentaire du 4 janvier à 21:59, par Noël Collet En réponse à : Billet d’humeur : Le débat va-t-il enfin s’ouvrir au PCF ? "on peut se passer des patrons", "qui peut t’embaucher, qui peut te virer ?" "Mon patron" ; voilà deux entretiens qui révèlent le niveau de conscience des gens autour de la quarantaine et capables d’entendre des vérités, de concevoir une autre forme de société, d’autres rapports de production. Les jeunes peuvent être motivés eux aussi. On peut donc avancer la notion de communisme, et ce, sans tarder. La population est prête à discuter. C’est ce qu’ignorent ces deux "dirigeants" du PCF, totalement déconnectés de l’idéologie qui constitue la raison d’être d’un Parti Communiste. Si l’on n’en parle jamais, à quoi bon un parti communiste ? Si l’on ne donne pas cette perspective, quelle peut être la motivation des gens pour engager le fer avec le capital ? Si l’on ne dessine pas une société de coopération entre individus, entreprises, pays, comment générer l’enthousiasme ? Il faut en revenir très fort à l’idéologie ; les fondamentaux : Marx, Engels, Lénine. L’Etat et la révolution, on se croirait aujourd’hui ; quoi de mieux pour contrer la campagne prônant l’économie jusqu’à l’hystérie , pas de lieu, de municipalité, de budget,qui doivent y échapper. Montrer que l’Etat n’est pas un ovni, mais un instrument de domination d’une classe sur l’autre, qui demande à certains de se serrer la ceinture, tandis que d’autres n’arrivent plus à la boucler ! Relancer la lutte pour les nationalisations, d’abord des banques et des grands secteurs de l’économie, puis de la totalité, de la multinationale à l’artisan. (certains artisans préfèrent dépendre d’une structure leur évitant les aléas divers : recherche de clientèle, paiement des factures, etc...) J’ai d’ailleurs proposé la création de coopératives municipales à forte valeur ajoutée, donc financièrement viables, avec un additif écologique : pas de quartier sans lieu de travail ! on allait au boulot à pied ou en vélo.
Edité le 10-01-2016 à 23:12:07 par Xuan |
| | Posté le 20-01-2016 à 00:32:05
| La réaction à visage socialo et le renouveau du communisme Hollande dévoile son plan d’urgence pour relancer le PS. Son dernier discours n’aurait pas davantage ému les masses que le décès du doyen de l’humanité à 112 ans, si ce plan dit anti-chômage, financé à coups de milliards par l’argent du peuple ne consistait pas à remplir les poches du patronat, à travers de multiples soutiens financiers inopérants sur l’emploi. On y découvrait notamment que la loi va combattre le chômage en facilitant les procédures de licenciement, dont les indemnités seront plafonnées afin de décourager toute forme d’opposition collective. Les 35 heures instaurées pour accélérer la productivité dans des proportions jamais atteintes jusque-là et sans contrepartie de salaire, sont débarrassées dans l’intérêt de l’emploi de toute disposition contraignante, par des accords d’entreprise pouvant déroger au contrat de travail. Engagé jusqu’au cou dans les mesures anti populaires ordonnées par le CAC 40, le gouvernement socialo, et bon gré mal gré toute sa cohorte d’opposants à géométrie variable « de gauche », la « vraie » et l’« authentique », fonce à présent tête baissée dans la répression sans même s’abriter derrière l’alibi du terrorisme étranger ou le croquemitaine du Front National. Air France, Goodyear, Ford : il faut briser les dents de tous ceux qui mordent pour en faire des « sans dents ». Au même moment les winners des années 80 s’avèrent des crapules et des coupe-jarrets. Tapie range une fois encore ses lingots et montre ses poches vides. Il se vérifie aussi que pour ne pas sauter lui-même, Bouton avait bien chargé son opérateur Kerviel et nié avec le soutien du Parquet les carambouillages de la Société Générale. Le trafic d’influence du pote d’Al Nosra, Laurent Fabius apparaît au grand jour. Mais les ouvriers qui défendent leur emploi sont jetés en prison. Le PS qui n'a pas « trahi » sauf pour ceux qui ont feint de lui trouver un air « gauche », reste fidèle à lui-même comme aux plus sombres heures du gouvernement Ramadier et de son sinistre Jules Moch. L’acharnement particulier de la bourgeoisie à briser l’avant-garde de la classe ouvrière nous rappelle ce que Marx écrivait dans le Manifeste du Parti Communiste « De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. » Nous en constatons tous les jours les effets lorsque la petite-bourgeoisie radicale, privée de la direction idéologique du prolétariat et de son parti, se pose en maître à penser, dépoussière les vieux fantômes d’une nouvelle constitution, s’époumone sur les cendres des idéaux de 1789, oppose la charité au racisme faute d’internationalisme prolétarien, et le fascisme d’état au terrorisme faute d’unir les masses contre les instigateurs de la fascisation et des aventures militaires, croit trouver la liberté dans l’anticommunisme et la paix dans une « laïcité » colonialiste, chantant à plein poumons avec ses propres oppresseurs la gloire de la police et de l’armée du capital, pour finalement s’acoquiner avec Cohn Bendit et le « Karl Marx du 21e siècle » Piketty ! Voilà que la production mondialisée est de nouveau étouffée par l’appauvrissement des peuples, alors que l’accumulation du capital se concentre dans les mains d’un centième de l’humanité, et les marchés boursiers tremblent comme des billets verts à la moindre rumeur. La propriété privée des moyens de production risque encore une fois de conduire à la destruction des biens et des vies à grande échelle. Le vieux monde capitaliste n’en finit plus de trépasser. Le capitalisme nous démontre par lui-même qu’il faut impérativement un parti communiste, c’est-à-dire un parti révolutionnaire, pour le renverser. Cette conviction l’emporte de plus en plus et balaye le réformisme et le révisionnisme, ainsi que l’esprit de secte et de liquidation. Le besoin d’apprendre la théorie marxiste-léniniste et de mettre en œuvre la méthode matérialiste-dialectique paraît de plus en plus une nécessité pour guider notre action. « Il n'y a d'invincible que ce qui naît et se développe » disait Staline. La révolution peut connaître des vicissitudes et des restaurations temporaires, mais dans le fond le socialisme doit succéder au capitalisme. La vague du capitalisme triomphant et éternel passe comme il se doit et celle qui l’engloutit frémit déjà sous nos pieds.
Edité le 20-01-2016 à 01:02:11 par Xuan |
| | Posté le 20-01-2016 à 14:07:46
| Sur le réseau "fairevivre", un article de Jean Ortiz qui remet en cause le reniement et la censure du socialisme dans le PCF au XIXe congrès du PCF (décembre 96) et appelle à constituer dans l'objectif du socialisme un front uni. Mardi 19 janvier 2016, par Paul Barbazange, Avec le congrès à préparer rapidement sachons entendre ce qui se dit, s’écrit dans le parti. Ci-dessous un billet de Jean Ortiz sorti de son blog. Il se passe de commentaires si ce n’est qu’il est d’une brûlante actualité après le dernier CN. PCF : Au petit jeu de la « refondation » Quelques communistologues ont trouvé la thérapie miraculeuse (et usée jusqu’à la couanne) pour redonner au PCF la force qu’exige la situation « de merde » que nous vivons. Faut dire qu’ils ont cogité de longues heures du rang. Réunis en conclave, il a fallu attendre 15 jours pour qu’apparaisse en fin la fumée rouge : Habemus trouvatus solucionus nouvellus partitus !! Et d’égrener : Il faut refonder, à fond, les fondements de la refondation du PCF. De la cave à la cheminée ! Rien que çà. Alors gai gai refondons ! Pour noyer le poisson ? Pour échapper à un vrai débat critique sur la stratégie vers une société nouvelle ? Sur les responsabilités respectives ? Les tractations auxquelles ont donné lieu, çà et là, les élections régionales relèvent des pratiques de ce que « Podemos », le nouveau « modèle », le nouveau « paradigme », appelle « la caste ». S’aligner sur « Podemos » serait contreproductif, ce qui n’interdit pas de tirer le meilleur des luttes en cours en Espagne, en Bolivie, etc. Mais on ne peut pas faire mumuse avec le combat politique. Et encore moins quand les maïs sont sous l’autan... fou qui propose des remèdes qui ont déjà épuisé les sols (pastiche). En nous invitant à tout bouléguer, chambouler, d’aucuns cherchent à nous amener à renoncer, à ne plus être nous-mêmes. Ils évacuent ainsi les questions de fond. Alors gai gai refondons ! Au gué, vive la refondation pour refonder ! Faut-il en rire ou en pleurer ? « Refonder ». Vaste programme, dirait le grand Charles. Ne faut-il pas plutôt envisager de revenir à quelques ‘fondamentaux’, sans repliement, sans se figer, sans épouser ni regretter ce qui a échoué... mais sans tout jeter par le vasistas, y compris les acquis des précédentes « refondations ». Ne faut-il pas reprendre certains marqueurs de classe, les actualiser, sans aucune nostalgie du passé ? La lutte contre la seule austérité ne paraît pas constituer à elle seule un projet de société, une stratégie révolutionnaire. En rester à ce niveau, ne reviendrait-ce pas à s’enfermer dans une démarche de type syndical ? Le projet de société nécessaire, cette feuille de route, tout en n’esquivant pas les problèmes immédiats les plus urgents, doit aider à cheminer vers « les étoiles » à les rallumer, et les désigner. N’acceptons plus que le mot « socialisme » reste tabouïsé, criminalisé. Dé-diabolisons la sémantique usurpée, confisquée ! Quant au « rassemblement », ce mot valise finit par m’apparaître creux, galvaudé, relevant de la langue de platane. Des contenus radicaux ! Des contenus radicaux ! Quant à « la refondation de toute la gauche », la langue de noyer peut cacher la poursuite d’une « socialo-dépendance » plus ou moins consciente. L’ardoise est déjà lourde et nous ne pouvons plus nous payer le luxe de continuer à être perçus comme illisibles, inaudibles. Le danger de disparition n’est pas qu’un fantasme. Ne pourrait-on imaginer une stratégie de large « unité populaire », sur un programme de rupture, avec des comités de base souples, très ouverts... En quoi une politique de front est-elle incompatible avec l’existence et la vie d’un parti communiste, plus nécessaires que jamais au moment où le pouvoir cherche à casser toute résistance, à briser les résistants. Cela sent vraiment mauvais. Faudra-t-il entonner : « Hollande, nous voilà, devant toi le sauveur de la finance... ». Alors, vite, vite, prenons l’initiative d’un vrai front large, avec ambition, enthousiasme et passion. Un vrai front large. |
| | Posté le 20-01-2016 à 23:00:21
| le site faire vivre publie aujourd'hui : PCF : Jean-Pierre Tricaud donne son point de vue Mardi 19 janvier 2016, par Jean-Pierre Tricaud Aujourd’hui et depuis plusieurs années maintenant, selon un processus et un déroulement connu et inéluctable, le PCF, tel que des générations de militants et adhérents l’ont pratiqué et de citoyens l’ont connu, n’existe plus. Aujourd’hui et depuis plusieurs années maintenant, selon un processus et un déroulement connu et inéluctable, le PCF, tel que des générations de militants et adhérents l’ont pratiqué et de citoyens l’ont connu, n’existe plus. N’existe plus pour ce pourquoi il s’est créé, s’est développé, s’est battu, a été combattu, pour ce qu’il a constitué comme espoir, comme perspective politique de changement. Le PCF ne fait plus « peur » au Capital ; il n’est même plus respecté. Il n’existe pas maintenant et à court terme de possibilités de changer et d’abolir cet état de choses existant de l’intérieur même du PCF. Et au moins pour deux raisons : 1) Le collectif intellectuel et militant que représentent les adhérents du Parti, dans sa masse et sa grande majorité n’est plus en capacité de faire bouger les lignes : - Soit parce qu’il a une volonté profonde : attachement quasi viscéral au « Parti », légalisme proche de l’aveuglement, repli sur la forteresse assiégée… ; - Soit par une démission intellectuelle –consciente ou inconsciente- qu’avec l’effondrement de l’URSS, c’est la fin de l’histoire, que le Capital est installé pour longtemps, conscience également perméable à la pédagogie du renoncement, au « Il n’y a pas alternative ». Les adhérents, militants, élus qui émettent des critiques, proposent des changements, avancent des réflexions sont au mieux portés en dérision ou caricaturés, au pire bâillonnés ou marginalisés, certains servant de caution de « gauche » à la Direction du PCF. 2) La Direction nationale (les Directions depuis au moins 2000) et la plupart des Directions fédérales sont droits dans leurs bottes , se sont coupés de la base militante du Parti, se décrétant les seuls tenants de la vérité, refusant tout débat mettant en cause cette fausse légitimité. En procédant abandon par abandon, renoncement par renoncement, social-démocratisant la politique du Parti, en s’accolant à la stratégie pro-européenne du PGE, donnant ainsi à croire que le changement impossible en France serait possible à Bruxelles ou Strasbourg. La Direction nationale reste aveugle et sourde devant le Parti qu’elle dirige depuis une tour d’ivoire qui s’avère être une boite en carton bouilli… Le PCF n’est plus audible dans cette cacophonie politicienne, dont il n’a pu s’extraire, se voulant un parti comme les autres, se voyant ainsi assimilé aux « tous pareil, tous pourris ». La (les) stratégie-s- d’union, du programme commun comme du Front de Gauche, a –ont- échoué, au détriment du Parti. Comment mesurer aujourd’hui la réelle influence –électorale et sociétale- du PCF ? Tout comme la « Révolution d’Octobre » n’était pas exportable, les expériences (avec toutes les réserves que l’on doit avoir) de Syriza ou Podemos, d’Amérique latine ne sont pas des modèles, ni même des exemples. Je ne crois donc pas qu’il soit possible, que les conditions n’existent pas, pour faire bouger les lignes à l’intérieur du PCF. Le PCF sous les formes qui ont existé depuis 1920, puis à partir des années 1990/2000, et qu’il connait aujourd’hui, n’a plus d’avenir. La question, les questions qui se posent : - Es-ce que le PCF peut être reconstruit ? Peut-on parler de reconstruction ? Mais alors le PCF garde quoi : les fondations, les murs, que reste-t-il de « solide » ? Que reste-t-il pour reconstruire ? - Faut-il une nouvelle organisation politique ? Faut-il un nouveau Congrès de Tours ? Un nouvel acte fondateur ? - Avec qui, Comment LES COMMUNISTES sortent par le haut de cette situation ? Je le dis très franchement et très fraternellement. J’ai passé l’âge des illusions, je suis plutôt à celui des certitudes. Je n’ai plus le temps de me battre contre des moulins à vent, le Capital m’occupe à plein temps. Alors comme COMMUNISTE, j’irai à ce que je considère dans l’instant présent et pour l’avenir comme essentiel, déterminant, décisif : LE RASSEMBLEMENT DES COMMUNISTES DE COEUR ET DE RAISON, DE CONSCIENCE ET DE CONVICTION POLITIQUES ECLAIREES, POUR CHANGER DE POLITIQUE ET LES POLITIQUES, DE POUVOIR ET LES POUVOIRS, DE SOCIETE. Avec ou sans le PCF, avec ou sans ceux du PCF, c’est lui et eux qui en décideront. Jean-Pierre TRICAUD 11 janvier 2016 |
| | Posté le 21-01-2016 à 00:51:51
| Conseil national des 16 et 17 Janvier 2016 portons le changement de société, la rupture nécessaire, le communisme Intervention de Marie-Christine Burricand Dimanche 17 janvier 2016, Quand le vin est tiré, il faut le boire et jusqu’à la lie ! La situation dans laquelle est le PCF vient de loin. Alerte aux communistes. Un éléphant rose, ça trompe énormément... Elle vient des abandons de Martigues, de notre abstention sur l’inversion du calendrier électoral, du choix de ne pas présenter de candidat communiste à la présidentielle de 2012, de notre absence de réflexion stratégique après les municipales ou la Grèce. Nous voulions rallumer les étoiles et nous sommes près d’une éclipse qui pourrait s’avérer durable. Qu’avons nous fait de la décision des communistes de 2007 de garder et continuer le Pcf ? Une coquille pour permettre notre place dans des alliances qui ne méritent pas toujours le nom de rassemblement. Nous sommes face à un échec et il faudrait continuer dans la même voie et pire la renforcer ! Refaire la gauche plurielle, le front de gauche, un autre Mélenchon ! Ne nous satisfaisons pas de mots ! Il faudrait changer, mais quoi, le nom Pcf, peut - être !!! Ce n’est pas ce que nous demandent les gens. Leur désaffection nous dit d’ abord qu’ ils ne nous pensent pas utiles et que pour un nombre croissant, nous sommes sortis de leur paysage politique. Nous avons besoin, non pas d’une énième béquille, mais d’un examen sans tabou de notre stratégie, d’une plongée dans la réalité sociale, d’efforts sans précèdent pour construire une organisation populaire. C’est le minimum ! En l’absence d’un projet d’alternative au capitalisme, les idées de la droite et de son extrême progressent. Elles poussent à chercher des solutions dans et par le capitalisme. ’On veut notre part du gâteau", "on ne peut pas accueillir tout le monde"...et c’est la toute-puissance et la violence de ceux qui rejoignent DAECH, des actes rappelant le pire du fascisme ! Oui, il faut se battre pied à pied dans les quartiers populaires sur les questions du coût du travail et de la solidarité. Je ne mettrai pas d’énergie dans la primaire parce quelle ne peut régler aucune des questions qui nous sont posées. Il faut travailler à renforcer le mouvement social, modifier le rapport de force. Voulons nous adresser au pré-carré de la gauche ou à toute la population ?. Ne réduisons pas notre champ de vision à une élection, portons le changement de société, la rupture nécessaire, le communisme qui est la raison d’être de notre parti. Beaucoup évoquent le CNR. Il faut se rappeler le prix payé dans la Résistance par les communistes, la classe ouvrière et les intellectuels pour en arriver là. Il faut se rappeler l’effort militant, l’engagement nécessaire pour mettre en place la sécurité sociale, les comités d’entreprise. Face au combat présent, c’est d’un tel engagement dont nous avons besoin aujourd’hui avec un PCF à la pointe. Sachons regarder loin devant tout en labourant notre terrain. |
| | Posté le 21-01-2016 à 13:47:54
| Réponse au camarade Yoël Yan sur le site "faire vivre" Une contribution de notre camarade Joël Yan Mardi 19 janvier 2016, par Joel Yan Consternation : avec ces derniers résultats attendus, nous venons de vivre "en direct" un nouvel échec, peut-être le dernier, avec dissolution totale du PCF dans une démarche de type social-démocrate qui ne veut pas dire son nom. L’abandon des masses populaires ? Il apparaît tellement évident, qu’il suffit de lire quotidiennement "l’Humanité" qui n’étant plus l’organe central du PCF est devenu celui d’une "Refondation" soft et petite-bourgeoise (un gros mot ), alors que la guerre de classe fait rage, que tombe un nombre grandissant de victimes qui n’ont même pas la ressource de compter sur nous, tellement que "nous" sommes loin de leurs préoccupations. Nous avons en effet des champions de la langue de bois creux (écrite et parlée) sans troupes à mobiliser pour la lutte, parce que le PCF d’aujourd’hui ne connaît désormais de batailles que les campagnes électorales. Qu’est-ce que je propose ? Nous avons besoin d’un véritable Parti Communiste Français qui, fidèle à ses engagements révolutionnaires pour le Socialisme, engage la lutte contre le Capital à partir des aspirations des ouvriers, employés, de toutes les victimes de l’exploitation de l’Homme par l’Homme, un parti internationaliste ne craignant pas de porter le fer contre les lois imposées par l’intégration à marche forcée dans cette succursale de l’Impérialisme qu’est l’Union "Européenne" construction libérale et fédérale dans laquelle nos gouvernants jouent un rôle essentiel contre notre Peuple mais aussi contre les intérêts des autres Peuples européens. La souveraineté "populaire" passe par la souveraineté nationale. Nous devons défendre la renationalisation sans indemnisation de nos Services Publics privatisés... De même dans ce monde qu’il existe une division internationale du travail salarié continuant à assurer la rente du Capital des pays développés , nous sommes confrontés à de nouvelles guerres coloniales dont la France et l’UE jouent un rôle de sous-traitants de l’Impérialisme US plus agressif que jamais, nous devons nous mobiliser pour la dissolution de l’OTAN qui porte la guerre y compris au coeur de l’ Europe. Seule force politique historique ennemie irréductible du racisme, de l’antisémitisme, du fascisme, le PCF malgré sa faiblesse actuelle a toujours été la cible privilégiée du FN. Seule force dont l’existence est liée aux valeurs républicaines depuis deux siècles avec en tête l’Egalité de tous les citoyens, le PCF est la cible de ceux qui acceptent que la prospérité des uns se construise et s’appuie sur la misère des autres (9 millions de très pauvres cela devient insupportable) et de ceux qui osent justifier cette réalité en dressant les exploités les uns contre les autres. Un Etat juste n’est pas forcément dictatorial si son action repose sur la Démocratie, l’arbitrage de l’Etat est nécessaire pour protéger le faible contre le fort. L’Etat capitaliste privatise, protège le riche contre le pauvre en détruit les services publics, l’équilibre entre les territoires etc.. Ce n’est pas par un processus "normal" électoral que nos parents ont obtenu les conquêtes du CNR et ce qui reste des acquis de 68. Nous sommes très loin des illusions électoralistes assez irréelles quant à leur réalisation de " l’Humain d’abord. " Il serait temps, s’il en reste, de penser à construire un rapport de forces à partir des luttes et non avec des incantations.
--------------------- Vos commentaires Le 21 janvier à 13:23, par Xuan En réponse à : Une contribution de notre camarade Joël Yan Bien d’accord avec toi sur l’électoralisme, mais la notion de République doit être reconsidérée en mettant en relief son caractère de classe, sinon le socialisme n’a aucun sens. L’état capitaliste ne peut pas, par la vertu de valeurs républicaines, faire autre chose que défendre les capitalistes contre le peuple, parce qu’il protège la propriété privée des moyens de production et que, passée la porte de l’usine, l’ouvrier doit se plier au règlement intérieur et produire le maximum de plus value. Il n’y a pas d’égalité des citoyens dans une société de classe : pas de République au-dessus des classes ni d’état juste, pas de protection du faible contre le fort non plus. Ce qui vaut peut être pour tel ou tel fait divers mais pas pour la généralité. Il faut rejeter les catégories abstraites et vides de sens de la philosophie bourgeoise, selon lesquelles la Démocratie est capitaliste et la Dictature socialiste. C’est au nom de ces catégories que l’objectif du socialisme a été abandonné au 19e congrès. Notre conception du monde est matérialiste et dialectique c’est-à-dire que dans la société de classe, démocratie et dictature coexistent et ont une empreinte de classe. L’état capitaliste applique la dictature de la classe dominante contre l’immense majorité et tolère certaines formes de démocratie qui ne le mettent pas en danger. L’état socialiste défend les valeurs républicaines socialistes, la justice de classe de l’immense majorité, et protège le peuple devenu fort et dominant contre la bourgeoisie devenue faible et dominée. Cet état ne pratique pas non plus l’égalité ni la justice absolue, mais il est au service du plus grand nombre. Il est forcément dictatorial lui-aussi, mais c’est la dictature de l’immense majorité. Sinon comment pourrait-on nationaliser sans indemnisation, ce qui constitue une dictature absolument insupportable pour les capitalistes ? Dans tous les cas l’Etat est nécessairement une machine d’oppression de la classe dominante contre la classe dominée, et ceci jusqu’à la disparition des classes, l’extinction de l’Etat et le communisme. |
| | Posté le 31-01-2016 à 16:15:40
| Lettre ouverte à Pierre Laurent à propos des "Lundis de gauche" réseau FV Jeudi 28 janvier 2016, par Caroline Andréani [membre du CN du PCF] Mon cher Pierre, Je viens de recevoir, comme du reste j’imagine l’ensemble des membres du Conseil national, une invitation aux « Lundis de gauche » . Dans une brève présentation signée par toi, il est écrit : « Je souhaite apporter ma pierre, celle du Parti communiste, à un débat nécessaire à gauche, sur les enjeux de la période et les grands défis auxquels la France est confrontée » . Soit, il n’est jamais inutile de confronter les points de vue sur la période que nous vivons. Tu poursuis : « Je le fais en invitant des personnalités, acteurs et actrices du monde associatif, syndical et politique, du monde de la culture et de la recherche, à un dialogue suivi sur les questions du travail, de la sécurité et des libertés, de la transition écologique, sur un nouvel âge de la démocratie, sur les biens communs, le mieux vivre, la voix de la France et de l’Europe, la paix... ». Curieusement, l’acteur central de la société, le monde du travail – le prolétariat comme nous disions à une époque – est totalement absent. Tu ne le cites pas, et tu ne l’invites pas. La vision du monde d’un ouvrier de Renault ou d’une caissière de Franprix est-elle disqualifiée ? Pourtant, quand on travaille chez Renault ou Franprix, on subit au quotidien l’exploitation, la mondialisation, la répression syndicale, la lutte pour les libertés et contre la précarité. Je n’ai rien contre le monde associatif ou les intellectuels. Mais ceux-là ont la parole tous les jours. Personne ne muselle Patrick Weil, Pouria Amirshahi, Françoise Dumont, Bernard Thibault, Philippe Torreton ou Caroline de Hass, pour citer tes premiers invités. Ils parlent librement sur les radios, les plateaux de télévision, ils écrivent dans les journaux. Des premiers invités curieusement monocolores en termes politiques, à l’exception peut être de Bernard Thibault, qui a certainement à tes yeux le mérite d’être profondément pro-européen. Donc, les « Lundis de la gauche » sont un lieu de débats entre gens issus du même monde et de la même sensibilité de « gauche ». Et pour quoi faire ? Je te cite : « Et je suis ouvert à tous les dialogues pour inventer une alternative aux politiques suivies aujourd’hui. Je n’accepte pas le scénario ficelé pour 2017 dont on connaît à peu près les premiers rôles : Marine le Pen, François Hollande et Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé. De ce scénario, la gauche serait absente et les aspirations populaires défaites. J’agis avec beaucoup d’autres, pour que surgisse d’une démarche collective et citoyenne, un projet commun et une candidature commune. » Inventer une alternative aux politiques suivies aujourd’hui. C’est un objectif ambitieux et, oh combien stimulant. Oserais-je dire que je suis perplexe ? Aucun de tes invités, à ma connaissance, ne prône un changement de société. A moins que par changement de société, il s’agisse d’influer à la marge, de mettre de l’huile dans les rouages pour « corriger les inégalités » les plus criantes, un peu comme l’abbé Pierre demandant la construction de logements en 1954 ou comme ces associations qui interviennent pour organiser la charité publique : les Restos du cœur, la Croix Rouge, le Secours catholique, etc. Là encore, je n’ai rien contre l’engagement associatif. Mais peut-on parler de construire une alternative ? L’aspect qui me gêne le plus dans tout cela, c’est que tu inscris notre parti dans la pseudo primaire de la gauche, alors que le débat n’a pas été tranché entre nous. Beaucoup de tes invités sont signataires de l’appel « Pour une primaire à gauche » . Et qu’est-ce que cet appel ? Même sans être d’une grande perspicacité, chacun comprend qu’il s’agit d’une initiative politicienne pour jouer la voiture-balai du Parti socialiste pour l’élection présidentielle de 2017. J’étais hostile à Mélenchon en tant que candidat unique du Front de gauche à la présidentielle de 2012. Mais au moins, il portait un discours avec un contenu partagé et il suivait une ligne politique définie collectivement. Là, nous nous lançons dans une aventure politicienne pour qu’il y ait un « candidat de la gauche » au 2e tour. C’est une opération cynique, qui consiste à faire adopter la psychologie du renoncement : « Si vous ne voulez pas un 2e tour LR/FN, vous n’avez pas d’autre choix que de voter PS au 1er tour » , nous dis-tu en substance. La « gauche », ce n’est pas quelques intellectuels gauche-caviar qui se retrouvent dans des rendez-vous mondains pour refaire le monde. Ceux avec lesquels les communistes devraient débattre, et qu’ils devraient tenter de convaincre, ce sont les salariés menacés par la précarité, les précaires qui se battent pour garder la tête hors de l’eau, les retraités qui survivent avec des pensions insuffisantes, les sans-papiers scandaleusement exploités par un patronat rapace, les responsables syndicaux harcelés par leur hiérarchie. Ce sont au quotidien des millions d’hommes et de femmes écrasés par l’austérité imposée par l’Union européenne, mise en œuvre par un Parti socialiste aux ordres de la Troïka. Les convaincre de quoi ? Non pas de voter une fois de plus pour un candidat social-démocrate contre un candidat libéral, car ce sont les deux faces d’une même pièce. Mais de reconstruire une force de contestation, une force de résistance, une force révolutionnaire en somme. Pour cela, il faudrait bien plus que des pince-fesses place du colonel Fabien, quand bien même ils réuniraient de brillants intervenants. Je terminerai par une citation de Rosa Luxemburg, issue de La crise de la sociale-démocratie (1915) au chapitre « Socialisme ou barbarie » : « Souillée, déshonorée, pataugeant dans le sang, couverte de crasse ; voilà comment se présente la société bourgeoise, voilà ce qu’elle est. Ce n’est pas lorsque, bien léchée et bien honnête, elle se donne les dehors de la culture et de la philosophie, de la morale et de l’ordre, de la paix et du droit, c’est quand elle ressemble à une bête fauve, quand elle danse le sabbat de l’anarchie, quand elle souffle la peste sur la civilisation et l’humanité qu’elle se montre toute nue, telle qu’elle est vraiment. » . Reçois cher camarade, mes fraternelles salutations. Caroline Andreani 27 janvier 2016 |
| | Posté le 01-02-2016 à 00:16:32
| Sur le blog histoire et société de Danielle Bleitrach La réflexion du jour: vu les dangers du moment, est-ce que vous croyez qu’il existe un BON socialiste dans le domaine de la paix? 31 JAN Au lieu de se poser la question de la manière de désigner ou non un bon socialiste à partir des primaires à gauche, peut-être que l’on pourrait réfléchir à partir des dangers qui nous menacent. Parce qu’il faut être réaliste, derrière cette proposition de primaires à gauche, il y a la quête du BON socialiste à qui remettre les clés de notre régime présidentiel. Etant admis que Hollande est mauvais, ses prédécesseurs également, mais que si on ne trouve pas un BON socialiste, on se résignera à un mauvais en évitant la dispersion des voix. Qu’Est-ce qu’un Bon socialiste? Mieux encore que madame Aubry? Il semble qu’il y ait légion de bons socialistes qui tout en voulant en priorité rester en Europe sont convaincus qu’ils arriveront à pratiquer des politiques anti-austérité. Cette foi touchante en l’Europe n’étant que le prolongement d’une foi tout aussi naïve dans l’existence d’un bon capitalisme. L’exemple grec est là, rien n’y fait et il suffit que se pointent les mêmes en Espagne pour provoquer la même ardeur pour les mêmes solutions. Il est un domaine dans lequel mes doutes sont encore plus extrêmes en ce qui concerne le BON socialiste, il s’agit de sa capacité à défendre la paix . Et il ne s’agit pas de prévention d’une antisocialiste primaire mais d’expériences renouvelées. Les socialistes dans leur direction hier comme aujourd’hui, je le crains, n’ont pas le cœur à gauche mais à l’ouest. Chez eux, l’amour éperdu de l’Europe n’étant souvent qu’une manière de masquer des ardeurs pour les Etats-Unis. Là aussi il existerait un BON impérialisme contre un mauvais: celui d’Obama contre Trump. Comme il y a eu jadis un bon colonialisme (par exemple le plan de Constantine de Gaston Deferre) celui qui civilise les barbares au lieu de les exécuter tout de suite… Mais là aussi partons des faits, non seulement la manière dont Hollande a été soutenu dans ses expéditions, mais par rapport aux périls qui se profilent. On nous annonce que le BON Obama veut ouvrir un nouveau Front contre Daech en Libye… Pour aider les Européens menacés par le terrorisme et les flux migratoires? Et si le bon Obama tentait de nous entraîner comme madame Clinton dans une lutte pour l’hégémonie menacée? Il faut bien voir que les Etats-Unis ne s’attendaient pas à une réponse de la Russie à leur encerclement otanesque et à leur volonté de les chasser de leur aire d’influence. Non seulement il y a eu riposte, mais visiblement efficacité en Syrie, des avions militaires russes ont parfois effectué plus de sorties en une journée en Syrie que la coalition menée par les Etats-Unis en a faites dans un mois… Même si notre presse française dit le contraire, les faits sont là.. Les américains pensaient que l’armée russe, qu’il s’agisse du matériel ou de la capacité stratégique était « démodée »; Leur force aérienne, leurs bombes et leurs missiles dataient; Leur flotte était « plus que prête à la rouille ». Cette image du potentiel russe a été cultivée depuis des décennies, du point de vue des militaires occidentaux, de la part des dirigeants, imprégnés de condescendance, à l’égard de leurs homologues russes. Ce qu’ils ont vu en Syrie a été un choc…. » Si l’on ajoute à cela, la désagréable surprise d’une diplomatie tout azimut de la Chine dont nous nous sommes faits les échos ici, à savoir le fait que la Chine a tenu compte des « erreurs » occidentales et de leur ingérence systématique dans ce que les pays considèrent comme relevant de leur souveraineté, les mœurs, les modes de gouvernance. La critique à géométrie variable assorties de campagnes de presse précédant souvent des interventions armées, la Chine s’est bien gardée de la moindre allusion aux questions qui fâchent et est venue proposer au Moyen-orient un modèle de développement économique gagnant-gagnant. Le développement au lieu de la ruine et du mépris. Ce qui par parenthèse facilite nettement plus l’évolution des mœurs que l’envoi systématique de bombes pour apprendre à vivre, sans parler du soutien en sous-main à toutes les bandes de féodaux devenus exécuteurs des basses œuvres de nos vertueux régimes… Comme de surcroît les politiques occidentales, celle des Etats-Unis suivie par les alliés européens ont favorisé une alliance sino-russe qui ne s’est jamais aussi bien portée, la paranoïa des USA et des occidentaux devant ce monde multi-polaire en gestation s’est traduite non par une prise de conscience salutaire mais par la seule réponse qu’ils semblent connaître, la guerre et la dénonciation de la « barbarie » des autres. Tout en feignant de ne pas voir que les phénomènes qu’ils prétendent combattre: terrorisme, flux migratoires incontrôlés sont le résultat de leur propre chaos et sont largement entretenus pas leurs « alliés » locaux, ils se contentent d’en faire le prétexte à tous leurs bellicismes. Sans tomber dans le catastophisme visionnaire de Hawkings le physicien qui prévoit la possibilité de la fin de l’humanité par autodestruction dans une centaine d’années, il est clair que les Chinois ont le grand mérite d’inaugurer une stratégie de paix et de résolution des conflits par des négociations tenant compte des intérêts mutuels. Là encore sans prétendre nous aligner sur la Chine, la question de la paix devrait être une de celles que la discussion du prochain Congrès du PCF ne peut pas éviter. A ce titre, je veux bien que l’on soit toujours à la recherche de primaires qui nous ferait élire le BON socialiste, mais je crains que sans le mouvement de masse et un parti communiste conscient de la nécessité de défendre la paix et même la survie de l’humanité il soit difficile de trouver un BON socialiste dans ce domaine… Mon expérience militante, de la guerre d’Algérie à l’actualité la plus immédiate m’ayant prouvé à quel point ils ont le cœur à l’ouest et la tendance à soutenir les guerres coloniales, voire impérialistes quand le parti communiste est par trop affaibli et a perdu la boussole d’une analyse en terme de justice sociale, de paix, bref l’ordinaire de la lutte des classes. Donc après une brève primaire dont les questions de la paix seront évacuées, disparaîtra une fois de plus de la campagne électorale et de l’action des militants cette axe fondamental de notre combat. Quelle magnifique démonstration de l’inutilité des communistes. Donc proposition de méthode: au lieu de nous interroger sur la nouvelle combinaison qui résoudra tous les problèmes autour du PS, interrogeons-nous sur ce dont notre pays, les victimes de l’exploitation ont besoin… et le moyen d’y parvenir… Danielle Bleitrach |
| | Posté le 13-02-2016 à 19:41:47
| Résultat des élections régionales : désaccord sur le constat ! 9 Février 2016, 11:22am Publié par http://www.hervepolypcf62.com/2016/02/resultat-des-elections-regionales-desaccord-sur-le-constat.html Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, déclare dans « Communistes » du mardi 3 février 2015 : « Ce qui nous pend au nez si rien ne se passe, c’est un basculement à l’échelle nationale en 2017 vers ce que nous subissons aujourd’hui en PACA et en Nord-Pas-de-Calais, la disparition de la gauche au second tour ». Certes mais je dois le dire franchement, je ne partage pas ce raccourci qui masque une partie de la réalité notamment celle de la disparition d’élus du PCF/Front de Gauche dans plusieurs régions et cela, dès le premier tour, par des scores inquiétants et inférieurs à 5 %. Par contre, pour la région Nord-Pas-De-Calais Picardie, nous réalisons, dans un contexte de division du Front de Gauche, un score légèrement supérieur à 5 %. Score méritoire mais trop faible qui ne nous permet pas d’empêcher la désertion du parti socialiste lors du second tour. Qui plus est partir du constat du second tour est un trompe l’œil qui permet de mélanger les régions PACA et Nord-Pas-De-Calais Picardie en oubliant qu’en région PACA, le choix de l’effacement en faveur de EELV dès le premier tour obtient un score dérisoire. La vraie question qui est posée par les résultats, c’est celle de l’existence même du PCF dans les prochains mois. De graves difficultés assaillent les fédérations où des militants s’inquiètent à raison du devenir par exemple du siège de leur fédération avec la peur, pour certains, de mettre la clef sous la porte. Il ne s’agit pas d’un tableau noir mais bien d’une réalité concrète, notamment là ou nous ne sommes pas remboursées des frais de campagne électorale. Je ne participerai pas à cacher cette réalité, notre parti sort affaibli des récents scrutins et son indépendance financière est aujourd'hui posée et devient un véritable défi pour nous. Je pense qu’il faut donner tous les éléments aux militants communistes pour apporter les bonnes réponses. Poser la question en ces termes, celle notamment du devenir du PCF, n’est pas un repli mais sans doute le meilleur moyen pour rendre visible une candidature de rupture avec le capitalisme qui n’oublie pas au passage nos priorités pour 2016 et les batailles financières et de renforcement de notre organisation dans chacune de nos fédérations. Hervé POLY
Edité le 13-02-2016 à 19:43:07 par Xuan |
| | Posté le 13-02-2016 à 19:47:42
| Fédération de l'Aisne : censure des communistes Aurélien Jan La fédé du PCF de l'Aisne avec son secrétaire, Benoit Roger, s'enfonce dans la censure des communistes. Ils viennent d'exclure Corinne Becourt et moi-même de leur groupe Facebook officiel. Pour rappel, nous sommes tous deux dirigeants de la Section de Saint Quentin (plus grosse section du département) et membres du conseil départemental du PCF de l'Aisne. Corinne répondait à une diffamation la concernant dans un commentaire et je postais le message ci-dessous : "Nous invitons toutes et tous à rejoindre le Comité de soutien ou plusieurs membres du Conseil national du PCF y sont d’ores et déjà engagés. Nous appelons la direction du PCF-02 à y participer, dans le respect des décisions démocratiques des communistes, et à mettre son énergie au service du vote communiste." extrait de notre dernier communiqué http://www.pcfsaintquentin.fr/ Nous mettons en garde les camardes du département qui seraient tentés de se laisser bercer par des discours vicieux de certains dirigeants. Nous réaffirmons plus de 100 adhérents de la circonscription soutenant nos candidatures quand la fédération peine à en trouver 25 pour cautionner leurs manœuvres malhonnêtes. Nous restons à la disposition de chacun pour apporter les différentes preuves de tous les déroulements (signatures, Mail, courriers,...) Pour sauver notre Parti, il est urgent de faire cesser ces pratiques. Vive le PCF ! Avec, sans, ou contre sa direction. |
| | Posté le 16-02-2016 à 07:29:55
| Présentation du point de l’ordre du jour sur le congrès du parti faire vivre Vendredi 12 février 2016, par Robert Brun Une adresse de notre camarade Robert Brun aux communistes de sa section, Romans dans la Drôme. Un texte utile pour tous A partir de ce début d’année s’engage une séquence politique qui va jusqu’au mois de Juillet 2017 soit 18 mois. Personne aujourd’hui ne sait dans quelle situation nous serons au 1er juillet 2017, ni dans la société, ni dans le parti. Ce que nous pouvons savoir de manière à peu près sûre, c’est que l’élection présidentielle est celle qui rassemble le plus d’électeurs parce qu’ils ont le sentiment que leur choix va compter pour élire le président de la république. Ce qui est vrai, mais c’est un choix sans alternative, cela ne change pas les politiques qui sont conduites par les traités Européens signés par la France, mis en œuvre par le conseil de l’Europe (les chefs d’états) et pilotés par la commission (les fonctionnaires /politiques), le parlement n’ayant pas de rôle politique comme le montrent toutes les crises que les pays de l’UE traversent. D’autre part, contrairement aux apparences, l’élection présidentielle est l’élection la plus antidémocratique parce qu’elle conduit à élire un monarque républicain qui concentre tous les pouvoirs à condition de respecter les directives Européennes, un grand vizir en quelque sorte. La réforme Jospin a réduit le mandat présidentiel à cinq ans et fait suivre cette élection par les élections législatives. Depuis, les majorités sont stables, ce qui était le but recherché, les électeurs n’ayant que les élections territoriales et Européennes pour exprimer leur mécontentement. La conséquence la plus visible, c’est que le front national est devenu le recours pour les électeurs mécontents, il s’est même retrouvé au deuxième tour de l ’élection présidentielle suivante alors que Jospin était battu et le PCF à moins de 2%. Depuis, le résultat des élections législatives dépend fortement du résultat de l’élection présidentielle. Ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle, c’est sortir de l’espace politique national. C’est bien ce que nous avons pu vérifier lors des élections législatives de 2012 alors que nos dirigeants pensaient gagner de nombreux députés. D’autre part, depuis quelques années, se dessine un scénario inquiétant. Le PS et la droite s’affaiblissent au rythme de leur participation gouvernementale et le FN tend à devenir celui sur lequel de nombreux électeurs comptent pour sortir des deux faces de la même politique, PS/droite. Notons qu’en Europe de l’Ouest les électeurs cherchent partout à promouvoir d’autres forces que PS/droite soit avec l’extrême droite : Angleterre - Danemark - Grèce - Belgique - Italie - France, soit avec d’autres forces : Italie (Beppo), Grèce (Syriza), Espagne (Podémos), Portugal (Programme commun). Nous sommes dans la phase terminale d’un cycle, que sera le prochain ??? En France, le terrain est libre pour l’extrême droite, la gauche dite radicale, ce qui est vite dit, a une influence qui dépasse à peine les 10%. Cet automne sera celui des primaires avec des surprises à droite comme à gauche. Un mouvement vient de se créer autour de Cohn-Bendit, Piketti et d’autres, pour des primaires dont le contour semble être à gauche, mais pour le résultat rien n’est moins sûr. Nos dirigeants ont d’entrée de jeu manifesté leur sympathie pour ce scénario qui n’exclut personne dans la pseudo gauche. L’insistance de la direction du parti et de l’Huma à promouvoir les primaires à gauche indique clairement leur choix. Depuis la mutation, la peur qui est toujours mauvaise conseillère, détermine nos décisions, mais que resterait-il d’un PCF effacé de la campagne électorale ? Si nous nous inscrivons dans cette démarche, ce sera n’importe qui, sauf un ou des communistes pour l’élection présidentielle et sans doute pour les élections législatives. Et pourtant dans quel pays la gauche ne s’est pas effondrée et n’a pas disparue comme force de gauche quand le parti communiste s’est effondré ? N’est ce pas Raymond Barre qui disait : On ne fait pas la même politique avec un parti communiste influent ou faible. Il n’y aura pas de gauche véritable, ni d’alternative, sans un parti communiste fort et influent et il n’y aura pas de parti communiste fort et influent sans reconquérir une base sociale (ouvriers et employés) qui nous a quittée, déçue par les choix opportunistes de nos dirigeants. C’est dans ce contexte dont les choix se décident maintenant que va se tenir le congrès de notre parti du 2 au 5 Juin. Il ne peut pas y avoir de diversion à aborder ces débats qui déterminent notre avenir comme communiste et comme citoyen. Comment se prépare le congrès en l’absence provisoire de document préparatoire. Insistance est mis sur le texte de la revue du projet « La France en commun ». Cela commence mal, c’est le fond de nos désaccords : vivons-nous dans une société démocratique de citoyens égaux en droit qui peuvent décider de leur destin lors des élections, ou dans une société capitaliste d’exploitation de l’homme par l’homme qui assume parfaitement les suicides au travail, les sans domiciles, les sans emplois, les précaires, les destructions du vivant, parce que c’est en connaissance de cause que la bourgeoisie prend les décisions qui conduisent à cela. Non, nous n’avons pas la France en commun avec le système capitaliste et ses séides. Ensuite des conditions draconiennes ont été mises pour que les réseaux du parti ne puissent présenter des textes alternatifs. L’intention est claire, il ne doit pas y avoir de textes alternatifs. Constatons qu’il y a plus de deux cent cinquante ans, Voltaire disait : « Je ne suis pas d’accord avec vous mais je suis prêt à risquer ma vie pour que vous ayez le droit d’exprimer votre point de vue ». Depuis, les méthodes du système capitaliste imprègnent toute la société, mais le débat et surtout la pertinence de nos décisions vont-ils y gagner ? Reste deux questions : 1) Comment les cellules peuvent-elles trouver un espace d’expression, d’activité, de travail dans les quartiers et les entreprises, de travail sur les textes qui nous seront proposés ? Il semble bien que ce ne soit pas envisagé ! Si nous voulons faire un travail efficace de proximité, il va falloir jouer des coudes pour trouver des espaces. 2) Il nous est proposé une campagne sur l’emploi. En soit c’est plutôt utile, mais les buts apparents sembles être les suivants : éviter de discuter de l’élection présidentielle jusqu’au congrès. Faire passer la pilule de notre participation aux primaires à gauche en fournissant un substitut. Tenter d’éviter partiellement l’effacement du parti durant la campagne électorale. Quelle approche de cette campagne nous est proposé ? S’il s’agit de mesures palliatives des conséquences des destructions d’emplois ou de réorientation de la finance, tout en acceptant que les nations demeurent un terrain de chasse pour grands fauves internationaux et que la campagne soit animée par des interventions institutionnelles et des colloques, alors il n’y a aucune chance que cette campagne n’aboutisse à des résultats. Par contre si elle se situe au niveau de l’enjeu fondamental qui conditionne le chômage, alors là elle peut bousculer le panorama. S’il y a un niveau de chômage élevé, ce n’est pas d’abord à cause des avancées technologiques, ni de problèmes économiques défavorables, c’est parce que c’est indispensable à la bourgeoisie pour empêcher toute résistance à sa soif de profit. Sans un niveau élevé de chômage, pas de CICE, pas de pacte de responsabilité, ni de loi Rebsamen, ni de loi Macron, ni de destruction du code du travail, ni de casse des services publics, ni de plan d’ajustement structurel, ni d’abandon de souveraineté. Et le remplacement d’un taux de chômage élevé par un niveau élevé de précarité ne change pas le raisonnement. La bourgeoisie a l’expérience des 20 années plutôt que les 30, qui ont suivi la seconde guerre mondiale et qui était une période de manque de main d’œuvre. C’est dans cette période que nous avons obtenu de nombreuses loi sociales, le renouvellement des conventions collectives et malgré la guerre froide, le mouvement ouvrier était capable d’envisager de substituer le socialisme au capitalisme. La bataille de l’emploi se situe au cœur de la contradiction antagonique capital/travail. Nos objectifs ne peuvent être que de faire reculer le capital au plan idéologique, politique et social. Dans ce cadre la bataille se mène avec les travailleurs contre toute délocalisation, contre le chantage à l’emploi, pour la réduction du temps de travail, pour la revalorisation des salaires et des pensions, pour la suppression des contrats précaires et des stages parkings, contre l’affaiblissement des services publics. Le social, c’est le principal enjeu politique parce qu’il conditionne aussi les profits et le besoin d’une république sociale, c’est à dire socialiste. |
| | Posté le 22-02-2016 à 08:05:48
| Le préambule mis en discussion dans le réseau "faire vivre". L'illustration initiale représentant le 22e congrès et sous titrée "une seule solution, un seul chemin ?" a été remplacée par un carrousel : 1920 : Congrès de Tours, fondation du PCF 1976 : 22eme congrès, pour les communistes, une seule solution, la voie démocratique, un seul chemin, le programme commun...Quel bilan ? 1985 : 25eme congrès, après la fin de la participation gouvernementale, le rassemblement populaire majoritaire... 2000 : 30eme congrès, Martigues, Robert Hue et la mutation avec les médias... 15 ans plus tard, il rejoint le parti socialiste... 2013 : 36eme congrès. Il devait "rallumer les étoiles"... Comme on peut le constater dans le Post Scriptum qui appelle à le signer, la direction révisionniste a accumulé les obstacles pour empêcher toute opposition, tant pour ce qui concerne le parrainage que les dates butoir. Malgré une apparente liberté de ton et d'expression, cette direction impose une ligne contre-révolutionnaire. Ceci n'empêchera pas les marxistes-léninistes de s'unir pour construire un parti communiste authentique. ____________________ Le peuple, le monde du travail, la gauche, ont besoin d’un grand parti communiste ! Préambule proposé pour le texte d’orientation du prochain congrès du PCF Ce projet de préambule est proposé à tous les communistes qui ne se résignent pas à la lente dilution du parti communiste, qui constatent l’impasse d’une union de la gauche qui a généré les gouvernements les plus réactionnaires, et la succession d’échecs électoraux pour l’orientation suivie depuis Martigues, qui cherchent la reconstruction d’un grand parti communiste d’abord dans les luttes sociales, les colères populaires, l’effort d’organisation sur les lieux de travail et de vie. Quels qu’aient été leurs positions dans un congrès précédent, tous ceux qui veulent faire vivre et renforcer le PCF doivent chercher comment bousculer les préjugés et les étiquettes. Le peuple, le monde du travail, la gauche, ont besoin d’un grand parti communiste ! Préambule proposé pour un texte de congrès ouvrant une nouvelle perspective communiste Au prochain congrès, les communistes affrontent un défi historique. Alors que droite et extrême-droite marquent une société française dont les acquis sociaux et les services publics sont massivement mis en cause, la gauche est dans une impasse. Le parti socialiste mène une politique profondément réactionnaire, militariste, à la pointe de la remise en cause de ce qui reste du programme du CNR, défaisant même le cadre démocratique républicain. Le Front de Gauche est dispersé et incompréhensible, les frondeurs et autres primaires dites citoyennes se réduisant à des tentatives médiatiques de sauver un système électoral dépassé. Cette impasse de la gauche était inscrite dans le recul du parti communiste en 1981 au profit du parti socialiste. Chacun peut le constater, il n’y a pas de gauche possible sans un puissant parti communiste, ancré dans le monde du travail, porteur de l’exigence d’un véritable changement de société. Le bilan des choix des derniers congrès est clair. Plus le parti communiste se met au second plan, au profit des alliances, des fronts, des collectifs, plus il remet en cause son histoire et ses repères politiques en changeant de vocabulaire, de références théoriques, plus il tente d’apparaître "moderne" dans le système médiatique et institutionnel, plus en fait il s’affaiblit, se coupe du monde du travail, du peuple, et plus la gauche se délite et dérive vers la concurrence avec la droite dans la gestion de la crise capitaliste. Comme ils l’avaient fait en 2007 dans une assemblée nationale extraordinaire qui avait rejeté la proposition de la direction d’une "métamorphose" et qui avait choisi de maintenir le PCF, les communistes peuvent décider à leur prochain congrès de reconstruire la légitimité et l’influence de leur parti dans la société française en portant un projet de rupture avec le capitalisme. Ils peuvent décider d’un examen sans tabou de l’activité, l’organisation et des choix stratégiques du PCF, de ses échecs électoraux de 2012, 2014 et 2015. Ils peuvent décider d’unir les communistes dans leur diversité pour faire vivre et renforcer le PCF. Plus encore qu’en 2007, l’urgence est de répondre à l’exigence de l’existence du PCF car celle-ci est menacée. u1920 : Congrès de Tours, création du PCF C’est pourquoi, malgré les difficultés et l’effort que cela représente, nous faisons le pari de présenter un texte alternatif qui s’inscrit dans la suite de nos différents textes déposés aux congrès depuis Martigues, moment ou le PCF a confirmé et accéléré une « mutation » qui s’est traduite par la rupture avec son histoire, la fracture avec le monde du travail, la confusion théorique et des abandons organisationnels qui pèsent lourds dans la situation présente. La société française est marquée par l’approfondissement de la crise sociale et politique, l’accaparement des richesses produites et de la plus-value du travail par les détenteurs du capital, la violence croissante de la bourgeoisie contre la classe ouvrière et l’immense majorité des salariés. Au plan international, l’impérialisme a recours à la guerre pour détruire les nations , conquérir territoires et marchés, imposer un nouveau colonialisme qui pille la planète, mettant en cause les équilibres écologiques et les conditions de vie humaine.. L’union européenne a révélé son véritable visage, celui d’une dictature qui prive les peuples de leur souveraineté, efface les nations pour mieux imposer la domination du capital sur tous les aspects de la vie humaine. A partir de ces éléments, ce texte proposera dans une première partie une analyse ouverte permettant un débat stratégique qui devrait conduire à des ruptures avec les choix des 20 dernières années, peut-être même au-delà, pour réaffirmer enfin l’autonomie politique du parti communiste, son refus définitif de toute soumission au parti socialiste, l’affirmation de son existence propre dans les fronts et les rassemblements nécessaires aux luttes. Une deuxième partie traitera un certain nombre de points qui font l’objet de discussions entre nous parfois depuis plusieurs années : - Notre position sur l’Union européenne et l’euro en prenant en compte les événements de ces derniers mois, notamment en Grèce. - Le contenu d’une bataille efficace contre le Front National et le fascisme - L’élection présidentielle de 2017 - Le contenu des luttes : emploi, salaires, retraites, protection sociale... - La situation internationale, notre bataille pour la paix, notre combat contre le terrorisme qu’il faut caractériser. - Comment retisser les liens avec notre histoire communiste, avec le mouvement communiste international, pour un parti communiste d’aujourd’hui - L’état de notre organisation, l’unité des communistes, la reconstruction des liens du PCF avec la classe ouvrière, la reconquête des catégories populaires. Dans une troisième partie , nous voulons caractériser notre projet et le chemin pour y parvenir. Il n’y a pas de marge de manœuvre aujourd’hui dans le capitalisme et il faut construire la rupture pour aller vers un nouveau mode de production et d’organisation de la société qui en finissent avec l’exploitation, la marchandisation des activités humaines, le pillage des ressources de la planète pour le profit de quelques uns. Sommes nous toujours le parti du communisme, idéal d’une société nouvelle ? Ne faut-il pas nommer clairement « socialisme » l’étape que pourrait ouvrir une rupture politique avec la situation actuelle ? Il faut redéfinir les moyens et les perspectives de rassemblement des exploités, prenant en compte les déconvenues des dernières décennies Le combat pour la rupture avec le capitalisme ne peut se déléguer ni se réduire à un bulletin de vote : luttes, unité de la classe ouvrière, rassemblement populaire, programme. Nous avons besoin d’un véritable parti communiste. Le 21 Février 2016 Texte écrit par le collectif du réseau « Faire Vivre et Renforcer le PCF » Post Scriptum Pour participer à la rédaction, écrire à contact@lepcf.fr Nous savons qu’il est peu probable que la direction entende cet appel à ouvrir le débat en grand, et à faire vraiment le bilan de ses orientations successives depuis Martigues. Il faudra donc déposer un texte alternatif début Avril. Il devra comporter 300 signatures de 30 départements, avec pour chacune une preuve de cotisation et une attestation de signature. Les signatures sont donc ouvertes sur la base de ce préambule dès maintenant. Pour pouvoir confirmer rapidement la signature après finalisation du texte, une adresse électronique est nécessaire. Pour les camarades qui n’en ont pas, leur signature peut être "portée" par un autre camarade. - Pour tous les adhérents du PCF, merci de rechercher tout de suite une attestation de cotisation 2016 de votre ADF, et de la transmettre, avec une attestation de signature à contact@lepcf.fr - Des non adhérents au PCF peuvent bien sûr le signer, en le précisant en commentaire, pour faciliter le décompte adhérent.
Edité le 24-02-2016 à 20:32:24 par Xuan |
| | Posté le 24-02-2016 à 21:13:33
| Un communiste qui a repris récemment sa carte écrit :
________________ "Bonjour , le congrès de 1976 a été un tournant important . Toutes nos forces et nous en avions, ont été employées pour un candidat unique de la gauche, à l'époque le parti avait lancé une pétition pour que ce candidat soit F Mitterrand le parti c'est employé de toutes ses forces pour ce candidat , le PS avait très peu de militants, au point que sur ma ville , tenu par le PCF, j'étais au secrétariat de section ( 1000 adhérents), lors de l'élection 1974 j'étais le représentant du candidat Mitterrand la faiblesse du PS était a cette image un communiste pour le représenter. Le PS a grandi comme un vampire aspirant notre sang et nous affaiblir. c'était leur but il s'en était même pas caché. A l'époque le Parti avait 600 000 adhérents il avait la confiance d' un quart du pleuple de France le PS ne représentait que 5 %. C'est de là que l'affaiblissement du Parti à commencé , au lieu d'en tirer les effets, l'entêtement dans cette politique aggravée en 1992 par des dirigeants réformistes opportunistes ont conduit le parti de la classe ouvrière dans une impasse".
