| | | | | supernova | "rêver, mais sérieusement" | Pionnier | 41 messages postés |
| Posté le 04-09-2023 à 07:05:38
| Athena sur terre "Y aura-t-il une révolution ou non ? Cela ne dépend pas de nous. Mais nous ferons ce que nous devons faire et ce ne sera jamais en vain" Lénine Se mesurer sur le plan politique et théorique à la manière dont les communistes doivent s'organiser dans un contexte comme celui d'aujourd'hui est certainement une tâche extrêmement difficile. Par contre, les options qui existent aujourd'hui ne nous semblent pas satisfaisantes et surtout nous pensons qu'elles doivent être révisées à la lumière d'une élaboration et d'une confrontation approfondies. Sur la question de la stratégie du parti (organisation), politique et militaire, il est clair que nous avons un plan théorique et de débat dans le mouvement communiste que nous devrons aborder. Le but de notre élaboration est de saisir les tendances du mouvement communiste qui ont été établies et qui ont encore un caractère de validité et de comprendre, par contre, les éléments qui ont été dépassés et auxquels il est inutile de s'accrocher. Enfin, les éléments que nous considérons comme valables doivent être liés au nouveau contexte dans lequel nous évoluons. Naturellement, nous ne pouvons pas penser trouver une "formule parfaite" à partir de ces réflexions, qui d'ailleurs n'existe pas, mais nous pouvons les utiliser pour comprendre la direction dans laquelle nous devons aller et les mesures à prendre pour adapter les formes actuelles d'organisation aux besoins et, surtout, aux possibilités qui découlent de la réalité. Il est donc central pour nous de comprendre le rôle et le lien entre "le parti" et "l'autonomie du prolétariat", la composition des mouvements de protestation par rapport à l'organisation actuelle du travail et la dimension métropolitaine, les contradictions de la phase impérialiste : guerre, fascisation, multipolarisme, etc. Nous ne pouvons pas cacher les difficultés d'une telle opération, et nous savons aussi que le résultat n'est pas acquis d'avance, mais si nous ne nous engageons pas dans cette voie, le risque est celui de l'approximation organisationnelle, de la réponse contingente, de la possibilité de brûler des opportunités qui peuvent apparaître à portée de main, mais pour lesquelles nous n'avons pas de "pensée forte" à mettre en œuvre. Cela nécessite une approche scientifique. Une méthode qui permette d'identifier les tendances de fond et d'aller au-delà des phénomènes apparents. Souvent, ce qui apparaît ne correspond pas à ce qui bouge vraiment, à ce qui remontera inévitablement à la surface. Traduit en termes politiques, cela signifie que les véritables rapports de force ne sont pas ceux qui apparaissent en surface. Cela vaut pour les classes, pour les fractions de classe, pour les mouvements politiques. L'impérialisme est la phase suprême et ultime du capitalisme. Une phase où le monopole et la concurrence dominent et où les contradictions sont de plus en plus aiguës. L'impérialisme signifie la guerre, la guerre signifie la militarisation, à la fois contre les différents fronts extérieurs, mais surtout contre son propre front intérieur (contre les masses populaires de son propre pays). Lorsqu'il existe une relation entre la révolution et la contre-révolution. Où la contre-révolution anticipe de manière préventive les mécanismes mêmes de la révolution. Si l'on écoute les généraux français ou certains secteurs des forces de l'ordre, qui parlent de guerre civile et donc de stratégies contre-révolutionnaires, à appliquer en priorité dans les banlieues et pour les manifs et les grèves, il semblerait qu'il y ait déjà un processus révolutionnaire en cours. En réalité c'est la capacité de préemption de la contre-révolution qui maintient un point central pour savoir qui doit avoir le monopole de la violence ! Cela n'enlève rien au fait que la phase impérialiste est multiforme. Et elle peut comporter des moments de connectivité liés à la médiation des conflits, mais il faut toujours tenir compte du contexte transitoire de ces moments. La bourgeoisie, dans toutes ses fractions, avec différentes phases et intensités, utilise toujours la force et la violence, elle change seulement son statut de "potentiel" à "cinétique". La forme démocratique est la collaboration de classe en paroles (le mythe de la participation, les référendums, etc.), le "fascisme" est la collaboration de classe en fait (la centralisation et compression entre economie et politique et le mouvement reactionaire de masse). Mais les deux expriment en fin de compte la dimension de la dictature et le monopole de la violence par la bourgeoisie impérialiste. Nous