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 2017 : le débat est ouvert

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Xuan
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   Posté le 02-11-2016 à 22:56:34   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Cette rubrique pourrait figurer dans le topic "action commune des membres".
D'assez nombreux indices nous démontrent le rejet populaire inégalé des candidats bourgeois aux élections présidentielles de 2017.
D'autre part, il nous semble essentiel de poursuivre le débat pour la reconstruction du parti communiste, sous la forme que nous avons proposée c'est-à-dire simultanément à l'intérieur et à l'extérieur du PCF.

Des communistes opposés à la ligne Pierre Laurent ont préconisé une candidature communiste . Celle-ci s'oppose au soutien à Mélenchon ou à Montebourg, qui est imposé par la direction révisionniste.
Nous avons proposé à certains de ces militants du réseau faire vivre :
« Présenter un candidat communiste – sous réserve qu’il défende un programme communiste – va dans ce sens. On devine qu’il ne devrait pas appeler ensuite au soutien d’un candidat de la bourgeoisie mais à l’organisation des masses pour renverser le capitalisme. »

Compte tenu de la faible probabilité pour qu'une telle candidature apparaisse, il nous semble que 2017 devrait être d'abord l'occasion de rappeler le centenaire d'octobre 1917, et pour ce qui concerne les élections bourgeoises, de signifier notre rejet par un bulletin portant une faucille et un marteau.

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Mais pour l'heure le principal débat porte sur la candidature de Mélenchon, dont le programme - sauf des réformes démagogiques et irréalisables - ne vise absolument pas à instaurer le socialisme. Et de plus, alors que son échec est quasiment assuré, il est fort possible qu'il entraîne ses sympathisants aux fesses d'un candidat "républicain".

Certains camarades ou des groupes qui se réclament du marxisme-léninisme soutiennent Mélenchon. Leur point de vue sera reproduit ici parce que ces idées doivent être critiquées. elles vont précisément à l'encontre de la reconstruction d'un nouveau parti communiste.

Sur la question européenne, Mélenchon n'est pas plus radical que Pierre Laurent. Il prétend quitter l'Europe, mais pas avant d’avoir essayé de la « changer » (« l’Europe on la change ou on la quitte »). En fait, et même part rapport à Chassagne, il n’y a pas plus de droitier que de beurre en branche, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

Certains camarades affirment que si Mélenchon est « au deuxième tour, il a toutes les chances d'être élu, auquel cas il peut suivre les exemples de Tsipras. Sachant qu'il disposerait de davantage de marges de manœuvres. »

Il y a une différence essentielle entre la France et la Grèce ou d’autres pays de l’Europe du sud. Si on considère la contradiction entre pays dominés et dominants en Europe, la France fait partie de la deuxième catégorie (contrairement à ce que prétend Mélenchon d’ailleurs).
Notre pays est un des deux piliers de l’Europe. A ce titre il a plusieurs fois pris la responsabilité de faire rentrer dans le rang les récalcitrants, tant sous Sarkozy que sous Hollande, en faisant éjecter Papandréou et en mettant Tsipras à genoux.
Tsipras n’est certainement pas un exemple à suivre, et si une part de la bourgeoisie grecque s’est opposée de façon très timorée et inconséquente à la domination franco-allemande, il n’y a en France aucune frange de la bourgeoisie qui veuille rompre les traités européens parce qu’ils correspondent fondamentalement et globalement à ses intérêts.
Donc Mélenchon, à supposer qu’il veuille briser réellement ces traités – mais ce n’est pas le cas – ne serait pas dans une situation meilleure que celle de Tsipras mais pire. Et du reste il n'y songe même pas.

Ci-dessous plusieurs contributions d'origine diverses, que nous partageons ... ou pas.
Mais y compris pour critiquer il est nécessaire de connaître tous les avis.
Je laisse tout d'abord une large place aux réactions du réseau faire vivre.

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Un courrier de Gilbert Remond :


Pouvait -t-on qualifier d'organisation, le dispositif de coordination prétendument issue de ses assises [il s'agit des "assises du communisme" du 30 mai 2015]
alors qu'il se composait de représentants auto-désignés par leur organisation et de quelques personnalités seulement représentatives d'elles même. Assurément non, la suite allait de soi. Une direction autoproclamé des masses peut jeter ses filets autant de fois qu'elle le désirera, elle ne ramènera que dalle et c'est ce qu'il s'est passé, non pas quelque chose du a je ne sais quelle inconséquence ou inconstance de la masse qui avait voté non dix ans plutôt au référendum.

je trouve d'ailleurs intéressant de relire ce texte un an et demi plus tard alors que des centaines de milliers d'hommes et de femmes venaient occuper les rues et battre le pavé, quatre mois durant, avec constance et détermination, malgré la haine anti-syndicalistes déversée par tout le dispositif de contrôle idéologique dont disposaient pouvoir et patronat ou la violence inouïe administrée par ces mêmes forces de l'ordre qui aujourd'hui s’insurgent contre la maltraitance dont, a leur dire, elles font l'objet. N'y a-t-il pas la lieu de méditer sur quelques autres vérités.

Oui il s'agit bien « d'état major sans troupe » je serai plutôt tenté de dire qu'il s'agissait la de nostalgiques désertés par leur troupes d'hier. Ils se retrouvent comme ces joueurs de belote qui tapent le carton en souvenir des parties mémorables de leur jeunesse enfuie. Mais ils restent seul au fond du café oublié des foules de naguère qui les entouraient. Ils ne se comprennent plus, car les foules sont toujours là, aux carrefours des combats. Elle sont toujours là mais sans état majors pour les guider et les prévenir des mauvais coup et c'est bien là où réside le problème de la situation dans laquelle vont se jouer ces nouvelles élections.

Mais laissons là les assises qui je dois le préciser avait bien eu lieu en tant que telle sur deux journées chaudes et chaleureuses dans l'usine des Fralibs . Laissons les car c'est debout qu'il faut se tenir, debout dans un parti capable de redonner le sens au combat et donc de reformuler de nouveaux récits mobilisateurs ,portés par des figures convaincantes. Je vous parlais dans un envoie précédent de Régis Debray et de son « venant aux faits ». Il y déclame quelques vérités dont celle-ci que je vous livre.

« Les philosophies de l'histoire sont au piquet pour cause d'idéologie. L'Ego-histoire se porte bien, et c'est naturel quand le souci de soi l'emporte sur le souci de nous ». Nous n'avons pas besoin de tous ces egos qui se donnent comme centre de nos préoccupations et prétendent nous rallier à leur panache oratoire sans conditions autres que d'apporter le chèque dont ils ont besoin ou les bras qu'ils leur faut pour coller leurs affiches ou distribuer leur tracts.

Si en effet « ont ne combat un grand récit qu'en en produisant un autre » parce que sans récit n'existe pas d'écoute, il conviendrait alors de retrouver les traces du notre et d'en reprendre les énoncer. Car tous ceux qui viennent nous demander leur attention ne sont que les répétiteurs des lieux commun de l'ici et maintenant, du « no alternative » tachérien et du tout est bien dans le meilleurs des mondes libérales de nos Candides modernes.

Or pour reprendre Debray « une philosophie qui se contente d'analyser l'état du monde, marquera éventuellement l'histoire de la philosophie, pas les sensibilités et les imaginaires, ni l'histoire des peuples. Pour faire penser dans la largeur, il convient d 'émouvoir en profondeur et pour faire palpiter il faut espérer » en particulier qu'un autre monde est possible , car comme le disait le grand Karl « les philosophes jusqu’à nos jours n'ont fait qu'interpréter le monde, il nous appartient de le transformer » . Cette transformation s'appelle socialisme, non pas « France insoumise » , « révolution citoyenne » ou je ne sais quelle « 6è république ».

Aussi portons nous, dans le parti communiste, cette exigence, pour que les prochaines échéances soient irriguées de propositions qui fassent rupture avec la soupe que l'on nous sert depuis une cinquantaine d'années, pour mieux nous faire accepter la pérennisation d'un système qui cherche a se présenter comme celui de la fin de l'histoire, le but ultime de la civilisation humaine.

Nous ne voulons pas le faire au nom de tel ou tel courant, mais autour de la question des contenus et des modalités de notre bataille politique. Nous pensons que cette bataille pourra être un puissant facteur d'unité des communistes qui sont à ce jour en manque d'une candidature claire et d'une décision nationale, dont l'absence les conduit à se diviser de plus en plus dans leur recherche, ou de se neutraliser dans l'abstention.

Nous n'avons pas besoin d'un épouvantail du style « au secours la droite revient » pour nous faire signer « un vivement la gauche » qui nous mettrait dans les pas de Montebourg. Nous avons besoin d'une candidature communiste qui parle des colères sociales dans leur contradictions pour affirmer une issue révolutionnaire portant l'exigence d'une autre société organisée par un autre mode de production.

« La révolution n'est pas un dîne de gala, elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie. Elle ne peut s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité, de délicatesse ou avec autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue, de générosité d'âme. La révolution, c'est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre » Affaire de récit n'est-ce pas ? Affaire de luttes aussi et de mobilisation de masse. Je vous laisse deviner qui est l'auteur de cette citation, je peux vous garantir en tout cas qu'il n'était pas resté les deux pieds dans le même sabot et que sa marche au pouvoir fut longue et éprouvante.

Ce n'est pas avec je ne sais quel primaire ou quel cercle de soutient ( je ne sais plus comment Mélenchon a appelé ses soviets citoyens) que l'on bougera en quoi que ce soit le marbre des institutions bourgeoises de notre pays mais bien plutôt par une remise en marche de notre parti sur tout les fronts de la luttes des classes, y compris sur celui des élections dans lequel elles se reflètent inévitablement étant donné l'écran qu'elles dressent et ce qui y vient faire caisse de résonance. Pour autant nous ne sommes pas dupent de ses limites, pas plus que nous ne nous faisons d'illusion sur la possibilité d'en faire le levier privilégier des changements. La classe dirigeante ne se laissera jamais déposséder légalement. Il faudra la renverser et ce sera violent.


Enfin je voulais préciser une dernière chose, cette bataille pour une candidature communiste est avant tout la suite logique de notre bataille interne dont le dernier congrès entre autre a été le théâtre. Ce n'est pas par hasard que les trois possibilités ouvertes par le CN du mois de septembre existent. Elles reprennent a gros trait les différentes options développées dans les textes d'orientations soumis aux votes des militants. Néanmoins ce sont bien les lignes du force du conflit entre communistes et réformistes qui s'y retrouvent. D'un côté les léninistes partisans des thèses de Tours, de l'autre les partisans de la mutation et défenseur des valeurs de la gauche c'est a dire les partisans d'un retour dans le giron de la sociale démocratie fut-elle radicalisée a la manière d'un SYRISA, d'un PODEMOS ou d'un die Linke, bref les émules du PGE

Nous pouvons voir au passage que la direction s'est bien fracturé en deux orientations représentées, l'une par la proposition de rassemblement pour une alternative de gauche, l'autre par le soutient à « la France insoumise » de Mélenchon. Mais gageons qu'ils saurons se retrouver quand il le faudra sur le dos de la « veille orthodoxie obsolète » qu'il faut liquider. La troisième option regroupe quand à elle, un arc de force qui s'était réparti sur les trois autres textes, le 2 le 3 le 4, et on ne peux que regretter que deux d’entre eux, proches par les thèmes, n'aient pas su trouver lettre commune, car l'aurait-il fait, que nous pourrions aborder aujourd'hui la bataille qui vient avec un rapport de force sérieux, augmenté de tous ceux qui attendent un positionnement commun loin des petites histoires personnelles de quelques uns.

Cette bataille contrairement à ce qu'affirme les Cassandre qui veulent toujours croire à la dernière heure du PCF, en répandant partout l'idée que nous perdons notre temps ou le gaspillons à faire la mouche du coche sinon à apporter de fait un crédit à une direction qui n'en demande pas tant, est une bataille qui marque des points .La meilleurs preuve en étant que ce que le congrès était censé avoir tranché, transformant la primaire en consultation citoyenne pour une candidature qui rassemble a gauche, fait retour comme un refoulé, dans les travaux du CN et son relever de décision pour un choix optionnel qui tient compte des trois grandes tendances apparues dans le congrès. Notre appelle d'avant les vacances pour une candidature communiste n'y est pas pour rien.

Tout cela montre que quelque chose résiste et persiste qui loin d'être en perte de vitesse fait son chemin, au point que la direction affolée se sente obliger de donner du moue tout en lançant contre les décisions de ses propres instances un contre feu avant même la consultation du 5 novembre avec sa pétition « vivement la gauche ». Je vois là quand a moi que les bouches s'ouvrent et que les mannequins vont devoir retourner dans les greniers de Fabien pour laisser leur place a des portes paroles des luttes.On peut aussi se demander si « pour un choix claire » n'est pas un autre leurre, puisque leurs initiateurs, se plaçant dans le cadre des décisions du congrès se réservent la possibilité de se retirer en cas de candidature commune, toutefois son existence est la preuve de ce qui monte dans le parti et dont il faut dorénavant tenir compte. C'est la raison pour laquelle nous soutenons cette initiative tout en exprimant nos réserves.

Quelque chose est donc entrain de se modifier, qui rend compte du processus engagé autour de la question de la candidature et c'est bien pour cela que nous appelons au rassemblement sur son occurrence. Non, la candidature communiste n'est pas l'effet « du crétinisme parlementaire » mais bien d'une lutte de classe qui se mène dans le parti sur une question essentielle : redonner de la voix au combat communiste dans ce pays. Il s'agit d'une question éminente qui concerne tous les travailleurs et qui pourrait représenter la première bonne nouvelle depuis longtemps à savoir leur retour sur la scène politique suite a leur retour dans la rue et dans les luttes.On me dira mais vous ne représentez plus rien et vous courez a l'échec. Je demande a voir. Mais avant de voir, il faut d'abord pouvoir nous entendre..

Avant de vous souhaiter bonne lecture je conclurai sur cette phrase du récit magnifique que Laurent Gaudé vient de publier chez Acte Sud « écoutez nos défaites « .

« Nous avons perdu. Non pas parce que nous avons démérité, non pas a cause de nos erreurs ou de nos manques de discernement, nous n'avons été ni plus orgueilleux ni plus fous que d'autres, mais nous embrassons la défaite parce qu'il n'y a pas de victoire et les généraux médaillés , les totems que la société vénèrent avec ferveur acquiescent, ils le savent depuis toujours, ils ont été trop loin, se sont perdus trop longtemps pour qu'il y ait victoire. Écoutez nos défaites ».Le dernier courrier que je vous ai envoyé parlait de « la vérité historique » et du destin de certaines expériences, de leur oublie et de leur resurgissement. Nous devons retrouver quelque chose de la profondeur historique et apprendre de ces défaites qui seront nos victoires de demain. En tout cas ce qu'il y a de sur c'est que ce n'est pas en laissant la place a d'autres au nom du plus petit dénominateur commun que quelque chose de ce refouler pourra faire retour.

Gilbert Rémond



Edité le 02-11-2016 à 23:09:22 par Xuan




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   Posté le 02-11-2016 à 22:56:45   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un texte du réseau faire vivre :

Se rassembler pour la candidature communiste


Jeudi 20 octobre 2016,

Réponse collective à la contribution "Conférence nationale du 5 novembre, Pour un choix clair

Chér(es) camarades,
Nous avons pris connaissance avec intérêt de la contribution collective « Conférence nationale du 5 novembre , Pour un choix clair » qui a été adressée à plusieurs d’entre nous.

Nous nous félicitons de toutes les initiatives que les communistes prennent dans leur diversité autour de l’exigence d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2017.

Et ce d’autant que nous constatons que malgré la décision du Conseil National de proposer trois choix à la discussion des communistes, le secrétaire national multiplie les déclarations et les initiatives promouvant l’attente jusqu’àprès la primaire du Parti socialiste.

Pour notre part, nous avons dès la préparation du congrès de juin 2016 dans notre texte « Unir les communistes, le défi renouvelé du parti communiste » défendu le projet d’une candidature communiste en 2017.

Dans notre déclaration précédent le Conseil National des 24 et 25 septembre, nous résumions ainsi notre position : « l’élection présidentielle, renforcée par le quinquennat, est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie dans notre société. Elle vise à imposer l’alternance pour que le système capitaliste continue de fonctionner. La place prise par le Front national joue à plein dans ce sens. Raison de plus pour affronter cette bataille en communistes ! Loin des présidentiables éphémères, notre parti peut porter un candidat et un programme communistes, se renforcer en influence idéologique et forces organisées, contribuer à ce que les forces populaires gagnent en conscience et en force face aux combats qui s’annoncent. Le PCF peut porter un candidat représentatif de ces millions de travailleurs qui ont combattu la Loi El Khomri et ne veulent pas baisser les bras. Cette candidature sera un point d’appui pour nos 577 candidats aux législatives, qu’il nous faut désigner rapidement, et affirmera notre volonté de continuer le PCF. »

Nous ne souscrivons donc ni à la conception du rassemblement développé au 37éme congrès, ni au retrait éventuel de notre candidat et nos désaccords stratégiques concernant l’Union européenne sont connus.

Mais nous partageons l’idée qu’une candidature communiste serait de nature à changer la donne du débat politique dans le pays, à donner une nouvelle chance à la construction d’un rassemblement politique et qu’elle serait un point d’appui essentiel pour la campagne des législatives. Nous ajoutons qu’elle nous paraît le meilleur choix aujourd’hui pour rassembler les communistes.