________________ Un autre camarade écrit : "Ce petit mot pour indiquer que la stratégie électoraliste de soutien à l"union de la gauche, ne date pas de 1972, mais qu'il était déjà dans des textes de Thorez et que c'est en 1965 que le PCF soutient la candidature de Mitterrand. A ce sujet lire - « Les raisons du soutien communiste à François Mitterrand » ( Supplément à « L’humanité-Dimanche » du 26 septembre 1965 n°892 –Nouvelle série n°30 ). Editée par le CC du PCF."
________________ Pour info, le congrès de 1976 entérina l'abandon de la dictature du prolétariat. On notera que les dirigeants du PCF avaient déjà appelé à voter pour Mitterrand aux présidentielles de 1965, sans présenter de candidat communiste. A cette occasion la Fédération des Cercles Communistes Marxistes-Léninistes lancèrent le mot d'ordre "Ni De Gaulle ni Mitterrand, il faut un candidat communiste !" Cette politique d'Union de la Gauche et de soutien sans principe à un politicien réactionnaire remonte probablement au coup d'état de De Gaulle, en 1958, où le PCF avait appelé à voter Mitterrand au second tour des législatives. [cf 'François Mitterrand' par Michel Winock - éd. Gallimard - p 142-143] Ce dernier s'était opposé de façon très ambiguë à De Gaulle, dans sa façon inimitable de noyer le poisson et sur des positions ouvertement colonialistes : « Eh oui, mesdames, messieurs ! Si le général de Gaulle est le fondateur d'une forme nouvelle de démocratie, si le général de Gaulle est le libérateur des peuples africains, le mainteneur de la présence de la France partout au-delà des mers, s’il est le restaurateur de l'unité nationale, s'il prête à la France ce qu,il lui faut aussi de continuité et d'autorité, je me rallierai, mais à une condition… » « Il y a encore beaucoup à faire et la France continue. Il y a la foi et il y a la volonté et il y a, au bout du compte, la liberté victorieuse dans la patrie réconciliée. cet espoir me suffit, m'encourage, m'accompagne au moment où je vais voter contre l'investiture du général de Gaulle ». (Vifs applaudissements sur de nombreux bancs à gauche et sur tous les bancs de l’extrême gauche.) Grace aux voix communistes, Mitterrand arriva en deuxième position derrière le candidat gaulliste. Il ne s'agit pas par là de dater le triomphe de la ligne révisionniste, mais de montrer que celle-ci, et notamment l'électoralisme, s'est frayé un chemin durant une très longue période. La lutte entre marxisme-léninisme et révisionnisme dure de la naissance à la mort du parti communiste.
Edité le 24-02-2016 à 23:44:08 par Xuan |
| | Posté le 27-02-2016 à 23:12:22
| Réflexion du jour : contribution de Danielle Bleitrach Sur Histoire et Société 26 Feb La réflexion sera courte, depuis quelques jours je réfléchis à une contribution pour le Congrès du PCF, mais cette intervention dépend de son utilité réelle parce que l’essentiel est pour moi la construction d’une stratégie de passage au socialisme, le vrai avec dans l’immédiat une stratégie de Front populaire qui articulerait luttes, mobilisation populaire et élections. Cette stratégie a besoin d’un parti communiste fort, en nombre d’adhérents mais surtout en formation et organisation. Il y a beaucoup de questions à aborder, et les contributions donnent l’impression de devoir remplir le programme imaginé jadis dans les classes préparatoires à l’Ecole Normale Supérieure : « Dieu et son temps »… Je crois sur le fond que cela témoigne de l’insatisfaction devant ce texte dont personne ne connaît le statut réel autant que l’importance que prend la question des primaires dont personne n’a donné jusqu’ici mandat au secrétaire du parti pour en faire la réclame au nom du collectif. Mais passons. Donc si je devais centrer ma contribution, il y a trois questions qui me préoccupent et sur lesquelles il me semble que tout communiste devrait se prononcer : La démocratie à l’intérieur du parti. Il me semble qu’elle est bafouée comme le démontre l’affaire des primaires mais pas seulement. Elle est bafouée parce que les dirigeants interviennent en tous lieux et en tous temps sans le moindre mandat de la base, ils racontent souvent ce qui leur passe par la tête et ne rapportent rien ou peu de ce qu’exprime la masse des communistes et même ceux dont ils devraient se préoccuper au premier chef, la référence aux sondages, à une « opinion publique » largement inventée par les médias prend la place de cette expression. Autre aspect nocif de cette absence de démocratie, elle se présente comme un progrès par rapport au centralisme démocratique, mais dans les faits elle n’est jamais que la poursuite de la démocratie bourgeoise « cause toujours, je m’en moque ». Ce qui se transforme de fait dans une « verticalité féroce » et dans une désimplication des militants, sans parler d’un désaveu de l’électorat populaire. Donc ce type de « démocratie » devrait également être mise en relation avec la rupture du Parti avec sa base naturelle, la classe ouvrière, les exploités, les victimes du système capitaliste qui n’ont plus le droit à la parole, ni à l’action. C’est un peu comme les tendances de fait, quand il ne s’agit pas de véritables fractions entrées collectivement dans le parti (une spécialité des trotskistes de la Riposte et de l’équipe de Piquet) ou encore les motions alternatives au Congrès, c’est une démocratie fictive puisque la culture communiste est telle d’une part qu’elle repousse toute division et que d’autre part il se trouve toujours en accord avec la direction des gens chargés d’entretenir la division et la multiplicité des interventions pour interdire tout changement de ligne et de direction, quitte à en rajouter dans les références au marxisme fort pur et dur et à un internationalisme chatouilleux. Dans l’état c’est un jeu formel destiné à épuiser toute tentative de critique et de correction réelle, nous devons impérativement trouver un moyen de construire une nouvelle manière de répondre à l’exigence de Maurice Thorez quand il a réussi à éliminer la secte qui dirigeait le parti après l’épisode de sa prise en main par des opportunistes bourgeois: « que les bouches s’ouvrent, pas de mannequins dans le parti » sans être contraints à ce petit jeu d’une fausse démocratie. La seconde question est celle de la paix , non seulement comme un problème européen comme il a été proposé de l’aborder mais par rapport à la France, à son gouvernement et au choix fait par ce dernier d’un alignement sur l’OTAN. Cette question devrait se poser non seulement comme un souhait pieux mais en terme de conditions du rassemblement. Il y a urgence et je suis souvent effrayée par ce volcan sur lequel nous vivons, à savoir un capitalisme sénile prêt à n’importe quoi pour maintenir son hégémonie et qui multiplie le chaos partout en attendant un affrontement encore plus dramatique. Le parti communiste ne retrouvera son audience auprès de notre peuple que s’il apparaît utile et quelle plus grande utilité que d’imposer la paix, c’est-à-dire la survie de l’humanité. Mais la grande question que devrait se poser la congrès est celle du socialisme que nous voulons , comment reconstruire une perspective stratégique qui quelles que soient les étapes n’oublie jamais la finalité. Et c’est là que j’en arrive à ma possible contribution. Je crois que le silence que nous faisons au meilleur des cas (le pire étant l’alignement systématique sur les analyses de la bourgeoisie) sur ce qu’a été l’Union Soviétique est préjudiciable à notre définition de ce que nous voulons, non seulement pour nous mais pour notre peuple. Cela fait des années que j’ai entamé ce travail et depuis quelques années je bénéficie de l’aide de Marianne, nous préparons un livre sur le débat qui a lieu actuellement en Russie sur cet état des lieux. Voilà chers amis et camarades les trois propositions d’intervention, j’aimerais votre avis. Danielle Bleitrach |
| | Posté le 28-02-2016 à 20:50:51
| Commentaire et réponse à réflexion du jour : contribution : Je reviens sur la première question de Danielle, peut-être la plus importante. Peut-être le brin qui défait le nœud. « [cette absence de démocratie] se présente comme un progrès par rapport au centralisme démocratique » Sans doute le centralisme démocratique est-il le seul moyen de reconstruire le parti communiste, dès lors que les principes marxistes-léninistes sont réaffirmés et que les objectifs sont dans l’ensemble assez clairs pour tous. Le fait est que le parti communiste – un véritable parti communiste – est aussi l’instrument de ces éclaircissements, de la définition.du projet et de ses méthodes. Mais le centralisme démocratique peut-il être édifié avec la direction actuelle ? Il faut probablement le construire séparément, ou bien la direction imposera qu’il le soit en excluant ceux qui ont relevé le drapeau rouge, ou bien en les isolant. Les communistes adhérents au PCF devraient sans doute envisager toutes les possibilités : d’une part celle consistant à se conformer aux règles actuelles, en préparant un projet alternatif.. D’autre part celle d’une lutte sans merci. Parce que la question qui n’est pas posée mais qui est inévitable,c’est la nature de classe de la direction du PCF. Il ne s’agit pas des individus bien évidemment mais de leur position dans la lutte des classes, après tant d’années de dévoiement. S’agit-il de camarades qui se trompent et qu’on pourrait convaincre un jour ou bien de représentants politiques et idéologiques de la bourgeoisie dans le parti communiste ? Danielle écrit aussi : « rupture du Parti avec sa base naturelle, la classe ouvrière, les exploités, les victimes du système capitaliste qui n’ont plus le droit à la parole, ni à l’action » Sans doute le centralisme-démocratique devrait-il être aussi, d’une certaine façon, leur expression. Lors d’une réunion avec des camarades du réseau, un camarade demandait pourquoi les ouvriers et les chômeurs ne pouvaient pas participer à l’écriture du projet. Statutairement ce camarade avait tort, mais sur le fond pas vraiment. Ce sont les masses qui font l’histoire, et d’une certaine façon ce sont elles qui reconstruiront le parti communiste, parce qu’elles en ont besoin. C’est l’expérience que j’ai retirée de l’échec du PCMLF. Qui interdit de porter le débat « dans la rue » ? Xuan
_________________________ Je crois que tu as parfaitement compris ce que je tente de poser à travers la question de la démocratie dans le parti. Il ne s’agit pas seulement de se sentir entendu, de savoir son opinion compte. Ce qui était le cas dans le centralisme démocratique tel que je lai connu même si cela impliquait que l’échelon supérieur tranche . Mais quand tu avais un désaccord ou quand il y avait un conflit dans une cellule ou une section, cela donnait lieu à une écoute parfois excessive, parfois totalement inefficace, mais réelle. Il y avait incontestablement une valorisation du militant, dans certains cas dramatiques qui ont été montés en épingle, il y avait procès. Cétait même là le hic. Je pense à des cas en Union Soviétique, le philosophe Zinoviev dont j’ai récemment traduit la position sur Gorbatchev qui était un patriote et un communiste critiquait les abandons et les problèmes, il aurait du être entendu. Le centralisme démocratique sest alors avéré un moyen dexclusion non des problèmes réels mais de ceux qui les exprimaient. La question était déjà la nature de classe de ceux qui étaient au pouvoir, leur légéreté, leur vanité comme Gorbatchev. Parce que le centralisme démocratique à lui seul nest pas une garantie. Il a néanmoins le mérite non seulement de valoriser ladhérent, de renforcer lunité du parti mais à travers le mandat impératif, cest-à-dire le fait quà chaque échelon le dirigeant doit à la fois dire ce disent les militants mais aussi savoir prendre ses responsabilités par rapport aux questions posées et revenir apporter la réponse argumentée. Par exemple quand je revenais du Comité Central,les camarades me demandaient : est-ce que vous avez dénoncé notre participation gouvernementale de plus en plus incomprise (cétait en 1983), je pouvais répondre OUI, puisqu’il y avait un communiste henri Martin, qui intervenait seul contre tous en ce sens jusquau moment ou à cause des grandes restructurations nous avons du quitter le gouvernement. Probablement trop tard et avec l’erreur d’y être allé, écrasé par notre perte de 5% des voix en faveur de Mitterrand pour son élection. Déjà pris dans le vote utile de la présidentielle. Oui il y avait débat, les questions posées n’étaient complètement noyées dans le galimatias (Ce que j »appelle dieu et son temps) d’aujourd’hui. ce centralisme « féroce » de la démocratie bourgeoise « cause toujours »… En fait tout tenait à la nature de classe du questionnement et la richesse de la discussion en dépendant. C’est pourquoi quand je parle de la démocratie dans le parti c’est non seulement de l’échange base sommet dont il est question, mais bien de la capacité de la base comme du sommet dêtre en relation avec sa base naturelle, la classe ouvrière, les exploités. Ce qui est frappant aujourd’hui et qui dépasse les individus est à la fois la verticalité féroce de la démocratie bourgeoise qui éclate avec cette question des primaires qui est imposé alors que par ailleurs on nous refile un texte illisible qui décourage l’intelligence et qu’il est plus fait allusion aux sondages qu’à l’opinion du militanyt dans son travail , son quartier. A propos du texte du congrès et des textes alternatifs, j’ai découvert avec stupéfaction que les textes alternatifs étaient obligés à la même longueur et au même galimatias que celui de la direction. Personne, je dis bien personne sauf un retraité particulièrement consciencieux ne peut s’enfiler pareille littérature en double voir triple exemplaire… C’est une fausse conception de la démocratie… Il faut une question de fond et trois pages maximum suffisent pour l’argumenter. Cest pourquoi je trouve beaucoup plus efficace pour recréer une démocratie à l’intérieur du parti de partir du niveau qui me semble en premier audit le plus vivant: la section et celle-ci devrait pouvoir établir une sorte de cahier de doléance qui devrait remonter jusqu’à la fédération avec mandat impératif des délégués et de là jusqu’au CN. Ce qui ninterdirait pas le choix dune motion alternative mais ne serait quune étape transitoire dont il ny a pas en l’état grand chose à entendre. C’est la seule solution que je vois si l’on veut que le parti soit à nouveau vivant, utile à notre pays et aux exploités. IL est possible également quun autre organisme de base soit en train de se substituer aux sections si celle-ci s’avèrent trop sclérosées, je pense aux comités Goodyear qui sont en train d’apparaître. Je suis revenue au parti pour faire un audit parce que je suis convaincue que face aux périls qui nous menacent en France et dans le monde, nous avons besoin dun parti communiste, qui soit autre chose qu’une simple machine électoraliste alors même que les élections semblent impuissantes à être un mode d’intervention populaire… Ce que je vois est un fort mécontentement comparable à celui qui existe dans le pays, une surdité des directions comparable à celle des dirigeants bourgeois au niveau de la nation, de l’Europe… Des manoeuvres de plus en plus inefficaces pour maintenir des pouvoirs qui mordent de moins en moins sur la réalité. Au négatif, il parait presque impossible de soulever la masse d’inertie que semble devenu le parti et la société française. Mais il y a aussi ce besoin d’expression… d’être entendu qui peut être à la fois être étouffé dans les difficultés quotidiennes ou trouver les moyens de nouvelles expressions collectives… Partout cest la question de classe qui donnera la vie… Danielle Bleitrach
Edité le 28-02-2016 à 21:00:42 par Xuan |
| | Posté le 01-03-2016 à 13:54:53
| Un article intéressant mais nettement influencé dans ses "propositions alternatives"par les thèses réformistes de Friot. Sur ce sujet, lire Friot : la révolution en couveuse :
______________________________________ Nouvelle étape de la lutte de classe Réflexions de la section de l’ouest biterrois. source Dimanche 28 février 2016, par Christian Harquel - Les sanctions pénales contre les syndicalistes en lutte, le démantèlement du code du travail sont les marques les plus récentes d’un changement dans la nature et le niveau de la lutte de classe. - Désormais les gouvernements montent ouvertement en première ligne dans l’affrontement Capital/Travail. Ils le font en utilisant tout l’arsenal disponible de l’État. - Des politiques économiques de plus en plus dures, dites d’austérité mais qui ne sont pas autre chose que des politiques de soutien à l’accumulation capitaliste. - Des transferts massifs de richesses du travail vers le capital (CICE, aides fiscales, exonérations de "charges sociales", privatisations de services publics, mutuelles…). - Des réformes qui durcissent les conditions d’exploitation des travailleurs (code du travail, UNEDIC, retraites…). - Des mesures d’urgence et d’exception qui mettent la justice sous la tutelle du pouvoir. - Des institutions qui passent par dessus le contrôle, l’assentiment des instances démocratiques et les votes des citoyens. - Des dispositions liberticides qui autorisent sans contrôle la surveillance de masse de la population. - Des interventions militaires au service des intérêts économiques des classes dirigeantes, encadrées par une organisation militaire (OTAN) véritable bras armé des impérialismes occidentaux. - Une organisation des territoires livrés à l’appétit des banques et des multinationales. - Une monnaie et un crédit à l’abri des choix politiques des peuples, directement au service des marchés financiers. - Un intense matraquage idéologique relayé par des médias aux ordres des classes dirigeantes, utilisation de la peur : menaces terroristes, crises, extrême droite. - Les guerres et l’arme fatale, le crash boursier, auquel on semble nous préparer, qui remettrait tout à plat, (« la société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée », K Marx), en purgeant le capital du surplus de capitaux accumulés. - A ce niveau d’affrontement, ce qui est recherché c’est l’anéantissement de toute opposition au système à commencer par la plus active et l’asservissement des peuples aux intérêts du Capital. - Face à une telle situation la seule arme du camp du travail c’est son unité. Non pas un rassemblement des victimes du capital pour chercher à parer aux mauvais coups ou à gagner des positions dans les institutions. - Mais un rassemblement sur les intérêts de classe du monde du travail, se donnant d’emblée comme objectifs la prise du pouvoir pour un changement de société et de classes dirigeantes. - Le contenu du rassemblement doit s’attaquer à ce qui est au cœur du système d’exploitation et du pouvoir des classes dirigeantes, à savoir la fin du marché du travail capitaliste, la propriété des moyens de production, l’extorsion des richesses créées par les travailleurs. - Les propositions alternatives aptes à reconstruire l’unité du salariat ne manquent pas : statut unique du travailleur, abolition de la propriété lucrative pour une propriété d’usage des travailleurs, cotisations sociales comme moyen de se réapproprier la totalité des richesses créées par le travail, nouvelle république populaire et sociale… Reste à reconstruire sur cette base un parti communiste et son organisation. On est là, bien loin des magouilles d’appareils autour de l’élection présidentielle de 2017. Christian Harquel, section de l’Ouest Biterrois. |
| | Posté le 04-03-2016 à 22:55:12
| faire vivre Outil de réflexion et de débat pour l’avenir du PCF Contribution de communistes de la Loire - 42 Mercredi 2 mars 2016 En cette période de pré-congrès, il est apparu pour un certain nombre de communistes, de tous âges, faisant la même analyse de la situation politique actuelle et des orientations du PCF, la nécessité de se réunir pour débattre de l’organisation, du contenu programmatique, des alliances, du positionnement et de la stratégie du PCF. A l’heure où le Capital est maître, alors qu’aucune résistance politique crédible ne s’affirme, apparaît l’exigence d’un PCF plus combatif sur des bases de classe. Depuis une trentaine d’années, un processus de liquidation des partis communistes européens s’est opéré. Aujourd’hui après des décennies de militantisme, de nombreux camarades sont fatigués des orientations en demi teintes du PCF. Beaucoup d’entre eux sont près à rentre leurs cartes par dépit. Un certain nombre l’a déjà fait, en témoigne la baisse de nos effectifs d’années en années. De la politique, les salariés en lutte éprouvent le besoin d’autre chose que les combines politiciennes pour les élections. L’attente d’un parti d’avant-garde, porteur de propositions de rupture, d’une perspective de dépassement capitaliste, est extrêmement forte. La crise permanente et le discrédit du capitalisme comme système susceptible de répondre aux besoins sont au plus haut. Nous croyons que pour répondre à cela, il faut redonner son rôle et son importance au PCF. Nombreux sont les enjeux auxquels les communistes sont confrontés. C’est pourquoi nous appelons les communistes ligériens à se rassembler autour de ces positions : - Le PCF doit porter un projet de transformation révolutionnaire de la société, ce projet nous l’appelons le socialisme, seule alternative viable au capitalisme. Le socialisme c’est tout à la fois la propriété collective des grands moyens de production et d’échange, l’exercice du pouvoir politique par la classe ouvrière et ses alliés, la satisfaction progressive des besoins matériels et intellectuels sans cesse croissants des membres de la société, la création des conditions propres à l’épanouissement de chaque personnalité. - « L’Europe sociale » est un mythe, l’Union Européenne n’est pas réformable, elle est structurellement libérale. Les preuves ne manquent pas, de la CECA jusqu’à l’exemple grec, l’UE a toujours défendu les intérêts du Capital en s’opposant à toutes contestations, qu’elles viennent des partis politiques ou des syndicats. Nous prônons une rupture avec l’Union Européenne et l’euro ainsi que la création d’une solidarité internationaliste avec les peuples du monde entier. - Dans de nombreux pays, il existe encore des partis communistes, c’est avec eux qu’il faut travailler et non pas avec leurs adversaires. Le PCF doit s’atteler à construire avec eux des échanges politiques internationaux : contre les guerres impérialistes, pour la recréation d’un mouvement communiste mondial, pour l’organisation de résistances transnationales, la réaffirmation de notre soutien aux expériences socialistes et aux peuples en lutte (Cuba, Palestine, Chiapas, Kurdistan,…), etc. - Le manque de démocratie en interne est un constat accablant. Les derniers votes des élus en sont l’incarnation (État d’urgence, Syrie…). La base n’est presque plus consultée, le CN non plus, ainsi le PCF est inefficace, contradictoire et antidémocratique. Nous dénonçons l’absence de vote dans les structures de base sur les orientations prises, la complexification des recours internes pour faire entendre des voix dissonantes, l’exclusion silencieuse de certains camarades en omettant de les inviter ou en bloquant leur expression aux structures nationales. - La direction du PCF s’arc-boute sur le choix fondamental de privilégier la présence dans les institutions et les alliances électoralistes, en particulier avec le PS, plutôt que dans les luttes et sur le terrain de classe. Le problème n’est pas le rassemblement mais la visibilité du Parti et sa dissolution dans des fronts toujours plus larges et toujours moins révolutionnaires. Au sujet des élections, il n’est pas question de les négliger ou de minorer leur importance, mais l’activité du PCF et son intervention ne doivent pas être tournées vers la seule perspective des échéances électorales à venir. Cela conduit à un effacement et à une subordination du PCF, ajoutés à des résultats déplorables. De plus, l’action des élus doit être soumise aux décisions des communistes et non l’inverse. Enfin, les adhérents communistes doivent décider de leurs candidats et de leurs stratégies. - Le PCF doit se concentrer sur des actions de terrains, au plus près des luttes locales, des associations de quartier, de son organisation de jeunesse (MJCF et ses alliés) et des organisations syndicales de classe, en particulier la CGT. - Il est urgent de redéployer l’activité communiste dans les quartiers populaires, les villages et dans les entreprises, au contact des réalités quotidiennes. La déstructuration du tissu industriel, piloté par les forces du Capital ne saura changer la place centrale que le PCF doit accorder au monde du travail et à l’organisation communiste à l’entreprise. De même, les travailleurs doivent se réapproprier le PCF comme outil de lutte et d’émancipation. Dans ce sens, nous devons faire les efforts nécessaires pour promouvoir des militants issus des milieux populaires, en formant des cadres issus des classes laborieuses. - Le manque de formation au sein du PCF se fait cruellement ressentir. Alors que l’abandon des fondamentaux théoriques du PCF, marxistes en particulier mais aussi léninistes, nous apparaît comme un véritable contre-sens au moment où le capitalisme est mis en accusation comme jamais en France et dans beaucoup de pays du monde. C’est en élaborant ensemble une analyse scientifique du monde contemporain que les communistes pourront se doter d’un outil théorique efficace sur le terrain de la lutte des classes. Face à l’extrême urgence de la situation politique, l’affaiblissement théorique et structurel du PCF prive les exploités de moyens pour se défendre. Nous ne sommes pas résignés face à ce constat nous voulons rendre au PCF son rôle historique d’organisation de masse et de classe, dotée d’un projet révolutionnaire et porteur d’espoir. Nous proposons cette base de discussion à l’ensemble des communistes de la Loire et nous les invitons à nous rejoindre dans une démarche collective de renforcement du Parti. Nous invitons également tous les camarades souhaitant être signataires de cette contribution à envoyer leurs noms, prénoms à l’adresse suivante andregerycnl@orange.fr en précisant la section où ils militent. |
| | Posté le 12-03-2016 à 00:08:53
| Courrier d'un camarade des EP au réseau "faire vivre" : "Voilà six ans qu’on n’avait pas connu de manifestations aussi nombreuses avec des jeunes enthousiastes, six ans depuis les réformes Sarkozy où même des chefs d’atelier étaient dans la rue. On peut se demander pourquoi les cortèges ont été si étiolés depuis. Franchement la plupart de ceux qui ont voté Hollande voulaient sanctionner Sarkozy et ne plaçaient pas de grands espoirs dans son successeur. Rien n’aurait dû freiner une mobilisation ininterrompue contre tous les mauvais coups qui se sont accumulés, à commencer par l’application par Hollande de la réforme des retraites. Mais si on examine le rôle du Front de Gauche et de la direction révisionniste, force est de constater qu’ils ont dansé d’un pied sur l’autre entre la critique et l’union « à gauche ». L’orientation électoraliste a détourné les masses de l’action en privilégiant l’alliance avec le PS. Cette ligne a découragé et vidé les cortèges de mois en mois. L’épisode Le Paon n’a pas amélioré les choses. Et c’est l’accumulation des mesures antipopulaires qui a commencé à faire sauter le couvercle. La ligne révisionniste n’est donc pas seulement nuisible au PCF en lui aliénant ses électeurs, elle constitue un barrage à l’action des masses contre le capital. La décision de Pierre Laurent de maintenir des primaires en s’associant avec des socialos qui n’ont pas rejeté en bloc la refonte du Code du Travail*, est une voie sans issue critiquée y compris dans le Front de Gauche. Il advient que tout l’échafaudage mis en place par les dirigeants révisionnistes est ébranlé. [* Cambadelis parle de rééquilibrer le texte , de faire un travail de pédagogie – Aubry veut du changement , mais pas de retrait ] Dans ces conditions l’initiative des communistes de présenter un programme alternatif au prochain congrès du PCF peut caractériser un tournant historique, et ceci quel que soit son résultat. De la même façon qu’une orientation erronée peut entraver l’action des masses, la popularisation auprès d’elles d’un objectif révolutionnaire, pour une société socialiste où le peuple exercera son pouvoir sans partage, ne peut qu’encourager en retour la lutte de classe.De la même façon qu’une orientation erronée peut entraver l’action des masses, la popularisation auprès d’elles d’un objectif révolutionnaire, pour une société socialiste où le peuple exercera son pouvoir sans partage, ne peut qu’encourager en retour la lutte de classe. De la même façon qu’une orientation erronée peut entraver l’action des masses, la popularisation auprès d’elles d’un objectif révolutionnaire, pour une société socialiste où le peuple exercera son pouvoir sans partage, ne peut qu’encourager en retour la lutte de classe. La reconstruction du parti communiste est l’affaire de la classe ouvrière, c’est son parti. Ce débat la concerne". Fraternellement...
Edité le 12-03-2016 à 00:10:43 par Xuan |
| | Posté le 12-03-2016 à 00:14:17
| "La reconstruction du parti communiste est l’affaire de la classe ouvrière, c’est son parti. Ce débat la concerne." En effet ce débat concerne chacun de nous, il concerne tous ceux qui travaillent et subissent la dure loi de l'exploitation, il devrait être en premier lieu le leur et c'est pourquoi je vous donne à lire à la suite de son intervention le texte alternatif porté par le réseau "faire vivre le PCF" a la rédaction duquel j'ai participé, ainsi que celui publié par Danielle Bleitrach sur son blog " histoire et société" où elle donne les raisons qui l’amène a le signer. D'autres textes existent où vont être publiés. Nous ne pouvons que déplorer leur multiplication. Ce n'est pourtant pas sans avoir essayé des démarches d'unifications. La crise que connait notre parti depuis plusieurs dizaines d'années en est la principale cause. Sa sociale démocratisation engagée au congres de Martigues avec l'abandon du centralisme démocratique a encore accentuée les choses . Les tendances ou réseaux qui se sont constituées, l'apparition de noyaux et d'organisations a l’extérieure où ont cherché à se regrouper ceux qui étaient exclus où qui ne parvenaient plus a supporter l'évolution du parti, représentent une difficulté supplémentaire . Les débats se personnalisent. Les égaux s'affrontent. Ont fini par oublier la politique, ce qui devrait être la cause de notre combat: la lutte des classe et l'objectif a se donner, la construction du socialisme. Notre unité est embarrassée , entravée, retardée. Le retours aux luttes, l’âpreté de la bataille de classe qui s'engagent devraient être le seul fond de nos débats. Si d'autres camarades veulent soumettre leurs arguments et les textes qui les révèlent, ils aurons tous loisir et toute possibilité de le faire sur cette liste, mais je tiens a dire qu'en ce qui me concerne il n'est pas question de penser notre unité avec des éléments anti-parti infiltrés par opportunisme dans notre parti à partir d'organisations qui se sont toujours opposées au mouvement communiste issu de la troisième internationale, son histoire et notre conception de l'organisation. Ceux là comme les sociaux démocrates qui veulent détruire notre parti, font objectivement le jeu de l'impérialisme et de l’Europe capitaliste. Ils utilisent un langage révolutionnaire pour détourner les camarades critiques des bases politiques de la critique et des moyens nécessaires pour redonner au parti son orientation de classe. Ils ont d'ailleurs toujours fini par se porter au secoure de la direction dans les moments cruciaux. Disons le tout net le trotskisme est un anti-léninisme,l' entrée en plusieurs vagues de groupes constitués dans notre parti et le fait que la dernière voie leurs chefs directement propulsés a la direction nationale en est la preuve la plus éclatante. D'ailleurs qu'elle est leur position sur les primaires? Nous n'avons rien en commun et il n'est pas indifférent que la direction leur ait ouvert le parti avec autant de complaisance. Bien sur j'appelle tous ceux qui se trouvent en accord avec notre texte a le signer s'il veulent permettre sa diffusion et sa présence pour la votation des communistes au moment du choix de la base commune qui aura lieu les 4, 5 ,6 mai, faut-il le souligner, pendant le week-end de l’Ascension. S'agit-il d'une pensée délibérée ou d'un malheureux hasard de calendrier? D'une volonté d'élever le débat et de renouer avec les communards parti a l'assaut du ciel? Le fait est que le choix d'un tel week-end ne favorisera pas l'expression de la souveraineté des communistes! Fraternellement Gilbert Rémond |
| | Posté le 12-03-2016 à 00:20:20
| Les raisons pour lesquelles je choisis de signer le texte alternatif : Unir les communistes Jeudi 10 mars 2016, par Danielle Bleitrach Le soleil, la foule des grands jours (69.000) et comme l’a dit Olivier Mathieu dans son discours pour la CGT : c’est une manifestation d’avertissement, la prochaine sera de sanction… Maintenant il y faut une perspective politique… marcher sur ses deux pieds comme disait Henry Krasucki, le syndicat et le politique… Comme un certain nombre d’entre vous, j’ai reçu le texte alternatif signé par la fédération du Pas de Calais et les camarades de Vénissieux, plus des représentants d’autres fédérations, et je crois à sa réussite, au vu des contacts pris lors de la magnifique manifestation marseillaise qui non seulement regroupait 60.000 participants, mais présentait la particularité de s’être déroulée sous un soleil radieux. Ce qui favorise les retrouvailles et les contacts multiples, y compris concernant les opinions sur le texte dit commun et sur la nécessité d’un texte alternatif qui soit à la hauteur de cette massive colère. Voici donc le texte qui me paraît à la hauteur et je pense qu’il ne sera pas difficile de trouver les trente signataires dans les Bouches du Rhône (chiffre maximum derrière chaque texte par fédération). N’oubliez pas pour le signer il faut être à jour de ses cotisations sur les trois derniers mois. Je viens de m’apercevoir que la dernière mouture intègre certaines de mes propositions et les améliore, je remercie les camarades… Voici le texte que j’ai proposé aux signataires, il insiste sur deux points concernant ce texte que je trouve excellent : premièrement bien situer la nécessité du parti communiste par rapport à la classe ouvrière, à tous les exploités, employés, intellectuels, chômeurs, ceux qui subissent les plus terribles effets de cette crise, la jeunesse, montrer que toute perspective de changement passe par l’existence d’un fort parti communiste, c’est la condition indispensable à un vaste rassemblement orienté vers le progrès, la justice sociale et la paix. Ce que je souhaite pour ce congrès, c’est une réorientation en ce sens de notre stratégie et pour cela il faut l’union des communistes. Voici donc ma proposition, qui ne change rien à l’économie générale du texte qui est inscrit ici en format PDF mais dont certaines remarques seront intégrées au texte final. Donc si vous souhaitez le signer comme moi, lisez-le et donnez votre nom celui de votre fédération et section avec les timbres à jour. Fraternellement. Vous pouvez comme je l’ai fait, faire part de vos remarques et expliquez ce qui vous motive à la signer.
________________________________________ Unir les communistes, tout à fait d’accord, mais pour être plus utile à notre pays, à la classe ouvrière et à tous ceux qui sont prêts à se rassembler pour un changement. Lors de leur 37ème congrès, les communistes sont confrontés à un défi historique : alors que notre pays, sa classe ouvrière, ses travailleurs, ses intellectuels, la jeunesse, tous ceux qui souffrent de cette société capitaliste, inhumaine, n’ont jamais eu autant besoin d’un parti communiste, celui-ci est menacé de disparition, il paraît de moins en moins en état de démontrer son utilité et de favoriser l’intervention populaire vers le progrès, la justice et la paix. Ce besoin d’un parti communiste est objectif, il est le besoin d’un parti révolutionnaire, capable d’être au plus près de ceux qui subissent l’exploitation, la solitude, la dureté de cette société, en développant les luttes au quotidien, la solidarité et en traçant la perspective d’un changement de société sans laquelle tous les acquis sont sans cesse remis en question. Cette perspective, c’est celle du socialisme tel que nous le construirons à travers un rassemblement de Front populaire (articulant luttes et élection) orienté vers le progrès, la justice et la paix. Faute d’un telle perspective, ce sont les forces de la réaction, la droite et l’extrême-droite, fascisante, xénophobe, à la recherche de l’ennemi dans plus pauvre que soi, qui mènent le bal de toutes les régressions, de la remise en cause d’acquis sociaux séculaires, droit à la santé, à l’éducation, à une vieillesse digne, tout est censé céder « à la réforme » au profit du capital ; comme l’est la laïcité, la conception républicaine et celle de la souveraineté des citoyens. Face à l’offensive de la réaction qu’est-ce que la gauche actuelle ? Cette gauche depuis Mitterrand est dominée par le PS. Non seulement elle s’avère incapable de résister aux exigences du capital, à la pression de la réaction, à la montée de l’extrême-droite, mais elle adopte la politique du capital, elle brade la souveraineté de notre peuple, se met à la remorque de l’Europe des profits et de l’austérité, se soumet au bellicisme des États-Unis, de l’OTAN. Ce qui se traduit au plan intérieur par une politique à la pointe de la remise en cause du droit du travail, du service public et qui ne craint pas d’installer durablement un état d’urgence et la répression syndicale. Cette politique accroît le désarroi de nos concitoyens, les plus frappés par la crise, ils se réfugient dans l’abstention ou se laissent tenter par l’extrême-droite de la haine. La gauche paraît elle-même à deux doigts de l’éclatement mais que peut-on attendre de frondes qui ne sont que la manifestation de l’inquiétude d’élus menacés de perdre leurs places, toujours prêts à s’accommoder de compromis. Cette situation de la gauche dominée par un PS hégémonique prouve à quel point il ne peut y avoir une politique de gauche sans un parti communiste fort, elle nous invite à nous interroger également sur le Front de gauche. Est-ce qu’il peut constituer une alternative ? Les faits sont là, le Front de gauche n’a jamais été autre chose qu’une union de sommet entre dirigeants de groupuscules, un Front constitué sur des bases électoralistes, tirant à hue et à dia, dispersé, incompréhensible dans ses buts comme ses alliances. Alors que le PCF a fourni l’essentiel de ses forces, voire de ses moyens financiers, il conduit à l’effacement de notre parti dans des conglomérats le plus souvent coupés des réalités populaires. Il participe de ce que nous considérons comme la pire erreur d’analyse de nos directions successives, à savoir l’idée que le peuple Français ne veut plus des communistes, qu’il faudrait faire disparaître, notre histoire, nos fondamentaux et même nos mots derrière une réalité plus « présentable ». Résultat, ce qu’on nous propose c’est de devenir des politiciens comme les autres alors même que jamais ce monde politique n’est aussi déconsidéré, alors même que monte l’exaspération face à l’incapacité d’écoute, quel spectacle donne le Front de gauche et la direction du PCF ? Nous avons dans le même temps la déclaration auto-proclamée de candidature de J.L. Mélenchon et celle tout aussi peu démocratique du ralliement à des primaires à gauche imaginée par le PS. Cette double déclaration illustre bien la coupure des directions par rapport aux militants et cette coupure traduit celle de notre parti par rapport à sa base naturelle, la classe ouvrière et ceux qui ont le plus intérêt au changement. Il nous est donc apparu nécessaire que ce Congrès se donne les moyens d’un changement d’orientation pour que le PCF redevienne le parti dont les exploités, notre pays ont besoin. Nous voudrions à ce propos rappeler les mots par lesquels Maurice Thorez a recréé un parti devenu groupuscule entre opportunisme et sectarisme : « Que les bouches s’ouvrent ! Pas de mannequin dans le Parti » . Nous avons un double atout : la montée du mécontentement populaire, l’unité qui se construit dans les luttes et ce que sont les communistes, leur volonté d’union. Parce que nous savons que, quels que soient les choix pour telle ou telle motion d’orientation, ce qui unit les communistes est plus fort que ce qui les divise. Tous les communistes ont conscience de la gravité du moment, tous veulent que leur parti soit à nouveau un grand parti des travailleurs, ce parti démocratique où l’opinion de chaque adhérent comptait pour un, ce parti de responsabilité et de dévouement en qui même ceux qui ne votaient pas pour lui avaient confiance. A cause de cette conviction, nous abordons ce congrès dans un esprit de fraternité, d’écoute mutuelle. Enfin s’il est normal que dans le cadre du Congrès, seuls aient le droit de vote les adhérents du PCF, il est clair qu’aujourd’hui par de nombreuses vagues successives beaucoup de camarades ont quitté le parti et sont soit isolés, soit organisés dans d’autres collectifs qui se réclament tous du communisme et de l’histoire glorieuse de notre parti. On ne peut pas se résigner à une telle situation et, comme je l’ai fait dans ce blog, il faut que dans le cadre de la préparation du Congrès, nous sollicitions leur avis. Le renforcement de notre parti passe aussi par cette capacité de rassemblement et il a besoin de clarté politique dans les buts comme dans les moyens. Ce texte est le seul qui y contribue. Il faut unir les communistes pour ouvrir la perspective d’un nouveau Front populaire vers le socialisme. Danielle Bleitrach Extrait du Blog Histoire et Société
Edité le 12-03-2016 à 00:20:49 par Xuan |
| | Posté le 12-03-2016 à 00:46:21
| 7ème congrès : Base commune alternative Unir les communistes, le défi renouvelé du parti communiste Jeudi 10 mars 2016, 37eme congrès 2016 Texte écrit et proposé par le collectif du réseau « Faire Vivre et Renforcer le PCF » : Caroline Andréani (93), Paul Barbazange (34), Luc Bazin (26), Floriane Benoit (38), Pascal Brula (69), Robert Brun (26), Marie-Christine Burricand (69), Michel Dechamps (59), Guy Jacquin (01), Jean-Jacques Karman (93), Armand Lecoq (34), Jean-Pierre Meyer (83), Pierre-Alain Millet (69), Sandrine Minerva (34), Gilbert Remond (69), Laurent Santoire (93), Bernard Trannoy (33), Danielle Trannoy (33), Serge Truscello (69), avec l’aide de Danielle Bleitrach (13), Hervé Poly (62) et Hervé Fuyet (92). Au 37ème congrès, les communistes sont confrontés à un défi historique. Alors que notre pays, sa classe ouvrière, ses travailleurs, ses intellectuels, la jeunesse, tous ceux qui souffrent de cette société capitaliste inhumaine, n’ont jamais eu autant besoin d’un parti communiste, celui-ci paraît de moins en moins en état de démontrer son utilité et de favoriser l’intervention populaire vers le progrès, la justice et la paix, son existence est menacée. Ce besoin est objectif, il est le besoin d’un parti révolutionnaire capable d’être au plus près de ceux qui subissent l’exploitation, la solitude, la dureté de cette société, en développant luttes au quotidien, solidarité, en traçant une perspective de changement de société sans laquelle tous les acquis sont sans cesse remis en question. Cette perspective, c’est le socialisme que nous construirons ensemble à partir d’un rassemblement majoritaire, un nouveau Front populaire. Faute d’une telle perspective, ce sont les forces de la réaction, droite et extrême droite fascisante qui l’emporteront. Ils marquent déjà une société française dont les acquis sociaux et les services publics sont massivement mis en cause alors que la gauche est dans une impasse. Le parti socialiste mène une politique profondément réactionnaire, militariste, à la pointe de la remise en cause de ce qui reste du programme du conseil national de la résistance, défaisant même le cadre démocratique républicain, entraînant la France dans les guerres de l’OTAN. Le Front de Gauche est dispersé et incompréhensible, les frondeurs et autres primaires dites citoyennes se réduisant à des tentatives médiatiques de sauver un système électoral dépassé. Cette impasse de la gauche était inscrite dans le recul du parti communiste en 1981 au profit du parti socialiste. Chacun peut le constater, il n’y a pas de gauche possible sans un parti communiste influent, ancré dans le monde du travail, porteur de l’exigence d’un véritable changement de société. Le bilan des choix des derniers congrès est clair. Plus le parti communiste se met au second plan, au profit des alliances, des fronts, des collectifs, plus il remet en cause son histoire et ses repères politiques en changeant de vocabulaire, de références théoriques, plus il tente d’apparaître ’moderne’ dans le système médiatique et institutionnel, plus en fait il s’affaiblit, se coupe du monde du travail, du peuple, et plus la gauche se délite et dérive vers la concurrence avec la droite dans la gestion de la crise capitaliste. Pourtant, l’exaspération populaire commence à se ressentir dans la multiplication des conflits sociaux. Le puissant mouvement de refus de la réforme du code du travail montre la possibilité d’un réveil social. La question de l’issue politique est plus que jamais posée, et la question communiste plus que jamais inscrite dans les conditions historiques. Comme ils l’avaient fait en 2007 dans une assemblée nationale extraordinaire qui avait rejeté la proposition de la direction d’une "métamorphose" et qui avait choisi de maintenir le PCF, les communistes peuvent décider à leur prochain congrès de reconstruire la légitimité et l’influence de leur parti dans la société française en portant un projet de rupture avec le capitalisme. Ils peuvent décider d’un examen sans tabou de l’activité, de l’organisation et des choix stratégiques du PCF, de ses échecs électoraux de 2012, 2014 et 2015. Ils peuvent décider d’unir les communistes dans leur diversité pour faire vivre et renforcer le PCF. Plus encore qu’en 2007, l’urgence est de répondre à l’exigence de l’existence du PCF car celle-ci est menacée. Les textes validés par le Conseil National ne répondent pas à cette exigence car ils évitent tout examen critique des stratégies suivies, confirment l’engagement dans une primaire dont de nombreux communistes ne veulent pas, s’inscrivant dans la continuité des stratégies suivies depuis Martigues et le texte du dernier congrès « Rallumer les étoiles ». C’est pour contribuer à un dialogue indispensable entre communistes pour de nouvelles orientations stratégiques, que nous décidons de présenter une base commune alternative dans la suite de nos textes déposés aux congrès depuis Martigues, où le PCF a accéléré une « mutation » qui s’est traduite par la rupture avec son histoire, la fracture avec le monde du travail, la confusion théorique et des abandons organisationnels qui pèsent lourd dans la situation présente. La France est marquée par l’approfondissement de la crise sociale et politique, l’accaparement des richesses produites et de la plus-value du travail par les détenteurs du capital, la violence croissante de la bourgeoisie contre la classe ouvrière et l’immense majorité des salariés. Au plan international, l’impérialisme a recours à la guerre pour détruire des nations, repartager territoires et marchés, imposer un nouveau colonialisme qui pille la planète, mettant en cause les équilibres écologiques et les conditions de vie humaine, et les gouvernements français successifs se sont engagés dans tous les conflits initiés par les USA. A l’occasion de la crise grecque, l’Union européenne a confirmé son véritable visage, celui d’une dictature qui prive les peuples de leur souveraineté, efface les nations pour mieux imposer la domination du capital sur tous les aspects de la vie humaine. Une première partie propose les éléments d’analyse qui devrait conduire à des ruptures avec les choix des 20 dernières années, peut-être même au-delà, pour réaffirmer enfin l’autonomie politique du parti communiste, son refus définitif de toute soumission au parti socialiste, l’affirmation de son existence propre dans les fronts et les rassemblements nécessaires aux luttes. Une deuxième partie traitera un certain nombre de points qui font l’objet de discussions entre communistes parfois depuis plusieurs années : • Notre position sur l’Union européenne et l’euro en prenant en compte les événements de ces derniers mois, notamment en Grèce • Le contenu d’une bataille efficace contre le Front National et le fascisme • L’élection présidentielle de 2017 • Le contenu des luttes : emploi, salaires, retraites, protection sociale... • La situation internationale, notre bataille pour la paix, notre combat contre le terrorisme qu’il faut caractériser • L’état de notre organisation, l’unité des communistes, la reconstruction des liens du PCF avec la classe ouvrière, la reconquête des catégories populaires. Dans une troisième partie , nous voulons caractériser notre projet et le chemin pour y parvenir. Il n’y a pas de marge de manœuvre aujourd’hui dans le capitalisme et il faut construire la rupture pour aller vers un nouveau mode de production et d’organisation de la société qui en finissent avec l’exploitation, la marchandisation des activités humaines, le pillage des ressources de la planète pour le profit de quelques uns. Sommes-nous toujours le parti du communisme, idéal d’une société nouvelle ? Ne faut-il pas nommer clairement « socialisme » la société qui pourrait ouvrir une rupture politique avec la situation actuelle ? Toute rupture avec le capitalisme suppose un parti porteur du changement de société, un parti communiste. Il faut redéfinir les moyens et les perspectives de rassemblement des exploités, prenant en compte les déconvenues des dernières décennies. Le combat pour la rupture avec le capitalisme ne peut se déléguer ni se réduire à un bulletin de vote : luttes, unité de la classe ouvrière, rassemblement populaire, programme. Nous avons besoin d’un véritable parti communiste. Oui, le défi du parti communiste ! I. Le capitalisme, c’est la crise, payée par les peuples ! Depuis le 36ème congrès, la crise que le système capitaliste impose aux peuples n’a fait que s’accentuer, montrant les contradictions de ce régime économique qui ne maintient sa domination au service des grandes bourgeoisies qu’en organisant la régression sociale, la guerre de tous contre tous, la paupérisation de couches toujours plus larges des peuples. Ces contradictions du système capitaliste sont telles qu’il ne peut plus faire progresser l’humanité. Les solutions que la classe dirigeante met en œuvre pour garantir le maintien du régime de la propriété privée des moyens de production dégradent toujours plus les conditions d’existence des travailleurs et des peuples, générant une crise de civilisation qui fait le lit du nihilisme. En France, le gouvernement « socialiste » de Hollande, le soi-disant « ennemi de la finance » avec ses lieutenants Valls et Macron, est le relais de cette politique de coups redoublés contre les travailleurs, la jeunesse et les peuples. Ce gouvernement ne se contente pas de poursuivre les politiques d’austérité menées par les gouvernements précédents. Il les aggrave avec brutalité. Ces politiques visent par la pression fiscale et les coupes dans les dépenses publiques, à faire payer au peuple le renflouement des banques. Elles visent aussi à livrer à l’exploitation capitaliste des secteurs de l’économie qui lui échappaient encore en partie (enseignement, transports, santé, énergie, etc…). Avec ce gouvernement, un cap est franchi dans la soumission aux intérêts des capitalistes. La loi Macron (extension du travail le dimanche), la mise en cause des communes, et le projet de loi El-Komrhi appuyé sur le rapport Badinter, sont de nouveaux pas concédés à l’exigence patronale de réduction du « coût du travail », dans la logique de l’ANI et des directives européennes. La réforme visant à « simplifier et réformer » le code du travail est une attaque sans précédent envers les acquis de la classe ouvrière constitués depuis le Front Populaire et le Conseil National de la Résistance : destruction des conventions collectives, individualisation et régionalisation des droits, déréglementation de la durée légale du travail, remise en cause des formations qualifiantes, remise en cause des prud’hommes, destruction des savoir-faire professionnels, des organisations syndicales, pour permettre au patronat de nouvelles conditions d’exploitation humaine et de l’environnement, de contrôle des connaissances, etc… Mais ce gouvernement et les capitalistes se heurtent sur le terrain aux luttes sociales et aux résistances : grèves dans les entreprises pour la défense de l’emploi ou des salaires, le cas d’Air France très médiatisé en est emblématique, mais aussi les luttes à Goodyear, Continental, Fralib, à PSA Aulnay… grèves également dans les services publics face aux contre-réformes et aux coupes budgétaires : enseignement, sécurité sociale, SNCF, Pôle emploi, AP/HP de Paris etc… Ces résistances conduisent le gouvernement à franchir une étape dans la répression des travailleurs. Avec la mise en place et la constitutionnalisation de l’état d’urgence, sous le prétexte fallacieux de lutter contre le terrorisme, la condamnation des 8 salariés de Goodyear, le gouvernement entend museler la contestation des travailleurs et de leurs organisations. La crise capitaliste touche tous les aspects de la vie La mise en cause des dépenses publiques, la privatisation et la marchandisation de tous les secteurs considérés depuis 1945 comme des services publics, conduisent à des mises en causes sans précédent des missions d’intérêt général, de l’accès à la santé, à l’éducation, au sport, à la culture. La solidarité, dénoncée idéologiquement, est de plus en plus suppléée concrètement par la charité, le mécénat, les fondations, les soirées communautaires, les dons à ceux que l’on connaît, dans son village, son quartier… Le sport business se déploie non seulement dans le sport d’élite, mais aussi dans le sport loisir, consommation des clubs privés contre le sport amateur, La marchandisation du corps humain avance en se cachant derrière un prétexte de liberté individuelle. Le chômage, la précarité, la misère, marquent des millions de familles, dont les enfants n’ont pas connu d’adultes ayant un emploi stable. La France a encore perdu cette décennie un tiers de ses emplois industriels, la désertification vide des régions de leurs savoir-faire, des réseaux professionnels qui structuraient la vie sociale. Même les métiers artisanaux sont désormais le règne des travailleurs détachés et des « services à la personne » industrialisés. La France est devenue un pays de bas salaires. Politique monétaire, société numérique, guerre… les armes du capitalisme. Tout confirme que pour les capitalistes, l’exigence de favoriser toujours plus le capital dans le partage des richesses conduit à faire reculer toujours plus la part des salaires, des pensions, et des allocations. C’est ce qui explique les licenciements, les délocalisations et la désindustrialisation : le capitalisme ne peut survivre qu’en détruisant des forces productives. C’est le sens des attaques contre les droits et les acquis de la classe ouvrière ces dernières années. Les revirements et changements de stratégie dans la politique monétaire, révèlent les ajustements continus du système pour maximiser toujours les profits dans la concurrence entre capitalistes, donc aussi entre pays, avec des conséquences parfois majeures sur l’économie mondiale. La décision de la réserve fédérale américaine (la FED) de relever les taux d’intérêts rompt avec la stratégie précédente de renflouement des banques par la création monétaire. Mais ce relèvement des taux d’intérêts accentuera la crise de surproduction, freinant le recours au crédit et limitant ainsi la consommation avec pour conséquence une rétractation de la demande mondiale, donc moins de profit pour les capitalistes. Les ajustements dans le capitalisme ne font toujours que reporter ou déplacer l’exigence de réduction des salaires pour maintenir les profits. La « révolution de l’informatique et du numérique » est utilisée aussi au service du redéploiement des forces capitalistes dans l’économie et les rapports sociaux. Le progrès technique est porteur de libération humaine, et notamment de réduction du temps de travail, mais il est toujours impulsé et utilisé par le capitalisme pour renforcer et étendre l’exploitation. Dans le système dans lequel nous vivons, la « société du numérique » est avant tout une source de profit pour les capitalistes en ouvrant de nouveaux marchés, en permettant un contrôle plus centralisé et plus réactif d’un travail toujours plus socialisé, en organisant de nouvelles concurrences. Il en est ainsi de ces nouveaux sites ayant recours à des travailleurs « indépendants » proposant des services (comme le transport de personnes). L’économie numérique, masquée derrière l’idéalisme de la transition numérique, est aussi un outil de déréglementation et de destruction des acquis sociaux. Une autre arme que les capitalistes utilisent depuis toujours pour maintenir leurs profits et leur domination, est la guerre. De nombreux conflits récents ont pour fond le contrôle des matières premières, le pétrole au Proche et Moyen-Orient, des minerais en Afrique... La guerre permet aussi pour les pays occidentaux, les principaux producteurs d’armes, de générer des profits par la vente de matériel militaire. Ce qui oblige les puissances impérialistes à maintenir des régions entières du monde dans un climat de tension et de déstabilisation, afin que les marchands de canons puissent continuer à engranger des profits, comme le montre la situation en Ukraine. La situation politique, l’impasse à gauche, le terrorisme Les conséquences de cette course effrénée pour le profit et la baisse du « coût du travail » sont terribles pour notre société ravagée par une triple crise sociale, politique et idéologique. La crise sociale s’amplifie à partir des pertes d’emploi, plus de 6 millions de chômeurs, les bas salaires et retraites, l’insuffisance des minima sociaux. Jusqu’à 8,5 millions de Français peuvent être considérés comme pauvres et pour eux la survie quotidienne mobilise tous leurs efforts. Dans le même temps des millions de salariés dans le public comme dans le privé, voient leur pouvoir d’achat baisser, leurs conditions de travail se dégrader, leur statut se fragiliser. La volonté de résister et de combattre pour transformer la situation se mêle à la résignation, le repli, la recherche de solutions individuelles dans le cadre du capitalisme. La crise politique atteint son paroxysme. Depuis 1981, les gouvernements successifs ont tous renié leurs promesses et aggravé la situation. Avec l’inversion du calendrier électoral, la présidentialisation de la 5ème république s’est encore accentuée tandis que le Traité Constitutionnel Européen vole la souveraineté nationale et populaire. La toute dernière réforme des collectivités locales affaiblit les communes au profit de grandes métropoles et régions sur le modèle européen, pour mieux éloigner les citoyens des lieux de décision et en finir avec la spécificité française issue de 1789. Le gouvernement Hollande, serviteur zélé de l’Union européenne, s’est mis au service du capital et du patronat. Mais, la faillite de la gauche a commencé bien avant, avec le tournant de la rigueur de 1983 et les reniements de la gauche plurielle. Comment s’étonner dans ces conditions de la perte croissante de confiance dans les élus, mais aussi dans les programmes électoraux et les postures idéologiques alors que depuis plus de 30 ans les citoyens font l’expérience que les grandes déclarations sont à peine écrites qu’elles sont déjà oubliées ! Quant à proposer un autre mode de développement que le capitalisme, le socialisme pour bien le nommer, le PCF lui-même a renoncé à porter clairement à la fois le projet et l’engagement nécessaire pour gagner un tel combat face au capitalisme. Les derniers scrutins électoraux – municipales et régionales – ont montré ces grandes tendances à l’abstention, au vote pour la droite ou le Front National. Sarkozy s’est en partie fait élire en 2007 sur le slogan « travailler plus pour gagner plus », surfant sur le pessimisme d’un grand nombre de salariés quant aux conquêtes sociales possibles et l’expérience de ceux de plus en plus nombreux qui sont obligés de cumuler deux boulots parfois non déclarés pour s’en sortir. Ils ont été nombreux à faire l’expérience de travailler plus pour gagner moins ou de voir leur emploi disparaître au profit d’une délocalisation, d’une vente à un fonds de pension américain ! Aux élections municipales, des villes que nous dirigions depuis des décennies sont passées à la droite ou au PS, d’autres au Front national. Tous portaient des idées comme « je ne veux pas payer pour les autres » ou « je veux ma part du gâteau » et n’hésitaient pas à s’appuyer sur un anticommunisme agressif, le clientélisme, voire des pratiques mafieuses. L’absence de projet alternatif, alors que les difficultés quotidiennes grandissent, enferme une partie des catégories populaires dans l’individualisme, le rejet de l’intérêt général, la fracture avec la république. La classe ouvrière est écartée, y compris dans son abstention. Seul un puissant mouvement social peut redonner confiance et faire reculer ces symptômes d’une crise historique. En 2014 aux municipales comme en 2015 aux régionales, le PCF, entre alliances à géométrie variable et absence d’une bataille nationale autour d’un projet clairement identifié, n’est pas parvenu à inverser la tendance et à s’identifier, même s’il faut apprécier positivement l’engagement courageux des communistes pour sauver leurs positions locales. Tout cela constitue le terreau du Front National et d’une fascisation de la vie politique que les attentats terroristes ont renforcé en favorisant la peur de l’autre et en libérant l’expression de propos racistes. Le gouvernement s’en sert pour attaquer l’état de droit et les libertés fondamentales, instaurant et prolongeant un état d’urgence que nous combattons et qui n’est pas un gage d’efficacité dans la lutte nécessaire contre le terrorisme et pour protéger les populations. Nous caractérisons DAESCH, la créature afghane de l’impérialisme et des bourgeoisies du pétrole, comme un nouveau fascisme s’intégrant dans la mondialisation capitaliste. Sous couvert d’une rhétorique religieuse inacceptable, il s’agit d’organiser la conquête de nouveaux territoires dont les populations d’origine sont terrorisées, massacrées, réduites en esclavage. Les jeunes recrutés bénéficient de tous les attributs de la puissance que donnent l’argent et les armes et les actes commis cette année à Paris, mais aussi au Nigeria, à Ankara, contre un avion russe, à Beyrouth et en permanence en Syrie, en Irak, au Yemen, au Koweit, en Libye et ailleurs, s’apparentent aux crimes de bandes fascistes. Pour sortir de cette situation, permettre à notre peuple d’empêcher le pire -guerre et fascisme- et de gagner de nouvelles conquêtes sociales et démocratiques, le PCF doit tirer un bilan sans tabou de sa stratégie et opérer les ruptures nécessaires. C’est d’autant plus nécessaire et urgent que la colère populaire recommence à s’exprimer dans la multiplication des conflits sociaux. La puissance du refus de la réforme du code du travail qui oblige le gouvernement à manœuvrer en recul est révélatrice de la force potentielle d’un peuple debout. L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Les réponses électoralistes et institutionnelles de la direction du PCF sont dans ce contexte totalement dépassées, inefficaces et dangereuses pour le présent et l’avenir du peuple, du monde du travail et de la France. II. Des thèses nouvelles pour unir les communistes Il est donc urgent de faire un bilan précis et partagé des orientations de nos derniers congrès et de reconstruire des positions qui unissent les communistes et les placent à l’offensive pour la reconstruction du parti communiste dont notre peuple a besoin, pour reprendre confiance, pour rouvrir une issue progressiste à la crise politique et idéologique. Sans chercher un texte de congrès fondateur, nous proposons que le congrès se prononce sur plusieurs points sur lesquels les orientations proposées par la direction sont en échec et affaiblissent les communistes, points qui font souvent débat depuis des années entre communistes, sans que ce débat ne soit réellement organisé. • Présidentielles : pas de primaires, une bataille communiste ! • Pour construire une autre société, la France doit agir pour un autre monde. • Sortir de l’UE et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme ! • Lutte et construction politique. • Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur. • Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire ! Présidentielles : pas de primaires, une bataille communiste ! L’élection présidentielle a toujours été difficile pour nous car elle nous place devant une contradiction : nous combattons cette élection qui pervertit la république et en même temps, nous voulons mener cette bataille pour faire progresser nos idées et le rapport des forces en faveur du monde populaire. Mais à l’approche de 2017, le parti communiste est dans une impasse. • Son nom reste porteur d’un idéal de changement de société que la violence du capitalisme mondialisé remet à l’ordre du jour. Bousculé par la contre révolution