Sujet :

Le cas Tchernenko -Andropov

Xuan
   Posté le 20-07-2024 à 22:38:36   

Un long article publié par le KPRF et traduit sur le blog de Danielle Bleitrach
Il montre que la ligne suivie par l'URSS, de Khrouchtchev jusqu'à Eltsine et aboutissant au renversement du socialisme, n'a pas été la perspective des Champs Elysées, mais que la lutte de classe s'est poursuivie au sein du PCUS.
Le cas de Tchernenko est particulièrement intéressant, non seulement sur sa biographie mais aussi sur la question des rapports entre planification et marché socialiste, entre économie publique et privée, et entre l'URSS et la Chine Populaire.

https://histoireetsociete.com/2024/07/20/de-la-gerontocratie-en-urss-le-cas-tchernenko/

https://histoireetsociete.com/2024/07/24/andropov-ou-la-poursuite-de-letude-des-differents-dirigeants-de-la-chute-de-lurss/?unapproved=17784&moderation-hash=57f1463fd831df1d1b4ec90f810dce56#comment-17784


Edité le 26-07-2024 à 15:34:00 par Xuan


Mengistu
   Posté le 14-08-2024 à 01:26:40   

tchernenko et andropov étaient de vrais communistes authentiques
la découverte de leur activité politique a contribué à me faire nuancer ma compréhension du Parti Communiste Chinois bien que je ne partage pas ta ligne à son égard Xuan
mais je pense qu'un andropov-tchernenko chinois peut émerger, espérons qu'il sera plus durable
déjà Xi peut être vu comme une sorte de Brejnev par rapport au Krouchtchev Xiaoping si on veut filer la métaphore
Xuan
   Posté le 19-08-2024 à 13:21:36   

Xi continue la ligne d'origine du PCC, notamment "servir le peuple". C'est son leitmotiv.
Sa théorie du "destin commun de l'humanité" m'avait un peu étonné.
Mais en fait c'est une théorie matérialiste dialectique.
Je reviens dessus juste après avec l'article publié par D. Bleitrach et avec mon commentaire sur le "la communauté de destin".

Deng Xiaoping diffère fondamentalement de Khrouchtchev et de Gorbatchev.
D'abord l'idée de développer les forces productives découle directement du manifeste du parti communiste, suivant le principe "le socialisme n'est pas la pauvreté" :

"Nous avons déjà vu plus haut que la première étape dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie.

Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives.

Cela ne pourra naturellement se faire, au début, que par une violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production, c'est-à-dire par des mesures qui, économiquement, paraissent insuffisantes et insoutenables, mais
qui, au cours du mouvement, se dépassent elles-mêmes et sont indispensables comme moyen de bouleverser le mode de production tout entier.

Ces mesures, bien entendu, seront fort différentes dans les différents pays".


Ensuite, et probablement suite à certaines dérives, il a rappelé la nécessité de défendre les "quatre principes" :

La voie socialiste
La dictature du prolétariat;
Le marxisme-léninisme et la pensée maozedong
La direction du Parti Communiste

C'est le maintien de ces quatre principes face à une tentative de subversion contre-révolutionnaire qui est le fil conducteur de Tien An Men

Je t'invite à lire "Erreur ou trahison" sur Gorbatchev, tu verras l'exact opposé de ces quatre principes.
https://editionsdelga.fr/produit/erreur-ou-trahison/


Edité le 19-08-2024 à 20:48:53 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-08-2024 à 20:30:25   

On ne comprend rien à l’attitude de la Chine si l’on feint d’ignorer la crise financière…


19 août 2024

https://histoireetsociete.com/2024/08/19/on-ne-comprend-rien-a-lattitude-de-la-chine-si-lon-feint-dignorer-la-crise-financiere/?unapproved=18223&moderation-hash=28df8ae82e1cc5bb5b1df938424ab6d5#comment-18223

La France a un État velléitaire et abusif, il ne s’agit pas seulement de ce président caricatural ni de son gouvernement, mais de l’ensemble des appareils d’Etat y compris la totalité de la représentation parlementaire, tous paraissant la proie à des jeux puérils destinés à masquer les périls d’avenir qui de toute part nous assaillent. Comment peut-on paraître ignorer l’origine de l’inflation et l’escalade vers la militarisation de l’économie pour nous entrainer vers la guerre ? Comment peut-on proposer un gouvernement avec un programme à la France en ne comprenant rien ou en feignant de ne rien comprendre à ce contre quoi lutte la Chine pour éviter à son peuple en priorité mais au reste du monde aussi l’effondrement total de ce qui reste la monnaie universelle ?

L’augmentation de la dette américaine est une « bombe à retardement »

La dette publique totale du gouvernement fédéral des #États-Unis a atteint 35 001 billions de dollars au 26 juillet, dépassant pour la première fois les 35 billions de dollars, selon les données publiées par le département du Trésor américain.En fait, le gouvernement américain a déjà atteint son plafond de la dette à 31,4 billions de dollars en janvier 2023. La dette moyenne par personne dans le pays n’a pas cessé d’augmenter. Actuellement, la #dette américaine moyenne dépasse 100 000 $ par personne.

L’augmentation de la dette américaine non seulement met en danger le potentiel de #croissance économique à long terme du pays, mais pèse également sur le progrès économique mondial. C’est comme une bombe à retardement, menaçant l’#économie mondiale de dangers cachés.

C’est la fuite en avant pour empêcher qu’un nombre grandissant de pays dédollarisent, pour maintenir par la militarisation, les sanctions, blocus, interventions voire main mise pure et simple sur les avoirs des pays, toutes mesures prises sur la Russie, le Venezuela et d’autres pour les empêcher de s’affranchir des échanges en dollar… Mais plus les Etats-Unis prennent de telles mesures, plus ils forcent leur “alliés” à assumer la défense de l’hégémonie impérialiste, plus la tendance à la dédollarisation s’accroît…

Voici donc venue de Chine la description des tentatives pour empêcher la récession mondiale et les contradictions des USA et plus généralement de l’occident global (1) :

1) Dans le fond tout parait aussi caricatural que le comportement français capable de mener une polémique stupide faussement progressiste avec la revendication du droit au blasphème sur un spectacle d’inauguration aux jeux olympiques, manifestation internationale, pour mieux ignorer à quel point ces jeux, l’exclusion de la Russie, l’interdiction du voile et en contrepoint les droits reconnus au dopage pour les USA, étaient tout sauf une trêve respectant la souveraineté de chacun et celle des athlètes en particulier … Et au moment de la clôture, la France continue à considérer l’assomption d’une vierge vêtue du hijab comme une fête nationale… Il y a là la revendication à être un modèle dont la logique peut échapper au reste de l’humanité.