Nous sommes aussi d’accord avec l’objectif que la Conférence nationale débouche sur un choix clair. Cela suppose qu’à l’issue de la Conférence nationale, l’option d’une candidature communiste soit soumise au vote des communistes et ce dans des délais brefs car attendre Janvier, c’est empêcher de fait la candidature.

Nous donnerions plus de poids à la candidature communiste en nous adressant dès maintenant à des camarades qui, par la légitimité populaire acquise dans le mouvement social ou /et par le suffrage universel, pourraient porter une telle bataille. Et nous gagnerions en crédibilité en travaillant dès maintenant à ce qui pourrait être les 10 propositions essentielles d’un candidat communiste ;

Nous sommes disponibles pour tout ce qui permettra d’avancer dans ce sens et nous sommes déterminés à travailler dès maintenant et jusqu’au la conférence nationale du 5 novembre dans un esprit de rassemblement qui permette de créer une majorité autour de la candidature communiste.

Cette réponse est signée par :
Caroline Andreani, Danielle Trannoy, Gilles Gourlot, Jean-Pierre Meyer, Jean-Jacques Karman, Paul Barbazange, Anne Manauthon, Marie-Christine Burricand, Michaele Lafontant, membres du Conseil National
Michelle Bardot(67), Armand Lecoq (34), Michel Capron (34), Gilbert Rémond (69), Daniel Sario, Amandine Lampin(31), Floriane Benoit (38), Laurent Santoire (93), Willy Pepelnjak(38), Eric Ruiz (27), Hervé Fuyet (92), Jean-Pierre Quirin, Michel Dechamps (04), Pierre Viallet, Clara Gimenez (34), Pascal Brula (69), Aimé Couquet ’69), Robert Brun (26), Pierre-Alain Millet (69), Alain de Poilly(94)

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Conférence Nationale du 5 novembre
POUR UN CHOIX CLAIR


contribution collective

Face à la menace qui pèse sur notre pays, face au risque de voir s’imposer les programmes ultra-réactionnaires de la droite et de l’extrême droite, et disparaître durablement les forces de progrès, les communistes ont décidé en juin dernier de construire un large rassemblement « de toutes celles et ceux qui ne veulent pas se résigner aux renoncements de ceux qui gouvernent, qui ne veulent pas de la droite et de l’extrême droite, qui espèrent contribuer à une société plus égalitaire, plus juste et fraternelle, qui veulent faire émerger une alternative à l’austérité libérale ». Où en sommes-nous ? L’évolution du débat politique confirme l’urgence de ce choix. Et pourtant, nous ne parvenons pas à construire ce rassemblement populaire et à faire émerger une candidature qui puisse lui donner une traduction politique lors de la prochaine élection présidentielle.

Comment sortir de l’impasse ? Menons en grand le débat sur les propositions, en rencontrant toutes les forces de progrès disponibles pour construire un projet d’avenir pour la France, sur la base des résultats de la consultation citoyenne. Mais comment faire avancer un programme sans un candidat ou une candidate, qui soit son porte-parole auprès des citoyens, et que ceux-ci puissent appuyer, sauf à leur donner à penser qu’il s’agit d’une cartouche à blanc ? Notre conférence nationale doit prendre une décision sur la candidature aux présidentielles.

Dans le cas contraire, on irait vers une Conférence nationale invitée à décider d’attendre jusqu’à fin janvier, date de la primaire du PS, pour seulement continuer, voire amplifier avec une pétition, notre posture de rassemblement.

Cette démarche, sans candidat, n’est-elle pas dangereuse ? Ne nous enferme-t-elle pas dans le piège du ralliement, à l’un ou à l’autre, et de l’effacement ?

Jusqu’en janvier, en effet, les candidats déclarés vont développer leur campagne électorale, alors que le parti communiste, si louables soient les intentions et propositions qu’il cherchera à porter, risque fort de rester inaudible sur ses idées, sans levier pour peser dans le rapport de force politique médiatique, et de contribuer à installer comme un fait accompli l’absence du PCF de la campagne présidentielle.
La conférence nationale doit réaffirmer notre stratégie de rassemblement. Mais elle doit aussi aller de l’avant et faire un choix : pensons-nous, comme le défendent quelques camarades, que le ralliement à Jean-Luc Mélenchon et à sa conception étriquée du rassemblement est maintenant la seule solution possible ? Ou bien choisissons-nous de proposer une candidature issue de nos rangs pour porter nos propositions, poursuivre jusqu ’au bout nos efforts de rassemblement, retirant le cas échéant notre candidat pour une candidature commune ? Les communistes doivent pouvoir, sans tarder, se prononcer et choisir l’une de ces deux options.

Il n’y a pas de solution idéale. Mais la candidature de Jean-Luc Mélenchon n’est plus, aujourd’hui, une candidature de rassemblement. Le « populisme de gauche » n’apporte pas de solutions réelles à la crise. Un ralliement par défaut à cette candidature risque de démobiliser durablement les militants, avec des conséquences importantes sur nos campagnes, sur nos résultats aux législatives et sur nos capacités à mener les batailles dont notre peuple aura besoin dans les années à venir.

Une candidature issue de nos rangs, engagée dans la campagne pour porter nos propositions et poursuivre en grand nos efforts de rassemblement, peut au contraire faire bouger la situation à gauche. En donnant une visibilité nouvelle à nos propositions et à notre démarche, en permettant la mise en mouvement des militants, elle peut changer la donne du débat politique dans le pays et donner une nouvelle chance à la construction d’un rassemblement politique. Elle serait aussi un atout pour entrer le plus tôt possible dans la campagne des législatives, avec des candidatures à parité qui donnent à voir le visage du PCF d’aujourd’hui, pour gagner le plus grand nombre possible d’élu-e-s utiles au peuple.


Edité le 02-11-2016 à 23:04:22 par Xuan




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   Posté le 02-11-2016 à 23:05:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

LETTRE OUVERTE À PIERRE LAURENT
Lundi 17 octobre 2016,


Caroline Andréani nous livre son point de vue, celui d’une camarade très en colère

Mon cher Pierre,
Je croyais que le succès phénoménal des « Lundis de la gauche » aurait refroidi tes ardeurs. Que nenni ! Tu persévères avec une pétition au titre provocateur : « Vivement la gauche ». Un tout petit appel de quelques lignes qui résume à lui seul les errements de notre ligne politique, et surtout la confusion dans laquelle nous nous sommes collectivement plongés.

Et si je dis « tu », c’est que cet appel semble avoir été décidé en très petit comité. Même si je ne suis plus très assidue au Conseil national, il me semble qu’au dernier CN*, ni toi ni tes lieutenants ne l’aviez évoqué. Je n’ose pas croire qu’il serait né, miraculeusement, des suites de la « restitution » de la « grande consultation » du 8 octobre.

Tu connais la maxime : « Errare humanum est, perseverare diabolicum ». L’entêtement est diabolique... S’il y a une chose que nous, communistes, sommes encore capables de faire, c’est bien de persévérer dans l’erreur. Nos résultats électoraux en baisse constante depuis les années 80 en sont la preuve irréfutable.

Ah, la persévérance ! Je me rappelle encore, Pierre, de ton frère Michel, au moment des collectifs antilibéraux**, qui expliquait qu’il fallait « jouer la gagne », que le grain de sable s’appelait Besancenot, et qu’une unique candidature de gauche (à l’époque, nous pensions que celle de Marie-Georges Buffet allait naturellement s’imposer...) pourrait faire un score à deux chiffres.

Aujourd’hui, dans une situation politique renouvelée, nous persévérons. Une candidature unique de la « gauche d’alternative » pourrait faire un score à deux chiffres. Sauf que le grain de sable s’appelle Mélenchon, et qu’il aurait plutôt la taille d’un caillou (oserais-je dire d’un pavé). Bien entendu, l’appel agite les épouvantails que sont la droite et l’extrême droite. Ce serait dommage de ne pas avancer l’argument de culpabilisation.

« Vivement la gauche ». Cela ne devrait pas me surprendre. Et pourtant, on peut toujours être surpris. Pierre, est-ce qu’il t’arrive de sortir de Fabien, de pousser la porte du bunker ? Toi et ta garde rapprochée, s’entend. Est-ce que vous mesurez la réalité de la situation politique ? Est-ce que vous croyez vraiment que les électeurs sont prêts à signer un tel appel alors qu’ils associent naturellement la « gauche » au Parti socialiste ?

A l’occasion de cet appel, vous avez inventé un concept d’une rare souplesse, la « gauche d’alternative ». Je croyais avoir entendu à Fabien qu’il n’y avait pas deux gauches, et qu’il fallait bien se garder de dire que les socialistes n’étaient plus à gauche pour ne pas se couper de leurs électeurs. N’y a-t-il pas là une contradiction ? Et crois-tu vraiment qu’il sera facile de vendre aux communistes une alliance avec les Verts, qui méprisent et écrasent les classes populaires quand ils sont au pouvoir dans les collectivités territoriales ou au gouvernement ? Ou avec Christian Paul et les « frondeurs » qui sont restés au Parti socialiste, avalisant sa politique antisociale ?
Cet appel dénonce la finance et le Medef, mais surtout pas l’Union européenne. J’ai entendu avec un certain étonnement mon secrétaire de section expliquer que ça ne servait en définitive à rien de s’attaquer à l’Union européenne, parce qu’elle n’était qu’un instrument du capital. Voilà un argument nouveau dans la bouche d’un communiste. Malheureusement, c’est une vieille lune venue de... Lutte ouvrière. Sommes-nous à ce point de déliquescence idéologique qu’il faille emprunter à nos camarades trotskistes une argumentation pour le moins sujette à caution ?

Mais je m’égare. Nous, communistes, avons des objectifs bien plus élevés : nous voulons bâtir l’Europe sociale. Et comme si ça ne suffisait pas, nous voulons réorienter la politique de la BCE. Avec de tels objectifs, ce serait du temps perdu que de remettre en cause la construction européenne !

Ma dernière réunion de section, dans un département qui a longtemps été communiste, la Seine-Saint-Denis, m’a profondément interrogée. La pédagogie du renoncement fonctionne à plein dans le parti. Sur une vingtaine de camarades, tous sauf moi se sont prononcés pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Avec des arguments qui n’ont rien de rassurant quant à l’état d’esprit des militants communistes. Sais-tu pourquoi, in fine, des camarades qui tous critiquent Mélenchon se rallient à sa candidature ? En désespoir de cause. Parce que 1- ils sont aujourd’hui persuadés qu’un communiste ne peut pas être un candidat de rassemblement et 2- que le Pcf n’a plus dans ses rangs les ressources suffisantes pour trouver un candidat qui tienne la route. Soit dit en passant, ce n’est pas très flatteur pour notre direction.

Félicitons-nous d’avoir des militants à ce point lucides qu’ils soient capables de choisir la peste plutôt que le choléra.

En définitive, l’opération « Vivement la gauche » vise avant tout à empêcher l’émergence d’une candidature communiste. Surtout si elle ne provient pas du cénacle, surtout si elle est issue de province, surtout si elle vient du monde du travail. Vous soutiendrez Mélenchon comme la corde le pendu, au nom de l’unité du Parti. Parce qu’évidemment, l’unité du Parti, la seule qui vaille, c’est avec les soutiens de Mélenchon.

Comme nous sommes de grands stratèges, nous privilégions les élections législatives aux élections présidentielles. Comment imaginer que des candidats communistes auront une quelconque visibilité alors que leur parti sera absent de l’élection présidentielle ? Et surtout, comment peut-on réussir le tour de force de faire gober ça aux camarades ? Le légitimisme, autant que le renoncement, tue notre parti. Mais nous avons la parade, celle que nous ressortons à chaque défaite électorale depuis 20 ans : « Les électeurs n’ont pas compris notre stratégie ». Ils ne l’ont pas comprise ou ils l’ont sanctionnée ? Il serait temps de se poser les bonnes questions.

Tout faire, absolument tout pour conserver des élus, nous renvoie à chaque élection dans le giron des socialistes. C’est une stratégie de court terme, et elle ne fera pas recette en 2017. Car le Parti socialiste aura bien d’autres chats à fouetter que sauver 15 députés communistes et apparentés, crois-moi ! Par contre, tous ceux qui depuis cinq ans subissent la politique de Hollande et Valls ne sont pas prêts de nous pardonner notre inféodation systématique au Parti socialiste.

Et nous revenons à notre problématique de départ : « Vivement la gauche ». Mon cher Pierre, si tu veux empêcher la disparition du parti, il va falloir faire autre chose que de rester en cercle fermé. Il va falloir sortir, rencontrer ces classes populaires qui n’en finissent pas de souffrir des politiques d’austérité imposées par l’Union européenne et ses amis de la finance. Il va falloir aussi tenir un autre discours que le salmigondis qui sert aujourd’hui de ligne politique au parti.

S’il y a une chose positive à retenir de l’aventure Mélenchon, c’est celle-ci : seul un discours clair et porteur de ruptures peut convaincre les classes populaires de renouer avec la politique. Je sais que certains dans nos rangs qualifient cela de populisme. Les manifestations contre la loi El Khomry, la résistance à l’état d’urgence (que, soit dit en passant, nos députés ont voté parce que « sinon, les gens n’auraient pas compris », véridique !), la solidarité active avec les migrants et avec les Rroms, les combats contre les fermetures d’usines ou les luttes pour la défense des services publics, le montrent chaque jour qu’il faudrait une étincelle pour que le peuple redevienne un acteur de premier plan de la vie politique. N’est-ce pas le rôle d’un parti véritablement communiste que d’aider à cela ?

Si je peux te donner un seul conseil, Pierre, c’est celui-ci : renoue avec le communisme. Comme le capitalisme, il a de beaux jours devant lui.


Caroline ANDREANI
Section de Pantin, fédération de Seine-Saint-Denis
Membre du Conseil national

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Vivement la gauche ou le coup de force de quelques dirigeants !


Vendredi 14 octobre 2016,

Nous l’avons bien compris : Pierre Laurent ne veut pas d’un candidat communiste. Contraint de reculer au Conseil national, il lance une pétition intitulée "Vivement la gauche".

Premières réactions de militants.

Une première analyse de notre camarade Robert Brun de la Drôme

"Je croyais que le conseil national des 24 et 25 Septembre avait décidé de soumettre aux communistes trois questions dont celle que porte la direction du parti depuis le début, l’union de la gauche, ou le soutien à JL.Mélenchon, ou une candidature communiste, pour décision le 5 Novembre.
L’humanité de ce jour nous annonce que les communistes lancent une pétition intitulée " 2017, vivement la gauche" et que dans la foulée Pierre Laurent écrit aux personnalités de la gauche dite "alternative".
Les communistes ont il déjà décidé, ou leur opinion n’a aucune importance ?
N’est ce pas leur choix qui ouvre la possibilité de nouvelles initiatives sur l’option retenue ?
Aurons nous encore un exécutif le 6 Novembre si ce n’est pas son choix qui est retenu ?
Cela devient une habitude dans le parti que les directions s’émancipent de la démocratie !
Au lendemain de la réunion des secrétaires de section de Décembre 2007, la direction a fait l’inverse de l’opinion des participants.
La réunion des secrétaires de sections de l’automne 2015 n’a débouché sur rien de probant et maintenant ces initiatives avant même l’échéance
de décisions des communistes !!
Est ce ainsi qu’il faut comprendre le parti communiste du 21° siècle ?
Sur le fond, l’émancipation des travailleurs viendra t’elle de l’union de la gauche incapable depuis 100 ans d’ouvrir une alternative ou viendra t’elle des travailleurs eux même ?