conservatrice et la diabolisation du socialisme réel, il avait rompu avec cette histoire et ses symboles, et s’en retrouve orphelin. • Il a cherché depuis des décennies le chemin de l’union de la gauche, mais la victoire de 1981 a conduit aux politiques de privatisation et d’austérité, jusqu’à ce gouvernement rétrograde conduit par le parti socialiste. Il multiplie les tentatives de “gauche de la gauche” depuis son congrès de Martigues dans des alliances électorales à géométrie variable qui se soldent par la perte continue d’élus et de militants. • En 2012, après un débat vif, le PCF a renoncé à présenter un candidat communiste au profit de Jean-Luc Mélenchon. Cette décision pèse lourd aujourd’hui dans nos difficultés face à cette échéance. Jean-Luc Mélenchon pense pouvoir capitaliser son score de 2012 dans une démarche “gaullienne” d’appel au peuple. Mais ce n’est pas un ’présidentiable’ qui peut faire reculer l’illusion électorale, gagner l’autonomie du mouvement social et sa capacité à s’organiser. • Dans cette situation, la participation à des primaires est une fuite en avant dangereuse dans la présidentialisation qui conduit quasi inexorablement à soutenir un candidat socialiste au premier tour, aggrave l’effacement du parti communiste, de son projet de société, de ses forces organisées au risque de menacer jusqu’à son existence. L’élection présidentielle est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie dans notre société. Périodiquement, elle met en concurrence les élites politiques autour d’une alternative entre deux “présidentiables” qui portent les intérêts dominants. Elle construit le discours idéologique qui permettra d’imposer les intérêts du capital aux couches sociales victimes de ce système, pourtant largement majoritaires. L’utilisation depuis 1985 du Front National comme exutoire aux colères populaires et repoussoir au deuxième tour arrive à son comble en 2017, les primaires vidant le vote du premier tour de tout contenu autre que le choix du candidat de deuxième tour. C’est pourquoi nous devons rappeler notre position de fond : élection du président de la république par l’assemblée nationale, calendrier électoral plaçant les législatives avant les présidentielles, proportionnelle à toutes les élections. Dans ces conditions, à quoi peuvent bien servir ces élections pour les communistes, pour les forces progressistes, pour le peuple ? Pas à choisir le président de la république ! " Il n’est pas de sauveur suprême " affirme l’Internationale. Mais c’est plus globalement l’échec historique de l’union de la gauche dont il faut tirer les leçons, ce que l’abstention massive dans les milieux populaires démontre depuis des années, comme le large rejet du PS et de Hollande. On ne change pas la société par en haut. Même les 16 % du candidat communiste Georges Marchais en 1981 n’ont pas empêché la pédagogie du renoncement pratiquée par le parti socialiste ! Une stratégie électorale n’a de sens que dans une stratégie de rassemblement populaire qui place en son centre la mobilisation et l’action dans l’entreprise, la rue, le quartier. Autrement dit, une élection est d’abord et avant tout une bataille politique pour renforcer les forces progressistes en conscience, en capacité d’action, en organisation. Le score et les éventuels élus en sont le résultat et en retour, l’appui à cette “puissance du peuple en action” qui est le seul chemin de toute transformation sociale. Pour le parti communiste, ses directions, ses militants, les présidentielles de 2017 imposent un retournement complet de ses stratégies, de sa manière de parler d’un changement de société, du rassemblement populaire, des élections. Dans l’urgence il doit inventer de nouvelles réponses à la question historique de la “révolution dans un système capitaliste développé” en tenant compte de l’échec de celles apportées depuis le programme commun. Les communistes sont au pied du mur. Ils doivent créer les conditions d’un vote qui soit clairement un appel à la mobilisation populaire et à la reconstruction d’un parti communiste de combat, porteur du changement de société, d’un “socialisme pour la France” renouvelé. Les réactions de solidarité et d’engagement après les chemises arrachées d’Air France, le coup de poing télévisuel de Xavier Mathieu des Conti ou le tour de France de Mickael Wamen des Goodyear, montrent comment nous avons besoin de candidats et dirigeants ancrés dans le mouvement social, la réalité de l’entreprise, engagés dans l’affrontement capital/travail. Voilà le message utile pour soulever le peuple, le pousser à s’unir, à s’organiser, à reprendre pied pour lui-même dans la vie politique, et pour personne d’autre… L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Notre peuple a besoin d’un candidat qui porte le refus de la présidentialisation, la révolte anticapitaliste, l’alternative populaire et progressiste, la perspective communiste. Nous avons besoin d’un candidat combattant du mouvement social, au meilleur sens du mot, d’un candidat communiste. Malgré les difficultés actuelles, nous voulons tout faire pour en créer les conditions, une candidature ancrée dans le mouvement social et porteuse d’une perspective révolutionnaire. Et nous voulons construire dans le même esprit nos candidatures aux élections législatives pour des députés qui portent en toutes circonstances à l’assemblée nationale les intérêts populaires. Pour construire une autre société, la France doit agir pour un autre monde La mondialisation capitaliste qui détruit des États, des régions et organise la guerre de tous contre tous n’est pas une nouveauté. « Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. » (Marx, Le Manifeste). Lénine a montré le lien étroit entre financiarisation, fascisation et guerre en caractérisant le stade mondialisé du capitalisme comme impérialisme. La chute de l’URSS a libéré la violence de ce capitalisme qui « porte en lui la guerre comme la nuée l’orage » , mondialisé la concurrence de tous contre tous. L’impérialisme cherche toujours le (re)partage du monde, mais il ne peut s’étendre sur de nouveaux territoires “vierges”. Après l’Asie, l’Afrique est en plein développement malgré les inégalités et les violences. L’impérialisme fait face au monde issu du 20ème siècle, celui des indépendances nationales, et des formes de socialisme diverses marquant le développement du Sud. Le développement chinois a sorti de la misère un milliard d’humains et construit une “société de moyenne aisance”. Les conditions de vie de la grande masse des chinois sont désormais meilleures que celle des couches populaires du Nord. Le dialogue avec les communistes chinois est essentiel pour connaître et comprendre cette transformation, ses contradictions sociales, ses perspectives politiques. La Chine est une des rares puissances qui développe des coopérations économiques sans intervention militaire, malgré les guerres que les USA et l’OTAN imposent. La situation du monde un siècle après la première guerre mondiale n’est donc pas un nouvel affrontement entre blocs impérialistes concurrents, mais la mise en cause de la domination des USA et de l’OTAN par le développement des “BRICS” et du “socialisme de marché” chinois. Depuis la première guerre d’Irak et les “armes de destruction massive”, les guerres de Yougoslavie, d’Irak, d’Afghanistan, de Libye, du Yemen, de Syrie sont toutes marquées par cette situation qui voit l’Occident masquer ses visées impérialistes avec des médias aux ordres désignant les régimes amis et ennemis, quelle que soit leur nature. Et c’est en Ukraine, au cœur de l’Europe, que les USA ont imposé la guerre, en impulsant et armant les bandes nazies pour le coup d’État en Ukraine, en tentant d’imposer l’affrontement militaire aux portes de la Russie. L’impérialisme a besoin de l’accès aux ressources, notamment énergétiques, mais il ne peut le faire sous la forme de la colonisation du 19ème siècle, car les États nationaux même dominés, ont une logique propre. Avec le pétrole, les marges pour une bourgeoisie locale docile existent encore. Mais le pétrole cher aide au développement des pays indépendants, et le pétrole bas affaiblit les bourgeoisies dociles… Le capitalisme n’a au fond plus rien à partager et organise au Sud comme au Nord la paupérisation généralisée annoncée par Marx qui le conduit à détruire les services publics, les systèmes sociaux et, quand il le peut, les états eux-mêmes. Car le pétrole continue à se vendre au cœur des horreurs libyennes, syriennes ou irakiennes ! L’impérialisme n’a pas toujours besoin d’États nationaux. Le développement national et sa condition pour tous les peuples, la paix, sont devenus antagonistes à la domination impérialiste. Le coup d’état fasciste en Ukraine montre que nous avons besoin de connaître les enjeux de l’impérialisme américain contre la Russie et la Chine, ainsi que l’histoire réelle de l’URSS. L’idéologie dominante contre le socialisme bloque toute approfondissement de notre réflexion communiste. Le peuple de France doit choisir : défendre la place de sa bourgeoisie dans l’alliance atlantique en se mettant au service des guerres de l’OTAN et en tentant d’infléchir l’Union Européenne, ou ouvrir une brèche dans l’impérialisme en contribuant à un nouveau monde de coopérations entre nations souveraines, de paix et de progrès social, un nouveau monde qui fera apparaître le capitalisme pour ce qu’il est : historiquement dépassé. Le parti communiste doit appeler à la sortie de l’OTAN, de l’Union Européenne et de l’Euro pour ouvrir la perspective d’une France socialiste dans un monde multi-polaire de coopérations et de solidarité pour la paix ! La sortie de l’OTAN est nécessaire pour agir pour la paix ! Les horreurs des guerres impérialistes, leurs conséquences humaines et économiques, sans compter l’impact environnemental et patrimonial, font de la paix une exigence première des forces progressistes. Dans la mobilisation contre la première guerre d’Irak, l’émotion était forte dans le peuple français et les communistes actifs. Mais depuis que nous avons participé au gouvernement qui a bombardé la Yougoslavie, nous avons repris trop souvent le vocabulaire dominant dénonçant les “dictateurs” et célébrant les “révolutions orange” ! La guerre idéologique et médiatique destinée à justifier les guerres tout court, a marqué notre peuple qui regarde avec effarement ce monde violent sans comprendre qui il faut défendre, qui il faut dénoncer. Le PCF doit reprendre avec énergie la bataille pour la paix avec deux idées fortes : • L’OTAN est une alliance militaire agressive au service de la domination US. C’est le principal facteur de guerre, de prolifération des armements et désormais des mercenaires et des armées privées. La France, quatrième productrice mondiale d’armements, doit prendre des initiatives, y compris unilatérales, visant aux désarmements atomiques et conventionnels négociés. • Respecter les indépendances nationales et le cadre de l’ONU. Ni la démocratie, ni le socialisme, ni le développement ne s’imposent par des armes étrangères, et le bilan des interventions “humanitaires” occidentales est terrible. Le "droit d’ingérence" est un droit impérialiste qu’il faut combattre en affirmant le "droit à l’indépendance nationale" . La solidarité avec les peuples en butte à des dictatures est utile aux forces progressistes, dans des actions de boycott économique, dans la diplomatie et la communauté internationale. Elle se fourvoie toujours dans l’acceptation de la guerre étrangère. Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme ! La crise grecque, un révélateur En 2015, les communistes français ont suivi attentivement la Grèce de Syriza. Le référendum du 5 juillet, son résultat sans appel – 61% de NON aux politiques d’austérité que voulait imposer l’U.E. – mettaient Alexis Tsipras en position de force face aux créanciers de la Grèce et aux forces politiques, PASOK et Nouvelle Démocratie, qui avaient accepté les deux premiers mémorandums. Or, Syriza a signé un accord léonin qui foule aux pieds la souveraineté grecque. Au sein du PCF, cette crise a instauré un débat de fond sur le rôle de l’U.E. et de l’Euro. Rester prisonnier du PGE, de l’Euro et des institutions européennes pourra-t-il durer ? Pour un parti révolutionnaire, n’y a-t-il pas d’autres propositions que « l’Europe sociale et sa monnaie unique » ? Le déni de la part de la direction nationale, malgré les interrogations de nombreux communistes, devient insupportable. En effet, le troisième mémorandum grec est un véritable programme d’extermination économique, sociale et culturelle du peuple grec, une sorte de colonisation. Le prétexte de la dette et du sauvetage de l’Euro aura permis de mettre un pays officiellement sous tutelle. Le mémorandum impose un programme de privatisations, d’étouffement de l’activité par la surimposition, de diminution drastique des pensions de retraite, des salaires et des prestations sociales, faisant régresser le niveau sanitaire du pays. Qui peut croire que le « renflouement » de la Grèce par de l’argent prêté par la BCE et le FMI réglera quoi que ce soit ? Cette spirale infernale va approfondir l’endettement de l’État grec et sa dépendance à l’égard des bailleurs de fonds. Le fonds alimenté par la privatisation des actifs publics sera directement soumis à la gestion de l’UE. Et plus aucun texte, ni même alinéa... législatif ne pourra être présenté au "Parlement" grec sans obtenir l’aval préalable du Quartet (Troïka + FMI). D’autres pays sont en ligne de mire, à commencer par les plus faibles comme le Portugal. Pour de plus en plus de français, l’U.E., loin de l’émancipation annoncée, est un système dictatorial créé par le capitalisme pour soumettre les peuples en supprimant leur souveraineté. A la direction du PCF, les positions de soutien jusqu’au-boutiste à Syrisa et à Tsipras, membres du PGE, ont conduit nos parlementaires à annoncer leur vote pour le mémorandum grec à l’Assemblée nationale, avant de reculer devant l’émotion de milliers de communistes. Comment défendre les choix du gouvernement grec, quitte à justifier ce que nous combattons, faisant passer un message de renoncement à la lutte en France ? Refuser le débat, nous replier sur le postulat que seule l’extrême droite contesterait l’euro et l’Union européenne, serait suicidaire à l’heure où la contestation de la construction européenne est largement partagée dans les milieux populaires. Pire, laisser la contestation de l’UE à l’extrême droite, contestation qui n’est que de façade, est une erreur politique qui pourrait se révéler lourde de conséquences. La posture adoptée au début des années 90, l’espoir d’une réorientation de l’intérieur de l’UE, d’une "Europe sociale" est un leurre. Nous avons tous constaté avec la Grèce, que l’UE est un outil de domination du capitalisme contre les peuples, une superstructure politique dont les dirigeants n’hésitent pas à broyer la souveraineté populaire. Il faut donc, de toute urgence, ouvrir le débat sur la nature de l’Union européenne, et sur les conditions pour se libérer de ses diktats. Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour de nouvelles coopérations internationales Toutes les étapes de la construction de l’U.E. ont été imposées aux peuples, jusqu’au traité constitutionnel de 2005, balayé par le vote des peuples de France et des Pays-Bas, mais que les gouvernements contourneront dans un véritable déni de démocratie. Comme l’a souligné J-Cl Juncker, le président de la Commission européenne, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». En 1951, Robert Schuman, issu du "Comité des Forges" aujourd’hui Medef, va avec Jean Monnet, l’homme des américains, imposer la CECA, entrainant des milliers de licenciements aux Charbonnages de France. Déjà, la concurrence libre et non faussée est un principe intangible. Mars 57, le Traité de Rome établit l’U.E. dans les grandes lignes antidémocratiques que l’on connaît aujourd’hui. Les communistes s’opposèrent à cette structure supranationale téléguidée par le patronat, depuis le cartel de l’acier d’avant-guerre jusqu’au « Besoin d’aire » du Medef actuel qui préconise l’abandon total des états-nations. Cette construction européenne a été conçue pour répondre à la mondialisation capitaliste, afin de doper les taux de profits et faciliter l’accumulation des capitaux. Cela passait par la casse du cadre national et l’ouverture des frontières pour permettre la libre circulation des capitaux et de la main d’œuvre bon marché et par la dérégulation financière. L’U.E. a organisé le dumping social, avec la mise en concurrence déloyale de pays de développement économiques inégaux, faisant pression sur les salaires, les acquis sociaux et l’emploi. L’U.E. a dépossédé les nations de toute souveraineté monétaire, financière, budgétaire et donc économique pour soumettre les peuples au système de la dette d’État, système déjà analysé par Marx il y a 150 ans. Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG), élaboré avec la droite et le PS, encadre ce système afin d’imposer avec la dette et l’euro, la baisse automatique et autoritaire du prix de la force de travail, salaires, pensions, prestations sociales. Mais tous les pays ne sont pas traités de la même façon. L’Euro correspond au niveau de développement de l’Allemagne. Il est bien trop fort pour les autres. Ce qui explique pourquoi le plus faible économiquement, la Grèce, a craqué en premier. Et d’autres pays suivront. L’Euro est un instrument de guerre contre les salaires et les services publics. Tout pays voulant rompre avec l’austérité est menacé de l’intérieur par l’Euro qui permet aux institutions européennes d’étrangler les banques nationales. L’Euro n’est pas utilisable pour mobiliser des crédits au service de politiques publiques. L’Euro n’a jamais été un instrument de résistance au dollar. Le traité de libre échange transatlantique (TAFTA) qui nous sera imposé confirmera que l’U.E. est soumise à la puissance économique américaine, comme elle l’est déjà sur le plan militaire au sein de l’OTAN. Avec de tels objectifs de surexploitation, le capitalisme doit éteindre toute révolte populaire qui pourrait s’exprimer dans les urnes. L’U.E. a donc aussi comme objectif de détruire les institutions nationales, de remplacer le triptyque Nation-département-commune par l’U.E.-région-métropole, éloignant toujours plus les travailleurs des pôles de décision, contribuant à les décourager de voter. Cela favorise le régionalisme et le nationalisme qui alimentent le racisme et multiplient les foyers de tensions. L’éclatement de la Yougoslavie montre jusqu’où peut aller l’exploitation des contradictions régionales. Le Français est mis en cause comme langue de la république avec la domination de l’anglais et l’institutionnalisation des langues régionales. L’Europe des régions se construit contre la nation. C’est ce qu’écrivait Huchon, ancien président PS de l’Ile-de-France, qui présentait la région comme « le seul territoire capable de rompre l’unicité de la loi » . L’acharnement à parler d’une " Europe sociale" creuse un gouffre entre le PCF et le peuple. La violence de la « concurrence libre et non faussée » apparaît aux yeux de tous dans les murs, les miradors et les affrontements autour des migrants jetés sans droits dans les routes de l’Europe. Il est impossible de rompre avec le capitalisme en France sans maîtriser une monnaie au service d’une politique progressiste, quelque soient les menaces et oukases des institutions de l’UE. Et il n’y aura pas de changement économique en France, sans sortir nos échanges avec le monde de la guerre des monnaies. Loin de toute stratégie de dévaluation compétitive, loin de tout repli nationaliste, sortir de l’Euro est la condition d’une rupture anticapitaliste en France, mettant en cause la mondialisation capitaliste. Une situation nouvelle serait ainsi créée en France et en Europe, porteuse de ruptures et de bouleversements au profit des peuples, permettant de construire des nouvelles coopérations mutuellement avantageuses entre nations souveraines. Les luttes, terrain premier des constructions politiques Les emplois, salaires, retraites, protection sociale, mais aussi santé, formation, logement, libertés... tout ce qui porte progrès est acquis puis conservé par la lutte. Rien n’est jamais octroyé aux exploités. Passer du particulier, du corporatif au général, créer les conditions des convergences dans l’action est toujours une question décisive pour les communistes. Ne jamais instrumentaliser et ne jamais oublier que sans lutte de masse entraînant à un moment la majorité du peuple, aucun progrès idéologique et politique n’est possible. Depuis des années (luttes contre le CPE), aucune lutte n’a été victorieuse, et cela a pesé lourd dans la détérioration des rapports de force idéologiques. Le FN, réponse "électorale" à jamais déconnecté des luttes démocratiques, y puise sa force. Nous n’oublions ni Fralib, ni Pilpa, ni les femmes de ménage des grands hôtels parisiens pour ne citer que quelques victoires emblématiques, ni toutes les dures luttes menées : Air France, Goodyear... Ce qui a manqué, c’est le "tous ensemble" et des victoires à ce niveau. Au moment où nous écrivons ce texte, nous ne savons pas quelle sera l’ampleur, la durée, le contenu exact de l’affrontement qui se dessine contre le projet El Khomri, mais le mouvement est là après des années de résignation, d’abstention électorale. Une partie de la difficile équation des présidentielles peut être modifiée. Le rapport entre lutte et politique est complexe : effort permanent des sociaux-démocrates de récupérer et même instrumentaliser les luttes, difficulté permanente pour les communistes d’être au plus haut du possible, vécus comme utiles, améliorant la lecture de classe de chacun, permettant la victoire. Les actions peuvent parfois aboutir (1968,1995) et l’issue politique nous être défavorable (majorité écrasante UNR en juin 69, gauche plurielle devenue gauche "plus rien" en 1996). C’est donc bien d’un rapport étroit, en permanence en construction, dont il est question. Les communistes, les militants, les responsables et les élus ont donc de lourdes responsabilités quotidiennes dans l’action. Chacun en agissant, modifie le réel. Les luttes sont donc une composante essentielle de notre formation, souvent un moment particulièrement favorable à l’adhésion. Prenons garde de ne pas oublier les 30.000 adhésions au PCF de mai 1968. Les forces de la bourgeoisie savent tout cela, elles mobilisent énormément d’énergie pour empêcher les luttes, de la kyrielle des DRH et autres idéologues, aux forces de répression et aux mouchards. Communistes, consacrons aussi beaucoup d’énergie, de temps, d’efforts à ce que les luttes, toutes les luttes de classe, vivent, convergent, gagnent. Un des plus grands reculs de ces dernières décennies – idéologique, politique, matériel – est l’affaiblissement rapide des liens entre syndicalistes de lutte et parti communiste. Il sera nécessaire, en lien avec les luttes réelles, de résoudre cette question. Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur Le FN correspond à la version adaptée du fascisme à l’époque de la mondialisation et de la numérisation. S’il se donne des airs de bonhomie avec l’arrivée de nouveaux cadres se réclamant du gaullisme et de la république, il reste fondamentalement une formation nationaliste, lié à ses origines. Cette formation fondée en 1972 par un petit groupe de néofascistes issu du groupe Occident, de nostalgiques du régime de Vichy, d’ancien partisans de l’Algérie française et d’activistes de l’OAS, fût largement promotionné par la télévision publique dans les années 80 pour diviser la droite et favoriser la réélection de Mitterrand, sous l’impulsion des services de l’Élysée. Elle cristallise les reliquats idéologiques de plusieurs traditions de l’extrême droite fasciste, dont faut-il le rappeler, celle anti-patriotique du patronat de la fin des années trente qui proclamait « plutôt Hitler que le front populaire ». Le FN est aujourd’hui utilisé comme leurre protestataire en même temps que repoussoir pour permettre et accélérer la recomposition politique dont le capital a besoin pour mettre en œuvre les politiques qui le servent au mieux de ses intérêts afin de dégager toujours plus de profits sur la force de travail. Après trois décennies d’un capitalisme débridé, la société arrive à un point à la fois de souffrance et d’impossibilité où la question politique va devoir se poser de nouveau dans les termes : « socialisme ou barbarie » . Or le capital entend se donner libre cours. Toute avancée sociale est pour lui un frein à ôter, toute résistance salariale un obstacle à détruire. La dépendance vitale et la peur sont historiquement ses objectifs ultimes pour le salariat. Son corollaire est l’obéissance absolue. Quand cette structure se dévoile, voire se déchire dans les luttes de classes, le capitalisme a recours à la terreur qui est son fonds inaltérable. La main de fer dans un gant de velours, si caractéristique des sociétés libérales, perd son apparence souple et paternaliste. La violence devient sa réponse. La criminalisation des résistances syndicales comme dans le cas d’Air France et de Goodyear en est une des manifestations, le recours au fascisme une autre. Le fascisme constitue un type de réponse à la crise structurelle et conjoncturelle qui agite les sociétés capitalistes dans la période d’entre-deux guerres. Il dénonce l’immoralité et les mauvaises mœurs issues des partis politiques traditionnels, les excès de la propriété privée causés par les monopoles capitalistes. Il donne préférence à la petite et moyenne propriété et s’oppose violemment aux organisations se réclamant de la lutte des classes. S’il ne nie pas l’existence de classes sociales, il prétend les discipliner en soumettant les intérêts particuliers à l’intérêt national. Avec le nazisme, la lutte des classes se déplace vers des luttes raciales où s’affirme la solidarité fondamentale des citoyens devant les non-citoyens, version initiale de la préférence nationale. Pour Dimitrov, le fascisme représente, malgré ses dénégations, l’idéologie du capital et de l’impérialisme. C’est ce que nous montre l’actualité en Ukraine et en Syrie, comme au Chili il n’y a pas si longtemps, et partout où il utilise des bandes armées fanatisées pour ses basses œuvres. Malgré ses prétentions populistes, le fascisme est une entreprise de soumission des masses dont il a besoin pour son assise. Il développe à cette fin une démagogie sociale effrénée. Il utilise le chauvinisme, la xénophobie et les replis identitaires pour tromper les masses, les détourner de leur soucis quotidiens, faire glisser leur attention des problèmes intérieurs vers ceux de l’extérieur. Nous sommes dans une situation proche de celle de la veille des deux guerres mondiales où une crise financière majeure et structurelle est accompagnée par une montée des nationalismes, l’envie d’en découdre et l’absence d’une résistance cohérente et organisée pour apporter une réponse. C’est le contexte des élections régionales du 6 et du 13 décembre qui consacraient la victoire d’un FN se déclarant avec triomphalisme au porte du pouvoir. D’élection en élection le FN poursuit son ascension malgré les campagnes morales de la gauche sociétale et les fronts républicains qu’elle prétend lui opposer. Car le FN ne cesse d’être promotionné à chaque scrutin. Cette complaisance lui permet d’influencer les débats et de pousser chaque fois un peu plus son hégémonie dans le domaine des idées, comme le prouvent les débats sur l’identité nationale, l’immigration, la sécurité, et la déchéance de la nationalité. Grâce à la bienveillance socialiste et son double langage, toutes les conditions ont été réunies pour entraîner une part importante de la population, fragilisée par la désindustrialisation de régions entières et les pertes massives d’emplois, vers la haine anti-immigrés et pour détourner la colère des classes populaires vers des boucs émissaires. Le PS pour la cinquième fois de son histoire porte la lourde responsabilité de faire le lit de l’extrême droite, au lieu de s’attaquer aux causes et de les chercher dans la structuration capitaliste de la société. La lutte contre le Front national est possible à condition de passer par la lutte contre le capital, son ventre nourricier. Comme l’écrivait Brecht, « le ventre est toujours fécond d’où est sortie la bête immonde » si nous ne nous attaquons pas à sa domination. Le fascisme est un danger mortel pour la classe ouvrière, le danger principal contre lequel il faut en urgence rassembler les forces populaires et démocratiques. Si l’expérience nous montre que la réprobation morale ou les combinaisons de type front républicain ne sont d’aucun effet, nous savons depuis le Front populaire que le meilleur remède contre le fascisme est l’existence d’un parti communiste proche des couches populaires, apte à transformer les besoins de sécurité, de vie, en luttes unitaires pour l’emploi, la paix et les salaires, un parti qui sache organiser les rassemblements et désigner l’adversaire de classe, le responsable de la lutte de tous contre tous, le système capitaliste.
Edité le 12-03-2016 à 00:53:15 par Xuan |
| | Posté le 12-03-2016 à 00:52:39
| [suite] Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire ! Le PCF, une organisation affaiblie Depuis la « mutation » initiée par Robert Hue, le PCF a suivi, de congrès en congrès, des stratégies qui ont toutes conduit à un affaiblissement organisationnel, électif et politique. La suppression des cellules d’entreprises et de quartiers, a porté un grave coup à l’organisation. Les cellules répondaient à un besoin organisationnel fort : rassembler des militants, leur donner des espaces de discussion et d’élaboration politique, pour leur permettre d’agir. La disparition des cellules de quartiers a cassé le lien entre militants. Dans les assemblées de section, ce sont souvent les mêmes militants qui prennent la parole. Les militants des milieux populaires n’osent plus parler, et ce faisant, s’autocensurent et se détachent du parti. Les cellules d’entreprises ont disparu, rompant le lien avec le monde du travail. Même dans de grandes entreprises, il n’y a plus de militants communistes, ni d’expression du Parti communiste. Dans plusieurs luttes emblématiques, les militants syndicaux organisés le sont rarement au PCF. Trop souvent, le parti ne se mobilise plus que lors des échéances électorales, à l’opposé d’une organisation communiste qui devrait au contraire mener un travail politique de long terme, détecter des militants issus de la classe ouvrière, les former, et leur confier des responsabilités. Ni les réunions nationales thématiques, ni les réseaux sociaux ne remplaceront le militantisme de terrain. Seule la reconstruction de l’appareil militant nous permettra de redevenir un parti qui soit l’expression des classes populaires, capable de mener des luttes, de créer des rapports de force, et de donner une perspective de rupture avec le système capitaliste. Reconstruire un parti populaire de combat Plusieurs études sociologiques sur le parti doivent nous alerter. Très peu de nos dirigeants viennent de l’industrie, beaucoup sont des salariés de la fonction publique, beaucoup ont toujours été élus ou au service d’élus. Nous avons de moins en moins de dirigeants issus des entreprises, nos liens avec les classes populaires se sont affaiblis considérablement. Comment s’étonner que nos campagnes politiques ou nos adresses à la nation soient déconnectées des réalités ? Dans la période actuelle, où des mouvements de lutte et de résistance se multiplient – entreprises, universités, quartiers populaires, etc. – nous avons besoin d’une campagne très ouverte d’adhésion dans les luttes et les entreprises, en leur donnant toute leur place dans l’organisation. Nous devons renouer avec le travail théorique et la formation. Nombre de nos adhérents n’ont jamais reçu de formation politique, ils sont idéologiquement désarmés. L’effort théorique est indispensable au communiste pour analyser une situation et apporter une perspective politique. Démocratie et fraternité Après les décennies de rénovation et métamorphose multipliant les collectifs, fronts, mouvements, forums, la question de l’organisation, de l’efficacité revient au premier plan. Comment créer les conditions d’une grève générale réussie, comment faire vivre et renforcer une organisation communiste ancrée dans le monde du travail ? La force historique des communistes, leur organisation, semble avoir disparue. La démocratie sans cohérence se transforme en « chacun cause pour soi » inefficace, laissant les décisions aux exécutifs, comme le montre l’annonce des primaires avant tout débat des communistes. Les directions ne construisent plus la mise en cohérence des communistes au service de leur action. Les interventions des dirigeants ne portent plus une parole collective, construite dans la durée pour être identifiée, défendue, portée par les militants. Les "je" se multiplient sans jamais construire le "nous". La démocratie est en panne, et avec elle, l’action. Il faut réinventer une forme de démocratie efficace, qui était l’objectif du centralisme démocratique. L’organisation dont nous avons besoin se construit d’abord sur le terrain. C’est pourquoi nous voulons rétablir la règle des quatre quarts, qui permettait aux organisations de base de bénéficier de la moitié des cotisations des adhérents. L’effort pour reconstruire nos organisations de base, cellules et sections est essentiel. Rassemblement ou fuite en avant dans la dilution ? Jamais le Parti communiste n’a été aussi fort que lorsqu’il a su travailler à de larges rassemblements dans le cadre d’un rapport de forces, comme en 1936 avec le Front populaire et à la Libération avec le Conseil National de la Résistance. Dans ces deux cas, le PCF n’a rabattu ni ses exigences ni son identité, au contraire. Mais ces dernières années, nos expériences d’alliances – collectifs antilibéraux et Front de gauche – se sont soldées par des déceptions, la perte d’élus et de crédibilité. Ce type d’alliance est inefficace, restant sur le modèle de l’union de la gauche. Or dans tous les domaines – politique intérieure, européenne ou internationale – le PS est un serviteur du capitalisme. Tant que nous restons dans la confusion, nous sommes sanctionnés par les électeurs. Le rassemblement ne peut passer ni par un effacement de notre parti, ni par la soumission au PS. Nous devons revoir notre stratégie, réfléchir à une véritable politique de rassemblement et d’alliances et définir une ligne nationale qui permettra aux adhérents et aux sympathisants communistes de s’y retrouver. Un nécessaire bilan A chaque congrès, la direction nationale met en place tous les artifices pour empêcher de tirer le bilan de sa stratégie. Des textes à rallonge, qui ne posent pas les vraies questions, sont adressés aux communistes, qui dans leur grande majorité ne les lisent pas. Les questions essentielles sur l’organisation du Parti ou sur notre stratégie ne sont jamais abordées. Nous demandons un véritable bilan des 15 dernières années, l’état réel de l’organisation par fédération, le nombre des adhérents, l’état des cotisations, le reversement des élus. Malgré nos défaites électorales successives, nous restons une force dans le paysage politique français. Nous bénéficions de points d’appui importants partout. Nous avons un patrimoine immobilier, un patrimoine culturel, et un poids politique. Il n’y a donc pas de fatalité à notre déclin. Un parti libre de ses choix L’adhésion au PGE en 2004 a marqué une rupture avec plusieurs partis communistes. Le PGE ne s’inscrit pas dans le combat anticapitaliste. On lit sur son site internet en anglais « La vieille contradiction facilement comprise entre le Capital et le Travail est balayée par de nouvelles aspirations et contradictions entre les sexes, les générations, les cultures, les groupes ethniques et surtout par une conscience nouvelle de l’interrelation entre l’humanité et l’environnement » . Pire, ses statuts nous contraignent au respect des institutions européennes. Les échanges avec des forces internationales diverses sont utiles. Mais quand les relations internationales entre partis communistes se multiplient, le PCF ne peut rester enfermé dans ce parti lié aux institutions européennes. Il doit reconstruire des relations fraternelles et solidaires avec tous les partis communistes. III. Notre projet et le chemin du socialisme pour la France L’impasse de la gauche, l’affaiblissement du parti communiste, sont aussi la traduction de l’impossibilité de penser une autre société que le capitalisme, tant la bataille de diabolisation du socialisme du 20e siècle a fait reculer l’idée d’un vrai changement de société. Les pays de l’Est étaient le mal absolu, la Chine est une puissance dangereuse, les expériences latino-américaines des échecs. Le parti communiste lui même laisse dans le flou des caractéristiques essentielles d’une société se libérant du capitalisme ; la propriété publique, le pouvoir des travailleurs, la maîtrise de la monnaie. Il refuse jusqu’à aujourd’hui de nommer clairement son projet de société comme « socialiste », se faisant déborder sur sa gauche par un candidat… démocrate US ! Pourtant, les luttes sociales, et notamment les grandes luttes de défense des sites industriels (Conti, Goodyear, Aulnay, Fralib…) interrogent toutes la propriété des moyens de production. Il n’y a plus de marge de manœuvre dans le capitalisme, plus de compromis possible avec la grande bourgeoise, tant son intérêt vital pour maintenir ses revenus et son mode de vie, est d’obtenir une réduction massive des salaires et des droits. La conséquence est qu’une solidarité réelle assurant des droits à tous nécessite une véritable révolution, oblige à s’inscrire dans la construction d’une autre société, dans le renversement du rapport de forces entre capital et travail. L’incroyable socialisation des forces productives appelle plus que jamais une socialisation massive de la propriété. Il y a nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction des affaires du pays, pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie. La bourgeoisie, avec ses rentiers, spéculateurs, affairistes spécialistes de la subvention publique est inapte pour diriger la société dans le sens de l’intérêt général. Ce sont les travailleurs qui doivent se considérer comme les véritables dirigeants, ceux qui peuvent décider quel travail est utile, sous quelle condition, pour quelle production, pour quel besoin social. Oui, nous devons être porteurs d’un projet de socialisme du 21e siècle, réduisant, par de larges nationalisations des grands moyens de production et d’échange, le pouvoir de la bourgeoisie, recherchant des coopérations internationales libérées de la domination des règles des marchés, rompant radicalement avec les règles de la concurrence et de la spécialisation, pour imposer la planification en réponse aux besoins, le pouvoir des travailleurs dans une république sociale. Nous nommons donc sans complexe notre projet de société comme une société socialiste. Nous défendons clairement et simplement l’idée d’un plan conduit par un État démocratisé de haut en bas, possédant les moyens de le mettre en œuvre, avec des services publics élargis facteur d’égalité, des cadres réglementaires et fiscaux plus contraignants pour tourner l’effort des entreprises vers les objectifs de la société, s’appuyant sur la mobilisation du mouvement populaire pour une nouvelle démocratie, de la cité à l’entreprise. Ce projet doit porter la libération humaine de toutes les aliénations, dans la soumission au travail, dans l’intensité du travail, dans la consommation publicitaire, dans la guerre de tous contre tous. Il doit porter une réduction massive du temps de travail et un développement sans précédent de la formation, de la culture comme lieu essentiel de socialisation, de partage entre les hommes, de construction des conditions d’une démocratie réelle, d’une citoyenneté populaire. Le socialisme que nous voulons répondra à la critique de Marx du capitalisme qui « épuise la Terre et le Travail ». Il assurera la gestion des ressources naturelles pour les besoins de l’humanité d’aujourd’hui et de demain, fera de la biodiversité, de la qualité de l’air et de l’eau, de l’efficacité énergétique, de la préservation des sols, de la réduction des pollutions, des critères essentiels de la planification et des choix économiques. Mais l’éco-socialisme est une formule souvent utilisée pour refuser d’affronter le véritable défi d’un socialisme du 21e siècle, celui d’un développement continu et rapide des forces productives, appuyé sur la robotique, la biologie, le numérique, sans compter de nouvelles révolutions énergétiques (4eme génération du nucléaire, fusion, algo-carburants…). Si les circuits courts et l’économie circulaire peuvent jouer un rôle important dans un développement équilibré, ils ne peuvent apporter seuls des réponses à la hauteur des besoins sociaux. La mondialisation encours de la distribution (Amazon, Alibaba…) nous montre au contraire la nécessité d’outils mondialisés de planification et de coopération. Ce projet doit porter enfin l’exigence de paix, de rupture avec les institutions de la mondialisation capitaliste, la participation de la France à de nouvelles institutions d’un monde multi-polaire ouvert aux pays du Sud, la sortie de l’OTAN et l’engagement dans le désarmement. Un programme de rupture avec le capital La bataille communiste d’ici 2017 doit faire grandir des revendications politiques fortes qui soient à la fois des outils pour le mouvement social, des revendications que les travailleurs peuvent porter dans leurs luttes, et qui soient des repères d’un programme politique de rupture, capable de porter l’exigence de rapidité dans la transformation sociale, et la capacité à porter à long terme le changement de société. L’urgence est de se doter d’un programme ambitieux pour la défense de l’emploi et des salaires. Cette bataille pour l’emploi et les salaires doit être un point essentiel du combat des communistes, car elle concentre l’essentiel des luttes sociales actuelles. Ce programme doit poser en même temps la question du pouvoir. Quel gouvernement mettrait en œuvre ces revendications, avec quel rapport de forces, quel « Front Populaire », libéré du carcan de l’UE et appuyé par le mouvement des salariés, des classes populaires et des jeunes et où le Parti Communiste jouerait bien évidement un rôle central. Dans la période actuelle nous proposons un programme de revendications économiques immédiates pour faire reculer la misère et la souffrance populaire et instaurer plus de justice, mais aussi aller vers le socialisme : • Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires, financiers et assurances, et des secteurs de la production vitaux pour le pays • Re-nationalisation immédiate d’EDF-GDF,de la Poste, de France Telecom et d’Air France. • Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et postes avec les embauches statutaires nécessaires • Remise en cause fondamentale de la dette publique • Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires • Réduction massive du temps de travail sans perte de salaires, semaine de 28h sur 4 jours augmenté de 4h de formation hebdomadaire pour tous. • Rétablissement d’une indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix des produits de première nécessité. • Création d’un grand service public de la formation continue permettant de proposer à tous les salariés des démarches de qualification, au service de l’innovation et la qualité au travail. • Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux • Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein et départ dès 55 ans pour la pénibilité • Blocage des prix des produits de première nécessité • Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficulté • Non-application des directives et traités européens • Sortie de l’OTAN et de l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain Un seul chemin, un rassemblement populaire conscient et organisé pour l’unité du peuple ! Pour tourner la page de la longue construction d’une union de la gauche au profit du parti socialiste, puis de son lent enferment dans l’impasse actuelle, il faut proposer de nouvelles formes de rassemblement, un rassemblement populaire dont la fonction première n’est pas électorale, mais d’abord d’éducation populaire pour un peuple uni, conscient et organisé. La principale leçon de l’histoire de l’union de la gauche est la sous-estimation du piège des institutions, des logiques électorales et médiatiques. Maurice Thorez dès 1965 décidant du soutien à François Mitterrand, ou Georges Marchais en 1972 invitant les communistes à valider le programme commun, avaient tous deux mis l’accent sur le rôle irremplaçable du mouvement populaire pour imposer à François Mitterrand et au PS le respect des engagements pris ! L’expérience a tranché. Malgré les alertes, les communistes se sont peu à peu retrouvés en arrière-plan, critiques, mais suiveurs des dérives socialistes. Pourtant, nous pensons que la rupture dans une société capitaliste est impossible sans un mouvement populaire capable de gérer dans la durée les tensions, les contradictions, les freins qui ne manquent pas de surgir dans tout processus de transformation politique. Les difficultés de plusieurs pays d’Amérique latine engagés dans une voie socialiste sont révélateurs. Nous ne croyons donc pas qu’une alternative à l’union de la gauche existerait dans une action groupusculaire, encore moins militaire. Nous devons donc construire pas à pas un « Front Populaire » moderne, outil d’éducation populaire pour que des millions de citoyens soient capables de s’informer sans dépendre des médias dominants, de s’unir malgré les contradictions locales ou corporatistes, de s’approprier les enjeux environnementaux, économiques, culturels, de la transformation socialiste. Le lien est essentiel entre un parti communiste de combat organisé et populaire et un « Front Populaire » renouvelé faisant vivre de bas en haut une démocratie citoyenne dans une république sociale. Le parti sans rassemblement est impuissant, le rassemblement sans parti est inconscient. Oui, le défi du parti communiste ! Nous relevons le défi de faire vivre et renforcer un parti communiste de combat, populaire, marxiste. Nous avons un double atout : la montée du mécontentement populaire, l’unité qui se construit dans les luttes et ce que sont les communistes, leur volonté d’union. Parce que nous savons que ce qui unit les communistes est plus fort que ce qui les divise. Tous les communistes ont conscience de la gravité du moment, tous veulent que leur parti soit un grand parti des travailleurs, un parti démocratique où l’opinion de chaque adhérent compte pour un, un parti de responsabilité et de dévouement qui regagne la confiance du peuple. A cause de cette conviction, nous abordons ce Congrès dans un esprit de fraternité, d’écoute mutuelle. Il faut unir les communistes pour ouvrir la perspective d’un nouveau Front populaire vers le socialisme. Vive le Parti Communiste Français ! Pour être déposé, cette base commune alternative devra comporter au moins 300 signatures d’adhérents du PCF de 30 départements. Des non adhérents au PCF peuvent bien sûr le signer, en le précisant en commentaire, pour faciliter le décompte. Pour les adhérents du PCF, une attestation de signature est nécessaire ainsi qu’une attestation de cotisation fournie par le trésorier fédéral. Tu trouveras sur le site, un formulaire d’attestation individuelle de signature, à compléter de manière manuscrite et signer. Nous vérifions si ces documents peuvent être transmis par scan ou fax...et nous proposerons rapidement une adresse postale. Pour pouvoir échanger rapidement entre signataires et finaliser le dépôt du texte, un téléphone et une adresse électronique est bien utile. Pour les camarades qui n’ont pas de mail, leur signature peut être "portée" par un autre camarade (qui peut donc signer deux fois avec un même mail pour deux noms,et qui sera chargé de faire le lien...) Documents joints Base commune alternative 37eme congrès > 10 mars - PDF - 191.3 ko attestation.pdf > 10 mars - PDF - 20.7 ko
Edité le 12-03-2016 à 00:53:53 par Xuan |
| | Posté le 15-03-2016 à 23:00:33
| CONTRIBUTION AU 37 ème CONGRES DU PCF (Juin 2016) • Le projet « La France en commun » est pour moi décevant car les intérêts de la classe ouvrière n'y sont pas véritablement représentés. A la lecture de ce projet seuls les intérêts de la classe moyenne sont mis en valeur. Soucieuse de sauvegarder sa situation, la classe moyenne se croit encore à l'abri mais bientôt la loi capitaliste du plus fort s'imposera aussi à elle... On ne sent pas dans ce projet la prise en compte de la colère des salariés, des ouvriers en lutte, précarisés, des chômeurs, des sans-abris, des jeunes et des personnes âgées dans la galère, des syndicalistes persécutés. Comment la classe laborieuse, celle des plus pauvres, peut-elle se sentir compris par un PCF qui propose un tel projet ? N'est-il pas alors légitime que cette colère liée à une exploitation sans précédent ne se tourne vers des démagogues d'extrême droite qui font mine de la prendre en considération ? N'est-il pas alors légitime que cette colère non entendue se détourne des élections en s'abstenant ? • Je ne souhaite pas la participation du PCF à la mascarade que constitue « la primaire à gauche ». Je ne souhaite pas que le Parti s'associe à cette initiative dont l'orientation clairement social-démocrate vise à rabattre les voix communistes autour d'un candidat qui se pliera in fine au dogme du capital et de l'idéologie du « social-libéralisme ». • Je pense que nous avons besoin de vrais Communistes dans le PCF. Nous avons besoin que le PCF rompe avec l'orientation réformiste prise dès les années 80 qui le dilue dans la « social-démocratie ». • Je pense qu'il faut reconstruire un Parti Communiste qui défende véritablement les intérêts de la classe ouvrière et des classes populaires. Le PCF ne doit plus compter parmi les partis qui accompagnent le capitalisme en nous faisant croire que ce dernier peut être « moralisé » et plus « humain ». Pour se faire il doit renouer avec ses fondements théoriques révolutionnaires ceux de Marx, Engels et Lénine dont nous constatons sans cesse la pertinence actuellement. Car l'exploitation capitaliste, si elle se met au goût du jour via les nouvelles technologies ou la « révolution » numérique, est toujours la même dans ses principes de base. Nous avons besoin d'un PCF qui prenne en compte les ravages écologiques causés par l'exploitation effrénée des ressources naturelles. L'écologie est incompatible avec le capitalisme. L'écologie politique est une imposture quand elle roule pour la « social-démocratie ». • Il s'agit pour nous d'abattre le capitalisme pour aller vers une société Socialiste et de se doter des moyens politiques pour cela. Nous devons donc : 1. Sortir du carcan antidémocratique des institutions européennes pour retrouver notre souveraineté nationale et populaire : sans cela rien ne sera possible !!! L'Europe sociale est un leurre pour nous faire accepter une idée qui depuis ses origines n'a toujours eu qu'un seul but : élargir à l'Europe un marché capitaliste qui sert avant tout les intérêts capitalistes (étatsuniens surtout !). 2. Sortir de l'OTAN et de notre asservissement aux intérêts géostratégiques états-uniens pour en finir avec les guerres impérialistes qui ruinent les peuples, obligent les victimes à fuir les guerres en devenant des migrants qui seront à leur tour exploités. L'OTAN est la principale responsable du terrorisme et des attentats. Rompre avec l'ingérence envers les pays souverains, favoriser la coopération pacifique, oeuvrer pour la paix entre les peuples. 3. Remettre à l'honneur et améliorer les conquis sociaux pour lesquels nos aînés se sont battus qui ont fait de notre modèle social une référence de par le monde (programme du CNR entre autres). Exiger l'appropriation collective des grands moyens de production, d'échange et des secteurs clé de l'économie (banques, assurances, santé, éducation, sciences, agriculture, transport, énergie, défense, médias, internet...) ….. Une nouvelle adhérente PCF de 2015 , cellule 1er/4ème Lyon |
| | Posté le 16-03-2016 à 14:09:18
| Cette contribution résume bien les progrès réalisés dans la critique de la ligne révisionniste et qui constituent l’essentiel aujourd’hui du projet présenté au prochain congrès. Que la classe ouvrière ait été dépossédée de son parti est un constat établi avec une grande clarté par J. Mischi, c’est aussi la conséquence de thèses révisionnistes sur « la classe ouvrière du manœuvre à l’ingénieur » , puis sur l’extinction de la classe ouvrière, puis des nouvelles catégories révolutionnaires, etc. Cette contribution veut restituer à la classe ouvrière son parti de classe, révolutionnaire, fondé sur les principes marxistes-léninistes. Nous soutenons cette démarche. En même temps les objectifs qui sont définis traduisent des confusions assez largement partagées, qu’il nous faudra nécessairement éclaircir, et qui sont aussi des conséquences de la ligne révisionniste. Je vous soumet notre point de vue. > La contribution indique : « Il s'agit pour nous d'abattre le capitalisme pour aller vers une société Socialiste . Le socialisme s’étalera sans doute sur période prolongée, jusqu’au communisme, mais la société socialiste elle-même commence dès l’abolition du capitalisme. Il s’agit pour nous d’abattre le capitalisme pour instaurer une société socialiste . C’est elle qui constitue la transition au communisme. Nous devrions approfondir l’étude sur ce point, celui de la dictature du prolétariat, sinon que se passe-t-il entre le capitalisme et le socialisme ? Une « démocratie avancée » ? Ce n’est pas un procès d’intention à l’endroit de cette camarade, mais plus généralement un rappel sur les nombreuses thèses qui ont dénaturé le marxisme en préconisant des étapes intermédiaires entre capitalisme et socialisme, dans un système qui serait encore capitaliste mais propice à une transformation socialiste de la société. > La contribution préconise « Sortir du carcan antidémocratique des institutions européennes pour retrouver notre souveraineté nationale et populaire : sans cela rien ne sera possible !!! » . C’est un objectif important du réseau formulé depuis longtemps. Mais rien ne démontre que la sortie de ce carcan soit la condition de l’abolition du capitalisme. Ou bien faudrait- il attendre cette sortie pour espérer changer de société ? On peut affirmer qu’à l’inverse la révolution prolétarienne est la condition sine qua non du rejet des institutions européennes et du rétablissement de la souveraineté nationale. Ce n’est pas un seul chemin : la sortie de l’Euro , mais : le socialisme, seule issue au carcan réactionnaire des institutions européennes . > Enfin : « Exiger l'appropriation collective des grands moyens de production, d'échange et des secteurs clé de l'économie (banques, assurances, santé, éducation, sciences, agriculture, transport, énergie, défense, médias, internet...) » . « Exiger » signifie que l’appropriation collective des grands moyens de production…est une revendication. C’est d’ailleurs ce qu’indique le projet alternatif. La thèse des nationalisations comme étape vers le socialisme a servi de base au Programme Commun et elle a échoué. La reconduire en l’appuyant sur des mouvements de masse n’en change pas la nature foncièrement réformiste. La collectivisation des moyens de production, d'échange et des secteurs clé ne peut être revendiquée par la classe dominée auprès de la classe bourgeoise dominante, mais imposée par le prolétariat dominant à la classe bourgeoise dominée. Elle ne peut être réalisée qu’après la prise du pouvoir. Il ne s’agit pas d’un raisonnement spécieux mais d’un principe formulé dès le Manifeste du Parti communiste : « Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production dans les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter aussi vite que possible la quantité des forces productives. » [K. Marx et Fr. Engels - Manifeste du Parti communiste.)] On voit ici que la démarche déjà ancienne des pré requis, des préalables, des étapes, des marches ou des petits pas vers le socialisme constitue un véritable chemin de croix qui n’en diffère que par le nombre de stations, mais on pourrait y ajouter les scops, le salaire à vie, le retour aux acquis du CNR, la conquête des municipalités, la mutualisation des salaires, l’autogestion, etc. Petits pas vers, mais aussi autant d’obstacles inébranlables à renverser, d’épreuves insurmontables à surmonter avant d’envisager l’objectif lointain du socialisme. Celui-ci est ainsi repoussé dans les tréfonds du futur car aucune de ces conditions préliminaires sans laquelle rien ne sera possible ne peut être atteinte sous la dictature de la bourgeoisie. Le 27 novembre 46, peu après l’interview de Thorez au Times, l’Humanité précisait que : « Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste. » Mais la stratégie des étapes a été assénée si longtemps qu’elle a pris l’allure de vérités premières, de postulats, d’axiomes dispensés de toute remise en cause et de toute interrogation. Il ne s’agit pas de nier la nécessité de lutter pour des réformes ou des revendications. La question clé qui est éludée ici est celle de la prise du pouvoir. Comme le socialisme a été censuré, la prise du pouvoir a été niée, comme si ce droit n’appartenait qu’aux partis bourgeois mais pas à la classe ouvrière. Dénégation et autocensure qui ne datent pas d’hier non plus car l’accusation de la subversion communiste remonte fort loin, on pourrait déjà citer le discours de Jules Moch en 1948, qui s’en prenait au léninisme du PCF et visait aussi la main de Moscou . D’autre part, non seulement seul le socialisme peut mettre en œuvre la collectivisation des moyens de production, ou garantir l’indépendance nationale (en matière de monnaie par exemple), mais ces mesures fondamentales en constituent le caractère concret. Sans elles le socialisme reste une abstraction, un idéal sans vie. Nous devons redonner vie au socialisme, en définir les contours, ses institutions, son expression démocratique (sans préjuger de l’initiative et de l’imagination du peuple au pouvoir), ses grands objectifs et les mesures de première urgence destinées à préserver son existence et les besoins immédiats des masses populaires. Le débat devra se poursuivre au-delà du congrès, afin de faire progresser notre unité autour du marxisme-léninisme et de son application en France. |
| | Posté le 21-03-2016 à 09:42:05
| PCF-37eme (3), Présidentielles : pas de primaires, une bataille communiste ! Suite de la diffusion de la base commune alternative "Unir les Communistes, le défi renouvelé du PCF". Premier point de discussion. Lire sur le site lepcf.fr, la signer en ligne. Télécharger l’attestation individuelle de signature à remplir, et l’attestation de cotisation à demander à l’ADF de sa fédération. Ces documents doivent être scannés et transmis par mail à contact@lepcf.fr Présidentielles : pas de primaires, une bataille communiste ! L’élection présidentielle a toujours été difficile pour nous car elle nous place devant une contradiction : nous combattons cette élection qui pervertit la république et en même temps, nous voulons mener cette bataille pour faire progresser nos idées et le rapport des forces en faveur du monde populaire. Mais à l’approche de 2017, le parti communiste est dans une impasse. > Son nom reste porteur d’un idéal de changement de société que la violence du capitalisme mondialisé remet à l’ordre du jour. Bousculé par la contre révolution conservatrice et la diabolisation du socialisme réel, il avait rompu avec cette histoire et ses symboles, et s’en retrouve orphelin. > Il a cherché depuis des décennies le chemin de l’union de la gauche, mais la victoire de 1981 a conduit aux politiques de privatisation et d’austérité, jusqu’à ce gouvernement rétrograde conduit par le parti socialiste. Il multiplie les tentatives de “gauche de la gauche” depuis son congrès de Martigues dans des alliances électorales à géométrie variable qui se soldent par la perte continue d’élus et de militants. > En 2012, après un débat vif, le PCF a renoncé à présenter un candidat communiste au profit de Jean-Luc Mélenchon. Cette décision pèse lourd aujourd’hui dans nos difficultés face à cette échéance. Jean-Luc Mélenchon pense pouvoir capitaliser son score de 2012 dans une démarche “gaullienne” d’appel au peuple. Mais ce n’est pas un ’présidentiable’ qui peut faire reculer l’illusion électorale, gagner l’autonomie du mouvement social et sa capacité à s’organiser. > Dans cette situation, la participation à des primaires est une fuite en avant dangereuse dans la présidentialisation qui conduit quasi inexorablement à soutenir un candidat socialiste au premier tour, aggrave l’effacement du parti communiste, de son projet de société, de ses forces organisées au risque de menacer jusqu’à son existence. L’élection présidentielle est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie dans notre société. Périodiquement, elle met en concurrence les élites politiques autour d’une alternative entre deux “présidentiables” qui portent les intérêts dominants. Elle construit le discours idéologique qui permettra d’imposer les intérêts du capital aux couches sociales victimes de ce système, pourtant largement majoritaires. L’utilisation depuis 1985 du Front National comme exutoire aux colères populaires et repoussoir au deuxième tour arrive à son comble en 2017, les primaires vidant le vote du premier tour de tout contenu autre que le choix du candidat de deuxième tour. C’est pourquoi nous devons rappeler notre position de fond : élection du président de la république par l’assemblée nationale, calendrier électoral plaçant les législatives avant les présidentielles, proportionnelle à toutes les élections. Dans ces conditions, à quoi peuvent bien servir ces élections pour les communistes, pour les forces progressistes, pour le peuple ? Pas à choisir le président de la république ! "Il n’est pas de sauveur suprême" affirme l’Internationale. Mais c’est plus globalement l’échec historique de l’union de la gauche dont il faut tirer les leçons, ce que l’abstention massive dans les milieux populaires démontre depuis des années, comme le large rejet du PS et de Hollande. On ne change pas la société par en haut. Même les 16 % du candidat communiste Georges Marchais en 1981 n’ont pas empêché la pédagogie du renoncement pratiquée par le parti socialiste ! Une stratégie électorale n’a de sens que dans une stratégie de rassemblement populaire qui place en son centre la mobilisation et l’action dans l’entreprise, la rue, le quartier. Autrement dit, une élection est d’abord et avant tout une bataille politique pour renforcer les forces progressistes en conscience, en capacité d’action, en organisation. Le score et les éventuels élus en sont le résultat et en retour, l’appui à cette “puissance du peuple en action” qui est le seul chemin de toute transformation sociale. Pour le parti communiste, ses directions, ses militants, les présidentielles de 2017 imposent un retournement complet de ses stratégies, de sa manière de parler d’un changement de société, du rassemblement populaire, des élections. Dans l’urgence il doit inventer de nouvelles réponses à la question historique de la “révolution dans un système capitaliste développé” en tenant compte de l’échec de celles apportées depuis le programme commun. Les communistes sont au pied du mur. Ils doivent créer les conditions d’un vote qui soit clairement un appel à la mobilisation populaire et à la reconstruction d’un parti communiste de combat, porteur du changement de société, d’un “socialisme pour la France” renouvelé. Les réactions de solidarité et d’engagement après les chemises arrachées d’Air France, le coup de poing télévisuel de Xavier Mathieu des Conti ou le tour de France de Mickael Wamen des Goodyear, montrent comment nous avons besoin de candidats et dirigeants ancrés dans le mouvement social, la réalité de l’entreprise, engagés dans l’affrontement capital/travail. Voilà le message utile pour soulever le peuple, le pousser à s’unir, à s’organiser, à reprendre pied pour lui-même dans la vie politique, et pour personne d’autre… L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Notre peuple a besoin d’un candidat qui porte le refus de la présidentialisation, la révolte anticapitaliste, l’alternative populaire et progressiste, la perspective communiste. Nous avons besoin d’un candidat combattant du mouvement social, au meilleur sens du mot, d’un candidat communiste. Malgré les difficultés actuelles, nous voulons tout faire pour en créer les conditions, une candidature ancrée dans le mouvement social et porteuse d’une perspective révolutionnaire. Et nous voulons construire dans le même esprit nos candidatures aux élections législatives pour des députés qui portent en toutes circonstances à l’assemblée nationale les intérêts populaires. |
| | Posté le 21-03-2016 à 09:52:05
| Un point de vue critique sur le projet du réseau faire vivre Le débat se poursuit sur le projet alternatif au 37e congrès du PCF. Ce débat est très fructueux. Il porte fondamentalement sur la critique de la ligne révisionniste. Nous savons que les points de vue sont différents, parfois très disparates. Certains reprennent des thèses révisionnistes qui ont il est vrai été matraquées pendant des dizaines d'années. Une autre caractéristique est que ce débat est fraternel parce que l'objectif commun est la reconstruction d'un parti fondé sur le marxisme-léninisme.