Face à la situation, sans la moindre illusion sur ce dont sont capables non seulement les États-Unis mais l’ensemble du système dont ils sont le bras armé, les Chinois multiplient les tentatives de coordination avec les USA pour tenter d’enrayer la récession formidable qui s’annonce. Alors que sous le poids de cette menace les USA sont d’accord pour négocier ce qui est positif, par ailleurs ils multiplient les provocations commerciales et militaires pour vider ces avancées de leur sens… Partout nous avons le même scénario des négociations plus ou moins secrètes pour empêcher la catastrophe et des provocations qui s’attaquent aux négociateurs ou par des actes terroristes les sabordent. (note de Danielle Bleitrach)



SOURCE / ÉCONOMIE
La coordination sino-américaine est essentielle à la stabilité financière mondiale. Les experts exhortent les États-Unis à cesser de politiser les questions économiques Par Qi Xijia
17 août 2024


La réunion du Groupe de travail financier sino-américain, qui devrait se concentrer sur des sujets tels que la stabilité macroéconomique et financière, la gouvernance du FMI et les questions relatives aux marchés de capitaux, a signalé que malgré les tensions commerciales, les deux parties cherchent toujours à stabiliser les relations entre les deux plus grandes économies du monde.

La réunion a démontré la volonté et la nécessité pratique de la Chine et des États-Unis d’approfondir la coopération dans le secteur financier, ce qui devrait améliorer la compréhension et la confiance dans les relations bilatérales. En outre, compte tenu de la croissance économique mondiale relativement faible, du rapport sur l’emploi d’août plus faible que prévu aux États-Unis et des craintes d’un atterrissage brutal de l’économie américaine qui a déstabilisé le marché mondial, la réunion annoncée est considérée comme une étape positive vers la promotion de la stabilité financière mondiale, ont déclaré des experts.

Cependant, la réunion a eu lieu alors que les États-Unis continuent d’intensifier leur répression contre diverses industries chinoises, y compris les véhicules électriques (VE) et les semi-conducteurs, ce qui pourrait entraver la coopération économique et commerciale. Les experts ont exhorté les États-Unis à prendre des mesures concrètes pour assurer une communication et une coopération fluides dans les domaines économique et commercial.

Ni la Chine ni les États-Unis n’ont publié d’informations publiques sur la réunion du groupe de travail financier bilatéral au moment de la publication, qui serait la cinquième réunion du mécanisme établi en 2023 dans le cadre des efforts des deux pays pour renforcer la communication sur les questions économiques et financières.

Le fait que les deux pays mettent en œuvre les mécanismes de communication et d’échange est un signal positif. Cela montre que les deux pays peuvent encore résoudre certains de leurs différends par la coopération et la communication, en élargissant leurs intérêts communs et en minimisant les désaccords, a déclaré vendredi Gao Lingyun, expert de l’Académie chinoise des sciences sociales, au Global Times.

« La coopération dans le secteur financier est importante car elle peut aider à stabiliser l’économie mondiale, en la faisant passer de la reprise à une meilleure croissance, avec des effets immédiats » , a déclaré M. Gao.

L’ordre du jour de la réunion a montré que la Chine et les États-Unis sont prêts à renforcer la communication et la coordination dans le secteur financier. Des discussions approfondies sur les questions macroéconomiques et financières contribueront à approfondir la compréhension mutuelle et la confiance entre les deux parties, a déclaré vendredi au Global Times Wang Peng, chercheur associé à l’Académie des sciences sociales de Pékin.

En tant que deux plus grandes économies du monde, le dialogue et la coopération entre la Chine et les Etats-Unis revêtent également une grande importance dans le commerce bilatéral et le maintien de l’ordre économique mondial, a déclaré M. Wang.

Atténuer les risques économiques

Les experts ont noté que la nécessité d’une coordination politique entre la Chine et les États-Unis est particulièrement soulignée. Le taux de chômage plus grand que prévu aux États-Unis est également un avertissement d’une récession économique, soulignant encore l’urgence de Washington à coopérer avec Pékin en termes de politiques économiques et financières.

Dans ce contexte, la coopération entre la Chine et les Etats-Unis en matière de stabilité financière est cruciale pour atténuer les risques d’instabilité en provenance des Etats-Unis et l’impact des retombées sur le marché mondial, ont-ils déclaré.

Le taux de chômage aux États-Unis a bondi

Un sommet annuel de 4,3% en juillet dans un contexte de ralentissement significatif des embauches, renforçant les craintes que le marché du travail ne se détériore et ne rende l’économie vulnérable à une récession, a rapporté Reuters.

En revanche, l’économie chinoise a fait preuve de résilience avec une dynamique de croissance plus forte en juillet, naviguant à travers les risques baissiers alors que des politiques plus favorables à la croissance ont été mises en place. La production des entreprises industrielles au-dessus de la taille désignée a augmenté de 5,1% en glissement annuel, tandis que les ventes au détail ont augmenté de 2,7%, selon des données officielles publiées jeudi.

Selon le Bureau national des statistiques, un large éventail d’indicateurs clés a permis de maintenir une expansion régulière, avec une production et une demande en hausse, un emploi global stable et de nouveaux moteurs de croissance se développant.

Le renforcement de la coopération en matière de stabilité financière contribue à maintenir la stabilité et le développement des relations économiques et commerciales bilatérales, créant ainsi un environnement commercial plus favorable pour les entreprises des deux pays, a indiqué M. Wang.

Dans le contexte de la probabilité croissante d’une baisse des taux d’intérêt par la Fed, la coordination entre les deux économies mondiales les plus importantes en matière de politique monétaire devient encore plus critique afin d’éviter un impact excessif et une fluctuation sur les marchés financiers mondiaux, a ajouté M. Wang.


Alors que les pourparlers et la coordination politique potentielle entre les deux pays sont dans l’intérêt des deux parties ainsi que de l’économie mondiale, les États-Unis ont intensifié leur répression contre la Chine, ce qui a gravement détérioré les relations commerciales sino-américaines, ont déclaré des experts.