Marie-Christine Burricand a été contactée en tant que Conseillère métropolitaine (C’est bien la première fois que la direction nationale s’adresse à moi à ce titre !)
Voilà le mail d’Isabelle de Almeida et ma réponse :

Bonjour,
Pierre Laurent vient de lancer un appel pour 2017 dont je vous communique le texte.
Nous voulons en faire une grande pétition populaire, car il est temps que les électeurs de gauche se mêlent de cette affaire pour que la raison l’emporte sur les ego.
Je vous propose de signer la pétition et de la faire circuler à d’autres qui seraient susceptibles de la signer.
Bien à vous,
Isabelle De Almeida


Bonsoir,
je crois qu’avant d’avoir un problème d’égo, nous avons un problème politique. La défiance envers la gauche et globalement envers tous ceux qui ont gouverné ces 20 dernières années est énorme. Le titre de cette pétition est complètement décalé de ce que pensent les citoyens qui ne peuvent entendre dans leur masse un appel du type "Vivement la gauche". car il faudrait dire "Vivement la sociale", vivement le pouvoir au peuple", " Vivement des salaires décents"...
Surtout cette pétition s’assoit sur les 3 choix proposées par le Conseil National pour n’en porter qu’un, l’attente d’après la primaire du PS.
Je ne la signerai donc pas et comme beaucoup d’autres camarades, je vais continuer de m’engager pour la décision d’une candidature communiste.
Décidément, notre direction ne tire aucune leçon des échecs aux municipales et aux régionales.
Fraternellement
Marie-Christine Burricand


Ensuite, celle de Pierre Alain Millet, contacté lui aussi comme conseiller de la Métropole de Lyon :
Au moment où notre peuple souffre comme jamais de l’impasse d’une gauche incapable de " changer la vie" et même devenue la représentante la plus servile des oligarchies, impasse dont nous portons une responsabilité si grande en ayant enfermé le parti communiste dans l’électoralisme, cet appel est une faute historique, une de plus, qui révèle l’incapacité de la direction du PCF à parler du choix communiste, à parler d’un engagement révolutionnaire.
Le conseil national avait proposé aux communistes trois choix pour préparer la conférence nationale et devait organiser un appel à candidature. mais la direction nationale n’a que seul objectif, empêcher que les communistes ne choisissent une candidature communiste.
Ce serait pourtant le seul choix qui préserve la possibilité d’existence du parti communiste. ..
Il ne lui restera plus après les présidentielles quà organiser, enfin diront certains, le congrès de la dissolution.
Un communiste en colère qui ressent le terrible rejet populaire de la gauche, rejet dont se nourrissent droite et FN et l’urgence de dire au peuple qu’une issue progressiste existe, et qu’elle suppose un grand parti communiste.
Un élu qui mesure à quel point il est possible de faire vivre une expression pleinement communiste, en rupture avec l’histoire de l’union de la gauche, porteuse d’un rassemblement plus large, plus populaire, plus militant et citoyen, et donc à quel point la direction nationale est coupable de ce renoncement au communisme.
Pam



Une réaction de Gilbert Rémond
"Vivement la gauche" dit tout de la dégénérescence de la direction actuelle et son installation dans l’imaginaire petit bourgeois parisien . Une fois de plus la communication est passé par là. Elle donne une suite paresseuses et oisive à cette autre perle de l’agite prop boboïsé qu’était "l’humain d’abord", cette sorte de villégiature nonchalante et infructueuse menée loin des bords de la société de classes ou les bons sentiments remplacent mollement, la réalité plus triviale et sanglante de la lutte des classes menée par ceux qui possèdent les moyens de production et d’échange.
Vivement la gauche est une sorte de reprise positiviste du mot d’ordre Mitterrandien "au secoure la droite revient". Vous remarquerez au passage que la force du message ne nous en a absolument pas protégé, et qu’au contraire celle-ci pouvait revenir tranquille fignoler le boulot commencé par la gauche réaliste, pendant que" le peuple de gauche" se faisait des frayeurs a bon compte en regardant ce nanar catastrophique. C’est aussi et surtout une espèce de référence subliminale au" vivement dimanche" de François Truffaut, à son dernier film noir, tourné en noir et blanc. Nous avons perdu nos couleurs !
Vivement dimanche ce serait donc notre espoirs et notre horizon, ce serait ce jour en noir et blanc, réservé au repos dominicale et à la prière. Voila "la gauche" en place du dimanche, transformée en valeur eschatologique, en une fin de non recevoir en sommes, une pause tout au plus dans le sociétale, une sorte de rêverie sur le droit à la paresse une fois par semaine. Voila notre attente et sa vision transformés en petit complément pour le renouvellement de la force de travail, mais pas trop, et surtout sans aucune revendication d’un droit de sortie du système et de son mode de production bourgeois.
La direction nous dit sans détour par cette référence inconsciente qu’elle n’a que faire des six jours de travail de la semaine qu’elle laisse au patrons, seule l’intéresse cette unique journée dédié a la célébration du seigneur avant la séparation de l’église et de l’état, qu’un compromis avec la fraction laïcarde de la bourgeoisie transformait en jour de repos pour les classes populaire. Alors oui quand il prenait le turbin, le prolos disait "vivement dimanche", mais c’était un vis sans fin qui tournait et le ramenait a sa case départ, car le dimanche était toujours suivit d’un lundi et des autres jours de chagrin. Est-ce donc là notre destin ? Le chagrin pendant qu’une minorité continuera son opulence dans l’omnipotence !
Autrefois nous préférions dire "vive le communisme" "vive le socialisme" et" la dictature du prolétariat", cela n’empêchait pas d’aller au boulot le lundi matin mais au moins nous avions cette lueur qui transcendait les journées et leur donnait un horizon, sachant qu’ailleurs d’autres travailleurs avaient cet ouvrage a cœur. Il nous faut vraiment trouver une autre volonté avec une candidature communiste sur un programme de rupture et de lutte et mettre sur la touche ces naufrageurs.
C’est la première fois au PCF qu’un dirigeant passe ainsi outre les décisions du Conseil National et le débat dans le parti.Ce choix témoigne que ce dirigeant ne croit plus en son parti et reste prisonnier d’une conception ancienne de l’Union de la gauche.


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Candidature du PCF à la présidentielle : Ouvrir le débat pour que les communistes décident !

Lundi 19 septembre 2016,

La conférence nationale du PCF aura lieu le 5 novembre pour décider de notre stratégie aux présidentielles et aux législatives.
Les communistes ont renvoyé dans les cordes le piège de la primaire de toute la gauche !
Mais la direction nationale continue d’empêcher tout débat sur la candidature communiste, préférant jouer les entremetteuses entre les différents candidats se réclamant de la gauche au nom de la recherche d’une unité fantasmée qui finit par s’apparenter à un manque de courage politique et à un effacement volontaire. Pierre Laurent ne répond pas à ceux qui suggèrent une candidature issue du PCF bloquant ainsi le processus de désignation.
L’élection présidentielle, renforcée par le quinquennat, est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie dans notre société. Elle vise à imposer l’alternance pour que le système capitaliste continue de fonctionner. La place prise par le Front national joue à plein dans ce sens.
Raison de plus pour affronter cette bataille en communistes ! Loin des présidentiables éphémères, notre parti peut porter un candidat et un programme communistes, se renforcer en influence idéologique et forces organisées, contribuer à ce que les forces populaires gagnent en conscience et en force face aux combats qui s’annoncent. Le PCF peut porter un candidat représentatif de ces millions de travailleurs qui ont combattu la Loi El Khomri et ne veulent pas baisser les bras.
Cette candidature sera un point d’appui pour nos 577 candidats aux législatives, qu’il nous faut désigner rapidement, et affirmera notre volonté de continuer le PCF.
C’est pourquoi, nous demandons que :
La candidature du PCF aux présidentielles soient mise clairement à l’ordre du jour de la conférence nationale,
Un appel à candidatures soit lancé dés maintenant dans le PCF en respect de nos statuts

Le travail collectif s’engage pour construire le programme de notre candidat
Membres du Conseil National

Paul Barbazange
Caroline Andreani
Danielle Trannoy
Gilles Gourlot
Herve Poly
Jean-Pierre Meyer
Jean-Jacques Karman
Anne Manauthon
Marie-Christine Burricand
Michaele Lafontant

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   Posté le 02-11-2016 à 23:11:01   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Rencontre des élus signataires potentiels aux présidentiables
A quoi peuvent servir les présidentielles pour les communistes ?

Vendredi 23 septembre 2016, par pam

Pierre Laurent avait invité les élus qui peuvent signer pour soutenir un présidentiable à une rencontre ce 21 septembre à Paris ; parlementaires, conseilles régionaux, départementaux, conseillers de Paris et....conseillers métropolitains de Lyon. Nous n’étions que 64 présents, et la discussion a confirmé la situation profondément divisée de notre parti, chacun essayant à partir de son expérience de se construire une ligne politique.
Le rapport de Pierre Laurent était vraiment désespérant, se voulant neutre, présentant les hypothèses, sans jamais esquisser une orientation cohérente dans une stratégie de long terme, renvoyant aux discussions de la prochaine conférence nationale le 5 novembre prochain, et allant même jusqu’à dire "la situation pourrait être totalement différente en Janvier"... certes, elle sera même totalement différente en mars... Bref, attendons.
Le plus grave sans doute, c’est que Pierre Laurent considère la vie politique comme le seul cadre de réflexion pour les communistes, une vie politique qui aurait sa logique propre, dans laquelle il faudrait trouver son rôle. Il a totalement oublier le cœur marxiste du parti communiste, penser le monde pour le transformer, le monde, pas la vie politique.
Je suis intervenu en tout début de la matinée pour essayer de pousser une discussion sur les conditions dans lesquelles les communistes agissent.
Le rapport de Pierre Laurent a raison de souligner que des bases progressistes existent dans notre pays face au dérives à droite toute, mais il rate quelque chose d’essentiel en ne proposant aucune analyse de ce qui freine, ce qui limite ces bases progressistes. En ne donnant pas une lecture critique du rapport de forces dans lequel agissent les forces sociales, il ne dit pas la vérité sur la situation et donc sur ce qui est possible.
Car les forces progressistes font face à de terribles difficultés.
D’abord, elles sont profondément affaiblies, désorganisées, et notre parti en est l’exemple, mais nous connaissons tous l’état de la vie associative et syndicale. Le mouvement contre la loi El Khomri a peut-être été le signal d’un inversement de tendances, en tout cas pour la CGT, mais il a aussi montré la grande difficulté à organiser et tenir les manifestations face aux provocations, à organiser un service d’ordre à la hauteur de la situation.
Ensuite, elles sont profondément divisées dans leur réalités sociales, entre précaires et statutaires, urbains et ruraux, banlieue et villes, public et privé, et le racisme et l’intégrisme pèsent fortement sur les capacités de solidarité.
Enfin, elles sont émiettées dans une grande confusion sur le projet de société qui pourrait être une alternative au capitalisme mondialisé. Elles sont écartelées entre l’idéalisme écologiste, qui est le plus souvent un conservatisme conduisant par exemple pour l’énergie à préférer le marché au service public, et ce que j’appelle la nostalgie de la gauche, qui refusant de tirer les leçons de décennies d’échecs ne peut voir que la gauche est dans une impasse dont elle ne sortira pas dans la recherche désespérée d’un nouveau "programme commun" et d’une nouvelle
démarche électorale, enfin d’un gauchisme dont nous savons tous qu’il est l’arme de la division, de l’isolement, de la perte d’utilité pour le monde ouvrier, le peuple.
Ces blocages sont là, profonds, anciens, et les difficultés politiques n’en sont que la traduction. Un marxiste prendrait le temps de chercher dans les conditions économiques et sociales les bases de ces divisions, se rappelant ce que Brecht fait dire à Lénine "idée, qui sers-tu ?"
Mais il faut dire la vérité aux communistes. Il faudra de longues années pour surmonter ces blocages, reconstruire à la fois une cohérence idéologique, une efficacité d’action, une unité populaire. Reconstruire la conscience, l’organisation, l’unité populaire, après 4 décennies de stratégie d’union de la gauche qui nous a enfermé dans les institutions et l’électoralisme ne se fera pas sans nombreuses batailles sociales allant de pas en pas beaucoup plus loin que le mouvement du printemps, car la seule école des peuples, c’est la lutte des classes.
Alors, a quoi peuvent bien servir les échéances électorales de 2017 pour les communistes ? Qui peut sérieusement tenter de faire croire au peuple qu’il a un "truc" pour surmonter tous ces obstacles et construire un rassemblement progressiste majoritaire dans ce cadre ? L’élection présidentielle est le cœur d’une constitution faite pour assurer la domination de la bourgeoisie et lui permettre de construire une alliance majoritaire pour elle. Répéter qu’on va trouver une nouvelle formule à gauche pour "changer la vie", c’est mentir aux communistes. Nous savons tous que le prochain président de la république sera l’outil d’une aggravation de la guerre contre le peuple quel qu’il soit. Je dis souvent à des amis qui croient au miracle des insoumis : « admettons à un miracle en mars, il faudrait que le miracle soit ensuite permanent, car sinon, JLM n’aura le choix qu’entre la soumission à la Tsipras, ou l’honneur de la fin d’Allende... »
C’est le premier pas d’une bataille de reconstruction d’une stratégie de rassemblement populaire progressiste, faire reculer à la fois ce qui reste d’illusions électorales sur le sauveur suprême, et la terrible désillusion, le renoncement à se faire entendre, à comprendre le monde pour le transformer, le renoncement à la résistance qui est la première étape incontournable de la prise de conscience.
Dans les deux cas, en direction donc de l’électorat de gauche déçu mais inquiet de la dérive à droite,comme en direction du peuple abstentionniste, il faut gagner des votes qui diront "je ne vote pas pour qu’un président miraculeux change la vie, mais pour affirmer que j’existe, que je vais me battre, m’organiser, et pas à pas reconstruire l’unité populaire’.
Le seul enjeu pour nous de la bataille présidentielle, c’est de faire entendre et de mesurer l’idée qu’il est possible de reconstruire une histoire populaire progressiste tirant toutes les leçons de l’impasse de la gauche, et que c’est le seul chemin utile, que c’est même l’urgence face au Front National.
La question d’une candidature communiste se pose uniquement dans cet objectif, et elle doit être décidée pour répondre à une seule question. Le parti communiste sera-t-il en meilleur état après cette bataille ? Autrement dit, une bataille communiste en 2017 doit se fixer comme objectif de renforcer et d’unir les communistes.
J’ajoute après avoir entendu l’excellente intervention de Sébastien Jumel, maire de Dieppe, qui, constatant que les stratégies de ces dernières années nous ont mis dans une impasse et, pour lui, dans l’impossibilité de préparer sérieusement une candidature [1], qu’il faudrait mener une campagne communiste avec la candidature Mélenchon. Il se trompe de mon point de vue, car évidemment, Mélenchon ferait disparaitre médiatiquement tout effort de bataille communiste, et surtout, il est impossible de faire progresser ce réengagement dans les luttes de classe au plan politique en votant pour un sauveur suprême... J’avoue d’ailleurs que Sébastien ferait un excellent candidat communiste aux présidentielles !!!
[1] en gros, il dit très gentiment et poliment que la direction nationale nous a mis dans la m...

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   Posté le 02-11-2016 à 23:11:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Présidentielles : le conseil national doit ouvrir toutes les options pour une feuille de route claire !


Vendredi 23 septembre 2016, par Marie-Christine Burricand

Depuis des mois, les communistes sont dans le flou concernant les présidentielles. L’attente ne constitue pas une feuille de route !
Dans la situation de très grande confusion dans laquelle nous sommes, il y a au moins un point sur lequel tout le monde est d’accord : ces présidentielles seront difficiles pour le peuple, pour la gauche et pour le PCF. Le FN apparaît de plus en plus menaçant et la droite lui emboîte le pas.C’est pourquoi, personne ne croit à une solution miracle qui résoudrait tous nos problèmes, surtout pas une situation politique nouvelle en janvier !
Le PCF est au bout d’un long contre-sens stratégique qui l’enferme dans une impasse.
Faut il rappeler la gauche plurielle, les collectifs antilibéraux en 2007, l’effacement volontaire au profit de Mélenchon en 2012. Cela fait parfois sourire de voir ceux qui nous ont tant vanté sa candidature il y a 5 ans se draper dans des déclarations anti Mélenchon qui sont inutiles et même contre productives. La question ce n’est pas lui, c’est nous. Que va faire le PCF ?
Au congrès, Pierre Laurent a longuement plaidé pour que nous ne décidions rien concernant la candidature aux présidentielles. La lucidité impose de voir que les prévisions avancées à ce moment là pour justifier cette position ne se sont pas réalisées. Les candidats issus du PS iront à la primaire du Parti socialiste et porteront le bilan de ce parti qui symbolise aujourd’hui la trahison politique.
Les candidats de la gauche de la gauche ne sont pas partis pour s’unir et s’effacer. Et le questionnaire du parti ne fera pas bouger grand chose dans cette situation.
Les communistes sont inquiets : Comment se battre sans candidat à la présidentielle dans les mois qui viennent ? Comment mettre en route nos 577 candidats aux législatives sans un candidat national emblématique ?
Comment conserver y compris pour 2020 des positions locales, dans une situation d’effacement national sans précédent du PCF ? Beaucoup de camarades, quelle que soit leur position, pensent qu’il n’est plus temps d’attendre !
Des camarades souhaitent une candidature issue du PCF, mais se résignent à la candidature Mélenchon parce que ce serait trop tard pour nous. Mais faut-il recommencer ce qui nous a si peu réussi. Et n’est-il pas aussi trop tard pour peser sur Mélenchon et son programme comme le proposent certains ? Espérer mener une campagne communiste sous la bannière Mélenchon est irréaliste !
Le PCF peut-il accepter de ne pas porter la représentation de la classe ouvrière jusqu’au plus haut niveau de l’état ? quelle place dans cette bataille pour les luttes de ces derniers mois ?
Examinons les conditions d’une candidature communiste sérieusement et la direction nationale doit nous dire la vérité sur les signatures, l’engagement financier possible.
Lançons un appel à candidatures, mettons des noms sur la table, ceux de responsables communistes mais aussi de figures emblématiques du mouvement social.
Attendre encore pour décider, c’est s’enfoncer dans un opportunisme de défaite qui nous coûte très cher. La seule issue, c’est de mener cette bataille en construisant pour l’avenir.
Le Conseil national doit émettre des propositions claires dans la perspective de la Conférence nationale, il doit ouvrir toutes les options du débat sans en fermer aucune afin que les communistes puissent décider !

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   Posté le 02-11-2016 à 23:14:30   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour 2017 : Mener un combat communiste. Ne pas s’enfermer dans le piège de la Présidentielle.

Vendredi 23 septembre 2016, par Danielle Trannoy ,

Peut-on parler de simples élections ? Peut-on se contenter « d’arrangements électoraux approximatifs conclus au sommet » ? Evidemment, non !

