| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 05-09-2012 à 23:52:41
| Je rouvre ici un sujet déjà abordé dans le passé, et repris à deux reprises dans le fml1 puis sur ce forum par mon camarade finimore, sous le titre :
Les scops une solution réformiste On y trouvera de nombreux éléments pratiques et théoriques sur les scops. Pourquoi tant de ressentiment ? C’est qu’il s’agit d’un véritable serpent de mer qui ressort des eaux troubles de l’incertitude économique et des licenciements. « C’est la crise qui remet les Scop à l’ordre du jour » .[ Gérald Ryser] Il s’agit parfois d’une réponse spontanée des salariés à la fermeture de l’entreprise, et une solution immédiate pour retrouver un emploi. Mais c’est de la part des réformistes une tentative délibérée de présenter les scops comme un recours viable, une alternative au capitalisme « financier », voire une manière indolore de le grignoter si une volonté politique venait à les épauler.
« être heureux d'aller travailler » Depuis peu et en forme d’incantation répétée afin d’écarter les affres de la crise, le parti révisionniste s’est lancé dans une campagne promotionnelle des scops qui seraient, mais sans l’être vraiment, mais si quand même un peu… un recours aux fermetures. Mais faute de pouvoir réellement démontrer l’efficacité du sirop Typhon l’Huma allèche le chaland avec des grosses manchettes sur le bonheur de travailler dans une scop agrémentées de vidéos avec tout le poids du témoignage vécu : SCOP : être heureux d’aller travailler ça change tout un associé une voix, qu’il ait 8000 ou 30 euros démocratie participative et transparence le côté patron pour être patron c’était pas mon trip
« un pilier incontournable du dépassement du capitalisme » Dans l’Humanité des débats une Table Ronde réunit Sylvie Mayer, Blanche Segrestin et Gérald Ryser sur le thème « Les SCOPS sont-elles un recours efficace ? » L’article pourrait aussi s’intituler de cet extrait « Les Scop sont un pilier incontournable du dépassement du capitalisme » , à graver certainement au fronton du bêtisier à la gloire du galimatias prêché par les bonzes révisionnistes. L’exemple d’Hélio-Corbeil Sylvie Mayer s’y étend longuement sur le cas exemplaire d’Hélio Corbeil : "On peut parler d’Hélio Corbeil, passée en Scop au début de l’année, aujourd’hui dirigée par un jeune PDG responsable de la CGT de l’entreprise. C’est un exemple intéressant car cette Scop est née d’ une volonté politique croisée : celle des syndicalistes et celle de l’ancien maire de Corbeil, qui le souhaitait pour des raisons tout à la fois politiques : pas de licenciements à Corbeil, et économiques puisque son entreprise de presse en est la première cliente ! [...] C’est l’union régionale des Scop d’Île-de-France qui a aidé Hélio à trouver son financement, notamment par le Crédit coopératif, lui aussi partie prenante de l’économie sociale. C’est encore l’union régionale Nord-Pas-de-Calais qui a permis le montage d’un plan de sauvetage d’Hebdo Print par la création d’une Scop." Ce parangon de la volonté politique croisée , qui avait déjà fait la Une de l’Huma sous le titre « Hélio-Corbeil : les salariés reprennent leur destin en main », s'était fait sévèrement étriller sur le forum ouvrier de l’Ouvrier Communiste, sur le thème "La lutte pour l'emploi et la lutte pour le pouvoir" , dans un commentaire du camarade Metallo :
Metallo a écrit :
