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 Sécurité Sociale Professionnelle..!

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ludo90290
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ludo90290
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   Posté le 22-12-2006 à 00:24:04   Voir le profil de ludo90290 (Offline)   Répondre à ce message   http://perso.orange.fr/marieludovic/   Envoyer un message privé à ludo90290   

Je fait diligence, le texte n'est pas de moi, mais les reçus en priver:

SECURITE SOCIALE PROFESSIONNELLE : IMPASSES ET MYSTIFICATIONS.

Près de 6 millions de salariés ne bénéficient pas, dans notre pays, d’un emploi plein et entier et connaissent chômage partiel ou total. Cette situation, grosse d’explosions sociales, inquiète au plus haut point les responsables politiques et le patronat. Les sociologues se penchent sur les « mises à l’écart », le « mal-vivre au travail », traitent des « soins » à apporter au travail.

Pour justifier la perte croissante d’emplois et la précarité, le MEDEF argue de la « pénurie de main d’œuvre » liée prétendument au « désajustement offre/demandes d’emplois ».

Les forces syndicales ancrées dans la CES (CFDT, CGT…) se penchent sur la nécessaire « transformation positive du travail » selon la formule de J.C.Le Duigou.
Les forces politiques de droite et de gauche libérales ou social-libérales ne sont pas de reste et s’accordent pour vanter une réforme du parcours professionnel.
Consensus qui voit le premier ministre Villepin, le candidat permanent Sarkozy , Ségolène Royal, Strauss-Kahn, ou Paul Boccara théoricien du PCF, vanter le caractère (selon l’interlocuteur) « juste », « moderne », « nécessaire », « révolutionnaire » de la sécurité sociale professionnelle !

Le projet de sécurité sociale professionnelle ».
La direction confédérale CGT considère qu’il s’agit un peu de son « enfant ». La reprise du terme de sécurité sociale à laquelle les travailleurs sont très attachés, résonne favorablement, alors que cette dernière voit le régime de santé toujours plus discriminé par une médecine à plusieurs vitesses. JC. Le Duigou présente ce projet sous les perspectives suivantes :
1) « protéger le salarié » lors de la rupture de son intégration professionnelle (stages, long arrêt maladie, mutation, changement de fonction…).
2) Aujourd’hui, les droits sociaux sont liés aux accords et conventions régissant l’emploi dans une entreprise donnée. Il s’agit de transférer ces droits à un parcours individuel du salarié. Ainsi ses qualifications et compétences, formations suivies « suivraient » un salarié tout au long de sa carrière.
3) Les liens avec l’entreprise seraient maintenus, en cas de « perte d’emploi », jusqu’au moment où le salarié retrouve un nouvel emploi. Bien sûr, précise JC. Le Duigou, la rémunération ne serait plus à charge de l’employeur concerné.
4) Pour faciliter l’accès à la formation, il faut opérer un regroupement dans le cadre d’un service public « de type nouveau » où organisations syndicales et patronales seraient associées à la gestion de l’ensemble des outils de formation « de mobilité » et « d’intégration dans l’emploi ».
5) Construire une « politique d’éradication des causes de vieillissement prématuré au travail », favoriser « l’emploi des seniors ». Aucun salarié ne doit voir son espérance de vie raccourcie par de mauvaises conditions de travail.
6) Prôner une réforme du mode de contribution sociale des entreprises, en introduisant une double modulation des cotisations tenant compte de leur gestion de l’emploi et du travail.
Ce système nouveau de protection s’accompagnerait d’un suivi individualisé des personnes.
Derrière le langage « d’expert », au-delà d’aspirations légitimes, de nombreux syndiqués sont inquiets d’un projet qui est loin de susciter l’enthousiasme qui devrait accompagner toute avancée sociale.
Au dernier congrès de la CGT Maryse Dumas, chargée du rapport sur ce projet, évoquait « les nombreuses inquiétudes et demandes de précisions ». « Ce n’est pas un slogan magique qui nous permettrait d’ouvrir toutes les portes des luttes, des succès ni de l’intérêt spontané des salariés ». « Il s’agit de retourner le dumping social à l’envers, les acquis des uns constituant des points d’appui aux autres ».
De nombreux délégués, notamment des entreprises industrielles, ont manifesté leurs craintes vis-à-vis de la lutte revendicative pour la défense de l’emploi. Le délégué Frédéric Karras du syndicat CGT s’interroge, reflétant les préoccupations de nombreux syndiqués et travailleurs : « Quels sont les objectifs du présent face au rouleau compresseur sur EDF, France-Télécom, quels moyens d’actions se donner pour coordonner les luttes dans les entreprises qui licencient ? » Idem pour les délégués qui réclament la revendication « d’interdiction de tous les licenciements », M. Dumas rétorque : « l’idée de sécurité sociale professionnelle va bien plus loin, avec le maintien du contrat de travail jusqu’à ce qu’un emploi ait été retrouvé et permet de lutter contre toutes les formes d’entrée au chômage, comme les démissions forcées, les fermetures et les fins de contrats précaires ».

