L’accord monétaire tacite entre Washington et Pékin est désormais rompu. Au cours des dernières années, la banque Goldman Sachs avait joué les bons offices pour convaincre le gouvernement US d’accepter la sous-évaluation du yuan, et pour convaincre en échange le gouvernement chinois d’investir en bons du Trésor US. Dés le début de la crise économique aux États-Unis, le directeur de Goldman Sachs, Henry Paulson, avait été nommé par le président Bush secrétaire au Trésor avec toute latitude pour maintenir cet accord. Plus récemment, le président Obama a nommé le lobbyiste pro-Chinois Gary Locke secrétaire au Commerce afin de poursuivre coûte que coûte cette coopération. Pourtant :
- en janvier la Chine a interrompu ses achats de bons du Trésor US, puis les a finalement repris mais en bien plus petite quantité, fin mars, en échange du renoncement de Washington à porter la question de la sous-évaluation du yuan dans les instances internationales.
- en mars, le Premier ministre et le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, plaident publiquement pour que le dollar ne soit plus la monnaie de réserve et que ce rôle échoit à une monnaie non-nationale émise par une institution internationale.
- le 2 avril, lors du G20, les États-Unis et la Chine mettent en place un mécanisme de concertation en matière d’économie et de politique étrangère. Loin de relancer l’accord tacite entre les deux capitale, cette initiative a plutôt donné l’impression de la recherche d’une séparation à l’amiable.
- en avril, les autorités chinoises annoncent que, du fait de la crise aux États-Unis, les échanges sino-américains ont baissé de 6,8 % en un an, tandis que les investissements US en Chine ont chuté de 19,4 %.
- le 24 avril, la Banque centrale chinoise indique avoir quasi-doublé ses réserves en or. Elle détient 1 054 tonnes du précieux métal, ce qui la place au 5e rang mondial en la matière, tandis que ses réserves en devises s’élèvent à 1 946 milliards de dollars, ce qui la place au 1er rang mondial. Sur ces liquidités, —dont la part exacte en dollar n’est pas connue —elle transforme 95 milliards de dollars en monnaies diverses lors d’échanges avec des partenaires variés (Belarus, Malaisie, Argentine…).
- le 26 avril, la délégation chinoise à la conférence annuelle du FMI et de la Banque mondiale intervient avec insistance pour accélérer le processus de réforme de ces institutions et limiter le droit de vote des USA au profit des pays émergents.
- le 13 mai, des parlementaires US, soutenus par des syndicats, accusent la Chine de manipuler ses taux de change. Ils déposent une proposition de loi visant à modifier d’autorité le taux de change du dollar avec le yuan. Bien que le secrétaire au Trésor ait désapprouvé leur démarche, leur initiative apparaît comme une menace de l’administration Obama à l’égard de Pékin.
- le 18 mai, la Chine et le Brésil déclarent renoncer au dollar pour leurs échanges bilatéraux. Pékin est devenu le premier partenaire commercial de Brasilia, avant Washington.
Les autorités chinoises se sont dotées d’une stratégie à long terme visant à développer le système bancaire national, à accroître le marché obligataire intérieur et, en définitive, à libéraliser les échanges monétaires. Elles espèrent faire de Shanghai l’une des plus importantes places boursières mondiales à l’horizon 2020 et estiment qu’en 2030 l’économie chinoise aura dépassé celle des États-Unis.
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Posté le 30-05-2009 à 00:13:25
Le Quotidien du Peuple publie le 29 mai cet article émanant de deux chercheurs de Singapour sur les risques de dépréciation du dollar et ses conséquences.
La Chine peut-elle réduire les risques liés à ses réserves de change?
La Réserve fédérale américaine a annoncé en mars l'achat de 300 milliards de dollars d'obligations à long terme et de 850 milliards de dollars d'obligations institutionnelles dans les six mois qui suivent. La nouvelle a rapidement suscité des inquiétudes concernant les risques d'inflation à moyen et à long terme et des spéculations sur la dépréciation du dollar américain dans le monde entier, en particulier en Chine, qui possède 2 milliards de dollars de réserves de change.
Le gouvernement américain pourrait très probablement transmettre ses lourdes dettes à tous les pays détenant les réserves en dollars américains par le biais de la dépréciation de la monnaie grâce au rôle central dont jouit le dollar dans le système monétaire mondial. Certains responsables américains et les économistes soutiennent la position que la Chine et certains autres pays devraient être responsables de la crise financière desEtats-Unis en raison de leurs réserves excessives.
Mais la Chine et d'autres pays ne pensent pas de cette façon. Actuellement, ces réserves en devises étrangères représentent près de 5 trillions de dollars, avec la plupart de fonds concentrés en Asie orientale. Les pays de l'Asie orientale augmentaient leurs réserves de change depuis 1990, notamment après la crise financière asiatique de 1997 pour parer des attaques spéculatives sur les monnaies souveraines. Cette accumulation de réserves en devises étrangères est également une conséquence de la carence actuelle du système monétaire international où lesEtats-Unis ne rencontrent pas de pression de la balance commerciale en raison du statut particulier du dollar américain et des tendances à la consommation excessive à la fois du gouvernement et des particuliers.
Dans le cas où le dollar sera dévalué considérablement, ce qui est va à son tour conduire à la dépréciation de l'euro, de la livre sterling, du yen et du dollar, que devraient faire les détenteurs de grandes réserves de change pour que leurs réserves soient sauvegardées?
