Sujet :

2017 : le débat est ouvert

Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 22:56:34   

Cette rubrique pourrait figurer dans le topic "action commune des membres".
D'assez nombreux indices nous démontrent le rejet populaire inégalé des candidats bourgeois aux élections présidentielles de 2017.
D'autre part, il nous semble essentiel de poursuivre le débat pour la reconstruction du parti communiste, sous la forme que nous avons proposée c'est-à-dire simultanément à l'intérieur et à l'extérieur du PCF.

Des communistes opposés à la ligne Pierre Laurent ont préconisé une candidature communiste . Celle-ci s'oppose au soutien à Mélenchon ou à Montebourg, qui est imposé par la direction révisionniste.
Nous avons proposé à certains de ces militants du réseau faire vivre :
« Présenter un candidat communiste – sous réserve qu’il défende un programme communiste – va dans ce sens. On devine qu’il ne devrait pas appeler ensuite au soutien d’un candidat de la bourgeoisie mais à l’organisation des masses pour renverser le capitalisme. »

Compte tenu de la faible probabilité pour qu'une telle candidature apparaisse, il nous semble que 2017 devrait être d'abord l'occasion de rappeler le centenaire d'octobre 1917, et pour ce qui concerne les élections bourgeoises, de signifier notre rejet par un bulletin portant une faucille et un marteau.

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Mais pour l'heure le principal débat porte sur la candidature de Mélenchon, dont le programme - sauf des réformes démagogiques et irréalisables - ne vise absolument pas à instaurer le socialisme. Et de plus, alors que son échec est quasiment assuré, il est fort possible qu'il entraîne ses sympathisants aux fesses d'un candidat "républicain".

Certains camarades ou des groupes qui se réclament du marxisme-léninisme soutiennent Mélenchon. Leur point de vue sera reproduit ici parce que ces idées doivent être critiquées. elles vont précisément à l'encontre de la reconstruction d'un nouveau parti communiste.

Sur la question européenne, Mélenchon n'est pas plus radical que Pierre Laurent. Il prétend quitter l'Europe, mais pas avant d’avoir essayé de la « changer » (« l’Europe on la change ou on la quitte »). En fait, et même part rapport à Chassagne, il n’y a pas plus de droitier que de beurre en branche, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

Certains camarades affirment que si Mélenchon est « au deuxième tour, il a toutes les chances d'être élu, auquel cas il peut suivre les exemples de Tsipras. Sachant qu'il disposerait de davantage de marges de manœuvres. »

Il y a une différence essentielle entre la France et la Grèce ou d’autres pays de l’Europe du sud. Si on considère la contradiction entre pays dominés et dominants en Europe, la France fait partie de la deuxième catégorie (contrairement à ce que prétend Mélenchon d’ailleurs).
Notre pays est un des deux piliers de l’Europe. A ce titre il a plusieurs fois pris la responsabilité de faire rentrer dans le rang les récalcitrants, tant sous Sarkozy que sous Hollande, en faisant éjecter Papandréou et en mettant Tsipras à genoux.
Tsipras n’est certainement pas un exemple à suivre, et si une part de la bourgeoisie grecque s’est opposée de façon très timorée et inconséquente à la domination franco-allemande, il n’y a en France aucune frange de la bourgeoisie qui veuille rompre les traités européens parce qu’ils correspondent fondamentalement et globalement à ses intérêts.
Donc Mélenchon, à supposer qu’il veuille briser réellement ces traités – mais ce n’est pas le cas – ne serait pas dans une situation meilleure que celle de Tsipras mais pire. Et du reste il n'y songe même pas.

Ci-dessous plusieurs contributions d'origine diverses, que nous partageons ... ou pas.
Mais y compris pour critiquer il est nécessaire de connaître tous les avis.
Je laisse tout d'abord une large place aux réactions du réseau faire vivre.

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Un courrier de Gilbert Remond :


Pouvait -t-on qualifier d'organisation, le dispositif de coordination prétendument issue de ses assises [il s'agit des "assises du communisme" du 30 mai 2015]
alors qu'il se composait de représentants auto-désignés par leur organisation et de quelques personnalités seulement représentatives d'elles même. Assurément non, la suite allait de soi. Une direction autoproclamé des masses peut jeter ses filets autant de fois qu'elle le désirera, elle ne ramènera que dalle et c'est ce qu'il s'est passé, non pas quelque chose du a je ne sais quelle inconséquence ou inconstance de la masse qui avait voté non dix ans plutôt au référendum.

je trouve d'ailleurs intéressant de relire ce texte un an et demi plus tard alors que des centaines de milliers d'hommes et de femmes venaient occuper les rues et battre le pavé, quatre mois durant, avec constance et détermination, malgré la haine anti-syndicalistes déversée par tout le dispositif de contrôle idéologique dont disposaient pouvoir et patronat ou la violence inouïe administrée par ces mêmes forces de l'ordre qui aujourd'hui s’insurgent contre la maltraitance dont, a leur dire, elles font l'objet. N'y a-t-il pas la lieu de méditer sur quelques autres vérités.

Oui il s'agit bien « d'état major sans troupe » je serai plutôt tenté de dire qu'il s'agissait la de nostalgiques désertés par leur troupes d'hier. Ils se retrouvent comme ces joueurs de belote qui tapent le carton en souvenir des parties mémorables de leur jeunesse enfuie. Mais ils restent seul au fond du café oublié des foules de naguère qui les entouraient. Ils ne se comprennent plus, car les foules sont toujours là, aux carrefours des combats. Elle sont toujours là mais sans état majors pour les guider et les prévenir des mauvais coup et c'est bien là où réside le problème de la situation dans laquelle vont se jouer ces nouvelles élections.

Mais laissons là les assises qui je dois le préciser avait bien eu lieu en tant que telle sur deux journées chaudes et chaleureuses dans l'usine des Fralibs . Laissons les car c'est debout qu'il faut se tenir, debout dans un parti capable de redonner le sens au combat et donc de reformuler de nouveaux récits mobilisateurs ,portés par des figures convaincantes. Je vous parlais dans un envoie précédent de Régis Debray et de son « venant aux faits ». Il y déclame quelques vérités dont celle-ci que je vous livre.

« Les philosophies de l'histoire sont au piquet pour cause d'idéologie. L'Ego-histoire se porte bien, et c'est naturel quand le souci de soi l'emporte sur le souci de nous ». Nous n'avons pas besoin de tous ces egos qui se donnent comme centre de nos préoccupations et prétendent nous rallier à leur panache oratoire sans conditions autres que d'apporter le chèque dont ils ont besoin ou les bras qu'ils leur faut pour coller leurs affiches ou distribuer leur tracts.

Si en effet « ont ne combat un grand récit qu'en en produisant un autre » parce que sans récit n'existe pas d'écoute, il conviendrait alors de retrouver les traces du notre et d'en reprendre les énoncer. Car tous ceux qui viennent nous demander leur attention ne sont que les répétiteurs des lieux commun de l'ici et maintenant, du « no alternative » tachérien et du tout est bien dans le meilleurs des mondes libérales de nos Candides modernes.

Or pour reprendre Debray « une philosophie qui se contente d'analyser l'état du monde, marquera éventuellement l'histoire de la philosophie, pas les sensibilités et les imaginaires, ni l'histoire des peuples. Pour faire penser dans la largeur, il convient d 'émouvoir en profondeur et pour faire palpiter il faut espérer » en particulier qu'un autre monde est possible , car comme le disait le grand Karl « les philosophes jusqu’à nos jours n'ont fait qu'interpréter le monde, il nous appartient de le transformer » . Cette transformation s'appelle socialisme, non pas « France insoumise » , « révolution citoyenne » ou je ne sais quelle « 6è république ».

Aussi portons nous, dans le parti communiste, cette exigence, pour que les prochaines échéances soient irriguées de propositions qui fassent rupture avec la soupe que l'on nous sert depuis une cinquantaine d'années, pour mieux nous faire accepter la pérennisation d'un système qui cherche a se présenter comme celui de la fin de l'histoire, le but ultime de la civilisation humaine.

Nous ne voulons pas le faire au nom de tel ou tel courant, mais autour de la question des contenus et des modalités de notre bataille politique. Nous pensons que cette bataille pourra être un puissant facteur d'unité des communistes qui sont à ce jour en manque d'une candidature claire et d'une décision nationale, dont l'absence les conduit à se diviser de plus en plus dans leur recherche, ou de se neutraliser dans l'abstention.

Nous n'avons pas besoin d'un épouvantail du style « au secours la droite revient » pour nous faire signer « un vivement la gauche » qui nous mettrait dans les pas de Montebourg. Nous avons besoin d'une candidature communiste qui parle des colères sociales dans leur contradictions pour affirmer une issue révolutionnaire portant l'exigence d'une autre société organisée par un autre mode de production.

« La révolution n'est pas un dîne de gala, elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie. Elle ne peut s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité, de délicatesse ou avec autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue, de générosité d'âme. La révolution, c'est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre » Affaire de récit n'est-ce pas ? Affaire de luttes aussi et de mobilisation de masse. Je vous laisse deviner qui est l'auteur de cette citation, je peux vous garantir en tout cas qu'il n'était pas resté les deux pieds dans le même sabot et que sa marche au pouvoir fut longue et éprouvante.

Ce n'est pas avec je ne sais quel primaire ou quel cercle de soutient ( je ne sais plus comment Mélenchon a appelé ses soviets citoyens) que l'on bougera en quoi que ce soit le marbre des institutions bourgeoises de notre pays mais bien plutôt par une remise en marche de notre parti sur tout les fronts de la luttes des classes, y compris sur celui des élections dans lequel elles se reflètent inévitablement étant donné l'écran qu'elles dressent et ce qui y vient faire caisse de résonance. Pour autant nous ne sommes pas dupent de ses limites, pas plus que nous ne nous faisons d'illusion sur la possibilité d'en faire le levier privilégier des changements. La classe dirigeante ne se laissera jamais déposséder légalement. Il faudra la renverser et ce sera violent.


Enfin je voulais préciser une dernière chose, cette bataille pour une candidature communiste est avant tout la suite logique de notre bataille interne dont le dernier congrès entre autre a été le théâtre. Ce n'est pas par hasard que les trois possibilités ouvertes par le CN du mois de septembre existent. Elles reprennent a gros trait les différentes options développées dans les textes d'orientations soumis aux votes des militants. Néanmoins ce sont bien les lignes du force du conflit entre communistes et réformistes qui s'y retrouvent. D'un côté les léninistes partisans des thèses de Tours, de l'autre les partisans de la mutation et défenseur des valeurs de la gauche c'est a dire les partisans d'un retour dans le giron de la sociale démocratie fut-elle radicalisée a la manière d'un SYRISA, d'un PODEMOS ou d'un die Linke, bref les émules du PGE

Nous pouvons voir au passage que la direction s'est bien fracturé en deux orientations représentées, l'une par la proposition de rassemblement pour une alternative de gauche, l'autre par le soutient à « la France insoumise » de Mélenchon. Mais gageons qu'ils saurons se retrouver quand il le faudra sur le dos de la « veille orthodoxie obsolète » qu'il faut liquider. La troisième option regroupe quand à elle, un arc de force qui s'était réparti sur les trois autres textes, le 2 le 3 le 4, et on ne peux que regretter que deux d’entre eux, proches par les thèmes, n'aient pas su trouver lettre commune, car l'aurait-il fait, que nous pourrions aborder aujourd'hui la bataille qui vient avec un rapport de force sérieux, augmenté de tous ceux qui attendent un positionnement commun loin des petites histoires personnelles de quelques uns.

Cette bataille contrairement à ce qu'affirme les Cassandre qui veulent toujours croire à la dernière heure du PCF, en répandant partout l'idée que nous perdons notre temps ou le gaspillons à faire la mouche du coche sinon à apporter de fait un crédit à une direction qui n'en demande pas tant, est une bataille qui marque des points .La meilleurs preuve en étant que ce que le congrès était censé avoir tranché, transformant la primaire en consultation citoyenne pour une candidature qui rassemble a gauche, fait retour comme un refoulé, dans les travaux du CN et son relever de décision pour un choix optionnel qui tient compte des trois grandes tendances apparues dans le congrès. Notre appelle d'avant les vacances pour une candidature communiste n'y est pas pour rien.

Tout cela montre que quelque chose résiste et persiste qui loin d'être en perte de vitesse fait son chemin, au point que la direction affolée se sente obliger de donner du moue tout en lançant contre les décisions de ses propres instances un contre feu avant même la consultation du 5 novembre avec sa pétition « vivement la gauche ». Je vois là quand a moi que les bouches s'ouvrent et que les mannequins vont devoir retourner dans les greniers de Fabien pour laisser leur place a des portes paroles des luttes.On peut aussi se demander si « pour un choix claire » n'est pas un autre leurre, puisque leurs initiateurs, se plaçant dans le cadre des décisions du congrès se réservent la possibilité de se retirer en cas de candidature commune, toutefois son existence est la preuve de ce qui monte dans le parti et dont il faut dorénavant tenir compte. C'est la raison pour laquelle nous soutenons cette initiative tout en exprimant nos réserves.

Quelque chose est donc entrain de se modifier, qui rend compte du processus engagé autour de la question de la candidature et c'est bien pour cela que nous appelons au rassemblement sur son occurrence. Non, la candidature communiste n'est pas l'effet « du crétinisme parlementaire » mais bien d'une lutte de classe qui se mène dans le parti sur une question essentielle : redonner de la voix au combat communiste dans ce pays. Il s'agit d'une question éminente qui concerne tous les travailleurs et qui pourrait représenter la première bonne nouvelle depuis longtemps à savoir leur retour sur la scène politique suite a leur retour dans la rue et dans les luttes.On me dira mais vous ne représentez plus rien et vous courez a l'échec. Je demande a voir. Mais avant de voir, il faut d'abord pouvoir nous entendre..

Avant de vous souhaiter bonne lecture je conclurai sur cette phrase du récit magnifique que Laurent Gaudé vient de publier chez Acte Sud « écoutez nos défaites « .

« Nous avons perdu. Non pas parce que nous avons démérité, non pas a cause de nos erreurs ou de nos manques de discernement, nous n'avons été ni plus orgueilleux ni plus fous que d'autres, mais nous embrassons la défaite parce qu'il n'y a pas de victoire et les généraux médaillés , les totems que la société vénèrent avec ferveur acquiescent, ils le savent depuis toujours, ils ont été trop loin, se sont perdus trop longtemps pour qu'il y ait victoire. Écoutez nos défaites ».Le dernier courrier que je vous ai envoyé parlait de « la vérité historique » et du destin de certaines expériences, de leur oublie et de leur resurgissement. Nous devons retrouver quelque chose de la profondeur historique et apprendre de ces défaites qui seront nos victoires de demain. En tout cas ce qu'il y a de sur c'est que ce n'est pas en laissant la place a d'autres au nom du plus petit dénominateur commun que quelque chose de ce refouler pourra faire retour.

Gilbert Rémond



Edité le 02-11-2016 à 23:09:22 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 22:56:45   

Un texte du réseau faire vivre :

Se rassembler pour la candidature communiste


Jeudi 20 octobre 2016,

Réponse collective à la contribution "Conférence nationale du 5 novembre, Pour un choix clair

Chér(es) camarades,
Nous avons pris connaissance avec intérêt de la contribution collective « Conférence nationale du 5 novembre , Pour un choix clair » qui a été adressée à plusieurs d’entre nous.

Nous nous félicitons de toutes les initiatives que les communistes prennent dans leur diversité autour de l’exigence d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2017.

Et ce d’autant que nous constatons que malgré la décision du Conseil National de proposer trois choix à la discussion des communistes, le secrétaire national multiplie les déclarations et les initiatives promouvant l’attente jusqu’àprès la primaire du Parti socialiste.

Pour notre part, nous avons dès la préparation du congrès de juin 2016 dans notre texte « Unir les communistes, le défi renouvelé du parti communiste » défendu le projet d’une candidature communiste en 2017.

Dans notre déclaration précédent le Conseil National des 24 et 25 septembre, nous résumions ainsi notre position : « l’élection présidentielle, renforcée par le quinquennat, est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie dans notre société. Elle vise à imposer l’alternance pour que le système capitaliste continue de fonctionner. La place prise par le Front national joue à plein dans ce sens. Raison de plus pour affronter cette bataille en communistes ! Loin des présidentiables éphémères, notre parti peut porter un candidat et un programme communistes, se renforcer en influence idéologique et forces organisées, contribuer à ce que les forces populaires gagnent en conscience et en force face aux combats qui s’annoncent. Le PCF peut porter un candidat représentatif de ces millions de travailleurs qui ont combattu la Loi El Khomri et ne veulent pas baisser les bras. Cette candidature sera un point d’appui pour nos 577 candidats aux législatives, qu’il nous faut désigner rapidement, et affirmera notre volonté de continuer le PCF. »

Nous ne souscrivons donc ni à la conception du rassemblement développé au 37éme congrès, ni au retrait éventuel de notre candidat et nos désaccords stratégiques concernant l’Union européenne sont connus.

Mais nous partageons l’idée qu’une candidature communiste serait de nature à changer la donne du débat politique dans le pays, à donner une nouvelle chance à la construction d’un rassemblement politique et qu’elle serait un point d’appui essentiel pour la campagne des législatives. Nous ajoutons qu’elle nous paraît le meilleur choix aujourd’hui pour rassembler les communistes.

Nous sommes aussi d’accord avec l’objectif que la Conférence nationale débouche sur un choix clair. Cela suppose qu’à l’issue de la Conférence nationale, l’option d’une candidature communiste soit soumise au vote des communistes et ce dans des délais brefs car attendre Janvier, c’est empêcher de fait la candidature.

Nous donnerions plus de poids à la candidature communiste en nous adressant dès maintenant à des camarades qui, par la légitimité populaire acquise dans le mouvement social ou /et par le suffrage universel, pourraient porter une telle bataille. Et nous gagnerions en crédibilité en travaillant dès maintenant à ce qui pourrait être les 10 propositions essentielles d’un candidat communiste ;

Nous sommes disponibles pour tout ce qui permettra d’avancer dans ce sens et nous sommes déterminés à travailler dès maintenant et jusqu’au la conférence nationale du 5 novembre dans un esprit de rassemblement qui permette de créer une majorité autour de la candidature communiste.

Cette réponse est signée par :
Caroline Andreani, Danielle Trannoy, Gilles Gourlot, Jean-Pierre Meyer, Jean-Jacques Karman, Paul Barbazange, Anne Manauthon, Marie-Christine Burricand, Michaele Lafontant, membres du Conseil National
Michelle Bardot(67), Armand Lecoq (34), Michel Capron (34), Gilbert Rémond (69), Daniel Sario, Amandine Lampin(31), Floriane Benoit (38), Laurent Santoire (93), Willy Pepelnjak(38), Eric Ruiz (27), Hervé Fuyet (92), Jean-Pierre Quirin, Michel Dechamps (04), Pierre Viallet, Clara Gimenez (34), Pascal Brula (69), Aimé Couquet ’69), Robert Brun (26), Pierre-Alain Millet (69), Alain de Poilly(94)

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Conférence Nationale du 5 novembre
POUR UN CHOIX CLAIR


contribution collective

Face à la menace qui pèse sur notre pays, face au risque de voir s’imposer les programmes ultra-réactionnaires de la droite et de l’extrême droite, et disparaître durablement les forces de progrès, les communistes ont décidé en juin dernier de construire un large rassemblement « de toutes celles et ceux qui ne veulent pas se résigner aux renoncements de ceux qui gouvernent, qui ne veulent pas de la droite et de l’extrême droite, qui espèrent contribuer à une société plus égalitaire, plus juste et fraternelle, qui veulent faire émerger une alternative à l’austérité libérale ». Où en sommes-nous ? L’évolution du débat politique confirme l’urgence de ce choix. Et pourtant, nous ne parvenons pas à construire ce rassemblement populaire et à faire émerger une candidature qui puisse lui donner une traduction politique lors de la prochaine élection présidentielle.

Comment sortir de l’impasse ? Menons en grand le débat sur les propositions, en rencontrant toutes les forces de progrès disponibles pour construire un projet d’avenir pour la France, sur la base des résultats de la consultation citoyenne. Mais comment faire avancer un programme sans un candidat ou une candidate, qui soit son porte-parole auprès des citoyens, et que ceux-ci puissent appuyer, sauf à leur donner à penser qu’il s’agit d’une cartouche à blanc ? Notre conférence nationale doit prendre une décision sur la candidature aux présidentielles.

Dans le cas contraire, on irait vers une Conférence nationale invitée à décider d’attendre jusqu’à fin janvier, date de la primaire du PS, pour seulement continuer, voire amplifier avec une pétition, notre posture de rassemblement.

Cette démarche, sans candidat, n’est-elle pas dangereuse ? Ne nous enferme-t-elle pas dans le piège du ralliement, à l’un ou à l’autre, et de l’effacement ?

Jusqu’en janvier, en effet, les candidats déclarés vont développer leur campagne électorale, alors que le parti communiste, si louables soient les intentions et propositions qu’il cherchera à porter, risque fort de rester inaudible sur ses idées, sans levier pour peser dans le rapport de force politique médiatique, et de contribuer à installer comme un fait accompli l’absence du PCF de la campagne présidentielle.
La conférence nationale doit réaffirmer notre stratégie de rassemblement. Mais elle doit aussi aller de l’avant et faire un choix : pensons-nous, comme le défendent quelques camarades, que le ralliement à Jean-Luc Mélenchon et à sa conception étriquée du rassemblement est maintenant la seule solution possible ? Ou bien choisissons-nous de proposer une candidature issue de nos rangs pour porter nos propositions, poursuivre jusqu ’au bout nos efforts de rassemblement, retirant le cas échéant notre candidat pour une candidature commune ? Les communistes doivent pouvoir, sans tarder, se prononcer et choisir l’une de ces deux options.

Il n’y a pas de solution idéale. Mais la candidature de Jean-Luc Mélenchon n’est plus, aujourd’hui, une candidature de rassemblement. Le « populisme de gauche » n’apporte pas de solutions réelles à la crise. Un ralliement par défaut à cette candidature risque de démobiliser durablement les militants, avec des conséquences importantes sur nos campagnes, sur nos résultats aux législatives et sur nos capacités à mener les batailles dont notre peuple aura besoin dans les années à venir.

Une candidature issue de nos rangs, engagée dans la campagne pour porter nos propositions et poursuivre en grand nos efforts de rassemblement, peut au contraire faire bouger la situation à gauche. En donnant une visibilité nouvelle à nos propositions et à notre démarche, en permettant la mise en mouvement des militants, elle peut changer la donne du débat politique dans le pays et donner une nouvelle chance à la construction d’un rassemblement politique. Elle serait aussi un atout pour entrer le plus tôt possible dans la campagne des législatives, avec des candidatures à parité qui donnent à voir le visage du PCF d’aujourd’hui, pour gagner le plus grand nombre possible d’élu-e-s utiles au peuple.


Edité le 02-11-2016 à 23:04:22 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:05:43   

LETTRE OUVERTE À PIERRE LAURENT
Lundi 17 octobre 2016,


Caroline Andréani nous livre son point de vue, celui d’une camarade très en colère

Mon cher Pierre,
Je croyais que le succès phénoménal des « Lundis de la gauche » aurait refroidi tes ardeurs. Que nenni ! Tu persévères avec une pétition au titre provocateur : « Vivement la gauche ». Un tout petit appel de quelques lignes qui résume à lui seul les errements de notre ligne politique, et surtout la confusion dans laquelle nous nous sommes collectivement plongés.

Et si je dis « tu », c’est que cet appel semble avoir été décidé en très petit comité. Même si je ne suis plus très assidue au Conseil national, il me semble qu’au dernier CN*, ni toi ni tes lieutenants ne l’aviez évoqué. Je n’ose pas croire qu’il serait né, miraculeusement, des suites de la « restitution » de la « grande consultation » du 8 octobre.

Tu connais la maxime : « Errare humanum est, perseverare diabolicum ». L’entêtement est diabolique... S’il y a une chose que nous, communistes, sommes encore capables de faire, c’est bien de persévérer dans l’erreur. Nos résultats électoraux en baisse constante depuis les années 80 en sont la preuve irréfutable.

Ah, la persévérance ! Je me rappelle encore, Pierre, de ton frère Michel, au moment des collectifs antilibéraux**, qui expliquait qu’il fallait « jouer la gagne », que le grain de sable s’appelait Besancenot, et qu’une unique candidature de gauche (à l’époque, nous pensions que celle de Marie-Georges Buffet allait naturellement s’imposer...) pourrait faire un score à deux chiffres.

Aujourd’hui, dans une situation politique renouvelée, nous persévérons. Une candidature unique de la « gauche d’alternative » pourrait faire un score à deux chiffres. Sauf que le grain de sable s’appelle Mélenchon, et qu’il aurait plutôt la taille d’un caillou (oserais-je dire d’un pavé). Bien entendu, l’appel agite les épouvantails que sont la droite et l’extrême droite. Ce serait dommage de ne pas avancer l’argument de culpabilisation.

« Vivement la gauche ». Cela ne devrait pas me surprendre. Et pourtant, on peut toujours être surpris. Pierre, est-ce qu’il t’arrive de sortir de Fabien, de pousser la porte du bunker ? Toi et ta garde rapprochée, s’entend. Est-ce que vous mesurez la réalité de la situation politique ? Est-ce que vous croyez vraiment que les électeurs sont prêts à signer un tel appel alors qu’ils associent naturellement la « gauche » au Parti socialiste ?

A l’occasion de cet appel, vous avez inventé un concept d’une rare souplesse, la « gauche d’alternative ». Je croyais avoir entendu à Fabien qu’il n’y avait pas deux gauches, et qu’il fallait bien se garder de dire que les socialistes n’étaient plus à gauche pour ne pas se couper de leurs électeurs. N’y a-t-il pas là une contradiction ? Et crois-tu vraiment qu’il sera facile de vendre aux communistes une alliance avec les Verts, qui méprisent et écrasent les classes populaires quand ils sont au pouvoir dans les collectivités territoriales ou au gouvernement ? Ou avec Christian Paul et les « frondeurs » qui sont restés au Parti socialiste, avalisant sa politique antisociale ?
Cet appel dénonce la finance et le Medef, mais surtout pas l’Union européenne. J’ai entendu avec un certain étonnement mon secrétaire de section expliquer que ça ne servait en définitive à rien de s’attaquer à l’Union européenne, parce qu’elle n’était qu’un instrument du capital. Voilà un argument nouveau dans la bouche d’un communiste. Malheureusement, c’est une vieille lune venue de... Lutte ouvrière. Sommes-nous à ce point de déliquescence idéologique qu’il faille emprunter à nos camarades trotskistes une argumentation pour le moins sujette à caution ?

Mais je m’égare. Nous, communistes, avons des objectifs bien plus élevés : nous voulons bâtir l’Europe sociale. Et comme si ça ne suffisait pas, nous voulons réorienter la politique de la BCE. Avec de tels objectifs, ce serait du temps perdu que de remettre en cause la construction européenne !

Ma dernière réunion de section, dans un département qui a longtemps été communiste, la Seine-Saint-Denis, m’a profondément interrogée. La pédagogie du renoncement fonctionne à plein dans le parti. Sur une vingtaine de camarades, tous sauf moi se sont prononcés pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Avec des arguments qui n’ont rien de rassurant quant à l’état d’esprit des militants communistes. Sais-tu pourquoi, in fine, des camarades qui tous critiquent Mélenchon se rallient à sa candidature ? En désespoir de cause. Parce que 1- ils sont aujourd’hui persuadés qu’un communiste ne peut pas être un candidat de rassemblement et 2- que le Pcf n’a plus dans ses rangs les ressources suffisantes pour trouver un candidat qui tienne la route. Soit dit en passant, ce n’est pas très flatteur pour notre direction.

Félicitons-nous d’avoir des militants à ce point lucides qu’ils soient capables de choisir la peste plutôt que le choléra.

En définitive, l’opération « Vivement la gauche » vise avant tout à empêcher l’émergence d’une candidature communiste. Surtout si elle ne provient pas du cénacle, surtout si elle est issue de province, surtout si elle vient du monde du travail. Vous soutiendrez Mélenchon comme la corde le pendu, au nom de l’unité du Parti. Parce qu’évidemment, l’unité du Parti, la seule qui vaille, c’est avec les soutiens de Mélenchon.

Comme nous sommes de grands stratèges, nous privilégions les élections législatives aux élections présidentielles. Comment imaginer que des candidats communistes auront une quelconque visibilité alors que leur parti sera absent de l’élection présidentielle ? Et surtout, comment peut-on réussir le tour de force de faire gober ça aux camarades ? Le légitimisme, autant que le renoncement, tue notre parti. Mais nous avons la parade, celle que nous ressortons à chaque défaite électorale depuis 20 ans : « Les électeurs n’ont pas compris notre stratégie ». Ils ne l’ont pas comprise ou ils l’ont sanctionnée ? Il serait temps de se poser les bonnes questions.

Tout faire, absolument tout pour conserver des élus, nous renvoie à chaque élection dans le giron des socialistes. C’est une stratégie de court terme, et elle ne fera pas recette en 2017. Car le Parti socialiste aura bien d’autres chats à fouetter que sauver 15 députés communistes et apparentés, crois-moi ! Par contre, tous ceux qui depuis cinq ans subissent la politique de Hollande et Valls ne sont pas prêts de nous pardonner notre inféodation systématique au Parti socialiste.

Et nous revenons à notre problématique de départ : « Vivement la gauche ». Mon cher Pierre, si tu veux empêcher la disparition du parti, il va falloir faire autre chose que de rester en cercle fermé. Il va falloir sortir, rencontrer ces classes populaires qui n’en finissent pas de souffrir des politiques d’austérité imposées par l’Union européenne et ses amis de la finance. Il va falloir aussi tenir un autre discours que le salmigondis qui sert aujourd’hui de ligne politique au parti.

S’il y a une chose positive à retenir de l’aventure Mélenchon, c’est celle-ci : seul un discours clair et porteur de ruptures peut convaincre les classes populaires de renouer avec la politique. Je sais que certains dans nos rangs qualifient cela de populisme. Les manifestations contre la loi El Khomry, la résistance à l’état d’urgence (que, soit dit en passant, nos députés ont voté parce que « sinon, les gens n’auraient pas compris », véridique !), la solidarité active avec les migrants et avec les Rroms, les combats contre les fermetures d’usines ou les luttes pour la défense des services publics, le montrent chaque jour qu’il faudrait une étincelle pour que le peuple redevienne un acteur de premier plan de la vie politique. N’est-ce pas le rôle d’un parti véritablement communiste que d’aider à cela ?

Si je peux te donner un seul conseil, Pierre, c’est celui-ci : renoue avec le communisme. Comme le capitalisme, il a de beaux jours devant lui.


Caroline ANDREANI
Section de Pantin, fédération de Seine-Saint-Denis
Membre du Conseil national
Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:08:23   

Vivement la gauche ou le coup de force de quelques dirigeants !


Vendredi 14 octobre 2016,

Nous l’avons bien compris : Pierre Laurent ne veut pas d’un candidat communiste. Contraint de reculer au Conseil national, il lance une pétition intitulée "Vivement la gauche".

Premières réactions de militants.

Une première analyse de notre camarade Robert Brun de la Drôme

"Je croyais que le conseil national des 24 et 25 Septembre avait décidé de soumettre aux communistes trois questions dont celle que porte la direction du parti depuis le début, l’union de la gauche, ou le soutien à JL.Mélenchon, ou une candidature communiste, pour décision le 5 Novembre.
L’humanité de ce jour nous annonce que les communistes lancent une pétition intitulée " 2017, vivement la gauche" et que dans la foulée Pierre Laurent écrit aux personnalités de la gauche dite "alternative".
Les communistes ont il déjà décidé, ou leur opinion n’a aucune importance ?
N’est ce pas leur choix qui ouvre la possibilité de nouvelles initiatives sur l’option retenue ?
Aurons nous encore un exécutif le 6 Novembre si ce n’est pas son choix qui est retenu ?
Cela devient une habitude dans le parti que les directions s’émancipent de la démocratie !
Au lendemain de la réunion des secrétaires de section de Décembre 2007, la direction a fait l’inverse de l’opinion des participants.
La réunion des secrétaires de sections de l’automne 2015 n’a débouché sur rien de probant et maintenant ces initiatives avant même l’échéance
de décisions des communistes !!
Est ce ainsi qu’il faut comprendre le parti communiste du 21° siècle ?
Sur le fond, l’émancipation des travailleurs viendra t’elle de l’union de la gauche incapable depuis 100 ans d’ouvrir une alternative ou viendra t’elle des travailleurs eux même ?


Marie-Christine Burricand a été contactée en tant que Conseillère métropolitaine (C’est bien la première fois que la direction nationale s’adresse à moi à ce titre !)
Voilà le mail d’Isabelle de Almeida et ma réponse :

Bonjour,
Pierre Laurent vient de lancer un appel pour 2017 dont je vous communique le texte.
Nous voulons en faire une grande pétition populaire, car il est temps que les électeurs de gauche se mêlent de cette affaire pour que la raison l’emporte sur les ego.
Je vous propose de signer la pétition et de la faire circuler à d’autres qui seraient susceptibles de la signer.
Bien à vous,
Isabelle De Almeida


Bonsoir,
je crois qu’avant d’avoir un problème d’égo, nous avons un problème politique. La défiance envers la gauche et globalement envers tous ceux qui ont gouverné ces 20 dernières années est énorme. Le titre de cette pétition est complètement décalé de ce que pensent les citoyens qui ne peuvent entendre dans leur masse un appel du type "Vivement la gauche". car il faudrait dire "Vivement la sociale", vivement le pouvoir au peuple", " Vivement des salaires décents"...
Surtout cette pétition s’assoit sur les 3 choix proposées par le Conseil National pour n’en porter qu’un, l’attente d’après la primaire du PS.
Je ne la signerai donc pas et comme beaucoup d’autres camarades, je vais continuer de m’engager pour la décision d’une candidature communiste.
Décidément, notre direction ne tire aucune leçon des échecs aux municipales et aux régionales.
Fraternellement
Marie-Christine Burricand


Ensuite, celle de Pierre Alain Millet, contacté lui aussi comme conseiller de la Métropole de Lyon :
Au moment où notre peuple souffre comme jamais de l’impasse d’une gauche incapable de " changer la vie" et même devenue la représentante la plus servile des oligarchies, impasse dont nous portons une responsabilité si grande en ayant enfermé le parti communiste dans l’électoralisme, cet appel est une faute historique, une de plus, qui révèle l’incapacité de la direction du PCF à parler du choix communiste, à parler d’un engagement révolutionnaire.
Le conseil national avait proposé aux communistes trois choix pour préparer la conférence nationale et devait organiser un appel à candidature. mais la direction nationale n’a que seul objectif, empêcher que les communistes ne choisissent une candidature communiste.
Ce serait pourtant le seul choix qui préserve la possibilité d’existence du parti communiste. ..
Il ne lui restera plus après les présidentielles quà organiser, enfin diront certains, le congrès de la dissolution.
Un communiste en colère qui ressent le terrible rejet populaire de la gauche, rejet dont se nourrissent droite et FN et l’urgence de dire au peuple qu’une issue progressiste existe, et qu’elle suppose un grand parti communiste.
Un élu qui mesure à quel point il est possible de faire vivre une expression pleinement communiste, en rupture avec l’histoire de l’union de la gauche, porteuse d’un rassemblement plus large, plus populaire, plus militant et citoyen, et donc à quel point la direction nationale est coupable de ce renoncement au communisme.
Pam



Une réaction de Gilbert Rémond
"Vivement la gauche" dit tout de la dégénérescence de la direction actuelle et son installation dans l’imaginaire petit bourgeois parisien . Une fois de plus la communication est passé par là. Elle donne une suite paresseuses et oisive à cette autre perle de l’agite prop boboïsé qu’était "l’humain d’abord", cette sorte de villégiature nonchalante et infructueuse menée loin des bords de la société de classes ou les bons sentiments remplacent mollement, la réalité plus triviale et sanglante de la lutte des classes menée par ceux qui possèdent les moyens de production et d’échange.
Vivement la gauche est une sorte de reprise positiviste du mot d’ordre Mitterrandien "au secoure la droite revient". Vous remarquerez au passage que la force du message ne nous en a absolument pas protégé, et qu’au contraire celle-ci pouvait revenir tranquille fignoler le boulot commencé par la gauche réaliste, pendant que" le peuple de gauche" se faisait des frayeurs a bon compte en regardant ce nanar catastrophique. C’est aussi et surtout une espèce de référence subliminale au" vivement dimanche" de François Truffaut, à son dernier film noir, tourné en noir et blanc. Nous avons perdu nos couleurs !
Vivement dimanche ce serait donc notre espoirs et notre horizon, ce serait ce jour en noir et blanc, réservé au repos dominicale et à la prière. Voila "la gauche" en place du dimanche, transformée en valeur eschatologique, en une fin de non recevoir en sommes, une pause tout au plus dans le sociétale, une sorte de rêverie sur le droit à la paresse une fois par semaine. Voila notre attente et sa vision transformés en petit complément pour le renouvellement de la force de travail, mais pas trop, et surtout sans aucune revendication d’un droit de sortie du système et de son mode de production bourgeois.
La direction nous dit sans détour par cette référence inconsciente qu’elle n’a que faire des six jours de travail de la semaine qu’elle laisse au patrons, seule l’intéresse cette unique journée dédié a la célébration du seigneur avant la séparation de l’église et de l’état, qu’un compromis avec la fraction laïcarde de la bourgeoisie transformait en jour de repos pour les classes populaire. Alors oui quand il prenait le turbin, le prolos disait "vivement dimanche", mais c’était un vis sans fin qui tournait et le ramenait a sa case départ, car le dimanche était toujours suivit d’un lundi et des autres jours de chagrin. Est-ce donc là notre destin ? Le chagrin pendant qu’une minorité continuera son opulence dans l’omnipotence !
Autrefois nous préférions dire "vive le communisme" "vive le socialisme" et" la dictature du prolétariat", cela n’empêchait pas d’aller au boulot le lundi matin mais au moins nous avions cette lueur qui transcendait les journées et leur donnait un horizon, sachant qu’ailleurs d’autres travailleurs avaient cet ouvrage a cœur. Il nous faut vraiment trouver une autre volonté avec une candidature communiste sur un programme de rupture et de lutte et mettre sur la touche ces naufrageurs.
C’est la première fois au PCF qu’un dirigeant passe ainsi outre les décisions du Conseil National et le débat dans le parti.Ce choix témoigne que ce dirigeant ne croit plus en son parti et reste prisonnier d’une conception ancienne de l’Union de la gauche.
Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:10:21   

Candidature du PCF à la présidentielle : Ouvrir le débat pour que les communistes décident !

Lundi 19 septembre 2016,

La conférence nationale du PCF aura lieu le 5 novembre pour décider de notre stratégie aux présidentielles et aux législatives.
Les communistes ont renvoyé dans les cordes le piège de la primaire de toute la gauche !
Mais la direction nationale continue d’empêcher tout débat sur la candidature communiste, préférant jouer les entremetteuses entre les différents candidats se réclamant de la gauche au nom de la recherche d’une unité fantasmée qui finit par s’apparenter à un manque de courage politique et à un effacement volontaire. Pierre Laurent ne répond pas à ceux qui suggèrent une candidature issue du PCF bloquant ainsi le processus de désignation.
L’élection présidentielle, renforcée par le quinquennat, est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie dans notre société. Elle vise à imposer l’alternance pour que le système capitaliste continue de fonctionner. La place prise par le Front national joue à plein dans ce sens.
Raison de plus pour affronter cette bataille en communistes ! Loin des présidentiables éphémères, notre parti peut porter un candidat et un programme communistes, se renforcer en influence idéologique et forces organisées, contribuer à ce que les forces populaires gagnent en conscience et en force face aux combats qui s’annoncent. Le PCF peut porter un candidat représentatif de ces millions de travailleurs qui ont combattu la Loi El Khomri et ne veulent pas baisser les bras.
Cette candidature sera un point d’appui pour nos 577 candidats aux législatives, qu’il nous faut désigner rapidement, et affirmera notre volonté de continuer le PCF.
C’est pourquoi, nous demandons que :
La candidature du PCF aux présidentielles soient mise clairement à l’ordre du jour de la conférence nationale,
Un appel à candidatures soit lancé dés maintenant dans le PCF en respect de nos statuts

Le travail collectif s’engage pour construire le programme de notre candidat
Membres du Conseil National

Paul Barbazange
Caroline Andreani
Danielle Trannoy
Gilles Gourlot
Herve Poly
Jean-Pierre Meyer
Jean-Jacques Karman
Anne Manauthon
Marie-Christine Burricand
Michaele Lafontant
Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:11:01   

Rencontre des élus signataires potentiels aux présidentiables
A quoi peuvent servir les présidentielles pour les communistes ?

Vendredi 23 septembre 2016, par pam

Pierre Laurent avait invité les élus qui peuvent signer pour soutenir un présidentiable à une rencontre ce 21 septembre à Paris ; parlementaires, conseilles régionaux, départementaux, conseillers de Paris et....conseillers métropolitains de Lyon. Nous n’étions que 64 présents, et la discussion a confirmé la situation profondément divisée de notre parti, chacun essayant à partir de son expérience de se construire une ligne politique.
Le rapport de Pierre Laurent était vraiment désespérant, se voulant neutre, présentant les hypothèses, sans jamais esquisser une orientation cohérente dans une stratégie de long terme, renvoyant aux discussions de la prochaine conférence nationale le 5 novembre prochain, et allant même jusqu’à dire "la situation pourrait être totalement différente en Janvier"... certes, elle sera même totalement différente en mars... Bref, attendons.
Le plus grave sans doute, c’est que Pierre Laurent considère la vie politique comme le seul cadre de réflexion pour les communistes, une vie politique qui aurait sa logique propre, dans laquelle il faudrait trouver son rôle. Il a totalement oublier le cœur marxiste du parti communiste, penser le monde pour le transformer, le monde, pas la vie politique.
Je suis intervenu en tout début de la matinée pour essayer de pousser une discussion sur les conditions dans lesquelles les communistes agissent.
Le rapport de Pierre Laurent a raison de souligner que des bases progressistes existent dans notre pays face au dérives à droite toute, mais il rate quelque chose d’essentiel en ne proposant aucune analyse de ce qui freine, ce qui limite ces bases progressistes. En ne donnant pas une lecture critique du rapport de forces dans lequel agissent les forces sociales, il ne dit pas la vérité sur la situation et donc sur ce qui est possible.
Car les forces progressistes font face à de terribles difficultés.
D’abord, elles sont profondément affaiblies, désorganisées, et notre parti en est l’exemple, mais nous connaissons tous l’état de la vie associative et syndicale. Le mouvement contre la loi El Khomri a peut-être été le signal d’un inversement de tendances, en tout cas pour la CGT, mais il a aussi montré la grande difficulté à organiser et tenir les manifestations face aux provocations, à organiser un service d’ordre à la hauteur de la situation.
Ensuite, elles sont profondément divisées dans leur réalités sociales, entre précaires et statutaires, urbains et ruraux, banlieue et villes, public et privé, et le racisme et l’intégrisme pèsent fortement sur les capacités de solidarité.
Enfin, elles sont émiettées dans une grande confusion sur le projet de société qui pourrait être une alternative au capitalisme mondialisé. Elles sont écartelées entre l’idéalisme écologiste, qui est le plus souvent un conservatisme conduisant par exemple pour l’énergie à préférer le marché au service public, et ce que j’appelle la nostalgie de la gauche, qui refusant de tirer les leçons de décennies d’échecs ne peut voir que la gauche est dans une impasse dont elle ne sortira pas dans la recherche désespérée d’un nouveau "programme commun" et d’une nouvelle
démarche électorale, enfin d’un gauchisme dont nous savons tous qu’il est l’arme de la division, de l’isolement, de la perte d’utilité pour le monde ouvrier, le peuple.
Ces blocages sont là, profonds, anciens, et les difficultés politiques n’en sont que la traduction. Un marxiste prendrait le temps de chercher dans les conditions économiques et sociales les bases de ces divisions, se rappelant ce que Brecht fait dire à Lénine "idée, qui sers-tu ?"
Mais il faut dire la vérité aux communistes. Il faudra de longues années pour surmonter ces blocages, reconstruire à la fois une cohérence idéologique, une efficacité d’action, une unité populaire. Reconstruire la conscience, l’organisation, l’unité populaire, après 4 décennies de stratégie d’union de la gauche qui nous a enfermé dans les institutions et l’électoralisme ne se fera pas sans nombreuses batailles sociales allant de pas en pas beaucoup plus loin que le mouvement du printemps, car la seule école des peuples, c’est la lutte des classes.
Alors, a quoi peuvent bien servir les échéances électorales de 2017 pour les communistes ? Qui peut sérieusement tenter de faire croire au peuple qu’il a un "truc" pour surmonter tous ces obstacles et construire un rassemblement progressiste majoritaire dans ce cadre ? L’élection présidentielle est le cœur d’une constitution faite pour assurer la domination de la bourgeoisie et lui permettre de construire une alliance majoritaire pour elle. Répéter qu’on va trouver une nouvelle formule à gauche pour "changer la vie", c’est mentir aux communistes. Nous savons tous que le prochain président de la république sera l’outil d’une aggravation de la guerre contre le peuple quel qu’il soit. Je dis souvent à des amis qui croient au miracle des insoumis : « admettons à un miracle en mars, il faudrait que le miracle soit ensuite permanent, car sinon, JLM n’aura le choix qu’entre la soumission à la Tsipras, ou l’honneur de la fin d’Allende... »
C’est le premier pas d’une bataille de reconstruction d’une stratégie de rassemblement populaire progressiste, faire reculer à la fois ce qui reste d’illusions électorales sur le sauveur suprême, et la terrible désillusion, le renoncement à se faire entendre, à comprendre le monde pour le transformer, le renoncement à la résistance qui est la première étape incontournable de la prise de conscience.
Dans les deux cas, en direction donc de l’électorat de gauche déçu mais inquiet de la dérive à droite,comme en direction du peuple abstentionniste, il faut gagner des votes qui diront "je ne vote pas pour qu’un président miraculeux change la vie, mais pour affirmer que j’existe, que je vais me battre, m’organiser, et pas à pas reconstruire l’unité populaire’.
Le seul enjeu pour nous de la bataille présidentielle, c’est de faire entendre et de mesurer l’idée qu’il est possible de reconstruire une histoire populaire progressiste tirant toutes les leçons de l’impasse de la gauche, et que c’est le seul chemin utile, que c’est même l’urgence face au Front National.
La question d’une candidature communiste se pose uniquement dans cet objectif, et elle doit être décidée pour répondre à une seule question. Le parti communiste sera-t-il en meilleur état après cette bataille ? Autrement dit, une bataille communiste en 2017 doit se fixer comme objectif de renforcer et d’unir les communistes.
J’ajoute après avoir entendu l’excellente intervention de Sébastien Jumel, maire de Dieppe, qui, constatant que les stratégies de ces dernières années nous ont mis dans une impasse et, pour lui, dans l’impossibilité de préparer sérieusement une candidature [1], qu’il faudrait mener une campagne communiste avec la candidature Mélenchon. Il se trompe de mon point de vue, car évidemment, Mélenchon ferait disparaitre médiatiquement tout effort de bataille communiste, et surtout, il est impossible de faire progresser ce réengagement dans les luttes de classe au plan politique en votant pour un sauveur suprême... J’avoue d’ailleurs que Sébastien ferait un excellent candidat communiste aux présidentielles !!!
[1] en gros, il dit très gentiment et poliment que la direction nationale nous a mis dans la m...
Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:11:27   

Présidentielles : le conseil national doit ouvrir toutes les options pour une feuille de route claire !


Vendredi 23 septembre 2016, par Marie-Christine Burricand

Depuis des mois, les communistes sont dans le flou concernant les présidentielles. L’attente ne constitue pas une feuille de route !
Dans la situation de très grande confusion dans laquelle nous sommes, il y a au moins un point sur lequel tout le monde est d’accord : ces présidentielles seront difficiles pour le peuple, pour la gauche et pour le PCF. Le FN apparaît de plus en plus menaçant et la droite lui emboîte le pas.C’est pourquoi, personne ne croit à une solution miracle qui résoudrait tous nos problèmes, surtout pas une situation politique nouvelle en janvier !
Le PCF est au bout d’un long contre-sens stratégique qui l’enferme dans une impasse.
Faut il rappeler la gauche plurielle, les collectifs antilibéraux en 2007, l’effacement volontaire au profit de Mélenchon en 2012. Cela fait parfois sourire de voir ceux qui nous ont tant vanté sa candidature il y a 5 ans se draper dans des déclarations anti Mélenchon qui sont inutiles et même contre productives. La question ce n’est pas lui, c’est nous. Que va faire le PCF ?
Au congrès, Pierre Laurent a longuement plaidé pour que nous ne décidions rien concernant la candidature aux présidentielles. La lucidité impose de voir que les prévisions avancées à ce moment là pour justifier cette position ne se sont pas réalisées. Les candidats issus du PS iront à la primaire du Parti socialiste et porteront le bilan de ce parti qui symbolise aujourd’hui la trahison politique.
Les candidats de la gauche de la gauche ne sont pas partis pour s’unir et s’effacer. Et le questionnaire du parti ne fera pas bouger grand chose dans cette situation.
Les communistes sont inquiets : Comment se battre sans candidat à la présidentielle dans les mois qui viennent ? Comment mettre en route nos 577 candidats aux législatives sans un candidat national emblématique ?
Comment conserver y compris pour 2020 des positions locales, dans une situation d’effacement national sans précédent du PCF ? Beaucoup de camarades, quelle que soit leur position, pensent qu’il n’est plus temps d’attendre !
Des camarades souhaitent une candidature issue du PCF, mais se résignent à la candidature Mélenchon parce que ce serait trop tard pour nous. Mais faut-il recommencer ce qui nous a si peu réussi. Et n’est-il pas aussi trop tard pour peser sur Mélenchon et son programme comme le proposent certains ? Espérer mener une campagne communiste sous la bannière Mélenchon est irréaliste !
Le PCF peut-il accepter de ne pas porter la représentation de la classe ouvrière jusqu’au plus haut niveau de l’état ? quelle place dans cette bataille pour les luttes de ces derniers mois ?
Examinons les conditions d’une candidature communiste sérieusement et la direction nationale doit nous dire la vérité sur les signatures, l’engagement financier possible.
Lançons un appel à candidatures, mettons des noms sur la table, ceux de responsables communistes mais aussi de figures emblématiques du mouvement social.
Attendre encore pour décider, c’est s’enfoncer dans un opportunisme de défaite qui nous coûte très cher. La seule issue, c’est de mener cette bataille en construisant pour l’avenir.
Le Conseil national doit émettre des propositions claires dans la perspective de la Conférence nationale, il doit ouvrir toutes les options du débat sans en fermer aucune afin que les communistes puissent décider !
Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:14:30   

Pour 2017 : Mener un combat communiste. Ne pas s’enfermer dans le piège de la Présidentielle.

Vendredi 23 septembre 2016, par Danielle Trannoy ,

Peut-on parler de simples élections ? Peut-on se contenter « d’arrangements électoraux approximatifs conclus au sommet » ? Evidemment, non !

Le capitalisme impose misère, déstructuration des emplois et des productions. Les guerres engagées dans des Etats souverains mènent au chaos. Le terreau du racisme, de la fascisation des opinions est là. La situation de la France est extrêmement grave. L’état d’urgence est instauré et renouvelé ; toutes les lois prises par le Gouvernement socialiste ont préparé le terrain à la Droite et l’Extrême-Droite.
La conférence nationale du PCF aura lieu dans moins de deux mois, le 5 novembre pour décider de notre stratégie aux présidentielles et aux législatives 2017.

Sortir du piège des primaires et de la Présidentielle

Face à un capitalisme dangereux et destructeur, tous les communistes ont la responsabilité de replacer le débat dans le sens des luttes qui grandissent. Ils ont, tous, la responsabilité de se positionner pour représenter les millions de travailleurs qui luttent au quotidien pour leurs emplois, pour vivre dignement. Pour s’opposer au fascisme rampant.

Qui fait la loi en France

Pour surmonter l’illusion de la présidentielle, le PCF peut porter des candidats représentatifs des millions de travailleurs qui ont combattu et qui ne veulent pas baisser les bras face à la Loi El Khomri (jusqu’à son abrogation). D’ailleurs, la détermination demeure : les derniers rassemblements de septembre ont été importants, les mobilisations contre la casse industrielle (Alstom….) La classe ouvrière reste mobilisée face à la répression syndicale.

Les luttes, terrain premier des constructions politiques. Le mouvement social ne peut tout, il lui faut une perspective politique.

Déjà, des candidats communistes (disponibles) ou soutenus par le PCF annoncent qu’ils combattront partout, dans la rue et dans les urnes, ceux qui ont approuvé par leur vote, ou ne se sont pas opposés à la loi scélérate de démantèlement du Code du Travail. C’est à ce prix que l’abrogation sera gagnée et que la Loi redeviendra réellement l’expression de la volonté générale. La question du travail est fondamentale.

Des voix s’élèvent pour un candidat communiste à la présidentielle.


Actuellement, sans candidat communiste, le PCF est inaudible et absent ; le constat est que la démarche initiée par la Direction a échoué.
De nombreux communistes expriment leurs inquiétudes, et prennent conscience du caractère inacceptable de la situation (effacement, pas de candidat, pas de position, pire pas de démarche pour prendre position). Cela dure depuis des mois….. Le piège des primaires pour la présidentielle (institutionnel, médiatique… populiste…) se referme.