Pour poursuivre dans la franche « rigolade » dans cet article de l’huma Fr : ici relevons aussi ceci: « On peut parler d’Hélio Corbeil, passée en Scoop au début de l’année, aujourd’hui dirigée par un jeune PDG responsable de la CGT de l’entreprise. » Ce doit être beau comme un denier de judas tout neuf, un jeune PDG CGT. Aussi devinez à qui il va devoir rendre des comptes sur la rentabilité de l’entreprise le camarade PDG CGT : et bien à ceux-là « Les principaux financeurs de cette Scop Hélio-Corbeil sont le réseau Scop, la Région Ile-de-France, le Crédit Cooperatif, France Active, et Serge Dassault, industriel et sénateur UMP de l'Essonne. Une motion de soutien avait été votée en conseil municipal à Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, maire UMP de la ville, étant également administrateur du groupe Dassault Médias, client de cette imprimerie, spécialisée dans la presse magazine et parmi les plus anciennes de l'hexagone. » Alors quant l’humanité titre généreusement : Hélio-Corbeil : « les salariés de l'imprimerie reprennent leur destin en main » soit ont nage dans l’escroquerie intellectuelle la plus pur, soit l’auteur de l’article pense que pour un ouvrier, sceller son destin a celui de Dassault c’est le top de l’émancipation social… Rappelons au passage (ce que ce journaliste à feint d’ignorer dans son article) c’est que sur l’ensemble de l’effectif (120 que comptait l'entreprise) 40 salariés n'ont pas souhaités participer à l’expérience Scoop et ont donc été licenciés dans le cadre du redressement judiciaire du groupe. Sûrement des salariés qui sont passés a coté de l’occasion de prendre leur propre destin en main, ou alors qui ont trop bien compris que prendre se chemin, cela pouvait aussi vouloir dire de le faire forcement au profit de quelqu’un autre en l’occurrence ici des actionnaires de Dassault … Il y aurait encore bien d’autre chose à développer sur le sujet, comme par exemple que Dassault média s’offre (avec cerise sur le gâteau, parce que sous la responsabilité d'entreprise d’un jeune et fringant PDG CGT) la possibilité de s’offrir à bon compte les moyens d’imprimer sa presse de propagande, et ce grâce à l’émulation au travail que procure certainement chez chaque ouvrier de la Scop Hélio-Corbeil devant sa machine, l’illusoire conviction d’avoir pris en main son propre destin. |
On aura certainement remarqué avec quel art consommé de l'ellipse Sylvie Mayer a elle-aussi dissimulé la volonté politique croisée des révisionnistes et de Dassault Médias. Mais encore une fois le modèle Hélio ne sort pas du moule de la sous-traitance, sur laquelle il y a beaucoup à dire (cf : la sous-traitance et la création de la plus-value). (à suivre)
Edité le 05-09-2012 à 23:57:49 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 10-09-2012 à 21:44:16
| Ci-dessous un article de la section de St Martin d’Hères du parti révisionniste sur le projet de scop à SeaFrance. Cet article ne reflète pas nos positions et ne condamne pas les scops en général. En particulier il trimbale quelques casseroles sur les activités « rentables », le «modèle qui marche surtout pour des petites entités» et la meilleure gestion par les salariés, etc. Mais il traduit certaines contradictions au sein du parti révisionniste sur les scops comme solution à la crise du capitalisme voire comme marchepied vers le socialisme. On notera l'objectif de la SNCF d'écarter ce qui ne fait pas partie du "coeur de métier" : SeaFrance est coulée ou devient externalisée, d'où l'appui du pouvoir bourgeois à une solution du type SCOP, mais également à n'importe quelle forme qui aboutisse à la sous-traitance.