Les positions de classe du projet de « sécurité sociale professionnelle »
Il faut revenir sur la stratégie des multinationales, fondée sur le caractère « incontournable » du néo-libéralisme. Partout est conduite une politique de casse des acquis sociaux obtenus lors du Front populaire et des Résistances antifascistes : destruction du code du travail, des statuts, des emplois à durée indéterminée (40 % des emplois créés sont précaires), privatisations des services publics, délocalisations, mise en concurrence des travailleurs, autant de facteurs objectifs qui entraînent les licenciements et le chômage de masse. Telle est la réalité vécue par le monde du travail !
Comme elle en est coutumière, la direction confédérale de la CGT présente un tableau « neutre » « a-classiste » du mode de production capitaliste (neutralité qui ne sert précisément que le capital !). A la suite de JC. Le Duigou qui traite de « l’économie de marché comme incontournable », ce projet s’incline devant la mondialisation impérialiste, « pas question d’ignorer la contrainte de la compétitivité des entreprises », d’ignorer la reconnaissance de la « nécessaire flexibilité du travail et la mobilité des salariés ».
Il s’agit donc bel et bien d’un projet d’accompagnement « social » du système capitaliste !
Rappelons cette réalité. On ne peut proposer des revendications favorables réellement aux travailleurs sans partir de plusieurs facteurs interactifs : tout d’abord la propriété privée des moyens de production et d’échange qui entraîne la recherche du profit privé, capitaliste au moyen de l’existence de rapports de production fondés sur l’exploitation salariale. Corollaire de cette appropriation privée par la classe des possédants, cette oligarchie financière dirige l’Etat en le subordonnant aux intérêts et diktats des monopoles.
Sous le capitalisme, inévitablement, une partie de la classe ouvrière, des travailleurs, se trouve « en surnombre » relatif par rapport aux besoins d’accumulation financière et de profits du capital. Ce phénomène engendre la formation selon le mot juste de K. Marx d’une « armée industrielle de réserve » : les privés d’emploi.
C’est l’expression pratique de la loi de rentabilité financière qui tourne le dos à la satisfaction des besoins des salariés et de leur famille, aux besoins économiques du pays, comme l’a prouvé la casse de la sidérurgie et de la métallurgie sous les présidences de Giscard et Mitterrand.
Toutes ces questions centrales sont éludées dans les propositions confédérales, aboutissant ainsi à prôner une adaptation de la force de travail à la « compétitivité », c'est-à-dire aux intérêts du capital et de lui seul.
Quand JC. Le Duigou rêve (puisque son projet relèverait selon ses mots d’une « utopie réaliste ») « d’articuler travail/salaire/emploi d’une manière nouvelle », il fait l’impasse sur l’exploitation de la force de travail, sur la politique d’austérité salariale, sur le chantage à l’emploi qui constituent la réalité vécue par des millions de salariés.
A la place est prônée une théorie de la convergence des intérêts du patronat et du travail, traduite par la cogestion avancée dans ce projet ! « Ce n’est pas au moment où la circulation des capitaux est totalement libre… qu’il faut réduire les droits des salariés ». En somme, il faudrait s’inscrire dans la reconnaissance de la libre circulation des capitaux et des hommes pour avoir droit à des droits nouveaux !!! Exagération polémique ? Mais que signifie alors de « mettre l’individu et le travail au cœur du dispositif de recherche d’efficacité » sinon rêver d’une impossible harmonie entre la liberté toujours plus grande d’exploiter et d’assurer le surprofit qui reste l’unique but de la production capitaliste et un salariat acquis par les quelques miettes accordées à quelques individus à la collaboration de classes.
Or le capitalisme est indissociable de sa loi générale d’accumulation qui conduit au fur et à mesure de son développement à la polarisation croissante de la société avec des riches toujours plus riches et à l’autre pôle la misère croissante des travailleurs, de leur oppression, des cadences de travail pour la classe ouvrière et les employés, aggravant la lutte de classes entre la bourgeoisie et le travail.
JC. Le Duigou aura beau jeu de taxer nos vues « d’archaïques » mais précisément c’est le système capitaliste tout entier qui est caduc depuis longtemps et qui constitue l’obstacle à l’émancipation du travail, toute apologie du système d’exploitation est aussi vieille que ce système. La bourgeoisie a toujours su reconnaître et récompenser des plumitifs chargés d’embellir une sinistre réalité antisociale.
Dès lors, on comprend que la direction confédérale s’en prenne à la revendication anticapitaliste d’interdiction de tous les licenciements, ce que JC. Le Duigou juge « ni réaliste ni ambitieux ». Est-ce réaliste et ambitieux que de s’inscrire (d’où l’intérêt des partis réactionnaires et sociaux-libéraux) dans une politique selon le modèle Blair de camouflage de statistique du chômage, de casse des outils de défense au quotidien des précaires et privés d’emploi. Un salarié licencié prétendument rattaché à son entreprise (jusqu’à un nouvel emploi) et rémunéré par la collectivité publique se traduira par l’arrêt des luttes collectives contre les délocalisations et licenciements (puisque la « solution est individuelle »), par l’effacement des statistiques de ce salarié des chiffres du chômage, par le partage du travail puisque le fauteur (le patronat) n’est pas le payeur !!!
De plus à qui fera t’on croire qu’en étant « maître » d’un parcours professionnel individuel, avec haut salaire et formation de haut niveau, on serait plus à même de trouver un emploi, alors que tout prouve que le patronat, régi par la recherche du profit embauchera un salarié au parcours individuel moins « coûteux » . Dans ces conditions, le salarié restera longtemps « rattaché à son entreprise » en étant payé par l’argent public !
Cette apologie du capitalisme se poursuit dans la priorité donnée au Droit (qui en système capitaliste reste celui de la bourgeoisie) sur les luttes pour arracher des gains et libertés nouveaux. Toute l’expérience de la lutte de classes en France et dans le monde, atteste que seules les luttes permettent d’obtenir des droits nouveaux (mais fragiles et menacés à chaque relâchement de la vigilance de classe) nullement la bonne volonté fut-elle existante de ceux qui exploitent les travailleurs chaque jour !
Idem pour l’appel pour « la disponibilité générale du travailleur » en clair l’alignement sur les objectifs monopolistes et de l’UE (sommet de Lisbonne) sur l’employabilité du salarié et sa mobilité, c'est-à-dire s’adapter à aller là où il y aura l’emploi.
Tout ce projet politique constitue une tentative de lier la masse des salariés aux intérêts et objectifs du patronat, un programme de liquidation des positions de classe des travailleurs, une adaptation à la française du toyotisme et de son « patriotisme d’entreprise » afin d’aggraver l’exploitation salariale et d’obtenir le consensus des salariés à leur propre exploitation. C’est un projet de rupture avec la pratique syndicale de classe et de masse, la seule qui ait apporté des avancées au mouvement ouvrier.