En mai de cette année, l’administration Biden a annoncé qu’elle imposait des droits de douane supplémentaires sur une série d’importations chinoises, y compris les véhicules électriques. En juin, le département du Trésor américain a publié un projet de règles visant à restreindre certains investissements américains dans les semi-conducteurs, l’IA et d’autres secteurs de haute technologie en Chine.

Les experts ont estimé que les États-Unis devraient travailler avec la Chine pour rechercher des domaines potentiels de coopération tout en gérant correctement les différends afin d’assurer une base solide pour des relations économiques et commerciales mutuellement bénéfiques.

Les Etats-Unis devraient mettre fin à leurs pratiques commerciales déloyales, supprimer les droits de douane supplémentaires et créer des conditions de concurrence équitables pour la coopération économique avec la Chine, a déclaré M. Wang.

Étant donné que les deux parties ont établi des mécanismes de dialogue, les États-Unis devraient améliorer la communication avec la Chine, éviter de politiser les questions économiques et commerciales et œuvrer à une coopération gagnant-gagnant. Ce n’est qu’ainsi que les deux pays pourront atteindre une croissance économique solide, instaurer la confiance et ouvrir la voie à une communication et une collaboration fluides dans le domaine du commerce, a ajouté M. Wang.


Edité le 19-08-2024 à 20:33:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 19-08-2024 à 20:33:37   

Sur la notion de "communauté de destin de l'humanité"


En précisant que la crise financière est une conséquence inévitable de l'impérialisme en général et de la domination du dollar en particulier.

Ensuite il faut rappeler que les pays émergents sont les premières victimes des aléas du dollar, puisqu'ils sont contraints de financer leur développement avec des dollars, puis les fonds repartent vers les USA dès que les taux remontent.
La crise financière est donc une plaie mondiale.

J'ai fait sur son blog le commentaire suivant :
(l'article est illustré par deux morceaux de puzzle aux couleurs des drapeaux US et chinois qui doivent s'accorder)

Xuan 19 août 2024 at 13 h 18 min

Un camarade est surpris par l’image du puzzle, il se demande même si ce n’est pas un fake. Le puzzle paraît impossible parce que les USA ont semé la guerre dans le monde entier et sous toutes ses formes. Et d’autant plus que la guerre avec la Chine, qui existe déjà sous diverses formes, pourrait prendre la forme militaire violente.

Mais le puzzle n’est pas du tout un fake.
Il faut lire l’article avec attention parce que cette image très paradoxale est publiée assez fréquemment sur Global Times.

Pour les impérialistes atlantistes c’est juste un appât pour entraîner l’occident au fond du trou.
Mais les chinois utilisent le paradoxe, ou plutôt le matérialisme dialectique, parce que la réalité du monde est paradoxale et qu’elle repose sur l’identité des contraires.
En fait cette image correspond au concept de « communauté de destin » avancé par Xi Jinping.
Je reprendrai l’exemple de la trilogie de Liu Xicin : [i]« Le problème à trois corps », « La forêt sombre » et « La mort immortelle
». Le premier tome met en scène la menace d’une puissance extraterrestre qui interdit aux terriens l’accès aux découvertes théoriques en physique. Le second décrit la lutte à mort de tous contre tous et ses conséquences mortelles sur la puissance dominante. Et le troisième ouvre la porte sur la mise en commun des richesses de tous pour la renaissance de l’univers. C’est une allégorie sur l’avenir de l’humanité.

Pour le PCC, la communauté de destin est la conséquence de la mondialisation, quelle qu’en soit la forme y compris multipolaire, des avantages comparés de chaque pays et de la division internationale du travail.
La communauté de destin ressort des difficultés collectives rencontrées par tous les pays, soit dans le réchauffement climatique, soit dans les pandémies, soit dans le commerce mondial, soit dans les inégalités et les rivalités entre les nations, soit dans la crise financière et monétaire mondiale soit dans une guerre mondiale.

Cela veut dire que même les capitalistes des USA ont intérêt à investir en Chine, à commercer avec elle, et non à dresser un « mur de la honte ». Par exemple les pays européens peuvent créer une industrie conjointe pour les véhicules électriques, au lieu d’imposer des taxes, ce qui en fait un produit de luxe et freine l’essor de ce mode de transport en Europe.
La cause essentielle du découplage instauré et accentué par les Républicains comme par les Démocrates, c’est que la communauté de destin est aussi la fin de l’hégémonisme.
Les USA et tous les pays impérialistes, dont la bourgeoisie vit de ses rentes, a des difficultés à commercer parce qu’ils vivent de rentes, qu’ils ont accumulé des milliers de milliards sur le dos des peuples, au prix d’une dette inégalée, et qu’il leur est impossible d’y renoncer.

La Chine Populaire sait parfaitement à quoi s’en tenir sur les impérialistes, mais leurs contradictions ne sont pas son problème. Leur seule responsabilité c’est leur contribution pour éviter la crise monétaire mondiale, apaiser les conflits régionaux et éviter une guerre mondiale.[/i]


Edité le 19-08-2024 à 20:49:44 par Xuan


Mengistu
   Posté le 19-08-2024 à 23:23:12   

Xuan on est d'accord sur le fait que le Gorbatchev chinois n'existe pas (ou en tous cas n'a pas pu accéder au pouvoir ou se matérialiser en un dirigeant à un moment donné
et qu'il faut tout faire pour éviter qu'une ligne gorbatchévienne s'impose à la tête du PCC ou qu'un mouvement anti-communiste renverse la RPC

mais cela pour moi, ne justifie pas de s'abstenir de critiquer le boukharinisme en vigueur en Chine
Mengistu
   Posté le 25-08-2024 à 14:35:24   

et toi @marquetalia que penses-tu de ce sujet Andropov, Tchernenko et le PCC ?
Xuan
   Posté le 28-08-2024 à 23:44:46   

Peux-tu détailler "le boukharinisme en vigueur en Chine" ?
Mengistu
   Posté le 01-09-2024 à 21:01:27   

Boukharine prônait une économie mixte avec un secteur étatique et un secteur privé face à Staline qui voulait tout nationaliser et l'a réalisé prouvant que c'était possible.
Il prônait aussi l'opportunisme dans les relations internationales.
Mengistu
   Posté le 01-09-2024 à 21:04:35   

bon tu me diras sur les relations internationales, l'URSS a bien fait classe contre classe + anti-colonialisme puis recherche de l'alliance antifasciste (avec des partenaires très frileux côté US et UK et français à partir de la mort de Louis Barthou et son remplacement par Laval) puis pacte germano-soviétique puis à nouveau alliance antifasciste (cette fois avec davantage d'enthousiasme), ce qui mit malheureusement trop souvent l'anti-colonialisme en veilleuse, puis l'anti-impérialisme de Jdanov, phase dans laquelle nous nous trouvons toujours actuellement, et qui remet l'anti-colonialisme et le rapport de force anti-occidental au coeur de la politique.

