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 sauvage répression coloniale en kanakie

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Xuan
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   Posté le 03-07-2009 à 23:15:20   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

article publié sur le blog ouvalacgt

Sauvage répression de la justice coloniale en Kanaky


Un article tiré du site de l'UGTG, au titre de la solidarité des peuples sans états et de la lutte sociale et anticoloniale.

Douze mois ferme, mandat de dépôt pour Gérard Jodar, président du syndicat USTKE. Cinq autres militants ont rejoint la prison du Camp-Est, tandis que des peines fermes ont également été prononcées contre trois autres prévenus.
Ces condamnations s’inscrivent dans la gestion par les pouvoirs publics d’un conflit du travail à Air Calédonie : la direction refusait toute négociation avec les grévistes et leur syndicat USTKE.

Les menaces de Sarkozy ne sont pas si loin...

Nous avons appris Mercredi la condamnation par la cour d’appel de Nouméa de 28 syndicalistes de l’USTKE, notre syndicat frère de Kanaky.

Ces condamnations ne font que s’ajouter à une série déjà longue. Le scénario est toujours le même : des travailleurs manifestent ; les "forces de l’ordre" (sic) les arrosent de grenades lacrymogènes puis chargent violemment ; les syndicalistes de l’USTKE sont poursuivis et condamnés.

En janvier 2008, une manifestation de soutien aux salariés de l’entreprise Carsud, filiale de Veolia Transports, en lutte contre le licenciement d’un délégué syndical, est violemment "attaquée" par les gendarmes et le GIGN. Gérard Jodar et ses camarades sont poursuivis pour "incitation directe à attroupement armé".
Verdict : 1 an de prison dont 6 mois ferme et 3 ans de privation des droits civiques ; 22 autres syndicalistes sont condamnés à des peines allant de 1 mois à 1 an ferme.

Le 28 mai dernier, à Noumea, un rassemblement est organisé par l’USTKE en soutien aux employés d’Air Calédonie qui luttent depuis 3 mois contre des licenciement abusifs. Pour échapper à une pluis de grenades lacrymogènes, les manifestants se replient sur le tarmac ; certains se réfugient dans des avions en stationnement et vides. Résultat : 28 militants dont le président du syndicat sont arrêtés et poursuivis pour "entrave à la circulation d’un aéronef". Verdict : 15 mois ferme contre Gérard Jodar ; de 3 à 1 an ferme pour 6 autres militants ; du sursis pour les autres.

L’USTKE est le premier syndicat de Kanaky. La répression, la criminalisation de son action, les condamnations sous tous les prétextes de ses militants à de la prison et à de lourdes amendes, sont systématiquement utilisées par l’Etat français pour tenter de le casser et de mettre fin à toute résistance sociale contre l’exploitation de cette colonie.

Les militants de l’USTKE n’ont pas l’intention de se laisser abattre. Les travailleurs kanaks entendent bien résister de toutes leurs forces contre toutes les exploitations. Le peuple Kanak ne cessera pas de lutter contre le colonialisme. Nous, syndicats des nations sans Etat, sommes à leurs côtés. Nous exprimerons par tous les moyens possibles une solidarité sans faille à notre syndicat frère et à son peuple.


Plus d’infos :
- Sur le site Solidarité kanaky
- Sur le site de l’USTKE

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   Posté le 03-07-2009 à 23:27:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

lu sur le blog de J. Tourtaux :

SOUTIEN FRATERNEL DU LKP AUX MILITANTS DE L'USTKE


Communiqué du LKP : soutien aux militants de l’USTKE
vendredi 3 juillet 2009 (14h49)

Pointe-à-Pitre, le 02 Juillet 2009

COMMUNIQUE du LKP

En réponse à la répression qui frappe les Travailleurs et Dirigeants de l’USTKE (Nouvelle-Calédonie).

LIYANNAJ KONT PWOFITASYON (LKP) apporte son total soutien aux Dirigeants et Travailleurs de l’USTKE qui luttent l’oppression et la répression capitaliste et colonialiste en Nouvelle-Calédonie.

