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| Posté le 16-02-2018 à 11:33:25
| La bourgeoisie s'en prend violemment au statut des cheminots et aux lignes locales SNCF : « Je ne serai pas le patron de la CGT-Cheminots qui enterrera le statut ! » Vincent Vérier - 16 février 2018 - Le Parisien Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, syndicat majoritaire à la SNCF, promet un mouvement de grève dur si le gouvernement retient les options proposées par le rapport de Jean-Cyril Spinetta. Pour le n° 1 de la CGT-Cheminots, majoritaire à la SNCF, le statut de l’entreprise publique et de ses agents sont deux lignes rouges à ne pas franchir. Il promet un mouvement de grève dur si le gouvernement retient les options proposées par le rapport de Jean-Cyril Spinetta. Que pensez-vous du rapport rendu par Jean-Cyril Spinetta ? C’est une énorme attaque sociale mais ce n’est pas une surprise. Elle est annoncée de longue date. La suppression du statut pour les nouveaux entrants et le passage en société anonyme, ce sont les deux ficelles utilisées ces trente dernières années pour transformer une entreprise publique en société privée. Mais le gouvernement va devoir répondre à une question ? Est-ce qu’il est prêt à engager une épreuve de force avec les cheminots ? Si c’est le cas, on appellera les cheminots à se défendre ? Comment ça ? Si le gouvernement reste sur une logique d’éclatement du système ferroviaire, de suppression de kilomètres de lignes, de casse des droits sociaux des cheminots, d’augmentation des coûts pour les collectivités, de filialisation du fret, on se dirige vers un mouvement de grève dur. Comme tout le monde, j’observe les mécontentements autour de moi : les routiers contre le rapport Duron, les VTC contre leur situation précaire, les agents de l’industrie gazière et électrique contre l’évolution de leur statut, tous les salariés du privé contre des plans sociaux importants, les fonctionnaires… J’espère que le gouvernement a pensé à tout, parce que nous, on se prépare à cette situation depuis un an. D’ailleurs, on appelle à manifester dès le 22 mars. Je ne serai pas le patron de la CGT-Cheminots qui enterrera le statut. Que reprochez-vous à ce rapport ? Ce n’est pas un projet de développement, mais de casse du service public. Il confirme nos craintes concernant la politique anti-ferroviaire du gouvernement. On peut tourner le rapport Spinetta dans tous les sens, il préconise la suppression de certaines lignes au profit de la route. Le rapport préconise surtout de faire un bilan social et économique des petites lignes et une concertation avec les collectivités avant d’envisager une fermeture… Oui. Mais c’est une stratégie de repli. Forcément des lignes vont fermer et on va demander aux Régions de payer plus si elles veulent les conserver. Les usagers seront aussi les perdants. Comment ça ? Le rapport indique que le train est moins cher en France qu’à l’étranger. Il rejoint en cela le rapport Duron qui conseille de faire davantage payer les usagers. On est en train d’installer l’idée que l’usager doit payer une part plus importante de son billet de train. L’ouverture à la concurrence est une mauvaise chose ? Ce n’est pas moi qui le dit mais le rapport Spinetta lui-même. Page 87, il dresse plusieurs inconvénients comme l’absence d’unité tarifaire, des correspondances moins bien organisées… Le maintien du statut des cheminots est-il tenable ? Chez la compagnie Thello [NDLR : qui opère un TGV de TrenItalia entre la France et l’Italie], les salariés ne sont pas au statut. Est-ce que Thello fait mieux que la SNCF ? La réponse est « non ! ». Même chose pour certaines entreprises du fret. A partir du moment où on ouvre la concurrence, ils veulent casser le statut… C’est dogmatique. Que va-t-il se passer dans les prochains jours ? Nous rencontrons la ministre des Transports Élisabeth Borne lundi. Cela permettra de clarifier certaines choses comme le calendrier mais aussi sur le parcours législatif. Il se murmure que le gouvernement pourrait légiférer sur ce sujet par ordonnance » Vous êtes inquiets ? Non. Ce rapport fait partie des mauvais rapports sur la SNCF. On va faire en sorte qu’ils rejoignent tous ceux qui ont déjà intégré les archives du ministère des Transports.
Edité le 16-02-2018 à 11:33:48 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 16-02-2018 à 11:37:37
| Xinhua a relevé la violence et l'importance des mesures prévues : Des propositions choc pour refonder le modèle ferroviaire français sont sur les rails (PAPIER GÉNÉRAL) PARIS, 15 février (Xinhua) -- Le rapport très attendu remis jeudi au Premier ministre français Edouard Philippe préconise une réforme sans précédent de la SNCF (Société nationale des chemins de fers français). Parmi les propositions phares : une transformation en société anonyme, la fin du statut de cheminot à l'embauche, la mise en place de la concurrence, un coup de frein au TGV, des suppressions de petites lignes. C'est un rapport de l'ancien président d'Air France Jean-Cyril Spinetta, qualifié d'explosif et de décapant par les médias français, qui a été remis jeudi au Premier ministre français Edouard Philippe. Le document de 127 pages intitulé "Rapport sur l'avenir du transport ferroviaire" formule 43 propositions choc qui pourraient aboutir à la plus grande transformation du rail français depuis la création de la SNCF en 1937. Dans un communiqué, Matignon a salué "un diagnostic complet et lucide" qui "démontre sans ambiguïté la nécessité et l'urgence d'engager sans tarder une refondation de notre système ferroviaire" . Les propositions du rapport "doivent désormais faire l'objet d'un examen approfondi par le gouvernement et d'un dialogue avec l'ensemble des acteurs concernés" , ont ajouté les services du Premier ministre. Les représentants de la direction de la SNCF, des organisations syndicales représentatives, des régions, des usagers, de l'établissement public de sécurité ferroviaire et de l'autorité de régulation seront reçus la semaine prochaine, a précisé Matignon. Jean-Cyril Spinetta estime dans son rapport que "la situation du transport ferroviaire est préoccupante" et que ses "performances ne sont pas satisfaisantes, en termes de régularité, de gestion des crises, d'information aux voyageurs, de sécurité" . Il revendique deux principes : "la cohérence des choix publics" et la "responsabilisation des acteurs". "La SNCF, à travers quelques recentrages sur sa pertinence, après une meilleure responsabilité des acteurs, a tous les moyens, dans ce nouvel univers concurrentiel, de jouer ses atouts et de relever l'ensemble des défis auxquels elle a été confrontée et sera confrontée" , a-t-il déclaré devant la presse. Le rapport préconise tout d'abord de transférer à l'Etat une partie de la dette considérable - elle devrait dépasser les 50 milliards d'euros cette année - de SNCF Réseau, l'entité du groupe ferroviaire qui gère l'infrastructure ferroviaire. Concernant le statut de la SNCF, déjà réformé en 2014, Jean-Cyril Spinetta considère qu'il devrait être à nouveau révisé, en transformant ses deux principales composantes, SNCF Mobilités et SNCF Réseau, en sociétés anonymes à capitaux publics. Une mesure que les syndicats voient d'un très mauvais oeil. Au sujet de l'ouverture à la concurrence, une obligation légale de la France qui doit transposer dans sa loi les directives européennes, le rapport estime que le processus devrait être lancé en 2019, pour une présence effective d'opérateurs concurrents de la SNCF sur le réseau français à partir de 2021. Jean-Cyril Spinetta plaide d'autre part pour la fin du statut de cheminot à l'embauche. Concrètement, les nouveaux embauchés à la SNCF ne bénéficieraient plus du statut de cheminot à l'avenir, lequel sera réservé aux anciens et s'éteindra de lui-même dans une trentaine d'années. Concernant le TGV, le rapport considère que " le réseau à grande vitesse peut être considéré comme abouti" et que construire de nouvelles lignes "entraînerait le TGV au-delà de sa zone de pertinence économique, c'est-à-dire les dessertes de très grandes agglomérations avec des trajets durant jusqu'à trois heures" . L'activité de transport de marchandises de la SNCF, en déficit chronique (plus de 4 milliards d'euros), doit par ailleurs être recapitalisée, affirme le rapport. "Ceci implique une filialisation qui sera exigée par Bruxelles car une recapitalisation a déjà eu lieu en 2005 ", ajoute-t-il. Les syndicats n'ont pas tardé à réagir, jeudi. Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots, a déclaré sur franceinfo que si le gouvernement maintient " cette politique-là, alors oui, il y aura conflit bien sûr ". "Le contenu de ce rapport et la manière dont il sera exploité pourront forcément mettre le feu dans l'entreprise" , a de son côté estimé, sur France Inter, Erik Meyer, porte-parole de SUD-Rail, le troisième syndicat de la SNCF.
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| Posté le 16-02-2018 à 12:21:27
| SNCF : la CGT annonce une "manifestation nationale" des cheminots le 22 mars Vendredi 16 février 2018 à 9:05 Par Germain Arrigoni, France Bleu Philippe Martinez, leader de la CGT, a annoncé vendredi une "manifestation nationale" des cheminots le 22 mars, pour défendre notamment leur "statut", remis en cause par un rapport remis jeudi au gouvernement. Cette manifestation pourrait être accompagnée d'une grève. Manifestation de cheminots en juin 2016 © Maxppp - Le même jour que la grève des fonctionnaires. "Les cheminots font une manifestation nationale le 22 mars et, forcément, les cheminots défendront le service public, leur emploi et leur statut" , a déclaré Philippe Martinez, leader de la CGT, sur France Inter. Le statut des cheminots Ils "ne laisseront pas casser leur outil de travail" , a-t-il prévenu au lendemain de la remise du rapport Spinetta. Objectif : défendre notamment leur "statut", remis en cause par un rapport remis jeudi au gouvernement. Dans son rapport, l'ancien président d'Air France Jean-Cyril Spinetta préconise de profondes réformes de la SNCF, en particulier une transformation en société anonyme et la fin du statut de cheminot à l'embauche. Manifestation accompagnée d'une grève ? "Quand on est attaqué, on se défend" , a dit le secrétaire général de la CGT, assurant que les cheminots "ne laisseront pas casser leur outil de travail" . Il a laissé entendre que la manifestation pourrait s'accompagner d'une grève, en prévenant que "si les salariés de la SNCF sont en grève, il n'y a pas de train et on ne peut plus se déplacer" .