Zhou Xiaochuan, gouverneur de la Banque populaire de Chine, propose d'établir une monnaie de réserve supra-souveraine sur la base des droits de tirage spéciaux (DTS) dans son article "Réflexions sur la réforme du système monétaire international», qui a été publié une semaine avant le sommet du G20 à Londres. Sa proposition de remplacer le dollar américain avec les DTS a obtenu le soutien de pays de la BRIC, comme le Brésil et la Russie. Toutefois, l'idée a été immédiatement rejetée par le président américain Barack Obama. Par ailleurs, le secrétaire au Trésor desEtats-Unis Tim Geithner et le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke ont affirmé que le dollar américain restera solide et ont rejeté la proposition de créer une "monnaie de réserve supra-souveraine". La position desEtats-Unis a été soutenue par l'Union européenne et d'autres pays développés.
Pour qu'il y ait un consensus sur la mise en place d'une monnaie de réserve supra-souveraine entre les grandes puissances mondiales il faut fournir beaucoup d'efforts, et l'histoire montre qu'il est extrêmement difficile de réaliser toute action collective dans ce domaine. Les DTS actuels sont évalués selon quatre types de monnaies. Toute adjonction à cette liste nécessite un respect strict des critères de sélection.Etant donné que le yuan chinois n'a pas été pleinement convertible jusqu'à présent, quelles seraient les innovations institutionnelles nécessaires pour que le yuan chinois soit accepté par les autres pays? Comment la Chine doit négocier avec le FMI? Ou, comme l'a suggéré Joseph Stigliz, un lauréat du prix Nobel, la nouvelle organisation, devrait-elle être mise en place pour la supervision de la monnaie internationale?
La Chine et d'autres pays avec d'énormes réserves de change sont plus soucieux de trouver des moyens de réduire les risques de dévalorisation de leurs réserves plutôt que de remplacer le dollar américain par une monnaie de réserve supra-souveraine, ce qui est beaucoup plus complexe.
Il y a d'autres options plus pratiques pour réduire les risques de dévalorisation des réserves de change. Tout d'abord, le G2, le mécanisme de dialogue sino-américain, qui peut être utilisé pour atteindre cet objectif. En fait le G2, ou une organisation similaire a été initialement proposé par les groupes de réflexion démocratiques américains avant l'investiture du président Obama, et la première visite de la secrétaire d'État Hillary Clinton en Asie était considérée comme la première étape vers le G2. Néanmoins, le rôle de la Chine dans le G2, dans le contexte mentionné plus haut ne se réfère pas à un statut d'une puissance comparable à celle desEtats-Unis. Il est celui d'un pays avec 2 milliards de dollars de réserves de change, soit 40 % du total mondial des réserves de change. Dans un article intitulé «Le piège du dollar chinois», publié dans le New York Times, Paul Krugman, un lauréat du prix Nobel, a souligné que la proposition de la monnaie supra-souveraine faite par Zhou Xiaochun « était un « aveu de faiblesse» de la part de la Chine, car « La Chine s'est retrouvée elle-même dans le piège du dollar ", mais" elle ne peut ni en sortir toute seule, ni modifier son cours économique qui l'a amené dans ce piège ". De la même manière, les Etats-Unis, eux aussi, sont tombés dans ce piège. La dépréciation du dollar et la transmission de la dette aux autres pays nuira non seulement à la Chine, mais aussi à d'autres pays d'Asie orientale, les nouveaux marchés émergents, les pays exportateurs de pétrole ainsi que certains pays développés, et, éventuellement, lesEtats-Unis eux-mêmes.
Pour éviter ces conséquences, lesEtats-Unis doivent persuader la Chine de continuer à utiliser le dollar comme monnaie de réserve internationale, en attendant que le yuan chinois puisse devenir librement convertible et l'économie chinoise continue à sa développer davantage. D'autres pays d'Asie orientale et les nouveaux marchés émergents sont susceptibles de se tourner vers la Chine en lui suggérant de prendre la place du leader avant de continuer avec l'accumulation de leurs actifs libellés en dollars. Au moment où le yuan chinois sera librement convertible, un nouveau système monétaire international pourra émerger naturellement.
Le respect par la Chine des conditions posées par les Etats-Unis ne sera pas sans conditions. LesEtats-Unis devraient accepter de ne pas adopter des mesures politiques qui conduiraient à l'éventuelle dépréciation du dollar. LesEtats-Unis ne doivent pas s'attendre au fait que la Chine puisse continuer à acheter les bons du Trésor américain si le risque lié à la dévaluation du dollar n'est pas abaissé. Et plus précisément, lesEtats-Unis pourront-ils vendre les obligations libellés en yuans à la Chine et de se faire rembourser en yuans à la date d'échéance? Ou alors, lesEtats-Unis peuvent-ils lier les taux d'intérêt obligataires à leur taux d'inflation ou autoriser la Chine à acheter des obligations convertibles en actions donnant droit aux propriétaires d'obligations à convertir ces obligations en parts des sociétés américaines et / ou des actions bancaires?
Pour éviter l'instabilité provoquée par les fluctuations du dollar américain, la Chine avait récemment fait des échanges de devises avec les principaux pays exportateurs de matières premières et des partenaires commerciaux, comme la Corée du Sud, la Russie, la Malaisie, l'Indonésie et l'Argentine. Le montant qui a déjà été échangé a dépassé les 650 milliards de yuans (soit l'équivalent de 93 milliards de dollars). En même temps, la Chine s'efforce de promouvoir le commerce transfrontalier en yuans, et faire de Hong Kong le premier centre offshore pour les transactions en yuans chinois.
Les efforts ne s'arrêtent pas là. La Chine devrait adopter d'autres mesures à l'avenir. Par exemple, elle pourrait tirer pleinement avantage de son rôle de la plus grande base de fabrication et du pays importateur des matières premières pour que l'essentiel des transactions concernant les matières premières soit effectué en yuans chinois.