LKP :

Condamne sans réserve toutes les tentatives de diabolisation et de criminalisation de l’action syndicale orchestrées par l’Etat colonial Français ;

Exige la libération de tous les Militants et Dirigeants de l’USTKE ;

Exhorte les Travailleurs et le Peuple KANAK à poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction totale de leurs justes et légitimes revendications ;

Condamne les propos de la Secrétaire d’Etat chargée de « l’outre-mer » ; propos salués d’ailleurs par les représentants du front national en Nouvelle-Calédonie ;

Appelle l’ensemble des Travailleurs de Guadeloupe à se tenir prêt à la mobilisation pour défendre le droit et les libertés syndicales an péyi annou é toupatou si latè ;

Déclare que les Peuples ne renoncent jamais à la liberté. Ils y sont seulement contraints et seulement pour un temps ; le temps pris pour préparer la révolte et briser les chaînes de l’asservissement et de la négation.

Non à la répression … La Gwadloup sé tan nou !

Le porte parole
E. DOMOTA

http://ugtg.org/article_984.html


Edité le 03-07-2009 à 23:29:23 par Xuan




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   Posté le 03-08-2009 à 22:28:19   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

violente lutte de classe et lutte anti coloniale en Kanaky


Climat tendu en Nouvelle-Calédonie où des manifestations ont dégénéré

De Claudine WERY (AFP) – Il y a 7 heures

NOUMEA — Le climat s'est tendu lundi en Nouvelle-Calédonie où des manifestations du syndicat indépendantiste USTKE, en grève générale, ont dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre, blessant 27 gendarmes.
Depuis une semaine, ce syndicat, proche de la CGT et du NPA d'Olivier Besancenot, multiplie blocages et dégradations, notamment aux zones industrielles de Ducos et de Numbo, au nord de Nouméa, suscitant l'exaspération croissante des chefs d'entreprise.
La semaine dernière, alors que Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, et Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangères, étaient en Nouvelle-Calédonie, les forces de l'ordre sont intervenus quotidiennement pour lever barrages et blocages.
Le syndicat entend protester contre l'enlisement d'un conflit à Aircal, pour lequel un accord a été trouvé mais que le président de la compagnie domestique, Nidoish Naisseline, refuse de signer. Ce conflit est lié à un licenciement pour faute professionnelle.
Deuxième syndicat de Calédonie, l'USTKE a récemment créé le parti Travailliste, qui a obtenu 3 élus au Congrès lors des élections territoriales de mai.
Tôt lundi, entre 50 et 200 adhérents de l'USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités), mais aussi jeunes des tribus kanakes avoisinantes, ont dressé un barrage filtrant, près de la subdivision administrative de Koné, dans la province Nord.
Alors que les gendarmes tentaient de les disperser, ils ont violemment résisté, répondant aux grenades lacrymogènes par des coups de bâton, des jets de pierre et de billes en acier.
Selon un porte-parole de la gendarmerie, les affrontements ont duré plus d'une heure, faisant 27 blessés, la plupart légèrement atteints, dans les rangs des gendarmes. L'un d'eux a eu une jambe cassée. En fin de journée (heure locale, 9 heures de plus qu'à Paris), le calme était revenu.
Lundi, des chefs d'entreprises ont organisé une contre-manifestation pour dénoncer "la prise en otage" de l'économie, tandis que les Nouméens sont soumis chaque jour à d'interminables embouteillages.
A propos du conflit d'Aircal, Philippe Gomes (droite), président du gouvernement, a indiqué sur Télé Nouvelle-Calédonie: "nous avons demandé à la direction du travail de rouvrir le dialogue avec l'USTKE, mais elle a reçu une fin de non-recevoir. Comment discuter dans ces conditions?"
L'USTKE réclame en outre la libération de son président, Gérard Jodar, condamné fin juin à un an de prison ferme, avec cinq autres adhérents, pour entrave à la circulation d'un aéronef après un coup de force, déjà dans le cadre du conflit Aircal.
Alors que l'organisation dénonce une "répression policière" du syndicalisme, le haut-commissaire de la République, Yves Dassonville, qui dépêche systématiquement les forces de l'ordre en cas de blocages d'entreprise, a appelé lundi soir à ne pas céder "aux menaces et intimidations de l'USTKE".
Au sein du FLNKS, coalition indépendantiste dominante, certains élus issus du parti Union Calédonienne soutiennent les actions du syndicat. A l'instar de Yann Devillers, membre du gouvernement collégial en charge du transport aérien domestique, et donc d'Aircal.
La Nouvelle-Calédonie vit en paix depuis plus de 20 ans, et ses communautés, notamment européenne et kanake, ne veulent pas revivre les violences, qui les avaient opposées dans les années 80.
Le discours radical de l'USTKE trouve néanmoins un certain écho, en raison des profondes inégalités sociales et du désoeuvrement d'une frange de la jeunesse kanake.