Collaboration de classes, aménagement et accompagnement du système capitaliste : le nouveau credo confédéral.
Battue démocratiquement lors de la consultation sur le référendum, la direction accélère par d’autres moyens son projet de recomposition syndicale à la fois pour s’aligner sur les vues de la CES et de la future centrale internationale championnes du syndicalisme de résignation et de collaboration.
La réalisation d’une réforme concrétisant le projet de sécurité sociale professionnelle bouleverserait le cadre de la lutte quotidienne pour les revendications et droits des forces du travail, « envelopperait » toute résistance de classe.
Ce projet renoue de fait avec le livret individuel dont l’abrogation a été une des premières revendications du mouvement ouvrier organisé. Ce livret individuel instaurerait une individualisation des parcours professionnels mais aussi des conditions de rémunération, de travail, de qualification, cassant ce qui a fait la force du mouvement syndical : les luttes de masse et leur collectivisme.
Ce projet accompagne et légitime la casse des statuts et contrats de travail, l’affaiblissement continu du Code du travail.
Le syndicalisme changerait profondément de nature. Cette forme d’organisation est née du besoin d’opposer au patronat, une résistance collective de la classe ouvrière afin d’obtenir des droits égaux pour chacun de ses membres au-delà des différences de religion, de travail, de conviction, de nationalités ou « races » ce qui s’est traduit par de durs combats contre le capital où beaucoup de travailleurs et syndicalistes ont laissé leur vie.
Une individualisation des parcours professionnels transformerait l’organisation syndicale en « mutuelle », assurant un simple suivi du salarié. Dans cette optique, la lutte revendicative s’effacerait (c’est ce que souhaitent les promoteurs de ce projet, mais l’antagonisme de classe ne saurait être supprimé) au profit de la vérification du simple « droit ». La concurrence des salariés serait accrue et constituerait la nouvelle base juridique, la division des travailleurs en de multiples contrats individuels d’emploi, inégaux et concurrentiels ne profiterait qu’à un patronat qui prospère sur cette division.
Le « syndicalisme » aurait alors pour fonction essentielle d’accompagner et justifier les mutations voulues par les multinationales, comme le projet le fait sur la flexibilité, la mobilité, la reconnaissance du droit patronal à licencier. L’association capital/travail aggraverait les rapports de production capitalistes en les rendant « opaques » pour le plus grand nombre, la signature par la direction confédérale d’accords favorables au patronat sur la formation et les cellules de reconversion ouvre la voie à une cogestion dans les entreprises, cogestion dont l’expérience en Allemagne ou ailleurs montre qu’elle n’est qu’un camouflage de la subordination du travail aux vues du capital.
Idem pour la défense des travailleurs immigrés, que deviendra le sort de ces derniers, ne seront-ils pas sur la base des discriminations existantes encore plus mal lotis, encore plus exploités, le chantage à l’expulsion ne sera-t-il pas amplifié et facilité ?
Avec un livret individuel qui suivra le salarié tout au long de sa carrière, qu’en sera-t-il de la confidentialité, un gréviste, un militant politique révolutionnaire ne sera-t-il pas handicapé dans la recherche d’un nouvel emploi ?
Le « syndicalisme rassemblé » aboutirait à nier toute lutte collective nationale et internationale pour des revendications unifiantes et communes : retraites, horaires, évolution de carrière, les conventions collectives et grilles ne seraient plus la référence, tout serait affaire de contrat individuel !
Le syndicalisme d’accompagnement a affaibli la CGT et voilà maintenant que son objectif est de détruire simplement le syndicalisme. Quelle aubaine pour le MEDEF et tous les gouvernements antipopulaires !