Le capitalisme impose misère, déstructuration des emplois et des productions. Les guerres engagées dans des Etats souverains mènent au chaos. Le terreau du racisme, de la fascisation des opinions est là. La situation de la France est extrêmement grave. L’état d’urgence est instauré et renouvelé ; toutes les lois prises par le Gouvernement socialiste ont préparé le terrain à la Droite et l’Extrême-Droite.
La conférence nationale du PCF aura lieu dans moins de deux mois, le 5 novembre pour décider de notre stratégie aux présidentielles et aux législatives 2017.

Sortir du piège des primaires et de la Présidentielle

Face à un capitalisme dangereux et destructeur, tous les communistes ont la responsabilité de replacer le débat dans le sens des luttes qui grandissent. Ils ont, tous, la responsabilité de se positionner pour représenter les millions de travailleurs qui luttent au quotidien pour leurs emplois, pour vivre dignement. Pour s’opposer au fascisme rampant.

Qui fait la loi en France

Pour surmonter l’illusion de la présidentielle, le PCF peut porter des candidats représentatifs des millions de travailleurs qui ont combattu et qui ne veulent pas baisser les bras face à la Loi El Khomri (jusqu’à son abrogation). D’ailleurs, la détermination demeure : les derniers rassemblements de septembre ont été importants, les mobilisations contre la casse industrielle (Alstom….) La classe ouvrière reste mobilisée face à la répression syndicale.

Les luttes, terrain premier des constructions politiques. Le mouvement social ne peut tout, il lui faut une perspective politique.

Déjà, des candidats communistes (disponibles) ou soutenus par le PCF annoncent qu’ils combattront partout, dans la rue et dans les urnes, ceux qui ont approuvé par leur vote, ou ne se sont pas opposés à la loi scélérate de démantèlement du Code du Travail. C’est à ce prix que l’abrogation sera gagnée et que la Loi redeviendra réellement l’expression de la volonté générale. La question du travail est fondamentale.

Des voix s’élèvent pour un candidat communiste à la présidentielle.


Actuellement, sans candidat communiste, le PCF est inaudible et absent ; le constat est que la démarche initiée par la Direction a échoué.
De nombreux communistes expriment leurs inquiétudes, et prennent conscience du caractère inacceptable de la situation (effacement, pas de candidat, pas de position, pire pas de démarche pour prendre position). Cela dure depuis des mois….. Le piège des primaires pour la présidentielle (institutionnel, médiatique… populiste…) se referme.

Présidentielle : « ne lâchons pas la proie pour l’ombre ! »


Les positions prises sur le plan national depuis janvier, orientent vers le PS (pour le 2e tour, alors qu’il provoque un rejet profond) et nous laissent dériver vers Mélenchon et sa France insoumise, son projet, son organisation, son financement, etc…. Ce dernier se servant du vide laissé pour peser sur les communistes par sondages, opérations de communication, dénonciations du système, sur un programme décidé seul. Dans l’un au l’autre choix, les conséquences d’avoir de tels porte-paroles conduirait le PCF à un nouvel affaiblissement, avec le risque de ne plus avoir de députés…..

Faut-il replacer le Parti Communiste dans une situation de dépendance par rapport à des dirigeants ou des organisations très minoritaires ou bien devenir la xeme… tendance du PS ?

Certains communistes, en interne, agissent pour soutenir la création d’une autre organisation politique, ou mouvement confirmant la poursuite de la « mutation » venant en recours à la social-démocratie qu’elle s’appelle Podemos, Syriza, Die Linke….. Voire Insoumis, Indignés… Tournons nos regards vers la Grèce, l’Espagne… Le capitalisme a-t-il reculé ou bien est-il encore plus destructeur ?

Se dégager du poids de l’idéologie dominante et se battre pour gagner des élus

L’élection présidentielle n’est pas favorable au PCF. Elle conduit à sa marginalisation.
C’est pourquoi au congrès nous nous étions engagés à nous fixer comme priorité les élections législatives, afin d’inverser le débat, au profit des législatives, le seul qui devrait compter en démocratie. C’est un choix stratégique qui doit être porté par l’ensemble de notre Parti. Pourquoi est-il reporté de semaines en semaines ? C’est pourtant l’expression de la souveraineté des communistes.
Les batailles électorales et les élus nécessaires, doivent être pensés au service de l’intervention populaire.
La classe ouvrière doit prendre toute sa place dans la direction du pays pour la maîtrise des moyens de production et d’échanges, des conditions de travail et de vie autour de propositions compréhensibles (nationalisations des secteurs clés, pouvoirs dans les entreprises, réduction du temps de travail, augmentation des salaires… abrogation de la loi Travail, retraite, blocage des prix, non application des directives européennes, sortie de l’Otan, remise en cause de la dette publique…. Pour envisager la sortie du capitalisme et regagner une souveraineté politique, économique, financière et monétaire.

Cette question des candidatures (présidentielle et 577 candidats) doit donc être mise clairement à l’ordre du jour de la conférence nationale pour permettent aux communistes, dans leur parti, des faires les choix qu’ils seront capables de mettre en œuvre en toute souveraineté. A condition de ne pas s’effacer ni d’être effacés.

Tirant les leçons de l’impasse de la gauche et des formes d’union électorale, nous affirmons que seul un rassemblement populaire conscient et organisé peut imposer des ruptures politiques. Pour cela nous avons besoin d’un parti communiste bien identifié, qui fait le pari de son existence et de son influence avec les travailleurs et les quartiers populaires face au capitalisme , pour maintenant et au-delà des échéances électorales. Relançons ce défi, pour unir les communistes ! Nous ne baissons pas les bras !

Danielle Trannoy
PCF Bassin Arcachon Val de l’Eyre.

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intervention de Jean-Pierre MEYER au Conseil National du 8 septembre 2016

Jeudi 22 septembre 2016, par Jean-Pierre Meyer

Une intervention plus que jamais pertinente !

La période que nous vivons est d’une extrême gravité et d’une extrême complexité. Elle commande une force d’analyse précise et une capacité à voir les réalités sans fard et sans miroir déformant. Il doit en être de même dans notre vision de l’état réel de notre Parti. La dynamique militante n’y est pas.
Elle n’y est pas, parce qu’il n’y a pas une vision stratégique claire et partagée. Les communistes n’ont jamais fonctionné aux diktats ou au moyen de décisions, fussent-elles de congrès, prises aux forceps.
Les communistes sont mal dans leurs baskets. Ainsi, pour ne prendre que cet exemple, l’initiative « Donner la parole au peuple »avait pour objectif le retour de 500 000 questionnaires. A ce jour nous en comptons 20 000, allez doublons, triplons ce chiffre le temps que tout remonte des Fédérations. Pour autant, ça ne va pas, le compte n’y est pas. Ça ne doit pas nous interpeler, nous faire poser des questions ?
2017, très nombreux sont les communistes qui n’arrivent pas à voir où l’on va. Le congrès ne les a pas éclairés. Alors ils attendent la Conférence Nationale de novembre. Avons-nous tant de temps, alors qu’aux législatives c’est l’existence même d’un groupe communiste à l’Assemblée Nationale qui est en jeu, avec toutes les conséquences que cela aura ?
Décidément, quel dommage que la proposition de nos Camarades du Nord, lors du 37ème congrès, visant à désigner au plus tôt une candidature communiste à la présidentielle ait été violemment repoussée. Pourtant, elle n’altérè en rien la volonté de rechercher une candidature de meilleur rassemblement si nécessaire et pour sûr elle nous aurait permis d’être déjà en ordre de marche et de faire entendre le point de vue des communistes.
Oui le PCF a un rôle primordial à jouer, plus que jamais dans le contexte actuel et ce rôle il ne peut le jouer par procuration. Une candidature communiste à la présidentielle, comme des candidatures communistes aux législatives s’imposent au plus vite, c’est une condition essentielle à la publicité de de contenus politiques de qualité et aux possibles rassemblements et candidatures de rassemblement que commande la situation. Corrigeons et corrigeons vite !

(Le 21 09 2016)

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Ci-dessous la position de la coordination communiste nord Pas de Calais :

Lettre ouverte aux communistes
sur la nécessité de la candidature de Jean-Luc Mélenchon


Chers camarades,
Depuis 9 mois la candidature de Jean-Luc Mélenchon, annoncée par celui-ci en février 2016, fait débat chez les militants communistes, que ce soit au sein du PCF, ou au sein des organisations communistes extérieures au PCF.

Dans ce débat, il nous semble que bon nombre de militants oublient l’objectif principal qui doit nous guider : être utile aux masses, être utile au développement de la lutte de classe.

Or quels sont les besoins des masses aujourd’hui ? Il s’agit de résister à la broyeuse libérale antisociale pilotée par le MEDEF et le gouvernement PS, sous la férule de l’Union Européenne. Il s’agit d’exprimer politiquement le rejet des politiques libérales, austéritaires, antisyndicales, racistes, guerrières, qui pavent la voie au fascisme. Il s’agit, plus spécifiquement, de dénoncer et battre ce parti de trahison sociale qu’est le PS, lequel parti passe encore, aux yeux de millions de gens, pour être de « gauche », c’est-à-dire, dans l’esprit commun, pour être un parti se plaçant « du côté des travailleurs et de la justice sociale ».

Or le rejet populaire des politiques libérales (dont par exemple le rejet de la loi El Khomri, qui a aggravé le fossé avec le PS) et le rejet des politiciens y compris corrompus (cf. Cahuzac) qui incarnent ces politiques – rejets qui s’expriment en partie dans l’abstention aux différentes élections – peuvent s’exprimer aujourd’hui positivement par un vote de masse en faveur d’un candidat en capacité de briser la domination politique du PS sur la « gauche ». Le verrou du bipartisme « gauche/PS » contre « droite », qui alimente le FN (dénonciateur de « l’UMPS »), peut sauter par le vote Mélenchon, ce qui ouvrira ainsi un espace politique aux forces révolutionnaires.

Battre le PS

Militer pour le vote Mélenchon à la présidentielle, et viser qu’il passe devant le candidat PS, c’est travailler à défaire l’hégémonie du PS et donc du coup favoriser l’alternative à sa gauche. Jean-Luc Mélenchon est certes un social-démocrate de gauche, mais il représente de fait la séparation en cours entre les libéraux et les antilibéraux (forcément inconséquents) au sein de la social-démocratie. C’est un processus objectif produit par l’aggravation de la crise du capitalisme, ses conséquences sur les masses et la montée de la menace fasciste. De larges couches de la société, notamment des couches dites moyennes soutiens traditionnels de la social-démocratie, sont touchées par la crise du système capitaliste, par la gestion libérale de celle-ci, et rentrent en opposition avec le système et les partis qui le défendent. Mélenchon est le reflet et le catalyseur de ce processus, processus qui a atteint aujourd’hui un stade tel que la social-démocratie libérale (le PS) peut perdre son hégémonie sur la « gauche ».
Les forces communistes doivent rompre avec le PS pour participer à ce front de résistance mené par Mélenchon, l’adversaire du moment du PS. Si demain nous voulons aller plus loin, obtenir des changements plus décisifs, il convient de commencer d’abord, avec Mélenchon, de mettre à bas la domination de la social-démocratie libérale.

Etre un pas en avant des masses, ce n’est pas se couper d’elles
Certes Mélenchon n’est pas communiste, mais ce n’est pas cela qui est posé dans une démarche de front. Chavez au Venezuela ne l’était pas plus, mais cela n’a pas empêché le Parti Communiste Vénézuélien de le soutenir, lui et son « Mouvement pour la Vème République ».
Ce qui importe, c’est l’objectif commun, et il faut mettre en avant la personnalité la plus capable de faire progresser le front en direction de cet objectif, voire d’atteindre l’objectif.
D’aucuns diront qu’il n’y a pas réellement de « front », en ce sens que la « France Insoumise » - puisque tel est le nom de la structure qui soutient sa campagne- n’est pas un front constitué de différents partis, comme pouvait l’être le « Front de Gauche ». Mais s’arrêter à cela n’est que s’attacher à la forme, au détriment du fond, qui doit primer : qu’importe si la « France Insoumise » n’est qu’un mouvement construit autour du PG, ce qui nous intéresse c’est le sens et l’objectif de cette campagne, et ce que représente Mélenchon pour de larges masses. Or il incarne bien la résistance populaire actuelle, ce qu’illustrait par exemple la présence sur le plateau de la Convention programmatique à Lille de représentants des principales luttes sociales du moment ; et le mouvement ouvrier et populaire passera de la défensive à l’offensive en soutenant et promouvant cette candidature.
Marx disait dans Le Manifeste que « les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers. (…) Ils sont la fraction la plus résolue des partis ouvriers » ; « Dans les différentes phases que traversent la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité ».
Il faut bien comprendre par là que les communistes, tout en ayant leur propre organisation qui ne se dilue jamais (tout comme le PC vénézuélien ne se dilua pas dans le PSUV), sont partie prenante

des différentes phases du combat mené par les travailleurs, tout en continuant à viser plus loin. Ainsi, ouvrir le chemin ultérieur vers la révolution, dans le contexte actuel de régression sauvage et de menace fasciste, c’est aujourd’hui bâtir un solide front de résistance aux attaques libérales et surmonter la domination politique de la social-démocratie libérale.

Programme minimum et programme maximum

Dire qu’il faut un « programme communiste » pour cette élection présidentielle, et critiquer le programme de Mélenchon à cette aune-là, n’est pas une approche juste : le « programme » pour une candidature à une élection présidentielle est nécessairement un « programme minimum » qui correspond aux besoins immédiats de la lutte des masses et qui peut mettre en mouvement ces masses, et non pas le « programme maximum » qui est le programme de la révolution et de la construction de la société socialiste étape vers le communisme. Lénine et les bolchéviks, en 1917, réclamaient la paix et la terre, mesures qui, en soi, n’étaient pas « communistes » : la distribution de la terre aux paysans était même une mesure démocratique bourgeoise, mais c’était la mesure qui correspondait aux besoins du moment des masses paysannes sans terre.
Il ne faut donc pas rejeter le programme de Mélenchon en le déclarant « non-communiste », ce qui n’a pas grand sens, mais le prendre pour ce qu’il est (un programme immédiat qui correspond aux besoins immédiats de la lutte de classe), un programme même assez avancé sur la question européenne par exemple, ce qui n’empêche qu’il peut être et doit être critiqué (dans un esprit constructif) et amélioré pour qu’il réponde au mieux aux besoins immédiats des masses. Mais mettre cela en avant, critiquer tel ou tel aspect du programme (alors que le programme du PCF par exemple est tout aussi critiquable) pour refuser de soutenir Mélenchon est tout simplement un prétexte pour ne pas répondre à la question décisive qui est le besoin objectif des masses de sanctionner dans les urnes le PS libéral, de se défendre et d’aller à la contre-offensive avec la candidature Mélenchon.

Sur la question de la « candidature communiste »

Il en est de même de la notion de « candidature communiste ». Nous comprenons la volonté de militants qui souffrent de la dérive réformiste et opportuniste de leur Parti de vouloir absolument retrouver une « identité communiste » menacée et de vouloir porter une « parole communiste » dans cette campagne. Mais il y a là une confusion : tout d’abord une candidature portée par le PCF ne sera pas, ipso facto, une « candidature communiste », mais simplement une « candidature PCF », sauf à vouloir attribuer au terme « communiste » simplement la signification usuelle de « membre du PCF ».
Ensuite, à supposer que le candidat choisi soit réellement communiste (et pas un simple social-démocrate travesti en communiste comme l’est Pierre Laurent), cette candidature n’en sera pas plus efficace dans la lutte de classe, au vu de l’objectif atteignable du moment qui est de contester et même battre la domination du PS. Car aujourd’hui l’enjeu est bien d’être en capacité d’exprimer la révolte populaire et de battre le PS, et Mélenchon – l’homme qui a déjà obtenu 4 millions de voix sur son nom en 2012 et qui a une très forte popularité au sein du peuple de gauche – est le seul aujourd’hui en capacité d’atteindre cet objectif, qu’on l’aime ou pas, qu’on le veuille ou non.