Présidentielle : « ne lâchons pas la proie pour l’ombre ! »


Les positions prises sur le plan national depuis janvier, orientent vers le PS (pour le 2e tour, alors qu’il provoque un rejet profond) et nous laissent dériver vers Mélenchon et sa France insoumise, son projet, son organisation, son financement, etc…. Ce dernier se servant du vide laissé pour peser sur les communistes par sondages, opérations de communication, dénonciations du système, sur un programme décidé seul. Dans l’un au l’autre choix, les conséquences d’avoir de tels porte-paroles conduirait le PCF à un nouvel affaiblissement, avec le risque de ne plus avoir de députés…..

Faut-il replacer le Parti Communiste dans une situation de dépendance par rapport à des dirigeants ou des organisations très minoritaires ou bien devenir la xeme… tendance du PS ?

Certains communistes, en interne, agissent pour soutenir la création d’une autre organisation politique, ou mouvement confirmant la poursuite de la « mutation » venant en recours à la social-démocratie qu’elle s’appelle Podemos, Syriza, Die Linke….. Voire Insoumis, Indignés… Tournons nos regards vers la Grèce, l’Espagne… Le capitalisme a-t-il reculé ou bien est-il encore plus destructeur ?

Se dégager du poids de l’idéologie dominante et se battre pour gagner des élus

L’élection présidentielle n’est pas favorable au PCF. Elle conduit à sa marginalisation.
C’est pourquoi au congrès nous nous étions engagés à nous fixer comme priorité les élections législatives, afin d’inverser le débat, au profit des législatives, le seul qui devrait compter en démocratie. C’est un choix stratégique qui doit être porté par l’ensemble de notre Parti. Pourquoi est-il reporté de semaines en semaines ? C’est pourtant l’expression de la souveraineté des communistes.
Les batailles électorales et les élus nécessaires, doivent être pensés au service de l’intervention populaire.
La classe ouvrière doit prendre toute sa place dans la direction du pays pour la maîtrise des moyens de production et d’échanges, des conditions de travail et de vie autour de propositions compréhensibles (nationalisations des secteurs clés, pouvoirs dans les entreprises, réduction du temps de travail, augmentation des salaires… abrogation de la loi Travail, retraite, blocage des prix, non application des directives européennes, sortie de l’Otan, remise en cause de la dette publique…. Pour envisager la sortie du capitalisme et regagner une souveraineté politique, économique, financière et monétaire.

Cette question des candidatures (présidentielle et 577 candidats) doit donc être mise clairement à l’ordre du jour de la conférence nationale pour permettent aux communistes, dans leur parti, des faires les choix qu’ils seront capables de mettre en œuvre en toute souveraineté. A condition de ne pas s’effacer ni d’être effacés.

Tirant les leçons de l’impasse de la gauche et des formes d’union électorale, nous affirmons que seul un rassemblement populaire conscient et organisé peut imposer des ruptures politiques. Pour cela nous avons besoin d’un parti communiste bien identifié, qui fait le pari de son existence et de son influence avec les travailleurs et les quartiers populaires face au capitalisme , pour maintenant et au-delà des échéances électorales. Relançons ce défi, pour unir les communistes ! Nous ne baissons pas les bras !

Danielle Trannoy
PCF Bassin Arcachon Val de l’Eyre.
Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:16:59   

intervention de Jean-Pierre MEYER au Conseil National du 8 septembre 2016

Jeudi 22 septembre 2016, par Jean-Pierre Meyer

Une intervention plus que jamais pertinente !

La période que nous vivons est d’une extrême gravité et d’une extrême complexité. Elle commande une force d’analyse précise et une capacité à voir les réalités sans fard et sans miroir déformant. Il doit en être de même dans notre vision de l’état réel de notre Parti. La dynamique militante n’y est pas.
Elle n’y est pas, parce qu’il n’y a pas une vision stratégique claire et partagée. Les communistes n’ont jamais fonctionné aux diktats ou au moyen de décisions, fussent-elles de congrès, prises aux forceps.
Les communistes sont mal dans leurs baskets. Ainsi, pour ne prendre que cet exemple, l’initiative « Donner la parole au peuple »avait pour objectif le retour de 500 000 questionnaires. A ce jour nous en comptons 20 000, allez doublons, triplons ce chiffre le temps que tout remonte des Fédérations. Pour autant, ça ne va pas, le compte n’y est pas. Ça ne doit pas nous interpeler, nous faire poser des questions ?
2017, très nombreux sont les communistes qui n’arrivent pas à voir où l’on va. Le congrès ne les a pas éclairés. Alors ils attendent la Conférence Nationale de novembre. Avons-nous tant de temps, alors qu’aux législatives c’est l’existence même d’un groupe communiste à l’Assemblée Nationale qui est en jeu, avec toutes les conséquences que cela aura ?
Décidément, quel dommage que la proposition de nos Camarades du Nord, lors du 37ème congrès, visant à désigner au plus tôt une candidature communiste à la présidentielle ait été violemment repoussée. Pourtant, elle n’altérè en rien la volonté de rechercher une candidature de meilleur rassemblement si nécessaire et pour sûr elle nous aurait permis d’être déjà en ordre de marche et de faire entendre le point de vue des communistes.
Oui le PCF a un rôle primordial à jouer, plus que jamais dans le contexte actuel et ce rôle il ne peut le jouer par procuration. Une candidature communiste à la présidentielle, comme des candidatures communistes aux législatives s’imposent au plus vite, c’est une condition essentielle à la publicité de de contenus politiques de qualité et aux possibles rassemblements et candidatures de rassemblement que commande la situation. Corrigeons et corrigeons vite !

(Le 21 09 2016)
Xuan
   Posté le 02-11-2016 à 23:18:58   

Ci-dessous la position de la coordination communiste nord Pas de Calais :

Lettre ouverte aux communistes
sur la nécessité de la candidature de Jean-Luc Mélenchon


Chers camarades,
Depuis 9 mois la candidature de Jean-Luc Mélenchon, annoncée par celui-ci en février 2016, fait débat chez les militants communistes, que ce soit au sein du PCF, ou au sein des organisations communistes extérieures au PCF.

Dans ce débat, il nous semble que bon nombre de militants oublient l’objectif principal qui doit nous guider : être utile aux masses, être utile au développement de la lutte de classe.

Or quels sont les besoins des masses aujourd’hui ? Il s’agit de résister à la broyeuse libérale antisociale pilotée par le MEDEF et le gouvernement PS, sous la férule de l’Union Européenne. Il s’agit d’exprimer politiquement le rejet des politiques libérales, austéritaires, antisyndicales, racistes, guerrières, qui pavent la voie au fascisme. Il s’agit, plus spécifiquement, de dénoncer et battre ce parti de trahison sociale qu’est le PS, lequel parti passe encore, aux yeux de millions de gens, pour être de « gauche », c’est-à-dire, dans l’esprit commun, pour être un parti se plaçant « du côté des travailleurs et de la justice sociale ».

Or le rejet populaire des politiques libérales (dont par exemple le rejet de la loi El Khomri, qui a aggravé le fossé avec le PS) et le rejet des politiciens y compris corrompus (cf. Cahuzac) qui incarnent ces politiques – rejets qui s’expriment en partie dans l’abstention aux différentes élections – peuvent s’exprimer aujourd’hui positivement par un vote de masse en faveur d’un candidat en capacité de briser la domination politique du PS sur la « gauche ». Le verrou du bipartisme « gauche/PS » contre « droite », qui alimente le FN (dénonciateur de « l’UMPS »), peut sauter par le vote Mélenchon, ce qui ouvrira ainsi un espace politique aux forces révolutionnaires.

Battre le PS

Militer pour le vote Mélenchon à la présidentielle, et viser qu’il passe devant le candidat PS, c’est travailler à défaire l’hégémonie du PS et donc du coup favoriser l’alternative à sa gauche. Jean-Luc Mélenchon est certes un social-démocrate de gauche, mais il représente de fait la séparation en cours entre les libéraux et les antilibéraux (forcément inconséquents) au sein de la social-démocratie. C’est un processus objectif produit par l’aggravation de la crise du capitalisme, ses conséquences sur les masses et la montée de la menace fasciste. De larges couches de la société, notamment des couches dites moyennes soutiens traditionnels de la social-démocratie, sont touchées par la crise du système capitaliste, par la gestion libérale de celle-ci, et rentrent en opposition avec le système et les partis qui le défendent. Mélenchon est le reflet et le catalyseur de ce processus, processus qui a atteint aujourd’hui un stade tel que la social-démocratie libérale (le PS) peut perdre son hégémonie sur la « gauche ».
Les forces communistes doivent rompre avec le PS pour participer à ce front de résistance mené par Mélenchon, l’adversaire du moment du PS. Si demain nous voulons aller plus loin, obtenir des changements plus décisifs, il convient de commencer d’abord, avec Mélenchon, de mettre à bas la domination de la social-démocratie libérale.

Etre un pas en avant des masses, ce n’est pas se couper d’elles
Certes Mélenchon n’est pas communiste, mais ce n’est pas cela qui est posé dans une démarche de front. Chavez au Venezuela ne l’était pas plus, mais cela n’a pas empêché le Parti Communiste Vénézuélien de le soutenir, lui et son « Mouvement pour la Vème République ».
Ce qui importe, c’est l’objectif commun, et il faut mettre en avant la personnalité la plus capable de faire progresser le front en direction de cet objectif, voire d’atteindre l’objectif.
D’aucuns diront qu’il n’y a pas réellement de « front », en ce sens que la « France Insoumise » - puisque tel est le nom de la structure qui soutient sa campagne- n’est pas un front constitué de différents partis, comme pouvait l’être le « Front de Gauche ». Mais s’arrêter à cela n’est que s’attacher à la forme, au détriment du fond, qui doit primer : qu’importe si la « France Insoumise » n’est qu’un mouvement construit autour du PG, ce qui nous intéresse c’est le sens et l’objectif de cette campagne, et ce que représente Mélenchon pour de larges masses. Or il incarne bien la résistance populaire actuelle, ce qu’illustrait par exemple la présence sur le plateau de la Convention programmatique à Lille de représentants des principales luttes sociales du moment ; et le mouvement ouvrier et populaire passera de la défensive à l’offensive en soutenant et promouvant cette candidature.
Marx disait dans Le Manifeste que « les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers. (…) Ils sont la fraction la plus résolue des partis ouvriers » ; « Dans les différentes phases que traversent la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité ».
Il faut bien comprendre par là que les communistes, tout en ayant leur propre organisation qui ne se dilue jamais (tout comme le PC vénézuélien ne se dilua pas dans le PSUV), sont partie prenante

des différentes phases du combat mené par les travailleurs, tout en continuant à viser plus loin. Ainsi, ouvrir le chemin ultérieur vers la révolution, dans le contexte actuel de régression sauvage et de menace fasciste, c’est aujourd’hui bâtir un solide front de résistance aux attaques libérales et surmonter la domination politique de la social-démocratie libérale.

Programme minimum et programme maximum

Dire qu’il faut un « programme communiste » pour cette élection présidentielle, et critiquer le programme de Mélenchon à cette aune-là, n’est pas une approche juste : le « programme » pour une candidature à une élection présidentielle est nécessairement un « programme minimum » qui correspond aux besoins immédiats de la lutte des masses et qui peut mettre en mouvement ces masses, et non pas le « programme maximum » qui est le programme de la révolution et de la construction de la société socialiste étape vers le communisme. Lénine et les bolchéviks, en 1917, réclamaient la paix et la terre, mesures qui, en soi, n’étaient pas « communistes » : la distribution de la terre aux paysans était même une mesure démocratique bourgeoise, mais c’était la mesure qui correspondait aux besoins du moment des masses paysannes sans terre.
Il ne faut donc pas rejeter le programme de Mélenchon en le déclarant « non-communiste », ce qui n’a pas grand sens, mais le prendre pour ce qu’il est (un programme immédiat qui correspond aux besoins immédiats de la lutte de classe), un programme même assez avancé sur la question européenne par exemple, ce qui n’empêche qu’il peut être et doit être critiqué (dans un esprit constructif) et amélioré pour qu’il réponde au mieux aux besoins immédiats des masses. Mais mettre cela en avant, critiquer tel ou tel aspect du programme (alors que le programme du PCF par exemple est tout aussi critiquable) pour refuser de soutenir Mélenchon est tout simplement un prétexte pour ne pas répondre à la question décisive qui est le besoin objectif des masses de sanctionner dans les urnes le PS libéral, de se défendre et d’aller à la contre-offensive avec la candidature Mélenchon.

Sur la question de la « candidature communiste »

Il en est de même de la notion de « candidature communiste ». Nous comprenons la volonté de militants qui souffrent de la dérive réformiste et opportuniste de leur Parti de vouloir absolument retrouver une « identité communiste » menacée et de vouloir porter une « parole communiste » dans cette campagne. Mais il y a là une confusion : tout d’abord une candidature portée par le PCF ne sera pas, ipso facto, une « candidature communiste », mais simplement une « candidature PCF », sauf à vouloir attribuer au terme « communiste » simplement la signification usuelle de « membre du PCF ».
Ensuite, à supposer que le candidat choisi soit réellement communiste (et pas un simple social-démocrate travesti en communiste comme l’est Pierre Laurent), cette candidature n’en sera pas plus efficace dans la lutte de classe, au vu de l’objectif atteignable du moment qui est de contester et même battre la domination du PS. Car aujourd’hui l’enjeu est bien d’être en capacité d’exprimer la révolte populaire et de battre le PS, et Mélenchon – l’homme qui a déjà obtenu 4 millions de voix sur son nom en 2012 et qui a une très forte popularité au sein du peuple de gauche – est le seul aujourd’hui en capacité d’atteindre cet objectif, qu’on l’aime ou pas, qu’on le veuille ou non.

Il nous faut le meilleur candidat capable de porter ce programme immédiat ; c’est l’objectif qui détermine le candidat. Tout comme, dans un syndicat, celui qu’on choisit comme dirigeant, est celui qui est le meneur, le plus à même de faire avancer la lutte et le camp des travailleurs. Alors oui, souvent, ce meneur peut être justement un militant communiste, et c’était souvent le cas quand le PCF était authentiquement communiste et composé principalement de militants ouvriers très engagés.
Mais c’est de moins en moins le cas, et cette élection présidentielle n’est au fond que le révélateur de 40 ans de dérive opportuniste et de liquidation du PCF : ce n’est pas Mélenchon qui liquide le PCF, c’est au contraire la liquidation du PCF qui amène Mélenchon (et, soit dit en passant, le « tout sauf Mélenchon » ne pourra par conséquent « traiter le mal »).
Il y a 35 ans, même avec ses défauts, le PCF était encore capable d’avoir un Georges Marchais tribun du peuple capable de fédérer au-delà des rangs du PCF. Aujourd’hui, c’est un Mélenchon, socialiste de gauche, qui joue ce rôle-là. Il faut le voir.
D’aucuns s’illusionnent, estimant qu’il suffirait de la désignation d’un « candidat communiste » doté d’un « programme communiste » pour reprendre, de facto, une position dirigeante dans le mouvement ouvrier et populaire, contre la social-démocratie. Seulement, le fait pour les communistes d’être l’avant-garde des fronts anticapitalistes, antifascistes et anti-impérialistes n’a jamais été acquise « de droit », mais a toujours résulté d’un travail de terrain acharné. Chemin faisant, les communistes avaient acquis une place incontournable dans le mouvement ouvrier et populaire. Aujourd’hui, nous devons acter nos reculs pour préparer l’avenir, et non les nier en nous contentant de réaffirmer nos succès d’hier.
D’autres camarades, plus lucides face à la situation, mais arc-boutés sur la nécessité d’avoir un « candidat communiste », en viennent à définir d’autres objectifs pour cette campagne présidentielle, reproduisant sans s’en rendre compte les postures traditionnelles des organisations trotskistes : il s’agit alors d’avoir un « candidat communiste » coûte que coûte, simplement pour « porter la parole communiste », simplement pour témoigner finalement. Que le mouvement communiste en soit réduit à cela est une régression.
Certains cherchent à justifier cela par une perspective à long terme : « qu’importe si le score est faible, au moins on aura sauvegardé notre existence et notre indépendance et on pourra continuer à construire demain ». Mais cela signifie sacrifier la possibilité de victoire immédiate contre la social-démocratie libérale qui ouvrira une respiration et un espace au mouvement ouvrier et, ce faisant, aux forces révolutionnaires ; c’est diviser la résistance au PS incarnée par Mélenchon et, de facto, c’est favoriser le PS. C’est aussi ne pas prendre la mesure du danger fasciste et de la nécessité de faire émerger un pôle jouant à armes égales avec les partis traditionnels PS/ droite de la bourgeoisie, permettant d’attirer les déçus et autres travailleurs dégoûtés de l’alternance libérale eurocratique PS/droite.

Sur la question des législatives

Souvent hélas, il y a surtout des calculs d’appareil dans cette volonté d’avoir absolument un « candidat communiste », en liant cette campagne présidentielle, même avec un score faible, aux législatives à venir, enjeu décisif (au-delà de la question du groupe parlementaire) pour l’accès au financement public pendant 5 ans. Aux pragmatiques qui diront que l’argent est le nerf de la guerre et qu’il est politiquement essentiel de sauvegarder un groupe de députés à l’Assemblée, nous dirons que rien de tout cela n’est en réalité impossible avec la France Insoumise. Mais qu’à force de traîner, cela devient certes plus difficile. En fait, à force de rester arrimé au PS pour avoir des « députés communistes », on finit par tout perdre et, finalement, seul le FN, parti fasciste, en profite.
Si Mélenchon a annoncé que la France Insoumise désignerait 577 candidats aux législatives, il faut le lire en miroir du travail que fait actuellement le PCF pour désigner aussi 577 candidats. Donc là n’est pas la question. Et il ne faut pas en déduire que Mélenchon est prêt à faire battre des députés sortants du Front de Gauche, rien ne permet de l’affirmer. Ce n’est d’ailleurs pas son intérêt. La question clef qui permettra d’ouvrir une discussion/négociation, c’est bien entendu la question des présidentielles, qui est la bataille cruciale. Il est logique de concevoir que les élections législatives, qui auront lieu 5 semaines après la présidentielle, se fassent en lien avec elle.

Sachons saisir une opportunité historique !

Chers camarades,
En 2012, face à la droite au pouvoir, le PS se présentait comme « force principale d’opposition de gauche ». Le « Front de Gauche », avec Mélenchon comme candidat, émergeait en montrant aux yeux de larges masses qu’il y avait une « autre gauche » plus combative, qui voulait s’en prendre réellement aux maux de cette société. 4 millions de voix (11%) se sont portées sur Jean-Luc Mélenchon, retrouvant un score inédit pour une candidature à la gauche du PS.
Aujourd’hui, après 5 années de destruction accélérée des conquis sociaux et démocratiques par un gouvernement PS clairement à la solde du MEDEF et de l’Union Européenne, nous avons la possibilité avec Mélenchon de passer une étape supérieure, celle de surpasser électoralement le PS, décrédibilisant nettement ce Parti et permettant ainsi d’ouvrir un nouveau chemin pour les forces progressistes.

Mélenchon futur Tsipras ou Mitterrand?

D’aucuns ont l’exemple grec à la bouche pour indiquer que dépasser la social-démocratie, voire prendre le pouvoir, n’est pas en soi un gage de succès pour les travailleurs si à l’arrivée c’est une trahison à la Tsipras qui nous attend. La référence à Mitterrand est aussi faite.
A cela nous répondrons que les combats que l’on mène, on n’est pas sûr de les gagner, mais que les combats que l’on ne mène pas sont perdus d’avance.
Mais il faut avoir perdu le sens des réalités pour faire la fine bouche sur le besoin de devancer toute candidature du PS alors que le mouvement ouvrier est à ce point sur la défensive, qu’il subit des coups très durs (voir notamment la très forte répression antisyndicale), et que les travailleurs ont tout simplement besoin de souffler, de relever la tête. Toute avancée sur le front électoral de Mélenchon sera vécue par des millions de gens comme une bouffée d’oxygène, doublée d’une saine satisfaction si le PS est à terre, dépassé. Ce sera un puissant moteur permettant à la classe ouvrière de reprendre confiance en elle, voire de repartir à l’offensive.
Comparaison n’est pas raison. Chaque contexte politique est différent. Mitterrand voulait « plumer la volaille communiste » ; aujourd’hui voter Mélenchon, c’est « plumer la volaille socialiste » !
A quoi cela servira-t-il, demandent encore certains, si, au final, c’est pour terminer 3ème de la présidentielle derrière la droite et le FN ? A cela nous répondons que briser la domination du PS sur la « gauche » est en soi un objectif, puisqu’il permettra ensuite une reconstruction de cette gauche dans laquelle le mouvement communiste pourra jouer un rôle beaucoup plus important qu’aujourd’hui, à condition bien sûr que nous sachions nous rassembler dans et hors du PCF contre l’opportunisme.
Mais un tel questionnement interroge. Est-ce à dire que pour certains il faille absolument trouver l’équation permettant à la « gauche » (mais quelle gauche ?!) de se trouver au second tour. Car, mis à part Mélenchon lui-même (que certains analystes, encore rares bien sûr, situent même à cette deuxième place), envisager un « candidat de gauche » au second tour de la présidentielle ne peut que vouloir dire soutenir un candidat issu du PS. Or c’est précisément cela que le peuple ne veut pas : faire croire qu’il y a une différence entre la social-démocratie libérale incarnée par le PS et la droite libérale.

Pour en finir avec la social-démocratie libérale, il faut choisir Mélenchon !

A moins que…. le secret espoir de certains (et notamment à la direction du PCF) soit que ce soit un « frondeur » qui gagne la « primaire du PS », un Montebourg par exemple (qui semble le mieux placé des frondeurs). Auquel cas cette direction du PCF jugerait « plus facile » de faire accepter le ralliement du PCF dès le premier tour à ce candidat du PS frondeur. Cela ne serait alors qu’une tentative inacceptable de sauver le PS dans le vain espoir d’avoir un retour d’ascenseur au moment des législatives.
Montebourg représente l’illusion d’une « critique de gauche » au sein du sérail. Le « Ministre liquidateur de Florange », qui a soutenu l’arrivée de Valls au poste de premier ministre, peut difficilement être présenté comme un opposant de gauche, radical, permettant d’ouvrir une alternative. Sa seule fonction est de capter des voix au détriment de Mélenchon pour tenter de sauver le PS ou tout au moins de limiter les dégâts. Non, il n’y a pas d’échappatoire possible, la seule alternative aujourd’hui, c’est Mélenchon.
Toute tentative de trouver un autre candidat, par la « gauche » (candidature « communiste » ou par la « droite » (candidature PS « frondeur »), que ce soit dès aujourd’hui ou demain après avoir attendu les résultats de la « primaire du PS », ne peut qu’affaiblir le principal adversaire de gauche du PS qu’est Mélenchon et, ce faisant, ne peut que favoriser le PS et renforcer sa domination.
Nous appelons donc à soutenir la candidature et à voter Mélenchon. C’est travailler à se débarrasser de la plaie libérale anti-populaire de la gauche du capital qu’est le PS.
Fait le 28/10/2016


Edité le 02-11-2016 à 23:28:00 par Xuan


Finimore
   Posté le 04-11-2016 à 07:39:14   

Le texte de la coordination communiste nord Pas de Calais,

http://cercles.communistes.free.fr/cc5962/publi.php?idArticle=2016_10_29_lettreouverte

intitulée : « Lettre ouverte aux communistes sur la nécessité de la candidature de Jean-Luc Mélenchon » s’inscrit dans une logique électoraliste de type « Front de Gauche », maintien des illusions sur les conséquences d’un hypothétique résultat (de Mélenchon) face au PS et surestime le rôle de ce résultat etc.

La position de la CC Nord Pas de Calais ne rompt pas avec la mystification du terme et de la logique « reconstruire la gauche », « une gauche de gauche » etc..

En cherchant sur internet des infos sur le mouvement contre la loi travail (son bilan), sur le débat « revenu de base ou salaire à vie », je suis tombé sur le site de LO (organisation trotskiste comme chacun sait) et j’ai relevé des articles intéressants (je dis intéressant comme peut l’être le texte de la CC Nord Pas de Calais, mais discutable, voir faux sur certains points).
Ce site reproduit notamment des articles du mensuel Lutte de Classe et ces articles peuvent-être aussi écoutés (et aussi téléchargés en MP3 et transférer sur un simple baladeur).
En dehors d’un article sur le bilan de la lutte contre la loi travail, et sur le revenu de base et le salaire à vie (Friot), plusieurs articles concernant les prochaines élections ont retenus mon attention. Evidemment je précise qu’une fois débarrassé des sempiternelles conceptions trotskistes et attaques contre « le stalinisme », il n’en reste pas moins que les questions, les problématiques avancées dans ces articles sont pertinentes.

Donc voici le résultat de mes recherches :

LDC 177 juillet/aôut 2016 - article 01 : Loi travail : les leçons de quatre mois de lutte
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/loi-travail-les-lecons-de-quatre-mois-de-lutte_68926.html

LDC n°177 juillet/aôut 2016 - article 04 : Revenu garanti, salaire universel…ou abolition du salariat
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/revenu-garanti-salaire-universel-ou-abolition-du-salariat_68929.html

LDC 177 juillet/aôut 2016 - article 05 : Reconstruire la gauche ? Une imposture doublée d’une impasse
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/reconstruire-la-gauche-une-imposture-doublee-dune-impasse_68930.html

LDC 178 septembre/octobre 2016 - article 01 : LO dans la campagne présidentielle
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/09/17/lutte-ouvriere-dans-la-campagne-presidentielle_70740.html

LDC 179 novembre 2016 - article 02 : Le PCF à la recherche de l’introuvable candidat unique de la gauche
http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/10/29/le-pcf-la-recherche-de-lintrouvable-candidat-unique-de-la-gauche_71908.html
Xuan
   Posté le 06-11-2016 à 08:29:02   

Echec pour la ligne d'alignement de Pierre Laurent et Cie sur Mélenchon et les atterrés du PS . Il s'avère que l'opposition au sein du pcf grandit tant à la base qu'au niveau des cadres.
Le rejet des socialos et de leurs satellites constitue un acquis très positif, qui correspond à la volonté du peuple. C'est aussi une conséquence de l'aiguisement de la lutte de classe et du mouvement contre la loi travail en particulier.
L'appel opportuniste de la coordination communiste se trouve dès lors complètement hors jeu.

Pour autant le futur programme du candidat du pcf n'est pas défini. Ce sera un autre combat. Le parti communiste que nous voulons reconstruire doit organiser les masses pour renverser le capitalisme, c'est la seule orientation qui s'impose, y compris pour faire face au fascisme et à la fascisation.

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Sur le pcf :

Encore une surprise quand on donne la parole aux communistes
Les communistes à l’offensive la conférence nationale propose majoritairement une candidature communiste


Samedi 5 novembre 2016

Depuis des mois, la direction nationale du PCF proposait des primaires de gauche avec les socialistes frondeurs, choix largement refusé par les militants. .. Le conseil national d’octobre maintenait 3 choix à proposer aux communistes. .. mélenchon, un candidat communiste ou attendre les primaires du PS... ce dernier choix sur insistance de Pierre Laurent. ..
Mais ça ne passait vraiment pas et les contacts que Pierre Laurent multipliaient avec des socialistes comme avec les insoumis devaient être compliqués. La veille de la conférence nationale, Pierre Laurent annonçait publiquement son ralliement au soutien à Mélenchon. ..

Il ne restait que deux choix à discuter à la conférence nationale...

Mais quand on réunit les responsables de terrain du PCF, le résultat n’est pas toujours celui attendu par la direction. ..

En 2007 déjà, la direction avait tenté de faire accepter la "métamorphose" autrement dit la fin du PCF, et l’assemblée des secrétaires de section avait dit... Le PCF continue !

Ce 5 novembre à la Villette, c’est un peu pareil. .. Malgre les efforts de la direction, la conférence nationale a voté majoritairement pour une candidature communiste..

Inscrits : 535
Votants : 519
Option 1 : 218 (42,00%)
Option 2 : 274 (52,79%)
Abstention : 27 (5,2%)

Résultat clair.. 55,7% des communistes qui se sont exprimés proposent une candidature communiste. ..

Ceux qui pensaient qu’elle n’était pas possible doivent subitement douter...
Et ceux qui n’en voulaient surtout pas parce qu’ils veulent en fait toujours autre chose qu’un parti communiste sont très énervés. .. ils n’arrivent pas à faire la même chose qu’en Italie, dissoudre le parti communiste.

La discussion des communistes est dynamisée. .. une candidature communiste, une bataille communiste aux présidentielles et aux législatives sont plus que jamais possibles !


Edité le 06-11-2016 à 08:37:53 par Xuan


Cruella
   Posté le 08-11-2016 à 15:54:59   

Cruella
   Posté le 08-11-2016 à 16:14:18   

Cruella
   Posté le 08-11-2016 à 17:03:10   

Cruella
   Posté le 08-11-2016 à 17:40:42   

Cruella
   Posté le 08-11-2016 à 17:57:38   

Xuan
   Posté le 08-11-2016 à 21:00:26   

C'est le vœu de Cambadelis , mais cet abruti ferait mieux de réfléchir au sort qui attend son propre parti. Bien qu'il soit au pouvoir l'heure n'est plus à toiser les autres mais plutôt à se cacher dans un trou à rats. Le PS s'approche de ses meilleurs scores des années 60.

C'est précisément en présentant un candidat que le PCF peut éviter de disparaître.
En fait c'est le Font de Gauche qui vient de disparaître.

Et dans la foulée "Cruella" qui prétend "traquer et pourchasser les communistes" .
Les anticommunistes ne sont pas bienvenus ici, ce sont les anticommunistes qui sont "traqués et pourchassés".


Edité le 08-11-2016 à 21:04:57 par Xuan


Finimore
   Posté le 09-11-2016 à 06:22:41   

Xuan a écrit :

C'est précisément en présentant un candidat que le PCF peut éviter de disparaître.


Qu'il présente ou qu'il ne présente pas de candidat, cela à terme ne changera rien !

De quel PCF parle t on ? Celui des notables et autres élus ? celui des militants qui se posent des questions sur les liens avec le PS, sur le rejet du marxisme par la direction du parti, sur la stratégie d'union de la gauche...

D'un strict point de vue électoraliste il y a des contradictions entre l'échéance des présidentielles et les législatives qui vont suivre.
La direction du PCF est dans une contradiction absolue, et de ce point de vue il n'est pas du tout exclu que celui-ci se rallie à une candidature de type Montebourg ou que le candidat "communiste" type Chassaigne, ne soi l'idiot utile de la direction du PS, qui remercierait électoralement le PCF lors des législatives.

Xuan a écrit :

En fait c'est le Font de Gauche qui vient de disparaître.


Le Front de Gauche a éclaté au moment de la campagne des Régionales l'année dernière (la fin du Front de Gauche, n'est pas en soi une mauvaise chose...)
Xuan
   Posté le 09-11-2016 à 08:02:05   

Finimore a écrit :

De quel PCF parle t on ? Celui des notables et autres élus ? celui des militants qui se posent des questions sur les liens avec le PS, sur le rejet du marxisme par la direction du parti, sur la stratégie d'union de la gauche...


C'est toute l’ambiguïté de l'opposition à la débandade de la clique Laurent, et qui n'est pas homogène. Et c'est le débat qui s'ouvre maintenant. Si le PCF présente un candidat quel programme défendra-t-il ?

Les posts de "Cruella" sont foncièrement anticommunistes, indépendamment des divisions internes du PCF.
Xuan
   Posté le 16-11-2016 à 00:07:44   

Le PRCF soutient Mélenchon :

Présidentielles : le PRCF prend position – communiqué du PRCF


source

Après avoir démocratiquement à la base et consulté toutes les associations départementales, le Comité Central du PRCF qui s’est tenu le 13 novembre a adopté à l’unanimité moins une voix la motion « présidentielles » présentée par la commission exécutive.

1 - Concernant l’hypothétique (pré-)candidature d’un membre du PCF aux présidentielles, elle n’aurait de sens « identitaire »…
- que si elle militait sans équivoque pour que la France SORTE de l’Union Européenne du capital,
- que si elle rappelle que le socialisme est la seule issue à la crise du capitalisme,
- que si elle exclut d’avance tout ralliement au PS (notamment à Montebourg)
- et que si elle exclut d’avance toute forme de candidature unique de la gauche au premier tour des législatives.on est loin de tout cela aujourd’hui

2 - Concernant la candidature de Jean Luc Mélenchon, tout en considérant qu’un vrai changement progressiste implique la rupture franche de la France avec l’UE dans la perspective du pouvoir populaire et que, de ce point de vue, la formule de Jean Luc Mélenchon, « l’UE, on la change ou on la quitte ! » n’est qu’un tout premier pas, le PRCF tend la main aux militants de la France insoumise et soutient de manière à la fois critique et constructive la candidature Mélenchon.

C’est à l’heure actuelle le moyen le plus efficace pour combattre le fascisant FN, Valls-MEDEF et la droite thatchérienne, tout en ouvrant l’espace politique le plus large possible aux luttes à venir. Car c’est d’abord par l’action tous ensemble et en même temps que nous construirons le Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Écologique (FR.A.P.P.E. !) nécessaire pour battre le grand capital et engager le vrai changement.

Dans cet esprit à la fois rassembleur et indépendant, sans perdre de vue l’exigence stratégique de reconstruire en France un vrai Parti communiste, le PRCF diffusera à au moins 100 000 exemplaires son programme communiste dans les manifs, aux entreprises, aux étudiants et dans les quartiers populaires, et cela avant le 1er tour de la présidentielle.

Communiqué du PRCF sur les présidentielles -14 novembre
Xuan
   Posté le 20-11-2016 à 00:21:01   

Quand l'hôpital se fout de la charité


Rude bataille au sommet du parti révisionniste, entre les partisans de Montebourg et d'un rapprochement final avec le PS (voire pas si final que ça d'ailleurs), et la clique de P. Laurent qui fait la promotion de Mélenchon dans l'Humanité et les instances du pcf, malgré le vote hostile des cadres.

Les communistes qui luttent à l'intérieur du pcf pour une expression communiste indépendante de la social-démocratie et du réformisme ont donc fort à faire.

Ci-dessous un article publié par la Commission économique du PCF.
On appréciera cette formule qui résume à elle seule le combat de titan qui oppose les révisionnistes de la Commission économique et les "insoumis" mélenchonnistes :

"Elles ne comportent pas de droit d’initiative pour imposer la prise en compte de propositions positives des salariés, ni de possibilité institutionnelle d’obtenir le financement de ces propositions par les banques."

Du coup Boccara, Dimicoli et consorts se paient le luxe de dénoncer le réformisme de Mélenchon, en relevant à juste titre ses reniements, mais sans oublier de défendre le cadre européen.

Le rejet populaire du PS met à présent les dirigeants révisionnistes dans une situation proprement intenable, une illustration des lois de la dialectique en quelque sorte entre PS et pcf, comme la lune gravitant inséparablement autour de la terre. Mais voici qu'un nouveau larron se joint à cette bande de pieds nickelés, et tout ce beau monde tourne en rond, incapable de sortir de l'orbite du capitalisme et du réformisme.





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Le programme de la "France insoumise" :
des choix contraires à ceux pour quoi nous combattons
Commission économique du PCF



« Nous entrons en campagne en soumettant au pays un pacte d’engagements pour une nouvelle majorité. Pour construire la politique et le rassemblement dont la France a besoin, nous nous adressons à toutes les citoyennes et tous les citoyens qui partagent notre ambition, aux syndicalistes, aux militantes et militants associatifs, aux artistes et aux intellectuel-le-s, aux forces du Front de gauche, à la France insoumise, aux socialistes qui veulent retrouver le chemin de la gauche, aux écologistes. Nous leur proposons de débattre de ce pacte d’engagements pour construire le socle d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale qui soit formée par les forces de la gauche d’alternative » . Ainsi la résolution adoptée par la conférence nationale du PCF définit-elle l’effort engagé en vue des échéances de 2017.

La confrontation des axes de rassemblement proposés par le PCF avec les programmes des différentes forces se réclamant de la gauche d’alternative doit ainsi permettre d’identifier les différences et les points de convergences à partir desquels un effort peut être engagé pour parvenir à surmonter les contradictions qui existent naturellement entre forces politiques différentes. C’est dans cet esprit que la commission économique (1) du PCF a mené un examen du programme de Jean-Luc Mélenchon, dont le détail, exposé point par point au regard des sept axes de rassemblement proposés par le PCF, peut être consulté sur le site de la revue Economie et politique.
((http://www.economie-politique.org/93807)2.

La conclusion qui en ressort est que ce programme ne présente pas seulement des divergences et des contradictions avec nos propositions. Sa conception même est fondamentalement contraire à toute perspective de rassemblement à gauche, sa logique est radicalement opposée à ce pourquoi nous combattons.

C’est pourquoi il est logique que les délégués à la conférence nationale se soient prononcée à une nette majorité pour la présentation d’un(e) candidat(e) issue des rangs du PCF plutôt que pour un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon : ils ont ainsi mis en accord le choix de leur candidat avec les orientations politiques décidées par nos congrès.

1. Un programme qui emprunte à L’Humain d’abord
mais c'est pour lui tourner le dos


Le programme de la « France insoumise » est parsemé de mesures empruntées aux revendications du mouvement social ou au programme du Front de gauche mais les dispositions structurantes qui donnaient sa crédibilité sociale, économique et politique à L’Humain d’abord sont systématiquement écartées.

Les propositions de la « France insoumise » sont ainsi en net recul par rapport aux objectifs sociaux de L’Humain d’abord :

> la fixation du SMIC à 1 300 euros nets en 2017 remplace les objectifs qui figuraient en 2012 dans L’humain d’abord : 1 700 euros bruts dès 2012, 1 700 euros nets avant 2017. Le PCF propose aujourd’hui 1 800 euros bruts dès 2017 (c’est la revendication de la CGT) et 1 700 euros nets à la fin de la prochaine législature ;

> « Nous agirons pour éradiquer le chômage » : tel était l’engagement de L’Humain d’abord, qui prévoyait, pour y parvenir, la mise en chantier d’un système de sécurité d’emploi et de formation pour tous (proposition, mise aujourd’hui en forme législative, pour laquelle le PCF a décidé de faire campagne). Dans le programme la « France insoumise », s’il est bien question d’« éradiquer la précarité », l’objectif d’éradiquer le chômage est entièrement absent. Même s’il avance des chiffres impressionnants de créations d’emplois pour la transition écologique, emplois dont la création semble survenir spontanément ou automatiquement, Jean-Luc Mélenchon se borne à se placer dans une logique de « plein-emploi », c’est-à-dire du taux de chômage correspondant à la situation où l’économie est considérée comme étant à l’équilibre. Selon la plupart des études empiriques, ce taux de chômage pourrait être de l’ordre de 7 % en France.

Comment peut-on parler d’« éradiquer la précarité » avec plus de 2 millions de chômeurs ? Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon propose un « droit opposable à l’emploi en faisant de l’État l’employeur en dernier ressort : en cas de chômage de longue durée, l’État doit proposer un emploi au chômeur en lien avec sa qualification, sur une mission d’intérêt général, dans le cadre d’un service public de l’emploi identifiant clairement chacune des missions ». On reste stupéfait de voir figurer cette proposition dans un programme politique du XXIe siècle. Elle évoque les ateliers nationaux qui conduisirent à l’échec et à la répression du mouvement ouvrier en juin 1848 puis à la perte de la Deuxième République.

Plusieurs mesures de politique économique préconisées par Jean-Luc Mélenchon seraient d’ailleurs de graves obstacles à la réalisation d’un programme de progrès social :
> c’est le cas en particulier de la « transformation de la CSG et de l’impôt sur le revenu actuel en un nouvel impôt citoyen sur les revenus, garantissant les recettes de la Sécurité sociale et de l’État ». La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG conduirait à imposer des contribuables jusque-là non-imposables car le premier niveau de la CSG frappe tous les revenus sauf ceux de certaines allocations sociales. Cette idée s’inscrit dans une logique de déresponsabilisation sociale des entreprises et de leur désengagement du financement de la protection sociale. C’est la démarche, déjà largement engagée par Sarkozy puis Hollande, du remplacement des cotisations sociales des entreprises par l’impôt. Un prélèvement fiscal sur les revenus des salariés et citoyens se substituerait au prélèvement sur les profits des entreprises, mettant en cause un des fondements du projet d’Ambroise Croizat. Au contraire, L’Humain d’abord précisait : « loin de toute fusion entre la CSG et l’impôt sur le revenu, nous mettrons en place une nouvelle cotisation sociale sur les revenus financiers afin d’aller vers la suppression de la CSG et l’extinction de toute fiscalisation de la protection sociale » ;

> au chapitre des ruptures avec l’Humain d’abord figure l’abandon de la proposition d’un fonds de développement économique, social et écologique solidaire européen visant à mobiliser la puissance de création monétaire de la Banque centrale européenne pour financer le développement des services publics.

> enfin, en ce qui concerne les objectifs écologiques d’un gouvernement de gauche, l’abandon du nucléaire est acté dans le programme de la « France insoumise » alors qu’il ne figurait pas dans L’humain d’abord. Ce choix, reprenant l’hypothèse irréaliste d’un passage à 100 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2050, conduirait en fait à brûler davantage de combustibles fossiles, comme l’Allemagne a été amenée à le faire avec le charbon. Il priverait la France des moyens de faire face au défi écologique majeur, le réchauffement climatique. En regard de ce renoncement, les discours de Jean-Luc Mélenchon sur l’« écosocialisme » et la planification écologique donnent une impression d’incohérence.

2. Des logiques contraires à nos objectifs de lutte et de rassemblement pour la transformation sociale


Un trait majeur du programme de la « France insoumise » est l’absence de tout appel à l’intervention populaire pour changer la gestion et les choix stratégiques des entreprises. C’est ce que le candidat avait souligné dans un entretien pour le Patriote de l’Ariège du 16 septembre :

« vendredi 9 septembre, je suis allé à un truc qui s’appelle Produire en France... Moi j’ai dit aux patrons qui étaient là « pour tenir les comptes de vos entreprises, vous êtes assez grands, sinon, ce n’est pas la peine de faire patron. Mais moi je vais vous dire ce dont le pays a besoin. Est-ce que vous êtes capables de prendre votre place là-dedans ? … Moi je vous donne de la visibilité, je vous donne de la stabilité et de la sécurité. ».

Cela fait écho à sa vision d’une transition écologique dont les créations d’emplois résulteraient automatiquement, comme si les gestions et leurs critères n’y étaient pour rien. On demeure dans la tradition devenue obsolète d’un Etat correcteur des désastres sociaux résultant des choix des entreprises.

Ainsi, la question des pouvoirs sur les entreprises et les banques ne fait pas partie des 10 mesures emblématiques de la « France insoumise ». L’exercice de pouvoirs d’intervention nouveaux des travailleurs, à travers leurs comités d’entreprises et les autres institutions représentatives du personnel, tient une place tout à fait marginale dans la définition de la VIème République que les partisans de la « France insoumise » appellent de leurs vœux.

Diverses propositions peuvent pourtant sembler aller dans ce sens, par exemple l’instauration de « nouveaux droits de contrôle aux comités d’entreprise sur les finances de leur entreprise » , celle du « droit à un vote de défiance à l’égard des dirigeants d’entreprise ou des projets stratégique » , ou encore d’un droit de veto suspensif des comités d’entreprise contre les licenciements économiques. Mais ces dispositions ont toutes comme point commun de se borner à une contestation des décisions patronales. Elles ne comportent pas de droit d’initiative pour imposer la prise en compte de propositions positives des salariés, ni de possibilité institutionnelle d’obtenir le financement de ces propositions par les banques.

Si donc Jean-Luc Mélenchon entend « soumettre le droit de propriété à l’intérêt général » , ce n’est pas sur les luttes et sur la conquête de pouvoirs d’intervention par les travailleurs qu’il compte pour y parvenir. Tout son programme est fondé sur la croyance que la toute-puissance de l’État – et particulièrement de son chef – suffirait à obtenir une autre répartition des richesses, sans changer en profondeur le fonctionnement des entreprises et du système financier.

Ainsi, ses propositions en matière de fiscalité des entreprises sont très imprécises. Les outils d’incitation qui figuraient dansL’humain d’abord – modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de la politique de l’entreprise en matière d’emploi, de formation, des salaires ; rétablissement d’une fiscalité locale sur le capital matériel et financier des entreprises – en sont absents. Du coup, la « révolution fiscale » annoncée tend à se résumer à une progressivité plus forte de l’impôt sur le revenu n’excluant pas, au total, un alourdissement de la ponction fiscale sur les couches moyennes et populaires.

De ce point de vue, on peut caractériser ces propositions économiques comme un programme social-démocrate très étatique, encore plus timide que ceux qui ont échoué à plusieurs reprises contre la crise du capitalisme contemporain, en France (1981-1983) comme ailleurs en Europe ou en Amérique latine.

Mais il y a plus grave. Quand on cherche plus profondément quel pourrait être le facteur sur lequel Jean-Luc Mélenchon compte asseoir la crédibilité de son programme, on le trouve : c’est une forme de nationalisme.

Ainsi de l’insistance sur le protectionnisme, certes qualifié de « solidaire », qui intervient à toutes les pages du programme économique de la « France insoumise ». De façon comparable à ce que portent les forces nationalistes qui montent dangereusement en France comme en Europe ou aux États-Unis en faisant assaut de démagogie populiste, cette insistance revient à poser la France en opposition à un monde dangereux dont il importerait de se protéger par la puissance de l’État national au nom d’un « indépendantisme français » . Les illusions dangereuses de la « démondialisation » ne sont pas loin, au lieu de l’ambition de transformer la mondialisation, présente, elle, dans L’humain d’abord.

Dans ces conditions, dès lors que le contenu du programme comme les justifications théoriques qui lui sont données abandonnent l’inscription d’une politique de gauche dans une cohérence de classe pour se référer désormais à un « populisme de gauche » opposant le « peuple » à une « caste », le recours au vocabulaire et aux thèmes de l’extrême-droite n’est pas très éloigné non plus. Jean-Luc Mélenchon lui-même a eu l’occasion de souligner dans une interview à Médiapart, le 3 juillet 2016, que « Mme Le Pen s’est collée à la distance d’une feuille de papier à cigarettes d’à peu près tout ce que nous disons » sur l’idée d’un référendum sur la sortie de l’UE.
A la lumière de cette constatation, on ne peut pas considérer comme un simple dérapage son discours en séance du Parlement européen selon lequel ce sont les travailleurs détachés, et non le capital, qui « volent le pain » des travailleurs sur place.

Il prend au contraire un singulier relief au moment où, partout en Europe, nationalismes et tentations autoritaires instrumentalisent les souffrances sociales des victimes de la mondialisation financière et des politiques d’austérité.

L’attitude de la « France insoumise » face aux enjeux européens présente les mêmes dangers : au lieu de lutter contre tout ce qui tend, aujourd’hui, à monter les peuples européens les uns contre les autres dans un contexte de crise dont le « Brexit » et l’élection de Trump nous annoncent qu’il peut engendrer des évolutions incontrôlables, Jean-Luc Mélenchon décrit, là encore, les enjeux dans des termes qui mettent en opposition la France, son peuple, son État, avec l’Europe.

Toute sa démarche stratégique, qui exclut une véritable intervention des citoyens (hormis un référendum du type de celui du «Brexit » et la construction d’alliances populaires en Europe, est sous-tendue par l'hypothèse que la menace par la France d'une « sortie des traités européens », traduite immédiatement dans de premières mesures de sauvegarde, obligerait l'Allemagne à capituler, ce qui créerait, pense-t-il, les conditions d'élaboration de nouveaux traités européens (plan A). Si cela ne marche pas, alors la France entrerait en guerre économique ouverte avec l'Allemagne en dénonçant tous les traités européens, en développant le protectionnisme et en faisant fonctionner la planche à billets par la Banque de France au service de l’État national (plan B)... tout cela avancé sans dire que l'Europe imploserait mais, au contraire, en tenant des propos vagues et illusoirement rassurants sur « les coopérations avec les autres peuples ».

Ces propositions sont très loin de l'esprit et de la lettre de L'Humain d'abord, malgré quelques emprunts détournés. Le socle de tout le programme de la « France insoumise », c'est la reconquête d'un financement direct de l’État national par la création de monnaie centrale (BCE ou Banque de France), comme dans les années 1960-70, et l'obsession, pour y arriver, de « briser le bloc libéral » de l'Allemagne, en se tenant prêt à sortir de la zone euro et de l'Union européenne elle-même, puisque « le traité (de Lisbonne) ne prévoit pas de sortie de la zone euro sans sortie de l'Union européenne » (Commission européenne - 3/11/2011).

Autant d’illusions qui semblent ignorer la responsabilité de Hollande, de Valls, de la direction du PS et des gouvernements nationaux dans la mise en œuvre des options néo-libérales en Europe et en France !

Ce programme, totalement illusoire mais autorisant toutes les démagogies populistes en campagne électorale, concourrait à mettre le feu aux poudres d'une « guerre civile entre Européens » et à l'enfoncement de l'Europe dans le monde au moment même où celle-ci va être prise pour cible par le redéploiement des dominations nord-américaines sous l’impulsion de Trump. Il interdirait de se saisir, à l'appui des luttes, de l'opportunité historique de partager l'énorme capacité de création monétaire de la BCE, infiniment plus importante que celle de chaque banque centrale nationale, pour affronter ensemble les gigantesques défis communs à venir. Cela alors même que des forces très diverses mènent désormais campagne à nos côtés pour que les 80 milliards d’euros que la BCE déverse chaque mois sur les marchés financiers (pour un total cumulé de 1 551 milliards au 10 novembre 2016) soient utilisés pour l’emploi, les services publics, la transition écologique : c’est le sens de notre proposition d’un Fonds de développement économique, social et environnemental solidaire européen.

On s'interdirait de faire jonction avec les pays émergents pour s'émanciper de la domination écrasante du dollar avec une monnaie commune mondiale de coopération.

3. Des contradictions qui condamneraient à l’impuissance toute politique se réclamant de la gauche


Avec un programme comme celui de la « France insoumise », qui tient pour quantité négligeable la conquête de pouvoirs dans l’entreprise pour y imposer une alternative aux critères de gestion capitalistes, faut-il donc s’en remettre au patronat pour créer les millions d’emplois nécessaires, faire disparaître le chômage, augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail, développer les territoires ?

Alors que, sous l’empire des critères financiers, la révolution informationnelle détruit plus d’emplois qu’elle ne permet d’en créer, quelle crédibilité accorder aux promesses de créations d’emplois massives sans de nouveaux critères et de nouveaux pouvoirs des salariés dans les entreprises ? Comment mobiliser ces gains de productivité au service d’un nouveau mode de développement, faisant appel à un déploiement tout à fait inédit des services publics ? Comment réussir la transition écologique ?

Et comment faire reculer le pouvoir des marchés financiers et des institutions qu’ils contrôlent – Commission européenne, Banque centrale européenne – sans mesures concrètes et précises pour réorienter le crédit bancaire en faveur de l’emploi, de la création de richesses dans les territoires et du développement des services publics ?
On retrouve dans le programme de Jean-Luc Mélenchon diverses propositions « marquées à gauche » comme la lutte contre l’évasion fiscale, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières ou la création d’un « pôle public bancaire ». Mais la logique d’ensemble de ces propositions, qui était un point fort de L’humain d’abord, est complètement absente. Il n’est pas question de conquérir des pouvoirs institutionnels concrets sur l’utilisation de l’argent à tous les niveaux, depuis l’entreprise et le quartier jusqu’à l’Europe et aux institutions internationales, pour désarmer les marchés financiers. L’« interdiction des licenciements boursiers », la « limitation des rendements actionnariaux exorbitants », la « modulation des droits de vote des actionnaires selon la durée d’engagement dans l’entreprise », loin de combler ce vide, confirment que les auteurs du programme se contentent de mesures administratives pour limiter les dégâts des gestions capitalistes. On peut douter que cela suffise à « mettre au pas la finance » et à « définanciariser l’économie ».

De façon générale, les propositions de la « France insoumise » touchant à l’argent et au financement de l’économie se caractérisent par un très grand flou.
Il est bien question d’une « politique du crédit sur critères sociaux et écologiques » mais la nature de ces critères sociaux n’est pas explicitée ; surtout, cette mission serait réservée à la Banque publique d’investissement, et non pas assignée à l’ensemble du système bancaire.

On ne comprend pas bien non plus quelle serait l’articulation entre la BPI et le « pôle public bancaire » dont Jean-Luc Mélenchon prévoit la création. Il n’est pas question de nationaliser les deux derniers groupes bancaires privés à base française que sont la Société générale et BNP-Paribas, mais seulement de la « socialisation de banques généralistes » ; proposition d’autant plus énigmatique qu’une autre mesure figurant dans le programme de la « France insoumise » consisterait à « séparer les banques d’affaires et les banques de détail » : que restera-t-il alors comme « banques généralistes » ?

Ces faiblesses soulignent, par contraste, la cohérence d’une stratégie à la fois radicale et réaliste, consistant à s’appuyer, ici et maintenant sur toutes les occasions de conquérir du pouvoir sur l’argent des banques, des entreprises, et sur l’utilisation de l’argent public, afin que ces moyens financiers servent au développement des capacités humaines plutôt qu’à la rentabilisation des portefeuilles financiers et aux stratégies des multinationales. C’est cette cohérence qui fait l’objet du premier axe mis en avant par le PCF pour un rassemblement à gauche. Elle irrigue aussi l’ensemble des propositions que nous mettons en débat pour sécuriser l’emploi et la formation, augmenter les salaires et les minima sociaux, développer les services publics, mettre en place les moyens concrets de lutter contre toutes les discriminations, réussir la transition écologique, changer l’Europe pour pouvoir changer le monde…

Ces axes de rassemblement – contrairement au programme de la « France insoumise » – ne sont pas à prendre ou à laisser mais leur présence dans la bataille qui structure les choix politiques de nos concitoyens – la campagne présidentielle – est indispensable pour redonner à une perspective de gauche la crédibilité qui lui manque aujourd’hui.