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 16-02-2018 à 12:33:57
| Réforme de la SNCF : "Un rapport à jeter au panier", sinon, "ce sera le blocage" Sud-Rail, comme la plupart des autres syndicats, a vivement réagi au rapport sur l'avenir de la SNCF, remis jeudi au Premier ministre par Jean-Cyril Spinetta. Grégoire Lecalot Radio France publié le 16/02/2018 Les mots des syndicats traduisent la colère ambiante après la remise du rapport sur l'avenir de la SNCF, jeudi 15 février, au Premier ministre par Jean-Cyril Spinetta, ex-patron d'Air France. "Une attaque inédite contre le transport ferré public ", réagit la CGT. C'est "une recherche de rentabilité à l'encontre du service public ", d'après l'Unsa-ferroviaire. De son côté, la CFDT évoque "une rupture d'égalité des citoyens" , tandis que Sud-Rail, le troisième syndicat de l'entreprise, estime que le rapport va carrément "mettre le feu à la SNCF" . La "sécurité" mise en avant par Sud-Rail Dans le local parisien de Sud-Rail près de la gare Saint-Lazare, Aurélien Marchand, délégué du personnel et aiguilleur, n'a pas encore fini de ranger le matériel du rassemblement de jeudi sur le thème des salaires, qu'il doit se saisir de l'étude des mesures d'un rapport. "Un mauvais rapport qui est à jeter au panier. Si la réaction du gouvernement n’est pas celle-ci, ce sera la réaction sociale, le blocage" , déclare le syndicaliste. Il juge inique la fermeture "des petites lignes" préconisée par le rapport, dans le cas où un maintien serait jugé trop coûteux. Aurélien Marchand estime aussi injuste la recommandation sur la fin du statut de cheminot à l'embauche. À ses yeux, cette mesure est même dangereuse, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence. Selon le représentant de Sud-Rail, le statut est une garantie d'indépendance de l'agent. Dire non, c’est essentiel quand on travaille et notamment quand on fait des métiers de sécurité. Aurélien Marchand, Sud-Rail à franceinfo Afin d'étayer sa démonstration, Aurélien Marchand donne l'exemple d'un collègue travaillant dans une société privée, Colas Rail. Le syndicaliste assure qu'il a été "licencié" , il y a quelques mois, parce qu'il avait dit " non". "Il a refusé d’incorporer dans un train des wagons en surcharge. C’est interdit par la réglementation. Ce sont de choses qui peuvent amener à des déraillements" , indique Aurélien Marchand. Dans le cadre de la concertation qu'ouvrira le gouvernement la semaine prochaine, les syndicats, porteurs de colère, seront reçus lundi 19 février, au ministère des Transports.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 22-02-2018 à 15:52:08
| Les attaques du gouvernement se font tout azimute. Ce n'est pas étonnant, il a été élu pour mettre en place le programme du MEDEF et il fait le job comme ils disent. Il n'y a pas lieu de s'en offusquer ni de se sentir trahis , c'était inscrit dans son ADN et ceux qui ont appelé a voté pour lui au nom de la fable sans cesse reprise " faire barrage a l’extrême droite" portent un grande responsabilités dans cette situation . Certes les gens sont sonné . C'était prévisible. Ils se rendent compte qu'ils ont été abusé, que cette élection dès le départ était pipée. Il devient clair qu' elle n'avait pour seule alternative qu'un choix entre la droite et la droite et tel était bien le scénario. Dès le départ les résultats acquis au deuxième tours était le seul ticket gagnant envisageable. Tout avait été préparé pour qu'il en soit ainsi, y compris a gauche. La démocratie grimée de ses faux semblant et de ses perversions fut l'un des personnages de cette farce. Elle est devenue une mascarade à laquelle x acteurs donnaient la réplique pour une fin écrite d'avance car il fallait permettre qu' a la fin de l'envoie le capital soit assuré de faire mouche. C'est ce qui s'est produit. Depuis, La santé , la SNCF, l'éducation nationale, tout comme l'ensemble des services publiques qui étaient déjà dans l’œil du cyclone, sont pris dans une précipitation vertigineuse qui aspire tout pour remettre au privé leurs activités et tirer toujours plus de profit des pratiques humaines. Il ne sera possible de" faire barrage" a ce brigandage que si le peuple comprend qu'il doit s'opposer uni contre le vol organisé. Vol, car il s'agit des biens de tous, de ce que d'aucuns appellent les communs pour mieux oublier le combat de classe et la nécessité du socialisme par une mise en commun des moyens de production privés. La grande bourgeoisie, celle des conseils d'administrations du CAC 40 comme en son temps la noblesse de 1788 cherche a s'emparer des biens de la collectivité pour arrondir ses profits entamés par la crise du capitalisme. Il leur faut trouver toujours plus de domaine pour extraire la plus valu nécessaire a l'accumulation . Aussi sont-ils prêt, pour atteindre ces objectifs a sacrifier l'intérêt générale et tout ce qui lui permettait jusqu’à présent de se prévaloir des idéaux d'un monde libre et humain. Son idéologie apparaît pour ce qu'elle est. Elle est vide de toue humanité et, n'a d'autre objectif que de légitimer avec des leurres un état de droit, celui du plus fort et du plus riche. Il n'y a qu'une réplique possible, qu'une riposte se monter tous concernés, tous en même temps. le 22 mars ne doit pas être que l'affaire des cheminots mais de tous dans un tous ensemble. Nous avons lundi dernier, le lundi 12 février accueillie une délégation de parlementaire communistes dans la région lyonnaise pour faire un état des lieux de ses hôpitaux, mesurer l'état d'insécurité et de souffrance dans lequel vivent les personnels. Ce fut une belle journée et une initiative concrète qui sans nul doute connaîtra des suites positives pour la prise de conscience du pays et les luttes de demain. Il faut pouvoir élargir ce genre de rencontre a d'autre secteur afin de resserrer le lien entre le peuple et ses élus mais aussi construire un mouvement populaire qui de haut en bas utilise tous les leviers utiles a sa mobilisation. rencontre et propositions ne peuvent suffire, il faut la lutte, il faut l'action de tous pour arracher des victoires. l'un des moyens de cette levée nécessaire des masses est l'information. je vous donne dans cet esprits analyse et documents sur le point précis des transports ferroviaires. Les analyses par la CGT du rapports celle du PCF et plusieurs article de fond devraient pouvoir y contribuer. Nous sommes engager dans une nouvelle bataille du rail. La résistance qui doit se lever est tout aussi déterminante que celle d'hier pour les intérêts de la nation et du peuple, plus largement elle concerne aussi l'ensemble des peuples du monde. bonne lecture Gilbert Rémond
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 22-02-2018 à 16:05:37
| Rapport Spinetta : l’analyse de la CGT Cheminots mardi 20 février 2018 Dans l’attente de la mobilisation du 22 mars prochain, la CGT Cheminot a analysé dans le détail le rapport Spinetta, « sur l’avenir du transport ferroviaire ». Selon la CGT Cheminots, les propositions du rapport peuvent être classées en six axes : réduction du mode ferroviaire : fermeture des petites lignes, filialisation du fret ; hausse du coût pour la collectivité et les usagers : hausse de la redevance des régions, suppression de la régulation tarifaire ; casse du groupe public ferroviaire : transfert des fonctions système, externalisation des fonctions transverses non spécifiques, indépendance de la Suge, transfert de gares & connexions à SNCF Réseau... infrastructures financées par le public, et utilisées par le privé : investissement de régénération supporté par SNCF réseau accru de 500 millions d’euros annuellement, indexation des péages revue à la baisse, dette reprise partiellement... privatisation : SNCF mobilité et SNCF réseau transformés en SA ; ERMEWA, Geodis, ICF Habitat vendus... casse sociale : transfert obligatoire en cas de perte d’appel d’offres, maintien du statut à ceux qui en bénéficient mais nouveaux embauchés sous contrat de droit privé, mise en place d’un plan de départ volontaire pendant deux ans... Propositions CGT : > Repartir d’un objectif de croissance de la part modale Voyageur (hausse de l’offre km.train ; intermodalité réelle…) Fret (relance du wagon isolé, embranchements à créer pour mailler le tissu industriel, R&D…) > Maintenir et développer les valeurs fortes du service public : péréquation pour maintenir les lignes dans tous les territoires, égalité de traitement, continuité… > Affecter des ressources pérennes pour le développement du service public Reprise intégrale de la dette par l’Etat sans contrepartie sociale Nouvelles ressources : Affectation d’une partie de la TIPP, renationalisation des autoroutes… > Démocratiser le fonctionnement de l’entreprise publique Donner du pouvoir direct aux usagers Placer l’entreprise sous le contrôle de la représentation nationale Donner des droits d’intervention aux cheminots > Réorganiser en interne la SNCF pour être efficace et répondre aux besoins Réunification Intégration de la production Arrêt de la casse des effectifs, régularisation des précaires, réinternalisation… Créer de l’activité en territoire en déconcentrant les structures (directions, centres de vente, ateliers, unités de production, etc…) Pour la CGT Cheminot, les engagements de 2014 sont définitivement enterrés : GPF, statut... Le rapport confirme que la concurrence s’étalera entre 2023 et 2039 en région parisienne. Ce qui manque dans le rapport : > Le rapport enterre le Grenelle de l’environnement puisqu’il n’y a plus aucun objectif de développement du mode ferroviaire. Les préconisations sont uniquement tournées vers la couverture des coûts et la privatisation. Les petites lignes sont supprimées « si la route offre une alternative », donc priorité à la route !!! > La filialisation du FRET n’apporte aucune perspective. Aucune mesure concrète de relance n’est citée à part le maintien de la sous-tarification actuelle des péages. Donc on continue et on laisse mourir l’activité mais ça se verra moins si c’est une filiale. > Le rapport ne contient rien sur les questions réelles que posent les usagers : comment faire en sorte que le train soit accessible à tous, et à l’heure ? Aucune analyse sur le fonctionnement interne de la SNCF et notamment la gestion par activité/produit/axe. Les besoins des usagers ne sont pas la priorité. > Concernant le modèle économique, aucune étude sur le surcoût des PPP ou de la sous-traitance. En revanche, l’emploi public et le statut sont directement visés sans précision sur ce que cela est sensé apporter. Le dogme libéral fonctionne à plein régime.