Mais disons que l'URSS des années 60-80 s'est beaucoup mieux comporté que la Chine de la même époque et même que la Chine par la suite
Mengistu
   Posté le 01-09-2024 à 21:08:29   

même si ajd enfin dans les années 2020 avec la guerre en Ukraine et l'intensification du génocide du peuple palestinien, on assiste je l'espère et j'ai l'impression à la constitution d'un vrai axe Russie-Chine-Iran-Biélorussie-Venezuela-Cuba-RPDC-Syrie-résistances palestinienne, yéménite, libanaise (dont les organisations principales sont Hamas, Ansar Allah dit "houthis", Hezbollah, avec aussi d'autres organisations comme le FPLP, la Brigade de Jénine, la Fosse aux Lions de Naplouse, le Jihad Islamique Palestinien ou encore le Parti Communiste Libanais) auquel on peut ajouter la Bolivie d'Evo Morales, le Nicaragua de Daniel Ortega, le Brésil de Lula, l'Afrique du Sud de Ramaphosa (mais comme y'a l'alternance électorale dans ces pays, ça a pu changer avec l'immonde bolsonaro ou le coup d'Etat en Bolivie..bon du coup là c'était pas les élections mais il est revenu Morales heureusement !)
Xuan
   Posté le 04-10-2024 à 13:22:57   

Mengistu a écrit :

Boukharine prônait une économie mixte avec un secteur étatique et un secteur privé face à Staline qui voulait tout nationaliser et l'a réalisé prouvant que c'était possible.
Il prônait aussi l'opportunisme dans les relations internationales.


On ne peut pas comparer.
L'alliance entre le prolétariat et la bourgeoisie nationale en Chine résulte de l'occupation de la Chine par le Japon, et constitue depuis une alliance stratégique contre la menace impérialiste en général.
C'est la raison pour laquelle le drapeau de l'état chinois comprend 5 étoiles. De même les assemblées consultatives du peuple chinois laissent la place à l'expression de partis nationalistes bourgeois.
Tant que la bourgeoisie nationale accepte le socialisme et s'oppose à l'impérialisme, ou tant que l'impérialisme existe, cette alliance perdure nécessairement.

On ne peut pas parler d'opportunisme non plus, à moins de considérer que ce soit de l'opportunisme de viser l'adversaire principal à un moment donné.

Ceci vaut pour le pacte germano-soviétique permettant à la Russie de déplacer toutes ses usines à l'est, après l'échec de toutes les tentatives de front antifasciste, systématiquement rejetées par la GB, et la France.

D'autre part cela vaut sur le relance de la lutte anti impérialiste après la défaite de l'axe, puisque la France par exemple a réprimé très violemment les mouvements nationaux en Indochine, en Algérie, à Madagascar, etc.

C'est-à-dire qu'on ne peut pas juger une position internationale indépendamment des contradictions mondiales et indépendamment du matérialisme historique.

Par exemple, et contrairement aux apparences, on ne peut pas juger la politique extérieure d'Israël et de l'Ukraine indépendamment de l'hégémonisme US, et s'imaginer que Biden soit mené par le bout du nez ou "impuissant, alors qu'il fournit les armes, les capitaux, les guidages satellites, tout en feignant d'appeler au cessez-le-feu.
Ou bien croire que l'explosion du nord stream soit le fait de seconds couteaux ou de Kiev quand ce sont les USA qui l'ont commanditée.

Nous ne sommes plus dans l'anti impérialisme de Jdanov. les pays colonisés sont devenus pour l'essentiel indépendants. Aujourd'hui les puissances coloniales ont toutes un genou à terre et seul l'hégémonisme US mène la danse. Aucun autre impérialisme ne peut lui tenir tête. La lutte contre l'impérialisme s'est transformée en lutte contre l'hégémonisme, et même les anciens empires subissent son oppression.

En ce qui concerne Khrouchtchev, il a fait un tort considérable au mouvement communiste international en jetant Staline aux orties ce que l'impérialisme a utilisé très vite par exemple en Hongrie et dans tous les pays socialistes.
Le mouvement communiste international a été divisé pour de très longues années et la dérive du PCF en découle directement.
Sur ce point les communistes russes reconstituent l'écheveau et réhabilitent Staline que Mao n'avait jamais désavoué.

Il faut lire déjà "le socialisme trahi" de Roger Keeran et Thomas Kenny.
Mengistu
   Posté le 15-11-2024 à 12:57:55   

j'ai lu ce livre
c'est justement lui qui a contribué à me faire apprécier Iouri Andropov
je pense que l'URSS et la Chine sont comparables
c'est pas du tout coherent de dire on est plus à l'epoque de Jdanov (alors que dans les grandes lignes si) et par contre la Chine se remettrait encore à peine de la lutte contre le Japon, ça n'a aucun sens. Dailleurs Mao avait pretendu avoir liquidé la bourgeoisie nationale dans les années 50-60.

Je comprends tu veux rester fidèle à un mouvement, à des principes, à une doctrine, ça a qqch de respectable cette fidélité à travers les décennies mais tu me transmettras pas ta fascination spécifique pour la Chine.

Moi déjà le communiste chinois que je préfère restera Lin Biao
Mengistu
   Posté le 15-11-2024 à 12:59:08   

j'aime aussi les textes de Mao sur la guerre révolutionnaire et la théorie marxiste de la connaissance mais je préfère l'action politique de Lin Biao dommage qu'il a pas réussi son coup en 1971, on en sera pas là aujourdhui, les USA existeraient peut etre plus, le peuple palestinien aurait probablement gagné. L'alliance andropov-biao aurait fait des étincelles !!
Xuan
   Posté le 20-11-2024 à 22:09:30   

Mengistu a écrit :

Mao avait pretendu avoir liquidé la bourgeoisie nationale dans les années 50-60.