________________ Source : Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères SeaFrance, une SCOP ? De la nationalisation à l’auto-exploitation puis l’auto-liquidation ! juillet 2012, par Saint Martin d’Hères « Si cogérer c’est gérer avec, autrement dit, dans les conditions du capitalisme, gérer avec les capitalistes, autogérer, c’est gérer soi-même, c’est-à-dire sans les capitalistes. Ce ne serait pas pour nous déplaire, comme chacun sait. Mais comment gérer sans les capitalistes aussi longtemps que les entreprises et tous les moyens de l’économie leur appartiennent et aussi longtemps qu’ils disposent de toute la puissance de l’Etat et d’un gouvernement à leur service ? En les priant de bien vouloir nous laisser faire ? Les promoteurs du mot d’ordre d’autogestion sont toujours muets sur la question. » Henri Krasuscki, Syndicats et lutte de classes, Editions sociales, 1969, page 36. Depuis plusieurs mois, l’avenir de l’entreprise de navigation SeaFrance à Calais est devenu le cheval de bataille des partisans des SCOP, sociétés coopératives ouvrières de production. Depuis le 11 juin 2012, leur vœu est en voie d’être exaucé. Le Tribunal de commerce de Paris a en effet attribué la reprise des bateaux de SeaFrance à Eurotunnel qui prévoit d’en confier l’exploitation à la SCOP créée par l’ex-CFDT. Une partie de la gauche est dithyrambique. Pour l’Humanité du 12 juin, ce n’est rien de moins que la réalisation du slogan du Front de gauche : « Prenez le pouvoir ! » . Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs déclaré qu’il avait prévu de « lancer sa campagne sur SeaFrance » avant d’y renoncer devant les soupçons de malversation par le syndicat CFDT (désormais exclu par sa confédération). Jacky Hénin, ancien maire de Calais, a choisi un responsable syndical de l’ex-CFDT, comme suppléant aux législatives. De son côté, Benoît Hamon (PS) se réjouit : il avait acheté symboliquement deux parts de la SCOP. Même à droite, Sarkozy se disait prêt en janvier à « donner une chance » au projet de SCOP et la maire UMP de Calais promet de donner 1 million d’euros à la SCOP. Y-a-t-il vraiment de quoi être si enthousiaste ? Qui gagne ? Qui perd ? Du côté de la firme Eurotunnel, on se frotte les mains. Elle récupère les trois bateaux pour 65 millions d’euros alors que leur valeur est estimée entre 120 et 150 millions d’euros, somme qu’elle se déclarait prête à mettre sur le tapis en mars. Si le projet d’exploitation échoue, elle sera toujours largement gagnante. La SNCF, société nationale jusqu’alors maison mère à 100% de SeaFrance parvient à ses fins. Elle se débarrasse d’une entreprise qui ne fait plus partie « de son cœur de métier » et qu’elle s’efforce de couler depuis 5 ans. Comme le dénonce la CGT, elle a réussi à mener une entreprise bénéficiaire au dépôt de bilan. L’accord avec Eurotunnel prévoit qu’aucune poursuite judiciaire ne sera engagée contre la SNCF sur ses responsabilités éventuelles (évidentes !) dans la faillite de SeaFrance. Ouf, pour la SNCF et pour l’Etat ! Les dirigeants de l’ex syndicat CFDT, à la tête de la SCOP, vont pouvoir reprendre leur fonction de cogestion aux côtés de Jean-Michel Giguet, ancien patron, bien peu social, de Britanny Ferries, et qui deviendra le véritable patron de la SCOP en tant que patron d’ « Eurotransmanche » qui lui louera, pour le compte d’Eurotunnel, les bateaux. La CGT dénonce depuis des années la collaboration de l’ex-CFDT à la casse de l’entreprise, son fonctionnement de « secte mafieuse » , allant jusqu’au coup de main contre les syndicalistes et salariés récalcitrants. Et les autres salariés ? Déjà, il ne s’agit plus que de 500 emplois sur 1000 en 2011, 1600 en 2008. A défaut de prime spéciale de licenciement pour tous, la SNCF versera 25.000 euros à ceux qui accepteront de les placer dans la SCOP à leurs risques et périls. Dans les conditions effrénées de la concurrence déloyale organisée par l’UE, pour maintenir l’entreprise hasardeuse, ils seront poussés à s’auto-exploiter. Le patron d’Eurotunnel, Jacques Gounon, ne peut pas exprimer plus cyniquement cette réalité que lorsqu’il évoque les vols présumés de certains salariés ces dernières années (11 mises en examen) : « L’esprit SCOP peut jouer. Dans ce cadre-là, celui qui volerait volerait ses collègues » . L’avènement de la SCOP n’est qu’une nouvelle