Edité le 22-02-2018 à 20:49:39 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 22-02-2018 à 20:47:56
| Je poursuis la publication d'articles sur le rapport Spinetta, en précisant que certains articles peuvent transpirer le réformisme et notamment l'illusion que la nationalisation dans la société capitaliste puisse constituer un pas vers le socialisme. Démantèlement de la SNCF : avec 30 ans de retard, Macron va-t-il répéter les mêmes erreurs que les Britanniques ? par Olivier Petitjean 20 février 2018 Le gouvernement envisage d’accélérer la libéralisation du rail et la transformation, sinon le démantèlement, de la SNCF. Les recettes proposées sont les mêmes que celles qui ont été appliquées aux autres entreprises publiques, de France Télécom à EDF, et qui n’ont bénéficié ni aux salariés ni aux usagers. L’exemple de la libéralisation des chemins de fer britanniques, initiée dans les années 1990 et marquée par une succession de faillites et de scandales, devrait pourtant inciter à la prudence. Au Royaume-Uni, un mouvement pour la ré-appropriation de ce service public par les usagers et les salariés prend de l’ampleur. Le 15 février, Jean-Cyril Spinetta, ancien PDG d’Air France et ancien président d’Areva, a rendu public un rapport sur l’avenir de la SNCF et du rail en France. Ce 19 février, le gouvernement vient d’ouvrir une période de concertation sur ce nouveau chantier, en recevant direction de l’entreprise publique et syndicats. Transformation de la SNCF en société anonyme, ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires, voire de la gestion du réseau, fin programmée du statut de cheminot, suppression des dessertes jugées non rentables… Les préconisations du rapport Spinetta n’ont rien pour surprendre, tant elles correspondent aux « recettes » appliquées précédemment à d’autres entreprises publiques, de France Télécom à EDF, en passant par La Poste. Elles ont immédiatement été reprises à son compte par le gouvernement, qui a annoncé l’ouverture d’une période de concertation en vue de leur mise en œuvre. La « réforme » – ou le « démantèlement » – du service public ferroviaire serait rendue nécessaire et inéluctable par la dette de la SNCF et les exigences européennes de libéralisation du rail – l’ouverture à la concurrence étant fixée en 2020 pour les lignes nationales de transport de passagers. Ceux qui poussent ce projet – parmi lesquels il faut compter la direction de la SNCF elle-même – feraient pourtant bien de regarder ce qui se passe de l’autre côté de la Manche. Le rail britannique est libéralisé dès les années 1990. British Rail, l’ancien service public, est alors divisé en plusieurs morceaux avant d’être vendu. Le réseau ferroviaire est séparé de la gestion des lignes, elles-mêmes réparties en plusieurs concessions régionales. Moins connu : la flotte des trains est confiée à des entreprises séparées, qui les louent au prix fort aux opérateurs des lignes, assurant à leurs actionnaires des millions de profits garantis d’année en année. Hausse de 23 % des billets de train depuis la privatisation C’est la privatisation du réseau ferroviaire – envisagée en filigrane pour la France par le rapport Spinetta, qui propose la transformation de SNCF Réseaux en société anonyme – qui en Grande-Bretagne a dégénéré le plus rapidement. Les problèmes de coordination et de perte d’expertise ont entraîné de nombreux incidents, qui ont culminé avec la catastrophe ferroviaire de Hatfield en 2000, laquelle a coûté la vie à quatre personnes. Le gouvernement s’est trouvé contraint de renationaliser le réseau dès 2002, et n’a jamais tenté de le privatiser à nouveau. La gestion des lignes elles-mêmes est également marquée par des faillites et des scandales à répétition. Selon un sondage réalisé en 2017 pour la campagne We Own It (« Ça nous appartient »), qui milite pour la renationalisation ou la remunicipalisation des services publics au Royaume-Uni, 76% des Britanniques interrogés se déclarent en faveur d’un retour du système ferroviaire sous contrôle 100% public. Bien que les prix du train au Royaume-Uni soient parmi les plus chers d’Europe, ces services continuent d’être largement financés par les contribuables, tout en assurant des profits confortables à leurs opérateurs. Selon les chiffres mêmes du ministère britannique des Transports, les prix du train ont augmenté de plus de 23 % depuis la privatisation en valeur réelle (c’est à dire compte tenu de l’inflation). Les équipements ont vieilli. Et les firmes qui opèrent les lignes font l’objet des mêmes critiques sur la ponctualité des trains, les nombreuses annulations, les conflits sociaux, les wagons bondés et la qualité du service que la SNCF en France. Des entreprises privées qui laissent tomber les lignes qu’elles gèrent Tout récemment, Virgin Trains et le groupe de transport Stagecoach, les deux entreprises privées qui ont obtenu la gestion de l’East coast main line – partie du réseau reliant Londres à Édimbourg en longeant la côte Est – ont annoncé qu’elles abandonneraient leur concession trois ans avant la fin du contrat. Et qu’elles ne payeront pas les redevances qu’elles devaient verser à l’État. Apparemment, la concession n’était pas aussi profitable que ces entreprises l’avaient espéré. Cet abandon représente un manque-à-gagner de plus de 2 milliards de livres (2,25 milliards d’euros) pour le trésor public britannique. Ironie de l’histoire : l’East coast main line a été gérée directement par le gouvernement de 2009 à 2014 suite à la défaillance successive de deux prestataires privés. Elle a été re-privatisée en 2015. Ces événements n’ont pas empêché le ministère britannique des Transports de confier – et sans mise en concurrence – le contrat de concession d’une autre ligne ferroviaire, Inter-City west coast, aux deux mêmes entreprises, Virgin et Stagecoach. Le gouvernement britannique se trouve ainsi régulièrement contraint, du fait de la défaillance des acteurs privés, de renationaliser aux frais du contribuable des services qu’il avait privatisés. Un scénario qui n’est pas sans rappeler le sauvetage et la renationalisation des banques durant la crise financière de 2008. Faut-il transformer ces renationalisations involontaires en entreprises ou régies publiques pérennes ? Beaucoup commencent à se poser la question. Ils ont été rejoints par le Labour (parti travailliste) qui, sous l’égide de Jeremy Corbyn et de son numéro deux John McDonnell, a adopté pour les élections de juin 2017 un programme radical de renationalisation des services publics, suscitant l’opprobre des milieux d’affaires et de l’aile néolibérale du parti. Ce programme semble avoir trouvé un écho dans l’électorat, puisque le Labour est passé à deux doigts d’une victoire surprise et reste en position de l’emporter en cas d’élections anticipées. La Grande-Bretagne, laboratoire européen de la privatisation Des années Thatcher aux années Blair, le Royaume-Uni est le pays européen qui a mené le plus loin la privatisation et la libéralisation des services publics. Eau, rail, télécommunications, gaz et électricité, poste, transports urbains, prisons… Il n’y a guère que le service public national de la santé, le NHS, qui ait résisté jusqu’à présent. Les autorités britanniques ont aussi massivement développé les montages financiers de type « partenariat public privé » pour construire écoles, hôpitaux et autres infrastructures. La vague néolibérale a gagné l’intérieur même de l’État : un grand nombre de fonctions administratives de base – la gestion de certaines aides sociales, la collecte de la redevance télévisée, les services de probation, les demandes d’asile… - sont aujourd’hui confiées à des entreprises privées. Les marchés de sous-traitance administrative absorberaient aujourd’hui l’équivalent de 250 milliards d’euros, soit le tiers des dépenses publiques britanniques ! Cette politique a fait la fortune d’hommes d’affaires et d’entreprises qui se sont spécialisées sur ce créneau et vu leur chiffre d’affaires exploser en quelques années. Elle a aussi donné lieu à des scandales à répétition – comme la gestion des allocations handicapés par l’entreprise française Atos (lire notre article) – et à des faillites retentissantes. Mi janvier, l’entreprise de BTP Carillion, à laquelle le gouvernement britannique et les collectivités locales ont confié de nombreux chantiers d’infrastructures, a soudainement déclaré faillite, laissant les pouvoirs publics et des milliers de travailleurs sur le carreau. Avant de mettre la clé sous la porte, les actionnaires et les dirigeants de Carillion se sont copieusement servis. Le scénario pourrait se répéter avec Capita, une firme spécialisée dans les services financiers qui s’est enrichie en multipliant les contrats de sous-traitance à partir des années 1990. Elle aussi vient soudainement d’annoncer des difficultés financières. « Remettre ces industries entre les mains de ceux qui les font fonctionner et les utilisent » Cette succession d’événements et l’audace du Labour de Jeremy Corbyn ont changé le sens du vent. « C’est incroyable à quel point la situation et le débat public sur la privatisation et la nationalisation ont changé en seulement un an » , se félicite Cat Hobbs, animatrice de la campagne We Own It. Au point que même le Financial Times, peu suspect de sympathies envers le Labour, a publié un bilan sans complaisance des privatisations au Royaume-Uni, admettant que le recours au secteur privé n’est pas toujours adapté et qu’une régulation gouvernementale plus active apparaît nécessaire pour empêcher les abus. Du côté des travaillistes, on n’entend pas se contenter d’aménagements marginaux. « Face à l’ampleur des problèmes, nous devons aller aussi loin que le gouvernement travailliste dans les années 1940 [qui avait créé ou nationalisé les grands services publics britanniques au sortir de la Deuxième guerre mondiale],voire encore plus loin », affirmait récemment Jeremy Corbyn, lors d’un événement sur les « modèles alternatifs de propriété » organisé par son parti [1]. S’ils revendiquent l’objectif de renationaliser ces services, les leaders actuels du Labour assurent qu’ils n’entendent pas en revenir aux monopoles centralisés et bureaucratiques d’antan. Ils envisagent des services publics plus décentralisés, donnant un large rôle au secteur coopératif, et gérés de manière plus démocratique. « Nous devons remettre ces industries entre les mains de ceux qui les font fonctionner et les utilisent au quotidien, les travailleurs et les usagers. Personne ne sait mieux qu’eux comment les gérer » , déclare John McDonnell, numéro deux du parti. « Nous devons être aussi radicaux que Thatcher l’a été en son temps. » Quand les privatisations britanniques profitent aux entreprises publiques françaises Les privatisations britanniques ont largement profité aux entreprises étrangères, en particulier françaises : Atos ou Steria pour la sous-traitance administrative, Vinci, Bouygues et Eiffage pour les partenariats public-privé, Sodexo pour les prisons, EDF pour l’énergie… Côté transports, des filiales de la RATP gèrent des lignes de tramway à Manchester et de bus à Londres. Keolis, filiale privée de la SNCF – à 70%, les 30% restant appartenant au fonds de pension public québécois, la Caisse des dépôts et placements –, est déjà présente sur plusieurs concessions au Royaume-Uni, notamment la plus importante, « Thameslink, southern and Great northern » (Nord et sud de Londres), marquée récemment par des conflits sociaux [2], et « Southeastern » (Sud-est du pays). Paradoxe : ces nouveaux marchés issus des anciens services publics sont souvent dominés par des entreprises qui sont la propriété de l’État français, et qui font chaque année traverser la Manche à de généreux dividendes tirés de la gestion des services privatisés britanniques. Pendant que la Grande-Bretagne se lançait corps et âme dans des privatisations tous azimuts, les dirigeants français suivaient en effet une tout autre stratégie : celle de transformer les anciens monopoles publics – Air France, France Télécoms, EDF-GDF, La Poste, SNCF, etc. – en entreprises commerciales sous le contrôle plus ou moins dilué de l’État, tirant profit de leur situation de rente en France et de la protection du gouvernement pour s’étendre à l’étranger… y compris en acquérant les services privatisés par d’autres pays. Cela explique sans doute pourquoi les dirigeants français ne se sont toujours opposés que très mollement aux politiques d’ouverture à la concurrence impulsées depuis Bruxelles. C’est exactement le modèle poursuivi depuis une dizaine d’années par la direction de la SNCF (lire notre enquête) et que le rapport Spinetta vient valider aujourd’hui en proposant la transformation de l’entreprise ferroviaire en société anonyme. Olivier Petitjean