En comparaison avec lesEtats-Unis, qui se sont retrouvés dans le piège du dollar, la Chine a plus d'options dans l'adoption des mesures économiques et plus d'espace de manœuvre. Pour réduire les risques liés à ses réserves, la Chine doit non seulement adopter une stratégie internationale à long terme, mais également faire preuve du courage et montrer les compétences nécessaires pour tirer pleinement parti de la plate-forme de discussion que représente le G2.
Les auteurs de cet article sont Yang Mu & Chen Shaofeng, chercheurs de l'Institut de l'Asie orientale, Université nationale de Singapour.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
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Posté le 18-07-2009 à 22:27:25
Chine: retour à une croissance à deux chiffres pour la production industrielle en juin avec 10,7%
Publié le 17/07/2009 dans Pékin Information
La production industrielle a progressé de 10,7% en Chine en juin par rapport à la même période de 2008. Cette hausse est plus forte que les 8,9% enregistrés en mai, a annoncé jeudi le Bureau national des Statistiques (BNS).
Il s'agit de la première croissance à deux chiffres enregistrée depuis septembre dernier, après l'adoption par le pays d'un plan de relance de 4 000 milliards de yuans (588,24 milliards de dollars) et de mesures facilitant l'accès au crédit bancaire afin de stimuler l'économie.
Li Xiaochao, porte-parole du BNS, a indiqué lors d'une conférence de presse que la production industrielle s'était accélérée et que la chute des bénéfices avait ralenti.
Au total, la production industrielle a augmenté de 7% durant le premier semestre de l'année, soit une chute du taux de croissance de 9,3 points de pourcentage par rapport à la même période de 2008. La production industrielle avait augmenté de 5,1% au premier trimestre et de 9,1% au deuxième.
Selon Li, les grandes entreprises industrielles (aux revenus annuels supérieurs à 5 millions de yuans) ont engrangé un bénéfice total de 850,2 milliards de yuans pendant la période de janvier à mai, soit un déclin de 22,9% par rapport à la même période de 2008.
Source: Xinhua
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Posté le 27-07-2009 à 22:56:35
L'économie chinoise est la première à remonter la pente. Tous les économistes s'accordent à le dire. La presse chinoise reste prudente, en tenant compte des contradictions non encore résolues.
Accélération de la croissance de l'économie chinoise au deuxième trimestre
publié dans Beijing Information le 24/07/2009
par Wu Yanfei
Dans ce contexte de crise financière internationale, la Chine a mis fin, avec succès, à la chute de son taux de croissance économique, enregistrée durant sept trimestres consécutifs. Une augmentation de 7,9 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'année dernière (+1,8 % par rapport au premier trimestre) a dessiné une jolie courbe économique en forme de V, ce qui témoigne du redressement de l'économie chinoise.
« Sous l'impulsion d'une politique monétaire active et souple, l'augmentation rapide des crédits et le soutien financier ont fortement contribué à la croissance de l'économie chinoise », a déclaré l'économiste chinois Lian Ping. De surcroît, la construction des infrastructures et l'équilibrage du niveau de développement économique entre les régions de l'Est et de l'Ouest fournissent un vaste espace pour la relance de l'économie nationale. Selon M. Lian, le taux de croissance annuel de l'économie devrait atteindre 8 % si le gouvernement déploie tout son potentiel.
Le maintien d'une croissance à 8 % constitue l'un des principaux objectifs du gouvernement chinois. En fait, le lancement de cet objectif a pris en compte la demande de l'ensemble de la société. Dans un grand pays en développement qui compte une population de 1,3 milliard d'habitants, il est important de maintenir une croissance rapide afin de garantir l'emploi et de maintenir la stabilité sociale. Hu Xingdou, professeur à l'Université des Sciences et des Techniques de Beijing, a précisé que l'état global de l'économie chinoise était bon et que le maintien d'une croissance à 8 % était possible. Néanmoins dans certains secteurs, les tendances économiques sont défavorables. En ce qui concerne l'optimalisation industrielle, la Chine a rencontré certaines difficultés. Les gigantesques investissements ont principalement été dirigés dans le secteur à forte consommation d'énergie. La Chine n'est pas parvenue à profiter efficacement de ce contexte de crise économique pour résoudre le problème de la surproduction. En même temps, la plupart des investissements ont été versés dans les entreprises étatiques qui s'emparent ainsi d'une part importante des ressources publiques tandis que les sociétés privées ne bénéficient que de petites aides.
Selon les médias, les bénéfices des entreprises privées chinoises ont connu une chute consécutive de 5 % à 1 %. Plus de 40 % des moyennes et petites entreprises privées ont du mal à survivre dans ce contexte de crise financière internationale. Cependant, sans la participation des investissements civils, la régulation et l'optimisation industrielle de la Chine sont impossibles à réaliser. Lorsque de plus en plus d'entreprises étatiques se classent parmi les 500 plus grandes entreprises du monde, l'espace des sociétés privées ne cesse de diminuer.
Malgré ces insuffisances en matière de croissance économique, l'opinion étrangère dans son ensemble demeure confiante vis-à-vis de l'économie chinoise. Des fonds flottants internationaux ont été introduits sur le marché chinois sous forme d'investissements dans le secteur de l'immobilier et le marché boursier. Le prix des logements dans les villes de premier et de deuxième rang a de nouveau créé un accord après une courte chute en début d'année.
