| | | | | ossip | Ni révisionnisme ni gauchisme | Militant expérimenté | | 231 messages postés |
| Posté le 11-09-2006 à 21:08:35
| Extrait des Cahiers du bolchévisme , 1er avril 1934, Lucien Constant : Les réformistes et la crise
Citation :
Le social-fascisme et le fascisme En se plaçant résolument sur le terrain de l'Etat capitaliste, en se refusant à toucher à aucune base du régime actuel, en se posant comme but le sauvetage de la démocratie bourgeoise menacée, la C.G.T. se présente comme force contre-révolutionnaire, force de la conservation sociale dont le but est d'empêcher à fout prix l'action révolutionnaire des ouvriers. Les divergences entre la C.G.T. et autres formations bourgeoises ne concernent pas le fonds de la question. Elles veulent toutes sauver le régime, elles diffèrent seulement quant aux méthodes. Le Peuple socialiste de Bruxelles souligne la communauté de vues entre de Man et Max-Léo Gérard, du Comité central industriel, porte-parole de l'oligarchie financière belge qui déclara, à une conférence chez les agents de change de Bruxelles : « La réforme à faire n'est pas un rapprochement plus étroit (entre l'industrie et la banque), mais dans une application plus raisonnable des fonctions de banque et du crédit industriel » Fort bien. :VI. Max-Léo Gérard est donc partisan d'une répartition plus raisonnable du crédit industriel. Or, que veut le plan? Libérer la production de ses entraves. Comment? Dans le secteur monopolisé par la nationalisation des monopoles, mais aussi, dans le secteur non monopolisé, par la libre concurrence, dirigée, à l'aide du crédit réorganisé, vers un marché élargi et progressivement croissant. Dès lors, de deux choses l'une : ou bien, « cette application plus raisonnable des fonctions de banque et du crédit industriel » n'est qu'une formule et un artifice oratoire; ou bien M. Max-Léo Gérard est d'accord, du moins quant au fond, avec l'un des principaux objectifs du plan. (Peuple du 24 mars 1934.) Dans le même sens, le Peuple de Paris considère les décisions du Conseil national de la Confédération nationale des anciens combattants groupant des fascistes notoires, des réactionnaires de tout acabit, comme « une nouvelle adhésion au Plan ». Nous sommes en pleine Union sacrée, le langage même du Peuple rappelle des « souvenirs glorieux » : C'est vers le même point de l'horizon que s'orientent tous les regards : on veut organiser l'économie, on entend reconnaître à tous les hommes le droit à la vie et, partant, le droit au travail, on exige que rentre ses griffes le capitalisme, élément de désordre et de misère. Ainsi, un nouvel esprit se crée qui déborde les cadres traditionnels dans lesquels il s'enfantait. C'est par masses compactes que les hommes donnent leur adhésion et leur foi aux formules nouvelles. (Peuple du 26 mars.) Le programme de l’ « économie dirigée » n est commun à le C.G.T. et aux Jeunesses patriotes (voir leur récente affiche placardée à Paris), à Jouhaux et à Mussolini, à Otto Bauer et à Dolfuss. Le fascisme ne préconise-t-il pas, lui aussi, l'intervention plus grande de l'Etat dans la voie économique, la nationalisation du crédit (voir l'article de Kronos dans le numéro précédent des Cahiers du Bolchévisme), la Chambre corporative (égale au Conseil national économique, rouage constitutionnel de la C.G.T.), la rénovation des méthodes et des moeurs par « l'Etat au-dessus des classes ? » La C.G.T. ne se pose pas d'autres objectifs avec son plan d' « économie dirigée » dans le cadre du capitalisme. Sa démagogie et sa phraséologie socialistes n'ont d'autre but que de tromper les ouvriers sur le sens réel de son programme qui constitue, tout comme le programme fasciste ouvert, le programme de solution capitaliste de la crise au détriment des travailleurs. Le XIIIe Exécutif a défini d'une façon précise le fonds des divergences entre ces deux ailes de la bourgeoisie : Certains groupes bourgeois, en particulier les social-fascistes qui, en pratique, ne s'arrêtent devant aucun acte de violence policière à l'égard du prolétariat, sont pour le maintien des formes parlementaires dans la réalisation de la fascisation de la dictature bourgeoise. Les fascistes, eux, exigent l'abolition complète ou partielle de ces anciennes formes ébranlées de la démocratie bourgeoise; ils exigent que la fascisation s'opère par l'instauration de la dictature fasciste ouverte et par un large emploi de la violence policière, ainsi que de la terreur des bandes fascistes. (Les thèses du XIIIa Exécutif, page 7.) Les communistes doivent montrer aux ouvriers qui suivent encore les réformistes cette identité du programme fondamental et démasquer les théories néo-réformistes comme la couverture trompeuse destinée à cacher aux masses le caractère anti-ouvrier et capitaliste de la politique réformiste actuelle. |
Message édité le 11-09-2006 à 21:10:55 par ossip
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| ossip | Ni révisionnisme ni gauchisme | Militant expérimenté | | 231 messages postés |
| Posté le 11-09-2006 à 21:18:23
| Rappellons le rôle de la sociale-démocratie allemande en 1918-21, celui en France, du "bloc des gauches" qui a participé à la repression contre le PCF-SFIC au moment de la lutte contre l'occupation de la Ruhr et de l'intervention au Maroc (guerre du Rif), en France toujours le rôle de la SFIO dans la période de août 39 à juillet 40 (dénonciation des communistes ne rejettant pas le pacte germano-soviétique, décrets Sérol, vote des pleins pouvoirs à Pétain) etc. Comment ne pas voir le rapport avec le P"C"F de Marchais, son rôle dans l'interdiction du jeune PCMLF, les coups de poings dans la gueule (v. les coups de feu, cf. Puyricard), le soutien à la repression d'Etat/patronnale (Overney, exclusion des marxiste-léninistes de la CGT, la dénonciation des "gauchistes Marcellin"...) Et pour l'URSS Khrouchtcho-brejnevienne: qu'arrivait-il à ceux qui dénoncaient (et encore pire ceux qui luttaient) contre les révisionnistes au pouvoir à Moscou?
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| maarnaden | Pionnier | | 44 messages postés |
| Posté le 14-09-2006 à 18:16:30
| j'ai du mal avec cette notion de social-fascisme... quelle en est sa définition ? j'ai l'impression que ce terme recouvre deux concepts différents, apparus à des époques différentes: - d'une part, tendance de la sociale-démocratie à paver la voie au fascisme - d'autre part, une qualification accolée à l'URSS de Brejnev est-ce exact ? qu'en est-il aujourd'hui ? y a t'il des documents précis qui traitent de la question ? (dans l'un ou l'autre cas) et quels sont les critères de définitions du social-fascisme ? en annexe: peut-on, et je pose la question sans trop connaître le sujet, assimiler les manoeuvres de Mitterrand et du PS favorisant la montée du FN dans les années 80 (à moins que mon analyse ne soit fausse) comme relevant de près ou de loin du "social-fascisme" ou ça n'a rien à voir ? |
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