Il nous faut le meilleur candidat capable de porter ce programme immédiat ; c’est l’objectif qui détermine le candidat. Tout comme, dans un syndicat, celui qu’on choisit comme dirigeant, est celui qui est le meneur, le plus à même de faire avancer la lutte et le camp des travailleurs. Alors oui, souvent, ce meneur peut être justement un militant communiste, et c’était souvent le cas quand le PCF était authentiquement communiste et composé principalement de militants ouvriers très engagés.
Mais c’est de moins en moins le cas, et cette élection présidentielle n’est au fond que le révélateur de 40 ans de dérive opportuniste et de liquidation du PCF : ce n’est pas Mélenchon qui liquide le PCF, c’est au contraire la liquidation du PCF qui amène Mélenchon (et, soit dit en passant, le « tout sauf Mélenchon » ne pourra par conséquent « traiter le mal »).
Il y a 35 ans, même avec ses défauts, le PCF était encore capable d’avoir un Georges Marchais tribun du peuple capable de fédérer au-delà des rangs du PCF. Aujourd’hui, c’est un Mélenchon, socialiste de gauche, qui joue ce rôle-là. Il faut le voir.
D’aucuns s’illusionnent, estimant qu’il suffirait de la désignation d’un « candidat communiste » doté d’un « programme communiste » pour reprendre, de facto, une position dirigeante dans le mouvement ouvrier et populaire, contre la social-démocratie. Seulement, le fait pour les communistes d’être l’avant-garde des fronts anticapitalistes, antifascistes et anti-impérialistes n’a jamais été acquise « de droit », mais a toujours résulté d’un travail de terrain acharné. Chemin faisant, les communistes avaient acquis une place incontournable dans le mouvement ouvrier et populaire. Aujourd’hui, nous devons acter nos reculs pour préparer l’avenir, et non les nier en nous contentant de réaffirmer nos succès d’hier.
D’autres camarades, plus lucides face à la situation, mais arc-boutés sur la nécessité d’avoir un « candidat communiste », en viennent à définir d’autres objectifs pour cette campagne présidentielle, reproduisant sans s’en rendre compte les postures traditionnelles des organisations trotskistes : il s’agit alors d’avoir un « candidat communiste » coûte que coûte, simplement pour « porter la parole communiste », simplement pour témoigner finalement. Que le mouvement communiste en soit réduit à cela est une régression.
Certains cherchent à justifier cela par une perspective à long terme : « qu’importe si le score est faible, au moins on aura sauvegardé notre existence et notre indépendance et on pourra continuer à construire demain ». Mais cela signifie sacrifier la possibilité de victoire immédiate contre la social-démocratie libérale qui ouvrira une respiration et un espace au mouvement ouvrier et, ce faisant, aux forces révolutionnaires ; c’est diviser la résistance au PS incarnée par Mélenchon et, de facto, c’est favoriser le PS. C’est aussi ne pas prendre la mesure du danger fasciste et de la nécessité de faire émerger un pôle jouant à armes égales avec les partis traditionnels PS/ droite de la bourgeoisie, permettant d’attirer les déçus et autres travailleurs dégoûtés de l’alternance libérale eurocratique PS/droite.

Sur la question des législatives

Souvent hélas, il y a surtout des calculs d’appareil dans cette volonté d’avoir absolument un « candidat communiste », en liant cette campagne présidentielle, même avec un score faible, aux législatives à venir, enjeu décisif (au-delà de la question du groupe parlementaire) pour l’accès au financement public pendant 5 ans. Aux pragmatiques qui diront que l’argent est le nerf de la guerre et qu’il est politiquement essentiel de sauvegarder un groupe de députés à l’Assemblée, nous dirons que rien de tout cela n’est en réalité impossible avec la France Insoumise. Mais qu’à force de traîner, cela devient certes plus difficile. En fait, à force de rester arrimé au PS pour avoir des « députés communistes », on finit par tout perdre et, finalement, seul le FN, parti fasciste, en profite.
Si Mélenchon a annoncé que la France Insoumise désignerait 577 candidats aux législatives, il faut le lire en miroir du travail que fait actuellement le PCF pour désigner aussi 577 candidats. Donc là n’est pas la question. Et il ne faut pas en déduire que Mélenchon est prêt à faire battre des députés sortants du Front de Gauche, rien ne permet de l’affirmer. Ce n’est d’ailleurs pas son intérêt. La question clef qui permettra d’ouvrir une discussion/négociation, c’est bien entendu la question des présidentielles, qui est la bataille cruciale. Il est logique de concevoir que les élections législatives, qui auront lieu 5 semaines après la présidentielle, se fassent en lien avec elle.

Sachons saisir une opportunité historique !

Chers camarades,
En 2012, face à la droite au pouvoir, le PS se présentait comme « force principale d’opposition de gauche ». Le « Front de Gauche », avec Mélenchon comme candidat, émergeait en montrant aux yeux de larges masses qu’il y avait une « autre gauche » plus combative, qui voulait s’en prendre réellement aux maux de cette société. 4 millions de voix (11%) se sont portées sur Jean-Luc Mélenchon, retrouvant un score inédit pour une candidature à la gauche du PS.
Aujourd’hui, après 5 années de destruction accélérée des conquis sociaux et démocratiques par un gouvernement PS clairement à la solde du MEDEF et de l’Union Européenne, nous avons la possibilité avec Mélenchon de passer une étape supérieure, celle de surpasser électoralement le PS, décrédibilisant nettement ce Parti et permettant ainsi d’ouvrir un nouveau chemin pour les forces progressistes.

Mélenchon futur Tsipras ou Mitterrand?

D’aucuns ont l’exemple grec à la bouche pour indiquer que dépasser la social-démocratie, voire prendre le pouvoir, n’est pas en soi un gage de succès pour les travailleurs si à l’arrivée c’est une trahison à la Tsipras qui nous attend. La référence à Mitterrand est aussi faite.
A cela nous répondrons que les combats que l’on mène, on n’est pas sûr de les gagner, mais que les combats que l’on ne mène pas sont perdus d’avance.
Mais il faut avoir perdu le sens des réalités pour faire la fine bouche sur le besoin de devancer toute candidature du PS alors que le mouvement ouvrier est à ce point sur la défensive, qu’il subit des coups très durs (voir notamment la très forte répression antisyndicale), et que les travailleurs ont tout simplement besoin de souffler, de relever la tête. Toute avancée sur le front électoral de Mélenchon sera vécue par des millions de gens comme une bouffée d’oxygène, doublée d’une saine satisfaction si le PS est à terre, dépassé. Ce sera un puissant moteur permettant à la classe ouvrière de reprendre confiance en elle, voire de repartir à l’offensive.
Comparaison n’est pas raison. Chaque contexte politique est différent. Mitterrand voulait « plumer la volaille communiste » ; aujourd’hui voter Mélenchon, c’est « plumer la volaille socialiste » !
A quoi cela servira-t-il, demandent encore certains, si, au final, c’est pour terminer 3ème de la présidentielle derrière la droite et le FN ? A cela nous répondons que briser la domination du PS sur la « gauche » est en soi un objectif, puisqu’il permettra ensuite une reconstruction de cette gauche dans laquelle le mouvement communiste pourra jouer un rôle beaucoup plus important qu’aujourd’hui, à condition bien sûr que nous sachions nous rassembler dans et hors du PCF contre l’opportunisme.
Mais un tel questionnement interroge. Est-ce à dire que pour certains il faille absolument trouver l’équation permettant à la « gauche » (mais quelle gauche ?!) de se trouver au second tour. Car, mis à part Mélenchon lui-même (que certains analystes, encore rares bien sûr, situent même à cette deuxième place), envisager un « candidat de gauche » au second tour de la présidentielle ne peut que vouloir dire soutenir un candidat issu du PS. Or c’est précisément cela que le peuple ne veut pas : faire croire qu’il y a une différence entre la social-démocratie libérale incarnée par le PS et la droite libérale.

Pour en finir avec la social-démocratie libérale, il faut choisir Mélenchon !

A moins que…. le secret espoir de certains (et notamment à la direction du PCF) soit que ce soit un « frondeur » qui gagne la « primaire du PS », un Montebourg par exemple (qui semble le mieux placé des frondeurs). Auquel cas cette direction du PCF jugerait « plus facile » de faire accepter le ralliement du PCF dès le premier tour à ce candidat du PS frondeur. Cela ne serait alors qu’une tentative inacceptable de sauver le PS dans le vain espoir d’avoir un retour d’ascenseur au moment des législatives.
Montebourg représente l’illusion d’une « critique de gauche » au sein du sérail. Le « Ministre liquidateur de Florange », qui a soutenu l’arrivée de Valls au poste de premier ministre, peut difficilement être présenté comme un opposant de gauche, radical, permettant d’ouvrir une alternative. Sa seule fonction est de capter des voix au détriment de Mélenchon pour tenter de sauver le PS ou tout au moins de limiter les dégâts. Non, il n’y a pas d’échappatoire possible, la seule alternative aujourd’hui, c’est Mélenchon.
Toute tentative de trouver un autre candidat, par la « gauche » (candidature « communiste » ou par la « droite » (candidature PS « frondeur »), que ce soit dès aujourd’hui ou demain après avoir attendu les résultats de la « primaire du PS », ne peut qu’affaiblir le principal adversaire de gauche du PS qu’est Mélenchon et, ce faisant, ne peut que favoriser le PS et renforcer sa domination.
Nous appelons donc à soutenir la candidature et à voter Mélenchon. C’est travailler à se débarrasser de la plaie libérale anti-populaire de la gauche du capital qu’est le PS.
Fait le 28/10/2016


Edité le 02-11-2016 à 23:28:00 par Xuan




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Le texte de la coordination communiste nord Pas de Calais,

http://cercles.communistes.free.fr/cc5962/publi.php?idArticle=2016_10_29_lettreouverte

intitulée : « Lettre ouverte aux communistes sur la nécessité de la candidature de Jean-Luc Mélenchon » s’inscrit dans une logique électoraliste de type « Front de Gauche », maintien des illusions sur les conséquences d’un hypothétique résultat (de Mélenchon) face au PS et surestime le rôle de ce résultat etc.

La position de la CC Nord Pas de Calais ne rompt pas avec la mystification du terme et de la logique « reconstruire la gauche », « une gauche de gauche » etc..

En cherchant sur internet des infos sur le mouvement contre la loi travail (son bilan), sur le débat « revenu de base ou salaire à vie », je suis tombé sur le site de LO (organisation trotskiste comme chacun sait) et j’ai relevé des articles intéressants (je dis intéressant comme peut l’être le texte de la CC Nord Pas de Calais, mais discutable, voir faux sur certains points).
Ce site reproduit notamment des articles du mensuel Lutte de Classe et ces articles peuvent-être aussi écoutés (et aussi téléchargés en MP3 et transférer sur un simple baladeur).
En dehors d’un article sur le bilan de la lutte contre la loi travail, et sur le revenu de base et le salaire à vie (Friot), plusieurs articles concernant les prochaines élections ont retenus mon attention. Evidemment je précise qu’une fois débarrassé des sempiternelles conceptions trotskistes et attaques contre « le stalinisme », il n’en reste pas moins que les questions, les problématiques avancées dans ces articles sont pertinentes.

Donc voici le résultat de mes recherches :

LDC 177 juillet/aôut 2016 - article 01 : Loi travail : les leçons de quatre mois de lutte
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/loi-travail-les-lecons-de-quatre-mois-de-lutte_68926.html

LDC n°177 juillet/aôut 2016 - article 04 : Revenu garanti, salaire universel…ou abolition du salariat
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/revenu-garanti-salaire-universel-ou-abolition-du-salariat_68929.html

LDC 177 juillet/aôut 2016 - article 05 : Reconstruire la gauche ? Une imposture doublée d’une impasse
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/reconstruire-la-gauche-une-imposture-doublee-dune-impasse_68930.html

LDC 178 septembre/octobre 2016 - article 01 : LO dans la campagne présidentielle
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/09/17/lutte-ouvriere-dans-la-campagne-presidentielle_70740.html

LDC 179 novembre 2016 - article 02 : Le PCF à la recherche de l’introuvable candidat unique de la gauche
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/10/29/le-pcf-la-recherche-de-lintrouvable-candidat-unique-de-la-gauche_71908.html
Xuan
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   Posté le 06-11-2016 à 08:29:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Echec pour la ligne d'alignement de Pierre Laurent et Cie sur Mélenchon et les atterrés du PS . Il s'avère que l'opposition au sein du pcf grandit tant à la base qu'au niveau des cadres.
Le rejet des socialos et de leurs satellites constitue un acquis très positif, qui correspond à la volonté du peuple. C'est aussi une conséquence de l'aiguisement de la lutte de classe et du mouvement contre la loi travail en particulier.
L'appel opportuniste de la coordination communiste se trouve dès lors complètement hors jeu.

Pour autant le futur programme du candidat du pcf n'est pas défini. Ce sera un autre combat. Le parti communiste que nous voulons reconstruire doit organiser les masses pour renverser le capitalisme, c'est la seule orientation qui s'impose, y compris pour faire face au fascisme et à la fascisation.

_____________________


Sur le pcf :

Encore une surprise quand on donne la parole aux communistes
Les communistes à l’offensive la conférence nationale propose majoritairement une candidature communiste


Samedi 5 novembre 2016

Depuis des mois, la direction nationale du PCF proposait des primaires de gauche avec les socialistes frondeurs, choix largement refusé par les militants. .. Le conseil national d’octobre maintenait 3 choix à proposer aux communistes. .. mélenchon, un candidat communiste ou attendre les primaires du PS... ce dernier choix sur insistance de Pierre Laurent. ..
Mais ça ne passait vraiment pas et les contacts que Pierre Laurent multipliaient avec des socialistes comme avec les insoumis devaient être compliqués. La veille de la conférence nationale, Pierre Laurent annonçait publiquement son ralliement au soutien à Mélenchon. ..

Il ne restait que deux choix à discuter à la conférence nationale...

Mais quand on réunit les responsables de terrain du PCF, le résultat n’est pas toujours celui attendu par la direction. ..

En 2007 déjà, la direction avait tenté de faire accepter la "métamorphose" autrement dit la fin du PCF, et l’assemblée des secrétaires de section avait dit... Le PCF continue !

Ce 5 novembre à la Villette, c’est un peu pareil. .. Malgre les efforts de la direction, la conférence nationale a voté majoritairement pour une candidature communiste..

Inscrits : 535
Votants : 519
Option 1 : 218 (42,00%)
Option 2 : 274 (52,79%)
Abstention : 27 (5,2%)

Résultat clair.. 55,7% des communistes qui se sont exprimés proposent une candidature communiste. ..

Ceux qui pensaient qu’elle n’était pas possible doivent subitement douter...
Et ceux qui n’en voulaient surtout pas parce qu’ils veulent en fait toujours autre chose qu’un parti communiste sont très énervés. .. ils n’arrivent pas à faire la même chose qu’en Italie, dissoudre le parti communiste.

La discussion des communistes est dynamisée. .. une candidature communiste, une bataille communiste aux présidentielles et aux législatives sont plus que jamais possibles !


Edité le 06-11-2016 à 08:37:53 par Xuan




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C'est le vœu de Cambadelis , mais cet abruti ferait mieux de réfléchir au sort qui attend son propre parti. Bien qu'il soit au pouvoir l'heure n'est plus à toiser les autres mais plutôt à se cacher dans un trou à rats. Le PS s'approche de ses meilleurs scores des années 60.

C'est précisément en présentant un candidat que le PCF peut éviter de disparaître.
En fait c'est le Font de Gauche qui vient de disparaître.

Et dans la foulée "Cruella" qui prétend "traquer et pourchasser les communistes" .
Les anticommunistes ne sont pas bienvenus ici, ce sont les anticommunistes qui sont "traqués et pourchassés".


Edité le 08-11-2016 à 21:04:57 par Xuan




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Xuan a écrit :

C'est précisément en présentant un candidat que le PCF peut éviter de disparaître.


Qu'il présente ou qu'il ne présente pas de candidat, cela à terme ne changera rien !

De quel PCF parle t on ? Celui des notables et autres élus ? celui des militants qui se posent des questions sur les liens avec le PS, sur le rejet du marxisme par la direction du parti, sur la stratégie d'union de la gauche...

D'un strict point de vue électoraliste il y a des contradictions entre l'échéance des présidentielles et les législatives qui vont suivre.
La direction du PCF est dans une contradiction absolue, et de ce point de vue il n'est pas du tout exclu que celui-ci se rallie à une candidature de type Montebourg ou que le candidat "communiste" type Chassaigne, ne soi l'idiot utile de la direction du PS, qui remercierait électoralement le PCF lors des législatives.

Xuan a écrit :

En fait c'est le Font de Gauche qui vient de disparaître.


Le Front de Gauche a éclaté au moment de la campagne des Régionales l'année dernière (la fin du Front de Gauche, n'est pas en soi une mauvaise chose...)

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
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   Posté le 09-11-2016 à 08:02:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Finimore a écrit :

De quel PCF parle t on ? Celui des notables et autres élus ? celui des militants qui se posent des questions sur les liens avec le PS, sur le rejet du marxisme par la direction du parti, sur la stratégie d'union de la gauche...


C'est toute l’ambiguïté de l'opposition à la débandade de la clique Laurent, et qui n'est pas homogène. Et c'est le débat qui s'ouvre maintenant. Si le PCF présente un candidat quel programme défendra-t-il ?

Les posts de "Cruella" sont foncièrement anticommunistes, indépendamment des divisions internes du PCF.

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   Posté le 16-11-2016 à 00:07:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le PRCF soutient Mélenchon :

Présidentielles : le PRCF prend position – communiqué du PRCF


source

Après avoir démocratiquement à la base et consulté toutes les associations départementales, le Comité Central du PRCF qui s’est tenu le 13 novembre a adopté à l’unanimité moins une voix la motion « présidentielles » présentée par la commission exécutive.

1 - Concernant l’hypothétique (pré-)candidature d’un membre du PCF aux présidentielles, elle n’aurait de sens « identitaire »…
- que si elle militait sans équivoque pour que la France SORTE de l’Union Européenne du capital,
- que si elle rappelle que le socialisme est la seule issue à la crise du capitalisme,
- que si elle exclut d’avance tout ralliement au PS (notamment à Montebourg)
- et que si elle exclut d’avance toute forme de candidature unique de la gauche au premier tour des législatives.on est loin de tout cela aujourd’hui

2 - Concernant la candidature de Jean Luc Mélenchon, tout en considérant qu’un vrai changement progressiste implique la rupture franche de la France avec l’UE dans la perspective du pouvoir populaire et que, de ce point de vue, la formule de Jean Luc Mélenchon, « l’UE, on la change ou on la quitte ! » n’est qu’un tout premier pas, le PRCF tend la main aux militants de la France insoumise et soutient de manière à la fois critique et constructive la candidature Mélenchon.