Forger le programme revendicatif !
Il y a loin de la coupe aux lèvres pour les bureaucrates anti-syndicaux. Il y a eu bien des appels à la collaboration de classe qui n’ont eu aucun lendemain durable chez les travailleurs. Les formes prises par le travail dans les entreprises développent le collectivisme, chacun réellement salarié sait que la force de tout mouvement réside dans son unité et dans son caractère de masse. Les intérêts des travailleurs ne sont pas ceux d’une bureaucratie qui vit des subsides accordés par le patronat, des flatteries adressées à tous ceux dont l’utilité « sociale » est de servir le capital, que ne ferait-on pas pour avoir le « plaisir » d’être qualifiés de « modernes » ?
Quand les directions faillissent, la base prend le relais pour reconstruire l’outil incontournable pour se défendre au quotidien qu’est le syndicat de classe et de masse.
« Continuer la CGT » a élaboré voici plusieurs années une plateforme revendicative, c’est en effet autour d’objectifs globaux, unitaires, anticapitalistes que nous pouvons faire reculer le patronat et lui infliger des défaites.
Ces revendications, tout en dénonçant les impasses et les mystifications du parcours professionnel individualisé, nous devons les porter haut et fort dans les entreprises, afin de gagner de nouveaux et véritables droits.

- DES CDI POUR TOUS !
- FORMATION QUALIFIANTE A LA CHARGE DE L’EMPLOYEUR !
- RETRAITE A 55 ANS AVEC PRISE EN COMPTE DE LA PENIBILITE !
- INTERDICTION DES LICENCIEMENTS.
- NATIONALISATION DES MONOPOLES CASSEURS D’EMPLOI !
- A TRAVAIL EGAL SALAIRE EGAL POUR LES FEMMES ET LES IMMIGRES !
- INTERDICTION DE LA PRECARITE !
- DEFENSE DES DROITS DES CHOMEURS, NON AUX SANCTIONS !
- HAUSSE DES SALAIRES ET PENSIONS !
- TAXATION DU CAPITAL POUR FINANCER LA SECURITE SOCIALE.
- DROIT AU LOGEMENT !


JL Sallé Paris le 20 octobre 2006.

Message édité le 22-12-2006 à 02:50:19 par ludo90290


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   Posté le 22-12-2006 à 19:36:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Merci Ludo pour ce point de vue tout-à-fait pertinent sur l'orientation actuelle de la CGT, celle qui a suivi le 48e Congrès.

Au lieu de défendre les acquis, les salaires et le droit au travail, la CGT abandonne la lutte et l'organisation collectives des salariés au profit d'un accompagnement individuel .
de quel accompagnement individuel s'agit-il : des soins palliatifs ?

Elle qualifie le « Nouveau Statut du Travail Salarié » de nouvelles avancées .
Comment peut-on parler de "nouvelles avancées" quand on renonce par avance à lutter contre les licenciements et qu'on ne formule même pas de revendication salariale ?
Dans la foulée et lors des Congrès d'Unions Locales, la CGT défend sa participation aux Contrats Territoriaux.
Objectif : transformer les militants syndicalistes en assistants sociaux, en négociant des formations de reclassement pour anticiper les inévitables licenciements.

D’ailleurs les représentants politiques du patronat ne s’y trompent pas en prenant tous position pour ces droits individuels, avec pour objectif la « flexsécurité » :
le commissaire européen à l'Emploi et aux Affaires sociales, Vladimir Spidla, a déclaré : « La protection de l'individu dans sa capacité de travail doit passer avant la protection de son poste de travail ( ... ). Je conçois la flexicurité, comme une politique protégeant les personnes davantage que les emplois »