Mao n'a jamais prétendu avoir liquidé la bourgeoisie nationale, c'est une simplification.

> Le 6 juin 1952 Mao Zedong écrit :
« Après le renversement de la classe des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie bureaucratique, la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie nationale est devenue la contradiction principale en Chine (*); il ne faut donc plus qualifier ln bourgeoisie nationale de classe intermédiaire » .
(*)Annotation du camarade Mao Tsétoung sur un document rédigé par le Département du Travail de Front uni du Comité central du Parti communiste chinois. Le camarade Mao Tsétoung critique le point de vue erroné du responsable de ce département qui considérait la bourgeoisie nationale comme une classe intermédiaire.


> Dans « de la juste solution des contradictions au sein du peuple » (1957), il écrit que « la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie nationale a été traitée par nous comme une contradiction au sein du peuple. Cette contradiction de classes est-elle entièrement résolue? Non, elle ne l'est pas encore ; il faudra une très longue période pour qu'elle le soit tout à fait. »

> Lors de l’analyse autocritique de 1981, le PCC écrit :
« Sur proposition du camarade Mao Zedong, le C.C. du Parti a formulé en 1952 la ligne générale pour la période de transition: Réaliser graduellement, en un laps de temps qui sera assez long, l'industrialisation socialiste du pays, ainsi que la transformation socialiste par l'Etat de l'agriculture, de l'artisanat, de l'industrie et du commerce capitalistes. Cette ligne générale reflétait une nécessité historique:
1) L'industrialisation socialiste était une condition indispensable, un impératif de l'indépendance et de la prospérité du pays.
2) Après la victoire, à l'échelle nationale, de la révolution de démocratie nouvelle et l'accomplissement de la réforme du système agraire dans l'ensemble du pays, la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, entre la voie socialiste et la voie capitaliste, était devenue la contradiction principale à l'intérieur du pays. L'Etat avait besoin d'un certain essor des entreprises industrielles et commerciales capitalistes dans la mesure où elles étaient profitables à l'économie du pays et à la vie du peuple. Or, comme un tel développement devait nécessairement avoir un aspect défavorable à celles-ci, une lutte allait inévitablement s'engager entre la limitation imposée par l'Etat et les manœuvres des entreprises capitalistes contre cette limitation. Les conflits d'intérêts étaient devenus de plus en plus manifestes entre ces entreprises et la politique économique de l'Etat, entre ces entreprises et l'économie socialiste d'Etat, entre ces entreprises et leur personnel, entre ces entreprises et nos différentes nationalités. Enrayer la spéculation, rajuster et réorganiser l'industrie et le commerce, mener le mouvement wufan, établir le contrôle de la production par les ouvriers, assurer l'achat et la vente unifiés des céréales et du coton, etc., toutes ces mesures indispensables graduellement mises en œuvre devaient amener progressivement, dans l'orbite de la transformation socialiste, l'industrie et le commerce capitalistes caractérisés par leur état arriéré et chaotique, par leur développement disproportionné et par l'appât du gain…


> Le rapport de Hu Jintao de 2007 disait :
« notre pays se trouve et se trouvera pendant une assez longue période au stade primaire du socialisme et que la contradiction entre les besoins matériels et culturels croissants de la population et le retard de la production sociale reste et restera la contradiction principale de notre société ».
La lutte des classes n’y est pas niée, elle se poursuit, mais elle n’est pas la contradiction principale. Plus tard elle prend la forme de la lutte contre la corruption.

On voit que sur ce sujet la position du PCC a varié d’une période à une autre.
Cela dit, d’une période à une autre la lutte des classes devient aussi plus ou moins aigüe, et chez Staline on trouve aussi des appréciations différentes entre « de la déviation de droite dans le PCb US» et après la liquidation des koulaks.
C’est normal sauf pour les rats de bibliothèque qui étudient les textes sans se référer à la situation réelle.

Ensuite il faut garder en tête que le peuple chinois n’est pas un tas de clones mais qu’il existe des opinions diverses en Chine, que la lutte de classes se poursuit et que le PCC en est parfaitement conscient. Sur le sujet le collectif Qiao :
https://www.qiaocollective.com/articles/this-is-a-great-struggle


Edité le 20-11-2024 à 22:20:42 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-11-2024 à 22:30:16   

Mengistu a écrit :


Moi déjà le communiste chinois que je préfère restera Lin Biao


Lin Piao a été un grand dirigeant de l'armée populaire. Il avait aussi compilé des citations de Mao Zedong dans le petit livre rouge, paru à ce qu'on m'a dit en 1964, soit avant la révolution culturelle..

Les premières éditions comprenaient son portrait et une introduction qui ne figurent plus dans l'édition de 1972, parce qu'il avait tenté fin 1971 un coup d'état pour mettre son fils au pouvoir. Le coup a échoué et il s'est enfui vers l'URSS avec sa famille. Puis son avion s'est écrasé en Mongolie.
Il ne faut pas oublier qu'à l'époque de Brejnev et non d'Andropov, la Chine et la Russie se sont affrontées militairement et que l'URSS avait massé un million d'hommes sur la rive de l'Oussouri. C'est-à-dire que les contradictions initiées par Khrouchtchev étaient devenues antagoniques ; et elles le sont restées longtemps.
Par conséquent Lin Piao n'aurait pu en aucun cas régler le problème, à moins d'entraîner la Chine dans le sillage de l'URSS, mais il en était parfaitement incapable et son fils encore moins, non seulement vis à vis du PCC mais même de la population chinoise.

"En novembre 1971, plus de deux mois après l'incident, l'agence de renseignement mongole a mené une enquête sur place sur la cause de l'accident d'avion et a rédigé un "rapport d'enquête sur la cause de l'accident d'avion". Le rapport d'enquête a maintenant été déclassifié et traduit. Le rapport prouve que l'avion n'a pas été abattu, mais est tombé tout seul. La conclusion est la suivante: "L'avion spécial chinois 256 s'est écrasé parce que le pilote a commis une erreur de pilotage."" On a parlé aussi d'un manque de carburant.


Edité le 20-11-2024 à 22:52:43 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-11-2024 à 22:51:32   

Mengistu a écrit :


je pense que l'URSS et la Chine sont comparables
c'est pas du tout coherent de dire on est plus à l'epoque de Jdanov (alors que dans les grandes lignes si) et par contre la Chine se remettrait encore à peine de la lutte contre le Japon, ça n'a aucun sens.