Notes

1 Cette note résulte d’un travail réalisé par la commission économique du PCF. Elle a été rédigée par Frédéric Boccara, Gisèle Cailloux, Sylvian Chicote, Yves Dimicoli, Denis Durand, Jean-Marc Durand, Nicolas Marchand, Catherine Mills, Alain Morin, Roland Perrier, Frédéric Rauch, Alain Tournebis
Finimore
   Posté le 20-11-2016 à 06:09:59   

Dans l'Huma du 18 novembre 2016, un article signé Jean Vigreux, fait l'éloge de l'entretien de Thorez au Times. Entretien ou Thorez développe l'idée du passage pacifique et électoral au socialisme. L'entretien au Times date de 1946...

Dans l'article (j'ai la version papier) il est assez significatif que Jean Vigreux parle par exemple de Philippe Buton (pour son livre "les lendemains qui déchantent : le parti communiste français à la libération de paris" sans dire un seul mot sur le fait que Buton fait partie de la bande à Stéphane Courtois...

http://www.humanite.fr/1946-un-fameux-entretien-de-maurice-thorez-dans-le-times-626415
Finimore
   Posté le 20-11-2016 à 06:27:10   

Lu sur le site du courant trotskiste "Révolution" (ex La Riposte) -Tendance Marxiste International- courant qui est à l'intérieur du PCF.

Présidentielle 2017 : notre position sur la consultation interne au PCF

18 novembre 2016

Jérôme Métellus

http://www.marxiste.org/actualite-francaise/politique-francaise/2083-presidentielle-2017-notre-position-sur-la-consultation-interne-au-pcf

Présidentielle 2017

Du 24 au 26 novembre, les militants communistes voteront sur la stratégie du PCF pour la présidentielle de 2017. Le 5 novembre dernier, 94 % des délégués de la Conférence Nationale du parti ont adopté la résolution politique sur 2017. Puis ils se sont prononcés sur les deux « options » du bulletin de vote qui sera soumis à tous les communistes, dans quelques jours. Une majorité (55 %) a choisi l’option 2, qui propose plus ou moins de « présenter une candidature issue » du PCF. La veille, pourtant, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, avait fait savoir qu’il préférait l’option 1, laquelle propose plus ou moins de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
« Plus ou moins », écrivons-nous. En effet, le bulletin de vote est rédigé de telle manière qu’aucune des deux options n’avance de choix ferme et définitif. Pierre Laurent lui-même l’a signalé : ce sont des choix… « évolutifs ». L’option 1 propose « d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon », mais pas de s’engager dans sa campagne. Le texte souligne en effet qu’un « rassemblement peut s’opérer avec cette candidature », puis précise : « Tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel [à voter Mélenchon] en conservant leur autonomie, critique et constructive, et travailleront à un cadre collectif de campagne élargi afin d’œuvrer à la construction d’un rassemblement le plus large possible. »
Il est difficile d’imaginer un « appel à voter » pour Mélenchon moins enthousiaste et moins combatif. Par ailleurs, tel qu’il est formulé, ce choix n’aurait rien de définitif, en théorie. Le rassemblement « peut » s’opérer avec cette candidature, nous dit-on, de même qu’il « peut » neiger cet hiver – ou pas. Au lieu de se lancer enfin dans la campagne de 2017, dans l’action de masse, les communistes « travailleront à un cadre collectif de campagne élargi ». Et au cours de ce mystérieux travail, ils découvriront peut-être que le rassemblement « peut s’opérer » avec une autre candidature que celle de Mélenchon. Celle d’Arnaud Montebourg est parfois évoquée par la direction du parti. Nous verrons plus loin dans quels termes précis.
Les choses ne vont pas mieux avec l’option 2, qui commence par affirmer que « les communistes décident de présenter une candidature issue de leurs rangs », mais précise que « cette candidature pourrait, si la situation l’exige, sur la base d’un accord politique et après consultation des adhérent-e-s, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons. »
Imagine-t-on l’effet qu’aurait, dans la population, pareil tour de piste d’un vrai-faux candidat du PCF ? Veut-on ridiculiser le parti ? Pierre Laurent aurait beau leur expliquer sa théorie du « large rassemblement », la plupart des travailleurs en tireraient la conclusion que, décidément, le PCF ne sait pas ce qu’il veut, ni où il va.
Comment la direction du parti en est-elle arrivée à nous proposer ce bulletin de vote surréaliste, « évolutif », à cinq mois de la présidentielle ? C’est une conséquence de son refus de s’engager clairement dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon. En dernière analyse, ce refus découle de la dépendance organique d’une large fraction de l’appareil du PCF à l’égard de l’appareil du PS. La direction du PCF cherche à ménager la possibilité d’alliances futures avec le PS (et les Verts). Or Mélenchon, lui, annonce une stratégie de rupture avec le PS. C’est le cœur de la question.
Le « rassemblement le plus large possible » que Pierre Laurent appelle sans cesse de ses vœux ne concerne pas réellement l’élection présidentielle. Le secrétaire national du PCF sait très bien que Mélenchon sera candidat, quoi qu’il se passe dans le reste de la gauche au cours des prochains mois. Pierre Laurent pense surtout aux élections suivantes : aux législatives, aux sénatoriales, puis aux municipales de 2020, et ainsi de suite. « Le rassemblement le plus large possible » signifiera alors : y compris vers la droite, c’est-à-dire vers le PS et les Verts.
L’orientation générale que Mélenchon donne à sa campagne, qui vise au minimum à supplanter le PS comme première force électorale de la gauche, entre en contradiction avec la stratégie d’alliances dont la direction du PCF a l’habitude, depuis des décennies : une fois avec le PS, une fois contre lui, « selon les circonstances ». Par ailleurs, la direction du PCF redoute que les candidatures du mouvement de Mélenchon, la France insoumise, affaiblissent la position des candidats du PCF lors des législatives et des élections suivantes. Tout ce que dit et fait la direction du PCF, depuis le début de l’année, découle de cette situation. Mais comme elle ne peut pas dire les choses ainsi, elle avance d’autres arguments, divers et variés : « il faut se rassembler face à la droite et l’extrême-droite », « Mélenchon est parti tout seul », « il faut élargir le cadre de la campagne », etc.

L’« événement » Montebourg

Lors de la Conférence Nationale du 5 novembre, une majorité de délégués s’est prononcée pour l’option 2 : la candidature « évolutive » du PCF. Mais en fait, une majorité de cette majorité ne veut pas d’une vraie candidature du PCF. Le choix de ces délégués était un vote négatif dirigé contre Mélenchon, pas un vote positif en faveur d’une véritable candidature du PCF, qui irait jusqu’au bout. Réciproquement, parmi les délégués de la Conférence Nationale qui ont choisi l’appel « évolutif » à voter Mélenchon, la plupart ne veulent pas lancer le PCF dans la campagne de la France insoumise. Ainsi, au final, la grande majorité de la Conférence – qui était essentiellement composée de dirigeants nationaux et départementaux du parti – avait le dénominateur commun suivant : ni véritable candidature du PCF, ni véritable engagement du parti dans la campagne de Mélenchon. De fait, aucune de ces deux possibilités ne figure sur le bulletin de vote. A la base du parti, pourtant, il est clair que de très nombreux militants sont favorables à l’une ou l’autre de ces possibilités. Ils ne pourront les choisir, lors de la consultation interne.
Ce qui est encore plus clair, c’est qu’une très nette majorité de militants communistes rejette fermement l’idée d’un soutien du PCF à Montebourg ou à tout autre candidat issu des primaires du PS. Or la direction du PCF maintient l’ambiguïté sur cette question, sous couvert du sempiternel « rassemblement le plus large possible ». Par exemple, le 2 novembre, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles déclarait dans Regards : « Si Arnaud Montebourg gagne la primaire socialiste alors qu’elle a été conçue et verrouillée pour Hollande, ce sera un événement et un élément nouveau dans le paysage politique à gauche. Qui peut le contester ? Comment le peuple de gauche évoluera-t-il ? L’exigence de rassemblement va-t-elle grandir quand le danger mortel d’un second tour droite-extrême droite apparaîtra plus clairement ? C’est en tout cas ce que je crois. » De même, le 6 novembre, au lendemain de la Conférence Nationale, Pierre Laurent déclarait sur France Inter, en réponse à une question sur Montebourg : « il est évident que si un candidat socialiste sortait vainqueur de la primaire en affirmant sa volonté de rompre avec les politiques d’austérité menées depuis cinq ans, cela mériterait au minimum d’engager une discussion »…
On touche ici au cœur de la position actuelle des dirigeants du PCF. Elle est mauvaise et dangereuse pour le parti. Arnaud Montebourg a été ministre du gouvernement Hollande pendant deux années, qui furent deux années de renoncements et de trahisons de la part des dirigeants « socialistes ». Voilà qui, d’emblée, discrédite Montebourg auprès des éléments les plus radicalisés de la jeunesse et du salariat. Mais en outre, Montebourg déroule un programme très modéré, parfois même réactionnaire. Par exemple, il propose une privatisation de facto des HLM. Dans le JDD du 30 octobre dernier, à une question du journaliste sur son programme en matière de salaires, il répondait : « Je suis réservé sur l’idée que les augmentations de salaire n’aient lieu que dans un seul pays en Europe. (…) Je proposerai un plan de hausse collective des salaires dans tous les pays d’Europe, à l’image de ce que Mme Clinton propose aux Etats-Unis. » Magnifique : Montebourg augmentera les salaires en France lorsqu’il aura convaincu le patronat européen de les augmenter dans tous les pays de l’UE – autrement dit, jamais. Tout son programme est de ce tonneau. Mais il y a encore plus significatif. Dans la même interview, Montebourg critique Mélenchon en ces termes : « Ce qui sépare Mélenchon du reste de la gauche, c’est sa radicalité et son isolement. »
N’est-ce pas clair ? Montebourg critique la « radicalité » de Mélenchon et souligne sa propre modération. Mais la crise du capitalisme, elle, radicalise les masses. Que doit faire le PCF, dans ce contexte ? Se ranger du côté de la modération ? Evidemment pas. Essayer de « rassembler » la modération et la radicalité dans on ne sait quel « large » compromis ? Non plus ! Le PCF devrait critiquer fermement la modération de Montebourg et contribuer, avec Mélenchon, à l’émergence d’une alternative de gauche au « large rassemblement » des modérés et des semi-modérés. Au lieu de cela, Pierre Laurent déguise Montebourg en homme qui veut « rompre avec l’austérité » et avec lequel, par conséquent, il faudrait « au minimum engager une discussion » s’il gagne la primaire du PS, en janvier. Et au maximum ? Soutenir sa candidature ? Ce serait suicidaire, pour le PCF.
Olivier Dartigolles se demande « comment le peuple de gauche évoluera » si Montebourg remporte la primaire. D’abord, « le peuple de gauche » est une formule bien vague : elle exclut la masse des travailleurs et des opprimés qui ne votent pas « à gauche » – ou ne votent pas du tout – parce que les dirigeants « de gauche » les ont systématiquement trahis. Il est permis de douter que l’ex-ministre Montebourg suscite beaucoup d’attentes et d’enthousiasme dans cette couche de l’électorat populaire. Par contre, le PCF et la France insoumise peuvent gagner une bonne partie de cet électorat à la perspective d’une alternative radicale et anticapitaliste aux politiques d’austérité.
Quant à l’ensemble de l’électorat populaire, il n’est pas homogène, et donc n’« évoluera » pas de façon homogène à une éventuelle victoire de Montebourg aux primaires du PS. Mais ici, les spéculations doivent céder la place à l’action, car tout cela dépendra notamment de la dynamique de la campagne de la France insoumise elle-même. Si, au lieu d’attendre l’« événement » Montebourg comme le messie, les dirigeants du PCF lançaient le parti dans la campagne de la France insoumise et critiquaient la modération de Montebourg, ses ambiguïtés, son rôle dans le gouvernement « socialiste », etc., cela contribuerait à faire de l’« événement » de son éventuelle victoire aux primaires un non-événement. Cela s’appelle une lutte politique. Mais la direction du PCF s’y refuse : elle tergiverse, temporise, lance des pétitions, des appels, des questionnaires, propose aux communistes des choix « évolutifs », médite passivement sur « l’évolution du peuple de gauche » – et, ce faisant, menace l’avenir du PCF.

Une candidature communiste ?

A la base du parti, des camarades redoutent qu’un soutien à la candidature de Mélenchon affaiblisse le PCF. Ils craignent que cela contribue à la marginalisation du parti. Ils pensent qu’une candidature du PCF – même si elle fait un petit score, au final – permettrait au moins au parti « d’exister » et de « s’affirmer » tout au long de la campagne. Chez nombre de camarades, cette idée est liée à de profondes convictions communistes et à la conscience du fait que ces idées ont besoin de s’incarner dans un parti puissant, enraciné, actif sur tous les fronts, y compris le front électoral.
Nous comprenons ce point de vue, qui est correct dans l’absolu. Mais il se heurte à un sérieux problème : dans les faits, la direction du PCF ne défend pas les idées du communisme, ni quoi que ce soit s’en approchant. Nous n’allons pas décrire ici la longue dérive droitière des directions successives du PCF [1]. Mais le résultat, aujourd’hui, c’est que le programme et les idées de la direction du parti relèvent d’un réformisme très modéré, souvent décoré d’un humanisme creux. La direction du parti ne remet plus en cause la grande propriété capitaliste. Elle s’est adaptée à l’économie de marché, c’est-à-dire au système capitaliste. Et bien sûr, les alliances avec le PS ont joué un rôle non négligeable dans cette adaptation, d’autant que la direction du PS elle-même est engagée dans une dérive droitière depuis des décennies. Modération programmatique et alliances avec le PS se sont déterminées réciproquement, en un cercle vicieux qui n’a cessé d’affaiblir le PCF.
Dans ce contexte, un candidat issu des rangs du PCF – c’est-à-dire de sa direction – ne permettrait pas aux idées du communisme « d’exister » et de « s’affirmer » pendant la campagne. Ce serait un candidat réformiste de plus et qui serait perçu comme un facteur de division dans une situation où c’est Mélenchon qui, de toute évidence, cristallise la radicalisation vers la gauche. Alors que se dessine la possibilité que Mélenchon passe devant le PS au premier tour, voire se qualifie au deuxième, une candidature du PCF serait très mal perçue par les éléments les plus radicalisés de la jeunesse et du salariat. A l’inverse, une participation énergique du PCF à la campagne de la France insoumise permettrait au parti d’entrer en contact avec ces éléments radicalisés qui soutiennent Mélenchon. Une preuve en a déjà été apportée par la fédération du PCF des Deux-Sèvres, qui est la seule à s’être engagée dès le mois de juin dans la campagne de la France insoumise. Résultat ? 30 % de croissance des effectifs militants du parti, dans cette fédération, comme nous l’explique son secrétaire Bruno Bonin. Certes, la fédération des Deux-Sèvres est petite. Mais la même dynamique peut se développer à l’échelle nationale. Cela permettrait d’inverser la tendance à la chute des effectifs du parti, encore attestée par les chiffres du dernier Congrès national. Les intérêts organisationnels du PCF sont clairement du côté de sa participation active à la campagne de Mélenchon.
Jean-Luc Mélenchon n’est pas communiste – et ne prétend pas l’être, d’ailleurs. Comme organisation marxiste, communiste, Révolution a donc d’importantes divergences avec le candidat de la France insoumise. Nous pensons, en particulier, que son programme progressiste serait inapplicable sans une rupture avec le système capitaliste. Mais les divergences théoriques ou programmatiques sont une chose. Autre chose est la dynamique politique concrète, dans le pays. Or le fait est que cette dynamique a fait émerger Mélenchon comme la personnalité de la « gauche radicale » la plus connue et la plus appréciée dans la masse de la population. Sa popularité est sans commune mesure avec celle de n’importe quel dirigeant du PCF. Des camarades peuvent le regretter. Mais ils doivent surtout comprendre que c’est une conséquence de la radicalité du discours de Mélenchon, ces dernières années, et notamment de ses attaques vigoureuses contre la politique réactionnaire du gouvernement « socialiste ». A l’inverse, l’ambiguïté permanente des dirigeants du PCF à l’égard du PS, leurs alliances sans principe avec le PS, leurs appels creux à un « virage à gauche » du gouvernement Hollande lorsque celui-ci virait vers la droite, la modération millimétrée de leurs critiques à l’égard du même gouvernement, leur refus de se caractériser comme une « opposition de gauche » au gouvernement – tout ceci et bien d’autres choses ont rendu le discours du PCF contradictoire et inaudible. En conséquence, en plus d’être perçue comme un facteur de division, une candidature du PCF serait perçue comme se situant sur la droite de Mélenchon.
Bien sûr, l’engagement du PCF dans la campagne de Mélenchon ne suffirait pas, en soi, à surmonter la crise que traverse le parti. En dernière analyse, cette crise est liée à la dérive idéologique des dirigeants du parti. Seul un puissant virage à gauche du PCF peut enrayer durablement son déclin et inverser la tendance. C’est le problème central auquel sont confrontés les militants communistes. Mais ils ne le règleront pas dans les prochaines semaines. Et dans l’immédiat, la participation active du PCF à la campagne de Mélenchon permettrait au parti et à ses militants d’entrer en contact avec de nouvelles couches de jeunes et de travailleurs. Si, à l’inverse, le PCF continue de se tenir à l’écart de la dynamique enclenchée autour de Mélenchon, il risque d’être marginalisé.

Le « cadre » et la « charte » de la France insoumise

Parmi les camarades du parti qui sont partisans d’un soutien du PCF à la candidature de Mélenchon, des doutes subsistent concernant le « cadre » de sa campagne et la « charte » de la France insoumise pour les élections législatives. A la Conférence Nationale, l’écrasante majorité des intervenants ont rejeté l’un et l’autre.
De la part des dirigeants du PCF, les récriminations contre le « cadre » et la « charte » de la France insoumise découlent surtout de leur volonté de garder les mains libres pour faire ce que bon leur semble avant comme après des élections. Mais du point de vue des intérêts du PCF comme organisation militante, ce cadre et cette charte ne posent pas de sérieux problèmes. Ici aussi, nous renvoyons à l’expérience des camarades des Deux-Sèvres.
Le cadre de la campagne, c’est la France insoumise, nous dit Mélenchon. Il explique : ce ne doit plus être un « cartel » de forces – comme l’était le Front de Gauche – dont chacune mène sa propre barque, notamment en termes d’alliances électorales. Mélenchon et ses camarades ne demandent pas au PCF de se dissoudre dans la France insoumise. Ils demandent une campagne homogène et clairement identifiable, au niveau national, pour la présidentielle comme pour les législatives. Cela ne signifie pas que les cellules et sections du parti devraient cesser toute activité et toute initiative propres. Au contraire. Le PCF ne doit pas se contenter « d’appeler à voter » pour Mélenchon, comme le propose « l’option 1 » de la consultation interne au parti. Il doit jeter toutes ses forces, comme parti, dans cette bataille. Le « cadre » de la France insoumise n’exclut pas cela. Et à la limite, même si Mélenchon s’opposait à ce que le PCF, comme parti, défende activement sa candidature, nous ne voyons pas bien comment il pourrait l’empêcher. Mais justement, Mélenchon ne dit rien de tel. Il appelle le PCF à participer à la campagne de la France insoumise.
Mélenchon demande à ceux qui participent à la campagne de la France insoumise de défendre son programme, qui est un prolongement de L’Humain d’abord. On s’étonnerait du contraire. Mais là aussi, personne ne demande que tous les militants et toutes les organisations engagés dans la campagne soient d’accord avec tous les points du programme. On parle ici d’un mouvement – et qui plus est d’un mouvement de masse, ce qui par définition implique des nuances et des divergences en son sein. Révolution, par exemple, participe à la campagne de la France insoumise, mais considère que son programme est incomplet, comme nous l’avons expliqué ailleurs. Les militants communistes qui, pendant la campagne, voudraient défendre des mesures progressistes ne figurant pas dans le programme de la France insoumise, ou des idées authentiquement communistes, pourraient le faire sans qu’immédiatement le « cadre » ne leur tombe sur la tête. D’ailleurs, si les dirigeants de la France insoumise poussaient trop loin l’exigence d’une homogénéité de la campagne, ce serait contre-productif – et voué à l’échec.

Venons-en à la « charte » pour les législatives. A entendre la plupart des dirigeants qui se sont exprimés sur ce thème, lors de la Conférence Nationale, cette charte serait absolument inacceptable – voire stalinienne, si l’on en croit les déclarations du député PCF André Chassaigne. Encore une fois, ces positions outrancières reflètent, non le souci des intérêts du PCF comme organisation militante, mais plutôt l’aspiration de dirigeants et élus du PCF à conserver leur indépendance à l’égard de la discipline militante la plus élémentaire. La charte propose en effet d’introduire des éléments d’une telle discipline. Par exemple, elle demande de « construire une coopération politique entre les député-es et le mouvement France insoumise (…) afin d’examiner ensemble les projets de loi les plus importants, s’accorder sur les propositions à porter aux débats de l’Assemblée nationale et le consulter pour chaque vote important et notamment celui du budget de l’Etat et de la sécurité sociale. »
Cité par Le Figaro, le député PCF Alain Bocquet proteste : Mélenchon « souhaite revenir à l’époque où nous étions inféodés à la discipline de parti. Mais, en démocratie, les élus ne sont mandatés que par leurs électeurs ». Ah bon ? Et comment « les électeurs » – cette catégorie sans contenu de classe – peuvent-ils contrôler les députés ? Ils ne le peuvent pas. Non, camarade Bocquet, ceci n’a rien à voir avec la conception communiste de la « démocratie ». D’un point de vue communiste, la démocratie, c’est notamment le contrôle des dirigeants des organisations ouvrières – politiques ou syndicales – par leur base. Cela vaut évidemment pour les élus du PCF. Par exemple, les militants communistes auraient bien aimé avoir leur mot à dire, en novembre 2015, lorsque les députés du PCF ont voté en faveur de l’état d’urgence – ou lorsque, quelques jours plus tard, ils se sont abstenus sur le bombardement de la Syrie.
On peut trouver tel ou tel défaut à la « charte » de la France insoumise. Mais d’un point de vue communiste, elle est un progrès par rapport aux principes et à la pratique régulière de nombreux élus du PCF, qui dans leur mandat se sentent libres de toute discipline de parti.

Conclusion

Révolution appelle les militants communistes à voter pour « l’option 1 », malgré sa formulation très insatisfaisante. Si cette option l’emporte, il faudra aller plus loin, ne pas se contenter d’« appeler à voter » pour Mélenchon, mais engager résolument le PCF dans la campagne. Le parti a perdu beaucoup de temps dans toutes sortes de tergiversations stériles. L’urgence, c’est de contribuer maintenant, sans plus attendre, à l’émergence d’une alternative de gauche à la direction du PS, « frondeurs » compris. C’est dans l’intérêt à la fois du PCF et de la lutte contre le capitalisme en crise.

Jérôme Métellus – Révolution / PCF Paris

[1] Voir Le congrès du PCF et la crise du Front de Gauche
http://www.marxiste.org/actualite-francaise/politique-francaise/1993-le-congres-du-pcf-et-la-crise-du-front-de-gauche


Edité le 20-11-2016 à 06:27:46 par Finimore


Xuan
   Posté le 20-11-2016 à 14:07:10   

Finimore a écrit :

Dans l'Huma du 18 novembre 2016, un article signé Jean Vigreux, fait l'éloge de l'entretien de Thorez au Times. Entretien ou Thorez développe l'idée du passage pacifique et électoral au socialisme. L'entretien au Times date de 1946...


Détaillons un peu la chronologie :

> 10 novembre 1946 - le PCF obtient 28,6 % des voix aux élections législatives. C'est le premier parti de France
> 14 novembre - Thorez est candidat à la présidence du Conseil
> 18 novembre - interview au Times (voir ci-dessous)
> 24 novembre - élections au Conseil de la République (MRP 62 sièges - PCF 61 sièges)
> 27 novembre - dans l'Humanité : « Les nationalisations ne sont pas des mesures socialistes ... La première condition de l'introduction du socialisme dans un pays, c'est l'institution d'un État socialiste. »
> 4 décembre - échec de Thorez. C'est le socialiste Léon Blum (37 sièges) qui devient président du Conseil le 16 décembre


il est clair que cette dérive est liée au succès électoral qui l'avait précédé. Or ce succès est de courte durée puisque Thorez se fait coiffer au poteau 15 jours après.

Le "fameux entretien" dont parle l'Humanité est à l'évidence un échec cinglant.

On remarque aussi que la phrase "A l'étape actuelle du développement de la société, nous avons la conviction que les nationalisations - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés - constituent un progrès dans la voie du socialisme. Les nationalisations portent atteinte à la toute-puissance des oligarchies financières, elles limitent les possibilités légales de l'exploitation de l'homme par l'homme, elles placent entre les mains d'un gouvernement démocratique des moyens appréciables pour l'œuvre de redressement économique et social du pays. "
est rectifiée dans l'Humanité dix jours plus tard.

Ces précisions permettent de mesurer le maquillage effectué par les dirigeants révisionnistes sur cette démarche assez lamentable, et qui ne compte pas dans les pages les plus glorieuses du PCF.

Les grèves commencent à Renault en avril de l'année suivante et prennent un tour insurrectionnel. Elles s'achèvent après le sabotage du Paris-Tourcoing et la répression meurtrière de Jules Moch, début décembre 1947.


Le texte de l'interview :

"Les élections du 10 novembre ont souligné une fois de plus le caractère national et démocratique du Parti communiste français, profondément enraciné dans les couches populaires, à la ville et à la campagne.

Les travailleurs, les républicains font confiance au Parti communiste français parce qu'il a été et qu'il demeure le parti de la clairvoyance et du courage. Seul, avant la guerre, il a dénoncé et combattu la prétendue non-intervention et la capitulation de Munich, c'est-à-dire la politique de concessions qui a encouragé les agresseurs fascistes. Il a été, sur le sol national, l'organisateur et le dirigeant de la lutte armée contre l'envahisseur allemand et contre la trahison vichyste.

Il est, depuis la Libération, l'initiateur et le conducteur de l'effort populaire pour la reconstruction de la France. Tout le monde sait qu'à l'appel du Parti communiste, les mineurs français ont, depuis un an, doublé notre production de charbon qui dépasse de quinze pour cent les chiffres d'avant-guerre. En même temps, grâce à l'initiative des ministres communistes, les ouvriers, les fonctionnaires, les paysans, les vieux travailleurs, les mères ont obtenu des avantages substantiels.

Enfin, l'opinion démocratique française approuve nos positions en matière de politique extérieure, notamment sur les problèmes de la sécurité et des réparations. Nous n'admettons pas l'idée émise par certains de rendre à l'Allemagne une position économique dominante en Europe.

Nous demandons l'internationalisation de la Ruhr et le rattachement de la Sarre à notre système économique. Nous voulons la liquidation du fascisme et le désarmement effectif de l'Allemagne. Nous estimons nécessaire, indispensable, l'entente entre nos grands alliés anglais, américain et soviétique. Nous repoussons toute politique de blocs et d'orientation exclusive sur l'un quelconque de nos alliés, notre gratitude allant également à tous.

Nous souhaitons le resserrement des liens d'amitié et d'alliance entre la Grande-Bretagne et la France. Je suis d'une province arrosée de trop de sang britannique pour ne pas mesurer le prix de l'amitié franco-anglaise. L'accord devrait résulter d'une juste solution de la question allemande. Nous ne comprenons pas qu'on nous refuse le charbon de la Ruhr et que l'on compromette ainsi le relèvement de notre pays.
Nous avons répété expressément au cours de notre campagne électorale que nous ne demandions pas au peuple le mandat d'appliquer un programme strictement communiste, c'est-à-dire reposant sur une transformation radicale du régime actuel de la propriété et des rapports de production qui en découlent.

Nous avons préconisé un programme démocratique et de reconstruction nationale, acceptable pour tous les républicains, comportant les nationalisations, mais aussi le soutien des moyennes et petites entreprises industrielles et artisanales et la défense de la propriété paysanne contre les trusts.

A l'étape actuelle du développement de la société, nous avons la conviction que les nationalisations - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés - constituent un progrès dans la voie du socialisme. Les nationalisations portent atteinte à la toute-puissance des oligarchies financières, elles limitent les possibilités légales de l'exploitation de l'homme par l'homme, elles placent entre les mains d'un gouvernement démocratique des moyens appréciables pour l'œuvre de redressement économique et social du pays.

Il est évident que le Parti communiste, dans son activité gouvernementale, et dans le cadre du système parlementaire qu'il a contribué à rétablir, s'en tiendra strictement au programme démocratique qui lui a valu la confiance des masses populaires.
Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes.

De toute façon, le chemin est nécessairement différent pour chaque pays. Nous avons toujours pensé et déclaré que le peuple de France, riche d'une glorieuse tradition, trouverait lui-même sa voie vers plus de démocratie, de progrès et de justice sociale.


Cependant, l'histoire montre qu'il n'y a pas de progrès sans lutte. Il n'y a pas de route toute tracée sur laquelle les hommes puissent avancer sans effort. Il leur a toujours fallu surmonter bien des obstacles. C'est le sens même de la vie.

L'union des forces ouvrières et républicaines est le sûr fondement de la démocratie. Le Parti ouvrier français que nous proposons de constituer par la fusion des partis communiste et socialiste, serait le guide de notre démocratie nouvelle et populaire. Il ouvrirait largement ses rangs aux travailleurs catholiques auxquels nous avons tendu bien avant la guerre une main fraternelle que beaucoup ont saisie. Nombreux sont d'ailleurs les Français qui partagent notre conception de la laïcité : pas de guerre à la religion, neutralité absolue de l'enseignement au regard de la religion.

Les Français communistes désirent vivement que le caractère national et démocratique de toute leur activité soit compris en Grande-Bretagne. Il n'en peut résulter que des effets heureux dans les rapports entre nos deux pays, pour le plus grand bien de notre cause commune, la cause de tous les peuples, la cause de la liberté et de la paix".
Finimore
   Posté le 21-11-2016 à 16:14:18   

Lu sur le site de l'Huma

Entretien réalisé par Aurélien Soucheyre
Dimanche, 20 Novembre, 2016

Clémentine Autain : « Nous voulons mener la campagne de Jean-Luc Mélenchon dans un cadre commun, large et pluraliste »

http://www.humanite.fr/clementine-autain-nous-voulons-mener-la-campagne-de-jean-luc-melenchon-dans-un-cadre-commun-large-et

Le mouvement Ensemble !, qui a très majoritairement voté en faveur d’un soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017, souhaite développer un cadre commun sans intégrer La France insoumise. Entretien.

42% des militants d’Ensemble se sont exprimés pour un soutien à Jean-Luc Mélenchon tout en souhaitant poursuivre la construction d’un large rassemblement de la gauche de transformation sociale et écologiste. 30% ont voté pour une participation plus directe à la campagne du candidat de la France Insoumise. Enfin, 25% ont considéré que la situation n’était pas mûre pour se prononcer en faveur d’un candidat. Que démontre selon-vous ce vote ?
Clémentine Autain. Au total, 72%, soit plus de deux tiers de notre organisation, a voté pour soutenir Jean-Luc Mélenchon. Sur ce point essentiel, c'est un vote franc et net. La candidature de Jean-Luc Mélenchon incarne aux yeux des Français une gauche distincte du bilan de Hollande et Valls, une gauche qui est porteuse de ruptures avec le néolibéralisme, une gauche de transformation sociale et écologiste. Nous ne voulons pas d’un scénario mortifère avec plusieurs candidatures issues de la gauche d'alternative. Je pense même que nous pouvons nous fixer un objectif ambitieux avec Jean-Luc Mélenchon : celui d’être en tête de la gauche.

Comment les militants d’Ensemble souhaitent-ils mener campagne avec la France Insoumise ?

Clémentine Autain. Suite au vote, nous avons tenu à valider une motion commune à l’ensemble de notre mouvement. Celle-ci nous engage concrètement dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon que nous voulons mener dans un cadre commun, large et pluraliste, intégrant toutes les forces
soutenant cette candidature : la France insoumise, Front commun, mais aussi, s’ils le décident, ce que j’espère vivement, le PCF et des courants écologistes.

Une rencontre devrait avoir lieu de façon imminente entre la France insoumise et Front commun (appel de citoyens et militants d’horizons divers qui souhaitent soutenir Jean-Luc Mélenchon sans intégrer la France insoumise-NDLR), afin que les mouvements politiques qui entendent soutenir cette candidature puissent trouver leur place dans cette campagne. Des propositions concrètes sur la Charte politique (proposée aux candidats pour les législatives- NDLR) et la place des partenaires devraient être avancées.

Ensemble souhaite-t-il travailler au programme qui sera porté par Jean-Luc Mélenchon ?

Clémentine Autain. Bien sûr ! Mais quand on compare le programme l’Humain d’abord du Front de gauche en 2012 et celui de l’Avenir en commun de la France insoumise pour 2017, ce qui frappe, c’est la grande proximité des projets. Sur l’essentiel, ce qui est défendu relève du même arsenal programmatique. Il est évident que si de nouvelles forces s’impliquent, elles doivent pouvoir l'enrichir ou discuter d’éventuels bougés. Je ne dis pas qu'Ensemble est d'accord avec tout mais honnêtement, je ne crois pas que les embûches et difficultés potentielles se nichent là...

Ensemble s’est exprimé pour la présidentielle et aussi pour les législatives ?

Clémentine Autain. Nous avons adopté une feuille de route pour les législatives. Nous nous battrons pour construire des candidatures unitaires partout où cela est possible, en rassemblant toutes les forces qui veulent une politique de gauche en opposition à l’orientation du gouvernement actuel. Nous chercherons à éviter la division de la gauche de transformation sociale et écologiste. C’est pour nous absolument déterminant.

Nous estimons que l’éclatement de nos forces serait tout à fait dramatique pour la famille politique que nous représentons ensemble. Nous entendons également poursuivre notre rôle de passerelle avec les socialistes dissidents, les écologistes, les mouvements sociaux, intellectuels, culturels critiques, les espaces citoyens... Chacun voit bien que nous allons vers de grandes recompositions politiques. Ensemble sera acteur du large rassemblement nécessaire pour affronter les droites dures et ouvrir l'espoir.

Que pensez-vous du risque d’élimination de la gauche dès le premier tour de la présidentielle ?

Clémentine Autain. Bien sûr, nous aurions voulu que notre candidature à la présidentielle rassemble plus largement encore. Mais force est de constater qu’EELV aura son propre candidat, et que les socialistes critiques jouent le jeu de la primaire avec le risque de soutenir in fine un candidat issu de la ligne gouvernementale. Notre vote reflète la prise en compte de cette réalité. L'échiquier politique comme le débat d’idées se polarisent aujourd’hui à droite toute. Nous avons besoin d'une gauche mordante, avec de l'odeur et de la saveur, pour renouer un lien de confiance avec les milieux populaires et la jeunesse. Nous n'allons quand même pas laisser le profil révolutionnaire à Emmanuel Macron et chercher notre sauveur parmi les anciens ministres de l'ère Hollande !
Même si nous avons des débats voir des divergences sur la méthode ou sur certains partis pris de Jean-Luc Mélenchon, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : l’état des rapports de force sociaux et politiques dans le pays, qui ne sera pas le même si nous faisons un bon score en 2017 ou si nous sommes dans les choux. Nous avons donc besoin d’un projet et d’un candidat qui plante le drapeau de cette gauche franche dans le pays, contestant le pouvoir du capital, le productivisme, visant l’égalité et la démocratie. C’est cette gauche-là que nous avons la responsabilité de faire grandir.

Aurélien Soucheyre
Journaliste
Xuan
   Posté le 21-11-2016 à 17:43:55   

Sur le réseau faire vivre le pcf dans la rubrique "les communistes décident...":

Candidature communiste : les faits sont têtus !


Mardi 15 novembre 2016, par Marie-Christine Burricand


Depuis que la conférence nationale du PCF a placé le choix de la candidature communiste en tête, nous assistons à un sérieux enfumage par l’équipe dirigeante visant à cacher ce qui s’est vraiment passé et à décourager les partisans de la candidature communiste.

Le vote très majoritaire de la résolution est systématiquement mis en avant pour faire passer au second plan le vote de la conférence nationale qui s’est prononcée à 55,69 % pour l’option 2, malgré la prise de position de dernière heure du secrétaire national en faveur de Mélenchon. Ce résultat n’est pas rien et c’est une indication qu’il faut donner aux communistes !

De la même manière, les partisans du « tout sauf une candidature communiste » se répandent sur le caractère "retirable" de la proposition, sans expliquer que le soutien à Mélenchon est lui aussi "retirable", et bien plus facilement encore. N’ayant pas été désigné par les communistes, il s’agit non de retirer une candidature mais un simple soutien !

Enfin, les rumeurs sur les candidats possibles brouillent les cartes, notamment sur la candidature Chassaigne, comme s’il fallait absolument laisser croire qu’André Chassaigne ne serait pas le candidat de la direction nationale, alors que sa prise de position en faveur de la candidature, l’annonce de sa disponibilité pour cette bataille ont évidemment rassuré ceux qui se demandaient comment faire si aucun dirigeant ne voulait affronter une telle bataille.

Et puis, la pédagogie de la peur se met en route, sur le thème du « nous sommes trop faibles pour porter une candidature ».

Pour inacceptable que soit une telle attitude, elle traduit d’abord la déception de ceux qui ont choisi « tout sauf une candidature communiste », l’absence de dynamique du soutien à Mélenchon. Ces manœuvres en recul pour affaiblir la décision de la conférence nationale et peser par découragement sur le vote à venir des communistes ne doivent pas nous impressionner.

D’ailleurs, cette attitude révèle en creux la nature du soutien à Mélenchon pour ce qu’elle est, un choix de faiblesse, difficile à justifier. Certes des camarades défendent cette candidature pour des raisons stratégiques, et c’était déjà le cas au congrès, celle de la reconstruction d’une nouvelle force de la gauche de la gauche dans laquelle le PCF s’intègrerait, disparaissant sous la forme parti. Mais le plus grand nombre de ceux qui s’y rallient, le font faute de mieux, parce qu’ils pensent que le PCF n’a plus la force de mener sa propre bataille, idée entretenue depuis plusieurs années par nos dirigeants.

Ces camarades doivent réfléchir : notre effacement au profit de Jean-Luc Mélenchon en 2012 a accéléré notre disparition du paysage politique national ; notre recul en forces organisées et électorales est depuis continu. Faut-il en rajouter en renouvelant une opération aussi néfaste ?

Le climat autour de la candidature communiste à la conférence nationale était à l’offensive et au rassemblement.

Ce n’est pas son retrait possible qui passionnait les intervenants mais plutôt la détermination à la faire avancer jusqu’au bout parce qu’elle représente une vraie chance pour l’avenir. Peut-on prétendre reconstruire la gauche sans travailler à la remontée de l’influence du PCF ? Non, et poser une candidature communiste aux présidentielles c’est affronter cette question et chercher à la résoudre. L’élection de Trump aux États-Unis montre qu’aucune personnalité, aussi présidentiable soit-elle, ne peut battre le FN sans que les idées et l’organisation révolutionnaire ne progressent dans le pays.

Peut on prétendre exister et nous développer comme grand parti national et passer notre tour une nouvelle fois à la présidentielle ? Les délégués ont répondu NON affirmant une candidature non pas identitaire mais existentielle pour le PCF et la gauche.

Qu’est ce qui aidera mieux nos candidats aux législatives ?
Là aussi les délégués à la conférence nationale ont répondu la candidature PCF, tirant la leçon de 2012 et du caractère personnel et présidentiel de la France insoumise.

Personne n’a prétendu que la candidature communiste serait facile. Mais, c’est le seul chemin aujourd’hui qui laisse ouvert l’avenir du PCF et d’une gauche bien à gauche.

C’est aussi mettre en action la capacité de rassemblement des communistes et de leurs élus, car nous n’avons aucun complexe à avoir de ce point de vue, ni envers les partis groupusculaires d’extrême gauche, ni envers le mouvement « made in présidentielle » France insoumise, encore moins envers un parti socialiste déconsidéré par sa politique gouvernementale et les compromis locaux qui l’accompagnent.

Choisir la candidature communiste, c’est choisir de faire l’effort d’une bataille nationale, militants, candidats aux législatives et candidat à la présidentielle ensemble, c’est s’appuyer sur nos forces organisées, donc travailler à leur renforcement, c’est créer les conditions d’une bataille de masse dans la rencontre avec la population.

Choisir la candidature communiste, c’est construire en se confrontant à la réalité l’unité des communistes

Portons sans complexe la candidature communiste. La conférence nationale a entrouvert la porte, ouvrons là en grand. Plus le vote en faveur de la candidature communiste sera important, plus cette candidature sera renforcée dans le PCF comme dans le pays. Ténacité, conviction et volonté de rassembler doivent nous guider jusqu’au bout !


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Un vent de fraîcheur a ragaillardi le PCF


Lundi 14 novembre 2016, par Pascal Brula

Ce que j’ai ressenti à l’annonce du résultat de la consultation de la conférence nationale du 5 novembre dernier, c’est comme un vent de fraîcheur qui aurait soufflé dans le PCF, mortifiant ce microcosme politicien qui s’affaire à sa direction. Des portes se sont désormais ouvertes.
La situation est loin d’être parfaite, il y a certainement des aspirations contraires dans ce vote, mais c’est la première fois qu’une majorité d’adhérents retrouve une certaine confiance, loin de toute autophobie si bien décrite par Domenico Losurdo dans son ouvrage "Fuir l’histoire".
Ce vote répond du tac au tac aux magouilles de Pierre Laurent qui, avant le 37ème congrès, avouait dans une interview à Valeurs actuelles, excusez du peu, qu’il « travaillait en permanence » depuis déjà longtemps avec les frondeurs du PS pour discuter des prochaines échéances électorales, et qu’il se réjouissait presque, que le candidat qui en ressortirait ne serait pas issu du PCF.
Entre temps, a eu lieu le mouvement contre la "loi Travail" et le rejet général du PS, parti qui est apparu alors aux yeux de tous sous son vrai visage, à savoir un des nombreux fers au feu de la grande bourgeoisie. Et la primaire à laquelle Pierre Laurent voulait soumettre le PCF en la faisant accepter par le congrès, a pris alors beaucoup de plombs dans l’aile.
Cerise sur le gâteau, voyant que ses plans étaient mis à mal, il a préféré, la veille de la conférence nationale, jeter le PCF dans les bras d’un autre réformisme, celui de Mélenchon, que les médias capitalistes n’arrêtent pas de gonfler pour l’annoncer possible présent au second tour, comme en 2012...

Alors le résultat de ce vote interne, on peut le savourer, même s’il recouvre, je le répète, une grande disparité, voire même des volontés contradictoires : il marque cependant le premier coup de semonce à cette démarche continue des directions successives du PCF d’aller vers sa liquidation, qui amènerait la France vers une situation à l’italienne.
Un des corollaires à ce premier enseignement, c’est que Pierre Laurent et sa clique dirigeante sont morts politiquement. En tireront-ils les leçons ? Cela n’a pas l’air, puisqu’ils jettent encore leurs derniers feux au service d’une hypothétique "candidature de rassemblement" ; en effet, au cas où les adhérents choisiraient un des leurs pour les représenter, « cette candidature pourrait à tout moment, sur la base d’un accord politique, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité » selon le texte qu’ils ont fait voter le 5 novembre. Leur acharnement à vouloir la fin du PCF est édifiante, car c’est bien de cela qu’il s’agit.



Mélenchon et Marie-Georges Buffet

De l’autre côté, il y a Mélenchon qui est l’autre face du même problème, à savoir celui de la liquidation.
Par qui est-il porté au sein du PCF ? Au 37ème congrès par le texte 1 qui avait clairement affiché la couleur : la démarche est mouvementiste, contre les partis, à la manière inspirée de Podemos ; les auteurs de ce texte promettaient même de dissoudre en douceur le PCF dans un Front de Gauche renouvelé.

Derrière ce texte, il y a l’équipe de Marie-Georges Buffet ainsi que la mouvance de ceux que l’on a appelé à tort les "refondateurs" (notamment à l’origine de la destruction de la fédération de Seine-Saint-Denis), dont une partie a quitté le PCF et créé "Ensemble" avec la très médiatisée Clémentine Autain, dont les propos, notamment en matière internationale, sont le plus souvent franchement réactionnaires.
Depuis la première heure, tout ce petit monde œuvre pour Mélenchon.

Comment pourrait-il en être autrement, puisque c’est M-G. Buffet qui l’a imposé en 2011, elle qui voulait « métamorphoser » le PCF et qui avait été battue sur cette question par une conférence nationale (déjà !?) en 2007 suite à sa calamiteuse candidature antilibérale.
Le vote du 5 novembre l’a rendue furieuse : « depuis des mois, nous portons ce message de rassemblement de la gauche pour un vrai changement et ce soir, le message donné par la conférence nationale, casse tout ce combat en privilégiant une candidature communiste » a-t-elle déclaré !
Son positionnement relève également d’un acharnement à gommer le PCF, elle qui prétendait poursuivre la "mutation" de Robert Hue, et qui, il y a quelques années de cela, à la question d’un journaliste de France Inter, rejetait le marxisme d’un revers de manche. Pire, aux questions de camarades du Bassin d’Arcachon au soir d’une campagne législative partielle, elle lâchait « le communisme c’est fini » alors qu’elle était secrétaire générale du PCF. Il n’y a donc rien à attendre de ce côté-là.

L’effacement voulu par les directions

Mais certains prétendent que l’absence de candidature aux présidentielles n’est pas grave, car le plus important, ce serait les législatives puisque nous sommes opposés à ce système présidentielle relevant d’un scrutin ô combien antidémocratique. Peut-être bien, mais rien n’est plus faux, rien n’est plus erroné que de ne pas tenir compte de cette réalité, même si elle ne nous plait pas.

Pour rappel, je voudrais dire que j’ai vécu en interne, jeune adhérent, les conséquences de notre absence aux présidentielles de 1974 au profit de Mitterrand ; suite à cela, le PCF s’était juré collectivement de ne plus refaire une telle erreur. Mais depuis, il y a eu Robert Hue et la participation au gouvernement Jospin, gouvernement de collaboration de classe, puis la catastrophique candidature antilibérale de M.-G. Buffet et surtout l’effacement derrière Mélenchon en 2012.
Cette année là, avec l’illusion créée par son score aux présidentielles, ça se bousculait au portillon des circonscriptions, et puis patatras, la baudruche médiatique s’est dégonflée aux législatives au détriment encore du PCF dont l’absence aux présidentielles a forcément joué (même si je n’oublie pas tous les renoncements à son identité révolutionnaire et le recul de son implantation dans les milieux populaires).

Ainsi donc, l’absence du PCF aux prochaines élections présidentielles, consciemment voulue par ses dirigeants, qu’il s’agisse de P. Laurent ou M-G Buffet, relève d’une volonté de défaire, de détricoter la structure, l’organisation, le parti ; elle révèle leur vrai visage, celui du réformisme, qui n’attache plus aucune importance à l’organisation communiste, ni à l’analyse du capitalisme, et donc encore moins à l’objectif à moyen terme que nous pourrions mettre en avant, le socialisme, société de rupture avec la capitalisme. La présentation d’un candidat PCF à l’élection présidentielle doit donc se voir comme un acte de survie du parti. Car il y aurait tout à perdre à se retrouver dans une situation à l’italienne.

Paradoxalement, nombreux dans la mouvance communiste hors PCF, se sont réjouis de la tournure des évènements, voyant logiquement dans la division de la direction et dans la soumission à une candidature réformiste (frondeurs ou Mélenchon), la fin de l’organisation PCF et donc la possibilité de récupérer les "futurs" militants qui seraient alors en déshérence, afin de construire ce parti théorique dont la France aurait besoin. Manque de chance, les évolutions diverses qui ont rejailli sur le PCF en interne (mouvement social, arrivées de jeunes communistes…) ont fait que la conférence nationale a dit non. Désolé pour leur idéalisme contrarié, les adhérents du PCF n’ont pas encore dit leur dernier mot… ce qui devra toutefois être confirmé à la fin du mois.

Pour quel programme ?

Reste la question du programme. Même si certains à la direction jouent encore désespérément la carte d’un futur "candidat de rassemblement" issu du PS, Pierre Laurent, en prenant fait et cause pour Mélenchon, semble avoir laissé de côté la solution "frondeur".
Il n’y a donc en concurrence, que le programme de Mélenchon et celui du PCF : or les deux font essentiellement référence à "L’Humain d’abord" qui est un programme réformiste, social-démocrate, d’aménagement du capitalisme (cf. la comparaison avec les 110 propositions de Mitterrand).

Cela explique que certains au PCF, essayent de trouver des différences entre les deux, et comme celles-ci ne sont pas significatives, ils taclent Mélenchon de manière bête et méchante (chauvin, populiste…) et non pas politique, même si effectivement, il y a ponctuellement des différences (SMIC à 1300 €, fin du nucléaire civil…).
Son langage "radical" et ses rodomontades n’y changent rien ; si on creuse un peu, derrière son plan B, il n’y a aucune volonté de sortir de l’UE et de l’euro dont il faut absolument s’affranchir si l’on a l’intention de mener une autre politique.

Mélenchon en reste encore à ce qu’il avait dit lors de son vote pour Maastricht, à savoir « l’avènement de la nation européenne porteuse de paix, de civilisation et de solidarité » .
Mais au-delà de la question programmatique, il y a bien un problème avec Mélenchon : vouloir s’inféoder à ce personnage, c’est s’enfermer volontairement, se suicider politiquement. Il s’agit d’un social-démocrate, un keynésien qui nous berce de l’illusion qu’il est possible de s’arranger avec le capitalisme, et dont la culture politique est fondamentalement anticommuniste.
Certains veulent croire, à l’instar des médias capitalistes, qu’il a des chances d’être au second tour, qu’il va tout renverser, et qu’à lui seul il serait capable de "rassembler pour un vrai changement" (dixit la très anticommuniste MG Buffet), ce n’est que du rêve éveillé.
La baudruche Mélenchon, lorsqu’elle sera dégonflée au soir du premier tour, entrainera hélas beaucoup de désillusions qui feront encore reculer les espoirs de changement.

Une situation inédite

Cette question du programme est en fait surtout reprochée par la mouvance communiste hors PCF, qui craint que si les adhérents venaient à gagner un candidat estampillé PCF, cela ne servirait à rien puisqu’il n’aurait pas de programme communiste. Mais chaque chose en son temps.
Gagnons d’abord en interne la bataille de la candidature, ce qui n’est pas encore fait, et la bataille du programme viendra par la suite : la lutte commence au sein du parti disait Lénine.
Gagner le fait qu’un candidat aux présidentielles s’affiche PCF, même si ce candidat ne porte pas de programme communiste, serait un progrès que l’on mesure mal ; ce serait d’abord une défaite sans précédent de la direction réformiste.

Cela ne pourrait qu’aider tous ceux qui se réclament du communisme, compte tenu de ce que représente le PCF dans l’histoire et l’inconscient collectif des français ; être le parti de la Sécurité sociale, cela ne peut pas s’effacer !

Ne pas avoir de candidat serait troquer une attitude de combat contre une attitude électoraliste de soumission propre au mouvement social-démocrate, et éteindre pour longtemps toute lueur révolutionnaire. L’état actuel du rapport de forces dans la société est tel que, oser penser que la "gauche" puisse remporter ce cycle électoral, montre l’incompétence de nos dirigeants.
La seule certitude que nous ayons, c’est que si le PCF existe encore demain et qu’il a gagné en forces communistes organisées, nous serons ressortis plus forts de cette épreuve et nous serons mieux à même d’affronter les importants combats contre les régressions sociales qui nous sont promises par les "chiens de garde" du capital.


Edité le 21-11-2016 à 18:01:02 par Xuan


Xuan
   Posté le 21-11-2016 à 18:15:19   

Le texte de P. Brula est intéressant. Les contradictions internes dans la direction révisionniste sont clairement désignées. Il remarque à juste titre que la candidature de Mélenchon n’a aucun avenir et ne dépassera pas le second tour.

« Certains veulent croire, à l’instar des médias capitalistes, qu’il a des chances d’être au second tour, qu’il va tout renverser, et qu’à lui seul il serait capable de "rassembler pour un vrai changement" (dixit la très anticommuniste MG Buffet), ce n’est que du rêve éveillé.
La baudruche Mélenchon, lorsqu’elle sera dégonflée au soir du premier tour, entrainera hélas beaucoup de désillusions qui feront encore reculer les espoirs de changement »
.

MJ Burricand indique de son côté « les partisans du « tout sauf une candidature communiste » se répandent sur le caractère "retirable" de la proposition[1], sans expliquer que le soutien à Mélenchon est lui aussi "retirable" ».

[1]Il s’agit de l’option Chassaigne, censé se désister pour les socialos au second tour.

En fait ce genre de calcul, tant pour les partisans de Mélenchon que de Montebourg est déjà caduc. Quelle que soit la position respective des uns et des autres, ils sont capables de se désister en chœur et au nom de la défense de la République, non pour les socialistes mais directement pour Fillon.

« Cette question du programme est en fait surtout reprochée par la mouvance communiste hors PCF, qui craint que si les adhérents venaient à gagner un candidat estampillé PCF, cela ne servirait à rien puisqu’il n’aurait pas de programme communiste. Mais chaque chose en son temps.

Gagnons d’abord en interne la bataille de la candidature, ce qui n’est pas encore fait, et la bataille du programme viendra par la suite : la lutte commence au sein du parti disait Lénine.

Gagner le fait qu’un candidat aux présidentielles s’affiche PCF, même si ce candidat ne porte pas de programme communiste, serait un progrès que l’on mesure mal ; ce serait d’abord une défaite sans précédent de la direction réformiste. »


Ici P. Brula confond la liquidation organisationnelle du pcf et sa liquidation politique.
Si le candidat du pcf n’a pas de programme communiste quelle est donc la nature de son programme ? Et quelle position défendra donc au second tour un parti « communiste » sans programme communiste ?
Une candidature communiste s’opposant à la liquidation du pcf ne peut que défendre l’abolition du capitalisme et l’instauration du socialisme, sinon il n’y a pas de différence de nature entre cette candidature et celle des « insoumis » ou des « frondeurs ».