Le rebond incompréhensible du marché de l'immobilier a suscité l'inquiétude de la population qui redoute un phénomène d'inflation. Selon le professeur Hu, une inflation douce contribue à la croissance de l'économie, à la garantie de l'emploi et à la diminution de l'écart entre les riches et les pauvres. Cependant, si l'indice des prix à la consommation est consécutivement supérieur à 5 %, il faut faire attention à ce qu'un phénomène d'inflation négative ne se produise pas. Actuellement, le crédit de l'industrie bancaire de la Chine a dépassé les 7 000 milliards de yuans et la réserve des devises étrangères les 2 000 milliards de dollars. Toutefois, la vitesse de débloquement des fonds est nettement supérieure à la croissance du PIB. Dans l'optique de maintenir un environnement économique stable, la vitesse de débloquement des fonds et la croissance de l'économie doivent rester à un rythme égal.
Lors d'une conférence de presse qui a eu lieu le 16 juillet, le porte-parole du Bureau national des Statistiques Li Xiaochao a déclaré que la base de la relance de l'économie chinoise n'était pas encore solide dans la mesure où persistaient des facteurs incertains. Dans ce contexte de crise financière, la croissance de l'économie chinoise se poursuivra-t-elle ? La réponse de Hu Xingdou est assez prudente. Selon lui, la récente amélioration des indicateurs économiques est principalement due aux importants investissements gouvernementaux. Malgré la mise en application de politiques préférentielles destinées à stimuler la consommation de la population, les faibles revenus et l'assurance sociale incomplète ont restreint le pouvoir d'achat des Chinois. Si l'on prend en compte le problème de la surproduction et de la chute des bénéfices des entreprises, le redressement de l'économie chinoise demeure assez fragile.
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Posté le 28-08-2009 à 00:14:53
L'économie automobile US toujours dans le rouge : la prime à la casse n'a pas relancé la consommation :
Trois grands constructeurs automobiles américains voient leurs parts de marché s'effondrer sur la fin du programme « cash for clunkers »
CHICAGO, 26 août (Xinhua) – Trois grands constructeurs automobiles américains ont vu leur part de marché dans les ventes liées au programme « cash for clunkers » s'effondrer au cours des dernières semaines de ce programme de prime à la casse.
Selon le Detroit News, les compagnies General Motors Co., Ford Motor Co. et Chrysler Group LLC ont représenté une part de 38, 6 pourcent seulement des ventes soutenues par ce programme, soit bien moins qu'en juillet où elles représentaient 45,1 pourcent des ventes automobiles. Chrysler a terminé sur une part de 6,6 pourcent des ventes seulement, derrière Nissan Motor Co. et Hyundai Motor, avec 8,7 % et 7,2 % respectivement.
GM a réalisé une part de 17,6 pourcent des ventes liées à ce programme, derrière Toyota Motor Co. qui en a réalisé 19,4 pourcent. Enfin, Ford Motor Co. représentait 14,4 pourcent du total des ventes sur cette dernière longueur, devançant Honda Motor Co. avec une part de 13 pourcent.
Au total, 690 114 demandes de bons d'achat pour un montant total de 2 878 milliards de dollars ont été déposés avant la date limite, fixée à aujourd'hui 20h. Les demandes d'échange de véhicule portaient sur des camionnettes dans 84 pourcent des cas, tandis que les voitures représentaient 59 % des achats de nouveaux véhicules.
Avec la fin des transactions liées à ce programme, le département américain des Transports a renforcé son équipe de plus de 2 000 employés gouvernementaux et sous-traitants chargés du traitement des demandes de remises renvoyées par les concessionnaires.
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Posté le 22-10-2009 à 00:01:00
Malgré la baisse conséquente de la demande dans les pays occidentaux la Chine est le premier pays à être sorti de la crise. Le gouvernement chinois reste prudent mais confirme cette tendance.
Selon le gouvernement chinois, la tendance à la reprise est "consolidée"
[2009-10-21 18:50:25 cri]
Le développement économique et social de la Chine est meilleur que prévu, avec une reprise de la croissance "consolidée", a indiqué mercredi le gouvernement chinois.
La Chine a renversé la tendance à la baisse de sa croissance économique, grâce à la mise en application opportune du plan de relance du gouvernement dans tous les domaines, et d'autres politiques pour faire face à la crise financière internationale, indique un communiqué publié mercredi à l'issue d'une réunion du Conseil des affaires d'Etat (gouvernement central), présidée par le Premier ministre Wen Jiabao.
La croissance économique trimestrielle s'est accélérée durant les trois premiers trimestres 2009, et la contribution de la demande intérieure à la croissance économique a été renforcée, ajoute le communiqué.
L'économie chinoise a cru de 6,1% au premier trimestre et de 7,9% au deuxième trimestre. Les statistiques pour le troisième trimestre seront publiées jeudi.
Le pays a pris des mesures actives pour promouvoir la restructuration industrielle tout en économisant l'énergie et en réduisant les émissions. Des progrès ont été obtenus dans l'optimisation de la structure de la demande, dans l'amélioration des conditions de vie des habitants et dans le renforcement de l'emploi dans les zones urbaines, indique le communiqué.
Un point clé dans la régulation macro-économique de la Chine pour les prochains mois à venir sera d'équilibrer les tâches pour assurer une croissance économique à la fois stable et relativement rapide, réajuster la structure économique et régulariser les perspectives d'inflation, affirme le communiqué.
Le pays poursuivra une politique fiscale proactive et une politique monétaire modérée tout en maintenant la continuité et la stabilité de sa politique macro-économique.
Selon le communiqué, le développement économique et social de la Chine se trouve dans une période critique. Le gouvernement doit se rendre compte de toutes les difficultés et se préparer à tout défi, souligne le communiqué.