C’est à l’heure actuelle le moyen le plus efficace pour combattre le fascisant FN, Valls-MEDEF et la droite thatchérienne, tout en ouvrant l’espace politique le plus large possible aux luttes à venir. Car c’est d’abord par l’action tous ensemble et en même temps que nous construirons le Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Écologique (FR.A.P.P.E. !) nécessaire pour battre le grand capital et engager le vrai changement.

Dans cet esprit à la fois rassembleur et indépendant, sans perdre de vue l’exigence stratégique de reconstruire en France un vrai Parti communiste, le PRCF diffusera à au moins 100 000 exemplaires son programme communiste dans les manifs, aux entreprises, aux étudiants et dans les quartiers populaires, et cela avant le 1er tour de la présidentielle.

Communiqué du PRCF sur les présidentielles -14 novembre

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 20-11-2016 à 00:21:01   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Quand l'hôpital se fout de la charité


Rude bataille au sommet du parti révisionniste, entre les partisans de Montebourg et d'un rapprochement final avec le PS (voire pas si final que ça d'ailleurs), et la clique de P. Laurent qui fait la promotion de Mélenchon dans l'Humanité et les instances du pcf, malgré le vote hostile des cadres.

Les communistes qui luttent à l'intérieur du pcf pour une expression communiste indépendante de la social-démocratie et du réformisme ont donc fort à faire.

Ci-dessous un article publié par la Commission économique du PCF.
On appréciera cette formule qui résume à elle seule le combat de titan qui oppose les révisionnistes de la Commission économique et les "insoumis" mélenchonnistes :

"Elles ne comportent pas de droit d’initiative pour imposer la prise en compte de propositions positives des salariés, ni de possibilité institutionnelle d’obtenir le financement de ces propositions par les banques."

Du coup Boccara, Dimicoli et consorts se paient le luxe de dénoncer le réformisme de Mélenchon, en relevant à juste titre ses reniements, mais sans oublier de défendre le cadre européen.

Le rejet populaire du PS met à présent les dirigeants révisionnistes dans une situation proprement intenable, une illustration des lois de la dialectique en quelque sorte entre PS et pcf, comme la lune gravitant inséparablement autour de la terre. Mais voici qu'un nouveau larron se joint à cette bande de pieds nickelés, et tout ce beau monde tourne en rond, incapable de sortir de l'orbite du capitalisme et du réformisme.





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Le programme de la "France insoumise" :
des choix contraires à ceux pour quoi nous combattons
Commission économique du PCF



« Nous entrons en campagne en soumettant au pays un pacte d’engagements pour une nouvelle majorité. Pour construire la politique et le rassemblement dont la France a besoin, nous nous adressons à toutes les citoyennes et tous les citoyens qui partagent notre ambition, aux syndicalistes, aux militantes et militants associatifs, aux artistes et aux intellectuel-le-s, aux forces du Front de gauche, à la France insoumise, aux socialistes qui veulent retrouver le chemin de la gauche, aux écologistes. Nous leur proposons de débattre de ce pacte d’engagements pour construire le socle d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale qui soit formée par les forces de la gauche d’alternative » . Ainsi la résolution adoptée par la conférence nationale du PCF définit-elle l’effort engagé en vue des échéances de 2017.

La confrontation des axes de rassemblement proposés par le PCF avec les programmes des différentes forces se réclamant de la gauche d’alternative doit ainsi permettre d’identifier les différences et les points de convergences à partir desquels un effort peut être engagé pour parvenir à surmonter les contradictions qui existent naturellement entre forces politiques différentes. C’est dans cet esprit que la commission économique (1) du PCF a mené un examen du programme de Jean-Luc Mélenchon, dont le détail, exposé point par point au regard des sept axes de rassemblement proposés par le PCF, peut être consulté sur le site de la revue Economie et politique.
((http://www.economie-politique.org/93807)2.

La conclusion qui en ressort est que ce programme ne présente pas seulement des divergences et des contradictions avec nos propositions. Sa conception même est fondamentalement contraire à toute perspective de rassemblement à gauche, sa logique est radicalement opposée à ce pourquoi nous combattons.

C’est pourquoi il est logique que les délégués à la conférence nationale se soient prononcée à une nette majorité pour la présentation d’un(e) candidat(e) issue des rangs du PCF plutôt que pour un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon : ils ont ainsi mis en accord le choix de leur candidat avec les orientations politiques décidées par nos congrès.

1. Un programme qui emprunte à L’Humain d’abord
mais c'est pour lui tourner le dos


Le programme de la « France insoumise » est parsemé de mesures empruntées aux revendications du mouvement social ou au programme du Front de gauche mais les dispositions structurantes qui donnaient sa crédibilité sociale, économique et politique à L’Humain d’abord sont systématiquement écartées.

Les propositions de la « France insoumise » sont ainsi en net recul par rapport aux objectifs sociaux de L’Humain d’abord :

> la fixation du SMIC à 1 300 euros nets en 2017 remplace les objectifs qui figuraient en 2012 dans L’humain d’abord : 1 700 euros bruts dès 2012, 1 700 euros nets avant 2017. Le PCF propose aujourd’hui 1 800 euros bruts dès 2017 (c’est la revendication de la CGT) et 1 700 euros nets à la fin de la prochaine législature ;

> « Nous agirons pour éradiquer le chômage » : tel était l’engagement de L’Humain d’abord, qui prévoyait, pour y parvenir, la mise en chantier d’un système de sécurité d’emploi et de formation pour tous (proposition, mise aujourd’hui en forme législative, pour laquelle le PCF a décidé de faire campagne). Dans le programme la « France insoumise », s’il est bien question d’« éradiquer la précarité », l’objectif d’éradiquer le chômage est entièrement absent. Même s’il avance des chiffres impressionnants de créations d’emplois pour la transition écologique, emplois dont la création semble survenir spontanément ou automatiquement, Jean-Luc Mélenchon se borne à se placer dans une logique de « plein-emploi », c’est-à-dire du taux de chômage correspondant à la situation où l’économie est considérée comme étant à l’équilibre. Selon la plupart des études empiriques, ce taux de chômage pourrait être de l’ordre de 7 % en France.

Comment peut-on parler d’« éradiquer la précarité » avec plus de 2 millions de chômeurs ? Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon propose un « droit opposable à l’emploi en faisant de l’État l’employeur en dernier ressort : en cas de chômage de longue durée, l’État doit proposer un emploi au chômeur en lien avec sa qualification, sur une mission d’intérêt général, dans le cadre d’un service public de l’emploi identifiant clairement chacune des missions ». On reste stupéfait de voir figurer cette proposition dans un programme politique du XXIe siècle. Elle évoque les ateliers nationaux qui conduisirent à l’échec et à la répression du mouvement ouvrier en juin 1848 puis à la perte de la Deuxième République.

Plusieurs mesures de politique économique préconisées par Jean-Luc Mélenchon seraient d’ailleurs de graves obstacles à la réalisation d’un programme de progrès social :
> c’est le cas en particulier de la « transformation de la CSG et de l’impôt sur le revenu actuel en un nouvel impôt citoyen sur les revenus, garantissant les recettes de la Sécurité sociale et de l’État ». La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG conduirait à imposer des contribuables jusque-là non-imposables car le premier niveau de la CSG frappe tous les revenus sauf ceux de certaines allocations sociales. Cette idée s’inscrit dans une logique de déresponsabilisation sociale des entreprises et de leur désengagement du financement de la protection sociale. C’est la démarche, déjà largement engagée par Sarkozy puis Hollande, du remplacement des cotisations sociales des entreprises par l’impôt. Un prélèvement fiscal sur les revenus des salariés et citoyens se substituerait au prélèvement sur les profits des entreprises, mettant en cause un des fondements du projet d’Ambroise Croizat. Au contraire, L’Humain d’abord précisait : « loin de toute fusion entre la CSG et l’impôt sur le revenu, nous mettrons en place une nouvelle cotisation sociale sur les revenus financiers afin d’aller vers la suppression de la CSG et l’extinction de toute fiscalisation de la protection sociale » ;

> au chapitre des ruptures avec l’Humain d’abord figure l’abandon de la proposition d’un fonds de développement économique, social et écologique solidaire européen visant à mobiliser la puissance de création monétaire de la Banque centrale européenne pour financer le développement des services publics.

> enfin, en ce qui concerne les objectifs écologiques d’un gouvernement de gauche, l’abandon du nucléaire est acté dans le programme de la « France insoumise » alors qu’il ne figurait pas dans L’humain d’abord. Ce choix, reprenant l’hypothèse irréaliste d’un passage à 100 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2050, conduirait en fait à brûler davantage de combustibles fossiles, comme l’Allemagne a été amenée à le faire avec le charbon. Il priverait la France des moyens de faire face au défi écologique majeur, le réchauffement climatique. En regard de ce renoncement, les discours de Jean-Luc Mélenchon sur l’« écosocialisme » et la planification écologique donnent une impression d’incohérence.

2. Des logiques contraires à nos objectifs de lutte et de rassemblement pour la transformation sociale


Un trait majeur du programme de la « France insoumise » est l’absence de tout appel à l’intervention populaire pour changer la gestion et les choix stratégiques des entreprises. C’est ce que le candidat avait souligné dans un entretien pour le Patriote de l’Ariège du 16 septembre :

« vendredi 9 septembre, je suis allé à un truc qui s’appelle Produire en France... Moi j’ai dit aux patrons qui étaient là « pour tenir les comptes de vos entreprises, vous êtes assez grands, sinon, ce n’est pas la peine de faire patron. Mais moi je vais vous dire ce dont le pays a besoin. Est-ce que vous êtes capables de prendre votre place là-dedans ? … Moi je vous donne de la visibilité, je vous donne de la stabilité et de la sécurité. ».

Cela fait écho à sa vision d’une transition écologique dont les créations d’emplois résulteraient automatiquement, comme si les gestions et leurs critères n’y étaient pour rien. On demeure dans la tradition devenue obsolète d’un Etat correcteur des désastres sociaux résultant des choix des entreprises.

Ainsi, la question des pouvoirs sur les entreprises et les banques ne fait pas partie des 10 mesures emblématiques de la « France insoumise ». L’exercice de pouvoirs d’intervention nouveaux des travailleurs, à travers leurs comités d’entreprises et les autres institutions représentatives du personnel, tient une place tout à fait marginale dans la définition de la VIème République que les partisans de la « France insoumise » appellent de leurs vœux.

Diverses propositions peuvent pourtant sembler aller dans ce sens, par exemple l’instauration de « nouveaux droits de contrôle aux comités d’entreprise sur les finances de leur entreprise » , celle du « droit à un vote de défiance à l’égard des dirigeants d’entreprise ou des projets stratégique » , ou encore d’un droit de veto suspensif des comités d’entreprise contre les licenciements économiques. Mais ces dispositions ont toutes comme point commun de se borner à une contestation des décisions patronales. Elles ne comportent pas de droit d’initiative pour imposer la prise en compte de propositions positives des salariés, ni de possibilité institutionnelle d’obtenir le financement de ces propositions par les banques.

Si donc Jean-Luc Mélenchon entend « soumettre le droit de propriété à l’intérêt général » , ce n’est pas sur les luttes et sur la conquête de pouvoirs d’intervention par les travailleurs qu’il compte pour y parvenir. Tout son programme est fondé sur la croyance que la toute-puissance de l’État – et particulièrement de son chef – suffirait à obtenir une autre répartition des richesses, sans changer en profondeur le fonctionnement des entreprises et du système financier.

Ainsi, ses propositions en matière de fiscalité des entreprises sont très imprécises. Les outils d’incitation qui figuraient dansL’humain d’abord – modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de la politique de l’entreprise en matière d’emploi, de formation, des salaires ; rétablissement d’une fiscalité locale sur le capital matériel et financier des entreprises – en sont absents. Du coup, la « révolution fiscale » annoncée tend à se résumer à une progressivité plus forte de l’impôt sur le revenu n’excluant pas, au total, un alourdissement de la ponction fiscale sur les couches moyennes et populaires.

De ce point de vue, on peut caractériser ces propositions économiques comme un programme social-démocrate très étatique, encore plus timide que ceux qui ont échoué à plusieurs reprises contre la crise du capitalisme contemporain, en France (1981-1983) comme ailleurs en Europe ou en Amérique latine.

Mais il y a plus grave. Quand on cherche plus profondément quel pourrait être le facteur sur lequel Jean-Luc Mélenchon compte asseoir la crédibilité de son programme, on le trouve : c’est une forme de nationalisme.

Ainsi de l’insistance sur le protectionnisme, certes qualifié de « solidaire », qui intervient à toutes les pages du programme économique de la « France insoumise ». De façon comparable à ce que portent les forces nationalistes qui montent dangereusement en France comme en Europe ou aux États-Unis en faisant assaut de démagogie populiste, cette insistance revient à poser la France en opposition à un monde dangereux dont il importerait de se protéger par la puissance de l’État national au nom d’un « indépendantisme français » . Les illusions dangereuses de la « démondialisation » ne sont pas loin, au lieu de l’ambition de transformer la mondialisation, présente, elle, dans L’humain d’abord.

Dans ces conditions, dès lors que le contenu du programme comme les justifications théoriques qui lui sont données abandonnent l’inscription d’une politique de gauche dans une cohérence de classe pour se référer désormais à un « populisme de gauche » opposant le « peuple » à une « caste », le recours au vocabulaire et aux thèmes de l’extrême-droite n’est pas très éloigné non plus. Jean-Luc Mélenchon lui-même a eu l’occasion de souligner dans une interview à Médiapart, le 3 juillet 2016, que « Mme Le Pen s’est collée à la distance d’une feuille de papier à cigarettes d’à peu près tout ce que nous disons » sur l’idée d’un référendum sur la sortie de l’UE.
A la lumière de cette constatation, on ne peut pas considérer comme un simple dérapage son discours en séance du Parlement européen selon lequel ce sont les travailleurs détachés, et non le capital, qui « volent le pain » des travailleurs sur place.

Il prend au contraire un singulier relief au moment où, partout en Europe, nationalismes et tentations autoritaires instrumentalisent les souffrances sociales des victimes de la mondialisation financière et des politiques d’austérité.

L’attitude de la « France insoumise » face aux enjeux européens présente les mêmes dangers : au lieu de lutter contre tout ce qui tend, aujourd’hui, à monter les peuples européens les uns contre les autres dans un contexte de crise dont le « Brexit » et l’élection de Trump nous annoncent qu’il peut engendrer des évolutions incontrôlables, Jean-Luc Mélenchon décrit, là encore, les enjeux dans des termes qui mettent en opposition la France, son peuple, son État, avec l’Europe.

Toute sa démarche stratégique, qui exclut une véritable intervention des citoyens (hormis un référendum du type de celui du «Brexit » et la construction d’alliances populaires en Europe, est sous-tendue par l'hypothèse que la menace par la France d'une « sortie des traités européens », traduite immédiatement dans de premières mesures de sauvegarde, obligerait l'Allemagne à capituler, ce qui créerait, pense-t-il, les conditions d'élaboration de nouveaux traités européens (plan A). Si cela ne marche pas, alors la France entrerait en guerre économique ouverte avec l'Allemagne en dénonçant tous les traités européens, en développant le protectionnisme et en faisant fonctionner la planche à billets par la Banque de France au service de l’État national (plan B)... tout cela avancé sans dire que l'Europe imploserait mais, au contraire, en tenant des propos vagues et illusoirement rassurants sur « les coopérations avec les autres peuples ».

Ces propositions sont très loin de l'esprit et de la lettre de L'Humain d'abord, malgré quelques emprunts détournés. Le socle de tout le programme de la « France insoumise », c'est la reconquête d'un financement direct de l’État national par la création de monnaie centrale (BCE ou Banque de France), comme dans les années 1960-70, et l'obsession, pour y arriver, de « briser le bloc libéral » de l'Allemagne, en se tenant prêt à sortir de la zone euro et de l'Union européenne elle-même, puisque « le traité (de Lisbonne) ne prévoit pas de sortie de la zone euro sans sortie de l'Union européenne » (Commission européenne - 3/11/2011).

Autant d’illusions qui semblent ignorer la responsabilité de Hollande, de Valls, de la direction du PS et des gouvernements nationaux dans la mise en œuvre des options néo-libérales en Europe et en France !

Ce programme, totalement illusoire mais autorisant toutes les démagogies populistes en campagne électorale, concourrait à mettre le feu aux poudres d'une « guerre civile entre Européens » et à l'enfoncement de l'Europe dans le monde au moment même où celle-ci va être prise pour cible par le redéploiement des dominations nord-américaines sous l’impulsion de Trump. Il interdirait de se saisir, à l'appui des luttes, de l'opportunité historique de partager l'énorme capacité de création monétaire de la BCE, infiniment plus importante que celle de chaque banque centrale nationale, pour affronter ensemble les gigantesques défis communs à venir. Cela alors même que des forces très diverses mènent désormais campagne à nos côtés pour que les 80 milliards d’euros que la BCE déverse chaque mois sur les marchés financiers (pour un total cumulé de 1 551 milliards au 10 novembre 2016) soient utilisés pour l’emploi, les services publics, la transition écologique : c’est le sens de notre proposition d’un Fonds de développement économique, social et environnemental solidaire européen.