________________


La cause de la liquidation du pcf ou de sa survie est d’abord en lui, dans la contradiction entre révisionnisme et marxisme-léninisme, entre réforme et révolution, entre ligne bourgeoise et ligne prolétarienne.

Par contre on ne peut pas séparer les choses et isoler le courant révisionniste (lui-même divisé entre « insoumis » et « frondeurs » ) à la direction du pcf, d’avec le courant réformiste qui lui est extérieur : P. Laurent ou Buffet d’avec Mélenchon, Montebourg, ou Aubry, etc.
Et de la même façon on ne peut pas séparer le courant marxiste-léniniste au sein du pcf et à l’extérieur du pcf, les deux sont liés et agissent l’un sur l’autre.

Il existe un autre aspect qui est la forme de cette transformation. Dans le cas où le courant réformiste l’emporte il n’est pas nécessaire que le pcf soit liquidé en tant qu’organisation mais il est nécessaire qu’il le soit en tant que parti communiste. C’est-à-dire que Mélenchon a besoin du pcf en tant qu’outil, avec ses cadres, son infrastructure, ses militants.
Et pour les dirigeants révisionnistes, un candidat « présidentiable » c’est-à-dire compatible avec les institutions bourgeoises, est nécessaire pour préserver un appareil ancré dans les niches administratives de la république bourgeoise.
Il n’est pas exclu non plus que certains cadres du pcf s’opposent au soutien à Mélenchon parce qu’il signifie pour eux la liquidation de leur ligne révisionniste au profit d’une social-démocrate qu’ils considèrent étrangère à leur parti.
La liquidation dans le pcf pourrait être une fusion en son sein du révisionnisme et de la « nouvelle gauche » dont Mélenchon poursuit le travail de sape anti-communiste.

A l’inverse la survie du pcf - mais sur des positions communistes - serait la victoire des communistes sur le révisionnisme. Elle exclut évidemment toute forme de désistement en direction des « insoumis », « frondeurs » et autres « atterrés ».
La forme que pourrait prendre cette survie pourrait être l’exclusion politique des dirigeants révisionnistes, ou sinon la division en deux du pcf, ou encore la création d’un nouveau parti communiste. Dans un cas comme dans un autre ce serait l’échec de la liquidation.
Ceci dépend du rapport des forces en son sein, mais aussi des conditions externes :
de la campagne publicitaire de Mélenchon, de l’échec visible de la voie électorale, de la volonté des masses populaires, de l’influence des marxistes-léninistes extérieurs au pcf, etc.

Et précisément c’est à cette aune qu’on peut juger le ralliement de groupes ml à la campagne de Mélenchon. Il est clair qu’un tel ralliement nuit à la lutte contre la liquidation et à la reconstitution du parti communiste.


Edité le 21-11-2016 à 18:26:53 par Xuan


Xuan
   Posté le 23-11-2016 à 18:40:33   

La "lettre ouverte" des Cercles Communistes , qui s'avisent de "plumer la volaille socialiste" maintenant que plus un prolo ne parierait un jeton de caddie sur les socialos, et qui prétendent se tenir "un pas en avant des masses" en soutenant le paltoquet réformiste Mélenchon .

Lettre ouverte aux communistes sur la nécessité de la candidature Jean-Luc Mélenchon


Cercles Communistes
MARDI 22 NOVEMBRE 2016

Chers camarades,
Depuis 9 mois la candidature de Jean-Luc Mélenchon, annoncée par celui-ci en février 2016, fait débat chez les militants communistes, que ce soit au sein du PCF, ou au sein des organisations communistes extérieures au PCF. [Dans ce cadre, le scrutin des militants du PCF aura lieu du 24 au 26 novembre, sur le soutien des communistes à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, où la présentation d’une candidature communiste issue de ses rangs.]

Dans ce débat, il nous semble que bon nombre de militants oublient l’objectif principal qui doit nous guider : être utile aux masses, être utile au développement de la lutte de classe.
Or quels sont les besoins des masses aujourd’hui ? Il s’agit de résister à la broyeuse libérale antisociale pilotée par le MEDEF et le gouvernement PS, sous la férule de l’Union Européenne. Il s’agit d’exprimer politiquement le rejet des politiques libérales, austéritaires, antisyndicales, racistes, guerrières, qui pavent la voie au fascisme. Il s’agit, plus spécifiquement, de dénoncer et battre ce parti de trahison sociale qu’est le PS, lequel parti passe encore, aux yeux de millions de gens, pour être de « gauche », c’est-à-dire, dans l’esprit commun, pour être un parti se plaçant « du côté des travailleurs et de la justice sociale ».

Or le rejet populaire des politiques libérales (dont par exemple le rejet de la loi El Khomri, qui a aggravé le fossé avec le PS) et le rejet des politiciens y compris corrompus (cf. Cahuzac) qui incarnent ces politiques – rejets qui s’expriment en partie dans l’abstention aux différentes élections – peuvent s’exprimer aujourd’hui positivement par un vote de masse en faveur d’un candidat en capacité de briser la domination politique du PS sur la « gauche ». Le verrou du bipartisme « gauche/PS » contre « droite », qui alimente le FN (dénonciateur de « l’UMPS »), peut sauter par le vote Mélenchon, ce qui ouvrira ainsi un espace politique aux forces révolutionnaires.

Battre le PS

Militer pour le vote Mélenchon à la présidentielle, et viser qu’il passe devant le candidat PS, c’est travailler à défaire l’hégémonie du PS et donc du coup favoriser l’alternative à sa gauche. Jean-Luc Mélenchon est certes un social-démocrate de gauche, mais il représente de fait la séparation en cours entre les libéraux et les antilibéraux (forcément inconséquents) au sein de la social-démocratie. C’est un processus objectif produit par l’aggravation de la crise du capitalisme, ses conséquences sur les masses et la montée de la menace fasciste. De larges couches de la société, notamment des couches dites moyennes soutiens traditionnels de la social-démocratie, sont touchées par la crise du système capitaliste, par la gestion libérale de celle-ci, et rentrent en opposition avec le système et les partis qui le défendent. Mélenchon est le reflet et le catalyseur de ce processus, processus qui a atteint aujourd’hui un stade tel que la social-démocratie libérale (le PS) peut perdre son hégémonie sur la « gauche ».
Les forces communistes doivent rompre avec le PS pour participer à ce front de résistance mené par Mélenchon, l’adversaire du moment du PS. Si demain nous voulons aller plus loin, obtenir des changements plus décisifs, il convient de commencer d’abord, avec Mélenchon, de mettre à bas la domination de la social-démocratie libérale.
Etre un pas en avant des masses, ce n’est pas se couper d’elles
Certes Mélenchon n’est pas communiste, mais ce n’est pas cela qui est posé dans une démarche de front. Chavez au Venezuela ne l’était pas plus, mais cela n’a pas empêché le Parti Communiste Vénézuélien de le soutenir, lui et son « Mouvement pour la Vème République ». Ce qui importe, c’est l’objectif commun, et il faut mettre en avant la personnalité la plus capable de faire progresser le front en direction de cet objectif, voire d’atteindre l’objectif.

D’aucuns diront qu’il n’y a pas réellement de « front », en ce sens que la « France Insoumise » - puisque tel est le nom de la structure qui soutient sa campagne- n’est pas un front constitué de différents partis, comme pouvait l’être le « Front de Gauche ». Mais s’arrêter à cela n’est que s’attacher à la forme, au détriment du fond, qui doit primer : qu’importe si la « France Insoumise » n’est qu’un mouvement construit autour du PG, ce qui nous intéresse c’est le sens et l’objectif de cette campagne, et ce que représente Mélenchon pour de larges masses. Or il incarne bien la résistance populaire actuelle, ce qu’illustrait par exemple la présence sur le plateau de la Convention programmatique à Lille de représentants des principales luttes sociales du moment ; et le mouvement ouvrier et populaire passera de la défensive à l’offensive en soutenant et promouvant cette candidature.

Marx disait dans Le Manifeste que « les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers. (…) Ils sont la fraction la plus résolue des partis ouvriers » ; « Dans les différentes phases que traversent la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité ».
Il faut bien comprendre par là que les communistes, tout en ayant leur propre organisation qui ne se dilue jamais (tout comme le PC vénézuélien ne se dilua pas dans le PSUV), sont partie prenante des différentes phases du combat mené par les travailleurs, tout en continuant à viser plus loin. Ainsi, ouvrir le chemin ultérieur vers la révolution, dans le contexte actuel de régression sauvage et de menace fasciste, c’est aujourd’hui bâtir un solide front de résistance aux attaques libérales et surmonter la domination politique de la social-démocratie libérale.

Programme minimum et programme maximum

Dire qu’il faut un « programme communiste » pour cette élection présidentielle, et critiquer le programme de Mélenchon à cette aune-là, n’est pas une approche juste : le « programme » pour une candidature à une élection présidentielle est nécessairement un « programme minimum » qui correspond aux besoins immédiats de la lutte des masses et qui peut mettre en mouvement ces masses, et non pas le « programme maximum » qui est le programme de la révolution et de la construction de la société socialiste étape vers le communisme. Lénine et les bolchéviks, en 1917, réclamaient la paix et la terre, mesures qui, en soi, n’étaient pas « communistes » : la distribution de la terre aux paysans était même une mesure démocratique bourgeoise, mais c’était la mesure qui correspondait aux besoins du moment des masses paysannes sans terre.
Il ne faut donc pas rejeter le programme de Mélenchon en le déclarant « non-communiste », ce qui n’a pas grand sens, mais le prendre pour ce qu’il est (un programme immédiat qui correspond aux besoins immédiats de la lutte de classe), un programme même assez avancé sur la question européenne par exemple, ce qui n’empêche qu’il peut être et doit être critiqué (dans un esprit constructif) et amélioré pour qu’il réponde au mieux aux besoins immédiats des masses. Mais mettre cela en avant, critiquer tel ou tel aspect du programme (alors que le programme du PCF par exemple est tout aussi critiquable) pour refuser de soutenir Mélenchon est tout simplement un prétexte pour ne pas répondre à la question décisive qui est le besoin objectif des masses de sanctionner dans les urnes le PS libéral, de se défendre et d’aller à la contre-offensive avec la candidature Mélenchon.

Sur la question de la « candidature communiste »

Il en est de même de la notion de « candidature communiste ». Nous comprenons la volonté de militants [...] de vouloir absolument retrouver une « identité communiste » menacée et de vouloir porter une « parole communiste » dans cette campagne. Mais il y a là une confusion : tout d’abord une candidature portée par le PCF ne sera pas, ipso facto, une « candidature communiste », mais simplement une « candidature PCF », sauf à vouloir attribuer au terme « communiste » simplement la signification usuelle de « membre du PCF ».

Ensuite [...] , cette candidature n’en sera pas plus efficace dans la lutte de classe, au vu de l’objectif atteignable du moment qui est de contester et même battre la domination du PS. Car aujourd’hui l’enjeu est bien d’être en capacité d’exprimer la révolte populaire et de battre le PS, et Mélenchon – l’homme qui a déjà obtenu 4 millions de voix sur son nom en 2012 et qui a une très forte popularité au sein du peuple de gauche – est le seul aujourd’hui en capacité d’atteindre cet objectif, qu’on l’aime ou pas, qu’on le veuille ou non. Il nous faut le meilleur candidat capable de porter ce programme immédiat ; c’est l’objectif qui détermine le candidat. Tout comme, dans un syndicat, celui qu’on choisit comme dirigeant, est celui qui est le meneur, le plus à même de faire avancer la lutte et le camp des travailleurs. Alors oui, souvent, ce meneur peut être justement un militant communiste, et c’était souvent le cas quand le PCF était [...] composé principalement de militants ouvriers très engagés.

Mais c’est de moins en moins le cas, et cette élection présidentielle n’est au fond que le révélateur de 40 ans de dérive opportuniste et de liquidation du PCF : ce n’est pas Mélenchon qui liquide le PCF, c’est au contraire la liquidation du PCF qui amène Mélenchon (et, soit dit en passant, le « tout sauf Mélenchon » ne pourra par conséquent « traiter le mal »).Il y a 35 ans, même avec ses défauts, le PCF était encore capable d’avoir un Georges Marchais tribun du peuple capable de fédérer au-delà des rangs du PCF. Aujourd’hui, c’est un Mélenchon, socialiste de gauche, qui joue ce rôle-là. Il faut le voir.

D’aucuns s’illusionnent, estimant qu’il suffirait de la désignation d’un « candidat communiste » doté d’un « programme communiste » pour reprendre, de facto, une position dirigeante dans le mouvement ouvrier et populaire, contre la social-démocratie. Seulement, le fait pour les communistes d’être l’avant-garde des fronts anticapitalistes, antifascistes et anti-impérialistes n’a jamais été acquise « de droit », mais a toujours résulté d’un travail de terrain acharné. Chemin faisant, les communistes avaient acquis une place incontournable dans le mouvement ouvrier et populaire. Aujourd’hui, nous devons acter nos reculs pour préparer l’avenir, et non les nier en nous contentant de réaffirmer nos succès d’hier.

D’autres camarades, plus lucides face à la situation, mais arc-boutés sur la nécessité d’avoir un « candidat communiste », en viennent à définir d’autres objectifs pour cette campagne présidentielle, reproduisant sans s’en rendre compte les postures traditionnelles des organisations trotskistes : il s’agit alors d’avoir un « candidat communiste » coûte que coûte, simplement pour « porter la parole communiste », simplement pour témoigner finalement. Que le mouvement communiste en soit réduit à cela est une régression.Certains cherchent à justifier cela par une perspective à long terme : « qu’importe si le score est faible, au moins on aura sauvegardé notre existence et notre indépendance et on pourra continuer à construire demain ». Mais cela signifie sacrifier la possibilité de victoire immédiate contre la social-démocratie libérale qui ouvrira une respiration et un espace au mouvement ouvrier et, ce faisant, aux forces révolutionnaires ; c’est diviser la résistance au PS incarnée par Mélenchon et, de facto, c’est favoriser le PS. C’est aussi ne pas prendre la mesure du danger fasciste et de la nécessité de faire émerger un pôle jouant à armes égales avec les partis traditionnels PS/ droite de la bourgeoisie, permettant d’attirer les déçus et autres travailleurs dégoûtés de l’alternance libérale eurocratique PS/droite.

Sur la question des législatives

Souvent hélas, il y a surtout des calculs d’appareil dans cette volonté d’avoir absolument un « candidat communiste », en liant cette campagne présidentielle, même avec un score faible, aux législatives à venir, enjeu décisif (au-delà de la question du groupe parlementaire) pour l’accès au financement public pendant 5 ans. Aux pragmatiques qui diront que l’argent est le nerf de la guerre et qu’il est politiquement essentiel de sauvegarder un groupe de députés à l’Assemblée, nous dirons que rien de tout cela n’est en réalité impossible avec la France Insoumise. Mais qu’à force de traîner, cela devient certes plus difficile. En fait, à force de rester arrimé au PS pour avoir des « députés communistes », on finit par tout perdre et, finalement, seul le FN, parti fasciste, en profite.

Si Mélenchon a annoncé que la France Insoumise désignerait 577 candidats aux législatives, il faut le lire en miroir du travail que fait actuellement le PCF pour désigner aussi 577 candidats. Donc là n’est pas la question. Et il ne faut pas en déduire que Mélenchon est prêt à faire battre des députés sortants du Front de Gauche, rien ne permet de l’affirmer. Ce n’est d’ailleurs pas son intérêt. La question clef qui permettra d’ouvrir une discussion/négociation, c’est bien entendu la question des présidentielles, qui est la bataille cruciale. Il est logique de concevoir que les élections législatives, qui auront lieu 5 semaines après la présidentielle, se fassent en lien avec elle.

Conclusion : sachons saisir une opportunité historique !

Chers camarades,

En 2012, face à la droite au pouvoir, le PS se présentait comme « force principale d’opposition de gauche ». Le « Front de Gauche », avec Mélenchon comme candidat, émergeait en montrant aux yeux de larges masses qu’il y avait une « autre gauche » plus combative, qui voulait s’en prendre réellement aux maux de cette société. 4 millions de voix (11%) se sont portées sur Jean-Luc Mélenchon, retrouvant un score inédit pour une candidature à la gauche du PS.

Aujourd’hui, après 5 années de destruction accélérée des conquis sociaux et démocratiques par un gouvernement PS clairement à la solde du MEDEF et de l’Union Européenne, nous avons la possibilité avec Mélenchon de passer une étape supérieure, celle de surpasser électoralement le PS, décrédibilisant nettement ce Parti et permettant ainsi d’ouvrir un nouveau chemin pour les forces progressistes.

Mélenchon futur Tsipras ou Mitterrand?

D’aucuns ont l’exemple grec à la bouche pour indiquer que dépasser la social-démocratie, voire prendre le pouvoir, n’est pas en soi un gage de succès pour les travailleurs si à l’arrivée c’est une trahison à la Tsipras qui nous attend. La référence à Mitterrand est aussi faite.A cela nous répondrons que les combats que l’on mène, on n’est pas sûr de les gagner, mais que les combats que l’on ne mène pas sont perdus d’avance.

Mais il faut avoir perdu le sens des réalités pour faire la fine bouche sur le besoin de devancer toute candidature du PS alors que le mouvement ouvrier est à ce point sur la défensive, qu’il subit des coups très durs (voir notamment la très forte répression antisyndicale), et que les travailleurs ont tout simplement besoin de souffler, de relever la tête. Toute avancée sur le front électoral de Mélenchon sera vécue par des millions de gens comme une bouffée d’oxygène, doublée d’une saine satisfaction si le PS est à terre, dépassé. Ce sera un puissant moteur permettant à la classe ouvrière de reprendre confiance en elle, voire de repartir à l’offensive.Comparaison n’est pas raison. Chaque contexte politique est différent. Mitterrand voulait « plumer la volaille communiste » ; aujourd’hui voter Mélenchon, c’est « plumer la volaille socialiste » !

A quoi cela servira-t-il, demandent encore certains, si, au final, c’est pour terminer 3ème de la présidentielle derrière la droite et le FN ? A cela nous répondons que briser la domination du PS sur la « gauche » est en soi un objectif, puisqu’il permettra ensuite une reconstruction de cette gauche dans laquelle le mouvement communiste pourra jouer un rôle beaucoup plus important qu’aujourd’hui, à condition bien sûr que nous sachions nous rassembler dans et hors du PCF contre l’opportunisme.

Mais un tel questionnement interroge. Est-ce à dire que pour certains il faille absolument trouver l’équation permettant à la « gauche » (mais quelle gauche ?!) de se trouver au second tour. Car, mis à part Mélenchon lui-même (que certains analystes, encore rares bien sûr, situent même à cette deuxième place), envisager un « candidat de gauche » au second tour de la présidentielle ne peut que vouloir dire soutenir un candidat issu du PS. Or c’est précisément cela que le peuple ne veut pas : faire croire qu’il y a une différence entre la social-démocratie libérale incarnée par le PS et la droite libérale.

Pour en finir avec la social-démocratie libérale, il faut choisir Mélenchon !

A moins que…. le secret espoir de certains (et notamment à la direction du PCF) soit que ce soit un « frondeur » qui gagne la « primaire du PS », un Montebourg par exemple (qui semble le mieux placé des frondeurs). Auquel cas cette direction du PCF jugerait « plus facile » de faire accepter le ralliement du PCF dès le premier tour à ce candidat du PS frondeur. Cela ne serait alors qu’une tentative inacceptable de sauver le PS dans le vain espoir d’avoir un retour d’ascenseur au moment des législatives.

Montebourg représente l’illusion d’une « critique de gauche » au sein du sérail. Le « Ministre liquidateur de Florange », qui a soutenu l’arrivée de Valls au poste de premier ministre, peut difficilement être présenté comme un opposant de gauche, radical, permettant d’ouvrir une alternative. Sa seule fonction est de capter des voix au détriment de Mélenchon pour tenter de sauver le PS ou tout au moins de limiter les dégâts. Non, il n’y a pas d’échappatoire possible, la seule alternative aujourd’hui, c’est Mélenchon.

Toute tentative de trouver un autre candidat, par la « gauche » (candidature « communiste » ou par la « droite » (candidature PS « frondeur »), que ce soit dès aujourd’hui ou demain après avoir attendu les résultats de la « primaire du PS », ne peut qu’affaiblir le principal adversaire de gauche du PS qu’est Mélenchon et, ce faisant, ne peut que favoriser le PS et renforcer sa domination.

Nous appelons donc à soutenir la candidature et à voter Mélenchon. C’est travailler à se débarrasser de la plaie libérale anti-populaire de la gauche du capital qu’est le PS.
Xuan
   Posté le 26-11-2016 à 00:15:52   

Les positions du réseau faire vivre :

La candidature communiste pour l’avenir

Mercredi 23 novembre 2016, par Marie-Christine Burricand

Les communistes sont appelés jusqu’à samedi à voter pour choisir leur stratégie aux présidentielles.
Bref rappel : chaque communiste peut voter s’il est à jour de cotisations et cette mise à jour peut se faire jusqu’au moment du vote !
Nous aurons dans ces derniers jours tout lu et tout entendu, mensonges et peurs utilisés pour dissuader les communistes de choisir l’option 2, celle de la candidature issue du PCF.

Le pire revient sans doute à ceux qui présentent l’option 2 comme substituable au soutien à une candidature issue de la primaire PS. Or ce sont les plus fervents défenseurs de l’option Mélenchon au sein de la direction, notamment Pierre Laurent, qui portaient la participation à la primaire du PS et qui présentaient la très aléatoire victoire de Montebourg à cette primaire comme un évènement dont il faudrait tenir compte !

L’option 2, celle de la candidature communiste, en plaçant jusqu’au bout les décisions dans les mains des communistes nous garantit contre toute manœuvre de sommet.
Chacun peut lire que ce n’est pas le cas de l’option 1, le soutien à Jean -Luc Mélenchon, sur laquelle aucune garantie de ce type n’est affirmée.

Il y aurait beaucoup à dire aussi du thème utilisé de notre faiblesse qui nous empêcherait d’avoir un candidat ; chacun mesure que plus on s’enfonce dans cette voie sans issue qui consiste à s’accrocher à un présidentiable, plus nous nous enfonçons dans notre effacement.

La primaire de la droite confirme le glissement à droite de la société française et du corps électoral. Elle confirme aussi que les "vedettes" sont usées jusqu’à la corde.
Notre pays a besoin d’une candidature communiste parce qu’il n’y a pas d’issue durable à la crise sociale, politique, économique sans rouvrir l’hypothèse de la transformation révolutionnaire, l’hypothèse communiste. Ces idées doivent trouver leur place dans la bataille des présidentielles.

La fracture politique s’agrandit et livre les catégories populaires à l’abstention, au FN et à la droite extrême, à la colère impuissante !
Un candidat communiste, c’est le meilleur outil pour s’adresser à tous ceux qui ne se reconnaissent pas aujourd’hui dans ces présidentiables tous issus du système politico-médiatique.

Et surtout, nous avançons dans tes temps difficiles et les batailles nationales et internationales vont être rudes. Il faut un parti communiste pour les affronter et battre la barbarie qui s’annonce.


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Le vote pour une candidature communiste est le vote pour l’avenir !
réflexion du matin: le fondamental d’un choix


20 Nov

Dans le fond si je dois résumer ma position par rapport à la candidature de Mélenchon et mon choix d’un candidat communiste, je ne peux pas en mon âme et conscience recommander de voter pour Mélenchon, je n’ai aucune confiance en l’avenir de ce vote. Ce qui me permet de combattre pour un candidat communiste est d’une tout autre nature, tant qu’il existe un parti communiste, quelle que soit la politique de ses dirigeants, je peux tabler sur ce collectif, ce qu’il représente encore de force de résistance, d’ancrage dans la classe ouvrière, dans les victimes du capital, et dans le peuple de mon pays comme au niveau international. Ce qu’il y a de plus vivable, de plus entêté dans le monde tel qu’il est. Si je devais choisir entre deux hommes Pierre Laurent ou Mélenchon je m’abstiendrais, mais je choisis entre un individu dont tout m’incite à me méfier et un parti dont j’espère encore qu’il pourra représenter une force dans les temps troubles qui nous attendent.

Ce qu’individuellement j’ai subi d’injustices de la part des directions successives de ce parti témoigne du fait que cette conviction ne repose en rien sur un intérêt personnel, non une simple conviction intellectuelle et politique que l’avenir dépend d’une force organisée capable de favoriser l’intervention populaire sur des bases de justice, de paix, ce qu’il faut désormais plus que jamais privilégier.

Danielle Bleitrach

PS. A ceux qui me disent que le vote des communistes en faveur d’un candidat communiste va être utilisé comme mode de ralliement à une candidature socialiste issue de leur primaire, je réponds que le péril de la dissolution du PCF, de son groupe autant que de son parti dans une candidature mélenchon est là, tandis que celui qu’ils agitent est un devenir contre lequel on peut se battre dès aujourd’hui et là il n’y a pas d’autres solutions que de faire confiance aux communistes, en la manière dont ils viennent de témoigner de leur capacité à refuser la destruction de leur parti. Faire confiance aux communistes c’est voter avec eux pas s’abstenir sur ces questions de fond.

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Nous, les jeunes engagés dans le PCF sommes contraint de sortir de notre silence


Mercredi 23 Novembre 2016
Intervention qui n'a pas eu la chance de passer dans L'Echo ! (journal dirigé par le "communiste (in)soumis" Christian Audouin)


Nous, les jeunes du PCF sommes contraint de sortir de notre silence suite à la position de certains camarades qui usent de leur statut de « responsable » pour inciter les adhérents de notre Parti à opter pour un soutien à Jean-Luc Mélenchon, à quelques jours du scrutin interne. Il est très dommageable que peu de temps avant le vote, on use de polémique qui dessert le Parti Communiste Français, qu'ils disent représenter, en brouillant notre débat démocratique. Fondement de notre organisation politique. La question se pose au sein du mouvement communiste sur le réel bien fondé de cet acte. Nous, nous opposons clairement à cette initiative qui malgré de bonnes intentions décrites dans l'appel à soutenir Jean-Luc Mélenchon, nuit à notre unité. L'article paru dans l'Echo du centre le 18/11/2016 n'a jamais était validé par la direction départementale du PCF qui par choix démocratique a choisi de garder une totale neutralité pour laisser a chacun sa liberté de penser. Une fois de plus, ceci démontre la division au sein de la gauche et n'est pas représentative de nos valeurs.

Le choix majoritaire des délégués à la convention nationale d'opter pour une candidature communiste permettant le rassemblement des forces de gauche, prouve que Jean-Luc Mélenchon en 2017 n'est pas celui que nous avons largement soutenu en 2012 et les camarades dans leur article l'avouent eux mêmes.

Nous sommes une génération qui à commencée à militer avec le programme l'Humain d'abord et le Front de gauche, avec lesquels la France Insoumise à rompu. Nous communistes appelons a mettre un terme a nos divergences qui seront tranchées par le vote interne de la semaine prochaine. Nos désaccords avec la France Insoumise sont nombreux tant sur le plan de la recomposition à gauche que programmatique. Les communistes proposent un nouveau front populaire et citoyen, Jean-Luc Mélenchon opte pour un ralliement pur et simple à son nouveau parti. De plus l'aspect de l'homme providentiel type Ve république, n'est pas en adéquation avec la construction politique que nous avons réussi en 2012.

Une question se pose souvent sur l'avenir du PCF, sur notre manque de visibilité médiatique, mais n'est-ce pas en s'alliant sans contrepartie que nous nous affaiblissons ? Alors même qu'il y a un regain militant partout en France, la consultation citoyenne menée durant l'été à montré une recrudescence de l’intérêt de la population pour les idées communistes. De plus, comment regagner notre lisibilité sur la scène politique, quand nos candidats aux législatives seront choisis et estampillés France Insoumise, ou qu'ils seront concurrencés par cette même organisation ? L'utilité des élus communistes dans les exécutifs est capital pour la défense des classes populaires et n'est plus à démontrer.

De surcroît, le programme de la France Insoumise même s'il reprend certains thématiques de l'Humain d'abord est en retrait avec ce que nous avons proposé en 2012. De ce point de vue, on peut qualifier ces propositions économiques comme un programme social-démocrate très étatique, encore plus timide que ceux qui ont échoué à plusieurs reprises contre la crise du capitalisme contemporain en France (1997-2002) comme ailleurs en Europe. C’est le cas en particulier de la proposition de « transformation de la CSG et de l’impôt sur le revenu actuel en un nouvel impôt citoyen sur les revenus, garantissant les recettes de la Sécurité sociale et de l’État ». La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG conduirait à imposer des contribuables jusque-là non-imposables, c’est une démarche qui remplace les cotisations sociales des entreprises par l’impôt. Un prélèvement fiscal sur les revenus des salariés se substituerait au prélèvement sur les profits des entreprises, mettant en cause un des fondements du projet d’Ambroise Croizat. L'abandon du mix énergétique, tout en continuant le nucléaire militaire, est acté dans le programme de la « France insoumise » alors qu’il ne figure pas dans L’Humain d’abord. Ce choix, reprenant l’hypothèse irréaliste d’un passage à 100 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2050, conduirait en fait à brûler davantage de combustibles fossiles, comme l’Allemagne a été amenée à le faire avec le charbon. Il priverait la France des moyens de faire face au défi écologique majeur, le réchauffement climatique. Ce ne sont que quelques différences majeures entre les communistes et la France Insoumise, comme la non nationalisation des banques ou de très timides avancées sur la démocratie en entreprise ou les minimas sociaux ect....

Si notre seul objectif à nous les communistes est de dépasser de quelques pour cents le candidat du gouvernement sortant, en suivant Jean-Luc Mélenchon actuellement crédité d'environ 10 à 15 % dans les sondages, en 2002 Chevènement aussi était au dessus de la barre des 10 %, tout en laissant le champ libre à la droite et à son extrême. C'est que nous avons rompu avec notre volonté de transformation radicale de la société et toutes les luttes menées par les communistes depuis la création du PCF en 1920.

Nous ne cachons pas notre position et notre intention de vote, les jeunes du Parti voteront massivement pour l'option n°2, qui n'est pas un choix « identitaire », mais nous n’influencerons pas les camarades. Quelque soit l'option choisie, nous y adhérerons.

Signataires:

Simon Gervais (20 ans), Emilie ( 22 ans), Valentin Bastié (28 ans), Amélie (19 ans), Estelle Lemuhot (22 ans), Dimitri (24 ans), Mélanie (21 ans), Kévin Roggy (22 ans), Antonin (19 ans), Thomas Rainsard (25 ans), Noellie Peuch (20 ans), Thibaut (19 ans), Lucas Brousse (20 ans), Jordan (21 ans), Anouk Artiaga (17 ans), Thibaut Lemuhot (18 ans), Bryan (18 ans), Hamza Tahiri (23 ans), Thomas (18 ans), Yann Denichou (16 ans), Floryane (20 ans), Romain Barrat (21 ans), Anthony Delpech (17 ans).

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[centre=http://haute-vienne.pcf.fr/94048]PCF Haute Vienne[/centre]

nous, Communistes


Mercredi 23 novembre 2016, par communistes

Un appel d’André Chassaigne pour la candidature communiste.

Réunis en conférence nationale le 5 novembre à Paris, les délégués du PCF de tout le pays ont envoyé un message fort, dont la teneur et le sens profond méritent ici d’être précisés. Les médias l’ont en effet interprété comme un vote contre Jean-Luc Mélenchon. Cette lecture est superficielle. Certes, la personnalisation de cette candidature, comme son orientation, suscitent de justes interrogations auprès de nombre de nos militants. Il n’empêche, l’essentiel est ailleurs. Ce vote revêt un sens positif, constructif et dynamique.

Dans le contexte actuel, une candidature issue du parti communiste est légitime et nécessaire pour faire entendre la voix des communistes. Bien au-delà, elle a vocation à rassembler les progressistes de notre pays. Malgré les coups de boutoirs assénés depuis 2012 par les gouvernements socialistes, nous demeurons toujours animés par un "esprit de conquêtes sociales", par un attachement viscéral aux valeurs humanistes, celles de paix, de justice, de partage, d’égalité et de fraternité. Ces mots et ces valeurs nourrissent et animent l’engagement de nos militants dans tous nos départements. Notre identité est une identité généreuse. C’est aussi une identité d’avenir, celle d’où viendra le salut de la gauche.

Alors que certains sont pressés d’enterrer les communistes et annoncent la fin de leur parti historique, nous sommes pourtant toujours vivants, debout, combatifs, force organisée et ouverte, présents dans les assemblées élues comme dans les combats menés par nos concitoyens. Nous, communistes, avons vocation à fédérer le peuple de gauche, à unir tous les progressistes et former ainsi un front uni contre les forces de l’austérité et de la xénophobie. Loin de toute ambition personnelle, nous pensons que les défis à relever sont collectifs : contrer à gauche la dérive libérale du parti socialiste, empêcher le retour au pouvoir d’une droite extrême et faire face au danger du Front National, refuser l’abandon de l’idéal progressiste de notre Contrat social hérité de la Révolution et de la Résistance. Il revient aux communistes, forts de leur histoire faite de luttes sociales émancipatrices, de porter aujourd’hui une candidature de la révolte face à la résignation, une candidature qui rassemble, dans le respect, tous ceux qui souhaitent incarner une alternative à la dérive libérale qui gangrène notre société et désespère les peuples. Une candidature qui portera l’exigence et l’urgence de mettre en chantier une société nouvelle. Une candidature qui n’affronte pas seulement la finance par les mots, mais par les actes, en s’appuyant sur les intelligences et les mobilisations sociales.

Cette fin de semaine, par leur vote, les communistes se doivent de prendre leur responsabilité devant l’Histoire, notre Histoire.


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Mélenchon pape ? - Le blog de descartes


Descartes
Quand un ami m’a proposé d’assister à « l’assemblée générale des Insoumis » des Bouches du Rhône le 8 octobre dernier, j’ai sauté sur l’occasion d’observer ces « insoumis » dans leur sauce. Je dois avouer en effet que depuis que j’ai quitté la région pour aller travailler ailleurs, je n’y fais que des sauts occasionnels et je ne garde que de loin un œil sur l’évolution de la situation politique locale.

Nous nous sommes donc retrouvés à 250 dans une salle municipale de la banlieue de Marseille, avec la disposition « en cercle » devenue classique dans ce genre de réunion depuis que la « gauche radicale », se laissant aller à ses penchants gauchistes, a décidé qu’il n’y aurait plus d’estrade, de tribune, ni rien qui puisse établir une séparation entre « dirigeants » et « dirigés ». Oh, je vous rassure, la séparation est toujours là, plus forte que jamais, et c’est pourquoi il ne faut pas qu’elle soit visible. J’y reviendrai.

Après la disposition, le public. Je n’ai bien entendu aucun moyen de faire une statistique, mais sur les 250 personnes présentes, une très grande majorité de têtes blanches. En fait, cela avait un petit côté « minuit à Paris » : on se serait cru revenus aux « collectifs antilibéraux » de 2007. Etaient présentes le ban et l’arrière ban des vieilles gloires gauchistes locales que j’ai connues autrefois. Essentiellement des enseignants ou des professions libérales, abonnés permanents à tous les « forums », « collectifs » et autres causes perdues qui vont de la lutte contre un contournement routier aux campagnes contre « l’islamophobie ». Quelques jeunes, essentiellement des étudiants. Un ou deux syndicalistes. On notait la présence de beaucoup d’ex militants du PCF, et l’absence de tout dirigeant local de cette formation.

La réunion était structurée en trois temps : une intervention d’introduction confiée à Alexis Corbière en tant que porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, un débat de politique générale, et un deuxième débat sur l’organisation de la campagne. Pour ce qui concerne le débat de politique générale, c’était là encore un retour nostalgique vers le passé, qui m’a renforcé dans la conviction que ces gens n’ont rien oublié, et rien appris. On a entendu les mêmes discours devenus à force de répétition quasi-rituels. Il y eut le « jeune » qui intervient « en tant que jeune » et qui explique que les jeunes sont une « catégorie sociale » - comme si les intérêts du jeune ouvrier était plus proche du jeune bourgeois que de l’ouvrier adulte. Il y eut la militante « contre l’islamophobie » pour appeler les femmes présentes à « se baigner en burkini » en solidarité avec leurs sœurs musulmanes. Il y eut le traditionnel appel à « ne pas relativiser la question sociale » suivie d’une avalanche de questionnements sociétaux. Seule dissonance, venue d’anciens militants du PCF : la demande d’une position plus claire et plus ferme vis-à-vis de la sortie de l’Euro et de l’UE. Clairement, ceux qui militent dans les quartiers sentent combien il est difficile de contrer l’argumentaire du FN avec des logiques du type « plan A/plan B ».

Pour ce qui concerne le débat sur la campagne, ce fut là bien plus intéressant pour l’observateur dans la mesure où le sujet qui semble obséder les dirigeants « insoumis » est la cueillette des 500 parrainages. Le discours à tenir aux élus qu’on démarche semble d’ailleurs assez honnête : « on ne vous demande pas d’être d’accord avec nous, mais de permettre à un candidat soutenu par quelque 10% de l’électorat de se présenter ». C’était drôle d’entendre cela dans la bouche de ceux qui en d’autres circonstances se sont battus pour que Jean Marie Le Pen – qui à l’époque avait lui aussi le soutien de 10% de l’électorat – n’ait pas les parrainages pour se présenter, mais bon, s’il n’y avait que ça… Le principal problème est qu’on passe assez vite de cette noble position à la question des pressions qu’on peut exercer sur des élus – et surtout ceux du PCF – pour obtenir leur parrainage. Et très vite – chassez le nature, il revient au galop – une partie de l’audience perd de vue l’objectif stratégique pour voir dans cette affaire une opportunité de régler les comptes avec les communistes. Il faut « leur mettre la pression », les « menacer de mettre des candidats contre eux ». Ca promet pour la campagne…

Et finalement, le discours de Corbière. Au départ, un discours assez classique, répétant les différents arguments qu’on a entendu mille fois dans la bouche de Mélenchon – y compris les absurdités comme la « règle verte » (1). Mais le plus intéressant ne se trouvait pas là, mais dans la justification de l’organisation adoptée par – ou plutôt pour – les « Insoumis ». Car si tous les « Insoumis » sont égaux, il apparaît clairement qu’à l’heure de participer aux décisions, certains sont bien plus égaux que les autres. Il y a « l’insoumis de base », qui écoute assis sur sa chaise et à qui on donne de temps en temps la parole, « l’insoumis intermédiaire », qui organise les réunions, distribue les tracts et colle les affiches. Et en haut de l’échelle, il y a « l’insoumis d’élite » qui fait partie du cercle étroit de ceux qui ont accès à Mélenchon en personne et qui participe aux décisions. Et cette division est subtilement dissimulée par le langage. Prenons par exemple l’usage du pronom « nous ». En général, il est utilisé par Corbière pour désigner l’ensemble des « insoumis ». Mais plus tard, ayant entendu des remarques et des critiques, il promet : « nous tiendrons compte de vos remarques ». Qui est ce « nous » particulier qui écoute ce que le « nous » général a à dire ? Georges Marchais avait pour habitude de dire « nous les communistes » où « nous au bureau politique », pour distinguer les deux cas. Chez les « insoumis », on ne prend pas de pareilles précautions.

Mais si je vous parle de tout ça, c’est qu’en écoutant Corbière j’ai vraiment pris conscience de quelque chose qui me tarabustait depuis longtemps dans l’organisation du mouvement mélenchonien. Et j’ai pu confirmer mon analyse en regardant la « convention de la France insoumise » de Lille la semaine suivante. Nous sommes devant un phénomène rare à gauche : celui d’un mouvement totalement vertical, où la souveraineté réside en une seule personne. Tous ceux qui chez les « insoumis » exercent une fonction, une autorité, le font au nom du Chef et investis par lui. Qui a décidé de faire d’Alexis Corbière un porte-parole ? De Manuel Bompard un directeur de campagne ? De confier à Jacques Généreux et Charlotte Girard la rédaction du programme ? Et cela ne concerne pas seulement les nominations. Qui décide en dernier ressort du contenu du programme ? Qui a décidé d’organiser la « convention » et fixé sa forme et son ordre du jour ? Qui choisit les candidats pour les législatives – ou ce qui revient au même, la commission chargée de les sélectionner ?

Ces questions ont une double réponse. La première est qu’on ne sait pas. Les processus de décision à l’intérieur du « mouvement des insoumis » sont totalement opaques. Celui-ci n’a pas de statuts, pas de dirigeants connus (2), pas d’instances constituées. On ne connaît les processus de décision que par des confidences ou des lapsus de ses dirigeants. La deuxième, c’est que cette opacité a pour fonction – ou du moins pour effet – d’occulter la toute-puissance du Petit Timonier, toute-puissance qu’il ne partage qu’avec quelques fidèles choisis par lui. Au PG, Mélenchon faisait déjà la pluie et le beau temps et se réservait le droit de décider en dehors de toute procédure et de toute instance – on l’a vu lors de l’adhésion au PG de Martine Billard et de ses amis, lorsqu’il fut annoncé que Martine Billard avait « accepté de co-organiser le congrès du PG » sans qu’on sache très bien qui lui avait proposé ni dans quel cadre statutaire se plaçait cette « co-organisation ». Mais même au PG la dictature de Mélenchon avait été occultée derrière les apparences de la démocratie, avec des comités nationaux et des bureaux exécutifs élus en théorie par les militants et des statuts votés par un congrès et rendus publics, même si in fine on n’en tenait aucun compte. Chez les « insoumis », on ne s’encombre plus de telles précautions.

Certains trouveront que je pinaille. Je ne le pense pas : la démocratie repose en dernière instance sur l’existence de procédures formalisées et transparentes de décision. Ce sont elles qui garantissent que les décisions reflètent la volonté des citoyens, et non celle d’un homme ou d’un groupe. Dès lors que le dirigeant peut les adapter ou les redéfinir à sa convenance sans avoir à rendre des comptes, il n’y a plus de démocratie. A cela, les partisans de Mélenchon répondent qu’on n’avait pas le temps de constituer des procédures car « il fallait agir vite ». Une sorte de « état d’urgence politique ». Or si l’argument de l’urgence est traditionnellement invoqué – et pas forcément à tort – pour justifier toutes sortes de violations des règles et des procédures démocratiques, l’expérience fait que dans ce cas particulier la justification paraît douteuse. Après tout, Mélenchon a eu huit ans pour donner au PG un véritable fonctionnement démocratique. Il ne semble pas qu’il se soit empressé de le faire. On est conduit à conclure donc que loin d’être une question d’urgence, la structuration du « mouvement des insoumis » en pontificat absolu de son leader obéit à un choix politique mûrement réfléchi, et non à une quelconque urgence.

Mais le plus surprenant, ce n’est pas tant que Mélenchon veuille devenir pontife. Après tout, sa trajectoire et ses affinités sont toujours allées dans ce sens. Ce n’est pas par hasard s’il y a toujours une place dans son autel intime pour Mitterrand. Ce qui est plus étonnant, c’est qu’il y ait autant de gens dans la « gauche radicale » pour le laisser faire. C’est d’autant plus surprenant lorsqu’on songe au fait que cette gauche a une vieille tradition de méfiance envers les sauveurs suprêmes et autres hommes providentiels, bref, envers tout ce qui sent de près ou de loin le pouvoir personnel. Ceux qui ont fréquenté cette gauche n’ont pu qu’être frappés par l’importance donnée aux procédures démocratiques formelles et aux instances délibératives, à la méfiance presque instinctive vers toute tentative d’accaparation du pouvoir par une personne ou un groupe. Et voilà que tout à coup, ces gens si sourcilleux de délibération collective et de démocratie participative – et croyez-moi, à Marseille ce jour-là j’ai vu des gens qui dans d’autres circonstances auraient crié à la manipulation – sont ravis, extatiques de se voir annoncer par le porte-parole du Chef des décisions prises en dehors d’eux et par une structure totalement opaque. Avouez qu’il y a de quoi perdre son latin…

Comment comprendre cette abdication ? Et bien, je ne vois une explication : lorsqu’on observe les choses, on s’aperçoit que le fonctionnement du « mouvement des insoumis » tient plus du mouvement religieux que du politique. La vision « insoumise » évacue le propre du politique – c'est-à-dire, le conflit entre des conceptions et des intérêts différents – pour se placer dans une logique de communion entre des gens qui partagent un projet « naturel » qui n’admet aucune discussion. Le mouvement se conçoit plus comme une élite d’illuminés qui, ayant vu la Vérité, vont porter la bonne parole au monde. Et bien entendu, une fois confronté à cette Vérité qui relève de l’évidence, l’homme de bonne foi ne pourra que l’admettre. Seuls la refuseront ceux qui ont partie liée avec Satan, les suppôts du « 1% » et du Grand Kapital. Cette Vérité est de l’ordre de la morale transcendante, et non politique. Ecoutez Mélenchon parlant à Toulouse en septembre dernier : vous entendrez un prêche – avec ses « Hypocrites ! » lancés à la volée – pas un discours politique. C’est d’ailleurs pourquoi le « projet » n’est pour les « insoumis » qu’un exercice secondaire, qui n’intéresse personne. Au point qu’on adhère aux « insoumis » avant de connaître le projet, et même avant qu’il y ait un projet à connaître.
Ce penchant religieux concerne autant le fond que la forme. Les discours « déambulatoires » qui sont devenus la règle dans les rassemblements mélenchoniens rappellent curieusement les techniques des évangelistes américains. Le « défilé des insoumis » qui ressemblait drôlement à une procession, présenté par une Charlotte Girard aux accents de télé-évangeliste. Ajoutez à cela la rupture totale avec la symbolique traditionnelle du mouvement ouvrier français (la couleur rouge, l’Internationale…) qui permet de fabriquer un langage symbolique autoréférent (la couleur bleu ciel, le « phi »…), et vous retrouverez des éléments qui sont d’habitude l’apanage des églises et des sectes.

Mélenchon tire en fait profit de la demande de « religio » qui affecte notre société, et qui est particulièrement forte chez les « classes moyennes » qui voient des catastrophes se profiler à l’horizon et que trente ans de matérialisme forcené ont laissée sans références transcendante. La Vérité qui fait les « insoumis » n’est pas si différente que celle qui fait Daesh : dans les deux cas, on rejette un monde perçu comme corrompu au nom d’un idéal de pureté. Il y a à gauche un public qui a besoin de croire, et ce public est prêt à tout abdiquer au bénéfice de celui qui répondra à ce besoin. Et ce besoin de croire s’impose à toutes les contradictions : on peut tonner contre la « monarchie présidentielle » et diriger son propre mouvement comme un monarque, et personne ne trouve rien la chose bizarre…

Le « mouvement des insoumis » n’est pas un parti politique, c’est une église. Une église avec un dieu – le « peuple » - qui comme sied à un dieu reste silencieux mais nous envoie un messie pour parler en son nom. Un messie qui tient son autorité non de l’investiture de ses camarades, non d’un projet, non d’une théorie politique, non d’une élection, mais qui s’autorise de lui-même. Et qui par conséquent ne saurait être contredit, ou voir son autorité contestée.

Le mérite de Mélenchon – dont on ne saurait trop dire que c’est un tacticien hors pair – est d’avoir compris avant tous les autres ce besoin de croire et de l’avoir exploité. Cependant, si Mélenchon est un grand tacticien il s’est révélé ces dernières années un piètre stratège, et on peut se demander jusqu’où le « mouvement des insoumis » peut survivre l’élection présidentielle. En effet, le contexte de l’élection présidentielle se prête particulièrement aux débordements messianiques. Mais une fois l’élection passée, la politique ne peut plus se faire d’une manière aussi centralisée. Rien que pour les législatives, la désignation des candidats implique rentrer dans des logiques locales complexes qu’il est difficile de piloter depuis un centre. Et une fois désignés, il sera difficile d’éviter que ces candidats deviennent autonomes, agissant en fonction de leurs propres idées – et leurs propres intérêts – plutôt que des directives venues du centre. On a vu les difficultés que la faiblesse de ses institutions internes a posé au PG lorsqu’il s’est agi de négocier des positions locales. Le refus de toute institutionnalisation chez les « insoumis » risque de poser des problèmes encore plus sérieux.

PS: Suite à la publication de ce papier et de l'avalanche de commentaires qu'il a provoqué, un de mes commentateurs m'a suggéré de signaler aux lecteurs combien ces commentaires démontrent post facto la thèse de mon papier, à savoir, que la logique des "insoumis" est d'ordre religieux et non politique. Je vous laisse découvrir...
Descartes

(1) La règle verte formulée par Mélenchon « consistant à ne pas prélever sur la nature davantage que ce qu'elle peut reconstituer » est en effet une absurdité. Si elle était appliquée – et l’ambition de Mélenchon est de l’inscrire dans la constitution – elle aboutirait à interdire tout prélèvement minéral, car les dépôts de fer, de cuivre, de pierre de construction, de sable, etc. ne se reconstituent jamais. Mais aussi tout prélèvement fossile, puisque les fossiles – charbon, gaz, pétrole – se reconstituent avec une extrême lenteur. Imagine-t-on une société qui à une échéance de quelques années voire de quelques décennies pourrait se passer de tout prélèvement sur les ressources minérales ou fossiles ?
(2) Dans les « mentions légales » du site internet JLM2017 on peut lire que l’éditeur responsable du site est une association, « l’Ere du peuple », dont il est impossible de se procurer les statuts ou la liste des dirigeants. Le JO nous dit que l’association a été dûment déclarée le 9 janvier 2016. La date n’est pas innocente, parce qu’elle montre que l’équipe Mélenchon songeait à partir en campagne en solo bien avant que le PCF se prononce pour une participation à une primaire de gauche

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Socialistes, frondeurs, trotskystes, refondateurs, mouvementistes, écosocialistes... la grande alliance de ceux qui ne veulent pas de candidat communiste ! Réaction à la déclaration du PRCF


Dimanche 20 novembre 2016, par pam

La déclaration du pôle de renaissance communiste en France (PRCF) soutenant la candidature de Jean-Luc Mélenchon a surpris de nombreux communistes qui suivent avec attention ce que fait et dit le PRCF. La lettre ouverte à André Chassaigne confirme cette position et place de fait le PRCF dans l’arc-en-ciel hétéroclite de tous ceux qui ne veulent pas de candidature communiste en 2017.

C’est réellement dommage et incompréhensible. Lecteur régulier d’Initiative Communiste et des livres de Georges Gastaud, j’avais pris soin, avec d’autres, de faire connaitre aux responsables du PRCF notre position, l’opportunité de faire bouger les lignes chez les communistes, en les aidant à réouvrir la question communiste, et à l’inverse la certitude que le faux choix des deux M (Mélenchon/Mondebourg), n’était que les deux faces du même renoncement, le renoncement au parti communiste.

La déclaration du PRCF justifie sa position de soutien à Jean-Luc Mélenchon en constatant qu’une candidature du PCF ne porterait pas un programme réellement communiste, et pourrait se retirer au profit d’une candidature type Mondebourg.

La lettre ouvert à André Chassaigne détaille les arguments critiques de son éventuelle candidature, le cadre affirmé par la direction du PCF d’une candidature retirable au profit d’une candidature de rassemblement, enfermée dans la stratégie d’union de la gauche avec le parti socialiste, le refus d’’affirmer la nécessité d’une rupture progressiste rapide et franche avec l’euro et l’UE-OTAN dans la perspective du socialisme pour la France.

Nous savons en effet ce que la direction du parti communiste veut et ce qu’elle ne veut pas. Elle veut [1] une nouvelle forme de rassemblement électoral après l’union de la gauche, la gauche plurielle, les collectifs anti-libéraux, le Front de Gauche... ne tirant aucune leçon, ni de cette longue impasse stratégique qu’a été le programme commun et l’union de la gauche, ni de l’impasse tactique dans lequel s’est retrouvé le Front de Gauche après ce qui avait semblé être un succès en 2012 [2]. Elle assume une orientation totalement électorale, centrant tous ses efforts sur les rassemblements de partis, de personnalités, sans jamais se confronter à la réalité de l’union du peuple et de ses difficultés. Elle ne pense plus la transformation politique autrement que dans le cadre du système tel qu’il est, et notamment dans le cadre européen.

Et elle ne veut surtout pas d’une candidature communiste, ce qui a conduit Pierre Laurent, constatant qu’il n’arrivait pas à faire accepter la primaire à gauche, ni l’attente de la primaire socialiste, et qu’une proposition Montebourg serait rejetée massivement, à annoncer son soutien à Jean-Luc Mélenchon la veille de la conférence nationale du PCF.

Cette volte-face de Pierre Laurent, qui a sans doute énervé plus d’un de ses soutiens et contribué à ce vote surprise, n’a fait que grandir la liste de tous ceux qui considèrent que Jean-Luc Mélenchon serait l’outil politique efficace en 2017, s’ajoutant à sa légitimité offerte gracieusement par le parti communiste en 2012, sans compter tous ceux qui comme Marie-Georges Buffet, prédécesseure de Pierre Laurent à la direction du PCF, considèrent que la question du PCF est réglée vers sa disparition.

Le fait est qu’objectivement, les trotskystes de la Riposte, les socialistes contestataires qui ont suivis Mélenchon, les marxistes des rassemblement des cercles communistes, du PCOF, et donc du PRCF, les mouvementistes d’Ensemble, et une grande part de ce que "la gauche radicale" a produit de collectifs, mouvements ou cercles se retrouvent donc avec Jean-Luc Mélenchon. Il faut bien prendre acte qu’ils ont tous un point commun au final, ils pensent que le PCF doit (ou va) disparaitre.