Edité le 22-02-2018 à 21:01:55 par Xuan
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| Posté le 22-02-2018 à 20:52:13
| SNCF : « Je ne serai pas le patron de la CGT-Cheminots qui enterrera le statut ! » Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, syndicat majoritaire à la SNCF, promet un mouvement de grève dur si le gouvernement retient les options proposées par le rapport de Jean-Cyril Spinetta. Pour le n° 1 de la CGT-Cheminots, majoritaire à la SNCF, le statut de l’entreprise publique et de ses agents sont deux lignes rouges à ne pas franchir. Il promet un mouvement de grève dur si le gouvernement retient les options proposées par le rapport de Jean-Cyril Spinetta. Que pensez-vous du rapport rendu par Jean-Cyril Spinetta ? C’est une énorme attaque sociale mais ce n’est pas une surprise. Elle est annoncée de longue date. La suppression du statut pour les nouveaux entrants et le passage en société anonyme, ce sont les deux ficelles utilisées ces trente dernières années pour transformer une entreprise publique en société privée. Mais le gouvernement va devoir répondre à une question ? Est-ce qu’il est prêt à engager une épreuve de force avec les cheminots ? Si c’est le cas, on appellera les cheminots à se défendre ? Comment ça ? Si le gouvernement reste sur une logique d’éclatement du système ferroviaire, de suppression de kilomètres de lignes, de casse des droits sociaux des cheminots, d’augmentation des coûts pour les collectivités, de filialisation du fret, on se dirige vers un mouvement de grève dur. Comme tout le monde, j’observe les mécontentements autour de moi : les routiers contre le rapport Duron, les VTC contre leur situation précaire, les agents de l’industrie gazière et électrique contre l’évolution de leur statut, tous les salariés du privé contre des plans sociaux importants, les fonctionnaires… J’espère que le gouvernement a pensé à tout, parce que nous, on se prépare à cette situation depuis un an. D’ailleurs, on appelle à manifester dès le 22 mars. Je ne serai pas le patron de la CGT-Cheminots qui enterrera le statut. Que reprochez-vous à ce rapport ? Ce n’est pas un projet de développement, mais de casse du service public. Il confirme nos craintes concernant la politique anti-ferroviaire du gouvernement. On peut tourner le rapport Spinetta dans tous les sens, il préconise la suppression de certaines lignes au profit de la route. Le rapport préconise surtout de faire un bilan social et économique des petites lignes et une concertation avec les collectivités avant d’envisager une fermeture… Oui. Mais c’est une stratégie de repli. Forcément des lignes vont fermer et on va demander aux Régions de payer plus si elles veulent les conserver. Les usagers seront aussi les perdants. Comment ça ? Le rapport indique que le train est moins cher en France qu’à l’étranger. Il rejoint en cela le rapport Duron qui conseille de faire davantage payer les usagers. On est en train d’installer l’idée que l’usager doit payer une part plus importante de son billet de train. L’ouverture à la concurrence est une mauvaise chose ? Ce n’est pas moi qui le dit mais le rapport Spinetta lui-même. Page 87, il dresse plusieurs inconvénients comme l’absence d’unité tarifaire, des correspondances moins bien organisées… Le maintien du statut des cheminots est-il tenable ? Chez la compagnie Thello [NDLR : qui opère un TGV de TrenItalia entre la France et l’Italie], les salariés ne sont pas au statut. Est-ce que Thello fait mieux que la SNCF ? La réponse est « non ! ». Même chose pour certaines entreprises du fret. A partir du moment où on ouvre la concurrence, ils veulent casser le statut… C’est dogmatique. Que va-t-il se passer dans les prochains jours ? Nous rencontrons la ministre des Transports Élisabeth Borne lundi. Cela permettra de clarifier certaines choses comme le calendrier mais aussi sur le parcours législatif. Il se murmure que le gouvernement pourrait légiférer sur ce sujet par ordonnance » Vous êtes inquiets ? Non. Ce rapport fait partie des mauvais rapports sur la SNCF. On va faire en sorte qu’ils rejoignent tous ceux qui ont déjà intégré les archives du ministère des Transports. Vincent Vérier Le Parisien, le 16 février 2018
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 22-02-2018 à 20:53:40
| Rapport Spinetta ; un plan « Thatcher» qui acte la fin du service public ferroviaire (Pierre Laurent) 15/02/2018 - PCF J’alarme sur le danger que représente, le « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta, qui propose d’en finir avec le service public ferroviaire. Ce rapport s’inscrit dans une idéologie libérale digne de Margaret Thatcher. Fermeture de lignes, transfert de personnel aux entreprises privées, ouverture à la concurrence … Tout y passe. C’est une véritable atomisation de notre modèle de transport ferroviaire public que prône ce rapport. Alors que les besoins de transports collectifs ne cessent d’augmenter, ce rapport préconise la fermeture de près de 9000 kilomètres de lignes. Pour justifier ces abandons, le rapport précise qu’il est urgent de réorienter l’argent vers les lignes situées en zones urbaines et péri urbaines, et les grands nœuds ferroviaires, infrastructures que Spinetta juge « plus utiles à la collectivité ». Cette volonté de consacrer les investissements sur les zones métropolitaines, comme de transférer une partie de réseau aux régions, engendrera de graves inégalités territoriales concernant l’accès au transport ferroviaire. Ce rapport annonce du même coup la fin du statut des cheminots sous motif « d’être en mesure de répondre à la concurrence » et préconise de « poser le principe d’un transfert obligatoire dans la loi » dans le cadre d’un transfert d’activité vers une entreprise privée. Enfin, ce rapport signe la mort définitive et programmée depuis plusieurs années, du fret ferroviaire. Ce rapport, «Thatcherien», est une attaque sans précèdent contre le rail public français. Il ne répond en rien aux enjeux de mobilité et écologique qui vont se poser de façon urgente dans les années à venir. L’évolution nécessaire du transport ferroviaire doit s’inscrire dans une volonté de renforcement et de développement d’un service public ferroviaire accessible à tous et garantissant la sécurité et des conditions de travail décentes aux cheminotes et cheminots. Je suis extrêmement inquiet du contenu de ce rapport. Je mets en garde le premier ministre, Edouard Philippe contre tout suivisme aveugle de ce rapport. Le débat public doit être ouvert sur d’autres bases avec la possibilité de propositions alternatives portées par les cheminots, les organisations syndicales, les comités de lignes, véritables experts du ferroviaire public. Pierre Laurent secrétaire national du PCF
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 22-02-2018 à 20:56:48
| Pour les cheminots du Havre, la bataille du rail a commencé Christophe PRETEUX Publié 19/02/2018 21:53 Social. Les agents de la SNCF se mobilisent après la publication du rapport Spinetta sur la compagnie nationale et les déclarations de la ministre des Transports. En gare du Havre, la sensibilisation des usagers a débuté dès vendredi dernier. Entretien avec Baptiste Bauza, secrétaire du PCF havrais et cheminot. Pour vous, le rapport de Jean-Cyril Spinetta sur la réforme de la SNCF et du transport ferroviaire, c’est la provocation de trop ? « C’est d’abord une provocation du gouvernement qui a demandé à M. Spinetta de faire ce rapport. C’est le gouvernement qui déclare la bataille du rail ouverte en remettant profondément en cause le service public ferroviaire. C’est la même philosophie ultralibérale que l’on constate dans d’autres domaines comme l’hôpital public. Le président Macron et son premier ministre mènent la guerre contre les services publics et nous serons de tous les combats pour contrer leurs projets. Nous ne laisserons pas un pouce de terrain » . La CGT appelle à une action le 22 mars. Avez-vous, allez-vous engager d’autres initiatives d’ici là ? « Dès vendredi dernier, au lendemain de la remise du rapport Spinetta, nous avons distribué un tract à destination des usagers. On y explique qu’il n’y a pas de fatalité au surbooking, aux pannes dans les gares, aux retards à répétition et à la suppression de trains réguliers... « Politique de casse » Les usagers sont excédés par les choix qui empêchent la SNCF de mener correctement sa mission de service public. Et nous autres cheminots, nous le sommes aussi. Ces politiques de casse vont être aggravées parce que la ministre des Transports souhaite en effet que l’État se désengage de la SNCF. Ces orientations auront un impact considérable sur la qualité du service ». Quelle est la situation des cheminots au Havre ? « En l’an 2000, nous étions 1 000 au Havre. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 200. Il est évident que dans les cas d’urgence, il y a moins d’agents pour intervenir. Et ces baisses d’effectifs par milliers à l’échelle nationale, depuis des années, contribuent au dysfonctionnement de la SNCF. Je vais prendre un exemple éclairant. Quand vous êtes dans le train entre Le Havre et Paris et que vous entendez : « Nous sommes actuellement arrêtés 15 minutes en gare pour un arrêt pipi » , il faut savoir que par souci d’économie, la SNCF n’a installé d’équipement de pompage des toilettes qu’à Saint-Lazare et que les WC ne peuvent qu’être partiellement vidés au dépôt de Sotteville-lès-Rouen. Il n’y a aucune possibilité de le faire au Havre. Sans commentaires ! » Le rapport Spinetta préconise d’en finir avec le statut particulier des cheminots. Les cheminots sont-ils des privilégiés ? « Là encore, c’est complètement caricatural. Je peux évoquer ma vie professionnelle au quotidien. Je travaille par quart : de 5 h à 13 h ou de 13 h à 21 h. Je travaille très régulièrement le samedi, le dimanche, les jours fériés... Et tout cela pour 1 300 euros par mois. Si c’est cela avoir un statut de privilégié ! De qui se moque-t-on ! Ils sont ailleurs les privilégiés ! Être cheminot engage une responsabilité particulière - je pense à la responsabilité pénale - et c’est pour cette unique raison que l’on est protégé d’une certaine manière » . Christophe PRETEUX
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 22-02-2018 à 21:05:49
| Un camarade syndicaliste m'envoie cette info : Le président de la sncf,Guillaume Pepy a fermement écarté hier l'hypothèse d'une privatisation de compagnie ferroviaire: j'ai entendu parler ici ou là de privatisation.Même pas en rêve!a-t-il dit hier avant de souligner que le rapport élaboré par Jean-Cyril Spinetta, ancien patron d'Air-France suggérait de transformer la sncf, établissement public, en<société nationale, qui ne peut être privatisée> à faire suivre ,sur les mensonges de pepy .