La sécurité de l’emploi professionnelle est défendue par Sarkozy et Borloo .
Voici un extrait des déclarations de Sarkozy :
"Je crois, au contraire, qu'il est possible d'offrir aux entreprises et aux salariés français un accord gagnant. Pour lutter contre le chômage, je suis convaincu qu'il nous faut inventer la protection sociale du salarié du XXIe siècle.
Alors que les parcours professionnels sont discontinus et marqués par des périodes de chômage plus ou moins longues, par des reconversions et l'acquisition de compétences nouvelles, il convient que les protections soient désormais attachées aux salariés et non aux emplois qu'ils occupent. La CGT et la CFDT le réclament depuis longtemps, à juste titre. Quels sont les termes, indissociables, de cette nouvelle approche ?
Libérer les embauches.
Premièrement, introduisons davantage de flexibilité dans l'emploi et dans l'organisation du travail, afin de libérer les embauches. La meilleure et la première des sécurités de l'emploi, c'est la certitude de pouvoir trouver facilement un nouveau travail dans un marché de l'emploi dynamique. Nous voyons avec le contrat nouvelles embauches que cette flexibilité répond à un véritable besoin des entreprises.
Deuxièmement, protégeons tous les salariés de manière à la fois plus juste et plus effective, à travers l'institution d'un contrat de travail unique à durée indéterminée qui permettrait de réunifier notre droit du travail. Le contrat unique à durée indéterminée serait assorti de garanties fortes dès le premier jour, et se renforcerait avec le temps, sous la forme notamment d'indemnités croissantes en fonction de l'ancienneté.
Troisièmement, comme la Sécurité sociale protège nos concitoyens face à la maladie et la vieillesse, renforçons les garanties offertes aux salariés face aux risques professionnels en instituant la Sécurité sociale professionnelle.
Cela commence par le droit à un reclassement personnalisé performant par le service public de l'emploi, issu de la fusion de l'ANPE et de l'Unedic. Ensuite, tout salarié doit avoir droit à une indemnisation généreuse du chômage, en contrepartie d'un contrôle assidu de la recherche d'emploi. Dans mon esprit, la durée de l'indemnisation du chômage ne devrait pas être fonction de la durée de cotisation mais tenir compte avant tout des difficultés objectives de chaque personne à retrouver un emploi. Enfin, quel que soit son parcours, un salarié français devrait garder l'accès à la formation professionnelle tout au long de la vie. C'est la clé de la promotion sociale.
Afin de doter le service public de l'emploi rénové des moyens d'un accompagnement de très haut niveau, je propose que les entreprises qui recourent beaucoup au licenciement soient taxées davantage que les autres. Il s'agit également d'inciter les entreprises à privilégier d'abord les solutions de reclassement interne.
Cette démarche de "flexisécurité" n'a rien d'original. Elle est appliquée depuis longtemps, par des gouvernements de droite comme de gauche, aux Pays-Bas, en Suède et au Danemark, avec profit puisque leurs taux de chômage avoisinent 5 % à 6 %.
L'ambition fondamentale de revenir au plein-emploi requiert une réforme ambitieuse, juste et équilibrée entre les exigences de sécurité et flexibilité. C'est le cap que je souhaite que le gouvernement, le patronat et les syndicats adoptent résolument, alors que s'ouvrent des discussions aujourd'hui."