On s'interdirait de faire jonction avec les pays émergents pour s'émanciper de la domination écrasante du dollar avec une monnaie commune mondiale de coopération.

3. Des contradictions qui condamneraient à l’impuissance toute politique se réclamant de la gauche


Avec un programme comme celui de la « France insoumise », qui tient pour quantité négligeable la conquête de pouvoirs dans l’entreprise pour y imposer une alternative aux critères de gestion capitalistes, faut-il donc s’en remettre au patronat pour créer les millions d’emplois nécessaires, faire disparaître le chômage, augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail, développer les territoires ?

Alors que, sous l’empire des critères financiers, la révolution informationnelle détruit plus d’emplois qu’elle ne permet d’en créer, quelle crédibilité accorder aux promesses de créations d’emplois massives sans de nouveaux critères et de nouveaux pouvoirs des salariés dans les entreprises ? Comment mobiliser ces gains de productivité au service d’un nouveau mode de développement, faisant appel à un déploiement tout à fait inédit des services publics ? Comment réussir la transition écologique ?

Et comment faire reculer le pouvoir des marchés financiers et des institutions qu’ils contrôlent – Commission européenne, Banque centrale européenne – sans mesures concrètes et précises pour réorienter le crédit bancaire en faveur de l’emploi, de la création de richesses dans les territoires et du développement des services publics ?
On retrouve dans le programme de Jean-Luc Mélenchon diverses propositions « marquées à gauche » comme la lutte contre l’évasion fiscale, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières ou la création d’un « pôle public bancaire ». Mais la logique d’ensemble de ces propositions, qui était un point fort de L’humain d’abord, est complètement absente. Il n’est pas question de conquérir des pouvoirs institutionnels concrets sur l’utilisation de l’argent à tous les niveaux, depuis l’entreprise et le quartier jusqu’à l’Europe et aux institutions internationales, pour désarmer les marchés financiers. L’« interdiction des licenciements boursiers », la « limitation des rendements actionnariaux exorbitants », la « modulation des droits de vote des actionnaires selon la durée d’engagement dans l’entreprise », loin de combler ce vide, confirment que les auteurs du programme se contentent de mesures administratives pour limiter les dégâts des gestions capitalistes. On peut douter que cela suffise à « mettre au pas la finance » et à « définanciariser l’économie ».

De façon générale, les propositions de la « France insoumise » touchant à l’argent et au financement de l’économie se caractérisent par un très grand flou.
Il est bien question d’une « politique du crédit sur critères sociaux et écologiques » mais la nature de ces critères sociaux n’est pas explicitée ; surtout, cette mission serait réservée à la Banque publique d’investissement, et non pas assignée à l’ensemble du système bancaire.

On ne comprend pas bien non plus quelle serait l’articulation entre la BPI et le « pôle public bancaire » dont Jean-Luc Mélenchon prévoit la création. Il n’est pas question de nationaliser les deux derniers groupes bancaires privés à base française que sont la Société générale et BNP-Paribas, mais seulement de la « socialisation de banques généralistes » ; proposition d’autant plus énigmatique qu’une autre mesure figurant dans le programme de la « France insoumise » consisterait à « séparer les banques d’affaires et les banques de détail » : que restera-t-il alors comme « banques généralistes » ?

Ces faiblesses soulignent, par contraste, la cohérence d’une stratégie à la fois radicale et réaliste, consistant à s’appuyer, ici et maintenant sur toutes les occasions de conquérir du pouvoir sur l’argent des banques, des entreprises, et sur l’utilisation de l’argent public, afin que ces moyens financiers servent au développement des capacités humaines plutôt qu’à la rentabilisation des portefeuilles financiers et aux stratégies des multinationales. C’est cette cohérence qui fait l’objet du premier axe mis en avant par le PCF pour un rassemblement à gauche. Elle irrigue aussi l’ensemble des propositions que nous mettons en débat pour sécuriser l’emploi et la formation, augmenter les salaires et les minima sociaux, développer les services publics, mettre en place les moyens concrets de lutter contre toutes les discriminations, réussir la transition écologique, changer l’Europe pour pouvoir changer le monde…

Ces axes de rassemblement – contrairement au programme de la « France insoumise » – ne sont pas à prendre ou à laisser mais leur présence dans la bataille qui structure les choix politiques de nos concitoyens – la campagne présidentielle – est indispensable pour redonner à une perspective de gauche la crédibilité qui lui manque aujourd’hui.


Notes

1 Cette note résulte d’un travail réalisé par la commission économique du PCF. Elle a été rédigée par Frédéric Boccara, Gisèle Cailloux, Sylvian Chicote, Yves Dimicoli, Denis Durand, Jean-Marc Durand, Nicolas Marchand, Catherine Mills, Alain Morin, Roland Perrier, Frédéric Rauch, Alain Tournebis

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Dans l'Huma du 18 novembre 2016, un article signé Jean Vigreux, fait l'éloge de l'entretien de Thorez au Times. Entretien ou Thorez développe l'idée du passage pacifique et électoral au socialisme. L'entretien au Times date de 1946...

Dans l'article (j'ai la version papier) il est assez significatif que Jean Vigreux parle par exemple de Philippe Buton (pour son livre "les lendemains qui déchantent : le parti communiste français à la libération de paris" sans dire un seul mot sur le fait que Buton fait partie de la bande à Stéphane Courtois...

http://www.humanite.fr/1946-un-fameux-entretien-de-maurice-thorez-dans-le-times-626415

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Lu sur le site du courant trotskiste "Révolution" (ex La Riposte) -Tendance Marxiste International- courant qui est à l'intérieur du PCF.

Présidentielle 2017 : notre position sur la consultation interne au PCF

18 novembre 2016

Jérôme Métellus

http://www.marxiste.org/actualite-francaise/politique-francaise/2083-presidentielle-2017-notre-position-sur-la-consultation-interne-au-pcf

Présidentielle 2017

Du 24 au 26 novembre, les militants communistes voteront sur la stratégie du PCF pour la présidentielle de 2017. Le 5 novembre dernier, 94 % des délégués de la Conférence Nationale du parti ont adopté la résolution politique sur 2017. Puis ils se sont prononcés sur les deux « options » du bulletin de vote qui sera soumis à tous les communistes, dans quelques jours. Une majorité (55 %) a choisi l’option 2, qui propose plus ou moins de « présenter une candidature issue » du PCF. La veille, pourtant, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, avait fait savoir qu’il préférait l’option 1, laquelle propose plus ou moins de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
« Plus ou moins », écrivons-nous. En effet, le bulletin de vote est rédigé de telle manière qu’aucune des deux options n’avance de choix ferme et définitif. Pierre Laurent lui-même l’a signalé : ce sont des choix… « évolutifs ». L’option 1 propose « d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon », mais pas de s’engager dans sa campagne. Le texte souligne en effet qu’un « rassemblement peut s’opérer avec cette candidature », puis précise : « Tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel [à voter Mélenchon] en conservant leur autonomie, critique et constructive, et travailleront à un cadre collectif de campagne élargi afin d’œuvrer à la construction d’un rassemblement le plus large possible. »
Il est difficile d’imaginer un « appel à voter » pour Mélenchon moins enthousiaste et moins combatif. Par ailleurs, tel qu’il est formulé, ce choix n’aurait rien de définitif, en théorie. Le rassemblement « peut » s’opérer avec cette candidature, nous dit-on, de même qu’il « peut » neiger cet hiver – ou pas. Au lieu de se lancer enfin dans la campagne de 2017, dans l’action de masse, les communistes « travailleront à un cadre collectif de campagne élargi ». Et au cours de ce mystérieux travail, ils découvriront peut-être que le rassemblement « peut s’opérer » avec une autre candidature que celle de Mélenchon. Celle d’Arnaud Montebourg est parfois évoquée par la direction du parti. Nous verrons plus loin dans quels termes précis.
Les choses ne vont pas mieux avec l’option 2, qui commence par affirmer que « les communistes décident de présenter une candidature issue de leurs rangs », mais précise que « cette candidature pourrait, si la situation l’exige, sur la base d’un accord politique et après consultation des adhérent-e-s, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons. »
Imagine-t-on l’effet qu’aurait, dans la population, pareil tour de piste d’un vrai-faux candidat du PCF ? Veut-on ridiculiser le parti ? Pierre Laurent aurait beau leur expliquer sa théorie du « large rassemblement », la plupart des travailleurs en tireraient la conclusion que, décidément, le PCF ne sait pas ce qu’il veut, ni où il va.
Comment la direction du parti en est-elle arrivée à nous proposer ce bulletin de vote surréaliste, « évolutif », à cinq mois de la présidentielle ? C’est une conséquence de son refus de s’engager clairement dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon. En dernière analyse, ce refus découle de la dépendance organique d’une large fraction de l’appareil du PCF à l’égard de l’appareil du PS. La direction du PCF cherche à ménager la possibilité d’alliances futures avec le PS (et les Verts). Or Mélenchon, lui, annonce une stratégie de rupture avec le PS. C’est le cœur de la question.
Le « rassemblement le plus large possible » que Pierre Laurent appelle sans cesse de ses vœux ne concerne pas réellement l’élection présidentielle. Le secrétaire national du PCF sait très bien que Mélenchon sera candidat, quoi qu’il se passe dans le reste de la gauche au cours des prochains mois. Pierre Laurent pense surtout aux élections suivantes : aux législatives, aux sénatoriales, puis aux municipales de 2020, et ainsi de suite. « Le rassemblement le plus large possible » signifiera alors : y compris vers la droite, c’est-à-dire vers le PS et les Verts.
L’orientation générale que Mélenchon donne à sa campagne, qui vise au minimum à supplanter le PS comme première force électorale de la gauche, entre en contradiction avec la stratégie d’alliances dont la direction du PCF a l’habitude, depuis des décennies : une fois avec le PS, une fois contre lui, « selon les circonstances ». Par ailleurs, la direction du PCF redoute que les candidatures du mouvement de Mélenchon, la France insoumise, affaiblissent la position des candidats du PCF lors des législatives et des élections suivantes. Tout ce que dit et fait la direction du PCF, depuis le début de l’année, découle de cette situation. Mais comme elle ne peut pas dire les choses ainsi, elle avance d’autres arguments, divers et variés : « il faut se rassembler face à la droite et l’extrême-droite », « Mélenchon est parti tout seul », « il faut élargir le cadre de la campagne », etc.

L’« événement » Montebourg

Lors de la Conférence Nationale du 5 novembre, une majorité de délégués s’est prononcée pour l’option 2 : la candidature « évolutive » du PCF. Mais en fait, une majorité de cette majorité ne veut pas d’une vraie candidature du PCF. Le choix de ces délégués était un vote négatif dirigé contre Mélenchon, pas un vote positif en faveur d’une véritable candidature du PCF, qui irait jusqu’au bout. Réciproquement, parmi les délégués de la Conférence Nationale qui ont choisi l’appel « évolutif » à voter Mélenchon, la plupart ne veulent pas lancer le PCF dans la campagne de la France insoumise. Ainsi, au final, la grande majorité de la Conférence – qui était essentiellement composée de dirigeants nationaux et départementaux du parti – avait le dénominateur commun suivant : ni véritable candidature du PCF, ni véritable engagement du parti dans la campagne de Mélenchon. De fait, aucune de ces deux possibilités ne figure sur le bulletin de vote. A la base du parti, pourtant, il est clair que de très nombreux militants sont favorables à l’une ou l’autre de ces possibilités. Ils ne pourront les choisir, lors de la consultation interne.
Ce qui est encore plus clair, c’est qu’une très nette majorité de militants communistes rejette fermement l’idée d’un soutien du PCF à Montebourg ou à tout autre candidat issu des primaires du PS. Or la direction du PCF maintient l’ambiguïté sur cette question, sous couvert du sempiternel « rassemblement le plus large possible ». Par exemple, le 2 novembre, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles déclarait dans Regards : « Si Arnaud Montebourg gagne la primaire socialiste alors qu’elle a été conçue et verrouillée pour Hollande, ce sera un événement et un élément nouveau dans le paysage politique à gauche. Qui peut le contester ? Comment le peuple de gauche évoluera-t-il ? L’exigence de rassemblement va-t-elle grandir quand le danger mortel d’un second tour droite-extrême droite apparaîtra plus clairement ? C’est en tout cas ce que je crois. » De même, le 6 novembre, au lendemain de la Conférence Nationale, Pierre Laurent déclarait sur France Inter, en réponse à une question sur Montebourg : « il est évident que si un candidat socialiste sortait vainqueur de la primaire en affirmant sa volonté de rompre avec les politiques d’austérité menées depuis cinq ans, cela mériterait au minimum d’engager une discussion »…
On touche ici au cœur de la position actuelle des dirigeants du PCF. Elle est mauvaise et dangereuse pour le parti. Arnaud Montebourg a été ministre du gouvernement Hollande pendant deux années, qui furent deux années de renoncements et de trahisons de la part des dirigeants « socialistes ». Voilà qui, d’emblée, discrédite Montebourg auprès des éléments les plus radicalisés de la jeunesse et du salariat. Mais en outre, Montebourg déroule un programme très modéré, parfois même réactionnaire. Par exemple, il propose une privatisation de facto des HLM. Dans le JDD du 30 octobre dernier, à une question du journaliste sur son programme en matière de salaires, il répondait : « Je suis réservé sur l’idée que les augmentations de salaire n’aient lieu que dans un seul pays en Europe. (…) Je proposerai un plan de hausse collective des salaires dans tous les pays d’Europe, à l’image de ce que Mme Clinton propose aux Etats-Unis. » Magnifique : Montebourg augmentera les salaires en France lorsqu’il aura convaincu le patronat européen de les augmenter dans tous les pays de l’UE – autrement dit, jamais. Tout son programme est de ce tonneau. Mais il y a encore plus significatif. Dans la même interview, Montebourg critique Mélenchon en ces termes : « Ce qui sépare Mélenchon du reste de la gauche, c’est sa radicalité et son isolement. »
N’est-ce pas clair ? Montebourg critique la « radicalité » de Mélenchon et souligne sa propre modération. Mais la crise du capitalisme, elle, radicalise les masses. Que doit faire le PCF, dans ce contexte ? Se ranger du côté de la modération ? Evidemment pas. Essayer de « rassembler » la modération et la radicalité dans on ne sait quel « large » compromis ? Non plus ! Le PCF devrait critiquer fermement la modération de Montebourg et contribuer, avec Mélenchon, à l’émergence d’une alternative de gauche au « large rassemblement » des modérés et des semi-modérés. Au lieu de cela, Pierre Laurent déguise Montebourg en homme qui veut « rompre avec l’austérité » et avec lequel, par conséquent, il faudrait « au minimum engager une discussion » s’il gagne la primaire du PS, en janvier. Et au maximum ? Soutenir sa candidature ? Ce serait suicidaire, pour le PCF.
Olivier Dartigolles se demande « comment le peuple de gauche évoluera » si Montebourg remporte la primaire. D’abord, « le peuple de gauche » est une formule bien vague : elle exclut la masse des travailleurs et des opprimés qui ne votent pas « à gauche » – ou ne votent pas du tout – parce que les dirigeants « de gauche » les ont systématiquement trahis. Il est permis de douter que l’ex-ministre Montebourg suscite beaucoup d’attentes et d’enthousiasme dans cette couche de l’électorat populaire. Par contre, le PCF et la France insoumise peuvent gagner une bonne partie de cet électorat à la perspective d’une alternative radicale et anticapitaliste aux politiques d’austérité.
Quant à l’ensemble de l’électorat populaire, il n’est pas homogène, et donc n’« évoluera » pas de façon homogène à une éventuelle victoire de Montebourg aux primaires du PS. Mais ici, les spéculations doivent céder la place à l’action, car tout cela dépendra notamment de la dynamique de la campagne de la France insoumise elle-même. Si, au lieu d’attendre l’« événement » Montebourg comme le messie, les dirigeants du PCF lançaient le parti dans la campagne de la France insoumise et critiquaient la modération de Montebourg, ses ambiguïtés, son rôle dans le gouvernement « socialiste », etc., cela contribuerait à faire de l’« événement » de son éventuelle victoire aux primaires un non-événement. Cela s’appelle une lutte politique. Mais la direction du PCF s’y refuse : elle tergiverse, temporise, lance des pétitions, des appels, des questionnaires, propose aux communistes des choix « évolutifs », médite passivement sur « l’évolution du peuple de gauche » – et, ce faisant, menace l’avenir du PCF.

Une candidature communiste ?