> Tu écris "l'URSS et la Chine sont comparables"...pourquoi ?
Non, l'URSS impériale était une puissance impérialiste dominée par l'Europe de l'ouest, tandis que la Chine était un pays semi féodal et semi colonial. et les puissances impérialistes y avaient étouffé l'essor du capitalisme.
De sorte que la classe ouvrière était peu nombreuse par rapport aux paysans pauvres. Ce sont des situations fondamentalement différentes.

> Tu écris "alors que dans les grandes lignes si" ...pourquoi ?
J'ai écrit : "Nous ne sommes plus dans l'anti impérialisme de Jdanov. les pays colonisés sont devenus pour l'essentiel indépendants." C'est une réalité que les luttes de libération nationales sont passées pour l'essentiel de la lutte armée anti impérialiste pour l'indépendance politique à la lutte anti impérialiste pour l'essor économique et technologique, ce qui est apparu lors de la "guerre du pétrole".
Donc nous ne sommes plus dans cette époque et ce qui s'est passé récemment au G20 l'indique très clairement.

> Tu écris "la Chine se remettrait encore à peine de la lutte contre le Japon, ça n'a aucun sens" :

je n'ai jamais écrit ça. J'ai écrit que "L'alliance entre le prolétariat et la bourgeoisie nationale en Chine résulte de l'occupation de la Chine par le Japon, et constitue depuis une alliance stratégique contre la menace impérialiste en général."
Je ne sais pas comment tu lis mais ça n'a rien à voir.
Après la victoire contre le Japon il y a eu la guerre de Corée, puis la tentative de coup d'état du Dalai Lama appuyée par la CIA. Les tentatives anti chinoises des USA en particulier n'ont jamais cessé, à peine atténuées lorsqu'ils ont dû reconnaître la Chine Populaire. Et aujourd'hui encore la RPC reste l'ennemi principal des USA. C'est un fait.
Lorsqu'une grande entreprise privée laisse aux USA un moyen de pirater la Chine elle se fait taper sur les doigts et doit rectifier. A part l'apport de capitaux pour le développement du pays, le front uni avec la bourgeoisie nationale vise toujours l'impérialisme.

Mengistu, fais attention à étudier ce que tu critiques avec soin et sans te précipiter, sinon tu tires dans tous les sens et à côté.


Edité le 20-11-2024 à 22:53:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-11-2024 à 23:02:30   

la Chine des années 60 et suivantes a combattu le révisionnisme de Khrouchtchev et soutenu très activement les mouvements de libération nationale.
Aujourd'hui nous voyons que la ligne de Khrouchtchev a détruit le MCI et quasiment liquidé les PC européens qui l'avaient suivi.

Par contre la révolution culturelle a commis des erreurs et des excès qui ont duré une dizaine d'années.

L'URSS des années 90 a échoué et la Chine a réussi, c'est la différence fondamentale entre les lignes politiques mises en place de part et d'autre.
En particulier la tentative de révolution de couleur à Tien An men a foiré et les impérialistes ne l'ont pas digéré. Après il faut chercher à comprendre pourquoi il y a eu contre-révolution d'une part et poursuite de la voie socialiste de l'autre, c'est ce que font les deux partis qui se sont bien rapprochés.
Mengistu
   Posté le 21-11-2024 à 12:56:03   

ok merci pour les citations de Mao sur la bourgeoisie nationale
c'était le PC maoïste de France, que je fréquentais dans les années 2017-2019, qui avait prétendu que la bourgeoisie nationale en Chine avait été liquidée totalement en 1956 et qu'ensuite c'était le socialisme plein et total
je n'ai pas de mal à concevoir que c'est grotesque et je n'aurais pas du utiliser cet "argument"
Je pense que tu as totalement raison sur ce point.
D'ailleurs, le PCRF de Komorov dit que la révolution chinoise a été une révolution national-démocratique réussie mais qui n'a pas réussi à passer au socialisme, ce qui d'une certaine manière (pas dans la formulation mais dans le contenu) rejoint ce que tu dis sur l'état actuel des choses
la différence fondamentale entre toi et komorov, c'est que komorov pense que le PCC est définitivement perdu et qu'il construira jamais le socialisme et restera éternellement dans cette phase stagnante selon lui réactionnaire depuis les années 1970, alors que toi tu penses que le PCC amène un progrès social continu depuis 1949 et que le socialisme total sera établi par ce même PCC un jour


Edité le 21-11-2024 à 12:56:44 par Mengistu


Mengistu
   Posté le 21-11-2024 à 13:01:40   

Andropov était dirigeant du KGB de 1967 et 1982 et il était déjà au Comité Central du PCUS auparavant, donc il a assumé la confrontation avec la Chine mais je suppose que l'arrivée de Lin Biao à la tête de la RPC (ou de son fils, j'ignorais cette histoire de fils, je pensais qu'il voulait être lui-même le dirigeant de la RPC, attention ça peut être aussi de la propagande) aurait apaisé les relations entre les deux pays et redirigé leur lutte diplomatico-politico-militaire contre les USA

Je peux te citer en exemple cet article du Monde du 24 avril 1964 :
https://www.lemonde.fr/archives/article/1964/04/24/pour-les-dirigeants-sovietiques-le-retablissement-de-l-unite-communiste-passe-par-la-condamnation-des-theses-chinoises-ce-qu-a-dit-m-andropov-a-la-reunion-de-moscou_3145824_1819218.html

https://www.lemonde.fr/archives/article/1964/04/24/pour-les-dirigeants-sovietiques-le-retablissement-de-l-unite-communiste-passe-par-la-condamnation-des-theses-chinoises-ce-qu-a-dit-m-andropov-a-la-reunion-de-moscou_3145824_1819218.html

