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 La tentation protectionniste

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Xuan
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   Posté le 11-07-2011 à 23:24:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le baiser de Judas

Dans la Bible Judas désigna Jésus aux soldats romains en allant l’embrasser.
Aujourd’hui Marine Le Pen roule une pelle à Chevènement et Emmanuel Todd :



Marine Le Pen: Chevènement «a une analyse similaire à la nôtre»


La présidente du Front national, Marine Le Pen, estime que le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement, a «une analyse assez similaire à» celle du FN «sur une certain nombre de points» .
Dans une interview à France Soir à paraître lundi, la présidente du FN fait valoir qu' «aujourd'hui, la vraie division s'opère entre les mondialistes et les patriotes» et qu'elle ne «croit plus à la fracture gauche-droite" depuis "bien longtemps" .
Comme on lui demande avec qui elle serait prête à gouverner, elle répond: quelqu'un comme Jean-Pierre Chevènement a une analyse assez similaire à la nôtre sur un certain nombre de points, alors que c'est un homme de gauche».
Elle ajoute que c'est «tout comme l'historien et sociologue Emmanuel Todd» .


[20minutes le 10 juillet]


Le Pen aurait pu en ajouter bien d’autres sur le thème de la démondialisation .
Chevènement et Todd ne sont pas les seuls à préconiser un protectionnisme à géométrie variable, destiné à empêcher ou à taxer fortement l’importation de produits manufacturés provenant de pays émergents, dont les coûts salariaux sont plus faibles.
Ils ne sont pas les seuls non plus à souhaiter un euro à géométrie variable ou un retour au franc.
Bien au contraire ce sont des idées qui font leur chemin dans le bourgeoisie, déjà mises en pratique par Sarkozy pour ce qui concerne le protectionnisme, et encouragées par des socialistes et certains communistes voire dissidents de gauche du parti révisionniste.

La mondialisation, sur la base des inégalités héritées du colonialisme, aboutit à une concurrence ouverte sur les salaires.

Autrefois les ouvriers des métropoles impérialistes conservaient le monopole des travaux qualifiés et leurs avantages sociaux étaient protégés. Ils étaient parfois même gratifiés des miettes du pillage des colonies.
Aujourd’hui les transferts de technologie les ont directement mis en concurrence avec les ouvriers des pays émergents.
Les délocalisations et la fermeture des bassins d’emploi servent à baisser les salaires et supprimer la protection sociale, jusqu’à ce que l’écart des coûts salariaux (en intégrant le coût des transports et des changes) s’annule.

Mais en fait l’opération avait été précédée dès 1982 par le blocage des salaires puis leur désindexation en 1983.
La fermeture des bassins d’emploi avait commencé sous le gouvernement socialiste, c’est-à-dire bien avant l’avènement des pays émergents.

Il est clair pour l’immense majorité du peuple que le passage à l’Euro a été l’occasion pour les commerçants d’une hausse des prix sans précédent, équivalente à une dévaluation de la nouvelle monnaie par rapport à la valeur des marchandises.
De telle sorte que l’euro a servi à baisser les salaires précédemment bloqués, par rapport à la valeur d’échange des produits de consommation courante.

Aujourd’hui, la monnaie européenne commune interdit aux pays membres de résorber leurs déficits en dévaluant de nouveau leurs monnaies respectives.
Ils font donc payer la note aux masses en réduisant les dépenses sociales et en bloquant voire en réduisant directement les salaires et les pensions.

Certains économistes et politiciens bourgeois s’appuient alors sur le rejet de l’Europe capitaliste et sur le mauvais souvenir laissé par l’introduction de l’euro pour suggérer l’abandon de la monnaie commune, présenté comme la libération d’une tutelle insupportable et la possibilité d’un renouveau français sur la scène internationale.
En même temps ils vendent avec cynisme l’idée que le retour au franc associé à une dévaluation favoriserait les exportations françaises, puisque le dollar ne cesse de se déprécier, ainsi que le Yuan qui lui est relié.
Il est donc clair que l’objectif recherché à travers une telle manipulation monétaire est la baisse relative des salaires par rapport aux prix, afin de rejoindre le standard mondial, celui du salaire le plus bas.

D’autre part la taxation des produits bon marché en provenance des pays émergents est présentée comme la seule solution pour recréer un tissu industriel en France et réembaucher.
Sauf que les ouvriers qui auraient la chance de produire des chemises ou des chaussures françaises ne pourraient plus s’offrir ni chaussures ni chemises à bas prix.
Là encore l’objectif est la baisse relative des salaires .

