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 le socialisme issue inévitable

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Xuan
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18379 messages postés
   Posté le 31-10-2023 à 18:15:13   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une analyse de Franck Marsal 31 OCTOBRE 2023

commentaire de
https://histoireetsociete.com/2023/10/29/pourquoi-est-ce-quenfin-le-capitalisme-ne-peut-plus-empecher-le-socialisme/#comment-12055



Au 20ème siècle, une contradiction est advenue dans le développement du socialisme. Il s’est avéré que la division internationale du travail, développée par le capitalisme à son stade impérialiste divisait profondément le prolétariat mondial entre centres impérialistes et périphéries colonisées.
Malgré la puissance du mouvement ouvrier dans les centres impérialistes, aucune révolution n’a permis la prise du pouvoir par le prolétariat. Et, on considérait non sans raison que le socialisme nécessitait le développement avancé des forces productives, donc impossible dans les périphéries.
C’est une contradiction fondamentale qui tient à ce que le capitalisme est, politiquement limité dans le cadre national, alors que ses forces productives s’organisent sur un niveau mondial depuis presque ses débuts. Cette contradiction nous concerne puisque le mouvement du prolétariat est un mouvement politique et que ses bases sociales sont d’abord nationales. Le mouvement ouvrier s’était développé avec le centre capitaliste, là où en même temps, la bourgeoisie était la mieux enracinée, puissante et organisée, et où elle disposait de marges de manoeuvres importantes. Les masses les plus exploitées se développaient dans la périphéries, majoritairement paysannes et privées de droits et d’organisation politique. Dans les centres, le réformisme se développait. Dans les périphéries, on était simplement hors du champ de vision et la répression aveugle sévissait contre toute tentative.
Lenine, et le mouvement communiste du 20ème siècle, ont résolu cette contradiction. Ils l’ont fait, non pas dans la théorie, mais dans l’action, suivant la démarche de Marx. Lenine disait que la politique est une longue chaîne de causes et de conséquences, et que l’art du politique consiste à saisir le maillon qui fait bouger toute la chaîne.
La révolution russe a fait bouger toute la chaîne. Elle a libéré les peuples de la domination coloniale et permis d’engager la transition mondiale vers le socialisme. C’est parce qu’elle a apporté la première étape de la réponse concrète et matérielle à cette contradiction historique majeure que la révolution russe, quoi qu’on en dise, est un grand succès. Elle a changé le monde.
La Chine a accompli le pas suivant, est en train de le faire. Ce n’est donc pas du tout une question de modèle, c’est une question d’étape dans le processus dialectique de développement des formes nouvelles. L’URSS était une étape nécessaire, la Chine socialiste (même si, pour le PCC la Chine n’est pas encore une société socialiste achevée) est une seconde étape. Pas encore le bout du chemin, pas encore l’issue du processus.
Que de chemin parcouru cependant en un petit siècle !
Les chaînes coloniales ont été brisées. D’abord par la victoire contre le fascisme, puis par les victoires de l’Indochine, de l’Algérie et du Vietnam. Mais cette première étape ne résolvait pas toute la contradiction. Car les masses populaires principales restaient encore dans le sous-développement, y compris dans les pays qui s’était libérés du pouvoir capitaliste, comme la Chine et, je crois, une large partie de l’URSS.
C’est à la Chine qu’est revenu le défi du développement des forces productives sur un plan d’abord national (mais à l’échelle de la Chine, c’est à dire d’un centre industriel de taille nouvelle, dépassant tout ce qui avait été connu jusqu’ici) puis international. Dans ce mouvement, la Chine a su attirer à elle les capitaux nécessaires en se transformant elle-même et en occultant une partie de son caractère socialiste. Désormais, elle peut projeter son développement vers l’extérieur et entraîne dans l’industrialisation des continents entiers. Pour moi, c’est comme cela qu’il faut entendre le projet des Routes de la Soie. Ce sont les routes du développement des forces productives à l’échelle du monde, sur tous les continents que le capitalisme a exploité sans les développer. Elles nous portent au seuil de la dernière étape de la résolution de la contradiction.