"Pour les dirigeants soviétiques le rétablissement de l'unité communiste passe par la condamnation des thèses chinoises CE QU'A DIT M. ANDROPOV A LA RÉUNION DE MOSCOU
Moscou, 23 avril. - D'un anniversaire à l'autre, c'est toujours le problème chinois qui, à Moscou, reste au premier plan de l'actualité. Le choix de M. Andropov, mercredi, pour présenter le rapport traditionnel sur l'anniversaire de Lénine en fut un nouveau témoignage. Au sein du secrétariat du parti c'est en effet M. Andropov qui est chargé des relations avec les partis au pouvoir dans les pays socialistes et qui s'occupe plus directement, par conséquent, du conflit avec Pékin.De fait, son discours d'une heure prononcé en présence de M. Khrouchtchev et de tous les dirigeants du parti fut presque exclusivement consacré à ce thème. Même lorsque Mao Tse-toung n'était pas pris à partie directement, c'était son ombre qui se profilait derrière le portrait de Lénine brossé par l'orateur, un Lénine qui était le contraire d'un dogmatiste, qui n'avait pas hésité à enrichir le marxisme et dont les héritiers ne doivent pas craindre à leur tour d'enrichir la doctrine au fur et à mesure des changements qui se produisent dans le monde. II est même frappant de constater à quel point la vénération quasi mystique qui continue d'être portée au fondateur de l'Etat soviétique s'accompagnait d'une répudiation plus radicale que jamais de tout " fétichisme " à l'égard de son héritage. Ce sont moins les tendances doctrinales du théoricien que l'on honore aujourd'hui que l'homme lui-même qui n'était " pas seulement un révolutionnaire et un penseur, mais le plus humain des hommes ", l'ennemi du fanatisme aveugle et de la violence inutile.Les passages consacrés directement à la Chine montrent que l'hostilité à l'égard de Pékin reste entière et qu'elle s'est même peut-être encore durcie. Le curieux télégramme de Mao Tse-toung à M. Khrouchtchev pour son soixante-dixième anniversaire, loin d'être considéré comme un geste de détente, fut présenté comme un document " dépourvu de sincérité " qui avait pour but " d'induire en erreur..."

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https://www.lemonde.fr/archives/article/1964/04/24/pour-les-dirigeants-sovietiques-le-retablissement-de-l-unite-communiste-passe-par-la-condamnation-des-theses-chinoises-ce-qu-a-dit-m-andropov-a-la-reunion-de-moscou_3145824_1819218.html

Moscou, 23 avril (A.F.P.). - La cérémonie qui chaque année marque l'anniversaire de la naissance de Lénine a eu lieu mercredi à Moscou. Après une brève allocution de M. Khrouchtchev, M. Andropov, secrétaire du comité central du parti, a présenté le rapport traditionnel.

Il a condamné ceux qui traitent l'enseignement de Lénine " comme un manuel de mathématiques immuables " et rappelé que Lénine n'a jamais considéré le marxisme comme une science rigide mais, au contraire, " comme une doctrine que les socialistes doivent faire aller de l'avant ". Il a accusé d'autre part les impérialistes de " stocker les armes du génocide " et a ajouté : " Mais ils sont impuissants à arrêter la marche des peuples sur la voie du communisme et du socialisme. "

L'orateur a salué les partis communistes des pays capitalistes, qui ont élaboré, dit-il, " une ligne de conduite souple pour lutter contre l'impérialisme et le capitalisme ".

Ceux qui essaient d'opposer les races trahissent la classe ouvrière

M. Andropov s'est écrié : " Notre théorie scientifique est la seule qui montre la voie du progrès aux peuples du monde ! "

" La théorie léniniste, a-t-il poursuivi, affirme qu'il ne saurait y avoir de règles immuables et considère que les particularités nationales de tel ou tel pays, à telle ou telle époque sont les facteurs qui doivent être pris en considération pour juger d'une situation et savoir si la révolution est mûre ou non. "

Faisant allusion aux dirigeants de Pékin sans les nommer, M. Andropov a déclaré :

" Ceux qui, aujourd'hui, essaient d'opposer les races et les continents trahissent la classe ouvrière et la lutte des peuples pour leur libération. Ceux qui procèdent ainsi adoptent des positions dogmatiques et sectaires. Nous, c'est par des actes et non par des paroles que nous avons prouvé notre adhésion à l'œuvre de Lénine. "

M. Andropov a rappelé ensuite que Lénine fut un adversaire du dogmatisme, de la fatuité et de l'hypocrisie, et qu'il travaillait " à rendre la vie des travailleurs plus riche en biens matériels ". Lénine fut également " un adversaire des trotskistes et des déviationnistes de gauche", et le parti communiste soviétique s'attache à poursuivre cette ligne."

(il manque 60% de l'article)


Edité le 21-11-2024 à 13:02:17 par Mengistu


Xuan
   Posté le 23-11-2024 à 21:04:25   

Mengistu a écrit :


D'ailleurs, le PCRF de Komorov dit que la révolution chinoise a été une révolution national-démocratique réussie mais qui n'a pas réussi à passer au socialisme, ce qui d'une certaine manière (pas dans la formulation mais dans le contenu) rejoint ce que tu dis sur l'état actuel des choses
la différence fondamentale entre toi et komorov, c'est que komorov pense que le PCC est définitivement perdu et qu'il construira jamais le socialisme et restera éternellement dans cette phase stagnante selon lui réactionnaire depuis les années 1970, alors que toi tu penses que le PCC amène un progrès social continu depuis 1949 et que le socialisme total sera établi par ce même PCC un jour


La Chine a déclaré à plusieurs reprises qu'elle était un pays socialiste dans sa première phase et c'est aussi mon opinion.
Le socialisme n'est pas une étiquette qu'on se colle sur le dos, ou qu'on peut décerner depuis son salon avec un livre de Lénine à la main.
La socialisme ne signifie pas que le mode de production capitaliste ou la propriété privée est entièrement aboli. Selon Marx, après avoir pris le pouvoir politique le prolétariat accaparera petit à petit tout le capital.
Ensuite le socialisme total, finalement c'est le communisme.
Mengistu
   Posté le 24-11-2024 à 17:37:41   

l'Algerie a-t-elle était socialiste ? l'est-elle encore ?
quid du Portugal ?
Mengistu
   Posté le 24-11-2024 à 17:37:54   

la Lybie ? le Senegal ?
Xuan
   Posté le 24-11-2024 à 23:39:34   

Le socialisme est la prise du pouvoir par le prolétariat. Et la force politique, l'expression politique du prolétariat c'est son parti, le parti communiste, un parti fondé sur le marxisme-léninisme.
J'ai l'air de rabâcher un sermon abstrait mais chaque mot a son importance. Un parti communiste qui fonde son action sur le marxisme-léninisme n'est pas un parti des gilets jaunes parce que les gilets jaunes ne visent pas le socialisme et le communisme et qu'ils ne s'appuient pas sur le marxisme-léninisme.