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Posté le 08-01-2010 à 18:10:02
Tandis que le taux officiel du chômage atteint 10% en Europe, le Point, les Echos et plusieurs sites économiques annoncent des suppressions d'emploi "imprévues" aux USA. Certains sites signalent que la crise immobilière risque de rebondir aux USA à cause d'autres montages financiers, les "Pay Option ARM" Enfin, l'endettement des états a atteint des sommets tandis que la masse monétaire mise en circulation ne correspond pas à la production mondiale.
Année noire pour l'emploi aux États-Unis
AFP
Les États-Unis ont conclu sur une note morose une année 2009 terrible pour l'emploi, décembre ayant été marqué de nouveau par de forts licenciements nets après un retour fugace à la création d'emplois le mois précédent.
La première économie mondiale a détruit 85.000 emplois en décembre (en données corrigées des variations saisonnières), après avoir été créatrice nette de postes (4.000) en novembre pour la première fois en près de deux ans, indique le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail américain publié vendredi. La dégradation de décembre est bien pire que ne l'attendaient les analystes, qui tablaient, selon leur consensus médian, sur une destruction d'emplois nette de zéro. Les chiffres du ministère révèlent par ailleurs que l'emploi a baissé de 3,0 % aux États-Unis en 2009, du jamais vu depuis 1949. En valeur absolue, le nombre des emplois détruits pendant l'année (4,6 millions) est le plus élevé dans les annales du département du Travail, qui remontent à 1939.
Malgré la hausse des destructions d'emplois, le taux de chômage américain est resté stable à 10,0 % en décembre, du fait d'une baisse de la population active liée notamment à l'exclusion de nombreux chômeurs dits "découragés".
Ce taux de chômage officiel ne donne qu'une idée partielle du fléau : si l'on tient compte de la population active véritable et des personnes que la conjoncture contraint de travailler à temps partiel, le taux de chômage réel atteint 17,3 %, ce que donne une idée de l'ampleur des difficultés éprouvées par de nombreux Américains. Une enquête publiée cette semaine par le cercle de réflexion Brookings a montré une hausse préoccupante du nombre d'enfants vivant dans la pauvreté : ils étaient 3,4 millions en août à dépendre des bons alimentaires publics pour se nourrir soit 24 % de plus qu'un an plus tôt.
Les services résistent mieux que l'industrie
La quasi-totalité des destructions d'emplois nettes de décembre ont eu lieu dans l'industrie, en déclin depuis plusieurs années. Les services, qui représentent environ 80 % du PIB américain ont détruit 4.000 emplois après être parvenu à créer 62.000 postes en novembre.
Comme le mois précédent, les services aux entreprises, l'éducation et la santé ont créé plus d'emplois qu'ils n'en ont détruit. Ils ont été rejoints par la finance (+4.000) : à l'origine de la crise, ce secteur est l'un des premiers à en sortir. Les créations d'emplois temporaires (première étape avant la création d'emplois définitifs) ont encore augmenté en décembre, mais moins que le mois précédent. En revanche, la hausse tant attendue des heures travaillées n'a pas eu lieu.
Cela va dans le sens du pronostic publié vendredi par la banque centrale américaine (Fed). Notant une "faiblesse aggravée du marché du travail", celle-ci s'est inquiétée du fait que "le ralentissement de la baisse de l'emploi" observé depuis le printemps reflète "surtout un ralentissement du rythme des licenciements" : peu d'entreprises embauchent. Christina Romer, conseillère économique du président américain Barack Obama a reconnu sur la télévision CNBC que les chiffres de décembre étaient un "revers", mais a rappelé qu'au début de l'année, les Etats-Unis perdaient plus de 650.000 emplois par mois.
Les États-Unis sont sortis en août de la récession dans laquelle ils étaient entrés en décembre 2007. La Fed prévoit que la reprise sera très longue, entravée notamment par la persistance d'un chômage qui devrait augmenter encore au cours des mois à venir. Pour tenter de gagner la bataille de l'emploi, le gouvernement Obama veut réorienter une partie de l'aide prévue initialement pour les banques au profit des petites entreprises, qui sont le moteur de la création de postes.
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Posté le 23-01-2010 à 01:31:58
Un commentaire du Quotidien du Peuple le 22/01/10 :
Il est possible que l'économie mondiale retombe dans le marasme
La Banque mondiale vient de publier le 20 janvier un rapport intitulé « L'économie mondiale 2010 en perspective », dans lequel il est donné l'avertissement suivant : la période la plus mauvaise de la crise financière est peut-être dépassée, mais le relèvement de l'économie mondiale semble toujours assez faible, c'est pourquoi il est important pour tous les pays du monde de redoubler de vigilance pour éviter que leur économie retombe dans le marasme et que la bulle spéculative des capitaux réapparaisse. Le rapport prévoit que les impacts dus à la présente crise financière changeront dans les dix années à venir les perspectives d'avenir des finances et de la croissance économique. Il est fort probable que l'économie chinoise puisse maintenir sa croissance rapide.
Le rapport indique que suite à l'application d'une série de mesures visant à stimuler l'économie, « la période la plus dure et la plus difficile de la crise financière est déjà dépassée et l'économie mondiale est en voie de relèvement » et que la situation désespérante, caractérisée par le gel du marché des crédits et l'inverse complète de la circulation des capitaux, a complètement disparu.
Il y est dit que de mars 2009 jusqu'à maintenant, les marchés boursiers de tous les pays ont presque récupérer la moitié du terrain perdu et que le redressement économique est apparu en premier chez les entités économiques émergentes et qu'à l'heure actuelle il s'est étendu vers presque toutes les entités économiques développées.