devons considérer l'analyse de l'interaction et de l'interpénétration des stratégies contre-révolutionnaires au niveau mondial comme une clé, en dépassant la fausse opposition entre "eurocentrisme" et "tiers-mondisme". Comprendre quelles fractions de la bourgeoisie s'emparent des mécanismes de commandement actuels, non pas pour sauver un camp, mais pour avoir toujours la capacité d'analyser l'ennemi de manière dialectique et donc scientifique, et d'analyser ses rapports de force et ses conflits réels. En ce sens, agir en France, affronter et combattre l'impérialisme français et sa bourgeoisie reste la première de nos tâches stratégiques. Ce n'est qu'à travers cette lecture que nous pourrons savoir lire la composition actuelle des classes dans les ceintures populaires urbaines et les directives mêmes des secteurs majoritaires de la bourgeoisie française vis-à-vis de leur "front intérieur". Ces dernières années, la France a été traversée par divers mouvements de protestation, avec des formes, des contenus et des segments sociaux différents. Cependant, ils mettent en évidence un manque de cohésion sur le front intérieur des principaux segments de la bourgeoisie et l'incapacité à "intégrer" de larges pans de la population. Les critiques sur le front intérieur sont diluées par la crise que traverse la France sur le front extérieur en ce qui concerne sa perte d'importance dans la concurrence mondiale. L'érosion de plus en plus rapide de l'influence française en Afrique en est un signe. Les gilets jaunes étaient un mouvement de protestation populiste impliquant des milliers de personnes, les mécontents de la mondialisation, avec une connotation antifiscale immédiate et une classe moyenne prolétarisée. Le populisme, même dans la multiplicité de ses déclinaisons, a un contenu social précis, une caractérisation de classe définie. Lorsque nous disons que la base sociale du populisme est constituée de ceux qui sont "mécontents de la mondialisation", nous entendons par ce terme des groupes importants qui voient dans le déroulement actuel de tous les effets produits par la "mondialisation" un obstacle et un danger pour leurs propres intérêts, et qui sont capables de rassembler autour d'eux une masse de forces petites-bourgeoises et populaire, affectées et appauvries par ce processus. Cette portion sociale à travers l'Europe a modifié de nombreux équilibres politiques (Grèce, Italie, Espagne, Angleterre etc.....) avec des formes différentes, mais mobilisant le même sujet. La tentative d'intervention de certains secteurs de la gauche prolétarienne et révolutionnaire au sein de ce mouvement a été variée, et parfois même efficace, bien qu’il soit resté principalement dans les cercles étroits du protectionnisme. Cependant, il a manqué une vision d'ensemble, un projet politique qui dépasse la logique immédiate du mouvement lui-même. Chaque mouvement se pense comme le "centre" de tout, la capacité du sujet politique (l'organisation révolutionnaire, le parti) est d'intervenir dans des situations hybrides, et de donner une perspective plus large au "mouvement" lui-même. Le rôle des communistes n'est pas seulement de mettre la lutte des classes au centre, mais surtout d'indiquer son contenu politique : -la rupture et la crise des structures de pouvoir actuelles et la promotion de toutes les formes d'organisation et de solidarité prolétariennes, -la remise en cause du monopole de la violence, -l'adoption d'un point de vue prolétarien sur le monde, c'est-à-dire d'une perspective socialiste. Le mouvement gilet jaune n'était pas une révolution, ni une émeute, mais il s'agit tout de même d'un mouvement de masse qui a montré les contradictions du système "France" et a mis en évidence le fait qu'une grande partie de la population, se conçoit en dehors du périmètre parlementaire français classique. La tentative maladroite des syndicats français de combler le vide politique en courant après les gilets jaunes n'a pas porté beaucoup de fruits. Au contraire, elle a pénalisé la même composante de la gauche prolétarienne au sein des gilets jaunes, car elle a ramené la discussion dans les cercles syndicaux-économiques, réduisant la portée du mouvement lui-même. Les mouvements écologiques de masse, non directement liés aux partis "verts", qui ont suivi ces dernières années, représentent une variante, essentiellement jeune, de ce secteur de mécontents et de désillusionnés de la mondialisation. La réponse hystérique et paternaliste du gouvernement, et la violence avec laquelle il a été attaqué, montrent la fragilité de l'establishment politique à offrir une idéologie du "futur" à une grande partie de la jeune génération diplômée du pays1. Le