Les capitalistes du monde entier, pour la plupart réfugiés sous le bouclier états-uniens, ont instinctivement senti ce qui se prépare. En même temps, ce système états-unien de domination mondiale, parvient à son état de pourrissement avancé. Il sombre au milieu de sa propre violence, entre Trumpisme et tueries aveugles de masse. Toutes les guerres qu’il tente éperdument, convaincu de sa force divine, sont des impasses et l’enfoncent chaque fois un peu plus. Au point qu’un nombre encore faible mais croissant de bourgeoisies nationales (ou ce qu’il en reste) privilégie désormais le repli sur soi, voire, l’alliance avec la Chine.
Le prolétariat mondial compte désormais plusieurs milliards de travailleurs.
Mais il reste la dernière étape. Elle ne s’accomplira pas sans l’action consciente, résolue et courageuse du prolétariat mondial désormais constitué en soi, mais non encore pour soi. Cette étape n’est pas encore formulée. Nous tâtonnons encore pour en trouver les termes exacts, qui ne sont pas des termes théoriques mais des termes d’action. Plus précisément, nous avons besoin aujourd’hui d’une théorie pratique, une théorie qui nous guide dans l’action. Une fois l’action accomplie, nous pourrons en établir la théorie scientifique à partir des acquis immenses de l’expérience historique accumulée.
Donc, sur un plan pratique, ici, en France, où en sommes-nous et comment entrer en mouvement commun avec les classes travailleuses mondiales, sortir du piège impérialiste et guerrier et envisager une nouvelle étape de modernisation de notre pays ?
Nous avons en France une classe travailleuse qui est le résultat de notre histoire (coloniale entre autres). Nous sommes connectés aux deux mondes, celui des pays du centre, et celui des pays des périphéries. Nous avons également un parti communiste qui a marqué profondément l’histoire nationale et qui a survécu, bien qu’affaibli, à la vague néo-libérale.
Nous avons également une haute bourgeoisie qui nous a enfermé dans l’impasse néo-libérale, qui y a gaspillé une bonne partie des acquis (matériels et sociaux) qui avait été construits par les générations antérieures et qui s’est considérablement discréditée.
Rassembler largement le peuple (que la bourgeoisie et d’autres essayent de diviser) par des propos mesurés et sincères a été et est encore très positif. Mettre l’accent sur l’industrialisation, le développement, un avenir positif, tout cela se construisant autour du travail, d’un nouveau rapport au travail est fécond.
Il me semble, qu’apporter d’une part la perspective d’une fraternité ouverte, d’une convergence du peuple de France avec les peuples du sud, autour de la paix (c’est à dire d’une rupture franche avec l’atlantisme et le militarisme otanien) et du développement partagé (c’est à dire – évidemment – d’une rupture franche avec les formes impérialistes, coloniales et néo-coloniales du passé est indispensable aujourd’hui. Le dialogue avec les partis communistes et ouvriers du monde est prioritaire pour avancer et ouvrir cette voie nouvelle. On ne peut pas le laisser de côté au prétexte qu’il y a des contradictions entre la perception de l’opinion publique française et les voix qui émergent au niveau mondial. Nous devons au contraire ouvrir cette question. C’est la perception qui est en retard sur la réalité, non l’inverse. La classe travailleuse française est en voie d’acquérir une nouvelle perception, adaptée à la réalité d’aujourd’hui, celle d’un combat commun contre la misère et l’exploitation.
Il me semble que d’autre part, ouvrir la perspective d’un société socialiste pour la France est également nécessaire. Il faut regarder devant nous, et cela ne peut se faire qu’en laissant de côté désormais le capitalisme. Comment moderniser les forces productives de notre pays dans le cadre capitaliste aujourd’hui ? Ce ne sont que des impasses. Comment combiner, dans une dynamique de développement les formes capitalistes d’aujourd’hui et les formes socialistes à construire, dans un cadre à la fois national et international ? Si nous n’ouvrons pas ces questions, nous ne pourrons pas commencer à élaborer les réponses pratiques indispensables.

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