Communiqué de presse du Bureau Confédéral de l’USTKE

Le Bureau Confédéral de l’USTKE souhaite apporter quelques précisions suite au communiqué du Medef repris en parti dans les nouvelles calédoniennes du samedi 1er août dernier.
Le patron des patrons calédoniens excelle à nouveau dans son rôle d’innocente victime des actions de l’USTKE. Il joint à son lot de protestations habituelles les dégâts matériels occasionnés, selon lui par les actions des syndicats. Un discours bien huilé pour justifier à terme, l’intervention publique et l’absence de répartition équitable des bénéfices à l’intérieur des entreprises. Quand les mêmes patrons qu’il représente font du chiffre, il est rare que leurs salariés soient associés financièrement aux retombées. Sur ce sujet, le Président Bouvier a pris l’habitude de rester discret.

Le chef des patrons revient également sur un problème délicat, celui de l’acheminement des médicaments, n’hésitant pas à accuser l’USTKE de mettre en danger des vies. Des accusations graves non fondées, utilisées déjà par le Président du Conseil d’administration d’Aircal pour incriminer l’USTKE et justifier ainsi ses atteintes au droit de grève.
Mr Bouvier, contesté dans ses propres rangs, aurait-il oublié les causes à l’origine de la dégradation du climat social dans notre Pays et sa part de responsabilité dans cette situation ? S’agissant du respect des libertés, comment le « grand chef des patrons » qualifie-t-il sa participation aux côtés de Nidoish Naisseline qui a exigé du représentant de l’Etat Français, Yves Dassonville, l’emprisonnement de plusieurs syndicalistes dont le Président de l’USTKE, Gérard Jodar, détenu depuis plus d’1 mois aujourd’hui au camp Est.
Son silence ensuite sur la progression de la pandémie de la grippe A/H1N1 dans notre Pays est étonnant. Quand on sait les risques encourus parmi la population calédonienne et donc des salariés, son mutisme sur la question est révélateur de l’utilisation honteuse, dans sa campagne anti-USTKE, de sujets sensibles tels que la question des médicaments et des instruments médicaux.
Concernant les dégâts causés aux entreprises, il sera probablement surpris d’apprendre, que pour l’entreprise CFP, un des directeurs, probablement bien connu de lui, a été pris en flagrant délit de destruction de matériel de sa société. S’agissant de la compagnie Aircal, le N°1 des patrons n’a fait aucun commentaire sur la gestion désastreuse de la compagnie et des 600 millions de déficit à l’origine d’un dépôt de bilan qui se dessine inlassablement. Préférant à cela se rendre complice du Président du CA d’Aircal dans son entreprise anti-USTKE.
L’USTKE rappelle enfin à Mr Bouvier que la situation qu’il dénonce aujourd’hui ainsi que les perturbations qu’elle entraîne sont le résultat des agissements auxquels il a participé. Il lui appartient dorénavant de contribuer, au nom du Medef, à la recherche de solutions rapides pour sortir d’un climat social qui se dégrade de jour en jour. Sans nul doute que l’une des solutions se trouve du côté de son ami et Président du CA de la compagnie Aircal épargné pour sa part des conséquences de cette grève générale.