étape du « scandale d’Etat » que dénonce la CGT, l’avant-dernière peut-être avant la liquidation totale. Communistes, nous ne ferons pas partie de ceux qui se félicitent du démantèlement concerté d’une entreprise nationale de service public, point d’appui contre les dérégulations européennes des conditions d’exploitation, de travail, aussi de sécurité pour les passagers. L’exemple de SeaFrance mène-t-il à condamner les SCOP en général. Non. C’est une forme de propriété en système capitaliste qui peut présenter parfois quelques avantages pour les salariés. L’expérience de centaines de SCOP qui existent montre qu’il s’agit d’un modèle qui marche surtout pour des petites entités, situées dans des niches commerciales. Des expériences historiques ont illustré comment des salariés pouvaient gérer mieux que des patrons les entreprises et établir d’autres formes de relations au travail. Mais la pression capitaliste ne leur laisse pratiquement plus de place et la logique d’auto-exploitation prévaut sur l’utopie et l’illusion des « îlots de socialisme » dans le capitalisme. En même temps que ceux de SeaFrance, les salariés de Fralib (conditionnement du thé ) mènent eux aussi une action, à l’initiative de la CGT, en vue d’exploiter leur usine en SCOP. Mais dans les Bouches-du-Rhône, tout est différent. Les salariés ne collaborent pas avec une firme privée, ils luttent pour contraindre Unilever à laisser les moyens à la SCOP de maintenir l’activité, rentable sur le site de Géménos, mais qu’elle veut liquider. Ils ne rentrent pas dans des plans destructeurs des pouvoirs publics, ils font monter le rapport de force pour que les autorités politiques interviennent face à la multinationale. A SeaFrance, devant la trahison de la SNCF et de l’Etat, la CGT a mené une bataille pour la poursuite de l’activité sous pavillon français à travers une société d’économie mixte dont la région Nord-Pas-de-Calais aurait été partie prenante. Dans la médiatisation du cas SeaFrance et les prises de position politiques pour les coopératives et l’autogestion, on voit revenir à la charge les syndicalistes réformistes, les sociaux-démocrates. Tous les leurres sont bons pour esquiver la nécessité de la perspective de rupture révolutionnaire, de remise en cause globale de la propriété privée des moyens de production et d’échange, du pouvoir capitaliste. Les scops, les coopératives et l’autogestion ne sont pas historiquement, les solutions du PCF ni celle de la CGT depuis 1945. Ce n’est pas celle dont ont besoin les salariés dans leurs luttes actuelles ! (à suivre)
Edité le 10-09-2012 à 21:46:14 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 24-09-2012 à 13:38:12
| Un nouvel article sur les scops, paru sur le blog Les Amis de Karl Marx, et repris sur celui de J. Tourtaux. Indépendamment des niches commerciales, les scops sont aussi intégrées dans le cadre de la sous-traitance qui relativise encore davantage les avantages de ce système au point d'en faire plutôt des inconvénients : LES SCOP : UNE ISSUE A LA CRISE ? Dimanche 23 septembre 2012 « Des bateaux, j'en ai vu beaucoup, mais le seul qui ait tenu le coup...c'est celui des copains d'abord » chantait Brassens. Et les arguments ne manquent pas pour s'embarquer sur le même navire : Il vaut mieux être entre copains dans la tempête, y'en a marre des patrons qui licencient, qui cassent, qui spéculent. On va mener nos affaires, nous mêmes. On finance mais on choisit le cap. Et pas question de marner comme à l'usine. Chefaillons, cadences infernales, gâchis, pointeuses...tout ça par dessus bord ! Et la propagande quotidienne de la Télé et des journaux de fonctionner « en avant toute ! » : Patrons et ouvriers affrontons la concurrence et la compétitivité. Il y a toujours une issue sous le capitalisme. Ne faites pas de politique, faites votre entreprise, dit la bourgeoisie aux ouvriers. Mais, y a-t-il vraiment de quoi être si enthousiaste ? Qui gagne ? Qui perd ? UN PEU D'HISTOIRE Les SCOP sont nées après la Révolution de 1848. En 1900, la France en compte 250. Le mouvement se développe en 1936 et après la guerre et ces SCOP sont 650 en 1979. Mais c'est surtout l'entrée du capitalisme en crise dans les années 1980 qui voit leur nombre augmenter. En effet dans pas mal de PME en difficulté, faute de repreneur, ce sont les salariés qui poursuivent