_______________________ Mon point de vue sur le texte de la base commune alternative proposée dans Faire Vivre le PCF. Suivi par une référence à un texte du KKE (Parti Communiste de Grèce) qui sur base des événements en Syrie nous donne son point de vue sur l’impérialisme et les unions impérialiste et les BRICS en particulier. Je viens de lire en entier la base commune alternative proposée dans Faire vivre le PCF. La première chose qui me saute aux yeux c'est qu'il faille se pencher bien bas pour "lever le seau". (C'est une expression de Lénine, je crois, qui dit, en parlant de la conscience concrète de la classe ouvrière à un moment donné, qu'il faut prendre le seau là où il se trouvent ; donc ne pas se couper des masses populaires. Ici je parle de l'état des lieux du PCF tel que le suggère le texte de "La base commune".) Il y a beaucoup de travail à faire et il faut que ce travail soit accompli en relation intime avec la base du Parti et au-delà, et en l'impliquant. Quitte à ce que le résultat apparaisse parfois confus, chaotique. Je suis sentimentalement fort attaché au PCF (je n'ai arrêté de lire l'Huma et l'Huma Dimanche qu'aux alentour des années 90 lorsque l'Huma Dimanche accorda 4 pages à Furet (Hitler = Staline) et lorsque Robert Hue abandonna jusqu'à Marx lors d'une confrontation télévisée avec Courtois (Le livre noir du Communisme). Hier j'ai écrit une critique du texte proposé par Faire vivre le Communisme mais je l'ai retirée parce qu'elle n'était pas suffisamment positive. D'ailleurs, dans ce texte, malgré certaines timidités, ce qui se comprend très bien, et ce que je considère comme des fausses pistes et des illusions (influence des progressistes sud-américains, du socialisme de marché à la Chinoise, de Lordon, Brics comme facteur de paix, etc.) l'essentiel pour la reconstruction du Parti est bien présent : - priorité à la réorganisation du Parti sur des bases marxistes-léninistes (mais Marx, Lénine, Brecht sont seulement cités ; la défense du socialisme réel -bilan du point de vue du prolétariat et des petites gens des villes et des campagnes d'URSS et du monde ; du point de vue de la vitalité du Communisme dans le monde ; du point de vue des pays dominés ; du point de vue de la lutte contre le fascisme- est seulement suggérée) : - revitalisation et recréation de cellules dans les usines et les quartiers populaires, - formations, - travail à la base, - centralisme-démocratique (très timidement regretté alors qu'il est le seul moyen pour que les membres du Parti et au-delà puissent se sentir et être écoutés, mais dans la situation présente il peut n'être qu'un centralisme bureaucratique), - sortie du PGE ; renouer avec les Partis Communistes, - défense des exigences économiques, politiques et écologiques du prolétariat (ce mot n'est pas utilisé, je crois), - construction d'un front populaire (il règne cependant une certaine confusion entre Parti et Front ), - lutte pour la sortie de l'EURO, de l'EU, de l'OTAN et pour le socialisme (mais influence de Lordon). Je pense que le PTB (Parti du Travail de Belgique) a raison d'affirmer : "Il n'y a, en terme de caractère de classe, aucune différence qualitative entre l'Etat supranational européen en construction et les Etats membres pris séparément" PTB Congrès 2015 p. 33. Donc je ne crois pas judicieux de séparer la lutte pour la sortie de l'Euro, de l'EU, et de l'OTAN de la lutte pour le socialisme. Comme le dit le KKE (Parti Communiste de Grèce) : sous l'Euro ou sous la Drachme, c'est toujours le capitalisme. Et même si un mouvement se dessinait pour la sortie de l'Euro, par exemple, je pense que les communistes devraient le relier à la question du socialisme dans la propagande et dans l'agitation. , - etc. Quelques points problématiques toutefois : - Que signifie vraiment cette phrase : "Nous défendons clairement et simplement l’idée d’un plan conduit par un État démocratisé de haut en bas, possédant les moyens de le mettre en œuvre, avec des services publics élargis facteur d’égalité, DES CADRES REGLEMENTAIRES ET FISCAUX PLUS CONTRAIGNANTS POUR TOURNER L'EFFORT DES ENTREPRISES VERS LES OBJECTIFS DE LA SOCIETE …" ? - Le texte se pose contre l'électoralisme -c'est très bien- mais défend, avec insistance, le démocratisme. Dans le cadre de nos institutions cela ramène dangereusement à l'électoralisme. Et désarme (objectivement et subjectivement) la classe ouvrière. De plus, ni l'acquisition au Parti de la majorité du peuple, au parlement ou dans la rue, n'assure le renversement de la bourgeoisie ("La révolution n'est pas un pique-nique" dirait Lordon) ni ce renversement n'est impossible, dans certaines conditions, sans majorité au départ mais avec la mobilisation de la classe ouvrière et de ses alliés (les petites gens des villes et des campagnes, une bonne partie de la jeunesse), et la neutralisation des classes petite-bourgeoises hésitantes. Le prolétariat au pouvoir devra bien sûr articuler au mieux dictature du prolétariat et démocratie socialiste. http://inter.kke.gr/fr/articles/LEQUATION-MILITAIRE-POLITIQUE-EN-SYRIE/ KKE (Parti Communiste de Grèce) (Extraits étendus de l’article publié dans la « Kommounistiki Epitheorisi », organe politique et théorique du CC du KKE, dans le premier numéro de 2016). Elissaios Vagenas Membre du CC du KKE, Responsable du Département de Relations Internationales.
Edité le 21-03-2016 à 09:52:28 par Xuan |
| | Posté le 23-03-2016 à 11:47:57
| Sur le site pcf PCF-37eme (4), Pour construire une autre société, la France doit agir pour un autre monde Publié le : 21 mars 2016 Suite de la diffusion de la base commune alternative "Unir les Communistes, le défi renouvelé du PCF". Deuxième point de discussion. Lire sur le site lepcf.fr, la signer en ligne. Télécharger l’attestation individuelle de signature à remplir, et l’attestation de cotisation à demander à l’ADF de sa fédération. Ces documents doivent être scannés et transmis par mail à contact@lepcf.fr Pour construire une autre société, la France doit agir pour un autre monde La mondialisation capitaliste qui détruit des États, des régions et organise la guerre de tous contre tous n’est pas une nouveauté. [i]« Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. » [/i] (Marx, Le Manifeste). Lénine a montré le lien étroit entre financiarisation, fascisation et guerre en caractérisant le stade mondialisé du capitalisme comme impérialisme. La chute de l’URSS a libéré la violence de ce capitalisme qui « porte en lui la guerre comme la nuée l’orage » , mondialisé la concurrence de tous contre tous. L’impérialisme cherche toujours le (re)partage du monde, mais il ne peut s’étendre sur de nouveaux territoires “vierges”. Après l’Asie, l’Afrique est en plein développement malgré les inégalités et les violences. L’impérialisme fait face au monde issu du 20ème siècle, celui des indépendances nationales, et des formes de socialisme diverses marquant le développement du Sud. Le développement chinois a sorti de la misère un milliard d’humains et construit une “société de moyenne aisance”. Les conditions de vie de la grande masse des chinois sont désormais meilleures que celle des couches populaires du Nord. Le dialogue avec les communistes chinois est essentiel pour connaître et comprendre cette transformation, ses contradictions sociales, ses perspectives politiques. La Chine est une des rares puissances qui développe des coopérations économiques sans intervention militaire, malgré les guerres que les USA et l’OTAN imposent. La situation du monde un siècle après la première guerre mondiale n’est donc pas un nouvel affrontement entre blocs impérialistes concurrents, mais la mise en cause de la domination des USA et de l’OTAN par le développement des “BRICS” et du “socialisme de marché” chinois. Depuis la première guerre d’Irak et les “armes de destruction massive”, les guerres de Yougoslavie, d’Irak, d’Afghanistan, de Libye, du Yemen, de Syrie sont toutes marquées par cette situation qui voit l’Occident masquer ses visées impérialistes avec des médias aux ordres désignant les régimes amis et ennemis, quelle que soit leur nature. Et c’est en Ukraine, au cœur de l’Europe, que les USA ont imposé la guerre, en impulsant et armant les bandes nazies pour le coup d’État en Ukraine, en tentant d’imposer l’affrontement militaire aux portes de la Russie. L’impérialisme a besoin de l’accès aux ressources, notamment énergétiques, mais il ne peut le faire sous la forme de la colonisation du 19ème siècle, car les États nationaux même dominés, ont une logique propre. Avec le pétrole, les marges pour une bourgeoisie locale docile existent encore. Mais le pétrole cher aide au développement des pays indépendants, et le pétrole bas affaiblit les bourgeoisies dociles… Le capitalisme n’a au fond plus rien à partager et organise au Sud comme au Nord la paupérisation généralisée annoncée par Marx qui le conduit à détruire les services publics, les systèmes sociaux et, quand il le peut, les états eux-mêmes. Car le pétrole continue à se vendre au cœur des horreurs libyennes, syriennes ou irakiennes ! L’impérialisme n’a pas toujours besoin d’États nationaux. Le développement national et sa condition pour tous les peuples, la paix, sont devenus antagonistes à la domination impérialiste. Le coup d’état fasciste en Ukraine montre que nous avons besoin de connaître les enjeux de l’impérialisme américain contre la Russie et la Chine, ainsi que l’histoire réelle de l’URSS. L’idéologie dominante contre le socialisme bloque toute approfondissement de notre réflexion communiste. Le peuple de France doit choisir : défendre la place de sa bourgeoisie dans l’alliance atlantique en se mettant au service des guerres de l’OTAN et en tentant d’infléchir l’Union Européenne, ou ouvrir une brèche dans l’impérialisme en contribuant à un nouveau monde de coopérations entre nations souveraines, de paix et de progrès social, un nouveau monde qui fera apparaître le capitalisme pour ce qu’il est : historiquement dépassé. Le parti communiste doit appeler à la sortie de l’OTAN, de l’Union Européenne et de l’Euro pour ouvrir la perspective d’une France socialiste dans un monde multi-polaire de coopérations et de solidarité pour la paix ! La sortie de l’OTAN est nécessaire pour agir pour la paix ! Les horreurs des guerres impérialistes, leurs conséquences humaines et économiques, sans compter l’impact environnemental et patrimonial, font de la paix une exigence première des forces progressistes. Dans la mobilisation contre la première guerre d’Irak, l’émotion était forte dans le peuple français et les communistes actifs. Mais depuis que nous avons participé au gouvernement qui a bombardé la Yougoslavie, nous avons repris trop souvent le vocabulaire dominant dénonçant les “dictateurs” et célébrant les “révolutions orange” ! La guerre idéologique et médiatique destinée à justifier les guerres tout court, a marqué notre peuple qui regarde avec effarement ce monde violent sans comprendre qui il faut défendre, qui il faut dénoncer. Le PCF doit reprendre avec énergie la bataille pour la paix avec deux idées fortes : > L’OTAN est une alliance militaire agressive au service de la domination US. C’est le principal facteur de guerre, de prolifération des armements et désormais des mercenaires et des armées privées. La France, quatrième productrice mondiale d’armements, doit prendre des initiatives, y compris unilatérales, visant aux désarmements atomiques et conventionnels négociés. > Respecter les indépendances nationales et le cadre de l’ONU. Ni la démocratie, ni le socialisme, ni le développement ne s’imposent par des armes étrangères, et le bilan des interventions “humanitaires” occidentales est terrible. Le "droit d’ingérence" est un droit impérialiste qu’il faut combattre en affirmant le "droit à l’indépendance nationale". La solidarité avec les peuples en butte à des dictatures est utile aux forces progressistes, dans des actions de boycott économique, dans la diplomatie et la communauté internationale. Elle se fourvoie toujours dans l’acceptation de la guerre étrangère. |
| | Posté le 23-03-2016 à 20:02:37
| PCF-37eme (5), Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme ! Publié le : 22 mars 2016 Suite de la diffusion de la base commune alternative "Unir les Communistes, le défi renouvelé du PCF". Lire sur le site lepcf.fr, la signer en ligne. Télécharger l’attestation individuelle de signature à remplir, et l’attestation de cotisation à demander à l’ADF de sa fédération. Ces documents doivent être scannés et transmis par mail à contact@lepcf.fr Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme ! La crise grecque, un révélateur En 2015, les communistes français ont suivi attentivement la Grèce de Syriza. Le référendum du 5 juillet, son résultat sans appel – 61% de NON aux politiques d’austérité que voulait imposer l’U.E. – mettaient Alexis Tsipras en position de force face aux créanciers de la Grèce et aux forces politiques, PASOK et Nouvelle Démocratie, qui avaient accepté les deux premiers mémorandums. Or, Syriza a signé un accord léonin qui foule aux pieds la souveraineté grecque. Au sein du PCF, cette crise a instauré un débat de fond sur le rôle de l’U.E. et de l’Euro. Rester prisonnier du PGE, de l’Euro et des institutions européennes pourra-t-il durer ? Pour un parti révolutionnaire, n’y a-t-il pas d’autres propositions que « l’Europe sociale et sa monnaie unique » ? Le déni de la part de la direction nationale, malgré les interrogations de nombreux communistes, devient insupportable. En effet, le troisième mémorandum grec est un véritable programme d’extermination économique, sociale et culturelle du peuple grec, une sorte de colonisation. Le prétexte de la dette et du sauvetage de l’Euro aura permis de mettre un pays officiellement sous tutelle. Le mémorandum impose un programme de privatisations, d’étouffement de l’activité par la surimposition, de diminution drastique des pensions de retraite, des salaires et des prestations sociales, faisant régresser le niveau sanitaire du pays. Qui peut croire que le « renflouement » de la Grèce par de l’argent prêté par la BCE et le FMI réglera quoi que ce soit ? Cette spirale infernale va approfondir l’endettement de l’État grec et sa dépendance à l’égard des bailleurs de fonds. Le fonds alimenté par la privatisation des actifs publics sera directement soumis à la gestion de l’UE. Et plus aucun texte, ni même alinéa... législatif ne pourra être présenté au "Parlement" grec sans obtenir l’aval préalable du Quartet (Troïka + FMI). D’autres pays sont en ligne de mire, à commencer par les plus faibles comme le Portugal. Pour de plus en plus de français, l’U.E., loin de l’émancipation annoncée, est un système dictatorial créé par le capitalisme pour soumettre les peuples en supprimant leur souveraineté. A la direction du PCF, les positions de soutien jusqu’au-boutiste à Syrisa et à Tsipras, membres du PGE, ont conduit nos parlementaires à annoncer leur vote pour le mémorandum grec à l’Assemblée nationale, avant de reculer devant l’émotion de milliers de communistes. Comment défendre les choix du gouvernement grec, quitte à justifier ce que nous combattons, faisant passer un message de renoncement à la lutte en France ? Refuser le débat, nous replier sur le postulat que seule l’extrême droite contesterait l’euro et l’Union européenne, serait suicidaire à l’heure où la contestation de la construction européenne est largement partagée dans les milieux populaires. Pire, laisser la contestation de l’UE à l’extrême droite, contestation qui n’est que de façade, est une erreur politique qui pourrait se révéler lourde de conséquences. La posture adoptée au début des années 90, l’espoir d’une réorientation de l’intérieur de l’UE, d’une "Europe sociale" est un leurre. Nous avons tous constaté avec la Grèce, que l’UE est un outil de domination du capitalisme contre les peuples, une superstructure politique dont les dirigeants n’hésitent pas à broyer la souveraineté populaire. Il faut donc, de toute urgence, ouvrir le débat sur la nature de l’Union européenne, et sur les conditions pour se libérer de ses diktats. Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour de nouvelles coopérations internationales Toutes les étapes de la construction de l’U.E. ont été imposées aux peuples, jusqu’au traité constitutionnel de 2005, balayé par le vote des peuples de France et des Pays-Bas, mais que les gouvernements contourneront dans un véritable déni de démocratie. Comme l’a souligné J-Cl Juncker, le président de la Commission européenne, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». En 1951, Robert Schuman, issu du "Comité des Forges" aujourd’hui Medef, va avec Jean Monnet, l’homme des américains, imposer la CECA, entrainant des milliers de licenciements aux Charbonnages de France. Déjà, la concurrence libre et non faussée est un principe intangible. Mars 57, le Traité de Rome établit l’U.E. dans les grandes lignes antidémocratiques que l’on connaît aujourd’hui. Les communistes s’opposèrent à cette structure supranationale téléguidée par le patronat, depuis le cartel de l’acier d’avant-guerre jusqu’au « Besoin d’aire » du Medef actuel qui préconise l’abandon total des états-nations. Cette construction européenne a été conçue pour répondre à la mondialisation capitaliste, afin de doper les taux de profits et faciliter l’accumulation des capitaux. Cela passait par la casse du cadre national et l’ouverture des frontières pour permettre la libre circulation des capitaux et de la main d’œuvre bon marché et par la dérégulation financière. L’U.E. a organisé le dumping social, avec la mise en concurrence déloyale de pays de développement économiques inégaux, faisant pression sur les salaires, les acquis sociaux et l’emploi. L’U.E. a dépossédé les nations de toute souveraineté monétaire, financière, budgétaire et donc économique pour soumettre les peuples au système de la dette d’État, système déjà analysé par Marx il y a 150 ans. Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG), élaboré avec la droite et le PS, encadre ce système afin d’imposer avec la dette et l’euro, la baisse automatique et autoritaire du prix de la force de travail, salaires, pensions, prestations sociales. Mais tous les pays ne sont pas traités de la même façon. L’Euro correspond au niveau de développement de l’Allemagne. Il est bien trop fort pour les autres. Ce qui explique pourquoi le plus faible économiquement, la Grèce, a craqué en premier. Et d’autres pays suivront. L’Euro est un instrument de guerre contre les salaires et les services publics. Tout pays voulant rompre avec l’austérité est menacé de l’intérieur par l’Euro qui permet aux institutions européennes d’étrangler les banques nationales. L’Euro n’est pas utilisable pour mobiliser des crédits au service de politiques publiques. L’Euro n’a jamais été un instrument de résistance au dollar. Le traité de libre échange transatlantique (TAFTA) qui nous sera imposé confirmera que l’U.E. est soumise à la puissance économique américaine, comme elle l’est déjà sur le plan militaire au sein de l’OTAN. Avec de tels objectifs de surexploitation, le capitalisme doit éteindre toute révolte populaire qui pourrait s’exprimer dans les urnes. L’U.E. a donc aussi comme objectif de détruire les institutions nationales, de remplacer le triptyque Nation-département-commune par l’U.E.-région-métropole, éloignant toujours plus les travailleurs des pôles de décision, contribuant à les décourager de voter. Cela favorise le régionalisme et le nationalisme qui alimentent le racisme et multiplient les foyers de tensions. L’éclatement de la Yougoslavie montre jusqu’où peut aller l’exploitation des contradictions régionales. Le Français est mis en cause comme langue de la république avec la domination de l’anglais et l’institutionnalisation des langues régionales. L’Europe des régions se construit contre la nation. C’est ce qu’écrivait Huchon, ancien président PS de l’Ile-de-France, qui présentait la région comme « le seul territoire capable de rompre l’unicité de la loi ». L’acharnement à parler d’une "Europe sociale" creuse un gouffre entre le PCF et le peuple. La violence de la « concurrence libre et non faussée » apparaît aux yeux de tous dans les murs, les miradors et les affrontements autour des migrants jetés sans droits dans les routes de l’Europe. Il est impossible de rompre avec le capitalisme en France sans maîtriser une monnaie au service d’une politique progressiste, quelque soient les menaces et oukases des institutions de l’UE. Et il n’y aura pas de changement économique en France, sans sortir nos échanges avec le monde de la guerre des monnaies. Loin de toute stratégie de dévaluation compétitive, loin de tout repli nationaliste, sortir de l’Euro est la condition d’une rupture anticapitaliste en France, mettant en cause la mondialisation capitaliste. Une situation nouvelle serait ainsi créée en France et en Europe, porteuse de ruptures et de bouleversements au profit des peuples, permettant de construire des nouvelles coopérations mutuellement avantageuses entre nations souveraines.
Edité le 23-03-2016 à 20:15:15 par Xuan |
| | Posté le 23-03-2016 à 23:50:57
| Un commentaire sur le texte ci-dessus Un commentaire à propos de ce dernier texte, la partie européenne de la base commune « PCF-37eme (5), Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme ! » Naturellement nous partageons la volonté de rejeter les lois et règlements réactionnaires décidés par les bourgeoisies impérialistes dans le cadre européen. Cette volonté a été clairement exprimée par notre peuple lors du référendum sur la Constitution, et elle a été foulé aux pieds par notre propre bourgeoisie. Nous ne l’oublions pas. Le soutien aveugle à Syriza est aussi très justement dénoncé pas la « base commune ». De même l’illusion d’une « Europe sociale » est balayée.
_____________________ Par contre sur la question européenne, le projet insiste de façon unilatérale sur la domination allemande et présente la France comme une victime de l’Euro. Il existe des contradictions inter-impérialistes entre la France et l’Allemagne et des rapports concurrentiels c’est-à-dire inégaux par définition. Mais pour autant la situation de la France ne peut absolument pas être comparée à celle de la Grèce. En effet « tous les pays ne sont pas traités de la même façon » en Europe. Mais demandons-nous de quel côté se trouve notre pays : du côté des pays oppresseurs ou du côté des pays dominés ? Rappelons que le 2 novembre 2011 à Cannes, ce sont Merkel et Sarkozy qui ont fait sauter Papandreou, tandis que le représentant « officiel » des instances européennes tenait la chandelle, comme c’est généralement le cas pour toutes les questions sérieuses. Onze jours plus tard, c’est Berlusconi qui a dégagé après un véritable coup d’état financier réalisé par la Société Générale et la BNP en Italie. L’été dernier le talon de fer sur la tête de la Grèce a été imposé par le duo franco-allemand et non par le seul impérialisme allemand. Ce dernier préconisait on s’en souvient un ‘grexit’ et c’est l’intervention de Delors, rappelant la position stratégique de la Grèce pour l’OTAN, qui a fait pencher la balance et placer la Grèce dans un état de soumission et de débiteur à vie. La négociation du ‘brexit’ , si on la compare avec celle du grexit , a aussi montré qu’il existe en Europe des pays dominants comme l’Allemagne, la France, la Grande Bretagne. La loi européenne s’accommode des volontés de leurs monopoles. Il n’en est pas de même pour les pays dominés qui doivent courber l’échine. Tout récemment la Turquie a été mise à genoux sur la question des réfugiés en lui faisant miroiter un accès conditionnel au club. Il est surprenant que la nature impérialiste de la France soit justement rappelée sur les questions internationales, mais qu’elle soit oubliée en Europe. D’ailleurs le terme « impérialisme » ne figure pas dans cette partie. Lorsque Parisot défendait le « Besoin d’aire » , s’agissait-il d’un « abandon total des états-nations » ou de la volonté expansionniste et impérialiste des monopoles français, au détriment des autres ? Relisons attentivement le texte de Parisot en nous souvenant de la nature impérialiste de notre pays et sa finalité apparaîtra tout-à-fait clairement. Ceci a des conséquences importantes pour l’objectif de la révolution socialiste : Une société socialiste doit rompre définitivement avec les rapports impérialistes pratiqués par notre pays en Europe du sud. Si nous dénonçons le leurre de l’Europe sociale , il nous paraît important de favoriser l’unité des prolétariats et des peuples d’Europe contre les bourgeoisies européennes et pour la paix. Notre combat contre les monopoles de notre pays est un combat révolutionnaire et internationaliste. L’unité internationaliste, l’unité des classes ouvrières et des peuples d’Europe devrait figurer dans ce texte. Ajoutons que la sortie de l’OTAN est liée à notre position sur l’Europe, parce qu’il s’agit d’une alliance belliciste au service de l’hégémonie US, dirigée contre la Russie et menaçant la paix dans cette région.
_____________________ La base commune dit aussi sur l’Europe : « Avec de tels objectifs de surexploitation, le capitalisme doit éteindre toute révolte populaire qui pourrait s’exprimer dans les urnes ». Cette observation a de quoi étonner, à comparer avec la teneur générale de la base commune qui dénonce l’électoralisme. Et en conclusion : « Il est impossible de rompre avec le capitalisme en France sans maîtriser une monnaie au service d’une politique progressiste, quelque soient les menaces et oukases des institutions de l’UE. Et il n’y aura pas de changement économique en France, sans sortir nos échanges avec le monde de la guerre des monnaies. Loin de toute stratégie de dévaluation compétitive, loin de tout repli nationaliste, sortir de l’Euro est la condition d’une rupture anticapitaliste en France, mettant en cause la mondialisation capitaliste. Une situation nouvelle serait ainsi créée en France et en Europe, porteuse de ruptures et de bouleversements au profit des peuples, permettant de construire des nouvelles coopérations mutuellement avantageuses entre nations souveraines ». D’abord signalons encore que les menaces et oukases proviennent pour une bonne part de Paris, et reviennent ici avec le label « Bruxelles ». Puis que signifie une monnaie « au service d’une politique progressiste » ? Pourquoi l’objectif du socialisme, revendiqué par ailleurs, est-il ici remplacé par une politique progressiste , dont nous savons parfaitement qu’elle est absolument impossible dans le système capitaliste ? Il tombe sous le sens que la maîtrise de la monnaie par le peuple ne peut être réalisée que sous la dictature du prolétariat, interdisant les flux incontrôlés de capitaux, les « murs d’argent », la spéculation à des fins subversives, etc. Par conséquent nous devons restituer au concept de socialisme son contenu vivant et au lieu d’écrire « Il est impossible de rompre avec le capitalisme en France sans maîtriser une monnaie au service d’une politique progressiste » , déclarons qu’ « Il est impossible de maîtriser une monnaie au service du peuple sans instaurer le socialisme dans notre pays» .
Edité le 23-03-2016 à 23:51:51 par Xuan |
| | Posté le 24-03-2016 à 08:32:54
| Une nouvelle contribution sur le site faire vivre Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur Le FN correspond à la version adaptée du fascisme à l’époque de la mondialisation et de la numérisation. S’il se donne des airs de bonhomie avec l’arrivée de nouveaux cadres se réclamant du gaullisme et de la république, il reste fondamentalement une formation nationaliste, lié à ses origines. Cette formation fondée en 1972 par un petit groupe de néofascistes issu du groupe Occident, de nostalgiques du régime de Vichy, d’ancien partisans de l’Algérie française et d’activistes de l’OAS, fût largement promotionné par la télévision publique dans les années 80 pour diviser la droite et favoriser la réélection de Mitterrand, sous l’impulsion des services de l’Élysée. Elle cristallise les reliquats idéologiques de plusieurs traditions de l’extrême droite fasciste, dont faut-il le rappeler, celle anti-patriotique du patronat de la fin des années trente qui proclamait « plutôt Hitler que le front populaire ». Le FN est aujourd’hui utilisé comme leurre protestataire en même temps que repoussoir pour permettre et accélérer la recomposition politique dont le capital a besoin pour mettre en œuvre les politiques qui le servent au mieux de ses intérêts afin de dégager toujours plus de profits sur la force de travail. Après trois décennies d’un capitalisme débridé, la société arrive à un point à la fois de souffrance et d’impossibilité où la question politique va devoir se poser de nouveau dans les termes : « socialisme ou barbarie ». Or le capital entend se donner libre cours. Toute avancée sociale est pour lui un frein à ôter, toute résistance salariale un obstacle à détruire. La dépendance vitale et la peur sont historiquement ses objectifs ultimes pour le salariat. Son corollaire est l’obéissance absolue. Quand cette structure se dévoile, voire se déchire dans les luttes de classes, le capitalisme a recours à la terreur qui est son fonds inaltérable. La main de fer dans un gant de velours, si caractéristique des sociétés libérales, perd son apparence souple et paternaliste. La violence devient sa réponse. La criminalisation des résistances syndicales comme dans le cas d’Air France et de Goodyear en est une des manifestations, le recours au fascisme une autre. Le fascisme constitue un type de réponse à la crise structurelle et conjoncturelle qui agite les sociétés capitalistes dans la période d’entre-deux guerres. Il dénonce l’immoralité et les mauvaises mœurs issues des partis politiques traditionnels, les excès de la propriété privée causés par les monopoles capitalistes. Il donne préférence à la petite et moyenne propriété et s’oppose violemment aux organisations se réclamant de la lutte des classes. S’il ne nie pas l’existence de classes sociales, il prétend les discipliner en soumettant les intérêts particuliers à l’intérêt national. Avec le nazisme, la lutte des classes se déplace vers des luttes raciales où s’affirme la solidarité fondamentale des citoyens devant les non-citoyens, version initiale de la préférence nationale. Pour Dimitrov, le fascisme représente, malgré ses dénégations, l’idéologie du capital et de l’impérialisme. C’est ce que nous montre l’actualité en Ukraine et en Syrie, comme au Chili il n’y a pas si longtemps, et partout où il utilise des bandes armées fanatisées pour ses basses œuvres. Malgré ses prétentions populistes, le fascisme est une entreprise de soumission des masses dont il a besoin pour son assise. Il développe à cette fin une démagogie sociale effrénée. Il utilise le chauvinisme, la xénophobie et les replis identitaires pour tromper les masses, les détourner de leur soucis quotidiens, faire glisser leur attention des problèmes intérieurs vers ceux de l’extérieur. Nous sommes dans une situation proche de celle de la veille des deux guerres mondiales où une crise financière majeure et structurelle est accompagnée par une montée des nationalismes, l’envie d’en découdre et l’absence d’une résistance cohérente et organisée pour apporter une réponse. C’est le contexte des élections régionales du 6 et du 13 décembre qui consacraient la victoire d’un FN se déclarant avec triomphalisme au porte du pouvoir. D’élection en élection le FN poursuit son ascension malgré les campagnes morales de la gauche sociétale et les fronts républicains qu’elle prétend lui opposer. Car le FN ne cesse d’être promotionné à chaque scrutin. Cette complaisance lui permet d’influencer les débats et de pousser chaque fois un peu plus son hégémonie dans le domaine des idées, comme le prouvent les débats sur l’identité nationale, l’immigration, la sécurité, et la déchéance de la nationalité. Grâce à la bienveillance socialiste et son double langage, toutes les conditions ont été réunies pour entraîner une part importante de la population, fragilisée par la désindustrialisation de régions entières et les pertes massives d’emplois, vers la haine anti-immigrés et pour détourner la colère des classes populaires vers des boucs émissaires. Le PS pour la cinquième fois de son histoire porte la lourde responsabilité de faire le lit de l’extrême droite, au lieu de s’attaquer aux causes et de les chercher dans la structuration capitaliste de la société. La lutte contre le Front national est possible à condition de passer par la lutte contre le capital, son ventre nourricier. Comme l’écrivait Brecht, « le ventre est toujours fécond d’où est sortie la bête immonde » si nous ne nous attaquons pas à sa domination. Le fascisme est un danger mortel pour la classe ouvrière, le danger principal contre lequel il faut en urgence rassembler les forces populaires et démocratiques. Si l’expérience nous montre que la réprobation morale ou les combinaisons de type front républicain ne sont d’aucun effet, nous savons depuis le Front populaire que le meilleur remède contre le fascisme est l’existence d’un parti communiste proche des couches populaires, apte à transformer les besoins de sécurité, de vie, en luttes unitaires pour l’emploi, la paix et les salaires, un parti qui sache organiser les rassemblements et désigner l’adversaire de classe, le responsable de la lutte de tous contre tous, le système capitaliste. |
| | Posté le 27-03-2016 à 21:20:20
| 7e partie du projet : Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire ! Les luttes, terrain premier des constructions politiques Les emplois, salaires, retraites, protection sociale, mais aussi santé, formation, logement, libertés... tout ce qui porte progrès est acquis puis conservé par la lutte. Rien n’est jamais octroyé aux exploités. Passer du particulier, du corporatif au général, créer les conditions des convergences dans l’action est toujours une question décisive pour les communistes. Ne jamais instrumentaliser et ne jamais oublier que sans lutte de masse entraînant à un moment la majorité du peuple, aucun progrès idéologique et politique n’est possible. Depuis des années (luttes contre le CPE), aucune lutte n’a été victorieuse, et cela a pesé lourd dans la détérioration des rapports de force idéologiques. Le FN, réponse "électorale" à jamais déconnecté des luttes démocratiques, y puise sa force. Nous n’oublions ni Fralib, ni Pilpa, ni les femmes de ménage des grands hôtels parisiens pour ne citer que quelques victoires emblématiques, ni toutes les dures luttes menées : Air France, Goodyear... Ce qui a manqué, c’est le "tous ensemble" et des victoires à ce niveau. Au moment où nous écrivons ce texte, nous ne savons pas quelle sera l’ampleur, la durée, le contenu exact de l’affrontement qui se dessine contre le projet El Khomri, mais le mouvement est là après des années de résignation, d’abstention électorale. Une partie de la difficile équation des présidentielles peut être modifiée. Le rapport entre lutte et politique est complexe : effort permanent des sociaux-démocrates de récupérer et même instrumentaliser les luttes, difficulté permanente pour les communistes d’être au plus haut du possible, vécus comme utiles, améliorant la lecture de classe de chacun, permettant la victoire. Les actions peuvent parfois aboutir (1968,1995) et l’issue politique nous être défavorable (majorité écrasante UNR en juin 68, gauche plurielle devenue gauche "plus rien" en 1996). C’est donc bien d’un rapport étroit, en permanence en construction, dont il est question. Les communistes, les militants, les responsables et les élus ont donc de lourdes responsabilités quotidiennes dans l’action. Chacun en agissant, modifie le réel. Les luttes sont donc une composante essentielle de notre formation, souvent un moment particulièrement favorable à l’adhésion. Prenons garde de ne pas oublier les 30.000 adhésions au PCF de mai 1968. Les forces de la bourgeoisie savent tout cela, elles mobilisent énormément d’énergie pour empêcher les luttes, de la kyrielle des DRH et autres idéologues, aux forces de répression et aux mouchards. Communistes, consacrons aussi beaucoup d’énergie, de temps, d’efforts à ce que les luttes, toutes les luttes de classe, vivent, convergent, gagnent. Un des plus grands reculs de ces dernières décennies – idéologique, politique, matériel – est l’affaiblissement rapide des liens entre syndicalistes de lutte et parti communiste. Il sera nécessaire, en lien avec les luttes réelles, de résoudre cette question. Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire ! Le PCF, une organisation affaiblie Depuis la « mutation » initiée par Robert Hue, le PCF a suivi, de congrès en congrès, des stratégies qui ont toutes conduit à un affaiblissement organisationnel, électif et politique. La suppression des cellules d’entreprises et de quartiers, a porté un grave coup à l’organisation. Les cellules répondaient à un besoin organisationnel fort : rassembler des militants, leur donner des espaces de discussion et d’élaboration politique, pour leur permettre d’agir. La disparition des cellules de quartiers a cassé le lien entre militants. Dans les assemblées de section, ce sont souvent les mêmes militants qui prennent la parole. Les militants des milieux populaires n’osent plus parler, et ce faisant, s’autocensurent et se détachent du parti. Les cellules d’entreprises ont disparu, rompant le lien avec le monde du travail. Même dans de grandes entreprises, il n’y a plus de militants communistes, ni d’expression du Parti communiste. Dans plusieurs luttes emblématiques, les militants syndicaux organisés le sont rarement au PCF. Trop souvent, le parti ne se mobilise plus que lors des échéances électorales, à l’opposé d’une organisation communiste qui devrait au contraire mener un travail politique de long terme, détecter des militants issus de la classe ouvrière, les former, et leur confier des responsabilités. Ni les réunions nationales thématiques, ni les réseaux sociaux ne remplaceront le militantisme de terrain. Seule la reconstruction de l’appareil militant nous permettra de redevenir un parti qui soit l’expression des classes populaires, capable de mener des luttes, de créer des rapports de force, et de donner une perspective de rupture avec le système capitaliste. Reconstruire un parti populaire de combat Plusieurs études sociologiques sur le parti doivent nous alerter. Très peu de nos dirigeants viennent de l’industrie, beaucoup sont des salariés de la fonction publique, beaucoup ont toujours été élus ou au service d’élus. Nous avons de moins en moins de dirigeants issus des entreprises, nos liens avec les classes populaires se sont affaiblis considérablement. Comment s’étonner que nos campagnes politiques ou nos adresses à la nation soient déconnectées des réalités ? Dans la période actuelle, où des mouvements de lutte et de résistance se multiplient – entreprises, universités, quartiers populaires, etc. – nous avons besoin d’une campagne très ouverte d’adhésion dans les luttes et les entreprises, en leur donnant toute leur place dans l’organisation. Nous devons renouer avec le travail théorique et la formation. Nombre de nos adhérents n’ont jamais reçu de formation politique, ils sont idéologiquement désarmés. L’effort théorique est indispensable au communiste pour analyser une situation et apporter une perspective politique. Démocratie et fraternité Après les décennies de rénovation et métamorphose multipliant les collectifs, fronts, mouvements, forums, la question de l’organisation, de l’efficacité revient au premier plan. Comment créer les conditions d’une grève générale réussie, comment faire vivre et renforcer une organisation communiste ancrée dans le monde du travail ? La force historique des communistes, leur organisation, semble avoir disparue. La démocratie sans cohérence se transforme en « chacun cause pour soi » inefficace, laissant les décisions aux exécutifs, comme le montre l’annonce des primaires avant tout débat des communistes. Les directions ne construisent plus la mise en cohérence des communistes au service de leur action. Les interventions des dirigeants ne portent plus une parole collective, construite dans la durée pour être identifiée, défendue, portée par les militants. Les "je" se multiplient sans jamais construire le "nous". La démocratie est en panne, et avec elle, l’action. Il faut réinventer une forme de démocratie efficace, qui était l’objectif du centralisme démocratique. L’organisation dont nous avons besoin se construit d’abord sur le terrain. C’est pourquoi nous voulons rétablir la règle des quatre quarts, qui permettait aux organisations de base de bénéficier de la moitié des cotisations des adhérents. L’effort pour reconstruire nos organisations de base, cellules et sections est essentiel. Rassemblement ou fuite en avant dans la dilution ? Jamais le Parti communiste n’a été aussi fort que lorsqu’il a su travailler à de larges rassemblements dans le cadre d’un rapport de forces, comme en 1936 avec le Front populaire et à la Libération avec le Conseil National de la Résistance. Dans ces deux cas, le PCF n’a rabattu ni ses exigences ni son identité, au contraire. Mais ces dernières années, nos expériences d’alliances – collectifs antilibéraux et Front de gauche – se sont soldées par des déceptions, la perte d’élus et de crédibilité. Ce type d’alliance est inefficace, restant sur le modèle de l’union de la gauche. Or dans tous les domaines – politique intérieure, européenne ou internationale – le PS est un serviteur du capitalisme. Tant que nous restons dans la confusion, nous sommes sanctionnés par les électeurs. Le rassemblement ne peut passer ni par un effacement de notre parti, ni par la soumission au PS. Nous devons revoir notre stratégie, réfléchir à une véritable politique de rassemblement et d’alliances et définir une ligne nationale qui permettra aux adhérents et aux sympathisants communistes de s’y retrouver. Un nécessaire bilan A chaque congrès, la direction nationale met en place tous les artifices pour empêcher de tirer le bilan de sa stratégie. Des textes à rallonge, qui ne posent pas les vraies questions, sont adressés aux communistes, qui dans leur grande majorité ne les lisent pas. Les questions essentielles sur l’organisation du Parti ou sur notre stratégie ne sont jamais abordées. Nous demandons un véritable bilan des 15 dernières années, l’état réel de l’organisation par fédération, le nombre des adhérents, l’état des cotisations, le reversement des élus. Malgré nos défaites électorales successives, nous restons une force dans le paysage politique français. Nous bénéficions de points d’appui importants partout. Nous avons un patrimoine immobilier, un patrimoine culturel, et un poids politique. Il n’y a donc pas de fatalité à notre déclin. Un parti libre de ses choix L’adhésion au PGE en 2004 a marqué une rupture avec plusieurs partis communistes. Le PGE ne s’inscrit pas dans le combat anticapitaliste. On lit sur son site internet en anglais « La vieille contradiction facilement comprise entre le Capital et le Travail est balayée par de nouvelles aspirations et contradictions entre les sexes, les générations, les cultures, les groupes ethniques et surtout par une conscience nouvelle de l’interrelation entre l’humanité et l’environnement ». Pire, ses statuts nous contraignent au respect des institutions européennes. Les échanges avec des forces internationales diverses sont utiles. Mais quand les relations internationales entre partis communistes se multiplient, le PCF ne peut rester enfermé dans ce parti lié aux institutions européennes. Il doit reconstruire des relations fraternelles et solidaires avec tous les partis communistes.
Edité le 27-03-2016 à 21:20:51 par Xuan |
| | Posté le 28-03-2016 à 00:33:32
| La 8e partie du projet (reproduite à la suite) est certainement une des parties les plus importantes puisqu’elle remet en cause l’abandon de la lutte pour socialisme décrétée par Robert Hue et le XXIXe congrès. La prise de conscience des échecs subis depuis, les débats, l’étude du marxisme-léninisme, et l’approfondissement de la critique du révisionnisme ont permis cette importante rectification. Il est indiqué par exemple : « Il n’y a plus de marge de manœuvre dans le capitalisme, plus de compromis possible avec la grande bourgeoise, tant son intérêt vital pour maintenir ses revenus et son mode de vie, est d’obtenir une réduction massive des salaires et des droits. La conséquence est qu’une solidarité réelle assurant des droits à tous nécessite une véritable révolution, oblige à s’inscrire dans la construction d’une autre société, dans le renversement du rapport de forces entre capital et travail. L’incroyable socialisation des forces productives appelle plus que jamais une socialisation massive de la propriété » (On comprend ici qu’il s’agit de la propriété des moyens de production et non de la propriété en général). Il faudra néanmoins continuer dans le même esprit fraternel pour en tirer toutes les conséquences. Tout le pouvoir au peuple Le texte indique un peu plus loin : "Oui, nous devons être porteurs d’un projet de socialisme du 21ème siècle, réduisant, par de larges nationalisations des grands moyens de production et d’échange, le pouvoir de la bourgeoisie" Il y a là une confusion entre le pouvoir et la propriété des moyens de production. Le Manifeste du parti communiste écrivait ceci : "Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production dans les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter aussi vite que possible la quantité des forces productives". Ce n’est donc pas le pouvoir de la bourgeoisie qui est limité petit à petit mais son capital, sa propriété des moyens de production. Le pouvoir dans la société socialiste n’appartient plus à la classe capitaliste mais au prolétariat, devenu la classe dominante, alors que la bourgeoisie est devenue classe dominée et n’a plus aucun pouvoir. "Nous avons déjà vu plus haut que la première étape dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie." [Le Manifeste] Il n’est pas question ici de la conquête de la démocratie parlementaire, de la démocratie bourgeoise, mais de la démocratie nouvelle, socialiste. Le projet écrit : Nous nommons donc sans complexe notre projet de société comme une société socialiste. Nous défendons clairement et simplement l’idée d’un plan conduit par un État démocratisé de haut en bas, possédant les moyens de le mettre en œuvre, avec des services publics élargis facteur d’égalité, des cadres réglementaires et fiscaux plus contraignants pour tourner l’effort des entreprises vers les objectifs de la société, s’appuyant sur la mobilisation du mouvement populaire pour une nouvelle démocratie, de la cité à l’entreprise . Le projet insiste sur cet aspect démocratique et c’est parfaitement naturel puisque le socialisme est le pouvoir de l’immense majorité. La notion d’Etat démocratisé de haut en bas devra s’enrichir d’une réflexion approfondie sur les institutions socialistes remplaçant le parlementarisme bourgeois et fondées notamment sur des assemblées populaires, dont les prérogatives devront être définies avec les masses. La dictature du prolétariat L’autre aspect de ce pouvoir, c’est-à-dire la contrainte, est encore insuffisamment développé et se réduit à « possédant les moyens de le mettre en œuvre » et « des cadres réglementaires et fiscaux plus contraignants pour tourner l’effort des entreprises vers les objectifs de la société » . On devine que sous cet aspect l’état socialiste ne sera pas simplement plus contraignant, mais devra se constituer comme instrument de domination du prolétariat sur la bourgeoisie, s’adjoignant les services de corps d’état répressifs destinés à empêcher toute tentative de sabotage, de subversion et de contre-révolution. Le Manifeste écrit à ce sujet : Cela ne pourra naturellement se faire, au début, que par une violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production Marx et Engels puis Lénine ont précisé qu’il s’agissait là de la dictature du prolétariat . Que la dictature du prolétariat n’apparaisse pas dans le projet traduit notre manque d’unité sur la question. Naturellement rien n’empêche de formuler cette notion différemment, mais ne nous leurrons pas, nos ennemis de classe sauront très exactement à quoi s’en tenir et ne s’embarrasseront pas de périphrases pour appeler un chat un chat si nous ne le faisons pas nous-mêmes. Là aussi une remise en cause s’impose, non plus sur les reniements de Robert Hue, mais sur un abandon qui remonte au XXIe congrès en 1976, annoncé plusieurs mois auparavant par Georges Marchais. Cet abandon était lié à la stratégie d’Union de la Gauche. En renonçant à ce principe inséparable de l’exercice du pouvoir, il s’agissait de rendre le parti communiste acceptable pour ses alliés. Mais le compromis n’a été qu’un jeu de dupes et n’a servi qu’à entériner le discrédit et l’anathème lancé par la bourgeoisie contre le communisme. En fait liberté et dictature sont deux aspects inséparables de l’exercice du pouvoir dans ne société divisée en classes, qu’elle soit capitaliste ou socialiste. Mais la première opprime le peuple et la seconde les exploiteurs. Voir l’article « Démocratie et dictature », ou sur ce site Comment la rupture avec le capital ? Le « programme de rupture du capital » présente des « revendications immédiates » qui permettraient d’aller vers le socialisme parce qu’elles figurent dans les mesures prises par l’état socialiste lui-même. C’est-à-dire qu’elles ne pourraient pas être prises auparavant. On comprend la finalité, mais je ne crois pas qu’il s’agisse alors pour la totalité d’entre elles de « revendications immédiates » . Les revendications salariales effectivement immédiates, le combat pour le code du travail, ou la sécurité au travail n’excluent nullement l’objectif du socialisme à condition de les relier ensemble dans le combat quotidien d’une cellule d’entreprise. En fait le programme immédiat des communistes ne vise pas tant à construire des marchepieds qu'à organiser les masses pour la prise du pouvoir. Mais le projet écrit : Ce programme doit poser en même temps la question du pouvoir. Quel gouvernement mettrait en œuvre ces revendications La notion de gouvernement renvoie à un changement de personnel politique, or il s’agit d’un Etat nouveau socialiste et non d’un nouveau gouvernement issu d’un Front Populaire. Le « programme de rupture du capital » passe ici sur le renversement du pouvoir d’Etat et la création d’un nouvel Etat, doté d’une nouvelle constitution et de nouvelles institutions. Il sera nécessaire de poursuivre notre réflexion sur ces institutions nouvelles, même en sachant qu’elles apparaîtront naturellement dans le cours de la lutte révolutionnaire. Les partisans acharnés de la voie électorale ont voulu ridiculiser la révolution prolétarienne sous le sobriquet ironique de « grand soir ». En fait nous ne pouvons pas anticiper la forme qu’elle prendra et qui dépendra essentiellement de la résistance et de la violence contre-révolutionnaire des classes possédantes. Quoi qu’il en soit le passage du capitalisme au socialisme constitue bel et bien une révolution, portant au pouvoir une nouvelle classe dirigeante, le prolétariat.