Nouméa, le 03 août 2009

Le Bureau Confédéral

Article rédigé par l'USTKE le lundi 03 août 2009


Edité le 03-08-2009 à 22:28:52 par Xuan




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   Posté le 07-01-2010 à 22:38:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   


NOUVELLE-CALEDONIE : L'USTKE SE MOBILISE POUR LA LIBERATION DES CAMARADES ET CONTRE LEURS CONDITIONS DE DETENTION


Source / auteur : USTKE
Kanaky : mobilisation pour la libération de nos camarades et contre les conditions de détention

mis en ligne jeudi 7 janvier 2010 par jesusparis

L’année qui s’achève a été exceptionnelle et restera gravée dans l’histoire de notre organisation syndicale.

Riche en événements sociaux avec notamment les grèves de Carsud, TDF et Aircal pour ne citer que celles là, elle le fut également sur le plan politique avec l’arrivée dans les institutions municipales et provinciales des élus du Parti Travailliste.

Les arrestations suivies des incarcérations de nos camarades dont beaucoup sont encore privés de liberté et parmi eux le président de l’ustke, ont clôturé une année où notre organisation syndicale a été soumise à rude épreuve.

Une expérience unique dans l’histoire de notre Pays avec la criminalisation sans réserve d’un syndicalisme de terrain, engagé, qui dérange.

Une volonté d’humilier l’ustke par le pouvoir colonial avec la complicité de la classe politique locale qui dans sa grande majorité est devenue le relais des intérêts des multinationales qui sont légions sur notre sol depuis les derniers accords politiques. Cette offense à l’endroit des responsables de notre organisation est une dédicace que nous lançons à la mouvance indépendantiste pour rappeler l’urgence de clarifier les orientations des uns et des autres par rapport au projet politique que le seul nom de Kanaky ne peut plus résumer.

L’implication de plusieurs responsables indépendantistes met à jour des divergences profondes entre la société à laquelle nous aspirons et celle de ceux qui forts d’une connivence sournoise ont exigé l’arrestation des syndicalistes de l’ustke.

Cette complicité sans réserve de la majeure partie de la classe politique indépendantiste à la répression orchestrée par l’Etat colonial contre l’ustke est une des révélations de l’année 2009 qui s’est achevée.

De la même façon, la montée lors des dernières élections municipales et provinciales du Parti Travailliste créé à l’initiative de l’ustke est la réponse de militants qui ne se reconnaissent plus dans les orientations illisibles prônées par les responsables de la mouvance indépendantiste.

L’arrivée de quatre représentants du Parti Travailliste au Boulevard Vauban (siège du Congrès de la Nouvelle Calédonie), trois élus à la Province Nord et quatre élus à la Province des Iles, après seulement deux années d’existence est l’autre révélation politique de l’année 2009.

Ajouté à cela, les péripéties rencontrées en 2009 et notamment l’incarcération de nos camarades a mis en évidence une situation insupportable qui est celle des conditions de détention au Camp Est, héritage du bagne calédonien. Si par le passé notre organisation était déjà intervenue à plusieurs reprises par le biais de ses représentants syndicaux pour dénoncer cet état de fait, la situation depuis, loin de s’être améliorée, n’a pas cessé d’empirer. C’est la dernière leçon de l’année qui s’est achevée.

La présence de nos camarades en tant que détenus a permis de dresser un état alarmant du Centre Pénitentiaire où l’insalubrité se conjugue avec surpopulation. Une situation que vivent nos camarades avec plus de 420 détenus dans une prison censée en accueillir 192. Une population carcérale composée à plus de 95% de kanaks et qui l’année passée a totalisé plus de 16 évasions. Un record inégalé sur l’ensemble du territoire Français. La véritable image de la France coloniale dans le pacifique.