Cependant, non seulement le protectionnisme et le retour au franc menacent directement nos salaires, mais de surcroît ces solutions miracles risquent de précipiter la crise économique mondiale nullement résolue, et due notamment au déficit abyssal des USA.

Ainsi l'éclatement de la zone euro compromettrait la constitution d'une monnaie multiple mondiale remplaçant le dollar.
D'autre part il est de notoriété publique que la crise économique a été atténuée par l'essor des pays émergents, notamment la Chine, qui ont tiré l'économie mondiale.
Enfin l’origine fondamentale de la crise économique dans le système capitaliste est l’absence de débouchés pour les marchandises et la surproduction.
Contrairement à ce que prétendent d’éminents économistes anti-libéraux comme J. Sapir, on devine aisément que le protectionnisme – qui ne s’exercerait plus à sens unique désormais - ne peut que précipiter la crise et aviver la guerre commerciale puis la guerre tout court.


La classe ouvrière de notre pays doit prendre conscience que la concurrence mondiale sur les salaires n’est que le revers de la concurrence mondiale entre les capitalistes.
Les difficultés dont ils se plaignent ne doivent pas nous désoler mais nous réjouir et nous devons leur rendre coup pour coup afin de rapprocher l'agonie de ce système odieux.

Prendre la défense de l’économie capitaliste française c’est accepter d’avance de se vendre au plus bas prix.
Il faut se battre classe contre classe pour défendre nos salaires, il faut abattre le capitalisme.



Edité le 11-07-2011 à 23:39:39 par Xuan




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Xuan
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   Posté le 14-10-2011 à 13:41:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La taxation des produits chinois


Le Quotidien du Peuple publie un article sur le projet de loi du Sénat américain visant à faire pression pour la réévaluation du yuan, la monnaie chinoise.




Pour chaque iPad Apple vendu aux Etats-Unis, le déficit commercial américain avec la Chine augmente d'environ 275 Dollars US.

Pourtant, la plus grande partie de la valeur incorporée dans cet appareil revient à Apple et soutient des milliers d'emplois bien payés dans les domaines de la conception, des logiciels, de la gestion et du marketing aux Etats-Unis.

Par contraste, la valeur qui revient en Chine aux ouvriers qui assemblent les produits Apple n'est à peine que de 10 Dollars environ, d'après des travaux de chercheurs conduits par Kenneth Kraemer de l'Université de Californie, Irvine, qui ont rassemblé les données.

Vu au travers de ce prisme, la fabrication à l'étranger de produits électroniques comme l'iPad est une solution, et pas un problème, et chercher à punir la Chine pour son prétendu taux de change sous-évalué, c'est être à côté de la plaque.

« Sans la Chine, Apple n'aurait pas tant de succès et les produits Apple ne seraient pas si abordables » , a dit Yao Shujie, Professeur d'économie à l'Université de Nottingham, en Angleterre.

Dans le cas de l'iPad, la Chine n'est que le point d'assemblage final pour des composants qui sont importés de toute une série de pays et régions, dont la Corée du Sud, du Japon, de l'Union Européenne et même des Etats-Unis. Il n'y a pas de fournisseurs chinois pour l'iPad.

« La Chine se trouve au milieu : elle fabrique des produits pour les pays riches », dit le Professeur Yao. En tant que telle, soutient-il, il serait plus approprié d'allouer la plus grande partie de l' « excédent commercial bilatéral de l'iPad » à ces pays fournisseurs.

M. Kraemer reconnait que les données commerciales peuvent tout autant informer que tromper.

Les agences de statistiques travaillent elles sur des ventilations plus précises des origines des produits échangés par la valeur ajoutée, qui est attribuée en se basant sur la localisation de la fabrication, et non sur la localisation de la propriété, dit-il.

« Cela offrira finalement une image plus claire de qui sont réellement nos partenaires commerciaux, mais tandis que ce processus longuet se déroule, les pays continuent à discuter en se basant sur des données qui induisent en erreur » , ont dit M. Kraemer et ses collègues auteurs Greg Linden et Jason Dedrick dans un article récent.

Des fabricants libres

Ce genre de joyeusetés économiques ne fait ni chaud ni froid aux politiciens américains. Mardi, en effet, le Sénat a adopté une loi visant à amener la Chine à relever la valeur du Yuan dans l'espoir de sauver des emplois américains. Ce texte doit maintenant passer devant la Chambre des Représentants, où son sort est encore incertain.