______________________ III. Notre projet et le chemin du socialisme pour la France L’impasse de la gauche, l’affaiblissement du parti communiste, sont aussi la traduction de l’impossibilité de penser une autre société que le capitalisme, tant la bataille de diabolisation du socialisme du 20ème siècle a fait reculer l’idée d’un vrai changement de société. Les pays de l’Est étaient le mal absolu, la Chine est une puissance dangereuse, les expériences latino-américaines des échecs. Le parti communiste lui même, laisse dans le flou, des caractéristiques essentielles d’une société se libérant du capitalisme : la propriété publique, le pouvoir des travailleurs, la maîtrise de la monnaie. Il refuse jusqu’à aujourd’hui de nommer clairement son projet de société comme "socialiste", se faisant déborder sur sa gauche par un candidat… démocrate US ! Pourtant, les luttes sociales, et notamment les grandes luttes de défense des sites industriels (Conti, Goodyear, Aulnay, Fralib…) toutes interrogent la propriété des moyens de production. Il n’y a plus de marge de manœuvre dans le capitalisme, plus de compromis possible avec la grande bourgeoise, tant son intérêt vital pour maintenir ses revenus et son mode de vie, est d’obtenir une réduction massive des salaires et des droits. La conséquence est qu’une solidarité réelle assurant des droits à tous nécessite une véritable révolution, oblige à s’inscrire dans la construction d’une autre société, dans le renversement du rapport de forces entre capital et travail. L’incroyable socialisation des forces productives appelle plus que jamais une socialisation massive de la propriété. Il y a nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction des affaires du pays, pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie. La bourgeoisie, avec ses rentiers, spéculateurs, affairistes spécialistes de la subvention publique, est inapte pour diriger la société dans le sens de l’intérêt général. Ce sont les travailleurs qui doivent se considérer comme les véritables dirigeants, ceux qui peuvent décider quel travail est utile, sous quelle condition, pour quelle production, pour quel besoin social. Oui, nous devons être porteurs d’un projet de socialisme du 21ème siècle, réduisant, par de larges nationalisations des grands moyens de production et d’échange, le pouvoir de la bourgeoisie, recherchant des coopérations internationales libérées de la domination des règles des marchés, rompant radicalement avec les règles de la concurrence et de la spécialisation, pour imposer la planification en réponse aux besoins, le pouvoir des travailleurs dans une république sociale. Nous nommons donc sans complexe notre projet de société comme une société socialiste. Nous défendons clairement et simplement l’idée d’un plan conduit par un État démocratisé de haut en bas, possédant les moyens de le mettre en œuvre, avec des services publics élargis facteur d’égalité, des cadres réglementaires et fiscaux plus contraignants pour tourner l’effort des entreprises vers les objectifs de la société, s’appuyant sur la mobilisation du mouvement populaire pour une nouvelle démocratie, de la cité à l’entreprise. Ce projet doit porter la libération humaine de toutes les aliénations, dans la soumission au travail, dans l’intensité du travail, dans la consommation publicitaire, dans la guerre de tous contre tous. Il doit porter une réduction massive du temps de travail et un développement sans précédent de la formation, de la culture comme lieu essentiel de socialisation, de partage entre les hommes, de construction des conditions d’une démocratie réelle, d’une citoyenneté populaire. Le socialisme que nous voulons répondra à la critique de Marx du capitalisme qui « épuise la Terre et le Travail ». Il assurera la gestion des ressources naturelles pour les besoins de l’humanité d’aujourd’hui et de demain, fera de la biodiversité, de la qualité de l’air et de l’eau, de l’efficacité énergétique, de la préservation des sols, de la réduction des pollutions, des critères essentiels de la planification et des choix économiques. Mais l’éco-socialisme est une formule souvent utilisée pour refuser d’affronter le véritable défi d’un socialisme du 21ème siècle, celui d’un développement continu et rapide des forces productives, appuyé sur la robotique, la biologie, le numérique, sans compter de nouvelles révolutions énergétiques (4ème génération du nucléaire, fusion, algo-carburants…). Si les circuits courts et l’économie circulaire peuvent jouer un rôle important dans un développement équilibré, ils ne peuvent apporter seuls des réponses à la hauteur des besoins sociaux. La mondialisation en cours de la distribution (Amazon, Alibaba…) nous montre au contraire la nécessité d’outils mondialisés de planification et de coopération. Ce projet doit porter enfin l’exigence de paix, de rupture avec les institutions de la mondialisation capitaliste, la participation de la France à de nouvelles institutions d’un monde multipolaire ouvert aux pays du Sud, la sortie de l’OTAN et l’engagement dans le désarmement. Un programme de rupture avec le capital La bataille communiste d’ici 2017 doit faire grandir des revendications politiques fortes qui soient à la fois des outils pour le mouvement social, des revendications que les travailleurs peuvent porter dans leurs luttes, et qui soient des repères d’un programme politique de rupture, capable de porter l’exigence de rapidité dans la transformation sociale, et la capacité à porter à long terme le changement de société. L’urgence est de se doter d’un programme ambitieux pour la défense de l’emploi et des salaires. Cette bataille pour l’emploi et les salaires doit être un point essentiel du combat des communistes, car elle concentre l’essentiel des luttes sociales actuelles. Ce programme doit poser en même temps la question du pouvoir. Quel gouvernement mettrait en œuvre ces revendications, avec quel rapport de forces, quel « Front Populaire », libéré du carcan de l’UE et appuyé par le mouvement des salariés, des classes populaires et des jeunes et où le Parti Communiste jouerait bien évidement un rôle central. Dans la période actuelle nous proposons un programme de revendications économiques immédiates pour faire reculer la misère et la souffrance populaire et instaurer plus de justice, mais aussi aller vers le socialisme : >Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires, financiers et assurances, des secteurs de la production vitaux pour le pays et de la grande distribution. >Renationalisation immédiate d’EDF-GDF, de la SNCF (avec réunification), de la Poste, de France Telecom et d’Air France. >Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et poste, avec les embauches statutaires nécessaires. >Remise en cause fondamentale de la dette publique. >Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique, des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires. >Réduction massive du temps de travail sans perte de salaires, semaine de 28h sur 4 jours augmentée de 4h de formation hebdomadaire pour tous. >Rétablissement d’une indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix des produits de première nécessité. >Création d’un grand service public de la formation continue permettant de proposer à tous les salariés des démarches de qualification, au service de l’innovation et la qualité au travail. >Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux. >Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein et départ dès 55 ans pour la pénibilité. >Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficulté. >Non-application des directives et traités européens. >Sortie de l’OTAN et de l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain. |
| | Posté le 04-04-2016 à 13:49:41
| Un courrier de Danielle Bleitrach : Le congrès des communistes: il ne doit pas y avoir de "déchéance de la citoyenneté communiste" suivant que vous vous prononcez pour la base commune ou une autre Pourquoi je parle de « déchéance citoyenne » à propos du Congrès du PCF, parce que les conditions d’un véritable débat ne peuvent être réalisées tant qu’il sera instauré une différence entre texte dit légitime et textes qui ne le seraient pas. Donc voici d’abord une réflexion sur les conditions d’un véritable débat au sein du PCF et ensuite la présentation du résumé de notre base commune alternative que j’ai faite pour les communistes de ma section du 13e à partir de la réflexion de camarades de Vénissieux. Pour ceux qui ne sont pas au courant des nouveaux rituels des Congrès du PCF, il y a plusieurs étapes avant le commencement dudit Congrès. Le Conseil national sortant est censé faire un bilan de sa mandature et proposer des orientations jusqu’au prochain congrès. Cela s’appelle la base commune, elle est donc votée par le Conseil National. Ce qui a été fait au mois de février 2016. Oui mais voilà il y a eu une première « Innovation » de la part d’une partie de la direction puisque sitôt votée la base commune, ceux-là même qui l’avaient votée ont présenté un texte alternatif, de soutien à l’expérience du Front de gauche et de fait à la candidature de Mélenchon. C’est Patrice Cohen Seat, Nicole Borvo mais aussi Roland Leroy qui ont présenté cette orientation. Et l’on sait bien que des gens qui ne l’ont pas signée comme Marie-Georges Buffet sont proches. C’est leur droit et l’on doit se réjouir que chacun dise ce qui lui paraît le meilleur mais ils ont créé des conditions nouvelles. Nous avons donc une situation extraordinaire dans laquelle une direction au plus haut niveau après avoir voté la base commune se divise autour de deux textes, la base commune et un texte alternatif, une autre proposition globale de base commune. La division de fait porte essentiellement sur la stratégie à adopter aux présidentielles: pour les uns il s’agit d’opérer des primaires avec en gros les frondeurs du PS, quelques verts non encore passés au gouvernement (ces derniers exigeant que l’Europe ne soit pas attaquée), le tout managé par Cambadelis et Cohn Bendit. L’autre partie de la direction proposant à la fois la candidature de Mélenchon et de fondre toujours plus le parti communiste dans un Front proche de l’expérience Syriza en Grèce et Podemos en Espagne. Notre texte alternatif propose une autre démarche qui prend les élections y compris présidentielle dans une stratégie de changement de société, de rassemblement de type Front populaire avec un parti communiste proche des exploités étant la colonne vertébrale pour renouveler la confiance dans une issue de gauche, dans le socialisme. Luttes et élections favorisent l’intervention populaire et construisent une perspective de renouvellement de la politique. Ce qui suppose des candidats communistes, en particulier à la présidentielle, clé de voûte du système constitutionnel actuel. Ce fut une des conclusions de notre parti qui tout en condamnant ladite constitution affirma par la voix de son secrétaire d’alors la nécessité d’une candidature communiste. Notons que notre proposition de base commune s’est heurtée dès le départ à des conditions d’inégalité manifestes. Si les deux tendances de la direction n’ont aucun mal à réunir les conditions de validation exigées pour que leur texte soit pris en considération, il n’en est pas de même pour d’autres textes/ Les conditions exigées pour qu’un texte soit validées sont en effet: Il faut que 300 camarades à jour de leur cotisation aient soutenu ce texte. Alors que jusqu’ici c’étaient les trésoriers qui validaient les signatures, là il a fallu qu’on réclame une attestation auprès des ADF fédérales. Dans ma fédération ils ont même raffiné en exigeant que la procuration par laquelle un camarade pouvait récupérer plusieurs attestations soit assortie de la photocopie de papiers d’identité du demandeur. Dans d’autres ils ont menacé de vérifier avec bulletin de salaire à l’appui si la cotisation correspondait bien au salaire. Donc pour signer un texte dit alternatif, il fallait envoyer une attestation de cotisation à jour et une attestation de signature du texte. Par parenthèse nous avons eu le cas extraordinaire de signatures en blanc puisque le texte du 15e n’était pas paru. Notre texte, « unir les communistes » étant visiblement le seul contre lequel il y avait des consignes. Toujours au titre des difficultés, ces 300 signatures devaient émaner de 24 fédérations différentes et aucune fédération ne devait présenter plus de trente signatures. Mais ce n’était pas tout, en effet dans ma section du 13e il s’est passé un déni de démocratie extraordinaire. Le permanent de la fédération avec l’aide d’un acolyte brutal m’a interdit de parler de tout texte alternatif sous le prétexte que n’ayant pas reçu les signatures des 300 il n’était pas validé, étaient seulement validée la base commune. Ils me condamnaient de ce fait soit à pratiquer un travail fractionnel, soit à créer un clash qui ferait imploser la section. Comme nous avions déjà les signatures et que je souhaite l’unité du parti, je me suis tue. Mais j’ai fait remarquer la manipulation et la tentative d’instaurer deux catégories de communistes d’une telle pratique. Le parti communiste étant je dirai fort heureusement ce qu’il est, détestant les divisions mais aussi faisant confiance à sa direction comme garantie de l’unité du parti, a accepté à son corps défendant le principe des textes alternatifs. Personnellement j’ai toujours été contre et je l’ai exprimé par mes votes minoritaires. Je suis pour une base commune claire, qui propose aux communistes de se prononcer sur des orientations après un bilan de nos réussites et de nos échecs et surtout une analyse des conditions d’exploitation dont souffre notre peuple, notre classe ouvrière, la jeunesse et tous ceux qui souffrent d’une aggravation de leur situation qu’il s’agisse de leur origine ou de leur sexe. Si l’analyse est claire, les questions bien posées, il n’y a pas besoin de textes qui créent inutilement des camps. Disons tout de suite que la base commune telle que la présente une partie de la direction sortante ne me paraît pas correspondre à cette exigence, c’est pourquoi je propose avec 400 autres communistes une base commune alternative. Le Congrès doit être en mesure de faire de véritables choix et il ne doit pas utiliser la volonté des communistes au refus des divisions pour créer une légitimité artificielle autour d’un direction sortante qui s’avère désormais elle-même divisée. Ce serait instituer une sorte de déchéance citoyenne à l’intérieur des communistes à partir d’ailleurs de règles que les communistes ont votées: la seule solution si l’on veut garantir l’unité des communistes est de les placer dans le cadre de ce congrès dans une situation d’égalité. De considérer qu’il s’agit de choisir une base commune pour tous les communistes dans un grand dialogue démocratique. Voici donc un résumé de notre base commune que j’ai écris à partir d’un texte de résumé d’autres camarades, texte pour ma section du 13e arrondissement à Marseille. Danielle Bleitrach Unir les communistes, le défi renouvelé du parti communiste! Base commune alternative proposée par 400 communistes de toute la France Alors que notre peuple, sa classe ouvrière, sa jeunesse, qui subissent une exploitation capitaliste toujours plus dure, ont un besoin vital d’un parti communiste, nous communistes avons de plus en plus de mal à faire la démonstration de l’utilité de ce parti : de sa capacité à créer des liens de solidarité et tracer une perspective de changement de société. Ce sont la droite et l’extrême droite qui s’imposent avec leur concurrence entre les individus, la mise à mal des services publics et le démantèlement des acquis collectifs fruits de nos luttes et celles de nos anciens. La gauche est dans une impasse, le PS mène une politique réactionnaire, militariste. Le Front de Gauche est dispersé et incompréhensible. Le PCF annonce participer avec les frondeurs du PS à des primaires qui ne seront qu’une tentative médiatique de sauver un système électoral dépassé et d’empêcher au profit du candidat socialiste une dispersion des voix de gauche. Dans le même temps d’ailleurs le gouvernement met en œuvre une transformation des conditions de l’élection présidentielle qui ne reconnait de droits qu’aux grands candidats. Le bilan des derniers congrès est clair: plus le parti communiste s’efface au profit des « fronts », plus il s’affaiblit, se coupe du monde du travail, et plus la gauche dérive vers la droite dans la gestion de la crise capitaliste. Pourtant, l’exaspération populaire est manifeste dans les conflits sociaux, le refus de la réforme du code du travail, posant plus que jamais la question communiste. Le 9 puis le 31 mars, une foule immense est venue dire son refus de la politique menée par le pouvoir et des manœuvres politiciennes comme les primaires paraissent hors de saison, incompréhensibles pour ceux qui protestent. En 2007, les communistes avaient rejeté la « métamorphose » en choisissant de maintenir le PCF. En 2016, ils peuvent relancer leur parti en affirmant un projet de rupture avec le capitalisme, après un vrai examen des choix stratégiques du PCF, de ses échecs électoraux de 2012, 2014 et 2015. Mais le texte voté par le Conseil National refuse tout examen critique, et le congrès pourrait remettre sur le tapis la dissolution du PCF dans une nouvelle force politique soit faire de notre parti l’équivalent des radicaux de gauche, appendice du PS, soit le dissoudre un peu plus dans un mouvement proche de Podemos et Syriza. Avec cette base alternative, nous voulons contribuer à un vrai dialogue entre communistes pour de nouvelles orientations stratégiques, retrouvant le fil de notre histoire cassé par la « mutation », retissant les liens avec le monde du travail, avec le mouvement communiste. Le capitalisme, c’est la crise, payée par les peuples ! Pour maintenir sa domination, le capitalisme organise la régression sociale, la guerre de tous contre tous, la paupérisation de larges couches populaires. En France, Hollande le soi-disant « ennemi de la finance » est le relais de cette politique de coups redoublés contre les travailleurs, la jeunesse et les peuples. La politique gouvernementale livre à l’exploitation capitaliste des secteurs de l’économie qui lui échappaient encore en partie (enseignement, transports, santé, énergie, etc.), permettant au patronat avec la casse du code du travail, les travailleurs détachés, de nouvelles conditions d’exploitation et de destruction de l’environnement, faisant de la France un pays de bas salaires. Face aux résistances, il ne connait qu’une réponse la répression, de la mise en prison des syndicalistes au matraquage des lycéens en passant pas les tentatives de constitutionnalisation de l’Etat d’urgence, on voit bien quels sont ses ennemis et de qui il se fait l’allié, du patronat, de la fiance et des marchands d’armes. La situation politique, l’impasse à gauche, le terrorisme La crise sociale s’amplifie, plus de 6 millions de chômeurs, 8,5 millions de Français pauvres, des millions de salariés en difficulté dans le public comme dans le privé. La crise politique atteint son paroxysme. Depuis 1981, tous les gouvernements ont renié leurs promesses. Comment s’étonner de la perte croissante de confiance dans les élus et les partis ? Les dernières élections l’ont montré : abstention, vote pour la droite ou le Front National, individualisme, anticommunisme, populisme se mêlant de communautarisme et d’affairisme. Les attentats qui ont profondément traumatisé notre peuple, sans pour autant le faire rentrer apeuré chez lui, sont le fruit d’un double mal qui frappe nos sociétés, la manière dont nos marchands d’armes et nos capitalistes sous des prétextes humanitaires et de défense des droits de l’homme pratiquent un nouveau colonialisme, bombardent des peuples et y créent le terrain de prolifération de bandes fascistes qui provoquent des exodes massifs. Mais cette nouvelle forme de fascisme à prétexte religieux concerne parfois aussi nos propres enfants confrontés au nihilisme de cette société sans avenir. Ce n’est pas un hasard si les réseaux de la drogue, ceux du trafic d’armes sont les mêmes que ceux de ces crimes aveugles et massifs. Le capitalisme organise le crime et se sert de la peur qu’il suscite pour faire monter les solutions de haine fascistes qui divisent les travailleurs. Notre peuple, notre classe ouvrière, notre jeunesse qu l’on pouvait croire résignée, qui s’abstenait de plus en plus est en train de manifester sa colère et notre rôle à nous communistes est non seulement de faire monter ce mouvement, d’amplifier l’intervention populaire, mais de l’aider à construire une perspective politique. Dans ce mouvement le FN apparaît pour ce qu’il est : il a tenté de copier notre politique, de se présenter en défenseur des travailleurs, tout en étant les soutiens du patronat comme tous les fascismes. Ce mouvement dévoile sa vraie nature. En revanche il pose plus que jamais la nécessité d’un parti communiste véritable colonne vertébrale d’un rassemblement de nouveau Front populaire. Si nous ne désertons pas les élections, alors qu’elles sont faites pour nous marginaliser, nous devons constater que seul un puissant mouvement social peut redonner confiance et faire reculer ces symptômes d’une crise historique. L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Les réponses électoralistes et institutionnelles de la direction du PCF, avec la proposition de primaires sont totalement dépassées, inefficaces et dangereuses pour le présent et l’avenir du peuple, du monde du travail et de la France, de notre parti. Il n’y a pas de perspective de reconstruction communiste en dehors de l’action et de l’organisation dans le peuple. Présidentielles : pas de primaires, une bataille communiste ! Nous combattons l’élection présidentielle qui pervertit la république, mais nous voulons faire à chaque élection y compris celle-la, progresser le rapport des forces pour le peuple. Cependant, à l’approche de 2017, le parti communiste est dans une impasse. Porte-t-il encore une perspective communiste d’un changement de société ? Peut-il inventer de nouvelles formes de rassemblement tirant les leçons de l’échec de l’union de la gauche ? Les primaires seraient un contre-sens total, nous enfermant dans le piège présidentiel. Elles ne serviront pas à résister au FN, ni à la crise de confiance dans le système électoral. Nous devons au contraire porter notre refus de la présidentialisation, faire reculer l’illusion du sauveur suprême, aider l’électorat populaire à choisir une alternative progressiste à l’impasse de l’union de la gauche et au danger du FN. Une stratégie électorale n’a de sens que dans une stratégie sur le long et moyen terme. Un parti révolutionnaire ne peut pas se jouer à chaque élection quand celles-ci sont faites pour nous marginaliser. Il doit situer chaque bataille électorale dans une perspective de rassemblement populaire en vue d’un changement de direction politique mais surtout de contenu politique, changer de politique, passer de l’austérité, du chômage, de la misère, à la justice et au progrès social. Aller enfin vers le socialisme tel que le peuple français le décidera. Une telle stratégie destinée à organiser et à élever la conscience des masses, place en son centre la mobilisation et l’action dans l’entreprise, la rue, le quartier. Une élection est avant tout une bataille pour renforcer les forces progressistes en conscience, en capacité d’action, en organisation, pour construire cette “puissance du peuple en action”, seul chemin de toute transformation sociale. Pour le parti communiste, ses directions, ses militants, les présidentielles de 2017 imposent un retournement complet de ses stratégies, de sa manière de parler d’un changement de société, du rassemblement populaire, des élections. Nous voulons un langage clair, populaire, compréhensible de tous. Pas de propositions sans que nous indiquions les moyens d’y parvenir. Nous voulons tout faire pour créer les conditions d’une candidature communiste ancrée dans le mouvement social, porteuse d’une perspective révolutionnaire, de candidatures législatives qui portent en toutes circonstances à l’assemblée les intérêts populaires. Pour construire une autre société, la France doit agir pour un autre monde La mondialisation capitaliste qui détruit des États, des régions et organise la guerre de tous contre tous n’est pas une nouveauté. « Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. » (Marx, Le Manifeste). Lénine a montré le lien étroit entre financiarisation, fascisation et guerre en caractérisant le stade mondialisé du capitalisme comme impérialisme. La chute de l’URSS a libéré la violence de ce capitalisme qui « porte en lui la guerre comme la nuée l’orage », mais dans le monde les indépendances nationales, des formes de socialisme diverses marquant le développement du Sud, du développement chinois qui a sorti de la misère un milliard d’humains et construit une “société de moyenne aisance” ne constituent pas un modèle, ce temps est révolu mais prouve que planification et maîtrise des leviers bancaires et industriels sont les seuls moyens du développement. Nous ne vivons pas un nouvel affrontement entre blocs impérialistes concurrents, mais la mise en cause de la domination des USA et de l’OTAN par le développement des “BRICS” et du “socialisme de marché” chinois. Le capitalisme sous domination des USA, né de la seconde guerre mondiale est entré en crise profonde et la nouveauté est la montée des alliances et des résistances dans un effort de paix et de respect des souveraineté. C’est la raison de la violence impérialiste en Irak, Libye, Syrie, Ukraine. Notre peuple doit choisir: défendre sa bourgeoisie dans l’alliance atlantique en tentant d’infléchir l’U.E., ou ouvrir une brèche en contribuant à un nouveau monde de coopérations entre nations souveraines. Le parti communiste doit appeler à la sortie de l’OTAN, de l’Union Européenne et de l’Euro pour ouvrir la perspective d’une France socialiste dans un monde multipolaire de coopérations et de solidarité pour la paix ! Nous devons renouer des liens de camaraderie dans l’égalité et la coopération avec les partis communistes et les forces progressistes du monde entier. Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme ! Nous avons tous suivi la Grèce de Syriza, les 61% de NON au référendum du 5 juillet, et l’accord léonin qui a suivi, foulant aux pieds la souveraineté grecque. Cette crise a instauré au PCF un débat de fond sur le rôle de l’U.E. et de l’Euro. Il a fallu les protestations de militants pour remettre en cause le vote annoncé de nos parlementaires pour le mémorandum grec. Le déni de la part de la direction nationale devient insupportable. La posture adoptée depuis 1990 d’une « Europe sociale » est un leurre. Il faut de toute urgence ouvrir le débat sur les conditions pour se libérer des diktats de l’U.E. Le PCF avait eu raison de s’opposer à toutes les étapes de la construction de l’U.E., jusqu’au traité constitutionnel de 2005, balayé par le vote mais imposé. La construction européenne a été conçue pour doper les taux de profits par la libre circulation des capitaux et la mise en concurrence de la main d’œuvre. L’Euro est un instrument de guerre contre les salaires et les services publics. Il n’a jamais été un instrument de résistance au dollar. La violence de la « concurrence libre et non faussée » apparaît dans les murs et les affrontements autour des migrants jetés sur les routes de l’Europe. Il est impossible de rompre avec le capitalisme en France sans maîtriser une monnaie au service d’une politique progressiste, quelque soient les menaces et oukases des institutions de l’UE. Loin de tout repli nationaliste, sortir de l’Euro est la condition d’une rupture anticapitaliste en France, porteuse de ruptures et de bouleversements au profit des peuples, permettant de construire des nouvelles coopérations mutuellement avantageuses entre nations souveraines. Les luttes, terrain premier des constructions politiques Emplois, salaires, retraites, santé, formation, logement,… tout ce qui porte progrès est acquis puis conservé par la lutte. Créer les convergences dans l’action est une question décisive pour les communistes. Nous savons que sans lutte de masse, aucun progrès idéologique et politique n’est possible. Mais le rapport entre lutte et politique est complexe : effort permanent des sociaux-démocrates de détourner les luttes, difficulté pour les communistes d’être utiles en élargissant le rassemblement. Et les actions peuvent aboutir (1968,1995) et l’issue politique nous être défavorable. Les communistes ont de lourdes responsabilités dans les luttes qui sont une composante essentielle de notre formation, notre renforcement. Les forces de la bourgeoisie le savent. Elles mobilisent énormément d’énergie contre le potentiel des luttes, actions idéologiques, forces de répression, mouchards. Consacrons aussi beaucoup d’efforts à faire vivre toutes les luttes de classe. Un des plus grands reculs de ces dernières décennies – idéologique, politique, matériel – est l’affaiblissement rapide des liens entre syndicalistes de lutte et parti communiste. Il sera nécessaire, en lien avec les luttes réelles, de résoudre cette question. Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur Le FN est utilisé comme leurre protestataire en même temps que repoussoir pour accélérer la recomposition politique dont le capital a besoin. La société arrive à un point à la fois de souffrance où la question politique se pose de nouveau dans les termes « socialisme ou barbarie ». Or le capital entend se donner libre cours. Toute avancée sociale est pour lui un frein à ôter. La main de fer dans le gant de velours des sociétés libérales, perd son apparence et la violence redevient sa réponse naturelle, de la criminalisation des résistances syndicales, Air France, Goodyear au recours au fascisme. Comme à la veille des deux guerres mondiales, une crise financière majeure et structurelle est accompagnée par une montée des nationalismes, et l’absence d’une résistance cohérente et organisée. Le FN poursuit son ascension électorale malgré les campagnes morales de la gauche sociétale et les fronts républicains. La complaisance médiatique lui permet d’influencer les débats et réunir toutes les conditions pour entraîner une population fragilisée par la désindustrialisation vers la haine anti-immigrés. La lutte contre le Front national passe par la lutte contre le capital, son ventre nourricier. Comme l’écrivait Brecht, « le ventre est toujours fécond d’où est sortie la bête immonde » si nous ne nous attaquons pas à sa domination. Le fascisme est un danger mortel pour la classe ouvrière, le danger principal contre lequel il faut en urgence rassembler les forces populaires et démocratiques. Le meilleur remède est l’existence d’un parti communiste proche des couches populaires, qui sache rassembler et désigner l’adversaire de classe, le système capitaliste. Pour sortir de l’impasse, un grand parti communiste Depuis la « mutation » initiée par Robert Hue, le PCF a suivi, de congrès en congrès, des stratégies qui ont toutes conduit à un affaiblissement organisationnel, électif et politique. Les organisations de base, cellules d’entreprises et de quartiers répondaient au besoin essentiel de rassembler des militants pour leur permettre d’agir. Même dans de grandes entreprises, il n’y a plus de militants communistes, nos liens avec les classes populaires se sont affaiblis considérablement. Le parti ne mobilise plus que lors des échéances électorales. Nous demandons un véritable bilan des 15 dernières années, l’état réel de l’organisation par fédération, le nombre des adhérents, l’état des cotisations, le reversement des élus. Après les décennies de « mutation », la question de l’organisation revient au premier plan. Comment faire vivre une organisation communiste ancrée dans le monde du travail ? La démocratie sans cohérence est inefficace, laissant les décisions aux exécutifs. Les directions ne construisent plus la mise en cohérence des communistes au service de leur action, ne portent plus une parole collective, construite dans la durée pour être identifiée, défendue, portée par les militants. Les « je » se multiplient sans jamais construire le « nous ». Dans le Front populaire comme avec le Conseil National de la Résistance, le PCF n’a rabattu ni ses exigences ni son identité. Les alliances de ces dernières années, restant sur le modèle de l’union de la gauche, se sont soldées par la perte d’élus et de crédibilité. Tant que nous restons dans la confusion avec le PS, nous sommes sanctionnés par les électeurs. Nous devons réfléchir à une véritable politique de rassemblement populaire et d’alliances sans soumission, dans une cohérence nationale qui permettra aux communistes de s’y retrouver. Les relations internationales entre partis communistes se multiplient, le PCF ne peut rester enfermé dans un PGE lié aux institutions européennes. Notre projet et le chemin du socialisme pour la France L’impasse de la gauche, l’affaiblissement du parti communiste, sont aussi la traduction de l’impossibilité de penser une autre société que le capitalisme, tant la bataille de diabolisation du socialisme du 20ème siècle a fait reculer l’idée d’un vrai changement de société. Les pays de l’Est étaient le mal absolu, la Chine est une puissance dangereuse, les expériences latino-américaines des échecs. Le parti communiste lui-même laisse dans le flou des caractéristiques essentielles d’une société se libérant du capitalisme : la propriété publique, le pouvoir des travailleurs, la maîtrise de la monnaie. Pourtant, les grandes luttes sociales interrogent toutes la propriété des moyens de production. La socialisation des forces productives appelle plus que jamais une socialisation massive de la propriété. Le monde du travail doit prendre toute sa place dans la direction des affaires, pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie. La bourgeoisie, avec ses rentiers, spéculateurs, affairistes spécialistes de la subvention publique, est inapte pour diriger la société dans le sens de l’intérêt général. Nous devons être porteurs d’un projet de socialisme du 21ème siècle, réduisant, par de larges nationalisations des grands moyens de production et d’échange, le pouvoir de la bourgeoisie, recherchant des coopérations internationales libérées de la domination des marchés, rompant radicalement avec les règles de la concurrence et de la spécialisation, pour imposer la planification en réponse aux besoins, le pouvoir des travailleurs dans une république sociale, assurant le développement continu de forces productives modernes pour répondre aux immenses besoins sociaux et environnementaux, d’éducation, de culture, portant l’exigence de paix, de rupture avec les institutions de la mondialisation capitaliste, la participation de la France à de nouvelles institutions d’un monde multipolaire ouvert aux pays du Sud, la sortie de l’OTAN et l’engagement dans le désarmement. Un programme de rupture avec le capital La bataille communiste d’ici 2017 doit faire grandir des revendications politiques fortes, que les travailleurs peuvent porter dans leurs luttes, et qui soient des repères d’un programme politique de rupture : Nationalisation/socialisation des grands secteurs économiques, dont EDF-GDF, SNCF, Poste… , Développement des services publics, école, santé, transports et poste…, Remise en cause fondamentale de la dette publique, Réduction massive du temps de travail sans perte de salaires, semaine de 28h sur 4 jours, indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix des produits de première nécessité, Augmentation des salaires, pensions, minima sociaux, retraite à 60 ans à taux plein, blocage des prix, Construction de logements sociaux, blocage des loyers, Non-application des directives et traités européens, sortie de l’OTAN,… Un seul chemin, un rassemblement populaire conscient et organisé ! Pour tourner la page de la longue construction d’une union de la gauche au profit du parti socialiste, puis de son lent enfermement dans l’impasse actuelle, il faut proposer de nouvelles formes de rassemblement, un rassemblement populaire dont la fonction première n’est pas électorale, mais d’abord d’éducation populaire pour un peuple uni, conscient et organisé. Nous pensons que la rupture dans une société capitaliste est impossible sans un mouvement populaire capable de gérer dans la durée les tensions, les contradictions, les freins qui ne manquent pas de surgir dans tout processus de transformation politique. L’alternative à l’union de la gauche suppose de construire pas à pas un « Front Populaire » moderne, outil d’éducation populaire pour que des millions de citoyens soient capables de s’informer sans dépendre des médias dominants, de s’unir malgré les contradictions locales ou corporatistes, de s’approprier les enjeux environnementaux, économiques, culturels, de la transformation socialiste. Le parti sans rassemblement est impuissant, le rassemblement sans parti est inconscient. Oui, le défi du parti communiste ! Nous relevons le défi de faire vivre et renforcer un parti communiste de combat, populaire, marxiste. Nous avons un double atout : la montée du mécontentement populaire, l’unité qui se construit dans les luttes et ce que sont les communistes, leur volonté d’union. Ce qui unit les communistes est plus fort que ce qui les divise. Tous les communistes veulent que leur parti soit un grand parti des travailleurs, un parti démocratique où l’opinion de chaque adhérent compte pour un, un parti de responsabilité et de dévouement qui regagne la confiance du peuple. Nous abordons ce congrès dans un esprit de fraternité, d’écoute mutuelle. Il faut unir les communistes pour ouvrir la perspective d’un nouveau Front populaire vers le socialisme. Vive le Parti Communiste Français ! |
| | Posté le 10-04-2016 à 15:50:28
| la position de Paris XVe : RECONSTRUISONS LE PARTI DE CLASSE ! PRIORITE AU RASSEMBLEMENT DANS LES LUTTES 37 ème congrès du PCF Avril – Juin 2016 Proposition alternative de « base commune de discussion », proposée par plus de 300 communistes de 25 fédérations. Formulaires de soutiens et attestations de cotisation signée par les trésoriers fédéraux à renvoyer à cahierscommunistes@orange.fr Sommaire I – Reconstruire un parti de classe : une nécessité historique. Cela passe par le refus des primaires et par faire le bilan de la politique de liquidation menée ces dernières années par la direction du PCF II - Crise du capitalisme: lever quelques illusions réformistes. Rupture avec l’Union Européenne et l’euro III – Propositions de luttes immédiates IV – Retrouver notre engagement total contre l’impérialisme et pour la paix V – Évaluer la crise de la démocratie bourgeoise VI – Reconstruire le parti de classe, redevenir le parti de la classe ouvrière VII – Redonner son nom à notre projet de société : le socialisme Conclusion – Préparer le centenaire de 1917 et 1920
________________ I – Reconstruire un parti de classe est une nécessité historique. Cela passe par le refus des primaires et par faire le bilan de la politique de liquidation menée ces dernières années par la direction du PCF Rompre avec le réformisme mortifère, renouer avec des positions communistes Ce texte se propose comme un outil d’action et de combat. A l’occasion du 37 ème congrès du PCF, nous voulons permettre au plus grand nombre de communistes d’exprimer, en direction des adhérents du Parti mais aussi des travailleurs qui y sont attentifs, leur choix de rupture avec la ligne de liquidation réformiste de l’organisation et des positions communistes que poursuit l’équipe dirigeante depuis plus de 20 ans. La caricature des « primaires de la gauche », après l’approbation de l’état d’urgence, en est le dernier avatar. Nous voulons surtout montrer que, partout en France, des organisations locales du PCF font vivre et renforcent le Parti sur des bases de lutte de classe , recherchent l’union dans cette voie, dans la réponse aux aspirations et à la colère du monde du travail, qu’elles ont entamé la réappropriation du PCF par ceux qui ont le plus besoin du parti révolutionnaire historique de la classe ouvrière en France, qu’elles travaillent à sa reconstruction. Un texte de base commune et un congrès mal engagés La préparation de ce congrès est une caricature. Le Conseil national avait initialement décidé d’un calendrier intelligent : il a été abandonné. Une convention nationale sur le projet devait se tenir au printemps 2016, le congrès à l’automne, réglant en temps et en heure, la question de l’élection présidentielle. Mais voilà que la haute direction a choisi de bousculer la donne, de précipiter l’organisation du congrès et de la plomber avec la présidentielle et le processus des primaires. La « base commune » de la direction est un texte hors du temps, abscons, évacuant à la fois tout bilan critique des trois dernières années de direction du PCF que les points saillants de la situation actuelle. Comme au 36 congrès, les camarades vont disposer d’à peine une semaine pour prendre connaissance d’un pavé, long comme un roman de Tolstoï, regroupant ce texte, les éventuels textes alternatifs, les textes d’accompagnement de la direction. Ce constat et l’expérience nous amènent, initiateurs de ce texte alternatif, à cibler quelques points de plus grande actualité et à renvoyer à des écrits antérieurs (dont les textes alternatifs des 4 derniers congrès) certaines analyses de fond. Sortir de l'impasse des primaires En préalable du congrès, nous demandons le retrait du PCF du processus des primaires pour les présidentielles 2016. Nous rappelons que la décision structurante d’y intégrer le Parti a été prise unilatéralement par Pierre Laurent et quelques dirigeants, sans aval du Conseil national, encore moins de consultation des communistes. Dès lors que le PCF rentre dans les primaires, une stratégie et un contenu politiques lui sont imposés par ce cadre ainsi que son insertion dans une recomposition politique dite de « gauche », en fait la constitution d’une deuxième social-démocratie de substitution. Le congrès du PCF dans ces conditions n’est plus que décoratif et destiné à anesthésier les communistes. Nous ne l’acceptons pas. Nous avons trois raisons de récuser totalement les « primaires » à l’américaine . Premièrement, c’est la caricature absolue, antidémocratique, de tout ce que nous dénonçons dans la présidentialisation du régime, la personnification, les grenouillages politiciens et opportunistes. Deuxièmement, communistes, nous ne pouvons pas accepter la focalisation de la vie politique sur la présidentielle. Nous avons dénoncé le piège du quinquennat (même si la direction du PCF a appelé à l’abstention au référendum de 2000) qui fait coïncider les présidentielles et les législatives et subordonnent ces dernières aux premières. Ne rentrons pas dedans maintenant, encore moins après les expériences et les désillusions de 2007 et de 2012 ! Pour nous, quitte à aller à contre-courant, ce n’est pas la présidentielle qui doit structurer notre perspective politique, mais au contraire, notre ligne politique qui doit conditionner notre participation à la présidentielle. Nous demandons que le 37ème congrès renvoie l’essentiel du débat et la décision sur la candidature éventuelle à une convention nationale du PCF à la fin de l’année. De son côté, JL. Mélenchon rejette officiellement les primaires, mais c’est pour s’inscrire dans une même logique présidentielle tout à fait parallèle. Il ramasse des soutiens de personnalités diverses plus ou moins intéressées par cette locomotive, dont certains du PS ou du PCF, sur son objectif « JLM2017 ». Il pousse à l’outrance sa dérive personnelle, populiste, bonapartiste, teintée de chauvinisme, dénigrant la forme parti et niant la lutte des classes (la révolution par les urnes par le vote pour lui-même). Les travailleurs n’ont rien à faire de ces hommes ou femmes providentiels, même de plus présentables. L’expérience JLM 2012 parle d’elle-même. Le bon score électoral – presque 4 millions de voix – n’a contribué aucunement à préparer la résistance, encore moins organisée, à la poursuite de la politique du capital par Hollande . Au contraire, dès le soir du 1 er tour, Mélenchon révélait son rôle de force d’appoint de sa maison-mère socialdémocrate en se désistant sans condition sur Hollande. Le Front de gauche s’est confirmé être ce que nous dénoncions dès le départ : un attelage politicien entre les ambitions de Mélenchon et la recherche par la direction du PCF d’une nouvelle formule pour poursuivre le processus de mutation réformiste en échec après l’épisode des « collectifs antilibéraux » de 2006/2007. Depuis 2012, le FdG n’est que crises, conflits politiciens incessants, avec maints coups bas, surtout pour des places aux élections, discrimination et dénigrement du PCF . Avant 2012, il y a eu un élan réel, vite désillusionné. Nous ne pensons pas que conserver le logo « front de gauche » accolé à « PCF » aidera à le faire revivre sur une meilleure perspective. Pour nous, le 37 ème congrès doit acter l’échec de la stratégie du Front de gauche, imposée aux communistes en 2008, en marge du 34 ème congrès. Troisièmement, notre opposition aux primaires s’appuie sur notre refus de la fausse alternative et la recomposition politiques qu’elles impliquent. Pour leurs partisans, dont les dirigeants du PCF, la condition du changement passe par l’arrivée au 2 nd tour en 2017, malgré le FN, d’un candidat de « gauche ». Admettons que Macron, Valls et même Hollande soient exclus du casting, les partenaires éventuels principaux du PCF restent alors les « frondeurs » du PS et EELV, sinon des personnalités, ni gauche, ni droite, comme Nicolas Hulot… Les « frondeurs » ont le programme Hollande 2012 comme référence. Ils ont approuvé quasiment tous les pires mauvais coups du gouvernement. Montebourg, que courtise maintenant Mélenchon, a été le ministre de la liquidation d’Arcelor-Florange et du démantèlement d’Alstom… EELV, groupement de politiciens, sans base sociale et théorique, voit ses dirigeants opportunistes valser, à tour de rôle, des postes gouvernementaux aux « tribunes contestatrices ». Aucun programme, aucun positionnement dans les luttes, réellement anticapitalistes, n’est compatible avec cet ensemble. Le comble est atteint lorsque l’on rappelle que Daniel Cohn-Bendit est à l’origine du premier appel aux primaires en janvier, cet anticommuniste, ultra-libéral et pro-européen viscéral… 4 Il est clair que Macron, Valls et Hollande sont allés trop loin dans la collaboration avec le capital pour pouvoir canaliser « à gauche », comme en 2012, le mouvement social. Le système met en scène une social démocratie de recours, sinon réellement pour les présidentielles, du moins pour l’après 2017 lorsque la droite aura – probablement – réinvesti Élysée et Palais Bourbon. Dans le même but : canaliser la colère populaire à « gauche ». La préparation de primaires improbables sert à des politiciens de « gauche » à se placer dans cette perspective. Que les primaires aient lieu finalement ou non, le 37e congrès du PCF doit dégager totalement notre parti de cette recomposition politicienne. Nouvelle tromperie du peuple, elle porte aussi la disparition pure et simple de notre parti. Dire stop aux combinaisons politiciennes qui accélèrent notre effacement En 2015, aux élections départementales puis aux régionales, la direction du PCF a tenté d’imposer un rapprochement national avec EELV. Nous considérons, pour les raisons déjà mentionnées, qu’il est contrenature. EELV ne représente même rien de comparable socialement au PS, tout en étant aussi favorable à l’UE du capital. Dans les régions, les politiciens d’EELV ont été les plus ardents défenseurs de la loi « NOTRE » établissant les nouvelles eurorégions, ou de la régionalisation des opérateurs de transports. Les efforts de communistes dans certaines régions pour préparer sérieusement les propositions pour la campagne ont été court-circuités par cette stratégie d’alliances qu’elle ait abouti ou non. Avec EELV, la direction du PCF restait aussi compromise dans la cogestion avec le PS. La nouvelle région LanguedocRoussillon-Midi-Pyrénées est le laboratoire de cette recomposition. La direction nationale du PCF a poussé, laissant les adhérents dans la méconnaissance des enjeux, à une alliance électorale derrière EELV, précisément derrière Gérard Onesta, corédacteur avec Giscard du projet de constitution européenne 2005. Aujourd’hui, à quelques exceptions, les élus PCF siègent dans un groupe unique « Nouveau monde » avec EELV, dirigé par Onesta. Cette situation est grave et injustifiable. Pour nous, le 37 congrès doit demander aux fédérations du PCF et aux élus concernés de constituer un groupe communiste dans la région LRMP. La nocivité de la stratégie reprise par les primaires se mesure dans la bataille actuelle, majeure, contre la casse du code du travail et le projet de loi El-Khomri. Le gouvernement, de toute évidence, veut faire un coup double politique. D’une part, il pousse le démantèlement du statut du travail, après l’ANI de 2013 et la loi Rebsamen. Il aura été aussi loin que possible, quitte à faire semblant de reculer sur un point ou un autre. Le terrain sera préparé pour le gouvernement qui lui succédera en 2017 pour une remise en cause équivalente à ce que les travailleurs allemands, italiens ou espagnols ont déjà subi. D’autre part, avant 2017, se sachant disqualifié à « gauche », le pouvoir offre une bataille inaugurale pour légitimer une nouvelle « gauche » réformiste de rechange apte à canaliser la colère sociale (à gauche) d’ici les échéances électorales. Cette analyse n’est pas difficile tant les réactions opportunistes de Martine Aubry, des « frondeurs », des plants de la pépinière de cadres du PS qu’est l’UNEF, sans même parler de celle de la CFDT, sont téléphonées. Mais voilà, la mobilisation des salariés est plus forte que prévue, comme nous, communistes, pouvions l'imaginer après notamment l’appel de la CGT du 9 avril. Elle dépasse largement les mouvements de jeunesse, qui en sont une part bienvenue. A quoi d’autre devraient tendre l’express ion et l’action du Parti dans la lutte sinon à déborder les organisations réformistes, à étendre le mouvement en mettant en avant les convergences flagrantes avec les luttes des cheminots contre la deuxième phase, antisociale, de la « réforme ferroviaire », ou avec celle des fonctionnaires, à gagner le retrait du projet de loi et la remise en cause l’ensemble de la politique gouvernementale depuis 2012 ? Au plan national du ème 5 PCF, pratiquement rien de cela ! Non, des discours du secrétaire national, des tracts renvoyant l’alternative à 2017, instrumentalisant ouvertement le mouvement pour construire des alliances de type primaires d’ici là (Pierre évoquant à la télévision EELV et Montebourg notamment !). Heureusement que de nombreux communistes, dans leurs entreprises et leurs sections locales, en militants révolutionnaires, ont le bon sens des priorités. Abandonner toute collusion avec la gauche qui a trahi Une question centrale doit être posée au 37 ème congrès : « la ligne suivie par la direction du PCF a-t-elle permis de combattre efficacement la politique au service du capital aggravée par la « gauche » depuis 2012 ? ». Clairement, nous répondons non. Le bilan de 4 ans de Hollande/Ayrault/Valls est très lourd pour les travailleurs et le pays. On risque de s’en rendre pleinement compte plus tard quand éclatera la nouvelle phase de la crise du capital, avec par exemple, l’éclatement des bulles spéculatives, boursières et immobilières, gonflées par la politique de la BCE. La France a du retard en Europe sur la politique de casse sociale mais la « gauche » au pouvoir depuis 2012 est coupable déjà d’avoir accompli le plus gros transfert d’argent du travail, du salaire socialisé vers le profit capitaliste . Le « Pacte de responsabilité » avec le CICE, à lui seul, représentent 41 milliards d’euros par an. C’est 60 fois plus que le « bouclier fiscal » de Sarkozy. Pour… 60.000 créations d’emplois revendiquées ! Loi Macron, « transition énergétique », ANI, loi Touraine etc. la somme des contreréformes structurantes est accablante et à sens unique en faveur de la finance et du patronat. Le gouvernement de « gauche » prépare aussi l’avenir en renforçant, au nom de la lutte contre le « terrorisme », de façon inédite, l’arsenal répressif du pouvoir au service des possédants. Il a fait aussi le choix effrayant de favoriser la montée de l’extrême-droite en général et du FN en particulier. Devant un bilan aussi accablant, l’image de Pierre Laurent, en décembre 2015, le poing levé, au meeting électoral régional de la « gauche » en Île-de-France, à côté du 3 ème personnage de l’État PS, Claude Bartolone et d'Emmanuelle Cosse future transfuge EELV au gouvernement détruit à elle seule des centaines d’heures de militantisme des militants communistes contre cette politique. Ce sommet fait suite à bien d’autres compromissions, dont l’alignement aux municipales 2014 à Paris, pour une poignée de bonnes places, des candidats du PCF derrière le symbole du social-libéralisme petit-bourgeois, Anne Hidalgo, héritière de Bertrand Delanoë. Cette dernière vient de faire voter un vœu criminalisant la solidarité avec le peuple palestinien. Autant dire qu’une candidature Pierre Laurent aux présidentielles de 2017, comme les journalistes l’avancent sans être contredits, un pied dans la « gauche » Bartolone, un pied dans la gauche « primaires », ne peut que nous conduire à la mort, plus assurément encore qu’en 2007. Mais il n’est pas question pour nous de laisser mourir notre parti. Ni Parti Socialiste, ni Front de gauche : communistes ! Concernant Hollande, le ver est dans le fruit depuis le début et y reste. Quel communiste, en toute connaissance de cause, a pu croire à une rupture politique en 2012 avec son élection ? Ses quelques déclamations vagues contre l’argent-roi n’ont engagé que ceux qui y ont cru. Sa plaquette de propositions avançait très peu de points concrets. Son adhésion totale à l’UE du capital, jusqu’à faire campagne côte-àcôte avec Sarkozy pour la constitution Giscard de 2005 était connue. On ne peut pas parler de « trahison » 6 sous peine de passer pour naïf. Ceux qui ont semé des illusions le font payer très cher à notre Parti, encore davantage en s’alignant électoralement avec le PS A ce stade historique, considérant l’histoire de la gauche en France, nous estimons que le 37 congrès du PCF peut et doit affirmer le refus, dans les grandes collectivités, d’une collaboration dans les exécutifs à direction social-démocrates , le refus d’une fusion automatique avec les listes PS, le principe de désistement ou d’accord aux législatives et aux sénatoriales uniquement sur une base de rapport de force et sur une base technique. Sans, au minimum, ce niveau de clarté électorale, le PCF continuera à être confondu avec la gauche qui trahit. Nous rappelons que le bilan des dernières années, en termes d’élus communistes, du Front de gauche comme des accords avec le PS est désastreux : entre un et deux tiers de pertes, avec toutes les conséquences que nous savons sur les organisations du Parti. Nous affirmons la priorité à l’action et au rassemblement dans les luttes . Nous constatons que ce n’est pas le choix qui a été fait depuis des années. Il ne s’agit pas pour nous de nous poser en donneurs de leçons, d’autant que nous avons fait le maximum pour être conséquents dans les luttes qui nous concernaient, mais de souligner la gravité du contre-sens (pour les communistes) de la stratégie de la direction du Parti. Être au rendez-vous des luttes avec des perspectives politiques Nous avons évoqué la bataille présente contre le projet El-Khomri. Remontons un peu en arrière sur des luttes que la direction du PCF n’a pas ou a mal suivies. + En 2009, la volonté de défendre les services publics et La Poste en particulier s’est exprimée massivement. La « gauche » et ses satellites ont organisé une « votation » qui a recueilli plus de 2 millions de voix. Mais cette force s’est trouvée dévoyée vers la perspective électorale de 2012. Et la votation évitait un point principal : le rejet nécessaire de l’application de la directive européenne de mise en concurrence générale du courrier. La direction du PCF s’est coulée dans le moule unitaire, stérile. Depuis, des dizaines de milliers d’emplois ont été supprimés à la Poste, le prix du timbre a explosé, le service s’est dégradé (de 86% à 11% de J+1). Mais des dizaines de luttes résolues de postiers se développent chaque mois dans tout le pays contre les « restructurations ». Nous proposons que le PCF impulse une véritable nationalisation de la bataille de La Poste (en lien avec notre rejet de la réforme territoriale), en remettant en avant le refus des directives européennes. + Dès son arrivée en 2012, Hollande a validé le plan de liquidation des usines PSA en France, l’enterrement de la sidérurgie de Florange. Puis Montebourg a démantelé Alstom. Mais le PCF nationalement (et aucune force politique) n’a pas mis en avant la nécessité et les possibilités effectives, liées au rapport de force, de la nationalisation. + En juin 2014, les cheminots ont mené un mouvement de grande ampleur pour défendre une entreprise nationale centrale, des acquis sociaux importants pour tout le monde du travail. Leur mobilisation a déjoué le plan du gouvernement qui attendait une réaction résignée de complaisance. Elle préserve le développement et les convergences des luttes dans tout le secteur des transports. Il est nécessaire aujourd’hui de rappele rles positions de repli du porte-parole parlementaire du Front de gauche (PCF) qui s’est abstenu sur la dissolution de la SNCF de 1937 avant d’appeler à la fin de la grève. Les députés PS « frondeurs » ont voté comme un seul homme contre les cheminots et les usagers. Il est impensable de continuer à s’aligner sur eux ! + En 2010, par millions, les salariés sont descendus dans la rue pour défendre la sécurité sociale et la retraite à 60 ans, des semaines durant. Englués dans le Front de gauche, le Parti n’a pas aidé à préciser les revendications – retrait de la loi Woerth -, a contribué à renvoyer l’issue vers les élections de 2012. Auparavant, la faiblesse du ème 7 soutien à la lutte contre la casse des régimes spéciaux en 2007, a participé de l’échec de 2010. Ce rapport de force pour la sécurité sociale ne s’est pas évaporé. Mais sur ce sujet, comme sur les autres, une clarification de nos positions théoriques est indispensable, même si (d’autant plus si !) elle nous met en contradiction avec les organisations réformistes. II - Crise du capitalisme: lever quelques illusions réformistes De « crise » en « crise » : la crise générale du capitalisme l’automne 2008 éclatait la « crise financière ». Elle suivait la « crise des « subprimes ». Les économies des principales puissances capitalistes (États-Unis, Europe, Japon…) ont connu en 2009 une récession d’une gravité souvent inédite depuis 1945. Ce mouvement de repli continue depuis 2010. On parle maintenant de la « crise des dettes publiques ». Nos économistes s’attendent à une nouvelle crise après 2017 avec l’explosion des bulles spéculatives, notamment immobilières, gonflées par la politique d’injection massive d’argent dans l’économie par la BCE. La succession rapprochée de ces crises, leur intensité donnent lieu à différentes interprétations. Pour nous, elles ne résultent pas d’un excès du capitalisme, du « néolibéralisme », mais de la manifestation de la crise générale du capitalisme. La financiarisation du capitalisme ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été précisément analysée déjà par Lénine en 1916 dans « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme ». La faculté du capitalisme à impulser et instrumentaliser à son profit de nouvelles techniques et technologies est inhérente à son essence. Un facteur peut expliquer l’intensification de la crise générale du capitalisme : l’affaiblissement, puis la disparition du contrepoids que représentait, dans le rapport de classe mondial, l’existence de l’URSS et des pays socialistes d’Europe de l’est. Notamment en Europe de l’ouest, la période du « compromis social » est révolue. Depuis 40 ans en France, la tendance à la paupérisation de la classe ouvrière, théorisée par Maurice Thorez, se confirme au grand dam des réformistes d’hier et d’aujourd’hui. La disparition du « camp socialiste » a entraîné également une nouvelle étape de la mondialisation du capitalisme. Elle s’est caractérisée par une extension géographique du système, par une lutte encore plus exacerbée entre puissances capitalistes et multinationales pour le contrôle des richesses naturelles et des marchés. Des économies dites « émergentes » ne semblent plus échapper à la crise du capitalisme, que ce soit le Brésil ou même la Chine. L’analyse marxiste fondamentale se vérifie : La réalité du capitalisme, c’est la recherche du profit maximal confrontée à la baisse tendancielle du taux de profit. Ce qui est décrit comme la financiarisation de l’économie, l’explosion de la dette privée, notamment dans les pays anglo-saxons, puis de la dette publique est autant une manifestation de la crise qu’un instrument pour renforcer l’exploitation du travail. Le système a besoin, plus que jamais, de détruire du capital pour renforcer son taux de profit. La crise est inhérente au système. Le capitalisme sait utiliser sa propre crise pour renforcer sa domination en l’absence d’un mouvement révolutionnaire suffisamment fort. On assiste ainsi à un affrontement terrible entre le capital et le travail, à l’échelle planétaire, les uns pour maintenir et accroître leur taux de profit, les autres pour s’assurer des conditions d’existence décentes. Les gouvernements au service du capital entreprennent d’accélérer et d’aggraver brutalement, à la faveur de la crise, toutes leurs politiques antisociales qui sont pourtant à l’origine de cette dernière. Les mêmes recettes s’appliquent dans tous les pays, notamment d’Europe, où tous les acquis sociaux et démocratiques des peuples sont attaqués. Le risque de guerre s’aggrave. Ces fondamentaux de notre théorie marxiste de la crise nous font réfuter certains raisonnements réformistes actuellement mis en avant, même à « gauche ». Il y a quelques années, la dénonciation par Sarkozy des « excès du capitalisme » et son invitation à « le moraliser » avaient amusé et scandalisé. Aujourd’hui est diffusée à « gauche » la thèse qu’il faudrait « baisser le coût du capital plutôt que le coût du travail ». L’expression semble opposer capital et travail, alors qu’au contraire elle légitime le système lui-même dans une formule trompeuse. Dans les deux expressions, la notion de coût suppose que l’on se mette dans la situation du patron, du capitaliste. Un taux de profit de 10% serait excessif, un taux de 5% légitime. Nous mesurons le danger de ces théories qui légitiment l’exploitation capitaliste et s’opposent aux revendications des travailleurs. Par ailleurs, nous savons que la captation du profit par les capitalistes s’effectue de plusieurs façons. La hausse constatée des dividendes servis aux actionnaires (à corriger statistiquement pas les dividendes servies aux maisons-mères) est totalement à dénoncer, mais elle coïncide avec des taux d’intérêt très bas. Notre seul combat doit être contre l’exploitation capitaliste. De même, nous savons depuis Marx que le chômage est inhérent au système capitaliste qui a besoin « de l’armée de réserve » des chômeurs pour renforcer l’exploitation des actifs. Nous ne pouvons concevoir de lutte contre le chômage hors d’une lutte contre le capital. Nous luttons pour le renforcement de l’assurance chômage, de la formation professionnelle, financées par la cotisation patronale, pour des moyens nouveaux de Pôle emploi. Nous nous battons aussi pour la baisse du temps de travail (la semaine de travail à temps plein est remontée à 39,4 heures) et le rétablissement de la retraite pleine à 60 ans avec 37,5 annuités, revendication de progrès et de justice sociale, amenant une baisse du chômage. Mais nous rejetons toute prise en charge par la collectivité – les travailleurs – de la précarité, de la flexibilité, d’une partie des salaires dus par l’exploiteur destinée à camoufler statistiquement le chômage tout en continuant à peser sur les salaires et les conditions de travail. Notre principal axe de lutte contre le chômage restant la défense de l’appareil productif, du salaire et du salaire socialisé, de la réponse aux besoins. Face au réformisme, une autre clarification s’impose : la levée du mythe d’une possible transformation de l’UE du capital en « Europe sociale ». UE du capital/euro : la question, c’est comment s’en sortir ! L’UE est une machine à broyer les acquis sociaux et démocratiques nationaux. Ce constat est de plus en plus partagé. Les reculs sociaux dans chaque pays s'inscrivent dans le droit fil du Traité européen de Lisbonne. Au nom de la « concurrence libre et non faussée », de la recherche de « compétitivité », l’UE sert de prétexte et d’instrument aux gouvernements nationaux en vue d’augmenter le profit capitaliste , par le renforcement de l’exploitation des travailleurs et par l’extension du marché capitaliste à tous les domaines qui lui échappent, services publics, protection sociale. L’UE dévoile encore plus clairement sa raison d’être, qui remonte au Traité de Rome , en faveur de la finance et des trusts. Avec le FMI et les gouvernements nationaux, elle est à la barre pour imposer les plans de recul social aux pays, similaires aux plans d’ajustements structurels qu’impose le FMI. L’exemple grec est éloquent. Profitant de la crise, l’UE tente un pas de plus dans la remise en cause des démocraties nationales. La Commission européenne prétend maintenant placer les budgets nationaux directement sous sa tutelle pour imposer le carcan de Maastricht. Les effets de l’euro, pour lequel devraient être consentis toutes les régressions sociales, apparaissent de façon flagrante. Ce que nous dénoncions dans les années 90, dans nos campagnes contre le traité de Maastricht, celui d’Amsterdam et la monnaie unique, se réalise exactement. L’euro est conçu dans l’intérêt de la finance européenne. L’euro fort l’aide à spéculer, à délocaliser. Au sein de sa zone, l’euro accentue la mise en concurrence des économies et des travailleurs. Il écrase les activités économiques en développement , notamment dans les pays périphériques, mais favorise les groupes capitalistes les plus forts, notamment en Allemagne (mais pas les travailleurs allemands). Là encore, l’exemple grec illustre combien l’euro place les peuples sous la dépendance du capitalisme européen. Comme nous mettions notre pays en garde, l’euro, loin d’unir les peuples, les dresse les uns contre les autres et attise le nationalisme. Les campagnes de dénigrement, de haine, reprenant tous les clichés xénophobes, auxquelles nous assistons, l’attestent. Le mythe européen, celui de l’Europe « qui protège, qui unit », a de plus en plus de plomb dans l’aile, malgré les campagnes idéologiques incessantes, à tous les niveaux, pour forger un nationalisme européen. L’UE, ce n’est pas la paix : elle attise les guerres comme on le voit en Ukraine. Loin de s’émanciper de l’impérialisme américain, l’UE, coordination des impérialismes européens, est plus associée avec lui dans l’OTAN, peut-être demain dans le TAFTA. Transformer l’opposition de classe à l’UE en positions de classe et de lutte pour rompre avec elle Le rejet de l’UE unit de plus en plus fortement les peuples , après les victoires du NON aux référendums de 2005 en France et aux Pays-Bas. Nous pouvons et nous devons le caractériser comme un rejet de classe du capitalisme européen que les peuples identifient, à juste titre, comme source de recul économique et social et de souffrance. Les tenants de l’UE du capital tentent de dévoyer cette réaction dans des partis nationalistes et des part is d’extrême-droite. Ceux-ci servent, d’une part, de forces d’appoint politiques aux capitalismes nationaux dans leur concurrence au sein de l’UE. Ils servent surtout, d’autre part, à disqualifier l’opposition à l’UE du capital en l’associant à des positionnements xénophobes et racistes. Communistes, il est de notre responsabilité, en France, de ne pas laisser faire, de ne pas laisser aux nationalistes le terrain de l’opposition à l’UE. De son côté, le mouvement réformiste peine de plus en plus à convaincre que l’on pourrait « changer l’UE ». On voit comment s’est traduite la volonté de Hollande en 2012 de « réorienter la construction européenne ». Sous un affichage plus « radical », le nouveau dirigeant du parti travailliste britannique Corbyn ou le leader du parti espagnol Podemos Iglesias s’efforce de contenir le mouvement populaire contre l’austérité dans le cadre de l’acceptation de l’UE. Tsipras défendait aussi en Grèce l’illusion d’une UE réformable. Au pouvoir il a fait la démonstration qu’aucune alternative politique n’est possible dans le cadre de l’acceptation (la soumission) à l’Union européenne dont il applique la politique violemment antisociale (et anti-migrants). Notre parti doit revenir à ses positions historiques de rupture avec l’ Union européenne. Aussi fermement qu’il s’est toujours battu pour le développement de coopérations mutuellement avantageuses entre les nations d’Europe (et d’ailleurs), devenu encore plus nécessaire, notre parti s’était opposé à l’Europe supranationale du capital, depuis le Traité de Rome, jusqu’à ceux de Maastricht en 1992 et d’Amsterdam en 1998, en passant par l’Acte unique de 1986. Nos positions, fortement ancrées dans le Parti et le pays, ont alimenté l’action décisive des communistes dans le rejet par notre peuple en 2005 du projet de constitution européenne. Après 1997, la direction de notre parti a opéré un virage appelé alors « euroconstructif ». Le gouvernement de la gauche plurielle venait d’approuver le Traité d’Amsterdam et allait signer les conclusions du sommet de Barcelone. Ce revirement a amené la direction du PCF à abandonner la défense de la souveraineté nationale et à envisager une réforme de l’UE, allant dans le sens de « l’Europe sociale », indépendamment du droit de notre peuple à disposer de lui-même. L’adhésion au PGE, puis la collaboration avec la Confédération européenne des syndicats, CES (favorable au traité très libéral de Lisbonne), a accentué cette évolution. La situation présente doit nous amener, avec encore plus d’urgence, à revenir sur ces orientations, sous peine d’être en porte-à-faux avec les aspirations de notre peuple et nos propres propositions. L’UE souffre d’un déficit croissant de légitimité. C’est tant mieux ! Elle n’est pas réformable. Ce discrédit est un point d’appui pour mettre en échec les politiques menées en son nom dans l’intérêt du capital. En France, les traités, directives et règlements européens, par exemple ceux de marchandisation des services publics n’ont pas à s’appliquer, à servir de prétextes à la politique du pouvoir La coopération entre les peuples ne se fera jamais dans le cadre de l’UE. L’UE, mais aussi la BCE et l’ensemble de ses institutions sont conçues pour imposer un niveau supranational où les trusts sont tout puissants mais sur lequel les peuples n’ont aucune prise. Affirmons clairement que « l’Europe sociale », comme la « refonte démocratique et solidaire de l’Europe » sont des leurres ! Comme la victoire du Non en France en 2005 ou la lutte héroïque des travailleurs grecs le montrent, les luttes de chaque peuple s’enrichissent des batailles nationales et de l’internationalisme, mais non de l’acceptation du cadre supranational du capital. Aussi, nous proposons que le 37 ème congrès : - Ouvre une réflexion sur les conditions d’une sortie de la France de l’UE - Lance une campagne pour la sortie de la France de l’euro, synonyme, vu la position centrale et le poids de la France (à la différence du cas grec) de dissolution de cette monnaie et de la BCE - Renforce sa campagne contre le TAFTA, dont les négociations laborieuses et secrète illustrent les divergences entre les intérêts impérialistes américains et européens mais s’effectuent, de toute façon, sur le dos des peuples. - Félicite les organisations progressistes néerlandaises pour leur campagne pour non au référendum du 6 avril sur la ratification de l’accord d’association UE-Ukraine et la relaie en France. - Adresse un témoignage de soutien aux organisations progressistes, dont les partis communistes, de Grande-Bretagne et d’Irlande-du-Nord qui militent pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE en vue du référendum du 23 juin. Cesser de cautionner le PGE pro-européen et renouer avec les partis communistes en Europe et dans le Monde L’adhésion du PCF s’est faite dans la précipitation et la confusion en 2001, avec l’avis de moins d’un quart des communistes français. Des partis communistes importants, comme le KKE et PCP (Portugal) ont exclu d’y adhérer. Le Parti communiste allemand (DKP) vient de décider en congrès de s’en retirer. Les communistes français doivent disposer de tous les éléments. Le PGE est un « parti européen », parrainé et financé par la Commission européenne. Il a inscrit dans ses statuts sa fidélité à l’intégration européenne et à ses mythes fondateurs. Au Portugal, en Grèce et ailleurs, il soutient structurellement des organisations ouvertement opposées aux PC. Son adhésion à la « construction » européenne est originelle. Elle s’est confirmée de façon flagrante et grave pour les progressistes européens. En Grèce, une de ses composantes, Syriza, est au pouvoir, relaie et applique les diktats antisociaux de l’UE et de la BCE. A côté de Tsipras, un autre dirigeant historique du PGE, l’Allemand Gregor Gysi, appelle, après les élections régionales qui ont vu la percée du parti nationaliste AfD, à des rapprochements avec … la CDU de Mme Merkel. Le PCF dispose d’un autre cadre, souple, d’échange avec des partis européens : le groupe au Parlement européen GUE-NGL. Aussi, nous demandons que le 37 ème congrès remette en cause l’appartenance du PCF au PGE et organise une consultation des communistes sur cette question.