[Nicolas Sarkozy : retrouvons le plein emploi grâce à la Sécurité Sociale Professionnelle
La Tribune - 12 décembre 2005 ]


Chirac a aussi repris à son compte la mise en place d'une « Sécurité Sociale Professionnelle » :
« Nous devons répondre aussi à l'aspiration des salariés à plus de sécurité dans un monde du travail en perpétuelle évolution. C'est tout l'enjeu du grand chantier de la sécurisation des parcours professionnels et de la lutte contre la précarité que je demande au Gouvernement de conduire avec les partenaires sociaux."

Voilà des identités de vue qui ne laissent aucun doute sur la collaboration de classe pratiquée par les dirigeants syndicaux.


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   Posté le 24-02-2007 à 14:20:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Dernier avatar du parcours individuel sécurisé : Ségolène Royal


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   Posté le 15-04-2007 à 00:13:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

j'ajoute cet article paru dans le journal révisionniste l'Humanité :


La sécurité sociale professionnelle


Depuis le retour en 2002 de la droite aux affaires,
les rapports censés réformer la France ne discontinuent pas et les deux derniers sur la « cohésion sociale » (1) et le « sursaut » (2) ont fini de nous achever.
La revue Mouvements analyse dans son numéro d’octobre (3) les multiples régressions gouvernementales en matière de projet social.

En transformant le vieux CNPF en Mouvement des entreprises de France, Gilbert Wasserman nous rappelle que cet organe s’est littéralement mué en « outil direct d’intervention politique », en « instrument idéologique visant à rendre hégémoniques les analyses néolibérales ». Ni plus ni moins l’ambition de devenir le « logiciel intellectuel » pour réformer la société française ; en fait, rien de mieux pour « confisquer » la notion de réforme en la « dépouillant de son sens progressiste initial ». Le MEDEF ne gouverne pas, mais se pense « investi de la formulation du corpus idéologique, de la définition de la stratégie et des rythmes de sa mise en oeuvre ». Et les frêles « maisons de l’emploi » de Jean-Louis Borloo font figure de maisons des trois petits cochons devant les propositions de transformation des CDI et des CDD en « contrats de mission ». Vous aviez la précarité sur deux ans, vous l’aurez sur cinq ans.