Cette loi pourrait permettre au Gouvernement américain d'imposer des droits sur les produits venant de pays coupables de subventionner leusr exportations en sou-évaluant leur monnaie.

Fred Bergsten, Directeur de l'Institut Peterson pour l'Economie Internationale, à Washington, reconnait qu'une amélioration de 100 milliards de Dollars US dans le déficit actuel des comptes des Etats-Unis se traduirait par 600 000 nouveaux emplois.

En revanche, pour Fredrik Erixon, Directeur du Centre Européen pour l'Economie Politique Internationale, un groupe de réflexion situé à Bruxelles, le déficit commercial américain a des racines démographiques et structurelles profondes. En tant que tel, même une hausse substantielle du Yuan ne conduirait qu'à une augmentation marginale des emplois aux Etats-Unis.

« Les sociétés multinationales qui pensent qu'une réévaluation d'une devise risque d'avoir des effets importants sur leurs capacités d'exportation de la Chine vers les Etats-Unis se tourneront vers d'autres pays, et pas vers les Etats-Unis » , dit-il.

De fait, les fabricants délocalisent déjà les secteurs à faible marge bénéficiaire en réponse à la hausse régulière du Yuan -30% de plus en termes nominaux face au Dollar depuis 2005- sans parler de l'augmentation rapide du coût du travail, des terres, de l'énergie et d'autres facteurs.

Jonathan Anderson, économiste en chef pour les marchés émergents chez UBS à Hong Kong, dit que les données commerciales des Etats-Unis et de l'Union Européenne montrent que la part de la totalité des importations de fabrications légères de bas de gamme de la Chine a atteint un pic lors des 24 derniers mois, et qu'elle était en train de tomber aux Etats-Unis.

Ceux qui prennent des parts à la Chine sont ses voisins encore moins chers qu'elle, comme le Vietnam, le Bangladesh et l'Indonésie, mais on y compte aussi le Mexique, dit M. Anderson.

Fait remarquable, alors que les importations américaines de vêtements et de meubles ont continué à augmenter lors des deux dernières années, la production locale américaine s'est elle effondrée. Les pays étrangers ont gagné des parts de marché, ils n'en n'ont pas perdu.

Pour M. Anderson, il est tout à fait compréhensible que les ouvriers américains ne soient pas les bénéficiaires de l'augmentation des salaires chinois.

« A votre avis, si un salaire de 300 Dollars US par mois avec une durée de travail de 65 heures par semaine est trop élevé pour, disons, les fabricants de jouets basiques, est-ce qu'ils vont aller aux Etats-Unis et payer 1 200 Dollars US par mois plus des avantages avec une semaine de 40 h de travail, pour le salaire minimum, ou est-ce qu'ils vont aller au Bangladesh ou au Cambodge, où les ouvriers ont des horaires à la chinoise, mais pour moins de 100 Dollars US par mois ? », a t-il écrit dans un article récent.

Pas de solution simple

Ce n'est seulement qu'en réussissant à imposer une hausse massive du Yuan ou en instaurant des tarifs à des niveaux si élevés qu'ils en deviennent peu plausibles qu'un tel fossé des prix pourrait être comblé. La menace d'une guerre commerciale et monétaire, qui a de bonnes chances de devenir une antienne lors de la rencontre du Groupe des vingt ministres des finances à Paris ce week-end, pourrait alors devenir une réalité.

« La concentration progressive de la fabrication des produits électroniques en Asie lors des trente dernières années ne pourra être renversée à court ou moyen terme sans saper le flux relativement libre des produits, du capital, et des personnes, qui sont la base de l'économie mondiale » , ont écrit MM. Kraemer, Linden et Dedrick.

Ils ont toutefois dit qu'ils n'en n'affirmaient pas pour autant qu'il n'y avait aucun espoir pour la fabrication américaine. Mais c'est la conception, l'informatique et le marketing, et pas l'assemblage d'une coque de plastique qui crée des emplois à salaire élevés. Car quoi qu'il advienne, le voisin mexicain pourrait très bien se charger lui-même de l'assemblage final à un prix relativement bas.

« Faire revenir l'assemblage massif de produits électroniques aux Etats-Unis n'est pas la voie qui convient pour des ‘bons emplois' ou la croissance économique », ont-ils écrit.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne

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