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| pzorba75 | Grand classique (ou très bavard) | 1227 messages postés |
| Posté le 23-02-2018 à 06:04:08
| Le CGT, et ses sections Cheminots, vont avoir du pain sur la planche face au projet Macron - Juppé - Philippe - Castaner et autres socialistes experts en coups tordus contre les employés des services publics. Les syndicalistes de lutte des classes, en resterait-il à la CGT, doivent d'abord démasquer puis combattre les traîtres de leurs propres rangs, les syndicalistes compréhensifs, vantant le partenariat avec la gauche pro UE pro OTAN et oeuvrant pour fonder une Europe nouvelle et tout le bla-bla qui suit. Ces ennemis de l'intérieur réduits au silence, ce qui ne sera pas facile vu les circonstances, les syndicalistes combatifs devront aussi se battre contre les tenants de l'union de la gauche, du rassemblement et du front uni contre personne, ces tenants ayant fait voter Macron l'an dernier et se trouvant prêts à faire de même si l'occasion se renouvelle. La SNCF société nationale publique, offrant le même statut et les mêmes garanties aux personnels chargés du ménage qu'aux cadres très supérieurs à la F. Parly et M. Faugère, cadres dont les résultats sont moins visibles et durables que les agents de ménage, reste le cadre unique à défendre pour le développer, quitte à le débarrasser des parasites des directions superposées ne faisant que de la communication et ne faisant rien pour faire rouler un train. La conjonction des juppéistes aigris de leur défaite de 1995 et des socialistes convertis s'il en était besoin à la libre concurrence non faussée, au profit de la DB pour ce qui concerne le rail, s'annonce difficile, souhaitons que les luttes clarifient les positions entre tous les syndicalistes et politiciens de la gauche molle pour préserver un socle de luttes pour l'avenir. La SNCF a irrigué le pays avec des lutteurs, dans la lignée de P. Sémard avant guerre. Même rétréci, l'avenir de la SNCF sera avec ceux qui luttent, pas avec les faux amis qui magouillent dans les préfectures ou les bureaux ministériels pour laisser le privé et ses valets se remplir les poches avec les services conventionnés payés par les impôts de tous.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 23-02-2018 à 23:08:47
| Effectivement ces mesures n'ont pas pour seul but la course au profit mais essentiellement la destruction du syndicalisme cheminot, un des plus actifs et des plus combatifs de la classe ouvrière, même si la division syndicale due au réformisme et au corporatisme l'a entamé. Je poursuis le publication des textes transmis par Gilbert Remond
______________________ Laurent Brun. "La phase d’après, c’est la privatisation" de la SNCF Entretien réalisé par Marion d’Allard Mercredi, 21 Février, 2018 - L'Humanité «Quoi qu’il en soit, les cheminots vont se mobiliser fortement contre la casse du service public et de leurs droits sociaux » , assure Laurent Brun. Philippe Huguen/AFP Reçue au ministère des Transports lundi, la CGT dénonce dans le rapport Spinetta un projet de "destruction complète" du service public, suite logique de la réforme de 2014. http://www.humanite.fr/sites/default/files/images/55880.HR.jpg Laurent Brun, Secrétaire général de la CGT cheminots. Le contenu du rapport Spinetta a "confirmé toutes les craintes" de la CGT. En quoi les recommandations établies ne permettent-elles pas de répondre aux besoins des usagers ? Laurent Brun Ce rapport n’en parle tout simplement pas. Il est centré sur l’équilibre financier du système, la couverture des coûts complets, la réduction de la contribution de l’État… C’est un rapport économique. L’organisation interne du travail à la SNCF n’est par exemple pas évoquée. Pourtant, le cloisonnement par activités sclérose le fonctionnement de l’entreprise et dégrade la qualité de service rendu aux usagers. Par ailleurs, ce rapport enterre les petites lignes, et donc la garantie de l’accès au train pour tous sur tout le territoire. Enfin, il promet une hausse des tarifs en préconisant l’augmentation de la contribution des régions et en faisant référence à plusieurs reprises au fait que les usagers, en France, ne payent pas assez. Gouvernance, dette, ouverture à la concurrence, statut des cheminots… La loi du 4 août 2014, contre laquelle les cheminots se sont largement battus, réformait déjà en profondeur le système ferroviaire sur ces points. Comment analyser l’annonce d’une deuxième réforme moins de quatre ans plus tard ? Laurent Brun C’est exactement ce que la CGT avait dénoncé à l’époque. À savoir une loi qui ne résout rien mais qui, par contre, prépare la destruction complète du système. Après la création par la réforme de 2014 de deux entreprises distinctes chapeautées par une troisième, le rapport Spinetta préconise aujourd’hui la transformation de la nature de ces entreprises, permettant, dans la phase suivante, l’ouverture du capital et leur privatisation. Voila pour le fil conducteur dogmatique. "Même pas en rêve" , a pourtant déclaré Guillaume Pepy sur l’éventualité de la privatisation… Laurent Brun C’est du déminage. Ces promesses sont bidon. Les camarades des télécoms ont d’ailleurs ressorti la lettre de Paul Quilès (ministre PS des Postes et Télécoms de 1988 à 1991 – NDLR) qui assurait en 1989 que la réorganisation des PTT n’allait absolument pas aboutir à la privatisation. On sait ce qu’il en est advenu. Spinetta propose de transformer la SNCF en société anonyme avec l’État comme actionnaire, libre donc de vendre ses actions. Aujourd’hui, dans le cadre d’un Epic (établissement public à caractère industriel et commercial – NDLR), l’État est propriétaire. Ce n’est pas tout à fait la même logique. Les syndicats ont été reçus par Élisabeth Borne, ministre des Transports. L’exécutif parle de "concertation". Quel est votre sentiment ? Laurent Brun Sur la forme d’abord, les syndicats ne sont apparemment pas dignes d’être reçus par le premier ministre au même titre que les représentants du patronat et des usagers. Preuve d’un mépris terrible pour les salariés. Sur le fond ensuite, la ministre s’est surtout livrée à une tentative de déminage sur la question du sort des petites lignes, annonçant une mesurette qui garantira le financement des contrats de plan État-régions (CPER, concernant les investissements sur le réseau – NDLR) que Spinetta proposait de remettre en cause. Seulement, la mesure ne concernera que les contrats en cours, pas les prochains. En outre, si ces petites lignes sont menacées, c’est qu’elles sont hors d’âge. Des travaux sont nécessaires sous peine de fermeture. Or la ministre a exprimé clairement que les investissements de l’État se concentreront sur les nœuds ferroviaires des métropoles. Enfin, quant à l’idée soulevée de remettre ces lignes dans les mains des régions, cela revient à dire que, étant donné leur situation financière, ces dernières auront à en assumer la fermeture. Une balkanisation du territoire qui pose dans le fond la question de l’inégalité des ressources financières des régions et donc de l’accès des usagers au service public ferroviaire. La CGT appelle les cheminots à une manifestation nationale le 22 mars. Une inter-fédérale des syndicats de cheminots est prévue demain soir. Comment envisagez-vous la construction du rapport de forces ? Laurent Brun L’inter-fédérale va permettre aux syndicats un échange d’appréciations sur le rapport Spinetta et la rencontre au ministère. Nous verrons ensuite s’il est possible de construire une convergence. Les divergences politiques sont profondes avec un certain nombre d’autres organisations syndicales, par exemple sur la question de l’ouverture à la concurrence. Face à cela, soit on attend d’être d’accord et c’est parfois impossible, soit on s’adresse directement aux cheminots. Depuis plus d’un an, nous nous adressons directement aux cheminots. L’unanimité des sigles peu paraître motivante. Mais, quoi qu’il en soit, les cheminots vont se mobiliser fortement contre la casse du service public et de leurs droits sociaux, que ce soit à l’appel de la seule CGT ou de l’intersyndicale.
Edité le 23-02-2018 à 23:10:30 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 23-02-2018 à 23:33:50
| Dossier Acrimed Réforme de la SNCF (1) : premiers tirs de barrage médiatiques par Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot, vendredi 23 février 2018 Jeudi 15 février 2018, Édouard Philippe recevait le « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta, ancien PDG d’Air France. Au programme de ce document, qui doit servir de base de travail pour une future loi sur les « mobilités » : mise en concurrence du rail, remise en cause du statut de cheminot, plans de départ volontaires, suppression des petites lignes jugées non rentables… Un cocktail drastique de mesures libérales qui, pour les syndicats, remettent en cause le service public ferroviaire au profit du secteur privé. Et qui n’a pas manqué de susciter l’approbation (presque) unanime des grands médias. En témoigne cet état des lieux de la presse et des journaux télévisés, premier volet d’une série sur le traitement médiatique du projet de la libéralisation du rail. Depuis la remise du rapport Spinetta, le jeudi 15 février 2018, la presse s’est emparée de la question de la libéralisation du rail préconisée par l’ancien PDG d’Air France. À commencer par le Journal du dimanche. La rédaction de l’hebdomadaire semble attendre avec impatience ce qu’elle nomme… « la bataille du rail ». Une mise en scène guerrière qui, au mépris des salariés concernés et mobilisés, privilégie la personnalisation des conflits sociaux avec, d’un côté, les membres du gouvernement et, de l’autre, les dirigeants syndicaux. Le JDD ne pouvait donc s’empêcher d’afficher en Une du 18 février ce qu’il perçoit comme le premier round d’un match de catch entre Élisabeth Borne, la ministre des Transports, et Philippe Martinez : Et au moment de s’attaquer au fond, le JDD choisit clairement son camp. Le 17 février, il donne la parole à Élisabeth Borne qui, dans une interview ponctuée de questions plus impertinentes les unes que les autres, introduit le refrain qui inonde colonnes et chaines de télévision et radio depuis une semaine : « “Le statu quo n’est pas possible” ». En d’autres termes, c’est le grand retour de la nécessité de la réforme [1]. Au gré de ce que l’on pourrait appeler des « questions-boulevard » ou questions rhétoriques, l’interview du JDD se fait le relais du gouvernement en lui offrant sur un plateau un pur entretien de communication. Extrait de cette effronterie journalistique : - « Les réformes se sont succédé sans résultat. Pourquoi celle que vous portez peut-elle réussir ? » - « Le rapport Spinetta va-t-il inspirer le gouvernement ? » - « Que répondez-vous au leader de la CGT, Philippe Martinez, quand il parle de “casse du service public” ? » - « Le rapport Spinetta propose un changement de statut pour SNCF Réseau, qui deviendrait une société anonyme (SA). Quel est l’intérêt ? » - « Quel va être votre calendrier ? » Dans un article du même numéro intitulé « Comment le gouvernement compte réformer la SNCF », le JDD redonne à nouveau largement la parole au gouvernement en toute complaisance. À l’inverse, les propos – directs ou rapportés – de la CGT et de son dirigeant, Philippe Martinez, sont accueillis plus fraîchement sous la plume du journaliste : Le leader de la CGT Philippe Martinez a donné le ton dès vendredi (sur France Inter) en dénonçant d’avance [2] une “casse sociale”. Sans attendre la discussion avec le gouvernement, son syndicat appelle à la grève pour le 22 mars – et lui-même brandit cette menace explicite : “Si les salariés de la SNCF sont en grève, il n’y a pas de train et on ne peut plus se déplacer”. […] La mise en scène d’un face-à-face avec une CGT arc-boutée sur la défense de dispositifs présentés (et ressentis par une partie des Français) comme des privilèges corporatistes ne semble pas pour lui déplaire. “Nous sommes face à ce qui a été diagnostiqué par le Président pendant toute la campagne : un corps intermédiaire conservateur et bloquant”, souligne-t-on à l’Élysée, où un conseiller qualifie la relation avec Philippe Martinez de “dialogue poli, mais dialogue de sourds”. La rédaction du journal dominical ne manque pas d’arguments pour légitimer la « nécessité de la réforme ». À