Certes, ne mélangeons pas « précarité » et « mobilité ». Mais, comme l’analyse très justement Christophe Ramaux, « ce sont les mobilités qui se sont transformées, on est passé d’un régime de mobilité volontaire (démissions) durant les trente glorieuses à un régime de mobilité contrainte (licenciement et surtout précarité) avec le chômage de masse ». Et cessons de croire que cela est inéluctable : « Le travail n’exige pas par nature des emplois plus instables. Dans l’évolution du travail, il y a certes des éléments qui poussent dans le sens de l’instabilité, comme le raccourcissement du cycle de vie du produit ou la financiarisation [...], mais il y a d’autres éléments qui poussent dans le sens de la stabilité : l’exigence de polyvalence, de responsabilisation, d’autonomie, de travail en équipe. Le travail essentiellement non qualifié de jadis était beaucoup plus interchangeable que le travail qualifié tel qu’il tend à se développer. Ce sont les politiques néolibérales qui ont généré chômage et précarité, pas l’évolution intrinsèque du travail lui-même. »

Autre grand axe de réflexion de la revue, l’analyse d’une proposition - faite par la CGT - de « sécurité sociale professionnelle comme alternative à la précarisation » et sa comparaison avec les autres projets de sécurisation des trajectoires des personnes : « L’idée du rapport Boissonat de 1995, c’est de créer un contrat d’activité entre des réseaux locaux d’employeurs, d’associations, de pouvoirs publics, d’instituts de formation afin qu’entre deux emplois instables le salarié se voie offrir une activité dans une association ou bien une formation. Dans le rapport Supiot, l’idée de droits de tirage sociaux revient à ce que le travailleur ait des droits individuels indépendants de l’emploi qu’il occupe et, par exemple, des droits à formation. Le marché transitionnel, c’est l’idée que puisqu’il existe de plus en plus de transitions sur le marché du travail il faut sécuriser les trajectoires, et donc donner des droits aux personnes à chaque fois qu’elles sont en situation de transition. Enfin, les propositions de Boccara aboutissent à ce qu’un travailleur se trouve soit en situation d’emploi, soit en situation de formation, avec une rémunération et des droits ». Pour sa part, la CGT entend être le fer de lance d’un projet de sécurité sociale professionnelle qui rappellerait à l’Europe le principe non négociable de « non-régression » sociale.

Pour conclure, Patrick Viveret soutient - à la suite de Wilhem Reich - que, lorsque le peuple « bascule dans la régression émotionnelle », il a tendance à « se tourner vers des individus qui viennent compenser par leur énergie de leadership les sentiments de peur et d’impuissance ». Une manière d’expliquer le succès de Nicolas Sarkozy qui prêche une France se donnant « à celui qui la désire le plus ». Pas si sûr que nous désirions cette France-là.

(1) Projet de loi de programmation pour la cohésion sociale, présenté par Jean-Louis Borloo, ministre de l’Emploi,
du Travail et de la Cohésion sociale.
(2) Le Sursaut. Vers une nouvelle croissance pour la France, rapport dirigé par Michel Camdessus, gouverneur honoraire de la Banque de France.
(3) Revue Mouvements, « La droite contre la société », La Découverte, n° 35, octobre 2004.
Avec les collaborations de Gérard Alezard, Stéphane Beaud, François Denord, Paul Lagneau-Ymonet, Stéphane Le Lay, Liza Kerivel, Christophe Ramaux, Patrick Viveret, Gilbert Wasserman.

[Article paru dans l'édition du 2 novembre 2004. La chronique de Cynthia Fleury. ]

En résumé, comment remplacer la lutte de classe contre les licenciements par des solutions individuelles qui n'ont pas d'autre but que de noyer le poisson et d'étouffer la lutte dans le dédale des parcours individuels .


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   Posté le 05-05-2007 à 23:42:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La sécurité sociale professionnelle est ressortie à nouveau au cours du débat sur les élections présidentielles.