A la base du parti, des camarades redoutent qu’un soutien à la candidature de Mélenchon affaiblisse le PCF. Ils craignent que cela contribue à la marginalisation du parti. Ils pensent qu’une candidature du PCF – même si elle fait un petit score, au final – permettrait au moins au parti « d’exister » et de « s’affirmer » tout au long de la campagne. Chez nombre de camarades, cette idée est liée à de profondes convictions communistes et à la conscience du fait que ces idées ont besoin de s’incarner dans un parti puissant, enraciné, actif sur tous les fronts, y compris le front électoral.
Nous comprenons ce point de vue, qui est correct dans l’absolu. Mais il se heurte à un sérieux problème : dans les faits, la direction du PCF ne défend pas les idées du communisme, ni quoi que ce soit s’en approchant. Nous n’allons pas décrire ici la longue dérive droitière des directions successives du PCF [1]. Mais le résultat, aujourd’hui, c’est que le programme et les idées de la direction du parti relèvent d’un réformisme très modéré, souvent décoré d’un humanisme creux. La direction du parti ne remet plus en cause la grande propriété capitaliste. Elle s’est adaptée à l’économie de marché, c’est-à-dire au système capitaliste. Et bien sûr, les alliances avec le PS ont joué un rôle non négligeable dans cette adaptation, d’autant que la direction du PS elle-même est engagée dans une dérive droitière depuis des décennies. Modération programmatique et alliances avec le PS se sont déterminées réciproquement, en un cercle vicieux qui n’a cessé d’affaiblir le PCF.
Dans ce contexte, un candidat issu des rangs du PCF – c’est-à-dire de sa direction – ne permettrait pas aux idées du communisme « d’exister » et de « s’affirmer » pendant la campagne. Ce serait un candidat réformiste de plus et qui serait perçu comme un facteur de division dans une situation où c’est Mélenchon qui, de toute évidence, cristallise la radicalisation vers la gauche. Alors que se dessine la possibilité que Mélenchon passe devant le PS au premier tour, voire se qualifie au deuxième, une candidature du PCF serait très mal perçue par les éléments les plus radicalisés de la jeunesse et du salariat. A l’inverse, une participation énergique du PCF à la campagne de la France insoumise permettrait au parti d’entrer en contact avec ces éléments radicalisés qui soutiennent Mélenchon. Une preuve en a déjà été apportée par la fédération du PCF des Deux-Sèvres, qui est la seule à s’être engagée dès le mois de juin dans la campagne de la France insoumise. Résultat ? 30 % de croissance des effectifs militants du parti, dans cette fédération, comme nous l’explique son secrétaire Bruno Bonin. Certes, la fédération des Deux-Sèvres est petite. Mais la même dynamique peut se développer à l’échelle nationale. Cela permettrait d’inverser la tendance à la chute des effectifs du parti, encore attestée par les chiffres du dernier Congrès national. Les intérêts organisationnels du PCF sont clairement du côté de sa participation active à la campagne de Mélenchon.
Jean-Luc Mélenchon n’est pas communiste – et ne prétend pas l’être, d’ailleurs. Comme organisation marxiste, communiste, Révolution a donc d’importantes divergences avec le candidat de la France insoumise. Nous pensons, en particulier, que son programme progressiste serait inapplicable sans une rupture avec le système capitaliste. Mais les divergences théoriques ou programmatiques sont une chose. Autre chose est la dynamique politique concrète, dans le pays. Or le fait est que cette dynamique a fait émerger Mélenchon comme la personnalité de la « gauche radicale » la plus connue et la plus appréciée dans la masse de la population. Sa popularité est sans commune mesure avec celle de n’importe quel dirigeant du PCF. Des camarades peuvent le regretter. Mais ils doivent surtout comprendre que c’est une conséquence de la radicalité du discours de Mélenchon, ces dernières années, et notamment de ses attaques vigoureuses contre la politique réactionnaire du gouvernement « socialiste ». A l’inverse, l’ambiguïté permanente des dirigeants du PCF à l’égard du PS, leurs alliances sans principe avec le PS, leurs appels creux à un « virage à gauche » du gouvernement Hollande lorsque celui-ci virait vers la droite, la modération millimétrée de leurs critiques à l’égard du même gouvernement, leur refus de se caractériser comme une « opposition de gauche » au gouvernement – tout ceci et bien d’autres choses ont rendu le discours du PCF contradictoire et inaudible. En conséquence, en plus d’être perçue comme un facteur de division, une candidature du PCF serait perçue comme se situant sur la droite de Mélenchon.
Bien sûr, l’engagement du PCF dans la campagne de Mélenchon ne suffirait pas, en soi, à surmonter la crise que traverse le parti. En dernière analyse, cette crise est liée à la dérive idéologique des dirigeants du parti. Seul un puissant virage à gauche du PCF peut enrayer durablement son déclin et inverser la tendance. C’est le problème central auquel sont confrontés les militants communistes. Mais ils ne le règleront pas dans les prochaines semaines. Et dans l’immédiat, la participation active du PCF à la campagne de Mélenchon permettrait au parti et à ses militants d’entrer en contact avec de nouvelles couches de jeunes et de travailleurs. Si, à l’inverse, le PCF continue de se tenir à l’écart de la dynamique enclenchée autour de Mélenchon, il risque d’être marginalisé.

Le « cadre » et la « charte » de la France insoumise

Parmi les camarades du parti qui sont partisans d’un soutien du PCF à la candidature de Mélenchon, des doutes subsistent concernant le « cadre » de sa campagne et la « charte » de la France insoumise pour les élections législatives. A la Conférence Nationale, l’écrasante majorité des intervenants ont rejeté l’un et l’autre.
De la part des dirigeants du PCF, les récriminations contre le « cadre » et la « charte » de la France insoumise découlent surtout de leur volonté de garder les mains libres pour faire ce que bon leur semble avant comme après des élections. Mais du point de vue des intérêts du PCF comme organisation militante, ce cadre et cette charte ne posent pas de sérieux problèmes. Ici aussi, nous renvoyons à l’expérience des camarades des Deux-Sèvres.
Le cadre de la campagne, c’est la France insoumise, nous dit Mélenchon. Il explique : ce ne doit plus être un « cartel » de forces – comme l’était le Front de Gauche – dont chacune mène sa propre barque, notamment en termes d’alliances électorales. Mélenchon et ses camarades ne demandent pas au PCF de se dissoudre dans la France insoumise. Ils demandent une campagne homogène et clairement identifiable, au niveau national, pour la présidentielle comme pour les législatives. Cela ne signifie pas que les cellules et sections du parti devraient cesser toute activité et toute initiative propres. Au contraire. Le PCF ne doit pas se contenter « d’appeler à voter » pour Mélenchon, comme le propose « l’option 1 » de la consultation interne au parti. Il doit jeter toutes ses forces, comme parti, dans cette bataille. Le « cadre » de la France insoumise n’exclut pas cela. Et à la limite, même si Mélenchon s’opposait à ce que le PCF, comme parti, défende activement sa candidature, nous ne voyons pas bien comment il pourrait l’empêcher. Mais justement, Mélenchon ne dit rien de tel. Il appelle le PCF à participer à la campagne de la France insoumise.
Mélenchon demande à ceux qui participent à la campagne de la France insoumise de défendre son programme, qui est un prolongement de L’Humain d’abord. On s’étonnerait du contraire. Mais là aussi, personne ne demande que tous les militants et toutes les organisations engagés dans la campagne soient d’accord avec tous les points du programme. On parle ici d’un mouvement – et qui plus est d’un mouvement de masse, ce qui par définition implique des nuances et des divergences en son sein. Révolution, par exemple, participe à la campagne de la France insoumise, mais considère que son programme est incomplet, comme nous l’avons expliqué ailleurs. Les militants communistes qui, pendant la campagne, voudraient défendre des mesures progressistes ne figurant pas dans le programme de la France insoumise, ou des idées authentiquement communistes, pourraient le faire sans qu’immédiatement le « cadre » ne leur tombe sur la tête. D’ailleurs, si les dirigeants de la France insoumise poussaient trop loin l’exigence d’une homogénéité de la campagne, ce serait contre-productif – et voué à l’échec.

Venons-en à la « charte » pour les législatives. A entendre la plupart des dirigeants qui se sont exprimés sur ce thème, lors de la Conférence Nationale, cette charte serait absolument inacceptable – voire stalinienne, si l’on en croit les déclarations du député PCF André Chassaigne. Encore une fois, ces positions outrancières reflètent, non le souci des intérêts du PCF comme organisation militante, mais plutôt l’aspiration de dirigeants et élus du PCF à conserver leur indépendance à l’égard de la discipline militante la plus élémentaire. La charte propose en effet d’introduire des éléments d’une telle discipline. Par exemple, elle demande de « construire une coopération politique entre les député-es et le mouvement France insoumise (…) afin d’examiner ensemble les projets de loi les plus importants, s’accorder sur les propositions à porter aux débats de l’Assemblée nationale et le consulter pour chaque vote important et notamment celui du budget de l’Etat et de la sécurité sociale. »
Cité par Le Figaro, le député PCF Alain Bocquet proteste : Mélenchon « souhaite revenir à l’époque où nous étions inféodés à la discipline de parti. Mais, en démocratie, les élus ne sont mandatés que par leurs électeurs ». Ah bon ? Et comment « les électeurs » – cette catégorie sans contenu de classe – peuvent-ils contrôler les députés ? Ils ne le peuvent pas. Non, camarade Bocquet, ceci n’a rien à voir avec la conception communiste de la « démocratie ». D’un point de vue communiste, la démocratie, c’est notamment le contrôle des dirigeants des organisations ouvrières – politiques ou syndicales – par leur base. Cela vaut évidemment pour les élus du PCF. Par exemple, les militants communistes auraient bien aimé avoir leur mot à dire, en novembre 2015, lorsque les députés du PCF ont voté en faveur de l’état d’urgence – ou lorsque, quelques jours plus tard, ils se sont abstenus sur le bombardement de la Syrie.
On peut trouver tel ou tel défaut à la « charte » de la France insoumise. Mais d’un point de vue communiste, elle est un progrès par rapport aux principes et à la pratique régulière de nombreux élus du PCF, qui dans leur mandat se sentent libres de toute discipline de parti.

Conclusion

Révolution appelle les militants communistes à voter pour « l’option 1 », malgré sa formulation très insatisfaisante. Si cette option l’emporte, il faudra aller plus loin, ne pas se contenter d’« appeler à voter » pour Mélenchon, mais engager résolument le PCF dans la campagne. Le parti a perdu beaucoup de temps dans toutes sortes de tergiversations stériles. L’urgence, c’est de contribuer maintenant, sans plus attendre, à l’émergence d’une alternative de gauche à la direction du PS, « frondeurs » compris. C’est dans l’intérêt à la fois du PCF et de la lutte contre le capitalisme en crise.

Jérôme Métellus – Révolution / PCF Paris

[1] Voir Le congrès du PCF et la crise du Front de Gauche
http://www.marxiste.org/actualite-francaise/politique-francaise/1993-le-congres-du-pcf-et-la-crise-du-front-de-gauche


Edité le 20-11-2016 à 06:27:46 par Finimore




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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Xuan
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   Posté le 20-11-2016 à 14:07:10   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Finimore a écrit :

Dans l'Huma du 18 novembre 2016, un article signé Jean Vigreux, fait l'éloge de l'entretien de Thorez au Times. Entretien ou Thorez développe l'idée du passage pacifique et électoral au socialisme. L'entretien au Times date de 1946...


Détaillons un peu la chronologie :

> 10 novembre 1946 - le PCF obtient 28,6 % des voix aux élections législatives. C'est le premier parti de France
> 14 novembre - Thorez est candidat à la présidence du Conseil
> 18 novembre - interview au Times (voir ci-dessous)
> 24 novembre - élections au Conseil de la République (MRP 62 sièges - PCF 61 sièges)
> 27 novembre - dans l'Humanité : « Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste. »
> 4 décembre - échec de Thorez. C'est le socialiste Léon Blum (37 sièges) qui devient président du Conseil le 16 décembre


il est clair que cette dérive est liée au succès électoral qui l'avait précédé. Or ce succès est de courte durée puisque Thorez se fait coiffer au poteau 15 jours après.

Le "fameux entretien" dont parle l'Humanité est à l'évidence un échec cinglant.

On remarque aussi que la phrase "A l'étape actuelle du développement de la société, nous avons la conviction que les nationalisations - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés - constituent un progrès dans la voie du socialisme. Les nationalisations portent atteinte à la toute-puissance des oligarchies financières, elles limitent les possibilités légales de l'exploitation de l'homme par l'homme, elles placent entre les mains d'un gouvernement démocratique des moyens appréciables pour l'œuvre de redressement économique et social du pays. "
est rectifiée dans l'Humanité dix jours plus tard.

Ces précisions permettent de mesurer le maquillage effectué par les dirigeants révisionnistes sur cette démarche assez lamentable, et qui ne compte pas dans les pages les plus glorieuses du PCF.

Les grèves commencent à Renault en avril de l'année suivante et prennent un tour insurrectionnel. Elles s'achèvent après le sabotage du Paris-Tourcoing et la répression meurtrière de Jules Moch, début décembre 1947.


Le texte de l'interview :

"Les élections du 10 novembre ont souligné une fois de plus le caractère national et démocratique du Parti communiste français, profondément enraciné dans les couches populaires, à la ville et à la campagne.

Les travailleurs, les républicains font confiance au Parti communiste français parce qu'il a été et qu'il demeure le parti de la clairvoyance et du courage. Seul, avant la guerre, il a dénoncé et combattu la prétendue non-intervention et la capitulation de Munich, c'est-à-dire la politique de concessions qui a encouragé les agresseurs fascistes. Il a été, sur le sol national, l'organisateur et le dirigeant de la lutte armée contre l'envahisseur allemand et contre la trahison vichyste.

Il est, depuis la Libération, l'initiateur et le conducteur de l'effort populaire pour la reconstruction de la France. Tout le monde sait qu'à l'appel du Parti communiste, les mineurs français ont, depuis un an, doublé notre production de charbon qui dépasse de quinze pour cent les chiffres d'avant-guerre. En même temps, grâce à l'initiative des ministres communistes, les ouvriers, les fonctionnaires, les paysans, les vieux travailleurs, les mères ont obtenu des avantages substantiels.

Enfin, l'opinion démocratique française approuve nos positions en matière de politique extérieure, notamment sur les problèmes de la sécurité et des réparations. Nous n'admettons pas l'idée émise par certains de rendre à l'Allemagne une position économique dominante en Europe.

Nous demandons l'internationalisation de la Ruhr et le rattachement de la Sarre à notre système économique. Nous voulons la liquidation du fascisme et le désarmement effectif de l'Allemagne. Nous estimons nécessaire, indispensable, l'entente entre nos grands alliés anglais, américain et soviétique. Nous repoussons toute politique de blocs et d'orientation exclusive sur l'un quelconque de nos alliés, notre gratitude allant également à tous.

Nous souhaitons le resserrement des liens d'amitié et d'alliance entre la Grande-Bretagne et la France. Je suis d'une province arrosée de trop de sang britannique pour ne pas mesurer le prix de l'amitié franco-anglaise. L'accord devrait résulter d'une juste solution de la question allemande. Nous ne comprenons pas qu'on nous refuse le charbon de la Ruhr et que l'on compromette ainsi le relèvement de notre pays.
Nous avons répété expressément au cours de notre campagne électorale que nous ne demandions pas au peuple le mandat d'appliquer un programme strictement communiste, c'est-à-dire reposant sur une transformation radicale du régime actuel de la propriété et des rapports de production qui en découlent.

Nous avons préconisé un programme démocratique et de reconstruction nationale, acceptable pour tous les républicains, comportant les nationalisations, mais aussi le soutien des moyennes et petites entreprises industrielles et artisanales et la défense de la propriété paysanne contre les trusts.

A l'étape actuelle du développement de la société, nous avons la conviction que les nationalisations - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés - constituent un progrès dans la voie du socialisme. Les nationalisations portent atteinte à la toute-puissance des oligarchies financières, elles limitent les possibilités légales de l'exploitation de l'homme par l'homme, elles placent entre les mains d'un gouvernement démocratique des moyens appréciables pour l'œuvre de redressement économique et social du pays.

Il est évident que le Parti communiste, dans son activité gouvernementale, et dans le cadre du système parlementaire qu'il a contribué à rétablir, s'en tiendra strictement au programme démocratique qui lui a valu la confiance des masses populaires.
Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes.

De toute façon, le chemin est nécessairement différent pour chaque pays. Nous avons toujours pensé et déclaré que le peuple de France, riche d'une glorieuse tradition, trouverait lui-même sa voie vers plus de démocratie, de progrès et de justice sociale.


Cependant, l'histoire montre qu'il n'y a pas de progrès sans lutte. Il n'y a pas de route toute tracée sur laquelle les hommes puissent avancer sans effort. Il leur a toujours fallu surmonter bien des obstacles. C'est le sens même de la vie.

L'union des forces ouvrières et républicaines est le sûr fondement de la démocratie. Le Parti ouvrier français que nous proposons de constituer par la fusion des partis communiste et socialiste, serait le guide de notre démocratie nouvelle et populaire. Il ouvrirait largement ses rangs aux travailleurs catholiques auxquels nous avons tendu bien avant la guerre une main fraternelle que beaucoup ont saisie. Nombreux sont d'ailleurs les Français qui partagent notre conception de la laïcité : pas de guerre à la religion, neutralité absolue de l'enseignement au regard de la religion.

Les Français communistes désirent vivement que le caractère national et démocratique de toute leur activité soit compris en Grande-Bretagne. Il n'en peut résulter que des effets heureux dans les rapports entre nos deux pays, pour le plus grand bien de notre cause commune, la cause de tous les peuples, la cause de la liberté et de la paix".


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