mouvement des retraites s'inscrit dans l'érosion lente mais progressive de l'Etat providence, liée à la crise du modèle social-démocrate en Europe. Celle-ci est due à plusieurs facteurs, dont les principaux sont liés à la financiarisation de l'économie et à l'autonomisation du capital lui-même, c'est-à-dire à un déroulement de plus en plus rapide du mécanisme d'accumulation, qui affecte la flexibilité de la production et la précarité contractuelle. Dans un contexte de déclin politique "atlantiste". Cela va de pair avec le déclin de l'État-providence, en tant qu'organisme "lent" et obsolète par rapport aux mécanismes actuels de dé-intégration liés à la phase de maturité impérialiste que nous traversons. Une masse de plus en plus importante de la population vit en marge de la "citadelle", est incluse dans l'organisation du travail et participe à la valorisation du capital, mais son rôle se dégrade de plus en plus, selon la loi de la misère croissante théorisée par Marx. Ce sujet est confronté à une politique parlementaire qui devient "fasciste" (les différences entre la droite et la gauche sont de plus en plus minimes en termes de lois économiques), et ne trouve donc pas d'espace. Dans ce contexte, à la prolétarisation des classes moyennes s'ajoute l'érosion des réserves de la classe ouvrière et de son "aristocratie". Il n'est donc pas surprenant que le mouvement des retraites en France soit l'expression d'un mouvement de protestation qui a traversé toute l'Europe. En Espagne, le système de santé, en Allemagne et en Angleterre, la question des salaires des secteurs "historiques" du mouvement ouvrier (énergie et transports), etc. Ces mobilisations ont vu le mouvement syndical au centre et très marginalement les composantes politiques "autonomes" trop occupées à poursuivre l'esthétique de la lutte plutôt que la lutte elle-même. Les assemblées dites interluttes étaient de petits parlements syndicaux et politiques (ce qui en soi n'était pas une mauvaise chose), le problème étant que les positions qui en ressortaient étaient encore plus confuses que celles des centrales syndicales elles-mêmes, car elles surfaient sur un "extrémisme" qui traverse de larges pans de la société française, mais qui est tristement virtuel par rapport aux luttes elles-mêmes. De plus, tout cela s'est accompagné d'une perception faussée de l’"hégémonie" sur la société française, dont le réveil a été évidemment douloureux.... Les composantes "autonomes" n'ont pas pris en compte les principales composantes sociales impliquées dans ces mobilisations : les retraités, les fonctionnaires (en particulier les enseignants), les travailleurs de l'énergie et des transports. Ces secteurs ont encore un bon niveau de syndicalisation, mais aussi une forte dimension corporative et une "arrogance sociale et culturelle" qui les éloigne de toute la masse des nouveaux travailleurs précaires. Cela reste un des principaux "talons d'Achille" des centrales syndicales actuelles. Enfin, il y a eu l'émeute, qui a commencé après un nouveau meurtre par la police d'un jeune français d'origine algérienne. Les images des médias sociaux ont rendu visible l'exécution sommaire, déclenchant la colère et la soif légitime de vengeance de larges couches de jeunes et de très jeunes des banlieues (français et autres), qui ont vu une fois de plus la méthode raciste et anti-ouvrière de la police à l'œuvre. Cinq jours d'émeutes ont surpassé les 15 jours de 2005 en termes de violence. Si l'on compare le nombre de bâtiments publics et de policiers impliqués, le 2005 semble avoir été une manifestation tranquille.....En outre, cette fois-ci, les cibles étaient aussi des personnes, des politiciens et des prisons. L’émeute a traversé toute la France, touchant des villes traditionnellement épargnées par le phénomène des émeutes, , comme Marseille dont le calme en terme “d’émeutes urbaines” était attribué, avant cette année, à l’ordre social du trafic de drogue et à la gestion “communautaire”. Les personnes impliquées, pour la plupart très jeunes, ont mis tout le monde dans une situation inconfortable... Le gouvernement s'en prend à la "famille", la droite parle de guerre civile, la gauche modérée et l'extrême gauche ne supportent pas cette violence "barbare" (ils ont même mis le feu aux boucheries hallal...). Les associations antiracistes ont vécu avec frustration cette violence qui ne demande rien, qui refuse la revendication...et donc qui est très politique ! De plus, il y a un effet générationnel (les jeunes d'hier sont les adultes d'aujourd'hui...), ceux qui ont vécu le 2005 regardent maintenant avec un agacement mal dissimulé le soulèvement actuel, car il est beaucoup plus violent, plus