commencer par l’exposé de l’état de déliquescence de la SNCF (un diagnostic du reste partagé par nombre de salariés et de syndicats… qui n’en tirent pourtant pas les mêmes conclusions politiques !). Ainsi d’un reportage pseudo-embarqué intitulé « Pourquoi la SNCF va mal », publié le 20 février sur le site Internet, dont la caricature prêterait à rire si elle n’était pas le reflet d’une vaste campagne de la rédaction en faveur du rapport Spinetta [3] : Jeudi 15 février, quai du RER C, station Pereire-Levallois. Au moment précis où l’ancien président d’Air France, Jean-Cyril Spinetta remet son rapport au gouvernement sur l’avenir du transport ferroviaire, les haut-parleurs annoncent la couleur. “En raison d’un incident technique survenu à la station Porte-de-Clichy, les trains doivent circuler en alternance sur une seule voie. Nous nous excusons de la gêne occasionnée…” Les voyageurs prennent leur mal en patience en guettant des rames bloquées dans d’autres gares du parcours. La galère, la routine : les incidents de ce type sont innombrables sur le réseau francilien géré par la SNCF. La lecture du rapport Spinetta en donne la vraie mesure. Sans commentaire… Pour Le Monde ? C’est inéluctable. Le JDD n’est pas le seul journal à acclamer les projets de libéralisation du rail du rapport Spinetta. Le Monde a également décidé de se jeter lui aussi dans la fameuse « bataille du rail » . Le « journal de référence » reprend une rhétorique qui lui est chère – la réforme est « inéluctable » – et répartit d’ores et déjà les bons et les mauvais points, selon que les protagonistes sont « lucides » ou entêtés. L’entrée en matière de l’interview de Jean-Cyril Spinetta publiée le 15 février [4] donne le ton : « Pour l’auteur du rapport sur la SNCF commandé par le gouvernement, la situation est préoccupante et le système doit se réformer “dans l’intérêt de tous” » . Étonnant !... Comme le JDD, Le Monde livre un entretien tout en complaisance, comme en témoigne la première question : « Comment ressort-on de presque trois mois d’immersion dans le ferroviaire ? » L’interview est suivie d’un article qui, sous couvert « de synthèse », introduit la philosophie générale avec lequel Le Monde appréhende cette grande réforme, que l’on perçoit dans les commentaires que le journaliste accole aux différents points du rapport : L’heure du grand chamboule-tout approche pour la SNCF. Une étape décisive a été franchie, jeudi 15 février, avec la remise du « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta au premier ministre Edouard Philippe. Hormis les retraites, tout est sur la table et l’ensemble des préconisations du texte de 120 pages constitueront, si elles sont mises en œuvre, la plus grande transformation qu’ait connue le rail français depuis la création de la SNCF en 1937. […] Inéluctable, l’ouverture à la concurrence est une obligation légale de la France qui est tenue de transposer dans sa loi, au plus tard à la fin de cette année, les directives européennes. « I-né-luc-table » vous dit Le Monde ! Un parti-pris qui sera assumé sans discrétion deux jours plus tard dans l’éditorial du journal, prônant la responsabilité : Le rapport Spinetta sur « l’avenir du ferroviaire » est-il la première étape d’une réforme de la SNCF différée depuis plus de vingt ans ou bien un nouveau ballon d’essai lancé par le gouvernement avant qu’il se résolve, comme ses prédécesseurs, à reculer devant de probables mouvements sociaux ? En tout cas, le document remis le 15 février par l’ex-patron d’Air France au premier ministre décrit avec lucidité une situation que nul ne peut plus ignorer, celle d’un système ferroviaire à bout de souffle, maintenu sous oxygène par un Etat qui n’en a décemment plus les moyens . Comme à l’accoutumée, le quotidien – qui fait mine de découvrir l’eau tiède – use d’un ton solennel pour justifier la suite de son argumentation : puisque « nul ne peut plus ignorer » cet état de fait, il faut réformer. Mais réformer selon ce que dit le gouvernement : il n’y a pas d’autre voie… Et de brandir l’étendard de la dette et de la dépense publique (nous y reviendrons également) comme autant d’arguments d’autorité qui justifient qu’« il-ne-peut-en-être-autrement » : Comment ainsi justifier 10,5 milliards d’euros de concours publics, alors que chaque année la dette continue de gonfler de 3 milliards ? Comment celle-ci, qui a déjà atteint 46 milliards, pourrait-elle passer à 62 milliards en 2026, sans que l’on entrevoie une quelconque sortie de ce cercle vicieux ? Comment continuer à dépenser 1,7 milliard d’euros chaque année pour des lignes qui transportent seulement 2 % des voyageurs ? Pour résoudre cette équation devenue impossible , le rapport propose deux principes de bon sens – qualité qui a justement fait cruellement défaut ces dernières décennies : la « cohérence des choix publics » et la « responsabilisation des acteurs. » La « lu-ci-di-té » et le « bon sens » vous dit encore Le Monde ! Rien d’étonnant à ce que de telles évidences, mobilisées par la rhétorique d’un journalisme aux ordres, débouchent sur autant de prescriptions que de louanges envers un Président qui « risque » et « ose », lui : Emmanuel Macron prend le pari que la France de 2018 a changé , et que les propositions de réforme qui avaient conduit, il y a vingt-trois ans, aux fameuses « grèves par procuration » d’une partie de la population ont fini par infuser dans les esprits. C’est un pari risqué, mais s’il n’est pas tenté, c’est notre système ferroviaire qui pourrait être le grand perdant . Rideau ! Les syndicats peuvent-ils bloquer la France ? Le Parisien n’est pas en reste, mais dans un autre registre : la crainte des mobilisations. On se souvient, au moment du mouvement de 2016 contre la Loi Travail, de toute la bienveillance du quotidien envers les grévistes et les manifestants. Petit piqûre de rappel en images : Si le quotidien se montre pour l’instant plus discret, les articles qu’il consacre au projet de réforme de la SNCF nous laissent dire… que son approche n’a pas changé ! En témoigne sa « une » du 20 février 2018 : La rédaction, visiblement plus préoccupée par les déboires de grands bourgeois se chamaillant pour un héritage, réussit tout de même à bien « angler » le sujet consacré à la SNCF : « Les syndicats peuvent-ils bloquer la France ? » (20 février). Une angoisse que l’on retrouve dès l’entame du papier dans les pages intérieures : Les syndicats de cheminots ont-ils les moyens de mettre leurs menaces de grève à exécution ? Et de poursuivre : Les quatre organisations syndicales représentatives de l’entreprise publique – les plus dures, la CGT et Sud-Rail, comme les plus réformistes – la CFDT et l’Unsa – ont adopté un ton martial : haro sur le gouvernement en cas d’application de ce rapport. Certaines prédisent même un nouvel automne 1995. […] Le gouvernement compte bien, en tout cas, s’appuyer sur l’opinion publique pour faire céder les cheminots. Les syndicats pourront-ils y remédier ? Le Parisien croise les doigts… Si le journaliste cite un syndicaliste de Sud-Rail, son témoignage est contrebalancé par « un fin connaisseur des relations sociales de l’entreprise » (sic), dont on ne connaît pas l’identité ni la profession exacte – si ce n’est qu’il est « fin connaisseur » – et dont les propos sont cités en exergue [5] : Certains rêvent de répéter l’histoire, mais le contexte est différent. Les cheminots avaient le soutien de l’opinion publique en 1995. Pas en 2018 ! Sur le web, le ton est à l’identique. Ainsi qu’en témoigne l’introduction de l’article « Risque maximum de conflit social à la SNCF » (6 février) : Attention, bombes sociales à la SNCF. Si vous avez prévu de voyager en train dans les prochains mois, méfiez-vous : l’agenda social 2018 de la compagnie ferroviaire s’annonce explosif et risque de déclencher des grèves d’ampleur. Si l’on ajoute à cela deux autres articles respectivement publiés les 15 et 16 février [6], Le Parisien offre un bon exemple de journalisme gouvernemental ânonnant, toujours sous couvert de « rendre compte » du rapport de façon neutre, la reprise in extenso – et sans les questionner – des arguments marchands et de l’arsenal langagier néolibéral. En plus de témoigner d’une certaine obsession pour… le statut des cheminots. Florilège de citations issues de ces deux articles : - « Une manière de faire sauter le tabou du sacro-saint statut des cheminots qui alourdit automatiquement la masse salariale de la SNCF 2,4 % chaque année contre 2 % chez un transporteur sans statut. Pour en finir avec charge supplémentaire, plusieurs scénarios sont possibles. » (sic) - « Les deux plus gros tabous de la SNCF vont-ils sauter ? » - « [Le statut des cheminots est] une vraie bible sociale qui a un coût . Selon le rapport, le statut, couplé aux frais de structure importants et à un excédent de personnel, provoquerait “un écart potentiel de compétitivité d’au moins 30 % par rapport aux règles du marché”. » - « Le statut sacro-saint du cheminot » - « Le rapport insiste sur la nécessité de soulager SNCF Réseau de sa dette colossale . » Ad libitum. Nous nous contenterons, pour boucler le panorama de la presse écrite, de quelques exemples d’articles se joignant au concert des précédents. Aux Échos : Nous reviendrons très prochainement sur le cas de Pascal Perri, un « expert » surexploité par les médias au cours des derniers jours… Et à l’Opinion : Et dans les JT ? Un même concert à l’unisson ! Le jour même de la remise du rapport Spinetta, le 20h de France 2 du 15 février ouvre sur la « révolution » qui s’annonce pour la SNCF. Un premier sujet revient rapidement sur les grandes lignes du « big bang » préconisé par l’ancien patron d’Air France. Puis un reportage enthousiaste est dédié à l’exemple allemand de privatisation des petites lignes. Le journaliste évoque des trains « spacieux, modernes » , une clientèle « soignée » par des sociétés privées qui reprennent même l’exploitation des lignes non rentables (par altruisme, on imagine). Les témoignages des passagers interrogés sont unanimes, et livrent un bel échantillon de pédagogie libérale : « quand il y a de la compétition, ça marche mieux parce que chacun fait plus d’effort ! » explique une première dame. Un second passager : « et comme ça les prix restent abordables car quand il y a un seul opérateur, il peut fixer les prix comme il l’entend » . Le journaliste témoigne : « les prix restent raisonnables, le service ne change pas » . En ce qui concerne les cheminots, explique la voix-off, c’est également le cas. Le conducteur interrogé est catégorique « il y a jamais eu de problème […] en général les conditions de travail dans le privé ne sont pas moins bonnes » . Mais, s’émeut le journaliste – car il y a un mais – « l’Allemagne est loin d’avoir libéralisé totalement ses chemins de fer, sur les grandes lignes la Deutsche Bahn est toujours en situation de quasi-monopole » . Et d’interroger le patron d’un opérateur privé qui s’en indigne. On apprend tout de même, à la fin du reportage, que l’Etat allemand verse tous les ans 8 milliards d’euros aux régions pour subventionner les opérateurs privés, sans quoi ces derniers ne pourraient pas être rentables. Le « modèle allemand » de privatisation du rail a décidément du succès auprès des journalistes de télévision. Le JT de TF1 du 19 février lui dédie également un reportage. Cette fois-ci, c’est la dimension comptable qui l’emporte. « La Deutsche Bahn a renoué avec les bénéfices » annonce Gilles Bouleau non sans admiration. De manière fort originale, le reportage se déroule… dans un train. On y vante les mérites de l’ ICE [7], « un train rapide sur une ligne entièrement nouvelle » . Rien de bien nouveau sous le soleil pourtant, puisque l’ ICE allemand n’est autre que l’homologue du TGV français… Mais l’information la plus importante, ce sont les résultats de la Deutsche Bahn, et ses bénéfices quatre fois supérieurs à la SNCF, « le résultat d’une profonde mutation » . Le porte-parole de la compagnie confirme, enthousiaste : « Notre objectif est de faire du profit […] nous devons gagner de l’argent avec nos activités commerciales » . Cependant – à la différence du reportage de France 2 – le syndicaliste interrogé évoque des conditions de travail plus difficiles pour les cheminots. Enfin, apprend-on en fin de reportage, la Deutsche Bahn demeure en dessous de