Edité le 10-04-2016 à 15:55:26 par Xuan |
| | Posté le 10-04-2016 à 15:51:14
| la position de Paris XVe : RECONSTRUISONS LE PARTI DE CLASSE ! PRIORITE AU RASSEMBLEMENT DANS LES LUTTES 37 ème congrès du PCF Avril – Juin 2016 Proposition alternative de « base commune de discussion », proposée par plus de 300 communistes de 25 fédérations. Formulaires de soutiens et attestations de cotisation signée par les trésoriers fédéraux à renvoyer à cahierscommunistes@orange.fr Sommaire I – Reconstruire un parti de classe : une nécessité historique. Cela passe par le refus des primaires et par faire le bilan de la politique de liquidation menée ces dernières années par la direction du PCF II - Crise du capitalisme: lever quelques illusions réformistes. Rupture avec l’Union Européenne et l’euro III – Propositions de luttes immédiates IV – Retrouver notre engagement total contre l’impérialisme et pour la paix V – Évaluer la crise de la démocratie bourgeoise VI – Reconstruire le parti de classe, redevenir le parti de la classe ouvrière VII – Redonner son nom à notre projet de société : le socialisme Conclusion – Préparer le centenaire de 1917 et 1920
________________ I – Reconstruire un parti de classe est une nécessité historique. Cela passe par le refus des primaires et par faire le bilan de la politique de liquidation menée ces dernières années par la direction du PCF Rompre avec le réformisme mortifère, renouer avec des positions communistes Ce texte se propose comme un outil d’action et de combat. A l’occasion du 37 ème congrès du PCF, nous voulons permettre au plus grand nombre de communistes d’exprimer, en direction des adhérents du Parti mais aussi des travailleurs qui y sont attentifs, leur choix de rupture avec la ligne de liquidation réformiste de l’organisation et des positions communistes que poursuit l’équipe dirigeante depuis plus de 20 ans. La caricature des « primaires de la gauche », après l’approbation de l’état d’urgence, en est le dernier avatar. Nous voulons surtout montrer que, partout en France, des organisations locales du PCF font vivre et renforcent le Parti sur des bases de lutte de classe , recherchent l’union dans cette voie, dans la réponse aux aspirations et à la colère du monde du travail, qu’elles ont entamé la réappropriation du PCF par ceux qui ont le plus besoin du parti révolutionnaire historique de la classe ouvrière en France, qu’elles travaillent à sa reconstruction. Un texte de base commune et un congrès mal engagés La préparation de ce congrès est une caricature. Le Conseil national avait initialement décidé d’un calendrier intelligent : il a été abandonné. Une convention nationale sur le projet devait se tenir au printemps 2016, le congrès à l’automne, réglant en temps et en heure, la question de l’élection présidentielle. Mais voilà que la haute direction a choisi de bousculer la donne, de précipiter l’organisation du congrès et de la plomber avec la présidentielle et le processus des primaires. La « base commune » de la direction est un texte hors du temps, abscons, évacuant à la fois tout bilan critique des trois dernières années de direction du PCF que les points saillants de la situation actuelle. Comme au 36 congrès, les camarades vont disposer d’à peine une semaine pour prendre connaissance d’un pavé, long comme un roman de Tolstoï, regroupant ce texte, les éventuels textes alternatifs, les textes d’accompagnement de la direction. Ce constat et l’expérience nous amènent, initiateurs de ce texte alternatif, à cibler quelques points de plus grande actualité et à renvoyer à des écrits antérieurs (dont les textes alternatifs des 4 derniers congrès) certaines analyses de fond. Sortir de l'impasse des primaires En préalable du congrès, nous demandons le retrait du PCF du processus des primaires pour les présidentielles 2016. Nous rappelons que la décision structurante d’y intégrer le Parti a été prise unilatéralement par Pierre Laurent et quelques dirigeants, sans aval du Conseil national, encore moins de consultation des communistes. Dès lors que le PCF rentre dans les primaires, une stratégie et un contenu politiques lui sont imposés par ce cadre ainsi que son insertion dans une recomposition politique dite de « gauche », en fait la constitution d’une deuxième social-démocratie de substitution. Le congrès du PCF dans ces conditions n’est plus que décoratif et destiné à anesthésier les communistes. Nous ne l’acceptons pas. Nous avons trois raisons de récuser totalement les « primaires » à l’américaine . Premièrement, c’est la caricature absolue, antidémocratique, de tout ce que nous dénonçons dans la présidentialisation du régime, la personnification, les grenouillages politiciens et opportunistes. Deuxièmement, communistes, nous ne pouvons pas accepter la focalisation de la vie politique sur la présidentielle. Nous avons dénoncé le piège du quinquennat (même si la direction du PCF a appelé à l’abstention au référendum de 2000) qui fait coïncider les présidentielles et les législatives et subordonnent ces dernières aux premières. Ne rentrons pas dedans maintenant, encore moins après les expériences et les désillusions de 2007 et de 2012 ! Pour nous, quitte à aller à contre-courant, ce n’est pas la présidentielle qui doit structurer notre perspective politique, mais au contraire, notre ligne politique qui doit conditionner notre participation à la présidentielle. Nous demandons que le 37ème congrès renvoie l’essentiel du débat et la décision sur la candidature éventuelle à une convention nationale du PCF à la fin de l’année. De son côté, JL. Mélenchon rejette officiellement les primaires, mais c’est pour s’inscrire dans une même logique présidentielle tout à fait parallèle. Il ramasse des soutiens de personnalités diverses plus ou moins intéressées par cette locomotive, dont certains du PS ou du PCF, sur son objectif « JLM2017 ». Il pousse à l’outrance sa dérive personnelle, populiste, bonapartiste, teintée de chauvinisme, dénigrant la forme parti et niant la lutte des classes (la révolution par les urnes par le vote pour lui-même). Les travailleurs n’ont rien à faire de ces hommes ou femmes providentiels, même de plus présentables. L’expérience JLM 2012 parle d’elle-même. Le bon score électoral – presque 4 millions de voix – n’a contribué aucunement à préparer la résistance, encore moins organisée, à la poursuite de la politique du capital par Hollande . Au contraire, dès le soir du 1 er tour, Mélenchon révélait son rôle de force d’appoint de sa maison-mère socialdémocrate en se désistant sans condition sur Hollande. Le Front de gauche s’est confirmé être ce que nous dénoncions dès le départ : un attelage politicien entre les ambitions de Mélenchon et la recherche par la direction du PCF d’une nouvelle formule pour poursuivre le processus de mutation réformiste en échec après l’épisode des « collectifs antilibéraux » de 2006/2007. Depuis 2012, le FdG n’est que crises, conflits politiciens incessants, avec maints coups bas, surtout pour des places aux élections, discrimination et dénigrement du PCF . Avant 2012, il y a eu un élan réel, vite désillusionné. Nous ne pensons pas que conserver le logo « front de gauche » accolé à « PCF » aidera à le faire revivre sur une meilleure perspective. Pour nous, le 37 ème congrès doit acter l’échec de la stratégie du Front de gauche, imposée aux communistes en 2008, en marge du 34 ème congrès. Troisièmement, notre opposition aux primaires s’appuie sur notre refus de la fausse alternative et la recomposition politiques qu’elles impliquent. Pour leurs partisans, dont les dirigeants du PCF, la condition du changement passe par l’arrivée au 2 nd tour en 2017, malgré le FN, d’un candidat de « gauche ». Admettons que Macron, Valls et même Hollande soient exclus du casting, les partenaires éventuels principaux du PCF restent alors les « frondeurs » du PS et EELV, sinon des personnalités, ni gauche, ni droite, comme Nicolas Hulot… Les « frondeurs » ont le programme Hollande 2012 comme référence. Ils ont approuvé quasiment tous les pires mauvais coups du gouvernement. Montebourg, que courtise maintenant Mélenchon, a été le ministre de la liquidation d’Arcelor-Florange et du démantèlement d’Alstom… EELV, groupement de politiciens, sans base sociale et théorique, voit ses dirigeants opportunistes valser, à tour de rôle, des postes gouvernementaux aux « tribunes contestatrices ». Aucun programme, aucun positionnement dans les luttes, réellement anticapitalistes, n’est compatible avec cet ensemble. Le comble est atteint lorsque l’on rappelle que Daniel Cohn-Bendit est à l’origine du premier appel aux primaires en janvier, cet anticommuniste, ultra-libéral et pro-européen viscéral… 4 Il est clair que Macron, Valls et Hollande sont allés trop loin dans la collaboration avec le capital pour pouvoir canaliser « à gauche », comme en 2012, le mouvement social. Le système met en scène une social démocratie de recours, sinon réellement pour les présidentielles, du moins pour l’après 2017 lorsque la droite aura – probablement – réinvesti Élysée et Palais Bourbon. Dans le même but : canaliser la colère populaire à « gauche ». La préparation de primaires improbables sert à des politiciens de « gauche » à se placer dans cette perspective. Que les primaires aient lieu finalement ou non, le 37e congrès du PCF doit dégager totalement notre parti de cette recomposition politicienne. Nouvelle tromperie du peuple, elle porte aussi la disparition pure et simple de notre parti. Dire stop aux combinaisons politiciennes qui accélèrent notre effacement En 2015, aux élections départementales puis aux régionales, la direction du PCF a tenté d’imposer un rapprochement national avec EELV. Nous considérons, pour les raisons déjà mentionnées, qu’il est contrenature. EELV ne représente même rien de comparable socialement au PS, tout en étant aussi favorable à l’UE du capital. Dans les régions, les politiciens d’EELV ont été les plus ardents défenseurs de la loi « NOTRE » établissant les nouvelles eurorégions, ou de la régionalisation des opérateurs de transports. Les efforts de communistes dans certaines régions pour préparer sérieusement les propositions pour la campagne ont été court-circuités par cette stratégie d’alliances qu’elle ait abouti ou non. Avec EELV, la direction du PCF restait aussi compromise dans la cogestion avec le PS. La nouvelle région LanguedocRoussillon-Midi-Pyrénées est le laboratoire de cette recomposition. La direction nationale du PCF a poussé, laissant les adhérents dans la méconnaissance des enjeux, à une alliance électorale derrière EELV, précisément derrière Gérard Onesta, corédacteur avec Giscard du projet de constitution européenne 2005. Aujourd’hui, à quelques exceptions, les élus PCF siègent dans un groupe unique « Nouveau monde » avec EELV, dirigé par Onesta. Cette situation est grave et injustifiable. Pour nous, le 37 congrès doit demander aux fédérations du PCF et aux élus concernés de constituer un groupe communiste dans la région LRMP. La nocivité de la stratégie reprise par les primaires se mesure dans la bataille actuelle, majeure, contre la casse du code du travail et le projet de loi El-Khomri. Le gouvernement, de toute évidence, veut faire un coup double politique. D’une part, il pousse le démantèlement du statut du travail, après l’ANI de 2013 et la loi Rebsamen. Il aura été aussi loin que possible, quitte à faire semblant de reculer sur un point ou un autre. Le terrain sera préparé pour le gouvernement qui lui succédera en 2017 pour une remise en cause équivalente à ce que les travailleurs allemands, italiens ou espagnols ont déjà subi. D’autre part, avant 2017, se sachant disqualifié à « gauche », le pouvoir offre une bataille inaugurale pour légitimer une nouvelle « gauche » réformiste de rechange apte à canaliser la colère sociale (à gauche) d’ici les échéances électorales. Cette analyse n’est pas difficile tant les réactions opportunistes de Martine Aubry, des « frondeurs », des plants de la pépinière de cadres du PS qu’est l’UNEF, sans même parler de celle de la CFDT, sont téléphonées. Mais voilà, la mobilisation des salariés est plus forte que prévue, comme nous, communistes, pouvions l'imaginer après notamment l’appel de la CGT du 9 avril. Elle dépasse largement les mouvements de jeunesse, qui en sont une part bienvenue. A quoi d’autre devraient tendre l’express ion et l’action du Parti dans la lutte sinon à déborder les organisations réformistes, à étendre le mouvement en mettant en avant les convergences flagrantes avec les luttes des cheminots contre la deuxième phase, antisociale, de la « réforme ferroviaire », ou avec celle des fonctionnaires, à gagner le retrait du projet de loi et la remise en cause l’ensemble de la politique gouvernementale depuis 2012 ? Au plan national du ème 5 PCF, pratiquement rien de cela ! Non, des discours du secrétaire national, des tracts renvoyant l’alternative à 2017, instrumentalisant ouvertement le mouvement pour construire des alliances de type primaires d’ici là (Pierre évoquant à la télévision EELV et Montebourg notamment !). Heureusement que de nombreux communistes, dans leurs entreprises et leurs sections locales, en militants révolutionnaires, ont le bon sens des priorités. Abandonner toute collusion avec la gauche qui a trahi Une question centrale doit être posée au 37 ème congrès : « la ligne suivie par la direction du PCF a-t-elle permis de combattre efficacement la politique au service du capital aggravée par la « gauche » depuis 2012 ? ». Clairement, nous répondons non. Le bilan de 4 ans de Hollande/Ayrault/Valls est très lourd pour les travailleurs et le pays. On risque de s’en rendre pleinement compte plus tard quand éclatera la nouvelle phase de la crise du capital, avec par exemple, l’éclatement des bulles spéculatives, boursières et immobilières, gonflées par la politique de la BCE. La France a du retard en Europe sur la politique de casse sociale mais la « gauche » au pouvoir depuis 2012 est coupable déjà d’avoir accompli le plus gros transfert d’argent du travail, du salaire socialisé vers le profit capitaliste . Le « Pacte de responsabilité » avec le CICE, à lui seul, représentent 41 milliards d’euros par an. C’est 60 fois plus que le « bouclier fiscal » de Sarkozy. Pour… 60.000 créations d’emplois revendiquées ! Loi Macron, « transition énergétique », ANI, loi Touraine etc. la somme des contreréformes structurantes est accablante et à sens unique en faveur de la finance et du patronat. Le gouvernement de « gauche » prépare aussi l’avenir en renforçant, au nom de la lutte contre le « terrorisme », de façon inédite, l’arsenal répressif du pouvoir au service des possédants. Il a fait aussi le choix effrayant de favoriser la montée de l’extrême-droite en général et du FN en particulier. Devant un bilan aussi accablant, l’image de Pierre Laurent, en décembre 2015, le poing levé, au meeting électoral régional de la « gauche » en Île-de-France, à côté du 3 ème personnage de l’État PS, Claude Bartolone et d'Emmanuelle Cosse future transfuge EELV au gouvernement détruit à elle seule des centaines d’heures de militantisme des militants communistes contre cette politique. Ce sommet fait suite à bien d’autres compromissions, dont l’alignement aux municipales 2014 à Paris, pour une poignée de bonnes places, des candidats du PCF derrière le symbole du social-libéralisme petit-bourgeois, Anne Hidalgo, héritière de Bertrand Delanoë. Cette dernière vient de faire voter un vœu criminalisant la solidarité avec le peuple palestinien. Autant dire qu’une candidature Pierre Laurent aux présidentielles de 2017, comme les journalistes l’avancent sans être contredits, un pied dans la « gauche » Bartolone, un pied dans la gauche « primaires », ne peut que nous conduire à la mort, plus assurément encore qu’en 2007. Mais il n’est pas question pour nous de laisser mourir notre parti. Ni Parti Socialiste, ni Front de gauche : communistes ! Concernant Hollande, le ver est dans le fruit depuis le début et y reste. Quel communiste, en toute connaissance de cause, a pu croire à une rupture politique en 2012 avec son élection ? Ses quelques déclamations vagues contre l’argent-roi n’ont engagé que ceux qui y ont cru. Sa plaquette de propositions avançait très peu de points concrets. Son adhésion totale à l’UE du capital, jusqu’à faire campagne côte-àcôte avec Sarkozy pour la constitution Giscard de 2005 était connue. On ne peut pas parler de « trahison » 6 sous peine de passer pour naïf. Ceux qui ont semé des illusions le font payer très cher à notre Parti, encore davantage en s’alignant électoralement avec le PS A ce stade historique, considérant l’histoire de la gauche en France, nous estimons que le 37 congrès du PCF peut et doit affirmer le refus, dans les grandes collectivités, d’une collaboration dans les exécutifs à direction social-démocrates , le refus d’une fusion automatique avec les listes PS, le principe de désistement ou d’accord aux législatives et aux sénatoriales uniquement sur une base de rapport de force et sur une base technique. Sans, au minimum, ce niveau de clarté électorale, le PCF continuera à être confondu avec la gauche qui trahit. Nous rappelons que le bilan des dernières années, en termes d’élus communistes, du Front de gauche comme des accords avec le PS est désastreux : entre un et deux tiers de pertes, avec toutes les conséquences que nous savons sur les organisations du Parti. Nous affirmons la priorité à l’action et au rassemblement dans les luttes . Nous constatons que ce n’est pas le choix qui a été fait depuis des années. Il ne s’agit pas pour nous de nous poser en donneurs de leçons, d’autant que nous avons fait le maximum pour être conséquents dans les luttes qui nous concernaient, mais de souligner la gravité du contre-sens (pour les communistes) de la stratégie de la direction du Parti. Être au rendez-vous des luttes avec des perspectives politiques Nous avons évoqué la bataille présente contre le projet El-Khomri. Remontons un peu en arrière sur des luttes que la direction du PCF n’a pas ou a mal suivies. + En 2009, la volonté de défendre les services publics et La Poste en particulier s’est exprimée massivement. La « gauche » et ses satellites ont organisé une « votation » qui a recueilli plus de 2 millions de voix. Mais cette force s’est trouvée dévoyée vers la perspective électorale de 2012. Et la votation évitait un point principal : le rejet nécessaire de l’application de la directive européenne de mise en concurrence générale du courrier. La direction du PCF s’est coulée dans le moule unitaire, stérile. Depuis, des dizaines de milliers d’emplois ont été supprimés à la Poste, le prix du timbre a explosé, le service s’est dégradé (de 86% à 11% de J+1). Mais des dizaines de luttes résolues de postiers se développent chaque mois dans tout le pays contre les « restructurations ». Nous proposons que le PCF impulse une véritable nationalisation de la bataille de La Poste (en lien avec notre rejet de la réforme territoriale), en remettant en avant le refus des directives européennes. + Dès son arrivée en 2012, Hollande a validé le plan de liquidation des usines PSA en France, l’enterrement de la sidérurgie de Florange. Puis Montebourg a démantelé Alstom. Mais le PCF nationalement (et aucune force politique) n’a pas mis en avant la nécessité et les possibilités effectives, liées au rapport de force, de la nationalisation. + En juin 2014, les cheminots ont mené un mouvement de grande ampleur pour défendre une entreprise nationale centrale, des acquis sociaux importants pour tout le monde du travail. Leur mobilisation a déjoué le plan du gouvernement qui attendait une réaction résignée de complaisance. Elle préserve le développement et les convergences des luttes dans tout le secteur des transports. Il est nécessaire aujourd’hui de rappele rles positions de repli du porte-parole parlementaire du Front de gauche (PCF) qui s’est abstenu sur la dissolution de la SNCF de 1937 avant d’appeler à la fin de la grève. Les députés PS « frondeurs » ont voté comme un seul homme contre les cheminots et les usagers. Il est impensable de continuer à s’aligner sur eux ! + En 2010, par millions, les salariés sont descendus dans la rue pour défendre la sécurité sociale et la retraite à 60 ans, des semaines durant. Englués dans le Front de gauche, le Parti n’a pas aidé à préciser les revendications – retrait de la loi Woerth -, a contribué à renvoyer l’issue vers les élections de 2012. Auparavant, la faiblesse du ème 7 soutien à la lutte contre la casse des régimes spéciaux en 2007, a participé de l’échec de 2010. Ce rapport de force pour la sécurité sociale ne s’est pas évaporé. Mais sur ce sujet, comme sur les autres, une clarification de nos positions théoriques est indispensable, même si (d’autant plus si !) elle nous met en contradiction avec les organisations réformistes. II - Crise du capitalisme: lever quelques illusions réformistes De « crise » en « crise » : la crise générale du capitalisme l’automne 2008 éclatait la « crise financière ». Elle suivait la « crise des « subprimes ». Les économies des principales puissances capitalistes (États-Unis, Europe, Japon…) ont connu en 2009 une récession d’une gravité souvent inédite depuis 1945. Ce mouvement de repli continue depuis 2010. On parle maintenant de la « crise des dettes publiques ». Nos économistes s’attendent à une nouvelle crise après 2017 avec l’explosion des bulles spéculatives, notamment immobilières, gonflées par la politique d’injection massive d’argent dans l’économie par la BCE. La succession rapprochée de ces crises, leur intensité donnent lieu à différentes interprétations. Pour nous, elles ne résultent pas d’un excès du capitalisme, du « néolibéralisme », mais de la manifestation de la crise générale du capitalisme. La financiarisation du capitalisme ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été précisément analysée déjà par Lénine en 1916 dans « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme ». La faculté du capitalisme à impulser et instrumentaliser à son profit de nouvelles techniques et technologies est inhérente à son essence. Un facteur peut expliquer l’intensification de la crise générale du capitalisme : l’affaiblissement, puis la disparition du contrepoids que représentait, dans le rapport de classe mondial, l’existence de l’URSS et des pays socialistes d’Europe de l’est. Notamment en Europe de l’ouest, la période du « compromis social » est révolue. Depuis 40 ans en France, la tendance à la paupérisation de la classe ouvrière, théorisée par Maurice Thorez, se confirme au grand dam des réformistes d’hier et d’aujourd’hui. La disparition du « camp socialiste » a entraîné également une nouvelle étape de la mondialisation du capitalisme. Elle s’est caractérisée par une extension géographique du système, par une lutte encore plus exacerbée entre puissances capitalistes et multinationales pour le contrôle des richesses naturelles et des marchés. Des économies dites « émergentes » ne semblent plus échapper à la crise du capitalisme, que ce soit le Brésil ou même la Chine. L’analyse marxiste fondamentale se vérifie : La réalité du capitalisme, c’est la recherche du profit maximal confrontée à la baisse tendancielle du taux de profit. Ce qui est décrit comme la financiarisation de l’économie, l’explosion de la dette privée, notamment dans les pays anglo-saxons, puis de la dette publique est autant une manifestation de la crise qu’un instrument pour renforcer l’exploitation du travail. Le système a besoin, plus que jamais, de détruire du capital pour renforcer son taux de profit. La crise est inhérente au système. Le capitalisme sait utiliser sa propre crise pour renforcer sa domination en l’absence d’un mouvement révolutionnaire suffisamment fort. On assiste ainsi à un affrontement terrible entre le capital et le travail, à l’échelle planétaire, les uns pour maintenir et accroître leur taux de profit, les autres pour s’assurer des conditions d’existence décentes. Les gouvernements au service du capital entreprennent d’accélérer et d’aggraver brutalement, à la faveur de la crise, toutes leurs politiques antisociales qui sont pourtant à l’origine de cette dernière. Les mêmes recettes s’appliquent dans tous les pays, notamment d’Europe, où tous les acquis sociaux et démocratiques des peuples sont attaqués. Le risque de guerre s’aggrave. Ces fondamentaux de notre théorie marxiste de la crise nous font réfuter certains raisonnements réformistes actuellement mis en avant, même à « gauche ». Il y a quelques années, la dénonciation par Sarkozy des « excès du capitalisme » et son invitation à « le moraliser » avaient amusé et scandalisé. Aujourd’hui est diffusée à « gauche » la thèse qu’il faudrait « baisser le coût du capital plutôt que le coût du travail ». L’expression semble opposer capital et travail, alors qu’au contraire elle légitime le système lui-même dans une formule trompeuse. Dans les deux expressions, la notion de coût suppose que l’on se mette dans la situation du patron, du capitaliste. Un taux de profit de 10% serait excessif, un taux de 5% légitime. Nous mesurons le danger de ces théories qui légitiment l’exploitation capitaliste et s’opposent aux revendications des travailleurs. Par ailleurs, nous savons que la captation du profit par les capitalistes s’effectue de plusieurs façons. La hausse constatée des dividendes servis aux actionnaires (à corriger statistiquement pas les dividendes servies aux maisons-mères) est totalement à dénoncer, mais elle coïncide avec des taux d’intérêt très bas. Notre seul combat doit être contre l’exploitation capitaliste. De même, nous savons depuis Marx que le chômage est inhérent au système capitaliste qui a besoin « de l’armée de réserve » des chômeurs pour renforcer l’exploitation des actifs. Nous ne pouvons concevoir de lutte contre le chômage hors d’une lutte contre le capital. Nous luttons pour le renforcement de l’assurance chômage, de la formation professionnelle, financées par la cotisation patronale, pour des moyens nouveaux de Pôle emploi. Nous nous battons aussi pour la baisse du temps de travail (la semaine de travail à temps plein est remontée à 39,4 heures) et le rétablissement de la retraite pleine à 60 ans avec 37,5 annuités, revendication de progrès et de justice sociale, amenant une baisse du chômage. Mais nous rejetons toute prise en charge par la collectivité – les travailleurs – de la précarité, de la flexibilité, d’une partie des salaires dus par l’exploiteur destinée à camoufler statistiquement le chômage tout en continuant à peser sur les salaires et les conditions de travail. Notre principal axe de lutte contre le chômage restant la défense de l’appareil productif, du salaire et du salaire socialisé, de la réponse aux besoins. Face au réformisme, une autre clarification s’impose : la levée du mythe d’une possible transformation de l’UE du capital en « Europe sociale ». UE du capital/euro : la question, c’est comment s’en sortir ! L’UE est une machine à broyer les acquis sociaux et démocratiques nationaux. Ce constat est de plus en plus partagé. Les reculs sociaux dans chaque pays s'inscrivent dans le droit fil du Traité européen de Lisbonne. Au nom de la « concurrence libre et non faussée », de la recherche de « compétitivité », l’UE sert de prétexte et d’instrument aux gouvernements nationaux en vue d’augmenter le profit capitaliste , par le renforcement de l’exploitation des travailleurs et par l’extension du marché capitaliste à tous les domaines qui lui échappent, services publics, protection sociale. L’UE dévoile encore plus clairement sa raison d’être, qui remonte au Traité de Rome , en faveur de la finance et des trusts. Avec le FMI et les gouvernements nationaux, elle est à la barre pour imposer les plans de recul social aux pays, similaires aux plans d’ajustements structurels qu’impose le FMI. L’exemple grec est éloquent. Profitant de la crise, l’UE tente un pas de plus dans la remise en cause des démocraties nationales. La Commission européenne prétend maintenant placer les budgets nationaux directement sous sa tutelle pour imposer le carcan de Maastricht. Les effets de l’euro, pour lequel devraient être consentis toutes les régressions sociales, apparaissent de façon flagrante. Ce que nous dénoncions dans les années 90, dans nos campagnes contre le traité de Maastricht, celui d’Amsterdam et la monnaie unique, se réalise exactement. L’euro est conçu dans l’intérêt de la finance européenne. L’euro fort l’aide à spéculer, à délocaliser. Au sein de sa zone, l’euro accentue la mise en concurrence des économies et des travailleurs. Il écrase les activités économiques en développement , notamment dans les pays périphériques, mais favorise les groupes capitalistes les plus forts, notamment en Allemagne (mais pas les travailleurs allemands). Là encore, l’exemple grec illustre combien l’euro place les peuples sous la dépendance du capitalisme européen. Comme nous mettions notre pays en garde, l’euro, loin d’unir les peuples, les dresse les uns contre les autres et attise le nationalisme. Les campagnes de dénigrement, de haine, reprenant tous les clichés xénophobes, auxquelles nous assistons, l’attestent. Le mythe européen, celui de l’Europe « qui protège, qui unit », a de plus en plus de plomb dans l’aile, malgré les campagnes idéologiques incessantes, à tous les niveaux, pour forger un nationalisme européen. L’UE, ce n’est pas la paix : elle attise les guerres comme on le voit en Ukraine. Loin de s’émanciper de l’impérialisme américain, l’UE, coordination des impérialismes européens, est plus associée avec lui dans l’OTAN, peut-être demain dans le TAFTA. Transformer l’opposition de classe à l’UE en positions de classe et de lutte pour rompre avec elle Le rejet de l’UE unit de plus en plus fortement les peuples , après les victoires du NON aux référendums de 2005 en France et aux Pays-Bas. Nous pouvons et nous devons le caractériser comme un rejet de classe du capitalisme européen que les peuples identifient, à juste titre, comme source de recul économique et social et de souffrance. Les tenants de l’UE du capital tentent de dévoyer cette réaction dans des partis nationalistes et des part is d’extrême-droite. Ceux-ci servent, d’une part, de forces d’appoint politiques aux capitalismes nationaux dans leur concurrence au sein de l’UE. Ils servent surtout, d’autre part, à disqualifier l’opposition à l’UE du capital en l’associant à des positionnements xénophobes et racistes. Communistes, il est de notre responsabilité, en France, de ne pas laisser faire, de ne pas laisser aux nationalistes le terrain de l’opposition à l’UE. De son côté, le mouvement réformiste peine de plus en plus à convaincre que l’on pourrait « changer l’UE ». On voit comment s’est traduite la volonté de Hollande en 2012 de « réorienter la construction européenne ». Sous un affichage plus « radical », le nouveau dirigeant du parti travailliste britannique Corbyn ou le leader du parti espagnol Podemos Iglesias s’efforce de contenir le mouvement populaire contre l’austérité dans le cadre de l’acceptation de l’UE. Tsipras défendait aussi en Grèce l’illusion d’une UE réformable. Au pouvoir il a fait la démonstration qu’aucune alternative politique n’est possible dans le cadre de l’acceptation (la soumission) à l’Union européenne dont il applique la politique violemment antisociale (et anti-migrants). Notre parti doit revenir à ses positions historiques de rupture avec l’ Union européenne. Aussi fermement qu’il s’est toujours battu pour le développement de coopérations mutuellement avantageuses entre les nations d’Europe (et d’ailleurs), devenu encore plus nécessaire, notre parti s’était opposé à l’Europe supranationale du capital, depuis le Traité de Rome, jusqu’à ceux de Maastricht en 1992 et d’Amsterdam en 1998, en passant par l’Acte unique de 1986. Nos positions, fortement ancrées dans le Parti et le pays, ont alimenté l’action décisive des communistes dans le rejet par notre peuple en 2005 du projet de constitution européenne. Après 1997, la direction de notre parti a opéré un virage appelé alors « euroconstructif ». Le gouvernement de la gauche plurielle venait d’approuver le Traité d’Amsterdam et allait signer les conclusions du sommet de Barcelone. Ce revirement a amené la direction du PCF à abandonner la défense de la souveraineté nationale et à envisager une réforme de l’UE, allant dans le sens de « l’Europe sociale », indépendamment du droit de notre peuple à disposer de lui-même. L’adhésion au PGE, puis la collaboration avec la Confédération européenne des syndicats, CES (favorable au traité très libéral de Lisbonne), a accentué cette évolution. La situation présente doit nous amener, avec encore plus d’urgence, à revenir sur ces orientations, sous peine d’être en porte-à-faux avec les aspirations de notre peuple et nos propres propositions. L’UE souffre d’un déficit croissant de légitimité. C’est tant mieux ! Elle n’est pas réformable. Ce discrédit est un point d’appui pour mettre en échec les politiques menées en son nom dans l’intérêt du capital. En France, les traités, directives et règlements européens, par exemple ceux de marchandisation des services publics n’ont pas à s’appliquer, à servir de prétextes à la politique du pouvoir La coopération entre les peuples ne se fera jamais dans le cadre de l’UE. L’UE, mais aussi la BCE et l’ensemble de ses institutions sont conçues pour imposer un niveau supranational où les trusts sont tout puissants mais sur lequel les peuples n’ont aucune prise. Affirmons clairement que « l’Europe sociale », comme la « refonte démocratique et solidaire de l’Europe » sont des leurres ! Comme la victoire du Non en France en 2005 ou la lutte héroïque des travailleurs grecs le montrent, les luttes de chaque peuple s’enrichissent des batailles nationales et de l’internationalisme, mais non de l’acceptation du cadre supranational du capital. Aussi, nous proposons que le 37 ème congrès : - Ouvre une réflexion sur les conditions d’une sortie de la France de l’UE - Lance une campagne pour la sortie de la France de l’euro, synonyme, vu la position centrale et le poids de la France (à la différence du cas grec) de dissolution de cette monnaie et de la BCE - Renforce sa campagne contre le TAFTA, dont les négociations laborieuses et secrète illustrent les divergences entre les intérêts impérialistes américains et européens mais s’effectuent, de toute façon, sur le dos des peuples. - Félicite les organisations progressistes néerlandaises pour leur campagne pour non au référendum du 6 avril sur la ratification de l’accord d’association UE-Ukraine et la relaie en France. - Adresse un témoignage de soutien aux organisations progressistes, dont les partis communistes, de Grande-Bretagne et d’Irlande-du-Nord qui militent pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE en vue du référendum du 23 juin. Cesser de cautionner le PGE pro-européen et renouer avec les partis communistes en Europe et dans le Monde L’adhésion du PCF s’est faite dans la précipitation et la confusion en 2001, avec l’avis de moins d’un quart des communistes français. Des partis communistes importants, comme le KKE et PCP (Portugal) ont exclu d’y adhérer. Le Parti communiste allemand (DKP) vient de décider en congrès de s’en retirer. Les communistes français doivent disposer de tous les éléments. Le PGE est un « parti européen », parrainé et financé par la Commission européenne. Il a inscrit dans ses statuts sa fidélité à l’intégration européenne et à ses mythes fondateurs. Au Portugal, en Grèce et ailleurs, il soutient structurellement des organisations ouvertement opposées aux PC. Son adhésion à la « construction » européenne est originelle. Elle s’est confirmée de façon flagrante et grave pour les progressistes européens. En Grèce, une de ses composantes, Syriza, est au pouvoir, relaie et applique les diktats antisociaux de l’UE et de la BCE. A côté de Tsipras, un autre dirigeant historique du PGE, l’Allemand Gregor Gysi, appelle, après les élections régionales qui ont vu la percée du parti nationaliste AfD, à des rapprochements avec … la CDU de Mme Merkel. Le PCF dispose d’un autre cadre, souple, d’échange avec des partis européens : le groupe au Parlement européen GUE-NGL. Aussi, nous demandons que le 37 ème congrès remette en cause l’appartenance du PCF au PGE et organise une consultation des communistes sur cette question.
Edité le 10-04-2016 à 15:56:06 par Xuan |
| | Posté le 10-04-2016 à 15:53:27
| III – Propositions de luttes immédiates Des axes de luttes immédiates Notre parti a vocation à intervenir sur tous les sujets politiques pour construire, par ses propositions, ses actions dans les luttes, des rassemblements susceptibles de mettre en échec le pouvoir au service du capital. La « convention nationale du projet », annulée par la direction du PCF, aurait dû être la base de l’élaboration d’un programme général du Parti. Sa nécessité demeure. Dans cette attente, le 37 ème congrès doit proposer quelques grandes campagnes rassembleuses, en lien avec les principales luttes imminentes, porteuses des positions de rupture nécessaire pour gagner et contribuer à leur convergence. La bataille la plus immédiate est celle contre la casse du code du travail . Nous avons précisé plus haut le contenu de notre action communiste, pour déborder les récupérations politiques, pour gagner le retrait pur et simple du projet de loi El-Khomri et pour faire éclater les convergences d’intérêt manifestes avec la lutte des cheminots contre les dispositions antisociales de la « réforme » ferroviaire et celle des fonctionnaires contre les atteintes au statut général de la fonction publique. Cette bataille générale pour le statut du travail, défendant tous les acquis, est une réponse à la tentative du système d’étendre l’exploitation par l’auto-entreprenariat. Le congrès appelle à une réflexion approfondie sur ce phénomène et la riposte à lui apporter. En 2015, pour la première fois, l’espérance de vie a diminué sans cause exceptionnelle. Parallèlement, le gouvernement se flatte d’un « déficit » moindre que prévu de l’assurance maladie. L’attaque contre notre système de santé, notamment contre l’hôpital public s’intensifie. La loi Touraine est venue compléter la loi Bachelot avec les « groupements hospitaliers de territoire », machines à broyer les hôpitaux, notamment de proximité, et les services. La réforme territoriale et les nouvelles grandes régions l’aggravent. La généralisation du tiers-payant ne s’effectuera finalement que pour la part Sécu : elle a servi d’écran de fumée. La désertification médicale (offre de soin de secteur 1) s’aggrave, même en secteur urbain. Les centres de santé, dont la défense et le développement sont une de nos priorités, sont menacés par leur déficit structurel de financement, aggravé par la loi Bachelot. Les objectifs de cette politique, continue malgré les alternances, sont bien connus. Il s’agit d’un côté de développer le secteur privé lucratif, en particulier pour les longs et moyens séjours, de l’autre de détourner le financement de la sécurité sociale vers le profit. Nous faisons une priorité de l’unification des multiples luttes locales pour la défense des hôpitaux, de leurs moyens humains et matériels. Au cœur de nos propositions, se trouve le rétablissement et le développement du financement solidaire de la Sécurité sociale par la cotisation sociale. A la logique « baisse des cotisations sociales au profit du patronat - fabrication d’un déficit - destruction de l’offre de soin pour le combler », nous opposons « évaluation des besoins de santé – développement de l’offre – mise à niveau des cotisations sociales correspondante ». Une nouvelle bataille fondamentale pour la défense du financement de la Sécu (toutes branches confondues, retraites, famille, maladie, AT-MP) s’annonce pour 2017. Le Pacte de responsabilité avec le CICE que Hollande va transformer en nouvelles exonérations définitives de cotisations patronales va à nouveau plomber les comptes et creuser les déficits d’autant plus que la politique d’austérité diminuera encore les compensations du budget de l’Etat. D’autres contre-réformes structurelles sont programmées en complément dont la retenue à la source de l’impôt et la fusion CSG-impôt sur le revenu. Notre campagne ne peut pas s’appuyer sur certaines propositions erronées. La « modulation des cotisations 14 sociales » en fonction de la politique d’emploi des entreprises est une fausse bonne idée qui légitime les exonérations, la pédagogie de la « baisse du coût du travail ». La taxation des revenus financiers des entreprises serait une très bonne chose mais non pour la Sécu dont le financement ne peut pas reposer sur les aléas de la finance comme les fonds de pension. Notre bataille doit essentiellement exiger la fin des exonérations de cotisations sociales patronales qui représentent au total 41 milliards d’euros par an, soit plus de quatre fois le « déficit ». Education et enseignement supérieur. Sur ce sujet, une Commission du Parti a actualisé nos positions constantes. Nous proposons que le congrès appelle à mieux les diffuser. La création de 60.000 postes pendant le quinquennat, censés compenser (en fait insuffisamment) les suppressions sous Sarkozy était l’une des seules promesses concrètes du candidat Hollande. Alors qu’il ne lui reste plus qu’une rentrée, Hollande n’est même pas à la moitié de l’objectif. Avant 2017, pour des postes, des postes de remplaçants, contre les fermetures de classe, notre bataille politique saura reprendre cet engagement. Après la contreréforme Darcos du lycée, les « rythmes scolaires » de Peillon, maintenant la contre-réforme du collège de Vallaud-Belkacem, visent, sous différents affichages, à réduire l’offre en quantité et qualité l’offre publique d’enseignement, à attaquer l’unicité de l’éducation nationale et son principe d’égalité, à favoriser le secteur privé et l’intrusion d’acteurs privés et de la logique marchande dans l’école publique. Nous réaffirmons notre implication dans la bataille contre ces « lois », actuellement contre la « réforme » du collège. Nous faisons du rétablissement d’une carte scolaire, à tous les niveaux, redéfinie pour plus d’égalité, une priorité. Nous demandons plus que jamais la fin des subventions à l’école privée, la suppression immédiate des aides extra-légales que lui accordent les collectivités, l’obligation de scolarisation dans le public ou dans le privé sous contrat. Logement : financer et construire 250.000 logements réellement sociaux par an pendant 5 ans . Le système et la politique des gouvernements successifs s’efforcent de faire du logement, besoin élémentaire, une marchandise toujours plus rare et plus chère. Le mal-logement frappe 3,8 millions de personnes. Le taux d’effort des ménages, pour des logements dont la qualité de s’améliore plus, ne cesse d’augmenter, dépassant 20% en moyenne du revenu (énergie et eau comprises), encore davantage avec le poids croissant des impôts locaux. Il dépasse 40% pour les revenus les plus modestes, dont les jeunes et les étudiants. Le budget des accédants et des « petits » propriétaires est aussi lourdement grevé pour une propriété de plus en plus précaire. Le taux d’effort dans le parc social tend également à monter, même si les aides sociales le répartissent sur l’ensemble de la collectivité. Le taux planché de logements « sociaux » (incluant en réalité des loyers « intermédiaires » mis en place dans les villes depuis la loi SRU ont peu modifié cette situation de pénurie. Les effets de la loi Boutin de 2008, abaissant les plafonds de revenus pour l’accès au logement social et généralisant les surloyers, se font sentir et renforcent la ségrégation sociale et spatiale, aux conséquences néfastes multiples. Pour répondre aux besoins, « détendre le marché », nous faisons de la construction de logements réellement sociaux notre objectif prioritaire : 250.000 constructions (nettes des démolitions) par an pendant 5 ans. Nous militons pour une forte augmentation de l’aide à la pierre, la centralisation intégrale de l’épargne du livret A à la Caisse des dépôts et consignations et son affection entière au logement sociale, le rétablissement du montant et des objectifs (logement des salariés) du « 1% logement ». Nous demandons la création d’un service public national du logement au service d’offices HLM publics autonomes (et non de SA). Pour nous, l’écologie est une préoccupation essentielle mais qui ne saurait être dissociée de nos luttes contre le capitalisme . Ce système, dans sa recherche de profit maximum à court terme, tend à être indifférent à la détérioration du cadre de vie, de la santé des travailleurs et des populations, à gaspiller les 15 ressources, à menacer, dangereusement pour l’humanité, des équilibres écologiques, du local au planétaire. L’idéologie dominante utilise aujourd’hui les propres menaces que le capitalisme fait peser sur l’environnement pour développer de nouveaux marchés à son profit : marché des droits à polluer, « capitalisme » vert. Au nom de l’énergie renouvelable, des taxes nouvelles sont, par exemple, prélevées sur les factures des consommateurs. Le risque « écologique » sert de prétexte à la fermeture d’usine pour mieux les délocaliser, tandis que la recherche de compétitivité justifie l’abaissement, la « simplification » des règles de sécurité etc. Le réchauffement climatique constaté dans les dernières décennies du 20 siècle pose des inquiétudes légitimes. Ses causes font l’objet de recherche. Mais au-delà de cela, la « COP 21 » a été le symbole de l’instrumentalisation par le capital des préoccupations écologiques. Indifférentes, par exemple, à la faim dans le monde, les grandes puissances impérialistes enrôlent les opinions publiques dans cette nouvelle croisade morale. On invite les populations à accepter une restriction de la réponse à leur besoin au nom de cette cause, notamment dans les pays les moins développés. L’aide au développement est détournée vers le capitalisme « vert », tandis que le pillage des ressources énergétiques des pays les plus pauvres continue. Les puissances impérialistes, les lobbys représentant les différentes industries énergétiques s’affrontent dans ce cadre idéologique imposé par les impérialismes occidentaux. Parce que nous sommes communistes, nous sommes des écologistes conséquents. Nous replaçons les conséquences et les causes dans l’ordre et croyons à la science et au progrès. L’agriculture française connaît une crise structurelle profonde. La situation est grave. Un tiers des exploitations sont menacées. La balance commerciale agricole du pays, hors vins et spiritueux, est passée dans le rouge. Le système, avec l’UE, passe à une nouvelle étape de la liquidation de l’agriculture paysanne. La PAC ancienne manière a organisé et accompagné la mise à mort des petites et moyennes exploitations, la concurrence dans le marché commun européen. La future PAC prépare, avec l’OMC, l’insertion totale dans le marché spéculatif mondial de l’alimentation. La fin des quotas sucriers l’an prochain en est une étape, par exemple. La disparition de quantité de productions en France, même des plus traditionnelles, est programmée. Les luttes paysannes, notamment des éleveurs, sont déterminées et cherchent une réponse politique que les tenants de l’agriculture industrialisée ne peuvent leur apporter. Communistes, nous défendons une agriculture paysanne répondant, en qualité et quantité, aux besoins de la population du pays, dans toutes les productions possibles, ouverte à des échanges équitables avec d’autres pays, moins avantagés par la nature notamment. Cela passe, non par des « aides » accompagnant la fin, mais par des prix rémunérateurs et donc par une régulation publique des marchés. Cela passe aussi par des financements nouveaux, prêts avantageux à très long terme, aux exploitations, par une relance publique d’un mouvement coopératif digne de ce nom. La proposition de nationalisation de la grande distribution rentre dans cette perspective. La rupture avec le « libre échange », la concurrence déloyale et le dumping social imposés par l’UE et l’OMC est une nécessité encore plus forte dans le secteur de l’alimentation humaine. La défense et le développement des services publics, la lutte contre les privatisations. La question de la défense des services publics est décisive pour construire l’alternative politique tout de suite. Ils tiennent en effet une place structurante dans l’organisation et l’économie du pays. Ils constituent une référence sociale pour l’ensemble des salariés. La capacité de mobilisation et d’entraînement des salariés du secteur public est un atout déterminant pour l’ensemble du mouvement social. Le démantèlement, l’établissement des critères du privé, la privatisation de tous les services publics sont l’un des axes de la politique des gouvernements successifs. Le processus de privatisation suit un schéma similaire pour chaque entreprise, marqué notamment par la mise en concurrence et la marchandisation de ème 16 l’activité sous prétexte d’une directive européenne, la remise en cause des statuts de l’entreprise et des personnels. La force et les suites de la lutte des cheminots en 2014 contre la « réforme ferroviaire » constituent de nouveaux points d’appui pour la résistance de tous les salariés des services publics et des usagers. Les points de convergences avec les usagers et l’ensemble des citoyens sont très importants. L’expérience est faite des premières privatisations, aussi bien en termes de dégradation du service rendu, des conditions de travail et de sécurité, de remise en cause du principe d’égalité, de hausse des tarifs, de menaces de désertification, de suppressions d’emploi qu’économiquement, en termes de reconstitution d’oligopoles privés. Pour nous communistes, la question des services publics et des entreprises nationales est essentielle parce qu’ils constituent un point de résistance fondamental au marché capitaliste, une première étape dans l’appropriation publique des moyens de production, le socle d’un développement de l’économie basé sur la réponse aux besoins. Nos camarades, à l’image de Marcel Paul, ministre communiste à la Libération, auteur de la nationalisation de l’électricité et du gaz, ont joué un rôle déterminant dans leur conquête. Notre efficacité dans cette lutte suppose une clarification sans ambiguïté de nos positions : - refus de l’application en France des directives et règlements européens de mise en concurrence des activités de service public - revendication de la défense, de la reconquête et de l’extension des monopoles publics, notamment gagnés en 1937 et en 1944. - conception du service public « à la française » : la notion de service public est indissociablement liée à la propriété publique de l’opérateur. La bataille pour la sauvegarde et le développement des services publics tout de suite doit aussi être dirigée vers les collectivités locales, régions, communautés d’agglomération, municipalités. Nous revendiquons la (re)municipalisation ou la création de régies (gérant directement l’exécution) par exemple pour assurer un service public de distribution de l’eau ou des transports urbains… Pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie. A côté de nos actions pour la reconquête des grands services publics nationalisés, nous proposons que le congrès reprenne résolument nos campagnes pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie dans l’esprit des nationalisations démocratiques de la Libération. Le Parti n’a jamais prétendu que des nationalisations, sous régime capitaliste, représentaient un début de socialisme ou des îlots de socialisme. Mais la nationalisation représente une importante amélioration du rapport de force, en faveur des salariés et du peuple, pour développer les secteurs clés de l’économie, les défendre face à des projets destructeurs du capital, dans le sens de la réponse aux besoins du pays. Nous nous prononçons pour des nationalisations intégrales, à 100%, y compris par voie de réquisition, excluant l’actionnariat privé. Dans les entreprises publiques, la lutte reste constante contre l’étatisation au service du profit capitaliste réalisé dans le reste de l’économie, contre la « nationalisation des pertes ». La signification historique, démocratique, de la « nationalisation à la française » explique pourquoi le gouvernement de Sarkozy en 2008 s’est bien gardé de nationaliser les banques mais a eu recours à une autre forme pour son plan d’aide à la finance. En 2012, face au plan de liquidation de plusieurs usines de PSA en France, à l’enterrement de la sidérurgie de Florange, en 2013, face au plan de démantèlement d’Alstom, le Parti aurait pu et dû porter la revendication de la nationalisation dans une campagne nationale de soutien aux luttes. 