Pour mémoire, je cite les déclarations des deux candidats :

« 20- Renforcer la qualification et la capacité de revenir à l’emploi des salariés menacés de licenciement : mettre en œuvre systématiquement une démarche de validation des acquis de l’expérience professionnelle et reconnaître à chacun un droit à la formation et à la reconversion inversement proportionnel à la durée des études.
21- Mettre en place une sécurité sociale professionnelle garantie par l’Etat et permettant à chaque personne privée d’emploi de se voir proposer par les pouvoirs publics un contrat de droits et devoirs comportant :
- une rémunération, pendant un an, égale à 90 % du dernier salaire net perçu ;
- une formation qualifiante ;
- une aide personnalisée à la recherche d’emploi ;
Cette prestation sera assurée par le service public de l’emploi. »

Pacte présidentiel de S. Royal

« Avec les partenaires sociaux,je créerai la sécurité sociale professionnelle . Elle ne supprimera pas le chômage, pas plus que la Sécurité sociale n’a supprimé la maladie. Mais elle permettra à chacun de surmonter au mieux et au plus vite cette difficulté. Une personne licenciée pour des raisons économiques ne perdra pas son contrat de travail: celui-ci sera transféré au service public de l’emploi qui lui garantira 90% de sa rémunération antérieure aussi longtemps que nécessaire, pour suivre une formation qualifiante, trouver un nouvel emploi, essayer un nouveau métier. En revanche, il ne sera plus possible de refuser plus de deux emplois sans justification »
Projet de N. Sarkozy

Comme on le voit, il s'agit bien d'un choix fondamental d'idéologie et de société !

Cette théorie qui prétend garantir le salarié contre le risque du chômage, en lui permettant de se former à de nouveaux emplois tout au long de sa carrière, est saluée comme la panacée par les révisionnistes qui tentent d'en faire un objectif pour la CGT.

Il n'est pas inutile de relire ce que disait K. Marx à propos des économistes philantropes :
"Le sens réel de l'instruction chez les économistes philanthropes est celui-ci: faire apprendre à chaque ouvrier le plus de branches de travail possibles de façon que s'il est évincé d'une branche par l'emploi d'une nouvelle machine ou par une modification dans la division du travail, il puisse se caser ailleurs le plus facilement possible.
Supposons que ce soit possible:
La conséquence en serait que, lorsqu'il y aurait excédent de bras dans une branche de travail, cet excédent se produirait aussitôt dans toutes les autres branches de la production, et que la diminution du salaire dans une branche entraînerait encore plus fortement qu'auparavant une diminution générale immédiate.
Abstraction faite de cela, par le seul fait déjà que partout l'industrie moderne simplifie beaucoup le travail et le rend facile à apprendre, la hausse du salaire dans une branche d'industrie provoquera aussitôt l'afflux des ouvriers vers cette branche d'industrie et donnera plus ou moins directement un caractère général à la diminution du salaire."


Travail salarié et Capital
Traduction française, 1891.

Message édité le 06-05-2007 à 00:22:27 par Xuan


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   Posté le 06-05-2007 à 00:50:49   Voir le profil de ludo90290 (Offline)   Répondre à ce message   http://perso.orange.fr/marieludovic/   Envoyer un message privé à ludo90290   

Est si jais bien compris, par-rapport à cela Ségolène, veux amplifier la syndicalisation massive des ouvriers, syndicat prie et contrôler par le gouvernement, si je comprends aussi la CGT préparer cela de puis une long date, car pour eux être titulariser et commanditer/sponsorisé par l'Etat, c'est une aubaine, c'est pour cela qu'il soutien aussi le projet "sécurité sociale professionnelle" je croie, mais pas sur, me dire si jais mal compris?


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Xuan
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   Posté le 06-05-2007 à 10:39:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

D'accord avec toi Ludo, quoique la CGT ne soit pas seule en course, puisque la CFDT a pris les devants depuis longtemps.
En outre, cette orientation impulsée par les dirigeants syndicaux ne soulève pas un grand enthousiasme chez les militants.
J'ai pu l'observer lors du dernier congrès de l'UL où régnait une remarquable apathie ...
petit aperçu de l'assemblée :


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ludo90290
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ludo90290
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   Posté le 06-05-2007 à 16:33:25   Voir le profil de ludo90290 (Offline)   Répondre à ce message   http://perso.orange.fr/marieludovic/   Envoyer un message privé à ludo90290   

Une question, mais s'ils réussissent leur coup, on va se retrouver avec une taxe en plus sur notre salaire, celle des cotisations syndical obligatoire, non?

Donc on aura plus la liberté d'adhérer ou pas à un syndicat, c'est pas démocratique comme système?



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Xuan
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   Posté le 06-05-2007 à 20:57:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Avec sarkozy ça peut être à peu près pareil, avec l'option CFT.


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