brutal... Nous ne sommes pas sociologues, mais il est certain qu'une partie du prolétariat ”dé-intégré”, le prolétariat sans réserve, qui n'a que ses chaînes à détruire, s'est déplacée. Face à cette explosion de violence prolétarienne, il est inutile de dire que la police est de la merde, ou de dire que les jeunes des banlieues sont une part essentielle de l'armée de réserve industrielle... tout le monde le sait ! Déjà à son époque (début des années 1900), Lénine ridiculisait les journaux qui expliquaient que les travailleurs étaient exploités ou qui parlaient de la violence de la police tsariste, nous rappelant toujours que notre travail consiste à donner une perspective et à identifier les faiblesses de l'ennemi. La discussion même sur la "démocratisation de la police" souffre d'une approche libérale, qui n'a pas grand-chose à voir avec les rapports de force actuels entre les classes. Il est "libéral" de penser changer culturellement la police. La police ne change que dans un mécanisme lié aux rapports de force. La police n'est pas une institution neutre, c'est une organisation de défense du monopole de la violence et du pouvoir de la bourgeoisie, mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas exploiter les contradictions et les fissures entre les fractions de la bourgeoisie. Après les violences des émeutes, le gouvernement a été contraint de critiquer l'action de la police. Cela a créé un fossé qui a donné lieu à des formes de protestation sans précédent de la part des associations de policiers par des "arrêts maladies" organisées. Ces derniers mois, le gouvernement a déclenché une nouvelle guerre contre les chômeurs et les précaires, contre ceux qui bénéficient du RSA et du chômage par Pôle emploi, ou plus simplement contre les travailleurs qui prennent des arrêts maladie. On assiste à un court-circuit sans précédent quand les mêmes policiers utilisent les formulaires "illégaux" tant décriés par le gouvernement et le patronat. Il est clair pour tout le monde que les syndicats qui promeuvent ces formes de lutte au sein de la police sont des organisations "de droite", qui veulent encore plus d'impunité de la part de la police, mais la fissure entre le centre politique gouvernemental et les structures de contrôle est évidente. Les différents sujets sociaux qui ont donné lieu aux trois "mobilisations" (gilets jaunes, retraites, émeutes) n'avaient aucune chance réelle de "s'unir" et surtout de gagner. Pour des raisons internes et externes. Le prolétariat sans réserve, le semi-prolétarait, la petite bourgeoisie déclassée n’ont pas de formes de lutte communes à l’heure actuelle, indépendamment de leur tendance commune à ne plus accepter l’ordre des choses. De plus, ces différentes couches se trouvaient face aux différentes fractions de la bourgeoisie, en crise, mais toujours dynamiques et capables de réagir. Les communistes et la gauche prolétarienne doivent certainement être plus actifs, plus dynamiques, mais les murs qui divisent ces secteurs sociaux ne peuvent pas être brisés par des actes de volonté ou par le désir. Lorsque nous parlons de la crise, nous ne devons jamais tomber dans un "extrême" facile qui nous fait penser qu'il suffit d'un rien pour faire tomber le mur. Il faut considérer le processus révolutionnaire comme une imbrication de facteurs subjectifs et objectifs. Les facteurs subjectifs sont la présence d'une organisation révolutionnaire et le développement de l'autonomie prolétarienne, l'organisation révolutionnaire (le parti) en tant que force politique adaptée au contexte métropolitain et impérialiste (comprenant toutes les formes pacifiques et violentes, légales et illégales), enfin l'autonomie prolétarienne, c'est-à-dire l'organisation et la solidarité de classe (syndicats, collectifs, etc.), du lieu de travail au territoire, c’est à dire la manifestation de sa propre force. Le contexte objectif présente plusieurs facteurs : la faiblesse de la structure militaire de l'ennemi (crise de l'Etat), une lutte de plus en plus féroce entre les fractions de la bourgeoisie et une grande partie de la population (pas exclusivement avec le prolétariat, mais évidemment avec lui au centre) de plus en plus désengagée des mécanismes d'intégration de la politique bourgeoise, ceci non pas en tant que force mûe par sa propre volonté révolutionnaire, mais par nécessité, l'impossibilité pour ces parties de suivre les options que la bourgeoisie propose. Soyons explicite sur ce qu’impliquera cette confrontation. Remettre au centre le lexique militaire et les concepts de guerre signifie non seulement accepter le terrain de la violence, mais aussi avoir notre propre programme spécifique sur le terrain