Au moment où débute cette nouvelle année il nous faut continuer à nous battre pour la libération dans les meilleurs délais de nos camarades dont chaque jour passé en prison constitue une atteinte à la libre expression du droit syndical, au droit de grève et au final à la prétendue démocratie tant exhibée par la patrie des droits de l’homme.

Il nous faut nous mobiliser à nouveau pour dénoncer et œuvrer pour un changement radical des conditions de détentions.

En réponse à une tournée récente en France du collectif pour la défense des droits et des libertés et pour la libération des syndicalistes, une délégation de sept parlementaires (sénateurs et députés européens) et élus de la République est présente en Kanaky depuis le 5 janvier dernier jusqu’au 16 janvier prochain pour se faire sa propre opinion sur les conditions de détention au Camp Est et apporter son soutien aux syndicalistes de l’Ustke.

Durant leur séjour, il est demandé à l’ensemble des structures de l’organisation, fédérations, unions provinciales et communales de l’ustke de rester mobilisées dans le cadre d’un programme diffusé par le bureau confédéral et consultable auprès de leurs responsables.

La solidarité de toute l’organisation est nécessaire dans ce contexte particulier et c’est ensemble que nous saurons apporter la réponse adéquate à toute cette répression.

Le Bureau Confédéral

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   Posté le 24-01-2010 à 21:48:19   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

5.01.2010
NOUVELLE-CALEDONIE : Lettre d'un syndicaliste emprisonné


L'été dernier, un conflit social est intervenu en Nouvelle-Calédonie qui avait pour origine le licenciement d'une employée de la compagnie aérienne locale : AIRCAL. En dépit d'un protocole d'accord avalisé par ses avocats, la direction de la compagnie s'est refusée à revenir sur sa décision. Il s'en est suivit des manifestations dont certaines violemment réprimées par les autorités qui ont fait intervenir la gendarmerie mobile et le GIPN [1]. Il y a eu des heurts et des blessés de part et d'autre.



Fin juin, le président de l'USTKE - Gérard Jodar [2] - est condamné à un an de prison ferme pour "entrave à la circulation d'un aéronef" .

Aujourd'hui, encore détenu au Bloc 1 Cellule 4 du Centre pénitentiaire de Nouméa, il écrit cette lettre :

[...] Le Camp-Est est le seul centre pénitentiaire de Nouvelle-Calédonie. Il est conçu pour 192 détenus et en héberge actuellement 425 [3].

Les cellules

[...] Nous sommes 5 et plus souvent 6 par cellule de 13 m2. Il y a 3 lits superposés d’un côté et 2 de l’autre. Ces lits sont fabriqués en tube d’acier carré et boulonnés aux murs. Le sixième détenu dort parterre entre les deux colonnes de lits. Le sol de la cellule est en béton ce qui rend l’entretien difficile et ne facilite pas l’hygiène.

Il y a un WC à la turque que nous utilisons aussi comme douche à l’aide d’un bidon en plastique en prenant l’eau de la chasse d’eau. Accroché au muret qui cache une partie du WC, se trouve un bac en béton de 85 cm de long pour 50 cm de profondeur.
Tout le linge des prisonniers reste dans leurs sacs, sous les deux lits du bas, par manque de place.

Pour éclairer la cellule, il n’y a qu’une ampoule encastrée dans un trou du mur au dessus de la porte. Pour la lumière du jour, il y a un trou avec des barreaux, sans fenêtre située à 2 mètres de hauteur dans le mur opposé à la porte. Ce trou mesure 1,48 m de long par 50 cm de haut. La lumière tant extérieure qu’intérieure est donc très faible d’autant qu’un mur d’enceinte est proche des cellules.

Il y a un téléviseur de 36 cm posé au dessus de l’armoire métallique vissée au mur. Il n’y a qu’une seule prise de courant que nous ne pouvons pour ainsi dire pas utiliser car le réseau électrique est défaillant et disjoncte souvent à la moindre consommation électrique. C’est ainsi qu’on nous refuse les bouilloires électriques qui pourtant seraient pratiques pour préparer le café, le thé ou des soupes.