la SNCF pour ce qui est du nombre de passagers. En d’autres termes, la SNCF transporte plus de personnes pour moins de profit. La différence entre une logique privée et (ce qu’il reste d’) une logique de service public peut-être ? Outre l’émerveillement des journalistes de France 2 et de TF1 pour le « modèle allemand » , on peut s’étonner de leur absence de curiosité pour les autres exemples de privatisation du rail. Car le modèle britannique, par exemple, est au moins tout aussi évocateur. D’autres émissions, comme C dans l’air sur France 5, n’ont pourtant pas manqué d’évoquer son bilan catastrophique : accidents multiples – plus de 70 morts entre 1995 et 2005 – retards fréquents, suppressions d’effectifs, coût exorbitant et particulièrement pour les passagers avec l’augmentation des prix (jusqu’à 300 € par mois pour un abonnement mensuel sur une ligne régionale contre 90 € auparavant). Avançons une explication bienveillante quant à la cécité des journalistes de France 2 sur les problèmes posés par la libéralisation du rail : peut-être est-ce simplement qu’ils n’ont pas su trouver les bons « experts » ? Car le choix des intervenants auxquels la chaîne publique fait appel pose une grave question de pluralisme, voire de légitimité. Ainsi pour évoquer le « totem » du statut des cheminots, les journalistes font-ils appel à Agnès Verdier-Molinié. Cette dernière est présentée comme une économiste alors que sa légitimité scientifique, ainsi que celle de l’IFRAP, le think-tank qu’elle dirige, sont largement contestées – comme nous l’évoquions dans un précédent article. Autre exemple à l’occasion d’un reportage sur la disparition des petites lignes de chemin de fer préconisée par le rapport Spinetta. Cette fois, c’est (l’omniprésent) Pascal Perri qui est interrogé. Ancien journaliste et chef d’entreprise, titulaire d’une thèse en géographie et auteur de deux livres sur les « scandales » des monopoles d’EDF et de la SNCF, celui qui est présenté comme « économiste » livre son sempiternel message : la libéralisation est nécessaire, les petites lignes coûtent trop cher pour quelques passagers, leur suppression est justifiée et il faudrait privilégier les transports routiers. « Privilégier le car plutôt que le train, c’est ce que préconisent certains, avec un argument écologique : sur ces petites lignes régionales circulent encore des locomotives diesel » conclut la journaliste. Elle oublie de préciser que c’est précisément un des arguments… de Jean-Cyril Spinetta. Pour le pluralisme des « experts », on repassera…
*** Cette revue rapide des journaux télévisés des grandes chaînes ainsi que de plusieurs grands quotidiens témoigne de l’accueil favorable, voire du soutien affirmé, qu’ont reçu les propositions du rapport Spinetta dans de nombreux médias. Et pourtant, ce n’est qu’un début : pour rendre compte de l’intensité des « tirs de barrage » médiatiques en faveur de la libéralisation du rail, nous nous pencherons également, dans de prochains articles, sur les débats et interviews télévisés et radiophoniques. Avec une attention toute particulière pour le rôle des « experts » qui, à l’instar de Pascal Perri, n’ont de cesse de répéter sur toutes les ondes et à toute heure le mot d’ordre : la réforme est nécessaire ! Frédéric Lemaire et Pauline Perrenot
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 23-02-2018 à 23:39:18
| Jusqu'où iront- ils dans le cynisme et l'horreur? ( " l'horreur capitaliste" disait Viviane Forester) Il ne s'agit pas de fiction, de je ne sais quelle chapitre du" meilleurs des mondes", ou de "1984", nous sommes en macronie et il s'agit de l'illustre SNCF, issue de la bataille du rail, managé par quelques "bêtes humaines". Bientôt l'on pourra écrire, "mort sous ordonnances", une belle revanche pour Vichy et ses collabos.Plus aucune couverture sociale et une discipline de fer! Gilbert Rémond Après une tentative de suicide, un cheminot de la SNCF risque une mise à pied mardi 20 février 2018 à 17:58 Par Jules Brelaz, France Bleu Poitou Un cheminot travaillant sur les postes d'aiguillage de la région Pays-de-Loire risque une sanction disciplinaire après une tentative de suicide en 2017 en gare de Luché-Thouarsais (Deux-Sèvres). La CGT dénonce l'attitude "cynique" et "ahurissante" de la SNCF. D'après la CGT Cheminots, 17 salariés de la SNCF ont mis fin à leurs jours en 2017 et trois ont fait une tentative de suicide. © Maxppp - Jean-Marie Lamboley Luché-Thouarsais, France Le 30 novembre 2017, un agent de la SNCF, en grande souffrance professionnelle, tente de s'intoxiquer en ouvrant des bouteilles de gaz dans la gare de Luché-Thouarsais. Une explosion accidentelle l'empêche alors d'aller jusqu'au bout de son acte désespéré. Gravement brûlé au visage et aux mains, l'aiguilleur est depuis dans le collimateur de sa hiérarchie. La direction a d'abord tenté de déposer plainte au pénal pour dégradation des installations ferroviaires. C'est ahurissant ! "La direction a été contrainte de renoncer à sa plainte suite à la mobilisation des cheminots, mais revancharde, elle a engagé des poursuites disciplinaires pouvant aller jusqu'à douze jours de mise à pied et une mutation. Ce sont pour nous des agissements d'un cynisme inédit" , déplore Thierry Durand, secrétaire fédéral de la CGT Cheminots. En 2017, 17 cheminots ont mis fin à leurs jours et trois ont tenté de se suicider "La direction de la SNCF a-t-elle perdu la tête ?" se demande la Fédération CGT des cheminots dans un communiqué. Le syndicat "n'acceptera pas une décision arbitraire impensable, inacceptable qui dépasse l'entendement". On se demande quel est l'objectif poursuivi. Est-ce qu'on invite le cheminot à malheureusement ne pas se louper la prochaine fois ? C'est proprement scandaleux ! Après avoir interpellé, en vain, Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF, la CGT a déposé une demande de concertation immédiate, n'écartant pas la possibilité d'une mobilisation des cheminots. Alors que le gouvernement a lancé lundi la réforme de la SNCF, avec la volonté de "mettre sur la table les tabous et les privilèges" des cheminots, cette affaire illustre le malaise ambiant dans l'entreprise publique en proie, selon la centrale cégétiste, "à un syndrome France Télécom, un management agressif et des restructurations successives" . En 2017, les quatre organisations représentatives du personnel (CGT, Unsa, SUD, CFDT) ont réclamé "une table ronde sur les risques psychosociaux" .
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 24-02-2018 à 18:15:07
| Macron utilise la précarité des agriculteurs pour faire pression sur les cheminots Que signifie la réponse de Macron, sinon que la situation des cheminots doit rejoindre celle des agriculteurs les plus pauvres ? Sur Le Point : Retraites : Macron compare agriculteurs et cheminots En visite au Salon de l'agriculture, le chef de l'État a été interpellé par un cheminot et a répété son souhait de modifier leur statut. Publié le 24/02/2018 à 16:38 | Le Point.fr © GERARD JULIEN / AFP/ GERARD JULIEN La visite d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture, samedi 24 février, a été mouvementée. Après avoir été accueilli par des sifflets d'agriculteurs en colère, le président de la République a également dû revenir sur le projet du gouvernement de réforme de la SNCF. Face à un cheminot qui l'avait interpellé pour s'inquiéter de cette réforme annoncée, il a tenu à se montrer ferme. « Je ne peux pas avoir d'un côté des agriculteurs qui n'ont pas de retraite et de l'autre avoir un statut cheminot et ne pas le changer » , a-t-il déclaré. « Je suis petit-fils de cheminot, allez voir les agriculteurs, ils n'ont pas de statut... Faut pas raconter de craques aux gens. Vous avez quel âge ? Vous n'avez pas le même rythme que mon grand-père qui était cheminot » , a déclaré le président, tout en assurant ne pas vouloir « tout casser » . Emmanuel Macron a ajouté qu'il n'était « pas du tout pour rogner sur les salaires ». « Mais on a des éléments de statuts et une gestion de l'entreprise qu'il faut adapter » et, « pour votre génération, c'est mieux » , a-t-il poursuivi. « Le monde n'est plus comme avant » « Le monde n'est plus comme avant. Je ne vais pas faire rentrer un cheminot [à la SNCF avec un statut] comme il y a 50 ans, ce serait fou ! » s'est exclamé le président, tout en promettant au cheminot qu'il « viendrait sur le terrain » . Matignon doit faire connaître lundi la méthode et le calendrier de la réforme de la SNCF qu'il va entreprendre à la suite de la présentation, la semaine dernière, d'un rapport sur la question. Réalisé par l'ex-patron d'Air France Jean-Cyril Spinetta, il lançait une quarantaine de pistes de réformes pour la SNCF, dont la transformation en société anonyme et la fin du statut des cheminots à l'embauche.
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| pzorba75 | Grand classique (ou très bavard) | 1227 messages postés |
| Posté le 25-02-2018 à 04:49:44
| À chaque fois qu'un homme politique fait référence au passé de sa famille, les réactionnaires se régalent. Avec Macron, c'est le dessert. Heureusement sans descendance, personne ne pourra clamer dans cinquante ans, mon père ci, mon père ça en évoquant ce président des riches.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 25-02-2018 à 09:17:22
| C'est son arrière-grand-père qui était chef de gare, il doit se bouffer les tibias maintenant. En fait Macron vient d'une famille de toubibs.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 28-02-2018 à 18:17:41
| La condition des cheminots est mal connue, elle varie aussi selon le poste. Ceux qui effectuent l'entretien des voies avec de graves risques d'accident sont encore plus mal lotis. Ici le témoignage d'un contrôleur : "Je suis contrôleur, cheminot, pas malheureux mais loin d'être privilégié ni responsable de tous les maux de la sncf. Ceci n'est pas une complainte, juste un constat. - J'ai 28 jours de congés dont je ne dispose que très peu car ma période d'été m'est imposée par périodes de 3 semaines de mai à octobre - Je ne suis pas payé lorsque je suis en grève (Grève qui me coûte entre 55 et 70 € par jours) - J'ai 10 jours de RTT qui me sont imposés. - 50% des congés que je pose me sont refusés. - Je ne touche pas de prime de charbon ni de prime de non prime. - Je bosse les Week-end et fériés (maj horaire week end : 4,22€ brut, maj férié :25% ou récupérable) - Mes heures de services sont totalement irrégulières avec des prises à 4:00 et des fin de services au delà 00:00 (maj horaire de nuit: 2,14€ brut) - En règle générale je découche (hôtel pas forcement tops ou foyers) 1 à 2 nuit par semaine. De ce fait je peut être utilisable 8:00 après ma fin de service de la veille. - Je suis constamment exposé aux incivilités d'une partie des voyageurs, soit sans raison, soit excédés par les nombreux retards qu'ils subissent. - J'ai un quota (qui augmente d'année en année) de PV ou billets à faire afin que mon chef me fasse évoluer dans ma carrière et renumeration. - La plupart du temps je me restaure sur le pouce avec une gamelle entre deux train ou un casse dalle SNCF à 6-7 €. - Mon activité figure parmis les métiers les moins appréciés des Français et les médias s'en donnent à cœur joie pour nous descendre. - Si par malheur, je chope du diabète, un problème cardiaque, une baisse de l'ouïe ou de la vue et j'en passe et des meilleurs, je perd mon emploi et suis relégué au placard engendrant une perte de salaire avoisinant le 6-800€ net - Si je prévois de partir en retraite à mes 57 ans 1/2 je toucherais une pension d'environ 1100€ - Si je ne me lève pas ou en retard, je suis responsable de la suppression de mon train et met des centaines de voyageurs dans une fâcheuse position. - J'ai du mal à avoir des activités culturelles et Sportives régulières du fait de mes horaires et repos décalés. - Je bénéficie de facilités de circulation pour moi et ma famille, mais honnêtement quand on passe la moitié de sa vie en train, on aspire à autre chose pendant notre temps libre. - Lorsque mes amis ou ma famille font la chouille, j'y renonce une fois sur deux du fait de mes horaires. - Je déclare 26500 € par ans au bout de 25 années de boutique. Ça n'est pas le plus petit salaire à la SNCF ni le plus gros!! J'en ai sûrement oublié, complétez et pour les rageux, balayez devant votre porte..."