Jean-Luc Mélenchon est de ce point de vue le fils politique de François Mitterrand, son "rouge" verbal vaut bien d’ailleurs celui qui en 1981 haranguait le monde du travail sur un ton qui nous parait aujourd’hui totalement révolutionnaire, tellement le débat politique s’est droitisé.

Nous répétons donc ce que nous avions dit au PRCF avec insistance quelques jours avant son communiqué...

1/ Oui, la direction du PCF ne veut pas mener une bataille communiste en 2017 et son programme refuse toutes les ruptures pourtant nécessaires avec la dictature des institutions européennes comme des institutions bancaires et monétaires. Nous le savons depuis longtemps, mais ne pas voir qu’elle est mise en difficulté par le vote de la conférence nationale est une faute. Car ce qui compte, ce ne sont pas les déclarations, ce sont les situations concrètes ! Si celui qui prend la barricade est plein d’idéalisme, il apprendra si on l’aide à tirer des leçons de son expérience, et donc s’il a un parti organisé, un parti communiste ! Si les communistes ont une bataille à mener en 2017, une bataille sur leur nom propre ce qui serait une nouveauté pour toute une génération, ils apprendraient !

2/ Oui, il n’y a pas de programme communiste véritable porté par le PCF et les questions décisives de la rupture avec le système existant restent enfouies sous le discours réformiste de l’Europe sociale ou de la 6ème république. Clairement, le socialisme n’est pas à l’ordre du jour au PCF. Mais ne pas voir que tout échec de la direction sur la base d’une volonté d’affirmation des militants de l’existence d’un parti communiste autonome est le meilleur chemin pour faire bouger les consciences est tout autant une faute. Car le PRCF est bien placé pour mesurer les difficultés de la construction d’une organisation communiste efficace, les difficultés des assises du communisme comme par ailleurs les vicissitudes de l’URCF, montre le chemin à parcourir et comme nous avons eu souvent l’occasion de le dire, l’affaiblissement d’une base militante communiste, quelle que soit son histoire, n’est une bonne nouvelle pour personne.

3/ Non, JLM n’est pas un moyen efficace pour « combattre le fascisant FN, Valls-MEDEF et la droite thatchérienne, tout en ouvrant l’espace politique le plus large possible aux luttes à venir » . Les législatives de Hénin Beaumont en 2012 ont montré les limites de la mise en scène médiatique des "fronts", quand le combat contre le FN suppose une bataille quotidienne au cœur du monde du travail et des quartiers populaires. JLM ne peut pas ouvrir un espace politique aux luttes tant il ne se définit que par la présidentielle et sa mise en scène médiatique, tant il l’incarne, cherchant à concilier les deux figures tutélaires de la 5eme république, Charles de Gaulle et François Mitterrand dans un "appel au peuple". Car cet appel est l’appel à un sauveur suprême qui vient tous les 5 ans mobiliser la colère de gauche dans l’urne. Mais pour en faire quoi ? Qu’a-t-il fait des 4 millions de voix dont une bonne part fourni par le PCF en 2012 ? Quel rôle politique dans les luttes quand ses militants étaient sur les trottoirs des manifestations contre la loi travail, et pas dans l’organisation des grèves ?

Certains au PRCF se disent peut-être qu’après tout, que le PCF aille au bout de son réformisme, qu’il disparaisse, l’espace politique sera plus ouvert pour reconstruire. Il ne faut pas une longue expérience militante pour se rendre compte que c’est exactement l’inverse. Si le PCF allait au bout de sa métamorphose comme en Italie, ce serait un recul historique pour le camp du travail, l’effacement d’une longue histoire qui reste, quoi qu’on en dise, un repère politique utile aujourd’hui. Quand un habitant, parfois plus jeune que moi, me dit "ah si nous avions Marchais !", il me confirme à quel point le PCF reste un objet politique "chaud", porteur d’une capacité populaire subversive que JLM ne porte au mieux que dans les couches moyennes.

Les communistes du PCF peuvent peut-être créer la surprise . Non seulement, ils peuvent confirmer en l’amplifiant le vote de la conférence nationale, mais ils peuvent déjouer jusqu’au bout les manœuvres de la direction du PCF qui tentera de retirer une candidature au profit d’un des deux M. Bien sûr, il aurait fallu un candidat plus jeune, plus porteur du mouvement social, et d’un programme pleinement communiste, mais André Chassaigne est sans doute, dans le délai contraint que nous a imposé la stratégie de la direction, le seul capable de s’engager rapidement dans la bataille, et contraint alors d’ouvrir en grand le chantier d’une bataille communiste. Pour mobiliser les militants, pour chercher l’appui du mouvement social, pour exister dans l’affrontement terrible qui monte en puissance, il devra prendre des risques, il ne pourra pas en rester au discours idéaliste de l’Humain d’abord qui est la base du programme des "insoumis"... L’avenir sera alors ouvert, et personne ne peut dire à quel rythme les consciences avanceront dans cette bataille.

Quel que soit le résultat, une chose est sûre. Le PS sera sanctionné et nous aurons une bascule à droite terrible et douloureuse. Nous oublierons tous les diverses opérations médiatiques pour "vendre" les présidentielles au peuple, on devrait dire les 3 M... Mélenchon, Mondebourg, Macron, tous ces leurres médiatiques pour que la question communiste disparaisse de l’histoire. Et nous mesurerons alors une seule chose. Combien de travailleurs ont mis un bulletin communiste dans l’urne, sans aucune illusion sur le résultat électoral, mais pour se donner de la force, pour donner de la force à la reconstruction communiste.

Les militants qui se réclament du communisme et qui auront contribué à une nouvelle illusion électoraliste avec JLM devront en tirer toutes les leçons. Le fait d’être en dehors du PCF n’immunise pas contre l’idéalisme. [3]

[1] Enfin, elle cherche un peu désespérément.
[2] Enfin semblé à ceux qui se berçaient encore d’illusions électoralistes.
[3] Franchement, si les motivations sont bien sûr opposées, cela doit fait mal au PRCF de se retrouver avec les trotskystes et la direction réformiste du PCF sur le même soutien en 2017 : quelle ironie de l’histoire !

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PCF : faire le choix de l’audace !

Jeudi 24 novembre 2016, par Guillaume Sayon

Voilà nous y sommes. Ce week end de très nombreux militants communistes vont choisir la voie qu’ils veulent emprunter pour les échéances à venir. Deux choix s’offrent à nous. Le choix de soutenir Mélenchon ou le choix de construire une candidature issue de nos rangs. On pourrait discuter la formulation du bulletin de vote. On pourrait de nouveau rappeler que ce processus arrive bien trop tard. On pourrait s’insurger face aux sournoiseries en cours depuis la conférence nationale au travers du journal l’Humanité, ou même face au dernier billet de Pierre Laurent publié sur son blog qui fait comme si une importante majorité des participants de la conférence nationale n’avait pas fait un choix clair, libre, contraire à celui que ce dernier avait formulé la veille. Nous en avons vu d’autres et c’est avec la même constance que nous continuons à rester cohérent et à argumenter dans le respect et avec le soucis prioritaire de l’unité du Parti. Même si, et c’est suffisamment singulier pour le souligner, c’est une première de voir un secrétaire national désavoué à ce point.

La première chose qui me vient à l’esprit, c’est la fierté d’appartenir à cette grande famille communiste. Malgré toutes les tentatives successives depuis le début de l’année pour contourner l’hypothèse d’une candidature communiste, c’est en lucidité et en faisant preuve de beaucoup d’intelligence que de nombreux communistes font pourtant actuellement ce choix. Cela n’était pas évident puisque le parti est historiquement légitimiste. Des réseaux internes se sont constitués pour porter la contradiction se pliant toujours néanmoins au fait majoritaire. Cependant, très globalement, les communistes suivent la direction que nos congrès établissent et qui est déclinée dans le texte proposé par la direction sortante. C’est ainsi que la réaction à la mutation portée par Robert Hue a pris beaucoup de temps, que de trop rares camarades s’y sont opposés dès le départ. Même chose concernant Marie-George Buffet et le choix de participer aux collectifs antilibéraux. Alors que nous avions arraché une magnifique victoire en 2005 lors du référendum sur le projet de constitution pour l’Europe ouvrant un chemin intéressant, nous avons sans doute fait le pire des choix : nous engluer dans une fronde de groupuscules gauchistes qui partageaient tous un même trait de caractère, leur détestation du PCF. C’est ainsi qu’ils ont fait le choix tardif de José Bové alors que Marie-George Buffet avait été choisie par la consultation populaire. Le même José Bové et sa moustache légendaire qui siège aujourd’hui sur les bancs des Verts, à côté de Daniel Cohn-Bendit, au parlement européen. C’est ainsi qu’on peut relire avec délice Clouscard qui était sans doute le plus lucide des intellectuels sur ce qu’était mai 68 et les leaders de la trempe de Dany le rouge.

Il y avait à l’époque (déjà !) des collectifs antilibéraux, Clémentine Autain. J’ai une détestation viscérale pour ce genre de personnage. Après avoir profité d’un mandat d’adjointe à la mairie de Paris sur le contingent des communistes, elle a passé son temps ensuite dans les colonnes de son journal Regards, à cracher sur le PCF, à dire à quel point nous sommes rétrogrades, mauvais, arriérés. Elle a nourri, non sans un certain talent, les conceptions communautaristes, bras d’honneur aux dynamiques de classes qui se sont affaiblies avec les conséquences que l’on sait. Elle a pu compter et peut toujours compter sur le concours de Martelli, l’historien révisionniste, qui lui aussi ne manque jamais d’inspiration pour démolir le PCF. Les mêmes sont aujourd’hui ceux qui nous font la leçon, eux qui n’existent que grâce ou plutôt à cause du PCF. Et voilà que les « plus rouge que moi tu meurs » se rangent eux aussi derrière Mélenchon. Le PRCF, la Coordination Communiste… Pour de très nombreux membres de ces organisations j’ai du respect et de l’amitié. Mais l’enthousiasme dont ils font preuve pour s’immiscer dans nos débats internes et pour nous vendre les qualités incontestables du "Jaurès insoumis" devient délirant. Tous deviennent nerveux parce que les communistes restent insensibles à leurs manœuvres.

Dans le même temps, nous devons supporter l’insupportable. Les envolées hystériques du "fan club insoumis". Tous répètent à la virgule près, le même prêchi-prêcha du grand chef. Nous devons subir des torrents d’insultes, des caricatures insidieuses. Pire encore, alors qu’ils pensent se draper du manteau souverain de la pureté révolutionnaire, ils ne se rendent pas compte qu’ils perpétuent la vieille tradition poujadiste, ce populisme abscons anti-parti. Beaucoup vont déchanter quand les élections de 2017 passées, la France insoumise deviendra un parti. Il arrive même parfois que le délire atteint de tels sommets qu’il nous est impossible de pouvoir y répondre avec raison. J’avoue que plus d’une fois j’étais partagé entre le fou-rire et la consternation. Et nous devrions donc donner de la force et du crédit à cette chose ?

Aucune remise en cause, aucune contradiction, aucune écoute raisonnable sur les arguments économiques ou sur le nucléaire. Dans les évangiles selon Jean-Luc c’est dit comme ça, point à la ligne. Vous leur expliquez que proposer la sortie du nucléaire demande à être discuté, que des bassins industriels entiers dépendent de l’existence de centrales, que là où on stoppe la production du nucléaire civil comme en Allemagne on finit par émettre beaucoup plus de gaz carboniques… Non Jean-Luc a dit on sort du nucléaire et c’est comme ça ! Je les invite donc à venir taper aux portes dans les quartiers avec nous, à se rendre à la sortie des entreprises et à l’expliquer aux salariés. On va rire deux secondes. Ce discours qui a sans doute une belle portée chez ceux qui n’ont jamais vu une usine ou qui se complaisent dans les discours faciles à la Al Gore, ne mesurent pas que l’urgence est à relancer la machine industrielle, seule capable de créer les millions d’emplois dont notre pays a besoin pour sortir du marasme économique dans lequel il s’enfonce toujours un peu plus. Bien évidemment il va falloir lancer d’importants programmes publics de recherche dans les énergies du futur, mettre des centaines d’ingénieurs au travail pour inventer la production énergétique de demain. Cependant, Le Pen triomphera dans l’électorat populaire si nous continuons à axer symptomatiquement notre discours là-dessus. L’édification de quelques centrales thermiques ou l’installation d’éoliennes en mer ne permettront certainement pas de répondre aux défis colossaux qui nous attendent pour éviter le pire. Des millions de français veulent pouvoir avoir la certitude de mettre quelque chose dans leur assiette et celle de leurs enfants. D’ailleurs, bien évidemment il est juste d’évoquer les problématiques des protéïnes carnées et des circuits courts. Mais combien de foyers n’ont plus la possibilité de manger de la viande ne serait-ce qu’une fois dans la semaine ? Un peu de bon sens serait le bienvenu …

On pourrait parler également du fait que le programme proposé par la France insoumise ne propose pas de détruire les logiques systémiques qui fondent le modèle libéral. Encore moins le modèle capitaliste. Hormis la proposition du retour à l’impôt progressif et l’augmentation du Smic, rien de bien palpitant il faut le dire. Le programme de 1981 était plus révolutionnaire encore que celui de Mélenchon. Dans le projet de la France Insoumise, on propose un plan de relance via le vecteur de l’économie verte aux potentialités réelles il est vrai, mais limitées. Quid de la nationalisation bancaire ? Quid de la place des salariés dans l’entreprise et de la possibilité de prendre progressivement le pouvoir dans cette dernière ? Quid des moyens proposés pour mettre fin à l’exil fiscal ? … Mélenchon travaille à perpétuer l’héritage du réformisme social-démocrate. Par ailleurs la révolution citoyenne, la refonte institutionnelle ne peuvent pas et ne doivent pas se limiter à un bidouillage constitutionnel qui ressusciterait la quatrième République et à inscrire la règle verte dans la prochaine constitution. Règle verte qui, si nous l’avions suivie à la lettre jusqu’ici, ferait que nous vivrions encore aujourd’hui à l’âge de pierre. La démocratie elle doit avant tout exister dans les entreprises et au travers d’assemblées populaires locales.

Bref j’invite mes camarades à aller au-delà l’enrobage qui peut paraître séduisant. Voyez l’arrivée de la droite la plus réactionnaire depuis la guerre et l’urgence de porter une alternative ambitieuse, véritablement révolutionnaire. De terribles années nous attendent sûrement et il va falloir une force organisée, patiente, militante pour pouvoir y faire face. Pas une auberge espagnole où l’on apprend par cœur son catéchisme pour ensuite le répéter en boucle sur les réseaux sociaux. Il faut des militants qui se forgent une conscience reposant sur une matrice philosophique solide, un marxisme de notre temps, une approche dialectique et matérialiste de l’histoire. Comment un militant qui pense qu’un homme peut tout changer peut-il avoir conscience de ce que sont les rapports de classes ? Que sans luttes, le progrès démocratique n’est rien ? Que la démocratie bourgeoise ne pourra jamais aller plus loin que ce qu’elle est ? Il ne s’agit pas de problématiques anodines mais bien du cœur de notre engagement.
Ne permettons donc pas, nous communistes, à cette entreprise de s’imposer seule dans le paysage alternatif. Ne nous abandonnons pas dans cette dynamique qui s’avérerait fatale en fin de compte. Nous subissons aujourd’hui encore les errements et renoncements du rassemblement autour du programme commun, ceux qui résultent également de la gauche plurielle qui a permis à Le Pen d’accéder au second tour de la présidentielle pour la première fois. Tirons donc les enseignements de nos échecs passés.

Que deviendra la France Insoumise sans son chef ? Ces gens qui n’ont pas l’expérience du temps long, qui n’ont pas l’expérience de la force collective pour surmonter l’adversité, les défaites successives, retrouverons-nous les demain pour empêcher les plans de la bourgeoisie de se réaliser ? Après 2012, où étaient-ils tous passés ? Pourquoi nous sentions-nous finalement si seul pour continuer la bataille ? Le candidat Mélenchon dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, pourquoi n’est-il jamais revenu ? Pourquoi n’était-il pas, il y a peu, avec nous devant le local du Secours Populaire pour s’opposer à la sale manœuvre de la mairie FN ? Pourquoi pour s’opposer aux expulsions locatives il n’y avait que les communistes ?

Toutes ces interrogations doivent guider notre choix. Ne nous laissons pas endormir par les sondages ou les discours aventureux des uns et des autres. Le PCF ne rassemble plus parce que depuis des années nous nous sommes convaincus que nous n’en avions plus la force, la capacité. Pourtant, localement, lorsque nous sommes actifs, organisés, que nous ne renions pas ce que nous sommes, nous nous renforçons, nous rassemblons. Il est clair que nos concitoyens réclament de l’authenticité, de l’audace, du courage et une force qui leur ressemble. Non pas une simple bulle médiatique. Non pas de beaux discours bien prononcés. Nos idées ont de l’avenir. Elles ne pourront survivre et grandir que si elles sont portées par une organisation capable de ne pas flancher, capable de se déployer vite et bien, d’être en prise avec le réel, dans les quartiers et les entreprises. Alors camarades, l’heure n’est pas venue d’abdiquer ou de faire un choix contraint et forcé. L’heure est venue d’exister.
G.S


Edité le 26-11-2016 à 11:36:36 par Xuan


Xuan
   Posté le 26-11-2016 à 11:41:40   

[suite]

Jérémie Ozog

Dix bonnes raisons de ne pas choisir l'option 1 pour les adhérents du PCF.


1- Opter pour l'option 1 ça veut dire quoi ?
L'option 1 consiste à soutenir Mélenchon sans espoir d'être au deuxième tour mais pour qu'il soit premier des derniers.
Et renforcer son parti "La France Insoumise" pour que les futurs candidats de ce parti aux législatives puissent argumenter d'être premiers des derniers contre les candidats du PCF ou soutenus par le PCF.

2- La visibilité
Un argument donné par les élus en faveur de l'option 1 est que le PCF a besoin de visibilité.
Or de ce point de vue l'option 1 est au contraire assurer une absence totale de visibilité au PCF dans les radios et medias. Il faudrait alors demander et mendier auprès de Mélenchon la permission de parler en TV et radios car cela serait décompté du temps qui lui est accordé.
"Faire campagne sur nos propres idées et programme" est de fait impossible dans les medias !

3- C'est le choix d'autres partis, dont ENSEMBLE.
Pas tout à fait ! Presque pas du tout. Les autres partis ont des exigences que l'option 1 du PCF n'a pas. Ce qui laisse à penser que Mélenchon finira par refuser leur soutien. Sauf à croire que Mélenchon accorderait à ENSEMBLE ce qu'il refuse au PCF, scénario peu probable.

4- La France Insoumise a déjà une dynamique.
Faux encore, la France Insoumise en dix mois n'a aucune dynamique. Ni sur le terrain des luttes comme l'indique André Chassaigne, pas plus que sur les réseaux sociaux. Parti à 15% en mars 2016, neuf mois après Mélenchon plafonne toujours à 15% en prenant la meilleure configuration, voix PCF incluses ! A plus de 10% du meilleur deuxième.
La gauche du PS, les ecologistes, le NPA et LO ne le rejoindront pas c'est une certitude, le prétexte de rejoindre mélenchon pour avoir une chance d'être au deuxième tour ne tient plus.

5- La candidature PCF ne serait qu'une candidature de plus.
Ou une candidature de moins ! Le NPA, LO, et EELV auront leur candidat désormais, Macron absorbera des voix PS, ainsi que le candidat PS désigné en janvier. Mélenchon lui-même par tous les signaux qu'il donne indique vouloir être indépendant du PCF dans sa campagne, il s'agirait d'un candidat de moins à son seul profit, sans aucun avantage pour le PCF.

6- Argument financier.
Une candidature PCF aurait un coût mais un soutien à Mélenchon probablement davantage, à cause des répercussions sur les futures élections locales.
Un bon score du PCF à cette présidentielle permettrait d'établir concrètement un rapport de force, et de connaître réellement celui de La France Insoumise avec et sans Mélenchon tête de liste.

7- La France Insoumise un projet nouveau.
Pas si nouveau sans remonter à "Désir d'Avenir" de Ségolène Royal qui n'était pas si différent, "La France Insoumise" est dans la lignée des échecs cuisants de Jean-Luc Mélenchon : la révolution citoyenne, les listes citoyennes, le M6R, les appels citoyens. Comment croire que Mélenchon réussirait d'ici avril 2017 à gagner un pari qu'il a déjà perdu tant de fois ?
Fin novembre 2016, c'est déjà un échec cuisant.
- "onvautmeuxqueca" a réussi à réunir un million de signatures en trois jours contre la loi-travail et 1,4 en une semaine.
- En neuf mois, JLM2107 malgré l'obligation de soutenir pour voir le programme, a réuni 150000 signatures seulement, dont moins de la moitié donne signe de vie.
- Non, non et non Mélenchon ne peut pas se comparer à Bernie Sanders, JLM2017 est un fiasco et ne témoigne que du rejet d'un opportiniste, un politicard comme les autres sinon pire.

8- Les témoignages accablants d'ex-membre du PG.
Bien qu'ils aient tous fait part de leur avis publiquement, inutile de les nommer tous sans leur consentement. Néammoins un extrait de l'un d'eux qui résume bien, non des moindres :
"Cet homme, bourré de qualités, d'une culture immense, est rongé par un mal profond : il n'est pas capable d'accorder sa confiance à d'autres qu'aux conditionnels dont il a testé la fidélité inébranlable. Ce qui suppose une antériorité auprès de lui, ce qui implique une vraie méfiance à l'égard de ceux qui se rallient à lui."
Depuis sa création le Parti de Gauche créé par Mélenchon a perdu plus des 2/3 de ses adhérents, véritable catastrophe au sein de la gauche de la gauche. En février 2016 son créateur fut obligé de changer de nom pour "La France Insoumise" et d'engager son propre nom pour faire illusion.
Mais qu'iraient faire les communistes dans cette galère ? Basée sur une notoriété médiatique dont ils sont co-propriétaires ! Avant 2008 et la co-création du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon était un parfait inconnu du Grand Public.
Sans le PCF, Jean-Luc Mélenchon ne serait qu'un frondeur comme un autre, probablement pas député n'ayant jamais eu de succès dans les scrutins majoritaires, ou à la tête d'un groupuscule comme Nouvelle Gauche Socialiste.

9- Intérêts du PCF et de Mélenchon.
Difficile de comprendre l'intérêt porté par Mélenchon au PCF et ses militants, parallèlement à un dénigrement systématique dans les medias et l'envoi de fous furieux sur les pages facebook des sympathisants PCF, élus PCF et même page du Secrétaire National.
La disproportion entre le désintérêt de JLM envers Nouvelle-Donne et l'intérêt qu'il porte au PCF traduit bien ce qui l'intéresse seulement : les sous, les bras, les parrainages !
L'option 1 c'est lui offrir ce qu'il veut, sans contrepartie aucune.

10- Les délégués ont choisit l'option 2 sans ambiguité.
Les militants auraient certainement emboîté le pas. Nous avons néammoins observé un retournement de veste d'élus depuis le 5 novembre en faveur de l'option 1 sans véritable argumentation. "Des doutes" qui seraient survenus subitement ! Prises de paroles publiques, tribunes dans l'Huma, dépassant les prérogatives, abusant d'une certaine notoriété pour influencer les militants sans passer par le simple avis interne. Alors que le PCF avait démontré son aspect démocratique en opposition et donnant leçons à des mouvements qui ne le sont pas, une position contraire des délégués et des militants ferait désordre. Plongeant le Parti dans des tourments sans fin, dans la division chaque partie ayant sa légitimité.

Choisir l'option 2 est le choix le moins risqué, laissant encore ouvertes toutes les possibilités. L'option 1 en plus de nous lier à Mélenchon, est la garantie de troubles au sein des adhérents, faute d'un choix collectif unanime et incontestable.


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environnement-energie.org

Faire le choix de l’avenir

Par Amar Bellal (Contribution avant le vote des communistes pour 2017)

On entend un peu partout que, finalement, les débats de fond, le programme politique, le projet , tout cela, ce n’est pas si important, qu’on peut s’asseoir dessus juste le temps d’une campagne pour des raisons de stratégie, en fonction de l’opportunité et des sondages du moment … C ‘est le cas avec un éventuel soutien de la candidature de JLM : de nombreux points de son programme nous sont éloignés et notamment bien loin du programme de « l’humain d’abord » de la campagne de 2012. On pourrait évoquer en économie la fiscalisation de la sécurité sociale, le niveau du Smic très bas proposé, le traitement de la question européenne sous un angle nationaliste, plusieurs économistes communistes ont relevé de nombreuses autres contradictions de ce type…on pourrait aussi pointer ses multiples dérapages verbaux avec cette dérive assumée de ne plus se référer aux valeurs de gauche. Il y a les insultes aussi… Peu dans nos rangs contestent cela, mais tout en le reconnaissant, des camarades argumentent, en étant bien conscients de la difficulté de l’exercice – à tel point que, volontairement, dans leurs argumentaires, le nom du candidat n’est même pas prononcé – qu’il faut malgré tout soutenir la candidature de Mélenchon, compte tenu de la difficile situation politique : ce serait quelque part un « moindre mal » nous expliquent-ils de bonne foi.

Je pense pour ma part le contraire, pour plusieurs raisons, que je vais me permettre de préciser aux camarades tentés par l’ « option 1 » (celle d’un soutien à JLM) .

Tout d’abord le rapport à l’industrie, les discours de JLM sur les modes de production, qui feront fuir un électorat populaire déjà frappé durement par le chômage. Ainsi en est-il par exemple avec la proposition de détruire la filière électro-nucléaire de notre pays (tout en épargnant l’armement nucléaire…). C’ est une aberration au regard des besoins mondiaux, de l’enjeu climatique et accessoirement une catastrophe économique : c’est une des dernières industries qui nous restent en France, 400 000 emplois, et pas des emplois « MacDo ». La désertification industrielle de nos territoires est un des terreaux du FN, n’en rajoutons pas en proposant la fermeture volontaire d’usines qui existent déjà et qui font vivre des centaines de sous-traitants, des territoires entiers, n’en rajoutons pas non plus avec une hypothétique transition énergétique par les énergies marines ou des concepts comme la décroissance qui sont hors de la réalité que vivent des millions de Français. Et nous ne le répèterons jamais assez : cela n’a rien d écologique la sortie du nucléaire, au contraire (voir l’Allemagne).

De même des idées comme la « règle verte » ( « on ne prélève pas plus que ce que peut régénérer la nature » : si elle avait été appliquée depuis le début, l’Humanité n’aurait même pas dépassé l’âge de la pierre, et on devrait du jour au lendemain abandonner toutes les exploitations minières et arrêter toutes les activités économiques.… mais qui voterait pour cela ? cela peut plaire à un type d’électeurs souvent aisés qui ne sont pas familiers avec les processus de production, n’ont aucune idée des ordres de grandeurs et des implications technologiques et industrielles que supposent leurs propres modes de vie… mais pour une grande partie de la population qui vote massivement pour le FN et qui se prend le chômage en pleine figure, recherchant désespérément des emplois qui font sens, qui leur donne un avenir, une stabilité… quel message on envoie avec ce genre de propositions? N’y a t il pour eux que les boulots précaires dans les centres commerciaux, qui pullulent partout sur nos territoires, à leur proposer?

Ce serait aussi sur le plan stratégique, une situation inédite : soutenir un candidat dont on ne soutient pas le programme. Je crois qu’aucun parti politique n’a encore osé faire cela. Ce serait complètement incompréhensible, la campagne « autonome » impossible à mener sur le terrain, ou alors en bafouant les valeurs les plus élémentaire de l’engagement politique des militants, leur dignité même. Apres un tel épisode, proposer aux militants de se former, les inciter à lire des revues du parti, les brochures, participer à des journées thématiques, aux universités d’été, afin qu’ils puissent mieux argumenter au quotidien sur tel ou tel sujet, relèvera de la plaisanterie.

Enfin, si nous somme d’accord que l’un des objectifs essentiel ici, ce sont les législatives, nous savons depuis 2007 et 2012, qu’avec 1,9% (2007) au premier tour des présidentielles, on peut faire deux fois mieux qu’avec un candidat pourtant porté à 12% (2012). En effet, tout dépend de la façon dont on mène la campagne présidentielle. Avec nos candidats identifiés à un soutien à JLM, et la violence verbale dont il fera preuve durant les 6 mois de campagne vis à vis de toutes les autres forces politiques, nos candidats, loin de bénéficier d’un effet JLM comme certains l’espèrent sincèrement, en souffriront gravement. Le scénario d’un Mélenchon à plus de 10% (et c’est loin d’être gagné), et à la clé, notre disparition à l’assemblée nationale, est tout à fait envisageable. Voir l’exemple de JLM en 2012. Voir aussi Bayrou en 2007 et ses 17%.

Ce sont, entre autre, toutes ces raisons qui me font préférer une candidature issue de nos rangs (choix 2), qui, je le pense vraiment, peut faire un score honorable, nous avons des candidats potentiels de talent pour cela, pourvu qu’on s’en donne les moyens dès maintenant. Cela permettra de faire entendre nos propositions, de ne pas disparaître des médias dans un moment clé, et laissant ainsi une chance à nos candidats aux législatives. Ce sera de toute manière difficile, mais c’est à mon sens le vrai choix qui préserve l’avenir de notre organisation et ainsi les idées que nous défendons.
AB

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Candidature, rassemblement et projet. Quelle stratégie politique faut-il adopter pour l’élection de 2017

Il faut un candidat Communiste. Pour ne pas insulter l’avenir !

Ivan Lavallée
Lundi, 21 Novembre, 2016
Humanite.fr
Par Ivan Lavallée.

La bataille essentielle est celle des législatives, en relation avec la présidentielle ; nous avons besoin d’élus déterminés à la défense du monde du travail. Le Parti Communiste est indispensable pour organiser la lutte et mener la bataille idéologique. Des communistes résignés ne peuvent être des militants à l’offensive.
Certains camarades entendent soutenir l’option JLM c’est leur droit strict, toutefois, les arguments que je leur ai vu développer jusqu’à présent m’ont paru plutôt défensifs, voire résignés. Résignation ne rime pas avec révolution.

1) JLM a déjà perdu, et c’est lui seul qui a créé cette situation en connaissance de cause; pourquoi ? Il est même peu probable qu’il soit au second tour de l’élection présidentielle. Quel que soit le résultat de la consultation des communistes, une moitié des militantes et des militants ne fera pas campagne pour lui, or, en dehors des médias qui s’en chargeront, ne serait-ce que par anticommunisme, il n’a quasiment pas de militants autres que les militants communistes pour mener campagne;

2) son programme est démagogique et incohérent, vouloir produire l’essentiel de l’énergie nécessaire au peuple français à partir de la géothermie, c’est avoir certes un certain sens de l’humour, - surtout lorsqu’on a précédemment expliqué que tout devait venir de la mer -, mais ça ne va pas plus loin, condamner la filière nucléaire qui a permis à la France de produire 408 Twh d’électricité sur 546, c’est tout simplement de la démagogie, c’est de plus ignorer totalement les évolutions en cours, technologiques comme démographiques ; tout ça pour gagner quelques voix écologiques qui ont manqué à Jospin en d’autres temps.
On ne peut pas à la fois vouloir relancer l’industrie et l’emploi et faire l’impasse sur la production énergétique;

3) le césarisme de JLM est en contradiction totale avec notre démarche démocratique de communistes, croire qu’on peut à la fois mener campagne pour faire voter JLM et développer cette démarche est un leurre, nous serons constamment renvoyés à ce soutien. Assumons nous comme communistes et défendons notre façon d’être. Cessons également de parler du «peuple de France», la référence au peuple est une abstraction qui a été utilisée par tous les démagogues.
Nous sommes le Parti du monde du travail, l’organisation de lutte de classe que combattent Warren Buffet, le medef, la social-démocratie et éventuellement plus pernicieusement JLM. C’est notre originalité, notre fierté et nous ne devons pas déroger à ce rôle sous peine de recul historique majeur, et dilution dans une dérive sociétale qu’on avait pourtant commencé à enrayer depuis 2007.
Le renoncement à une telle candidature aurait des conséquences désastreuses à terme. La bonne stratégie aujourd’hui est de recadrer le PCF sur des bases de classe, en portant l’analyse sur le mouvement des forces productives, et de ses conséquences sur les rapports de production, la façon de produire, la structuration de la société, la lutte de classes à l’heure de la Cyber Révolution.


Edité le 26-11-2016 à 11:44:18 par Xuan


Xuan
   Posté le 26-11-2016 à 19:05:37   

Le débat est clos :
PCF - Parti Communiste Français


source

53,6 % pour l'option 1, des communistes unis pour faire grandir le rassemblement

Suite à la Conférence nationale du 5 novembre, les 120.000 membres du Parti communiste français étaient invités à poursuivre le débat engagé sur leur choix pour les échéances électorales de 2017. Ils l'ont fait sur la base de l'analyse des développements de la situation politique, de la résolution adoptée par la Conférence nationale et des deux options qui étaient soumis à leur vote pour l'élection présidentielle. La discussion des communistes a confirmé l'inquiétude et la lucidité partagées devant la montée des dangers de droite, d'extrême-droite et de populismes rétrogrades, et aiguisé la conscience des responsabilités qui sont les nôtres pour ouvrir un nouveau chemin d'espoir.

Des dizaines de milliers de communistes ont activement participé à cette consultation dans un état d'esprit respectueux et de grande responsabilité, faisant honneur à la vie démocratique de leur parti et de la vie politique nationale. Ils ont largement exprimé leur volonté de sortir unis et rassemblés de cette consultation pour mener les batailles cruciales qui nous attendent.

Sur les 56 365 cotisants à jour de leurs cotisations et pouvant donc participer au vote, 40.937, soit 72% des inscrits, ont voté ces 24, 25 et 26 novembre.

Plus de 92 % ont adopté la résolution stratégique « Uni-e-s pour l'humain d'abord, les communistes en campagne » , qui fixe le cap général de nos batailles pour 2017 : porter un pacte d'engagements pour la France à même de sortir notre pays de la crise dans laquelle il est plongé ; construire le rassemblement de toutes les forces disponibles pour un nouveau pacte de majorité à gauche alternatif à l'austérité; présenter dans toutes les circonscriptions de France des candidat-e-s capables de porter ce projet et cette démarche de rassemblement.

Sur le choix présidentiel, 53, 60 % des exprimés ont voté pour l'option 1, qui devient de ce fait la décision du Parti communiste Français, et 46,40 % ont voté pour l'option 2. Le comité exécutif national appelle donc l'ensemble des communistes à se rassembler autour du choix majoritairement validé.

Les votes et les débats sur ces deux options ont été partagés. Quels qu'aient été leurs choix, l'unité des communistes est désormais indispensable. Elle est nécessaire pour permettre une mise en œuvre efficace de nos combats. Pour être forte, cette unité doit se faire dans le respect du choix majoritaire, de tous les communistes, du débat qui a lieu, des convictions et des questionnements qu'il a exprimés.

C'est dans cet état d'esprit que le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, et l'ensemble du comité exécutif national, s'engageront au service du choix démocratiquement effectué.

Le choix 1 retenu par la majorité des votants est celui d'une campagne communiste autonome appelant à voter Jean-Luc Mélenchon, « considérant qu'un rassemblement peut s'opérer avec cette candidature et qu'elle porte une grande partie des propositions de la gauche alternative à l'austérité » . Ce choix indique également que « les communistes poursuivront leurs efforts pour une candidature commune, porteront cet appel en conservant leur autonomie, critique et constructive, travailleront à un cadre collectif de campagne élargi afin d’œuvrer à la construction d'un rassemblement le plus large possible » .

Le Conseil national du PCF se réunira le jeudi 1er décembre pour prendre toutes les décisions nécessaires à la mise en œuvre offensive de ce choix : porter sans attendre nos propositions dans le débat national, prendre de nouvelles initiatives de rassemblement en mettant notre choix de candidature au service de cette démarche, impulser notre campagne et la désignation de nos candidat-e-s pour les législatives.

Le Comité exécutif national invite dès à présent tous les communistes à amplifier le travail sur les élections législatives, la désignation des candidat-e-s - ainsi que la désignation des chefs de file pour les élections sénatoriales - et la construction des rassemblements nécessaires. Le 14 janvier 2017, le Conseil national validera les candidatures présentées ou soutenues par le PCF à ces élections.

Le Comité exécutif national remercie tous les secrétaires départementaux, tous les conseils départementaux, les secrétaires de sections pour l'organisation du vote qui s'est déroulé dans de très bonnes conditions. Il félicite tous les communistes pour la qualité du débat mené. Aujourd'hui, le choix des communistes nous engage. Soyons ensemble pour le mettre en œuvre.
Xuan
   Posté le 29-11-2016 à 23:22:30   

Le débat est clos...ou pas.

En fait la situation créée par le vote majoritaire en faveur du soutien à Mélenchon ne règle pas la contradiction dans le pcf entre révisionnisme et marxisme-léninisme. Au contraire elle est de plus en plus visible.

IL est donc exclu que le pcf présente un candidat. Mais ceci n'interdit pas aux marxistes-léninistes de mener une campagne communiste à l'occasion des présidentielles, soit à l'extérieur du pcf soit à l'intérieur, et sous de formes appropriées.

Le débat se poursuit dans tous les cas parce que certains vont traîner les pieds, mais aussi parce que des groupes qui se réclament du marxisme-léninisme appellent aussi à soutenir Mélenchon : Les CC et le PRCF.

En rappelant que ce dernier avait appelé à voter Hollande en 2012 "sans rien demander en échange" , et qu'il annonçait à cette occasion "renverser la table" , il est nécessaire de poursuivre d'un point de vue marxiste-léniniste la dénonciation des socialos et de leurs satellites. Une opposition au courant réactionnaire montant ne peut pas se construire sur le sable de leurs discours.

Au contraire les marxistes-léninistes devraient faire une campagne commune afin de rendre visible la perspective d'un nouveau parti communiste et du combat pour le socialisme.

Ci-dessous l'argumentation du PRCF en faveur du soutien à Mélenchon :


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A propos du soutien critique du PRCF à « La France insoumise » : ni liquidation ni repli identitaire sur fond d’arrimage à l’union de la gauche : retour au léninisme !


initiative communiste

Pour des léninistes, une divergence tactique à propos d’une élection bourgeoise n’est pas une divergence stratégique, encore moins une divergence de principes méritant les anathèmes que nous percevons ça et là dans les rangs clairsemés de certains « identitaires » depuis le soutien critique apporté par le PRCF à la candidature Mélenchon pour la prochaine élection présidentielle. Ces reproches disproportionnés, qui amalgament le PRCF à… Pierre Laurent (alors que les auteurs de ces reproches sont membres du Parti de Pierre Laurent, lui-même affilié au PGE) n’ont en effet rien de structuré, et pour cause ; sans mettre en cause les responsable du réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF, qui se sont exprimés avec mesure et auxquels le PRCF a répondu fraternellement, les attaques virulentes que nous subissons proviennent trop souvent de léninistes en paroles, de titulaires du nom de communistes, uniquement soucieux de gérer un héritage moral conquis de haute lutte par d’autres qu’eux, et dont les fondateurs et dirigeants du PRCF sont hautement fondés à se réclamer.

Nous avons déjà eu l’occasion de nous exprimer sur le paradoxe qu’il y a à prétendre lutter contre la liquidation du communisme en France en pratiquant un abandon du léninisme similaire à celui des liquidateurs sociaux-démocrates.
Pour certains « blogueurs » péremptoires, ayant abandonné le centralisme démocratique et ne fonctionnant plus que de manière soit lassalienne sur le mode du culte du chef, soit menchevique dans un bazar régulé par une idée vague et messianique du communisme, toute idée d’alliance, fût-elle critique, est perçue par eux, non sans raison d’ailleurs, comme un danger mortel pour leur structure labile. Car forcément, l’alliance ou le soutien implique qu’on traite avec quelqu’un de différent de soi, et l’on ne peut s’allier sans se perdre que si l’on reste ferme sur ces principes, ce qui ne peut se faire que par l’exercice strict du centralisme démocratique et l’application de principes directeurs éprouvés. Notons que le PRCF n’a renié aucun de ces principes, n’a tu aucune de ces divergences avec JLM et n’a procédé à aucun révisionnisme au sens marxiste du terme, c’est-à-dire à un recul dans la théorie même, lequel diffère d’un repli tactique imposé par les circonstances. Il a simplement mesuré, avec la gravité qui s’impose, les risques majeurs pour le mouvement social, qu’entraînerait uneextrême-droitisation générale du paysage politique français à la prochaine élection bourgeoise et a tenu à souligner l’évolution, certes imparfaite, mais allant dans le bon sens, du mouvement hétérogène mais prometteur qu’est la France insoumise.

Pour revenir à nos détracteurs les plus véhéments, on voit clairement se profiler chez eux une surenchère gauchiste qui guette et s’accentue de façon ridicule à mesure que leurs forces vieillissent et se rabougrissent. Car ce n’est pas seulement l’idée d’alliance qui est pour eux un « péché ». Ils compensent par le fantasme rédempteur d’une parousie de la dictature du prolétariat qui tomberait du ciel. Ils adoptent ainsi le point de vue jugé « pédantesque et ridicule » par Lénine, lequel consiste à attendre une révolution sociale « pure » avec deux armées bien définies prenant position l’une pour le socialisme, l’autre pour l’impérialisme (cf. Lénine sur l’insurrection irlandaise de 1916). Et Lénine d’ajouter, dans le même texte, qu’aucune révolution sociale n’est « concevable » sans participation « d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés » (souligné dans l’original).

En lieu et place de ce à quoi nous aspirons sans nous en cacher, à savoir le rôle dirigeant et moteur de la classe ouvrière dans une alliance de type CNR (toutes les forces de progrès unies contre le grand patronat et l’extrême droite), qui est pour nous la définition même de la dictature réussie et efficace du prolétariat, nos aimables contradicteurs pensent ou pire, du moins laissent entendre, que la classe ouvrière devrait ne compter que sur elle-même et se substituer entièrement à la nation : ce qui revient à dire, court-circuitons les élections présidentielles à haut risque et laissons les bases CGT de classe, qui viennent d’essuyer une répression massive (au moins mille militants syndicaux poursuivis !) prendre en pleine figure le raz-de-marée thatchérien programmé par Fillon sans autre « arrière » politique qu’une candidature-témoignage du PCF, voire qu’un ralliement chemin faisant à ladite candidature Montebourg, si ce n’est à des candidatures communes PC/PS au 1er tour des législatives : bref, comme souci de l’avenir du mouvement social… et de l’identité communiste, on peut rêver mieux ! Le plus cocasse étant que cette surenchère en paroles s’accompagne de compromissions tendancieuses avec tel ou tel dirigeant du PCF-PGE et de son groupe parlementaire (qui a voté à l’unanimité l’état d’urgence en novembre, rappelons ce « détail »), c’est-à-dire d’un parti non seulement mutant mais désormais complètement muté sans espoir de retour.

Dans le fond, le procès qu’on nous fait à propos de ce soutien critique est de la même farine que les récriminations anti-PRCF quant à sa conception strictement marxiste-léniniste de la nation, et notamment son alliance des deux drapeaux, rouge et tricolore, alors qu’il s’agit ni plus ni moins que de la ligne historique – et victorieuse – du PCF de 1935 jusqu’à la liquidation eurocommuniste. Ces années sont pourtant un repère un peu plus solide que les spéculations sur une candidature Chassaigne, une candidature Montebourg, ou sur le redressement miraculeux du PCF « chemin faisant » qu’on nous promet depuis vingt-cinq ans.

J’appelle donc fraternellement nos grands excommunicateurs « identitaires »… en apparence, à un peu de modestie, et à réétudier l’histoire. En pleine réaction stolypinienne, Lénine n’hésitait pas, par exemple, à propos des troudoviki (parti socialiste agrarien, majoritairement petit-bourgeois), d’appeler à « venir en aide aux faibles démocrates petits-bourgeois » et à « les arracher à l’influence des libéraux, former un camp de la démocratie contre les cadets contre-révolutionnaires » (Histoire du PCbURSS, éd. 1949, p. 107). Lénine avait, de plus, identifié deux formes de liquidation, la liquidation opportuniste proprement dite et l’autre, plus subtile, représentée par lesdits « otzovistes » (dont le terme signifie « partisans du retrait »), lesquels prétendaient décliner au nom d’une pureté identitaire toute participation aux institutions légales (syndicats, parlement) et risquaient ainsi par leur intégrisme d’isoler les bolcheviks et de les couper des masses.

Rappelons aussi à ces camarades qu’il ne s’agit pas seulement de s’unir entre communistes (au contraire, tant mieux si des divergences constructives apparaissent entre nous et que nous les traitions fraternellement, sans perdre de vue la stratégie de plus en plus partagée des « quatre sorties » mais de s’unir au peuple de France, dans ses diverses composantes.
Ce soutien critique lors d’une élection bourgeoisie, conjoncturel et n’impliquant aucun reniement de notre part, n’a ainsi d’importance excessive que pour nos détracteurs les plus véhéments, et dont certains vont jusqu’à l’insulte. Mais il est l’occasion pour nous de voir parfaitement ce qu’ils sont.

Aymeric Monville, membre de la Commission exécutive du PRCF, 25 novembre 2016
Xuan
   Posté le 29-11-2016 à 23:26:03   

Dans les courriers, trois interventions :


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"...L’histoire de la corde et du pendu revient comme le concombre chaque fois qu’on nous demande d’élire un social-démocrate. Mais depuis les années 70 que j’entends cette rengaine, le pendu n’a pas été celui qu’on a dit.

Pour « venir en aide aux faibles démocrates petits-bourgeois » et « les arracher à l’influence des libéraux, former un camp de la démocratie contre les cadets contre-révolutionnaires » (ce qui n’est pas exactement la même chose que les pendre), il faudrait d’abord qu’il s’agisse bien de « faibles démocrates petits-bourgeois » et non de représentants patentés de la bourgeoisie.
Il faudrait qu’ils ne soient pas eux-mêmes des keynésiens convaincus comme l’a rappelé Mélenchon en parlant de lui.
Il faudrait qu’ils soient démocrates et pas issus du même sérail que ceux qui ont déclenché « une répression massive (au moins mille militants syndicaux poursuivis !) »
Et s’il s’agissait de les pendre, il faudrait que les marxistes-léninistes tiennent la corde, mais ce n’est pas le cas.

En principe c’est le peuple qui tient la corde. Et il pourrait bien faire un lot de tous ceux qui lui ont menti toutes ces années et fait la retape pour les socialos « sans rien demander en échange », en assurant « retourner la table ! ».
Aujourd’hui les masses populaires sont échaudées par ces discours et désabusées. Comme le berger farceur qui criait « au loup ! » plus personne ne l’écoute et le loup peut bien venir pour de bon sans qu’aucun voisin ne lève le petit doigt.

Du point de vue de la classe dominante, le futur président a pour cahier des charges la poursuite et l’approfondissement rapide des réformes anti sociales engagées par le PS, la reconquête de l’électorat de Le Pen, et la réorientation de la politique extérieure.
Les socialos excluent tout changement de leur ligne atlantiste, ils sont vomis dans presque toutes les couches de la société, et le discrédit de cette équipe de bras cassés les conduit à se crocheter les tibias pour sauter par-dessus bord. Il n’est pas surprenant que les médias préparent l’élection de Fillon.

Toutes les conditions sont donc réunies pour une déculottée historique de la « gauche », et qui ne fera pas dans le détail.
S’imaginer après cela que Mélenchon puisse faire un score au premier tour, exceptionnellement ne pas se désister, puis être élu au second…c’est rêver debout et partir au boulot avec le traversin autour du cou.

La classe ouvrière a besoin d’un parti communiste de combat, et l’action syndicale elle même a besoin d’un objectif, qui n’est pas le succès de Mélenchon."


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"... fait remarquer que mon dernier courrier tourne un peu en rond et qu’il a un goût d’inachevé. En effet, c’est insuffisant et le courrier [suivant] va plus loin.

La division actuelle au sein du pcf (mais aussi au sein de ceux qui se réclament du marxisme-léninisme en général) a plusieurs causes externes comme la confrontation des classes pendant la loi Travail et la candidature unilatérale de Mélenchon.
Et des causes internes comme la composition de classe du pcf et la lutte entre révisionnisme, et marxisme-léninisme.
Il est net que ces contradictions ont fait progresser le marxisme-léninisme, mais le courant révisionniste a encore emporté la majorité des adhérents et donné à Mélenchon le statut de candidat du pcf malgré tout le baratin sur le soutien critique : quand on supporte un candidat contre la réaction on ne lui tire pas dans les pattes en même temps.
La candidature de Mélenchon censure toute forme d’expression communiste et entrave la reconstitution du parti communiste.

Les camarades adhérents au pcf considèrent que l’organisation en elle-même constitue un avantage sur la désorganisation, qu’ils peuvent s’exprimer, convaincre, manifester la permanence du combat communiste, etc.
Inversement elle constitue un désavantage parce qu’ils sont contraints au risque d’exclusion à une discipline statutaire, qu’ils y sont minoritaires, que le matériel central qu’ils distribuent manifeste la domination de la ligne révisionniste, etc.
Cette situation censure aussi l’expression communiste et entrave la reconstitution du parti communiste.

Evidemment je suis partisan de déposer aux deux tours de ces élections un bulletin frappé de la faucille et du marteau et intitulé par exemple « je vote communiste ».
Ce vote signifie que le communisme s’exprime encore, malgré toutes les tentatives pour l’étouffer. Il pourrait s’effectuer ouvertement ou non, mais il faudrait qu’il réponde à un appel visible a minima à l’extérieur du pcf, pour avoir un sens.

Je maintiens qu’il faut poursuivre la critique du point de vue d’Aymeric et du PRCF, y compris pour définir notre action à venir et le processus de reconstitution du parti communiste.
« La maladie infantile du communisme (le « gauchisme » ) tirait un bilan approfondi de la révolution bolchévique en 1920, au moment où le gauchisme constituait un obstacle particulier, mais en précisant que « l'erreur représentée par le doctrinarisme de gauche dans le mouvement communiste est, à l'heure présente, mille fois moins dangereuse et moins grave que l'erreur représentée par le doctrinarisme de droite ».
Ce texte contient de nombreux enseignements, et j’invite les camarades à le relire ou à le lire, justement dans le cadre du centenaire de la révolution bolchévique.
On s’aperçoit que les bolchéviques n’ont pas réussi parce qu’ils avaient une tactique définie une fois pour toutes et valable pour toutes les situations, mais parce qu’ils ont su s’adapter à des situations contradictoires, par exemple en alliant « le travail clandestin à l'utilisation expresse des possibilités légales » .

Le parti bolchévique a aussi réussi parce qu’il avait identifié les classes et les partis politiques dans la Russie tsariste. Faire des copier-coller en France et aujourd’hui n’est pas une méthode matérialiste dialectique, ce n’est pas une méthode léniniste.

Je prends un exemple :
« Les communistes anglais doivent, à mon avis, rassembler leurs quatre partis et groupes (tous très faibles, certains même tout à fait faibles) en un seul parti communiste sur la base des principes de la IIIe Internationale et de la participation obligatoire au parlement. Le Parti communiste propose aux Henderson et aux Snowden un "compromis", un accord électoral: nous marchons ensemble contre la coalition de Lloyd George et des conservateurs…»

Lénine parle de réunifier les communistes « sur la base des principes de la IIIe Internationale » .
Mais cette condition préalable – celle des 21 conditions au congrès de Tours - n’existe pas maintenant dans le pcf.
Nous n’allons pas reconduire les 21 conditions, opposées historiquement au social-chauvinisme, mais nous pouvons dresser un réquisitoire contre la réaction socialiste et ses satellites, contre le révisionnisme et la liquidation, et ébaucher une sorte de manifeste pour la reconstitution du parti communiste."



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"La situation après le vote des militants du PCF en faveur du ralliement à la candidature de Mélenchon.

Les militants du PCF opposés au soutien à Mélenchon, sont devant des choix importants.
Doivent-ils se satisfaire et se soumettre à la ligne électoraliste/opportuniste ?
Comment faire entendre une autre voix et construire une autre voie ?
Ne serait il pas judicieux pour les militants d'organiser la rupture et de proclamer haut et fort qu'ils ne soutiendrons pas Mélenchon ?
Dans un premier temps peut-être qu'une pétition ou un appel permettrait d'organiser la construction d'un rapport de force avec les électoralistes/opportunistes ?
Un appel à l'abstention ou au vote (avec un bulletin communiste -faucille et marteau-) peut aussi être envisagé, mais cela n'est pas suffisant car il s'agit bien de la construction d'un véritable Parti Communiste Révolutionnaire qui est en jeu.
Le ralliement de la CC ou du PRCF à la candidature de Mélenchon, est une illustration de l'absence d'une véritable rupture avec le crétinisme parlementaire.
Le choix pour les communistes encore membres du PCF est soit ils prennent la direction du Parti (en y chassant les opportunistes -c'est pas facile-) ou soit ils organise une scission révolutionnaire au sein du Parti.
En dehors de ses deux solutions ils poursuivrons le processus de disparition de la référence communiste et à terme du PCF.

Voilà en gros ce que m'inspire la situation".



Edité le 29-11-2016 à 23:32:28 par Xuan


Xuan
   Posté le 30-11-2016 à 00:22:22   

Les amis de Mélenchon appellent à un front commun avec les socialos :



Madame, Monsieur,
Nous sommes désormais près de 8.000 signataires de notre appel pour un Front commun en 2017 dans un cadre unitaire et pluraliste de campagne, avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon et le mouvement France insoumise. Partout en France se tiennent des assemblées des signataires qui permettent, en acte, la convergence sur le terrain pour les présidentielles et les législatives.
L’appel que nous avons lancé connait une dynamique qui a fortement contribué à la convergence que les militants des forces du Front de gauche attendent. Ainsi, après Ensemble !, les adhérent-e-s du PCF ont décidé ces derniers jours que leur parti soutiendrait la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Ce sont de grands pas en avant vers un large rassemblement, allant bien au delà des forces du Front de gauche, susceptible de créer un espoir sans lequel il n’y aurait aucune chance d’éviter un face à face mortifère entre la droite et l’extrême droite.