Pour terminer, un ventilateur est accroché au mur dans les cellules mais pas toutes. Il faut savoir qu’actuellement l’été arrive et il va faire entre 35 et 40 degrés ce qui fait que nous sommes obligés de dormir torse nu et à l’air libre alors que nous sommes envahis par les moustiques, les souris et les cafards, cafards que nous retrouvons parfois dans nos plateaux repas.

A six dans une cellule, nous disposons donc de 3,80 mètres-carrés pour circuler, à six ? Ceci est impossible et oblige tout le temps 2 à 3 d’entre nous à rester couchés sur nos lits car nous ne pouvons pas non plus nous asseoir dessus ces lits étant verticalement séparés de 60 cm.

Les promenades


Les promenades commencent le matin à 6h30 pour la première pour se terminer à 16h pour la dernière. Elles durent ½ heure le matin et ½ heure l’après midi car dans la maison d’arrêt pour 196 détenus répartis en 4 blocs, il n’y a que 2 gardiens. Cela dit, nous avons tout de même sport le lundi, mercredi et vendredi matin pendant 1h30, ce qui fait que ces jours là, nous sommes enfermés dans la cellule pendant 22 heures sur 24 au lieu des 23 tous les autres jours.

La nourriture

[...] en dehors du fait que c’est toujours la même chose et parfois immangeable on nous donne de l’eau chaude, des sachets de café, sucre et thé, le matin à 5h30, pour le repas de midi, il nous est donné dans la cellule entre 10h30 et 10h45 et celui du soir entre 16h30 et 16h45. Ces repas se résument à une barquette inox contenant le plat principal et un fruit, un gâteau sec ou un yaourt. Comme je l’ai dit plus haut à plusieurs reprises, nous avons trouvé des cafards, des chenilles et même un bout de caoutchouc dans le plat principal.

Les visites

[...] nous ne disposons que de 2 visites d’une demi heure par semaine alors que le code de procédure pénale, le guide du prisonnier de l’OIP et le recueil "droits et devoirs de la personne détenue" du ministère de la Justice diffusé et applicable depuis janvier 2009 stipulent que les prévenus doivent avoir au minimum 3 visites par semaines. En nombre de visites nous sommes donc en deçà de la loi et pour le temps de visite minimum légal. J’ai saisi officiellement la direction du Centre pénitentiaire en leur demandant de respecter la loi et les directives du ministère mais à ce jour rien n’a changé.

L'accès aux soins

[...] il y a un médecin et deux infirmiers. Le médecin est là les jours ouvrables et un infirmier passe les jours non ouvrables pour les soins uniquement. Un dentiste vient deux fois par semaine ce qui fait que les patients attendent au minimum deux à trois mois pour être reçus.

Une prison d'un autre temps

Le Camp-Est est une prison d’un autre temps, délabrée, construite il y a plus d’un siècle. Je pense que certains blocs de détention ont été construits avec des matériaux qui renferment de l’amiante ce qui est le cas d’une majorité de monuments de cette époque. Nous détenons le record de France d’évasions avec 14 depuis début 2009. Ceci ne me choque pas car les détenus dont la famille est dans le Nord ou les îles n’ont presque jamais de visites. Aucune cabine téléphonique n’est mise à disposition au moins pour ces détenus. Je m’étonne d’ailleurs qu’il n’y ait pas plus de suicides.

[...] Je vous remercie d’avoir pris de votre temps pour lire ce petit état des lieux de la prison qui à mon sens aujourd’hui se classe à la dernière place des prisons dites françaises. La patrie des droits de l’homme n’a vraiment pas de quoi être fière de ce qu’elle fait ici dans notre Pays.