l'activité de l'entreprise sous forme de SCOP. Certains « restructurés » et jetés sur le pavé, tentent l'aventure de la SCOP : « Faut bien essayer quelque chose pour s'en sortir ! » En 2010, la France en compte 2000, employant plus de 40 000 salariés. LES BEAUX PRINCIPES ET LA REALITES DES CHOSES : Après avoir déclaré vouloir réduire les différences entre les manuels et les intellectuels, s'attaquer à la division du travail dans l'entreprise, donner à tous des possibilités de promotion, de formation, substituer à une discipline de production imposée, une organisation de travail décidée ensemble et adaptée aux besoins du groupe, les coopérateurs ont été contraints de s'auto-exploiter pour naviguer dans la compétitivité Le rafiot des copains a sombré et depuis, ce sont les marins qui rament pour les officiers !.... Une couche de gestionnaires a restauré ce qui avait été abandonné sur le port, le temps d'un départ, en imposant le mot d'ordre : Compétition d'abord, coopération ensuite . La pression extérieure l'oblige, comme le rapport aux banques, l'évolution du marché, des produits... Force nous est de constater que dans le cadre du capitalisme, les contraintes du système sontlesmêmes pour toutes les entreprises, autogérées ou pas. Les grands groupes industriels cherchent à mettre la main sur les marchés locaux et étranglent la sous traitance, les PME, dont les SCOP. Soumises à une telle concurrence, entièrement dépendante du bon vouloir de ses clients, la SCOP est obligée d'adapter une division du travail poussée à l'extrême et ne laisse aucun moyen en temps pour modifier quoi que ce soit. Sur le marché capitaliste, il y a de multiples produits communs. Le consommateur achète le moins cher possible. Aussi pourvendre pas cher, il faut fabriquer pas cher. Cela veut dire réduire au maximum le coût de production . Chacun sait comment : restructurer, augmenter les cadences, baisser (ou geler) les salaires, précariser les ouvriers et les mettre en concurrence dans une même boite par des augmentations individuelles, employer des auxiliaires...Comme il faut toujours aller plus vite, passer le moins de temps possible pour fabriquer un produit, les ouvriers courent après la montre, rivés à leur machine. Bien qu'elles s'en défendent, les SCOP ne peuvent que recréer des couches aux intérêts différents : Ceux qui exécutent et ceux qui dirigent en se comportant comme n'importe quel patron. A tout cela, il faut ajouter que contrairement au mythe soigneusement entretenu de gouvernance démocratique de la SCOP, la réalité est bien loin de cet idéal, car les SCOP, sauf exception, reproduisent le schéma classique des entreprises avec leurs responsables, certes élus, mais qui au fil des ans deviennent de véritables « managers ». Le syndicalisme y est pratiquement inexistant, voire combattu, sous le faux prétexte que le pouvoir de décision « appartient à tous ! »...Dans la plupart des SCOP, les travailleurs s'isolent de l'organisation et du combat du monde du travail pour l'amélioration de ses conditions de vie. Ils s'imaginent pouvoir ainsi échapper à la crise. Pourtant la SCOP ne les protégera pas de la situation économique et rester seul dans son coin, avec ses propres problèmes n'est pas une solution. FAUT-IL CONDAMNER LES SCOP ? Forme de propriété en système capitaliste qui peut présenter, parfois, quelques avantages pour les salariés, la SCOP est un modèle d'entreprise qui peut parfois marcher surtout pour des petites entités, situées dans des niches commerciales. Des expériences historiques ont illustré comment des salariés pouvaient gérer mieux que des patrons des entreprises et établir d'autres formes de relations au travail. Mais la pression capitaliste ne leur laisse pratiquement plus de place et la logique d'auto-exploitation prévaut sur l'utopie et l'illusion. Les SCOP ne doivent pas constituer un leurre pour esquiver la nécessité de rupture, de remise en cause globale de la propriété privée des moyens de production et d'échange du pouvoir capitaliste. La classe ouvrière ne sortira pas de la crise en contournant les vrais problèmes mais en les attaquant, elle-même, de front ! Boucau le 21/09/2012 Cet article est largement inspiré du débat que l'on peut retrouver sur le site "PARTISAN" de VOIE PROLETARIENNE.
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