militaire. Aujourd'hui, stratégie, tactique, sont des termes très éloignés du lexique de la gauche. Pourtant, tout projet de "révolution sociale" doit anticiper la question de la confrontation armée avec les forces du pouvoir et de la réaction. Les organisations révolutionnaires qui refusent d'élaborer une politique militaire avant que la question de l'affrontement ne soit concrètement posée se disqualifient, se comportent en défaitistes de la révolution ou en pourvoyeurs de futurs prisonniers et de cimetières de victimes. Sans praxis et sans théorie, il n'y a pas de parti révolutionnaire, mais sans crise, il n'y a pas non plus de tentative révolutionnaire. Aujourd'hui, ces conditions ne sont pas réunies, ou ne le sont que partiellement. Cela ne doit pas nous décourager, mais nous permettre de comprendre où nous devons concentrer nos efforts et nos énergies. Franz Mehring, le biographe le plus important et le plus précis de Marx, en parlant du Manifeste du Parti Communiste, a écrit : "À certains égards, le développement historique s'est déroulé autrement, et surtout plus lentement que ne le supposaient ses auteurs (Marx et Engels). Plus leur regard s'avançait, plus les choses apparaissaient proches. On peut dire qu'il n'y a pas de lumière sans ces ombres. C'est un phénomène que Lessing avait déjà remarqué chez les hommes qui jettent de "très beaux regards sur l'avenir", "ce pour quoi la nature met des millénaires, doit se mesurer au bref instant de leur existence". Or Marx et Engels ne se sont pas trompés de millénaire, mais certainement de plusieurs décennies". Ce quatrième numéro de Supernova a pour thème principal l'impérialisme et les conflits qu'il engendre sur les fronts intérieurs et extérieurs. La déesse Athéna, déesse de la guerre2, est redescendue sur terre alors que les jeunes criaient son nom sur Tiktok pendant l'émeute. Les conflits nous obligent à une action et à une analyse plus directes. Il ne suffit pas d'être anti-impérialiste, de se solidariser avec ceux qui luttent, il faut remettre au centre l'autonomie des communistes, car sans une perspective de classe, un point de vue prolétarien, nous restons désarmés face à nos ennemis et soumis à leur idéologie et à leur perspective. Redaction supernova N.4 2023 https://revuesupernova.blogspot.com/2023/09/supernova-n4-2023.html
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18533 messages postés |
| Posté le 31-10-2023 à 18:45:06
| Les derniers mouvements de masse avaient en commun l'absence d'objectif politique, sauf des slogans très en deçà d'un programme révolutionnaire visant l'établissement du socialisme. L'objectif d'une société socialiste est toujours censuré, et ne rencontre pas l'assentiment de la grande majorité de la population. Il s'impose l'organisation de la classe ouvrière et du peuple autour d'un parti communiste. Celui actuel a commencé à s'extraire de l'effacement derrière la social-démocratie, mais sa ligne politique est encore profondément liée à elle, notamment à l'atlantisme, et continue de s'opposer à l'émergence du sud contre l'hégémonisme US. Le courant révolutionnariste chez LFI s'oppose à la reconstitution d'un parti communiste, il est dirigé par une social-démocratie comparable au PSU, dont on n'a pas oublié le rôle de rabatteurs du PS avant l'élection de Mitterrand. Sur la question de la violence, la confusion politique et idéologique et l'absence d'organisation communiste aboutissent à des actions irréfléchies qui ne visent pas la grande bourgeoisie, mais nuisent aux intérêts mêmes des quartiers les plus pauvres. D'autre part, et toujours sur ce sujet, il faut être réaliste et comprendre qu'une révolution ne peut aboutir si l'Etat possède le monopole des forces armées. Par conséquent la police et l'armée ne peuvent pas être rejetées en bloc avec des slogans "tout le monde déteste la police", mais divisées en isolant les éléments les plus fascistes et réactionnaires. Cela dit la question de l'action violente ou pacifique, qui n'est pas un choix exclusif d'ailleurs - n'est pas encore à l'ordre du jour. Nous avons donc à progresser pour sortir, avec la classe ouvrière et les masses, de la confusion actuelle, nous unifier et progresser dans l'organisation. Je signale le commentaire de Franck Marsal dans le blog de Danielle Bleitrach, les autres commentaires dont le mien, et l'article lui-même qui a servi de prétexte au débat "Pourquoi est-ce qu’enfin le capitalisme ne peut plus empêcher le socialisme ?" . https://humaniterouge.alloforum.com/socialisme-issue-inevitable-t8486-1.html
Edité le 31-10-2023 à 18:48:59 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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