Nous nous félicitons de ces avancées. Reste à obtenir que ces forces politiques ne fassent pas campagne en ordre dispersé mais décident, comme le demande notre appel, de créer un cadre commun et pluraliste de campagne. Il faut donc redoubler d’efforts.
Nous pensons que franchir une nouvelle étape est possible, et peut-être décisif.

C’est pourquoi nous avons proposé que se tienne le 3 décembre une rencontre nationale des signataires de notre appel, à laquelle nous avons invité les forces et groupements politiques concernés : Parti de gauche et France insoumise, Parti communiste, Ensemble !, socialistes et Verts critiques, etc..

Elle sera l’occasion de faire entendre avec force la voix de la raison, c’est à dire du rassemblement. Et en même temps d’examiner ensemble comment, en fonction des évolutions de la situation, permettre au plus grand nombre possible de femme et d’hommes qui le désirent maintenant impatiemment de s’engager sans attendre dans la campagne.
Nous vous proposons de vous engager dans cette démarche unitaire :
D'abord en signant l'appel à faire Front commun
En vous engageant pour organiser dans votre ville, votre circonscription, votre département, une rencontre locale des signataires que nous pouvons vous aider à organiser.
En participant à la rencontre nationale du 3 décembre qui aura lieu
Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 22:42:06   

Ci-dessous un courrier de Gilbert Remond à propos du vote et du choix du pcf, suivi par les documents signalés :

Bonjour

Il y a un peu plus de quinze jours avait lieu le vote des communistes. Nous en connaissons tous le résultats, du moins celui qui s'est affiché dans les rédactions des grands médias proches de établissement , où dans les multiples officines de pouvoirs étrangères a notre cause. Parmi elles, hélas il faudra compter la direction du PCF puisque sont seul acte de foi, sa principale motivation est d'en rejoindre les arcanes dans les plis d'une gauche respectablement de gauche par tous les moyens y compris celui de s'opposer a ses cadres et a sa majorité active qui avait décidé lors d'une conférence nationale à plus de 55 % de se déterminer sur un choix claire en présentant une candidature communistes.

Cette dernière s'est une fois de plus distinguée dans la circonstance par sa capacité à prendre et se ranger derrière des couleurs propices aux décisions les plus électoralistes, tout en entretenant un flou artistique sur ses motivations finales. C'est la raison pour laquelle de nombreux communistes, croyant opter pour une décision d'efficacité politique préservant l'autonomie du parti, lui ont signer un chèque en blanc sans en mesurer la conséquence. «De nombreux camarades l'on fait par défaut, insistant pour que soit développée une bataille communiste autonome de la France insoumise, pour l'élection présidentielle comme pour les législatives» souligne le communiqué de « faire vivre le PCF », qui se déclare dans sa conclusion « déterminé à travailler pour que le peuple se renforce en organisation, en conscience et action pour affronter les durs combats qui s'annonce» et affirme dans cette logique qu'au contraire de ce qui s'est décidé «nous avons besoin d'un véritable parti communiste. Oui nous voulons relever le défi d'un parti communiste moteur de la transformation révolutionnaire dans grand parti anti capitaliste développé»


Pour Denis Durant, signataire du choix clair, le parti militant s'était exprimé le 5 novembre. C'était les militants les plus engagés qui avaient soutenu l'option d'une candidature communiste. Leur décision a été contredite trois semaines plus tard par le parti municipale. Ce paradoxe conduit le Pcf a s’effacer dans la campagne des présidentielles. IL fait remarquer que le choix qui en résulte« s’opère au profit d'un leader qui a renoncé a structurer son programme à partir des principales revendications syndicales pour faire le choix d'un populisme de gauche » « Pour la première fois depuis près d'un siècle, le mouvement social - les syndicalistes, les milliers de citoyens qui se sont mobilisés dans le mouvement contre la loi El Khomri - n'aura pas de relais dans la campagne électorale nationale. » Pour autant poursuit-il, on peut se dire que ces faits politiques regrettables recèlent une autre face qui elle, est porteuse d'avenir car elle indique un fait sans précédent « la réaffirmation du visage militant du parti qui s'est manifestée à la conférence nationale, sans crainte(... ) d'entrer en contradiction avec les prises de position du secrétaire national » Aux deux premiers visages ( celui du parti militant et celui du parti municipal), ce fait en ajoute un troisième , qui avait été effacé au cour des dernières décennies, « celui d'un parti d'action et de lutte, ancré dans les entreprises, là où le pouvoir du capital s'exerce le plus directement, là où ses ressorts les plus profonds peuvent être contesté, dans un affrontement qui dessine les valeurs et les moyens concrets d'une nouvelle civilisation »


Nicolas Marchand autre signataire du même appel et proche de la commission économique du parti, estime lui aussi que cette décision met notre parti en danger. Dans une intervention au conseil départemental du Val de Marne, il voit également un motif de confiance dans la lecture qu'il fait du vote. Il voit se dégager de ce dernier une majorité, « entre ceux qui ont voté pour une candidature communiste et qui ont crée l’événement par leur nombre, malgré des pressions de la direction sans précédents », ceux qui se sont abstenu et « beaucoup de ceux qui ont fait l'autre choix(…) convaincu de la nécessite d'un parti communiste autonome et rassembleur, a ne pas vouloir sa dissolution dans quelque recomposition politique que ce soit »

Néanmoins il juge que parmi ces derniers beaucoup de communistes restent inquiets a cause de la précarité de cette situation. En effet, dans la pratique elle nous confronte a une double contradiction. E n premier lieux une contradiction entre notre programme et celui de la « France insoumise » dont la cohérence et le contenu sont différents sur plusieurs points importants. En deuxième lieu « la contradiction entre notre conviction commune de la nécessité d'un parti communiste et l'objectif de Mélenchon de construire, grâce à sa campagne présidentielle, et avec des candidats signataires de sa charte partout aux législative,une force politique qui absorberait tout ou partie du PCF »

Nous retrouvons la trace de cet imbroglios le lendemain du vote dans le communiqué de la Direction quand Pierre Laurent explique dans un entretient accordé a l'humanité que "nous sommes menacé par le même piège politique qui a ouvert la porte au Brexit et à la victoire de Trump" qu' en conséquence pour lui " la seule solution d'échapper à ce piège, c'est de construire une candidature porteuse d'un nouveau projet de gauche" Elle s'est concrétisé dans un premier temps par " l'appel a voter Mélenchon" : « ce n'est pas un fin en soi poursuit-il, mais juste un palier pour aller encore plus loin dans le rassemblement de la gauche ».

Dans une lettre envoyé aux adhérents, il confirme cette proposition, après s'être félicité d'un aspect du vote qui a échappé a beaucoup . Cet aspect, concernait la résolution stratégique approuvé a 94 % fixant le cap général de la campagne que mèneront les communistes. Elle fût voté quasiment a la cantonade tant l'attention de tous portait sur les options1 et 2. Le secrétaire général se faisait encore plus précis dans cette direction en donnant dans son adresse a chacun, un nouveau cadre résumé dans ces lignes:

« nos initiatives de rassemblement doivent elles aussi continuer à se déployer à plusieurs niveaux, car, comme je l'ai déjà dit, notre appel à voter jean- Luc Mélenchon n'est pas pour nous une fin, mais un levier pour aller plus loin . Nous ne rejoindrons d’ailleurs pas le cadre trop étroit de la « France insoumise », nous voulons aller beaucoup loin, rassembler plus largement….. Le 10 décembre, dans une grande rencontre à Paris, toutes celle et tous ceux avec qui nous dialoguons depuis maintenant un an et qui se désespèrent de la situation a gauche. Nous voulons faire bouger le cadre de la campagne de Mélenchon pour élargir et continuer d'interpeller tous ceux et toutes celles qui peuvent avec nous hisser la gauche et des solutions anti-libérales au second tour de l'élection présidentielle »

Nicolas Marchant relevait dans son intervention que de nombreux camarades constataient que nous étions dans la merde, ce que je peux confirmer après avoir participé a plusieurs réunion et AG pour lancer la campagne et reçu les confidences désabusée de ceux que nous croisons sur les marcher et dans nos initiatives public. Comme il le dit on ne doit ni s'en réjouir ni baisser les bras, par contre il faudra le moment venu faire le bilan de ce gâchis parler des responsabilités et des changement nécessaires a apporter suite a tant d'incompétences et de manifestation liquidatrices.

Nous le savions, nous l'avions dit, mais nul n'a cherché a l'entendre ! Surtout pas les droitiers gauchistes des organisations estampillées par leur propre soin du label marxiste léniniste. Ceux là dans un effet de mode soudains et d' unanimisme, ne nous ont pas épargné de leur flèches empoisonnées et se sont objectivement fait les porteurs d'eau de la direction aux abois. A cette fin, ils se sont remis a la lecture de" la maladie infantile du communisme" pour reprendre quelques aphorismes délicats du style "nous le soutiendrons comme la corde le pendu" ; Chacun en reprenait les termes et la formule dans un assaut prosélyte, pour nous mettre en face de la bonne parole léniniste mais avant tout pour justifier un ralliement, leur ralliement critique mais en définitive opportuniste à la dernière occurrence petite bourgeoise destiné à forclore la seule option réaliste d'une politique prolétarienne dans un engagement communiste non « identitaire » mais concret auprès de ceux qui luttent, pour un changement de société. De ce point de vu, voltes faces, chicaneries, formules vides de sens, contrevérités, se sont succédé pour jeter un voile de mensonge sur la réalité de l'alternative proposée par la majorité de la conférence du 5 novembre.

Par une coalescence surprenante j'ai vu reprendre la métaphore à maintes occasions par la suite au cours d'échanges entre plusieurs camarades qui à leur tour reprenaient à leur compte la référence cynique. Les contenus de ces échanges m'ont surpris par leur désinvolture et leur méconnaissance du texte, utilisé de manière très fragmentaire et surtout en dehors de tout contexte historique . Je l'étais aussi par leur méconnaissances des conditions dans lesquelles se jouait une dimension particulière de la lutte des classes aujourd'hui: son reflet idéologique dans notre organisation . La présente analyse et les textes qui suivent montre une réalité beaucoup plus contrastée et surtout permettent de comprendre que la bataille engagée dans le parti communiste français est sans précédent puisqu'elle existe depuis plus d'une dizaine d'année pour sa reconquête sur des bases de classe.

Pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin, un parti communistes connait une remise en cause de sa ligne "réformiste" sur fond de débats internes dans le respects des sensibilités et des influences qui le compose, et laisse l'espace et le temps à une opposition de développer ses arguments dans des documents soumis à la lectures de chacun puis exposés dans des débats contradictoires. Cette opposition est apparue unie dans la dernière période .Elle s'est renforcée au cours de la bataille pour la candidature. Elle représente les forces vives et actives du parti, exprime la radicalité qui monte dans le monde du travail et se veut être le relaie des luttes syndicales et citoyennes dans le politique. Je le dis tout net à certains camarades qui se sont exprimé récemment dans ce sens: la situation n'est pas celle qu'ils attendent ou conforme à ce qu'il projettent. Il n'est absolument pas pertinent de penser a une scissions pour reconstruire ailleurs un autre parti communiste avec les révolutionnaires . Bien au contraire. Elle devrait être considéré comme celle où il faut venir renforcer le parti communistes pour aider ceux qui défendent ses objectifs premiers, pour défendre ce qu'une majorité s'étaient donné au congrès de Tour pour sortir de la nuit où les avaient conduit les opportunistes et le chauvinisme.

Je rappellerai qu'en la circonstance ce ne sont pas les majoritaires qui avaient fait scissions mais la minorité qui choisissait de rester dans ce que Blum avait appelé la vieille maison. je voudrait dire aussi que si une scissions était sur le point de se faire, elle serait le fait de ceux qui veulent intégrer "la France Insoumise" ou reconstruire un grand parti de la gauche antilibérale, ce qui à proprement parler ne veut rien dire. (Le PS du Congrès d'Epinay avait rappelons nous le déjà cette vocation). J'en appelais hier à écouter nos défaites. Je pense que si le parti communiste dois écouter les siennes, d'autres formations ont les leurs à entendre. De ce point de vu il a existé par le passé des scissions qui devraient entendre les conséquences de leurs décisions. Nous ne sommes plus en 1965, quand toute dissidence était durement combattue et faisait à chaque fois l'objet d'une fatale exclusion. Si le débat avait été alors possible dans le parti, je doute que les historiques du PCMLF aient pris la décision de la rupture. Elle a eu lieu parce qu'il n'existait pas d'autres options possibles. Nous ne sommes plus dans ce cas, notre persistance le prouve, les débats de ces derniers jours aussi.

Vous avez les uns et les autres fait référence à Lénine , je prendrais le temps de revenir sur ses déclarations mais concernant les Anglais qu'il visait dans " la maladie infantile", il prenait la peine de préciser en incipit du chapitre "le communisme de gauche en Angleterre: qu'il " Il n'y a pas encore de pari communiste en Angleterre, mais il y a parmi les ouvriers, un mouvement communiste jeune, large, puissant, dont la croissance est rapide et qui autorise les plus radieuses espérances. Il y a plusieurs partis et organisations (parti socialiste britannique, parti ouvrier socialistes, association socialiste du pays de galles du sud, fédération socialiste ouvrière) qui désir créer un parti communiste...... Il s'avère qu'un des principaux obstacles à la constitution immédiate d'un parti communiste unique est le désaccord sur le problème de la participation au parlement et de l'adhésion du nouveau parti communiste au vieux labour Party opportuniste et social-chauvin et composé surtout de trade-union".

D'aucun tire argument de cette situation historiquement daté dans des conditions déterminées pour justifier le ralliement a la France insoumise. Mais mis a part la différence des contextes et des circonstances, un détail incongrue devrait frapper les esprits: il existe en France un parti communiste qui a eu une implantation de masse dans la classe ouvrière et qui s'il souffre des décisions opportunistes prisent par ses directions depuis de nombreuses année, est en train de se renouveler dans des conditions qui font plus que débat. Enfin; il est utile de rappeler que Lénine ne se satisfaisait pas de son constat. Il se faisait plus précis, pour reprendre ses propres termes, plus indicatif même quand il disait " les communistes anglais doivent à mon avis rassembler leurs quatre partis et groupes( tous très faibles, certains même tout a fait faibles) en un seul parti communiste sur la base des principes de la IIIè internationale et de la participation au parlement. Plus loin, il les invitait a intégrer le labour party a l'instar d'une des composantes précité. Mais faut-il le rappeler, le mouvement trade-union avait plusieurs siècle d’existence et l'internationale quelques jours. Nous ne sommes pas dans ce cas de figure!

Dans un texte antérieure "Comment la politique sociale chauvine se retranche derrière des phrases internationaliste " il agençait plusieurs réflexion que je vais vous livrer pour terminer

A ses lecteurs il demandait :quel est le rapport entre les faits politiques et la littérature politique? Entre les évènements politiques et les mots d'ordres politiques? Entre la réalité politique et l'idéologie politique? Cette question est actuellement de la plus haute importance pour qui veut comprendre dans son ensemble la crise de l’internationale, car toute crise et même chaque tournant dans l'évolution, entraine inévitablement une rupture entre l'ancienne forme et le nouveau contenu. Nous n'insisterons pas sur le fait que la société bourgeoise produit constamment de ces politiciens qui aiment à se dire en dehors des classes, et de ces opportunistes qui aiment à se dire socialistes, et que tous ces gens là trompent sciemment et systématiquement les masses par les phrases les plus pompeuses, les plus à gauche. Mais , a une époque de crise, on observe à tout instant, même chez ceux qui en sont des propagandistes consciencieux, une divergence entre la parole et les actes. Toutes les crises, même les plus pénibles et les plus douloureuses, ont une grande valeur de progrès, notamment parce qu'elles dévoilent et rejettent avec une rapidité, une force et une évidence admirable les paroles véreuses, fussent elles de bonne foi et les institutions véreuses, fussent-elles fondées sur les meilleurs intentions du monde." Il me semble que de ce point de vu l'année qui vient de l’écoulée a été riche en crises, en remise en cause et en prise de conscience.

Enfin, par ce que l'opportunisme est une vielle ficelle quoiqu'elle cherche à pendre ou à soutenir, je vous laisse deviner qui ont les Martov et Axelrode d'aujourd'hui . Ceux ci écrivaient en 1915 :

"Le mots d'ordre central de combat du prolétariat de Russie doit être actuellement une assemblée constituante populaire chargée de liquider le tsarisme et la guerre". Nous pourrions entendre aujourd'hui la Vè république et le chômage de masse, quoi la guerre ne nous soit pas étrangère non plus si l'on tient compte des théâtres d'opération de l'armée française et de l'état d'urgence . A ces boniments Lénine de son côté répondait "C'est la un mot d'ordre qui ne vaut absolument rien, qui n'est ni central, ni combatif, car il manque l’essentiel: le contenu social de classe, nettement défini au point de vu politique, de cette notion de double liquidation. C'est une phrase vulgaire de démocrate bourgeois, et non un mot d'ordre central combatif prolétarien. Enfin , pour l'essentiel, c'est a dire la liaison avec les masses de Russie, le résultat obtenu par Martov et compagnie est non seulement nul mais négatif. Car il n'y a personne derrière eux"

Précédemment c'est-à-dire quelques lignes en amont, Lénine demandait: 'Que signifie, en général prendre une position politique? C'est :1è formuler au nom de l'organisation dans une série de résolution, un jugement sur la situation du moment et la tactique; 2è donner un mot d'ordre de combat pour le moment considéré; 3è relier l'un à l'autre à l'action des masses prolétariennes et de leur avant garde consciente"

Il parait qu'être léniniste aujourd'hui c'est ringard, pourtant n'avons nous pas quelques leçons à prendre de celui qui réussissait la première révolution prolétarienne durable, sur sa manière de penser le rapport au politique et aux gens? N'y a t-il pas à apprendre de sa manière de structurer le travail politique? N 'est-il pas instructif de comparer comme il le suggère les attitudes des différentes classes et des divers partis face à la crise ou au contexte politique du moment ? , Il importe de comprendre comme, il nous invite à le penser que l'opportunisme n'est pas un phénomène intérieure à une organisation politique en particulier, mais" l'influence exercée par la bourgeoisie sur le prolétariat. Qu'il est une politique ouvrière bourgeoise " résultant d'une poignée d'éléments proches du prolétariat, avec la bourgeoisie..... L'unité avec l'opportunisme , argumentait-il, c'est l'unité du prolétariat avec sa bourgeoisie nationale, c'est-à-dire la subordination à cette dernière et la scission de la classe ouvrière révolutionnaire internationale. Cela ne signifie pas que la rupture immédiate avec les opportunistes soit souhaitable, ni même seulement possible, dans tous les pays : cela signifie que cette rupture est mûre du point de vu historique, quelle est devenue inéluctable et progressiste, qu'elle est indispensable à la lutte révolutionnaire du prolétariat et que l'histoire en passant du capitalisme pacifique à l'impérialisme, a mis cette rupture à l'ordre du jour. "Volentem ducunt fata, nolentem trahunt"( le destin mène celui qui l'accepte et traine celui qui le refuse)

Il ne suffit pas de vouloir à quelques uns la construction d'un parti révolutionnaire pour qu'il se mettent à exister. L'existence de celui-ci est toujours le résultat d'un processus, d'une "maturation" et rien ne permet de penser qu'il ne surgisse de rien, ou d'ailleurs ou par ajout de petites entités secrétées autour d'un leader particulier, maitre penseur ou syndicaliste aguerrie. Au contraire toute l'histoire nous apprend que de telles phénomènes se produisent toujours en fonction de stades déjà connus, qui permettent d'aller par bonds à un degré plus élevé.Le quantitatif se transforme en qualitatif suite au développent interne des contradictions" du choc des forces et tendances diverses agissant sur un corps donné dans un cadre donné"; c'est de notre point de vu ce qui se passe dans le PCF; Dans la première partie de la maladie infantile, Lénine nous expliquait que la bataille des bolchéviks pour la révolution a durée vingt cinq années, divisées en plusieurs phases dont la première fut la conquête de la majorité dans l'organisation puis sa consolidation dans les batailles de colloques et de congrès, dans un lien dialectique avec les masses et l'organisation de leur luttes. Là ou il y a une volonté existe un chemin disait-il.


Gilbert Rémond

références bibliographique
-Unis et à l'offensive pour une bataille communiste" unir les communistes" faire vivre le PCF"
-réunir les trois visages du PCF Denis Durand
-Nicolas marchand intervention au conseil départemental du val de marne
-interview de Pierre laurent a l'humanité
-Lettre aux adhérents de Pierre Laurent
-Lénine la maladie infantile du communisme " le gauchisme" œuvre complète tome 31
-Lénine comment la politique sociale-chauvine se retranche derrière des phrases internationalistes œuvres complètes tome21
-Lénine l'opportunisme et la faillite de la IIè internationale œuvres complètes tome 21
-Lénine Karl Marx œuvres complète tome 21


Edité le 13-12-2016 à 22:42:34 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 22:43:54   

Unis et à l’offensive pour une bataille communiste !

46,5 % pour l’option 2, celle de la candidature communiste, 53,50 % pour l’option 1 visant à soutenir Jean Luc Mélenchon, jamais une décision stratégique ne se sera prise à une aussi courte majorité dans le PCF, alors que nous continuons de nous affaiblir puisque nous avons perdu depuis 2012 plus de 12000 cotisants.

C’est une victoire à la Pyrrhus pour Pierre Laurent et son équipe car elle s’est faite très largement sur la pédagogie de la peur, de l’affaiblissement de notre parti et de l’hésitation : recherche d’une hypothétique primaire de la gauche pour un candidat commun, refus de mettre la candidature communiste en débat au 37éme congrès, absence d’appel explicite à candidature, menaces d’un score catastrophique... l’exécutif national a tout fait pour rendre une candidature issue du PCF impossible. Jusqu’à la menace entretenue au coeur même du vote d’un possible retour vers un candidature issue de la primaire socialiste.Des camarades ont cru l’éviter en votant pour l’option 1, alors qu’elle reste présente dans les déclarations et décisions de la direction et de Pierre Laurent.

Nous apprécions donc très positivement le résultat de l’option 2 qui démontre l’attachement des communistes à leur parti, leur opposition aux tentatives liquidatrices et leur exigence croissante d’une bataille communiste. Il témoigne de capacités à se rassembler pour l’existence et l’avenir du PCF qu’il faut encore élargir.
Nous avons combattu le choix de soutenir Jean-Luc Mélenchon parce que ce choix accélère l’effacement du PCF de la vie politique nationale et internationale et ferme donc la perspective d’une alternative durable face aux forces du capital, au risque de l’extrême droite. Ce choix ne sera pas un point d’appui pour l’élection de députés communistes.
Cependant le vote sur l’option 1 est divers dans ses motivations. De nombreux camarades l’ont fait par défaut, insistant pour que soit développée une bataille communiste autonome de la France insoumise, pour l’élection présidentielle comme pour les législatives.
Engagé pour une candidature communiste dès le congrès, nous avons porté notre position jusqu’au bout du débat :

« Loin des présidentiables éphémères, notre parti peut porter un candidat et un programme communistes, se renforcer en influence idéologique et forces organisées, contribuer à ce que les forces populaires gagnent en conscience et en force face aux combats qui s’annoncent. Le PCF peut porter un candidat représentatif de ces millions de travailleurs qui ont combattu la Loi El Khomri et ne veulent pas baisser les bras. Cette candidature sera un point d’appui pour nos 577 candidats aux législatives, qu’il nous faut désigner rapidement, et affirmera notre volonté de continuer le PCF. »
Notre engagement pour l’avenir du PCF a irrigué le rassemblement autour de la candidature communiste. Nous avons contribué à ce que les communistes affirment fortement au travers de leur vote, leur détermination à continuer leur combat dans une forme d’organisation qui leur est propre et qui ne saurait être sacrifiée à l’air du temps en même temps que progresse l’exigence d’une bataille communiste offensive.
Pour conforter et étendre leur domination sur toute l’activité humaine et les richesses de la planète, la bourgeoisie et le capital s’apprêtent à verrouiller toute alternative à la présidentielle. Les renoncements de la gauche, de la soumission à l’Union européenne jusqu’à l’enfermement dans les institutions et le système électoral, nourrissent les surenchères réactionnaires, fascistes et racistes de la droite et du Front National.
Le combat pour la rupture avec le capitalisme ne peut se déléguer ni se réduire à un bulletin de vote : luttes, unité de la classe ouvrière, rassemblement populaire, programme. Nous avons besoin d’un véritable parti communiste. Oui, nous voulons relever défi d’un parti communiste moteur de la transformation révolutionnaire dans un grand pays capitaliste développé.

Nous n’aurons pas de candidat à la présidentielle mais des milliers de communistes peuvent être les candidats de leur parti et d’un programme communiste.

Nous prendrons toute notre place dans cette bataille et porterons un programme autour de cinq grands chantiers communistes pour une assemblée nationale
constituante, ouvrant la perspective d’une nouvelle république, la première république socialiste, autogestionnaire et internationaliste :
> Pour un emploi digne et utile pour tous, conquérir la souveraineté populaire sur l’économie
> Pour le droit au logement et à une santé de qualité pour tous, sortir de la marchandisation
> Pour la paix, le développement humain, la planète, sortir du néocolonialisme et des affrontements impérialistes.
> Pour une démocratie autogestionnaire, sortir du rôle répressif de l’état par une autre organisation des pouvoirs.
> Pour le développement des individus, sortir de la violence par la culture et la démocratie
Nous sommes déterminés à travailler pour que le peuple se renforce en organisation, en conscience et action pour affronter les durs combats qui s’annoncent. Avec la montée de l’extrême droite et d’une droite bien décidée à liquider ce qui reste des acquis sociaux, nous avons plus que jamais besoin d’une force révolutionnaire, pas d’un rassemblement hétéroclite qui se reconstitue à chaque échéance électorale pour se dissoudre entre deux élections. Notre parti doit redevenir l’outil indispensable aux combats à venir.
Vive le Parti Communiste Français !
Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 22:48:22   

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unir les communistes en évitant le piège de l'élection présidentielle

Chassagne : Une nécessité absolue : battre la droite ultralibérale et l'extrême-droite
Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 22:50:32   

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Un texte nécessaire: Denis Durand : réunir les trois visages du PCF
30 Nov
Publié le 29 novembre 2016 par Front de Gauche de Pierre Bénite

À quelques semaines d’intervalle, le Parti communiste a montré deux visages apparemment contrastés et en réalité inséparables l’un de l’autre.
À la conférence nationale du 5 novembre, c’est le « parti militant » qui s’est exprimé, dans le vote nettement majoritaire des 500 délégués en faveur d’une candidature communiste à l’élection présidentielle, et plus encore dans la tonalité des débats. Ce sont, non pas les « cadres » comme l’a prétendu une interprétation journalistique un peu sotte mais les militants les plus engagés du parti qui se sont surtout prononcés pour l’option d’une candidature communiste : jeunes, syndicalistes, militants attentifs aux efforts déployés au sein du parti, par exemple dans sa commission économique, pour développer un marxisme vivant.

Trois semaines plus tard, c’est le « parti municipal » qui a donné une courte majorité à un ralliement à Jean-Luc Mélenchon. La majorité qui s’était exprimée à la conférence nationale en faveur d’une candidature communiste a été submergée par les votes en provenance de grandes villes, souvent dirigées par un maire communiste. On reste particulièrement impressionné par les centaines de voix, avec des taux de participation de 100 % dans certaines sections, qui donnent une majorité de près de 80 % à la candidature Mélenchon dans un département comme la Seine-Saint-Denis, en net décalage avec la tendance générale dans l’ensemble du pays.

Aujourd’hui, la décision est prise et il reste désormais à la mettre en œuvre. Un point important fait l’objet d’un large consensus au sein du parti : opposer l’un à l’autre les deux visages du PCF, l’un plus militant et idéologique, l’autre plus institutionnel et parlementaire, n’aurait aucun sens tant ils sont constitutifs d’un même sujet politique. Chacun s’est plu à souligner, à juste titre, combien les mœurs qui prévalent ailleurs dans la vie politique contrastent avec la dignité du débat interne dans les sections du PCF et le climat de respect mutuel dans lequel il s’est déroulé, alors qu’aux yeux de beaucoup de ceux qui y participent c’est l’existence même du parti qui est en jeu.
De fait, l’engagement idéologique pour une transformation radicale de la société et la conquête, dans cette perspective, de positions concrètes de pouvoir dans les institutions politiques sont deux des composantes historiques qui font la spécificité du Parti communiste, lui ont donné les moyens d’agir concrètement sur la situation des citoyens, et ont conféré son importance au rôle qu’il joue dans la politique française depuis près d’un siècle.

Paradoxe, ce qui fait cette force a aussi contribué à conduire, dans l’état actuel, le PCF à s’effacer de la campagne présidentielle. Cet effacement n’est plus un projet, il devient un fait pour l’élection qui structure les idées politiques des Français.
Il s’opère au profit d’un leader qui a renoncé à structurer son programme à partir des principales revendications syndicales pour faire le choix d’un « populisme de gauche » dont les accents – Jean-Luc Mélenchon a tenu à le souligner lui-même – ressemblent beaucoup, sur certains sujets déterminants comme les questions européennes, à ceux du populisme d’extrême-droite que Marine Le Pen s’efforce d’installer comme courant hégémonique dans la vie politique française.

Pour la première fois depuis près d’un siècle, le mouvement social – les syndicalistes, les centaines de milliers de citoyens qui se sont mobilisés dans le mouvement contre la loi El Khomri – n’aura pas de relais dans une campagne électorale nationale. Il risque de ne pas en avoir non plus au Parlement après les élections législatives.

On a de bonnes raisons de considérer cette situation comme tragique alors que montent les périls politiques, sociaux, écologiques, économiques, financiers. On peut aussi se dire qu’un autre fait politique est, lui, porteur d’avenir : la réaffirmation du visage militant du parti qui s’est manifestée à la conférence nationale, sans crainte, fait sans précédent, d’entrer en contradiction avec les prises de position du secrétaire national. En effet, cet événement a reposé à la fois sur un fort engagement de jeunes générations militantes et sur une conscience renouvelée de l’originalité de ce que les idées communistes peuvent apporter à notre peuple.

Face à cette poussée, Pierre Laurent et les dirigeants qui l’entourent ont obtenu un vote majoritaire pour une candidature Mélenchon en affirmant que le PCF pourrait quand même défendre ses propositions de façon « autonome » dans la campagne présidentielle. Il leur incombe désormais d’en apporter la preuve.

L’enjeu n’est pas seulement l’unité du parti. C’est sa capacité, lorsque les Français et tous ceux qui vivent sur notre sol devront affronter les prochaines convulsions de la crise sociale, économique, financière, politique, morale qui bouleverse notre civilisation, à jouer le rôle qu’il a joué dans d’autres moments de notre histoire.

Pour en avoir la force, sans doute faudra-t-il que le PCF montre à nouveau un troisième visage, lui aussi inséparable des deux précédents mais effacé progressivement au cours des dernières décennies : celui d’un parti d’action et de lutte, ancré dans les entreprises, là où le pouvoir du capital s’exerce le plus directement, là où ses ressorts les plus profonds peuvent être contestés, dans un affrontement qui dessine les valeurs et les moyens concrets d’une nouvelle civilisation.
Publié dans Le débat sur l’alternative
Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 22:51:56   

suite :

Nicolas Marchand
Intervention au Conseil départemental du Val de Marne – 5/12/2016


Du vote du 26 novembre résulte la décision du parti de ne pas présenter de candidat communiste et d’appeler à voter Mélenchon. Une décision qui va de pair avec l'engagement de ne se fondre en aucun cas dans la « France insoumise » et de mener une campagne communiste autonome.
Cette décision engage le parti, tout adhérent gardant, je cite nos statuts, « le droit de défendre et d'exprimer son point de vue ».

Cette décision met notre parti en grand danger. Elle va tendre de fait à effacer le PCF de la scène politique jusqu'en mai 2017, le réduisant à un second rôle. On a déjà une illustration après l'annonce du retrait de Hollande, qui aurait pu ouvrir un espace à un candidat communiste, et sur lequel seule la parole des candidats a intéressé les médias. C'est aussi ce qu'indique ce commentaire de l'éditorialiste du Monde : « Jean-Luc Mélenchon est en passe d'achever son OPA, commencée il y a 5 ans, sur la gauche radicale et ce qui reste du communisme … tous les partis sont mortels. Les radicaux et les communistes, longtemps incontournables, ont pratiquement disparu du paysage. »

Loin de moi l'idée de prendre cela pour argent comptant. Mais le fait est que la situation donne à ceux qui rêvent depuis longtemps au bouleversement fondamental de la vie politique française que serait la disparition du PCF des raisons d'espérer pouvoir avancer vers leur objectif. Le danger est plus sérieux qu'il n'a jamais été.
Il s'agit de les mettre en échec, dans les conditions complexes qui résultent de la décision prise.

Un motif de confiance est que nous sommes une grande majorité, ceux qui ont voté pour une candidature communiste et qui ont crée l’événement par leur nombre, malgré des pressions de direction sans précédents, ceux qui n'ont pas voulu choisir, et beaucoup de ceux qui ont fait l'autre choix, à vouloir démentir cette analyse, à être convaincus de la nécessité d'un parti communiste autonome et rassembleur, à ne pas vouloir de sa dilution dans quelque recomposition politique que ce soit. Pas tous. Mais une grande majorité.
Depuis le vote, je vois, parmi les camarades qui ont fait le choix majoritaire, beaucoup de camarades inquiets ; une candidature communiste, si tardive par la faute de la direction, les inquiétait ; mais ils ne sont pas vraiment rassurés. Même des dirigeants, qui ont pesé pour ce choix et que j'ai entendu me dire, pardonnez l'expression, « on est dans la merde ». C'est vrai et on ne doit ni s'en réjouir ni baisser les bras. Le moment venu, il faudra tirer les leçons, faire le bilan, parler des responsabilités et des changements nécessaires.

Pour le moment il faut affronter la situation, ses difficultés, ses contradictions, pour que le parti s'en sorte au mieux, avec le meilleur résultat possible aux législatives, face à la droite, face à une possible remontée d'un « vote utile » PS, et aussi face aux appétits du candidat que le parti soutient.

Nous allons être maintenant confrontés en pratique à une double contradiction :

• la contradiction entre notre programme « La France en commun » et celui de « France insoumise », avec le fait que le PCF appelle à voter Mélenchon sans soutenir son programme, mais avec ses propres propositions dont la cohérence et le contenu sont différents, et sur plusieurs points importants opposés au programme dont le candidat a commencé à faire la promotion;

• la contradiction entre notre conviction commune de la nécessité d'un parti communiste et l'objectif de Mélenchon de construire, grâce à sa campagne présidentielle, et avec des candidats signataires de sa charte partout aux législatives, une force politique qui absorberait tout ou partie du PCF.

Cela nous met au défi d'une véritable campagne autonome, autonome du parti de JLM « France insoumise » et de ses initiatives, porteuse de façon offensive de nos propositions, sans refouler des sujets majeurs au motif qu'ils feraient problème, comme l'Europe, la BCE et la mobilisation de ses moyens pour les services publics, l'emploi, le financement de la protection sociale, les questions de pouvoir à l'entreprise et sur l'argent, la transition énergétique … et l'exigence de cohérence entre objectifs sociaux et moyens.

Cela nous met au défi aussi de l'engagement immédiat de nos candidats pour les législatives qui ne doit pas être conditionné par les exigences du candidat à la présidentielle, ni plombé par le contenu de sa campagne. Miser sur son résultat peut s'avérer hasardeux alors que peu à peu se met en place un dispositif qui ouvre de l'espace à une remontée du « vote utile » PS face à Fillon et pour empêcher à tout prix un 2eme tour Fillon-Le Pen.
Même si les deux élections sont liées par le calendrier, il y a besoin pour les législatives d'une campagne distincte, large, porteuse de propositions cohérentes, pas limitée par le choix qui a été fait pour les présidentielles.
Nous devons viser, pour le premier tour, et pour le deuxième, un rassemblement plus large que celui dont le candidat à l'élection présidentielle est porteur.
Par exemple ne devrait-on pas pouvoir viser, sans attendre que la présidentielle soit passée, l'appui à tel ou tel de nos candidats par des citoyens, des personnalités au delà de celles qui soutiendront JLMélenchon. Cela suppose une autonomie réelle.

L'enjeu va au-delà d'une campagne présidentielle dont l'issue la plus probable est la mise en place du pouvoir le plus à droite que la France ait connu depuis longtemps. L'enjeu c'est pour les législatives, et après, face à la droite et face aux crises, peut-être les cataclysmes, qui viennent en Europe et dans le monde, le besoin comme jamais de la cohérence transformatrice qui fait l'originalité de nos propositions, qui fonde notre unité et l'utilité du PCF, pour des luttes ne se limitant pas à la protestation, mais ouvrant vraiment une perspective.
Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 22:55:44   

suite :

PCF 2017 : Nous dénonçons la mascarade du « vote interne » et l’effacement derrière un candidat issu du PS et/ou derrière Mélenchon. Exigeons du Conseil national le respect des statuts du Parti !

consultation des communistes : comment unir les communistes
Analyses et cartographies des résultats de la consultation des 24,25 et 26 Novembre
Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 22:58:34   

suite :

(chiffres et tableaux non reproduits)

PCF : radiographie d’un vote militant
30 Nov

selon cet article de Regard, » les militants communistes ont voté. À une majorité modeste, ils ont choisi le soutien à Jean-Luc Mélenchon, mais le résultat global dissimule d’importantes inégalités. Comment comprendre les évolutions internes du monde militant ? Regard sur un vote éclaté« … Cette analyse est effectivement intéressante à la seule différence près qu’elle a tendance à sous-estimer la conscience de l’enjeu (mis cependant en évidence) la disparition du Parti communiste Français. C’est cette conscience et non la passion des débats qui explique l’ampleur du vote. Comme c’est cette conscience qui selon moi est susceptible de fournir la base d’un rassemblement. Enfin, je crois qu’il faut noter l’influence à la marge de groupuscules qui se sont prononcés pour le vote Mélenchon d’une manière tout à fait inattendue pour mettre en cause la direction « opportuniste » du PCF et l’hypothétique volonté de rallier le PS. Qu’il s’agisse du PRCF, de la coordination communiste ou des Rouge-vifs de Charles Hoareau, ils ont fourni une aide appréciable à l’option Mélenchon. Nous sommes effectivement dans une galaxie aux choix parfois instables, mais je le répète pour moi l’essentiel est le rassemblement de ceux qui sur des bases diverses considèrent l’existence d’un parti communiste comme essentielle et si les rancœurs peuvent s’effacer c’est autour de ce choix et surtout de son utilité pour la classe ouvrière, les exploités et notre pays face à la régression sociale annoncée..j’ajouterai et c’est bien sûr une opinion totalement individuelle le problème est ceux qui ont « les clés de la maison »non seulement pour continuer (de plus en plus difficilement à maîtriser les votes, mais à jouer la bascule entre les différentes options pour créer l’inertie comme au Congrès, donc il faut se donner une direction qui corresponde à l’enjeu: avoir un parti à la hauteur des exigences. (Danielle Bleitrach)
Les analyses qui suivent s’appuient sur les chiffres officiels rendus publics par la direction du PCF. Les données détaillées par département peuvent être téléchargées (format .xls) en bas de cet article.
1. Entre 2011 et 2016, le corps électoral communiste s’est rétracté : il est passé de 69.300 à 56.600, soit un recul d’un peu moins de 20%. Désormais, plus de 40% des cotisants communistes se trouvent regroupés dans 13 départements qui comptent plus de 1.000 cotisants à jour. La passion du débat interne a provoqué une participation légèrement plus importante qu’en 2011 : 7 cotisants sur 10 se sont déplacés pour voter.

2. En 2011, Jean-Luc Mélenchon avait recueilli 59,1% des suffrages exprimés ; cette fois il n’en recueille que 53,5, soit un recul de 5,4%.

Il progresse dans 24 départements ; dans 10 d’entre eux, il progresse de plus de 10% et, parmi eux, dans des départements a priori inattendus comme le Puy-de-Dôme, le Nord et le Pas-de-Calais. En revanche, il recule de plus de 30% dans 7 départements, il est vrai d’implantation modeste, à l’exception de la Corrèze.

Une grande part de renversement de situation entre la Conférence nationale et le vote militant semble s’être joué dans cinq grosses fédérations, la Seine-Maritime (où le maire de Dieppe Sébastien Jumel s’était engagé en faveur de JLM), le Nord et le Pas-de-Calais (où les mauvais résultats communistes des européennes ont peut-être atténué les propensions à un solo communiste), le Gard et le Val-de-Marne (où le poids des élus a pesé en faveur de Mélenchon). Ces cinq fédérations regroupent de fait plus de 20% du nombre national de cotisants.

3. Un fait mérite de retenir l’attention. À trois reprises, en juin 2016 (vote des militants pour le 37e Congrès), le 4 novembre 2016 (Conférence nationale) et à la fin novembre les votes internes au Parti communiste se sont soldés par de courtes majorités, en faveur de la direction ou contre elle.
Mais les majorités n’ont jamais été les mêmes. Si l’on observe la ventilation des résultats entre les différentes options, on est tenté de suggérer qu’il y a désormais quatre sensibilités dans l’organisation, d’importance sensiblement égales. Un quart des suffrages se retrouvent dans les options les plus « ouvertes », qui ne font pas de la protection de l’organisation le critère premier des alliances politiques : ce groupe s’est retrouvé au Congrès autour de la motion « Ambition communiste » et a participé à l’initiative récente de « Front commun ».
Un second groupe, aux traits très marqués, est avant tout sensible à la nécessité d’affirmer une identité communiste en tant que telle, ce qui suppose de concourir sous l’étiquette communiste aux élections, surtout les plus structurantes. C’est cette sensibilité qui a porté avec le plus de cohérence l’option d’une candidature communiste.
Un troisième groupe conserve l’attachement à l’existence d’un parti communiste distinct, mais comme condition pour peser dans des alliances à gauche, et d’abord avec le parti socialiste. Héritière de l’esprit de « gauche plurielle », cette sensibilité a promu la candidature communiste en 2016, sans renoncer à la possibilité d’une alliance de la plus large gauche, si les conditions se modifient au début 2017.
Enfin, le quatrième groupe est structuré autour du groupe dirigeant actuel. Il considère que le communisme ne peut exister sans parti communiste déclaré pour le faire vivre. Attaché à l’existence d’une structure pérenne et dotée de moyens matériels, il considère que l’option tactique, notamment électorale, est seconde par rapport à cet objectif. Selon les moments, il privilégie le rapprochement avec tel ou tel des groupes précédents. C’est en cela qu’il se considère comme l’axe des rassemblements internes.
Un équilibre instable
Au Congrès du printemps 2016, la direction s’est appuyée plutôt sur le troisième groupe qu’il a intégré dans le dispositif en place. Dans la phase préparatoire à l’élection présidentielle, ce sont le second et le troisième groupes qui ont convergé pour porter l’option d’une candidature communiste. Dans l’ultime phase, à la veille de la Conférence nationale, c’est un rapprochement avec la première sensibilité qu’a fini par choisir le secrétaire général, inquiet des effets destructeurs possibles d’une candidature communiste. Sans l’engagement déterminé de cette sensibilité, le renversement de majorité n’eût pas été possible.
Le problème est que cet équilibre, où aucun groupe n’est un bloc sans nuances, est par essence instable et la fragilité des majorités en atteste. Jusqu’à ce jour, la culture de l’unité partisane l’a emporté mais, il est vrai, dans des contextes où les minorités étaient réduites et relativement isolables dans l’organisation. C’est ce trait qui a permis l’épuisement de toutes les « dissidences » antérieures, à plus ou moins longue échéance.
L’élection présidentielle et ses conséquences, ses effets sur la restructuration politique générale, et notamment à gauche, permettront-ils la reproduction de cette culture ? Il est bien sûr impossible de le dire. Dans l’immédiat, la majorité des militants qui se sont exprimés ont choisi de s’engager dans le soutien, étroit ou plus distancié, à celui qui fut le candidat du Front de gauche en 2012. Cet engagement sera-t-il profond ? Les rancœurs de la période récente s’effaceront-elles dans une dynamique commune ? Les semaines et les mois à venir le diront.

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le 29 Novembre 2016 par Descartes (http://descartes.over-blog.fr/2016/11/et-maintenant-mes-freres-prions-melenchon.html)6 Décembre 2016
Publié par El Diablo
Xuan
   Posté le 13-12-2016 à 23:03:49   

suite :
A propos du vote majoritaire des adhérents du PCF pour un soutien critique à J.L.Mélenchon : Au delà des polémiques...(PRCF)

FRANCE INSOUMISE : j'ai survécu aux "réunions de circonscription"... (Le témoignage de Descartes sur son blog)

interview Libé : Pierre Laurent : «La reconstruction d’une force de gauche doit avoir lieu maintenant, pas après 2017, pas après le désastre»

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Saluant leur choix de le soutenir, le candidat de La France insoumise s’est dit à la « disposition » des communistes pour « entendre (leurs) propositions de partage de travail ».
Depuis des mois les relations n’étaient pas au beau fixe, mais entre La France insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon et le PCF le dialogue semble se renouer. Après le vote des communistes ce week-end en faveur d’un appel à voter pour le député européen assorti d’une campagne autonome du PCF, le fondateur de FI a réagi sur Facebook lundi soir. Saluant « leur vote franc et clair », comme il l’avait fait dimanche soir sur France 2, Jean-Luc Mélenchon prend soin de dire qu’il « sai(t) que les points de vue en présence jouissaient d’une égale cohérence et dignité », en référence à la seconde option soumise à la décision des militants, plus celle d’une candidature issue du PCF. Les remerciements faits, il « donne acte » à ses nouveaux soutiens de ne pas vouloir intégrer « le cadre large de La France insoumise ». « Je me mets à leur disposition ainsi que toute notre équipe de campagne pour entendre les propositions de partage de travail à accomplir dans la rude campagne qui nous attend », ajoute le candidat.
« Nous avons besoin de tout le monde »
Une porte ouverte ? « On ne retire rien de ce que nous avons dit. Si le Parti communiste ou d’autres forces souhaitent rejoindre La France insoumise, ils sont les bienvenus. Ce n’est pas la décision qu’a prise le PCF. Nous le respectons et nous avons besoin de tout le monde, la bataille est importante. Donc on va travailler et réfléchir avec eux à la manière dont ils peuvent contribuer à cette bataille », précise Manuel Bompard, son directeur de campagne, sans que ne soit arrêtée la date de cette rencontre.
Le message est bien accueilli du côté du PCF. « Jean-Luc Mélenchon a eu les mots qu’il fallait à la fois sur notre débat et son résultat. Bien évidemment il faut des échanges entre le PCF et La France insoumise mais, au-delà, avec l’ensemble des organisations politiques, des associations, des syndicats, des personnalités que nous voulons faire converger », a réagi hier Olivier Dartigolles.
Pour le porte-parole du PCF les prochaines semaines ne doivent pas être consacrées à la « chronique des relations » entre les deux formations. « L’essentiel de ce qui nous préoccupera et nous mobilisera, c’est le débat politique et populaire que nous voulons mener avec tous ceux qui ne veulent pas d’un second tour droite-FN, qui se retrouvent dans les valeurs de gauche, qui veulent tourner la page des années Hollande. Nous avons décidé d’entrer en campagne pour, au plus près des territoires, débattre de l’alternative de gauche avec tous ceux qui ne veulent pas de cette catastrophe », détaille-t-il. Et le PCF entend bien maintenir sa démarche de rassemblement de la gauche alternative jusqu’au bout. « L’appel à voter Jean-Luc Mélenchon : ce n’est pas une fin en soi, mais juste un palier pour aller encore plus loin dans le rassemblement de la gauche », a rappelé Pierre Laurent dans Libération hier, dénonçant « l’irresponsabilité (des) leaders de gauche » face à François Fillon et Marine Le Pen, et accusant la « direction socialiste » d’avoir « saboté » à dessein « la primaire de toute la gauche » proposée en janvier afin de « préserver François Hollande ».
« La seule solution pour échapper à ce piège, c’est de construire une candidature porteuse d’un nouveau projet de gauche », estime le dirigeant communiste. Un objectif que partage le député André Chassaigne, qui reste cependant convaincu que le choix des communistes « ferme la porte à un rassemblement qui aurait permis de construire une alternative crédible à la dérive libérale », a-t-il confié au quotidien régional la Montagne. Signe d’une unité menacée du PCF ? « Non, absolument pas. Un choix majoritaire a été fait, répond cependant l’élu du Puy-de-Dôme. Il sera appliqué en fonction de la conscience de chacun, mais je ne crois pas à un risque d’éclatement. »

Julia Hamlaoui
Xuan
   Posté le 04-01-2017 à 09:27:09   

Xinhua publie un article intéressant sur la candidature de Le Pen et ses possibilités de victoire électorale :

Marine Le Pen n'est pas une Donald Trump à la française


Publié le 2016-12-31 à 14:30 - french.xinhuanet.com


Par Claudine Girod-Boos

PARIS, 31 décembre (Xinhua) -- Si la progression de l'extrême droite dans l'Hexagone est indéniable, voir en l'égérie du Front national Marine Le Pen une Donald Trump à la française capable de remporter l'élection présidentielle en 2017 relève d'une méconnaissance des systèmes et de la culture politiques des deux pays.

Depuis la victoire du Brexit au Royaume-Uni en juin, l'élection surprise de Donald Trump à la tête des Etats-Unis en novembre, les résultats du référendum italien en décembre, chacun scrute sa boule de cristal et échafaude toutes sortes de scénarios de fiction politique. Dans ce contexte, la présidentielle française, une des grandes échéances électorales en 2017, cristallise l'émotion dans un climat de catastrophisme où l'irrationalité prime sur l'analyse.

Des sondeurs qui se sont trompés, des éditorialistes politiques qui n'ont rien vu venir, des réseaux sociaux qui auraient biaisé les résultats des élections, un électorat déboussolé, des élites déconnectées des réalités des citoyens, un establishment corrompu, de multiples fractures sociales, un accroissement des inégalités, une crise de la démocratie (...) Autant de facteurs d'instabilité qui font dire à certains que désormais tout est possible et que Marine Le Pen, forte de ses derniers succès dans les urnes, pourrait être en passe de devenir la Donald Trump française.

C'est aller bien vite en besogne comme l'a rappelé le 12 novembre dernier sur le site indépendant Médiapart le politologue Joël Gombin, spécialiste de sociologie et de géographie électorales, qui vient de publier "Le Front national" (Ed. Eyrolles). "La comparaison entre le futur président états-unien et la présidente du Front national est d'abord rendue difficile par les différences, majeures, entre les systèmes politiques des deux pays ainsi qu'entre leurs contextes sociaux et politiques", écrit-il.

"L'histoire n'est pas linéaire et écrite d'avance: considérer que des événements se déroulant dans des contextes aussi différents que le Brexit ou l'élection de Trump annoncent la victoire de Marine Le Pen lors de la prochaine élection présidentielle française relève un peu de la pensée magique" , note d'abord ce membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès.

"Le mode de scrutin présidentiel américain, à un seul tour, ne rend possible que deux partis principaux et deux candidats crédibles à l'élection présidentielle. A l'inverse, le mode de scrutin majoritaire à deux tours pratiqué en France permet, même s'il ne le favorise pas, l'existence de forces tierces qui viennent perturber le jeu politique et électoral. Dans ce contexte, si Marine Le Pen peut réaliser un score important au premier tour, l'emporter au second tour constitue un défi d'une autre nature, car si elle parvient à se qualifier pour le second tour, elle sera immanquablement combattue par les deux partis adverses" , résume le chercheur.

"Nous sommes dans un climat où règne beaucoup d'irrationnel" , explique à Xinhua la spécialiste de droit européen Frédérique Berrod, professeure à Sciences Po à Strasbourg et au collège d'Europe de Bruges (Belgique), pour qui cela relève "de l'ordre du fantasme" .

L'hypothèse que Marine Le Pen arrive au second tour de l'élection présidentielle, comme son père en 2002, reste certes tout-à-fait plausible. "Mais je ne pense pas que Marine Le Pen ait la réserve de voix pour accéder au second tour et qu'elle puisse aller chercher des voix au centre" , ajoute-t-elle.

Interrogé par Xinhua, Philippe Pelletier, docteur en géographie, enseignant chercheur à l'Université Lyon 2, partage ce point de vue. "Le système politique français, ce n'est pas le système américain; la culture politique non plus n'est pas la même. Les histoires sociales et politiques des deux pays sont profondément différentes" , rappelle-t-il.

"La gauche a tellement déçu son électorat (...) Dans un climat d'insécurité sur le terrorisme comme sur les questions environnementales, relayé bien souvent par des discours catastrophistes, le tout sur fond de question identitaire, le FN ramasse la mise" , poursuit-il, tout en notant que "Marine Le Pen ne peut pas gouverner".

Joël Gombin insiste par ailleurs sur le fait que "Donald Trump, quel que soit le personnage qu'il s'est construit et quelles qu'aient pu être les oppositions qu'il a rencontrées au sein de l'establishment républicain, était le candidat d'un des deux grands partis. Marine Le Pen, elle, est la candidate d'un parti qui occupe une position tierce dans le champ politique français. Ce parti est certes porté par une dynamique électorale solide" .

"En France, l'imaginaire universaliste républicain n'a pas fait historiquement émerger la dimension ethnique comme un déterminant du vote, même si on commence à avoir des indices laissant supposer que le FN contribue à ou bénéficie d'une ethnicisation progressive des comportements électoraux", ajoute encore le chercheur.