17 Parmi les secteurs clés, dont la nationalisation s’impose, nous proposons que le congrès inscrive, entre autres : L’ensemble du secteur bancaire et financier, les industries sidérurgiques, automobiles, aéronautiques, pharmaceutiques…, les industries d’armement, le secteur énergétique, les autoroutes… Dans ces activités particulièrement, il existe objectivement un rapport de force potentiel national pour des nationalisations démocratiques. IV – Retrouvons notre engagement total contre l’impérialisme et pour la paix Le capitalisme mondialisé, c'est la guerre Au plan international, nous assistons à une effrayante montée des périls. La fin de la « guerre froide » était censée ouvrir une période de détente et de désarmement. Le contraire se produit avec la multiplication des foyers de guerre et des risques d’embrasement régionaux voire mondiaux. Les dépenses d’armement, notamment celles des États-Unis, de la Chine ou de la France s’envolent. Nous analysons tout cela comme le résultat de la nouvelle étape de la mondialisation capitaliste et de l’exacerbation des oppositions interimpérialistes, notamment avec l’émergence de nouvelles puissances mondiales et régionales. La concurrence pour le contrôle des marchés, des matières premières, y compris l’alimentation, bat son plein. Notamment depuis le 11 septembre 2001, les stratèges américains appliquent la théorie de la guerre permanente. Outre ses objectifs impérialistes directs, elle vise également à nourrir leur puissant lobby militaro-industriel. Elle rentre dans la logique du développement de grandes peurs collectives, pour écraser la contestation politique et sociale du système capitaliste par un renforcement de l’appareil répressif, par un embrigadement idéologique des peuples. Les impérialismes européens, dont les intérêts ne concordent pas exactement, s’intègrent globalement, comme alliés dans l’OTAN, dans la politique américaine, participant à ces guerres, prenant à leur charge les expéditions en Libye et en Afrique subsaharienne. Les puissances de l’UE et les États-Unis ont collaboré au coup d’État et au déclenchement de la guerre en Ukraine, facteur grave de déstabilisation du continent européen. Pour autant, leurs intérêts principaux ne semblent pas coïncider entièrement, les États-Unis semblant chercher plutôt à juguler la puissance russe, les États européens et singulièrement l’Allemagne à disposer en Ukraine d’une base arrière de main d’œuvre et de délocalisation au moyen de l’accord d’association avec l’UE. La dénonciation de cette ingérence et de cet accord, le refus du régime de Kiev qui plonge le pays dans la faillite, le chaos et le fascisme, sont des priorités pour notre Parti. A ce congrès, nous en sommes encore à pousser notre réflexion sur la nature du régime russe. La Russie de Poutine suit incontestablement une politique d’affirmation, y compris agressive, de puissance nationaliste. Pour autant, l’économie russe en pleine décadence, dilapidant ses matières premières et ce qui reste des acquis du socialisme, sans réellement de bourgeoisie avide de marchés et d’expansion, ne rentre pas dans la caractérisation de l’impérialisme. Le régime autoritaire de Poutine, érigé en modèle par une partie de la droite et de l’extrême-droite française ne suscite en rien notre sympathie, pas davantage avec sa pratique de détournement de certains symboles de l’URSS. La Chine, en voie de surarmement, à l’économie et à la bourgeoisie expansionnistes, à la recherche de marchés, d’investissements et de ressources primaires présente les traits d’une puissance impérialiste. La montée des tensions avec le Japon, les tentatives d’expansion en mer de Chine face au Vietnam et aux Philippines sont préoccupantes pour la paix. Mais là aussi, notre analyse a besoin d’un complément d’information vu l’origine socialiste de ce pays et sa gouvernance par un parti « communiste ». La Syrie est le théâtre dramatique de l’affrontement par procuration de la plupart des impérialismes mondiaux et régionaux (Turquie, pays du Golfe, Iran, Israël). Les groupes terroristes islamiques dont Daech sont les enfants directs de celles de ces puissances qui les ont armés et financés. Notre parti doit reprendre son combat pour la paix et contre l'impérialisme Notre théorie et notre expérience historique issue de l’opposition à la première guerre mondiale nous enseignent que notre Parti doit, dans le cadre de la solidarité internationaliste, pour la paix, contre l’impérialisme, combattre d’abord son impérialisme national. La direction et les parlementaires du PCF ont rompu avec les positions communistes de toujours en rentrant dans l’union « sacrée » derrière Hollande aux lendemains des attentats du 13 novembre, puis en votant la prolongation de l’état d’urgence et l’intensification des frappes en Syrie. Ils sont rentrés en contradiction avec des slogans aussi justes que « ne pas ajouter la guerre à la guerre » ou « leurs guerres, nos morts ». Le congrès doit réviser cette position belliciste . Elle suit l’approbation, déjà, de l’opération militaire au Mali et surtout l’alignement derrière les positions chauvines, liées au lobby militaro-industriel français de Mélenchon (ami de Dassault), qui s’est prononcé pour une intervention militaire européenne en Libye. Les positions internationales du Parti ne peuvent plus se cantonner à des appels rituels à des tables rondes sous l’égide de l’ONU. L’ONU est certes la seule organisation disposant d’une légitimité et d’une légalité internationales mais ses résolutions sont limitées par les marchandages entre grandes puissances. Depuis la présidence de Sarkozy et encore plus depuis celle de Hollande, la diplomatie française connaît un infléchissement inquiétant qui pose question. Au refus sous Chirac de l’intervention US/OTAN en Irak a succédé l’intervention en Libye, la surenchère incendiaire en Syrie (Fabius allant jusqu’à saluer les mérites des terroristes d’Al Nosra). Le gouvernement a également apporté un soutien inacceptable à la politique guerrière, criminelle d’Israël (Gaza 2014), État colonialiste, fauteur de guerre, pointe avancée de l’impérialisme occidental. Nous devons poser la question des intérêts économiques qui ont amené à ce changement dans la politique de l’impérialisme français, notamment avec en lien avec les dictatures du Golfe. Le 37 ème congrès doit affirmer ou réaffirmer : - L’exigence de l’arrêt immédiat des opérations militaires françaises à l’étranger , de la fermeture des bases militaires à l’étranger, du rapatriement de tous les soldats français. - L’exigence de la sortie de la France de l’OTAN et de toute forme d’Europe de la défense. - Notre condamnation de la politique de l’État d’Israël, de guerre, d’oppression et de colonisation , de son soutien par les autorités françaises. Notre solidarité avec le peuple palestinien et les pacifistes israéliens qui s’ebattent pour une paix juste et durable. - L’exigence de la suspension des livraisons d’armes et des accords économiques avec les dictatures obscurantistes du Golfe , à commencer par le Qatar et l’Arabie Saoudite. - La nécessaire fin de la politique de complaisance avec le régime turc à tendance dictatoriale, à sa politique de répression des libertés, à ses guerres contre les populations kurdes de Turquie et de Syrie, à son soutien au terrorisme. - Notre condamnation totale de l’accord UE/Turquie sur les « migrants » , concocté notamment par les premiers ministres Tsipras et Davutoglu, du marchandage d’êtres humains qu’il organise, - l’exigence d’un accueil décent pour les réfugiés, l’expression de notre solidarité de classe avec eux , la condamnation des causes qui les poussent à partir - guerres et dictatures – du cynisme des capitalismes européens, notamment allemand à la recherche d’une main d’œuvre d’appoint. Par ailleurs, le congrès doit être l’occasion - de réaffirmer notre soutien à Cuba socialiste , dans la phase nouvelle, de détente, dans son affrontement avec l’impérialisme américain, l’exigence de la levée immédiate et complète du blocus US et du rétablissement de la souveraineté cubaine sur Guantanamo. - De manifester notre soutien au peuple vénézuélien et notre condamnation de la tentative impérialiste de renversement de son expérience émancipatrice. Le congrès peut et doit enfin être le moment de clarifier la position du PCF sur l’arme atomique française, d’exiger son démantèlement unilatéral, d’enterrer définitivement les fables de la dissuasion et de l’indépendance de l’impérialisme français, d’exiger une baisse des dépenses militaires, la (re)nationalisation et la relocalisation des usines d’armement. Nos campagnes historiques sont plus que jamais d’actualité : « l’argent pour l’école, pour l’hôpital, pour le développement et la coopération, pas pour la guerre ! ». V – Évaluer la crise de la démocratie bourgeoise Sur les ruines de la social-démocratie, rebâtir un parti marxiste et léniniste Dans tous les pays, la démocratie bourgeoise « à l’occidentale » est en crise grave. Des États comme l’Espagne ou la Belgique restent des mois sans gouvernement issu des élections. L’adhésion au système s’effondre avec une augmentation générale de l’abstention. Des formations politiques nationalistes, même ouvertement d’extrême-droite, progressent. En Europe de l’Est, où la démocratie bourgeoise ne s’est jamais vraiment imposée, l’abstention est régulièrement majoritaire et des gouvernements ultraréactionnaires sont aux commandes dans plusieurs pays. Dans le même temps, les libertés démocratiques fondamentales sont dangereusement remises en cause. En France notamment, le système politique de l’alternance arrive à bout avec ses deux équipes qui se succèdent pour appliquer la même politique au service du patronat et du capital. La différence entre la droite et la « gauche », par rapport à ce que continuent de représenter ces notions dans le pays, tient désormais dans la répartition des rôles dans la même pièce qui se joue. Par exemple contre la Sécurité sociale, la droite attaque davantage les prestations, dont la plus symbolique, la retraite à 60 ans. La gauche en sape son financement. On a presque atteint le modèle américain avec quasiment aucune différenciation entre démocrates et républicains. Mais même ce modèle est en crise aux États-Unis comme on le voit dans la préparation de la présidentielle de fin 2016. Une théorie est développée par des intellectuels de gauche et reprise par la direction du PCF selon laquelle cette crise serait issue d’un double échec, celui du socialisme « réel » et du mouvement communiste d’un côté, celui de la social-démocratie réformiste de l’autre. Il faudrait maintenant reconstruire la gauche. Nous réfutons entièrement ce raisonnement et sa conclusion. Pour nous, c’est le parti révolutionnaire marxiste et léniniste, le parti communiste qu’il faut reconstruire. Avec la victoire de la contre-révolution à l’Est (y compris pour des raisons internes) et l’affaiblissement du mouvement politique révolutionnaire, la social-démocratie, le PS en France, a perdu la raison d’être qui était devenue la sienne depuis 1917 et 1920 : contenir le mouvement populaire, la lutte des classes, dans la loyauté au capital. Le PS était là pour incarner et limiter les conquêtes sociales, les réformes réelles qu’en réalité la lutte des classes conduites par les organisations révolutionnaires avait permis de gagner. Mais voilà, maintenant, il n’y a plus de « grain à moudre ». Au contraire même, le PS et la « gauche » sont mieux placés que la droite, de par cette histoire, pour détruire les acquis sociaux. Alors, sauver la « gauche », tirer le PS à « gauche », sauver le PS ? Non, merci ! Dire cela ne signifie absolument pas que nous ne fassions pas toujours une différence, notamment en ce qui concerne la défense des libertés, entre ce que représente la gauche et ce que représente la droite, également entre ce que représentent la gauche et la droite d’un côté et ce que le danger que représente l’extrême-droite de l’autre (même si ce sont les politiciens de droite et de gauche qui font le lit de cette dernière). Le capitalisme n'a plus besoin de la démocratie Le capital se trouve devant une contradiction. Les formes de la démocratie bourgeoise qu’il a dû concéder dans un rapport de forces données, notamment en Europe occidentale, pour garantir sa domination constituent aujourd’hui, dans un rapport de forces bien plus défavorable pour le monde du travail, une entrave politique, un ralentisseur, à son besoin intrinsèque de maximisation des profits. Le capitalisme français en particulier est handicapé, face à la concurrence mondialisée, malgré l’aide de l’UE, par ses difficultés politiques nationales à liquider les acquis sociaux et démocratiques de notre peuple. Communistes, nous ne sommes pas du tout des partisans de la démocratie bourgeoise dont nous avons analysé théoriquement la rasions d’être. Aujourd’hui, sa remise en cause se situe sur le front de la lutte des classes en France. Le capitalisme n’a pas la force de placer tout de suite notre pays sous dictature. L’état d’urgence, la répression des mouvements sociaux, la multiplication sous tous les prétextes des milices privées et des systèmes de surveillance y tendent cependant dangereusement. Le capitalisme en est au stade, dans les pays occidentaux, de vider de leur sens les acquis démocratiques. Nous devons lutter contre l’exclusion des masses de la vie politique. L’abstention (la non-inscription même sur les listes électorales) peut être un acte politique ponctuel justifié. Mais son inscription dans la durée, jusqu’à l’indifférence, est dangereuse. La meilleure façon pour nous de s’opposer à cette tendance est de redonner son sens au vote communiste. Il nous faut évaluer également les effets de l’éclatement du débat public et de l’information avec les nouvelles technologies de la communication. Les référents communs, comme le JT ou la presse quotidienne, s’effacent. Avec internet, la hiérarchisation de l’information est remise en cause ouvrant à de nouvelles récupérations politiques, parfois extrémistes voire sectaires (théorie du complot). L’idéologie dominante sait aussi multiplier les débats de diversion, notamment lorsqu’ils renvoient les uns et les autres vers des identités ou des catégories présumées. Nos congrès précédents ont consacré beaucoup de temps aux questions « sociétales » notamment. La plupart méritent une position politique du Parti mais sans que jamais elle ne soit coupée des enjeux de classe profonds et des questions économiques et sociales. Pour les capitalistes, plutôt le FN que le PCF C’est le cas pour la plus grave des positions de diversion qu’encourage l’idéologique dominante : la division entre les travailleurs par la xénophobie et toutes les formes de racisme. Le recours par le système à l’extrême-droite remonte à 30 ans en France (alors directement par le PS) mais il est passé depuis 2012 à un nouveau stade. La montée de l’extrême-droite ne se limite pas qu’au FN en France. A défaut pour l’instant – nous devons vérifier et réviser sans cesse la validité de ce constat – d’un parti fasciste de masse, des mouvements ultraréactionnaires, ou étroitement catégoriels (néo-poujadistes) ont envahi les rues ces dernières années et des groupuscules ouvertement néofascistes se manifestent plus bruyamment. Le mouvement est général dans les pays occidentaux mais prend des formes différentes suivant la force des traditions antifascistes et les besoins du capitalisme national (nous devons notamment étudier attentivement la poussée électorale récente du parti AfD et la signification des manifestations de rue antiimmigrés, anti-musulmans du mouvement « Pegida » en Allemagne). En France, le FN, dans toutes ses composantes, continue plus que jamais à dévoyer et détourner les colères populaires vers la haine. Mais le nouvel appareil dirigeant de ce parti a fortement augmenté la démagogie sociale dans son discours et l’a associée de façon nouvelle à un positionnement économique étatiste et technocratique. Le système a décidé de pousser des franges beaucoup plus larges de la population, et notamment de la classe ouvrière, vers le FN et son organisation . La promotion éhontée du FN, érigé en opposant principal à la politique gouvernementale, par Valls notamment dans la dernière campagne électorale des régionales dépasse le calcul politicien à court terme. Nous devons mesurer attentivement la portée de deux prises de position récentes : l’appel solennel du président du Medef, Gattaz, à faire front contre le FN avant les élections régionales, la déclaration très calculée de Hollande comparant le discours du FN « à des tracts du PCF des années 70 ». Cette déclaration insultante pour nos camarades a suscité notre indignation générale. Il nous faut analyser en même à quel point le pouvoir essaie de valider et crédibiliser la démagogie sociale du FN en l’associant à notre histoire. Mener le combat anticapitaliste est la meilleure arme contre les fascismes L’axe de notre riposte au FN est la dénonciation de sa nature de classe au service du patronat et du capital par, en priorité, notre expression et notre action dans les entreprises, les quartiers et les campagnes, dans les luttes . Pour autant, cette position passe par le refus, largement exprimé par d’autres, de la banalisation du FN. Nous défendons sans relâche l’histoire et l’actualité de l’antifascisme. Nous ne tolérons aucun racisme, y compris dans nos rangs, en suivant le slogan toujours juste : « un raciste est quelqu’un qui se trompe de colère » . Ce refus de la banalisation du FN ne se confond en rien avec une « union sacrée », sur n’importe quelle base contre lui. Il n’est pas question pour nous de combattre le FN main dans la main avec le Medef ! Certaines positions « unitaires » récentes, notamment intersyndicales, opposant par exemple les soi-disant idéaux de « paix et de coopération » qui auraient présidé à la « construction de l’Europe » relèvent du parfait contresens ou de la tromperie dangereuse. L’opposition au FN ne saurait servir de prétexte à valider l’UE du capital qui porte intrinsèquement la mise en concurrence des peuples. Nous avons été confrontés et nous allons être confrontés à la question de notre attitude au second tour des élections. Elle est piégeuse. Ne la laissons pas être structurante, diriger nos positionnements, notamment contre le FN. En rabattre sur nos positions anticapitalistes pour ménager des alliances électorales défensives contre le FN serait un parfait contresens. Au contraire, plus nous seront forts et clairs dans le combat anticapitaliste, dont la lutte contre le FN fait partie, plus nous serons à même d’échapper au piège électoral . Le moment venu, à partir de ce positionnement sans concession, nous pourrons faire la part des choses entre, d’un côté, l’impossibilité de cautionner, au nom de la lutte contre le FN, ceux dont la politique fait son lit et, de l’autre, l’enseignement historique qu’il ne faut laisser aucune tête de pont institutionnelle aux fascistes. Dans le refus de la banalisation du FN, un exemple mérite d’être discuté au congrès. L’entreprise SAPAG, à Ham dans la Somme, produit des valves pour la grande industrie. Elle était menacée de fermeture imminente cet hiver par la multinationale qui l’a reprise (elle est toujours d’ici deux ans). L’intersyndicale a interpellé les élus de tous bords et organisé une réunion publique. A la tribune, se sont retrouvées toutes les étiquettes politiques dont le FN. Lorsque le FN est intervenu, avec un discours étudié en direction des salariés, personne de la tribune, pas même les élus communistes, n’a bronché. Seuls dans la salle, les représentants de la section voisine du PCF de Saint-Quentin ont manifesté ostensiblement leur refus de cette situation, entraînant un débat avec les ouvriers. Cette dernière position doit être tenue systématiquement et l’organisation du Parti doit donner le plus de moyens aux camarades pour la tenir. Faisons éclater les contradictions entre la démagogie sociale et la nature de classe du FN ! Lorsque les salariés d’Air France ont été sanctionnés, placés en garde à vue, après une lutte pour leur emploi, Philippot et Le Pen se sont rangés dans le camp des patrons. Il est impossible pour eux, sous peine de contrarier leur 24 base bourgeoise, de ne pas dénoncer les grèves ouvrières, les manifestations pour les retraites ou le code du travail. En bref, face au FN, soyons le mieux communistes possible ! Les nouveaux mouvements radicaux : crétins utiles du système Devant la crise de sa démocratie bourgeoise, le système encourage aussi l’émergence d’une social démocratie de « gauche ». Il en a besoin pour contenir l’opposition populaire notamment du « peuple de gauche » attaché aux acquis sociaux et démocratiques. La vie politique reste formatée par les expériences comme l’Union de la gauche. La social-démocratie « de gauche », un certain gauchisme aussi, sont beaucoup moins stigmatisés que le point de vue révolutionnaire communiste, qui plus est en plein effacement depuis des années. Nous allons à la rencontre des aspirations que nous partageons de ce « peuple de gauche », aussi des couches moyennes en voie de prolétarisation et de paupérisation. Mais nous devons y aller sur une base de classe, sur des objectifs de lutte. Nous développons à plusieurs reprises, dans ce texte de congrès, la thèse que le PCF ne doit pas s’effacer plus encore dans cette illusion, dans une nouvelle illusion, une nouvelle tromperie social-démocrate de « gauche », même teintée « d’indignation ». L’analyse de la situation politique dans d’autres pays l’étaye. Aux États-Unis, symétriquement au succès dans les primaires du candidat populiste de droite extrême Trump, on assiste à l’émergence de Bernie Sanders, sénateur indépendant, qui se prétend « socialiste », dans les primaires démocrates avec Hillary Clinton. Sa promotion médiatique est par elle-même le signe, comme celle de Trump, de l’épuisement du système politique américain et d’aspirations réelles à des changements sociaux, même si Sanders recueille principalement un soutien dans la petite bourgeoisie intellectuelle. Mais il n’y a aucune illusion à se faire sur Sanders. Ce « socialiste » exclut l’appropriation publique des moyens de production privés. Ses références sont Roosevelt ou Truman. Son directeur de campagne est celui qui a organisé la campagne d’Al Gore en 2000. Sur les questions très contestées des interventions américaines à l’extérieur, il les a quasiment toutes approuvées. Il est clair que la candidature Sanders est le moyen de canaliser l'aspiration au changement pour renforcer la candidature d’Hillary Clinton, représentante directe de l’impérialisme US. Au Royaume-Uni, Jeremy Corbyn est certainement le dirigeant du Parti travailliste le plus à gauche depuis 30 ans. Son élection est également un signe de crise de ce parti et du bipartisme britannique traditionnel. Pour autant, Corbyn est député depuis 28 ans et est un cadre du Parti social-démocrate le plus inséré historiquement et institutionnellement dans la collaboration de classe. Il peine à rassembler le Labour sur ses positions courageuses contre les bombardements en Syrie ou pour le désarmement nucléaire. Il recule sur ses positions hostiles à l’UE et appelle maintenant à voter pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE au référendum de juin. Comme si le rôle que le système lui aurait dévolu était d’empêcher l’émergence d’une position de gauche de rupture avec l’UE. En Espagne, le parti Podemos a canalisé, avec pour l’instant des succès électoraux, la contestation qui s’est exprimée notamment dans le mouvement diffus des « Indignés » ou dans la volonté de renouvellement politique manifestée, entre autres, par le changement d’équipes municipales dans les villes principales. Mais la nature opportuniste et politicienne de Podemos se révèle vite malgré la mise en scène d’une « nouvelle façon de faire de la politique » par son leader Pablo Iglesias. Non conformisme, «happening », « cyberdémocratie » d’un côté, mais négociations politiciennes très traditionnelles, recrutement – hautement symbolique – sur les listes électorales de l’ex général en chef de l’armée espagnole et de 25 l’OTAN de l’autre. En fait de modernité, Iglesias s’applique, en populiste, à mettre en avant sa personne, à rejeter la forme parti, à dénigrer le Parti communiste espagnol. Le Grèce de Syriza et de Tsipras fournit l’exemple le plus abouti du rôle de ces nouvelles formes politiques « radicales » et réformistes dans le système. C’est le seule pays où l’une d’elle est arrivée au pouvoir. Le cas grec est devenu, encore plus en 2015, un sujet politique international. Cette expérience attire d’autant plus notre attention que Tsipras, dirigeant du PGE, a été et est toujours érigé en modèle par Pierre Laurent, ces dernières semaines encore, malgré l’accord UE/Turquie odieux contre les « migrants » qu’a préparé et défend Tsipras. La Grèce présente plusieurs particularités. Le retard de développement de son économie dans la zone euro, le niveau de corruption de son appareil politique traditionnel, notamment du Parti socialiste Pasok, ont fait subir à son peuple, encore plus gravement qu’ailleurs, la dernière crise « financière » du capitalisme après 2008. Sa position géostratégique en fait un élément indispensable à l’OTAN. Les luttes sociales ont été fortes en nombre et notamment orientées par le Parti communiste grec (KKE) et le syndicat PAME suivant une ligne anticapitaliste conséquente. Les puissances capitalistes européennes et américaines avaient donc encore plus de raisons d’empêcher une rupture de ce pays avec l’euro et l’UE et le précédent qu’elle aurait représenté. Depuis le départ, nous disposons de faits et d’analyses précis, notamment apportées par le KKE, sur la nature opportuniste et la ligne réformiste de collaboration de Syriza, malgré l’image de « radicalité » diffusée par l’idéologie dominante. Ensemble hétéroclite de petits groupes politiques, Syriza est devenue l’usine de recyclage de la social-démocratie. Le système avait besoin d’une nouvelle force d’opposition tant les partis d’alternance traditionnels, le PASOK totalement discrédité et la droite, se confondaient aux yeux du peuple. Vers 2010, le système pouvait craindre que la colère et les luttes populaires contre le gouvernement Pasok et la droite, tous deux pro-UE, débouchent sur une rupture avec l’UE. En quelques années d’attention particulière de la « Troïka » (UE, BCE, FMI), Syriza a pu monter en puissance à la fois comme force nouvelle prétendument d’opposition « radicale » mais fidèle à l’UE et l’euro. Sa réalité a éclaté dès sa victoire électorale de janvier 2015. Tsipras noue aussitôt une coalition avec un parti libéral et raciste de droite extrême (ANEL), donne des gages à l’Eglise, l’armée et aux armateurs. Il renforce ensuite l’intégration dans l’OTAN et s’allie de façon inédite avec Israël. Les mois de laborieuse négociation, début 2015, avec l’UE, la BCE et le FMI se confirment être rétrospectivement un travail politique de pédagogie de la résignation. Il débouche en juillet sur l’acceptation du pire plan antisocial infligé à un peuple d’Europe capitaliste depuis 1945. La porte est ouverte à un retour direct de la droite au pouvoir et à une poussée fasciste, encore davantage avec la gestion désastreuse de la question des « migrants ». L’utilité politique de l’exemple grec et de Syriza pour le capital vaut, comme école de la résignation, pour toute l’Europe. Nous soumettons ces faits et analyses, désormais peu contestables, au 37 ème congrès et proposons que le congrès acte une rupture avec Syriza et un rétablissement des relations officielles entre le PCF et le KKE et invite notamment ce dernier à la Fête de l’Humanité 2016. Moins flambante que la tromperie du réformisme « radical », la seule voie pour des communistes conséquents, c’est la reconstruction d’un parti de classe sur des analyses rigoureusement anticapitalistes.
Edité le 10-04-2016 à 15:57:10 par Xuan |
| | Posté le 10-04-2016 à 15:54:21
| VI – Reconstruire le parti de classe, redevenir le parti de la classe ouvrière Redevenir le parti des exploités, des petites gens, des travailleurs 99% de la population mondiale possède autant que l’autre 1%. Le chiffre affiché par l’ONG multinationale Oxfam fait florès. Il traduit symboliquement, moralement, au-delà de la méthode de calcul, la dynamique profondément inégalitaire du capitalisme. Ce n’est pas non plus une découverte. Que 99%, peut-être même 100%, certains à leur insu, des femmes et des hommes vivraient mieux sous un autre système que le capitalisme, c’est probable. Le slogan « l’humain d’abord » traduisait cette indifférenciation. Même Serge Dassault est humain après tout. Mais que 99% aient également intérêt et soient également en situation d’agir pour combattre et renverser le capitalisme, c’est évident que non. Penser le contraire, c’est penser un parti petit-bourgeois sous l’emprise de l’idéologie dominante. Quand le Front de gauche réalise des résultats électoraux supérieurs dans des arrondissements bourgeois de Paris que dans des villes à tradition ouvrière de banlieue ou de province, cela pose question. Comme beaucoup de communistes, nous sommes sidérés devant les explications de dirigeants qui estiment que le message « exigeant » du Front de gauche est mieux compris par les couches plus éduquées et plus « politisées ». Quelle amnésie (volontaire?) concernant notre propre histoire ! Une force historique de notre parti est d’avoir été le Parti de la classe ouvrière, d’avoir été l’outil d’une intervention politique directe et de haut niveau de centaines de milliers de ses représentants, ouvriers, employés, paysans, femmes au foyer. Cette originalité unique dans notre pays est pratiquement effacée . L’évolution des conditions d’exploitation, des formes de travail, de la vie sociale y sont pour quelque chose. Le travail de destruction de la direction du PCF depuis la « mutation » de 1993 en est grandement responsable avec la suppression formelle – après avoir cessé d’alimenté leur activité - des cellules, de l’activité à l’entreprise, aussi de la plupart des CDH et de la remise de carte annuelle etc. Nous nous sommes sans doute trop interrogés, à partir des années 70, sur les contours de la classe ouvrière alors que le capital faisait évaluer rapidement les conditions du travail proprement ouvrier en France. Avec le renforcement de l’institutionnalisation du Parti et son premier affaiblissement cela constitue un ensemble, une histoire que nous devons étudier. Mais pour nous aujourd’hui , sans nier le besoin d’une actualisation théorique, il est clair que la classe ouvrière, suivant la mise en évidence de son rôle historique par Marx, se définit, parmi ceux qui n’ont que le travail pour vivre , par un niveau d’exploitation, un niveau objectif d’intérêt à renverser le capitalisme, par une position dans la création de plus-value, par des formes de travail plus propres au développement de la conscience de classe. Reconstruire à la base, au plus près des problèmes et des luttes A ce 37 ème congrès, nous voulons faire connaître et partager des expériences de sections du PCF, un peu partout en France, qui s’efforcent de faire vivre, revivre ce parti de classe, de reconstituer des cellules, 27 c’est-à-dire de reconstruire le PCF, conformément à ce qu’il continue à représenter dans le pays, dans son histoire, dans son inconscient collectifs, tel que de plus en plus de travailleurs, de syndicalistes, de jeunes l’attendent et le recherchent. La question de forme, de structure est indissociable de la question de fond, des positions politiques. On comprend aisément que l’on ne conçoit pas le même parti dans une réunion le soir sur la répartition des places aux régionales entre composantes du Front de gauche et une discussion le midi, brève et furtive bien que patiemment organisée, au self sur la situation de son entreprise. Reconstituer le Parti dans les quartiers , ce n’est pas – du moins pas seulement – venir en tant qu’élu ou candidat offrir sa compassion ou mieux son aide, certainement pas non plus utiliser le clientélisme façon PS. Reconstituer le Parti à l’entreprise, ce n’est pas jumeler, suivant une courroie de transmission qui n’a pas lieu d’être, directions réformistes du parti et du syndicat. Les travailleurs en lutte ont raison d’utiliser toutes les tribunes. Mais l’instrumentalisation des luttes dans les meetings électoraux « pour faire bien », ou de certains militants recrutés sur les listes relève de la démagogie et du mépris. Le recul du point de vue communiste pèse lourdement sur l’orientation des syndicats de tradition révolutionnaire. Les bons militants communistes marchent sur deux pieds le syndical et le politique, c’est bien connu. Le renforcement et la diffusion d’analyses de classe communistes sont une priorité, y compris dans notre conception du mouvement syndical, de son rôle spécifique et de son indépendance. Ce que les communistes peuvent et doivent développer, aussi pour se renforcer pour faire adhérer sur des bases de classe, c’est en priorité la traduction politique des préoccupations immédiates, la prise en main collective des problèmes, la construction de luttes, même petites. Dans les grandes entreprises et les services publics, un début de fonctionnement en réseau entre camarades (et sympathisants) commence à se réinstaurer pour diffuser des analyses de lutte . Les nouveaux moyens de communication permettent d’échanger plus facilement des tracts, des journaux de cellule ou de quartier, des modèles d’affiches. Nous voulons donner une nouvelle impulsion à ces échanges à l’occasion du congrès. Il est significatif qu’il faille remettre aujourd’hui dans un texte de congrès national le contenu de ce qui était historiquement des formations élémentaires et fédérales du Parti. La formation des communistes est capitale. La demande est forte des jeunes adhérents et d’autres. La liquidation de nos outils, exceptionnels, de formation dans les années 90 a été scandaleuse. Des expériences nouvelles de formation se développent. Il faut les valoriser, en particulier celles qui font le lien entre nos fondamentaux théoriques et les luttes présentes. C’est une préoccupation majeure pour l’avenir du Parti. Exiger des dirigeants de notre parti et de nos élus qu'ils mènent la lutte des classes à leur niveau Ce travail de reconstruction du PCF peut-il se faire dans l’indifférence devant la gouvernance de l’appareil par la direction et ses dérives réformistes et politiciennes ? Bien sûr que non ! C’est pour cela notamment que nous intervenons à ce congrès pour sortir le parti du scénario mortifère des primaires. A trois reprises en dix-huit mois, notamment grâce aux interventions des initiateurs de ce texte, les communistes ont évité le pire. 28 En juin 2014, alors qu’André Chassaigne avait approuvé les amendements à la « réforme » ferroviaire et s’était abstenu sur l’article le plus grave de la loi, une pétition rapide a garanti un vote contre de la part des députés communistes. Sinon, le PCF risquait d’être totalement discrédité dans cette entreprise capitale dans la lutte des classes en France. En juillet 2015, P. Laurent et A. Chassaigne annonçaient leur intention de voter au parlement pourle plan antisocial imposé par l’UE et Tsipras au peuple grec. En partie grâce à une pétition en deux jours, leur vote s’est heureusement inversé. Comment lutter contre l’austérité en France quand on l’approuve en Grèce ? En novembre 2015, la forte réaction des communistes après l’adhésion des mêmes dirigeants à l’union sacrée après les attentats, état d’urgence compris a infléchi le vote de certain sur sa prolongation puis la position contre la déchéance de nationalité. Faire vivre, renforcer le PCF doit se faire avec, sans ou même contre sa direction, comme l’avait exprimé le grand résistant André Tollet à une conférence de presse en 2000. C’est toujours et plus que jamais notre conviction. Être le parti d’avant-garde socialiste ne se décrète pas mais c’est un objectif, même exigeant. Lorsqu’une lutte échoue, nous ne disons pas que c’est la faute des travailleurs (combien de fois pourtant l’entendons nous ?), mais nous nous demandons ce que nous n’avons pas réussi à faire et comment nous pourrons faire mieux pour la suite. Au 36 ème congrès, un mouvement s’est fait entendre pour la préservation du symbole du Parti, celui des travailleurs, la faucille et le marteau. Nous avions dénoncé leur suppression des cartes du Parti, transformées en carte du PGE (alors que les adhérents du PCF ne sont pas membres personnellement du PGE). La direction a été bien en mal d’expliquer aux médias la mise au placard du symbole historique. En 2014, faucille et marteau sont réapparus, même si c’est en minuscule, sur les timbres de cotisants. Communistes, sachons utiliser cet identifiant fort en grand. VII – Redonner son nom à notre projet de société : le socialisme La mutation et le Front de gauche sont morts : place au socialisme ! Face à l’offensive massive du capitalisme, la notion de socialisme revient en force un peu partout. Le socialisme est de nouveau synonyme d’alternative au système, même si le mot est souvent vidé de son sens comme dans la campagne présidentielle du sénateur américain Bernie Sanders qui se dit socialiste mais exclut l’appropriation sociale des moyens de production privés… Très longtemps, le PCF a incarné cette alternative, le seul à la porter d’une façon théorique cohérente, s’appuyant sur le marxisme-léninisme, sur les expériences nées de la Révolution d’octobre et sur l’histoire du mouvement ouvrier français. Après la victoire de la contre-révolution à l’Est, sa direction a décidé d’effacer la perspective socialiste et, avec elle, la perspective même de rupture révolutionnaire, refoulant toute notion d’étape vers le changement de société. Le socialisme a été abandonné en 1996, avec la « Mutation ». C’est l’époque où Robert Hue, de la même façon que ses successeurs, reprend à son compte toute la propagande antisoviétique de l’idéologie dominante. Avec le Front de gauche, la direction a dépassé la « visée communiste » pour la remplacer par « l’humain d’abord » , qui selon son programme « n’exprime pas seulement une préférence morale mais dit aussi sa stratégie contre la crise » et « vise l’intérêt général… face à la domination des marchés financiers ». Effectivement, cela n’a plus rien à voir, même de loin, avec le socialisme et le marxisme. Pour notre parti, le PCF, le mot « socialisme » a une signification historique trop forte pour être déformée à l’envie, encore aujourd’hui. Notre conception du socialisme charpente nos luttes En 1968, le Manifeste de Champigny reprenait ainsi notre conception du socialisme : « Le socialisme, c’est tout à la fois la propriété collective des grands moyens de production et d’échange, l’exercice du pouvoir politique par la classe ouvrière et ses alliés, la satisfaction progressive des besoins matériels et intellectuels sans cesse croissants des membres de la société, la création des conditions propres à l’épanouissement de chaque personnalité ». Nous jugeons nécessaire d’examiner à nouveau la perspective révolutionnaire aujourd’hui , comme l’histoire des expériences socialistes du 20ème siècle, suivant cette définition, sans éluder aucundes questionnements des dernières décennies sur le socialisme. Certains révisionnistes ont porté l’idée qu’il y aurait eu un socialisme non-démocratique et qu’il faudrait imaginer un « socialisme démocratique ». Mais pouvons-nous concevoir un socialisme qui ne soit pas démocratique à moins d’être imparfait ou usurpé ? Pouvons-nous imaginer une démocratie réelle sans socialisme, c’est-à-dire sans contrôle collectif des moyens de production ? D’autres tentent une expression astucieuse, « Le socialisme du 21 ème siècle », pour s’épargner l’étude du 20 C’est impossible. Parlons plutôt de socialisme au 21 ème siècle ! La question du socialisme se pose concrètement dans nos luttes quotidiennes, dans notre conception de la propriété des moyens de production, des nationalisations en régime capitaliste, selon l’état des rapports de classe, dans notre recherche d’étapes et de ruptures immédiates avec la politique du capital. Face à l’offensive violente du capital contre les droits des travailleurs, le Parti Communiste Français doit faire face, assumer son héritage révolutionnaire, à l’image des partis communistes de Grèce ou du Portugal, et s’engager à nouveau résolument dans la construction du socialisme. Conclusion – Préparer le centenaire de 1917 et 1920 L’histoire du PCF fait partie de l’histoire du pays et imprègne profondément ses traditions de lutte. Nous en sommes fiers. Elle est un enjeu de lutte idéologique en elle-même. On se souvient de la tentative de récupération et de « décommunisation » de la mémoire de Guy Môcquet et de la résistance communiste par Sarkozy. Militants, nous entendons souvent des patrons ou des DRH nous dire qu’ils avaient un grand parent communiste. Comme un courant de sociologues spontanés, ils nous expliquent volontiers que le parti a permis l’ascension sociale de certains ouvriers pendant les « trente glorieuses », que ça avait été bien, mais que cela correspondait plus à une situation individuelle, dans un cadre historique révolu, qu’à un engagement révolutionnaire… Quel révisionnisme ! Cette année, on fête le 80 ème anniversaire du Front Populaire. Certains prétendent placer sous ces auspices leurs initiatives de recomposition politique « à gauche » ou « à la gauche de la gauche », dont notamment les primaires. Imagine-t-on Cécile Duflot ou Arnaud Montebourg à la place de Blum ? Qui à la place de Maurice Thorez ? Et que donnerait la photo ? Ce que l’on met moins en avant à propos du Front populaire, c’est que l’initiative d’une unité antifasciste revient au parti communiste, que le Parti et son formidable essor sont le moteur des luttes ouvrières à l’origine des grandes conquêtes sociales de 36 . De son côté, Blum affichait sa loyauté aux possédants, abandonnait les Républicains espagnols. La majorité des parlementaires du Front populaire socialistes et radicaux – pas Blum – allaient voter les pleins pouvoirs à Pétain… Le patronat cible ouvertement les conquêtes de la Libération issues du Programme du Conseil national de la Résistance. Communistes, leur défense, celles des grands monopoles publics nationalisés, sortis des « grandes féodalités économiques », celle de la Sécurité sociale sont une de nos priorités. Mais, sauf le respect que l’on doit aux représentants des autres courants de la Résistance, nous ne pouvons pas laisser dire aujourd’hui que le programme du CNR est issu d’une alliance nationale. Comme nous ne pouvons pas laisser dire que la paternité de la Sécurité sociale reviendrait à De Gaulle et non au Parti communiste, à la CGT et en particulier à Ambroise Croizat ! Non, le programme du CNR est issu du rapport de classe existant à la Libération, alors que la bourgeoisie, en tant que la classe, s’était discréditée dans la collaboration et était momentanément très affaiblie et le PCF à la tête de la classe ouvrière, seule résistante en tant que classe, était très renforcé. Il y a deux événements historiques dont personne ne disputera au PCF la commémoration : le centenaire de la Révolution d’Octobre et le centenaire de la fondation de notre parti au Congrès de Tours en 1920. La direction du Parti depuis la Mutation 1993 a fait acte de repentance pour 1917 par la voix de Robert Hue. En 2008, Marie-George Buffet reniait à peu près tout le contenu du Congrès de Tours et déclarait: « Nous sommes au 21ème siècle, le monde a changé, les modèles se sont écroulés. Aussi, dans cette belle ville de Tours, si nous ne retenions de son célèbre congrès qu’une seule chose : le formidable espoir, cette énorme volonté politique de la part de nos camarades de construire une société meilleure. » Nous ne partageons pas ces positions de reniement. Nous continuons à penser que la Révolution d’Octobre est féconde. Nous continuons à penser que la création, à l’appel de Lénine, des partis communistes, suivant le nom du Manifeste de Marx et Engels, prolongeant l’expérience inaboutie de la Commune de Paris, la constitution d’un parti de type nouveau, réellement un parti de classe, en rupture avec la collaboration de classe de la social-démocratie, restent d’actualité dans une perspective révolutionnaire. Libres à des dirigeants actuels du PCF de penser le contraire. Mais nous leur faisons observer que l’identité du PCF se confond définitivement avec son histoire et sa naissance. Garder le nom « PCF », mais renier le principal de ce qu’il représente dans le pays, c’est se condamner à disparaître. C’est ce que nous constatons, durement, non spécialement depuis 1989, mais depuis 1997 et le congrès de Martigues de 2000. Se renier et disparaître, ce n’est pas notre choix. Assumer, même de façon impitoyablement critique notre histoire, pour la poursuivre, si ! Aussi, nous proposons que le 37 ème congrès du PCF lance, à l’occasion du centenaire de la Révolution d’Octobre, une vaste commémoration , des rencontres nationales, non pas un colloque d’historiens choisis, mais une mise en débat général dans le Parti et au-delà de l’héritage et de l’actualité de 1917 . Un politicien socialiste, Jean-Marie Le Guen, a prédit, goguenard, que le PCF ne fêterait pas son 100e anniversaire. Nous l’assurons du contraire. Nous pensons que les travailleurs, notre peuple ont besoin du Parti communiste français. Nous savons que le besoin ne suffit pas à l’existence du PCF. Le PCF doit donner la priorité au rassemblement dans les luttes et redevenir un parti de classe Notre texte est un appel à faire vivre, à renforcer, à reconstruire le PCF |
| | Posté le 10-04-2016 à 23:54:09
| Le projet présenté par Corinne Becourt présente des similitudes avec le projet faire vivre. Quelques remarques en positif et en négatif. Une critique bienvenue de l’électoralisme, des combinaisons politiciennes du Front de Gauche, et de l’alliance sans principe avec la « gauche », conduisant à la liquidation du PCF. L’appréciation « la gauche a trahi » est erronée. Elle oublie l’histoire du parti socialiste, qui a trahi dès la guerre de 14, justifiant alors la création du parti communiste au Congrès de Tours. Le paragraphe « le capitalisme n’a plus besoin de démocratie », peut être encore un peu en avance sur les faits, reflète la fascisation en cours et le double jeu pratiqué avec le FN. Les institutions actuelles entravent en effet la course aux profits et les réformes anti sociales. La gauche radicale est aussi critiquée à juste titre. Le projet « reconstruisons le parti de classe » s’oppose également à la construction européenne et rejette les solutions réformistes. Le document insiste aussi sur la priorité aux luttes et insiste sur le caractère de classe du parti communiste. La reconstruction d’un parti communiste est inséparable de la lutte des classes et les deux sont effectivement liés. Il étudie la crise de l’agriculture qui est une conséquence directe des contradictions du capitalisme. De ce point de vue la cause principale ne se trouve pas à l’étranger mais bien dans la domination des monopoles français de l’industrie agro-alimentaire et de la grande distribution, ce que le projet ne relève pas. Enfin l’objectif de la société socialiste et le retour aux principes marxistes-léninistes sont affirmés. Sur de nombreux points l’unité de pensée peut progresser parmi les communistes opposés à la ligne révisionniste, au sein du PCF mais aussi parmi les marxistes-léninistes qui l’avaient quitté, en furent exclus, ou avaient déjà tenté de reconstruire un parti communiste. Sur certains sujets le débat doit se poursuivre. > Le document insiste sur la nature démocratique du socialisme. C’est une question importante et un combat nécessaire, en opposition avec la campagne anticommuniste déclenchée particulièrement depuis les années 70 et s’appuyant sur la dégénérescence révisionniste de l’URSS. Cependant la démocratie socialiste n’a aucun compte à rendre aux exploiteurs à propos de l’indispensable dictature du prolétariat qui devra s’exercer sur eux. La démocratie socialiste et la dictature du prolétariat sont inséparables et se conditionnent mutuellement. Il est regrettable que le texte « reconstruisons le parti de classe » n’en parle pas. > Le projet « reconstruisons le parti de classe » revendique aussi la nationalisation des secteurs clés de l’économie « dans l’esprit des nationalisations démocratiques de la Libération ». La notion de nationalisation démocratique est une vue de l’esprit et n’a rien à voir avec la conception marxiste. Cette position qui reprend des thèses réformistes sur la possibilité de nationalisations démocratiques en système capitaliste se trouve en contradiction avec la dénonciation du réformisme par ailleurs. > Enfin le document affirme que « Le capitalisme mondialisé c’est la guerre » et dénonce particulièrement les méfaits de l’impérialisme US. La menace réelle que fait peser l’impérialisme US existe parce qu’elle s’oppose à l’émergence des nations et des peuples. Elle s’oppose aussi aux intérêts impérialistes européens. Il s’agit là d’un aspect spécifique de l’impérialisme à notre époque et depuis la chute de l’URSS, qui est l’hégémonisme des USA. Ceci n’est pas assimilable à la mondialisation, y compris capitaliste car celle-ci ne concerne pas spécifiquement les USA mais l’ensemble des pays, des puissances impérialistes de second rang, des pays émergents et opprimés. Que les anciennes colonies aujourd’hui indépendantes utilisent le commerce et la finance capitalistes ne change pas sur le fond les rapports de domination mais exprime sous une autre forme la poursuite de leur lutte anti impérialiste. On ne peut comprendre les derniers conflits en Libye, en Ukraine et en Syrie séparément de ces contradictions et en se contentant de la notion de « capitalisme mondialisé ». > Concernant la Chine le projet « reconstruisons le parti de classe » affirme qu’elle « présente les traits d’une puissance impérialiste » et assimile indistinctement ses dépenses d’armement à celles de la France ou des USA. Dans la ‘contribution à la critique de l’économie politique’, Marx indique « Une formation sociale ne meurt jamais avant que soient développées toutes les forces productives auxquelles elle peut donner libre cours ». Or l’impérialisme n’a jamais permis au capitalisme chinois de développer les forces productives et le socialisme chinois, au cours de sa première phase, lui laisse cette possibilité sous le contrôle de la dictature du prolétariat. On lira par exemple sur Qiushi : Travail idéologique dans les entreprises non publiques (malheureusement trad. automatique) Les faits montrent que la situation du peuple chinois s’améliore et que face à la crise mondiale de surproduction, au lieu de l’austérité, la Chine développe la consommation intérieure, la hausse des salaires et la protection sociale. La Chine est socialiste au même titre que Cuba et son armement s’oppose à l’encerclement US. Le document « reconstruisons le parti de classe » n’analyse pas d’un point de vue léniniste les contradictions mondiales et défend ici des thèses développées par les officines trotskistes, et largement reprises par la propagande bourgeoise, notamment par la feuille atlantiste et anti sociale « le Monde ». Cette position « gauchiste » aboutit à mettre l’impérialisme US et la Chine socialiste dans le même sac et détourne la lutte impérialiste de son but fondamental actuel consistant à briser l’hégémonisme US. Cette divergence ne se résoudra pas rapidement. Les groupes marxistes-léninistes sont aussi divisés sur ce point depuis la controverse sino-albanaise. On se souvient que l’Albanie socialiste n’avait pas résisté à l’offensive anti communiste des années 80 et 90, et se trouve aujourd’hui dans le giron de l’OTAN, sans que les positions du PTA n’aient été remises en question. Il existe pourtant un lien de cause à effet au même titre qu’entre la dégénérescence révisionniste et la restauration du capitalisme en URSS. Nous invitons les camarades à poursuivre le débat et la remise en question du révisionnisme sur les questions en suspens, y compris sur les questions internationales. Avec les luttes de la classe ouvrière, le débat fraternel pour l’unité des communistes sur la base des principes marxistes-léninistes, est l’autre élément essentiel de la reconstruction du parti révolutionnaire du prolétariat.
Edité le 11-04-2016 à 00:02:23 par Xuan |
| | Posté le 11-04-2016 à 00:00:39
| Je ne reproduis pas ici les courriers qui ont accompagné la publication du texte de Paris XVe. Il apparaît que sa fonction fondamentale consiste à diviser l'opposition à la direction révisionniste. |
| | Posté le 11-04-2016 à 08:30:16
| "elle s oppose aussi aux intérêts impérialistes européens";à méditer.ainsi,la guerre au Rwanda et dans l ex Zaire a sans conteste ete une confrontation entre usa et France.dans les Balkans,Clinton a fait pression sur les Croates de Herceg Bosna pour s allier avec les Bosniaques au sein d une fédération pour briser l élan de l Allemagne,qui voulait créer une Grande Croatie d où auraient ete expulsés les orthodoxes et les musulmans.par contre,au Sahel,les intérêts us et Français convergent,dans le cadre de la dite"lutte contre le terrorisme". |
| | Posté le 14-04-2016 à 23:48:43
| NB : le texte "Reconstruire le PCF" de Paris XVe est publié ci-dessus. C'est celui-ci qui est accusé de constituer une division puisqu'il a été publié à la dernière limite, malgré des discussions pour un projet commun avec le réseau faire vivre. Outre l'apparition de tendances, il s'agit d'une manifestation de l'esprit de scission. Sur le Venissian - extrait : Le sens du vote pour la base commune Avec le texte validé par le Conseil National, cela fera 5 textes, un casse-tête qui peut décourager pas mal de camarades. Cinq textes sont soumis au vote des communistes : > Deux de la direction : un pour la continuité proposant des primaires, un pour défaire le PCF >Deux textes de tendances… Contre l’émiettement, nous proposons un texte pour unir les communistes ! "Le temps du commun" et ’"l’ambition communiste", deux textes d’une direction divisée, voudraient nous obliger à choisir entre le soutien à une candidature socialiste ou l’absorption du PCF dans un Front de gauche devenu nouvelle force politique ; c’est l’effacement refusé en 2007 qui continue ! Le texte de la Riposte fait vivre à chaque congrès une force extérieure au PCF, affiliée à une organisation internationale trotskyste. Le texte "Reconstruire le PCF", frappé du sceau du secret et rendu public in extremis, ne se sépare du nôtre que sur le refus d’unir les communistes. C’est un texte qui brouille les cartes pour ceux qui veulent "Faire vivre et renforcer le PCF" ! Cette multiplicité de textes s’inscrit dans la volonté de la direction de mettre en place les tendances, c’est pourquoi plus il y en a, mieux c’est pour elle. Les risques d’explosion-délitement du PCF sont réels et nous ne les favoriserons pas. Notre texte veut construire. La force que nous donneront les communistes sera un facteur d’unité et de résistance contre les forces de liquidation et de destruction à l’œuvre dans le PCF, une force pour dire « continuons le PCF, gagnons le pari de son existence et de son influence avec les travailleurs et les quartiers populaires face au capitalisme ». |
| | Posté le 17-04-2016 à 23:52:03
| Ci-dessous, un intéressant courrier du camarade Daniel Rougerie. On notera que les tribulations de Finkielkraut place de la République confirment ce qu'il dit au sujet de la démocratie : la démocratie bourgeoise consiste à donner la parole à la bourgeoisie, à ses représentants et à ses lèche-culs. Et gare si on rabaisse leur caquet ! Aussitôt on nous joue le grand air de l'insupportable dictature. Eh bien justement reparlons de la dictature, et de celle "infiniment plus démocratique" du prolétariat. "... je ne suis pas intervenu dans le débat sur la préparation du congrès du PCF, parce qu'il me semble illusoire et voué à l'échec. Les débats de congrès ne sont jamais victorieux si la victoire n'a pas été acquise avant ! Et c'est loin d'être le cas. D'autre part, le vœu de création d'un Parti Communiste, en unissant ce qui traine de militants se réclamant du marxisme-léniniste, ne me semble pas pertinent. D'ailleurs, malgré les affirmations de volonté de convergence, les divergences l'emportent ! Dans la période actuelle, qui n'est d'ailleurs pas si défavorable que ça, la question de la démocratie (bourgeoise) est sans doute déterminante. La démocratie est au capitalisme ce que le catholicisme était à la féodalité : son soutien le plus ferme ! Le peuple a bien compris le problème en s'abstenant massivement, comme au 18° il avait bien compris le rôle de la religion en s'abstenant d'aller à la messe ! La pratique sociale du peuple est plus forte que les supputations électorales de nos amis ! Tout ceci non développé, et sans polémique ! Amitiés DR" |
| | Posté le 01-05-2016 à 23:00:38
| Deux textes sur la situation dans le pcf et les propositions pour éviter sa liquidation. Le réseau faire vivre publie deux textes de Paul Barbazange et Danielle Bleitrach, ci-dessous, tous deux destinés à la rencontre de Vénissieux du 30 avril. Le texte signé Danielle Bleitrach appelle à l'unité des communistes, et il est vrai que cette unité est indispensable. Elle écrit : "Les camarades de la direction qui ont pris le risque de faire imploser le PCF doivent tout faire pour créer les conditions de l’unité des communistes" . Or tout démontre que les dirigeants révisionnistes - préoccupés par leurs querelles internes - n'ont nullement l'intention de revenir sur l'abandon du marxisme-léninisme, de la dictature du prolétariat, du socialisme. S'ils créent les conditions d'une quelconque unité, elle sera imposée à tous ceux qui rejettent la dérive social-démocrate et réformiste de leur parti. Contrairement à ce que décrit Danielle Bleitrach les dirigeants du pcf ne sont pas des camarades susceptibles de corriger une ligne erronée dans un débat fraternel. Ce sont des ennemis de l'unité, des ennemis du communisme. Danielle Bleitrach ne veut pas "cliver les camps" . S'adressant à l'ensemble des membres du pcf l'appel à l'unité est compréhensible, cependant le clivage existe d'ores et déjà et se manifeste par les procédés mis en place par la direction révisionniste pour entraver toute forme d'expression démocratique, et elle en a fait encore récemment l'expérience. L'appel à l'unité sera inévitablement brisé par la direction et il faudra alors en tirer toutes les conséquences. Les communistes sincères dans le pcf n'ont pas d'autre choix que de combattre le révisionnisme moderne de manière ouverte, de la même façon que les communistes qui ont fondé le PCF ont combattu les dirigeants de la SFIO, dans une lutte sans merci.