D'après ce dernier rapport de la Banque mondiale, le PIB (Produit intérieur brut) mondial a baissé de 2,2% en 2009 alors que selon les prévisions, il doit connaître une croissance de 2,7% cette année et une croissance de 3,2% l'année prochaine. Toujours d'après les prévisions, les pays en voie de développement connaîtront un relèvement plus vigoureux pour réaliser une croissance de 5,2% cette année et de 5,8% l'année prochaine, ce qui est également plus élevé par rapport à 2009 (1,2%.
Parmi tout cela, l'économie chinoise s'est accrue de 8,4% en 2009 et il est prévu que d'ici deux ans, elle maintiendra une croissance rapide à la hauteur de 9%. Cet exploit est unique dans le monde et plus élevée que celle de l'Inde qui est de 7,5% cette année et sera de 8,0% l'année prochaine.
Quant aux pays développés, leur PIB a diminué de 3,3% en 2009, tandis que leur avance vers le redressement est relativement plus lente. Il est prévu que leur croissance atteindra respectivement 1,8% en 2010 et 2,3% en 2011. Pour l'économie américaine, elle a baissé de 2,5% en 2009 et il est prévu qu'elle augmentera respectivement de 2,5% cette année et de 2,7% l'année prochaine. Quant au Japon, son économie a connu une baisse de 5,4% cette année et il est prévu qu'elle pourra augmenter de 1,3% cette année et de 1,8% l'année prochaine.
Selon la Banque mondiale, le volume commercial mondial a baissé dans de fortes proportions en 2009 (14,4%), mais son état sera meilleur cette année et l'année prochaine au cours desquelles il pourra s'accroître respectivement de 4,3% et de 6,2%. Vu du prix du pétrole, il sera maintenu cette année à 76 dollars US par baril et les prix des autres produits en grande quantité ne pourront croître dans de fortes proportions d'ici l'année prochaine et il est prévu que la hausse sera de 3% environ.
Une reprise du déclin n'est pas exclue.
La Banque mondiale indique que les prévisions ci-dessus sont tout à fait sûres, mais qu'en même temps le redressement de économie mondiale est toujours relativement faible et fléchissant et que l'avenir de celle-ci est toujours confronté à plusieurs facteurs indéterminés.
Il est prévu dans son rapport que sous les effets de la décision de certains pays de mettre fin graduellement au programme de stimulation économique, la croissance de l'économie mondiale pourrait ralentir une nouvelle fois durant la deuxième moitié de cette année. D'autre part, le marché des emplois est toujours dans une situation stagnante et le taux de chômage continuera à être élevé dans les années à venir. Quant au marché financier, bien qu'il soit stabilisé quelque peu, mais elle est toujours faible. Parallèlement, l'incident de remboursement de dettes de Dubaï et le réajustement à la baisse de l'appréciation fiduciaire souveraine en Grèce et en Mexique rappellent aux gens le risque financier potentiel.
Il est estimé dans le rapport que la durabilité du relèvement ultérieur de l'économie mondiale dépend en grande partie de la demande de la consommation personnelle et privée. Dans le cas où les mesures prises à cet effet sont rationnelles et adéquates, la consommation privée pourrait remplacer efficacement la consommation gouvernementale pour devenir la force motrice de la croissance économique, ce qui permettra à l'économie mondiale de connaître en 2011 une croissance à la hauteur de 3,4%. Sinon, cette croissance sera seulement de 2,5%.
On peut dire que l'économie mondiale se trouve actuellement à la croisée d'un chemin. C'est pourquoi, est-il indiqué dans le rapport, bien que les prévisions indiquent que l'économie mondiale pourrait connaître une croissance respective de 2,7% et de 3,2% en 2010 et en 2011, mais « l'apparition possible de la situation des ‘deux fonds', c'est-à-dire un grand ralentissement de la croissance ou bien un redressement vigoureux en 2011, n'est pas exclue. » Il faut redoubler de vigilance envers la bulle des biens capitaux.
Le rapport indique que pour les pays en voie de développement, parmi les divers facteurs indéterminés qui subsistent actuellement, le problème clé c'est de savoir le moment propice pour appliquer la « stratégie de retrait ».
C'est un problème extrêmement difficile à saisir et à maîtriser. Il est souligné dans le rapport que si l'on applique trop tôt la « stratégie de retrait », c'est-à-dire que l'on décide et applique le retrait avant que la consommation privée et l'investissement personnel puissent devenir efficacement la force motrice contribuant au relèvement économique, il sera possible que ce dernier se termine prématurément de ce fait. Dans ce cas-là, les pays en voie de développement dans leur ensemble ne pourront connaître en 2010 une croissance économique de 5,1% seulement et de 5,4% l'année prochaine, tandis que pour certains pays, il sera possible qu'ils connaîtront « une croissance négative ultérieure durant un ou plusieurs trimestres ».
Mais si l'on applique trop tard la « stratégie de retrait », il y aura également un risque. La cause profonde de l'éclatement de la présente crise financière internationale c'est le volume excessif et débordé de l'offre de monnaie qui a provoqué la bulle des biens capitaux, alors que l'amorce qui a provoqué la crise c'est le dégonflement de la bulle du marché immobilier américain, lequel a déclenché au début la crise des « sub-primes » aux Etats-Unis qui s'est étendue par la suite à l'ensemble des entités économiques.
Il est souligné dans le rapport qu'en cas où l'on ne peut pas appliquer à temps la « stratégie de retrait », le volume excessif d'offre de monnaie provoquera en temps voulu l'inflation dans l'économie mondiale et en même temps une nouvelle bulle des biens capitaux, ce qui obligera certains pays à adopter la politique de contraction monétaire, ce qui aura pour résultat de ramener le « déclin économique ».