Les affiches de campagne de Marine Le Pen surfent sur "l'idée que les migrants sont mieux traités que les Français" , souligne en effet Frédérique Berrod. Mais Marine Le Pen, contrairement à Donald Trump et à ses outrances langagières, prend garde de ne pas déraper dans ses discours sur le plan idéologique. Elle s'efforce de donner une image calme et souriante, à l'inverse de la stratégie de provocation médiatique de son père Jean-Marie, dont les références douteuses à la Seconde Guerre mondiale et aux guerres coloniales ont plus d'une fois défrayé la chronique, lui valant de multiples condamnations en justice.

Les adversaires du Front national affirment que Marine Le Pen, de par cette stratégie de "dédiabolisation", serait "plus dangereuse que son père", car elle permettrait une "banalisation" du parti d'extrême droite et élargirait sa base électorale.

"Je ne souscris pas à cette idée de dédiabolisation, car cela laisse sous-entendre que le FN a pris un véritable virage idéologique. Je pense que non. Selon moi, cela s'inscrit plutôt dans un rééquilibrage des stratégies et des forces sociales en lien avec l'évolution de la société française qui explique le recentrage anticapitaliste, protectionniste et souverainiste dans le discours du FN. Mais le fond de commerce reste le même" , avance le professeur Philippe Pelletier.
Xuan
   Posté le 23-01-2017 à 12:04:45   

Sur le réseau faire vivre :


Présidentielle et législatives : Pour une campagne communiste !

Dimanche 22 janvier 2017

Le dernier Conseil National a témoigné des difficultés considérables dans lesquelles se débattent les communistes alors que les campagnes de la présidentielle et des législatives s’amorcent.

Le renoncement à une candidature communiste à la présidentielle continue d’affaiblir considérablement notre visibilité nationale et handicape nos candidats aux législatives. Dans ces conditions, la campagne autonome annoncée tient de la prouesse.

Notre soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon se heurte à son indifférence apparente.
Il est clair que celui-ci, sur le terreau de la décomposition politique, s’installe dans une démarche présidentiable et personnelle visant entre autres à dépasser les partis et tout particulièrement le PCF, avec l’objectif de s’approprier notre électorat achevant ainsi le projet entamé par François Mitterrand.

La vieille union de la gauche, issue du programme commun, agonise des renoncements de la social-démocratie et d’une conception renvoyant au sommet la transformation sociale. Certains espèrent pourtant toujours profiter de l’intransigeance de Jean-Luc Mélenchon et agitent la chimère d’une candidature de rassemblement issue de la primaire socialiste, alors que les communistes ont largement rejeté cette hypothèse et que le Parti socialiste est au bord de la décomposition/recomposition.

Dans ces conditions, de très nombreux camarades s’interrogent sur la stratégie suivie depuis plusieurs années et la légitimité de la direction nationale. Le refus de l’effacement du PCF est de plus en plus largement partagé, c’est un point d’unité qui peut être le fil rouge d’un renouveau de notre parti. Le respect du choix des communistes pour la présidentielle et la mobilisation de toutes nos forces pour les législatives sont essentiels.

Nous prenons date pour un débat stratégique, bilan, perspectives et responsabilités de la direction nationale , qui devra s’ouvrir après la période électorale qui se terminera par les sénatoriales. Ce débat ne peut se limiter aux présidentielles, il doit aborder autant la question de l’Union européenne que celle des grandes réformes nationales nécessaires, en passant par la bataille pour la Paix. Nous avons besoin de construire le chemin de la conquête du pouvoir et de la révolution populaire dans un pays capitaliste développé, alors que de plus en plus de citoyens mesurent les limites d’une démocratie renvoyée au seul système électoral.

Avec la présidentielle, le capitalisme n’a qu’un objectif : créer les conditions d’une nouvelle aggravation de l’exploitation des salariés, de la marchandisation de la vie humaine et de sa domination sur toute la planète. Il ne peut y parvenir avec un gouvernement en faillite et lance donc ses pions pour garder la main : droite dure avec Fillon, fascisme avec Marine Le Pen et le leurre Macron, celui qui promet que « quand on croit à ses rêves, ils finissent par se réaliser », le comble du cynisme quand on sait les rêves brisés par la misère, la guerre et le pillage de la planète de millions d’êtres humains.

Notre combat, c’est de construire la résistance à ce nouveau recul social et démocratique qui s’annonce , jusqu’à l’empêcher et à ouvrir une nouvelle perspective.Nous appelons les communistes à refuser la paralysie, le renoncement et les vieilles combines d’appareil qui ne peuvent que nous enfoncer dans l’effacement du PCF. Soyons nous-mêmes et travaillons ensemble à une campagne communiste appuyée sur l’ancrage de nos militants dans les entreprises et les quartiers, le travail et le rayonnement de nos élus. Par nos propositions ,nos actions et nos initiatives politiques, redonnons confiance au peuple dans sa force et sa capacité à transformer la société. Plus que jamais notre pays a besoin d’un parti communiste qui joue pleinement son rôle.

Déclaration signée par :

Caroline Andreani, Danielle Trannoy, Gilles Gourlot, Jean-Pierre Meyer, Jean-Jacques Karman, Paul Barbazange, Anne Manauthon, Marie-Christine Burricand, Michaele Lafontant, membres du Conseil National et Hervé Poly, secrétaire départemental du Pas De Calais

Michelle Bardot(67), Floriane Benoît (38), Gilbert Rémond (69),, Laurent Santoire (93), Hervé Fuyet (92), ), Pascal Brula (69), ), Robert Brun (26), Pierre-Alain Millet (69), Bernard Trannoy(33), Guillaume Sayon (62), Clara Gimenez (34), Rémy Ferront(73), Moachel Dechamps (06), Nicolas Peyraud (13), Christian Harquel (34), Danielle Bleitrach (13), Willy Pepelnjak (38), Luc Bazin (26)
DUROC
   Posté le 23-01-2017 à 13:20:19   

Faut pas se la jouer, Xuan. Frondeurs et insoumis du P"C"F ne seront jamais que des radicaux révisionnistes. leurs postures actuelles ne pourront pas occulter qu' ils ont tous souscrit aux reniements successifs du marxisme léninisme. A moins d'une grande et profonde autocritique sur leur passé, aucune chance avec eux de reconstruire un véritable parti communiste.
Duroc
marquetalia
   Posté le 23-01-2017 à 17:46:58   

DUROC a écrit :

Faut pas se la jouer, Xuan. Frondeurs et insoumis du P"C"F ne seront jamais que des radicaux révisionnistes. leurs postures actuelles ne pourront pas occulter qu' ils ont tous souscrit aux reniements successifs du marxisme léninisme. A moins d'une grande et profonde autocritique sur leur passé, aucune chance avec eux de reconstruire un véritable parti communiste.
Duroc


Il faut composer avec qui,alors,les trotskystes et les anars?
DUROC
   Posté le 23-01-2017 à 19:00:03   

Demande à Xuan!
duroc
Xuan
   Posté le 25-01-2017 à 23:51:53   

Le parti révisionniste se trouve dans une impasse. Ceux qui veulent réellement le socialisme, et ils existent dans ce parti, n'ont pas d'autre issue que de faire le bilan autocritique.
Je peux t'assurer que ce bilan a commencé, de manière inégale, mais il progresse au prorata des échecs. Et ce mouvement est une nécessité objective qui découle de la lutte des classes.
La conscience des masses progresse face à une oppression grandissante. Le rejet du PS a été foudroyant. C'est-à-dire à quel point l'échec de ligne d'Union de la Gauche est patent.
De leur côté les marxistes-léninistes en dehors du PCF ont de profondes contradictions, notamment sur les questions internationales. Doit-on dire que le mal est incurable chez nous aussi ? Je suis convaincu que la lutte des classes à l'échelle mondiale forcera l'unité.

Il faut considérer les transformations en cours du point de vue du matérialisme historique, balayer les scories de la social-démocratie et s'organiser face à la réaction.
marquetalia
   Posté le 26-01-2017 à 01:57:53   

Il y a des contradictions dans la solidarité internationale,en particulier avec les communistes des pays musulmans opposés à l impérialisme,à commencer par le Soudan,où les Usa effritent graduellement le territoire.
Xuan
   Posté le 27-01-2017 à 09:33:09   

Mélenchon "j'use ma vie à vous défendre"


http://www.lejdd.fr/Politique/VIDEO-Melenchon-s-emporte-face-a-un-cheminot-J-use-ma-vie-a-vous-defendre-842942

Mélenchon s'énerve quand le cheminot lui dit qu' on arrive au point de rupture , il se met à le tutoyer et se plaint d' user sa vie à défendre les salariés en votant au parlement européen !!!


Edité le 27-01-2017 à 09:36:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 21-02-2017 à 23:46:18   

Sale temps pour les dirigeants révisionnistes


Le pcf sort en catastrophe une "adresse au peuple de France" et fait campagne sur le thème "L’ennemi, c’est toujours la finance !" .
La cause en est le divorce entre Hamon et Mélenchon. En fait c'est l'ensemble de la social-démocratie qui explose, c'est-à-dire des représentants avérés de la finance.

Cet appel désespéré à rapprocher les deux strapontins entre lesquels P. Laurent et sa clique se sont imprudemment assis n'a pas d'avenir. Le peuple a définitivement jugé les socialos et leurs satellites et ne les remettra pas en selle.
Il ne reste plus à ces tristes sires qu'à préparer leur soutien à Macron au second tour.

La ligne révisionniste d'Union de la Gauche a échoué de A à Z, mais les dirigeants qui la soutiennent ne peuvent pas s'en défaire, ils couleront avec le Titanic.
La seule voie qui s'offre à la classe ouvrière est la reconstitution d'un parti communiste.




Pour le changement, un pacte pour une nouvelle majorité de gauche


Adresse du Parti communiste au peuple de France

Vous êtes des millions à vouloir tourner la page d'un système politique réduit à l’impuissance et rongé par les forces de l’argent. Vous êtes des millions à être en colère contre des politiques dures pour les faibles et faibles contre les puissants, contre toutes les discriminations, contre une finance qui détruit tout dans notre pays, de l’emploi aux relations humains les plus précieuses.

Vous voulez pouvoir intervenir et décider sur tout ce qui concerne votre vie, votre travail. Une victoire de la droite ou de l’extrême droite aux élections de 2017 précipiterait le pays vers plus de misère, d’arbitraire et de division. Marine Le Pen veut faire régresser la France en l’entraînant dans le sillage du sinistre Donald Trump. François Fillon veut liquider la Sécurité sociale et tous nos services publics. Emmanuel Macron veut étendre la logique de l’ubérisation libérale à tous les domaines de la vie et du travail. Nous ne voulons pas de ces années noires pour notre pays.

C’est pour éviter ce désastre que nous les communistes, nous voulons lors des élections présidentielle et législatives de mai et juin prochains, faire gagner la gauche : une gauche qui reconstruise une grande politique de justice, d’égalité et de paix. Une gauche qui engage une politique de lutte efficace contre le chômage, les inégalités et la pauvreté, de sécurisation de nos vies, de droits nouveaux pour les salariés et les citoyens.

Nous ne voulons pas la politique qui nous a tourné le dos ces cinq dernières années en emboîtant le pas aux forces libérales. La gauche que nous voulons, c'est celle qui s’est battue contre la loi Travail, contre le projet de déchéance de nationalité, qui se bat pour l’avenir des services publics, qui peut ouvrir un nouvel avenir de progrès à la jeunesse.

Il y a quelques mois, cela paraissait irréaliste. Aujourd’hui, la présence au second tour de l'élection présidentielle d'une candidature porteuse de ces combats et la constitution en juin d'une majorité de gauche et écologiste paraissent à nouveau possibles. C’est ce pourquoi nous nous battons depuis un an : nous n’avons pas présenté de candidat communiste à l’élection présidentielle pour le permettre. Nous soutenons Jean-Luc Mélenchon, dont le programme est le plus proche du nôtre, avec cet objectif.

Ce qui doit être au cœur de tout, c'est un pacte de majorité, clair et transparent qui se donne les moyens du changement.

Voilà pourquoi nous appelons les candidats et les forces de gauche à intensifier leurs discussions jusqu'à conclure ensemble un pacte de majorité pour gouverner la France.
Nous voulons élire en mai un président de gauche, en juin une majorité de députés de gauche à l’Assemblée nationale, qui appliquera une politique de rupture avec l’austérité. Au sein de cette majorité, élire des députés communistes et du Front de gauche bien plus nombreux qu’en 2012. Et surtout, il faudra rester mobilisés et vigilants avant, pendant et après les élections, comme lors du Front populaire face au grand patronat, à la droite et à l’extrême droite.

Nous communistes, nous proposons que ce pacte comporte :

► une 6e République qui nous sorte du régime présidentiel, avec notamment la proportionnelle à toutes les élections et un statut de l'élu-e, des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises, le droit de vote des étrangers résidant en France, le récépissé contre les contrôles de police au faciès ; la constitutionnalisation du droit à l'avortement.

► un programme de relance sociale avec l’abrogation de la loi El Khomri et son remplacement par une loi de sécurité de l’emploi et de la formation, l'augmentation des salaires, des minimas sociaux et des pensions, la diminution du temps de travail, la retraite à 60 ans, une nouvelle ambition pour la Sécurité sociale, avec un retour progressif vers un remboursement de tous les soins à 100 %.

► un plan global d’action pour l’autonomie et l’émancipation de la jeunesse dans tous les domaines : petite enfance, éducation, culture, sports, santé, logement, emploi.

► la création d'un ministère de plein droit pour l'égalité femmes-hommes et le renforcement des dispositifs contraignants pour l'égalité salariale et professionnelle.

► la lutte contre toutes les discriminations, qu'elles soient liées à l'origine, à la confession, à l'orientation ou l'identité sexuelle, la maladie ou le handicap.

► la lutte contre la finance avec un plan d’action contre l’évasion fiscale, une COP fiscale mondiale, la création d’un pôle public bancaire pour changer le rôle du crédit, avec la nationalisation de BNP-Paribas et de la Société générale.

► un plan de bataille pour la France en Europe avec la remise en cause du traité budgétaire européen et un plan d'investissement financé par la BCE. Il servirait en France à la lutte contre l'exclusion et la pauvreté, à l’investissement massif pour les services publics, au logement pour tous et aux collectivités locales.

► un plan cohérent de nouvelle industrialisation créant un million d’emplois dans toutes les filières utiles au développement humain s'appuyant sur un effort recherche développement conséquent, de transition écologique avec un mix énergétique renouvelables-nucléaire sous contrôle public, de développement d’un nouveau modèle agricole.

Nous proposons à tous les candidats et toutes les forces de gauche de discuter ces propositions. Le Parti communiste demande pour cela à les rencontrer.

Dans le même mouvement, nous vous proposons donc à tous, sans attendre le jour ultime du vote, de multiplier les luttes sociales, les rencontres publiques de terrain, les débats sur les réseaux sociaux, de lever un immense forum citoyen pour faire entendre de toutes les manières possibles cette exigence d’union et d’engagement autour d’un pacte capable de changer vraiment la vie.

Nous ouvrirons à toutes les forces de gauche notre prochaine rencontre nationale le 28 février à la Bellevilloise à Paris sur le thème : « L'ennemi, c'est toujours la finance ».

Nous proposons que se tienne dans les plus brefs délais une grande rencontre de débat public pour un pacte de majorité à gauche avec les candidats et les forces qui les soutiennent. De nombreux citoyens le souhaitent. Pour notre part nous y sommes prêts.

À l'heure du dépôt des parrainages pour l’élection présidentielle, il faut avancer vite. Nous appelons également tous nos concitoyens à se mêler sans attendre des élections législatives. L’heure est à la mobilisation partout. Là aussi, les communistes et leurs candidats appellent au rassemblement pour ga
rantir les moyens du changement espéré par nos concitoyens
Xuan
   Posté le 01-03-2017 à 22:31:23   

Sur futur rouge

Pas de trêve ! Ces élections ne sont pas les nôtres !


Après le mandat présidentiel de François Hollande, la désillusion quant à la possibilité de voir les choses changer par les élections est massive dans les classes populaires.
La politique anti-ouvrière, impérialiste, sexiste, raciste, islamophobe menée par le PS a ouvert les yeux de beaucoup sur l'arnaque que constitue l'alternance.
De droite ou de gauche, les politiciens servent le même intérêt, et ce n'est pas le notre, c'est celui des bourgeois-e-s.
Les primaires de gauche, l'affaire Fillon, la candidature de Hamon, de Macron, ne sont que des tentatives par les médias de tenter de relancer notre intérêt pour ces élections en ré-ouvrant un jeu qui apparaissait totalement verrouillé. Mais ne soyons pas dupes, le jeu électoral est un jeu bourgeois dans lequel nous n'avons rien à gagner.

Comme ils sont loin des préoccupations des ouvriers et ouvrières,
ces politicien-ne-s !


Ils ne s'adressent qu'à la partie la plus retardée d'entre nous.
Cette partie est celle qui se désolidarise des ouvrier-e-s issu-e-s des pays dominés par la France pour se réserver les postes les mieux payés de la production.
Elle préfère les miettes que la bourgeoisie veut bien lui concéder en échange d'un soutien à la politique impérialiste de rapine qu'elle mène.
C'est à elle que s'adresse Marine Le Pen. C'est aussi à elle que s'adresse Mélenchon dans ses sorties islamophobes et racistes car c'est une partie de nationalité française de la classe ouvrière qui donc posséde le droit de vote.
Les propositions des candidats dits progressistes nous paraissent être de la poudre aux yeux. Pôle emploi radie en masse les chômeurs. Les CROUS tardent à filer leurs bourses minables aux étudiant-e-s. Le smic reste au raz des pâquerettes chaque année. Les CAFs ne versent que des miettes en aides sociales.
La Loi Travail permet aux patron-ne-s de faire baisser nos salaires et de nous virer comme ils veulent.
Comment croire que les capitalistes vont accepter de nous donner un revenu universel ?
Nous ne condamnons pas ceux et celles qui iront voter. Tous et toutes nous avons envie d'agir sur notre situation sociale et tout est fait pour nous faire croire que les élections le permettent.
Cependant, nous portons un autre ordre du jour, un ordre du jour de lutte de classe, anti-impérialiste, anti-fasciste et féministe.

Dans notre société, des parts importantes des classes populaires et de la petite bourgeoisie sont en lutte.


Nous sommes dans un pays où la productivité est parmi la plus élevée du monde et les ouvriers, ouvrières et technicien-ne-s n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois.
À PSA, à General Electric, comme chez les agents de sécurité et les conducteurs d'Uber, les travailleurs et travailleuses luttent pour obtenir des augmentations, des primes. Leur travail remplit les poches des patron-n-e-s, ils et elles en ont assez de les voir s'engraisser grâce à eux et elles.
Dans leurs lieux d'habitations, ils et elles sont sous étroite surveillance policière. Les violences policières dont la jeunesse des quartiers populaire est victime, ils et elles en ont assez. Le meurtre d'Adama Traoré, le viol de Théo, les violences sexuelles contre les lycéen-ne-s du XIXème, les milliers de perquisitions contre des musulman-e-s, les mosquées saccagées, la liste des exactions commises les derniers mois est longue. La révolte gronde dans les quartiers populaires qui se sont mobilisés sans tomber dans les pièges tendus par le PS.

Une large partie de la classe ouvrière vient des pays dominés par la France, elle est l'objet d'une répression raciste et coloniale. Nous sommes dans un pays ségrégationniste où en fonction de sa couleur de peau, on se voit réserver les postes les plus bas dans la production.
Les ouvriers et ouvrières réclament un salaire égal à travail égal, des groupes non mixtes de personnes issues des pays dominés par la France s'organisent. Le viol de Caïs, un petit garçon de 4 ans, la réouverture du Bal Nègre ont été l'objet de mobilisations ces derniers mois. Nous appelons à la manifestation pour la justice et la dignité du 19 mars.

La France est une puissance impérialiste en guerre. Elle impose son ordre dans ses colonies. Dans ses territoires dits "d'outre mer" elle maintient des économies coloniales et réprime les revendications culturelles et politiques nationales.
La situation n'est pas apaisée au Pays basque où des militant-e-s sont interpellé-e-s et incarcéré-e-s. Le PS est un ennemi des revendications des peuples en luttes, nous exigeons l'amnistie des militants et militantes basques.
Le PS a également redécoupé les régions au détriment des catalan-e-s et occitan-e-s, réprimé le mouvement indépendantiste corse.
Il n'a su que semer la guerre et le chaos, d'abord en Syrie, Iraq, Mali, Centrafrique, poussé des milliers de gens à la fuite, maltraité les réfugié-e-s. En Palestine, l'État Français continue à soutenir les revendications réactionnaires pro-sionistes, refusant toujours de reconnaître l'état palestinien et le droit à l'autodétermination. Il soutient aussi Erdogan et le gouvernement turc dans sa répression des mouvements kurdes et leurs alliés progressistes.
L'État français travaille pour maintenir les profits de ses grands groupes financiers et industriels. Pour cela, le gouvernement socialiste était prêt à tout pour favoriser sa politique impérialiste, de conquête des marchés au sein de la concurrence inter-impérialiste.
Au mépris de l'environnement, de ce que peut supporter la Terre, de la survie à long terme des espèces vivantes y compris de l'espèce humaine, la France poursuit une politique destructrice, un écocide. Malgré les protestations populaires, elle poursuit sa politique énergétique, nucléaire, du charbon, prépare des forages de gaz de schistes, construit l'aéroport de Notre Dame des Landes, la Nouvelle route du littoral à La Réunion, ou la LGV Lyon-Turin. À coups de Greenwashing lors de la COP 21, le gouvernement a voulu nous faire croire qu'il se préoccupait de l'écologie, mais les pics de pollution se maintiennent, le tout-voiture continue à dominer nos villes, ils continuent à raser des forêts, à bétonner les sols, et la situation se dégrade.

Les femmes et les minorités de genre et d'orientation sexuelle n'ont reçu que du mépris de la part du gouvernement. Il n'a satisfait qu'aux revendications bourgeoises des milieux LGBT, laissant de côté les personnes trans et les lesbiennes, incarcéré les femmes qui se défendent contre un mari violent, interdit le burkini, arraché les voiles des femmes, exclut de l'espace public les femmes voilées.
Face au patriarcat, au racisme et l'exploitation, les femmes et minorités de genre et d'orientation sexuelle résistent et s'organisent. Nous appelons à manifester le 8 mars à 19h30 à Belleville.

Nous sommes dans un pays qui vit depuis plus d'un an sous état d'urgence et ce n'est pas pour rien : les contradictions sont fortes dans la société. L'Etat d'urgence n'a pas empêché les manifestations contre la loi travail, n'a pas empêché les émeutes en banlieue, la ZAD de tenir.
Nous ne sommes pas dans un contexte où le jeu démocratique fonctionne, nous sommes dans un contexte où l'ordre règne grâce aux matraques, aux tonfas, aux lacrymos et aux hélicoptères.
Nous n'avons rien à attendre de ces élections, le changement, c'est nous, c'est notre organisation et notre détermination qui les permettront.
Les militant-e-s de l'OC-FR n'appellent pas à voter aux présidentielles. Nous soutenons les initiatives menées contre les candidats aux élections et la manifestation "1er Tour Social" organisée le 22 avril place de la République.

Imposons notre ordre du jour par la lutte !
Xuan
   Posté le 03-04-2017 à 13:17:04   

PC maoïste

Boycottons les élections ! Préparons la Guerre Populaire !

04/02/2017


Le PCM s’inscrit pleinement dans la campagne Boycott 2017. La plateforme de la campagne propose des points d’unité très clairs pour un boycott révolutionnaire : s’opposer à la montée du fascisme, la nécessité de la révolution contre le capitalisme, etc. Ainsi nous participons partout où nous sommes avec nos forces à cette campagne et soutenons toutes ses initiatives.

La démocratie bourgeoise c’est la dictature de la bourgeoisie !

Comme tous les cinq ans, la classe dominante va nous répéter partout et sans interruption qu’il est temps de nous rendre dans les urnes pour nous « exprimer ». Selon le mythe de la démocratie bourgeoisie, s’exprimer consisterait à mettre un bulletin dans une urne à intervalle régulier : ce serait le bon déroulement de la démocratie.

Nous, communistes, le disons clairement : leurs élections sont une grande farce ! Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’elles n’ont comme unique utilité d’essayer vainement de légitimer le système en place en faisant croire qu’il aurait été choisi et accepté par la majorité de la population.

Élection après élection, gouvernement après gouvernement, rien ne s’améliore pourtant pour notre classe, pour les opprimés et les exploités. L’alternance avait promis « le changement c’est maintenant ». La réalité a été « l’enfumage c’est maintenant ! ». Le bilan du quinquennat de Hollande parle pour lui même : une succession d’offensives anti-sociales et anti-ouvrières, une politique extérieure toujours plus agressive et une montée du fascisme renforcée. Face à la crise financière de 2008, la bourgeoisie impérialiste française a gagné en agressivité que ce soit sur le plan intérieur (réforme des retraites sous Sarkozy, ANI, pacte de responsabilité et pour finir Loi Travail à coup de 49-3) ou le plan extérieur (interventions impérialistes au Mali, au Sahel, en Centrafrique, en Libye, en Syrie,…). La politique de la bourgeoisie impérialiste pour se maintenir en place a pour conséquence directe l’aggravation des conditions de vie du prolétariat en France (montée du chômage et de la précarité, attaque de droits fondamentaux du travail, harcèlement policier dans les quartiers populaires, etc.) et des interventions dévastatrices à l’étranger qui sont à l’origine de la soi-disant « crise des réfugiés », qui est en réalité avant tout un crime de plus de l’impérialisme sur les populations des pays opprimés.

La classe dominante, la bourgeoisie, tente donc de nous faire croire que les élections pourraient miraculeusement changer tout cela grâce à nos bulletins de vote. Pourtant si l’on y regarde de plus près, jamais un bulletin de vote ne nous a permis d’acquérir une réelle avancée sociale ; les victoires sociales ont toujours été obtenues par la lutte.

Pendant 5 ans, les Bernard Arnault, les Bouygues, les Dassault n’ont fait que du profit sur notre dos et maintenant les Fillon, les Macron et compagnie nous disent qu’il va falloir nous serrer la ceinture, qu’il faut encore plus de libéralisme pour qu’ils puissent nous virer plus facilement et que nous on va devoir se débrouiller avec le strict minimum. Bref, du mépris à la louche pour les prolétaires !

Et face à ces plus fiers représentants de la bourgeoisie, il y aurait des candidats qui prétendent représenter les intérêts du peuple français tout entier, des classes les plus populaires ou de réaliser une grande union nationale et populaire… Commençons en parlant de ceux là justement !

Contre l’illusion du social-chauvinisme !


Le quinquennat de Hollande arrivait après de nombreux gouvernements de droite. Ainsi le Parti Socialiste lors de l’élection de 2012 a voulu rassembler derrière lui en prônant la rupture avec les politiques anti-sociales et racistes qui l’ont précédé. Alors que la crise économique a été l’occasion d’une offensive du patronat contre les travailleuses et travailleurs, Hollande alors candidat déclare que son ennemi c’est le « monde de la finance ». Cette phrase a fait mémoire et a attiré vers lui de nombreuses personnes victimes des politiques anti-sociales sous Sarkozy. Seulement, la seconde partie de la phrase a été souvent oubliée, celle-ci dit « mon ennemi n’a pas de visage, il n’a pas de nom ». Le « monde la finance » était donc un ennemi invisible, tellement invisible que le combat contre celui-ci le fut tout autant !

Le quinquennat Sarkozy avait connu le mouvement contre la réforme des retraites. Le PS a voulu ramener dans les urnes toutes les personnes opposées à cette réforme. Le gouvernement PS s’est donc ouvert sur des promesses d’avancées sociales. Le résultat est aujourd’hui clair : nous avons eu tout l’inverse. Cette situation a provoqué une chute complète du Parti Socialiste. La cote de popularité du gouvernement Hollande n’a cessé de baisser, le PS a compris qu’il était impossible pour lui de faire un nouveau quinquennat. De là les divisions au sein de ce parti en crise se sont accélérées.

Le PS est un parti bourgeois répondant directement aux intérêts de la bourgeoisie, son élection repose sur le fait qu’il prétend pouvoir concilier intérêt de la bourgeoisie et intérêt de la classe ouvrière pour faire progresser la « France ». La crise du PS l’a amené à se diviser en deux. D’un côté il y a les soutiens de Macron (plus au PS depuis 2009 mais soutien de Hollande depuis 2010) qui était sorti du gouvernement pour mieux accélérer sa campagne (c’est le cas par exemple de Manuel Valls ou Malek Boutih) et de l’autre nous avons Hamon, qui à l’issu de la primaire se voudrait incarner la gauche du PS.

Hamon et Mélenchon constituent deux faces d’un même problème : le social-chauvinisme.

Tous deux se revendiquent d’un héritage social-démocrate et prétendent vouloir défendre les « classes populaires ». En réalité autant l’un que l’autre sont au service de la bourgeoisie impérialiste.

Les deux appellent à une France unie, sans division de classe. Que l’un veuille faire battre le cœur de la France et que l’autre la veuille insoumise, dans tous les cas ce n’est pas le prolétariat qu’ils défendent.


Mélenchon par rapport à la politique étrangère de la France prétend en parole vouloir la paix mais d’un autre côté il explique que sa politique extérieure sera basée uniquement et entièrement sur l’intérêt des français. C’est une drôle de paix que nous propose là Monsieur Mélenchon ! Soit on défend les intérêts stratégiques de l’impérialisme français et on continue à maintenir la domination militaire et économique de l’État français sur les pays opprimés, soit on défend la solidarité internationale des peuples : il n’y a pas d’entre deux. N’oublions pas que Mélenchon est très proche de Dassault et qu’il a toujours félicité et encouragé les ventes d’armes qui se chiffrent en milliards que la France a pu réaliser ou non auprès du Qatar, de la Russie, de l’Inde ou encore de l’Egypte. Il explique fièrement que la France doit continuer à vendre des armes partout car sinon d’autre le ferait. Nous sommes dans le chauvinisme dans ce qu’il a de plus abject : il se prétend social en apparence mais d’un autre côté il fournit les avions de chasse à l’armée indienne qui va ensuite les utiliser pour bombarder les populations indigènes et les maoïstes faisant la révolution dans l’État indien !

Ce n’est qu’une manifestation de ce chauvinisme parmi d’autres. Il est aussi important de noter les propos de Mélenchon sur les travailleurs détachés ou encore sur les immigrés qui devraient repartir s’ils n’ont pas de travail. Ou encore dans son programme l’Avenir en Commun son « plan Mer ». Pour Mélenchon, « La France est une puissance maritime qui s’ignore », son projet consiste purement et simplement à développer la présence des monopoles français dans les dit « départements et territoires d’outre-mer » sans se poser une seule fois la question du droit à l’auto-déterminantion des peuples, le peuple kanak appréciera ! N’oublions pas que Mélenchon est celui qui a réintroduit les drapeaux français et marseillaises dans des meetings de gauche.

Le social-chauvinisme n’est pas une solution ou un pas en avant pour le prolétariat, ce n’est pas une étape avant la révolution qui ferait avancer vers celle-ci, c’est un ennemi vigoureux des intérêts du prolétariat. Le social-chauvinisme coupe le prolétariat des peuples opprimées, il ne permet pas la solidarité de classe avec les prolétaires du monde entier. Il rend impuissant le prolétariat en le plaçant sous la direction de la bourgeoisie, en prônant la conciliation de classe, en niant même le caractère centrale de la lutte des classes avec des slogans tel que « L’Humain d’abord ! » ou « Révolution citoyenne ! ».

La tactique prolétarienne dans la situation actuelle ne peut être de se ranger, de s’allier ou de vendre quelconque illusion envers les sociaux-chauvins qui sont en dernière instances des représentants de l’impérialisme français.

Quelques mots sur les « anti-systèmes »

Un autre phénomène est celui de se déclarer « candidat anti-système », tout comme Trump l’avait fait aux Etats-Unis pendant sa campagne. Il est de plus en plus probable que ni le PS, ni Les Républicains (ex-UMP) n’arrive au second tour. Les deux représentants du bipartisme, qui ont organisé la vie politique et géré le pays depuis des décennies, ont tellement perdu en crédibilité que leur soutien s’est effondré. Cela s’est d’abord vu avec le PS, qui après ce quinquennat lamentable partait en ayant déjà quasiment aucune chance. Cela a pu sembler plus étonnant pour Les Républicains, qui vont probablement perdre une élection qui leur semblait pourtant imperdable. Alain Juppé et Manuel Valls, les deux favoris des primaires de la droite et de la gauche, ont été largement balayés malgré les prévisions médiatiques.

C’est aussi ainsi qu’il faut interpréter la posture « antisystème » de tous les principaux candidats : plus personne ne veut incarner la continuité avec la politique traditionnelle.

Il est évident que ces prétendus antisystème ne s’opposent à rien d’autre que du vent. Il n’y a plus aucune honte pour eux à se dire contre le système alors qu’ils sont souvent au cœur même des rouages de ce système : ancien étudiants de grandes écoles type ENA, politiciens de carrière et même banquier chez les Rothschild pour Macron ! Ils représentent tous les intérêts de la classe dominante et par conséquent aucun d’entre eux n’est bien sûr en capacité de s’opposer à la principale représentante de la montée du fascisme : Marine Lepen, elle aussi une autre « antisystème » qui a comme plus simple héritage un parti politique et le fait d’être né dans une famille riche aux as dans une maison à Saint-Cloud.

Face à la montée du fascisme, une seule solution

Qu’est-ce que le fascisme ? Le fascisme c’est la dictature ouverte des éléments les plus réactionnaires du capital financier. Le capital ne pouvant plus gouverner par la méthode traditionnelle de la démocratie libérale, la frange la plus réactionnaire du capital prend le pouvoir et s’impose brutalement à l’ensemble de la société.

La crise économique de 2008 a vu toutes ses conséquences retomber sur le dos du prolétariat.

Cette crise a accéléré la montée du fascisme en France, en Europe et dans le monde.

Le gouvernement PS n’a fait qu’alimenter cette montée du fascisme à travers d’abord une succession de lois anti-populaires et anti-ouvrières. Puis par la suite avec la mise en place d’un Etat d’urgence permanent augmentant sans-cesse les pouvoirs policiers, mettant en place une occupation militaire du territoire et en mettant en place un arsenal juridique répressif extrêmement puissant au nom de la soi-disant « lutte contre le terrorisme ».

Aujourd’hui le Front National, qui incarne cette montée du fascisme, a sa place au second tour garantie. Le FN s’est assuré le soutien de la police, de parties importantes de l’armée, et commence à percer dans l’éducation, chez les hauts fonctionnaires, dans l’université. La bourgeoisie fait de plus en plus ouvertement le choix du fascisme pour stabiliser par les moyens le plus brutaux le capitalisme. S’il est peu probable que Marine Le Pen parvienne à être élue, elle sera très certainement présente au second tour, pesant sur la vie politique des prochaines années. Il est possible que cette « défaite » au second tour pousse une partie du FN à tenter de la remplacer. En effet, la ligne de l’idéologue Florian Philippot appuyant sur le volet « social » du FN pour dédiaboliser le parti a créé des tensions importantes en son sein. Mais le fascisme est un mouvement, dont Marine Le Pen n’est qu’une des représentantes. Il se renforcera inévitablement dans les prochaines années, porté par la crise générale du capitalisme et par l’effondrement des partis historiques de la droite et de la gauche.

Aucun candidat ne peut prétendre être en capacité de s’opposer à cette montée du fascisme. Aucune élection ne peut faire barrage à la montée du fascisme. Tous les partis au pouvoir en dehors du FN ont favorisé son ascension et vont continuer à le faire. La seule manière de mettre fin au fascisme une fois pour toute c’est de le conjurer par la révolution. Seule la révolution socialiste pourra balayer le capitalisme et par conséquent le fascisme, méthode de gouvernement du capitalisme financier en temps de crise.

Ainsi l’argument comme quoi le boycott ferait le « jeu du front national » n’est qu’un argument de la bourgeoisie pour tenter de maintenir sa légitimité à asseoir son pouvoir à travers les partis politiques traditionnels. La responsabilité de la montée du Front National ne retombera jamais sur le prolétariat qui ne va pas aux urnes, les seuls responsables sont la bourgeoisie impérialiste française, ses alliés et ses représentants.

Construisons les trois instruments pour la Guerre Populaire Prolongée !

insi nous défendons fermement la tactique du boycott des élections bourgeoises. Cette tactique n’a pas pour but de renverser le capitalisme à elle seule. Cette tactique a pour but de continuer à décrédibiliser la démocratie bourgeoise, elle a pour but de dévoiler de façon la plus claire qu’il soit son véritable caractère, c’est-à-dire la dictature du capital. Elle a pour but d’unir dans l’action les forces révolutionnaires autour d’une ligne claire concernant les élections. Et finalement, elle a pour but le plus important de transformer l’abstention massif du prolétariat en acte politique encore plus conséquent.

Nous inscrivons cette tactique dans notre stratégie révolutionnaire : celle de la Guerre Populaire Prolongée. Nous savons que l’État bourgeois ne tombera pas de lui-même, qu’il ne peut être transformé de l’intérieur, qu’il ne peut être conquit mais qu’il doit être détruit de fond en comble, nous connaissons ainsi la nécessité d’une révolution. Pour aller vers la révolution nous avons besoin d’une stratégie claire. La stratégie de la Guerre Populaire Prolongée s’articule autour des trois instruments permettant de la mener à bien : le Parti, le Front et la Force combattante. Nous savons que la révolution ne sera pas un grand soir qui renversera miraculeusement la classe dominante, nous savons que celle-ci s’inscrira dans le temps, qu’elle passera par différente phase, qu’au début nous serons dans une phase surtout défensive, que cette phase sera la plus longue avant d’atteindre une phase d’équilibre qui nous permettra ensuite de mener l’offensive stratégique. Nous savons aussi que la bourgeoisie défendra ses intérêts jusqu’au bout en se protégeant au moyen de ses forces armées, l’armée et la police principalement et que face à celle-ci le peuple a aussi besoin d’avoir ses forces armées, c’est pourquoi nous avons besoin d’une force combattante populaire, cette force armée sert directement les intérêts du prolétariat. Le Parti lui est l’état-major du prolétariat, comme le disait Lénine, il s’oppose à l’état-major de la bourgeoisie, il regroupe les éléments les plus avancés du prolétariat, c’est-à-dire ceux avec le plus haut niveau de conscience politique et se dévouant à la lutte révolutionnaire pleinement, il analyse toujours les conditions concrètes pour établir les tactiques de lutte dans chaque phase de sa stratégie révolutionnaire. Le Front quant à lui, ce sont les larges masses organisées sur la ligne révolutionnaire du Parti.

Cette stratégie révolutionnaire de la Guerre Populaire Prolongée, repose donc sur une grande diversité de tactiques. Pour les élections bourgeoises, dans un pays impérialiste comme la France, la tactique du boycott actif et révolutionnaire est la tactique la plus efficace du prolétariat pour avancer dans la lutte des classes, pour développer notre solidarité et notre force dans la lutte et démasquer tous les opportunistes révolutionnaires en parole, réformistes en pratique.

Pour la révolution, boycott des élections !
Face à la montée du fascisme, préparons la Guerre Populaire !


Xuan
   Posté le 17-04-2017 à 00:25:33   

Le soutien à Mélenchon : un pas en arrière dans l’unité des communistes.



Je ne reviens pas sur l’abstention révolutionnaire que nous continuons de préconiser. Lors de débats avec des militants du pcf nous avons échangé nos idées parfois vivement mais cordialement et fraternellement. Cependant nous ne sommes pas parvenus à l’unité. Je ne veux pas reprendre le sujet sous la forme d’un vote blanc ou nul qui pourrait être un bulletin frappé de la faucille et du marteau et comportant un slogan de notre choix. Nous avions aussi proposé cette option dans le passé, elle n'a pas fait l’unanimité non plus.

Ségolène Royal a craché sa Valda cette semaine en déclarant à ‘C’est à vous’ que le plus grand danger serait - non pas Marine Le Pen mais… - « que les abstentionnistes s’organisent en dehors des politiques » ! En quelque sorte le plus grand danger pour la « démocratie » serait l’organisation autonome du peuple.
Ceci reflète un sentiment qui fait son chemin, la nécessité de s’organiser indépendamment de l’Etat bourgeois. L’abandon dans lequel se trouvent les communes et les services publics n’y est pas pour rien, le soulèvement en Guyane le montre aussi. Cette notion est encore bien floue, un parti communiste marxiste-léniniste pourrait l’orienter vers l’organisation des masses en vue de la prise du pouvoir, mais nous n’en sommes pas là.

Il faut quand même mesurer les conséquences de la maladie chronique du « soutien au candidat de gauche » du point de vue de notre unité, c’est-à-dire de notre objectif numéro 1, la reconstruction d’un parti communiste.

Malgré la consultation interne au sein du pcf, la décision de la direction révisionniste d’appeler à l’unité des frondeurs et des insoumis, puis de s’effacer derrière Mélenchon n’a pas été un choix mais une capitulation face à sa candidature imposée. Du reste ce dernier n’avait aucun besoin de consulter ses adhérents…et pour cause puisqu’il dispose de l’armée des « malgré eux » adhérents au pcf.
Il est quand même affligeant que nos camarades adhérents au pcf en soient réduits à le soutenir pour avoir le droit de présenter des candidats aux strapontins parlementaires.
Voilà une « insoumission » qui ressemble plutôt à une soumission.

Certains parlent de « soutien critique » . Parlons franchement, ce sont des mots. Dans les années 70 la Ligue Communiste (devenue « Nouveau Parti Anticapitaliste » puisque le communisme est aussi pour eux un mot tabou) prétendait soutenir l’Union de la Gauche « comme la corde soutient le pendu » , suivant l’expression de Lénine. La différence est que le parti bolchévik pouvait tenir la corde tandis que tous ceux qui ont soutenu Mitterrand étaient attachés avec. Il en va du « soutien critique » comme de l’arrêt d’urgence quand le train est lancé : celui qui l’actionne contre la volonté des autres passagers se fait écharper ou doit sauter et se cacher dans les bois.

Dénoncer Mélenchon aujourd’hui ou demain n’a pas un sens différent sous prétexte qu’il rencontre maintenant un soutien populaire. Mitterrand dont il est le fils spirituel avait un très large soutien populaire et il a su tromper son monde. Pourtant on savait ce qu’il valait, en tous cas les communistes le savaient (et les capitalistes aussi).
Ce candidat ne veut pas le renversement du capitalisme et son remplacement par un état socialiste, par conséquent tous ses effets de manche n’iront pas au-delà de ce que nous avons déjà vécu sous la social-démocratie.
En ce qui concerne la paix, d’autres candidats de la bourgeoisie préconisent des rapports plus équilibrés avec les pays émergents. Simple bons sens ou bien notre bourgeoisie serait la dernière à enregistrer la fin de l’hégémonie US.

Je fais une parenthèse sur Trump :
Il y a là quelque chose de remarquable à voir comment le gouvernement socialo a d’abord honni le « populiste » Trump avant d’applaudir le bombardement illégal de la Syrie et ses tartarinades en mer de Chine. Ils ne sont pas les seuls à se retrouver à contre-pied puisque le FN a d’abord salué l’élection de Trump puis critiqué son agressivité envers la Russie. Trump ne fait rien d’autre que ce que fera le candidat élu à la présidence de notre république : défendre les intérêts de la classe dominante, chacun dans son style mais toujours en bon soldat du capital.

Malgré les incertitudes qui pèsent sur le vote, il est certain que les courants de pensée qui ont émergé durant cette campagne (dont le FN, la réaction intégriste, le souverainisme chauvin, l’Union Sacrée, etc.) pèseront sur le gouvernement élu. Mais les monopoles capitalistes restant au pouvoir, un frexit est hors de question parce que la France n’est pas la Grande-Bretagne et que les intérêts des banques sont différents. De même les alliances impérialistes à l’étranger comme la politique de classe à l’intérieur ne changeront pas fondamentalement.

Le soutien à Mélenchon dans le cadre électoral bourgeois implique l’unité et la discipline face aux autres candidats « de droite ». C’est-à-dire que la critique de Mélenchon devient nécessairement un soutien à Fillon, Macron ou Le Pen. Tant que nous resterons dans le cadre des élections présidentielles bourgeoises nous ne sortirons pas de ce dilemme.
Critiquer Mélenchon d’un point de vue communiste, c’est critiquer les élections présidentielles et récuser la démocratie bourgeoise, c’est brandir le drapeau du socialisme et manifester notre identité. Il est dommage que nous n’encouragions pas la légitime défiance du peuple, pour désigner un autre avenir.
Cet épisode fait reculer notre entreprise et notre unité.

Il faut oser être à contre-courant.
DUROC
   Posté le 20-04-2017 à 11:35:52   

Xuan, tu as passé beaucoup de temps à discuter avec des membres du courant " de gauche"(?) du PCF.
Sans plus de précisions de ta part, il semblerait que tu aies échoué.
C'était prévisible. Un révisionniste, même s'il crie quelque temps qu'il faut un candidat "communiste" (?) reste un révisionniste... Se drape-t-il dns le drapeau rouge. L'opportunisme électoraliste finit toujours par resurgir. Chassez le naturel...!
Le chemin pour réaliser l'unité des communistes dans un seul parti ne passe pas par là.
marquetalia
   Posté le 20-04-2017 à 20:03:49   

et un insurgé kurde ou albano-kosovar qui combat pour les intérêts des Etats Unis,c est quoi?
Xuan
   Posté le 21-04-2017 à 00:04:41   

Ce n'est pas notre débat qui est en cause, c'est - encore une fois - l'opposition interne du pcf qui se trouve en minorité et qui applique les décisions.
Il ne s'agit pas d'un courant "de gauche" mais de camarades qui se revendiquent du marxisme-léninisme
Ces camarades voulaient présenter un candidat du pcf, Chassagne (je passe sur le programme qu'il aurait défendu, on se doute qu'il y a là aussi sujet à controverse).
La majorité a préféré cette ligne confuse mariant la carpe et le lapin sociaux-démocrates, pour se retrouver écartelée entre les deux et encore une fois à la traîne d'un leader de la gauche réformiste.

Mais lorsque le vote a tranché, la majorité impose sa discipline. C'est naturel mais l'opposition doit refaire un pas en arrière.
Ils soutiennent un candidat qu'ils ne peuvent pas encadrer tout en faisant campagne pour leurs députés.

La situation est pathétique, mais si on regarde bien ils ne sont pas les seuls.
A droite c'est un peu pareil, les soutiens à Fillon ont déjà avalé pas mal de couleuvres et maintenant c'est 'Sens commun' .
Chez les socialos Cambadélis soutient Hamon en lui reprochant la défection des éléphants, etc.
Beaucoup de bruit pour des élections destinées à rafistoler avec les millions du Medef, la division gauche-droite qui plombe toutes les réformes antisociales.
Macron serait un âne qu'il serait "élu" envers et contre tous. Passons.

Ceci pose encore une fois la question peut-on redresser le pcf ?
Et la question est chaque fois plus incisive.
La réponse viendra d'eux-mêmes. En attendant, le débat constitue une anticipation de l'unité des ml, il est absolument nécessaire.

Il reste un grand absent dans ce débat, c'est la classe ouvrière, dans la mesure où elle n'intervient pas directement. La lutte contre la loi travail a déjà fait avancer la réflexion très sérieusement.
Je crois que les désistements aux élections vont donner à réfléchir aussi.
Dans tous les cas je suis convaincu que la reconstitution du parti communiste sera l'enfant de la classe ouvrière et de ses combats, bien avant d'être le fruit de discussions. Mais il faut aussi les mener.


Edité le 21-04-2017 à 08:08:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 23-04-2017 à 00:48:26   

2017 : Les élections moment important pour la bourgeoisie pas pour les travailleurs

Article du journal la VDC à retrouver ICI
Pour la première fois dans l’histoire récente de la République la campagne électorale ne se déroule pas sans risque pour la domination politique de la bourgeoisie sur les travailleurs et sur la société.
La République démocratique est la « meilleure forme politique possible du capitalisme »« la forme accomplie de la domination de la bourgeoisie » en tant que classe sur les autres classes sociales, pour la domination du capital sur le travail. « Le capital y assoit son pouvoir si solidement, nous dit Lénine, « que celui-ci ne peut être ébranlé par aucun changement de personnes, d’institutions ou de partis dans la république démocratique bourgeoise ».
Les autres formes d’Etat, autocratique, dictature militaire ou monopolisation du pouvoir par une fraction donnée de la bourgeoise qui réduisent les droits démocratiques se sont révélées un frein à la libre concurrence des capitaux et entrainé la révolte des peuples, le « printemps arabe » en est l’illustration récente.
En même temps, un autre aspect de la République bourgeoise est qu’elle est le terrain » ou « la lutte de classe se débarrasse de ses dernières entraves et où se prépare son terrain de lutte » . Dans cette République Démocratique la bourgeoise ne peut gouverner sans l’appui des travailleurs et le système électoral est une pièce maitresse pour assurer à la bourgeoise la domination politique des travailleurs en assurant la direction des affaires de l’Etat.
Ainsi les « citoyens », quelle que soient leur origine de classe sont appelés régulièrement à élire « démocratiquement » (du point de vue bourgeois) leurs représentants et à leur déléguer tout pouvoir pour un certain nombre d’années jusqu’aux prochaines échéances électorales.
Dans ce système, dans toutes les démocraties modernes bourgeoises sont réalisées les conditions véritables de la domination de classe bourgeoise toute entière deux partis luttant pour avoir le pouvoir et devenant à tour de rôle gouvernement et opposition. En France c’est le système de l’alternance, deux grands partis dits de gouvernement, l’un à droite de l’échiquier politique, l’autre à gauche. Tous les deux, quelle que soit la politique plus ou moins sociale menée, se partagent le pouvoir et restent des gérants loyaux du capitalisme selon les parole de Léon Blum dirigeant de la SFIO (ancêtre du PS).
Mais l’aggravation des contradictions du système capitaliste, la concurrence internationale, la difficulté de valorisation du capital, surtout depuis la crise de 2008, ont conduit les gouvernements de droite puis de gauche à s’en prendre aux conditions de vie des travailleurs. Conséquence, la lutte de classe s’est radicalisée en témoigne la longue lutte nationale contre la loi travail. Le rejet des politiciens corrompus s’est amplifié, « le parti » de l’abstention est devenu le premier parti de France et les contradictions entre les personnels politiques plus ou moins représentatifs de fractions de la bourgeoisie se sont développées.
On peut en juger sur les divergences de politique internationale, sur l’attitude envers Moscou, Pékin, dans le conflit syrien…, sur la loi travail. Des regroupements à la droite du Parti républicain et à la gauche du PS ont grandi en influence et menacent le système d’alternance entre le parti LR et le PS. Des tentatives de recomposition de pôles attractifs à droite comme à gauche sont en cours. Et en particulier une opération de revalorisation de la social-démocratie dans le PS ou en dehors se profile (Mélenchon, Hamon). La décomposition des partis de gouvernements conduit à déplacer les frontières entre droite gauche et extrême droite mais en préservant le système d’alternance nécessaire.
Maintenir parmi les travailleurs l’illusion que c’est par les élections qu’ils peuvent agir politiquement et choisir « démocratiquement », en toute liberté un candidat qui mènera une politique en leur faveur, est vital pour la bourgeoisie. Aussi elle voit avec effroi la machine électorale se gripper, ce qui peut ébranler sa domination politique en dévoilant le caractère fictif de « leur démocratie »
Le système des primaires, inspiré plus ou moins du système américain a été mis en place pour tenter de redonner plus d’intérêt aux élections présidentielles. Il a pu donner l’illusion que le « peuple de droite et de gauche »peuvent choisir librement, démocratiquement leur candidat mais en fait il a révélé toutes les turpitudes des principaux partis de la bourgeoisie.
Mais peu importe pour la classe dominante qu’un grand nombre de travailleurs n’aille plus voter (car contrairement à ce qui est dit ils ne se tournent pas massivement vers le FN, mais s’abstiennent). En effet l’abstention aujourd’hui est une forme de rejet de la politique en général, de passivité politique et ne conduit pas à une prise de conscience anticapitaliste et cela la bourgeoisie s’en accommode parfaitement. Ces abstentionnistes sont mis au banc de la société, ce sont de mauvais citoyens qui ne doivent pas se plaindre puisqu’ils n’ont pas voté !
La situation objective ne joue plus en faveur de la bourgeoisie, les fissures du système électoral en sont le reflet. Il est fini le temps où elle pouvait faire des concessions aux travailleurs en utilisant le courant réformiste social-démocrate pour faire illusion. Elle n’en a plus les moyens et bien au contraire elle n’a d’autre issue que de renforcer l’exploitation des prolétaires, de renforcer la dictature du capital. Quel que soit le candidat qui sera porté aux plus hautes responsabilités de la République, les travailleurs n’auront d’autre choix que de se battre. Et dans cette lutte, ils prendront conscience, qu’ils n’ont d’autre alternative que de prendre le pouvoir en tant que classe et instaurer leur République socialiste. Les véritables communistes en participant à ces luttes ont pour devoir de faire que cette alternative devienne l’objectif des éléments les plus combattifs de la classe.

ROCML
Xuan
   Posté le 23-04-2017 à 23:15:37   

Les rêves sont dissipés, parlons des choses sérieuses maintenant.
Les faits montrent encore une fois qu’en l’absence de luttes sociales de grande ampleur, la bourgeoisie maîtrise les élections qu’elle organise, a fortiori présidentielles.
Nous avons signalé plusieurs fois que le but de ces élections pour la classe dominante était de :

> résoudre le conflit gauche-droite qui entrave la mise en place des réformes antisociales
> établir l'Union Sacrée
> remettre la France sur les rails du monde multipolaire.