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 01-03-2018 à 17:04:27
| Dans l'Humanité Dimanche SNCF. Les cheminots, ces grands privilégiés... Vraiment ? MARION D’ALLARD JEUDI, 1 MARS, 2018 Régulièrement pointés du doigt, les conditions de travail et le statut des cheminots nourrissent critiques et fantasmes, accentués par un gouvernement et des partisans de la casse de l’entreprise publique prêts à tout. Décryptage. À l’heure où le gouvernement annonce sans concertation ni possibilité de débat la fin des recrutements au statut pour les nouveaux entrants à la SNCF, les rumeurs refont surface, à grands coups de «privilèges», faux et parfois même farfelus, mais tellement ancrés qu’une majorité de l’opinion publique se dit aujourd’hui favorable à la disparition de ce statut spécifique. Né en 1920, à l’époque des grandes compagnies privées, le statut des cheminots fixe alors, avant tout dans un souci de sécurité des circulations, l’égalité des conditions de rémunération et de recrutement, mais également les congés ou encore la couverture maladie des travailleurs du rail. Véritable «outil de protection sociale, il n’est pas surprenant que le statut dérange ceux qui veulent imposer plus de libéralisme, de concurrence et de flexibilité», analyse Maurice Samson, membre du bureau de l’Institut d’histoire sociale CGT des cheminots. Maintes fois réajusté au fil des réformes, le «statut des relations collectives entre la SNCF et son personnel» est l’ensemble des règles fixant «les conditions d’entrée dans l’entreprise, le déroulement des carrières, les sanctions, la mobilité, les congés, les conditions de cessation de fonction, l’assurance-maladie et le droit syndical», détaille la SNCF. Mais, finalement, de quoi parle-t-on vraiment ? Une fois de plus jeté en pâture, le statut qui encadre les conditions de travail de plus de 90 % des salariés de la SNCF ferait d’eux des «privilégiés », grassement payés et souvent en congé. «Une vieille méthode d’Emmanuel Macron (que) de considérer que celui qui a un peu est un privilégié par rapport à celui qui n’a rien du tout », fustige Philippe Martinez, qui dénonce une campagne mensongère. 1 Les cheminots sont-ils employés à vie ? Pour devenir «agent du cadre permanent» comme dit le jargon, c’est-à-dire être embauché au statut, la nouvelle recrue de la SNCF doit au préalable remplir des conditions impératives, parmi lesquelles être âgé de moins de 30 ans, être ressortissant d’un pays européen et présenter un casier judiciaire vierge. S’ensuit une période d’essai d’un an minimum et jusqu’à deux ans et demi pour les cadres, période dite de «stage d’essai» durant lequel «le contrat de travail peut être rompu sans indemnité», précise la SNCF. Une fois embauché au cadre permanent, il n’existe que trois motifs de rupture du contrat : la démission, la retraite mais aussi la radiation. Cette garantie de l’emploi «à vie» assure dans le temps un haut niveau de formation et de qualification des personnels et demeure, dans l’articulation des autres «droits et devoirs» inhérents au statut, «un rempart à l’individualisation, à la précarisation et à la mise en concurrence entre salariés d’une même entreprise», estime la CGT. 2 les cheminots partent-ils tous à la retraite à 50 ans ? Actuellement, tous les cheminots au statut sont automatiquement affiliés au régime de prévoyance et de retraite des agents du cadre permanent. Ce régime prévoit le départ en retraite des agents sédentaires entre 55 et 57 ans et des conducteurs de train entre 50 et 52 ans. Théoriquement. En effet, de réforme en réforme, la durée de cotisation a été allongée depuis 2008 (43 ans par exemple pour un cheminot né en 1973). Ainsi, dans les faits, seuls les cheminots sédentaires nés avant 1962 peuvent partir à 55 ans et seuls les cheminots roulants (conducteurs et contrôleurs) nés avant 1967 peuvent partir à 50 ans. Par ailleurs, les cotisations au régime spécial sont plus élevées qu’au régime général : 7,85 %, contre 7,05 %. Habilement épargnée par les ordonnances concernant «l’avenir de la SNCF», la réforme du régime spécial de retraite des cheminots (créée entre 1909 et 1911) sera intégrée à une future réforme globale des retraites. 3 les cheminots sont-ils mieux payés que les autres ? Six cheminots sur dix touchent moins de 3090 euros brut mensuels, rémunération moyenne des salariés de la SNCF (contre 2900 euros brut pour les autres salariés). Leur salaire varie en fonction du poste occupé, la grille comportant huit échelons. À ce traitement mensuel s’ajoute une prime de fin d’année (PFA), versée à mi-décembre, égale à une mensualité, une prime de travail variable, une gratification de vacances (environ 400 euros annuels) et une gratification annuelle d’exploitation (8 % d’un mois de salaire) versées au mois de juin. Pas le moindre signe d’une «prime de charbon» comme le claironnait encore Marine Le Pen hier. La dernière locomotive charbon ayant parcouru ses ultimes kilomètres en 1974, cette prime a été supprimée dans les années 1970. Il n’existe pas plus de «prime de non-prime»… 4 les cheminots ont-ils plus de vacances ? Les cheminots sont soumis aux 35 heures. Mais, les trains circulant 24 heures sur 24 et 365 jours par an, une réglementation interne sur le temps de travail, appelée RH 0077, fixe l’organisation des congés et des repos en fonction du poste occupé. Loin des grands «privilèges» que d’aucuns décrivent, un agent de conduite bénéficie de 126 jours de repos annuels. En raison des contraintes de travail le week-end, ces jours de repos comprennent 52 «repos doubles», c’est-à-dire deux jours consécutifs, comme pour tout salarié. Les sédentaires, eux, bénéficient seulement, en dehors des 28 jours ouvrables de congés payés fixés par le Code du travail, de 10 jours de RTT «par année complète travaillée». 5 les cheminots sont-ils nourris, logés, blanchis ? Le mythe du logement de fonction pour les 150000 cheminots est également à démonter. La SNCF dispose de «trois types de logements», précise l’entreprise : « environ 7000 logements meublés (…) hébergement par nature transitoire et temporaire à disposition des nouveaux embauchés qui n’habitent pas encore leurs lieux d’affectation ou encore pour répondre à des besoins urgents». L’entreprise dispose également d’un «parc social de 36000 logements réservés aux cheminots en activité» et dont l’attribution est soumise aux mêmes conditions de ressources que les HLM. Et enfin, «un parc libre de 13000 logements», à disposition des cheminots en activité sous réserve qu’ils aient les moyens d’en payer le loyer. Quant aux facilités de circulation, chaque cheminot dispose d’une carte de libre circulation, le Pass Carmillon. Leur conjoint bénéficie de seize trajets annuels et leurs parents et grands-parents de quatre. En lien - Intox-désintox par la CGT du statut de cheminot - le statut-cheminot-désintox- direction de la SNCF - le statut de cheminot alias RH0001- page 20 du livret d'accueil de la CGT
Edité le 01-03-2018 à 17:08:51 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 02-03-2018 à 23:44:17
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 03-03-2018 à 23:56:32
| Contribution à l’étude du surcoût des Partenariats-Publics-Privés (PPP) dans le ferroviaire par le groupe PPP Attac France. vendredi 2 mars 2018, par Attac France Le rapport Spinetta sur l’avenir du ferroviaire ne contient aucune étude sur le surcoût des PPP… et pour cause ! Il y a un an, le 28 février 2017, était inaugurée la LGV Tours-Bordeaux, première ligne ferroviaire sous concession privée. Un investissement de 7,6 milliards dont le partenaire privé (Lisea, filiale de Vinci), n’a financé qu’une partie alors qu’il va encaisser la totalité des recettes (sous forme de péages payés par la SNCF) pendant 44 ans, durée de la phase « exploitation » du contrat de concession. Cette inauguration fût, pour Attac, l’occasion de dénoncer une fois encore [1] le scandale des partenariats publics-privés (PPP), ces montages financiers censés permettre « d’optimiser le partage des risques entre le public et le privé et de mobiliser de nouvelles ressources financières privées afin de réaliser des grands projets d’utilité nationale ». Qu’en est-il vraiment ? Mobiliser des ressources financières privées ? Non ! L’investissement est financé à seulement 32% par le privé ! Le communiqué de presse VINCI et Réseau Ferré de France (RFF) du 16/06/2011 détaillant le montage financier laisse entendre que Lisea, apportant 3,6 milliards sur 7,6 milliards, contribue presque à la moitié du financement de l’investissement [2]. Mais, malgré un montage opaque dont les détails sont protégés par le secret industriel et commercial, on peut voir que cet apport est abusivement gonflé par l’incorporation des 1,2 milliards € de frais financiers que la société devra payer sur ses emprunts. Lisea n’apporte en réalité que 2,4 milliards € (fonds propres + emprunts), le reste étant des subventions publiques (42%), ou encore des investissements de SNCF réseau (26%). Optimiser le partage des risques ? Oui, au profit du privé ! Sur ces 2,4 milliards €, Lisea n’apporte que 772 millions de fonds propres, et emprunte tout le reste sous forme de crédits bancaires garantis par l’État et RFF, ce qui équivaut à un transfert des risques du privé au public. Par ailleurs, « le contrat de concession limite la responsabilité financière de VINCI à 350 millions, soit 4,5 % de l’addition finale » , comme le révèle le Canard enchaîné dans son numéro du 20/07/2011, « Les risques supportés par le constructeur se révèlent des plus modestes » . Le contrat impose donc un partage des risques scandaleusement favorable au privé. Organiser la socialisation des pertes Le concessionnaire, qui contribue pour moins d’un tiers à l’investissement, engrangera la totalité des recettes d’exploitation ! Et des recettes gonflées puisque « les péages devraient presque doubler par rapport à la situation actuelle » (Renaud Honoré, TGV Tours-Bordeaux : préparez vos billets - 10/12/2010- Les Echos.fr) La SNCF, par contre, bien que contribuant au financement pour 26 %, voit non seulement disparaître toute recette sur ce tronçon mais subira des pertes supérieures à 100 millions € par an. En effet, malgré des études faisant apparaître que 13 allers-retours directs par jour suffisaient largement pour répondre à la demande des usagers, Lisea a livré bataille pour en obtenir 19 et garantir une forte rémunération à ses actionnaires ! Chaque TGV circulant sur la ligne creuse donc un peu plus le déficit de la SNCF, plombant sa capacité à investir et entretenir le réseau existant. Mais le contrat enrichira les actionnaires de Lisea pendant presque un demi-siècle. La rémunération annoncée des apports d’actionnaires est de 14 % ! Et l’on veut nous faire croire que le seul problème à la SNCF c’est le statut des cheminots ! P.-S. Image : Cornelius Koelewijn, C.C.2.0 Notes [1] Communiqué de presse : LGV Tours-Bordeaux : Vinci nous roule à grande vitesse ! [2] http://www.rff.fr/fr/presse/communiques-de-presse/2011-800/ligne-a-grande-vitesse-tours
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| | pzorba75 | Grand classique (ou très bavard) | 1227 messages postés |
| Posté le 06-03-2018 à 05:11:35
| Xuan : "L'opération division commence chez les jaunes ". Faux : elle continue.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18606 messages postés |
| Posté le 06-03-2018 à 08:04:32
| par rapport aux déclarations initiales, mais sur le fond oui, évidemment
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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