Gérard Jodar, président de l’USTKE



Plus d'un millier de personnes défilent à Nouméa pour réclamer la libération de Gérard Jodar et protester contre la répression policière

-o-o-o-

"En confirmant les condamnations à l’encontre des responsables de l’USTKE, en maintenant en prison des responsables syndicaux, une étape supplémentaire a été franchie dans la façon dont l’Etat français et le patronat local considèrent le syndicalisme sur ce territoire et force est de constater, une nouvelle fois, que la justice s’est s’adaptée aux priorités du pouvoir politique et d’un Etat colonial ".

(Confédération générale du travail, 16 septembre 2009 - Extrait d'un communiqué )

JPD

Source : USTKE

[1] Groupes d'intervention de la Police nationale amenés à intervenir dans des situations de crise d’une exceptionnelle gravité (terrorisme, prise d'otages, grand banditisme, etc.).

[2] Gérard Jodar est président de l'Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE). Il a 58 ans, son épouse est sans revenu et il a deux enfants ainsi qu'un frère handicapé à charge.

[3] Selon l'USTKE, 95% des détenus du Camp Est sont kanaks.


Edité le 24-01-2010 à 21:50:09 par Xuan




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   Posté le 26-01-2010 à 20:28:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

NOUVELLE-CALEDONIE : Gérard Jodar, le président de l’USTKE, libéré



Peu après que LE PETIT BLANQUISTE ait publié une lettre de prison du président de l'USTKE, Gérard Jodar, la cour d’appel de Nouméa décidait sa remise en liberté.

Dans un communiqué, la Confédération générale du travail considère que "les initiatives et actions de solidarité à l’égard de l’USTKE et de ses militants ont sans nul doute été un élément important dans cette décision" .

Elle réaffirme, en outre, "son exigence de la remise en liberté de tous les militants syndicaux poursuivis ou restant emprisonnés" et "renouvelle sa demande de rétablissement des relations sociales basées sur le respect des droits des travailleurs et des choix des salariés de leurs représentants syndicaux" .

"La criminalisation de l’action syndicale en France, dans les DOM et les territoires doit cesser" conclut le communiqué.

Par ailleurs, conduite par José Bové, une délégation de députés européens d’Europe Ecologie a visité la prison du Camp Est. Elle a confirmé les propos de Gérad Jodar quant aux conditions de détention dans cet établissement ; elle les a qualifié de "sordides" .

Rappelons également que la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP) avait dénoncé cette prison comme "contraire à la dignité humaine" ; elle y voyait "le reflet de ce qu’il y a de pire en matière de conditions de détention en France" .

Ce 14 janvier, Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, a accordé un entretien au quotidien Les Nouvelles Calédoniennes ; elle s’est engagée à mettre un terme "à la situation inadmissible" de cette prison via sa "restructuration" .

Lorsque le journaliste lui demande : "Une telle situation en Métropole ne serait pas tenable par l’Etat notamment vis-à-vis de l’opinion publique. Pourquoi l’est-elle en Nouvelle-Calédonie ? " , la ministre élude la question et préfère s'en tenir à des considérations sur le " retard accumulé" et sur la "surpopulation très forte, comme dans beaucoup de prisons ultra-marines" !

Répondre à cette question supposerait, en effet, faire le procès de la situation coloniale qui prévaut en Nouvelle-Calédonie, comme dans les Antilles, comme à Mayotte. Dans ces territoires - à l'instar de l'Algérie et du Vietnam, autrefois - les droits des "indigènes" ne demeurent qu'un pâle reflet de ceux qui généralement ont cours en "métropole" .

JPD

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aile de dragon
l homme ne sera pas homme tant qu il n aura pas tr
Pionnier
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   Posté le 03-02-2010 à 04:40:45   Voir le profil de aile de dragon (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à aile de dragon   

L ARISTOCRATIE FRANCAISE SE CROIT AU 19 SIECLE EPOQUE OU ELLE DOMINAIT UNE PARTIE DU MONDE ACTUELLEMENT LES PEUPLES DU MONDE SONT EVEILES PRET A FAIRE FACE A L ENEMI ENSEMBLE ET SI NICOLAS SARKO CROIT AVOIR REGLE LE PROBLEME IL ES TROMPE ROYALEMENT

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