C’est le cahier des charges de Macron, que Gattaz avait adoubé dès l’année dernière pendant le conflit sur la loi travail, si on se souvient bien. Peu importe le personnage même si c'est un président par intérim, de toute façon c'est l'homme de paille du grand capital.
L’Union Sacrée, initiée lors de l'attentat terroriste de cette semaine, est déclarée dès l’entre deux tours par le rassemblement républicain, avec le FN comme repoussoir.

Fidèle à lui-même Pierre Laurent plonge tête première dans le panneau, au lieu de dénoncer la grosse ficelle, de montrer les cumulo-nimbus au-dessus de nos têtes et d’appeler les masses à s’organiser dès à présent contre le plan antisocial.

Il est temps de reconsidérer les objectifs et la manière de façon indépendante des partis bourgeois, enfin. Indépendante notamment de la « gauche radicale » anticommuniste.

Le compromis social n’a plus cours, le keynésisme-fordien de l’État social est enterré, et Mélenchon avec. C’est la guerre de classe qui nous est déclarée.
Il faut reprendre l’identité communiste. Définir le programme et les mesures immédiates d'une société socialiste, remettre le socialisme à l'honneur au lieu de censurer ce mot comme une maladie honteuse. C'est autour d'un tel programme que l'unité peut se réaliser et non derrière la « gauche radicale » et ses vieilles lunes.
Xuan
   Posté le 23-04-2017 à 23:35:21   




Edité le 23-04-2017 à 23:36:38 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-04-2017 à 07:55:58   

Le PCOF appelle à l'abstention au second tour, comme au premier :




Notre position pour le deuxième tour des élections présidentielles


La longue campagne pour le premier tour des présidentielles s’est achevée par la qualification d’E Macron et de M Le Pen. Malgré la forte injonction à aller voter, l’abstention est à 20%. Dans ce chiffre, il y a tous ceux et celles qui ont tenu à exprimer leur refus du système. C’est la position que nous avons défendue et mise en œuvre.

Les écarts entre les quatre premiers candidats sont réduits : ils obtiennent entre de 19,5% et 24% des voix. Cela montre l’étroitesse de la base électorale des deux candidats qui restent en lice.

Le rejet massif des représentants des deux partis qui ont gouverné depuis plus de quarante ans, Fillon pour la droite et Hamon pour le PS, est un des aspects marquants de ces résultats. La claque est particulièrement sévère pour le PS qui a déjà explosé.

Le favori des médias, bénéficiant des soutiens de l’oligarchie, E Macron, arrive en tête du premier tour, devant M Le Pen, qui réalise le score électoral le plus élevé de l’extrême droite.

Un nombre important d’électeurs a voulu traduire, à travers le vote en faveur du candidat de la France Insoumise, JL Mélenchon, leur opposition à la politique néolibérale et au PS.

Ce potentiel de résistance, comme celui qui s’est exprimé à travers le vote en faveur de P. Poutou ou de N Artaud, comme celui qui s’est exprimé pour certains dans le vote « blanc » ou dans l’abstention, doit s’investir dans les luttes sociales qui n’ont pas cessé. Car la lutte de classe, au niveau national et international, ne se plie pas et ne se ramène pas au calendrier et aux rendez-vous électoraux.

Le deuxième tour s’annonce comme une répétition de l’appel en 2002 à voter Chirac pour faire barrage à Le Pen : aujourd’hui, « c’est tous derrière Macron ».

L’extrême droite est une carte de l’oligarchie : la carte de la division du mouvement ouvrier et populaire, du racisme, du néolibéralisme camouflé sous un discours de démagogie sociale et nationaliste, de la politique de guerre.

Macron, le candidat affiché de l’oligarchie, le partisan du néolibéralisme, de l’ubérisation de la société, de la défense européenne, de l’Otan… n’est pas un rempart à l’extrême-droite.

C’est pourquoi, nous refusons de nous plier à l’injonction de nous mettre à la remorque du candidat Macron et nous appelons à l’abstention au deuxième tour des présidentielles.

Ces élections présidentielles, basées sur une personnalisation à outrance du combat politique, vont déboucher sur la désignation de celui qui va gérer les intérêts de l’impérialisme français.

L’urgence, c’est de s’organiser et de lutter, de faire front, pour défendre les intérêts ouvriers et populaires, pour lutter contre la politique néolibérale, contre l’Etat policier et la politique de guerre que Macron va amplifier. Pour développer la solidarité avec les peuples qui luttent pour leur émancipation nationale et sociale.

C’est ce que notre parti va mettre en avant, ce Premier Mai, à travers son mot d’ordre :

Contre la réaction et la guerre, pour une rupture révolutionnaire !

Paris, 24 avril 2017

Parti Communiste des Ouvriers de France
Xuan
   Posté le 26-04-2017 à 22:02:59   





Xuan
   Posté le 26-04-2017 à 22:05:27   

26 avril 2017
REFUSONS LE FRONT REPUBLICAIN AUCUNE VOIX POUR LES CANDIDATS DU CAPITAL !


#sansmoile7mai

ROCML
Le 23 avril 2017, le premier tour de l’élection présidentielle a mis en tête Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les candidats des deux « grands » partis traditionnels qui gouvernent depuis plus de 40 ans ont été éliminés sèchement. Le PS a payé ses cinq années de politique anti-ouvrière. La lutte contre les lois El khomri a donné des résultats. Holland, Valls ont été éjectés suite à la force de la lutte tandis que Fillon (LR) s’est enfoncé dans des affaires de corruption. Une recomposition du jeu politique bourgeois sans précédent est à l’œuvre.

Emmanuel Macron, en tête au soir du 1er tour a reçu un soutien massif des milieux économiques et les médias à la solde des grands magnats du capital n’ont cessé de chanter ses louanges. Il représente un parti du capital. Une fraction de la bourgeoisie a pris le risque de soutenir Macron dès le départ. Pourquoi un tel risque ? Parce que la bourgeoisie est dans l'obligation de changer ses représentants politiques car les anciens ne sont plus en mesure de réaliser le programme néolibéral, réactionnaire. Macron a justement été soutenu par le MEDEF pour cette raison, pour appliquer ce programme.

La candidate arrivée en deuxième position, Marine le Pen, représente la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie. Elle rêve de réaliser les buts de l’ancienne France colonialiste qui partait en guerre seule pour ses intérêts. Mobilisant sur les thèmes traditionnels de l’Extrême-droite (immigration, islamisation, Europe) et profitant du climat anxiogène de l’Etat d’urgence et de « lutte contre le terrorisme » elle a su attirer à elle de vastes couches de commerçants, artisans et salariés menacés par le déclassement et la paupérisation. Cependant à part son populisme, elle ne constitue pas une alternative au « système » et ne fait que diffuser le poison du racisme et de la xénophobie en divisant les travailleurs sur des questions d’origines et de religion. Elle est en permanence contre les organisations des travailleurs et de lutte. Ce n’est pas un hasard.

Nous n’appelons pas à voter Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. Rappelons-nous, en 2012, il fallait voter pour le « moins pire », Hollande, pour quel résultat ? Il ne peut y avoir d’union nationale ou de front républicain derrière un candidat qui défend l’intérêt de la grande bourgeoisie, qui a le soutien du MEDEF et de tous les grands centres financiers d’Europe. Il ne peut y avoir d’unité nationale autour d’un candidat qui a fait tant de mal à la classe ouvrière et qui veut démanteler les derniers acquis sociaux conquis de hautes luttes par les générations précédentes.
Nous appelons les travailleurs à prendre leur destin en main. Les élections dans la société n’ont jamais apporté le bonheur pour les travailleurs et les couches opprimés. La seule issue est de s’organiser indépendamment de la bourgeoisie, prendre des forces qui viennent de la production et se mobiliser dans une perspective anti capitaliste, pour construire notre avenir.
Que ce soit Le Pen ou Macron, il ne faut pas rêver, aucun des deux ne défendra nos intérêts ! Dans les deux cas, il y aura une dégradation des acquis, des tentatives de division des travailleurs, une accentuation de l’exploitation, de la précarité, des pressions guerrières et sécuritaires. Si nous voulons gagner, préparons la lutte. Mobilisons-nous sur le lieu de travail, les quartiers, l’école et descendons dans la rue pour hisser le drapeau du prolétariat !
Entre la peste blonde et le choléra libéral il n’y a pas à choisir !
Opposons-nous en nous abstenant !
Renforçons les luttes notamment le 1er mai :
- Contre les lois anti ouvrières, les pressions sur les travailleurs qui luttent et les jeunes des quartiers
- Contre Les guerres impérialistes, pour une rupture anticapitaliste !
Classe contre classe jusqu’à la conquête du pouvoir pour renverser le capitalisme


ROCML, JCML le 25 avril 2017 roc.ml@laposte.net [url]www.rocml.org[/url]
Xuan
   Posté le 27-04-2017 à 11:55:06   

Sur le site du ROCML





Marine Le Pen se dit la candidate des classes populaires, notamment des ouvriers. De belles paroles contredites dans les faits par l’attitude du FN et de ses élus : le FN refuse de soutenir des ouvriers en lutte pour leur emploi, plaide pour une réforme néolibérale des retraites et refuse toute augmentation du Smic. Ses leaders préfèrent, comme Sarkozy, s’en prendre aux syndicats.

En octobre 2010, les 24 élus frontistes du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont Jean-Marie Le Pen, refusent de voter une motion [1] de « solidarité avec les salariés de Fralib » proposée par la gauche. Ce texte, à l’initiative du Front de gauche, dénonce le « cynisme » des dirigeants de la filiale, qui laissent 182 salariés sur le carreau (lire notre reportage) « alors que le groupe Unilever France a reversé à ses actionnaires plus d’un milliard d’euros de dividendes entre 2007 et 2008 ».« La Région soutiendra les salariés du site dans leur combat face à ce projet indigne », conclut le vœu de soutien. La motion est votée à l’unanimité, du Front de gauche à l’UMP, sous le regard des salariés, présents dans les tribunes du conseil régional. Le FN choisit de ne pas participer au vote.

Le FN contre les syndicats

Dans la bouche des responsables et élus frontistes, les mêmes mots reviennent pour fustiger un « vœu hypocrite » de la part du « système UMPS », « pompiers pyromanes », « responsable de cette situation » , raconte une journaliste de Mediapart. Mais la pirouette pour éviter le vote passe mal chez les salariés en lutte contre la fermeture de leur entreprise. « Quand ces salariés ont su ce qui s’était passé au conseil régional, ils ont compris que le FN est du côté du patron et pas de notre côté » , résume Olivier Leberquier, délégué syndical CGT de Fralib. En dehors de ces dernières semaines électorales, Marine Le Pen s’est toujours abstenue de soutenir les différents mouvements de grève ou les manifestations ouvrières. Pire, elle les a parfois combattus.

Lors du mouvement contre la réforme des retraites, Marine Le Pen déclare :
« Ensemble, gouvernement et syndicats jettent la France dans le chaos. Voilà deux semaines que la France s’installe dans le chaos, entre grèves, manifestations et blocus. La tolérance zéro doit s’appliquer à tous les émeutiers. »
Les déclarations du FN dénoncent régulièrement les mobilisations syndicales. À l’instar des propos de Bruno Gollnisch, ancien délégué général du FN, aujourd’hui conseiller régional en Rhône-Alpes, qui considère que « le sabotage de l’économie française caractérise l’action des dirigeants de la CGT. Ces blocages frappent avant tout les salariés qui se rendent à leur travail, les entreprises, et menacent l’emploi. La CGT doit être rendue pénalement responsable, ses dirigeants doivent en répondre » , proposait-il le 4 novembre 2010.

Le FN contre la retraite par répartition

Sur les retraites, le FN joue les girouettes.
Fin janvier 2012, Jean-Marie Le Pen se déclare favorable à un relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans. Quid des salariés usés par des longues carrières ou des métiers pénibles ?
De son côté, sa fille promet de rétablir le droit à la retraite à taux plein à 60 ans avec 40 annuités… Dans le programme du Front national, pas une ligne ne mentionne le retour de l’âge du départ à la retraite à 60 ans. La faute à une « erreur de plume » se défend Marine Le Pen.
Abandonnant toute référence à l’âge légal, le FN joue l’ambiguïté en promouvant une retraite à la carte. Et défend le passage à la retraite par capitalisation, qui ne profitera qu’à ceux qui peuvent épargner pour leurs vieux jours, donc aux salariés les mieux payés.
Marine Le Pen propose également d’abaisser l’âge de l’apprentissage à 14 ans. Réinstaurer le travail des enfants, en voilà une bonne idée !

La riposte est venue notamment des syndicats. Dans un courrier de mars 2011, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, dénonce [2] « l’exploitation par le FN des peurs et de la précarité sociale » . En présentant l’immigré comme le responsable de tous les maux, le Front national détourne « l’attention des véritables causes de l’exploitation dont les salariés, quelle que soit leur origine, sont victimes » et contribue pour le syndicaliste « à entretenir le système tant décrié » . Alors que les inégalités de patrimoine n’ont cessé de s’accroître depuis 2004, Marine Le Pen demeure par principe contre l’augmentation du Smic, qu’elle assimile à « une mesurette ». Elle s’oppose aussi à l’idée d’un salaire maximum pour les grands patrons.

Marine Le Pen, « l’héritière »

Celle qui se présente comme « une candidate incorruptible dans une classe politique vendue et corrompue » poursuivait en diffamation Eva Joly. La candidate écologiste avait déclaré le 10 avril sur RMC et BFM TV :
« Elle est l’héritière de son père milliardaire par un détournement de succession. » Le tribunal de Paris a relaxé la candidate le 19 avril, estimant que ces propos visaient Jean-Marie Le Pen et non sa fille [3].
Depuis vingt-cinq ans, Jean-Marie Le Pen cumule les ennuis avec le fisc, comme l’ont révélé plusieurs articles du Canard enchaîné. En décembre 2005 par exemple, le Conseil d’État estime que le dirigeant frontiste est coupable non seulement de détournement du système fiscal mais aussi de mauvaise foi, lui qui a une ardoise fiscale estimée fin 2004 à 750 000 euros.

Marine Le Pen a immédiatement fait appel de la décision du tribunal de Paris. Le procès se tiendra samedi 21 avril à 10 h devant la cour d’appel de Paris. La décision devrait être rendue samedi dans la soirée, à la veille du 1er tour. À défaut de s’occuper des vrais sujets de fond, la candidate du FN a choisi une bataille juridique, qui lui permet de se présenter comme victime, pour occuper ses dernières heures de campagne électorale.

Sophie Chapelle
Photo : mumuDIY/source
Notes
[1] Télécharger la motion de soutien aux salariés de Fralib
[2] Télécharger le courrier
[3] Eva Joly faisait notamment référence au testament signé dans les années 1970 au profit de Jean-Marie Le Pen par Hubert Lambert, héritier d’une dynastie industrielle, pour lequel le fondateur du FN nie toute fraude.


Edité le 27-04-2017 à 11:55:52 par Xuan


Xuan
   Posté le 27-04-2017 à 15:24:26   

Sur le site du réseau faire vivre un article du 22 janvier qui reste d'actualité :

Présidentielle et législatives : Pour une campagne communiste !


Dimanche 22 janvier 2017

Le dernier Conseil National a témoigné des difficultés considérables dans lesquelles se débattent les communistes alors que les campagnes de la présidentielle et des législatives s’amorcent.

Le renoncement à une candidature communiste à la présidentielle continue d’affaiblir considérablement notre visibilité nationale et handicape nos candidats aux législatives. Dans ces conditions, la campagne autonome annoncée tient de la prouesse.

Notre soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon se heurte à son indifférence apparente.
Il est clair que celui-ci, sur le terreau de la décomposition politique, s’installe dans une démarche présidentiable et personnelle visant entre autres à dépasser les partis et tout particulièrement le PCF, avec l’objectif de s’approprier notre électorat achevant ainsi le projet entamé par François Mitterrand.

La vieille union de la gauche, issue du programme commun, agonise des renoncements de la social-démocratie et d’une conception renvoyant au sommet la transformation sociale. Certains espèrent pourtant toujours profiter de l’intransigeance de Jean-Luc Mélenchon et agitent la chimère d’une candidature de rassemblement issue de la primaire socialiste, alors que les communistes ont largement rejeté cette hypothèse et que le Parti socialiste est au bord de la décomposition/recomposition.

Dans ces conditions, de très nombreux camarades s’interrogent sur la stratégie suivie depuis plusieurs années et la légitimité de la direction nationale. Le refus de l’effacement du PCF est de plus en plus largement partagé, c’est un point d’unité qui peut être le fil rouge d’un renouveau de notre parti. Le respect du choix des communistes pour la présidentielle et la mobilisation de toutes nos forces pour les législatives sont essentiels.

Nous prenons date pour un débat stratégique, bilan, perspectives et responsabilités de la direction nationale , qui devra s’ouvrir après la période électorale qui se terminera par les sénatoriales. Ce débat ne peut se limiter aux présidentielles, il doit aborder autant la question de l’Union européenne que celle des grandes réformes nationales nécessaires, en passant par la bataille pour la Paix. Nous avons besoin de construire le chemin de la conquête du pouvoir et de la révolution populaire dans un pays capitaliste développé, alors que de plus en plus de citoyens mesurent les limites d’une démocratie renvoyée au seul système électoral.

Avec la présidentielle, le capitalisme n’a qu’un objectif : créer les conditions d’une nouvelle aggravation de l’exploitation des salariés, de la marchandisation de la vie humaine et de sa domination sur toute la planète. Il ne peut y parvenir avec un gouvernement en faillite et lance donc ses pions pour garder la main : droite dure avec Fillon, fascisme avec Marine Le Pen, ainsi que le leurre Macron, celui qui promet que « quand on croit à ses rêves, ils finissent par se réaliser », le comble du cynisme quand on sait les rêves brisés par la misère, la guerre et le pillage de la planète de millions d’êtres humains.

Notre combat, c’est de construire la résistance à ce nouveau recul social et démocratique qui s’annonce , jusqu’à l’empêcher et à ouvrir une nouvelle perspective. Nous appelons les communistes à refuser la paralysie, le renoncement et les vieilles combines d’appareil qui ne peuvent que nous enfoncer dans l’effacement du PCF. Soyons nous-mêmes et travaillons ensemble à une campagne communiste appuyée sur l’ancrage de nos militants dans les entreprises et les quartiers, le travail et le rayonnement de nos élus. Par nos propositions, nos actions et nos initiatives politiques, redonnons confiance au peuple dans sa force et sa capacité à transformer la société. Plus que jamais notre pays a besoin d’un parti communiste qui joue pleinement son rôle.

Déclaration signée par :

Caroline Andreani, Danielle Trannoy, Gilles Gourlot, Jean-Pierre Meyer, Jean-Jacques Karman, Paul Barbazange, Anne Manauthon, Marie-Christine Burricand, Michaele Lafontant, membres du Conseil National et Hervé Poly, secrétaire départemental du Pas-De-Calais.

Michelle Bardot (67), Floriane Benoît (38), Gilbert Rémond (69), Laurent Santoire (93), Sandrine Minerva (34), Hervé Fuyet (92), Pascal Brula (69), Robert Brun (26), Pierre-Alain Millet (69), Bernard Trannoy (33), Guillaume Sayon (62), Clara Gimenez (34), Rémy Ferront (73), Michel Dechamps (04), Nicolas Peyraud (13), Christian Harquel (34), Danielle Bleitrach (13), Willy Pepelnjak (38), Luc Basin (26), Aimé Couquet (34), Amandine Lampin (31), Danièle Viallet (34), Pierre Viallet (34), Olga Touitou (13), Elise et Jean Baus (54), Jean-Claude Llinares (34), Leila Moussavian-Huppe (67), Carole Duperray (69), Alain de Poilly (94), René Vergnes (34), Jean-Pierre Vergnes (34), Serge Truscello (69), Charles Ramain (69), Michel Berdague (75), Jacqueline Fakiri (69), David Noël (52), Pierre-Olivier Poyard (88)
Xuan
   Posté le 29-04-2017 à 11:27:48   

Le Parti Révolutionnaire Communistes publie plusieurs articles sur les élections et le second tour :

http://www.sitecommunistes.org/ch505decla1t.htmhttp://www.sitecommunistes.org/ch505deuxfers.htm
http://www.sitecommunistes.org/ch505electtour2.htm

Ci-dessous le dernier :
Au 2ème tour : ni Macron ni M. Le Pen



Pour tenter de se démarquer de la politique actuelle rejetée par les électeurs, où en sont les véritables tenants du pouvoir économique et politique ?

« Ni droite ni gauche », toutes les idées sont bonnes à prendre pourvu qu’elles répondent au développement du capital exigé par les multinationales. Telle est la politique proposée aujourd’hui par Macron et ses alliés.

Les ralliements sont multiples : Fillon, Hollande bien sûr, Hamon, les Verts, le centre, l’UDI… pour les politiques, le Medef et son fidèle serviteur la CFDT pour les syndicats en attendant d’autres ralliements qui ne manqueront pas de s’ajouter à la liste de ceux qui veulent poursuivre et surtout aggraver la politique actuelle.

De l’autre côté, M. Le Pen se présente comme « la candidate du peuple ». D’après elle le FN serait le seul parti d’opposition à la politique actuelle alors que le but de son parti, c’est de poursuivre et accélérer la politique du capital. Elle en appelle à des rapprochements possibles avec des dirigeants politiques d’autres partis. Elle a déjà déclaré que certains d’entre eux ont des objectifs compatibles avec les objectifs du FN.

L’idée centrale de ces tractations en tout genre consiste à enfermer la réflexion politique, le débat, dans le cadre du capitalisme. Rien ne serait possible en dehors de ce cadre. La recomposition politique à laquelle nous assistons, et qui va se poursuivre après les élections législatives consiste à conforter cette illusion. Les programmes politiques, proposés au cours de la campagne se rejoignent sur le fond : tout pour l’entreprise capitaliste. Les alliances en cours démontrent l’accord politique autour de cet objectif.

Il est hors de question pour notre parti de voter au deuxième tour pour les partis du capital représentés par E. Macron et M. Le Pen. Nous proposons de faire le seul vote révolutionnaire possible dans cette élection: mettre dans l’urne, le bulletin de vote du Parti Révolutionnaire Communistes.

Quelle sera la « nouvelle » apparence politique après les législatives ? Une chose est certaine, ces forces politiques agiront en fonction des exigences des multinationales pour développer le capital.

Les luttes sociales devront se développer au regard de ce qui se prépare.

La lutte politique doit être menée avec détermination contre le capital jusqu’à l’éliminer, c’et notre raison d’exister. C’est la perspective politique que nous proposons.

Aux élections législatives de juin prochain, les candidat (e) s présentés par notre parti appelleront à continuer ensemble ce combat contre le capitalisme et tous ceux qui sont à son service. Partout nous irons discuter avec vous de toutes les questions qui vous préoccupent.

Nous vous invitons à rejoindre notre parti.
Xuan
   Posté le 29-04-2017 à 11:47:36   

La coordination communiste appelle à voter Macron


La coordination communiste, qui s'était rangée depuis un certain temps dans le Front de Gauche et qui a soutenu virulemment Mélenchon au premier tour, appelle à "expulser Le Pen par les urnes" .
Il s'agit d'un appel critique à voter Macron, ce qui va au-delà de la position de Mélenchon lui-même, et il s'en prend à "l’abstentionnisme de gauche, sur lequel compte le FN" .
On note l'expression d' " oligarchie " pour désigner la bourgeoisie,celle qui soutien Macron.
Le texte est silencieux sur les contradictions de la bourgeoisie concernant la politique étrangère.
L' unité aux législatives appelle le pcf à soutenir Mélenchon, c'est-à-dire à disparaître de la vie politique.


__________________


L’oligarchie a écarté Mélenchon le candidat du peuple !
Evitons le coup de massue fasciste en expulsant Le Pen par les urnes
Et préparons nous aux luttes sociales contre Macron dès le lendemain du 7 mai!


Le piège mis en place depuis des mois par Hollande s’est refermé, réussissant à imposer son poulain centriste libéral – Macron – pour donner un nouvel élan à une social-démocratie libérale eurocrate. Propulsé par les médias, Macron était d’abord une carte possible parmi d’autres pour les capitalistes et les tenants du système, mais quand Fillon est apparu complètement carbonisé par le scandale de l’emploi fictif de son épouse, Macron était devenu LE candidat, avec en face la fasciste Le Pen dans le rôle de l’épouvantail utile.

Confrontées à la crise de son système d'alternance « droite-gauche », les classes dirigeantes savent que parfois, « il faut que tout change pour que rien ne change ». Macron et son mouvement « En Marche ! » en est le prototype.
A gauche, Hamon et le PS ont joué leur rôle visant d’abord à briser la dynamique populaire autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon puis, face à l’impossibilité de briser cet élan, à l’amoindrir en bloquant des voix de gauche qui ont manqué à Mélenchon pour atteindre le second tour.

Le très beau score de Jean-Luc Mélenchon

Malgré toutes ces embûches, le score de Jean-Luc Mélenchon est inédit pour un candidat exprimant la résistance sociale et politique au libéralisme eurocrate. 19,6% ! Plus de 7 millions de voix ! C’est-à-dire plus de 3 millions de voix supplémentaires par rapport à 2012 ! A moins de 2 points de la qualification pour le 2ème tour ! Dans nombre de villes populaires, le score est même bien supérieur et Mélenchon est en tête, ainsi que dans 67 circonscriptions législatives du pays, ce qui ouvre des possibilités inédites lors des élections des députés à venir pour faire entrer les voix de la Résistance au Parlement (pour peu qu’il y ait l’unité entre tous les partisans de Mélenchon, c’est-à-dire notamment entre FdG/PCF et FI). Notre camp antilibéral, antifasciste et antiguerre a manifestement nettement percé dans les couches populaires, ce qui constitue une avancée précieuse pour la politisation de nos luttes. Jean-Luc Mélenchon est objectivement le candidat du peuple dans ce scrutin, et inscrit enfin un espoir des exploités qu’il faut maintenant consolider.
Bien sûr, il y a la déception de beaucoup de se retrouver face à un duel Macron-Le Pen dans lequel nous sommes et serons perdants-perdants , comme nous l’avons dit dans un tract diffusé avant le premier tour.
Mais il faut distinguer la victoire de Macron, qui est en fait la continuité de l’ordre capitaliste existant, sous une de ses formes « démocratique », et la victoire de Le Pen, qui signifierait une seconde défaite en nous précipitant vers le fascisme, c’est-à-dire l’ordre capitaliste sous sa forme ouvertement et légalement anti-démocratique (quand bien même ce fascisme se présenterait, dans un premier temps, sous un visage « respectable » et procéderait par étape en implantant durablement ses pions dans l’appareil d’Etat).

Macron / Le Pen : même danger ?

Macron, c’est le ministre de Hollande qui a ouvert la porte à la loi El Khomri, qui a cassé un grand nombre de règles protectrices de professions règlementées pour plus de libéralisme, c’est le pacte de responsabilité et le CICE pour enrichir encore plus les patrons et les actionnaires sans exiger aucune contre-partie en termes d’emplois. Les années Macron appelleront des luttes pour la protection de nos conquis, de ce qui n’a pas encore été détruits : sécurité sociale, retraites, services publics, … Macron, c’est clairement l’enfant du social-libéralisme au service de l’oligarchie qui se repaît des diktats que nous impose l’Union Européenne ! C’est l'ancrage dans l'OTAN et la poursuite d’une politique impérialiste essaimant la guerre pour les intérêts des vautours aux 4 coins du monde !
Mais Le Pen, c’est un saut qualitatif dans la répression, dans l’oppression et l’exploitation du peuple : c’est la soumission brutale des travailleurs et du peuple au capital, mais aussi l’ethnisation de la nation. C'est la casse brutale de nos conquis, la sécurité sociale, les retraites, les services publics bradés aux patrons et autres actionnaires, avec la terreur systématisée comme outil de gouvernance. Ce sont le racisme et l’islamophobie décomplexés, qui va accélérer la scission et donc l’affaiblissement de la classe ouvrière multicolore, multiculturelle et multireligieuse. C'est en même temps la chasse à l'arabe, aux noirs, aux rroms, aux juifs, aux musulmans, aux communistes, aux démocrates, aux anti-racistes, et la menace sur l’existence des syndicats et autres organisations progressistes et démocratiques. Le FN au pouvoir, ça pourrait demain transformer la provocation de l'hôpital Necker (qui fit disparaître des écrans une manif de 1 million de travailleurs contre la loi El Khomri le 14 juin 2016) en une sorte "d'incendie du Reichstag" pouvant mener à la dissolution de la CGT, vous savez ce syndicat « terroriste » qui « bloque le pays » ...

La stratégie de Le Pen pour accéder au pouvoir : respectabilité de façade et désarmement idéologique de ses adversaires

Aucun travailleur ne doit se laisser duper par les sirènes du FN et baisser la garde. Macron est le candidat des médias et de l’oligarchie, mais Le Pen est le choix camouflé de l’oligarchie pour duper ceux « qui n’aiment pas les médias et l’oligarchie ».
D’un côté Le Pen se présente dans les vêtements d’une bourgeoise ayant rejeté les outrances du père. De l’autre, tous les jours sous ce système capitaliste des travailleurs sont brisés, écrasés par la politique des Fillon-Hollande-Macron qui vantent l’esprit « républicain » et la « démocratie » (la leur, celle des puissants), la répression antisyndicale est réelle. C’est la base matérielle du désarmement idéologique face au danger Le Pen.
La bourgeoisie a réussi son pari quand Marine Le Pen a comme seul « adversaire » un Macron ! Car elle espère que ce duel entre l’ex-banquier de Rothschild et le fascisme démoralisera et désarmera encore plus la lutte de classe des travailleurs et les forces alternatives de la gauche anti-libérale, anti-fasciste et anti-guerre. De fait, l’abstentionnisme de gauche, sur lequel compte le FN, est le seul moyen pour Le Pen de dégonfler le score de son adversaire et espérer ainsi accéder à la victoire.
Il est faux de voir du « fascisme » partout dans le moindre acte de répression de l’Etat bourgeois, cela ne conduit qu’à banaliser le danger fasciste réel.
Le fascisme constitue, dans des conditions déterminées, un besoin réel de sauvetage, de préservation, de pérennisation du capitalisme. En général, les partis fascistes se développent dans une lutte contre les partis « traditionnels » (de droite et de « gauche » ) du capital, même si à un certain stade de leur développement, les éléments bourgeois de ces partis (de droite comme de « gauche » ) rejoignent le parti fasciste. C’est lorsque le mécanisme de duperie sociale, de contrôle social du mouvement ouvrier devient inefficace, c’est lorsque l’autorité des partis bourgeois « traditionnels » s’effondre, que le capital met en selle le fascisme. La fonction sociale et politique du réformisme s’épuisant, le besoin se fait sentir pour le capital de détruire le mouvement ouvrier organisé par la force. C’est cela le vrai projet politique du FN, c'est cela que précipiterait son arrivée au pouvoir.

Quelles conditions veut-on pour lutter demain ?

Ceux qui pensent qu’il sera « plus facile » de lutter demain avec le FN au pouvoir, sous prétexte que l’adversaire sera plus facilement cernable, et que cela « réveillera » les masses, se font de lourdes illusions : peut-être qu’eux seront déterminés ? Mais ils seront seuls, coupés des masses et isolés. Ce scénario catastrophe ne peut être que la conséquence d'une défaite du mouvement ouvrier syndical et politique organisé. C'est donc l'amplification de l'actuel recul de la conscience de classe, la division, le désarroi et la peur qui s’installeront et seront décuplés par rapport à ce qui existent déjà dans de larges secteurs de la masse de la classe ouvrière encore insuffisamment mobilisée. C’est là un pari dangereux qui traduit là encore une sous-estimation et une méconnaissance de ce qu'est le fascisme.
Les syndicalistes sont certes aujourd’hui réprimés et condamnés en nombre, mais on n’assiste pas à une répression de masse légalisée qui conduirait en prison les principaux dirigeants et disloqueraient les organisations des travailleurs. Aujourd’hui une condamnation à de la prison comme dans le procès des Goodyear (peine avec sursis, grâce à la mobilisation) reste l’exception, demain ça pourrait être la règle.
De plus la consolidation nécessaire de notre camp antilibéral, antifasciste et antiguerre ces prochaines années est cruciale, et cette consolidation passe par le développement des luttes, qui déterminent le reste, et la confirmation des prises de conscience actuelles, pas le confusionnisme idéologique, qui est l’art des fascistes, qui veut nous réduire au silence par tous les moyens. La présence structurelle (et donc durable) du FN dans le pouvoir d’Etat ne peut être à prendre à la légère.

Le fascisme, un « risque immédiat » ?

D’aucuns affirment que Marine Le Pen n’a aucune chance de gagner. Cette année peut-être en effet ; encore qu’à force de compter sur les autres et se dire qu’il y aura bien assez de gens qui vont se mobiliser pour l’écarter…. on joue avec le feu et on rend de plus en plus possible sa victoire.
Mais il ne suffit pas d'écarter Le Pen, il faut qu'elle ait le plus petit score possible . Marine Le Pen à 25%, ce n’est pas pareil qu’à 45% en terme de dynamique politique : à 45%, ça sera une pression d'extrême-droite encore plus forte sur toute la société, c'est encore plus de MLP invitée sur les plateaux télé pour déverser sa haine, c'est encore plus de banalisation, de "respectabilité" pour ce parti et une sortie de la clandestinité qui reste encore réelle pour ce parti : combien de permanences FN dans les villes aujourd'hui ? Combien demain ? Le FN à 45%, ce seront des milliers de jeunes recrues, des cadres, c’est la haine décomplexée, la montée en flèche des actes racistes, bref c’est la fascisation accélérée de la société, etc… C’est aussi cela le « risque immédiat » fasciste, pas seulement la possibilité d’arrivée de Le Pen au pouvoir (la bourgeoisie ayant encore d’autres cartes à jouer).
Marine Le Pen sous les 25%, cela freine cette montée du fascisme, à condition que nous soyons en capacité de traduire le bon score de Jean-Luc Mélenchon en luttes sociales et politiques massives pour changer l'actuel rapport des forces entre capital et travail dans le pays !
Rien n’est inexorable ! Pas même l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen en 2022 si Macron arrive au pouvoir en 2017. Rien n’est inéluctable, pour peu que les travailleurs se mobilisent. Les 5 ans de Hollande ont illustré qu’un gouvernement de « gauche » n’empêchait pas une formidable mobilisation sociale (la lutte contre le Loi El Khomri) et pouvait se conclure par un Jean-Luc Mélenchon à 20%.

Tirons les bons enseignements de 2002 !

Souvenons-nous de 2002 : du fait du puissant vote anti-Le Pen, celui-ci n’a que 17% au second tour. Cela a freiné temporairement l'ascension du FN, puisque ce n'est que 15 ans plus tard qu'on le retrouve dans cette situation. Bien sûr, ces 15 ans n'ont pas été suffisamment mis à profit pour construire l'alternative populaire antilibéral, antifasciste, antiguerre et anticapitaliste qui permettra d'en finir avec ce "ventre immonde" capitaliste qui féconde le fascisme. Et nous restons au pied du mur. Mais gagner ce temps encore aujourd’hui est précieux, car nous avons besoin de temps pour construire le front de résistance populaire antilibéral, antifasciste et antiguerre et reconstruire le parti communiste révolutionnaire dont nous avons besoin pour mener jusqu'au bout la transformation de la société.
Il n’y a pas, il n’y aura pas de « front républicain » avec Macron. Cette expression est depuis plus de 20 ans une arme idéologique des tenants du système PS / LR et des médias qui les soutiennent, expression reprise par le FN qui a en besoin.
Il s’agit simplement de préserver l’existant, de préserver un terrain de lutte. Pas de renoncer à nos luttes : il n’y pas d’extinction de la lutte des classes au nom de la République » !

Macron élu, préparons le 3ème tour social !

Macron ne sera pas élu pour son programme, et il aura face à lui des opposants déterminés. D’autant plus que les forces de la résistance sociale, notamment celles galvanisées par la campagne et les scores de Jean-Luc Mélenchon sont sur le pied de guerre, prêtes à réagir dès le 7 mai au soir.
Par la grève et les mobilisations de rue, nous construirons le rapport de force pour la satisfaction des principales revendications des travailleurs, des quartiers populaires, de la ruralité et les revendications posées dans la campagne de l’Avenir en commun !
Pour combattre et faire reculer sur le long terme le fascisme, il faut construire le front de résistance populaire autour d’un programme d'actions en capacité de mobiliser le peuple travailleur :
Sortie de l’Euro et de l’Union Européenne : on ne peut résoudre les aspirations du peuple sans indépendance nationale et souveraineté populaire, le plan B doit devenir notre plan A !
Stop aux guerres impérialistes, sortie de l’OTAN : Les impérialistes états-uniens et européens doivent stopper leurs menées guerrières à l’Est de l’Europe, au Proche et au Moyen Orient, comme en Afrique et en Asie ! Leur stratégie maquillée en « choc des civilisations » doit cesser car les peuples n’ont plus à subir les coûts humains et matériels exorbitants de leurs guerres de rapine ! Cela permettra d’en finir avec le terrorisme qui frappe sur notre sol ici, comme conséquence des guerres et du terrorisme là-bas.

Unité aux législatives !

Il faudra aussi un prolongement législatif, dans l’optique de constituer un fort groupe de députés France Insoumise / Front de Gauche. Cela nécessite l’unité : dans chaque circonscription, il ne doit y avoir qu’une seule candidature du camp qui a soutenu JLM.
Opposer des candidats de la France Insoumise à des candidats du Front de Gauche/PCF dans les mêmes circonscriptions serait en effet totalement illisible pour le peuple autant que durablement et extrêmement préjudiciable pour les idées convergentes que nous défendons.
Xuan
   Posté le 01-05-2017 à 00:00:20   

Futur Rouge dénonce "deux candidats au service de l'impérialisme" :

http://futur-rouge.overblog.com/2017/04/macron-et-l-imperialisme-decomplexe-ou-le-pen-et-l-imperialisme-decomplexe.html

Macron et l'impérialisme décomplexé ou Le Pen et là encore, l'impérialisme décomplexé


Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle sont clairs. Macron vs Le Pen sont deux représentant-e-s zélés de la bourgeoisie. Rien d'inattendu.

Au contraire de 2002, les manifestations, extrêmement réprimées, n'ont pas été massives hors des franges politisées de la jeunesse. C'est le résultat des désillusions de la population vis a vis de la politique. Après 5 ans de politique raciste et anti-populaire menée par le ps, dur de se ranger derrière Macron dans un "front républicain" pour les classes populaires. Si les élections ne font plus recette, les perspectives révolutionnaires ne sont pas suffisamment crédibles pour entraîner les larges masses.

Les résultats du premier tour révèlent quelque chose de l'état d'esprit dans lequel se trouve la bourgeoisie, et des divisions qui la traverse. Macron, Le Pen, Fillon, Hamon, Mélenchon, autant de candidats pour autant de clans et d'intérêts différents au sein de la bourgeoisie. Une partie a des intérêts dans les alliances et les traités actuels. Certain-e-s bourgeois-e-s ont des intérêts outre-atlantique, d'autres outre-oural, en Europe, en Afrique, ou partout à la fois. Des clans ont besoins de modifier les alliances actuels. Ceux et celles qui sont liés aux secteurs de l'énergie, de l'armement ont des intérêts en Russie. Ce sont deux secteurs stratégiques qui pèsent lourds sur les choix de la France et son économie. Ce sont les champions de la bourgeoisie française, des leaders régionaux, voir mondiaux. EDF, Engie, Areva, Alstom, Total, autant de groupes français qui attendent impatiemment une ouverture vers la Russie. Ils veulent que l'impérialisme français change de stratégie. Ils espéraient pour la plupart une victoire de Fillon, et lorgnent aussi du côté de Dupont-Aignan et de Le Pen.

D'autres, plus proches des secteurs bancaires, du BTP, des services, des médias, du numérique, des télécoms, des transports, ou de l'agroalimentaire, ont tout intérêt à maintenir les traités actuels, le cadre européen, voir d'approfondir les relations atlantistes. Par exemple, le secteur automobile a tout intérêt à ce que l'Union Européenne survive, pour continuer à fabriquer ses voitures en Roumanie. Vinci et Bouygues ont tout intérêt à ce que la directive sur les travailleurs-euses détaché-e-s ne soit pas abrogé, pour continuer à exploiter une mains d'oeuvre quasi-gratuite. Macron était leur candidat, même s'il se voulait celui qui devait tous les réunir, celui qui allait pacifier les relations entre bourgeois-e-s, leur rappeler leur intérêt commun, celui de l'état profond français, de la françafrique et du socle qu'ils partagent tous ensemble.

Ses intérêts financiers si marqués dans certains secteurs, auprès de certains clans, ne lui permettent en réalité pas d'unir si facilement la bourgeoisie. Macron n'est que le symptôme d'une situation au sein de la bourgeoisie divisée, pleine de contradictions.

En attendant, nous devons exprimer politiquement notre voix, et les raisons de cette colère, par la lutte.

Macron, la caricature

S'il y en a un qui ne se cache pas, c'est bien lui. Emmanuel Macron, chouchou des financiers et des industriels, est le favori de la campagne présidentielle. Il sera peut-être le prochain président, même s'il est difficile de deviner avec certitude qui gagnera, tant les surprises sont possibles. Ils/elles étaient nombreux-euses, les zélé-e-s de la bourgeoisie capables de se faire élire.

Mais Macron a toutes ses chances, il mérite donc qu'on s'attarde sur ses positions, d'autant plus qu'il est arrivé en tête du premier tour. Il semble d'ailleurs très confiant, le candidat est parti fêter ce résultat à la Rotonde, brasserie bourgeoise de Paris, certain de l'emporter.

C'est un vrai bourgeois. Il ne s'en cache pas. Pourtant il est l'un des rares des gouvernements Hollande à ne pas avoir toujours vécu de la politique et à avoir travaillé... comme banquier ! La finance, c'est un monde qu'il connait bien, qu'il fréquente encore au quotidien. C'est son univers, celui de sa classe sociale. On ne parle même plus de conflit d'intérêt avec les industriels le concernant, tant ses intérêts se confondent avec les intérêts de la grande bourgeoisie.

C'est un bourgeois cohérent, structuré, intelligent politiquement, libéral. Derrière il y a une idéologie très forte, avec une vision, un projet de société pour la France. Le renforcement du pouvoir capitaliste et de celui des industriels et des classes dominantes, de manière encore plus agressive si besoin.

Il a compris comment faire de la politique. Issu du PS, il a un sens aiguisé et cynique de la politique et des appareils. Il a su intelligemment construire ses réseaux, son appareil, ses ramifications, son analyse de la situation, mener des enquêtes en faveur de la bourgeoisie, faire son état des lieux, un bilan du contexte, son calendrier, sa stratégie, puis son programme et se lancer au bon moment dans la campagne. Il ne s'est pas précipité dans sa candidature, il l'a préparé en amont, en débutant par un travail d'organisation au service de son idéologie capitaliste. C'est cela, et son organisation qui lui ont permis de pallier à son absence de charisme et de notoriété publique.

Dans son programme il y a une logique. Il n'avait pas besoin d'additionner les propositions, pour présenter sa politique au pouvoir. Sans se cacher, il n'a pas multiplié les fausses promesses comme le PS. Il ne prétend pas apporter une solution à la crise, et améliorer la vie des classes populaires. Il ne cache pas en revanche son soutien au patronat. Son programme est court, il est concis, mais il est suffisant pour annoncer la politique d'austérité, de répression, libéral et impérialiste du prochain gouvernement. Il veut poursuivre le travail commencé par le PS, avec l'ANI, la loi Macron, la loi Travail et le CICE. Il veut définitivement liquider le code du travail, et les organisations ouvrières. Sa politique financière et industrielle répond à une vision à long terme, planifiée pour la bourgeoisie. Son programme conclue en affirmant qu'il "effectuera 60 milliards d'économie". Il va falloir s'organiser efficacement pour le combattre, et l'OC-FR s'attend à un quinquennat difficile, où les batailles seront rudes. Nous appelons toutes les forces populaires à s'organiser, à se syndiquer dans les organisations ouvrières, à renforcer le mouvement social. Macron, ce n'est pas un ennemi qui se cache, c'est un ennemi déclaré de la classe ouvrière, assumé, qui nous mène une guerre sociale sans concession.

L'impérial greenwashing

Il tergiverse. Fait semblant d'être un écologiste convaincu, tandis qu'il défend les intérêts de la grande bourgeoisie. Il inscrit son programme en matière écologique dans la continuité de la COP21, autrement dit dans du néant. C'est un fervent défenseur du nucléaire. Il prévoit de faire évacuer la ZAD de Notre dame des Landes et de construire l'aéroport. En Guyane, Macron plaide pour développer l'activité aurifaire dans l'Amazonie, alors que ça signifierait la destruction d'une large partie de la forêt primaire. 450 tonnes d'or sont estimées en Guyane, pour l'instant principalement exploité de manière illégale par des orpailleurs clandestins qui empoisonnent le fleuve, le pays et la principale réserve biologique gérée par l'état français. Ils déversent des métaux lourds, de l'arsenic, du cadmium, du mercure, du plomb et même de l'uranium. Macron souhaite légaliser les gisements et cette situation, en remplaçant les contrebandiers par des costards cravates avec des permis de l'administration française. Il s'est rendu sur place pendant sa campagne pour vanter ce projet. Avec l'extraction de l'or au profit des multinationales, alors même que les cours de l'or sont au plus bas, et pour la troisième année de suite à la baisse, Macron espère dégager de nouveaux profits pour l'impérialisme français et les grandes compagnies minières. Pour développer les extractions et attirer des investisseurs capitalistes, Macron prépare une réforme du code minier, ce qui permettra aussi de développer les prospections pétrolières et gazières au large de la Guyane. Ça n'est certainement qu'un avant-goût de ce qu'il nous prévoit. Macron est un criminel, il porte la responsabilité de crimes aux répercussions durables pour de nombreuses générations à venir. Il planifie l'écocide, son programme écologique est en réalité au service des industriels.

La politique internationale, dans la continuité des précédents chefs d'état

Il revendique le bilan de François Hollande. Il soutient les interventions militaires du quinquennat qui prend fin. Il prône le maintien de la France dans le commandement intégré de l'OTAN. Il veut maintenir les alliances actuelles, même si le Brexit et l'élection de Trump engagent une période d'incertitude sur le plan de la politique internationale. Il veut intensifier l'intervention française en Syrie et en Iraq. Il veut maintenir les troupes au Liban et renforcer de façon générale, militairement, diplomatiquement et économiquement, la présence française au Proche et Moyen Orient. Il parle de couper le mal à sa racine, via des interventions militaires, en parlant du terrorisme. C'est le pompier pyromane qui ne fait qu'attiser le conflit, la guerre.

Concernant l'Europe, il souhaite sauver l'UE et la zone Euro. Son programme prévoit de renforcer Frontex, qui traque les réfugiés de la méditerranée.

À propos des accords de Touquet, entre la France et la Grande Bretagne, qui bloque la traversée des migrant-e-s outre-manche, Macron est favorable à une renégociation, maintenant qu'il y a le Brexit, mais il n'est en aucun cas dans une remise en cause de ce système, de l'espace schengen et de la politique migratoire et aux frontières de la France, de l'UE, et des traités avec la GB.

Vis à vis de l'Afrique, le programme de Macron est clair. La Françafrique c'est l'avenir de la France. Il veut intensifier la présence française en Afrique. Macron est un fidèle soldat de l'impérialisme français. Il est donc de nos principaux ennemis.

Le Pen, encore une candidate de la grande bourgeoisie

L'OC-FR a déjà produit de nombreuses analyses sur elle et son parti. Depuis, les choses n'ont pas tellement changées. Elle est une représentante de la bourgeoisie, bien qu'elle soit la tenante d'une ligne parfois divergente qui reflète des contradictions au sein de la classe au pouvoir. Son parti bourgeois privilégie d'autres alliances, car il défend des intérêts particuliers, d'une partie de la grande bourgeoisie française. Mais elle n'est pas radicalement en rupture avec les pouvoirs précédents. Ses désaccords ne sont pour la bourgeoisie que tactiques. Finalement elle se situe dans la suite logique des années Sarkozy et Hollande qui lui ont préparés tranquillement le terrain. Macron aussi ne fera que lui servir de tremplin.

Évidemment, elle se distingue par sa politique ouvertement xénophobe, raciste et anti-ouvrière. Même si elle attire un vote populaire, mais minoritaire, ceux et celles parmi la classe ouvrière qui votent pour elle se tirent une balle dans le pied. Le FN est un fervent opposant au mouvement ouvrier, s'y attaquant parfois violemment, physiquement. Ses militant-e-s sont des casseurs-euses de grèves. Pendant le mouvement contre la réforme des retraites, MLP déclarait : « Ensemble, gouvernement et syndicats jettent la France dans le chaos. Voilà deux semaines que la France s’installe dans le chaos, entre grèves, manifestations et blocus. La tolérance zéro doit s’appliquer à tous les émeutiers. » En particulier opposé à la CGT, que le FN prévoit de liquider, Le Pen prépare des mesures pour interdire les organisations ouvrières, et les mobilisations populaires. Déjà à l'époque, Bruno Gollnish, élu à la Région Rhône-Alpes disait : « le sabotage de l’économie française caractérise l’action des dirigeants de la CGT. Ces blocages frappent avant tout les salariés qui se rendent à leur travail, les entreprises, et menacent l’emploi. La CGT doit être rendue pénalement responsable, ses dirigeants doivent en répondre » . Elle compte s'en prendre aux droits syndicaux, aux libertés démocratiques. Voter pour elle, c'est lui donner mandat pour nous liquider.

Son programme économique ne se distingue pas réellement de celui de Macron, dont elle partage de nombreuses mesures. Comme lui, elle prévoit de renforcer le secret des affaires. Comme lui elle veut libéraliser l'éducation et l'enseignement, accroitre la sélection dans les établissements scolaires, augmenter les frais d'inscriptions et étendre l'autonomie des universités et des lycées. Comme lui, elle veut alléger la fiscalité des entreprises, et supprimer les cotisations sociales. Comme lui, elle parle de "coût du travail" pour justifier sa politique anti-sociale et sa volonté de tirer les salaires vers le bas alors que la bourgeoisie s'enrichit. Elle va parfois plus loin, en prônant d'abaisser l'âge de l'apprentissage à 14 ans notamment.

Le racisme contre la finance ? Un mot d'ordre qui n'a pas de sens

Les médias et plusieurs groupes militants présentent ainsi le clivage entre les deux candidats. Cela est pour nous faux.

Tous les deux sont des représentant-e-s de la bourgeoisie impérialiste. La bourgeoisie française est intégralement liée à la finance, le capitalisme est intégralement un capitalisme financier.

L'impérialisme est un système qui se justifie par le racisme, qui justifie le pillage des pays dominés par les pays impérialiste en désignant ses habitant-e-s comme inférieur-e-s.

Macron comme LePen sont racistes et mèneront une politique raciste.

Ce ne sont pas les individu-e-s qui déterminent la politique, ce sont les intérêts des capitalistes.

Ces dernières années, l'état a eu du mal à maintenir l'ordre, essuyant par exemple un mouvement déterminé l'année dernière en plein état d'urgence.

Marine LePen au second tour, c'est révélateur d'une volonté de réprimer toujours plus nos luttes et les populations issues des pays dominés.

Macron au second tour, c'est révélateur de la volonté des capitalistes de continuer leur politique d'offensive contre nos intérêts.

Leur calendrier n'est pas notre calendrier

Nous avions écrit que ces élections ne sont pas les nôtres, que cela ne changerait rien pour nous, quel que soit le résultat. Nous ne dévions pas de notre route. La lutte ne s'est jamais arrêté, il n'y a pas eu de pause de notre côté, et le seul choix possible pour les communistes est de continuer.

Au second tour nous ne voterons pas. Nous suivrons évidemment les résultats, mais sans y voir un enjeu à surestimer. Entre Macron et Le Pen il n'y a aucun choix à faire, autre que celui de lutter politiquement.

Nous pouvons également donner notre voix à des personnes étrangères qui veulent voter, car nous soutenons les initiatives et les plateformes qui permettent aux personnes vivant en France sans la nationalité française, de pouvoir s'exprimer, en les mettant en relation avec des abstentionnistes. Nous comprenons, que nous autres militant-e-s avec la nationalité française avons le privilège de ce choix (car l'abstention est pour nous un choix politique), et que les personnes n'ayant pas cette nationalité, vivant dans l'état français n'ont pas ce choix. Nous devons être capable de remettre en cause nos privilèges qui vont avec. Le droit de vote des étrangers a notamment complètement disparu du débat public.

Nous les invitons à choisir la lutte à nos côtés, mais nous militons aussi pour que nous ayons tous le choix. Vivant, travaillant ici, ils-elles sont tout-es autant concerné-e-s que nous par ces élections mais ils-elles en sont exclu-e-s. En tant qu'étrangers-ères, ils-elles seront les premiers-ères concerné-e-s par la politique raciste de Le Pen et Macron. En tant que travailleurs-euses aussi. C'est aussi un acte militant, contre le racisme de l'état français, que de permettre ce choix en laissant notre bulletin de vote à nos camarades, voisin-ne-s, ami-e-s et collègues étrangers-ères. Si nous ne sommes pas d'accord, nous respectons leur volonté de voter, car nous comprenons la peur que suscite certaines politiques au sein de l'immigration. Il est normal de vouloir s'exprimer et d'être entendu, même si nous considérons que notre vote est dilué dans l'interprétation que la bourgeoisie en fait.

L'OC-FR soutient donc le mot d'ordre qui consiste à filer notre vote à ceux et celles qui en sont privés pour des raisons racistes, tout en expliquant autour de nous les raisons de notre acte, et pourquoi nous ne votons pas.
Nous appelons à manifester demain, 1er Mai, massivement, pour montrer que quelque soit le resultat des elections nous serons prêts a nous battre.