__________________ PCF : Unir et agir face à des dirigeants qui ont pris le risque de l’implosion … Samedi 26 mars 2016 sur pcf Un duo qui a l’accent du sud, Danielle Bleitrach et Paul Barbazange se répondent ! Commençons donc par un texte de l’ami Paul Barbazange (Hérault) et son résumé de la situation et sur lequel je rebondirai… Unir les communistes et agir… Dans un mois de mars qui va je le souhaite se terminer par un grand 31 de luttes, de revendications, d’espoir avec une France en partie à l’arrêt, un vrai débat agite nombre de militants communistes. Tous perçoivent qu’avec la publication d’un texte alternatif visant à la promotion de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle 2017, c’est l’avenir du parti communiste né à Tours en 1921, construit dans les luttes, les multiples histoires, parfois la douleur et le sang qui est en jeu. A un moment où des réponses audacieuses au capitalisme mondialisé sont nécessaires en France comme partout. Allons-nous dans les prochains jours céder face à l’échéance des présidentielles parce que c’est trop difficile ! Parce que cette présidentalisation quasi monarchique est organisée depuis 1964 par la bourgeoisie et le pouvoir personnel contre nous. Parce qu’à la majorité, nous avons choisi en 2012 comme représentant un Mélenchon, certes pétri de qualités d’orateur de rudesse et d’habileté, mais avant tout socialiste mitterrandien. Parce que beaucoup d’entre nous, combattants courageux de la lutte des classes, risquent un repli sur quelques bastions illusoires ? Un autre chemin est possible, nous en continuerons le tracé en marchant : celui du maintien en France d’un vrai parti communiste de masse et de classe, ancré partout au plus près des exploités. Nous ne voulons pas vivre ce qu’ont été les 6 mois de liquidation du parti communiste italien. Nos camarades et le peuple italien savent ce qu’il en coûte. C’est au fond ce que propose le texte alternatif "Unir les communistes" ; il était écrit avant une partie des derniers développements. Il est l’héritier des luttes et des textes qui ont vu le jour depuis l’échec des huistes en 2008 dans leur tentative d’en finir avec le PCF. Il est plus que jamais dans l’actualité. Deux tâches pour l’heure : - Faire signer par les membres du parti le formulaire permettant sa prise en compte au congrès, récupérer partout les attestations de cotisation auprès des ADF. - Réussir une grande journée de lutte le 31 pour que l’anticapitalisme de classe puisse à nouveau s’exprimer avec force d’ici les présidentielles. Paul Barbazange
__________________ Empêcher les divisions et se donner une stratégie sur le long terme Ce texte, je crois correspond bien à l’émotion que l’on peut constater chez les militants. Ils préparent la manifestation du 31 et voient un gouvernement de gauche s’entêter dans le démantèlement du code du travail et aller jusqu’à organiser la répression des lycéens. Face à cela, à leur colère, ils ont eu la stupéfaction de voir débouler deux initiatives anti-démocratique, celle de J.L.Mélenchon s’autoproclamant candidat aux présidentielles et celle tout aussi invraisemblable de la mise en œuvre de primaires avec les socialistes. Ce qui domine chez les militants, hier comme aujourd’hui, c’est une volonté de préserver l’outil qu’est le PCF. Face à l’exaspération populaire, celle de la jeunesse en particulier, un parti, un collectif conscient de ses responsabilités est indispensable. Un parti qui ne soit pas occupé par des jeux d’appareil, des ambitions de sommet mais qui développe la solidarité partout et s’engage dans une perspective politique nouvelle. C’est ce qui devrait distinguer un parti révolutionnaire. Mais au même moment s’exercent dans le parti des forces destructrices dont certaines inconscientes. Au titre des aspects délétères, il y a non seulement l’affaiblissement du parti, les échecs électoraux, le départ des militants, et pour couronner le tout des déclarations insensées, anti-démocratiques, comme l’annonce des primaires suivi de la division de la direction. C’est pourquoi ce Congrès doit être réellement extraordinaire vu la gravité des enjeux, et la direction prend le risque de faire imploser le parti. Il n’y a plus une base commune de la direction mais deux, celle de Pierre Laurent et celle de fait de Patrice Cohen-Seat autour du Front de gauche. Ainsi, le texte, dit base commune, dont les insuffisances sont manifestes, qui avait été voté à 90% par le Conseil National, il y a peu, est remis en cause de fait par les membres de la direction qui l’avaient voté et il y a publication de deux textes disons officiels, ce qui consacre une des formes de la liquidation, un parti de tendance. L’accélération de la social-démocratisation sous des formes apparemment antagoniques mais qui vont dans le même sens, celui d’une liquidation du parti soit dans une subordination au PS, soit dans l’aventure d’une métamorphose repoussée par divers congrès, appliquée cependant et qui nous a menés à l’échec. Donc il n’y a plus de base commune votée par le Conseil National mais deux textes. Si cela devait se confirmer, notre propre texte qui a toute chance d’être le troisième légitimé par le choix des adhérents s’avère le seul à poser la question d’un parti révolutionnaire au Congrès ; il devra donc être proposé dans les mêmes conditions, publié et soumis à amendements. Mais il faut aussi, au-delà des textes, adopter un mode de travail dans ce Congrès, qui permette de rester sur le seul choix réel : faut-il un parti communiste qui dégage une perspective de transformation profonde de la société par un rassemblement majoritaire construit dans les luttes et les élections ? Quel parti ? Sa forme doit être déterminée par une unique question : favoriser l’intervention populaire de ceux qui ont intérêt à ce changement. Les camarades de la direction qui ont pris le risque de faire imploser le PCF doivent tout faire pour créer les conditions de l’unité des communistes et cela passe désormais par une vue beaucoup plus démocratique et ouverte sur l’avenir d’un parti révolutionnaire face au bouleversement du mode de production capitaliste dans lequel nous sommes aujourd’hui : - Partir non des querelles de sommet, des ambitions personnelles de tel ou tel, mais de la souffrance, des difficultés quotidiennes que vit notre peuple français dans sa majorité comme d’ailleurs la plupart des autres peuples. - Reconstituer une relation à notre base naturelle, la classe ouvrière, les exploités, pour rassembler tous ceux qui ont intérêt au changement. - Se donner les moyens d’avoir un parti uni dans ses buts stratégiques et fort pourtant de sa diversité qui est celle de notre nation, dans son histoire comme dans son actualité, un parti capable de développer l’intervention populaire vers le socialisme tel que le voudra la majorité. Un parti capable de toujours mieux développer une vision internationale de paix et de coopération. - Pour cela la première tâche est de dépasser les divisions actuelles et unir les communistes. Permettez-moi de parler de ce qui m’a fait retourner au PCF. Nulle ambition, chacun s’en doute, mais la conscience que se joue l’idéal d’une vie. J’ai choisi dans le cadre du Congrès de soutenir la liste "Unir les communistes". Il y a deux originalités à laquelle je tiens dans notre démarche "Unir les communistes" : premièrement ne pas cliver les camps, se rendre compte que dans l’état de confusion politique, non seulement des communistes mais de la société tout entière, des gens, voire des militants peuvent très bien se positionner pour un texte, voire pour un leader en période électorale, tout en aspirant sur le fond à tout autre chose et nous allons probablement vers des temps qui obligeront les individus à des choix. Et c’est l’état des nécessités auxquelles sont confrontées la classe ouvrière, ceux qui souffrent, la jeunesse qui doivent à chaque moment nous déterminer et pas les manœuvres d’appareil. Il faut également dès aujourd’hui prendre conscience qu’il y a plus de communistes hors du parti que dedans. La rencontre de Vénissieux du 30 avril me paraît correspondre à cette nécessité. Un parti révolutionnaire ne se joue pas à chaque échéance électorale, surtout quand les élections sont justement conçues pour le marginaliser. Il doit certes ne négliger aucune échéance, ni électorale, ni des luttes, mais il doit les aborder dans une visée stratégique à long terme. Le texte "Unir les communistes" n’est pas parfait, mais il est le seul à affirmer cette exigence d’un parti révolutionnaire, communiste, d’une manière non sectaire mais ouverte… Il invite les communistes à unir et à agir, ce qui va ensemble… Danielle Bleitrach
Edité le 01-05-2016 à 23:19:42 par Xuan |
| | Posté le 03-05-2016 à 23:16:18
| Sans illusion mais confiante dans l'avenir, Danielle Bleitrach : La réflexion du jour: le bien le plus précieux en politique, la confiance…. 03 MAI Aujourd’hui en fin de journée, je vais aller me plier à un rituel auquel je ne crois pas: je vais aller voter pour le texte du Congrès que je soutiens et qui s’intitule « unir les communistes ». J’expliquais dernièrement à un ami et néanmoins camarade: si je suis revenue au parti, c’est une manière de « régulariser ». Je suis communiste, je l’ai toujours été, je suis convaincue par expérience que tant que que des conditions objectives de désintéressement, de fraternité ne seront pas réunies avec la fin de la propriété privée sur ce qui gouverne la vie de tous, les moyens de production, les êtres humains seront des loups les uns pour les autres. J’ai la foi du charbonnier en ce qui concerne ce fait, j’ai beaucoup vécu, fait le tour de la planète, multiplié les expériences et je conserve cette conviction… Elle s’est encore amplifiée avec la montée de ce qu’on appelle la crise et qui est la permanence de la dégénérescence d’un système, le capitalisme à son stade de sénilité meurtrière avec y compris la menace d’une guerre nucléaire et le retour de tous les fascismes. Donc je suis communiste depuis toujours et reprendre ma carte au PCF était simplement régulariser une situation, puisque pour le meilleur comme pour le pire, les Français reconnaissent encore les communistes dans ce parti. Mais c’est un peu comme si un individu choisissait de se marier avec un vieil amant qu’il a aimé passionnément alors qu’aujourd’hui le désir a disparu et que le promis n’a plus rien de séduisant. Ce n’est pas ce lit conjugal là dans lequel je retrouverai les flammes d’antan, il y a dans les structures telles qu’elles se décomposent sur place quelque chose de mort, je n’ose même pas y toucher tant je les sens fragiles, les individus malheureux et hargneux du moins dans ma fédération des Bouches du Rhône… Donc je vais aller voter, je le fais sans illusion, rien ni personne ne surveille les procédures, le secrétaire de section et la représentante de la fédé ont pris les choses en main, ils feront voter les morts. Alors que nous avons eu droit à une folie d’attestation , de preuves pour faire entériner nos soutiens aux textes alternatifs, ceux-ci étaient donnés à d’autres et ce sont les mêmes qui sans le moindre contrôle recueillent les votes. Je dirais que ceux-ci sont déjà prévisibles et que voter dans ces conditions est l’escroquerie habituelle Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on vote ainsi dans les bouches du Rhône, je sais à quel point dans cette fédération le bourrage des urnes est une tradition qui n’est pas celle des communistes mais qu’ils ont empruntée aux socialistes et qu’ils sont fiers de pratiquer… J’ai quitté le parti en 2003 parce que la secrétaire de section de l’époque Mireille Mavrides sur ordre de Christine Mendhelsson a bourré les urnes et comme je protestais a envoyé des sans papier déchirer mes vêtements et me frapper ; il m’a fallu 13 ans pour oublier ce qu’étaient ces gens là, je les ai retrouvés égaux à eux-mêmes, minables et manoeuvriers entre eux, de vieux galopins grossiers et un peu bêtassons qui se croient malins. Je voterai donc ce texte mais je n’irai ni à la conférence fédérale, ni au Congrès pour y retrouver aux côtés de vieux militants qui depuis toujours ont le parti chevillé au coeur et continuent à se battre héroïquement au quotidien un petit groupe de voyous qui détruisent le parti et le déshonorent et croient faire de la politique quand ils exercent la brutalité de leur arbitraire… Utilisent le sacrifice de ceux qui comme mon mari ont subi tortures et internement, on donné leur vie pour un idéal, ce parti là il nous reste à le recréer. Et pour cela il faut unir les communistes dans et hors parti. Dans le fond, si j’ai choisi ce texte alternatif « Unir les communistes », c’est à cause de la politique qu’il défend, mais c’est surtout pour une raison simple et élémentaire : j’ai confiance en ces gens-là, dans leur projet, pour moi les communistes qui se sont regroupés autour de ce texte, du Pas de Calais à l’Hérault, en passant par la Gironde, et dans le Var, dans chaque coin de France où ils ont surgi, je les ai retrouvés les mêmes, fraternels, goguenards, sans acrimonie mais sans illusion, ils représentent non seulement le vrai parti celui des fusillés, du journal que l’on vend un matin un dimanche, de l’honneur d’être communiste face à des liquidateurs que personnellement je ne peux pas regarder avec fraternité. Le bien le plus précieux en politique c’est la confiance et j’ai confiance en ces gens, en ce texte pour lequel je vote, en leur capacité d’action et de rassemblement. La confiance c’est comme les allumettes on ne l’utilise qu’une fois et en tant d’années jamais ils ne m’ont fait défaut, pas pour moi, pour les épreuves personnelles que je traversais, faut pas rêver… Non! pour ce en quoi je croyais et que je désigne comme le communisme… Je suis comme Robespierre je crois que nos raisons d’exister valent mieux que notre existence et eux, ils ont préservé les raisons qui me font exister, me tenir droite y compris dans les plus terribles des épreuves qui ne manquent à aucun d’entre nous… Depuis tant d’années ils m’ont aidée à mener des combats que j’estimais justes, je les ai tous retrouvés à Vénissieux ce samedi 30 avril, ils sont encore au parti, ou ils n’y sont plus, ils sont fermes sur les principes, droits mais pas sectaires, ils sont marxistes mais ouverts à tous les débats, ils se battent au quotidien avec les entreprises, avec les pauvres dans les cités. Encore aujourd’hui dans le Pas de Calais certains d’entre eux sont traînés au commissariat pas parce qu’ils sont des casseurs, parce qu’ils ont combattu les huissiers. Voilà je vais aller voter pour eux, pour dire mon amitié et ma confiance en sachant que dans les Bouches du Rhône, les dirigeants actuels ont déjà les résultats dans leurs urnes sans la moindre surveillance, que le débat y est impossible dans certains lieux, je déteste les tendances et j’aurais préféré pouvoir vivre au sein de ce parti, mais je découvre à quel point il est mortifère et à quel point les communistes qui ne se résignent pas ont besoin de se retrouver entre eux, avec ceux qui ont déjà réussi à changer les choses autour d’eux… Alors voilà je n’ai rien d’autre à vous proposer que de continuer à écoper, à assainir la situation partout et de le faire avec patience en gardant clairement l’objectif, la justice et la paix pour notre peuple et ceux du monde. Bien sûr ce serait mieux si comme moi vous reveniez au PCF, si on travaillait ensemble à sa recréation, mais je sais pas expérience que c’est une tâche difficile et que je ne peux conseiller à personne un combat qui peut paraître stérile comme l’est le vote dans les Bouches du Rhône, ce Congrès vidé de tout contenu… avec des gens qui non contents d’avoir atteint le fond continuent à creuser… Pourtant je ne regrette pas d’avoir fait ce pas là, aussi étonnant que cela puisse paraître à la lecture de ma réflexion d’aujourd’hui… Mais j’espère parce que même dans ce département des choses ont commencé à naître, les luttes, l’expérience communiste est là, l’avenir est à nous mes chers camarades… Je vote sans illusion mais avec beaucoup d’espoir dans notre capacité à changer les choses. Danielle Bleitrach |
| | Posté le 04-05-2016 à 14:52:45
| Salut Xuan, Tu es plein de compréhension pour les plumitifs de quelques "courants" qui s'animent dans le P"C"F à l'occasion du 37 ème Congrès de ce parti. Je veux parler, pour être clair de Danielle Bleitrach en particulier et de quelques autres. Tous se lamentent de l'effondrement du P"C"F et veulent sans trop y croire refaire de ce parti un véritable parti communiste. Je voudrais dire que vu l'âge et les responsabilités qu'ils ou elles ont eu au sein de la direction du P"C"F, ces "communistes"ont complètement accompagné la dégénérescence de ce parti en parti social-démocrate, après qu'il eut trahi le marxisme léninisme et dégénéré en parti révisionniste. Il faudrait que ces gens-là s'interrogent sur quelles furent leurs positions dans le grand débat des années 60/80 entre le révisionnisme krouchtchévien et ses prolongements euro-communistes et le mouvement communiste marxiste-léniniste. Plus profondément que leur chagrin que le P"C"F soit en passe d'être liquidé, il conviendrait que ces personnes se demandent: Quelles sont les causes de cette destruction du P"C"F en tant que parti communiste, et se renseignent sur comment les dirigeants révisionnistes ont agi pour interdire ce débat. Mais cela est-il possible? Ils ou elles ont adhéré au P"C"F et pour certains et certaines accédé à des postes dirigeants sur la base de la politique antirévolutionnaire de ce parti. Ils ou elles n'auront jamais le courage et la capacité d'aller jusqu'aux racines lointaines du passage de leur cher parti dans la voie de la social démocratisation. Ce serait se remettre en cause eux ou elles-mêmes. Je tirerai mon béret à celui ou celle qui franchirait ce pas. En tout cas, refaire du P"C"F un véritable Parti Communiste est un rêve creux et voué à l'échec. C'est hors du P"C"F et sur une ligne idéologique et une stratégie politique que les communistes doivent s'unir. Toute autre voie est une illusion ou une tromperie. Il faut le dire clairement. |
| | Posté le 06-05-2016 à 23:48:03
| Salut Duroc, il est clair que nombre d'entre eux conservent une grande nostalgie pour la ligne Marchais, alors que c'est précisément cette ligne qui propulsa l'Union de la Gauche. Danielle Bleitrach y occupait alors un poste dirigeant. Sans doute avait-elle des critiques à formuler mais elle en approuvait l'essentiel sinon elle aurait quitté le pcf plus tôt. C'est bien sous la direction de Marchais que fut abandonnée la dictature du prolétariat et le centralisme démocratique, sans parler de son numéro d’équilibriste à propos des interventions du social-impérialisme russe. Il y a chez ces militants des contradictions qui ne sont pas résolues, dans la mesure où la critique du révisionnisme de leur part s'arrête à Robert Hue. La nature des nationalisations ou la thèse d'une révolution par étapes (comme la sortie de l'Europe, la multiplication des coopératives, les thèses de Friot, etc.) continuent d'entraver l'approfondissement de la critique. Mais dans le processus en cours la volonté de revenir aux principes marxistes-léninistes existe aussi. La remise en cause du révisionnisme reste un fait que j'ai pu constater à travers des courriers et des débats, et ces débats doivent se poursuivre tant qu'ils y restent ouverts. L’oppression accentuée du capital d’une part, l’inamovibilité de la direction d’autre part ne peuvent qu’encourager l’esprit de critique et le retour au marxisme-léninisme. La liquidation du parti révisionniste n'est pas la liquidation du révisionnisme, c'est la poursuite du processus révisionniste lui-même (c’est pour cette raison que je continue de parler de lutte anti-révisionniste alors que plusieurs camarades m’ont fait remarquer que ce parti était devenu « social-démocrate »). Il est notable que dès 58 le PCF appelait à voter Mitterrand contre le "pouvoir personnel de De Gaulle" et qu'en 65 il n'a même pas présenté de candidat communiste pour soutenir Mitterrand. C’était d'ores et déjà une forme de liquidation. Elle peut se poursuivre jusqu'à l'abandon de son nom ou sa dissolution dans une association du genre Front de Gauche, ou NPA pour la LCR. Une chose est certaine, cette liquidation n'est pas une bonne chose, y compris pour ceux qui considèrent le pcf irrécupérable et qui veulent reconstruire un parti communiste sur d'autres bases. Loin de nous aider elle ne pourrait que compliquer notre tâche, contrairement à la première impression. La ligne révisionniste et la liquidation, c'est de l'anticommunisme, comme l'abjuration publique du stalinisme par Robert Hue. Du point de vue de la bourgeoisie cela constitue un encouragement à pousser plus loin la criminalisation du communisme, à transformer les communistes en justiciables, dans l’espoir d'éradiquer le marxisme-léninisme et toute possibilité de révolution. Ton observation concernant l'avenir de ce parti se trouve confirmée par des résultats partiels que D. Bleitrach publie sur histoire et société. On y observe que le projet du réseau a progressé, mais l'appareil est bien aux mains de la direction, elle peut maîtriser un congrès et dispose d'une base de classe nullement prolétarienne bien entendu. Je crois que les militants du réseau ne se font pas d’illusions sur le résultat du congrès, mais ils se battent quand même et sur le fond ils ont raison. Cette lutte interne au pcf participe de la reconstitution du futur parti communiste, quelle que soit la forme qu’elle puisse prendre et y compris à l’extérieur. Je distingue ici le réseau faire vivre d'autres groupes comme la Riposte , dont les orientations sont clairement trotskistes, ou d'autres fondés sur des ambitions personnelles.
Edité le 07-05-2016 à 00:00:58 par Xuan |
| | Posté le 10-05-2016 à 22:55:20
| Des commentaires sur le scrutin des bases politiques dans le parti révisionniste. Ci-dessous le blog de D. Bleitrach Les votes des textes au Congrès du PCF et mes remarques personnelles 07 MAI Cette image concernant l’éducation des enfants dans l’ex-Union soviétique, n’a pas apparemment grand rapport avec cet article, quoiqu’en cherchant bien on mesure à quel point les enfants dévoyés du communisme peuvent se mal conduire en se croyant les héritiers, les copropriétaires d’un parti qu’ils détruisent en continuant à profiter des quelques miettes d’un patrimoine et d’une réputation que d’autres ont payé de leur sang… Mais que l’on se rassure, il y a de l’ironie dans cette référence (1)… Ces résultats me paraissent à la fois illustrer le degré de deshérence et d’inertie de notre parti mais aussi la responsabilité de ceux qui ont choisi de s’engager dans le texte « UNIR LES COMMUNISTES » qui s’avère de fait la seule alternative politique à la liquidation. commentaires sur les Résultats – le parti perd plus de 11000 cotisants en 3 ans… et près de 5000 votants au mieux, mais le fond de ces résultats est la contestation dans des proportions jamais vues de la direction du PCF, ce qui est remis en cause c’est une stratégie de soumission au PS et le choix des primaires. Les refondateurs qui ont pensé bénéficier de ce mécontentement ne réussissent pas non plus leur pari. En effet, la direction sortante obtient la majorité absolue dans 58 départements et elle est minoritaire absolument dans 34. C’est le cas dans cinq des onze fédérations ayant encore plus de 1.000 cotisants (Nord, Pas-de-Calais, Paris, Seine-Maritime, Rhône), la direction restant majoritaire dans les Bouches-du-Rhône, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, la Haute-Garonne et la Gironde. Les résultats des Bouches du Rhône et du val de Marne au moins posent quelques questions. – dans ce contexte notre texte « unir » comme le texte « classe » du 15eme progressent légèrement en voix, et donc nettement en %, les résultats dans le Pas de calais, mais aussi dans le nord et dans l’Hérault sont remarquables. – de ce point de vue, nous sommes presque au double du 15eme, avec presque 13% contre moins de 7%…Leur refus de faire l’union sous des prétextes fallacieux voir diffamatoires, les rumeurs qu’ils ont fait courir sur tel ou tel et qui relèvent des tribunaux ont joué leur rôle au profit de la direction du PCF… S’il y avait eu comme nous le proposions un seul texte alternatif au lieu de deux, assez proches sur le fond, plus la dynamique unitaire autour d’un parti communiste de lutte, de classe, la situation de reconquête aurait été beaucoup plus facilitée.. Nous serions tous dans de meilleures conditions au sortir de ce Congrès. le cas des BOuches du rhône que j’ai pu observer de près A noter cependant que ce texte de division progresse de 38 voix dans les BDR ou nous en perdons 39 malgré l’engagement des copains… et la situation de St-Quentin qui comme le Val de Marne et la Loire progresse nettement en votants… J’ai dis ce que je pensais des conditions de transparence dans les Bouches du Rhône, et des petites manoeuvres mais là n’est sans doute pas l’essentiel, qui est et demeure le terrible affaiblissement du parti dans ce qui fut une des plus fortes fédérations de France, affaiblissement en nombre mais aussi au niveau du débat et de la formation des militants. A titre personnel je dois dire que je me suis trés vite aperçue que je risquais de polariser autour de ma personne des antagonismes inutiles et comme j’étais confrontée à de graves problèmes personnels, je me suis retirée du devant de la scène, ce qui a probablement limité les dégâts et pu faire mener un combat dans la sérénité à ceux qui défendaient politiquement le contenu de notre texte. Il est clair que si j’avais la moindre vanité concernant mon audience personnelle, la manière dont la direction fédérale m’utilise comme un bouc émissaire me l’aurait ôté, cette prise de conscience salutaire est un des acquis personnels de la période… Que chacun en fasse autant et se rende compte qu’il n’y a pas de sauveur suprême de groupuscules, nous reconstruirons tous ensemble ou nous périrons…:-) ,Les réalités ce ne sont pas les petites manoeuvres, les campagnes ad nominem contre tel ou tel mais bien une fédération parmi les plus importantes de France, une des villes les plus pauvres de France, une classe ouvrière combative, la corruption partout, un PS mafieux et déconsidéré et un parti en incapacité de proposer autre chose que les petites combinaisons contre tel ou tel, les luttes de clan, les rumeurs infondées. La faiblesse politique, un débat tronqué, pourtant il y a des ressources dans les bouches du Rhône comme ailleurs. Un congrès préparé dans des conditions bien au-dessous des exigences du moment Quand on lance un Congrès sur fond de débâcle électorale que l’on analyse jamais et en faisant porter tout le débat sur les primaires ou sur le rassemblement derrière la candidature « au dessus des partis » de Melenchon, que peut-on en attendre? Certainement pas le débat de fond dont on besoin les communistes, l’appel à un légitimisme usé jusqu’à la corde, des textes alternatifs leurre ? Notons également que les Bouches du Rhône ressemblent aux fédérations de la Région parisienne et de la Loire il y a des résultats qui interrogent avec un nombre de cotisants qui augmente ou de votants qui baisse moins qu’ailleurs, le tout au seul profit de la base commune. – le résultat de la base commune qui était annoncé à 50,4% hier soir sans l’Héraut qui le réduisait à 50,2%… mais les fédés qui avaient retardé leur résultat (Loire, Loire Atlantique,…) arrivent ce matin avec des scores supérieurs pour la base commune qui arrive à dépasser les 51%… notez le dernier résultat exceptionnel de la Loire qui frole les 80% pour la base commune… – le cas particulier de la Loire se confirme avec le nombre de cotisants qui augmente de 215 et près de 30% alors qu’il baisse de 21% nationalement… Même cas pour le Val de Marne dont le nombre de cotisants augmente de 15% . Toujours au titre d’un certain folklore, le cas de Saint Quentin qui augmente miraculeusement ses cotisants qui unanimement à une exception près votent tous pour le texte 4, le tout validé par la direction nationale malgré le refus de verser les dites cotisations. Mais cet intéressant folklors n’a pas grande importance sur le fond qui demeure un fort mécontentement et le refus de renoncer à un parti communiste. – Et toujours face à ces mouvements de fond, il est a noter que la fédé des refondateurs, la seine-st-denis, s’effondre, perdant 43% de ses cotisants en 3 ans… 50 votants à St-Denis, « plus grande ville communiste de France… » A noter la différenciation nette entre région parisienne et province… – la base commune fait 55,6% dans la RP et seulement 50,2% en province – les refondateurs font 28% en RP et seulement 22,6% en province.. – nous faisons 14,5% en province, et seulement 6% en RP… – le parti perd 18% de ses votants en province et seulement 3% en RP – alors qu’il perd seulement 20% de cotisants en province et 24,3% en RP… En gros, le parti se défait plus vite dans la RP, et c’est là où la direction se maintient… Tout cela ne serait rien si toutes ces manipulations, ces petits jeux ne correspondaient pas à une absence totale de perspective politique et c’est à ce titre que je considère que nous avons une responsabilité importante qui va bien au-delà de ce Congrès. Les faits sont têtus, la France, sa jeunesse est en état de révolte, la colère, le mépris de notre peuple enfle tous les jours, les manoeuvres politiciennes qui vont encore s’amplifier dans la préparation des présidentielles exigent une toute autre attitude des communistes. Que faire ? – A noter que nous nous approchons de 4000 votants pour notre texte, c’est un potentiel important qu’il ne faut pas sousestimer, beaucoup de camarades qui se sont engagés dans cette bataille sont conscients du fait que se jouait l’avenir du parti et qu’il n’était plus possible de le laisser s’éteindre sous les coups d’une direction diviseé sur la manière de faire disparaître le PCF mais pas sur le but. Ils ont fait preuve d’esprit de responsabilité, ayant à coeur de maintenir l’unité du parti partout où c’était possible. Il faut continuer, tout en nous donnant les moyens de nous retrouver. Il est clair que nous sommes face à un désaveu de la direction, après des élections calamiteuses (municipales et régionales), la proposition de cette direction a été une fuite en avant dans les primaires, ce qui a provoqué un fort mouvement de contestation dans le parti. Face à ce refus des primaires, Pierre Laurent a tenté de récupérer la situation en faisant part du refus des communistes de participer à une primaire dont le vainqueur pourrait être le président de la République.Ce qui ne rassurait personne. Plus juste a été la position de la direction du PCF sur l’opposition à la loi Khomri et aussi sur la répression policière. Pierre laurent et ceux qui le suivaient ont tenté de reprendre pied sur cette position juste en rassemblant tous ceux qui s’opposaient à la loi El Khomri, ce qui revenait à la position initiale des primaires avec les frondeurs, on a même envisagé comme vainqueur potentiel Arnaud Montebourg. Mais je crois qu’il faut bien mesurer que cela n’est pas apparu suffisant à un grand nombre de communistes qui ont de plus en plus de doutes sur des élus frondeurs du PS, les parlementaires socialistes en question ont approuvé le traité budgétaire européen sans renégociation, voté la traduction législative de l’ANI, le CICE, la loi réformant les retraites, ou le pacte de responsabilité, les budgets d’austérité et les réformes territoriales, quand ils n’ont pas tout récemment (le 5 avril) approuvé la loi modifiant les règles de la présidentielle et dénoncée par le PCF comme « un nouveau coup porté au pluralisme » au profit du PS, de LR et dans une moindre mesure du FN.Sans parler de la politique guerrière du PS, et ils ont abouti à l’idée basique que sans un parti communiste fort et sur des bases claires, il n’y aurait aucune politique de gauche valide. Et c’est cette prise de conscience qu’il faut saluer et se donner les moyens d’amplifier. Des camarades sortis plus résolus plus aguerris de cette bataille sont demandeurs d’approfondissements et de réflexions communes en particulier sur l’Europe, sur la perspective, sur l’articulation entre luttes et élections, mais aussi sur la paix, sur l’histoire du communisme. Nous avons du pain sur la planche et un réseau à étendre. Notons au titre du positif qu’une fois de plus les communistes se sont prononcés contre la fin du PCF, qu’ils l’aient fait en donnant leur voix à la direction par refus des tendances, qu’ils l’aient fait en choisissant notre liste ou celles de division, le fait est qu’une fois de plus les communistes ont repoussé la solution préconisé par les refondateurs, l’adhésion directe au Front de gauche, le soutien à la candidature de Mélenchon et le refus de primaires qui ne sont que l’acceptation de la soumission définitive au PS. Nul doute que la base commune profondément rénovée qui sortira de ce Congrès devra en tenir compte mais on ne peut pas se contenter de ce voeu renouvelé à chaque Congrès, il faut se donner les moyens de faire vivre un parti qui corresponde à ce voeu. Conclusion tout à fait personnelle : C’est pour toutes ces raisons que ma proposition de retour au PCF faite à tous les camarades me paraît plus que jamais d’actualité. Danielle Bleitrach (1) et mon bien connu amour du cinéma… La référence est ici le magnifique « poëme de la mer » de Dovjenko tourné par son épouse après sa mort et qui raconte la manière dont la société soviétique perd ses valeurs…
Edité le 10-05-2016 à 23:01:38 par Xuan |
| | Posté le 10-05-2016 à 22:59:59
| Un second commentaire sur le site de Guillaume Sayon adjoint à la culture de la ville d'Avion et membre de la direction départementale du PCF (62) Congrès du PCF : les communistes face à l’histoire ! De nombreux camarades ont écrit sur les résultats de la consultation des communistes pour choisir le texte qui deviendra base commune du congrès. Pour autant, je ne pouvais pas rester sans donner mon point de vue sur ces résultats historiques. Comme d’autres, je me suis beaucoup impliqué dans cette première étape du congrès. J’ai signé le texte « Unir les communistes » et j’ai produit de nombreux écrits pour tenter de convaincre un maximum de camarades de l’intérêt d’éviter les pièges qui, inéluctablement, nous ramèneraient très rapidement à une période de crise interne et au danger de la disparition. Beaucoup de camarades me demandent mon sentiment avec toujours ce regard de grande inquiétude. Et pour cause, il y a un réel danger d’éclatement du PCF tant ces résultats reflètent l’incompréhension d’une grande partie des militants face aux choix stratégiques de la direction. La question n’est bien évidemment pas de savoir s’il faut réclamer la démission de Pierre Laurent ou pas. Le problème est bien plus profond et sérieux. C’est toute la direction du parti qui porte une lourde responsabilité dans l’affaiblissement de notre organisation, y compris les frondeurs avides de liquidation et leur texte attrape-tout « L’ambition communiste ». Un affaiblissement qu’on ne peut pas simplement ramener à des causes conjoncturelles inhérentes à l’histoire. Oui il y a eu l’effondrement du bloc soviétique, oui il y a eu une conversion des valeurs de nos sociétés guidée par un capitalisme méthodique et militant, entre les mains d’une oligarchie organisée, répondant pour le coup aux schémas de la lutte des classes pensés par Marx et Engels. C’est d’ailleurs l’argument majeur qui me pousse à penser et à dire que l’expérience Nuit debout ne pourra, en l’état actuel, que se solder par un échec. Il semblerait que les mouvements de contestation du capitalisme d’aujourd’hui réfutent violemment, comme s’il s’agissait d’une thérapie de choc, toute tentative d’organisation directement inspirée du marxisme et de ses héritiers, les léninistes. A l’inverse, le capital lui exécute rigoureusement les principes qui font qu’un groupe social aux intérêts communs devienne une classe au sens marxiste du terme. C’est d’autant plus vrai en cette phase d’impérialisme où le capital se concentre fortement entre quelques mains. Les citations d’oligarques qui vont dans ce sens vous les connaissez et pour peu que l’on pratique les sciences sociales avec sérieux, ce phénomène ne peut que nous sauter à la figure. Reste que notre parti comme d’autres organisations contestataires, refusent de se convaincre de l’évidence. On ne peut répondre à une machine de guerre parfaitement huilée qu’en dressant en face une autre machine de guerre elle aussi parfaitement organisée. Cela réclame donc le soucis de l’organisation, point névralgique de la stratégie, mais aussi du projet fédérateur qui lui donne son âme. L’un ne peut aller sans l’autre. Le PCF nie aujourd’hui l’intérêt de l’organisation, ne pensant les événements et les batailles que sous l’angle de la stratégie électorale et du mythe du cartel, et il n’a même plus de projet à proposer à la société, aux exploités. Le programme l’humain d’abord n’est qu’une plate-forme programmatique répondant aux prérogatives d’un élection, l’élection présidentielle. Quel projet pour la société les communistes proposent t-ils ? Aucun ! Voilà, il me semble, exactement les chantiers que ce congrès aurait du ouvrir en mettant tout le parti en ébullition et au travail. Mais non … Il ne sera question que de 2017 car Pierre Laurent et les autres ont saboté notre congrès dès janvier en engageant notre organisation dans le processus des primaires. Pour couronner le tout, en jouant aux petites combines et querelles pré-électorales, nous subirons le mouvement d’humeur de Mélenchon qui rendra notre congrès inaudible et transparent car tous les médias ne parleront que de sa marche militante organisée à Paris en même temps que notre congrès. Personne ne saura que des centaines de communistes se seront réunis pour discuter de leur utilité au quotidien. Bien joué ! Les conséquences nous les connaissons. Un parti qui se transforme en paquebot perdu en mer du Nord abandonné par ses militants avant qu’il ne sombre dans les eaux profondes. Les chiffres de la consultation le montrent, par rapport au dernier congrès et sa consultation de l’époque, une perte de 11.317 cotisants et 4.535 votants en moins. Sans aller jusqu’à parler d’hémorragie, ces chiffres ont tout de même de quoi nous inquiéter. Puisqu’on ne peut raisonnablement pas faire d’analyse de ce genre sans évoquer quelques chiffres, un autre extrêmement révélateur, celui de l’adhésion toute limitée au texte proposé par le Conseil national. Il ne recueille que 14.942 voix (51,20 %) soit une perte de 9.655 voix par rapport à 2012. C’est un résultat historiquement bas pour un texte proposé par la direction, comme le soulignait très justement ma camarade Danielle Bleitrach sur son blog. Malgré toutes les difficultés, malgré le combat inégal puisque pour défendre notre texte nous n’avions que notre énergie et la force de nos convictions, nous sommes (les initiateurs du texte « Unir les communistes » ) en progression par rapport au dernier congrès et ce malgré les textes de division proposés par les trotskistes de la Riposte et les malfaiteurs de Paris XV et sa secte obscure Dang Trannienne. A noter que nous arrivons en tête dans deux des plus grosses fédérations de France, celle du Nord et celle du Pas-de-Calais. Dans les autres grosses fédérations de France, c’est notamment vrai dans les Bouches-du-Rhône, les chiffres communiqués sont relativement stupéfiants tant ils marquent des contre-tendances aussi bien au niveau de la participation que des résultats. Je laisse chacun en tirer les conclusions. Va maintenant s’ouvrir une nouvelle phase dans ce congrès. Très rapidement, les sections et les fédérations vont se réunir en conférence et vont devoir mener la bataille des amendements. Le texte n’a pas changé depuis que nous l’avons combattu ces dernières semaines. C’est une coquille vide et une grosse partie de ce dernier s’attelle à nous vendre les bienfaits de la primaire à gauche. Alors je nous invite, mes camarades, à être méthodique pour ce nouveau travail. Certains ont d’ores et déjà décidé d’abandonner le combat, se résignant avec douleur au constat que ce parti est perdu. Ils décideront donc de le quitter le fragilisant de fait encore d’avantage. Puis d’autres, des milliers de camarades et je m’y inclus, ne déserteront pas le champ de bataille. Il n’est pas question d’abandonner le parti de Thorez entre les mains des convertis au réformisme gentillet. Surtout que des millions de nos compatriotes souffrent plus que jamais de l’exploitation et que la disparition du PCF ne ferait que faire perdre un temps précieux au mouvement révolutionnaire. Alors stratégiquement, au travers de la bataille des amendements, il nous faut mettre en échec l’idée de la primaire à gauche, qui n’est rien d’autre que la pelle du fossoyeur, celle que les liquidateurs ont marqué des points, ce qui est empiriquement faux, et celle qui se traduit dans les faits par un affaiblissement de notre organisation. Peut-être faudra t-il alors imaginer créer un groupe de travail chargé de formuler quelques amendements simples mais efficaces que nous pourrions proposer un peu partout dans les sections et les fédérations. J’y ajouterais tout de même, un amendement solide sur l’Europe pour mettre un terme à la stratégie portée par le PGE qui soutient les mouvements opportunistes au détriment de ceux qui, ailleurs en Europe, mènent la bataille sur une ligne classe contre classe comme au Portugal par exemple. Il faut être aveugle ou ne rien comprendre à l’histoire et ses mouvements pour ne pas être convaincu de l’impérieuse nécessité de faire vivre un mouvement communiste fort et organisé. Le mouvement social partout dans le monde patine du fait de l’absence de réelles perspectives de transformation radicale de la société. La sphère révolutionnaire ne peut pas marcher sur une seule jambe. Il lui faut une assise solide pour véritablement exister et être conquérante. C’est là, camarades, notre responsabilité collective devant l’histoire et devant nos toutes jeunes générations engagées dans leur première lutte sociale en France contre la loi travail. G.S guillaumesayon.wordpress.com |
| | Posté le 10-05-2016 à 23:49:19
| Comme on pouvait l'imaginer, et malgré les progrès de la liste "unir les communistes", la ligne révisionniste l'emporte derechef, même si ses soutiens s'effritent. Elle s'appuie sur une base de classe qui, en quittant le pcf, n'ira certainement pas vers le marxisme-léninisme. De surcroît la fraction trotskiste 'la Riposte', ainsi que le projet alternatif Paris XV n'ont pas renforcé la lutte anti révisionniste mais l'ont divisée. Les opposants du réseau faire vivre -ceux qui s'expriment ici- ne présentent pas la direction comme la voix de la bourgeoisie dans le pcf, et c'est toute l’ambiguïté du combat contre le révisionnisme au sein de ce parti. Abstraction faite de la persistance de conceptions révisionnistes sur certains sujets, notamment sur la période Marchais et Brejnev, la discipline du parti les oblige à soutenir une ligne réactionnaire qu'ils ne pourront éventuellement qu'amender à la marge et non sur le fond. Puis il leur faudra boire le calice jusqu'à la lie et distribuer un matériel contraire à leurs propres convictions, les tracts et les affiches édités par la direction. De deux choses l'une, soit ils poursuivront une critique mesurée en restant dans le cadre qui leur sera imparti, soit ils devront s'opposer de plus en plus ouvertement à la direction révisionniste, y compris sur le plan organisationnel. C'est-à-dire jusqu'à la rupture. Mais les conclusions tirées tant par D. Bleitrach que par le jeune G. Sayon visent essentiellement à rejeter les primaires à gauche et l'adhésion au front de gauche. Par rapport à l'objectif du socialisme, au rejet de l'électoralisme, et à d'autres principes importants affirmés dans le projet du réseau faire vivre, c'est un recul politique sur les principes. La lutte anti révisionniste n'est pas achevée. L'orientation dite liquidatrice de la direction du pcf, sa soumission aux groupes de la gauche radicale ne sont que les derniers avatars de la trahison révisionniste et de l'abandon des principes marxistes-léninistes. Elle semble s'opposer à celle qui inspirait le pcf de Georges Marchais, mais de fait le révisionnisme était déjà au poste de commande et entraînait le pcf très loin de l'idéal communiste, déjà dans le sens de la soumission à la social-démocratie et de sa promotion gratuite. Et cela en dépit des méfiances affichées ou non à l'époque : à quoi bon se défier des coups tordus des socialos quand on a déjà opté pour la religion du passage pacifique au socialisme ? La reconstruction du parti communiste doit marcher sur ses deux jambes, à l'intérieur et à l'extérieur du pcf. Nous devons combattre sans ménagement la direction révisionniste du pcf, démontrer qu'elle représente l'ennemi de classe, et simultanément tendre la main aux militants qui s'y opposent de l'intérieur, afin de marcher du même pas.
Edité le 11-05-2016 à 00:03:14 par Xuan |
| | Posté le 05-06-2016 à 18:38:52
| Le fantôme du programme commun Malgré l’échec avéré du programme commun avec la « gauche », Pierre Laurent ressort son fantôme. Encore une fois il s’agit de créer un front « de gauche », non pas avec les masses exploitées, en unissant à la classe ouvrière toutes les catégories opprimées par le grand capital, mais avec des groupuscules politiciens, au premier rang desquels figurent les frondeurs. Ceux-ci exhibent régulièrement leur pleutrerie, rentrant tête basse dans les rangs au premier coup de menton de Valls, ou refusant de nuire au pouvoir des monopoles en entravant effectivement les mauvais coups du PS, au prétexte de ne pas faire le jeu de la droite . « créer un Front populaire et citoyen en allant plus loin encore et non en tournant la page du Front de gauche » . Plus loin que le Front de gauche, c’est-à-dire plus près des cercles dirigeants de la bourgeoisie et du parti socialiste. Avec un art consommé des mots creux, Pierre Laurent prétend fonder ce « pacte d'engagements communs » sur la volonté affichée de « transformation sociale », autant dire sur la bonne mine des nouveaux amis. Tout le monde y compris Macron et Gattaz souhaite une « transformation sociale ». Mais un mot doit donner des boutons à Pierre Laurent : le socialisme. Et il y a fort à parier que le « pacte d'engagements communs » soit sensible à la même allergie. Ce n’est pas ici le programme d’un parti communiste. Et que feront les militants ? Iront-ils « à plat ventre » comme le leur demande Pierre Laurent chercher des soutiens à un programme vide de sens, et ressusciter le programme commun avec les résidus du PS convertis au libéralisme ? Ou bien choisiront-ils la voie de la lutte de classe, et donneront-ils pour objectif au front populaire la révolution et la société socialiste ? |
| | Posté le 05-06-2016 à 20:09:57
| Mon père qui était un ouvrier communiste utilisait cette expression " à plat ventre" dans le sens de "se soumettre". Dans la bouche de P. Laurent, ne s'agirait-il que d'un lapsus ? Bon, maintenant, le 37 ème congrès a fermé ses rideaux. Que vont faire les "oppositionnels" ? attendre le 38 ème ? |
| | Posté le 05-06-2016 à 21:07:05
| Bonne question, c'est dans ce sens que je l'entendais. Le congrès se ferme sur des contradictions exprimées mais non résolues. Ensuite comment sera appliquée cette ligne encore plus opportuniste que les précédentes ? Les opposants vont-ils distribuer les tracts appelant à soutenir Montebourg et Cie ? Le PS essuie le premier mouvement de masse d'échelle nationale depuis des décennies. Et les frondeurs sont perçus comme des lavettes indiscernables de leurs compères socialos. La ligne du Pierre Laurent repose donc sur une planche pourrie sur laquelle il n'est même pas certain de tenir le gouvernail. Son seul but est de récupérer quelques strapontins lors des législatives, mais au jeu des chaises musicales il va se trouver le cul par terre. Il appartient aux oppositionnels de mettre en place dès à présent un autre projet. |
| | Posté le 05-06-2016 à 21:36:50
| Un autre projet ( révolutionnaire! ) ne verra JAMAIS le jour DANS le P"C"F. Les contradictions internes au P"C"F sont des contradictions inter-révisionnistes. Les camarades sincères qui, à l'intérieur du P"C"F, pensent qu'ils pourront changer ce parti,embourbé dans le révisionnisme depuis plus de 70 ans, en parti révolutionnaire, ces camarades sont dans l'illusion! Il faut leur dire! Et les communistes marxistes léninistes doivent travailler à la reconstruction du PCMLF! En tirant les leçons de l'expérience, bien sûr... |
| | Posté le 06-06-2016 à 00:24:49
| Les contradictions au sein du pcf sont complexes. Le terme inter révisionniste n'est pas approprié. Outre la ligne de Pierre Laurent il existe une ligne pro Front de Gauche, mais aussi des nostalgiques de Marchais, des trotskistes, et des ambitions personnelles aussi... Mais les camarades sincères qui s'y débattent veulent s'appuyer sur le marxisme-léninisme. Outre le suivisme et l'application étroite de la discipline (mais la discipline n'est pas en soi négative), la plus grande difficulté réside dans la base de classe du pcf qui les met en minorité. J. Mischi a analysé tout cela très pertinemment. Je ne crois pas que le PCF puisse redevenir révolutionnaire dans l'état actuel. Après, des exclusions, une scission ? Il y aura forcément une issue mais personne ne peut la prédire. Nous devons continuer de dénoncer la ligne révisionniste, ses compromission avec le pouvoir bourgeois, en dialoguant avec ces militants et en étudiant leurs propres façons de voir. Parallèlement nous devrions aussi nous interroger sur les causes de nos propres échecs. La création d'un nouveau parti communiste aussi a échoué. Cela ne doit pas nous décourager, je suis de plus en plus convaincu que l'avenir de ce parti, quelle qu'en soit la genèse, est lié à la lutte de classe dans notre pays, au même titre qu'à la propagation du marxisme-léninisme. |
| | Posté le 06-06-2016 à 12:04:22
| " la création d'un nouveau parti communiste aussi a échoué". Cela veut-il dire que cet échec était fatal ? Non. C'est échec est le résultats de nombreuses erreurs successives et des menées liquidatrices qui ont conduit à sa dissolution. Il y a beaucoup à dire... |
| | Posté le 06-06-2016 à 13:18:12
| Oui, ce sont deux aspects de cet échec, pas les seuls. L'établissement du révisionnisme moderne dans le "parti père" a favorisé le développement de plusieurs courants de pensée qui se sont parfois rejoints, de l'anarchisme petit-bourgeois à l'anticommunisme. On peut observer que d'autres tentatives ultérieures ont échoué aussi, et que nous avons vécu une période de reflux général du mouvement révolutionnaire qui est probablement en train de s'achever. |
| | Posté le 06-06-2016 à 13:56:22
| Parmi les causes principales de l'éclatement du ( ou des ) Parti marxiste-léniniste, il y a, pour moi, l'invasion d'un courant petit bourgeois révolutionnariste qui, sous l'étendard du "maoîsme" , était fondamentalement anticommuniste. |
| | Posté le 06-06-2016 à 14:30:57
| Entièrement d'accord, c'est ce qu'illustre "du col mao au Rotary". Il y a des têtes d'affiches connues mais derrière elles tout un courant de pensée. La publication de "vive le communisme"puis"vive la révolution" sous le titre "ce que nous voulons TOUT!" est emblématique. Il est certain que le PCMLF et bien d'autres n'ont pas senti ou mesuré le danger qui se profilait derrière la critique légitime de l'URSS et du PCF, et que les premières manifestations de l'anticommunisme déclaré n'ont pas été combattues avec l’énergie nécessaire. Je ne parle pas du pcf qui a fini par se coucher complètement en décembre 97. La ligne chauvine du IIe congrès du PCMLF est aussi une conséquence de ce manque de discernement. D'autre part le courant de la "deuxième gauche" issu du PSU notamment, a convergé avec le courant "mao" pour atterrir dans les bras de Mitterrand. Bauby s'est manifesté dans le PCMLF comme son représentant, après un ralliement dont on peut douter de la sincérité. Mais là encore un manque de discernement probablement. J'ai adhéré au PCMLF parrainé par Claude Lebrun. Au début des années 70 ceci suivait généralement une activité probatoire dans un comité de défense de l'Humanité Rouge (CDHR) et l'adhésion était individuelle. Il existait aussi une certaine défiance envers les étudiants et intellectuels y compris établis. Cette pratique de "mise à l'épreuve" datait de la période bolchévique du PCF. Elle est à l'opposé de la conception du parti "de masse" et à l'adhésion sur simple signature. Elle est liée aussi à la formation idéologique et théorique dans les écoles du parti. Cette pratique a été abandonnée depuis longtemps dans le PCF mais il faut reconnaître que le PCMLF ne l'avait pas réhabilitée ou que l'encadrement faisait défaut. |
| | Posté le 06-06-2016 à 15:19:42
| L'un des points fondamentaux réalisé par les marxistes-léninistes des années 60, c'est-à dire, en France, la Fédération des cercles marxistes léninistes ( j'ai eu la chance de trouver dans un kiosque le N° 1 de l'HUMANITE NOUVELLE en 1964 ) fut de regrouper les petites forces anti-révisionnistes. Immédiatement, issu d'une famille ouvrière stalinienne, j'ai pris contact avec la FCMLF. et j'ai participé le 31 décembre 1967 au congrès fondateur du PCMLF après (avec d'autres camarades communistes ouvriers de Rx) adhéré au MCF. La dissolution du PCMLF en 1968, les mesures prises à l'époque pour faire face à cette dissolution ( à examiner...), les adhésions massives de petits bourgeois gauchistes "maoïstes" ( j'ai mis maoïstes entre guillemets, en fait des éléments anarchistes anti staliniens après 1968, les querelles liées au suivisme par rapport aux partis pères chinois et albanais, etc... l'OPA de fait faite sur la direction du PCMLF par les chefs des courants siscionnistes issus dude l'UJCML ( Cluzot ) et ( ce que j'appellerai l'opportunisme des dirigeants historiques du PCMLF ( cela est discutable ), les unifications ( PCMLF et PCRML ) sur des bases douteuses... et toute la période de liquidation qui a suivi, ont joué un rôle destructeur sur le (ou les)parti(s) marxiste(s) léniniste(s). Une analyse sérieuse de ces phénomènes est nécessaire pour ne pas commettre à l'avenir les mêmes erreurs. MAIS, de cette expérience historique, il reste un acquis fondamental: le RASSEMBLEMENT initial des forces marxistes-léninistes pour donner aux ouvriers d'avant garde une perspective politique et organisationnelle. Les formules générales ne font pas avancer le processus de construction du parti. Les communistes marxistes léninistes doivent être ORGANISES DES AUJOURD'HUI ! pour réaliser cet objectif. Il ne se réalisera pas spontanément. Même quand les conditions seront favorables. |
| | Posté le 11-06-2016 à 09:51:48
| Pas mal de choses à discuter quand même mais les sujets que tu soulèves sont tous pertinents, même si la situation a changé. Les « querelles liées au suivisme par rapport aux partis pères chinois et albanais » ont probablement laissé le plus de traces puisqu’elles ne sont pas closes. La difficulté d’échapper à ce suivisme résidait sans doute dans le fait qu’il s’opposait aussi au révisionnisme moderne, à la fois en France et dans le monde. Lorsqu’il y a une lutte entre deux voies il est difficile de prendre du recul. Le pendant du suivisme est une certaine prétention à placarder des jugements catégoriques sur les partis communistes étrangers, non pas sur leur attitude envers nous, ou sur leur position relative aux questions internationales, mais sur leur propre stratégie nationale. Il y a dans cette attitude quelque chose qui ressort de l’orgueil de la France des Lumières, une prétention de la petite bourgeoisie intellectuelle française à vouloir organiser le monde à son image, sans s’apercevoir qu’elle a les pieds dans la merde, c’est-à-dire en négligeant les revendications matérielles du peuple. Ceci relève aussi de l’esprit de « parti père » du PCUS, et traduit au moins un manque de confiance dans les ressources des communistes étrangers, voire un mépris de pays avancé pour les pays arriérés pour ne pas dire colonisateur. Le suivisme comme les critiques à l’emporte-pièce sont aussi un héritage de la division du mouvement communiste international, du révisionnisme et de la révolution culturelle. On a noté que le PCC s’est rapproché du PC de Russie, en parallèle avec le rapprochement de la Chine et de la Russie. Ce faisant il a repris son bilan autocritique concernant Gorbatchev, en laissant de côté Khrouchtchev et Cie.[cf Qiushi « vue dialectique sur l’histoire de Lénine et de la Révolution d’Octobre ».] Je ne crois pas que le PCC ait réellement oublié cette période. Sans doute lui paraît-il plus important de réaliser l’unité sur le bilan actuel du PC de Russie que de poursuivre une polémique sur le conflit sino-soviétique. Je me souviens d’une anecdote à propos du PTA. J’avais traduit une petite brochure des ml italiens sur la participation de la résistance italienne à celle albanaise. Une phrase disait textuellement que les partisans italiens « pénétraient dans Tirana libérée » . Les albanais ont alors fait un scandale, nous accusant d’avoir insinué que les partisans italiens avaient libéré Tirana. Or je m’en étais strictement tenu au texte mot pour mot et il fallait être un peu tordu pour y voir autre chose. André Druesne était très affecté par ces accusations. J’ai compris que les albanais avaient la tête près du bonnet et qu’ils ne faisaient pas preuve de la même modestie que les camarades chinois. Sur la réforme en Chine, le capital privé s’est largement développé, mais simultanément la chasse à la corruption et la campagne pour l’étude du marxisme, sa diffusion dans les écoles et les universités se sont amplifiées. Ceci n’apparaît pas dans le Quotidien du Peuple ni Xinhua. Qiushi en français en parle très peu. La version anglaise en signale quelques articles. A l’inverse Qiushi en chinois http://www.qstheory.cn/ et le site théorique http://www.ccpph.com.cn/ publient presque tous les jours des articles sur le libéralisme, sur le parlementarisme occidental, sur le marxisme, son actualité et sur son application en Chine, sur les rapports entre privé et public, etc. Mais la traduction automatique est très mauvaise. Il apparaît aussi qu’il existe une gauche, un centre et une droite dans le PCC. Mon avis est qu’il faut faire confiance aux communistes chinois et juger essentiellement leur comportement à l’étranger. Dans tous les cas ce sont les conditions propres de notre pays et la théorie ml qui doivent servir de base à notre unité. Nous avons peu de divergences sur les principes. Par contre l’analyse des classes en est aux balbutiements. S'organiser oui, mais notre unification idéologique devrait atteindre un certain point d'abord.
Edité le 11-06-2016 à 09:53:38 par Xuan |
| | Posté le 12-06-2016 à 14:36:22
| salut Que les albanais aient eu la " tête près du bonnet " ou que les " camarades chinois aient fait preuve de plus de modestie " cela constitue un positionnement subjectif sans intérêt au regard de la question qui nous préoccupe: celle de la reconstruction d' un parti communiste marxiste-léniniste en France. Mettre en avant les divergences passées ( et présentes ) sur ces questions, et ensuite, parler de l'unité, ce n'est pas aller de l'avant. Questions: qu'est-ce que tu entends par "unification idéologique" ? et comment mesures-tu le "certain point" auquel il faut "d'abord " parvenir pour "s'organiser" ? Pour moi, appliquer la théorie marxiste léniniste de la révolution (qui est une théorie scientifique) aux conditions concrètes dans lesquelles nous développons notre lutte révolutionnaire est la base de tout processus d'unification. Il n'y a pas de délai pour cela. C'est maintenant qu'il faut le faire. Sans arrières-pensées. |
| | Posté le 12-06-2016 à 15:16:55
| La reconstruction du parti est aussi une question idéologique, il s'agit du point de vue de classe sur lequel on se place. Prolétarien ou petit-bourgeois. Et critiquer les erreurs du passé permet d'éviter de les reproduire. Sur la situation en France il me semble que nous ayons peu de divergences. Il en existe sur la situation internationale. J'entends sur la lutte anti impérialiste et qui sont les pays impérialistes. Nous devrons progresser dans ce domaine. Cela ne signifie pas qu'on doive se mettre d'accord sur tous les sujets au préalable, l'unification idéologique se fait avant tout dans le cadre du centralisme démocratique. Le fait est que le pcf est empêtré dans des contradictions insolubles et la balle est dans notre camp. |
| | Posté le 13-06-2016 à 19:38:36
| Pour que l'unité idéologique se fasse "dans le cadre du centralisme démocratique", il faut bien un cadre organisé, pour cela ? non ? Alors...? A mon avis, le concept de fédération des marxistes léninistes de France me semble approprié. La base de départ étant l'application de la théorie marxiste léniniste de la révolution aux conditions concrètes de notre révolution, ici, en France. Y-t-il une autre voie ou une autre méthode ? |
| | Posté le 13-06-2016 à 23:15:04
| Tu connais cette histoire mieux que moi. Concernant notre pays je ne vois guère d'obstacle excepté l'esprit de clocher. Nous avons déjà pris des positions communes mais ça ne suffit pas. Une signature unique aurait davantage d'impact, c'est clair. Je me demande par contre si l'unité n'était pas alors plus avancée sur la question des pays socialistes et sur l'impérialisme. Les cercles se sont constitués à partir de la lutte entre les deux voies dans le mouvement communiste international. Mais aujourd'hui la réforme en Chine et le décollage économique des anciennes colonies nous obligent à reconsidérer la situation mondiale. Nous ne sommes plus à l'époque de la révolution culturelle ni des guérillas. Parce que constituer des cercles sur la base "la Chine est fasciste et impérialiste" et en même temps "la Chine est socialiste" , ça ne marche pas. Et constituer des cercles sur la base "les pays du tiers monde et émergents s'opposent à l'impérialisme" et simultanément "les pays émergents sont de futurs impérialismes et le Tiers monde est dominé par une bourgeoisie compradore" , ça ne marche pas non plus. C'est ce que j'entends par poursuivre notre unification jusqu'à un certain point , qui ne s'assimile pas à du suivisme ni au soutien inconditionnel aux politiques intérieures des bourgeoisies nationales. Il est vrai que malgré des points de vue différents sur ces questions, les guerres et la subversion menées par les puissances impérialistes occidentales nous ont amenés à des positions communes, contre l'intervention en Libye, en Syrie et contre le fascisme en Ukraine. Et aussi peut-être contre les opérations du Dalaï Lama en Chine. Egalement je crois que les tentatives de subversion et de déstabilisation en Amérique du Sud nous trouveront d'accord. Quelle seront nos positions sur les provocations US en mer de Chine, sur la politique extérieure de Poutine, de l'Iran ? Ce sont des questions sans doute plus délicates à cerner, mais les campagnes de propagande de notre bourgeoisie sont bien présentes et nous nous taisons. C'est pour une part notre absence et nos silences sur ce terrain qui ont laissé le champ libre aux rouge-bruns et à leur opposition à l'empire . |
| | Posté le 06-07-2016 à 14:04:49
| Le point de vue du ROCML : 37ème CONGRES DU PCF: QUELLES PERSPECTIVES POUR CE PARTI ? QUELLE TACHE POUR LES COMMUNISTES ? Le Parti Communiste Français réunit son 37 ème Congrès du 2 au 5 juin 2016. Auparavant, a eu lieu une consultation de ses adhérents pour choisir entre 5 textes pour retenir celui qui serait la base de discussion au cours de ce congrès. Cette pré-consultation a montré un parti affaibli, démoralisé, divisé, et sans boussole. Un parti affaibli , d’abord : 52933 adhérents. Le PCF a rassemblé plus de 400000 membres. Un parti démoralisé : sur Les 52933 adhérents, seuls 30000 ont participé au vote. Un parti divisé et dirigé par une minorité : Sur les 52933 adhérents, le texte du Conseil National a réuni 14942 votes, soit 51% des votants, c’est-à-dire 28% des membres. Parmi les cinq textes proposés aux votes des adhérents, deux sont dans la ligne directe de la politique de liquidation social-démocrate du parti : celui de la majorité du Conseil National et un autre, minoritaire. Ce qui les distingue, c’est que le premier veut poursuivre la politique d’alliance avec le PS avec une participation à des primaires de la gauche pour le premier tour des présidentielles de 2017, le deuxième proposant un accord du type Front de gauche avec le Parti de Gauche de Mélenchon, EELV, le NPA … Les trois autres textes alternatifs se caractérisent par la volonté de s’opposer à la dissolution (et parfois la liquidation) politique et organisationnelle du PCF dans une alliance (sous une forme ou sous une autre) avec le PS, le Parti de Gauche, EELV, le NPA, etc etc… Ces textes présentent des critiques parfois justes à la direction du parti : l’affirmation que le parti communiste est le parti de la classe ouvrière, la nécessité d’une rupture avec le système capitaliste, l’affirmation du socialisme comme alternative à ce système, et des positions plus radicales dans les luttes de classes. Tous affirment vouloir remettre sur pieds et renforcer le PCF, reconstruire son unité… Le grand problème, c’est que leurs critiques portent principalement sur les causes tactiques du recul électoral du PCF, et non sur les causes idéologiques, théoriques et politiques qui sont plus profondes et plus anciennes. Ainsi, les signataires et les soutiens des trois textes se gardent bien de mettre au jour les abandons historiques successifs qui ont transformé le PCF en parti révisionniste puis réformiste social démocrate. Au mieux, leurs critiques commencent au PCF d’après Georges Marchais, c’est-à-dire au parti de Robert Hue, MG Buffet et P Laurent. Or, la dégénérescence idéologique, théorique, politique et organisationnelle a débuté bien avant. Pour rappel : le 18 novembre 1946, dans une interview au journal anglais « Times », Maurice thorez avance la thèse selon laquelle il est permis « d’envisager pour la marche au socialisme d’autres chemins que celui suivi par les communistes russes » : pour parler clair, la voie pacifique et parlementaire. Au 22 ème congrès en 1976, le PCF abandonne le concept de dictature du prolétariat. Au 23ème congrès, en 1979, c’est le marxisme-léninisme comme base doctrinale qui passe à la trappe. C’est l’eurocommunisme qui prend la relève. En 1994, au 28 ème congrès, exit le centralisme démocratique. En 1996, le 29 ème congrès bazarde « la lutte pour le socialisme ». Et au 33 ème congrès, le concept de « lutte des classes » n’est plus décliné qu’au passé. Les mots « lutte », « classe » et « prolétariat » sont complètement absents du programme de MG Buffet aux élections présidentielles de 2007 ! Tous ces reniements théoriques ont été accompagnés dans la pratique par l’établissement d’alliances électorales avec le PS délétères et contraires au marxisme léninisme et ont mené à la décrépitude actuelle du PCF. Un parti sans boussole : malheureusement, la majorité des membres du parti, et la quasi-totalité de ses dirigeants et de ses intellectuels, par conscience aveugle dans leurs dirigeants, ont soutenu ou accepté toutes les dérives. Certains même ont combattu parfois grossièrement et violemment les communistes qui avaient eu le courage de s’y opposer. Prenons Danielle Bleitrach, par exemple (mais elle n’est pas la seule !), l’une des porte-parole emblématique du texte alternatif 3 « unir les communiste ». Avec tout le respect qui lui est dû, cette militante née en 1938 a adhéré au PCF en 1953, l’année de la mort du camarade Staline. Elle fut membre du Conseil National de 1981 à 1991. Elle a démissionné du parti en 2003, puis a repris sa carte en 2016… Elle a accompagné tous les abandons théoriques et politiques du PCF. Elle était sans doute parmi ceux qui ont soutenu le révisionnisme moderne kroutchévien contre le mouvement marxiste léniniste international. On ne l’a pas entendu parler contre l’ « eurocommunisme »… En absence de reconnaissance de leurs erreurs passées et d’une autocritique approfondies sur les causes idéologiques de ces erreurs, ces communistes qui critiquent la direction actuelle du PCF n’ont pas la capacité de reconstruire un véritable parti communiste. Sans nier l’honnêteté des militants, leur volonté de durcir la lutte anticapitaliste et de changer la société, il est prévisible que leurs efforts pour ramener leur parti dans la voie révolutionnaire n’aboutiront pas et qu’ils se retrouveront devant une grosse désillusion. Le PCF poursuivra son déclin idéologique et politique et n’aura d’autre perspective que de s’accrocher encore plus aux basques de la social-démocratie, quelle que soit la forme que cela prendra. Les militants communistes membres du PCF doivent avec courage regarder les choses en face. Leur parti ne redeviendra pas un véritable parti communiste. La tâche à laquelle ils doivent s’atteler est de construire un nouveau parti communiste, avec une stratégie et une pratique politique révolutionnaire fondées sur la théorie marxiste-léniniste. Car c’est l’abandon de cette théorie qui a mené inexorablement son action politique dans le sillon de la social-démocratie. Comment avancer concrètement dans cette perspective ? Il n’y a pas de recette magique. Il y a une voie à ouvrir et du travail à mener. Le nouveau Parti Communiste sera le produit de la rencontre et de la fusion du mouvement ouvrier (en commençant par son avant-garde), avec le socialisme, c’est-à-dire l’organisation communiste et son programme politique. Cette fusion se construira dans un échange dialectique entre les éléments avancés du prolétariat, eux-mêmes portés par les luttes de classe, et les communistes organisés. Dans cet échange, la conscience politique des éléments avancés du prolétariat progressera, en même temps que l’organisation communiste se liera à la classe et accumulera des forces révolutionnaires ouvrières nouvelles, construisant ainsi progressivement le nouveau parti communiste. C’est le seul processus possible. Pour le ROCML, il passe prioritairement par le travail politique quotidien des communistes dans la classe ouvrière. Camille Deroubaix
Edité le 06-07-2016 à 14:05:48 par Xuan |
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