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
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Posté le 17-02-2010 à 23:19:33
La Chine cède au Japon le rang de plus important détenteur de titres du Trésor américain
Publié le 2010-02-17 par Xinhua
Les avoirs du Trésor américain détenus par le Japon ont augmenté de 11,5 milliards de dollars en décembre, s'élevant ainsi à 768,8 milliards de dollars tandis que le montant détenu par la Chine totalisait 755,4 milliards de dollars.
WASHINGTON, 16 février (Xinhua) – La Chine a réduit de 34,2 milliards de dollars de la dette fédérale américaine qu'elle détenait en décembre 2009, cédant au Japon le titre de plus important détenteur du Trésor des États-Unis, a rapporté mardi le département américain du Trésor.
Ces chiffres reflètent la demande d'obligations du Trésor américain et d'autres avoirs tels que titres et part de la dette d'agences du gouvernement, un élément clé du financement de l'important déficit de la balance des paiements courants des États- Unis avec le reste du monde.
Les avoirs étrangers de titres du Trésor américain ont reculé de 53 milliards de dollars en décembre, surpassant le précédent record de baisse de 44,5 milliards de dollars en avril 2009, selon le rapport sur la détention internationale du capital du Trésor.
Cette baisse de 53 milliards de dollars est principalement liée à la détention de titres par des gouvernements, qui chutent de 52,3 milliards de dollars. La part de ce capital détenue par des investisseurs privés étrangers marquait pour sa part un repli de 700 millions de dollars au mois de décembre.
Tandis que la Chine a diminué ses avoirs de titres de long- terme américains, le Japon et le Royaume-Uni ont en revanche augmenté les leurs.
Juste derrière vient le Royaume-Uni, qui a augmenté sa part dans ce capital à 302,5 milliards de dollars, contre 277,6 milliards en novembre. Le Brésil suit une tendance similaire puisque ses avoirs passent de 157,1 milliards à 160,6 milliards de dollars en décembre.
Le prochain rapport, qui détaillera les chiffres de décembre 2009, est attendu pour le 15 mars.
Si le recul de ces avoirs se poursuit, le gouvernement américain pourrait se trouver contraint de verser des intérêts plus élevés à un moment où le déficit de son budget fédéral atteint des records.
Sur l'ensemble de 2009, les avoirs du Trésor détenus à l' étranger ont reculé de 500 millions de dollars. En 2008, les investisseurs étrangers avaient accru de 456 milliards de dollars leur participation dans les avoirs du Trésor américain, la dette fédérale des États-Unis étant perçue comme une valeur refuge dans le contexte de la crise financière mondiale.
Le gouvernement américain a publié au 1er février un nouveau plan budgétaire prévoyant un déficit, sur l'exercice courant jusqu' en septembre 2010, d'un montant record de 1 560 milliards de dollars.
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Posté le 17-02-2010 à 23:23:37
les licenciements toujours à l'horizon en France :
Reprise des défaillances d'entreprises en janvier
article des Echos le 17/02/10 - 11H24
Après la baisse constatée au dernier trimestre 2009, les défaillances d'entreprises ont de nouveau progressé en janvier en France, de même que le nombre d'emplois menacés, souligne une étude de l'assureur-crédit Coface publiée mercredi.
Le nombre de faillites a augmenté de 23% à 6.313 en janvier par rapport à décembre, qui était le mois le plus bas de 2009 en nombre de défaillances, indique la Coface. Par rapport à janvier 2009, la hausse est de 6,6%. Le nombre cumulé de faillites sur les douze derniers mois dépasse pour la première fois 67.000. Les régions les plus touchées sont l'Alsace ( 26,6% sur douze mois) et Rhône-Alpes ( 26,4%).
Le coût de ces faillites pour les fournisseurs des entreprises défaillantes a également augmenté en janvier, progressant de 18,5% par rapport à janvier 2009. Les défaillances de janvier représentent 21.298 emplois menacés, soit une hausse de 27,1% par rapport à décembre, mais un chiffre inférieur au pic de juillet (26.301 emplois menacés), note la Coface.
"Cette remontée des défaillances est une alerte sur le radar" , même si elle ne remet pas en cause à elle seule la prévision d'une décrue en 2010, a commenté Jérôme Caze, directeur général de Coface, rappelant que plusieurs indicateurs ont récemment montré "un certain ralentissement de la reprise". "La décrue touche d'abord les entreprises les plus importantes" , a-t-il précisé. "Il faut sans doute se préparer à une hausse des défaillances des très petites entreprises" , plus fragiles, a-t-il ajouté.
En 2009, le succès du nouveau statut de l'auto-entrepreneur a fait exploser le nombre de créations d'entreprises, qui ont atteint un niveau record. Mais les défaillances n'ont parallèlement jamais été aussi nombreuses depuis 1993.
Les Echos (Source AFP)
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Posté le 17-02-2010 à 23:47:14
Un article technique mais intéressant et qui en dit long sur la fragilité de la "reprise" :
Bourses : pourquoi le succès des « dark pools » inquiète
Mathieu Rosemain (journaliste au service marchés des « Echos »).[ 17/02/10 ]
D'étranges créatures servent aujourd'hui de lieux d'échange aux marchés financiers européens. Ces Bourses d'un nouveau genre, purement électroniques, n'ont plus rien à voir avec les parquets et autres corbeilles d'il y a vingt ans. Affublées d'obscurs noms par les professionnels de la finance, elles effraient le non-initié. L'espèce la plus connue, le « dark pool », offre aux investisseurs qui le désirent la part d'ombre dont ils ont besoin pour leurs échanges. Digne représentante du jargon boursier, l'expression anglo-saxonne a rencontré un grand succès dès son apparition : elle évoque l'opacité et, pour certains, une trilogie cinématographique de la fin des années 1970. Plus trivialement, elle désigne des lieux d'échange dématérialisés où les intervenants peuvent vendre ou acheter des blocs de titres à l'abri du regard des autres participants. Leur intérêt : pouvoir céder ou acquérir en peu de temps des paquets d'actions -plusieurs milliers ou centaines de milliers -sans rendre publique sa position sur les marchés réglementés ou prendre le risque de faire brusquement bouger le prix de la valeur visée. Leur origine : une directive européenne de 2007, dite MIF (marchés d'instrument financiers), qui a cassé le monopole des Bourses au nom de la concurrence et autorisé ces nouveaux services boursiers à se défaire de la traditionnelle obligation de transparence avant l'exécution des ordres. Une facilité de plus en plus prisée par les teneurs de marché.