En Chine le pouvoir a été pris par le PCC après plus de 20 ans de lutte armée contre l'occupant japonais, le Kuomintang et l'impérialisme.
Ceci dit en passant, parce que bon nombre de gens ou de partis qui lui reprochent de ne pas être un véritable parti révolutionnaire n'ont fait aucune révolution chez eux. Seul un petit nombre vit encore, qui avaient pris les armes contre les nazis, et qui ne sont peut-être pas les premiers à critiquer la Chine.

Lorsque Deng Xiaoping a pris la direction du PCC il a rappelé que quatre principes devaient être respectés :
La voie socialiste
La dictature du peuple
La direction du PCC
Le marxisme-léninisme et la pensée maozedong.

En URSS, Khrouchtchev avait commencé à ébranler la voie socialiste, la dictature du prolétariat, et Gorbatchev a liquidé les quatre principes ci-dessus. C'est ce qui ressort très clairement à la lecture d'"Erreur ou trahison - enquête sur la fin de l'URSS".

Beaucoup de gens ont tiré des conclusions hâtives sur la Chine en concluant à un bouleversement total. En réalité il y a eu des rectifications des corrections successives, mais jamais de liquidation comme l'avait fait Khrouchtchev en URSS, puis d'autres à sa suite, qui ont chaque fois dégommé le prédécesseur.
C'est la signification de la référence à la pensée maozedong. Mao n'a jamais subi de "déstalinisation".

Ce qui a trompé y compris les bourgeoisies impérialistes, c'est que la Chine a développé ses forces productives dans le cadre du marché impérialiste, et non en créant un marché indépendant, avec d'autres pays socialistes, comme le COMECON.
Pour une raison simple c'est que le COMECON était hostile à la Chine et puis qu'il a disparu. Ne restaient que la Chine, la Corée du nord, Cuba et le Vietnam.

Le marché n'a pas été inventé par le capitalisme, et il se poursuit sous le socialisme. La planification ne peut pas tout contrôler et certaines lois comme la valeur ou l'offre et la demande ne disparaissent pas spontanément. Staline l'avait déjà expliqué.
Et le mode de production socialiste, la propriété d'Etat ou collective ne s'instaure pas partout simultanément, en absorbant toutes les autres formes de propriété des moyens de production. Elles subsistent dans des proportions qui dépendent de leur concentration antérieure, et en particulier dans un pays où l'oppression impérialiste les avait empêchées de se développer.
Mais pour certains "marxistes", le marché c'est le capitalisme. Commercer avec l'impérialisme s'est devenir impérialiste parce qu'on finit par exporter des capitaux, conserver des entreprises privées c'est devenir capitaliste, etc.


Je te rappelle ces deux points "sur proposition du camarade Mao Zedong, le C.C. du Parti a formulé en 1952 :
1) L'industrialisation socialiste était une condition indispensable, un impératif de l'indépendance et de la prospérité du pays.
2) Après la victoire, à l'échelle nationale, de la révolution de démocratie nouvelle et l'accomplissement de la réforme du système agraire dans l'ensemble du pays, la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, entre la voie socialiste et la voie capitaliste, était devenue la contradiction principale à l'intérieur du pays.
L'Etat avait besoin d'un certain essor des entreprises industrielles et commerciales capitalistes dans la mesure où elles étaient profitables à l'économie du pays et à la vie du peuple.
Or, comme un tel développement devait nécessairement avoir un aspect défavorable à celles-ci, une lutte allait inévitablement s'engager entre la limitation imposée par l'Etat et les manœuvres des entreprises capitalistes contre cette limitation.
Les conflits d'intérêts étaient devenus de plus en plus manifestes entre ces entreprises et la politique économique de l'Etat, entre ces entreprises et l'économie socialiste d'Etat, entre ces entreprises et leur personnel, entre ces entreprises et nos différentes nationalités.
Enrayer la spéculation, rajuster et réorganiser l'industrie et le commerce, mener le mouvement wufan, établir le contrôle de la production par les ouvriers, assurer l'achat et la vente unifiés des céréales et du coton, etc., toutes ces mesures indispensables graduellement mises en œuvre devaient amener progressivement, dans l'orbite de la transformation socialiste, l'industrie et le commerce capitalistes caractérisés par leur état arriéré et chaotique, par leur développement disproportionné et par l'appât du gain… "


La révolution chinoise s'est donc poursuivie de la sorte, tantôt en lâchant la bride, tantôt en vissant, avec parfois des excès aussi, mais le pouvoir du PCC sur la bourgeoisie ne s'est jamais relâché.

L'interpénétration de l'économie chinoise et de l'OMC a créé une situation nouvelle, où la Chine est devenue l'usine du monde où délocalisaient les impérialistes.
Mais lors de la crise de 2008, l'économie chinoise ne s'est pas effondrée comme les autres. Au contraire ce sont les pays émergents qui ont sorti l'économie mondiale hors de l'eau, et la Chine en particulier.
La Chine s'était faite oublier mais progressivement son économie a rattrapé celle des pays impérialistes et les USA en particulier ont commencé à mesurer le danger.

En 2020 lors de la crise du covid, Trump a lancé une campagne inédite contre la Chine sur le plan idéologique et économique. une véritable guerre.
La même année Alice Ekman publiait "Rouge vif - l'idéal communiste chinois", et les éditorialistes ont commencé à réfléchir. Mieux valait Trump que Xi Jinping.

Aujourd'hui nous sommes parvenus à un point de bascule, qui peut s'étaler sur quelques années ou quelques mois, où l'hégémonie des USA prend fin et cède la place à un monde multipolaire. Dans cette situation l'impérialisme mondial perd son principal pilier.
Les autres puissances impérialistes ne sont plus en mesure de le remplacer.
Aucun pays ne peut plus dominer le monde. Les conflits subsisteront mais l'impérialisme ne sera plus capable de souffler sur le feu, de diviser les nations et de monter des subversions. Les révolutions prolétariennes bénéficieront de conditions favorables.

Cela veut dire que l'impérialisme est dans sa phase terminale. C'est socialisme ou barbarie, il n'y a pas d'autre issue, pas une troisième voie comme dirait Macron.
Mengistu
   Posté le 24-11-2024 à 23:59:41   

le Portugal a le socialisme dans sa constitution