En Europe, les « dark pools » pullulent. Le Vieux Continent en compte pas moins de onze, aux noms tout aussi poétiques que Chi-Delta, SmartPool, Turquoise Mid-Point, Neuro Dark ou encore Xetra Mid-Point. Les régulateurs américains et européens redoutent maintenant que les « dark pools » ne finissent par altérer la fixation des prix des titres à force d'empiéter sur le terrain de jeu des marchés réglementés. Un comble pour les marchés financiers, ces illustres représentants de la concurrence libre et non faussée, où l'offre et la demande se rencontrent en temps réel sur des tissus informatiques de plus en plus denses ! Les bruits courent que les « dark pools » capteraient environ 5 % des volumes d'actions échangées au niveau paneuropéen. Le cabinet de recherches américain Tabb avance 7 % pour les principaux marchés d'Europe. Rien d'inquiétant pour l'heure, mais cette proportion progresse à vive allure. Du coup, les professionnels s'emparent de cette nouvelle niche. « Dans un contexte de fragmentation croissante de la liquidité, la formation des prix se fait de plus en plus sur les marchés alternatifs », estime ainsi CA Cheuvreux dans un communiqué. Le courtier sur actions de Crédit Agricole en fait un argument de vente pour ses solutions algorithmiques, ces subtiles formules informatisées chargées de chercher, de manière systématique, le meilleur ordre dans un paysage boursier éclaté.
Car les « dark pools » ne représentent qu'un élément de cet univers dématérialisé. Certains les considèrent comme un détail, face au développement d'autres formes d'échanges encore plus « dark », à l'instar des « crossing networks ». Ces réseaux d'échange de titres mis en place entre institutions financières ont profité des zones de flou existant dans les textes européens pour s'imposer. Eux aussi grossissent et, à la différence des « dark pools », ils échappent totalement à la supervision des régulateurs. Leurs opérateurs en chef -les banques -dominent aussi souvent le capital des « dark pools », quand ils n'en sont pas propriétaires. Dernière en date : la japonaise Nomura, dont le « dark pool » NX MTF « donne un accès à une liquidité naturelle, qui trouve son origine dans les activités de la division equities [actions, NDLR] » de l'établissement. Cette affirmation peut laisser perplexe. Historiquement, les banques n'ont pas pratiqué ce métier. Et pourtant, « [elles] sont devenues les concurrentes des Bourses », affirmait ainsi le patron du London Stock Exchange (LSE), Xavier Rolet, dans une interview aux « Echos ». Une opinion partagée par un autre dirigeant boursier qui nous a récemment confié que « les banques anglo-saxonnes étaient derrière la MIF ». Partant de ce constat, le directeur exécutif de la Bourse de Londres a décidé d'étroitement associer les grands établissements bancaires de la City à sa future plate-forme opaque.
Ces initiatives laissent entière la question des conflits d'intérêts qui pourraient naître du fait que les plates-formes sont contrôlées et alimentées par les mêmes institutions. C'est un épineux sujet de discussions entre régulateurs, en Europe comme aux Etats-Unis, où les « dark pools » sont plus développés. Entre les systèmes algorithmiques, les « dark pools » et la multiplication des lieux d'exécution d'ordres, les marchés sont aujourd'hui encore plus complexes qu'en 2007. Le Comité européen des régulateurs de Bourse (CESR), qui rassemble les autorités des Vingt-Sept, en a bien conscience. Mais, avant de prendre des initiatives, l'organisation insiste sur la nécessité d'établir des données de marché consolidées, les chiffres évoqués n'étant que des estimations. Manifestement, elle a du mal à le faire, en l'absence d'un registre unique et centralisé de l'ensemble des ordres passés en Europe.
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Posté le 11-03-2010 à 23:35:00
Un nouvel épisode de la guerre des banques, ou comment l'Europe supranationale n'est rien d'autre que l'Europe des impérialistes européens dominants :
BNP Paribas a racheté Fortis « pour rien »
samedi 16 janvier 2010, 11:04
Un rapport de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley rédigé en octobre 2008 assure que BNP Paribas était en train d’acheter les activités bancaires de Fortis « pour rien ». Maître Modrikamen estime que ce rapport démontre que les Français ont abusé de la situation et que le gouvernement belge a une part de responsabilités.
Compte tenu d’une surcapitalisation alors estimée à 6,8 milliards causée par le rachat des activités néerlandaises par l’Etat néerlandais et de synergies estimées à 5 ou 6 milliards d’euros, les Français ont fait la bonne affaire en mettant la main sur Fortis, commente L’Echo sur base de ce rapport.
L’avocat Mischaël Modrikamen, qui représente 2.300 actionnaires de Fortis, estime que ce rapport démontre que la banque a été vendue pour rien, ou du moins pour une valeur inférieure à sa valeur réelle, que les Français ont abusé de la situation et que le gouvernement belge a une part de responsabilités.